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PRINCETON, N. J.
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Purchased by the
1rs. Robert Lenox Kennedy Church History Fund.
BR 845 .D68 1894 v.3
Douen, 0. 1830-1896.
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LA RÉVOCATION
DE
L'ÉDIT DE NANTES
A PARIS
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LA RÉVOCATION
DE
L'ÉDIT DE NANTES
A PARIS
D'APRES DES DOCUMENTS INEDITS
O. DOUEN
«Ils ne pouvaient ni naître, ni vivre, ni mourir
. en liberté » (Brousson).
"La violence n'a qu'un cours borné par Tordre
de Dieu, qui en conduit les effets à la gloire de
la vérité qu'elle attaque " (Pascal).
TOME TROISIÈME
PARIS
LIBRAIRIE FISCHBACHER
(société anonyme)
33, RUE DE SEINE, 33
1894
Tous droits réservés.
STRASBOURG, TYPOGRAPHIE DE G. FISCHBACH
XXIX
EMPRISONNÉS A PARIS
Abe, officier du roi d'Angleterre, qui avait conduit à l'étranger
un des enfants de Massanes et beaucoup d'autres personnes, arrêté et
mis à la Bastille par ordre du lo juillet 1687. — Dans ses séjours
à Paris, ce guide habitait la rue Troussevache (O' 3i).
Agnès (M"^), «non payante» mise aux Nouvelles- Catholiques
en 1686, y abjura évidemment, puisqu'elle est l'une des trois externes
que l'établissement nourrissait «par charité» (Fr. 7o52 f° 24).
Alba (M"'= d'), mise aux Nouvelles-Catholiques en 1687, expulsée
du royaume en 1688 (voir M"" Paul).
Alglave, voir La Melonnière.
Aliès (Zacharie), avocat au Parlement, né en 1646 à Saint-
Antonin en Rouergue, avait épousé à Charenton en 1678 Marie
Bizot, et en 1680 Madelaine-Françoise, fille de Bernardin Martin,
apothicaire du prince de Condé, laquelle lui donna : Daniel (i683),
Jean (1684) et Jacques (i685). A partir de 1679, ^^^ consistoires de
Nîmes, Montpellier et Uzès, le chargèrent de les représenter à Paris,
et lui fournirent chacun 3oo livres par an pour s'occuper de leurs
affaires avec Ruvigny. Il demeurait rue des Boucheries- Saint-
Germain à la Madelaine. Une lettre, dans laquelle il recommandait
la soumission aux Cévennes et au Vivarais après la tentative de
résistance passive organisée par Brousson, le fit mettre à la Bastille
le 5 septembre i683. Il y fut interrogé le 24 et Sa Majesté ayant
m i
2 Révocation de l'Edit de Nantes à Pans.
«témoigné être satisfaite»* de l'interrogatoire, on ne tarda sans
doute guère à le relâcher {Arch. Bast., VIII 287. La lettre incriminée
bien à tort se trouve à la page 241). Il semble n'avoir rien de
commun avec Samuel D'Aliès, sieur de La Tour, ancien protestant
devenu convertisseur.
Alizon. Le 26 juin 1687, Seignelay ordonnait à La Reynie
d'arrêter et d'emprisonner Alizon, Martin et Restaurant, avocats de
Nîmes, Guiran, conseiller au Parlement d'Orange, M"'^ Martin, M™^
Guiran et sa fille, M™^ de Saporta et sa nièce M"'^ Petit, venus à
Paris pour s'y cacher ou dans le dessein de fuir à l'étranger (0'3i).
Les dames furent mises dans des couvents. Martin et Guiran furent
relâchés le 16 juillet, six jours après Restaurant, qui passa plus tard
en Hollande. Guiran réussit aussi à sortir de France avec plusieurs
de ses parentes (Fr. pr., V^ 4o5). Lors de la paix de Ryswick, sur
la demande d'Henri de Mirmand, le roi d'Angleterre consentit à
donner à Restaurant la place de conseiller au Parlement d'Orange
laissée vacante par Guiran. Mais les difficultés suscitées par la cour
de France empêchèrent le fugitif d'entrer en fonctions {Btdlet.,
VII, 198).
Allix. Le 18 août i685, le commissaire Delamare écrivait que
deux nièces du ministre Allix se faisaient instruire (Fr. 7062 f° 354).
Nous ignorons qu'elles étaient ces personnes.
Le 3o janvier 1686, le commissaire Galleran écrivait à La
Reynie: «Continuant la perquisition des religionnaires, j'ai trouvé
dans mon quartier la mère du ministre Allix et deux filles âgées.
A force de parler, la mère et une des filles ont bien voulu croire
mon conseil, et je viens présentement de leur faire faire leur réunion
après trois heures d'attente et leur avoir laissé un homme [en garnison].
Il reste une grande fille, entêtée par-delà la raison, laquelle je viens
de conduire au For-l'Evêque (Fr. 7o5i f° 36).
Nous retrouvons M"'^ Allix au For-l'Évêque le 19 février {Ibid.,
f° 3o5), puis aux Nouvelles-Catholiques, où elle ne donnait, le 17
juillet, « aucune espérance de conversion ». Elle fut en conséquence
transférée, par ordre dudit jour, au château de Pont-de-l' Arche.
Là, il paraît qu'elle plia ; car on la mit en liberté par ordre du 19
novembre. Elle avait lutté pour sa conscience durant dix longs mois
de réclusion (O ' 3o).
' Lettre du 2y adressée à I.a Reynie (Archives des alT. étr. France ijûG, fo 2u2.
Note duc à l'obligeance de M. N. Wciss.)
Emprisonnés à Paris. 3
Tout semble indiquer qu'elle était sœur de l'ex-pasteur de
Charenton né en 1641 ou 1642, et non la «fille de Philippe Allix,
marchand à Rouen, et d'Anne du Vidal», comme le dit La France
protestante (2"= édit., I, i53). Philippe Allix, fils de Charles, marchand
à Rouen, était banquier à Paris; mais nous ignorons s'il eut une
autre fille que Jeanne, qu'il perdit en i658. Dans tous les cas, on ne
voit pas pourquoi une fille de Philippe aurait quitté sa famille pour
aller habiter avec la mère du ministre.
Susanne Allix, âgée de soixante-douze ans, assistée à Londres
avec sa fille en 1702, était apparemment la même personne que
Susanne, fille de Charles Allix, teinturier, et de Jeanne Rousseau,
baptisée à Charenton en i63i, et qui avait eu pour parrain Etienne
Gobelin, et pour marraine la femme d'Henri Gobelin (Reg. de Char.).
Alvarès, voir II, 216.
Amian ou Amien (Isaac), désigné tantôt sous le titre de barbier-
perruquier, tantôt sous celui de chirurgien-barbier, tantôt sous celui
de chirurgien du roi, est le type du petit bourgeois de Paris qui,
après s'être laissé emprisonner et avoir abjuré des lèvres, ne perdit
point courage et sut conduire sa famille presque patriarcale dans
une nouvelle patrie, oîx elle eut du moins la liberté de servir Dieu.
Le 6 avril i685, Claude écrivait à son fils, établi à La Haye: «M.
Amian, notre bon et ancien ami, voudrait bien placer en Hollande
une somme assez considérable.» Vers le miHeu de l'année, Isaac
Claude trouva un placement convenable pour les 12000 livres qui
constituaient tout l'avoir du chirurgien huguenot. Dès qu'il vit que
la dragonnade allait commencer à Paris, celui-ci commença par en-
voyer trois de ses enfants en Hollande (Fr. 7o5i f° 248), et fit ses
préparatifs pour les rejoindre. Un espion de La Haye écrivait le 28
mars 1686: «Guillard et un autre guide sont partis dans la journée,
porteurs d'une lettre de [Théodore] Le Blanc, ci-devant pasteur à
La Rochelle ; ils vont chercher Amian et quelques autres personnes.
Ils n'entreront dans Paris que le soir et se rendront d'abord chez
l'un des anciens» (Fr. 7o5o f*^ 264).
Durant les fêtes de Pâques, Amian, qui demeurait sur le quai
des Grands-Augustins (Fr. 7o53 f" 218^', s'abstint de paraître à
l'église de sa paroisse; aussi, dès le 16 avril, la police s'empara-t-elle
de lui, ainsi que d'un poitevin, nommé René Fargeau ou Fergeau,
qui demeurait avec lui et qu'on soupçonnait de faire passer des
religionnaires à l'étranger. Celui-ci fut relâché le i5 mai (Fr. 7081
f*" 295). Conduit au For-I'Évèque (Fr. 7o5i f'" 256) et sommé de faire
4 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
revenir ses enfants, Amian signa le 6 mai une procuration autorisant
le comte d'Avaux, ambassadeur en Hollande, à les réclamer et à les
lui renvoyer. Le mois suivant, il écrivait sous les yeux de Desgrez
une lettre destinée à provoquer leur retour (Fr yoSS f° 279). Sur
ces entrefaites, sa femme, Anne Hotot, déjà mère de Marie-Anne
(1671), Daniel (1673), Isaac (1677), Marguerite (1680), Marie (1681),
Jean-Paul (1682) et d'un septième enfant non mentionné dans les
extraits des Registres de Charenton, lui donna encore deux jumeaux:
Théodore-François et Marie-Anne, baptisés de force le 22 juin
par l'abbé Gosselin dans l'église Saint-André-des-Arts (Fr. 7o53
f° 481). Il sollicita à plusieurs reprises l'autorisation d'aller la soigner;
mais vainement; car le 3o juin on avait avis qu'il songeait toujours
à sortir du royaume (O ' 3o). Cependant il poursuivait ou feignait
de poursuivre la négociation relative au retour des trois fugitifs: il
priait Barberolle, marchand pelletier à Amsterdam, de s'efforcer de
découvrir en quel endroit de la ville ils étaient cachés. Le roi prit
cette affaire tellement à cœur, qu'il donna l'ordre à Louvois de s'en
occuper. De son côté, à l'entrée de l'hiver (21 novembre), M"° Amian
supplia La Reynie d'avoir pitié d'elle et de ses nombreux enfants,
dont l'aîné n'avait que treize ans et demi; elle lui représenta que
son mari n'ayant rien gagné depuis plus de quatre ans parce qu'on
avait fermé sa boutique, elle était dénuée de tout moyen de subsis-
tance; enfin elle demandait qu'on relâchât le malheureux. Toujours
au For-l'Evêque au mois de février 1687, malgré les complaisances,
peut-être plus apparentes que réelles, qu'il avait eues pour les per-
sécuteurs, Amian persistait à présenter des placets où, prétendant
avoir «justifié qu'il ne tenait pas à lui que ses enfants revinssent»,
il demandait qu'on lui rendît la liberté. Seignelay^ enfin convaincu
et presque touché, écrivait le 27 à La Reynie: «Je vous prie de me
mander ce que l'on peut faire de cet homme, qui a d'ailleurs une
femme et cinq (?) enfants qui souffrent de sa détention ». Amian,
relâché par ordre du 4 mars 1687, ne put s'enfuir aussitôt; mais
le 9 septembre 1698 il était naturalisé anglais, avec sa femme et
sept enfants ' : Charles, Isaac, Claude, Jean, Théodore, Benjamin et
Marie (Agnew, III, 60).
Amonnet, voir Anciens, II, 22.
Amyot, célèbre médecin et commissaire royal dans plusieurs
synodes de l'Orléanais, se montra protestant assez zélé pour
> Il en avaU eu au moins onze,
Emprisonnes à Paris. 5
mériter les dénonciations du clergé, ainsi qu'il résulte d'une lettre
de la main adressée à l'intendant De Bouville le 24 mars 1682 :
Monsieur,
M. l'archevêque de Bourges ayant fait entendre au roi que le nommé
Amyot, médecin de la R. P. R. demeurant à Gien, va tous les ans aux deux
saisons à Bourbon-les-Bains pour y assister les malades, et que, sous ce pré-
texte, il voit particulièrement ceux de sa religion, qu'il dogmatise, les exhorte
à la mort, et les empêche de se convertir, Sa Majesté m'a ordonné de vous
écrire que son intention est que vous avertissiez ledit Amyot qu'elle ne veut
pas qu'il se mêle d'autre chose que sa profession, à quoi vous devez tenir la
main, et que, s'il arrive qu'il exhorte ainsi les malades, vous ne manquiez pas
de m'en avertir, et Elle lui fera défenses d'aller à l'avenir à Bourbon. Je pro-
fite de cette occasion pour vous assurer que je suis, etc.
A la Révocation, Amyot abjura pour la forme et ne tarda pas
à être de nouveau dénoncé. Le 5 avril 1687, Seignelay écrivait à
l'intendant De Creil : «On a dit au roi qu' Amyot, médecin de la
ville d'Orléans, ne fait pas son devoir de catholique» (O' 3i).
Dans sa cinq cent quatre-vingt-onzième lettre, datée de Bourbonne
le 22 septembre 1687, M™° de Sévigné parle du docteur en ces
termes :
Nous avons un médecin qui me plaît; c'est Amyot..., il traitait M"" de
Louvois : c'est un homme raisonnablement ennemi de la saignée..,, il m'assure
que tous mes petits maux viennent de la rate, et que les eaux de Bourbon y
sont spécifiques... Cet homme parle de bon sens, il me conduira avec une
attention extrême, et vous rendra compte de tout : comme il va s'établir à
Paris, vous jugez bien qu'il n'a pas envie d'y porter les reproches de ce
pays-ci.
Amyot ne tarda pas, en effet, à être choisi pour médecin du
duc du Maine, faveur qui n'empêcha point les délations d'aller leur
train, témoin le billet que Pontchartrain adressait au lieutenant de
police D'Argenson le 7 août 1697 :
Le mémoire donné par le sieur Desgrez contre le sieur Amyot, médecin,
ne contient que des faits vagues depuis 1689. Il en a été donné plusieurs contre
lui qui ne se sont pas trouvés véritables. Au contraire, les intendants de
Moulins, à qui il a été écrit plusieurs fois sur ce sujet, ont rendu de bons
témoignages de sa conduite. Il y a apparence que quelque ennemi jaloux aura
donné ce mémoire. Je l'envoie cependant à l'intendant; informez-vous de votre
côté de quelle manière il se conforme (O * 41).
L'ennemi était, croyons-nous, le clergé, mieux renseigné que
l'administration sur les sentiments intimes du prétendu nouveau
6 Révocation de l'Édit de Nantes a Paris.
converti, qui fut mis à la Bastille par ordre du 2 août 1699, comme
coupable de l'évasion de sa fille passée en Angleterre. Il n'en sortit
le 1°'' décembre, qu'après avoir «fait les fonctions de catholicité »,
donné une caution de 10,000 écus dont une partie lui avait été
prêtée, et promis, en outre, de retourner à la Bastille le i" avril
1700 si, dans l'intervalle, sa fille n'était pas rentrée en France
(Qi 43). La demoiselle ne revint pas, et M"'^ Amyot étant morte
sans recevoir les sacrements, D'Argenson reçut, le 21 juillet 1700,
l'ordre de faire le procès à sa mémoire (O* 44), afin que le mari,
appréhendan.t la confiscation des biens, se déterminât «plus prompte-
ment à faire son devoir et à prendre ses mesures pour le retour de
sa fille » (TT 464). — Amyot fit son devoir en s'évadant ; il rejoignit
sa fille à Londres {Mercure historique, février 1701, p. 200).
Pierre Amyot, naturalisé anglais en 1697, était sans doute
son parent.
Amyraut (M"°=). Moïse Amyraut, sieur de Champrobin en
Anjou, né en i63i {Ballet., XI, 7), était fils du célèbre professeur
de l'académie de Saumur, et avocat distingué du Parlement de
Paris. Il demeurait au Parvis. A la Révocation, il remplit sans hésiter
le devoir que lui imposaient à la fois sa piété et le respect de la
mémoire de son père, l'un des plus grands docteurs du protestan-
tisme ; il se réfugia en Hollande. Dès le 12 janvier 1686, le procu-
reur-général l'inscrivait au nombre des fugitifs (Fr. 7081 f° 87).
A la même date, sa femme, Marie Théard, et ses filles, avaient
déjà signé la formule d'abjuration. Aux quatre enfants que La
France protestante (2^ édit.^ I, 206) attribue à Amyraut: Moïse
(1660-1670), Marie (i66i-i68o), Elisabeth, mariée en 1678 à Fran-
çois Hardy de Vicques, et Moïse (1682), un document de 1688
conservé aux Archives (TT 25i), ajoute deux filles sans en donner
les noms: «On dit que la dame Amyraut loge à Paris, dans la
paroisse Saint-Sulpice, rue des Marais, à une porte cochère [peut-
être chez les Massanes]; qu'elle a trois enfants, et que le plus âgé
est une fille de dix-neuf ans». Les biens du père furent accordés à
ces enfants par un brevet du 8 juillet 1686.
Inconsolable d'avoir laissé les siens à la merci des ennemis de
sa foi, et en dépit des galères qui l'attendaient s'il se laissait arrêter,
Amyraut revint en France pour emmener sa famille, ainsi que nous
l'apprend une note de la main de La Reynie, datée du mois de
décembre 1686: «M""= Amyraut est dans la rue Pavée [aujourd'hui
rue Séguier], la deuxième après les Grands-Augustins. Son mari
Emprisonnés à Paris. 7
est ici; il a offert 1000 francs à Félix pour le passer avec ses quatre
enfants [Elisabeth, IVIoïse et les deux filles non nommées]. Félix,
occupé ailleurs, n'a pu accepter. Une des filles est mariée à
M. Hardy ; ils songent aussi à partir » (Fr. 7o5o f° 242). La mort
dans l'âme, Amyraut reprit seul le chemin de l'exil. Bien que ses
enfants demandassent en 1688 la confirmation du brevet qui leur
attribuait les biens du fugitif, leur conversion parut laissera désirer;
car, par ordre du 10 janvier 1689, les deux filles demeurant avec
leur mère furent enlevées et mises aux. Nouvelles-Catholiques.
Elles y restèrent huit mois. Seignelay écrivait à La Reynie le
12 septembre: «Sur le compte que j'ai rendu au roi de ce que
vous m'avez écrit au sujet des filles du nommé Amyraut, Sa Majesté
m'a ordonné de vous faire savoir qu'elle trouve bon que ces filles
soient remises à leur mère, et il faut qu'en le disant à M. de Bella-
voine [secrétaire d'ambassade de Hollande?], vous le chargiez de
le faire savoir audit Amyraut et de lier commerce de lettres avec
lui pour avoir des nouvelles» (O' 33).
Moïse Amyraut, Marie Amyraut et ses deux enfants : Henri et
Marie- Anne, furent naturalisés anglais en 1700. (Agnew, in-4°,
I, 55). Moïse était-il le père, âgé de soixante-neuf ans, ou le fils,
âgé de dix-huit ans? Quant à Marie, c'était évidemment l'une des
demoiselles inutilement enfermées aux Nouvelles-Catholiques.
Ancelin (Jean), apothicaire du faubourg Saint-Germain, signait
le 18 novembre i685 la déclaration d'abjuration. Le 11 janvier
suivant, Marguerite Ancelin, âgée de soixante-dix ans et veuve de
Jean Fornet, cordonnier du faubourg Saint-Antoine, signait à son
tour. Le 14, le sieur Ancelin, autre apothicaire du même faubourg,
se montrait moins pressé d'abjurer qu'on ne l'avait cru (Fr. 7061
f°= 68, 75, 847). Une demoiselle Ancelin fut mise à la Bastille le
29 octobre de la même année.
Androuet (M™^ Paul) enfermée dans un couvent 1686 (Fr. pr.,
2-= édit., I 253).
Andry (Jean), condamné aux galères pour la R. et détenu à la
tour Saint-Bernard, fut gracié le 25 février 1688 (Fr. 17422 f" 20) ;
le 7 mars, l'abjuration valut la même faveur à Garin (f" 22); le
20 avril, la peine de Borel, condamné aux galères par le Parlement
de Tourna}', fut aussi commuée (f° 3i).
D'Angennes (M"'^). De son premier mariage avec Elisabeth
de Nettancourt, Jacques d'Angennes, marquis de Montlouet, baron
8 Révocation de l'Edit de Nantes à Pans.
de Montjay, seigneur de Lizy-sur-Ourcq ', mort en i658, n'avait eu
qu'un fils, tué à la guerre, et plusieurs filles (quatre, d'après la
notice généalogique conservée au cabinet des titres, et six, suivant
le P. Anselme)'^, dont l'une, mariée au capitaine Mosnier, résidait à
Lizy, dans le château paternel, quand le dernier sjmode provincial
y fut tenu en i683. De sa seconde femme, Marie Causse, veuve de
Du Candal, épousée en 1648 et morte en 1666 (Reg. de Char.),
Montlouet eut encore un fils, François, né en i652, et trois filles, dont
l'aînée épousa en 1664 -Jacques le Maçon, sieur de la Fontaine. Le
marquis de Montlouet qui abjura est probablement François, dont
nous voyons les soeurs exposées de bien bonne heure au prosély-
tisme de M. de Bissy, évêque de Meaux. L'exactitude du millésime
de la lettre suivante nous paraît douteuse ; ce n'est que bien plus
tard, en effet, que le roi lui-même se fit convertisseur :
A Saint-Germain-en-Laye le 3i juillet 1670.
Madame de Montlouet, apprenant que l'une des demoiselles vos filles a
intention de se convertir à la foi catholique, apostolique et romaine, je vous
fais cette lettre pour vous dire que mon intention est que vous demeuriez
dans votre maison de Lizy avec vos filles sans en partir sous aucun prétexte
jusques à ce que je vous ait fait savoir mon intention. Sur ce je prie Dieu
qu'il vous ait. Madame de Montlouet, en sa sainte garde {Corresp. adm.,
IV, 492).
Une demoiselle d'Angennes, mise aux Nouvelles-Catholiques
par ordre du 20 février 1686, en sortit après avoir abjuré, en vertu
d'un ordre du 26 mars (O' 3o et Fr. 7o53 f° 166). Le 29, comme elle
n'était pas encore relâchée, le convertisseur Gerbais demandait
qu'on la mît en liberté, affirmant qu'elle avait promis « de faire sa
réunion, à condition de sortir immédiatement des Nouvelles-Catho-
liques». — Elle avait au moins deux sœurs qui allèrent aussi dans
la maison dirigée par Fénelon ; en effet, le commissaire Gazon
s'exprime ainsi dans une liste de vingt-quatre personnes du quartier
Saint-Germain-des-Prés, sorties du royaume après le mois de
février 1687 : «Les deux demoiselles de la Fontaine et trois demoi-
selles d'Angennes, leurs cousines, qui demeuraient rue des Marais^
depuis leur sortie des Nouvelles-Catholiques, se sont retirées dans
le même temps et ont passé en Allemagne. Elles ont leur part de la
' «Si fameux dans l'histoire des perse- - Tallemant des Réaux, édit. Mon-
cutions de France», d'après F.rman et nicrqué, VI, 53i.
Réclam, IX, 7, non contirmiîs par Benoit, ■'' Les I^a Fontaine habitaient cette rue
qui n'en dit mot. depuis longtemps.
Emprisonnés à Paris. g
terre de Lizy-en-Brie, de six à sept mille livres de revenu.
La dame de la Fontaine en a aussi une part» (Fr. yoSi P 12). De
son côté, Toussaint Duplessis écrit que M"^ Mosnier se retira en
Suisse à la Révocation ', et que deux de ses sœurs se réfugièrent
dans le Brandebourg, tandis que la troisième passait dans les
Etats du landgrave de Hesse-Cassel '^. Henriette, admise à la repen-
tance à La Haye en 1687, figure, ainsi que sa sœur Marie- Charlotte
(morte en 1709 sans avoir été mariée) et ses cousines Catherine
et Charlotte de La Fontaine, sur la liste des réfugiés dressée à
Berlin en 1700.
Un D'Angennes, passé à l'étranger, revint en France et s'offrit
à Seignelay, comme espion, pour faire arrêter les fugitifs
(Fr. 7o5o f° 260).
Anne. Deux demoiselles de ce nom furent transférées de la
Conciergerie à l'Union Chrétienne, par ordre du 14 juillet 1700. —
Anne, horloger de la rue de Seine, arrêté à Calais oîi il s'embar-
quait pour l'Angleterre, 25 juin i685 (Fr. 7052 f° 365).
Anty (M"= d'), mise aux Nouvelles-Catholiques, par ordre du
I" septembre 1686, figure sur la liste du 17 octobre avec cette
note : «M. Pellisson nous paie par ordre du roi 200 livres de pen-
sion» sur la caisse des conversions (Fr. 7o53 f" 25).
Aquin (Louis), marchand de soie, près la place du Chevalier-
Du-Guet, fugitif arrêté à Lafère, le 22 octobre i685, avec sa femme
et trois enfants (voir II, 118).
Arbauld (Susanne), fille de Georges, docteur en médecine,
et d'Hélène Berger, épousa, en 1644, Louis Le Blanc, sieur de
Beaulieu, ministre de Sedan, qui mourut en 1675; elle fut empri-
sonnée à Soissons comme opiniâtre en 1687. On la transféra
ensuite aux Incurables de Paris, d'où Montausier la fit sortir le
26 mars 1689 pour être expulsée du royaume. Une rente de
800 livres qu'elle avait sur l'Hôtel-de-ville fut confisquée en
faveur de Poulsignon (Fr. 705 1 f° 824).
Archer (veuve), à la Bastille pour la R. en 1686 (Fr. 7o5i
f° Soi).
' Madelaine Mosnier épousa en 1693 Villars et Etoy, dans le Canton de Vaud
Paul de Loriol, seigneur de Chamergy, (Fr. pr. VII, i3o).
s Bullet., I, 460.
lo Révocation de l' Édit de Nantes à Paris.
Arcieu (M"'=), mise dans un couvent le 23 février 1688, en
sortit par ordre du 27, pour retourner chez M"^ Le Coigneux, qui
travaillait aux conversions (O' 82).
Ardesoif (Louise), native d'Alençon, demeurant à Paris,
arrêtée le 11 février 1692 dans une assemblée présidée par le
ministre Malzac chez M"" de la Contaudière, fut mise à la Bastille
et bientôt transférée aux Nouvelles-Catholiques. Le 12 août,
Pontchartrain écrivait à la mère Garnier, supérieure de cette
maison, que M. de Guise demandait qu'on renvoyât Louise à
Alençon, près de son père fort âgé {Les premiers past. du Désert,
I, 814 et 817).
Charles Ardesoif fut naturalisé anglais en 1688 avec Jeanne,
sa femme^ Pierre, Jean et Jeanne, ses enfants. Pierre fut aussi
naturalisé anglais en 1700. Rien n'établit qu'ils habitassent Paris.
Cependant, Jacques, peintre, natif de cette ville, y abjurait le
3 décembre 1761.
Arenfeldt (Martin), soldat suédois et protestant de la com-
pagnie de Champlatreu, fut arrêté à Luzarches (Seine-et-Oise)
conduisant M'"° Des Loires, fugitive, et mis au Petit-Chàtelet le
7 avril 1686 (Fr. 7o5i f" 298 et 7062 f-" 288). On le transféra, le
19 août, au château de Saumur, où nous le retrouvons encore
le 2 octobre, entretenu aux frais du roi sur le pied de quinze sols
par jour (O' 3o).
Arnoux fils, sorti de la maison des Nouveaux-Catholiques en
vertu d'un ordre du 3 août 1699 (O' 48).
Arthuis (La nommée D'), qu'on n'avait pu convertir, fut tirée
de l'Hôpital-Général et expulsée du royaume par ordre du 16 mars
1688 (O' 82). Elle descendait d'une illustre famille du Berry. C'est
elle sans doute qu'on retrouve en Angleterre, sous le nom
d'Elisabeth d'Arthuis, d'Authon en Perche, parmi les assistés
de 1702.
Attainville (Jean), Françoise Mahiou, sa femme, Pierre
Guillard, Jacques Caillot, Charles Regnauldet, qui avait abjuré,
Jacques Luya, Pierre Larriou, Catherine Maupin, qui avait sans
doute fait abjuration à Saint-Eustache, Marie, Charlotte et Margue-
rite de La Planche, furent arrêtées le 8 décembre 1686, pour
l'affaire de l'assemblée du faubourg Saint-Germain, c'est-à-dire
pour une assemblée tenue à l'académie du sieur du Breuil, rue de
Emprisonnés à Paris. ii
Seine. Celui-ci fut aussi arrêté ; on mit les hommes au For-I'Evêque,
les femmes, dans la prison de l'Abbaye, et on leur fit leur procès
(Fr. 7o5i f°^ 12, 287, 248, 280, 285 et 286).
Aurais (D'). Le 16 février 1699, Pontchartrain envoyait aux
commandants des places frontières l'ordre d'arrêter un jeune
gentilhomme nommé D'Aubaïs, absenté de Paris le 9 du mois. On
le retrouva le 14 à Paris avec la personne qui devait le conduire à
l'étranger. — Il s'agissait du marquis d'Aubaïs, fils du nîmois Louis
Baschi, qui s'était réfugié à Genève en i685 et y mourut en 1703.
Ce fils, enlevé à l'âge d'un an, avait été élevé par des parents
catholiques, puis, à la demande de Fléchier, envoyé à l'âge de huit
ans chez les Jésuites de Paris, où il était encore en 1699. Un officier
d'infanterie, gentilhomme de Gascogne, nommé Gouzon, entreprit
de le rendre à son père et l'emmena dans le carrosse de Besançon.
Quelques difficultés qu'ils rencontrèrent sans doute en chemin les
firent revenir à Paris; ils furent arrêtés dans le jardin du Luxem-
bourg. Le jeune homme fut remis aux Jésuites et resta catholique.
Il devint grand collectionneur de livres et publia des Pièces
fugitives pour servir à l'histoire de France, 1 748-1 759, 3 vol. in-4°.
AuBERT, lapidaire, voir II, 589.
AuBERT (Marie)^ veuve de Gaspard Hatton, Ibid.
AuBRY (Anne), femme de Germain, perruquier de Châlons, de
la R. P. R., arrêtée à Paris en avril 1686; on avertit son mari
que, s'il voulait la faire revenir, on la mettrait en liberté après
qu'elle aurait fait abjuration (O' 3o).
AuFRÈRE, voir Anciens, II, 3o.
AuLNAY (comte d'), voir Thors (De), II, 401.
AussET (Le nommé), de la ville d'Alais, venu à Paris, avait eu
la naïveté de demander à la Reynie l'autorisation de sortir du
royaume. Seignelay répondit à cette demande par un ordre d'em-
prisonnement, daté du 10 juin 1688. Il fallait que Ausset abjurât
comme tous ses coreligionnaires (O' 82). La même année une dame
du même nom fut emprisonnée à Alais.
AussoN, guide, mis à la Bastille le 27 décembre i685, en
sortit le 29 août x686, pour aller au château du Pont-de-l'Arche
(0« 3o et Arch. Bast., VIIL 842).
12 Révocation de l'Edif de Nantes à Paris.
AuTEUiL (La dame d'), retenue par sa famille dans la terre de
Germenonville (Germignonville?), près d'Orléans, fut reléguée à
Paris, par ordre du i3 janvier 1686, chez sa tante la dame Jacqui-
not, pour s'y convertir (O' 3o). ,
Ayrolle (D'), gentilhomme fugitif du Languedoc et entré au
service du prince d'Orange, fut pris sur mer avec Imbert et amené
à la Bastille, oii Du Junca le reçut le 4 mai 1692. Comme il était
atteint d'une fistule, on lui permit d'aller, accompagné d'un garde,
se faire traiter chez un frère qu'il avait à Paris. En conséquence il
sortit le 8 septembre de la Bastille, où il devait retourner après sa
guérison {Arch. Bast., IX, 344). Nous ignorons si c'est lui qui fut
naturalisé anglais en 1696 sous le nom de Jacques Teissonnière
d'Ayrolle (Agnew, III, 56).
Bacalan(M"'= Paul- Judith de'), d'une illustre famille de Guyenne
qui, après avoir pris une glorieuse part aux guerres de religion, est
demeurée fidèle à la Réforme jusqu'à nos jours et dont un quartier
de Bordeaux porte le nom (voir Bullet., 2^ série, IX 568), fut mise
aux Nouvelles-Catholiques de Paris le 3 août 1686 (Fr. 7052 f° 24).
Comme elle ne payait rien, elle fut transférée par Desgrez, officier
de la Prévôté, à l'Annonciade de Saint- Denis, le 24 janvier 1687
(Fr, 7o53 f° 168).
Ce n'est pas elle sans doute, mais une de ses parentes, fille de
Bacalan, sieur de Livron, «protecteur des religionnaires dans tout
le Genevois », dont le Mercure enregistrait l'abjuration au mois de
janvier 1686, en ajoutant que le roi l'avait gratifiée d'une pension
de 6000 livres {Fr. pr., VII 5ii b. n.). Un de ses frères habitait la
Hollande en 1688. Charles de Bacalan était, en 1729, directeur de
l'hôpital français de Londres (Agnew, III, 73).
Bacalan de La Barthe, inhumé à Paris au Port-au-Plàtre, vers
le milieu du XVII^ siècle {Bullet., 3"= sér., VI, 134).
Badois. Les guides, même quand ils n'avaient pas cessé de
pratiquer le catholicisme, étaient traités avec une grande sévérité
lorsqu'on pouvait les saisir. Jacques Badois du Chasteauvert, natif
de Paris, portier des comédiens de Bruxelles et camarade des
Lespine, était un catholique avéré. Arrêté et mis au Petit-Chàtelet
le 12 novembre 1686 (Fr. 7o5i f" 285), il fut envoyé au château de
' Non mentionnée par M. Oaullieur, tantisme du 27 novembre 1880 et du 2G
dans ses articles du Journal du proies- mars 1881.
Emprisonnés à Pans. i3
Saumur le 28 janvier 1687 (O^ 3i) et n'en sortit que par ordre du
1="^ octobre 1688 (O ' 32).
Baille. En prévision de la Révocation, un fabricant de papier,
nommé Baille, s'était rendu en Espagne avec son frère et son associé
Moïse Charas, pour y établir son industrie. Seignelay s'empressa
de lui écrire que, s'il voulait revenir, le roi lui témoignerait une
bienveillance particulière. En même temps il ouvrit à notre ambas-
sadeur un crédit de 4000 livres, afin qu'il pût donner quelque argent
au fugitif pour le faire passer en France, ainsi que son frère et
Charas. Assez naïf pour croire à la sincérité des promesses du
ministre et de l'ambassadeur. Baille revint au mois d'octobre i685
et fut aussitôt mis à la Bastille*, où il resta onze ans. Son «crime
était d'avoir voulut établir des manufactures hors du royaume». Au
mois d'octobre 1692, on permit à sa femme de pénétrer dans la
forteresse et de lui parler «seulement pour ses affaires domestiques».
Ce gouvernement sans scrupules se piquait pourtant d'une tardive
humanité: Seignelay écrivait le i3 décembre de la même année:
«Baille est chargé de famille et fait compassion; s'il peut donner
caution de rester dans le royaume, Sa Majesté veut bien le faire
mettre en liberté». Quelle caution le négociant ruiné par l'empri-
sonnement eût-il pu fournir? Cette compassion un peu singulière
s'alliait du reste fort bien avec l'économie: « Baille coûte au roi 892
livres par an; si on a dessein de le garder, il sera mieux dans un
château pour la moitié de ce qu'il coûte à la Bastille ». Par ordre du
2 janvier 1698, il fut transféré au château de Pont-de-l' Arche; puis
au château d'Arqués le 4 juin, enfin au château de Caen le 22
novembre 1694. Ce ne fut qu'en 1696 que les fils du papetier qui
servaient dans l'armée, obtinrent sa mise en liberté, en fournissant
caution qu'il ne sortirait plus du royaume. Pontchartrain écrivait le
28 mars au commandant du château: «Vous pouvez lui donner 60
livres pour se rendre au lieu où il voudra». — Nous ignorons s'il
était parent de l'orfèvre parisien Pierre Baille, qui en lôSy présentait
au baptême à Charenton un fils du célèbre peintre Charles Michelin.
Le nom de Baille était du reste assez répandu, ainsi que l'atteste
la seconde édition de La France protestante.
Baillet. Le 22 décembre 1690, Pontchartrain ordonnait à la
supérieure de l'Union Chrétienne de laisser sortir la femme Baillet
quand elle voudrait. Celle-ci se trouvait déjà dans l'établissement
' Ravaisson, Arch. Bast.
14 Révocation de l'Edit de Nantes à Parts.
au mois de juillet et y payait sa pension (O ' 84). Nous ignorons si
elle avait quelque chose de commun avec «Louis Baillet, chirurgien
de Vendôme, réfugié avec sa femme et 3 enfants à Wezel, 1698,
passé à Londres en 1702, âgé de soixante et un ans, et assisté
1702 — 1705, — et avec Marguerite Baillet de Chailleu, veuve, âgée
de 80 ans, assistée à Londres, 1702.» {Fr.pr., 2," édit., I, 721).
Bailly, vigneron de Claye, mis à l'Hôpital-Général par ordre
du 17 février 1700 (O' 44).
Bailly (François), maître chapelier, accusé d'avoir voulu sortir
du royaume et établir une manufacture de chapeaux à Turin, fut
mis à la Bastille le 9 novembre 1699 et en sortit le 4 février 1700
(Arsen. F. Bast. io5i8).
Balagny (Pierre), guichetier des prisons du Petit-Chàtelet,
paraît avoir trempé dans l'évasion d'une demoiselle Bernon (voir
ce nom), qui trouva moyen de sortir du Petit-Chàtelet le jour de la
Saint-Martin de 1686. On le mit au Grand-Chàtelet le i3, bien qu'il
prétendit avoir montré son innocence dans un interrogatoire
(Fr. 7o5i f-^ 283 et 7o53 i° 416).
Bander (Joseph), anglais, expulsé du royaume par Calais, le
20 septembre 1689 (O' 33).
Baptiste (La nommée), transférée de la Bastille à la citadelle
de Besançon, par ordre du 4 janvier 1690 (Ars. Ms. Bast., 10492).
Barat (Philippe), tanneur de Paris, fugitif arrêté non loin de
la frontière de l'Est, et enfermé à Besançon, où il abjura le 23 avril
1686 {Bullct. du comité des travaux histor., 1890 n° i p. 126).
Barbet. Le 3i mars 1687, Seignelay ordonnait à La Reynie de
faire faire le procès du nommé Barbet, arrêté à Paris et conduit au
For-l'Evêque pour avoir fait passer des protestants à l'étranger
(O' 21).
Barbin (Claude), arrêté et conduit chez les religieux de la
Charité à Charenton, par ordre du 28 avril 1690 (0'34).
Bareire et sa femme Elisabeth Vergne, fugitifs arrêtés avec
Anne Buart, * Anne Gendrat et Pierre Nadau, avaient été condamnés,
les hommes, aux galères perpétuelles, les femmes, à la réclusion
' Une famille de ce nom a existû <lan3 l'Église de Marchenoir (Bullet., XII, 44).
Emprisonnes à Paris. r5
perpétuelle. En considération de leur conversion, dont la sincérité (?)
fut attestée par le procureur-général Harlay et par MM. de la
Tournelle, le roi les gracia tous le 4 juillet 1700, à l'exception de
Pierre Nadau, de Lusignan, en Poitou, ferme dans sa foi, qui fut
envoyé à la Tournelle en exécution de l'arrêt du Parlement (0'44).
On le trouve sur la Triomphante et la Palme à Dunkerque. Libéré
le 24 juillet 1716.
Baril, voir II, 578.
Baril (Louise-Madelaine), mise aux Nouvelles-Catholiques en
1692, était sans doute fille de l'apothicaire Pierre Baril, qui pour
avoir guidé dans Paris plusieurs pasteurs du Désert, mourut à la
Bastille, oii il fut emprisonné avec Malzac dans cette même année
1692 (voir Les premiers pasteurs du, Désert').
Barle (M"= de), voir II, 586.
Baron (Veuve), emprisonnée 1698.
Baron (sieur du Pont, M""= Etienne), voir I, 464.
Baron (Charles), mis à la Bastille en 1697 [Fr. pr., X, 436).
Barrau (M"^ ou M"^), arrêtée à Coutras et conduite aux Nou-
velles-Catholiques de Paris, par ordre du 9 juin 1699.
Barrois (Claude), voir Festu.
Batelier (La demoiselle), voir II, 592.
Battet (Joseph), mis à la Bastille le 27 décembre i685, trans-
féré à Pont-de-l' Arche, par ordre du 19 août 1686, puis au Vieux-
Palais de Rouen, recouvra la liberté en vertu d'un ordre du
i^-- octobre 1688 (Fr. 7o53 f-^ 874 et O' 82).
Baudemont (Claude), voir Festu.
Baudouin (Veuve), enfermée dans un couvent, 1700.
Baurain (Antoine), de Tully en Normandie, condamné aux
galères par le Parlement de Paris le 16 avril i685, envoyé en
Amérique.
Baurin. Venu à Paris avec sa femme, Marthe Lormier, pour
chercher le moyen de sortir de France, Pierre Baurin, marchand
i6 Révocation de l'Êdit de Nantes à Paris.
de dentelles à Dieppe, s'aboucha avec un de ses confrères catho-
liques, nommé La Forêt, qui habitait Versailles. Celui-ci les cacha,
leur fournit des moyens d'évasion et consentit à recevoir en dépôt
pour 2000 écus de dentelles. Les fugitifs ayant été arrêtés à
Péronne par l'exempt Auzillon, furent ramenés à Paris et enfermés,
l'un, au Petit-Chàtelet, l'autre, au For-l'Évêque. Le 26 mai 1686,
Seignelay écrivait à l'intendant de Rouen d'inviter leurs parents
à les retirer près d'eux après qu'ils auraient fait abjuration. En
effet, les prisonniers retournèrent bientôt à Dieppe. Quant à La
Forêt, non seulement il nia d'avoir reçu le dépôt; mais lorsque
Baurin alla le lui réclamer en personne, il le fit emprisonner à
Versailles (O' 3o et Fr. 7o53 f° 84). Nous ignorons si Pierre appar-
tenait à la même famille qu'Antoine Baurain mentionné ci-dessus, et
que Jacques Baurin de Saint- Valéry, exhumé, traîné et jeté à la
voirie la même année.
Bazanier (Anne), voir Lardeau, Anciens, II, 98.
Bazille (La nommée) fut mise au Petit-Châtelet, le 12 mars
1687, à la requête de MM. de l'Hôtel-Dieu, pour avoir apporté à
Paris de la viande pendant le carême.
Beaufort (De). Louvois écrivait le 5 octobre 1690 : «Le roi
ayant jugé à propos de faire transférer à la Bastille M. de
Beaufort, gentilhomme du Dauphiné, qui est dans les prisons
du For-l'Évêque, Sa Majesté trouvera bon que vous le laissiez
promener sur la terrasse de fois à autre, en prenant néanmoins les
précautions nécessaires pour qu'il ne parle à personne pendant ce
temps-là». Transféré à la Bastille le 24 octobre 1690, le comte de
Beaufort fut relâché le 22 novembre 1691, sur la parole de M. de
Champigny, évêque de Valence, de M"'^ Chardon et de M. de La
Châteaudière, en donnant caution et en s'engageant vis-à-vis du
P. Bordes à travailler au plus tôt à sa conversion {Fr. pr., 2^ éd.,
II, i5 et Arch. de la Bast., IX, 233, 236, 241).
Beaulieu, voir De Vicques.
Beaulieu. Le guide Jean Coustil, dit Beaulieu, fut emprisonné
au Petit-Châtelet, le 14 mars 1687 (Fr. 7o5i f° 289) et transféré au
château d'Angers le 24 avril. Il fut remis en liberté, mais avec
défense de venir à Paris, par ordre du i"^"" octobre 1688 (O' 3i et 82).
Beaumont (Rozel De), voir II, 181 et 36o.
Beaupré, transféré de la Bastille au Chàtelet, par ordre du
i3 octobre 1688 (O' 82).
Emprisonnés a Paris. 17
Beauvais (Susanne), expulsée du royaume en 1697.
Beck (M. et M""^), voir II, 448.
Belcastel. Le comte Pierre de Belcastel, gentilhomme du Péri-
gord, venu à Paris «pour fuir sa conversion», fut arrêté par ordre
du 3i janvier 1686 à l'hôtel de Hollande, sur le quai Malaquais,
avec les comtes de Campagnac et de Panjas-Vivans (O' 3i). Quand
il put sortir de prison, il alla se mettre au service du prince
d'Orange, et leva, en 1708 et en 1704, avec le marquis de Miremont,
des troupes destinées à secourir les Camisards, lesquelles ne purent
entrer en France, par suite de la soumission de Cavalier. En 1710
on le retrouve en Espagne à la tête des troupes hollandaises.
Belhomme (Jacques), doyen des avocats de Baugé, âgé de
69 ans, et sa femme Jeanne Chalopin, veuve de Jacques Le Royer,
âgée de 74 ans, furent emprisonnés à Baugé pour la religion, lui,
le i3 mai i685, et elle, le 2 juin; ils appelèrent du jugement
prononcé contre eux le 18 août et furent transférés à la conciergerie
de Paris. Relâchés au moment de la Révocation et fatigués par la
prison, ils obtinrent le 27 octobre l'autorisation de séjourner quinze
jours à Paris (Fr. 7o53 f° 354).
Il y avait à Paris une autre famille du même nom, au sujet de
laquelle le commissaire Delamare écrivait le 18 août i685 : «Depuis
que la femme de Belhomme a été arrêtée, le mari, âgé de 80 ans,
paraîtrait disposé à se convertir ; il faudrait le voir » (Fr. 7052
f° 354). Les convertisseurs ne pouvant venir à bout du vieillard,
eurent recours au grand moyen : Belhomme fut mis à la Bastille le
14 février 1686, et en sortit après abjuration par ordre du 11 mars
(O* 3o). C'était peut-être Pierre, ouvrier en soie, dont le fils, Pierre,
peintre, avait épousé à Charenton, en 1668, Elisabeth Richard,
veuve de Louis d'Olive, chirurgien militaire.
Bellanger. Seignelay écrivait à La Reynie le 14 août i685 :
«Je vous envoie l'ordre du roi pour faire mettre à la Bastille la
nommée Bellanger de la R. P. R., au sujet de laquelle vous m'avez
envoyé un mémoire» (O' 29). On la relâcha le 22 septembre. —
Anne Bellanger, parisienne fugitive, arrêtée non loin de la frontière
de l'Est et enfermée à Besançon, y abjura le 16 avril 1686 {Bxillet.
du comité des trav. Iiist., 1890, n° I, p. 126). — Jean-Baptiste Lafitte,
apothicaire de la reine, et Anne Bellanger, sa femme, perdirent une
fille en 1681 (Extr. des reg. de Char.). — Ces renseignements ne
i8 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
concernent sans doute qu'une seule et unique personne, sœur de
Madelaine Bellanger, mariée en 1676 au fameux chimiste Nicolas
Lémery.
Belleville (La nommée), arrêtée et conduite à la prison Saint-
Eloi, le 23 novembre 1687 (Fr. 7o53 f° i3o).
Bellory (M. et M""^). Pierre Bellory, médecin et ancien de
Bruniquel (Guyenne), et sa femme, Jeanne Boen ou Du Boen, venus
à Paris pour s'évader, furent arrêtés par-delà Saint-Denis le
7 octobre i685 (Fr. 7o5i f°= 269, 280), avec le sieur de Saint- Jean de
Védas, et mis au Petit- Chàtelet. Après avoir interrogé le mari, La
Reynie écrivait : « C'est un homme fort et qui a déclaré nettement
qu'il ne quittera jamais sa religion. L'enfermer ou le mettre en
quelque abbaye hors de Paris» (Fr. 7o5i f° 241). Cependant Bellory
était encore au Chàtelet au mois de décembre et y avait abjuré.
En vertu d'un ordre du 23 janvier 1687, on le tira du For-l'Évêque
pour le conduire à l'abbaye de Saint-Pierre, de Lagny (Seine-et-
Marne) (0' 3i), où il était encore en 1688.
M'""= Bellory encore à la prison de l'Abbaye au mois de
décembre 1686, fut transférée comme opiniâtre, avec quatre autres
femmes, au château d'Angers, le 28 janvier 1687 (O' 3i). On l'ex-
pulsa sans doute du royaume, car nous trouvons, en 1705, parmi
les réfugiés assistés en Irlande la veuve d'un médecin de Guyenne.
— Marthe Maturin, fille du pasteur du Désert, épousa à Arnheim,
le 21 juin 1691, un Bellory, membre de l'Eglise du Tabernacle
français, de Londres.
Belot (Anne-Marguerite), mise au Grand-Chàtelet pour la R.
le 26 septembre 1686 (Fr. 7o5i f"^ 275 et 288).
Bennes (Jeanne de), voir Louvigny.
Bennes (De). Seignelay écrivait à l'intendant De Creil le
i5 août 1690: «Je donnerai ordre à Paris pour faire arrêter le
nommé De Bennes, s'il y est encore » (O' 84). Est-ce le même que
Paul de Bennes, mari d'Anne Babault, tous deux habitants de Gien,
fugitifs avant 1687, dont tout le bien était resté entre les mains de
leur fille Susanne, qualifiée de nouvelle convertie en 1690? (Fr. pr.
2*^ édit., I, 633).
Benoit (Une demoiselle), détenue à la Bastille, fut remise en
liberté par ordre du 27 mars 1689 (O' 33). Nous ignorons si c'était
Emprisonnés à Parts. 19
une sœur du parisien Elie Benoit, auteur de l'Histoire de l'Édit de
Nantes, on si elle appartenait à l'autre famille parisienne des peintres
Etienne et Abraham Benoit.
Berchet (Marie Dufresne, veuve), sœur de la femme de
Gervaise, ancien de Charenton, fut mise à la Bastille le 2 février
1686, et en sortit le 3 mars après avoir abjuré (O' 3o). Son mari
était le peintre Charles Berchet, dont le fils, Pierre, fut célèbre,
aussi comme peintre, en Angleterre.
Beringhen (M. et M""' Jean de), et deux de leurs fils, voir
Anciens, II, 84.
Beringhen (M. et M"*^ Théodore de), voir II, 879.
Berlancourt (Etienne), transféré de la prison de l'Abbaye au
Grand-Chàtelet, le 19 mars 1686. On lui fit son procès (Fr. yoSi
f° 288).
Bernard, ci-devant procureur au Parlement, mis au For-
l'Évèque le 8 mars 1686; comme il ne marquait aucune disposition
à changer de religion (Fr. yoSi f° 286), on le transféra, le 28 janvier
1687, à l'abbaye de Saint-Denis (O' 87), et, le 21 mars 1688, au lieu
de l'expulser du royaume, on lui permit d'aller passer trois mois
chez l'évêque de Tournay (O' 82). Nous ignorons si c'est le même
personnage qu'on tira du Châtelet le 81 août 1689, pour le mettre en
liberté. — Les Bernard étaient nombreux à Paris; nous ne savons
à quelle famille attribuer ces deux courageux huguenots.
Bernard (Antoine), condamné aux galères par le Parlement de
Paris en 1689; mort à la peine le 12 novembre 1699 {Fr. pr., 2" édit.,
VI, 226).
Bernard (Nicolas, Guillaume et Elisabeth), dont le père
n'existait plus, avaient été enfermés à la Charité de Saint- Jean en
Grève. Peu après la Révocation, les administrateurs du couvent
auquel ils étaient à charge, suppliaient le roi d'accorder de quoi
leur faire apprendre un métier, ajoutant que la mère, devenue
luthérienne et remariée à un Anglais, les appelait en Angleterre
(Fr. 7o58 f° 420).
Bernard (Jeanne), Huvé et Bordier, suivantes de la duchesse
de La Force, mises le 22 juillet 1689 aux Nouvelles-Cathohques,
d'où Jeanne fut envoyée au château de Guise comme inconvertis-
20 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
sable, par ordre du i6 novembre. Le 3i décembre 1690, l'une des
deux autres était au château de Pont-de-l' Arche. On les expulsa
toutes trois du royaume, en vertu d'un ordre du 8 janvier 1691
(Ot 35).
Bernardon (M"""), emprisonnée 1694, voir II, 590.
Berne (M"'=), «non payante» mise aux Nouvelles-Catholiques
en 1686, y abjura évidemment, puisqu'elle est l'une des trois
externes que l'établissement nourrissait «par charité» (Fr. 7062
f" 24).
Bernier (Alexandre-Paul), arrêté avec le pasteur du Désert
Cardel en 1689, et mis à la Bastille, déclara hautement qu'il avait
signé une rétractation et faisait profession de la religion réformée.
Il fut transféré dans la tour de Guise par ordre du 4 janvier 1691
(voir Les premiers past. du Désert, 1,192).
Bernier (Anne), âgée de quatorze ans, mise aux Nouvelles-
Catholiques en 1699 {Fr. pr., 2*= édit.).
Bernon de Lisleau (M"*^). Au mois d'octobre i685, sept à huit
cents fusiliers, bientôt renforcés de quatre compagnies de dragons,
entreprirent militairement la conversion des protestants de La
Rochelle, pour préparer les voies à la mission de Fénelon. Devant
les abominables excès de ces monstres, tout plia; André Bernon,
l'un des anciens, dit à l'intendant qui présidait à ces scènes sans
nom: «Vous m'allez damner, Monseigneur, puisqu'il m'est impos-
sible de croire ce qu'enseigne la religion qu'on veut que j'em-
brasse». A quoi Arnoul, que Fénelon porte aux nues, répondit:
« Que m'importe, pourvu que tu obéisses ! »
Un membre de la même famille, pasteur à Saint- Just en Saintonge,
ayant abjuré pour échapper au bannissement, se laissa prendre
dans les filets du missionnaire, ainsi qu'on le voit par les lettres
que celui-ci adressait à Seignelay :
«La Rochelle, 21 avril 1686. J'ai formé une liaison avec un
ministre Bernon, qui est très-mal converti, mais qui est très bon
homme; j'espère qu'il sera bientôt aussi zélé pour l'Eglise qu'il
a été préoccupé contre elle, et par lui nous ramènerons une bonne
partie des religionnaires qui sont ses parents ou ses amis, et qui ont
en lui une entière confiance sur la religion. Il demande un grand
secret; car, outre que son instruction n'est pas achevée, de plus
Emprisonnes à Paris. 21
il deviendrait absolument inutile à nos desseins sur le moindre
soupçon qu'on aurait de son commerce avec moi... »
« Paris, le 28 février 1687. J'ai déjà pris la liberté de vous
parler du ministre Bernon, dont la conversion sincère et éclairée
fait de grands biens à La Rochelle. Le désir de se rendre utile à
ceux qui ont besoin d'instruction, et qui ont une singulière confiance
en lui, l'a empêché de recevoir la pension que le roi donne aux
ministres convertis. Il a cru ce désintéressement nécessaire pour
éviter les soupçons qui pouvaient l'empêcher d'être écouté avec
fruit. 11 me paraît fort à souhaiter, Monsieur, qu'une conduite si
édifiante ne le prive pas des libéralités du roi, et que la pension
lui soit gardée pour la recevoir quand ces raisons de charité
cesseront...»
«La Rochelle, le 14 juillet 1687. Ce que nous avons fait de
meilleur, c'est la nombreuse famille des Bernon, avec leurs
alliances qui sont très étendues. Le ministre de cette famille est
enfin un très zélé catholique, la ferveur de sa piété égale la fermeté
de sa foi; comme sa parenté a une entière confiance en lui, il les
gagne tous... Cet homme fait ici plus de bien que nous-mêmes...;
moins il cherche les grâces, plus il les mérite»'. — Il toucha sa
pension de 600 livres à partir de l'année suivante (O' 82) .
Les succès du ministre apostat ne furent ni complets, puisque
plusieurs Bernon s'enfuirent de La Rochelle, ni durables, puisque la
famille, qui subsiste encore, est restée protestante.
Deux demoiselles ou dames Bernon, venues à Paris avec leur
nièce pour chercher les moyens de passer à l'étranger, furent
arrêtées par Desgrez, le 29 octobre 1686, dans le carrosse de Lille,
en compagnie d'ijne demoiselle Dubois et du guide Plat (Fr. 7o5i
f'^ 269). Le 7 novembre suivant, leur nièce Esther Bernon de Lisleau,
âgée de vingt ans, fille de Gabriel et petite-fille de Benjamin,
échevin de la ville, fut arrêtée à son tour, munie d'un certificat
d'abjuration qui parut suspect à Desgrez (O' 3o). Quatre jours
après, l'une des tantes réussit à s'évader du Grand-Chàtelet, dont
le guichetier, Pierre Balagny, fut emprisonné jusqu'à ce qu'il eut
prouvé son innocence. Esther entra le 28 aux Nouvelles-Catholiques.
La liste des prisonnières de l'établissement dressée le 17 décembre,
porte en marge ces mots écrits de la main de La Reynie : « Elle a
été extrêmement maltraitée en province. C'est un esprit effarouché
qui a besoin d'être adouci» (Fr. 7o5i i° 246). En janvier 1687,
' L'abbé Verlaque, Lettres inédites de Fénelon, p. 36, 5i et 37.
22 Révocation de l'Edif de Nantes à Paris.
la mère Garnier la mit dans la chambre de la marchale de Créquy,
afin d'avoir une chambre libre pour M"'' Jacquinot (Fr. 7o53 f° 35).
Marie Bernon, sœur aînée d'Esther, avait épousé Richard de
Rozemont, qui, plus dévoué que son frère, ancien de Charenton,
passa en Angleterre avec toute sa famille.
Berquet et MoNCHÉ, décrétés d'arrestation le 12 mai 1698
pour être allés au prêche de milord Portland, à l'ambassade anglaise
(0< 42).
Berteau (Pierre), de Condé-en-Brie, condamné aux galères
comme guide par le Parlement de Tournay, en février lôgS;
n° 19889 sur la Valeur à Saint-Malo en 1698. Libéré en 1714.
Berthe (JV!"") fiancée à un gentilhomme nouveau réuni, aussi
bien qu'elle, fut mise aux Nouvelles-Catholiques en février 1698,
et retourna au mois de mars à la Bastille, parce qu'on n'en pouvait
rien faire {Mercure hist., p. 216).
Elle était sans doute fille de Jean-Auguste Berthe, banquier à
Paris, mort entre 1680 et 1686, dont la veuve, Susanne Marchand,
abjura le 14 janvier 1686, à l'instigation de son gendre, Nicolas
Trinquant, aussi banquier, dont le mariage, célébré le i3 octobre
i685, fut l'un des derniers qui eurent lieu dans le temple de Cha-
renton. Deux autres filles de Jean-Auguste Berthe avaient épousé,
l'une, Conrart, ancien de Charenton qui eut le malheur d'abjurer,
l'autre, Claude Grostête, sieur de La Mothe et ministre à Lizy, qui
se réfugia en Angleterre.
Bertheau (M"''). Interrogée le 21 mai 1686 par le commissaire
Delamare, Marie-Marthe Œillet, ouvrière en dentelles de la rue aux
Ours, avoua que Dorothée Brififeau (lisez: Bertheau), dont le père
était chapelier en Hollande, l'ayant priée de lui prêter son baptistère
et son certificat de catholicité, elle était allée les prendre à Saint-
Nicolas-des-Champs, et les lui avait remis (Fr. 7062 f'' 114). Partie
avec ces pièces, M"'' Bertheau fut bientôt arrêtée, car elle fut mise
dans un couvent par ordre du 26 (O' 3o).
Berthon (Jacob), fils d'un médecin de Châtellerault, avait
étudié à Genève et était passé en Hollande dans l'espoir que son
oncle, le ministre Oriliard, lui procurerait une place de pasteur. Cet
espoir étant déçu, il se fit soldat, fut fait prisonnier et ramené à
Paris où on l'emprisonna le i3 avril 1701, comme coupable i" de
fuite dans les pays étrangers, 2° d'avoir porté les armes contre le
Emprisonnés à Paris. 23
roi, 3° d'opiniâtreté dans la R. P. R. et 4° de n'avoir pas fait sa
déclaration au magistrat depuis son retour. Delamare écrivait le 14
à D'Argenson : «Si Dieu lui faisait la grâce de se laisser persuader,
cela diminuerait beaucoup toutes ses fautes». On le relâcha le 3o
décembre 1702, à condition de se rendre dans sa famille à Châ-
tellerault et de s'y faire instruire dans la R. C. et R. {Arch. Bast.,
X, 344).
Bertrand (David), messin, peintre ordinaire du roi et domicilié
dans la rue Michel-le-Comte, avait épousé à Charenton en i658
Judith Meusnier, fille de Philippe, maître maçon, qui lui donna de
1662 à 1677 six garçons et six filles. Toute la famille abjura des
lèvres à la Révocation ; mais deux des filles, Juliette et Marie, se
réfugièrent à La Haye avec une sœur de M"= Bertrand. Soupçonnés
d'avoir favorisé leur évasion, Bertrand et sa femme furent arrêtés
le 24 octobre 1686, et enfermés, lui, au Petit-Châtelet, elle, au For-
l'Évêque, où nous la voyons encore au mois de janvier 1687 (Fr.
7o5i f°= 285, 286). Le 28 décembre 1686, Seignelay autorisait La
Reynie à leur rendre la liberté, « à charge de faire revenir leurs
filles dans trois mois » (O' 3o). Mais La Reynie exigeait en outre
qu'ils promissent de ne point sortir du royaume et fournissent une
caution de loooo livres. Incapables de fournir cette somme, ils
écrivirent supplique sur supplique pour établir qu'ils ne possédaient
que leur maison de la rue Michel-le-Comte louée onze cents livres,
qui par elle-même servait de caution, puis qu'ils ne pouvaient ni la
vendre ni l'emporter. Philippe Meusnier, frère de M'"'= Bertrand,
consentait du reste à les cautionner (Fr. 7o53 f° 875). — En 1697,
nous trouvons la veuve de David réfugiée à Halle.
Le commissaire Dyeure écrivait le i5 janvier 1686 que Jacquette
Cheravaux, femme d'André Bertrand, venait de signer.
Un Bertrand embastillé le 11 décembre i685, sort le 7 jan-
vier 1686 {Arch. Bast, VIII, 842).
Besnard (Daniel), procureur au Parlement, transféré du For-
l'Evêque à l'abbaye de Saint-Denis par ordre du 23 janvier 1687
(O' 3i), puis ramené au Châtelet, d'où il ne sortit que par ordre du
3i août 1689 (0< 33).
Besnard (Jacques) sort de la Bastille en 1689 (Arsenal, Ms.
Bast., 10484).
Bessé-Bataillère (M'"'' de). Jean Le Maçon, seigneur de Bessé-
Bataillère en Poitou, épousait à Charenton, en i683, Charlotte-
24
Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Madeleine Imbert, fille de feu Jacques Imbert, secrétaire des finances
du duc d'Orléans {Rcg. de Cliar.). Au moment de la Révocation
les époux cherchèrent un refuge à Paris, peut-être avec leur fils
âgé d'un an. Ayant obtenu, vers le 20 octobre i685, la permission
d'y prolonger leur séjour d'une quinzaine (Fr. yoSo P igS), ils se
cachèrent pour ne point être contraints d'abjurer. Finalement dé-
couverts, ils furent mis à la Bastille le 23 février 1686, et, le 27,
Seignelay signait l'ordre d'envoyer M™'' de Bessé aux Nouvelles-
Catholiques (O' 3o). Mais cet ordre ne reçut point d'exécution,
grâce aux billets suivants adressés à La Reynie par le gouverneur
de la Bastille: «4 mars 1686. M. de Lamon presse fort M. de Bessé
et sa femme et en espère beaucoup. Je m'y applique de mon
mieux. » — « 7 mars 1686. Je vous supplie. Monsieur, que M.
Auzillon n'exécute pas l'ordre qu'il a pour M'"'' de Bessé. M. l'abbé
de Lamon l'a mise à la raison, aussi bien que son mari, qui en sait
autant que M. Masclari*. Tous deux méritent la louange d'avoir
très-fort combattu et d'avoir pris cette résolution. M™° de Bourneau,
aussi éclairée que M™" de Bessé, est de la partie, et si M. Gerbais
a le loisir, vous saurez bientôt l'exécution» (Fr. 7o53f°''45i et 468).
M. et M™° de Bessé, ainsi que M™" de Bourneau, abjurèrent à la
Bastille, et tous trois en sortirent par ordre du 11 mars. Les
convertisseurs triomphèrent. Bien à tort, comme on le vit par
la suite.
Sept ans plus tard, le 23 décembre 1693, il fallut envoyer «la
demoiselle de Bessé» aux Nouvelles-Catholiques d'Auxerre (O' 97).
C'était M"" de Bessé, et non sa fille, née seulement en 1690. Six années
après, le 17 juin 1699, il fallut ordonner l'arrestation de M. de Bessé,
sorti de Paris le 7 pour passer à l'étranger avec son fils âgé de
quinze ans et sa fille âgée de neuf ans. Les fugitifs payèrent sans
doute de quelques mois de prison cette tentative infructueuse. M'"'^
de Bessé, qu'on crut leur complice, fut aussi arrêtée: le 21 juin,
Pontchartrain approuvait D'Argenson de l'avoir fait mettre aux
Nouvelles-Cathohques de Paris (O' 48). L'année suivante, M. de
Bessé s'enfuit avec son fils, tandis que sa femme restait prisonnière.
Pontchartrain écrivait, le 20 octobre, à Dableiges, intendant du
Poitou: «La dame de Bessé qui est dans la maison des Nouvelles-
Catholiques de Paris, est toujours fort opiniâtre et y restera appa-
remment longtemps»; et le même jour à D'Argenson: «Pour la
dame de Bessé, il n'y a qu'à la garder toujours aux Nouvelles-
' Fils aîné de l'ancien de Charenton, voir Anciens.
Emprisonnés a Paris. 25
Catholiques ;> (O' 44). Elle en sortit toutefois au début de l'année
1701, et alla passer quelque temps chez M'"'^ Chardon, nouvelle
catholique devenue convertisseuse ; en août, elle fut confiée à De
Noyon, lieutenant de la prévôté, chargé de la surveiller et de la
reconduire au bout d'un mois aux Nouvelles-Catholiques (O 248).
Celles-ci tenaient bien moins à la garder depuis que, par ordre du
roi, elles avaient dû baisser le prix de sa pension, qu'elles avaient
fixée à 3oo livres pour elle, 200 livres pour sa femme de chambre,
et 5oo livres pour son entretien. Aussi fut-elle remise en liberté,
mais sans changer de sentiment ni de conduite, ainsi qu'il résulte
d'une lettre de Pontchartrain au lieutenant de police: «17 mai lyoS.
Il y a encore à Paris une M""^ de Bessé fort opiniâtre, qui y vit dalis
une extrême liberté sur la religion dont elle ne fait aucun acte.
Mandez-moi, s'il vous plaît, si elle n'a pas été aux Nouvelles-Catho-
liques, et depuis quand et par quel motif elle en est sortie » (O 25o).
Le même secrétaire d'Etat écrivait encore à l'intendant Pinon, le
7 juillet: «Nous avons à Paris une M™" de Bessé, qui est une pro-
testante opiniâtre de Poitou, à laquelle on n'a pu encore faire
entendre raison. Je vous prie de me mander en quoi consistent ses
biens, si elle en jouit, et de quelle manière; car il me semble qu'elle
eu avait été dépossédée à cause de sa mauvaise conduite dans la reli-
gion"». Deux mois plus tard, Seignelay l'envoyait à Beauvais et
écrivait à M. de Mornay: «Sa Majesté m'ordonne de vous la recom-
mander, et de vous dire d'essayer de la convertir. Si vous y réus-
sissez, ce ne sera pas une petite affaire pour le bien de la religion.»
— Pendant ce temps, le fils^ rentré en France, obtenait, moyennant
abjuration, le don des biens de sa famille.
En 1706, nous trouvons encore une dame Bessé envoyée à
Auxerre avec une dame Pellet, qui, comme la première, avait long-
temps été aux Nouvelles-Catholiques sans vouloir écouter les
instructions. « Le roi, ne souff"rant en aucun lieu de son royaume
desreligionnaires qui fissent ouvertement connaître leur opiniâtreté »,
leur donna trois mois pour se convertir ou être enfermées à l'Ho-
pital-Général. Il 3^ a tout lieu de penser que ces consciences réveillées
par le remords ne retombèrent plus dans le mensonge, et que les
malheureuses femmes furent jetées dans l'horible gouffre de putré-
faction.
Besson, guide, qui avait mené à l'étranger M"^ Descoudrais,
de Blois, fut arrêté le 22 mai 1686, conduisant Anne Bordier, voir
II, 45i.
20 Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
Bethy (M"''), «non payante», entrée dans la maison des Nou-
velles-Catholiques le i6 août 1686 (Fr, yoSa f° 24), figure comme
encore protestante sur une liste du 14 décembre, avec cette note :
« Sa mère, qui est anglaise demeurant à Londres, la redemande »
(Fr. 7o5i f" 248).
Bezard (M""'), voir Anciens, II, 44.
BiDACHE (Susanne Reignard, veuve du sieur), seigneur de La
Boissière, s'était retirée à Paris avec Marie d'Arambure, veuve du
sieur de La Contaudière, poitevine comme elle. Toutes deux furent
arrêtées avec le ministre Malzac tenant une assemblée chez elles
le II février 1692. Par ordre du même jour, signé avant l'arresta-
tion, la veuve Bidache fut envoyée chez les filles de la Providence,
d'Auxerre (O' 36 et Les Premiers pasteurs du Désert, I, 814).
BiET. Plusieurs familles de ce nom habitaient Paris au moment
de la Révocation : Jean, marchand férandinier du quartier Saint-
Denis, propriétaire de la moitié d'une maison de la rue de Seine,
a Saint-Jacques, et d'un arpent de marais au Gros-Caillou, vis-à-vis
l'entrée principale des Invalides, noté comme fugitif sur l'état du
mois de mars 1687 (Fr. 7o5i f°^2o8, 809); Amaury, réfugié à Berlin,
avec sa femme^ deux enfants^ son père et une servante, tapissier
de S. S. E., en 1698 et 1700; Henri, chirurgien, qu'on trouve à
Berlin, avec sa femme et deux enfants en 1698, ainsi que Jacob,
tapissier de Paris, avec sa femme; enfin le plus célèbre de tous.
«IVI. Jean Biet, de Paris, lit-on dans Erman et Reclam, V, ii5,
présenta en 1686 à Frédéric-Guillaume le projet d'une grande
manufacture de soie, et obtint la même année une avance de 5ooo
écus pour l'établir». Il fit venir des ouvriers de Hollande, «et en
1689 la cour lui assigna près de l'ancienne porte de Leipzig, une
place pour bâtir une manufacture et lui en fournit les matériaux.
Cet établissement où l'on fabriquait toutes sortes de soieries depuis
le brocard jusqu'aux étoffes les plus légères, passa, en 1690, entre
les mains de Pierre Massonneau, réfugié de Lyon ». Nous ignorons
à quelle famille appartenait une demoiselle Jean-Baptiste Biet, mise
au Grand-Châtclet le 17 janvier 1686 et sortie le 28 (Fr. 7061
f° 295).
Bigot de la Honville (Antoinette). Seignelay ordonnait à
La Reynie, le 11 janvier 1686, de mettre M"" Bigot aux Nouvelles-
Catholiques (O' 3o), et le 14 mars, de mettre dans un couvent une
demoiselle Bigot qui avait donné parole à M. Le Pelletier, inten-
Emprisonnes h Paris. 27
dant des finances, et qui abjura, en effet, le 18 (Fr. 7o53 f" 5oi).
Est-ce la prisonnière des Nouvelles-Catholiques qui va ensuite
dans un couvent, ou une de ses parentes ? La famille Bigot, alliée
aux Du Candal, aux Louvigny, aux De Launay, aux JVIercier, était
une des plus considérables de Paris. Bigot, sieur de Morogues,
avait déjà abjuré le 22 novembre i685 (Fr. yoSi f' 358). Les sieurs
Bigot recevaient, le 22 mars 1701, l'autorisation de vendre une
maison située rue Vieille-du-Temple (O' 45).
BiNOT, condamné aux galères pour la R. avec Le Coq, Tarte-
reau. Plat, Simon, etc., obtint des lettres de rappel le 26 février
1687 (Fr. 17421 i" 154).
BivELAT (M""=), mise aux Nouvelles-Catholiques y abjura le
3r janvier 1687 (Fr. 7052 f° 3o). Nous ignorons quel était son lien
de parenté avec Elisabeth Bivelat, couturière nouvelle catholique
qui n'avait pas de quoi vivre {Ibid., f" 6), et Marie Bivelat, fugitive
assistée à Londres en 1710 [Fr.pr., i" édit., II, 589).
Il y eut au faubourg Saint-Antoine un Jean Bivelat, sculpteur
en bois, dont le fils, baptisé en lôSg, eut pour parrain Pierre-Jean
Bivelat, orfèvre et peintre en émail, et pour marraine la femme de
Sébastien Bourdon (Reg. de Char.).
Blaize (David), soupçonné de recevoir et de répandre « de
mauvais livres concernant la R. » fut mis le 24 septembre 1691 à la
Bastille, d'où il sortit le i*"" octobre.
Blette, marchand rubannier et «protestant scandaleux»,
arrêté par ordre du 29 octobre i7o3, sortit de la Bastille le 16 jan-
vier suivant (Ravaisson, XI, 90).
Bligny (Jean de), sieur de La Bittière, mousquetaire de la
garde, ayant «proféré quelques blasphèmes contre le saint nom
de Dieu, le saint-sacrement et les ministres de l'Eglise», fut con-
damné par sentence du lieutenant-criminel d'Orléans, le 12 mai
1681, à l'amende honorable et au bannissement perpétuel de la
duché. Il obtint son rappel de ban le i3 mai 1682 et fut emprisonné
à la Bastille lors de la Révocation. M. de Besmaus recevait, le
21 décembre i685, l'ordre de ne lui laisser voir personne et de le
confiner dans sa chambre, et le 27 celui de lui laisser voir sa famille.
Le 26 janvier 1686, Seignela}' ordonnait qu'on le mît en liberté.
Cependant nous trouvons encore, à la date du i3 octobre 1688,
28 Révocation de l' Edit de Nantes à Pans.
l'ordre de le transférer de la Bastille au Châtelet (0'26, 29, 3o,
32 et Fr. yoSS f-^ 453).
Blisson, frère d'une malade de Paris, chez laquelle le ministre
Cardel fut arrêté en 1689 avec tous les assistants, y compris Blisson
{Premiers past. du Des., I, i83).
BocQUET (Marguerite), mise à la Bastille le 12 avril 1689
(Arsenal, ms. Bast. 10484).
BoiGNANT (Judith), de Vitry-le-François, jeune fille âgée de
dix-neuf ans, que sa famille voulait faire passer en Angleterre à la
fin de i683, fut arrêtée à Paris et mise au couvent de l'Union Chré-
tienne, où elle abjura au mois de mars 1684. Six mois plus tard,
« dénuée de tout secours et abandonnée de ses parents », elle solli-
citait une pension de Sa Majesté (Fr. 7o53 f" 420).
BoiLEAu, fils d'un avocat, et sa femme, Catherine Pujolas, s'étant
enfuis de la ville d'Uzès, furent arrêtés à Paris en 1687 sur le
soupçon qu'ils cherchaient à sortir du royaume. Seignelay écrivait
le 28 février 1688, à l'intendant Bàville que la jeune personne était
enceinte de sept mois et qu'on ne leur rendrait la liberté à tous
deux que quand ils se seraient mariés à l'église catholique (0^32,
24 mars).
BoiSBOURDON (De), limousin, demeurant chez M""" de Caylus,
faisait le commerce avec la Hollande et fut mis à la Bastille le
12 septembre 1697, comme soupçonné de favoriser les évasions. Il
n'en sortit que le 25 octobre 1699 [Arch. Bast., X, 67).
BoiSBREuiL (Le sieur de), mis à la Bastille pour quatre mois,
le 27 janvier 1689, parce qu'il faisait mal son service de catholique,
continuait d'être mauvais catholique en 1699, et Pontchartrain
ordonnait, le 24 juin, de l'avertir de changer de conduite s'il ne
voulait retourner dans la prison d'Etat (O* 48).
BoisFRADiN (M"'^ de), voir II, 590.
BoisFRANCs (Des). Seignelay écrivait à La Reynie le 14 janvier
1687: «Le roi veut que le procès soit fait suivant les déclarations
à la dame Boisfrancs et à la nommée Testard et ses enfants, que le
sieur Auzillon a arrêtés à Saint-Denis» (O' 3i). Le 10 mars, Marie
Testard, femme du sieur des Boisfrancs, prisonnière au Grand-
Châtelet depuis quinze jours, se plaignait qu'on l'eût arrêtée comme
si elle voulait sortir du royaume, tandis qu'elle n'allait en Hollande
Emprisonnés à Paris. 29
que pour poursuivre le nommé Rou, banqueroutier, débiteur de
1 5,000 livres envers sa famille. Elle alléguait en preuve que son
mari et ses enfants étaient restés à Verneuil au Perche, et deman-
dait, en attendant la liberté, qu'on la transférât en la prison de
l'Abbaye, pour n'être plus affligée par les blasphèmes et déporte-
ments des autres prisonniers (Fr. 7o53 f° 401).
BoisjoLLY (Denis), mis au Grand-Châtelet pour la R., le 11 no-
vembre 1686 (Fr. 7o5i f" 283).
BoiSRAGON (M"*^ Chevalleau de), de Saint Maixent, arrêtée le
24 avril 1686 avec M"'' de Saint-Laurent (voir les Sainte-Hermine)
sur un vaisseau anglais qui allait les emporter, fut enfermée dans
la citadelle de l'île de Rhé oîi on la «maltraita extrêmement»
(Fr. 7o5i i°2j[6), puis chez les Filles de la Providence à La Rochelle;
elle entra le 17 octobre dans la maison des Nouvelles-Catholiques
de Paris, où elle «était condamnée à être recluse» (0'3o). — Dans
l'espoir qu'elle parviendrait à faire relâcher sa fille et le dernier de
ses fils, Louis, enfermé au Petit-Châtelet', Catherine de Marconnay,
veuve de Jean Chevalleau, vint à Paris et se logea dans la rue de
Harlay, à l'enseigne de /a Petite-Fontaine (O* 3i). Le commissaire
Delamare portait plainte contre elle à La Reynie, le 7 juillet 1687 :
«M""= de Boisragon qui loge dans le quartier depuis deux mois, ne
donne aucun signe de catholicisme; elle se retire en fermant sa
fenêtre lorsque passe le saint-sacrement, et va dîner et souper tous
les jours avec son fils prisonnier à la Conciergerie». Toutefois,
grâce aux sollicitations du marquis de Villette, Seignelay signa le
8 août l'ordre de rendre à cette mauvaise catholique son fils et sa
fille. Le \2., elle sollicitait la prompte exécution de l'ordre relatif à
la mise en liberté de son fils (Fr. 7o53 f° 872). Quant à M"'' de
Boisragon, elle n'était pas plus convertie que sa mère; car M""" de
Maintenon écrivait le 4 septembre à son cousin le marquis de
Villette : « On prétend aussi que cette demoiselle de Boisragon
n'écoute point et qu'elle ne sera de longtemps convertie, cela sera
encore sur votre compte ». Louis fut peut-être emprisonné de
nouveau; car il y avait en 1689, dans le château de Pierre-Encise à
Lyon, un M. de Boisragon qui abjura pour recouvrer la liberté
(M 6o3). La même année, « M. et M"'= de Boisragon, célèbres
' Seignelay e'crivait le 3o août 1686 au le procès de Louis Chevalleau et celui de
procureur-général pour l'invitera presser Pierre Girard des Bergeries (O' 3oj.
3o Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
confesseurs» se réfugièrent à Amsterdam*. Louis passa en Angle-
terre et servit comme son père sous le prince d'Orange; il mourut
lieutenant-colonel en 1729^.
BoisROGER et Du Cerceau de Tilly. Deux soeurs hollandaises,
mariées, l'une au sieur de Boisroger ou Boscroger, l'autre, à Paul
Androuet Du Cerceau, sieur de Tilly, près Houdan ^, horloger de
la cour du Palais, qui abjura le 20 octobre i685, furent arrêtées
par ordre du 9 juin 1686 et envoyées dans des couvents: M""= de
Boisroger, à Houdan, et M™'' de Tilly, chez les Hospitalières de
l'Hôtel-Dieu de Mantes, qui réclamaient sa pension au mois de
janvier 1687. En conséquence M. de Ménars reçut l'ordre de
rechercher si cette dame avait du bien, et, dans ce cas, de payer sa
pension sur ces biens. Les deux sœurs furent amenées aux
Nouvelles-Catholiques de Paris par ordre du 24 janvier. Sur la
caution de l'avocat Sonnet ^ M"" de Boisroger obtint le 5 avril
l'autorisation d'aller soigner son mari, malade à quarante lieues de
Paris. Sur la même caution. M""-' de Tilly fut relâchée le 16 juin,
dans l'espoir qu'elle «s'instruirait mieux» en liberté (O' 3o et 3i).
Elle s'enfuit à l'étranger peu après {Fr. pr., 3= édit., I, 254).
En 1710, Nicolas Boisroger de Mantes-sur-Seine, recevait à
Genève un viatique pour l'Angleterre {Fr. pr., 2." édit. II, 7o3).
BoiSROGUEs, voir II, Sgo.
BoissELEAu (M"'=), emprisonnée en 1686.
BoissELEAU (Catherine du Raynier de), arrêtée à Paris, par
ordre du 27 février 1688, et conduite chez les Filles de la Visitation-
Sainte-Marie à Tours (O' 32).
BoMMEL, voir Van Bommel.
BoNAMY (Etienne), mis au Petit-Chàtelet pour la R. le 24 juin
1686 (Fr. 7o5i f° 293).
BoNCOEUR (De), mis à la Bastille pour la R. le 2 mars 1686, fut
conduit à Mons et expulsé du royaume comme inconvertissable,
par ordre du 7 mars 1688. Ses meubles restés à Paris furent vendus
par ordre du 14 avril (O' 32 et Fr. 7o5i f" 252).
* L'Impiété des communions forcées, ' Voir Dusqucrque aux N^CathoIiq.
1G89, in-iû, p. X 1. ■* Il mourut protestant en i6y6 et fut
2 Proceedings of the huguenot Society inhumé dans un jardin près des Gobeiins.
0/ London, 1887, P- 7- Voir La Bastide aux anciens.
Emprisonnés a Paris. 3i
Georges- Guillaume, duc de Zell, avait, en i683, pour corres-
pondant en France un nommé de Boncœur, qui mourut, ou du
moins cessa de lui écrire à la fin de cette même année (Joret,
Pierre et Nicolas For mont, p. 6i).
BoNCOURT (De). Paul Didier^ seigneur de Boncourt, colonel de
cavalerie, emprisonné à la Bastille en 1687, passa en Hollande dès
qu'on lui eut rendu la liberté. Le roi Guillaume lui donna un
régiment de cavalerie qui se distingua en Angleterre. Son fils,
lieutenant, resté en France postulait dès 1686 les biens de son
père, de sa mère et de ses deux frères (/>. prot., 2° édit., II, 804 et
V, 404).
BoNDAROY (M"^ de), voir Dufaur.
Bonhomme. Le 18 février 1698, Bonhomme, «mauvais catho-
lique dont la conduite avait paru suspecte », fut envoyé au château
de Ham et sa pension payée à raison de vingt sols par jour. Nous
ignorons s'il était parent du fameux fabricant de toiles et teinturier
parisien, qui, dès 1681, avait transporté son industrie en Angleterre
{Fr.pr., 2P édit., II, 8i3).
BoNNAiN, de Normandie, condamné aux galères par le Parle-
ment de Paris, le 16 avril i685.
BoNNAiRE (Isaïe Sauvage, dit), guide, arrêté à Pierrepont
(Aisne) avec des protestants de Paris qu'il conduisait à l'étranger.
Le 19 août 1686, Seignelay ordonnait à l'intendant Bossuet de lui
faire son procès et celui des fugitifs qui avaient abjuré; quant
à ceux qui n'avaient point fait abjuration, ils devaient être relâchés
aussitôt qu'ils l'auraient faite. Bonnaire fut écroué au Châtelet de
Paris le 3o octobre 1686; il obtint des lettres de rémission en janvier
1687, ^'J moment où la chaîne allait partir (Fr. 17421 f° 129 et Reg.
d'écrou du Palais de justice).
Bonne (Henri), emprisonné à Saint-Éloi en janvier 1686, pour
avoir méprisé toutes les instructions, même celles des dragons. «J'ai
donné 18 livres à sa femme, écrivait, le 12, le commissaire Labbé,
pour l'indemniser des frais de garnison. Elle a trois petits enfants»
(Fr. 7o5i f*^ 71).
BoNNEAu (Ésaïe), marchand de Thouars, arrêté comme ministre
et condamné à mort par le Parlement de Paris le 14 juin 1689. Sa
peine fut commuée en celle des galères par un jugement rendu à
32 Révocation de l'Edit de Nantes à Parts.
Poitiers. On le retrouve sur la Gloire; il mourut à l'hôpital en
mai 1693.
BoNNEAU (Jean), voir II, 534.
BoNNEL, voir Chastelain.
Bonnet (Charlotte et Catherine), sœurs, furent arrêtées le
26 février 1687 et menées aux Nouvelles-Catholiques (Fr. 7o53
f" 168). Nous ignorons si elles étaient filles de Françoise Rolland,
veuve de Jacques Bonnet, âgée de quarante-cinq ans, qui avait
abjuré le 23 décembre i685 et habitait la rue Sainte-Marguerite au
faubourg Saint-Antoine. Il est permis d'en douter; car les Nou-
velles-Catholiques recherchaient les riches pensionnaires, tandis
que cette veuve, extrêmement pauvre, fut mise à l'aumône ordinaire
après son abjuration (Fr. 7o5i f° 177).
BoRDiER, voir Bernard.
BoRDiER (Anne). Jacques Bordier, collaborateur du célèbre
peintre en émail Petitot et résident de Genève à Paris, était mort
un an avant la Révocation, laissant, entre autres, une fille âgée de
vingt-quatre ans. Durant six mois, Anne réussit à se cacher et à
échapper aux convertisseurs; enfin comme elle se disposait à sortir
du royaume, l'exempt Desgrez l'arrêta le 22 mai 1686, en compagnie
d'un nommé Besson (Fr. 7062 f° i52). D'après son interrogatoire,
elle n'aurait pas songé à sortir du royaume sans les solHcitations de
ce guide, que lui envo^^ait son amie M"= Descoudrais, de Blois, qu'il
avait fait passer. En outre, ce serait à l'insu de ses parents qu'elle
aurait fait marché avec lui aux prix de trente pistoles. Montée en
croupe derrière lui à partir de Villejuif, elle devait passer pour sa
femme tout le long de la route (Fr. 7052 f" i52). On la mit le 26 au
For-l'Évêque (Fr. 7062 f° 286), et elle abjura le 3 juin entre les
mains de Guillaume de La Fontaine, prêtre de la communauté de
Saint-Gervais. Son oncle Petitot, qui venait lui-même d'abjurer
pour pouvoir sortir de prison, contresigna cette abjuration, dont
l'acte fut déposé au greffe du procureur (Fr. 7o55 f" 445). Se
prévalant de ce dépôt, Anne présentait, le 14 juin, une supphque
pour être rendue à la liberté (Fr. 7o53 f" 411); mais, le 16, Desgrez
dénonçait le scandale qu'elle avait causé «à tous les prisonniers »(?)
le jour de la fête-Dieu, en courant se cacher au lieu de s'agenouiller
sur le passage du saint-sacrement. Au reste, ajoutait-il, elle fait des
railleries de sa conversion. Le 22 août, nouvelle supplique restée
Emprisonnés à Parts. 33
sans effet comme la précédente. Le 5 novembre, Anne se plaint
qu'on ne veuille point recevoir Petitot pour sa caution (O' 3o). Dès
qu'on l'eut relâchée, elle se réfugia à Genève, où elle mourut en
1753, sans avoir été mariée, dit La France protestante, 2^ édit., II,
887. D'après le même ouvrage, une sœur d'Anne, peut-être Marie,
aurait aussi été enfermée au For-l'Evêque en 1686. L'aînée, Made-
laine, qui avait épousé un fils de Petitot, resta en France avec son
mari au moins jusqu'en lôgS. Le commissaire Gazon écrivait, le
16 juin 1688, que la veuve de Bordier, Madelaine Cuper, venait de
se réfugier à Genève (Fr. 7o5i f" 12).
BoREL, voir Andry.
Bosc (Laurent), seigneur de Servières et de La Calmette,
ancien de l'Église de Montpellier en 1675 {Bitllct., II, 92), et con-
seiller au Parlement de Toulouse en 1678, avait épousé Françoise
de Marc de La Calmette, de Saint-Clément, qui lui donna une fille,
mariée en i683 à Henri, fils du grand Du Quesne, et trois fils :
Marc-Antoine, Laurent (1672) et Jean-Louis (1674). Bien qu'il eût
abjuré à la Révocation, il était mal vu à la cour, parce que ses deux
fils aînés étaient passés en Hollande. Le troisième, âgé de douze
ans et en marche pour les rejoindre, fut arrêté à Valenciennes avec
son cousin-germain Laurent Galdi'. Bientôt ramené à Paris, il fut
enfermé au For-l'Évêque, puis dans le collège des Jésuites, où il
était encore en 1689. Mais tandis que ses aînés revinrent s'établir
en France, Jean-Louis s'enfuit en Hollande et servit comme capi-
taine d'infanterie dans l'armée du prince d'Orange (A. N., M 663 et
Fr. pr. 2"^ édit.). — Des enfants Bosc furent enlevés à leurs parents
en 1695.
BosREDON, mis à la Bastille par ordre du 11 septembre 1697,
comme suspect de faire venir des passeports de Hollande et de
favoriser les évasions, fut relâché avant la fin de l'année {Arcli.
Bast., X, i53).
BouAY. Le serrurier Bouay et sa femme, qui conduisaient ordi-
nairement dans Paris le pasteur du Désert Cardel, furent arrêtés
avec lui vers le milieu de février 1689. Le mari se tira d'affaire
' Seignelay écrivait à La Reynie le 23 P. R., a abusé d'un passeport qui lui a
octobre i685 : a On prétend que le nommé été accordé pour aller en Hollande, et
Du Try, demeurant à Paris, rue des La- qu'il l'a donné à un nommé Galdi»
vandières, chez la dame Gaillard de la R. (O ' 20).
m i
34 Révocation de lEdit de Nantes à Paris.
comme il put, peut-être par une seconde abjuration. M'"" Bouay, au
contraire, déclara hautement qu'elle avait signé une rétractation, et
tenait à honneur de professer la religion réformée. On la mit, le 14
mars, à la Bastille, où son mari eut, le 19 avril, la permission de lui
parler, pour l'engager à se montrer moins rebelle à la volonté
royale. Rien n'y fit; dès le 3i décembre 1690, Pontchartrain annonçait
à La Reynie que M"" Bouay serait envoyée hors du royaume. Elle
était pourtant encore à la Bastille le 3o janvier 1692 lorsque Pont-
chartrain écrivait au lieutenant de police: «Prenez la peine de vous
informer dans quel pays elle veut se retirer, afin que quand le temps
sera un peu plus doux, on l'envoie sur la frontière». Ce ne fut que
le jeudi 5 avril, que Huot, garde de la Prévôté, alla la prendre à la
Bastille, ainsi que l'anabaptiste hollandais Jacob Lieven, pour les
mettre dans un carrosse qui les conduisit à Mons, d'où on les fit
passer en Hollande {Les premiers pasteurs du Désert I, i83^ 191,
192 ; Areh. de la Bast., IX, 180).
Boucher. Une lettre que le commissaire Delamare écrivait le
27 juillet 1686, nous apprend que Boucher, garçon chirurgien fugitif,
venait d'être arrêté à Lille, et que, en revenant à Paris, il apportait
à Françoise Lemaistre une lettre de Valérie de La Baritaudière,
arrêtée comme lui (Fr. 7052 ï" 182). — Il y avait à Paris un Boucher,
joaillier, et un autre, marchand de vin, rue du Four. Nous ne savons
à quelle famille appartenait le fugitif.
C'est probablement aussi lui qui, pour avoir envoyé ses enfants
hors du royaume, fut arrêté par ordre du 2 août 1699, mis à la
Bastille le 5, et à qui l'on permit le 10 septembre, de se promener
dans la cour lorsque les autres «nouveaux catholiques» n'y seraient
pas (O' 43). Il fut mis en liberté par ordre du i3 janvier 1700 {Arch.
Bast., X, 218).
Boucheron (Emilie), âgée de quinze ans, abjure le 16 octobre
i685, aux Nouvelles-Catholiques (Fr. 7062 f° 33i).
Boueiran (?) (Pierre) mis, le 26 mai 1686, au Grand-Châtelet,
où il abjura (Fr. 7o5i f° 299).
BouGY (Le marquis de), seigneur de Calonges (Lot-et-Garonne)
et colonel d'un régiment de cavalerie, ayant essayé de sortir du
royaume par la Franche-Comté, eut le malheur d'être fait prisonnier
en février 1686. La marquise, arrêtée à Paris, le 14 mars, fut en-
fermée au couvent du Calvaire, près du Luxembourg, et en sortit
Emprtsotmés à Paris. 35
par ordre du 23. A la fin d'avril, quand le marquis se vit sur le
point d'être condamné aux galères (Mon. de Soiirches), le courage
lui manqua: il fit «comme les autres» {Bnllet., II, 173); mais sans
se croire lié par une abjuration forcée. En 1693, il passa en Hollande
«sur la foi d'un passeport que le roi lui avait accordé pour aller
prendre des eaux à Aix-la-Chapelle », et l'intendant Foucault {Mém.)
saisit la terre de Bougy en Agenais. En 1702, le marquis présentait
au baptême à La Haye une fille de Bazin de Limeville et de Marie
Petitot {Bullct., IX, 3o9\
Bouille, voir Scellier.
BouiLLY (Alexandre de), sieur de Beauregard, arrêté par
Desgrez et mis au Grand-Châtelet le 3i mars 1686, en sortit le
7 avril après abjuration (Fr. 7o5i f° 295 et 7o53, {° 275).
BouiLLY (Erouard de) voir Bouilly, ancien, II, 45.
BoujONNiER. La famille parisienne de ce nom se composait de
la mère, Catherine Gilon, sœur d'Adam, lapidaire de la rue du
Harlay, passé à Londres deux ou trois ans avant la Révocation,
d'une fille et de trois fils, Jean, Pierre et Guillaume. Le dernier,
retiré à Londres en 1682, y avait épousé une demoiselle Bongard,
dieppoise, et en était revenu récemment avec elle. L'année du départ
de Guillaume, Jean, domicilié place Dauphine, Pierre et sa sœur
demeurant chez leur mère, s'étaient laissé séduire par les promesses
et les menaces des jésuites, et avaient abjuré tous trois le même jour
entre les mains du P. Robinet; mais Pierre, bientôt repentant,
continua d'aller au prêche àCharenton. Sur une fausse dénonciation
de complot contre la personne du roi, toute la famille fut arrêtée en
vertu d'un ordre du 14 août i685, fit abjuration à la Bastille et fut
relâchée le 22 septembre, à l'exception de Pierre qui avait refusé
de trahir de nouveau sa foi. Le roi trouva bon de le garder jusqu'à
ce que l'occasion se présentât de l'envoyer aux Iles d'Amérique.
Un ordre du 20 novembre 1688 lui rendit pourtant la liberté {Arch.
Bast, VIII, 346, 349). M'"^ Boujonnier abjura le i^"^ octobre i685
aux Nouvelles-Catholiques.
Bouquet (Jacques), mis au Grand-Châtelet le 20 mai 1686, y
fit abjuration (Fr. 7o5i f° 299). — Un fils de Jean Birot, docteur
en médecine, et de Louise Bouquet, épousait à Charenton, en 1668,
une demoiselle Adniirault, fille d'un procureur.
36 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Bourbon-Malauze (Henriette ou Charlotte de), fille de Louis
de Bourbon, marquis de Malauze^ et de Henriette de Durfort, était
sœur d'Armand de Bourbon-Malauze, marquis de Miremont, sorti
de France avant la Révocation*. Plus attachée à sa religion que son
grand oncle le maréchal de Turenne, M""= de Malauze fut enfermée
à Port-Royal, par ordre du 8 mai 1686^, et n'en sortit qu'au bout de
deux ans, par ordre du 28 février 1688. Elle fut expulsée du
royaume et pourvue, le 9 mars, d'un passeport à destination d'An-
gleterre (O' 3o et 82). Voir la France prot., 2" édit., II, 1086 et 1088
en désaccord avec Ph. Corbière, La famille de Bourbon-Malauze,
p. 37 et 62.
Bourdon (M""). Jean-Sébastien Bourdon, dont l'œuvre est
décrit dans les deux éditions de La France protestante, eut de sa
première femme, Susanne Dugarnier, neuf enfants, entre autres,
Charlotte (i65o) et Susanne (i655). Sa seconde femme, Marguerite
Jumeau, de Tours, qu'il avait épousée en lôSg, lui en donna encore
huit, notamment Marie-Anne (i663), Daniel (1666) et Marie-Made-
laine (1670). L'illustre peintre et graveur mourut en 1671. «Presque
tous ses enfants, dit la seconde édition de La France protestante,
l'avaient précédé ou le suivirent de près dans la tombe. Seule, sa
fille Marie-Anne paraît avoir survécu jusqu'à la Révocation, et elle
est inscrite (B. N., Saint-Germain fr. 791,2), comme protestante
réfugiée hors du royaume en 1687». — Nous voyons, au contraire,
trois filles du célèbre peintre du roi s'enfuir le 14 ou le i5 octobre
i685; une, sans doute Charlotte, avec sa tante Marguerite Ducloux,
veuve de Louis Dugarnier, et deux, Susanne et Marie-Anne, avec
Anne Girardot, femme de Jean Catillon^. Toutes trois furent
arrêtées avant d'avoir franchi la frontière. Emprisonnée à Condé
(Nord), Charlotte ne recouvra la liberté qu'au mois d'avril suivant
et au prix d'une abjuration. Ses deux sœurs, enfermées à Vervins
(Aisne) et ramenées au Grand-Chàtelet, avaient résisté moins long-
temps, elles étaient sorties de prison le 3i décembre. Cependant
l'une de celles-ci, Marie-Anne, partie vers le milieu de l'année 1686
avec M"'° Dugarnier, arriva au mois de juillet en Angleterre, où elle
fut naturalisée en 1688. Dans son interrogatoire du 19 novembre
1686, le guide Lespine dénonçait M""^ Bourdon du faubourg Saint-
' Voir Les premiers past. du Désert, ordre de se mettre dans un couvent
II, 8q, rii etc. (I.emontey, extraits de Dangeau).
' Le 2 mai iû8b, IW"» de Bourbon-Ma- ^ Voir Du Vigneau, II, 3ii.
lauze, qui est encore huguenote, eut
EnipHsounés à Paris. 87
Antoine, comme ayant chez elle la fille du ministre réfugié à
Amsterdam (peut-être M"*" Yver ') et trois ou quatre enfants prêts à
s'en aller (Fr. 7o53 f° 189). — C'était sans doute la femme du
peintre, et, dans ce cas, les enfants prêts à s'en aller auraient été
Charlotte, Susanne, Daniel et Marie-Madelaine. Une demoiselle
Bourdon figure sur la liste des réfugiés à Berlin dressée en 1700
par Joseph Ancillon (Papiers Dieterici à la Biblioth. du prot.).
Bourgeois (M™"), dite Gaujard, parisienne native de Butte près
Houdan, et âgée de soixante-onze ans lorsqu'elle fut arrêtée au
commencement de 1702 à Pont-Sainte-Maxence, avec la passeuse
Lesprit, se dirigeant vers la Hollande, où elle allait rejoindre sa fille.
On la mit à l'Hôpital-Général pour quelques mois, dans l'intention
de l'expulser du royaume ; mais elle resta prisonnière toute sa vie.
«Elle a eu beaucoup de peine à se résoudre d'aller à la messe,
écrivait D'Argenson, en 1705. Elle ne veut pas même se faire
instruire, et il lui prend quelquefois des accès d'imbécillité qui la
rendent comme bête ; ainsi je ne crois pas devoir encore proposer
sa sortie. En 1707, il n'y a aucun changement ni pour sa conversion,
ni pour le désordre de son esprit. En 1708, elle a été malade du
scorbut depuis deux mois, et il lui reste un fonds d'imbécillité qui
apparemment ne finira qu'avec sa vie» (Ravaisson, X, 363).
BouRNEAU (M"^ de), mise à la Bastille le 2 mars 1686, y fut
aussitôt entourée des abbés convertisseurs Pavillon, Du Lignon,
De Lavau et De Lamon (O • 3o). Le 4 mars, M. de Besmaus écrit
qu'elle prend plaisir à raisonner avec le dernier (Fr. 7o53 f'' 45i).
Le 7, il écrit encore : « M""^ de Bourneau, aussi éclairée que M""" de
Bessé, est de la partie, et si M. Gerbais a le loisir vous saurez
bientôt l'exécution de l'abjuration » {Ibid., {" 458). Elle fut mise en
liberté par ordre du 11 (O ' 3o).
Bourneau (Esaïe), galérien, voir II, 562.
BouRSiN (Marie-Madelaine), femme Vaillant, voir Vaillant.
Bourbon (Benjamin), sieur de Lalande, et sa femme, apparte-
nant sans doute à la famille parisienne, arrêtés comme fugitifs en
octobre i685, furent enfermés dans les prisons de Saint-Quentin
(Fr. 7053 f° 154).
' Jean Vver, pasteur de Saint-Jean- (Gagnebin, Pasteurs de Fr. réfug. en
d'Angély, établi à Amsterdam, attendait HolL).
deux de ses filles restées en France
38 Rcvoration de l'Édit de Nantes à Paris.
BoussAC. Le II mars 1686, Seignelay invitait M. de Besmaus à
permettre au sieur de Boussac de voir sa femme détenue à la
Bastille. Celle-ci n'était donc point, comme le dit La France protes-
tante, 2" édit., III, 25, la femme du marquis de Boussac, colonel de
dragons, mort à Metz en i683.
En vertu d'un ordre du 14 août 1698, le sieur de Bouzac fut
mis au Petit-Châtelet avec le nommé Vandru (O ' 42). Était-ce ou
non le même personnage ?
BouTiN, voir Voreaux.
BouxîN (Pierre-Jacob), marchand de dentelles de la rue des
Mauvaises-Paroles, quartier Sainte-Opportune, dont la boutique au
Palais avait pour enseigne A la Reine de France, fut naturalisé
anglais en 1686, avec sa femme Madelaine Piger, et leurs enfants
Pierre-Jacob, Marie et Madelaine. Avant sa fuite, il avait fait, en sa
qualité de directeur des créanciers de la veuve Bonhomme, des
avances de fonds qui ne lui avaient pas été remboursées (Fr. 7o5i
f''^ 291 et 319). Leur troisième fille, conduite au mois de février
1686 chez Milois, marchand, par une tante nouvelle catholique
partant pour la campagne et soupçonnée d'être aussi fugitive
(Fr. 7o52 f° 157), fut mise aux Nouvelles-Catholiques, d'où elle
s'enfuit en juillet 1701. Elle réussit à rejoindre ses parents. Neuf
mois plus tard, le père, revenu d'Angleterre, se laissa prendre et
fut enfermé au château de Vincennes; on lui déclara qu'il y reste-
rait jusqu'à ce qu'il eût fait revenir tous les siens et notamment
l'élève des Nouvelles-Catholiques (O 249). Il n'en sortit que le
4 février 1707, pour être conduit aux Nouveaux-Catholiques
(Fr. 14061). Mentionnons encore Louis Bouxin, marchand de den-
telles du quartier Sainte-Opportune, ayant aussi boutique au Palais,
notable commerçant de la seconde catégorie, noté comme «homme
faible et néanmoins entêté», qui, mandé par le procureur-général
chez Seignelay, y signa le 14 décembre i685 (Fr. 7052 P 228).
BovET (La nommée), de Neuchàtel en Suisse, envoyée au
château de Pont-de-l'Arche, en vertu d'un ordre du 4 juillet 1690.
BoYER, âgé de neuf ans, mis le 11 avril 1698 au séminaire de
Notre-Dame-des- Vertus, et sa sœur, âgée de quinze ans, aux Nou-
velles-Catholiques {Mercure hist., p. 53o).
Braconneau, voir II, 572.
Emprisonnes à Paris. 3g
Braconnier (La sœur de), enfermée dans un couvent par ordre
du 6 juillet 1698, voir Les Premiers pasteurs du Désert, I, 847.
Braguelonne (De), mis à la Bastille pour la R., le 5 décembre
1687, n'en sortit que le 1'='' février 1688. En 1691, sa femme et lui
étaient dénoncés comme tenant des assemblées dans leur maison
(Arsenal, Ms. Bast. 10472 et O ' 35).
Braly (M"'=^ de). Le 22 février 1700, Pontchartrain envoyait à
D'Argenson l'ordre de mettre aux Nouvelles-Catholiques les deux
filles de la dame de Braly et celles de la demoiselle de Milsonneau,
toutes mauvaises catholiques, sorties de la généralité d'Orléans et
réfugiées à Paris. Les demoiselles de Braly furent envoyées le
3 mars aux Nouvelles-Catholiques de Blois (O* 44),
Brannay (M""^= de). Françoise Le Sueur, fille de Jean, sieur de
Baron, et d'Adrienne de Valois, avait épousé à Charenton, en i665,
Louis de Canaye, gentilhomme ordinaire de la chambre de M. le
Prince, fils de Philippe, sieur des Barres et de Brannay*. {Reg. de
Char.). M'""^ de Brannay habitait Caen. A la Révocation elle feignit
d'abjurer avec son fils nommé Philippe, que la recommandation de
l'intendant Foucault fit entrer dans les mousquetaires, et avec ses
filles, Adrienne et Catherine, âgées d'une dizaine d'années (voir
ancien M 664). Toutefois celles-ci furent enfermées en 1688 chez
les Nouvelles-Cathohques de Caen, qui dictèrent à l'aînée la curieuse
lettre qu'on a lue plus haut,- par laquelle ces enfants demandaient
une pension de deux cents écus. L'une d'elles était «très-belle», au
dire de Foucault. Afin de la soustraire à l'influence maternelle, il
obtint en 1689, qu'on l'envoyât aux Nouvelles-Catholiques de Paris,
où elle resta trois ans. Les billets suivants, adressés par Pont-
chartrain à la mère Garnier, attestent le peu de confiance que sa
prétendue conversion inspirait au secrétaire d'État :
4 juillet 1691. La demoiselle de Brannay, qui est dans votre maison, a fait
présenter un placet au roi par lequel elle demande d'être à présent renvoyée,
étant parfaitement instruite en la R.; mais le roi est persuadé que ce dessein
lui est suggéré par sa mère, mauvaise catholique. Ainsi Sa Majesté veut que
' La terre de Brannay, située près de parents qu'appartenait la maison des
Sens, avait été achetée en i585 par Jacques Patriarches où Bcze avait célébré le culte
Canaye, teinturier au faubourg Saint- avant qu'elle fût incendiée par Mont-
Marcel, dont l'établissement était voisin morency.
de celui des Gobelins. C'est à l'un de ses n Voir II, 255.
4°
Révocation de l'Édif de Nantes à Pans.
vous fassiez en sorte par vos conseils et vos bons traitements de la retenir en
votre maison, en l'assurant qu'on pensera à elle, et que^ quand il y aura lieu
- de la pourvoir, on le fera (O ' 34).
4 février 1692. Je vous prie de voir un placet que M"" de Brannay a pré-
senté, et de me mander si elle est en état d'être mise hors de votre maison et
envoyée chez M'"" de Sainte-Hermine, comme elle le demande (O ' 35).
Le 2 janvier 1693, le roi écrivait à M""* Coulon pour l'inviter à
prendre soin de l'instruction de Mlle de Brannay, et à la garder
jusqu'à nouvel ordre (O' 87). Au mois de juin, la jeune fille « par-
faitement instruite», fut rendue à sa mère. Deux ans plus tard,
Foucault accusa celle-ci de l'avoir « pervertie », de sorte que, par
ordre du i^'' juin i6g5, M™'^ de Brannay fut arrêtée et envoyée au
château de Pont-de-l'Arche, d'oili elle ne sortit que le 29 avril i6g6.
Quant à M"" de Brannay, que les agents de Foucault trouvèrent
cachée entre deux matelas, on la remit aux Nouvelles-Catholiques
de Caen. Elle y changea bientôt de sentiment; car le 17 février 1697
elle était décidée à se faire religieuse chez les Carmélites de cette
ville, et obtint à ce titre une pension de 3oo livres (O' 41). «C'est,
ajoutait Foucault,' une des meilleures et des plus édifiantes religieuses
que j'aie vues. Son frère a quitté les mousquetaires et repris ses
erreurs ».
Trois demoiselles de Brannay, des environs de Sens, dont la
moins âgée avait soixante ans, étaient probablement tantes de la
religieuse et du mousquetaire. A la fin de 1699 ou au commence-
ment de 1700, on les mit aux Nouvelles-Catholiques de Paris comme
«opiniâtres». Afin de recouvrer la liberté, elles firent bientôt ce
qu'on exigeait d'elles (voir TT 248). Toutefois M"'= de Brannay et
M"'= de Cannaye, jugées « mal converties », furent envoyées au
château de Saumur en 1701 [Fr. prêt., X, 489) et entretenues à leur
frais par ordre du 27 janvier (O' 45). M"<= de Brannay fut libérée en
1705. Ses deux sœurs retournèrent aux Nouvelles-Catholiques en
1702 (O' 46). On retrouve l'une d'elles au château de Pont-de-
l'Arche en 1705.
Braour (Marie-Anne) reçoit une pension de 200 livres le 19
janvier 1701, et le roi ordonne qu'elle sorte du couvent de Sainte-
Thérèse (O 248).
Brasselaye. Dans ses Mémoires, Foucault parle ainsi des
protestants du Béarn: «Il y en a eu beaucoup qui à l'approche des
' Mbn., à la suite des Mcm. de Sourchcs, Paris. i838, in-S", II, 3-3.
Emprisonués a Paris. 41
o-ens de guerre ont abjuré sans les avoir vus. La distribution d'argent
en a aussi beaucoup attiré à l'Église. La ville d'Orthez a été la
dernière à se convertir, j'y ai envoyé des gens de guerre qui les
ont réduits», sauf vingt familles aj-ant à leur tête un gentilhomme
nommé Brasselaye. Venu à la cour pour se plaindre des violences
de Foucault, ce gentilhomme sexagénaire fut mis à la Bastille avant
la fin de juillet i685. Il abjura pour en sortir.
Breton. Il y avait à Paris lors de la Révocation au moins
quatre familles protestantes de ce nom : celle de Jean Breton, né à
Vassy, agent de l'électeur de Brandebourg, marié en 167 1 à Judith
Bernier, fille de feu Isaac, peintre et valet de chambre du roi '
[Reg de Char.); celle de Michel Breton, marchand, dont la femme,
Marguerite Brault, fut enfermée au Grand-Châtelet le 28 octobre
1686 (Fr. yoSi f° 275); celle de feu Élie Breton, dont la veuve,
Catherine Trinquant, et les filles Rachel et Marthe-Madelaine,
demeurant chez le barbier Trinquant, oi!i elles travaillaient à la
perruque, abjurèrent à Saint-Gervais le 14 janvier 1686 au soir
(Fr. 7o5i {° iio); celle de Daniel Breton, banquier, qu'on trouve
réfugié à Berlin en 1698 avec sa femme, deux enfants et une servante
(Ms Dieterici). — Isaac Breton abjura au Grand-Châtelet où il était
entré le i5 mai 1686 {Ibid., f° 299). Une demoiselle Breton, fugitive,
fut arrêtée à Luzarches avec la dame de Combes, dans le carrosse
d'Amiens, le 18 octobre 1686 {Ibid., f° 269).
Briet et Lefranc, voir II, 58i.
Briquemault (Marc-Auguste de Beauvais), seigneur de Ruère
et de Tauvernay, demeurant ordinairement audit Ruère et connu
sous le nom de marquis de Briquemault, avait épousé à Charenton,
le 10 août 1684, Claude, fille de François-Nompar de Caumont,
marquis de Castelmoron, et de Marguerite de Viçose, âgée de vingt-
six ans. Le mari et la femme furent emprisonnés pour la R. peu
après la Révocation ^ La Bastille ne tarda pas à être fatale au
marquis. Seignelay écrivait à M. de Besmaus le 14 janvier 1686;
On prétend que M. de Briquemault est devenu entièrement fol et ne parle
que des visions de l'Apocalypse, faites-moi savoir ce qui en est.
• Voir Breton II, 4^0 et 442. d'après le même auteur, le marquis ne
^ Le 22 décembre i685, si nous en serait sorti de la Bastille que le 26 no-
croyons les annotations de M. Ravaisson vembre 1686, tandis que l'ordre est ins-
{Arch. Bast., VIII, 342); mais cette partie crit dans les registres du Secrétariat à la
de l'ouvrage laisse infiniment à désirer date du 26 janvier.
sous le rapport de l'exactitude. En effet,
42 Révocation de l'Êdit de Nantes à Paris.
L'abjuration d'un esprit dérangé n'était pas pour faire reculer
les convertisseurs; aussi M. de Besmaus répondait-il le 24 à
Seignelay :
M. de Briquemault vient de me promettre de faire son abjuration quand
il plaira au roi, en présence de M. de Sainte-Martlie, supérieur de l'Oratoire,
et de M. l'abbé de Lamon, lesquels ont opéré cette bonne action par l'application
qu'ils y ont eue depuis sa détention.
Le marquis, tiré de la Bastille par ordre du 26, reçut le 3o une gra-
tification de 200 livres, et abjura le 3i entre les mains du P. de
Sainte-Marthe (O' 3o et Fr. 7o53 f-^ 453 et 7o55 f° 430).
La marquise était encore enfermée à Port-Royal au mois de
février avec M"^ de Courtomer; le 22, Seignelay invitait l'évêque
de Toulon à les aller voir et à profiter de leurs «bonnes disposi-
tions» pour achever l'œuvre de leur conversion commencée par
l'archevêque de Sens (O' 3o). Cependant la marquise s'enfuit à
l'étranger, selon la France protestante, 2P édit., III, 898, tandis que
le marquis se faisait donner en 1687 et partageait avec sa sœur
Louise les biens confisqués sur leur tante Anne de Briquemault de
Monteton, sortie du royaume.
Henri de Briquemault, baron de Saint-Loup, était passé en
Brandebourg avec sa femme Marie de Meaux, avan't la Révocation ;
il rendit aux réfugiés des services signalés (voir Fr. pr.).
Brisimant? (La demoiselle de), anglaise, logée rue Saint-André-
des-Arts, arrêtée par ordre du 10 juillet 1687, pour avoir conduit
en Angleterre M'"° de Massanes et deux de ses filles (O' 3i).
Brochet (Louis), de Falaise, logé chez un «mauvais nouveau
catholique» et ne «rendant pas bon compte de sa conduite», parut
suspect, fut arrêté au mois de novembre 1689 et envoyé hors de
Paris le 29 du mois (O* 33).
Brochon (Jeanne), de Lausanne, arrêtée avec Jean Joyeux
comme travaillant aux évasions, fut enfermée au For-l'Evêque le
18 février 1686 et abjura le 28; elle eût été relâchée sur-le-champ
(Fr. 7053 ï" 397), sans les observations de La Reynie. On la trans-
féra le 28 janvier 1687 au château d'Angers, d'où elle ne sortit
qu'en vertu d'un ordre du 3o juillet (O ^ 3i).
Broyés (M™= de), mise aux Nouvelles-Catholiques par ordre du
28 avril 1700 (O' 33).
Emprisonnés a Paris. 43
Brulefer (Louis\ de Lizy-sur-Ourcq, arrêté à Paris avec
Hélot, le lo septembre 1699, cherchant à passer à l'étranger avec
sa nièce âgée de douze ans. Une lettre de cachet du même jour
envoya la jeune fille aux Nouvelles-Catholiques (O' 48). Est-ce le
même personnage qui était assisté à Londres en 1710?
Bruneau (!VI™^), présidente de Saumur, à la Bastille en 1686
(Fr. 7o5i f° Soi).
Brunel. Enfermé au Châtelet pour avoir vendu des livres
calvinistes venus de Hollande, il devait être rendu à la liberté le
28 décembre i685 «en considération de sa conversion». Il fit sans
doute quelque difficulté au dernier moment; car on l'envoya le
29 janvier à la Bastille, d'oij il ne sortit que par ordre du 2 mars
1686 (O 1 29 et 3o).
Brunie (Marie), nouvelle catholique de la paroisse Saint-
Eustache, âgée de 14 ans, arrêtée le 11 mars 1700, comme elle
allait à l'étranger, fut enfermée à la Salpétrière. «Elle a besoin
d'une plus longue correction, écrivait D'Argenson, le 22 octobre
1702. Elle est impie (!), indocile et fort insolente» (IVIs. Clairam-
bault 984 f 145) 1.
Brunier (M""" Charles) ^. Elisabeth Damain, nièce de l'ancien
de Charenton Tassin, qui manqua de courage à la Révocation, avait
épousé en 1668 Charles Brunier, écuyer (né en i635), fils du célèbre
botaniste Abel Brunier, premier du nom, dont elle eut un fils
nommé Charles (1669). Elle était veuve et sans appui lorsque la
tempête fondit sur l'Église, mais résolue à demeurer à tout prix
fidèle à sa foi. La dragonnade et l'enlèvement de son fils enfermé
au Châtelet, n'ayant point ébranlé sa résolution, on la conduisit à
la Bastille, où elle se trouvait déjà le 12 janvier 1686, lorsque le
commissaire Dyeure mit le scellé sur les portes de son appartement
(Fr. 7o5i f° 87). Cinq jours après, M. de Besmaus écrivait à La
Reynie: «Je vous envoie. Monsieur, la réponse de M"'' Brunier, qui
n'a pas eu grand empressement à la faire; elle a vu le P. Dubois,
qui n'en est pas fort édifié; il y doit revenir» (Fr. 7o53 f° 448).
Transférée au Petit-Chàtelet le 26 février, elle fut momentanément
confiée le 2 mars, à son oncle Tassin et à son beau-frère Pierre
Joly^, avocat, qui avait faibli comme Tassin (Fr. 7o5i f° 298).
* Note communiquée par M. N. Weiss. ' Joly avait e'pousé Anne Damain, sœur
' La seconde édition de La Fr. prot. d'Elisabeth. Une dame Jolly fut enfermée
l'appelle, à tort, M°"= Bruguier d'Amiens. dans un couvent de Paris en 1G86.
44 Rcvocafion de l'Edif de Nantes à Paris.
Insensible à l'exemple et aux exhortations de ces hommes
pusillanimes qui sacrifiaient leur conscience à leurs intérêts, elle
retourna presque aussitôt dans sa prison, d'où Tassin essaya encore
de la tirer définitivement, ainsi qu'il résulte du billet que Seignelay
adressait à La Reynie le 3o juin 1686: «Le sieur Tassin ayant
demandé que la demoiselle Brunier, sa nièce, qui est au Châtelet
depuis le mois de février pour la R., soit mise en liberté pendant
trois mois, espérant la pouvoir persuader, aux offres qu'il fait de la
représenter dans ce temps si elle n'a fait sa réunion, ou de payer
la somme de 5ooo livres en cas qu'il ne satisfasse pas à cette condi-
tion, Sa Majesté m'ordonne de savoir de vous si vous croyez que
cela puisse convenir» (O' 3o). La réponse du lieutenant de police
fut négative. Au lieu de relâcher la vaillante huguenote, on l'envoya,
le 8 juillet, aux Nouvelles-Catholiques, d'où elle ne tarda pas à
s'évader à l'aide d'une pauvre fille nommée Melon, qui servait ses
compagnes de détention et paya cette bonne action d'un long séjour
à la Bastille, puis à l'Hôpital-Général. Reprise par l'exempt
Auzillon, M'"'' Brunier resta huit jours enfermée chez lui, après
quoi elle retourna, par ordre du 18 novembre, à la Bastille, d'où on
la transféra le 4 août 1687 à la citadelle d'Amiens. Nous l'y trou-
vons encore le 28 octobre suivant, nourrie à raison de quinze sols
par jour et n'ayant personne pour la servir, parce qu'elle n'en
pouvait faire la dépense (O' 3i). Elle fut expulsée de France en
1688 avec de courageuses compagnes (M'"'^^ Le Coq, de Perrin,
Saint-Léger, Amonnet et les trois demoiselles Gigou de Vezançay),
qui comme elle n'avaient point fléchi le genou devant l'idole
(TT 285 et Lièvre III, 204).
Est-ce son fils qui, sous le nom de Brugnier fut, en 1701, trans-
féré de la maison des Nouveaux- Catholiques à l'Hôpital-Général
«à cause de son opiniâtreté»? (O 248).
Madelaine-Marguerite, fille du second Abel Brunier, obtint en
1700 la permission de disposer de deux maisons qu'elle avait à
Paris, en faveur de Benjamin, son frère, et des enfants d'Abel, son
aîné, afin qu'ils fussent élevés dans la R. C.
Bruno (M""). Parmi les non payantes enfermées aux Nouvelles-
Catholiques se trouvent Madelaine et Marthe Bruno. Madelaine,
entrée le 3 août 1686, est portée sur la liste du 14 décembre comme
encore protestante et propre à mettre en métier. Marthe, âgée de
douze ans, ne figure que sur celle du i'='' février 1687. Leur mère
pauvre et leurs autres parents étaient notés comme «fort méchants
E»ipn'soiiiics à Paris. 45
catholiques» (Fr. 7o5i f° 248 et 7o52 f°^ 24 et 3i). Il est probable
que Marie-Marthe Bruneau, qui demandait, le 16 mars 1701, d'être
reçue comme maîtresse couturière, et à qui Pontchartrain accordait
100 livres le 5 mai, est la Marthe Bruno des Nouvelles-Catholiques
(O 248).
Brusse (M'"^ de) meurt folle aux Nouvelles-Catholiques. Voir
Falaiseau, anciens, II, 53.
Buart (Anne), voir Bareire.
BuissET, Jean-Michel Crâner ou Cresnier, Jacques Dibon et
Louis Desbois ou Dubois, domestiques d'Amonnet, ancien de Cha-
renton, relégué à Mayenne, furent arrêtés comme complices de son
évasion lorsqu'il eut pris la fuite (12. avril 1686). Les trois derniers
enfermés au For-l'Evêque le 6 mai, y furent gardés jusqu'au mois
de janvier 1687 et bien au delà, afin de servir de témoins dans le
procès intenté au fugitif (Fr. 7o5i f° 288 et 7o55 f" i3). Mis au
Grand-Chàtelet le 12 mai, puis au For-l'Évêque, Buisset 3^ abjura
au mois de décembre entre les mains du prêtre Fontaine, et n'en
retourna pas moins au Grand-Chàtelet, où on le garda dans le même
dessein que ses camarades (Fr. 7o5i f° 261). Sa détention durait
encore au mois de juin 1687, témoin le billet que Seignelay adres-
sait le 28 à la Reynie : «Je vous envoie les placets des nommés
Buisset et Potin prisonniers, l'un, pour l'affaire d'Amonnet^ l'autre^
pour avoir recelé chez lui une femme de la R. (O* 3i).
Cabanel, mis au For-l'Évêque, proteste, le dimanche 6 avril 1686,
qu'il ne songeait pas à s'absenter lorsqu'on l'a arrêté, mais à se faire
instruire, et que son récent voyage en Normandie n'avait pour but
que l'établissement d'une fabrique de points de dentelles. Il remercie
La Reynie de ce qu'il veut bien l'assister pour le faire recevoir
marchand, et demande son élargissement (Fr. 7o53 f° 112).
Cadot (Anne), enfermée aux Nouvelles-Catholiques, est portée
sur la liste du 14 décembre 1686 comme encore protest;ante et
servant les autres détenues (Fr. 7o5i i" 248).
Cagny (De) et ses filles, voir Monginot.
Cahanel. Vers la fin d'octobre i685, Samson de Cahanel, natif
de Saint-Lô et ancien de l'Église de cette ville, s'était retiré chez
46 Révocation de l'Édit de Nantes à Parts.
un curé de ses amis, à une lieue de la mer. On l'y arrêta au moment
où il se préparait à s'embarquer. C'était peut-être, disent les papiers
de La Reynie, « un des plus opiniâtres huguenots du royaume,
mais parfait honnête homme et homme d'esprit» (Fr. yoSS f° 826).
On lui offrit la liberté, s'il voulait abjurer. Il n'eut garde d'accepter
et fut « traité avec beaucoup de rigueur» dans les prisons de Cou-
tances. Il y fit une longue maladie, qui ne l'empêcha point d'être
condamné comme fugitif à la détention perpétuelle et à cent livres
d'amende. Le tribunal de l'amirauté agrava cette sentence; il porta
l'amende à deux cents livres et y ajouta la confiscation des biens.
De leur côté, M"'° de Cahanel et deux de ses filles (elle en
avait quatre et un fils) n'abjurèrent qu'après avoir supporté « une
garnison de quarante personnes pendant six semaines, et une autre
de quatre-vingt-dix-neuf cuirassiers qui firent un dégât extraordi-
naire de tout ce qu'ils trouvèrent dans la maison et sur les terres »
{Ibid.). Le tribunal qui avait accordé les biens du mari à la femme,
les lui retira bientôt après. Enfin M""^ de Cahanel obtint que le pri-
sonnier fût transféré de la conciergerie de Rouen à la Bastille, dont
le régime était moins inhumain. Seignelay écrivait le 22 septembre
1686 à M. de Ménars : « Je vous envoie l'ordre pour faire transférer
à la Bastille le sieur de Cahanel, ainsi que vous l'avez proposé, et
j'expédierai une ordonnance de 200 écus de gratification pour sa
femme » (O ' 3o).
L'ancien de Saint-Lô était un personnage assez marquant,
pour que Bossuet se donnât la peine de lui rendre au moins une
visite dans l'appartement du gouverneur de la Bastille (i3 décembre);
mais toute l'habileté de l'évêque de Meaux ne put ébranler la réso-
lution de cet « homme éloquent et puissant par les Écritures», ainsi
que l'appelle Théodore de Béringhen (Fr. 7o53 f° 819). Par ordre
du 4 août 1687, M™ de Cahanel fut mise en possession des biens
de son mari, que le même ordre envo3^ait au château de Loches
(O ' 3i). Il n'en sortit que le 21 mars 1688, en même temps que
MM. de Béringhen, de Cagny, etc., pour être expulsé du royaume
comme inconvcrtissable. Il se retira en Angleterre. — Son fils figure
dans la liste des persécutés dressée par Élie Benoit.
Caillot (Jacques), voir Attainville.
Cailloué, voir II, 587.
Caire. La femme du chirurgien Jean Caire, venue de Bretagne
à Paris dans le dessein de s'évader du royaume, fut arrêtée le
Emprisonnés a Paris. 47
6 juillet 1686 et mise au Petit-Chàtelet, bien qu'elle eût abjuré. On
lui fit son procès comme coupable d'avoir disposé de deux de ses
enfants depuis son arrivée à Paris, c'est-à-dire de les avoir fait
passer à l'étranger (Fr. 7o5i f°^ 286, aSy, 241, 285). C'est elle qui,
sous le nom de Louise Cairette, fut envoyée à l'Hôpital-Général le
23 janvier 1687, et relâchée seulement le 2.5 mars 1689 {O ' 3i et 33).
Campagnac. Le marquis de Campagnac (de la famille d'Abzac,
d'après La France protestante) fut mis à la Bastille en vertu d'un
ordre du 12 janvier 1686. Le 23, Seignelay écrivait à La Reynie:
« Vous trouverez ci-joints les deux ordres nécessaires pour faire
sortir M. de Campagnac, et vous prendrez s. v. p. les mesures pour
lui faire faire son abjuration». Le 27, M. de Besmaus, gouverneur
de la Bastille, adressait ces lignes au lieutenant de police: «M. de
Campagnac convient, Monsieur, de faire sa réunion comme il me
l'a promis. On lui a'dit que l'ordre de sa liberté porte qu'il s'en ira
à l'official. Il vous prie de lui donner un jour ou deux sur la caution
de M. de Lostange et Quelin ou Dorât, et qu'il ne manquera pas
de suivre fidèlement ce qu'il vous promettra. J'ose vous dire qu'il
le fera assurément; mais il a la passion de voir M. de Seignelay
auparavant» (Fr. 7o53 f° 453). Enfin le marquis sortit de la Bastille
et fut remis à M. de Lostange par ordre du 3i .
Ce ne peut donc être lui, mais sans doute son fils, que concer-
nait le billet suivant adressé par Louvois à La Reynie le même
jour, 3i janvier : « Le roi ayant appris que les comtes de Cham-
pagnac, de Belcastel et de Pangars-Vivans, gentilshommes du Péri-
gord, se sont retirés pour fuir leur conversion, et qu'ils sont à l'hôtel
de Hollande, quai Malaquais, Sa Majesté m'a ordonné d'expédier
les ordres ci-joints pour les faire arrêter». Ce comte de Campagnac
n'est évidemment autre que Daniel du Lion, sieur de Campagnac,
qui fut autorisé vers le 20 octobre i685 à séjourner une quinzaine
à Paris, en même temps que Joseph-Geoffroi de Vivans, comte de
Panjas, dont il semble avoir été le camarade.
Cahpion (Jean-Robert\ du Havre, condamné aux galères à
Dunkerque, jugement confirmé en décembre 1689 par le Parlement
de Paris. A Saint-Malo sur X Invincible en 1698; libéré la même
année, grâce à son abjuration {Fr. prot., oF édit, VI, 248), ou plus
exactement à la fin de janvier 1699 (Biillct., 2= sér., IV, 197).
Camusat (Noël), d'Orléans, condamné aux galères par le Parle-
ment de Paris, le 4 décembre 1688.
48 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Cappel, mis au For-l'Évêque pour la R. le i5 mai 1686
(Fr. 7o5i {" 281), appartenait sans doute à la famille des célèbres
professeurs de Sedan et de Saumur.
Carbonnet, marchand forain, mis au Grand-Chàtelet le
6 juin i685 pour la religion, sous prétexte qu'il devait 5o,ooo livres
à ses créanciers. Dès qu'il eut abjuré on parla de le faire relâcher
(Fr. 7o5i P 261).
Cardel (Jean et Paul), voir Les Premiers pasteurs du Désert,
et ci-dessus, II, 526 et 563.
Cardel (Marie), voir Cochet.
Caron (Les), voir II, 297.
Carré, nouveau catholique, avocat à Châtellerault et accusé
d'y faire «la fonction de ministre», ayant tenu à Paris une «conduite
suspecte», fut arrêté et mis à la Bastille par ordre du 11 avril 1689,
puis envoyé au château de Ham le 14 juin et mis en liberté le
25 septembre, avec ordre de se retirer chez lui sans passer par
Paris (O • 33).
Il y avait aussi à Paris une famille de ce nom, à laquelle appar-
tenait sans doute Elisabeth Carré qui présentait, au mois de juillet
1703, un placet pour être mise en liberté (O 25o). Louis Carré, de
Charenton, fut admis à la cène à La Haye en 1687, après avoir
fait acte de repentance pour son abjuration. Abraham fut naturalisé
anglais en 1687, Louis en 1688, Auguste, Marie, sa femme et leurs
deux fils en 1691, Pierre, David et Thomas, en 1696; Pierre, sa
femme et cinq enfants étaient assistés à Londres en 1 703 (Ms. de la
B. du pr.).
Carrière (Pierre), l'aîné, guide, d'Aubussargues près d'Uzès,
désigné par ses compagnons de chaîne sous le nom de La Rue,
avait été arrêté comme guide par Desgrez le 4 septembre 1686, et
condamné aux galères le 4 décembre par le Parlement de Paris.
N° 8755, Sur la Guerrière à Saint-Malo en 1698; mis au château
d'If Libéré en 1713 (Reg. d'écrou du Palais-de- Justice).
Castel, voir II, 586.
Catillon, voir Du Vigneau.
Catteau (M""^), fugitive, prisonnière à Tournay avec le guide
Félix, en 1686.
Caumont de La Ciiaumerlière (M""" de), enfermée à Paris, fut
envoyée dans un château fort, par ordre du 12 septembre 16B9 (O' 33).
Emprisonnés à Parts. 49
Caussard (Marie), parisienne fugitive, condamnée à la réclu-
sion perpétuelle, fut rencontrée, en 1687, par Jeanne Faisses dans
les prisons de Dijon, où elle fermait la bouche aux prêtres,
missionnaires, capucins et jésuites, envoyés pour la réduire.
Comme elle avait abjuré, on la garda avec quelques-unes de ses
compagnes, quand les autres furent libérées en 1688 {Fr. pr.,
2^ édit., VI, 366 et Bullei. 2<= sér., XII, 467, 469 et 471).
Caussin et sa fille, partis pour l'étranger sous la conduite du
guide catholique Levier, furent arrêtés àLafère, le 22 octobre i685,
avec les deux demoiselles Houdry, Louis Aquin, le marchand de
soie Jacob et sa sœur (Fr. 7058 f" 154).
Cauvin. Seignelay écrivait à Harlay le 2 juin 1687: «Le
nommé Hiérémie Cauvin, de la ville de Saumur, prisonnier dans la
conciergerie du Palais, est condamné aux galères pour fait de
religion', ayant présenté un placet au roi, par lequel il expose
qu'il s'est converti et que sa conversion est sincère, prenez la peine
de vous faire informer de ce qui en est». Et le i3 : «Sa Majesté
a estimé que, puisque vous appréhendez que la compagnie de sa
femme n'altère dans peu les bons sentiments dans lesquels paraît être
présentement Hiérémie Cauvin, il fallait l'envoyer aux galères pour
quelque temps ; pour cet effet, donnez, s. v. p., les ordres qu'il
soit attaché à la première chaîne qui partira pour Marseille »
(Fr. 17421 f"^ 191 et 195). Il mourut à la peine.
Cazin (Jacques), compagnon tailleur, mis au Grand- Châtelet
pour la R., le 21 janvier 1681.
Cellier (Antoine et Etienne), petits-fîls du libraire, mis à la
Pitié et à l'Hôpital-Général. Voir Abjurations.
Certon (La nommée), servante, emprisonnée à Paris, expulsée
du Royaume en 1688.
César, voir Mestrezat.
Chabin (Marie), voir Le Maistre.
Chabrol, voir Lamotte (André).
1 Condamné le 12 août d'après la France prot., 2« édit. VI, 245.
m
5o Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Chaigneau, voir Guenon de Saint-Hilaire.
Chalandos, voir II, 6io.
Chaligny, voir Des Loires.
Chalons. a la Révocation, trois membres^ au moins, de cette
famille, établie à Paris mais originaire, semble-t-il, de Chàlons-
sur-Marne, furent emprisonnés, et cinq passèrent à l'étranger.
On lit dans un rapport de police daté du jour de Pâques i685 :
Un nommé Daniel Châlons, maître passementier au faubourg Saint-Marcel,
proche la rue de Lourcine, qui a ci-devant fait abjuration à Saint-Paul et qui
était passé en Angleterre avec sa femme et deux enfants, est de retour et a
repris l'exercice de la R. P. R. Il a communié aujourd'hui à Charenton. Sa
femme est catholique (nouvelle convertie?); il la tourmente beaucoup pour la
pervertir; les deux enfants sont demeurés en Angleterre (Fr. 7o5o, f» 41).
Les parents rejoignirent plus tard leurs enfants, témoin ces
lignes de la seconde édition de La France protestante, III, 1014 :
«Daniel Châlons, de Châlons en Champagne, 72 ans, avec sa
femme Judith, assisté à Londres, 1702».
Claude Chàlons, ouvrier en soie, demeurant à l'entrée du
faubourg Saint-Denis^ âgé de quarante-cinq ans, sa femme et
deux enfants, abjurèrent le 26 octobre i685 (Fr. 7o5j[ f" 172).
Abraham Châlons, passementier, âgé de quarante-deux ans,
domicilié au faubourg Saint-Marcel, et un de ses enfants abjurèrent
le 22 novembre entre les mains du curé de Saint-Eustache. Sa
femme, Elisabeth Edme ou Hemes, et ses filles, Susanne et Marie,
âgées l'une de dix-sept ans, l'autre de dix-huit, n'imitèrent son
exemple que le 6 décembre. Comme «on les menaçait des gens de
guerre, s'ils ne fréquentaient la messe les jours ouvrables aussi
bien que les fêtes et dimanches » (Fr. 7o53 f" 892), le mari s'enfuit
aussitôt et réussit à passer la frontière. Moins heuseuses Elisabeth,
Susanne et Marie furent arrêtées à Dour près d'Amiens et
enfermées dans les prisons de cette ville. Après les avoir fait
abjurer une seconde fois on les relâcha presque immédiatement.
Revenues à Paris, elles demandèrent le i5 décembre et obtinrent
le 18, moyennant la promesse de faire revenir Abraham dans un
mois, la levée des scellés mis dans leur appartement.
C'est probablement la mère ou une de ses filles que, le
26 octobre 1701, Pontchartrain invitait D'Argenson à faire sortir de
l'Hôpital-Général, dans la pensée que le châtiment qu'elle avait reçu
Emprisonnés a Paris. 5i
l'aurait corrigée, c'est-à-dire ramenée à la pratique du catholicisme
(Ot 45).
Chambon (M'i-^j fut mise aux Nouvelles-Catholiques avec M"'' de
Pierre-Buffière, par ordre du 26 avril 1688, bien qu'elle déclarât
avoir fait abjuration (O' 82).
Chamoireau (M"'=), demeurant à vingt-quatre lieues de Paris,
amenée en août 1699 aux Nouvelles-Catholiques {Mercure historique
d'août p. 196).
Chantemerlière (M'"'= de). Nous ne possédons à son égard
d'autre document que deux lignes de Pontchartrain à M. de Ménars,
intendant de la généralité de Paris : « 14 mai 1688. Le roi veut que
M'"" de Chantemeriière reste aux Nouvelles- Catholiques, et il
faut que la mère Garnier fasse de son mieux pour la convertir »
(O» 32).
D'après La France prot. (2« édit., IV. 977), M""' de Cumont de
La Chantemerlière en Poitou aurait été expulsée du royaume en
1694, après six années de séjour aux Nouvelles-Catholiques de
Paris; et sa fille aurait abjuré en 1697 et reçu une pension de
3oo livres. D'après M. Lièvre, m, 2i5, Jeanne dé Cumont convertie
de la première dragonnade reçut en 1689 les biens de sa sœur
M'"^ de Choizy, fugitive, puis une pension sur l'économat, et acheva
sa vie chez les bénédictines de Saint-Auzone à Poitiers.
Chanterais d'Ormois (Catherine Le Breton, femme de Nicolas),
mise le i3 avril i685 au couvent des Feuillantines, transférée le
14 mai chez les Bénédictines de la rue des Postes, d'où elle fut tirée
par ordre du 28 avril 1687 pour être conduite aux Ursulines de la
rue Saint- Avoye, qui s'en débarrassèrent en la faisant envoyer le
27 décembre dans un autre couvent (O' 29 et 3i).
Chapelier, transféré de la Bastille au château de Pont-de-
l' Arche, en vertu d'un ordre du 2 janvier 1698 (O» 87).
Chapusay (M"^). Le 25 septembre 1699 Pontchartrain écrivait à
la sœur Ancelin : « On ne peut faire apprendre un métier à la nommée
Chapusay sur les fonds destinés pour les nouveaux catholiques de
Pans ; si cette fille est bien instruite, comme vous le dites, il faut la
renvoyer dans son pays» (O' 48).
Cette personne était-elle parente de l'avocat Sidrac Chapuzet,
sieur des Abirails, qui assistait aux synodes de Saintonge en 1678
52 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
et 1682 ou de Charles Chapuzet de Saint-Valentin réfugié à Altorf ?
{Fr.pr., 2''édit., IV, 35).
Charas. Le 8 mars 1682, le célèbre chimiste Moïse Charas, qui
depuis seize mois avait quitté Paris et la France pour cause de
religion*, était naturalisé anglais, en même temps que sa seconde
femme, Madeleine Hadancourt, et six enfants: Frédéric (1662),
Charles-Samson'^ (i663), Madelaine (1669), François (1670), Susanne
(1674) et Marie (1675) (Agnew, III, 36). Il en avait eu quatorze, neuf
fils et cinq filles {La France protestante en a oublié deux, un de la
première femme et un de la seconde). D'abord apothicaire de
Charles IP, Moïse passa bientôt en Hollande, où il ne séjourna que
peu de temps*. Au mois de juin i685, nous le trouvons en Espagne, avec
son associé Baille, occupé d'établir une manufacture de papier. Tandis
que sur les promesses de Seignelay et de M. de Feuquières, notre
ambassadeur. Baille consentait à repasser les Pyrénées et alla droit
à la Bastille, Charas, resté en Espagne, et dénoncé au Saint-Office
par M. de Feuquières, fut jeté dans les prisons de l'Inquisition, d'oii
il ne sortit qu'après avoir abjuré. Il revint alors à Paris et l'académie
des sciences lui ouvrit ses portes en 1692. Il mourut en 1698 près
d'un de ses fils, nouveau converti et apothicaire au faubourg Saint-
Germain. Ce fils se nommait sans doute soit Alexandre (1672), soit
Constantin (1673), et avait dû être enlevé à ses parents en vertu de
la déclaration du 17 juin 1681, circonstance qui expliquerait à la fois
sa conversion au moins apparente et la fuite de sa famille.
En 1699, François, frère de Moïse, laissa sa femme en Angleterre
et revint en France, dans l'espoir de «se mettre en service auprès de
quelque personne de qualité.» Il se rendit à Saint-Germain et confia
son dessein à un aumônier et à un médecin du roi Jacques, qui le
dénoncèrent à M. de Torcy comme suspect. On l'arrêta dans un
quartier fort éloigné du sien, afin que son frère n'en pût être in-
formé, et il fut mis à la Bastille le 21 novembre, par ordre du 18.
Au bout de sept mois de détention, le désespoir le poussa au suicide.
Il se donna deux coups de couteau au-dessous du cœur, et tenta de
s'ouvrir les veines avec un morceau de verre, après avoir écrit
avec un charbon sur la muraille de sa chambre :
' Claude écrivait le 2G octobre 1C80 à ' Aynew a omis Je trait d'union,
la marquise de Reynier: «M»» Charas qui ' De Schicklcr, Égl. du refuge, II, 3i3.
vous rendra cette lettre est une excellente ■* Claude écrivait le 16 juin 1684 à son
et fort bonne personne, bien digne de fils retiré à La Haye: Saluez M. et M'"«
votre amitié, ainsi que M. Charas, son Charas.
mari. Agréez, s'il vous plait, que je vous
les recommande». (Bibl. de I.eide).
Emprisonnés a Paris. 53
Je prends à témoin le grand Dieu devant qui je vais comparaître, que je
meurs innocent. Je pardonne généralement à tout le monde; Dieu bénisse le
roi de France et Guillaume, roi d'Angleterre. Seigneur Jésus, reçois mon
esprit. Je meurs protestant. Priez mes parents de faire savoir à ma pauvre
femme ma mort, et que je meurs priant pour elle. Bon Dieu, pardonne mes
offenses {Arch. Bast., X, i86, 192).
Il guérit pourtant; mais resta faible d'esprit et de caractère, si bien
qu'il abjura le 5 août 1708 à la Bastille, entre les mains de l'abbé
Gilbert. Durant trois mortelles années, on éluda la promesse d'élar-
gissement qui lui avait été faite. En vain, son frère demandait-il, le
21 octobre lyoS, qu'on transférât le malheureux aux Nouveaux-
Catholiques (O 252). Il ne fut rendu à la liberté qu'au mois de mai
1706.
Charbonnier (Augustin), nouveau converti d'Alençon, soup-
çonné d'entretenir des correspondances avec les religionnaires
fugitifs, fut arrêté à Paris le 22 juillet 1696, et transféré de la Bastille
au château de Vincennes, par ordre du 29 juin 1699, dans l'espoir
qu'il profiterait des instructions données par les convertisseurs
(Ot 43).
Chardin. Plusieurs Chardin de Paris figurent dans les papiers
de la police à l'époque de la Révocation. Le 22 mai i685, Seignelay
ordonnait de remettre en liberté le nommé Chardin, et de lui rendre
ses papiers.
Un Chardin, marchand, de la Vallée-de-Misère, est rangé dans
la troisième catégorie des négociants qui doivent être mandés chez
Seignelay le 14 décembre de la même année (Fr. 7052 {° 224). Le
4 décembre, La Reynie écrivait au procureur-général: «Quoi que
j'aie pu faire, je n'ai pu savoir autre chose de M. Chardin, si ce n'est
qu'il demeure rue Neuve-Saint-Merry, chez MM. Forne et Jouan,
ou chez M. de Laet, avocat en la cour, rue Geoffroy-l'Asnier, proche
le cimetière Saint- Jean (Fr. 17420 f" 176).
A la date du 24 juillet 1690, les Registres du Secrétariat con-
tiennent l'ordre d'arrêter et de conduire à la Bastille le chevalier
Chardin. Nous ne connaissons d'autre chevaher de ce nom que le
célèbre voyageur parisien Jean Chardin, réfugié en Angleterre en
1681, naturalisé en i685, et envoyé bientôt après en Hollande comme
plénipotentiaire de la Grande-Bretagne. Claude louait fort sa piété
et celle de M"'^ D'Arqués, sa femme. Il leur naquit un fils au mois
d'octobre 1691, et rien ne fait supposer que le père soit rentré en
France (Agnew). La France protestante ne mentionne pas cet ordre
54 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
d'arrestation, non plus qu'une sœur du chevalier, Jeanne, qui épousa
en 1662 Jean Girardot, fils d'André. Daniel, naturalisé anglais en
1687, était peut-être son fi-ère; mais Jean et Esther, aussi réfugiés
en Angleterre et naturalisés en 1682, appartenaient à une autre
famille, qu'il y a lieu de croire aussi parisienne.
Chardon (M"'=). Daniel Chardon, né en i635, était fils de Daniel,
marchand à Tours, et de Renée Houssaye, parente de la femme de
Matthieu Amonnet, négociant en dentelles et ancien de Charenton.
Il épousa en 1669, dans le temple de ce lieu, Marie, fille de Jacques
Caillard, avocat au Parlement, et de Marie Grostète, sœur d'un
autre ancien de Charenton, qui lui donna un fils et trois filles.
Quand la Révocation approcha, Daniel, avocat renommé, plus jaloux
de conserver sa profession que sa religion, se hâta de signer la
profession de foi sous l'influence du procureur-général Harlay,
auquel Seignelay assurait, le 27 octobre i685, que la conversion du
sieur Chardon serait tenue secrète. Le roi ne l'apprit, en effet, de la
bouche de son ministre que le 10 novembre (Fr. 17420 f° 149 et i58).
Toutefois l'abjuration officielle coûtait à ce protestant peu zélé, et
il ne l'avait pas encore faite le 12 janvier 1686, puisqu'à cette date
on lui accordait un délai qui, sans doute, n'était pas le premier
(Fr. 7o5i f° 87). Plus tard, il répondait à une dame qui l'interrogeait
sur les motifs de sa conversion : J'ai comparé le clocher de Charenton
avec les tours de Notre-Dame, et j'ai trouvé les tours bien plus
anciennnes et plus solides que le clocher de Charenton.
M™* Chardon n'abjura des lèvres qu'entre les mains des impi-
toyables Miramiones, auxquelles elle fut livrée le 28 mars 1686
(O' 3o). En 1688, les biens de Pierre, Jean, Louis et Anne Caillard,
ses frères et sœurs fugitifs, furent partagés entre elle et ses frères
Jacques, avocat, et Abraham, prêtre (O' 82). Quelques années plus
tard, devenue veuve et remariée à un gentilhomme nouveau catho-
lique de Tours (O* 35), elle se vit enlever, sur la dénonciation de sa
propre fille, les deux enfants qui lui restaient après la mort d'une de
ses filles. Ponchartrain écrivait, en effet, à La Reynie le 3o septembre
169 1 : «La demoiselle Chardon qui est aux Nouvelles-Catholiques,
ayant donné avis au roi qu'un frère et une sœur qu'elle a, sont tout-
à-fait négligés pour la religion par leur mère, qui s'est remariée,..
Sa Majesté a trouvé bon d'ôter ces enfants d'entre les mains de
leur mère et de faire mettre le garçon au collège des Jésuites et la
fille aux Nouvelles-Catholiques» (O' 35). Il y eut donc aux Nou-
velles-Catholiques deux demoiselles Chardon à la fois. C'est de
Emprisonnés à Parts. 55
Marie Gaillard sans doute que Desgrez parlait à La Reynie dans
son billet du 5 avril 1686: « M""^ Chardon a fort demandé hier un
passeport pour quatre dames de qualité ; elle sera la première à
passer» (Fr. 7o53 f° 269).
Daniel avait entraîné dans sa chute son cousin Jean Chardon,
marchand, dont il était l'oracle. Celui-ci, mandé chez Seignelay,
le 14 décembre i685, comme notable négociant de la troisième
catégorie, signa sans difficulté tout ce qu'on voulut (Fr. yoSo f°i47
et 7o52 f" 224). Selon toute apparence, Esther Amonnet, sa femme,
était la sœur de l'ancien de Charenton. Il en eut une fille nommée
Marthe, qui épousa, au mois de septembre i683, Jacques-Antoine
de Saint-Simon, comte de Courtomer, seigneur de Sainte-Mère-
Eglise (Manche), et très-probablement aussi un fils nommé Pierre,
dont la fidélité sauva l'honneur de la famille. Pierre Chardon
demeurait chez Matthieu Amonnet, sans doute pour y apprendre le
commerce avec son cousin François, approchant comme lui de sa
dix-huitième année *. Lorsque, le 21 octobre i685, on lui eut enlevé
ses deux plus jeunes filles, Amonnet cacha son fils et son neveu,
qu'on ne revit plus à partir du 14 janvier 1686. Nous les retrouvons
tous deux sur l'état des fugitifs du quartier Saint-Germain
l'Auxerrois, dressé le 16 février 1687 (Fr. 7o5i f° 89 et 820). La
même année Pierre Chardon se fit naturaliser en Angleterre
(Agnew, III, 42). C'est, semble-t-il, au sujet de Jean que le commis-
saire Galleran écrivait lei4Janvier 1688: «Le sieur Chardon, nouveau
converti, est mort ces jours passés en bon chrétien après avoir reçu
le saint-sacrement. Son fils est en Allemagne» (Fr. 7o5i f° 2i3).
Comme M""^^ Laurenceau, de Rouvray, la comtesse de Miossens,
jyjmes Bertrand, Gatillon, Hersant, Girard des Bergeries, Quartier,
de Mailloc^, et de Montaigu, M'"'= Jean Chardon et sa fille, M'"'= de
Courtomer, devinrent convertisseuses ; c'est à elles que Théodore
de Béringhen faisait allusion en écrivant à sa femme le 25 septembre
1687: «Dans le courant où vous êtes, on va plus loin que vous ne
pensez. La dame chez qui l'on vous avait mise en séquestre [M""
de Courtomer], M"''^ de P[eray], de Saint-Hilaire, Chardon et tant
' Nous avons vu à l'Arsenal (Fonds appelée M"» de Mailloc (ou plutôt sa
Bastille) une lettre d'aflàires qu'il adressait belle-sœur, Marie Bruslart de Genlis,
de Londres à Amonnet le i3;23 janvier 1686. mariée à François, baron de Mailloc). H
- «Un gentilhomme d'auprès d'Orbec eut pour le moins aussi bien fait de
en Normandie, riche de S à 10,000 livres garder sa fille chez lui»; car la dame la
de rente, nommé Tonancourt, n'avait fit marier avec un nommé La Lande par
qu'une fille pour tout enfant; il était un laquais déguisé en prêtre (Tallemant
veuf, et la donna à élever à sa sœur, des Réaux. V, 23i).
56 Révocation de PÉdit de Nantes à Paris.
d'autres, en sont d'assez tristes exemples». En 1689, on recherchait
comme faisant «mal son devoir», une femme «sortie des Nouvelles-
Catholiques sur la parole de M""" Chardon» (O' 33); le 21 décembre
1690, on confiait à M™'= Chardon pour les instruire deux demoiselles
Dolon de la Goupillière. Avec l'évèque de Valence et M. de la
Châteaudière, nouveau converti^ M""* Chardon • servait de caution
au comte de Beaufort, tiré de la Bastille le 22 novembre 1691, après
avoir promis au P. Bordes de travailler au plus tôt à se convertir.
Anne Chardon^ femme d'Etienne Faget, de Tours, laquelle
obtint, vers le i5 octobre i685, l'autorisation de prolonger son
séjour à Paris d'une quinzaine de jours, paraît avoir été la sœur de
Daniel (Fr. 7o5o f° 196). Il ne serait pas impossible que Susanne
Chardon, d'Alençon, enfermée dans les prisons de cette ville en
1689 et transférée dans celles de Séez en 1695, appartînt à la même
famille. Non contente de raffermir dans leur foi les protestants
ébranlés, elle convertit, entre autres, deux moines chargés de
l'instruire: l'un, père pénitencier; l'autre, grand prédicateur des
moines bénédictins de Séez; tous deux s'enfuirent en Hollande
(Btdlet., VII, 428). Signalons encore une demoiselle Chardon,
nouvelle convertie, qui obtint en 1698 une pension de 3ooo livres.
Charles (M"'= et M"'=). Michel Charles, prédicateur distingué, qu'il
fut question d'appeler de Chàtellerault à Paris, avait épousé, selon
La France prot., 2" édit., IV, 53, Jeanne Pioget, fille d'un conseiller
au Parlement de Paris, et selon M. Lièvre, III, 280, Catherine
Berthon. Peut-être fut-il marié deux fois. Quoi qu'il en soit, Cathe-
rine Berthon, sa femme, ayant été découverte dans les bois de
Preuilly, où elle s'était cachée, se vit arracher tous ses enfants et
subit tant d'autres cruautés, qu'elle en perdit l'esprit. Elle se jeta
dans un puits, d'où on la retira pour la conduire aux Filles-
Repenties de Poitiers, qui la traitèrent avec la dernière inhumanité,
suivant le témoignage de l'auteur de l'Impiété des communions
forcées, 1689, in-i6, p. xl. Foucault l'envoya ensuite à Paris ; le
6 décembre 1686, La Reynie reçut l'ordre de l'expédier à Montau-
ban, où était né son mari, et de mettre sa fille aux Nouvelles- Catho-
liques (O* 3o). Celle-ci était portée sur la liste du 14 décembre
comme ayant «encore besoin d'instruction» (Fr. 7o5i f° 248), et sur
celle du i'"' février 1687 comme n'ayant pas encore communié
1 C'est à tort que la seconde édition de le nom de Chardon, mais celui de son
La Fr. pr. (Il, i3) l'identifie avec Marie second mari.
Gaillard, puisque celle-ci ne portait plus
Emprisonnés à Paris. 57
(Fr. 7o52 f° 3o). Auzillon la mentionne dans le courant de l'année
comme ayant été par deux fois aux Nouvelles-Catholiques
(Fr. 7053 f° 166).
Cependant M'"'^ Charles, envoj^ée non à Montauban, mais au
For-l'Évêque, y reçut quelque argent de La Reynie', et n'en sortit,
par ordre du 24 avril 1688, que pour être remise, le 26, à M""= Ca-
tillon- sous le nom de «la veuve Charles», d'où il résulte que son
mari, réfugié en Allemagne en i683, n'existait plus alors (O* 32).
Le roi fut heureux de se débarrasser de la malheureuse, tout en
refusant de lui donner quelqu'un «pour la conduire hors du
royaume. De manière qu'on ne sait ce qu'elle serait devenue, dit
l'auteur de Y Impiété, si M. et M"'' de Boisragon, célèbres confes-
seurs, n'avaient pas eu la charité de l'amener avec eux à Amsterdam,
oij ils sont arrivés depuis quelques mois ». Dès le mois de juin
1688, Catherine Berthon reçut de la ville une modique pension,
continuée jusqu'à sa mort (1696). Les registres consultés par
M. Gagnebin mentionnent son « trouble d'esprit ».
Parmi trois personnes que la police signalait en janvier 1687
comme n'a\'ant pas encore abjuré, se trouvait Madelaine Charles,
veuve de Jacques Rousseau, qui fut mise à la Bastille par ordre du 9
(O ' 3i). Elle n'avait rien de commun avec le célèbre peintre
Jacques Rousseau, encore vivant à l'étranger.
Charpentier, détenu à la Bastille, mis en liberté par ordre du
I" avril 1689 ( O • 33).
Chartier (La d"'=) de Paris, peut-être fille de Pierre, avocat
au Parlement, qui épousa en 1640, Marie Hérault, arrêtée avec sa
servante, pendant qu'elle se dirigeait vers la frontière, fut ramenée
à Paris par la maréchaussée d'Amiens et écrouée au Chàtelet le
23 janvier 1686. Toutes deux furent condamnées pour tentative de
sortir du royaume (Reg. d'écrou du Palais de justice).
Charton (M""=^). Charton, marchand de vin, nouveau converti,
ayant été arrêté pour s'être laissé aller à quelque propos un peu
vif ou même à quelque voie de fait au sujet de la religion, le roi
ordonna, le 20 juin 1696, qu'il fût « poursuivi pour sa violence par
les voies ordinaires de la justice ». Ses deux filles furent envoyées
' Seignelay écrivait au lieutenant de La Force et pour le remboursement de ce
police, le 4 janvier 1687: «Je vous en- qui a été payé à la femme du ministre
verrai au premier jour les ordonnances Charles».
pour la pension et entretien de M"'' de - Voir Du Vignau.
58 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
le même jour aux Nouvelles-Catholiques (O^ 40), où elles restèrent
quatre ans. Sa Majesté voulut contribuer au mariage de l'une
d'elles, qu'on jugeait très bien convertie le 22 décembre 1700
(O' 44). Pontchartrain écrivait à D'Argenson le 22 mars 1701 : «Je
vous enverrai au premier jour 100 livres pour la nommée Charton,
nouvelle catholique, en considération de son mariage».
Il y avait à Paris d'autres protestants du même nom : Claude
Charton, âgé de vingt-et-un ans, compagnon boutonnier de la rue
de Lappe, au faubourg Saint-Antoine, signataire de la profession de
foi le 27 décembre i685; Catherine Charton, veuve Le Royer,
écrouée au Petit-Châtelet le i'"' août 1686 «pour l'affaire d'un
chirurgien» (Fr. 7o5i f°=239et285), sans parler d'Abraham Charton,
plâtrier de Noisy-le-Sec, mis à Vincennes le 26 février 1698 (sorti
le 10 août) comme huguenot opiniâtre (O' 42), et confondu par
La France protestante avec le père des deux demoiselles enfermées
aux Nouvelles-Catholiques. Mentionnons encore Guinette Charton,
mariée à Siméon Chastelain, de Villiers-Ie-Bel en 1641 (Reg. de
Char.), et Abraham Le Royer, naturalisé anglais en 1682 (Agnew).
Chastelain (Siméon)*, grand ami du ministre de Charenton
Mestrezat, fît une fortune considérable en introduisant en France
la fabrication des dentelles d'or et d'argent. Lorsqu'il mourut en 1675,
ses enfants et petits-enfants, au nombre de plus de quatre-vingts,
assistèrent à ses funérailles en dépit de la déclaration du 19 sep-
tembre 1664, et furent condamnés à une forte amende. Nous ratta-
chons au nom de ce ferme huguenot tout ce que nous avons pu
apprendre sur la localité dans laquelle il s'était établi.
Non loin de la station de Gonesse (ligne du Nord), s'élève sur un
mamelon couvert de verdure un village que le commissaire Dela-
mare appelait «une petite Genève à trois lieues de Paris» (Fr. 7o52
f" 344). C'est VilIiers-le-Bel, dont le tiers des habitants professaient
le protestantisme au XVIP siècle. Trop éloignés de Charenton pour
s'y rendre quand le temps était mauvais, ils se réunissaient dans la
maison de l'un d'eux pour y célébrer le culte. Dès i636, un arrêté
interdit ces réunions (Benoit, II, 56i). Ils n'en tinrent compte ; un
arrêt du Conseil rendu le 18 janvier lôSg, renouvela l'interdiction,
en y ajoutant celle de travailler les jours de fête chômés par l'Eglise,
et celle d'empêcher qu'on tendît leurs maisons pour les processions.
Toutefois les assemblées continuèrent.
' C'est ainsi qu'il est désigne, ainsi que son fils atné, dans les extraits des
Reg. de Charenton.
Emprisonnés a Paris. 59
Quelques membres des principales familles émigrèrent plusieurs
années avant la Révocation : Jean Tavernier, Jacques et Madelaine
Bonne!, Charles, Josias et Louis Hauduroy, furent naturalisés
anglais, le 8 mars 1682 (Agnew, III, 29).
Le 25 septembre i685, le convertisseur Léger de la Yerbis-
sonne ^ se rendit à Villiers dans l'espoir de ramener les protestants
au catholicisme: «J'espère, écrivait le commissaire Delamare, qu'il
fera du fruit dans cette mission. Avant de partir il a achevé la con-
version de la femme de Colombet, épicier du faubourg Saint-
Antoine» (Fr. 7o52 f" 842). Impatient de connaître le résultat, La
Reynie écrivait au commissaire le i^'^ octobre : «Je ne sais si vous
avez des nouvelles de Yilliers-Ie-Bel; mais il me semble qu'on est
fort longtemps à vous en faire savoir. Mandez-moi si vous avez ouï
dire quelque chose de la part de cet homme, que vous aviez trouvé
propre à travailler parmi les artisans de la R.» (Fr. 21740 f" 117").
Delamare répondait le 5 :
Pour vous rendre compte, Monsieur, de ce qui s'est passé à Villiers-le-
Bel dans le vo3'age de M. Léger, il m'a rapporté que, pendant les cinq jours
qu'il a demeuré dans ce bourg, il a appris qu'il y a soixante-deux familles de
la R. P. R. qui composent environ 400 personnes; que tous ces gens de la R.
P. R. sont beaucoup plus à leur aise que les catholiques; que néanmoins il n'y
en a que trois familles de riches, celles des nommés Tavernier, des Chastelain
et des Hauduro}-, et que ces trois familles, qui consistent en cinq ou six
maisons, entretiennent tous les autres et les font subsister. Leur commerce
consiste en dentelles d'or et d'argent. Ces principales familles fournissent les
matières et font le grand commerce, et les autres travaillent sous leurs ordres
et pour eus. Il apprit encore que Nicolas Tavernier faisait la charge d'ancien,
et que Zacharie Chastelain faisait presque la fonction de ministre, parce que,
passant entre eux pour le plus savant, il les instruisait et parlait dans leurs
assemblées. Cela lui fit juger qu'il fallait d'abord s'attacher à ces deux hommes...
Il a eu quatre ou cinq entrevues avec eux; mais il a trouvé des gens opiniâtres
et résolus à demeurer dans une réticence perpétuelle, disant toujours qu'ils
n'osaient parler de religion... Il a remarqué qu'ils sont fort ignorants dans
leur religion (!). Pour le menu peuple, il a parlé à plusieurs et n'y a trouvé
que de l'opiniâtreté et de l'ignorance, et une confiance aveugle à la conduite
de ces premières familles, avouant franchement que si ces premiers se conver-
tissaient, ils en feraient tous autant. Il les a pressentis du côté des récom-
penses et du secours qu'ils pourraient espérer en se convertissant. Peut-être
que cela aurait pu faire quelque effet, mais aucun ne l'a voulu croire. (On lui
a objecté l'exemple de l'un d'eux, Ouzel, converti il y a trois ans, qui, après
avoir fait soixante voj'ages à Paris reçut de Pellisson 36 livres, en ayant
dépensé quatre de plus pour obtenir ce beau secours, et qui, revenu de Hol-
lande, est encore aujourd'hui dans la plus grande nécessité).
' \"oir ci-dessus II, 260.
6o Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
M. Léger a vu ce Ouzel, qui lui a dit que les faits sont véritables, et que
cela peut avoir détourné beaucoup d'autres de suivre son exemple. N'ayant
pu réussir de ce côté des récompenses, et ayant remarqué qu'ils appréhen-
daient fort d'avoir des garnisons cet hiver, il leur a laissé voir que cela pourrait
arriver, et s'est encore servi de cette crainte pour leur parler de conversion;
mais pas un n'a voulu écouter; ils lui ont seulement dit que, quand on les
forcera d'aller à la messe, il faudra bien s'y résoudre; de sorte qu'ils attendent
cette occasion (!), et que lorsqu'elle arrivera, si le roi juge à propos d'employer
ce mo3'en, ils ne se laisseront pas beaucoup fatiguer par la garnison. A l'égard
de leur conduite pour leur exercice ils viennent à Charenton, mais comme ils
en sont éloignés de six lieues, ils n'y sont pas fort assidus et s'assemblent
chez Tavernier ou chez Zacharie Chastelain, et ce dernier, qu'ils appellent le
petit ministre, les catéchise et les prêche... Ces assemblées se font secrètement
et même la nuit; il s'en fit une dans le temps que M. Léger fut dans ce lieu;
ce serait au juge du lieu de les empêcher. On dit même qu'ils y chantent des
psaumes (Fr. 7052, f° 814).
L'insuccès des tentatives de corruption et des menaces de
garnison n'arrêta point Seignelay: croyant sans doute que le con-
vertisseur s'y était mal pris, il écrivit le 25 octobre à La Reynie :
«Vous devez continuer vos diligences du côté de Villiers le-Bel » ;
et le 29 : «Sa Majesté a vu ce que vous m'avez écrit sur le sujet de
Villiers-le-Bel, et elle désire que vous cherchiez les moyens de
rappeler à là R. C. les sept ou huit familles dont vous m'avez
envoyé les noms, puisque vous estimez que cela ferait déterminer
le reste de ceux de la même religion qui sont habitants de ce
bourg» (O' 29).
La Reynie, on se le rappelle, était persuadé qu'on pourrait
gagner les familles les plus considérables, et que leur conversion
entraînerait celle des autres. Il se trompait. A Villiers-le-Bel comme
à Paris, il fallut recourir à la dragonnade pour triompher des
consciences. A la date de novembre, on lit dans les Mémoires de
Sourches (I, 346): «Le roi envoya Artagnan, major de son régi-
ment des gardes, avec 200 soldats à Villiers-le-Bel,... pour obliger
les huguenots qui y étaient en grand nombre à se convertir ; mais
il n'y trouva plus que quelques restes de familles, tout le reste
s'était enfui par l'appréhension qu'ils avaient eue qu'on ne leur
envoyât des troupes». «Les dragons, dit Benoit, fort exactement
renseigné (V, 902), avaient ordre de démolir les maisons des
prétendus opiniâtres; celle de Chastelain... fut jetée par terre... On
assure que de ce seul village il fut emporté par les soldats ou
d'autres voleurs qui prenaient le nom de dragons, plus de 200
charretées de bons meubles, sans ceux qu'on brûlait ou qu'on
brisait comme trop difficiles à enlever».
Emprisonnes à Paris. 6i
Le 20 novembre, Louvois félicitait D'Artagnan du résultat
obtenu: «Le roi, lui écrivait-il, a été bien aise de voir par le contenu
de vos lettres des 18 et 19 de ce mois, qu'il y ait présentement la
moitié des religionnaires de Villiers-le-Bel de convertis. Sa Majesté
s'attend que vous continuerez, et que le commencement du rase-
ment de quelques maisons, même le rasement entier s'il est néces-
saire, obligera les absents à revenir. Sa Majesté approuve que
vous vous informiez des familles huguenotes qui sont à deux ou
trois lieues à la ronde, et que vous les menaciez de logements si
elles ne se convertissent, et même que vous leur en envoyiez s'il
est nécessaire» (Arch. Guerre. Minutes de Louvois). A Villiers comme
partout, une fois les soldats partis, les prétendus nouveaux convertis
désertèrent en masse l'église; de sorte qu'il fallut de nouveau
recourir à D'Artagnan, auquel Louvois écrivait le 5 janvier 1686:
« Le roi a été bien aise d'apprendre que les conversions se font
sans désordre (!), en sorte qu'il n'en coûte pas considérablement
aux religionnaires... Le roi aura bien agréable que, lorsque vous
passerez à portée de Villiers-le-Bel, vous y alliez faire un tour,
parce que Sa Majesté a été avertie que les nouveaux convertis ne
vont point à la messe, et ne font aucun exercice de la religion qu'ils
ont embrassée, et son intention est que vous leur fassiez beaucoup
plus de peur que de mal en les menaçant» (Arch. Guerre. Ibid.).
De guerre lasse quelques habitants de Villiers finirent par
plier, notamment le nommé Descouy, qui, au mois d'octobre 1686,
demandait à être gratuitement reçu maître plumassier (O * 3o).
Un grand nombre d'autres étaient passés à l'étranger; on verra
tout à l'heure que l'émigration durait encore en 1688. Parmi les
fugitifs se trouvaient trois fils de Siméon Chastelain : Siméon l'aîné,
Etienne et Zacharie. Zacharie, « le petit ministre», marié à Rebecca,
fille de Claude Bonnel et de Paquette Hauduroy, est la souche de
la famille à laquelle appartiennent le pasteur Chastelain, célèbre au
Refuge, et le libraire hollandais non moins célèbre au XVIIP siècle.
On ne se contenta pas, dit La France protestante, de raser sa maison
jusqu'aux fondements, on le pendit en effigie. D'après le même
ouvrage, il aurait été l'intime ami de Claude, et ancien de Cha-
renton. Cette dernière qualification semble d'une exactitude dou-
teuse: le nom de Zacharie ne se trouve point en i685 parmi les
vingt-quatre de Charenton, et nous ne l'avons pas non plus rencontré
dans les années précédentes. «Ayant appris, dit Haag, que l'ordre
avait été donné de l'arrêter, il se réfugia en Hollande sous un
déguisement, peu de mois avant la Révocation». Assertion non
62 Révocation de l'Édit de Nantes à Paris.
fondée, puisque, comme on vient de le voir, le convertisseur Léger
s'entretint plusieurs fois avec Zacharie à la fin de septembre. Nos
documents ne nous fournissent aucun renseignement sur la fuite de
celui-ci; nous y voyons seulement que, au mois de septembre 1686,
sa fille Denise demandait par un placet les biens de ses père et
mère fugitifs, et que, le 6 de ce mois, Seignelay invitait De IVIénars
à s'informer si elle était leur seul enfant resté en France, et si elle
et son mari faisaient leur devoir de catholique (O ' 3o).
La lettre suivante, adressée par S. {sic) Chastelain l'aîné « à son
voisin et fidèle ami» et contenant des salutations pour Nicolas
Miche, Morar et le lieutenant Ledoux, a été interceptée par la
police. Elle fournit la date précise de la fuite des deux autres
frères.
Le premier jour du pillage, 17 de novembre passé, je partis le matin
pour me retirer avec mes enfants, par suite de la fureur du feu que je pré-
voyais qui s'en allait tomber sur les Réformés de notre paroisse ; et comme
j'en avais à trois endroits, j'ai été quelques jours à leur rendre visite aux uns
et aux autres... Mais comme j'ai vu que l'ardeur avec laquelle on était poussé
était encore plus grande que je ne m'étais imaginé, et qu'on me cherchait
pour m'arrêter et me faire faire une chose contre ma conscience, comme on
avait fait faire à tous les autres, je pris résolution, et mon frère Estienne
Chastelain avec moi, de nous tirer, sous la faveur de Dieu, des terres de
France, et ainsi nous partîmes de Paris le treize [décembre] et prîmes réso-
lution de tirer du côté d'Allemagne, à cause que le nombre de ceux qu'on
avait arrêtés du côté de Flandre était venu à notre connaissance; mais on ne
veillait pas moins du côté que nous avions choisi. Néanmoins la Providence
divine nous a menés au travers des grandes villes, et particulièrement au
travers de Langres et de Besançon..., et nous sommes heureusement arrivés
sur les terres de Neuchâtel... le dernier de l'année, et le i" de la présente
année à Neuchâtel, où j'ai demeuré environ trois semaines, attendant nouvelles
de nos enfants, là où mon frère a pris résolution de demeurer à cause du bon
marché des terres (Fr. yoSS, f" 220).
Siméon, au contraire, traversa l'Allemagne à pied jusqu'à
Francfort, d'où il gagna La Haye en bateau, espérant y trouver
pour truchement le mari de sa fille aînée. Celui-ci étant parti pour
Bruxelles, Chastelain s'y rendit aussi, ne songeant qu'à découvrir
quelque moyen de se faire rejoindre par ses enfants, et fut à diverses
reprises jusqu'à la frontière de France. Enfin sa fille cadette et celle
de son frère réussirent à s'évader. Il s'établit à une lieue de
Middelbourg, dans une petite ville où l'on fabriquait de la dentelle
blanche (Fr. 7o55 ï" 220).
A la fin de juillet, Etienne ex-marchand de dentelles du quartier
Emprisonnés à Paris. 63
Saint-Antoine, adressait de Neuchàtel à son fils, resté à Paris, une
lettre qui fut également saisie et par laquelle il l'invitait à quitter la
France. Il lui indiquait la route de Besançon et de Lyon comme
assez sûre, et lui donnait quelques indications topographiques et
des conseils de prudence. Il lui conseillait de ne marcher que la
nuit, de se déguiser en mendiant avec sa femme et son fils, et de
demander l'aumône sur la route, ce moyen ayant réussi à plusieurs
fugitifs. Même en ne faisant que deux lieues par jour, ajoutait-il, il
ne leur faudrait que six semaines pour arriver en Suisse (Fr. 7o5i
f° 261). C'est très probablement Etienne qui est mentionné en ces
termes dans l'état des fugitifs dressé le 16 février 1687: «Quartier
Saint-Antoine. Chastelain le père, marchand de dentelles et ses
quatre filles ». Biens laissés : « Néant » (Fr. 7o5i f" 822).
Par zèle religieux et pour ne manquer aucune assemblée, la
veuve Marie Bonnel avait quitté Villiers, vers 1680, et était allée
habiter Charenton. Elle y resta jusqu'à ce qu'on la mit à la taille,
circonstance qui l'obligea de se retirer au faubourg Saint-Antoine
avec un de ses parents nommé Chastelain. Comme elle s'enfuyait
à l'étranger, Auzillon la fit prisonnière à Senlis, au mois de
septembre 1686, et la conduisit au Grand-Chàtelet, d'oii elle sortit
ruinée. Le 2 janvier 1687, elle demandait de quoi subsister, assurant
qu'elle faisait son devoir de catholique. C'était pour mieux cacher
son dessein ; car dès le 16 février elle est inscrite parmi les fugitifs
qui n'ont laissé aucun bien. Elle rejoignit ses cousins germains les
Chastelain et les Bonnel, sortis de France «tous ensemble» avec
leurs femmes et leurs enfants (Fr. 7o5i f""* 264, 323 et 7o53 f'^^ 180
et 337). On la trouve à Berlin en 1700 avec deux enfants*. A la
même date, Pierre Bonnel, sa femme et trois enfants, habitaient
Prentzlow, ainsi que Zacharie Bonnel, sa femme et trois enfants
(Ms. Dieterici). Abraham Bonnel, Marie, sa femme, Samuel,
Abraham, Pierre, Paul et Henri, leurs fils, avaient été naturalisés
anglais en 1688 (Agnew, III, 5i).
Il s'agit très-probablement des Chastelain et des Bonnel,
' l'ne autre Marie Bonnelle, femme de procès fut fait par Desforges, lieutenant-
Nicolas Moreau, vigneron, ci-devant de- criminel au bailliage de Vermandois,
meurant au bourg de Villers-le-Sec proche séant à Ribemont. Elle avait logé à Guise
Paris, laquelle avait abjuré deux ans au- chez Charles Savary Hostelain, qui avait
paravant avec toute sa famille, fut arrêtée été de la Religion, et qui ne fut relâché
par des paysans, vers le 20 septembre que le 3 janvier 1688 (Arch. de Laon).
1687, à deux lieues par delà Guise, proche Au mois de mars de la même année, l'un
Boue (Coi du Nouvion) avec ses trois de ses enfants, prisonnier, demandait par
enfants qu'elle emmenait à l'étranger, où un placet d'être renvoyé à Villiers-le-Bel
elle voulait rejoindre son mari. Son (O' "iz).
64 Révocation de V Edit de Nantes à Paris.
cousins de Marie, dans ces lignes qu'un espion traçait en Hollande
le 23 mars 1686 :
Les personnes de Villiers-le-Bel..., proche Montmorency..., sont arrivées
ici, je leur parlai mardi; ils ont passé six à cheval, savoir les trois beaux-
frères et chacun leur femme en croupe, et trois guides aussi à cheval. Ces
mêmes guides sont retournés samedi dernier avec trois chevaux, pour aller
quérir trois enfants que ces marchands ont laissés à Paris. Ils m'ont dit la
route qu'ils ont prise, qui est la même que je vous ai envoyée; mais ils ont
passé la nuit proche d'Amiens sans entrer dedans. Ces guides doivent aller
et revenir par la même route, ce sont trois gardes-sel; d'autres gens de Villiers-
le-Bel sont à Paris qui les attendent aussi avec des chevaux. Je tâcherai de
savoir le nom de ces gardes (Fr. 7o5o, f" 264).
D'après La France protestante, Zacharie Chastelain, fils de
Zacharie, aurait été mis à la Bastille en 1686 avant de passer à
l'étranger. Il nous semble qu'il y a là une confusion de prénoms. Le
Chastelain embastillé était Etienne, dit Després, qui n'avait pas
abjuré et semble s'être fait guide. Arrêté sur la frontière avec les
demoiselles Lemaistre au mois de juillet (Fr. 7062 f 182), il fut
ramené à Paris. Desgrez, dans le « four » duquel il était détenu,
écrivait le 28 que le prisonnier était dans une grande agitation et
désirait voir le convertisseur Varet (Fr. 7o53 f° 3o5). Le 5 août,
il écrivait encore: «Suivant Chastelain, le curé de Villiers-le-Bel
est cause que les protestants s'en sont allés, et que ce qui reste
s'en ira avec le temps. Ils l'appellent entre eux un paillard et ne
peuvent souffrir ses manières de hauteur» (Fr. 7o53 f" 3i3). A son
tour, Seignelay écrit à La Reynie le 3i : «Le nommé Chastelain
que vous avez fait arrêter est celui dont il est le plus parlé dans
les avis qui viennent de Hollande. Je vous envoie l'ordre pour le
mettre à la Bastille » (O' 3o). Voulant sortir à tout prix, Chastelain
ne sut pas se taire. Il dit tout ce qu'on voulut savoir, trahit le secret
des évasions, et fut cause de plusieurs arrestations. On lit dans le
billet que Seignelay adressait le 5 août à Chauvelin, intendant de
Picardie: «Le roi m'ordonne de vous envoyer le mémoire ci-joint
contenant la déclaration du nommé Chastelain, au sujet de ceux qui
contribuent à l'évasion des sujets de Sa Majesté hors du royaume,
et de vous dire que son intention est que vous fassiez arrêter
le charron [de WartyJ, marqué dans ce mémoire, les nommés
Landrieux et le Petitpère et les autres qui se trouveront leurs
complices» (O' 3o). Chastelain fut relâché après abjuration par
ordre du 3i, et La Reynie continua de surveiller sa conduite.
Le 7 septembre, ne perdant pas de vue la déclaration de
Emprisonnés a Paris. 65
Chastelain relative au curé, Seignelay adressait à l'archevêque de
Paris un billet ainsi conçu :
» Monsieur,
Le roi ayant été informé que le prieur de Viiliers-Ie-Bel est haï do tous
ses paroissiens, particulièrement des nouveaux convertis, ce qui empêche que
plusieurs qui sont dans les pays étrangers, ne reviennent comme ils feraient
s'ils avaient un autre curé, Sa Majesté m'a ordonné de vous écrire de prendre
la peine de parler à l'abbé de Sainte-Geneviève pour l'obliger à le retirer de
ce lieu,... et d'ailleurs on peut lui donner un établissement plus considérable
et ménager les choses en sorte qu'il ne paraisse point qu'on le retire pour ces
raisons ' (O ' 3o).
Bien que trop peu nombreux, les documents relatifs à la famille
Tavernier permettent cependant de rectifier une erreur commise
par La France protestante. Ce n'est pas le voyageur J.-B. Taver-
nier (voir II, 426) qui fut mis à la Bastille en 1686; mais bien un
de ses homonymes, que La Pommeraye, exempt de la prévôté, fut
arrêter à Villiers-le-Bel par ordre du i3 janvier, et qu'on relâcha,
évidemment après abjuration, en vertu d'un ordre du 29 (O' 3o).
Nous ignorons le prénom de ce prisonnier. Benoit range au
nombre des persécutés Tavernier et le fils de Nicolas Tavernier
(tome V), et l'on sait par Léger de la Verbissonne que Nicolas
« faisait la charge d'ancien ». C'est ce dernier, sans doute, dont la
Bastille put seule vaincre la constance, et qui ne tarda probablement
guère à passer à l'étranger. Il semble probable que c'est son fils
qui fut arrêté et conduit au For-l'Évêque, le 26 juin 1688, pour
n'avoir pas communié à la Pentecôte (O' 82).
Le 26 juillet, Seignelay informait l'archevêque de Paris que le
prisonnier avait fait présenter à Sa Majesté plusieurs placets, dans
lesquels il prétendait avoir «bien fait son devoir de catholique,
excepté le jour de la Pentecôte où il était malade». Il est collecteur
de tailles et chargé de dix enfants, ajoutait le secrétaire d'État, et
affirme que sa détention le ruinera entièrement. « Sur quoi Sa
Majesté m'ordonne de savoir de vous si vous croyez qu'il puisse
être à présent mis en hberté » (O» 82). Tavernier sortit de la
Bastille en vertu d'un ordre du 10 août {Ibid). N'étant pas dans
une situation qui lui permît de s'enfuir, le pauvre père de famille
• Nous ne savons s'il était le même qui se faisaient tous les dimanches chez
personnage que Ph. Goureau, prieur à un nommé Raguin, serrurier de la rue
Villiers-le-Bel , lequel avertissait La Sainte-Marguerite au faubourg Saint-
Reynie, le 14 fe'vrier 1687, des assemblées Antoine (.Fr. 7o53, f» 21).
66 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
s'efforça de rentrer en possession des biens de son père qu'on
avait confisqués. Seignelay écrivait le lo novembre à M. de Ménars:
« Je vous envoie le placet du nommé Tavernier de Villiers-le-Bel,
qui demande le bien de son père qui s'est absenté, le roi voulant,
avant que de prendre aucune résolution sur ce sujet, savoir si
ledit Tavernier fait bien son devoir de catholique » (O^ 32).
Esther et Marthe Hauduroy, fugitives arrêtées à Amiens,
furent ramenées à Paris et enfermées au For-l'Evêque le 19 février
1686 (Fr. 7o5i f° 3o5). L'une d'elles est sans doute la demoiselle
Hauduroy qui, récemment arrivée à Londres, écrivait, au mois de
novembre 1687, à sa mère habitant Paris, qu'elle était passée par
Dieppe, etc., et dont la lettre, confisquée par la police, provoqua
l'arrestation de Bucquet et de Durand, du village d'Ouville-la-
Rivère, qui favorisaient les évasions (O' 3i).
Un nommé Moreau, arrêté à Guise voulant sortir du royaume,
demandait en mars 1688 d'être renvoyé à Villiers-le-Bel. Le 17,
Seignelay transmettait le placet à l'intendant de Soissons, Bossuet,
en lui demandant son avis. Au mois de décembre de la même
année, un autre habitant de Villiers-le-Bel, Bonnel, réclamait les
biens de sa mère passée à l'étranger (O* 32).'
En 1691 il y avait à Villiers-le-Bel un relai de guides, ainsi que
nous l'apprend une lettre du 23 novembre adressée à La Reynie:
« J'ai reçu une lettre de M. Clairambault, par laquelle il me mande
qu'il vous a donné avis d'un homme qui vient à Villiers-le-Bel pour
faire sortir du royaume les femmes nouvelles catholiques ; il est
très important de tâcher de l'arrêter » (O' 35).
On trouve à Berlin en 1698 Jean Tavernier, de Paris, sa
femme et trois enfants, et à Magdebourg, la même année, Pierre
Tavernier, estaminier (tisseur d'étamine), sa femme et un enfant
(Ms. Dieterici). Appartenaient-ils à la famille de Villiers-le-Bel, ou à
celle des artistes de Paris?
Le 12 février 1699, Pontchartrain recommandait à Phelypeaux,
successeur de l'intendant De Ménars, le village de Villiers, où l'on
disait que l'instruction religieuse des enfants était fort négligée
(O^ 43). Phelypeaux s'y transporta, fit entendre de sévères menaces
aux nouveaux catholiques qui n'allaient pas à la messe, n'en obtint
rien, et sollicita l'autorisation d'arrêter quelques-uns des plus
rebelles. Le 29 juillet, Pontchartrain lui envoyait les ordres d'em-
prisonnement demandes. On mit à l'Hôpital-Général Jeanne Gui-
billon, Madelaine Legros, femme de Roland Troussart, Marie-Anne
Hubert, femme d'Isaac Chastelain, et leurs quinze enfants, et à
Emprisonnes a Paris. 67
Bicétre, Jacques Tavernier, Louis Hauduroy, Job Pelle, Collets et
Poupart (Le dernier était de Claye et peut-être aussi Collets). On a
vu plus haut (II, 266 et 267) avec quelle inhumanité ils furent traités.
Le 5 novembre les hommes furent relâchés, et le 25, les femmes, à
l'exception de M™" Chastelain «très ignorante »(!) qu'on garda pour
continuer à l'instruire (O^ 43).
Ces violences accrurent le nombre des émigrés. En 1702,
Madelaine, veuve de François Hauduroy, âgée de 78 ans, était
assistée à Londres; on la retrouve sur les mêmes listes en 1708
et 1705. Charlotte Hauduroy, âgée de 55 ans, et Marie, figurent sur
les mêmes listes d'assistés de 1708 à 1721 (Agnew).
Le guide Jean Bonnel, de Villiers-le-Bel, condamné aux
galères en 1700, fut libéré en 1713.
Ouzel (Esaïe), marchand de la rue Saint-Denis, au sujet duquel
un secrétaire d'État écrivait à D'Avaux le 22 août 1686 (O' 3o), et
qui fut admis à la cène à La Haye en 1687, est peut-être le même
personnage qu'Esaïe, facturier de bas de Villiers-le-Bel, que nous
trouvons réfugié à Berlin en 1700, avec sa femme et trois enfants
(Ms. Dieterici). Jean, réfugié à Cassel. Nicolas, de Villiers-le-Bel,
passementier, et sa femme, réfugiés à Berlin, 1698, 1700. Noël, de
Paris, âgé de cinquante ans, assisté en Angleterre avec sa femme
et deux enfants, 1708, 1705.
Chastenay (M"'' ou M"'= de) mise aux Nouvelles-Catholiques
avec une servante, par ordre du 10 janvier 1693 (O * 87).
Chaussé (M™'= veuve), expulsée de France en 1688, appartenait
à une famille dont un membre avait signé le 14 décembre i685,
chez Seignelay. Un rapport de police de février 1687, la représente
comme n'ayant point fait sa réunion, non plus que ses deux filles
les plus âgées (Fr. 7o5i f° 18). Elle fut nécessairement enfermée
dans une prison ou un couvent avant son expulsion. En 170c, «la
demoiselle Chaussé», nouvelle convertie revenue d'Angleterre et
prétendant vouloir se retirer chez les Nouvelles-Catholiques de
Pons, demandait une part des biens de son parent Formont, mort
relaps (TT 248).
Chauvelin (Louis), arrêté et conduit à Saint-Lazare par ordre
du 14 août 1688 (O 1 82).
Chauvet (M""^) fut mise chez les religieuses de Saint-Gervais;
le i^"" octobre 1686, Seignelay mandait à la supérieure de ne lui
laisser voir personne, « si ce n'est pas des ordres exprès, ou du
68 Révocation de l'Êdit de Nantes à Paris.
consentement de M. Pellisson » (O ' 3o). On la rendit à son mari le
3o septembre 1687.
Chauvet et sa femme, relégués à Dijon le i3 janvier 1686
(O » 3o).
Jacques Chauvet, naturalisé anglais le 28 juin 1682, appartenait
sans doute à la même famille.
Cheron. Pierre Cheron, Pasquier Gilbert et Jean Desmarais,
rôtisseurs, mis au Petit-Châtelet le 19 mars 1687, pour avoir vendu
de la viande en carême (Fr. 7o5i P 239). — Pierre Cheron était
sans doute parent des peintres Louis et Sophie Cheron, qui abju-
rèrent à Paris avant la Révocation. Louis, âgé de trente ans, fit
acte de repentance à Londres dans l'église de la Savoie, le
i^"" octobre 1693 (Ms. de la B. du pr.). La nommée Claude Cheron,
enfermée à Sainte- Agnès «pour y être instruite et apprendre à
travailler», ne se laissa point séduire par les convertisseurs; en
conséquence, et sur l'avis de la supérieure, elle fut envoyée à
l'Hôpital-Général par ordre du 17 octobre 1698 (0*42). — Une
femme Pasquier fut expulsée du royaume par Mons en 1688.
Chervet (Esther), mise au Grand-Châtelet pour la R. le
21 janvier 1686 (Fr. 7o5i f° 295).
Chesne (Françoise), mise au Petit-Chàtelet pour la R. le
21 février 1686 (Fr. yoSi f° 293).
Chesnel (La nommée), dite Beaucorps, fut transférée, par
ordre du 12 février 1686, de l'abbaye de Saint-Mandé aux Hospita-
lières du faubourg Saint-Marcel (O' 3o), d'où elle retourna à Saint-
Mandé, dont elle ne sortit que par ordre du 5 juillet 1687 (O ' 3i).
Avait-elle quelque parenté avec . les Chesnel de La Rochelle (Fr.
pr., 2« édit., II, 384)?
Cheusses (M™^ de). Le 16 janvier 1686, le commissaire Fleuri
conduisait M"" de Cheuse, M""= de Combel et M"'= Du Ry dans
trois monastères; elles ont obéi sans murmurer, écrivait-il, mais en
déclarant qu'elles ne changeraient pas de religion (Fr. 17421 f° 20).
Le 22, la supérieure des Hospitalières de Saint-Gervais reçut l'ordre
de permettre à M™" de Cheuse de voir sa sœur, M'"^ de Louvrie
ou de Lourye, à laquelle elle fut remise, par ordre du 24 août, en
sortant du couvent de Notre-Dame-de-Bon-Secours au faubourg
Saint-Antoine (O' 3o). On l'expulsa du royaume en 1688.
Nous pensons qu'au lieu de M""" de Cheuse il faut lire M""" de
Emprisonnés à Parts. 69
Cheusses, qui serait alors la femme de Jacques Henri, sieur de
Cheusses, dont la fille Louise-Madelaine épousait en 1679 Nicolas
de Rambouillet, à Charenton, ou la femme du frère aîné de Louise-
Madelaine (Rcg. de Char.). Les De Cheusses étaient de La Rochelle
et alliés aux Marconnay, d'après La France proL, ■2" édit., IV, 3o8
et III, 317. Ils se réfugièrent dans les Etats de Hanovre à la Révo-
cation, et l'un d'eux était, en 1692, officier dans les troupes danoises
au service de la Hollande.
Chevalier. Nos documents mentionnent plusieurs personnages
de ce nom.
Au mois de décembre i685, Jean Chevalier, maître rubannier,
et sa femme, âgée de quatre-vingts ans, reçoivent après abjuration
un secours de 27 livres; Samuel Chevalier, compagnon, et Marthe
Gaudon, sa femme, reçoivent 36 livres aussi après abjuration
(Fr. 7o5o f i36).
Le 14 janvier 1686, le commissaire Dumesgnil notait comme
ayant promis d'abjurer Gabrielle Chevalier, de la rue Saint-Méderic,
Marie et Catherine Chevalier. La dernière était femme de Charles
Colard, suisse, qui s'était enfui après avoir été contraint d'abjurer
(Fr. 7o5i f° 54).
Un Chevalier fut arrêté pour la R., par ordre du 5 mai 1692
(O ' 36).
Chevreau. Le 24 mai 1698, Pontchartrain approuvait D'Ar-
genson d'avoir laissé Chevreau un mois en prison pour la R.
Chifflard (Léa), mise au Grand-Chàtelet pour la R. le 18 juin
1686 (Fr. 7o5i f'' 299).
Chitton (M"'=) ou de Chitton, mise aux Nouvelles-Catholiques
en 1695 {Fr.pr., 2'= édit., IV, 384).
Choreau, « mauvais catholique», arrêté et conduit à la Bastille
par ordre du 27 février 1688 (O ' 82).
Chrestien (Jacques), voir Festu.
Chrestien (M"'=). Le 3o septembre 1688, Seignelay mandait à
La Reynie de mettre aux Nouvelles-Catholiques une vieille fille
nommée Chrestien, qui était près de M"" Fabrice et n'avait pas
encore fait sa réunion (O ' 82. — Voir Fabrice). — C'était vraisem-
blablement une descendante du poète Florent Chrestien, qui^ au
siècle précédent, avait défendu la Réforme contre les violentes
70 Révocation de l'Edit de Nantes à Pai-is.
attaques de Pierre de Ronsard, et dont le fils, Claude Chrestien,
avocat au Parlement de Paris, épousa Marie Gobelin, dont il eut,
en 1614, une fille nommée Claire, laquelle aurait pu, sans dépasser
les limites de la vie humaine, vivre encore en 1688 [Reg. de Char.).
Pierre Chrestien, mis au For-l'Évêque pour la R. le 4 juin 1686
(Fr. 7o5i f° 290). Jacques fut naturalisé anglais en 1696; deux
David et un autre Jacques le furent également en 1700.
CiBOT (M™^). Seignelay écrivait à La Reynie le 3 novembre 1689 :
«Mandez-moi si vous croyez qu'on doive envoyer hors du royaume
la nommée Cibot, qui est aux Nouvelles-Catholiques. Vous savez
bien que son mari, marchand de Poitiers, est converti » (O ' 33). La
Reynie fut d'avis qu'il fallait d'abord recourir au moyen de conver-
sion le plus énergique, c'est-à-dire l'incarcération dans une forte-
resse. En conséquence M™^ Cibot fut envoyée, le 16 novembre, au
château de Guise, où par ordre du 21 mai 1691 elle eut la liberté
de se promener « pour le bien de sa santé » (O '35), et dont elle ne
sortit qu'au bout de huit longues années de souffrances pieusement
endurées. Par ordre du 4 décembre 1697, elle fut conduite à Valen-
ciennes et à Mons avec M"* La Sauvagère de La Taillée pour être
bannie du royaume (O^ 41).
En 171 1, un nommé Cibot, évidemment parent de l'expulsée,
était signalé à Poitiers comme opiniâtre et chef de parti, empêchant
« les nouveaux convertis» de faire «leur devoir»; le 14 mars, le roi
lui faisait ordonner, ainsi qu'à plusieurs autres, d'aller se faire
instruire par l'évêque, faute de quoi Sa Majesté y pourvoirait d'une
manière qui leur serait « très désagréable » {Fr. pr., 2* édit., IV, 753).
Claye ou DE Claye (M""). Marie et Elisabeth Claye, âgées
l'une, de six, et l'autre, de sept ans, sont portées sur la liste des
Nouvelles-Catholiques dressée le i" février 1687, comme ne pou-
vant «sans danger être remises à leurs parents » (Fr. 7052 f° 3i).
Elles étaient sans doute filles de l'un des deux orfèvres, Jean et
Jacques de Claye, qui obtinrent, grâce à leur abjuration, l'autorisa-
tion d'ouvrir boutique à Paris (A. N., K 1271). La conduite de
l'un d'eux semble avoir paru suspecte; car le 26 avril 1688 Seignelay
chargeait La Reynie de s'informer si le nommé Claye, orfèvre,
nouveau catholique, faisait bien son devoir de catholique. L'une
des demoiselles obtint une pension de 200 livres sur la caisse des
conversions (O ' 34); Seignelay ordonnait de la lui payer, le i5 août
1690. Le 25 novembre 1691, Pontchartrain réitérait le même ordre
à Pellisson. La pensionnaire du célèbre apostat était la nièce de la
Emprisonnés à Paris. 71
sœur Ancelin des Nouvelles-Catholiques (O * 35). C'est elle appa-
remment que concerne cette lettre de Pontchartrain au Prévôt des
marchands: «3i mars 1701. La sœur Ancelin, de la maison des
Nouvelles-Catholiques, a une nièce qui est demandée en mariage par
le sieur Cordier, qu'on assure être un homme de mérite. Comme
la conclusion de cette affaire dépend d'un emploi, elle a supplié le
roi de vouloir lui faire donner un bureau de recette de la capitation;
si personne ne vous plaisait plus que le sieur Cordier, veuillez vous
servir de lui » (O 248).
Clermont (M™^ de), obligée, par ordre du 3 février 1686, de
quitter Paris et de retourner près de son mari (O ' 3o).
Clermont d'Amboise (M"^ de). Charles-Léonor de Clermont
d'Amboise, marquis de Loudon, avait épousé, le 4 avril 1681, dans
le temple de Charenton, en présence de Louis de Saint-Del3rs,
marquis d'Heucourt, et de Claude-Antoine de Saint-Simon, marquis
de Courtomer, ses cousins, Madelaine de Mormès, fille de Saint-
Hilaire dont le bras fut emporté par le boulet qui tua le maréchal
de Turenne {Reg. de Cliar.). Il en eut au moins une fille; car, le
25 mars 1698, D'Argenson reçut l'ordre d'arrêter et de mettre aux
Nouvelles-Catholiques la demoiselle de Clermont, qui était à l'Ar-
senal chez M"'^ de Saint-Hilaire, sa grand'mère. L'enlèvement eut
lieu dans les premiers jours de mai, par le ministère de l'exempt
Desgrez (O ' 42 et Biillct., Z" série, II, 559\
Clinchant. Pontchartrain écrivait le 12 juin T695 à l'abbesse
de Port-Royal : « Le roi désirant être informé de l'état auquel était
la demoiselle Clinchant lorsqu'elle s'est évadée de votre maison^ de
quelle manière elle y était entrée, et s'il est vrai qu'elle eût l'esprit
aliéné par des vapeurs » (O ' 39).
Closroger. Le 26 avril 1688, Seignelay informe La Reynie
qu'il va faire conduire hors du royaume les nommées Gardouleau,
Le Maistre, Closroger, Anne Janots, auxquelles il avait été donné
quelque temps pour se préparer à partir (O • 32).
Clouet (Hubert), loueur de carrosses, mis au For-l'Evêque par
ordre du 11 juillet 1686, en sortit en vertu d'un ordre du 23 (O * 3o).
CocHARD (M™^), voir II, 284.
CocHARD (Matthieu), voir II, 588.
Cochet (Les), voir II, 56i.
72 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
CocQUERET. Le i3 août 1691, Pontchartrain demandait à La
Reynie son avis sur le placet envoyé par Cocqueret, prisonnier à la
citadelle d'Amiens (Bidlet. IV, 209).
CoiGNARD (Jean), marchand de Rouen, parent de Henri
Coignard, sieur du Petitchamp, conseiller au Parlement de Nor-
mandie, ayant tenté de rejoindre à l'étranger sa femme et ses
enfants, fut arrêté le 9 septembre 1686 près du Bourget par Auzillon,
en compagnie du guide Vertot, chambellan de Monsieur, et du
proposant Jean Chabrol, de Thouars. On le mit au For-l'Évêque,
et Sa Majesté ordonna qu'on fît le procès des fugitifs et celui du
guide. Par ordre du 26 octobre, Coignard fut transféré au Vieux-
Palais de Rouen (O * 3o et Fr. 7o5i f 264).
Vertot avoua dans son interrogatoire qu'Emmanuel Peraire,
agent de change, rue Herbière à Rouen, lui procurait des fugitifs à
conduire; qu'ils étaient convenus de partager les 5oo pistolés qu'un
nommé Tranchepain promettait pour son évasion; sur quoi Seignelay
ordonna, le 22 septembre, d'arrêter aussi Peraire. Vertot, d'abord
mis au For-l'Évêque, fut transféré à la Bastille par ordre du
26 octobre, puis, le 4 août 1687, envoyé au château de Ham, o\x l'on
s'empressa de le mettre au cachot. Sur sa plainte^ Seignelay l'en
fit tirer le 28 septembre. Envoyé ensuite au château de Dieppe,
Vertot fut relâché par ordre des 10 et 21 juin 1688, mais avec
défense de venir à Paris.
CoLLAVET (Françoise Chappuy, femme de Benoist), dit La
Marche, trompette du roi, fut mise dans le couvent des Bénédic-
tines de la rue des Postes, aux frais de son mari, par ordre du
12 mars 1687, et en sortit le 9 juin (O ' 3i).
CoLLESsoN DE Beronne (Henri-Antoinc de), gentilhomme origi-
naire de Ménévillers (Oise), dépendance de l'abbaye de Saint-
Martin-au-Bois en Picardie, était ancien capitaine, et fut arrêté, par
ordre du i3 juin 1692, sous l'accusation d'avoir fait passer des pro-
testants à l'étranger. On le mit à la Bastille, où il était encore
détenu le 17 novembre, bien que l'ordre de sa libération eût été
signé le 10 août. Ce n'est que le 21 avril 1698 qu'on le trouve chez
un de ses parents en Picardie, et libre d'aller désormais où il voudra
(O 1 36 et 37).
Il y avait à Paris des protestants du nom de CoUesson : Jeanne
Collesson, femme du sieur Cardet, marcliand, abjura le 11 janvier
1686 (Fr. 7o5i fii6). Susanne Collesson, fille de Paul, docteur
Emprisonnes à Paris. ■yS
en médecine à Vitry-le-François, se maria deux fois à Charenton,
la première, en 1668, avec Abraham du Pleix, sieur du Fay; la
seconde, en 1677, avec Jacques Grostête, sieur de La Buffière,
fils de l'ancien de Charenton.
Collets, de Villiers-le-Bel (?), mis à l'Hôpital-Général, en sort
avec Tavernier, Hauduroy, Tavernier et Poupart, par ordre du
4 novembre 1699 (O ' 43)-
CoLLEviLLE, voir II, 575.
CoLOMBET, voir Pardieu.
CoLONiA. Le commissaire Gazon écrivait à la Reynie le 19 no-
vembre 1686 :
Le sieur Colonia, hollandais de nation, que je connais il y a plus de vingt
ans, lequel est naturalisé français, s'était retiré chez l'ambassadeur de Hol-
lande; il est maintenant rue Saint-Benoit avec sa nièce catholique à laquelle il
a fait une donation d'une maison sise rue Mazarine. Cette nièce... m'est venue
dire ce matin qu'elle voyait son oncle dans une disposition de changer de reli-
gion, et que, si on lui faisait quelques menaces de l'arrêter, elle croit que cela
avancerait sa réunion. J'appréhende que les menaces que l'on lui pourrait
faire ne l'obligeassent à se retirer chez ledit sieur ambassadeur, et je crois
que vous trouverez plus à propos de s'assurer de sa personne, auquel cas il
faudrait, s'il vous plaît, en donner l'ordre (Fr. 7052, f" 286).
CoMBEL (Anne Bellettes, veuve de Pierre), sieur de Massanes,
dont la fille avait épousé à Charenton Charles Pineton de Chambrun,
sieur de Larcis, en 1676, refusa d'abjurer à la Révocation et fut
enfermée le 21 janvier 1686, » par ordre du 14, au couvent du
Cherche-Midi. Le 29, la supérieure recevait l'ordre de laisser
pénétrer près de sa belle-mère le sieur de Chambrun, qui avait
abjuré le i3 décembre précédent. M-"^ de Combel fit peu de résis-
tance; dès le 20 février elle avait signé la profession de foi, et le
lendemain elle fut remise entre les mains de Cormier, avocat au
conseil, et son ami particulier, pour achever de s'instruire et faire
promptement abjuration. Sur sa demande, elle fut rétablie le i""" mai
dans les privilèges de veuve de conseiller-secrétaire du roi (A. N.,
E 1884). Elle n'avait pourtant abjuré que des lèvres; car le 29 juillet
de la même année, elle était dénoncée comme recevant, dans son
appartement de la rue Neuve Saint-Eustache, de petites assemblées
(O' 3o et Fr. 17421 f° 47). Elle était encore notée comme mauvaise
catholique en 1688.
' Voir M"« de Cheusses.
74 Révocation de PÉdit de Nantes à Parts.
Les Combel étaient alliés aux Bédé et aux Du Cerceau.
Combes. Le i8 octobre 1686, Desgrez arrêtait à Luzarches,
dans la carrosse d'Amiens, une dame de Combes, du Languedoc,
en même temps que Pierrette Martine, sa servante, la fille du sieur
Breton, et les deux guides flamandes Hélène Crampon et Marie de
Courcelle (Fr. 7061 f°'' 266 et 269). La dernière, qui était catholique
et qu'on mit au Petit-Chàtelet le 24 octobre, n'en était pas encore
sortie le 14 décembre (f" 285).
En 1692, une nommée Marthe Crampon, de Bruxelles, fut
arrêtée avec la demoiselle Ferdinand Vost et Van Bommel, par
ordre du 29 février. Tous trois étaient suspects de faire passer en
fraude des dentelles (O' 36) et des religionnaires.
Combles (M"'= de). Susanne, fille d'Isaac de Combles de Nayves,
pasteur à Lyon, puis à Metz, où il resta jusqu'à la Révocation, fut
mise aux Nouvelles-Catholiques en 1686. Elle est portée sur la liste
du 14 décembre comme encore protestante, et servant M™" de
Sainte-Hermine, M"'= de Lescours, etc. (Fr. 7o5i f° 248). Les lignes
suivantes, que Seignelay adressait à Pellisson, nous révèlent qu'elle
finit par se laisser gagner: «i5 août 1690. Le roi m'a ordonné de
vous dire de payer le plus tôt possible la pension de 3oo livres ci-
devant accordée à Susanne de Combles, fille du ministre, qui est
dans la communauté de la dame des Bordes au faubourg Saint-
Germain» (O' 34). — Sa sœur Marthe, femme de Vincent de la
Huterie de Montoy, se laissa également séduire par la caisse des
conversions et reçut en 1702 une pension de 800 livres (Fr. pr., 2."
édit., IV, 557).
CoMPAN (M™^) fut mise dans une communauté et ses deux filles,
aux Nouvelles-Catholiques, par ordre du 28 octobre 1698 (O' 42).
Nous ignorons ce que devinrent les filles; quant à la mère, au bout
d'un an de séjour chez les violentes Miramiones, on la jugeait bonne
catholique. Pontchartrain écrivait à D'Argenson le 17 novembre
1699: «Vous pouvez faire rendre la femme de Compan à sa famille,
puisque vous êtes content des marques qu'elle a données d'une
conversion sincère; vous trouverez avec cette lettre l'ordre pour
la faire sortir de la maison de l'Union Chrétienne. » (O' 48).
CoNiN. Le 22 juillet 1686, Seignelay ordonnait à La Reynie de
rendre à Madelaine Conin les cinquante écus pris sur elle lorsque
Gazon l'avait arrêtée au Temple (O^ 3o).
CoNRART (Les), voir Anciens, II, 47.
Emprisonnes à Paris. 76
CoNSTANS. On lit dans un rapport de police du 12 janvier 1686:
«Pour le sieur Constans, l'on ne peut savoir sa qualité, ce qu'il fait
ni ce qu'il est» (Fr. 7081 f" 89). Mieux renseignée plus tard, la
police découvrit que c'était un avocat du Languedoc, qui faisait à
Paris les fonctions de ministre, allant de maison en maison raffermir
et consoler les gens de la R. (f" 252). Le 2 mars, La Reynie reçut
l'ordre de le faire arrêter partout où on le trouverait, fût-ce même
chez l'envoyé de l'Électeur palatin, qui n'avait que le titre de
secrétaire (O' 3o). Par ordre du 28 janvier 1687, Constans fut
transféré de la Bastille au château de Saumur (O' 3i).
Corbeau (Antoine), condamné aux galères perpétuelles en 1687,
pour avoir fait évader du royaume plusieurs nouveaux convertis,
interjeta appel, le 25 octobre, et obtint des lettres de rémission le
12 juillet 1688, sans doute grâce à l'abjuration (Voir Toffin).
CoRDEREY, arrêté par ordre du 27 février 1688, fut transféré
de la Bastille au Châtelet par ordre du i3 octobre suivant (O* 82).
Seignelay écrivait le 12 septembre 1689 à Harlay : «Je ferai expédier
des lettres de commutation de peine pour les condamnés aux
galères dont vous m'avez envoyé les noms ; mais à l'égard de Coderey
{sic), le roi veut qu'il aille aux galères quoique invalide» (O' 33).
— Ce nom ne se trouve cependant pas dans la liste des galériens
de La France protestante 2* édit., IV).
CossART (M"^), née Marguerite Gaudon, mise au Grand-Chàtelet
pour la R. le 28 février 1686 (Fr. 7o5i f° 288), était sans doute
parente de Samuel Cossard, de Villiers-le-Bel, perruquier, né en
1671, et assisté en Angleterre en 1705 avec sa femme et trois enfants
(Ms. B. du pr.) La femme de Noël Cossard, de près Paris, assistée
à Genève en 1694 {Ibid.).
CossoN DE Chayssac (Barthélcm)') , ancien prêtre catholique,
embrassa le protestantisme et servit de guide aux protestants qui
cherchaient un refuge à l'étranger. Pour ce double crime il fut
condamné aux galères, et passa d'abord cinq années dans les prisons
et les cachots [Biillct., 2'' sér., I, 487) ; après quoi on le mit à la
Tournelle, d'où il partit avec la chaîne au printemps de 1690. Un
de ses comgagnons de chaîne, M. de Lensonnière, qui l'appelait
Desséchât, écrivait: « L'illustre M. Dess.... nous ravit par sa profonde
érudition et par sa piété» (p. 490); et M. de Laubonière', autre
' Induit en erreur par les documents, nous l'avons appelé plus haut (II, 58o)
Laubouinière.
■yô Révocation de l'Édit de Nantes à Paris.
galérien : « Notre ami vous envoie l'Exposition qu'a faite notre très-
cher frère M. de Cheissac, qui est un homme admirable » (p. 493).
Cette Exposition n'était sans doute autre chose que la pièce imprimée
en 1882 par M. De Félice, dans le format in-i8, sous ce titre :
Réponse que fit M. Chayssac, ci-devant ecclésiastique romain, à un
missionnaire de Marseille, touchant sa foi et sa religion, condamné
aux galères pour avoir changé de sentiment et avoir passé des gens
de la religion. Ce galérien fut, dit la France protestante (2.^ édit., VI,
244) «mis au cachot du Fort Saint-Nicolas ' par suite de ses disputes
avec les missionnaires catholiques; il s'échappa, mais fut repris et
transporté au château d'If, où il mourut « l'esprit tourné » en août
1697».
CosTARD (Roger), banquier, fut arrêté et mis à la Bastille par
ordre du i5 avril 1686. Le 25, M. de Besmaus était invité à ne le
laisser sortir qu'après abjuration (O* 3o).
CoTTEREAU [Jean], né en 1641'^ à Nîmes, réfugié en Angleterre.
Les connaissances que Cottereau possédait en horticulture lui
avaient procuré une place dans la maison du roi Guillaume. Comme
il faisait, de temps à temps, des voyages en France afin de surveiller
une fabrique de pipes qu'il avait établie à Rouen, on se persuada
qu'il profitait de son séjour dans cette ville pour affermir ses core-
ligionnaires dans leur foi. Il était déjà fortement suspect lorsqu'il
eut l'imprudence d'écrire un libelle contre M"= de Maintenon. C'était
plus qu'il n'en fallait pour se perdre. Il fut jeté à la Bastille le 6 mai
1698. Au bout de quelques années de détention, «il fut pris de
temps en temps de vertiges, qui approchaient fort de la folie ». Les
convertisseurs, et notamment le jésuite Riquelet, lui ayant promis de
lui faire ouvrir les portes de l'horrible prison, s'il abjurait, il céda;
néanmoins «on crut aussi juste que nécessaire de le laisser à la
Bastille et même de l'y oublier. Il y passa dix-huit ans » {France
prot., IV, 77), n'en étant sorti que le 12 décembre 1715 (Arsen. F.
Bast., io5i2). On l'accusait de ne s'être pas agenouillé devant le
saint-sacrement passant dans les rues, et de «Tavoir regardé avec
mépris ».
Nous lisons dans un rapport rédigé par D'Argenson en I7i5:
Cottereau est né de la R. P. R. et il en est plus entêté que jamais... Il
est du nombre de ceux que M. de Pontchartrain m'a fait l'honneur de me
' En 1692 ; il y était encore après le Cottereau était âgé de soixante-deux ans
mois de mai 1694. en lyiS.
- D'après le rapport de D'Argenson,
Emprisonnés a Paris. 77
marquer devoir rester toujours à la Bastille. Il y avait du temps qu'il était
malade d'une descente, et il se plaignait fort du mal de poitrine. Telle était sa
situation en 1712. En lyiS, ses infirmités étaient plutôt augmentées que dimi-
nuées, ce qui me fit présumer qu'il ne vivrait pas longtemps. L'année dernière,
ses infirmités étaient augmentées à un tel point qu'il ne pouvait plus marcher;
mais il avait toujours le même entêtement pour sa religion. Il est toujours au
même état et dans les mêmes dispositions {Arc/t. Basl., X, 161).
Il s'éteignit en 1716 sans avoir été relâché.
Le Parisien Samuel Cottereau, sieur du Clos, médecin de
Louis XIV et membre de l'académie des sciences, abjura au mois
d'août i685 et entra dans un couvent de capucins, oii il mourut en
1715.
CoTTiN (Marie Bezard, femme de Denis), mise au For-l'Evèque
pour la R. le 17 juin 1686 (Fr. 7o5i f°29o).
CouLLEZ (Alexandre), voir I, 558.
CouLON (Gabriel), voir Toutin.
CouLON (M"^). Coulon, orfèvre parisien très pauvre, qui avait
perdu sa femme en 1684, se vit enlever sa fille Esther, âgée de dix-
neuf ans, que le commissaire Delamare conduisit le 19 décembre
i685 aux Nouvelles-Catholiques. Le père passait pour bon catho-
lique au mois de juin 1686. Sur une liste du 3o, Esther était notée
comme fort infirme de la vue et bonne à mettre en apprentissage
(Fr. 7o5i f° 168). La France protestante (2^ édit., IV, 782) mentionne
une Esther Coulon transférée des Nouvelles-Catholiques à l'Hôpital-
Général en 1713.
S'il n'y eut qu'une personne de ce nom, elle serait donc restée
vingt-huit ans dans la maison de la rue Sainte-Anne. Il semble
bien peu probable, à moins de circonstance particulière, que les
religieuses aient gardé si longtemps une «non payante». D'ailleurs
l'Église de Paris comptait dans son sein d'autres Coulon,
notamment Daniel, orfèvre de la rue Mazarine, qui abjura presque
en même temps que Sara Varnier, sa femme (Fr. 7o5i f'^ 189
et 270).
CouPiGNY (M"^ de), âgée de quarante-huit ans, mise aux
Nouvelles-Catholiques en 1699, fut, par ordre du 17 mai 1708,
transférée comme «très-indocile et très-obstinée» aux Filles delà
Providence d'Auxerre (O 25o), et conduite la même année aux
Nouvelles-Catholiques de Chartres.
-yS Révocation de CEdit de Nantes à Pans.
CouRCELLE (Marie de), voir Combes.
CouRCERAC (M"'' de), mise aux Nouvelles-Catholiques le 22 juin
1686, n'en était pas encore sortie le i" février 1687; mais dès le
mois de décembre précédent, le P. La Chaise lui avait «fait
espérer une place pour être religieuse », et le roi avait promis
200 livres pour sa pension (Fr. 7081 f" 248), d'oij il appert qu'elle
avait abjuré.
Son père, gentilhomme saintongeois, pauvre et chargé d'une
nombreuse famille, était aussi enfermé au mois de février 1686, et
l'un de ses fils avait abjuré au mois de septembre i685 {Fr. pr.,
2^ édit. IV, 797).
CouRTiou (Marie Bezard, femme d'Isaac), marchand de vin, rue
de la Parcheminerie, demandait, le 12 janvier 1686, cinq à six jours
pour se faire «instruire». A force de temporiser, elle resta en
liberté jusqu'au 18 juin, probablement sans avoir abjuré; mais le 18
on l'arrêta ainsi que son mari. L'une fut mise à la prison de
l'Abbaye; l'autre, au Grand-Chàtelet (Fr. 7o5i f°^ 294 et 299).
Philippe Courtiou fut mis au For-l'Evêque le 19 avril 1686
(fo 290).
Marie Courtiou et s«n mari, Jean Gédouin, marchand de vin,
abjuraient en janvier 1686, et promettaient, le 17, à M. de
Blampignon, curé de Saint-Méderic, de faire instruire leurs quatre
enfants, dont les aînés étaient âgés, l'un, de huit, l'autre, de
dix ans (f° 85).
Cristophe Courtiou, marchand de vin, rue Montmartre, près
FÉgout (P 345), appartenait à la même famille.
Courtois. Le 6 mars 1691, le lieutenant-général de Compiègne
recevait ordre de l'arrêter et de l'envoyer à la Bastille (O' 35). Le
6 décembre 1697, Pontchartrain ordonnait à D'Argenson de mettre
aux Nouveaux et aux Nouvelles-Catholiques le fils et la fille du
nommé Courtois, et de l'obliger à payer leur pension (O' 41).
Courtomer. Jeanne de Caumont, fille de Jacques-Nompar de
Caumont, duc de La Force, et de Marie de Saint-Simon, épousait, en
1682, au château de Laboulaye, son cousin Claude-Antoine de
Saint-Simon, marquis de Courtomer, fils de Léonorde Saint-Simon,
et de Marie de La Noue. A la Révocation on la mit au Port-Royal.
Le 22 février 1686, Seignelay la disait en « de bonnes dispositions »,
et invitait l'évêque de Toulon à l'aller voir pour achever l'œuvre
que l'archevêque de Sens avait commencée. Elle en sortit après
Emprisonnés à Paris. 79
avoir abjuré, par ordre du 7 septembre (,0' 3o). Le marquis avait
moins tardé à embrasser la religion du roi. Dès le 16 octobre 1686,
le P. Ch. Bordes écrivait de Saint-Magloire : Le marquis de
Courtomer demande à être payé de ce que lui doit Béringhen père;
il travaille en Normandie avec toute son illustre famille à réparer
les scandales. — La marquise l'aidait à catholiciser leur entourage;
car elle reçut, en 1688, une pension de 2000 livres (O' 82) et, deux
ans plus tard, le don d'une rente de 1200 livres: «Aujourd'hui
3 juillet 1690, le roi étant à Versailles, bien informé que le feu
sieur marquis de Courtomer et sa femme, avaient constitué au profit
du consistoire de Charenton une rente de 1200 livres, sous les
noms de Gaillard et Grostète [deux anciens], laquelle rente appar-
tient à Sa Majesté, aux moyens de la révocation de l'Edit de
Nantes et de la suppression du consistoire et du temple de
Gharenton qui s'en est ensuivie, et voulant Sa Majesté traiter
favorablement dame Jeanne de Gaumont La Force, femme de
Glaude- Antoine de Saint-Simon, marquis de Gourtomer, Sa Majesté
a accordé et fait don et remise à la dite dame de Gourtomer de la
rente de 1200 livres, tant principal et arrérages d'icelle, qui peuvent
en être dus, etc » (O^ 84). — Ainsi récompensée de son prosély-
tisme, la marquise s'efforçait en 1691 de triompher de la constance
de son père enfermé à la Bastille pour la R., bien qu'il eût abjuré en
1686 ; elle l'y alla voir et lui fit envoyer l'archevêque de Sens.
Lorsque le duc de La Force fut sur le point de céder, on lui permit
(24 mai) d'aller demeurer chez sa fille, qui le conduisit à la messe.
L'année suivante, elle se plaignait que l'Hôtel-Dieu l'empêchait de
jouir du don de la rente de 1200 livres (Fr. 17,425 f° 22}. Gelui-ci
ne faisait que demander l'application des édits du 21 août 1684 et de
décembre 1689, attribuant aux hôpitaux les biens des consistoires.
En 1694, on obligea la marquise de donner à l'Hôpital-Général une
indemnité de 6000 livres, dont son père voulut bien payer une partie
{Bullet., III, 70J.
Cousin (Les), famille de banquiers parisiens, originaires de Meaux,
dont plusieurs membres passèrent à l'étranger, et dont un, Jean,
fut condamné aux galères à Montélimart en i685, sans doute pour
tentative d'évasion. Abraham et sa fille Susanne, femme de Jean
Robethon, furent arrêtés comme ils approchaient de la frontière, et
enfermés dans les prisons de Saint-Quentin à la fin d'octobre i585.
Susanne abjura pour obtenir la liberté, et réussit bientôt après à
s'enfuir avec son mari (Fr. 7o53 f" 154). Moïse, son frère et l'associé
8o Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
de son mari, habitait la rue des Lavandières; il figure avec sa
femme Marie Crommelin, leur fille et leur fils Moïse, âgé de deux
ans et demi, comme fugitif sur la liste du i6 février 1687
(Fr. 7o5if°3i9). Isaac et sa femme Anne Crommelin se réfugièrent
en Irlande.
CousTiL, dit Beaulieu, guide, figure sur la liste des prisonniers
du Petit-Châtelet dressée le 12 mars 1687 (Fr. 7o5i f" 289).
Couvreur ou Le Couvreur (Marguerite), non payante, mise
aux Nouvelles-Catholiques le 3o août 1686, était encore protestante
et servait les autres détenues au mois de décembre (Fr. 705 1
f° 248). La liste des non-payantes la mentionne comme pouvant
demeurer aux Nouvelles-Cathohques (Fr. 7052 f" 24).
Antoine Couvreur, laquais du sieur Lagaise, avait abjuré avec
ses maîtres après le 9 janvier (Fr. yoSi f" 63). Parmi les religion-
naires non convertis au 12 février», on trouve Madelaine Le
Couvreur, femme de Louis Gigoust, soUiciteur d'affaires, du
faubourg Saint-Germain [Ibid., î° 84). Enfin il y avait, en avril i685,
au faubourg Saint-Antoine, proche les Enfants trouvés, une dame Le
Couvreur, qui, sous l'inspection de Bezard, ancien du quartier,
tenait en pension des enfants orphelins entrenus par le consistoire
(Fr. 7o5o).
Crampon, voir Combes.
Craner, voir Buisset.
Créquy (M"" de). La mère Garnier, supérieure des Nouvelles-
Catholiques, écrivait au mois de janvier 1687: «Nous avons mis
M"= Bernon dans la chambre de M""= la maréchale de Créquy»;
d'où nous concluoiis que la maréchale était alors aux Nouvelles-
Catholiques, ou venait d'en sortir. Le maréchal, François de Bonne,
duc de Lesdiguières était catholique, et avait, semble-t-il, épousé
une protestante.
Creseline (Daniel), mis au Grand-Châtelet pour la R. le 22 no-
vembre 1686, y fit abjuration (Fr. 7o5i f° 288).
Crespin. Seignelay signait le 14 janvier 1686 des ordres pour
conduire dans des couvents la dame de Cheusses, la dame de
Combel, la demoiselle du Ry, la demoiselle du Vidal et la demoi-
selle Crespin, qui refusaient d'abjurer. La dernière, dont le mari
avait signé entre les mains du commissaire Gorillon, était destinée
Emprisonnes a Paris. 8i
aux Ursulines de la rue Sainte-Avoye; mais elle n'y alla point; car
La Reynie écrivait à De Harlay, le 17: «La demoiselle Crespin,
femme du sieur Crespin qui demeure au quartier du Marais, ne put
hier soutenir l'effort des larmes et des prières de toute sa famille, et
elle prit le parti de promettre [à l'homme de police qui voulait
l'emmener] de faire profession de la R. C. entre ci et mercredi
prochain» (Fr. 17421 f" 19 et 7o5i f'' 61). — Charles Crespin, natu-
ralisé anglais en 1682, avec Jeanne, Marie, Claire et Marie (Agnevv,
sic), était peut-être Charles, sieur de Limbertière, qui avait épousé
Anne de La Fons à Charenton en 1681.
Crommelin (Les). Vers le milieu du XVP siècle, vivait à Courtray
un négociant en toiles, nommé Armand Crommelin, dont la postérité
presque phénoménale dépassait, en 1712, le chiffre de trois cent
trente personnes. Les membres de cette famille, considérable à
tous égards, se répandirent en Hollande, en Angleterre, en Irlande,
en Amérique, en Suisse et en France, notamment à Paris, Lyon,
Rouen, et surtout à Saint-Quentin, où Jean Crommelin, dernier fils
d'Armand, établit l'industrie linière à laquelle il fit faire de grands
progrès.
En iSgS, Jean épousait, au château royal de Folembray, Marie
de Semer}-, fille de Jacques *, de laquelle il eut quinze enfants, entre
autres, 1° Pierre, 2" Jean et 3° Adrien, qui ne quittèrent point Saint-
Quentin, mais dont une partie des descendants appartient à l'Eglise
réformée de Paris.
1° Pierre, né en lôgô et filleul de Catherine, sœur d'Henri IV,
épousa Marie Desormeaux, et lui laissa en mourant, âgé de quatre-
vingts et quelques années, sept enfants, entre autres, Marie et
Jeanne. Marie, née en i632, épousait à Charenton, en i653, Jean
Rondeau, sieur de Monville, banquier à Paris, mort avant 1669,
dont elle eut six fils et deux filles : Marie, mariée à Charenton, en
1676, à Jacques Du Vidal, et veuve sans enfants en 1712; Jeanne,
mariée à Delas, dont il restait un fils en 1712; Henriette, mariée à
De Belmont, receveur des traites à Saint-Quentin; Anne, mariée à
Gline, receveur des traites à Argenteuil, près Paris, tous deux morts
sans enfants avant 1712; Madelaine, mariée à Samuel Vauquet,
d'Amiens, et réfugiée à Amsterdam avec son mari et plusieurs
enfants; Marianne, mariée à De Golancourt, seigneur dudit lieu,
receveur des traites à Saint-Quentin avant De Belmont, et retiré
■ La famille De Sémery, demeurée pro- testante, existe encore: l'un de ses
membres est pharmacien à Paris.
m 6
82 Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
dans sa terre, sans enfants; Jean, né en i663, marié à Susanne
Crommelin, sa cousine issue de germain, fille d'Abraham Cromme-
lin et de IVlarie Boileau; il s'établit à Saint-Quentin et eut plusieurs
enfants; Pierre, né en 1664, mort garçon. La veuve de Rondeau,
remariée à Pierre Catelan, conseiller-secrétaire du roi et des finances,
en eut une fille nommée Catherine, et mourut en i68r, âgée de
quarante-neuf ans.
Jeanne Crommelin épousait à Charenton, en lôSy, Jacques
Le Maistre, sieur de La Trésorerie et de La Thibaudière, âgé de
vingt-neuf ans. Préférant la fortune à sa religion, il mérita le triste
honneur d'être mis en tête de la liste des négociants de première
catégorie qui avaient donné parole d'abjurer avant d'être mandés
chez Seignelay. Son fils, qui venait le second, n'eut garde d'obéir à
l'invitation. Grâce à l'abjuration, le père devint fermier-général; il
mourut en 1706, quelques années après sa femme, laissant plus de
i,5oo,ooo livres à ses enfants. Il en avait eu dix : Pierre (i658),
inhumé en 1675; Jacques (1660), Catherine- Jeanne (1661), inhumée
en i663, (Louis (1662), inhumé en i663, Jean (1664), Marie-Jeanne
(1666), mariée à son cousin André Crommelin, qu'on retrouvera
tout à l'heure; Jeanne, mariée au marquis d'Ezenet; Isaac, marié
à Judith Le Maistre, sa cousine germaine, dont il eut deux fils ; il
mourut peu de jours après son père; Susanne-Madelaine, mariée à
De Guillereau, seigneur de Bléré; Pierre-Henri, marié à la fille
d'Etienne Demeuves, fameux banquier de Paris (Selon La France
protestante, VI, 535 b, il abjura et laissa deux filles, mariées dans la
famille de Ségur).
2° Jean, né le 9 mars i6o3, épousa, en 1628, Rachel Taquelet, du
Càtelet, âgée de quatorze ans, dont il eut quinze enfants, entre autres:
Louis (1625), Abraham (1629), Catherine (i632), Jacob (1642) et
Daniel (1647). Il mourut en 1659, et sa femme, qui habitait Paris, en
1686. — Louis épousa, en 1648 ou 1649, Marie Mettayer, fille du
pasteur de Saint-Quentin, et mourut en 1669. Il laissa huit enfants,
entre autres: Anne, qui épousa, en 1674, à Charenton, Isaac Cousin
(à la Révocation, ils passèrent en Hollande, puis à Lisburn, en
Irlande, où le frère d'Anne avait établi une manufacture de toiles) ;
Catherine, mariée, à Charenton en 1672, à Jérémie Burgeat, mar-
chand, qui signa le T4 décembre chez Seignelay. (Ils firent une
grande fortune à Paris et y demeurèrent après la Révocation,
malgré l'exemple que leur donna leur mère et belle-mère, Marie
Mettayer.) Venue à Paris, à la fin de i685, pour trouver les moyens
d'évasion qui lui manquaient à Saint-Quentin, elle fut contrainte de
Euiprisonncs a Paris. 83
feindre d'abjurer au commencement de 1686 ; mais deux mois plus
tard, elle réussit à sortir du royaume, et rejoignit sans doute son
père et son frère, tous deux réfugiés en Angleterre. En 1688,
Catherine demandait les biens abandonnés par sa mère (TT 25i).
Elle mourut à Paris, laissant deux garçons, dont l'aîné épousa la
plus âgée des filles d'André Crommelin, son parent, et deux filles,
dont l'aînée n'eut point d'enfants de Du Candal, son mari); Louis,
fondateur de la grande manufacture de Lisburn, où il attira une
partie de sa famille et un grand nombre d'ouvriers réfugiés ;
Samuel-Louis, domicilié dans la maison paternelle à Saint-Quentin,
mari de Judith Truffet, de Laon, qui, à la Révocation, emmena ses
quatre garçons en Hollande, oii elle mourut. Bientôt parti pour les
rejoindre, le mari fut arrêté le 14 novembre i685, avant d'être sorti
du Vermandois, et amené au Grand-Châtelet de Paris, d'où il sortit
le 17 décembre, évidemment au prix d'une abjuration {Bullet., VII,
486 et Fr. 7o5i f'^ 295). L'année suivante il était signalé comme
relaps réfugié en Angleterre, et conformément à un mémoire du
P. Bayes de l'Oratoire, le roi ordonna, le i'='' juin 1686, la saisie des
effets laissés par le fugitif (0'3o). Après avoir rejoint son frère à
Lisburn, il épousa en secondes noces la sœur du lieutenant-général
Belcastel, tué en Espagne, à la bataille de Villaviciosa.
Abraham épousait, en i658, à Saponay, Marie Boileau, veuve
de Paul Guenault, apothicaire et parent de feu Pierre Guenault,
médecin du roi. Au bout de quatre ou cinq ans de séjour à Paris,
Abraham regagna Saint-Quentin, où il mourut en 1678, laissant
entre autres enfants : Marie, mariée à Moïse Cousin, banquier à
Paris et associé à Daniel Robethon. Moïse, sans doute parent
d'Isaac, et domicilié rue des Lavandières, signa chez Seignelay, et
s'enfuit après la Révocation, avec sa femme, son fils Moïse, âgé de
deux ans, et sa fille Marie, âgée de quinze mois, il laissait à Meaux
quelques maisons et héritages (Fr. 7o5i f° 819).
Catherine, femme de François de Coninck, d'Anvers, qui lui
laissa en mourant à Rouen (1662) quatre enfants, épousa en secondes
noces Robert Oursel, du Havre, dont elle eut encore trois enfants.
Elle se trouvait à Paris, près de son frère Jacob, lorsque Marie
Taquelet, leur mère, mourut, en 1686, âgée de soixante-dix-sept
ans. Sans doute celle-ci avait reçu les sacrements, ou du moins
n'avait pas fait acte de protestantisme à ses derniers moments ; car
elle fut inhumée dans le cimetière de Saint-Sulpice.
Jacob, né en 1642 et destiné au saint ministère, suivit sa mère
à Rouen, en i653. Il resta deux ans au collège de Quevilly, et en
84 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
sortit par le conseil de son beau-frère François de Coninck, qui
voulait l'établir en Hollande ; mais ce projet avorta par suite du peu
de soumission que Jacob témoignait à ses maîtres. La mort de son
père ramena le jeune homme en France, au commencement de
l'année 1660. Il demeura chez son frère Louis environ deux ans et
demi, puis chez sa mère, qui lui céda son négoce en i663, au
moment où il épousait Elisabeth Testart, de Saint-Quentin. Il leur
naquit huit enfants dans cette ville: Camille (1664), Cyprien (1666),
sorti de France en 1680; Jacob (1667), passé à l'étranger en i685,
puis rentré en France, d'où la persécution le chassa de nouveau;
Elisabeth (1668), morte presque en naissant; Elisabeth-Catherine
(1670), Daniel (1671), fugitif en 1698, après la mort de son grand-
père Testart; Marianne (1672) et Madelaine (1674). En 1674, Jacob
vint ouvrir une maison de banque à Paris (rue de la Chanverrerie),
où il lui naquit encore quatre enfants : François (1675), mort à
cinq ans; Catherine (1677), Susanne-Marie (1680) et Jean-Baptiste
(i685), mort en 1686. Mandé chez Seignelay avec les principaux
négociants, notamment Burgeat, Cousin, André Crommelin,
Demeuves, Foissin, Le Maistre, Rondeau, Seignoret, Testart, ses
parents ou alliés, Jacob signa la promesse d'abjuration le 14 dé-
cembre i685. Sa femme ne put se résoudre à l'imiter ; elle s'enfuit
emmenant cinq de ses filles, et gagna La Rochelle d'où elle se
sauva comme par miracle. Après être demeurée quelques mois en
Angleterre, elle y laissa, chez des parents, ses quatre plus jeunes
filles, et passa en Hollande avec Elisabeth-Catherine. L'aînée,
Camille, restée près de son père (Fr. 7o5i f° 3i8), épousa Daniel
Jannot, de Saint-Quentin, en 1688, et mourut en 1691. Le 29 avril
1686, le commissaire Delamare accusait le banquier Crommelin
d'avoir fait plusieurs recouvrements pour Thort, négociant en
eaux-de-vie, réfugié à La Haye, qui lui avait confié des billets avant
son départ {Arch. Bast., VIII, 366). Loin de prospérer durant les
douze années de son séjour à Paris, Jacob avait perdu environ
5o,oooécus; aussi résolut-il, en 1686', de retourner à Saint-Quentin
et d'y reprendre le commerce des toiles ; heureuse résolution qui
lui permit de doter cinq filles et un fils, et d'emporter de quoi vivre
à son aise à l'étranger. Dès que ses enfants avaient été en âge de
se passer d'elle, M"'= Crommelin était revenue près de son mari,
puisqu'en 1700 l'évêque de Noyon les dénonçait tous deux au roi
• Se trompant sur ses intentions, la police le dénonçait le 25 avril comme se
disposant à passer à l'étranger.
Emprisonnés a Paris. 85
comme mauvais catholiques, sans oublier leur belle-sœur, Marie
Boileau, veuve d'Abraham Crommelin, qu'il jugeait plus opiniâtre
encore dans son hérésie. Enfin Jacob, accompagné de sa femme, se
retira en Hollande, «oij, dit-il, la Providence les conduisit comme
parla main en l'année 1708» {Bullet., VII, 491).
Daniel épousait à Charenton, en 1674, une sœur de la femme
de Jacob, Anne Testart, dont il eut, en 1675, un fils nommé
Charles {Rcg. de Char.). Il s'établit à Paris et, selon le mémoire
rédigé en 1712 par son frère Jacob, sut y attirer celui-ci «sous la
flatteuse espérance que cette double fraternité rendrait leur société
avantageuse de toute manière; mais la discorde la fit rompre avant
huit mois, et ledit Daniel ayant resté à Paris jusqu'en l'année
1680, Nicolas Van Horn lui persuada de s'intéresser avec lui dans
la livraison d'un nombre de nègres aux Espagnols de l'Amérique,
où se voj'ant trompé et en risque de la vie par la mauvaise foi
dudit Van Horn, il se trouva fort heureux d'être mis à terre à
Cadix, d'où il repassa en Angleterre, où il prit quelques terres à
ferme pendant dix ou douze années, jusqu'à ce que finalement il
s'embarqua à Londres avec son fils aîné et ses deux neveux
Delachambre et Oursel, pour aller négocier à la Jamaïque où ses
dits neveux moururent d'une maladie contagieuse, peu de jours
après leur arrivée. Lui et son fils en échappèrent et se retirèrent à
la Nouvelle York, où sa femme les suivit avec son fils cadet nommé
Isaac, qui y mourut avec sa mère, en 1702 ou 1708. Il y a marié
avantageusement son fils Charles à une fille unique dont il y a des
enfants » [Bullet., VII, 492).
3° Adrien épousait à Charenton, en 1641, Susanne Doublet,
dont il eut neuf enfants, entre autres: Marie, Jeanne, André (1657)
et Jean, dit de Bercy, le dernier de tous. Marie, femme de Jean
Pigou, d'Amiens, réfugiée en Angleterre avec toute sa famille
avant la Révocation, était marraine à Londres en i683. Jeanne,
épousa François Amonnet, réfugié à Londres avec toute sa
famille en 1681 (voir Amonnet). Jean épousa (1687 ou 1688) Marie-
Esther Foissin, de Paris, qui, après lui avoir donné cinq enfants,
quitta Saint-Quentin pour se retirer en Angleterre, près de ses
belles-sœurs Marie et Jeanne. Il obtint en 1699 un certificat de
catholicité constatant qu'il avait rempli son devoir pascal •.
' Certificat de catholicité pour le sieur prochain, dans les pays étrangers, pour
Crommelin de Bercy, marchand de la son négoce et affaires,
ville de Saint-Quentin, pour obtenir un Je, soussigné, prestre, curé de la pa-
passeport, pour aller au mois d'octobre roisse de Sainte-Catherine, en la ville de
86 Révocation de FEdit de Nantes à Paris,
D'abord employé à Paris chez son beau-frère Araonnet,
marchand de dentelles, André reprit le commerce de celui-ci et s'}'
enrichit en peu d'années. Le 4 février i685, il épousait au temple
de Charenton sa cousine Marie-Jeanne Le Maistre, qu'il perdit avant
1712. Il fut compris, ainsi que son beau-père, son associé Leroy
(Roye, Heroy), et son cousin-germain Jacob Crommelin, dans la
première catégorie des négociants que le procureur-général et le
lieutenant-général de police préparaient à faire une abjuration
commune chez le secrétaire d'Etat Seignelay. Mais tandis que son
beau-père et son cousin n'osèrent résister à de si puissants conver-
tisseurs, André Crommelin se montra résolu à n'obéir qu'à sa
conscience. Aussi dès le soir du 5 décembre, cinq jours avant la
réunion des soixante-trois signataires, fut-il mis à la Bastille, dans
la chambre du sieur de La Noue, lieutenant du roi, et sévèrement
interrogé sur «ses mauvaises intentions», ainsi que sur celles de
deux hommes qui venaient de quitter la France, et que Seignelay
parlait d'y faire revenir «pour les arrêter».
Cependant la Bastille effraya le prisonnier; il mollit bientôt
sous les verrous, à en juger par les faveurs qui lui furent accordées:
le 17 décembre, autorisation de donner procuration à sa femme
pour continuer ses affaires ; le 29 janvier 1686, permission de s'en-
tretenir avec elle. Bien qu'elle paraisse lui avoir conseillé la
résistance, il abjura le 5 février entre les mains du sieur Gobillon,
curé de Saint-Laurent (Fr. 7o55 f° 487). Le lendemain, Seignelay
adressait ce billet à La Reynie: «Le sieur Crommelin, qui est à la
Bastille, ayant consenti à se faire catholique, je vous prie de me
faire savoir si vous croyez qu'on puisse le faire sortir». De son
côté, M. de Besmaus écrivait le même jour à La Reynie, en lui
envoyant l'abjuration d'André: «Vous ferez pour sa liberté ce qu'il
vous plaira ; il en a grand besoin et m'a promis que sa femme ferait
ce qu'il faut». On se borna toutefois à lui accorder, le i5 mars, la
liberté de la cour de la Bastille et l'autorisation de voir sa famille.
Le 25 avril. M""" Crommelin demandait instamment qu'on lui rendit
son mari, et le P. Gerbais, comprenant qu'une détention prolongée
si fort au-delà du moment de l'abjuration, ôtait tout crédit aux
promesses d'élargissement que ses collègues et lui prodiguaient
Saint-Quentin, certifie que le sieur Jean d'envoyer ses enfants à la messe. Fait
Crommelin de Bercy, marchand, colonel ce 5 septembre 169g. HUKT.
de la bourgeoisie de ladite ville, a fait Signature légalise'e par le greffier de la
son devoir paschal, et prend le soin ville, Jean Watier (TT 233, apud Bullet.
VIII, 46S).
Emprisonnes a Paris. 87
pour opérer des conversions, joignait ses instances à celle de la
malheureuse femme. «M. Crommelin, qui a fait sa réunion il y a
longtemps, dit-il dans sa lettre du 27 avril, demande la liberté avec
bien de l'insistance; il prétend que ses affaires périront sans
ressource, si on le retient plus longtemps prisonnier». En juin,
M™<= Crommelin présentait un placet au roi; à la fin d'août, André
lui en adressait un autre; rien n'y fit: le 26 décembre 1686, Crom-
melin était encore à la Bastille, d'où il ne devait sortir que pour
être relégué hors de Paris. La Reynie avait même proposé de
l'expulser du royaume; mais Seignelay se contenta du bannissement
(O* 3o). Enfin, le 12* janvier 1687, environ un an après l'abjuration,
le roi donna l'ordre de le tirer du donjon, en lui faisant comman-
dement de se rendre à Saint-Quentin et de n'en point sortir sans
permission.
Pendant que son associé gémissait à la Bastille, Leroy était
passé à l'étranger, sans qu'on pût découvrir s'il avait ou non laissé
des biens en France (Fr. 7o5i f" Sig). Son absence expliquait et
justifiait tout à la fois les plaintes réitérées de Crommelin et de sa
femme sur le déplorable état de leurs affaires.
La libération accompagnée de bannissement n'était donc pour
celui-ci qu'un palliatif. A- force d'instances, il obtint, le 11 avril 1687,
la permission de se rendre à Aurillac, en Auvergne, et dans
d'autres villes où il avait des manufactures, à l'exclusion de Paris,
et à charge de retourner à Saint-Quentin après son voyage (0*3i).
Il revint toutefois plus tard à Paris, où il paraît avoir été arrêté
de nouveau. Seignelay adressait, le 27 septembre 1689, le billet
suivant au lieutenant général de police :
«Un homme qui était envoyé par le ministre Du Bourdieu, qui
est à présent à Londres, de concert avec le comte de Schrewsbur}^
secrétaire d'Etat d'Angleterre, pour venir observer ici ce qui se
passait à l'égard des flottes du roi, me fit avertir de la commission
qu'il avait; je le renvoyai en Angleterre et étant encore revenu
envoyé par les mêmes gens pour prendre de nouveaux éclaircisse-
ments, il reçut d'eux de l'argent à Paris par les mains d'André
Crommelin, contre lequel par conséquent il y a preuve qu'il entre-
tient correspondance avec les ennemis de Sa Majesté, et qu'il paie
les sommes qui lui sont ordonnées par les espions que les Anglais
peuvent avoir en France; le roi m'a ordonné de vous donner
cet avis, et j'estime qu'il sera bon d'arrêter ce Crommelin sous
' l.e 7 d'après les Archives de la Bastille, VIII, 342).
88 Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
quelque prétexte, pour l'interroger sur ce sujet et tâcher de
découvrir s'il y a quelque autre marchand à Paris chargé des
mêmes correspondances» {Reg. du Secr., O' 33).
Il résulte de ce billet qu'André, en rapport d'affaires avec
l'étranger, avait payé une lettre de change à quelque chevalier d'in-
dustrie qui, s'efforçant de tirer de l'argent du ministre français aussi
bien que du ministre anglais, avait compromis l'honnête négociant. Il
en résulte sans doute aussi que la correspondance d'André avec les
Crommelin d'Irlande, d'Angleterre et de Hollande, n'avait pas été
étrangère à la prolongation exceptionnelle de sa captivité et à son
bannissement. Toutefois il semble qu'on n'aurait eu nul besoin de
prétexte pour l'arrêter de nouveau, si Seignelay avait ajouté une
foi entière à l'accusation qu'il formule ici.
André survécut à sa femme, qui lui laissa «plusieurs enfants,
fils et filles». La puinée épousa Jacques Du Candal, banquier à
Paris, et l'aînée fut mariée au fils aîné de Jérémie Burgeat. Il existait
en 1712 des enfants issus de ce dernier mariage {Bullct., VII, 495.)
«En 1708, dit La France protestante {IV , I23 b), le roi confirma
André Crommelin dans sa noblesse. Cette 'faveur semble prouver
qu'on le regardait comme sincèrement réuni ; mais on n'était pas
aussi certain des bonnes dispositions des enfants qui étaient restés
auprès de lui, puisqu'en 1713 nous trouvons encore deux domoiselles
Crommelin enfermées aux Nouvelles-Catholiques avec quatre filles
d'un autre marchand de Paris appelé Paul Foissin.» — Est-ce bien à
l'ancien prisonnier qu'on accorda cette faveur? Nous ne savons. Quant
aux deux demoiselles mises aux Nouvelles-Catholiques, elles peuvent
avoir appartenu à quelque autre branche de l'innombrable famille,
sur laquelle les frères Haag n'avaient en i853 que des documents
tout à fait insuffisants. En effet, le 4 novembre 1699, Pontchartrain,
invitait M. Bignon, intendant de Picardie, à donner à Crommelin,
marchand de Saint-Quentin, l'ordre de rappeler sa fille qui était à
Paris dans l'intention de s'évader {,Rcg, du Secr., O* 43).
Nous ne savons pas non plus quel était le triste personnage au
sujet duquel Seignelay écrivait^ le 2 décembre i683, au procureur-
général De Harlay: «Le nommé Crommelin de la R. P. R. a fait
présenter au roi un placet, par lequel il se plaint de ce que, étant
venu de Saint-Quentin à Paris à l'insu de ses parents pour faire
abjuration, quelques gens de la R. P. R. lui ont calomnieusement
suscité une accusation de crime d'adultère, pour raison de quoi il a
été mis prisonnier au Petit-Châtelet où il est depuis trois mois, sans
qu'on fasse aucunes poursuites contre lui, ce qui retarde sa con-
Emprisonnés à Paris. 89
version, sur quoi Sa Majesté m'a ordonné de vous écrire de tenir la
main à ce que le procès intenté contre lui soit incessamment jugé»
{Reg. du Secr., O* 27).
Nous regrettons davantage de ne pas mieux connaître la
nommée Crommelin de^la R. P. R., qui s'était mise en marche pour
sortir du royaume, et que Lieven, maître de l'hôtellerie du Saumon
à Courtray, devait aller prendre au logis de la Belle Image à Arras,
pour lui faire franchir la frontière. Arrêtée à Chauny, au mois de
mars 1686, elle fut mise dans les prisons de Saint-Quentin, et
l'intendant Chauvelin reçut l'ordre de ne la relâcher qu'après qu'elle
aurait fait abjuration [Reg. du Sccr., O' 3o, 14 mars).
Crosnier (appelé aussi La Crosnière), accusé d'avortements et
soupçonné de conduire les protestants hors du royaume, fut envoyé
de Paris le 24 mai 1687 au château d'Angers, pour y être détenu
toute sa vie. Il s'enfuit en 1695, fut repris à Bourg-la-Reine, et
enfermé au château de Vincennes, dont il blessa le commandant,
dans un accès de fureur. Il y mourut en 1709, muni des sacre-
ments (Ravaisson IX, 2 etc.).
Crux (M"^ de), marquise de Courboyer, née Louise de
Machecoul, eut un fils qui épousa, en 1684, Françoise de Saint-
Martin, fille du conseiller au Parlement de Paris, et plusieurs filles
avec lesquelles elle essaya de passer à l'étranger. Averti de leur
arrestation par Fautrier, intendant de Lille^ Louvois l'invita, le
4 mars 1686, à envoyer la mère aux Nouvelles-Catholiques de Paris,
et les filles à Port-Royal (Arch. Guerre).
CuiSY (M"^ de), habitant avec sa mère le village de Dammard
près La Ferté-Milon et parente du sieur de Grimpré, fut arrêtée à
Laon comme fugitive vers le milieu de l'année 1686, et remise en
liberté sous la caution de sa mère. Au mois d'août, Grimpré leur
rendit visite en se dirigeant vers la frontière. La mère et la fille
s'étant peu après décidées à le suivre, furent arrêtées à Sedan le
i5 octobre, sur les avis du commissaire Delamare, et sans doute
ramenées prisonnières à Paris (Fr. 7o5i f" 266 et 7052 f° 275).
CuNiNGHAM (M"^), anglaise, endoctrinée par le curé de Saint-
Séverin, et mise à Port-Royal dans les premiers jours de février
1687, fut, parait-il, une proie facile pour les convertisseurs ; car dès
le i3 juin, il était question qu'elle se fit religieuse, et Seignelay
offrait de payer une pension de 3oo livres au couvent qui consentirait
à la recevoir à ce prix (O' Si).
90 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
CuTiN. On lit dans un rapport du commissaire Gazon du i6
juin 1688: Demoiselles Renée et Jeanne Cutin, qui tenaient maison
garnie au petit Saint-Paid, rue du Colombier, faubourg Saint-
Germain, ne paraissent plus depuis plus d'un an [elles figurent déjà
sur un État des fugitifs du 16 février 1687]. L'on dit qu'elles se
sont cachées et qu'on les trouve tous les soirs à mendier leur vie
dans les rues, les coiffes baissées (Fr. yoSi f"'' 4 et 3i5).
Des demoiselles du même nom obtinrent, le ig novembre 1686,
la permission de voir leur sœur détenue au couvent des religieuses
anglaises au faubourg Saint-Victor (O' 3i). Elle y était encore
enfermée le 3o octobre 1691, et demandait à en sortir pour épouser
un ancien catholique de Picardie. Seignelay demandait à ce sujet
l'avis de La Reynie (O' 35).
CuviLLE (Olivier de), marchand mercier, rue du Petit-Lion,
arrêté par ordre du 3i décembre i685, et mis à la Bastille, fut
envoyé le 5 janvier 1686 à l'Hôpital-Général, d'où on le tira, en
vertu d'un ordre du 14, pour être conduit à l'archevêché et mis en
liberté après qu'il y aurait fait abjuration. Sinon, il devait être
reconduit à la Bastille, oii il retourna, en effet le 20 (O' 29, 3o ;
Fr. 17420 f° 2i5; 17421 i° 24 et Ms. Bast. 10471).
CuviLLiER (Alexandre), arrêté dans sa fuite au commencement
de 1687, fut condamné aux galères; mais le roi consentit à commuer
sa peine, sans doute grâce à l'abjuration (Fr. 17421 f" 171).
D'Abère (Le béarnais) étant venu à Paris en i685 «pour se
plaindre de ce qu'on logeait des soldats chez la noblesse, contre
ses justes et anciens privilèges, n'y reçut point d'autre satisfaction
que d'être envoyé à la Bastille, et d'apprendre qu'on avait exilé son
frère, qui s'était piqué de persévérance» (Benoit, V, 887).
Daii.i.on (Benjamin de), pasteur à La Rochefoucauld, condamné
à 3ooo livres d'amende en 1684, sous le prétexte habituel d'avoir
toléré des relaps dans son temple, en appela au Parlement de Paris,
qui le fit tirer de la Conciergerie au mois d'avril i685. Le temple
resta condamné ; c'était tout ce qu'on voulait pour le moment.
Dalais, parisien, relégué à Dinan le 11 décembre i685
(Fr. 7o5o f" 149).
Dalconnat, dit le marquis Desportes, et sa femme, emprison-
nés le 5 mai 1692 (O* 36), deux jours après Lardeau, et sans doute
Emprisonnes à Paris. 91
pour assemblées religieuses. La marquise fut transférée du donjon
de Vincennes aux Filles Saint-Chaumont le i5 octobre 1701.
Le marquis mourut dans le donjon le 17 février 1710 (Fr. 14061).
D'Aliès de Caussade (Jean), septième enfant d'Antoine,
enfermé en 1691 dans le collège Louis-le-Grand. Après avoir obtenu
à la fin de i685 la permission de rester à Paris, sous prétexte de
suivre un procès, son père s'était enfui en Suisse, l'année suivante,
et y avait appelé successivement six de ses enfants (voir II, 485).
jyjme £)'Aliès, qui n'avait pu le rejoindre, fut privée de la tutelle de
son fils et de l'administration des biens de son mari, confiée à
l'apostat convertisseur Samuel D'Aliès, sieur de La Tour {Fr. pr.,
2*= édit, I, i38). — Plusieurs membres de la même famille, Bernard
et Zacharie, étaient avocats à Paris; en 1682, Zacharie faisait
baptiser son fils Daniel, dont Bernard, suppléant Daniel, bourgeois
de Saint-Antonin, était parrain. C'est sans doute au sujet d'An-
toine et de Bernard ou de Zacharie, que Seignelay écrivait le
8 novembre i685 à La Reynie: «J'ai rendu compte à Sa Majesté
de ce que vous m'écrivez au sujet du frère du sieur Dalliez, qui
est venu dans sa maison avec plusieurs personnes de la R. P. R.,
et elle veut que vous le fassiez avertir qu'il ait à les en faire
sortir, et qu'au cas qu'il y reste quelqu'un après l'échéance du temps
ordonné, vous ne lui donniez que 24 heures pour s'en aller, au bout
duquel temps il faudra procéder contre ceux qui resteront par des
condamnations d'amende, ainsi qu'il est porté par les ordonnances
de Sa Majesté » (O ' 29).
Dangeau (M"'= de), voir Peray, II, 35o etc.
Danglebernes (M"'=), transférée de la Bastille au château d'An-
goulême, avec le nommé Pinet, par ordre du 27 mars 1689. Pinet,
écrivait Seignelay, est une espèce de fol, et la demoiselle n'est
guère plus sage. C'est la Bastille qui les avait mis dans cet état.
Danville, fort mauvais catholique de Villefagnan, en Angou-
mois, arrêté à Paris par ordre du 12 avril 1687 (O* 3i).
Dardignave. Le 2 février 1694, le roi ne se souvenant plus des
motifs de la détention de Cardel, Dardignave et Mercat, prisonniers
à la Bastille, fit écrire à ce sujet à M. de Croissy, par l'ordre
duquel ils avaient été arrêtés. Pour Cardel, le motif était la fonda-
tion de manufactures de soie en Allemagne, où il s'était établi en
92 Révocation de l'Édit de Nantes à Pans.
1674. Quant à Mercat, c'était un proposant qui faisait en 1689 les
fonctions de ministre à Paris. Il ne paraît pas douteux que Dardi-
gnave était aussi prisonnier pour la R. Entré à la Bastille, en vertu
d'un ordre du 12 octobre 1689, il en sortit le 2.5 novembre 1697 ',
par ordre du 12 octobre [Arch. Basi., IX, 182, 188).
Dargent. Parmi les quatre-vingt-neuf protestants marchands
de vin que comptait Paris en i685, se trouvaient quatre Dargent :
Pierre, domicilié rue Montorgueil ; Isaac, rue Jacob ; Etienne l'aîné,
rue Guisarde (à la Croix-Rouge en i7o3); Etienne le jeune, rue
Férou, Trois au moins firent preuve d'attachement à leur religion.
La maison de Pierre, ayant plusieurs issues, avait servi à
maintes reprises de lieu d'assemblée, lorsque Seignelay ordonna,
le 21 avril 1688, de la surveiller avec soin, parce qu'il pouvait s'y
en tenir encore.
Isaac, fils de Jacques, marchand à Sancerre, et de Marie
Garnier, avait épousé à Charenton en 1681 Marie Roumieu, fille
d'Adam, orfèvre à Rouen, laquelle lui avait donné deux enfants :
Nicolas en i683 et Jacques en 1684. Le 7 juillet 1700, Isaac, que
La France protestante nomme à tort Claude, fut mis à la Bastille et
sa fille, aux Nouvelles-Catholiques. C'est à son sujet que Pont-
chartrain écrivait, le 12 août, au lieutenant de police D'Argenson :
Le nommé Dargent... dont vous m'avez fait l'honneur de me renvoyer le
placet, témoigne un grand désir de connaître les vérités de la religion catho-
lique et de s'y soumettre. Sa femme est fort instruite de son côté, et ses
enfants vont assidûment au catéchisme. Ainsi je ne doute plus de la conversion
extérieure de toute cette famille, et j'espère qu'avant la fin du mois on pourra
rendre le mari aux affaires de son commerce qui souffre beaucoup de son
absence (Notes de René (TArgenson, p. 27).
Isaac recouvra, en effet, la liberté le 2 septembre'^.
Par ordre du 14 juin 1708^ Etienne l'aîné fut arrêté avec l'hor-
loger Dubois, de la rue Mazarine, comme coupable d'assistance au
culte chez l'envoyé de Danemark (O 25o). — Nous ne savons
rien d'Etienne le jeune.
Un troisième Etienne, fils de Jean, apothicaire à Sancerre, et
de Jeanne Jacquet ou Saguier, était né en 1648 et avait épousé à
Charenton, en 1678, Louise Foubert, de Gien, qui lui donna un fils
en 1676. Il était horloger comme Dubois et habitait la même
• M. Ravaisson dit à tort 1694, le ms. ^ Voir à la B. n. les papiers Delaniare,
de la Bastille 10,484 porte bien : ï5 no- 21,623, f" 3ôo.
vembre 1697.
Emprisonnés à Paris. g3
maison, près de la porte de Bucy, à l'enseigne des Castors du
Canada. Des assemblées furent tenues chez eux en 1688 par le
pasteur du Désert Cottin, et en 1689 par le comte de Vivans. —
Le 24 avril 1686, en récompense de sa conversion, le nommé
Isaac Dargent était autorisé à continuer de faire des boîtes de montre,
et l'on défendait aux horlogeurs de l'inquiéter (A. N., E. 1884).
Plusieurs membres de cette famille passèrent à l'étranger ; on en
cite deux enrôlés dans les gardes du roi Guillaume. Un Jacques fut
naturalisé anglais en 1700. Jacques et Jean figurent en lySô et 1762
au nombre des directeurs de l'hôpital français de Londres. D'autres
restèrent à Paris: Marie-Anne épousait en 1728 Pierre Van Robais
à la chapelle de l'ambassade de Hollande, et Louise-Renée épousait
François Tronchin en 1726. Le i^"" décembre 1775, Marie-Anne,
veuve de Jean-Baptiste-François de Saint-Eustache, obtenait la
permission de vendre une maison de la rue Villedo, à condition
d'en employer le prix à l'acquit de la dot de sa fille M"*= de Blâgny,
soit 80,000 livres, et le reste à payer les dettes de son mari (O 120).
Daspic, emprisonné en 1697 comme complice de la célébration
de mariages frauduleux, voir II, 5o2.
D'AuERSAY ou DES Clergeries (M'°= Rebondy), femme d'un
gentilhomme poitevin réfugié à Londres, fut enfermée quelque
temps au monastère du Colombier, près de Rennes, d'où son mari,
revenu en France, essaya vainement de l'enlever. Venue ensuite à
Paris, sous prétexte de se convertir et en réalité pour chercher à
s'évader, elle fut arrêtée par ordre du 19 février 1686 ; elle tomba
malade en prison, et le roi, touché de son état, la fit mettre, au
mois d'avril 1688, dans une maison particulière pour y être traitée
le mieux possible. Comme elle assura le contrôleur-général qu'elle
avait assisté à un prêche à Paris, on lui dépêcha La Reynie pour
lui demander des détails sur cette assemblée. Le 14 juin, Seignelay
émettait un doute sur la sincérité de la nouvelle convertie, et invi-
tait l'ambassadeur de France en Angleterre à faire observer le
mari. Le 28 août on envoya M™'= Rebondy au couvent des Péni-
tentes d'Angers, en la dispensant (2 octobre) de porter l'habit de
pénitente (O ' 3o et 82).
D'AuzY (M""). En 1688, une demoiselle d'Auzy, vendéenne,
prisonnière aux Ursulines d'Abbeville en 1687, fut expulsée du
royaume (TT 285). Par ordre du i" avril 1690, une autre fut con-
duite aux Nouvelles-Catholiques de Paris (O' 84). Toutes deux
g^ Révocation de l'Eciit de Nantes à Paris.
appartenaient sans doute à la famille poitevine, de Louis d'Auzy,
sieur de Saint-Romans {Fr. pr., 2," édit., I, Sgô).
Davezay (M"= de), expulsée du royaume en 1697.
David. Seignelay écrivait le 28 avril 1686 à M. de Nointel,
intendant de la généralité de Tours :
On a arrêté à Paris le nommé David, fils du sieur David, médecin de la
R. P. R. demeurant à Gien (Fr. 7o53, f" 166). Le roi veut que vous avertissiez
son père de le faire revenir en son pays, moyennant quoi il sera mis en liberté
après qu'il aura fait abjuration (O ' 3o).
Les choses ne se passèrent pas comme l'entendait le roi; aussi le
jeune homme fut-il enfermé dans le couvent des Augustins par
ordre du 3i mai.
En 17 18, René David, de Paris, demandait la permission de
vendre son bien, c'était donc un nouveau converti. En 1728, sa fille
était enfermée aux Nouvelles-Catholiques de Lyon (Fr. pr., 2= édit.,
V, 171).
Deburge (Jacob), mis au Grand-Châtelet pour la R. le i" mars
1686 (Fr. 7o5i f' 298), était sans doute l'horloger dont la sœur
avait épousé en 1648 Charles Du Ry, architecte du roi {Reg. de
Char.).
Delaborde (Le capitaine), arrêté avec Amonnet et conduit
dans les prisons de Tournay, fut ramené à Paris le 6 mai 1686.
Delfosse (La nommée), mise à THôpital-Général par ordre du
8 février 1688 pour s'être fait baptiser plusieurs fois après avoir
fait abjuration (O' 32).
Delorme (La nommée), détenue à Vincennes et relâchée par
ordre du 10 juillet 1689 (O' 33), appartenait sans doute à la famille
des architectes parisiens.
Une dame Delorme arrêtée le i5 mars 1686 et menée au
couvent de la Visitation Sainte-Marie, au faubourg Saint-Germain
(Kr. 7o53 f" 168), est probablement celle qui fut expulsée du royaume
en 1688 (TT 25i).
Delorme (Nicolas), de Paris, prosélyte, assisté en 1691, 1693
1701 et 1702 à Genève, où il cherchait à donner des leçons (Ms B.
du prot.).
Voir Du Candal.
Emprisonnes a Paris. g5
Démarque. Seignelay écrivait à La Reynie le 8 février 1688 : »
Sa Majesté veut bien que la nommée Démarque (Marie), que vous
avez ci-devant eu ordre de faire mettre à l'Hôpital-Général, soit
mise en liberté et qu'il lui soit fait commandement de sortir inces-
samment du royaume ; il sera bon aussi que vous receviez la caution
qu'on veut donner pour sa retraite» (O' 82).
Denis (M"'=), «non payante», arrivée aux Nouvelles-Catholiques
le 14 août 1686 (Fr. 7052 f" 24), figure comme encore protestante
et attachée au service de M"'' de Pera}^ sur la liste du 14 décembre
(Fr. 7o5i f° 248).
Dernier (Guillaume), voir II, Syi.
Dersigny. Les extraits des Registres de Charenton mentionnent
plusieurs membres de cette famille: i" Jacques Dersigny, peintre,
fils de Guillaume, horloger, et de Madelaine Voilant, marié en 1644
à Elisabeth Du Coudray', qui lui donna Jean-Paul (1649) et Made-
laine ; 2° Valentin, marchand, qui eut de Marie Le Gendre, sa femme,
une fille présentée au baptême en 1670 par le peintre Jacques
Dersigny ; 3" Jean, fils de Jean, et de Susanne Faure (aliàs Favereau),
né en i65i, et 4° son frère Etienne, né en 1654. Jacques habitait la
rue de Seine; il abjura le 4 janvier 1686, à l'âge de soixante-dix-huit
ans; sa fille ne suivit son exemple que le 28, et sa femme, que le 25
(Fi". 7o55 f°^ 870 et 429). Ajoutons trois homonymes: Isaac, ouvrier
en soie de la rue de Seine, âgé de trente-trois ans, natif de la
paroisse Saint-Sulpice; Jean, ouvrier en soie, âgé de soixante-dix
ans, natif de Guise, et Jean, son fils, âgé de quarante ans, de même
profession, qui tous abjurèrent le 18 novembre i685"^ (Fr. 7o5i
f' 847 et 7o55 f°" 296 et 298).
C'est dans doute Jean-Paul, âgé de trente-six ans, ou plutôt
Jean, âgé de trente-quatre ans, lors de la Révocation, que les papiers
de La Reynie désignent sous le nom de Dersigny neveu, beau-frère
d'un procureur nouveau converti nommé Trahan. Ce Dersigny,
mari de Susanne Abreval et domicilié aussi rue de Seine, avait
deux filles, l'une âgée de douze ans, l'autre de sept. Il songeait à
fuir, et le commissaire Gazon l'accusait d'avoir fait disparaître
« ses meilleurs effets ». Le 7 janvier 1686, un oncle qui logeait chez
lui le quitta pour être plus libre d'abjurer, et se retira chez Trahan,
où se trouvaient déjà Susanne, sans doute nouvelle catholique, et
ses deux filles qui ne voulaient point le devenir. Mandé le lendemain
' Voir Thuyard. - Voir Ouatbout.
g6 Révocation de l'Edit de Nantes h Par/s.
chez La Reynie, qui lui signifia l'ordre de rappeler sa famille (Fr.
7o5i f° 47), le courageux huguenot ne se laissa nullement effrayer,
si bien que, dans un billet du 8 informant le procureur-général que
la dragonnade produit à Paris son effet habituel, La Reynie disait :
«Je n'ai trouvé que le sieur Dersigny du faubourg Saint-Germain
qui ait été déraisonnable» (Fr. 17421 f" 6). La garnison envoyée
chez lui n'ayant pas plus de succès que les menaces du lieutenant
de police, Desgrez l'arrêta le 16 janvier 1686, par ordre du i5, et
le conduisit à la Bastille en même temps que La Combe (Fr. 17421
f"^ 18 et 20). Là il faiblit bientôt; le 7 février M. de Besmaus écrivait
au procureur-général que, grâce à trois ou quatre visites de l'abbé
De Lamon, Dersigny et sa servante avaient pris la résolution de se
réunir (Fr. yoSS f" 460). Les deux filles, qui étaient aussi à la
Bastille, furent transférées le 10 au couvent delà rue Sainte- Avoye,
«pour y être instruites pendant un an», moyennant 3oo livres de
pension que le père paierait pour chacune (O^ 3o). Il sortit de la
Bastille le 17 février, et obtint le 18 septembre, l'autorisation de
reprendre ses filles. Mais la supérieure des Ursulines protesta que
cet ordre avait été surpris par des parents mal convertis, et supplia
La Reynie d'y pourvoir.
Nous vous conjurons, écrivait-elle le 20, par le zèle que vous avez pour le
salut des âmes, d'empêcher que ces pauvres filles ne sortent avant le temps
prescrit. Que si le prix de 3oo livres paraît trop fort, nous le diminuerons ce
qu'il vous plaira, quoique le père ait plus de 3oo,ooo livres de bien, à ce qu'on
dit (Fr. 7053, f» 69).
De Salve, pasteur du Désert.
Des Bergeries. Pierre Girard, sieur des Bergeries, des Grœtz
et autres lieux, était ancien militaire et avait épousé en 1672
Elisabeth, fille de Charles Regnard, sieur de Limoges, célèbre
avocat de Boulogne-sur-Mer, et sœur de François, qui fut pasteur
dans sa ville natale, et y revint avant la fin du siècle en qualité de
pasteur du Désert. Dans le moment d'épouvante qui suivit la
Révocation, M. et M""" des Bergeries feignirent d'abjurer, et firent
passer en Hollande, par l'entremise de Beck, leur fille, recherchée
en mariage par son cousin Philippe-Alexandre de Chalandos, sieur
du Breuil, qui la suivit bientôt. Puis ils tentèrent à leur tour
d'échapper à l'hypocrisie par la fuite, et de gagner le landgraviat
de Hesse, avec l'aide des guides Foucault dit Lespine, et Lefèvre,
cabaretier de Boué-sur-Noirieu, près du Nouvion-en-Thiérache
(Aisne). Convaincus du «crime d'évasion», auquel M""" des
Emprisonnes a Paris. 97
Bergeries avait ajouté le «crime de blasphème et de lèse-majesté
divine», en refusant de s'agenouiller «devant l'idole» et d'assister
« à la messe, crainte de commettre idolâtrie », ils furent condamnés
par sentence du 6 juillet 1686, le mari, aux galères perpétuelles, la
femme, à faire amende honorable en chemise devant le portail de
la cathédrale de Boulogne, puis à être enfermée à perpétuité, après
avoir été rasée par la main du bourreau sur la place du Marché.
En outre, leurs biens étaient confisqués au profit du roi. Le
jugement portait qu'une aumône de 1000 livres serait prélevée sur
ces biens en faveur de l'hôpital de la ville, et que pareille somme
serait consacrée chaque année à «faire instruire en la R. C. et R. »
leurs deux fils Charles et Louis. Il ordonnait, en outre, l'arrestation
de Lefèvre' et de Lespine, et une information contre Veaux et
autres complices {Bitllet., Il, 448).
Les condamnés interjetèrent appel devant le Parlement de
Paris, plutôt pour gagner du temps que dans l'espoir d'un adoucis-
sement de la sentence. Tentés par les convertisseurs qui leur
offraient la liberté, ils succombèrent et promirent par écrit à
l'évêque de Boulogne «de faire tous les actes de catholicité», à
condition d'être relâchés. Le 17 juillet, celui-ci demandait leur grâce
par l'entremise de l'intendant de Picardie. Cependant les appelants
furent amenés à Paris et mis à la Conciergerie; le 3q août Seignelay
priait le procureur-général d'activer la révision de leur procès
(O' 3o). On les gracia le 3o avril 1687 (Fr. 17,421 f° 174); mais
d'après La France protestante (V, 275 a), leurs biens demeurèrent
confisqués.
Cette confiscation ne fut probablement que temporaire; car le
i3 février 1690, M"^ des Bergeries et sa sœur Madelaine, veuve du
sieur de La Charmoie, obtinrent l'autorisation de partager les biens
de la fugitive Jacqueline Regnard, fille unique de feu David
Regnard, sieur de Bertingen, avocat, et ceux de Louis-Philippe et
de Marie Girard des Bergeries, aussi fugitifs. M. et M""= des
Bergeries passaient donc pour bons catholiques; mais au fond ils
étaient restés protestants. Quand François Regnard rentra en
France au péril de ses jours (1697) et dressa la liste des protestants
du Boulonnais, en tête de laquelle il se plaça, il mit en seconde
ligne le sieur des Moulins, mari d'une de ses soeurs, et en troisième
ligne le sieur des Bergeries et ses trois enfants {Ms. de la Bibliotli.
du prot.). Cependant trois années plus tard, M"" des Bergeries
' Lefèvre était déjà depuis plusieurs mois en prison. Voir Dufour.
in î
98 Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
était considérée comme assez catholique pour qu'on put lui confier
ses trois nièces, filles de Conrart, ancien de Charenton, marié à
Susanne Regnard. Toutefois on ne les lui laissa guère; elles
furent envoyées à l'Union Chrétienne par ordre du 28 juillet 1700
(O' 44)-
Des Champs (Elisabeth), parisienne âgée de treize ans et
orpheline de père et de mère (celle-ci avait abjuré deux mois avant
sa mort), fut menée aux Nouvelles-Catholiques le 20 décembre
i685 par le commissaire Delamare. Elle était notée pour apprendre
un métier sur la liste du 3o juin 1686.
Des Champs de Marsilly (Marie-Claire), nouvelle catholique
élevée chez M"" de Miramion, épousa en i685 Philippe Le Vallois,
marquis de Villette, veuf de sa première femme [France protestante,
VII, 54 b).
Deschènes (Françoise), voir Pigeon.
Des Fontaines (M"') abjura aux Nouvelles-Catholiques. Elle
était notée au mois de mai 1686 comme servant les autres, et au
mois d'octobre comme femme de chambre de M"" de Peray
(Fr. 7o52 f" 25).
Desfourneaux (M""=) transférée de l'Union Chrétienne aux
Filles bleues de Saint-Denis, par ordre du 3 mars i685 (O' 29^
Deshayes (Marie), mise au Grand Châtelet pour la R. le
18 octobre 1686 (F 7o5i f° 288).
Désimberts (Nicodème), capitaine au régiment de Picardie, qui
s'était signalé au siège de Namur, ayant été cassé de sa charge en
qualité de protestant, résolut de se venger, et alla proposer à
Guillaume III d'assassiner Louis XIV. Loin d'imiter la conduite de
celui-ci, qui, en 1691, avait envoyé contre lui l'assassin Grandval*,
Guillaume adressa une exposition détaillée des projets de Désimberts
au roi de France, qui le fit arrêter comme il débarquait à Calais
(Arsen. F. Bast. io5o5). Le capitaine en perdit la raison, et n'en fut
pas moins enfermé à la Bastille le 29 décembre 1696. Il guérit et
abjura au bout de quelques années, sous la promesse mensongère
d'être relâché. On l'envoya (24 mars 1689) dans un château fort
des Pyrénées, où il mourut dans le délire et le désespoir {Fr. pr.,
■2" édit., V, 400 et Ravaisson, X, 140).
' Michelet, L. XIV et le duc de Bourgogne, p. 66.
Emprisonnés à Pans. 99
Des Loires. Josué Adam, sieur des Loires, capitaine de
cavalerie, appartenait à une famille des environs de Champdeniers
en Poitou, et refusa d'abjurer à la Révocation. En conséquence, le
II décembre i685, Seignelay ordonnait à l'intendant Arnoul de
l'arrêter, après avoir fait une dernière tentative pour l'amener au
catholicisme'. Des Loires ne l'attendit pas, et s'enfuit à l'étranger.
On le retrouve comme capitaine dans l'armée du prince d'Orange-.
Sa femme, Susanne des Villattes, partie pour le suivre, fut arrêtée
près de Luzarches le 7 avril 1686. Elle était fille de Pierre des
Villattes, sieur de La Boule, et parente de M'"^ de Villarnoul et de
M. de Verdelle, qu'on mit aussi à la Bastille. M""-" Des Loires fut
transférée à Poitiers le 17 juin, puis remise à son beau-frère,
nouveau converti, après qu'il eut signé l'engagement suivant :
Par devant les notaires garde-notes du roi à Poitiers, soussignés, fut pré-
sent Hercule Adam *, seigneur de Saint-Denis, demeurant ordinairement en sa
maison noble de Puyraveau, paroisse de Saint-Denis, étant de présent en cette
ville de Poitiers, lequel a volontairement promis et s'est obligé de représenter
pendant six mois prochains venants, pardevant M?"' Foucault, conseiller du roi
en ses conseils,... commissaire départi pour l'exécution des ordres de Sa
Majesté en la généralité de Poitiers, la personne de damoiselle Susanne Des
Villattes, femme épouse de Josué Adam, écuyer, sieur des Louères, nouvelle-
ment convertie à la R. C. A. et R., de présent reléguée dans le couvent des
religieuses des Serrisiers en Bas-Poitou, faute de laquelle représentation se
soumet de payer la somme de 20,000 livres,... au cas que ladite damoiselle
s'absente du roj'aume, à l'entretien de quoi ledit sieur de Saint-Denis, compa-
rant, a obligé tous ses biens présents et futurs quelconques... Poitiers l'an
1686, le 14 août *.
Après l'expiration du délai de six mois, M""^ Des Loires,
abandonnant un revenu de la valeur de 2000 livres, reprit la fuite
et réussit à rejoindre son mari. « Hercule Adam, mis en possession
des biens de M. et de M""' Des Loires, en faisait tenir secrètement
le revenu à son frère, après avoir prélevé la pension d'un fils et
d'une fille, que ce dernier avait laissés en France et qui étaient
retenus dans des couvents par les soins de l'évêque de Luçon. La
délicatesse du sieur de Saint- Denis fut connue et on lui demanda
compte des revenus des biens des fugitifs, et, comme ni lui ni sa
femme ne paraissaient à l'église, l'intendant fit mettre M'"^ de Saint-
Denis à l'Union Chrétienne de Poitiers, au mois de septembre 1701 »
> p. Clément, Relation d'un voyage en Villattes en Fr. et aux Pays-Bas par
Italie, p. 320. MM.lecomtede LaBoutelièreetEnschedé,
« Mém. de Bostaquet, p. 281. Harlem, 1881, in-8», p. 10.)
3 Hercule, frère de Josué, avait épousé « Ibid., Pièces justif., p. 85.
.■\nne de Villattes, sœur de Susanne. {Des
loo Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
(Lièvre, III, 12. et Fr. 7o52 f"" 162, 288; 7o55 f"^ 20, 26 et O' 3o).
Bien qu'elle allât tous les jours à la messe, M"° des Loires voulut
revoir une dernière fois ses vieux parents, et leur rendit visite en
ij23iBidlet., 3= sér., IX, 149).
Des Loires chargé avec Regnon, De Chaligny (Lièvre, III, 846)
et De La Brandonière, de porter à la cour les plaintes des Eglises
du Poitou à l'approche de la Révocation, était évidemment un
membre de la même famille. Ces trois députés de la noblesse furent
mis à la Bastille le 7 novembre i685, sans avoir pu voir le roi
(Bid/et., 3= sér. IV, 594), Louvois écrivait à M. de Besmaus le 28 du
même mois :
Le roi trouve bon que vous donniez la liberté de la cour de la Bastille à
M. de La Brandonière, pour lui donner lieu de se faire instruire, et que vous
lui disiez qu'après qu'il aura fait son abjuration et qu'il l'aura rendue publique,
il peut espérer que Sa Majesté oubliera sa faute et lui fera rendre sa liberté.
La Brandonière ne tarda pas à plier et à être élargi, et son
exemple entraîna ses deux amis, qui sortirent de la Bastille en vertu
d'un ordre du 23 décembre, sous la caution de Pardaillan ou de
quelque autre personne connue, à condition de revenir dans la for-
teresse si, dans un mois, ils n'avaient abjuré avec tous les membres
de leurs familles. Le même jour, Louvois donnait à l'intendant
Foucault l'ordre de retirer les garnisons qui étaient dans leurs
maisons (Arc/i. Bast,, VIII, 855, 860).
Les consciences ne se crurent nullement engagées par un acte
auquel elles n'avaient pris aucune part, et contre lequel elles
n'avaient cessé de protester intérieurement ; aussi quatre ans plus
tard, retrouvons-nous Chaligny à la Bastille, en compagnie de trois
autres gentilshommes poitevins, La Primaudaye (entré le 12 février
1689 et sorti le i3 novembre 1690), Antoine Prévost, sieur de La
Javelière* et Majou^ de Lousigny, au sujet desquels Louvois écri-
vait à M. de Besmaus le 25 avril 1690 :
' Nous trouvons La Javelière à la Bas- Samuel Majou, fermier de M. Le Ton-
tille avant le 10 octobre i68g; il n'en sortit nellier, conseiller au Grand-Conseil, mis
avec Grimaudet et Majou que le 29 no- à la Bastille en juin 16811 et mort en 1700,
vembre 1690. Suivant Du Junca, aucun s'exprime ainsi dans son testament, date
d'eux n'e'tait converti. du 12 janvier 1696 et publié en i85+ par
" D'après M. Lièvre (111, 96), les Majou M. Paul Marchegay :
avaient hérité de tous les biens d'une «Notre roi envoya des régiments de
branche fugitive de la famille, et, suivant dragons exercer des cruautés incroyables
une coutume fort répandue, en faisaient sur ceux qui ne voulurent pas donner
sans doute parvenir le revenu aux véri- des actes devant les curés, portant qu'ils
tables propriétaires dans l'exil. renonçaient à l'hérésie cterreursde Calvin,
Emprisonnés à Paris. loi
Je vous ai ci-devant mandé que le roi trouvait bon que vous laissassiez
visiter par M. Des Mahis, chanoine d'Orléans [ministre apostat], les quatre
prisonniers du diocèse de Luçon qui sont à la Bastille pour le fait de la R.
Visités ensuite par le P. Bordes de l'Oratoire, ils plièrent de nou-
veau et furent relâchés par ordre du i3 novembre (VIII, 367).
Chaligny passa en Angleterre.
Quant à La Brandonière, s'il ne retourna pas à la Bastille,
c'est parce que La Reynie qui avait reçu, le 21 juillet 1689, l'ordre
de l'arrêter comme un homme dont l'esprit était dangereux, ne
réussit pas à le saisir (IX, 171, 176). La Javelière, et son beau-frère
La Tillière étaient encore signalés en 1696 comme suspects de
protestantisme {Fr. pr., VIII, 8243).
Desmahis (Paul), natif d'Aubigny en Berr}', mis à la prison de
l'Abbaye pour la R., le 12 avril 1686, eût été rendu à ses parents
s'il avait consenti à faire abjuration (O ' 3o, 28 avril). Il n'y consentit
pas, et ce refus lui coûta sans doute la vie. «Il est mort dans sa
religion, dit un rapport de police, la nuit du lundi au mardi 9Juillet,
et a été enterré par Hullin, fossoyeur de Saint-Sulpice» (Fr. 7o5i
f" 294). — Il ne semble pas avoir été parent de la famille parisienne
des Grostête, dont un membre, pasteur apostat, avait le titre de
sieur des Mahis.
Desmarais, voir Cheron.
Des Marchais, ancien, voir Pasteurs et anciens, II, io3.
Desmaretz. Seignelay écrivait à La Reynie, le 18 avril i685 :
«Je vous envoie l'ordre pour faire mettre au Refuge la nommée
Susanne Desmaretz ; si vous trouvez qu'elle ne doit pas être mise
dans cette maison, prenez la peine de me renvo3'er l'ordre et de
me marquer quelque autre maison où elle puisse être mise» (O' 29).
Des Minières. Régnier, sieur des Minières, chargé par la
noblesse du Poitou de porter plainte à la cour contre les dragon-
nades, fut emprisonné à Angoulême peu après la Révocation.
Arrêté une seconde fois au mois de mai 1687, il fut envoyé au
château de Saumur, puis relâché par ordre du 4 septembre et
confié à M""^ de Peray (O* 3i). En 1690, on le retrouve à la Bastille
et qu'ils embrassaient les cere'monies de à Dieu. Nous n'avons point assisté au
l'Eglise romaine. La violence du dragon service», c'est-à-dire à la messe. Voir Fr.
nous fit tomber en cette lâcheté comme jur., VII, i8i.
les autres, dont nous demandons pardon
I02 Révocation de l'Edii de Nantes a Paris.
entre les mains du P. de l'Oratoire, Samuel d'Aliès, sieur de La
Tour, nouveau converti, qui ne sut le détourner de sa foi. En con-
séquence, le prisonnier fut transféré par ordre du 29 septembre
1692 au château de Loches, et en 1694 à l'abbaye de Lareau dans
le Haut-Poitou, oii il dut mourir quelques années après.
M""= des Minières, retirée à Paris, possédait le château de La
Débuttrie, où des ministres furent reçus en 1698. La dame de La
Mothe à qui M™*^ des Minières en avait confié la garde, ayant été
condamnée à être rasée et détenue à perpétuité pour avoir donné
asile aux pasteurs du Désert, M"*^ des Minières s'enfuit en Angle-
terre [Bitllet., IX, 225), l'année suivante avec un de ses enfants.
Ruben Régnier, sieur des Minières, qui épousait en 1672
Madelaine Falaiseau, fille aînée de l'ancien de Charenton, et qui
passa à l'étranger en 1686 avec sa famille composée de sept filles
et deux fils, était sans doute le fils du fidèle confesseur poitevin.
Desportes, voir Dalconnat.
Desrosiers. Le chirurgien Pasquier Desrosiers fut mis au
Grand-Chàtelet le 14 décembre 1686 (Fr. yoSi î" 288). — Susanne
Pasquier et Jeanne Grippon, ses nièces, avaient abjuré au mois de
janvier de la même année (f° 63).
Desvallons. La liste des protestants de ■ la paroisse Saint-
Sulpice mandés chez le lieutenant de police après le 28 octobre
i685, contient le nom de Desvallons, logé à l'hôtel d'Ecosse, quai
Malaquais (Fr. 7o5i f° 44). Le procureur-général daigna travailler en
personne à la conversion de cet avocat huguenot, «aussi vertueux
que son fils était vicieux» {Bnllet., IV, 206), et La Reynie crut un
moment que l'entreprise réussirait. Il écrivait à Harlay le 28 dé-
cembre :
J'exécuterai l'ordre que vous me faites l'honneur de me donner touchant
le sieur Desvallons, et je suis persuadé qu'après la peine qu'il vous a donnée
de lui faire voir des livres après vous avoir entendu, il voudra bien à la fin
que vous le persuadiez {Corresp. adm., IV, 338).
Desvallons n'eut garde de le vouloir et fut sans doute livré aux
dragons ; après quoi on le mit à la Bastille, le 26 janvier 1686, sous
prétexte de «discours fort insolents sur la personne de Sa Majesté».
Il n'en sortit, par ordre du 4 janvier 1691, que pour être envoyé
au château de Guise, en compagnie de Bernier, Mallet et Paradez,
comme lui «mauvais catholiques». La résolution du prisonnier qui
Emprisonnés à Paris. io3
avait victorieusement subi un séjour de cinq ans à la Bastille, faiblit
dès qu'on l'eut transporté au plus fort de l'hiver sous un climat plus
rude. Aj^ant abjuré, Desvallons fit remettre à Pontchartrain plu-
sieurs mémoires et placets, si bien qu'on lui rendit la liberté après
le 20 mai 1691. Cependant, cinq années plus tard, nous le voyons
rangé parmi les inconvertissables que le roi songeait à faire con-
duire à la frontière. Son abjuration fit obstacle à cette expulsion,
ainsi qu'il résulte des billets suivants adressés par Pontchartrain à
La Reynie :
12 décembre 1696.
Sa Majesté veut bien que le sieur Desvallons soit conduit hors du roj'aume,
ainsi que vous le proposez, supposé qu'il n'ait pas ci-devant fait abjuration;
car, s'il l'a faite. Sa Majesté veut qu'il soit enfermé dans un château.
3o décembre 1696.
Le roi ne veut point que Desvallons soit envoyé hors du royaume, et j'ai
expédié un ordre pour l'envoyer au château de Pont-de-1'Arche (O ' 40).
Il y mourut en 1698, âgé de soixante-seize ans {Mercure hist. de
juin 1698, p. 687).
Pour ce qui concerne son fils, faux dénonciateur de Cardel,
voir Renneville, L Inquisition française; les Premiers pasteurs du
Désert, I, 197; et Ravaisson, Arch. de la Bast.
Devienne (Elisabeth), allemande, mise aux Feuillantines par
M. et M™^ Roger Costard, pour y être instruite dans la foi catho-
lique, leur fut rendue âgée de 14 ans, par ordre du 6 novembre
1686, après qu'elle eut fait sa première communion (Fr. 7o55 f° 87).
D'H.A.ussY, voir Aubert.
DiBON, voir Buisset.
DiCQ, voir chap. II, 576.
DioT (Les enfants). Seignelay écrivait à La Reynie le 3 no-
vembre 1689 : «Vous pouvez faire enlever les enfants de la nommée
Diot et leur faire apprendre un métier. Sa Majesté paiera ce qu'il
faudra pour cela » (O • 33). Les Extraits des registres de Charenton
ne mentionnent qu'Antoine Diot, fils du conseiller Guillaume,
baptisé en 1680.
DiRACQ. A côté d'un L'Islot-Touchimbert, transformé à tort en
Bernon de l'Islot, La France protestante (2^ édit., II, 868) mentionne
parmi les Rochellois, qui, en i685, faisaient encore profession
I04 Révocation de l' Èdit de Nantes a Paris.
ouverte de protestantisme, « Diracq, gentilhomme des environs de
La Rochelle». Ce gentilhomme était Hector de Saint- Georges, sieur
de Diracq, né en 1641, qui avait fait en i663 la campagne de Por-
tugal comme cornette du régiment de Briquemault. Au printemps
de l'année 1686, comme il se dirigeait vers la frontière avec son
domestique Jérôme Bidelle, en compagnie de son cousin Philippe
de Saint-Georges, sieur de Sceaux, et de Jacques de Genest, il fut
arrêté et enfermé dans les prisons de Ham. Après avoir été con-
damnée aux galères, toute la troupe abjura et fut graciée au mois
de juillet. Le commissaire Dyeure, dressant l'Etat des nouveaux
convertis récemment arrivés dans le quartier de la Harpe, écrivait
le 20 novembre :
En la maison de la Tête noire, tenue par Marie Lefebvre, femme de Jean
Maréchal, sont logés : le sieur de Diracq, gentilhomme de près de La Rochelle,
qui a été prisonnier à la Conciergerie et a eu sa grâce du roi, etc. (Fr. 7o5i, f" 16).
Découragé par ce premier insuccès Hector de Saint-Georges,
n'essaya plus de sortir de France (Lièvre III, 249 tiFr.pr., IX, 83 a).
DiVRi, voir Heck.
DoLON DE La Goupillière (M""^). Le comte de Dolon de la
Goupillière, arrêté et mis à la Bastille par ordre du 11 décembre
i685, transféré le 18 septembre 1686 à Saint-Magloire chez les
Pères de l'Oratoire qui, même avec l'aide de l'évêque d'Autun, ne
purent entamer sa fidélité, retourna bientôt à la Bastille, où la
comtesse lui rendit visite, par autorisation du 9 mai 1687. Leurs
biens étaient saisis, et, malgré son abjuration, M"^ de Dolon n'en
pouvait toucher les revenus; elle obtint, le 24, l'entière jouissance
des siens. Le mari, au contraire, tint bon jusqu'au bout, et se fit
expulser du royaume en 1688. C'est sans doute son fils et lui que
nous voyons en Angleterre sous les ordres de Schomberg, dans les
dragons rouges de Louvigny, l'un, cornette, et l'autre, capitaine
(Agnew, 111, i5o).
Ses filles firent preuve de la même constance. Dans le courant
de l'année 1686, l'une d'elles, réfugiée en Hollande, remit au guide
Leduc une lettre pour ses deux sœurs, logées à l'hôtel d'Ecosse, rue
Guénégaud. Elles n'attendaient pour partir que la visite de leur
frère, qui devait les voir en rejoignant son régiment. (Fr. 7o53f° 144).
On se hâta de les enfermer '. L'une, momentanément sortie des
» Les dc-moiselles d'Aliis de Caussade l'enlèvement de nos amies M"" d'Olon
écrivaient le 8 octobre 1G89 : «Vous savez et l'emprisonnement de notre cher oncle
les premières alarmes que nous donnèrent .M. de Vivansi- (Bullet., 4° sér., I, 29).
Emprisonnés à Pans. io5
Nouvelles-Catholiques, en vertu d'une permission du 28 juillet 1689
(O' 33), croyait pouvoir se dispenser d'y retourner. Elle fut déçue
dans son attente: Pontchartrain écrivait à l'intendant Miroménil
le 21 décembre 1690 : «La demoiselle de Dolon, qui était à Paris dans
la maison des Nouvelles-Catholiques il y a un an, demanda per-
mission d'aller au Mans, ce qui lui fut accordé pour six semaines,
et au lieu de revenir elle y est restée depuis ce temps. Le roi ne
voulant pas souffrir dans la province cette fille, qu'on n'a encore pu
obliger de faire sa réunion, Sa Majesté m'ordonne de vous écrire
de lui faire dire de partir du lieu où elle sera aussitôt qu'on lui
aura parlé^ pour se rendre auprès de ses sœurs dans la maison des
Nouvelles-Catholiques, à faute de quoi Sa Majesté prendra d'autres
résolutions à son égard» (O^ 34). — Le même jour, ses soeurs
étaient autorisées à se rendre des Nouvelles-Catholiques chez la
dame Chardon, nouvelle convertie devenue convertisseuse, « pour
s'instruire s'il était possible». Les menées de la dame à laquelle on
av^ait déjà confié notamment M™'= de Bessé-Bataillère, qui refusait
d'abjurer, demeurèrent sans résultat. Pontchartrain écrivait à La
Rej'nie le 3i janvier 1691 : «Les demoiselles de Dolon étant dans
une aussi mauvaise disposition qu'elles sont, le roi veut qu'elles
sortent du roj'aume. Je vous envoie un ordre pour les faire sortir par
Valenciennes. Il faut garder l'aînée» (O' 35). — Pendant ce temps,
M"^ de Dolon se fit donner les biens de sa famille et ceux d'Elisabeth
Voisin de Bretignj', fugitive.
Une demoiselle de La Goupillière, mariée à M. de La Garanterie,
avait abjuré en 1641. La France protestante {o,^ édit.. Il, 662) signale
une correspondance échangée à ce propos entre elle et le savant
pasteur Samuel Bochart de Caen. — Dès i683, une dame ou demoi-
selle de La Goupillière entrait avec M"^ de Venours dans la maison
des dames françaises de Harlem qu'elle quitta en i685 {Bnllet.,
1" sér., XIII, 320, 519; 3^ sér., IV, 452). — En 1686 ou 1687, une
dame Dolon, peut-être la comtesse, était en rapport avec le guide
Lombard, dit Brion, comme si elle eût voulu s'enfuir.
DoMPiERRE (Madelaine de). Une fille de Marie Conrart* et de
Jean de Dompierre {Rcg. de Char.), seigneur de Jonquières près
Noyon, Madelaine de Dompierre, née vers 1643, avait épousé
Philippe de Parenteau, sieur de Sainte-Maison, seigneur de Grand-
Rozoy près Soissons, et capitaine au régiment de Piémont, âgé de
quarante-sept ans au moment de la Révocation. Elle fut mise au
' Voir Anciens.
io6 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
couvent des Ursulines de Clermont en Beauvoisis, par ordre du
i5 juin 1686 (O' 3o), tandis que son mari était enfermé dans la
prison de Laon, puis transféré en 1687 à l'abbaye Saint-Vincent de
la même ville. Remis tous deux en liberté, sans doute au prix de
l'abjuration ou d'une promesse d'abjuration, ils élurent domicile à
Paris, ne songeant désormais qu'à passer à l'étranger. Arrêté à
Tourville près Dieppe, en compagnie de trois de ses filles, âgées de
treize, seize et vingt ans, M. de Sainte-Maison prétendit qu'il ne
voulait que leur montrer la mer. On n'eut garde de le croire,
d'autant plus que peu après, c'est-à-dire le 7 septembre 1688, M""'
de Sainte-Maison fut arrêtée dans les mêmes parages, avec une de
ses filles âgée de onze ans, une nièce âgée de vingt-huit ans, et
Esther Lefèvre de Parfondru (quarante-deux ans), veuve de David
Laumonnier. Toute la famille se retrouva dans les prisons de Dieppe
(TT 3i4).
M"* de Sainte-Maison considéra certainement cet insuccès
comme un châtiment de sa duplicité, et résolut de réparer sa faute
par une confession sincère de sa foi. On la remit dans le même
couvent, où son zèle, son ardeur, la vivacité de sa repentance,
devinrent bientôt un danger pour les religieuses chargées de la
convertir. C'est Seignelay lui-même qui nous l'apprend dans son
billet du 4 janvier 1689, adressé à l'intendant De Ménars: «M.
l'évêque de Beauvais m'a écrit que la demoiselle de Dompierre, qui
est au couvent des UrsuHnes de Clermont, ne fait aucun progrès
dans cette maison pour son instruction, et qu'au contraire il est
dangereux pour les religieuses qu'elle y demeure plus longtemps.
Sur cela le roi m'a ordonné d'expédier un ordre pour la faire
transférer dans la maison des Nouvelles-Catholiques, et je vous
l'envoie, afin que vous preniez la peine, s'il vous plaît, de le faire
exécuter» (O* 33). — M™= de Sainte-Maison persévéra même entre
les mains de Fénelon, qui, non-seulement dut s'avouer impuissant,
mais demander qu'on débarassât les Nouvelles-Catholiques de
l'intrépide huguenote. Le 12 septembre 1689, Seignelay écrivait à
La Reynie : «Pour la demoiselle de Dompierre, étant en l'état
auquel vous dites, il n'y a qu'à la mettre hors de la maison des
Nouvelles-Catholiques et la faire sortir du royaume». On lui permit,
le 20, de s'embarquer à Calais (O' 33). — Ainsi sa résolution lui
épargna, comme inutile, l'épreuve la plus terrible, c'est-à-dire l'envoi
dans une prison d'État. Madelaine de Dompierre est du petit nombre
des personnes qui eurent l'honneur d'être expulsées sans avoir, au
préalable, fait un séjour dans un château fort tel que ceux d'Amiens,
Emprisonnés h Paris. 107
Abbeville, Montreuil, Montdidier, Péronne, Guise, Ham, Pont-de-
l'Arche, Angers, Saumur, Nantes, Angoulême, etc., où quelques-uns
des plus énergiques avaient faibli. Elle se retira à La Ha3^e, près
de son frère Jacques, qui y avait conduit sa femme Catherine
Muisson et leurs cinq enfants. Deux des fils de Madelaine servirent
en Hollande, l'un comme capitaine d'infanterie, l'autre comme major
de cavalerie.
Isaac de Dompierre de Jonquières fut admis à la cène à la Haye
en 1686, après rétractation de son abjuration. Anne fit aussi acte
de repentance le i*'' janvier 1690, à Londres, dans l'église de la
Savoye. Le 19 novembre 1687, les créanciers du sieur de Jonquières,
fugitif, opéraient la saisie de ses biens (Fr. 7o5i f*" 324).
DoNÉ ou d'Aunay (M"" ou M™^) Jeanne-Marguerite Doné ou
d'Aunay, enfermée aux Nouvelles- Catholiques en 1700, y contracta
une maladie de langueur, qui l'obligea d'adresser un placet au roi
dans les premiers mois de l'année 1701. Elle fut autorisée, le 14 avril,
à en sortir pour quinze jours, à condition d'être mise chez quelque
ancienne catholique qui voulût bien répondre d'elle (O 248).
Peut-être était-elle fille du comte d'Aulnay, expulsé du royaume
en 1688. Voir II, 403.
DoNON (Le sieur de), enfermé à la Bastille au mois d'octobre
1686, comme étant réputé « le moins traitable des protestants »
{Fr. pr.).
DoRAiN (Bernard), tailleur mis au For-l'Évêque par ordre du
14 février 1686, pour avoir «fait le ministre» (O' 3o).
DoRTEViLLE. Deux eufauts enlevés de chez lui avant le 8 mai
i685, furent mis aux Nouveaux-Catholiques par ordre du i3, aux
frais du roi (O* 29).
Drelin'COURT-Duclos, arrêté et emprisonné avec Mel et
Georget, par ordre du 5 août 1689, appartenait évidemment à la
nombreuse famille parisienne du pasteur de ce nom. Voir Mel.
Drevon (M'"'= de). Marie de Vesc, fille du sieur d'Epeluche et
femme de M. de Drevon, gentilhomme d'Orange, avait pris le nom
de Marie Regnault pour sortir plus facilement du royaume. Elle
fut arrêtée sous ce nom à Paris au mois de décembre i685, et mise
au For-l'Evêque le i3 janvier 1686. Le vicaire de Saint-Sulpice la
trouvait «dans un grand endurcissement sur le fait de la R. », et
demandait qu'elle fût transférée au couvent des Filles du Saint-
Sacrement, rue Cassette, ou au couvent du Précieux-Sang, de
io8 Révocation de t Édit de Nantes à Paris.
Vaugirard, où l'on paierait sa pension (O' 3o, Fr. yoSS f°^ ii
et 12).
Drouin (Elisabeth de Belher, veuve de), fugitive arrêtée à
Guise, en 1686, avec Gabriel Le Brun, son cocher, Elisabeth de La
Monnière, Elisabeth Dupré et Jeanne Dubois.
Druet, voir Festu.
Dubois. Il y avait à Paris plusieurs familles de ce nom, sur
lesquelles les extraits des registres de Charenton et les papiers de
La Reynie ne donnent que des renseignements insuffisants. Ben-
jamin, étudiant à Genève en 1680 (Bordier, Fr.pr. V, 53o); Jacques,
sieur de Saint-Mandé, dont la femme, Diane de Poligny, fut inhumée
en i685; André, marchand de vins delà rue Sainte-Anne (Fr. yoSi
f° 841); Dubois, potier d'étain du quartier de Bucy, rue Dauphine
(Fr. 7o52 fo 222); Isaac, maître menuisier du quartier des Halles.
Nous ignorons lequel des quatre fut mis à la Bastille le 22 sep-
tembre i685 et en sortit le 6 novembre (Ravaisson). Peut-être
était-ce Isaac, noté comme fugitif, au commencement de 1687, avec
sa femme, Françoise Langlois. La vente de leurs meubles, saisis,
produisit 898 livres (Fr. yoSr f"^ 3o8 et 819). Une demoiselle
Dubois, sœur du beau-frère de la dame Francome, était accusée, le
29 octobre 1686, de se préparer à s'enfuir avec deux enfants (Fr.
7o52 f" 148); c'est elle évidemment qui fut arrêtée le même jour
dans le carrosse de Lille avec les demoiselles Bernon. Jeanne fut
aussi arrêtée la même année à Guise avec la veuve Drouin. Pierre,
natif d'Alençon, et arrêté près de Paris (voir Pitel), et Philippe,
qui épousait à Londres en 1688 Marie Jamet, ouvrière en linge de
la Grande rue du faubourg Saint-Antoine (Fr. 7o5i f° 2i5),
semblent, aussi bien que celle-ci, avoir appartenu au troupeau de
Charenton (Agnew, in-f° II, 100). La police signalait en 1688 des
assemblées rue Glacière près Saint-Sulpice, dans une maison
appartenant à M""= Dubois, dont le mari, réfugié en Angleterre,
avait autrefois été lecteur à Charenton (O' 82).
Seignelay ordonnait, le 27 février 1695, de mettre en liberté
Dubois, garde de feu IM. le maréchal d'Humières, arrêté pour avoir
favorisé l'évasion de quelques religionnaires (O' 89).
Dubois (Louis), voir Buisset.
Du Bois DE Nemetz (M""^ et M"^). Arrêtée le 28 mars 1686
avec M"" d'Orignac et de Saint-Seurin, venues à Paris pour
s'évader du royaume. M"' du Bois de Nemetz fut mise dans un
Emprisonnés à Parts. 109
couvent par ordre du 3i (O' 3o). Sa mère eut à souffrir la dragon-
nade en attendant qu'on pût aussi l'enfermer. Le 16 juin 1687,
Seignelay ordonnait d'arrêter au Bois de Nemetz la demoiselle de
Panilleuse, femme du sieur du Bois de Nemetz et de la conduire
aux Nouvelles-Catholiques de Charenton'. Comme elle était malade,
on ne put l'emmener sur-le-champ. Aussi en signant, le 25 juin,
l'ordre d'arrêter le sieur du Bois de Nemetz et de le conduire au
château de Saint-Malo, Seignelay ajoutait qu'il fallait laisser auprès
de M"" du Bois de Nemetz quelques gardes qui l'amèneraient à
Paris, lorsqu'elle serait en état d'y être transférée (O' 3i). M. du
Bois de Nemetz sortit du château de Saint-Malo le 12 juin 1689
(O' 33).
Du BoRDAGE (René de Montbourcher, marquis), brigadier des
armées du roi, avait épousé en 1669 Elisabeth Goyon de La
Moussaye, qui lui donna: Henriette (1672) et René-Maury (1673)
(Reg. de Char.). Un peu avant le 20 janvier 1686, il tenta de sortir
de France avec sa femme, ses enfants et sa belle-sœur Marie de La
Moussaye, laissant 5o,ooo livres de rente qui allaient être confis-
quées. On arrêta toute la famille près de Mons, et la marquise
reçut un coup de mousquet dans la bagarre. Le marquis fut enfermé
dans la citadelle de Lille, la marquise, dans celle de Cambrai, et
les enfants furent ramenés à Paris pour être élevés dans le catholi-
cisme. On écrivait de Paris à la Gazette de Harlem, le 5 février :
« On croit que si le marquis du Bordage veut abjurer, il sera
promptement remis en liberté » {Bullet., 2" sér., XIV, 4o3). Comme
il s'y refusait énergiquement, malgré les sollicitations de l'abbé de
Grancey, Louvois écrivit le 4 mai à l'intendant De Bagnols :
Sa Majesté veut que le procès de M. du Bordage... soit jugé promptement
et sévèrement. Vous devez, dans les conversations que vous aurez avec les
juges, leur faire entendre l'intérêt qu'ils ont de se conformer dans leurs juge-
ments à l'édit du mois d'octobre dernier (Arch. de la Guerre 774).
Le fugitif fut condamné aux galères, peine bientôt commuée en celle
de la détention perpétuelle. 11 abjura vers le 20 septembre à Lille et
recouvra aussitôt la liberté, mais à condition de ne pas voir la
marquise, qui «était demeurée dans une extrême opiniâtreté». En
récompense il obtint le brevet de maréchal-de-camp le 24 août
1688. A ce moment la marquise avait aussi abjuré.
» Par ordre du 23 novembre 168Ô, M"' de Sainte-Pe'rine, de la Villette, au couvent
La Panilleuse fut transférée de l'abbaye de des Hospitalières de Saint-Gervais (O » 3o).
iio Révocation de l'Édit de Nantes à Paris.
DuBOURG (Jacques), âgé de vingt-cinq ans, maître orfèvre dans
la cour neuve du Palais, n'abjura le 27 décembre i685 que pour
être débarrassé de la garnison qui le ruinait. En envoyant la
déclaration du malheureux à La Reynie, le commissaire Delamare
priait celui-ci de faire ôter cette garnison (Fr. ycSi f°^ 190, 192 et
7o55 f" 353). C'est lui sans doute que le guide Pigeon conduisit
plus tard à l'étranger.
Une nommée Dubourg fut arrêtée et mise aux Madelonnettes
par ordre du 28 janvier 1687 (O* 3i).
Le 14 octobre 1699 entrait à la Bastille Etienne-Simon Du
Bourg, natif de Saint-Malo, ci-devant lieutenant au régiment de
Tulle et domicilié rue Vieille-du-TempIe, chez M. Godart des Petits-
iVIarais, accusé d'avoir favorisé l'évasion des religionnaires notam-
ment de La TrémoUière, en fabricant de faux passeports. Il fut
relâché par ordre du i3 janvier 1700 (O' 44; Fr. 81 19 f" ii5 et
Arsen. F. Bast, io,5io) avec ordre de quitter Paris et de n'en pas
approcher à plus de trente lieues.
Du Breuil (Matthieu Gangnot, sieur), gentilhomme âgé de
soixante-dix ans qui avait passé sa vie à Paris, ayant fait un voyage
dans le Midi quand éclata (i683) le mouvement de résistance orga-
nisé par Brousson, fut arrêté à Toulouse comme complice du sou-
lèvement, puis relâché faute de preuves. Le 12 janvier 1686,
M.""" Gangnot, sa belle-sœur, le conduisit chez un commissaire de
police, qui, ne pouvant le décider à abjurer, écrivit à La Reynie
qu'un mot de lui ferait assurément plus d'effet (Fr. 7081 f° 89).
Du Breuil n'en tint compte, aussi le mit-on à la Bastille le 14 février.
Dès le 4 mars, M. de Besmaus annonçait que le prisonnier prenait
plaisir à raisonner avec l'abbé De Lamon, et, le 6 avril, que son
opiniâtreté allait prendre fin (Fr. 7o53 {°^ 448 et 45i). Il fut relâché
par ordre du 12 mai. — Son frère, qui tenait une académie dans la
rue de Seine, fut arrêté le 8 décembre 1686, pour crime d'assemblée
tenue dans sa maison.
Un autre sieur du Breuil, L'Huilier de Chalandos (la terre de
Chalandos était près de Crécy-en-Brie) et sa femme, passèrent en
Hollande avec le concours de Beck, résident de Brandebourg à
Paris (Fr. 7062 f°= 290-296). Au mois de juin 1686, un membre de
la même famille, la demoiselle du Breuil, qui logeait rue de
Lamoignon, se retirait chez l'envoyé de Danemark pour y attendre
une occasion de fuite (Fr. 7o5i f° 25).
Mentionnons encore M™" du Breuil, belle-sœur de M"" de Villar-
Emprisonnés à Paris. m
noul; puis Dubreuil, chevalier du guet, rangé parmi les Parisiens
qui devaient être mandés chez Seignelay le 14 décembre i685;
Dubreuil, notaire de Paris, déporté en Amérique et mort sur mer
en 1688 {Fr.pr., 2." édit., V, 600); enfin Dubreuil, banquier, arrêté
comme «mauvais catholique», par ordre du 14 avril 1698, pour ce
qui s'était passé à l'enterrement de sa femme, et mis au For-l'Évêque
(O* 42). C'est sans doute l'une de ses filles qui, en 1712, plaidait
en revendication d'héritage contre son frère et sa sœur, qu'elle
accusait de l'avoir dépouillée durant sa minorité (TT 425).
Jean Dubreuil, qui recevait assistance en Suisse le 27 septembre
1698, mérite aussi d'être cité. Né à Rouen et délaissé en bas âge
par ses parents, sans doute passés à l'étranger, il fut conduit à Paris
par un oncle jésuite, qui le fit élever dans la religion romaine. Mais
Dieu lui ayant fait la grâce de reconnaître, par la lecture de l'Ecri-
ture sainte, la vérité de la religion dans laquelle il était né et avait
été baptisé, il s'enfuit à Lausanne et demanda d'être admis dans
l'Eglise réformée. Comme on ne recevait de prosélytes qu'à Berne,
on l'y envoya (Ms. Bordier, Vaud).
Du Buisson (M"''''). Les deux filles de Du Buisson, mises aux
Nouvelles-Catholiques par ordre du 16 novembre 1684 (O* 28),
recouvrèrent la liberté en avril i685 (O ^ 29).
Marie Dubuisson, originaire de Dieppe et âgée de 59 ans,
fut mise à la Salpétrière le 24 juin 1699, comme confirmant dans
l'erreur les enfants des nouveaux catholiques (voir II, p. 6i5). On
l'enferma ensuite aux Nouvelles-Catholiques; car le 3 août 1701,
Pontchartrain invitait l'intendant D'Herbigny à faire payer par les
débiteurs de la nommée Dubuisson ce qu'elle devait à l'établisse-
ment, pour le temps qu'elle y était restée (O 248). Reconduite à
l'Hôpital-Général comme inconvertissable, elle y faiblit peut-être.
D'Argenson écrivait, en effet, le 22 octobre 1702: Elle parait moins
indocile depuis six mois, et demande à retourner chez les Nouvelles-
Catholiques pour s'instruire. Il semble même qu'il n'y a pas moins
de charité que de justice à lui accorder cette grâce (Ms. Clairam-
bault 984 f° m)'.
Du Candal. Tous les protestants qui appartenaient à la
magistrature, n'imitèrent point l'inviolable fidélité des Béringhen et
des Le Coq; quelques-uns adorèrent le veau d'or, ou firent passer
les ordres de la cour avant ceux de leur conscience. De ce nombre
» Note communiquée par M. N. Weiss.
112
Révocation de V Edit de Nantes à Paris.
fut Jacques Du Candal, conseiller-secrétaire du roi, audiencier à la
chancellerie. Il était fils d'Isaac, trésorier des Églises Réformées,
mort en i635, et avait épousé, en 1648, Susanne de Béringhen,
sœur de Jean, ancien de Charenton, laquelle lui donna : Marie
(1649), femme du fameux apostat Jean Du Vigier; Isaac (lôSo),
Pierre (1657), Armand (1660), mort jeune, et Catherine.
Il remplit les fonctions de commissaire royal dans les synodes
provinciaux de l'Ile-de-France en 1648, 1649, 1677, 1679 et 1681.
En décembre i685, son nom figurait sur un Mémoire de ceux qui
n'avaient pas abjuré et pouvaient être mandés devant les hauts
magistrats convertisseurs (Fr. 7o5i f° 44). Plus courtisan que
huguenot, il ne résistait déjà plus que mollement le 8 janvier 1686,
lorsque La Reynie, passant en revue les non convertis du quartier
Saint- Antoine, écrivit au procureur-général: «Du Candal, ci-devant
grand audiencier, est bien disposé ; il a passé par les mains de
l'évèque d'Orléans, et il a encore huit jours du terme que le roi lui
a accordé» (Fr. 17421 f° 6). Quatre jours après, Seignelay autori-
sait La Reynie à lui laisser ses enfants, s'il était bien assuré de sa
conversion (O* 3o). Non-seulement Du Candal abjura, ainsi que ses
enfants demeurés près de lui, mais il contribua à l'abjuration de sa
fille Marie.
Seignelay écrivait, le 12 février, à La Reynie : «Je vous envoie
un mémoire qui a été donné au roi, par lequel on remarque que la
dame de Lorme, la dame du Vigier et la dame de Théobon,
demeurent opiniâtres dans la R. P. R., parce qu'on ne les presse
point. Sa Majesté m'ordonne de vous dire de vous appliquer à la
conversion de ces femmes et que, s'il est nécessaire, vous les fassiez
mettre dans des couvents » (O ' 3o). La dame du Vigier était Marie
Du Candal; elle avait épousé, en 1673, Jean Du Vigier, sieur de
Saint-Laurent, conseiller au parlement de Bordeaux, qui vendit sa
conscience pour rétablir sa fortune ruinée par le jeu, désola la
Guyenne et la Saintonge, dont il fit fermer tous les temples avant
la Révocation, et reçut en récompense, outre une forte somme
d'argent bientôt dissipée, une pension de 3ooo livres et une charge
de président (Benoit, V, 674 et 706). La France protestante (IV, 529)
cite un exemple frappant de sa cupidité. C'est de la femme de ce
triste personnage que La Reynie fut chargé de presser la conver-
sion. N'obtenant rien, il demanda, pour mettre la rebelle au couvent,
un ordre que Seignelay lui expédia le 14 mars. La vue de la lettre
de cachet, les exhortations de son père et de ses frères, les larmes
de ses deux filles (dont l'aînée avait dix ans) aussi menacées du
Emprisonnes à Paris. ii3
couvent, obligèrent la pauvre femme à plier. Par une lettre datée
du 21 mars, Du Candal annonçait à La Reynie que M"'= du Vigier
et ses deux filles * avaient abjuré la veille (Fr. yoSS f" 98). En
somme, la femme de l'apostat ne fut jamais catholique ; sa conver-
sion et celle de ses filles étaient encore suspectes en 1697.
La dame de Lorme mentionnée dans le billet du 12 février
était Marie de Béringhen, sœur de M"'' du Candal et de Jean de
Béringhen; elle avait épousé Jacques Amproux, sieur de Lorme,
intendant des finances, qui mourut en 1679 et fut inhumé en présence
de son frère Benjamin, conseiller au Parlement, et de son neveu
Armand de Saint-Martin. M"'' de Lorme, n'ayant pas pour céder
en apparence les mêmes raisons que sa nièce, résista. En con-
séquence le roi ordonna au maréchal de Bellefont de la mettre hors
de chez lui. Elle fut arrêtée le i5 mars, et conduite chez les Visi-
tandines du faubourg Saint-Germain, rue du Bac, oij nous la
retrouvons encore le 17 décembre 1686 (Fr. 7o5i f° 236). On l'ex-
pulsa du royaume comme inconvertissable, en 1688 (,TT 25i), et
ses biens furent partagés la même année entre ses neveux Du
Vigier, Isaac, Pierre et Catherine du Candal, Frédéric de Béringhen,
fils de Jean. M"'' de Béringhen, petite-fille mineure de Jean, et
Aymar Le Coq des Forges, sieur de Germain, âgé de trois ans, fils
de Pascal Le Coq et d'Elisabeth de Béringhen, fille de Jean (O' 82).
Avant son arrestation M""^ de Lorme avait confié au duc de
La Force deux cassettes, dont le roi fit «forcer les serrures», le i3
juin 1691, pour voir si les papiers qui s'y trouvaient ne contenaient
«rien de contraire au bien du royaume » {Biillet., II, 567). Il
ordonnait en même temps qu'on les rendit au duc après examen,
nonobstant l'opposition des créanciers de M'"'' de Lorme, Sa Majesté
ne voulant point que son autorité servît à trahir la foi du dépôt ».
Seignelay écrivait le 27 août à M. de La Massaye, colonel du
régiment de l'Ile-de-France: «Le roi n'a point voulu permettre
qu'on ait violé la foi du dépôt... Je suis fâché de n'avoir pas eu
occasion de vous faire plaisir». On ne découvrit absolument rien
dans ces papiers, qui furent rendus à M. de La Force par ordre du
25 mars 1692. M"" de Lorme devait être parente des Amproux de
Lorme et La Massaye, dont l'un marchait sur les traces de Du Vigier
(voir La Massaye).
Du Cerceau de Tilly, voir Boisroger.
• Corriger la Fr. pr., V, 357 a.
m 8
114 Révocation de l'Èdit de Nantes à Paris.
Du Chateaunet, transféré, comme «opiniâtre», d'une prison
de Paris au château de Saumur, par ordre du 23 janvier 1687.
Du Chemin. On enleva, en mars i685, les quatre petits garçons
de ce libraire, pour les mettre aux Nouveaux-Catholiques.
DucHESNE, médecin, mis à la Bastille le 27 novembre 1688, n'en
sortit que le i3 septembre 1689. Son père, mort en 1645 âgé de
quatre-vingts ans, avait été médecin du roi.
Il y avait d'autres Duchesne à Paris: Gédéon, sculpteur, marié
en 167 1 à Charlotte Pierret, fille d'Abraham, peintre-architecte, qui
lui donna Jean (1678), Anne-Charlotte (1674), François (1675), Marie
(1676), Camille (1678). — Françoise, âgée de vingt-deux ans,
fugitive, désavoua publiquement son abjuration à Londres dans
l'église de la Savoye, le i3 novembre 1698; Susanne, âgée de
vingt-trois ans, fit également acte de repentance le 28 avril 1699 ;
Pierre, âgé de vingt-deux ans, qui s'était borné à ôter son chapeau
lorsqu'il rencontrait des processions ou des prêtres portant l'extrême
onction, fit aussi reconnaissance publique au même lieu, le 3o juin
1700. Il laissait en France une rente de 186 livres, qui fut confisquée
(TT i63). — Deux filles de l'horlogeur Duchesne furent mises aux
Nouvelles-Cathohques en mars 1701, et leur frère aîné, aux Nou-
veaux-Catholiques. Le 3i du même mois, Pontchartrain ordonnait à
D'Argenson de surveiller la conduite du père (O 248).
DucLOS (Jean), voir II, 576.
Du Clusel, voir Vivans, II, 845.
Du Faur (M""). Comme tous les protestants demeurés en
France, Anne de Guéribalde^, veuve de Jean Du Faur, sieur de
Courcelles-le-Roi, et dame de Bondarroy (arrond. de Pithiviers),
avait abjuré des lèvres après la Révocation. Elle habitait la rue des
Marais-Saint-Germain, oîi elle élevait les filles de son fils Jean-Louis
Du Faur. Seignelay jugeant « dangereux de les lui laisser plus
longtemps, à cause de la mauvaise disposition oij elle était sur le
fait de la R.», on lui en enleva deux le 19 juillet 1688, pour les
conduire aux Nouvelles-Catholiques. La troisième les y rejoignit le
5 septembre. Par ordre du même jour, la dame de Bondarroy fut
mise elle-même à l'Union Chrétienne, d'où elle sortit le i3 octobre
' Du mariage de sa belle-sœur Made- marquis de Saint-Hilaire, dont la fille
laine Du Faur et de Pierre de Jaucourt, fut enlevée à sa grand'mcrc M"'" de Saint-
baron d'Espeuilles, naquit Madelaine de Hilaire le ii mai 1698 (voir Saint-Hilaire).
Jaucourt, femme d'Armand De Mormès,
Emprisonnés à Parts. ii5
(O' 82). Elle y fut remplacée le même jour par une de ses petites-
filles, qui retourna près de ses sœurs a.ux Nouvelles-Catholiques le
19 avril 1689, Deux d'entre elles «bien instruites» furent rendues
à leur grand'mère le 3o juin. Le 4 juillet, La Reynie reçut l'ordre
de les renvoyer dans la maison de leur père, en mettant près d'elles
une fille catholique en qui l'on pût avoir confiance (O' 33).
DuFOUR et DuvAL, voir II, 467.
DuGARNiER, voir Du Vigneau, II, 3o8.
Du Gast (Marie), voir Villarnoul, II, 36o.
Du Hamel. Il y avait à Paris plusieurs protestants de ce nom :
Guillaume, sieur de Roquefort; puis Du Hamel, le jeune, horloger
de la place Dauphine, chez le sieur Neveu, qui signait la déclaration
d'abjuration le 26 octobre; Marie, âgée de vingt-sept ans et femme
d'un orfèvre, mise au Grand-Chàtelet le 21 février 1687 (Fr. 7031
î" 236). Elle quitta ensuite la France avec ses cinq enfants, et se
réfugia en Angleterre, où elle reçut assistance en 1703 et lyoS. Nous
n'avons pas la preuve qu'Isaac, naturalisé anglais en 1682, Pierre,
naturalisé dans le même pays en 1687, Jacques du Hamel Saint-
Pierre et sa femme, ainsi que Madelaine Du Hamel, assistés en
Angleterre en 1703, fussent de la même famille. Pour Jacques, sieur
du Parc, enfermé à la Bastille en 1700, voir Meyer.
Du Laurent (Isaac), mis au Grand-Chàtelet le 19 août 1686.
Du Mesnil, voir II, 587.
Du Moulin (M"^). Il résulte d'une lettre signée Claire Du
Moulin et datée de Châtillon-en-Brie, près Rozoy, le 11 janvier
1686, qu'une dame Du Moulin, sa parente, passée à l'étranger par
les soins de Jean Beck, résident de Brandebourg à Paris, avait
gagné Ursel (Fr. 7062 f*' 287). Le 9 juillet de la même année,
Seignelay écrivait à M. De Ménars, intendant de la généralité de
Paris : « J'ai rendu compte au roi de ce que vous m'avez écrit au
sujet des sieurs de La Charmoie et de Fleix et de la demoiselle du
Moulin. Sa Majesté veut que vous les fassiez mettre en prison... A
l'égard de la Cène qu'on prétend qu'ils l'ont faite, il est important de
suivre cela et de tâcher d'en avoir des preuves pour faire le procès
aux coupables » (O^ 3o).
Le 12 janvier 1687, Seignelay ordonnait au geôlier des prisons
de Coulommiers de remettre au porteur la demoiselle du Moulin
pour être conduite aux Nouvelles-Catholiques. Elle n'avait pas
Ii6 Révocation de l'Édtt de Nantes à Parts.
encore communié le i'^'" février, et sortit des Nouvelles-Catholiques
en vertu d'un ordre du i3 avril (O^ 3i).
Elle n'avait sans doute rien de commun avec Marie du Moulin,
fille du célèbre controversiste et pasteur de Paris, laquelle était en
relation épistolaire avec Conrart et M"= de Scudéri {Bullet., X,
388), et qui, selon M™ du Noyer, devint directrice du pensionnat
fondé par la princesse d'Orange en faveur des demoiselles réfugiées
sans fortune {Fr.prot.,W, 430 «). Nous pensons, au contraire qu'elle
s'appelait, en réalilté, Claire Raquet de Mollien (Bidlet., II, 412), et
appartenait à la famille briarde dont Bossuet demandait, plus tard,
l'incarcération de deux demoiselles (voir ci-dessus, II, 610).
Le sieur de La Charmoye fut transféré en septembre 1686 des
prisons de Provins au château de Guise, et relâché par ordre du
17 avril 1687 (O' 3o et 3i).
Du MousTiER (Jean), pasteur de Bellesme en Anjou, banni de
France à la Révocation, obtint, le 7 octobre i685, la permission
d'emmener avec lui sa femme, l'enfant qu'elle allaitait, et deux
autres qu'elle avait eus d'un premier mariage. Comme il traversait
Charleville, il fut arrêté avec ses collègues, Cottin, de Houdan,
Augier, de Châlons, et Superville, de Loudun. On les relâcha
bientôt, mais en prétendant garder leurs familles. M"" du Moustier
put cependant suivre son mari avec son dernier enfant ; mais les
deux autres, dont l'un n'avait que deux ans, furent retenus et
envoyés à Paris. On les mit au For-l'Évêque en compagnie de la
dame Vignault, le 4 février 1686 {France protest., IV, 485 et Fr.
7o5i f°3o5).
Duparc-Hamel, gentilhomme normand, arrêté à Paris vers la
fin de juillet 1700, et transféré, le 8 août, de chez l'exempt Savery à
la Bastille, en sortit le 4 octobre. En 1708, nous retrouvons à la
Bastille un Duparc qui venait d'abjurer entre les mains de l'abbé
Gilbert, l'un des grands vicaires de Paris {Arch. Bast., X, 256,
262, 266).
Du Passage (Philippe-Benjamin de Mazières, écuyer, sieur),
domicilié à l'hôtel De Thou, rue Saint-André, était suspect depuis
le commencement de l'année 1689, pour s'être trouvé inscrit sur
les tablettes du pasteur du Désert Paul Cardel. On l'arrêta, le
II février 1692, dans une assemblée pré.sidée par le ministre
Malzac, dans la paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois. L'interroga-
toire le désigne comme « le gentilhomme écarlate » qui avait mandé
Emprisonnés a Paris. iiy
et fait venir le pasteur. Il fut transféré du For-FÉvêque à la
Bastille, le 26 février, et obtint le 2 septembre la permission de se
promener dans la cour du château. On l'envoya le 20 janvier
1693 au couvent de l'Oratoire (O' Sy). Il était sans doute parent
d'André de Mazières, sieur de Voudron en Aunis, décédé à Paris
en 1662 {Reg. de Char.).
DuPiN, libraire, voir II, 140.
DupiN, marchand de dentelles, voir II, 196. — Une autre demoi-
selle de ce nom fut enfermée à Saint-Chaumont, où l'on décidait, le
27 avril 1705, de la laisser encore quelque temps avant de lui faire
apprendre le métier de lingère (O 252).
Du P1NE.A.U (Geneviève), arrêtée à Paris, en vertu d'un ordre
du 12 février 1686, et conduite chez les Pénitentes d'Angers (O* 3o).
Du Plessis (^1°"=). Tandis que le ministre Abraham Boulay,
sieur du Plessis, natif d'Alençon, sortait de France à la Révocation
et allait fonder (1686) l'Église française de Kœnigsberg, sa femme,
retenue à Paris, était mise au Grand- Châtelet avec ses trois jeunes
enfants, le 3 janvier 1686, et en sortait le 6 {France prof., 2," édit., II,
585 et Fr. 7o5i f" 295). Elle est sans doute la même personne
qu'une dame Du Plessis qui, dans le même temps, fut mise au
couvent de la rue Bellechasse (Fr. 7o53 f" 178).
Il y avait à Paris d'autres Duplessis assez nombreux, notam-
ment François, qui étudiait à Leide en i685 et fut naturalisé anglais
en 1696 ; Marie, lingère, arrêtée dans sa fuite avec Pitel, Madelaine
et Jeanne Guesdin, et Pierre Dubois (M 665); Duplessis, emprisonné
au château de Caen avec Dicq en 1696 ; et peut-être aussi Philippe,
dont la femme était assistée à Londres avec deux enfants en 1703.
DuPRÉ (Elisabeth), voir Drouin.
DuPRET, sa femme, ses filles et ses domestiques, de la R. P. R.,
mis à la Bastille en 1686, pour avoir voulu sortir du royaume
{Mon. de Linguct et de Dusaulx, p. 462).
DupuY, transféré de Vincennes à la Bastille le 11 août 1690,
fut relâché le 4 octobre avec ordre de sortir de Paris (O' 34). C'est
sans doute lui qui fut naturalisé anglais en 1700, sous le nom de
Philippe. Judith, femme de Thomas Bazin, quincaillier, abjure en
décembre i685 (Fr. 7o5i f° 358).
Dupuis (Anne), de Paris, âgée de soixante-trois ans, assistée
en Angleterre en 1705. Dupuis ingénieur, fugitif en 1686, avait
ii8 Révocation de l'Édit de Nantes à Paris.
laissé à Saint-Quentin entre les mains d'un autre ingénieur deux
ciievaux de carrosse et de l'argenterie, qu'on ordonna de saisir
(O' 3o). Veuve de Pierre, âgée de soixante-onze ans, assistée en
Angleterre en lyoS.
Du QuERCY (Veuve), voir Nezero.
Durand. Anne Potineau, veuve d'Isaac Durand, mise au
Châtelet pour la R. le 28 janvier 1686 (Fr. 7o5i f 3o3). Marianne
Durand, fugitive, arrêtée à Louvre en Parisis, 1686.
Durand (Pierre), bordelais, banquier à Paris rue du Grenier-
Saint-Lazare, et gendre du banquier Etienne Margas, figure avec
Lafargue et Henri Lasseur, autres bordelais, gendres du même
Margas, dans la seconde catégorie des négociants mandés chez
Seignelay, le 14 décembre i685. La police s'était imaginé qu'il
suivrait, ainsi que ses deux beaux-frères, l'exemple de son beau-
père; comme il n'obtempéra point à l'invitation qu'il avait reçue, il
fut arrêté le 19 et mis au Grand-Châtelet, dont il sortit le 17 janvier
1686. Sa fille écrouée dans la même prison le 28janvier, en sortit le
3 février (Fr. 7o5i f° 295; 7062 f 228 et O' 29).
Madelaine Durand, fille, du quartier de l'Ile, reçut un don
de 3o livres après avoir fait abjuration (Fr. 7o5o f" i38). Voir
Morand.
Durand (Tifaine), voir Nezero.
Du Ry (La famille des), architectes du roi, alliée aux Ponchart,
aux Mounier, aux Hatton (aliàs Hauton), aux Wolf, aux De Lamber-
ville, aux De Burges, à la famille du paysagiste Rousseau et à
celles des architectes Petit et De La Fonds, jouit d'une grande
notoriété au XVIP siècle.
Marié en premières noces (i63i) à Corneille des Martins, sans
doute parente des peintres de ce nom, Mathurin Du Ry, fils de
Charles, et de Camille Métivier, épousait, en i635, Marguerite
Aubert *, fille de feu Samuel, lapidaire, ancien de Charenton, et de
feu Marie Girom. Il mourut en 1674, âgé de soixante-douze ans, et
fut inhumé dans le cimetière des Saints-Pères, en présence des cinq
> Marie Aubert, mariée à Charenton, degré de parenté qui unissait cette vail-
en i665, à Gaspard Hatton, fils de Pierre, lante protestante, que le grand roi n'avait
docteur en médecine, et d'Elisabeth Du pu réduire, à la femme de Mathurin Du
Ky, fut conduite de la Bastille à Mons et Ry. — Nous ne connaissons pas davan-
expulsL-e du royaume, par ordre du tage Anne Aubert, de Paris, veuve âgée
2 mars 1688. Klle était veuve alors (.Ref;. de soixante-quatre ans, naturalisée an-
du Secr., O' 32). Nous ignorons le glaise en 1682.
Emprisonnés à Paris. 119
fils qui lui survécurent, Paul, Jacques, Samuel, Alexandre et Théo-
dore. Il avait eu de sa seconde femme seize enfants : Camille
(1637), mort à l'âge de six mois, Camille (i638), Marie (1640),
Marguerite (1642), Charles (1643), décédé avant son père, Paul
(1644), Jacques (1646), Florence (1647), Théodore (1648), inhumé
en i652 ainsi que Susanne, Samuel (i652), Susanne (i653), Made-
laine (i655), Alexandre (1657), Elisabeth (lôSg) et Théodore (1661).
Le 16 janvier 1686, le commissaire Fleuri annonçait au procu-
reur-général qu'il venait de conduire dans trois monastères
W°^ Combel, M""" de Cheuse et M™'= du Ry. Elles ont obéi sans
murmurer, disait-il, mais en promettant bien de ne pas changer de
religion (Fr. 17421 f° 20). Le 29, il écrivait à La Reynie : «Sa
Majesté a été informée que la veuve Du Ry, de la rue Neuve Saint-
Eustache, qui a été mise dans un couvent, a laissé des enfants dans
sa maison qui sont fort opiniâtres, et Sa Majesté désire que vous
fassiez mettre les filles où vous jugerez à propos» (O* 3o). Aucune
des six filles de Marguerite Aubert n'était-elle mariée? — Quoi
qu'il en soit, l'ordre d'emprisonnement ne tarda pas à être partielle-
ment exécuté. Dès le 2 février, une demoiselle du Ry fut mise aux
Nouvelles-Catholiques (0'3o), et, le 19, le couvent des Ursulines
recevait l'ordre d'en mettre une en liberté, soit celle des Nouvelles-
Catholiques transférée aux Ursulines, soit plus probablement
M™ du Ry elle-même ou une autre de ses deux filles aînées em-
prisonnée quelques jours après la première. Les renseignements
relatifs aux quatre autres sont plus précis ; elles furent enlevées et
placées dans des couvents séparés par ordre du 26 mars, et l'une
d'elles fut, par ordre du 11 avril, transférée de la Visitation Sainte-
Marie de Saint-Denis dans un autre couvent. Florence abjura le
17 avril chez les Ursulines de Saint-Denis (Fr. 7o55 f° 488, et 7o53
f° 218) et en sortit par ordre du 6 mai (O^ 3o). Dans sa lettre du
i" mai Desgrez disait en parlant de Susanne: «J'ai appris que
celle qui est à Sainte-Avoye est fort entière et ne se fléchit point ;
je hirai {sic) pour être plus certain ». Elle abjura le 22 août et sortit
du couvent par ordre du 24 (Fr. 7o5i f" 446 et O* 3o). Madelaine,
âgée de trente ans, abjura le 25 avril dans le couvent des Feuillan-
tines de la rue Saint-Jacques (Fr. 7o55 f° 441) et en sortit par ordre
du 29 (O' 3o). Dans sa lettre du i^"" mai, Desgrez disait au sujet
d'EUsabeth : «Quand j'irai à Vincennes, je verrai aux chanoinesses
de Saint-Augustin à Picpus la cadette qui est aussi fort résolue à
ne pas changer». Elle finit cependant par abjurer aussi et fut remise
en liberté par ordre du 19 juin.
I20 Revocation de l'Edit de Nantes h Paris.
La première bataille était perdue ; M'"= du Ry avait dû plier
aussi bien que ses filles; mais aucune d'elles ne resta dans le pays
où la violence imposait aux consciences un joug insupportable. En
1688, Marie et Susanne, probablement réfugiées près d'un de leurs
frères, étaient naturalisées en Angleterre (Agnew, III, 49 b). Nous
ignorons si elles rejoignirent plus tard leurs sœurs et leur mère,
établies en Hollande, à Montfort, où M"'^ du Ry mourut au mois de
janvier 1697, âgée de soixante-seize ans.
Probablement plusieurs des cinq frères n'avaient pas attendu
la Révocation pour quitter la France; tous passèrent à l'étranger,
s'y marièrent et y fondèrent des familles : l'un en Angleterre ; un
second, officier dans le régiment de La Melonnière, en Irlande, et
les trois autres en Hollande. Paul, ingénieur militaire de mérite, fut
chargé de réparer les fortifications de Maëstricht, et appelé, en
1687, à Cassel, par l'électeur de Hesse, qui le nomma architecte de
la ville, conservateur des bâtiments et professeur de l'académie. Il
épousa, en 1681, une fille de Philémon Cadet de Moriambert. Son
fils Charles marcha dignement sur ses traces ; mais tous deux furent
éclipsés par le fils de celui-ci, Simon-Louis, le plus grand architecte
de l'Allemagne au XVIIP siècle (voir La France prot.).
Le 24 mars 1686, Desgrez arrêtait et conduisait aux Nouvelles-
Catholiques deux demoiselles du Ry, qui ne laissaient voir encore
«aucune apparence de changement» au mois de décembre, ni le
I'"' février 1687, et ne voulaient payer que 200 livres chacune. Elles
furent transférées par ordre du 4 août 1687, la cadette, au château
de Nantes, véritable enfer où elle contracta une surdité qui dura
plusieurs années, — l'aînée, à la citadelle de Montreuil, dont elle
sortit par ordre du 5 octobre, après avoir abjuré sous l'influence de
la duchesse d'Elbeuf, que Seignelay félicita au nom du roi d'avoir
opéré cette conversion. Haag les a crues filles de Mathurin ; c'était
une erreur. Ces victimes du fanatisme impitoyable étaient deux
sœurs nommées Marie et Judith, or aucune des filles de Mathurin
ne s'appelait Judith. Elles étaient donc filles de quelqu'un de ses
parents, soit de son frère Charles, architecte, soit de Jean, aussi
architecte, soit de Jacques, chirurgien, etc. Les extraits des registres
de Charenton ne permettent pas d'élucider à fond la question. —
Les papiers de La Reynie mentionnent trois sœurs Dury, deux
ouvrières à la journée, et la troisième, maîtresse, qui demeuraient en
janvier 1688 chez les dames Hugas, marchandes de dentelles, rue
Thibaut-aux-Dez, et dans la même maison deux sœurs Bouras. A
la date du 28 octobre 1687, les registres du Secrétariat mentionnent
Emprisonnés à Paris. 121
l'ordre du saisir chez la veuve Du Ry, du quartier Montmartre, les
biens appartenant à sa fille qui peuvent être entre ses mains (O' 3i).
Du Saussoy. Seignelay écrivait à La Reynie le 7 mars 1688 :
Lorsque l'officier qui est chargé de conduire plusieurs religionnaires hors
du roj'aume, a été aux prisons de Saint-Éloi pour prendre la nommée Du
Saussoy, que vous m'aviez mandé avoir l'esprit faible, il l'a trouvée, à ce qu'il
dit, entièrement foUe; sur quoi le roi a donné ordre qu'elle soit reçue aux
Petites-Maisons, supposé qu'elle ait l'esprit assez aliéné pour cela, ou bien à
l'Hôpital-Général (O ' 32).
Y avait-il quelque rapport entre cette malheureuse et le nommé
Dussauzay, marchand de bois, mort relaps en 1708, de la femme
duquel Pontchartrain ordonnait de surveiller la conduite ?
DusQUERQUE (M"^), apparemment des environs de Mantes, fut
mise aux Nouvelles-Catholiques par ordre du 28 novembre i685
(O* 29), en même temps que ses deux frères étaient conduits aux
Nouveaux-Catholiques, d'où ils s'évadèrent deux fois (voir Nou-
veaux-Catholiques).
Du Tens et Lombard. Le commissaire Delamare écrivait le
20 mars i685 :
Deux ministres d'Angers viennent d'être mis à la Conciergerie et
condamnés à l'amende honorable et au bannissement, pour avoir reçu des
relaps dans le temple.
De son côté, Claude écrivait à son fils, le 25 mai :
MM. les ministres de La Rochelle sont sortis [de la Bastille], mais ils ne
sont pas encore entièrement hors d'affaire. Ceux d'Angers sont ici dans la
Conciergerie et on y attend ceux de Tours.
Les ministres d'Angers, Du Tens et Lombard (consacré en 1673
au synode de Bellesme), avaient été conduits à Paris enchaînés
comme des brigands. «Du Tens... de qui presque personne n'avait
espéré tant de constance, parut être tout différent de lui-même au
milieu de ces tourments : heureux si, après des marques si éclatantes
de son courage, il n'avait pas en mourant renoncé au fruit de sa
fermeté, par une ouverte profession de l'irréligion socinienne»
(Benoit, V, 757). Du Tens et Lombard refusèrent avec Le Cène, De
Lortie, Souverain, Colomiès, Majou, etc., de condamner le pajonisme,
et de signer la confession de foi que les synodes hollandais im-
posaient à quiconque voulait entrer dans leur Église. Ils entrèrent
122 Révocation de tEdit de Nantes à Pans.
sans doute tous deux dans l'Eglise anglicane, la seule qui fût assez
large, pour les recevoir, mais seulement après réordination.
Les ministres de Tours qui les remplacèrent à la Conciergerie,
étaient Du Vidal et Sequeville, poursuivis sous le même prétexte.
Le temple de Tours resta condamné comme celui d'Angers. Du Vidal
en fut quitte pour une amende de quatre livres et son collègue fut
acquitté ; celui-ci se retira en Angleterre et Du Vidal en Hollande.
Du Thry, guide hollandais, arrêté conduisant à l'étranger deux
filles du sieur de La Sablière de Rambouillet, fut mis au For-
l'Évêque, le i8 août 1686 (Fr. 7082 f° 288).
Du Toit. Envoyé de Hollande, par l'un des fils de Du Quesne,
qui sollicitait sa mère de le rejoindre, ce guide, sur lequel on saisit
des lettres adressées à la veuve de l'amiral, fut arrêté à Paris, par
ordre du 3o avril 1692 (O' 36).
Du Trige, banquier, mis au For-l'Évêque le 24 avril 1686, n'en
était pas encore sorti au mois de décembre suivant (Fr. yoSa f" 236).
DuvAL (Jacob Regnault, dit), voir Dufour. On lit dans les
Registres du Secrétariat, à la date du i3 avril i685 : ordre de
transférer la nommée Duval de la maison du Refuge au couvent
de.... (sic) (O' 29).
Du Ventre (Jacob). Seignelay écrivait le 26 novembre 1689 à
Chamillart, intendant de Normandie :
On a arrêté à Paris un homme appelé Jacob Du Ventre, natif de Dieppe,
et par ses papiers on a reconnu qu'il a grande correspondance avec les pro-
testants français qui sont ès-pays étrangers, et s'emploie à faciliter la sortie
de leurs effets. Je vous prie de vous faire rendre compte de la conduite de
cet homme. Il a sa belle-sœur à Dieppe, nommée Anne Cappe, que l'on dit
être mauvaise catholique (O ' 33).
Du Ventre fut transféré au château de Ham, par ordre du 14 mai
1690. Les placets qu'il rédigeait pour obtenir la liberté, ne lui
valurent (21 mai 1691) qu'une permission de se promener dans le
château pour sa santé. Le 9 mai 1692, on rendit à sa nièce plusieurs
papiers concernant ses affaires particulières. Il ne fut relâché par
ordre du 17 mai 1699 que pour être banni et conduit de Ham à la
frontière (O' 48).
Du Vidal, voir Du Tens.
Du Vidal (IVI"'=). Jacques Du Vidal, conseiller du roi, contrôleur-
général des gabelles en Languedoc, et ancien de Charenton lorsqu'il
Emprisonnés à Paris. i23
mourut en 1644, avait épousé, en 1627, Jeanne, fille de Jacques des
Champs, ancien de Charenton, et d'Anne Stample, dont il eut treize
enfants: Jeanne (1628), qui épousa en 1645 Jean Belettes: Anne
(1629,) qui épousa en i655 Philippe Allix, banquier de Paris, dont le
père était marchand à Rouen; Jacques (i63o), marié en 1676 à
Marie Rondeau, fille de Jean Rondeau et de Marie Crommelin;
Gaspard (i63i), François (1682^ ministre à Tours; Nicolas (i633),
Marc (i635), Jean (1637), Elisabeth (i638), Samuel (1639), qui épousa
en 1677 Esther de Baubos ; Marguerite (1640), qui épousa en i665
Jean de La Tranchée, baron de Broyé; Antoine (1642), Madelaine
(1643), morte en 1644 (Reg. de Char.).
C'est sans doute Elisabeth que concernait ce mot de Seignelay
à La Reynie, du 12 janvier 1686: «Sa Majesté approuve que vous
mettiez la demoiselle Vidal aux Nouvelles-Catholiques.» Elle y fut
conduite par ordre du 14, et l'on eut bientôt hâte de s'en débarrasser,
témoin le nouveau billet de Seignelay du 6 avril: «La mèreGarnier
m'ayant écrit que M""= Le Coq et M"^ du Vidal ne donnent aucune
espérance de leur conversion, qu'au contraire elles retardent par
leur mauvais exemple la conversion des autres femmes qui sont
dans la maison. Sa Majesté a résolu de les en tirer et de les faire
mettre dans des couvents, et je vous envoie les ordres à cet effet».
— En présence d'une nouvelle lettre de cachet attestant la résolution
arrêtée de ne lui laisser aucun repos, qu'elle n'eût abjuré, M"*^ du
Vidal sentit son courage faiblir et se résigna presque subitement à
pronocer des lèvres la formule que sa conscience détestait. La cour
ne sut pas comprendre que des conversions forcées manquaient
nécessairement de sincérité, et s'en réjouit comme si elles avaient
été libres et volontaires. «Le roi, écrivait Seignelay le 11 avril, a
été bien aise d'apprendre la conversion de IVF'^ du Vidal» (O' 3o).
Du Vicier, voir Du Candal.
Du Vigneau, voir II, 3o8.
EuRON (M""). Le 22 août 1686, Seignelay ordonnait à La Reynie
de mettre les demoiselles Jacquinot et Euron aux Nouvelles-Catho-
liques (O' 3o). M"'^ Euron y alla-t-elle? Car il n'y avait plus de place
en ce moment (Voir Jacquinot).
Fabre, mis à la Bastille par ordre du 12 janvier 1686 (O* 3o).
Fabrice de Gressenich (M""=). Marthe de Menoar, fille de feu
124 Révocation de i'Edtf de Nantes à Paris.
Jacques, intendant des jardins du roi, et de Marie Le Coq, avait
épousé à Charenton, i653, Frédéric-Otto Fabrice de Gressenich ',
sieur de Sacy-le-Grand et de Fontaine-le-Comte, maître d'hôtel du
roi, dont elle eut au moins huit enfants : Marthe et Marie-Elisabeth
(1654 ?), mariées, la première, à Jacques-Martel Goulard, sieur de
Vervant, en 1680, la seconde, à Jean de Strada, sieur de Sarlièves,
en 1671 ; Frédéric-Otto (i655), mort jeune; Françoise (i656), Jacques
(1657), Godefroy (i658), Théodore (1660) et Frédéric-Otto (i665),
né peu après la mort de son père.
Pour avoir fait marier sa fille Marthe dans son château, où
elle exerçait cependant les droits de haute, moyenne et basse justice,
la dame de Sacy-le-Grand (arrond. de Clermont, cant. de Liancourt)
se vit intenter un procès encore pendant en 1681. Bien qu'elle résidât
dans sa terre, on n'y célébrait point le culte '^, sans doute pour ne
pas surexciter l'animosité de la magistrature et du clergé. En vertu
d'un ordre du 20 janvier 1686, demandé par M. Robert, procureur
du roi, une dame Fabrice fut enfermée aux Nouvelles-Catholiques
de Paris, et non aux Nouvelles-Catholiques de Beauvais, comme
dit à tort la seconde édition de La France protestante, VI, 358. Cette
dame ne pouvait être que Marthe de Menour ou la femme d'un de
ses fils. Or les extraits des registres de Charenton ne mentionnent
le mariage d'aucun de ses fils. En outre, comme la prisonnière était
parente de M""= Le Coq, désignation qui s'applique plus naturelle-
ment à Marthe qu'à une de ses brus, si elle en avait, nous n'hésitons
pas à penser que c'est bien Marthe qui fut mise aux Nouvelles-
Catholiques, et que le commissaire Gazon a commis une erreur
dans son rapport du 3 mars 1687, où il dit que M™"^ Gendrault
(Anne de Menour) était tante de M™^ Fabrice (Fr. 7o5i f°32i);
c'est : sœur, qu'il aurait dû écrire *. Afin de mettre un terme aux
conversations de M"^ Fabrice et de sa nièce M'^" Le Coq, Marie de
Béringhen, femme de François, conseiller au Parlement, on transféra
la première des Nouvelles-Catholiques aux UrsuHnes du Cherche-
1 Sa mî;re, Anne Hœufft, était la fille date), il faut lire: ii janvier 1680, Tor-
du grand dessicateur de marais. Frédéric- donnance relative à ces sortes de bancs
Otto était neveu de Van Gangelt. étant de 1679.
'^ Essai histor. sur les Égl. de r Aisne, " M. le comte de Dienne, dans l'incom-
p. (il. — La copie de la lettre (Bihl. de plète généalogie des Fabrice placée à la
I-eide) dans laquelle Claude conseille à fin de son intéressante Histoire du des-
son fils de faire ôter du temple de Cler- sèchement des marais de France, omet
mont le banc honorifique de M'"" Fabrice, Anne de Menour, femme du baron de
sans attendre l'ordre du magistrat, est Gendrault, auquel il fait, à tort, épouser
mal datée. Au lieu du 11 janvier lûS^ Elisabeth de Menour. Les registres de
(Clauile fils n'était plus en France, à cette Charenton sont formels sur ce point.
Emprisomiés h Paris. laS
Midi, le 27 janvier*. Fâchée de perdre une pensionnaire qui payait
largement, la mère Garnier s'empressa de redemander M"'= Fabrice,
assurant que son retour produirait « un bon effet pour sa conversion »,
et qu'on trouverait aisément le moyen d'empêcher l'opiniâtre de
voir M""= Le Coq. M"" Fabrice retourna donc aux Nouvelles-
Catholiques, par ordre du 3 février 1686 (O' 3o). Nous ignorons
combien de temps elle y demeura; mais il semble qu'elle était en
liberté dans l'automne de 1688. En effet, une lettre de cachet du 3o
septembre adressée à La Re3mie, contient l'ordre de mettre aux
Nouvelles-Catholiques une vieille fille nommée Chrestien «qui est
près de M""= Fabrice et n'a pas encore fait sa réunion » (O* 32).
Théodore de Fabrice figure de 1692 à 1697 dans les rôles de
l'armée de Hollande, et son père, Godefroi, sieur de Sacy fut officier
dans le régiment des gardes du prince d'Orange (Ch. Weiss, I, 296).
Un troisième frère était réfugié à Genève, ses biens furent saisis
en vertu d'un ordre du 2 janvier 1686 adressé à l'intendant Bossuet
(Arch. Guerre).
Falaiseau (M™^), voir Anciens, II, 5i.
Fallou (Thomas), tailleur d'habits, mis au Grand-Châtelet le
i3 février 1687, à la requête de la commission des maîtres tailleurs
(Fr. 7o5i f° 236).
Fargot. Le 20 juin 1686, Seignelay donnait l'ordre d'aller
arrêter à Saint-Pierre-le-Moustier le sieur de Fargot et sa femme,
de conduire le mari à la Bastille, et la femme, à l'abbaye de Port-
Royal de Paris. Le 5 juillet il ordonnait à l'abbesse de la recevoir
(O' 3o). A peine M. de Fargot avait-il abjuré à la Bastille (il en
sortit le 9 août), qu'il fut saisi d'un remords dont la pieuse manifes-
tation ne cessa qu'avec son dernier soupir (voir ce qu'en dit Th. de
Béringhen, ci-dessus II, 388). — Peut-être est-ce le même person-
nage, que, dès le 11 décembre i685, Seignelay avait ordonné à
l'intendant Arnoul d'arrêter, en même temps que Des Loires, De
Chaboissières et De Périgny, après avoir fait une dernière tentative
pour les amener à l'abjuration (P. Clément, Relation d'un voyage
en Italie, p. 820).
Farie de Garlin, voir II, S-jS.
Fauquet, guide arrêté, 1688, avec Lebel du Poitou (Fr. 7044).
• Seignelay écrivait le même jour à la toutes sortes de gens, ordonne qu'elle ne
supérieure des N"<ïs-Catholiques : Le roi soit vue de personne (O ' 3o).
étant informé que la dame Le Coq reçoit
126 Révocation de l'Èdit de Nantes à Paris.
Faure (M"'=), <•< non payante », mise aux Nouvelles-Catholiques
en 1686, y abjura évidemment, puisqu'elle est l'une des trois externes
que l'établissement nourrissait «par charité» (Fr. 7061 f" 24).
Jean Faure ou Favre, mis au Petit-Chàtelet le 18 mars 1686
(Fr. 7o5i P 2g3).
Le 14 avril 1701, le roi donnait cent livres à Catherine Faure,
femme de Nicolas Picard.
Fauri. Louis de Marolles écrivait à sa femme le 14 mai 1686 :
«Je t'avertis que mon jugement a été confirmé ce matin par arrêt
de la cour, et que je suis présentement à la Tournelle auprès de
M. Fauri, ce qui ne m'est pas une petite consolation ». La liste des
galériens insérée dans La France protestante (2"= édit., VI) ne contient
pas ce nom peut-être estropié, qui est bien certainement celui d'un
autre galérien de la Tournelle. Ce ne peut être Pierre Mauru, qui
ne vint pas à Paris, ni Fauret : les dates ne concordent pas.
Féux. Le commissaire Delamare écrivait, le 5 mai 1686, que
Félix, soldat suisse, dénoncé par Bacq comme faisant le métier de
guide, était retourné en garnison à Dunkerque (Fr. 7o52 f° 147). Le
même commissaire écrivait encore, le 3i août, que Félix, revenant
de Hollande pour la seconde fois, venait d'arriver à l'auberge du
Renard, rue Montorgueil, et négociait le passage de quelques per-
sonnes (f" 276). Ce guide ne tarda pas à être arrêté à Lille et fut
conduit à Tournay (f° 8). Il dit dans son interrogatoire qu'un de
ses amis^ français marié en Hollande, faisait passer beaucoup de
gens à l'aide d'un passeport qu'il s'était fait donner pour lui et pour
la femme de l'ambassadeur dont il était censé l'homme d'affaires.
Un rapport de La Reynie, daté du mois de décembre 1686, porte
que Félix avait pris son passeport sous le nom de Gaspard Luschot,
et que, étant occupé ailleurs, il avait refusé d'emmener M""= Amy-
raut qui lui offrait mille livres pour la passer avec ses enfants
(f° 242).
Fenou (La demoiselle), «mauvaise catholique», arrêtée par
ordre du 10 décembre 1692 et envoyée, le 10 janvier 1693, au châ-
teau de Pont-de-l' Arche, était sans doute fille d'Oudin Fenou, pro-
cureur au Parlement, peut-être Marie, qui avait épousé en 1657
Daniel Carton, sieur de La Boulaye, receveur du grenier (,Reg.
de Char.).
Un nommé Fenou, «bon protestant» et probablement père de
la prisonnière, mis à la Bastille le 2 septembre 1703, en fut tiré
Emprisonnés à Paris. 127
pour trois mois le 26, afin de se faire « instruire » par le sieur Pollet,
vicaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, et à condition de retourner
en prison s'il ne profitait pas de cette instruction (Ravaisson, XI, 90).
Fenouillet et sa femme, du quartier Saint-Germain-I'Auxerrois,
au Châtelet en décembre i685 (Fr. 7o5i f» 328).
Ferdinand. L'Église de Charenton compta parmi ses membres
trois générations de peintres célèbres du nom de Ferdinand, dont
La France protestante énumère les œuvres.
Ferdinand Elle, originaire de Malines et peintre de la chambre
du roi, mourut en 1687; il avait épousé Marie Ferdinand 1, morte
en 1649 âgée de soixante-quatre ans, dont il eut : Salomon (1609),
Louis (1612), Susanne (1616), mariée en 1641 à Paul Pineau, sieur
de Champfort; Pierre (1617), X... (1618), et peut-être aussi Marie,
qui épousa en i63o Pierre Barbot, sieur du Jard;Xatherine, mariée
à Michel Cassiopin (fils de Jean, peintre du roi), et Louise, femme
de Jacques Barbot, banquier natif de La Rochelle, dont le fils
épousa en 1682 Constance-Émihe Beck, fille de Jean, résident de
Brandebourg à Paris.
Louis Elle, peintre du roi, épousa en 1687 Elisabeth, fille de
l'orfèvre Raymond d'Allemagne, qui lui donna : Louis (1689), mort
âgé de quatre mois; Jean (1642), Paul (1646), mort âgé de trois
semaines; Louis (1649), mort en i658; Henri (i652), Louis, Pierre
(1662), mort-né; Judith (1664), Marie, qui épousa en i685 Simon Le
Juge, peintre en miniature âgé de trente ans, fils de feu Simon,
aussi peintre en miniature '^, et eut pour témoin Samuel Bernard,
professeur à l'académie de peinture.
Pierre Elle, peintre du roi, mort en i655, épousa Anne Cattier
dont il eut: Marie (1644), Anne (1647), Paul (1648), Louise (i65i),
mariée en 1669 à Jean Rou, avocat (témoins : Louis EUe-Ferdinand
et Jean Beck). Sa seconde femme, Philiberte de Lespine, lui donna
encore Louise, mariée en 1679 à Jean Laurent, peintre, fils de
Nicolas Laurent.
Louis, fils de Louis, aussi peintre, eut de sa femme Jacqueline
David: H... inhumé en 1681; Louis et Susanne (1682), morts en
i683 et 1684; Samuel (i685).
' De là le nom de Ferdinand sous lequel nom, Georges Le Juge, marié à Marie
ses descendants et lui sont connus. Son Gobille. Leur fille Catherine e'pousa en
fils Louis signait dans les registres de i66g Samuel Loyseau, orfèvre, et abjura
Charenton: Louis Elle-Ferdinand. le 8 janvier 1686 (Fr. 7o55, f" SgS).
^ Il existait un autre peintre du même
128 Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
Louis, fils de Marie-Ferdinand, eut le premier à souffrir pour
sa foi. En 1681 il fut exclu, avec ses collègues Testelin, Sébastien
Bourdon, Du Garnier et Samuel Bernard, de l'académie de pein-
ture où il professait et dont il était l'un des fondateurs. Agé de
soixante-quinze ans lors de la Révocation, le vieillard dut céder à
la force : il abjura le 3o décembre (Fr. 7o55 f" 362). Marie, sa sœur,
veuve de Pierre Barbot, avait signé la formule d'abjuration le
17 novembre (Fr. 7981 f° 35o), et Jacqueline David, sa bru, abjura
peu après {Ibid., f 44), tandis que Louis Elle junior, mari de celle-ci,
se montrait inébranlable. Le fils, le père et le gendre Le Juge,
habitaient ensemble, dans la rue Mazarine, presque à l'angle de la
rue Dauphine, une maison remplie de protestants, dont Beck, logé
au premier étage, avait fait une officine d'émigration.
Le 16 janvier 1686, le commissaire Gazon écrivait à La
Reynie:
Le sieur Le Juge, gendre de M. Ferdinand, vient de me venir trouver
présentement, parce que je lui ai écrit deux ou trois billets pour l'inviter à se
rendre chez vous; il m'a dit que ce serait inutilement, ne désirant point changer
de religion et se réunir à l'Église. Le sieur Ferdinand fils, qui n'a point été
aussi vous trouver suivant les billets que je lui ai envoyés, m'a dit hier au
soir qu'il avait des ouvrages pour M. le Dauphin qui l'en avaient empêché, et
qu'il ne finirait pas ces ouvrages de plus de dix jours, qu'ensuite il ferait sa
réponse Fr. 7081, f" 47).
Durant ce même mois de janvier, dix-huit à vingt personnes
se réunissaient presque tous les soirs, de cinq à sept ou huit heures,
au cabaret du Riche Laboureur, à l'entrée de la rue des Fossés-M.-
le-Prince. Parmi elles se trouvaient Ferdinand, son fils Louis et
son gendre Simon Le Juge. La réunion continuait encore au
mois de mars, mais ne comptait plus qu'une dizaine d'assistants,
entre autres Ferdinand père. Le Juge, Blondel, ci-devant procureur,
l'horloger Sarrabat et un véritable nouveau converti, Bruneau,
«avocat catholique mais impie», dit la note de police. Ils avaient
arrêté entre eux de n'aller pas même aux sermons et d'en
détourner toutes les personnes de leur connaissance. De Rozemont
le père, de la rue des Marais-Saint-Germain, ci-devant ancien de
Charenton, qui n'avait abjuré que quand on lui eut donné une
garnison, présidait la réunion, «dogmatisant et fortifiant les autres »
(Fr. 7o5i f" 41 et 7052 f" 124).
Ferdinand fils avait été arrêté le 2 mars et conduit à la Bastille
(O* 3o), où nous perdons sa trace. L'ordre d'incarcérer M™= Le
Juge, sa sœur, signé le 27 février et non exécuté, nous ne savons
Emprisonnés à Paris. 129
pourquoi, fut réitéré le 27 mars, et comprit cette fois le mari et la
femme. Mais ils changèrent de quartier et se cachèrent si bien que,
durant huit mois, la police ne parvint pas à les dépister. Desgrez, ne
les découvrit que le 28 novembre et les conduisit sur-le-champ au
For-l'Évèque; le 25, il tranféra M""= Le Juge chez les Cordelières
du faubourg Saint-Marcel (Fr. 7o53 f°= iio et 168), d'où elle fut
envoyée, le 4 août 1687, au château de Nantes, et confiée à De Miane,
dont la férocité passait pour dompter les plus inconvertissables.
Dès le 17 décembre 1686, M. de La Fontaine, prêtre de Saint-
Gervais, chargé de l'instruction de Le Juge, le croyait beaucoup
mieux disposé que Tallemant et Veroux, et manifestait l'espoir
qu'il serait bientôt catholique (Fr. 7o5r f" 248). Il paraît cependant
probable que Le Juge était encore en prison le 25 novembre 1687,
lorsque Seignelay écrivait à La Reynie :
Ferdinand, peintre du roi, ayant demandé à se charger de sa fille affligée
d'un cancer, laquelle a été conduite au château de Nantes à cause de son opi-
niâtreté dans la R. P. R., je vous envoie l'ordre du roi pour la lui faire remettre,
après qu'il vous aura donné sur cela les sûretés que vous estimerez nécessaire
de prendre {O ' 3i).
Où la jeune femme, âgée de vingt et quelques années avait-elle
contracté cette incurable maladie? La devait-elle aux brutalités des
Cordelières ou à celles de De Miane? Sans doute le malheureux
père, qui voulait consacrer ses derniers jours à la pauvre mourante,
dut la conduire au sépulcre avant d'y descendre lui-même. — Le
Juge fut expulsé du royaume en 1688; deux de ses enfants le
rejoignirent, ainsi qu'il résulte de la mention suivante extraite des
registres de l'assistance des réfugiés à Londres: «1703, Simon
Le Juge, confesseur, et deux enfants». Il figure encore sur la liste
de 1705, comme ne pouvant plus travailler. — Thomas Le Juge,
de Paris, marchand de vins et joaillier, réfugié à Kœnigsberg, avec
sa femme, sept enfants et deux servantes, 1698 (Ms. Dieterici).
Martin Elle, naturalisé anglais en 1696, appartenait sans doute
à la même famille.
Fergeau, voir Amian.
Feron (Louis), mis au Petit-Châtelet le 8 février 1687, y mourut
bientôt (Fr. 7o5i f" 289). François Feron, de Paris, étudiant à Leide
en 1697 (Ms. B. du pr.).
Ferrand (M"''), fille de M. de Bellinzoni, fut promenée de cou-
vent en couvent lors de la Révocation, nous n'avons pas la preuve
m 9
i3o Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
que ce fût pour la religion ; cependant il y avait à Paris une famille
protestante du nom de Ferrand (en 1666, Marie Ferrand épousait à
Charenton le docteur en médecine Jean Porrée). Le 11 avril 1686,
Seignelay ordonnait à l'abbesse de Port-Royal de retenir M"" Fer-
rand dans son couvent, et l'autorisait le 2 juillet et le 24 septembre
à la laisser sortir. Le 4 octobre, il invitait la recluse à quitter sur-le-
champ Port-Royal, en l'assurant que le roi lui faciliterait les moyens
de se retirer dans un autre couvent, si elle en prenait, « ainsi qu'il
convenait», la résolution (0'3o). On la conduisit, par ordre du
16 janvier 1687, à l'abbaye de l'Eau, près de Chartres, avec une fille
pour la servir (O* 3i). En vertu d'un ordre du 21 mars 1688, elle
fut conduite par sa mère à l'abbaye de Chelles, d'où on la transféra,
le 6 mai, à Notre-Dame-de-Liesse, au faubourg Saint-Germain.
Ferry (M"'=). Le 7 décembre i685, le commissaire Delamare
conduisait aux Nouvelles-Catholiques Susanne Ferry, parisienne
âgée de douze ans, fille d'un luthier et orpheline de père et de
mère. Il écrivait à La Reynie le 25 mai suivant : « J'ai eu l'honneur
de vous donner un mémoire de deux pauvres petites filles orphe-
lines qui sont aux Nouvelles-Catholiques, Françoise Lanoix et
Susanne Ferry, qui ne sont propres qu'à mettre à la Pitié. La mère
Garnier voudrait bien en être déchargée, parce qu'elles occupent les
places qui pourraient servir plus utilement à d'autres. Si M. Desgrez
était occupé à d'autres affaires, il me suffirait, Monsieur, de savoir
en quelle prison vous voulez que j'envoie ces femmes ou filles de la
R. P. R.». Le 3o juin, Susanne Ferry était notée pour être conduite
à la Pitié, afin d'y apprendre un métier (Fr. 7052 P^ 149 et i56).
Festu. Le 3o juin 1687, Jean Festu, condamné aux galères pour
la religion et détenu à la tour Saint-Bernard, où il attendait le
passage de la chaîne, fut gracié par le roi (Fr. 17421 f° 202). Le
18 juillet, ce fut le tour de Paul Druet, fugitif arrêté à Péronne, qui
paraissait sincèrement converti (f' 206). Le 3i, Michel Martin, Claude
Baudemont et Claude Barrois, aussi condamnés aux galères pour
la religion, virent commuer leur peine (f" 211); le 28 octobre,
Nicolas Vincent, François Vacheriat, François Mésange, Jacques
Chrestien, Christophe Laumont et Nicolas Lemaire, invalides,
reçurent la même faveur (f" 2i5). Seignelay écrivait à Harlay le
3i mars 1688: Dans le nombre de ceux qui n'ont pu suivre la
chaîne parce qu'ils étaient malades, se trouve Druet, qui n'est pas
encore converti, et dont on a demandé au roi la liberté ou l'entrée
Emprisonnés a Paris. i3i
dans un couvent pour y être instruit; on le dit un peu aliéné
(Fr. 17422 f° 28).
Fischer (Benoit), de Solter, canton de Berne, arrêté à
Bapaume, conduisant plusieurs religionnaires, fut transféré à Paris,
par ordre du 4 avril 1686, «pour y être interrogé sur son mauvais
commerce» (O ' 3o). Dès qu'on l'eut relâché, il recommença, et se
fit condamner aux galères en 1689 par le tribunal d'Alsace. On le
trouve à Marseille en 1690, et sur Y Ambitieuse ou l'Émeraude à
Bordeaux vers 1696.
Flamand. Marie Chevalier, femme de Guillaume Flamand, et
ses trois filles, arrêtées dans leur fuite avec douze autres femmes de
La Rochelle, furent mises à l'Hôpital-Général, et transférées le
i3 avril 1700 aux Nouvelles-Catholiques. Le 26 décembre, la mère
et la fille aînée paraissaient assez bonnes cathoHques; mais il avait
fallu éloigner d'elles les deux autres filles, qui persévéraient avec
ardeur dans leur religion (O ' 44).
François Flamand, ouvrier en soie de la rue de Seine, assisté
par le consistoire, noté pour être mandé à la police (Fr. 7o5i f" 44),
prit la fuite avec sa femme Marie Dersigny, leur fille Susanne, leur
fils Jacques et un troisième enfant aussi tout jeune. Ils furent arrêtés
à Vervins, dépouillés de leurs hardes, et renvoyés au Grand-
Chàtelet de Paris oi\ ils entrèrent le 14 novembre i685. Ils abju-
rèrent pour sortir de prison et reçurent 40 livres après l'abjuration
{Ibid., f°^ 295 et 337).
Flandrine (Susanne), mise au For-I'Évêque le 4 juillet 1686,
n'en était pas encore sortie au mois de janvier suivant.
Flers (De). Les biens d'Antoine de Pellevé, comte de Fiers,
gentilhomme normand et ancien capitaine du régiment des cuiras-
siers du roi, ayant été mis en décret pour cause de religion, le
comte se livra, paraît-il, à quelques voies de fait contre l'adjudica-
taire du bail judiciaire de sa terre, et fut pour ce fait envoyé à la
Bastille par ordre du 11 décembre 1689, tandis que son fils Louis,
qui mourut en 1722, était mis par ordre du même jour au château
de Caen {ArcJi. Bast, IX, 174).
Fleury (François), de Touraine, guide qui parlait bon anglais,
fut arrêté à Lille (fin janvier 1686) avec Amonnet, et relâché après
voir signé un acte d'abjuration. Le 10 août, jour de la Saint-
Laurent, il repartait pour la frontière avec quatre femmes, dont
l'une était M"'^ Caron (Fr. 7o53 f 181).
i32 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Flinc (De), voir II, 281.
FocART, mis au couvent de la Culture-Sainte-Catherine, y était
encore le 28 juillet 1687 (Fr. 7058^ 164).
FoissiN (Les). Seignelay écrivait le 25 août 1681 à M. Robert,
procureur du roi:
J'ai rendu compte au roi de ce que vous m'avez écrit au sujet du nomme
Foissin [marchand banquier de la rue Saint-Denis, devant Saint-Leu (Fr. 7052,
£"247)], Sa Majesté m'a ordonné de vous écrire que son intention est que
vous fassiez vos poursuites contre lui conformément à la déclaration du 17 juin
i68i (O 1 25).
Cette déclaration étant celle qui autorisait les enfants de sept
ans à embrasser le catholicisme, il s'agissait donc d'obliger Foissin
à rappeler en France ses enfants qu'il faisait élever à l'étranger, ou
à payer pension à des enfants qu'on lui avait enlevés pour les faire
catholiques.
Pierre Foissin, conseiller du roi et fameux banquier originaire
de Meaux, auquel le procureur-général lui-même s'était chargé de
faire entendre raison sur le chapitre de la religion, est le second
sur la liste des négociants de première catégorie mandés chez
Seignelay le 14 décembre i685 (Fr. 7o52 f" 216). Il signa, ainsi que
son gendre! l^ TrémoUière, receveur des tailles de Mantes, tandis
que son fils, noté comme disposé à le suivre, se dispensa d'assister
à la réunion. Ce fils est sans doute le Foissin qui fut détenu à la
Bastille du 18 juin au i3 juillet 1699, et le Pierre Foissin, qui, vers
la fin de la même année, se réfugiait avec sa femme, trois enfants et
quatre autres personnes, à Magdebourg, où il fut nommé conseiller
de son Altesse Electorale '•^.
Le 10 juin de la même année, M. de La Bourdonnaye recevait
l'ordre de faire arrêter «la veuve de feu TrémoUière, absentée de
Paris depuis quinze jours» avec toute sa famille (O' 48). Pendant
qu'on la cherchait sur la route d'Angleterre, M""^ de La TrémoUière
se dirigeait vers la frontière de l'Est, emportant «200,000 livres de
bons effets» {Arch. Bast., X, 2i5). Le 28, D'Argenson informait
Pontchartrain qu'elle était arrivée en Suisse, accompagnée du
nommé Seudre qui devait l'épouser. La malheureuse femme n'avait
pu emmener que son fils aîné; ses quatre autres enfants (un garçon
de dix ans, une fille de douze, une de quatorze et une encore en
' Mercure hist., août 1699, p. 196. ignorons qui était Élie Foissin, naturalise
" France prot., 2° édit., VI, 5;o. Nous anglais en 1698 (Agnew, III, 58).
Emprisonnés a Paris. i33
nourrice) qu'elle avait confiés au guide Lambrini de Genève, avaient
été arrêtés à Seissel près du fort de l'Écluse. Le i5 juillet, Pont-
chartrain chargeait le résident français de la voir, de l'apitoyer sur
le sort de ses enfants ramenés à Paris, et de lui « remontrer le tort
qu'elle se ferait d'épouser un homme sans naissance, sans mérite et
sans bien», qui d'ailleurs «était le principal auteur de sa retraite»
(O' 43).
La fugitive demeurant insensible à la sollicitude ministérielle,
celle-ci se manifesta bientôt d'une façon différente, si ce n'est plus
sincère. Sous prétexte de l'évasion de l'une de ses filles, Foissin
père fut mis à la Bastille, le 3o juin, pour avoir assisté à une
assemblée et fait passer en Hollande des fonds appartenant à des
fugitifs (voir II, 6o5). Le 9 juillet, on mit sa plus jeune fille aux
Nouvelles-Catholiques; le i5, on le relâcha après qu'il eut
pris l'engagement que sa femme, ses deux garçons et ses deux
filles ne quitteraient pas la France. D'Argenson écrivait le
18: «L'aîné des fils*, qui était en pension chez un maître d'école,
s'en est absenté cette nuit, et le père, en ayant été informé ce
matin sur les dix heures, m'en est venu sur-le-champ donner
avis, accompagné du maître de pension^». D'Argenson menaça
le maître de le faire arrêter s'il ne retrouvait son élève.
Celui-ci s'était réfugié au Palais-Royal où la police n'osa le
reprendre, par respect pour le prince qui l'habitait; mais
D'Argenson pénétra près du fugitif, et s'assura qu'au lieu de
vouloir embrasser l'état militaire par dégoût de l'étude, il ne
songeait qu'à passer à l'étranger pour la Religion, Le père, nulle-
ment héroïque, alla trouver son Altesse Ro3'ale à Saint-Cloud, et
obtint d'elle que l'enfant fût remis à D'Argenson le 19. Il poussa le
zèle jusqu'à vouloir que le fugitif fût conduit à Saint-Lazare, oii l'on
faisait bonne garde (O' 43). Le jeune homme y entra le 20 et n'en
sortit que le 3 février 1700. On le mit au collège des jésuites le
21 avril (O' 44).
Fatigué de l'exil, et peut-être racolé par les agents du
résident français de Genève, La Tremollière fils revint en France
et demanda du service dans les troupes, par un placet que Pont-
chartrain envoyait, le 21 septembre 1701, au nouveau ministre de
laguerre, Chamillard. «Il n'est pas indifférent de le bien traiter»,
écrivait-il à son collègue (O 248). — En définitive, on le mit au
■ D'Argenson entendait sans doute par ' Xotes de R. d'Argenson, p. 9.
là l'aîné de ceux qui demeuraient avec le
père.
i34 Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
collège des jésuites, d'où il s'évada vers le lo octobre 1702 dans le
dessein de retourner à l'étranger (O 249).
Six années après sa sortie de la Bastille, Foissin continuait à
être aussi mal noté que possible, témoin ce billet de Pontchartrain
au lieutenant de police D'Argenson :
12 mai 1706. Le roi est toujours dans les mêmes sentiments à l'égard du
sieur Foissin et de ses filles, et le père et la mère n'ont pas jusqu'à présent
assez marqué leur retour à la R. C. pour se fier à eux; ainsi il faut insister à
ce qu'ils donnent à leurs filles pour leur établissement d'autres eftets que les
rentes sur la ville dont ils ont déposé les contrats pour sûreté de leur stabilité
dans le royaume (O 253).
En 1718, il y avait encore aux Nouvelles-Catholiques quatre
demoiselles Foissin, parentes des demoiselles Crommelin*; leur
mère, la veuve Marie Foissin était à la Bastille.
Follet (Philippe), mis au Petit-Châtelet pour la R. le 7 ou le
17 novembre i685, n'en était pas encore sorti le 19 février 1686
(Fr. 7o5i f°* 293 et 3o3). Nous ignorons s'il est le même personnage
que Folliet, marchand horlogeur de Paris, mais Genevois d'origine,
que, le 26 août 1701, D'Argenson recevait l'ordre de traiter comme
Français en ce qui concernait la religion (O 248).
FoNTAN (Veuve Matthieu), voir Lecointe.
FoNTENiLLES (La dame de), mise dans un couvent par La
Reynie, avec une fille pour la servir, en vertu d'un ordre du
25 octobre 1688 (O » 32).
Forant (M""=). Marguerite Richier de La Rochelongchamps,
veuve de Forant, l'illustre marin huguenot, nommé chef d'escadre
après avoir abjuré à Paris en décembre i685, fut enfermée aux
Nouvelles-Catholiques, peu après la mort de son mari, décédé à
Brest le 20 août 1692, et ses enfants remis à leur tante qu'on croyait
mieux convertie. Finalement déclarée «bonne catholique» par la
mère Garnier, elle reçut, le 3o octobre 1698, l'autorisation de
retourner «en son pays», et, le même jour, Pontchartrain lui
adressa le billet que voici : «Le roi se fera un plaisir de vous donner
des marques de sa protection, et du souvenir qu'il a des services
de M. Forant; à l'égard de vos enfants. Sa Majesté n'a encore rien
décidé sur leur sujet» (O* 87). Pontchartrain écrit, en 1694, que
M"'° Forant est dans de bonnes dispositions, mais que M""-' Richier,
' Essai sur rtiisl. des Ég!. de l'Aisne, p. I25.
Emprisonnés h Paris. t35
sa mère, fait beaucoup de mal. Elle plia devant la menace d'être
envoyée dans un couvent {Bullet., 2" sér., XVI, 32i).
Foret (David), mis au Grand-Châtelet le 26 septembre 1686
(Fr. yoSi f" 275), appartenait peut-être à la famille des peintres de
ce nom. Anne Goffin, sa femme, mise à la prison de l'Abbaye,
donnait au mois de décembre «quelque espérance de conversion»
(f" 236). Renée Courbard, femme d'Etienne Forest, de Paris, âgée
de trente-six ans, faisait acte de repentance à Londres le 17 no-
vembre 1687, et son mari, âgé de quarante ans, le 26 février 1688
(Ms. Égl. de la Savoye).
FoucART, de Montpellier, transféré en 1687 de Saint-Martin-
des-Champs aux Blancs-Manteaux (Fr. 7o55 f" 166), paraît différent
de Focart, puisqu'il figure sur la même liste.
Foucault (Pierre), voir Lespine.
Foucault (M""') et sa femme de chambre, mises aux Nouvelles-
Catholiques, figurent sur la liste du i-' février 1687 (Fr. 7062 f° 3i).
FoucHER, expulsé du royaume en 1688.
Fouchereau (Judith), mise au For-l'Evêque pour la R. le 4 avril
1686 (Fr. 7o5i f° 290).
FouGiÈRES (Jeanne de), voir Louvigny.
Foulon, enfermé dans un couvent 1699.
FouQUE (Philippe), tailleur de Paris, condamné aux galères par
le Parlement de Metz en 1686.
Fouquet (La nommée), voir II, SBg.
Fourneret, détenu à la Bastille, obtint le 14 août 1688 la per-
mission de s'y promener et de voir ses parents. Il en sortit par ordre
du 4 octobre 1690 (O ' 32 et 34).
FouRNiER (femme), voir Pitan.
Fradin (M""), voir de Thors, II, 4o3.
Francion (Henri), de Saint-Marcellin. Le 14 octobre 1697,
D'Argenson recevait l'ordre de presser le procès de Francion,
détenu à Vincennes, que son «opiniâtreté dans la R. » rendait
«indigne d'aucun égard» (O * 41). Le prisonnier fut transféré à la
Bastille pour y être « instruit», par ordre du 29 juin 1699 (O ■ 48).
i36 Révocation de F Edit de Nantes a Paris.
François (René), de Ropie, près Saumur, condamné aux galères
par le Parlement de Paris, en i685 {France prot., 2" édit., VI, 273).
Fromentin, tiré du For-1'Evêque le 3o août 1688, et mis en
liberté pourvu d'un sauf-conduit pour six mois (O * 82).
Furet (Madelaine), mise au Grand-Châtelet le 3i janvier 1686.
Gagemont (Louis Prévost, sieur de), gentilhomme poitevin des
environs de Melle, ruiné par les dragons, vint à Paris avec sa parente
M'"'' d'Olbreuse, qui partait pour l'étranger (voir Sainte-Hermine
aux Prisons), fut arrêté le 18 avril 1686 et mis à la Bastille '. Il pré-
tendit qu'il ne songeait pas à fuir, mais à retourner chez lui au bout
de sept à huit jours (Fr. 7o53 f° 273). On le relâcha le 11 août; mais
le II mai 1687 Louvois ordonnait à l'intendant Foucault de le faire
arrêter de nouveau, et de l'envoyer à Pierre-Encise. En attendant
qu'on pût l'envoyer à Lyon, on le jeta dans les affreux cachots du
château de Bougouin, près Niort, où son courage succomba d'après
M. Lièvre (III, 2o5) et La France protestante (VII, 90 a). Le 3o avril
1695, il fut transféré de Pierre-Encise au château de Saumur, pour y
rester jusqu'à ce qu'il donnât «des marques d'une meilleure disposition
sur le fait de la religion». Au mois d'août 1700, on était résolu à
l'envoyer au château de Nantes; atroce châtiment qui lui fut épargné,
grâce à une indisposition qui ne permettait pas de le faire voyager.
Le 18 août 1701, Pontchartrain écrivait au comte de Roucy ^ :
J'ai obtenu du roi que M. de Gagemont sortira du château de Saumur
pour aller passer trois mois à Poitiers, où sa fille espère de le convertir; mais
s'il ne profite pas de ce temps pour sa réunion, il sera renvoyé en prison.
Ainsi c'est à ceux qui s'intéressent pour lui de lui faire entendre raison, afin
qu'on ne soit pas obligé d'en venir à cette extrémité.
Daniel Janvre de La Bouchetière et Charles Vernon de Bonneuil,
s'étaient aussi portés caution du prisonnier, sans grand succès
comme on va voir. En effet, Pontchartrain écrivait à l'intendant
Pinon, le i^'' mai 1708:
' Il semble donc probable que l'ordre, comte de Roucy et de Roye, n'attendit
donné à Foucault en février, de l'envoyer pas la Révocation pour abjurer. Claude
au château de Pierre-Encise, n'avait point écrivait le 2 février 1684: « Le comte de
reçu d'exécution, peut-être grâce à la pro- Roucy va changer de religion» (Bibl. de
tcction de M'"' d'Olbreuse. Leide). En récompense de son apostasie,
« Protestant moins zélé que son père, le roi lui accorda une pension de 12000
qui obtint en i683 la permission d'aller livres vers le 12 février Ib83 (Méin. de
servir le roi de Danemark, le fils aîné de Sourches).
Frédéric-Charles de La Rochefoucauld,
Emprisonnés à Paris. iSy
Vous avez près de Poitiers le sieur de Gagemont, gentilhomme nouveau
catholique très opiniâtre, qui n'était sorti de prison que sur les assurances
qu'il avait données à feu M. l'évéque de Poitiers de se faire instruire. Mais
comme Sa Majesté est informée qu'il n'a point changé de sentiment, ce qui est
d'un très mauvais exemple, elle m'ordonne de vous écrire que si, après le
mois que M. le maréchal de Chamilly lui a donné, il ne se met pas à son
devoir, elle veut qu'il soit arrêté et envoyé au château de Saumur, suivant
l'ordre que je vous adresse à ce sujet.
Le 23 janvier 1704, Pontchartrain félicite Chamilly d'avoir réussi à
persuader M. de Gagemont et M""' Duquesne ^ {Arch. Bas/., VIII,
382, 445, 460, 461). Enfin, dit M. Lièvre, «la mort mit fin, en 1708,
à cette longue lutte d'une conscience convaincue contre la force
brutale». M. de Gagemont n'avait que soixante-sept ans et en avait
passé près de vingt en prison.
Sa femme, Marie L'Huilier de Chalandos, fit preuve d'une
grande constance au milieu des persécutions. Elle lui donna, suivant
La France protestante, trois fils (Louis, Charles-Constantin et
Alexandre) et trois filles (Louise, Marie, Charlotte), et seulement un
fils et quatre filles d'après M. Lièvre.
Galdi (Laurent), voir Bosc.
Gallerand, ci-devant secrétaire de l'abbé de Polignac, ambas-
sadeur en Pologne, arrêté pour cause de religion, fut mis à la Bastille
du 24 février au 10 juillet 1699 (Arsen. F. Bast., loSig).
Gallet (M""^^). Une demoiselle Gallet, de Blois, mise aux Nou-
velles-Catholiques de cette ville, en fut, au dire de Seignelay,
«violemment» tirée par sa mère et ses deux sœurs, et toutes quatre
s'enfuirent à Paris dans le dessein de passer à l'étranger. Le i3
septembre 1687, La Rej^nie recevait l'ordre de les arrêter, en
s'abouchant avec l'horloger Gribelin, de la porte Dauphine, qui
connaissait leur domicile, puis de mettre la mère au For-l'Evêque,
et les filles, aux Nouvelles-Catholiques.» (0*3i). L'opération réussit-
elle?
L'Église de Charenton comptait parmi ses membres une famille
du même nom. Le 23 août 1686, l'exempt Auzillon arrêtait à Senlis
Marie Gallet^, Sanson, une dame Anne Sanson (peut-être M"=
Fumichon), la veuve Marie, leur domestique, et le guide anglais
Philippe Pers qui les conduisait; toute la troupe, d'abord enfermée
' Non la femme de l'amiral , morte en en 1640, un enfant de Loride des Gali-
ifiqy. nières. Une Geneviève Gallet avait épousé
5 Une Marie Gallet, femme de l'avocat à Charenton Abraham d'Agar, dont elle
Philippe Bazanier, présentait au baptême, eut un enfant en 1673.
i38 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
chez lui, fut ensuite mise au Grand-Châtelet, et le 3o Seignelay
ordonnait de relâcher toutes ces personnes dès qu'elles auraient
abjuré. Le 6 septembre, un sieur Devarenne écrivait à La Reynie :
Après beaucoup de contestations, nous avons enfin résolu M'"° de Fumi-
chon, M. Sanson et M"" Gallet à faire leur réunion. M. de La Fontaine l'a
reçue, et ce qui vous surprendra, mon père a contribué plus que personne à
les déterminer; il a signé comme témoin. Nos dames espèrent que vous vou-
drez bien leur épargner le couvent (Fr. 7o53, P 77).
En 1705, nous trouvons à l'Union Chrétienne une demoiselle
Gallet, qu'on envoya, le 22 avril, passer quelques mois aux
Nouvelles-Catholiques, parce qu'elle n'était pas assez instruite en
la religion, pour qu'on pût la mettre en apprentissage de couturière
(O» 252).
Gamonnet, voir Baron.
Ganneron (M"^), mise aux Nouvelles-Catholiques, fut envoyée
par la mère Garnier dans une communauté d'Auxerre ; le 2 août
1688, Seignelay invitait La Reynie à payer pour sa nourriture cent
livres par an.
Gardouleau, voir Closroger.
Gargouilleau (Josué), sieur des Loges, marié en 1666 à Mar-
guerite, fille de Pierre Barbot et de Marie Elle, fut envoyé au
château de Ham par ordre du 27 septembre 1689, et mis en liberté
par ordre du 14 mai 1690, avec ordre de se retirer à Rennes
(O» 33 et 34).
Garin, voir Andry.
Garnier. Il y avait à Paris lors de la Révocation au moins
cinq familles de ce nom : la veuve Garnier, marchande de bois
du faubourg Saint-Antoine, que l'on disait, le 14 janvier 1686,
disposée à l'abjuration (Fr. 7o5i f" 67) ; Jacques Garnier, sieur de
Mehary, qui abjura le 11 janvier 1686 avec ses deux filles, âgées. de
vingt et vingt et un ans {Ibid., f° ii5); c'est peut-être l'une d'elles
qui fut mise aux Nouvelles-Catholiques par ordre du 5 juillet 1699
(O' 48); Garnier, marchand en magasin du quartier Sainte-Opportune,
passé à l'étranger en i685 avec sa femme et deux de ses neveux ;
Esprit Garnier, marchand de vins du faubourg Saint-Antoine, aussi
passé à l'étranger (Fr. 7061 f""* 819, 342); André Garnier, du quartier
de la Halle, inscrit avec sa femme et ses deux filles sur l'état des
fugitifs de mars 1687. Après avoir apposé le scellé sur les quatre
Emprisonnés h Paris. iSg
coffres qu'André avait fait venir de Caen, le sergent Durault vendit
1291 livres les effets qu'ils contenaient {Ibid., f° Sig). Mentionnons
encore Tobie-Noël Garnier et Jacques Garnier, parisien fugitif,
arrêtés à Guise en 1686 avec Pierre Morin.
Garsault (De), poitevin, ancien catholique ', et ci-devant
commissaire de la marine, avait épousé une protestante qui refusa
d'abjurer à la Révocation. Aussi Seignelay écrivait-il au mari le
3o janvier 1686 :
Madame votre femme doit aller trouver M. de Ménars puisqu'il la demande,
et se mettre en état d'exécuter le plus tôt qu'il se pourra les intentions du
roi; car il ne faut pas qu'elle s'attende d'être la seule distinguée de ceux qui
sont encore dans la R. P. R. A l'égard de M"" votre fille, faites promptement
ce que je vous ai dit à ce sujet (O ' 3o).
Le 24 octobre, la conversion de M""" de Garsault- était si loin d'être
achevée, que Seignelay écrivait encore au père :
J'ai reçu votre lettre et le meilleur conseil que je puis vous donner, c'est
de mettre votre fille aux Nouvelles-Catholiques; vous ferez voir par là au roi
que vous faites ce qui dépend de vous pour sa conversion sincère (O ' 3o).
On ne peut guère douter que M. de Garsault ait suivi ce conseil.
Mais avec le temps les choses changèrent. M. de Garsault, gagné
par sa femme, qu'il perdit peu après, embrassa la religion proscrite
et fut, pour ce crime, mis à la Bastille le 27 juin 1700 par ordre du
10, et le P. Bordes autorisé à 1'}^ voir par ordre du 23. Il fut relâché
le 4 septembre, à condition de vivre en bon catholique {Arch. Bast.,
X, 254 et Arsen. F. Bast. io523).
Gasse (Jacques), de Paris, expulsé du roj^aume, le 27 avril
1688, par Dieppe, avec quatre-vingt-treize protestants de Nor-
mandie. Tous se réfugièrent en Angleterre {Procecdings of thc
huguenot Society of London, janvier 1887, p. 40).
Gautier, parisien, exilé en Berry, par ordre du 16 décembre
i685 (O» 29).
Gaudé (M"^), mise dans un couvent en 1688, était sans doute
sœur de Catherine, femme d'Isaac Raveau, procureur au Parlement,
dont la fille s'était mariée à Charenton en 1672.
Gendrat (Anne), voir Bareire.
' Il avait un frère gentilhomme ordi- La Ferté-Civile, avait épousé René de
naire du roi. Garsault.
' Pierre de Civile, oncle du sieur de
140 Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
Gendrault, voir Menour.
Genest (Jacques de). Voir III, 104.
Genuit, voir Lafuitte.
Georget et Peceur, condamnés avec les ministres d'Angers
et enfermés au Petit-Châtelet, se plaignaient, au mois de mars i685,
de coucher sur la paille. Le Tellier donna l'ordre d'adoucir la peine
qu'on leur faisait dans la prison (Fr. 17420 f° 221).
Ce Georget est sans doute différent de celui qui fut arrêté et
enfermé avec Mal et Drelincourt-Duclos par ordre du 5 août 1689
(O I 33).
Germain. Le roi signait le 9 mars 1686 l'ordre de mettre dans
des couvents la dame Germain, la marquise de Théobon et la
demoiselle de La Rochegiffart (O'So). La France protestante (2^édit.
IV, 823) mentionne Cliarles de Germain, sieur de la Tour de Mory,
dont la fille, Madelaine, épousait en 1647 Jean de Courtils, sieur de
Choqueuse. Nous trouvons à Paris Martine Germain, femme de
François Huglas, marchand de la rue des Bourdonnais, laquelle
promettait, le 11 janvier 1686, de se réunir (Fr. 7o5i f° gS).
Gervaise, voir Anciens, II, 57.
Gilles (Sara), voir Cochet.
Girard, voir Anciens, II, 61.
GiRARDOT, voir Anciens, II, 63.
GiRAUD (Élie), pasteur du Désert, arrêté le 3 mai 1692 (voir
II, 578).
GiRAUT. Seignelay écrivait à M. de La Briffe le 16 novembre
1689:
On m'a donné avis que, sous prétexte de charité, des gens de la R. s'entre-
mettent pour faire mettre en liberté le nomme Giraut, condamné aux galères,
qui est à la Tournelle, afin de le faire passer en Angleterre. Le roi m'a ordonné
de vous écrire d'avoir attention à cet homme pour éviter les surprises qu'on
pourrait faire à son égard en le disant invalide au autrement (O ' 33).
Manque à la liste des forçats pour la foi publiée dans La France
protestante.
GiVRY (Gardien), voir II, 578.
GoBARD. Seignelay écrivait le 3o août 1686 au procureur-
général :
Emprisonnés à Paris. 141
A l'égard de Marie Gobard, Sa Majesté estime que vous pourrez la faire
mettre en liberté aussitôt qu'elle aura fait sa réunion (O ' 3o).
Le 28 novembre 1689, Gobard, sieur des Graviers, détenu à la
Bastille, obtint la permission de se promener dans la cour; il fut
mis en liberté par ordre du 4 octobre 1690.
GoBELiN. Un membre de l'illustre famille des teinturiers pari-
siens fut enfermé à la Bastille, comme protestant opiniâtre, par ordre
du 19 décembre i685 (Fr. 17420 f° 193). Le 25, Seignelay écrivait
à M. de Ménars, intendant de la généralité de Paris :
Un nommé le sieur Gobelin de Paris, qui a une terre proche Étampes
appelée Gillevoisin, a refusé avec opiniâtreté d'entendre ceux qui ont voulu
lui faire connaître les erreurs de sa religion, sur quoi Sa Majesté l'a fait arrêter
et conduire à la Bastille, et elle m'ordonne de vous écrire qu'il sera bien néces-
saire, quand vous serez de ce côté et que vous aurez des troupes, que vous
chargiez beaucoup cette maison pour obliger cet homme à être plus docile
(O 1 29).
Le 27, M. de Besmaus reçut l'ordre de laisser pénétrer près de
Gobelin M. de Brissac, major des gardes, et le sieur Acéré, banquier
nouveau converti (O^ 29).
Le prisonnier dragonne ne sortit de la Bastille que le 18 sep-
tembre 1686 {Arch. BasL, YIII, 842).
GoDART (Rachel), d'Asnières près Bourges, retirée de Bourges
à Paris «à cause des dragons», fut arrêtée par Desgrez le 4 sep-
tembre 1686, mise le lendemain au Grand-Chàtelet, et relâchée par
ordre du 28 janvier 1687 après avoir fait abjuration (O* 3i ;
Fr. 7o5i f°^ 286, 269, 2881. Au commencement de l'année 1700,
Godart, marchand de bois, était emprisonné; sa femme en profita
pour s'enfuir à l'étranger, après avoir détourné tout le bois qui se
trouvait dans son chantier (O * 44).
GoDEAU (M™=). Au mois d'avril 1686, La Reynie écrivait à
M"'= Le Coq des Moulins, nouvelle convertie et parente de l'ancien
de Charenton : «M. le commissaire Gazon m'a dit ce matin qu'il avait
eu l'honneur de vous parler en faveur de la dame Godeau, qui est
sortie des Nouvelles-Catholiques, où elle a été de son bon gré et y
a fait son abjuration et sa première communion ; elle est maintenant
sur le pavé, sans aucun argent pour s'en retourner en son pays qui
est au-delà de Poitiers» (Fr. 7o53 f" 80). — Pourquoi la police
a-t-elle recours à la charité d'une nouvelle convertie, plutôt qu'à
celle du clergé ou du roi, pour payer le voyage de la dame Godeau ?
142 Rcvocaiioii de l'Edit de Nantes à Paris.
Évidemment parce qu'elle sait que le clergé n'a consenti à ouvrir
sa bourse qu'afin de décider le roi à signer la Révocation, et que le
roi se soucie bien plus de déterminer, c'est-à-dire d'acheter des
abjurations, que de venir en aide à ceux qui ont abjuré.
GoDiN, marchand parisien, Desmousseaux, graveur, demeurant
dans une académie du faubourg Saint-Germain, et la femme de
celui-ci, s'enfuirent au mois de mars 1686, en compagnie de la fille
du libraire Périer, de la rue de la Calandre, et d'Anne-Marie
Vincent *, jeune fille de dix-huit à vingt ans, qui habitait chez son
parent Périer. Arrivés à Maubeuge à force d'argent, ils trouvèrent
le passeur très perplexe et mal disposé, parce que les passages
étaient trop bien gardés. Cet homme, que le commissaire Delamare
nomme François Marchipon, reçut cependant dix pistoles, pour les
avoir logés une nuit; mais il refusa de les conduire. Desmousseaux,
sa femme et M"'= Périer revinrent à Paris, tandis que le reste de la
troupe, continuant le voyage, fut arrêté et conduit à Lille (Fr. 7062
f-84).
Anne Godin avait épousé en 1680 Antoine Ecmann, marchand,
fils d'Edouard, graveur en bois {Reg. de Char.).
Jeanne Godin, boutonnière âgée de quarante ans, demeurant
rue Transnonnain, qui recevait du Consistoire quarante sous par
semaine, implorait, le 14 janvier, la charité du roi en faisant valoir
l'abjuration qu'elle avait faite le i5 novembre à Saint-NicoIas-des-
Champs (Fr. yoSi f° 99).
GoiLARï (M""" et M""). Au nombre des seize personnes de La
Rochelle arrêtées comme elles passaient à l'étranger, se trouvaient
M""' Goilart et sa fille, que l'on mit à l'Hôpital-Général, d'où elles
furent, par ordre du i3 avril 1700, transférées aux Nouvelles-
Catholiques, qui les confièrent à M""" de La Rousselière, en vertu
d'un ordre du i3 juillet (O' 44).
Goupil, marchand d'Alençon caché à Paris, fut arrêté, le
27 juin 1686, par le commissaire Poiret, aux mains duquel il trouva
moyen d'échapper. Repris sur-le-champ, il prétendit avoir abjuré à
Alençon (Fr. 7o5i f" 28).
Gousset ou Gosset (Charlotte), de Blois, âgée de trente-cinq
ans, arrêtée à Paris avec Madeiaine Pitan, veuve du procureur
Ch. Péraux, fut mise le 28 janvier 1686 aux prisons royales de
' Nièce de Marie Vincent, de Rouen, servante de De Laet, i uo Geoffroy-l'Asnier.
Emprisonnés à Paris. 148
l'Abbaye, et Seignelay fit ordonner, le 23 avril, à ses parents de la
retirer lorsqu'elle aurait fait abjuration (Fr. 7o5i f"^ 280, 294 et
0'3o). Mais elle n'abjura point et fut expulsée du royaume
en 1688.
Anne Gousset, réfugiée (1686).
GouzoN, voir D'Aubaïs.
Gralin. Le i'"' août 1686, Seignelay ordonnait à La Reynie
d'arrêter Gralin, charron de Warti, Landrieux, Petitpère fils et
autres qui, d'après l'interrogatoire de Chastelain, contribuaient à
l'évasion des protestants {Arch. Bast., VIII, 420). Voir Émigration
II, 454.
Grandchamp, parisien, exilé en Bourgogne, par ordre du
16 décembre i685 (O' 29). Dans l'espoir qu'il se convertirait,
Seignelay avait ordonné le 22 novembre de n'envoyer point de
gens de guerre dans sa maison de Petitval; mais cet espoir fut déçu
(O' 29).
Grandon, mis à la Bastille en 1690 [Fr. pr., X, 486)
Granger, apothicaire d'Alençon, et sa femme, sans doute
accusés d'avoir favorisé les évasions, étaient enfermés en 1688 dans
les prisons de Paris ; après avoir écrit, le 26 avril, à la Reynie de
les relâcher, s'il ne les trouvait point coupables, Seignelay lui
ordonnait, le 10 juin, de les laisser en prison, aussi bien que les
guides Lespine, Northal et De Serre (O' 82).
Grave (De). Établi en France, bien qu'il fût né en Angleterre,
sans doute de parents réfugiés, Jean de Grave repassa le détroit,
avec sa femme Catherine Lefebvre, lorsque l'Édit de Nantes eut
été révoqué. Ne pouvant emmener ses deux enfants, il les confia,
ainsi que leur gouvernante nommée Richer, à sa compatriote
M"^ Vion, aubergiste et guide à Paris, qui s'engageait à les lui
conduire ; mais ayant été arrêtée elle ne put tenir sa promesse. Le
6 mars 1686, les enfants et la demoiselle Richer furent enfermés
chez deux sergents au Châtelet, Claude de La Haye et Pierre
Brémon. Plus tard, ceux-ci demandaient qu'on leur payât la pension
des trois prisonniers sur le prix des meubles et d'un vaisseau de
De Grave, dont la vente avait, disaient-ils, produit une somme
considérable (Fr. 7o58 f°= 861 - 368).
Gravet (Charles), de la rue Saint-Martin, était natif d'Orléans;
il avait épousé une demoiselle Le Maistre, originaire de la même
144 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
ville et sœur des dames Alexandre et François Mariette. Il n'abjura
point à la Révocation, mais sa femme montra moins de courage.
Toutefois on les arrêta tous deux le i8 mai 1686. Le mari fut mis
au For-l'Evêque et refusa d'indiquer son emploi (Fr. 7o5i f" 82).
Au mois de janvier 1687, il était noté comme n'ayant aucune dispo-
sition à faire abjuration; il fut transféré par ordre du 28 à l'abbaye
de Marmoutier (O' 3i).
L'avocat Jean Gravet avait épousé Marie Le Maistre {Fr. pr.,
VI, 535).
Un nommé Bourdon Gravet fut mis au Petit-Chàtelet pour la
R. le 5 février 1686 (Fr. yoSi f" 3o3).
Nous ignorons lequel des trois fut arrêté au mois de juillet
1690 et relâché par ordre du 3i janvier 1691 (O' 35)
Un Gravet s'enfuit à l'étranger avec sa femme nommée
Lemaire (Le Maistre?), quand on détruisit le temple de Charenton
(Fr. 7o5i f° 3o8).
Grignon ou De Graignon, voir Petitot.
Grigou, protestant de Tours, arrêté à Paris, sur le juste soup-
çon qu'il cherchait à sortir du royaume, fut relâché en vertu d'un
ordre du 10 août 1699 (O' 43).
Grillart (Anne), expulsée du royaume avec Marthe Amonnet,
le i3 avril 1698 (O» 87).
Grimaudet. En 1674, Pierre Grimaudet, médecin de Paris,
originaire de Blois ainsi que sa femme Elisabeth Falaiseau, assistait
comme témoin au mariage de Jacques Falaiseau, frère de l'ancien
de Charenton. Il abjura forcément comme tout le monde à la Révo-
cation, puis se repentit de sa faiblesse et se fit mettre à la Bastille
le 12 février 1689. Il fut envoyé le 2 mars au château d'Angoulême,
puis relégué à Mauriac en Auvergne le 21 août de la même année,
et à Clermont-Ferrand le 16 janvier 1690. Enfin, le 6 décembre, il
obtint la permission de se retirer à Blois. Le 16 mai 1691, nous le
retrouvons à la Bastille conférant avec le P. Bordes, auquel
Seignelay écrivait le 21 juin :
A l'égard de Grimaudet, il a demande avec instance d'aller à Blois, son
pays, et il a obtenu cette grâce; mais il faut qu'il s'en contente et qu'il s'abs-
tienne d'aller ailleurs (O ' 35).
De Blois il retourna encore à la Bastille, dont il ne sortit que le 28
janvier 1692. Seignelay écrivait le même jour à l'évêque de Blois:
Emprisonnés à Pans. 143
Le sieur Grimaudet, nouveau catholique, est depuis trois ans à la Bastille,
et ayant promis au P. Bordes de tenir dorénavant une conduite dont on aura
lieu d'être content et qu'il vous donnera pour cela des sûretés, Sa Majesté a
bien voulu le faire mettre en liberté, et je vous en donne avis afin que vous
puissiez prendre parole de lui qu'il suivra vos conseils sur sa religion, et que
dans la suite vous ayez attention sur sa conduite (O ' 36).
On lui permit, le 21 avril lôgS, de revenir à Paris quand il voudrait
(O* 37).
Après six années de contrainte et de demi-hypocrisie, la
conscience du malheureux protesta de nouveau. En conséquence,
l'évêque le fit enfermer au mois d'octobre 1699 dans un des couvents
de Blois, l'abbaye de Bourgmoyen, où il resta jusqu'au 26 mai 1700,
c'est-à-dire jusqu'à ce que son surveillant fût content de lui. Cet
évêque devait être le collègue de Fénelon dans la mission de
Saintonge, Bertier, qui aurait dû se mieux souvenir de ce que son
ami avait écrit sur les communions forcées: «Si peu qu'on les
presse, on leur fera faire des sacrilèges innombrables ; les voyant
communier, on croira avoir fini l'ouvrage; mais on ne fera que les
pousser par les remords de leur conscience jusqu'au désespoir ».
M™*" Grimaudet, transférée en 1687 du monastère de Ro3-allieu
dans celui de Notre-Dame de Soissons, et l'année suivante dans
celui de Longpré, était très probablement la femme du médecin.
Un homonyme de celui-ci, le chirurgien-barbierPierre Grimaudet,
de Montélimar, qui avait épousé à Charenton Susanne Truffault,
fille de feu Jean, procureur fiscal en Normandie, et habitait la rue
des Cinq-Diamants, figure avec sa femme et ses deux enfants sur
l'État des fugitifs dressé le 16 février 1687. On ne lui connaissait
aucun bien (Fr. 7o5i f" 326). Ils passèrent en Angleterre, où sa
veuve et ses deux enfants étaient assistés en 1705 (Ms. B. du pr.).
Jean de Grimaudet et sa femme, née Danger, réfugiés en
Prusse (Bordier, Fr. pr., V, i5i). François et Susanne Grimaudet,
fugitifs, dont les biens furent accordés à leur beau-frère Charles-
Isaac Drouin, sieur de La Borde, mari de leur sœur Marguerite
{Ibid., V, 5o5).
Grimault, voir II, 5o6.
Une veuve Elisabeth Grimault, du quartier Saint-Martin, était
notée, le 14 janvier 1686, comme assez bien disposée sur le point de
la religion (Fr. 7o5i f" 54).
Plusieurs Grimault (Paul, Simon et sa femme, Marie, leur fille)
furent naturalisés anglais en 1682, et Abraham en 1700 (Agnew, III,
32, 37 et 63) ; Isaac, en i685. Cinq membres de la famille parisienne
m 10
I46 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
firent acte de repentance à Londres : Elisabeth, âgée de seize ans,
le 26 décembre 1687; Augustin, âgé de vingt-huit ans, le 3 avril 1698;
Enoch, âgé de soixante-sept ans, Esther, sa femme, âgée de soixante
ans, et leur fils Jacques, âgé de vingt-cinq ans, le 2 octobre 1698
(Ms. Égl. de la Savoye). Enoch et sa femme figurent sur les listes
des assistés en 1708 et 1705.
Grimpré, voir Emigration, II, 465.
Grinfils, voir Simon.
Grozilliers (M"" des). Le 28 septembre 1699, Pontchartrain
donnait l'ordre de mettre à l'Hôpital-Général la demoiselle des
Grozilliers, à cause de ses emportements dans la maison des Nou-
velles-CathoHques (O ' 48). — Nous ne connaissons de cette famille
parisienne que Marie Grousillier, qui avait épousé en 1644 le peintre
Jacques de Riberolles (Reg. de Char.)
GuEDiN (Jeanne), fugitive arrêtée en 1686 avec Pitel, etc.
Guenon de Saint-Hilaire. Matthieu Cliaigneau, originaire de
Marennes, fut naturalisé anglais en 1687 avec sa femme Marie et
trois de ses enfants: Matthieu, Pierre* et Susanne (Agnew, III, 42).
Son fils. Guenon de Saint-Hilaire, se disposait à le rejoindre lors-
qu'il fut arrêté à Paris par ordre du 3 mars 1700, et mis à la
Bastille d'oi^i il sortit le 17 avril 1701, par ordre du 14, avec ordre
de se retirer à Bordeaux, et à condition que Guenon, son oncle,
échevin de Saintes, répondrait de sa stabihté dans le royaume
[Arch. Bast., X 258 et BulUi. II, 178).
Josias Chaigneau, qui avait quitté le château de Labellonière à
Saint-Savinien, près Saint-Jean d'Angely^ pour se réfugier en
Angleterre, était sans doute de la même famille {Fr. pr., 2." édit.,
III, 1000).
GuÉRiN (Marguerite), mise aux Nouvelles Catholiques le 17 sep-
tembre 1686, figure comme « non payante » sur la liste du
14 décembre, et comme fille d'une « fort méchante catholique »
(Fr. 705 1 f" 248 et 7o52 f" 24).
Voir Le Riche.
GuERiNEAU. La Reynie écrivait au procureur-général, le
5 décembre i685, en pleine fièvre de conversion :
' Un autre Pierre Chaigneau reçut aussi des lettres de naturalisation en i6s8
(Afjncw, III, 49).
Emprisonnes à Paris. 147
j'ai parlé à Guerincau; mais je ne sais, Monsieur, si ce que je lui ai dit
sera de quelque utilité. J'ai fait cependant tout ce que j'ai pu pour bien exé-
cuter vos ordres et pour suivi'e le plan qu'il vous a plu de me donner
(Fr. 17,420, f" 178).
Guerineau, domicilié rue de la Chanverrerie, était l'un des
principaux négociants qu'on s'efforçait d'intimider pour les amener
à signer le 14 un acte d'abjuration cliez Seignelay (Fr. 7082 f" 222).
II résista comme La Rejmie l'avait prévu, et un mandat d'arrêt fut
lancé contre lui. « Je ne sais, écrivait encore, le 12, La Reynie, si
M. le procureur du roi aura fait exécuter le décret contre Guerineau »
(Fr. 17420 f'=' 186). L'emprisonnement est à peu près certain ; car
Guerineau n'assista point à l'assemblée du 14. C'est lui, sans doute,
qui fut naturalisé anglais en 1696, sous le nom de Théophile
Guerineau.
Glibillon Jeanne, Madelaine Legros, femme de Roland Trous-
sart, Marie-Anne Hubert, femme d'Isaac Chastelain, toutes de
Villiers-le-Bel, enfermées à l'Hôpital-Général, en 1699, avec quinze
enfants.
Guichet (M"'^). Le 22 avril 1691, Pontchartrain signait l'ordre
de transférer des Miramiones aux Nouvelles-Catholiques la fille
Guichet, mauvaise catholique qui avait ci-devant fait abjuration, et
que M"'' de La Moussaye avait voulu emmener hors du royaume.
Il écrivait à la mère Garnier, le 8 avril 1692 : «Le roi ne veut pas
que la nommée Guichet sorte encore de votre maison ; il faut la
garder quelque temps et la bien affermir dans la R. » (O ' 35 et 36.)
Guidon (Marthe), parisienne, expulsée du royaume en 1688.
GuiGNARD (M™^). On lit dans une note de police : « La femme
de Guignard, secrétaire de M. Le Coq, demeurant chez son maître
au faubourg Saint-Germain, est opiniâtre, quoique son mari soit
converti, il serait à propos de la faire enfermer en quelque
monastère» (Fr. 7082 f" 124).
La Reynie répondit à cette note, le 2 avril 1686 : « Vous direz
au sieur Guignard qu'y ayant ordre de ne laisser pas une seule
femme de la R. sans l'enfermer, la sienne ne peut pas demeurer
en cet état, et qu'il faut nécessairement qu'elle ait fait sa réunion
dans vingt-quatre heures au plus tard» (Fr. 7o53 f" 110).
Le commissaire ajoute en marge : « M"'^ Guignard m'a dit que
vingt-quatre heures ne lui suffisaient pas et qu'elle n'avait nul
dessein de se réunir à l'Eglise ». Sur quoi La Reynie donna
148 Révocation de l'Edit de Nantes à Parts.
l'ordre d'emprisonner la courageuse femme. Nous ignorons où on
l'enferma d'abord, mais elle fut mise aux Filles de la Croix le
5 août (Fr. yoSi f" 264); elle obtint, le 2 octobre, la permission d'en
sortir momentanément, et fut transférée par ordre du 4 août 1687
à la citadelle de Nantes, où on n'envoj'ait que les plus inconvertis-
sables (O' 3o et 3i). Le 2 décembre de la même année, le P.
Bordes recommandait de nouveau à La Reynie «le pauvre
Guignard » fortement disposé à « bien user de la grâce et de la
justice qu'on lui ferait» (Fr. 7o53 f° 122).
GuiLLARD (Jacques), mis au For-l'Evêque pour la R. le
18 février 1686 (Fr. 7o5i f° 3o5), fut envoyé le 6 mai à la Bastille,
en même temps que la personne arrêtée avec lui (O' 3o).
Pierre Guillard, natif de Cozes (Charente-Inférieure) et cor-
donnier dans la rue de Seine, fut arrêté avec Attainville et Caillot,
pour l'affaire de l'assemblée du faubourg Saint-Germain. On le
mit au For-l'Évêque le 8 décembre 1686. Françoise Mahiou, sa
femme, saisie par la police dans la maison où se tenait l'assemblée,
fut enfermée dans la prison de l'Abbaye. Elle avait, paraît-il,
abjuré à Saint-Eustache (Fr. 7o5i f° 280). Dans la supjiilique qu'il
fit écrire le 29 mars 1687, Guillard prétend s'être justifié du
soupçon d'assemblée, dans l'interrogatoire qu'on lui a fait subir il y
a trois mois, et se déclare prêt à abjurer entre les mains de la
duchesse de Luynes, qui l'est venue voir deux jours auparavant. Il
abjura le jour même au For-l'Evêque. L'acte d'abjuration porte la
mention suivante : Ne sait signer (Fr. 7o5i f"'' 236, 244, 280, 286,
3o5; 7o53 f^Sôg; 7o55 f° 447).
Nous ignorons si Jacques et Pierre Guillard étaient parents de
leur homonyme du faubourg Saint-IMarcel, lequel reçut, étant
malade en 1682, la visite de deux moines qui rouèrent sa femme de
coups (Fr. 7o5o f" 61). — Etienne et Paul Guillard, fugitifs dont les
rentes furent confisquées (TT 429 et 433).
Guillemot et sa femme, de Paris, relégués à Menestrou-sur-
Cher en Berry, le 19 décembre i685 (O' 29).
GuiLOMEAU, dit de Vormes, gendarme écossais, arrêté et mis
à la Bastille par ordre du i3 juin 1692, sur le soupçon de favoriser
l'évasion des protestants. Il fut relâché le 24 juillet, à condition de
quitter Paris et de rejoindre sa cornette (O' 36 et Arc/i. Bast., IX,
488, 489). 11 entrait de nouveau à la Bastille le i3 juin 1696 (Arse-
nal, F. Bast. io,5o5).
Emprisonnés à Paris. 149
GuiNEAU (Gédéon), l'un des trois protestants de Paris qui
n'avaient pas encore abjuré, mis à la Bastille le 9 janvier 1687
(O' 3i).
GuiRAN, voir Alizon.
Guy, voir Dicq.
GuYBERT. Les quatre pasteurs de La Rochelle, Guybert, Le
Blanc, Tandebaratz et De Laisement, condamnés, le 12 septembre
1684, au bannissement perpétuel et à la confiscation de leurs biens,
sous le prétexte mensonger d'avoir souffert une relapse dans leur
temple, en appelèrent au Parlement de Paris et se constituèrent
prisonniers le 9 octobre à la Conciergerie, d'où ils furent transférés
à la Bastille le 2 janvier 1685'. On leur rendit la liberté, le 17 mai,
en cassant le jugement; mais le temple de La Rochelle était démoli:
c'était tout ce qu'on voulait (Benoit, V, 753, Bullet., XI, 267^ Fr. pr.
V, 241, VI, 455 b, et -2," édit., II, 597; Ravaisson, Arch. de la Bast,
VIII, 809). Le i3 avril, Courcier, théologal de Notre-Dame, avait été
autorisé à se rendre à la Bastille pour essayer de convertir le
ministre Le Blanc.
Tandebaratz revint en France et y abjura vers 1700.
GuYON (M™*^), nouvelle catholique, enfermée dans le couvent
Sainte-Marie de la rue Saint-Antoine, en sortit par ordre du 7 sep-
tembre 1688 (O» 32).
Hamon, originaire de Caen et ci-devant greffier du bureau des
trésoriers de France, venu d'Alençon à Paris avec sa femme et sa
belle-sœur après avoir vendu sa charge, fut arrêté chez la dame de
La Fontaine, rue Neuve-Saint-Eustache, le 9 janvier 1688, sur le
soupçon qu'il voulait passer à l'étranger. Le 19, La Reynie était
autorisé à le relâcher sous caution (O' 82). — Louis Hamon,
condamné aux galères perpétuelles, en 1687, pour avoir fait évader
de France plusieurs de ses coreligionnaires, interjeta appel le
' «Paris 10 janvier i685. Je ne sais si je depuis peu de semaines, en furent trans-
vous ai mandé que le lendemain du jour fére's dans la Bastille, où tout le monde
de l'an, les quatre ministres de La Ro- les put aller voir librement» {Bullet.,
chelle, dont trois avaient été environ trois 2» sér., XII, 71).
mois dans la Conciergerie et le quatrième
i5o Révocation de l'Edif de Nantes à Parts.
2.5 septembre, et obtint des lettres de rémission, le 12 juillet 1688,
sans doute grâce à l'abjuration (voir Toffin).
Haran, banquier de la rue de la Chpnverrerie, figure dans la
seconde catégorie des négociants mandés chez Seignelay le
14 décembre i685; comme il ne paraissait pas disposé à s'y rendre,
La Reynie s'efforça de l'effrayer le 26 novembre, et le lendemain
des poursuites étaient commencées par le procureur du roi contre
cet «opiniâtre». Rien n'y fit, aussi Haran fut-il exilé le 19 décembre
à Azay-le-Ferron en Touraine(0' 29). En 1700, le ministre Leclerc
tenait des assemblées chez ce prétendu nouveau converti, qui
habitait alors la rue Bertin-Poirée.
Hatton, veuve, expulsée du royaume en 1688, voir II, 290.
Harques (Elisabeth), enfermée dans un couvent de La Villette,
dont la supérieure reçut, le 27 mai i685, l'ordre de la retenir
jusqu'à nouvel avis.
Hauduroy, voir Chastelain.
Hauteville. Pontchartrain écrivait à D'Argenson, le 29 juin
1699; «Si vous pouvez découvrir oîi se retire le nommé Haute-
ville, marchand de Dieppe, il faudra le faire arrêter» (O^ 43).
Hébert (Samuel), compagnon orfèvre, mis au Grand-Chàtelet
pour la R. le 3 janvier 1686 (Fr. 7o5i f° SgS), est probablement le
personnage au sujet duquel Chàteauneuf écrivait à La Reynie, le
6 décembre de la même année : Hébert, qui travaille depuis huit
ans chez Lebel, orfèvre, fait-il son devoir et mérite-t-il sa part des
biens de sa mère sortie du royaume ? (Fr. 7o53 f" 468).
Heck, voir II, 472.
Hélot, fugitif, arrêté au commencement de septembre 1699,
et envoyé à l'Hôpital-Général, prétendit avoir été incité à la fuite
par Louis Brulefer, de Lizy-sur-Ourcq, qui voulait faire passer à
l'étranger sa nièce âgée de douze ans.
Hérost (Anne), voir II, 443.
Herpin. Desmarais-Herpin, nommé enseigne de vaisseau le
28 février 1670, lieutenant de port le i<='' janvier 1682, capitaine du
port de Belle-Isle le 3 décembre 1691, fut destitué le 5 février 1698
et arrêté à Versailles en vertu d'un ordre du i5 avril, parce qu'on
craignait qu'il n'allât servir à l'étranger. Mis à la Bastille le 18, il
en sortit le 9 juillet, par ordre du 7, à la sollicitation de son frère.
Emprisonnés à Paris. i5i
Il fut rétabli lieutenant de vaisseau le 24 novembre 1701, lieutenant
de port le i3 août 1707, et mourut le i" février 1709 {Arch.
Bast., X, i).
Hersant (M"*"), enfermée à Penthemont le 7 février i683 aux
frais de ses parents (O ' 27), était sans doute fille d'Henri Hersant,
joaillier, âgé de cinquante-huit ans, qui demeurait sur le quai de
l'Horloge, au Saphir, avec sa femme Charlotte Guy et quatre
enfants. Son fils Henri, âgé de trente-deux ans, tenait aussi bou-
tique de joaillerie, proche le Saphir. Toute la famille abjura le
25 novembre i685, et l'un des deux joailliers signa le 14 décembre
chez Seignela}^ (Fr. 7052 f° 214 et 7o55 f°= 3i4 et 3 16).
Henriette Hersant, femme de l'avocat Coquelard, de la rue
Bertin-Poirée, et sa fille Henriette, n'abjurèrent qu'après le i5 jan-
vier 1686, c'est-à-dire grâce à la dragonnade (Fr. 7o5i f° 116).
Les Extraits des Registres de Charenton mentionnent Elisabeth
Hersant, qui fut en 1670 marraine d'un fils du peintre Abraham
Pierret, et Suzanne Hersant, femme de Bonaventure Champion,
marchand, dont le fils Bonaventure Champion, peintre, épousait en
1673 Marie Bauche, veuve du peintre Charles Michelin.
y[me (J^ Plessis-Rambouillet fut confiée en 1687 à une dame
Hersant, qui se flattait d'être plus habile convertisseuse que la
duchesse d'Aumont.
Adam Hersant, de Paris, ouvrier en soie, Marie Olivier, sa
femme, et Pierre Jourdain, gantier, aussi de Paris, furent arrêtés à
Rouen, voulant passer en Hollande sous la conduite de Pié-Noël
(Tourlet, invent. TT).
Un Hersant était réfugié à La Haye dès le 23 février i685
(Lettres de Claude). Catherine, veuve Hersant, âgée de 76 ans,
Charlotte, âgée de 32 ans, Jean, âgé de 61 ans et un de ses enfants,
tous de Paris, étaient assistés en Angleterre, la première en 1703,
les autres en 1705 (Ms. B. du pr.).
Le 26 mai 1700, Pontchartrain ordonnait d'arrêter Hersan,
conseiller au Chàtelet et de le conduire à la Charité de
Charenton (O ^ 44).
Heucourt. Elisabeth Le Comte-de-Nonant, fille unique de
Josias, sieur d'Apremont, avait apporté en dot à Louis de Saint-
Delys, marquis d'Heucourt (Somme), le fief de Wargnies, où
l'évêque d'Amiens fit interdire Texercice dès 1680. En 1682, le
marquis ayant abandonné la Picardie, remplissait les fonctions de
commissaire royal au synode de Quevilly. On lit dans les Mémoires
i52 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
de Bostaquet: «Les marquis d'Heucourt et d'Orbec paraissaient
inébranlables lorsqu'on apprit que les cuirassiers marchaient sur
Rouen; mais ils succombèrent» (p. 97). Le premier obtint, le
16 janvier 1686, la permission de séjourner à Paris (O ' 3o). Le 26,
]y[me d'Heucourt ayant fait abjuration, les troupes qui saccageaient
sa maison et sa terre de Bondoufles dans le Hurepoix, à six lieues
de Paris, reçurent l'ordre de se retirer. On devine ce que pouvait
valoir une conversion arrachée par de semblables moyens. Bientôt
la marquise se repentit de sa faiblesse, et manifesta ses véritables
sentiments d'une manière qui blessa l'ambitieuse favorite. Louvois
écrivait à l'archevêque de Paris le i5 avril : «Monsieur, ce billet est
pour vous donner avis que j'envoie à M. de La Reynie les ordres
du roi pour faire arrêter M™'' d'Heucourt, et la conduire à l'abbaye
de Port-Royal. C'est M"'° de Maintenon qui l'a demandé au roi»
{Bidlet., 2," sér., VII, 3i2). Par ordre du 28 mai, la marquise sortit
de Port- Royal et retourna près de son mari (O * 3o), qui laissait
moins paraître son antipathie pour les cérémonies du culte catho-
lique. L'usage qu'elle fit de sa liberté nous est révélé par un billet
fort curieux, que Seignelay adressait à son oncle Colbert de Croissy,
le 8 septembre 1687 : « Le roi ayant été informé que le ministre de
l'ambassadeur de Hollande va souvent chez M""'' d'Heucourt, qu'il
s'y fait quelque sorte d'assemblée de nouveaux convertis, et qu'étant
ensemble ils prennent des assignations pour se trouver en d'autres
lieux à la campagne, où, sous prétexte de promenade, il se ren-
contre un nombre considérable de personnes qui confèrent avec ce
ministre sur des matières de religion, Sa Majesté m'a ordonné de
vous écrire de prendre ses ordres pour parler à l'ambassadeur, afin
qu'il empêche la mauvaise conduite de son ministre à cet égard»
(O' Si), a ce billet était jointe une lettre de cachet pour arrêter la
marquise et l'envoyer au château de Guise. M. et M"'' d'Heucourt,
accompagnés de leurs filles Marie-ÉIisabeth, âgée de vingt et un
ans, et Madelaine, âgée de dix-sept ans, sortirent du royaume en 1688;
ils firent reconnaissance publique de leur faute à Londres, le i^'' juillet,
dans l'église de la Savoye. Leurs biens furent confisqués, et ceux du
marquis^ donnés à l'abbé de Feuquières, neveu de sa mère (TT338).
La terre de Sancourt appartenant à la marquise, fut donnée par
moitié à ses neveux François et Pierre de Civile-Villerets, frères,
et à ses quatre nièces, Susanne Morin du Loudon, marquise de
Clermont, Françoise Morin du Loudon, veuve d'Arthur Lohier de
Convains, la comtesse d'Estival, et Elisabeth Morin du Loudon,
veuve de Christophe Prévost, sieur de la Boutière (TT 225 et 226).
Emprisonnés à Paris. i53
C'est sans doute le frère du marquis, Henri-Robert de Saint-
Delys, qui fut dénoncé comme fort mal converti. Celui-ci avait épousé
en 1670 Marie Justel, que nous voyons détenue au château de
Lafère sous le nom de M""= de Saint-Delys, et qui en sortit par ordre
du 25 septembre 1687, pour être remise au marquis d'Heucourt
son beau-frère.
HiBON (Esther), veuve de Matthieu Frontin, mise au For-
l'Evêque pour la R., le 18 février 1686 (Fr. 7o5i f'^ 3o5).
HiLAiRE (Deux demoiselles) et leur femme de chambre, figurent
comme payant leur pension sur la liste des Nouvelles-Catholiques,
dressée le i^"' février 1687 (Fr. 7002 f" 3i).
HiLFLED, expulsé du royaume en 1689, voir II, 290.
HouDRY. Deux fugitives de ce nom furent arrêtées à Lafère le
22 octobre i685. F. Houdr}^ signa le 14 décembre chez Seignelay
(Fr. 7o53 f 154).
Hubert (M"^). Le sS novembre 1699, Pontchartrain ordonnait
à Phelypeaux de laisser à l'Hôpital-Général «pour y être instruite»
Marie-Anne Hubert «très ignorante» (0*43). Cinq années plus
tard (26 novembre 1704^, le roi la fit mettre aux Nouvelles-Catho-
liques, parce que sa conversion paraissait suspecte (O 25i).
HuDEL, proposant poitevin, mis à la Bastille en 1690, en sortit
par ordre du 29 septembre 1692, avec ses compatriotes Des Minières
et La Gaillarderie. Tous trois furent envoyés au château de Loches.
Hudel passa un quart de siècle dans diverses forteresses, et aussitôt
relâché, reprit ses courses missionnaires (O ^ 35 et Lièvre).
HuET (M""), enfermée dans un couvent en 1687, pouvait être
la fille ou la sœur de Jean Huet, imprimeur-libraire, qui avait
épousé, en 1674, à Charenton Susanne Rondeau, fille d'Isaac,
ouvrier en drap d'or et de soie.
HuiBRECHTS, voir Plat.
HuLAiN (Antoine), de Landouzy-la-Ville, condamné à Laon aux
galères, sans doute en qualité de guide, interjeta appel et fut écroué
au Châtelet de Paris le 3o octobre 1686. Le Parlement de Paris
confirma la sentence, le 18 décembre i685. Hulain mourut à la
peine (Reg. d'écrou, du Palais de justice).
HuMFREY, guide, qui avait conduit Massanes à l'étranger, arrêté
le 5 juillet 1687, par ordre du 24 juin (O' 3i). Voir II, 43i.
HuvÉ, voir Bernard.
i54 Révocation de l'Êdit de Nantes a Paris.
Ibussy (M"'' d'), enfermée dans quelque couvent de Paris, fut
remise à son oncle, M. d'Ibussy, en vertu d'un ordre du 2 février
1686 (O' 3o).
Imbert, dit Petitval, voir II, 579.
Isabelle ou Isabeau, femme de chambre de la demoiselle
Gachon, mise à l'Hôpital-Général le 14 octobre 1699, mérita par sa
constance d'être envoyée le 9 décembre aux Nouvelles-Catholiques
(0'43).
Jacob (Pierre), bourgeois de Paris, marchand de soie, rue du
Plat-d'Étain près le cloître Sainte-Opportune, et sa sœur Marie,
fugitifs, furent arrêtés à Lafère le 22 octobre i685 et ramenés à
Paris. On mit Marie aux Nouvelles-Catholiques; elle figure sur la
liste du 14 décembre 1686 comme encore protestante et servant
M'"'^ de Sainte-Hermine et d'autres recluses (Fr. 7o5i f° 248). Quant
à Pierre, il fut conduit le 18 novembre au For-l'Evêque, où il se
trouvait encore le 19 février 1686. Il n'en sortit qu'après avoir
abjuré ; mais dans l'intervalle ses marchandises avaient été mises
sous scellé, ses meubles vendus, et il était en outre condamné à
payer 400 livres au sergent Roger, envoyé en garnison chez lui.
Il demanda que la somme fût diminuée. Sa femme, Susanne Daniel,
lui avait donné au moins une fille, Susanne, mariée en 1662 à
Charles Drelincourt, docteur en médecine (Fr. 7o53 f"^ i54, 407 et
7o5i f°= 290, 3o5).
En 1686 des assemblées étaient signalées chez la dame Jacob,
brasseuse, dans une grande maison de la petite rue Taranne, ayant
deux entrées, l'une, rue Taranne, et l'autre, rue du Sabot (Fr. 7082
f° 118).
Jacques, voir Heck.
Jacquinet, détenu à Vincennes, mis en liberté par ordre du
10 juillet 1689(0' 33).
Jacquinot (M"'=). Le marquis de Seignelay, qui présidait avec
un calme imperturbable à l'enlèvement des enfants et à l'empri-
sonnement des parents, paraît cependant avoir eu comme une
velléité d'attendrissement à l'égard de M"= Françoise Jacquinot
« extraordinairement prévenue de sa religion » (Fr. 7o5i f" 236), et mise
au For-l'Évèque, pour refus d'abjuration, le 4 juillet 1686 (Fr. 7o53
f" 168). Il écrivait à La Keynie le 26 décembre: «La demoiselle
Emprisonnés à Paris. i55
Jacquinot, opiniâtre, est petite-fille du [premier] valet de chambre
de Henri IV et fort délicate, et semble mériter quelque considération;
il vaudrait peut-être mieux la mettre dans un couvent ^ue dans un
château » (O' 3o). Dès le 22 août, le roi avait ordonné qu'on la
conduisît aux Nouvelles-Catholiques; mais la place manquait: il
fallut longtemps attendre. Au mois de janvier 1687, La Reynie reçut
de la mère Garnier le billet suivant: «Nous avons préparé une
chambre à M"'= Jacquinot, qui n'est pas celle de M'"'' de La Massaye,
parce qu'elle n'a pas eu agréable de changer de demeure; mais
nous avons mis M"° Bernon dans la chambre de M"" la maréchale
de Créquy... Nous n'avons pas un pauvre coin où nous puissions
mettre personne à présent» (Fr. 7o53 f°35). Enfin Desgrez conduisit
la prisonnière à son nouveau domicile le 3i janvier 1687, par ordre
du 12 (O* 32). Quand Fénelon et les Nouvelles-Catholiques eurent
acquis la conviction qu'ils ne triompheraient pas de la constance de
la pieuse demoiselle, Seignelay ne recula nullement devant le
traitement qui lui avait d'abord paru excessif. Par ordre du 4 août,
la courageuse huguenote fut envoyée, avec M""^ Guignard, Monyer
aînée et cadette, de Saint-Seurin, du Ry cadette. Le Juge et de
Larroque, au château de Nantes, où on la nourrit sur le pied de
quinze sols par jour, aux dépens du roi. On l'autorisa, le 28 octobre, à
dépenser une somme de 400 livres qu'elle avait sur la banque de Lyon.
Nous la retrouvons encore dans le même château le 6 février 1688,
inscrite à raison de 5oo livres par an. Elle fut peu après expulsée
du royaume et ses biens, donnés à sa nièce Marie-Anne (O' 82).
Jandun. Philippe Duhan, seigneur de Jandun en Champagne,
conseiller d'Etat et privé, était venu à Paris, dans le dessein de
passer à l'étranger, avec sa femme Marie Danger, fille du gouverneur
de Mézières et de Charleville. Tous deux furent arrêtés par ordre
du 8 décembre 1686 et conduits à la Bastille, d'où M™'= de Jandun
fut transférée au couvent des Filles Sainte-Marie de Reims. Philippe
quitta la France en 1687 et se retira à Berlin, où le rejoignirent sa
femme et son fils Charles-Egide, né à Jandun le 14 mars i685
(O < 3o; Fr. 7052 f° 285, 7o53 f° 166 et Fr. pr. IV, 38i).
Philippe appartenait sans doute à la famille parisienne de Jean
Duhan, seigneur de Jandun, avocat au Parlement, secrétaire de
Turenne, puis conseiller du roi, marié en 1654 à Judith Carton, fille
de Florent Carton, receveur-général des gabelles à Saint-Quentin,
et l'année suivante à Marthe Croyé, qui lui donna Henri-Charles
(i656), Jean (1657), Charles (1666) Daniel (1669).
i56 Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
Jean pouvait être frère d'Eusèbe, mercier, mort en 1677 âgé
de soixante-dix-sept ans, à qui sa femme Abigaïl Coulomb avait
donné au moins six enfants.
Janots (Anne), voir Closroger.
Jaucourt (M"<== de), voir II, 356.
JoiGNY (M™" de). Le 29 janvier 1686, Seignelay ordonnait de
mettre dans un couvent la dame de Joigny, qui s'appelait autrefois
M"'= de Marans et qui était toujours près de M"'= de Chabot. On la
mit aux Nouvelles-Catholiques. Le i" février 1686, La Reynie
recommandait à la supérieure d'avoir « grand soin » de la marquise
de Joigny, et de faire tout ce qu'elle pourrait «pour l'obliger à se
convertir». La marquise sortit du couvent, par ordre du 25, sans
doute après abjuration (O' 3o). — Aurait-elle quelque chose de
commun avec Philippe Leclerc de Juigné, sieur de Vrigny-Joigny,
qui avait épousé la veuve de Louis de Refuge, laquelle mourut
protestante en 1687? {France prot., VI, 472 b).
JoLLivET (Elisabeth), mise au Grand-Chàtelet pour la R,, le
2 août 1686 (Fr. 7o5i f°= 288, 275, 288).
JoLY (Pierre), avocat au Parlement, né en i638, fils de Jacob,
procureur au Parlement, et de Marie d'Asnières, avait épousé en
1668 Anne Damain, fille de Nicolas, sieur de Beauvoir, et d'Elisabeth
Tassin. Il fut l'un des derniers à abjurer, n'ayant donné parole au
procureur-général que le i5 janvier 1686, ainsi que Da vin (Damain?)
qui demeurait avec lui, c'est-à-dire pendant que la dragonnade
fonctionnait à Paris (Fr. 7o5i i" 85). Il sut pourtant inspirer assez
de confiance pour qu'on l'acceptât le 2 mars, ainsi que son oncle
Tassin, ancien de Charenton, comme caution de sa belle-sœur
Elisabeth Damain, veuve de Charles Brunier, enfermée à la Bastille,
puis au Châtelet. M"'' Joly, refusant de suivre l'exemple de son
mari et celui de sa soeur, qui avait plié pour sortir de prison, fut
enfermée dans un couvent par ordre du 27 mars (O' 3o). — Nous
ignorons si Louise Joly, attachée au service de M""= de Médan et
dont l'abjuration eut lieu le 5 janvier, appartenait à la même famille,
(Fr. 7o55 f" 877). — Madelaine et Louise Jolly, condamnées à Laon,
comme fugitives, à être rasées et enfermées à perpétuité dans des
couvents de Chartres, et leurs biens confisqués, interjetèrent appel
et furent écrouées au Châtelet de Paris le 3o octobre 1686. Le Parle-
ment confirma la sentence (Reg. d'écrou du Palais de justice).
Emprisonnés à Paris. i57
JossE, relégué à Clamecy, rappelé par ordre du 21 juillet 1686
(O' 3o).
JouHAULT, mis à la Bastille pour la R., le i"^ février 1686
(Arsenal, Ms. Bast. 10472).
Jourdain (Pierre), voir Hersant. ,
Joyeux (Jean), soldat au régiment des gardes suisses, guide, mis
au For-l'Evèque pour la R. le 18 février 1686, s'empressa d'abjurer,
et demanda le 24 la liberté qui lui fut accordée le 2.5. Mais sur les
observations de La Reynie on le garda, et il fut transféré le
23 janvier 1687 au château de Saumur^ d'où il ne sortit que par
ordre du i^"" octobre 1688 (Fr. 7o5i f 3o5, 7o53 f 398 et O* 3i,
32). — Etienne et sa femme, Marie, naturalisés anglais en 1700
(Agnew).
Julien (Geneviève), mise aux Nouvelles- Catholiques le 17 mai
1686, figure comme «non payante» encore protestante et servant
les autres, sur la liste dressée le 14 décembre. Peut-être était-elle
parente d'Etienne Julien, de la rue Sol}^, qui avait abjuré ou signé
le 16 janvier (Fr. 7o5i f'"' 170, 248 et 7062 f" 24), ou de l'avocat
Julien enfermé à la Bastille en 1699 {Fr. pr., X, 486).
JuMET (Jean), marchand de Paris, condamné aux galères par le
Parlement de Bretagne, le i3 octobre 1686. Libéré en 1698 (Fr. pr.,
2<= édit., VI, 289).
La Baritaudière, voir Le Maistre.
La Barre (De), gentilhomme des environs de Chevreuse
(arrond. de Rambouillet), fut mis à la Bastille, le 10 décembre 1690,
pour la R. et pour des discours insolents qu'il n'avait pas tenus.
En effet, Pontchartrain écrivait le 19 au bailli de Chevreuse :
Par l'interrogatoire qui a été fait à M. de La Barre à la Bastille, il a paru
qu'il peut y avoir eu de la chaleur contre ce gentilhomme de Ja part de ceux
qui l'ont accusé, et le roi l'a fait mettre en liberté {Arc/i. Basf., IX, 284, 235).
M™^ de La Barre, veuve d'un audiencier de la chancellerie,
habitant le quartier Saint-Antoine, fut arrêtée et mise dans un
couvent par ordre du 14 février 1686 (O ' 3o).
L'Église réformée de Paris comptait dans son sein plusieurs
autres familles du même nom, descendant de Josias de La Barre,
joaillier du duc d'Orléans, et de François de La Barre, orfèvre
i58 Révocation de l' Edit de Nantes à Pans.
demeurant aux galeries du Louvre. Le premier eut de Renée du
Chesne, sa femme : Josias (1621), Paul (1629), Isaac (12 janvier i63i),
Henri (8 décembre i63i), Jacques (i633), Marguerite (i635), Jean
(i636~>, Benjamin (i638), Anne, mariée en 1668 à Louis Le Vasseur,
docteur en médecine. — Du mariage de François et de Marguerite
Carré naquirent François (1628), qui eut pour parrain Josias, et
pour marraine Marie Bahuche, femme de Boulle, menuisier en
ébène; François (i63o).
Les extraits des Registres de Charenton mentionnent encore :
Joseph (1648) et Josias (i65o), fils de Pierre de La Barre, orfèvre.
Joseph, aussi orfèvre, abjura, ainsi que sa femme Marie et
Marie Villot, leur servante, le 16 janvier 1686 (Fr. 17420 f° 193).
Nous ignorons quel était l'orfèvre du même nom qui avait donné,
dès le 18 octobre i685, promesse d'abjurer.
Citons encore Judith de La Barre, veuve de François Roussel
et âgée de soixante-six ans, qui abjura le 22 novembre i685
(Fr. 705 1 f° 358).
La marquise de La Barre (Anne Vallée, femme d'Anne de
Chivré) et ses filles Françoise et Elisabeth, âgées de vingt-neuf et
trente ans, rétractèrent leur abjuration à Londres, le 29 mai 1687,
dans l'église de la Savoye. En 1698, une autre marquise de
La Barre, bru de la précédente, Marguerite Bodin, femme d'Henri
de Chivré, réussit à sortir du royaume avec ses deux filles (Bullet.,
3"= série, II, 559). — M""= de Médan et M"^ de Chivré établies à Rot-
terdam en 1702 (B. Fr. pr., IV, 335, Bullet., IX, 309).
La Berlière, voir Le Maistre.
La Bizardière (Savigny de), de Chàtellerault, mis au For-
l'Évêque comme relaps le 18 octobre i685, n'en sortit que par
ordre du 3 mars 1686 (O ' 3o et Fr. 705 1 f° 3o5).
La Boulaye (M"= de). Le 14 août 1686, Seignelay écrivait à
La Reynie : « Le roi m'ordonne de vous envoyer l'ordre ci-joint
pour faire mettre dans un couvent la demoiselle de La Boulaye,
qui loge chez la dame Crespé, à l'hôtel de Clamart, rue des Quatre-
Vents, au faubourg Saint-Germain » (O * 3o). M"= de La Boulaye
fut arrêtée le 16 et menée à l'Abbaye-au-Bois (Fr. 7o53 f" 168),
d'oii elle sortit par ordre du 9 février 1687 (O ' 3i). Elle était,
suivant La France protestante, IV, 542 b, fille de Philippe Eschallard,
seigneur de La Boulaye en Poitou, baron de Châteaumur, gou-
verneur de Fontenay-le-Comte, mort en 1616, et par conséquent
âgée de plus de soixante-dix ans.
Emprisonnés à Paris. iSg
Claude fit passer en Hollande par l'entremise de son fils
6000 livres appartenant à M'"'= de La Bou [laye] qu'il appelait « notre
bonne et ancienne amie ».
La Boulonnière (Marie de) était enfermée aux Nouvelles-
Catholiques à la fin de l'année 1698. Le i5 décembre, Pontchartrain
ordonnait à l'intendant D'Ableiges de faire payer sa pension par ses
parents, et, en cas de refus, de saisir les biens qu'ils avaient près
de Niort (O' 42). Elle sortit de la maison de la rue Sainte-Anne,
par permission du 22 août 1699, pour être confiée à son oncle et à
sa tante Derval, demeurant à Tonnerre (O ' 43). Le sieur de la
Maisonfort, habitant du Havre la réclamait au mois de sep-
tembre 1701 (O 248).
Un La Boulonnière-Domanchin abjurait à Paris le 29 dé-
cembre i685 (Fr. 7o55 f° 359).
Il y avait une famille Derval à Paris (Reg. de Char.)
La Brandonière (De), voir Des Loires.
La Capelle, voir II, 471.
La Chapelle, mis à Vincennes par ordre du 3i août 1686, et
transféré de la prison Saint-Martin à la Bastille avant la fin de
l'année, est évidemment un personnage différent de La Capelle
(O • 3o et Fr. 7o5i f" 264).
La Chasteaudière (Pierre Vaslet de), avocat de Niort, arrêté
par l'intendant du Poitou, fut envoyé à la Bastille où il entra le
19 décembre 1690, en même temps que M. de La Maisonneuve. Le
16 mai suivant, le roi invitait M. de Besmaus à permettre au P.
Bordes de l'Oratoire de conférer avec les sieurs de Chàteaudière,
Hudel et Grimaudet. La Chàteaudière sortit de la Bastille sous
caution le 28 novembre 1691 par ordre du 20, à la sollicitation
de M™^ Chardon et de l'évêque de Valence, et en prenant l'engage-
ment de travailler au plus tôt à sa conversion [Arch. BasL, X,
236, 241). Selon M. Lièvre (III, 847), on le retrouve en 1698 dans
la prison de Niort et en 1699 dans celle d'Angoulème.
La Chaumerlière (M""= de), emprisonnée 1689, voir II, 563.
La Chesnaye (M"'= de), envoj^ée chez les Hospitalières de
Blois, par ordre du i3 septembre 1699 (O' 84).
La Combe. Le i5 janvier 1686, le commissaire Poiret écrivait
qu'il attendait pour le lendemain ou surlendemain un grand effet
i6o Révocation de l'Édit de Nantes à Paris.
des édits relatifs à la conversion des domestiques, et qu'il n'avait
dans son quartier qu'une famille obstinée, celle du sieur La Combe,
ancien commis aux aides (Fr. yoSi i° 91 et 17,421 f" 18). Le même
jour Seignelay signait l'ordre d'arrêter et de conduire à la Bastille
ce protestant indocile, sans doute Jean de La Combe, qui, avec
Frégeville, avait assisté en qualité de témoin, à l'inhumation du
proposant Bayle en 1684 (Reg. de Char.), et dont la femme
s'appelait Elisabeth Beauchamp. Le 18 janvier, M. de Besmaus
annonçait à la Reynie que M. et M™'= de La Combe étaient
disposés à abjurer avec leur famille, ainsi que leur parent Meusnier,
banquier, sa femme et une parente de M. de Gillevoisin, entre les
mains du curé de Saint-Michel, «leur bon ami». «L'amitié que ce
curé a pour eux de longue main, écrivait-il, leur fait souhaiter de
faire cette action entre ses mains» {Arch. de la Bast., VIII, 386).
Sans doute M""' de La Combe n'abjura point ; car elle fut mise dans
un couvent par ordre du 27 mars, et nous ignorons ce qu'elle
devint ensuite. Quant au mari, après avoir plié pour sortir de la
Bastille, il fit passer ses deux filles à l'étranger, méfait pour lequel
il faillit être arrêté de nouveau en 1699; mais D'Argenson fut
d'avis de le ménager à cause de son grand âge et parce qu'il
promettait de prendre des mesures pour le retour des fugitives
(X, 228 et 01 48, 28 octobre). L'année suivante, feignant de vouloir
les ramener en France, il obtint la permission de les aller chercher
en Hollande et ne revint pas (O 248, lettre du 19 mars 1701). Nous
ignorons si c'est lui qui fut naturalisé anglais en 1700. Il possédait
dans la rue du Colombier (aujourd'hui rue Jacob) vis-à-vis de
l'abbaye Saint-Germain-des-Prés, une maison de la valeur locative
de 1400 livres qui fut saisie, et n'était plus louée que 56o livres en
1722 (TT 14, 409 et 488).
Un Jean Lacombe, parisien figurait au nombre des étudiants de
Leide le 14 décembre 1689; deux ans plus tard on trouve sur la
même liste un Philippe-Jacob de Lacombe, également parisien.
La veuve Marthe Lacombe, 61 ans, était assistée en Angleterre en
1708 et Jean-Louis de Lacombe en 1705.
La Contaudière (M™^ de), voir II, 578.
La Coste (Françoise Denis, femme de Pierre), mise au Grand-
Châtelet pour la R., le 18 octobre 1686 (Fr. 7o5i f°^275, 288).
La Coudrière (De). Le 5 décembre t686, Louvois ordonnait à
La Reynie de faire arrêter à Paris, Jean Babault, sieur de La
Coudrière, gentilhomme du Poitou, accusé de faire passer des
Emprisonnes à Paris. i6i
religionnaires hors du royaume (Arch. Bast., VIII, 440). Il demeu-
rait rue Neuve-Saint-Eustache et avait épousé Madelaine Jodouin.
Tous deux s'enfuirent sans pouvoir emmener leur fille. Bulteau,
l'un de leurs locataires, auquel ils l'avaient confiée, réclamait
plus tard 200 livres pour l'entretien de l'enfant. Leur maison fut
confisquée (TT 14).
La Croix (De\ Trois femmes ou filles de la province, signalées
le 25 mai 1686 comme venant d'arriver chez Divri, aubergiste fort
suspect de travailler aux évasions, furent arrêtées le lendemain;
mais l'une d'elles était trop malade pour qu'on la conduisît en
prison. On la laissa chez Divri en donnant des ordres pour la faire
«instruire», parce qu'elle était «encore de la R. P. R. ». Cette
fugitive, nommée Catherine, était fille de Pierre de La Croix,
marchand à Caen. Seignelay ordonna le 3i mai à M- de Gourgues
d'avertir les parents de cette demoiselle de la retirer près d'eux
lorsqu'elle aurait fait abjuration (O' 3o et Fr. yoSa f"' 160, 161).
La tempête ayant forcé un vaisseau hollandais de relâcher à
Dunkerque, on arrêta l'un des passagers nommé Jacques de La
Croix, natif de Montpellier. En sa qualité de Français réfugié en
Hollande et faisant route pour l'Angleterre, il fut condamné aux
galères perpétuelles, et amené à Paris dans la tour Saint-Bernard,
pour y attendre le passage de la chaîne. Sur le conseil de
l'exempt Auzillon, son parent, il fit abjuration et recouvra la
liberté par ordre du 3o juin 1689 (O' 33 et Fr. 17,423 f" 25).
Outre le peintre Jean-Baptiste de La Croix, mort avant 1639,
les Extraits des Registres de Charenton mentionnent plusieurs
personnages de ce nom : Marthe de La Croix, mariée en 1668 à
Jean-André du Clédat, sieur de Castillon; Christophe de La Croix,
sœur de Merval, inhumé en 1674, David de La Croix, sieur de
Merval, conseiller-secrétaire du roi, marié à Marguerite Hœuft,
laquelle lui donna Marie, qui épousa en 1667 Alexandre du Vesc,
sieur de Lalo, conseiller au Parlement de Grenoble. David épousa
en secondes noces (i656) Marie Muisson dont il eut un fils
nommé Louis-Henri (i653). A son tour, Marie Muisson se remaria
en 1669 à François Morin, sieur de Sendat, guidon des gendarmes
du roi. Le 3 mars 1687, le commissaire Gazon annonçait que
Louis-Henri de La Croix, capitaine au régiment de Conty, beau-fils
de Morin et neveu du conseiller Muisson, était passé, lui sixième, à
l'étranger, laissant probablement des biens considérables (Fr. 7o5i
f" 281). En effet, on saisit dans la rue Saint-Martin une maison qui
m u
102 Révocation de l'Édît de Nantes a Paris.
lui appartenait (TT 14). Il servit en Angleterre sous Schomberg
avec Masclari {Méui. de Bostaquet, p. 182).
Un La Croix, fruitier à Paris, abjura lors de la Révocation,
moyennant la somme de quarante-cinq livres (Fr. yoSo f" i35).
Enfin Louvois écrivait à M. de Besmaus le 3 juin 1686, au sujet
d'un prisonnier mis à la Bastille le i5 mars:
Le roi ayant vu par une lettre de M. de La Croix, capitaine au régiment
d'Enghien, la disposition où il est de se convertir, Sa Majesté m'a recommandé
d'expédier l'ordre ci-joint pour le faire mettre en liberté, que vous n'exécuterez
qu'après qu'il aura fait abjuration {Arch. Bast., VIII, 33i, 415).
Ce capitaine s'appelait Henri-David, il fut admis la même année à la
Cène à La Haye, après avoir fait acte public de repentance ; en
1692, il épousait en Angleterre Madelaine, fille de Théodore Le
Coq, écuyer, seigneur de Saint-Léger et des Moulins, et de Madelaine
Muisson.
Mentionnons encore Isaac de La Croix, fils de Jacques, Judith,
sa femme, Isaac, Jean et Jacques, leurs fils, naturalisés anglais en
i685; Moïse La Croix, naturalisé anglais en 1687; David de La
Croix, âgé de 60 ans, et sa fille, assistés à Cantorbéryen 1708.
La Crosnière, voir Crosnier.
Lades (Marquis et Pierre), fugitifs arrêtés en Vermandois, mis
au Grand-Châtelet pour la R. le 14 novembre i685. Tous deux y
abjurèrent; Marquis en sortit le 4 décembre, et Pierre, le i5 (Fr.
7o5i f" 295).
La Perrière (M""' de) fut mise aux Nouvelles-Catholiques le
7 août i685. Pellisson payait pour elle i5o livres de pension, par
ordre du roi. La liste du 14 décembre 1686 la mentionne de la
manière suivante: «Serait un sujet pour la maison de Saint-C^'r,
étant bien demoiselle et pauvre»; et celle du i" février 1687 nous
apprend qu'elle était âgée de onze ans, n'avait pas encore communié
et ne pouvait être sans danger remise à ses parents (Fr. 7o5i
f° 248, 7o52 f""^ 25 et 3o). — Elle n'était sans doute point parente
de Gédéon de La Perrière, sieur du Tertre, qui, en 1641, assistait
comme ancien au synode de Mer.
La Ferté-Civile, voir Caron, II, 297.
La Fie le Comte (Le sieur de), relégué à Alençon, en fut rap-
pelé par ordre du 3 mars 1686 (O' 3o}.
Emprisonnes à Paris. i63
La Fontaine (Les De). Jacques Le Maçon, sieur de La Fon-
taine, petit-fils du célèbre pasteur de Londres', était conseiller du
roi, intendant et contrôleur-général des gabelles, et ancien député
pour agir aux affaires de l'Église; il habitait la rue des Marais
Saint-Germain, et n'avait pas encore abjuré au mois de janvier
1686, non plus que ses voisins Pressigny, Le Coq de Saint-Léger,
Morin et Rozemont. Il fut mis au Grand-Chàtelet «pour la R.» le
3i du mois, et en sortit le 19 mars après abjuration (Fr. yoSi f° 295).
Il avait épousé en 1664 Madelaine d'Angennes, dont il eut douze
enfants. M""" de La Fontaine fut conduite à la Bastille le i3 février avec
ses deux filles aînées : Anne-Marie (i665) et Louise-Catherine (1667}.
Pour en avoir plus facilement raison, le convertisseur Gerbais fit
séparer la mère de ses filles, que l'on transféra le 20 aux Nouvelles-
Catholiques (O' 3o). Le 27 avril, il écrivait à La Rej^nie: «La mère
Garnier me vient de mander que l'aînée des demoiselles de La
Fontaine paraissait être en de bonnes dispositions ; il serait de la
générosité du roi de faire quelque chose pour ces deux demoiselles,
supposé qu'elles se réunissent. Elles sont toutes deux jeunes, ont
du mérite et de la qualité, et se trouvent dans un dénuement entier
par le désordre des affaires de leur père et par des engagements
où s'est jetée leur mère». Quant à celle-ci, ajoute le convertisseur,
« elle n'a pas encore voulu prêter l'oreille depuis plus de deux mois
et demi qu'elle est à la Bastille, et je ne sais quelles mesures on
peut prendre pour l'obliger d'entendre; c'est une opiniâtreté sans
pareille » (Fr. 7o53 f° i36).
Cependant M. de Besmaus, gouverneur de la Bastille travail-
lait aux conversions, même en dehors de la Bastille et aux Nou-
velles-Catholiques, avec autant d'ardeur qu'un prêtre, ainsi qu'il
résulte des lignes suivantes, non datées mais évidemment des
premiers mois de 1686: «Je vous supplie, écrivait-il à La Reynie,
de m'envoj-er un billet pour voir M"'' de Lespina}-, qui m'en prie
instamment. M. de Lamon avait commencé à la toucher et M"°^ de
La Fontaine. Elles sont bien fâchées de m'avoir quitté. Je ne gâterai
rien si vous me permettez de les voir toutes trois, et je vous en
rendrai compte» (Fr. 7o53 f"'454). Les deux demoiselles de La Fon-
taine abjurèrent peu après, ainsi que les D'Angennes leurs cousines-
germaines, afin de recouvrer la liberté ; Anne-Marie sortit des
Nouvelles-Catholiques le 26 juin 1686, et sa sœur, un peu avant ou
après. Le 12 août, on les conduisit à leur mère toujours à la
1 Voir De Schickler, Kgl. du Refuge.
164 Révocation de l'Édit de Nantes a Paris.
Bastille; mais ni leurs larmes, ni les exhortations du P. De La Tour
d'Aliès* ne purent la faire faiblir. Avant la fin de l'année Anne-
Marie et Catherine, accompagnées de leurs cousines D'Angennes,
étaient réfugiées à La Haye ; elles firent reconnaissance publique
de leur faute en 1687. Elles passèrent ensuite dans le Brandebourg
avec leurs cousines ; Anne-Marie y épousa Frédéric de Wulcknitz,
seigneur de Cuchern, chevalier de l'ordre de Saint-Jean (Erman et
Reclam, IX, 118).
Dans l'espoir d'amollir M""" de La Fontaine, on permit aussi à
son mari de lui rendre visite, le 3i octobre 1686. Enfin l'entrevue
n'ayant point produit le résultat désiré, la prisonnière fut envoyée,
le 4 août 1687, à la citadelle d'Amiens (O ' 3i), d'oîi elle sortit, par
ordre du i3 mai 1688, pour aller passer trois mois près de son
mari (O* 82). Il est probable qu'elle avait abjuré, sans quoi elle eût
été expulsée du royaume ; mais elle courut aux assemblées dès
qu'elle fut rentrée à Paris. Au mois de novembre 1690, le roi eut
avis sans l'intermédiaire du heutenant de police, qu'il se faisait des
assemblées d'une quarantaine de nouveaux catholiques chez le sieur
et la dame de La Fontaine, rue des Marais, le long du jardin de
l'hôtel de Liancourt; qu'un nommé Pressigny en était le personnage
principal, et qu'une femme étant venue à mourir, on avait répandu
le bruit pour éviter d'appeler un prêtre, qu'elle était morte subite-
ment (O' 34).
Le 5 septembre, nous retrouvons M. et M™^ de La Fontaine à
la Bastille, où on les avait conduits pour les obliger à représenter
leur fils fugitif, réfugié en Suisse (un autre avait été mis dans le
collège des Jésuites) (O' 87). «Ils assurèrent, disent les Mémoires
de la Bastille, qu'ils n'avaient point eu de part à son évasion. . . et
montrèrent qu'ils se résoudraient plutôt à mourir dans leur prison
qu'à rappeler leur fils. Ils faisaient l'un et l'autre profession ouverte
de la R. P. R. Ils avaient déjà passé une fois par la Bastille à cause
de la religion, et cette seconde épreuve à laquelle ils résistèrent
encore dut les rendre célèbres parmi les autres protestants de
Paris». Ils n'en sortirent que le 3o septembre 1694 en vertu d'un
ordre de la veille {Arch. Bast., X, 3).
La Force, voir II, 826.
La Fortune de Tilladet, voir Roger.
» 11 demandait le 7 avril 1686 la per- cousine germaine, je prends grand part à
mission de voir à la Bastille M- de La sa conversion et j'espère y pouvoir contri-
Fontaine. «Comme elle est, disait-il, ma buer » [RuUet., 4» st'rie, 1.28'!.
Emprisonnés à Paris. i65
La Fredonnière (M""" de) avait suivi à l'étranger son mari
Coutance de La Fredonnière, dont les biens furent donnés à leurs
enfants le i6 avril 1686; en outre, un sieur de La Fredonnière
obtint, le 29 juillet, un brevet de 600 livres de pension. Etant
rentrée en France, M'"'' de La Fredonnière fut arrêtée, et transférée
des prisons de Vendôme à l'abbaye de Port-Royal, par ordre du
3 juin. Le 26 août 1687, le P. Bordes informait La Reynie qu'elle
avait obtenu la permission de choisir le couvent où elle serait mise,
et demandait pour elle une pension de 600 livres, qui, selon La
France protestante, 2" édit., IV, 858, lui aurait été accordée en 1686.
Il y a évidemment là une confusion.
La Fresnaye (M"' de), voir II, 246.
La Fuitte et Genuit, voir II, 287.
La Gaillarderie, voir II, 377.
La Garrigue (Jean de), béarnais âgé de trente-cinq ans et
capitaine de vaisseau, avait épousé à Charenton, en 1684, Marie-
Jeanne de Lussan, fille de Henri, apothicaire du roi, laquelle lui
donna une fille la même année. Au mois de janvier 1686, M™^ de
La Garrigue, habitant la rue des Filles-Dieu, quartier Saint-
Eustache, était signalée comme protestante opiniâtre, tandis que sa
mère, Jeanne Aubertin, fille du célèbre pasteur et veuve depuis
i68r, avait signé (Fr. 7o5i f°'' 119 et 120). M""' de La Garrigue fut
mise dans un couvent, par ordre du 20 février.
La Gastevine (Le sieur de), prisonnier pour la R. à la
Conciergerie, fut relâché le 4 avril 1686, à la demande de M. de
La Case, enseigne aux gardes, après avoir fait abjuration (Fr. 17421
fôo).
Laget (M"^), «non payante», mise aux Nouvelles-Catholiques
le 29 juillet 1686. «M. de Saint-Sulpe doit la retirer» (Fr. 7052
fo 24).
La Girardière (De), gentilhomme poitevin, enfermé à la Bas-
tille, est mis en liberté par ordre du 17 novembre 1689 {Arch.
Basf., IX, 174).
La Grange (La femme du cordonnier), mise à l'Hôpital-
Général et autorisée à en sortir au commencement de mars 1690,
était encore prisonnière le 12 (O^ 84).
La Guipière (M"*), expulsée du royaume en 1688.
i66 Révocation de l'Édit de Nantes à Paris.
La Haye (Denise de), peut-être fille de Charles, sieur de La
Jurie, lieutenant de l'artillerie, mort en lôSg, fut transférée des
Filles repenties chez les Cordelières du faubourg Saint-Marcel, par
ordre du 4 juin 1686, et par ordre du i5, chez les Bénédictines
de la rue des Postes, d'où elle sortit, par ordre du 16 novembre
(O « 3o).
La Haye (Etienne), perruquier âgé de vingt-quatre ans, nou-
veau converti, absenté de Paris à dessein de passer en Angleterre.
Le 8 avril 1699, Pontchartrain ordonnait à M. de Louvigny de
l'arrêter à Harfleur ou à Montivilliers, et de l'envo^^er à la Bastille
iO « 43).
La Héronnière (Le sieur de), détenu à la Bastille, fut mis en
liberté par ordre du 28 avril 1687 (O * 3i).
La Hogue (Marthe de), voir II, 586.
Laisement (De), voir Guybert.
La Javelière, voir Des Loires.
Lalo (Alexandre de Vesc de), de la maison d'Epeluche, ex-
conseiller au Parlement de Grenoble, se trouvant au faubourg
Saint-Germain de Paris en i685, fut relégué le 16 décembre avec
sa femme Marie de La Croix à Guéret (O ' 29), «où il ne trouvait
pas seulement, dit Jurieu, qui le voulût servir pour de l'argent.
Après l'y avoir détenu quelques mois, M™" de Lalo étant tombée
dans de très fâcheuses incommodités, on l'envoya en Dauphiné; on
traduisit M. de Lalo au Château-Trompette, où on l'enferma entre
quatre murailles, sans lui laisser autre commerce que celui d'un
moine qui l'allait tourmenter en mille manières tous les jours, et
qui, ne pouvant rien avancer, le quitta en lui disant de se tenir prêt
pour être transporté aux Pyrénées » [Lettres pastor., I, 90). M. de
Lalo fut, en effet, expulsé du royaume en 1688.
La Loupe. L'entourage même de Madame subit la persécution
comme tout le reste. On écrivait, en effet, de Paris à la Gazette de
Harlem, le 12 juillet 1686: «M"'=^ Patie et de La Loupe, qui étaient
auprès de Madame, sont'à l'Abbaye-au-Bois {BuUet., -z" s., XV, 403).
La Maisonneuve (De) emprisonné 1690, voir II, 572.
L'Amandé (Charlotte), parisienne, orpheline de père et de
mère, âgée de douze ans, menée aux Nouvelles-Catlioliques le
Emprisonnés à Paris. 167
14 janvier 1686, par le procureur du roi, était notée le 3o juin pour,
apprendre un métier (Fr. 7052 f° 168).
La liste des réfugiés à Berlin dressée en 1698 et 1700 men-
tionne: Daniel Lamandé, passementier, sa femme et un enfant; la
veuve Lamandé, passementière, et la veuve d'André Lamandé
(Ms. Dieterici).
La Mas (Jonas), d'Ancy-le-Franc, mis à la Bastille 1690
[Fr. pr., X, 486).
La Massaye (M"'= de). Henri Amproux, sieur de Lorme de La
Massaj'e, seigneur de Mouchamps en Poitou, essaya de préserver
ses coreligionnaires de la violence des dragons, et prit la fuite au
moment où l'intendant Foucault allait l'incarcérer et raser sa maison
par ordre de Louvois. Arrêté quelques mois après (5 janvier 1686),
il fut mis à la Bastille '. Là il plia et, voulant tirer parti de son
apostasie, il pria Louvois de le conduire à la messe. Il obtint le
3 février 1687 une pension de i5oo livres (O ' 3i). «Au fond, écrit
Foucault dans ses Mémoires, il n'était point converti». Cependant
il se fît ensuite convertisseur, de sorte qu'on lui confia sa sœur,
dont Fénelon et les Nouvelles-Catholiques n'avaient rien pu obtenir,
et plus tard deux de ses nièces nouvelles catholiques (Voir aux
Anciens Des Marchais, et Lièvre, III, i).
M"*^ de La Massaye fugitive n'était point encore arrivée à Paris,
que déjà (5 mars 1686) l'ordre était donné de l'arrêter et de la
mettre dans un couvent (O ' 3o). Elle fut conduite le 26 mai par
l'exempt Auzillon (Fr. 7o53 î° 159) dans la maison des Filles du
Précieux sang de Vaugirard, auxquelles elle devait le 17 juillet sa
pension de trois mois, réclamée par la sœur Marie de Saint-François
(Fr. 7053 f° 37). Par ordre du 19 juin, elle avait été transférée le
28 aux Nouvelles-Catholiques, où elle était notée en décembre
comme ne voulant pas même parler de religion, et disposée à payer
à raison de 400 livres par an. Elle y resta au moins un an, témoin
la lettre suivante que Seignelay adressait à Foucault le 16 juin 1687:
M"^ de La Massaye qui est dans la maison des Nouvelles-Catho-
liques de Paris, témoigne beaucoup d'envie d'être près de M. de
La Massaye, son frère, qui est en Poitou, et on croit que ce gentil-
homme, qu'on dit être bon catholique, pourrait mieux que personne
contribuer à sa réunion. Je vous prie de me mander s'il fait son
devoir de catholique, et si vous croj'ez qu'il n'y ait point d'incon-
vénient à lui envoyer sa sœur; auquel cas il serait nécessaire que
' Voir Monginot.
i68 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
vous prissiez la peine de lui dire que, s'il veut répondre d'elle et
prendre des mesures pour la faire conduire chez lui, Sa Majesté lui
en fera donner la liberté » (O • 3i).
Nous ignorons quel membre de la famille concernait le billet
suivant adressé le 4 février lôgSà M"'" deLaMassaye: «Sa Majesté
veut bien que M. votre fils revienne en France, mais il faut que ce
soit en se faisant catholique et non autrement; que s'il prend ce
parti, vous pouvez bien lui dire de venir, qu'il sera favorablement
traité et qu'il pourra espérer toute sorte de protections de Sa
Majesté. Il en sera de même de M. de La Muce*, s'il veut faire
sa réunion » (O' 37).
Et le 12 mars :
«Je suis fort réjoui du parti que M. votre fils prend de revenir
en France pour y faire sa réunion » Ibid.
Susanne de Lorme, l'une des plus touchantes victimes de
l'intolérance du temps, paraît appartenir aussi à la famille poitevine.
Pierre de Lorme, passé en Angleterre, avec sa femme Madelaine et
leurs enfants (i685), n'avait pu emmener sa fille aînée Susanne,
mise à douze ans dans le couvent de Sainte-Anne, près Saumur,
non loin du manoir paternel. Le père Anselme se chargea d'activer
la conversion de la petite hérétique, et lui fit souffrir mille maux;
après quoi il l'envoya dans un couvent de Paris, où elle resta deux
mois livrée à tous les mauvais traitements imaginables (a victime ta
pitiless tortures). Il la confia ensuite à deux briquetiers des environs
de Saumur, hommes grossiers et violents, qu'il chargea de la
contraindre d'abjurer. Ils ne réussirent qu'à la torturer. Pendant ce
temps, le père ruiné par l'émigration, mendiait en Angleterre des
secours qui lui permissent de revenir en France pour y chercher
sa fille. Il la retrouva et l'emmena en l'absence des deux brutes
qui la gardaient; mais la pauvre enfant, constamment rouée de
coups, avait l'épine dorsale déjetée, et resta infirme toute sa vie.
Elle vécut avec son frère Paul de Lorme, qui ne se maria point,
en souvenir de sa fiancée, Adèle de La Chesnaye, que la mort lui
avait ravie (Agnew, III, 2o5).
Lambert (Zacharie), parfumeur âgé de soixante-onze ans,
signe un acte d'abjuration du 17 au 19 novembre i685. Marie
Lambert, au contraire, fut mise au Grand-Châtelet pour la R.,
le 27 septembre 1686 (Fr. 7o5i f"^ 275, 847). Jacques Lambert
' Charles Goyon, baron de Marcë, épousa Henriette de I a Muce-Ponthus.
Emprisonnés à Paris. 169
de Paris, admis à la sainte-cène à La Haye en 1641 (Ms. B.
du pr.)-
La Melonnière (Isaac de Monceau, sieur de), lieutenant-colonel
du régiment d'Anjou, «homme de mérite et bien fait, disent les
Mémoires de Sourches, mais de la R. P. R. et fort opiniâtre»,
appartenait à l'une des familles les plus considérables et les plus
nombreuses de Paris. 11 avait épousé en 1679 Anne Addée, fille de
Louis, sieur de Grandchamp, et d'Anne Bothereau. Il avait trois
enfants lors de la Révocation : Louis-Isaac (1680), Susanne-Anne
(i683) et Marianne (i685). — On lit dans un rapport de police non
daté, mais de peu antérieur au 25 décembre i685: «Les sieurs de
Grandchamp ', La Melonnière, Ferrière, Frégeville, d'Antin, Marmier
et plusieurs autres chefs de famille travaillent avec soin à leur
instruction» (Fr. 7044 f" 181), c'est-à-dire, si l'on supprime l'eu-
phémisme, se préparent à subir l'abjuration obligatoire. Les ren-
seignements donnés au pouvoir furent bientôt moins optimistes,
Louvois écrivait à La Reynie le 26 janvier 1696 :
Le roi ayant eu avis que M. de La Melonnière... projette de sortir du
royaume, l'intention de Sa Majesté est que vous le fassiez arrêter et mener à
la Bastille, et je vous adresserai par l'ordinaire de demain les ordres de Sa
Majesté pour l'y faire recevoir.
Si ses ordres furent expédiés, il semble qu'ils ne reçurent pas
d'exécution, à en juger par cette nouvelle lettre du même au même:
Versailles 6 mars 1686.
J'ai vu aujourd'hui M. de La Melonnière, qui m'a paru avoir l'esprit fort
embarrassé quand je lui ai parlé du retour de sa femme; il m'a dit qu'il ne
croyait point la pouvoir faire revenir, qu'elle était partie à son insu, qu'elle
était à Londres, qu'elle avait caché ses enfants à Paris, et qu'il n'avait pu
découvrir où ils étaient que depuis deux ou trois jours; je lui ai demandé en
quoi consistait sa famille; il m'a dit qu'il y avait un garçon de sept à huit ans,
que sa femme avait mis sous un nom emprunté dans une pension ; je lui ai
demandé quel nom, il m'a dit que c'était celui de Doglas qui est un nom
fabriqué à plaisir, qu'il allait le retirer avec une de ses filles et qu'il le tiendrait
chez lui; qu'à l'égard de l'autre petite fille, il la laisserait en nourrice où elle
était; je l'ai congédié en lui disant qu'il était difficile que le roi pût croire qu'il
fût converti de bonne foi tant que sa femme demeurerait hors du royaume.
' Probablement Samuel-Maximilien, né dont le père vivait encore en 1684 (iîe^.
en «657 ^' fi^^re de M"* de La Melonnière, de Char.).
170 Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
Cinq jours après, La Reynie mit le petit garçon chez les Jésuites,
en assurant le père qu'on le lui rendrait dès que M™" de La
Melonnière serait de retour (Arch. Basf., Vlll, 388, Sgô).
Deux mois plus tard, La Melonnière tenta de sortir du royaume
avec plusieurs de ses amis, sous la conduite du guide Jacques
Alglave, marchand de la ville de Binche. Les fugitifs, poursuivis
par Desgrez, approchaient de la frontière le 27 mai 1686; tout-à-coup,
entendant sonner le tocsin qui ameutait contre eux les populations
des environs d'Avesnes, ils se jetèrent à l'eau pour passer une
rivière où un de leurs valets faillit se noyer. L'exempt s'empara du
guide resté prudemment sur le bord, et le fit écrouer le lendemain
au For-l'Évêque (Fr. 7o53 f 802). Arrêtés à Mons, La Melonnière
et ses compagnons furent emprisonnés à Maubeuge ; le 4 juin
Seignelay ordonnait d'y envoyer Alglave pour être confronté avec
eux (f" 804). On le remena ensuite à Paris, et malgré les placets dans
lesquels il attestait son innocence et sa catholicité de père en fils
jusqu'à la quatrième génération (f" 279), il fut transféré, par ordre
du 19 aoùt^ au Vieux-Palais de Rouen (O' 80). — Plus heureux dans
une seconde tentative, La Melonnière, qui avait fait vendre ses
meubles, en juin, à quatre lieues de Paris (Fr. 7o53 i" 286), gagna
l'Angleterre. Le 29 mai 1687, il faisait à Londres, dans l'Église de
la Savoye, reconnaissance publique de sa faute. Le prince d'Orange
le nomma colonel et en fit son aide-de-camp. Ce fut l'un des réfugiés
qui se distinguèrent le plus en Irlande. Janiçon et Du Ry furent
officiers dans son régiment. De 1708 à 1706, il figura parmi les
commissaires chargés d'assister les réfugiés.
La Monnière (Elisabeth de), voir Drouin.
La Mothe, voir La Capelle et Villarnoul.
La Motte, voir Parisiens émigrés.
Lamotte. Pour prendre les guides sur le fait, les gens de la
police feignirent parfois d'être protestants et de vouloir s'enfuir à
l'étranger. L'exempt Auzillon s'étant abouché avec André Lamotte
et Antoine Langrand, apprit d'eux qu'ils avaient reçu comme à
compte 5o écus, pour conduire prochainement à la frontière Jeanne
Sassery. Il obtint de se joindre à la fugitive, moyennant 20 écus
qu'il paya sur le champ. Le départ eut lieu sans encombre le
4 octobre 1686. Près du Bourget, Auzillon se démasqua, arrêta
toute la troupe et la conduisit au Petit-Chàtelet. Jeanne Sassery,
encore prisonnière au mois de décembre, avait déjà faibli et abjuré.
Emprisonnes à Paris. 17T
— Lamotte et Langrand, catholiques de naissance, furent transférés
au château de Saumur, par ordre du 23 janvier 1687. On ne les
relâcha que le i'^'' octobre 1688 (Fr. 7o5i f°' 264, 286, O' 3o et 3i).
Un autre Lamotte, ex-lieutenant des troupes royales, fut arrêté
aussi comme guide le 3 juin 1689 (O* 33).
La Motte (Laumonnier, sieur de'), voir II, 583.
La Motte d'Aunoy (La dame de) fut transférée des Ursulines
de Blois aux Hospitalières du faubourg Saint-Marcel, par ordre du
i3 juillet 1687 (O' 3i\
La Motte (Baron de). Au mois d'août i685, lorsque les
missionnaires bottés furent entrés à Montauban comme dans une
ville prise d'assaut, l'évèque, l'intendant La Berchère et le marquis
de Boufflers, convinrent de convoquer chez le marquis les quatre
principaux personnages de la ville, et de les faire agenouiller par
force et par surprise tandis que l'évèque leur donnerait l'absolution
^Benoit, V, 852). Ces quatre personnages étaient les barons de
Montbeton, de Mauzac, de Viçose et Élie de Bar, baron de La Motte
et de La Garde. Celui-ci «évita le piège en ne se trouvant point au
rendez-vous; mais il en fut puni par la ruine de deux belles maisons
qu'il avait, et enfin la misère et la prison extorquèrent de lui une
signature» {Ibid., 854), mais seulement quelques mois plus tard.
Résolu à quitter Montauban et peut-être la France, il eut soin,
avant son départ, de mettre en sûreté les papiers du consistoire
ainsi que les registres de baptêmes et de mariages. Il fut enfermé à
la Bastille dans les premiers jours de novembre. L'intendant, qui
brûlait de s'emparer des biens de l'Église, s'entendit avec Châteauneuf
et celui-ci avec M. de Besmaus, pour faire remettre secrètement au
prisonnier une lettre de son homme d'affaires relative aux papiers
enlevés et qui demandait une réponse. Nous ne savons si le baron
donna dans ce nouveau piège; mais, dès le 8 janvier 1686, on lui
accordait la liberté de la cour parce qu'il se montrait disposé à faire
abjuration, et on l'assurait qu'il sortirait dès qu'il l'aurait faite. Le
i3, Louvois invitait La Berchère à ôter les gens de guerre qu'il
avait mis chez le baron, et à les y renvoyer le i5 février si d'ici-là
il n'avait point de nouvelles de l'abjuration de ce gentilhomme
(Arch. Bast, VIII, 358, 362).
Un autre De La Motte, ingénieur, peut-être parent du baron,
fut mis à la Bastille le 11 décembre i685, et relâché, non le 7 janvier
1686, comme il est dit dans les Archives de la Bastille, "VllI, 342,
jy2 Révocation de PÉdit de Nantes à Paris.
mais par ordre du 8* ; il abjura le 12. Serait-ce La Motte-Michel, qui
épousa, en 1694, Marguerite AUenet {Fr.pr., 2= édit., IV, 1043), et
dont l'abjuration fut, selon la France protestante, VIII, 323 a, récom-
pensée par un prompt avancement?
La Moussaye. Les Goyon de La Moussaye étaient l'une des
familles les plus considérables de la Bretagne et habitaient Paris.
Une dame de ce nom obtint en 1691 une pension de i5oo livres à
titre de nouvelle convertie. Une autre, Marie Goyon, dame de
La Moussaye, qui avait tenté de s'enfuir avec sa suivante
Marie Guichet (voir N"^='-Cath.) et son parent le marquis du
Bordage, fut mise en 1687 à la Bastille, où la demoiselle Descartes
eut, le 25 avril, la permission de la voir. Sa constance défiant les
efforts de tous les convertisseurs, il fallut l'expulser du royaume au
mois de février 1691. Le roi ne lui permit pas d'attendre une saison
plus favorable, ainsi que Pontchartrain l'en informait le 18 :
J'ai parlé au roi. Mademoiselle, sur ce que vous souhaitez rester encore
à Paris pendant quelque temps; Sa Majesté voulait que vous en partissiez dès
demain et elle vous a donné avec beaucoup de peine encore huit jours seule-
ment; ainsi il faut que vous vous disposiez à partir sans y manquer lundi 26 de
ce mois, auquel jour je vous enverrai un officier qui vous accompagnera
jusque sur la frontière.
Elle se retira en Hollande, où elle mourut en 1717, laissant la
réputation d'un modèle de piété et de bienfaisance (O' 3i, 35 et
Fr. pr., V 347 a).
Un ordre du 3i octobre 1687 enjoignait à M. de La Falluère,
premier président de Bretagne, de faire saisir la somme de
28,000 livres que M. de La Moussaye Carcouet devait à Lecoq
(O' 3i).
Lamy (Pierre), tisserand, transféré au château de Saumur par
ordre du 5 août 1689 (O ' 33). — Sa femme, Marie Le Clerc, âgée
de quarante-sept ans, et sa petite-fille, âgée de treize ans, avaient
abjuré le 2 janvier 1686 (Fr. 7o5i f° 82).
Landrieux, voir Gralin.
Lange (Marie Jacques, femme de), mise au Grand-Chàtelet le
6 septembre i685 (Fr. 7o5i l" 299).
Langey (René de Cordouan, marquis de), seigneur de Mimbré,
Téligny, La Roche etc., et colonel de la cavalerie étrangère, était
' Arch. Guerre.
Emprisonnés à Paris. 178
fils de Jacques de Cordouan, sieur de Mimbré, et d'Anne de
La Noue-Téligny, petite-fille de Bras-de-Fer. Il épousa en i653
Marie de Saint-Simon, marquise de Courtomer, qui lui fit au bout
de quelques années un procès scandaleux et obtint l'annulation de
leur mariage '. Elle devint ensuite femme du duc de La Force. A
l'heure de la mort, « elle eut, dit Rou, un véritable remords de tout
le mal qu'elle avait fait à son premier mari, elle reconnut son péché
et l'avoua hautement avec tous les regrets qu'on saurait imaginer ».
Le marquis eut de sa seconde femme, Diane de Montaut, sœur du
maréchal de Navailles, sept enfants : Philippe-René (vers 1662I,
marquis de Langey, colonel du régiment royal des cuirassiers ;
Diane-Judith (i653), Henri levers 1664), comte de Langey, colonel
de cavalerie et exempt des gardes-du-corps du roi; Augustin-
Benjamin (vers 1666), sieur de La Noue, guidon des gendarmes;
Anne-Henriette (vers 1667), Jacqueline (vers i668\ morte au bout
de huit jours.
Animé d'une sincère piété, le marquis mérita par sa fermeté
d'être rangé parmi les confesseurs de la foi réformée, tandis que
ses fils, sacrifiant leur conscience à leur avenir, qui dépendait de la
cour, abjurèrent, sauf un seul, sans la moindre difficulté. Le père,
la mère, un des fils et la fille aînée, furent arrêtés par ordre du
18 mars 1686. On mit le père et le fils à la Bastille, dans des
chambres séparées, sans les laisser communiquer entre eux, le roi
ne voulant pas même qu'ils sussent qu'ils étaient tous deux dans la
même prison. La mère fut envoyée à l'abbaye de Penthemont, et
la fille, chez les Récollettes du faubourg Saint-Germain. Le fils
abjura promptement ainsi que la mère, qui sortit de Penthemont
par ordre du 17 mai, et y fut remplacée par sa fille. Quant au
marquis, les visites de son fils (17 mai), celles du duc de Montausier,
nouveau converti, celles des convertisseurs, notamment de l'abbé
Deschamps et de l'abbé de Feuquières, celles de la marquise, qu'on
évita toutefois de laisser coucher à la Bastille, demeurèrent inutiles
(O * 3o). Pour voir si un régime plus doux ne l'amollirait pas, on le
transféra, le 24 mars 1687, à rabba3'e de Saint-Victor (O^ 3i). Il
fallut se résigner à l'expulser de France. Le 27 février 1688, le
capitaine de La Pommeraj'e reçut l'ordre de le conduire à Mons,
en compagnie du marquis de Thors, aussi enfermé à Saint- Victor,
du chevalier de Saint-Hermine, détenu à la Bastille, du comte
1 Voir les détails très scabreux dans les Historiettes de Tallemant et dans les
Mém. de Jean Rou.
174 Révocation de l'Edit de. Nantes a Paris.
d'Aulnay, prisonnier à l'Oratoire, et de la famille de M. de Saint-
Martin, ex-conseiller au Parlement (O' 32).
M"^ Judith de Langey imita la constance de son père. Vaine-
ment la marquise la tira de Penthemont (26 juin 1686) pour la
garder un moment près d'elle, et la conduire ensuite dans un autre
couvent. Seignelay dut ordonner à La Reynie (28 janvier 1687) de
la renvoyer aux Récollettes, parce que les religieuses chez qui elle
était demandaient d'en être déchargées, n'espérant rien de sa con-
version. Le 5 avril, on l'envoya chez les Miramiones dont les efforts
furent aussi infructueux. Sans doute M""" de Langey fut expulsée
avec son père; car celui-ci priait Jean Rou de lui chercher un
logement à La Haye, « tant pour lui que pour sa fille aînée qui ne
voulait pas l'abandonner, le tout en attendant que M""" la marquise,
après quelque ordre mis a leurs affaires, pût » le suivre, comme
elle fit bientôt'. Les fils s'empressèrent de réclamer les biens des
fugitifs, et l'aîné, de demander qu'on lui conservât son droit d'aî-
nesse (TT. 25i).
Arrivé à La Haye le 19 mars 1688, le marquis de Langey
s'empressa de rendre ses devoirs au prince d'Orange, descendant
comme lui des Châteaubriant, et son allié par Louise de Coligny,
femme du Taciturne. Le prince lui fit accorder une pension par les
Etats-Généraux. Quittant la France en fugitive, la marquise
rejoignit son mari et sa fille. Le 3o septembre, elle fut réintégrée
dans l'Église et admise à la communion, après avoir fait reconnais-
sance publique de sa faute et rétracté son abjuration. Selon La
Finance protestante, elle serait rentrée dans le royaume après la
mort de son mari, et aurait reçu une pension de 4000 livres en
récompense de son apostasie; et sa fille Judith, revenue avec elle,
aurait été gratifiée d'une pension de 2000 livres.
Langle (M'""" de). Marie Amesincq, femme de Samuel Baux,
sieur de Langle, pasteur à Charenton, fut mise à la Bastille par
ordre du 5 juillet 1682. Le 8, un de ses coreligionnaires en trans-
mettait la nouvelle au secrétaire d'Etat Williamson :
M"" de Langle, femme d'un de nos pasteurs, qui devait s'en aller en
Angleterre^, fut arrêtée lundi par ordre du roi et menée à la Bastille; on
l'accuse d'avoir invité une femme de la R. dont le mari a changé [Baron,
sieur du Pont], de la suivre en Angleterre avec quatre petits enfants, de quoi
elle se justifie fort; on l'interrogea hier. Tout le monde est consterné de cet
emprisonnement (S/afc paper office).
' Mém. de Rou, II, 192. son mari, Jean-Maximilicn de l.angle,
* Elle allait rendre visite au frère de chanoine de Canterbury depuis Hi-ij.
Emprisonnés à Paris. lyS
Le 9 on permit à M""= de Langle de voir son mari, et on la mit en
liberté le 24 [Arc/i. Bast., VIII, 233).
Cet emprisonnement hâta sans doute l'éloignement de Samuel
de Langle qui se retira en Angleterre bien avant la Révocation,
puisque dès le 29 septembre i683, Claude déplorait son absence
ainsi que celle de Tessereau, son autre meilleur ami (Bibl. de Leide).
Langrand, voir La Motte.
Lanoix (Françoise), parisienne âgée de douze ans, orpheline
de père et de mère, fut conduite le 20 janvier 1686 aux Nouvelles-
Catholiques par le commissaire Delamare. Son père était rubanier.
Le mieux pour elle, dit la liste du 3o juin, est d'être mise à la Pitié
pour apprendre un métier (Fr. 7052 f" 168}.
Marguerite Lanoix, âgée de trente ans, servante de Jean
Clauzier de la rue Saint-Denis, ne fit abjuration qu'après le 9 jan-
vier 1686 (Fr. 7o5i f° 60).
La Panilleuse, voir Du Bois de Nemetz.
La Pemssière (De). Salomon Juliot de La Pénissière, gentil-
homme poitevin, écuyer du prince de Condé et, en cette qualité,
domicilié à Paris, avait épousé, le 6 août 1681, Gabrielle, fille de
Gilbert, ministre de Charenton. Malgré le procès scandaleux qu'ils
avaient fait à leur père et beau-père en i685 (voir ci-dessus I, 558),
M. et M™° Juliot de La Pénissière songeaient à quitter la France et
à emmener un petit garçon de Le Coq de Germain '. Mais à peine
Juliot s'était-il abouché avec le Suisse qui devait les conduire à
l'étranger, qu'il tomba entre les mains de la police. Le 29 avril
1686, Seignela}' écrivait à la princesse de Carignan : « Le roi ayant
été informé que la femme et deux enfants du sieur Juliot de La
Pénissière de la R. P. R. se sont retirés à l'hôtel de Soissons [rue
des Vieilles-Etuves], dans la chambre du nommé Cal votre tapissier,
Sa Majesté m'a ordonné de vous en donner avis et de vous dire
que le meilleur moj'en de procurer la conversion de cette femme
et de ses enfants étant de la faire mettre dans la maison des Nou-
velles-Catholiques, Sa Majesté ne doute point que vous ne vouliez
bien donner ordre à quelqu'un de vos gens de les y conduire»
(O' 3o). La princesse s'empressa de faire disparaître M™^ de La
Pénissière et ses enfants, et de répondre qu'ils ne se trouvaient
point dans l'hôtel.
' Cet enfant était cache chez M"" Gappe, rue du Cherche-Midi.
176 Révocation de l'Édit de Nantes à Paris.
De son côté, le capitaine Desgrez demandait, le 3o avril, qu'on
lui ôtât trois prisonniers qu'il venait d'enfermer dans «son four»,
notamment M. de La Pénissière, qui pleurait comme une femme
(Fr. 7o53 f" 222). «Je vous supplie, Monsieur, écrivait-il encore à
La Reynie, le i^"^ mai, que je sois débarrassé du sieur de La Pénis-
sière; depuis hier matin il n'a pas mangé et je ne puis en venir à
bout, n'ayant autre chose à me dire que, si sa femme savait où il
est et qu'il n'est pas moi-t, il serait content. Ce sont des pleurs sans
cesse, et d'où vient [dit-il], qu'il est plus maltraité que les autres,
puisqu'il se soumet d'obéir aux volontés du roi et qu'on ne le veut
pas entendre? Si l'on ne se presse à la cour, sa femme pourrait
bien échapper ; car je sais qu'elle cherche à se tirer d'affaire »
{Ibid. f" 220). En effet, passée de l'hôtel de Soissons dans une
maison située en face, avec son cousin Dupuy qui n'avait pas abjuré
(Fr. 7o5i f° 82), M"" de La Pénissière songeait toujours à quitter
la France. Le 4 mai, Desgrez revient à la charge : Je crains, écrit-
il, que M. de La Pénissière ne soit emporté par la fièvre et ne meure
chez moi, s'il y reste encore deux jours {Ibid., f° 254). La Reynie
ne se laissant pas émouvoir, M. de La Pénissière demeura au moins
un mois chez Desgrez, bien que^ dès le quatrième jour, il se fût
déclaré prêt à se soumettre aux ordres du roi, et que Seignelay
eût ordonné, le i3 mai, de le mettre à la Bastille. Le 3o, le prison-
nier demanda qu'on fît venir l'enfant qu'il avait laissé à La Jon-
quière, sur quoi Seignelay ordonna, le 4 juin, au curé du lieu, de
remettre l'enfant au porteur de sa lettre. M. de La Pénissière ne fut
relâché, par ordre du 8 juin, qu'après avoir révélé la retraite de sa
femme et à condition d'abjurer. On' prit en outre des précautions
pour l'empêcher de s'absenter.
Douze ans plus tard, au mois d'avril 1698, M"^ Marie-Gabrielle
Juliot de La Pénissière, alors jeune fille de quinze ans et fille
unique {Mercure hist., mai 1698, p. 53o), fut arrêtée avec une femme
de chambre, à vingt pas derrière sa mère qui se dirigeait vers
l'Angleterre. On la mit aux Nouvelles-Catholiques {Bullct., 3° sér.,
II, 559). Elle était réclamée au mois d'octobre par la demoiselle
Laurenceau, et Pontchartrain écrivait, le 21 de ce mois, à la sœur
Ancelin, supérieure de la communauté : « Sa Majesté est satisfaite
d'apprendre que M"" M.-G. Juliot de La Pénissière est bien con-
vertie, et veut qu'elle reste aux Nouvelles-Catholiques, afin que
son père ne puisse la voir et qu'on achève de l'instruire». D'Ar-
genson fut autorisé, le 9 novembre, à la confier à la dame Lauren-
ceau «en ayant soin qu'elle ne la rendît pas à ses parents» (O* 42),
Emprisonnés a Paris. 1.77
mauvais catholiques. Salomon alla mourir à Londres, selon
M. Lièvre, Hist. des prot. du Poitou, III, 96.
La Perle, voir Vion, II, 448.
La Perrine (M"'= de), voir Peray, II, 35o.
La Pierre (Marc-Conrad Sarrasin, marquis de) neveu
d'Herwarth et conseiller au parlement de Grenoble, mandé à Paris
par lettre de cachet avant l'arrivée des dragons. Il s'y rendit en
août i685 avec un de ses enfants. « Au bout de six mois, on lui
proposa de changer de religion, il refusa; on lui ôta son fils: ce
coup lui fut plus terrible que tous les autres. Il prit la résolution de
se tirer de Paris; il en partit avec M. de Vicques et quelques autres
gentilshommes. On les arrêta à Landrecy. Les autres prirent peur
et changèrent. M. de La Pierre ne le voulut point faire. Il y eut
ordre du roi de le traduire dans la citadelle de Cambray, on l'y
traduisit» (Jurieu, Lettres pasf., J, gi). Selon La France protestante,
il fut expulsé du royaume en 1688.
La Planche, voir Maupin.
La Plan'che. Trois sœurs, couturières non mariées, qui
devaient avoir abjuré à Maubeuge, Marie, Charlotte et Marguerite
de La Planche, arrêtées avec huit autres personnes, le 8 décembre
1686, pour l'affaire de l'assemblée du faubourg Saint-Germain, furent
enfermées à l'Abbaye pendant qu'on leur faisait leur procès. A leur
sortie de prison, l'année suivante, elles allèrent demeurer, rue
Mazarine, dans la maison de la demoiselle Colonia, tout près de
l'agence d'émigration de Beck, et ne tardèrent pas à passer à
l'étranger (Fr. 7o5i f°= 12, 280). Charlotte fit acte de repentance à
Londres dans l'église de la Savoie en 1699; elle avait alors trente
et un ans.
Laporte (Claude), mis au Chàtelet pour la R., le 14 novembre
1686 (Fr. 7o5i f^ 2833.
La Primaudaye, voir Des Loires.
Lardeau, voir Anciens, II, 98.
Largentier (Jacques), sieur de Chesnoy et de La Gaudine,
capitaine au régiment de Montdejeu, et ancien de l'Église de
Sézanne, qui le délégua au sj'node provincial de Clermont en Beau-
voisis (1667), appartenait à une famille noble de la Champagne. Il
UI 12
178 Révocation de rÈdit de Nantes à Pans.
avait épousé en i65oSusanne du Fay, fille de Daniel, sieur de Bugnot
et d'Elisabeth de Loynes, qui lui donna six fils. Il les fit sortir de
France avant la Révocation. Sa veuve et sa fille Charlotte furent
mises au Grand-Châtelet pour la R., le 16 janvier 1686, et en
sortirent le 18, après avoir promis d'abjurer (Fr. yo'Si f" 295).
La Roche (Jean de), peintre en miniature, avait épousé en 1682
Marguerite, fille de Jacques Coulonges, chapelier de Lyon, et en
avait deux enfants: Marguerite (i683) et Jean (1684). Il gagna la
Hollande à la Révocation, tandis que sa femme, restée à Paris en
attendant qu'elle put le rejoindre, abjurait. Au mois de novembre
1686, la police intercepta une lettre du mari, qui invitait sa femme
à se rendre à Guise et à s'adresser au chirurgien Gabet ou
Gaberet, lequel se chargeait de lui faire franchir la frontière. En
conséquence, M""= de La Roche fut arrêtée à Louvre en Parisis le
i3 novembre, et mise au Petit-Châtelet avec son dernier enfant
(Fr. 7o5i f"' 269, 285 et O' 3o). — Daniel de La Roche, marchand
de vin rue de La Mortellerie, fit des difficultés pour abjurer
(Fr. 7o5i P 206).
La Rochegiffart (M"° Marguerite de), dont la famille possé-
dait la terre de Montaigu en Bas-Poitou, n'était pas encore arrivée
à Paris, où elle se rendait avec M"° de La Massaye, pour chercher
le moyen de s'évader du royaume, que Seignelay avait déjà signé,
le 5 mars 1686, l'ordre de l'arrêter et de l'enfermer dans un
couvent. Le 26 août 1692, elle était dénoncée à la police comme
élevant dans la R. P. R. ses neveux, enfants du comte de Saint-
Gilles, gentilhomme de Bretagne, qui, faisant des assemblées et ne
s'acquittant d'aucun devoir de catholique, avait reçu, le 19 juin
1686, l'ordre de quitter Paris et de se retirer dans ses terres
(O* 36). Le fils fut mis chez les Jésuites par ordre du 3o octobre.
M"® de La Rochegiffart n'existait plus le 29 décembre 1693 (O* 37).
— Le sieur de Saint-Gilles, mousquetaire, arrêté par ordre du
17 juillet 1686, nous ne savons pour quel motif
La Roche-Logerie (M"" de). Trois demoiselles Moysan de La
Roche-Logerie, poitevines, dont le père venait de mourir en
Hollande', étaient détenues en 1698 dans le couvent de Saint-
Chaumont ou de l'Union Chrétienne, après avoir passé par les
Nouvelles-Cathohques; en 1700 une quatrième fut mise aux
' «Il disait, lit-on clans les Mém. de Foucault, qu'il aurait souhaiti; endurer
le martyre pour sa religion ».
Emprisonnés à Paris 179
Nouvelles-Catholiques {Fr. prot. VII, 482). Celles-ci, la trouvant trop
attachée à sa religion, voulaient s'en débarrasser comme d'une
opiniâtre, et reçurent, le 17 novembre, l'ordre de la garder (O^ 44).
Leur mère, domiciliée dans la paroisse de Saint-Eustache, les
redemanda en 1702; le 28 octobre, Pontchartrain s'enquérait auprès
de D'Argenson si toutes les quatre étaient assez bonnes catholiques
pour pouvoir être remises en liberté (O 249). Le 10 janvier 1708,
Pontchartrain autorisait les trois de Saint-Chaumont à retourner
près de leur mère, si elles trouvaient quelqu'un qui répondît qu'elles
resteraient en France. Elles ne furent relâchées que par ordre du
27 juin (O 25o).
En 1701, le médecin Mo3'san, peut-être frère des deux pasteurs
de ce nom, était prisonnier au château de Nantes.
En 1705, nous trouvons sur la liste des assistés d'Angleterre
Jacques Moysan, de Paris, âgé de 48 ans, atteint de consomption,
Rachel, sa femme et un enfant de onze ans.
La Ronde (Esther de), fugitive, arrêtée avec quinze autres
personnes de La Rochelle, fut mise à l'Hôpital-Général, d'où on la
transféra aux Nouvelles-Catholiques, par ordre du i3 avril 1700
(0'44)-
Larriou (Pierre), mis au Petit-Châtelet le 8 décembre 1686
(Fr. 7o5i f"^ 286, 285) pour crime d'assemblée. Voir II, 624.
Larroque (M^^ de). Charlotte et Jeanne, filles de Matthieu
De Larroque, savant pasteur de Rouen mort en 1684, essayèrent à
la Révocation de passer à l'étranger avec Jeanne de Gennes, leur
mère ; toutes trois furent arrêtées, et Charlotte, mise aux Nouvelles-
Catholiques, d'où elle sortit, après avoir abjuré ou promis d'ab-
jurer, par ordre du 28 janvier 1686. Persistant dans le dessein de
quitter la France, elle se réfugia dans une officine d'émigration, où
les agents de La Reynie la découvrirent et lui donnèrent une
garnison, entre les mains de laquelle elle rédigea un placet dont
voici l'analyse : « Charlotte De Larroque, fille majeure de Rouen,
ayant formé le dessein de demeurer à Paris depuis sa conversion,
s'est retirée chez Beck résident de l'électeur de Brandebourg et y
a été arrêtée depuis quelques jours. Une garnison est depuis long-
temps dans ladite maison, et ne peut en ce qui la concerne y être
que par suite du préjugé qu'on a qu'elle aurait voulu sortir du
royaume, à quoi elle n'a garde de penser et dont elle offre de
donner répondant sûr et bien connu; elle demande qu'on l'y
i8o Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
autorise et qu'on ôte la garnison; elle offre pour caution Louis
Chastillon, peintre et dessinateur pensionné du roi dans son aca-
démie de physique » (Fr. 7o53 f" 429).
Sans se laisser séduire par ces protestations, la police remit
M"'= Charlotte de Larroque aux Nouvelles-Catholiques, d'où on la
transféra, par ordre du 4 août 1687, au château de Nantes. Non
moins malheureuses dans une nouvelle tentative d'évasion, sa mère
et sa sœur furent arrêtées une seconde fois sur la frontière.
Lascaris (La comtesse de) figure sur la liste des recluses aux
Nouvelles-Catholiques du 17 octobre 1686, avec cette mention:
« venue de Hollande » (Fr. 7052 f° 25).
Lassay (M"^ de), enfermée dans un couvent du Cherche-Midi,
fut rendue à son père par ordre du 14 mars 1687 (O' 3i).
La Taillée. Le 2 juin 1687, M"*" de Chauffepié vit arriver dans
le couvent de Niort, où elle était enfermée, «la demoiselle La Sau-
vagère de La Taillée », qui « ayant signé une abjuration forcée,
n'en voulait rien tenir» {Biillct., VI, 258). M""= de La Taillée fut
ensuite envoyée à Paris, puis au château de Guise avec la nommée
Cibot et Jeanne Bernard, par ordre du 16 novembre 1689. Le
même jour, Seignelay écrivait au commandant du château :
Le roi envoie au château de Guise trois religionnaires opiniâtres qu'on n'a
pu jusqu'à présent convertir ; il faut que vous leur fassiez voir quelque ecclé-
siastique pour tâcher de les instruire, et au surplus qu'elles n'aient point
d'autre commerce; leur dépense sera payée comme celle des femmes qui sont
déjà à Guise (O ^ 33).
M™^ de La Taillée fut expulsée du royaume avec M™= Cibot,
par ordre du 4 décembre 1697 par Valenciennes, Mons et Bruxelles
(O ' 41). Jeanne Bernard l'avait été dès le 8 janvier 1691.
La Touche-Chevrault (M"= de), petite-nièce de Dangeau, mise
aux Nouvelles-Catholiques en mars 1698 {Mercure htstorîq. d'avril,
p. 418).
Latour (Jeanne), mise aux Nouvelles-Catholiques le 3 août
1686, est portée sur la liste des « non payantes » comme devant
être retirée par M"= de Charolais (Fr. 7052 P 24), et sur la liste
du 14 décembre, comme n'ayant pas encore communié (Fr. 7o5i
f" 248). Nous ignorons si c'est elle que concernait la lettre qu'un
secrétaire d'État écrivait à l'évêque de Condom le 26 août 1705 :
«Le roi trouve bon que la dame de La Tour sorte de la maison
Emprisonnes a Paris. i8i
des Nouvelles-Catholiques, ainsi que vous le proposez pour être
remise dans sa famille, et j'écris à la supérieure de faire sur cela
ce que vous désirez. Vous savez que le roi ne souffre en aucun
lieu du royaume des religionnaires qui font ouvertement connaître
leur opiniâtreté. Ainsi, supposé que cette femme ne se rende pas à
la raison dans un certain temps que vous lui marquerez, elle ne
doit pas espérer de demeurer paisible dans son opiniâtreté; et il
faudra que vous soyez le premier à en avertir, afin qu'on puisse la
faire renfermer ».
Un Latour, arrêté avec le pasteur du Désert Cardel, fut mis à
la Bastille le 2 mars 1689, et transféré le 10 au couvent des Blancs-
Manteaux. Pontchartrain signait, le 3i décembre 1690, l'ordre de le
faire sortir de la Bastille et de Paris.
La Trémollière, voir Foissin.
Latroy (Pierre), cordonnier de Paris, fugitif arrêté non loin de
la frontière de l'Est, fut emprisonné à Besançon, et y abjura le
19 mars 1886 {Bullct de la Société des travaux historiq., 1890,
n" I, p. 126.
L'AuBONiÈRE (Kerveno de). L'ordre d'envoyer dans des cou-
vents de Paris, où l'on espérait les convertir, Kerveno de L'Au-
bonière, gentilhomme poitevin enchaîné sur les galères de Marseille,
et sa femme, prisonnière à Rouen, fut donné en 1692, à la solli-
citation du pasteur apostat Grostête des Mahis, devenu con-
vertisseur, et à celle d'une nouvelle catholique zélée, Susanne
Chabot, sœur de M™^ de L'Aubonière, et femme d'Alexandre de
Goyon, seigneur des Coulandres. Le supérieur de l'abbaye de
Saint-Germain-des-Prés ayant refusé de répondre de M. de L'Au-
bonière, la famille trouva un autre couvent qui consentait à s'en
charger; en conséquence l'ordre d'envoi fut maintenu le 28 octobre,
mais il ne paraît pas avoir été mis à exécution, sans doute parce
que l'attitude des deux époux rendit évidente l'inutilité de ce trans-
fert. M. de L'Aubonière mourut à l'hôpital de Marseille le 28 sep-
tembre 1693 (Lièvre, III 182; France prot., 2^ édit., VI, 289, et Reg.
du Secret., O* 3i).
Laumont, voir Festu.
Launay (De). Sur un état des prisonniers de la Bastille du 17
décembre 1686 figure «à cause de la R. » un M. de Launay sur le
compte duquel nous ne possédons aucun renseignement. Nous ne
i82 Révocation de f Edit de Nantes à Paris.
pensons pas qu'il appartint à la famille du peintre Daniel de Launay,
parrain en 1661 d'un enfant de son confrère Michelin, mais plus
probablement à celle de Louis de Launay, comte d'Entragues, qui
épousa en 1677, Marie-Susanne de La Vespière de Liambrune
{Reg. de Char.), et qui, après avoir abjuré en 1681, s'enfuit en
Hollande à la Révocation et servit dans les gardes du roi Guillaume
(Fr. 7o5i f° 252 et Fr. pr., VI, 427). — Jean Launay, autre fugitif
dont les rentes furent saisies (TT i56, 433).
Laure (M"'= de), âgée de onze ans, mise aux Nouvelles-Catho-
liques le 4 octobre 1686, n'avait pas encore communié le i''"' février
1687, et ne pouvait «sans danger être remise à ses parents.» Sa
mère payait pour elle une pension de i5o livres. Une demoiselle de
Laure figure ensuite parmi les personnes que les Nouvelles-Catho-
liques nourrissaient par charité comme externes (Fr. 7062 f°^ 25 et3o).
Laurent, voir II, 483.
Laurier, (Julien), mis au Petit-Châtelet le 21 février 1687
(Fr. 7o5i f° 239).
Lautrec (Etienne de), marchand, transféré du Petit au Grand-
Châtelet le 21 novembre i685, et à la Bastille le 4 février 1686, par
ordre du i""", en sortit le 3 mars. Son parent César de Lautrec, mis
à la Bastille par ordre du i^"" février, en sortit le 18 mars, en vertu
d'un ordre du 17 (O' 3o, Fr. 7o5i f" 295 et Arcli. Bas/., VIII 38i).
Lauzon (Susanne), arrêtée par ordre du 14 avril 1688 et conduite
à l'Union Chrétienne ou dans quelque autre couvent' de Paris.
Lauzun (M™'= de) voir La Force, II, 33i.
La Vaiserie. Seignelay écrivait le 9 juillet i685 à la supérieure
des Ursulines de la rue Saint-Jacques: «Le roi voulant prendre soin
de M"'' de La Vaiserie de la R. P. R., qui a dessein de se convertir et
d'entrer dans votre maison pour y être pensionnaire. Sa Majesté
m'ordonne de vous écrire que son intention est que vous la receviez,
et de vous dire que Sa Majesté fera régulièrement payer sa pension
pour tout le temps qu'elle y sera» (O* 29). — Le 9 octobre 1687, le
même secrétaire d'État ordonnait d'enfermer, dans des couvents
hors Paris, deux demoiselles de La Vaiserie qui n'appartenaient pas
plus que la précédente à l'Église de Charenton.
Lavigne (Anne Regnauldin, veuve) arrêtée avec Jeanne Roger,
Marguerite Gaudon femme Cossart, Kdmée Simon et Marguerite de
Emprisonnés a Paris. x83
Neuchâtel, fut mise au Grand-Châtelet le 28 février 1686 (Fr. 7o5i
f 238).
Lebeau (Jacques), catholique d'Etreux, travaillait aux évasions;
arrêté en Vermandois et mis au Grand-Châtelet le 14 novembre
i685, il en sortit le 26 décembre (Fr. 7o5i f" 295).
Lebei. (Enfants), enfermés dans des couvents en 1686, voir
II, 489, n.
Lebert, voir II, 571.
Le Berthon (Jacob), fils d'un médecin de Châtellerault, étudia
la théologie à Genève, et rejoignit à La Haye son oncle Orillard,
au moment de la Révocation. Ne trouvant point à se placer comme
pasteur, il se fit militaire. Ramené prisonnier en France, il prit du
service dans l'armée. Puis venu à Paris, il fut jeté à la Bastille
comme huguenot en 1700 {Fr. pr.).
Leblanc, voir Guybert.
Leblanc (Charlotte). Au mois de janvier 1678, Seignelay
écrivait au procureur du roi: «Charlotte Leblanc, fille d'un orfèvre,
voulant abjurer l'hérésie de Calvin, s'adressa, il y a quelque temps
à M. Colbert, qui la fit mettre aux Nouvelles-Catholiques, où elle
fit abjuration entre les mains de M. l'évêque de Xaintes. Elle fut
mise, quelque temps après, entre les mains de Madame la maréchale
de Humières pour être affermie dans la religion; mais ayant disparu
dix jours après sans qu'on ait pu savoir où elle était allée, le roi
m'a ordonné dé vous dire que vous a3rez à vous informer si elle
s'est retirée chez ses parents, et en cas qu'ils l'aient fait enlever,
que vous leur fassiez faire leur procès comme séducteurs et ravis-
seurs, et si, au contraire, elle 3^ est retournée de bon gré, que vous
fassiez informer contre elle comme relapse » (O ' 22 Depping,
Corresp. adiii. IV, 821).
Le Breton (M""). Le 26 octobre 1686, Seignelay informait
M. de Nointel, intendant de la généralité de Tours, qu'on venait
d'arrêter à Paris un marchand nommé Le Breton et sa femme,
venus de Tours depuis quelques mois, accusés d'avoir fait sortir
leur fille du royaume et de vouloir la suivre. Les demoiselles Le
Breton de Tours, que nous voyons enfermées aux Nouvelles-
Catholiques de Paris antérieurement au i5juin 1699, et qu'il fut
question d'envoyer aux Nouvelles-Catholiques de Tours, apparte-
naient probablement à la même famille (O ' 48).
184 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
L'Église de Paris comptait plusieurs familles de ce nom, au
moment de la Révocation.
Hercule Le Breton, graveur du roi, né en i65i du mariage de
Julien, fourbisseur, et de Marie Marot, avait épousé à Charenton en
1679, Anne Secar ou Escar, de Sancerre; il abjura du 17 au 19
novembre avec sa femme et trois enfants (Fr. 7o5i f° 347). Sa sœur
Marie n'abjura qu'après le i5 janvier 1686 {Ibid. f" 116).
Un Le Breton de la rue des Vieux- Augustins abjurait à la fin
de i685 {Ibid. f° io5).
Françoise Le Breton, veuve de Pierre Malau, de la rue Sainte-
Marguerite au faubourg Saint-Antoine, abjurait le 4 janvier 1686
(Ibid{° 58).
Un guide nommé Le Breton, arrêté avec La Capelle, près de
Saint-Denis le 11 mai 1686, conduisant M"'' de Villarnoul, fut mis le
lendemain dans les prisons ordinaires (O ' 3o).
Une demoiselle Le Breton fut, par ordre du 27 décembre 1687,
transférée des Ursulines de la rue Sainte-Avoye dans un autre
couvent (O ' 3i).
Lebrun (François), guide, arrêté et conduit à la Charité de
Charenton, par ordre du 22 mai 1686, puis bientôt relâché, était
dénoncé de Hollande comme étant sur le point de retourner à Paris
(Fr. 7o52 f 8) ; aussi l'ordre de l'arrêter une seconde fois et de le
mettre au For-l'Evêque, fut-il donné le 24 août (O' 3o), avant son
retour. — Lebrun, lieutenant d'infanterie dans l'armée du prince
d'Orange en Angleterre (Agnew, III, i5i). — Gabriel Lebrun,
cocher de la veuve Drouin, arrêté avec elle à Guise, en 1686. —
Judith Lebrun, de Paris, âgée de trente-deux ans, et sa fille, assis-
tées en Angleterre, 1705.
Leclerc (Salomon), pasteur à Orléans, mis à la Bastille à la
Révocation et en 1697. Voir Les premiers pasteurs du Désert, I, 410.
Il y avait à Paris d'autres Leclerc : Abraham, tailleur d'habits,
et son frère Edmond, du quartier Saint-Marcel, reçurent à eux deux
36 livres pour prix de leur abjuration (Fr. 7o5o f" 140). Elisabeth,
delà rue de l'Égout, non mariée, abjura le 12 janvier 1686 (Fr. 7061
f" 56). Susanne, femme de Jean Brigues, ouvrier en soie de la rue
de Charenton, avait abjuré le 10 (f° 74), et Marie Leclerc, femme de
Pierre Lamy, tisserand, le 2 (f° 82). Une nommée Leclerc sortit de
la Bastille le 19 avril 1689 (Arsenal, ms. Bast. 10471).
Le 20 novembre 1697, Pontchartrain ordonnait à D'Argenson
Emprisonnes a Parts.
i85
de donner à Leclerc et à sa famille « tous les secours possibles
pour leur instruction» {Arch. Bast., X, i56).
Leclerc de Juigné, voir II, 898.
Lecointe. Madelaine de Lanave, veuve de Nicolas Lecointe,
marchand à Elbeuf, Jacques Le François, apprenti drapier et sa
sœur Marguerite, arrêtés en Franche-Comté comme ils essayaient
de passer à l'étranger, furent mis au For-l'Evêque le 18 février
1686. Ils abjurèrent avant le 5 mars et demandèrent, ainsi qu'Esther
Triboulet, veuve de Matthieu Fontan, les effets qu'on leur avait
saisis. Pour sa part, la dame Lecointe réclamait :
Un collier de perles
Deux bagues garnies de diamants
Cent-vingt louis d'or
Une tasse d'argent
Un billet de
»
Une lettre de change de 800 écus
3ooo livres
85o
»
1200
»
21
»
. 2986
»
642
»
362
»
643
»
362
»
359
»
412
»
4800
»
. 4098
»
19735
livres
683
(Fr. 7o5i f° 3o5 et 7o53 f" 488).
La veuve de Nicolas Lecointe réussit à passer à l'étranger. Un
nommé Coustard s'était chargé de solliciter le paiement des lettres
de change qu'elle lui avait remises, formant un total de 9947
livres, sur lesquelles il lui avait avancé i5oo livres pour son
voyage (Fr. 7o55 f° 28).
André Lecointe, marchand drapier d'Elbeuf, âgé de cinquante
ans, avait abjuré à Paris le 25 décembre i685 entre les mains du
curé de SaintGermain-l'Auxerrois, abjuration attestée et signée
par ledit curé et par l'exempt Auzillon (Fr. 7o55 f° 35o). Marie
Frontin, sa femme, réfugiée en Brandebourg, avec sa fille Marie et
son fils Charles, y fonda une manufacture de draps. — La veuve de
Jean Lecointe, âgée de soixante-douze ans, assistée en Angleterre,
1703.
i86 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Lecomte (La dame), de Nîmes, arrêtée à Paris le 26 octobre
1686, voulant sortir du royaume (O' 3o). Il y avait à Paris une
nombreuse famille du même nom. Abraham Lecomte, fugitif, dont
les rentes furent confisquées (TT i55, 429). Jean-Baptiste Lecomte,
de Paris, reçoit à Genève en 1704 un viatique pour se rendre à
Zurich (Ms. B. du prot.). Jean Lecomte, de près Charenton, reçut
à Genève en 1709 un viatique pour l'Allemagne [Ibid.].
Le Coq, voir II, loi, 268.
Le Coq (Isaac), de Coulongue, condamné aux galères par le
conseil souverain d'Artois, le 23 août 1686.
Seignelay écrivait à Harlay le 16 janvier 1687: «Le nommé
Isaac Le Coq, nouveau converti, qui est dans les prisons de la
Tournelle depuis le mois de juin dernier, a fait présenter un placet
au roi, par lequel il expose qu'il est âgé de soixante-trois ans, et
que ses infirmités ont jusqu'à présent empêché qu'il n'ait été attaché
à la chaîne. Prenez la peine, s. v. p., de donner les ordres pour le
faire visiter» (Fr. 17421 f" 141).
On l'envoya aux galères, où il mourut.
Le Coq de Germain (M""=), voir II, 269.
Le Coq des Forges (M"''). Deux filles de Théodore Le Coq,
sieur des Forges, conseiller, maître d'hôtel ordinaire du roi et
ancien de Charenton, mort en 1669, toutes deux enfermées dans
des couvents par ordre du i^'' février 1686 (O* 3o), eurent dans
une égale fidéhté des destinées bien différentes.
Françoise, l'aînée, femme de Paul Du Plessis-Rambouillet,
arrêtée le 5 février et conduite au monastère des filles de Belle-
chasse, fut remise le 27 novembre à la duchesse d'Aumont, puis
confiée, le 8 mai 1687, à la dame Hersant (O* 3i). On l'expulsa du
royaume, par ordre du 26 avril 1688 (O' 82). Pour l'autre, voir
II, 247.
Ledet, voir Segray.
Leduc (Pierre). Un rapport de police du mois de décembre
1686 portait que Leduc devait emmener M""" Joly, demeurant avec
sa sœur M'"'' veuve Bruguier au bout de la rue de Savoie (Fr. 7o5o
f" 242). Ce guide, mis au Grand-Châtelet le 16 mars 1687, fut
transféré au château d'Angers le 24 août et relâché le i""" octobre
1688, avec défense de venir à Paris. Il dit dans son interrogatoire
que Marguerite de La Fricaudière venait fréquemment de Hollande
Emprisonnes à Paris. 187
à Paris pour emmener des fugitifs, et logeait habituellement rue de
la Monnaie, chez un gantier, proche le Saint-Esprit. Il avoua qu'il
avait apporté une lettre à deux demoiselles Dolon, logées à l'hôtel
d'Ecosse, rue Guénégaud (Fr. 7o53 f° 144).
Lefèvre. Il résulte d'un placet adressé au duc d'Orléans
(TT 154) par Louis Lefèvre, bourgeois de Paris, que son père
avait eu quatre enfants d'un premier mariage : Isaac, Jean, Pierre,
Marie, et quatre d'un second: Héléodore, Louis, Marguerite et
Madelaine. L'aîné, avocat au Parlement de Paris, fut le célèbre
confesseur qui mourut aux galères en 1702. Jean et Pierre passèrent
à l'étranger lors de la Révocation. Marie fut plusieurs années dans
le couvent des Ursulines de Nevers. Louis demanda les biens de
toute la famille en déclarant qu'il avait épousé une ancienne catholique
(voir Girardot, aux Anciens).
C'est sans doute d'Héléodore que parle La France protestante
(VI 496 b) dans le paragraphe suivant qui débute par une inexacti-
tude: «Isaac Lefèvre avait deux (!) frères, dont l'un fut assez heureux
pour gagner le Danemarck. L'autre, qui était resté en France,
travaillait en 1701 comme compagnon orfèvre chez Jacques Sevu
[SeheultJ de Paris, nouveau catholique ainsi que lui. Soupçonné de
vouloir passer dans les pays étrangers, il fut arrêté le 3 juin et jeté
à la Bastille, une visite domiciliaire ayant amené la découverte de
quelques livres protestants et de plusieurs lettres de réfugiés, d'une
lettre de son frère Isaac entre autres, portant tous les caractères
d'obstination et de révolte qui convenait à un hérétique endurci
qui voulait s'ériger en martj^r ou en confesseur de la vérité. Elle
l'exhortait à passer au plus tôt dans les pays étrangers, en fuyant
de cette terre de malédiction qui était en proie à la violence et
toute teinte du sang des saints. II finit par se convertir après
plusieurs années de détention, et obtint sa liberté par son apostasie».
Il y avait à Paris d'autres Lefèvre protestants. Celui de la rue
de Béthisy, qui demeurait au Soleil d'or, signa chez Seignelay le
14 décembre i685. Antoine, maître ouvrier en soie de la rue de
Seine, âgé de soixante ans et natif de Saint-Pierre près Vervins,
avait abjuré le 18 novembre après avoir été mandé à la police
(Fr. 7o5i f° 44 et 7o55 f° 290). Les fîls de Nicolas, Pierre, âgé de
dix-huit ans, et Nicolas, âgé de quinze ans, signèrent avec leur
père le II janvier 1686 (Fr. 7o5i f° 76). Denise, femme de Pierre du
Corbier, savetier (Fr. 7o5i f° 75), et Marie, femme de Jean Le Pare,
âgée de quarante ans, abjurèrent également. Anne, fille de Jacques
i88 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
(Fr. 7o5o f° i38), Marie, femme d'Isaïe Delaulne, compagnon cha-
pelier, et Louise, veuve de Louis Bertault, maître menuisier, âgée
de soixante-douze ans (Fr. 7o5o î" i36), touchèrent pour prix de
leur abjuration, la première, 20 livres, la seconde, 18, et la troisième,
60. Marie Le Fèvre, aussi parisienne et âgée de 29 ans, rétractait
son abjuration à Londres le 3o juin 1698 (Arch. de l'Égl. de la
Savoie). Josué Lefèvre, apothicaire et sa femme, Henriette, étaient
naturalisés anglais en 1681. Tobie Lefèvre, de Paris, jeune garçon,
assisté à Lausanne en 1698. Voir Dufour.
Lefranc, voir Briet.
Lefrançois, voir Lecointe.
Legendre (Jean-François), demeurant rue de Béthisy, à la ville
de Beaiivais, député du commerce de Rouen, signa chez Seignelay le
14 décembre i685. — ■ Anne Legendre, femme d'Hector Marmier,
de la rue Thibault-aux-Dez, promit, le 11 janvier 1686, d'abjurer,
ainsi que Jeanne Naquet, sa servante, et Jacques Courot, son
laquais (Fr. yoSi f'^ i5o). — Noëlle Legendre, au contraire, fut mise
au Grand-Cliàtelet le 16 février 1687 (f" 288).
Legout, voir Monginot.
Le Goux de Périgny, exilé à Noyers, rappelé le 10 août 1686
après avoir promis d'abjurer (O' 3o).
Legros, de Villiers-le-Bel, enfermé à l'Hôpital-Général, en sort
avec Guibillon, par ordre du 25 décembre 1699 (O' 48).
Le Heritter, voir II, 489.
Lejeune. Il y avait à Paris plusieurs familles protestantes de
ce nom. Abraham Lejeune (1687), lapidaire, fîls de feu Paul, capi-
taine d'infanterie, et de Madelaine Carbonnel, épousa Esther de
Massouverain, fille de feu Gabriel, médecin du roi, et de Jeanne
Le Coulon. — Daniel Lejeune, sieur de Mimbues, avocat, témoin
du mariage de sa sœur Madelaine avec Jacob d'Agar en 1675,
abjura au mois de novembre i685 (Fr. 7o55 f'^ 277). Robert Lejeune
(1628), avocat, fils de feu Nicolas et d'Antoinette Drelincourt,
épousa en 1688 Elisabeth Ponsard, et fut témoin en 1676 du
mariage du ministre Drelincourt, de Fontainebleau. Il demeurait
rue du Cimetière-Saint-André, et signa le 12 janvier 1686 un acte
d'abjuration (Fr. 7o5i f" 87). — Susanne Lejeune, veuve de Pitan
(voir ce mot) mérita d'être rangée parmi les confesseurs. — Nous
Emprisonnes a Paris. 189
ne savons qui était Marie Lejeune, femme , mise au Grand-
Chàtelet le 7 mai 1686 (Fr. 7o5i f° 299), ni quel était Lejeune qui
fut expulsé avec sa femme en 1688. C'était sans doute, non Pierre,
ministre d'Espence [Fr. pr., VI, 628 b), mais l'un des deux frères,
que l'exempt Desgrez accusait le 18 août 1686 de chercher à s'en-
fuir (Fr. 7053 f" 201), très probablement celui que l'exempt Auzillon
dénonçait le 28 novembre comme tenant une agence d'émigration
et faisant de nombreuses copies de l'ouvrage de Claude (Les
Plaintes, etc.^ voir Emigration), que le dernier guide arrivé de Hol-
lande lui avait apporté. Il tomba malade de chagrin lorsqu'il vit
arrêter l'ancien Gervaise avec lequel il devait partir (Fr. 7o53
f° i85), et fut particulièrement surveillé par la police, ainsi que
Pradal, à la suite d'une assemblée tenue chez lui au moment de
l'arrestation du baron de Serres, c'est-à-dire au commencement de
janvier 1687 (Fr. 7o53 f° 146). — Pontchartrain ordonnait le
23 juin 1699 d'arrêter la mère de Lejeune, laquelle se trouvait à
Lyon sous le nom de Latran (O* 48). Voir II, 607.
La veuve du joaillier Abraham Lejeune de Paris, réfugiée à
Berlin, 1698 (Ms. Dieterici).
Lejuge (M. et IM""), voir Ferdinand.
Le Maçon (Jacques), sieur de Barville, mis au Grand-Chàtelet
pour la R. le 3i janvier 1686 (Fr. 7081 f" 802), peut-être fils de
Jacques le Maçon, sieur de La Fontaine, arrêté le même jour, et
dont le fils nommé Jacques était né le 12 février 1671.
Lemaire. Après une assez longue résistance, le coutelier
Lemaire, de la rue Sainte-Marguerite au faubourg Saint-Antoine,
se laissa ébranler par le convertisseur Bruzeau et reçut 100 livres
pour prix de son abjuration et de celle de sa famille (Fr. 7060
{° i35 et 7o5i f 67).
Une famille du même nom, composée de Pierre, horloger, de
Jean, son fils aussi horloger, de la fille et de son mari, Gavet, et
de leur servante, Périnon, figure sur l'État des fugitifs dressé le
16 février 1687 (Fr. 7o5i f" 822). La vente de leurs meubles pro-
duisit la somme de 796 livres 7 sols, sur laquelle il fut payé
100 livres 5 sols pour le loyer dû au propriétaire, 420 livres 10 sols
au sergent Durot qui était resté deux ans en garnison dans l'ap-
partement, et 143 livres i5 sols pour les frais de l'apposition du
scellé. Le reste alla grossir le fonds des confiscations. C'est sans
doute le père ou le fils qui fut enfermé, par ordre du 6 mars 1686,
dans une abbaye près de Paris.
igo Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Le II janvier 1686, Susanne Lemaire, âgée de quarante ans,
femme de Nicolas Bonel, menuisier de la Grande-rue du faubourg
Saint-Antoine, feignit d'abjurer (Fr. 7o5i f° yS) en attendant qu'elle
put prendre la fuite. Elle figure avec deux jeunes enfants, sur l'Etat
des fugitifs dressé le 14 janvier 1688 (Fr. yoSi f" 2i5). Le mari
était resté à Paris.
Le 20 janvier 1699, Pontchartrain ordonnait d'arrêter Lemaire,
bourgeois de Chàteaudun, qui allait fréquemment au prêche de
l'envoyé de Brandebourg, et de l'interroger en faisant diligence pour
arrêter celui qu'on soupçonnait d'être ministre (0*43). Voir II, 180.
Lemaire (Nicolas), voir Festu.
Le Maistre (Les). Il y avait à Paris lors de la Révocation
plusieurs familles protestantes de ce nom, sur lesquelles on ne
possède que des renseignements insuffisants.
Jacques, sieur de La Trésorerie et de La Thibaudière, né en
1628, qui signa chez Seignelay le 14 décembre i685 et devint
fermier-général grâce à son abjuration, était fils de Denis Le
Maistre, docteur en médecine à Orléans, et de Catherine Monceau.
Il épousa en lôSy Jeanne Crommelin qui lui donna dix enfants
(Voir Crommelin). — Son frère Daniel, sieur de La Bretonnière,
né en 1689, épousa en 1671 Judith Boutinon, fille de Samuel,
sieur des Hayes, lieutenant de l'artillerie de France, et de Judith
Carton.
Les Extraits des Registres de Charenton mentionnent, en outre,
Jean ou Isaac Le Maistre, sieur de La Brangerie, originaire de
Gien, marié à Charlotte Mariette en 1654, dont la fille épousait en
1682 Benjamin Chazeray, sieur du Chesnois, d'Orléans; puis
Rodolphe Le Maistre, parrain de Godefroy Fabrice en i658; et
Samuel Le Maistre, chirurgien de Hambourg, fils de feu Samuel,
chirurgien à Gergeau, marié en 1670 à Marie Belhomme, veuve de
Jérémie Le Prestre.
Trois filles de Denis Le Maistre, marchand d'Orléans, et
d'Andrée Babault, étaient inariées à Paris. Deux avaient épouse
Alexandre et François Mariette, et la troisième, Charles Gravet, de
la rue Saint-Martin.
Les papiers de Harlay nous apprennent qu'à la fin de novembre
ou au commencement de décembre i685, Robert Le Maistre et son
fils se faisaient instruire (c'était l'euphémisme officiel), et qu'on
pouvait presque les compter pour convertis. Nous ne savons à
quelle famille ils appartenaient, non plus qu'une dame dont un
Emprisonnés à Paris. 191
rapport de police du i5 mai i685 parlait en ces termes: «La veuve
LeMaistre', parente deTassin, ancien de Charenton [et demeurant
chez lui rue du Battoir], est partie ce matin par le carrosse de
Valenciennes, avec une fille d'environ dix-huit ans, assez bien faite,
et huit jeunes gens dont le plus âgé paraît être de vingt ans ou
environ, tous bien faits et assez bien mis. Ce sont néanmoins, à ce
qu'on prétend, gens de métier, comme perruquiers, orfèvres, etc.
Cette veuve est âgée d'environ quarante-cinq ou quarante-six ans,
assez petite, plus maigre que grasse, le visage rond, Elle doit
passer par Senlis, Roye et Cambray » (Fr. 7o52 f" 188). Les Ms. de
la Bastille nous apprennent qu'elle était partie dans le dessein de
rejoindre son fils, perruquier à Brème (Arsen. 10,469).
Le 19 mai, le capitaine Prévost reçut l'ordre de courir après le
carrosse de Valenciennes et d'arrêter tous ceux qu'il contenait; le
22, il fut chargé d'aller prendre dans les prisons de Péronne la
veuve Le Maistre et Marie Chabin- pour les transférer à la
Bastille, en remettant Chardin en liberté. Après avoir subi l'inter-
rogatoire de La Reynie, ces deux femmes furent relâchées par
ordre du 16 juin et confiées à la garde de Jean de Béringhen et de
Tassin, anciens de Charenton, qui devaient répondre d'elles (O' 29).
La veuve Le Maistre, accusée plus tard de connivence avec les
guides, auxquels elle aurait adressé nombre de fugitifs, fut bien-
tôt remise en prison. On l'expulsa du royaume par ordre du
26 avril 1688. Ses deux filles, Françoise, âgée de vingt-huit ans, et
Jeanne, âgée de dix-huit, furent aussi arrêtées avant d'avoir franchi
la frontière.
Françoise, native de Pont-de-Rouy en Bretagne et venue à
Paris comme domestique, se trouva pendant sept à huit mois sans
condition par suite de la Révocation. Elle était en relation avec une
dame Du Plessis^, qui avait chez elle une parente âgée de dix-huit
à vingt ans, Valérie de La Baritaudière, fille d'un gentilhomme
poitevin de Fontenay-le-Comte. La communauté de foi et l'ardent
désir de passer à l'étranger rapprochèrent la demoiselle et la
servante. Un Gascon nommé Thibaude, établi en Hollande et mari
d'une tante de Françoise, exerçait le lucratif métier de guide. Ses
' Marie de La Combe, veuve d'Etienne - Fille de service, de Mer près Blois,
I.e Maistre {Bullet., 3' sér., IV, 450). — qui était reste'e quatre ans chez Jean de
En 1684, Jean de I.a Combe, âgé de vingt- Béringhen, ancien de Charenton.
quatre ans, assistait comme témoin à ^ Serait-ce la femme d'Abraham Boulay,
l'inhumation du proposant Joseph Bayle, sieur du Plessis, retenue et emprisonnée
frère du célèbre écrivain (Ext. des Reg. à Paris lorsque son mari, pasteur natif
de Char.) ^ d'Alençon, quitta la France r
ig2 Révocation de fEdit de Najifes à Paris.
nièces le virent dans son logis de la rue de la Huchette, y condui-
sirent M"" de la Baritaudière, et le supplièrent de les emmener
toutes trois. L'oncle ne put ou ne voulut se charger que de Valérie.
On convint qu'elle se déguiserait en garçon et passerait pour son
valet. Ils furent arrêtés à Lille, mais on relâcha Thibaude comme
étranger et catholique. M"^ de La Baritaudière ne tarda pas à
recouvrer aussi la liberté et à s'enfuir à La Haye, auprès de son
oncle La Berlière, ci-devant major du régiment de Bourgogne, qui
avait pris du service dans l'armée hollandaise, après avoir passé
dix mois à la Bastille. Réfugiée ensuite à Londres, M"" de La
Baritaudière se souvint des demoiselles Le Maistre et leur envoya,
pour les conduire hors de France, un jeune homme qui lui inspirait
une entière confiance. Françoise et Jeanne, n'ayant pas terminé
leurs préparatifs de départ, adressèrent ce jeune homme au guide
Dumont, de la rue de Béthisy, qui lui donna deu.x femmes à passer
(Fr. 7062 f"^ 178). Parties à leur tour en compagnie du guide
Etienne Châtelain de Villiers-le-Bel, les sœurs Le Maistre se
laissèrent arrêter à Lille en 1686, et trouvèrent dans les prisons de
cette ville le guide Boucher, garçon chirurgien, à qui Valérie avait
remis une lettre pour elles. Ramenées à Paris, où elles arrivèrent
au milieu de la nuit, elles subirent sur le champ l'interrogatoire
du commissaire Delamare, après quoi Desgrez conduisit Françoise
au Grand-Châtelet, et Jeanne, au For-l'Evêque. Françoise avoua
que son amie Esther Nicole, qui avait longtemps habité Paris, devait
lui envoyer de Guernesey, oi^i elle était réfugiée depuis six mois, de
faux baptistères pour obtenir des passeports par l'entremise du
suisse de l'ambassade anglaise. Desgrez écrivait le 28 que les deux
sœurs avaient une grande aversion pour l'Eglise romaine, et
qu'elles étaient cousines de Mariette, marchand de vin passé en
Angleterre. Il affirmait le 18 août que Françoise, toujours au Grand-
Châtelet, avait la ferme intention de sortir de France une fois
qu'elle serait en liberté (Fr. 7061^201). En conséquence, Seignelay
signa, le 29, l'ordre de la transférer au château de Péronne (O' 3o),
d'où elle ne sortit le premier octobre 1668 (O' 82) que pour être
expulsée du royaume (TT 235). Jeanne ne fut transférée du For-
l'Évèque aux Nouvelles-Cathohques que le 27 février 1688 (O' 82),
bien que, le 22 janvier 1687, Seignelay eût autorisé La Reynie à l'y
envoyer sur la demande de la mère Garnier, qui espérait la
convertir (O' 3i). Nous ignorons ce que devint Jeanne; quant à
F>ançoise, elle épousait à Londres David Pougct en i6g5
{Fr. pr.).
Emprisonnés à Pans. igS
Les biens de Pierre Lemaistre, fugitif, notamment une maison
de la rue des Boucheries, furent donnés à son fils Pierre en 1689.
Laurent Lemaistre, de Paris, reçut à Genève en 1707 un
viatique pour la Suisse (Ms. B. du prot.).
Lémery (Nicolas), célèbre chimiste, sur le compte duquel nous
n'avons découvert que quelques détails inconnus à /a France pro-
testante, fut l'un de ceux qu'on essaya de convertir par la famine
bien avant la Révocation, témoin la lettre adressée à La Reynie
le 7 avril i683:
Sa Majesté veut que vous fassiez poursuivre le nommé Nicolas Lhémerj-,
apotliicaire, pour avoir tenu sans permission des fourneaux et laboratoires, et
que vous lui fassiez, s'il se peut, défendre de faire dorénavant les fonctions
d'apothicaire.
En conséquence, Nicolas se fit recevoir médecin avant la fin de
l'année. Son frère Louis, venu à Paris au mois d'octobre i685, dans
le dessein de s'y cacher ou de s'enfuir, s'y trouvait encore lorsqu'on
dressa la liste des personnes mandées chez Seignelay le 14 décembre.
On les y inscrivit tous deux :
Lémeri aîné, avocat [procureur] \ au faubourg Saint-Germain
Lémeri cadet, médecin-chimique* ) (Fr. 7062 f° 222).
Mais ils n'obéirent ni l'un ni l'autre à l'ordre de comparu-
tion. Nicolas n'abjura sans doute, le 8 janvier 1686, que contraint par
la dragonnade. Quelques années plus tard, des plaintes s'élevèrent
contre lui et le firent exiler de Paris. Seignelay écrivait à La
Reynie le 11 avril 1689:
Sa Majesté veut bien éloigner les trois médecins nouveaux catholiques qui
tenaient à Paris une conduite suspecte; mandez-moi où vous croyez qu'on
puisse envoyer le nommé Esmery.
Et le 19 du même mois :
Vous trouverez ci-joint un ordre pour reléguer le sieur Emcry, médecin,
S'il eût continué à mériter l'animadversion du clergé, il ne serait
certainement pas entré, comme il fit, à l'académie des sciences en
1699. Son frère Louis semble avoir été plus zélé protestant, bien
qu'il eût été aussi contraint d'abjurer. Arrêté avec sa femme, ses
enfants, un valet et une servante, près de Neuilly, dans la maison
• La Reynie le range parmi les nou- veaux convertis du quartier de la place
Maubert (Fr. 17421 f" 6).
m 13
194 Révocation de l'Êdit de Nantes à Paris.
de M""-' d'OUonne, un peu avant le 20 mars 1686, il fut relâché, ainsi
que toute sa famille, par ordre du 28, grâce à un certificat d'ab-
juration collective qu'il put exhiber sur-le-champ. En 1689, il fut
exilé à Semur, puis emprisonné à Rouen en 1696 « pour sa mauvaise
conduite». — Louis devint chirurgien de l'hôpital de Cassel.
Outre un troisième Émery, que nous trouvons enfermé à Vin-
cennes, le 3i août 1688, «pour l'affaire des bois de Bourgogne», il
semble qu'il y en ait eu un quatrième, protestant comme les deux
premiers, auquel la liberté de la cour de la Bastille et la permission
de voir ses parents furent accordées le 14 août 1688, et qui sortit
de la Bastille par ordre du 27 décembre 1690. C'est probablement
ce dernier qu'un billet de Pontchartrain à La Reynie du 3 février
i685 accusait de faire passer des religionnaires hors du royaume.
— Agnew cite un Lémery parmi les officiers de cavalerie du roi
Guillaume (III i5i), et trois Emery naturalisés anglais, Louis, Paul
et Etienne, les deux premiers en 1687 (p. 48), et le dernier en 1691
(p. 53).
Le Monnier (Isaac), secrétaire des finances du duc d'Orléans,
était fils de David, sieur du Chesnoy, et de Madelaine des Marets,
morte veuve et âgée de soixante-huit ans en i685. Il avait épousé
en 1671 Marguerite-Marie Gervaise, fille de Louis, ancien de
Charenton, qui lui donna Louis (1672) et Abel-Daniel (1679).
On le voit en 1674 présenter au baptême, avec Marie-Judith de
Gorris, Isaac-François, fils de Pierre Petit, ci-devant maréchal de
la cavalerie légère, et de Susanne Le Monnier. Ayant l'âme vénale,
il profita de la Révocation pour dénoncer ses coreligionnaires et
chercher, en décembre 1686, à obtenir la prime promise pour l'arres-
tation d'un ministre (Fr. 7o5o f° 88).
Un Le Monnier, arrêté et mis au For-I'Evêque par ordre du
20 décembre 1687, ne sortit du Chàtelet que par ordre du 3 janvier
1689 (O' 3i et 33); nous ignorons si c'était le gendre de Gervaise
ou un homonyme. Nous ne savons pas davantage quel était le
personnage du même nom qui fut tiré de l'Hôpital-Général par ordre
du 4 novembre 1699 (O' 43).
Antoine Le Monnier, assité à Londres, en 1703, avec sa femme
Judique Le Preux; Esther épouse à Londres, en 1692, Lucas
Boistoult, dessinateur; Etienne, naturalisé anglais en 1697; Jean,
de Norwich, épouse à Londres, en 1708, Françoise Pierre; Marie-
Marthe, marraine de Thomas, fils de Benjamin Fourdrinier, à
Londres en 1698 (Agnew); Susanne, femme du sieur Petit, fugitive.
Emprisonnés à Paris. igS
dont les biens furent donnés, en 1687, à son fils Du Quesne Mosnier,
capitaine de navire (O' 3i).
Leneuf ou Lenud (Abraham), du Havre, condamné aux galères
par le Parlement de Paris, en 1689. Libéré 1698 {Fr. pr., 2^ édit.,
VI, 295).
Le Noble, fugitif arrêté à Philippeville avec Grimpré, le 3 sep-
tembre 1686.
Lenoir (Barbe), détenu au château de Vincennes, relâché par
ordre du 16 août 1698 [Bullct., IV, 212).
Lenormand (Judith Lebeau, veuve de Jean), pauvre vieille
femme de soixante-dix ans, dont la Reynie demandait l'envoi à
l'Hôpital-Général, le 17 janvier 1686.
Léonard (Jean), de Bertrée en Luxembourg, condamné aux
galères par le Parlement de Paris, en 1687. Envoyé en Amérique
{Fr.pr., 2*= édit., XI, 296).
Lepetit, voir Gralin.
Le Plastrier, voir II, 594.
Le Riche (Jeanne), dite Guérin, femme d'un protestant réfugié
en Hollande et pourvue d'une pension de 400 livres, sans doute en
sa qualité de nouvelle convertie, fut arrêtée à Versailles et enfermée
à la Salpétrière le 2 mars 1692. Elle n'en sortit que le 26 janvier 1698
(Ms. Clairambault 984 P^38 ').
Lernoult (Adrien), dont le père, Pierre, fort riche, était réfugié
en Angleterre et y avait été naturalisé en 1682 (Agnew), fut enfermé
en 1686 chez les Pères de l'Oratoire, tandis que ses soeurs furent
mises chez les Hospitalières de Calais (M 675). Le frère et les sœurs
avaient sans doute été arrêtés en essayant de rejoindre leur père ;
rien n'établit qu'ils fussent parisiens. Deux Adrien furent naturalisés
anglais en 1688; l'un, le 5 janvier; l'autre, le 21 mars.
Leroux (Claude), voir II, 533.
Leroux. Seignelay écrivait au procureur-général le 20 jan-
vier 1686 :
Le nommé Leroux, prisonnier de la Conciergerie, ayant demandé d'être
mis en liberté à cause de l'abjuration qu'il a faite avec toute sa famille, il a
représenté qu'il n'est détenu que pour dettes qu'il pourrait acquitter s'il avait
' Note communiquée par M. N. Weiss.
igô Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
la liberté, sur quoi le roi m'ordonne de vous écrire de prendre la peine d'exa-
miner quel expédient il y aurait à prendre pour soulager cet homme en parlant
à ses créanciers, ou par quelque autre moyen que vous trouverez le plus à
propos (O^ 3o).
Françoise Leroux, femme de Pierre Deslandes, ancienne femme
de chambre de la princesse de La Trémoille, et sa fille Frédérique,
âgée de sept ans et demi, abjurèrent le i6 octobre i685. Elles
étaient notées comme ayant besoin de secours (Fr. 7o52 f" 33i).
Alexandre Leroux, naturalisé anglais en 1700, appartenait
peut-être à la même famille (Agnew).
Leroy (M™''), voir Lespine, II, 457.
Leroy, guide arrêté le 29 octobre 1686. Leroy, guide des
demoiselles Amonnet, arrêté au mois d'août 1694 (voir Amonnet).
M""^ ou M"'= Leroy de La Rochelle, mise aux Miramiones en 1700
(O' 44). Une dame Leroy, sans doute née Berthault, de la rue
Saint-Martin, s'adressait en 1686, au guide Lespine pour passer en
Hollande, oii elle avait déjà envoyé sa fille (Fr. 7060 f° 248).
François Leroy, de Paris, admis à la cène à La Haye en 1698,
après avoir rétracté son abjuration. Leroy, associé d'André Crom-
melin, aussi admis à la cène au même lieu le 16 février 1687
(Ms. B. du pr.). Anne Leroy, de Paris, âgée de 74 ans, rétracte à
Londres son abjuration le 12 juin 1687 (Ms. Egl. de la Savoye).
Jacques Leroy, de Paris, âgé de soixante-trois ans, Marie Blondel,
sa femme, et un enfant malade, assistés à Londres en 1705
(Ms. B. du pr.). Elisabeth Lefèvre, de la rue de Charenton, veuve
de Nicolas Leroy et son fils avaient signé la profession de foi le
27 décembre i685 (Fr. 7o5i f 181),
Le Royer (Veuve), voir III, 58.
Lescaille (François), protestant originaire de Liège, arrêté au
mois de juin 1686, pour avoir participé à l'évasion de ses core-
ligionnaires. Desgrez se plaignait de son « opiniâtreté extra-
ordinaire ». On le transféra du Petit-Châtelet à la citadelle
d'Amiens, en vertu d'un ordre du 19 août (Fr. 7o53 f°= 286, 874).
Lescours de Savignac (M"" de). Le 6 octobre i685, Louvois
annonçant à De Gourgues, intendant de la générahté de Limoges,
l'envoi de la lettre de cachet qu'il avait demandée pour M. de Les-
cours, ajoutait: « Je ne doute point que Sa Majesté ne lui accorde
une pension quand il aura fait abjuration». La mère et la sœur
du jeune comte furent également persécutées: le 10 mars 1686,
Emprisonnés à Parts. 197
Louvois ordonnait à De Gourgues* de saisir toutes les propriétés
de M"'^ de Lescours, de mettre cette dame dans un couvent et sa
fille dans un autre^.'La prison assouplit promptement le fils, qui
reçut une pension de 200 livres le 7 mai (O' 3o); nous ignorons
si c'est lui qui se réfugia ensuite en Allemagne et devint premier
gentilhomme de la chambre du duc de Brunswick {France prot.,
VII, 3i a). M"*" de Lescours dut aussi s'empresser d'abjurer, dans
le dessein de recouvrer sa liberté et de passer à l'étranger; car
nous la vo3'ons arrêter à Paris le 24 mai par Desgrez, qui la con-
duisit le même jour aux Nouvelles-Catholiques (Fr. 7o53 f° 168).
Elle payait sa pension à raison de 400 livres. Elle est portée sur la
liste du 14 décembre comme « nouvelle réunie, de bon exemple,
zélée pour la religion et travaillant à l'instruction des autres»
(Fr. 7o5i i" 248).
Lesobre (Susanne), voir Bezard, ancien.
L'Espérance (La veuve), conduite chez les filles de l'Union
Chrétienne par ordre du 18 février 1698 (O^ 87).
Lespixay (M"^ de), sans doute angoumoise et fille de François
de Lespinay et de Lidie de Chabot de Saint-Aulaye, fut mise à la
Bastille avant le 12 février i685, et, par ordre du 20, transférée le
22 aux Nouvelles-Catholiques (O* 3ç), où elle payait sa pension à
raison de 400 livres. Elle y reçut la visite de M. de Besmaus, gou-
verneur de la Bastille qui travaillait aux conversions comme un
véritable prêtre^ (Fr. 7o53 f° 454). M"*^ de Lespinay abjura avant
la fin de l'année. La liste dressée aux Nouvelles-Catholiques le
i"' février 1687, la mentionne comme étant de bon exemple et tra-
vaillant à l'instruction des autres (Fr. 7o5i f" 248). Elle obtint une
pension de 600 livres le 26 juillet 1688 (O* 82).
Lespine, voir II, 455.
Lesueur (Pierre), sieur de CoUeville, conseiller au Parlement
de Normandie et commissaire royal dans plusieurs S3modes de cette
province, transféré du Val-Richer à la Bastille, par ordre du
18 mai 1690, y passa plus de deux années et demi. Il fut envoyé à
l'abbaye de Saint-Martin-des-Champs au mois de décembre 1692
{Fr. pr., VII, 47 a).
' Il passa de la généralité de Limoges ^ Papiers Bordier, Bibl. du prot.
à celle de Caen entre le i3 mars et le ^ Voir La Fontaine.
i5 juin 168O.
198 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Le Tellier (La nommée), arrêtée par Auzillon après sep-
tembre 1686, fut mise au Petit-Châtelet (Fr. 7o5i f" 264). Le Tellier
(Charles-François), de Paris, chirurgien et perruquier, prosélyte,
assisté à Lausanne en 1696, en vertu d'une attestation de Zurich
(Ms. Vaud. B. du prot.).
Levesque de Fouroulte, voir II, 404.
Levier, guide, catholique, arrêté à Lafère, le 22 octobre i685,
avec Caussin, deux demoiselles Houdry, Jacob, sa sœur et Louis
Aquin (Fr. 7o53 f 154).
LiAMBRUNE (M""^ de), voir II, 563.
Lieven. Dès le 14 mars 1686, le roi avait donné l'ordre
d'arrêter Jacob Lieven, maître de l'hôtel du Saumon de Courtray,
«accusé de faire un grand commerce pour la sortie des sujets du
roi hors du royaume». Le 20 mai, sa présence était signalée à Paris,
et l'ordre d'arrestation réitéré. -Plus tard, on le voit noté comme
devant venir prendre la nommée Crommelin à la Belle Image à
Arras. Il ne fut arrêté qu'en septembre 1689 par ordre du 25, et
sortit de la Bastille par ordre du 25 mars 1692 pour être expulsé
de France avec la dame Bouay (Fr. 17421 f" 54 et O* 3o et 36, et
Arch. Bast., IX, 172, 180). A la paix de Ryswick, les ambassadeurs
hollandais demandèrent qu'on terminât «l'affaire de Jacob Lieven
cum sociis pour des cautions etc.» {Actes et méin. de la paix, IV,
363).
Lirée (M"'^ de), « non payante », entrée aux Nouvelles-Catho-
liques le 2 août 1686.
L'IsLE DU Gast (Louis de), fils de Paul, et de Catherine de
Jaucourt, propriétaire d'une terre dans les environs de Mayenne,
épousa en 1664 sa cousine Marthe de Jaucourt, fille de Jean-Louis,
chef de la branche de Vau-Jaucourt. M'"'= de l'Isle du Gast s'enfuit
en Angleterre à la Révocation. Son mari se préparait à la suivre ;
il commença par lui envoyer ses deux fils, que la police de Paris
arrêta au passage, le 2 février 1686, en compagnie de Vion et de
M"'' Mallet. Préférer à toutes choses la liberté de la conscience et
du culte était alors un crime d'État; aussi quator;^e jours après
l'arrestation des fils, Seignelay ordonna-t-il de saisir le père et de
l'envoyer au château de Loches (O' 3o). Les enfants furent mis
Emprisonnés à Paris. 199
d'abord au chemin de Vaugirard, chez Le Jeune (Fr. yoSi f" 166),
qui leur fit faire abjuration; après quoi on les conduisit, le 27 février,
au collège des Jésuites. Le 3 mars, Seignelay consultait l'intendant
De Nointel sur la fortune de M. de l'Isle du Gast, afin de fixer le
chiffre de la pension que celui-ci devait payer aux Jésuites. Le
Sojuin 1689, quand on voulut les envoyer aux Jésuites de La
Flèche, ceux de Paris réclamèrent l'entier acquittement de cette
pension. — Rien ne put faire fléchir M. de l'Isle du Gast. Expulsé
de France, il se réfugia en Hollande, oîi sa femme le rejoignit. II y
mourut le 28 décembre 1695, gratifié d'une pension de 5oo livres
par la princesse d'Orange.
L'Église de Charenton comptait parmi ses membres Jean de
l'Isle du Gast, représentant d'une autre branche de la même famille.
Marié vers i65o à Marguerite Trouvé, il en eut au moins' cinq fils
et deux filles, Elisabeth et Madelaine (lôSy), dont l'une fut enfermée
dans un couvent par ordre du 6 mars 1686. Desgrez, chargé le
26 de la mener abjurer dans quelque église, la reconduisit au cou-
vent après qu'elle eut «fait, dit-il, sa réunion plutôt mal que bien»,
consentant à peine à se mettre à genoux et refusant absolument de
«lire son acte de foi» (Fr. 7052 f° 122). On se contenta de ce simu-
lacre forcé, et M"'' de l'Isle fut relâchée par ordre du même jour
(O' 3o). — C'est sans doute la même demoiselle de l'Isle que nous
trouvons installée à l'hôtel de La Force en 1689, et que Seignelay
fit arrêter par ordre du 25 septembre, comme entretenant une
correspondance clandestine avec la duchesse incarcérée au château
d'Angers. Envoyée au château de Ham le 16 octobre, M"^ de l'Isle
y demeura huit ans. On l'expulsa du royaume en 1697; mais elle
ne put dépasser Tournay, parce qu'elle n'était point porteur de
l'ordre d'expulsion. On la reconduisit à Ham, d'oij elle sortit de
nouveau par ordre du 20 novembre pour être définitivement con-
duite à la frontière.
Une demoiselle de L'Isle fut enlevée à ses parents en 1698.
Voir II, 356.
L'IsLOT-ToucHiMBERT (De), voir Touchimbert.
LoisEAU (La nommée), que Seignelay ordonnait, le 22 août
1686, d'enfermer dans un couvent, était sans doute fille de l'orfèvre
parisien, Samuel Loiseau, marié en 1669 à Catherine Lejuge, fille
du peintre Georges Lejuge et de Marie Gobille.
' Voir La Fr. pr.
200 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
LojoN (Susanne), voir II, 588.
Lombard (pasteur d'Angers), voir Du Tens.
Lombard (Charles), frère du suivant. Voir II, 489.
Lombard (André), né à Nîmes en i638, admis au saint ministère
en Angleterre en 1661, y prêcha cinq années, après quoi il revint
en France voir sa mère et reçut vocation de l'Église de sa ville
natale. Au bout de deux ou trois ans, il fut à Londres pour y
demander son congé, et en rapporter ses meubles et ses livres. A
son retour, il apprit qu'on l'avait interdit comme étant sorti sans
permission, et parvint cependant à se faire réintégrer dans ses
fonctions. Envoyé à Calvisson en décembre 1678, il y passa six
mois à opérer des réconciliations, puis six autres mois à Lyon, et
trouvant sa place prise quand il revint à Nîmes, fit un voyage à
Paris dans la pensée de demander au roi l'autorisation de retourner
à Londres; mais des amis l'en dissuadèrent et l'engagèrent à
«prêcher à Charenton par provision et en attendant qu'un ministre
[Gilbert] qui était en Poitou et sur lequel on avait jeté les yeux fût
arrivé à Paris ». C'est à ce moment (mai 1680) qu'il fut arrêté et
mis à la Bastille où on l'interrogea le 21. Il en sortit par ordre du
2 janvier 1681 {Arch. Bast., VllI, 208). Suivant M. Gagnebin, il
desservit l'Église de Middelbourg pendant les trois premiers mois
de i685, puis se rendit à Copenhague, de là à Londres où il fut
employé quelque temps par l'Église de La Savoie. Revenu en
Hollande, il fut nommé pasteur à Flessingue en août 1687 et
déchargé de ses fonctions à cause de ses infirmités en août 1690
{Pasteurs de France réf. en Holl., p. .^2).
Longueval (IM""^ V** de) et ses 2 filles emprisonnées en 1687.
LoQUENEUR (Hubert), condamné au bannissement du présidial
de Laon pour neuf ans, comme ayant tenté de s'évader du royaume
avec sa femme Louise Venant, Jean Hoquet, son valet, et Margue-
rite Moreau, sa servante. Tous les quatre furent écroués au Châtelet
de Paris le 3o octobre 1686. (Reg. d'écrou du Palais de Justice.)
Loquet (La nommée), vieille femme de Paris, qu'on avait con-
trainte d'abjurer à la Révocation, tenait si peu de compte de cette
abjuration, que Seignelay crut nécessaire de la séparer de sa
famille, et de la faire enfermer en quelque endroit par ordre du
9 mai 1688. (O» 32).
Emprisonnes h Paris. 201
LoRCHER (Edmée), femme de chambre des demoiselles Catillon,
arrêtée sortant avec elles du royaume et mise au Grand-Chàtelet
le 14 novembre i685. Comme elle était catholique, elle fut relâchée
par ordre du 20 novembre et sortit le 27 (Fr. 7o5i f° agS).
LoRMiER, voir Baurin.
Lorrain, orfèvre sur le quai des Orfèvres, noté le 17 oc-
tobre i685 comme ayant fait emballer tous ses meubles pour s'en-
fuir, fut emprisonné peu après (Fr. 7052 f" 3oo).
Loubiart, voir Briet.
LousiGNY (Majou, sieur de), voir Des Loires.
LouviGNY (Henri de), conseiller-secrétaire du roi, né en 1606
et marié à Antoinette Bigot de La Honville, fut inhumé à
Charenton en 1648, non loin de la petite maison que ses parents
y avaient acquise comme pied à terre. Un seul de ses enfants,
Nicolas, marié en 1676 à Jeanne de Bennes, et associé de Guiraud
et de Leduc dans la direction des manufactures royales de fer du
Nivernais, sacrifia sa fortune à sa religion. Il fut arrêté, comme il
tentait de sortir de France, en compagnie de sa mère, âgée de
soixante-dix ans, de sa femme, de sa belle-sœur, dame de La
Guipière, et de Jeanne de Fougières, sa belle-mère. Tous furent
enfermés au château de Ham et expulsés du royaume en 1688,
témoin le billet que l'intendant Bossuet adressait le 11 avril à
Seignelay :
Suivant la lettre qu'il vous a plu de m'écrira du dernier mars, que le sieur
de Louvigny [frère du prisonnier] m'a rendue, j'ai fait conduire hors du
royaume sa mère et ses autres parents qui étaient dans le château de Ham, et
il en a été de même à l'égard des autres religionnaires qui étaient dans cette
généralité (O ' 82).
Nicolas, dont les biens avaient été donnés à son frère Louvigny
d'Orgemont, intendant de la marine au Havre, fut naturalisé
anglais le 10 juillet 1696, et figure de 1708 à 1706 au nombre des
distributeurs des aumônes qu'on appelait la royale bonté. Agnew
(III, i5o) mentionne deux Louvigny parmi les officiers du prince
d'Orange : l'un, colonel des dragons rouges ; l'autre, lieutenant des
dragons bleus.
Luc-Brachetière. Nous ne connaissons la famille de Luc-
Brachetière que par les deux billets suivants de Pontchartrain à
D'Argenson :
202 Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
« 12 novembre 1700." Je vous envoie l'ordre pour faire mettre
à la Bastille le sieur de Luc-Brachetière; à l'égard de ses fils,
vous avez bien fait d'en charger le sieur Drouard, et vous devez
faire mettre la fille aux Nouvelles-Catholiques » (O • 44). Suivant
M. Lièvre, III, 842, le prisonnier fut relâché avant la fin de
l'année.
« 8 juin 1701. Vous pouvez faire sortir des Nouvelles-
Catholiques M"^ de Luc-Brachetière, après que vous aurez pris des
assurances pour empêcher son évasion » (O 248).
Lucas (Catherine), entrée aux Nouvelles-Catholiques le
19 janvier i683, figure comme « non payante » servant les autres
et encore protestante sur la liste du 14 décembre 1686 (Fr. yoSi
f° 248).
Par ordre du 8 juin lôgS, une demoiselle Lucas fut conduite
aux Nouvelles-Catholiques (O' 89). Était-ce la même? Je les
compte pour deux. Le même jour, son père était envoyé aux Nou-
veaux-Catholiques.
II y avait à Paris plusieurs familles de ce nom : d'abord celle
du libraire Etienne Lucas, marié à Claudine de Bracque en 1676 ;
puis Jacob Lucas, menuisier de la rue Traversière, qui signait la
profession de foi avec Marie My, sa femme, et leur fille âgée de
douze ans (Fr. 7o5i f" 182), et un autre Lucas, maître orfèvre du
quartier du commissaire Delamare, qui avait signé le 19 (Fr. 17420
f" 195).
Susanne Lucas, envoyée dans les prisons ou dans un couvent
d'Amiens fut expulsée du royaume en 1688 (TT 235 )
LucÉ (M""" de), emprisonnée dans un couvent en 1688, abjura,
et reçut en 1694 une pension de 200 livres pour entrer dans un
couvent.
LuLiER ou LuiLLiER (Marie-Marthe), mise au For-l'Évêque le
20 mai 1686, pour avoir vendu un passeport à une fugitive arrêtée
à Vincennes (Fr. 7o5i f° 290 et O ' 3o).
LusTiK ou LisTiK (Jean Wenzell, dit), natif de Limpurg, près
Mayence, arrêté par Desgrez, le 16 août 1699, et conduit à la
Bastille en qualité de ministre, « qui avait des desseins sur Metz »
et travaillait à faire sortir deux femmes du royaume (O' 48). Or,
d'après C. de Renneville et les Archives de la Bastille, ce Lustik,
âgé de cinquante-huit ans, était un insigne fripon, qui se disait
Emprisonnés à Paris. 2o3
catholique, protestant, prêtre ou ministre, selon qu'il convenait à
ses intérêts. En réalité, c'était un Bernardin de l'ordre de Citeaux
qui travaillait aux évasions. Il faillit mourir à la Bastille de trente-
deux blessures que lui fit son camarade de chambre, le curé de
Livry, dans un accès de démence. On ne le relâcha que le
20 novembre 1714. {L Inquisition fr., I, 455 et IV, 400 et Arsen.
F. Bast. io52o).
LuTRAT (Nicolas), voir II, p. 23i.
LuYA (Jacques), genevois, mis au Petit-Chàtelet le 8 dé-
cembre 1686, avec Attainville, etc., pour l'assemblée du faubourg
Saint-Germain. Il n'avait pas abjuré (Fr. 7o5i f° 285).
Mahiou, voir Maupin.
Maillard de Plainchamp (Charles), né à Montdidier, avocat
au Parlement de Paris, fut expulsé du roj^aume en 1688, après être
resté deux années en prison. Réfugié en Hollande, il étudia la
théologie à Groningue et devint pasteur. En 1695, il n'était encore
que candidat au saint ministère. Il remplit les fonctions d'aumônier
de la garnison de Louvain. Ce poste venant à lui manquer, il se
trouva sans subsistance et demanda un secours le 29 juillet i6g8
{Gazette de Harlem). Il épousa le 21 septembre Marthe de Cour-
celles, native d'Amiens, déjà réfugiée en 1687, et mourut le 8 avril
1727. Son frère Daniel avait été pasteur d'Abbeville.
Malandin. a la requête de Jean Malandin, son mari, et de
Marie Matthieu, sa mère, Marie Mory fut écrouée au Petit-Chàtelet
pour la R. le 4 janvier 1686; elle n'en était pas encore sortie le
14 décembre (Fr. 7o5i f°= 286, 285, 3o3).
Malchar (M"*') figure sur la liste des Nouvelles-Catholiques
du 14 décembre 1686 comme nouvelle convertie et servant M""^ de
Saint-Hilaire (Fr. 7o5i i" 248).
Mallet, voir II, 5ô6.
Malnoe (Jean de), sieur de la Pardière, et Elisabeth de Mau-
musseau, sa femme, eurent trois fils qui passèrent à l'étranger lors
de la Révocation : Jean, sieur de la Ménardière, naturalisé anglais
en 1688 et inscrit au nombre des étudiants en théologie de Leide
204 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris,
en 1690 ; Benjamin, pasteur de Lassay en 1670 et Daniel, avocat
au Parlement de Paris*.
Daniel épousa en 1666 Amélie- Charlotte Drelincourt, fille du
célèbre pasteur, laquelle lui donna : Claude-Charlotte (1667),
Charles (1669), Benjamin (1670), présenté au baptême par son
oncle Benjamin, Daniel (1672), inhumé l'année suivante en présence
de son oncle Jean, Susanne-Amélie (1673). Il était chargé de toutes
les affaires des protestants de Bretagne et de Normandie, et habi-
tait la rue du Mûrier proche la porte Saint-Marcel. Au mois de
juin i685, le commissaire Delamare l'accusait d'envoyer à son
beau-frère Pierre Drelincourt, «évêque en Angleterre»'^, des hardes
et de la vaisselle d'argent «pour en faciliter le passage en faveur
des particuliers» retirés de France (Fr. 7052 f° 365). Le 29 no-
vembre, Seignelay répondant à La Reynie qui lui avait écrit au
sujet de Malnoé, l'invitait à faire observer ce personnage suspect,
de peur qu'il ne prît la fuite (O' 29), et le même jour il donnait
l'ordre de l'arrêter ainsi que sa femme, et de les conduire tous deux
à la Bastille. Le 11 décembre, le convertisseur Gerbais était auto-
risé à voir Malnoé, à qui l'on accordait, le i3, la liberté de la cour.
Le i5, Seignelay ordonnait de relâcher le mari et la femme quand
ils auraient fait abjuration. Malnoé et son fils aîné, Charles, mis
aussi à la Bastille, ne faiblirent qu'un mois plus tard et s'enfuirent
peu après qu'on leur eut rendu la liberté. Ils figurent sur l'état des
fugitifs dressé le 27 décembre 1687. M"" de Malnoé ne les suivit
pas et se plaignait de ce qu'ils avaient emporté quinze mille livres
(Fr. 7o5i f° 12). «En considération de la conversion sincère d'elle
et de ses enfants à la R. C», elle obtint, le i5 juin 1688, le don des
biens des Drelincourt, ses frères et nièces, fugitifs, et le 14 mai
1690, une gratification annuelle de six cents livres (O' 34). On lui
permit en 1715 de vendre une partie de ces biens, rarissime faveur
accordée à quelques nouveaux convertis qui la méritaient par un
zèle au-dessus de tout soupçon. Sans respect pour la mémoire
paternelle, la malheureuse avait entraîné dans sa chute sa vénérable
mère, veuve du fidèle ministre qui avait combattu l'Eglise persécu-
trice durant un demi-siècle. Marguerite Bolduc, âgée de soixante-
dix-huit ans et demeurant rue Princesse, dans la paroisse Saint-
Sulpice, abjura le 5 janvier 1686 (Fr. 7o55 f'" 379). Delamare notant
que plusieurs ballots étaient préparés dans son appartement, l'avait
' Dont La France protestante (IV, Siy noi;, Mazeneau et Mazoïieau, que le nom
et 2» (idit., V, 5oiJ a fait deux personnages, a rc-vi-tues dans les papiers de I.a Reynie.
à cause des orthographes diverses: Mal- " Il était doyen d'Armagli.
Emprisonnes à Paris. 2o5
crue partie pour l'Angleterre le i8 octobre (Fr. 7082 i° 299). Peut-
être, en effet, était-elle partie et fut-elle arrêtée comme tant d'autres
avant d'avoir pu franchir la frontière.
Malo. Seignelay écrivait à la Reynie, le 27 février 1688 :
Sa Majesté fera incessamment conduire hors du royaume tous ceux qui
se trouvent encore de la R. P. R., et comme vous marquez par votre mémoire
qu'à l'égard du nomme IVIalo (aliàs Mulot), horlogeur, sourd et âgé de quatre-
vingts ans, M. le procureur-général veut bien le faire mettre à l'infirmerie des
Petites-Maisons, prenez la peine de lui en parler (O ' 32).
Nous ignorons dans quelle prison Malo fut enfermé; mais pour
qu'on le gardât en France et qu'on le mît aux Petites-Maisons, il
fallait évidemment qu'il eût l'esprit dérangé. 11 sortit des Petites-
Maisons, en vertu d'un ordre du 12 juillet, après s'y être converti !
Toutefois le 21 mai 1690, Pontchartrain recommandait à La Reynie
de le surveiller comme mauvais catholique (O* 84).
Malzac, pasteur du Désert^ arrêté 1692, voir II, 529.
Mangeot ou Menjot, médecin du roi, à qui sa fermeté valut,
le 28 décembre i685, un ordre de relégation à Limoges. La vue de
la lettre de cachet changea soudain sa résolution, si bien que, le
3 janvier 1686, La Reynie fut invité à le laisser à Paris, puisqu'il
était sûr de lui, c'est-à-dire de sa prochaine abjuration (O' 29).
Marcé (M"'^^ de). Claude-Charles Goyon, baron de Marcé,
vicomte de Terchant, qui mourut en 1698, avait épousé en premières
noces (1662) Marie d'Appelvoisin, dont il eut Elisabeth-Marie,
femme de Théodore de Béringhen, convertie en 1687; Claude-
Marguerite, femme de Paul d'Espagne, sieur de Vénevelles, et une
autre fille, ces dernières réfugiées en Angleterre (1686). Il épousa
en secondes noces (1678) Henriette de La Muce-Ponthus, dont il eut
encore, outre un fils nommé César-Benjamin, trois filles (dont l'une
s'appelait Ursuline-Marguerite) qui furent mises aux Nouvelles-
Catholiques, par ordre du 19 janvier 1690, et n'y restèrent que
trois mois. Ponchartrain écrivait le 20 avril au lieutenant de police :
«Le roi trouve bon que vous fassiez rendre à M. de Marcé ses
trois filles. Il faut que vous lui fassiez entendre que Sa Majesté
compte bien qu'il sera instruit en la R. C, et qu'il tiendra à l'avenir
une telle conduite sur la religion qu'on aura sujet d'être content de
lui et de sa famille» (O* 84).
M. de Marcé avait sans doute abjuré pour la forme (autrement
2o6 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
il eût été enfermé) et n'en tenait compte; la baronne semblait mieux
convertie et avait obtenu dès 1687 une pension de 1000 livres. Elle
racheta plus tard par sa fidélité un moment de faiblesse et d'appa-
rente soumission à des ordres tyranniques, que la conscience devait
tenir pour nuls et impies. En 1699, au moment où elle venait de se
faire donner les biens de son frère Olivier, la baronne fut signalée
comme mauvaise catholique. Pontchartrain écrivait le i5 juillet à
D'Argenson : « Le roi étant informé que le sieur marquis de
Trechan, qui est un jeune enfant de douze à treize ans, fils de
M""^ de Marcé, a une grande inclination pour la R. C, dont il est
détourné par sa mère, qui a mis près de lui un gouverneur luthé-
rien. Sa Majesté m'a ordonné de vous écrire d'envoyer prendre cet
enfant chez sa mère, et de le faire mettre au collège des Jésuites.
Il loge avec M™*' de Marcé, sa mère, rue de Grenelle, chez
M^^Amproux, veuve du conseiller au Parlement» (Qi 48). L'ordre
de mettre aux Jésuites le jeune De Marcé fut réitéréleS mars 1700.
Le 14 mai 1701, le roi fit défendre de l'envoyer à l'académ.ie, parce
qu'il n'avait pas encore fait sa première communion et qu'on jugeait
«dangereux de le mettre en cet état à portée d'être vu et conduit
par sa mère» (O 248). Il ne fut autorisé que le 6 juin 1708 à entrer
dans l'académie de Rochefort (O 25o).
M""" de Marcé fut mise elle-même aux Nouvelles-Catholiques
en 1704, et l'une de ses filles, envoyée dans un couvent de Bretagne
en 1709.
Marchand (Jacob) et sa sœur, du quartier Saint-Germain-
l'Auxerrois, enfermés au Châtelet en décembre i685 (Fr. 708 1
f° 328).
Marchand (Pierre et Girard), voir Du Vigneau.
Marconnay (M"'' de). Au mois d'octobre 1684, Gédéon de
Refuge, comte de Couesme et mari de Louise de Chaumont de
Lecques, était détenu au Petit-Châtelet. Le jésuite Robinet, envoyé
pour le convertir, échoua dans sa tentative. Le mois suivant, le roi
envoya M. de Refuge et sa femme à la Bastille. Le mari en sortit
bientôt, sans doute au prix d'une abjuration; la comtesse, transférée
en 1686 dans un couvent d'Orléans, semble avoir imité son
exemple. Mais, dans la crainte qu'ils ne s'enfuissent, on les interna
tous deux à Rouen en 1688. Ce fut sans doute, dit La France pro-
testante {VIII, 398), pour donner des gages de sincérité au gou-
vernement que le comte de Refuge publia La Paix de Dieu pour
Emprisonnés à Paris. 207
êirc aiutonccc à fous les chrétiens, par G.-C. de Refuge réuny à
l'È. C, Paris, 1690, in-12. En 1688, nous trouvons deux de leurs
filles emprisonnées à la Visitation de Chaillot, et un ordre du
i5 juin pour les remettre à la dame de Bourdonné, chanoinesse de
Remiremont, leur tante (O ' 32). Sans doute l'ordre ne fut pas
exécuté ; car, le 22 mai 1689, Seignelay invitait la supérieure de la
Visitation à garder encore les deux demoiselles de Refuge (O' 33).
Françoise de Refuge, sœur de Gédéon, épousa en i655 Louis
de Marconnay, sieur de Châteauneuf. Ce huguenot poitevin se
laissa ruiner par les dragons avant de signer ; mais il faiblit en
1688. M™^ de Marconnay fut enfermée en 1686 dans le couvent
Sainte-Marie de Loudun, où elle ne reçut, dit Benoit, que des hon-
nêtetés et des caresses. Mais tout fut inutile : M™^ de Marconnay
persista. Nous la trouvons aux Nouvelles-Catholiques de Paris en
1700. Le 22 décembre, le roi trouva bon qu'on la remît à son mari,
à condition qu'il répondrait, ainsi que le sieur de La Massaye,
qu'elle ne sortirait point du royaume, et qu'elle retournerait aux
Nouvelles-Catholiques si elle n'avait abjuré dans deux mois (O ' 44).
Elle n'avait point encore abjuré le 3o août 1701 ; car à cette date
Pontchartrain écrivait à d'Argenson : « M. de Marconnay ayant
demandé au roi la permission de mener sa femme en province,
Sa Majesté a bien voulu sur ses instances, et sur ce que M. de La
Massaye [l'apostat convertisseur] a bien voulu en répondre, lui per-
mettre de l'y mener pour trois mois, à condition que, si elle ne
profite de ce temps pour s'instruire, elle sera ramenée aux Nou-
velles-Catholiques de Paris» (O* 46). — Elle finit par céder en
1702, selon La France protestante. D'après M. Lièvre (III, i56), elle
passa en Hollande où s'étaient retirés deux de ses enfants, Samuel
Philémon et Marie, expulsés de France en 1688 comme incon-
vertissables.
Maréchal (Jean), voir Toutin.
Margas (Etienne), riche banquier, avait épousé Marie Abillan
ou Abilly, qui lui donna: Marie, mariée en 1680 à Philippe de
Sarazin, sieur de Montaigu; Jeanne, mariée en 1684 à Lasseur,
banquier; Charlotte, mariée la même année à Paul Lafargue,
bordelais, aussi banquier, et une quatrième fille mariée à Pierre
Durand'. Marguerite Margas, qui épousa en 1668 Charlemagne
' Voir ce nom.
2o8 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Grimaudet, marchand de Rouen, était sans doute la sœur du
banquier parisien (Rcg. de Char.).
Etienne Margas, de la rue Saint-Julien-des-Ménétriers, figure
dans la première catégorie des négociants mandés chez Seignelay
le 14 décembre i685, et trois de ses gendres, Lasseur, Lafargue et
Durand, dans la seconde catégorie. Comme il ne paraissait nulle-
ment disposé à embrasser le catholicisme, on le menaça de faire
dévaster sa maison de campagne : « Ce vieillard, disait la police, ne
voudra pas voir dégàter la belle maison qu'il a fait construire à
Chatou » (Fr. 7052 f" 216). Pour éviter le dégât, il promit, en effet,
d'abjurer, ce qui permit à Seignelay d'écrire à La Reynie le
29 novembre :
Vous pouvez assurer Margas, que moyennant la parole qu'il a donnée,
on n'envoicra point de troupes à sa maison do Chatou.
Seignelay ne se fiait qu'à demi à cette promesse d'abjuration, aussi
adressa-t-il, le 3o, un autre billet au lieutenant de police :
J'envoicrai demain à Chatou dans la maison du nomme Margas, pour lui
faire craindre qu'elle ne serve au logement des troupes.
Margas tenant décidément plus à sa religion qu'à sa maison, il
fallut passer de la menace à l'action. On se demande coinment
Seignelay put écrire sans rougir ce billet du 11 décembre:
J'ai envoyé quatre gardes de la prévôté chez le nommé Margas à Chatou,
avec ordre de s'y faire payer une demi-pistole chacun par jour et de se faire
nourrir. Il y a lieu de croire qu'une charge aussi forte l'obligera enfin à prendre
sa résolution.
Cependant ni Margas ni aucun de ses gendres ne parurent chez
le ministre le 14. En conséquence, Margas fut arrêté le 19 et mis à
la Bastille; le 21, on arrêta aussi Durand, mais non Lafargue et
Lasseur, qui s'étaient cachés en attendant de pouvoir prendre la
fuite. Ce que le pillage n'avait pu faire dans l'esprit de Margas, la
Bastille le fit avec une rapidité surprenante; le prisonnier prit la
résolution d'obéir au roi. Le 25 décembre, l'ordre était donné
d'ôter la garnison de la maison de Chatou, et Margas fut relâché
le 3i. On lui permit l'année suivante d'aller avec sa femme aux
eaux de Bourbonne-les-Bains, pour un asthme (Fr. 7o5i f" 26");
et le roi se montrait disposé à lui accorder une nouvelle faveur,
comme l'attestent les lignes suivantes, adressées à La Reynie le
10 juin 1686:
Emprisonnes à Paris. 209
Je vous envoie un placet présenté au roi par le nommé Du Thuilé, qui
demande une rente de vingt livres, ci-devant donnée au consistoire de Houdan
par Jean Margas, afin que vous preniez la peine de vous informer si ce
Margas est celui qui s'est converti, parce qu'en ce cas Sa Majesté serait plus
aise de lui donner qu'à un autre (O ' 3o).
Nous trouvons sur un État des fugitifs dressé le 16 février
1687, Lafargue, de la rue du Grenier-Saint-Lazare, et son associé
Lasseur. Lafargue avait emmené sa femme et un enfant de six mois
(Fr. 7o5i f° 3i3).
Philippe Margas, naturalisé anglais en 1688, était en lyoS l'un
des distributenrs des aumônes désignées sous le nom de « royale
bonté ». Samuel Margas fut naturalisé anglais en 1698, et Jacques,
en 1700.
En 1758, Jacques et Jacqueline Margas passaient à l'étranger
avec une demoiselle Bezard.
Paul Lafargue, banquier rue. du Grenier-Saint-Lazare, se
réfugia à Kœnigsberg en 1686, avec sa femme et un enfant de six
mois. Son associé Lasseur et Moïse Lafargue, originaire de Bor-
deaux, passèrent aussi à l'étranger. Ils ne laissèrent aucun bien
(Muret, Geschichte, etc., p. 228).
Marguerit, voir Heck.
Margueritte (Judic), originaire de Touraine et âgée de 28 ans,
venue à Paris dans le dessein de rejoindre son oncle, réfugié en
Angleterre, fut enfermée à la Salpétrière le 27 octobre 1700. En
1704, on la jugeait bonne catholique et digne d'approcher des
sacrements. Elle fut relâchée peu après (Ms. Clairambault 984
f° 123'.
Marie (Veuve).
Mariet, voir Mariette, Parisiens émigrés.
Marmier, frère du banquier parisien, expulsé par ordre du
26 avril 1688 {Corresp. adm. lY, 355).
Marolles. Arrêté dans sa fuite et condamné aux galères per-
pétuelles, Louis de Marolles en appela au Parlement de Paris, et
fut enfermé à la Conciergerie le 14 mars 1686. Après la confirma-
tion de la sentence, il fut transféré à la Tournelle pour y attendre
la chaîne. Son zèle et sa piété remplissaient d'admiration et de
' Note communiquée par M. N. Weiss.
m ,-
2IO
Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
remords tous les nouveaux convertis qui pouvaient l'approcher,
aussi le roi fit-il défendre que l'on continuât à lui rendre des visites.
Nous n'avons guère à ajouter à l'article de La France protestante
que ces deux lettres de Seignelay au procureur-général :
6 août 1686.
Sa Majesté est informée qu'il y a à la Conciergerie un gentilhomme
condamné aux galères que tout le monde va voir, et elle désire que vous
donniez les ordres nécessaires pour le tirer de là et le mettre en quelque
endroit oià il puisse être sûrement jusqu'au départ de la première chaîne.
7 août 1686.
Sur ce que vous prenez la peine de me marquer que le gentilhomme
condamné aux galères dont je vous ai écrit, n'est pas dans la Conciergerie,
Sa Majesté désire que vous vous informiez s'il est encore à la Tournelle, et
que vous donniez les ordres nécessaires pour empêcher qu'on ne le voie,
parce qu'elle est informée que cela fait un mauvais eftet parmi les nouveaux
convertis qui le vont visiter '.
Marolles se trompait en disant que la première condamnation
aux galères prononcée pour cause de religion par le Parlement de
Paris, était la sienne; dès 1684, ce Parlement avait déjà condamné
à la même peine Abraham Janoir ou Janois, de Diers-Saint-Julien
en Champagne, pour discours inconvenants contre le catholicisme,
et Jean Mesnil, de Blois, l'année suivante. M""" de Marolles s'enfuit
en Hollande. Voir II, 469.
Maron (Marie-Louise), «non payante», mise aux Nouvelles-
Catholiques le 28 août 1686, figure sur la liste du 14 décembre
comme encore protestante et chargée du soin des malades (Fr. 7061
i° 248 et 7o52 f 24).
Martigny (M'"'= de), femme du Seigneur de Celle, élection d'Eu,
demeurant à Paris, ne fut pas mise aux Nouvelles-Catholiques,
parce qu'on ne voulut pas lui faire perdre un procès qu'elle pour-
suivait ; mais dans l'espoir de vaincre ce qu'on appelait son opiniâ-
treté et celle de sa fille, on lui ôta et on enferma celle-ci en 1700
(Corresp. adm., IV, 428).
Martin (M"'=). Le 14 août 1698, Pontchartrain ordonnait à la
sœur Ancelin, supérieure des Nouvelles-Catholiques, de nourrir
gratuitement M""' Martin, de Vendôme, et de ne plus rien exiger
' Voir Introduction, p. 99.
Emprisonnés à Pans. 211
d'elle pendant les six mois et peut-être plus qu'elle devait passer
encore dans la maison de la rue Sainte-Anne (O* 42).
Martin (Les) étaient nombreux dans l'Eglise réformée de
Paris au XYIP siècle. Voici les principaux de ceux que nous trou-
vons dans les Extraits des Registres de Charenton :
Charles, peintre et valet de ciiambre du roi, décédé en 1645 à
l'âge de quatre-vingt-quatre ans, inhumé à Saint-Marcel.
Jean, imprimeur, qui eut de Louise Berjon, sa femme : Charles
(1626), Abraham (i63i), Pierre (1634). C'est sans doute ce Pierre,
bourgeois de Paris, qui épousa Olympe Barquet, laquelle lui donna :
Anne, mariée en i683 à l'orfèvre Louis Du Garnier, fils du peintre
Louis Du Garnier et de Marguerite Du Cloux. Après une tentative
d'évasion qui ne réussit point, Louis et sa femme furent contraints
d'abjurer (Voir Du Vigneau).
Samuel, apothicaire de Marie de Médicis, décédé en i653 à
l'âge de quarante-neuf ans. Il eut de sa femme Françoise Vallet :
Bernardin (1629) et Jacques (i63i). Après avoir parcouru pour
s'instruire l'Espagne, le Portugal, l'Allemagne et les Pa3's-Bas,
Bernardin devint apothicaire du prince de Condé et épousa Cathe-
rine Royer, qui lui donna trois filles mariées en 1680 : Françoise, à
Zacharie Allés, avocat au Parlement de Paris ; Rachel, au banquier
Antoine Yvon ; Catherine-Susanne, à Pierre Bussière, apothicaire
du prince de Condé. Bernardin habitait la rue Neuve-Saint-Lambert
(aujourd'hui rue de Condé) devant l'hôtel de Condé, et n'abjura
lors de la Révocation qu'après avoir été mandé dans les bureaux
de la police avec son gendre La Bussière (Fr. yoSi P 451. Il a
publié la Relation de ses voyages, une Dissertation sur les dents
(1679) et un Traité sur l'usage du lait (1684). Au mois de juillet
1681, le prince lui avait conseillé de vendre au plus tôt son privi-
lège, étant dans l'impossibilité de le maintenir plus longtemps dans
ses fonctions.
Claude, docteur en médecine, mort en i658, avait épousé en
1639 Anne Regoumier, dont il eut : Anne-Marie, mariée en 1682 à
Guy Mesmin, docteur en médecine. Anne-Marie abjura le 9 janvier
1686, en l'absence de son mari fugitif (Fr. 7o5i f" 127). D'après La
France protestante, Samuel et Claude étaient probablement frères,
et fils de Jean Martin, célèbre médecin de Henri IV.
Bernard, sieur de Montjourdin, avocat au conseil privé, fils de
Jean, sénéchal de Jarnac, épousa en 1642 Anne Chapuzeau, fille de
Charles, avocat au Conseil.
212 Révocation de l'Edit de Nantes à Pans.
Pierre, sieur de Chanfort, eut de son mariage avec Françoise
Durant un fils, nommé aussi Pierre (i683).
Gaspard, fils de feu Gaspard, pasteur à Courthezon, et de
Marie Contaud, épousa en 1671 Marie de Rozier.
Nos documents en mentionnent encore plusieurs autres :
E. Martin, qui signa, le 14 décembre i685, chez Seignelay; un sieur
Martin, intendant du duc de Rohan, qui promettait le i5 janvier
1686 d'abjurer le lendemain (Fr. 7o5i f" 129); Jeanne Martin, veuve
de Jean Gardon, maître rubanier, laquelle reçut 90 livres après
avoir abjuré avec ses enfants à la fin de i685 (Fr. 7o5o
f° i36) ; un Martin et sa femme, prisonniers pour dettes, qui pro-
mettaient d'abjurer si on leur rendait la liberté, et dont le commis-
saire Delamare appuyait la demande (Fr. 7052 f" 197). Parmi les
prisonniers pour la R., nous trouvons encore Martin, avocat de
Nîmes (voir Alizon), et un Martin, garçon chirurgien, qui se faisait
appeler Louis Auzière et avait travaillé une quinzaine dans la bou-
tique de François, chirurgien au faubourg Saint-Marcel. Interrogé
par le commissaire Delamare, il prétendit avoir abjuré à Beaumont-
sur-Oise le 7 janvier 1686, et avoir assisté à la messe les deux
dimanches qu'il avait passés à Paris. Il demandait à entrer aux
Nouveaux-Catholiques ; mais on le confia à un prêtre de son pays,
nommé Cerière, qui voulut bien se charger de l'instruire. Chaque
fois que Cerière entamait la question religieuse, le compagnon
faisait son sac et se mettait en mesure de partir pour la Flandre,
pays qu'il avait, disait-il, grande envie de voir. On craignait qu'il
voulût passer à l'étranger, et l'acte d'abjuration qu'il portait
n'étant pas à son nom, on le mit à la Bastille, oij il abjura le 17 mai,
pour être relâché (Fr. 7082 f"'* 67, i5i). Edme et Esaïe, enfermés à
la Bastille en 1697 (Fr. pr. X, 486). Martin, embastillé par ordre du
22 juin 1700, avec Saint- Amand et Migeon. Michel, condamné aux
galères (voir Festu). Martin, «protestant opiniâtre» mis à l'Hôpital-
Général le 11 juillet 1708, et sa fille aux Nouvelles-Catholiques
(O 25o). Madelaine Le Clerc, de Paris, veuve de Pierre Martin,
âgée de quarante-six ans, rétracta à Londres son abjuration le
25 mars 1687 (Ms. Égl. de la Savoye). Jean Martin, de Paris, éta-
minier, réfugié à Berlin avec sa femme et trois enfants, 1700
(Ms. Dieterici). Sara Patru, femme de Jean Martin, maître coutelier
de Paris, âgée et malade, assistée à Genève en 1689 (Ms. B. du prot.).
Martine, servante de la dame Le Comte, arrêtée par Desgrez
à Luzarches, dans le carrosse d'Amiens, le 18 octobre 1686, et mise
Emprisonnes à Paris. 2i3
aux Nouvelles-Catholiques le 28 novembre, n'avait point encore
abjuré le 17 décembre; mais elle ne tarda guère, et la police la
déclara bientôt «très-bonne catholique» (Fr. 7o5i f"^ 246, 248
et 269).
Une dame Le Comte fut mise aux Miramiones le 19 novembre
1686 ; il y a apparence qu'elle était la maîtresse de iVIartine et qu'on
les avait saisies fuyant ensemble.
Martines, voir Combes.
Masclari (Madelaine), fille de l'ancien de Charenton que rien
ne put contraindre à renier sa foi, montra moins de courage que
son père. Revenue de l'exil avec lui, par ordre du 29 avril 1686,
elle fut arrêtée le 24 mai (Fr. 7o53 ï° 68), et mise, le 25, aux Nou-
velles-Catholiques, où elle abjura en février ou mars 1687 (voir
Anciens).
Masclari de Champmoreau (Charlotte, fille de Pierre) et nièce
de l'ancien de Charenton, fut mise aux Nouvelles-Catholiques le
24 juin 1699, et rendue à sa mère en vertu d'un ordre du 6 janvier
1 700 (O ' 43 et 44).
Masclé (Abraham), voir II, 23i.
Massanes, voir Anciens.
Masson, transféré de la Bastille à Versailles par ordre du
2.5 mars 1686 (O* 3o), est peut-être la même personne que l'hor-
loger Masson, du quartier Saint-Antoine, fugitif avec sa femme au
commencement de 1687 (Fr. 7o5i f" 323).
Materon (M"** Susanne), sœur des tapissiers Pierre et Jean,
« non payante » aux Nouvelles-Catholiques, où elle était entrée le
2 juillet 1686, fut rendue à ses frères, qui la cautionnèrent, et
retourna le 21 novembre aux Nouvelles-Catholiques. Elle n'avait
encore «ni confessé, ni communié» le 14 décembre (Fr. 7o5i
P=^ 14 et 248).
Matheis (Jean-David), tanneur, suisse, du canton de Berne,
mis aux Nouveaux-Catholiques en 1700, y abjure au bout de deux
mois, et reçoit le 8 décembre un secours de 100 livres (O ' 44).
Maturin, dit Lestang, pasteur du Désert, voir II, 566.
Mauduy (Louise Gédoin, veuve), mise au Grand- Châtelet pour
la R. le 29 janvier 1686, en sortit le 3 février après abjuration
214 Révocation de l'Edi't de Nantes à Paris.
(Fr. 7o5i f" 295). — Gédoin, pasteur de Senlis, un moment réfugié
à Paris. Antoine Gédouin, marchand de vin protestant de la rue
Saint-André-des-Arts (Fr. yoSi f" 341). Anne Gédouin, femme
d'Etienne Ollier, lecteur de Charenton, reçut 84 livres après
abjuration (Fr. 7060 f° 140). Au moment de sortir des Nouvelles-
Catholiques pour se marier, Madelaine Gédoin demandait quelque
grâce à Sa Majesté (22 février 1708 — O 25o).
Mauguier (M"''), mise aux Nouvelles-Catholiques par ordre du
2 mars 1694 (O* 38).
Maulard. Le 25 mai 1686, le commissaire Delamare demandait
que l'exempt Desgrez lui fût adjoint, pour arrêter le lendemain trois
femmes venues de province et cachées dans l'auberge de Divry
(voir Heck). Le 26, Delamare en arrêta deux et laissa la troisième,
Catherine de La Croix^ trop malade pour être emmenée. Les deux
autres étaient Madelaine Maulart, âgée de vingt-sept ans, fille du
receveur du grenier à sel de Saint-Cosme-sur-Loire, et sa tante
Madelaine Salomon, avec laquelle elle demeurait à Châteaudun.
Celle-ci était âgée de soixante ans et fille de Paul Salomon,
ministre à Moustiers-en-Vendômois, décédé depuis cinquante-cinq
ans; elle habitait Châteaudun depuis quarante ans et y vivait de
son bien. On les mit toutes deux au For-1'Evêque. Le 3i mai,
Seignelay ordonnait à l'intendant De Creil de les faire retirer par
leurs parents, dès qu'elles auraient fait abjuration. Mais elles se
pressèrent si peu, qu'il dut renouveler, le 28 janvier 1687, l'ordre
de les relâcher lorsqu'elles auraient abjuré (O * 3o, 3i et Fr. 7062
f°= 147, i55, 160). Les deux Madelaine furent conduites à Mons et
expulsées du royaume par ordre du 2 mars 1688. — Il y avait
aussi des Salomon à Paris, et l'un d'eux était peintre.
Maupin, voir Attainville.
Maurice (Jacques), voir Heck.
May (M""). On trouve dans la maison des Nouvelles-Catho-
liques jusqu'à trois pauvres petites musulmanes enlevées à leur
père, qu'elles ne revirent jamais. C'était un Turc qu'on rendit aux
Algériens et dont on garda les filles. « Le roi en fait prendre soin
par charité », écrivait Seignelay au premier président, le 24 avril
1686 (Qi 3o). On les avait mises toutes trois aux Nouvelles-
Catholiques le i3 mai i685 ; mais l'une d'elles, étant « affligée des
écrouelles », fut envoyée aux Incurables. Les deux autres, Marie et
Ursule May, âgées de six et sept ans, étaient encore détenues, le
Emprisonnés à Parts. 21 5
I"' février 1687, dans la succursale de Charenton, sous la conduite
des sœurs De Croy et Chevalier. Comme elles étaient « fâcheuses »,
de « mauvais exemple » et ne payaient pas, on les fit conduire à
l'Hôpital-Général (Fr. -joSi i" 248 et 7002 f°^ 24 et 3o). On les mit
ensuite en apprentissage; mais l'une des deux, également atteinte
des écrouelles, fut mise aux Incurables, à la charge du roi, par ordre
du 21 mars 1694 (O * 38).
Mazel (La dame), enfermée dans un couvent de Paris, par
ordre du 14 mars 1686, était peut-être la femme de Pierre de
Mazel, commandant d'un régiment de cavalerie légère, qui avait
épousé, en 1677, Marthe Soulet, fille de Charles, avocat au Parle-
ment, et de Marie Theveneau (Reg. de Char.) Pierre Mazel était
l'un des officiers dont Turenne s'était servi, en 1669, pour arrêter
Le Roux de Marcilly sur le territoire suisse; il avait abjuré depuis.
Un autre protestant du même nom, Pierre Mazel, était marchand
de vin, dans la rue de l'Echaudé au faubourg Saint-Germain; nous
ignorons s'il était marié (Fr. 7o5i f° 845).
Mazurier. L'ambassadeur D'Avaux ayant envoyé de Hollande
à Paris, pour qu'on les convertit, cinq enfants de pauvres réfugiés,
neveux de Mazurier, crocheteur, rue des Gravilliers, se récria
quand il sut qu'on les avait mis à l'Hôpital-Général, et fit aussitôt
demander qu'on les en tirât (2 décembre 1686). Outre qu'il est
peu propre à l'instruction, c< ce lieu, disait-il, effraie tous ceux qui
le connaissent » (Fr. yoSS f°' 86 et 88).
Mehermant, médecin, arrêté et mis au For-l'Évêque, par ordre
du i5 février 1690.
Mel, arrêté avec Georget et Drelincourt-Duclos par ordre du
5 août 1689 (O ' 33), fit preuve d'une inviolable fidélité à sa
religion, et tomba malade par suite de sa détention prolongée, si
bien que Ponchartrain écrivit à La Reynie, le 4 juin 1692 :
Je vous envoie l'ordre que vous demandez pour faire sortir du Châtelet le
nommé Mel. Je crois qu'il serait nécessaire de le faire mettre chez quelque
chirurgien pour y être traité de sa maladie; afin que, s'il en revient, on sache
où le trouver pour le faire sortir du roj'aume, puisque vous désespérez de sa
conversion.
Sa Majesté n'avait pas de ces scrupules compatissants, témoin le
nouveau billet de Pontchartrain, daté du 4 août:
Le roi veut que le nommé Mel reste en prison jusqu'après la Toussaint.
2i6 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Il y resta, n'en guérit pas moins et fut expulsé du royaume par la
voie de Mons, en vertu d'un ordre du 2 novembre (O • 36).
Melon (M""^). Après la Révocation une dame Melon fut arrêtée
à Paris, où elle était venue dans le dessein d'y prendre deux
enfants du pasteur B. de Brissac, sieur du Vigneau, pour les con-
duire hors du royaume (Fr. 7o5i f" 252). On la mit, le 7 septembre
1686, aux Nouvelles-Catholiques, oi\ nous la voyons figurer comme
«non payante» et servant ses coreligionnaires plus favorisées de la
fortune. Elle aida bientôt M"'" Brunier à s'évader de la maison
(Fr. 7o5i f° 264). En récompense de cette bonne action, le capitaine
Desgrez la transférait à la Bastille, par ordre du 4 novembre
(O * 3o). Elle n'en sortit définitivement que le 8 septembre 1687,
pour être conduite à l'Hôpital-Général. Elle y demeura plus d'un
an, n'en étant sortie que par ordre du 22 septembre 1688. Deux
années d'emprisonnement n'avaient point modifié sa manière d'être
et d'agir; car le 20 novembre 1691, la police eut avis qu'une
demoiselle de Villarnoul, qu'on recherchait avec ardeur sur les
indications de ses deux sœurs converties, se trouvait à La Rochelle,
devant l'hôtel de ville, entre les mains d'une dame Melon (O' 35).
Melot (Pierre), bourgeois de Paris, âgé de soixante ans, inter-
rogé à la Bastille, le i3 mai 1707, déclara qu'il avait fait abjuration
par devant le curé de la paroisse Saint-Michel à Saint-Denis ; que
sa fille était, depuis 1691, au couvent de la Providence à Auxerre,
pour la religion; que son fils aîné, Louis, était au service des
Hollandais; que le second, Pierre, était cuisinier à Londres, et le
troisième, Nicolas, sorti du royaume depuis huit ou dix ans, exer-
çait la profession d'horloger à Amsterdam (Ms. Clairambault 5i6
f° 397).
Menour (Jacques de), sieur de La Vallée et de La Barauderie,
contrôleur ordinaire des guerres, puis surintendant des maisons et
jardins du roi (1591-1637), avait épousé (1626) Marie Le Coq, fille
de Pascal, médecin du roi, laquelle vécut jusqu'en 1684. Outre
quatre fils, dont deux au moins n'existaient plus à la Révocation, il
en eut quatre filles qui toutes méritent une mention dans le mar-
tyrologe protestant. L'aînée^ Marie, née en 1629, femme de Jean de
Béringhen (voir Anciens), fut expulsée du royaume après avoir fait
preuve d'une invincible fidélité. Anne, née en i63i, mariée en 1657
à Charles Gendrault, sieur de Cherman, se cacha d'abord et s'enfuit
ensuite à l'étranger. Seignelay écrivait le 3 janvier 1686: «Il fau-
Emprisonnés a Paris. 217
drait aussi s'assurer de la veuve Gendrault, qui se cache et change
de logement tous les quatre jours ; elle a tâché de suborner un de
ses fermiers pour lui faciliter le voyage en Angleterre ou en
Hollande, et l'a prié de retirer chez lui tous ses meubles, à quoi il
n'a voulu consentir (Fr. 7044 f" 225). Le commissaire Gazon écri-
vait, de son côté: «M""® Gendrault, tante [lisez: sœur] de M""" Fa-
brice, s'est rendue invisible et l'on ne sait où elle est passée. Elle
a une terre de 90,000 livres et un fils en Hollande» (Fr. 7o5i
f°^ 281 et 3ii). En mars 1687, il écrit encore qu'elle s'est absentée
depuis dix-huit mois. C'est sans doute son fils qui se fit naturaliser
anglais en 1686 sous le nom de Jacques Gendrault (Agnew, III, 41).
— Marthe, mariée à Fabrice de Gressenich, resta deux ans aux
Nouvelles-Catholiques (voir III, 124). — Elisabeth, née en i635,
qui paraît être restée fille, ne montra pas plus de dispositions à
recevoir la religion qu'il plaisait au roi de lui imposer. Nous ne
savons d'elle que ce qu'en disent les deux billets suivants que
Seignelay adressait à La Reynie : « 18 septembre 1686. On
sait que la demoiselle de Menou, parente du sieur de Béringhen,
se tient cachée à Paris, par la crainte qu'elle a, à ce qu'on dit,
d'offenser Dieu en embrassant la religion catholique. Il faut tâcher
de découvrir où elle peut être et la faire arrêter et mettre dans
un couvent». — «24 octobre 1686. Sa Majesté a permis à la demoi-
selle de Menour de venir dans une maison qu'elle a près de Fon-
tainebleau, où l'aumônier de M™" la princesse de Conty espère
la convertir» (O' 3o).
Mercat, proposant, de Duras en Agenois, qui faisait à Paris
les fonctions de ministre, passa dix ans (5 mars 1689—21 avril 1699)
à la Bastille, où il finit par abjurer pour recouvrer la liberté {Les
premiers pasteurs du Désert, et Arcli. Bas t., X, i83).
Mercier (Louise), voir II, 6i5.
Méré (M"" de), enfermée au couvent des Filles de la Croix, au
faubourg Saint-Antoine, par ordre du 2 mars 1692 (O' 36).
Mésange (François), voir Festu.
Mesbrinck de Grandval (Daniel), gendarme du roi, arrêté en
Vermandois, conduisant des fugitifs, mis au Grand-Chàtelet pour la
R. le 14 novembre i685, et en sortit le i3 mai 1686 (Fr. 7o5i
f''^ 295, 3o2).
Mesnard (Jean). A ce que nous avons dit de lui dans les cha-
pitres précédents nous ajouterons ici quelques détails. Né à Paris
2i8 Révocation de VEdit de Nantes a Paris.
en 1644 du mariage de Jacques Mesnard, tailleur de M. le Prince,
et d'Anne Périlleux, Mesnard alla faire à Genève ses études théo-
logiques, et fut déclaré apte au saint ministère par le synode tenu
à Clermont-en-Beauvoisis en 1667 ; après quoi, il passa en Angle-
terre, où il reçut la consécration, et servit, de 1668 à 1670, l'église
de Thorney-Abbey (île d'Ely) '. Obligé de revenir en France pour
raison de santé, il n'avait que vingt-six ans lorsque le consistoire
de Charenton, sans doute frappé de son rare talent de prédication,
le choisit pour successeur de Daillé, à la fin de l'année 1670, pro-
bablement après le 5 novembre; car Allix et Daillé fils signèrent
seuls ce jour-là l'approbation de la réponse de Claude à l'ouvrage
d'Arnauld sur la perpétuité de la foi. Le synode provincial tenu
au commencement de l'année suivante, confirma cette vocation,
qui fut ratifiée sans la moindre difficulté par le secrétaire d'Etat La
Vrillière, bien que le pasteur et commissaire royal D'Allemagne
l'eût combattue au sein du synode, sous prétexte que l'ordination
anglicane n'avait en France aucune valeur.
Jacques Mesnard mourut à près de quatre-vingts ans, et fut
inhumé le 5 avril 1684, en présence de son fils Jean et de son
petit-fils Paul Souchet, marchand à Paris. Il avait deux autres fils:
Philippe, sieur d'Air (i656), pasteur à Saintes, puis à Copenhague
et à Londres après la Révocation, et Jacques (lôSg), dont le sort
est moins inconnu que ne le pensait Haag, puisqu'on sait que,
après avoir abjuré, il était passé en Hollande pour rétracter son
abjuration^ circonstance qui valut au pasteur de Charenton un
séjour à la Bastille suivi d'un long exil. La France protestante ne
parle pas de la sœur des trois frères, Anne, mariée à Antoine
Guérin, pasteur de Bois-le-Roi, dont la fille épousa en i683 Paul
Souchet susmentionné (Reg. de Char.).
Abraham Mesnard, tailleur de la rue Duphot, à qui Rachel de
Choisy, sa femme, avait donné, en 1672, Louis-Henri (dont le
parrain fut Guy-Henri de Bourbon-Malauze, et la marraine, Char-
lotte de Roye de La Rochefoucauld), et, en 1674, César, était-il
aussi fils de Jacques, ou seulement son neveu? — Nous ne savons.
Dans le dernier cas, il serait l'auteur de la lettre suivante, datée de
Paris le i^"' mai 1686 et adressée à M. Guenon l'aîné à Saintes :
J'avais jusques à présent eu quelque espérance d'avoir un passeport pour
les hardes de mon cousin d'Air (pasteur à Copenhague et gendre de Guenon
de Latour), pour ce que l'on me l'avait ainsi fait entendre; mais M. l'envoyé
' De Schickler, f'gl. du refuge, H, 252.
Emprisonnés à Paris. 219
de Danemark me fit dire avant-hier que l'on le lui a refusé et que le roi n'en
veut plus accorder, pour qui ni pour quoi que ce soit; il est même à craindre
que ce que ces Messieurs ont en France soit perdu pour eux, etc. {Biillel., Il, 173).
Jean Mesnard épousa, le 18 novembre 1677, Louise, fille
d'Abraham Mariette, marchand de vins de la rue de l'Égoût, et de
Louise Le Maistre. De ce mariage naquirent, suivant les extraits
des registres de Charenton: Anne-Louise (1678), morte en 1682;
Jean-Alexandre (1681), Susanne (1682), Elisabeth-Louise (1684), et
Henriette, baptisée le 18 février i685. Il ne lui serait donc resté
que quatre enfants lorsqu'il sortit de France; mais ces extraits sont
incomplets : on a vu plus haut qu'il en avait un cinquième âgé de
sept ans, dont les papiers de La Reynie n'indiquent pas le nom.
Cet enfant, qui ne peut 'être né qu'en 1679, était une fille, que
M. Agnew (III, 52) appelle Marie. Un huitième, nommé Pierre,
naquit hors de France. Trois seulement, Marie, Susanne et Pierre,
furent naturalisés anglais avec leur père et leur mère en 1690 ;
évidemment les autres n'existaient plus.
Il nous reste à mentionner un dernier Mesnard, qui sans doute
n'appartenait pas à la même famille :
Isaac, marchand de vins de la rue de La Chaise {aliàs rue de
La Planche, laquelle donnait dans la rue de La Chaise). II figure
avec Mariette sur la liste des P. R. de la paroisse Saint-Sulpice qui
durent être mandés dans les bureaux de la police entre le 28 oc-
tobre et le 28 décembre i685 (Fr. 7o5i f 44). Sa femme s'em-
pressa moins encore d'abjurer, témoin le billet que La Re3'nie
adressait le 28 décembre au procureur-général :
La dame Mesnard, prisonnière au For-l'Évêque, prendra aussi un très bon
parti lorsqu'elle se conformera à ce que vous jugerez qu'elle peut faire, et
nous exécuterons tout ce que vous ordonnerez (Fr. 17420 f-* 208).
Mesnil (Jean), de Blois, condamné aux galères par le Parle-
ment de Paris le 5 juin i685. Jacques, fugitif, dont les rentes furent
confisquées (TT i56, 453).
Mestrezat, voir II, 53 1.
Meusnier. Les Extraits des Registres de Charenton men-
tionnent cinq personnages de ce nom, quatre architectes : Philippe,
Abraham, Isaac, Jean, et Philippe, peintre, mais sans indiquer la
filiation des trois derniers, que La France protestante donne cepen-
dant pour frères d'Abraham.
Philippe, maître maçon, eut de Marthe Mizier, sa femme:
220 Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
Abraham, architecte, marié en i655 à Nicole Ecman, fille de feu
Edouard, graveur, et de Marie Sovice, qui lui donna ; Elisabeth
(1673) et Marie-Madelaine (1674) ; Judith, mariée en i658 à David
Bertrand, sculpteur et peintre, dont la fille Charlotte-Judith fiit
présentée au baptême en 1662 par Isaac Meusnier, maître maçon.
Le second Philippe, c'est-à-dire le peintre, probablement frère aîné
de Judith et d'Abraham, avait épousé Marie Latriche, qui lui donna
une fille nommée Elisabeth, mariée en 1680 à Nicolas Dorign}',
entrepreneur des manufactures de La Ferté-sous-Jouarre, et peut-
être aussi un troisième Philippe, célèbre peintre d'architecture, qui
orna la chapelle de Versailles en 1680, quitta la France à la Révoca-
tion et y revint en 1700. De nouvelles faveurs récompensèrent son
abjuration. Il mourut à Paris en 1784, âgé de soixante-dix-huit ans.
Quant à Jean, architecte-sculpteur, il épousa Elisabeth Miquelot,
qui lui donna: Jeanne (1675), dont le parrain fut Abraham, puis
Marie (1676). Enfermé dans les prisons de Saint-Martin au mois de
janvier i683, sous prétexte de dettes, Jean s'échappa ainsi que ses
compagnons, par un trou qu'ils firent à la muraille; mais persuadé
que sa religion était tout son crime, il se réfugia aux Nouveaux-
Catholiques et y abjura le 29 septembre. Sa femme suivit son
exemple trois mois après. Compris dans la poursuite relative au
bris de prison, il fut obligé de se tenir caché et sollicita un arrêt
d'acquittement qui lui permît de gagner sa vie (Fr. 7052 f" 197).
Abraham et son beau-frère Bertrand habitaient ensemble dans
la rue Michel-Le-Comte; mandés tous deux chez Seignelay le
14 décembre i685, ils n'y allèrent ni l'un ni l'autre (Fr. 7o52 f" 222).
Dès le 25 septembre, le convertisseur Léger avait donné avis au
commissaire Delamare, que le sieur Meusnier, architecte, de la rue
du Petit-Lion, sans doute Isaac, vendait ses meubles sous prétexte
de se retirer à Metz, mais que son fils, nouveau converti, assurait
que c'était dans le dessein de passer à l'étranger (Fr. 7062 f" 842).
Sur un rôle des personnes qui offraient de l'argent pour sortir du
royaume, nous trouvons à la date du 28 août 1686, « la femme du
nommé Musnier, maçon» (Fr. 7o5o f° 258).
Il y avait encore à Paris d'autres Meusnier protestants, entre
autres, celui au sujet duquel La Reynie écrivait à Harlay les trois
billets suivants :
3o novembre i685.
Meusnier, banquier, vient de me dire bien nettement qu'il ne peut croire
autre chose que ce qu'il croit, ni professer autre chose que sa religion quand
il entrera dans l'Église catholique.
Emprisonnés à Paris. 221
4 décembre i685.
M. Meusnier, banquier négociant, que je croyais tout à fait éloigne, m'est
venu dire qu'il avait étudié depuis la dernière conversation, et que dans la fin
de la semaine il pourrait parler plus précisément.
19 décembre i685.
J'ai parlé à Meusnier, banquier, et il est plus ferme que jamais {Arc h.
Bas/., VIII, 355).
Il fut mis à la Bastille par ordre du 11 janvier 1686. Le i3, quand
Desgrez alla l'arrêter^ il le trouva tout prêt, « muni d'une grande
résolution pour demeurer dans la religion, et son paquet disposé
pour la Bastille» (O' 3o). Mais le seul aspect de la forteresse fît
évanouir cette belle résolution. Le 16, Meusnier se déclarait prêt à
abjurer, et Seignelay signait l'ordre, exécuté quelques jours après,
de le remettre en liberté. Le 18, M. de Besmaus écrivait :
jy^me Meusnier vient de sortir d'ici; je suis fâché que le sieur De La Noue
ne l'ait pas laissé parler à son mari, car c'est elle qui l'a fait résoudre
(Fr. 7053 fo 461).
Philippe Meusnier, marchand drapier, nouveau converti, obtint,
le 23 février 1686, un passeport pour l'Allemagne, où il prétendait
que l'appelait son commerce (O ' 3o). Il était assez bien en cour
pour que Seignelay lui écrivît le i5 mars :
Je vous envoie un ordre du roi pour prendre M"' votre fille où elle se
trouvera. J'ai été bien aise de trouver occasion de vous rendre ce petit service.
Mais cette faveur fut annulée par le billet que Seignelay adressa,
le 19, au procureur-général :
Il fut expédié le i5 de ce mois un ordre du roi portant permission à
M. Le Meusnier de reprendre sa fille, qu'il disait lui avoir été enlevée, et
comme Sa Majesté n'a pas eu intention en donnant cet ordre, de prendre
connaissance du procès qui est entre lui et les parents de sa fille, au sujet de
son éducation et de son établissement. Sa Majesté m'a ordonné de vous dire
qu'elle n'empêche en aucune manière que les parents ne fassent leurs pour-
suites en justice sur ce sujet, ainsi que s'il n'y avait point d'ordre expédié
(0 1 3o).
Le 12 mai, M. D'Avaux informait Seignelay que Meusnier se dispo-
sait à se retirer en Hollande, et qu'il y faisait passer tout ce qu'il
pouvait de marchandises et d'argent. Enfin, le 5 novembre, cet
ambassadeur donnait avis que Meusnier avait quitté la France avec
222 Révocation de l'Edit de Najifes à Parts.
sa famille. Il se réfugia à Halle, et maria, en 1691, sa fille Susanne
au célèbre pasteur David Ancillou [Fr. pr., 2," édit., I, 284). Sa fille
Madelaine était encore à Halle en 1700 (Ms. Dieterici). Un autre
Philippe Meusnier, de Paris, fabricant d'horlogerie, se réfugia en
Saxe (Tollin, Geschichte der fransôsischen Colonie von Magdebiirg,
n, 23).
Un Meusnier, habitant Paris, avait épousé la sœur du célèbre
confesseur Louis de Marolles, ainsi qu'il résulte d'une note écrite de
la main de La Reynie, au mois de décembre 1686 : « Ce n'est pas le
mari de M""^^ Meusnier qui est à la chaîne, mais son frère nommé
Marolles » (Fr. 7o5o f" 242). Ces alliances des Meusnier, des Bertrand
et des Marolles, expliquent pourquoi M"^^ Madelaine Meusnier,
Marie et Juliette Bertrand, désavouèrent publiquement leur abjura-
tion à La Haye, le i3 octobre 1686, en même temps que Marie
Gommeret, femme du galérien Marolles, son fils Louis et sa fille
Marguerite '. Ces six personnes avaient évidemment quitté la France
ensemble.
Une demoiselle Esther Meusnier, enfermée en 1687 chez les
religieuses de Sainte-Claire à Péronne, fut expulsée du royaume
l'année suivante.
Marie Cahais, veuve de Pierre Meusnier, fugitive du quartier
Saint-Antoine, avait donné une maison à sa fille Catherine, mariée
au nommé Prou (Fr. 7o5r f° 323| ; on la trouve à Berlin en 1700
(Ms. Dieterici).
Susanne et Marie-Madelaine Meusnier, orphelines, filles de
David, ébéniste, reçurent en i685 soixante livres après leur abjura-
tion (Fr. 7o5o f" 139).
Un Meusnier, non Parisien, se trouvait à la Bastille au mois
d'octobre 1692 ; il fut relâché par ordre du 27, et on lui donna
deux louis d'or pour retourner en son pays (O' 36). Un autre
Meusnier fut mis à la Bastille en 1704 (O' 48). Voir III, 160.
Enfin Pontchartrain écrivait le 7 octobre 1689 au concierge de
la tour Saint-Bernard: «J'écris à M. le procureur-général d'em-
pêcher que le nommé Meusnier, condamné aux galères, ne parte
avec la chaîne, et de le faire rester à Paris». Cette grâce était
motivée par un placet que Meusnier avait adressé au roi (O^ 42).
Meyer (Rodolphe), du canton de Zurich, ancien lieutenant dans
un régiment suisse, accusé avec Jacques du Hamel, sieur du Parc,
' J. Bonnet, Hisl. des souffrances du bienheureux martyr Louh de Marolles,
p. XI.
Emprisonnés a Paris. 223
ex-capitaine au régiment de Flandre, de favoriser les évasions,
sous prétexte du commerce des dentelles. Ils prenaient dix louis par
personne. Meyer demeurait chez l'envoyé de Brandebourg et était
lecteur de son prêche. L'exempt Aulmont l'arrêta au Bourget le
20 juillet 1700; il sortit de la Bastille le 17 octobre. Du Hamel,
arrêté le 8 août, fut relâché le 4 octobre (Arsen., F. Bast., 10524).
MiCHON (Elisabeth), expulsée du royaume par ordre du 2 mars
1688.
MiGEON, voir II, 539 et 616.
MijoN (Anne), voir Plastrier.
MiLSONNEAU (M"''). Le 22 février 1700, Pontchartrain ordonnait
à D'Argenson de mettre aux Nouvelles-Catholiques M"'= Milsonneau,
de la généralité d'Orléans, que sa mère, veuve, redemandait, le
II mai. La prisonnière étant tombée malade, M™*' Milsonneau
n'obtint l'autorisation de l'emmener, le 28 juillet, qu'en prenant
l'engagement de la ramener aux Nouvelles-Catholiques après sa
guérison (O ' 44). Il s'agit très probablement de la fille d'Isaac
IVIilsonneau, avocat au Parlement de Paris et bailli de Chatillon-
sur-Loing, qui, en 1678, avait épousé à Charenton Anne-Marie
Crommelin (Reg. de Char.). La famille Milsonneau s'est perpétuée
à Chatillon au moins jusqu'en 1 770 {Bullet., VII, 495).
Mirât, voir I, 489.
MiRMAND (Gabrielle de), fille d'un magistrat nîmois et sœur
d'Henri, l'un des personnages les plus considérables et les plus
actifs du Refuge, avait épousé... De Comte. Venue à Paris dans
le dessein de s'enfuir, elle fut arrêtée le 26 octobre 1686, mise le
19 novembre chez les Miramiones (O' 3o), et se prêta pour en
sortir à tout ce qu'on exigea d'elle, allant à la messe fêtes et
dimanches, malgré ses incommodités. Au mois de janvier 1687,
arguant de ses infirmités, elle demandait qu'on lui rendît sa ser-
vante, encore mieux convertie qu'elle-même. M""" de Miramion,
pourrait, ajoutait-elle, apprécier la conduite de la servante aussi
bien que celle de la maîtresse (Fr. 7o53 f" 118). Hypocrite par
nécessité, M'°'= de Comte s'enfuit dès que la chose fut possible, et
mourut à Delft, le 2 janvier 1702, réconciliée avec l'Eglise qu'au
fond du cœur elle n'avait jamais quittée {Bullet., VII, 201).
MoivRE (De). Exclu de sa profession par l'arrêt du i5 sep-
tembre i685, un chirurgien de Vassy en Champagne s'était retiré à
224 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Paris, près de son fils, étudiant, qui suivait les cours d'Ozanam, et
allait devenir l'illustre mathématicien Abraham de Moivre, ami de
Newton et de Leibnitz. D'après La France protestante (VII, 488 a)^
l'étudiant aurait été enfermé au prieuré deSaint-Martin-des-Champs,
et n'en serait sorti pour être expulsé du royaume comme incon-
vertissable, que le 27 avril 1688. Ayant constaté que Abraham et
son frère Daniel furent naturalisés anglais le 5 janvier 1688,
M. Agnevv (in-f" II, 211) propose de substituer la date du 27 avril
1687 à celle du 27 avril 1688. Substitution aussi impossible qu'inu-
tile: la date du 27 avril 1688 est exacte; mais Haag a pris le fils
pour le père. En effet, le 9 décembre 1687, Seignelay ordonnait de
mettre à Saint-Martin-des-Champs « le chirurgien Moivre ». Par
conséquent Abraham et son frère avaient gagné l'Angleterre à une
date antérieure et sans avoir été expulsés du royaume. M. Agnevv
ne dit pas si le père rejoignit ou non ses fils. Il semble d'ailleurs
résulter de la formule employée par le secrétaire d'Etat, que De
Moivre ne sortit du couvent qu'après abjuration.
MoLLiEN (De) voir Neuville.
Monceau (Elisabeth de), fille de Daniel, sieur d'Antin, et de
Madelaine-Judith Domanchin, enlevée à l'âge de deux ans (1686) et
envoyée dans le couvent des Ursulines de Montargis, où elle resta
jusqu'à sa vingtième année {Fr. pr.).
MoNCHÉ, arrêté par ordre du 12 mai 1698, pour avoir été au
prêche chez milord Portland, ambassadeur d'Angleterre (O ' 42).
MoNDREViLLE (M"'' de), envoyée aux Nouvelles-Catholiques le
24 juin 1699 par l'intendant de la généralité de Paris (O' 48), fut
transférée au château de Saumur en 1701 (O' 45).
MoNGiNOT. La famille noble des Monginot de La Salle, l'une
des plus considérables de Paris, fut aussi l'une de celles qui don-
nèrent, à la Révocation, des preuves éclatantes de fidélité religieuse.
François de Monginot, médecin distingué, qui prôna l'emploi
du quinquina contre la fièvre, était né en 1625 et fils de François,
médecin du roi, et d'Anne Chenevix. II épousa en i658 Madelaine
Le Goux, dont il eut, sans parler de .deux enfants morts jeunes,
un fils nommé aussi François (1660), qui, en récompense de son
abjuration, obtint en 1689 la jouissance des biens paternels, et deux
filles : Anne (1662), qui épousa en 1680 David du Plessis, sieur de
La Perrine, et Susanne (1664), mariée en 1681 à Gédéon Mesnage,
sieur de Cagny et de Couvert, fils de Louis Mesnage et de Marie
Emprisonnés a Paris. 225
de Barberie de Saint-Contest. Le 20 janvier 1686, Seignelay
ordonnait à La Reynie de prendre avec la dame du Plessis,
évidemment nouvelle convertie, les mesures nécessaires pour
enfermer la mère de celle-ci au couvent de Saint-Eutrope dans le
parc de Chanteloup (Seine-et-Oise). Ramenée à Port-Royal,
M™"" Monginot y abjura le 20 avril suivant et en sortit par ordre
du 29 (Fr. 7o55 f° 439).
Tandis que son frère s'illustrait dans la médecine, Etienne de
Monginot, présenté au baptême en 1627 par Etienne Gobelin, se
distinguait dans les finances, devenait fermier-général et consacrait
une notable partie de sa fortune à venir en aide aux protestants
exclus des fermes et gabelles par le règlement du 11 juin 1680. Il
avait épousé en juillet 1657 Catherine Lemonon, fille du médecin
du duc de Longueville, dont il eut onze enfants entre autres :
Catherine (i658), mariée en 1677 à César Caze, Madelaine (1671)
et Marie, qui épousa en 1684 Pierre-Antoine de Jaucourt, marquis
d'Espeuilles, déjà nouveau catholique suivant La France protes-
tante, VI, 5i. Dès le 23 mars 1682, La Re3'nie recevait l'ordre
d'empêcher les réunions d'une société de dames organisée par
M""" d'Herwarth et M""= de Monginot, pour assister les pauvres de
la religion. Le commissaire Delamare écrivait en mars i685 :
L'on a su d'une nourrice de M""" Caze, fille de M. Monginot, que M. et
M"'^ Monginot ont fait passer beaucoup d'argent en Angleterre et à Genève
depuis deux ans; qu'il ont établi en Angleterre le sieur Goubert, leur beau-
frère fjean, naturalisé en 1687 (Agnew, III, 48)], pour prendre le soin de leurs
affaires en ce pa3's, et qu'ils avaient le dessein d'y faire passer l'un de leurs
enfants (Fr. 7052, f» 33o).
Dans le courant de l'année Caze et sa femme s'enfuirent à l'étranger.
Le 29 novembre, François Monginot fut exilé à Noyon pour
refus d'abjuration. Le i^'' décembre, lorsqu'on chassa de Paris tous
les protestants qui ne l'habitaient que depuis un an au moins,
M'"'= de Cagny et sa sœur M"'= Du Plessis, approchant du terme de
leur grossesse, obtinrent l'autorisation d'y demeurer jusqu'après leurs
couches. Le 16, Seignelay écrivait à M. Robert, procureur du roi :
J'envoie à M. de La Reynie les deux ordres dont vous m'avez écrit, pour
reléguer Monginot, médecin à Dinan, de Noyon où il était '.
Le 3o, M"^ Monginot reçut l'autorisation de suivre son mari au
fond de la Bretagne (O' 29). Pour se rendre de Noyon à Dinan, il
fallait traverser Paris, oili les convertisseurs s'empressaient plus que
' La France prot. confond ici les deux frères.
in 15
226 Révocation de tEdit de Nantes à Paris.
jamais autour du docteur. L'un d'eux, M. Dodun, écrivait à M. Ar-
naud, le 2 janvier 1686 :
Je vous l'avais bien dit, Monsieur, que pendant qu'on laisserait M. Mon-
ginot le médecin avec M"" sa femme et M. de Cagny, son gendre, loin de le
gagner, il perdrait toutes les bonnes dispositions dans lesquelles il était. Aussi
n'a-t-il point profité de la conférence qu'il a eue aujourd'hui avec ¥lz' l'arche-
vêque, et tout le fruit a été qu'en sortant il a dit qu'il voulait partir. Le sieur
de Cagny les doit mener par Caen, qui est dans le pays où est si;ué son bien.
Le sieur de La Massaye dont je vous écrivis, ne les quitte point et est leur
conseil; ainsi voilà des gens qui se sont fortifiés les uns les autres, et il ne faut
rien attendre d'eux pendant qu'ils seront de la sorte. Mais si on éloigne la
femme, qu'on arrête M. de Monginot et qu'on en fasse de même des sieurs
de Cagny et de La Massaj'e, et qu'ils n'aient nul commerce les uns avec les
autres, je suis persuadé qu'avant qu'il soit quinze jours, on aura toute la
famille dudit Monginot. Je suis même obligé de vous dire que les sieurs de
Cagny et de La Massaye ' ne se cachent pas trop du dessein qu'ils ont de se
retirer dans les pays étrangers (Fr. 81 19, f" 25).
Il semble donc qu'au moment d'entreprendre le long voyage
de l'exil au milieu de l'hiver, Monginot ait éprouvé un peu d'hési-
tation; c'est ce qui résulte encore d'un rapport au dos duquel
Louis XIV écrivit de sa main : Louvois, Seignelay et Châteauneuf.
Ce rapport, conservé dans les papiers Rulhière, débute ainsi :
3 janvier 1686. Vous savez, Monseigneur, en quel état vous laissâtes hier
M. Monginot le médecin; mais depuis ce temps-là j'ai reçu le billet dont voici
copie que j'ai cru que vous seriez bien aise de voir. Celui qui l'a écrit suit de
près la Jambe-de-Bois que vous avez vu, qui l'informe de toutes les démarches
du sieur Monginot, et de ce qui se passe dans son domestique, on peut faire
fond là-dessus et y compter sûrement ^ {BnUet., XIII, 286).
En présence de cette hésitation et conformément au conseil donné
par M. Dodun, l'ordre d'exil à Dinan fut annulé. On crut plus sûr et
plus expéditif de mettre le docteur à la Bastille^ où il entra le 5, en
même temps que le marquis de Cagny. Le i5, Monginot y reçut la
visite de son frère Etienne, qui venait d'abjurer et dont le Mercure
Galant de février annonça l'abjuration et celle de toute sa famille. Le
même jour, M. de Cagny reçut celle de son oncle ou de son cousin de
Saint-Contest^ aussi nouveau catholique. Le 3o, un nommé Bernier
fut également autorisé à conférer avec Monginot (Fr. 17421 f" 3i).
C'était apparemment le médecin Paul Bernier, qui, trois ans plus
' Voir La Massaye. tout ce qui se passait dans leurs fa-
• Noie ajoutée en marge par Rulhière : milles».
uUn vil espionnage rendait compte de
Emprisonnés a Paris. 227
tard, allait être arrêté avec le pasteur du Désert Paul Cardel et
enfermé à son tour dans le terrible donjon (O* 33).
Le I" février, M'"" François de Monginot et sa fille M'"° de
Cagny reçurent l'ordre d'aller demeurer chez Etienne. Cependant
l'hésitation du prisonnier se prolongeait de manière à faire craindre
une capitulation de conscience. M. de Besmaus écrivait le 4 mars à
La Reynie:
M. de Monginot me prie de lui permettre de voir M. l'abbé Pageot et de
m'adresser à M. de Longueil, conseiller, son ami, pour le trouver. Il chancelle
toujours et ne laisse de conférer avec M. de Lamon. Je crois que, si vous l'ap-
prouvez, il s'expliquera avec lui. Il me demande aussi s'il ne pourrait pas
parler à M. de Cagny en ma présence (Fr. 7o53, f" 451).
Le I" avril, on lui dépêchait, pour «tâcher de le persuader» un
sieur Alliot, médecin de la Bastille. Le 6 mai, M™^ de Monginot et
M"^ de Cagny demandaient à voir leurs maris, afin de les décider
par leurs larmes et leurs importunités à signer comme elles pour
se tirer de prison (O' 3o et Béringhen, Cinquante lettres, p. 206).
Les supplications des parents et des amis, les procédés plus
habiles que scrupuleux des convertisseurs, tout fut inutile. La foi
de M. de IVIonginot se raffermit dans la souffrance, grâce aux exhor-
tations de ses compagnons de captivité, Sainte-Hermine et Théo-
dore de Béringhen ^ Au mois de mai 1687, on voulut voir si
quatorze mois de prison n'auraient pas lassé sa constance, et on
autorisa encore M™^ de Monginot à lui rendre visite. Ce fut la
dernière tentative; on le rangea dès lors parmi les opiniâtres dont
il fallait débarrasser la Bastille. Par ordre du 4 août 1687, il fut
envoyé au château d'Angers en même temps que MM. de Verdelle
et de Romeron. Le lieutenant de roi d'Angers fut averti par une
lettre du 28 octobre que la famille du docteur paierait sa nourri-
ture. — Les convertisseurs de la Bastille ne réussirent pas mieux
auprès de M. de Cagnj' =', qui reçut le 23 mars 1686 la visite du
nouveau catholique Prévost, sieur de L'Islot-Touchimbert. On
trouve dans les Cinquante lettres celle que Théodore de Béringhen
lui avait fait parvenir malgré les geôliers (voir Béringhen). M. de
Cagny sortit du donjon, par ordre du 4 août 1687, pour être trans-
féré au château de Loches, en même temps que MM. de Béringhen,
• Voir à l'art. Béringhen la lettre à Cagny, le plus éclairé de tous ceux qu'on
Sainte-Hermine relative à Monginot. voit ici, ne durera pas longtemps» {Arch.
' Bien que M. de Besmaus écrivit à Bast., VIII, 363).
Seignelay le 24 janvier 168Û: «M. de
228 Révocation de l'Édit de Nantes à Paris.
Saint-Jean, Amonnet, de Vrigny et de Cahanel. — L'année suivante,
Monginot et son gendre, que rien n'avait pu contraindre à faiblir,
furent expulsés du royaume avec Th. de Béringhen. Celui-ci et
M. de Cagny, qu'il dépeint comme un «homme éloquent et puissant
par les Écritures », firent à tour de rôle les fonctions d'aumônier
sur le vaisseau qui les emportait. Le 5 mai 1688, sur les quatre
heures du soir, le vaisseau étant à la hauteur de Douvres, Monginot
et Cagny s'y firent aborder par une barque de pêcheur avec
MM. de Saint-Jean, de Cahanel, Foucher, la veuve Cabaret et sa
fille. En descendant dans la barque Monginot tomba à la mer et en
fut retiré par Cahanel. M. de Cagny servit dans l'armée de
Guillaume en Irlande et fut tué au siège de Limerick [Meut, de
Bostaquef, p. 282), tandis que Monginot fils, demeuré en France et
capitaine au régiment du Maine, se faisait donner le 10 octobre
1689 la jouissance des biens de son père. Le 3o juin, Seignelay
avait autorisé La Reynie à mettre où il voudrait les enfants de
M"" de Cagny, que la mère Garnier des Nouvelles-Catholiques
voulait envoyer à Charenton avec une gouvernante. Leur grand-
mère n'avait encore pu rejoindre son mari, lorsque Seignela}^,
indigné de ce qu'elle ne faisait aucune profession de catholique,
écrivit le 12 septembre de la même année au lieutenant de police :
A l'égard de la dame Monginot, il faut que vous la fassiez avertir sous
main et sans que cela paraisse venir de vous, que le roi est informé de sa
mauvaise conduite, qu'il pourrait bien lui en arriver mal et qu'elle ferait mieux
de sortir du royaume; si elle prend ce parti, il faudra la laisser aller; que si
elle se cache dans Paris, il faudra la faire arrêter (O ' 33).
En 1688, M""' de Cagny et les sœurs de son mari demandaient la
main levée de la saisie de leurs biens qu'on avait confondus avec
ceux de M. de Cagny (TT 25i).
Bien qu'ils eussent abjuré avec trop de facilité, M. et M"'°
Etienne Monginot n'étaient pas meilleurs catholiques; M""= fut
dénoncée le 28 juillet comme ayant fourni à plusieurs fugitifs
l'argent nécessaire pour faire le voyage (Fr. 7o53 f° 3o5). Etienne,
qui avait obtenu (i5 février 1687) le don des biens de sa fille
M""® Caze, passée à l'étranger avec son mari, voulut aussi recouvrer
la dignité et la paix de sa conscience ; il s'enfuit avec sa femme ;
tous deux firent acte de repentance à La Haye en 1688, et furent
naturalisés anglais avec leurs fils Etienne, Paul et Jacques le
3i janvier 1690. En 1689 leur fille Madelaine communiait aussi à
La Haye après avoir fait acte de repentance. Les deux autres
Emprisonnés a Parùr. aag
enfants, Pierre et Marie, restés en France, furent mis dès 1690 en
possession des biens de la famille, sauf une maison dont la vente
présenta ce caractère «touchant» • que presque tout le prix en fut
absorbé par des créances privilégiées. Il résulte de l'interrogatoire
subi le 7 octobre 1699 par la femme Sonnin (aliàs la Soanem),
qu'elle avait conduit à Londres M"^ de Jaucourt, marquise d'Es-
peuilles, et sa fille, petite-fille de Monginot (Ravaisson, X, 233 et
Arsen., F. Bast. io5i9).
MoNNoiE, voir II, 539.
MoNTAiGU (M""t, enfermée dans un couvent en 1686.
MoNTEiL (Jacques de), nîmois, avait été pourvu en i658 de
l'office de conseiller-trésorier de France en la généralité de Paris;
en sa qualité de protestant le Parlement le repoussa d'abord et ne
l'accepta que grâce à une lettre de jussion (O* 2 f" 147). Le 16 mai
1686, le commissaire Gazon fit arrêter le même personnage et
l'envoya au For-l'Évêque, sous l'accusation d'exhorter les gens de
la R. et les nouveaux convertis qu'il visitait secrètement dans leurs
maisons (Fr. 7o5i f° 290). Il fut transféré à Sainte-Geneviève le 3i
(O ' 3o), où nous le trouvons encore le 23 juillet 1687 (Fr. 7o53
f*" 164). Par ordre du 4 août il fut envoyé avec Le Coq et Focart
au château de Saint-Malo. On l'expulsa ensuite du royaume comme
inconvertissable (Fr. yoSi f" 322 et 81 19 f" 33).
MoNTGOMMERY. Louis de iVIontgommery, comte de Chanteloup,
marié en 1675 à Anne Le Coq, fille d'Aymar, sieur de Germain, et
en secondes noces à une Courtomer, dont il eut une fille unique,
feignit d'abjurer à la Révocation ; mais, dès le 29 novembre 1686
l'intendant de Normandie écrivait à la Cour :
J'apprends que, dans l'évéché de Coutances, M. de Montgommeiy, per-
sonne de qualité, n'y fait aucun devoir de bon chrétien, non plus que M"" sa
femme... On me mande même de ce pays-là qu'il se fait quelques assemblées
chez ledit sieur de Montgommery, et que, dans le domestique, les instructions
de la R. P. R. s'y donnent comme avant la Révocation de l'édit de Nantes. Il
me parait qu'il est de conséquence d'j' mettre ordre et d'appeler le mari à la
cour ou de l'envoyer au donjon de Caen.
De Gourgues écrivait encore le 24 décembre: « Un garde ira mettre
à exécution les ordres du roi concernant M. et M'"'' de Montgom-
> C'est l'expression dont Pontchartrain se servit dans sa lettre à La Reynie du
l6 mars 1691,
23o Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
mery, et M. l'évêque de Coutances en aura communication». Mont-
gommery fut arrêté de nouveau par ordre du lo janvier 1688 et
conduit au château de Caen, puis dans les prisons de Rouen. Sa
seconde femme étant morte à Chanteloup (1690), sans vouloir
donner aucune marque de catholicité, il la fit enterrer de nuit dans
l'église de la paroisse, mais on l'exhuma sur les plaintes du clergé.
En 1706, comme il se préparait à passer à l'étranger, on le mit à la
Bastille ; il y mourut en 1710, après avoir repoussé le P. Riquelet,
accouru pour le confesser. On lui fit de pompeuses funérailles à
l'église Saint-Paul, afin de faire croire qu'il s'était converti [Bidlet.,
XII, 4i5).
Sa fille, enfermée en 1696 dans un couvent de Normandie, fut
mise aux Nouvelles-Catholiques de Paris au commencement de
l'année 1699 (O ' 48). La supérieure de l'établissement écrivait le
18 avril 1700, que M"* de Montgommery était bien instruite et qu'il
était nécessaire de la remettre à la comtesse de Courtomer, pour
apprendre autre chose que la religion. Elle sortit des Nouvelles-
Catholiques par ordre du 26 (O * 44).
Le comte de Chanteloup avait une sœur au sujet de laquelle
le Mercure historique de mai 1700 p. 5i8 s'exprime de la manière
suivante : « Les motifs de la conversion de M'"'^ Elisabeth Mont-
gommery, veuve du marquis de La Vieuville en Bretagne, qu'on
A'ient de donner au public, ont beaucoup plus surpris que le change-
ment de M""= la comtesse d'Auvergne.
« Cette marquise qui avait témoigné d'abord beaucoup de
fermeté, et qui résista même longtemps à la persécution, se vit
enfin contrainte au mois de mars de l'année dernière de faire pro-
fession de la R. C. R. Un de ses amis qui savait combien elle avait
eu en horreur cette religion, la pria de lui apprendre les raisons
d'un changement si inopiné : c'est ce qui a donné lieu à ces
motifs de conversion qu'on vient d'imprimer. La marquise lui
raconte d'abord qu'au mois de septembre 1694, elle fut arrêtée par
ordre du roi et conduite au château de Saint-Malo. Comme on
voulait à quelque prix que ce fût, qu'elle fit ce qu'elle vient de
faire, on l'accusa d'avoir des intelligences avec les ennemis du
royaume, accusation qui faisait pitié. Deux femmes déposèrent
contre elle. Elle prouva que l'une de ces femmes, qui avait été
réformée, et qu'elle avait reçue chez elle, parce qu'elle témoignait
avoir de bons sentiments pour la religion protestante, avait été
chassée de sa maison à cause d'un vol, et que l'autre était une de
ces infâmes qui suivent les régiments... Ces deux témoins étaient
Emprisonnés à Paris. 23 1
fort récusables. Cependant comme à l'égard des Réformés on ne
garde aucune forme de justice, on reçut leur témoignage... La
prison parut affreuse à la marquise de Vieuville. On la menaçait
d'ailleurs de la traiter comme criminelle d'Etat. Les maux présents
et d'autres plus grands qu'elle avait à craindre et dont on l'in-
timidait à tous moments, ébranlèrent enfin sa constance, et ayant
fait paraître qu'elle voulait bien se faire instruire, elle fut mise en
liberté, elle fut déclarée très fidèle à l'État, et ses filles à qui on
avait fait changer de religion lui furent rendues. Elle eut des entre-
tiens fort fréquents avec des ecclésiastiques, elle lut les livres des
missionnaires et la Doctrine catholique de l'évèque de Meaux.
L'évêque de Rennes la mit enfin entre les mains d'un jésuite qui
n'eut pas de peine à lui prouver que Calvin était un hérésiarque,
et tous les calvinistes des hérétiques qui seraient damnés éter-
nellement. Elle se confessa au bon père, de qui elle reçut l'ab-
solution, et le jour de Pâques elle communia dans sa paroisse ».
Une autre demoiselle de Montgommery, qui après la des-
truction du temple de Pontorson fréquentait celui de Rennes, était
réfugiée à Londres en avril 1686, avec une femme de chambre et
un laquais [Bttllet., 3^ sér., IV, 178).
Signalons encore un chevalier de Montgommery, capitaine de
frégate^ conduit à la Bastille le 24 novembre 1700 [Bitllet., XII, 416) ;
une dame de Montgommery entrée avant le 10 novembre i685
dans la Société des dames françaises de Harlem [Bidlet. 3* sér.,
IV, 482) ; la comtesse de Ducé, veuve de Louis de Montgommery,
réfugiée en Angleterre, et Susanne de Montgommery, veuve en
1684 de Henri de Goyon, comte de Quintin. Elle abjura au mois
de janvier 1686 entre les mains de l'archevêque de Paris {France
prot., VII, 483 b).
Montmorency (Jean de), vicomte de Villeroy, fils de Pierre,
sieur d'Acquêt, et de Judith Le Fournier, avait épousé à Charenton
en 1671 Jeanne de Pas-Feuquiéres, veuve de Louis d'Aumale. Ils
habitaient le quartier Saint-Honoré et furent arrêtés tous deux par
ordre du 14 février 1686, le mari, pour être conduit à la Bastille, et
la femme dans un couvent (O' 3o et Fr. 17421 f° 42). Le mari fut
relâché le 11 mars, d'après les Archives de la Bastille, VIII, 38i.
(Voir France prot., VII, 498 b).
MoNTPOuiLLAN (M"" de), mise, au mois d'août 1700, dans le
couvent des Bénédictines anglaises, d'où elle sortit par ordre du
22 juin 1701 (O 248), était peut-être la marquise de Montpouillan,
232 Révocation de tÉdit de Nantes à Parts.
femme d'Armand de Caumont, mort lieutenant-général à La Haye
au mois de mai 1701 {Fr. pr., III, 268 b).
MoNYER (M""). Trois sœurs, les demoiselles Marie, Marguerite
et Hélène Monyer, d'Orléans ^ (Fr. 2o5i f° 266), venues à Paris
pour s'échapper du royaume, en compagnie de Madelaine Salomon,
âgée de soixante ans et fille d'un ministre de Moutiers en Ven-
dômois, entrèrent le 29 janvier 1686 dans l'agence d'émigration
tenue par M""= de Rieux (voir Caron). Elles y restèrent cachées
pendant sept mois, à raison de 12 sous par jour, et en sortirent le
i^"" septembre. Desgrez les arrêta le 24 et les conduisit le lendemain
aux Nouvelles-Catholiques (Fr. yoSi f°* 269 et 246). « On les
instruit toujours et on en espère», disait la liste du 17 décembre.
Cette espérance était si peu fondée, que, le 4 août 1687, il fallut
envoyer les deux aînées au château de Nantes, et la plus jeune, à la
citadelle de Montreuil (O ' 3i). Nous les retrouvons toutes trois au
château de Nantes le 6 février 1688, notées comme ayant quelques
revenus pouvant servir à leur subsistance (O* 82). Il semble qu'elles
ont dû être expulsées du royaume.
Morand. Marianne Durant, fugitive et veuve de Jacques
Morand, marchand de vin, fut arrêtée par Desgrez à Louvre en
Parisis, le i3 novembre 1686 (Fr. 7o5i f° 269).
MoREAU, détenu à la Bastille, fut mis en liberté par ordre du
10 décembre 1692; c'est sans doute le même qui fut arrêté avec
Chartier par ordre du 27 avril 1701, comme favorisant l'évasion
des nouveaux catholiques (O 248). Nicolas, du bourg de Villers-le-
Sec, passé à l'étranger (voir Bonnelle).
MoREL, sorti de la Bastille par ordre du 9 mai 1687 (O' 3i),
était sans doute parent de Catherine Morel, « prétendue femme
de Belin, laquelle, quoique convertie, ne faisait aucun exercice de
la R. C. », et que la police eut ordre d'observer à partir du 26 août
1701 (O 248).
MoRiN (Pierre), de Paris, fugitif arrêté à Guise en 1686, avec
Laurent, Tobie Noël et Jacques Garnier, tous parisiens (Invent.
Tourlet TT).
MoRissET. Du mariage d'Isaac Morisset, secrétaire de la
chambre, et de Catherine Bizet naquirent trois enfants : Alexandre
> La France protestante en fait à tort les filles de Jacques Mauger, graveur en
médailles.
Emprisonnés à Paris. 233
(1624), Françoise (i625), qui eut pour parrain Jean de La Fon-
taine, sieur de Baffour, et pour marraine Françoise du Candal, et
Susanne, non mentionnée dans les extraits des Registres de
Charenton.
Alexandre, sieur de la Grand'maison, épousa en i65i Mar-
guerite d'Abancourt, qui lui donna Marthe, mariée en 1678 à René
de Chartres, sieur de Guignard, capitaine d'infanterie {Reg. de
Char.). Alexandre et ses deux sœurs obtinrent, à la fin d'octobre
i685, l'autorisation de séjourner une quinzaine à Paris, lieu de leur
naissance. Sur leur refus d'abjurer, on les emprisonna. Alexandre
fut écroué au Petit-Châtelet le 19 février 1686 (Fr. 7o5i f° 298),
puis à la Bastille. Dans sa lettre à La Reynie du 28 juin, le P.
Gerbais l'appelle « opiniâtre et petite tête », demande qu'on sup-
prime toutes les visites qu'il reçoit, qu'on le tire de la salle où il
est avec dix autres et qu'on lui donne une chambre particulière,
afin que les convertisseurs puissent lui parler plus aisément
(Fr. 7053 f° i38). Envoyé à la fin d'août chez les Nouveaux-Catho-
liques, Morisset s'y conduisit de telle sorte que, sept mois plus
tard, ceux-ci supplièrent qu'on les en déchargeât «à cause de son
opiniâtreté» {Ibid., f° 166). Les Célestins (proche l'Arsenal), qui le
reçurent ensuite par ordre du 17 avril 1687, le déclarèrent incon-
vertissable, si bien que Seignelay ordonna, le 4 août 1687, de le
transférer au château d'Angoulême, en compagnie de Masclari, de
Gervaise et de Virazel (O* 3i). Morisset n'ayant pas de bien, le roi
payait sa pension à raison de quinze sols par jour. Cet intrépide
protestant fut très probablement banni et expulsé du royaume.
C'est sans doute lui qui fut naturalisé anglais en 1698, et qui pré-
sentait au baptême, avec Susanne Reseau, François Carrilier, fils
de François et de Marie Morisset, dans l'église de la Nouvelle-
York, en 1696.
Le 18 février 1686, sa sœur Françoise avait été mise au For-
l'Evéque, où nous perdons sa trace (Fr. 7o5i f° 8o5).
Le même jour, Susanne entrait au Grand-Châtelet {Ibid.,
i° 299). On la transféra le 3o août aux Nouvelles-Catholiques, aux-
quelles elle se déclara prête à payer sa pension quand elle aurait
reçu d'un chanoine les 4000 à 5ooo hvres qu'il lui devait. Nous
ignorons si le chanoine auquel La Reynie fit parler, consentit à
s'exécuter. Susanne fut transférée à la citadelle de Montreuil, par
ordre du 4 août 1687, et expulsée du royaume en 1688.
Un nommé Morisset, garçon du cabaretier Barbot de la rue
Tirechape, abjurait le i5 janvier 1686; un autre, demeurant avec
334 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
sa femme et deux enfants, rue Saint-Jean-de-Beauvais, dans la
maison de l'avocat et ancien Papillon, figure dès le 3o décembre
i685 parmi les fugitifs qui n'ont point signé d'abjuration (Fr. 7o5i
f i86).
MoRLAT (Jean), de Paris, condamné aux galères en 1688, par
lettres de commutation de peine.
Motet (La dame), arrêtée le 10 novembre 1686, avec son petit
neveu et ses deux nièces, par l'exempt Desgrez, qui les fit garder
cinq jours a la ville de Montpellier, rue de Seine, sans doute à titre
de fugitifs (Fr. 7o5i f° 269).
MoYSAN, voir La Rochelogerie.
MuissoN, voir II, Sôy.
MuTEL (M"''). Il y avait des Mutel à Paris : le conseiller au
Parlement Jean Mutel fut inhumé au cimetière des Saints-Pères, le
14 avril 1648, et, le 18 janvier i685, Seignelay ordonnait de mettre
Mutel à Saint-Lazare. (Fr. 17420 f" i3).
François Mutel, ministre de Coucy-la-ville (Aisne), étant
malade et ne pouvant gagner la frontière dans le délai fixé par
l'édit révocatoire, obtint, à la fin d'octobre, la permission de résider
huit jours à Paris. Il se réfugia en Hollande. Sa fille Susanne, tra-
vestie en Suisse, essaya de gagner la frontière avec un guide suisse
nommé Stoudal; elle fut arrêtée à Bondy le 18 avril 1686, mise le
i" mai au Grand-Châtelet, où on l'inscrivit comme ayant fait
abjuration (Fr. 7o5i f" 299), et transférée, par ordre du 16, aux
Nouvelles-Catholiques, où elle se trouvait encore le 28 juillet 1687
(Fr. 7053 f° 164).
Nadau, voir Bareire.
Nancret (Le marquis de), d'une famille considérable du
Languedoc, fut mis à la Bastille le 20 mai 1686, et en sortit le
5 juin, très probablement grâce à l'abjuration. L'une des filles du
marquis ayant abjuré en 1684, l'évèque de Montpellier lui avait
procuré une pension de 600 livres; au mois de mai i685, la sœur
ainée de la pensionnaire songeant aussi à se convertir, l'évèque
s'occupait de lui faire obtenir une pension du même chiff"re, et
Emprisonnés à Pans. 335
exprimait l'espoir que leur frère suivrait bientôt leur exemple :
espoir déçu, car ce frère fut mis à la Bastille le 20 juin [Bullet., I,
166 et Arsen. Ms. Bast. 10472).
Naudin (La veuve) et sa fîlle, ainsi que Susanne et Marie
Nezereau, Tifaine Durand et la veuve de Quercj'' (ou de Quervy),
toutes de La Rochelle, furent mises à l'Union Chrétienne de Paris
au mois d'avril 1700. Le 3 août de l'année suivante, l'intendant
Begon était invité à chercher les moyens de leur faire payer leur
subsistance (O 248). Nous ignorons si la veuve Naudin, ainsi
qu'Élie, naturalisé anglais avec ses trois enfants en 1682, et
Armand, aussi naturalisé anglais en 1697, appartenaient à la famille
de Théodore, docteur en médecine à Paris.
Ne AU (M"'). Pontchartrain écrivait le 5 mars 1701 à D'Ar-
genson: « Le roi veut bien accorder les 100 livres de pension que
vous demandez pour faire recevoir maître tailleur, le garçon qui
se présente pour épouser la nommée Anne Neau, qui est aux Nou-
velles-Catholiques » (O 248). — Jacques Neau, d'origine montal-
banaise, tailleur dans la rue de Seine, à l'hôtel de Besançon, avait
abjuré le 11 janvier 1686.
Nesle. Le 20 février 1686, Seignelay informait La Reynie
qu'il avait donné l'ordre d'arrêter à Rouen Nesle et sa famille,
partis de Paris par les batelets de Poissy (O ' 3o).
Netz (François de), sieur de Fresne, fils de feu Philippe,
auditeur en la chambre des comptes, et de Catherine Leconte,
épousait en 1689 Françoise Millet, qui lui donna onze enfants. Il
fut ancien de Charenton. Un de ses fils, dont la femme avait réussi
à passer à l'étranger, fut pour ce fait mis à la Bastille, par ordre du
14 mai 1686 (O* 3o et Fr. pr.).
Neuchatel (Marguerite de), mise au Grand-Châtelet par ordre
du 28 février 1686 (Fr. 7o5i f° 238).
Neuville (M"" de). Les deux plus jeunes demoiselles de
Neuville, demeurant à Cuisy, paroisse d'Ussy près La Ferté-sous-
Jouarre, et deux demoiselles Raquet de Mollien (voir II, 445, 446
et 465), du même lieu, furent mises aux Nouvelles-Catholiques, à la
sollicitation de Bossuet, les premières, par ordre du 28 novembre
1699, et les secondes, un peu plus tard (voir Chalandos). Toutes
quatre furent transférées au château de Saumur en 1701, et
236 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
réclamaient encore la liberté le 3o novembre 1712 {Bullet., 2."' sér.,
III, i7i\ — M""= de Neuville, exilée en 1686.
Neveu ou Nepveu. Les Extraits des Registres de Charenton
ne mentionnent que Marie Neveu, mariée à l'architecte Jean de
Villiers, dont un fils, nommé Daniel, naquit en i63o. La famille
Neveu, dont la position était modeste, paraît avoir été assez nom-
breuse au moment de la Révocation: Daniel, l'un des deux cents
perruquiers de Paris, n'abjura que tardivement, le 29 décembre
i685 (Fr. 7o55 f 36i). Martin, ouvrier en soie, et Esther, orpheline,
reçurent le 4 janvier 1686, l'un, 36 livres, et l'autre, 20 livres, en
récompense de leur abjuration (Fr. yoSo f° iSg). Un autre avait
déjà pris la fuite; Delamare écrivait, en effet, le 27 décembre: «Il
ne reste plus dans mon quartier que treize chefs de famille [encore
protestants], y compris Dupin et Neveu, qui sont absents» (Fr. 7o5t
î° 190). Le même jour, Labbé, commissaire du faubourg Saint-
Antoine ordonnait à cinq fidèles de son quartier, que rien n'avait
pu effrayer ni séduire jusque-là, de se rendre le lendemain à dix
heures, rue du Bouloi, dans les bureaux du lieutenant de police.
L'un d'eux était Pierre Neveu, concierge du temple de Charenton ;
un autre, Paul Chupin, enlumineur, aussi portier du temple. Le 28,
désespérant de pouvoir résister plus longtemps, ils allèrent signer
au logis du commissaire (Fr. 7o5i f°^ 181, 182). Susanne Pelletier,
femme du second, qui demeurait dans la grande rue Saint-Antoine,
n'abjura que le 10 janvier (f° 74). Elle figure, avec son mari et deux
jeunes enfants, sur la liste des fugitifs dressée après le mois de février
1687 (f° 2i5). Pierre Neveu, venant d'Angleterre et admis dans
l'Eglise d'Amsterdam le 4 mai 1698, était très probablement l'an-
cien concierge du temple. Le 2 janvier 1686, le commissaire Dela-
mare annonçait que tous les protestants de son quartier avaient
signé, à l'exception de quelques-uns, entre autres, Neveu, ouvrier
en gaze de la rue de Charenton, qui vendait ses meubles dans le
dessein de s'enfuir avec sa femme et ses cinq enfants (f° i3o). Au
commencement d'avril 1688, Marie Picot^ veuve d'Etienne Neveu,
enfermée à la Conciergerie pour la R., adressait un placet au roi
pour être expulsée du royaume. La Reynie, consulté à ce sujet,
répondit que M™" Neveu n'avait été amenée à Paris qu'à la suite du
procès qu'on lui avait fait à Montfort-[rAmauryl. Sur quoi Seignelay
pria le procureur-général de l'informer du motif de la détention de
cette femme, et demandait si elle n'avait point jusqu'alors fait
abjuration (O' 32 et Fr. 17422 f" 3o).
Emprisonnés à Parts. 287
Le docteur Nepveu, professeur à l'école de médecine de Mar-
seille, n'appartient point à cette famille ; il est originaire de l'Artois.
C'est par son obligeante entremise que nous avons obtenu les
renseignements qui suivent. Aubin et Jean Neveu, réfugiés à
Amsterdam en octobre ou novembre i685, furent inscrits le
16 janvier 1686 comme bourgeois venus de Paris et fabricants de
soie. Aubin fut reçu membre de l'Eglise le 27 du même mois. Il
avait épousé Anne Baron, dont il eut Anne, avant de quitter la
France, et Louis (1687) à Amsterdam. Il mourut en 1704, et sa
femme, vingt ans après. Anne Neveu, de Paris, femme de Jean
Massé, naturalisée en Hollande le 29 mai 1710, était sans doute
leur fille. — Aubin-Estienne et Jean, tous deux de Paris, suivirent
leurs parents à Amsterdam ; le premier fut admis dans l'Église le
28 novembre 1687; il avait épousé sans doute avant de quitter la
France, Anne Le Sire, de Rouen, dont il avait trois fils: Aubin-
Estienne, Daniel et Abraham. Toute la famille reçut des lettres de
naturalisation le 29 mai 1710. Jean, né en 1674, épousa en 1707,
Marie de Long, née à Rouen en 1684. L'un de leurs descendants,
Jean, né à Amsterdam en 17 19, fut gouverneur-général de la
Guyane hollandaise (i 769-1 779), jusqu'à sa mort. Pierre Neveu, de
Saint- Denis, fut appelé, le 16 décembre 1720, comme pasteur de
l'Eglise wallonne de Southampton ; le 12 août 1722, il est qualifié
«docteur en théologie»'. Plusieurs membres de cette famille
existent encore dans les Pays-Bas.
Pour en finir avec les serviteurs du temple, nous plaçons ici
Mesureur, OUier et Lesuis. Pierre Mesureur, âgé de soixante ans',
ex-petit concierge du temple et demeurant dans la rue de Cha-
renton, signa la profession de foi le 22 décembre i685, en promet-
tant de faire abjuration (Fr. 7o5i f" 179). Il abjura, en effet, le
2 janvier (f" 84). Il avait habité une maison dépendante du temple,
à côté de l'une des portes faisant face au bourg de Charenton, dans
le coin à main droite avant d'entrer, et tenu un cabaret dans une
autre maison située vis-à-vis et de l'autre côté de la Ruelle du
Temple. II avait alors à son service Madelaine Risoul, arrêtée quand
on commença la démolition du temple et envoj'ée aux Nouvelles-
Catholiques (Fr. 7o52 f" 3o8). — Abraham Mesureur, parisien de
' Godefray, Reg. de l'Égl. wall. de Ibid., 3-2); vers i65o, Rambour (Talle-
Southampton, 1820, p. 3? etc. mant des Réaux, III, 45o); en 1671 il y
- Voici les noms, à nous connus, des en avait trois: la veuve Moïse Payen,
concierges antérieurs: en 1628, Milet Jacques Cossart et Pierre Bonner.
(Biillet., XII, 368); en iô3o, Bellanger
238 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
naissance et âgé de dix-huit ans, apprenti serrurier de la rue des
Mauvais-Garçons, paroisse Saint-Sulpice, abjura le 3o novembre
i685 (Fr. 7o55 f 322).
Etienne Ollier (i652), bourgeois de Paris, demeurant rue
Aubry-le-Boucher, et maître de musique, employé comme second
lecteur au temple de Charenton, abjura le 19 décembre i685
(Fr. 7055 f° 340) et reçut en récompense la somme de trente-quatre
livres (Fr. yoSo {'' 140).
Jean Lesuis (Lesuire), chirurgien du consistoire, demeurant au
faubourg Saint-Marcel, et poursuivi par ses confrères qui voulaient
faire fermer sa boutique pour cause de la R., alla déclarer à Dela-
mare, au mois d'octobre i685, qu'il désirait se convertir, et demander
une surséance d'un mois pour se faire instruire (Fr. 7082 f" 3i8).
Neveu (Jacob), de Paris, reçoit à Genève en 1698 un viatique
pour la Hollande (Ms. B. du prot.).
Nezereau, voir Naudin.
NioLAND (M"'=) figure sur la liste des recluses aux Nouvelles-
Catholiques dressée le i" février 1687.
Noblet (La demoiselle), « qui avait été à feu M"" de La Roche-
giffart», mise aux Nouvelles-Catholiques par ordre du 29 décembre
1693 (O' 37), fut expulsée du royaume l'année suivante (O ' 38).
24 décembre i685, abjuration de Michel Noblet, maître graveur
de la rue de Harlay, âgé de quarante-neuf ans (Fr. 7o55 f" 347).
NoEL, voir Morin.
NoEL (François), mis à la prison de l'Abbaye pour la R. le
7 mars 1686 (Fr. 7o5i f' 294).
NoGUET (Jacques), mis au Grand-Châtelet pour la R. le 3i jan-
vier 1686, et relâché le i3 février (Fr. 7o5i f 295).
NoiROT, prisonnier à la Bastille, obtint, le 14 août 1688, la
liberté de voir ses parents et de se promener dans la cour. Il fut
relâché par ordre du 16 mai 1689 (O' Sa et 33).
NoiSET, voir Gruslé.
NoRROis (M"" Jacobé de), enfermée dans un couvent en 1699.
NoRTHAL. Seignelay écrivait à La Reynie le 2 mars 1688:
Emprisonnés à Paris. 289
Je vous envoie un placet présenté à Sa Majesté par le nommé [EufroyJ
Northal, prisonnier au Châtelet, accusé de l'évasion d'une femme de la R. P.R.,
qui se prétend innocent.
Au mois de mai suivant, l'envoyé d'Angleterre demandait que
ce prisonnier, sujet anglais, fût jugé et relâché s'il n'était point
trouvé coupable. Il fut mis en liberté par ordre du 28 octobre avec
Lespine et De Serres, et après tous les autres guides (O' Sa).
Obré-Robigny (D'), détenu au château de Saumur, manquant
de toutes choses et se trouvant dans un extrême besoin, écrivait,
le 18 mai 1692, à Lardeau, procureur au Parlement, pour le
supplier de lui envoyer l'argent qu'il lui avait demandé, et qu'il
ne pouvait demander à nulle autre personne (Fr. 7o55 f° 208).
Olivier (Thomas), mis à la Bastille en 1697 (Fr. pr., X, 436).
Oppenor (Jean), ébéniste flamand, et sa femme, ci-devant de la
R. P. R., partis de Paris le 21 juillet 1694 dans le coche d'Auxerre,
furent arrêtés dans cette ville par ordre du 22, comme cherchant à
sortir du roj'^aume. Ils prétendirent n'avoir jamais été protestants
et furent relâchés le 5 août (O' 38).
Orbec (M"" d'). Guy de Chaumont, marquis d'Orbec, demeu-
rant à Orbec, diocèse de Lisieux, était âgé de trente ans lorsqu'il
épousa Jeanne de Caumont-La-Force, dans le temple de Charenton,
le 8 avril 1678. Il en eut un fils et cinq filles, d'après La France
protestante (2"= édit., IV, 255). Vers la fin de i685, le comte de
Lauzun annonçait que le marquis, sa femme et seize enfants (lisez :
six) se convertiraient dans huit jours' (Fr. 7o53 f° 5i). Guy de
Chaumont reçut pour prix de son apostasie une pension de
2000 livres (O' 42). En revanche, trois de ses filles luttèrent coura-
geusement pour conserver leur foi, et donnèrent toutes les peines
du monde aux convertisseurs. Selon La France protestante, Marie-
Madelaine et Judith furent enfermées dans le couvent de La Chaise-
Dieu, et Jeanne-Charlotte mourut dans la maison des Nouvelles-
Catholiques de Caen. En outre, trois demoiselles d'Orbec furent
mises aux Nouvelles-Catholiques de Paris: l'une, par ordre du
27 juillet 1699, au sujet de laquelle la sœur Ancelin, supérieure,
recevait de Pontchartrain le billet suivant, daté du 29 janvier 1699:
« J'écris à l'intendant de Rouen afin qu'il avertisse M. le marquis
' Il avait d'abord paru inébranlable et ne succomba que quand les cuiraisiers
marchèrent «ur Rouen.
240 Révocation de fEdif de. Nmifes à Parts.
d'Orbec de faire conduire sa fille qui est chez vous à l'abbaye de
La Chaise-Dieu, et d'y payer sa pension. Ainsi vous en serez bien-
tôt débarrassée » (O^ 48).
Fermement attachée à sa religion, M"° d'Orbec ne rapportait
rien à l'établissement, le marquis mettant beaucoup plus d'empres-
sement à toucher sa propre pension qu'à payer aux couvents celles
de ses filles, c'était une double raison pour s'en défaire au plus tôt.
Elle fut remplacée par ses deux sœurs, âgées, l'une de seize ans,
l'autre, de dix-sept, envoyées à Paris par ordre du 12 février 1699.
La marquise était à ce moment notée comme mauvaise catholique;
toutefois, en 171 2, lorsqu'elle eut perdu son mari, elle obtint du
roi une gratification annuelle de i5oo livres.
Orignac (M"'^^ d'). René de Saint-Léger, sieur d'Orignac en
Saintonge, fit d'abord preuve de constance et de fidélité, puis il se
laissa séduire par les arguments du ministre apostat Des Mahis,
fils de Grostête, ancien de Charenton. Son fils cadet sortit de
France et prit du service en Brandebourg. Sa fille était venue à
Paris avec M"'' de Saint-Seurin, dans l'intention de passer à
l'étranger. On leur écrivait de province à l'adresse du sieur Palm,
secrétaire de l'envoyé de Suède à l'hôtel de Hollande, près le
coUége-des-Quatre-Nations. Le nouveau converti Labbé, demeurant
chez un pâtissier de la rue de Seine, pouvait aussi donner de leurs
nouvelles. Seignelay ordonna, le 28 mars 1686, d'arrêter et de
conduire dans un couvent ces «protestantes fort opiniâtres » (0'3o).
On les mit à l'Annonciade de Pincourt (Popincourt). Mais comme
elles trouvaient moyen de déjouer la surveillance et de corres-
pondre entre elles pour s'exciter à faire leur devoir; on les sépara.
M"'' d'Orignac entra, le 27 juin, dans la maison des Nouvelles-
Catholiques (Fr. 7o5i {° 248), où son oncle lui rendit visite le 3o
(O' 3o). La Reynie écrivait en marge de la liste des détenues, du
17 octobre: «N'a pas de quoi payer, s'en défaire aux Nouvelles-
Catholiques et la mettre en quelque autre couvent». Une autre liste,
du 17 décembre, la mentionne de la manière suivante: «Proteste
toujours de ne pas vouloir changer. M. de Barrière, son oncle,
bon catholique, doit arriver ici au premier jour; il a quelque
pouvoir sur l'esprit de cette demoiselle et il désire beaucoup de la
voir changer ; mais il a peu d'espérance. — M. de Barrière est de
retour; elle parait mieux disposée. Elle demande qu'on la mette à
Saint-Denis aux Annonciades» (Fr. 7o5i f" 246). On l'y transféra
le Si janvier 1687, par ordre du 28. Les religieuses de l'Annonciade
Emprisonnés à Paris. 241
n'ayant pas plus d'empire sur elle que les Nouvelles-Catholiques,
on la conduisit, par ordre du 4 août, dans la citadelle d'Amiens.
Elle fut expulsée de France en 1688 et se retira en Angleterre
avec sa mère. Est-ce celle-ci qui, sous le nom de M""^ Bénigne
d'Orignac, de Saintonge, fît reconnaissance de son abjuration dans
l'église de Leicesterfields à Londres, le 25 décembre 1717 {Bullef.,
3-=sér., IX, 6i3)?
Nous ignorons quelle était la dame de Dorignac à laquelle
Louis XIV faisait promettre quelque secours par l'évêque de
Poitiers, le i3 octobre 1700.
Orléans (M"'=\ Claude Orléans, chandelier du quartier Saint-
Antoine et zélé protestant, étant passé en Hollande à la fin de
l'année i685, sa femme, Susanne Chabrié, et leur fille Marie-
Madelaine, âgée de quatorze ans, essayèrent de le rejoindre au
mois de janvier 1686. Arrêtées près de Maubeuge, elles furent
ramenées à Paris et mises, le 21, au Grand-Châtelet, d'où Marie-
Madelaine fut transférée, le i3 février, aux Nouvelles-Catholiques,
qui la notaient, le 3o juin, pour apprendre un métier. La mère encore
au Chàtelet le 19 février, bien qu'elle eût fait abjuration, fut
relâchée peu après et disparut. La fille également. Tous trois
figurent, en mars 1687, parmi les absents n'ayant laissé aucun bien
(Fr. 7o5i f°* 295 et 322).
La veuve de Daniel Orléans recevait à Genève, en 1702, des
bas, des souliers et un viatique (Ms. B. du prot.).
Ory ou OuRY (Jean), marchand de vin au faubourg Saint-
Antoine, mis au Grand-Chàtelet pour la R., le 7 décembre i685,
n'en était pas encore sorti le 19 février suivant (Fr. 7o5i f°' 295,
3o2, 843).
OuATBOUD ' (Abraham), Catherine Dersigny, sa femme, leur
fille Susanne, et Jeanne Baj'ard, veuve de Jean Ouatboud, fugitifs
arrêtés par la maréchaussée du Vermandois, furent mis au Grand-
Châtelet pour la R. le 14 novembre i685, et en sortirent le 25
(Fr. 7o5i ï° 295).
OuDiN (Marguerite), dite la Moreau, mise au Grand-Châtelet
pour la R., le 7 novembre 1686 (Fr. 7o5i f" 283).
OuRi (M""=), fille d'un horloger nouveau réuni, fut enlevée le
12 novembre 1698 et mise aux Nouvelles-Catholiques [Mercure
historiq. de décembre).
' Mot picard, qui signifie : Garde-bois.
in 16
242 Révocation de HEdit de Nantes à Paris.
OuzEL '. Contraint par la misère d'abjurer avec sa fille et sa
femme Jeanne Pelle, Jacques Ouzel, ouvrier en dentelles, reçut en
novembre i685 quatre-vingts livres des mains du commissaire de
police (Fr. yoSo f" i36). L'un de ses parents, Etienne, fut mis à la
Conciergerie et condamné aux galères en 1687, pour avoir contribué
à l'évasion de ses coreligionnaires. Il obtint des lettres de rémission
le 12 juillet 1688, sans doute grâce à l'abjuration (O ' 82 et Fr. 17422
{" 58). \^oir Toffin.
Pagneret (Marie), âgée de onze ans, aux Nouvelles-Catho-
liques dès le 4 juin 1686 et sans doute auparavant, y était encore
le i^'' février 1687. Notée comme non payante, fille d'une mère
assistée, et propre à mettre en métier (Fr. 7062 f"' 24 et 36).
Pain (Elie), bon marchand de la rue des Bourdonnais, veuf de
Marie Fouquier qu'il avait épousée en 1668, signa chez Seignelay
le 14 décembre i685 (Fr. 7080 f° 147 et 7o52 f° 228), et fut naturalisé
anglais en 1698. — Un autre Pain, arrêté dans sa fuite, fit preuve
de plus de constance. Seignelay écrivait, le 7 septembre 1686, au
procureur-général, que Sa Majesté voulait bien faire grâce à ce
prisonnier qui n'avait pas abjuré avant de s'enfuir, mais seulement
quand il aurait embrassé la religion romaine. Nous le trouvons
encore enfermé le 17 novembre 1687. A cette date, Charles Gueude-
ville demande par un placet qu'on lui confie le « nommé Pain, reli-
gionnaire opiniâtre, sur l'esprit duquel on n'a rien pu gagner depuis
deux ans qu'il est dans les prisons » (Fr. 7o53 f° 5o5). Ce prisonnier
s'appelait Isaac (O ' 3o, 3o août 1686), et ne doit pas être confondu
avec Daniel, marchand de Poitiers, qui avait obtenu au mois
d'octobre i685 la permission de séjourner une quinzaine à Paris
avec sa femme Susanne Colery.
Pierre Pain et sa femme Marguerite, naturalisés anglais le
5 janvier 1688.
Papus, arrêté et mis au For-l'Evêque par ordre du 3o août 1698.
Nous ignorons si c'est le même qui fut arrêté par Desgrez et
conduit au château de Vincennes par ordre du 9 octobre de la
même année. Ce dernier fut transféré en 1697 au couvent de Notre-
Dame-des-Vertus. Il abjura la même année et reçut une pension
de 5oo livres (O ' 87 et 41).
• Voir I, SHi
Emprisonnés a Paris. 248
Paradez (Jean), voir II, 566 et Pasteurs du Des. I, aSg.
Pardieu (Jean de), bourgeois de Paris, natif de Vitry-le-
François, ci-devant employé dans les fermes de Touraine, Meaux
et Champagne, demeurant rue de la Huchette en 1686 (il avait
habité Noyon antérieurement, II, 552), et rue Jean-Pain-Molle
en 1697, avait abjuré avec Madelaine Hulon, sa femme, le 3o jan-
vier 1686, c'est-à-dire pendant la dragonnade. Il avait alors un fils
qui, depuis plusieurs années, servait le comte de Lynange, près
Worms. Ses relations s'étendaient jusqu'en Picardie, à Noyon et
au-delà, puisque Lero}', du Ronsoy près Péronne, l'invitait en 1688
à lui rendre visite. Sa femme passa bientôt à l'étranger : il existe,
en effet, à l'Arsenal plusieurs lettres de Madelaine Hulon, datées
d'Allemagne en lôgS, par lesquelles elle demande qu'on lui écrive.
Pardieu, Jean Colombet, du faubourg Saint-Honoré et Noémie
Martin, femme de celui-ci, furent arrêtés en 1697 comme impliqués
tous trois dans l'affaire des mariages du curé de Nids (Colombet
était notamment accusé d'avoir fabriqué de faux extraits mor-
tuaires); on les interrogea du 24 au 29 avril. Malgré ses soixante-
dix ans et des infirmités qui le mettaient en danger de mourir à
tout moment, Pardieu fut enfermé à Vincennes, où il resta deux
ans. Transféré à la Bastille par ordre du 12 avril 1699, il ne fut
mis en liberté, après conversion plus ou moins sincère, que le
19 avril 1704 (O* 48; Méni. sur la Bast. et Arsen. F. Bast. loSii).
Son arrivée en Picardie désappointa vivement Michel Censier,
marchand à Esmery, et son débiteur, lequel avait longtemps cru
que l'absence ou la mort du créancier lui tenait lieu de quittance
du principal et des intérêts. Comme il refusait de payer, Pardieu
présenta contre lui au lieutenant-général du bailliage de Chauny
une requête qui est conservée aux Archives de la Somme (B. 690.
Note due à l'obligeance de M. N. Weiss).
Parent (Marie), femme dénuée de tout secours et mère de
quatre enfants, fut mise aux Nouvelles-Catholiques au commence-
ment de novembre i685. Elle y abjura quinze jours après, et reçut
en sortant 18 livres pour acheter des habits. La Reynie fit, en outre,
payer 11 livres pour la nourriture de ses «quatre enfants aban-
donnés pendant qu'elle était aux Nouvelles-Catholiques » (Fr. 7o5o
f" i35).
Paris, voir Girardot, anciens.
Paris (De), marchand du quartier de la place Maubert, mis au
Petit-Châtelet en décembre i685 (Fr. 7o5i f° 329).
244 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Pasquier, voir Cheron.
Pasté (Marie), mise au Grand-Chàtelet pour la R. le 25 sep-
tembre 1686 (Fr. 7o5i f° 283).
Paul (M"^), femme d'un conseiller au Parlement de Toulouse,
indignée de la conduite de son mari, qui avait abjuré à la Révoca-
tion pour conserver sa place, vint à Paris, sans doute pour trouver
le moyen de sortir du royaume. L'ayant trouvée cachée, on la mit
aux Nouvelles-Catholiques dans les premiers mois de 1686. Le
i5 mars, le convertisseur Gerbais adressait à La Reynie la lettre
suivante: «M"'" Paul est butée à ne point faire sa réunion, et même
à ne point donner de parole tant qu'elle sera enfermée dans les
Nouvelles-Catholiques. Elle a cependant toujours écouté fort
honnêtement et m'a toujours laissé concevoir de très bonnes
espérances, de manière qu'à mon avis il n'y a qu'un peu de patience à
prendre. Mais comme sa grossesse va en augmentant, et qu'on
appréhende des accidents auxquels elle est sujette en cet état, qui
apporteraient du trouble dans la maison des Nouvelles-Catholiques,
où même elle ne pourrait pas recevoir les soins convenables, il me
semble que le plus sûr serait de la remettre entre les mains de
M. son mari, qui est parfaitement bon catholique, et où je pourrais
continuer de la voir; cela servira à adoucir son esprit et à la
disposer à conclure sa réunion dans moins de temps. Aussi bien ne
pourrait-on pas user de rigueur plus grande en l'état oij elle est, et
si, par malheur, elle n'avait pas fait son devoir lorsqu'elle sera
délivrée, il sera toujours temps de la renfermer sans plus de ména-
gement» (Fr. 7o53 f" 182). — Si modérée que soit cette lettre, elle
laisse entrevoir les rigueurs auxquelles les convertisseurs de tout
ordre recouraient à l'occasion sans mcnagcmcni.
Conformément à l'avis du P. Gerbais, M""" Paul fut remise, le
20 mai 1686, à son mari, accouru à Paris dès qu'il avait appris son
arrestation. Sur une liste des étrangers qui faisaient encore
profession du protestantisme le 22 décembre de la même année,
nous trouvons M"' Paul, logée à l'hôtel des Romains, rue Sainte-
Marguerite, au faubourg Saint-Germain, ainsi que le sieur d'Alba
et sa belle-sœur, du Périgord. Seignelay ordonnait, le 10 juillet
1687, d'arrêter ces deux dames et de les conduire aux Nouvelles-
Catholiques; mais, le 18, il autorisait La Reynie à laisser la dame
d'Alba entre les mains de son beau-frère jusqu'à ce qu'elle fût
accouchée, et à remettre M'"" Paul à son mari pour l'emmener avec
lui à Toulouse. Mais en même temps il ordonnait à l'intendant
Emprisonnés a Paris. 245
Bâville de la mettre dans un couvent après ses couches, si elle
n'avait pas fait sa réunion avant ce temps-là. En 1689, nous
retrouvons M""® Paul aux Nouvelles-Catholiques, d'où, en vertu
d'un ordre du 3 novembre, elle fut conduite à Melun pour
accoucher. Le 16, M. Paul, ex-conseiller au Parlement, fut invité à
payer la pension de sa femme aux Nouvelles-Catholiques et à
Melun. Le 8 mai 1690, M™" Paul, toujours fidèle à sa foi, fut trans-
férée de Melun au château de Loches, et le geôlier eut l'ordre de
l'y garder «très étroitement». Cependant on permit à son mari de
l'y voir, le 29 mai, et de lui donner une servante ancienne catholique.
Le 3 novembre 1692, elle fut tirée du château pour aller passer,
chez M. de Miroménil, intendant de la généralité de Tours, trois
mois, au bout desquels elle devait retourner à Loches si elle ne
s'était point résolue à l'abjuration. Le 3o décembre, elle était
autorisée à séjourner jusqu'après ses couches dans une ville du
département de M. de Miroménil et désignée par lui; mais non à
retourner à Toulouse. Le 10 janvier 1693, Pontchartrain lui faisait
encore défendre de retourner en son pays et de venir à Paris tant
qu'elle n'aurait pas fait abjuration; il ne lui laissait le choix qu'entre
le château de Loches et la ville désignée par M. de Miroménil.
Enfin, au bout de six années de lutte, la pauvre femme eut un
moment de faiblesse; le 19 février, Pontchartrain écrivit à M. de
Miroménil, qui avait été le tentateur: «Le roi a été bien aise
d'apprendre qu'enfin M"^ Paul a fait sa réunion; elle peut s'en
retourner avec son mari quand elle voudra ». — Le vieux roi,
devenu jésuite, éprouva-t-il plus de satisfaction lorsqu'il apprit la
victoire remportée à Nerwinden par le maréchal de Luxembourg?
jyjmo (j'Alba, plus résolue, avait choisi la meilleure part. Après
qu'elle eut accouché d'un fils chez la veuve Rencevet, rue des
Ciseaux (Fr. 7o5i f° i3), on l'envoya aux Nouvelles-Catholiques qui
n'en purent rien obtenir. Elle fut expulsée du royaume par ordre
du 26 avril 1688, en même temps, que M™"^ du Plessis- Rambouillet,
Reynier, Le Jeune, Gardouleau, Ravenel, Morisset, Gousset, Le
Maistre, Closroger, Anne Janots (O' 32).
Peceur, voir Georget.
Pelle. Job. Pelle nouveau réuni et chef de famille de Villiers-
le-Bel, accusé de n'aller pas à la messe, fut mis à Bicêtre un peu
avant le 24 août 1699 (voir II, 267). C'est sans doute une de ses
filles qui, après avoir été longtemps aux Nouvelles-Catholiques
« sans vouloir écouter les instructions», fut envoyée à Auxerre en
246 Révocation de l'Edit de Nanles à Pans.
1706, ayant trois mois pour choisir entre la conversion et l'Hôpital-
Général (voir Bessé-Bataillère).
Peray (Les de), voir II, 849.
Perrin (Pilota), voir Villarnoul, II, SSg.
Perrot (Anne), fugitive arrêtée par Desgrez le 4 septembre
1686, et mise le 5 au Grand-Chàtelet, s'y trouvait encore le
23 janvier 1687, lorsque La Reynie reçut l'ordre de la relâcher dès
qu'elle aurait fait abjuration (O' 3i et Fr. 7061 f'^ 269, 288).
Pers, voir Émigration II, 472.
Pesson (Prévost), soldat, mis à la Bastille par ordre du i5 avril
1686 (O' 3o), en sortit le 4 juillet avec Sécherye (Arch. Bas/.
YUl, 382).
Petcofski (Lucie), fille de Zacharie, écrivain du comte de
Kœnigsmark, était enfermée, en 1687, chez les Filles de la Croix de
la paroisse de Saint-Gervais, et se disait abandonnée de sa mère à
cause de sa conversion (Fr. 7052 f" 5). Voir II, 219.
Petel (Pierre), du Havre, condamné aux galères à Dunkerque,
jugement confirmé par le Parlement de Paris en 1689. Sur la Forfe
à Saint-Malo en 1698. Petel abjura et fut relâché à la fin de janvier
1699 {Bidlet., 2° sér., VI 197).
Petit (M"^ de). La célèbre M""^ du Noyer, auteur des Lettres
historiques et galantes qui contiennent plus d'un détail de l'histoire
huguenote à la fin du XVIP siècle, était née à Nîmes, en i663, du
mariage de Jacques de Petit et de Catherine Cotton. Elle fut élevée
par sa tante maternelle, Marguerite Cotton, femme du sieur de
Saporta (voir France prot., art. Anne-Marguerite de Petit). Au mois
de décembre i685, M""^ de Saporta et sa nièce se dirigèrent vers
Paris. Arrivée à Lyon, M"'= de Petit s'enfuit à Genève, déguisée
en marmiton, pendant que sa tante venait à Paris. Bientôt fatiguée
d'être à charge à un de ses oncles réfugié en Hollande, M"'' de Petit
revint en France et fit son entrée à Paris le 22 décembre 1686. Sa
tante avait reçu le 18 octobre une gratification de i5oo livres à
titre de nouvelle convertie, ce qui ne l'empêcha pas d'être arrêtée
avec sa nièce, par ordre du 26 juin 1687. On les mit toutes deux
dans un couvent, d'où elles sortirent le 10 juillet, avec le dessein
de quitter la France à la première occasion. Elles ne tardèrent pas
Emprisonnés à Pans. 247
à se mettre en route ; mais au moment où elles allaient s'embarquer
à Dieppe, la police mit la main sur elles, les fit ramener à Paris et
enfermer dans la maison de la rue Sainte-Anne. Seignelay écrivait
à La Reynie, le 8 février 1688 : « Puisqu'il est dangereux de laisser
plus longtemps la dame Saporta et la demoiselle Petit dans la
maison des Nouvelles-Catholiques, je vous envoie des ordres pour
les faire conduire à l'Union Chrétienne». A peine y étaient-elles
entrées que l'ordre fut donné de les expulser du royaume. Dès lors
M"'' de Petit faiblit et promit tout ce qu'on voulut; elle épousa, le
18 mai, le capitaine Du Noyer, sans qu'on exigeât d'elle, à ce qu'elle
assure, ni confession ni abjuration. M"'" Saporta alla vivre près
d'elle. La jeune épouse reçut une pension de 600 livres, portée
l'année suivante à goo. Son mariage ne fut pas heureux. Le supplice
de Brousson, qu'elle avait connu, la fit rentrer en elle-même et
passer en Hollande avec ses deux filles en 1701.
Nous trouvons encore aux Nouvelles-Catholiques, oîi elle
entra par ordre du 21 novembre lyoS, Marie Petit, femme de
Léveillé, évidemment d'une autre famille.
Petit, capitaine de marine, de La Rochelle, ancien catholique
marié à une protestante et passé en Hollande pour la religion en
1687, fut arrêté à Mons l'année suivante, comme officier du prince
d'Orange, et bientôt envoyé à la Bastille. Il résistait encore aux
convertisseurs en 1697 ; mais il ne tarda pas à succomber. Pont-
chartrain écrivait au curé de Saint-Paul, le 28 mai 1698 :
Sur ce que vous m'avez mandé de la conversion de Petit, le roi veut
bien le faire mettre en liberté après que vous serez bien assuré de la sincérité
de sa conversion, et que vous aurez su de lui où il prétend se retirer.
Le prisonnier sortit de la Bastille le 19 juin {Arch. Bast., IX, 298,
3ii, 348). Nous ignorons s'il appartenait à la famille parisienne de
Pierre Petit, maréchal-général des logis de la cavalerie, auquel
Susanne Le Monnier, sa femme, donna deux enfants : Isaac-François
(1674), Pierre (1676), ou à celle de l'avocat au Parlement Pierre
Petit, qui avait épousé à Charenton en 1687 Marie Guillemard.
Trois parisiens du nom de Petit passèrent à l'étranger ; l'un
avant la Révocation, témoin le mot de Claude à son fils dans sa
lettre du 16 juin 1684: «Mille baise-mains à MM. Caze et Petit».
Augustin, âgé de vingt-quatre ans, rétractait son abjuration à
Londres le i5 novembre 1699 (Ms. Égl. de la Savoye). Marie, pro-
sélyte, âgée de trente-cinq ans, assistée en Angleterre, 1705. Anne
248 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Petit, de Paris, jeune fille de quinze ans, à laquelle son père n'envoie
plus rien, assistée à Genève en 1700 (Ms. B. du prot).
Petitfrère (Susanne) est au nombre des malheureux que la
paresse ou la misère réduisirent à abjurer avant la Révocation,
pour puiser dans la caisse de Pellisson. Conduite aux Nouvelles-
Catholiques par le commissaire Delamare, elle reçut une gratifica-
tion de 200 livres le 21 septembre t685, et quatre jours plus tard,
le même commissaire écrivait à La Reynie : «Je fus hier aux
Nouvelles-Catholiques; je donnai à la mère Tardif, en l'absence de
la mère Garnier, qui est aux champs, les 5o livres pour habiller
Susanne Petitfrère. Toutes les sœurs sont si édifiées de cette petite
fille, qu'elles demandent à la garder dans la communauté » (Fr. 7o53
f° 342 et O' 29). Elle ne paraît pourtant pas être restée aux Nou-
velles-CathoHques; car son nom ne se rencontre sur aucune des
listes de 1686.
Petitot, voir II, 3o5.
Philbert (Gédéon), fils d'un banquier lyonnais, sans doute
Claude, compromis par les papiers du pasteur du Désert Malzac ',
s'était retiré depuis la Révocation près de deux oncles banquiers à
Amsterdam. Sur l'avis qu'il traversait la France et se rendait à
Gênes, chez un beau-frère, pour correspondre avec la flotte anglaise
qui était dans la Méditerranée, on le fit arrêter à Marseille, en
vertu d'une lettre de cachet du 24 novembre 1694. Amené à la
Bastille par ordre du 6 janvier lôgS, il traversa toute la France en
Utière et la figure couverte d'un masque de fer. Il ne tarda pas à
être relâché, à condition de sortir du royaume [Arcli. Bast., X, 62,
66). Voir Le Coq de Germain.
PiCAULT (Philippe), mis au Grand-Chàtelet pour la R. le 28 mai
1686 (Fr. 7o5i f"^ 275, 283), était sans doute parent de Jean Picot,
sieur de La Ménitaye, mort en 1680 âgé de cinquante ans.
PiERRE-BuFFiÈRE (M"'= de), issue d'une des plus illustres familles
du Limousin, et peut-être fille de Benjamin, marquis de Chambret,
mort à Paris en 1684, et de Louise Aubery, fut mise aux Nouvelles-
Catholiques en même temps que M"" Chambon, par ordre du
26 avril 1688, bien qu'elle déclarât comme sa compagne avoir déjà
fait abjuration (O ' 82 et France prot., VIII, 289 b). Peut-être est-elle
la même que Louise de Pierre-Buffière, qui parvint un peu plus tard
■ Les premiers past. du Dés., I, 30^, 32i.
Emprisonnés à Paris. 249
à sortir de France. Elle était parente d'Anne-Catherine de Pierre-
Buffière placée à Saint-Cyr en lyoS.
PiERRET, fugitif, arrêté dans le carrosse d'Amiens par Desgrez
le 18 octobre 1686, appartenait sans doute à la famille des peintres
et architectes (Fr. yoSi f" 269). — Madelaine Pierret, servante
d'Olympe Fouquet, femme du sieur Sénégat, abjurait avec sa
maîtresse le 9 janvier 1686 (f° 63).
Pigeon^ voir Emigration II, 478.
PiNART (Jean), voir Toutin.
Pineau (Geneviève), d'Angers, venue à Paris pour échapper
aux dragons, comme sa parente Renée s'était réfugiée à Nantes, fut
arrêtée par ordre du 10 février 1686 et envoyée chez les Pénitentes
d'Angers. Renée, malade et en danger de mort, repoussa le prêtre
et le magistrat qui lui demandaient de se confesser et de recevoir
les sacrements (19 août 1687). Le Bulletin (IV, 5ii) a publié le
procès-verbal du refus.
PiNET, arrêté et mis à la Bastille le 5 août 1687, fut transféré
au château d'Angoulême par ordre du 27 mars 1689, à titre
d'« espèce de fol » (O ' 3i et 33).
Pinson, mis au Petit-Chàtelet le 18 juin 1686 (Fr. 7o5i f° 293).
PiRON (Jean), de Beu près Dreux, condamné aux galères par
le président de la maréchaussée, jugement confirmé par le Parle-
ment de Paris en 1690. Sur la Vieille-S.-Lotiis à Marseille, en i6g8.
Mort le 5 avril 1706.
PiTAN. L'Église de Paris comptait au XVIP siècle plusieurs
familles de ce nom.
Jean Pitan, orfèvre, et Madelaine Leclerc, sa femme, eurent au
moins cinq enfants : Madelaine, mariée en 1643 à Alexandre Blair,
fils du professeur en théologie de l'académie d'Orthez, Jacob (1621),
Etienne (1629), Abraham (i633), mort jeune, et Abraham (1637).
Pierre Pitan, peintre, inhumé en 1645, était sans doute frère
du précédent. Sa femme, Anne Lebas, lui donna Madelaine (i633)
et Pierre (1648), marchand miroitier de la paroisse Saint-Germain-
l'Auxerrois, qui signa, le 25 novembre i685, avec Marie Durand,
sa femme, une formule d'abjuration copiée de sa propre main
(Fr. 7055 f" 3x5). C'est sans doute lui qui fut naturalisé anglais en
25o Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
1,698 (Agnew, III, 61). Jacques, aussi naturalisé anglais, en 1701
{Ibid., p. 67), était peut-être son frère.
Jean Pitan le jeune, orfèvre du roi, mort avant la Révocation,
avait eu de sa femme Susanne Lejeune, au moins quatre enfants :
Jean (1647), Madelaine (i656), Susanne, mariée en 1674 à Balthasar
Caron, fils du directeur du commerce des Indes, et Nicolas. Ce
dernier, classé parmi les négociants de troisième catégorie, signa
chez Seignelay le 14 décembre i685, et se fit donner, le 9 sep-
tembre 1687, les biens de son frère Jean, et ceux de sa sœur
Susanne, passés tous deux à l'étranger, donation confirmée par un
brevet du 26 avril 1688 (O' 82). Il reçut en outre une pension
de 400 livres en 1698. En le mandant chez Seignelay pour la
réunion du 14 décembre, la police l'avait noté, ainsi que Dorigny,
Chardin, Montoron et Grimpré, de la manière suivante : « Ne fera
pas grande cérémonie à cause du désordre de ses affaires »
(Fr. 7082 i° 224). Pellisson en faisait moins de cas encore, puisqu'il
l'accusait de faire métier d'abjuration et d'avoir touché la prime à
plusieurs reprises (Fr. 7o53 f° 488).
La mère de ce misérable, Susanne Lejeune, veuve Pitan, fit, au
contraire, preuve d'une constance invincible. On la mit à l'Abbaye
pour la R. le 28 février 1686 (Fr. 7o5i {" 280), et Seignelay donna
le 5 mars l'ordre de lui faire son procès (O* 3o). On reconnut
bientôt qu'elle était « hors de toute espérance de conversion », et
que de plus elle empêchait celle de ses compagnes (Fr. 7o5i f° 286).
Seignelay écrivait le 3o septembre à La Reynie :
Je vous prie de me mander où vous croyez qu'on puisse faire mettre les
nommées Susanne Lejeune et Marie Aubert, qui sont à Saint-Germain- des-
Prés (O 1 3o).
La veuve Pitan fut transférée le 28 janvier 1687 au château
d'Angers (O * 3i), oîi elle était encore le 18 juin, lorsque Seignelay
écrivit à l'évêque du lieu :
Les trois' femmes que vous demandez être mises en liberté étant détenues
pour avoir fait passer des religionnaires hors du royaume [Jeanne Brochon,
M°" Vanderburg et une autre], le roi a remis à quelque temps d'ici à prendre
sa resolution sur cela. A l'égard des nommées Pitan et Fournier, comme elles
n'ont été envoyées à Angers qu'à cause de leur opiniâtreté dans la R. P. R.,
la détention des autres ne doit pas les empêcher de faire leur devoir, puisque
sur le premier avis que vous donnerez de leur conversion, Sa Majesté les
fera mettre en liberté, et elles seront même secourues de ses bienfaits suivant
leurs besoins (O ' 3i).
La veuve Pitan fut très probablement expulsée du royaume.
Emprisonnés a Paris. 25i
C'est peut-être sa fille qui fut enfermée à l'Abbaye pour la R.
le 28 janvier 1686, sous le nom de Madelaine Pitan, veuve de
Charles Pereaux, procureur en la cour (Fr. 7o5i f° 294), en même
temps que Susanne Lejeune.
Pixel (Antoine), marchand de vins de Paris, sa femme
Madelaine Guesdon, Jeanne sa sœur, Marie Duplessis^ lingère, Pierre
Dubois et le guide Jacob Tiriol, de Bruxelles, qui les conduisait
aux Pays-Bas, furent arrêtés près de Paris au mois de septembre
1686. Le mois écoulé, Pitel fut transféré de la prison de Saint-
Martin-des-Champs au Grand-Chàtelet, et ramené le même jour à
Saint-Martin (Fr. yoSi f°^ 264, 269, M 665 et Tourlet invent. TT).
PiZET, parisien, relégué à Baugé le 19 décembre i685 (O ' 29).
Plaque ou Platte des Brosses, transféré de la conciergerie
du Palais à la citadelle du Havre, par ordre du 5 juin 1686, fut mis
en liberté par ordre du i" octobre 1688 (O * 3o et 82).
Planchut, bourgeois de Montpellier, âgé de 48 ans, venu à
Paris porteur d'une requête contre l'arrêt du Parlement de Tou-
louse (du i5 mars 1682) interdisant le culte à Montpellier, fut
mis à la Bastille {Fr. pr.). Il était chargé de présenter cette requête
à Ruvigny et à D'Aliès, représentant des consistoires de Nîmes,
Uzès et Montpellier. Mis à la Bastille par ordre du 28 novembre
1882, il en sortit par ordre du 12 décembre suivant {Arcli. de la
Bast., VIII, 287).
Plastrier, voir II, 594.
Plat. Isaac Dubois, maître menuisier, Françoise Langlois, sa
femme, et leur beau-frère Charles Francome, marchand de la rue
Troussevache, étant passés à l'étranger (Fr. 7o5i f"^ 819, 826),
une sœur de Dubois voulut les rejoindre avec ses deux enfants
(Fr. 7o52 f" 48), et fit marché avec un guide anglais et catholique,
le capitaine Plat, qui avait déjà conduit M"^ Dubois. Au jour dit,
Plat la fit monter avec ses enfants dans le carrosse de Lille, oîi
montèrent ensuite M"'' Ancelin, fille d'un apothicaire en chambre,
deux sœurs, les demoiselles Bernon, de La Rochelle (Fr. 7o5i,
ï° 269) et le peintre Pierre-Paul Huibrechts (?), âgé de soixante-
six ans, natif d'Anvers et résidant à Ypres. Il allait y monter lui-
même avec son beau-frère Van Vine ou Van Tine, lorsque Desgrez
parut et les arrêta tous, le 29 octobre 1686. Dans un premier
interrogatoire sommaire. Plat avoua qu'il avait déjà fait deux
252 Révocation de l' Edit de Nantes a Paris.
voyages et passé huit personnes. On découvrit par des lettres dont
il était porteur, qu'il avait quelque commerce avec le sieur de La
Girardière, capitaine de la garnison d'Ypres (O* 3o). Dans un
second interrogatoire (4 novembre), il dit s'être associé avec Mol-
laire, consul hollandais de Bordeaux, qui lui procurait les fugitifs
moyennant le tiers du bénéfice, et avoir obtenu de Molle {aliàs
Mau), secrétaire de l'ambassade de Hollande, les passeports néces-
saires. Il décharge entièrement son beau-frère et Huibrechts de
toute participation à son industrie (Fr. 7052 f° 5o). De son côté
Huibrechts déclara que, en venant à Paris pour vendre quelques
toiles et voir son ancien élève Van der Meulen, il avait rencontré
à Louvre Plat, qu'il connaissait depuis huit ans; que celui-ci était
en compagnie de son beau-frère Van Vine et de La Girardière,
capitaine suisse de la R. P. R., cassé pour s'être permis de dire
que le roi avait tort de maltraiter les protestants; que, logé dans la
même maison que Plat, il l'avait vu souvent recevoir la visite du
capitaine et l'avait soupçonné dès lors de faire le métier de guide,
ce qui ne l'avait pas empêché d'accepter pour s'en retourner une
place que Plat lui offrait dans sa voiture (Fr. 7082 f° 58). Le
18 novembre, Desgrez retirait Huibrechts des Gobelins, où il était
sous la garde du sieur Vandremeulle (lisez : Van der Meulen), pour
le mener au Chàtelet. Comme le commissaire Delamare répondait
de la sincérité du peintre, celui-ci fut sans doute promptement
relâché, tandis qu'on gardait les autres prisonniers. Le 3o décembre,
le roi accorda 400 livres de pension à M"" Francome de Londres,
qui avait fait arrêter Plat, et lui en fit expédier l'ordonnance à
Londres (Fr. 7o52 f" 44). Quant à Plat, il fut condamné aux galères
et jugé invalide dans la visite qui en fut faite (Lettre de Seignelay
à Harlay du 5 février 1687. Fr. 17421 f° i5o). Toutefois le roi
refusa de commuer sa peine (f' 176).
PocHET (Louise), mise à la Salpétrière pour cause de religion
le 8 août 1695. L'évêque de Meaux payait sa pension. La Reynie
écrivait le i3 janvier 1698: Il paraît juste qu'elle soit encore gardée
(Ms. Clairambault 984 f" 48 *).
Poignant (M""), «non payante» mise aux Nouvelles-Catho-
liques, le 2 juillet 1686, figure comme encore protestante sur la liste
du 14 décembre de la même année. On cherchait à s'en débarrasser;
car cette dernière liste porte qu'elle est de Saintonge et n'a aucune
' Note communiquce par M. N. Weiss,
Emprisonnés à Paris. 253
retraite à Paris. Serait-elle identique avec Poignette, gouvernante
des enfants de Villette, dont M""-' de Maintenon disait dans une
lettre du 22 octobre 1681 : « Poignette est bonne catholique... On ne
voit que moi dans les églises conduisant quelque huguenot.»?
Poisson (La veuve), de la rue des Petits-Carreaux, recevait
chez elle des enfants pour les instruire; le 28 avril i685, on lui ôta
deux jeunes garçons qu'on envoya en apprentissage avec ordre de
leur inculquer la religion catholique, et une jeune fille qu'on mit à
l'Hôpital-Général pour refus d'abjurer (O' 29). Le 20 septembre, le
commissaire Delamare dénonçait la veuve Poisson comme conti-
nuant à tenir une assemblée de jeunes filles protestantes et même
de catholiques, sous prétexte de leur montrer à coudre (Fr. 7052
f'^ 345).
Poisson (M""). Le 9 juillet 1686, Louvois ordonnait à Fautrier
intendant de Lille, de renvoyer à Paris la demoiselle Poisson,
arrêtée dans sa fuite, après qu'elle aurait fait abjuration (Arch.
Guerre).
PoLiGNAC (M'"'^ de), obligée de quitter Paris par ordre du
2 mars 1686 (0' 3o). Les Polignac étaient alliés aux Coligny et aux
Clermont-Gallerande.
PoTTiN (Jean), accusé d'avoir contribué, avec l'aide du secré-
taire de l'ambassade de Hollande, à l'évasion de plusieurs protes-
tants, d'avoir recelé une femme de la R. P. R., et de s'être mis en
devoir de faire sortir du royaume un enfant de trois ans apparte-
nant à Laurent, marchand de Rouen, fut mis au Petit-Châtelet le
26 novembre 1686. Le 14 décembre, il était rangé parmi ceux qui
avaient fait abjuration ; cependant il resta encore en prison près
d'une année «pour fait de religion». Il fut chassé de Paris en vertu
de la lettre de cachet que voici :
Il est ordonné à Jean Pottin de sortir incessamment de la ville de Paris,
lui faisant Sa Majesté défenses d'y rentrer jusqu'à nouvel ordre, sous quelque
prétexte que ce soit, à peine de désobéissance. Fait à Versailles ce 24. *■ jour de
décembre 1687. Signé: Louis, et plus bas: Colbert [de Croissy] (0'3i
Fr. 705 1, f" 241 et 7053, ïo 120).
Il est sans doute le même personnage que Jean Pottin,
receveur des tailles de l'élection de Nemours, à qui Anne Boullier,
sa femme, donna une fille nommée Anne, mariée en 1669 à Pierre
de La Primaudaye, sieur de La Barre {Reg. de Char.).
254 Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
PoucHET (Jean), dit Faverte, de la R. P. R., natif de Bolbec-
en-Caux et bourgeois de Harfleur, mis au Grand-Châtelet le
12 février 1686, pour avoir plusieurs fois changé de nom et s'être
trouvé porteur de lettres chiffrées (O' 3o et Fr. 7o5i f" 299). Il
avait abjuré.
PouLLiou (Daniel et Samuel), fugitifs, de Moëze en Saintonge,
furent arrêtés à Paris le 29 mars 1686. Le 10 avril, leur parent
Tomeur, capitaine des galiotes du canal de Versailles, intercédait
en leur faveur auprès de La Reynie. Il demandait que Daniel fut
tiré du Grand-Châtelet et mis dans une prison plus douce, où il pût
conférer avec quelque religieux, a3'ant l'intention de se faire
catholique. Quant à Samuel, enfermé à l'abbaye de Saint-Germain-
des-Prés où il avait abjuré, et de qui l'on exigeait caution pour lui
rendre la liberté, Tomeur représentait que le nouveau converti
n'en pouvait fournir, étant à cent lieues de son pays et sans connais-
sances à Paris. La Reynie eut égard à la requête de Tomeur,
l'intendant Foucault reçut un ordre du 28 avril portant qu'il devait
avertir les parents de Samuel de le faire revenir près d'eux (0'3o;
Fr. 7o5i f° 299 et 7o53 f° 114).
Un nommé Poulliou fut transféré de Vincennes à la Bastille
par ordre du 29 juin 1699, pour voir s'il profiterait des instructions,
et le mois suivant M. de Saint-Mars exigeait qu'il lui dît tout ce
qu'il savait concernant la religion et les ministres rentrés en France
(0« 48).
PoupAiLLARD (Pierre), sieur de Pavilloy 1, médecin de l'univer-
sité de Valence, avait quitté Gergeau avec sa femme après avoir
été contraint d'abjurer à la Révocation, et était venu se loger dans
la rue Guénégaud, tandis que sa fille était à Orléans. Au mois de
janvier 1689, la police saisit une lettre venue de Londres et portant
la suscription suivante: A M. Pavilloy, docteur en médecine à
Paris, rue Mazarine, faubourg Saint-Germain, a la petite Bastille.
Elle était datée du 3, et l'auteur, Etienne de Saint-Mesme, y
racontait son arrivée à Londres en compagnie de deux autres
fugitifs (Fr. yoSS f" 120). Deux mois plus tard (2 mars 1689), le sieur
de Pavilloy assistait, avec son collègue Dernier et plusieurs autres
personnes, à une assemblée tenue chez un malade par le pasteur
du Désert Cardel, lorsque la police survint et arrêta tout le monde.
' l.a France prot., (2" (.'dit.; l'appcUe paillard (II, 8i3) et semble en faire deux
tout a la fois Bonpaillard (d, 862) et Bom- personnages.
Emprisonnes h Paris. 255
Conduit aussitôt à la Bastille, Poupaillard y reçut, entre autres visites
de convertisseur, celle du capucin Vincent et de son compagnon
(i3 décembre 1692). Il fut transféré au château de Pont-de-l'Arche
par ordre du 2 janvier 1693 {Bnllef., XII, 473j. Sa constance, sa
piété, sa douceur, lui concilièrent bientôt la faveur de son geôlier ;
car Pontchartrain crut devoir y mettre bon ordre en écrivant le
i3 janvier 1694 à M. Davignon :
J'ai appris qu'un prisonnier nommé Pavilloy, médecin, qui est au Pont-de-
l'Arche, sort souvent sous prétexte de rendre visite aux malades des paroisses
des environs, ce qui est entièrement contre l'intention du roi, et je vous en
donne avis atin que vous y donniez ordre s'il vous plaît {Bulle/., IV, 372).
Peut-être s'était-on aperçu que c'étaient les malades nouveaux
catholiques que le médecin recherchait de préférence. Pendant qu'il
était en prison, Marie Bezard, sa femme, peu désireuse de souffrir
pour sa religion, avait obtenu la séparation de leurs biens (Fr. 7o55
f III).
PouPARDiN (Hector), de Gien-sur-Loire, marchand de vins, aux
frais duquel Louise Mercier enseignait la lecture et le catéchisme
(voir II, 6i5), fut arrêté le 28 août 1700, chez Eudes, rue de
Vaugirard, comme ayant vendu tous ses meubles et prépa-
rant sa fuite. Il fut mis à la Bastille le 3o, et n'en sortit que le
II novembre 1702, sous promesse de se faire «instruire en la R.
C. », et à condition que les 12,000 livres qu'il venait d'hériter d'une
cousine, dont le plus proche héritier était sorti du ro3'aume,
seraient placées en rente sur la ville, et que le tailleur Guérin
répondrait de sa stabilité (O 249 et Arc//. BasL, X, 257, 268).
PouPART, voir II. 609.
PovoN (Marguerite-Emée), «de la R. P. R.», mise au Petit-
Châtelet le 21 mars 1686 (Fr. 7o5i ï° 298).
Pressoir (Barthélémy), de Poissy, condamné aux galères par
le Parlement de Paris, en i685.
Prévost. On rencontre à Paris au moment de la Révocation
divers personnages du nom de Prévost. L'un, compagnon horloger,
peu digne de l'intérêt de la postérité, « ayant besoin d'outils », pro-
mettait, le 16 octobre, d'abjurer, assurant que son père, sa mère et
ses trois sœurs suivraient son exemple (Fr. 7052 f" 335). Le 20, en
effet, abjuraient en l'église Saint-Louis, rue Saint-Antoine, François
Prévost, horloger de Rouen demeurant au faubourg Saint-Antoine,
256 Révocation de FEdit de Nantes à Parts.
Rachel Pantin, sa femme, et leurs enfants: Rachel, Madelaine,
Esther et François, domiciliés place Dauphine chez l'horloger
Langlois. Le 21 novembre, Prévost père, âgé de soixante-dix ans,
recevait de la police 60 livres, et Prévost fils, 3o livres « pour
acheter des outils ». Le 7 décembre, le père touchait encore
100 livres (Fr. 7060 f" 184 et i38).
Le 8 janvier 1686, abjurait un autre Prévost, bourgeois du
quartier de la place Maubert (Fr. 17421 f° 6).
Sur le quai de la Grenouillère demeurait une veuve Prévost,
marchande de bois, «fort accommodée», dont la fille Madelaine
{aliàs Marie), âgée de vingt-sept ans, sortit de France et épousa un
officier suisse vers la fin de l'année 1686 (Fr. 7o5i f" 4). Cette
veuve finit par se retirer chez un de ses gendres à Saumur ; le
17 mai 1703, l'intendant de la province recevait l'ordre de la
surveiller, dans la crainte qu'elle ne passât aussi à l'étranger
(O 25o).
Cinq demoiselles Prévost goûtèrent les douceurs de l'incar-
cération dans des couvents. Le 14 décembre 1686, la supérieure
des Nouvelles -Cathohques affirmait que l'une d'elles, «non
payante», détenue depuis le 29 juin (Fr. 7082 f° 24), soit rue Sainte-
Anne, soit dans la succursale de Charenton, ne pouvait être sans
danger rendue à ses père et mère, mauvais catholiques (Fr. 7o5i
f° 248). Seignelay ordonnait, le 5 juillet 1687, de faire conduire à la
Visitation de Provins deux filles du sieur Prévost, et, le 17 sep-
tembre 1689, de faire sortir de ce couvent celle qui voulait être
bénédictine. Le 7 juillet 1687, la police arrêtait deux autres demoi-
-selles Prévost, sœurs, et les menait aux Nouvelles-Catholiques.
Étaient-elles toutes filles du quatrième Prévost, mari de la sœur de
Jean Mallet, avocat au Parlement de Paris? Nous le pensons; car
sa famille était nombreuse, d'après le Mercure historique du mois
de juin 1699, P- ^^5.
Quoi qu'il en soit, M'"*^^ Prévost, présente à l'assemblée tenue
le 16 avril 1690 chez son frère, et qui se termina par l'arrestation
du pasteur du Désert Mathurin, exprima toute son indignation aux
agents de La Reynie, et fut, pour ce double fait, arrêtée le 9 mai
avec son mari. On les envoya au château de Guise comme « fort
mauvais catholiques». Ils ne tardèrent pas à en vouloir sortir. Le
19 mai 1691, Pontchartrain adressait au lieutenant de police de
nouveaux placets de M. et de M""^ Prévost, en lui demandant avis
sur la réponse qu'il y fallait faire. Au mois d'août, Prévost expé-
diait encore un autre placet. Quatre ans plus tard, on voulut le
Emprisonnés à Paris. 267
mettre en liberté tout en gardant sous les verrous M™= Prévost plus
attachée encore que lui au protestantisme (O' 89, 27 juin lôgS);
mais il refusa de sortir sans elle. Le 17 février 1696, Pontchartrain
défendit de laisser pénétrer près d'eux leurs enfants, parce que
celui qui les avait vus précédemment était revenu de Guise dans
des sentiments contraires à la religion catholique (O' 40). Enfin, le
17 mai 1699, fut signé l'ordre de mettre en liberté ces courageux
prisonniers et de les faire sortir du royaume par la frontière la plus
prochaine, à condition, dit le Mercure historique « de laisser leurs
biens avec tous leurs enfants qui leur avaient été enlevés». En
1702, la passeuse Lesprit apportait au fils, resté à Paris, une lettre
du père, réfugié en Hollande (Ravaisson, X, 35o). Une lettre du
29 août 1706 nous apprend qu'un nommé Prévost et sa femme,
quittèrent les pa3's étrangers et revinrent à Paris avec un passeport
dont Sa Majesté voulait qu'on examinât l'origine; ce sont probable-
ment les anciens hôtes du château de Guise, qui durent s'empresser
de terminer l'affaire qui les amenait et de repasser la frontière •.
]\Iadelaine Prévost, « demoiselle, suivante de M""^ de La Contau-
dière», avec laquelle elle fut arrêtée le 11 février 1692, en même
temps que le ministre Malzac, était sans doute leur fille. On la mit
d'abord au Grand-Châtelet, puis à la Bastille, d'où elle fut trans-
férée au château de Vincennes, par ordre du 6 avril lôgS ^.
Au nombre des fugitifs nous trouvons un Prévost et sa femme.
Salomon Prévost fut naturalisé anglais en 1700, et Isaac en 1701.
Prou (M'"'^), voir II, 585.
Quentin (Marguerite), voir II, 616.
Racolet (Jean), de Noyers, en Vexin, condamné aux galères
par le parlement de Paris le 28 mars i685. Mort à la peine.
Raguet ou Raquet (Elisabeth), fut mise au couvent de
Sainte-Périne de la Villette avant le 10 juin i685, aux frais du roi
(O' 29), et n'en sortit que par ordre du 8 septembre 1692 pour
aller aux Nouvelles-Catholiques (O* 36).
Nous n'oserions affirmer qu'elle soit la sœur des demoiselles
Raquet de Mollien, d'Ussy près de La Ferté-sous-Jouarre, dont
Bossuet demandait en 1699 l'envoi aux Nouvelles-Catholiques
^ Les premiers pasteurs du Désert, \,2g^. ' Ibid., I, 3ii-3i7.
m 17
258 Révocation de l'Edil de Nantes à Paris.
{Bullct., IV, 3i8), et dont le père, Jacques de Raquet, avait présenté
au baptême, en 1676, une fille du ministre F. Le Sueur à La Ferté-
sous-Jouarre (Btdlet., II, 412) '. Peut-être était-elle plutôt fille de
Pierre Raguet, joaillier, âgé de quarante-sept ans, et de Marie
Berchère, âgée de quarante-trois ans, qui abjurèrent le 21 décembre
i685 avec leurs enfants: Marie (quinze ans), Pierre (treize ans),
Madelaine (douze ans), Marguerite (onze ans), Marie-Anne (dix
ans) et Jeanne (un an). (Fr. 7o55 f° 842). Lorsque Raguet demanda,
en 1686, l'autorisation d'aller en Hollande pour ses affaires, le com-
missaire Delamare s'empressa (21 avril) d'indiquer à La Reynie les
raisons qui s'opposaient à l'obtention de cette autorisation :
1° Raguet, d'abord l'un des plus opiniâtres, avait changé subitement
au moment où l'on désespérait de lui; 2° en revanche, il ne faisait
absolument rien pour convertir aucun de ses nombreux parents;
3° avant sa conversion on avait remarqué que sa boutique se dé-
garnissait visiblement, et depuis elle ne s'est pas regarnie, d'oîi l'on
peut inférer qu'il a caché une partie de ses marchandises ; 4° enfin
il n'a pas mis le pied à l'église et n'a fait aucun acte de catholicité
depuis son abjuration (Fr. 7052 f° i38). (Voir Neuville).
Raillard. Le 10 septembre 1699, Pontchartrain ordonnait
d'arrêter le cabaretier Raillard, du hameau de La Ramée entre
Dammartin et Lizy-sur-Ourcq, parce que sa maison servait d'asile
aux protestants qui voulaient passer à l'étranger (O ' 48).
En i652, Charlotte Raillard avait présenté au baptême avec
Pierre Elle, peintre du roi, une fille du peintre Jacques de Louvain
{Rcg. de Char.).
Rambault (Etienne)^ sans doute fugitif, fut arrêté près d'Amiens
et transféré des prisons de cette ville au For-l'Evèque, où il entra
le i5 février 1686 (Fr. 7o5i f 3o6).
Rambouillet. Plusieurs membres de la famille considérable des
Rambouillet, sieurs du Plessis et de La Sablière, ont donné des
preuves non équivoques de leur attachement à l'Eglise réformée.
Nicolas, conseiller et maître d'hôtel ordinaire du roi, se retira en
Danemark à la Révocation. Sa femme, Anne Le Moutonnier, veuve
de Gilles de Briqueville, marquis de Colombières, fut enfermée dans
le couvent de Bellechasse le 5 février 1686 par ordre du i" (O' 3o
et Fr. 7o53 f° 168). On l'en tira le 27 novembre pour la remettre à
' les Mém. de Bostaquet nicmioniicnt sous les ordres de Schomberg (p. 247).
un réfugie du nom de Miolens, capitaine
Emprisonnés a Paris. 259
la duchesse d'Aumont. Comme celle-ci ne réussissait point à la
convertir, M""-" du Plessis-Rambouillet fut conduite, le 8 mai 1687,
chez M""= Hersant, qui se flattait d'être plus habile que la duchesse.
Le frère de Nicolas, Antoine, célèbre financier, marié à Mar-
guerite Hessein, la fameuse M"'^ de La Sablière qui accueillit La
Fontaine et le garda vingt ans, eut trois enfants : Anne {i655),
Nicolas (i656) et Marguerite (i658). Antoine fut inhumé en 1679
dans le cimetière des Saints-Pères; sa veuve, de mœurs peu rigides,
ne se piqua point de fidélité à sa religion. Elle abjura quelques mois
avant la Révocation et obtint, à ce prix, une pension de 2000 livres.
Elle demandait, le 28 janvier 1686, que ses petits-enfants fussent
mis dans des collèges ou des couvents pour être instruits en la
R. C. — Sa fille aînée, au contraire, mariée à Muisson, conseiller
au Parlement, se laissa emprisonner et n'abjura que pour pouvoir
passer à l'étranger. Tandis que Marguerite, mariée à Guillaume
Scot, sieur de La Mésangère, conseiller au Parlement de Rouen, et
en secondes noces à Guillaume de Noce, qui fut le compagnon de
débauches du Régent, restait en France, Nicolas, sieur du Plessis
et de Lancey, ne se montra pas moins zélé que sa sœur aînée.
A la fin de l'année i685, le commissaire chargé des conversions
de la rue des Fossés-Montmartre, signalait la famille de M. de La
Sablière, logée à l'hôtel de Rambouillet, comme persistant dans la
R. P. R., ainsi que la gouvernante des enfants, Susanne Thibaut,
native de Marans près La Rochelle. Cette famille se composait du
père, âgé de trente ans, homme instruit, qui correspondait avec
Bayle, de la mère, Louise-Madelaine Henri, de La Rochelle, âgée
de vingt-quatre ans, et de trois enfants : Renée-Madelaine (1680),
Anne-Marguerite (i683) et Marie-Henriette (1684), en nourrice dans
un village de la Beauce, près de la terre de La Sablière, à quatre
lieues de Chartres (Fr. 7o5i i° 169). Nicolas de La Sablière fut mis
à la Bastille par ordre du 12 janvier 1686 (Fr. 17421 f" i3). Peut-
être sa femme s'enfuit-elle aussitôt, après avoir confié ses deux
filles aînées à l'ambassadeur de Hollande, qui devait les lui envoyer
le plus tôt possible. Un billet de Seignelay, du 2 avril, nous
apprend que le guide auquel on les remit pour leur faire traverser
la frontière, se laissa découvrir et arrêter :
En faisant recherche dans Paris de quelques gens de la R. P. R. qui
s'étaient cachés à dessein de sortir du royaume, on a trouvé dans une
auberge deux enfants du sieur de Rambouillet de La Sablière, qui étaient
depuis deux mois entre les mains du nommé De Try, hollandais, lesquels lui
avaient été remis par le sieur Mau, secrétaire de l'ambassade de Hollande (0''3o).
200 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
En réalité Du Thry était fils d'un réfugié de Bordeaux ; dès le
23 décembre i685 il était accusé d'avoir, étant chez la dame
Gaillard de la R. P. R., domiciliée rue des Lavandières, abusé d'un
passeport qui lui avait été accordé pour se rendre en Hollande, en
le donnant à un nommé Galdi (O * 29). Du Thry fut donc mis au
For-l'Évêque, et on lui fit son procès (Fr. 7o5i f° 288). Renée-
Madelaine fut envoyée chez les religieuses de la Croix au faubourg
Saint-Antoine, et Anne-Marguerite, âgée de deux ans et demi, dans
une maison particulière de la rue Bourg-l'Abbé (Fr. 7o53 f" 166).
Elles ne revirent jamais leurs parents. M. de La Sablière feignit
très probablement d'abjurer pour sortir de la Bastille, et alla
retrouver sa femme à Londres. Il était, de 1708 à 1706, l'un des
distributeurs de la «royale bonté», et devint en 171,8 l'un des direc-
teurs de l'Hôpital français. — Par un brevet du i'='' janvier 1688,
les biens de M. et de M""* de La Sablière furent donnés à leurs
filles (O • 32). Renée-Madelaine, mariée à Trudaine, prévôt des
marchands de Paris^ et sa tante Marguerite, obtinrent en 1704 les
biens de M. et M"'' Muisson, aussi fugitifs. — Nous ignorons quel
était le sieur de Rambouillet, nouveau converti, qui fut inhumé en
1699 dans le cimetière Saint-Antoine (II, 5i2).
Ramson, dit Gebert, arrêté par ordre du 5 mai 1692 (O ' 36),
sortit du donjon de Vincennes le i^"" avril lôgS pour être conduit à
la frontière de Flandre (Fr. 14061).
Rapin, mis, le i3 janvier 1686, à la Bastille, où il se trouvait
encore le 17 décembre, était sans doute frère de Daniel, sorti de
France le 25 octobre i685, et parent des Rapin-Thoiras (Fr, 7081
f° 252).
Ravenel (La nommée), peut-être Marie Ravenel, femme de
Maurice Doudart, sieur de l'Isle, dont le fils était receveur des
tailles de l'élection de Paris (1669), expulsée du royaume, par ordre
du 26 avril 1688 (O' 82). Les Extraits des Registres de Charenton
mentionnent Paul de Ravenel en 1680.
Rebours (Henri). Faisant en personne une tournée de conver-
tisseur, La Reynie rencontra le 28 décembre i685, une opposition
telle qu'il n'en avait pas encore vue :
J'ai trouvé aujourd'hui, écrivait-il au pi ocureur-général, un menuisier du
faubourg Saint-Antoine qui m'a parlé avec une liardiesse extraordinaire et en
Emprisonnés a Paris. 261
des termes bien forts, et je ne sais même si l'esprit de cet homme n'est pas
altéré. Je le ferai observer de plus près afin de connaître un peu mieux la
situation.
Ce menuisier, qui s'appelait Rebours, paya chèrement le plaisir
d'avoir dit de si cruelles vérités au lieutenant de police ; il fut arrêté
par ordre du 3i décembre et envoyé à l'Hôpital-Général le 5 jan- ■
vier 1686 (Fr. 17420 f"^ 208, 2i5 et 17421 f" 3).
Refuge (De). Au mois d'octobre 1684, le bourguignon Gédéon
de Refuge, comte de Couesme, détenu au Petit-Chàtelet, mani-
festait, au dire du geôlier, le désir de se convertir. On lui envoya le
jésuite Robinet, qui ne réussit pas à lui faire embrasser le catho-
licisme (O' 28). En conséquence, M. de Refuge fut transféré le mois
suivant à la Bastille, ainsi que sa femme, Louise de Chaumont de
Lecques. Il en sortit après le 14 février i685 {Arch. Bast., VIII, 3o8) ;
la comtesse, au contraire, était encore captive en 1686, et fut
envoyée dans un couvent d'Orléans. Tous deux figurent sur la liste
des nouveaux convertis du quartier Saint-André, dressée le 26 dé-
cembre 1686 (Fr. 7o5q f° 282). Le roi, ne se faisant pas illusion sur
la sincérité de cette conversion, les relégua à Orbec près de Lisieux,
le i5 juin 1688, dans la crainte qu'ils ne s'enfuissent à l'étranger.
D'Orbec ils réussirent à gagner Rouen, qu'on leur ordonna de
quitter, et o\i on leur permit de retourner le 24 octobre. Enfin le 7 août
1689 ils eurent l'autorisation de revenir à Paris. Le comte recon-
nut cette faveur en se faisant controversiste (Voir III, 207).
D'après La France protestante (yiWi, 399 b), une dame de Refuge
mourut protestante en 1687, et ses biens furent donnés à ses nièces
nouvelles catholiques, Marie-Madelaine et Louise-Angélique de
Refuge. Ce sont sans doute ces deux demoiselles que nous voyons
détenues au couvent de la Visitation de Chaillot en 1688, et que
Seignelay ordonnait le i5 juin de remettre entre les mains de la
dame de Bourdonné, chanoinesse de Remiremont, leur tante. Le
22 mai 1689, nous les retrouvons incarcérées à Chaillot jusqu'à
nouvel ordre.
D'autres membres de la même famille n'avaient pas attendu la
Révocation pour abjurer. On écrivait de Paris le 18 novembre 1684 :
«M""^ de Refuge a suivi le bon exemple que lui a donné son mari,
elle s'est faite catholique » [Bidlet., 2^ sér., XII, 70).
Rège (De), de Douai, condamné aux galères par le Parlement
de Paris le 19 janvier 1689. Sur la Victoire ou X Heureuse à Saint-
Malo en 1698.
202 Révocation de FEdif de Nantes à Pans.
Regnaudet, voir Attainville.
Regnault (Marie), mise au For-l'Evêque pour la R. le 4 février
1686 (Fr. 7o5i f° 281).
Anne Regnault, fugitive, avait abandonné une petite rente
(TT i56).
Jacob Regnault, voir Duval.
Un Regnault relégué à Clermont, prit la fuite avant le 14 janvier
1686, et ses biens furent confisqués par ordre de ce jour (O' 3o).
Régnier. Tandis que Pierre Régnier, de Bergerac, âgé de
vingt-trois ans,' abjurait le 16 octobre i685 (Fr. 7052 f" 33i), et que
Judith Alexandre, âgée de cinquante-cinq ans, veuve de Barthélémy
Régnier, huissier de feu la reine-mère, était rangée au mois de
décembre parmi les nouveaux convertis (Fr. yoSi f" 358), une dame
du même nom, enfermée dans quelque prison ou couvent, n'avait
pas encore abjuré en 1688. Seignelay écrivait le 26 juin à La
Reynie : «J'expédierai un ordre pour faire sortir du royaume la
nommée Régnier», et le 11 juin «Sa Majesté trouve bon que la
nommée Régnier soit remise à son mari pour trois mois, après
lequel temps, si elle ne fait point sa réunion, je vous prie de m'en
donner pour avis prendre de nouveau les ordres de Sa Majesté sur
ce qui concerne cette femme» (O' 82). S'agit-il de la: femme de Louis
Régnier, sieur de La Planche, de Marie Régnier, femme de Siméon
Le Page, orfèvre, ou de quelque autre encore ?
En 1708, Madelaine de Régné, fille, de Paris, était assistée en
Angleterre.
Renaud, transféré de Vincennes à la Bastille par ordre du
16 juillet 1689(0» 33).
Renouard. Quatre personnages du nom de Renouard sont
mentionnés par nos documents : l'un, garçon de cabaret du quartier
Saint-Germain-l'Auxerrois, s'enfuit à l'étranger avec son cama-
rade Cornadeau, sans laisser aucun bien (Fr. 7o5i f° 820). — Paul
Renouard, marchand de vin, rue Mazarine, à la Croix blanche,
détenteur de deux caves, âgé de vingt et un ans et natif d'Auxerre,
n'abjura que le i3 janvier 1686, sans doute après avoir été dra-
gonne (Fr. 7o55 f" 414), tandis que sa mère Anne Bedeuil, avec
laquelle il demeurait, avait signé dès le 12 novembre i685 (Fr. 7o5r
f 347 et 7o55 f" 288).
Nicolas Renouard, receveur des aides à Bar-sur- Aube, ayant
été révoqué pour la R. en 1680, vint à Paris avec sa femme et sept
enfants, et chercha vainement dans le commerce des vins les
Emprisonnés à Paris. 263
moyens de subvenir aux besoins de sa nombreuse famille. L'abbé
deCordemoy n'eut pas honte de profiter de la situation précaire
du malheureux pour lui ravir sa fille Madelaine, âgée de dix ans et
demi, qui abjura en 1682 et entra de suite chez M™^ de Miramion
pour 3^ être instruite en la R. C. Le père, qui n'avait su préserver
sa fille des pièges du convertisseur, finit par s'y laisser prendre lui-
même, et abjura vers le commencement de i685. Abandonné de ses
anciens coreligionnaires, il tomba dans la plus affreuse misère. Sa
nouvelle Eglise n'eut garde de lui venir en aide ni de lui faire
rendre son ancien emploi, dans l'espoir que M""' Renouard, vaincue
par la famine, consentirait enfin à embrasser le catholicisme, cause
de tous ses malheurs. Quand le propriétaire eut fait vendre leurs
hardes pour se dédommager des loyers non payés, le commissaire
Delamare qui guettait depuis longtemps sa proie, avertit La Reynie
que la résolution de la pauvre femme paraissait ébranlée, et qu'un
secours arrivant dans cette circonstance pourrait la déterminer à
l'abjuration (Fr. yoSa f" 191).
David Renouard, bourgeois de Paris, de la rue des Petits-
Champs au quartier Saint-Martin, est noté de la manière suivante
dans la première catégorie des notables commerçants mandés le
14 décembre chez Seignelay: «Homme bien fait et d'esprit, qui a
de la fortune, ne prendra pas de fausses mesures et suivra ses
cousins Forment» (Fr. 7052 P 216). Il signa chez Seignelay comme
tous les autres, et s'enfuit quelques jours après. Le 22 décembre,
Seignelay annonçait son arrestation à La Reynie, et écrivait à
M. Robert, procureur du roi: «J'ai rendu compte au roi de ce que
vous m'avez écrit au sujet du nommé Renouard, qui a été pris
voulant s'en aller déguisé en Suisse, et Sa Majesté m'ordonne de
vous dire qu'elle estime nécessaire pour l'exemple de retenir cet
homme en prison, et de faire craindre à sa famille qu'on ne lui fasse
son procès, afin que la crainte retienne les autres qui pourraient
prendre des résolutions pareilles». Marie Garnault, femme du
fugitif, fut arrêtée le même jour que lui, à Joigny, se dirigeant
aussi vers la Suisse. «La femme de M. Renouard, écrivait La
Reynie à De Harlay le 22, a été prise et amenée chez le sieur
Auzillon, où le mari cherche avec elle le moj'en de ne pas entrer
en prison et de donner des sûretés pour éviter une semblable
équipée. Elle était avec un valet et un Suisse, qui la conduisait et
qui la devait faire sortir du royaume sans savoir par quel endroit»
(Fr. 17420 f" 199). Renouard n'hésita pas; il consentit à abjurer
sur le champ et consigna les valeurs qu'on exigea pour lui rendre
264 Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
la liberté. A sa demande et sur sa promesse de représenter sa
femme à toute réquisition, celle-ci lui fut rendue le 24. Sous cette
obéissance passive, Renouard cachait la ferme résolution de tenter
une seconde fois de passer à l'étranger en prenant mieux ses
mesures. La police en fut instruite : le guide anglais Philippe Pers,
dit Le Père, arrêté le 28 août 1686, confessa s'être rendu dans la
rue des Petits-Champs aboutissant à la rue Saint-Martin, chez le
banquier Renouard, dont la sœur (?) préparait sa fuite et appré-
hendait d'être arrêtée une seconde fois (Fr. 7052 f° 87). Cependant,
si nous ne nous trompons, la seconde évasion réussit. C'est sans
doute le banquier Renouard que nous trouvons réfugié à Zurich et
signant avec Daillé et quelques autres, le 19 avril 1686, une lettre
adressée à Emilie de Hesse, princesse de Tarente, pour la remercier
de leur avoir rendu M. de Mirmand, qu'elle voulait retenir près
d'elle, tandis qu'il pouvait être ailleurs bien utile aux pauvres
réfugiés {Bnllet., VII, 57). Hypothèse confirmée par un document
des Archives (TT i38, III), où nous voyons non seulement que
David Renouard, sa femme et ses enfants étaient passés à l'étranger;
mais encore que Jacques Verron demandait les biens de Marie
Garnault, sa sœur utérine.
Restaurant, voir Alizon.
Retel (Jean), du Havre, condamné aux galères par le Parle-
ment de Paris, le 10 décembre 1689.
RiBOT (M""^), du quartier Saint-Germain-l'Auxerrois, était
enfermée au Châtelet en décembre i685 (Fr. 7o5i f*' 328).
RiBEYRE DE RiCARviLLE (Laurent), mis le 12 février 1691 à la
Bastille, d'où il sortit le 28 février lôgS (Arsenal, Fonds Bast. io5o4),
était un protestant besogneux et peu attaché à sa religion, dont la
femme s'appelait Susanne de Simoni'. Séduits par les promesses
du clergé, tous deux avaient abjuré en i683 et reçu pendant un an
douze livres par mois, après quoi on les avait oubliés. Delamare
écrivait, le 26 avril i685, qu'ils étaient dans la plus grande misère,
et que le mari sollicitait une place de piqueur dans les bâtiments
du roi (Fr. 70.52 f° 249). Des rapports de police de lôgS et 1697
' Sa mcre, Jeanne Fandin, Sgce de de Simoni, capitaine et ingénieur de la
quatre-vingts ans, veuve en premières Martinique, abjura le 20 octobre i685
noces de Matthieu Le Barbier, écuyer, l'd.;lise Saint-l.ouis-Saint-Antoine, avec
seigneur de Vaucelles, capitaine de vais- sa fille Madeleine, âgée de trente ans,
seau et gouverneur de la citadelle de instruite par Pilon et Léger (Fr. 7062,
Niort, veuve en dernières noces de Pierre f" 304).
Emprisonnes à Parts. 265
nous apprennent qu'il avait fait passer des gentilshommes verriers
dans les terres de l'Électeur palatin, et qu'il s'était mêlé de beau-
coup d'affaires par rapport à la religion. Le lieutenant de police
était d'avis de le garder et de l'enfermer dans un château, propo-
sition agréée par Pontchartrain qui écrivit en marge : Bon. A peine
relâché, le prisonnier se mit au service de la police. Il dénonça
Maranville, personnage qui débitait des nouvelles et parlait librement;
il le fit arrêter et mettre à la Bastille le 2 mars 1701 (Ravaisson,
X,343, 344, 346, 349). Le 17, l'exempt Aulmont transmettait à D'Ar-
genson un mémoire que lui avait remis Ricarville concernant une
conversation tenue le 8 aux Cordeliers. Le 18 avril, Ricarville
dénonçait Richard, protestant et marchand de vins, qui fut mis à la
Bastille par ordre du 27. On feignit d'arrêter aussi le dénonciateur
afin que les protestants continuassent de se fier à lui. Le 5 juillet,
le guide Pigeon se rendit chez Lecointe, autre agent secret de la
police, qui lui avait donné rendez-vous. Ribeyre de Ricarville s'y
trouva également ; jouant le rôle d'un fugitif, écouta la proposition
que lui fit Pigeon de le conduire à Amsterdam, il feignit d'hésiter
par crainte de la Bastille où il avait déjà été. Cette réunion amena
l'arrestation des guides Pigeon et Sandras (voir Pigeon).
Le 8 février 1702, Aulmont déposait un autre rapport oîi l'on
voit que Ricarville continuait de jouer le même personnage : La
femme Lesprit, passeuse de religionnaires, doit partir mardi avec
deux hommes, trois femmes de Ricarville. M. de Ricarville a fait
marché à quarante écus pour son passage, '.la moitié payable en
partant, le reste à la frontière. D'Argenson écrivit en marge l'ordre
de conduire la femme Lesprit à la Bastille, et de feindre d'arrêter
aussi Ricarville, qui, le 27, demandait qu'on se souvînt du service
qu'il avait rendu. Il reçut le 10 mars une gratification de cinquante
livres, et le i5 avril, une autre de cent livres {Ibid., 387, 359!. Sans
doute l'espion jouait double jeu; car il ne tarda pas à retourner
réellement à la Bastille, où il fut camai-ade de chambre du ministre
Mestrezat, qui y mourut en 1705 [Ibid., 237). Le 28 juillet de la
même année, nous retrouvons Ricarville prisonnier à Ham, se
plaignant d'être détenu dans une caserne sans en sortir pour prendre
l'air, ni pour entendre la messe, ni pour recevoir les sacrements.
On donna l'ordre d'adoucir sa détention. Il fut relâché le 11 octobre
1708, et mourut, nanti de tous les sacrements, à la fin de février 1709
dans la maison des religieux de la Charité à Charenton {Ibid., 864
et 366). Peut-être aurions-nous dû le compter parmi les malheureux
auxquels le fanatisme du grand roi fit perdre la raison.
206 Révocation de l'Edtt de Nantes à Parts.
RicHER (M"^), voir Grave.
RiCHET (Ruth Louvet, femme), mise au Grand-Châtelet pour la
R. le 3 janvier 1686 (Fr. yoSi f° 295), assistée en Angleterre, lyoS,
à l'âge de cinquante-deux ans.
RiEU (Un nommé), ouvrier, et son compagnon, tous deux du
Languedoc, furent arrêtés à Paris le 29 avril 1686, et trouvés
porteurs de certificats d'abjuration qu'on crut faux et qu'on envoya
à Bâville pour les faire vérifier (O' 3o).
RiEux (M"" de), voir II, 447.
RisouL (Madelaine). Seignelay écrivait à La Reynie, le 20 juillet
i685: «On a donné avis au Roi que la veuve de Pierre Risoul de
la R. P. R., a deux enfants âgés de onze à douze ans, qui sont à
Charenton entretenus par le consistoire; sur quoi Sa Majesté m'a
ordonné de vous informer si cela est véritable, afin qu'en ce cas
elle donne ordre que ces deux enfants soient élevés en la R. C. A.
et R., conformément à une déclaration expédiée depuis peu » [celle
du 12 juillet i685].
Renseignements pris chez les anciens, nul ne connaissait la
veuve Risoul, qui, du reste, avait abjuré depuis trois ans (Fr. 7052
f° 339). Cependant le commissaire Delamare s'exprime ainsi dans
un rapport du 19 octobre : «L'avis que l'on a donné au roi est
véritable. J'ai fait observer aujourd'hui la maison du nommé Mesu-
reur, petit concierge du temple de Charenton. Cet homme loge
dans une maison qui dépend du temple, à côté de la porte qui fait
face au bourg de Charenton, dans le coin à main droite en entrant,
et il tient cabaret dans une autre maison vis-à-vis et de l'autre côté
de la rue qui conduit au temple. L'on a vu aujourd'hui Madelaine
Risoul aller et venir de l'une de ces maisons à l'autre, pour servir
ceux qui sont venus boire dans ce cabaret. On l'appelle dans le
logis Madelon, et l'on a su d'elle adroitement que son nom est
Risoul et qu'elle est de Saint-Quentin. Elle paraît âgée de treize à
quatorze ans, assez grande pour son âge, de jolie taille, le visage
plein, ouvert et riant, le teint blanc, les cheveux châtain-clair et
tirant sur le blond, vêtue en paysanne» (Fr. 7052 {° 3o8).
En vertu d'une lettre de cachet du 20 octobre, elle fut conduite
aux Nouvelles-Catholiques, oii nous la trouvons encore le 3o juin
1686, notée avec peu d'exactitude de la manière suivante : « Née à
Charenton, âgée de treize ans, amenée le 22 octobre i685 par M. le
commissaire Delamare. On ne connaît ni son père ni sa mère. On
Emprisonnés à Paris. 267
la croit illégitime. Pour apprendre un métier» (Fr. 7062 f° SSg).
Elle est désignée sur une autre liste comme « la fille du concierge
de Charenton, mise aux Nouvelles-Catholiques quand on démolit
le temple. »
Rivière (Madelaine), « non payante » mise aux Nouvelles-
Catholiques le 2 mai 1686 (Fr. 7052 f" 24), figure sur la liste du
14 décembre comme encore protestante et servant M"'^^ des
Forges, d'Orignac, de La Massaye, de Boisragon et de Saint-
Laurent (Fr. 7o5i f^' 248). Elle est encore mentionnée sur la liste du
!'''■ février 1687. On la retrouve aux Nouvelles-Catholiques de
Caen en 1688. Nous ignorons s'il existait un lien de parenté entre
elle et le sieur Rivière, marchand de dentelles rue des Bourdonnais
qui, mandé chez Seignelay le 14 décembre i685, n'y alla point. Mis
à la Bastille en février 1698 {Mercure hist., février p. 216), il n'en
sortit qu'au bout de vingt-deux mois. « Une jeune femme d'environ
vingt-cinq ans, sortit en même temps du Châtelet, après plusieurs
mois de prison, où elle avait été mise pour avoir dit au magistrat
qu'on devait leur permettre de se retirer, si on ne voulait pas les
laisser vivre en liberté de conscience » {Ibid., février 1700, p. igS).
3 mars i6g8, ordre à Baville d'arrêter Rivière marchand de
Languedoc. Le 9 Pontchartrain écrit au même intendant qu'il l'a
fait arrêter à Paris comme soupçonné d'être un émissaire des pro-
testants de son pays. Il entre à la Bastille le 18, et en sort par
ordre du 3 janvier 1700 (Arch. Bas/., X, 159).
RoBELiNE (Nicolas), voir Cochet.
RoBETHON, voir Cousin et Anciens.
RocHEMONT (M"'' de), élevée à Genève, mise aux Nouvelles-
Catholiques en 1681, 3' abjura et demanda les biens de son frère
Jacques, sorti du royaume (TT 25i).
RoDELouzE (De). Pontchartrain écrivait à D'Argenson le
24 mai 1698 : « Si vous êtes sûr que M""" de Rodelouze médite
d'envoyer ses enfants [hors du royaume], il faut les faire mettre
dans des collèges ou couvents et la faire aussi arrêter, si elle n'a
pas encore fait sa réunion » (O ' 42).
Roger. Nous connaissons sept protestants de ce nom qui
habitaient Paris au moment de la Révocation : Jeanne, Samuel,
Jean, Edme, Abraham, Daniel et Etienne.
268 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Jeanne, arrêtée le 2t février 1686 et mise au Châtelet, est
sans doute la même personne que M"= Roger, « non payante »
entrée le 16 août aux Nouvelles-Catholiques (Fr. yoSi f° 228 et
7o52 f° 24).
Samuel, marchand de blé, s'enfuit avec son fils quelques jours
avant la publication de l'Edit révocatoire. Une lettre écrite de
Lafère, le 22 octobre, nous les montre détenus dans les prisons de
Saint-Quentin, en compagnie de plusieurs autres fugitifs avec les-
quels ils avaient été arrêtés (Fr. 7o53 f" 154).
Jean, peut-être frère de Samuel et comme lui marchand de
grains, avait épousé Rachel Croyer, qui lui donna: Marguerite,
mariée en 1678 au ministre Allix, de Charenton ; Susanne, mariée
en 1680 à Pierre Leblanc, marchand à Rouen ; Anne-Marie, mariée
en 1682 à Jacquelot, ministre de Vassy. Les biens de M""^ Leblanc,
fugitive, furent donnés à sa fille le 3 septembre 1688 (O ^ 82). Nous
ne savons à quelle famille appartenaient Madelaine, mariée en
1680 à Jacques Robethon, procureur au Parlement, Marie, qui
épousa en i685 Jean Le Clerc, sieur de Virly, avocat, et Jeanne,
mise au Grand-Châtelet le 28 février 1687 (Fr. 7o5i î° 288), et le
Roger qui sortit du For-l'Evêque en vertu d'un ordre du 16 mai
1689 (O' 33). Jean, domicilié sur le quai de l'Ecole, et rangé dans
la seconde catégorie des négociants mandés chez Seignelay le
14 décembre i685, était noté comme « fort riche et fort intéressé,...
soigneux de sa fortune » (Fr. 7o52 f° 228). Une réunion de ses
coreligionnaires, dénoncée par Delamare, eut lieu chez lui le 4 oc-
tobre (Fr. 3i6); il est permis de soupçonner qu'on y parla moins
du devoir de rester fidèle à sa croyance que de la nécessité de se
soumettre aux ordres du roi. Claude, en effet, dans sa lettre à son
fîls du 21 septembre, parle d'un « parti qui se formait dans le trou-
peau pour composer», et il ne serait pas impossible que le par-
cimonieux beau-père d'Allix et de Jacquelot ait été plus ou moins
à la tête de ce parti. Il va sans dire qu'il se rendit chez Seignelay
et y donna sa signature, qui équivalait presque à une abjuration
(Fr. 7o5o f° 147). Il fut cependant arrêté et enfermé au Châtelet,
par ordre du 5 juillet 1694; mais probablement pour quelque spé-
culation sur les blés, à un moment où la famine était telle qu'on
vit des soldats condamnes à mort pour avoir dérobé quelques
pains. Pontchartrain écrivait à La Reynie le 7 juillet:
Sa Majesté espère que vous tirerez de Roger et de la procédure que vous
avez commencée contre le nommé Fenouillct [marchand de la rue des Bour-
donnais, qui eut pour associé Ribert], tous les éclaircissements possibles sur
Emprisonnés à Paris. 269
leur conduite, et que, s'il y a lieu, ces deux hommes serviront d'exemple
(O 1 38).
Les scrupules religieux finirent pourtant par l'emporter en lui sur
l'amour du gain. Au mois de novembre 1698, M. de Bonrepos,
ambassadeur de France en Hollande, donnait avis que le marchand
de blé Roger devait quitter Paris incessamment pour s'établir
auprès de son gendre [Jacquelot], ministre de l'Eglise française de
La Haye. D'Argenson, reçut le 19 du mois, l'ordre d'arrêter le
marchand s'il se mettait en état d'exécuter son dessein (O ' 42).
Edme Roger, prosélj^te, dont le zèle apostolique eut pour
récompense un emprisonnement qui ne finit sans doute qu'avec sa
vie (voir II, 585}.
Daniel Roger et quatorze autres orfèvres, n'obtinrent que grâce
à leur abjuration l'autorisation d'ouvrir boutique à Paris (Arch. K.
1271). Sa femme, Marguerite Mayeu, abjura du 17 au 19 novembre
i685 (Fr. 7o5i f° 347).
Etienne, manufacturier de bas, établi à Stargardt, avec sa
femme et un enfant en 1700 (Ms. Dieterici). Roger, garçon de bou-
tique de Lamouche, fugitif au commencement de 1687 (Fr. 7o5i
fo 320).
Nous ne pouvons affirmer que les suivants appartenaient à
l'Église de Paris : Jacques Roger, sa femme Julie et Antoine leur
fils, naturalisés anglais en 1682 ; Isaac Roger et Esther sa femme,
naturalisés anglais en 1697.
Mentionnons encore Abraham Roget, lapidaire, qui reçut
80 livres après son abjuration (Fr. 7o5o f" 140).
RoMERON (De). Le 9 janvier 1687, Seignelay ordonnait d'arrêter
les trois personnes de la R. P. R., qui étaient encore à Paris, savoir:
Achille de Romeron, avocat, Gédéon Guineau, marchand, et Made-
laine Charles, veuve de Jacques Rousseau. Le sieur de Romeron
fut transféré de la Bastille au château d'Angers par ordre du
4 août, et entretenu à raison de quinze sols par jour, que le roi
payait pour lui, parce qu'on ne lui connaissait pas de biens (O* 3i).
Rondeau. Il y avait à Paris plusieurs familles de ce nom.
Notons d'abord Marguerite Rondeau, sage-femme, mise en prison
le 20 janvier i683 pour affaire de baptême ; puis, Isaac, ouvrier en
drap d'or et de soie, dont la fille Susanne épousait en 1674 Jean
Huet, imprimeur libraire. Daniel, marié à Charlotte Bonenfant, dont
la fille Anne épousa en 1678 Jean Malide, capitaine de cavalerie.
Jacques, natif de Sedan, ministre au Plessis-Marly, qui épousa en
270 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
1680 Marguerite De Marre', veuve de Jacques Jaupitre, sieur de
Brinay. Élie Rondeau père, qui signa le 14 décembre i685 cliez
Seignelay. C'est lui sans doute qui fut naturalisé anglais en 1696.
D'après les extraits des registres de Charenton, Jean, sieur de Mon-
ville, banquier, aurait eu d'un premier mariage avec Marguerite
Leroy, Susanne, qui épousa en 1675 Isaac Sarrau, ministre à Bor-
deaux, et de sa seconde femme Marie Crommelin, Marie, mariée en
1676 à Jacques du Vidal. Il eut très probablement aussi un fils
nommé Jean, retiré avant la Révocation en Angleterre, où il fut
naturalisé avec Anne, sa femme, et son fils Henri, le 21 janvier i685.
Rossignol (Jeanne), voir Cochet.
Rou (Jean), homme de lettres parisien, passé à l'étranger en
1677, fut rejoint plus tard par son frère Salomon, qui fournit le seul
exemple connu d'un dragonne se rebiffant contre les dragons.
Marié et établi à Poitiers, il en avait deux logés chez lui, qui l'insul-
tèrent un matin qu'il était au lit avec sa femme, il leur administra
la plus verte des corrections ; l'un des deux eut, paraît-il, les jambes
cassées, et l'autre demeura un mois sur la litière. A leurs cris le
commandant accourut, se jeta sur l'homme en chemise et le laissa
demi-mort de coups de canne ; après quoi il le fit traîner en prison.
Salomon fut ensuite arrêté à Tournay comme il allait franchir la
frontière, au mois de mars 1686. Malgré l'exhortation que lui
adressa son frère, il faiblit pour obtenir la liberté, et fit reconnais-
sance publique de sa faute à La Haye, le 3o septembre 1688 {Màn.
de Jean Rou, I, 218).
RouiLLON (Jeanne), mise au Petit-Chàtelet pour la R. le 28 jan-
vier 1686, s'y trouvait encore le 19 février suivant (Fr. 7o5i f" 3o3).
Une fugitive du nom de Madelaine Rouillon avait abandonné
à Paris une toute petite rente (TT 3o).
Marthe Rouillon avait épousé Jean Duval, sieur des Ormeaux,
dont elle eut deux filles: l'une, mariée en 1678 à Ésaïe de Montbail,
et l'autre, en i685, à Daniel de La Primaudaye, sieur d'Egoulan.
D'Argenson recevait, le 14 octobre 1697, l'ordre de presser
autant que possible le procès d'un nommé Rouillon, mis à Vin-
cennes avec Francion et le guide Serres (O' 41).
' Un placet du mois de janvier iC83 fanU, à la faveur d'une permission ac-
demandait les biens de IVlarguerite de cordée pour lui seul (AIT. étr. — France
Marre, veuve de Jacques Rondeau, passé 968. Note communiquée par M. N. Weiss).
en Angleterre avec sa femme et ses en-
Emprisonnes à Paris. 271
Rouleau (Charles), sieur de La Barre, mis au Grand-
Chàtelet pour la R. le 2 février 1686, sorti le 28 mars (Fr. 7o5i
f^^ 295).
Rousseau. Le 24 avril i685, La Reynie recevait l'ordre de
mettre aux Nouveaux ou aux Nouvelles-Catholiques les enfants en
bas âge de la nommée Rousseau, et d'engager par d'autres moyens
les plus âgés à changer de religion (O' 29).
Sur une liste des «obstinés» du 16 janvier 1686, se trouve
Madelaine Rousseau, de la rue Chariot, femme de Laurent Crespin,
bourgeois de Paris, native de Paris et âgée de quarante-sept ans
(Fr. 705 1 f° 108). C'est sans doute elle qui fut mise à la Bastille,
par ordre du 18 mars 1686 (O' 3o). Or Jacques Rousseau, le célèbre
peintre du roi, dont Madame racontait une si touchante histoire *,
habitait aussi la rue Chariot (Fr. 7o5i î"^ 7 et 323). La veuve de
Laurent Crespin était-elle sa sœur, et sont-ce ses neveux et nièces
que l'on enferma dans des couvents? Nous ne savons. Quant à lui,
voici ce qu'en écrivait Seignelay à La Reynie, le 3i décembre i685:
«Sa Majesté désire que vous continuiez vos soins pour tâcher de
convertir Rousseau, peintre, et elle sera bien aise que cette conver-
sion réussisse, parce que c'est un homme habile» (Fr. 17420 f° 2i5).
La conversion réussit si peu, qu'au mois de février 1687 Rousseau
et sa servante Olympe Carré figuraient au nombre des fugitifs
(voir La France protestante).
Jean Rousseau, maître chirurgien de la rue des Vieux- Augus-
tins, fugitif après le 11 février 1687 {Ibid. P 217), et attaché à
l'électrice douairière de Saxe, appartenait-il à la même famille ? On
le retrouve à Berlin, en 1700, avec sa femme, six enfants, sa belle-
sœur et deux parents (Ms. Dieterici). Signalons encore la nommée
Rousseau, nouvelle convertie du quartier Sainte-Opportune, qui
reçut après son abjuration un secours de six livres (Fr. 7060 f'' i38},
et un petit garçon nommé Richard Rousseau, sieur des Guaissières,
natif de Nantes, qu'on avait mené à Paris sans doute pour le faire
passer à l'étranger, et qu'Auzillon conduisit chez les jésuites de La
Flèche (Fr. 7o53 f» 116).
Jacques Rousseau, chirurgien de Paris, admis à la cène à La
Haye en 1687, devint premier valet de chambre du roi de Pologne
et se retrouve aussi à Berlin en 1 700, avec sa femme, trois enfants,
sa belle-mère et une servante (Ms, Dieterici).
• Voir la préface de Clément Marot et le Psautier huguenot.
272 Révocation de V Edit de Nantes à Paris.
Elisabeth Rousseau, 54 ans, veuve d'un chirurgien, assistée en
Angleterre en 1708 et i7o5.
François, Jacques et Jean Rousseau naturalisés anglais en 1682.
RouvRAY (M"'= de), voir Villarnoul.
RoYE (De), voir II, 428.
RozEL. Le 25 septembre 1686, l'exempt Desgrez arrêtait
Joachim Rozel et sa femme, et conduisait le mari au Petit-Châtelet.
Un placet adressé par la femme au lieutenant de police révèle les
souffrances qu'ils avaient déjà endurées : «Supplie humblement
Madelaine Pitard, femme de Joachim Rozel, native de Saint- Julien
près Mortagne (Orne), a eu le malheur de prendre naissance de
père et mère de la R. P. R., et encore plus d'avoir contracté mariage
avec ledit Joachim Rozel, natif de Berville, près ladite ville de
Mortagne dans le pays de Perche, il y a dix ans ou environ à Cha-
renton». Retirés à Berville, ils ont été obligés de revenir à Paris,
«à cause de la charge des cavaliers que l'on appelle les dragons,
qui ont été jusqu'au nombre de dix en leur maison, l'espace de trois
semaines, où ils ont consommé tous leurs biens, vendu leurs meubles
et les ont réduits en la dernière nécessité, et quoique la suppliante
conseillât audit Rozel, son mari^ d'obéir à Dieu et au roi et de se
réunir à l'Eglise cathohque et romaine,... ledit Rozel aurait rejeté
ses remontrances, persévéré et voulu demeurer dans l'erreur, la
menaçant de l'abandonner si elle s'en séparait, l'avait obligée de le
suivre et menée à Paris avec leur famille ». Bien qu'elle ait abjuré
entre les mains de l'abbé Varet, elle demeure en captivité chez
Duval, sergent à verge, et demande la liberté (Fr. 7o53 f" 418). —
Le mari abjura aussi au Petit-Châtelet, mais inutilement ; car voici
comment la police s'exprimait sur son compte, le 17 décembre 1686 :
Joachim Rozel, homme violent, venu de province. On a placé ses enfants.
Sa femme s'est retirée en son pays; ses frères sont en quelque sorte de
démence. Le prisonnier est bon à enfermer (Fr. 7o5i, f" 241).
Il fut envoyé, par ordre du 28 janvier 1687, au château de Saumur,
et n'en sortit que par ordre du i" octobre 1688 (O' 3i et Fr. 7o5i
f"^ 269, 285).
Rozel de Beaumont, voir Beaumont.
RuppiN (Le sieur de), relégué à Dijon par ordre du i3 janvier
1686 (O' 3o). Voir Erman et Reclam, III passim.
Emprisonnés à Paris. 278
Sacrelaire et Sadier furent emprisonnés à Paris en 1698 avec
la veuve Baron, pour avoir fait sortir des enfants du royaume
{Fr. pr., IV, 365 a).
Sadier. Du mariage d'Isaac Sadier, pasteur à Compiègne
(1649), Chauny (i653), Eppes (1666-1681), et de Madelaine Dyeure,
naquit à Nogentel, près Château-Thierry, Anne Sadier, qui en sortit
fort jeune. On ne permit pas à son père de l'emmener lorsqu'il quitta
la France à la Révocation; mais elle s'efforça de le rejoindre et fut
emprisonnée à Arras, Elle y abjura le 16 février 1686 dans l'église
Sainte-Marie-Madelaine, entre les mains du révérend P. Agathange
de Béthune, prédicateur capucin. L'acte d'abjuration, signé de
l'évêque Guy de Sève de Rochechouart, est daté du i3. Non
découragée par un premier échec, Anne se préparait à faire une
seconde tentative lorsqu'elle fut arrêtée, le 21 novembre de la
même année, dans l'officine d'émigration de Beck (O* 3o). Elle dit
dans son interrogatoire que son père avait été quinze ans ministre
chez un de leurs parents, David de Proisy, sieur d'Eppes près
Laon; qu'elle avait une tante appelée M"** Hoitre^ demeurant à
Faucoucourt près Laon, et un oncle à Crespy-en-Laonnois, nommé
M. de Bièvre. Elle déclara, en outre, qu'elle était restée près de sept
ans à Parfs pour suivre un procès, et qu'elle avait eu l'honneur de
servir quelque temps M"'' Chabot, de la rue des Tournelles. Son
procès fut commencé; mais M"** Chabot fit tous ses efforts pour la
tirer de prison. Anne promit d'être bonne catholique, et, le
19 décembre, elle assura sa protectrice qu'elle tiendrait parole
(Fr. 7o55 f°^ 3o, 82-34). Toutefois nous trouvons Anne et Marie
Sadier réfugiées en Brandebourg, où elles placèrent sur l'État
700 rixdales (Erman et Reclam, I, 323).
Saint-Amand, voir Migeon.
Saint-Germain. Seignelay écrivait le 28 avril 1686 à l'intendant
Miroménil :
On a arrêté à Paris la nommée Anne Aubry, femme du nommé Saint-
Germain, perruquier de la ville de Chàlons, faisant profession de la R. P. R. ;
le roi veut que vous avertissiez son mari ou ses parents de la faire revenir et
de s'en charger, moyennant quoi elle sera mise en liberté après qu'elle aura
fait abjuration (O ' 3o).
Mademoiselle de Saint-Germain (il y avait à Paris une famille
protestante de ce nom) paraît avoir aussi été enfermée en 1 700.
« Rien n'est mieux, écrivait Pontchartrain à D'Argenson, le 21 avril,
m 18
274 Révocation de t Edit de Nantes à Paris.
que ce que vous proposez pour l'instruction de cette demoiselle;
parlez-en à M""^ de Parabère de la manière que vous l'entendrez »
(O' 44)-
Saint-Gilles, voir La Rochegiffart.
Saint-Hilaire (M"'^ de). Judith Frichet avait épousé à Charen-
ton (1648) Pierre de Mormès, seigneur de Saint-Hilaire, lieutenant
général de l'artillerie, lequel eut le bras emporté par le boulet qui
tua Turenne, et fut inhumé, le 21 janvier 1680, dans le cimetière
des Saints-Pères. Malgré l'illustration de son mari et les services
qu'il avait rendus à la France, M""' de Saint-Hilaire fut arrêtée par
Desgrez, le i3 mars 1686, et menée dans le couvent des Nouvelles-
Catholiques (Fr. 7o53 f° 168). Sur la liste du 17 décembre, elle est
notée comme «assez bien disposée présentement » (Fr. 7o5i f" 246),
et sur celle du premier février 1687, comme encore protestante.
On lui avait donné pour la servir M""= Malchar, nouvelle convertie,
et elle était convenue de payer 600 livres de pension; mais elle se
ravisa et ne paya point. D'après La France protestante (VII, 5ii b),
elle serait sortie de la maison de la rue Sainte-Anne sans avoir fait
abjuration *. Le 2 août 1687, nous la trouvons en compagnie d'une de
ses filles. M"" de Liambrune, à l'Arsenal où elle demeurait, et fort
suspecte, ainsi que sa dite fille, de vouloir passer à l'étranger. Le
12, elle fut renvoyée de Liambrune (près Noyon) à Paris, avec
M""= de Clermont d'Amboise, son autre fille. Cependant on lui
confia, l'année suivante, une demoiselle de Villarnoul qu'il fallut
expulser peu après, et, en lôgS, Marie-Bénédicte de Jaucourt qui
venait d'abjurer. Au mois de mai 1698, par ordre du 25 mars,
Desgrez lui enleva sa petite fille, M"" de Clermont d'Amboise, qu'il
conduisit aux Nouvelles-Catholiques (O' 42 et Bullet., 3" sér., II,
559). En 1700, elle reçut l'ordre de quitter l'Arsenal et de se retirer
dans une maison de campagne, «parce qu'elle ne faisait pas les
devoirs de bonne catholique » [Mercure historique, mai 1700,
p. 5i8).
M"'" de Saint-Hilaire avait deux fils: Armand, né en i65i,
auquel son père céda en i665 sa charge de lieutenant-général de
l'artillerie, et dont le Mercure galant annonçait l'abjuration en
janvier 1686; Pierre, né en 1657, que le Mercure historique de
juillet 1687 a confondu avec le père dans les lignes suivantes :
«Enfin le sieur de Saint-Hilaire, personnage connu de tous les
' Nous avons rencontré plusieurs exemples du mcme cas.
Emprisonnés à Paris. 275
gens de service, et qui perdit tin bras dans la même occasion oit
M. de Tnrenne fut tue, après avoir résisté jusqu'ici à tous les
assauts qu'on lui avait donnés pour lui faire changer de religion,
s'est fatigué du couvent où il était renfermé, de sorte qu'il a fait
profession de la R. C. Après cela il ne faut point douter qu'on lui
rende sa charge qui lui avait été ôtée, et qu'on n'augmente ses
pensions. iVIais c'est à savoir s'il ne fera pas comme beaucoup
d'autres, qui, après avoir satisfait en apparence aux ordres de la
cour, ont épié l'occasion de sortir du royaume. Il passe chaque
jour beaucoup de ces gens-là en Angleterre».
Saint-Jean-de-Védas. Louis de Sarret, seigneur de Saint-Jean-
de-Védas (Hérault), qui avait eu pour ministre Arnaud dit le jeune
en 1673 et 1674, essaya de recueillir dans son château les débris
de l'Eglise de Montpellier; mais un arrêt du 14 juin i683 lui
défendit de faire prêcher ailleurs que dans une salle de ses appar-
tements, et d'y admettre aucune autre personne que les membres
de sa famille {Fr. pr., 2." édit., \\\, 901). Malgré les seize compagnies
de dragons venues à Montpellier, à la fin de septembre i685, pour
y opérer les conversions, il restait encore des protestants dans cette
ville le 3 octobre. Louis de Sarret avait trouvé moyen de s'enfuir
sans signer. Il sortait de Paris, le 7, et se dirigeait vers la frontière,
lorsque Desgrez l'arrêta par-delà Saint-Denis, en compagnie du
médecin Bellory (Fr. 7061 f° 269). Il fut transféré du For-l'Évêque
à la Bastille par ordre du 4 novembre (O* 3o}. L'apostat Brueys, le
curé de Saint-Germain-l'Auxerrois et les sieurs Pouget et Fagis,
eurent dès le 18, la permission de le voir, et M. de Besmaus
écrivait le 17 janvier 1686 qu'il donnait «quelque espérance» de
conversion (Fr. 7o53 f° 448). D'Argenson lui-même lui rendit visite
et perdit sa peine : il fallut transférer l'invincible prisonnier au
château de Loches, le 4 août 1687 ; il fut expulsé du royaume avec
Th. de Béringhen par ordre du 21 mars 1688. Il se réfugia en
Angleterre.
Saint-Laurent (M"" de), voir Sainte-Hermine.
Saint-Martin, voir II, 372.
Saint-Paul, mis à l'Hôpital-Général, le 17 mars 1700, pour
avoir tenté de faire passer à l'étranger la demoiselle de Roche-
moisin (O' 44). Nous trouvons en Angleterre un Saint-Paul,
enseigne dans l'armée du prince d'Orange (Agnew, 111, i5i), et une
276 Révocation de l'Èdit de Nantes à Paris.
demoiselle de Saint-Paul, membre de la Société dite du Poitou
en 1718.
Saint-Quentin. Seignelay écrivait le i" mai 1686 à M. de
Morangis, intendant :
On a arrêté à Paris [dès le 29 avril et peut-être un peu auparavant] une
fille qui dit s'appeler Rachel de Saint-Quentin, être née en Hollande, venue en
France depuis dix-huit ou vingt ans, et retournée au bourg d'Ornessy, élection
de Clamecy, lieu de la naissance de son père, qui était français et qui avait
épousé une hollandaise; elle dit que son père et elle se sont retirés en Hol-
lande depuis dix-huit mois, non pour fait de religion, car elle prétend être
catholique, mais pour jouir des biens de sa mère. Et pour justifier qu'elle est
catholique, elle a représenté une attestation de l'archevêque de Paris par
laquelle il est certifié que Judith Dufour de la ville de Paris a fait abjuration
au mois de décembre i685, ce qui parait une surprise, et il y a apparence que
cette fille prétendait sortir du royaume sous un nom supposé. Je vous prie
de vous faire rendre compte par quelqu'un du lieu, si on connaissait cette
fille, et si ce qu'elle a déclaré est véritable (O ' 3o).
Saint-Seurin (M"'^ de), fille de Jean Bretinauld, sieur du
Plassay ', venue à Paris avec M"° d'Orignac, dans le dessein de
s'évader, fut arrêtée par ordre du 28 mars 1686, et mise à l'Annon-
ciade de Pincourt. Le 19 novembre, Seignelay faisait donner avis
à la supérieure de ce couvent, du commerce qui existait entre
M"'= de Saint-Seurin et M"'^ d'Orignac, enfermée aux Nouvelles-
Catholiques. Le 17 décembre, M'"^ de Saint-Seurin était notée
comme ne donnant « aucune espérance de conversion », et faisant
«beaucoup de peine à la communauté» (Fr. 7o5i f° 253). Le 9 jan-
vier 1687, Seignelay ordonnait qu'on payât sa pension sur les biens
de ses père et mère; le 28, on la mit à la Bastille, d'où elle fut
transférée, le 4 août, au château de Nantes. Le 12 novembre,
Seignelay écrivait au comte de Morveaux: «La demoiselle de
Saint-Seurin, détenue à Nantes, ayant du bien à Saint-Jean-
d'Angely suffisamment pour la faire subsister. Sa Majesté donnera
ordre de faire payer 800 livres par an pour elle et une fille catho-
lique, que vous lui donnerez, s. v. p., pour la servir. Elle fut pro-
bablement expulsée du royaume en 1688.
Pour une demoiselle La Motte-Fouqué de Saint-Seurin enfermée
à Lyon, voir Biillei., S'^' sér., VI, i33.
Sainte-Hermine (Les), voir II, 4o5.
« Auquel son gendre [.a Motte-Fouqué, avait vendu les baronnics de Saint-Seurin
et de Tonnay-Boutonnc, en Saintonge.
Emprisonnes à Paris. 211
Salmon (Thérèse), âgée de 3o ans, évadée de la maison des
Nouvelles-Catholiques, mise à l'Hôpital-Général, par ordre du
6 octobre 1699 (O^ 48). D'Argenson émettait le 22 octobre 1702,
l'avis qu'on pouvait la rendre à ses parents (Ms. Clairambault 614
f' 112).
Salomon (M"^), voir Maulard.
Salve (De), pasteur du Désert, voir II, 566.
Sandras, voir Pigeon.
Sanson, voir Pers.
Saponay. Le 14 février 1686, Seignelay ordonnait à La Reynie
d'arrêter le comte et la comtesse de Saponay, et de mettre l'un, à
la Bastille, et l'autre, dans un couvent. Cet ordre concernait très
probablement les parents des deux demoiselles inhumées à Paris
en 1660 et 1682, c'est-à-dire Josué de Vieilmaisons, sieur de
Saponay (Aisne), et Madelaine de Lanfernat, sa femme.
Le 21 octobre de la même année 1686, La Reynie écrivait à
Harlay : « Le vicomte de Saponay et sa femme ont abjuré au
Marais pour n'être pas mis à la Bastille et au couvent» (Fr. 17421
f° 47). Le vicomte devait être Jean-Jacques de Vieilmaisons, qui
avait épousé Marie de Vieilmaisons, de la branche de Cus, dont il
eut deux filles jumelles, Madelaine-Elisabeth et Marie-Anne, bap-
tisées à Charenton en 1675. Ce sont elles sans doute, qui, vingt-
trois ans plus tard, furent mises aux Nouvelles-Catholiques, par
ordre du 14 août 1698, et qui témoignèrent assez de fermeté pour
que Pontchartrain écrivît, le 27, à D'Argenson : « Si les [deux]
demoiselles de Saponay ne changent point de disposition sur le fait
de la R., le roi donnera, lorsque vous le jugerez à propos, des
ordres pour les faire enfermer dans quelque château». Un autre
billet du même au même semble indiquer que la résistance était
moins vive à la fin de l'année: «2 décembre 1698. Vous pouvez
faire sortir de la maison des Nouvelles-Catholiques la demoiselle
de Vieilmaisons, pour la sollicitation de son procès» (O' 42). —
Notons encore la fugitive Marie de Vieilmaisons, qui abandonna
une rente de 2000 livres.
Saporta (M"'^ de), voir Petit.
Sasserie. Les Extraits des Registres de Charenton ne men-
tionnent que Jean Sasserie, sieur du Clos-Roger, inhumé en 1678,
278 Révocation de l'Édit de. Nantes à Paris.
à l'âge de quarante ans, en présence de ses frères Alexandre et
Jacob^ sieur de La Plaine.
Jeanne Sasserie^ fugitive conduite par les guides Lamotte et
Langrand, arrêtée près du Bourget, par Auzillon, le 4 octobre 1686,
appartenait sans doute à la même famille. Un proposant l'accom-
pagnait dans sa fuite. Malgré son abjuration, elle fut transférée au
château d'Angers, par ordre du 23 janvier 1687 (O' 3i et Fr. yoSr
£"=241, 264, 285).
Alexandre se réfugia en Angleterre, où il présentait au bap-
tême en i683 avec M"'' ou M™'= Seignoret, Alexandre, fils de Phi-
lippe Guide. Il avait épousé Marie Beauchamp, et obtint en i685
l'autorisation nécessaire pour construire un temple à Thorpe le
Soken (De Schickler, Egl. du Refuge, II, 349).
Sault (De). On lit dans les Mémoires de Foucault, à une date
antérieure au 6 septembre i685: «Le sieur de Sault, gentilhomme
de Béarn, a été mis à la Bastille pour mauvais discours, par mon
avis ».
Sauvage (Isaïe), voir Bonnaire.
ScALBERGE, médecin de Chartres, était rendu à la liberté en
1695, tandis que ses filles étaient envoyées à l'abbaye de Saint-Cyr
et dans un couvent de Nogent-le-Rotrou. En 1700, le père était de
nouveau emprisonné.
ScELLiER (Pierre). Seignelay écrivait à La Reynie, le 18 octobre
1689, de tirer de la Bastille trois particuliers du village de Conte-
ville qui y avaient été conduits depuis peu, c'est-à-dire le 25 sep-
tembre. L'un d'eux s'appelait Bouille; un second, relâché seulement
le i3 novembre, s'appelait Pierre Scellier; le nom du troisième
n'est pas indiqué {Arch. Bast., IX, 166-173).
ScHENŒuvRE (M""*). Mandée devant le procureur-général,
M'"'^ Schenœuvre, femme d'un marchand, ne s'était laissé ni convertir
ni intimider; le magistrat crut que la prison serait plus efficace et
fit part de son dessein à La Reynie, qui lui répondit le 27 décembre
i685:
Je suis très persuadé, Monsieur, que ce que vous jugerez nécessaire à
l'égard de la femme de Schenœuvre ne saurait produire qu'un très bon effet.
En vertu d'un ordre du 3o, la dame fut mise à la Bastille
(O' 29 et Fr. 17420 f"^ 207, 211), dont elle ne sortit que par ordre
du 29 août 1686 {Arch. Bast., VIII, 342).
Emprisonnes h Paris. 279
Sécherye (Le sieur de), mis à la Bastille le i5 avril 1686
(O' 3o) avec Prévost Pesson; ils en sortirent ensemble le 4 juillet
suivant (Ravaisson, VIII, 882).
Segray (Ésaïe Ledet, seigneur de), voir II, 532.
Sehut ou Seheult'. Trois orfèvres de ce nom obtinrent du
roi, grâce à l'abjuration, la permission d'ouvrir boutique à Paris •
Abraham, en 1682; Jacques et Pierre, en 1686^. Un quatrième,
Jean, quitta la France avant la Révocation et fut naturalisé anglais
le 18 janvier i683.
Pierre, orfèvre de la rue Neuve-des-Fossés au faubourg Saint-
Germain, n'abjura vers la fin de i685 qu'après avoir été mandé
dans les bureaux de la police. La France protestante (2*= édit.,
IV, 5o6) fait de lui deux personnages (Pierre Sehin et Pierre Féhut),
qu'elle range avec Madelaine Sehin parmi les cinq joailliers pari-
siens (il y en eut davantage) qui allèrent demander la liberté de
conscience aux pays étrangers. Cependant l'Etat des fugitifs dressé
le 8 février 1687, porte ce qui suit: «Madelaine Sehut, âgée de
vingt-six ans, fille de Pierre Sehut, orfèvre, s'est retirée d'avec ses
père et mère et est passée en Hollande. Il y a apparence que c'a
été du consentement de ses père et mère, quoiqu'ils disent que non,
et qu'elle leur a emporté la valeur de plus de Sooo livres » (Fr. 7060
fS).
Jacques fut naturalisé anglais le 20 mars 1686, et Matthieu en
1687 (Agnew, 41, 45).
En cette même année, Jean, autre fugitif de Paris, fut arrêté à
Calais, au moment où il allait s'embarquer avec sa femme (Tourlet,
invent. TT).
L'orfèvre parisien Tertullien Sehut se réfugia à Berlin où on
le trouve dès 1698 (Ms. Dieterici). Au mois de juin 1700, sa femme
et ses quatre enfants, partis pour le rejoindre, furent arrêtés à
Valenciennes et ramenés à Paris, par ordre du 10; on mit les deux
garçons aux Nouveaux-Catholiques, les deux filles aux Nouvelles-
Catholiques, et la mère à la Bastille, d'où elle écrivait à son mari
le 5 juillet :
Depuis dix-huit jours je suis enfermée dans une tour où je n'ai la liberté
de voir ni parents, ni amis, ni de parler à personne qu'à la personne qui m'ap-
porte à manger, dont je n'en goûte guère, et si ce n'était que se serait offenser
■ Le nom de Sehut, qui, en patois pi- 2 Arch. Nation., K 1271 ancien, qui doit
cord, signifie: sureau, est encore porté être '243 nouveau,
actuellement par plusieurs familles.
28o Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Dieu, je ne mangerais point du tout. Et je passe les jours et la plus grande
partie des nuits à pleurer et à lamenter mon malheur, qui ne finira pas si tôt
à ce que je puis voir, à moins que tu ne prennes la résolution de revenir en
France pour faire la volonté du roi en tout ce que l'on te dira, de te faire bon
catholique et moi aussi, afin que l'on nous remette ensemble et que l'on nous
donne notre pauvre petite famille. Ainsi, mon cher mari, consulte-toi bien si tu
veux me tirer d'ici, que voilà le parti que tu as à prendre; car autrement je
puis dire que je suis privée du plaisir de te voir pour toujours... et que je suis
une femme perdue.
La police garda cette lettre qui n'indiquait pas au destinataire
le moyen pratique de rentrer en France, et remit à la prisonnière
un modèle tout fait qu'elle n'eut qu'à copier. Après quoi on lui
permit de voir Abraham Seheult, de la rue Saint-André-des-Arts,
parent de son mari, Chenel, de la rue Saint-Louis, et à deux
reprises la supérieure des Nouvelles-Catholiques (Arsen., F. Bast.,
10524). Celle-ci demandait à être débarrassée des deux filles; mais
Pontchartrain lui ordonna le 17 novembre de les garder (O' 44).
D'après les ms. Dieterici, M™'= Seheult et un de ses enfants étaient à
Berlin à la fin de 1700. Le 28 juillet de la même année, Louis
Seheult adressait à sa mère, restée en France, une lettre datée de
Nordholland, à laquelle son père ajoutait une page où il avertissait
sa compagne qu'il allait partir pour Londres (Arsen., F. Bast. 10524).
Nous ne savons s'il s'agissait de Tertullien ou de quelque autre.
En 1710, Louise Odry, femme d'un Sehut réfugié, obtint la permis-
sion de vendre une propriété, permission qu'on n'accordait qu'aux
nouveaux convertis dont la conversion ne paraissait point suspecte.
Jacques-Tertullien et Pierre-Daniel Seheult (Seheult?) faisaient
abjuration à Londres, le premier, le 24 juillet 1709; le second, le
i3 mars 1711 {Proceedings, juillet 1890.
Sénegat (Paul) marchand de la rue de la Chanverrerie, fils de
David, du Pont de Larn, épousa en 1669 Olympe Fouquet, fille de
Jean, orfèvre, et de Marie Noiret, qui lui donna plusieurs enfants,
dont un seul est mentionné dans les extraits des registres de Cha-
renton. Invité comme négociant de la seconde catégorie à se rendre
chez Seignelay le 14 décembre i685, il n'y alla point (Fr. 7052
f° 223). Il fallut pourtant qu'il abjurât. Sa femme ne l'imita le 9 jan-
vier que grâce à la dragonnade et ne tarda pas à s'enfuir. Une de
ses filles la rejoignit bientôt, et au mois de février 1687, un com-
missaire de police dénonçait le mari comme préparant aussi son
départ, en convertissant une partie de ses marchandises en argent
ou en billets. Empêché par la surveillance dont il était l'objet, il
Emprisonnes à Pans. 281
favorisait l'évasion de ses coreligionnaires, et fut pour ce motif
envoyé au château de Ham, où il demandait la liberté dans les
premiers jours de 1701. Il lui fut répondu qu'il ne serait relâché
qu'après avoir donné des marques d'une véritable conversion (O 248).
Le galérien Jean Sénegat, né aussi à Pont de Larn, appartenait
évidemment à la même famille, peut-être même était-il frère de
Paul.
Sequeville, voir Du Tens.
Serguières (Jacques), de Rougen en Languedoc, guide, arrêté
par-delà Saint- Denis conduisant six personnes en Cambrésis
(notamment Pierre Carrière et Renée Talas), fut mis au Grand-
Châtelet le 3o novembre 1686 (O' 3o et Fr. 7o5i f°= 269, 295), et
condamné aux galères le 4 décembre suivant. Les hommes furent
envoj'és à la Tournelle et la femme, à la Salpétrière (Reg. d'écrou
du Palais de justice). Serguières, n° 8976, sur la Sirène à Saint-
Malo en 1698, sur l'Héroïne en 1707. Mort à la peine le 10 janvier
1711.
Serres (De). A la fin de"i686, un gentilhomme nommé D'An-
gennes donnait avis à Seignela}' qu'il avait connu des guides pendant
son séjour en Hollande, entre autres, le sieur de Serres, baron
flamand. Il ajoutait que de Serres et Haller étaient arrivés à Paris
depuis douze ou quinze jours, munis de passeports de Gand, afin
d'emmener hors du royaume des coreligionnaires qui avaient fait
consigner à Amsterdam 3ooo livres pour le prix de leur passage, et
que le départ devait s'effectuer dans trois ou quatre jours. Il
offrait non seulement de les observer et de les suivre jusqu'à la
frontière, mais de les arrêter si on voulait bien lui en donner l'ordre
(Fr. 7o5o f" 260). Grâce à cette dénonciation, le baron de Serres,
fils d'un vivandier de l'armée d'Espagne et fort déterminé à tout
faire pour de l'argent, fut arrêté à Saint-Denis, conduisant un
homme et une femme. Arrêté une première fois à Lille, il avait
réussi à se tirer d'affaire par ses beaux discours. A Paris, on le
lâcha moins aisément. Mis au Petit-Chàtelet le 17 janvier 1687, il
demandait le 5 février «quelque subsistance» ; le 19, il se plaignait
d'être injustement détenu et suppliait La Rejmie de hâter son juge-
ment, «étant destitué de tout secours humain». Il se disait gentil-
homme et cependant réduit à vivre comme le dernier des malheu-
reux. Il ne fut relâché que par ordre du 28 octobre 1688 (O* 3i, 82
et Fr. 7o5i f^ 287 et 7o53 f'= 19, 146).
282 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
C'est très probablement d'un autre personnage qu'il est question
dans les ordres suivants adressés par Pontchartrain à D'Argenson :
14 octobre 1697. Quant aux nommés Rouillon, De Serre et Francien, qui
sont à Vincennes, il faut travailler à leur procès aussi diligemment que la pro-
cédure judiciaire le peut permettre.
3o octobre 1697. Il faut juger avec rigueur le procès des nommés Francion
et De Serre, puisque leur opiniâtreté dans leur religion les rend indignes
d'aucuns égards, et vider cette affaire le plus tôt que vous pourrez.
Un sieur Serres et sa femme, nouveaux convertis, âgés de
quatre-vingts ans, et assistés jusque-là par le consistoire de Cha-
renton, reçurent en 1686 le prix de leur conversion (O' 3o).
Sevet (Jeanne), vieille femme, de Bersy en Poitou, fugitive
arrêtée au Bourget le 9 septembre 1686, en compagnie de Jean
Chabrol, de Thouars, de Coignard, de Rouen, et du guide Vertot
{Arch. Bast., VIII, 424).
Simon. Par une lettre du 3 mars 1687, Seignelay informe Harla}'
que Daniel Simon, marchand du bourg d'Espence, condamné aux
gai-ères et écroué à la Tournelle, a fait présenter au roi un placet
affirmant qu'il a fait abjuration dans les prisons de Sainte-Menehould
(0'3i). C'en fut assez, Simon fut mis en liberté par ordre du 10 avril
(Fr. 17421 f'^^' iSy et lyS), ainsi que Jonathan Grinfils, maître de
navire anglais, aussi détenu à la Tournelle, qui se sauva par
l'abjuration.
Michel Simon ne sortit de la Conciergerie, au mois de novembre
i685, que pour y être réintégré bientôt après.
Edmée Simon, mise au Grand-Châtelet le 28 février 1687
(Fr. 7o5i f° 238).
François Simon, savetier, reçut 12 livres pour prix de son abju-
ration (Fr. 7o5o f" i38).
SoNNiN (1^""=), voir Heck.
SoRET (Anne Gossevin, femme de Pierre) ayant abjuré le
16 février 1686 et fait sa communion pascale en l'église Sainte-Croix
de Cambray, partit ensuite avec les Delahaye pour aller chercher à
l'étranger son mari fugitif; elle fut arrêtée en chemin et mise à la
prison de l'Abbaye le 16 septembre (Fr. 7o5r f" 280 et 7o53 f" 4g5).
SouciiAY DES BouiXAYS (IVIaric) et sa sœur furent enfermées
dans un couvent en 1686. Elles étaient sans doute sœurs de Paul
Souchay, marchand, fils de Paul, sieur des Aulnais, ancien de
Emprisonnés à Parts. 283
Dangeau en 1681, qui épousait à Charenton, en i683, Marie-Anne
Guérin, fille d'Antoine, ancien ministre de Bois-le-Roi, en présence
de Mesnard, ministre, oncle de l'épouse.
SouLARD (M™^). Les listes dressées aux Nouvelles-Catholiques
le 14 décembre 1686 et le i"^'' février suivant, mentionnent M'"'= Souil-
lard ou Souillât comme n'aj^ant encore « ni confessé ni communié ».
Il s'agit probablement de Marie, fille du peintre Samuel Bernard
et sœur du célèbre financier, laquelle épousa en premières noces
(1670) Thomas BouHaj^, procureur au Parlement, et en secondes
noces (16791 Etienne Soulard, banquier. C'est le même Soulard qui,
revenu d'Angleterre avec sa troisième femme, anglaise, fut mis à la
Bastille comme suspect le i" juin 1697, par ordre du 29 mai, et au
sujet duquel Pontchartrain écrivait à D'Argenson le 3 octobre :
Puisque Soulart (beau-frère de Samuel Bernard et de M. Hébert de ]a
compagnie des Indes) ne se trouve point coupable, il faut essayer de le
convertir; voj-ez si vous y pourrez parvenir.
On y parvint sans trop de peine: après avoir abjuré « de bonne
foi », dit Du Junca, et communié dans la chapelle de la Bastille,
Soulart fut relâché par ordre du 20 novembre (O* 41 et Arcli.
Bast, X, i53).
Louis Soullard fut naturalisé anglais le 20 mars 1686. Un Souil-
lard et sa femme réfugiés étaient à Berlin en 1698 (Ms. Dieterici).
SouLET. Le i5 janvier 1686, le commissaire Dyeure informait
La Reynie que Jérôme-Joseph et Charles Soulet, fils d'un ci-devant
avocat au Conseil, venaient d'abjurer entre les mains de Baillot,
curé de Saint-Landry. Le père, ajoutait-il, donne quelque espérance
(Fr. 7o5i f'" 85). Ce dernier était Joseph Soulet, originaire de
Tours, marié en 1645 à Anne Theveneau, fille de feu Etienne, pro-
cureur au Parlement, et de Marie Marchant. Leur fille Marthe avait
épousé en 1677 Pierre de Mazel (voir ci-dessus p. 2i5}. Les espérances
conçues par les convertisseurs étaient prématurées; la dragonnade
même ne put vaincre l'antipathie de M. et de M"" Soulet pour la
religion catholique; il fallut que Seignelay ordonnât le 14 février
de mettre le mari à la Bastille et la femme dans un couvent. En
voyant arriver la police chargée de l'arrêter, M""^ Soulet abjura sur-
le-champ. Soulet se laissa conduire à la Bastille; mais, dès le 21, il
était dans les mêmes dispositions que Masclari, fils de l'ancien de
Charenton, c'est-à-dire résolu à faire ce qu'on exigeait de lui. Il •
abjura le 24 à la Bastille, entre les mains du curé de Saint-Benoît
(Fr. 17421 fo^ 47, 48), et fut relâché par ordre du lendemain (O' 3o).
284 Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
SouNiN (Marguerite de Beusze, femme), mise à la Bastille 1699
(Fr. /,-., X, 436.)
SouRY (La nommée), mise au Grand-Châtelet pour la R. le
25 juin 1686 (Fr. 7061 f°^ 275, 283).
SousTELLE (Galéot de Cambis ou de Combis, seigneur de),
d'abord militaire, puis pasteur à Romorantin, avait épousé en 1649
sa cousine-germaine Marie de Villeneuve. Il ne lui fut pas permis
d'emmener ses enfants, lorsqu'il partit pour l'exil {Fr. pr., 2" édit.,
III, 643 et I, 63). La demoiselle de Soustelle, dénoncée le 22 avril
1686, comme étant venue à Paris chercher l'occasion de sortir du
royaume (O ' 3o), était sans doute sa fille. Elle ne dut pas tarder à
être arrêtée. Une demoiselle de Soustelle, détenue chez les Ur-
suhnes d'Orléans, n'en sortit que par ordre du 2 août 1690.
Stoudal. Le 18 avril 1686, Auzillon arrêtait à Bondy le guide
suisse Jean-Jacques Stoudal, conduisant Susanne Mutel, fille du
ministre de Coucy-la-ville. Le lendemain, le prisonnier fut trans-
féré du Grand-Chàtelet au château de DouUens, d'où il s'évada au
mois d'août 1688 (O ' 3o, 82 et Fr. 7o53 f-^ 374.)
SuAU (De). Au nombre des gentilshommes du Limousin se
trouvait Suau, « fameux huguenot fort attaché à sa religion », dit
l'intendant De Gourgues, et dont la maison, située sur les confins
du Poitou, « était une petite Genève ». Il y avait un exercice et
retira chez lui Amblard, pasteur de Saint-Claux, quand le culte eut
été interdit dans cette localité voisine. Nommé baptiseur par l'in-
tendant^ Amblard n'en tint compte et refusa d'en faire les fonctions,
sous prétexte qu'il était au service du sieur de Suau '. L'intendant
se plaignit que la résistance de cette famille empêchait la conversion
du reste des protestants, et fit entendre des menaces dès le mois
de juillet i685. Au mois d'octobre, il reçut l'ordre d'arrêter Suau
et le sieur de Londigny ou de Louvigny, autre huguenot zélé, et
' I.a suppression du ministère entraînant, ignorants, les moins hiabiles et les moins
dans l'esprit du roi, le danger de la dnm- accrédités, afin que l'on prît moins de
nation pour les enfants morts sans bap- conliance en eux». N'admettant pas
tême, le conseil d'Ktat rendit, au mois de l'absolue nécessité du baptême, les pas-
mai ifi85, un arrêt portant qu'il serait leurs refusèrent avec empressement ce
choisi un certain nombre de pasteurs ministère tronqué, se laissèrent condam-
chargés uniquement de baptiser sans ner à l'amende et à la prison, et passèrent
faire aucune autre fonction et qu'on cm- à l'étranger plutôt que de se plier aux
pécherait soigneusement de visiter les fantaisies et aux caprices du royal fana-
malades. Colbert de Croissy recomman- tisme.
dait à De Gourgues de <i préférer les plus
Emprisonnés à Paris. 285
de les envoyer au château d'Angoulême ; mais tous deux s'étaient
absentés à temps, et M™<= Suau, présidant le culte dans sa maison, y
donnait asile à des protestants de La Rochefoucauld. De Gourgues
lui envoya une garnison, dans l'espoir que la crainte du pillage et
de la ruine ferait revenir le fugitif, et mit sa fille aux Nouvelles-
Catholiques d'Angoulême, d'où elle ne sortit, la petite vérole s'y
étant déclarée, que pour être confiée aux Ursulines, qui réclamèrent
bientôt l'assurance du paiement de sa pension. De Gourgues
écrivait le 3o novembre que Suau et Londigny se tenaient cachés
à Paris. Colbert de Croissy lui répondit, le 20 décembre, que le roi
venait de donner l'ordre de mettre Suau à la Bastille, et approuvait
la conduite tenue à l'égard de sa fille. Une lettre du 3 février 1686
nous montre M"^ Suau prisonnière et continuant à résister aux
sollicitations du chevalier de Villefort, qu'il fallut remplacer par un
autre convertisseur. (Papiers Bordier, Biblioth. du prot.)
SusDAT, Suisse, mis au Grand-Chàtelet le 1'='^ mai 1686
(Fr. 7o5i f° 299).
Talas (Renée), fugitive arrêtée par Desgrez le 4 septembre
1686^ condamnée le 4 décembre à être rasée, enfermée à perpétuité
et ses biens confisqués (Reg. d'écrou du Palais de Justice). Elle
donna des marques de constance qui déplaisaient fort à Seignelay.
Aussi écrivait-il le 8 novembre à La Reynie :
A l'égard de la nommée Talas, le roi veut que vous fassiez
incessamment exécuter le jugement rendu contre elle, étant
important d'ôter de devant les yeux des autres prisonniers un
exemple pareil (O ' 3o et Fr. 7o5i f° 269). On la mit à la Sal-
pétrière.
Tallemant. Gédéon-Tallemant des Réaux, célèbre auteur des
Historiettes, avait épousé sa cousine Elisabeth de Rambouillet, qui
lui donna trois filles, dont une seule vivait encore en i685. Pro-
testante plus fervente que son père et sa mère, qui abjurèrent sans
grande difficulté (le père dès le 17 juillet i685), elle fut enfermée
dans un couvent par ordre du 27 mars 1686, et expulsée du
royaume le 21 mars 1688 (O ' 82). Elle se retira en Angleterre.
Son oncle Paul Tallemant, sieur de Lussac, avait quitté la France
et gagné la Suisse dès i685 {Bullet. IX, 345). Il était en 1695
bourgeois de Vevey.
Son cousin-germain François Tallemant montra le même zèle
286 Revocation de l'Edit de Nantes à Paris.
et la même résolution. Inutilement enfermé au Chàtelet le i'"' août
1686, puis dans les prisons de Montfort l'Amaury, au For-l'Evèque,
à la Bastille, il fut envoyé le 28 janvier 1687 au château de Saumur.
On l'expulsa du royaume le 2 mars 1688 (O' 82).
En revanche, un autre François Tallemant devint abbé. La
meilleure raison qu'il donnait de son abjuration, « c'est qu'il était
toujours à la portière du vent en allant à Charenton » {Historiettes,
VI, 3o2).
Taloman (La demoiselle), mise dans un couvent de Paris par
ordre du 14 mars 1686 (O' 3o).
Tandebaratz, voir Guybert.
Tardif. Parmi les jeunes filles enlevées à leurs parents avant
la Révocation, il faut mentionner Anne-Isabelle Tardif, fille de
Jean-François Tardif, et d'Anne Chaumont. Agée de onze ans ou
environ et enfermée depuis deux ans, au faubourg Saint-Victor, en
la Pitié, maison dépendante de l'Hôpital-Général, elle déclarait par
devant notaire le 14 novembre 1672, qu'elle ne voulait pas retourner
près de ses parents, mais continuer de demeurer en la Pitié et
persévérer dans la foi catholique (Fr. 7o55 f° 284). — Peut-être son
père était-il parent de Jacques Tardif, avocat et ancien de Charen-
ton, inhumé en 1642 au cimetière des Saints-Pères, à l'âge de
soixante-douze ans.
Taret. Le 2 mars 1686 Seignelay ordonnait à La Reynie de
mettre à la Bastille le sieur Taret de Sasillac, et l'informait que
Taret de Loubens, gentilhomme de Gascogne, était toujours de la
R. (O' 3o). Le même jour, Seignelay, mieux renseigné adressait ce
nouveau billet au lieutenant de police : «Je vous envoie un ordre
pour faire arrêter Taret de Loubens, qui est chez André, maître
d'armes, au bout du quai des Augustins, sur ce qu'on a avis qu'il
est de la R. P. R. (Ravaisson, Arch. Bast., VIII, 894).
Tartereau. Le 21 janvier 1687, Seignelay invitait Harlay à
faire visiter Tartereau, évidemment nouveau converti, attaché depuis
peu à la chaîne (Fr. 17421 f° 144). Il fut mis à l'Hôpital-Général, au
lieu d'aller aux galères (f° 146).
Taupin (La nommée), conduite à l'Hôpital-Général par ordre
du 20 février 1686 (O' 3o).
Tavernier, voir Chastelain.
Emprisonnes à Paris. 287
Tesson (Nicole), voir II, 585.
Testart (Jacques), bourgeois de Paris, appartenait à une
famille nombreuse et considérable, originaire de Saint-Quentin. On
le trouve noté de la manière suivante, en tête de la seconde caté-
gorie des négociants mandés chez Seignelay le 14 décembre i685 :
«Bon marchand de draps de soie. Un peu éloigné et têtu, mais qui
suivra l'exemple» (Fr. 7o52 f 228). Il signa, en effet (Fr. 7o5o f 63),
faisant passer ses affaires commerciales avant celles de sa conscience.
Le commissaire Poirée écrivait à La Reynie, le 16 janvier 1686 :
«Catherine Béraud, femme de Jacques Testart, est malade et
néanmoins se fait instruire, son mari étant poursuivi pour avoir
reçu dans sa maison Charles Testart, marchand à Tours, Rachel
Béraud, sa femme, et sa fille. Us feront bientôt leur devoir». Après
avoir abjuré comme tout le monde, Catherine Béraud fut prise de
remords et s'enfuit dans les premiers jours de l'année 1687, avec
ses deux garçons et sa parente Marie Testart, femme du sieur des
Boisfrancs. Elle fut arrêtée à Saint-Denis par Auzillon, et La Reynie
reçut le 4 janvier l'ordre de lui faire son procès (O* 3i). Jacques
Testart s'empressa de présenter un placet dans lequel il demandait
qu'on lui rendît sa femme et ses enfants ; l'une, parce que son
absence nuisait au crédit et aux affaires de la maison ; les autres,
parce qu'ils perdaient leur temps et n'apprenaient rien en prison
(Fr. 7o53 f" 424). On ne les lui rendit toutefois que le 18 juillet et
mo3^ennant une forte caution. Cependant Jacques réussit à passer
en Angleterre avec sa femme et son fils Antoine ; tous trois reçurent
le 3i janvier 1690 leurs lettres de naturalisation (Agnew, in-f°,
II, 62). De 1703 à 1706 Jacques fut à Londres l'un des commissaires
distributeurs de la «royale bonté» parmi les réfugiés.
Isaac Testart, réfugié avant la Révocation avec sa femme
Marie-Madelaine Crommelin, faisait baptiser à Londres, le 24 juin
i683, une fille qui eut pour parrain Amonnet, et pour marraine
Marie Crommelin, femme de Jean Pigou (Agnew, in-f°, II, 109).
On lit dans une lettre de Hollande du 28 mars 1686, qui semble
venir de l'ambassade de France : « La famille Testart est arrivée :
Le père vient par le moyen du fils qui est à Saint-Quentin»
(Fr. 7o5o f° 264). Il s'agit ici de Pierre Testart, habitant Paris bien
que sa maison de commerce fut à Saint-Quentin, de sa femme
Rachel Crommelin et de ses fils Charles, Jean et Jean-Étienne
{Ballet., VU, 488 et 489'. Pierre fut admis à la cène à La Haye en
1687.
288 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Elisabeth Testart, femme de Jacob Crommelin, négociant à
Paris, dans le quartier de la Halle, s'enfuit en 1686 avec cinq de
ses filles, n'en laissant qu'une auprès de son mari (Fr. 7o5i f° 3i8).
Son exemple fut suivi par Testart de la rue Troussevache, qui
emmena ses deux filles. Madelaine Testart, femme de Samuel
Crommelin, se réfugia en Hollande avec son mari {Fr. pr., "2^ édit.,
IV, 914). Philippe Testart, infirme, âgé de 53 ans, et sa femme
étaient assistés à Londres en 1708.
Elisabeth Testart, veuve de Pierre Piquet de Longueval, fugi-
tive qui faisait sa demeure ordinaire à Blois et à Romorantin, fut
arrêtée avec deux de ses filles au commencement de février 1687
(O* 3i). — Mentionnons encore Marie Testas, naturalisée anglaise
en 1688.
Testu (Le sieur), ci-devant trésorier des revenus casuels, mis
à la Bastille pour la religion le 7 juillet 1686 {Arcli. Basf., VIII, 382.
Arsen. F. Bast, 10472) et transféré à la Conciergerie par ordre du
16 mai 1687 (O' 3i), était sans doute parent de Marie Testu, âgée
de soixante-dix-huit ans et veuve de Pierre Martel, laquelle fut
emprisonnée à Amiens, après avoir abjuré à Angerville, au pays
de Caux, « à cause des soldats qu'elle avait dans sa maison »
{Btdlet., II, 342).
Theligny (Le sieur de), détenu à la Bastille, fut mis en liberté
par ordre du 2 juillet 1686 (O' 3o).
Théobon (Charles Bordeaux de Rochefort, marquis de), avait
épousé en 1674 Marie de Caumont, fille du marquis de Castelmoron.
On lui interdit en 1684 de célébrer le culte dans son château. Au
moment des dragonnades, le marquis s'enfuit de la Guyenne et
vint, comme une infinité d'autres, se cacher à Paris, oîi on ne le
découvrit que tardivement logé rue du Sépulcre (aujourd'hui rue du
Dragon), dans une portion de maison que lui avait louée le résident
de Savoie (Fr. 705 1 f" 47).
Seignelay écrivait, le 5 janvier 1686, à LaReynie: «Sa Majesté
veut que vous envoyiez chez M. de Théobon pour lui déclarer de
la part du roi qu'il peut sortir de Paris pour s'en retourner dans sa
province» (O' 3o). Cet ordre de rentrer chez lui ne plut nullement
au marquis de Théobon, venu à Paris avec le dessein d'emmener
sa famille à l'étranger. Aussi ne s'empressa-t-il point d'obéir. Il
n'avait point quitté la ville le 10, quand La Reynie reçut l'ordre de
lui enlever ses enfants et de mettre les filles aux Nouvelles-Catho-
liques. On les enferma, le 12, au couvent du Cherche-Midi, et
Euiprisomics à Paris. 289
Seignelay ordonna le 16, qu'on les remît à leur tante M"'= de
Théobon, ancienne fille d'honneur de la reine *. Le 14, Seignelay
adressait au marquis le billet suivant: «Le roi m'ordonne de vous
écrire que son intention est que vous alliez chez l'archevêque de
Paris, pour conférer avec lui sur les matières de la religion, ne
doutant pas, en quelque disposition que vous soyez, que vous ne
rendiez ce respect aux ordres que vous recevez de sa part, et elle
m'ordonne en même temps de vous assurer de sa protection et de
ses grâces, en cas que vous prissiez le parti qui est seul convenable
pour votre repos et celui de votre conscience. Je suis etc.».
L'éloquence de l'archevêque Harlay de Champvalon, dont les
mœurs étaient scandaleuses, fut de nul effet sur le marquis, ainsi
que les ordres que le commissaire Gazon lui transmit le 16 ou le
17. Seignelay dut lui écrire de nouveau, aussi bien qu'au marquis
de Courtomer et à M. de Bougy : «Versailles i'='' février 1686. Le
roi m'ordonne de vous écrire de prendre la peine de venir ici
dimanche prochain, afin que je puisse vous parler de la part
de Sa Majesté, suivant l'ordre qu'elle m'en a donné ».
Cependant le clergé s'indignait de la résistance qu'il rencontrait
auprès de certaines dames de haut parage, et s'en plaignait
directement à Louis XIV, témoin ce billet que Seignelay adressait
à La Reynie le 12 février 1686: «Je vous envoie un mémoire qui a
été donné au roi par lequel on remarque que la dame de Lorme, la
dame du Vigier et la dame de Théobon demeurent opiniâtres dans
la R. P. R., parce qu'on ne les presse point. Sa Majesté m'ordonne
de vous dire de vous appliquer à la conversion de ces femmes, et
que, s'il est nécessaire, vous les fassiez mettre dans des couvents».
Le 9 mars, Seignelay ordonnait d'enfermer la marquise, et, le 11,
d'arrêter le marquis. Mais tous deux avaient disparu. Le 23,
Seignelay invitait de nouveau La Reynie à faire tous ses efforts
pour découvrir M. de Théobon, ne pouvant croire qu'il fût chez
l'envoyé de Danemark, vu les dénégations de M. de Meyercron
(O» 3o). En effet, M. et M™^ de Théobon avaient pris la fuite avec
deux domestiques; on les arrêta sur un bâtiment hollandais, et dès
le 1" avril, ordre était donné de leur faire leur procès (A. N., E.
1834). Une lettre écrite de Paris le 1'='^ mai, nous apprend que le
« Elle devait avoir abjuré dès 1672; car à la guerre. Elle devint dans la suite
M""= de Se'vigné (lettre du 8 juillet) nous comtesse de Beuvron. C'est elle sans
la montre s'enfermant dans le couvent doute qui obtint le 8 mai 1679 U""^ pen-
Sainte-Marie de la rue Saint-Antoine, sien de 4000 livres, portée à Sooo par un
pour y pleurer la mort de son frère tue brevet du 12 mars 1686 (O' 3o).
'" 19
290 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
marquis et M. de Bougy, effrayés par les menaces de la Bastille,
venaient de «faire comme les autres» {Biillet., II 173). Mise aux
Nouvelles-Catholiques, la marquise n'en sortit que par ordre du
18 septembre (O* 3o). Néanmoins, le 27 avril 1688, le marquis reçut
une pension de 2000 livres et la marquise, une de mille livres
(O' 82). Ils n'en étaient pas moins demeurés protestants au fond du
cœur; car lors de l'arrestation du pasteur du Désert Paul Cardel
vers le milieu de février 1689, on trouva sur ses tablettes le nom
et l'adresse du marquis de Théobon habitant le grand arsenal
(Fr. 7o55 f" 90). En 1699, la conversion du marquis était encore si
suspecte, que le roi fit écrire à plusieurs reprises à l'intendant De
Bezons pour être informé de sa conduite.
Thevalles, voir II, 582.
Thibaude, gascon établi en Hollande et venu à Paris pour
emmener Valérie de La Baritaudière, fut arrêté à Lille avec elle au
mois de juillet 1686, Il avait épeusé la' tante de Françoise Lemaistre
(Fr. 7o52 f» i32).
Thibault (Régnier), mis au For-l'Évêque pour la R. le 8 janvier
1686, n'en était pas encore sorti le 19 février (Fr. 7o5i {°^ 281,
290, 3o5).
Thomas (Louise), anglaise, mise à la prison de l'Abbaye pour
la R. le 7 mars 1686 (Fr. 7o5i f" 294).
Le 3i août 1687, Seignelay adressait à La Reynie le billet
suivant :
On m'écrit de La Rochelle qu'il y a depuis quinze mois à Paris un mar-
chand de la ville nommé Thomas, qui n'a point fait abjuration, et qui se sert
de l'acte de celle de son père pour s'empêcher d'être inquiété. Je vous envoie
un mémoire qui contient son portrait et son adresse, afin que vous preniez la
peine de le faire chercher et le faire arrêter, si vous estimez que cela soit
nécessaire pour l'obliger à se convertir {Arc/i. BasL, IX, 14).
Le négociant de La Rochelle alla-t-il cette fois à la Bastille? —
On l'ignore, mais il y fut plus tard, témoin les lignes suivantes :
Pontchartrain à D'Argenson.
3o juillet 1701.
Suivant la lettre que vous avez pris la peine de m'écrire en m'envoyant
l'interrogatoire du nommé Thomas, je ne vois pas qu'il y ait lieu de disposer
de l'argent de cet homme, dont le seul crime jusqu'à présent est d'avoir per-
sévéré dans la R. P. R. et d'avoir éludé de faire abjuration. Ainsi je crois
Emprisonnés a Paris. 291
que, pour la sûreté de cette somme considérable, qui d'ailleurs n'est pas en
sûreté entre les mains des exempts qui en sont chargés, il faudrait demander
au prisonnier ce qu'il entend d'en faire, et l'exciter à la mettre aux gabelles
ou en un autre endroit qu'il indiquera (O ' 248).
Thors (Les de), voir II, 401.
Thuret (M"'=), de Senlis, mise aux Nouvelles-Catholiques par
ordre du i'^'" janvier 1699, et rendue à son père le i^'' janvier 1700
iO< 43 et 44).
TiRioL, voir Pitel.
ToFFiN. Par ordre du 9 mai 1687, Auzillon, guidon de la com-
pagnie du prévôt de l'Ile-de-France, se rendit à Jeancourt (arrond.
de S'-Quentin) pour arrêter les cinq frères Thomas, Charles,
Jacques, Martin et Nicolas Toffin, accusés d'avoir fait évader du
royaume plusieurs religionnaires, et les amena au Châtelet de
Paris, pendant que la justice informait contre eux à Guise, Noyon,
Compiègne et Saint-Quentin. Condamnés aux galères perpétuelles,
ils interjetèrent appel le 20 septembre, ainsi qu'Antoine Corbeau^
Louis Hamon, Etienne Ouzel, accusés du même crime. Le 16 dé-
cembre, la cour ordonna de relâcher Martin, Jacques et Nicolas
Toffin; elle sursit pour trois mois au jugement de Hamon et
Ouzel, et mit à néant l'appellation d'Antoine Corbeau, de Thomas
et Charles Toffin, conduits, dès le i3, à la Tournelle (Reg. d'écrou
du Palais de Justice). Toutefois Thomas Toffin figure seul sur la
liste des galériens {Fr. pr., 2.- édit., VI, 846). Faudrait-il y ajouter
Charles et Corbeau ? Nous ne saurions l'affirmer. Hamon et Ouzel,
qui avait fait « une sincère abjuration », obtinrent le 12 juillet 1688
des lettres de rémission (O 1 82).
Tondu (La nommée), transférée de l'Hôpital-Général aux
Nouvelles -Catholiques, par ordre du 14 août 1698 (O • 42).
Torse. Les papiers Rulhière contiennent la note suivante, sans
doute adressée à La Reynie: «8 janvier 1686. Il y a proche les
Théatins, à la Grenouillère, un nommé Torse, Suisse de naissance,
naturalisé français depuis dix ans, qui, pour ne point se convertir, a
repris depuis peu l'habit suisse. C'est un homme à réduire par
autorité ; car il est mutin et séditieux » (Fr. 7044 f^ 226). Le 20,
Seignelay écrivait à La Reynie: «Le nommé Torse, Suisse
naturalisé Français, cabaretier près les Théatins, continue son com-
merce quoiqu'il soit de la R. P. R., et Sa Majesté m'ordonne de
vous dire qu'il faut l'empêcher s'il ne se convertit» (O ' 80).
292 Rcvocalion de l' Edit de Nantes a Paris.
Seignelay était mal renseigné. Thomas Torse, marchand de vin
dans la rue des Saints-Pères, tenant plus à sa religion qu'à son
commerce, avait quitté celui-ci pour entrer comme enseigne dans
un régiment suisse (Fr. 7o5i f° 345). Ses deux filles lui furent
enlevées et mises aux Nouvelles-Catholiques, par ordre du 21 mars
1688 (O» 32).
Jacques Torse, marchand de vin de la rue de Cléry, aussi pro-
testant, était sans doute son parent (Fr. 7061 f" 346).
Seignelay écrivait à La Reynie le 26 avril 1688 : « Pour le
nommé Force (lise Torse), marchand de vin, il faut que vous
examiniez encore s'il a quelque disposition à faire sa réunion, sinon
le chasser comme les autres » (Depping, Corrcsp. adin., IV, 355).
ToucHiMBERT. Louvois écrivait à l'intendant De Gourgues, le
II novembre i685:
J'ai cru devoir vous donner part que les sieurs de Touchimbert frères,
gentilshommes de la province d'Angoumois, de la R. P. R., étant venus ici
faire des remontrances au roi, Sa Majesté a ordonne qu'ils fussent envoyés à
la Bastille {Btillel., y sér., IV, 596).
Ces gentilshommes étaient François Prévost, sieur de Touchimbert
et de Saveilles, marié en i658 à Marthe Joly, et auquel on con-
testait en 1682 son droit d'exercice à Saveilles, et Casimir Prévost,
sieur de L'islot-Touchimbert, marié en 1657 à Marie de Robillard.
Ces vieillards, dont le plus jeune était âgé de soixante-huit ans *,
avaient un autre frère, Charles Prévost, sieur de Brassac, marié à
Catherine de La Rochefoucauld, qui ne lui donna que des filles
d'après La France protestante. Casimir avait un fils et six filles, et
François, deux fils, lieutenants de vaisseau, qui conservèrent leur
grade à la Révocation, on devine à quel prix.
Le 25 décembre, Louvois autorisait le gouverneur de la Bastille
à laisser communiquer avec MM. de Touchimbert et de l'Islot une
personne qui devait se présenter pour affaires de la part de M. de
Soubise {Arch. Bast., VIII, 36o). Le i3 janvier 1686, Louvois
écrivait encore à M. de Besmaus :
Le roi se remet à vous de faire ce que vous jugerez à propos pour la
liberté que le baron de Touchimbert demande de pouvoir voir son frère et
son fils.
1 C'est l'âge que les Reg. de Char. l'abjuration aurait valu à Casimir et à
donnent à Casimir lors de l'inhumation son ami La Motte-Michel «un prompt
de Diane de Poligny. femme de Jacques avancement»!' On n'a guère d'avancement
Dubois, sieur de Saint-Mandé. Est-il à cet âge. S'il y eut, en effet, quelque
besoin de relever l'erreur de La France promotion, elle dut illrc pour le fils de
protestante (VIII, 323a' d'après laquelle Casimir et non pour celui ci.
Emprisonnes à Paris. 2g3
Le 14, il autorisait l'entrevue de M. de Toiichimbert et de M. de
L'Islot ; le i5, il ordonnait que M. de Touchimbert fût vu par son
frère De Brassac, gentilhomme du Bas-Poitou récemment converti,
dont les visites contribuèrent à amollir sa résistance. Le 29,
Louvois invitait M. de Besmaus à donner à celui-ci l'assurance
qu'on le relâcherait dès qu'il aurait abjuré {Ibid., 362, 364). M. de
L'Islot en était exactement au même point. Les deux ordres de
sortie furent signés presque en même temps : l'un, le 4 février ;
l'autre, le 7. Les prisonniers durent sortir ensemble le 9 ou le 10,
après s'être engagés par écrit à faire abjuration dans la quinzaine
{Ibid., 342, 365).
La cérémonie terminée, le sieur de Touchimbert se retira dans
sa province et y vécut longtemps encore, mais toujours suspect en
matière de religion. En effet, le i" janvier 1700, le secrétaire d'Etat
Barbezieux chargeait l'intendant D'Ableiges de l'informer de la
conduite de ce nouveau converti {Ibid., 368). Le sieur de L'Islot, au
contraire, s'établit à Paris, nous ne savons dans quelle intention.
Le 23 mars, il allait à la Bastille solliciter M. de Cagny de suivre
son exemple. Un État du 20 novembre 1686 mentionne, parmi les
nouveaux convertis logés en la maison de la Tête noire dans le
quartier de La Harpe, «le sieur de L'Islot-Touchimbert, gentil-
homme proche de La Rochelle, qui a été à la Bastille et qui a
abjuré entre les mains du P. La Chaise. II a trois filles qui sont
entrées dans la maison de M""= de Maintenon proche Versailles »,
c'est-à-dire à Saint-Cyr (Fr. 7o5i f" 16). M. de L'Islot figure en
1692 sur une liste de suspects. Une demoiselle de Touchimbert
fut tirée de Port-Royal par ordre du 14 septembre 1689 et con-
duite chez M">'= de Miramion (0'33). Le 7 mars 1695 (O ^ 39).
Seignelay écrivait à la mère Garnier, supérieure des Nouvelles-
Catholiques: «J'ai signé une ordonnance de i35,990 livres pour
M. de Charenton, et cette somme lui sera paj^ée en rentes sur
l'hôtel de ville. Sa Majesté a ajouté à cette grâce qui est très
singulière une pension de 5oo livres pour M"" de Touchimbert.
Ainsi ils peuvent à présent conclure leur mariage. M. de Cha-
renton ne pourroit (ne pouvoit?) mieux faire que de choisir une
demoiselle qui a reçu une si bonne éducation à Saint-Cyr et
auprès de vous». Le brevet de la pension est daté du 11 avril.
Voir Prévost.
TouRDELiN (La nommée), mise au Refuge par ordre du i""" juin
1687 (O' 29).
294 Révocation de i'Èdit de Nantes à Paris.
TouTiN (Jean), de Rouen; Jean Viart, de Neuilly, près Langres;
Jean Maréchal, parisien; Gabriel Coulon, de Bourbonne, et
Jean Pinart, d'Aunoy près Coulomniers, arrêtés dans leur fuite
et condamnés aux galères en 1687 avec six autres à Châlons,
furent graciés à la Tournelle; mais les six autres subirent leur
peine (Fr. 17421 f''^ 171 et 172). — Pierre Toutin, de Paris,
gasier, sa femme, un fils et une servante, réfugiés à Berlin, 1700
(Ms. Dieterici).
Tricot, dit Lapierre, arrêté pour avoir fait venir de Hollande
des livres défendus, fut transféré au Grand-Châtelet le 24 août
1700 (Arsen., F. Bast., 10524).
Trouillon (Jean), natif de Melguel près Montpellier, tenait,
rue de Seine, au faubourg Saint-Germain, une boutique d'apothi-
caire sous le sieur Thomasset, à l'iiomme de boulle (Fr. 7052 f'' 244).
Les registres de l'Église dans laquelle il se réfugia parlent de lui
comme ayant «acquis une grande connaissance dans la pratique de
la médecine, et ayant exercé son art avec beaucoup de succès »,
de manière à s'attirer «l'estime de plusieurs personnes de distinc-
tion et singulièrement de la maison de Bouillon». Il figure dans la
troisième catégorie des notables commerçants mandés chez
Seignelay le 14 décembre i685; mais il n'eut garde de se rendre
à l'invitation. Seignelay écrivait, le 24 janvier 1686, à La Reynie :
«Le roi sait que la femme du nommé Trouillon, apothicaire à Paris,
qui est actuellement auprès de M. le duc et de M™^ la duchesse de
Bouillon, est une des plus opiniâtres huguenotes qu'il y ait. Et,
comme sa conversion pourrait attirer celle de son mari, Sa Majesté
veut que vous la fassiez arrêter et conduire aux Nouvelles-Catho-
liques, suivant l'ordre que je vous en envoie. Vous pouvez en
avoir des nouvelles à l'hôtel de Bouillon, oij ladite Trouillon
demeurait en dernier lieu » (O ' 3o). — M"''' Trouillon était une
demoiselle Philippe Le Bâcle, de Sedan; cette circonstance
explique l'origine de ses relations avec les princes de cette ville, et
comment sa sœur Elisabeth put devenir femme de chambre de la
duchesse ^
A peine sortie des Nouvelles-Catholiques, sans doute moyen-
nant une promesse d'abjuration, M'"'= Trouillon rejoignit son mari,
qui avait su se dérober aux investigations de la police, et tous deux
se réfugièrent à Bàle, où ils furent inscrits dès 1686 au nombre des
' Klle (-pousa en 1657 I-ouis I.oisel, argentier de Tiirenne.
Emprisonnes h Paris, 295
membres de l'Église française. Ils figurent comme fugitifs n'ayant
laissé aucun bien apparent, sur l'état du i'='' février 1687 (Fr. yoSi
f° 3). M""' Trouillon s^'éteignit à Bàle au mois de novembre 1708;
son mari, élu ancien du consistoire peu avant de mourir, la rejoignit
dans la tombe le 24 janvier 1711. Il fut inhumé par le pasteur
Ostervald, qu'il avait prié de prêcher le dimanche suivant sur les
deux derniers versets du chapitre VIII de l'Epître aux Romains :
«Je suis assuré que ni mort, ni vie, ni ange, ni principauté, ni
puissance, ni chose présente, ni chose à venir, ni hautesse, ni pro-
fondeur, ni aucune autre créature, ne nous pourra séparer de la
dilection de Dieu, qu'il nous a montrée en Jésus-Christ, notre
Seigneur». Le Bulletin (V, 129) a publié le testament dans lequel
le pieux fugitif « loue Dieu du profond de son âme pour tant de
bienfaits innombrables qu'il lui a plu d'accorder, pendant tout le
cours de sa vie, et d'une manière singulière de la grâce qu'il lui a
faite de ne s'être pas laissé ébranler, pour changer de religion,
nonobstant toutes les sollicitations, les promesses et les offres qui
lui ont été faites à ce sujet ; il proteste devant Dieu qu'il n'en a
jamais eu de regret, mais qu'il en a toujours été pénétré de joie et
de consolation. Il rend grâces à Dieu de lui avoir donné la force et
le moyen de se retirer et d'arriver heureusement avec M"'= son
épouse en ces heureuses contrées, où ils ont pu exercer leur reli-
gion en pleine liberté, sans interruption jusques à la fin de leur
vie».
Il avait attiré à Bâle sa mère fort âgée, et ne paraît point avoir
eu d'enfants. Il légua deux cents francs aux pauvres, 5oo écus pour
le fonds et l'entretien du ministère de l'Église française, et le reste
de sa fortune à sa nièce Marie de Vicques, de Montpellier, devenue
la favorite de la duchesse de Wurtemberg.
Troussart (M™'' Roland), voir Guibillon.
Truffault (Jacob), jeune garçon évadé de la maison des
Nouveaux-Catholiques, arrêté à Douai à la fin de novembre 1700
avec Nicolas Lucas (O* 44). La dame d'Esly, au village de ce nom,
près Roye, avait favorisé leur fuite.
Ulrich (Une dame), mise au couvent de la Madelaine, par
ordre du 28 septembre 1699, n'en sortit que le 22 septembre
1700, bien que la supérieure eut demandé, dès le 24 avril, qu'on la
lui ôtât (Qt 43 et 44).
296 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
UssAux (D'). Le roi écrivait à M. de Besmaus le 8 janvier 1686 :
Sur ce que vous m'avez fait représenter que M. d'Ussaux, gentilhomme
de la R. P. R. de ma province de Béarn et prisonnier dans mon château de la
Bastille [depuis le 14 août i685], vous a témoigné être dans un dessein sincère
de se convertir à la R. et de faire son adjuration entre les mains du P. de La
Chaise, je vous écris cette lettre pour vous dire que je vous permets de le
mener vous-même à cet effet au P. de La Chaise.
Ayant abjuré le 8, le prisonnier fut mis le 9 en liberté (Arc/i. Bast.,
VIII, 36i). Il était sans doute venu avec Brasselaye porter plainte
contre les violences de Foucault.
Vacheriat, voir Festu.
Vaillant (Paul), marchand épicier de la rue de Bucy, et Marie-
Madelaine Boursin, sa femme, âgée de trente-cinq ans, avaient quitté
la France pour cause de religion en 1681 et cherché un refuge en
Angleterre, où ils furent naturalisés au commencement de i685
(Agnew, in-f°, II, Sa). Peu après, M™" Vaillant commit la faute de
rentrer dans le royaume «pour recueillir le reste de leurs effets».
Elle logea chez Coûté, épicier de la rue Saint-André-des-Arts, et se
disposait à repartir lorsqu'on l'arrêta en vertu d'un ordre du
i3 juillet (Fr. joSz f° 358). On la mit à la Bastille pour l'obliger à
faire revenir son mari, et Barillon, représentant du roi à Londres,
reçut l'ordre d'assurer Vaillant qu'il pouvait se rapatrier en toute
sécurité (Fr. 7062 f" 235). Celui-ci, qui était ancien de l'Eglise de la
Savoie, se garda sans doute d'obéir à l'injonction de Barillon.
Vainement M"" Vaillant réclama la liberté (14 octobre); il fallut
qu'elle consentît à faire abjuration. On ne la relâcha qu'à ce prix,
par ordre du 21 décembre (O' 29).
Un autre Vaillant, sans doute parent de Paul, sa femme Jacque-
line, et ses enfants Paul, P'rançois, Isaac, Susanne et Marie, furent
naturalisés anglais en 1687 (Agnew, in-f", II, 56).
Vallière (Pierre), genevois, mis au Grand-Châtelet pour la R,
le 25 novembre 1686, se disait tantôt joaillier, tantôt serrurier. En
regard de son nom, La Reynie écrivait sur une liste de prisonniers
du 17 décembre: «Il semble que cet homme doit être enfermé».
Bien qu'il eût abjuré, Vallière fut transféré au château de Saumur,
par ordre du 23 janvier 1687 (O' 3i et Fr. 7o5i f'^ 286, 240, 283,
295).
Emprisonnés à Paris. 297
Van Bommel (François), natif de Bolduc, fut arrêté et enfermé
chez Desgrez un peu avant le 28 janvier 1692. On sut qu'il se
faisait adresser ses lettres sous le nom de M''-^ Ferdinand chez un
libraire du quai des Augustins, tantôt sous celui de la demoiselle
Cornélia et tantôt sous celui de Van Bommel chez Dupuis, rue
Saint-Nicaise; et il y eut ordre de les saisir afin de connaître «le
commerce» auquel il se livrait. On fut bientôt fixé, grâce à la saisie
de deux lettres adressées à la demoiselle Cornélia, qu'on traduisit
du hollandais. Van Bommel travaillait à l'évasion des protestants.
En conséquence il sortit de chez Desgrez le 29 février pour aller en
prison, peut-être à la Bastille, et le 26 août, le roi ordonnait qu'il y
restât (0« 36).
Van der Bourg (La demoiselle Barbe-Marguerite), hollandaise,
accusée avec Jeanne Brochon, de favoriser l'évasion des protestants,
fut mise à la Bastille par ordre du 25 novembre 1686 (O' 3o). On la
transféra au château d'Angers le 28 janvier 1687. Dès qu'elle eut
abjuré, l'évêque voulut la mettre en liberté; mais Seignelay, plus
sévère, lui ordonna de la garder encore quelque temps. Elle ne fut
relâchée que par ordre du 3o juillet.
Le 19 octobre, elle obtint qu'on tirât de l'Hôpital-Général et
qu'on lui envoyât à Loudun une négresse qu'on lui avait ôtée avant
son abjuration (O' 3i).
Vandeuvre (M"^ de). Jacques de Paulmier, écuyer, sieur de
Vandeuvre et maître de camp de cavalerie, fit abjuration à Paris
au mois de novembre t685. D'Argenson proposait, le 24 juin 1699,
d'ôter ses enfants à M"<= de Vandeuvre, nouvelle convertie qui
faisait «mal son devoir», et, le 29 septembre 1700, de tirer des
Nouvelles-Catholiques la fille de cette dame, pour l'envoyer à la
Providence d'Auxerre. Le 20 octobre de la même année, Seignelay
écrivait à D'Argenson: «Sa Majesté verra si elle peut faire donner
une place à Saint-Cyr à la demoiselle Paulmier que vous avez vue
aux Nouvelles-Catholiques».
Cette demoiselle avait aux environs de Caen un frère, que
Seignelay ordonnait, le i5 juillet 1699, de placer dans un lieu oii
l'on ^ « pût l'instruire », c'est-à-dire sans doute dans un collège de
jésuites.
Vandru, mis au Petit-Châtelet par ordre du 14 août 1698
(0« 42).
Van-Tine, voir Plat.
298 Révocation de l'Édit de Nantes à Paris.
Vargnes (M"° de), voir Boisrogues.
Vassé (Le chevalier de), capitaine au régiment du roi-infant,
mis à la Bastille le 2 octobre 1686, en sortit le 2 novembre.
Vastel, de Châteaudun, suspect et mauvais catholique, mis le
4 novembre 1690 à la Bastille, d'où il sortit le 19 novembre 1691
(Arsenal, Ms. Bast. 10489).
Vautio, marchand de vins en gros, ayant à Paris cinq
ou six caves, emprisonné en i685, sans doute pour avoir fait
passer sa femme et ses quatre enfants en Angleterre, les rejoi-
gnit, l'année suivante, sous un déguisement de matelot (Fr. 7o52
f' 369).
Vénevelles (De) voir II, 296.
Verdelle (De), voir Vrigny, II, 898.
Verlhac. Deux frères, sieurs de Verlhac *, gentilshommes de
la vicomte de Turenne, arrivés à Paris le 17 mai 1686, figurent
comme nouveaux convertis logés dans le quartier de la Harpe
chez le tapissier OUivier, à la date du 26 novembre de la même
année (Fr. 7o5i f° 14). Au mois de mai 1689, l'ordre était donné à
l'intendant de Limoges d'arrêter l'un d'eux, qui était retourné dans
sa province et habitait Turenne. L'autre, resté à Paris et domicilié
rue Guénégaud, fut saisi et mis à la Bastille par ordre du 16. Ce
fut probablement le P. Bordes, chargé de l'instruire (12 novembre
1698), qui, pour le disposer favorablement, lui fit obtenir la permis-
sion de se promener dans la cour. Mais la repentance décuplait
l'énergie du prisonnier qui voulait racheter sa faute par une
inviolable fidélité. Aussi les années s'écoulèrent-elles sans qu'on
songeât à le tirer du donjon. Le 25 mai 1698, perclus de rhumatismes
et presque paralysé, il sollicitait sans doute vainement l'autorisation
d'aller aux eaux de Vichy. Cette autorisation ne s'accordait que
dans des cas excessivement rares '^. En 1700, il revenait à la charge
pour se faire envoyer à Bourbon; le 17 février, M. de Saint- Mars
était invité à le faire examiner par un médecin de la Bastille. Mais
bientôt M. de Chameirac, capitaine au régiment de Crussol et
parent du prisonnier, se porta caution pour lui et le fit mettre en
' La France prot. a confondu l'un Voir Vivans et La Force.
d'eux avec Pierre de Vrillac.
Emprisonnes a Paris. 299
liberté, «après onze années de prison sans vouloir se convertir».
Il sortit de la Bastille le 11 juin (Fr. 7o53f'" 498, 5o2 et Arch. Bast.,
IX 169, 187).
Marguerite de Verlac ou de Verliac, veuve du ministre De La
Tour d' Alliez, reçut une pension en Hollande le 5 octobre 1688
(Gagnebin, Pasf. de Fr. réf. en HolL, p. 3o).
Veroux ou Le Verroux (Louis), horloger, arrêté dans sa fuite
par le prévôt de Senlis, le 12 janvier 1686, fut ramené à Paris et
enfermé au For-l'Évêque, où se trouvaient La Chapelle et Girardot,
non moins zélés que lui. Par leurs exhortations, ces trois prison-
niers empêchaient la conversion de leurs compagnons. Veroux
mérita d'être distingué par La Re3'nie, qui le notait ainui: «Séparer;
dangereux; docteur opiniâtre». Il fut transféré au château de Sau-
mur, par ordre du 23 janvier 1687, et probablement expulsé du
royaume l'année suivante (O • 3i et Fr. 7o5i f°^ 242, 3o5).
Vertot, voir Coignard.
Vervant (M"""^ de), du Poitou, transférée en janvier 1686
des Ursulines d'Angoulème dans l'abbaye de Puyberlan, puis
à celle de la Trinité à Poitiers. On lit dans les Mcm. de Fottcaull,
à la date de mai 1686: «M'"'' de Vervant promit de se con-
vertir, pourvu qu'elle [parût y avoir été contrainte. A cet effet,
elle fut conduite par M"*" Foucault, ma sœur, et mise au couvent
de Port-Ro3'al, oîi elle a fait son abjuration» (Mém. de Soitrches,
II, 820).
Vervins (De). Le 3 février 1687, Seignelay ordonnait à l'inten-
dant Bossuet de faire amener chez les Ursulines du faubourg
Saint-Jacques la marquise de Vervins, ancienne douairière, détenue
au château de Vervins. Le 27, l'ordre était modifié, et le couvent
des Miramiones substitué à celui des Ursulines. Enfin, le i'"' mars,
Seignelay invitait M"" de Miramion à recevoir la marquise qui
devait arriver dans la journée. Il s'agit sans doute de la femme
ou de la mère de Louis de Comminges, marquis de Vervins,
dans la famille duquel le protestantisme avait évidemment pénétré,
bien que le fait ait échappé aux recherches de MM. Piette ' et Melle-
ville^.
ViART, voir Toutin.
• Essais histor. sur ta ville de Vervins. - Dictinnn. histor. du dép. de l'Aisne.
3no Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
ViAUT (Marie), transférée des prisons de Poitiers aux Nou-
velles-Catholiques de Paris en 1700 (O' 44).
Vicaire (La veuve), mise au Petit-Châtelet le 10 mars 1687 à
la requête de MM. de l'Hôtel-Dieu, pour avoir vendu de la viande
en carême (Fr. 7o5i f° 289).
ViCQUES ET DE Beaulieu (Hardy de). Du mariage de François
Hardy, sieur des Loges, conseiller-secrétaire du roi, mort en 1629,
et de Marie Galland, morte en 1644, naquirent François, sieur des
Loges (1649), qui épousa en 1678 Elisabeth, fille de Moïse Amy-
rault, et Auguste, sieur de La Masselinère et de La Fosse, qui
épousa, en 1649, Olympe Bédé, fille de David Bédé, sieur de Loisi-
lière, conseiller au Parlement, et de Marie Lebert, dont il eut
Olympe-Uranie (1665-1684).
Pierre Hardy, sieur de Vicques, et sa femme Madelaine du Val
furent la souche d'une autre famille plus nombreuse. Ils eurent au
moins deux fils : François, déjà mort en 1678, qui avait épousé, en
1647, Marguerite du Val, veuve de Paul Cottar, sieur de La Rivière,
d'Alençon, et Thomas, marié en i632 à Marie de Massanes, qui
mourut en 1660 et à laquelle il survécut deux ans.
Thomas eut, d'après les registres de Charenton, onze enfants :
Antoine (1684), Antoine (1641-1644), Madelaine (1642), Marie (1649),
mariée en 1672 à Gaspard de Perrinet, marquis d'Arzeliers, avec
lequel elle abjura lors de la Révocation '; Théodore (i65o), Daniel
(i652), Christophe, Thomas, Marguerite, qui épousa, en 1671,
Antoine de Massanes, sieur de Villejouan; Marianne, mariée, en
1675, à Paul Arbalestier, sieur de Beaufort en Dauphiné, et Armand
(1660).
Christophe, sieur de Vicques et de BeauHeu, épousa en i663
Marie Guichard, dont il eut : Amélie (1668), Constance (1670),
Pierre (1671), Gaspard (1672), Éléonore (1678), Samson (1674),
lequel eut pour parrain Samson Pape, marquis de Saint-Auban,
Anne (1675), François (1677), Charlotte (1678), Jacques- Daniel
(1680).
Thomas, sieur de Beaulieu, épousa, en 1664, Marie de Gillier,
dont il eut: Thomas (i665), Diane-Marie (1666), Marianne (1668),
Marianne (1672), Gaspard (1675), Elisabeth (1677).
' Il reçut le 18 mars une pension de s'enfuit à La Haye l'annc'e suivante avec
2000 livres, comme nouveau converti, et sa femme.
Emprisowics a Paris. 3oi
Armand, sieur de Vicques*, épousa, en 1684, Marie-Olympe
Hardy, fille de feu Auguste Hard}^, sieur de La Fosse et d'Olympe
Bédé, dont il eut avant de quitter la France : Marie-Olympe (i685).
A la Révocation, il s'enfuit en Angleterre avec sa femme et sa
belle-mère domiciliée dans la Grande-rue Taranne, et fut naturalisé
en 1687. L'état des fugitifs dressé au mois de mars 1687 ajoute :
« Un des enfants du sieur de Vicques a obtenu le don de leurs
biens» (Fr. 7o5i f° 3ii). En 1688 ces enfants obtenaient la confir-
mation de ce don qui leur avait été accordé le 11 août 1686
(TT 25i).
De Londres, Armand envoya, en 1686, un guide à l'un de ses
frères, probablement Christophe, pour l'aider à passer à l'étranger
(voir les Massanes) ; mais l'entreprise ne réussit point. Arrêté
à Landrecies, avec Marc-Conrad Sarrasin, sieur de La Pierre,
conseiller au Parlement de Grenoble, le sieur de Vicques fut
enfermé dans la citadelle de Cambray. La persévérance lui fit
défaut; il abjura pour être remis en liberté, tandis que son com-
pagnon se fit expulser du royaume [Fr. pr., VI, 807). Soit avant,
soit après son arrestation, on enferma ses fils dans des collèges et
ses filles dans des couvents, en vertu d'une lettre de cachet du
22 février 1686 (O ' 3o).
Élie Benoit met au nombre des protestants de Paris qui
souffrirent pour leur foi en i685 et 1686, la veuve Hardy de
la Fosse (sans doute Olympe Bédé, femme d'Auguste Hardy),
Hardy d'Alençon et sa famille (c'est-à-dire François Hardy,
mari d'Elisabeth Amyraut, et les siens, Hardy de Vicques et
sa femme (probablement Christophe et Marie Guichard), et la
dame de Beaulieu (apparemment Marie Gillier, femme de Thomas
Hardy).
Nos documents restent muets sur cette famille jusqu'en 1698.
A cette date une demoiselle de Beaulieu, fille des susdits, fut arrêtée
et conduite aux Nouvelles-Catholiques {Mercure hist., p. 206), d'oi^i
elle sortit, au bout de dix-huit mois d'incarcération et de mauvais
traitements, par ordre du lo août 1699. Une pension lui fut accordée
le 20(0' 48).
Le I" avril 1698, D'Argenson fut invité à conduire aux Nou-
velles-Catholiques une demoiselle de Vicques âgée de vingt-cinq
• C'est sans doute Thomas et Armand police, sous le nom des «sieurs de
que nous trouvons mentionnés dans un Vicques et de Beaulieu, frères, neveux
Mémoire de ceux de la paroisse Saint- de M. de Massanes», et habitant la rue
Sulfice qui peuvent être mandés à la Mazarine (Fr. 7o5i, i" 44).
3o2 Révocation de t Edit de Nantes à Paris.
ans (O* 42 et Ballet., 3= série, II, 56o), que la sœur Ancelin mena,
le 29 janvier suivant, à la communauté de Sainte-Geneviève. C'était
Éléonore, fille de Christophe. Le 3i mars, M. de Loisilière, son
oncle, demanda qu'on la transférât de Sainte-Geneviève chez
M°"= Colombet, ancienne catholique de la rue du Sépulcre (O' 43).
Sans doute les renseignements fournis sur cette dame n'offrirent
pas toute garantie à la police ; car M. de Loisilière dut faire choix
d'une autre personne, la demoiselle Laurenceau, à laquelle on
refusa également de confier M"" de Vicques. Le 10 février 1700,
Pontchartrain, saisi d'une nouvelle demande, invitait D'Argenson à
s'entendre à ce sujet avec la supérieure des Nouvelles-Catholiques
et la sœur Ancelin (O • 44). Enfin, le 3 mars, M"'= de Vicques fut
remise à M"" de Laurenceau pour six mois. On la relâcha peut-être
au bout de ce temps, mais sans la perdre de vue ; car Pontchar-
train demandait encore le 5 mai 1701 comment elle se conduisait
en matière de religion.
L'intervention répétée d'un oncle en cette affaire donne à
penser que le père passait tout au moins pour suspect ; en effet,
après une enquête sur sa conduite religieuse, ordonnée le 29 juin,
Christophe de Vicques entrait à la Bastille le 22 juillet 1699, par
ordre du 20. Le 29, M™'= de Beaulieu, femme de son frère Thomas,
et le sieur de Neuilly, mari d'une fille dudit Thomas, obtenaient en
leur quahté de «bons catholiques», l'autorisation de lui rendre
visite (O' 43). Par ordre du 19 août il fut tiré, le 23, du donjon et
conduit chez les P. de l'Oratoire, qui, nous aimons à le constater,
se montrèrent touchés de ses souffrances, ainsi qu'il résulte de ce
billet de Pontchartrain au cardinal de Noailles: «7 juillet 1700.
Sur ce que le supérieur de l'Oratoire demandait que M. de Vicques
fût renvoyé dans sa maison pour s'y faire soulager de ses infir-
mités, vous prîtes la peine de me faire savoir qu'il serait dange-
reux de le laisser retourner dans sa famille, et suivant votre senti-
ment. Sa Majesté ordonna [après avoir consenti le 7 à sa mise
en liberté] qu'il resterait à l'Oratoire; aujourd'hui le sieur de
Vicques présente à nouveau ce placet par lequel il demande per-
mission de se retirer chez le sieur de Mouchy, ancien catholique,
avec promesse de ne voir aucun nouveau catholique, pas même
ses enfants» (O^ 44). Le cardinal et le roi demeurèrent inflexibles
et sans pitié; une lettre de Pontchartrain atteste que M. de
Vicques était encore à l'Oratoire le 26 mai 1701, et qu'il songeait à
s'échapper (O* 45).
En envoyant à D'Argenson l'ordre d'arrêter Christophe,
Emprisonnés à Parts. 3o3
Pontchar train lui avait dit le 20 juillet 1699 : t J'avertirai les officiers
des mousquetaires d'avoir une attention particulière sur l'éducation
de son fils» {ArcJi. Bast., X, 217).
Cette recommandation ne produisit qu'un maigre résultat, car
le même secrétaire fut obligé de la renouveler et écrivit au marquis
de Vins le 3 mars 1 700 : « Le roi a été informé que le sieur de Vie,
mousquetaire de votre compagnie, nouveau catholique, néglige fort
de se faire instruire et ne visite presque plus les ecclésiastiques du
séminaire des Missions étrangères qui s'étaient chargés de ce soin.
Sa Majesté m'ordonne de vous écrire d'j^ avoir une attention par-
ticulière» (O' 44\ Nous ignorons quel était le membre de la famille
faisant «exactement son devoir catholique», auquel D'Argenson
faisait accorder le 3o novembre 1714 l'autorisation de vendre une
maison (Fr. 8121 P 122).
ViGNAULT (M""), voir Du Moustier.
ViGNON (Anne), mise au For-l'Évêque pour la R. le 16 avril
1686 (Fr. 7o5x f" 290).
ViLDOu (M™"= de). Susanne Baudouin, veuve de Vildou, arrêtée
avec quinze autres fugitives de La Rochelle, et condamnée à être
rasée et enfermée à perpétuité, fut transférée de l'Hôpital-Général
aux Nouvelles-Catholiques, par ordre du i3 avril 1700, ainsi que ses
compagnes, Esther de La Ronde, M'"'' Goilard et sa fille,
M"'= Guillaume Flamand et ses trois filles. Elle était encore aux
Nouvelles-Catholiques le 7 juillet; mais à ce moment il était question
de l'envoyer chez M"^ de Mailloc, sa parente, qui avait reçu en
1695 M"*^ de Vargnes, autre détenue des Nouvelles-Catholiques. Le
P. Bordes en avait fait la proposition à Ponchartrain, et celui-ci
demandait l'avis du cardinal de Noailles (O' 44).
ViLLACEL (De), enfermé à la Bastille, où. le P. Bordes fut auto-
risé à le voir par une lettre du 8 avril 1686 (O* 3o).
ViLLARNouL, voir II, 356.
Villeneuve de Pluviers (La dame de), mise au For-l'Évêque
pour la R., le 8 août 1686, sur le soupçon qu'elle cherchait à sortir
du royaume (O* 3o et Fr. 7o5i f" 281).
Le capitaine Louis de Villeneuve, arrêté avec Amonnet, fut
conduit dans les prisons de Tournay, et ramené à Paris le 6 mai
1686.
3o4 Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
ViLLERETS (De), voir Caron, II, 297.
ViLLiERS (De), voir Vrigny, II, 400.
Vincent (Marie). Le i'^'' mai 1686, c'est-à-dire environ deux
mois après l'arrestation d'Anne-Marie Vincent (voir Godin), eut
lieu celle de sa tante Marie Vincent, de Rouen, parente du libraire
Périer, et servante de De Laet, de la rue Geoffroy-l'Asnier, lequel
était sur le point de partir pour l'étranger. Elle fut arrêtée chez le
guide Pitola ou Pilota Perrin, auquel elle apportait pour le con-
duire à Bruxelles l'enfant dont M™'' de Massanes venait d'accoucher.
Mise au château de Vincennes par ordre du i5 mai, et transférée
au château de Boulogne par ordre du ig août, elle ne fut relâchée
que le i" octobre 1688, pour être expulsée du royaume (O' 3o, 32
et Fr. 7o52 f 94, 7o53 f°= 216, 218, 254, 256, et TT 235).
Vincent (Nicolas), voir Festu.
Vincent (La femme d'Ysbant), bourgeois d'Amsterdam, re-
tournant près de son mari, fut arrêtée à Valenciennes avec sa
servante; on les ramena toutes deux au For-l'Evêque. L'ambas-
sadeur de Hollande réclamait, le 3i décembre i685, leur mise en
liberté. La Reynie fit répondre qu'il fallait s'adresser au roi et
donner des raisons plus concluantes (Fr. 7o5o f" 191).
VioN, voir II, 442.
ViRAZEL (De). Seignelay ordonnait le 14 mars 1686 de mettre à
la Bastille le sieur de Virazel, conseiller au Parlement de Guyenne,
retiré chez les P. de l'Oratoire, et confirmait cet ordre le 18, étant
mieux instruit des « mauvaises dispositions » du personnage (O ' 3o).
Le prisonnier fut transféré, le 12 mai 1687, au prieuré de Saint-
Martin-des-Champs par ordre du 9 (O ' 3i et Fr. 7o53 f^ 164, 168),
puis envoyé au château d'Angoulême par ordre du 4 août, et traité
sur le pied de 1200 livres par an, qu'on prélevait sur ses biens. 11
fut expulsé du royaume en 1688 et se réfugia en Angleterre.
Milord Gallway écrivait le 2o/3o janvier 1693 qu'il s'efforcerait
d'emmener M. de Virazel et M. de Sailly en Irlande, pour régler
les affaires des six cents familles de réfugiés qu'il voulait y établir
[Bullet., X, 69). Sa charge de conseiller fut donnée en 1688 à son
fils ou à l'un de ses fils (TT 25i). Daniel de Virazel, peut-être fils
du proscrit, fut incorporé comme capitaine dans l'armée du roi
Guillaume le 25 juin 1690 (Agncvv, III, 179). En lôgS, une dame de
Virazel, habitant la rue des Ciseaux à Paris, réfutait des mémoires
Emprisonnes a Paris. 3o5
où elle était calomniée, dans une lettre adressée le 2 janvier à La
Reynie (Tourlet, invent. TT).
ViRioT. Marie Picart, veuve de Daniel Viriot, avocat, venue à
Paris au mois d'octobre i685 avec permission, fut mise à la Bastille
pour refus d'abjurer, et n'en sortit que par ordre du 10 juillet 1689
(O» 33 et Fr. pr., 2^ édit., III, 401).
Il y avait une famille Viriot à Vitry-le-François et une à Paris.
En i635, Susanne Viriot, fille de Théodore, docteur en médecine,
et de Marie Mauclerc, avait épousé à Charenton Siméon Faul-
connier, sieur de Fontanes.
VivANS, voir II, 345.
VoREAux (Jean), de Lemé, village entouré de bois, à trois lieues
à l'est de Guise, profita du voisinage de la frontière pour se faire
guide. Il fut arrêté à Guise, en i685, conduisant Jeanne, Marie et
Marguerite, filles de Luc Boutin, marchand de Paris (Tourlet,
invent. TT et Fr. pr., 2<= édit., III, 35). Il est peut-être le même per-
sonnage que David Voreaux qui, condamné aux galères perpétuelles
à Laon, sans doute pour avoir essayé de conduire à l'étranger
Loqueneur, ainsi que sa femme et ses domestiques, interjeta appel
du jugement et fut, en conséquence, écroué au Châtelet de Paris le
3o octobre 1686 (Reg. d'écrou du Palais de Justice). Comme ce
guide ne figure pas sur la liste des galériens, c'est évidemment lui
qui est encore mentionné dans un rapport de police du i5 janvier
1690, lequel prouve qu'il continuait son périlleux métier : « J'ai su
par De Salve, écrivait Desgrez, que le billet qui est dans les papiers
que le ministre Cottin a remis au nommé Voreaux, qui logeait à la
Croix de Fer, rue Bourg-l'Abbé, n'était que pour le faire connaître »
(Fr. 7053 {° 236). La famille Voreaux existe toujours et est l'une
des plus nombreuses de l'Église de Lemé. — Pierre Voreaux, de
Picardie, qui reçut un viatique à Genève en 1692, était probable-
ment l'un de ses membres (Ms. B. du prot.).
VoYER (M"^), « non payante », aux Nouvelles-Catholiques
en 1686.
Vrigny (De), voir II, 398.
Vrillac (De). Deux frères de ce nom, Pierre, sieur de Morsain,
et Jacques, sieur de Biard, avocats au Parlement, furent revêtus
l'un (1664) après l'autre (1666) de la charge de bailli de La Ferté-
sous-Jouarre. Leur sœur Charlotte était femme de François Le
III
3o6 Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
Sueur, pasteur audit lieu de La Ferté. En 1664, Pierre avait épousé
à Charenton Marguerite, fille de Barthélémy de Besset, sieur de
Presse, et de Catherine Fenou. Deux ans plus tard, Jacques épousa
Catherine, sœur de la femme de son frère. Jacques, ancien de
l'Église de La Ferté, prit part aux travaux des synodes de Charen-
ton (1679) et de Lizy (1681). Malgré les larmes et les reproches de
sa femme, que Bossuet avait faite catholique, il quitta la France
peu avant la Révocation, et le sieur de Louville, gentilhomme de
la manche du duc d'Anjou, s'empressa de demander la confiscation
de 10,000 livres qu'il lui devait, et qu'il n'avait refusé de payer,
disait-il, que « pour ne pas contribuer à son évasion » (TT 248).
Réfugié à La Haye, Jacques reçut par l'entremise de sa femme
une lettre de Bossuet dont voici quelques lignes :
A Meaux ce 17 octobre i635.
Monsieur,
Autant que j'eus de joie quand M. le bailli de La Ferté 1 me vint dire de
votre part que vous vouliez rentrer dans l'Église ^, autant fus-je surpris et
affligé, quand j'appris qu'au lieu d'exécuter ce pieux dessein, vous étiez sorti
du royaume. Est-il possible que vous ayez cru qu'on ne peut se sauver dans
une Église où vous êtes forcé d'avouer que vos pères se sauvaient avec les
nôtres avant votre Réformation?... Mais je ne veux point me jeter sur la
controverse, je vous écris seulement pour vous inviter à revenir et à ramener
ceux que vous pourrez, même M. Le Sueur; vous me trouverez toujours les
bras ouverts, et je n'oublierai rien de ce que je pourrai faire pour votre
service. Je joins mes prières avec les larmes de M"*^ de Vrillac, etc.
Le fugitif confia la lettre à son ami Jean Rou, qui répondit
sous son nom. — Quelques mois plus tard, le 3 avril 1686, l'évêque
de Meaux reprit la plume et fit une nouvelle tentative. C'est dans
sa seconde lettre que se trouve le passage bien connu où, arguant
du supplice de Servet, il demande aux protestants s'ils osent dire
que les princes ne doivent jamais se servir du glaive pour abattre
les ennemis de l'Église^. Jean Rou, très versé dans l'histoire
ecclésiastique, répliqua avec une grande modération, toujours sous
le nom de son ami, et accumula les exemples pour établir que
l'Église n'a point le droit de persécuter, à moins de fouler aux
pieds les principes de son fondateur. Fort de l'approbation de
' Ce bailli aurait-il (Ad Pierre ou un faire croire à .M. de Meaux qu'il avait
fils de celui-ci? donné parole de se réunir.
2 M. de Vrillac affirme, au contraire, :' Vo\r Les premiers pasteurs du Désert,
qu'on s'est mépris lorsqu'on a voulu II, 80.
Emprisonnes à Paris. 807
Claude, il livra bientôt à l'impression ses deux lettres et les deux
de Bossuet sous ce titre : La séduction éludée, etc.
Avec les principaux réfugiés de Hollande, Jurieu, MM. de
Béringhen, de Chenaille, de Vrign}^, Jacques de Vrillac travailla
dès 1694 à obtenir que les puissances protestantes obligeassent
Louis XIV à annuler l'Édit révocatoire. On sait que la paix de
Ryswick ruina ces espérances, et détruisit les dernières illusions
des malheureux qui ne pouvaient oublier la France '. Bossuet, qui
n'avait pu ramener le fugitif, voulut du moins s'emparer de ses
biens pour les consacrer au service de l'Église persécutrice. La
lettre que Pontchartrain lui adressa le 9 novembre 1699 ne laisse
aucun doute à cet égard :
J'ai reçu la lettre que vous m'avez écrite concernant le nommé De Vrillac
de La Ferté-sous-Jouarre, qui s'est absenté et qui a laissé un bien assez
considérable que vous voudriez appliquer aux dépenses à faire pour l'instruc-
tion des nouveaux catholiques. Mais comme la confiscation ne peut avoir lieu
que quand il aura été condamné, il faut attendre qu'il ait été rendu un juge-
ment contre lui; après quoi je le proposerai au roi selon nos instructions
(O 1 42).
Walscot (Charlotte), de Paris, et Salomon Woinesson, de
Châtillon-sur-Loire, publication de bans à Londres le 20 avril 1701
{Proceedings, juillet 1890).
WiTT (De). Seignelay écrivait à La Rej^nie le 29 avril 1686 :
« Je vous prie de me mander qui est le sieur De Witt, qui se mêle
de faire sortir des sujets du roi hors du royaume; s'il y a des
preuves de ce qu'on dit, il ne faut point tarder à le faire arrêter ».
Et le 6 mai : « Sa Majesté m'ordonne de vous faire savoir que son
intention n'est pas qu'il soit rien fait contre le sieur Witt» (O' 3o).
Pierre Witt, emprisonné à Vincennes le i5 novembre 1695, en
sortit le 26 octobre 1697, à condition de se retirer en Hollande.
Zell (Un envoyé du duc de), enfermé à la Bastille en 1686,
pour refus de changer de religion (Ch. Weiss, I, 96).
' Voir Z.e.v premiers pasteurs du Désert, II, 274 et suiv.
XXX
PARISIENS ÉMIGRÉS
Abard (René), de Paris, réfugié à Genève, assisté par la
Bourse française en 1682 (B. Fr. pr.).
Adam (Claude), de Nanteuil (les Meaux), reçu à la paix de
l'Eglise, à Londres le 18 septembre 1698 {Proceedings, juillet 1890).
Addée de Grandchamp (Susanne), fugitive à la fin de 1686,
mourut en Angleterre en 1688 (B. Fr.pr.). Le capitaine Daniel
Addée, originaire de Lorraine), aussi réfugié, épousait en Angle-
terre Louise de La Ferrière en lôgS (Agnew, in-f°, II, 80 et 102).
Agar (D'), famille parisienne descendant d'un dominicain
converti en 1626. Quatre de ses membres figurent dans les warrants
de naturalisation anglaise du 14 octobre i68r : Jacob, peintre de
portraits, de l'Académie royale de Paris, rayé comme protestant,
plus tard peintre du roi de Danemark et de la reine Anne d'Angle-
terre; Isaac, ingénieur militaire et capitaine aux gardes de
Charles II; Théodore, lieutenant, et Abraham, exempt des gardes
du corps (De Schickler, Egl. du Refuge, II, 3i2). Théodore, sa
• Parmi les personnes notées par la Rouget, maître maçon, Roger, la veuve
police comme faisant leurs préparatifs de Thibaut, les époux Dupont, fruitiers; le
fuite, il faut citer la sage-femme Gerlain, 12 septembre, La Roque, marchand de
sans date; au mois d'octobre i683, la Nantes, avec sa femme et quatre enfants;
veuve Fouquet, l'orfèvre l.e Lorrain, Le le i3 décembre 1087, la nommée Galet et
Borelle, Taret, Tissier, brodeur; le 18 sa fille, qu'elle avait «tirée par violence»
août i686, l'horloger La Varenne, le mar- des N""°-Catholiques de Blois; en janvier
chand de dentelles Pariset, et son beau- iOy3, Dupin, maître de français; en 1699,
frère Louis Porcher qui n'avait pas abjuré, la nommée Dolus.
Parisiens émigrés. 3o9
femme Marie Baudier, catholique, furent déiinitivement naturalisés
le 21 janvier i685, et leur fille Marie, le 9 septembre 1698. Agnew
mentionne encore Henri d'Agar, naturalisé à Londres le 9 sep-
tembre 1698 (B. Fr. pr.)
Agasse (Etienne), orfèvre de Paris, reçu habitant de Genève
le 14 mars 1682 (B. Fr. pr.).
Agoureau (Marie d'), de Paris, prosélyte âgée de vingt ans,
reçue membre de l'Église de la Savoye à Londres, le 12 avril i685.
Alexandre. La veuve du joaillier de ce nom habitait Berlin en
1698 (Ms. Dieterici). Elle ne quitta la France qu'après avoir été
contrainte d'abjurer, ainsi que l'attestent les extraits des rapports
adressés à La Reynie par le commissaire Hémon:
14 janvier 1686. Alexandre erre par la ville, ne revient pas coucher; très
difficile à rencontrer. La veuve Alexandre a signé chez le procureur du roi il
y a dix jours; mais je n'ai pu lui faire faire de profession de foi. Elle ne veut
rien faire et remet à quinze jours; elle a même dit à quelques personnes
qu'elle ne pouvait se convertir dans le cœur.
18 janvier 1686. Après que j'ai eu beaucoup pressé la veuve Alexandre,
de la rue du Mouton, pour sa profession de foi,... elle a enfin fait son abjura-
tion entre les mains de M. le grand pénitencier; elle doit aller demain à l'ar-
chevêché pour retirer le certificat imprimé de sa profession de foi qu'elle
m'apportera.
Son fils Jean-Louis n'est pas visible et ne veut rien faire du tout (Fr. 7o5i
f"' ii3 et io3).
Nous ignorons si André et Salomon Alexandre, naturalisés
anglais le 11 mars 1700, appartenaient à la même famille. — Pierre
Alexandre, de Paris, sieur de Ramboulet, jeune homme, réfugié à
Francfort-sur-le-Mein, 1687 (Ms. de la biblioth. du prot.).
Allaire (La veuve), qui avait promis de signer, écrivait le
commissaire Labbé, le i5 janvier 1686, s'en est allée dans son pa3's.
Un crocheteur porte ses meubles à l'hôtel de Schomberg (Fr. joSi
f" 66). — 11 parait probable qu'elle s'enfuit à l'étranger.
Allard. Outre Jacques, mandé chez Seignelay le 14 décembre
i685 comme négociant de première catégorie, nous trouvons plu-
sieurs autres personnages de ce nom dans les extraits des registres
de Charenton, notamment Anne, femme de Guillaume Mariette.
Toutefois nous ne saurions affirmer positivement que Ursin et
François, naturalisés anglais, le premier en 1687, le second en 1701,
et Isaac assisté en Angleterre en 1708, fussent de la même famille.
3io Révocation de VÉdit de Nantes à Paris.
Allix (Pierre), pasteur de Charenton, réfugié en Angleterre,
y fut naturalisé le 5 janvier 1688 avec sa femme, Marguerite Roger,
et ses trois fils Jean, Pierre et Jacques.
Il y avait à Paris une famille de teinturiers du même nom, qui
fournit aussi son contingent à l'émigration. Née en i63i et filleule
d'Etienne Gobelin et de M""' Henri Gobelin, Susanne Allix de La
Rairie, dont le mari (nom inconnu) était aux galères pour la R.
depuis 1686 ou 1687, recevait, en 1706, avec sa fille Anne, l'assis-
tance publique en Angleterre. — La veuve de Jean Allix, âgée de
soixante-douze ans, était également assistée à Londres en 1702.
. Amel (Antoine du), tailleur, de Paris, réfugié à Francfort-sur-
le-Mein, 1687 (Ms. de la biblioth. du pr.).
Amian, voir Emprisonnés.
Amonnet, voir Anciens.
Amyot, voir Emprisonnés.
Amyrault (Moïse), sieur de Champrobin, avocat^ demeurant
rue Pavée, dans le quartier de la Harpe, était fils du célèbre pro-
fesseur de Saumur. Il passa en Hollande à la Révocation, tandis
que Marie Théard, sa femme, abjurait avec les deux enfants qui
lui restaient, Elisabeth et Moïse, âgé de trois ans. C'est sans doute
ce dernier qui fut naturalisé anglais en 1700 avec Jacques Formont,
Marie Amyrault et ses enfants Henri et Marie-Anne; et c'est très
probablement Marie Amyrault, qui, devenue veuve, fut assistée à
Londres avec sa fille de 1702 à 1705. D'après les papiers de La
Reynie, elle offrit au guide Félix en 1686 mille livres pour la passer
avec ses quatre enfants; Félix refusa, étant occupé ailleurs (Fr. 7060
f" 242).
Anard (Jacques), sieur de La Badouaire, fugitif, possédait une
rente de 59 livres qui fut confisquée (TT 489).
Andrieu (La veuve Jacob), fugitive, possédait avec les héri-
tiers de Jacques Devaux, aussi fugitifs, 178 livres de rente sur
l'Hôtel-de-Ville, qui furent confisquées (TT 118, i56 et 428).
Androuet du Cerceau (Paul), horloger, demeurant avec le
sieur Clément, son beau-frère, dans la cour du Palais, abjura le
21 décembre i685, après avoir été instruit par le sieur Du Hamel
(Fr. 7o52 f" 804). Ayant persévéré dans la religion protestante, sa
femme fut enfermée, en 1686, dans un couvent où on la détenait
' Parisiens émigrés. 3ii
encore l'année suivante, bien qu'elle fît valoir son origine hollan-
daise pour réclamer la liberté. Une demoiselle Androuet du Cerceau
passa dans les pays étrangers en 1686; la même année, son parent
Jacques fut admis à la sainte cène à La Haye, après avoir fait
reconnaissance publique de la faute qu'il avait commise en abjurant.
Angennes (D'), voir Emprisonnés.
Arbauld (Susanne), voir Emprisonnés.
Arbunot (Jacques), naturalisé anglais en 1697, appartenait
certainement à la famille parisienne de ce nom, alliée aux
Bauche, aux Des Essarts, et qui eut pour principal représentant
le peintre et sculpteur Jacob Arbunot, marié à Charenton vers
1675, et auquel sa femme donna au moins trois enfants: Daniel,
Philippe et Anne.
Armand (Joseph), de Saint-Denis, reçut de Bonrepos à La
Haye, en 1698, 9 livres pour rentrer en France (Aff. étr.-Holl.,
177)-
Arthuys (D'), voir Emprisonnés.
Arzeliers (Gaspard Perrinet, marquis d'), capitaine au régiment
de Sault, commissaire de l'Édit en i685 dans le Dauphiné, abjura
lors de la Révocation, ainsi que sa femme, Marie Hardy, fille de
Thomas, sieur de Vicques, et de Marie de Massanes, qu'il avait
épousée à Charenton en 1672. En qualité de nouveau converti, il
reçut le 18 mars 1686 une pension de 2000 livres, qui ne l'empêcha
point de se retirer à La Haye, l'année suivante avec sa femme
(Fr. pr.).
Asselin (M"^ Jeanne), de Paris, âgée de vingt six ans, s'enfuit
après avoir donné sa signature, et fit acte public de repentance à
Londres le 17 novembre 1687 (Ms. de l'Eglise de la Savoye).
AuBÉ (La veuve), pauvre femme de la rue Saint-Nicolas,
fugitive à la fin de 1686 (Fr. 7o5i P 2i5). D'après le carton
TT i58 des Archives, elle aurait laissé en France quelque bien.
Aubertin (Marie), fille du pasteur de Charenton et veuve de
Nicolas Houssemaine, bailli de Villebon, était âgée de 60 ans
lorsqu'elle quitta la France, avec sa nièce Anne-Aimée, âgée de
16 ans et fille du banquier Edme Aubertin. Ayant abjuré avant de
passer à l'étranger, elles firent acte de repentance à Londres, dans
l'église de la Savoye le 29 août 1686, et furent naturalisées le
3i2 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
5 janvier 1688. On les trouve au nombre des assistés de 1708 à 1705
(Ms. de la Savoye et Agnew).
AuBRY (Jacques"), naturalisé anglais en 1697. C'est lui sans
doute, ou son père, qui était laboureur à Nanteuil-les-Meaux et
assistait comme témoin, en 1672, au mariage d'Antoine Du Houx,
sieur des Epinolles. En 1698, Antoine Aubry et Madelaine, sa
femme, étaient aussi naturalisés en Angleterre. Antoine est-il le
même personnage qui signait, sans prénom, le 14 décembre i685
chez Seignelay? C'est ce que nous ne sommes pas en mesure de
décider. Dans tous les cas, le signataire devait être parent des
Aubry de Nanteuil et de Meaux, dont la famille subsiste encore.
AuDOUviLLE (Antoine), d'Antony près Paris, âgé de soixante-
dix-sept ans, et sa femme, assistés en Angleterre, 1705 (Ms. B. du
pr.). Jeanne, veuve d'Antoine, 79 ans, de Paris, assistée à Londres,
1708 {Fr. pr., 2" édit., V, 419).
AuFRÈRE, voir Anciens.
AussY (M""^ d'), veuve en 1672, puis remariée au baron de
Neuville et retirée avec ses deux filles en Hollande, y fut bientôt
surnommée la Sapho d'Amsterdam (B., Fr. pr., V, 277). Elle
appartenait évidemment à la famille parisienne des d'Aussy, alliée
aux Vivans et aux Guéribalde.
Bachelet (Jean), marchand banquier rue Saint-Denis, passé
en Hollande à la fin de 1686. On mit le scellé dans sa maison (Fr.
7o5i f°= 7 et 827).
Bachelier, ouvrier en dentelles du quartier Saint-Denis, passé
en Hollande, à la fin de 1686, avec sa femme et quatre enfants,
laissa un héritage à Villiers-le-Bel (Fr. 7o5i f" 827). Anne, veuve
d'un marchand de Paris, assistée à Londres en 1708. Les ms.
Dieterici mentionnent à la date de 1698 : Jean, maître pelletier de
Paris, et sa femme, réfugiés à Berlin; Nicolas aussi maître pelletier
de Paris, et sa femme, réfugiés à Bernau ; Paul, ouvrier en soie de
Paris, réfugié à Berlin.
BARBot (Jacques), rochelais, banquier à Paris, marié en 1682 à
Constance-Emilie Beck, fille du résident de Brandebourg, dont il
eut deux filles en France : Constance-Emilie (1688) et Anne-Elisa-
beth (1684), fut mandé chez Seignelay le 14 décembre i685, comme
Parisiens émigrés. 3i3
négociant de la troisième catégorie; mais il n'j'alla point et s'enfuit.
II fut naturalisé anglais le 5 janvier 1688. — Jean Barbot, sieur de
Jarre, demeurant rue du Sépulcre au faubourg Saint-Germain, et
secrétaire du président de La Barroire, n'abjura que contraint le
17 novembre i685 (Fr. 7o55 f'^' 282 et 289). Le 20 mars 1686, il fut
naturalisé en Angleterre, où il épousa, deux ans plus tard^ Char-
Jotte-Susanne Drelincourt (voir Beck\
Barbut (Marthe), femme d'Armand Gast, étant passée à
l'étranger, son frère, Pierre Barbut, bourgeois de Paris, nouveau
converti, sollicita le don des biens de la fugitive (TT 25i).
Barickhausen (Barckhausen? Henri-Jacques de), de Paris, reçu
à la paix de l'Eglise à Londres le 14 juillet 1700 (Pn9crf(y///^5, juillet
1890).
Baril (Josué), fils de l'apothicaire du roi, et sa sœur Elisabeth,
passèrent en Angleterre lors de la Révocation, voir II, 578.
Barnier (Esther), veuve d'un horloger de Paris, âgée de
quatre-vingt-deux ans, assistée à Londres en 1705 et 1706 (B.
Fr.pr.).
Baron, sieur du Pont (M'"^), voir I, 464.
Barré (La veuve) de la rue des Francs-Bourgeois, passée à
l'étranger à la fin de 1686 (Fr. 7o5i f° 323).
Basange, joaillier de Paris, sorti de France avant la Révoca-
tion, habitait depuis neuf ans Manheim, lorsqu'il fut arrêté en i685
par ordre de l'Electeur, comme complice des prétendues intentions
criminelles de Cardel, sur la dénonciation calomnieuse de Desval-
lons. Ce fut un de ses parents restés à Paris qui joua un rôle dans
le fameux procès du collier (Ravaisson, IX, 279). La famille qui
subsiste encore en Allemagne, n'avait point conservé le souvenir
de l'injuste arrestation de l'un de ses membres.
Basile, banquier de la rue Saint- Denis, chez lequel le scellé fut
apposé en son absence, le 8 février 1687.
Bauche (Barthélémy), de Paris, âgé de quatorze ans, fait acte
public de repentance à Londres dans l'Église de la Savoye (Ms. de
la Savo3'e). Marianne, brodeuse de Paris, âgée de quarante ans,
assitée à Londres de 1708 à 1705.
Baudoin (Claude Richard, veuve de Jean-Baptiste), de Paris, et
sa fille Marguerite, âgée d'environ dix-huit ans, réfugiées à Zurich
3i4 Révocation de l'Êdit de Nantes a Paris.
en 1694. Marguerite épousa Jean Formont. Toutes deux furent
inhumées près de lui dans le temple français de Bâle: la première,
âgée de 82 ans, le 5 juin 1719; la seconde, le 22 juillet 1729
{Bullet., 3° sér., IX, 610). David Beaudouin, l'un des commissaires
distributeurs de «la royale bonté» en Angleterre (1708-1706),
appartenait sans doute aussi à la famille parisienne dont l'un
des principaux membres avait été menuisier du roi sous Louis XIII.
Baudry (Paul), fugitif, possédait une rente sur l'Hôtel-de-
Ville, qui fut confisquée après son départ (TT 429).
Bauffre (Elisabeth-Anne), de Paris, fait acte de repentance à
Londres, dans l'église de la Savoye, le 21 octobre 1688, non pour
avoir abjuré, mais pour être simplement entrée dans une église
catholique afin de faciliter sa fuite.
Pierre de Bauffre, aussi de Paris, qui a signé sans abjurer, fait
acte de repentance dans la même église, le 28 août 1688 (Ms. de la
Savoye).
Bauman (Daniel), allemand, tailleur de la rue de Seine, sa
femme et sa fille, luthériens, passés en Allemagne à la fin de 1686
(Fr. 7o5i {° 8).
Baume, famille d'artistes parisiens au XVIP siècle. Pierre,
orfèvre, marié en 1666 à Marie-Madelaine de Lafonds, établi à
Amsterdam en 1670. Marguerite, assistée à Londres en 1710;
Marie-Madelaine, en 1721 (B. Fr. pr.).
Bazanier (Anne), sœur de Madame Samuel Lardeau (voir
Anciens), fugitive à la fin de 1686, épouse à Londres en 1692
Antoine de Martin de La Bastide (Agnew, in-f", II, ici).
Bazin (Madelaine), veuve de Buisson de Barré, de la rue des
Francs-Bourgeois, fugitive après février 1687 (Fr. 7o5i f" i25). —
Jean Bazin de Limeville, réfugié en Hollande, où il épousa en 1698
Marie Petitot, fille du peintre. Il mourut à La Haye en 1708. Made-
laine Bazin, sa sœur, passée en Hollande avec son mari Jean Remy
de Montigny, et leurs douze enfants {Fr. pr., VI, 488 b).
Beauchamp (Samuel), voir Anciens.
Beaumont (Esther), de Paris, veuve d'un tailleur et âgée de
soixante-cinq ans, assistée en Angleterre en 1705.
Beck, voir II, 448,
Parisiens émigrés. 3i5
"S
Bédé, sieur de Longcourt (Benjamin), avocat au Parlement de
Paris, passé en Angleterre avant la Révocation; il était à Londres
dès 1679, ainsi que son frère Samuel, sieur de Loisillière, et leur
sœur Olympe, veuve d'Auguste. Hardy, sieur de La Fosse
(B. Fr. pr.).
Béhours (M"'' Jeanne), de Paris, âgée de trente-cinq ans,
assistée à Londres en lyoS.
Belhomme. Bien qu'il y eut des protestants de ce nom à Paris
(voir III, 17), nous ne pouvons affirmer que celui qui s'établit
à Berlin en 1672 et devint membre du consistoire, appartînt au
troupeau de Charenton. Voir B. Fr.pr., II, 216.
Beliard, famille d'orfèvres parisiens, dont plusieurs membres
quittèrent la France à la Révocation. David et sa femme possé-
daient une rente qui fut confisquée après leur départ (TT i56 et
433). Jeanne, infirme, et Louise sa sœur, figurent sur les listes de
l'assistance publique à Londres de 1703 à 1708. La plus jeune
mourut en 1708, âgée de soixante-dix ans, fit acte de repentance en
détestant son abjuration, dans l'église delaSavoye, le i'^'' mars 1701.
Bellot (Claude), de Paris, assisté à Genève en i685 (B. Fr.pr.).
Beloir (Melchior), de Paris, maître de langues, assisté à
Londres, avec sa femme et un enfant, en 1703. Susanne, veuve
d'un médecin de Paris, âgée de soixante-quinze ans, aussi assistée
à Londres en 1703; elle est encore sur la liste de 1710 (B. Fr.pr.).
Bennes (Paul de) et Anne Babaut, sa femme, passés à l'étranger.
Leurs biens confisqués sont donnés à leur fille Susanne, nouvelle
catholique, en 1687. On trouve des familles de ce nom dans les
extraits des registres de Charenton : Jeanne de Bennes épousait en
1676 Nicolas de Louvigny. Jeanne Babaut, fille d'Isaac, ministre à
Gien, épousait à Charenton en 1647 Daniel de Chalandos, sieur des
Fontaines. Cependant Bordier affirme {Fr. pr., I, 633) que Paul et
sa femme, ainsi que Susanne, étaient tous trois de Gien, ce qui ne
prouve pas qu'ils n'ont point habité Paris.
Benoit (Élie), ministre et historien de l'Édit de Nantes, réfugié
à Delft, était parisien de naissance. Les rentes appartenant à un
autre fugitif du même nom et du même prénom, et à sa femme
René Quillet, furent confisquées (TT i56). Françoise Benoit, de
Paris, âgée de dix-sept ans, et nouvelle catholique, faisait acte de
3i6 Révocation de UEdit de Nantes à Paris.
repentance à Londres dans l'église de la Savoye le 17 août 1684,
et Etienne Benoit, aussi de Paris, était admis à la cène à La Haye,
après .avoir déclaré publiquement qu'il détestait son abjuration
(Ms. de la biblioth. du prot).
Berchère (Louis), de Paris, fils de Claude, et de Madelaine
Loyseau, fut naturalisé anglais en i685 avec ses fils Jacques-Louis
et Jean. Susanne, fille de Louis et de Susanne de Louvain, qui
épousa Baril à Londres, était probablement sa fille (Agnew, in-f°,
II, 54, 77 et 100).
Berger (Françoise), de Paris, âgée de cinquante-neuf ans,
assistée en Angleterre en 1705, ainsi que Pierre, âgé de cinquante
ans, infirme, ayant avec lui deux enfants (Ms. de la B. du pr.).
Béringhen, voir II, 84 et 879.
Bernard (Gabriel), fils du peintre et frère du célèbre financier
parisien Samuel, était banquier lui-même et avait épousé en 1682
Anne-Hélène Clergeau, avec laquelle il quitta la France à la Révo-
cation. Ils habitaient Halle en 1698 et avaient huit enfants, deux
servantes et une nourrice, également réfugiées (Ms. Dieterici).
D'après La France protestante (2^ édit., II, 866), plusieurs neveux de
Gabriel cherchèrent un refuge en Brandebourg; l'un d'eux fut
pasteur de l'église de Werder à Berlin, où sa sœur épousa un
Maillette (lisez : Maillet ?) de Buy. Quelques-uns devinrent officiers
dans l'armée prussienne. Mentionnons encore Jeanne Bernard,
confesseuse, expulsée de France en 1691 ; Susanne, veuve Bernard,
âgée de cinquante-sept ans et infirme, assistée à Londres en 1705,
en même temps qu'Etienne Bernard, de Paris, tailleur, âgé de
soixante-dix ans; Marie Bernard, de Paris, âgée de cinquante-trois
ans, qui fit acte de repentance à Londres le 26 octobre 1686, et
Marie-Madelaine Bernard, aussi de Paris, fille d'un tailleur, qui fit
également acte de repentance à Londres avec sa sœur Susanne,
âgée de douze ans, le 25 juillet de la même année, bien qu'elles
n'eussent point abjuré formellement (Ms. de l'Église de la Savoie).
Benot (Nicolas), de Paris, prosélyte, reçoit à Genève en 1706,
un viatique pour aller en Allemagne (Ms. B. du prot.).
Berthe, fugitif, avait abandonné sur le quai Pelletier, une
maison qui fut confisquée en 1688 (TT 14).
Bertheau (Charles), ministre de Charenton, épousait à Londres,
en T787, dans l'église de Threadnecdlc-.Street, dont il était pasteur.
Parisiens émigrés. 817
Susanne Amonnet. Sa sœur, Marthe Bertheau, y épousait aussi, en
1691, Claude Mercier, lieutenant de cavalerie, qui appartenait peut-
être à la famille parisienne de ce nom. Dorothée Bertheau, fille de
Matthieu, chapelier à Amsterdam, rejoignit son père. Enfin, Marthe,
veuve d'un tanneur de Paris et âgée de cinquante-six ans, était
assistée à Londres en lyoS.
Bertin (Jacob), de Paris, reçoit à Genève, en 1690, une livre
sur la collecte de Hombourg (Ms. Court). Jacques, aussi de Paris,
venant de Brandebourg, assisté à Lausanne en 1698, à Genève en
i6o3 (B., Fr. pr).
Bertrand, voir III, 23.
Beuvry (Simon), cordonnier de la Grande rue du faubourg
Saint-Antoine, et sa femme Charlotte Legrand, passés à l'étranger
après le mois de février 1687 (Fr. yoSi f° 2i5).
Bezard, voir Anciens.
BiBAUD, ci-devant intéressé dans l'une des cinq grosses fermes
de France, passa d'abord en Hollande, où il dirigea l'œuvre du
rachat de «nos pauvres frères captifs à Alger» (synode de La Haye,
septembre 1688), puis en Suisse, où il faisait une aumône de dix
livres par semaine aux pauvres honteux^ réfugiés comme lui
(Combe, Les Réfugiés, p. 120). Il était beau-frère de Pelissari,
trésorier-général de la marine.
BiET, voir III, 26.
Bigot de la Honville (Isaac), réfugié en Hollande, ainsi que
Pierre Bigot de la Rainville, sieur de Morogues (B. Fr. pr.). Tous
deux appartenaient à l'une des familles de robe les plus considé-
rables de Paris.
BiLLAUD (David) et sa femme, fugitifs, dont les rentes furent
confisquées (TT 429).
BiVELAT (Marie), âgée de quarante-quatre ans, fille d'un ébé-
niste parisien, assistée en Angleterre en 1705 et 1710 (Ms. de la
Biblioth. du prot.)
Blanchard, deux frères fugitifs dont les biens furent con-
fisqués (TT i58).
Blondeau (La femme de F.), de Cormeil, près Paris et un
enfant, assistés à Genève en 1706 reçoivent un viatique l'année
suivante (Ms. B. du prot.).
3i8 Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
Blondel (Jacques), de Paris, fait réparation publique de son
abjuration, à Lausanne le 8 février 1698 (B. Ms. Vaud). Jacques
Auguste, fils d'un avocat au Parlement de Paris, étudiant à Leide
en 1691, passa ensuite en Angleterre où il devint un médecin
célèbre (B., Fr. pr.).
Blot (Pierre), de Paris, serrurier, âgé de cinquante-cinq ans,
assisté en Angleterre en i7o5, avec sa femme et deux enfants
(B, Fr. pr.).
Boncourt (Paul Didier, sieur de), réfugié en Hollande avec sa
femme Marthe Du Cormier et deux de leurs fils, reçut de Guillaume
d'Orange un régiment de cavalerie (B., Fr. pr.). Son nom ne figure
pas dans les extraits des registres de Charenton, mais bien celui
de son beau-père Esaïe du Cormier, et de deux de ses beaux-
frères, Daniel et Esaïe du Cormier. Marthe était assurément
parisienne. La veuve Boncourt était assistée à Londres en lyoS.
« Bonhomme, riche fabricant de toiles de Paris, l'un des plus
habiles de sa profession et qui possédait des secrets particuliers
pour la teinture, transporta son industrie en Angleterre plusieurs
années avant la Révocation de l'édit de Nantes. Le ministre anglais
George Savile s'en félicite dans sa correspondance avec le résident
britannique à Paris, octobre 1681 (Agnew, II, i36). Jusqu'à la Ré-
vocation, les Anglais tiraient de France pour des sommes con-
sidérables de toile à voile. En 1669 ils en avaient importé pour
462,000 livres sterling, soit près de 12 millions» {Fr. pr.). La fille
de Bonhomme l'accompagna en Angleterre.
Marthe Bonhomme, veuve âgée de soixante-dix ans, assistée
en Angleterre, lyoS.
BoNNEAU (Abraham), marchand, fils du banquier parisien
Honoré Bonneau et d'Anne Le Mercier, quitta la France pour la
religion et s'établit à Stockholm, où il mourut en 1687. Son fils y
devint secrétaire d'État (B., Fr. pr., IV, 1801). Marguerite, sœur
d'Abraham, avait épousé en 1668 Du Vidal, pasteur de Tours.
(Reg. de Char.). Henri, âgé de soixante-treize ans, et sa fille,
assistés en Angleterre en 1708 (Ms. Bibl. du prot.).
BoNNEL, voir III, 59.
Bonnet (Jean), de Charenton, fait acte de repentance à La
Haye en 1687. Susanne Le Maire, femme de Nicolas Bonnet,
Parisiens émigrés. Sig
menuisier de la Grande rue Saint-Antoine, fugitive avec deux
enfants après février 1687. Pierre Daniel, compagnon tailleur, à
Berlin en 1700 (Fr. 7o5i f° 2i5 et Ms. Dieterici).
BoNviLLETTE (La demoisellc), fugitive, dont on saisit une rente
(TT i56).
BoRDiER, voir III, 32.
BoRDiGNY (Pierre de), parisien, étudiant à Leide en 1686.
Bot (Jean), envoyé en Hollande, au commencement de 1686
par sa tante Marie Gion, nouvelle catholique, qui parlait publique-
ment contre la messe et méditait sa fuite (Fr. 7052 f° 128).
BoTHEREAU DE LoRMOis (Théodore), parisien fugitif en 1687,
ainsi que sa tante Madelaine Bazin, veuve de Buisson de
Barré (B., Fr. pr.).
BoTT (Jean de), ingénieur militaire, né à Paris en 1670, passa
en Hollande à la Révocation (B., Fr. pr.).
BouAY, voir III, 33.
Bouché (Jacques), de Paris, âgé de vingt-cinq ans, et son
frère Nicolas, âgé de dix-neuf ans, firent acte de repentance à
Londres le 3o juillet 1699 (Ms. de l'égl. de la Savoye).
BouDAN (Jacques), maître de langues de la rue de Seine, Judith
de Lestre, sa femme, et leur petite fille, fugitifs au mois de février
1687 (Fr. 7o5i f° 3).
Bouillon (Marguerite Favry, dame), fugitive dont les rentes
furent confisquées (TT 429, 433).
BouiLLY DE Beauregard (Jean-Pierre), parisien naturalisé
anglais en 1698; sa mère Marie-Anne Thomasset, avait été l'objet
de la même mesure en 1697. Dorothée Froment, veuve de l'ancien
de Charenton, Philippe Bernard, sieur de Bouilly, fugitive en
1699 (O» 43).
B0ULEMONT (Catherine de), de Paris, prosélyte âgée de trente
ns, reçue membre de l'Eglise de la Savoye à Londres, en i685.
BouLLAY (Abraham, Susanne et Jean), fugitifs dont les rentes
furent saisies.
Boulogne (Marie), de Paris, reçut de Bonrepos à La Haye en
1698, 5 livres pour revenir en France (Aff. étr. Holl. 177).
320 Révocation de l'Édit do Nantes à Paris.
BouRCARD (Jean-Jacques), de Paris, réfugié à Bàle sans avoir
abjuré, ancien de l'Eglise française de cette ville, ainsi que son ami
Trouillon, dont il écrivit le testament en 1710 (Combe, Les ré-
fugiés, p. 97).
Bourgeois, voir III, 37.
Bourguignon (Pierre), de Paris, ouvrier en soie, sa femme et
trois enfants, fugitifs, habitaient Berlin en 1700 (Ms. Dieterici).
Bournet (La dame), à laquelle un de ses parents avait fait une
rente de 3oo à 400 livres, absente au mois de février 1687. La vente
de ses meubles produisit, défalcation faite de tous frais, la somme
de 3oo livres (Fr. 7o5i f" 32i).
BouRSiN (Edme), orfèvre de Paris, et Madeleine Boursin, sa
femme, assistés à Londres en 1703-1706; Aimé et sa femme, idem
en i7o3; Madelaine (peut-être la femme de Vaillant), idem en 17 10.
Jean Boursin, bourgeois de Paris, obtint, le i5 janvier 1689, le don
des biens qu'il avait donnés en mariage à sa fîlle Marguerite, sortie
du royaume (O ' 33 et Bidlct., 3'= sér., IV, 450).
BouTHiLLiER (Philippe), parisien, étudiant à Leide en 1692 (B.,
Fr.pr.).
BouxiN, voir III, 38.
BozoN (Nicolas), de Paris, âgé de quarante-six ans, reçu à la
repentance à Londres le 8 mai 1698, dans l'église de la Savoye.
Braconnier, charcutier de Paris, réfugié à Berlin où il porta
son savoir-faire et ses produits encore estimés aujourd'hui sous le
nom de boudins français (B., Fr.pr.).
Brandin (La veuve de Jean), fugitive. Sa maison de la rue
Geoffroy-l' Angevin, estimée environ 5ooo livres, fut confisquée et
louée 33o livres (TT i56 et Fr. 7o5i f» 307). Susanne Brandin,
veuve de Tobie Bonhomme, signa l'acte d'abjuration le 9 janvier 1686
(Fr. 7o5i f° 63).
Brebès (J.-B.), de Paris, réfugié à Berlin avec sa femme et un
enfant; ingénieur de S. S. E. en 1698 (Ms. Dieterici).
Brest (Elisabeth), de Paris, âgée de trente-huit ans, assistée
en Angleterre en 1705 (Ms. de la B. du pr.).
Breton, voir III, 41.
Parisiens émigrés. 32 1
Briant (François), de Paris, professeur à Kœnigsberg en 1698
(Ms. Dieterici).
Bridou (Jean), passementier de Paris, réfugié à Berlin avec sa
femme et un enfant, 1700. Guillaume, perruquier de l'Électeur de
Brandebourg; Marie, sa veuve et leur fille étaient encore à Berlin
en 1698 (B., Fr.pr.]. Le comte de Schwerin, ambassadeur de l'Élec-
teur en France, avait envoyé à ses frais sept ou huit familles,
Belhomme, Fournol, Bridou^ de passementiers et cordonniers, dans
la terre de Landsberg; mais les habitants du lieu refusèrent de leur
fournir des aliments pour de l'argent. Ils furent obligés de s'établir
à Berlin, 1670. Ce fut le résultat de l'intolérance luthérienne (Erman
et Reclam, I, 35o).
Brion (Claude), de Paris), malade, assisté à Genève en i685
(Ms. B. du prot.).
Brion (Philippe), de Paris, reçut à La Haye, en 1698, 6 livres
de Bonrepos pour rentrer en France (Aff. étr. Hoil, 177).
Briquemault, voir III, 41.
Brissac (Marie, Anne et Madelaine de), filles de défunt Etienne
de Brissac et de Sara Braconnier, retirées en Angleterre au com-
mencement de 1687, avec Guillaume Reten, écossais, maître tailleur
à Paris, époux de Marie. Elles possédaient dans la rue du Colom-
bier la moitié de l'hôtel de Brissac, valant plus de 40,000 livres;
l'autre moitié appartenait à leur mère (Fr. 7o5i f°= 4 et 3i5).
Pour Brissac, sieur du Vigneau, voir II, 3o8.
Brisson (François), de Paris, sa femme et sa belle-mère, réfu-
giés à Wesel, 1700 (Ms. Dieterici). Jacques, naturalisé anglais en
1697; Pierre et sa femme Catherine, naturalisés anglais en 1684
(Agnew, in-f, II, 52).
Broschot (M"^), réfugiée en Hollande après la Révocation. Le
roi donnait à sa fille, nouvelle catholique, 400 livres de pension
pour subsister, parce que la mère avait emporté tous leurs biens
{Corrcsp. adm., IV, 514).
Brotier, gentilhomme poitevin, domicilié rue de Seine, fugitif
à la fin de 1686 (Fr. 7052 f° 240).
Buisson (Susanne), de Paris, assistée à Londres en i7o5 (Ms.
B. du pr.).
322 Révocation de t Edit de Nantes à Paris.
Buiz (Jean), de la rue de Seine, près la barrière des Entrées,
propriétaire de la moitié d'une maison estimée 3ooo livres, fugitif au
commencement de 1687.
BussiÈRE ou BuissiÈRE (Pierre et Paul), frères ', natifs de Cour-
thezon dans la principauté d'Orange. Paul vint s'établir à Paris et
entra au service du prince de Condé comme apothicaire; il épousa
en 1680 Catherine-Susanne, fille de Bernardin Martin, dont il eut
un fils nommé Jean, et une fille. En 1707, Paul, chirurgien distingué
à Copenhague, se voyant avancé en âge, sans enfants et posses-
seur d'un bien assez considérable, appela près de lui son neveu
Jean, auquel il laissa sa fortune (TT 25o).
Cagny, voir Monginot, III, 226.
Gaillard (Anne), de la rue des Deux- Portes, fugitive en 1687,
n'ayant laissé aucun bien (Fr. 7o5i f° 826). Elle était fille de Jacques,
avocat au Parlement de Paris, et de Marie Grostète. Trois de ses
frères, Pierre, Jean et Louis, passèrent aussi à l'étranger; mais
Jean, sieur de La Monnerie revint d'Allemagne en France (1698)
et reçut une pension de 1000 livres en 1700. Les biens des fugitifs
furent partagés entre leur sœur Marie, femme de l'avocat Ghardon,
et leurs frères Jacques, avocat, et Abraham, prêtre (O* 82). Jean
obtint, le 3i mai 1699, la permission de vendre une maison sise à
Paris, qu'il possédait en commun avec M™* Ghardon (O ' 48).
Gaillin (Paul), garçon de boutique de François Huglas, fugitif
à la fin de i685 (Fr. 7o5i f° 97).
Gaillot (Pierre), de Paris, armurier, prosélyte âgé de vingt-
six ans, et sa femme assistés en Angleterre en 1705 (Ms. B. du pr.).
Callart (David), maître d'école à Paris, et Susanne Aufeau,
de Paris, publication de bans à Londres le 11 janvier 1702
{Proceedings, juillet 1890).
Gambre (Jacques), garçon de boutique d'Élie Pain, marchand
de la rue des Bourdonnais, fugitif à la fin de i685 (Fr. 7o5i f° 97).
Gampot (Laurent), tapissier de la Grande-rue du faubourg
Saint-Antoine, fugitif au commencement de 1687, ainsi que sa femme
Marie-Madelaine Hanoteau et deux jeunes enfants (Fr. 7061 f° 2i5).
' Bordier ne nienlionne pas cette parente dans la Fr. pr.
Parisiens émigrés. 323
Carel (Anne Le Coq, femme de), fugitive dont les rentes
furent confisquées (TT i56).
Caret (Jean), de Paris, célibataire et marchand, réfugié à
Kônigsberg, 1700 (Ms. Dieterici).
Carita, voir Breton, III, 41.
Carlat (Esther), de Paris, âgée de soixante-douze ans et
veuve d'un tailleur, assistée en Angleterre en 1705 (Ms. B.
du pr.).
Caron, voir II, 297.
Carpentier (La femme de Bernard), de Paris, assistée à
Genève en 1702 et 1703 (Ms. B. du prot).
Carré, voir III, 48.
Cary (Jacques), de Paris, âgée de quarante ans, assisté à
Londres en 1705 avec sa femme et trois enfants (Ms. B. du pr.).
Carz (La veuve de), protestante mal convertie, âgée de
soixante ans, qui tenait chambre garnie dans la rue Quincampoix, à
l'enseigne du Fort de Meulan, est partie précipitamment après
avoir vendu ses meubles en gros, et a dit à ses voisins qu'elle allait
àGien pour y marier une de ses nièces. On soupçonne avec quelque
raison qu'elle a pris la route de Flandre pour sortir du royaume
(O' 42). Cette dépêche du 9 juin 1698, adressée à M. de Bouville,
est accompagnée, dans le registre, de l'ordre, envoyé à Magalotti,
d'arrêter la fugitive, si elle passait à Valenciennes.
Catillon, voir II, 3o8.
Cauche. Pontchartrain écrivait à D'Argenson, le 26 novembre
1704: «Vous pouvez faire mander au nommé Cauche, horloger,
qui est en Hollande, qu'il peut revenir pourvu qu'il se fasse catho-
lique, qu'il sera aidé et protégé autant qu'il se pourra » (O 25i).
Caux (Pierre de), fugitif dont les rentes furent confisquées
(TT i56, 433).
Cavalier, nom d'une famille de Sauve (Gard), dont un membre
fut directeur de la Compagnie des Indes, fait inconnu à La France
protestante et qui explique pourquoi nous dépassons ici la date de
1700. Ce Cavalier, dont nous ignorons le prénom, ayant laissé une
fortune de plus d'un million, sa veuve la partagea avec les frères
324 Révocation de l Edit de Nantes a Paris.
du défunt, Jean et Simon, comme lui établis à Paris. Jean était
négociant, et Simon habitait à l'angle de la rue Montmartre et de la
rue Saint- Pierre (auj. Paul Leiong). Jean mourut à son tour, âgé
de soixante-treize ans, le 21 juin 1749, à Genève, chez la demoiselle
Elisabeth Cavalier. Par son testament, rédigé l'année précédente
et déposé chez le notaire Prévost de la rue Saint-Denis, il avait
institué Simon son légataire universel. Les Johannot, neveux et
héritiers de sa défunte femme, prétendirent que l'émigration de
Jean, passé en Suisse pour cause de religion, entachait de nullité
ce testament, et pour empêcher Simon de s'évader avec l'héritage,
consistant tout entier en valeurs de portefeuille, ils demandèrent
que le scellé fût mis dans son appartement. Simon, au contraire,
appuyé par la Compagnie des Indes^ soutint que Jean n'était pas un
réfugié, qu'il était mort accidentellement à Genève en se rendant aux
eaux d'Aix, où son médecin l'avait envoyé. Malgré l'attestation
donnée par celui-ci, nous inclinons fortement à penser que Jean
Cavalier avait bien réellement quitté la France afin de pouvoir
mourir tranquille dans la profession de son culte (TT 386).
Caze (César), sieur du Vernay, né en 1641, avait épousé au
temple de Charenton, 4 avril 1677, Catherine, fille d'Etienne
Monginot, sieur de La Salle^ dont il eut plusieurs enfants. La
république de Genève leur octroya la bourgeoisie gratuite (B.
Fr. pr.). I
Cellier, nom d'une famille de libraires parisiens, dont plusieurs
membres passèrent à l'étranger. On trouve des Cellier réfugiés au
Cap de Bonne-Espérance (Weiss, Hist. des réf., II, 449). La femme
de Charles Cellier (et non Claude, comme dit La Fr. pr.), était
assistée à Londres, avec un enfant en 1702 (Ms. de laB. du prot.).
Susanne Celher et sa sœur Marie, de La Rochelle (elle pouvait
habiter La Rochelle tout en étant originaire de Paris), firent recon-
naissance publique à Londres le i3 mai 1688, se reconnaissant
coupables d'abjuration (B., Fr./r.).
Chabot (Jacques), marchand du quai de la Mégisserie, Jacques,
son second fils, et ses deux filles, fugitifs au commencement de
1686 (Fr. 7o5i f" 32i).
Chaillou (M"" Catherine), de Paris, âgée de vingt ans, fait
acte de rcpentance à Londres dans l'église de la Savoy e, le 21 juillet
1687 (Ms. B. du pr.).
Chalandos, voir II, 446 et 610.
Parisiens émigrés. SaS
Chalant et sa femme, de Paris, fugitifs, dont les biens furent
donnés à Piati, capitaine suisse, par arrêt du Conseil du 2 juillet
1691 (Fr. 7045 f" II).
Chalons, voir III, 5o.
Champion (Bonaventure), de Paris, âgé de vingt-trois ans, reçu
à la paix de l'Église le 10 décembre 1699 à Londres. Daniel, aussi
de Paris, âgé de vingt-deux ans, fît acte de repentance, au même
lieu le 4 juillet 1700 (IVIs. B. du pr.).
Chandiou (Daniel), cordonnier de Paris, réfugié à Ysenburg
dans la Hesse-Darmstadt.
Chanson (Jeanne), de Paris, âgée de quarante ans, assistée en
Angleterre en 1705 (Ms. de la bibl. du prot.)
Charas, voir III, .Sa.
Charbonneau (Jacques), de Juay (Jouy ?) près Paris, reçu à la
paix de l'Église à Londres le 26 avril 1696 (Ms. Égl. de la Savoye).
Charderet (Henri) et sa femme Elisabeth Hamal, fugitifs dont
les rentes furent saisies (TT i56).
Chardin, voir III, 53.
Chardinal (Jean), brodeur de Paris, et sa femme, réfugiés à
Berlin, 1698 (IVIs. Dieterici).
Chardon, voir III, 64.
Chartier (Jean), de Paris, étaminier, réfugié à Berlin avec sa
femme et trois enfants (Ms. Dieterici).
Charton (Jacques), de Villiers-le-Bel, retondeur de draps, âgé
de trente-six ans, admis à la cène à La Haye en 1694, assisté en
Angleterre avec sa femme et un enfant, en 1705 (Ms. B. du pr.)
Chastelain, voir III, 58.
Chatillon (La sœur de), demeurant chez Dutuyau, marchand
de bois à la Tournelle, passée à l'étranger à la fin de l'année 1701
avec la passeuse Lesprit (Ravaisson, X, 35o).
Chaussé (Veuve), expulsée, voir III, 67.
Chauvet, voir III, 67.
Chauveu (René), de Paris, reçoit à Genève en 1694 un viatique
de 3 écus pour la Holl. (Ms. B. du prot.).
320 Révocation de VÊdit de Nantes à Paris.
Cheminon (M™"=), de Paris, assistée à Genève en 1694 (Ms. B.
du prot.).
Cheminon (Laurent), de Paris, assisté à Genève avec deux
enfants en 1709 (Ms. B. du prot.).
Chenailles (Claude Vallée, sieur de), fils de Claude et de
Madelaine Herwarth, conseiller du roi, épousa au temple de Cha-
renton Marguerite de Monceau en 1682. Beau-frère de Claude
Serrière, mari de Susanne de Monceau, il demeurait chez celui-ci
(quartier de la Mortellerie), passant une partie de l'année à Paris,
et l'autre, à Orléans (Fr. yoSi f° 206). Il s'enfuit à la Révocation
avec sa femme. Leurs biens furent confisqués, et le sieur d'Eguilly
fut en 1704 débouté de ses prétentions à cet égard (O 25i).
Chenevix, nom d'une famille parisienne (alliée aux Gobelin et
aux Monginot), dont quatorze membres passèrent à l'étranger. Jean,
retiré en Brandebourg en 1681, avec son fils Etienne-Salomon, fut
conseiller de cour à Berlin. Son frère Paul, qui l'avait accompagné,
devint général au service de Venise ; il rentra en France en 1698
et obtint la restitution de tous les biens de la famille. Susanne, leur
sœur, veuve du colonel Jean Rheinberg de Streiff, mourut à Berlin
en 1729, âgée de quatre-vingt-quinze ans. Philippe, leur frère,
pasteur à Clermont, puis à Nantes, se retira en Angleterre avec sa
femme Anne de Boubers, une fille et un fils nommé Paul. Nous ne
pouvons que mentionner les autres: Henri, mort à Berlin en 1715,
à l'âge de quatre-vingt-dix ans; le major Chenevix, qui prit part à
la bataille de Blenheim (1704); Philippe et Madelaine, naturalisés
anglais (1682), ainsi qu'une autre Madelaine (1690) et Jean (1697).
Cheron (Louis), voir III, 68.
CiiESNEAU (François), naturalisé anglais (1682), ainsi que Pierre
(1688). Nous n'avons pas la certitude qu'ils fussent parisiens.
Toutefois les extraits des registres de Charenton mentionnent en
1614 le baptême de Daniel Chaisneau, fils d'Etienne, fabricant de
talons de bois.
Cheusses (Jacques-Henri, sieur de) mariait sa fille Louise à
Nicolas de Rambouillet dans le temple de Charenton en 1679. Une
partie de cette famille se réfugia en Angleterre (TT 3i6 et
Ch. Weiss II, 295, mentionne un officier de ce nom réfugié en
Danemark).
Parisiens émigrés. 827
Cheval (La veuve de Jean), de Paris, réfugiée à Berlin, avec
ses trois filles et sa sœur, 1700 (Ms. Dieterici).
Chevalier (Jérémie), de Paris, admis à la cène à La Haye en
1689 (Ms. B. du pr.).
Chrestien, voir IIL 69.
Chupin (Paul), enlumineur de la rue de Montreuil, ex-portier
du temple de Charenton, fugitif au commencement de 1687, avec
sa femme et deux jeunes enfants (Fr. 7o5i f" 2i5). Élisa naturalisée
anglaise en 1696.
CiBOT, voir III, 70.
Claude (Les), voir II, 11.
Clément (Paul) et sa femme, de Paris, assistés à Genève en
1699 et 1702 (Ms. B. du prot.).
Cleron (Pierre), soldat invalide, et sa femme, fugitifs au com-
mencement de 1687 (Fr. 7o5i f° 3i5).
Closroger, voir III, 71.
CoiGNARD (Elisabeth), fugitive parisienne dont les rentes furent
confisquées (TT i56).
Colardeau (Antoine), de Paris, reçu à la paix de l'Église à
Londres le 4 décembre 1698 (Proceedings, juillet 1890).
Colignon (Nicolas-Colins), de Paris, reçu à la paix de l'Église à
Londres en 1701 {Proceedings, juillet 1890).
Collet, sieur des Communes (Louis et Benjamin), fugitifs dont
les rentes furent saisies (TT i56).
CoLLiN (Anne), veuve de Saint-Brice, demeurant avec les sieurs
de La Plaine, dans la cour de Maure, et originaire de Chàlons,
fugitive à la fin de 1686 (Fr. 7o5i f'' 3i3).
C0LLINEAU (Jacques), fourbisseur, et sa femme, fugitifs à la fin
de 1686 (Fr. 7o5i f° 822).
CoLPiN, horloger du quartier Saint-Antoine, sa femme et cinq
enfants, dont l'aîné n'avait que treize ans, fugitifs à la fin de 1686
(Fr. 7o5i f" 822).
CosiBiÉ (André), de Paris, menuisier, et sa femme, réfugiés à
Berlin, 1700 (Ms. Dieterici).
328 Révocation de l'Édtt de Nantes à Paris,
CoMBiER (David), faiseur de bas, réfugié à Magdebourg (Tollin,
Geschichte der franz. Col., III, 60).
CoNRART, voir Anciens.
CoNSTANS (Nicolas), de Paris, passementier, réfugié à Berlin
avec sa femme et cinq enfants.
Constant (Jérémie), de Paris, passementier, réfugié à Berlin,
1700 (Ms. Dieterici).
CoRDiER (Elisabeth), de Paris, tapissière, âgée de soixante-sept
ans, assistée en Angleterre en 1705 (Ms. B. du pr.).
CoRNADEAU, fugitif avcc son camarade Renouard, garçon de
cabaret (Fr. 7o5i f° 820),
Corne (Anne), femme du sieur de Lione, marchand, rue des
Cinq Diamants, réfugiée à Genève en 1686 (Fr. 7o5i f" 210).
Cornet (Jean), boutonnier de Paris, sa femme et trois enfants,
réfugiés à Magdebourg en 1686 (Tollin, Geschichte der fr. Col.,
III, 196).
Cortraie (M"«^), conduite par Arenfeldt jusqu'à La Villette, fut
emmenée à la fin de février 1686 par un danois^ qui remit à son
confrère une lettre pour M"° Testart, rue du Plat-d'Etain, et une
pour M""= Chardon, rue des Deux-Portes (Fr. 7o53 f° 160).
Cossard, voir III, 75.
Coste (Marguerite de), de Paris, reçue à la paix de l'Eglise à
Londres le 4 septembre 1698 {Proceedings juillet 1890).
CouLLET, marchand tailleur du quartier Saint-Jacques-de-la-
Boucherie, et sa femme, fugitifs à la fin de 1686 (Fr. 7o5i f" 3i3).
La veuve Coullet assistée à Genève en 1698 (Ms. B. du prot.).
Courcelles (Elisabeth de), de Paris, admise à la cène à La
Haye en 1688; assistée en Angleterre, 1705, à l'âge de soixante-cinq
ans, malade depuis dix ans et soignée par sa fille. Charlotte et
Henri, admis à la cène à La Haye, la première en 1691, le second
en 1695 (Ms. B. du pr.).
CouREiLi.E (Jacques), marchand de vins près la porte Saint-
Germain, Charlotte Richard, sa femme, et deux de leurs enfants,
fugitifs au commencement de 1687 (Fr. 7o5i f" 814).
Parisiens cmigrcs. 829
CouRTiLLAT (Pierre), marchand de vins, rue de la Harpe, et
Anne Cauvin, sa femme, fugitifs au commencement de 1687
(Fr. 7o5i f" 326).
Courtois, fugitif, dont les biens furent saisis (TT i58).
Cousin, voir III, 79.
Coutelier (IVIartin), de Paris, prêtre qui veut abjurer, reçoit à
Genève en 1706 un viatique pour la Suisse (Ms. B. du prot.).
Crespin, voir III, 80.
Creton (Jean-Louis), de Paris, étudiant à Leide en 1696
(Ms. B. du pr.).
Creusé (Jeanne), veuve d'un joaillier de Paris, âgée de
cinquante et un ans, et sa fille Marianne, âgée de vingt-deux ans,
assistées en Angleterre en 1705 (Ms. B. du pr.); Anne, assistée au
même lieu en 1708; Catherine, femme de Jean Catillon, fait recon-
naissance de son abjuration dans l'église de la Savoye à Londres,
le 27 janvier 1689 avec son père et sa mère.
Croizette, voir Girardot, II, 71.
Crommelin, voir III, 81.
CupER (Marie), voir Bordier, III, 33.
Daillé fils, ministre de Charenton, emmena en Suisse Anne,
sa fille aînée, et M™*" Falaiseau, sa belle-mère. Nous ignorons si les
Daillé réfugiés au cap de Bonne-Espérance étaient de la même
famille.
Damain, voir Tassin, anciens.
Damiens (Marie), de Paris, réfugiée à Berlin, 1700 (Ms. Dieterici).
Damour (Antoine), de Paris, et sa femme, assistés à Genève
en i6gi sur la collecte de Hombourg (Ms. Court).
Dangeau, voir II, 849.
Danthu (Daniel), maître maçon de Bersal (Versailles?) près
Paris, réfugié à Magdebourg, 1698 (Tollin, II, 468}.
Dargent, voir III, 92.
33o Révocation de PEdit de Nantes à Paris.
Daudet, fils d'un avocat de Paris, réfugié en Angleterre (voir
II, 280). Susanne, graveuse de la rue Saint-Louis, fugitive au
commencement de 1687 (Fr. 7o5i f° Siy).
Dautières (Les demoiselles), fugitives dont les rentes furent
confisquées (TT i56).
Degrave (Jean), natif d'Angleterre, y retourne en 1686 avec
sa femme Catherine Lefebvre, laissant à Paris plusieurs enfants
(Fr. 7053 {"^ 364 et 366).
Délai (Pierre) et sa femme, de la rue des Vieilles-Audriettes,
fugitifs au commencement de 1687 (Fr. 7o5i f° 7).
Delalande (Pierre), de Paris, reçoit à Genève en 1699, des
bas, des souliers, du pain et un viatique pour l'Allemagne (Ms. B.
du prot.).
Delange, de Paris, reçoit un viatique à Genève en 1705 (Ms.
B. du prot.).
Delaplace (La femme de Jean), de Montigny près Paris,
reçoit à Genève en 1707 un viatique pour le Palatinat (Ms. B. du
prot).
Delarue, horloger du faubourg Saint-Antoine, âgé de vingt-
trois ans, passe en Angleterre en i683 avec sa mère et sa femme.
Celle-ci revient en France en i685, disant que son mari a mangé
en deux ans 5oo livres (Pap. Rulhière). Jean-Jacques, fils d'Isaac,
assisté à Genève, 1687 (B. Fr. pr.).
Delas (Salomon), de Paris, réfugié à Berlin en i685 avec sa
femme, Marie Coûté. Après être rentrée en France, celle-ci deman-
dait, en 1717, la permission d'aller séjourner quelque temps près
de son mari malade et âgé de quatre-vingts ans, pour recueillir sa
succession (Tourlet, Invent- TT). Jean, étudiant à Berlin, 1700
(Ms. Dieterici). Théodore, âgé de vingt-cinq ans, fait acte de repen-
tance à Londres le 9 octobre 1698 (Ms. de l'Égl. de la Savoye).
Delaunay (Pierre), de Paris, ouvrier en soie, âgé de trente-
trois ans, fait acte de repentance à Londres, le 17 septembre 1698,
avec sa femme et trois enfants en bas âge (Ms. Égl. de la Savoye).
Delorme, voir III, 94.
Delpic, procureur au Parlement de Paris, fugitif au mois d'août
1699 (O' 48).
Parisiens émigrés. 33 1
Denis (Jean), de Paris, orfèvre, réfugié à Francfort-sur-le-
Mein, 1686 (IVIs. de la biblioth. du prot.).
Denun (Pierre), de Paris, reçoit en 1681 un viatique à Genève
où il ne pouvait trouver d'emploi (Ms. B. du prot.).
Derval (Jérémie), secrétaire des finances du duc d'Orléans, et
plus tard maître d'hôtel du roi, épousait en 1640 Elisabeth Brunier,
fille du célèbre botaniste Abel, qui lui donna : Abel (1641), Elisa-
beth (1642), mariée en 1668 à Pierre Domanchin, sieur de La Bou-
lonnière, Louise (1643), Jeanne et Madelaine. Jeanne, mariée en
1674 à Jean Barbin, ministre de Marchenoir, le suivit à l'étranger
lors du bannissement des pasteurs. Madelaine la rejoignit bientôt.
Sur le produit de leurs biens confisqués, les Jésuites missionnaires
en Orient se firent donner, par un brevet du 8 mai 1688, la somme
de 10,000 livres (O* 32).
Des Assises (La veuve), du quartier Saint-Antoine, fugitive au
commencement de 1687 (Fr. 7o5i, f° 822).
Des Bergeries, voir III, 96.
Desbine, médecin, retiré en Hollande avec ses deux fils, en
i683, après la mort de sa femme, qui était catholique. Sa fille
Jeanne, élevée dans la religion romaine, refusa de le suivre, et
dénuée de tout secours tomba dans une si grande misère qu'elle en
perdit l'esprit, et fut portée à l'Hôtel-Dieu au mois de septembre.
Le roi lui accorda une pension de 40 écus et la fit recevoir à
l'Union Chrétienne, comme incapable de gagner sa vie. En 1686,
elle suppliait Sa Majesté de lui continuer cette pension (Fr. 7052
f" 121). Tel est le récit du commissaire Delamare, dont nous ne
garantissons pas l'exactitude absolue. Il se pourrait fort bien que
M™^ Desbine et sa fille fussent d'anciennes protestantes, amenées
au catholicisme par quelque convertisseur plus empressé de faire
des prosélytes que de les secourir dans leur détresse.
Desbordes (Daniel), de Paris, passementier, et sa femme,
assistés à Genève en 1704 (Ms. B. du prot.).
Desbuys, âgé de dix-huit à vingt ans, fils d'un horloger de la
rue Mazarine, fugitif en mars 1700. Ordre de l'arrêter si on peut le
saisir (O' 44).
Deschamps (Isaac), naturalisé anglais le 21 janvier i685. La
veuve de Pierre, âgée de soixante-seize ans, assistée à Londres en
332 Révocation de F Édit de Nantes h Paris.
1708. Nous n'avons pas la certitude que ces deux réfugiés appar-
tinssent à l'Église de Paris; mais on y trouve une famille de ce
nom, dont un membre, Jacques, fut ancien de Charenton.
Des Essarts (Daniel), de Paris, âgé de soixante-six ans, ci-
devant peintre et sculpteur, ayant presque perdu la vue, inscrit
avec sa femme, Madelaine Mège, âgée de quarante-deux ans, parmi
les assistés d'Angleterre en 1706. Antoine, âgé de cinquante-cinq
ans, inscrit parmi les mêmes assistés en 1708, avec deux enfants et
la veuve de Pierre, âgée de cinquante-huit ans. Abraham, Jean,
Marguerite et Marie, naturalisés anglais, le premier en 1687, les
trois autres en 1691.
Des Fontaines, de Paris, fugitif (TT 488), soit Jacques, procu-
reur, soit un de ses parents.
Des Lauriers (Daniel), maître tailleur, et sa femme N. Pochet,
fugitifs en 1686. Sara Chapon, veuve de Jacques des Lauriers,
maître tailleur de la rue Saint-Martin, Jacques, son fils, et Sara, sa
fille, fugitifs au commencement de 1687 (Fr. 7o5i f"^ 8, 812).
Des Mareïs, marchand de dentelles, rue du ChevaHer-du-Guet,
fugitif au commencement de 1687, avec Dumas, son associé
(Fr. 7o5i f° 321).
Des Minières (Ruben Régnier, sieur), voir III, ici.
Desouches (François), surnommé Bizard, de Paris, jacobin qui
vient d'abjurer, assisté et habillé à Genève en 1699 (Ms. B. du prot).
Despolette, parisien, malade, et sa femme nouvellement accou-
chée, assistés à Genève en i685 (Ms. B. du prot.).
Despots (François), marchand de vins, rue Saint-Martin, fugitif
au commencement de 1687 (Fr. 7o5i i" 812).
Des Radrets, qui avait obtenu l'autorisation de faire un
voyage dans les pays étrangers, ne revint point. Ses biens furent
saisis par ordre du 28 novembre i685 (Fr. 17420 f° i63).
Des Réaux (M"'' Tallemant), voir III, 285.
Devannes (Daniel), de Paris, dérobé à ses parents et longtemps
enfermé dans une maison destinée à l'enseignement des erreurs
romaines, fait reconnaissance à Londres dans l'église de la Savoye,
le 29 janvier 1698.
Parisiens émigrés. 333
Devaux (Jacques) et ses héritiers, fugitifs dont les rentes furent
saisies (TT i56, 433).
DicQ (Elisabeth) de Paris, reçue à la paix de l'Eglise à Londres,
le 3i juillet 1698 {Proceedings, juillet 1890).
DiN (Jacques), fugitif, dont les rentes furent saisies (TT 429,
433).
DoMPiERRE, voir III, io5.
DoRiGNY, maître sculpteur en bois, rue du Sépulcre, fugitif au
commencement de 1687, avec sa femme et ses cinq enfants (Fr.
7o5i f° 12).
Devet (M™^), de Paris, reçoit à Genève en 1710 un viatique
pour rejoindre son mari, lieutenant au service des Vénitiens (Ms.
B. du prot.).
Drelincourt (Charles), pasteur à Charenton, eut onze fils dont
trois au moins passèrent à l'étranger: Charles, célèbre médecin,
retiré à Leide dès 1668; Antoine, aussi médecin, passé en Suisse
avant la Révocation; Pierre, ministre, doyen d'Armagh en Angle-
terre avant i685, dont la fille Charlotte-Susanne épousait Jean
Barbot à Londres en 1690. Anne-Marie, fille de Laurent, pasteur à
Niort, et femme de Timothée Baignoux, pasteur à Poitiers, suivit
son mari à Londres, quand les pasteurs furent chassés de France
(Agnew). C'est à tort que la seconde édition de La France proies-
tante (I, 709) l'appelle Pierre, et le dit réfugié en Hollande; c'est
également à tort qu'elle fait de M""= Baignoux la sœur de Laurent
Drelincourt (V, 496).
Dreuze (Esther et Marie), de Paris, réfugiées à Kôpnick ; on y
trouve la première de 1686 à 1699, et la seconde, de 1699 ^ ^7^^
(Muret, Geschichie, etc.).
DuBARLE (David) de Paris, passementier, arrivé à Genève en
mauvais équipage, y reçoit en 1691 un justaucorps et deux chemises
(Ms. B. du prot.).
Dubois, voir II, 497 et 628.
DuBOURG, orfèvre de Paris, nouveau converti, fugitif avec sa
famille en 1700 (O^ 44).
DUBREUIL, voir III, III.
334 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
DucÉ (De), voir II, 426.
Du Cerceau de Tilly, voir Boisroger, III, 3o.
DucHATEAU (Daniel), de Paris, venant des troupes françaises
cantonnées à Thonon, assisté à Genève en 1704 (Ms. B. du prot.).
DucHEMiN. Trois protestants de ce nom quittèrent Paris et la
France à la Révocation. Daniel, libraire, âgé de quarante-sept ans,
fit acte de repentance à Londres, dans l'église de la Savoye, le
29 mai 1687, et fut naturalisé anglais en lôgS. Isaac, fugitif au
commencement de 1687, se réfugia à Cassel, et devint le miroitier
de S. A. S. (Fr. 7o5i f» 317). Jacques, chirurgien et perruquier,
réfugié en Suisse, fut admis à l'hôpital de l'évèché à Lausanne, le
6 novembre 1688 (Ms. Vaud).
DucHESNE (Antoine), de Paris, prosélyte, âgé de dix-huit ans,
reçu membre de TÉglise de la Savoye à Londres en 1684.
DucHESNE, voir III, 114.
DucHESNOY (Pierre et Roche), de Paris, frères, font abjuration
à Londres le 22 décembre 1698 (JProceedings, juillet 1890).
DucLos, voir II, 576.
DucLou, famille parisienne, dont six membres au moins
sortirent de France à la Révocation. David et Louis, naturalisés
anglais, celui-ci en 1682, celui-là en 1684 ; Marguerite, veuve du
peintre Louis Dugarnier, de la place Dauphine, fugitive à la fin de
1686 et naturalisée anglaise le 8 mai 1697. Ses biens furent donnés
à son fils Louis Dugarnier, maître orfèvre (O' 3o), Josué et sa
femme assistés en Angleterre en i7o3; Anne, âgée de soixante-trois
ans, assistée au même lieu en 1705.
Du CoNDUT, sieur de Cluzel, voir II, 288 et 845.
Du CouLDRAY (Eustache), naturalisé anglais le 8 mars 1682,
appartenait sans doute à la famille parisienne de ce nom.
Du Gros (Pierre), naturalisé anglais en 1698, appartenait-il à
la famille parisienne de ce nom ?
DuFOUR, voir II, 467.
Du Fay (Jacques), parisien réfugié en Angleterre, y épousa en
i685 la veuve de François Amonnet.
Parisiens émigrés. 335
DuFRESNAY (Samuel), naturalisé anglais en 1700, descendait
probablement de Samuel, procureur au Parlement et ancien de
Charenton en 1604.
DuGUET, fugitif dont les rentes furent confisquées.
DuGUY (Etienne), de Paris, perruquier, reçoit un viatique à
Genève en 1709 (Ms. B. du prot.).
Du Hamel, voir III, ii5.
Du Han de Jandun, voir III, i55.
DuMARTERET (J.), de Paris, mathématicien, et sa femme, passés
à l'étranger pour embrasser le protestantisme, reçoivent à Genève,
en 1707 un viatique de 8 écus (Ms. B. du prot.).
Dumas, marchand de dentelles, associé de Des Marets, rue du
Chevalier-du-Guet, fugitif au commencement de 1687 (Fr. 7o5i
f 321).
DuMÉNY (La veuve), réfugiée à Londres était sans doute
parente du parisien Paul Dumesny, menuisier, qui abjura le 21 août
1677 dans l'église des Prémontrés, rue de Sèvres (Fr. 392
f° 182).
DuMÉNY DE La Croizette, prosélyte converti par les Girardot
de Sozay en 1698, s'enfuit aussitôt à Genève auprès de Pictet.
Du Moulin, voir Beck et III^ ii5.
Du Moulin (Jacques), de Paris, fils du ministre, reçut de
Bonrepos, à La Haye, en 1698, 6 livres pour rentrer en France
(Aff. étr., Holl. 177).
Du Noyer (M""), voir III, 246.
Duperreau (Jean), de Paris, reçu à la paix de l'Eglise à
Londres, le 27 juin 1699 (Proceedings, juillet 1890).
Du Perroy (Martin), tireur d'or, passé en Angleterre en 1681,
avec deux de ses fils, laissant à Paris sa femme, Madelaine
Marchand, avec trois garçons et une fille de seize ans, qui abjura
en i683. Noël, l'un des garçons, âgé de vingt-trois ans, abjura le
2 mars 1684 entre les mains du curé de Saint-Laurent et fut chassé
par sa mère. Delamare demanda pour lui la maîtrise gratuite, ce
qui équivalait à un don de 200 livres (Fr. 7062 f°^ 182, 190). Martin
336 Révocation de i Edil de Nantes à Parts.
finit par revenir à Paris, et par abjurer en novembre i685, ainsi
que sa femme, Pierre, Philippe et Jean, ses fils, Marie, sa fille. Cette
abjuration fut achetée au prix de 200 livres qu'on lui donna pour
acheter de l'or, de l'argent et un lit (Fr. 7o5o f° iSy).
DupiN, voir II, 196.
Du Plessis, voir III, iry.
Du Pont (Guillaume), de Paris, prosélyte, âgé de trente-cinq
ans, sa femme Françoise, ses enfants Marguerite, âgée de seize ans,
Jean-Baptiste, âgé de neuf ans, et Marie-Antoine, âgée de trois
ans, reçus membres de l'Eglise de la Savoye à Londres, le
4 août 1689.
Du Portail, fugitif, dont les biens furent donnés à son père le
6 avril 1686 (Qi 3o).
DuPRÉ (A.), de Paris, sa femme et un enfant, assistés à Genève
en 1709 et 1710 (Ms. B. du prot.).
DuPRÉ (Daniel), de Paris, reçoit à Genève en 1699 un viatique
pour l'Allemagne (Ibid.).
DuPuis-MoNTEZiER (Daniel), de Paris, reçoit à Genève en 1699
un viatique pour l'Irlande (Ibid.).
Du QuESNE, voir II, 4i5.
DuRy, voir III, 118.
DusFELD, réfugié à Berlin, valet de chambre et tailleur de
M""^ l'Électrice, mort avant 1700. Sa femme et son neveu, aussi
tailleur, l'avaient suivi hors de France (Ms. Dieterici).
DussAU (D.), de Paris, sa femme et trois enfants reçoivent à
Genève en 1709 un viatique pour l'Angleterre (Ms. B. du prot.).
DussAUT (F.), de Paris, assisté à Genève en 1699 (Ibid.).
DuTEMPS (Jacques), naturalisé anglais en 1682, appartenait peut-
être à la famille parisienne de ce nom, qui était assez nombreuse.
Du Terrier (Joseph-Ysnard), natif de Montpellier, mais ayant
passé une bonne partie de sa vie à Paris, inhumé à Lausanne en
1705 (Reg. de Laus.).
Du TiLLY (M""^ de), voir Saint-Contest.
Parisiens émigrés. SSy
Du Vert (J^cob), fugitif dont les rentes furent confisquées
(TT i56).
Du Vivier (Jacques), ouvrier en soie, fugitif en 1687, avec sa
femme Elisabeth Sauge et un petit garçon (Fr. 7o5i f° 2i5), assisté
en Angleterre, ainsi que sa femme, en 1705. Il avait alors soixante-
huit ans et était infirme.
Elle (Martin), voir Ferdinand, III, 127.
Emery, voir Lemery, III, igS.
Entragues (Louis de Launay, comte d'), qui avait épousé à
Charenton Marie-Susanne de La Vespière de Liambrune, en 1677,
se réfugia en Hollande, après avoir abjuré.
EsLOT (Charles), maître horloger de la place Dauphine, fugitif
au commencement de 1687 (Fr. 7o5i f" 817).
EsNARD (Jacques), fugitif dont les rentes furent confisquées
(TT i56).
EsPAULET (M™* d') et sa fille, de Paris, reçoivent à Genève, en
1691, quatre livres sur la collecte de Hombourg (Ms. Court).
EsTAiN. Deux marchands de vin de ce nom, l'un du quartier
Saint-Eustache, l'autre de la rue Saint-Martin, fugitifs au commen-
cement de 1687 (Fr. 7o5i f°^ 812, 822).
EsTRANG. Jacques et Antoine, ce dernier marchand dans la rue
Saint-Honoré, avaient signé, le 14 décembre i685, chez Seignelay.
Leur parent Daniel, marchand de vins de la rue Saint-Martin, quitta
la France, avec sa femme Charlotte et quatre enfants, en 1686
(Fr. 7o5i f" 3i3). Tous furent naturalisés anglais au mois de février
1687.
EuDLiN (Jonas), marchand de points de dentelles, rue des
Bourdonnais, et sa femme Antoinette Fuyard, fugitifs au commen-
cement de 1687 (Fr. 7o5i f'" 820).
EuvARD (Marie et Susanne), marchandes lingères au coin des
rues Béthisy et Thibautaudé, et sœurs de M™*" Eudelin, fugitives
au commencement de 1687 (Fr. 7o5i f" 820).
m M
338 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Fabrice, voir III, 124.
Falaiseau, voir Anciens.
Fardoil (Jean), de Paris, tailleur de pierres, réfugié en Brande-
bourg (Ebrard, Christian Ernst von Brandenbiirg, p. i55).
Faroy (Pierre), de Paris, âgé de trente ans, «en consomption»,
assisté à Londres 1702 et lyoS (Ms. B. du pr.).
Faugeron, proposant, de Clairac, précepteur du jeune de Ser-
rières, fugitif avec son élève (Ms. B. du pr.).
Fauvre (Esther), fille de défunt Fauvre, avocat, fugitive au
commencement de 1687 (Fr. 7o5i f° 326), assistée à Northampton
en 1705 (B. Fr. pr.). Antoine, naturalisé anglais en 1687.
«M. Favin doit être parti», écrivait Claude à son fils le 14 dé-
cembre i685. En effet, il figure au commencement de 1686 parmi
les fugitifs du quartier des Halles. La vente de ses meubles produisit
460 livres (Fr. 7061 f° 3o8).
Fergusson (La demoiselle), qui demeurait en la maison du sieur
de La Fontaine, passée en Hollande, d'où elle était originaire, au
commencement de 1687 (Fr. 7o5i f" 3).
Féron (François), voir III, 12g.
Ferriou (Jérémie), de la rue Mouffetard, passé à l'étranger
après avoir refusé de signer, à la fin de décembre i685 (Fr. 7o5i
f° 186).
Fesveld (Veuve de), réfugiée à Berlin, 1698 (Ms. Dieterici).
Fétizon (Susanne), mère de Jacques Boudan, fugitive au com-
mencement de 1687 (Fr. 7o5i f" 3).
Feuquez (Le sieur de), fugitif dont les rentes furent saisies
(TT i56).
Feuquières (M"'^), de Paris, réfugiée à Clèves, 1698, 1700
(Ms. Dieterici).
Fèvre (Tobie), de Paris, assisté à Lausanne, 1698 (B., Fr. pr.,
VI, 528).
FiLiBERT (Jean), de Paris, reçut de Bonrepos à La Haye, en
1698, 9 livres pour rentrer en France (Aff. étr. Holl., 177).
Parisiens cmigrcs. SSg
FiNET (Thomas), de Paris, âgé de dix-huit ans, fait acte de
repentance à Londres le 29 novembre 1688 (Ms. Egl. de la Savoye).
Fleury (Pierrette) et sa fille, de Paris, assistées à Genève en
169 1 sur la collecte de Hombourg (Ms. Court).
FoissiN, voir II, 6o5 et III, 182.
FoREST, voir III, i35.
FoRMONT (Pierre) ', marchand banquier, émule des Caron, des
Herwarth et des Samuel Bernard, avait des comptoirs ou des cor-
respondants en Espagne, en Italie, en Angleterre, en Hollande, en
Prusse, en Autriche, en Suède, en Pologne, en Barbarie; il en-
voyait ses vaisseaux en Amérique, en Guinée, et avait une part
dans la compagnie des Indes-Occidentales. Il faisait surtout le com-
merce des métaux et des matériaux de construction, dont il était
fournisseur pour les bâtiments royaux. En 1678, il achetait la charge
de son coreligionnaire Jean Carbonnel, conseiller-secrétaire du roi,
et donnait pour témoins de son information de vie et mœurs : le
ministre AUix et les secrétaires du roi, Antoine de Rambouillet,
Etienne Johannot de Bartillat et François Bellinzani. Excepté de
l'arrêt du conseil rendu en 1684 contre les secrétaires du roi qui
professaient la religion réformée, il fut autorisé à conserver ses
fonctions, « à cause des services considérables qu'il rendait à
Sa Majesté ». La faveur ro3'ale n'avait point affaibli en lui le sen-
timent huguenot ; dès le mois d'avril i683, son fils aîné ayant été
nommé commissaire de l'Electeur de Brandebourg, c'est-à-dire
chargé de lui expédier tout ce qui se publiait à Paris, Formont fit
observer que cette qualité serait précieuse « au cas de retraite et
de sortie du royaume», et prit sans doute des mesures en con-
séquence. Outre une fortune immobilière considérable, il possédait
dans la rue Saint-Martin, vis-à-vis la rue aux Ours, une grande
maison valant de 40 à 48,000 livres, qui fut louée 1400 livres après
la fuite de sa famille ; la terre de Brevanes, sise en la paroisse de
Limeil-Brevanes, proche Villeneuve Saint-Georges; la terre de La
Tour, aussi près de Villeneuve Saint-Georges; une grande maison
avec jardin et orangerie sise à Chaillot; une maison et plusieurs
arpents de vigne, et quelques petites rentes et héritages au village
de Vaux, près Saint-Germain-en-Laye (Fr. 7o5i f° 812). Il mourut
paraît-il au mois d'août i685, laissant deux fils : Pierre, sieur de
' Voir Joret, Pierre eî iV/co.'iii' Fon)!OH/, Paris, iSijo, in-S", et notre art. du BuHe;.
XXXIX, 668.
340 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Brevanes, Jean-François, sieur de Vaines, et peut-être un troisième,
Nicolas. Celui-ci que M. Joret suppose avoir été l'aîné, serait,
d'après lui, passé à l'étranger ou aurait cessé de vivre peu après le
mois de décembre i683. De même, selon les auteurs de la France
protestante (V, 5i3 a), qui, induits en erreur par un rapport de
police où on lit Frémont pour Forment (Fr. 7o5i f" 812), ont con-
fondu les Formont avec les P'rémont d'Ablancourt ', Catherine Her-
warth, femme de Nicolas, aurait été veuve avant i685. Cependant
Nicolas Formont, banquier, rue Saint-Martin, et sa femme, figurent
avec la mention : Néant, sur l'état des biens des émigrés dressé par
la police le 16 février 1687 (Fr. 7o5i f° 3i2). En outre, une liste des
négociants qui devaient être mandés le 14 décembre chez Seignelay,
contient le nom de « Formont, banquier, rue Saint-Martin ou Saint-
Julien, proche un faïencier» (Fr. 7062 P 224). Il n'est pas sûr que
ce soit Nicolas; toutefois celui-ci semble devoir être rangé plutôt
parmi les fugitifs que parmi les morts.
Vers la fin de novembre i685, Pierre, Jean et leur mère, pré-
parant leur évasion, prétendaient avoir obtenu la permission de
vendre leurs meubles; le 26, Seignelay informait le procureur du
roi qu'il n'en était rien, et ajoutait : « Vous n'avez qu'à continuer
vos poursuites contre eux suivant la rigueur des ordonnances »
(O* 29). Le 4 décembre, on écrivait de Paris à la Gazette de Harlem
que M"'= Formont, veuve du célèbre banquier et secrétaire du roi,
venait de s'enfuir et que sa maison avait été aussitôt occupée
militairement {Bitllet., 2= sér., XV, 267). Pierre et Jean avaient
aussi disparu; car non seulement ils n'allèrent point chez Seignelay
le 14 décembre (non plus que Nicolas), mais leurs noms ont été
barrés sur la liste, oii ils figuraient de la manière suivante, parmi
les négociants de première catégorie dont la catéchisation ou l'in-
timidation était confiée au procureur général : « Formont, fils aîné
du feu sieur Formont, secrétaire du roi et banquier. Formont, fils
cadet du même» (Fr. 7o5i î° 216). Leur fuite était donc connue
avant le 14 décembre. L'un d'eux, déguisé en officier des gardes
et accompagné de six personnes déguisées en soldats^ se présenta
aux gardiens de la frontière et leur demanda s'ils ne venaient pas
de laisser passer des voyageurs. Oui, lui répondit-on, mais munis
de bons passeports. Ils sont faux, s'écria-t-il, et il faut que je
rejoigne ces huguenots. Il partit au galop et sa troupe le suivit
' lin revanche, Charles Weiss reproduit une lettre où il est parle ilcs Formont
d'Ablancourt [Hist. des réf., Il, ^'ii^.
Parisiens émigrés. 841
{Ballet., Q." sér., XV, 269). Le tour était joué. M""= Amonnet fut
accusée de complicité dans la fuite des Formont, et Le Heritter,
commis de Spanheim, mis à la Bastille en juillet pour avoir
favorisé le transport de leurs effets à Hambourg-.
Le 3 janvier 1686, Louvois ordonnait à D'Artagnan de ne
point envoyer de gens de guerre dans les terres de Brevanes et
de La Tour, parce qu'elles étaient « saisies pour le roi » (Arch.
Guerre). On voit dans un arrêté du 6 février publié par M. Joret
que, pour éviter la confiscation de leurs biens immeubles, de leurs
meubles précieux et effets mobiliaires, qui montaient à des sommes
considérables (plus de 200,000 livres, dit M. Joret p. 68), les fugitifs
en avaient fait opérer la saisie par des créanciers simulés, auxquels
La Reynie donna quinze jours pour justifier de leurs créances,
après quoi il mit les propriétés en régie. Le 5 mars, Seignelay
écrivait au procureur du roi: «Sa Majesté consent que vous laissiez
adjuger les biens des sieurs Formont à leurs parents qui se pré-
sentent, sans aucune préférence, pourvu qu'ils en donnent ce que
ces biens peuvent valoir*» (O* 3o). Trois jours auparavant, le
même secrétaire d'État avait invité La Reynie à rechercher le
maçon qui avait pratiqué une cachette dans la cave de la maison
de la rue Saint-Martin {Ibid.). On sut par lui que tous les livres de
commerce, plusieurs comptes, lettres de change, billets, etc., étaient
« amures » dans cette cave. La Reynie les mit sous scellé. On en
retira, par ordre du 22 mars, les papiers concernant les affaires du
roi; le reste fut remis à Seignelay, en vertu d'un ordre du 11 mai.
La spoliation fut, non pas complète, comme l'affirme M. Joret, mais
aussi complète que possible : grâce à leurs nombreuses relations à
l'étranger, les fugitifs étaient parvenus à sauver une partie im-
portante de leur fortune.
Jean-François, qui avait changé son titre de sieur de Vaines en
celui de sieur de La Tour, se trouvait à Zurich avant 1690. En
1694 il était âgé de quarante-six ans et donnait l'hospitalité à deux
dames de Paris, Claude Baudoin et sa fille, Marguerite, âgée d'en-
viron dix-huit ans, qu'il épousa plus tard. Il eut en 1718 une querelle
ridicule à propos de sa place à l'église, avec un nommé Jean Ballon,
faiseur de bas, qu'on obligea de lui faire des excuses (Jaccard,
L Église franc, de Zurich, p. 233). En 1718, le sieur de La Tour
quitta Zurich, avec sa femme et sa belle-mère, pour s'établir à
1 Les chevau-légers Poncelet et Jean les tion en leur faveur (AfF. e'tr. — France
Corigeux en avaient demandé la confisca- q58. Note communiquée par M. N. Weiss).
342 Révocation de l'Édit de Nantes à Paris.
Bàle, où il acheta une fort belle maison du faubourg Saint- Jean, qui
porte encore aujourd'hui le nom d'hôtel de Formont. Il mourut
subitement en 1720, et fut inhumé dans l'église française, aux
pauvres de laquelle il légua 600 livres. Sa femme lui survécut neuf
ans, et légua, à son tour^ mille livres aux pauvres et cent florins à
chacun des deux pasteurs, Pierre Roques et Jean-Rodolphe Oster-
vald, fils du reviseur de la Bible; elle institua pour son légataire
universel David Magnet, pasteur d'Orange, entre les mains duquel
s'accrut encore la belle bibliothèque et la remarquable collection de
médailles de Jean-François Formont {Ballet., ?>" sér., IX, 609).
On ne sait pour ainsi dire rien des autres membres de la famille ;
voici les seuls renseignements que nous avons pu glaner çà et là.
Le 22 septembre i658, le banquier Margas et M"'= Formont la
jeune, présentèrent au baptême Marguerite Petitot, fille du peintre
célèbre [Biillet., IX, 807). En 1674, Jean Formont, sieur de Mont-
fort, âgé de quarante ans, signait l'acte d'inhumation de Gabriel de
Bricqueville (Extr. des reg. de Char.). Pierre Formont père avait,
selon M. Joret, un frère à Rouen, nommé Louis, qui exerçait encore
en 1708 l'office de receveur des décimes du diocèse, et deux à
Dantzig, Daniel et Jean; le dernier était consul de France. Louis-
Nicolas, sieur de Bouville, fils de Louis, aurait été conseiller-secré-
taire du roi, d'après un document de 1718 (Joret, p. 70). A la date
de 1697, on trouve réfugiés à Grambzow Pierre et Jean Fromont
ou Formont. Un Jacques Formont fut naturalisé anglais en 1700 et
un Pierre Formont en 1701 (Agnew).
FouBERT (Salomon), voir I, 33i, fut naturalisé anglais en i685,
avec sa femme Madelaine, ses fils Pierre, Henri et sa fille Judith,
veuve de Nicolas Durrell. Henri était aide-de-camp de Guillaume
d'Orange à la bataille de La Boyne (Agnew, in-f", II, 355).
FoucHER (Pierre), garçon cabaretier, fugitif au commencement
de 1687, réfugié à La Haye (Fr. 7o5i f° 326).
FouQUET, voir II, 589.
FouQuiER (Madelaine), de Paris, âgée de cinquante ans, fille
d'un marchand de bois, assistée en Angleterre, 1705 (Ms. B. du pr.).
FouRNiER (M""), qui quitta Paris le 21 avril 1684 avec M. et
]y[me puet (Lettres de Claude à son fils), était sans doute fille d'une
dame Fournier, envoyée au château d'Angers en 1687 à cause de
Parisiens émigrés. 348
son «opiniâtreté» (voir Pitan, III, 249). Il y a lieu de supposer que
Jean Fournier, de Paris, passementier, qu'on trouve réfugié à
Berlin en 1698, avec trois enfants, appartenait à la même famille
(Ms. Dieterici).
FouRNOL, famille parisienne réfugiée en Brandebourg.
FouRRET (Jean), de près Paris, déserteur des troupes de
France, arrivé presque nu à Genève en lyoS; on lui donna des
vêtements (Ms. B. du prot.).
Franchomme (Charles), de Paris, qui, pour faire croire qu'il
était catholique, était entré dans une église au moment de la messe,
mais après l'élévation, fait acte de repentance à Londres le 3o dé-
cembre 1686 (Ms. Égl. de la Savoye). C'est lui qui est signalé en
1687 comme marchand de la rue Troussevache, absent (Fr. 7o5i
f° 826). Marie, de Paris, âgée de quarante ans, fille d'un avocat,
assistée en Angleterre, lyoS (Ms. B. du pr.).
Francœur, de Paris, manufacturier en soie, assisté à Lausanne
en 1689 (B. Vaud).
Frémont d'Ablancourt. C'est à tort que Haag (IX, aSSb)
donne pour témoin du mariage de Schomberg (1669) Jean-Jacob
Frémont d'Ablancourt ; les registres de Charenton, fautifs en cet
endroit, l'appellent ailleurs (à l'occasion des mariages de Desforges
en 1674, et de Dacier en i683) Jean Jacobé, sieur de Frémont
d'Ablancourt, ce qui est bien différent. Bordier a corrigé cette
erreur. Jean Jacobé, natif de Vitry-le-François, avait épousé Marie,
sœur de Nicolas Perrot d'Ablancourt, qui lui donna deux fils, Jean
et un autre, dont leur oncle Perrot fit l'éducation avec un soin tout
particulier. Jean, qui demeurait dans l'un des plus beaux apparte-
ments* du Temple, figure parmi les fugitifs à la fin de 1686; il
vendit, avant de partir, une maison par un acte sous seing privé,
que la police croyait antidaté (Fr. 7o5r f° 323). Il se réfugia en
Hollande sans avoir abjuré et devint le favori de la princesse
d'Orange. Son frère ne le suivit qu'après avoir fléchi, ainsi qu'il
résulte de la très curieuse lettre que nous empruntons à l'Histoire
des réfugiés protestants, II, 43i. Elle était datée du 16 septembre
' «Il en avait traité avec les chevaliers que V abomination était logée dans le
sous le nom d'un catholique. Cela donna temple n {Lettres choisies de Richard
occasion à M. Simon de dire en plaisan- Simon, III, izo).
tant sur la nouvelle demeure de son ami,
344 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
1686 et adressée à D'Avaux, ambassadeur de France, par l'espion
Tillières, qui, afin de détourner tous les soupçons, avait fondé une
colonie de réfugiés dont il semblait le père.
J'ai vu une lettre de M'"° de Passy écrite de Paris, et une autre du frère de
M. de Forment (Frémont), autrement d'Ablancourt. M""" de Passy (Henriette
Bardet, rocliellaise, femme de Brunet, sieur de Passy) écrit : u Mon mari a été
arrêté à cinq lieues de chez lui, etc. ». La lettre du sieur d'Ablancourt porte :
(I M. l'intendant nous a fait venir chez lui, moi et cinq autres et nous a dit :
Vous êtes observés sur ce que l'on a appris que vous vouliez vous en aller.
Jugez ce que nous avons répondu sur cela. Il nous a dit : Retournez chez vous
et n'en parlez point, et ne pensez point à ce qu'on croit de vous. Nous nous
sommes séparés comme cela, mais jugez du reste. De trente-cinq que nous
étions, il y en a sept de partis, ayant appris la prise de M. de Passy qui me
chagrine beaucoup. » Dans cette lettre il y avait un billet pour M. de Vérace,
autrement de Beyde (Budé, seigneur de Vcrace), et neuf autres parents de ces
Messieurs. Ce M. de Vérace a conçu une grande amitié pour moi, me voyant
avec son parent, le sieur d'Ablancourt; si bien que, nous promenant, il me fit
lecture de son billet, qui était conçu en ces termes: «N'appréhendez rien. Dieu
sera pour nous et nul ne sera contre... » Les neveux et nièces de M. de Passy,
la mère, les frères et l'enfant de M. de Grimpré et quantité de leurs parents
sont déjà dans ce pays-ci. M. Claude dit hier à un autre ministre, qui me l'a
redit: (i Huit ou dix de nos amis doivent partir cette semaine de Paris». J'en-
verrai un guide à Charleroi où je sais qu'ils doivent passer. N'est-ce pas une
chose admirable que Dieu se sert de nos plus grands ennemis pour nous
soulager?
Fresselique (Pierre), de Paris, facturier de bas, réfugié en
Brandebourg (Ebrard, Christian Ernst, etc.).
Freval (Jean-Baptiste), fugitif dont les biens furent confisqués
(TT i58).
FuMECHON (Marthe), veuve de Jean Pierre, fugitive dont les
rentes furent saisies (TT i56, 429, 433), naturalisée anglaise en
1687, avec quatre enfants : Jean, Pierre, Madelaine et Judith.
Gachon (M"'= de), absentée de Paris en août 1699; le 17, on
envoyait aux gouverneurs des villes frontières l'ordre de l'arrêter
(O» 43).
Gagnier (Jean), de Paris, ancien prêtre, assisté en Angleterre
1705 (Ms. B. du pr.).
Galdi, marchand en magasin, fugitif à la fin de 1686 (Fr. 7o5i
f" 819). Laurent Galdi arrêté dans sa fuite en 1689, était peut-être
son parent.
Parisiens émigrés. 3^5
Galleran de Boislieux (Etienne), de Paris, proscl^^te, âgé de
vingt-quatre ans, fait acte de repentance à Londres en 1690 (Ms.
Égl. de la Savoye).
Gallet (Philippe), de Paris, prosélyte, âgé de trente-cinq ans,
reçu membre de l'Eglise de la Savoye à Londres, le 24 février 1688.
Galois (Jeanne), de Paris, reçue à la paix de l'Église à Londres,
le 3 octobre 1696 {Procecdtiigs, juillet 1890).
Gamonnet, assisté à Lausanne le 22 août 1699 (B. Vaud), paraît
n'avoir pas été l'un des fils, mais seulement un parent de Jacques,
libraire à Paris.
Gandon (Marie), fille de Salomon, et de Marie-Madelaine Moi-
not, de Paris, et David Le Grand, de Dieppe, publication de bans,
à Londres, le 7 juin 1718 {Proceedings , juillet 1890).
Gandy (Françoise), veuve de Pierre, de Paris, âgée de cin-
quante-cinq ans, assistée en Angleterre avec un enfant, 1705.
Ganeron (V'' Abraham), de Paris, réfugiée à Berlin, 1700
(Ms. Dieterici). Elisabeth, de Paris, femme d'un brodeur, confes-
seuse, assistée à Londres, 1705 (B. Fr. pr.).
Gardouleau, voir Closroger III, 71.
Garnier. Plusieurs parisiens de ce nom passèrent à l'étranger.
Garnier, marchand en magasin, du quartier Sainte-Opportune, avec
sa femme nommée De la Mouche et deux de ses neveux, en 1686;
Esprit, marchand de vins du faubourg Saint-Antoine, et André, du
quartier des Halles, avec sa femme et ses filles. La vente de leurs
hardes produisit 1291 livres. Jacques fut arrêté à Guise avec Morin
et d'autres fugitifs en 1686 (Fr. 7o5i f°= 819 et 842).
Gaucher (Marie), âgée de cinq ans, fille de feu Jean Gaucher,
de Paris, et de Marthe, sa femme, décédés à Londres, assistée en
Angleterre, 1705 (Ms. B. du pr.).
Gauguet, marchand de vins de la rue des Fourreurs, fugitii
avec sa femme, au commencement de 1687, ayant laissé, rue de
Lourcine, une maison louée 200 fr., de la valeur de 4000 à 5ooo livres
(Fr. 7o5i {" 3i9).
Gautereau (Daniel), poitevin habitant Paris lors de la Révoca-
tion. Bien qu'aveugle, il avait résolu de quitter la France. Guidé
346 Révocation de l'Edit de Nantes à Pans.
par son valet, il partit à pied, muni d'une forte somme en papier,
et joua du violon sur la route jusqu'en Hollande, où il échangea
son papier; après quoi il alla s'établir à Zurich (Jaccard, L'Egl. fr.
de Zurich, p. ii3).
Gautier. Quatre personnes de ce nom furent naturalisées
anglaises: Jean, en 1682; Thomas, en 1688; Pascal, en 1690;
François, en 1700. Nous ne pouvons affirmer qu'ils appartinssent à
la famille parisienne, dont le procureur du roi disait dans un rap-
port de la fin de novembre i685: «L'aîné des frères Gaultier
avocats est absolu; le cadet, qui a enseigné la philosophie à Genève,
m'a donné sa parole pour les deux et même pour toute la famille »
Fr. 17420 f" 191). Jeanne, native de Gien et âgée de vingt-trois
ans, et sa sœur Marie- Anne, âgée de vingt-et-un ans, demeurant
chez Barbot, rue du Sépulcre, abjurèrent à Paris le 17 novembre
i685 (Fr. 7055 f° 289).
Gaylen, demeurant à Paris, rue Saint-Denis h la Croix de fer,
s'enfuit en Hollande, où il se trouvait déjà en avril 1686. Il avait
emporté 100,000 livres; son frère, riche libraire de Lyon, se prépa-
rait à le suivre (Ch. Weiss, II, 480).
Gédouin et sa femme, de la rue Chariot, fugitifs au commence-
ment de 1687 (Fr. 7o5i f° 7). Jean-Louis Gédouin, de Paris, âgé de
vingt-sept ans, fit acte de repentance à Londres, le 25 décembre
1698 (Ms. Égl. de la Savoye).
Gefroy (J.), de Paris, assisté à Genève en 1706 (Ms. B. du prot.).
Gendrault, voir Menour, III, 216.
Gerou (P.) et sa femme, de Passy près Paris, reçoivent un
viatique à Genève en 1705 (Ms. B. du prot.).
Gervaise, voir Anciens.
GiBARCouLT (Marguerite), fugitive dont les biens furent saisis
(TT i58).
Giberne (Louis), de Paris, passementier, sa femme et un enfant,
venant de Hollande, assistés à Genève de 1700 jusqu'en 1705
(Ms. B. du prot.).
Gilet (François), de Charenton, reçoit un viatique à Genève
pour passer en Angleterre (Ms. B. du pr.).
Parisiens émigrés. 847
GiLON (Adam), lapidaire de la rue du Harlay, passé en Angle-
terre deux ou trois ans avant la Révocation (Ravaisson, VIII, 847 1.
Girard, voir Anciens.
GiRARDiN (Jacques), de Paris, réfugié à Magdebourg avec sa
femme et un enfant, 1701 (Tollin, Geschichte, etc, II, 495; III, 5o).
GiRARDOT, voir Anciens.
GiRAULT (Veuve), pauvre femme de la rue Saint-Nicolas, fugi-
tive au commencement de 1687 (Fr. 7o5i P 2i5}.
Glatigny (Paul de), parisien, étudiant à Leide en 1686 '(Ms.
B. du pr.).
Glizière (Marthe), de Paris, reçue à la paix de l'Eglise à
Londres, le 11 février 1694 [Proceedings, juillet 1890).
Gloria (Marie Le Clerc, femme de Jacques), fait acte de repen-
tance à Londres, avec Marie-Madelaine, sa fille, le 24 juillet 1687
(Ms. Égl. de la Savoye).
GoARD (Jacques), de Paris, âgé de cinquante-cinq ans, esprit
troublé, assisté en Angleterre, 1705 (Ms. B. du pr.).
GoBARD (Jacques), sieur de Saint-Ouen, écuyer, qui s'est
confessé et a communié dans l'Église romaine, fait acte de repen-
tance à Londres le 17 octobre 1689 (Ms. Égl. de la Savoye).
Godard (Nicolas), de Paris, prosélyte, âgé de vingt-deux ans,
reçu membre de l'Église de la Savoye à Londres, le 29 septembre
1692.
GoDART, voir m, 141.
GoDEFROY (Jean), cordonnier de la Grande-rue du faubourg
Saint- Antoine, sa femme et une petite fille, fugitifs au commence-
ment de 1687 (Fr. 7o5i P 2i5l.
GoDiN (Jacques), commis de Falaiseau, fugitif à la fin de i685
(Fr. 7o5i f° 97). On trouve à Berlin, en 1700, la veuve de Jean-
Albert Godin, de Paris, notaire impérial, et trois enfants (Ms. Die-
terici); c'est sans doute elle qui était assistée à Londres en 1705
sous le nom de Marie, veuve de Jean Godin, avec trois enfants.
Jérémie Godin, de Paris, fut admis à la cène à La Haye, en 1692,
après acte de repentance. Madelaine des Tarses, femme de Godin,
348 Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
horlogeur de la rue Saint-Martin, promettait, le 10 janvier 1686,
d'abjurer.
GoLLE (Samuel), ébéniste de la rue de l'Arbre sec, fugitif au
commencement de 1687, ainsi que ses sœurs Anne et Susanne
(Fr. 7o5i P 320).
GoMBARD, fugitif dont les biens furent confisqués (TT i58).
GoMBAULT (Pierre), fugitif dont les rentes furent confisquées
(TT 429, 433). André et Jeanne Gombault, fille, âgée de soixante-
trois ans, assistés en Angleterre, 1703 (Ms. B. du pr.).
GoRON (Antoine), maître cordonnier du quartier de la Mor-
tellerie, ne suivit pas sa femme, fugitive au commencement de 1687
(Fr. 7o5i {" 317).
GoRREY (Adrien), natif de Paris, plaçait à fonds perdus entre
les mains du consistoire de l'Église française de la rue Threadneedle,
la somme de 225 livres pour l'usage des pauvres, attendu qu'il avait
gagné cette somme en servant l'Église de Charenton (Reg. de l'Égl.
fr. de Londres).
GoRRis (Jean de'), né à Paris en i5o5, reçu docteur en
médecine le 18 avril i54i, fut bientôt après nommé professeur,
puis doyen de la faculté en 1548. Exclu de sa charge comme
hérétique en i568 avec cinq de ses collègues, et réintégré seule-
ment en 1571, il échappa, on ne sait comment, à la Saint-
Barthélémy ; mais il conserva de l'horrible massacre une frayeur
telle que, allant un jour rendre visite à l'évêque de Paris et voyant
sa litière entourée par des sergents, il fut frappé d'apoplexie, et ne
recouvra point ses facultés dans les quelques années qu'il vécut
encore. Il mourut en 1577, laissant plusieurs ouvrages et, d'après
La France protestante, deux fils : Jean qui, suivit la carrière pater-
nelle, et Louis, avocat au Parlement.
Du second Jean, docteur en médecine, nous ne savons absolu-
ment rien, sauf qu'il est peut-être le père des trois personnages
suivants: Jean, Jacques et Paul de Gorris, qui nous paraissent
avoir été frères. Jean, sieur de Meilleray, né vers i584, médecin
ordinaire de Louis XIII, mourut en 1662. Sa femme, Marguerite
Biseul, lui donna quatre enfants: 1° Marguerite, morte en 1662,
' Peut-être fils de Pierre, médecin, natif la faculté de médecine de Paris (Hcrmin-
dc Bourges, qui se fit agréger en i5ii à jard, Corrcsp. des réformateurs, I, 209).
Parisiens émigrés. 849
mariée en 1641 à Gilles de Lorme, fils du sieur des Bordes, dont
elle eut: Thomas (1642), Alexandre (1643), Charlotte, mariée à
Henri Juste! en 1676, Frédéric (lôSy); 2° Angélique (i63i);
3° Charlotte, mariée à Daniel Martel, sieur de Montpinson en i656;
4° Marie (i635), inhumée en i638.
Jacques, né en i585, graveur des monnaies en 1618, puis pro-
cureur-général en la cour des monnaies, mort en 1647.
Paul, contrôleur-général de la marine et des fortifications en
Normandie. Bernardine de Lorme, sa femme (exhumée de la terre
des Bordes en 1677) lui donna six enfants: Jean (1617), présenté au
baptême par De Gorris, médecin du roi, et par Uranie Le Jay,
veuve de Lorme; Jacques (1618), présenté au baptême par Jacques
de Gorris, graveur aux monnaies, et par Marie de Lorme, femme
de Galland; Thomas (1619); Nicolas {1620), présenté au baptême
par Nicolas de Lorme, sieur de Clairbois et par Marie de Gorris;
Marguerite (1624), présentée au baptême par Gilles de Lorme, et
par Marguerite Biseul, femme du médecin de Gorris; Jacques
(1627), dont la marraine fut Marie de Gorris, femme de Lauberan
de Montigny, ministre à Senlis, décédée à Ablon en 1668, à l'âge
de soixante-trois ans.
Nous ignorons à quelle famille appartenait cette Marie et les
De Gorris suivants: Aloph, sieur de Naucourt, marié en i656 à
Péronne de Dompierre, dont il eut une fille nommée Susanne-
Madelaine, qui se réfugia à La Haye. Veuf en i665, il se remaria la
même année à Judith de La Planche, veuve de Jacques Caille, sieur
de Pompoix. — Paul, sieur de la Guerche et sieur des Cochets,
capitaine de vaisseau. En 1675, il présentait au baptême avec
Gabrielle de Bernières, femme du lieutenant-général Du Quesne,
une fille de Thévenin, sieur du Petit-Bois. L'année suivante, il
signait dans les registres de Charenton comme témoin du mariage
de sa cousine-germaine Charlotte de Lorme, fille de feu Gilles de
Lorme et de Marguerite de Gorris, avec Henri Justel, conseiller du
roi et âgé de cinquante-six ans. Tandis qu'on gardait certains capi-
taines de vaisseaux protestants. Forant, Belle-Ile-Erard et d'autres,
dont la conversion paraissait probable. De Gorris fut mis à la
retraite, avec Guillon et Lavigerie, pour cause de religion, par
ordre du 8 février 1681 (Jal, Du Quesne, II, 38i); il mourut l'année
suivante, âgé de soixante-deux ans, et fut inhumé dans le cimetière
des Saints-Pères, en présence de ses cousins Philippe Bernard,
sieur de Bouilly, et Everte Tassin, avocat au Parlement, tous deux
anciens de Charenton.
35o Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Judith, sœur de Paul, dont elle hérita la terre des Cochets,
présentait au baptême en 1674 Isaac-François Petit, avec Isaac Le
Monnier, secrétaire des commandements du duc d'Orléans. En
1682, elle tenait encore sur les fonts Henri, fils de Jacques Le
Maçon, avec Louis de Nettancourt. Elle habitait la rue des Marais-
Saint-Germain, et figure comme fugitive sur la liste du 8 février
1687. Elle avait assez de fortune pour entretenir un carrosse: ses
propriétés valaient cent mille livres environ, au dire de son ancien
homme d'affaires Salomon Domanchin, qu'elle avait remplacé par
Pressigny. Elle avait donné 20,000 livres en mariage à sa nièce Du
Blon ou Leblanc, nouvelle catholique; et avant sa sortie du
royaume, elle avait vendu à la dame d'Heucourt 20,000 livres de
rentes sur la ville de Paris ; mais cette vente n'avait point été
ratifiée^ et le capital en fut saisi, ainsi que la terre des Cochets
(Fr. 7o5i fSii).
Il semble que le billet suivant adressé à D'Argenson le 18 sep-
tembre 1701, concerne une dame de Gorris: «Il serait nécessaire
que vous prissiez la peine de voir la demoiselle de Corris, nièce de
la dame de Riswick, hollandaise qui est morte à Paris pour l'exciter
de demeurer en France et d'y embrasser la religion catholique
(O 248).
GossELiN (Jeanne), fugitive dont les rentes furent saisies
(TT i56).
GouARD (Pierre-Paul), de Paris, âgé de seize ans, fait acte de
repentance à Londres, le i5 novembre 1699. Un autre Pierre-
Paul Gouard avait été reçu le 12 à la paix de l'Église au même
lieu.
GouBERT (Jean), voir Monginot, III, 224.
Goujon (Nicolas), cordonnier, rue de Charonne, âgé de trente-
cinq ans, sa femme Éhsabeth, âgée de vingt-huit ans, abjurent avec
deux jeunes enfants, moyennant i5 livres. Passés ensuite en Angle-
terre, ils font acte de repentance à Londres le 27 novembre 1687
(Fr. 7o5i f"= 187, 2i5 et Ms. Égl. de la Savoye).
GouLAY (Les enfants d'Esther), femme de Languetmy (?),
fugitifs dont les rentes sont confisquées (TT i56).
Gourdin (Madelaine), de Paris, âgée de trente-huit ans, assistée
en Angleterre, i7o5 (Ms. B. du pr.).
Parisiens émigrés. 35 1
Gousset, voir III, 142.
GoYON DE LA MoussAYE, voir Béringhcn, II, 879.
Grand, famille nombreuse réfugiée à Berlin (Erman et Reclam,
II, 47).
Grannon (Pierre), de Paris, prosélyte âgé de dix-sept ans,
reçu membre de l'Eglise de la Savoye à Londres, le 21 avril 1700.
Gravet, voir III, 144.
Grégut, mercier de la rue de la Chanverrerie, feignit d'aller à
Fontainebleau, au commencement de novembre i685, ne revint pas.
Sa femme, ses enfants, son garçon de boutique et sa servante le
suivirent bientôt. La vente de ses meubles confisqués produisit
3708 livres (Fr. 7o5i f^ 145, 3o8 et 3i8).
Grignard (Octave), de Paris, âgé de soixante ans, ancien
soldat, assisté en Angleterre, 1705 (Ms. B. du pr.).
Grignon, voir Petitot, II, 3o5.
Grimaudet, voir III, 144.
Grihault, voir II, 5o6.
Grimot (Etienne), de Paris^ reçut de Bonrepos, à La Haye,
en 1698, 6 livres pour rentrer en France (Aff. étr., Holl., 177).
Grimpré, voir Emigration, II, 465.
Grimpler (Jean et David), fugitifs dont les rentes furent confis-
quées (TT 429).
Griot (Susanne), de France, reçoit un viatique à Genève en
1697 (Ms. B. du pr.).
Grivier (Robert), de Paris, reçu à la paix de l'Eglise à Londres
le 12 novembre 1699 {Proceedings, juillet 1890).
Grostête, voir Anciens.
Grosyeux (André), rubannier du quartier Saint-Denis, sa femme,
leur fils, et leur fille aînée, fugitifs au commencement de 1687, ne
purent emmener quatre petits enfants qui furent mis à l'hôpital. La
vente de leurs meubles confisqués produisit i5o livres (Fr. 7o5i
f° 827). Le père de Jean Grosyeux, autre fugitif, dont les biens
352 Révocation de t Edit de Nantes à Paris.
furent saisis (TT i58). Un enfant et Jeanne, fille, idiote, âgée de
trente-et-un ans, assistés en Angleterre, 1708 et lyoS (Ms. B. du pr.).
GuENY (Jacob), fugitif, dont la maison de la rue des Fossés-
Montmartre fut confisquée (TT 14).
GuÉRiN (Catherine et Marie), de France, reçoivent un viatique
à Genève en 1697 (Ms. B. du prot.).
GuÉRiN (François), brodeur et sa femme; Jean, boutonnier et
un enfant, tous de Paris, réfugiés à Berlin, 1698 (Ms. Dieterici).
GUERINEAU, voir III, I47.
GuERON (Claude), de Paris, reçoit à Genève en 1699 un
viatique pour la Suisse (Ms. B. du prot.).
GuETTEViLLE (Jacques de), fugitif dont les rentes furent saisies
(TT i56, 429, 433).
GuiBERT (Nicolas), de Paris, prosélyte_ et fugitif, admis à la
sainte cène à Londres, le 24 mai 1699 (Ms. Égl. de la Savoye).
GuiBERT (Philippe), de Lyon, établi à Paris, prosélyte âgé de
quarante-cinq ans, reçu membre de l'Eglise de la Savoye à
Londres, le 24 novembre 1689.
Guide (Philippe), célèbre médecin, réfugié en Angleterre avant
la Révocation. Il y fut naturalisé en 1682 avec sa femme, Louise,
fille de Théodore Naudin, docteur en médecine, et de Louise Gros-
tête, et leurs cinq enfants: Philippe, Jacques, Louise, Anne et
Philothée. Il en eut un sixième, Alexandre, présenté au baptême
par Sasserie et M"° Seignoret (Agnew, in-f", II, i5i).
GuiLLARD, voir III, 148.
GuiLLOT (Catherine), de Paris, âgée de huit ans, fait acte de
repentance à Londres, le 25 avril 1687, pour avoir signé mais non
abjuré (Ms. Égl. de la Savoye).
GuiON (Pierre), de Paris, assisté à Genève en 1699, 1.700, 1701
(Ms. B. du prot).
Guy, voir Dicq, II, 576.
Hamel (Elisabeth), fugitive dont les rentes furent confisquées
(TT 429).
Parisiens émigrés. 353
Hanesse (Pierre et Jacob), de Paris, étudiants à Francfort-sur-
le-Mein, 1687 (Ms. de la biblioth. du prot.).
Haran (Thomas), vannier de la Grande rue du faubourg
Saint-Antoine, fugitif au commencement de 1687 (Fr. 7o5i f" 2i5),
assisté en Angleterre avec sa femme et un enfant, 1703.
Hardy (Elisabeth), de Paris, reçue à la paix de l'Eglise à
Londres le 12 novembre 1699 {Proceedings, juillet 1890).
Hauduroy, voir Chastelain, III, 58,
Haunelin (Louis), de Paris, passementier, reçut de Bonrepos
à La Haye, en 1698, 8 livres pour rentrer en France (Aff. étr.
Holl. 177).
Haunet (Catherine), de Paris, âgée de soixante-huit ans, veuve
d'un horloger, assistée en Angleterre, 1705 (Ms. B. du pr.).
Haussemaine (Salomon), fugitif dont les rentes furent saisies
(TT 433).
Havart (Madelaine), fugitive dont les biens furent confisqués
(TT i58).
Havet (Catherine), de Paris, veuve âgée de quarante-huit ans,
et ses quatre enfants, Madelaine, Catherine (14 ans), Didier (12 ans),
Paul (9 ans), firent acte de repentance à Londres, le 29 avril 1686
(Ms. Égl. de la Savo^^e).
Héat (Isaac), de Paris, marchand, réfugié à Berlin, 1698
(Ms. Dieterici). Madelaine, aussi de Paris, veuve âgée de trente-
huit ans, assistée en Angleterre avec deux enfants (Ms. B. du pr.).
Hébert, voir III, i5o.
Heck, voir Emigration II, 472.
Hélicque (Henri), orfèvre, fugitif (B., Fr. pr., IV, 5o6),
Henault (Jean), de Paris, qu'on trouve réfugié à Berlin en
1698 (Ms. Dieterici), est-il la même personne que Jean Henault,
naturalisé anglais le 8 mars 1682?
Hénon (Jean), de la vallée de Montmorency, marchand, sa
femme, sa nièce et une domestique, réfugiés à Berlin, 1700
(Ms. Dieterici).
lu a
354 Révocation de l'Ëdit de Nantes à Paris.
Herberon (Judith) fugitive dont les rentes furent confisquées
(TT i56, 433).
Hersan (David), de Paris, tireur d'or, reçut de Bonrepos à La
Haye, en 1698, 8 livres pour rentrer en France (Aff. étr. HoU., 177).
Hervé, rubannier du quartier de la place Maubert, abjurait le
8 janvier 1686 (Fr. 17421 f° 6). La même année, Jean Hervé, Anne,
sa femme et leurs enfants, Jean et Sara, étaient naturalisés anglais
(Agnew).
Herwarth (Madame), sa fille, la marquise de Gouvernet, son
fils Philibert, baron de Huningue, se réfugièrent en Angleterre, où
les avaient précédés deux filles de la marquise: lady Eland et la
marquise d'Halifax (voir chap. XXII). Un frère et une sœur de
Philibert, Jean-Henri, seigneur du Fort, et Régine mariée au
seigneur Laigue, quittèrent aussi la France à la Révocation (De
Dienne, Hist. du dessèchement des marais).
Heucourt, voir III, i5i.
Heuzé (La veuve), brasseuse, quartier de la place Maubert,
et sa sœur abjuraient le 8 janvier 1686 entre les mains des dragons
(Fr. 17421 f" 6). Pierre, naturalisé anglais en 1698, devait appartenir
à la même famille.
Hilbert (Pierre), de Meaux, et Marie Frémont, de Nanteuil,
publication de bans à Londres le 3o juillet 1699 (Proceedings,
juillet 1890).
HiNARD, fugitif de la rue de Cléry. Ses meubles confisqués
furent vendus 600 livres (Fr. 7o5i f 32i).
Holzafell (Antoine), Marie, sa femme, et Antoine,, leur fils,
naturalisés anglais en 1686 (Agnew).
Houssaye (Jean). Le 29 juillet 1684, Claude remerciait Tesse-
reau, passé en Angleterre, du bon accueil qu'il y avait fait à
M. Houssaye, «bon et honnête jeune homme». Outre M""= Amonnet,
qui était une Houssaye, nous connaissons deux autres membres de
cette famille : le proposant Isaac, qui finit par abjurer, et son frère
Jean, retiré à l'étranger, dont il demandait les biens en 1688
(Tt'25i).
lIouzEL (Pierre), de Villiers-le-Bel près Paris, assisté à Genève
en 1707 (Ms. B. du prot.).
Parisiens cmigrcs. 355
HuART (Claude), de Paris, religieux passé à Genève pour
abjurer, y reçoit un viatique en lyoS (Ms. B. du prot.).
Hubert, marchand de vin de la rue des Yieux-Augustins, dont
la femme était fugitive au commencement de 1687 (Fr. yoSi
f° 322).
HuDDE (Nicolas), directeur de l'académie de peinture, réfugié
en Ecosse [Bitllet., XII, 455).
«HuYGENs, appelé à Paris par Colbert qui créait alors l'aca-
démie des sciences, y publia en 1673 son Horloge oscillante qu'il
dédia à Louis XIV, présent digne du monarque ; car, si l'on excepte
les Principes de Newton, cette œuvre est peut-être la plus belle
production des sciences exactes au XVIP siècle. Mais en 1681 les
progrès de la persécution le décidèrent à quitter la France, sans
qu'aucune promesse pût triompher de sa résolution. Le grand
géomètre rapporta dans son pays natal sa magnifique découverte
de l'application du pendule aux horloges, son analyse des ondula-
tions de la lumière, les perfectionnements donnés au baromètre et
à la machine pneumatique » (Ch. Weiss, II, 204).
HuLOT (Michel), de Paris, reçut de Bonrepos à La Haye, en
1698, 6 livres pour rentrer en France (Aflf. étr., Holl., 177).
HuMBERT (Charles), de Paris, étudiant à Francfort-sur-Ie-Mein,
1687 (Ms. de la biblioth. du prot.).
Lmbert, voir II, 579.
Jacobé de Norrois (Louis), de la rue Quincampoix. et sa
femme Jeanne Mauclert, fugitifs, au commencement de 1687. Leurs
meubles furent vendus, et les biens immeubles de la valeur de plus
de 100,000 livres, qu'ils avaient laissés à Vitry, confisqués (Fr. 7o5i
f° 2l3).
Jacques, fugitif, auquel ses compétiteurs intentèrent un procès,
parce qu'il avait été admis, sans doute par mégarde, à hériter avec
eux (TT i5o).
Jacquesson (La demoiselle), de la rue des Marais, fugitive au
commencement de 1687. On disait qu'elle avait du bien et des
procès.
356 Révocation de l'Èdit de Nantes à Paris.
Jacquinot (Françoise), fugitive, dont les biens furent donnés à
sa nièce Marie-Anne Jacquinot en 1688.
Jamard (Jeanne), de Paris, âgée de vingt-neuf ans, assistée
en Angleterre avec trois enfants en lyoS; Judith, idem, en 1708
(Ms. B. du pr.).
Jamineau frères, marchands de dentelles du quartier des Halles,
fugitifs au coîTimencement de 1687. La vente de leurs meubles
confisqués produisit 404 livres.
Janiçon, voir Anciens.
Janots, voir III, 71.
Jarvis (Louis), fils de Louis, et de Marguerite de Fresne, natif
de Paris, naturalisé anglais en i685 (Agnew).
Jaucourt, voir II, 356 et III, 224.
Jaupitre (Jean-Jacques), de Paris, assisté à Genève le
17 novembre 1690 sur la collecte de Hombourg (Ms. Court).
Jense (Susanne), de Paris, âgée de soixante-treize ans et veuve
d'un joaillier, assistée en Angleterre, 1705 (Ms. B. du pr.).
JoDOUiN (François), ministre à Senlis, qui avait épousé à
Charenton Jeanne Dumaistre en i685, possédait dans la rue Saint -
Eustache une maison qui fut confisquée lorsqu'on eut banni les pas-
teurs (TT 14).
JoLLYVEï (Ewertre), fils d'un poète avocat au Parlement
de Paris, réfugié en Angleterre, oià il vivait encore en 1708
(/>. pr.).
Jouard (Anne), morte à Berlin en 1704, appartenait évidemment
à la famille parisienne des Jouard, parents de M"" Isaac Claude
(B., Fr. pr., VI, 872).
Joubart (Madame), fugitive avec quatre enfants en i685. On
lit dans un rapport du commissaire Delamare du 17 octobre: «Le
mari qui les a envoyés devant, est encore à Paris. Il serait bon de
le faire arrêter pour l'obliger à faire revenir sa famille» (Fr. 7052
f" 3oo).
JouiN, nombreuse famille parisienne, réfugiée à Berlin (Erman
et Reclam, II, 47).
Parisiens émigrés. 35j
JouRDAN, parfumeur de la rue des Boucheries, dont les enfants
étaient notés comme fugitifs au commencement de 1686 (Fr. 7063
f 42).
JouY (Veuve Louis), de Paris, réfugiée à Berlin (Ms. Dieterici).
Joyeux, voir III, iSy.
Julien, avocat, sans doute fils d'Isaac Julien, bourgeois de
Paris, et d'Anne Jédouin, dont la fille Marie avait épousé en 1675
Pierre Augier, pasteur à Favières, revint en 1699 de Neuchâtel où
il s'était mis au service de la duchesse de Lesdiguières. Avertie de
son retour, la cour ordonna, le 26 septembre 1699, de le mettre à
la Bastille; il avait repris, le 24, le chemin de la Suisse, et l'on
apprit le 12 octobre qu'il était heureusement arrivé à Genève
(O' 43).
JusTEL (Henri), conseiller-secrétaire de Louis XIV, nommé
bibliothécaire du roi Charles II en 1681, quitta la France à la fin
de septembre avec sa femme Charlotte De Lorme. Il fut naturalisé
anglais en 1687. Sa fille Charlotte figure dans la liste des naturali-
sations de 1688, et son fils Henri, dans celles de l'année 1693
(Agnew).
JuzEAUD (Pierre), de Paris, tailleur, à Francfort-sur-le-Mein,
1687 (Ms. de la biblioth. du prot.)
Laar (De), marchand de vins, rue de la Mortellerie, sa femme
et son frère, fugitifs au commencement de 1687, après avoir vendu
tout ce qu'ils possédaient (Fr. 7o5i f° 3i8).
La Barre (François-Poulain de), né à Paris en 1647, docteur
de Sorbonne et curé de la Flamengrie, quitta son bénéfice en 1688
pour se faire protestant, et se réfugia à Genève. II est auteur de
quelques ouvrages indiqués dans La France protestante.
La Bastide, voir Anciens.
La Berlière, voir Lemaistre, III, 192.
La Bouchetière (Charles Janvre de), gendre de l'ancien Fa-
laiseau, passa en Hollande avec son père et sa femme Marie-Anne
[Fr. pr., VI, i35).
358 Révocation de l'Édit de Nantes h Parts.
La Boulonnière (Jean de), né à Paris, naturalisé anglais en
1708 (Agnew).
Lacombe, voir III, 160.
La Coudrière, voir III, 160.
La Croix, voir III, 161.
Ladret (Sara), de Paris, réfugiée à Berlin, 1700 (Ms. Dieterici).
Laet (Jean de), sieur du Fresnay, du quartier de la Mortellerie,
Marie Chardin, sa femme, leur fils, deux laquais et deux servantes,
fugitifs à la fin de 1686. Jean avait réussi à vendre avant son
départ ses meubles, ses chevaux et ses carrosses. Son père, origi-
naire de Hollande et réclamé par les États-Généraux bien qu'il fût
naturalisé français, obtint un passeport pour quitter la France (voir
chap. XXII), où il laissait des biens immeubles (Fr. 7o5i f° 3i8),
qui furent donnés au marquis de Saint-Mars et vainement réclamés
par les ambassadeurs hollandais lors de la paix de Ryswick [Actes
etmém... de la paix, IV, 36i).
Laf ARGUE, voir Margas, III, 207.
La Faucille (René de), capitaine au régiment de La Ferté.
On a su aujourd'hui, écrivait l'exempt Desgrez le 12 février
1686, qu'il est parti le 5 pour l'Allemagne avec les bagages de M""
la princesse de Tarente. Il est grand ami de M. de La Fontan, capi-
taine au régiment de Condé. Il a encore dans cette ville un de ses
bons amis qui s'appelle M. de La Coudrière, de la R. P. R., lequel
déloge tous les trois à quatre jours, et dont la femme est aussi à
Paris. A l'hôtel d'Entragues il y a encore des protestants inconnus
(Fr. 7053 f" 232). La Faucille servit en Irlande sous La Caillemote
et reçut six blessures à la bataille de La Boyne. Il fut nommé gou-
verneur de Sligo (Agnew, II, 282). La Fontan et La Coudrière
s'enfuirent également. Les biens du premier furent donnés en 1688
à son enfant resté en France.
Lafaye (Charles de) et son fils Louis, parisiens, naturalisés
anglais en i685, ainsi que Jean et Susanne. Marie et ses six enfants
ne furent naturalisés qu'en 1688 (Agnew).
La Ferté-Civile, voir Caron, II, 297.
Lafon, marchand de vins du faubourg Saint-Antoine, a envoyé
en Angleterre deux garçons et une fille en bas âge, depuis les
Parisiens émigrés. SSg
défenses. Rapport du commissaire Delamare, mars i685 (Fr. 7052
f° 248).
La Fontaine (De), voir III, i63.
La Fontan, voir La Faucille, III, 358.
La Force, voir II, 826.
La Fosse (De\ Claude écrivant, le 16 juin 1684, à son fils
retiré à La Haye : « Saluez M""-'^ de La Fosse », il y a tout lieu de
présumer que ces dames étaient des parisiennes passées en Hol-
lande. — De La Fosse, marchand de toiles de la rue des Vieillés-
Audriettes, et la dame de La Fosse, de la rue Beaubourg-, sœur du
sieur Lemaistre, figurent parmi les fugitifs partis après le mois de
février 1687 (Fr. 7o5i f°= 5 et 3i3). Moïse Lafosse, de Paris, âgé de
soixante-quinze ans, assisté en Angleterre, 1705. — Louise Lafosse,
de Paris, reçoit à Genève en 1699 un viatique pour l'Allemagne
(Ms. B. du prot). Lafosse le jeune, chandelier du faubourg Saint-
Antoine était noté le 18 août 1686 comme cherchant à s'enfuir
(Fr. 7o53 f° 201).
La Haye (Etienne), de Paris, perruquier, âgé de vingt-quatre
ans, fugitif au mois d'avril 1699 (O' 48).
Lalouette (Jérémie), de Paris, âgé de neuf ans, et sa sœur
Marie, âgée de dix-huit ans, firent acte de repentance à Londres le
20 mars 1686 (Ms. Égl. de la Savoye).
La Luzerne (Thioult, sieur de), épousa Marguerite, fille de
Pierre de Béringhen, dit M. le premier, et de la célèbre et savante
Marie Bruneau, qui lui donna deux filles. Ces demoiselles figurèrent
en Hollande parmi les réfugiées les plus zélées (T. des Réaux,
III, 384).
Lamandé (Daniel), de Paris, passementier, sa femme et un
enfant, et la veuve d'André, passementière, réfugiés à Berlin, 1698,
1700.
Lambert, voir III, 168.
La Melonnière, voir III, 169.
La Motte (De), maître boutonnier de la rue Sainte-Foy, s'en-
fuit en janvier 1686, après la première visite du commissaire conver-
tisseur (Fr. 7o5i f" 42).
36o Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Langey, voir III, 172. .
Langlache (Jean), de Paris, fugitif dont les rentes furent saisies
(TT i56, 433).
Langle (De), voir III, 174.
Langlois (Matthieu), de Paris, brodeur, admis à la cène à La
Haye, en lôgS, après acte de repentance, réfugié à Berlin, avec sa
femme et deux enfants, 1698 (Ms. Dieterici). Il résulte d'un placet
présenté au roi en 1701 par Louise Langlois, nouvelle catholique,
que le mari de celle-ci était passé « depuis plus de vingt ans dans
les pays étrangers pour fait de religion » (O 248).
Lannaz (Jean), fugitif dont les rentes furent confisquées
(TT 429).
La Pénissière, voir 111, 175.
Laperdix (Paul), de Paris, âgé de soixante ans et paralytique,
assisté en Angleterre, 1705 (Ms. B. du pr.)-
La Perrine (David Duplessis, sieur de), avait épousé en 1680
Anne Monginot, dont il eut plusieurs enfants, qu'il fit passer en
Hollande dès 1687 (B. Fr. pr.).
La Planche, voir III, 177.
Lardeau, voir Anciens.
Laroche (Daniel), marchand de vins de la rue de la Mortellerie,
et son garçon de cabaret, fugitifs après février 1687, ainsi que Jean
de La Roche, marchand formier de la rue Tirechappe (Fr. 7o5i
f° 3i8). Autre Jean de La Roche, voir prisons.
La Rochefoucault, comte de Roye, voir II, 428.
La Rochegiffart, voir II, 428 et III, 178.
La Roche-Guilhem (M"° de), auteur de plusieurs romans, habi-
tait Paris à la Révocation et se réfugia en Hollande (voir Fr. pr.).
Lartisien (Jean), de Paris, sa femme et deux enfants, venus à
Genève pour abjurer, reçoivent en 1699 un viatique pour la Suisse
(Ms. B. du prot).
Lasseur, voir Margas, II, 207.
La Taii-lée, voir III, 180.
Parisiens émigrés. 36 1
La Trémollière, voir Foissin, III, 182.
Lauban (Renée de), veuve, de Paris, âgée de soixante-cinq
ans, assistée en Angleterre, 1708, lyoS (Ms. B. du pr.)-
Launay, voir III, 181.
Launay (Jeanne de), veuve, de Paris, âgée de cinquante- neuf
ans, fait acte de repentance publique à Londres le 22 décembre
1687 (Ms. Égl. de la Savoj^e).
Laurent (Jean), de Paris, admis à la cène à La Haye en lôSg.
Pierre Laurent, de Paris, âgé de cinquante-cinq ans, fait acte public
de repentance à Londres, le 28 août 1688 (Ms. Egl. de la Savoye).
Lausan (Isaac), de Villiers-le-Bel, rétracte à La Haye son abju-
ration, en 1686 (Ms. B. du pr.).
Leballeur (Claude), de Paris, fugitif, dont une rente de 1000
livres fut confisquée (TT 433).
Le Bar, chirurgien, rue de la Huchette, absent au commence-
ment de 1687. Ses maisons de la rue du Vieux-Colombier et de la
rue Geoffroy-l'Angevin furent confisquées (TT 14, 297, 433). \]n
Bar avait signé chez Seignelay le 14 décembre i685.
Le Bas (Richard), naturalisé anglais en i685, appartenait peut-
être à la nombreuse famille parisienne de ce nom.
Lebel (Alexandre), de Paris, sa femme malade et un enfant,
assistés à Genève en i683 et 1 702 (Ms. B. du prot.).
Lebel (Jean), de Paris, reçoit à Genève en 1704 un viatique
pour aller servir dans les troupes du Piémont (Ms. B. du prot.).
Lebert, voir II, 5 71.
Leblond (Pierre), de Paris, cordonnier, et sa famille, reçoivent
à Genève en 1690 un viatique pour le Brandebourg (Ms. B. du prot.).
Lebrun, voir III, 184.
Lebulle (Jean), de Paris, sa femme et deux enfants, réfugiés à
Berlin, 1700 (Ms. Dieterici).
Le Camus (Jean), tisserand, rue de Montreuil, et Marguerite
Adam, sa femme, fugitifs au commencement de 1687 (Fr. 7o5r
f" 2l5).
302 Révocation de l'Edit de Nantes à Pans.
Le Camus (Philippe), de Paris, âgé de vingt ans, rétracte
publiquement son abjuration à Londres, le 6 novembre 1698 (Ms.
Égl. de la Savoy e).
Lecène (Charles), ministre de Charenton, naturalisé anglais en
1687 (Agnew).
Le Clerc (Jeanne), de Paris, âgée de soixante-six ans, rétracte
publiquement son abjuration, à Londres, le 12 juin 1687 (Ms. Égl.
de la Savoye).
Le Cointe, voir III, i85.
Lecomte, voir III, 186.
Le Coq, voir Anciens.
Le Féron (Frédéric), parisien, étudiant à Leide en 1688 (Ms.
du prot).
Lefeve (Jeanne), fille de Pierre et de Nohémie Brisson, de
Paris, et Michel Coineau, de Lusignan, publication de bans à
Londres le 19 décembre 1714 (Proceedings, juillet 1890).
Lefèvre, voir III, 187.
Le Flaud, du quartier du marais, fugitif au commencement de
1687.
Le Gagneur (Thomas), fugitif dont les rentes furent confisquées
(TT i56, 429).
Léger (Jean) et sa femme Marie, naturalisés anglais en 1682
(Agnew, II, 48). Au mois d'août 1686, le cabaretier Léger et sa
femme se préparaient à sortir du royaume (Fr. 7o5o f" 258). André
Léger, naturalisé anglais en 1700 (Agnew, II, 71).
Le Goux, sieur de Périgny, exilé à Noyers en 1686 et rappelé
par ordre du 10 avril, après avoir promis de faire incessamment
abjuration (0^30), passa ensuite à l'étranger avec sa femme; leurs
biens furent donnés en 1688 à leurs enfants restés en France (0*32).
Auguste Le Goux, sieur de Périgny, fugitif, dont les rentes furent
confisquées (TT i56, 433), est sans doute le même personnage que
le précédent. La famille était originaire de La Rochelle.
Le Grand (Madelaine), de Paris, rétracte à Londres son abju-
ration, le 20 septembre 1694 (Ms. Égl. de la Savoye). Judith
Parisiens cmigrcs. 363
Marchand, veuve d'Isaac Le Grand et Jeanne Le Grand, sa fille,
de Claye en Brie^ reçues à la paix de l'Église à Londres le 3o mai
1696 (Proccedings, juillet 1890).
Lejeune, voir III, 128.
Le Juge, voir Ferdinand, III, 127.
Lemaire, voir III, i3o.
Lemaistre, voir III, 190.
Le Mercier (David et Antoine), fugitifs dont les rentes furent
confisquées (TT i56).
Lemoine (Françoise), âgée de vingt ans, son frère, âgé de dix-
huit ans, et Pierre, âgé de vingt-huit ans, tous trois de Villiers-le-
Bel, rétractent à Londres leur abjuration en 1698, les deux premiers
le 6 novembre, et le troisième, le 12 (Ms. Égl. de la Savoye),
Etienne, sa femme Esther et leur fille Esther, naturalisés anglais en
1687 (Agnew).
Le Monnier, voir III, 194.
Le Nérat (M"^), femme d'un docteur en médecine et fille de
Callot, conseiller à Troyes, ayant accompagné en Suisse M""" de La
Trémollière, revint en France au bout de trois semaines.
Le Noble (Charles), de Paris, pâtissier, réfugié en Brande-
bourg (Ebrard, Christian Ernst, etc., p. i55). Le Noble, fils,
marchand de dentelles du quartier des Halles, fugitif au commen-
cement de 1687 (Fr. 7o5i P 319). Henri, de Paris, naturalisé anglais
en i685 (Agnew in-P, II, 78).
Lenostre (Élie), fugitif dont les rentes furent confisquées
(TT i56).
Léonard (Frédéric), parisien, étudiant à Leide en i685 (Ms.
B. du pr.).
Lepage (Siméon), maître orfèvre du quartier de la Cité, et sa
femme, fugitifs notés sur la liste du 16 février 1687.
Lepart (Isaac), de Paris, facturier de bas, sa femme et deux
enfants, réfugiés à Berlin, 1700 (Ms. Dieterici).
Le Père (Daniel, vitrier, fugitif au commencement de 1687
(Fr. 7o5i f° 2i5).
364 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Le Plastrier, voir II, 594.
Lernoult, voir III, igS.
Le Riche, voir III, igS.
Leroux, voir II, 533 et III, 196.
Leroy, voir III, 196.
Le Royer, voir Charton, III, 57.
Lescuyer (Nicolas), de Paris, décidé à abjurer, reçoit un
viatique à Genève en lyoS (Ms. B. du prot.).
Lestang (Le sieur de), fugitif, dont le commissaire Gorillon
travaillait, au commencement de 1687 à découvrir les biens.
Le Tellier, voir III, 198.
Le Vasseur (Louis), de Paris, médecin réfugié en Angleterre
dès i683, avec sa femme Anne de La Barre, et ses enfants Jacques,
Louis, Anne, Élisabetli et IVIarie. La famille fut naturalisée en i685
{Fr. pr., voir aussi De Schickler, Egl. du refuge, II, 3i3).
Levé (Daniel), de Paris, malade, assisté à Genève en 1700, sa
femme aussi assistée en 1704 (Ms. B. du prot.)
Levesque, voir II, 404.
Lezeau, demeurant rue Vieille-du-Temple chez M"'^ Bigot de
Saint-Pierre, passé à l'étranger avec sa famille. Au commencement
de 1687, le commissaire Gorillon travaillait à découvrir ses biens
(Fr. 7o5i f 7).
L'Hermet (Nicolas), manufacturier de bas, réfugié à Magde-
bourg, i7o3(Tollin, Geschichte, etc., III, 52.)
Ligneau (La femme de), Esther Van der Bauck, de Paris, âgée
de vingt-deux ans, rétracta publiquement son abjuration à Londres,
le 20 mars 1686 (Ms. Égl. de la Savoye).
LiSLE (Jean Claude de), de la rue Geoffroy l'Angevin, fugitif
dont les rentes furent confisquées (TT i63).
Lombard, dit Brion, voir Emigration, II, 439.
LoRENT, famille nombreuse réfugiée à Berlin (Erman et
Reclam, II, 47) ; nous n'avons pas la certitude qu'elle soit la même
que la famille Laurent de Paris.
Parisiens émigrés. 365
LoRME (De), voir Des Marchais, ancien et Justel.
LoRAiNE, marchand, rue des Cinq- Diamants, fugitif au com-
mencement de 1687, qui n'avait laissé que ses meubles à sa femme
(Fr. 7o5i f" 326), est probablement Paul Lorrain, qui fut naturalisé
anglais en 1690. Pierre l'avait été dès i685 (Agnew).
LosY (François), de Paris, déserteur des troupes de France,
reçoit à Genève en 1700 une chemisette et un viatique (Ms. B.
du prot.).
LoTiN (Nicolas), de Paris, maître de langues à Leide, 1684
(Ms. B. du pr.).
LouviGNY, voir III, 201.
LoYSEAU (Anne), de Paris, âgée de quarante-deux ans et veuve
d'un orfèvre, s'enfuit avec ses enfants au mois d'octobre 1687,
laissant sa boutique garnie à la garde de deux servantes (O' 3i);
elle était assistée en Angleterre en 1705 (Agnew).
LuBiN (Jacques), fîls d'un orfèvre de Paris, assisté à Genève
en 1694; on lui cherchera un maître.
Lucas. Plusieurs personnes de ce nom, sans doute parentes de
l'imprimeur, passèrent à l'étranger : Jacqueline, Denis, âgé de
soixante ans, et sa femme, Abraham et sa femme, assistés en
Angleterre, 1708; Madelaine Lucas, de Paris, veuve âgée de trente
ans, également assistée en 1705.
LuMEAU (Jean), de Paris, âgé de soixante-huit ans, assisté en
Angleterre avec sa bru Marie, en 1705 (Agnew). Jean Luneau(?)
de Paris, et Marie Gresler, d'Argenton en Berr}^ publication de
bans à Londres le 24 mars 1700 {Proceedings, juillet 1890).
Macmac (Marie), de Paris, âgée de soixante-huit ans, veuve
d'un banquier, assistée en Angleterre, 1708, 1705 (Agnew),
Maillard de Plainchamp, voir III, 2o3.
Malherbe (Nicolas) et Jeanne Fiart, réfugiés à la Nouvelle-
York, présentaient au baptême, en 1696, Antoine Andrivet {Re-
gisters...N. York). Peut-être Nicolas appartenait-il à la famille
parisienne des Malherbe.
366 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Mai.iba (Veuve Jacques), de Paris, brodeuse, réfugiée à
Emmerich avec un enfant, 1700 (Ms. Dieterici).
Mallart (La veuve), de Leide, chez qui demeurait en 1691 le
ministre Benjamin de Malnoé, était très probablement une réfugiée
parisienne (Ms. B. du pr.).
Malnoé, voir III, 204.
Malvia (Madelaine), veuve de Louis), de Paris, âgée de
cinquante ans, assistée en Angleterre, lyoS (Ms. B. du pr.).
Marchais (Jonas), Judith, sa femme, et leur fils Isaac, natu-
ralisés anglais en 1688, appartenaient peut-être à la famille
parisienne de ce nom.
Marchand, voir Du Vigneau, II, 3o8.
Marchand (Jean-Baptiste), de Paris, ex-chantre d'Orange,
reçoit à Genève en 1704 un viatique pour l'Allemagne, et en 1705
un autre pour la Suisse (Ms. B. du prot.).
Maréchal (Jacques), écossais, maître tailleur de la rue de
Buci, et Marguerite Bauman, sa femme, fugitifs retirés en Angle-
terre (Fr. 7o5i f° 3).
Margas, voir III, 207.
Marguerite (Marie Armenault, veuve de Pierre de), fugitive
en 1686. Par un brevet du 3o mai, ses biens furent donnés à son
fils Henri-Marguerite, sieur de Lagrange (O ' 3o).
Marguèse, fugitif, dont une maison fut confisquée rue de la
Petite-Truanderie (TT 433).
Mariette (Les) de Paris appartenaient à une très ancienne
famille bourgeoise d'Orléans, dont un des membres prêtait en i568
le serment de fidélité au roi imposé aux protestants Orléanais. Un
autre figure parmi les galériens pour la foi. En 1610, Isaac repré-
sentait l'Eglise d'Orléans au synode de Sancerre; en i632, Jacques,
sieur de La Fauconnière, assistait comme ancien de la même Église
au synode de Châtillon-sur-Loing, et en 1634 à celui de Mer. On
lit dans les extraits des registres de Charenton, à la date du
i3 janvier 1678: «Daniel Le Maire, peintre-sculpteur, épouse
Elisabeth Mariette, fille de Jacques, sieur de La Fauconnière, et
d'Esther Bothereau, 78 ans». La mention de l'âge semble se rap-
porter au père de la mariée.
Parisiens émigrés. 867
Du mariage de Guillaume Mariette, sieur de La Courtoisie,
mort avant 1661, et d'Anne Allard, naquirent à Orléans Charlotte,
Alexandre, François, Jacques et Isaac, tous établis à Paris.
Charlotte épousa en 1654 Jean Le Maistre, sieur de La Bran-
gerie, originaire de Gien.
Alexandre, marchand de vins, rue de l'Egout (aujourd'hui
commencement de la rue de Rennes) épousa en lôSy Louise Le
Maistre, fille de Denis, marchand à Orléans, laquelle lui donna un
fils (1659) et une fille nommée Louise, mariée en 1677 à Jean
Mesnard, pasteur de Paris. Il n'abjura point avant la Révocation
comme l'en accuse la France protestante ', mais seulement un peu
plus tard et après avoir été mandé chez La Reynie ainsi que ses
principaux coreligionnaires du faubourg Saint-Germain. Visité dans
les premiers jours de janvier par le commissaire Gazon, qui travail-
lait énergiquem.ent aux conversions, il lui montra son acte d'abju-
ration et celui de sa femme. Quant à son fils, âgé de vingt-six ans,
il prétendit ne pas savoir oili il était, en ajoutant toutefois qu'il le
croyait en Hollande auprès de son gendre Mesnard (Fr. 7o5i f° 44,
47, 341). Alexandre fils, gentilhomme servant du roi d'Angleterre,
épousa en 1698, à Schiedam, la fille de Josué Prévost du Parc et
de Madelaine Bezart, après que les annonces eurent été faites d'une
part dans la chapelle royale de Saint-James, et d'autre part, dans
le temple wallon de Rotterdam. C'est peut-être un autre Alexandre
qui fut naturalisé anglais avec sa femme Madelaine en 1696 (Agnew
III, 57). Le beau-père de Mesnard avait acquis une fortune consi-
dérable, évaluée à 600,000 livres (Fr. 7o5o f° 264), qu'il fit, dit-on,
passer en Hollande avant de s'y rendre avec sa femme à l'aide
d'un faux passeport qui, suivant l'espion Tillières (Ch. Weiss,
II, 18) servit successivement à quinze de ses amis. Sa maison de la
rue de l'Egout fut saisie., ainsi qu'une autre de la rue Galande, dont
il était co-propriétaire avec Mesnard (TT 409 et 414).
François, marchand de vins de la place Maubert, épousa en
1661 Elisabeth Le Maistre, sœur de la femme de son frère. Plus
fervent que celui-ci, François avait fait ses préparatifs de départ
avant la publication de l'édit révocatoire. Ayant eu avis qu'il s'ap-
prêtait à gagner la frontière de Flandre, Seignelay ordonna, le
3o octobre i685, de l'arrêter dès qu'il sortirait de Paris. François
réussit cependant à s'enfuir avec sa femme et ses six enfants^.
' Voir ci-dessus 11, 6. cinq seulement furent naturalisés en
- Les documents disent: six; pourtant Angleterre avec leurs parents. Le sieur
368 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Seignelay écrivait à La Reynie le 29 novembre : «Sa Majesté a été
informée que le nommé Mariette, marchand de vins, qui s'en est
allé en Hollande, fait vendre ses effets à Paris, sur quoi elle m'a
ordonné de vous dire de faire les diligences nécessaires pour les
faire saisir» (O* 29). On mit le scellé sur les marchandises. La
vente des meubles produisit 1800 livres; toutefois après avoir
acquitté les frais et les dettes privilégiées, le sergent chargé de
l'opération se trouva créancier de 117 livres, qu'on ne lui avait pas
encore remboursées au mois de mars 1687. François était proprié-
taire d'une grande maison, à l'enseigne du Petit seau, formant
l'encoignure de la rue des Boucheries et de celle du Cœur- Volant
(angle sud du boulevard Saint-Germain et de la rue de l'Ancienne
comédie); elle était louée 1200 livres et en valait 3o,ooo. Il possé-
dait en outre des biens estimés plus de 60,000 livres, consistant en
plusieurs maisons et vignobles à Saint-Denis-en-Val et Breuilly
près d'Orléans, en une maison et un grand vignoble en Sologne à
deux lieues de Blois (Fr. 7o5i f" 18, 3o8, 842 et TT 26). Réfugié en
Angleterre, François y fut naturalisé en 1686 avec sa femme et
cinq enfants : François, Jean, Claude, Elisabeth et Louise (Agnew
III, 41). En 1722, la maison de la rue des Boucheries ne figurait que
pour un loyer de 8i5 livres sur le compte de la régie; en 1724 le
loyer atteignait 900 livres (TT i56 et 433).
Jacques, docteur en médecine, épousa en 1664 Susanne Ber-
trand, et se réfugia en Angleterre, où il présentait au baptême, le
28 novembre 1686, son petit-neveu Jacques-Auguste, fils de Louis
Gervaise et de Jacqueline Mariette, sa nièce, avec Marie Le Maistre,
sa belle-sœur.
Isaac, marchand de vins, avait épousé avant 1664 Marie Le
Maistre. Nous ne lui connaissons que deux filles : Jacqueline
(Agnew, in-f" II, 109 et Fr. 7082 f" 817), mariée à Gervaise fils,
marchand réfugié en Angleterre dès 1681, qui fut ancien d'une
Église française de Londres, et Charlotte, qui épousa, en 1682,
Benjamin Chazeray, sieur du Chesnois, natif d'Orléans. Le com-
missaire Delamare écrivait le 5 octobre i685: Isaac Mariette, riche
marchand de vins, est décédé depuis un an '. Il a laissé de grands
biens, entre autres deux maisons, l'une, rue du Bac, louée plus de
2000 livres, et l'autre, rue de Beaune, dans laquelle la femme de
de Lestang, petit valet de pied de Sa Ma- ' C'est donc à tort que La France pro-
jcstiî, obtint la confiscation de ses biens testante (V, 237 a) dit qu'il passa en
(AfF. étr. — France qûS. Note commu- Angleterre avec son gendre,
niquée par M. N. Weiss).
Parisiens cmigrcs. 369
Gervaise a sa portion, et qu'il serait bon de saisir après avoir, au
besoin, entendu Gervaise père (Fr. 7032 P Siy).
En 1789, Paul Dufour, trésorier de l'hôpital français de
Londres, léguait à chacune des deux filles de François Mariette, de
Spitalfields, 100 livres; à Pierre Mariette 5o livres; à son neveu
Louis Gervaise 100 livres; à Louise Mariette 5o livres et à Fran-
çoise Mariette la même somme (Agnew, in-f" II, 371).
Mentionnons encore divers Mariette dont la famille nous est
inconnue: Gentien, naturalisé anglais en 1682; Jean, aussi naturalisé
anglais en 1693 (Agnew, III, 54). Un Mariette qui se mêlait de
chirurgie et demeurait rue du Four, avait abjuré à la Révocation.
Etant tombé malade aussitôt après, il fut longtemps à la Charité,
puis transporté aux Convalescents; il demandait l'assistance du roi
que le commissaire Gazon lui refusa, n'ayant l'ordre de donner qu'à
ceux qui étaient à l'aumône de Charenton (Fr. 7o5i f" 47). La
nommée Mariette fut mise à l'Hôpital-Général comme opiniâtre, par
ordre du 24 mai 1711 (O ' 55) En vertu d'un ordre du 20 octobre
1718, François fut transféré de ce même hôpital au Grand-Châtelet,
«pour lui être son procès fait et parfait» (O' 62). Enfin Louis
Mariet, sieur de la Ville, fut enfermé au Petit-Chàtelet pour la R.,
le 2 février 1686 (Fr. 7o5i f" 3o3).
Marin (Daniel), de Paris, étudiant à Leide en 1691 (Ms. B.
du pr.).
Daniel, de la rue Dauphine, commis au domaine, réfugié en
Hollande dès 1682 ou i683, fut rejoint en 1687 par Louise Brisebart,
sa femme, et leurs trois filles : Charlotte-Louise, Susanne-Françoise
et Elisabeth (Fr. 7o5i f'' 323l.
Marmier (Les frères) ne sont point mentionnés dans les extraits
des registres de Charenton. Nous ne possédons sur eux que les
renseignements contenus dans ces deux billets :
Le commissaire Poiret à La Reynie, 16 janvier 1686,
Il n'y a plus dans le quartier qu'Hilaire Marmier, garçon qui
est malade de corps et d'esprit, et frère d'Hector Marmier, fort
honnête homme et de bonne foi, qui prend des mesures pour
donner satisfaction à cet égard [c'est-à-dire pour abjurer] (Fr. 7o5i
f° 93).
Seignelay à La Reynie, 26 avril 1688,
Sa Majesté veut bien qu'on fasse sortir du royaume le frère de
Marmier, banquier, en cas qu'il ne se convertisse pas (O' 82).
Ul 24
3 70 Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
Marot (Jean), naturalisé anglais en 1682, appartenait sans
doute à la famille parisienne des peintres et architectes de ce nom.
Marsaille (Aimée), de Paris, âgée de soixante-trois ans,
assistée en Angleterre, 1708, lyoS (Ms. B. du pr.).
Martin, voir III, 211.
Martin (Isaïe), de Meaux, guide, voir II, 475.
Masclari, voir Anciens.
Massanes, voir Anciens.
Massienne (Henri), naturalisé anglais en 1682. Jean, joaillier
sur le quai de l'Horloge, âgé de cinquante-cinq ans, abjure le 3 dé-
cembre i685 avec sa femme Jeanne Gavelle et deux enfants
(Fr. 7o55 f° 824), et signe le 14 chez Seignelay. Autre Jean, natu-
ralisé anglais avec Anne, sa femme, en 1691 (Agnew). Susanne
Massienne, de Paris, épouse à Londres, en 1702, Jean Delafons, de
Châtellerault (Agnew, in-f" II, 104).
Masson, voir III, 21 3.
Massonneau jeune, marchand de dentelles de la rue des Lavan-
dières, passé à l'étranger avec Vachery, son garçon de magasin.
Bien qu'il figure comme négociant de la seconde catégorie sur la
liste de préparation de l'assemblée du 14 décembre i685, il était
déjà en fuite depuis quelques mois : avant le 16 octobre, ses meubles
avaient été vendus par le sergent Gobert. Les frais payés et les
dettes privilégiées acquittées, il restait entre les mains du commis-
saire Le Marrier 640 livres (Fr. 7o5i f"^ 32i, 202). Marie Mas-
sonneau, de Paris, veuve âgée de quarante-sept ans, était assistée
en Angleterre avec un enfant en 1703 et 1705 (Ms. B. du pr.).
Mauger (Josias) et Elisabeth Berito (Beritault) de Paris, publi-
cation de bans à Londres le 2 février 1708 (Proc^«/«/^s, juillet iBgo).
Maurice, voir Heck, II, 472.
Maurice, graveur sur pierres, de la rue Dauphine, s'enfuit avec
sa femme au commencement de février 1687.
Maurice (F.), de Paris, sorti du service militaire de Hongrie, et
sa femme, décidés à abjurer, reçoivent un viatique à Genève en
1701 (Ms. B. du prot.).
Parisiens émigrés. Syr
Mauzy (Elisabeth), veuve, réfugiée à Barnstable, avec sa fille
P>ançoise, assistée en lyoS (Ms. B. du pr.); elle devait être parente
du riche négociant du même nom, qui signa chez Seignelay le
14 décembre i685.
Mazurier (Cinq enfants, neveux de), réfugiés en Hollande,
furent renvoyés en France par D'A vaux, en 1686. Voir prisons et
couvents.
Melot (Louis, Pierre, Nicolas, etc.) voir III, 216.
Mercier, voir II. 616 note.
Mesmin (Guy), docteur en médecine du quartier de la place
Maubert, passé à l'étranger avant le 9 janvier 1686. Après avoir
abjuré à l'église Saint-Etienne avec son fils âgé de trois ans, Anne-
Marie Martin, sa femme, le rejoignit avec l'enfant, nommé Gu}^ Le
cadet, Pierre, était resté en nourrice. Ils possédaient la moitié d'une
maison, dans la rue des Ménétriers près Saint- Julien, habitée par
leur beau-frère De Lisle, propriétaire de l'autre moitié (Fr. 7o5i
f° 19), une autre maison, rue des Lavandières, estimée 18,000 livres,
la terre d'Hervay à deux lieues d'Orléans, et celle des Savons près
de Château-Thierr}^, dont Guy Mesmin, sieur de Breviande, père
du mari, touchait les revenus. Pierre, négociant et frère du médecin
était passé en Suisse en i685, et s'était fixé à Berne, probablement
avec ses deux sœurs Dorothée et Anne. Il fut membre de la
Direction instituée en 1689, pour veiller sur la conduite des réfugiés.
Il collecta en Suisse en leur faveur et s'établit ensuite à Genève,
où on le trouve en 1699 (Jaccard, L'Égl. fr. de Zurich, p. 255 et
257). Isaac, frère des précédents, réfugié à Berlin (1700), avec sa
femme et trois enfants, devint conseiller inspecteur des manufac-
tures (Ms. Dieterici). Son fils Michel lui succéda en 1718 (Tollin,
Gcschichte der franz. Col. von Magdchiirg, III, 3o).
Mesnard, voir III, 218.
Mesnil, voir III, 21g.
Mestral (J.-F.), de Charenton, assisté à Genève en 1709 (Ms.
B. du prot.).
Métivier (Jean), naturalisé anglais en 1687, était probablement
parent de Pierre, ouvrier en soie du faubourg Saint-Antoine, qui
signa la profession de foi le 24 décembre i685 (Fr. 7o5i f° 188).
Mettayer, voir Crommelin, III, 81.
373 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Meusnier, voir III, 220.
MiCHAUD (Daniel), fils, marchand de Paris, réfugié à Berlin avec
sa femme et sa belle-mère (Ms. Dieterici).
Michel (Henri), du faubourg Saint-Antoine, fugitif en i685;
Marie Martin, sa femme, abjura le 24 décembre; deux de leurs
enfants furent mis à l'aumône ordinaire (Fr. yoSi f" 188). Jean,
boulanger et confiseur de Paris, sa femme, trois enfants et une
servante réfugiés à Halle, 1760 (Ms. Dieterici).
MicHou (Michon? Pierre), de Paris, reçu à la paix de l'Église à
Londres le 14 octobre 1694 {Proceedings, juillet 1890).
MissoN (Jacques), de Paris, admis à la cène à La Haye en
1680, après avoir retracté publiquement son abjuration (Ms. B. du
pr.). — Nous avons peut-être eu tort de reproduire dans l'Eiicyclop.
des sciences religieuses l'affirmation de Haag, qui fait incidemment
de l'auteur du Théâtre sacré des Cévcnnes un parisien. C'est là une
hypothèse dont la réalité ne nous est pas démontrée. Quant au
capitaine Misson, qui rentra en France en 1701 après avoir servi
en Angleterre et finit par obtenir une pension, les Registres du
Secrétariat l'appellent «fils du célèbre ministre protestant* (O248),
c'est-à-dire de Jacques, pasteur à Sainte-Mère-Eglise, puis à Niort;
mais nous ignorons également si celui-ci était né à Paris.
MoiSANT (Jacques) et sa femme Rachel Glizier, tous deux
réfugiés, firent baptiser à Londres en 1695 leur fils Jean. Le nom
du parrain et celui de la marraine, qui furent le ministre Mesnard
et Charlotte Justel, autorisent à penser que Jacques Moisant appar-
tenait à la famille parisienne de ce nom.
MoiVRE (De), voir III, 224.
Mellier (Nicolas), de Paris, étudiant à Leide en 1693 (Ms. B.
du pr.).
MoMOYE (Jeanne, veuve de Jean), de Paris, âgée de cinquante
ans, assistée en Angleterre, 1705 (Ms. B. du pr.).
Monceau (Elisabeth de), fille de Daniel, sieur d'Antin, et de
Madelaine-Judith Domanchin, née en 1684, n'avait que deux ans
lorsqu'elle fut enlevée à ses parents et envoyée dans le couvent
des Ursulines de Montargis, où elle resta jusqu'à sa vingtième
année {Fr. pr., VII, 489 /;). Nicolas Monceau, sieur de L'Estang, et
Madelaine de L'Estang, naturalisés anglais en 1697, appartenaient
Parisiens émigrés. SyS
à cette famille parisienne très nombreuse (Agnew). Mentionnons
encore la fille du graveur en taille douce Etienne de Monceaux,
passée en Hollande en 1699 à l'âge de dix-huit ans, pour rejoindre
ses parents (II, 473).
MoNGiNOT, voir III, 229.
MoNGLAS (Marie), fille d'une veuve demeurant rue de Bourbon-
Pré-aux-clercs, dans la maison habitée par Du Quesne, fugitive au
commencement de 1687 après s'être retirée chez Spencer à l'ambas-
sade anglaise (Fr. 7o5i f°' 4, 281, 3ii).
MoxNEROX (Gilles) et Marie Hérisson, fugitifs à qui l'on confis-
qua une rente de 75 1 livres (TT i56).
MoNOYE (Jacques) et sa nièce, de Paris, assistés à Genève en
1694 (Ms. B. du prot.).
MoNTAiGU (Jacques) et sa femme, passés en Angleterre avant
la Révocation, revinrent à Paris en 1684. Une note conservée dans
les papiers de La Reynie nous apprend que M'"^ Montaigu devait
abjurer à Saint-Germain l'Auxerrois le 19 août i685 (Fr. 7082
f° 354). L'année suivante, Montaigu se plaignit au roi de ce que le
nommé Sauvage, tireur d'or à Londres, refusait de lui renvoyer
une petite fille qu'il lui avait confiée en partant, parce qu'elle était
trop jeune pour supporter la fatigue du voj'age. Sa Majesté fit
écrire le 24 août à son ambassadeur Barillon, lui ordonnant d'en
parler au roi d'Angleterre pour obliger ledit Sauvage à renvoyer
l'enfant en France (O' 3o\ Sans doute Sauvage répondit qu'il la
renverrait dès qu'on lui aurait remboursé ce qu'il avait dépensé
pour elle; car on lit dans un rapport de Delamare du 14 septembre:
«Montaigu est cabaretier proche Maintenon; je lui ai mandé de
venir me parler^ et je crois qu'il pourra bien donner au moins une
partie de ce qui sera nécessaire pour retirer sa petite fille ; car il
paraît beaucoup zélé pour la retirer» (Fr. 7052 f" 10).
MoNTEiL, voir III, 229.
MoNvoisiN, habitant de Charenton, fugitif en 1700 avec trois
membres de sa famille. Comme il se dirigeait vers l'Angleterre ou
la Hollande, l'ordre de l'arrêter fut transmis le 11 mars à Cambray,
Tournay, Dunkerque, Calais et Lille. C'est, écrivait-on, un petit
homme d'assez mauvaise mine, habillé de gris blanc (O' 44).
3^4 Révocation de l' Édit de Nantes à Paris.
MoNY (Louis de), de Paris, et sa femme, assistés en Angleterre,
1705 (Ms. B. du pr.).
MoREAU, voir III, 282.
Morgue (Susanne Hardy, femme de Pierre), fugitive, dont la
maison de la rue de la Petite-Truanderie, louée 5oo livres, fut
confisquée (TT i56). Son mari, réfugié à Berlin avec trois enfants,
était en 1700 commissaire des guerres de S. S. E., et avait placé
sur l'État 3oQO rixdales (Erman et Reclam, I, 323).
MoRiN (François), sieur de Sandat, guidon des gendarmes de
M. le prince, habitait la rue des Marais-Saint-Germain; il épousa
Marie, veuve de David de La Croix'et sœur de Muisson, conseiller
au Parlement. Veuf en 1686, il se retira en Suisse, à Neuchàtel, dit
un rapport de police du 8 février 1687, après avoir mis ses effets
à couvert et rendu compte au sieur de La Croix, son beau-frère
(Fr. 7o5i f°' 4, 184). Il alla servir en Hollande.
MoRissET, voir III, 233.
MoROGUES (Jean-Alexandre), sieur de Médan, avait épousé
Anne Bazin de Limeville, qui, en sa qualité de nouvelle catholique,
hérita de tous les biens de sa sœur Madeleine passée en Hollande,
où on la trouve elle-même en 1702. Anne de Morogues, qui abjura
le 5 janvier 1686, était son unique enfant, d'après La France pro-
testante; toutefois La Reyhie a mis en marge de son abjuration :
« Fille aînée de M™° de Médan » (Fr. 7o55 f° 376). Nous ignorons si
Marie de Morogues qui avait abjuré le 5 novembre de l'année pré-
cédente, était la sœur d'Anne, ou bien Marie, fille de Guy de
Morogues, morte à Paris vers 1739. Deux sœurs de celle-ci :
Joachime et Louise, femme de Pierre de Narbonne, passèrent à
l'étranger à la Révocation. — Un de leurs parents, François de
Morogues, sieur de Longfroy et de Fontfaye en Nivernais, avait
épousé le 8 janvier i685 Susanne de Lauberan de Montigny, avec
laquelle il s'enfuit en Hollande, après avoir vendu, le 18 mai 1688,
à Lepelletier, président au Parlement, la terre d'Ablon (S 656 et
Bullet., 3= série, X, 347).
MosNiER, capitaine suisse, retourné dans son pays à la Révo-
cation, avec sa femme Antoinette d'Angennes de Montlouet^ dame de
Lizy, et .ses enfants.
Parisiens émigrés. SyS
Mouche, sieur de La Colombière, avocat au Parlement de
Paris, réfugié en Hollande, fait un legs en faveur d'un premier essai
de mission chez les Barbares.
Moue (La femme de Pierre),' barbier rue du Figuier, fugitive
au commencement de 1687. Le mari et les deux fils restés à Paris
(Fr. 7o5i f-' 3i8).
MousÉ (Jean), de Paris, arquebusier, sa femme et trois enfants,
réfugiés à Berlin 1698 (Ms. Dieterici).
MouTÉ (Gervais), gasier, sa femme et un enfant, réfugiés à
Berlin, 1698, 1700 (Ms. Dieterici).
MouTiER (Pierre), de Paris, soldat, sa femme et un enfant,
assistés en Angleterre, 1705 (Ms. B. du pr.).
MouY (François), courtier de chevaux rue Bourg-l'Abbé, sa
femme Jeanne Brière et leur fille Marie, abjurèrent à Saint-Leu en
i685. Marie recevait en 1708 une gratification de i5o livres. C'est
elle sans doute qui était assistée en Angleterre en i7o5, comme
infirme et âgée de quarante-cinq ans (Ms. B. du pr.).
MoYSAN, voir La Roche-Logerie, III, 178.
MuissoN, voir II, 867.
MuNiER (Madelaine), fille, de Paris, réfugiée à Halle, 1698, et
Pierre, gantier, réfugié à Cassel (Ms. Dieterici).
Nadal (Jean), fugitif, dont les biens furent confisqués (TT i58).
Natalis (Simon), de Paris, réfugié à Erlangen (Ebrard, Chris-
tian Ernst, etc., p. i55).
Nâudin, voir III, 235.
Nesle, fugitif, sur lequel nous n'avons d'autre renseignement
que ce billet du 20 février 1680 adressé à l'intendant Marillac : « On
a avis que le nommé Nesle de la R. P. R. qui tenait auberge à
Charenton, partit la semaine passée avec sa femme et quatre
enfants par les batelets de Poissy pour aller à Rouen, oia il doit
avoir été loger chez quelqu'un de ses parents qui fait des toiles
cirées, et qui demeure au faubourg, hors le pont, devant l'église
de Bonne-Nouvelle, et qu'il espère sortir par le moyen d'un certi-
376 Révocation de l'Edit de Nantes à Pans.
ficat qu'il a surpris de M. l'archevêque de Paris. Sa Majesté m'or-
donne de vous écrire de faire observer s'il est encore à Rouen, et
s'il se met en état de passer outre de le faire arrêter avec sa
femme et ses enfants » (O' 3o).
Netz (De), voir III, 235.
Neveu ou Nepveu, voir III, 236.
Nicole (Esther), habitant depuis longtemps Paris, réfugiée à
Guernesey en février 1686 (Fr. 7052 f" 182).
NoBLET (Pierre), naturalisé anglais en 1696, était sans doute
parent de Michel, maître graveur de la rue de Harlay, qui abjura
le 24 décembre i685 (Fr. 7o55 f° 847).
NoH (M™^ de), mère de l'intendant de M. le comte Roget (de
Roye?), et deux de ses filles qui demeuraient rue des Marais-Saint-
Germain, fugitives en juin 1686 (Fr. 7o5i f° 7).
Olbreuse (D'), voir II, 428.
Olier (Etienne), de Paris, âgé de trente-cinq ans, coupable
seulement d'avoir signé la profession de foi, fait acte de repcntance
à Londres le 3o juin 1687 (Ms. Égl. de la Savoye). Il devait être
parent du lecteur et chantre de Charenton, qui avait abjuré avec sa
femme à l'église de Saint-Leu lors de la Révocation.
Orléans, voir III, 241.
Oursel (Nicolas) et sa femme, Elisabeth Bernard, étaient passés
en Hollande avec leur famille, à la Révocation. En 1789, la sœur
d'Elisabeth, Marguerite, veuve du banquier Auvellier, semblait
près de sa fin. L'appât de sa riche succession tenta son neveu
Nicolas Oursel, qui accourut en France et abjura, dans l'espérance
de recueillir l'héritage. Quand Marguerite fut morte relapse, dans
sa maison de la rue de Seine, et eut été inhumée dans un chantier
du faubourg Saint-Antoine, le procès commença. Le fermier des
biens des fugitifs réclama l'héritage et eut contre lui le procureur
du roi; Nicolas réclama également, ainsi que des cousins de la
défunte, habitant Durfort, près d'Alais, qui prétendaient à leur tour
exclure Oursel. Le jugement fait laissé à la Chambre des domaines
(TT 86).
OuzEL, voir Chastelain, III, 67.
Parisiens émigrés. 877
Page (Daniel) et sa femme, de Paris, venant d'Allemagne,
reçoivent à Genève en 1690 un viatique pour retourner en Alle-
magne (Ms. B. du prot.).
Pain, voir III, 242.
Panserot (Isaac), cordonnier de Paris, réfugié à Neuchâtel
en Suisse (Godet, Hist. du Refuge, p. 280).
Panuvet (Anne), de Paris, reçue à la paix de l'Eglise à
Londres le 2 juillet 1699 {Proceedings , juillet 1890).
Pape de Saint-Auban (Jacques) sortit de France à la Révoca-
tion et servit comme lieutenant-général en Angleterre. Il épousa en
Hollande Marie-Anne de Massanes, fille d'Antoine et de Marguerite
Hardy de Vicques, née en 1675 {Reg. de Char.).
Papillon, voir Anciens.
Papin (Denis), médecin à Paris, célèbre par ses découvertes
sur la vapeur, réfugié en Angleterre dès 1675 [Fr. pr'.).
Pardaillan (M'"'= la marquise de), réfugiée en Hollande quel-
ques mois avant la Révocation, était sans doute Victoire de Bourbon-
Malauze (B. Fr. pr., II, 1086). Dans sa lettre du i5 octobre i685,
Claude la recommandait à son fils comme une «femme d'un mérite
et d'une vertu tout à fait distinguée». Elle avait laissé quelques
effets à Paris, suivant un billet de Seignelay à La Re3mie, du
19 avril 1686 (Qi 3o).
Paris (Marie-Madelaine), de Paris, réfugiée à Berlin, 1698 ;
Abraham, ébéniste, sa femme, sa fille, sa belle-mère et un garçon,
réfugiés au même lieu, 1698, 1700 (Ms. Dieterici).
Paris de Clorignon, voir Girardot, anciens.
Pariset (Anne Gouffet, veuve d'Esaïe), ouvrière en dentelles,
fugitive avec quatre enfants au commencement de 1687. Son fils,
soldat aux gardes, s'était emparé de sa maison et de ses terres
sises à Villiers-le-Bel (Fr. 7o5i f° 827).
Pasquier, voir Cheron, III, 68.
Passereau (Alexandre), de Paris, assisté en Angleterre avec sa
femme et trois enfants, 1705 (Ms. B. du prot.).
Passerot (Ab.), de Paris, allant rejoindre son frère, établi en
Suisse, reçoit un viatique à Genève en 1701 (Ms. B. du pr.).
378 Révocation de VÉdit de Nantes h Paris.
Pastoureau (Pierre), naturalisé anglais avec Jeanne sa femme,
en 1693, était peut-être parent de Benjamin, inhume clans le cimetière
de la Trinité en i633. (Reg. de Char.).
Paurès (Marie), de Paris, reçut de Bonrepos à La Haye, en
1698, 12 livres pour rentrer en France (Aff. étr. — Holl., 177).
Paurès-Bonnelle (Marianne), de Paris, et ses deux enfants
reçurent de Bonrepos à La Haye, en 1698, 24 livres pour rentrer
en France (Aff. étr. — Holl., 177).
Pautrier (Daniel), de la Beauce, venant de Paris, reçoit à
Genève en 1696 un viatique pour l'Angleterre (Ms. B. du prot.).
Pavret (Les frères), de Paris, Jacques, Pierre, Jean et Antoine,
portèrent la broderie française à Berlin. L'électeur de Brandebourg
les chargea de broder les selles et les housses de la cavalerie, ainsi
que les uniformes des officiers (Ch. Weiss, I, 166). Jacques avait
abjuré le 18 novembre i685. Il s'enfuit avec quatre membres de sa
famille ; Jean, avec trois de ses enfants ; Pierre, avec sa femme,
deux enfants et sa belle-mère (Ms. Dieterici). Un Jean Pavret, de
Paris, aussi brodeur, âgé de quarante-cinq ans, était assisté en
Angleterre avec sa femme en 1705. Nicolas, aussi brodeur, sa
femme et leurs enfants avaient touché 5o livres après leur abjura-
tion (Fr. 7o5o f" 134). Pierre-Etienne Pavret et sa femme Marie-
Madelaine Thierry, tous deux de Paris, reçus à la paix de l'Église
à Londres le i5 mars i6g8 (Proceedings, juillet 1890). Voir Tarian.
Pelé (La veuve), de Paris, âgée, reçoit à Genève en 1691 un
viatique pour l'Angleterre (Ms. B. du prot.).
Pelissari (Georges), sieur de La Bourdaisière, originaire du
canton des Grisons, entra au service de la France sous Mazarin,
eut la charge de trésorier des galères en i65i, puis celle de tréso-
rier de la marine, qu'il cumula avec la première (Jal, Du Qucsne).
Protestant zélé, il avait loué à Charenton l'une des quatre maisons
construites par le consistoire dans l'enclos du temple, et la conserva
jusqu'à sa mort (1676). Sa veuve, Madelaine Bibaud, passa en
Angleterre en 1686, avec son fils Barthélémy, et sa fille Julia, lais-
sant dans le quartier Saint-Eustache une maison de la valeur de
40,000 livres (Fr. 7o5i f° 32i). Elle se réfugia ensuite en Suisse, où
elle mourut avant 1690.
Parisiens émigrés. 879
Pélisson (Jacques), sieur de La Terrassière, qui épousait en
1644 Marguerite Fauvel à Charenton, est probablement le même
personnage que Jacques Pélisson naturalisé anglais en 1688.
Pépin (Henriette), fugitive dont les rentes furent confisquées
(TT i5i, 433).
Peray (De), voir II, 849.
Perey (Jacques), marchand de vins, rue des Yieux-Augustins,
sa femme et deux neveux, fugitifs au commencement de 1687
(Fr. 7o5i f" 326).
Perron (Jean) tailleur de Paris, réfugié au village d'Ysenbourg,
Hesse-Darmstadt.
Petit, voir III, 247.
Petitot, voir II, 3o5.
Petra (L.), de Paris, reçoit à Genève en 1705 un viatique pour
se rendre en Allemagne (Ms. B. du prot.).
PE'i'RONNEAU (Jacques et Guillaume), fugitifs dont les biens
furent saisis.
Philippe (François), marchand de Paris, et sa femme, réfugiés
à Berlin, 1698. François, peintre, réfugié au même lieu, 1700
(Ms. Dieterici).
Picard (Sédrac), de Paris, admis à la cène à La Haye en i653,
Anne Picard, de Paris, reçue à la paix de l'Eglise, le 3i janvier
1689, à Londres {Proceedings, juillet 1890, p. 895), et Louis Picard,
aussi de Paris et âgé de soixante ans, assisté en 1705 avec Anne,
sa femme, en Angleterre (sans doute la même personne que la
précédente), appartenaient évidemment à la nombreuse famille des
horlogers de ce nom, dont un, Jean, reçut 100 livres après son
abjuration en i685 (Fr. 7o5o f" i38).
Pierre-Buffière (Benjamin et Louise de), sortis de France à
la Révocation, appartenaient à la famille parisienne du marquis de
Chambret {Fr. pr., VIII, 289 b).
Pierron, de Paris, capucin d'un couvent de Provins, admis à
l'abjuration par le consistoire, assisté à Genève en 1707. On paie sa
dépense à l'auberge et son costume (Ms. B. du prot.).
38o Révocation de l' Edit de Nantes a Paris.
Pieu, ouvrier en soie, passé à l'étranger en 1687. Sa femme,
restée à Paris (Fr. yoSi f° Sic).
PiGOU (Jean), d'Amiens, Marie Crommelin, sa femme, et leurs
six enfants, Jean, Adrien, Marc-Antoine, Susanne, Catherine et
Marie, passés en Angleterre avant la Révocation. En i683, François
Amonnet et M™'= Pigou tenaient Marie Testard sur les fonts de
baptême à Londres. La même année Pigou et M'"= Alexandre
Sasserie présentaient au baptême Marthe Amonnet (Agnew^).
PiLLET, fugitif dont la rente fut confisquée (TT i58).
PiNCHAR (La veuve de Jean), de Paris, assistée à Genève en
1702 (Ms. B. du prot.).
PiNGUER (Gabriel), de Condé en Brie, et Hélène Bazire, de
Paris, publication de bans à Londres, le 27 septembre 1702
(Proceedings, juillet 1890).
PiNON (Marie-Madelaine), de Paris, femme âgée de vingt-six
ans, rétracte à Londres son abjuration le 29 août 1686 (Ms. Egl. de
la Savoye).
PiQUERET (Charles), menuisier de la rue Saint-Antoine, père de
trois enfants de quatre à quatorze ans, fugitif en décembre i685,
(Fr. 7o5i f 182).
Piquet (Jean), son fils Jean et Anne, naturalisés anglais en
1682, devaient appartenir à la même famille que Marie Piquet, de
Villiers-le-Bel, assistée à Londres en 1705, à l'âge de soixante-treize
ans (Agnew).
PiRON (Nicolas et Jean), fugitifs dont les biens furent confis-
qués. Jean, né en i636, était fils du peintre Claude, qui mourut en
1640 (TT i58). Jacques, de Paris, âgé de trente-trois ans, rétracte
à Londres son abjuration le 25 mars 1687 (Ms. Égl. de la Savoye).
PiTAN, voir III, 249.
Poitevin (Antoine), Gabrielle, sa femme, naturalisés anglais en
1682 avec leurs trois enfants, et Sébastien, naturalisé anglais en
1690, étaient sans doute parents de Samuel, marchand de la rue
Saint-Denis, fugitif au commencement de 1687 (Fr. 7o5i f° 826), et
de M""" Poitevin, mère de Bourdieu, fugitive dont la rente fut con-
fisquée (TT i56).
Parisiens émigrés. 38 1
PoLLY (Maximilien), banquier rue Saint-Martin, se disant alle-
mand, fugitif au commencement de 1687, avec Elisabeth Jourdain,
sa femme, et Anne, leur servante (Fr. 7o5i {° 3 12).
PoLTAY (Jean), de Vincennes, prosélyte âgé de quarante ans,
reçu membre de l'Eglise de la Savoye à Londres, le 24 mars 1700.
PoMAREiLLES (Le sieur de), de la rue des Bons-Enfants, vendait
ses meubles le 25 septembre i685, pour passer à l'étranger
(Fr. 7o52 î" 342).
PoNROY ou PouROY (Susaune del, fugitive dont les rentes furent
confisquées (TT i56, 429, 433).
Porcher (Esther, veuve de Louis), de Paris, âgée de soixante-
dixK-neuf ans, assistée en Angleterre, 1705 (Ms. B. du prot.).
PoRTRAiN (Isaac), menuisier, grande rue du faubourg Saint-
Antoine, fugitif au commencement de 1687 (Fr. 7o5i f" 2i5).
Pougnet (Jean), de Paris, sa femme et sa fille, reçoivent un
viatique à Genève en 1705 pour se rendre à Erlang (Ms. B. du prot.).
Pousses (Denis), de Paris, passementier, réfugié à Berlin avec
trois enfants, 1698 (Ms. Dieterici).
Prévost, voir III, 257.
Prou, voir II, 585.
Puet et sa femme, fugitifs, quittèrent Paris le 20 avril 1684 et
passèrent par l'Angleterre pour se rendre en Hollande (Lettres
ms. de Claude).
Querue (Élie), cordonnier, rue de Lamoignon, fugitif au com-
mencement de 1687 (Fr. 7o5i f" 817).
Ouillet (René) et sa femme, fugitifs dont les rentes furent
confisquées (TT i56, 429, 488).
Rambouillet, voir III, 258.
Rambourg (Anne), passée à l'étranger en 1689. Marguerite, de
Paris, veuve âgée de soixante-dix ans, assistée en Angleterre, 1705
(Ms. B. du prot.).
382 Révocation de l' Edit de Nantes a Paris.
Rasset (Louis), de Paris, chirurgien, âgé de soixante huit ans,
assisté en Angleterre, lyoS (Ms. B. du prot.).
Réau, voir Girardot, II, 63.
Reboul ou Rebour (Henry), ébéniste de Paris, revenu de
Lyon, o\x il était allé quérir sa femme et deux enfants retenus en
prison, assisté à Genève en 1689 et 1691, reçoit un viatique pour
l'Allemagne en 1693 (Ms. B. du prot.), et se réfugie en Brandebourg
(Ebrard, Christian Ernst, p. i55).
Rechignevoisin, sieur des Loges. Quatre fils de Charles et de
la célèbre Marie Bruneau, Benjamin, Charles, Gabriel et Maurice,
allèrent servir à l'étranger bien avant la Révocation (voir Vr. p.).
Regnard (Jacqueline), parisienne, fugitive.
Regnault, voir III, 262.
Régné, voir Régnier, III, 262.
Remond (Guillaume), de Paris, étudiant à Leide 1687 (Ms.
B. du pr.).
Renaud (François), de l'Ile de France, manufacturier de bas, et
cinq enfants, réfugiés à Kônigsberg, 1700. Pierre, aussi de l'Ile-de-
France, perruquier, réfugié au même lieu avec cinq ouvriers, 1700
(Ms. Dieterici).
Renouard, voir III, 262.
Renouverk, fugitif du quartier des Halles. La vente de ses
meubles produisit i358 livres (Fr. 7o5i f" 3o8).
Révérend (Jean), menuisier en ébène rue de Charonne, dont
la femme, Susanne Vallery, s'enfuit à l'étranger aussitôt après la
Révocation. Le mari et les deux enfants abjurèrent (Fr. 7o5i f° 182).
Ribert, associé de Ferrouillat, marchand rue des Bourdonnais,
fugitif au commencement de 1687 (Fr. 7o5i f" 319).
Ribot (Charles), marchand d'étoffes de soie, rue Troussevache,
rejoignit au commencement de 1687, sa femme passée en Hollande
vers le début de l'année précédente (Fr. 7o5i f" 826 et 7o53 f' 281).
RuiROLLE (Jeanne), de Paris, âgée de quarante ans, assistée en
Angleterre, i7o5 (Ms. B. du pr.).
Parisiens émigrés. 383
Richard (Marie), de Paris, âgée de quarante-deux ans, assistée
en Angleterre avec deux enfants en lyoS (Ms. B. du pr.).
RicHET, voir III, 266.
Robert (Luys), de Paris, figure au rôle des enfants reçus à
l'orphelinat d'Œtenbach en lôgS (Jaccard, L'Égl. fr. de Zurich,
p. 112), Anne, veuve d'Isaac Robert, de Paris, âgée de cinquante-
neuf ans, assistée en Angleterre, 1705 (Ms. B. du pr.).
RoBETHON, voir Anciens.
RocHEMONT (Jacques de) et sa sœur, sortis de France et
réfugiés à Genève avant la Révocation. M"" de Rochemont revint
en France en 1681, fut mise aux Nouvelles-Catholiques et abjura,
après quoi elle demanda les biens de son frère Jacques (TT 25i).
Roger, voir III, 268.
Rondeau, voir III, 269.
Rossignol (Marie Gros3feux, veuve), fugitive, dont la maison
de la rue Sainte-Foy et de Bourbon fut confisquée (TT i58).
Rou, voir III, 270.
Rouillé (Les demoiselles), de Paris, fugitives dont les rentes
furent confisquées (TT i56, 433).
RouiLLOx, voir III, 270.
Rousseau, voir III, 271.
RoussET ou Roussel (Etienne), de Paris, fondeur en cuivre,
réfugié à Neuhaldensleben, avec sa femme et deux enfants
(Ms. Dieterici), reçoit à Genève en 1698 un viatique pour retourner
en Holl. (Ms. B. du prot.).
Rouveroy (Claude), de Paris, facturier en soie et laine, réfugié
à Spandau, avec sa femme et un enfant, 1701 (Ms. Dieterici).
RoYE (Comte de), voir II, 423.
Rozel de Beaumont, voir \'illarnoul, II, 181 et 36o.
R0ZEM0NT, voir Anciens.
Ruvigny, voir II, 419.
384 Révocation de l'Éciit de Nantes à Pans.
Sadier (Anne), voir III, 278.
Saint-Amand, voir IVIigeon, II, SSg.
Saint-Brice (Anne Collin, veuve de David de), demeurant
cour du Maure, fugitive au commencement de 1687 (Fr. 7o5i f° 3i3).
Saint-Contest (M"'' de). Claude informait son fils le 2 mai 1684
que M"° de Saint-Contest avait du goût pour la théologie, et écrivait
sous sa dictée une explication de l'Épître aux Hébreux; et nous
voyons dans La France protestante (2*= édit., V, 547) que Du Bosc,
retiré à Rotterdam, mourut entouré de M"" de Saint-Contest et de
M""' du Tilly. Il s'agit évidemment d'une demoiselle Barberie de
Saint-Contest^ peut-être fille de Michel {Ibid., I, 781), et sœur de
Marie, qui avait épousé à Charenton Gédéon Ménage, sieur de
Cagny. Elle passa donc à l'étranger après la Révocation. Nous
ignorons qui était M'"'^ de Tilly; mais il y avait à Paris une famille
de ce nom : Jean des Mazis, sieur de Tilly, épousa Anne Androuet
du Cerceau qui mourut en 1666, et dont la fille Madelaine fut
mariée en 1667 à Jean Goguée Chalant {Reg. de Char.).
Saint-Denis (Marthe Guillet, veuve de Samuel de), fugitive
dont les rentes furent confisquées (TT 488).
Saint-Hiérosme (De), capitaine d'infanterie du régiment royal
du premier bataillon, logé à l'hôtel de Montperou, dans la rue
Guénégaud, absent en 1686, sans qu'on sache où il est allé, soit
guide, soit fugitif (Fr. 7o58 f" 285).
Saint-Martin (De), voir II, 872.
Saint-Maurice (M"" de), nouvelle catholique du Dauphiné,
habitait Paris, qu'elle quitta au commencement d'octobre 1699. La
police la crut passée en Hollande (O' 48).
Salomon (Esther), née à Paris en \53g, admise à la cène à La
Haye, après rétractation de son abjuration 1687 (Ms. B. du pr.).
Elle était fille du peintre Jean-Georges et de Geneviève Risté;
elle avait pour parrain Melchior Tavernier, graveur du roi, et pour
marraine Esther Turpin.
Sandry (Abraham), fugitif dont la rente fut confisquée (TT429).
Sarrau. La famille parisienne de ce nom a fourni plusieurs
membres au Refuge. Jean, né en 1688, fils d'un conseiller-secrétaire
du roi et d'Elisabeth Bazin, s'établit à La Rochelle et quitta la
Parisiens émigrés. 385
France à la Révocation, avec son fils Abraham, auquel on confisqua
425 livres de rente. Les enfants d'Isaac, ministre de Bordeaux dont
l'apostasie ne fut que passagère, et sa seconde femme, fille du
banquier Rondeau, passèrent aussi à l'étranger {Fr. pr.).
Sasserie, voir III, 278.
Saumer (Nicolas), de Paris, sculpteur malade, assisté à Genève
en 1700 (Ms. B. du prot.).
Saunière (René de), avocat de Paris, réfugié en Angleterre,
où il présentait au baptême en 1686 Jean, fils de Jacob de Rouf-
fignac, ministre (Agnew, in-f°, II, 109).
Schomberg, voir II, 416.
Segray, voir II, 532.
Sehut, voir III, 279.
Seigneuret ou Seignoret. Un réfugié de ce nom figure en
Angleterre avec sa femme Elisabeth dès i683; il était sans doute
le même personnage qu'Etienne, naturalisé anglais en 1686. Louis
reçut aussi la naturalisation anglaise en 1690 et Jacques, en 1691.
Nous ne savons rien de plus d'Etienne et de Louis. Quant à Jacques,
il doit être le banquier de la rue de la Chanverrerie, fils de Jean-
Jacques, banquier lyonnais. Mandé chez Seignelay comme négo-
ciant de la première catégorie, il y signa le 14 décembre i685. Il
avait épousé en 1676 Marie-Anne Doublet, qui lui donna André
(i683) et Olympe (1684) d'après les extraits des registres de Cha-
renton. Mais ces extraits sont incomplets; car M'"'= Seignoret abjura
le II janvier 1686 avec quatre enfants.
Seignouer (Jean-Jacques), du Vivarais, et Elisabeth Loret, du
lieu de Mambrie (Meaux en Brie?) près Paris, publications de bans
à Londres le 6 juin 1708 {Proceedings, juillet 1890).
Sène (De), de Paris, fugitif auquel on confisque une rente de
cinquante livres (TT 483).
Sénegat, voir III, 280.
Senesse, arquebusier de la rue de Seine et lecteur à la chapelle
de l'ambassade de Hollande, passé en Hollande avec sa femme et
une fille, avant le 8 février 1687 (Fr. 7o5i f° 12).
Serières (De). Cette famille originaire de Mazaribal, établie à
Paris, se composait du père, de la mère et de trois enfants. En
m s5
386 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
i685, le fils cadet, Annibal, s'enfuit en Hollande avec le proposant
Faugeron, de Clairac, son précepteur (B., Fr.pr.,^!, 368). — Renée
Serrière enfermée chez les Bernardines de Péronne en 1687 et
expulsée du royaume en 1688 (TT 235), était-elle sa sœur?
Seudre, voir Foissin.
SiLVESTRE (Pierre), de Bordeaux, envoyé à Paris pour y suivre
la clinique des hôpitaux au moment de la Révocation, s'enfuit à
Amsterdam et devint médecin du prince d'Orange. Il suivit Schom-
berg en Irlande (Agnew, in-f", II, 367).
SiMARD (Jean), fugitif dont les biens furent saisis (TT i58).
Simon (Nicolas), de Paris, âgé de vingt-six ans, menuisier,
réfugié à Bayersdorff, en 1686 (Schanz, Ztir Geschichtc der Coloni-
sation, 1884, p. 16).
SiRASSE (Françoise), de Paris, veuve de Guillaume La Baume,
épouse à Dublin en 1694 Jacques Ouevermont de La Hauteville,
officier né à Dieppe (Agnew).
Sire (Louis), de Paris, impotent âgé de vingt-deux ans, assisté
en Angleterre, 1705 (Ms. B. du pr.).
Sommelier (Catherine), de Paris, âgée de soixante ans et veuve
d'un orfèvre, assistée en Angleterre, 1705 (Agnew).
Sonne (Nicolas), de Paris, prosélyte, reçu membre de l'Eglise
de la Savoye à Londres, le 8 août 1686.
Sonnet (Camille), de Paris, veuve âgée de quarante ans, et
Judith Piertet, sa mère, assistés en Angleterre, 1705. Marie Sonnet,
âgée de soixante-deux ans, assistée en 1708 (Ms. B. du pr.).
SoRET, voir III, 282.
SouAN (Marie de), de Paris, prosélyte, femme de Jean Wulson,
orfèvre, reçue membre de l'Eglise de la Savoye à Londres, le
17 mai 1693.
SobLARu et S0UIL1.ARI), voir III, 283.
Stampi.e, voir Girardot, Anciens.
Stomac (Sébastien), orfèvre de Paris, âgé de soixante ans, et
sa femme, assistés en Angleterre, 1705 (Ms. B. du pr.).
Paris ieiis cinigrcs. 387
SuREL iCharloïte), fille de Samuel, peintre, Grande-rue du
faubourg Saint- Antoine, fugitive au début de 1687 (Fr. 7061 f" 2i5).
SusANNET DE La Foreï, voir Peray, II, 849.
Tabariet (Jacques), sculpteur parisien, dont la veuve, Cathe-
rine Godeau, âgée de soixante-quatre ans, était assistée en Angle-
terre en 1705 (Ms. B. du pr.).
Tallemant, voir III, 285.
Tardif-de-Frémicourt (Jacques), fait rétractation à La Haye
en 1686 [Fr. pr.).
Tarian (Jean), natif du canton de Berne, et sa femme Marie
Pavret, de Paris, reçus à la paix de l'Eglise à Londres le i5 mars
1698 [Proccediiigs, juillet 1890).
Tassin, voir Anciens.
Tarente (princesse de), voir II, 422.
Taupain (Jean), de Paris, admis à la cène à La Haye en 1689
(Ms. B. du pr.).
Tavernier, voir Chastelain, III, 58.
Tessereau (Abraham), contraint par un arrêt du Conseil de
vendre sa charge de secrétaire du roi, se réfugia en Angleterre dès
i683 et y fut naturalisé le 21 janvier i685. C'était l'un des meilleurs
amis de Claude.
Tessier (Jean-Pierre), de Paris, bourgeois de Vevey, 1725
(Ms. Vaud).
Testard, voir III, 287.
Thérond (Paui\ fugitif dont les rentes furent saisies (TT i56,
429, 433).
Thirault (Pierre et Renéei, fugitifs dont une petite rente fut
confisquée (TT 433).
Thomasset (Samuel), apothicaire de la rue de Seine, dont la
fille Marie épousa en 1668 Jean-Pierre Bouilly, sieur de Beauregard,
et en i683 Abraham Gilbert, ministre de Charenton, était originaire
de Genève et habitait Paris depuis cinquante ans lorsque éclata la
388 Révocation de l'Eiiit de Naides à Paris.
Révocation. Il s'empressa de retourner dans sa ville natale avec sa
seconde femme, nommée Tourtiou. Une maison considérable,
estimée i5,ooo livres, qu'il possédait dans la rue des Vieilles-
Tuileries (auj. rue du Cherche-Midi), fut confisquée et donnée le
i3 mars 1688 à la dame de Combé, Marie Six, veuve d'Adrien de
Combé, hollandais de naissance converti (O 42), laquelle ayant sincère-
ment abjuré, y établit le couvent du Bon-Pasteur, destiné à recevoir
les Repenties. Dès le lo juin, l'archevêque de Paris autorisa la
célébration de la messe dans cette maison. Des lettres-patentes
portant confirmation de cet établissement furent données en 1698.
Le couvent exista jusqu'en 1790 ; il fut ensuite occupé par l'in-
tendance militaire. C'est sur son emplacement qu'a été élevée en
i85i la prison militaire (O' 82, O' 42 f° i58 et Fr. 7o5i i" Si.
« Thort, marchand d'eau-de-vie en magasin, de la R. P. R.,
qui demeurait proche la Grève et qui s'est retiré en Hollande au
mois de janvier dernier, écrivait Delamare le 29 avril 1686, avait
laissé plusieurs effets à recevoir entre les mains de Crommelin,
banquier, aussi de la R. P. R. Crommelin a fait abjuration et a fait
les recouvrements de son ami, et à présent l'on dit qu'il se dispose
à partir dans deux ou trois jours et de se retirer aussi en Hollande,
et qu'il a envoyé sa fille devant qui l'attend à Saint-Quentin ». En
résumé Thort seul émigra (Arch. Bast., VIII, 3661 .
TiBERT (Christophle), de Paris, peintre assisté à Genève en
1701 et 1702 (Ms. B. du prot.).
TiERSEMY (Henri), banquier rue Michel-Le-Comte, natif de La
Rochelle, et sa femme N. Bariot, fugitifs au début de 1687 (Vr. 7o5i
f° 3l2).
TiPHAiNE^ voir Gervaise, anciens.
TisDEL (Marie), de Paris, âgée de cinquante-deux ans, femme
d'un médecin anglais, délaissée de son mari, assistée à Londres en
1705 (Ms. B. du pr.).
Tonnelier (Jean), fugitif dont les biens furent confisqués
(TT i58).
Torse, cabaretier près des Théatins, sans doute expulsé de
France en 1688 (voir III, 291.). De Tor,se, réfugié en Hollande
(voir II, 464).
TouiJEU iPaul de), avocat de la rue Galande et fils de Pierre,
médecin du duc d'Orléans, épousa en 1662 Susanne, fille de Samuel
Parisiens rmigrés. 889
Beauchamp, avocat au Parlement, laquelle lui donna deux fils,
Pierre et Paul. » Tout nous porte à croire, dit La France pro-
testante, qu'il feignit d'abjurer à la Révocation ». Son fils aîné,
Pierre, mis au collège d'Harcourt, s'en évada en 1688, se réfugia à
Rotterdam, et devint professeur de droit à Groningue.
TouTiN, voir III, 294.
Tribou (Jacques), de Paris, qui vient de faire acte de repen-
tance, reçoit à Genève en 1698 un viatique pour rejoindre son frère
à Erlang (Ms. B. du prot.).
Tringuelart (Jacques), cabaretier de la Grande rue du fau-
bourg Saint-Antoine, fugitif au début de 1687 (Fr. yoSi f" 2i5).
Trinquant. Il y avait à Paris deux familles de ce nom: celle du
perruquier, dont le neveu, François Bordeaux, abjura le 19 janvier
1686, et la femme le 21; et celle de Nicolas, ancien avocat et riche
banquier, à qui sa femme Anne-Berthe donna un fils en i685. Il
avait signé la profession de foi dès le 18 novembre de la même
année, et consentit à se rendre chez Seignelay le 14 décembre
pour entraîner ses coreligionnaires. Il n'en rendit pas moins service
aux fugitifs en envoyant leur argent à l'étranger. Les deux Pierre
Trinquant naturalisés anglais le 20 mars 1686 et le i5 avril 1687,
appartenaient sans doute à l'une ou à l'autre de ces familles, de
même qu'un troisième Pierre Trinquant, reçu à la paix de l'Église
à Londres, le 27 septembre 1698 {Proceedings, juillet 1890).
Trouillon, voir 111, 294.
Troyes (Daniel de), aubergiste et loueur de carrosses rue
Saint-Martin, fugitif au commencement de 1687 (Fr. 7o5i f° 3i3).
Louise, de Paris, couturière, réfugiée à Wesel, 1 700 (Ms. Dieterici).
TuRBY (Toussaint), de Paris, imprimeur sans ouvrage, reçoit
un viatique à Genève en 1699 (Ms. B. de prot.K
Urse (Elisabeth), de Paris, reçut de Bonrepos à La Haye, en
1698, 6 livres pour rentrer en France (Aff. étr., HoU., 177).
Vachery, voir Massonneau.
Vaillant, voir III, 296.
Sqo Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Vali.eton (Paul), de Paris, tondeur de drap, sa femme et quatre
enfants, réfugiés en Brandebourg, 1698, i7oo(Ms. Dieterici).
Valu (Elisabeth), de Paris, assistée à Genève en 1696 et 1699
(Ms. B. du prot.).
Vandhoors (M™"), du quartier de la Mortellerie, fugitive avec
cinq petits enfants et un laquais, au commencement de 1687 (Fr.
7o5i f 317).
Varennes (De), voir II, 145.
Vaussy (Barbe), de Paris, âgée de soixante- dix ans, assistée
à Londres, 1705 (Ms. B. du pr.).
Vautio, voir III, 298.
Verdy (Nicolas), de Paris, reçoit à Genève en i683 un viatique
pour aller en Hollande (Ms. B. du prot.).
Vergny (Jeanne de), de Paris, paralytique âgée de soixante-dix
ans, assistée en Angleterre, 1705 (Ms. B. du pr.).
Vernezobre (Matthieu et Jean), frères, marchands de l'impasse
des Bourdonnais. L'un des deux signa, comme négociant de la
quatrième catégorie, chez Seignelay le 14 décembre i685. Suivant
Haag, qui n'en fournit pas la preuve, ce fut Matthieu, l'aîné. Celui-ci
se réfugia en Brandebourg, où il fonda une manufacture de rubans,
et Jean, sans doute en Angleterre. «Nous avons heu de croire, dit
La France protestante, que c'est de lui que descendaient Charles-
Abraham Vernezobre étabh à la Guyane hollandaise, et Jean-
Daniel Vernezobre directeur de l'hôpital français à Londres en
1777».
Verre (Pierre de), de Paris, âgé de soixante-douze ans, assisté
en Angleterre, 1705 (Ms. B. du pr.).
Vezin (Marie Duc, femme de), sortie du royaume. En 1688, son
fils, avocat au Parlement de Paris, demandait pour lui et ses huit
frères et sœurs le don des biens de la fugitive, en ajoutant que par
sa conversion il avait contribué à ramener à l'Eglise catholique
plusieurs de ses parents. La demande fut accordée (TT 25r).
VicQUEs (De), voir III, 3oo.
Vieilmaisons (Marie de), sans doute femme de Jean-Jacques de
Vieilmaisons, sieur de Saponay, fugitive en 1700. Au commence-
Parisiens ciiiigrcs. Sgi
ment de l'année suivante, le sieur de Fresna}', ci-devant capitaine
des gardes de Schomberg, était soupçonné d'avoir favorisé son
évasion et la vente de ses effets (O 248 et TT 89 et i58).
ViLLAiNES (De) voir Chapelles d'ambassade, II, 546.
ViLLARNOUL, voir prisoHS, II, 356.
Ville (Marguerite), de Paris, veuve âgée de soixante-six ans,
assistée en Angleterre, lyoS (Ms. B. du pr.).
ViLLEDiEU (Louis), de Paris, cuisinier en condition, reçoit un
viatique à Genève en 1698 et se réfugie la même année à Berlin
(Ms. Dieterici).
ViLLERETS (M""* de), voir Caron, II, 298 et 468.
Vincent (Marie), voir III, 804.
ViVANS (Joseph-Geoffroy), comte de Panjas, voir II, 845.
Vivier (Jeanne), de Paris, âgée de quarante ans, assistée en
Angleterre, lyoS (Ms. B. du pr.)-
APPENDICES
APPENDICE I
LISTE DES PROTESTANTS
EMPLOYÉS DANS LES FINANCES
Nous les partageons en deux catégories correspondant à deux
périodes d'inégale longueur: celle de Sull}', de Louis XIII et de
Mazarin (iSgô— i65o), et celle d'Herwarth et de Colbert (i65o —
1680).
Première période.
Alliés (Jean d'), receveur des tailles des guerres en 1629. Les
D'Alliés étaient si naturellement financiers que l'un d'eux, qu'on
appela le P. de La Tour après son abjuration, devint le second de
Pellisson dans la gérance de la caisse des conversions.
Arnauld (les quatre frères). Isaac, intendant des finances mort
en 1608. David, contrôleur-général des restes. Claude^ conseiller-
secrétaire du roi et des finances, trésorier général de France en la
généralité de Paris, sur la tombe duquel on éleva un tombeau en
marbre noir dans le premier cimetière Saint-Père (i6o3). Louis,
sieur de Pontchevron, conseiller-secrétaire du roi et contrôleur des
restes, mort en 1645.
Arnaut de Bordenave, conseiller du roi et maître des comptes
de la chambre de Navarre, mort en i6!J8.
Bazin (Théodore), sieur de Beaulieu, conseiller-secrétaire des
finances et trésorier-provincial des guerres au pays Messin en 1626.
Jean, sieur de Limeville, ancien de Charenton, conseiller-secrétaire
du roi et contrôleur-général de la cavalerie légère, mort en 1644,
Sgô Révocation de l' Edit de Nantes à Paris.
dont le fils, Jean, seigneur de Fives et de Limeville, et contrôleur-
général de la cavalerie légère, s'enfuit à l'étranger lors de la
Révocation.
Bellette (Jean), contrôleur-provincial des guerres en Bresse,
1610, i636.
Bernard (Louis), trésorier-provincial des régiments en Lan-
guedoc 1642.
Bigot (Nicolas), sieur des Marais et de La Honville, intendant
et contrôleur-général des gabelles de France, conseiller-secrétaire
des finances 1598, et conseiller d'Etat. Son fils Nicolas lui succéda
aux gabelles, et devint conseiller-secrétaire du roi en 1608. Jacques,
sieur de La Rainville, d'abord contrôleur-général de l'infanterie
française et de l'extraordinaire des guerres, puis intendant des
finances de l'armée en i635, et conseiller d'Etat.
Biseul (Simon), général des monnaies 1609, 1617.
Bothereau (Daniel), sieur de Lormois, trésorier de l'extraordi-
naire des guerres en Bretagne 1642.
Carton (Florent), receveur-général des greniers à sel de Saint-
Quentin, mort en i653 '.
Causse (Job), conseiller des finances en 1682.
Choisy (Jean de), contrôleur-général des traites foraines en
Normandie 1682.
Coustart (René), contrôleur des guerres du Lyonnais en 1641.
Du Candal (Isaac), sieur de Fontenailles, conseiller-secrétaire
du roi, commissaire ordinaire des guerres en Guyenne, commis à la
recette des deniers que Sa Majesté accordait aux Églises réformées,
i6o3, mort conseiller au Parlement en i635. Isaac, conseiller et
secrétaire des finances en 1647.
Du JoN (Jean), trésorier-général de la cavalerie légère 1621,
1641.
DuPRÉ (Abraham), commissaire-général des fontes de l'artillerie
de France et conseiller-général des poinçons et effigies des
monnaies, mort en 1647 âgé de 48 ans.
> I.a seconde édition de la France prot. dit à tort: i652.
Ltslc des protestants, employés dans les finances. 897
Du Temps (Daniel), trésorier du régiment des gardes 1602.
Jean, conseiller du roi et contrôleur provincial des guerres i63i.
Du Vidal (Jacques), contrôleur -général des gabelles du
Languedoc en 1627, mort en 1644.
Fauvel (François), sieur de Rocherave, contrôleur-ordinaire
des guerres en Limousin, 1644.
Galland (Auguste), conseiller du roi, receveur des tailles à
Tours en i632, commissaire royal auprès de plusieurs synodes, et
historien, mort en 1641.
Garrault (François), sieur de Bourneville, receveur-général
des finances à Orléans en i588.
GoRRis (Jacques de\ procureur-général en la cour des monnaies,
mort en 1647, âgé de 62 ans.
Guidon (Isaac), conseiller du roi 1610, conseiller des finances
1614, mort avant 1644.
Hérouard (Claude), trésorier de France, mort en i6t6. Jean,
sieur de Raincy, trésorier de la maison du roi 1614, trésorier-
général des finances i6i5, mort en i638.
Laire (Jean de), général en la cour des monnaies 1604.
Launay (Daniel de), sieur de la Ravinière, trésorier-général de
France à Tours en 1609, qui mourut jeune vers 1616, après avoir
épousé Marguerite Phelippeaux, sœur du secrétaire d'État. Pierre,
sieur de La Mothe et de Vauferlan', frère de Daniel, contrôleur-
ordinaire des guerres en 1601, puis commentateur des saintes
Ecritures. Michel, sieur de Filaines, commissaire-ordinaire des
guerres en 1607.
Le Coq (François), sieur des Moulins, contrôleur-général de
l'extraordinaire des guerres en 1629, mort en 1672.
Léger (Samuel), conseiller des finances en 1648.
Le Maçon (Louis), sieur de La Fontaine et d'Ancerville,
conseiller du roi et trésorier de la gendarmerie écossaise, mort
avant 1654.
' Voir notre ait. de VEncydop. des sciences rcli{;ieiiscs.
398 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Le Noble (Jean), sieur de Jouy, conseiller en la cour des
monnaies, mort en lôSy. Jean, général en la cour des monnaies,
1647.
Lhoste (Hilaire), sieur de Montfermeil, conseiller du roi et
contrôleur-général des finances en 1604.
Mandat (Jean), trésorier-général de France dans la généralité
du Berry, mort en iSya. Son fils Jean lui succéda. Son petit-fils,
médecin ordinaire du roi, épousa en 1624 Marie Muisson, qui lui
donna Galiot, commissaire-ordinaire des guerres, lequel épousa,
en 1646, Marie Fauvel.
Marbault (Philippe), trésorier-principal de l'extraordinaire des
guerres en 1640. Son frère Jean-Baptiste (comme lui fils de Pierre,
ancien de Charenton, secrétaire du roi et de Du Plessis-Mornay),
trésorier-provincial de l'extraordinaire des guerres en Champagne^
lorsqu'il épousa en 1642 Françoise Bothereau de Lormois.
Masclari (Gaspard), conseiller et secrétaire des finances 1619,
mort en lôSg.
Maupeou (Gilles de), sieur d'Ablèges et de Villeneuve, conseiller
d'Etat, intendant et contrôleur-général des finances 1604, 1634.
Menant (Guillaume), conseiller du roi et des finances, mort en
i653 âgé de 80 ans.
Menours (Jacques de), sieur de La Vallée, contrôleur-ordinaire
des guerres en 1626; plus tard intendant des jardins et maisons du
roi, mort en 1687.
Monceau (Louis de), sieur de Bourneville, secrétaire en la
chambre du roi 1614, conseiller-secrétaire du roi et receveur des
traites foraines en Champagne i63i, mort en 1645 âgé de 76 ans.
Ses deux fils Jacques (sieur de Lestang) et Isaac furent, le premier,
receveur des traites foraines en Champagne, et le second, conseiller-
secrétaire du roi et des finances.
Muisson (Henri), sieur de Toillon, conseiller-secrétaire du roi
et des finances, mort en 1666 âgé de 77 ans.
Netz (Philippe de), auditeur en la chambre des comptes
en 1639.
Liste des protestants, employés dans les finances. 899
Pallot (Jean), conseiller du roi et des finances, mort en i635,
fut trésorier des deniers roj^aux pour les Eglises, et embrouilla si
bien sa comptabilité qu'il fallut le remplacer par Du Candal en i6o3.
Phelippeaux (Daniel), trésorier de France, lorsqu'il épousa en
1604 Madelaine Du Candal.
PujoL (Samuel), trésorier du roi au comté de Castres en i65i.
Rambouillet (Nicolas), sieur du Plessis, conseiller du roi et
secrétaire de la chambre des finances, mort en 1664 âgé de
88 ans.
Regoumier (Isaac), général en la cour des monnaies 1621, 1624,
mort avant i658.
Sarrau (Jean\ conseiller et secrétaire des finances en 164 1.
TuRQUANT, général des monnaies avant iSgS.
Vallée (François), sieur de Chenailles, conseiller du roi, pré-
sident et trésorier-général en la généralité de Paris 1626, mort en
1647. Hector, sieur de Mérouville, contrôleur-général de l'extraor-
dinaire des guerres en 1645.
Seconde période.
Amproux (Jacques), sieur de Lorme, conseiller du roi et des
finances, intendant des finances en 1660, mort en 1679 âgé de
71 ans.
Baudouin (Jean), sieur de Champrosay en Brie, contrôleur-
général des restes du conseil en i656.
Bernard (Samuel), célèbre financier, qui posséda plus de trente
millions et vint plus d'une fois au secours de la monarchie aux abois
sous Louis XIV et Louis XV; il abjura lors de la Révocation et
n'en continua pas moins de rendre des services à ses anciens core-
ligionnaires, mort en 1739.
Bigot (Jacques II), sieur de La Rainville, contrôleur-général de
l'infanterie française et de l'extraordinaire des guerres, abjura en
1684, dit une lettre de Claude. Pierre, sieur de La Touane, conseiller
du roi et contrôleur au régiment des gardes suisses en 1664.
4ÔO Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
BiGUEREAU (Gabriel), receveur-général des saisies à Poitiers
en 1657.
Carton (Daniel), sieur de La Boulaye, receveur des gabelles
à Saint-Quentin i652, léS-j.
Catelan (Pierre), qualifié conseiller du roi et des finances
en 1681.
CoMBEL (Pierre), conseiller-secrétaire du roi et des finances
1674, 1676, mort en 1679 âgé de 72 ans.
DouDART (Paul), sieur de L'IsIe, receveur des tailles en l'élec-
tion de Paris 1669.
Du Bousquet (Jean), trésorier de l'extraordinaire des guerres
en Normandie i653.
Duplex (Charles), contrôleur-ordinaire des guerres, 1649.
Abraham, sieur du Fay, receveur des aides à Vitry-le-François,
1668.
Du Temps (Louis), trésorier de l'extraordinaire des guerres à
Metz 1657.
Du Vidal (Jacques fils), contrôleur-général des gabelles en
Languedoc 1668, épousa en 1676 Marie Rondeau à Charenton.
Herwarth du Fort, fils de Barthélémy, sous-contrôleur des
finances, secourut avec Monginot de La Salle les employés des
finances destitués en 1680.
Justel (Henri), conseiller du roi et des finances lorsque âgé de
56 ans, il épousa en 1676 Charlotte de Lorme.
Lajard (Antoine de), contrôleur-général des termes lorsqu'il
épousa en 1670 Madelaine Gohard, en 1672 il est qualifié général
des vivres et armées du roi.
Le Macon (Jacques), sieur de La Fontaine, conseiller du roi,
intendant et contrôleur-général des gabelles 1664, 1674.
Menours (Jacques de, fils) mort en i665, contrôleur des guerres
comme son père.
Monginot (Etienne), sieur de La Salle, fermier-général, abjura
lors de la Révocation, et s'enfuit à l'étranger.
Liste des protestants, employés dans les finances. 401
MoNTEiL (Jacques de), conseiller du roi et des finances, nommé
trésorier de France, dans la généralité de Paris en i658, expulsé
de France après la Révocation.
Pelissari (Georges), sieur de La Bourdaisière, trésorier-
général de la marine, mort en 1676. En i653, dit M. Depping',
Fouquet, en lutte avec Herwarth et Colbert, fut averti de leurs
allées et venues et conférences secrètes, par Pellisari, leur affidé.
Pellisson, conseiller du roi et maître des comptes à Mont-
pellier.
Rambouillet (Paul), sieur du Plessis, secrétaire du roi et des
finances en lôSy, comme son père, meurt en 1667. Antoine, sieur
de La Sablière, conseiller du roi et des finances mort en 1679 âgé
de 55 ans. Charles, sieur de Pierreblanche, conseiller-secrétaire du
roi et des finances en 1673.
Thouars (Jean-Antoine de), sieur de La Vérune, qualifié en
1681 conseiller en la cour des comptes de Montpellier.
Mentionnons encore les cinq personnages suivants:
AuGiER (Samuel), trésorier de la chancellerie du duc d'Orléans,
père du pasteur de ce nom, et mort avant 1678.
DoMANCHiN (Salomon), secrétaire des finances du duc d'Orléans
en 1680.
Imbert (Jacques), qualifié ancien secrétaire des finances du duc
d'Orléans en 1674, mort avant i683.
Leblanc (Pierre), secrétaire des finances de S. A. R., mort
avant i655.
Le Monnier (Isaac), secrétaire des finances du duc d'Orléans
en 1671.
Rouen (Josias de), secrétaire des finances du duc d'Orléans,
1649, i655.
' Revue historiq. X, SîS.
m
APPENDICE 11
FORMULES D'ABJURATION
Je crois de ferme foi, et confesse tous et un chacun les articles
contenus au Sjmibole de la foi, duquel use la sainte Église romaine, savoir est:
Je crois en Dieu le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, et
de toutes les choses visibles et invisibles, et en un souverain Seigneur Jésus-
Christ, fils unique de Dieu, engendré du Père avant tous les siècles, Dieu de
Dieu, Lumière de Lumière, Vrai Dieu de Vrai Dieu, engendré, non pas créé,
consubstantiel au Père, par lequel toutes choses ont été créées, lequel pour
tous les hommes et pour notre salut est descendu des deux, et a été incarné
du Saint-Esprit, né de la Vierge Marie, fait homme et crucifié pour nous sous
Ponce Pilate, a enduré mort et passion, et a été enseveli et est ressuscité le
troisième jour, selon les Écritures, et est monté au ciel, et est assis à la dextre
du Père, et viendra de rechef avec| gloire juger les vivants et les morts, du
royaume duquel il n'y aura point de fin. Je crois au Saint-Esprit, souverain
Seigneur, vivifiant tout, qui procède du Père et du Fils, et qui avec le Père et
le Fils est adoré et glorifié, qui a parlé par les prophètes. Je crois à une sainte
Église C. et A. Je confesse un seul baptême pour la rémission des péchés, et
attends la résurrection des morts et la vie du siècle à venir. Ainsi soit-il.
Je crois et embrasse fermement les traditions des apôtres et de la sainte
Église, avec toutes les constitutions et observations d'icelle.
J'admets et reçois la sainte Écriture, selon et au sens que cette mère
sainte Église tient et a tenu, à laquelle appartient de juger de la vraie intelli-
gence et interprétation de ladite Écriture; et jamais je ne la prendrai ni expo-
serai que selon le commun accord et consentement unanime des Pères.
Je confesse qu'il y a sept sacrements de la loi nouvelle, vraiment et
proprement ainsi appelée, institués par N. Sgr. J.-Chr. et nécessaires, mais
non pas tous à un chacun, pour le salut du genre humain, lesquels sont le
Baptême, la Confirmation, la sainte Eucharistie, la Pénitence, l'Extrême-
Onction, l'Ordre et le Mariage, et par iccux la grâce de Dieu nous est conférée,
et que d'iceux le Baptême, la Confirmation et l'Ordre, ne se peuvent réitérer
sans sacrilège.
Je crois aussi et admets les cérémonies approuvées par l'Église C, et
usitées en l'administration solennelle desdits sacrements.
Je crois aussi et embrasse tout ce qui a été défini et détermine par le saint
concile de Trente, touchant le péché originel et la justification.
Formules d'abjuration. 4o3
Je reconnais qu'en la sainte messe on offre à Dieu un vrai, propre et pro-
pitiatoire sacrifice pour les vivants et pour les morts, et que le corps et le
sang, avec l'âme et la divinité de N. Sgr. J.-Chr., est vraiment, réellement et
substantiellement au très saint sacrement de l'Eucharistie, qu'en icelui est
laite une conversion de toute la substance du pain au corps, et de toute la
substance du vin au sang, laquelle conversion l'Église C. appelle transsubstan-
tiation.
Je confesse aussi que sous une seule des deux espèces, on prend et reçoit
J.-Chr., tout et entier en un vrai sacrement.
Je confesse qu'il y a un purgatoire, où les âmes détenues peuvent être
soulagées des suffrages et bienfaits des fidèles'.
J'avoue qu'on doit honorer et invoquer les saints et saintes, bienheureux
et régnants avec J.-Chr., lesquels prient et offrent à Dieu leurs oraisons pour
nous, et desquels on doit vénérer les saintes reliques.
Comme aussi que l'on doit avoir et retenir les images de J.-Chr. et de sa
bienheureuse mère perpétuellement vierge, et des autres saints et saintes en
leur faisant l'honneur et révérence qui leur appartient.
Je confesse que notre rédempteur J.-Chr. a laissé en son Église la puis-
sance des indulgences, et que l'usage en est très salutaire au peuple chrétien.
Je reconnais la sainte Église C, A. et Rom., mère et supérieure de toutes
les Églises.
Je promets et jure une vraie obéissance au pape et saint Père de Rome,
successeur de saint Pierre, chef et prince des apôtres, et vicaire de J.-Chr.
J'approuve sans aucun doute et fais profession de tout ce qui a été décidé,
déterminé et déclaré par les saints canons et conciles généraux, et spéciale-
ment par le saint concile de Trente, et rejette, réprouve et anathématise tout
ce qui leur est contraire, et toutes hérésies condamnées, rejetées et anathéma-
tisées par l'Église.
Je promets, voue et jure sur ces saints Évangiles, de persister entière-
ment et inviolablement jusques au dernier soupir de ma vie, moj'ennant la
grâce de Dieu, en cette foi cathohque, hors laquelle il n'y a point de salut et
nul ne se peut sauver, et dont présentement je fais sans aucune contrainte
profession; et tant qu'il me sera possible la ferai tenir, garder et professer
par tous ceux desquels j'aurai charge en ma maison et en mon état. Ainsi
Dieu soit à mon aide et ses saints Évangiles, sur lesquels je jure ei fais serment,
et ce entre les mains de et en présence des témoins sous-
signés.
Fait ce jour du mois de
(Fr. 7055, f° 277).
Ne faisant grâce d'aucun détail, cette formule soulevait toutes
les répugnances des huguenots et justifiait les craintes de La
• Benoit remarque qu'on a adouci cet Je crois constamment qu'il 3' a un pur-
article et les deux suivants, qui sont gatoire etc., et qu'on doit honorer et
exprimés plus formellement dans la pro- invoquer les saints etc.; je tiens ferme-
fession de foi que le pape Pie IV avait ment qu'on doit avoir et retenir les
fait dresser après le concile de Trente: images, etc. (V, 847).
404 Révocation do l' Edit de Nantes à Paris.
Reynie, qui redoutait que les prêtres de l'archevêché ne se mon-
trassent intraitables et d'une exigence ridicule. Prié de l'adoucir,
Harlay de Champvalon finit par y consentir le 17 novembre
(Fr. 7o53 f" 480), et reçut, le 20, à ce sujet les remerciements de la
cour (O' 29). Voici la nouvelle formule beaucoup plus simple qui
remplaça la précédente:
Petite formule imprimée le 20 novembre i635.
Je, Marguerite de Batilly, fille âgée de cinquante ans ou environ, demeu-
rant rue des Mauvais-Garçons, paroisse Saint-Sulpice, native de Metz, crois de
ferme foi tout ce que l'Église C. A. et R. croit et professe. Je condamne et
rejette très sincèrement toutes les hérésies et opinions erronées que la même
Église a condamnées et rejetées. Ainsi Dieu me soit en aide, et ses saints
Évangiles, sur lesquels je jure de vivre et mourir dans la profession de cette
même foi, et ce entre les mains de en présence des témoins
soussignés.
Fait à ce jour du mois de
(Fr. 7055, f" 289 et 17430, f» i5g).
Le lieutenant civil Le Camus en avait rédigé une troisième,
que M. de Madaillan et quelques autres consentaient à signer. Mais
le roi la repoussa et fit écrire à Le Camus, le 24 novembre i685,
ce qui suit :
Comme il est très important que ces professions de foi soient uniformes,
il faut que vous obligiez ceux qui s'adresseront à vous [euphémisme] pour
changer de religion, de signer celle qui a été réglée en dernier lieu par
M. l'archevêque de Paris et imprimée par ses ordres, à quoi je ne prévois pas
que vous puissiez trouver de difficulté, puisqu'il n'y a point tout le détail qui
faisait de la peine à ceux de cette religion, et qu'elle est en termes aussi géné-
raux que celle dont vous m'avez envoyé copie (O • 29).
Enfin voici une quatrième formule manuscrite :
Je déclare sincèrement et de bonne foi que je veux faire profession de la
R. C, et que je me soumets pour cet effet à ce que l'Église C. A. et R. croit
et enseigne, et que je renonce à toute la doctrine et à toutes les opinions qu'elle
condanme.
P. Creuzc. Gaudroii. R. Baignoux. Gaudron. Gaudron. Catlicriuc de Bois-
guillaume (Fr. 7o55, f" 243).
APPENDICE III
SECOURS, PENSIONS ET GRATIFICATIONS
ACCORDES AUX NOUVEAUX CONVERTIS
SECOURS AUX NOUVEAUX CONVERTIS QUI ÉTAIENT ASSISTÉS
DU CONSISTOIRE (Fr. yoS I f° 339).
45 livres pour chacune des deux grandes filles; à la
mère et aux trois autres petits enfants, 40 sous par semaine.
Arlan (Jonas), compagnon bonnetier, 20 sous par semaine.
AuBRÉ (Marguerite), 40 sous par semaine; autant à sa sœur.
Ce sont des filles âgées qui ont fait abjuration. L'une était assistée
de 200 livres par an au consistoire.
Baleca (veuve) qui a quatre enfants, 4 livres par semaine.
Barbier (Jean-Pierre), compagnon rubanier, une femme et
deux enfants, 20 sous par semaine.
BiNOis (veuve), 40 sous par semaine.
CoNSTANS (Cyprien), passementier, 20 sous par semaine.
Desbordes (Isaac), maître savetier, Susanne Legros, sa femme
et leur fille. Il faut l'assister de 20 sous par semaine et le recevoir
maître.
Flamand, ouvrier en soie, et sa femme, fugitifs arrêtés à
Vervins et dépouillés de toutes leurs bardes (ils ont trois petits
enfants), 40 livres.
4o6 Révocation de l'Edit de Nantes à Parts.
Le Breton (Julien), fourbisseur et sa fille très pauvres,
40 livres.
Madelaine (Noël), rubanier, Marie La Vigne, sa femme et leurs
quatre petits enfants (ils avaient 40 sous par semaine au consistoire)
40 sous par semaine.
Marivaillers (Antoine), maître boutonnier du faubourg- Saint-
Jacques, dont la femme est malade (l'ancien Papillon lui donnait
45 sous par semaine), 45 sous par semaine.
MoRiN (veuve), qui demandait 20 écus, 10 écus; à sa grande
fille, qui en demandait 100, 10 écus.
Papellart (Jacques), tapissier hautelissier au faubourg Saint-
Antoine, converti avec sa femme et ses enfants le 3o novembre
i685 (on dit qu'il a besoin de 40 livres une fois payées) 40 livres;
une fois payées.
Picard, horloger, qui a une femme et plusieurs enfants,
40 livres.
Pinguay (André), compagnon férandinier, sa femme et leurs
enfants, 40 sous par semaine.
Strain (Laurent), compagnon tailleur, 20 sous par semaine.
De la somme de jooo livres reçue le 21 novembre i6Sj de M. Delu-
bert, trésorier -général de la marine, il a été distribué aux
nouveaux convertis par ordre du roi et des deniers de Sa Majesté
(Fr. 7o5o f''^ i34-i37 et yoSi f" 887) 1.
Ambelli (femme de Félix) i liv. 10 s.
Ambroise (femme), fruitière, pour avoir nourri et gardé
deux enfants abandonnés qui ont été mis à l'Hôpital-
Général 9 liv.
Arbrenot (David), maître boutonnier, et Catherine Chauvin,
sa femme 60 »
Arsindeau (Charles), compagnon boutonnier, et Jeanne
Chenard, sa femme 3o »
' En réalité la somme dépensée est de qui fait une moyenne assez clevée de
3234 livres lo sols pour ib'i personnes, ce 21 fr. ib par tttc.
Secours, Pensions et Gratifications. 407
Bauché (Jacob), maître sculpteur et un enfant .... 3o liv.
Becquart, faiseur de gaze, sa femme et trois enfants . . 3o »
Beleau (Marie-Marthe), de Rouen 6 »
BoNNEGARDE (Gabriel), cordonnier 24 »
Breton (Guillemette), veuve de Simon Pierre, architecte,
Anne et Susanne, ses filles, pour l'établir par un
mariage t8o »
Brière (Daniel), ouvrier en soie et trois enfants .... 40 »
Brouillard (François), tisserand et sa femme .... 3o »
Burette (Jean), cordonnier, sa femme et deux enfants. . 3o »
Cantillon (veuve), qui avait par semaine 3o s. du consis-
toire 3 »
Caronet (veuve), qui avait par semaine 3o s. du consis-
toire 3 »
Carré (veuve) et sa fille 3 »
Champion, peintre et sa femme 3o »
Chaussebonne (veuve) i liv. 10 s.
Chevalier (Jean), maître rubanier, et sa femme âgée de
quatre-vingts ans 27 liv.
Chevalier (Samuel), compagnon rubanier, et Marthe
Gandon, sa femme 36 »
Cossart (Madelaine), veuve de Louis Descouy, et sa fille. 5o »
Crespin (Jeanne), veuve d'Elie Jessan, tanneur .... 20 »
Demouy, courtier de chevaux, et sa femme 3o »
Desmaretz (Pierre), compagnon rubanier, et son fils
Jacques 36 »
Despots (Jean), tailleur de pierres 40 »
DiAR (Jacques), compagnon rubanier 3o »
D0NAIRE (Marguerite), veuve de Jacques Le Noir, brodeur,
âgée de soixante-seize ans 6 »
Du CouDRAY (Eustache), ci-devant commis aux aides . . 5o »
» » ci-devant serviteur de M. Ber-
theau, ministre 36 *
Du Peroir (Martin), maître tireur d'or, Madelaine Marchand,
sa femme, leur fils et leur fille, pour avoir un lit et de
l'or et de l'argent pour leur métier 200 »
DuRi (Jean), ci-devant tambour aux gardes, quatre-vingts
ans, malade 3o »
DuRi (Jean), compagnon passementier pour l'habiller . . 20 »
4o8 Révocation de FÉdit de Nantes à Paris.
Fandin (Jeanne), quatre-vingts ans, et sa fille estropiée. . 5o liv.
Fourché (Richard), rubanier, Susanne Grivel, sa femme,
et quatre enfants 104 »
Gardon (Martin), maître boutonnier 60 »
» (Simon), compagnon boutonnier 40 »
Gilles, cordonnier, le 24 novembre 3o livres; au même,
le 27 3o »
GoRÉ (Adrien), distillateur, ci-devant portier-fossoyeur de
Charenton, et Judith Guillori sa femme 5o »
Haran (Thomas), compagnon vannier 40 »
Hédouin (Jacqueline), veuve de Gérard Coutures, brodeur,
pour avoir un lit 80 »
Hédouin (Madelaine), femme de François Prieur, brodeur,
et six enfants 120 »
Henry (Marie), veuve d'André Escars, drapier .... 3o »
Hugues (Marie-Antoine), ci-devant commis aux aides, sa
femme et deux enfants 60 »
HouzEL (Jacques), ouvrier en dentelles, Jeanne Pelé, sa
femme, et leur fille 80 »
JoNAS (Susanne et Jeanne), ouvrières en dentelles ... 60 »
La Croix, fruitier 48 »
Lefebvre (Louise), veuve de Louis Bertault, maître
menuisier, âgée de 72 ans 60 »
Le Juge (veuve), qui avait 3o s. du consistoire par semaine 3 »
Lemaire, coutelier, et sa famille 100 »
Libesart (Jean), quatre-vingts ans 4 liv. 10 s.
Magdelaine (Noël), maître rubanier, Marie de Vigne, sa
femme et six enfants, à partager entre eux selon leurs
besoins (Simon, fils aîné, est marié à Madelaine Porré,
dont la sœur demeure avec eux) 1 3ooliv.
Marie (Philippe), perruquier, sa femme et sa fille ... 60 »
» (Luc), dit Viéville, évantailliste, soixante-dix-huit ans,
sa femme et cinq enfants 60 »
Martin (Jeanne), veuve de Jean Gardon, maître rubanier,
et ses enfants 90 »
' Voir liste précédente.
Secours, Pensions et Gratifications. 40g
Mazuré (François), passementier 20 liv.
Menoux (Judith), femme de François Boutezart, et sa
fille 4 liv. 10 s.
MoNTET (Marie Lucas, femme de Pierre), bourgeois de
Bruniquel, sœur de la Dauzi, joaillière de Paris, qui
l'a mise sur le pavé depuis sa conversion 5oliv.
MoRUS (Jean), compagnon boucher 40 »
Nanteuil (veuve), qui était entretenue par le consistoire . 9 »
» , Lepage et Goujon (veuves) 9 »
Parent (Marie), pour la nourriture de quatre enfants aban-
donnés par elle durant quinze jours 5 »
Parent (Marie), étant de retour, pour avoir des habits . 18 »
» » pour la nourriture de son enfant pendant
qu'elle a été aux Nouvelles-Catholiques 6 »
Paveret (Nicolas), brodeur, sa femme et quatre enfants . 5o »
Payon (Louis), compagnon rubanier 36 »
Pinguay (André), ouvrier en soie, sa femme, et trois
enfants • 6 »
PoussERAT (Pierre), Marguerite Maxet, sa femme et trois
enfants 6 »
Prévost (François), horloger, soixante-dix ans, sa femme
et trois enfants 60 »
Prévost (François), le jeune, horloger, pour avoir des
outils 3o »
Rachon (Etienne), vigneron de Sancerre, pour s'y en
retourner 10 »
Ramet (Isaac), tourneur, Jeanne Denis sa femme et une
fille 33 »
RiBOULET (Jacques), compagnon rubanier, et sa femme . 60 »
à une pauvre femme qui a fait abjuration entre
les mains de M. le curé de Saint-Sulpice 3 »
pour le loyer de deux carrosses qui ont servi à
mener les enfants de M. de La Ferté-Civile aux Nou-
veaux-Catholiques 6 »
' Voir liste précédente.
4IO Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
à diverses personnes sur des avis donnés en
diverses occasions Sôliv.
pour avoir fait mettre en terre deux corps de
religionnaires déterrés 4liv. los.
De la somme de jooo livres reçue le 7 décembre 168 j de M. Delubert,
trésorier-général de la marine, il a été distribué aux nouveaux
convertis par ordre du roi et des deniers de Sa Majesté
(Fr. 7o5o f i38).
Alexandre (Catherine) 100 liv.
Antin (Jean), garçon lapidaire, pour s'habiller et se remettre
en état de gagner sa vie 60 »
Aubin (Françoise), veuve de René Gisgard tailleur d'habits 12 »
AuDOuviLLE (Antoine), rubanier * 9 »
Batton (David), enlumineur 9 »
Becko (Judith), veuve de Jacques Ovache, blanchisseuse . 3o »
Becquet (Jeanne), pauvre femme 22 »
Bernard, tailleur d'habits 18 »
Bertin (Anne), femme de Josias Manoury 84 »
Bienfait (Charles), savetier • . . 24 »
Bonnegarde (Gabriel)^ 18 »
Bourguignon (Claude), férandinier 18 »
Brie (Claude), passementier 18 »
Carré (Jacques), compagnon cordonnier 3o »
Cerret (Susanne), femme de Robert Deschamps, char-
pentier 20 »
Chapelain (Jacques), tapissier i5 »
C0LOMBEL, marchand épicier 100 »
Cordier (Isaïe), ouvrier en soie 60 »
Crollet (Pierre), passementier 36 »
De La Barre (Jean), maître orfèvre 60 »
» (Judith), veuve de François Roussel tisse-
rand 9 »
De Lanes (Maximilien), rubanier 3o »
» Voir cnlcvements d'enfants. - Voir liste prc'ccdente.
Secours, Pensions d Gratifications. 411
Desbordes (Isaac), savetier, et Susanne Legras, sa femme 381iv.
Despapier (Elie), tapissier 18 »
Deville (Antoine), ouvrier en soie 18 »
Du Hamel (Louis), orlogeur 6 »
Du Pont, tailleur 36 »
Durand (Madelaine)^ fille 3o »
EoN (Claude), enlumineur 3o »
Faron (Marie), veuve de François Cabouret, marchand
teinturier 3o »
Fieux (Judith) 6 »
Forlat (Daniel), écrivain 36 »
Fougeron (Pierre), compagnon cordonnier, pour s'habiller
et avoir des outils 3o »
Gavet (Antoine), passementier 3o »
Gédouin (Anne), femme d'Etienne Olliet lecteur de
Charenton 34 »
GiBON (Pierre), cardeur de laine 38 »
Giraud (Paul), fils d'un marchand de Crest 75 »
Goujon (Nicolas), cordonnier, sa femme et deux enfants . i5 »
Grimperet (Jeanne), veuve de Jean Cordier rubanier . . 9 »
Guillemain (Pierre), boutonnier 20 »
Guimet (François), garçon de cabaret 20 »
Haran (Thomas), vannier' 12 »
Harlan (Jean), rubanier- 36 »
Isambert (André), férandinier 12 »
Jacquemain (Sébastien), ouvrier en soie 18 »
Jamet (Catherine) et Abraham Orillard, passementier . . 9 »
La Fontaine (Pierre de), ouvrier en soie 18 »
Lanfrey (veuve), pour avoir paillasse et couverture . . 12 »
Leclerc (Abraham), tailleur d'habits et Edmond, son frère 36 »
Le Febvre (Anne), fille de Jacques 20 »
» (Marie), femme de Delaulne compagnon cha-
pelier 18 »
* Voir liste précédente. - Voir Arlan, secouru comme il l'était
du consistoire.
412 Révocation de l'Edif de Nantes à Paris.
Le Ferrier (Jacques), ouvrier en soie i61iv.
Legrand (Jacques), faiseur de seaux 12 »
Le Roux (Paumel) 60 »
Leroy (Paul), ouvrier en soie 36 »
Lheminon (Pierre), ouvrier en soie . ' 12 »
Limaille (Marguerite de), veuve de Louis Desportes dévi-
deur en soie 9 »
Maire (François), ouvrier en soie 18 »
MoRAT (Rigault), passementier 9 »
Marie (Pierre), perruquier ' 75 »
Marivaillers (Antoine), dit Lamy, boutonnière, .... 3o »
Martin (Jean), ouvrier en soie 9 »
» (Josias), férandinier i5»
Messien (Isaac) 5o »
Meusnier (Susanne et Marie-Madelaine), orphelines de
David Meusnier ébéniste 60 »
Monneau (veuve) 9 »
Néant (Antoine de), férandinier 38 »
» (Charles de), » 9 »
Neveu (Esther de), orpheline 20 »
» (Martin de), ouvrier en soie 36 »
OuDOT (Louis), férandinier, sa femme et deux enfants . . 24 »
Passereau (Pierre), scieur de marbre 3o »
Paulmier (Louis) i5 »
Picard (Jean), maître orlogeur 100 »
» » ouvrier en soie 9 »
Petit (Pierre), rubanier 9 »
Poireux (Pierre) 36 »
Poix (David), compagnon orlogeur, pour &habiller et
avoir des outils 24 »
PouPART (Lucien), vigneron, sa femme et sa fille. ... i5 »
Prévost (François), orlogeur^ 100 »
Prorier (Judith), veuve de Salomon Missori boulanger . 12 »
QuiBRA (Madelaine), veuve d'Etienne Paty, passementier . 12 »
QuiNGÉ (Gédéon de), cordier 18 »
' Voir liste préccJente. ' Uem.
! Idem.
Secours, Pensions et Gratifications. 418
Ramet (Isaac), tanneur 12^
Ravel (Nicolas) 5o
Refur (Pierre), rubanier 21
RicAUT (veuve) 16
« » autre g
RiGAULT (veuve Gabriel), serrurier 35
RiTou (Daniel), ouvrier en soie 9
Robert (Jacques), tapissier 18
RoGET (Abraham), lapidaire 80
Rousseau (la nommée) 6
R0USSELIN (Louise), veuve d'Elie Courtois, marchand
tanneur 18
Roux (Philippe), graveur orfèvre 3o
Simon (François), savetier 12
TouRNAN (Marguerite), veuve d'Abraham Rozier ... 9
ViGNON (Henri), bonnetier 5o
Vaudrez ANGLE (Jean), tapissier 18
Plusieurs pauvres convertis 25
» » » 28
» » » i5
Plusieurs personnes nouvellement converties 33
Divers pauvres entretenus auparavant par le consistoire . 33
A des pauvres nouvelles catholiques ...'.... 9
A une pauvre femme qui a pris soin d'une autre vieille,
nouvelle convertie 3 »
PENSIONS ANNUELLES ACCORDÉES A DES NOUVEAUX CONVERTIS ^
8 mai 1679, M"" de Théobon, pension de 4000 liv.
portée le 12 mars 1686, à . . . 8oooliv.
juin i683, Grostête des Mahis, ministre apostat 1200 »
3 janvier i685, Mazel, colonel d'infanterie . . . 6000 »
8 » i685, M"^ d'Haucourt, touche depuis plu-
sieurs années une pension (qui
sera continuée jusqu'à sa mort) de 3ooo »
' Nous ne donnons nullement cette liste comme complète, mais seulement à
titre 4e spécimen.
414
]3 février
juillet
5 août
M»
i3 octobre
25 novembre
décembre
13
8 janvier
8 janvier
janvier
12 février
mars
23 »
Révocation de t Édit de Nantes à Pans.
i685, Comte de Roucy, fils aîné de Fré-
déric-Charles de La Rochefou-
cauld I2000liv.
i685, Jacques Levasseur, marquis de
Coignée 3ooo »
i685, Comte de Beaumont, son fils . . 2000 »
i685, Desquila, ci-devant apothicaire sui-
vant la cour 3oo » '
i685, Susanne Boucher, veuve de Paul
Bodot, tante du ministre Daillé . 200 »
i685, Susanne Bodot, sa fille (Fr. 7o52
f ' 34) 200 »
i685, Esther Bouton, veuve de Jean de
Romégat, capitaine 100 »
i685, M"'° de La Sablière 2000 »
i685, Gillier (De), conseiller au Parlement,
pension d'abord payée par Pellis-
son, puis par le trésor royal (ordre
du 29 janvier 1686) 3oou »
i685, La Tour, marquis de Reiniers . . 1000 »
i685, Masserin (Théophile), horloger. . 200 »
i685, Henri de Vivans 6000 »
i685, époux Dacier 2000 »
1686, D'Arconville, converti par Bossuet. 2000 »
1686, M""= de La Fredonnière .... 600 »
1686, Marquis et marquise de Juigné . . 2000 »
1686, Le chevalier de La Valette (chiffre
inconnu).
1686, Bernon, ministre apostat .... 600 »
1686, Armand, marquis de Belzunce . . 2000 »
1686, Anne Bourdin, femme de Pierre de
Rambouillet, sieur de Lancey . . 2000 »
1686, M""= de Bacalan de Livron . . . 6000 »
1686, M"'' de Petit-Rose 3oo »
1686, La Couture de Benacq (marquis de) 1000 »
1686, M""' Gaudon de La Rallière, mar-
quise deSaint-Aignan, pension de
i5oo portée en 1687 à . . . . 2000 »
' En dcniaïulc la continuation lo 5 août iGSô (Fr. 7032 f" 34).
I avril
6
»
»
8
»
lO
»
mai
7
»
3o
»
29
juillet
»
24
août
janvier
3 février
3 mars
20 mars
3 mai
o mai
6 »
6 »
décembre
Secours, Pensions cl Gratifications. 4i5
1686, Du Vignier, président au Parlement
de Guyenne 2000 liv.
1686, M""" de Vieilmaisons 1000 »
1686, La marquise de Tuigny-Verdelle . 3ooo »
1686, M"<= Chabot de Brion 3ooo »
1686, Elisabeth de Pons, comtesse de
Miossens 4000 »
1686, De Liambrune 1000 »
1686, Comte de Lescours 2000 »
1686, Marquis de Chivré de Meillan . . 1000 »
1686, M"'= de La Mouche 1000 »
1686, Seligny de Saint-Gelais .... 800 »
» La Fredonnière (Le sieur de) . . 600 »
1686, M"" de La Force cadette .... 2000 »
1686, Raffou père, avocat au Parlement . 5oo »
1686, Raffou fils 400 »
1687, Bernard de Haumont 1200 »
1687, M"° Bérard, femme du sieur du
Plessis 1000 »
1687, Le sieur de Parfouru fils . . . . 3oo »
1687, M"'^ Faget 900 »
1687, M"'^ de Clermont Saint-Aignan . . 20Q0 »
1687, M™'= Caron 5oo »
1687, De La Massaye i5oo »
1687, Isarn «en considération de sa réu-
nion », pension qui, à sa mort, sera
payée à sa fille, femme du baron
de Saint-Servin 1000 »
1687, M"<^ de Marcé 1000 »
1687, M. de La Ferté-Civile, nouveau con-
verti qui vient de dénoncer la fuite
de sa femme et de ses enfants. . 1200 »
1687, M"" de Saint-Hilaire 1200 »
1687, M'"« de Sainte-Hermine .... 2000 »
1687, M"" de Sainte-Hermine .... i5oo »
1687, Madaillan (De) 7000 »
1688, Vicomte d'Entragues 1000 »
1688, M. et M"" de Lagarde (Charles de
Lagarde, sieur de Sertiaire, et
Anne Dujay, veuve de Philippe de
Parenteau de Sainte-Maison?). . 1000 »
4i6
12
mars
i6
»
27
avril
7
mai
7
»
28
juin
26
juillet
28
août
14
mai
i5
août
ji avril
Révocation de V Edit de Nantes à Paris.
1688, La veuve du ministre Charles, pen-
sion modique jusqu'à sa mort liv.
1688, Assaré 600 »
1688, Cotton 1200 »
1688, Marquise de Courtomer, convertie
convertisseuse 2000 »
1688, M"*^ de Rouvray de Villarnoul . . 5oo »
1688, Madelaine Charas, nouvelle con-
vertie qui veut entrer au couvent
des Bernardines 3ooo »
1688, Marquis de Théobon 2000 »
1688, Marguerite de Petit, pension de
600 livres portée le 24 juillet, après
son mariage avec le capitaine Du
Noyer, à 900 »
1688, De Sainte-Hermine, capitaine de
marine 3ooo »
1688, Bernon, ministre apostat, de Saint-
Just 600 »
1688, M"'= de Lespinay 600 »
1688, La dame de Montesquiou, à condi-
tion qu'elle revienne en France et
qu'elle « fasse sa réunion ». . . 5oo »
1690, Emilie-Charlotte Drelincourt, fille
du pasteur et femme de Malnoé . 600 »
1690, Ordre de Pellisson de payer la pen-
sion de Susanne de Comble (fille
du pasteur) qui est dans la com-
munauté de la dame des Bordes au
faubourg Saint-Germain. . . . 800 »
Et celle de sa sœur, qui est aux
Nouvelles-Catholiques »
1690, Ordre de Pellisson de payer la pen-
sion de la nommée De Claye, nièce
de la sœur Ancelin des Nouvelles-
Catholiques 200 »
Ordre renouveléle 25 novembre 1691 .
1695, M'"= deBarle, à condition qu'elle fera
élever ses enfants dans un éta-
blissement désigné par l'évêque
d'Amiens 1000 »
Secours, Pensions et Gratifications. 417
1697, M"" de Chantemerlière .... Sooliv.
1697, M"* de Cumont 3oo »
1697, Pittan (Nicolas) 400 »
14 février 1697, M"'= de Brasnay, pour entrer aux
Carmélites de Caen 3oo »
1698, M"" Chardon 3oo »
1698, Duc de Caumont La Force, pour
avoir dragonne ses vassaux . . 1 00,000 »
A son frère, qui voulait être abbé . 3ooo »
Le troisième fils et les trois filles
sont aussi pensionnées.
1698, Guy de Chaumont, marquis d'Orbec
(demeurant à Paris"! 2000 »
Sa veuve, en 1718 i5oo »
1 juin 1698, Madelaine Bertrand 200 »
2 septembre 1698, Marguerite de Culant, « en considé-
ration de sa conversion sincère à
la R. C. » i5o »
» Marie de Culant, item i5o »
Si mai 1699, Caillard, capitaine de cavalerie,
pensionné après abjuration.
17 juin 1699, Ordre à D'Aguesseau de payer la
pension de Leclerc, ci-devant mi-
nistre de la R. P. R. « à cause de
sa conversion sincère» .... 400 »
20 août 1699, Pensions accordées à M"'^'' de Beaulieu
et de Lafeuillade nouvelles con-
verties.
II novembre 1699, Henri Durj' de Belarbre, nouveau
catholique i5o »
1700, Jacques Caillard, sieur de La Mon-
nerie 1000 »
1700, Marquise de Saint-Gelais .... 5oo »
17 mars 1700, M"° deLaPérine 5oo »
juin 1700, La duchesse de Deux-Ponts qui
vient d'abjurer à Notre-Dame
entre les mains de l'archevêque,
logement à l'hôtel de Condé . . 6000 »
1704, 4 juin, à M"'= Berthelot, nouvelle
convertie pour sa profession de
religieuse 3oo »
m 27
4i8 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
1706, Au marquis de Béringhen, i'='' écuyer
du roi, brevet d'assurance de. . 400m. liv.
GRATIFICATIONS, APRES ABJURATION
1697, à Papus Sooliv.
1701, 5 mars, au garçon tailleur qui se présente pour
épouser Anne Neaux qui est aux Nou-
velles-Catholiques, pour se faire recevoir
maître 100 »
» 5 mai, à Marthe Bruneau 200 »
» » à Marthe Corné 100 »
» » à Angley 60 »
1702, 28 octobre, à Claude Langlois, pour se faire rece-
maître tailleur 85 »
17 décembre, à Daniel Chéret, nouveau catho-
lique très pauvre 40 écus
1703, 17 août, à Marie Mouy, nouvelle cathohque. . . 5o »
» à Marie Tauer, nouvelle catholique, pour
son apprentissage 400 »
1704, 6 août, à Marie-Catherine Aïure, nouvelle catho-
hque i5o »
18 octobre, à Agnès Goubert, pour se faire
recevoir maîtresse hngère 3oo »
1705, 22 juillet, à Conrard Mauer, sculpteur allemand,
nouveau catholique 5o »
2 décembre, à Gardel, genevois, nouveau catho-
lique 100 »
APPENDICE IV
ABJURATIONS DE 1658 ET 1659
Il existe à la bibliothèque nationale (L d ^ et ^=1) deux listes
imprimées des conversions faites à l'église Saint-Jacques de Paris
et ailleurs dans les années i658 et i65g. Elles sont l'œuvre des
disciples de Véron, Beaumais et compagnie, et contiennent des
hâbleries et des absurdités comme celles-ci: «Pendant le temps du
synode de Caussade, où y avait 90 ministres (!) et 180 anciens (!),
qui furent tellement battus et hontoyés par nos missionnaires, que
personne d'eux n'osa défendre la religion». Bien qu'elles ne nous
inspirent qu'une très médiocre confiance, nous 3^ relevons les
abjurations qui semblent parisiennes. Les plus intéressantes sont
celles de l'Hôtel-Dieu et celles de la maison des Nouvelles-
Catholiques; nous mettons ces dernières à part.
Balde, ci-devant ministre et professeur à Castres, son fils et
ses deux filles (Voir la Fr. pr., 2" édit.).
Blod (Isaac), de Niort.
Bosse (Marc-Antoine), fils du graveur.
BuAT (Paul), de Paris.
Chapelain (Françoise).
Chardin (Jacob), de Metz (Voir Fr. pr., 2." édit.).
Choisi (François de), à l'exemple de ses deux frères. Il fut chez
le sieur Bailli, catéchiste à Charenton, qui instruit les enfants
à la première communion.
Constans (M""=), sage-femme, qui ne fit jamais plus sagement que
quand elle se fit catholique. Le brave Pierrot, son voisin, qui
n'a que dix ans, lui a dit de si bonnes raisons, qu'elles ont
servi à sa conversion et à celle de sa servante.
420 Révocation de l Edit de Nantes à Paris.
CoQUERAY (M"^ Marie de), de Picardie.
Crepois (M""=).
D'AcQUEUERE (veuve Nicole).
Dubois (Nicolas).
Du Mont (Jacques), fils de noble homme Jacques du Mont et de
damoiselle Marguerite Renaud. M""= d'Erval (d'Herwarth)
sachant que ce bon garçon s'était fait catholique, ne l'a point
voulu reconnaître pour son parent.
DuMONT (Pierre), natif de Meaux, domestique du chevalier de Mesmes.
DuvAL (Louis), rochelais.
Emery de Collonges (Jean), proposant, ex-précepteur des neveux
de feu milord protecteur (Cromwell).
Ferrier (Jean), cordonnier.
FoRCOAL (François de), neveu du maître des requêtes.
FoucAULD (La demoiselle), de la Maisonneuve.
La Loubie (les trois marquis), du Béarn.
La Pierre (Simon de), proposant, savant en langue grecque.
Légaré, de Paris.
Le Lou (Pierre), passementier.
Le Roy, proposant.
Le Sueur (Hubert).
L'Orange, cordonnier.
MiCHÉ (Jeanne), de Sedan.
MoNiER (Charles).
Neveu (Catherine), de La Rochelle.
Ogendre (Jean), d'Issoudun, proche parent de Guillard, procureur
au Parlement, ancien du quartier de la place Maubert et anti-
curé de Saint-Etienne.
Pampion (Marie), fille du faiseur de battoirs qui est à l'entrée de
la place Dauphine, devant le cheval de bronze.
Pedeferan (Jean de).
Pérant (Ant.), passementier, d'Alais.
Philippin (M"'=), rue de l'Égyptienne, visitée par Daillé et par le
sieur Mercier, ancien du quartier de la Halle et anti-curé de
Saint-Eustache.
Prondre (M"'), sœur de l'ancien du consistoire.
Rey, chirurgien.
Abjurations de i6j8 et i6jç. 421
Saimbu (Marie\ de Bellesme.
Soldats suisses {Quatorze) en l' Hôtel-Dieu, i658.
Tardif, secrétaire du consistoire et avocat au conseil, frère du
ministre de Châtillon-sur-Loing.
Tessier (Jean), domestique du maréchal de Lhospital.
TiLLARD (Marguerite), femme d'un menuisier.
TouYAC (Louis du), gentilhomme bordelais, bien connu chez la
marquise de Duras.
ViBER (Jacques).
ViRET, bourgeois de Genève, petit-fils de ce fameux Pierre Viret,
compagnon de Calvin, converti par le sieur Maillard, abjura
à Saint-Sulpice, le dimanche avant Noël (lôSg). Il y a eu
34 ministres de ce nom (?) et 4 qui sont encore vivants.
ABJURATIONS AUX NOUVKLLES-CATHOLIQUES (lÔSg)
Badet (Catherine), de Paris.
Bernard (Anne), de Metz.
Blanchelière (Catherine), de Nantes.
Chapelain (Catherine-Isabelle).
Chotart (Sara), de Metz.
Créqui (Susanne), de Paris.
Des Mazières (Alberte).
Genotel (Isabelle), de Sedan.
Grafin (Madelaine), d'Alençon.
Harmeneau (Jeanne), de Châtillon-sur-Loire.
Haye (Marthe), de Montpellier.
JouRNÉ (Marie), de Blois.
La Beaume (Louise de), dauphinoise.
Lausois (Anne), de Paris.
Le Baillif (Anne), de Charenton.
Le Cointe (Susanne), de Calais.
Le Grand (Charlotte), de La Ferté-au-Vidame.
Le Maistre (Judic), de Paris.
» (Marguerite) de Paris.
422 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
MoREAU (Jeanne), de près de Soissons.
OuDiN (Esther), de Paris.
PlERE (M"'').
Poisson (Marguerite).
Promptin (Marie), de Paris.
Rebours (Marguerite), du faubourg Saint-Marcel.
Royale (Judith), de Calais.
Salée (Marie), du faubourg Saint-Germain.
Sancourt (Gilette de), de Calais.
SouviER (Françoise), de Dormans.
Tarene (Jeanne).
Thévenot (Judith), de Paris.
ViGER (Jeanne), de Saintonge.
•APPENDICE V
CONVERTIS DU P. ATHANASE DE SAÎNT-CHARLES
(voir I, 524).
71 Alon (Natanaël), ouvrier en soie, 23 ans, du Poitou, 22 avril
1677, église Saint-Sauveur.
140 AsHLEY (Rebecca), fille d'un colonel, 28 ans, de Londres,
i^"" août 1677, entre les mains de l'archevêque de Paris.
169 AuBÉ (Charlotte), ouvrière en soie, 87 ans, de Paris, 20 août
- 1677, à Saint-Sulpice.
95 Aubin (Madelaine), tapissière, 22 ans, de Paris, i3 mai 1677, à
Saint-Sauveur.
94 Aubin (Catherine), tapissière, 5d ans, de Paris, i3 mai 1677, à
Saint-Sauveur.
96 Aubin (Madelaine), bourgeoise, 38 ans, de Paris, i'""iuin 1677, à
Saint-Sauveur.
8 AuDouiN (Natanaël, 89 ans, de Saintes, 12 mars 1677, dans
l'église des Nouveaux-Catholiques.
171 Balstaquin (Marie-Isaac), demoiselle, 25 ans, de Clairac,
20 août 1677, à Saint-Sulpice.
820 Bangé (Hélène), 24 ans, d'Angers, 14 janvier 1678, église des
Récollets de Saint-Germain-en-Laye.
148 Barage (Marguerite), férandinière, 48 ans, de Montpellier,
i'^'" août 1677, entre les mains de l'archevêque de Paris.
402 Barbier (Joachim), 82 ans, de Mortagnc, 80 mai 1678, à Saint-
Sauveur.
98 Baron (Jeanne), 89 ans, de Loudun, i3 mai 1677, à Saint-
Sauveur.
424 Révocation dr l' Edit de Nantes a Paris.
t8i Baudouin (Isaac), cordonnier, 33 ans, de Nanteuil-lès-Meaux,
21 août 1677, à l'église des Prémontrés.
4 Baudouin (Isabelle), 25 ans, de Metz, 7 mars 1677, à Saint-
Médard.
i5 Beaune (Antoine), messager, 38 ans, de Montpellier, 16 mars
1677, aux Billettes.
16 » femme (Anne Sirop), 3o ans, de Chàlons, 16 mars 1677,
aux Billettes.
17 » (David), 12 ans, de Paris, 16 mars 1677, aux Billettes.
18 » (Pierre), 10 ans, » » »
19 » (Charlotte), 9 ans, « » »
ii3 Beausire (Adam), suisse, 35 ans, de Berne, 24 juin 1677, à
Saint-Sauveur.
114 » femme (Anne-Constance Vaanderhornem) , 33 ans,
d'Amsterdam, 24 juin 1677, à Saint-Sauveur.
ir5 » (Charles), 14 ans, de Paris, 24 juin 1677, à Saint-Sauveur.
116 » (Anne), 12 ans, » » »
117 » (Pierre) 10 ans. » » »
118 » (Antoine), 9 ans, » » »
325 Belin (Nicolas), 3i ans, de Sedan, 22 décembre 1677, à Saint-
Sauveur.
166 Bernier (Rachel), bourgeoise, 32 ans, de Langres, i'^'' août 1677,
entre les mains de l'archevêque.
379 Bellegarde (Jacques de), 25 ans, de Morestel (Dauphiné),
12 avril 1678, à Saint-Sauveur.
33i Bertrand (Jacques), 38 ans, d'Orléans, 6 février 1678, à
l'église de . . . [sic).
199 Bestenerode (Philippe de), enseigne, 25 ans, de Nivelle,
14 septembre 1677, à l'église de Vincennes.
446 Birot (Anne), 28 ans, de Tonnay-Charente, 16 août 1678, aux
Billettes.
348 Blanchard (Élie), 22 ans, de Chaumont, 1'=' mars 1678, aux Filles
de la miséricorde.
142 » (Henri), taillandier, 24 ans, de Paris, i^"" août 1677, entre
les mains de l'archevêque.
847 Blanchet (Philippe), 36 ans, de Meulan, 25 février 1678, à
l'église de Filles célestes.
52 Blot (Jeanne), damoiselle, 28 ans, de Lagny, i5 avril 1677, à
Saint-Sauveur.
41 r Boguet (Louise), 25 ans, de Béziers, 19 juin 1678, aux
Billettes.
Convertis du P. Athanase de Saint-Charles. 425
418 BoiNEAU (Pierre), 54 ans, de Moulins, i5 juillet 1678, à l'église
des Prémontrés.
148 Bonhomme femme (Marguerite Barage\ férandinière, 48 ans,
de Montpellier, i'^'' août 1677, entre les mains de l'archevêque.
149 » (Esther), 19 ans, de Montpellier, i^'' août 1677, entre
les mains de l'archevêque.
i5o » (Josias), 16 ans, de Montpellier, i" août 1677, entre
les mains de l'archevêque.
i5i » (Nicolas), 14 ans, de Montpellier, i^' août 1677, entre
les mains de l'archevêque.
463 BoNSECouRS (Daniel de), lieutenant de cavalerie, 44 ans, de
Boisbourg, 8 septembre 1678, dans une chapelle particulière.
172 BoNTEMPS (Claude), férandinière, 60 ans, d'Orléans, 20 août
1677, à Saint-Sulpice.
128 BosQ (Laurent), 23 ans, de Lyon, 6 juillet 1677, ^^^ Billettes.
46 BouiLLY (Marguerite), pâtissière, 43 ans, de Beaune, 10 avril
1677, à l'église des Filles célestes.
403 B0ULE.A.U (Michel), 40 ans, d'Evreu.x, 6 juin 1678, à Saint-
Germain-l'Auxerrois.
3o6 Bourgeoise (Marie), 42 ans, de Périgueux, 4 janvier 1678, aux
Filles bleues.
5io Bureau (Michel), 24 ans, de Nîmes, 29 novembre 1678 à Saint-
Sauveur.
73 Buttin (David\ officier du roi, 38 ans, de Châlons, 26 avril
1677, à Saint-Sauveur.
74 » (David fils), 20 ans, de Châlons, 26 avril 1677, à Saint-
Sauveur.
75 » (Abraham), 17 ans, de Châlons, 26 avril 1677, à Saint-
Sauveur.
76 » (Jacques^ i5 ans, de Châlons, 26 avril 1677, à Saint-
Sauveur.
77 » (Elisabeth), 12 ans, de Châlons, 26 avril 1677, à Saint-
Sauveur.
355 Canté (Catherine), 42 ans, de Pignerolles, 1'='" janvier 1678, à
Saint-Sauveur.
iio Carabin (François), ouvrier en soie, 40 ans, de Paris, 29 juin
1677, à Saint-Sauveur.
111 » (Claude), 16 ans, de Paris, 19 juin 1677, à Saint-
Sauveur.
112 » (Louis), i3 ans, de Paris, 19 juin 1677, à Saint-Sauveur.
426 Révocation de FEdit de Nantes à Parts.
482 Catillon (Esther), 58 ans, de Montmort (Dauphiné), 3o octobre
1678, aux Filles-Dieu.
447 » (Nicolas), 32 ans, de Rouen, 18 août 1678, à l'église
Saint-Paul.
3i Cavin (Jeanne, femme Nicolas Bontemps), 70 ans, de Clamec}-,
!'■'■ avril 1677, à Saint-Médard.
124 Cazin (Esther), 20 ans, de Paris, 6 juillet 1677, aux Billettes.
125 » (Etienne), iSans, » » »
45 Celery (Daniel), 3o ans, de Marsillarges, 10 avril 1677, à
l'église des Filles célestes.
35i Chabiet (Pierre), 48 ans, de Bordeaux, 12 mars 1678, aux
Prémontrés.
167 Champagne (Marie de), 18 ans, de Langres, i'='' août 1677, entre
les mains de l'archevêque.
168 » (Dulie de), 14 ans, de Langres, 1'='' août 1677, entre les
mains de l'archevêque.
209 Charles (Jacques), maître menuisier, 35 ans, de Rouen,
24 octobre 1677, à Saint-Séverin.
433 Chasseel (Jules), 3i ans, de Londres, i'^"' août 1678, aux Filles
pénitentes.
471 Chaumont (Nicolas), 42 ans, de Paris, 28 septembre 1678, à
Saint-Sulpice.
388 Chenouilly (Jacques), 3o ans, de Genève, 3o avril 1678, aux
Billettes.
2i3 Chenoury (Jacques), maître tailleur, 52 ans, de Saint-André
(Ecosse), 27 octobre 1677, à Saint-Sauveur.
208 Cheveron (Nicolas), facteur d'instruments, 38 ans, de Londres,
17 octobre 1677, à Saint-Séverin.
400 Chevron (Pierre), 42 ans, de La Châtre, 22 mai 1678, aux Billettes.
357 Chorge (Pierre), 45 ans, de IVIontauban, 25 mars 1678, aux
Filles de la miséricorde.
i58 Clément (Marie), demoiselle, 25 ans, de Boleduc, 1'='' août 1677,
entre les mains de l'archevêque.
82 Colin (Marguerite), blanchisseuse, 39 ans, de Blois, 26 avril
1677, à l'église des religieux de la Merci..
408 CoNESTABLE (Michel), 32 ans, de Paris, 14 juin 1678, à Saint-
Sauveur.
374 Cordier (Marie, femme Pierre Luia), 29 ans, de Clermont de
Lodève, 10 avril 1678, à l'église de la Miséricorde.
222 CouLON (Anne), 36 ans, de Paris, décembre 1677, église Saint-
Gervais.
Convertis du P. Afhanasc de Saint-Charles. 427
179 Courant (Catherine), bourgeoise, 18 ans, de Chatillon sur
Limbe {sic), 20 août 1677, à Saint-Sulpice.
217 CouRSON (Jonas), chaudronnier, 23 ans, de Rouen, 8 novembre
1677, à Saint-Sauveur.
452 Cremur (Judith de), 40 ans, 20 août 1678, à Saint-Paul.
349 Cretay (Pierre), 40 ans, de Châteauneuf (Dauphiné), !'=•" mars
1678, aux Filles de la Miséricorde.
86 Creté (Josias), i5 ans, de Blois, 1'=' mai 1677, aux Billettes.
87 » (Abraham), i3 ans, » » »
88 » (Esther), 11 ans, » » »
197 Crevembourg (Florent), capitaine allemand, 54 ans, de Prague,
14 septembre 1677, à l'église de Vincennes.
85 Dalvin (Esther), bourgeoise, 38 ans, de Blois, i" mai 1677, aux
Billettes.
409 Damville (Judith), 25 ans, de Honfleur, 18 juin 1678, à Saint-Paul.
5o3 Daubrun (Isaac), 45 ans, de Sedan, 24 novembre 1678, à l'église
Saint- Jacques-la-Boucherie.
481 Daygremont (Paul), 25 ans, de Saintes, 25 juillet 1678, aux
Billettes.
175 Delacroix (Marie), boulangère, 55 ans, de Chaumont, 20 août
1677, à Saint-Sulpice.
i63 Délalande (Pierre), férandinier, 16 ans, de Paris, i^"" août 1677,
entre les mains de l'archevêque.
161 Delisle (Madelaine\ bourgeoise, 3o ans, de Rochefort (Anjou),
!""■ août 1677, entre les mains de l'archevêque.
321 Dembick (François), 54 ans, de Kinkelnick, 26 janvier 1678, à
Saint-Eustache.
482 » (Malachie), 40 ans, de Douvres, i^'' août 1678, aux Filles
pénitentes.
174 Denis (Marie), demoiselle, 16 ans, de Langres, 20 août 1677, à
Saint-Sulpice.
32 Deschamps femme (Anne de La Cour), bonnetier, 38 ans, de
Paris, 14 avril 1677, aux Billettes.
33 » (Pierre), 16 ans, de Paris, 14 avril 1677, aux Billettes.
34 » (Françoise), 14 ans, » » »
35 » (Anne), 12 ans, » » »
36 » (Marie), 10 ans, » » »
37 » (Catherine), 9 ans, » -> »
184 Deshommes (Marie), couturière, 29 ans, de Châtillon-sur-Loire,
14 juillet 1677, à Saint-Sauveur.
428 Révocation de l'Édit de Nantes a Paris.
78 Dhommelin (Elie), tanneur, 25 ans, de Vexel, 26 avril 1677, à
Saint-Sauveur.
219 DoLiNviLLE (Ester), lingère, 23 ans, de -Dieppe, 11 novembre
1677, à Saint-Sauveur.
218 Dominé (Jeanne), bourgeoise, 27 ans, de Bruxelles, 1 1 novembre
1677, à Saint-Sauveur.
216 DouLiÈRE (Susanne), brodeuse, 29 ans, de Vitry, 6 novembre
1677, à Saint-Sauveur.
160 Drodelot (Charlotte), marchande, 5o ans, de Bergopzom,
i^"' août 1677, entre les mains de l'archevêque.
i85 D'stir (Judith\ demoiselle, 3o ans, de Bruxelles, 2 septembre
1677, à Saint-Paul.
362 Dubois (Elisabeth), 29 ans, de Montaigu, 3i mars 1678, à Saint-
Sulpice.
i52 Dubos (Jeanne), marchande, 25 ans, de Montpellier, i'"' août
1677, entre les mains de l'archevêque.
173 Du Castenet (Françoise\ bourgeoise, 17 ans, d'Alençon,
20 août 1677, à Saint-Sulpice.
i35 DuFouR (Raimonde), 29 ans, de Genève, 14 juillet 1677, à
Saint-Sauveur.
202 Du Garnier (Perrine, fille de Pierre, peintre), de Paris.
i53 DuGUET (Catherine), demoiselle, 22ans, deBreda, 1='' août 1677,
entre les mains de l'archevêque.
182 DuMENY (Paul), menuisier, 33 ans,, de Paris, 21 août 1678, aux
Prémontrés.
466 » » 42 ans, de Stalsonde (Allemagne), 17 septembre
1677, aux .... [sic).
68 Du Moulin (Jeanne), 60 ans, d'Orléans, 22 avril 1677, à Saint-
Sauveur.
144 Dupont (Etienne), 14 ans, de Saumur, V' août 1677, entre les
mains de l'archevêque.
145 » (Pierre), 16 ans, de Saumur, i'='' août 1677, entre les
mains de l'archevêque.
146 » (Anne), 12 ans, de Saumur, !■=' août 1677, entre les
mains de l'archevêque.
147 » (Michel), 16 ans, de Saumur, 1"=' août 1677, entre les
mains de l'archevêque.
465 EscLAFER (Louis), 27 ans, de Turenne (Limousin), i3 septembre
1678, aux Billettes.
Convertis du P. Athanasc de Saint-Charles. 429
496 Favezeau (Bahuc), orlogeur, 38 ans, Dorbet {sic) en Norman-
die, 18 novembre 1678.
i33 Feuillet (Etienne), marchand, 35 ans, de Strasbourg, 6 juillet
1677, aux Billettes.
25 Fleury (Marie Ménage, femme de Guill.), 5o ans, de Beaune,
3o mars 1677, à Saint-Sauveur.
26 » (Louis), 19 ans, de Beaune, 3o mars 1677, à Saint-
Sauveur.
27 » (Michel), 17 ans, de Beaune, 3o mars 1677, à Saint-
Sauveur.
28 » (.Etienne), i5 ans, de Beaune, 3o mars 1677, à Saint-
Sauveur.
29 » (François), 12 ans, de Beaune, 3o mars 1677, à Saint-
Sauveur.
210 FoLMER (Philippe), tailleur, 19 ans, de Dusseldorf, 24 octobre
1677, à Saint-Séverin.
ICI FouREAU (Jean-Bapt.), aspirant au ministériat, 25 ans, d'Epe-
nonville, 4 juin 1677, aux Filles de la Conception.
221 François (Rachel, femme de Simon Lefèvre, soldat), 46 ans,
de Sedan, 11 novembre 1674, à Saint-Sauveur.
35o Frederistad (Joël), 25 ans, de Borques (Danemark), 6 mars
1678, aux Filles de la miséricorde.
106 Galony (Louis), passementier, 48 ans, de Paris, 19 juin 1677,
à Saint-Sauveur.
107 » (Marie Eude, femme), 40 ans, de Rouen, 19 juin 1677,
à Saint-Sauveur.
108 » (Louis), 16 ans, de Paris, 19 juin 1677, à Saint- Sauveur.
109 » (Jacques), i3 ans, » » »
326 Galvé (Esther), fille de Thomas, peintre, 40 ans, de Chester,
4 février 1678, aux Prémontrés.
220 Gelifon (Martin), lieutenant, 42 ans, 11 novembre 1677, à
Saint-Gervais.
39 Genetin (Jacques), 5o ans, de Paris, ôavril 1677, à Saint-Sauveur.
40 » (Josias), 20 ans, » » »
41 » (Jean), 17 ans, » » »
42 » (Hélène), 14 ans, » » »
176 Gentilhomme (Claude), bourgeoise, 48 ans, de Langres,
20 août 1677, à Saint-Sulpice.
201 Gérard (Paul), maître orlogeur, 33 ans, de Genève, 25 sep-
tembre 1677, à Saint-Sauveur.
43o Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
91 Germain (Judith), demoiselle, 28 ans, de Sedan, 3 mai 1677, à
l'église de Montmartre.
204 Glatigny (Elisabeth de), tapissière, 27 ans, de Sedan, 3 octobre
1677, à Saint-Barthélemy.
211 GoDEFROY (Pierre), chirurgien, 19 ans, de Lintot (Normandie),
24 octobre 1677, à Saint-Séverin.
7 GoLFRY (Elie), 18 ans, de Berne, 7 mars 1677, à Saint-
Médard.
5o GuEDON (Abraham), coutelier, 25 ans, de Horn, 12 avril 1678,
à Saint-Sauveur.
445 » (Marie), 32 ans, de Thouars, 16 août 1678, aux
Rillettes.
5i2 Guillaume (Judith), 18 ans, de Villedieu, 10 décembre 1678,
aux Prémontrés.
127 GuisLAiN (Paul), postillon, 19 ans, de Vitry, 6 juillet 1677, aux
Rillettes.
128 » (Nicolas), 20 ans, de Vitry, 6 juillet 1677, aux Rillettes.
129 » (Elie), 14 ans, » » »
i55 Hanet (Madelaine), gantière, 38 ans, d'Orléans, i'"'' août 1677,
entre les mains de l'archevêque.
401 HuART (Jean-Pierre), 29 ans, de Stutarde {sic), 20 mai 1678,
aux Rillettes.
i36 IsAMBERT (Jeanne), brodeuse, 33 ans, de Vitré, 14 juillet 1677, à
Saint-Sauveur.
162 Jacquet (Abraham), laquais, 18 ans, de Zurich, i"^"" août 1677,
entre les mains de l'archevêque.
196 J0ACHIM (Pierre), enseigne, hollandais, 45 ans, de Dinan
(Flandre), 14 septembre 1677, aux Prémontrés.
19.5 KissEL (Innocent), capitaine au régiment d'Auvergne, 48 ans,
d'Andermonde, 14 septembre 1677, aux Prémontrés.
63 Laforce (Paul de), charpentier, 52 ans, de Bergerac, 18 avril
1677, à Saint-Sauveur.
64 » (Paul de), 20 ans, de Paris, 18 avril 1677, à Saint-Sauveur.
65 » (Esther de), 17 ans, » » »
66 » (Jacques de), i5 ans, » » »
i59 La Fortière (Jacqueline de), demoiselle, 82 ans, de Rerne,
i*^^"^ août 1677, entre les mains de l'archevêque.
Convertis du P. Athanasc de Saint- Char les. 481
5i3 Lalemant (Jeanne), 48 ans, de Montpellier, 14 décembre 1678,
aux Filles de la Visitation.
186 Lalement (Louise), demoiselle, 20 ans, de Sedan, 2 septembre
1677, à Saint-Paul.
9 Lambin (Mathieu), bonnetier, 29 ans, de Compiègne, 12 mars
1677, aux Nouveaux-Catholiques.
10 » (Perrine Damon, femme), 28 ans, de Compiègne,
12 mars 1677, aux Nouveaux-Catholiques.
11 » (Abraham), 12 ans, de Compiègne, 12 mars 1677, aux
Nouveaux-Catholiques.
12 » (Nicolas), 10 ans, de Compiègne, 12 mars 1677, aux
Nouveaux-Catholiques.
i3 » (Jeanne), 8 ans, de Compiègne, 12 mars 1677, aux
Nouveaux-Catholiques.
3 Lamotte (Judith de), demoiselle, 3o ans, de Paris, 7 mars 1677,
à Saint-Médard.
189 Langue (Jacques), écuyer, 87 ans, de Wittemberg, 5 septembre
1677, à Saint-Sauveur.
67 Langue (Isaac de), barbier, 19 ans, d'Amboise, 22 avril 1677, à
Saint-Sauveur.
338 Lanspergue (Jérémie), 35 ans, d'Herfort (Allem.), 12 février
1678, dans une chapelle particulière.
464 La Perele (Philippine de), 84 ans, de Lan (Normandie),
12 septembre 1678, à Saint-Jacques-la-Boucherie.
143 La Porte (Marie de), blanchisseuse, 38 ans, de Saumur, i'=''août
1677, entre les mains de l'archevêque.
207 La Rivière (Jacques de), barbier, 82 ans, de Montpellier,
17 octobre 1677, à Saint-Séverin.
92 La Taille (Rachel de), 25 ans, de Sedan, 3 mai 1677, à l'église
de Montmartre.
453 La Tour (Élie de), 42 ans, de Paris, 28 août 1678, à Saint-Sauveur.
59 Launay (Louise de), 25 ans, de Paris, 16 avril 1677, aux reli-
gieux de la Merci.
72 Lebeau (Grégoire), écuyer, 24 ans, de Hambourg, 28 avril
1677, chez le comte d'Auvergne.
53 Lebossu (Jacob), orlogeur, 48 ans, de Sedan, i5 avril 1677, à
Saint-Sauveur.
54 » (Julienne Ferrand, femme), 28 ans, de Sedan, i5 avril
1677, à Saint-Sauveur.
55 » (Jacob), 19 ans, de Sedan, i5 avril 1677, à Saint-Sauveur.
56 » (Abraham), 18 ans, » » »
482 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
57 LEBossu(Paul), 16 ans, de Sedan, i5 avril 1677, à Saint-Sauveur.
58 » (Jeanne), i5 ans, » » »
119 Le Clair (Marie), bourgeoise, veuve de Noblet, graveur,
55 ans, de Paris, 24 juin 1677, à Saint-Sauveur.
2 Lefèvre (Madelaine, femme Le Comte), 28 ans, de Dieppe,
7 mars 1677, à Saint-Médard.
5 » (Jean), soldat aux gardes, 84 ans, de Dieppe, 7 mars
1677, à Saint-Médard.
69 » (Marguerite), 22 ans, d'Orléans, 22 avril 1677, à Saint-
Sauveur.
70 » (Jeanne), 14 ans, d'Orléans, 22 avril 1677, à Saint-
Sauveur.
20 Lejay (Charles), tanneur, 89 ans, de Paris, 16 mars 1677, aux
Billettes.
96 » (Pierre), 17 ans, de Paris, i3 mai 1677, à Saint-
Sauveur.
97 » (Jean), i5 ans, » » »
193 Le Loup (Jacques), 29 ans, de Boleduc, 14 septembre 1677, à
l'église de Vincennes.
4i5 » (Daniel), 18 ans, de Lisbonne {sic) en Normandie,
19 juin 1678, aux Billettes.
60 Le Maistre (Louise), 7 ans, de Paris, 17 avril 1677^ aux P. de
la Merci.
61 » (Pierre), 6 ans, de Paris, 17 avril 1677, aux P. de la
Merci.
62 » (Paul), 5 ans, de Paris, 17 avril 1677, ^^'^ P- ^^ '^
Merci.
100 Le May (Elisabeth), blanchisseuse, 25 ans, de Paris, i"'' juin
1677, à Saint-Sauveur.
126 Le Normant (Madelaine), demoiselle, 28 ans, de Vitry-le-Fran-
çois, 6 juillet 1677, aux Billettes.
5i Le Sage (Isaac), chirurgien, 24 ans de Rochefort, i5 avril
1677, à Saint-Sauveur.
i83 Levesart (Françoise), femme de chambre, 25 ans, de Bergerac,
21 août 1677, aux Prémontrés.
14 LiSLEBONNE (Marguerite de Coussy, femme de M. de), 63 ans,
de Sedan, 20 mars 1677, aux Nouvelles-Catholiques.
398 Lomback (Frédéric), 45 ans, de Hustambery (Allem.), 10 mai
1678, aux Billettes.
410 Lucar (Jacques), 25 ans, de Metz, 19 'juin 1678, à Saint-
Germain l'Auxerrois.
Convertis du P. Athanase de Saint-Charles. 433
177 Maréchal (Marie-Angélique-Louise), 17 ans, de Châtellerault,
20 août 1677, à Saint-Sulpice.
i56 Marion (Marie), férandinière, 37 ans, de Paris, i^'' août 1677,
entre les mains de l'archevêque.
228 Martin (Nicole), 25 ans, d'Auxerre, décembre 1677, à Saint-
Sauveur.
226 Mazure (Paul), 23 ans, de Saumur, 22 décembre 1677, à Saint-
Sauveur.
102 May (Josias de), orfèvre, 3o ans, de Sedan, i3 juin 1677, aux
Filles-Dieu.
io3 » (Pierre), 20 ans, de Sedan, i3 juin 1677, aux Filles-Dieu.
104 » (Élie), 17 ans, » » »
io5 » (Madelaine), i5 ans, » » »
404 MiLLY (Marguerite de, femme Moret), 58 ans, de Cuvres {sic),
10 juin 1678, à Saint-Sauveur.
5i9 MiNGOT (Nicolas), 42 ans, de Sedan, 24 décembre 1678, aux
Prémontrés.
339 MiTONU (Sophonias), 24 ans, de Gargapol en Moscovie,
25 février 1678, aux Récollettes.
192 MoiNET (Pierre), tisserand, 38 ans, d'Anvers, 8 septembre 1677,
aux Prémontrés.
462 MoiRAN (Nicolas), 19 ans, de Nevers, 2 septembre 1678, dans
une chapelle particulière.
i54 MoisEAU (Anne), gantière, 3o ans, de Paris, i^"" août 1677, entre
les mains de l'archevêque.
495 MoNTFORT (Innocent de), 29 ans, de Fleury, i8 novembre 1678,
aux Billettes.
491 MoRAN (Perrine), 38 ans, du Dauphiné, 3o septembre 1678, aux
Filles-Dieu.
391 MoREAU (Élie), 52 ans, de Chartres, 3 mai 1678, aux Prémontrés.
164 MoTAN (Catherine de), demoiselle, 54 ans, de Bergen, i""' août
1677, entre les mains de l'archevêque.
205 Mourût (Jeanne), 38 ans, de Sedan, 10 octobre 1677, à Saint-
Séverin.
90 MusuFAY (Abraham), écuyer, 3o ans, de Sedan, 3 mai 1677, à
l'église de Montmartre.
3o7 Nerut (Jonas de), 42 ans, de Sens, 6 janvier 1678, à
l'église .... {sic).
206 Nicolas (Balthazar), ouvrier en soie, 82 ans, de Paris,
10 octobre 1677, à Saint-Séverin.
UI S8
434 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
120 NoBLET (Jacques), 22 ans, de Genève, 24 juin 1677, à Saint-
Sauveur.
121 » (Daniel), 19 ans, de Genève, 24 juin 1677, à Saint-
Sauveur.
122 » (César), 17 ans, de Genève, 24 juin 1677, à Saint-
Sauveur.
170 OuDART (Anne-Marie), 41 ans, de Poitiers, 20 août 1677, à
Saint-Sulpice.
368 OuDiER (Nicolas), apothicaire, 29 ans, 4 avril 1678, aux
Billettes.
i3o Pain (Gaspard), orfèvre, 39 ans, de Grenoble, 6 juillet 1677, ^"^^
Billettes.
i3i » (Paul), 18 ans, de Grenoble, 6 juillet 1677, aux
Billettes.
i32 » (Michel), i3 ans, de Grenoble, 6 juillet 1677, aux
Billettes.
214 Panier (Pierre), enseigne, 22 ans, d'Estequin (Holl.), 29 octobre
1677, à l'église de Vincennes.
212 Pardo (Antoine), enseigne, 44 ans, d'Ypres, 27 octobre 1677,
à Saint-Sauveur.
224 Pariset (Etienne), jardinier, 27 octobre 1677, à Saint-Sauveur.
417 Pas (Claude), 23 ans, de Montpellier, 18 juillet 1678, aux
Billettes.
i57 Pean (François), ouvrier en soie, 36 ans, de Sedan, i'='' août 1677,
entre les mains de l'archevêque.
89 Perrin (Marguerite), demoiselle de qualité, 28 ans, de Lenen-
cour, 3 mai 1677, à l'église de Montmartre.
489 Perron (Élie), 24 ans, de Poitiers, 8 août 1678, dans une chapelle
particulière.
141 Plednell (Marguerite), fille d'avocat, 24 ans, de Londres,
!'='■ août 1677, entre les mains de l'archevêque.
99 Potier (Elisabeth), 76 ans, de Paris, i'='' juin 1677, à Saint-
Sauveur.
200 » (Jacques), peintre, 47 ans, d'York, i5 septembre 1677,
à Saint-Sauveur.
878 » (Pierre), 18 ans, de Bergerac, 10 avril 1678, à l'église de
la Miséricorde.
869 Prémont (Moïse), 62 ans, de Chaise-Dieu, 4 avril 1678, aux
Billettes.
Convertis du P. Athanase de Saint-Charles. 485
21 QuESART (Louis), menuisier, 47 ans, de Boissy en Brie, 28 mars
1677, à Saint-Médard.
22 » (Abraham), 19 ans, de Boissy en Brie, 28 mars 1677, à
Saint-Médard.
23 » (Philippe), i5 ans, de Boissy en Brie, 28 mars 1677, à
Saint-Médard.
24 » (Jeanne), i3 ans, de Boissy en Brie, 28 mars 1677, à
Saint-Médard.
i65 QuiNsÉ (Charlotte), bourgeoise, 17 ans, de Sedan, i^'' août 1677,
entre les mains de l'archevêque.
477 Rabin (François), 42 ans, de Bourdeaux, 18 octobre 1678, à
Saint-Sauveur.
I Ramezay (Anne de), 3i ans, de Lumeau en Beauce, 27 février
1677.
178 Regnault (Marguerite veuve de Jacques de la Bretonnerie),
29 ans, de Paris, 20 août 1677, à Saint-Sulpice.
191 RoBicHON (Jeanne), ouvrière en soie, 33 ans, de Tours, 8 sep-
tembre 1677, ^'J^ Prémontrés.
38o RosPERDAM (Malachie), 48 ans, de Fougères, 21 avril 1678, aux
Billettes.
187 Rougissart (Jean), ouvrier en soie, 46 ans, de Sedan, 14 juillet
1677, à Saint-Sauveur.
i38 » (Anne-Marie Chapelle, femme', 38 ans, de Montbéliard,
14 juillet 1677, à Saint-Sauveur.
i38 » (André), 12 ans, de Strasbourg, 14 juillet 1677, à
Saint-Sauveur.
2i5 Saint-Amant (Jacques), sergent^ 25 ans, de Bergopzom,
29 octobre 1677, à l'église de Vincennes.
444 Saint-André (Pierre), écuyer, 40 ans, de Breda, 12 août 1678,
aux Billettes.
299 Saint-Relay (Jacques de), 82 ans, de Bergerac, i5 mai 1678,
à Saint-Paul.
38 Senelle (Henri), orlogeur, 33 ans, de Sens, 6 avril 1677,
à Saint-Sauveur.
6 Stablon (Jacques), marchand, 28 ans, de Carces en Provence,
7 mars 1677, à Saint-Médard.
194 Struel (Henri), ministre, 48 ans, de Sanderliet en Hollande,
14 septembre 1678, à l'église de Vincennes.
436 Révocation de l'Èdit de Nantes à Paris.
83 Thibault (Louise), i5 ans, de Blois, 3o avril 1677, à l'église
de la Merci.
84 » (Jean), i3 ans, de Blois, 3o avril 1677, à l'église de la
Merci.
47 » (Jean), soldat, 45 ans, de Brest-sur-Seine, 12 avril 1677,
à Saint-Sauveur.
48 » (Nicolas), 17 ans, de Brest-sur-Seine, 12 avril 1677, à
Saint-Sauveur.
49 » (Jeanne), i5 ans, de Brest-sur-Seine, 12 avril 1677, à
Saint-Sauveur.
340 » (Pierre), 53 ans, de Montréal en Languedoc, 25 février
1678, aux Filles célestes.
2o3 TissiÉ (Marguerite), rubanière, 43 ans, d'Orléans, 3 octobre
1677, à Saint-Barthélémy.
184 Tourteau (Esther), bahutière, 32 ans, de Paris, 21 août 1677,
aux Prémontrés.
423 Trévoux (Jacques), 48 ans, de Nancy, 18 juillet 1678, aux
Billettes.
526 Trufaut (Jacques), 21 ans, de Tours, 27 septembre 1678, aux
Billettes.
3i7 Valon (Marie), 21 ans, de Saint-Hilaire, 9 janvier 1678, aux
Billettes.
187 Valgalier (Samuel), cuisinier, 18 ans, de Montpellier, 2 sep-
tembre 1677, à Saint-Paul.
188 Valsenchein (Thérèse), tapissière, 45 ans, de Breda, 2 sep-
tembre 1677, à Saint-Paul.
190 Vangarin (Abraham), écuyer, 23 ans, d'Anvers, 5 septembre
1677, à Saint-Sauveur.
44 Vansehon (Pierre), 6 ans, de Paris, 7 avril 1677, aux Filles-Dieu.
43 » (Grégoire), tailleur, 22 ans, de Borlik en Saxe,
7 avril 1677, aux Filles-Dieu.
198 Vaugrain (Nicolas), enseigne, 28 ans, de Berguen, 14 sep-
tembre 1677, à l'église de Vincennes.
180 Vernont (Madelaine), lingère, 26 ans, de Chàtellerault, 20 août
1677, à Saint-Sulpice ^
3i8 ViR (Pierre), chapelier, 23 ans, de Coutance, 12 janvier 1678, à
Saint-Sauveur.
416 Vitré (Esther de, veuve Halou), 24 ans, de Montpellier, 4Juillet
1678, aux Filles de la Conception.
' Fille d'Abraliam Verront, oncle du ministre Claude.
Convertis du P. Athanase de Saint-Charles. 487
3o ViTRY (Nicolas de), 16 ans, de Paris, 1'='' avril 1677, à Saint-
Médard.
114 VuANDERHORNEM (Anne-Constance), 33 ans, d'Amsterdam,
24 juin 1677, à Saint-Sauveur.
79 VuANGEN (Jacques), soldat, Sg ans, de Zurich, 26 avril 1677, à
Saint-Sauveur.
80 » (Jacob), i3 ans, de Zurich, 26 avril 1677, à Saint-
Sauveur.
81 » (Paul), II ans, de Zurich, 26 avril 1677, à Saint-Sauveur.
5ii . . . . veuve d'un libraire, 36 ans, de Paris, 4 décembre 1678,
aux Billettes.
3x9 Weldon (Marie), 22 ans, de Bextel, 14 janvier 1678, aux
Récollets de Saint-Germain-cn-La3-e.
APPENDICE VI
LISTE D'ABJURATIONS
i685. PROMESSES d'abjuration arrachées par les magistrats
ET PAR LA POLICE
Une demoiselle anglaise qui est aux Filles de la Croix, 26 oc-
tobre i685 (Fr. 7o5i f" 174).
Allart, grand négociant de Dieppe, a promis à La Reynie,
26 novembre i685 (Fr. 17420 i° 167).
Allix (Deux nièces du ministre) se font instruire, 18 août i685
(Fr. 7o52 f» 354).
Argi, marchand de chevaux, rue Saint-Honoré, 2 novembre
i685 (Fr. 7o52 f° 3io).
Aubin (Marie Chevreux, femme d'), ouvrier en soie, rue du
Puits-Certain, 2 novembre i685 (Fr. 7052 f° Sic).
Auteuil (Ordre à la dame d') de se rendre incessamment à
Paris chez la dame Jacquinot, sa tante, et d'y demeurer jusqu'à
nouvel ordre. Elle était dans le dessein de se convertir et retenue
par sa famille dans la terre de Germenonville près Orléans;
i3 janvier 1686 (O^ 3o).
Baron (Paul), neveu du sieur Rivière, a promis; 1 5 janvier i686-
Baucher (Jacob), sculpteur, et son fils, aux Petits-Carreaux,
2 novembre i685 (Fr. 7o52 f" 3io).
Liste d' Abjurations. 489
Berault (Catherine), femme de Jacques Testard, est malade
et se fait néanmoins instruire. Son mari est poursuivi pour avoir
lofi-é dans sa maison Charles Testard, marchand à Tours, Rachel
Berault, sa femme, et leur fille. Ils feront bientôt leur devoir, écrit
le commissaire Poirée. Catherine signe le 11 février 1686.
Berge, hollandais, pensionnaire du roi, qui a passé trois mois
dans le couvent de Saint-Magloire, écrit de Lille qu'il a bonne
espérance pour le reste de sa famille; i5 juillet 1687 (Fr. 7o53 f° 8).
Bernard, propriétaire de la maison de la Ville de Montpellier,
rue de Seine, a donné parole pour sa femme, sa fille, ses domes-
tiques et plusieurs autres; i3 janvier 1686 (Fr. 7o5i f° 57).
Bertheau (Le valet du ministre), écrit un commissaire de
police le 2 novembre i685, vint hier me trouver; il me déclara
qu'il avait quitté son maître lorsqu'il s'était retiré, et qu'il voulait
embrasser la religion cathohque: il est natif de Paris, âgé de
trente ans, et fera abjuration dimanche. La Reynie a écrit en
marge : « Cet homme aura besoin de recevoir quelque charité en
attendant qu'il ait bonne condition » (Fr. 7082 f° 3io).
Besnard a donné parole en présence de son père après beau-
coup de combats; il demande le secret; 27 novembre i685 (Fr. 17420
f 168).
Bosquet, aubergiste de la rue Lamoignon, prêt à signer avec
sa femme, Susanne Cuissant, et deux enfants, le 2 novembre i685.
Toutefois la femme ne fît sa déclaration que le 27 décembre
(Fr. 7o5i P 190 et 7062 f" 3io).
Bouton (Esther), âgée de quatre-vingts ans, veuve de Jean de
Romegate, capitaine-major de la citadelle de Metz, a fait déclaration
qu'elle veut se convertir (Fr. 7052 f" 3i8). Elle abjure le 16 octobre
i685 (Fr. 7o52 f" 33i) et demande l'augmentation de sa pension
(f 34).
Burgea, marchand, laisse beaucoup espérer; 26 novembre
i685 (Fr. 17420 P 167).
Caillou (Le neveu de), perruquier rue Quiquetonne, abjurera
demain à Saint-Leu-Saint-Gilles, 18 août i685. Caillou, père, a
promis; 2 novembre i685 (Fr. 7o52 f°^ 354 et 210). Il abjure'ensuite
à Saint-Leu, ainsi que son fils Pierre, aussi perruquier.
440 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Caron, perruquier suivant la cour et baigneur de la rue Saint-
Christophe, le plus opiniâtre du quartier, demande à être instruit le
i6 octobre i685 (Fr. 7062 f° 335). Il abjure ensuite à Saint-Leu
(f» 804).
Caumont la Force (Jacqueline de), i3 mars 1686 {Fr. pr.
rectifiée, IX, 524).
Chamate, rue des Petits-Champs, vis-à-vis l'hôtel Mazarin;
2 novembre i685 (Fr. 7082 f" 3io).
Champion, peintre, sa femme et trois enfants, rue des Fon-
taines; 2 novembre i685 (Fr. 7052 f° 3io).
Chesneau (Pierre), coutelier du faubourg Saint-Antoine, et
deux enfants; 2 novembre i685 (Fr. 7o52, f° 3io).
Chevalet, disposé par son gendre Périgois; 27 novembre i685
(Fr. 17420 i° 168).
Collas (Magdelaine), veuve de Louis Desconi ou Descovi,
vigneron à Villiers-le-Bel, demeurant au faubourg Saint-Antoine,
et Jeanne, sa fille; 2 novembre i685 (Fr. 7052 f" 3io).
CousTÉ, marchand épicier, et sa femme, promettent, le i3 jan-
vier 16B6, d'aller abjurer à Saint-Denis avec une partie de la
famille, et le reste le lendemain (Fr. 7o5i P 847).
Creuset, orfèvre de la place Dauphine, sa femme et deux
enfants; 2 novembre i685 (Fr. 7062 f° 3io), abjurent le 18 (Fr. 7o5i
f°347).
Dantin, travaille avec soin à son instruction, avant Noël i685
(Fr. 7044 i" 181).
Demouy, courtier de chevaux, rue Bourg-l'Abbé, et sa femme;
2 novembre i685 (Fr. 7052 f° 3io).
Desprez, serrurier, rue des Vieux-Augustins, et quatre enfants ;
2 novembre i685 (Fr. 7o52 f° 3 10).
Du Breuil, marchand, a de bonnes dispositions et demande le
secret; 11 décembre i685 (Fr. 17420 f° 184).
Duquesné (Pierre), cloître Saint-Germain-l'Auxerrois, 2 no-
vembre i685 (Fr. 7o52 f° 3io).
Ltste d'Abjurations. 441
Ferrière travaille avec soin à son instruction, avant Noël i685
(Fr. 7044 f° 181).
FoNTAiNEAU (Jacques), commis de Falaiseau, 12 janvier 1686
(Fr. 7o5i ï° 97).
FouLLÉ (Catherine), couturière, rue des Fossés, 21 janvier 1686.
FouRNiER (Jean), commis de Girardot le jeune, marchand de
bois, promet au procureur du roi d'abjurer avec sa femme, 17 jan-
vier 1686 (Fr. 7o5i f 65).
Gantois (La femme et le fils du ministre), de Sedan, ont déclaré
vouloir se convertir ; 12 juin i685 (Fr. 7052 f" 822).
Gaultier. Le procureur du roi écrivait à la fin de novembre
i685 : « L'aîné des frères Gaultier, avocats, est absolu ; le cadet,
qui a enseigné la philosophie à Genève, m'a donné parole pour les
deux et même pour toute la famille» (Fr. 17420 ï° 191).
Grandchamp (De), paraît tout déterminé, n'attend plus qu'une
réponse du P. La Chaise; 2 décembre i685 (Fr. 17420 f° 175).
Gravetré (Jean), apprenti évantailliste ; 2 novembre i685
(Fr. 7o52 f° 3io).
Hensch, banquier, paraît ébranlé et a promis réponse, fin
novembre i685 (Fr. 17420 f" 191).
HoRTEMEL, janvier 1686.
La Barre (De), orfèvre, a donné parole; 18 décembre i685
(Fr. 17420 f° 198).
Lacéré. Le commissaire Labbé écrivait le 14 janvier 1686 :
« Le procureur du roi me dit hier que la femme du sieur Lacéré
lui avait promis de faire abjuration cette semaine» (Fr. 7o5i f° 70).
La Garde (M™^ de). Le 24 décembre i685, M""^ de Guise faisait
écrire à La Reynie sous le sceau du secret, que s'il voulait «bien
faire encore quelque semonce un peu forte à M'"° de La Garde»,
elle prendrait le parti de faire abjuration plutôt que de quitter
Paris. La Reynie a mis en marge : «Si elle ne veut pas faire abju-
ration, le roi ne la veut plus souffrir à Paris» (Fr. 7o53 f° 47).
Laigle (De), marchand miroitier du pont Notre-Dame, se fait
instruire ; 18 août i685 (Fr. 7082 f° 354).
442 Révocation de l'Edit de Nantes à Parts.
Lamare, lapidaire de la place Dauphine, sa femme et quatre
enfants ; 2 novembre i685 (Fr. 7062 f° 3io).
La Melonnière (De), travaille avec soin à son instruction ;
avant Noël i685 (Fr. 7044 f" 181).
La Mouche (Les frères) paraissent ébranlés et ont promis
réponse fin novembre i685 (Fr. 17420 f" 191).
Le Gendre a parlé de façon qu'on attend une bonne réponse;
26 novembre i685 (Fr. 17420 f" 167).
Legrand (Samuel), miroitier, de Campeaux en Beauvoisis, a
fait aujourd'hui déclaration qu'il veut abjurer; 2 novembre i685
(Fr. 7o52 fo 3 10).
Lemaire, coutelier du faubourg Saint-Antoine, et sa femme;
2 novembre i685. «Homme de conséquence, écrit La Reynie, par
le talent qu'il a pour la controverse. M. Pilon [convertisseur] s'en
est servi depuis quelques jours. Cet liomme fera du fruit, et il est
bon de lui faire quelque gratification ». (Fr. 7052 f° 3io).
Le Maistre, père et fils, se font instruire. On peut quasi les
compter pour convertis; fin novembre i685 (Fr. 17420 f" 191).
Levasseur (Marie-Madelaine), ouvrière en points, rue du
Sépulcre; 2 novembre i685 (Fr. 7082 f" 3ro).
Marchand (Deux filles de), âgées de vingt-cinq et de vingt-deux
ans; i3 septembre i685 (Fr. 7052 f" 348).
Marmier travaille avec soin à son instruction; avant Noël i685
(Fr. 7044 f° 181).
Marot (Simon), compagnon menuisier; 2 novembre i685
(Fr. 7o52 f° 3io).
Maurert (La veuve de l'orfèvre), de la place Dauphine ; 2 no-
vembre i685 (Fr. 7o52 f-^ 3io).
Mauzé (Le marquis de) ayant promis de se convertir, La
Reynie reçut, le 27 décembre i685, l'ordre de le découvrir, et de
permettre au marquis de Peray de séjourner quelque temps à Paris
avec sa famille (O' 29).
Meusnier. La Reynie écrivait le 4 décembre i685 au procureur-
général: «Le sieur Meusnier, banquier négociant, que je croyais
Liste d'Abjurations. 448
tout à fait éloigné, m'est venu dire qu'il avait étudié depuis sa
dernière conversation, et que dans la fin de la semaine il pourrait
parler plus précisément. Je crois que Réau en fera autant et que
les autres pourront se raviser» (Fr. 17420 f° 176).
« MoNTACROix (Le sieur de) fera demain son abjuration à Sainte-
Geneviève des Ardents. II a fait demander aujourd'hui un jour et
un lieu pour faire son abjuration; on avait pensé à lui épargner
une fausse honte qu'ils ont presque tous, en lui proposant de la
faire à huit clos à Sainte-Geneviève ; mais il veut demander publi-
quement pardon à Dieu de son erreur»; 18 août i685 (Fr. 7082
fo 354).
MoNTAiGU (La femme de) abjurera demain à Saint-Germain-
l'Auxerrois; i3 août i685 (Fr. 7o52 f° 354).
OoRTH (La servante du sieur) a donné parole, 16 janvier 1686
(Fr. 7o5i f" 5o).
Papion (La femme de), faiseur de battoirs, de la place
Dauphine; 2 novembre i685 (Fr. 7062 i° 3io).
Perachon aura beaucoup de secrets à découvrir quand il aura
fait abjuration; mais il croit devoir la tenir encore secrète; il
voudrait la faire entre les mains de l'archevêque (Fr. 7052 f° 3i8).
Perigois a donné parole sous condition du secret; il convertit
sa famille; 27 novembre i685 (Fr. 17420 f°^ 168 et 191).
Petkovskey (La demoiselle), âgée de 17 ans environ, mise par
ses père et mère, depuis neuf mois, aux Filles de la croix, désire se
rendre catholique; il faudra la faire subsister après l'abjuration;
26 octobre i685 (Fr. 7o52 f° 253).
PoTET (Marguerite), demeurant chez Hortemel libraire, avertie
le 12 janvier 1686, par ordre du procureur-général de se trouver
le soir même dans son hôtel, signera la profession de foi (Fr. 7o5i
f° 87).
Raveau. — Le procureur du roi écrivait au procureur-général
le 25 novembre i685 : «Une occasion d'affaire m'a amené le bon-
homme Raveau. J'en ai voulu profiter pour lui dire quelque chose
sur sa conversion. Il m'a paru être encore touché de ce que vous
lui avez dit le mois d'octobre dernier, et si vous avez la bonté de
l'envoyer quérir et de lui dire un mot, vous achèverez de le déter-
miner» (Fr. 17420 f" i65).
444 Révocation de l'Èdit de Nantes à Paris.
RoQUiGNi (De), banquier, a donné parole à La Reynie; 14 dé-
cembre i685 (Fr. 17420 f° 187).
Roussel (La dame), veuve d'un orfèvre de la place Dauphine ;
2 novembre i685 (Fr. 7082 f" 3io).
RoYER, orfèvre sur le quai de l'horloge, sa femme et quatre
enfants; 2 novembre i685. De la main de La Reynie : «Espère de
la bonté du roi qu'elle voudra bien ordonner qu'il soit reçu maître
orfèvre» (Fr. 7052 f'" 3io).
Thibault (Jeanne), promet le 26 décembre i685 d'abjurer le
lendemain (Fr. 17420 f° i85).
ToRTON a donné parole, sous condition du secret; 27 novembre
i685 (Fr. 17420 f 168).
Vespin (Jeanne), veuve d'Elie Jessan, maître tanneur, fera
dimanche son abjuration. La fille l'a déjà faite, il y a plus d'un an
(Fr. 7o52 f° 3i8).
ViÉviLLE (Nicolas), évantaiUiste, rue du Vert-Bois, sa femme et
cinq enfants; 2 novembre i685 (Fr. 7052 f° Sic).
ABJURATIONS
femme de . . . ., soldat; 22 novembre i685 (Fr. 7081
f 358).
sage-femme, femme de . . . ., 22 novembre i685
(Fr. 7o5i f 358).
Alexandre (Veuve), voir III, 309.
Alexandre (Françoise), veuve d'Auvray, marchand; 8 janvier
1686 (Fr. 7o55 f" 399 et 17421 f° 6).
Allaud (Samuel), horloger, et Esther Mariette, sa femme,
demeurant sur le préau de la Foire, abjurent à Saint-Germain
l'Auxerrois, le i3 janvier 1686 (Fr. 7o5i f" 57).
Allix, voir III, 204.
Alvarés (Abraham), juif, fils d'un joaillier de Londres abjure,
puis est mis chez les Dominicains anglais de Paris. Si la pension
Liste d'Abjurations. 445
cesse, il y a danger qu'il retourne en Angleterre; 17 janvier 1686
(Fr. 7o52 f° 164),
Amiot (Paul), laquais de Trinquant l'aîné; 12 janvier 1686
(Fr. 7o5i f 97).
Amonnet, voir Anciens.'
Amyraut (Moïse), sieur de Champrobin, avocat demeurant au
Parvis, parti, selon le procureur-général. Marie Théart, sa femme,
a signé; ses filles demeurent avec elle; 12 janvier 1686 (Fr. 7o5i
f° 87).
Ancelin (Jean), apothicaire du faubourg Saint-Germain, signe
le 18 novembre i685; cependant le commissaire Labbé écrit le
14 janvier suivant: «L'apothicaire Ancelin n'est pas si pressé
d'abjurer qu'on l'avait cru (Fr. 7o5i f°^ 847, 848, 35o).
Ancelin (Marguerite), âgée de soixante-dix ans et veuve
de Jean Format, cordonnier, signe le 11 janvier 1686 (Fr. 7o5i
f^ 75).
Androuet du Cerceau (Paul), horloger, demeurant dans la
cour du Palais avec le sieur Clément, son beau-frère, abjure le
20 octobre i685, en l'église Saint-Louis, rue Saint-Antoine, instruit
par le sieur Du Hamel (Fr. 7052 f° 3o4\
Angley, nouveau converti, reçoit une gratification de 60 livres,
le 5 mai 1701 (O 248).
Anne (Marie-), native de Nerlin en Souabe, vingt-et-un ans,
instruite par le P. Kratmann; 22 novembre i685 (Fr. 7o5i f"" 358).
Archambauld (La veuve), travaillant aux perruques; i685
(Fr. 7o52 f° 6).
AuBERT (Isaac), fondeur de la grande rue du faubourg Saint-
Antoine, âgé de soixante ans, signe le 26 décembre i685. Claude,
fille de Jacques, aussi de la grande rue du faubourg Saint- Antoine,
abjure le 4 janvier 1686. Marie Sacrelet, femme du sieur Aubert,
de la rue Beaurepaire, abjure ou signe le i5 janvier 1686 (Fr. 7o5i
f°= 58, 170 et i85).
Aubin (Françoise), veuve de René Escars, maître tailleur
d'habits, et son fils Martin; 18 novembre i685 (Fr. 7o5i f 847).
446 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
AuvRAY (Esther), veuve Dieulefit; 8 janvier 1686 (Fr. 7o55
f" 397 et 17421 f° 6).
AvissE (Jeanne) abjure à Saint-Leu et Saint-Gilles, à la fin de
l'année i685.
Babin (Marguerite) abjure à Cambray ; 25 mai 1686 (Fr. 7o55
i° 443).
Bacalan (M"") abjure en 1686, d'après le Mercure {Fr. pr.,
art. Mormès).
Baignoux (Marie et R.) abjurent en novembre i685 (Fr. 7o55
f 257).
Balduc (Jean), orfèvre de la place Dauphine, au Lion ferré ;
29 décembre i685 (Fr. 7o55 f" 358).
Barbot (Jean), bourgeois de Paris, rue du Sépulcre, secrétaire
du président de La Barroire, noté le 9 novembre i685 comme
devant signer le soir même; il abjure le 17 (Fr. 7o55 f"*" 282, 289
et 7o5i f" 347). Jeanne Barbot, fille, demeurant chez Marie Elle,
veuve de Pierre Barbot, bourgeois de Paris, âgée de trente-et-un
ans ; 7 janvier 1686 (Fr. 7o55 i° 385). Marie Elle, veuve de Pierre
Barbot, rue de Seine, 17 novembre i685 (Fr. 7o55 f" 289). La
nommée Barbot, brodeuse, rue des Vieux-Augustins, avec le petit
garçon qu'elle a chez elle, à la fin de i685 (Fr. 7o5i f" i65).
Barboteau (Jean), cordonnier de la rue de Montreuil, et sa
famille; 4 janvier 1686 (Fr. 7o5i f° 58).
Barré (Antoine), rue Sainte-Marguerite, marseillais, âgé de
soixante-huit ans; 14 janvier 1686 (Fr. 7o55 f° 419).
Bartet (Anne), âgée de vingt-huit ans, veuve de Jean Otto,
dit La Cousture, rue des Boucheries, native de Paris; 17 novembre
i685 (Fr. 7055 {" 283).
Bas, aubergiste et sa femme, 18 novembre i685 (Fr. 7o5i
f° 347)-
Batilly (Marguerite de), cinquante ans, rue des Mauvais-
Garçons, native de Metz, signe sans date la petite formule imprimée
le 20 novembre i685 (Fr. 7o55 f" 239).
Baucher (Jeanne), blanchisseuse, 29 ans; décembre i685
(Fr. 7o5i f° 358). Samson Baucher, ébéniste du faubourg Saint-
Liste d'Abjurations. 447
Antoine, a souscrit une profession de foi aux mains du commissaire
Labbé ; 28 décembre i685 {Ibid. {" 177).
Bazin de Médan, novembre i685 (Fr. 7o55 P 258).
Bazire (Etienne), cordonnier, trente ans, Louise Constant, sa
femme, vingt-cinq ans, Marie et Hélène, leurs filles ; 22 novembre
i685 (Fr. 7o5i P 358).
Beaumet (Jean), de la paroisse Saint-Sulpice, abjure le 18 no-
vembre i685 (Fr. 7055 f" 294).
Beilan (Abraham), corroyeur, trente-huit ans ; 22 novembre
i685 (Fr, 7o5i f" 358).
Bellanger. Le commissaire Delamare écrivait le 28 octobre
i685: «J'ai trouvé en arrivant deux familles amenées par Noblet,
qui composent treize personnes. Bellanger, marchand de la rue
Saint-Denis, est venu cette après-dîner pour faire sa déclaration. Il
reviendra demain matin et amènera sa famille (trois enfants). Je me
suis encore assuré trois familles de mon quartier. J'ai beaucoup
ébranlé Catillon (voir Du Vigneau) ; il doit venir demain à neuf
heures, et j'ai été averti par son fils que c'est pour faire sa
déclaration pour lui et pour cinq ou six chefs de famille de ses
parents. J'en aurai encore d'autres demain matin (Fr. 7o5i f° 176).
Bellanger abjura le 26 (Fr. 172 et 7052 P 3io).
Belle (I. ou J.) signe sans date une formule manuscrite qui est
la reproduction de la petite formule imprimée, fin i685 (Fr. 7o55
f° 238).
Bellejean (Louise de), veuve de Jacques Richard, de la grande
rue Taranne, soixante ans ; 10 janvier 1686 (Fr. 7o55 f° 406).
Belle jeu (Marguerite de), fille âgée de cinquante-cinq ans, de
la rue Princesse; 12 janvier 1686 (Fr. 7o55 f° 411).
Berault (Antoine), marchand en magasin, l'un des plus obsti-
nés religionnaires ; 11 janvier 1686 (Fr. 7o5i f° 95).
Berchère (Pierre), maître lapidaire de la rue Sainte-Anne,
cinquante-deux ans; i5 décembre i685 (Fr. 7o55 f° 333).
Béringhen (Frédéric et Adolphe de) abjurent à la Bastille, 1686.
Bernier, 19 novembre i685 (Fr. 7o55 f° 3o3).
448 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Bertheau (Dorothée), fille de Matthieu, chapelier à Amsterdam,
abjure, avec sa mère Marie Pardessus, à Saint-Leu en i685, et
passe ensuite à l'étranger.
Berthier (Philippe), marchand bonnetier, fin de i685 (Fr. 7o5i
f° 127).
Bertot, bonnetier, du quartier de la place Maubert; 8 janvier
1686 (Fr. 17421 f° 6).
Bertrand (La femme d'André), janvier 1686.
Bertrand (Jeanne), servante de Girard, ancien, soixante ans,
de Noisy-le-Sec, 14 janvier 1686, ne sait signer (Fr. 7o55 f° 418).
Besnard, dont la conversion est annoncée à La Reynie le
26 décembre i685, par Parra, curé de Saint-Michel.
Bethere (Esther), veuve d'Antoine Harpin de Montglas,
soixante-dix-huit ans, rue Bourbon Pré-aux-Clercs, native de la
paroisse, 17 janvier 1686 (Fr. 7o55 f° 426).
Beugé, maître peintre de la rue de Seine, cinquante-et-un ans,
natif de la paroisse ; 24 décembre i685 (Fr. 7o55 f° 848).
Beuvry (Simon), cordonnier, grande rue faubourg Saint-An-
toine; Charlotte Le Grand, sa femme, et Charlotte- Antoinette, leur
fille, 23 décembre i685 (Fr. 7o5i f" 177). Susanne, veuve de Pierre
Le Grand, tonnelier, même rue, 21 décembre i685 (f° 179).
Bezard, fils de l'ancien et sa femme, Anne Cressé, du quartier
Saint-Antoine, abjureront demain à Sainte-Marguerite, i3 janvier
1686.
Bezard (Madelaine), veuve de Josué Prévost, marchand de bois
sur le quai de la Grenouillère, cinquante ans, native de Sancerre;
3o décembre i685 (Fr. 7o55 f'^ 363).
Bigot (M"^), 18 mars 1686 (Fr. 7o53 f° 5oi).
Bigot de Morogues, 22 novembre i685 (Fr. 7o5i f° 358).
Bivelat, couturière, nouvelle convertie, n'a pas de quoi vivre
(Fr. 7o52 f° 4).
Bivois, garçon épicier, trente ans, décembre i685 (Fr. 7o5i
f° 358).
Blet (La veuve) signe le 17 janvier 1686 (Fr. 7o5i f" 167).
Liste d'Abjurations. 449
Blondel. Pontchartrain écrit à D'Argenson le i3 juillet 1701 :
« Sa Majesté a été bien aise d'apprendre la conversion sincère de
la nièce du ministre Blondel» (O 248).
BoiNviLLiERS, maître tailleur de la place Maubert ; 28 décembre
i685 (Fr. 7o55 f" 355).
BoissoxNET (Anne), pauvre femme, cinquante-deux ans; 22 no-
vembre i685 (Fr. 7o5i f° 358). Boissonnet (Susanne), femme de
Jean Girard, imprimeur à Paris, rue Saint-Julien le Pauvre, et sa
fille Marie, âgée de dix-sept ans, 12 janvier 1686 iFr. 7o55 f°^ 408
et 409).
BoNH.-^ULT DE Saint-Jean (Blaise) , de La Charité sur Loire,
28 novembre i685 (Fr. 7o55 f" 3i8l
Bonhomme (Tobie) et Susanne Grandin, sa femme, ont signe
depuis la rédaction l'état du 9 janvier 1686 (Fr. 7o5i f° 63).
BoRDiER (Anne), fille de défunt Jacques Bordier, bourgeois de
Paris, a signé entre les mains de Guillaume de La Fontaine, prêtre
de la communauté de Saint-Gervais (Petitot contresigne), 3 janvier
1686 (Fr. 7o55 f° 445).
Boucher, novembre i685 (Fr. 7o55 f" 260).
BouiLLARD (François), maitre tisserand au faubourg Saint-
Germain, abjure en l'église Saint-Louis, rue Saint- Antoine, avec sa
femme Jeanhe Roussel, sa sœur Judith Bouillard, et son frère
Thomas Bouillard, le 20 octobre i685 (Fr. 7052 f° 304).
Bouille. Seignelay écrivait à l'evêque de Laon le 19 janvier
1686: «A regard de Bouille, il a fait abjuration et je lui ai envoyé
la permission de revenir à Paris » (O' 3o).
BoujONNiER. Lettre de Delamare à La Reynie du !'=•' octobre
i685: «Je viens d'envoyer chez M. l'abbé Cellure, on ne l'a pas
trouvé; sa servante a dit qu'il avait aujourd'hui fait une abjuration
aux Nouvelles-Catholiques. Il y a beaucoup d'apparence que cette
abjuration est celle de la femme Boujonnier» (Fr. 7o5o f" 94).
Bouley (Anne), servante du sieur Hinard, 16 janvier 1686
(Fr. 7o5i f" 170).
Bourgeois (Elisabeth), femme d'Henri Bonnet, rue de Charen-
ton, II janvier 1686.
45o Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Bourgeois (Judith), veuve de Nicolas Dicq, férandinier, vingt-
cinq ans, rue Neuve-Saint-Denis, servante de Barbe Nicole, après
le 9 janvier 1686 (Fr. yoSi f° 60).
Braconnier (Daniel), maître maçon, rue Mazarine, soixante-six
ans, lorrain, 28 décembre i685 (Fr. 7o55 f° 354).
Bretel (Jérôme), dix-huit ans, compagnon menuisier, rue
Traversière, abjure à Saint-Paul, 28 décembre i685 (Fr. 7o5i
f° 177).
Brigua (Jean), chef de famille, ouvrier en soie de la rue de
Charenton, 4 janvier 1686 (Fr. 7o5i f° 58).
Briquemault, seigneur de Ruère et Tauvernay, abjure le
3i janvier 1686, entre les mains de Sainte-Marthe, supérieur
général de l'Oratoire (Fr. 7o55 f 480).
Brochon (Jeanne), fille, cinquante ans, ne sachant signer,
23 février 1686 (Fr. 7o55 f° 435).
Bruère (Anne), abjure à Saint-Leu, en i685. Paul Bruère et sa
femme, de la ville de Gien, idem.
Bruneau (Elisabeth), femme de François Oudrj', 16 janvier 1686
(Fr. 7o5i f» 94).
Bruneau (Esther), femme de Boursin, rue des Jeûneurs,
Il janvier i636 (f° 167).
Bruneau (IVIarthe), nouvelle catholique, reçoit une gratification
de 200 livres, le 5 mai 1701 (O 248). Bruneau (Michel), ouvrier en
soie de la rue de Charenton, vingt-trois ans, 26 décembre i685
(Fr. 7o5i f i85).
Bruyère (Gilles), soixante-quatre ans, manouvrier et Françoise
Vandrisse, sa femme, 22 novembre i685 (Fr. 7o5i f° 358).
Bunon (Marie), de la rue du Petit-Lion, i5 janvier i636 (Fr.
7o5i î° 170).
BuRGEAUD, marchand, de Niort, sa femme, sa belle-mère et
quatre enfants, abjurent entre les mains du P. Robinet, 16 octobre
i685 (Fr. 7o52 f" 333).
Liste d' Abjurations. 45 1
Cachet (Marie), veuve de Matthias Brion, rue de Seine,
à l'enseigne des Trois Torches, 21 décembre i685 (Fr. 7o55
fo 329).
Carlot (Sara), i'^"' février 1686 (Fr. 7o55 f» 431).
Carré (La veuve) et deux enfants, 22 novembre i685(Fr. 7o5i
f" 358).
Catelle (Marguerite), fille, âgée de quatre-vingts ans, rue de
l'Égout, abjure à Saint-Sulpice, i3 janvier 1686 (Fr. 7o5i f" 57 et
7o55 f° 368).
Catillon, joaillier sur le quai de l'Horloge, sa femme Catherine
Creuset, et huit enfants dont l'aînée avait quinze ans, Catherine,
Anne, Jeanne, Louise, Esther, Madelaine, Alexandre, Élie, décembre
i685 (Fr. 7o5i f-' 358).
Cazin (Nicolas), et Marthe Lefebvre, sa femme, i685 (Fr. 7o5i
f" 127).
Chabot (M"') abjure en janvier 1686, d'après le Mercure, et
obtient le 8 avril une pension de 3ooo livres.
Chalons (Abraham), quarante-deux ans, passementier du fau-
bourg Saint-Marcel, et trois enfants, 22 novembre i685 ; sa femme,
Elisabeth Edme, n'abjure que le 6 décembre (Fr. 7o5i f" 358 et
7o55 f° 325). Claude, ouvrier en soie du faubourg Saint-Denis,
quarante-cinq ans, sa femme et deux enfants, 26 octobre i685
(Fr. 7o5i f° 172). Daniel, du faubourg Saint-Marcel, faisait ostensi-
blement tous les exercices de la R. P. R., bien qu'il eût abjuré en
i683. «Chercher la preuve de son crime», écrivait le commissaire
Delamare (Fr. 7052 f" 249).
Chalumeau (Simon), marchand de vins de la rue Jacob,
17 décembre i685 (Fr. 7o55 f 335).
Champagneux (Samuel), vingt-deux ans, laquais, natif d'Issou-
dun, novembre i685 (Fr. 7o55 f° 240).
Chardon. Seignelay écrivait au procureur-général le 10 no-
vembre i685 : « J'ai rendu compte au roi de la conversion du sieur
Chardon » avocat. Toutefois celui-ci demandait un délai, qui lui fut
accordé le 12 janvier 1686 (Fr. 17420 f° i58 et 7o5i f° 87). Il abjura
bientôt après.
452 Révocation de l'Édit de Nantes h Paris.
Charton (Claude), vingt-et-un ans, compagnon boutonnier,
du faubourg Saint- Antoine, 27 décembre i685 (Fr. yoSi f° 182).
Chasot, compagnon tapissier, de la grande rue du faubourg
Saint-Antoine, 4 janvier 1686 (Fr. joSi f" 58).
Chastain (Pierre), ciiirurgien, vingt-six ans, 22 novembre i685
(Fr. 7o5i f° 3581
Cheffenard (Rodolphe), rue du Bac, dix-neuf ans, allemand,
7 janvier 1686 (Fr. yoSS f" 38i).
Chevalier (Claude), « prétendu gendre » de Simon Beuvry,
grande rue du faubourg Saint-Antoine, signe entre les mains du
commissaire Labbé, le 28 décembre i685(Fr. 7o5i f° 177).
Chevalier (Marie), ancienne domestique de M'"'^ de Rohan,
7 mai i685. Elle dénonce le legs de 16,000 fr. fait par sa maîtresse
au consistoire (Fr. 7052 f° 817).
Chrestien (Jeanne), fille âgée de vingt ans, 18 novembre i685
(Fr. 7o5i f° 347).
Chupin (Paul), enlumineur et portier du temple de Charenton,
28 décembre i685 (Fr. 7o5i f" 181). Il passa ensuite à l'étranger.
Susanne Pelletier, sa femme, abjure le 10 janvier 1686.
Clauzier (Jean), ouvrier en drap d'or et d'argent, rue de
Seine, de la paroisse Saint-Sulpice, trente-neuf ans, natif de la
paroisse, 18 novembre i685 (Fr. 7o55 f" 292). Marie Dicq, femme de
Jean Clauzier, maître férandinier de la rue Saint- Denis, après le
9 janvier 1686 (Fr. 7o55 f° 60).
Clavier (Michel), gagne-denier du carrefour Saint-Benoist,
quarante-cinq ans, natif de Metz, ne sachant signer, 9 janvier 1686
(Fr. 7o55 f 402).
C0CATRIS (Louise), veuve de Matthieu Blondel, rue de l'Égout,
soixante-dix-huit ans, 4 janvier i685 (Fr. 7o55 f" 368).
Cochard (Marie), veuve de Jacob Noiret, ancien officier, i685
(Fr. 7o5i f" i66\
Cognard ou Cougnard (Michel), orfèvre chez Coutin, rue de
Harlay, t8 novembre i685 (Fr. 7o5i f" 847 et 7052 f'' 214).
CoiSBAND (Les deux sœurs), 20 janvier 1686).
Liste d'Abjurations. 453
Colas (Lucas), orfèvre, Tertullien Lucas, Marie Olympe, sa
femme et leurs enfants, 14 décembre i685 (Fr. 7o55 f" SSy).
CoLLEÇON (Jeanne), femme de Cadet, marchand du quartier
Saint-Martin, et trois enfants, 11 janvier 1686 (Fr. 7o5i f° 116).
Constant (Cyprien), novembre i685 (Fr. 7o55 f" 244).
CoRDiER (Isaac), férandinier, trente-trois ans, 16 octobre i685.
Sa femme avait abjuré quelques mois auparavant (Fr. 7082 f° 333).
CoRGiER (Jacques), chirurgien, rue Saint-Christophe, 18 août
1689 rFr. 7055 f" 448).
Corné (Marthe), nouvelle catholique, gratification de 100 livres,
le 5 mai 1701 (O 248).
CossE (Bonaventure), veuve de Jean Adam, menuisier rue
Saint-Père, quatre-vingts ans, champenoise, ne sachant signer, et
son fils Jean Adam, i3 janvier 1686 (Fr. 7o55 f'' 417)-
CosTAR (Roger), 24 avril 1686 (Fr. 7o55 f° 440).
CoTTEREAU (Samuel), sieur du Clos, médecin du roi, i685
{Fr. pr., 2*= édit., IV, 750).
Coulon (Sara Varnier, femme de Daniel), orfèvre, rue Maza-
rine, et Daniel Coulon, fin i685 (Fr. 7o55 f° 269).
Coupé (François), vingt-deux ans, chez Clauzier, rue Saint-
Denis, après le 9 janvier 1686 (Fr. 7o5i f° 60).
Courage (François), dessinateur, 18 novembre i685 (Fr. 7o5i
f° 347).
CouRET (Jacques), laquais, 16 janvier 1686 (Fr. 7o58 f" 94).
Courtier (Madelaine), veuve de Nicolas Garnier, marchand de
bois, quarante-et-un ans, grande-rue du faubourg Saint-Antoine,
quatre enfants et une servante, 22 décembre i685 (P>. 7o5i f° 17g).
Courtiou (Marie Bezard, femme d'Isaac), marchand de vins,
demande le 12 janvier 1686, cinq à six jours pour se faire instruire
(Fr. 7o5i f 87).
CousTÉ, 29 décembre i685 (Fr. 7o55 f" 357).
454 Révocation de l'Edif de Nantes à Paris.
CouTiN (Isaac), orfèvre, rue du Harlay, Judith Mayen, sa
femme, et six enfants, 18 novembre i685 (Fr. yoSi f° 847 et 7052
f 3 10).
Couvreur (Antoine), 9 janvier 1686 (7o5i f° 63).
CoviLLE (Jacques), chef de famille, gazetier, rue Sainte-Mar-
guerite, 4 janvier 1686 (Fr. 7o5i f° 58).
Crespin (La demoiselle) ratifie le 22 janvier 1686 la promesse
de réunion que lui ont arrachée le 11 toute sa famille en larmes et
le commissaire Gorillon (Fr. 7o5i f° 52).
Creuzé (P.), Baignoux (R.), Catherine de Boisguillaume, et
trois Gaudron, signent une formule manuscrite un peu différente
de la petite formule imprimée, fin i685 (Fr. 7o55 f" 248).
Crommelin (Marie Mettayer, veuve de) de Saint- Quentin,
cachée à Paris avec ses enfants, abjure au commencement de 1686,
et s'enfuit à l'étranger peu après (TT 256).
Crommelin (André), marchand, bourgeois de Paris, rue de la
Chanvrerie, abjure à la Bastille le 5 février 1686 (Fr. 7o55 f" 487).
Damourette (Catherine), veuve d'Edme Palveau, soixante-six
ans, native de Grandpré en Champagne, petite rue Taranne, 4 jan-
vier 1686 (Fr. 7055 f 878).
Danbonnet (Henri), ébéniste, trente ans, 22 novembre i685
(Fr. 7o5i f 358).
Daniel (Pierre), maître orfèvre, 21 décembre i685 (Fr. 7o55
f" 841). Susanne Daniel, veuve de Pierre Jacob, brasseur, soixante-
quatorze ans, petite rue Taranne, native de Fère en Tartenois,
4 janvier 1686 (P 872).
Daudet (Paul-Gédéon), fils d'un avocat, quatorze ans, abjure
aux Nouveaux-Catholiques le 24 février 1684 (Fr. 7o52 f" igS).
Dauphin (Jeanne), veuve de François Doyenné, marchand de
vins, cinquante ans, et Anne, sa fille, vingt-six ans, 22 novembre
i685 (Fr. 7o5i f 358).
Degouis (Susanne), dix-sept ans, rue des Boucheries, native
de La Ferté-sous-Jouarre, 19 novembre i685 (Fr. 7o55 î° 804).
Liste d Abjurations. 455
Delabarre (Judith), veuve de François Roussel, ouvrier en
soie, soixante-six ans, 22 novembre i685 (Fr. 7o5i f" 358). Joseph,
maître orfèvre, 16 janvier 1686 (Fr. 7o5i f" 94). Jacques, orfèvre ;
sa sœur, veuve de Pierre Leblanc, et leur servante, 16 janvier 1686.
Delarue (Jean-Antoine), chef de famille, horloger, grande-rue
du faubourg Saint-Antoine, 25 décembre i685 (Fr. 7o5i f" 184).
Demeure (Susanne), veuve de Jean Housta, maître savetier,
rue de Seine, quarante-cinq ans, 24 décembre i685 (Fr. 7o55 f" 849).
Dersigny (Isaac), ouvrier en soie, rue de Seine, trente-trois
ans, natif de la paroisse, 18 novembre i685. Jean, ouvrier en soie,
soixante-dix ans, natif de Guise; Jean, quarante ans, 18 novembre
i685 (Fr. 7o5i f° 847 et 7o55 f°=' 296, 298). Jacques, peintre,
soixante-dix-huit ans, rue de Seine, 4 janvier 1686 (Fr. 7o55 f° 870).
Marie Legendre, femme de Yalentin Dersigny, 25 janvier 1686
(f° 427), et sa fille Madelaine, 28 janvier (f" 4291
Desban (Thomas), maître potier d'étain, 29 décembre i685
(Fr. 7o55 f° 356), demande une pension le 7 janvier 1686 (Fr. 7o5i
i' 47)-
Des Essarts (Daniel), peintre et sculpteur, rue des Fossés
M. le Prince, 4 janvier 1686 (Fr. 7o55 f 371).
Deshayes (Antoine), miroitier, de Campeaux en Beauvoisis,
rue Grenetat, 26 octobre i685 (Fr. 7o5i f" 172).
Desloges. Seignelay écrivait à Pellisson le 26 avril i685 :
« Les sieurs Desloges et Marchand, ci-devant ministres de la R.
P. R., s'étant convertis avec beaucoup d'édification et de sincérité,
le roi m'ordonne de vous dire que Sa Majesté désire qu'ils soient
bien traités et payés des pensions promises aux ministres qui se
convertissent. Le sieur Desloges était à Thouars et avait 800 livres
par an, et ledit Marchand, à Baugé, et avait 600 livres par an »
(0'3o).
Desmarets (Susanne), convertie par le P. Marcel, capucin, se
dit fille du procureur du roi de Saint-Dizier, et raconte d'autres
mensonges du même genre. A Saint-Étienne-des-Grés, où elle fit
son abjuration, on disait que c'était une femme de mauvaise vie. Le
P. Marcel la recommande par lettre à La Reynie. Elle prétendait
être relapse et avoir été au culte à l'ambassade de Hollande.
Avril i685 (Fr. 7052 f 281 ).
456 Révocation de l'Edif de Nantes à Parts.
Despinai (Michel), compagnon peignier, rue du Four, quarante
ans, natif de Santeville, près Dieppe, 24 décembre i685 (Fr. yoSS
f" 345).
Despit (Anne), femme Guyot, et quatre enfants, 1686 {Fr. 7o5i
f 164).
Desquila (Daniel), ex-apothicaire suivant la cour, pension de
3oo livres, qu'il touche de plusieurs côtés à la fois, écrit Pellisson
le 7 septembre i685 (Fr. 7o53 f° 490), et dont Delamare demande
la continuation le 5 août 1686 (Fr. 7o53 f" 84).
Des Rosiers (Pierre), ouvrier en soie, et cinq enfants, 22 no-
vembre i685 (Fr. 7o5i f° 358).
Des Tarses (Madelaine), femme de Godin, horloger de la rue
Saint-Martin, 12 janvier 1686.
Desv ALLONS et sa femme, fin décembre i685 (Fr. 7o5i {°^ 47, 57).
Deux-Ponts. On lit dans le Mercure historique de juin 1700,
p. 646: «La princesse de Deux-Ponts s'est faite bonne catholique
romaine. Elle communia le 3o de mai dans l'église de Notre-Dame-
de-Paris entre les mains de l'archevêque. On fait imprimer les
motifs et les raisons de son changement. Le roi lui a donné une
pension de 6000 livres, et elle logera à l'hôtel de Condé.»
DicQ (Nicolas) l'aîné, marchand rue des Filles-Dieu, paroisse
•Saint-Sauveur, natif de Paris, trente-deux ans, 21 novembre i685;
Nicolas, le jeune, marchand rue Saint-Martin, trente-et-un ans,
natif de Paris, 19 novembre i685 (Fr. 7o55 f°* 3o6, 3ii). Susanne
Bourges, femme de Nicolas Dicq, rue de l'Egout, et quatre enfants,
12 janvier 1686. Antoinette Maliot, femme de Pierre Dicq, rue
-Saint-Martin, après le 9 janvier 1686 (Fr. 7o5i f" 56).
D1EUFIT. Le commissaire Delamare écrivait le 10 juin 1686 :
« La veuve Dieufit, qui demeure au bout du Pont-au-Change, qui
a fait abjuration, mais qui n'est aucunement convertie, se mêle à
présent d'aller montrer à lire et le catéchisme aux enfants des
nouveaux convertis dans leurs maisons et leur donne des instruc-
tions fort dangereuses. »
DivRi (Alexandre), maître ciseleur et aubergiste, rue de Harlay,
trente-trois ans, et trois enfants, 27 décembre t685 (Fr. 705 1 f" 190).
Liste d'Abjurations. 467
DoLU (Marie Dautilolle, veuve de Pierre), grande-rue du fau-
bourg Saint-Antoine, 26 décembre i685 (Fr. yoSi f° 184I.
DoMERGUE, bourgeois de Paris, rue Barre-du-Bec, auquel on
avait supprimé, à cause de la R., sa place de commis chez le
conseiller d'État Laquelle, 19 novembre i685 (Fr. 7o55 P 3oo et
7o52 f° 210).
DouiLLARD (Isaac), gagne-denier, rue des Marais, quarante-
quatre ans, de Chàlons en Champagne, 14 janvier 1686 (Fr. 7o55
f 422).
Drelincourt (Marguerite Bolduc, veuve du ministre Charles),
rue Princesse, soixante-dix-huit ans, 5 janvier 1686 (Fr. 7o55 f" 379).
Drouet (Marie), femme de François Philippe, et Pierre Philippe,
son fils, peintre, fin i685 (Fr. 7061 f° 127).
Du Bois des Cours (Marie-Eléonore), femme de Francourt de
Remoray, attend les ordres de La Reynie pour son abjuration,
17 janvier 1686 (Fr. 7o5i f° 85).
Du Bourg, maître orfèvre de la Cour neuve du Palais, abjure
le 27 décembre i685 pour qu'on ôte la garnison qui est chez lui
(Fr. 7o5i f° 192 et 7o55 f° 353).
DuBREUiL (P.), novembre i685 (Fr. 7o55 f° 249).
Du Breuil (Matthieu Gangnot, sieur), 9 mai 1686 (Fr. 7o55
f° 442).
Du Buisson (Jeanne), veuve de Nicolas Janson, soixante ans,
rue de Charenton, extrêmement pauvre et mise à l'aumône ordi-
naire, 23 décembre i685 (Fr. 7o5i f° 177).
Du Candal, ci-devant grand audiencier, abjure du 8 au 12 jan-
vier 1686 (O' 3o et Fr. 17421 f" 6^.
Du Clos (Esther), veuve de Pierre Lucas, receveur des aides
à Meaux, 18 novembre i685 (Fr. 7o5i f° 347). Susanne, sa fille, ne
sachant signer et détenue au Grand-Châtelet, 8 mars 1686
(Fr. 7055 f" 4361
DuFAY (Elisabeth), fille de Guillaume, avocat au bailliage de
Dieppe, abjure à Saint-Leu fin i685.
DuFOUR (Marie), de Sézanne en Brie, 16 octobre i685 (Fr. 7052
f" 333). Marthe, femme de Pierre Galot, marchand, Marthe-Cathe-
458 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
rine et Marie-Anne, ses sœurs, filles de Marthe Housser, veuve de
Jean Dufour, ii janvier 1686 (Fr. yoSo f" gS).
Du Hamel le jeune, horloger de la place Dauphine, 26 octobre
i685 (Fr. 705 1 f 172).
Du Mesnil (Jeanne-Madelaine), femme de Joseph Artus, rue
des Boucheries, i3 janvier 1686 (Fr. 7o5i f" 57).
Du Moulin (Jacques), ébéniste, vingt-sept ans, et sa femme
Marie Révérend, rue du faubourg Saint-Antoine, abjurent à Saint-
Paul le 21 décembre i685 (Fr. yoSi f" 179). Paul, garçon menuisier,
2 janvier 1686.
Du MoYAU (Marie), veuve de Jacques Varennes, faiseur de
panniers, faubourg Saint-Antoine, 24 décembre i685(Fr. 7o5i f" 188).
Du Parc (Pierre), tisserand, quarante ans, rue de Montreuil,
II janvier 1686 (Fr. 7061 f° 76).
Du Perroy (Noël), tanneur, fils de Martin, tireur d'or, 2 mars
1684 (Fr. 7o52 P 190). Chassé par sa mère, il demande la maîtrise,
qui coûte 200 livres. Sa sœur avait abjuré deux années auparavant.
DupiN (Charles), libraire imprimeur, au Mont-Saint-Hilaire,
après le 21 octobre i685 (Fr. 7052 f°^ 804, 33o).
Dupont (Jean), peintre, et Madelaine Aubin, sa femme, 18 no-
vembre i685 (Fr. 7o5i f" 847).
DuPRÉ, nouveau converti, demande le 22 avril 1686, d'être
reçu orfèvre (O' 3o), Pierre, tailleur, danois, 22 novembre i685
(Fr. 7o5i P 358).
Dupuis (Judith), femme de Thomas Bazin, quincaillier, soixante
ans, décembre i685 (Fr. 7o5i f° 358).
Durouiller (Jean), 16 janvier 1686.
DuRU (Jacques), maître cordonnier, rue Sainte- Marguerite,
cinquante ans, natif de Meaux, 3 janvier 1686 (Fr. 7o55 f" 867).
Dury (Florence), fille de Mathurin, architecte du roi, et de
Marguerite Aubert, 17 avril 1686; Madelaine, sa fille, trente ans,
détenue aux Feuillantines, 25 avril 1686; Susanne, sa fille, détenue
au couvent Sainte-Avoye, 22 août 1686 (Fr. 7o55 f"'' 488, 441, 446
et 7o53 f" 399).
Liste d' Abjurations. 459
DusAUsoiR (Jean-Baptiste), cordier de la grande rue du faubourg
Saint-Antoine, chefde famille, et Louis, cordier, même rue, 4 janvier
1686 (Fr. 7o5i f° 58).
DuTELLiN (Raciiel), veuve de Jean Goufon, soixante ans, rue
Saint-Nicolas, mise à l'aumône ordinaire étant à celle de Charenton,
27 décembre i685 (Fr. yoSi f" 182).
DuTEMPS (Marie), femme du sieur Maisonneuve, fin i685 (Fr.
7o5i f° 127). Daniel, garçon horloger^ soixante ans, rue du faubourg
Saint-Antoine, 24 décembre i685 (Fr. yoSi f° 188).
DuTiLTRE (Daniel), à Saint-Leu, i685.
Duvet (Jeanne), veuve de Pierre Bourgeois, tisserand, rue
Sainte-Marguerite, mise à l'aumône ordinaire, 25 décembre i685
(Fr. 7o5i f° 177).
Du Vicier (M™^), fille de Du Candal, et ses deux filles, 20 mars
1686 (Fr. 7o53 f° 98).
Du Vigneau (M™^) femme du pasteur, 12 février 1686.
Du Vivier (Jacques), ouvrier en soie, rue de Charonne, chef
de famille, 4 janvier 1686 (Fr, 7o5i f° 58).
Ebstein (Tillement), marchand, quarante-cinq ans, i5 décembre
i685, Anne de Varennes, sa femme, cinquante ans, Charlotte, leur
fille, quinze ans, i5 décembre i685 (Fr. 7o55 f" 334).
Elie père (ahas: Père), marchand, rue Saint- Denis, Marie
Cordier, sa femme, et six enfants, 11 décembre i685 (Fr. 17420
f° 184 et 7o55 f'^ 328).
Elle Ferdinand (Louis), peintre, 3o décembre i685 (Fr. 7o55
f" 362). Marie, veuve de Pierre Barbot, bourgeois de Paris, fin
décembre i685 (Fr, 7o5i f° 35o).
EoN (Claude), enlumineur, quarante ans, 22 novembre i685
(Fr. 7o5i f° 358).
Ergot (Judith Godin, femme de Paul), marchand à Rouen,
18 novembre i685 (Fr. 705 1 f° 347).
EuDELOT (Aimée), veuve de Jean Giot, dit Champagne, et
remariée à Jean le Gen des Jardins, avant le 2 septembre 1686
(Fr. 7055 f» 38).
460 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Fagnier (Susanne), quartier Saint-Antoine, 10 janvier i685
(Fr. 7o5i f'' 74).
Fandin (Jeanne), quatre-vingts ans, veuve de Matthieu Le
Barbier, seigneur de Vaucelles, capitaine de vaisseau, et en second
lieu de Pierre de Simoni, capitaine et ingénieur dans la Mar-
tinique; et sa fille Madelaine Simoni, 20 octobre i685 (Fr. 7052
{" 304).
Faron et sa femme, à Saint-Cosme, 12 janvier 1686. Le neveu
a promis (Fr. 7o5i f° 87).
Fauquembergue (Madelaine de Lomé, veuve de Louis) ministre
à Senlis, malade et dans la plus grande misère, abjure le 3 mars
1687, pour obtenir quelques secours (Fr. 7o5i f" 232).
Fauvre, avocat, demande un délai qui lui est accordé le
12 janvier 1686 (Fr. 7o5i f" 87).
Férier (Louis), capitaine, natif de Metz, abjure au For-
l'Évèque le 2 mai i683, à la suite d'une attaque d'apoplexie (Fr.
7o5o f° 53).
Ferrande (Madelaine), femme de Guy, 14 janvier 1686 (Fr.
7o5o {" i65).
Fétizot (Hodot), horloger, rue de Baffray, quarante-trois ans;
Susanne Gareau, sa femme et quatre enfants, à Saint-Paul, 28 dé-
cembre i685 (Fr. 7o5i f° 177).
Feucher (Esther), 18 novembre i685 (Fr. 7o5i f" 847).
Fizes (Daniel), ancien receveur-général de Montpellier, abjure
avec toute sa famille et ses domestiques, entre les mains de
l'archevêque de Paris, le i5 novembre i685; est reçu conseiller
à la cour des comptes de Montpellier en 1687 {Fr. prot., 2.^ édit.,
VI, 548).
Flamand (Etienne), natif de Flamengrie en Thiérache, maître
ouvrier en soie, rue Copeau, soixante ans, ig novembre i685;
Isaac, ouvrier en soie, quarante-deux ans, 18 novembre i685 ;
Esther Robineau, veuve d'Isaïe Flamand, ouvrier en soie, rue de
Seine, quatre-vingts ans, native de Vervins, même jour. Judith
F"lamand, veuve de Jean Grimpré, passementier, cinquante-deux
ans, rue Mazarine, ne sachant signer, et sa fille Anne, âgée de dix-
sept ans, i3 janvier 1686 (Fr. 7061 f' 847 et 7o55 f"'- 57, 298, 3o5
et 38o).
Liste d'Abjurations. 461
Flamet (Jean), garçon marchand de vins, dix-sept ans, rue
Neuve des Fossés (Fr. yoSS f" 416).
Fleury (Madelaine), veuve de Jacques Léger (aliàs : Le Ja}'),
marchand, i5 janvier 1686 (Fr. 7o5i f° 170 et 17421 f° 6).
FoRMET I Jean), garçon cordonnier, trente ans, rue du faubourg
Saint-Antoine, 23 décembre i685 iFr. 7o5i f'" 177).
Fourni ER i François), crocheteur, qui était à l'aumône du
consistoire, quatre-vingts ans, 26 décembre i685; mis à l'aumône
ordinaire (Fr. 7o5i f" i85).
Francourt (M""^), janvier 1686.
Frégeville (Jacques), sieur de Saint-Germain, de Castres,
soixante ans, i"'' décembre i685 (Fr. 7044 f" 181 et 7o55 f"' 323).
Frémont (Isaac), bourrelier, grande rue du faubourg Saint-
Antoine, 4 janvier 1686 ; Jean, novembre i685 (Fr. 7o5i f" 58 et
7055 f" 254).
FuMiCHON (M'"'^ de), 6 septembre 1686 (Fr. 7o53 f° 77).
Gabille (Anne), de Lhay, à Saint-Leu, en i685.
Gachon (Susannel, fille de Jean et de Marie Duquesne, rue des
Fossés, 29 novembre i685 (Fr. 7o55 f" 32i).
Gadrelle, fondeur, à Saint-Leu, fin i685.
Gah.lard (Adam), mercier, rue des Marais, quarante-cinq ans,
natif de Bolbec (Fr. 7o55 î" 4i3\
Galand (Anne), fille, soixante-quatorze ans, rue du Four,
i3 janvier 1686 (Fr. 7o5i f° 57).
Gallet (M"<=), 6 septembre 1686 (Fr. 7o53 f° 77).
Gargouleau (Josué), sieur des Loges, natif de La Rochelle, et
Marguerite Barbot, sa femme, 7 janvier 1686 (Fr. 7o55 f'"^384 et 385).
Garnier, sieur de Meher}^ (Jacques) et ses deux filles, rue de la
Verrerie, 11 janvier 1686; Madelaine Loret, femme d'Esprit Garnier,
marchand de vins, 17 janvier 1686 (Fr. 7o5i f°» 65 et ii5).
Garnot (Jacques), fin i685 Tr. 705 1 f° 196).
462 Révocation de l'Édit de Nantes à Paris.
Gassion (M™^ de), 21 octobre i685 (Fr. 7052 f°= 804 et 3i2).
Gauche (P.), novembre i685 (Fr. 7o55 f'^ 264).
Gaudron, horloger, Anne Bignoux, sa femme, et leurs quatre
enfants, 18 novembre i685 (Fr. yoSi f" 847).
Gaujard (Thomas), maître cordonnier, rue de Vaugirard,
vingt-trois ans, 3o décembre i685 (Fr. 7o55 f° 241).
Gauthier (Jeanne), native de Gien, vingt-trois ans, et Marie-
Anne, vingt-et-un ans, demeurant chez Barbot, rue du Sépulcre,
17 novembre i685 (Fr. 7o55 f'' 289).
Gédoin (Anne), femme d'Ollier, lecteur de Charenton, fin i685.
Anne Courtiou, femme de Jean Gédouin, marchand de vins, jan-
vier 1686.
Gelu (Elisabeth), veuve de Jean Cazin, soixante ans, rue Saint-
Nicolas, mise à l'aumône ordinaire étant à celle de Charenton,
27 décembre i685 (Fr. 7o5i f" 182).
Georges (Marguerite), veuve d'Antoine Lefèvre, écuyer, sieur
de La Cavalière, rue de l'Égout, soixante-dix-neuf ans, rochellaise,
ne sachant signer^ 14 janvier 1686 (Fr. 7o55 f° 425).
Gervais, brasseur du faubourg Saint-Marcel, 22 octobre i685
(Fr. 7o5i f 195).
GiGOUST (Louis), bourgeois de Paris, rue Saint-Germain, après
le 9 janvier 1686 (Fr. 7o5i f° 116).
GiLLOT (Abraham), compagnon menuisier, rue Traversière,
23 décembre i685 (Fr. 7o5i ï" 177); Jacob, marchand, i5 janvier
1686.
GiON (Catherine), avant le 17 avril 1686 (O' 3o).
Girard (Catherine), fille, rue de Montreuil, 10 janvier 1686
(Fr. 7o5i f" 74). François, natif de Saumur, rue des Carmes, 1'=' jan-
vier 1686. P. Girard, novembre i685 (Fr. 7o55 f°= 256 et 366).
GiRARDOT (Marie et M...), novembre i685 ; Jean Girardot de
Chancourt, marchand de bois, 8 janvier 1686; Paul, bourgeois de
Paris, 24 décembre i685 (Fr. 7o55 f"" 265, 266, 344, 890).
GiROiN (Jacques), fils d'un chirurgien de Nîmes, dix-neuf ans,
novembre i685 (Fr. 7o55 f" 279).
Liste d'Abjurations. 468
GivRY (Catherine), femme de Daniel Richard, marchand de
vins, fin i685 (Fr. yoSi {" 166).
Glissière (Robert), taillandier, soixante ans ; Elisabeth Hardy,
sa femme et cinq enfants, 22 novembre i685 (Fr. 7o5i f" 358).
GoDiN (Jeanne), boutonnière, rue Transnonin, qui recevait la
charité de 40 sous par semaine à Charenton, 16 novembre i685
(Fr. 7o5i f° 7g).
GoDOT (Marie), fille, quarante ans, rue de Charenton, 27 dé-
cembre i685 (Fr. 7o5i f° 182).
GoGNiER (Anne), rue Neuve Sainte-Geneviève, fin i685 (Fr. 7o5i
f° 196).
GoHARD (Anne Vautrain, femme de Jean), marchand de vins,
rue Beaurepaire, i5 janvier 1686 (Fr. 7o5i f° 170).
GoRSSE (Abraham), novembre i685 (Fr. 7o55 f" 248).
Goujon (Nicolas), cordonnier, sa femme et deux enfants, rue de
Charonne, qui ont reçu i5 livres pour assistance, demandent, le
22 novembre i685, d'être déchargés de l'impôt de 3 livres i5 sols,
pour leur boutique (Fr. 7o5i f° 177).
GouRMON (Nicole), veuve de Jacques Leloup, mercier, quatre-
vingt-quatre ans (Fr. 7o5i f° 358).
Grandchamp (Anne), veuve de Pierre Lecoq, rue de l'Egout,
soixante-quatorze ans, de La Carville en Normandie, i3 janvier 1686
(Fr. 7o5i f" 57 et 7o55 f" 874). Le mari a promis.
Gravé (La femme de Charles), sœur de M'°'= Mariette, fin i685.
Gravereau (Isaac), drapier, de Sancerre, faubourg Saint-
Germain, 20 octobre i685 (Fr. 7052 f° 804).
Grellet (Anne), servante des sieurs Dufour, après le 9 jan-
vier 1686.
Greslin, 22 novembre i685 (Fr. 7o5i f° 358).
Grignon (Jacob), joaillier, quarante ans, et Marie-Anne Berger,
sa femme, i3 décembre i685 (Fr. 7o55 f" 33o).
Grimault (Marie), i" février 1686 (Fr. 7o55 f 433).
Grinolé (Marie), 11 janvier 1686.
464 Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
Grippon (Jeanne), nièce de Desroziers, après le 9 janvier 1686.
GuERAULT (Judith), femme de Jacques Poignet, maître char-
pentier, rue Jacob, 3 décembre i685 (Fr. 7c55 f° 327).
GuiBOT, brasseur, fin i685 (Fr. yoSi f° 201).
GuiLLARD (Pierre), cordonnier, rue de Seine, natif de Cozes et
ne sachant signer, abjure au For-l'Évêque, le 29 mars 1687
(Fr. 7o55 f° 447).
GuiLLERAULT et Guillcrault de Bléré, novembre i685 (Fr. 7o55
f- 246, 247).
Guilleret (Jeanne), veuve Fourcade, à Saint-Leu, fin i685.
GuiLLOT (Catherine) et sa nièce, à Saint-Leu, fin i685.
GuiMET (Paul), garçon de Du Temps, marchand de vin, i5 jan-
vier 1686. «Pierre Faucher, autre garçon dudit, est sorti hier de
son service, en exécution de la déclaration du roi du 11 de ce
mois» (Fr. 7o5i f" iio). Charles Guimet, orphelin, vingt-deux ans,
de Mer, converti par son subrogé tuteur. Mortier, abjure le 4 juin
i685, « il a besoin de 5o écus pour apprendre le métier de tailleur »
(Fr. 7o52 f° 249).
GuioT (Anne Despy, femme de) et quatre enfants, rue Pagevin,
i5 et 16 janvier 1686 (Fr. 7o5i f" 170).
Guy (Presse), rubanier, sa femme et cinq enfants, 22 novembre
i685 (Fr. 7o5i f" 358).
Hanoteau (Marie-Magdelaine), femme de Laurent Campot,
tapissier, grande-rue du faubourg Saint-Antoine, et sa fille Susanne,
27 décembre i685 (Fr. 705 1 f" 182).
Hébert (Pierre), cardeur de laine, soixante-quinze ans, et Marie
Le Menu, sa femme, 22 novembre i685 (Fr. 7o5i f"" 358).
Henry (Susanne), servante de Falaiseau, janvier 1686 (Fr. 7o5i
f" 94). Marie, veuve d'André Escars, marchand, cour neuve du
Palais, 20 octobre i685 (Fr. 7052 f° 804). Jeanne, veuve d'Isaac
Lutra, rue de l'Égout, et sa fille Marguerite, 4 janvier 1686 (Fr. 7o55
f 368 et 7o5i f" 57).
Herbinot, boutonnier du quartier de la place Maubert, et sa
femme, 8 janvier 1686 (Fr. 17421 f° 6).
Liste d'Abjurations. 465
Hersant (Henri), joaillier, soixante ans, Charlotte Guy, sa
femme, et quatre enfants, 25 novembre i685; Henri, joaillier^
trente-deux ans, même date (P>. 7o55 f°^ 814 et 3i6). Henriette,
femme Coquelard, fin i685.
Hervé, rubanier du quartier de la place Maubert, 8 janvier
1686 (Fr. 17421 f" 6).
Heucourt (M""= d')^ janvier 1686.
Heuzé (M™^ veuve), brasseuse du quartier de la place Maubert,
et sa sœur, 8 janvier 1686 (Fr. 17421 f" 6).
Hève de la Vieuville, évantailliste, rue du Vert-Bois, sa femme,
cinq enfants et un apprenti, 26 octobre i685 (Fr. 7o52 f° 172).
Houzé (Daniel), fin i685.
Hubert (Catherine), veuve de Nicolas Annet, horloger, rue de
Seine, 5 janvier 1686 (Fr. 7o55 f° 386).
HucHÉ (Catherine), veuve de Charles Rican, passementier, et
trois enfants, 22 novembre i685 (Fr. 7o5i f 358).
HuET (Louis), ci-devant enseignant les enfants de la R. P. R.,
soixante ans, 26 décembre i685. Huet, horloger, cinquante-cinq ans,
26 décembre i685. (Fr. 7o5i f° 358 et 7o55 f° 352).
Imbert (Madelaine), veuve d'Etienne Bauchet, sieur du Plessis,
soixante ans. Grande-rue du faubourg Saint-Antoine, 24 décembre
i685 (Fr. 7o5i f° 188).
Imbert-Durand (Anne), fille du sieur Imbert, ministre à
Orléans, quarante ans. Grande-rue du faubourg Saint-Antoine,
24 décembre i685 (Fr. 7o5i f» 188).
Jacquet. Pontchartrain à D'Argenson, 29 mars 1702: «Il ne
faut point se presser pour aider la nommée Jacquet, nouvelle catho-
lique, à se faire recevoir sage-femme ; cette profession est celle
qui convient le moins à une nouvelle c. » (O 249).
JoLY (Louise), femme au service de M"" de Medan, 5 janvier
1686. Joly, avocat, a promis, janvier 1686 (Fr. 7o55 f" 877).
JouRDE (Jacques), novembre i685 (Fr. 7o55 f° 25i).
m 30
466 Révocation de l'Édit de Nantes à Paris.
Joyeux (Jean), ci-devant soldat aux gardes suisses, quarante-
quatre ans, 23 février 1686 (Fr. 7o55 f" 484).
Julien (Etienne), rue Soly, 16 janvier 1686 (Fr. 7o5i f" 170).
La Boulonnière Domenchin (De), 29 décembre i685 (Fr. 7o55
f 359).
La Bourde (Esther de), femme de Charles Dupin, 2g mai i683
(Fr. 7o52 P 193).
La Bretèche (Moïse), fille de feu La Bretèche, dix-huit mois,
24 décembre i685 (Fr. 7o5i f° 188).
Labrosse (Anne), servante, 16 janvier 1686 (Fr. 7o5i f° 74).
La Bruère (Rose de), sage-femme, 22 novembre i685 (Fr. 7o5i
P 358).
La Chasserie (De). Seignelay à La Reynie, 26 mai 1686 : « Il
sera bon de faire observer le sieur de La Chasserie lorsqu'il sera
guéri, pour s'assurer de la sincérité de sa réunion » (O' 3o).
La Combe (Jean de), 16. janvier 1686. Elisabeth Beauchamp,
sa femme, et leur servante ont promis.
La Fosse (Moïse de), épicier. Grande rue du faubourg Saint-
Antoine, 4 janvier 1686 {¥r. 7o5i f° 58).
Lallemand (Charles), menuisier, rue Saint-Nicolas, 24 dé-
cembre i685 (Fr. 7o5i f 188).
La Marguerite, horloger, et deux enfants, 18 novembre i685
(Fr. 7o5i f° 347).
Lambert (Antoine), trente-et-un ans, natif de Paris, 21 no-
vembre i685; Antoine-Zacharie, marchand parfumeur, natif de
Sedan, soixante-onze ans, et sa famille, 18 novembre i685 (Fr. 7o5i
f"'' 196, 3i2 et 347).
La Mothe d'Argelos (De). La Reynie écrivait à Seignelay (?),
le 3 janvier 1686 : « M. de La Mothe d'Argelos, capitaine dans le
régiment de Languedoc, dont vous avez ce matin. Monseigneur,
reçu l'abjuration, supplie très humblement Sa Majesté de faire grâce
à M. de Berchet, son beau-frère, capitaine dans le régiment de La
Sarre, qui a été pris par M. de La Bretèche. Il ne doute pas qu'il
Liste d'Abjurations. 467
ne soit très repentant de son crime [sans doute une tentative d'éva-
sion], qu'il supplie très respectueusement Sa Majesté de lui remettre
après qu'il se sera fait catholique» (Fr. 7044 f" 225).
Lamy (Marie Leclerc, femme de Pierre), et sa fille, âgée de
treize ans, 2 janvier 1686.
Landry (Jacques), férandinier, et sa femme, rue Sainte-Mar-
guerite, 4 janvier 1686 (Fr. 7o5i f* 58).
Lange (François), maître peintre, faubourg Saint-Germain,
cinquante-cinq ans, i8 octobre i685 (Fr. 7052 f" 804).
Langlois, horloger du faubourg Saint- Antoine, et sa famille,
composée de cinq personnes, 18 octobre i685. «Il serait bon, écri-
vait le commissaire Delamare, de leur faire quelque bien, parce
qu'ils sont pauvres et que les autres ont les yeux fixés sur eux »
(Fr. 7o52 f" 299). Pierre, orfèvre, Charlotte Fouquet, sa femme, et
Madelaine leur fille, 18 novembre i685. Daniel, laquais, rue Tire-
boudin, i5 janvier 1686 (Fr. 7o5i f""" 170 et 847).
Lanoix (Marguerite), servante de Jean Clauzier, rue Saint-
Denis, 3o janvier 1686 (Fr. 7o5i {° 60).
Laoust (Marie), femme de Matthieu Fourquelin, teinturier, rue
de Seine, i3 janvier 1686 (Fr. 7o55 f° 4i5).
Lapic (Louise-Gabrielle), dix-huit ans, rue Taranne, 10 janvier
1686 (Fr. 7055 P 404).
Larchevesque (Catherine), femme du sieur de Bois-Guillaume,
de Rouen^ lequel y a abjuré; 18 novembre i685 (Fr. 7o5i f" 847).
La Roche (De), novembre i685 (Fr. 7o55 f" 271).
Laskasse, chevalier, seigneur de la Nause, novembre i685
(Fr. 7o55 f° 261).
La Touche (Le sieur de), capitaine au régiment de marine,
abjure à Fontainebleau en juin i685 (Fr. 7o5i f" 14).
La Trémolière et sa femme, Susanne Foissin, i5 janvier 1686
(Fr. 7o5i f° 170).
Launay, ouvrier en gaze du quartier de la place Maubert, 8 jan-
vier 1686 (Fr. 17421 f" 6).
468 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Laurent (Jean), peintre, rue Mazarine, trente-huit ans, natif de
Paris, 17 novembre i685 (Fr. 7o5i f° 847 et 7o55 f° 285).
Lavallée (Jacques), ci-devant concierge du cimetière de la rue
des Saints-Pères, 22 novembre i685 (Fr. yoSi f° 358).
La Vallette (Le chevalier de), de proche Montargis, arrivé
de Danemark le 18 décembre 1686, fut à Versailles, y abjura et
reçut une pension (7o5i f" 16).
La Varenne (André, Henri et Laurent de), 17 janvier 1686
(Fr. 7o5i f» 65).
Lebas (Marthe), veuve d'Etienne Balan, rue du Four, native de
Villiers-le-Bel, 8 janvier 1686 (Fr. 7o55 f 388).
Lebel, orfèvre, 3 février 1686 (O' 3o).
Lebert (Susanne), veuve de Jean Lefèvre, rue du Four, native
de ViUiers-le-Bel, 8 janvier 1686 (Fr. 7o55 f" 389).
Lebraconnier (Elisabeth), veuve de Samuel Lemaistre, chirur-
gien, rue Princesse, soixante-dix ans, native de Metz, 8 janvier 1686
(Fr. 7055 f° 392).
Lebrasseur (Jacques), compagnon taillandier en fer blanc,
18 novembre i685 (Fr. 7o5i f° 847).
Lebreton (Marie), fille de JuHen, 9 janvier 1686 (Fr. 7o5i f" 117).
Françoise, veuve de Pierre Malau, rue Sainte-Marguerite, 4 janvier
1686; Hercule, Marie Escars, sa femme, et trois enfants, 18 no-
vembre i685 (Fr. 58 et 847).
Leclerc (Elisabeth), femme de Jean Brigues, ouvrier en soie,
9 janvier 1686. Marie, femme de Pierre Lamy, tisserand, grande
rue de Reuilly, et sa fille Marie-Anne, 2 janvier 1686 (Fr. 7o5i f''82).
Rachel, veuve de Paul Ledoulx, rue Montmartre, novembre i685
(Fr. 7o55 f° 262).
Lecointe (André), marchand drapier d'Elbeuf, 25 décembre
i685 (Fr. 7o55 f° 35o).
Lecouvreur (Antoine), à Saint-Leu, fin i685.
Lefebvre, du quartier de la place Maubert, 8 janvier 1686
(Fr. 17421 f° 6). Anne, veuve de Gratien Fayelle, trente-cinq ans,
et trois enfants, mise à l'aumône; 26 décembre i685 (Fr. 7o55 f° i85).
Liste d' Abjurations. 469
Antoine, maître ouvrier en soie, soixante ans, rue de Seine, natif
de Saint-Pierre, près Vervins, 18 novembre i685 (Fr. 7o55 i° 290).
Denise, femme de Pierre Corbier et son mari, revenu de l'étranger,
II janvier 1686. Elisabeth, veuve de Nicolas Leroy, et Antoine,
son fils, six ans, rue de Charenton, 27 décembre i685 (Fr. 7o5i
f" 182). Françoise Morin, femme de Jacques, menuisier, décembre
i685 (Fr. 7o5i f"" 358). Jeanne Lefèvre, veuve de Jean Maubert,
marchand joaillier, place Dauphine, quatre-vingt-quatre ans, et sa
fille Anne, 37 décembre i685 (Fr. 7o5i f'^ 192). Marie, servante des
demoiselles Imbert, 26 décembre i685 (Fr. 7081 f" i85). Marie,
femme de Du Parc, et ses enfants, Marie et Pierre, 11 janvier 1686
(Fr. 7o5i f 75). Nicolas et Pierre, 11 janvier 1686. Marie de Sacy,
femme de Nicolas Lefebvre, ouvrier en soie, rue de Charenton, et
Jacques, un de ses fils, 27 décembre i685 (Fr. 7o5i f° 182). Elisa-
beth, veuve de Nicolas Le Roy, et son fils, âgé de six ans, 27 dé-
cembre i685 (f" 181).
Le Ferreur (La veuve) et sa bru, Catherine, quartier Saint-
Martin, II janvier 1686 (Fr. 7o5i f° 116).
Le Fieux (Judith), femme de Félix Ambelle, ouvrier en dentelle,
22 novembre i685 (Fr. 7o5i f" 358).
Lefort (Jean), ébéniste, grande rue Saint-Antoine, chef de
famille, 4 janvier 1686 (Fr. 7o5i f'=' 58).
Le Gaigneur, gros négociant de Dieppe, 12 décembre i685
(Fr. 17420 f° 86).
Legendre (Anne), femme d'Hector Marmier; Jeanne Nacquet,
leur servante et Jacques Couret, leur laquais, 16 janvier 1686
(Fr. 7o58 f" 94).
Le Goux (Madelaine), abjure à Port-Royal, 20 avril 1686
(Fr. 7055 f° 439).
Le Hardi (Jacob), faubourg Saint-Antoine, et Anne Lemaire,
sa femme, 24 décembre i685 (Fr. 7o5i f° 188).
Leigne (Pierre de), marchand miroitier sur le pont Notre-
Dame; Isaac, son fils, et Jean, marchand, son cousin, 20 octobre
i685 (Fr. 7o52 f" 804).
Lejay. Le commissaire Delamare écrivait le 12 juin i685:
Lejay, joaillier, rue Beaurepaire, fit abjuration il y a dix ans, puis
470 Révocation de l' Edit de Nanics à Paris.
retourna à la R. P. R. il y a six ans, ainsi que sa femme. Le fils
aîné est marchand de vins au faubourg Saint-Antoine (Fr. 7062
f 322).
Lejeune (Daniel), novembre i685 (Fr. 7o55 î° 277). Lejeune,.
avocat, rue du cimetière Saint-André, a signé; un délai est accordé
à sa femme et à sa famille, 12 janvier 1686 (Fr. 7o5i P 81).
Lejuge (La veuve) et deux enfants, 22 novembre i685
(Fr. 7o5i f° 358). Catherine, veuve de Loiseau, orfèvre, 8 janvier
1686 (Fr. 7o55 f 398 et 17421 f° 6).
Le Maréchal (Alexandre), rubanier; Judith Cerceau, sa femme,
Charles et Abraham, leurs enfants, décembre i685 (Fr. 7o5i f" 358).
Lemaire. Le commissaire Delamare écrivait le 28 mai i685 :
Les P. R. disent que Lemaire, marchand fort riche de la rue Saint-
Antoine, a fait trois fois abjuration, et que néanmoins il est revenu
à leur religion; sa femme et ses enfants qui avaient abjuré avec lui,
persistent dans la R. C. Il n'y a de P. R. que son gendre et lui
(Fr. 7o52 f" 371). Susanne, femme de Nicolas Borel, 11 janvier 1686.
Le Mercier (La veuve), du faubourg Montmartre^ et sa fille,
i5 janvier 1686 (Fr. 7o5i f" 170). Marie, fille, vingt-huit ans, native
de Meaux, demeurant chez la veuve du ministre Drelincourt, rue
Princesse, 5 janvier 1686 (Fr. 7o55 f° 875).
Lémery, médecin, quartier de la place Maubert, 8 janvier 1686
(Fr. 17421 f 6).
Lenormand (Catherine), rue neuve Saint-Eustache, 16 janvier
1686 (Fr. 7o5i f° 107).
Lepage, fin décembre i685 (Fr. 7o5i f° i3o).
Lepère (Lucas) et sa femme, ont fait demander le convertis-
seur Léger, 27 décembre i685; François-Philippe, bourgeois de
Paris, du faubourg Saint-Marcel, 18 novembre i685 (Fr. 7o5i
f°= 192 et 347).
Leroux (Françoise), femme de Pierre Deslandes, perruquier,
ex-femme de chambre de la princesse de La Trémoille, et sa fille
Frédérique, 16 octobre i685, dénuées de tout secours (Fr. 7o5i
f»= 33i et 334).
Liste d'Abjurations. 471
Lesobre (Susanne), veuve de Louis Ranchin, mercier, quatre-
vingt-sept ans, 22 novembre i685 (Fr. 7o5i f° 358).
Lespagnandelle, peintre du roi, rue du Bon-Puits, sa femme
et leur fille unique, ig octobre i685 (Fr. yoSi f" 198).
Lestocq, Grande rue du faubourg Saint-Antoine, 4 janvier
1686 (Fr. 7o5i fo 58).
Lesuire (Jean), chirurgien du faubourg Saint-Marcel, qui
soignait les pauvres de "son quartier aux frais du consistoire, pour-
suivi par les autres chirurgiens qui voulaient lui faire fermer
boutique, 22 octobre i685 (Fr. 7052 f" 3i8).
Lévêque, cocher de Falaiseau, 16 janvier 1686; Hélène, fille,
âgée de quarante-cinq ans, rue de Seine, ne sachant signer,
14 janvier 1686 (Fr. 7o5i f" 94 et 7o55 f° 428).
LiEBESSARD (Jean), maître ouvrier en soie, rue Saint Placide,
soixante-dix ans, natif de Sedan, 18 novembre i685 (Fr. 7o55
f° 297).
Limaille (IMarguerite de), veuve de Louis Déporte, manouvrier,
22 novembre i635 (Fr. 7o5i f** 358).
Loches (La famille), 20 septembre i685 (Fr. 7o52 f" 344).
Lombard (Isabelle), veuve de Jacques Frère, rue de Charenton,
27 décembre i685 (Fr. 7o5i f" 182).
LoRET (Françoise), fille de Pierre, bosselier, ne sachant signer,
12 janvier 1686 (Fr. 7o55 f" 410).
LouviGNY. L'exempt Desgrez écrivait le 22 avril 1686 : Il y a
chez M. de La Tour d'Aliès deux frères nommés Louvigny, dont
l'un a fait sa réunion et l'autre ne la veut faire et cherche à passer
en Angleterre. Il a été intendant de M"^ de Porsemure (Fr. 7o53
f° 267).
LuBiN (Pierre), orfèvre, trente-cinq ans, 18 novembre i685
(Fr. 7o5i f° 347).
Lucas (Jacob), menuisier, Marie My, sa femme, et Anne leur
fille, rue Traversière, 27 décembre i685 (Fr. 7o5i f° 182). Lucas,
maître orfèvre, chef de famille, 19 décembre i685 (Fr. 17420
{° 195).
472 Révocation de t Edit de Nantes à Paris.
LuNEAU (Jean), novembre i685 (Fr. 7o55 f° 255).
LuTRAT (Nicolas), fils de Claude, chirurgien-major du régiment
du roi, abjure aux Nouveaux-Catholiques avant le 25 septembre
i685, et désire apprendre la profession de son père (Fr. 7o52 i° 842).
Jeanne Henri, veuve d'Isaac Lutrat, et sa fille Marguerite, i3 janvier
1686 (Fr. 7o5i f° 57).
Madaillan (Philippe de), comte de Chauvigné en Anjou,
disposé à abjurer dès le 24 novembre i685, ne marchandait plus
que sur la formule, et en proposait une que le roi repoussa (O' 29).
Comme ce refus l'avait raffermi, le lieutenant-civil, lui signifia, le
5 janvier 1686, que, s'il n'abjurait dans huit jours, on l'obligerait à
quitter Paris et à se retirer dans la province (Fr. 17421 f° 3).
Toutefois, le 8, on lui accorda encore le reste de la semaine. Par
une lettre du 12, Seignelay informait l'archevêque que M. et M"'' de
Madaillan étaient enfin décidés à plier, et ajoutait: « Sa Majesté
m'ordonne de vous écrire que vous ayez agréable d'examiner s'il
convient de retarder de quelque temps l'abjuration du sieur de
Madaillan ou de la lui faire faire en secret, vu qu'il a assuré qu'il
était prêt de faire tout ce qu'on voudra là-dessus, et Sa Majesté s'en
remet à vous de ce que vous estimerez le plus convenable» (0'3o).
Au mois de décembre 1687, Madaillan reçut une pension de
7000 hvres; et le 3i août 1690, Pontchartrain signait l'ordre de
l'arrêter et de le conduire à la Bastille, s'il se déguisait pour passer
en Hollande.
Magny (Madelaine), veuve Aube, cinquante ans, rue Saint-
Nicolas, 27 décembre i685; mise à l'aumône ordinaire étant à celle
de Charenton (Fr. 7o5i f° 182).
Maheux (Marie), rue des Fossés, native de Condé en Brie,
17 novembre i685 (Fr. 7o55 f° 287).
Maillou (Michelle), fille de Samuel, rubanier, 18 novembre
i685 (Fr. 7o5i f 847).
Malle (Antoine), bourgeois de Paris, rue des Fossés-M.-le-
Prince, soixante ans, gagné par La Reynie, 8 janvier 1686 (Fr. 7o55
f» 387).
Mallot (Samuel), horloger, rue des Quatre- Vents, 17 novembre
i683 (Fr. 7o55 f" 284).
Liste d' Abjurations. 478
Mangier (Marie), à Saint-Leu, fin i685.
Mangin (Marie), veuve de Paul Moranville, menuisier en ébène,
rue de Seine, soixante-huit ans, 14 janvier 1686 (Fr. 7o55 f" 424).
Marandelle (Nicole), vieille fille, rue Sainte-Marguerite, 4 jan-
vier 1686 (Fr. 7o5i f"' 58».
Marchand (Elisabeth Catillon, femme de Pierre), maître
orfèvre, et ses trois plus jeunes filles (âgées de quatre, six et huit
ans), 17 décembre i685 (Fr. 7o55 f" 336). Les deux aînées (vingt-
deux et vingt-cinq ans) étaient notées comme prêtes à abjurer dès
le i3 septembre (Fr. 7052 i° 348). Susanne, veuve de Jean Berthe,
et toute sa famille, 14 janvier 1686.
Maréchal (Abraham), ouvrier en soie, sa femme et deux
enfants, 22 novembre i685 (Fr. 7o5i f" 358).
Margailler (J.), novembre i685 (Fr. 7o55 f" 252).
Margalotte (Noël), maître cordonnier, rue de Lamoignon,
24 décembre i685 (Fr. 7o55 f° 346).
Martin, intendant du duc de Rohan, 16 janvier 1686 (Fr. 7o5i
f" 66).
Martin (Daniel), à Saint-Leu, fin i685. — Jean, ouvrier en soie,
Madelaine Dubois, sa femme, et deux enfants, 22 novembre i685
(Fr. 7o5i f" 358). Josias, ouvrier en soie, et Renée Vandemel^ sa
femme, même jour {Ibidem). Paul, ébéniste, Grande rue du faubourg
Saint-Antoine, chef de famille, 4 janvier 1686 (Fr. 7o5i f° 58).
Elisabeth Guérin, femme d'Élie Martin, ciseleur, et Barthélémy,
son fils, 17 janvier 1686 (Fr. 7o5i i° 65).
Massé, orfèvre, quai de l'Horloge, novembre i685 ; Théophile,
orfèvre, au coin de la rue de Gèvres, 29 novembre i685 (Fr. 7o55
f"^ 252 et 320).
Masserin (Théophile), horloger, nouveau catholique, âgé de
quatre-vingt-un ans, demande le 3 novembre 1686 continuation de
la pension de 200 livres qui lui a été accordée le i3 octobre i685
(Fr. 7o52 f 39).
Massienne (Jean), joaillier, quai de l'Horloge, Jeanne Gavelle,
sa femme, et deux enfants, 3 décembre i685 (Fr. 7o55 f° 824).
474 Révocation de l'Edit de Nantes a Paris.
Masson (Jean), cordier, rue Sainte-Margaierite, chef de famille,
4 janvier 1686 (Fr. 7o5i f" 58).
Matherion et son fils Pierre, rue de la Hachette, 12 janvier
1686. Susanne, sa fille, est fort opiniâtre (Fr. 7o5i f" 87).
Mathibois (Susanne), janvier 1686.
Mauduit (Louise Gédouin, veuve de Claude), tapissier
d'Orléans, cachée à Paris depuis le commencement de i685 dans
la rue Sainte-Foy, n'est découverte et n'abjure qu'en janvier
1686.
Maurice (Marthe), femme de Laboise, et Antoine Couvreur,
leur laquais, après le 9 janvier 1686.
Mauzé. On lit dans les Mémoires de Foucault, à la date de
i685 : « M. le marquis de Mauzé, qui se tient en Aunis et qui a des
terres en Poitou, m'est venu prier de ne lui point envoyer de loge-
ment de gens de guerre, ajoutant qu'il allait faire son abjuration à
Paris ».
Mayon (M™<=) et ses filles, fin i685 (Fr. 7o5i f° 196).
Mazure (François), passementier, 16 octobre i685, reçoit
aumône de 20 livres.
Meillé, bourgeois gagné par La Reynie, le 8 janvier 1686,
pendant la dragonnade (Fr. 17421 i° 6).
Menard (Judith Tars, femme d'Isaac), rue de Charenton, 4 jan-
vier 1686 (Fr. 7o5i f" 58).
Menessier (Abraham), ouvrier férandinier, rue des Lavan-
dières, 12 janvier 1686 (Fr. 7o5i f" 97).
Menestrier, marchand à Saint-Leu, fin i685.
Menissier (Susanne), veuve de Jacques Louvain, chef de
famille. Grande-rue du faubourg Saint-Antoine, 4 janvier 1686
(Fr. 7o5i f 58).
Menjot (Antoine), voir III, 2o5.
Mercier (Susanne), servante de Trinquant l'aîné, 12 janvier
1686 (Fr. 7o5i f» 97).
Liste (f Abjurations. 475
Mesnard (Isaac), marchand de vins, natif de Paris, rue de la
Chaise, 21 novembre i685 (Fr. 7o55 f° 3o8).
Mestivier (Pierre), ouvrier en soie, faubourg Saint-Antoine,
24 décembre i685 (Fr. yoSi f" 188).
Mesureur (Pierre), ci-devant petit concierge à Charenton,
quartier Saint-Antoine, 2 janvier 1686 (Fr. 7o5i f" 179). Abraham,
apprenti serrurier, rue des Mauvais-Garçons, 3o novembre i685
(Fr. 7055 f° 322).
Michel (Marie Martin, femme de Henri), passé à l'étranger,
abjure avec deux enfants le 24 décembre i685; mise à l'aumône
ordinaire (Fr. 7o5i f° 188).
MiCLOT (Charles), passementier, 22 novembre i685 (Fr. 7o5i
f" 358).
MiGEON (Pierre), 11 janvier 1686.
MiGOT (Pierre), marchand de vins du faubourg Saint-Antoine,
19 décembre i685 (Fr. 17420 f" içS et 7o55 f° 195).
MoissoNNiER (Pierre), dit Mandras, serrurier, 11 janvier 1686
(Fr. 7o5i P 75).
MoLET (Catherine), servante du sieur Chartier, rue Tireboudin,
i5 janvier 1686 (Fr. 705 1 f" 170).
Monceau (M"'= de), de Châteaudun, ayant fait abjuration à
Paris, Seignelay ordonna, le 14 octobre 1688, à l'intendant De
Creil, de lui donner main-levée des biens qu'il avait saisis, comme
étant ceux d'une opiniâtre (O^ 82).
MoNNOYs (Nicolas), ci-devant ouvrier en dentelles, Grande-rue
de Reuilly, quatre-vingt-onze ans, 24 décembre i685 (Fr. 7o5i
P 188).
MoNvoisiN (André), menuisier. Petite-rue de Reuilly, 21 dé-
cembre i685 (Fr. 7o5i f» 179).
MoRAiN (Luc), i5 janvier 1686 (Fr. 7o5i f" iio).
MoRET (Jacques), tailleur de pierres, 22 novembre i685 (Fr. 7o5i
f° 358).
MoRicE. Le commissaire Delamare écrivait le i3 septembre
i685 : « J'oubliai hier, en vous rendant compte de la conversion de
476 Révocation de l'Edit de Nantes à Parts.
Morice et de sa femme, de vous dire qu'ils ont écrit en Angleterre
et qu'ils se portent fort de faire revenir et de convertir une sœur
de cette femme et quatre enfants (Fr. 7052 f" 348).
MoRissET, i5 janvier 1686.
MoRNAND (David), propriétaire de la maison de la Ville de
Meaux^ Grande-rue du faubourg Saint-Antoine, abjure le 26 dé-
cembre i685, après avoir fait, le 24, sa soumission chez le procu-
reur du roi (Fr. 7o5i f"'- i85 et 188).
MoROGUEs (Anne de), fille aînée de M""= de Medan, 5 janvier
1686. Marie, novembre i685 (Fr. 7o55 f°= 259 et 376).
Mortier, tailleur de pierres, fin i685.
MouY (François de), courtier de chevaux, et Jeanne Brière, sa
femme, rue Bourg-L'abbé, à Saint-Leu, fin i685. Marie, idem; elle
reçoit en 1703 une gratification de i5o livres.
MoYVRE (Daniel de), chirurgien, de Vitry-le-François^ rue de
Bussy, 18 novembre i685 (Fr. 7o55 f° 291).
Nacquet (Jeanne), servante, 16 janvier 1686 (Fr. 7o5i f» 94).
Neau (Jacques), tailleur, rue de Seine, montalbanais, quarante-
sept ans, II janvier 1686 (Fr. 7o55 f" 407).
Neun (Charles de), ouvrier en soie, et Madelaine Daubonnet,
sa femme, ainsi qu'Antoine, même profession, Anne de Brilli, sa
femme, et leur fille, 22 novembre i685 (Fr. 7o5i î° 358).
Neveu (Pierre), ci-devant concierge du temple de Charenton,
qui devait se rendre ce matin (28 décembre i685) en l'hôtel du
lieutenant de police, a souscrit la profession de foi chez le commis-
saire Labbé (Fr. 7061, f" 181). Daniel, l'un des deux cents perru-
quiers de Paris, 29 décembre i685 (Fr. 7o55 ï° 36i).
NoBLET (Michel), maître graveur, rue de Harlay, quarante-
neuf ans, 24 décembre i685 (Fr. 7o55 f° 347).
Odot (Susanne), fille de feu André, faubourg Saint-Antoine,
24 décembre i685; mise à l'aumône ordinaire (Fr. 7o5i f" 188).
Olivier (David), bourgeois de Paris, rue de l'Hirondelle,
18 novembre i685 (Fr. 7o5i f° 347).
Liste d' Abjurations. 477
Ollier (Etienne), bourgeois de Paris, maître de musique et
ci-devant second lecteur à Cliarenton, trente-trois ans, rue Aubry-
le-Boucher^ signe le 19 décembre i685, à Saint-Leu (Fr. 7o55
i° 340). Voir Fugitifs.
OoRTH (La servante du sieur) a donné parole, 16 janvier 1686
(Fr. 7o5i f° 5o).
OuDix (Elisabeth Bruneau, femme de François), 8 janvier 1686
(Fr. 17421 f° 6).
OuDOT, ouvrier en soie, et Susanne Taine, sa femme, 22 no-
vembre i685 (Fr. 7o5i f» 358).
Paillard, dit Maurice, rue de Seine, 12 janvier 1686 (Fr. 7o55
f" 412).
Paix (David), compagnon horloger, touche 24 livres après
abjuration, fin i685 (Fr. 7005 f° 140).
Pamier, horloger, Susanne Courtiou, sa femme et quatre
enfants, 18 novembre i685 (Fr. 7o5i f" 347).
Papellart (Jacques), tapissier hautelissier, faubourg Saint-
Antoine, abjure avec sa femme et ses enfants le 3o novembre i685,
moyennant 40 livres.
Papix (Isaac), ministre, et sa femme, abjurent dans l'église des
P. de l'Oratoire, le i5 janvier 1690 {Fr. pr.).
Papion (Antoine), faiseur de battoirs, 16 octobre i685 (Fr. 7052
f"^ 33i et 334).
Pardessus (Anne Leroy, veuve de Paul), à Saint-Leu, fin i685.
Pardieu (Jean de), rue de la Huchette, et Madelaine Hullon,
sa femme, 20 janvier 1686 (Arsen. F. Bast., io5ii).
Paris (Jean), maître horlogeur, rue des Fossés, 21 novembre
i685; sa femme, Philippe Berchet, l'avait devancé de douze jours
(Fr. 7055 f""* 267 et 3io). Marie Paris, veuve de David Soyiez, rue
de l'Égout, i3 janvier 1686 (Fr. 70i5 f" 57).
Pasquier (Susanne), après le 9 janvier 1686.
Passebon (François), chef de famille, Grande rue Saint-
Antoine, 4 janvier 1686 (Fr. 7061 f" 58).
478 Révocation de i'Edit de Nantes à Paris.
Passerau (Pierre), scieur de marbre, touche 3o livres après
abjuration, fin décembre i685 (Fr. 7o5o f" i38l.
Paulmier (Jacques de), écuyer, sieur de Vendeuvre, maître de
camp de cavalerie, novembre i685 (Fr. 7o55 f" 279).
Paveret (Jacques), brodeur, et son fils, 18 novembre i685
(Fr. 705 1 {" 347).
Payon (Louis), compagnon rubanier, reçoit 36 livres après
abjuration, fin i685 (Fr. 7o5o P 19).
Peltin (Claude), 20 mai 1686 (Fr. 7o55 i" 8).
Permot (Elisabeth), servante de Chanson, capitaine suisse,
i5 janvier 1686 (Fr. 7o5i f" 170).
Perniet (Les filles de), marchand de vins, rue Bourbon-Pré-
aux-Clercs, 29 janvier 1686 (Fr. 7o5i f" 141).
Perrier (Judith), veuve de Salomon Misouer, boulanger,
soixante-quinze ans, 22 novembre i685 (Fr. 7o5i f° 398).
Perrinet (David), faubourg Saint-Antoine, dit avoir fait sa
soumission chez le procureur du roi, 24 décembre i685 (Fr. 7o55
f" 188).
Peruchon (Germain), manoeuvre, rue de Lappe, Françoise
Levasseur, sa femme et deux enfants, 27 décembre i685 (Fr. 7o5i
f 182).
Petit (Pierre), rubanier, et deux enfants, 22 novembre i685
(Fr. 7o5i P 358). Susanne, à Saint-Leu, fin i685.
Petitjean (Augustin), à Saint-Leu, fin i685. Madelaine, femme
de Pierre Morel, soixante-dix ans, rue de Montreuil, 24 décembre
i685 (Fr. 7o5i f° 188).
Petitot (Anne), veuve de Pierre Bours, rue Saint-Nicolas,
4 janvier 1686 (Fr. 7o5i f° 58).
Pèze (Joseph), à Saint-Leu, fin i685.
Philippe (François), 19 décembre i685 (Fr. 7o55 f 339).
Picard (Jean), maître horlogeur, reçoit 100 livres après son
abjuration, fin i685 (Fr. 7o5o f" i38).
Liste d' Abjurations. 479
PiEDGRiER (Anne Bonnet, femme de Daniel), marchand de vin
de la rue de la Parcheminerie, 12 janvier 1686 (Fr. 87).
Pierre (Philippe), compagnon arquebusier, rue du Four,
novembre i685 (Fr. 7o55 f" 268).
PiERRET (Madelaine), servante, 9 janvier 1686 (Fr. 7o5i f° 63).
PiLiouD (Pierre), Grande rue du faubourg Saint-Antoine, 4 jan-
vier 1686 (Fr. 7o5i f 58).
Pille ouvrier en dentelle d'or et d'argent, fin i685 (Fr. 7o5i
f° 194)-
PiLLiER (Jeanne Leclerc, femme de Samuel), 9 janvier 1686.
PiNET (Demoiselle Catherine), veuve du procureur, 22 octobre
i685 (Fr. 7o52 f° 3i2).
PiNETON DE Chambrun (Charles), seigneur de Larcis etc., et
cousin du célèbre pasteur, i3 décembre i685 (Fr. 7o55 f° 33i).
Susanne Combel, sa femme, 8 janvier 1686 (f° Sgi).
PiNGEAU (Marie Desportes, femme de), rubanier, 22 novembre
i685 (Fr. 7o5i f» 358).
PiNGUAY (André), ouvrier en soie, rue des Filles-Dieu, sa femme
et trois enfants, 26 octobre i685 (Fr. 7o5i f" 172).
PiQUERET (Madelaine Beuvry, femme de Charles), menuisier,
rue Saint-Nicolas, passé à l'étranger, et trois enfants, 27 décembre
i685 (Fr. 7o5i f' 182) .
Piquet (Elisabeth), i'^'' février 1686 (Fr. 7o55 P 432).
PiRSON (Jean), et Catherine Piron, sa femme, 12 janvier 1686
(Fr. 7o5i f 87). Leur fils, âgé de dix ans, a signé et promis de suivre
ses parents à la messe.
PiTTAN (Pierre), marchand miroitier de la paroisse Saint-Ger-
main-l'Auxerrois, et sa femme Marie Durand, 25 novembre i685
(Fr. 7o55 f« 3i5).
PoiRET (Jean), 29 décembre i685 (Fr. 7o55 f" 36o).
Porcher (Esther), rue de Seine, 14 janvier 1686 (Fr. 7o55
f» 421).
480 Révocation de l'Édit de Nantes à Pans.
PouPART (Lucien), vigneron, sa femme et sa fille, reçoivent
i5 livres après abjuration, fin i685 (Fr. 7o5o f° 137). Voir II, 609.
Prioux (Catherine), veuve de Pierre Landry, rue Sainte-
Marguerite, 4 janvier 1686 (Fr. 7o5i i" 58).
Prorien (Judith), veuve de Salomon Missoroy, boulanger,
reçoit 12 livres après l'abjuration, fin i685 (Fr. 7o5o {° 189).
Proux (La femme du sieur), horloger, nouvelle catholique,
meurt le 16 janvier 1686, munie des sacrements (Fr. 7061 f° 70).
Pruneau (Elisabeth), femme de François Houdry, 16 janvier
1686.
QuiNGÉ (Gédéon de), cordier, quatre-vingt-cinq ans, et sa
femme Andrée André, soixante-seize ans, 22 novembre i685
(Fr. 7o5i {" 358).
QuiNTiN (M-'^ de), 5 février 1686 {Bîdlct., 2" sér., XV, 402).
Raffin (Elisabeth), servante, janvier 1686 (Fr. 7o5i f" 94).
Ragot (Jacques), maître lapidaire, 22 novembre i685 (Fr. 7o5i
f 358).
Raguet (Pierre), joaillier, Marie Berchère, sa femme, et six
enfants, 21 décembre i685 (Fr. 7o55 {" 842). En avril 1686, on lui
refusait la permission d'aller en Hollande, soi-disant pour ses
affaires, parce qu'il avait dégarni sa boutique et n'avait jamais fait
acte de catholicisme (Fr. 7052 f" i38).
Ramet (Isaac), maître tourneur, et Jeanne Denis, sa femme,
18 novembre i685 (Fr. 7o5i f° 847).
Rattier (Marie Verialle, femme de), marchand chandelier, et
sa fille, i3 janvier 1686.
Raulet (Marie), à Saint-Leu, fin i685.
Réalle (Anne), fille, couturière, faubourg Saint-Antoine, 4 jan-
vier 1686 (Fr. 7o5i f» 58).
Réau (Michel), ci-devant porte-manteau de Monseigneur le
Prince, 24 décembre i685 (Fr. 7q55 f" 848). Voir les Girardot.
Liste d'Abjurations. 481
Regnault (Esther), servante du sieur Cuville, rue du Petit-Lion,
i5 janvier 1686 (Fr. yoSi f° 170).
Régnier (Barthélémy), huissier de feu la reine-mère, décembre
i685 (Fr. 7o5i f 358).
Révérend (Jean), menuisier en ébène, rue de Charonne, et ses
fils Jean-Baptiste et Pierre, 29 décembre i685. Susanne Vallery, sa
femme, est allée en campagne (c'est-à-dire à l'étranger) (Fr. 7o5i
{"^ 182 et 187).
RiBOT, ouvrier en gaze, quartier de la place Maubert, 8 janvier
1686 (Fr. 17421 f= 6).
RiCARViLLE (Laurent Ribert de) et sa femme, septembre i683.
On leur a donné pendant un an 12 livres par mois, ils sont dans la
plus grande nécessité, écrit Delamare en i685 (Fr. 7062 f" 249).
Richard (Catherine Givry, femme de Daniel), marchand de
vins, rue de Grenelle, 18 janvier 1686 (Fr. 7o5i f° 166).
RiLLAME (Pierre), dit Du Pont, Madelaine Jacquemain, sa femme,
et quatre enfants, 22 novembre i685 (Fr. 7o5i f° 358).
RiOT (Jacques), cocher, rue Pagevin, 16 janvier 1686 (Fr. 7o5i
f° 170).
Robert (David), quai de l'Horloge, i3 décembre i685 (Fr. 7o55
f° 332).
Roger (Marguerite Mahieu, femme de Daniel), marchand
orfèvre, 18 novembre i685 (Fr. 7o5i f° 347).
Rolland (Françoise), veuve de Jacques Bonnet, rue Sainte-
Marguerite, 23 décembre i685; extrêmement pauvre mise à l'au-
mône ordinaire (Fr. 7o5i f" 177).
RoLLiN (Nicolas), marchand, et Catherine Lecoufîe, sa femme,
18 novembre i685 (Fr. 7o5i i"^ 64 et 347).
RouGEAUT (Jeanne), servante de Tremolière, rue Tireboudin,
i5 janvier 1686 (Fr. 7o5i f" 170).
RouLLÉ (Anne Bourgeois, femme de Jean), menuisier, et deux
enfants, 22 novembre i685 (Fr. 7o5i f" 358).
Roumier, horloger, Anne Gasse, sa femme et deux enfants,
18 novembre i685 (Fr. 7o5i f" 347).
Roux (Philippe), graveur, fin i685.
tu il
482 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Sacrelet (Marie), femme de Jacques Aubert, banquier, 8 jan-
vier 1686 (Fr. 17421 f» 6).
Sadier (Anne), voir III, 278.
Sahune (Claude), médecin, de Saint-Antonin, rue Barre-du-Bec,
dans la maison de Pierre Domergue, 19 novembre i685 (Fr. 7o55
f° Soi).
Saint-Amand (Jacques) ébéniste, à Sainte-Marguerite, 16 jan-
vier 1686 (Fr. 7o5i fôS).
Saint-Gelais (Le marquis de), de la maison de Lusignan, venu
se cacher à Paris avec ses enfants, fut menacé de la Bastille. L'ordre
de l'y conduire fut donné le 3o janvier 1686, puis supprimé sur le
bruit de son abjuration, réitéré le 28 février, parce que la conver-
sion semblait douteuse, et définitivement annulé le 4 mars, parce
que la «conversion était véritable». Toutefois, le lendemain, La
Reynie était encore invité à le surveiller pour qu'il ne fît pas sortir
de France ses deux enfants. Une pension de 6000 livres accordée
en 1688, n'empêcha pas le marquis d'être enfermé à Pont-de-l' Arche
l'année suivante. M""' de Saint-Gelais reçut à son tour une pension
de 5oo livres en 1700.
Saint-Georges (Maurice-Antoine, écuyer, sieur de), 3o décembre
i685 (Fr. 7o55 f 864).
Saint-Hilaire (Armand de Mormés, seigneur de), fils du lieute-
nant-général blessé par le boulet qui tua Turenne, abjura à la fin
de i685 {Mercure de janvier 1686).
Samson, 6 septembre 1686 (Fr. 7o53 f" 77).
Sandrin (Daniel), horloger, 18 novembre i685 (Fr. 7081 f°345).
Saponet (Le vicomte de) et sa femme, abjurent vers le 21 fé-
vrier 1686, pour n'aller pas à la Bastille (Fr. 17421 f° 47).
Sarabat (Susanne), fille de Charles, horloger, cour du Palais,
i6 octobre i685 (Fr. 7052 f" 33i).
Saulnier (Philippe), maître tonnelier, petite rue Taranne,
4 janvier 1686 (Fr. 7o55 f" 869).
Sautelle, dit Labarre (Isaac), gagne-denier, rue des Marais,
1 1 janvier 1686 (Fr. 7o55 f" 406}.
Liste d'Abjurations. 488
Seguier (Susanne), femme de Christophe Chambot, 9 janvier
1686.
Seigneuret (Marie Doublet, femme de), banquier, et quatre
enfants (Fr. 7o5i f" 112).
Sénegat (Olympe Fouquet, femme de) et Madelaine Pierret,
sa servante, 9 janvier 1686.
Sergent (Madelaine), veuve d'Alexandre Roussel, orfèvre,
place Dauphine, 27 décembre i685 (Fr. 7o5i f° 192).
Serrière. On lit dans un rapport de police du mois de janvier
1686: « Deserières a abjuré entre les mains de l'archevêque. Sa
femme dit qu'elle se fera instruire. Ils ont dix enfants et quatre
domestiques, tous de la R. P. R.» (Fr. 7o55 f" 119). Cette note
concerne évidemment Claude de Serrière, sieur du Peray, qui
avait épousé en 1669 Susanne de Monceau, fille du conseiller-secré-
taire du roi. Les extraits des registres de Charenton ne men-
tionnent que quatre de leurs enfants : Louis (1677), Pierre (1678),
Susanne (1680) et César (1682).
Sieurel (Samuel), novembre i685 (Fr. 7o55 f" 245).
Simon, relaps, obtint une lettre de rémission le 22 novembre
i685, pour s'être converti à la Conciergerie (Fr. 17420 f° iSa).
Sonnet, célèbre avocat, janvier 1686.
SouGUiER (Philippe), tonnelier, de la Petite rue Taranne, et sa
femme, Judith Chevallet, 8 janvier 1686 (Fr. 7o5i f" 47 et 7o55 f»378).
SouLET (Joseph), fils de l'avocat au Conseil, janvier 1686.
Soulier (Jean), tailleur, rue de Seine, 19 décembre i685
(Fr. 7055 f° 338).
SouzoN (Elisabeth de Chelle, femme de Jean), chef de famille,
Grande-rue Saint- Antoine, 4 janvier 1686 (Fr. 7o5i P 58).
Spicque (Agnès et Marie), filles de défunt Jean, maître de mu-
sique, i3 octobre i685 (Fr. 7052 f° 804).
Stample (Paul), marchand de bois, quai de la Grenouillère,
14 janvier 1686 (Fr. 7o55 f° 804).
SuPLissoN (Marie-Anne), femme de Philippe Testard, rue
Saint-Nicolas, 25 décembre i685 (Fr. 7o5i P 184).
SuREL (Charlotte), 11 janvier 1686.
484 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
Taurbuin (Jacques), ouvrier en soie, rue de Cliarenton, chef de
famille, 4 janvier 1686 (Fr. yoSi i° 58).
Tavey (Jacques), Grande-rue du faubourg Saint-Antoine,
i5 janvier 1686 (Fr. yoSi f" 129).
TissiER (Jean), brodeur. Grande-rue du faubourg Saint-
Antoine, et sa femme, chef de famille, 4 janvier 1686 (Fr. 7o5i f" 58).
Texier, rue du Bouloy, 12 novembre i685 (Fr. yoSi f" i65).
Thibault (Abraham et Pierre), rue de l'Égout, 8 janvier 1686
(Fr. 7o55 ï" 400).
Thibout (Susanne), femme de François Thibout, rue de Seine,
quatorze ans, chez la veuve Flamand, sa grand'mère, 18 novembre
i685 (Fr. 7o55 f° 294).
Tocard (Susanne), veuve de Pierre Legrand, horloger, rue
des Boucheries, 7 janvier 1686 (Fr. 7o55 f° 882).
ToNDON, bonnetier, quartier de la place Maubert, 8 janvier 1686
(Fr. 17421 f 6).
ToucHiMBERG, voir ni, 292.
Tranchepain, 26 décembre i685 (Fr. 7o53 f° 64). Un autre
Tranchepain s'était hâté d'abjurer, pour ne pas assister à l'assem-
blée du 14 ; mais il n'en fut pas pour cela dispensé (Fr. 17420 f° 187).
Treven (Catherine), de Holstein, 16 octobre i685 (Fr. 7081
f°^ 33i, 334).
Trinquant, voir Fugitifs.
Trufault (Marie), veuve de Martin Borin, rue Saint-Placide,
soixante-dix-sept ans, 21 novembre i685 (Fr. 7o5i et 7o55 f" 309).
Tuigny-Verdelle (La marquise de) abjure à la fin de i685
{Mercure de janvier 1686), et obtient au mois d'avril suivant une
pension de 3ooo livres.
TuRGEON (Jacob), ouvrier férandinier, rue des Lavandières,
12 janvier 1686 (Fr. 7o5i, f" 97).
Vailler (Pierre), abjure au Grand-Châtelet « sans contrainte »,
28 novembre i685 (Fr. 7o55 ï" 319).
Liste d'Abjurations. 485
Valier (Félix), rue Tireboudin, i5 janvier 1686 (Fr. 7081 f" 170).
Vallu (Isaac), maître tailleur, rue Mazarine, 19 novembre i685;
Marie Lesobre, sa femme, 9 janvier 1686 (Fr. 7o55 f°= 807 et 408).
Vaney (Jean), maçon, et son fils, i5 janvier 1686 (Fr. 7081 {"66).
Vardon, secrétaire de Sainte-Foy, maître des requêtes, rue
Neuve-Notre-Dame, fin octobre i685 (Fr. 7o5i, f" 176 et 7082 f°= Sic
et 3i2).
Vasselard (Jérémie), 25 décembre i685 (Fr. 7o55 f 35i).
Vaucquet (Josias), ouvrier férandinier, rue des Lavandières,
12 janvier 1686 (Fr. 7o5i f" 97).
Verron (Anne, Elisabeth et Marguerite), rue des Petits-Champs,
18 janvier 1686 (Fr. 7081 f 168).
Vesers (Pierre de), maître lapidaire, chef de famille, 19 dé-
cembre i685 (Fr. 17420 f° 195).
ViTou (Daniel), ouvrier en soie, Marie Denis, sa femme et ses
deux enfants, 22 novembre i685 (Fr. 7o5i f° 358).
ViVANS (Le comte de), major du régiment Dauphin, 25 dé-
cembre i685 (Fr. 7055 f° 35i).
ViVAS (Le marquis de), poitevin, beau-frère de M. Lecoq,
10 juin i685 (Fr. 7082 f» 365).
VoREAU (Abraham), ouvrier en soie, rue Bourg-l'Abbé, 8 jan-
vier 1686 (Fr. 7o55 i° 3gZ).
ABJURATIONS EXTORQUÉES A l'hÔTEL-DIEU, l6g8 — I7OO
{Archives générales de l'Assistance publique. Hôtel-Dieu 422. Registre des abjurations).
Adavoy (Jean), 20 ans, anglais, malade, 9 décembre 1698.
AuNELLE (Marie), 28 ans, de Dubhn, malade, 18 octobre 1699.
Beaufayé (Marthe de), 26 ans, de Champagne, malade, 24 décembre
1699.
Bergne (Jean), 25 ans, de Bourdeaux, chirurgien, abjure « de sa
pleine, franche et entière volonté», 6 février 1699.
486 Révocation de l'Êdit de Nantes à Paris.
Bert (Jean), 45 ans, de Poisse, cocher, malade, i3 janvier 1699.
BiRON (Jeanne), 25 ans, de Saint- Juar de Camp, malade, i5 février
1699.
BizET (Jacques), 19 ans, de Pont-de-Vau en Bresse, malade, 28 fé-
vrier 1699.
BoiSDAUPHiN (Claudine), 27 ans, d'Orange, malade, 3o janvier 1699.
BouDRAT (Richard), 84 ans, anglais, malade, 7 octobre 1698.
Bourgeois (Georges), 20 ans, de Suisse, malade, 26 octobre 1699.
Boussu (Emeraude), 87 ans, de Lyon, 3 novembre 1700.
Boydlbore (Richard), 33 ans, anglais, malade, 6 septembre 1700.
Boyer (Pierre), 16 ans, de Paris, étudiant, 11 juin 1699.
Boyer (Pierre-Daniel), 18 ans, de Nanteuil, vigneron, malade,
22 mai 1699.
Braunmaugé (Daniel), 38 ans, allemand, compagnon boucher, ma-
lade, 27 novembre 1699.
Brian (Timothée), 25 ans, de Dublin, soldat, malade, 6 juin 1700.
Brinken (Jean), 20 ans, de Rotterdam, passementier, malade,
2 juillet 1698.
Brion (Jacques), 28 ans, de Paris, arquebusier, malade, 24 avril 1699.
Brunet (Edme), 20 ans, de Nanteuil-le-Haudouin, 5 décembre 1700.
Burschens (François), 3o ans, allemand, i" août 1700.
Caillard (Jacques), 3o ans, d'Allemagne, écuyer, 28 août 1699.
Ciiambord (Jacques), écossais, matelot, malade, 14 septembre 1700.
Chevet (Gaspard), 25 ans, de Londres, abjure « de son entière et
pleine volonté », 8 mai 1699.
Clément (Joseph), 25 ans, de Morges, tailleur, malade, abjure «en
présence de René de Voyer, comte de Paulmy», 4 mars 1698.
CoLLiN (Antoinette), 40 ans, de Guise, malade, i5 septembre 1700.
CoLOMMiER (François), 60 ans, de Paris, cordonnier, malade, 6 jan-
vier 1699.
CoRDiER (Jean), 38 ans, de Paris, abjure « de sa pleine, entière et
franche volonté », 3 janvier 1699.
Daste (Gilles), 20 ans, allemand, tailleur, malade, i5 novembre 1698.
David (Scipion), 19 ans, de Coutances, cordonnier, malade, 24 avril
1699.
Drouin (Jacques), écuyer, sieur de Bousseuil, 24 ans, de Blois,
9 septembre 1699.
Feronce (Jacques), 22 ans, de Saint- Jacques près Grenoble, ci-de-
vant soldat, malade, 8 juin 1698.
Liste d' Abjurations. 487
FouiLLET (Jean'i, 40 ans, de Genève, malade, i'='' février 1699.
Girard (Augustin), 24 ans, de La Rochelle, malade, i'^'' octobre 1700.
GoNET (François), 48 ans, de Lyon, soldat, malade, 11 janvier 1699.
GouRDEAU (Elisabeth), 3o ans, de Porte près de Valence, malade,
22 avril 1699.
Hatton (Etienne), 42 ans, de Marchenoir, chirurgien, 5 mai 1699.
Henry (Daniel), 26 ans, de Saint-Jean-d'Angely, 28 juillet 1699.
» (Sara), 25 ans, » »
Heurdelay (Abraham), 45 ans, de Constance, malade, 23 juin 1700.
Jaquin (Marguerite), 87 ans, femme d'un lieutenant de dragons,
malade, 5 mai 1700.
La. . .{sic) (Elisabeth de), 55 ans, de Bourdeaux, malade, 3o décem-
bre 1698.
Laroche (Marie), 18 ans, de Montpellier, malade, i5 avril 1699.
La Vallette (Pierre de), 22 ans, de Lavit près Montauban, soldat,
malade, 8 juin 1698.
Lecomte (Pierre-Jean), 22 ans, de Paris, libraire, malade, 2 février
1700.
Ledarnier (François de), 33 ans, de Genève, soldat, malade,
16 mars 1700.
Lefort (Abraham), 40 ans, de Caen, rubanier, 10 octobre 1700.
Le Gai (Jean), 35 ans, de Saint-Quentin, malade, 11 décembre 1699.
Létudois (Pierre), 21 ans, de Saint-Nicolas, ouvrier en soie, 22 juil-
let 1699.
Loche (Henri), 35 ans, suisse, cocher, i^'' mai 1699.
LoNGETTES (Isaac), 25 ans, d'Orléans, chirurgien, malade, 20 avril
1698.
Macar (Robert), 5o ans, anglais, palfrenier, malade, 6 octobre 1699.
Macarty (Philémon), 46 ans, irlandais, abjure «de son gré», 21 août
1698.
Macdaniel (Jean), 36 ans, écossais, 28 janvier 1699.
Macenleooue (Charles), 40 ans, écossais, soldat, malade, 28 octobre
1698.
Mainicke (Jean-Georges), 25 ans, allemand, convalescent, 21 dé-
cembre 1700.
Manjain (Barbe), 66 ans, de Nettancourt, malade, 27 mars 1699.
Martin (Marc-Isaac), 22 ans, de Vendôme, i5 novembre 1700.
Matthieu (Robert), 28 ans, parisien, malade, 24 septembre 1698.
488 Révocation de fEdit de Nantes à Fans,
MoRLOT (Etienne), 3o ans, de Montbéliard, soldat aux gardes suisses,
malade, 20 décembre 1700.
Mulot (Marie), 22 ans, de Paray-le-Monail, fille d'un ministre de
Genève, 10 mars 1700.
MuTEL (Claude), 55 ans, de Nanteuil, charretier, malade, 2 janvier 1700.
Oltreman (Abraham), 3o ans, hollandais, malade, 25 mai 1700.
Parris (Jean), 3o ans, anglais, 18 octobre 1700.
Paulet (Catherine), 36 ans, de Nîmes, veuve de Jean de Londès,
20 avril 1698.
Perinet (Jean), 29 ans, d'Aubigny, abjure « de sa pleine et entière
liberté », 25 mars 1699.
Peruté (Jacques), 18 ans, de Nîmes, ouvrier en soie, malade, 11 dé-
cembre 1699.
PooLE (Jean), 48 ans, de Londres, chapelier, malade, i'='' janvier 1700.
Pro (Jean), 33 ans, de Blois, cordonnier, 9 juillet 1699.
QuiNSON (Adam), 40 ans, du Vivarais, soldat, i^"" septembre 1700.
Reboul (André), 29 ans, deLivron, tailleur, malade, 5 octobre 1700.
Regnauld (Jean), 22 ans, de Marennes, lieutenant, 28 novembre 1699.
Rivière (Madelaine), 3o ans, d'Alençon, 6 août 1700.
Rivière (Susanne de), 25 ans, de Gien, i'='' mai 1699.
Roda Vangjuchama, 3o ans, officier hollandais, 8 février 1700.
Rohaine O'Brian (Richard), 19 ans, irlandais, 18 octobre 1700.
Routa (Abraham), 35 ans, suisse, caporal des gardes, 3o janvier 1700.
RouxEL (Jacob), 18 ans, de Normandie, malade, i^''juin 1699.
RoYALLE (Louise de), 80 ans, de Dreux, malade, 17 avril 1700.
Saint-Martin (Marie de), 3o ans, de Normandie, «a fait abjuration et
reçu l'absolution dans la salle de l'infirmerie», 21 novembre 1700.
ScoT (Robert), 22 ans, écossais, malade, 22 juillet 1698.
SouMAiN (Tiphaine), 24 ans, de Lunel, femme en couches, 22 février
1699.
Tavernier (Madelaine), 3o ans, d'Ardois près Guise, 6 juin 1700.
Thiébault (Jean-Pierre), 16 ans, suisse, malade, i'^'' juin 1700.
VuiLi.ESNES (Sarah), 45 ans, de Hollande, malade, 3o janvier 1700.
APPENDICE VII
LISTE DES ANCIENS
ANCIENS DE PARIS '^
i555 La Perrière (Le sieur de). C'est dans sa maison du
Pré-aux-Clers que s'organisa l'Église Réformée de
Paris.
i557 Gravelle (Taurin), avocat au Parlement, brûlé vif sur
la place Maubert.
iSSy Clinet (Nicolas), pédagogue, brûlé vif sur la place
Maubert.
i557 Graveron ou du Gramboy (le sieur de), mari de
Philippe de Luns.
iSSy — 1558 Du Rousseau (Nicolas), mort en prison.
i559 Ricssanges (De), orfèvre apostat et dénonciateur.
i559 N. médecin » »
i56o Flavigny.
i56o Le Maçon (Zacharie).
i65i Daboval, mercier de la cour.
i56i ChamoH (De) ou De Chaumon.
i562 La Paye, martyr.
i563 Apesiigny (D') ou de Lapestigny, martyr.
i565 Le Clerc (Pierre).
iSyS Merlanchon (Antoine), massacré à la Saint-Barthélémy
près de la porte Saint-Michel.
' Les noms en italiques sont ceux de non l'entrée en fonctions; mais bien les
la liste d'Ath. Coquerel fils insére'e dans années durant lesquelles on trouve les
le Bullet. XII, i3. Les dates indiquent anciens en fonctions.
490 Révocation de HEdit de Nantes à Paris.
i5-]8 Regnard {Hugues de), dit de Saint-Martin,
iSqô Bede' {]ean de), sieur de la Gourmandière, avocat au
Parlement, mort en 1648, âgé de 85 ans.
iSgS Cariant (Moïse), député au synode de Sainte-Foy.
1899 Mercier (Josias), sieur des Bordes et de Grigny, fils du
professeur d'hébreu au collège de France, député
au synode de Jargeau et de l'assemblée politique de
Sainte-Foy en 1601 , intime ami de Casaubon,
recueillit l'Église dans son château de Grigny; secré-
taire de l'assemblée politique de Saumur en 161 1,
de celle de Grenoble en i6i5, mort en 1626.
1604 — i63o AuBERT (Samuel).
1604 Du Fresnoy (Samuel), procureur au Parlement, acheta
au nom de l'Eglise, avec le suivant, le jardin de
Joachim Meurier, qui devint le cimetière Saint-Père.
1604 Lecointe (René), avocat au Parlement.
1606 — 1626 Tardif (Jacques), avocat au Parlement, mort en 1642,
âgé de 72 ans, acheta avec les cinq suivants, l'empla-
cement de Charenton {Bnllet. III, 482).
1606 Ferreur (Thomas Le), secrétaire du consistoire.
1606— 1607 DucLos (Jean), avocat au Parlement.
1606 — 1609 Marchant (Eusèbe).
1606— 1607 Prieur (Jean).
1606 — 1607 Machavée (Jean).
1607 BocHART (Christophe) *.
1607— 1627 Deschamps (Jacques).
1607 DUPRADEL.
1607— 1609 PiNCTORiE (Nicolas).
1607 Serres (Gédéon de) sieur du Pradel, avocat au conseil
privé du roi.
1607 — 1609 MoLLART (Jean).
1609 Dangerville.
1609 Poupart (J.).
1609 Henterez (De).
1609 RoQUIN.
1609 Delayre^.
1609 — 161 7 Bigot ÇÉWe), sieur de Roitay, avocat au Grand conseil,
député aux synodes de 1612, 1614 et 161 7. Mort en
i638.
• Voir Biillet., 4" siîr. II, 134. figure en 1614, ortliograpliié De I.aue,
' C'est sans doute le niijme nom qui dans la liste d'Athanase Coquerel (ils.
Liste des Anciens. 491
16 10 — 1626 Netz (Philippe de), auditeur en la chambre des comptes.
Il n'existait plus en i632.
1611 — 1658 Rigoitmier {Bulld., III, 56i).
1614 Laiie (De).
i6i5 Michel (Claude), {Btdlet., 2^ série, VII, 274).
1620 — 1661 Launay (Pierre de), sieur de Lamotte et de Vauferlan,
apprit l'hébreu à quarante ans pour annoter la
Bible, secrétaire des synodes nationaux de 1623,
1637, du synode provincial de Houdan (1622),
opposé au vote des anciens dans les questions de
doctrine.
1620 Papillon (Thomas), conseiller au Parlement, secrétaire
du synode d'Alais, mort en i635.
1622 BouHiER, signe la lettre de félicitation adressée à Rohan
par le consistoire.
1623 Chenevix (Paul), marchand drapier {Bidlet., IV, 495).
1625 La Milletière (Brachet de), apostat.
1625 — 1626 UHidsseau (.Isaac), père du pasteur; député aux
synodes de 1625, 1626, mort en i65o, âgé de 87 ans.
1626 Mandat,
1626 Millet.
1626 — i63o Raillard.
1629 Chabrol (Jacques de), avocat au Parlement, mort en
i65r.
1629 Rambouillet.
De i63o à 1641 on a relevé les noms suivants {Btdlet.,
XII, 372) au bas de billets d'entrée à l'hôpital du
cimetière Saint-Marcel ; ce sont évidemment des noms
de diacres et d'anciens : Bazin de Liyneville (Jean),
agent de change, conseiller du roi; BEAucHAMP(De);
Bézinier; Du Maistre; Guemault; Gournay (De);
Le Cumieu; Le Sobre; Loos; Marbanlt (Pierre),
ex-secrétaire de Mornay; Muisson; Murât (De);
Parent; Parignon (encore en fonctions en i658,
Bidlet., VII, i3o);QuERGUY (De)aliàs André Guergui;
Thierry; Villiers de la Planche (De).
1642 Cornil (Jean), sieur de l'Isle.
1644 Du Vidal (Jacques).
1648 — 1662 Le Mercier (David), sieur de Lucemont, ancien du
quartier de la Halle et anti-curé de Saint-Eustache.
492 Révocation de l'Edit de Nantes à Paris.
1649— 1685 Bezard (Noël), marchand de bois.
i653— 1676 Des Galinières (Pierre Loride, sieur), avocat au conseil
d'État et au conseil privé, rue des Anglais, le juris-
consulte le plus versé dans les matières de l'Édit,
député aux synodes de Charenton i653, de Loudun
1659 et au synode provincial de Charenton, 1669.
i655— 1669 Le Coq des Forges (Théodore).
i655— 1685 Massanes (Antoine De), conseiller-secrétaire du roi.
i655 TuRPiN (Pierre), avocat au conseil, plaide au synode
de Loudun, contre Papillon, la cause de Morus.
i658 GuiLLARD, procureur au Parlement, ancien du quartier
de la place Maubert, et anti-curé de Saint-Étienne.
i658 — 1674 Tardif (Théophile), filleul de Pierre Du Moulin (Bullet.,
2" sér., VII, 32i).
1659 Prondre.
1659 — 1685 Papillon (David) avocat.
1662 Cury.
1662 Netz (François de), mort en 1670, âgé de 70 ans.
i665— 1685 Grostête (Jacques), sieur de la Buffière.
1668 — 1672 FouQUiER, ancien du quartier Daillé père.
1669— 1685 BeaiicJiamp (Samuel de), probablement identique à
celui qui est mentionné ci-dessus entre i63o et 1641.
1669 — 1685 Girard (Jean), joaillier, ancien du quartier de Drelin-
court.
1669— 1685 Le Coq de Saint-Léger (Théodore).
1669 — 1676 POMIER.
1670 — 1685 Béringhen (Jean de), secrétaire du roi.
1670 — 1685 Bernard de Boiiilly (Philippe), avocat.
1670 Bigot.
1670— 1677 CoMBEL (Pierre)^ conseiller-secrétaire du roi, rue des
Fossés-Montmartre.
1670 — 1685 Conrart de Rabodingen, neveu de Valentin,
1670 Fenoux.
1670 Francosme (Charles), banquier.
1670 — 1685 Girardot, marchand de bois.
1671 — 1685 Falaiseau, banquier.
1671 — 1685 La Bastide (Antoine Crozat, sieur de).
1671 Le Noble (Jean), marchand, rue du Petit-Lion.
1672 Le Maçon de La Fontaine (Jacques), conseiller du roi.
1674 — 1685 Lardeau (Samuel), procureur au Parlement.
1675 — 1685 Masclari (Gaspard), avocat aux conseils.
Liste des Anciens. 498
1677 — 1685 Gervaisc (Louis), marchand linger.
1679 — 1685 Ammonet (Matthieu), marchand de dentelles.
1679 — 1685 Aufrère, procureur au Parlement.
1679—1685 Des Marchais (Thomas de Lorme, sieur).
1679 Tessereau (Abraham), conseiller-secrétaire du roi,
secrétaire du synode de Charenton (1679), adjoint à
Massanes «pour agir aux affaires des Eglises».
i683— 1685 Tassin (Everte), avocat au Parlement.
i685 Rozemont (Jacques de), sieur de Boncœur.
i685 Robethon (Jean), avocat au Parlement.
i685 Gaucher, férandinier.
i685 Janiçon (François), sieur de Marsin, avocat au conseil.
ADDITIONS
Pendant l'impression du troisième volume, a paru dans le
Bnllctùi, XLIll, 46, le premier travail concernant le Mcrcan de
l'Eglise de Charenton; nous nous bornons à y renvoyer le
lecteur.
En outre, la Bibliothèque du protestantisme s'est enrichie de
de deux nouveaux manuscrits, qui nous permettent d'ajouter une
quarantaine de noms à ceux des Parisiens éuugrcs.
DENOMBREMENT DES FRANÇAIS, VAUDOIS, REFUGIES AU LOCLE
i685— 1715
Bernardin (Sébastien), de Paris, janvier 1709.
Blondeau (Antoine), de Paris, janvier 1709.
Carré (Loys), de Charenton, 5 septembre 1687.
DuNOux (Philippe), de Paris, 21 janvier 1686.
Galère (David), de Paris, sa femme et deux enfants, juillet 1708.
IsET (François), de Paris, faubourg Saint-Antoine, 16 juillet 1686.
Pétra (Louis), de Paris, juin 1708.
ViGou (Pierre), de Paris, février 1706.
Additions. 498
LISTE DES FRANÇAIS, VAUDOIS, RÉFUGIÉS, QUI ONT TRAVERSÉ
FRANCFORT-SUR-LE-MEIN, 1686-1689
BoNA (Jean\ de Paris, personne de mérite, allant en Hollande,
22 juillet 1686.
Boulanger (Jean), de Paris, jardinier, allant à Genève, avec
témoignage, i8 décembre 1686.
Breton (Jean de), de Paris, maître fourbisseur, avec attestation
de Zurich, signée à Schaffhausen; i'^'' mai 1687.
Briet (Estienne, Claude et David), de Monneaux près Château-
Thierr}'', allant à Middelbourg, i3 décembre 1686. Frères et cousin,
ayant été forcés de signer et de promettre d'aller à la messe, avec
désir d'en faire la réparation au plus tost. Chacun avec un témoignage
de Bâle du 5 novembre 1686 (voir II, 58i).
Brion (Claude), de Paris, passementier, allant à Berlin, 26 juil-
let 1686 (voir III, 321).
Chardinal (Jean), de Paris, brodeur, allant en Brandebourg,
28 juillet 1687. Malade, témoignage d'Orbe, vu en diverses places
(voir III, 325).
Autre Jean, de Paris, sans profession, venant de Nuremberg,
allant en Hollande, 9 juillet 1688.
Chartier (Jacques), de Paris, ouvrier en soie, allant à Man-
heim, i*^"" juin 1686. Jeune homme venant de la Suisse, avec passe
d'Amsterdam et de Zurich.
Chastelain (Estienne, Marie et Elisabeth), de Paris, marchands
de dentelles, allant en Hollande, 16 août 1686. — Ces trois réfugiés
paraissent différents de ceux que mentionne la page 63 du
tome III.
CuRY (Abraham), de La Ferté près Paris, allant à Neuchàtel,
avec sa femme et un enfant, i*^"" mars 1687.
CuRY (Paul), de La Ferté près Paris, allant à Neuchàtel, avec
sa femme et quatre enfants, i''' mars 1687.
496 Révocation de l'Edit de Nantes à Pans.
CuRY (Pierre), de La Ferté près Paris, allant à Neuchâtel, avec
sa femme et un enfant, i*"^ mars 1687.
Denis (Jean). Sur ce réfugié mentionné ci-dessus p. 33i le
nouveau manuscrit donne le détail suivant : « Autrefois barbare,
ayant esté pris sur mer près de Malte, par le chevalier de Ville-
gagnon en l'an 1609, qui l'a vendu au duc de Duras, lequel l'a fait
baptiser et l'a élevé dans la religion réformée, l'ayant fait apprendre
l'art d'orfèvre, et marié à l'une de ses femmes de chambre. Sa
femme lui a donné quatre enfants, dont deux garçons, qui lui ont
esté enlevés par les Jésuites. »
Du Cerceau (Jean), de Paris, doreur, jeune garçon allant en
Suisse, avec témoignage de Genève, i3 octobre 1687.
JuzEAU (Daniel-Gabriel), de Paris, tailleur, 22 septembre 1687.
Le Pair (Jacques), de Villebelle (Villiers-le-Bel) près Paris,
venant de La Haye, allant à Beyreuth, 21 février 1687.
Marandel (Pierre), de Paris, ouvrier en soie, venant de Hol-
lande, allant à Genève, avec sa femme, Marguerite Payé, 18 no-
vembre 1687.
Michel (Jean), de Paris, ouvrier en soie, venant de Zurich,
allant à Berlin, 22 janvier 1687.
Michel (Marianne), de Paris, venant d'Heidelberg, allant en
Angleterre, 20 avril 1687.
NoDET (Estienne), de Paris, maçon, venant de Zurich, allant à
Berlin, 11 octobre 1686.
Pache (Susanne), de Paris, jeune fille, venant de Nuremberg,
allant en Hollande, 19 avril 1689.
Petito (Anna), de Paris, sans profession, venant d'Heidelberg,
allant en Hollande, très chaudement recommandée, 18 mai 1687.
PiNAY (Jean), de Paris, venant de Suisse, allant en Hollande,
21 février 1687.
PiNET (Jean), de Paris, venant de Zurich, allant en Hollande,
24 septembre 1686.
PiNET (Jean), de Paris, sans profession, fils d'un procureur,
venant d'Heidelberg, va retrouver son oncle, qui est lieutenant.
Additions. 497
fort honnête garçon, 8 mai 1687. — Venant de Brandebourg, allant
en Hollande, 3i juillet 1687.
Prou (Barthélémy), de Paris, carrossier, venant de Neuchâtel,
allant en Hollande, 27 septembre 1687.
Ramboulet (Alexandre-Pierre, noble sieur de), de Paris, jeune
homme de très bonne qualité, avec de très bons témoignages, mai
1687.
RossART (Paul), de Paris, passementier, venant de Suisse,
allant à Cassel, avec sa femme. Renée Dufour, 20 décembre 1686.
Tellin (Rachel), de Paris, venant de Zurich, allant à Brème,
8 septembre 1686.
Thibaud (Pierre), de Paris, sans profession, venant de Suisse,
allant en Brandebourg, 21 avril 1687.
Vallonton (Pierre), de Paris, sans profession, venant de
Suisse, allant en Hollande, 14 janvier 1687.
Verrier (Antoine), de Paris, sans profession, venant de Mar-
bourg, allant en Suisse, 10 novembre 1687.
DERNIÈRE ADDITION
(Voir III, 193).
Nous devons à l'amitié de M. Planchon, directeur de l'École
de pharmacie, les pièces inédites suivantes :
Cejourd'huy lundy 20 (lisez 21) may i6S5, la compagnie de MM. les anciens
appoticaires a esté convoquée pour donner son avis suivant l'arrest du Parle-
ment et les conclusions de M. le procureur général rendue le i5 may i636, au
sujet des lettres-patentes du roy obtenues par Nicolas Lémery, docteur en
médecine, le 8 avril 1686, dont lecture a esté faite. Il a été résolu de s'opposer
et de représenter à M. de La Rej'nie et à M. le procureur général que tous
ceux qui ont fait des cours de chj'mie et qui estoyent médecins n'ont jamais
vandu ni débité les remèdes qu'ils faisoyent dans leurs cours, et ont signé
Noblet, Prévost, Regnault, Gamare, Lacoste, Baibi, Berger, Geoffroj', Lenoir,
Vadurel, André, Josson (Biblioth. de l'École de pharmacie, Reg. 3i, f" iSz).
m sa
498 Dernière addition.
Le 24 mai, nouvelle délibération confirmative et plus étendue
de la corporation des apothicaires (f" 281 verso).
Du mardy premier octobre 1686.
Aujourdhuy les maistres et gardes en charge, anciens gardes et commu-
nauté des marchands appoticaires et espiciers de cette ville de Paris estant
assemblés en la manière accoustumée, pour délibérer sur ce que le sieur
Nicolas Lémery, cy-devant appoticaire du roy suivant la cour, et faisant sous
la faculté dudit privilège des cours ordinaires de chymie en cette ville de
Paris, il en mtroit esté eiiipesclté par ordre de Sa Majesté parce qu'il faisait
profession de la religion prétendue reformée, mesine aurait esté obligé de se
démettre de sa charge d^ appoticaire, mais depuis quelques mois ayant embrassé
et faisant profession à présent de la religion catholique, apostolique et rotnainc,
il a pieu au roy par lettres patentes adressantes à la cour de Parlement, luy
permettre de rétablir son laboratoire de cliymie en tel endroit de cette ville et
fauxbourg de Paris que bon luy semblerait, pour y composer, préparer, vendre et
débiter tous les médicaments et drogues qui en dépendent, desquelles lettres
ayant fait donner coppie auxdits maistres et gardes de l'ordonnance de ladite
Cour, ils se seroj'ent opposés à l'enregistrement desdites lettres, comme
contraires aux statuts de leur communauté, arrêts et règlements intervenus
pour l'exécution d'iceux, et sui la nouveauté de la proposition faite par ledit
sieur Lémery, ayant fait leurs très humbles remonstrances à M. de La Reynie,
lieutenant général de police, il leur auroit dit de la part du roy que l'intention
de Sa Majesté csloit de traittcr le plus favorablement que faire se pourrait ledit
sieur Lémery, en conséquence de sa réunion à la religion catlioliquc, apostolique
et romaine, et de n'apporter par Icsdits tnaistres et gardes aucun empêchement ny
retard à son rétablissement. Et pour cet effet, ledit sieur Lémery auroit requis
lesdits maistres et gardes de prester leur consentement à ce qu'il eût la liberté
de faire et continuer, sa vie durant seulement, les cours publics de chymie
qu'il faisoit autrefois, et à ceste fin faire construire un laboratoire de chymie
en tel endroit de cette ville et fauxbourg de Paris que bon luy semblera,
comme pareillement de pouvoir tenir, sa vie durant aussy seullement, boutique
ouverte de pharmacie pour la distribution de ses remèdes, ainsy qu'il faisoit
auparavant la démission de son dit privilège, à la charge touttefois d'observer
les règlements de ladiste communauté, et de souffrir la visite des dits maistres
et gardes ainsy que les maistres appoticaires d'icelle communauté, et quil luy
seroit donné copie ou extrait en bonne et deue forme de la délibération qui
sur ce interviendroit pour iceluy faire omologuer par arrest de ladite Cour de
parlement et enregistrer au Chastelet de Paris et partout où besoin seroit,
ayant de rechef requis et prié lesdits maistres et gardes d'en délibérer
présentement et de luy procurer l'agrément de la compagnie à l'effet que
dessus.
Sur quoy la compagnie délibérant après avoir veu les lettres du roy
obtenues par ledit sieur Lémery le 8 avril dernier, et en conséquence de
l'ordre exprès de Sa Majesté, fait entendre par mondit sieur de La Reynie
auxdits maistres et gardes, a consenti et accorde, même permet en tant qu'à
elle est, que ledit sieur Lémery puisse, sa vie durant seulement, faire et
continuer les cours publics de chymie qu'il faisoit autrefois, et qu'à cette fin il
pouiTa faire construire un laboratoire de chymie en tel endroit de cette ville
Dernière addition.
499
et fauxbourg de Paris que bon luy semblera; a consenti pareillement qu'il
puisse, sa vie durant seulement, tenir boutique ouverte de pharmacie et
distribuer ses remèdes ainsj' qu'il faisoit cy-devant, à la charge d'observer les
règlements de ladite communauté, et de souffrir les visites desdits maistres et
gardes ainsy que les marchands apoticaires, promettant ne luy donner aucun
empeschement, mesme consentant qu'il fasse omologuer le présent acte par
arrest de la Cour de parlement, et iceluy enregistrer au greffe du Chastelet de
Paris et partout où besoin sera, et pour consentir ladite omologation a
constitué pour son procureur en ladite Cour de parlement maistre Jean-Baptiste
La Fouasse, et audit Chastelet maistre Edme Michel Rigault, sans toutefois,
sous le bon plaisir de Sa Majesté, que ledit sieur Lémery puisse faire aucun
apprentif, et sans que le présent acte puisse à l'avenir estre tiré à conséquence
ny préjudicier aux privilèges desdits marchands apoticaires, comme le tout
n'ayant esté fait, consenti et accordé que par la soumission et le respect que
la compagnie doit aux ordres du roy, et ont lesdits maistres etgardes en charge,
anciens gardes et marchands apoticaires présents, même ledit sieur Lémery
fait entrer et lecture à luy faite, signé.
M. Noblet est dadvis de le laisser jouir paisiblement conformément aux
lettres patentes du roy, sans aller chez luy en visite et de rayer ce qui est
cy-dessus.
M. Prévost, pareil avis.
M. Fraguier, pareil avis.
M. Regnault, idem. M. Morisseau, idem. M. Simon, idem. M. Lacoste, idem.
M. Héron, idem, sans parler de visite. M. Rousseau, idem. M. Vadurel,
idem. M. André, idem. M. Astier, idem. M. Boulduc, idem. M. Michel, idem.
M. Clément, idem. M. Gaillard, idem. M. Dumeurier, idem. M. Martel, idem.
M. Josson, idem. M. Laplace, idem. M. Villette, idem. M. Penicher, idem.
M. Rassicord, idem. M. Andry, idem. M. PouUain, idem. M. Froment, idem.
M. Seconds, idem. M. Fradin, idem. M. Gamare, idem. M. Biet, idem, M. Sou-
biron, idem. M. Peaget, idem.
Nota que cet acte n'a point esté signé (Reg. 3i, f" 5, verso).
RECTIFICATION
(Voir I, io3).
Le dernier numéro du quarante-deuxième volume du Btiîletin
contient une étude importante sur des pièces récemment décou-
vertes, d'où il résulte que protestants et catholiques, les uns pour
approuver, les autres pour blâmer, ont singulièrement exagéré le
nombre des victimes tuées et brûlées en 1708 par ordre de
Montrevel, dans un moulin situé aux portes de Nîmes. Sans tenir
compte de la réflexion judicieuse de M. Sagnier {Bnllet., XXVII,
548), l'auteur de cette étude réduit à vingt-et-un le chiffre fan-
tastique de deux à trois cents. Et tout en constatant que Catherine
Ardouin, âgée de six ans, « fut sauvée par une circonstance
inexpliquée », il rejette comme légendaire le fait d'une jeune fille
sauvée par un laquais du maréchal. En revanche, il atteste qu'un
enfant à la mamelle dut la vie à la pitié de l'un des assistants
nommé Viala, lequel l'arracha des bras de sa mère, M"" Gueidan,
que les soldats allaient massacrer.
--^■«■■••«>-
INDEX
On trouvera ici à peu près tous les noms contenus dans les trois volumes,
sauf ceux qui figurent dans les listes de gratification aux nouveaux con-
vertis (III, 4o5-4i3), et dans les listes d'abjuration (III, 419-488). L'ordre
alphabétique introduit dans toutes ces listes, permet de les consulter aisé-
ment, et en a rendu la reproduction superflue. — Les chiffres ordinaires
ne renvoient généralement qu'à une simple mention; les chiffres gras, au
contraire, signalent des renseignements spéciaux.
Abard, III, 108.
Abe, II, 487, 450, 462; III, I.
Abère (D'), III, 90.
Abrantès (Junot, duc d'), I, 58g.
Acher, II, 146.
Adam, jésuite, I, 244, 400.
Adam (Claude), III, 3o8.
Adam, sieur de Saint-Denis, I, 109.
Addée de Grandchamp, I, 58o ; III,
3o8.
Adrien (Salomon), II, 5oo.
Agar (D'), III, 3o8.
Agar (Jacob d'), II, 480.
Agar (Théodore d'), I, i55.
Agasse, II, 480; III, 809.
Agé, II, 359, 45o.
Agneau (Marie), I, 201.
Agnès (M">^), II, 256; III, i.
Agnew, I, i36, i53.
Agoureau (D'), III, 809.
Aguesseau (D'), I, 40, 81, 82, 85,
92, 5oi ; II, 517.
Aguesseau (D'), fils, I, 92.
Aiguisier, I, 100.
Aïure, III, 418.
Alba (M™-^ d'), II, 258, 290; III, i.
Albouy, I, 219.
Aldabat, II, 488, 450, 452.
Aleaume (Jacques), I, 58r.
Alexandre, joaillier, II, 480 ; III, 809.
Alexandre (Jean-Louis), II, i85.
Alexandre VII, I, 2i5.
Alglave, II, 450, 462, 476; III, I.
Aliès (Jean d'), III, 895.
Aliès (D'), baron de Caussade, II,
485; III, 91.
Aliès (Samuel de La Tour d'), I,
821,518; II, 268, 846.
Aliès (Zacharie d'), I, 484; III, i,
Alizon, III, 2.
Allaire, II, 484 ; III, 809.
Allard, II, 224 ; III, 809.
Allart, II, 170, 178.
Allemagne (D'), I, 810, 313, 320.
AUix, teinturier, II, 481.
Allix (Pierre), I, 24, 154, 8o5, 811,
85o, 358, 867, 870, 371, 477, 487,
559, 571 ; II, 3, 4, 8, 9, 11, 12,
184, 204, 885, 498, 526, 554; III,
810.
Allix (M""), II, 257 ; III, 2.
Alvarés, II, 216; III, 8.
5o2
Index.
Amel (Du), III, 3io.
Amian, I, 670 ; II, 282, 467, 468, 480;
III, 3, 3io.
Amonnet, commis aux aides, II, 5i2.
Amonnet, domestique, II, 3o.
Amonnet (François), II, 23, 481.
Amonnet (Matthieu), I, 120, 870; II,
24, 274, 290, 391, 393, 434, 495,
523; III, 4.
Amonnet (Mad'=), II, 274, 283, 290,
435.
Amonnet (M"'=), II, 426, 462, 570.
Amonnet (Marthe), II, 291, 586.
Amproux, I, 224, 414, 542; III, 399.
Amyaud (M"«), II, 527.
Amyot, II, 480, 5i5 ; III, 4.
Amyrault (Balthasar-Octavian), I,
195.
Amyraut (Moïse), I, 20, 273, 278,
282, 283, 285, 292.
Amyraut (M""), III, 6.
Amyraut (Rachel), I, 5i5.
Amyraut de Champrobin, II, 259,
480; III, 310.
Anard, III, 3io.
Ancelin, III, 7.
Ancillon, I, 9, 22, 88.
Andelot (marquis d'), I, 5io.
Andelot (Anne d'), I, 5o8.
Andelot (Charles d'), I, 5o8.
André (le P. François), I, 58.
Andrieu, II, 498; III, 3io.
Androuet (M-^-^), III, 7.
Androuet du Cerceau, II, 480; III,
3io.
Andry (Jean), III, 7.
Angély, II, 219.
Angennes (l'évèque Claude d'),1, 28.
Angennes (D'), marquis de Mont-
louet, I, 514, 58i.
Angennes (D'), marquis de Mainte-
non, I, 514.
Angennes (M"" d'), II, 257, 479; III, 7.
Angibert, II, 45o.
Anglebernes (M""= d'), II, 287.
Anglcy, III, 4j8.
Anne d'Autriche, I, 241.
Anty(M"=d'), II, 256;III, 9.
Apestigny (D'), III, 489.
Aquin (Louis), II, 118, 476; III, 9.
Arbauld (Susanne), fem. de Leblanc
de Beaulieu, II, 496, 497, 56i ; III, 9.
Arbunot, II, 480; III, 3 11.
Arbussi, I, 3i3.
Archer, veuve, III, 9.
Archinard, II, 482.
Arcieu (M"'=), III, 10.
Arconville (D'), III, 414.
Ardesoif (Louise), III, 10.
Arenfeldt, II, 45o, 45i, 452, 466, 471,
476; III, 10.
Argenson (D'), I, 92; II, 513, 515.
Armand, II, 450; III, 3ii.
Armenault (Marie), II, 494.
Arminius, I, 274.
Arnaud, II, 472.
Arnauld (Antoine), I, 9, 62, 417,
419, 482, 521.
Arnauld (Claude), I, i5o; III, 395.
Arnaut de Bordenave, III, 895.
Arnauld de Corbeville, I, 117.
Arnoux, I, 38o; II, 235; III, 10.
Arsilliers (baron d'), I, 58i.
Artagnan (D'), III, 61.
Arthuis (M"= d'), II, 290; III, 10.
Arzeliers (D'), III, 3ii.
Arzilliers (marquis d'), I, 200; II,
479-
Asnières (Jérôme d'), I, 117.
Assaré, III, 416.
Assas (D'), II, 404.
Asselin, III, 3ii.
Athie (le P.), II, 581.
Attainville, II, 524; III, 10.
Aubais(D'), III, 3ii.
Aube, III, 3ii.
Aubert, II, 589; III, 11.
Aubert (Samuel), III, 490.
Aubertin (Edme), I, 22, 171, 172,
173, 179, 194, 195, 270, 279,
376; II, 481.
Aubertin (M"'^), I, 570.
Aubertin (Isabelle), I, 5i5.
Aubertin (Marie), III, 3ii.
Index.
5o3
Aubigné(M'"=d'), I, 5ii.
Aubonne (M™ d'), II, 435.
Aubré (Marguerite), II, 211.
Aubry, II, 178; III, 3i2.
Aubry (Anne), III, 11.
Aubusson (Georges d'), I, 30.
Audouville, I, 820; III, 3i2.
Audouy, II, 365.
Audry, II, 294.
Aufrère, II, 30, 282, 435; III, 11.
Auger, I, 201.
Auger (Marie), I, 201.
Auger, pasteur, II, 469.
Augerel, I, 527.
Augier, pasteur, II, 11.
Aulnay (comte d'), II, 290, 402 ;
III, II.
Aulnay (M"^ d'), II, 424, 529.
Ausset, II, 4i5; III, 11.
Ausson (D"), II, 45o, 476; III, 11.
Ausson (M"= d'), II, 537.
Aussy (D'), III, 3x2.
Aussy (M"« d'), II, 480.
Autestre (M"'), II, 423.
Auteuil (M'"'^ d'), III, 12.
Auvachcj I, i85.
Auzière, I, 219.
Auzy (M"'= d'), III, 93.
Avaux (D'), I, 545.
Averne (D'), I, 256.
Averse (Gaudicher, sieur d'), II, 898.
Aversay (M"'^ Rebondy d'), III, 93.
Ayrolle (D'), III, 12.
Bacalan (M"« de), II, 220, 253, 257 ;
III, 12, 414.
Bachaus (Henri), I, 533.
Bachelet, II, 481 ; m, 812.
Bachelier, II, 481, 483; III, 812.
Bacq, II, 487, 440.
Bacquet (Pierre), II, 460.
Badois, II, 45o; III, 12.
Bagnaux, II, 53i.
Baille, III, 13.
Baillet, III, i3.
Bâillon (M"'), II, 535.
Bailly, II, 616; III, 14.
Balagny, III, 14.
Balguerie, II, 582.
Balouard (Suzanne), I, 5i2.
Balzac, I, 9, 14, 15.
Bander, II, 290; III, 14.
Bang, II, 507.
Bansilion, I, 255.
Baptiste (M™), III, 14.
Bar, I, 178; II, 455.
Barat, III, 14.
Barbe, II, 548.
Barbet, III, 14.
Barbier, I, 538; II, 217.
Barbin, III, 14.
Barbot, banquier, II, 481 ; III, 812.
Barbot, guide, II, 45o.
Barbot (Anne-Élisabeth), II, 445.
Barbot (Constance-Emilie), II, 445.
Barbot de La Porte (Jacques), 11,448.
Barbut, III, 3i3.
Bareire, II, 617; III, 14.
Barickausen, III, 3i3.
Baril, II, 288, 578; III, i5, 3i3.
Barle (M"= de), U, 259, 586; III, i5,
416.
Barnier, III, 3i3.
Baron (Charles), III, i5.
Baron, veuve, III, i5.
Baron (Etienne, sieur du Pont), I,
464; III, i5.
Baron (M°= Etienne), I, 465.
Baronius, I, 874.
Barrau (M"'^), III, i5.
Barré, III, 818.
Barrière (De), II, 45o, 452.
Barrois, II, 294; III, i5.
Basange, II, 480; III, 818.
Basile, III, 3i3.
Basnage, I, 282, 283, 285; II, 548.
Bateher, II, 592; III, i5.
Battet, II, 45o, 476; III, i5.
Bauche, III, 3i3.
Baudemont, II, 294; III, i5.
Baudoin, III, 3i3.
Baudouin, III, i5, 899.
Baudry, II, 498; III, 814.
Bauffre, III, 814.
<d
5o4
Index,
Bauman, III, 314.
Baume, III, 314.
Baurain, II, 294, 298; III, i5.
Baurin, III, i5.
Baury, I, 562.
Baville, intendant, I, 5, 67, 78, 80,
91.
Bayard (Jeanne), II, 476.
Bayle, I, 7, 233.
Bazanier (Anne), II, 98, 479; III, 17,
314.
Bazille (M'»'=), III, 17.
Bazin, I, 58i.
Bazin (Madelaine), II, 372; III, 314.
Bazin de Beaulieu, I, 58o; III, 395.
Bazin de Linieville, I, 58o.
Bazin de Médan, II, 2o3.
Beauchamp (Samuel), I, 219; II, 34,
290.
Beaufort (De), III, 16.
Beaulieu (De), II, 259; III, 16, 417.
Beaumays, dit le mercier, I, 271.
Beaumont (Esther), III, 814.
Beaumont (De), I, 562; II, 52i.
Beaumont (Levasseur, marquis de),
I, 517.
Beaupré, III, 16.
Beaurain (Antoine), II, 290.
Beauvais (Susanne), II, 291; III, 16.
Beauvilliers, I, 74.
Beck (Jean de), II, 202, 290, 440,
443; III, 16.
Beck (Constance-Emilie de), II, 448.
Beck (Elisabeth de), II, 448.
Bédé, I, 58o; III, 3i5, 490.
Bedoul, II, 5o3.
Béhours, III, 3i5.
Behu, II, 45o.
Bel, II, 527.
Belarbre, III, 417.
Belcastel (De), II, 282; III, 17.
Belhomme, III, 17, 3i5.
Beliard, II, 480; III, 3i5.
Iklin (M"-), II, 5i3.
Bellanger (M"><-), III, 17.
Bellay, II, 494.
Bcllarmin, 1, 875.
Bellejambe (Thomas), II, 179.
Bellejean (M»^), II, 180.
Bellette, III, 896.
Belleville, III, 18.
Bellory, II, 290, 291, 477; III, 18.
Bellot, III, 3i5.
Beloir, m, 3i5.
Belot (Anne-Marguerite), III, 18.
Belzunce (De), II, 202; III, 414.
Bénard (Paul), I, 224.
Benato, II, 522.
Bennes (De), III, 18.
Bennes (Jeanne de), II, 290; III, 18,
3i5.
Benoit (M"'^), III, 18.
Benoit (Élie), I, 8, 228, 244, 284,
337, 5o2, 5i2; II, 870; III, 3i5.
Benot, III, 3i6.
Beraut, II, i83.
Berchère, III, 3i6.
Berchet, III, 19.
Berger, I, 509; III, 3ié.
Bergeron, I, 278.
Béringhen (Jean de), I, 119, 192,
228; II, 34, 202, 290, 479, 496;
m, 19, 418.
Béringhen (M'"" Jean de), 11, 290.
Béringhen (Françoise de), II, 290.
Béringhen (Henri de), I, Sog.
Béringhen (Marie de), II, 874.
Béringhen (Susanne de), II, 827.
Béringhen (Théodore de), I, i3i,
542; II, i38, 278, 274, 290, 367,
870, 379.
Béringhen (M'"= Théod. de), II, 253,
257, 411, 479.
Berlancourt, III, 19.
Bernard, II, 208, 282, 294, 295, 488,
479; III, 19, 3 16, 896, 899.
Bernard, jésuite, I, 241.
» (Antoine), III, 19.
» (Daniel), II, 282, 481.
» (Jeanne), II, 258, 291 ; III, 19.
» (Nicolas), m, 19.
» (Samuel), I, 178; 11, 204.
Bernardi, I, 148; II, 3i.
Bernardin, III, 494.
6
Index.
5o5
Bernardon (M™), II, 258, 290; III, 20.
Berne (M"<=), II, 256; III, 20.
Bernier, I, 3o5; II, 563; III, 20.
Bernières (Gabrielle de), II, 416.
Bernières-Louvigny (De), I, 98.
Bernon, pasteur, III, 20, 414, 416.
Bernon de l'Isleau (Esther), il, 257,
477-
Berquet, II, 044; III, 22.
Bert, II, 435.
Bertaut (M""^), I, 562.
Berteau (Pierre), II, 32o, 400, 476.
Berthe, II, 260; III, 22, 3 16.
Bertheau, pasteur, I, i55, 366, 555,
557; II, 3, 12, i35, 45o, 45i, 453;
III, 3i6.
Bertheau (M"0, H, 282, 436; III, 22.
Berthelot, III, 417.
Berthon, II, 227; III, 22.
Bertin, III, 817.
Bertrand, I, 557; II, 584; III, 417.
» (M"'=), II, 5o, 282.
» (Daniel), II, 480.
» (David), III, 23.
Besnard, III, 23.
Bessé-Bataillère (M™'^ de), II, 253,
260, 285; 111,23.
Besset, I, 201.
Besson, II, 450, 451, 452; III, 25.
Bethy (M"'), II, 256; III, 26.
Beugé, II, 2o3.
Beuvry, II, 552; III, 817,
Beyne (De), I, 526.
Bezard, I, 124; II, 42, 415.
» (M™«), II, 254; III, 26.
» (Marie), I, 184.
» fiis, U, 179, 2o3.
Bèze, I, 274.
Bézinier, III, 491.
Bibaud, III, 317.
Bidache (veuve), II, 552; III, 26.
Bie (De), II, 192.
Bielke, II, 549.
Biet, II, 480, 481, 497; III, 26.
Bigot, I, 168; II, 257, 394, 480, 527;
III, 396.
Bigot (Élie), I, 58o; II, 488.
Bigot de La Honville, I, 3ii; III, 26,
317.
Bigot de La Rainvilie, I, 5i5; III,
399.
Bigot de Morogues, II, 225.
» de Roitay, III, 490.
» de Vrain, I, 58o.
Biguereau, III, 400.
Billaud, II, 498; III, 317.
Billot, I, 253.
Binot, II, 294; III, 27.
Bion, I, loi.
Bionens, II, 896.
Biseul, III, 396.
Bivelat, II, 246, 257; III, 27, 817.
Bizerolles (De), II, 546.
Bizet, I, 224.
Blacal, I, 225.
Blaize, II, 147; III, 27.
Blampignon (abbé de), II, 268.
Blanc, I, 201.
Blanchard, III, 817.
Blette, II, 5i3, 589; III, 27.
BIève (De), II, 527.
Bligny (De), II, 176; III, 27.
Blisson, II, 563; III, 28.
Blondeau, I, 201 ; III, 817, 494.
Blonde], II, 52o; III, 3i8.
Blondel (David), \, 17, 167, 169,
180, 279, 282, 285, 375.
Blondel (M"<=), II, 219,
Blondin, I, 201.
Blot, III, 3i8.
Bochart (Christophe), III, 496.
Bochart (Samuel), I, 20, 253, 261,
262.
Bocquemart (De), II, 5i6.
Bocquet (Marguerite), III, 28.
Bodin, I, 178.
Bodot, III, 414.
» (Susanne), I, 527.
» (veuve), I, 527.
Bogernian, I, 281.
Bohlen, II, 219.
Boignant (Judith), III, 28.
Boileau, III, 28.
Boisbourdon (De), II, 487; III, 28.
5o6
Index.
Boisbreuil (De), II, 563; III, 28.
Boisdubert, II, 33o.
Boisfradin (De), II, 289, 552, 590,
591; m, 28.
Boisfrancs (Des), III, 28.
BoisjoUy, III, 29.
Boisragon (M"'--de), II, 241, 253, 258,
277, 282, 408 ; III, 29.
Boisroger (M'"'^ de), II, 258, 504;
III, 3o.
Boisrogues (M''-^ de), II, 241, 260,
590; III, 3o.
Boisrogues (Latoiir de), II, 591.
Boisseleau (M""^), III, 3o.
» (Catherine de), III, 3o.
Bolduc (Jean), II, 2o3.
» (Marguerite), II, 2o3.
Bommel, III, 3o.
Bona (Jean), III, 495.
Bonafous, I, 24.
Bonamy, III, 3o.
Boncœur (De), II, 290; III, 3o.
Boncourt (De), II, 282, 479; III, 3i,
3i8.
Bondaen (Constance), II, 297.
Bondaroy (M™"^ de), III, 3i.
Bonhomme, II, 481; III, 3i, 3i8.
Bonnain, II, 294, 295; III, 3i.
Bonnaire, II, 45o; III, 3i.
Bonne (Henri), II, 2o3; III, 3i.
Bonneau, II, 287, 294, 295; III, 3i8.
» (Ésaïe), III, 3i.
» (Jean), II, 53i, 534; m, 32.
» (Marie), I, 9.
Bonnegarde, I, 529.
Bonnelle, II, 282, 294, 295, 45o, 453,
476, 617; III, 61.
Bonnet, II, 256, 287; III, 32, 3i8.
Bontens, I, 458.
Bonvallct (M"'^), II, 584.
Bonviilettc, III, 319.
Boquet, II, 45o, 453.
Bordeaux, II, i83.
Bordes (le P.), II, 268, 329, 338, 840.
Bordier, I, 3io; III, 32.
» (veuve), II, 480.
» (Anne), II, 282, 461; III, 32.
Bordier (servante), II, 258, 291 .
Bordigny, III, 819.
Boreel, I, 147, 209.
Borel, II, 294:111,33.
Bornet, II, 547.
Bosc (Jean-Louis), II, 282.
» (Laurent), III, 33.
Bosquet, II, 180.
Bosquillon, II, 489.
Bosredon, II, 487, 594; III, 33.
Bossuet, I, 4, 23, 42, 57, 63, 80,
83, 376, 487, 440, 442, 444-457,
468; II, 157, 262, 268, 270, 559,
582, 609.
Bot, III, 319.
Bothereau de Lorniois, II, 872, 896 ;
III, 319.
Bott(De), 11,479; 111,819.
Bouay (M™=), II, 291,568; III, 33.
Bouché, III, 3ig.
Boucher, II, 527; III, 84, 414.
Boucheron (EmiUe), II, 257; III, 84.
Boudan, III, 819.
Boue (curé de), II, 452.
Boueiran, II, 84.
Boufflers (De), II, 5i6.
Bougy (marquis de), III, 84.
Bouhier, I, i65.
Bonheurs (le P.), I, 448.
Bouillard, II, 56i.
Bouille, III, 35.
Bouillon, II, 498; III, 819.
Bouillon (De), I, 228, 5io.
Bouilly (Alexandre de), II, 45;
III, 35.
» (Bernardde),I,223,3io;II, 45.
» (veuve de), II, 46.
» (Erouardde),II,45, 176; III, 35
» de Beauregard, III, 819.
Boujonnier, I, 529; III, 35.
Boulanger, 111, 495.
Boule, pasteur, II, 529, 53i.
Boulemont (De), III, 819.
Boullay, II, 498; III, 819.
Boulloy, II, 498.
Boulogne, 111, 819.
Bouquet, III, 35.
Index.
5o7
Bourbon-Malauze, 1, 5io, 5i i ; II, 290;
III, 36.
Bourcard, III, 320.
Bourdin, I, 495.
Bourdon (M""), II, 282, Sic, Sri,
828, 824, 489, 476; III, 36.
Bourgeois (M"»), II, 286; III, 87.
Bourges (le P.), II, 268.
Bourgogne (duc de), I, 84.
Bourgoin, I, 524.
Bourguignon, II, 482; III, 820.
Bourneau (M'"'), II, 5i3.
» (Ésaïe), II, 568; III, 87.
» (M™= de), III, 87.
Bournet, III, 820.
Bourneuf (M""= de) I, 5i5.
Bournot, II, 497.
Bours (IVI™' de), I, 248, 249.
Boursin, II, 480; III, 87, 820.
Bourson de La Lande, II, 118, 476;
III, 87.
Bourzolles-Carlus (De), II, 55 1.
Boussac, III, 88.
Bouthillier, III, 820.
Boutin, II, 460, 451, 464; III, 38.
Bouton, III, 414.
Bouxain, II, 97.
Bouxin, I, 178; II, 178, 257; III, 88.
Bovet (M™=), III, 88.
Boyer, II, 487, 597; 111,88.
Bozon, III, 820.
Braconneau, II, 287, 571, 572; 111, 38.
Braconnier, II, 208, 482, 528; 111, 80,
820.
Bracque, II, 440.
Bradley, 1, 192.
Braguelonne (De), II, 58o; III, 89.
Braguet, II, 220.
Brais (Etienne de), I, 849.
Braly (M"== de), II, 260; III, 89.
Brandanière, II, 527.
Brandebourg (Electeur de), 11, 249.
Brandin, II, 497; III, 820.
Brandus, II, 552.
Brannay (M"" de), II, 259, 260, 261,
570, 617 ; 111, 89, 417.
Braour, III, 40.
Brasselaye, III, 40.
Brebès, II, 480; III, 820.
Brécourt (M""=), II, 527,
Brest, III, 820.
Breton, II, 285.
» (M'i^ II, 477.
» (Esther), I, 527.
» (Jean\ II, 440; III, 40.
» (Madelaine), II, 188.
.) (Rachel), II, 188.
■> (Jean de), III, 495.
Brevin (Daniel), I, 228, 224.
Briant, III, 821.
Bridou, II, 481; III, 821.
Brièle, I, 208.
Briet, II, 58i; III, 40, 495.
Brion, III, 821, 496.
Briot, I, 224, 570.
Briquemault (De), I, 58i ; II, 218,
282, 286, 479; 111, 40, 495.
Brisimant (M"<^), II, 45o; III, 42.
Brissac (De), II, 552; III, 821.
» (Benjamin de), II, 809.
>) (Jacques de), II, 3o8, 818.
» (Jean de), II, 3o8.
» (M"" de), II, 497.
Brisson, III, 821.
Brochet, III, 42.
Brochon (Jeanne), II, 282, 487 ; III, 42.
Brochot (M""), II, 5i8.
Broderode, II, 504.
Brœm, II, 507.
Broschot, III, 821.
Brosse (Salomon de), I, 130.
Brotier, III, 821.
Brousson, I, 45, 507; II, 147, 242,
385, 475, 5oi, 594, 602.
Broyés (De), II, 617; III, 42.
Bruce, I, 186, 3o8.
Brueys, I, 489; II, 268.
Bruguier, II, 284, 488.
Brulefer, II, 45o; 111, 48.
Bruneau, II, 52o; III, 418.
» (M"-'^), III, 48.
» (Madelaine), I, 147.
» (Marie-Marthe), II, 219.
Brunel, II, 478; III, 48.
5o8
Index.
Brunet, II, 460, 465, 466.
Brunie (Marie), III, 48.
Brunier, II, 288.
Brunier (M""= Charles), II, 255, 258,
274, 290; m, 43.
Brunier (Daniel), II, 479.
» (Laurent), I, 275.
Bruno (Madelaine et Marthe), 11,246,
256; III, 44.
Brunswick-Zell (duc de), II, 406.
Brusse (Pierre de), II, 495.
Brusse (M"" de), II, 53, 248, 259,
286, 616; III, 45.
Brute, II, 552.
Buart (Anne), II, 617; III, 45.
Buffière, marquis de Chambret, II,
479-
Bugnet, I, 167.
Buisset, II, 27; III, 45.
Buisson, III, 321.
1) (Ferdinand), I, 299.
Buiz, III, 322.
Buquet, II, 45o.
Buret (Jean), I, 529.
Burgeat (Abraham), I, 55 1.
» (Jérémie), I, 178.
Burnet, I, 554.
Bussière, III, 822.
Bussière (De), I, 178; II, 65, 170,
479, 6] 5.
Bussy-Rabutin, I, 62.
Buzeau (abbé), II, 268.
Caban el, III, 45.
Cabrit (Jacques), III, 446.
Cadot (Anne), II, 256; III, 45.
Cagniart, II, 458.
Cagny (De), II, 256, 274, 290, 890,
898, 478; III, 45.
Cahanel (De), II, 219, 268, 274, 290,
390, 898; III, 45.
Caillard, I, 228, 3o5; II, 527; III, 882,
417.
Caillin, III, 822.
Caillot, II, 481, 524; III, 46, 322.
Cailloué, 11, 259, 288, 587; III, 46.
Caire, II, 282; III, 46.
Calandre (M™ de), II, 582.
Callart, III, 822.
Calvin, I, 278, 299, 488, 484, 435.
Cambre, III, 822.
Caméron, I, 166, 278.
Campagnac (De), III, 47.
Campion, II, 294; III, 47.
Campot, II, 218, 481; III, 822.
Camus, évêque de Belley, I, 385,
392395.
Camusat, II, 294, 295; III, 47.
Candolle (De), I, 5i2.
Cape (M™»), II, 487.
Cappel, I, 20, 278, 274, 279; III, 48.
Carbonnel, I, 495; II, 47.
Carbonnet, lîl, 48.
Cardel (Jean), II, 284, 286.
» (Marie), II, 56i.
» (Paul), II, 286, 449, 526, 528.
» (M"^'=), II, 282.
Carel, II, 498; III, 828.
Caret, III, 828.
Carignan (princesse de), II, 435.
Carita, II, 440.
Cariât, III, 323.
Carlier, II, 488.
Caron, cordonnier, I, 562.
Caron (Balthasar), II, 297, 298.
» (Charlotte), II, 297.
» (François), II, 297, 298.
» (Jean), II, 176, 297, 298.
» (Marie), II, 298.
» (Susanne), II, 297, 299.
» (M'"»), II, 282, 298, 480, 447,
527; III, 415.
» (chevalier de), II, 415.
Carpentier, III, 828.
» (chanoine converti), 1, 100.
Carré, II, 5ii, 52i, 527; III, 48.
» dit Trochaux, I 294; III, 494.
Carrière, II, 294, 295, 45o, 477;
III, 48.
Cartaut, III, 490.
Carteret (M'"= Georges), I, 225.
Cartier, I, 224.
Carton, III, 896, 400.
Index.
5o9
Cary, III, 323.
Carz, III, 323.
Casaubon, I, 7, 138.
Casin, I, 847.
Cassiopin (Anne), II, 443.
Castalion, I, 4, 7, 299.
Castel, II, 586.
Casteinau, II, 338.
Catelan, I, 5 12; III, 400.
Catillon, II, 476, 495.
» (Alexandre), II, 3io.
» (Charlotte), II, 282, 323.
» (Élie), II, 3io.
» (Jean), II, 309.
» (M™'), II, 319.
» (M"0, II, 257.
» (Marguerite), II, 261, 324.
» (Marie), II, 246, 261, 824.
» (Pierre), II, 282, 309,823,480.
» de Montoron, I, 535; II, 325.
Catteau (M™=), II, 588; III, 48.
Cauche, III, 828.
C'aumon d'Adde, II, 4o5, 406.
Caumont (De), galérien, I, 106.
Caumont de La Cliaumerlière, III, 48.
Caumont de Montbeton, II, 496.
Caumont (duc de), II, 887, 840.
Caumont (Jeanne de), II, 494.
Caumont-Laforce (abbé de), II, 220.
Caussade (Marthe-Marie de), II, 485.
Caussard, III, 49.
Causse, III, 896.
Caussin, II, 476; III, 49.
Cauvin, II, 226, 294, 295 ; III, 49.
Caux(De), II, 498;III, 828.
Cavalier, II, 481; III, 323.
Cayer, I, 877.
Caylus (M"" de), I, 49; II, 4o5.
Caze, II, 494; III, 824.
Cazin, III, 49.
» (Esther), I, 526.
» (Etienne), I, 526.
Cellier, II, 482; III, 49, 824.
» (Antoine), II, 129, 141.
» (Claude), II, 141.
» (Esther), I, 201.
» (abbé), U, 268.
Cereus (M'"^), II, 509.
Cerisantes, I, 147.
Certon (M"'^), II, 40, 290; III, 49.
César, guide, II, 45o.
César, ministre, III, 49.
Chabot, I, 314; II, 481; III, 824.
Chabot de Brion (M"'), II, 202, 220;
m, 4i5.
Chabrol, II, 476; III, 49, 491.
Chaigneau, III, 5o.
Chaillou, III, 824.
Chalandos (DuBreuil de), II, 446, 479,
609; III, 5o.
Chalandos (M"" Du Breuil de), II,
260, 286, 480.
Chalant, III, 325.
Chaligny, II, 282, 285; III, 5o.
Chalme, II, 527.
Chàlons, III, 5o.
Chalons (Abraham), II, 481.
^> (Daniel), I, 527, 56o; II, '282,
481.
Chalucet (abbé), II, 268.
Chambon (M"'^), II, 257; III, 5r.
Chambonnot (M"=), II, 584.
Chambot, II, 179.
Chamier, I, 875.
Cliamilly (maréchal de), II, 5i8.
Chamon, III, 489.
Chamoireau (M"'^^), III, 5i.
Champigny (abbé de), II, 268.
Champiny, évêque tolérant, I, io3.
Champion, III, 325.
Chandieu, I, 58o.
Chandiou, III, 325.
Chanet, II, 527.
Chanlou, II, 55 r.
Chanson, III, 325.
Chantemerlière (De), II, 256; III, 5i,
417.
Chanterais d'Ormois, III, 5r.
Chapelain, I, 11.
Chapellier, III, 5i.
Chapusay, II, 259; III, 5i.
Chapuzeau, I, 21, 230, 282.
Charas, I, 562; II, 220, 286, 286,
480; m, 52, 416.
5io
Index.
Charbonneau, 111, 325.
Charbonnier, II, 480 ; III, 53.
Charderet, III, 325.
Chardin, I, 3i6, 338; II, 480; III, 53.
Chardinal, II, 481; III, 325, 495.
Chardon, II, 27, 184, 256, 259, 332;
III, 54, 417.
Chardon (Jean), I, 173.
)i (Pierre), II, 24, 3o.
Chardon de Lugny, II, 269.
Charles, guide, II, 45o, 455.
« pasteur, I, 849; II, 821.
» (M"'«), II, 246, 257, 290; III,
56, 416.
Charles II d'Angleterre, I, 224; 11,429.
Chariot d'Argenteuil, I, 100.
Charonnet (Madelaine), II, 2i3.
Charpentier, III, 57.
Charriard (M"' de), II, 428.
Chartier, I, 496, 228; II, 285, 450,
482, 5i3; III, 57, 325, 495.
Charton, II, 179, 258, 260, 482; 111,
57, 325.
Chartres de Villeray (De), II, 5 11.
Chastelain, II, 450, 461, 470, 481 ; III,
58, 495.
Chastenay (M™ de), III, 67.
Chatillon (De), III, 325.
Châteauneuf, I, 40.
Chauchard (De), 1, 257.
Chaudinet, I, 58o.
Chauffepié (De), I, 849.
» (M"*^ Anne de), II, 277,407.
Chaumont (De), I, 899.
Chaussé, I, 822 ; II, 290 ; III, 67.
Chausset, I, 540.
Chausson, 1, 7.
Chauve, I, 171.
Chauvel, II, 45o, 460.
Chauvelin, 111, 67.
Chauvet, II, 176, 363; III, 67.
Chauveu, III, 325.
Chauvin (Anne), II, 54.
Chauvin de Varangeville, II, 2i5.
Chauvirey (Béatrice de), II, 28.
» (Henriette de), 1, 585,
586.
Chavannes (Jules), I, 11.
Cheminon, I, 527; 111, 826.
Chenailles (Vallée sieur de), I, 58o;
II, 479. 496; III, 326, 399.
Chenevix, I, 58i; II, 10, 471, 479;
III, 826, 491.
Chennevières, I, 461.
Chéret, III, 418.
Cheron, II, 282, 480 ; 111, 68.
Cherret, II, 450.
Cheru, I, 481 ; 11, 5o6.
Chervet, 111, 68.
Chesne, 111, 68.
Chesneau, 111, 826.
Chesnel, III, 68.
Cheusses (De), II, 479; III, 68, 826.
Cheval, III, 827.
Chevalet, II, 171.
Chevalier, I, 5i6, 583; II, 491 ; III, 69,
827.
Chevreau, 1, 218; II, 148; 111, 69.
Chifflard, III, 69.
Chitton, 111, 69.
Chivré (De), II, 4i5; III, 415.
Choiseul (Gilbert de), évêque, I, 3o.
Choisy (abbé de), 1, 98.
Choisy (De), III, 896.
Cholier, 1, 828.
Chorin, 1, 25o.
Chrestien, II, 256, 294 ; III, 69.
Christine de Suède, I, 94, 95.
Chupin, II, 179, 482; 111, 327.
Cibot (M"'=), II, 528, 291 ; III, 70.
Ciré (marquis de), I, 5i5.
Civile (François de), 11, 297, 298.
Claude, I, 7, 24, 88, 89, 142, 154,
216, 240, 279, 297, 3o6, 318,
321, 322, 323, 326, 341, 342,
343, 345, 347, 348, 349, 353,
355, 356, 359, 360, 362, 363,
364, 365, 366, 367, 870, 406
428, 443, 457, 460, 469, 470-
473, 480, 497, 498, 5o6, 542,
543, 544, 545, 549, 556, 559,
56i, 568, 569, 572; II, 3, 6, 7,
II, 184, i38.
Claude (Isaac), I, 829, 363; II, 495.
Index.
5ii
Claye, II, 246, 256, 267 ; III, 70.
Claye (De), III, 416.
Clayes, II, 217.
Clément, dit le coutelier, I, 271.
Clément VIII, I, 26.
Clément (Paul), III, 327.
Clément (Pierre), 1, 6; II, 582.
Clermont (De), III, 71.
Clermont d'Amboise, II, 202; III, 71.
Clermont-Gallerande, II, 597.
Clermont Saint-Aignan, III, 4i5.
Cléron, II, 483.
Clignet, II, 483.
Clinchant, II, 286; III, 71.
Clinet, m, 489.
Closroger, 11, 290; III, 71.
Clouet, III, 71,
Cochard, II, 282, 284, 587; III, 7T.
Cochet, II, 294, 295, 56o, 56i; III, 71.
Cocqueret, III, 72.
Coëtquen (M">'^ de), I, 441.
Coignard, II, 440, 468, 476, 498; III,
72, 327.
Coignée (Levasseur, marquis de), I,
517; II, 220.
Coislin (cardinal de), I, 66; II, 5o3.
Colardeau, III, 827.
Colbert, I, 192.
Colbert (André), évêque, I, 41.
Colbet, m, 73.
Colignon, III, 327.
Coligny, amiral, I, 274.
» (Guy de), I, 509.
» (Henri de), I, 5o2.
» (Henriette dé), I, 5ii.
Colineau, II, 481.
Collardeau, I, 527.
Collavet, III, 72.
Collesson de Beronne, II, 45o, 452 ;
UI, 72.
Collet, III, 327.
CoUeville (Lesueur, sieur de). II, 575.
Collin, III, 327.
CoUineau, III, 827.
Colombel (veuve), I, 496.
Colombet, I, 528; III, 78.
Colomiès, I, 371.
Colonia, II, 482; III, 78.
Colpin, 480; III, 827.
Combé, II, 482.
Combé (M"« de), II, 277.
Combel, I, 58i; II, 523; III, 78, 400.
Combes (M™ de), II, 478; III, 74.
Comblé, II, 481; III, 827.
Combler, III, 828.
Combles (Mii»^ de), II, 257; III, 74,
416.
Compan, III, 74.
Condé (princesse de), I, 5o8.
Conin (Madelaine), II, 2i3; III, 74.
Conrart (Jacques), I, 495 ; II, 48, 497.
0 (M"")- n, 570.
D (Péronne), II, 867.
» (Susanne), II, 259, 261.
» (Valentin), I, 11, 12, 126,
191,224,286,297,299,
300, 3o5, 322, 488, 489;
II, 87.
Conrart de Rabodingen, I, 11, 3i2,
577; II, 47, 586.
Constans, II, 181, 283, 441, 481, 52i ;
III, 75, 828.
Constant, III, 228.
Coorte, I, 5i5.
Coquelin, II, i52.
Coquerel fils (Athanase), I, i36, 872.
» (Etienne), I, 872.
Corbeau, U, 460; III, 75.
Corbon, I, 3i6.
Corderey, II, 294, 295 ; III, 75.
Cordier, I, 532; II, 56i; III, 828.
Cormier, II, 184, 227.
Cormont (M"" de), II, 469.
Cornadeau, II, 482; III, 828.
Corne, III, 828.
Corné, III, 418.
Corneille, II, 482.
Cornet, II, 219, 481; III, 828.
Cornieu, II, 4i5.
Cornil de l'Isle, III, 491.
Cornille, I, 7.
Corsil, U, 53i, 538.
Cortraie, III, 828.
Cosnac (De), évêque, I, 48.
5l2
Index.
Cossart; III, 75.
Cosson de Chayssac, I, 121; II, 286,
294, 295; III, 75.
Costar (Roger), II, 556.
Costard, III, 76.
Costa (De), III, 328.
Cote!, II, 441.
Cotin, I, 563.
Cottereau, II, 268, 286 ; III, 76.
Cottiby, jésuite, I, 400; II, 448.
Cottin, pasteur, I, Sig; II, 11, 526,
528.
Cottin (M"'<=), III, 77.
Cotton, I, 445; III, 416.
Cotton (le P.), I, 7; II, 528.
Couet du Vivier, I, 221, 214, 215,
559.
Cougnard, I, 178; II, 170.
Couliette (M™'^), II, 249.
Coullet, III, 328.
Couliez, I, 553, 558; III, 77.
Couloii, I, 143 ; II, 226, 256, 294 ;
m, 77.
Coupé, I, 283, 535 ; II, 594.
Coupigny (M"' de), II, 260; III, 77.
Courboyer (M'"<= de), II, 401.
Courcelles (Elisabeth de), 828.
» (Marie de), II, 450, 447 ;
m, 78.
Courcerac (M"'^ de), II, 246, 257,
261; III, 78.
Courcier, abbé, II, 268.
Coureille, III, 828.
Courlon, II, 450.
Court (Ant.), II, 618.
Courtan, II, 226.
Courtaut, I, 140.
Courtillac, II, 558.
Courtillat, II, 482; III, 829.
Courtin, II, 442.
Courtiou, III, 78.
Courtois, II, 284; III, 78, 829.
Courtomer (De), II, 202, 333, 388,
488, 491 ; III, 78, 416.
Cousin, I, 201; II, 118, 178, 178, 294,
295,481; 111,79-
Coustart, III, 396.
Coustil, II, 450; III, 80.
Coûté, II, 573.
Coutelier, III, 829.
Couvreur, II, 256 ; III, 80.
Coze, I, 562.
Craig, II, 61 5.
Crampon, II, 45o, 654; III, 80.
Crâner, II, 27 ; III, 80.
Crasset (le P.), I, 448.
Créquy (M""= de), I, 509; III, 80.
Creseline, III, 80.
Crespe de Mirande, II, 552.
Crespin, III, 80.
Creton, III, 829.
Creusé, III, 829.
Creuset, II, 809, 817.
Creuzé, I, 178; II, 171.
Crommelin, I, 178, 533; II, 171, 282,
481; III, 81.
Cromwell, I, 207.
Crosnier, II, 45o; III, 89.
Crouay (M"' de), I, 19.
Croy (De), I, 255, 583.
Croze (Anne de), II, 262, 270.
Crux (M""^ de), III, 89.
Cudé (Charlotte), I, 201.
Cuisy (De), II, 465; III, 89.
Culant, III, 417.
Cumont (De), III, 417.
Cuningham (M"^), III, 89.
Cuper (Marguerite), II, 3o6.
Cupif, I, 180.
Cury, I, 219; III, 492, 495, 496.
Cutin, III, 90.
Cuville, II, 176, 180; III, 90.
Cuvillier, II, 294; III, 90.
Daboval, III, 489.
Dabsac, II, 47.
Dabzac, I, 495.
Dachelle, I, 52o, 547.
Dacier, III, 414.
Daillé, I, 15, 21, i54, 168, 169, 176,
179, 195, 208, 23 r, 244, 256-
258, 270, 279, 280, 282, 290, 291,
292, 296, 3o5, 375, 395, 405,
488, 58 1.
Index.
5i3
Daillé (Adrien), 1, ii, 126, 169, 217,
291, 297, 299, 3o5, 313, 333,
367; II, 3, 6, i3, 55, i34, 2o3, 492,
497; ni, 329.
Daillé (Anne), II, 495.
» (M--), II, 431.
Daillon, III, 90.
Datais, II, 171; III, 90.
Dalconnat, III, 90.
Damain, III, 329.
Damiens, III, 329.
Damoiseau (M""=), II, 437.
Damour, III, 329.
Damplet, I, 532.
Dangeau, I, 5i3; II, 327, 341, 35o.
» (M"« de), II, 290, 35 1, 359,
479; ni, 91-
Dangerville, III, 490.
Danglebernes, III, 91.
Danthu, III, 329.
Danville, III, 91.
Dardignave, III, 91.
Dargent, II, 525, 528, 547, 617 ; III, 92.
Daspic, II, 5o2.
Daudet, I, 528; II, 23o, 335.
Dauger, I, 517.
Daugure (M"'), II, 527.
Dauphin (Le), I, 92.
Dautières, III, 33o.
Davezay (M™= de), II, 291 ; III, 94.
David, III, 94.
Debeau, II, 45o, 476.
Deburge, III, 94.
Degrais, I, 547.
Degrave, II, 483; III, 33o.
Delabare, II, 527.
Delaborde, II, 27; III, 94.
Delacroix, II, 478.
Delaet, II, 182.
Délai, m, 33o.
Delalande, lU, 33o.
Delamare, commissaire, I, 160, 16 r,
522, 530, 576, 578.
Delange, III, 33o.
Delaplace, III, 33o.
Delarue, I, 562; III, 33o.
Delas, III, 33o.
Delauna}-, II, 482; III, 33o.
Dela3're, III^ 490.
Delfosse, I, 555; III, 94.
Delorme, II, 290; III, 94.
Delpic, II, 480; III, 33o.
Delpit, II, 504.
Démarque, II, 282, 290; III, 95.
Demeuves, I, 145, 178; II, 624.
Demonceaux, I, 489, 498.
Demuin (De), I, 522, 524.
Denis, II, 526; III, 95, 33i, 496.
Denun, III, 33r.
Dernier (Guillaume), I, 488; II, 571 ;
III, 95.
Dersignv. II, 176, 188,200,208, 278;
III, 95:
Derval, II, 496;III, 881.
Dervogne, I, 201.
Des Assises, III, 33i.
Desbancs, II, 524, 547, 6i5.
Des Bergeries (Girard), II, 227, 458,
479:111,96.
Ilesbine, II, 480, 488; III, 83i.
Desbois, II, 27.
Desbordes, II, 211; III, 881.
Des Bretonnières, I, 58i.
Desbu3's, II, 480; III, 38i.
Descamp, I, 148.
Descayeux, II, 450, 458.
Deschamps, abbé, I, loi; II, 268.
» (Elisabeth), III, 98.
» (Isaac), UI, 33i.
» (Jacques), III, 490.
Des Champs de Marsilly, II, 256'
282; III, 98.
Deschênes, II, 145, 473; III, 98.
Descoudrais (M-'"), II, 451.
Des Essarts, II, 208, 280; III, 882.
Des Fontaines, II, 257, 488; III, 98,
382.
Desfourneaux, III, 98.
Desgrais, I, 120.
Des Graviers, II, 563.
Desguilly, II, i85.
Deshaj-es, III, 98.
Deshoulières (M"'«i, I, 60.
Désimbert, II, 286 ; III, 98.
III
014
Index
Des Lauriers, III, 332.
Des Loges (M™), I, 9, 10, 509.
Des Loges, pasteur, II, 538.
Des Loires, II, 282, 471; III, 99.
Desmahis, III, Joi.
Desmahis (Grostête), apostat, II, 268 ;
III, 4i3.
Desmarais, III, loi.
Des Marchais, I, 58i ; II, 103, 290 ;
III, loi, 365.
Dcsmarest, pasteur d'AIais, I, 255.
Desmaret, II, i83.
Desmarets, marchand de dentelles,
II, 481 ; III, 332.
Desmarets (Samuel), I, 284, 291.
» (Susanne), I, 534: III, 101;
Des Minières, II, 282, 285, 355 ; III,
101.
Des Noyers (M""'), 480.
Desouches, III, 332.
Despois (Eugène), I, 52.
Despolette, III, 332.
Desportes, III, 102.
Despots, III, 332.
Desquila, I, 534; ^i 4H'
Des Radrets, I, 5i6; III, 332.
Desrosiers, II, 526 ; III, 102.
Desroziers, II, 145.
Desterville, II, 184.
Desvallons, II, 288; III, 102.
Des Viettes, I, 259.
Desvignes, I, n6.
Deux-Ponts (duchesse de), II, 220 ;
III, 417.
Deval-Frambert, I, 589.
Devannes, III, 332.
Devaux, II, 498; III, 333.
Devet, III, 333.
Devienne, III, io3.
Dibon, II, 27; III, io3.
Dicq frères, II, 278, 284, 285, 576,
6i5;III, io3;333.
Dienne (comte de), I, 192.
Dieulefit, veuve, II, 194, 522.
Din, II, 498; III, 333.
Diodati, I, 281.
Diot, III, io3.
Diracq (Del, II, 552; III, 103.
Divry II, 2o3, 487, 473, 5 19, 557;
III, 104.
Dize, I, 328.
Doctouville, I, 547.
Dohiia (comte de), I, 224.
Dolon de La Goupillièrc, II, 216,
241, 259, 261, 291, 440, 485; III,
104.
Domanchin, I, 178; III, 401.
Dominique de Jésus Maria, I, 122.
Dompierre (De), II, 261, 291, 870,
468, 479; III, 105.
Donaldson, I, 119.
Doné, III, 107.
Donon, III, 107.
Dor, I, 549.
Dorain, II, 288; III, 107.
Dorigny, I, 178; II, 480; III, 333.
Dorteville, II, 281; III, 107.
Dosnières (M"«), II, 552.
Doubigny, galérien, I, loi.
Doudart, III, 400.
Douglas, II, 523.
Doussin, II, 504.
Dragon (Le), II, 450, 457.
Drelincourt, I, 3i, 141, 154, 164,
165, 168, 170, 178, 184, 185,
187, 190, 193, 195, 205, 216^
23o, 266, 269, 279, 280, 287,'
303, 304, 385, 395; III, 333.
Drelincourt (Laurent), I, 196.
» (Marguerite), I, 55 1.
Drelincourt-Duclos, III, 107.
Dreuze, III, 333.
Drevon (M"'- de), III, 107.
Drouin, III, 108.
Drubet (abbé de), II, 553.
Druet, II, 226, 2S6, 294; III, 108.
Dubarle, III, 333.
Du Bedat, II, 595.
Dubois, II, 477, 525, SaS, 547; III, 108.
» (Charles), II, 458.
» (Isaac), II, 497.
» (Pierre), II, 476.
» lie P.), 268.
Du Bois de Nemetz, II, 256; III, 108
Indi
ex.
DlD
Du Bordage (marquis), II, 421, 459;
III, 109..
Du Bosc, I, 19, 22, 36, 98, 220, 279,
294, 3o5, 3o6, 3ii, 324, 340,
349, 352, 461.
Du Bourdieu, I, 5o2, 503-505.
Dubourg, II, 176, 180, 2o3, 480; III,
iio, 333.
Dubourg (Anne), II, 382.
Du Bousquet, III, 400.
Du Breuil, II, 290.
» banquier, II, 699.
» marchand de toiles, I, 542.
» (Gangnot, sieur), II, 181 ;
III, 110.
» (M»"^), du Poitou, II, 358.
» tenant académie, I, 148;
II, 524.
Du Buisson, II, 147, 287, 269, 604,
6i5;m, 111.
Du Bure, II, 186.
Du Candal, I, 297, 58o ; II, 2o3, 226,
398; 111,111,396.
Ducé (comtesse de), II, 414, 426.
Du Cerceau, III, 496.
» de Tilly, II, 241, 258;
III, 3o.
Ducliat, I, 520; II, 574.
Duchâteau, III, 884.
Du Châteaunet, III, 114.
Duchemin (Les), II, 129, 470, 481,
482; m, 114, 334.
Ducliesne, II, 235, 882; III, 114, 884.
Duciiesnoy, III, 884.
Duclos, II, 285, 286, 576; III, 114.
Duclou, III, 334.
Ducloux, II, 809, 3io, 497.
Du Condut du Cluzel, II, 288, 294,
295, 346, 521; III, 114.
Du Coudray, II, 53 1.
Du Couldray, III, 334.
Du Gros, III, 884.
Du Faur, II, 257; III, 114.
DuFay, 11,481; III, 834.
Dufour, guide, II, 450, 451, 467,
476; III, ii5.
Dufour (Rémond), II, 179.
Dufresnay, III, 335.
Du Fresnoy, I, 9; III, 490.
Du Garnier (Louis), II, 217, 810,494.
(M""), II, 282, 828, 45 1,
476; III, ii5.
Du Gast (Marie), II, 359, 36o, 489,
646.
Duglad, II, 53i.
Duguernier, II, 6i5.
Duguet, III, 335.
Duguy, III, 335.
Du Hallier, I, 268.
Du Hamel, II, 471; III, ii5.
Dulian, I, 58o.
Du Han de Jandun, apostat, I, 287.
Duilliers, I, 869.
Du Jon, III, 396.
Du Laurent, III, ii5.
Du Lignon, abbé, II, 268.
Du Maistre, III, 411.
Dumarteret, III, 335.
Du Martroy du Coudray, I, 332, 533.
Dumas, I, 224; II, 481; III, 335.
Dumény, III, 835.
Dumény de La Croizette, II, 479.
Dumesgnil, commissaire, I, 577.
Dumesnil, II, 285, 291, 587; III, ii5.
Dumont, II, 450, 451.
Du Moulin (Charles), I, 278.
» (Jacques), III, 335.
» (M"*^), I, i3, 246, 257, 4i5,
492.
» (Pierre), I, 14, 126, i54,
166, 170, 171, 275,
281, 284, 288, 290,
377-384, 487.
Dumoustier, II, 11, 504; III, 116.
Dunoux, III, 494.
Duparc-Hamel, III, 116.
Du Passage, II, 527; III, 116.
Du Perray, II, 482.
Duperreau, III, 335.
Du Perron, I, 875, 38i.
Du Perroy, III, 335.
Dupin, II, 129, i3i, 182, 195, 196,
217; III, 117.
Dupin (Charles), II, 140.
5i6
Index.
Dupin (Ml'"), II, 257.
» (Susanne), II, 140.
Du Pineau, III, 117.
Duplessis, II, i85, 476; III, 117, 415.
Du Plessis-Mornay, I, 21, 273, 375.
Du Plessis-Rambouillet, I, 58o; II,
202, 290.
Duplex, III, 400.
Duploué, II, 53o.
Dupont, 11,471; III, 336.
DuPortail, II, 494;III, 336.
Dupoy, II, 338, SSg.
Dupradel, III, 490.
Dupras, II, 552.
Dupré, II, 217, 5i3, 527, 58i;IlI, 117,
336, 396.
Dupret, III, 117.
Dupuis, II, 545.
1) (abbé), II, 268.
Dupuis-Montezier, III, 336.
Dupuy, III, 117.
Du Quercy, III, 118.
Du Quesne, I, 338, 339, 461 ; II,
202, 4i5.
Du Quesne-Guitton, II, 495.
Du Quesne (Henri), II, 414.
Du Quesne-Monnier, II, 495.
Durand, II, 460, 460; III, 118.
Durant (Marianne), II, 477.
Durant (Pierre), II, 176.
Durant (Samuel), I, 164, 167, 168,
275.
Duras (maréchal de), I, 614; II, 327.
» (M™de), I, i33; II, 4i5.
» (M"'^ de), I, 444, 514.
Duret, I, 223, 224.
Du Rousseau, III, 489.
Du Ru, II, 217, 219.
Dury, II, 182.
Du Ry, II, 252, 256, 257, 274, 282,
479, 480, 493; III, 118.
Du Saptei, 11, 445.
Dussaussoy, II, 286; III, 121.
Dusfeld, III, 336.
Dusquerque, II, 23i, 256; III, 121.
Dussau, III, 336.
Dussaut, III, 336.
Dutan, I, 527.
Dutemps, II, 194, 195; III, 336, 397,
400.
Dutens, II, 10; III, 121.
Du Terrail (marquisj, II, 496.
Du Terrier, III, 336.
Du Thais, II, 28.
Du Théron, II, 359, 4^0, 45 1.
Du Thry, II, 481, 486, 450, 471 ; III,
122.
Du Tilly, III, 336.
Du Toit, II, 416, 450; III, 122.
Du Trige, III, 122.
Duval, II, 435, 467, 476; III, 122.
Du Ventre, II, 291, 450; III, 122.
Du Vert, III, 387.
Du Vidal, I, 35o, 58o; II, 257, 376;
III, 122, 897, 400.
Du Vigier, I, 528; II, 495; III, 128.
Du Vigneau, II, 822; III, 128, 308,
3ii.
Du Vignier, III, 4i5.
Duvivier, II, 184, 482 ; III, 337.
Ebstein, II, 171, 2o3.
Elie, I, 178; II, 171.
Eniery, II, 45o.
Endreville (M™- d'), I, 147.
Entragues (d'), II, 485, 478; III, 337,
4i5.
Entragues (l'abbé d'), II, 548.
Episcopius, I, 278.
Erlach (D'), I, 517.
Ernest, landgrave de Hessc, I, 235.
Erondelle, II, 217.
Escornay (D'), I, 228.
Eslot, II, 480; III, 887,
Esly (M""-- d'), II, 435.
Esnard, III, 887.
Espaulet, III, 887.
Espeuilles (marquise d'). II, 478.
Estain, II, 482; III, 887.
Estienne (Robert), I, 299.
Estrang, I, 224, 282; II, 170, 174,
481; m, 887.
Eudlin, H, 481; III, 887.
Euron, II, 256; III, J23.
Index.
5i7
Euyard, III, 337.
Evelyn, I, i35.
Exester, II, 481.
Exideuil (marquis d'}, I, 10.
Fabert, maréchal, II, 84.
Fabre, II, 176; III, 128.
Fabrice de Gressenich (et non Gres-
signy), I, 192; II, 253, 258, 876,
479; m, 123.
Faget, I, 528; m, 4i5.
Fagnan, galérien, I, loi.
Falaiseau, II, 199, 202, 488, 484, 479 .
» (Adam), II, 55, 290.
f< (Elisabeth), II, 290.
» (Jacques), II, 58, 480.
» (Joseph), II, 54.
» (Pierre), II, 54.
» (M""-), II, 257, 444.
D (Samuel), II, 51, 171, 174.
Falaiseau de La Ronda, II, 56, 607.
Fallou, III, 125.
Fardoil, III, 338.
Fargot(De), II, 388; III, i25.
Farie de Garlin, II, 285, 575; III, i25.
Faroy, III, 338.
Faucher, I, 255.
Faucon, II, 180.
Faugeron, III, 338.
Fauquembergue (De), I, 178, 280.
Fauquet, II, 450; III, 126.
Faur, II, 219.
Faure, II, 256; III, 126.
Fauri, III, 126.
Fauvel, III, 897.
Fauvre,II, 184; III, 388.
Favière, I, 529.
Favières (De), I, 517.
Fénelon, I, 4,98,528,586; II, 148,
i5o, 262, 405.
Fenou, II, 589; III, 126, 492.
Fenouillet, III, 127.
Ferdinand (Elle), II, 448, 480; III,
127, 520.
Feret (l'abbé), I, 114, 248, 269.
Fergeau, II, 450; III, 129.
Fergusson, III, 338.
Fernex (De), II, 286.
Feron, II, 504 ; III, 129, 338.
Férou, II, 456.
Férouillat, II, 527.
Ferrand (M'^i^), III, 129.
Ferrier, II, 148.
Ferriou, II, 338.
Ferry (M"'^), II, 253, 256; III, i3o.
» (Paul), I, 154, 258, 437, 438.
Festu, II, 294; III, i3o.
Fesveld, III, 338.
Fétizon, III, 388.
Feuillet de Conches, I, 5.
Feuquez, III, 338.
Feuquières, III, 338.
» (abbé de\ II, 268, 445.
Fèvre, III, 338.
Février (Louis), I, 5i5.
Fidier, II, 475.
Fieubet, II, 558.
Filibert, III, 383.
Finet, III, 889.
Fischer, II, 450, 452, 476; III, 181.
Flamand, II, 211, 259, 260, 285; III,
i3i.
Fiandrine, II, 290; III, i3r.
Flavigny, III, 489.
Fléchier, I, 57, 77; II, 262.
Fiers (De), III, i8r.
Fleury, II, 27, 450, 458; III, i8r, 889.
» (l'abbé), I, 75.
Flinc(De), II, 28i;III, 182.
Floquet (M™«), II, 584.
Focart, II, 274; III, 182.
Foissin, I, 459, 558; II, 174, 435,478,
479, 6o5; III, 132.
Follet, II, 171; III, 184.
Follier, II, 5i3.
Fontan, III, 184.
Fontanges (M"= de), I, 87.
Fontenilles (M""' de), III, 184.
Forant (M™"), II, 259; III, 134.
Forest, II, 812.
Forestier, II, 18.
Foret, III, i35.
Forniont, II, 171, 2o3, 485, 489, 466,
481, 497; 111,339.
5i8
Index
Forneret, II, 38o.
Foubert, 1, 148, 331; II, 478; III, 342.
Foucart, III, i35.
Foucauld (M"'0, H, 256.
Foucault, III, i35.
» intendant, I, 46, 91, 520.
Foucher, II, 290, SgS, 482; III, i35,
342.
Fouchereau, III, i35.
Fougières (De), II, 290; III, i35.
Foullé, II, 2o3.
Foulon, III, i35.
Fouque, II, 294, 295; III, i35.
Fouquet, I, 228.
» (M"-»), II, 284, 291, 589;
m, i35.
Fouquier, III, 842^ 492.
Foureau, I, 525.
Fourneret, III, i35.
Fournol, III, 843.
Fournier, I, 462, 56i; 481, 5i3; III,
i35, 342.
Fourret, III, 843.
Fradin (M"«), II, 258, 290, 408; III,
i85.
Franchomme, II, 481; III, 848, 492.
Francien, III, i35.
Franclieu (.De), II, 286.
Francœur, II, 481 ; III, 848.
François, II, 294; III, i36.
Frédéric, II, 45o, 452.
Fréguevet, II, 53i.
Frémont, II, 481, 497.
Frémont d'Ablancourt, I, 18, 868 ;
II, 480; III, 343.
Fresnay (De), II, 485.
Fresselingue, II, 481.
Fresselique, III, 844.
Freval, III, 844.
Frey, I, 459.
Fribourg, II, 450.
Fringan, II, 533.
Froment, II, 179.
Fromentin, III, 186.
Fronsac (duc de), I, i65.
Frotté, I, loi.
Fumechon, II, 498; III, 844.
Furet, III, 186.
Fuzil, I, i83.
Gabaret (De), II, 891, 898.
Gaberet, II, 458.
Gabillon, I, ici; II, 599.
Gabret, II, 45o.
Gâches, I, 197-199, 209, 280, 237,
58i.
Gachon, III, 844.
Gagemont (De), II, 282; III, 136.
Gagnier, III, 844.
Galais, II, 286.
Galdi, II, 481 ; III, 187, 844.
Galère, III, 494.
Gallais, II, 5i8.
Galland, I, 166, 170, 3io, 5i2, 58o;
III, 897.
Galle, II, 543.
Gallerand, III, 187.
Gallerand de Boislieux, III, 845.
Gallerande (marquis de), I, 509.
Gallet, II, 256, 472; III, 187, 845.
Gallois, II, 220.
Galois, III, 845.
Gambs, II, 25o.
Gamonnet, I, 464; III, 188, 845.
Gandalot, II, 488.
Gandon, III, 845.
Gandy, III, 845.
Ganier, I, 58, 100.
Ganneron, I, 3oi ; II, 253, 258; III,
188, 845.
Gantois, I, 288, 554.
Gardel, III, 418.
Gardouleau, II, 290; III, 128.
Gargouilleau, III, i38.
Garin, II, 227, 294; III, i38.
Garnault, II, 552.
Garni er, I, 201, 282, 525; II, 482,
497; m, i38, 845.
Garrault, 11, 488 ; III, 897.
Garriges, I, 3o5, 317.
Garrisoles, I, 176, 285.
Garrisson (De), II, 846, 485.
Garsan, II, 527.
Garsault, 111, 189.
Index.
5x9
Garsault (De), II, 256.
Gasse, II, 290; III, iSg.
Gassion, I, i3, 148, i5i, 517, 58o ;
II, 488.
Gaucher, II, 56 ; III, 345.
Gaudard, II, 476.
Gaudé, III, 189.
Gaudin, I, 547.
Gaudron, II, 180.
Gauguet, II, 482, 497 ; III, 845.
Gaulin, II, 552.
Gaultier de Saint-Blancard, I, 469.
Gaumin, II, 600.
Gaussen, I, 278.
Gautereau, II, 461 ; III, 845.
Gauthier, I, 18, 547.
Gautier, I, 224; II, 76, 171, 194; 1!I,
189, 846.
Gauton, I, 559.
Gaylen, III, 846.
Gébelin, I, 58i.
Gedda, II, 549.
Gédouin, II, 194, 195; III, 846.
Geffroy, III, 846.
Gendrat, II, 617; III, 189.
Gendrault, III, 140.
Genest (De), III, 140.
Genuit, II, 287, 5i3; III, 140.
Georget et Peceur, III, 140.
Gerbais (abbé), II, 268.
Germain, III, 140.
Gerou, III, 846.
Gervaise, II, 57, 274, 290, 485, 480,
481 ; III, 140, 846.
Gibarcoult, III, 846.
Giberne, III, 846.
Gibert, II, 607.
Gilbert (abbé), II, 268.
Gilbert (pasteur), I, i55, 862, 866,
461, 558; II, 8, 9, 184, 481.
Giles (Sara), II, 282, 56i ; III, 140.
Gilet, III, 846.
Gillet, II, 582.
Gillier (De), I, 209, 224, 52i; II, 220,
867; III, 414.
Gillot, I, 129.
Gilon, II, 480; III, 847.
Girard (abbé), II, 268.
» (ancien), II, 61, 290; III, 140,
847.
» (cabaretier), II, 527, 529.
» (imprimeur), II, 208.
» (négociant), II, 481.
» (François), II, 62, 480.
^> (Isaac), II, 180.
» (pasteur), II, 10.
Girardin, III, 847.
Girardot, II, 471, 58 1 ; III, 140, 847.
I) (ancien), II, 63.
» (Anne), II, 810, 476.
» (M"'^ Etienne), II, 70.
» de Chancour, II, 64, 71,
171, 294, 5o8.
« de Préfonds, II, 68, 71, 72,
170, 174, 178, 824.
» de Sozay, II, 66.
Giraud, II, 578; III, 140.
Girault, III, 847.
Giraut, II, 294, 295; III, 140.
Girou, II, 520.
Givry (Gardien), I, ici, 333; II, 53r,
578; III, 140.
Glatigny (De), III, 847.
Glizière, III, 847.
Gloria, III,' 847.
Goard, III, 847.
Gobard, III, 140, 847.
Gobelin, II, 176, 204; III, 140.
Gobert (Jacques), I, 527.
» (Pierre), II, 504.
Gobille, II, 217, 218.
Gobillon (abbé), II, 268.
Godard, III, 847.
Godart, III, 140.
Godeau (évêque), I, 11, i5i.
» (M™"^), II, 256; III, 140.
Godefroy, III, 847.
Godet (évêque), I, 77.
Godin, II, 211; III, 142, 847.
Goilart, III, 142.
GoUe, II, 482;III, 848-
Gomar, I, 281.
Gombard, III, 348.
Gombauld, I, 18, Sog.
520
Index.
Gombault, II, 498, 504; III, 848.
Gondreville, I, 222, 241, 322.
Gontier, I, 247.
Gorenflos (De), II, 435.
Goron, III, 348.
Gorou, I, 527.
Gorrey, III, 848,
Gorris (De), I, 58i; II, 479, 497; III,
348, 397.
Gorson (De), I, 25r.
Gosselin, III, 35o.
Gouard, III, 35o.
Goubert, III, 35o, 418.
Goujon, III, 35o.
Goulay, III, 35o.
Goupil, II, 45i, 537; III, 142.
Gourdin, III, 35o.
Gourgues (De, intendant), I, 52, 99,
522.
Gournay (De), III, 491.
Gourville, I, 5, 98.
Gousset, II, 290 ; III, 142.
Gouvernet (marquise de), II, 414.
Gouzon, III, 148.
Gralin, II, 45o, 464; III, 148.
Gramont (M"'= de), I, 545.
Grand, III, 35i.
Grandchamp, II, 171, 176; III, 148.
Grandchamp (De), II, 225.
Grandon, III, 148.
Granger, II, 450; III, 148.
Grannon, III, 35i.
Grave (De), III, 148.
Gravelle (Taurin), III, 489.
Graveron (De), III, 489.
Gravet, II, 497; III, 148.
Grégut, II, 482, 497; III, 35 1.
Grignard, II, 482; III, 35 1.
Grigneuseville, I, 497; II, 489.
Grignon, II, 481; III, 144.
Grigou, III, 144.
Griliart, II, 586; III, 144.
Grillet, I, 495.
Grimaudet, II, 285, 480; III, 144.
Grimault, II, 5o6 ; III, 145.
Griniot, III, 35i.
Grimpler, III, 35i.
Grimpré (De), II, 464, 466, 481.
Grinfils, II, 294; III, 146.
Griot, III, 35i.
Grivier, III, 35i.
Grostête (ancien), I, 124, 866; II,
75; III, 35 1.
Grostête de La Mothe, I, 487; II, 10,
78.
Grostête des Mahis, I, 517 ; II, 76,
495.
Grosyeux, II, 488; III, 85i.
Grotius, I, 278, 279.
Grozilliers (M"= des), II, 260; III
146.
Guébriant (De), I, 5io.
Guedin, III, 146.
Guemault, III, 491.
Guenault, I, 58i.
Guenon de Saint-Hilaire, III, 146.
Gueny, III, 352.
Guérard, II, 6i5.
Guérault, II, 219.
Guéret, II, 5i3.
Guérin, I, 553; II, 256, 481, 504; III,
146, 352.
Guerineau, II, 171, 481 ; III, 146.
Guerlin, II, 488.
Gueron, III, 352.
Guesdon, II, 476.
Guetteville (De), II, 498; III, 352.
Guibé, I, 2i5.
Guibert, I, 5o6; II, 504; III, 352.
Guibillon, III, 147.
Guichard (comte de), II, 41 5, 486.
Guichet (M"^), II, 259; III, 147.
Guide, I, 3o5; II, 480; 111,352.
Guidon, II, 290; III, 147, 897.
Guignard, II, 176, 186; III, 147.
Guignart (M"---), II, 274.
Gu illard, I, 481; II, 291, 498, 524;
III, 148, 492.
Guillemain, I, 578.
Guillemot, II, 176; III, T48.
Guillcraut, I, 532.
Guillot, II, 482; III, 352.
Guillotin, II, 450, 460.
Guilomeau, II, 45o, 452; III, 148.
Index.
521
Guimet, I, 526.
Guineau, III, 149.
Guion, III, 352.
Guionneau, I, 527.
Guiran, III, 2, 149.
Guiton, II, 548.
Gûntzler, II, 447.
Guy, II, 214, 285, 528; IN, 149, 352.
Guybert, III, 149.
Guyon (M""^^), II, 596; III, 149.
Guy-Patin, I, 269.
Haag, I, 5, 157.
Haller, II, 450.
Hamard, II, 5i3.
Hamart, II, 538.
Hambri, II, 149.
Hamel, II, 499; III, 352.
Hamon, II, 45o; III, 149.
Hanesse, III, 353.
Harambure (M™' d'), I, 146, 5io.
Haran, II, 170, 174, 176, 178, 21 3,
482, 53i, 6o5; III, i5o, 353.
Hardy, III, 353.
Hardy, sieur des Loges, I, 58 r.
Harlay, procureur général, I, 70,
91; 11,421,493.
Harlay de Champvalon, I, 19, 24 ;
II, 328.
Harlay (Louis de), I, 58i.
Harques, III, i5o.
Hatton (veuve), II, 290; III, i5o.
Haucourt (M'i-^ d"), I, 5i5; II, 220;
III, 4i3.
Hauduroy, II, 267, 460, 481; III, 59,
i5o.
Haumont (De), III, 4i5.
Haunelin. 111,353.
Ilaunet, III, 353.
Haussemaine, II, 498; III, 353.
Haussy (D'), II, 589; III, :o3.
Hautecourt, II, 528.
Hauteville, III, i5o.
Havart, II, 492; III, 353.
Havet, III, 353.
Hayes, II, 28.
Héat, II, 481 ; UI, 353.
Hébert, II, 176; III, i5o.
Heck, II, 450, 472, 6o5, 6i5.
Heidegger, I, 345.
Hélique, II, 480; III, 353.
Hélot, III, i5o.
Henault, III, 353.
Hénon, II, 481; 111,353.
Henri IV, I, 2, 164.
Henri (Susanne), II, 52.
Henriette d'Angleterre, I, 34.
Hensch, II, 174.
Henterez (De), III, 490.
Herberon, II, 498; III, 354.
Hérost (Anne), II, 443.
Hérouard, III, 397.
Hérouard, sieur de Raincy, I, 58i.
Herpin, III, i5o.
Hersant, I, 562; II, 171, 174, 481;
III, i5i, 354.
Herse- Vialart, I, 22.
Hervé, II, 528; III, 354.
Herwarth (Anne), I, 193; II, 367.
). (Barthélémy), I, i33, 491-
193, 224, 58o.
» conseiller, II, 4i5.
» (Esther), II, 425.
» (M""^), I, 463, 538; II, 414;
III, 354.
» (Veuve), I, 496.
» du Fort, III, 400.
Heucourt (D'), II, 225, 479, 543;
m, 151.
Heudelot, II, 225.
Heuqueville (D'), II, 870.
Heuzé, II, 482; m, 354.
Hibon, III, i53.
Hilaire, II, 256; III, i53.
Hilbert, III, 354.
Hilfeld, II, 29i;III, i53.
Hinard, II, 497; III, 354.
Hœufft (Jean), I, 192.
Hollard (J.-B.), I, 97, 162.
Holzafeli, III, 354.
Hombourg (prince de), II, 441.
Hoogh (De), I, 58o.
Hop, II, 5o8, 548.
Hoquet, II, 539.
322
Index.
Hormarin (M""^ de), II, 527.
Hortemel, II, 129, i3o, 142, 217.
Hostelain (Savary), II, 450, 453.
Houdry, III, i53.
Houssaye, II, 495; III, 354.
Houzel, II, 430; III, 354.
Huart, III, 355.
Huber, galérien, I, 106.
Hubert, II, 259, 482; III, i53, 355.
Hudde, II, 480; III, 355.
Hudel, II, 283, 577; III, i53.
Huest (D'), I, 536.
Huet, II, 5oo; III, i53.
» évêque, I, 20.
Huglas, II, 174.
Hugnier, II, 450.
Huisseau (D'), ancien, I, 167, 169.
» pasteur, I, 3ii; II, 84.
Huitbrechts, III, i53.
Hulain, II, 294, 295; III, i53.
Hulot, III, 355.
Humbert, III, 355.
Humfrey, II, 431, 450; III, i53.
Huot, II, 335, 341.
Huvé (IVI"»), II, 258, 291 ; III, i53.
Huygens, II, 480; III, 355.
Hyacinthe (le P.), I, 33.
Ibussy (M"^ d'), III, 154.
Icart, II, 10.
Illoire (M'i= d'), I, 5i5.
Imbert, II, 285, 579; III, 401.
Imbert, dit Petitval, II, 479, 579.
Imbert-Durand, II, 208.
Ingrand, II, 524.
Innocent XI, I, 55.
» XII, I, 70.
Inoncourt (D'), II, i85.
Isabelle, II, 259; III, 154.
Isarn, III, 4:5.
Isembourg (prince d"), II, 441.
Iset, III, 494.
Jacob, II, 118,476; III, 154.
« (M"»0, II, 522.
>■' (Mii^), II, 258, 407, 476.
» (Pierre), II, 171, 195.
Jacobé de Norrois, II, 282 ; III, 238
355.
Jacquelot, I, 3o6, 819, 824.
Jacques, III, 154, 355.
Jacques I" d'Angleterre, l, 274.
Jacquesson, III, 335.
Jacquinet, III, 154.
Jacquinot, III, 154, 356.
» (M'i^-), II, 258, 274, 290,
493, 495.
Jalé, II, 486.
Jallot, II, 174.
Jamard, III, 356.
Jamineau, II, 481, 497; III, 356.
Jandrault, II, 497.
Jandun, II, 282; III, i55.
Janiçon, II, 479.
» ancien, II, 80, 81 ; III, 356.
» (M"'=), II, 435.
» pasteur, I, 864; II, i5.
Janots (Anne), II, 290; III, i56.
Jarvis, III, 856.
Jaucourt (De), I, 5 10; II, 484.
•1 (Benjamin de), II, 479.
" (Catherine R. de), II, 261.
» d'Ausson, II, 357, 479.
» de Bussière, II, 290, 357.
» de Rouvray, 11, 357.
» (Jean-Philippe de), II, 357,
36o.
» (Philippe de), II, 356, 488.
)> Villarnoul, II, 570.
Jaupitre, II, 122; III, i56.
Jaussaud, I, 514.
Jean XXII, II, 854.
Jense, III, 856.
Jobin (l'abbé), I, 114.
Jodoin, I, 224.
Jodouin, m, 856.
:Ioigny, II, 257 ; III, i56.
Jollivet, III, i56, 856.
Joly, II, 438; III, i56.
Joseph (le P.), I, 21.
Josse, III, 157.
Jouard, III, 856.
Joubart, III, 856.
Joubert, I, 116.
Index.
523
Jouhault, m, 157.
Jouin, III, 356.
Jourdain, II, 435; III, 157.
Jourdan, II, 174, 45o, 452, 458, 482;
III, 357.
Journal d'un bourgeois de Paris,
I, 161.
Jouy, III, 357.
Joyeux, II, 45o, 452; III, 157.
Juigné (marquis de), III, 414.
Juigné (Samuel Leclerc de), II, 401.
Julien, II, 258; III, i57, 357.
Jumet, II, 294, 295 ; III, 157.
Jurieu, I, 7, 17, 3ii, 337, 842, 849,
432 436, 466,467,519, 538;
II, 385, 509.
Justel, I, 17, 147, 368, 496, 58o; II,
47< 479; UI, 537, 400.
Juzeau, III, 496.
Juzeaud, III, 357.
Keller, II, 527.
Krattmann (le P.), II, 269.
Laar (De), II, 482; III, 357.
La Balle, I, 25o.
La Baritaudière, III, 157.
La Barre (De), I, 124, 194, 224, 3oi,
804; II, 4i5, 479; m, 157.
La Barroire (Bizet, sieur de), I, 297.
La Bastide (Crozat, sieur de), I, 11,
223, 3ii, 345, 346, 437, 443;
II, 82, 290, 415, 5i2; III, 357.
Labbé, II, 45o.
» commissaire, I, 576.
La Beaumelle, I, 90.
La Berlière, II, 282, 479; III, i58,
357.
La Bizardière, III, i58.
La Bouchetière, II, 479 ; III, 357.
La Boulaye, I, 570; III, i58.
La Boulonnière (^De), I, 552 ; II, 82,
2o3, 259; III, i59, 358.
La Braière, I, 201.
La Brandonnière, III, 159.
La Brosse de l'Hôpital, I, 819.
La Bussière, I, 459.
La Caillemote (De), I, 58i.
La Capelle, II, 36o, 440, 450, 451,
452, 471, 476; III, 159.
La Chasteaudière, III, 159.
La Chaumerlière, II, 563; III, 159.
La Chauvinière, II, Sgi.
La Chesnaye, III, 159.
La Codelle, II, 522.
La Colombière (Mouche de), II, 480 ;
III, 375.
La Combe, II, 176, i85, 282; III, 159.
La Contaudière (M""^ de), II, 260,
286, 415, 53r, 578.
La Costa, II, 217, 224; III, 160.
La Coudrière (De), II, 450, 451 ; III,
160.
La Couture de Benacq, II, 219, 55i ;
III, 414.
La Croix (le P. de), 1,481.
» (le chevalier de), I, 269.
La Crosnière, III, 162.
Lades, III, 162.
Ladret, III, 358.
Laet (De), II, 414; III, 358.
Lafargue, II, 176, 481 ; III, 358.
La Faucille (De), II, 479; III, 358.
La Faye, III, 489.
» pasteur de Gignac, I, 255.
» pasteur de Paris, II, 487.
» (De), III, 358.
La Ferrière (De), II, 246, 258; 111,
162, 489.
La Ferté-Civile (De), II, 202, 23i,
243, 257, 298, 3oo, 447, 476, 479;
III, 415.
La Feuillade (De), III, 417.
La Fie le Comte, III, 162.
Lafon, II, 482; III, 358.
La Fond (Marie de\ I, 827, 829, 587.
La Fontaine (abbé de^, II, 268.
La Fontaine, fabuliste, I, 4, 198.
La Fontaine (Jacques le Maçon de),
II, 58o; III, 163, 400.
La Fontaine (M" de), II, 257, 274, 479.
» (Louis le Maçon de), III,
397.
La Fontan, III, 359.
524
Index.
La Force (duc de), I, i33; II, 202,
326, 4i5, 417.
» (duchesse de), I, i33; II,
291, 33o.
« les fils, II, 341, 342; III, 417.
I) les filles, II, 277, 282, 327,
341, 343, 570.
» (Jacqueline de Caumont\
II, 349.
» (maréchal de), I, 184, 199.
La Forest (M"" de), II, 407.
La Forterie (De), I, 819.
La Fortière (M''^ de), II, 428.
La Fortune de Tilladet, II, 585 ; III,
164.
Lafosse, II, 471, 481.
La Fosse (De), 1,562; II, 415 ; 111,
359.
La Framerie, I, 180; II, 287.
La Fredonnière (De), III, i65, 414,
415.
La Fresnaye (M""^ de), II, 246, 258,
286, 291, 571, 572.
La Fricaudière (Marguerite de), II,
488, 45o.
Lafuitte, II, 287, 5i3, 538.
La Gacherie (De), II, 248, 529, 53i.
La Gaillarderie (De), II, 288, 577.
La Garde (De), II, 179; III, 415.
La Garrigue (De), II, i82,202;III, i65.
La Gastevine, III, i65.
Laget, I, 527; II, 256; III, i65.
La Girardière (De), II, 450, 452, 563;
III, i65.
La Grange, II, 285; III, i65.
La Guerche (M"'-' de), I, 570.
Laguèze (De), II, 174.
La Guipière (De), II, 290; III, i65
La Haye, III, 166, 359.
La Haye de Courton, I, 58i.
La Héronnière, III, 166.
La Hogue (Marthe de), II, 450, 460,
586.
La Houssaye, II, 483.
Laire (De), III, 897.
Laisement, III, 166.
Lajard (De), III, 400.
La Javelière (De), II, 563; III, 166.
Lalande (De), II, i83, 450.
La Lèbe, II, 451.
Lalo (De), II, 176, 290, 519; III, 166
Lalouette, III, 859.
La Loupe, III, 166.
La Luzerne (De), III, 859.
La Madelaine (Colas de), I, 214.
La Maisonfort (De), I, 577.
La Maisonneuve (De), II, 571, 572 ;
III, 166.
Lamandé, II, 256, 481; III, 166, 359.
La Maronnière (De), II, 582.
La Martinière (De), II, 129.
La Mas, III, 167.
La Massaye (De), II, 258, 872 ; III,
167, 4i5.
Lambermont, I, 289.
Lambert, III, 168.
Lambrini, II, 450, 488.
La Meilleraye (maréchal de), I, 5 10.
La Melonnière, II, 225, 282, 462,
478; III, 169.
La Milletière (Brachet de), I, 175,
176, 5l2.
Lamoignon (De), I, 81, 489, 491.
Lamon (abbé de), II, 268.
La Monnerie (De), III, 417.
La Monnière, III, 170.
La Monnoye, I, 59.
La Mothe (Boisnier, sieur de), I, 5i5.
Lamotte, boutonnier, II, 481 ; III, 359.
» guide, II, 450, 476; III, 170.
» de Chatelleraut, 11,860,471 ;
m, 170.
a (Arniet de), II, 287.
La Motte (De), capucin, I, 100.
La Motte (De), II, 260, 527, 552.
La Motte (baron de), II, 171; III, 171.
La Motte d'Aunoy, III, 171.
La Motte (Laumonnier, sieur de), II,
450; 111,583.
Lamouche, banquier, II, 174, 178.
La Mouche (De), II, 221 ; III, 415.
La Moussaye (Goyon de), II, 291,
479; III, 172.
Lamy, III, 172.
Index.
020
Landrieu (Ant.), II, 454.
Landrieux, II, 460 ; III, 172.
Lange, III, 172.
Langeron-Maulevrier, I, 107.
Langey (De), II, 220, 290, 291, 479,
552; III, 172.
Langlache, II, 498; III, 36o.
Langle (Maximilien Baux, de), I, 25o,
258, 282, 283, 291.
Langle (Samuel Baux, de), I, 24,
288, 3io, 319, 332, 367, 465, 494 ;
II, 5; III, 174.
Langlois, I, 224, 629; II, 481 ; III,
36o, 418.
Langrand, II, 460, 476; III, 175.
Languetmy, II, 498.
Lannaz, II, 499; III, 36o.
Lanoix (Françoise), II, 253, 206;
m, 175.
Lantissier, II, 645, 547.
La Panilleuse, III, lyS.
La Pare, ministre apostat, I, 3i3.
La Pénissière (De), II, 259, 285, 435,
479, 597; III, 175.
Laperdix, III, 36o.
Laperle (M™=), II, 353, 448, 471.
La Perrine (De), II, 259, 35o, 36o;
III, 417.
La Peyrère (De), I, 5i2.
Lapierre, II, 488, 450; III, 177.
La Place (Josué de), 1, 278, 284, 286.
La Placette, I, 848, 555.
La Planche (De), II, 282, 524; III, 177.
La Porte (Claude), III, 177.
» (Isaac de), I, 532.
» (Jean de), I, 477.
La Poterie (M"^ de), II, 545.
La Primaudaye (De), II, 563; III, 177.
La Rallière (Gaudon de), I, 5i2; III,
414.
Lardeau, I, 577; II, 98, 259, 485,
578; m, 36o.
La Reynie, I, 92, 157.
Largentier, III, 177.
La Roche, II, 488, 45o, 452, 453, 477,
482; m, 178,360.
La Roche-Élie, I, 514.
La Rochefoucauld, I, 5io; II, 401.
La Rochegiftart, I, 19; II, 226, 414,
428; III, 178.
La Roche-Guilhem, III, 36o.
La Roche-Logerie, II, 259, 260; III,
178, 284, 875.
La Ronde, II, 260; III, 179.
Larpent, II, 533.
Larriou, II, 524; III, 179.
Larroque (De), I, 3o5, 375; II, 257,
274,282,444; III, 179.
La Rousse (Esther), I, 201.
Lartisien, III, 36o.
Larue, I, 27 ; II, 478.
La Sablière (Rambouillet de), I, 5i6;
II, 282, 867, 368, 481, 471; III, 414.
La Sablonnière (M""= de), II, 218.
Lascaris (De), II, 256; III, 180.
Lasco (A), I, 148.
Lassay (M"= de), III, 180.
La Sauvagerie, I, 849.
La Serre (De), curé, II, 5o2, 52i.
La Soanem, II, 45o.
Lasserre (M™'), II, 184.
Lasseur, II, 481.
La Suze (M™= de), I, 228.
La Taillée (De), II, 291, 563; III, 180.
La Touche (De), II, 552.
La Touche-Chevrault, II, 597; III, 180.
Latour, II, 256, 291, 844, 563; III, 180.
La Tour (M™= de), II, 478.
La Tour, marquis de Reigniers, I,
517; m, 414.
La Tour d'Auvergne, I, 58i ; II, 288.
La Tour Gouvernet, I, 58i.
La Trémoille (De), I, 223, 224, 225,
226, 229, 5o9, 5i2; II, 491.
La TrémoUière (De), II, 174, 178,
203,461, 481, 488; III, 181.
Lauban (De), III, 36i.
Lauberan (François), I, 112.
L' Aubonière (Kerveno de), II, 580 ;
m, 181.
Laue (De), III, 491-
Laumont, II, 294; III, 181.
Launay (De), I, 169, 58o; II, 420;
III, 181, 36i, 897.
526
Index.
Launay (Pierre de), I, 219, 288.
Laure (M"'= de), II, 246, 256; III 182.
Laurent, II, 3, 483; III, 36i.
Laurier, III, 182.
Laurs (De), II, 475.
Lausan, III, 36i.
Lautrec, III, 182.
Lautrecq (Etienne de), II, 171.
Lauzon, III, 182.
Lauzun (comte de), II, 221, 33i; III,
182.
La Vaiserie, III, 182.
La Valette (De), III, 414.
La Vallée (Jacques), I, 3i6.
La Varenne, II, 471.
Laveau (abbé de), II, 268.
La Vieuville (De), II, 552.
Lavigne, II, 485, 6o5; III, 182.
La Violette (femme), II, 45o, 458.
La Vrillière, I, 91.
Le Balleur, II, 498; III, 36i.
Lebar, II, 480; III, 36i.
Le Bas, III, 36i.
Lebeau, II, i83, i85, 450, 453; III, i83.
Lebel, II, 439; III, i83, 36i.
Lebert, II, 450, 481, 571.
Le Berthon, III, i83.
Leblanc, I, 3oi, 328; II, 289, 255,
280, 495; III, i83, 401.
Le Blanc de Beaulieu, II, 84, 291.
Leblond, III, 36i.
Leborelle, II, 3i2.
Le Bossu de Méry, I, ii3, 121, 166,
3i2, 333, 461, 557, 583; II, 3i2.
Le Bouteiller, II, 455.
Le Brasseur, I, 547.
Le Breton, II, 180, 36o,45o; III, i83.
Lebrun, II, 488, 450, 479; III, 184.
Lebulle, III, 861.
Le Camus, III, 36i, 862.
» évêque, I, 66.
Lecéne, I, 356, 357-359, 488; 111,
862.
Leclerc, avocat, II, 465.
» (Jeanne), I, 201; III, 262.
» (Marie), II, 475, 484.
» (Pierre), 111, 489.
Leclerc, (Salomon), II, 484, 53i, 533;
III, 184, 417.
Lecoigneux (M"«:), II, 847.
Le Cointe, 11,845, 474; III, 185,490.
Le Cointre, I, 552.
Lecomte, II, 498, 499 ; III, 186.
Le Coq, I, 119, 285, 542; II, 244, 290,
294, 295, 899, 479, 496, 497; 111,
186, 862, 897.
Le Coq (Aymar), II, 494.
» (Charlotte), II, 872.
» (François), II, 867.
» (Pascal), II, 378.
» (Théodore), II, 478.
» de Germain, II, 258, 268,
274, 290, 373, 496.
» de Saint-Léger, I, 124; 11,
100, 870.
>i des Forges, I, 280, II, 202,
247, 257, 286; III, 186.
» des Moulins, II, 870, 497.
Lecouvreur, I, 547; II, 186.
Le Cumier, III, 491.
Ledet, II, 450, 582; III, 186.
Leduc, II, 488, 450; III, 186.
Le Duchat, I, 488.
Lefaucheur, I, 11, 154, 178, 179,
199, 217, 279, 282, 875.
Lefebvre, II, 450, 458, 469, 5i8.
Le Féron, 111, 362.
Le Ferreur, III, 490.
Lefeve, III, 862.
Lefèvre,II, 174,286, 294, 295; III, 187.
1) (Geneviève), II, 219.
^) (Marie), H, 73.
» (Marthe), II, 56i.
Le Flaud, III, 862.
Le Forestier, II, 440.
Lefouin, II, 448.
Lefranc, II, 58i; III, 188.
Lefrançois, III, 188.
Le Gagneur, II, 174, 499, III, 862.
Legendre, I, 58i ; II, 174; III, 188.
Le Gentil (veuve), II, 129.
Léger, II, 471, 482, 524, 538; III, 862,
897.
Léger (Salomon), 11, 179.
Index.
027
Léger de la Verbissonne, 1, 53i, 579 ;
II, 269; III, 59.
Legout, III, 188.
Le Goux de Périgny, II, 495, 499;
III, 188, 362.
Le Goux sieur du Plessis, I, 58i.
Le Grand, III, 862.
Legros, III, 188.
» (Marguerite), I, 201.
Le Héritier, II, 489.
Le Hucher, I, 249, 25o.
Le Jay, I, 526, 56o; II, 174, 178.
» jésuite, I, 57.
Lejeune, II, i83, 290, 489, 466, 471,
607; III, 188.
Lejuge, II, 274, 290, 480; III, 189,
363.
Le Lièvre (Elisabeth), I, 584.
Le Maçon (Zacharie), III, 489.
» de Barville, III, 189.
Lemaire, II, 180, 294, 497, 5\S ; III,
189, 190.
Lemaire (Jean), II, 480.
» (Jérémie), II, 179.
» (Pierre), II, 2o3, 480.
Le Maistre, II, 470; III, 190.
» conseiller, I, 609.
y> veuve, II, 290, 487, 45o.
» (Françoise), II, 290, 487,
» (Isaac), I, 82.
» (Jacques), II, 174.
» {Jeanne), II, 256, 487.
» (Louise), I, 526.
» (Paul), I, 526.
» (Pierre), I, 526.
Le Mercier, III, 863.
» (David), 491.
)) sieur de Lucemont, I,
219.
Lémery, I, 484 ; II, 208, 480, 552 ;
m, 198.
Lemoine, III, 363.
Le Monnier, II, 60; III, 194, 401.
)' (Susanne), II, 495.
Le Mugon, veuve, I, 3i6.
Le Nérat, III, 863.
Leiieuf, II, 294, 295; III, 195.
Lenfant, I, 882, 35o, 355, 356.
Le Noble, I, 58i; II, 481, 482; III,
195, 363, 398.
Le Noble Tenelière, I, i25.
LeNoir, II, 535;III, igS.
Lenormand, III, 195.
Lenostre, III, 363.
Léonard, II, 294, 295; III, 195, 868.
Lepage, II, 480; III, 863.
» commissaire, I, 576, 578.
Le Pair (Jacques), III, 496
Lepart, II, 481 ; III, 363.
Lepère, II, 450^ 482; III, 368.
Lepetit, I, i25; III, 195.
Le Plastrier, II, 174,480, 594; III,
284, 255, 259.
Lerat (M"'^), II, 450.
Le Riche, III, 195.
Lcrnoult, III, 195.
Lernout, II, 479.
Leroux, I, 528; II, 583; III, 195.
Leroy, II, 481, 535; III, 196.
» (M""--, dite Berthault), II, 456.
■) (David), II, 56r.
» guide, II, 29, 45o, 462.
Le Royer, III, 196, 864.
Le Sautoy, II, 56i.
Lescaille, II, 45o, 476; III, 196.
Lescours (De), II, 257; III, 196, 415.
Lescuyer, III, 864.
Lesens, II, 558.
Lesdiguières, I, Sog. ,
Le Sobre, III, 197, 491.
L'Espérance (veuve), III, 197.
Lespinay (De), II, 257: III, 197, 416.
Lespine, II, 488, 450, 453.
9 (Pierre Foucault, diti, II,
455, 477.
Lesprit (M""=), II, 450, 474.
Lestac, II, 507.
Lestang (De), III, 864.
L'Estoile, I, 7, 116.
Lestoque, I, 578.
Lesueur, I, 458.
» pasteur, 1,219,282,280, 491.
» sieur de Colleville, III, 197.
528
Index.
Lesuire, I, 489, 529.
Le Tellier (chancelier), I, 55, 91.
» (chirurgien), II, 480 ; III,
198.
» (le P.), I, 84.
Le Vachet, II, 270.
Le Vasseur, II, 480; III, 864, 414.
Le Vassor, oratorien, I, loi.
Levé, III, 364.
Le Veilleux, I, 181.
Lévêque, II, 52.
Le Verroux, II, 291.
Levesque du Fouroulte, II, 290, 404,
432.
Levier, guide, II, 118, 45o; III, 198.
Leviez, médecin, II, 496.
Lezeau, III, 864.
Lhcrmet, II, 481 ; III, 864.
Lhomme (M»'=), II, 6i5.
L'Hospital (chancelier de), I, 4.
» (De), I, 58i; II, 552.
Lhoste, sieur de Montfermeil, I, 58o;
III, 398.
Liambrune (De), II, 196, 285, 563 ;
III, 4i5.
Lieven, II, 291, 450, 454; III, 198.
Liévin Dubourg, II, 450, 458.
Ligneau, III, 864.
Ligonnier (De), I, 58o.
Lilieroot, II, 429.
Lillebonne (De), I, 525.
Lirée (M""^ de), II, 256; III, 198.
L'Isle (M'i-^ de), II, 882.
» (Jean-Claude de), III, 864.
» du Gast, II, 257, 291, 357, 442,
471; III, 198.
L'Islot-Touchimberg (De), II, 552 ;
III, 199.
Lister, I, i35.
Listick, II, 45o, 45i, 5o5; III, 202.
Littré, I, 2.
Locke, I, 7.
Loiseau, II, 179; III, 199.
Lojon (M"^), II, 259, 588.
Lombard, dit Brion, guide, II, 359,
439, 440, 467, 476.
Lombard, pasteur, III, 200.
Lombart, I, 570.
Longpré, I, 148.
Longuerue (abbé de), I, 871.
Longueval (De), III, 200.
Loos, III, 491.
Lonval (M""^), II, 5i3.
Loqueneur, III, 200.
Loquet, III, 200.
Loraine, III, 365.
Lorcher (Edmée), II, 3io, 323, 476;
m, 201.
Lurent, III, 864.
Lorges (De), I, 445, 514.
Loride des Galinières, I, 202-204,
216, 219.
Lorme (Amproux, sieur de), I, 124,
184, i5o, 224, 228, 496, 527, 564.
Lormier, III, 201.
Lorrain, II, 174, 178; III, 201.
Losy, III, 865.
Lotin, III, 865.
Loubiart, III, 201.
Louis XIV, I, 2, 8, 4, 31, 42, 59,
91, 194, 541 ; II, 262.
Lousigny, II, 563; III, 201.
Louvigny (De), I, 72, 117, 496, 58o ;
II, 290, 478, 479; III, 201.
Louvois, I, 42, 51, 52, 522.
Loyseau, III, 365.
Lubin, III, 365.
Lucas, II, 148; III, 202, 365.
» (Catherine), II, 148, 258.
» (Etienne), II, 129, 148.
)) (Louis), II, 129.
» (Nicolas), II, 284.
i> (Susanne), II, 290.
Luc-Brachetière (De), II, 241, 259,
617; III, 201.
Lucé (De), III, 202.
Lude (duchesse de), II, 421.
Lulier, II, 487; III, 202.
Lumière (Guillaume), III, 582.
Lumeau, III, 365.
Luncau, II, 180.
Lutrat, II, 281.
Luya, II, 524; III, 2o3.
Index.
529
Macavas (De), II, 252.
Machavée, III, 490.
Macé, II, 217.
Machecoul (Marguerite de), II, 428.
Macmac, III, 365.
Madaillan (De), 1, 102; II, 161 ; III, 415.
Madame (princesse Palatine), 1, 94.
Madelaine, I, 58o.
Magdelaine, II, 587.
Mahiou, II, 624; III, 2o3.
Maillard de Plainchamp, II, 290; III,
2o3.
Mailloc (M™= de), II, 365, 5oi, 590.
Mailly (De), II, 407.
Maintenon (M"": de), I, 6, 44, 54, 71,
79 ; II, 262, 272, 277, 405, 412.
Majendie, II, 248.
Malandin, III, 2o3.
Malchar, II, 257; III, 2o3.
Malherbe, I, 10.
» (Jean), I, 201.
» (Nicolas), III, 365.
Maliba, II, 481 ; III, 366.
Mallart, III, 366.
Mallet (Jean), II, 285, 489, 527, 528,
566.
» (laquais de), II, 617.
» (M-0, n, 442, 471-
» (M""), II, 246, 257, 570.
Malnoé (De), I, 120, 3o3, 564; II, 171,
219, 282, 480, 495; III, 2o3, 416.
Malo, II, 286; III, 2o5.
Malvia, III, 366.
Malzac, II, 286, 466, 527, 529, 53i,
578.
Mamel, II, 541.
Mancienne, II, 6i5.
Mandat, I, 168, 270; III, 898, 491.
Mangeot, II, 176; III, 2o5,
Mangets, I, i83.
Manigault, II, 552.
Marandel, III, 496.
Marbault, I, 21, 168, 169, 283, 488;
III, 398, 491.
Marcé (Goyon de), II, 895, 379; III,
2o5, 4i5.
Marcelle, II, 194, 195.
Marchais, III, 366.
Marchand, pasteur, II, 809, 358.
» (M"'^), II, 3i8.
» (Gérard), II, 291, 817.
» (Jacob), III, 206.
» (Pierre), II, 291, 817.
Marchant, II, 529; III 490.
Marchipon, II, 450, 459.
Marcilly (Roux de), I, 296.
Marconnay (De), II, 259, 357, 363,
891; III, 206.
Maréchal, II, 226, 294; III, 207, 366.
Margas, II, 171, 176, 204; III, 207.
Margudet-Delanoue, I, 489, 490.
Marguerit, II, 450, 478; III, 209.
Marguerite (Pierre de), III, 366.
» sieur de Lagrange, II,
494-
Margueritte (Judic), III, 209.
Marguèse, III, 366.
Marguillier, II, 180.
Margul, II, 504.
Marie, III, 209.
a (Philippe), II, 218.
Mariet, III, 209.
Mariette, II, 218, 486, 455, 456, 480,
482, 497; III, 366.
Marivaillers, II, 218.
Marillac, I, 48.
Marin, III, 869.
Marmier, II, 290, 481 ; III, 209, 869.
Marolles (De), I, 99; II, 292, 294, 295,
382, 469; III, 209.
Maron, II, 256; III, 210.
Marot, II, 480; III, 870.
Marotte, II, 186.
Maqueron, II, 4i5.
Marron, I, 589.
Marsaille, III, 870.
Martaigneville (Marguerite de), II,
270.
Marteilhe, galérien, I, 106; II, 298.
Martel (M"--), I, 517.
Martigny (De), III, 210.
Martin, II, 294, 5i3, 528; III, 2, 211,
870.
Martin, apothicaire, I, 459.
m
53o
Index.
Martin, ciseleur, II, SSg.
» (M"'-), II, 253; m, 2IO.
» (Anne), II, 3io.
» (Élie), II, 174, 180.
» (Henri), I, 2, 3, 4, 53, 162.
» (Isaïe), II, 45o, 475.
» (Jean), II, 482.
Martine, horloger, I, 533.
» (la nommée), II, 291.
» servante, III, 212.
» (M"'), II, 257.
» (Pierrette), II, 477; III, 2i3.
Marty-Laveaux, I, 112, 58o.
Marville (M™« de), II, 591.
Masclari, II, 478.
> ancien, I, 119; II, 104, 274,
290, 495, 497 ; III, 370, 398.
» fils, II, 182.
» (MHII, 257;III, 2i3.
» de Champmoreau, III, 2i3,
259.
Masclé, I, 329;II, 23i.
Masle, I, 329.
Massanes (De), ancien, I, 119, 168,
23o, 290, 3 10, 495; II,
107; III, 2i3, 370.
» enfants, II, 481.
» (M""=), II, 202, 452.
» (Jacques de), II, 495.
» (Jean de), II, 479.
» de Villejouan, II, 109.
Massé, II, 171, 174, 175.
Massène, II, 528.
Masserin, III, 414.
Masseron, I, 528.
Masseyron, II, 175.
Massieane, II, 171, 175,480; 111,870.
Massillon, I, 58, 63,
Masson, II, 480; III, 2i3.
» pasteur, II, 529.
Massonncau II, 481, 497 ; III, 870.
Materon, III, 2i3.
Matheis, II, 235; III, 2i3.
Matheron (Susanne), II, 184,
Mathieu, historien, I, 8.
Mattas (Françoise), II, 552.
Maturin, II, 529; III, 2i3.
Mauduy, III, 21 3.
Mauer, III, 418.
Mauger, III, 870.
Mauguier, III, 214.
Maulard, II, 182, 290; III, 214.
Maupeou (De), I, ii3, 5io; III, 898.
Maupin, II, 524; III, 214.
Maurice, I, 56o; II, 176, 450, 478;
III, 214, 870.
Mauroy (De), II, 497.
Mauzy, II, 175; III, 871.
Maxuel (M"= de), II, 428.
May (Mil"), II, 246, 258; III, 214.
Mazarin, I, 3, 3i.
Mazel, I, 296, 5i5; II, 220; III, 2i5,
418.
Mazencourt (De), I, 5i6.
Mazurier, III, 2i5, 871.
Medan (De), II, 225, 527.
Mehermant, III, 2i5.
Meillé, II, 201.
Me!, II, 29r;III, 2i5.
Mellier, III, 872.
Melon (M™^), II, 258, 822, 365; III,
216.
Melot, II, 194, 195; III, 216.
Ménage (abbé), I, 10, 21.
Menant, III, 898.
Ménars (De), II, 56o.
Meneuse (M"'= de), II, 428.
Menours (De), I, 58i; III, 216, 898,
400.
Menussier, II, 497.
Mercat, II, 288, 52i, 563; III, 217.
Mercier, II, 527.
» (Josias), I, 113; III, 490.
» (Louise), II, 283, 285, 615.
Méré (M'"= de), III, 217.
Mcrlanchon, III, 489.
Mermier, II, 175.
Mésange, II, 294; III, 217.
Mersenne (le P.), I, 22.
Mesbrinck de Grandvai, II, 480; III,
217.
Mcslin (Judith), II, 286, 5i3.
» (Mi^« de), II, 255.
Mesmin, II, 480, 488, 497; III, 371.
Index.
53i
Mesmon, I, 148.
Mesnard, pasteur, I, i55, 3ii, 367,
485, 493, 578; II, 3, 5, 8, 9, 12,
134, 499)111, 217.
Mesnard (M''^'= Isaac), II, 176.
» (Paul), I, 61.
Mesnil, II, 294, 498.
Mesplet (De), évêque, I, 66.
Messian, I, 529.
Mestral, UI, 871.
Mestrezat, 1, 21, 164, 165, 169, 177,
209, 217, 275, 288, 375, 58i.
Mestrezat, apostat, II, 533.
Mesureur, I, 128 ; II, 2o3.
Métivier, II, 482; III, 871.
Mettaj'er, I, 282; UI, 871.
Meusnier, II, 171, 176, 282, 294, 481,
527; III, 219.
Meusnier (M""), II, 471.
» (Esther), II, 290.
» (Jean), I, 587 ; II, 280.
» (Philippe), II, 480.
Meyer, III, 222.
Meyercron, II, 480, 5o5.
Meynier (le P.), I, 247, 811.
Michaud, III, 872.
Michel, II, 482; m, 872.
» (Claude), III, 491.
» (Jean), III, 496.
» (Marianne), UI, 496.
Michelet, I, 8, 8.
Michon, U, 290, 538; III, 228.
Michou, III, 272.
Migeon, U, 588.
Mijon, II, 282, 595.
Millet, I, 168; ni, 491.
Milsonneau (M"''), U, 244, 259; III,
223.
Minutoli, lU, 896.
Miossens (comtesse de), U, 220, 408;
UI, 415.
Miqueau, U, 56i.
Miramion (M"^ de), II, 262.
Mirât (M"«) I, 489-493.
Mirmand (De), UI, 228.
Miremont (De), I, 445.
Misson, UI, 872.
Moisan, I, 58o.
Moisant (Jacques), III, 872.
Moivre (De), II, 480; UI, 223.
Mollaire, II, 482.
Mo U art, III, 490.
Molle, II, 481.
Mollien (Raquet de), II, 260, 445,
446, 458, 610; III, ii5, 224.
Momoye, III, 872.
Monceau (veuve Isaac), I, 496.
ï (De), I, 58i; lU, 224,872,
898.
» (veuve de), II, 46.
» (Elisabeth), U, 282.
Monceaux, II, 478, 617.
Monché, II, 544; III, 22, 224.
Mondésir, I, 827, 587.
Mondreville, II, 260; III, 224.
Monginot, I, 538; II, 225, 274, 290,
3o5, 884, 892, 898, 478, 494; UI,
224.
Monginot (M'"'=), I, 468; U, 282, 484;
III, 400.
Monglas, I, 568, 565; II, 429, 480,
497, 527; m, 878.
Monneron, III, 878.
Monnier, sieur de Lizy, I, 486.
» (Louis), II, 528.
» (M"«), n, 448.
Monnoie, II, 589.
Monoye, III, 878.
Moore (De), II, 460.
Monsieur (frère du roi), II, 5o6.
Montaigu, III, 229.
» (M"'^ de), II, 864, 878.
Montausier, I, 5 10.
Monteil (De), I, 212; U, 274, 288, 290;
III, 229, 401.
Montesgeur (De), II, 552.
Montespan (M"= de), I, 37.
Montesquieu, I, 7.
Montesquieu, II, 221 ; III, 416.
Montgommery (De), II, 259, 617; Yil,
229.
Montmorency (De), II, 202; III, 23i.
Montpouillan (De), lU, 281.
Montrevel, I, 5, 108; UI, 498.
532
Index.
Monvoisin, III, 873.
Mony, III, 374.
Monyer, II, 258, 274, 291; III, 232.
Morand, III, 232.
Morangis (De), I, 97.
Moreau, II, 285^ 433, 460, 483, 5i3,
6i5; III, 232.
Moreau, prêtre converti, I, 100.
Morel, III, 232.
Morelli, I, 278 ; II, 14.
Morgue, III, 374.
Morin, I, 5i5; II, 211, 249, 547; III,
232, 374.
Morin du Sandat, II, 870, 479.
Morisset, II, 233, 258, 274, 290, 291;
III, 232.
Morlat, II, 294, 295; III, 284.
Morogues (De), II, 479, 484; III, 374.
Mortier, II, 2i5.
Morus, I, 21, i35, 140, i54, 197,
218-227, 229-233, 279, 293,
3oo, 804, 306-310, 312, 58i.
Mosnier, 11^ 479 ; III, 874.
Motet, II, 477; III, 284.
Moudun (Judic), II, 504.
Moue, III, 875.
Mousé, II, 481; III, 375.
Mouté, II, 482; III, 375.
Moutier, II, 482; III, 875.
Mouy, II, 481 ; III, 875, 418.
» (François de), II, 211.
Moysant de Brieux, I, 20.
Muisson, I, 124, 542; II, 204, 282,
867, 368, 872, 479; m, 398.
Munier, III, 875.
Murât (De), I, 58o; III, 491.
Musafay, I, 525.
Mutai, II, 10, 257, 282, 452, 471 ; III,
234.
Nadal, III, 875.
Nadau, II, 617; III, 284.
Nancret (De), III, 284.
Nanettc, II, 488.
Natalis, III, 875.
Naudé (Gabriel), I, 100.
Naudin, III, 235.
Naze (M"-»), H, 488.
Neau (Anne), III, 235, 418.
» (Jacques), II, 208.
Nemeitz (J. N.), II, 549.
Nesie, II, 482, 486; III, 235, 875.
Nesmond (M"'^ de), II, 277.
Netz (De), évêque d'Orléans, I, 175.
» (François de), I, 168, 219; II,
202; III, 235.
» (Philippe de), III, 898.
Neuchâtel (De), III, 285.
Neumayr, I, 118.
Neuville (De), II, 260, 445, 610; III,
285.
Neveu, I, 458; 577; II, 179, 196,
48i;III, 236, 288.
Nezereau, III, 288.
Nicolaï, I, 268.
Nicole, janséniste, I, 68, 406, 409,
410, 419, 421, 424, 426, 429.
Nicole (Esther), II, 487; III, 876.
Nioland (M"<=), II, 246, 256; III, 238.
Noailles (cardinal de), I, 75-77,
584, 586; II, 598, 603.
» (maréchal de), I, 63.
Noblet, I, 529; II, 261, 291; III, 288,
376.
Nodet, III, 496.
Noël, III, 288.
Noguet, III, 288.
Noh (De), m, 876.
Nointel (De), I, 421.
Noiret, I, 488.
Noirot, III, 288.
Noisel, III, 238.
Northal, II, 45o, 458; III, 288.
Noulet, II, 450, 458.
Nysse (Grégoire de), I, 422.
Obré-Robigny (D'), III, 289.
Œillet (Marthe), II, 486.
Olbreuse (D'), II, 406, 407, 414, 428.
Olivier (chancelier), I, 118.
Olier, III, 876.
OUier, II, 2o3.
Oppenor, III, 289.
Index.
533
Orbec (D*), II, 220, 253, 260; III, 239,
417.
Orgueline (Mî=), II, Soy.
Orîgnac (D'), II, 258, 274, 290; III,
240.
Orléans {M"«), II, 267; III, 241 .
Orry, horlogeur, II, 528.
Orval (D"), I, Sog.
Ory (Jean), II, 171.
Ostervald, I, 354; II, 4.
Ouatboud, II, 476; III, 241.
Oudaille, II, 45o, 453.
Oudetot (D'), I, 5i6.
Oudin, III, 241.
» (le P. Rémi), I, loi.
Oudry, II, 118, 175, 476.
Ouri, II, 256; III, 241.
Oursel, III, 376.
Ouvret, I, 319.
Ouzel, I, 53i ; II, 481 ; III, 67, 242, 376.
Pache (Suzanne), III, 496.
Page, III, 377.
Pageot (abbé), II, 268.
Pages, I, 282, 319.
Pagneret, II, 246, 256; III, 242.
Pain, II, 175, 178, 481; m, 242.
Pajon (Claude), I, 278, 849, 350-
353, 355, 359, 429-481.
Pajon (Gaspard), II, 2x6.
Palmeguiste, II, 429.
Pâlot, I, 58i; II, i85; III, 399.
Palu, I, 537.
Panserot, III, 877.
Panuvet, III, 877 .
Pape de Saint- Auban, 11,479; III377.
Papeliard, II, 211.
Papillon, I, 120, 202, 208, 219; II,
113, 290, 480; m, 877.
Papillon (veuve), II, 116.
Papin, II, 480; III, 877.
Papion, I, 529.
Papot (M-^^), II, 509.
Papus, II, 219; III, 242, 418.
Paquet, I, 201.
Parabère (M'"^ de), II, 365.
Paradez, U, 529.
Pardaillan (De), I, 189, 147, 201,
562; II, 479; III, 377.
Par dieu, II, 285, 5oi, 5o3, 504, 552;
III, 248.
Pardique, I, 570.
Parent, II, 256; III, 248, 491.
Parfouru (De), III, 4i5.
Parignon, I, 217, 219; II, i5; III, 491.
Paris, II, 482; III, 248, 877.
» (De), I, 548; III, 248.
Paris de Clorignon, 11,66, 171; III, 877.
Pariset, II, 471 ; III, 877.
Parperolle, II, 535.
Parsiveau, I, 499.
Pasquier, I, 201; III, 244.
Pasquin (la nommée), II, 290.
Passereau, III, 877.
Passerot, III, 877.
Passy (M™ de), U, 469.
Pasté, III, 244.
Pastoureau, III, 878.
Patru, I, i3.
Paul (M"'e), II, 244, 257; III, 244.
Pauly, II, 552.
Paurès, III, 878.
Paurès-Bonnelle, III, 878.
Pautrier, III, 878.
Pavillon (abbé), II, 268.
Pavret, U, 481 ; III, 878.
Payen, U, 588.
Payot (M"^), n, 224.
Peceur, III, 245.
Pelé, m, 878.
Pélissari, I, 124; II, 489, 467, 468,
492, 497; III- 378, 401.
Pélisson de La Terrassière, III, 879.
Pelle, II, 267; III, 245.
Pellet (M"=), II, 260.
Pelletier (Jeanne), I, 201.
Pellisson, convertisseur, I, 4, i54,
217, 219, 3o8, 517-520, 526, 584;
II, 83, i52; III, 401.
Pellisson, procureur, I, 536.
Pencot, II, 175.
Pépin, II, 498; III, 879.
Pérachon, I, 224.
Peraire, II, 450.
534
Index.
Peray (De), II, 282, 349, 352, 353,
355, 435, 479, 570.
Perceval (abbé), II, 268.
Percin de Montgaillard, évêque, 1,66.
Percy, II, 482.
Perey, III, 379.
Périer (Samuel), 144, 179.
Périgois, II, 170, 175.
Périnon, II, 497.
Periot (Anne), II, 476.
Perreau, I, 234.
Perreaux, pasteur, I, 252.
Perrier, I, 201.
Perrin (Marguerite), I, 525.
» (Pilota), II, 359, 36o, 45o, 483.
Perron, III, 879.
Perret, III, 246.
j) d'Ablancourt, I, i3, 899.
Pers, II, 294, 295, 473, 476.
Persan, II, 488, 480.
Person, II, 627.
Pesson, II, 45o; III, 246.
Petcofsky (M''^), II, 218, 219; III, 246.
Petel, II, 294; III, 246.
Petit, I, 562; II, 175; III, 247.
» (Samuel), I, 16.
» (M"=de), II, 257;III, 246, 416.
Petit-Caffe, II, 527.
Petitfrère, I, 628, 256; III, 248.
Petitjean-!e-CabIicau, II, 480, 458.
Petito (Anna), III, 496.
Petitot, I, 3io ; II, 2o3, 268, 305, 4i5,
452, 480, 495.
Petitpère, II, 450, 484.
Petitpied, curé, I, 18.
Petit-Rose (De), III, 414.
Pétra, III, 379, 494.
Peyronneau, III, 879.
Pezart, II, 826.
Pezet, II, 176.
Phelippeaux, III, 899,
Philbert, III, 248.
Philippe, III, 379.
Piaugier, II, 194, 198.
Picard, II, 211, 480; III, 879.
Picault, III, 248.
Picot (Marie), II, ai5.
Pierre-Buffière (De), II, 287 ; III, 248,
379.
Pierret, III, 249.
Pierron, III, 879.
Pieu, II, 482; III, 38o.
Pigeon, II, 294, 487, 480, 473, 6:7.
Pigou, III, 38o.
Pille, II, 38i.
PiUet, III, 38o.
Pilouin, II, 847.
Pinart, II, 226, 294, 841 ; III, 249.
Pinay, III, 496.
Pinayen (M"*^), I, 201.
Pinchar, III, 38o.
Pinctorie (Nicolas), III, 490.
Pinet, II, 286; III, 249, 496.
Pineton de Chambrun, II, 208.
Pingart (M""), I, 201.
Pinguer, III, 38o.
Pinon, m, 38o.
Pinson, III, 249.
Piqueret, III, 38o.
Piquet, III, 38o.
Piron, II, 294, 298; III, 249, 880.
Pirot (l'abbé), I, 19; II, 268, 269.
Piscator, I, 278.
Pitan (les), III, 249.
» (Veuve), II, 291.
ï (Jacques), II, 480.
» (Jean), II, 480.
» (Nicolas), 1,833; II, 171, 498;
III, 417-
» (Pierre), II, 17S.
» (Sara), II, 297.
Pitel, II, 482, 83i;III, 281.
Pizet, III, 281.
Plan (Pierre), II, 829, S3i.
Planchut, I, 468; III, 281.
Plancy, II, 217.
Plaque des Brosses, III, 25 1.
Planstrum (Christine), II, 221.
Plat, II, 482, 480, 482, 477; III, 251.
Plot (veuve), II, 179.
Pochet, III, 252.
Podesta (Conrad), II, 5i3.
Poignant, II, 258; III, 252.
Poinsignon, II, 496.
Index.
535
Poisson, I, 547; II, 2i5, 519; III, 253.
Poitevin, III, 38o.
Poliallion (M">= de), II, 270.
Polignac (De), II, 202; III, 253.
» (cardinal de), II, 421.
Polly, II, 48i;III, 38i.
Poltay, III, 38i.
Pomareilles (De), III, 38i.
Pomier, I, 3o3; III, 492.
Pomponne, I, 74.
Poncet, II, 450, 527.
Pondevic (M'"'-- de), II, 363.
Ponroy(De), II, 499;I"-38i.
Ponserdin, I, 458.
Pontchartrain, I, 74, 86.
Pontolin (IVI"'' de), II, 182.
Porcher, II, 471; III, 38i.
Portai (Béranger), 488.
Portrain, III, 38i.
Potin, II, 45o, 483.
Pottet (Marie), II, 184.
Pottin, III, 253.
Pouchet, III, 254.
Pougnet, III, 38i.
PouUiou, III, 254.
Poupaillard, II, 563; III, 25'i.
Poupardin, II, 6i5 ; III, 255.
Poupart, II, 235, 609; III, 490.
Pousses, 11,481; III, 38i.
Poyon, III, 255.
Preissac, I, 5 10.
Pressignj% II, 53o, 532.
Pressoir, II, 294, 295; III, 255.
Prévost, I, 5i2, 527, 529; II, 2i3,
282; III, 255.
Prieur, III, 490.
Primerose, I, 166.
Prendre, II, 175; III, 492.
Prou, II, 284, 585; III, 497.
Proyart (l'abbé), I, 4.
Puaux et Sabatier, I, 6.
Puet, 1,56 c; III, 38i.
Puisieux (marquis de), II, 421.
Pujol, III, 399.
Quatremère de Quincy, I, i35.
Quenevault (M""^^), II, 440.
Quentin, II, 6i5, 616; III, 257.
Querguy, III, 491.
Querue, III, 38i.
Quesnot, II, 475.
Quick, I, 171.
QuiUet, II, 499; III, 38r.
Racan, I, 10.
Racine, I, 93.
Racolet, II, 274, 295; III, 257.
Raffe, I, 556.
Raffou père et fils, II, 220, 491 ; III,
4i5.
Raguet, III, 257.
Raillard, I, 168; II, 45o, 453; III,
258, 491.
Rambault, III, 258.
Rambouillet (De), I, 10; II, 182, 371,
5i2; m, 258, 399, 401, 414, 491,
496.
Rambouillet de La Perrière, I, 496.
» du Plessis, I, 496.
Ramboulet (De), III, 497.
Rambourg, III, 38i.
Ramezay (De), I, 5i5, 525.
Ramson, III, 260.
Ramus, I, 273.
Rancé (l'abbé de), I, 56.
Rantzau (maréchal de), I, 5ii.
Rapin, III, 260.
» (De), I, 224.
Rapin-La-Fare, II, 2o5, 5i2.
Rasset, III, 882.
Rattier, II, 179, 184.
Raucau, I, 5i2.
Raveau, I, 534.
Ravenel, II, 290; III, 260.
Ré, II, i83.
Read (Charles), I, 114, 157.
Réalville (De), II, 486.
Réau, II, 65, 170, 175, 178.
Rebondy, II, 525.
Reboul, III, 382.
Rebours, II, 176, 180; III, 260.
Rechignevoisin, III, 882.
Refuge (De), I, 5i5; II, 617; III, 261.
Rège, II, 294, 295; III, 261.
536
Index.
Régent (Le), I, 87.
Regnard (Jacqueline), III, 382.
Regnard (Hugues de), III, 490.
Regnaudet, II, 624; III, 262.
Regnault, III, 262.
» dit Du val, II, 480, 46 r.
Régnier (Les), III, 262.
» (Mi'-=), II, 278.
» chirurgien, I, 45g.
» (marquise de), I, 303.
» pasteur, I, Sig.
Regoumier, III, Sgg.
Remond, III, 382.
Renaud, III, 262, 382.
Renaudot (Théophraste), I, 200, 5 10.
Renouard, II, 177, 472, 482; III, 262.
» (David), II, 175, 282, 481.
» (Nicolas), I, 53o.
Renouverk, II, 4g7; III, 382.
Restaurant, III, 2, 264.
Retel, II, 294, 296; III, 264.
Retz (cardinal de), I, 21.
Révérend, II, 482; III, 882.
Reynier, II, igS.
Riat, I, 201.
Ribaut, II, 479.
Ribert, III, 382.
Ribeyre de Ricarville, I, 53i; II, 480,
45 1, 474; III, 264.
Ribot, II, 481; III, 264, 882.
RibroUe, III, 882.
Richard, II, 45o, 474; III, 383.
» de Tibaute, II, 228.
» (Pierre-Louis), 1, 116.
Richelieu, \, 16, 27, 876, 5og; II, 84.
Richer, III, 266.
Richet, III, 266.
Richemond (duc de), I, Siy.
Rieu, III, 266.
Rieux (M"'» de), II, 202, 285, 447,
448, 527.
Rigoumier, III, 491.
Riquelet (jésuite), II, 268.
Riri.s, 1, 201.
Risoul (Madelainc), II, 241, 256; III,
266.
Rival, II, 217.
Rivery (veuve), II, 478.
Rivet (André), I, 22, 281, 284, 287,
290.
Rivière, II, 258, 597; III, 267.
Robeline ou Robline (Nicolas), II,
294, 295, 56o, 56 1 ; III, 267.
Robert, III, 383.
Robethon (Les), II, 116, 117, 118,
171, 472, 476, 479, 481; m, 383.
Robillard (Jeanne), I, 829.
Robinet (jésuite), II, 268.
Rochemoisin, II, 617.
Rochemont (De), III, 267, 383.
Rodelouze (De), II, 598; III, 276.
Rodon (Robert de), II, 607.
Roger (Les), III, 267.
» (Daniel), \\, 217.
» (Edme), H, 585.
» (Jean), I, 557 ; II, 175, 481,
519.
» (Judith), II, 504.
» (Samuel), II, 118, 476.
Rohan (duc de), I, i65.
» (Anne de), I, 58i.
» (M™" de), I, 125, 224, 58o.
» (M'i« de), L 188, 189.
» (Tancrède de), I, 189.
Rohan-Chabot (M™ de), I, i33, 224,
3o9, 489, 5ii.
Rollin, II, 472.
Romeron (De), II, 174; III, 269.
Romme, I, 175.
Rondeau, II, 175, 481; III, 269.
Roquefort, I, 148.
Roquelaure (duc de), I, 19.
Roquigny (De), II, 17T.
Roquin, III, 490.
Rossart, III, 497.
Rossignol, II, 56i ; III, 270, 383.
Rou (Jean), 1, 18, 126, 325; II, 448,
446, 480, 485, 6ro; III, 270.
Roucy (De), I, 515, 445; II, 220;
III, 414.
Roudard, I, 527.
Rouen (De), III, 401.
Rouget, II, 471.
Rougissart, I, 526.
Index.
537
Rouillé, II, 498; III, 383.
Rouillon, III, 270.
Rouleau, III, 271.
Rousseau, II, 2o5; III, 271.
» (enfants), II, 281.
» (Jean), II, 480.
» (Madelaine), II, i85.
» (M"''^), II, 256.
Roussel, II, 5oi, 535.
» (Pierre), II, 536.
Rousset, II, 482 ; III, 383.
» (Camille), I, 29.
Roussieu-Saint-Amant (M™^ de), II,
363.
Rouveroy, III, 383.
Rouvray (De), III, 272, 416.
» (M'i^ de), II, 357, 364.
» de Villarnoul (M"'), II, 261.
Rouvroy, II, 481.
Roux (Philippe), II, 2i5.
Roye (comte de), II, 417, 423, 479.
» (comtesse de), I, 184, 221, 444,
489; II, 202, 414, 423, 434.
» (M"= de), II, 282.
Royer, II, 471.
» (Jeanne), II, 256.
Royère (Bénigne de), II, 404.
Rozel, III, 272.
Rozel de Beaumont, II, 283, 290, 359,
36o, 388, 479; III, 16, 272.
Rozemont (De), ancien, I, 366, 569;
II, 119, 490, 491, 520 ;
III, 383.
» (M'"^ de), II, 423.
)) (Jacques, min. apostat), II,
122, 224.
» (Jacques-Auguste, d"). II,
122.
» (Jean-Baptiste), II, 120,
480, 526.
» (Richard)j II, 121.
Ruaux (M"''' de), II, 182.
Ruffin (Elisabeth), II, 52.
Ruihière, I, 4, 8, 524.
Ruppin (De), II, 176; III, 272.
Russanges (De), III, 489.
Russel (Lady), II, 422.
Ruvigny, I, i3, 119, i33, 200, 220,
296, 340, 460, 489, 492, 5o2, 507,
553; II, 202, 414, 419, 478, 495,
553.
Ruvigny fils, 1, 828, 539.
Sabatier, I, 6, 88, 247.
Sacrelaire, II, 45o; III, 278.
Sacy (De), I, 5.
Sadier, I, 819; II, 45o, 484; III, 278.
Sahune, II, 224.
Saint-Aignan (comtesse de). II, 202.
Saint-Amand, H, 288, 589; III, 278,
884.
Saint-André (De), I, 486.
Saint-Brice, III, 884.
Saint-Charles (Athanase de), I, 524,
525.
Saint-Contest (De), III, 884.
Saint-Denis, II, 498; III, 884.
Saint-Gelais (De), II, i6r, 186; III,
415,417.
Saint-Georges (De), II, 5i3.
Saint-Germain, III, 278.
Saint-Gilles, II, 52i; III, 274.
Sainte-Hirosme (De), III, 884.
Saint-Hilaire (De), I, 124; II, 527;
III, 274, 4i5.
» (M""-' de), II, 241, 252,
868, 364.
» de Saintonge, I, 552.
Saint- Jean, I, 201.
Saint-Jean de Védas, II, 274, 290,
891, 898, 477; III, 275.
Saint-Laurent - Sainte-Hermine, II,
241, 258, 258, 277, 407-409; III, 275.
Saint-Luc (M"'-" de), 11,421.
Saint-Martin, guide, II, 487, 45o.
Saint-Martin, conseiller, I, 119, 190,
199, 542, 570; II, 202, 867, 372,
479, 495.
Saint-Martin (M'"'^ de), I, 190.
» (Jacques de), II, 290.
Saint-Maurice (De), I, 554.
» (M"= de), m, 884.
Saint-Paul, II, 617; III, 275.
Saint-Quentin, III, 276.
538
Index.
Sainte-Surin (De), I, lo, 274, 291 ; III,
276.
Saint-Simon (duc de), I, 4, 90, 95;
II, 341.
Saint-Simon-Courtomer (M'" de), II,
327.
Saint-Thouin (De), I, 500, 501.
Sainte-Beuve, I, 268.
» critique, I, 406, 284.
Sainte-Gemme (De), II, 363, 391.
Sainte-Marthe (l'abbé de), II, 268.
Sainte-Hermine (Les de) II, 405.
» (marquis de), II, 411.
» (M™= de), 11,257; III,
4i5.
» (M"" de), II, 220, 253.
» (Anne-M''=-Françoise
de), II, 406.
» (Madelaine Sylvie
de), II, 406.
» (M>''=Eliede),II,405.
» (Pliilippe de), II, 290,
382, 409, 4i5.
» (capitaine de navire),
III, 416.
Sales (François de), I, 27.
Salis (Henri de), II, 422.
Salomon, III, 277, 384.
» (Esther), II, 186.
» (Madelaine), II, 290.
Salve (De), II, 286, 529; III, 96.
Sandra, prosélyte, I, 327.
Sandras, II, 450, 474, 617; III, 277.
Sandry, III, 384.
Sanson, II, 472; III, 277.
Saponay (De), II, 260; III, 277.
Saporta (M"i'de), II, 219, 257; III, 277.
Sarpi (fra Paolo), I, 21.
Sarrabat, II, 52o.
Sarrau (Les), III, 384.
» conseiller, I, 58o.
» (Abraham), II, 498, 499.
» (Isaac, pasteur), I, 197, 3o6.
» (Jean), JII, 899.
Sartre (De), I, 356, 357, 36i.
Sasserie, II, 476; III, 277,
Satur, pasteur, I, 553; II, 10.
Saudrin, II, 294.
Sault (De), III, 278.
Saumaise, I, 16, 875.
» (M'i» de), II, 407.
Saunier, III, 385.
Saunière, II, 480; III, 385.
Sauvage, I, 527; II, 294; III, 278.
Sayous, I, 6.
Scalberge, III, 278.
Schenœuvre (M""=), II, 176; III, 278.
Schickler (baron F. de), I, 148, 208,
224, 3o4, 36 1.
Schipault, I, 58i.
Schmidt (Paul), I, 124.
Schomberg, I, 117, i33, 824; II, 202,
414, 416, 484, 478.
Schomberg (M"'*^ de), I, i33; II, 489.
Schurmann (M"« de), I, i3.
Schwerin (comte de), II, 484.
Scion, II, 28.
Scot (veuve), I, 496.
Scudéry (M"= de), I, i3, 61.
Sécherye (De), III, 279.
Segalas, I, 802.
Segrais, I, 19.
Seguin (Marie-Anne), II, 547.
Seheult, II, 217, 235, 253; III, 279.
Sehut, II, 480; III, 279.
» (Mi'«), II, 260.
» (Tertullien), II, 480.
Seignelay, II, 158, 5i3.
Seigneuret, II, 481; III, 385.
Seignoret, II, 175.
Seignouer, III, 385.
Sein (De), II, 450, 454.
Semler, I, 874.
Sène (De), II, 498; III, 385.
Sénegat, II, 450; III, 280.
Senesse, II, 481; III, 385.
Sens (archevêque de), II, 268.
Sequeville, III, 281.
Serguières, II, 294, 295, 450, 454,
476, 477;III> 281.
Sérières (De), III, 385.
Serres, II, 218.
Serres (baron de), II, 489, 460, 452,
458; III, 281.
Index.
539
Serres, (Gédéon de), III, 490.
Serry, I, 547.
Seudre, III, 386.
Sevet, III, 282.
Sévigné (M™'= de), I, 25, 61; II, 418-
Seyette, II, 6i5.
Silvestre, II, 480 ; III, 386.
Simard, III, 386.
Simon, II, 226, 294 ; III, 282, 386.
Simon (Richard), I, 17, 368, 871,
469, 528.
Sirasse, III, 386.
Sire, I, 529; III, 386.
Soanem (Marguerite Busze), II, 478.
Sommelier, III, 386,
Sommerus, II, 235.
Sonne, III, 386.
Sonnet, II, 2o3, 224, 282, 5o6; III, 336.
Sonnin, II, 282.
Sorcher, II, 478.
Sorel (Albert), I, 96.
» (Antoine), II, 604.
Sorret, III, 282.
Sorlet, prêtre, II, 584.
Souan, III, 386.
Soubise, I, 167.
Souchay des BouUays, III, 282.
Souillard, II, 246, 256.
Soulart, III, 283.
Soulet, III, 283.
Sounin, III, 284.
Sourches, I, 93.
Sourdeval (De), II, 422.
Soury, III, 284.
Sousset (Catherine), II, 219.
Soustelle (De), II, 282; III, 284.
Souville, II, 226.
Spanheim, I, 218, 284, 288; II, 359,
871, 482, 433, 489.
Spencer, II, 480.
Staël (De), II, 55o.
Stairs, II, 5o8.
Stample, II, 67; III, 386.
Stepe-Mackchave, II, 527.
Stomac, II, 480; III, 386.
Stoudal, II, 450,452,471, 476; III, 284.
Stouppe, I, 289, 332,
Strada, I, 192.
Strain, II, 482.
Struel, I, 525.
Suau (Jean), I, 495; II, 47.
Suau (De), III, 284.
Sully, I, i53; II, 421,
Superville, II, 11.
Surel, III, 386.
Susannet de La Forest, II, 35o, 415,
480, 479; III, 387.
Susdat, III, 285.
Suze (De), II, 488.
Tabariet, II, 480; III, 887.
Talas, II, 476;III, 285.
Tallemant, I, 219.
» (l'abbé), I, i3.
» (M™=), II, 448.
» (François), I, 5ii; II, 290.
» des Réaux, I, 146, 5 10,
517; III, 285.
» (M"''), II, 290,
» (Marie), II, 421,
» (Paul), I, 514.
Taloman, III, 286.
Talon (M-0, H; 438.
» (Orner), I, 28, 166, 169, 282.
Tandebaratz, III, 286.
Tardif (Anne-Isabelle), III, 286.
» (Jacques), I, 168; III, 490.
» de Frémicourt, III, 887.
Tarente (prince de), I, 514; II, 489.
» (princesse de), I, 25, 121,
i33; II, 414, 422.
Taret, III, 286.
Tarian, III, 887.
Tarneau, I, 282.
Tartereau, II, 294, 295.
Tarteret, III, 286.
Tassin, II, 123, 497; III, 887.
» (Elisabeth), II, 124.
ï d'AUonne, II, 124.
Tauer, III, 418.
Taupain, III, 887.
Taupin, III, 286.
Tavernier (Les), II, 282.
» graveur, I, 224, 282,
540
Index.
Tavernier de VilIiers-le-Bel, II, 176;
III, 59, 65, 286.
» (Jacques), II, 267.
» (Jean-Baptiste), II, 426.
Tellin (Rachel), III, 497.
Tersmitte, I, 570.
Tessereau, I, 498, 56i ; II, 47, 479 ;
III, 387.
Tessier, III, 887.
Tesson (Nicole), II, 585.
Testard, pasteur, I, 278, 282.
Testant, II, i65, 170, 175, 178, i83 ;
II, 481 ; III, 287.
Testelin (veuve Gilles), I, 58i.
Testu, III, 288.
Théligny, III, 288.
Thémines (la maréchale de), I, 254,
5ii.
Théobon (marquis de), II, 480, 827 ;
III, 228, 418, 416.
» (marquise de), II, 257.
» (M"-^ de), I, 5i5; II, 220.
Théron (Paul), II, 498.
Thérond, III, 887.
Thevalles(De), II, 268, 285, 291, 582.
Thévenin, I, 224.
Thianges (marquis de), II, 428.
Thibaud (Pierre), III, 497.
Thibaude, II, 480; III, 290.
Thibault, III, 290.
Thibaut (veuve), II, 471.
Thieroit, II, 488, 460, 477.
Thierry, III, 491.
Thirault, II, 498; III, 887.
Thomas, II, 5i3; III, 290.
Thomasset, II, 480, 496, 497; III,
387.
Thomel, II, 533.
Thors (De), II, 258, 290, 899, 401,
408, 482.
Thort, m, 388.
Thouars (De), III, 401.
Thuret, II, 259; III, 291.
Tibert, III, 388.
Tiersemy, III, 388.
Tillières, II, 486, 469.
Tilloc, II, 45i.
Tiphaine, III, 388.
Tirial, II, 475.
Tiriol, III, 291.
Tisdel, III, 388.
Toffin, II, 294, 295, 450, 476; III, 291 .
Tondu, II, 260; III, 291.
Tonnelier, III, 388.
Torse, II, i83, 256, 482; III, 291, 388.
Touchimbert, I, 5o; II, 282; 111,292.
Toulieu (De), II, i35, 617; III, 388.
Tourton, II, 170, 175.
Toussaint-Duplessis, I, 486.
Toutain, II, 450, 452, 460.
Toutin, II, 226, 294; III, 294.
Tranchepain, I, 842; II, 171, 175.
Tribou, III, 389.
Tricot, III, 294.
Trillart (M''^), I, 201.
Trimoult (M""^ de), guide, II, 480, 460.
Tringuelart, II, 482; III, 889.
Trinquant, II, 49, 170, 178, i83, 488;
III, 389.
Tronchin, I, 281.
Trouillart, I, 814.
Trouillon, II, 171, 176,242,257, 480;
III, 294.
Troussart, III, 295.
Troyes, II, 482.
» (De), III, 889.
Truffault, II, 284; III, 295.
Truffet (Elisabeth), II, 504.
Trumbol, II, 448.
Tuigny-Verdelle (marquise de), III,
4i5.
Turby, III, 889.
Turenne, I, 228, 296, 3o5, 3i3, 513.
» (U.""' de), I, 216, 223, 406,
58i.
Turpin, I, 217, 219; III, 492.
Turettin, I, 845.
Turquant, III, 899.
Ulrich, III, 295.
Urse, III, 889.
Ussaux (D'), III, 296.
Uytenbogaard, I, 274.
Index.
541
Vacher iat, II, 294; III, 296.
Vachery, III, 389.
Vaillant, I, 563; II, 282; III, 296.
Val (Marie), I, 201.
Valleton, II, 482 ; III, 390.
Vallière, III, 296.
Vallonton, III, 497.
Valu, m, 390.
Van Asperenne, I, 533.
Van Bommel, II, 450; III, 297.
Van der Bourg (Marguerite), II, 487;
III, 297.
Vandhoors, III, 390.
Vandeuvre (De), II, 256, 260; 111,297.
Vandru, III, 297.
Van Gangelt, I, 119, 192, 570.
Van Tine, III, 297.
Varennes (Veuve de), II, 129, i3o,
145, 482, 519.
Varet (l'abbé), II, 268.
Vargnes (M"'-- de), II, 260, 365, 590 ;
III, 298.
Varillas, I, 55.
Varnier, I, i83, Sig.
Vassas, prêtre, I, io3.
Vassé (De), III, 298.
Vasselart (veuve), I, 549.
Vastel, III, 298.
Vauban, I, 62, 67.
Vaudoyer (Léon), I, i3o.
Vaudrescal (M™"), II, 527.
Vaugelas, I, 10.
Vaugon (veuve), I, 556.
Vau-Jaucourt (J-Louis de), I, 517.
Vaussy, III, 890.
Vautier, II, 217.
Vautio, II, 482 ,-111,298.
Vaux (De), I, 143.
Vendôme (veuve), 1, 553; II, 129, 141-
Vénevelles (De), II, 296.
Ventouron, II, 294.
Venturin, I, 255.
Vérac (marquis de), I, 5 16; II, 876.
Verchand, I, 819.
Verdelle (Leclerc de Juigné, sieur
de), II, 274, 291, 398.
Verdier, I, 814, SSg.
Verdy, III, 890.
Vergny (De), III, 390.
Vérillac (De), II, 552.
Verlhac (De), II, 285, 563; III, 298.
Vermont (Marie), I, 525.
Vernezobre, II, 175, 178, 481 ; III, 890.
Véron, curé, I, 129, 187, i58, 172,
i83, 244-272, 407.
Veroux; III, 299.
Verre (De), III, 890.
Verrier, III, 497.
Versé (Aubert de), I, 3i3; II, 529.
Vertot, II, 440, 45o, 451, 476; III, 299.
Vervant, III, 299.
Vervins (De), III, 299.
Vesfeldt, II, 524.
Vézenobre, II, 481.
Vezin (De), II, 495; III, 890.
Viart, II, 226, 294; III, 299.
Viaut, II, 259 ; III, 3oo.
Vicaire, III, 800.
Vicques (De), 11,202,479, 494; III 3oo.
Vieilmaisons (De), I, 58i; II, 485,
552; III, 890, 415.
Vignault, III, 808.
Vignier, I, 282, 509.
Vignon, III, 8o3.
Vigou, III, 494.
Vildou, II, 260, 865; III, 808.
Villacel, III, 3o8.
Villaines (Lestang, sieur de), II,
546.
Villarnoul (De), II, 244, 257, 258,
290, 358, 859, 433, 45i, 471, 479,
548.
Ville, III, 891.
Villedieu, III, 891.
Villeloin (l'abbé de), I, 22.
Villemerau, conseiller, I, 509.
Villeneuve (Louis de), II, 27.
» (Marie de), I, 527.
» de Pluviers, III, 3o3.
Villerets (M'' Riant de), II, 282, 298,
3oo, 801, 447, 463, 479.
Villette (marquis de), II, 888, 405.
Villiers (Lecler de Juigné, sieur de),
II, 176, 288, 400.
S42
Index.
Villiers de La Planche (De), III, 491.
Vincent, II, 294; III, 304.
» (Marie), II, 290, 440, 460,
476, 483.
» capucin, II, 268.
» de Paul, II, 262.
Vins (M"'= de), II, 182, 218.
Vion, II, 282, 430, 442, 471, 476,
483.
Virazel (De), II, 274, 290; III, 304.
Viriot (M""=), II, 171, 282; III, 3o5.
Vise (De), II, 611.
Vivans (Les de), I, 224, 517; II, 2o3,
220, 283, 285, 33 1, 345, 347, 485,
521, 606; m, 414.
Vivarais, I, 202, 2o3.
Vivier, III, 391.
Voisin, II, 435, 473, 6o5.
» du Neubosc, I, 97.
Voltaire, I, 7, i63, 523.
Voreaux, II, 450, 453; III, 305.
Voyer, II, 256; III, 3o5.
Vrevins (De), II, 454.
Vrigny (Leclerc de Juigné, sieur de),
II, 274, 290, 398.
Vrillac (De), II, 611; III, 305.
Walscot, III, 307.
Warnelle (De), II, 277.
Weiss (Charles), I, 5, 54, 5o8.
» (Nathanaël), I, 162.
Wicars, II, 544.
Witt (De), II, 450; m, 307.
Worms (Nicolas), II, 235.
Wylie, I, i53.
Yvon (Paul), II, 483.
Zell, III, 307.
Zobel, II, 45o, 452.
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ERRATA
T. I", p. 60, 1. II, Vermansal, lises: Vernansal.
» p. 166, 1. 2, i522, lises: 1622.
» p. 172, 1. 9, Fort-l'Évêque, lises: For-l'Evêque.
» p. 254, 1. i3, ne plus que moins, lises: ne plus ne moins.
» p. 304, 1. 9, Paris, lises: Charentou.
» p. 3o6, 1. 2, supprimes: devoir.
» p. 35 1, note 2, lisez: i.
» p. 449, effacez la note i au bas de la page.
T. II, p, 56, 1. II, 7o5g, lises: 7o5i.
» p. 195, 1. II, Du Temple, lises: Du Temps.
» p. 287, 1. 5, Gemuit, lises: Genuit.
» p. 367, 1. 23, De Biie, lises: De Bie.
» p. 476, 1. 38, René Talas, lisez: Renée Talas.
» p. 499, 1. 10, 140, 229, lisez : 140, 200.
-Strasbourg, typ. de G. Fischbach. — JO24.
TABLE DU TOME TROISIÈME
Pages
XXIX. Emprisonnés à Paris i
XXX. Parisiens émigrés 3o8
APPENDICES
Appendice I. • — Liste des protestants employés dans les finances . SgS
» II. — Formules d'abjuration 402
» III. — Secours, pensions et gratifications, accordés aux
nouveaux convertis 4o5
I) IV. — Abjurations de i658 et 1659 419
1) V. — Convertis du P. Athanase de Saint-Charles. . . . 428
» VI. — Liste d'abjurations 488
1) VII. — Liste des anciens 489
Additions 494
Dernière addition ... 497
Rectification 5oo
Index 5oi
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