Skip to main content

Full text of "La révocation de l'Édit de Nantes a Paris d'après des documents inédits"

See other formats


^ 


\ 


V      I J 


/ 


.1    ' 


•i_ 


\1  1. 


^M^^ 


^^  \\%  %^^mt^x  ^ 


PRINCETON,    N.  J. 


''«S, 


Purchased   by  the 
1rs.    Robert   Lenox   Kennedy  Church   History   Fund. 


BR  845  .D68  1894  v.3 
Douen,  0.  1830-1896. 
La  r  évocation  de  1'  Edit  d« 
Nantes  a  Paris  d ' apr  es  de 


\<nf 


1 


^.^ 


LA   RÉVOCATION 


DE 


L'ÉDIT  DE  NANTES 


A    PARIS 


Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2010  witii  funding  from 

University  of  Ottawa 


Iittp://www.arcliive.org/details/larvocationdel03doue 


LA   RÉVOCATION 


DE 


L'ÉDIT  DE  NANTES 


A   PARIS 


D'APRES  DES  DOCUMENTS   INEDITS 


O.  DOUEN 

«Ils  ne  pouvaient  ni  naître,  ni  vivre,  ni  mourir 
.    en  liberté  »   (Brousson). 

"La  violence  n'a  qu'un  cours  borné  par  Tordre 
de  Dieu,  qui  en  conduit  les  effets  à  la  gloire  de 
la  vérité  qu'elle  attaque  "  (Pascal). 

TOME   TROISIÈME 


PARIS 
LIBRAIRIE    FISCHBACHER 

(société  anonyme) 

33,    RUE    DE    SEINE,    33 

1894 

Tous  droits  réservés. 


STRASBOURG,     TYPOGRAPHIE     DE     G.     FISCHBACH 


XXIX 


EMPRISONNÉS  A  PARIS 


Abe,  officier  du  roi  d'Angleterre,  qui  avait  conduit  à  l'étranger 
un  des  enfants  de  Massanes  et  beaucoup  d'autres  personnes,  arrêté  et 
mis  à  la  Bastille  par  ordre  du  lo  juillet  1687.  —  Dans  ses  séjours 
à  Paris,  ce  guide  habitait  la  rue  Troussevache  (O'  3i). 

Agnès  (M"^),  «non  payante»  mise  aux  Nouvelles- Catholiques 
en  1686,  y  abjura  évidemment,  puisqu'elle  est  l'une  des  trois  externes 
que  l'établissement  nourrissait  «par  charité»  (Fr.  7o52  f°  24). 

Alba  (M"'=  d'),  mise  aux  Nouvelles-Catholiques  en  1687,  expulsée 
du  royaume  en  1688  (voir  M""  Paul). 

Alglave,  voir  La  Melonnière. 

Aliès  (Zacharie),  avocat  au  Parlement,  né  en  1646  à  Saint- 
Antonin  en  Rouergue,  avait  épousé  à  Charenton  en  1678  Marie 
Bizot,  et  en  1680  Madelaine-Françoise,  fille  de  Bernardin  Martin, 
apothicaire  du  prince  de  Condé,  laquelle  lui  donna  :  Daniel  (i683), 
Jean  (1684)  et  Jacques  (i685).  A  partir  de  1679,  ^^^  consistoires  de 
Nîmes,  Montpellier  et  Uzès,  le  chargèrent  de  les  représenter  à  Paris, 
et  lui  fournirent  chacun  3oo  livres  par  an  pour  s'occuper  de  leurs 
affaires  avec  Ruvigny.  Il  demeurait  rue  des  Boucheries- Saint- 
Germain  à  la  Madelaine.  Une  lettre,  dans  laquelle  il  recommandait 
la  soumission  aux  Cévennes  et  au  Vivarais  après  la  tentative  de 
résistance  passive  organisée  par  Brousson,  le  fit  mettre  à  la  Bastille 
le  5  septembre  i683.  Il  y  fut  interrogé  le  24  et  Sa  Majesté  ayant 

m  i 


2  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Pans. 

«témoigné  être  satisfaite»*  de  l'interrogatoire,  on  ne  tarda  sans 
doute  guère  à  le  relâcher  {Arch.  Bast.,  VIII  287.  La  lettre  incriminée 
bien  à  tort  se  trouve  à  la  page  241).  Il  semble  n'avoir  rien  de 
commun  avec  Samuel  D'Aliès,  sieur  de  La  Tour,  ancien  protestant 
devenu  convertisseur. 

Alizon.  Le  26  juin  1687,  Seignelay  ordonnait  à  La  Reynie 
d'arrêter  et  d'emprisonner  Alizon,  Martin  et  Restaurant,  avocats  de 
Nîmes,  Guiran,  conseiller  au  Parlement  d'Orange,  M"'^  Martin,  M™^ 
Guiran  et  sa  fille,  M™^  de  Saporta  et  sa  nièce  M"'^  Petit,  venus  à 
Paris  pour  s'y  cacher  ou  dans  le  dessein  de  fuir  à  l'étranger  (0'3i). 
Les  dames  furent  mises  dans  des  couvents.  Martin  et  Guiran  furent 
relâchés  le  16  juillet,  six  jours  après  Restaurant,  qui  passa  plus  tard 
en  Hollande.  Guiran  réussit  aussi  à  sortir  de  France  avec  plusieurs 
de  ses  parentes  (Fr.  pr.,  V^  4o5).  Lors  de  la  paix  de  Ryswick,  sur 
la  demande  d'Henri  de  Mirmand,  le  roi  d'Angleterre  consentit  à 
donner  à  Restaurant  la  place  de  conseiller  au  Parlement  d'Orange 
laissée  vacante  par  Guiran.  Mais  les  difficultés  suscitées  par  la  cour 
de  France  empêchèrent  le  fugitif  d'entrer  en  fonctions  {Btdlet., 
VII,  198). 

Allix.  Le  18  août  i685,  le  commissaire  Delamare  écrivait  que 
deux  nièces  du  ministre  Allix  se  faisaient  instruire  (Fr.  7062  f°  354). 
Nous  ignorons  qu'elles  étaient  ces  personnes. 

Le  3o  janvier  1686,  le  commissaire  Galleran  écrivait  à  La 
Reynie:  «Continuant  la  perquisition  des  religionnaires,  j'ai  trouvé 
dans  mon  quartier  la  mère  du  ministre  Allix  et  deux  filles  âgées. 
A  force  de  parler,  la  mère  et  une  des  filles  ont  bien  voulu  croire 
mon  conseil,  et  je  viens  présentement  de  leur  faire  faire  leur  réunion 
après  trois  heures  d'attente  et  leur  avoir  laissé  un  homme  [en  garnison]. 
Il  reste  une  grande  fille,  entêtée  par-delà  la  raison,  laquelle  je  viens 
de  conduire  au  For-l'Evêque  (Fr.  7o5i  f°  36). 

Nous  retrouvons  M"'^  Allix  au  For-l'Évêque  le  19  février  {Ibid., 
f°  3o5),  puis  aux  Nouvelles-Catholiques,  où  elle  ne  donnait,  le  17 
juillet,  «  aucune  espérance  de  conversion  ».  Elle  fut  en  conséquence 
transférée,  par  ordre  dudit  jour,  au  château  de  Pont-de-l' Arche. 
Là,  il  paraît  qu'elle  plia  ;  car  on  la  mit  en  liberté  par  ordre  du  19 
novembre.  Elle  avait  lutté  pour  sa  conscience  durant  dix  longs  mois 
de  réclusion  (O  '  3o). 

'  Lettre    du    2y   adressée    à   I.a  Reynie       (Archives  des  alT.  étr.  France  ijûG,  fo  2u2. 

Note  duc  à  l'obligeance  de  M.  N.  Wciss.) 


Emprisonnés  à  Paris.  3 

Tout  semble  indiquer  qu'elle  était  sœur  de  l'ex-pasteur  de 
Charenton  né  en  1641  ou  1642,  et  non  la  «fille  de  Philippe  Allix, 
marchand  à  Rouen,  et  d'Anne  du  Vidal»,  comme  le  dit  La  France 
protestante  (2"=  édit.,  I,  i53).  Philippe  Allix,  fils  de  Charles,  marchand 
à  Rouen,  était  banquier  à  Paris;  mais  nous  ignorons  s'il  eut  une 
autre  fille  que  Jeanne,  qu'il  perdit  en  i658.  Dans  tous  les  cas,  on  ne 
voit  pas  pourquoi  une  fille  de  Philippe  aurait  quitté  sa  famille  pour 
aller  habiter  avec  la  mère  du  ministre. 

Susanne  Allix,  âgée  de  soixante-douze  ans,  assistée  à  Londres 
avec  sa  fille  en  1702,  était  apparemment  la  même  personne  que 
Susanne,  fille  de  Charles  Allix,  teinturier,  et  de  Jeanne  Rousseau, 
baptisée  à  Charenton  en  i63i,  et  qui  avait  eu  pour  parrain  Etienne 
Gobelin,  et  pour  marraine  la  femme  d'Henri  Gobelin  (Reg.  de  Char.). 

Alvarès,  voir  II,  216. 

Amian  ou  Amien  (Isaac),  désigné  tantôt  sous  le  titre  de  barbier- 
perruquier,  tantôt  sous  celui  de  chirurgien-barbier,  tantôt  sous  celui 
de  chirurgien  du  roi,  est  le  type  du  petit  bourgeois  de  Paris  qui, 
après  s'être  laissé  emprisonner  et  avoir  abjuré  des  lèvres,  ne  perdit 
point  courage  et  sut  conduire  sa  famille  presque  patriarcale  dans 
une  nouvelle  patrie,  oîx  elle  eut  du  moins  la  liberté  de  servir  Dieu. 
Le  6  avril  i685,  Claude  écrivait  à  son  fils,  établi  à  La  Haye:   «M. 
Amian,  notre  bon  et  ancien  ami,  voudrait  bien  placer  en  Hollande 
une  somme  assez  considérable.»  Vers  le   miHeu  de  l'année,  Isaac 
Claude  trouva  un  placement  convenable  pour  les  12000  livres  qui 
constituaient  tout  l'avoir  du  chirurgien  huguenot.  Dès  qu'il  vit  que 
la  dragonnade  allait  commencer  à  Paris,  celui-ci  commença  par  en- 
voyer trois  de  ses  enfants  en  Hollande  (Fr.  7o5i  f°  248),  et  fit  ses 
préparatifs  pour  les  rejoindre.  Un  espion  de  La  Haye  écrivait  le  28 
mars  1686:  «Guillard  et  un  autre  guide  sont  partis  dans  la  journée, 
porteurs  d'une  lettre  de  [Théodore]  Le  Blanc,  ci-devant  pasteur  à 
La  Rochelle  ;  ils  vont  chercher  Amian  et  quelques  autres  personnes. 
Ils  n'entreront  dans  Paris  que  le  soir  et  se  rendront  d'abord  chez 
l'un  des  anciens»  (Fr.  7o5o  f*^  264). 

Durant  les  fêtes  de  Pâques,  Amian,  qui  demeurait  sur  le  quai 
des  Grands-Augustins  (Fr.  7o53  f"  218^',  s'abstint  de  paraître  à 
l'église  de  sa  paroisse;  aussi,  dès  le  16  avril,  la  police  s'empara-t-elle 
de  lui,  ainsi  que  d'un  poitevin,  nommé  René  Fargeau  ou  Fergeau, 
qui  demeurait  avec  lui  et  qu'on  soupçonnait  de  faire  passer  des 
religionnaires  à  l'étranger.  Celui-ci  fut  relâché  le  i5  mai  (Fr.  7081 
f*"  295).  Conduit  au  For-I'Évèque  (Fr.  7o5i  f'"  256)  et  sommé  de  faire 


4  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

revenir  ses  enfants,  Amian  signa  le  6  mai  une  procuration  autorisant 
le  comte  d'Avaux,  ambassadeur  en  Hollande,  à  les  réclamer  et  à  les 
lui  renvoyer.  Le  mois  suivant,  il  écrivait  sous  les  yeux  de  Desgrez 
une  lettre  destinée  à  provoquer  leur  retour  (Fr  yoSS  f°  279).  Sur 
ces  entrefaites,  sa  femme,  Anne  Hotot,  déjà  mère  de  Marie-Anne 
(1671),  Daniel  (1673),  Isaac  (1677),  Marguerite  (1680),  Marie  (1681), 
Jean-Paul  (1682)  et  d'un  septième  enfant  non  mentionné  dans  les 
extraits  des  Registres  de  Charenton,  lui  donna  encore  deux  jumeaux: 
Théodore-François  et  Marie-Anne,  baptisés  de  force  le  22  juin 
par  l'abbé  Gosselin  dans  l'église  Saint-André-des-Arts  (Fr.  7o53 
f°  481).  Il  sollicita  à  plusieurs  reprises  l'autorisation  d'aller  la  soigner; 
mais  vainement;  car  le  3o  juin  on  avait  avis  qu'il  songeait  toujours 
à  sortir  du  royaume  (O  '  3o).  Cependant  il  poursuivait  ou  feignait 
de  poursuivre  la  négociation  relative  au  retour  des  trois  fugitifs:  il 
priait  Barberolle,  marchand  pelletier  à  Amsterdam,  de  s'efforcer  de 
découvrir  en  quel  endroit  de  la  ville  ils  étaient  cachés.  Le  roi  prit 
cette  affaire  tellement  à  cœur,  qu'il  donna  l'ordre  à  Louvois  de  s'en 
occuper.  De  son  côté,  à  l'entrée  de  l'hiver  (21  novembre),  M"°  Amian 
supplia  La  Reynie  d'avoir  pitié  d'elle  et  de  ses  nombreux  enfants, 
dont  l'aîné  n'avait  que  treize  ans  et  demi;  elle  lui  représenta  que 
son  mari  n'ayant  rien  gagné  depuis  plus  de  quatre  ans  parce  qu'on 
avait  fermé  sa  boutique,  elle  était  dénuée  de  tout  moyen  de  subsis- 
tance; enfin  elle  demandait  qu'on  relâchât  le  malheureux.  Toujours 
au  For-l'Evêque  au  mois  de  février  1687,  malgré  les  complaisances, 
peut-être  plus  apparentes  que  réelles,  qu'il  avait  eues  pour  les  per- 
sécuteurs, Amian  persistait  à  présenter  des  placets  où,  prétendant 
avoir  «justifié  qu'il  ne  tenait  pas  à  lui  que  ses  enfants  revinssent», 
il  demandait  qu'on  lui  rendît  la  liberté.  Seignelay^  enfin  convaincu 
et  presque  touché,  écrivait  le  27  à  La  Reynie:  «Je  vous  prie  de  me 
mander  ce  que  l'on  peut  faire  de  cet  homme,  qui  a  d'ailleurs  une 
femme  et  cinq  (?)  enfants  qui  souffrent  de  sa  détention  ».  Amian, 
relâché  par  ordre  du  4  mars  1687,  ne  put  s'enfuir  aussitôt;  mais 
le  9  septembre  1698  il  était  naturalisé  anglais,  avec  sa  femme  et 
sept  enfants  '  :  Charles,  Isaac,  Claude,  Jean,  Théodore,  Benjamin  et 
Marie  (Agnew,  III,  60). 

Amonnet,  voir  Anciens,  II,  22. 

Amyot,  célèbre  médecin  et  commissaire  royal  dans  plusieurs 
synodes    de    l'Orléanais,    se    montra   protestant  assez   zélé  pour 

>  Il  en  avaU  eu  au  moins  onze, 


Emprisonnes  à  Paris.  5 

mériter  les  dénonciations  du  clergé,  ainsi  qu'il  résulte  d'une  lettre 
de  la  main  adressée  à  l'intendant  De  Bouville  le  24  mars  1682  : 

Monsieur, 

M.  l'archevêque  de  Bourges  ayant  fait  entendre  au  roi  que  le  nommé 
Amyot,  médecin  de  la  R.  P.  R.  demeurant  à  Gien,  va  tous  les  ans  aux  deux 
saisons  à  Bourbon-les-Bains  pour  y  assister  les  malades,  et  que,  sous  ce  pré- 
texte, il  voit  particulièrement  ceux  de  sa  religion,  qu'il  dogmatise,  les  exhorte 
à  la  mort,  et  les  empêche  de  se  convertir,  Sa  Majesté  m'a  ordonné  de  vous 
écrire  que  son  intention  est  que  vous  avertissiez  ledit  Amyot  qu'elle  ne  veut 
pas  qu'il  se  mêle  d'autre  chose  que  sa  profession,  à  quoi  vous  devez  tenir  la 
main,  et  que,  s'il  arrive  qu'il  exhorte  ainsi  les  malades,  vous  ne  manquiez  pas 
de  m'en  avertir,  et  Elle  lui  fera  défenses  d'aller  à  l'avenir  à  Bourbon.  Je  pro- 
fite de  cette  occasion  pour  vous  assurer  que  je  suis,  etc. 

A  la  Révocation,  Amyot  abjura  pour  la  forme  et  ne  tarda  pas 
à  être  de  nouveau  dénoncé.  Le  5  avril  1687,  Seignelay  écrivait  à 
l'intendant  De  Creil  :  «On  a  dit  au  roi  qu' Amyot,  médecin  de  la 
ville  d'Orléans,  ne  fait  pas  son  devoir  de  catholique»  (O'  3i). 
Dans  sa  cinq  cent  quatre-vingt-onzième  lettre,  datée  de  Bourbonne 
le  22  septembre  1687,  M™°  de  Sévigné  parle  du  docteur  en  ces 
termes  : 

Nous  avons  un  médecin  qui  me  plaît;  c'est  Amyot...,  il  traitait  M""  de 
Louvois  :  c'est  un  homme  raisonnablement  ennemi  de  la  saignée..,,  il  m'assure 
que  tous  mes  petits  maux  viennent  de  la  rate,  et  que  les  eaux  de  Bourbon  y 
sont  spécifiques...  Cet  homme  parle  de  bon  sens,  il  me  conduira  avec  une 
attention  extrême,  et  vous  rendra  compte  de  tout  :  comme  il  va  s'établir  à 
Paris,  vous  jugez  bien  qu'il  n'a  pas  envie  d'y  porter  les  reproches  de  ce 
pays-ci. 

Amyot  ne  tarda  pas,  en  effet,  à  être  choisi  pour  médecin  du 
duc  du  Maine,  faveur  qui  n'empêcha  point  les  délations  d'aller  leur 
train,  témoin  le  billet  que  Pontchartrain  adressait  au  lieutenant  de 
police  D'Argenson  le  7  août  1697  : 

Le  mémoire  donné  par  le  sieur  Desgrez  contre  le  sieur  Amyot,  médecin, 
ne  contient  que  des  faits  vagues  depuis  1689.  Il  en  a  été  donné  plusieurs  contre 
lui  qui  ne  se  sont  pas  trouvés  véritables.  Au  contraire,  les  intendants  de 
Moulins,  à  qui  il  a  été  écrit  plusieurs  fois  sur  ce  sujet,  ont  rendu  de  bons 
témoignages  de  sa  conduite.  Il  y  a  apparence  que  quelque  ennemi  jaloux  aura 
donné  ce  mémoire.  Je  l'envoie  cependant  à  l'intendant;  informez-vous  de  votre 
côté  de  quelle  manière  il  se  conforme  (O  *  41). 

L'ennemi  était,  croyons-nous,  le  clergé,  mieux  renseigné  que 
l'administration   sur  les  sentiments  intimes  du   prétendu   nouveau 


6  Révocation  de  l'Édit  de  Nantes  a  Paris. 

converti,  qui  fut  mis  à  la  Bastille  par  ordre  du  2  août  1699,  comme 
coupable  de  l'évasion  de  sa  fille  passée  en  Angleterre.  Il  n'en  sortit 
le  1°''  décembre,  qu'après  avoir  «fait  les  fonctions  de  catholicité  », 
donné  une  caution  de  10,000  écus  dont  une  partie  lui  avait  été 
prêtée,  et  promis,  en  outre,  de  retourner  à  la  Bastille  le  i"  avril 
1700  si,  dans  l'intervalle,  sa  fille  n'était  pas  rentrée  en  France 
(Qi  43).  La  demoiselle  ne  revint  pas,  et  M"'^  Amyot  étant  morte 
sans  recevoir  les  sacrements,  D'Argenson  reçut,  le  21  juillet  1700, 
l'ordre  de  faire  le  procès  à  sa  mémoire  (O*  44),  afin  que  le  mari, 
appréhendan.t  la  confiscation  des  biens,  se  déterminât  «plus  prompte- 
ment  à  faire  son  devoir  et  à  prendre  ses  mesures  pour  le  retour  de 
sa  fille  »  (TT  464).  —  Amyot  fit  son  devoir  en  s'évadant  ;  il  rejoignit 
sa  fille  à  Londres  {Mercure  historique,  février  1701,  p.  200). 

Pierre  Amyot,  naturalisé  anglais  en  1697,  était  sans  doute 
son  parent. 

Amyraut  (M"°=).  Moïse  Amyraut,  sieur  de  Champrobin  en 
Anjou,  né  en  i63i  {Ballet.,  XI,  7),  était  fils  du  célèbre  professeur 
de  l'académie  de  Saumur,  et  avocat  distingué  du  Parlement  de 
Paris.  Il  demeurait  au  Parvis.  A  la  Révocation,  il  remplit  sans  hésiter 
le  devoir  que  lui  imposaient  à  la  fois  sa  piété  et  le  respect  de  la 
mémoire  de  son  père,  l'un  des  plus  grands  docteurs  du  protestan- 
tisme ;  il  se  réfugia  en  Hollande.  Dès  le  12  janvier  1686,  le  procu- 
reur-général l'inscrivait  au  nombre  des  fugitifs  (Fr.  7081  f°  87). 
A  la  même  date,  sa  femme,  Marie  Théard,  et  ses  filles,  avaient 
déjà  signé  la  formule  d'abjuration.  Aux  quatre  enfants  que  La 
France  protestante  (2^  édit.^  I,  206)  attribue  à  Amyraut:  Moïse 
(1660-1670),  Marie  (i66i-i68o),  Elisabeth,  mariée  en  1678  à  Fran- 
çois Hardy  de  Vicques,  et  Moïse  (1682),  un  document  de  1688 
conservé  aux  Archives  (TT  25i),  ajoute  deux  filles  sans  en  donner 
les  noms:  «On  dit  que  la  dame  Amyraut  loge  à  Paris,  dans  la 
paroisse  Saint-Sulpice,  rue  des  Marais,  à  une  porte  cochère  [peut- 
être  chez  les  Massanes];  qu'elle  a  trois  enfants,  et  que  le  plus  âgé 
est  une  fille  de  dix-neuf  ans».  Les  biens  du  père  furent  accordés  à 
ces  enfants  par  un  brevet  du  8  juillet  1686. 

Inconsolable  d'avoir  laissé  les  siens  à  la  merci  des  ennemis  de 
sa  foi,  et  en  dépit  des  galères  qui  l'attendaient  s'il  se  laissait  arrêter, 
Amyraut  revint  en  France  pour  emmener  sa  famille,  ainsi  que  nous 
l'apprend  une  note  de  la  main  de  La  Reynie,  datée  du  mois  de 
décembre  1686:  «M""=  Amyraut  est  dans  la  rue  Pavée  [aujourd'hui 
rue  Séguier],  la  deuxième  après  les  Grands-Augustins.  Son  mari 


Emprisonnés  à  Paris.  7 

est  ici;  il  a  offert  1000  francs  à  Félix  pour  le  passer  avec  ses  quatre 
enfants  [Elisabeth,  IVIoïse  et  les  deux  filles  non  nommées].  Félix, 
occupé  ailleurs,  n'a  pu  accepter.  Une  des  filles  est  mariée  à 
M.  Hardy  ;  ils  songent  aussi  à  partir  »  (Fr.  7o5o  f°  242).  La  mort 
dans  l'âme,  Amyraut  reprit  seul  le  chemin  de  l'exil.  Bien  que  ses 
enfants  demandassent  en  1688  la  confirmation  du  brevet  qui  leur 
attribuait  les  biens  du  fugitif,  leur  conversion  parut  laissera  désirer; 
car,  par  ordre  du  10  janvier  1689,  les  deux  filles  demeurant  avec 
leur  mère  furent  enlevées  et  mises  aux.  Nouvelles-Catholiques. 
Elles  y  restèrent  huit  mois.  Seignelay  écrivait  à  La  Reynie  le 
12  septembre:  «Sur  le  compte  que  j'ai  rendu  au  roi  de  ce  que 
vous  m'avez  écrit  au  sujet  des  filles  du  nommé  Amyraut,  Sa  Majesté 
m'a  ordonné  de  vous  faire  savoir  qu'elle  trouve  bon  que  ces  filles 
soient  remises  à  leur  mère,  et  il  faut  qu'en  le  disant  à  M.  de  Bella- 
voine  [secrétaire  d'ambassade  de  Hollande?],  vous  le  chargiez  de 
le  faire  savoir  audit  Amyraut  et  de  lier  commerce  de  lettres  avec 
lui  pour  avoir  des  nouvelles»  (O'  33). 

Moïse  Amyraut,  Marie  Amyraut  et  ses  deux  enfants  :  Henri  et 
Marie- Anne,  furent  naturalisés  anglais  en  1700.  (Agnew,  in-4°, 
I,  55).  Moïse  était-il  le  père,  âgé  de  soixante-neuf  ans,  ou  le  fils, 
âgé  de  dix-huit  ans?  Quant  à  Marie,  c'était  évidemment  l'une  des 
demoiselles  inutilement  enfermées  aux  Nouvelles-Catholiques. 

Ancelin  (Jean),  apothicaire  du  faubourg  Saint-Germain,  signait 
le  18  novembre  i685  la  déclaration  d'abjuration.  Le  11  janvier 
suivant,  Marguerite  Ancelin,  âgée  de  soixante-dix  ans  et  veuve  de 
Jean  Fornet,  cordonnier  du  faubourg  Saint-Antoine,  signait  à  son 
tour.  Le  14,  le  sieur  Ancelin,  autre  apothicaire  du  même  faubourg, 
se  montrait  moins  pressé  d'abjurer  qu'on  ne  l'avait  cru  (Fr.  7061 
f°=  68,  75,  847).  Une  demoiselle  Ancelin  fut  mise  à  la  Bastille  le 
29  octobre  de  la  même  année. 

Androuet  (M™^  Paul)  enfermée  dans  un  couvent  1686  (Fr.  pr., 
2-=  édit.,  I  253). 

Andry  (Jean),  condamné  aux  galères  pour  la  R.  et  détenu  à  la 
tour  Saint-Bernard,  fut  gracié  le  25  février  1688  (Fr.  17422  f"  20)  ; 
le  7  mars,  l'abjuration  valut  la  même  faveur  à  Garin  (f"  22);  le 
20  avril,  la  peine  de  Borel,  condamné  aux  galères  par  le  Parlement 
de  Tourna}',  fut  aussi  commuée  (f°  3i). 

D'Angennes  (M"'^).  De  son  premier  mariage  avec  Elisabeth 
de  Nettancourt,  Jacques  d'Angennes,  marquis  de  Montlouet,  baron 


8  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Pans. 

de  Montjay,  seigneur  de  Lizy-sur-Ourcq  ',  mort  en  i658,  n'avait  eu 
qu'un  fils,  tué  à  la  guerre,  et  plusieurs  filles  (quatre,  d'après  la 
notice  généalogique  conservée  au  cabinet  des  titres,  et  six,  suivant 
le  P.  Anselme)'^,  dont  l'une,  mariée  au  capitaine  Mosnier,  résidait  à 
Lizy,  dans  le  château  paternel,  quand  le  dernier  sjmode  provincial 
y  fut  tenu  en  i683.  De  sa  seconde  femme,  Marie  Causse,  veuve  de 
Du  Candal,  épousée  en  1648  et  morte  en  1666  (Reg.  de  Char.), 
Montlouet  eut  encore  un  fils,  François,  né  en  i652,  et  trois  filles,  dont 
l'aînée  épousa  en  1664 -Jacques  le  Maçon,  sieur  de  la  Fontaine.  Le 
marquis  de  Montlouet  qui  abjura  est  probablement  François,  dont 
nous  voyons  les  soeurs  exposées  de  bien  bonne  heure  au  prosély- 
tisme de  M.  de  Bissy,  évêque  de  Meaux.  L'exactitude  du  millésime 
de  la  lettre  suivante  nous  paraît  douteuse  ;  ce  n'est  que  bien  plus 
tard,  en  effet,  que  le  roi  lui-même  se  fit  convertisseur  : 

A  Saint-Germain-en-Laye  le  3i  juillet  1670. 

Madame  de  Montlouet,  apprenant  que  l'une  des  demoiselles  vos  filles  a 
intention  de  se  convertir  à  la  foi  catholique,  apostolique  et  romaine,  je  vous 
fais  cette  lettre  pour  vous  dire  que  mon  intention  est  que  vous  demeuriez 
dans  votre  maison  de  Lizy  avec  vos  filles  sans  en  partir  sous  aucun  prétexte 
jusques  à  ce  que  je  vous  ait  fait  savoir  mon  intention.  Sur  ce  je  prie  Dieu 
qu'il  vous  ait.  Madame  de  Montlouet,  en  sa  sainte  garde  {Corresp.  adm., 
IV,  492). 

Une  demoiselle  d'Angennes,  mise  aux  Nouvelles-Catholiques 
par  ordre  du  20  février  1686,  en  sortit  après  avoir  abjuré,  en  vertu 
d'un  ordre  du  26  mars  (O'  3o  et  Fr.  7o53  f°  166).  Le  29,  comme  elle 
n'était  pas  encore  relâchée,  le  convertisseur  Gerbais  demandait 
qu'on  la  mît  en  liberté,  affirmant  qu'elle  avait  promis  «  de  faire  sa 
réunion,  à  condition  de  sortir  immédiatement  des  Nouvelles-Catho- 
liques». —  Elle  avait  au  moins  deux  sœurs  qui  allèrent  aussi  dans 
la  maison  dirigée  par  Fénelon  ;  en  effet,  le  commissaire  Gazon 
s'exprime  ainsi  dans  une  liste  de  vingt-quatre  personnes  du  quartier 
Saint-Germain-des-Prés,  sorties  du  royaume  après  le  mois  de 
février  1687  :  «Les  deux  demoiselles  de  la  Fontaine  et  trois  demoi- 
selles d'Angennes,  leurs  cousines,  qui  demeuraient  rue  des  Marais^ 
depuis  leur  sortie  des  Nouvelles-Catholiques,  se  sont  retirées  dans 
le  même  temps  et  ont  passé  en  Allemagne.  Elles  ont  leur  part  de  la 

'  «Si  fameux  dans  l'histoire  des  perse-  -  Tallemant    des    Réaux,     édit.     Mon- 

cutions    de    France»,   d'après    F.rman    et  nicrqué,  VI,  53i. 

Réclam,  IX,  7,  non  contirmiîs  par  Benoit,  ■''  Les  I^a  Fontaine   habitaient  cette  rue 

qui  n'en  dit  mot.  depuis  longtemps. 


Emprisonnés  à  Paris.  g 

terre  de  Lizy-en-Brie,  de  six  à  sept  mille  livres  de  revenu. 
La  dame  de  la  Fontaine  en  a  aussi  une  part»  (Fr.  yoSi  P  12).  De 
son  côté,  Toussaint  Duplessis  écrit  que  M"^  Mosnier  se  retira  en 
Suisse  à  la  Révocation  ',  et  que  deux  de  ses  sœurs  se  réfugièrent 
dans  le  Brandebourg,  tandis  que  la  troisième  passait  dans  les 
Etats  du  landgrave  de  Hesse-Cassel  '^.  Henriette,  admise  à  la  repen- 
tance  à  La  Haye  en  1687,  figure,  ainsi  que  sa  sœur  Marie- Charlotte 
(morte  en  1709  sans  avoir  été  mariée)  et  ses  cousines  Catherine 
et  Charlotte  de  La  Fontaine,  sur  la  liste  des  réfugiés  dressée  à 
Berlin  en  1700. 

Un  D'Angennes,  passé  à  l'étranger,  revint  en  France  et  s'offrit 
à  Seignelay,  comme  espion,  pour  faire  arrêter  les  fugitifs 
(Fr.  7o5o  f°  260). 

Anne.  Deux  demoiselles  de  ce  nom  furent  transférées  de  la 
Conciergerie  à  l'Union  Chrétienne,  par  ordre  du  14  juillet  1700.  — 
Anne,  horloger  de  la  rue  de  Seine,  arrêté  à  Calais  oîi  il  s'embar- 
quait pour  l'Angleterre,  25  juin  i685  (Fr.  7052  f°  365). 

Anty  (M"=  d'),  mise  aux  Nouvelles-Catholiques,  par  ordre  du 
I"  septembre  1686,  figure  sur  la  liste  du  17  octobre  avec  cette 
note  :  «M.  Pellisson  nous  paie  par  ordre  du  roi  200  livres  de  pen- 
sion» sur  la  caisse  des  conversions  (Fr.  7o53  f"  25). 

Aquin  (Louis),  marchand  de  soie,  près  la  place  du  Chevalier- 
Du-Guet,  fugitif  arrêté  à  Lafère,  le  22  octobre  i685,  avec  sa  femme 
et  trois  enfants  (voir  II,  118). 

Arbauld  (Susanne),  fille  de  Georges,  docteur  en  médecine, 
et  d'Hélène  Berger,  épousa,  en  1644,  Louis  Le  Blanc,  sieur  de 
Beaulieu,  ministre  de  Sedan,  qui  mourut  en  1675;  elle  fut  empri- 
sonnée à  Soissons  comme  opiniâtre  en  1687.  On  la  transféra 
ensuite  aux  Incurables  de  Paris,  d'où  Montausier  la  fit  sortir  le 
26  mars  1689  pour  être  expulsée  du  royaume.  Une  rente  de 
800  livres  qu'elle  avait  sur  l'Hôtel-de-ville  fut  confisquée  en 
faveur  de  Poulsignon  (Fr.  705 1  f°  824). 

Archer  (veuve),  à  la  Bastille  pour  la  R.  en  1686  (Fr.  7o5i 
f°  Soi). 


'  Madelaine    Mosnier    épousa    en    1693       Villars  et  Etoy,  dans  le  Canton   de  Vaud 
Paul    de    Loriol,  seigneur  de  Chamergy,       (Fr.  pr.  VII,  i3o). 

s  Bullet.,  I,  460. 


lo  Révocation  de  l' Édit  de  Nantes  à  Paris. 

Arcieu  (M"'=),  mise  dans  un  couvent  le  23  février  1688,  en 
sortit  par  ordre  du  27,  pour  retourner  chez  M"^  Le  Coigneux,  qui 
travaillait  aux  conversions  (O'  82). 

Ardesoif  (Louise),  native  d'Alençon,  demeurant  à  Paris, 
arrêtée  le  11  février  1692  dans  une  assemblée  présidée  par  le 
ministre  Malzac  chez  M""  de  la  Contaudière,  fut  mise  à  la  Bastille 
et  bientôt  transférée  aux  Nouvelles-Catholiques.  Le  12  août, 
Pontchartrain  écrivait  à  la  mère  Garnier,  supérieure  de  cette 
maison,  que  M.  de  Guise  demandait  qu'on  renvoyât  Louise  à 
Alençon,  près  de  son  père  fort  âgé  {Les  premiers  past.  du  Désert, 
I,  814  et  817). 

Charles  Ardesoif  fut  naturalisé  anglais  en  1688  avec  Jeanne, 
sa  femme^  Pierre,  Jean  et  Jeanne,  ses  enfants.  Pierre  fut  aussi 
naturalisé  anglais  en  1700.  Rien  n'établit  qu'ils  habitassent  Paris. 
Cependant,  Jacques,  peintre,  natif  de  cette  ville,  y  abjurait  le 
3  décembre  1761. 

Arenfeldt  (Martin),  soldat  suédois  et  protestant  de  la  com- 
pagnie de  Champlatreu,  fut  arrêté  à  Luzarches  (Seine-et-Oise) 
conduisant  M'"°  Des  Loires,  fugitive,  et  mis  au  Petit-Chàtelet  le 
7  avril  1686  (Fr.  7o5i  f"  298  et  7062  f-"  288).  On  le  transféra,  le 
19  août,  au  château  de  Saumur,  où  nous  le  retrouvons  encore 
le  2  octobre,  entretenu  aux  frais  du  roi  sur  le  pied  de  quinze  sols 
par  jour  (O'  3o). 

Arnoux  fils,  sorti  de  la  maison  des  Nouveaux-Catholiques  en 
vertu  d'un  ordre  du  3  août  1699  (O'  48). 

Arthuis  (La  nommée  D'),  qu'on  n'avait  pu  convertir,  fut  tirée 
de  l'Hôpital-Général  et  expulsée  du  royaume  par  ordre  du  16  mars 
1688  (O'  82).  Elle  descendait  d'une  illustre  famille  du  Berry.  C'est 
elle  sans  doute  qu'on  retrouve  en  Angleterre,  sous  le  nom 
d'Elisabeth  d'Arthuis,  d'Authon  en  Perche,  parmi  les  assistés 
de  1702. 

Attainville  (Jean),  Françoise  Mahiou,  sa  femme,  Pierre 
Guillard,  Jacques  Caillot,  Charles  Regnauldet,  qui  avait  abjuré, 
Jacques  Luya,  Pierre  Larriou,  Catherine  Maupin,  qui  avait  sans 
doute  fait  abjuration  à  Saint-Eustache,  Marie,  Charlotte  et  Margue- 
rite de  La  Planche,  furent  arrêtées  le  8  décembre  1686,  pour 
l'affaire  de  l'assemblée  du  faubourg  Saint-Germain,  c'est-à-dire 
pour  une  assemblée  tenue  à  l'académie  du  sieur  du  Breuil,  rue  de 


Emprisonnés  à  Paris.  ii 

Seine.  Celui-ci  fut  aussi  arrêté  ;  on  mit  les  hommes  au  For-I'Evêque, 
les  femmes,  dans  la  prison  de  l'Abbaye,  et  on  leur  fit  leur  procès 
(Fr.  7o5i  f°^  12,  287,  248,  280,  285  et  286). 

Aurais  (D').  Le  16  février  1699,  Pontchartrain  envoyait  aux 
commandants  des  places  frontières  l'ordre  d'arrêter  un  jeune 
gentilhomme  nommé  D'Aubaïs,  absenté  de  Paris  le  9  du  mois.  On 
le  retrouva  le  14  à  Paris  avec  la  personne  qui  devait  le  conduire  à 
l'étranger.  —  Il  s'agissait  du  marquis  d'Aubaïs,  fils  du  nîmois  Louis 
Baschi,  qui  s'était  réfugié  à  Genève  en  i685  et  y  mourut  en  1703. 
Ce  fils,  enlevé  à  l'âge  d'un  an,  avait  été  élevé  par  des  parents 
catholiques,  puis,  à  la  demande  de  Fléchier,  envoyé  à  l'âge  de  huit 
ans  chez  les  Jésuites  de  Paris,  où  il  était  encore  en  1699.  Un  officier 
d'infanterie,  gentilhomme  de  Gascogne,  nommé  Gouzon,  entreprit 
de  le  rendre  à  son  père  et  l'emmena  dans  le  carrosse  de  Besançon. 
Quelques  difficultés  qu'ils  rencontrèrent  sans  doute  en  chemin  les 
firent  revenir  à  Paris;  ils  furent  arrêtés  dans  le  jardin  du  Luxem- 
bourg. Le  jeune  homme  fut  remis  aux  Jésuites  et  resta  catholique. 
Il  devint  grand  collectionneur  de  livres  et  publia  des  Pièces 
fugitives  pour  servir  à  l'histoire  de  France,  1 748-1 759,  3  vol.  in-4°. 

AuBERT,  lapidaire,  voir  II,  589. 

AuBERT  (Marie)^  veuve  de  Gaspard  Hatton,  Ibid. 

AuBRY  (Anne),  femme  de  Germain,  perruquier  de  Châlons,  de 
la  R.  P.  R.,  arrêtée  à  Paris  en  avril  1686;  on  avertit  son  mari 
que,  s'il  voulait  la  faire  revenir,  on  la  mettrait  en  liberté  après 
qu'elle  aurait  fait  abjuration  (O'  3o). 

AuFRÈRE,  voir  Anciens,  II,  3o. 

AuLNAY  (comte  d'),  voir  Thors  (De),  II,  401. 

AussET  (Le  nommé),  de  la  ville  d'Alais,  venu  à  Paris,  avait  eu 
la  naïveté  de  demander  à  la  Reynie  l'autorisation  de  sortir  du 
royaume.  Seignelay  répondit  à  cette  demande  par  un  ordre  d'em- 
prisonnement, daté  du  10  juin  1688.  Il  fallait  que  Ausset  abjurât 
comme  tous  ses  coreligionnaires  (O'  82).  La  même  année  une  dame 
du  même  nom  fut  emprisonnée  à  Alais. 

AussoN,  guide,  mis  à  la  Bastille  le  27  décembre  i685,  en 
sortit  le  29  août  x686,  pour  aller  au  château  du  Pont-de-l'Arche 
(0«  3o  et  Arch.  Bast.,  VIIL  842). 


12  Révocation  de  l'Edif  de  Nantes  à  Paris. 

AuTEUiL  (La  dame  d'),  retenue  par  sa  famille  dans  la  terre  de 
Germenonville  (Germignonville?),  près  d'Orléans,  fut  reléguée  à 
Paris,  par  ordre  du  i3  janvier  1686,  chez  sa  tante  la  dame  Jacqui- 
not,  pour  s'y  convertir  (O'  3o).    , 

Ayrolle  (D'),  gentilhomme  fugitif  du  Languedoc  et  entré  au 
service  du  prince  d'Orange,  fut  pris  sur  mer  avec  Imbert  et  amené 
à  la  Bastille,  oii  Du  Junca  le  reçut  le  4  mai  1692.  Comme  il  était 
atteint  d'une  fistule,  on  lui  permit  d'aller,  accompagné  d'un  garde, 
se  faire  traiter  chez  un  frère  qu'il  avait  à  Paris.  En  conséquence  il 
sortit  le  8  septembre  de  la  Bastille,  où  il  devait  retourner  après  sa 
guérison  {Arch.  Bast.,  IX,  344).  Nous  ignorons  si  c'est  lui  qui  fut 
naturalisé  anglais  en  1696  sous  le  nom  de  Jacques  Teissonnière 
d'Ayrolle  (Agnew,  III,  56). 

Bacalan(M"'=  Paul- Judith  de'),  d'une  illustre  famille  de  Guyenne 
qui,  après  avoir  pris  une  glorieuse  part  aux  guerres  de  religion,  est 
demeurée  fidèle  à  la  Réforme  jusqu'à  nos  jours  et  dont  un  quartier 
de  Bordeaux  porte  le  nom  (voir  Bullet.,  2^  série,  IX  568),  fut  mise 
aux  Nouvelles-Catholiques  de  Paris  le  3  août  1686  (Fr.  7052  f°  24). 
Comme  elle  ne  payait  rien,  elle  fut  transférée  par  Desgrez,  officier 
de  la  Prévôté,  à  l'Annonciade  de  Saint- Denis,  le  24  janvier  1687 
(Fr,  7o53  f°  168). 

Ce  n'est  pas  elle  sans  doute,  mais  une  de  ses  parentes,  fille  de 
Bacalan,  sieur  de  Livron,  «protecteur  des  religionnaires  dans  tout 
le  Genevois  »,  dont  le  Mercure  enregistrait  l'abjuration  au  mois  de 
janvier  1686,  en  ajoutant  que  le  roi  l'avait  gratifiée  d'une  pension 
de  6000  livres  {Fr.  pr.,  VII  5ii  b.  n.).  Un  de  ses  frères  habitait  la 
Hollande  en  1688.  Charles  de  Bacalan  était,  en  1729,  directeur  de 
l'hôpital  français  de  Londres  (Agnew,  III,  73). 

Bacalan  de  La  Barthe,  inhumé  à  Paris  au  Port-au-Plàtre,  vers 
le  milieu  du  XVII^  siècle  {Bullet.,  3"=  sér.,  VI,  134). 

Badois.  Les  guides,  même  quand  ils  n'avaient  pas  cessé  de 
pratiquer  le  catholicisme,  étaient  traités  avec  une  grande  sévérité 
lorsqu'on  pouvait  les  saisir.  Jacques  Badois  du  Chasteauvert,  natif 
de  Paris,  portier  des  comédiens  de  Bruxelles  et  camarade  des 
Lespine,  était  un  catholique  avéré.  Arrêté  et  mis  au  Petit-Chàtelet 
le  12  novembre  1686  (Fr.  7o5i  f"  285),  il  fut  envoyé  au  château  de 

'  Non    mentionnée    par    M.    Oaullieur,       tantisme  du   27    novembre   1880  et  du  2G 
dans  ses  articles    du   Journal    du  proies-       mars  1881. 


Emprisonnés  à  Pans.  i3 

Saumur  le  28  janvier  1687  (O^  3i)  et  n'en  sortit  que  par  ordre  du 
1="^  octobre  1688  (O  '  32). 

Baille.  En  prévision  de  la  Révocation,  un  fabricant  de  papier, 
nommé  Baille,  s'était  rendu  en  Espagne  avec  son  frère  et  son  associé 
Moïse  Charas,  pour  y  établir  son  industrie.  Seignelay  s'empressa 
de  lui  écrire  que,  s'il  voulait  revenir,  le  roi  lui  témoignerait  une 
bienveillance  particulière.  En  même  temps  il  ouvrit  à  notre  ambas- 
sadeur un  crédit  de  4000  livres,  afin  qu'il  pût  donner  quelque  argent 
au  fugitif  pour  le  faire  passer  en  France,  ainsi  que  son  frère  et 
Charas.  Assez  naïf  pour  croire  à  la  sincérité  des  promesses  du 
ministre  et  de  l'ambassadeur.  Baille  revint  au  mois  d'octobre  i685 
et  fut  aussitôt  mis  à  la  Bastille*,  où  il  resta  onze  ans.  Son  «crime 
était  d'avoir  voulut  établir  des  manufactures  hors  du  royaume».  Au 
mois  d'octobre  1692,  on  permit  à  sa  femme  de  pénétrer  dans  la 
forteresse  et  de  lui  parler  «seulement  pour  ses  affaires  domestiques». 
Ce  gouvernement  sans  scrupules  se  piquait  pourtant  d'une  tardive 
humanité:  Seignelay  écrivait  le  i3  décembre  de  la  même  année: 
«Baille  est  chargé  de  famille  et  fait  compassion;  s'il  peut  donner 
caution  de  rester  dans  le  royaume,  Sa  Majesté  veut  bien  le  faire 
mettre  en  liberté».  Quelle  caution  le  négociant  ruiné  par  l'empri- 
sonnement eût-il  pu  fournir?  Cette  compassion  un  peu  singulière 
s'alliait  du  reste  fort  bien  avec  l'économie:  «  Baille  coûte  au  roi  892 
livres  par  an;  si  on  a  dessein  de  le  garder,  il  sera  mieux  dans  un 
château  pour  la  moitié  de  ce  qu'il  coûte  à  la  Bastille  ».  Par  ordre  du 
2  janvier  1698,  il  fut  transféré  au  château  de  Pont-de-l' Arche;  puis 
au  château  d'Arqués  le  4  juin,  enfin  au  château  de  Caen  le  22 
novembre  1694.  Ce  ne  fut  qu'en  1696  que  les  fils  du  papetier  qui 
servaient  dans  l'armée,  obtinrent  sa  mise  en  liberté,  en  fournissant 
caution  qu'il  ne  sortirait  plus  du  royaume.  Pontchartrain  écrivait  le 
28  mars  au  commandant  du  château:  «Vous  pouvez  lui  donner  60 
livres  pour  se  rendre  au  lieu  où  il  voudra».  —  Nous  ignorons  s'il 
était  parent  de  l'orfèvre  parisien  Pierre  Baille,  qui  en  lôSy  présentait 
au  baptême  à  Charenton  un  fils  du  célèbre  peintre  Charles  Michelin. 
Le  nom  de  Baille  était  du  reste  assez  répandu,  ainsi  que  l'atteste 
la  seconde  édition  de  La  France  protestante. 

Baillet.  Le  22  décembre  1690,  Pontchartrain  ordonnait  à  la 
supérieure  de  l'Union  Chrétienne  de  laisser  sortir  la  femme  Baillet 
quand  elle  voudrait.  Celle-ci  se  trouvait  déjà   dans  l'établissement 

'  Ravaisson,  Arch.  Bast. 


14  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Parts. 

au  mois  de  juillet  et  y  payait  sa  pension  (O  '  84).  Nous  ignorons  si 
elle  avait  quelque  chose  de  commun  avec  «Louis  Baillet,  chirurgien 
de  Vendôme,  réfugié  avec  sa  femme  et  3  enfants  à  Wezel,  1698, 
passé  à  Londres  en  1702,  âgé  de  soixante  et  un  ans,  et  assisté 
1702  — 1705,  —  et  avec  Marguerite  Baillet  de  Chailleu,  veuve,  âgée 
de  80  ans,  assistée  à  Londres,  1702.»  {Fr.pr.,  2,"  édit.,  I,  721). 

Bailly,  vigneron  de  Claye,  mis  à  l'Hôpital-Général  par  ordre 
du  17  février  1700  (O'  44). 

Bailly  (François),  maître  chapelier,  accusé  d'avoir  voulu  sortir 
du  royaume  et  établir  une  manufacture  de  chapeaux  à  Turin,  fut 
mis  à  la  Bastille  le  9  novembre  1699  et  en  sortit  le  4  février  1700 
(Arsen.  F.  Bast.  io5i8). 

Balagny  (Pierre),  guichetier  des  prisons  du  Petit-Chàtelet, 
paraît  avoir  trempé  dans  l'évasion  d'une  demoiselle  Bernon  (voir 
ce  nom),  qui  trouva  moyen  de  sortir  du  Petit-Chàtelet  le  jour  de  la 
Saint-Martin  de  1686.  On  le  mit  au  Grand-Chàtelet  le  i3,  bien  qu'il 
prétendit  avoir  montré  son  innocence  dans  un  interrogatoire 
(Fr.  7o5i  f-^  283  et  7o53  i°  416). 

Bander  (Joseph),  anglais,  expulsé  du  royaume  par  Calais,  le 
20  septembre  1689  (O'  33). 

Baptiste  (La  nommée),  transférée  de  la  Bastille  à  la  citadelle 
de  Besançon,  par  ordre  du  4  janvier  1690  (Ars.  Ms.  Bast.,  10492). 

Barat  (Philippe),  tanneur  de  Paris,  fugitif  arrêté  non  loin  de 
la  frontière  de  l'Est,  et  enfermé  à  Besançon,  où  il  abjura  le  23  avril 
1686  {Bullct.  du  comité  des  travaux  histor.,  1890  n°  i  p.  126). 

Barbet.  Le  3i  mars  1687,  Seignelay  ordonnait  à  La  Reynie  de 
faire  faire  le  procès  du  nommé  Barbet,  arrêté  à  Paris  et  conduit  au 
For-l'Evêque  pour  avoir  fait  passer  des  protestants  à  l'étranger 
(O'  21). 

Barbin  (Claude),  arrêté  et  conduit  chez  les  religieux  de  la 
Charité  à  Charenton,  par  ordre  du  28  avril  1690  (0'34). 

Bareire  et  sa  femme  Elisabeth  Vergne,  fugitifs  arrêtés  avec 
Anne  Buart,  *  Anne  Gendrat  et  Pierre  Nadau,  avaient  été  condamnés, 
les  hommes,  aux  galères  perpétuelles,  les  femmes,  à  la  réclusion 

'  Une   famille   de  ce    nom  a  existû   <lan3  l'Église  de  Marchenoir  (Bullet.,  XII,  44). 


Emprisonnes  à  Paris.  r5 

perpétuelle.  En  considération  de  leur  conversion,  dont  la  sincérité  (?) 
fut  attestée  par  le  procureur-général  Harlay  et  par  MM.  de  la 
Tournelle,  le  roi  les  gracia  tous  le  4  juillet  1700,  à  l'exception  de 
Pierre  Nadau,  de  Lusignan,  en  Poitou,  ferme  dans  sa  foi,  qui  fut 
envoyé  à  la  Tournelle  en  exécution  de  l'arrêt  du  Parlement  (0'44). 
On  le  trouve  sur  la  Triomphante  et  la  Palme  à  Dunkerque.  Libéré 
le  24  juillet  1716. 

Baril,  voir  II,  578. 

Baril  (Louise-Madelaine),  mise  aux  Nouvelles-Catholiques  en 
1692,  était  sans  doute  fille  de  l'apothicaire  Pierre  Baril,  qui  pour 
avoir  guidé  dans  Paris  plusieurs  pasteurs  du  Désert,  mourut  à  la 
Bastille,  oii  il  fut  emprisonné  avec  Malzac  dans  cette  même  année 
1692  (voir  Les  premiers  pasteurs  du,  Désert'). 

Barle  (M"=  de),  voir  II,  586. 

Baron  (Veuve),  emprisonnée  1698. 

Baron  (sieur  du  Pont,  M""=  Etienne),  voir  I,  464. 

Baron  (Charles),  mis  à  la  Bastille  en  1697  [Fr.  pr.,  X,  436). 

Barrau  (M"^  ou  M"^),  arrêtée  à  Coutras  et  conduite  aux  Nou- 
velles-Catholiques de  Paris,  par  ordre  du  9  juin  1699. 

Barrois  (Claude),  voir  Festu. 

Batelier  (La  demoiselle),  voir  II,  592. 

Battet  (Joseph),  mis  à  la  Bastille  le  27  décembre  i685,  trans- 
féré à  Pont-de-l' Arche,  par  ordre  du  19  août  1686,  puis  au  Vieux- 
Palais  de  Rouen,  recouvra  la  liberté  en  vertu  d'un  ordre  du 
i^--  octobre  1688  (Fr.  7o53  f-^  874  et  O'  82). 

Baudemont  (Claude),  voir  Festu. 

Baudouin  (Veuve),  enfermée  dans  un  couvent,  1700. 

Baurain  (Antoine),  de  Tully  en  Normandie,  condamné  aux 
galères  par  le  Parlement  de  Paris  le  16  avril  i685,  envoyé  en 
Amérique. 

Baurin.  Venu  à  Paris  avec  sa  femme,  Marthe  Lormier,  pour 
chercher  le  moyen  de  sortir  de  France,  Pierre  Baurin,  marchand 


i6  Révocation  de  l'Êdit  de  Nantes  à  Paris. 

de  dentelles  à  Dieppe,  s'aboucha  avec  un  de  ses  confrères  catho- 
liques, nommé  La  Forêt,  qui  habitait  Versailles.  Celui-ci  les  cacha, 
leur  fournit  des  moyens  d'évasion  et  consentit  à  recevoir  en  dépôt 
pour  2000  écus  de  dentelles.  Les  fugitifs  ayant  été  arrêtés  à 
Péronne  par  l'exempt  Auzillon,  furent  ramenés  à  Paris  et  enfermés, 
l'un,  au  Petit-Chàtelet,  l'autre,  au  For-l'Évêque.  Le  26  mai  1686, 
Seignelay  écrivait  à  l'intendant  de  Rouen  d'inviter  leurs  parents 
à  les  retirer  près  d'eux  après  qu'ils  auraient  fait  abjuration.  En 
effet,  les  prisonniers  retournèrent  bientôt  à  Dieppe.  Quant  à  La 
Forêt,  non  seulement  il  nia  d'avoir  reçu  le  dépôt;  mais  lorsque 
Baurin  alla  le  lui  réclamer  en  personne,  il  le  fit  emprisonner  à 
Versailles  (O'  3o  et  Fr.  7o53  f°  84).  Nous  ignorons  si  Pierre  appar- 
tenait à  la  même  famille  qu'Antoine  Baurain  mentionné  ci-dessus,  et 
que  Jacques  Baurin  de  Saint- Valéry,  exhumé,  traîné  et  jeté  à  la 
voirie  la  même  année. 

Bazanier  (Anne),  voir  Lardeau,  Anciens,  II,  98. 

Bazille  (La  nommée)  fut  mise  au  Petit-Châtelet,  le  12  mars 
1687,  à  la  requête  de  MM.  de  l'Hôtel-Dieu,  pour  avoir  apporté  à 
Paris  de  la  viande  pendant  le  carême. 

Beaufort  (De).  Louvois  écrivait  le  5  octobre  1690  :  «Le  roi 
ayant  jugé  à  propos  de  faire  transférer  à  la  Bastille  M.  de 
Beaufort,  gentilhomme  du  Dauphiné,  qui  est  dans  les  prisons 
du  For-l'Évêque,  Sa  Majesté  trouvera  bon  que  vous  le  laissiez 
promener  sur  la  terrasse  de  fois  à  autre,  en  prenant  néanmoins  les 
précautions  nécessaires  pour  qu'il  ne  parle  à  personne  pendant  ce 
temps-là».  Transféré  à  la  Bastille  le  24  octobre  1690,  le  comte  de 
Beaufort  fut  relâché  le  22  novembre  1691,  sur  la  parole  de  M.  de 
Champigny,  évêque  de  Valence,  de  M"'^  Chardon  et  de  M.  de  La 
Châteaudière,  en  donnant  caution  et  en  s'engageant  vis-à-vis  du 
P.  Bordes  à  travailler  au  plus  tôt  à  sa  conversion  {Fr.  pr.,  2^  éd., 
II,  i5  et  Arch.  de  la  Bast.,  IX,  233,  236,  241). 

Beaulieu,  voir  De  Vicques. 

Beaulieu.  Le  guide  Jean  Coustil,  dit  Beaulieu,  fut  emprisonné 
au  Petit-Châtelet,  le  14  mars  1687  (Fr.  7o5i  f°  289)  et  transféré  au 
château  d'Angers  le  24  avril.  Il  fut  remis  en  liberté,  mais  avec 
défense  de  venir  à  Paris,  par  ordre  du  i"^""  octobre  1688  (O'  3i  et  82). 

Beaumont  (Rozel  De),  voir  II,  181  et  36o. 
Beaupré,  transféré  de  la  Bastille  au    Chàtelet,  par  ordre  du 
i3  octobre  1688  (O'  82). 


Emprisonnés  a  Paris.  17 

Beauvais  (Susanne),  expulsée  du  royaume  en  1697. 

Beck  (M.  et  M""^),  voir  II,  448. 

Belcastel.  Le  comte  Pierre  de  Belcastel,  gentilhomme  du  Péri- 
gord,  venu  à  Paris  «pour  fuir  sa  conversion»,  fut  arrêté  par  ordre 
du  3i  janvier  1686  à  l'hôtel  de  Hollande,  sur  le  quai  Malaquais, 
avec  les  comtes  de  Campagnac  et  de  Panjas-Vivans  (O'  3i).  Quand 
il  put  sortir  de  prison,  il  alla  se  mettre  au  service  du  prince 
d'Orange,  et  leva,  en  1708  et  en  1704,  avec  le  marquis  de  Miremont, 
des  troupes  destinées  à  secourir  les  Camisards,  lesquelles  ne  purent 
entrer  en  France,  par  suite  de  la  soumission  de  Cavalier.  En  1710 
on  le  retrouve  en  Espagne  à  la  tête  des  troupes  hollandaises. 

Belhomme  (Jacques),  doyen  des  avocats  de  Baugé,  âgé  de 
69  ans,  et  sa  femme  Jeanne  Chalopin,  veuve  de  Jacques  Le  Royer, 
âgée  de  74  ans,  furent  emprisonnés  à  Baugé  pour  la  religion,  lui, 
le  i3  mai  i685,  et  elle,  le  2  juin;  ils  appelèrent  du  jugement 
prononcé  contre  eux  le  18  août  et  furent  transférés  à  la  conciergerie 
de  Paris.  Relâchés  au  moment  de  la  Révocation  et  fatigués  par  la 
prison,  ils  obtinrent  le  27  octobre  l'autorisation  de  séjourner  quinze 
jours  à  Paris  (Fr.  7o53  f°  354). 

Il  y  avait  à  Paris  une  autre  famille  du  même  nom,  au  sujet  de 
laquelle  le  commissaire  Delamare  écrivait  le  18  août  i685  :  «Depuis 
que  la  femme  de  Belhomme  a  été  arrêtée,  le  mari,  âgé  de  80  ans, 
paraîtrait  disposé  à  se  convertir  ;  il  faudrait  le  voir  »  (Fr.  7052 
f°  354).  Les  convertisseurs  ne  pouvant  venir  à  bout  du  vieillard, 
eurent  recours  au  grand  moyen  :  Belhomme  fut  mis  à  la  Bastille  le 
14  février  1686,  et  en  sortit  après  abjuration  par  ordre  du  11  mars 
(O*  3o).  C'était  peut-être  Pierre,  ouvrier  en  soie,  dont  le  fils,  Pierre, 
peintre,  avait  épousé  à  Charenton,  en  1668,  Elisabeth  Richard, 
veuve  de  Louis  d'Olive,  chirurgien  militaire. 

Bellanger.  Seignelay  écrivait  à  La  Reynie  le  14  août  i685  : 
«Je  vous  envoie  l'ordre  du  roi  pour  faire  mettre  à  la  Bastille  la 
nommée  Bellanger  de  la  R.  P.  R.,  au  sujet  de  laquelle  vous  m'avez 
envoyé  un  mémoire»  (O'  29).  On  la  relâcha  le  22  septembre.  — 
Anne  Bellanger,  parisienne  fugitive,  arrêtée  non  loin  de  la  frontière 
de  l'Est  et  enfermée  à  Besançon,  y  abjura  le  16  avril  1686  {Bxillet. 
du  comité  des  trav.  Iiist.,  1890,  n°  I,  p.  126).  —  Jean-Baptiste  Lafitte, 
apothicaire  de  la  reine,  et  Anne  Bellanger,  sa  femme,  perdirent  une 
fille  en  1681  (Extr.  des  reg.  de  Char.).  —  Ces  renseignements  ne 


i8  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

concernent  sans  doute  qu'une  seule  et  unique  personne,  sœur  de 
Madelaine  Bellanger,  mariée  en  1676  au  fameux  chimiste  Nicolas 
Lémery. 

Belleville  (La  nommée),  arrêtée  et  conduite  à  la  prison  Saint- 
Eloi,  le  23  novembre  1687  (Fr.  7o53  f°  i3o). 

Bellory  (M.  et  M""^).  Pierre  Bellory,  médecin  et  ancien  de 
Bruniquel  (Guyenne),  et  sa  femme,  Jeanne  Boen  ou  Du  Boen,  venus 
à  Paris  pour  s'évader,  furent  arrêtés  par-delà  Saint-Denis  le 
7  octobre  i685  (Fr.  7o5i  f°=  269,  280),  avec  le  sieur  de  Saint- Jean  de 
Védas,  et  mis  au  Petit- Chàtelet.  Après  avoir  interrogé  le  mari,  La 
Reynie  écrivait  :  «  C'est  un  homme  fort  et  qui  a  déclaré  nettement 
qu'il  ne  quittera  jamais  sa  religion.  L'enfermer  ou  le  mettre  en 
quelque  abbaye  hors  de  Paris»  (Fr.  7o5i  f°  241).  Cependant  Bellory 
était  encore  au  Chàtelet  au  mois  de  décembre  et  y  avait  abjuré. 
En  vertu  d'un  ordre  du  23  janvier  1687,  on  le  tira  du  For-l'Évêque 
pour  le  conduire  à  l'abbaye  de  Saint-Pierre,  de  Lagny  (Seine-et- 
Marne)  (0'  3i),  où  il  était  encore  en  1688. 

M'""=  Bellory  encore  à  la  prison  de  l'Abbaye  au  mois  de 
décembre  1686,  fut  transférée  comme  opiniâtre,  avec  quatre  autres 
femmes,  au  château  d'Angers,  le  28  janvier  1687  (O'  3i).  On  l'ex- 
pulsa sans  doute  du  royaume,  car  nous  trouvons,  en  1705,  parmi 
les  réfugiés  assistés  en  Irlande  la  veuve  d'un  médecin  de  Guyenne. 
—  Marthe  Maturin,  fille  du  pasteur  du  Désert,  épousa  à  Arnheim, 
le  21  juin  1691,  un  Bellory,  membre  de  l'Eglise  du  Tabernacle 
français,  de  Londres. 

Belot  (Anne-Marguerite),  mise  au  Grand-Chàtelet  pour  la  R. 
le  26  septembre  1686  (Fr.  7o5i  f"^  275  et  288). 

Bennes  (Jeanne  de),  voir  Louvigny. 

Bennes  (De).  Seignelay  écrivait  à  l'intendant  De  Creil  le 
i5  août  1690:  «Je  donnerai  ordre  à  Paris  pour  faire  arrêter  le 
nommé  De  Bennes,  s'il  y  est  encore  »  (O'  84).  Est-ce  le  même  que 
Paul  de  Bennes,  mari  d'Anne  Babault,  tous  deux  habitants  de  Gien, 
fugitifs  avant  1687,  dont  tout  le  bien  était  resté  entre  les  mains  de 
leur  fille  Susanne,  qualifiée  de  nouvelle  convertie  en  1690?  (Fr.  pr. 
2*^  édit.,  I,  633). 

Benoit  (Une  demoiselle),  détenue  à  la  Bastille,  fut  remise  en 
liberté  par  ordre  du  27  mars  1689  (O'  33).  Nous  ignorons  si  c'était 


Emprisonnés  à  Parts.  19 

une  sœur  du  parisien  Elie  Benoit,  auteur  de  l'Histoire  de  l'Édit  de 
Nantes,  on  si  elle  appartenait  à  l'autre  famille  parisienne  des  peintres 
Etienne  et  Abraham  Benoit. 

Berchet  (Marie  Dufresne,  veuve),  sœur  de  la  femme  de 
Gervaise,  ancien  de  Charenton,   fut  mise  à  la  Bastille  le  2  février 

1686,  et  en  sortit  le  3  mars  après  avoir  abjuré  (O'  3o).  Son  mari 
était  le  peintre  Charles  Berchet,  dont  le  fils,  Pierre,  fut  célèbre, 
aussi  comme  peintre,  en  Angleterre. 

Beringhen  (M.  et  M""'  Jean  de),  et  deux  de  leurs  fils,  voir 
Anciens,  II,  84. 

Beringhen  (M.  et  M"*^  Théodore  de),  voir  II,  879. 

Berlancourt  (Etienne),  transféré  de  la  prison  de  l'Abbaye  au 
Grand-Chàtelet,  le  19  mars  1686.  On  lui  fit  son  procès  (Fr.  yoSi 
f°  288). 

Bernard,  ci-devant  procureur  au  Parlement,  mis  au  For- 
l'Évèque  le  8  mars  1686;  comme  il  ne  marquait  aucune  disposition 
à  changer  de  religion  (Fr.  yoSi  f°  286),  on  le  transféra,  le  28  janvier 

1687,  à  l'abbaye  de  Saint-Denis  (O'  87),  et,  le  21  mars  1688,  au  lieu 
de  l'expulser  du  royaume,  on  lui  permit  d'aller  passer  trois  mois 
chez  l'évêque  de  Tournay  (O'  82).  Nous  ignorons  si  c'est  le  même 
personnage  qu'on  tira  du  Châtelet  le  81  août  1689,  pour  le  mettre  en 
liberté.  —  Les  Bernard  étaient  nombreux  à  Paris;  nous  ne  savons 
à  quelle  famille  attribuer  ces  deux  courageux  huguenots. 

Bernard  (Antoine),  condamné  aux  galères  par  le  Parlement  de 
Paris  en  1689;  mort  à  la  peine  le  12  novembre  1699  {Fr.  pr.,  2"  édit., 
VI,  226). 

Bernard  (Nicolas,  Guillaume  et  Elisabeth),  dont  le  père 
n'existait  plus,  avaient  été  enfermés  à  la  Charité  de  Saint- Jean  en 
Grève.  Peu  après  la  Révocation,  les  administrateurs  du  couvent 
auquel  ils  étaient  à  charge,  suppliaient  le  roi  d'accorder  de  quoi 
leur  faire  apprendre  un  métier,  ajoutant  que  la  mère,  devenue 
luthérienne  et  remariée  à  un  Anglais,  les  appelait  en  Angleterre 
(Fr.  7o58  f°  420). 

Bernard  (Jeanne),  Huvé  et  Bordier,  suivantes  de  la  duchesse 
de  La  Force,  mises  le  22  juillet  1689  aux  Nouvelles-Cathohques, 
d'où  Jeanne  fut  envoyée  au  château  de  Guise  comme  inconvertis- 


20  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

sable,  par  ordre  du  i6  novembre.  Le  3i  décembre  1690,  l'une  des 
deux  autres  était  au  château  de  Pont-de-l' Arche.  On  les  expulsa 
toutes  trois  du  royaume,  en  vertu  d'un  ordre  du  8  janvier  1691 
(Ot  35). 

Bernardon  (M"""),  emprisonnée  1694,  voir  II,  590. 

Berne  (M"'=),  «non  payante»  mise  aux  Nouvelles-Catholiques 
en  1686,  y  abjura  évidemment,  puisqu'elle  est  l'une  des  trois 
externes  que  l'établissement  nourrissait  «par  charité»  (Fr.  7062 
f"  24). 

Bernier  (Alexandre-Paul),  arrêté  avec  le  pasteur  du  Désert 
Cardel  en  1689,  et  mis  à  la  Bastille,  déclara  hautement  qu'il  avait 
signé  une  rétractation  et  faisait  profession  de  la  religion  réformée. 
Il  fut  transféré  dans  la  tour  de  Guise  par  ordre  du  4  janvier  1691 
(voir  Les  premiers  past.  du  Désert,  1,192). 

Bernier  (Anne),  âgée  de  quatorze  ans,  mise  aux  Nouvelles- 
Catholiques  en  1699  {Fr.  pr.,  2*=  édit.). 

Bernon  de  Lisleau  (M"*^).  Au  mois  d'octobre  i685,  sept  à  huit 
cents  fusiliers,  bientôt  renforcés  de  quatre  compagnies  de  dragons, 
entreprirent  militairement  la  conversion  des  protestants  de  La 
Rochelle,  pour  préparer  les  voies  à  la  mission  de  Fénelon.  Devant 
les  abominables  excès  de  ces  monstres,  tout  plia;  André  Bernon, 
l'un  des  anciens,  dit  à  l'intendant  qui  présidait  à  ces  scènes  sans 
nom:  «Vous  m'allez  damner,  Monseigneur,  puisqu'il  m'est  impos- 
sible de  croire  ce  qu'enseigne  la  religion  qu'on  veut  que  j'em- 
brasse». A  quoi  Arnoul,  que  Fénelon  porte  aux  nues,  répondit: 
«  Que  m'importe,  pourvu  que  tu  obéisses  !  » 

Un  membre  de  la  même  famille,  pasteur  à  Saint- Just  en  Saintonge, 
ayant  abjuré  pour  échapper  au  bannissement,  se  laissa  prendre 
dans  les  filets  du  missionnaire,  ainsi  qu'on  le  voit  par  les  lettres 
que  celui-ci  adressait  à  Seignelay  : 

«La  Rochelle,  21  avril  1686.  J'ai  formé  une  liaison  avec  un 
ministre  Bernon,  qui  est  très-mal  converti,  mais  qui  est  très  bon 
homme;  j'espère  qu'il  sera  bientôt  aussi  zélé  pour  l'Eglise  qu'il 
a  été  préoccupé  contre  elle,  et  par  lui  nous  ramènerons  une  bonne 
partie  des  religionnaires  qui  sont  ses  parents  ou  ses  amis,  et  qui  ont 
en  lui  une  entière  confiance  sur  la  religion.  Il  demande  un  grand 
secret;  car,  outre  que  son  instruction  n'est  pas  achevée,  de  plus 


Emprisonnes  à  Paris.  21 

il  deviendrait  absolument  inutile  à  nos  desseins  sur  le  moindre 
soupçon  qu'on  aurait  de  son  commerce  avec  moi...  » 

«  Paris,  le  28  février  1687.  J'ai  déjà  pris  la  liberté  de  vous 
parler  du  ministre  Bernon,  dont  la  conversion  sincère  et  éclairée 
fait  de  grands  biens  à  La  Rochelle.  Le  désir  de  se  rendre  utile  à 
ceux  qui  ont  besoin  d'instruction,  et  qui  ont  une  singulière  confiance 
en  lui,  l'a  empêché  de  recevoir  la  pension  que  le  roi  donne  aux 
ministres  convertis.  Il  a  cru  ce  désintéressement  nécessaire  pour 
éviter  les  soupçons  qui  pouvaient  l'empêcher  d'être  écouté  avec 
fruit.  11  me  paraît  fort  à  souhaiter,  Monsieur,  qu'une  conduite  si 
édifiante  ne  le  prive  pas  des  libéralités  du  roi,  et  que  la  pension 
lui  soit  gardée  pour  la  recevoir  quand  ces  raisons  de  charité 
cesseront...» 

«La  Rochelle,  le  14  juillet  1687.  Ce  que  nous  avons  fait  de 
meilleur,  c'est  la  nombreuse  famille  des  Bernon,  avec  leurs 
alliances  qui  sont  très  étendues.  Le  ministre  de  cette  famille  est 
enfin  un  très  zélé  catholique,  la  ferveur  de  sa  piété  égale  la  fermeté 
de  sa  foi;  comme  sa  parenté  a  une  entière  confiance  en  lui,  il  les 
gagne  tous...  Cet  homme  fait  ici  plus  de  bien  que  nous-mêmes...; 
moins  il  cherche  les  grâces,  plus  il  les  mérite»'.  —  Il  toucha  sa 
pension   de   600    livres  à   partir    de    l'année   suivante  (O' 82) . 

Les  succès  du  ministre  apostat  ne  furent  ni  complets,  puisque 
plusieurs  Bernon  s'enfuirent  de  La  Rochelle,  ni  durables,  puisque  la 
famille,  qui  subsiste  encore,  est  restée  protestante. 

Deux  demoiselles  ou  dames  Bernon,  venues  à  Paris  avec  leur 
nièce  pour  chercher  les  moyens  de  passer  à  l'étranger,  furent 
arrêtées  par  Desgrez,  le  29  octobre  1686,  dans  le  carrosse  de  Lille, 
en  compagnie  d'ijne  demoiselle  Dubois  et  du  guide  Plat  (Fr.  7o5i 
f'^  269).  Le  7  novembre  suivant,  leur  nièce  Esther  Bernon  de  Lisleau, 
âgée  de  vingt  ans,  fille  de  Gabriel  et  petite-fille  de  Benjamin, 
échevin  de  la  ville,  fut  arrêtée  à  son  tour,  munie  d'un  certificat 
d'abjuration  qui  parut  suspect  à  Desgrez  (O'  3o).  Quatre  jours 
après,  l'une  des  tantes  réussit  à  s'évader  du  Grand-Chàtelet,  dont 
le  guichetier,  Pierre  Balagny,  fut  emprisonné  jusqu'à  ce  qu'il  eut 
prouvé  son  innocence.  Esther  entra  le  28  aux  Nouvelles-Catholiques. 
La  liste  des  prisonnières  de  l'établissement  dressée  le  17  décembre, 
porte  en  marge  ces  mots  écrits  de  la  main  de  La  Reynie  :  «  Elle  a 
été  extrêmement  maltraitée  en  province.  C'est  un  esprit  effarouché 
qui  a  besoin   d'être  adouci»  (Fr.  7o5i   i°  246).  En  janvier  1687, 

'  L'abbé  Verlaque,    Lettres   inédites  de  Fénelon,  p.  36,  5i  et  37. 


22  Révocation  de  l'Edif  de  Nantes  à  Paris. 

la  mère  Garnier  la  mit  dans  la  chambre  de  la  marchale  de  Créquy, 
afin  d'avoir  une  chambre  libre  pour  M"''  Jacquinot  (Fr.  7o53  f°  35). 
Marie  Bernon,  sœur  aînée  d'Esther,  avait  épousé  Richard  de 
Rozemont,  qui,  plus  dévoué  que  son  frère,  ancien  de  Charenton, 
passa  en  Angleterre  avec  toute  sa  famille. 

Berquet  et  MoNCHÉ,  décrétés  d'arrestation  le  12  mai  1698 
pour  être  allés  au  prêche  de  milord  Portland,  à  l'ambassade  anglaise 
(0<  42). 

Berteau  (Pierre),  de  Condé-en-Brie,  condamné  aux  galères 
comme  guide  par  le  Parlement  de  Tournay,  en  février  lôgS; 
n°  19889  sur  la  Valeur  à  Saint-Malo  en  1698.  Libéré  en  1714. 

Berthe  (JV!"")  fiancée  à  un  gentilhomme  nouveau  réuni,  aussi 
bien  qu'elle,  fut  mise  aux  Nouvelles-Catholiques  en  février  1698, 
et  retourna  au  mois  de  mars  à  la  Bastille,  parce  qu'on  n'en  pouvait 
rien  faire  {Mercure  hist.,  p.  216). 

Elle  était  sans  doute  fille  de  Jean-Auguste  Berthe,  banquier  à 
Paris,  mort  entre  1680  et  1686,  dont  la  veuve,  Susanne  Marchand, 
abjura  le  14  janvier  1686,  à  l'instigation  de  son  gendre,  Nicolas 
Trinquant,  aussi  banquier,  dont  le  mariage,  célébré  le  i3  octobre 
i685,  fut  l'un  des  derniers  qui  eurent  lieu  dans  le  temple  de  Cha- 
renton. Deux  autres  filles  de  Jean-Auguste  Berthe  avaient  épousé, 
l'une,  Conrart,  ancien  de  Charenton  qui  eut  le  malheur  d'abjurer, 
l'autre,  Claude  Grostête,  sieur  de  La  Mothe  et  ministre  à  Lizy,  qui 
se  réfugia  en  Angleterre. 

Bertheau  (M"'').  Interrogée  le  21  mai  1686  par  le  commissaire 
Delamare,  Marie-Marthe  Œillet,  ouvrière  en  dentelles  de  la  rue  aux 
Ours,  avoua  que  Dorothée  Brififeau  (lisez:  Bertheau),  dont  le  père 
était  chapelier  en  Hollande,  l'ayant  priée  de  lui  prêter  son  baptistère 
et  son  certificat  de  catholicité,  elle  était  allée  les  prendre  à  Saint- 
Nicolas-des-Champs,  et  les  lui  avait  remis  (Fr.  7062  f''  114).  Partie 
avec  ces  pièces,  M"''  Bertheau  fut  bientôt  arrêtée,  car  elle  fut  mise 
dans  un  couvent  par  ordre  du  26  (O'  3o). 

Berthon  (Jacob),  fils  d'un  médecin  de  Châtellerault,  avait 
étudié  à  Genève  et  était  passé  en  Hollande  dans  l'espoir  que  son 
oncle,  le  ministre  Oriliard,  lui  procurerait  une  place  de  pasteur.  Cet 
espoir  étant  déçu,  il  se  fit  soldat,  fut  fait  prisonnier  et  ramené  à 
Paris  où  on  l'emprisonna  le  i3  avril  1701,  comme  coupable  i"  de 
fuite  dans  les  pays  étrangers,  2°  d'avoir  porté  les  armes  contre  le 


Emprisonnés  à  Paris.  23 

roi,  3°  d'opiniâtreté  dans  la  R.  P.  R.  et  4°  de  n'avoir  pas  fait  sa 
déclaration  au  magistrat  depuis  son  retour.  Delamare  écrivait  le  14 
à  D'Argenson  :  «Si  Dieu  lui  faisait  la  grâce  de  se  laisser  persuader, 
cela  diminuerait  beaucoup  toutes  ses  fautes».  On  le  relâcha  le  3o 
décembre  1702,  à  condition  de  se  rendre  dans  sa  famille  à  Châ- 
tellerault  et  de  s'y  faire  instruire  dans  la  R.  C.  et  R.  {Arch.  Bast., 
X,  344). 

Bertrand  (David),  messin,  peintre  ordinaire  du  roi  et  domicilié 
dans  la  rue  Michel-le-Comte,  avait  épousé  à  Charenton  en  i658 
Judith  Meusnier,  fille  de  Philippe,  maître  maçon,  qui  lui  donna  de 
1662  à  1677  six  garçons  et  six  filles.  Toute  la  famille  abjura  des 
lèvres  à  la  Révocation  ;  mais  deux  des  filles,  Juliette  et  Marie,  se 
réfugièrent  à  La  Haye  avec  une  sœur  de  M"=  Bertrand.  Soupçonnés 
d'avoir  favorisé  leur  évasion,  Bertrand  et  sa  femme  furent  arrêtés 
le  24  octobre  1686,  et  enfermés,  lui,  au  Petit-Châtelet,  elle,  au  For- 
l'Évêque,  où  nous  la  voyons  encore  au  mois  de  janvier  1687  (Fr. 
7o5i  f°=  285,  286).  Le  28  décembre  1686,  Seignelay  autorisait  La 
Reynie  à  leur  rendre  la  liberté,  «  à  charge  de  faire  revenir  leurs 
filles  dans  trois  mois  »  (O'  3o).  Mais  La  Reynie  exigeait  en  outre 
qu'ils  promissent  de  ne  point  sortir  du  royaume  et  fournissent  une 
caution  de  loooo  livres.  Incapables  de  fournir  cette  somme,  ils 
écrivirent  supplique  sur  supplique  pour  établir  qu'ils  ne  possédaient 
que  leur  maison  de  la  rue  Michel-le-Comte  louée  onze  cents  livres, 
qui  par  elle-même  servait  de  caution,  puis  qu'ils  ne  pouvaient  ni  la 
vendre  ni  l'emporter.  Philippe  Meusnier,  frère  de  M'"'=  Bertrand, 
consentait  du  reste  à  les  cautionner  (Fr.  7o53  f°  875).  —  En  1697, 
nous  trouvons  la  veuve  de  David  réfugiée  à  Halle. 

Le  commissaire  Dyeure  écrivait  le  i5  janvier  1686  que  Jacquette 
Cheravaux,  femme  d'André  Bertrand,  venait  de  signer. 

Un  Bertrand  embastillé  le  11  décembre  i685,  sort  le  7  jan- 
vier 1686  {Arch.  Bast,  VIII,  842). 

Besnard  (Daniel),  procureur  au  Parlement,  transféré  du  For- 
l'Evêque  à  l'abbaye  de  Saint-Denis  par  ordre  du  23  janvier  1687 
(O'  3i),  puis  ramené  au  Châtelet,  d'où  il  ne  sortit  que  par  ordre  du 
3i  août  1689  (0<  33). 

Besnard  (Jacques)  sort  de  la  Bastille  en  1689  (Arsenal,  Ms. 
Bast.,  10484). 

Bessé-Bataillère  (M'"''  de).  Jean  Le  Maçon,  seigneur  de  Bessé- 
Bataillère  en    Poitou,   épousait  à  Charenton,  en   i683,   Charlotte- 


24 


Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 


Madeleine  Imbert,  fille  de  feu  Jacques  Imbert,  secrétaire  des  finances 
du  duc  d'Orléans  {Rcg.  de  Cliar.).  Au  moment  de  la  Révocation 
les  époux  cherchèrent  un  refuge  à  Paris,  peut-être  avec  leur  fils 
âgé  d'un  an.  Ayant  obtenu,  vers  le  20  octobre  i685,  la  permission 
d'y  prolonger  leur  séjour  d'une  quinzaine  (Fr.  yoSo  P  igS),  ils  se 
cachèrent  pour  ne  point  être  contraints  d'abjurer.  Finalement  dé- 
couverts, ils  furent  mis  à  la  Bastille  le  23  février  1686,  et,  le  27, 
Seignelay  signait  l'ordre  d'envoyer  M™''  de  Bessé  aux  Nouvelles- 
Catholiques  (O'  3o).  Mais  cet  ordre  ne  reçut  point  d'exécution, 
grâce  aux  billets  suivants  adressés  à  La  Reynie  par  le  gouverneur 
de  la  Bastille:  «4  mars  1686.  M.  de  Lamon  presse  fort  M.  de  Bessé 
et  sa  femme  et  en  espère  beaucoup.  Je  m'y  applique  de  mon 
mieux.  »  —  «  7  mars  1686.  Je  vous  supplie.  Monsieur,  que  M. 
Auzillon  n'exécute  pas  l'ordre  qu'il  a  pour  M'"''  de  Bessé.  M.  l'abbé 
de  Lamon  l'a  mise  à  la  raison,  aussi  bien  que  son  mari,  qui  en  sait 
autant  que  M.  Masclari*.  Tous  deux  méritent  la  louange  d'avoir 
très-fort  combattu  et  d'avoir  pris  cette  résolution.  M™°  de  Bourneau, 
aussi  éclairée  que  M™"  de  Bessé,  est  de  la  partie,  et  si  M.  Gerbais 
a  le  loisir,  vous  saurez  bientôt  l'exécution»  (Fr.  7o53f°''45i  et 468). 
M.  et  M™°  de  Bessé,  ainsi  que  M™"  de  Bourneau,  abjurèrent  à  la 
Bastille,  et  tous  trois  en  sortirent  par  ordre  du  11  mars.  Les 
convertisseurs  triomphèrent.  Bien  à  tort,  comme  on  le  vit  par 
la  suite. 

Sept  ans  plus  tard,  le  23  décembre  1693,  il  fallut  envoyer  «la 
demoiselle  de  Bessé»  aux  Nouvelles-Catholiques  d'Auxerre  (O'  97). 
C'était  M""  de  Bessé,  et  non  sa  fille,  née  seulement  en  1690.  Six  années 
après,  le  17  juin  1699,  il  fallut  ordonner  l'arrestation  de  M.  de  Bessé, 
sorti  de  Paris  le  7  pour  passer  à  l'étranger  avec  son  fils  âgé  de 
quinze  ans  et  sa  fille  âgée  de  neuf  ans.  Les  fugitifs  payèrent  sans 
doute  de  quelques  mois  de  prison  cette  tentative  infructueuse.  M'"'^ 
de  Bessé,  qu'on  crut  leur  complice,  fut  aussi  arrêtée:  le  21  juin, 
Pontchartrain  approuvait  D'Argenson  de  l'avoir  fait  mettre  aux 
Nouvelles-Cathohques  de  Paris  (O'  48).  L'année  suivante,  M.  de 
Bessé  s'enfuit  avec  son  fils,  tandis  que  sa  femme  restait  prisonnière. 
Pontchartrain  écrivait,  le  20  octobre,  à  Dableiges,  intendant  du 
Poitou:  «La  dame  de  Bessé  qui  est  dans  la  maison  des  Nouvelles- 
Catholiques  de  Paris,  est  toujours  fort  opiniâtre  et  y  restera  appa- 
remment longtemps»;  et  le  même  jour  à  D'Argenson:  «Pour  la 
dame  de  Bessé,  il   n'y   a  qu'à  la  garder  toujours   aux  Nouvelles- 

'  Fils  aîné  de  l'ancien  de  Charenton,  voir  Anciens. 


Emprisonnés  a  Paris.  25 

Catholiques  ;>  (O'  44).  Elle  en  sortit  toutefois  au  début  de  l'année 
1701,  et  alla  passer  quelque  temps  chez  M'"'^  Chardon,  nouvelle 
catholique  devenue  convertisseuse  ;  en  août,  elle  fut  confiée  à  De 
Noyon,  lieutenant  de  la  prévôté,  chargé  de  la  surveiller  et  de  la 
reconduire  au  bout  d'un  mois  aux  Nouvelles-Catholiques  (O  248). 
Celles-ci  tenaient  bien  moins  à  la  garder  depuis  que,  par  ordre  du 
roi,  elles  avaient  dû  baisser  le  prix  de  sa  pension,  qu'elles  avaient 
fixée  à  3oo  livres  pour  elle,  200  livres  pour  sa  femme  de  chambre, 
et  5oo  livres  pour  son  entretien.  Aussi  fut-elle  remise  en  liberté, 
mais  sans  changer  de  sentiment  ni  de  conduite,  ainsi  qu'il  résulte 
d'une  lettre  de  Pontchartrain  au  lieutenant  de  police:  «17  mai  lyoS. 
Il  y  a  encore  à  Paris  une  M""^  de  Bessé  fort  opiniâtre,  qui  y  vit  dalis 
une  extrême  liberté  sur  la  religion  dont  elle  ne  fait  aucun  acte. 
Mandez-moi,  s'il  vous  plaît,  si  elle  n'a  pas  été  aux  Nouvelles-Catho- 
liques, et  depuis  quand  et  par  quel  motif  elle  en  est  sortie  »  (O  25o). 
Le  même  secrétaire  d'Etat  écrivait  encore  à  l'intendant  Pinon,  le 
7  juillet:  «Nous  avons  à  Paris  une  M™"  de  Bessé,  qui  est  une  pro- 
testante opiniâtre  de  Poitou,  à  laquelle  on  n'a  pu  encore  faire 
entendre  raison.  Je  vous  prie  de  me  mander  en  quoi  consistent  ses 
biens,  si  elle  en  jouit,  et  de  quelle  manière;  car  il  me  semble  qu'elle 
eu  avait  été  dépossédée  à  cause  de  sa  mauvaise  conduite  dans  la  reli- 
gion"». Deux  mois  plus  tard,  Seignelay  l'envoyait  à  Beauvais  et 
écrivait  à  M.  de  Mornay:  «Sa  Majesté  m'ordonne  de  vous  la  recom- 
mander, et  de  vous  dire  d'essayer  de  la  convertir.  Si  vous  y  réus- 
sissez, ce  ne  sera  pas  une  petite  affaire  pour  le  bien  de  la  religion.» 
—  Pendant  ce  temps,  le  fils^  rentré  en  France,  obtenait,  moyennant 
abjuration,  le  don  des  biens  de  sa  famille. 

En  1706,  nous  trouvons  encore  une  dame  Bessé  envoyée  à 
Auxerre  avec  une  dame  Pellet,  qui,  comme  la  première,  avait  long- 
temps été  aux  Nouvelles-Catholiques  sans  vouloir  écouter  les 
instructions.  «  Le  roi,  ne  souff"rant  en  aucun  lieu  de  son  royaume 
desreligionnaires  qui  fissent  ouvertement  connaître  leur  opiniâtreté  », 
leur  donna  trois  mois  pour  se  convertir  ou  être  enfermées  à  l'Ho- 
pital-Général.  Il  3^  a  tout  lieu  de  penser  que  ces  consciences  réveillées 
par  le  remords  ne  retombèrent  plus  dans  le  mensonge,  et  que  les 
malheureuses  femmes  furent  jetées  dans  l'horible  gouffre  de  putré- 
faction. 

Besson,  guide,  qui  avait  mené  à  l'étranger  M"^  Descoudrais, 
de  Blois,  fut  arrêté  le  22  mai  1686,  conduisant  Anne  Bordier,  voir 
II,  45i. 


20  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 

Bethy  (M"''),  «non  payante»,  entrée  dans  la  maison  des  Nou- 
velles-Catholiques le  i6  août  1686  (Fr,  yoSa  f°  24),  figure  comme 
encore  protestante  sur  une  liste  du  14  décembre,  avec  cette  note  : 
«  Sa  mère,  qui  est  anglaise  demeurant  à  Londres,  la  redemande  » 
(Fr.  7o5i  f"  248). 

Bezard  (M""'),  voir  Anciens,  II,  44. 

BiDACHE  (Susanne  Reignard,  veuve  du  sieur),  seigneur  de  La 
Boissière,  s'était  retirée  à  Paris  avec  Marie  d'Arambure,  veuve  du 
sieur  de  La  Contaudière,  poitevine  comme  elle.  Toutes  deux  furent 
arrêtées  avec  le  ministre  Malzac  tenant  une  assemblée  chez  elles 
le  II  février  1692.  Par  ordre  du  même  jour,  signé  avant  l'arresta- 
tion, la  veuve  Bidache  fut  envoyée  chez  les  filles  de  la  Providence, 
d'Auxerre  (O'  36  et  Les  Premiers  pasteurs  du  Désert,  I,  814). 

BiET.  Plusieurs  familles  de  ce  nom  habitaient  Paris  au  moment 
de  la  Révocation  :  Jean,  marchand  férandinier  du  quartier  Saint- 
Denis,  propriétaire  de  la  moitié  d'une  maison  de  la  rue  de  Seine, 
a  Saint-Jacques,  et  d'un  arpent  de  marais  au  Gros-Caillou,  vis-à-vis 
l'entrée  principale  des  Invalides,  noté  comme  fugitif  sur  l'état  du 
mois  de  mars  1687  (Fr.  7o5i  f°^2o8,  809);  Amaury,  réfugié  à  Berlin, 
avec  sa  femme^  deux  enfants^  son  père  et  une  servante,  tapissier 
de  S.  S.  E.,  en  1698  et  1700;  Henri,  chirurgien,  qu'on  trouve  à 
Berlin,  avec  sa  femme  et  deux  enfants  en  1698,  ainsi  que  Jacob, 
tapissier  de  Paris,  avec  sa  femme;  enfin  le  plus  célèbre  de  tous. 
«IVI.  Jean  Biet,  de  Paris,  lit-on  dans  Erman  et  Reclam,  V,  ii5, 
présenta  en  1686  à  Frédéric-Guillaume  le  projet  d'une  grande 
manufacture  de  soie,  et  obtint  la  même  année  une  avance  de  5ooo 
écus  pour  l'établir».  Il  fit  venir  des  ouvriers  de  Hollande,  «et  en 
1689  la  cour  lui  assigna  près  de  l'ancienne  porte  de  Leipzig,  une 
place  pour  bâtir  une  manufacture  et  lui  en  fournit  les  matériaux. 
Cet  établissement  où  l'on  fabriquait  toutes  sortes  de  soieries  depuis 
le  brocard  jusqu'aux  étoffes  les  plus  légères,  passa,  en  1690,  entre 
les  mains  de  Pierre  Massonneau,  réfugié  de  Lyon  ».  Nous  ignorons 
à  quelle  famille  appartenait  une  demoiselle  Jean-Baptiste  Biet,  mise 
au  Grand-Châtclet  le  17  janvier  1686  et  sortie  le  28  (Fr.  7061 
f°  295). 

Bigot  de  la  Honville  (Antoinette).  Seignelay  ordonnait  à 
La  Reynie,  le  11  janvier  1686,  de  mettre  M""  Bigot  aux  Nouvelles- 
Catholiques  (O'  3o),  et  le  14  mars,  de  mettre  dans  un  couvent  une 
demoiselle  Bigot  qui  avait  donné  parole  à  M.  Le  Pelletier,  inten- 


Emprisonnes  h  Paris.  27 

dant  des  finances,  et  qui  abjura,  en  effet,  le  18  (Fr.  7o53  f"  5oi). 
Est-ce  la  prisonnière  des  Nouvelles-Catholiques  qui  va  ensuite 
dans  un  couvent,  ou  une  de  ses  parentes  ?  La  famille  Bigot,  alliée 
aux  Du  Candal,  aux  Louvigny,  aux  De  Launay,  aux  JVIercier,  était 
une  des  plus  considérables  de  Paris.  Bigot,  sieur  de  Morogues, 
avait  déjà  abjuré  le  22  novembre  i685  (Fr.  yoSi  f'  358).  Les  sieurs 
Bigot  recevaient,  le  22  mars  1701,  l'autorisation  de  vendre  une 
maison  située  rue  Vieille-du-Temple  (O'  45). 

BiNOT,  condamné  aux  galères  pour  la  R.  avec  Le  Coq,  Tarte- 
reau.  Plat,  Simon,  etc.,  obtint  des  lettres  de  rappel  le  26  février 
1687  (Fr.  17421  i"  154). 

BivELAT  (M""=),  mise  aux  Nouvelles-Catholiques  y  abjura  le 
3r  janvier  1687  (Fr.  7052  f°  3o).  Nous  ignorons  quel  était  son  lien 
de  parenté  avec  Elisabeth  Bivelat,  couturière  nouvelle  catholique 
qui  n'avait  pas  de  quoi  vivre  {Ibid.,  f"  6),  et  Marie  Bivelat,  fugitive 
assistée  à  Londres  en  1710  [Fr.pr.,  i"  édit.,  II,  589). 

Il  y  eut  au  faubourg  Saint-Antoine  un  Jean  Bivelat,  sculpteur 
en  bois,  dont  le  fils,  baptisé  en  lôSg,  eut  pour  parrain  Pierre-Jean 
Bivelat,  orfèvre  et  peintre  en  émail,  et  pour  marraine  la  femme  de 
Sébastien  Bourdon  (Reg.  de  Char.). 

Blaize  (David),  soupçonné  de  recevoir  et  de  répandre  «  de 
mauvais  livres  concernant  la  R.  »  fut  mis  le  24  septembre  1691  à  la 
Bastille,  d'où  il  sortit  le  i*""  octobre. 

Blette,  marchand  rubannier  et  «protestant  scandaleux», 
arrêté  par  ordre  du  29  octobre  i7o3,  sortit  de  la  Bastille  le  16  jan- 
vier suivant  (Ravaisson,  XI,  90). 

Bligny  (Jean  de),  sieur  de  La  Bittière,  mousquetaire  de  la 
garde,  ayant  «proféré  quelques  blasphèmes  contre  le  saint  nom 
de  Dieu,  le  saint-sacrement  et  les  ministres  de  l'Eglise»,  fut  con- 
damné par  sentence  du  lieutenant-criminel  d'Orléans,  le  12  mai 
1681,  à  l'amende  honorable  et  au  bannissement  perpétuel  de  la 
duché.  Il  obtint  son  rappel  de  ban  le  i3  mai  1682  et  fut  emprisonné 
à  la  Bastille  lors  de  la  Révocation.  M.  de  Besmaus  recevait,  le 
21  décembre  i685,  l'ordre  de  ne  lui  laisser  voir  personne  et  de  le 
confiner  dans  sa  chambre,  et  le  27  celui  de  lui  laisser  voir  sa  famille. 
Le  26  janvier  1686,  Seignela}'  ordonnait  qu'on  le  mît  en  liberté. 
Cependant  nous  trouvons   encore,  à  la    date  du  i3  octobre  1688, 


28  Révocation  de  l' Edit  de  Nantes  à  Pans. 

l'ordre  de  le  transférer  de  la  Bastille   au   Châtelet  (0'26,  29,  3o, 
32  et  Fr.  yoSS  f-^  453). 

Blisson,  frère  d'une  malade  de  Paris,  chez  laquelle  le  ministre 
Cardel  fut  arrêté  en  1689  avec  tous  les  assistants,  y  compris  Blisson 
{Premiers  past.  du  Des.,  I,  i83). 

BocQUET  (Marguerite),  mise  à  la  Bastille  le  12  avril  1689 
(Arsenal,  ms.  Bast.  10484). 

BoiGNANT  (Judith),  de  Vitry-le-François,  jeune  fille  âgée  de 
dix-neuf  ans,  que  sa  famille  voulait  faire  passer  en  Angleterre  à  la 
fin  de  i683,  fut  arrêtée  à  Paris  et  mise  au  couvent  de  l'Union  Chré- 
tienne, où  elle  abjura  au  mois  de  mars  1684.  Six  mois  plus  tard, 
«  dénuée  de  tout  secours  et  abandonnée  de  ses  parents  »,  elle  solli- 
citait une  pension  de  Sa  Majesté  (Fr.  7o53  f"  420). 

BoiLEAu,  fils  d'un  avocat,  et  sa  femme,  Catherine  Pujolas,  s'étant 
enfuis  de  la  ville  d'Uzès,  furent  arrêtés  à  Paris  en  1687  sur  le 
soupçon  qu'ils  cherchaient  à  sortir  du  royaume.  Seignelay  écrivait 
le  28  février  1688,  à  l'intendant  Bàville  que  la  jeune  personne  était 
enceinte  de  sept  mois  et  qu'on  ne  leur  rendrait  la  liberté  à  tous 
deux  que  quand  ils  se  seraient  mariés  à  l'église  catholique  (0^32, 
24  mars). 

BoiSBOURDON  (De),  limousin,  demeurant  chez  M"""  de  Caylus, 
faisait  le  commerce  avec  la  Hollande  et  fut  mis  à  la  Bastille  le 
12  septembre  1697,  comme  soupçonné  de  favoriser  les  évasions.  Il 
n'en  sortit  que  le  25  octobre  1699  [Arch.  Bast.,  X,  67). 

BoiSBREuiL  (Le  sieur  de),  mis  à  la  Bastille  pour  quatre  mois, 
le  27  janvier  1689,  parce  qu'il  faisait  mal  son  service  de  catholique, 
continuait  d'être  mauvais  catholique  en  1699,  et  Pontchartrain 
ordonnait,  le  24  juin,  de  l'avertir  de  changer  de  conduite  s'il  ne 
voulait  retourner  dans  la  prison  d'Etat  (O*  48). 

BoisFRADiN  (M"'^  de),  voir  II,  590. 

BoisFRANCs  (Des).  Seignelay  écrivait  à  La  Reynie  le  14  janvier 
1687:  «Le  roi  veut  que  le  procès  soit  fait  suivant  les  déclarations 
à  la  dame  Boisfrancs  et  à  la  nommée  Testard  et  ses  enfants,  que  le 
sieur  Auzillon  a  arrêtés  à  Saint-Denis»  (O'  3i).  Le  10  mars,  Marie 
Testard,  femme  du  sieur  des  Boisfrancs,  prisonnière  au  Grand- 
Châtelet  depuis  quinze  jours,  se  plaignait  qu'on  l'eût  arrêtée  comme 
si  elle  voulait  sortir  du  royaume,  tandis  qu'elle  n'allait  en  Hollande 


Emprisonnés  à  Paris.  29 

que  pour  poursuivre  le  nommé  Rou,  banqueroutier,  débiteur  de 
1 5,000  livres  envers  sa  famille.  Elle  alléguait  en  preuve  que  son 
mari  et  ses  enfants  étaient  restés  à  Verneuil  au  Perche,  et  deman- 
dait, en  attendant  la  liberté,  qu'on  la  transférât  en  la  prison  de 
l'Abbaye,  pour  n'être  plus  affligée  par  les  blasphèmes  et  déporte- 
ments des  autres  prisonniers  (Fr.  7o53  f°  401). 

BoisjoLLY  (Denis),  mis  au  Grand-Châtelet  pour  la  R.,  le  11  no- 
vembre 1686  (Fr.  7o5i  f"  283). 

BoiSRAGON  (M"*^  Chevalleau  de),  de  Saint  Maixent,  arrêtée  le 
24  avril  1686  avec  M"''  de  Saint-Laurent  (voir  les  Sainte-Hermine) 
sur  un  vaisseau  anglais  qui  allait  les  emporter,  fut  enfermée  dans 
la  citadelle  de  l'île  de  Rhé  oîi  on  la  «maltraita  extrêmement» 
(Fr.  7o5i  i°2j[6),  puis  chez  les  Filles  de  la  Providence  à  La  Rochelle; 
elle  entra  le  17  octobre  dans  la  maison  des  Nouvelles-Catholiques 
de  Paris,  où  elle  «était  condamnée  à  être  recluse»  (0'3o).  —  Dans 
l'espoir  qu'elle  parviendrait  à  faire  relâcher  sa  fille  et  le  dernier  de 
ses  fils,  Louis,  enfermé  au  Petit-Châtelet',  Catherine  de  Marconnay, 
veuve  de  Jean  Chevalleau,  vint  à  Paris  et  se  logea  dans  la  rue  de 
Harlay,  à  l'enseigne  de  /a  Petite-Fontaine  (O*  3i).  Le  commissaire 
Delamare  portait  plainte  contre  elle  à  La  Reynie,  le  7  juillet  1687  : 
«M""=  de  Boisragon  qui  loge  dans  le  quartier  depuis  deux  mois,  ne 
donne  aucun  signe  de  catholicisme;  elle  se  retire  en  fermant  sa 
fenêtre  lorsque  passe  le  saint-sacrement,  et  va  dîner  et  souper  tous 
les  jours  avec  son  fils  prisonnier  à  la  Conciergerie».  Toutefois, 
grâce  aux  sollicitations  du  marquis  de  Villette,  Seignelay  signa  le 
8  août  l'ordre  de  rendre  à  cette  mauvaise  catholique  son  fils  et  sa 
fille.  Le  \2.,  elle  sollicitait  la  prompte  exécution  de  l'ordre  relatif  à 
la  mise  en  liberté  de  son  fils  (Fr.  7o53  f°  872).  Quant  à  M"''  de 
Boisragon,  elle  n'était  pas  plus  convertie  que  sa  mère;  car  M"""  de 
Maintenon  écrivait  le  4  septembre  à  son  cousin  le  marquis  de 
Villette  :  «  On  prétend  aussi  que  cette  demoiselle  de  Boisragon 
n'écoute  point  et  qu'elle  ne  sera  de  longtemps  convertie,  cela  sera 
encore  sur  votre  compte  ».  Louis  fut  peut-être  emprisonné  de 
nouveau;  car  il  y  avait  en  1689,  dans  le  château  de  Pierre-Encise à 
Lyon,  un  M.  de  Boisragon  qui  abjura  pour  recouvrer  la  liberté 
(M  6o3).   La  même  année,    «  M.   et  M"'=  de  Boisragon,    célèbres 


'  Seignelay  e'crivait   le  3o  août  1686  au       le  procès  de  Louis  Chevalleau  et  celui  de 
procureur-général  pour  l'invitera  presser       Pierre  Girard  des  Bergeries  (O'  3oj. 


3o  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

confesseurs»  se  réfugièrent  à  Amsterdam*.  Louis  passa  en  Angle- 
terre et  servit  comme  son  père  sous  le  prince  d'Orange;  il  mourut 
lieutenant-colonel  en  1729^. 

BoisROGER  et  Du  Cerceau  de  Tilly.  Deux  soeurs  hollandaises, 
mariées,  l'une  au  sieur  de  Boisroger  ou  Boscroger,  l'autre,  à  Paul 
Androuet  Du  Cerceau,  sieur  de  Tilly,  près  Houdan  ^,  horloger  de 
la  cour  du  Palais,  qui  abjura  le  20  octobre  i685,  furent  arrêtées 
par  ordre  du  9  juin  1686  et  envoyées  dans  des  couvents:  M""=  de 
Boisroger,  à  Houdan,  et  M™''  de  Tilly,  chez  les  Hospitalières  de 
l'Hôtel-Dieu  de  Mantes,  qui  réclamaient  sa  pension  au  mois  de 
janvier  1687.  En  conséquence  M.  de  Ménars  reçut  l'ordre  de 
rechercher  si  cette  dame  avait  du  bien,  et,  dans  ce  cas,  de  payer  sa 
pension  sur  ces  biens.  Les  deux  sœurs  furent  amenées  aux 
Nouvelles-Catholiques  de  Paris  par  ordre  du  24  janvier.  Sur  la 
caution  de  l'avocat  Sonnet  ^  M""  de  Boisroger  obtint  le  5  avril 
l'autorisation  d'aller  soigner  son  mari,  malade  à  quarante  lieues  de 
Paris.  Sur  la  même  caution.  M""-'  de  Tilly  fut  relâchée  le  16  juin, 
dans  l'espoir  qu'elle  «s'instruirait  mieux»  en  liberté  (O'  3o  et  3i). 
Elle  s'enfuit  à  l'étranger  peu  après  {Fr.  pr.,  3=  édit.,  I,  254). 

En  1710,  Nicolas  Boisroger  de  Mantes-sur-Seine,  recevait  à 
Genève  un  viatique  pour  l'Angleterre  {Fr.  pr.,  2."  édit.  II,  7o3). 

BoiSROGUEs,  voir  II,  Sgo. 

BoissELEAu  (M"'=),  emprisonnée  en  1686. 

BoissELEAU  (Catherine  du  Raynier  de),  arrêtée  à  Paris,  par 
ordre  du  27  février  1688,  et  conduite  chez  les  Filles  de  la  Visitation- 
Sainte-Marie  à  Tours  (O'  32). 

BoMMEL,  voir  Van  Bommel. 

BoNAMY  (Etienne),  mis  au  Petit-Chàtelet  pour  la  R.  le  24  juin 
1686  (Fr.  7o5i  f°  293). 

BoNCOEUR  (De),  mis  à  la  Bastille  pour  la  R.  le  2  mars  1686,  fut 
conduit  à  Mons  et  expulsé  du  royaume  comme  inconvertissable, 
par  ordre  du  7  mars  1688.  Ses  meubles  restés  à  Paris  furent  vendus 
par  ordre  du  14  avril  (O'  32  et  Fr.  7o5i  f"  252). 

*  L'Impiété    des    communions   forcées,  '  Voir  Dusqucrque  aux  N^CathoIiq. 

1G89,  in-iû,  p.  X  1.  ■*  Il   mourut    protestant  en    i6y6  et   fut 

2  Proceedings  of  the  huguenot  Society  inhumé  dans  un  jardin  près  des  Gobeiins. 

0/  London,  1887,  P-  7-  Voir  La  Bastide  aux  anciens. 


Emprisonnés  a  Paris.  3i 

Georges- Guillaume,  duc  de  Zell,  avait,  en  i683,  pour  corres- 
pondant en  France  un  nommé  de  Boncœur,  qui  mourut,  ou  du 
moins  cessa  de  lui  écrire  à  la  fin  de  cette  même  année  (Joret, 
Pierre  et  Nicolas  For  mont,  p.  6i). 

BoNCOURT  (De).  Paul  Didier^  seigneur  de  Boncourt,  colonel  de 
cavalerie,  emprisonné  à  la  Bastille  en  1687,  passa  en  Hollande  dès 
qu'on  lui  eut  rendu  la  liberté.  Le  roi  Guillaume  lui  donna  un 
régiment  de  cavalerie  qui  se  distingua  en  Angleterre.  Son  fils, 
lieutenant,  resté  en  France  postulait  dès  1686  les  biens  de  son 
père,  de  sa  mère  et  de  ses  deux  frères  (/>.  prot.,  2°  édit.,  II,  804  et 
V,  404). 

BoNDAROY  (M"^  de),  voir  Dufaur. 

Bonhomme.  Le  18  février  1698,  Bonhomme,  «mauvais  catho- 
lique dont  la  conduite  avait  paru  suspecte  »,  fut  envoyé  au  château 
de  Ham  et  sa  pension  payée  à  raison  de  vingt  sols  par  jour.  Nous 
ignorons  s'il  était  parent  du  fameux  fabricant  de  toiles  et  teinturier 
parisien,  qui,  dès  1681,  avait  transporté  son  industrie  en  Angleterre 
{Fr.pr.,  2P  édit.,  II,  8i3). 

BoNNAiN,  de  Normandie,  condamné  aux  galères  par  le  Parle- 
ment de  Paris,  le  16  avril  i685. 

BoNNAiRE  (Isaïe  Sauvage,  dit),  guide,  arrêté  à  Pierrepont 
(Aisne)  avec  des  protestants  de  Paris  qu'il  conduisait  à  l'étranger. 
Le  19  août  1686,  Seignelay  ordonnait  à  l'intendant  Bossuet  de  lui 
faire  son  procès  et  celui  des  fugitifs  qui  avaient  abjuré;  quant 
à  ceux  qui  n'avaient  point  fait  abjuration,  ils  devaient  être  relâchés 
aussitôt  qu'ils  l'auraient  faite.  Bonnaire  fut  écroué  au  Châtelet  de 
Paris  le  3o  octobre  1686;  il  obtint  des  lettres  de  rémission  en  janvier 
1687,  ^'J  moment  où  la  chaîne  allait  partir  (Fr.  17421  f°  129  et  Reg. 
d'écrou  du  Palais  de  justice). 

Bonne  (Henri),  emprisonné  à  Saint-Éloi  en  janvier  1686,  pour 
avoir  méprisé  toutes  les  instructions,  même  celles  des  dragons.  «J'ai 
donné  18  livres  à  sa  femme,  écrivait,  le  12,  le  commissaire  Labbé, 
pour  l'indemniser  des  frais  de  garnison.  Elle  a  trois  petits  enfants» 
(Fr.  7o5i  f*^  71). 

BoNNEAu  (Ésaïe),  marchand  de  Thouars,  arrêté  comme  ministre 
et  condamné  à  mort  par  le  Parlement  de  Paris  le  14  juin  1689.  Sa 
peine  fut  commuée  en  celle  des  galères  par  un  jugement  rendu  à 


32  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Parts. 

Poitiers.  On  le  retrouve   sur   la  Gloire;  il  mourut  à  l'hôpital  en 
mai  1693. 

BoNNEAU  (Jean),  voir  II,  534. 

BoNNEL,  voir  Chastelain. 

Bonnet  (Charlotte  et  Catherine),  sœurs,  furent  arrêtées  le 
26  février  1687  et  menées  aux  Nouvelles-Catholiques  (Fr.  7o53 
f"  168).  Nous  ignorons  si  elles  étaient  filles  de  Françoise  Rolland, 
veuve  de  Jacques  Bonnet,  âgée  de  quarante-cinq  ans,  qui  avait 
abjuré  le  23  décembre  i685  et  habitait  la  rue  Sainte-Marguerite  au 
faubourg  Saint-Antoine.  Il  est  permis  d'en  douter;  car  les  Nou- 
velles-Catholiques recherchaient  les  riches  pensionnaires,  tandis 
que  cette  veuve,  extrêmement  pauvre,  fut  mise  à  l'aumône  ordinaire 
après  son  abjuration  (Fr.  7o5i  f°  177). 

BoRDiER,  voir  Bernard. 

BoRDiER  (Anne).  Jacques  Bordier,  collaborateur  du  célèbre 
peintre  en  émail  Petitot  et  résident  de  Genève  à  Paris,  était  mort 
un  an  avant  la  Révocation,  laissant,  entre  autres,  une  fille  âgée  de 
vingt-quatre  ans.  Durant  six  mois,  Anne  réussit  à  se  cacher  et  à 
échapper  aux  convertisseurs;  enfin  comme  elle  se  disposait  à  sortir 
du  royaume,  l'exempt  Desgrez  l'arrêta  le  22  mai  1686,  en  compagnie 
d'un  nommé  Besson  (Fr.  7062  f°  i52).  D'après  son  interrogatoire, 
elle  n'aurait  pas  songé  à  sortir  du  royaume  sans  les  solHcitations  de 
ce  guide,  que  lui  envo^^ait  son  amie  M"=  Descoudrais,  de  Blois,  qu'il 
avait  fait  passer.  En  outre,  ce  serait  à  l'insu  de  ses  parents  qu'elle 
aurait  fait  marché  avec  lui  aux  prix  de  trente  pistoles.  Montée  en 
croupe  derrière  lui  à  partir  de  Villejuif,  elle  devait  passer  pour  sa 
femme  tout  le  long  de  la  route  (Fr.  7052  f"  i52).  On  la  mit  le  26  au 
For-l'Évêque  (Fr.  7062  f°  286),  et  elle  abjura  le  3  juin  entre  les 
mains  de  Guillaume  de  La  Fontaine,  prêtre  de  la  communauté  de 
Saint-Gervais.  Son  oncle  Petitot,  qui  venait  lui-même  d'abjurer 
pour  pouvoir  sortir  de  prison,  contresigna  cette  abjuration,  dont 
l'acte  fut  déposé  au  greffe  du  procureur  (Fr.  7o55  f"  445).  Se 
prévalant  de  ce  dépôt,  Anne  présentait,  le  14  juin,  une  supphque 
pour  être  rendue  à  la  liberté  (Fr.  7o53  f"  411);  mais,  le  16,  Desgrez 
dénonçait  le  scandale  qu'elle  avait  causé  «à  tous  les  prisonniers »(?) 
le  jour  de  la  fête-Dieu,  en  courant  se  cacher  au  lieu  de  s'agenouiller 
sur  le  passage  du  saint-sacrement.  Au  reste,  ajoutait-il,  elle  fait  des 
railleries  de  sa  conversion.  Le  22  août,  nouvelle  supplique  restée 


Emprisonnés  à  Parts.  33 

sans  effet  comme  la  précédente.  Le  5  novembre,  Anne  se  plaint 
qu'on  ne  veuille  point  recevoir  Petitot  pour  sa  caution  (O'  3o).  Dès 
qu'on  l'eut  relâchée,  elle  se  réfugia  à  Genève,  où  elle  mourut  en 
1753,  sans  avoir  été  mariée,  dit  La  France  protestante,  2^  édit.,  II, 
887.  D'après  le  même  ouvrage,  une  sœur  d'Anne,  peut-être  Marie, 
aurait  aussi  été  enfermée  au  For-l'Evêque  en  1686.  L'aînée,  Made- 
laine,  qui  avait  épousé  un  fils  de  Petitot,  resta  en  France  avec  son 
mari  au  moins  jusqu'en  lôgS.  Le  commissaire  Gazon  écrivait,  le 
16  juin  1688,  que  la  veuve  de  Bordier,  Madelaine  Cuper,  venait  de 
se  réfugier  à  Genève  (Fr.  7o5i  f"  12). 

BoREL,  voir  Andry. 

Bosc  (Laurent),  seigneur  de  Servières  et  de  La  Calmette, 
ancien  de  l'Église  de  Montpellier  en  1675  {Bitllct.,  II,  92),  et  con- 
seiller au  Parlement  de  Toulouse  en  1678,  avait  épousé  Françoise 
de  Marc  de  La  Calmette,  de  Saint-Clément,  qui  lui  donna  une  fille, 
mariée  en  i683  à  Henri,  fils  du  grand  Du  Quesne,  et  trois  fils  : 
Marc-Antoine,  Laurent  (1672)  et  Jean-Louis  (1674).  Bien  qu'il  eût 
abjuré  à  la  Révocation,  il  était  mal  vu  à  la  cour,  parce  que  ses  deux 
fils  aînés  étaient  passés  en  Hollande.  Le  troisième,  âgé  de  douze 
ans  et  en  marche  pour  les  rejoindre,  fut  arrêté  à  Valenciennes  avec 
son  cousin-germain  Laurent  Galdi'.  Bientôt  ramené  à  Paris,  il  fut 
enfermé  au  For-l'Évêque,  puis  dans  le  collège  des  Jésuites,  où  il 
était  encore  en  1689.  Mais  tandis  que  ses  aînés  revinrent  s'établir 
en  France,  Jean-Louis  s'enfuit  en  Hollande  et  servit  comme  capi- 
taine d'infanterie  dans  l'armée  du  prince  d'Orange  (A.  N.,  M  663  et 
Fr.  pr.  2"^  édit.).  —  Des  enfants  Bosc  furent  enlevés  à  leurs  parents 
en  1695. 

BosREDON,  mis  à  la  Bastille  par  ordre  du  11  septembre  1697, 
comme  suspect  de  faire  venir  des  passeports  de  Hollande  et  de 
favoriser  les  évasions,  fut  relâché  avant  la  fin  de  l'année  {Arcli. 
Bast.,  X,  i53). 

BouAY.  Le  serrurier  Bouay  et  sa  femme,  qui  conduisaient  ordi- 
nairement dans  Paris  le  pasteur  du  Désert  Cardel,  furent  arrêtés 
avec  lui  vers  le  milieu  de  février  1689.  Le  mari  se  tira  d'affaire 

'  Seignelay  écrivait  à  La  Reynie  le  23  P.  R.,   a  abusé   d'un  passeport  qui  lui   a 

octobre  i685  :  a  On  prétend  que  le  nommé  été    accordé    pour   aller   en    Hollande,  et 

Du  Try,  demeurant  à  Paris,  rue  des  La-  qu'il     l'a    donné    à    un    nommé    Galdi» 

vandières,  chez  la  dame  Gaillard  de  la  R.  (O  '  20). 

m  i 


34  Révocation  de  lEdit  de  Nantes  à  Paris. 

comme  il  put,  peut-être  par  une  seconde  abjuration.  M'""  Bouay,  au 
contraire,  déclara  hautement  qu'elle  avait  signé  une  rétractation,  et 
tenait  à  honneur  de  professer  la  religion  réformée.  On  la  mit,  le  14 
mars,  à  la  Bastille,  où  son  mari  eut,  le  19  avril,  la  permission  de  lui 
parler,  pour  l'engager  à  se  montrer  moins  rebelle  à  la  volonté 
royale.  Rien  n'y  fit;  dès  le  3i  décembre  1690,  Pontchartrain  annonçait 
à  La  Reynie  que  M""  Bouay  serait  envoyée  hors  du  royaume.  Elle 
était  pourtant  encore  à  la  Bastille  le  3o  janvier  1692  lorsque  Pont- 
chartrain écrivait  au  lieutenant  de  police:  «Prenez  la  peine  de  vous 
informer  dans  quel  pays  elle  veut  se  retirer,  afin  que  quand  le  temps 
sera  un  peu  plus  doux,  on  l'envoie  sur  la  frontière».  Ce  ne  fut  que 
le  jeudi  5  avril,  que  Huot,  garde  de  la  Prévôté,  alla  la  prendre  à  la 
Bastille,  ainsi  que  l'anabaptiste  hollandais  Jacob  Lieven,  pour  les 
mettre  dans  un  carrosse  qui  les  conduisit  à  Mons,  d'où  on  les  fit 
passer  en  Hollande  {Les  premiers  pasteurs  du  Désert  I,  i83^  191, 
192  ;  Areh.  de  la  Bast.,  IX,  180). 

Boucher.  Une  lettre  que  le  commissaire  Delamare  écrivait  le 
27  juillet  1686,  nous  apprend  que  Boucher,  garçon  chirurgien  fugitif, 
venait  d'être  arrêté  à  Lille,  et  que,  en  revenant  à  Paris,  il  apportait 
à  Françoise  Lemaistre  une  lettre  de  Valérie  de  La  Baritaudière, 
arrêtée  comme  lui  (Fr.  7052  ï"  182).  — Il  y  avait  à  Paris  un  Boucher, 
joaillier,  et  un  autre,  marchand  de  vin,  rue  du  Four.  Nous  ne  savons 
à  quelle  famille  appartenait  le  fugitif. 

C'est  probablement  aussi  lui  qui,  pour  avoir  envoyé  ses  enfants 
hors  du  royaume,  fut  arrêté  par  ordre  du  2  août  1699,  mis  à  la 
Bastille  le  5,  et  à  qui  l'on  permit  le  10  septembre,  de  se  promener 
dans  la  cour  lorsque  les  autres  «nouveaux  catholiques»  n'y  seraient 
pas  (O'  43).  Il  fut  mis  en  liberté  par  ordre  du  i3  janvier  1700  {Arch. 
Bast.,  X,  218). 

Boucheron  (Emilie),  âgée  de  quinze  ans,  abjure  le  16  octobre 
i685,  aux  Nouvelles-Catholiques  (Fr.  7062  f°  33i). 

Boueiran  (?)  (Pierre)  mis,  le  26  mai  1686,  au  Grand-Châtelet, 
où  il  abjura  (Fr.  7o5i  f°  299). 

BouGY  (Le  marquis  de),  seigneur  de  Calonges  (Lot-et-Garonne) 
et  colonel  d'un  régiment  de  cavalerie,  ayant  essayé  de  sortir  du 
royaume  par  la  Franche-Comté,  eut  le  malheur  d'être  fait  prisonnier 
en  février  1686.  La  marquise,  arrêtée  à  Paris,  le  14  mars,  fut  en- 
fermée au  couvent  du  Calvaire,  près  du  Luxembourg,  et  en  sortit 


Emprtsotmés  à  Paris.  35 

par  ordre  du  23.  A  la  fin  d'avril,  quand  le  marquis  se  vit  sur  le 
point  d'être  condamné  aux  galères  (Mon.  de  Soiirches),  le  courage 
lui  manqua:  il  fit  «comme  les  autres»  {Bnllet.,  II,  173);  mais  sans 
se  croire  lié  par  une  abjuration  forcée.  En  1693,  il  passa  en  Hollande 
«sur  la  foi  d'un  passeport  que  le  roi  lui  avait  accordé  pour  aller 
prendre  des  eaux  à  Aix-la-Chapelle  »,  et  l'intendant  Foucault  {Mém.) 
saisit  la  terre  de  Bougy  en  Agenais.  En  1702,  le  marquis  présentait 
au  baptême  à  La  Haye  une  fille  de  Bazin  de  Limeville  et  de  Marie 
Petitot  {Bullct.,  IX,  3o9\ 

Bouille,  voir  Scellier. 

BouiLLY  (Alexandre  de),  sieur  de  Beauregard,  arrêté  par 
Desgrez  et  mis  au  Grand-Châtelet  le  3i  mars  1686,  en  sortit  le 
7  avril  après  abjuration  (Fr.  7o5i  f°  295  et  7o53,  {°  275). 

BouiLLY  (Erouard  de)  voir  Bouilly,  ancien,  II,  45. 

BoujONNiER.  La  famille  parisienne  de  ce  nom  se  composait  de 
la  mère,  Catherine  Gilon,  sœur  d'Adam,  lapidaire  de  la  rue  du 
Harlay,  passé  à  Londres  deux  ou  trois  ans  avant  la  Révocation, 
d'une  fille  et  de  trois  fils,  Jean,  Pierre  et  Guillaume.  Le  dernier, 
retiré  à  Londres  en  1682,  y  avait  épousé  une  demoiselle  Bongard, 
dieppoise,  et  en  était  revenu  récemment  avec  elle.  L'année  du  départ 
de  Guillaume,  Jean,  domicilié  place  Dauphine,  Pierre  et  sa  sœur 
demeurant  chez  leur  mère,  s'étaient  laissé  séduire  par  les  promesses 
et  les  menaces  des  jésuites,  et  avaient  abjuré  tous  trois  le  même  jour 
entre  les  mains  du  P.  Robinet;  mais  Pierre,  bientôt  repentant, 
continua  d'aller  au  prêche  àCharenton.  Sur  une  fausse  dénonciation 
de  complot  contre  la  personne  du  roi,  toute  la  famille  fut  arrêtée  en 
vertu  d'un  ordre  du  14  août  i685,  fit  abjuration  à  la  Bastille  et  fut 
relâchée  le  22  septembre,  à  l'exception  de  Pierre  qui  avait  refusé 
de  trahir  de  nouveau  sa  foi.  Le  roi  trouva  bon  de  le  garder  jusqu'à 
ce  que  l'occasion  se  présentât  de  l'envoyer  aux  Iles  d'Amérique. 
Un  ordre  du  20  novembre  1688  lui  rendit  pourtant  la  liberté  {Arch. 
Bast,  VIII,  346,  349).  M'"^  Boujonnier  abjura  le  i^"^  octobre  i685 
aux  Nouvelles-Catholiques. 

Bouquet  (Jacques),  mis  au  Grand-Châtelet  le  20  mai  1686,  y 
fit  abjuration  (Fr.  7o5i  f°  299).  —  Un  fils  de  Jean  Birot,  docteur 
en  médecine,  et  de  Louise  Bouquet,  épousait  à  Charenton,  en  1668, 
une  demoiselle  Adniirault,  fille  d'un  procureur. 


36  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Bourbon-Malauze  (Henriette  ou  Charlotte  de),  fille  de  Louis 
de  Bourbon,  marquis  de  Malauze^  et  de  Henriette  de  Durfort,  était 
sœur  d'Armand  de  Bourbon-Malauze,  marquis  de  Miremont,  sorti 
de  France  avant  la  Révocation*.  Plus  attachée  à  sa  religion  que  son 
grand  oncle  le  maréchal  de  Turenne,  M""=  de  Malauze  fut  enfermée 
à  Port-Royal,  par  ordre  du  8  mai  1686^,  et  n'en  sortit  qu'au  bout  de 
deux  ans,  par  ordre  du  28  février  1688.  Elle  fut  expulsée  du 
royaume  et  pourvue,  le  9  mars,  d'un  passeport  à  destination  d'An- 
gleterre (O'  3o  et  82).  Voir  la  France  prot.,  2"  édit.,  II,  1086  et  1088 
en  désaccord  avec  Ph.  Corbière,  La  famille  de  Bourbon-Malauze, 
p.  37  et  62. 

Bourdon  (M"").  Jean-Sébastien  Bourdon,  dont  l'œuvre  est 
décrit  dans  les  deux  éditions  de  La  France  protestante,  eut  de  sa 
première  femme,  Susanne  Dugarnier,  neuf  enfants,  entre  autres, 
Charlotte  (i65o)  et  Susanne  (i655).  Sa  seconde  femme,  Marguerite 
Jumeau,  de  Tours,  qu'il  avait  épousée  en  lôSg,  lui  en  donna  encore 
huit,  notamment  Marie-Anne  (i663),  Daniel  (1666)  et  Marie-Made- 
laine  (1670).  L'illustre  peintre  et  graveur  mourut  en  1671.  «Presque 
tous  ses  enfants,  dit  la  seconde  édition  de  La  France  protestante, 
l'avaient  précédé  ou  le  suivirent  de  près  dans  la  tombe.  Seule,  sa 
fille  Marie-Anne  paraît  avoir  survécu  jusqu'à  la  Révocation,  et  elle 
est  inscrite  (B.  N.,  Saint-Germain  fr.  791,2),  comme  protestante 
réfugiée  hors  du  royaume  en  1687».  —  Nous  voyons,  au  contraire, 
trois  filles  du  célèbre  peintre  du  roi  s'enfuir  le  14  ou  le  i5  octobre 
i685;  une,  sans  doute  Charlotte,  avec  sa  tante  Marguerite  Ducloux, 
veuve  de  Louis  Dugarnier,  et  deux,  Susanne  et  Marie-Anne,  avec 
Anne  Girardot,  femme  de  Jean  Catillon^.  Toutes  trois  furent 
arrêtées  avant  d'avoir  franchi  la  frontière.  Emprisonnée  à  Condé 
(Nord),  Charlotte  ne  recouvra  la  liberté  qu'au  mois  d'avril  suivant 
et  au  prix  d'une  abjuration.  Ses  deux  sœurs,  enfermées  à  Vervins 
(Aisne)  et  ramenées  au  Grand-Chàtelet,  avaient  résisté  moins  long- 
temps, elles  étaient  sorties  de  prison  le  3i  décembre.  Cependant 
l'une  de  celles-ci,  Marie-Anne,  partie  vers  le  milieu  de  l'année  1686 
avec  M"'°  Dugarnier,  arriva  au  mois  de  juillet  en  Angleterre,  où  elle 
fut  naturalisée  en  1688.  Dans  son  interrogatoire  du  19  novembre 
1686,  le  guide  Lespine  dénonçait  M""^  Bourdon  du  faubourg  Saint- 

'  Voir    Les   premiers  past.  du  Désert,  ordre    de    se    mettre     dans    un    couvent 

II,  8q,  rii  etc.  (I.emontey,  extraits  de  Dangeau). 

'  Le  2  mai  iû8b,   IW"»  de   Bourbon-Ma-  ^  Voir  Du  Vigneau,  II,  3ii. 
lauze,    qui    est    encore    huguenote,    eut 


EnipHsounés  à  Paris.  87 

Antoine,  comme  ayant  chez  elle  la  fille  du  ministre  réfugié  à 
Amsterdam  (peut-être  M"*"  Yver  ')  et  trois  ou  quatre  enfants  prêts  à 
s'en  aller  (Fr.  7o53  f°  189).  —  C'était  sans  doute  la  femme  du 
peintre,  et,  dans  ce  cas,  les  enfants  prêts  à  s'en  aller  auraient  été 
Charlotte,  Susanne,  Daniel  et  Marie-Madelaine.  Une  demoiselle 
Bourdon  figure  sur  la  liste  des  réfugiés  à  Berlin  dressée  en  1700 
par  Joseph  Ancillon  (Papiers  Dieterici  à  la  Biblioth.  du  prot.). 

Bourgeois  (M™"),  dite  Gaujard,  parisienne  native  de  Butte  près 
Houdan,  et  âgée  de  soixante-onze  ans  lorsqu'elle  fut  arrêtée  au 
commencement  de  1702  à  Pont-Sainte-Maxence,  avec  la  passeuse 
Lesprit,  se  dirigeant  vers  la  Hollande,  où  elle  allait  rejoindre  sa  fille. 
On  la  mit  à  l'Hôpital-Général  pour  quelques  mois,  dans  l'intention 
de  l'expulser  du  royaume  ;  mais  elle  resta  prisonnière  toute  sa  vie. 
«Elle  a  eu  beaucoup  de  peine  à  se  résoudre  d'aller  à  la  messe, 
écrivait  D'Argenson,  en  1705.  Elle  ne  veut  pas  même  se  faire 
instruire,  et  il  lui  prend  quelquefois  des  accès  d'imbécillité  qui  la 
rendent  comme  bête  ;  ainsi  je  ne  crois  pas  devoir  encore  proposer 
sa  sortie.  En  1707,  il  n'y  a  aucun  changement  ni  pour  sa  conversion, 
ni  pour  le  désordre  de  son  esprit.  En  1708,  elle  a  été  malade  du 
scorbut  depuis  deux  mois,  et  il  lui  reste  un  fonds  d'imbécillité  qui 
apparemment  ne  finira  qu'avec  sa  vie»  (Ravaisson,  X,  363). 

BouRNEAU  (M"^  de),  mise  à  la  Bastille  le  2  mars  1686,  y  fut 
aussitôt  entourée  des  abbés  convertisseurs  Pavillon,  Du  Lignon, 
De  Lavau  et  De  Lamon  (O  •  3o).  Le  4  mars,  M.  de  Besmaus  écrit 
qu'elle  prend  plaisir  à  raisonner  avec  le  dernier  (Fr.  7o53  f''  45i). 
Le  7,  il  écrit  encore  :  «  M""^  de  Bourneau,  aussi  éclairée  que  M"""  de 
Bessé,  est  de  la  partie,  et  si  M.  Gerbais  a  le  loisir  vous  saurez 
bientôt  l'exécution  de  l'abjuration  »  {Ibid.,  {"  458).  Elle  fut  mise  en 
liberté  par  ordre  du  11  (O  '  3o). 

Bourneau  (Esaïe),  galérien,  voir  II,  562. 

BouRSiN  (Marie-Madelaine),  femme  Vaillant,  voir  Vaillant. 

Bourbon  (Benjamin),  sieur  de  Lalande,  et  sa  femme,  apparte- 
nant sans  doute  à  la  famille  parisienne,  arrêtés  comme  fugitifs  en 
octobre  i685,  furent  enfermés  dans  les  prisons  de  Saint-Quentin 
(Fr.  7053  f°  154). 

'  Jean    Vver,    pasteur    de    Saint-Jean-       (Gagnebin,    Pasteurs    de    Fr.    réfug.    en 
d'Angély,  établi  à  Amsterdam,  attendait       HolL). 
deux    de     ses     filles    restées    en    France 


38  Rcvoration  de  l'Édit  de  Nantes  à  Paris. 

BoussAC.  Le  II  mars  1686,  Seignelay  invitait  M.  de  Besmaus  à 
permettre  au  sieur  de  Boussac  de  voir  sa  femme  détenue  à  la 
Bastille.  Celle-ci  n'était  donc  point,  comme  le  dit  La  France  protes- 
tante, 2"  édit.,  III,  25,  la  femme  du  marquis  de  Boussac,  colonel  de 
dragons,  mort  à  Metz  en  i683. 

En  vertu  d'un  ordre  du  14  août  1698,  le  sieur  de  Bouzac  fut 
mis  au  Petit-Châtelet  avec  le  nommé  Vandru  (O  '  42).  Était-ce  ou 
non  le  même  personnage  ? 

BouTiN,  voir  Voreaux. 

BouxîN  (Pierre-Jacob),  marchand  de  dentelles  de  la  rue  des 
Mauvaises-Paroles,  quartier  Sainte-Opportune,  dont  la  boutique  au 
Palais  avait  pour  enseigne  A  la  Reine  de  France,  fut  naturalisé 
anglais  en  1686,  avec  sa  femme  Madelaine  Piger,  et  leurs  enfants 
Pierre-Jacob,  Marie  et  Madelaine.  Avant  sa  fuite,  il  avait  fait,  en  sa 
qualité  de  directeur  des  créanciers  de  la  veuve  Bonhomme,  des 
avances  de  fonds  qui  ne  lui  avaient  pas  été  remboursées  (Fr.  7o5i 
f''^  291  et  319).  Leur  troisième  fille,  conduite  au  mois  de  février 
1686  chez  Milois,  marchand,  par  une  tante  nouvelle  catholique 
partant  pour  la  campagne  et  soupçonnée  d'être  aussi  fugitive 
(Fr.  7o52  f°  157),  fut  mise  aux  Nouvelles-Catholiques,  d'où  elle 
s'enfuit  en  juillet  1701.  Elle  réussit  à  rejoindre  ses  parents.  Neuf 
mois  plus  tard,  le  père,  revenu  d'Angleterre,  se  laissa  prendre  et 
fut  enfermé  au  château  de  Vincennes;  on  lui  déclara  qu'il  y  reste- 
rait jusqu'à  ce  qu'il  eût  fait  revenir  tous  les  siens  et  notamment 
l'élève  des  Nouvelles-Catholiques  (O  249).  Il  n'en  sortit  que  le 
4  février  1707,  pour  être  conduit  aux  Nouveaux-Catholiques 
(Fr.  14061).  Mentionnons  encore  Louis  Bouxin,  marchand  de  den- 
telles du  quartier  Sainte-Opportune,  ayant  aussi  boutique  au  Palais, 
notable  commerçant  de  la  seconde  catégorie,  noté  comme  «homme 
faible  et  néanmoins  entêté»,  qui,  mandé  par  le  procureur-général 
chez  Seignelay,  y  signa  le  14  décembre  i685  (Fr.  7052  P  228). 

BovET  (La  nommée),  de  Neuchàtel  en  Suisse,  envoyée  au 
château  de  Pont-de-l'Arche,  en  vertu  d'un  ordre  du  4  juillet  1690. 

BoYER,  âgé  de  neuf  ans,  mis  le  11  avril  1698  au  séminaire  de 
Notre-Dame-des- Vertus,  et  sa  sœur,  âgée  de  quinze  ans,  aux  Nou- 
velles-Catholiques {Mercure  hist.,  p.  53o). 

Braconneau,  voir  II,  572. 


Emprisonnes  à  Paris.  3g 

Braconnier  (La  sœur  de),  enfermée  dans  un  couvent  par  ordre 
du  6  juillet  1698,  voir  Les  Premiers  pasteurs  du  Désert,  I,  847. 

Braguelonne  (De),  mis  à  la  Bastille  pour  la  R.,  le  5  décembre 
1687,  n'en  sortit  que  le  1'=''  février  1688.  En  1691,  sa  femme  et  lui 
étaient  dénoncés  comme  tenant  des  assemblées  dans  leur  maison 
(Arsenal,  Ms.  Bast.  10472  et  O  '  35). 

Braly  (M"'=^  de).  Le  22  février  1700,  Pontchartrain  envoyait  à 
D'Argenson  l'ordre  de  mettre  aux  Nouvelles-Catholiques  les  deux 
filles  de  la  dame  de  Braly  et  celles  de  la  demoiselle  de  Milsonneau, 
toutes  mauvaises  catholiques,  sorties  de  la  généralité  d'Orléans  et 
réfugiées  à  Paris.  Les  demoiselles  de  Braly  furent  envoyées  le 
3  mars  aux  Nouvelles-Catholiques  de  Blois  (O*  44), 

Brannay  (M""^=  de).  Françoise  Le  Sueur,  fille  de  Jean,  sieur  de 
Baron,  et  d'Adrienne  de  Valois,  avait  épousé  à  Charenton,  en  i665, 
Louis  de  Canaye,  gentilhomme  ordinaire  de  la  chambre  de  M.  le 
Prince,  fils  de  Philippe,  sieur  des  Barres  et  de  Brannay*.  {Reg.  de 
Char.).  M'""^  de  Brannay  habitait  Caen.  A  la  Révocation  elle  feignit 
d'abjurer  avec  son  fils  nommé  Philippe,  que  la  recommandation  de 
l'intendant  Foucault  fit  entrer  dans  les  mousquetaires,  et  avec  ses 
filles,  Adrienne  et  Catherine,  âgées  d'une  dizaine  d'années  (voir 
ancien  M  664).  Toutefois  celles-ci  furent  enfermées  en  1688  chez 
les  Nouvelles-Cathohques  de  Caen,  qui  dictèrent  à  l'aînée  la  curieuse 
lettre  qu'on  a  lue  plus  haut,-  par  laquelle  ces  enfants  demandaient 
une  pension  de  deux  cents  écus.  L'une  d'elles  était  «très-belle»,  au 
dire  de  Foucault.  Afin  de  la  soustraire  à  l'influence  maternelle,  il 
obtint  en  1689,  qu'on  l'envoyât  aux  Nouvelles-Catholiques  de  Paris, 
où  elle  resta  trois  ans.  Les  billets  suivants,  adressés  par  Pont- 
chartrain à  la  mère  Garnier,  attestent  le  peu  de  confiance  que  sa 
prétendue  conversion  inspirait  au  secrétaire  d'État  : 

4  juillet  1691.  La  demoiselle  de  Brannay,  qui  est  dans  votre  maison,  a  fait 
présenter  un  placet  au  roi  par  lequel  elle  demande  d'être  à  présent  renvoyée, 
étant  parfaitement  instruite  en  la  R.;  mais  le  roi  est  persuadé  que  ce  dessein 
lui  est  suggéré  par  sa  mère,  mauvaise  catholique.  Ainsi  Sa  Majesté  veut  que 


'  La  terre  de   Brannay,    située  près  de  parents    qu'appartenait     la    maison    des 
Sens,  avait  été  achetée  en  i585  par  Jacques  Patriarches  où  Bcze  avait  célébré  le  culte 
Canaye,    teinturier    au    faubourg    Saint-  avant    qu'elle    fût    incendiée    par    Mont- 
Marcel,   dont    l'établissement  était  voisin  morency. 
de  celui  des  Gobelins.  C'est  à  l'un  de  ses  n  Voir  II,  255. 


4° 


Révocation  de  l'Édif  de  Nantes  à  Pans. 


vous  fassiez  en  sorte  par  vos  conseils  et  vos  bons  traitements  de  la  retenir  en 
votre  maison,  en  l'assurant  qu'on  pensera  à  elle,  et  que^   quand   il  y  aura  lieu 
-  de  la  pourvoir,  on  le  fera  (O  '  34). 

4  février  1692.  Je  vous  prie  de  voir  un  placet  que  M""  de  Brannay  a  pré- 
senté, et  de  me  mander  si  elle  est  en  état  d'être  mise  hors  de  votre  maison  et 
envoyée  chez  M'""  de  Sainte-Hermine,  comme  elle  le  demande  (O  '  35). 

Le  2  janvier  1693,  le  roi  écrivait  à  M""*  Coulon  pour  l'inviter  à 
prendre  soin  de  l'instruction  de  Mlle  de  Brannay,  et  à  la  garder 
jusqu'à  nouvel  ordre  (O'  87).  Au  mois  de  juin,  la  jeune  fille  «  par- 
faitement instruite»,  fut  rendue  à  sa  mère.  Deux  ans  plus  tard, 
Foucault  accusa  celle-ci  de  l'avoir  «  pervertie  »,  de  sorte  que,  par 
ordre  du  i^''  juin  i6g5,  M™'^  de  Brannay  fut  arrêtée  et  envoyée  au 
château  de  Pont-de-l'Arche,  d'oili  elle  ne  sortit  que  le  29  avril  i6g6. 
Quant  à  M""  de  Brannay,  que  les  agents  de  Foucault  trouvèrent 
cachée  entre  deux  matelas,  on  la  remit  aux  Nouvelles-Catholiques 
de  Caen.  Elle  y  changea  bientôt  de  sentiment;  car  le  17  février  1697 
elle  était  décidée  à  se  faire  religieuse  chez  les  Carmélites  de  cette 
ville,  et  obtint  à  ce  titre  une  pension  de  3oo  livres  (O'  41).  «C'est, 
ajoutait  Foucault,'  une  des  meilleures  et  des  plus  édifiantes  religieuses 
que  j'aie  vues.  Son  frère  a  quitté  les  mousquetaires  et  repris  ses 
erreurs  ». 

Trois  demoiselles  de  Brannay,  des  environs  de  Sens,  dont  la 
moins  âgée  avait  soixante  ans,  étaient  probablement  tantes  de  la 
religieuse  et  du  mousquetaire.  A  la  fin  de  1699  ou  au  commence- 
ment de  1700,  on  les  mit  aux  Nouvelles-Catholiques  de  Paris  comme 
«opiniâtres».  Afin  de  recouvrer  la  liberté,  elles  firent  bientôt  ce 
qu'on  exigeait  d'elles  (voir  TT  248).  Toutefois  M"'=  de  Brannay  et 
M"'=  de  Cannaye,  jugées  «  mal  converties  »,  furent  envoyées  au 
château  de  Saumur  en  1701  [Fr.  prêt.,  X,  489)  et  entretenues  à  leur 
frais  par  ordre  du  27  janvier  (O'  45).  M"<=  de  Brannay  fut  libérée  en 
1705.  Ses  deux  sœurs  retournèrent  aux  Nouvelles-Catholiques  en 
1702  (O'  46).  On  retrouve  l'une  d'elles  au  château  de  Pont-de- 
l'Arche  en  1705. 

Braour  (Marie-Anne)  reçoit  une  pension  de  200  livres  le  19 
janvier  1701,  et  le  roi  ordonne  qu'elle  sorte  du  couvent  de  Sainte- 
Thérèse  (O  248). 

Brasselaye.  Dans  ses  Mémoires,  Foucault  parle  ainsi  des 
protestants  du  Béarn:  «Il  y  en  a  eu  beaucoup  qui  à  l'approche  des 

'  Mbn.,  à  la  suite  des  Mcm.  de  Sourchcs,  Paris.  i838,  in-S",  II,  3-3. 


Emprisonués  a  Paris.  41 

o-ens  de  guerre  ont  abjuré  sans  les  avoir  vus.  La  distribution  d'argent 
en  a  aussi  beaucoup  attiré  à  l'Église.  La  ville  d'Orthez  a  été  la 
dernière  à  se  convertir,  j'y  ai  envoyé  des  gens  de  guerre  qui  les 
ont  réduits»,  sauf  vingt  familles  aj-ant  à  leur  tête  un  gentilhomme 
nommé  Brasselaye.  Venu  à  la  cour  pour  se  plaindre  des  violences 
de  Foucault,  ce  gentilhomme  sexagénaire  fut  mis  à  la  Bastille  avant 
la  fin  de  juillet  i685.  Il  abjura  pour  en  sortir. 

Breton.  Il  y  avait  à  Paris  lors  de  la  Révocation  au  moins 
quatre  familles  protestantes  de  ce  nom  :  celle  de  Jean  Breton,  né  à 
Vassy,  agent  de  l'électeur  de  Brandebourg,  marié  en  167 1  à  Judith 
Bernier,  fille  de  feu  Isaac,  peintre  et  valet  de  chambre  du  roi  ' 
[Reg  de  Char.);  celle  de  Michel  Breton,  marchand,  dont  la  femme, 
Marguerite  Brault,  fut  enfermée  au  Grand-Châtelet  le  28  octobre 
1686  (Fr.  yoSi  f°  275);  celle  de  feu  Élie  Breton,  dont  la  veuve, 
Catherine  Trinquant,  et  les  filles  Rachel  et  Marthe-Madelaine, 
demeurant  chez  le  barbier  Trinquant,  oi!i  elles  travaillaient  à  la 
perruque,  abjurèrent  à  Saint-Gervais  le  14  janvier  1686  au  soir 
(Fr.  7o5i  {°  iio);  celle  de  Daniel  Breton,  banquier,  qu'on  trouve 
réfugié  à  Berlin  en  1698  avec  sa  femme,  deux  enfants  et  une  servante 
(Ms  Dieterici).  —  Isaac  Breton  abjura  au  Grand-Châtelet  où  il  était 
entré  le  i5  mai  1686  {Ibid.,  f°  299).  Une  demoiselle  Breton,  fugitive, 
fut  arrêtée  à  Luzarches  avec  la  dame  de  Combes,  dans  le  carrosse 
d'Amiens,  le  18  octobre  1686  {Ibid.,  f°  269). 

Briet  et  Lefranc,  voir  II,  58i. 

Briquemault  (Marc-Auguste  de  Beauvais),  seigneur  de  Ruère 
et  de  Tauvernay,  demeurant  ordinairement  audit  Ruère  et  connu 
sous  le  nom  de  marquis  de  Briquemault,  avait  épousé  à  Charenton, 
le  10  août  1684,  Claude,  fille  de  François-Nompar  de  Caumont, 
marquis  de  Castelmoron,  et  de  Marguerite  de  Viçose,  âgée  de  vingt- 
six  ans.  Le  mari  et  la  femme  furent  emprisonnés  pour  la  R.  peu 
après  la  Révocation  ^  La  Bastille  ne  tarda  pas  à  être  fatale  au 
marquis.  Seignelay  écrivait  à  M.  de  Besmaus  le  14  janvier  1686; 

On  prétend  que  M.  de  Briquemault  est  devenu  entièrement  fol  et  ne  parle 
que  des  visions  de  l'Apocalypse,  faites-moi  savoir  ce  qui  en  est. 

•  Voir  Breton  II,  4^0  et  442.  d'après   le   même   auteur,  le   marquis  ne 

^  Le    22    décembre    i685,    si    nous    en  serait  sorti   de   la  Bastille  que  le  26  no- 

croyons  les  annotations  de  M.  Ravaisson  vembre  1686,  tandis  que   l'ordre  est  ins- 

{Arch.  Bast.,  VIII,  342);  mais  cette  partie  crit  dans  les  registres   du  Secrétariat  à  la 

de    l'ouvrage  laisse    infiniment  à  désirer  date  du  26  janvier. 

sous  le  rapport  de  l'exactitude.    En  effet, 


42  Révocation  de  l'Êdit  de  Nantes  à  Paris. 

L'abjuration  d'un  esprit  dérangé  n'était  pas  pour  faire  reculer 
les  convertisseurs;  aussi  M.  de  Besmaus  répondait-il  le  24  à 
Seignelay  : 

M.  de  Briquemault  vient  de  me  promettre  de  faire  son  abjuration  quand 
il  plaira  au  roi,  en  présence  de  M.  de  Sainte-Martlie,  supérieur  de  l'Oratoire, 
et  de  M.  l'abbé  de  Lamon,  lesquels  ont  opéré  cette  bonne  action  par  l'application 
qu'ils  y  ont  eue  depuis  sa  détention. 

Le  marquis,  tiré  de  la  Bastille  par  ordre  du  26,  reçut  le  3o  une  gra- 
tification de  200  livres,  et  abjura  le  3i  entre  les  mains  du  P.  de 
Sainte-Marthe  (O'  3o  et  Fr.  7o53  f-^  453  et  7o55  f°  430). 

La  marquise  était  encore  enfermée  à  Port-Royal  au  mois  de 
février  avec  M"^  de  Courtomer;  le  22,  Seignelay  invitait  l'évêque 
de  Toulon  à  les  aller  voir  et  à  profiter  de  leurs  «bonnes  disposi- 
tions» pour  achever  l'œuvre  de  leur  conversion  commencée  par 
l'archevêque  de  Sens  (O'  3o).  Cependant  la  marquise  s'enfuit  à 
l'étranger,  selon  la  France  protestante,  2P  édit.,  III,  898,  tandis  que 
le  marquis  se  faisait  donner  en  1687  et  partageait  avec  sa  sœur 
Louise  les  biens  confisqués  sur  leur  tante  Anne  de  Briquemault  de 
Monteton,  sortie  du  royaume. 

Henri  de  Briquemault,  baron  de  Saint-Loup,  était  passé  en 
Brandebourg  avec  sa  femme  Marie  de  Meaux,  avan't  la  Révocation  ; 
il  rendit  aux  réfugiés  des  services  signalés  (voir  Fr.  pr.). 

Brisimant?  (La  demoiselle  de),  anglaise,  logée  rue  Saint-André- 
des-Arts,  arrêtée  par  ordre  du  10  juillet  1687,  pour  avoir  conduit 
en  Angleterre  M'"°  de  Massanes  et  deux  de  ses  filles  (O'  3i). 

Brochet  (Louis),  de  Falaise,  logé  chez  un  «mauvais  nouveau 
catholique»  et  ne  «rendant  pas  bon  compte  de  sa  conduite»,  parut 
suspect,  fut  arrêté  au  mois  de  novembre  1689  et  envoyé  hors  de 
Paris  le  29  du  mois  (O*  33). 

Brochon  (Jeanne),  de  Lausanne,  arrêtée  avec  Jean  Joyeux 
comme  travaillant  aux  évasions,  fut  enfermée  au  For-l'Evêque  le 
18  février  1686  et  abjura  le  28;  elle  eût  été  relâchée  sur-le-champ 
(Fr.  7053  ï"  397),  sans  les  observations  de  La  Reynie.  On  la  trans- 
féra le  28  janvier  1687  au  château  d'Angers,  d'où  elle  ne  sortit 
qu'en  vertu  d'un  ordre  du  3o  juillet  (O  ^  3i). 

Broyés  (M™=  de),  mise  aux  Nouvelles-Catholiques  par  ordre  du 
28  avril  1700  (O'  33). 


Emprisonnés  a  Paris.  43 

Brulefer  (Louis\  de  Lizy-sur-Ourcq,  arrêté  à  Paris  avec 
Hélot,  le  lo  septembre  1699,  cherchant  à  passer  à  l'étranger  avec 
sa  nièce  âgée  de  douze  ans.  Une  lettre  de  cachet  du  même  jour 
envoya  la  jeune  fille  aux  Nouvelles-Catholiques  (O'  48).  Est-ce  le 
même  personnage  qui  était  assisté  à  Londres  en  1710? 

Bruneau  (!VI™^),  présidente  de  Saumur,  à  la  Bastille  en  1686 
(Fr.  7o5i  f°  Soi). 

Brunel.  Enfermé  au  Châtelet  pour  avoir  vendu  des  livres 
calvinistes  venus  de  Hollande,   il  devait  être  rendu  à  la  liberté  le 

28  décembre  i685  «en  considération  de  sa  conversion».  Il  fit  sans 
doute  quelque  difficulté   au  dernier  moment;   car   on  l'envoya  le 

29  janvier  à  la  Bastille,   d'oij  il  ne  sortit  que  par  ordre  du  2  mars 
1686  (O  1  29  et  3o). 

Brunie  (Marie),  nouvelle  catholique  de  la  paroisse  Saint- 
Eustache,  âgée  de  14  ans,  arrêtée  le  11  mars  1700,  comme  elle 
allait  à  l'étranger,  fut  enfermée  à  la  Salpétrière.  «Elle  a  besoin 
d'une  plus  longue  correction,  écrivait  D'Argenson,  le  22  octobre 
1702.  Elle  est  impie  (!),  indocile  et  fort  insolente»  (IVIs.  Clairam- 
bault  984  f  145)  1. 

Brunier  (M"""  Charles)  ^.  Elisabeth  Damain,  nièce  de  l'ancien 
de  Charenton  Tassin,  qui  manqua  de  courage  à  la  Révocation,  avait 
épousé  en  1668  Charles  Brunier,  écuyer  (né  en  i635),  fils  du  célèbre 
botaniste  Abel  Brunier,  premier  du  nom,  dont  elle  eut  un  fils 
nommé  Charles  (1669).  Elle  était  veuve  et  sans  appui  lorsque  la 
tempête  fondit  sur  l'Église,  mais  résolue  à  demeurer  à  tout  prix 
fidèle  à  sa  foi.  La  dragonnade  et  l'enlèvement  de  son  fils  enfermé 
au  Châtelet,  n'ayant  point  ébranlé  sa  résolution,  on  la  conduisit  à 
la  Bastille,  où  elle  se  trouvait  déjà  le  12  janvier  1686,  lorsque  le 
commissaire  Dyeure  mit  le  scellé  sur  les  portes  de  son  appartement 
(Fr.  7o5i  f°  87).  Cinq  jours  après,  M.  de  Besmaus  écrivait  à  La 
Reynie:  «Je  vous  envoie.  Monsieur,  la  réponse  de  M"''  Brunier,  qui 
n'a  pas  eu  grand  empressement  à  la  faire;  elle  a  vu  le  P.  Dubois, 
qui  n'en  est  pas  fort  édifié;  il  y  doit  revenir»  (Fr.  7o53  f°  448). 
Transférée  au  Petit-Chàtelet  le  26  février,  elle  fut  momentanément 
confiée  le  2  mars,  à  son  oncle  Tassin  et  à  son  beau-frère  Pierre 
Joly^,  avocat,  qui  avait  faibli  comme  Tassin  (Fr.  7o5i  f°  298). 

*  Note  communiquée  par  M.  N.  Weiss.  '  Joly  avait  e'pousé  Anne  Damain,  sœur 

'  La    seconde    édition  de   La  Fr.  prot.       d'Elisabeth.  Une  dame  Jolly  fut  enfermée 
l'appelle,  à  tort,  M°"=  Bruguier  d'Amiens.       dans  un  couvent  de  Paris  en  1G86. 


44  Rcvocafion  de  l'Edif  de  Nantes  à  Paris. 

Insensible  à  l'exemple  et  aux  exhortations  de  ces  hommes 
pusillanimes  qui  sacrifiaient  leur  conscience  à  leurs  intérêts,  elle 
retourna  presque  aussitôt  dans  sa  prison,  d'où  Tassin  essaya  encore 
de  la  tirer  définitivement,  ainsi  qu'il  résulte  du  billet  que  Seignelay 
adressait  à  La  Reynie  le  3o  juin  1686:  «Le  sieur  Tassin  ayant 
demandé  que  la  demoiselle  Brunier,  sa  nièce,  qui  est  au  Châtelet 
depuis  le  mois  de  février  pour  la  R.,  soit  mise  en  liberté  pendant 
trois  mois,  espérant  la  pouvoir  persuader,  aux  offres  qu'il  fait  de  la 
représenter  dans  ce  temps  si  elle  n'a  fait  sa  réunion,  ou  de  payer 
la  somme  de  5ooo  livres  en  cas  qu'il  ne  satisfasse  pas  à  cette  condi- 
tion, Sa  Majesté  m'ordonne  de  savoir  de  vous  si  vous  croyez  que 
cela  puisse  convenir»  (O'  3o).  La  réponse  du  lieutenant  de  police 
fut  négative.  Au  lieu  de  relâcher  la  vaillante  huguenote,  on  l'envoya, 
le  8  juillet,  aux  Nouvelles-Catholiques,  d'où  elle  ne  tarda  pas  à 
s'évader  à  l'aide  d'une  pauvre  fille  nommée  Melon,  qui  servait  ses 
compagnes  de  détention  et  paya  cette  bonne  action  d'un  long  séjour 
à  la  Bastille,  puis  à  l'Hôpital-Général.  Reprise  par  l'exempt 
Auzillon,  M'"''  Brunier  resta  huit  jours  enfermée  chez  lui,  après 
quoi  elle  retourna,  par  ordre  du  18  novembre,  à  la  Bastille,  d'où  on 
la  transféra  le  4  août  1687  à  la  citadelle  d'Amiens.  Nous  l'y  trou- 
vons encore  le  28  octobre  suivant,  nourrie  à  raison  de  quinze  sols 
par  jour  et  n'ayant  personne  pour  la  servir,  parce  qu'elle  n'en 
pouvait  faire  la  dépense  (O'  3i).  Elle  fut  expulsée  de  France  en 
1688  avec  de  courageuses  compagnes  (M'"'^^  Le  Coq,  de  Perrin, 
Saint-Léger,  Amonnet  et  les  trois  demoiselles  Gigou  de  Vezançay), 
qui  comme  elle  n'avaient  point  fléchi  le  genou  devant  l'idole 
(TT  285  et  Lièvre  III,  204). 

Est-ce  son  fils  qui,  sous  le  nom  de  Brugnier  fut,  en  1701,  trans- 
féré de  la  maison  des  Nouveaux- Catholiques  à  l'Hôpital-Général 
«à  cause  de  son  opiniâtreté»?  (O  248). 

Madelaine-Marguerite,  fille  du  second  Abel  Brunier,  obtint  en 
1700  la  permission  de  disposer  de  deux  maisons  qu'elle  avait  à 
Paris,  en  faveur  de  Benjamin,  son  frère,  et  des  enfants  d'Abel,  son 
aîné,  afin  qu'ils  fussent  élevés  dans  la  R.  C. 

Bruno  (M"").  Parmi  les  non  payantes  enfermées  aux  Nouvelles- 
Catholiques  se  trouvent  Madelaine  et  Marthe  Bruno.  Madelaine, 
entrée  le  3  août  1686,  est  portée  sur  la  liste  du  14  décembre  comme 
encore  protestante  et  propre  à  mettre  en  métier.  Marthe,  âgée  de 
douze  ans,  ne  figure  que  sur  celle  du  i'=''  février  1687.  Leur  mère 
pauvre  et  leurs  autres  parents  étaient  notés  comme  «fort  méchants 


E»ipn'soiiiics  à  Paris.  45 

catholiques»  (Fr.  7o5i  f°  248  et  7o52  f°^  24  et  3i).  Il  est  probable 
que  Marie-Marthe  Bruneau,  qui  demandait,  le  16  mars  1701,  d'être 
reçue  comme  maîtresse  couturière,  et  à  qui  Pontchartrain  accordait 
100  livres  le  5  mai,  est  la  Marthe  Bruno  des  Nouvelles-Catholiques 
(O  248). 

Brusse  (M'"^  de)  meurt  folle  aux  Nouvelles-Catholiques.  Voir 
Falaiseau,  anciens,  II,  53. 

Buart  (Anne),  voir  Bareire. 

BuissET,  Jean-Michel  Crâner  ou  Cresnier,  Jacques  Dibon  et 
Louis  Desbois  ou  Dubois,  domestiques  d'Amonnet,  ancien  de  Cha- 
renton,  relégué  à  Mayenne,  furent  arrêtés  comme  complices  de  son 
évasion  lorsqu'il  eut  pris  la  fuite  (12.  avril  1686).  Les  trois  derniers 
enfermés  au  For-l'Evêque  le  6  mai,  y  furent  gardés  jusqu'au  mois 
de  janvier  1687  et  bien  au  delà,  afin  de  servir  de  témoins  dans  le 
procès  intenté  au  fugitif  (Fr.  7o5i  f°  288  et  7o55  f"  i3).  Mis  au 
Grand-Chàtelet  le  12  mai,  puis  au  For-l'Évêque,  Buisset  3^  abjura 
au  mois  de  décembre  entre  les  mains  du  prêtre  Fontaine,  et  n'en 
retourna  pas  moins  au  Grand-Chàtelet,  où  on  le  garda  dans  le  même 
dessein  que  ses  camarades  (Fr.  7o5i  f°  261).  Sa  détention  durait 
encore  au  mois  de  juin  1687,  témoin  le  billet  que  Seignelay  adres- 
sait le  28  à  la  Reynie  :  «Je  vous  envoie  les  placets  des  nommés 
Buisset  et  Potin  prisonniers,  l'un,  pour  l'affaire  d'Amonnet^  l'autre^ 
pour  avoir  recelé  chez  lui  une  femme  de  la  R.  (O*  3i). 


Cabanel,  mis  au  For-l'Évêque,  proteste,  le  dimanche  6  avril  1686, 
qu'il  ne  songeait  pas  à  s'absenter  lorsqu'on  l'a  arrêté,  mais  à  se  faire 
instruire,  et  que  son  récent  voyage  en  Normandie  n'avait  pour  but 
que  l'établissement  d'une  fabrique  de  points  de  dentelles.  Il  remercie 
La  Reynie  de  ce  qu'il  veut  bien  l'assister  pour  le  faire  recevoir 
marchand,  et  demande  son  élargissement  (Fr.  7o53  f°  112). 

Cadot  (Anne),  enfermée  aux  Nouvelles-Catholiques,  est  portée 
sur  la  liste  du  14  décembre  1686  comme  encore  protest;ante  et 
servant  les  autres  détenues  (Fr.  7o5i  i"  248). 

Cagny  (De)  et  ses  filles,  voir  Monginot. 

Cahanel.  Vers  la  fin  d'octobre  i685,  Samson  de  Cahanel,  natif 
de  Saint-Lô  et  ancien  de  l'Église  de  cette  ville,  s'était  retiré  chez 


46  Révocation  de  l'Édit  de  Nantes  à  Parts. 

un  curé  de  ses  amis,  à  une  lieue  de  la  mer.  On  l'y  arrêta  au  moment 
où  il  se  préparait  à  s'embarquer.  C'était  peut-être,  disent  les  papiers 
de  La  Reynie,  «  un  des  plus  opiniâtres  huguenots  du  royaume, 
mais  parfait  honnête  homme  et  homme  d'esprit»  (Fr.  yoSS  f°  826). 
On  lui  offrit  la  liberté,  s'il  voulait  abjurer.  Il  n'eut  garde  d'accepter 
et  fut  «  traité  avec  beaucoup  de  rigueur»  dans  les  prisons  de  Cou- 
tances.  Il  y  fit  une  longue  maladie,  qui  ne  l'empêcha  point  d'être 
condamné  comme  fugitif  à  la  détention  perpétuelle  et  à  cent  livres 
d'amende.  Le  tribunal  de  l'amirauté  agrava  cette  sentence;  il  porta 
l'amende  à  deux  cents  livres  et  y  ajouta  la  confiscation  des  biens. 

De  leur  côté,  M"'°  de  Cahanel  et  deux  de  ses  filles  (elle  en 
avait  quatre  et  un  fils)  n'abjurèrent  qu'après  avoir  supporté  «  une 
garnison  de  quarante  personnes  pendant  six  semaines,  et  une  autre 
de  quatre-vingt-dix-neuf  cuirassiers  qui  firent  un  dégât  extraordi- 
naire de  tout  ce  qu'ils  trouvèrent  dans  la  maison  et  sur  les  terres  » 
{Ibid.).  Le  tribunal  qui  avait  accordé  les  biens  du  mari  à  la  femme, 
les  lui  retira  bientôt  après.  Enfin  M""^  de  Cahanel  obtint  que  le  pri- 
sonnier fût  transféré  de  la  conciergerie  de  Rouen  à  la  Bastille,  dont 
le  régime  était  moins  inhumain.  Seignelay  écrivait  le  22  septembre 
1686  à  M.  de  Ménars  :  «  Je  vous  envoie  l'ordre  pour  faire  transférer 
à  la  Bastille  le  sieur  de  Cahanel,  ainsi  que  vous  l'avez  proposé,  et 
j'expédierai  une  ordonnance  de  200  écus  de  gratification  pour  sa 
femme  »  (O  '  3o). 

L'ancien  de  Saint-Lô  était  un  personnage  assez  marquant, 
pour  que  Bossuet  se  donnât  la  peine  de  lui  rendre  au  moins  une 
visite  dans  l'appartement  du  gouverneur  de  la  Bastille  (i3  décembre); 
mais  toute  l'habileté  de  l'évêque  de  Meaux  ne  put  ébranler  la  réso- 
lution de  cet  «  homme  éloquent  et  puissant  par  les  Écritures»,  ainsi 
que  l'appelle  Théodore  de  Béringhen  (Fr.  7o53  f°  819).  Par  ordre 
du  4  août  1687,  M™  de  Cahanel  fut  mise  en  possession  des  biens 
de  son  mari,  que  le  même  ordre  envo3^ait  au  château  de  Loches 
(O  '  3i).  Il  n'en  sortit  que  le  21  mars  1688,  en  même  temps  que 
MM.  de  Béringhen,  de  Cagny,  etc.,  pour  être  expulsé  du  royaume 
comme  inconvcrtissable.  Il  se  retira  en  Angleterre.  —  Son  fils  figure 
dans  la  liste  des  persécutés  dressée  par  Élie  Benoit. 

Caillot  (Jacques),  voir  Attainville. 

Cailloué,  voir  II,  587. 

Caire.  La  femme  du  chirurgien  Jean  Caire,  venue  de  Bretagne 
à  Paris   dans   le  dessein   de  s'évader  du  royaume,  fut  arrêtée  le 


Emprisonnés  a  Paris.  47 

6  juillet  1686  et  mise  au  Petit-Chàtelet,  bien  qu'elle  eût  abjuré.  On 
lui  fit  son  procès  comme  coupable  d'avoir  disposé  de  deux  de  ses 
enfants  depuis  son  arrivée  à  Paris,  c'est-à-dire  de  les  avoir  fait 
passer  à  l'étranger  (Fr.  7o5i  f°^  286,  aSy,  241,  285).  C'est  elle  qui, 
sous  le  nom  de  Louise  Cairette,  fut  envoyée  à  l'Hôpital-Général  le 
23  janvier  1687,  et  relâchée  seulement  le  2.5  mars  1689  {O  '  3i  et  33). 

Campagnac.  Le  marquis  de  Campagnac  (de  la  famille  d'Abzac, 
d'après  La  France  protestante)  fut  mis  à  la  Bastille  en  vertu  d'un 
ordre  du  12  janvier  1686.  Le  23,  Seignelay  écrivait  à  La  Reynie: 
«  Vous  trouverez  ci-joints  les  deux  ordres  nécessaires  pour  faire 
sortir  M.  de  Campagnac,  et  vous  prendrez  s.  v.  p.  les  mesures  pour 
lui  faire  faire  son  abjuration».  Le  27,  M.  de  Besmaus,  gouverneur 
de  la  Bastille,  adressait  ces  lignes  au  lieutenant  de  police:  «M.  de 
Campagnac  convient,  Monsieur,  de  faire  sa  réunion  comme  il  me 
l'a  promis.  On  lui  a'dit  que  l'ordre  de  sa  liberté  porte  qu'il  s'en  ira 
à  l'official.  Il  vous  prie  de  lui  donner  un  jour  ou  deux  sur  la  caution 
de  M.  de  Lostange  et  Quelin  ou  Dorât,  et  qu'il  ne  manquera  pas 
de  suivre  fidèlement  ce  qu'il  vous  promettra.  J'ose  vous  dire  qu'il 
le  fera  assurément;  mais  il  a  la  passion  de  voir  M.  de  Seignelay 
auparavant»  (Fr.  7o53  f°  453).  Enfin  le  marquis  sortit  de  la  Bastille 
et  fut  remis  à  M.  de  Lostange  par  ordre  du  3i . 

Ce  ne  peut  donc  être  lui,  mais  sans  doute  son  fils,  que  concer- 
nait le  billet  suivant  adressé  par  Louvois  à  La  Reynie  le  même 
jour,  3i  janvier  :  «  Le  roi  ayant  appris  que  les  comtes  de  Cham- 
pagnac,  de  Belcastel  et  de  Pangars-Vivans,  gentilshommes  du  Péri- 
gord,  se  sont  retirés  pour  fuir  leur  conversion,  et  qu'ils  sont  à  l'hôtel 
de  Hollande,  quai  Malaquais,  Sa  Majesté  m'a  ordonné  d'expédier 
les  ordres  ci-joints  pour  les  faire  arrêter».  Ce  comte  de  Campagnac 
n'est  évidemment  autre  que  Daniel  du  Lion,  sieur  de  Campagnac, 
qui  fut  autorisé  vers  le  20  octobre  i685  à  séjourner  une  quinzaine 
à  Paris,  en  même  temps  que  Joseph-Geoffroi  de  Vivans,  comte  de 
Panjas,  dont  il  semble  avoir  été  le  camarade. 

Cahpion  (Jean-Robert\  du  Havre,  condamné  aux  galères  à 
Dunkerque,  jugement  confirmé  en  décembre  1689  par  le  Parlement 
de  Paris.  A  Saint-Malo  sur  X Invincible  en  1698;  libéré  la  même 
année,  grâce  à  son  abjuration  {Fr.  prot.,  oF  édit,  VI,  248),  ou  plus 
exactement  à  la  fin  de  janvier  1699  (Biillct.,  2=  sér.,  IV,  197). 

Camusat  (Noël),  d'Orléans,  condamné  aux  galères  par  le  Parle- 
ment de  Paris,  le  4  décembre  1688. 


48  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Cappel,  mis  au  For-l'Évêque  pour  la  R.  le  i5  mai  1686 
(Fr.  7o5i  {"  281),  appartenait  sans  doute  à  la  famille  des  célèbres 
professeurs  de  Sedan  et  de  Saumur. 

Carbonnet,  marchand  forain,  mis  au  Grand-Chàtelet  le 
6  juin  i685  pour  la  religion,  sous  prétexte  qu'il  devait  5o,ooo  livres 
à  ses  créanciers.  Dès  qu'il  eut  abjuré  on  parla  de  le  faire  relâcher 
(Fr.  7o5i  P  261). 

Cardel  (Jean  et  Paul),  voir  Les  Premiers  pasteurs  du  Désert, 
et  ci-dessus,  II,  526  et  563. 

Cardel  (Marie),  voir  Cochet. 

Caron  (Les),  voir  II,  297. 

Carré,  nouveau  catholique,  avocat  à  Châtellerault  et  accusé 
d'y  faire  «la  fonction  de  ministre»,  ayant  tenu  à  Paris  une  «conduite 
suspecte»,  fut  arrêté  et  mis  à  la  Bastille  par  ordre  du  11  avril  1689, 
puis  envoyé  au  château  de  Ham  le  14  juin  et  mis  en  liberté  le 
25  septembre,  avec  ordre  de  se  retirer  chez  lui  sans  passer  par 
Paris  (O  •  33). 

Il  y  avait  aussi  à  Paris  une  famille  de  ce  nom,  à  laquelle  appar- 
tenait sans  doute  Elisabeth  Carré  qui  présentait,  au  mois  de  juillet 
1703,  un  placet  pour  être  mise  en  liberté  (O  25o).  Louis  Carré,  de 
Charenton,  fut  admis  à  la  cène  à  La  Haye  en  1687,  après  avoir 
fait  acte  de  repentance  pour  son  abjuration.  Abraham  fut  naturalisé 
anglais  en  1687,  Louis  en  1688,  Auguste,  Marie,  sa  femme  et  leurs 
deux  fils  en  1691,  Pierre,  David  et  Thomas,  en  1696;  Pierre,  sa 
femme  et  cinq  enfants  étaient  assistés  à  Londres  en  1 703  (Ms.  de  la 
B.  du  pr.). 

Carrière  (Pierre),  l'aîné,  guide,  d'Aubussargues  près  d'Uzès, 
désigné  par  ses  compagnons  de  chaîne  sous  le  nom  de  La  Rue, 
avait  été  arrêté  comme  guide  par  Desgrez  le  4  septembre  1686,  et 
condamné  aux  galères  le  4  décembre  par  le  Parlement  de  Paris. 
N°  8755,  Sur  la  Guerrière  à  Saint-Malo  en  1698;  mis  au  château 
d'If  Libéré  en  1713  (Reg.  d'écrou  du  Palais-de- Justice). 

Castel,  voir  II,  586. 

Catillon,  voir  Du  Vigneau. 

Catteau  (M""^),  fugitive,  prisonnière  à  Tournay  avec  le  guide 
Félix,  en  1686. 

Caumont  de  La  Ciiaumerlière  (M"""  de),  enfermée  à  Paris,  fut 
envoyée  dans  un  château  fort,  par  ordre  du  12  septembre  16B9  (O'  33). 


Emprisonnés  à  Parts.  49 

Caussard  (Marie),  parisienne  fugitive,  condamnée  à  la  réclu- 
sion perpétuelle,  fut  rencontrée,  en  1687,  par  Jeanne  Faisses  dans 
les  prisons  de  Dijon,  où  elle  fermait  la  bouche  aux  prêtres, 
missionnaires,  capucins  et  jésuites,  envoyés  pour  la  réduire. 
Comme  elle  avait  abjuré,  on  la  garda  avec  quelques-unes  de  ses 
compagnes,  quand  les  autres  furent  libérées  en  1688  {Fr.  pr., 
2^  édit.,  VI,  366  et  Bullei.  2<=  sér.,  XII,  467,  469  et  471). 

Caussin  et  sa  fille,  partis  pour  l'étranger  sous  la  conduite  du 
guide  catholique  Levier,  furent  arrêtés  àLafère,  le  22  octobre  i685, 
avec  les  deux  demoiselles  Houdry,  Louis  Aquin,  le  marchand  de 
soie  Jacob  et  sa  sœur  (Fr.  7058  f"  154). 

Cauvin.  Seignelay  écrivait  à  Harlay  le  2  juin  1687:  «Le 
nommé  Hiérémie  Cauvin,  de  la  ville  de  Saumur,  prisonnier  dans  la 
conciergerie  du  Palais,  est  condamné  aux  galères  pour  fait  de 
religion',  ayant  présenté  un  placet  au  roi,  par  lequel  il  expose 
qu'il  s'est  converti  et  que  sa  conversion  est  sincère,  prenez  la  peine 
de  vous  faire  informer  de  ce  qui  en  est».  Et  le  i3  :  «Sa  Majesté 
a  estimé  que,  puisque  vous  appréhendez  que  la  compagnie  de  sa 
femme  n'altère  dans  peu  les  bons  sentiments  dans  lesquels  paraît  être 
présentement  Hiérémie  Cauvin,  il  fallait  l'envoyer  aux  galères  pour 
quelque  temps  ;  pour  cet  effet,  donnez,  s.  v.  p.,  les  ordres  qu'il 
soit  attaché  à  la  première  chaîne  qui  partira  pour  Marseille  » 
(Fr.  17421  f"^  191  et  195).  Il  mourut  à  la  peine. 

Cazin  (Jacques),  compagnon  tailleur,  mis  au  Grand- Châtelet 
pour  la  R.,  le  21  janvier  1681. 

Cellier  (Antoine  et  Etienne),  petits-fîls  du  libraire,  mis  à  la 
Pitié  et  à  l'Hôpital-Général.  Voir  Abjurations. 

Certon  (La  nommée),  servante,  emprisonnée  à  Paris,  expulsée 
du  Royaume  en  1688. 

César,  voir  Mestrezat. 

Chabin  (Marie),  voir  Le  Maistre. 

Chabrol,  voir  Lamotte  (André). 


1  Condamné  le  12  août  d'après  la  France  prot.,  2«  édit.  VI,  245. 

m 


5o  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Chaigneau,  voir  Guenon  de  Saint-Hilaire. 

Chalandos,  voir  II,  6io. 

Chaligny,  voir  Des  Loires. 

Chalons.  a  la  Révocation,  trois  membres^  au  moins,  de  cette 
famille,  établie  à  Paris  mais  originaire,  semble-t-il,  de  Chàlons- 
sur-Marne,  furent  emprisonnés,  et  cinq  passèrent  à  l'étranger. 
On  lit  dans  un  rapport  de  police  daté  du  jour  de  Pâques  i685  : 

Un  nommé  Daniel  Châlons,  maître  passementier  au  faubourg  Saint-Marcel, 
proche  la  rue  de  Lourcine,  qui  a  ci-devant  fait  abjuration  à  Saint-Paul  et  qui 
était  passé  en  Angleterre  avec  sa  femme  et  deux  enfants,  est  de  retour  et  a 
repris  l'exercice  de  la  R.  P.  R.  Il  a  communié  aujourd'hui  à  Charenton.  Sa 
femme  est  catholique  (nouvelle  convertie?);  il  la  tourmente  beaucoup  pour  la 
pervertir;  les  deux  enfants  sont  demeurés  en  Angleterre  (Fr.  7o5o,  f»  41). 

Les  parents  rejoignirent  plus  tard  leurs  enfants,  témoin  ces 
lignes  de  la  seconde  édition  de  La  France  protestante,  III,  1014  : 
«Daniel  Châlons,  de  Châlons  en  Champagne,  72  ans,  avec  sa 
femme  Judith,  assisté  à  Londres,  1702». 

Claude  Chàlons,  ouvrier  en  soie,  demeurant  à  l'entrée  du 
faubourg  Saint-Denis^  âgé  de  quarante-cinq  ans,  sa  femme  et 
deux  enfants,  abjurèrent  le  26  octobre  i685  (Fr.  7o5j[  f"  172). 

Abraham  Châlons,  passementier,  âgé  de  quarante-deux  ans, 
domicilié  au  faubourg  Saint-Marcel,  et  un  de  ses  enfants  abjurèrent 
le  22  novembre  entre  les  mains  du  curé  de  Saint-Eustache.  Sa 
femme,  Elisabeth  Edme  ou  Hemes,  et  ses  filles,  Susanne  et  Marie, 
âgées  l'une  de  dix-sept  ans,  l'autre  de  dix-huit,  n'imitèrent  son 
exemple  que  le  6  décembre.  Comme  «on  les  menaçait  des  gens  de 
guerre,  s'ils  ne  fréquentaient  la  messe  les  jours  ouvrables  aussi 
bien  que  les  fêtes  et  dimanches  »  (Fr.  7o53  f"  892),  le  mari  s'enfuit 
aussitôt  et  réussit  à  passer  la  frontière.  Moins  heuseuses  Elisabeth, 
Susanne  et  Marie  furent  arrêtées  à  Dour  près  d'Amiens  et 
enfermées  dans  les  prisons  de  cette  ville.  Après  les  avoir  fait 
abjurer  une  seconde  fois  on  les  relâcha  presque  immédiatement. 
Revenues  à  Paris,  elles  demandèrent  le  i5  décembre  et  obtinrent 
le  18,  moyennant  la  promesse  de  faire  revenir  Abraham  dans  un 
mois,  la  levée  des  scellés  mis  dans  leur  appartement. 

C'est  probablement  la  mère  ou  une  de  ses  filles  que,  le 
26  octobre  1701,  Pontchartrain  invitait  D'Argenson  à  faire  sortir  de 
l'Hôpital-Général,  dans  la  pensée  que  le  châtiment  qu'elle  avait  reçu 


Emprisonnés  a  Paris.  5i 

l'aurait  corrigée,  c'est-à-dire  ramenée  à  la  pratique  du  catholicisme 
(Ot  45). 

Chambon  (M'i-^j  fut  mise  aux  Nouvelles-Catholiques  avec  M"'' de 
Pierre-Buffière,  par  ordre  du  26  avril  1688,  bien  qu'elle  déclarât 
avoir  fait  abjuration  (O'  82). 

Chamoireau  (M"'=),  demeurant  à  vingt-quatre  lieues  de  Paris, 
amenée  en  août  1699  aux  Nouvelles-Catholiques  {Mercure  historique 
d'août  p.  196). 

Chantemerlière  (M'"'=  de).  Nous  ne  possédons  à  son  égard 
d'autre  document  que  deux  lignes  de  Pontchartrain  à  M.  de  Ménars, 
intendant  de  la  généralité  de  Paris  :  «  14  mai  1688.  Le  roi  veut  que 
M'""  de  Chantemeriière  reste  aux  Nouvelles- Catholiques,  et  il 
faut  que  la  mère  Garnier  fasse  de  son  mieux  pour  la  convertir  » 
(O»  32). 

D'après  La  France  prot.  (2«  édit.,  IV.  977),  M""'  de  Cumont  de 
La  Chantemerlière  en  Poitou  aurait  été  expulsée  du  royaume  en 
1694,  après  six  années  de  séjour  aux  Nouvelles-Catholiques  de 
Paris;  et  sa  fille  aurait  abjuré  en  1697  et  reçu  une  pension  de 
3oo  livres.  D'après  M.  Lièvre,  m,  2i5,  Jeanne  dé  Cumont  convertie 
de  la  première  dragonnade  reçut  en  1689  les  biens  de  sa  sœur 
M'"^  de  Choizy,  fugitive,  puis  une  pension  sur  l'économat,  et  acheva 
sa  vie  chez  les  bénédictines  de  Saint-Auzone  à  Poitiers. 

Chanterais  d'Ormois  (Catherine  Le  Breton,  femme  de  Nicolas), 
mise  le  i3  avril  i685  au  couvent  des  Feuillantines,  transférée  le 
14  mai  chez  les  Bénédictines  de  la  rue  des  Postes,  d'où  elle  fut  tirée 
par  ordre  du  28  avril  1687  pour  être  conduite  aux  Ursulines  de  la 
rue  Saint- Avoye,  qui  s'en  débarrassèrent  en  la  faisant  envoyer  le 
27  décembre  dans  un  autre  couvent  (O'  29  et  3i). 

Chapelier,  transféré  de  la  Bastille  au  château  de  Pont-de- 
l' Arche,  en  vertu  d'un  ordre  du  2  janvier  1698  (O»  87). 

Chapusay  (M"^).  Le  25  septembre  1699  Pontchartrain  écrivait  à 
la  sœur  Ancelin  :  «  On  ne  peut  faire  apprendre  un  métier  à  la  nommée 
Chapusay  sur  les  fonds  destinés  pour  les  nouveaux  catholiques  de 
Pans  ;  si  cette  fille  est  bien  instruite,  comme  vous  le  dites,  il  faut  la 
renvoyer  dans  son  pays»  (O'  48). 

Cette  personne  était-elle  parente  de  l'avocat  Sidrac  Chapuzet, 
sieur  des  Abirails,  qui  assistait  aux  synodes  de  Saintonge  en  1678 


52  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

et  1682  ou  de  Charles  Chapuzet  de  Saint-Valentin  réfugié  à  Altorf  ? 
{Fr.pr.,  2''édit.,  IV,  35). 

Charas.  Le  8  mars  1682,  le  célèbre  chimiste  Moïse  Charas,  qui 
depuis  seize  mois  avait  quitté  Paris  et  la  France  pour  cause  de 
religion*,  était  naturalisé  anglais,  en  même  temps  que  sa  seconde 
femme,  Madeleine  Hadancourt,  et  six  enfants:  Frédéric  (1662), 
Charles-Samson'^  (i663),  Madelaine  (1669),  François  (1670),  Susanne 
(1674)  et  Marie  (1675)  (Agnew,  III,  36).  Il  en  avait  eu  quatorze,  neuf 
fils  et  cinq  filles  {La  France  protestante  en  a  oublié  deux,  un  de  la 
première  femme  et  un  de  la  seconde).  D'abord  apothicaire  de 
Charles  IP,  Moïse  passa  bientôt  en  Hollande,  où  il  ne  séjourna  que 
peu  de  temps*.  Au  mois  de  juin  i685,  nous  le  trouvons  en  Espagne,  avec 
son  associé  Baille,  occupé  d'établir  une  manufacture  de  papier.  Tandis 
que  sur  les  promesses  de  Seignelay  et  de  M.  de  Feuquières,  notre 
ambassadeur.  Baille  consentait  à  repasser  les  Pyrénées  et  alla  droit 
à  la  Bastille,  Charas,  resté  en  Espagne,  et  dénoncé  au  Saint-Office 
par  M.  de  Feuquières,  fut  jeté  dans  les  prisons  de  l'Inquisition,  d'oii 
il  ne  sortit  qu'après  avoir  abjuré.  Il  revint  alors  à  Paris  et  l'académie 
des  sciences  lui  ouvrit  ses  portes  en  1692.  Il  mourut  en  1698  près 
d'un  de  ses  fils,  nouveau  converti  et  apothicaire  au  faubourg  Saint- 
Germain.  Ce  fils  se  nommait  sans  doute  soit  Alexandre  (1672),  soit 
Constantin  (1673),  et  avait  dû  être  enlevé  à  ses  parents  en  vertu  de 
la  déclaration  du  17  juin  1681,  circonstance  qui  expliquerait  à  la  fois 
sa  conversion  au  moins  apparente  et  la  fuite  de  sa  famille. 

En  1699,  François,  frère  de  Moïse,  laissa  sa  femme  en  Angleterre 
et  revint  en  France,  dans  l'espoir  de  «se  mettre  en  service  auprès  de 
quelque  personne  de  qualité.»  Il  se  rendit  à  Saint-Germain  et  confia 
son  dessein  à  un  aumônier  et  à  un  médecin  du  roi  Jacques,  qui  le 
dénoncèrent  à  M.  de  Torcy  comme  suspect.  On  l'arrêta  dans  un 
quartier  fort  éloigné  du  sien,  afin  que  son  frère  n'en  pût  être  in- 
formé, et  il  fut  mis  à  la  Bastille  le  21  novembre,  par  ordre  du  18. 
Au  bout  de  sept  mois  de  détention,  le  désespoir  le  poussa  au  suicide. 
Il  se  donna  deux  coups  de  couteau  au-dessous  du  cœur,  et  tenta  de 
s'ouvrir  les  veines  avec  un  morceau  de  verre,  après  avoir  écrit 
avec  un  charbon  sur  la  muraille  de  sa  chambre  : 

'  Claude   écrivait    le  2G  octobre    1C80  à  '  Aynew  a  omis  Je  trait  d'union, 

la  marquise  de  Reynier:  «M»»  Charas  qui  '  De  Schicklcr,  Égl.  du  refuge,  II,  3i3. 

vous  rendra  cette  lettre  est  une  excellente  ■*  Claude  écrivait  le    16  juin  1684  à  son 

et  fort    bonne   personne,    bien    digne   de  fils  retiré  à  La  Haye:    Saluez   M.  et  M'"« 

votre   amitié,   ainsi  que  M.   Charas,   son  Charas. 
mari.  Agréez,  s'il  vous  plait,  que  je  vous 
les  recommande».  (Bibl.  de  I.eide). 


Emprisonnés  a  Paris.  53 

Je  prends  à  témoin  le  grand  Dieu  devant  qui  je  vais  comparaître,  que  je 
meurs  innocent.  Je  pardonne  généralement  à  tout  le  monde;  Dieu  bénisse  le 
roi  de  France  et  Guillaume,  roi  d'Angleterre.  Seigneur  Jésus,  reçois  mon 
esprit.  Je  meurs  protestant.  Priez  mes  parents  de  faire  savoir  à  ma  pauvre 
femme  ma  mort,  et  que  je  meurs  priant  pour  elle.  Bon  Dieu,  pardonne  mes 
offenses  {Arch.  Bast.,  X,  i86,  192). 

Il  guérit  pourtant;  mais  resta  faible  d'esprit  et  de  caractère,  si  bien 
qu'il  abjura  le  5  août  1708  à  la  Bastille,  entre  les  mains  de  l'abbé 
Gilbert.  Durant  trois  mortelles  années,  on  éluda  la  promesse  d'élar- 
gissement qui  lui  avait  été  faite.  En  vain,  son  frère  demandait-il,  le 
21  octobre  lyoS,  qu'on  transférât  le  malheureux  aux  Nouveaux- 
Catholiques  (O  252).  Il  ne  fut  rendu  à  la  liberté  qu'au  mois  de  mai 
1706. 

Charbonnier  (Augustin),  nouveau  converti  d'Alençon,  soup- 
çonné d'entretenir  des  correspondances  avec  les  religionnaires 
fugitifs,  fut  arrêté  à  Paris  le  22  juillet  1696,  et  transféré  de  la  Bastille 
au  château  de  Vincennes,  par  ordre  du  29  juin  1699,  dans  l'espoir 
qu'il  profiterait  des  instructions  données  par  les  convertisseurs 
(Ot  43). 

Chardin.  Plusieurs  Chardin  de  Paris  figurent  dans  les  papiers 
de  la  police  à  l'époque  de  la  Révocation.  Le  22  mai  i685,  Seignelay 
ordonnait  de  remettre  en  liberté  le  nommé  Chardin,  et  de  lui  rendre 
ses  papiers. 

Un  Chardin,  marchand,  de  la  Vallée-de-Misère,  est  rangé  dans 
la  troisième  catégorie  des  négociants  qui  doivent  être  mandés  chez 
Seignelay  le  14  décembre  de  la  même  année  (Fr.  7052  {°  224).  Le 
4  décembre,  La  Reynie  écrivait  au  procureur-général:  «Quoi  que 
j'aie  pu  faire,  je  n'ai  pu  savoir  autre  chose  de  M.  Chardin,  si  ce  n'est 
qu'il  demeure  rue  Neuve-Saint-Merry,  chez  MM.  Forne  et  Jouan, 
ou  chez  M.  de  Laet,  avocat  en  la  cour,  rue  Geoffroy-l'Asnier,  proche 
le  cimetière  Saint- Jean  (Fr.  17420  f"  176). 

A  la  date  du  24  juillet  1690,  les  Registres  du  Secrétariat  con- 
tiennent l'ordre  d'arrêter  et  de  conduire  à  la  Bastille  le  chevalier 
Chardin.  Nous  ne  connaissons  d'autre  chevaher  de  ce  nom  que  le 
célèbre  voyageur  parisien  Jean  Chardin,  réfugié  en  Angleterre  en 
1681,  naturalisé  en  i685,  et  envoyé  bientôt  après  en  Hollande  comme 
plénipotentiaire  de  la  Grande-Bretagne.  Claude  louait  fort  sa  piété 
et  celle  de  M"'^  D'Arqués,  sa  femme.  Il  leur  naquit  un  fils  au  mois 
d'octobre  1691,  et  rien  ne  fait  supposer  que  le  père  soit  rentré  en 
France  (Agnew).  La  France  protestante  ne  mentionne  pas  cet  ordre 


54  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

d'arrestation,  non  plus  qu'une  sœur  du  chevalier,  Jeanne,  qui  épousa 
en  1662  Jean  Girardot,  fils  d'André.  Daniel,  naturalisé  anglais  en 
1687,  était  peut-être  son  fi-ère;  mais  Jean  et  Esther,  aussi  réfugiés 
en  Angleterre  et  naturalisés  en  1682,  appartenaient  à  une  autre 
famille,  qu'il  y  a  lieu  de  croire  aussi  parisienne. 

Chardon  (M"'=).  Daniel  Chardon,  né  en  i635,  était  fils  de  Daniel, 
marchand  à  Tours,  et  de  Renée  Houssaye,  parente  de  la  femme  de 
Matthieu  Amonnet,  négociant  en  dentelles  et  ancien  de  Charenton. 
Il  épousa  en  1669,  dans  le  temple  de  ce  lieu,  Marie,  fille  de  Jacques 
Caillard,  avocat  au  Parlement,  et  de  Marie  Grostète,  sœur  d'un 
autre  ancien  de  Charenton,  qui  lui  donna  un  fils  et  trois  filles. 
Quand  la  Révocation  approcha,  Daniel,  avocat  renommé,  plus  jaloux 
de  conserver  sa  profession  que  sa  religion,  se  hâta  de  signer  la 
profession  de  foi  sous  l'influence  du  procureur-général  Harlay, 
auquel  Seignelay  assurait,  le  27  octobre  i685,  que  la  conversion  du 
sieur  Chardon  serait  tenue  secrète.  Le  roi  ne  l'apprit,  en  effet,  de  la 
bouche  de  son  ministre  que  le  10  novembre  (Fr.  17420  f°  149  et  i58). 
Toutefois  l'abjuration  officielle  coûtait  à  ce  protestant  peu  zélé,  et 
il  ne  l'avait  pas  encore  faite  le  12  janvier  1686,  puisqu'à  cette  date 
on  lui  accordait  un  délai  qui,  sans  doute,  n'était  pas  le  premier 
(Fr.  7o5i  f°  87).  Plus  tard,  il  répondait  à  une  dame  qui  l'interrogeait 
sur  les  motifs  de  sa  conversion  :  J'ai  comparé  le  clocher  de  Charenton 
avec  les  tours  de  Notre-Dame,  et  j'ai  trouvé  les  tours  bien  plus 
anciennnes  et  plus  solides  que  le  clocher  de  Charenton. 

M™*  Chardon  n'abjura  des  lèvres  qu'entre  les  mains  des  impi- 
toyables Miramiones,  auxquelles  elle  fut  livrée  le  28  mars  1686 
(O'  3o).  En  1688,  les  biens  de  Pierre,  Jean,  Louis  et  Anne  Caillard, 
ses  frères  et  sœurs  fugitifs,  furent  partagés  entre  elle  et  ses  frères 
Jacques,  avocat,  et  Abraham,  prêtre  (O'  82).  Quelques  années  plus 
tard,  devenue  veuve  et  remariée  à  un  gentilhomme  nouveau  catho- 
lique de  Tours  (O*  35),  elle  se  vit  enlever,  sur  la  dénonciation  de  sa 
propre  fille,  les  deux  enfants  qui  lui  restaient  après  la  mort  d'une  de 
ses  filles.  Ponchartrain  écrivait,  en  effet,  à  La  Reynie  le  3o  septembre 
169 1  :  «La  demoiselle  Chardon  qui  est  aux  Nouvelles-Catholiques, 
ayant  donné  avis  au  roi  qu'un  frère  et  une  sœur  qu'elle  a,  sont  tout- 
à-fait  négligés  pour  la  religion  par  leur  mère,  qui  s'est  remariée,.. 
Sa  Majesté  a  trouvé  bon  d'ôter  ces  enfants  d'entre  les  mains  de 
leur  mère  et  de  faire  mettre  le  garçon  au  collège  des  Jésuites  et  la 
fille  aux  Nouvelles-Catholiques»  (O'  35).  Il  y  eut  donc  aux  Nou- 
velles-Catholiques deux   demoiselles  Chardon   à  la  fois.    C'est  de 


Emprisonnés  à  Parts.  55 

Marie  Gaillard  sans  doute  que  Desgrez  parlait  à  La  Reynie  dans 
son  billet  du  5  avril  1686:  «  M""^  Chardon  a  fort  demandé  hier  un 
passeport  pour  quatre  dames  de  qualité  ;  elle  sera  la  première  à 
passer»  (Fr.  7o53  f°  269). 

Daniel  avait  entraîné  dans  sa  chute  son  cousin  Jean  Chardon, 
marchand,  dont  il  était  l'oracle.  Celui-ci,  mandé  chez  Seignelay, 
le  14  décembre  i685,  comme  notable  négociant  de  la  troisième 
catégorie,  signa  sans  difficulté  tout  ce  qu'on  voulut  (Fr.  yoSo  f°i47 
et  7o52  f"  224).  Selon  toute  apparence,  Esther  Amonnet,  sa  femme, 
était  la  sœur  de  l'ancien  de  Charenton.  Il  en  eut  une  fille  nommée 
Marthe,  qui  épousa,  au  mois  de  septembre  i683,  Jacques-Antoine 
de  Saint-Simon,  comte  de  Courtomer,  seigneur  de  Sainte-Mère- 
Eglise  (Manche),  et  très-probablement  aussi  un  fils  nommé  Pierre, 
dont  la  fidélité  sauva  l'honneur  de  la  famille.  Pierre  Chardon 
demeurait  chez  Matthieu  Amonnet,  sans  doute  pour  y  apprendre  le 
commerce  avec  son  cousin  François,  approchant  comme  lui  de  sa 
dix-huitième  année  *.  Lorsque,  le  21  octobre  i685,  on  lui  eut  enlevé 
ses  deux  plus  jeunes  filles,  Amonnet  cacha  son  fils  et  son  neveu, 
qu'on  ne  revit  plus  à  partir  du  14  janvier  1686.  Nous  les  retrouvons 
tous  deux  sur  l'état  des  fugitifs  du  quartier  Saint-Germain 
l'Auxerrois,  dressé  le  16  février  1687  (Fr.  7o5i  f°  89  et  820).  La 
même  année  Pierre  Chardon  se  fit  naturaliser  en  Angleterre 
(Agnew,  III,  42).  C'est,  semble-t-il,  au  sujet  de  Jean  que  le  commis- 
saire Galleran  écrivait  lei4Janvier  1688:  «Le  sieur  Chardon,  nouveau 
converti,  est  mort  ces  jours  passés  en  bon  chrétien  après  avoir  reçu 
le  saint-sacrement.  Son  fils  est  en  Allemagne»  (Fr.  7o5i  f°  2i3). 

Comme  M""^^  Laurenceau,  de  Rouvray,  la  comtesse  de  Miossens, 
jyjmes  Bertrand,  Gatillon,  Hersant,  Girard  des  Bergeries,  Quartier, 
de  Mailloc^,  et  de  Montaigu,  M'"'=  Jean  Chardon  et  sa  fille,  M'"'=  de 
Courtomer,  devinrent  convertisseuses  ;  c'est  à  elles  que  Théodore 
de  Béringhen  faisait  allusion  en  écrivant  à  sa  femme  le  25  septembre 
1687:  «Dans  le  courant  où  vous  êtes,  on  va  plus  loin  que  vous  ne 
pensez.  La  dame  chez  qui  l'on  vous  avait  mise  en  séquestre  [M"" 
de  Courtomer],  M"''^  de  P[eray],  de  Saint-Hilaire,  Chardon  et  tant 


'  Nous    avons    vu    à    l'Arsenal    (Fonds  appelée    M"»    de    Mailloc    (ou    plutôt    sa 

Bastille)  une  lettre  d'aflàires  qu'il  adressait  belle-sœur,     Marie     Bruslart    de    Genlis, 

de  Londres  à  Amonnet  le  i3;23  janvier  1686.  mariée  à  François,   baron  de  Mailloc).    H 

-  «Un    gentilhomme    d'auprès    d'Orbec  eut    pour   le    moins    aussi    bien    fait    de 

en  Normandie,  riche  de  S  à   10,000  livres  garder  sa  fille  chez  lui»;   car  la  dame  la 

de    rente,     nommé    Tonancourt,     n'avait  fit  marier  avec  un  nommé  La  Lande  par 

qu'une    fille   pour    tout    enfant;    il   était  un  laquais  déguisé    en   prêtre  (Tallemant 

veuf,    et    la  donna   à   élever  à    sa   sœur,  des  Réaux.  V,  23i). 


56  Révocation  de  PÉdit  de  Nantes  à  Paris. 

d'autres,  en  sont  d'assez  tristes  exemples».  En  1689,  on  recherchait 
comme  faisant  «mal  son  devoir»,  une  femme  «sortie  des  Nouvelles- 
Catholiques  sur  la  parole  de  M"""  Chardon»  (O'  33);  le  21  décembre 
1690,  on  confiait  à  M™'=  Chardon  pour  les  instruire  deux  demoiselles 
Dolon  de  la  Goupillière.  Avec  l'évèque  de  Valence  et  M.  de  la 
Châteaudière,  nouveau  converti^  M""*  Chardon  •  servait  de  caution 
au  comte  de  Beaufort,  tiré  de  la  Bastille  le  22  novembre  1691,  après 
avoir  promis  au  P.  Bordes  de  travailler  au  plus  tôt  à  se  convertir. 
Anne  Chardon^  femme  d'Etienne  Faget,  de  Tours,  laquelle 
obtint,  vers  le  i5  octobre  i685,  l'autorisation  de  prolonger  son 
séjour  à  Paris  d'une  quinzaine  de  jours,  paraît  avoir  été  la  sœur  de 
Daniel  (Fr.  7o5o  f°  196).  Il  ne  serait  pas  impossible  que  Susanne 
Chardon,  d'Alençon,  enfermée  dans  les  prisons  de  cette  ville  en 
1689  et  transférée  dans  celles  de  Séez  en  1695,  appartînt  à  la  même 
famille.  Non  contente  de  raffermir  dans  leur  foi  les  protestants 
ébranlés,  elle  convertit,  entre  autres,  deux  moines  chargés  de 
l'instruire:  l'un,  père  pénitencier;  l'autre,  grand  prédicateur  des 
moines  bénédictins  de  Séez;  tous  deux  s'enfuirent  en  Hollande 
(Btdlet.,  VII,  428).  Signalons  encore  une  demoiselle  Chardon, 
nouvelle  convertie,  qui  obtint  en  1698  une  pension  de  3ooo  livres. 

Charles  (M"'=  et  M"'=).  Michel  Charles,  prédicateur  distingué,  qu'il 
fut  question  d'appeler  de  Chàtellerault  à  Paris,  avait  épousé,  selon 
La  France  prot.,  2"  édit.,  IV,  53,  Jeanne  Pioget,  fille  d'un  conseiller 
au  Parlement  de  Paris,  et  selon  M.  Lièvre,  III,  280,  Catherine 
Berthon.  Peut-être  fut-il  marié  deux  fois.  Quoi  qu'il  en  soit,  Cathe- 
rine Berthon,  sa  femme,  ayant  été  découverte  dans  les  bois  de 
Preuilly,  où  elle  s'était  cachée,  se  vit  arracher  tous  ses  enfants  et 
subit  tant  d'autres  cruautés,  qu'elle  en  perdit  l'esprit.  Elle  se  jeta 
dans  un  puits,  d'où  on  la  retira  pour  la  conduire  aux  Filles- 
Repenties  de  Poitiers,  qui  la  traitèrent  avec  la  dernière  inhumanité, 
suivant  le  témoignage  de  l'auteur  de  l'Impiété  des  communions 
forcées,  1689,  in-i6,  p.  xl.  Foucault  l'envoya  ensuite  à  Paris  ;  le 
6  décembre  1686,  La  Reynie  reçut  l'ordre  de  l'expédier  à  Montau- 
ban,  où  était  né  son  mari,  et  de  mettre  sa  fille  aux  Nouvelles- Catho- 
liques (O*  3o).  Celle-ci  était  portée  sur  la  liste  du  14  décembre 
comme  ayant  «encore  besoin  d'instruction»  (Fr.  7o5i  f°  248),  et  sur 
celle  du  i'"'  février  1687  comme    n'ayant   pas   encore  communié 

1  C'est  à  tort  que  la  seconde  édition  de       le  nom   de  Chardon,    mais   celui   de  son 
La  Fr.  pr.  (Il,    i3)   l'identifie  avec  Marie       second  mari. 
Gaillard,  puisque  celle-ci   ne  portait  plus 


Emprisonnés  à  Paris.  57 

(Fr.  7o52  f°  3o).  Auzillon  la  mentionne  dans  le  courant  de  l'année 
comme  ayant  été  par  deux  fois  aux  Nouvelles-Catholiques 
(Fr.  7053  f°  166). 

Cependant  M'"'^  Charles,  envoj^ée  non  à  Montauban,  mais  au 
For-l'Évêque,  y  reçut  quelque  argent  de  La  Reynie',  et  n'en  sortit, 
par  ordre  du  24  avril  1688,  que  pour  être  remise,  le  26,  à  M""=  Ca- 
tillon-  sous  le  nom  de  «la  veuve  Charles»,  d'où  il  résulte  que  son 
mari,  réfugié  en  Allemagne  en  i683,  n'existait  plus  alors  (O*  32). 
Le  roi  fut  heureux  de  se  débarrasser  de  la  malheureuse,  tout  en 
refusant  de  lui  donner  quelqu'un  «pour  la  conduire  hors  du 
royaume.  De  manière  qu'on  ne  sait  ce  qu'elle  serait  devenue,  dit 
l'auteur  de  Y  Impiété,  si  M.  et  M"''  de  Boisragon,  célèbres  confes- 
seurs, n'avaient  pas  eu  la  charité  de  l'amener  avec  eux  à  Amsterdam, 
oij  ils  sont  arrivés  depuis  quelques  mois  ».  Dès  le  mois  de  juin 
1688,  Catherine  Berthon  reçut  de  la  ville  une  modique  pension, 
continuée  jusqu'à  sa  mort  (1696).  Les  registres  consultés  par 
M.  Gagnebin  mentionnent  son  «  trouble  d'esprit  ». 

Parmi  trois  personnes  que  la  police  signalait  en  janvier  1687 
comme  n'a\'ant  pas  encore  abjuré,  se  trouvait  Madelaine  Charles, 
veuve  de  Jacques  Rousseau,  qui  fut  mise  à  la  Bastille  par  ordre  du  9 
(O  '  3i).  Elle  n'avait  rien  de  commun  avec  le  célèbre  peintre 
Jacques  Rousseau,  encore  vivant  à  l'étranger. 

Charpentier,  détenu  à  la  Bastille,  mis  en  liberté  par  ordre  du 
I"  avril  1689  (  O  •  33). 

Chartier  (La  d"'=)  de  Paris,  peut-être  fille  de  Pierre,  avocat 
au  Parlement,  qui  épousa  en  1640,  Marie  Hérault,  arrêtée  avec  sa 
servante,  pendant  qu'elle  se  dirigeait  vers  la  frontière,  fut  ramenée 
à  Paris  par  la  maréchaussée  d'Amiens  et  écrouée  au  Chàtelet  le 
23  janvier  1686.  Toutes  deux  furent  condamnées  pour  tentative  de 
sortir  du  royaume  (Reg.  d'écrou  du  Palais  de  justice). 

Charton  (M""=^).  Charton,  marchand  de  vin,  nouveau  converti, 
ayant  été  arrêté  pour  s'être  laissé  aller  à  quelque  propos  un  peu 
vif  ou  même  à  quelque  voie  de  fait  au  sujet  de  la  religion,  le  roi 
ordonna,  le  20  juin  1696,  qu'il  fût  «  poursuivi  pour  sa  violence  par 
les  voies  ordinaires  de  la  justice  ».  Ses  deux  filles  furent  envoyées 

'  Seignelay   écrivait    au    lieutenant    de  La  Force  et  pour  le  remboursement  de  ce 

police,   le  4  janvier  1687:    «Je   vous    en-  qui  a  été  payé  à  la  femme  du   ministre 

verrai    au    premier  jour  les   ordonnances  Charles». 

pour  la  pension   et  entretien   de  M"''  de  -  Voir  Du  Vignau. 


58  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

le  même  jour  aux  Nouvelles-Catholiques  (O^  40),  où  elles  restèrent 
quatre  ans.  Sa  Majesté  voulut  contribuer  au  mariage  de  l'une 
d'elles,  qu'on  jugeait  très  bien  convertie  le  22  décembre  1700 
(O'  44).  Pontchartrain  écrivait  à  D'Argenson  le  22  mars  1701  :  «Je 
vous  enverrai  au  premier  jour  100  livres  pour  la  nommée  Charton, 
nouvelle  catholique,  en  considération  de  son  mariage». 

Il  y  avait  à  Paris  d'autres  protestants  du  même  nom  :  Claude 
Charton,  âgé  de  vingt-et-un  ans,  compagnon  boutonnier  de  la  rue 
de  Lappe,  au  faubourg  Saint-Antoine,  signataire  de  la  profession  de 
foi  le  27  décembre  i685;  Catherine  Charton,  veuve  Le  Royer, 
écrouée  au  Petit-Châtelet  le  i'"'  août  1686  «pour  l'affaire  d'un 
chirurgien»  (Fr.  7o5i  f°=239et285),  sans  parler  d'Abraham  Charton, 
plâtrier  de  Noisy-le-Sec,  mis  à  Vincennes  le  26  février  1698  (sorti 
le  10  août)  comme  huguenot  opiniâtre  (O'  42),  et  confondu  par 
La  France  protestante  avec  le  père  des  deux  demoiselles  enfermées 
aux  Nouvelles-Catholiques.  Mentionnons  encore  Guinette  Charton, 
mariée  à  Siméon  Chastelain,  de  Villiers-Ie-Bel  en  1641  (Reg.  de 
Char.),  et  Abraham  Le  Royer,  naturalisé  anglais  en  1682  (Agnew). 

Chastelain  (Siméon)*,  grand  ami  du  ministre  de  Charenton 
Mestrezat,  fît  une  fortune  considérable  en  introduisant  en  France 
la  fabrication  des  dentelles  d'or  et  d'argent.  Lorsqu'il  mourut  en  1675, 
ses  enfants  et  petits-enfants,  au  nombre  de  plus  de  quatre-vingts, 
assistèrent  à  ses  funérailles  en  dépit  de  la  déclaration  du  19  sep- 
tembre 1664,  et  furent  condamnés  à  une  forte  amende.  Nous  ratta- 
chons au  nom  de  ce  ferme  huguenot  tout  ce  que  nous  avons  pu 
apprendre  sur  la  localité  dans  laquelle  il  s'était  établi. 

Non  loin  de  la  station  de  Gonesse  (ligne  du  Nord),  s'élève  sur  un 
mamelon  couvert  de  verdure  un  village  que  le  commissaire  Dela- 
mare  appelait  «une  petite  Genève  à  trois  lieues  de  Paris»  (Fr.  7o52 
f"  344).  C'est  VilIiers-le-Bel,  dont  le  tiers  des  habitants  professaient 
le  protestantisme  au  XVIP  siècle.  Trop  éloignés  de  Charenton  pour 
s'y  rendre  quand  le  temps  était  mauvais,  ils  se  réunissaient  dans  la 
maison  de  l'un  d'eux  pour  y  célébrer  le  culte.  Dès  i636,  un  arrêté 
interdit  ces  réunions  (Benoit,  II,  56i).  Ils  n'en  tinrent  compte  ;  un 
arrêt  du  Conseil  rendu  le  18  janvier  lôSg,  renouvela  l'interdiction, 
en  y  ajoutant  celle  de  travailler  les  jours  de  fête  chômés  par  l'Eglise, 
et  celle  d'empêcher  qu'on  tendît  leurs  maisons  pour  les  processions. 
Toutefois  les  assemblées  continuèrent. 

'  C'est    ainsi   qu'il    est    désigne,    ainsi       que  son  fils  atné,    dans    les   extraits  des 

Reg.  de  Charenton. 


Emprisonnés  a  Paris.  59 

Quelques  membres  des  principales  familles  émigrèrent  plusieurs 
années  avant  la  Révocation  :  Jean  Tavernier,  Jacques  et  Madelaine 
Bonne!,  Charles,  Josias  et  Louis  Hauduroy,  furent  naturalisés 
anglais,  le  8  mars  1682  (Agnew,  III,  29). 

Le  25  septembre  i685,  le  convertisseur  Léger  de  la  Yerbis- 
sonne  ^  se  rendit  à  Villiers  dans  l'espoir  de  ramener  les  protestants 
au  catholicisme:  «J'espère,  écrivait  le  commissaire  Delamare,  qu'il 
fera  du  fruit  dans  cette  mission.  Avant  de  partir  il  a  achevé  la  con- 
version de  la  femme  de  Colombet,  épicier  du  faubourg  Saint- 
Antoine»  (Fr.  7o52  f"  842).  Impatient  de  connaître  le  résultat,  La 
Reynie  écrivait  au  commissaire  le  i^'^  octobre  :  «Je  ne  sais  si  vous 
avez  des  nouvelles  de  Yilliers-Ie-Bel;  mais  il  me  semble  qu'on  est 
fort  longtemps  à  vous  en  faire  savoir.  Mandez-moi  si  vous  avez  ouï 
dire  quelque  chose  de  la  part  de  cet  homme,  que  vous  aviez  trouvé 
propre  à  travailler  parmi  les  artisans  de  la  R.»  (Fr.  21740  f"  117"). 
Delamare  répondait  le  5  : 

Pour  vous  rendre  compte,  Monsieur,  de  ce  qui  s'est  passé  à  Villiers-le- 
Bel  dans  le  vo3'age  de  M.  Léger,  il  m'a  rapporté  que,  pendant  les  cinq  jours 
qu'il  a  demeuré  dans  ce  bourg,  il  a  appris  qu'il  y  a  soixante-deux  familles  de 
la  R.  P.  R.  qui  composent  environ  400  personnes;  que  tous  ces  gens  de  la  R. 
P.  R.  sont  beaucoup  plus  à  leur  aise  que  les  catholiques;  que  néanmoins  il  n'y 
en  a  que  trois  familles  de  riches,  celles  des  nommés  Tavernier,  des  Chastelain 
et  des  Hauduro}-,  et  que  ces  trois  familles,  qui  consistent  en  cinq  ou  six 
maisons,  entretiennent  tous  les  autres  et  les  font  subsister.  Leur  commerce 
consiste  en  dentelles  d'or  et  d'argent.  Ces  principales  familles  fournissent  les 
matières  et  font  le  grand  commerce,  et  les  autres  travaillent  sous  leurs  ordres 
et  pour  eus.  Il  apprit  encore  que  Nicolas  Tavernier  faisait  la  charge  d'ancien, 
et  que  Zacharie  Chastelain  faisait  presque  la  fonction  de  ministre,  parce  que, 
passant  entre  eux  pour  le  plus  savant,  il  les  instruisait  et  parlait  dans  leurs 
assemblées.  Cela  lui  fit  juger  qu'il  fallait  d'abord  s'attacher  à  ces  deux  hommes... 
Il  a  eu  quatre  ou  cinq  entrevues  avec  eux;  mais  il  a  trouvé  des  gens  opiniâtres 
et  résolus  à  demeurer  dans  une  réticence  perpétuelle,  disant  toujours  qu'ils 
n'osaient  parler  de  religion...  Il  a  remarqué  qu'ils  sont  fort  ignorants  dans 
leur  religion  (!).  Pour  le  menu  peuple,  il  a  parlé  à  plusieurs  et  n'y  a  trouvé 
que  de  l'opiniâtreté  et  de  l'ignorance,  et  une  confiance  aveugle  à  la  conduite 
de  ces  premières  familles,  avouant  franchement  que  si  ces  premiers  se  conver- 
tissaient, ils  en  feraient  tous  autant.  Il  les  a  pressentis  du  côté  des  récom- 
penses et  du  secours  qu'ils  pourraient  espérer  en  se  convertissant.  Peut-être 
que  cela  aurait  pu  faire  quelque  effet,  mais  aucun  ne  l'a  voulu  croire.  (On  lui 
a  objecté  l'exemple  de  l'un  d'eux,  Ouzel,  converti  il  y  a  trois  ans,  qui,  après 
avoir  fait  soixante  voj'ages  à  Paris  reçut  de  Pellisson  36  livres,  en  ayant 
dépensé  quatre  de  plus  pour  obtenir  ce  beau  secours,  et  qui,  revenu  de  Hol- 
lande, est  encore  aujourd'hui  dans  la  plus  grande  nécessité). 

'  \"oir  ci-dessus  II,  260. 


6o  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 

M.  Léger  a  vu  ce  Ouzel,  qui  lui  a  dit  que  les  faits  sont  véritables,  et  que 
cela  peut  avoir  détourné  beaucoup  d'autres  de  suivre  son  exemple.  N'ayant 
pu  réussir  de  ce  côté  des  récompenses,  et  ayant  remarqué  qu'ils  appréhen- 
daient fort  d'avoir  des  garnisons  cet  hiver,  il  leur  a  laissé  voir  que  cela  pourrait 
arriver,  et  s'est  encore  servi  de  cette  crainte  pour  leur  parler  de  conversion; 
mais  pas  un  n'a  voulu  écouter;  ils  lui  ont  seulement  dit  que,  quand  on  les 
forcera  d'aller  à  la  messe,  il  faudra  bien  s'y  résoudre;  de  sorte  qu'ils  attendent 
cette  occasion  (!),  et  que  lorsqu'elle  arrivera,  si  le  roi  juge  à  propos  d'employer 
ce  mo3'en,  ils  ne  se  laisseront  pas  beaucoup  fatiguer  par  la  garnison.  A  l'égard 
de  leur  conduite  pour  leur  exercice  ils  viennent  à  Charenton,  mais  comme  ils 
en  sont  éloignés  de  six  lieues,  ils  n'y  sont  pas  fort  assidus  et  s'assemblent 
chez  Tavernier  ou  chez  Zacharie  Chastelain,  et  ce  dernier,  qu'ils  appellent  le 
petit  ministre,  les  catéchise  et  les  prêche...  Ces  assemblées  se  font  secrètement 
et  même  la  nuit;  il  s'en  fit  une  dans  le  temps  que  M.  Léger  fut  dans  ce  lieu; 
ce  serait  au  juge  du  lieu  de  les  empêcher.  On  dit  même  qu'ils  y  chantent  des 
psaumes  (Fr.  7052,  f°  814). 

L'insuccès  des  tentatives  de  corruption  et  des  menaces  de 
garnison  n'arrêta  point  Seignelay:  croyant  sans  doute  que  le  con- 
vertisseur s'y  était  mal  pris,  il  écrivit  le  25  octobre  à  La  Reynie  : 
«Vous  devez  continuer  vos  diligences  du  côté  de  Villiers  le-Bel  »  ; 
et  le  29  :  «Sa  Majesté  a  vu  ce  que  vous  m'avez  écrit  sur  le  sujet  de 
Villiers-le-Bel,  et  elle  désire  que  vous  cherchiez  les  moyens  de 
rappeler  à  là  R.  C.  les  sept  ou  huit  familles  dont  vous  m'avez 
envoyé  les  noms,  puisque  vous  estimez  que  cela  ferait  déterminer 
le  reste  de  ceux  de  la  même  religion  qui  sont  habitants  de  ce 
bourg»  (O'  29). 

La  Reynie,  on  se  le  rappelle,  était  persuadé  qu'on  pourrait 
gagner  les  familles  les  plus  considérables,  et  que  leur  conversion 
entraînerait  celle  des  autres.  Il  se  trompait.  A  Villiers-le-Bel  comme 
à  Paris,  il  fallut  recourir  à  la  dragonnade  pour  triompher  des 
consciences.  A  la  date  de  novembre,  on  lit  dans  les  Mémoires  de 
Sourches  (I,  346):  «Le  roi  envoya  Artagnan,  major  de  son  régi- 
ment des  gardes,  avec  200  soldats  à  Villiers-le-Bel,...  pour  obliger 
les  huguenots  qui  y  étaient  en  grand  nombre  à  se  convertir  ;  mais 
il  n'y  trouva  plus  que  quelques  restes  de  familles,  tout  le  reste 
s'était  enfui  par  l'appréhension  qu'ils  avaient  eue  qu'on  ne  leur 
envoyât  des  troupes».  «Les  dragons,  dit  Benoit,  fort  exactement 
renseigné  (V,  902),  avaient  ordre  de  démolir  les  maisons  des 
prétendus  opiniâtres;  celle  de  Chastelain...  fut  jetée  par  terre...  On 
assure  que  de  ce  seul  village  il  fut  emporté  par  les  soldats  ou 
d'autres  voleurs  qui  prenaient  le  nom  de  dragons,  plus  de  200 
charretées  de  bons  meubles,  sans  ceux  qu'on  brûlait  ou  qu'on 
brisait  comme  trop  difficiles  à  enlever». 


Emprisonnes  à  Paris.  6i 

Le  20  novembre,  Louvois  félicitait  D'Artagnan  du  résultat 
obtenu:  «Le  roi,  lui  écrivait-il,  a  été  bien  aise  de  voir  par  le  contenu 
de  vos  lettres  des  18  et  19  de  ce  mois,  qu'il  y  ait  présentement  la 
moitié  des  religionnaires  de  Villiers-le-Bel  de  convertis.  Sa  Majesté 
s'attend  que  vous  continuerez,  et  que  le  commencement  du  rase- 
ment  de  quelques  maisons,  même  le  rasement  entier  s'il  est  néces- 
saire, obligera  les  absents  à  revenir.  Sa  Majesté  approuve  que 
vous  vous  informiez  des  familles  huguenotes  qui  sont  à  deux  ou 
trois  lieues  à  la  ronde,  et  que  vous  les  menaciez  de  logements  si 
elles  ne  se  convertissent,  et  même  que  vous  leur  en  envoyiez  s'il 
est  nécessaire»  (Arch.  Guerre.  Minutes  de  Louvois).  A  Villiers  comme 
partout,  une  fois  les  soldats  partis,  les  prétendus  nouveaux  convertis 
désertèrent  en  masse  l'église;  de  sorte  qu'il  fallut  de  nouveau 
recourir  à  D'Artagnan,  auquel  Louvois  écrivait  le  5  janvier  1686: 
«  Le  roi  a  été  bien  aise  d'apprendre  que  les  conversions  se  font 
sans  désordre  (!),  en  sorte  qu'il  n'en  coûte  pas  considérablement 
aux  religionnaires...  Le  roi  aura  bien  agréable  que,  lorsque  vous 
passerez  à  portée  de  Villiers-le-Bel,  vous  y  alliez  faire  un  tour, 
parce  que  Sa  Majesté  a  été  avertie  que  les  nouveaux  convertis  ne 
vont  point  à  la  messe,  et  ne  font  aucun  exercice  de  la  religion  qu'ils 
ont  embrassée,  et  son  intention  est  que  vous  leur  fassiez  beaucoup 
plus  de  peur  que  de  mal  en  les  menaçant»  (Arch.  Guerre.  Ibid.). 

De  guerre  lasse  quelques  habitants  de  Villiers  finirent  par 
plier,  notamment  le  nommé  Descouy,  qui,  au  mois  d'octobre  1686, 
demandait  à  être  gratuitement  reçu  maître  plumassier  (O  *  3o). 

Un  grand  nombre  d'autres  étaient  passés  à  l'étranger;  on  verra 
tout  à  l'heure  que  l'émigration  durait  encore  en  1688.  Parmi  les 
fugitifs  se  trouvaient  trois  fils  de  Siméon  Chastelain  :  Siméon  l'aîné, 
Etienne  et  Zacharie.  Zacharie,  «  le  petit  ministre»,  marié  à  Rebecca, 
fille  de  Claude  Bonnel  et  de  Paquette  Hauduroy,  est  la  souche  de 
la  famille  à  laquelle  appartiennent  le  pasteur  Chastelain,  célèbre  au 
Refuge,  et  le  libraire  hollandais  non  moins  célèbre  au  XVIIP  siècle. 
On  ne  se  contenta  pas,  dit  La  France  protestante,  de  raser  sa  maison 
jusqu'aux  fondements,  on  le  pendit  en  effigie.  D'après  le  même 
ouvrage,  il  aurait  été  l'intime  ami  de  Claude,  et  ancien  de  Cha- 
renton.  Cette  dernière  qualification  semble  d'une  exactitude  dou- 
teuse: le  nom  de  Zacharie  ne  se  trouve  point  en  i685  parmi  les 
vingt-quatre  de  Charenton,  et  nous  ne  l'avons  pas  non  plus  rencontré 
dans  les  années  précédentes.  «Ayant  appris,  dit  Haag,  que  l'ordre 
avait  été  donné  de  l'arrêter,  il  se  réfugia  en  Hollande  sous  un 
déguisement,  peu  de  mois  avant  la  Révocation».    Assertion  non 


62  Révocation  de  l'Édit  de  Nantes  à  Paris. 

fondée,  puisque,  comme  on  vient  de  le  voir,  le  convertisseur  Léger 
s'entretint  plusieurs  fois  avec  Zacharie  à  la  fin  de  septembre.  Nos 
documents  ne  nous  fournissent  aucun  renseignement  sur  la  fuite  de 
celui-ci;  nous  y  voyons  seulement  que,  au  mois  de  septembre  1686, 
sa  fille  Denise  demandait  par  un  placet  les  biens  de  ses  père  et 
mère  fugitifs,  et  que,  le  6  de  ce  mois,  Seignelay  invitait  De  IVIénars 
à  s'informer  si  elle  était  leur  seul  enfant  resté  en  France,  et  si  elle 
et  son  mari  faisaient  leur  devoir  de  catholique  (O  '  3o). 

La  lettre  suivante,  adressée  par  S.  {sic)  Chastelain  l'aîné  «  à  son 
voisin  et  fidèle  ami»  et  contenant  des  salutations  pour  Nicolas 
Miche,  Morar  et  le  lieutenant  Ledoux,  a  été  interceptée  par  la 
police.  Elle  fournit  la  date  précise  de  la  fuite  des  deux  autres 
frères. 

Le  premier  jour  du  pillage,  17  de  novembre  passé,  je  partis  le  matin 
pour  me  retirer  avec  mes  enfants,  par  suite  de  la  fureur  du  feu  que  je  pré- 
voyais qui  s'en  allait  tomber  sur  les  Réformés  de  notre  paroisse  ;  et  comme 
j'en  avais  à  trois  endroits,  j'ai  été  quelques  jours  à  leur  rendre  visite  aux  uns 
et  aux  autres...  Mais  comme  j'ai  vu  que  l'ardeur  avec  laquelle  on  était  poussé 
était  encore  plus  grande  que  je  ne  m'étais  imaginé,  et  qu'on  me  cherchait 
pour  m'arrêter  et  me  faire  faire  une  chose  contre  ma  conscience,  comme  on 
avait  fait  faire  à  tous  les  autres,  je  pris  résolution,  et  mon  frère  Estienne 
Chastelain  avec  moi,  de  nous  tirer,  sous  la  faveur  de  Dieu,  des  terres  de 
France,  et  ainsi  nous  partîmes  de  Paris  le  treize  [décembre]  et  prîmes  réso- 
lution de  tirer  du  côté  d'Allemagne,  à  cause  que  le  nombre  de  ceux  qu'on 
avait  arrêtés  du  côté  de  Flandre  était  venu  à  notre  connaissance;  mais  on  ne 
veillait  pas  moins  du  côté  que  nous  avions  choisi.  Néanmoins  la  Providence 
divine  nous  a  menés  au  travers  des  grandes  villes,  et  particulièrement  au 
travers  de  Langres  et  de  Besançon...,  et  nous  sommes  heureusement  arrivés 
sur  les  terres  de  Neuchâtel...  le  dernier  de  l'année,  et  le  i"  de  la  présente 
année  à  Neuchâtel,  où  j'ai  demeuré  environ  trois  semaines,  attendant  nouvelles 
de  nos  enfants,  là  où  mon  frère  a  pris  résolution  de  demeurer  à  cause  du  bon 
marché  des  terres  (Fr.  yoSS,  f"  220). 

Siméon,  au  contraire,  traversa  l'Allemagne  à  pied  jusqu'à 
Francfort,  d'où  il  gagna  La  Haye  en  bateau,  espérant  y  trouver 
pour  truchement  le  mari  de  sa  fille  aînée.  Celui-ci  étant  parti  pour 
Bruxelles,  Chastelain  s'y  rendit  aussi,  ne  songeant  qu'à  découvrir 
quelque  moyen  de  se  faire  rejoindre  par  ses  enfants,  et  fut  à  diverses 
reprises  jusqu'à  la  frontière  de  France.  Enfin  sa  fille  cadette  et  celle 
de  son  frère  réussirent  à  s'évader.  Il  s'établit  à  une  lieue  de 
Middelbourg,  dans  une  petite  ville  où  l'on  fabriquait  de  la  dentelle 
blanche  (Fr.  7o55  ï"  220). 

A  la  fin  de  juillet,  Etienne  ex-marchand  de  dentelles  du  quartier 


Emprisonnés  à  Paris.  63 

Saint-Antoine,  adressait  de  Neuchàtel  à  son  fils,  resté  à  Paris,  une 
lettre  qui  fut  également  saisie  et  par  laquelle  il  l'invitait  à  quitter  la 
France.  Il  lui  indiquait  la  route  de  Besançon  et  de  Lyon  comme 
assez  sûre,  et  lui  donnait  quelques  indications  topographiques  et 
des  conseils  de  prudence.  Il  lui  conseillait  de  ne  marcher  que  la 
nuit,  de  se  déguiser  en  mendiant  avec  sa  femme  et  son  fils,  et  de 
demander  l'aumône  sur  la  route,  ce  moyen  ayant  réussi  à  plusieurs 
fugitifs.  Même  en  ne  faisant  que  deux  lieues  par  jour,  ajoutait-il,  il 
ne  leur  faudrait  que  six  semaines  pour  arriver  en  Suisse  (Fr.  7o5i 
f°  261).  C'est  très  probablement  Etienne  qui  est  mentionné  en  ces 
termes  dans  l'état  des  fugitifs  dressé  le  16  février  1687:  «Quartier 
Saint-Antoine.  Chastelain  le  père,  marchand  de  dentelles  et  ses 
quatre  filles  ».  Biens  laissés  :  «  Néant  »  (Fr.  7o5i  f"  822). 

Par  zèle  religieux  et  pour  ne  manquer  aucune  assemblée,  la 
veuve  Marie  Bonnel  avait  quitté  Villiers,  vers  1680,  et  était  allée 
habiter  Charenton.  Elle  y  resta  jusqu'à  ce  qu'on  la  mit  à  la  taille, 
circonstance  qui  l'obligea  de  se  retirer  au  faubourg  Saint-Antoine 
avec  un  de  ses  parents  nommé  Chastelain.  Comme  elle  s'enfuyait 
à  l'étranger,  Auzillon  la  fit  prisonnière  à  Senlis,  au  mois  de 
septembre  1686,  et  la  conduisit  au  Grand-Chàtelet,  d'oii  elle  sortit 
ruinée.  Le  2 janvier  1687,  elle  demandait  de  quoi  subsister,  assurant 
qu'elle  faisait  son  devoir  de  catholique.  C'était  pour  mieux  cacher 
son  dessein  ;  car  dès  le  16  février  elle  est  inscrite  parmi  les  fugitifs 
qui  n'ont  laissé  aucun  bien.  Elle  rejoignit  ses  cousins  germains  les 
Chastelain  et  les  Bonnel,  sortis  de  France  «tous  ensemble»  avec 
leurs  femmes  et  leurs  enfants  (Fr.  7o5i  f""*  264,  323  et  7o53  f'^^  180 
et  337).  On  la  trouve  à  Berlin  en  1700  avec  deux  enfants*.  A  la 
même  date,  Pierre  Bonnel,  sa  femme  et  trois  enfants,  habitaient 
Prentzlow,  ainsi  que  Zacharie  Bonnel,  sa  femme  et  trois  enfants 
(Ms.  Dieterici).  Abraham  Bonnel,  Marie,  sa  femme,  Samuel, 
Abraham,  Pierre,  Paul  et  Henri,  leurs  fils,  avaient  été  naturalisés 
anglais  en  1688  (Agnew,  III,  5i). 

Il   s'agit    très-probablement    des   Chastelain    et    des    Bonnel, 

'  l'ne  autre  Marie  Bonnelle,  femme  de  procès  fut  fait  par  Desforges,  lieutenant- 
Nicolas  Moreau,  vigneron,  ci-devant  de-  criminel  au  bailliage  de  Vermandois, 
meurant  au  bourg  de  Villers-le-Sec  proche  séant  à  Ribemont.  Elle  avait  logé  à  Guise 
Paris,  laquelle  avait  abjuré  deux  ans  au-  chez  Charles  Savary  Hostelain,  qui  avait 
paravant  avec  toute  sa  famille,  fut  arrêtée  été  de  la  Religion,  et  qui  ne  fut  relâché 
par  des  paysans,  vers  le  20  septembre  que  le  3  janvier  1688  (Arch.  de  Laon). 
1687,  à  deux  lieues  par  delà  Guise,  proche  Au  mois  de  mars  de  la  même  année,  l'un 
Boue  (Coi  du  Nouvion)  avec  ses  trois  de  ses  enfants,  prisonnier,  demandait  par 
enfants  qu'elle  emmenait  à  l'étranger,  où  un  placet  d'être  renvoyé  à  Villiers-le-Bel 
elle    voulait    rejoindre    son     mari.    Son  (O'  "iz). 


64  Révocation  de  V Edit  de  Nantes  à  Paris. 

cousins  de  Marie,  dans  ces  lignes  qu'un  espion  traçait  en  Hollande 
le  23  mars  1686  : 

Les  personnes  de  Villiers-le-Bel...,  proche  Montmorency...,  sont  arrivées 
ici,  je  leur  parlai  mardi;  ils  ont  passé  six  à  cheval,  savoir  les  trois  beaux- 
frères  et  chacun  leur  femme  en  croupe,  et  trois  guides  aussi  à  cheval.  Ces 
mêmes  guides  sont  retournés  samedi  dernier  avec  trois  chevaux,  pour  aller 
quérir  trois  enfants  que  ces  marchands  ont  laissés  à  Paris.  Ils  m'ont  dit  la 
route  qu'ils  ont  prise,  qui  est  la  même  que  je  vous  ai  envoyée;  mais  ils  ont 
passé  la  nuit  proche  d'Amiens  sans  entrer  dedans.  Ces  guides  doivent  aller 
et  revenir  par  la  même  route,  ce  sont  trois  gardes-sel;  d'autres  gens  de  Villiers- 
le-Bel  sont  à  Paris  qui  les  attendent  aussi  avec  des  chevaux.  Je  tâcherai  de 
savoir  le  nom  de  ces  gardes  (Fr.  7o5o,  f"  264). 

D'après  La  France  protestante,  Zacharie  Chastelain,  fils  de 
Zacharie,  aurait  été  mis  à  la  Bastille  en  1686  avant  de  passer  à 
l'étranger.  Il  nous  semble  qu'il  y  a  là  une  confusion  de  prénoms.  Le 
Chastelain  embastillé  était  Etienne,  dit  Després,  qui  n'avait  pas 
abjuré  et  semble  s'être  fait  guide.  Arrêté  sur  la  frontière  avec  les 
demoiselles  Lemaistre  au  mois  de  juillet  (Fr.  7062  f  182),  il  fut 
ramené  à  Paris.  Desgrez,  dans  le  «  four  »  duquel  il  était  détenu, 
écrivait  le  28  que  le  prisonnier  était  dans  une  grande  agitation  et 
désirait  voir  le  convertisseur  Varet  (Fr.  7o53  f°  3o5).  Le  5  août, 
il  écrivait  encore:  «Suivant  Chastelain,  le  curé  de  Villiers-le-Bel 
est  cause  que  les  protestants  s'en  sont  allés,  et  que  ce  qui  reste 
s'en  ira  avec  le  temps.  Ils  l'appellent  entre  eux  un  paillard  et  ne 
peuvent  souffrir  ses  manières  de  hauteur»  (Fr.  7o53  f"  3i3).  A  son 
tour,  Seignelay  écrit  à  La  Reynie  le  3i  :  «Le  nommé  Chastelain 
que  vous  avez  fait  arrêter  est  celui  dont  il  est  le  plus  parlé  dans 
les  avis  qui  viennent  de  Hollande.  Je  vous  envoie  l'ordre  pour  le 
mettre  à  la  Bastille  »  (O'  3o).  Voulant  sortir  à  tout  prix,  Chastelain 
ne  sut  pas  se  taire.  Il  dit  tout  ce  qu'on  voulut  savoir,  trahit  le  secret 
des  évasions,  et  fut  cause  de  plusieurs  arrestations.  On  lit  dans  le 
billet  que  Seignelay  adressait  le  5  août  à  Chauvelin,  intendant  de 
Picardie:  «Le  roi  m'ordonne  de  vous  envoyer  le  mémoire  ci-joint 
contenant  la  déclaration  du  nommé  Chastelain,  au  sujet  de  ceux  qui 
contribuent  à  l'évasion  des  sujets  de  Sa  Majesté  hors  du  royaume, 
et  de  vous  dire  que  son  intention  est  que  vous  fassiez  arrêter 
le  charron  [de  WartyJ,  marqué  dans  ce  mémoire,  les  nommés 
Landrieux  et  le  Petitpère  et  les  autres  qui  se  trouveront  leurs 
complices»  (O'  3o).  Chastelain  fut  relâché  après  abjuration  par 
ordre  du  3i,  et  La  Reynie  continua  de  surveiller  sa  conduite. 

Le   7  septembre,   ne  perdant  pas  de    vue   la  déclaration  de 


Emprisonnés  a  Paris.  65 

Chastelain  relative  au  curé,  Seignelay  adressait  à  l'archevêque  de 
Paris  un  billet  ainsi  conçu  : 

»  Monsieur, 

Le  roi  ayant  été  informé  que  le  prieur  de  Viiliers-Ie-Bel  est  haï  do  tous 
ses  paroissiens,  particulièrement  des  nouveaux  convertis,  ce  qui  empêche  que 
plusieurs  qui  sont  dans  les  pays  étrangers,  ne  reviennent  comme  ils  feraient 
s'ils  avaient  un  autre  curé,  Sa  Majesté  m'a  ordonné  de  vous  écrire  de  prendre 
la  peine  de  parler  à  l'abbé  de  Sainte-Geneviève  pour  l'obliger  à  le  retirer  de 
ce  lieu,...  et  d'ailleurs  on  peut  lui  donner  un  établissement  plus  considérable 
et  ménager  les  choses  en  sorte  qu'il  ne  paraisse  point  qu'on  le  retire  pour  ces 
raisons  '  (O  '  3o). 

Bien  que  trop  peu  nombreux,  les  documents  relatifs  à  la  famille 
Tavernier  permettent  cependant  de  rectifier  une  erreur  commise 
par  La  France  protestante.  Ce  n'est  pas  le  voyageur  J.-B.  Taver- 
nier (voir  II,  426)  qui  fut  mis  à  la  Bastille  en  1686;  mais  bien  un 
de  ses  homonymes,  que  La  Pommeraye,  exempt  de  la  prévôté,  fut 
arrêter  à  Villiers-le-Bel  par  ordre  du  i3  janvier,  et  qu'on  relâcha, 
évidemment  après  abjuration,  en  vertu  d'un  ordre  du  29  (O'  3o). 
Nous  ignorons  le  prénom  de  ce  prisonnier.  Benoit  range  au 
nombre  des  persécutés  Tavernier  et  le  fils  de  Nicolas  Tavernier 
(tome  V),  et  l'on  sait  par  Léger  de  la  Verbissonne  que  Nicolas 
«  faisait  la  charge  d'ancien  ».  C'est  ce  dernier,  sans  doute,  dont  la 
Bastille  put  seule  vaincre  la  constance,  et  qui  ne  tarda  probablement 
guère  à  passer  à  l'étranger.  Il  semble  probable  que  c'est  son  fils 
qui  fut  arrêté  et  conduit  au  For-l'Évêque,  le  26  juin  1688,  pour 
n'avoir  pas  communié  à  la  Pentecôte  (O'  82). 

Le  26  juillet,  Seignelay  informait  l'archevêque  de  Paris  que  le 
prisonnier  avait  fait  présenter  à  Sa  Majesté  plusieurs  placets,  dans 
lesquels  il  prétendait  avoir  «bien  fait  son  devoir  de  catholique, 
excepté  le  jour  de  la  Pentecôte  où  il  était  malade».  Il  est  collecteur 
de  tailles  et  chargé  de  dix  enfants,  ajoutait  le  secrétaire  d'État,  et 
affirme  que  sa  détention  le  ruinera  entièrement.  «  Sur  quoi  Sa 
Majesté  m'ordonne  de  savoir  de  vous  si  vous  croyez  qu'il  puisse 
être  à  présent  mis  en  hberté  »  (O»  82).  Tavernier  sortit  de  la 
Bastille  en  vertu  d'un  ordre  du  10  août  {Ibid).  N'étant  pas  dans 
une  situation  qui  lui  permît  de  s'enfuir,  le  pauvre  père  de  famille 

•  Nous   ne    savons   s'il   était    le    même  qui  se  faisaient  tous   les  dimanches  chez 

personnage    que  Ph.  Goureau,    prieur   à  un  nommé  Raguin,   serrurier    de   la   rue 

Villiers-le-Bel ,      lequel      avertissait      La  Sainte-Marguerite     au     faubourg    Saint- 

Reynie,  le  14  fe'vrier  1687,  des  assemblées  Antoine  (.Fr.  7o53,  f»  21). 


66  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

s'efforça  de  rentrer  en  possession  des  biens  de  son  père  qu'on 
avait  confisqués.  Seignelay  écrivait  le  lo  novembre  à  M.  de  Ménars: 
«  Je  vous  envoie  le  placet  du  nommé  Tavernier  de  Villiers-le-Bel, 
qui  demande  le  bien  de  son  père  qui  s'est  absenté,  le  roi  voulant, 
avant  que  de  prendre  aucune  résolution  sur  ce  sujet,  savoir  si 
ledit  Tavernier  fait  bien  son  devoir  de  catholique  »  (O^  32). 

Esther  et  Marthe  Hauduroy,  fugitives  arrêtées  à  Amiens, 
furent  ramenées  à  Paris  et  enfermées  au  For-l'Evêque  le  19  février 
1686  (Fr.  7o5i  f°  3o5).  L'une  d'elles  est  sans  doute  la  demoiselle 
Hauduroy  qui,  récemment  arrivée  à  Londres,  écrivait,  au  mois  de 
novembre  1687,  à  sa  mère  habitant  Paris,  qu'elle  était  passée  par 
Dieppe,  etc.,  et  dont  la  lettre,  confisquée  par  la  police,  provoqua 
l'arrestation  de  Bucquet  et  de  Durand,  du  village  d'Ouville-la- 
Rivère,  qui  favorisaient  les  évasions  (O'  3i). 

Un  nommé  Moreau,  arrêté  à  Guise  voulant  sortir  du  royaume, 
demandait  en  mars  1688  d'être  renvoyé  à  Villiers-le-Bel.  Le  17, 
Seignelay  transmettait  le  placet  à  l'intendant  de  Soissons,  Bossuet, 
en  lui  demandant  son  avis.  Au  mois  de  décembre  de  la  même 
année,  un  autre  habitant  de  Villiers-le-Bel,  Bonnel,  réclamait  les 
biens  de  sa  mère  passée  à  l'étranger  (O*  32).' 

En  1691  il  y  avait  à  Villiers-le-Bel  un  relai  de  guides,  ainsi  que 
nous  l'apprend  une  lettre  du  23  novembre  adressée  à  La  Reynie: 
«  J'ai  reçu  une  lettre  de  M.  Clairambault,  par  laquelle  il  me  mande 
qu'il  vous  a  donné  avis  d'un  homme  qui  vient  à  Villiers-le-Bel  pour 
faire  sortir  du  royaume  les  femmes  nouvelles  catholiques  ;  il  est 
très  important  de  tâcher  de  l'arrêter  »  (O'  35). 

On  trouve  à  Berlin  en  1698  Jean  Tavernier,  de  Paris,  sa 
femme  et  trois  enfants,  et  à  Magdebourg,  la  même  année,  Pierre 
Tavernier,  estaminier  (tisseur  d'étamine),  sa  femme  et  un  enfant 
(Ms.  Dieterici).  Appartenaient-ils  à  la  famille  de  Villiers-le-Bel,  ou  à 
celle  des  artistes  de  Paris? 

Le  12  février  1699,  Pontchartrain  recommandait  à  Phelypeaux, 
successeur  de  l'intendant  De  Ménars,  le  village  de  Villiers,  où  l'on 
disait  que  l'instruction  religieuse  des  enfants  était  fort  négligée 
(O^  43).  Phelypeaux  s'y  transporta,  fit  entendre  de  sévères  menaces 
aux  nouveaux  catholiques  qui  n'allaient  pas  à  la  messe,  n'en  obtint 
rien,  et  sollicita  l'autorisation  d'arrêter  quelques-uns  des  plus 
rebelles.  Le  29  juillet,  Pontchartrain  lui  envoyait  les  ordres  d'em- 
prisonnement demandes.  On  mit  à  l'Hôpital-Général  Jeanne  Gui- 
billon,  Madelaine  Legros,  femme  de  Roland  Troussart,  Marie-Anne 
Hubert,  femme  d'Isaac  Chastelain,  et  leurs  quinze  enfants,  et  à 


Emprisonnes  a  Paris.  67 

Bicétre,  Jacques  Tavernier,  Louis  Hauduroy,  Job  Pelle,  Collets  et 
Poupart  (Le  dernier  était  de  Claye  et  peut-être  aussi  Collets).  On  a 
vu  plus  haut  (II,  266  et  267)  avec  quelle  inhumanité  ils  furent  traités. 
Le  5  novembre  les  hommes  furent  relâchés,  et  le  25,  les  femmes,  à 
l'exception  de  M™"  Chastelain  «très  ignorante  »(!)  qu'on  garda  pour 
continuer  à  l'instruire  (O^  43). 

Ces  violences  accrurent  le  nombre  des  émigrés.  En  1702, 
Madelaine,  veuve  de  François  Hauduroy,  âgée  de  78  ans,  était 
assistée  à  Londres;  on  la  retrouve  sur  les  mêmes  listes  en  1708 
et  1705.  Charlotte  Hauduroy,  âgée  de  55  ans,  et  Marie,  figurent  sur 
les  mêmes  listes  d'assistés  de  1708  à  1721  (Agnew). 

Le  guide  Jean  Bonnel,  de  Villiers-le-Bel,  condamné  aux 
galères  en  1700,  fut  libéré  en  1713. 

Ouzel  (Esaïe),  marchand  de  la  rue  Saint-Denis,  au  sujet  duquel 
un  secrétaire  d'État  écrivait  à  D'Avaux  le  22  août  1686  (O'  3o),  et 
qui  fut  admis  à  la  cène  à  La  Haye  en  1687,  est  peut-être  le  même 
personnage  qu'Esaïe,  facturier  de  bas  de  Villiers-le-Bel,  que  nous 
trouvons  réfugié  à  Berlin  en  1700,  avec  sa  femme  et  trois  enfants 
(Ms.  Dieterici).  Jean,  réfugié  à  Cassel.  Nicolas,  de  Villiers-le-Bel, 
passementier,  et  sa  femme,  réfugiés  à  Berlin,  1698,  1700.  Noël,  de 
Paris,  âgé  de  cinquante  ans,  assisté  en  Angleterre  avec  sa  femme 
et  deux  enfants,  1708,  1705. 

Chastenay  (M"''  ou  M"'=  de)  mise  aux  Nouvelles-Catholiques 
avec  une  servante,  par  ordre  du  10  janvier  1693  (O  *  87). 

Chaussé  (M™'=  veuve),  expulsée  de  France  en  1688,  appartenait 
à  une  famille  dont  un  membre  avait  signé  le  14  décembre  i685, 
chez  Seignelay.  Un  rapport  de  police  de  février  1687,  la  représente 
comme  n'ayant  point  fait  sa  réunion,  non  plus  que  ses  deux  filles 
les  plus  âgées  (Fr.  7o5i  f°  18).  Elle  fut  nécessairement  enfermée 
dans  une  prison  ou  un  couvent  avant  son  expulsion.  En  170c,  «la 
demoiselle  Chaussé»,  nouvelle  convertie  revenue  d'Angleterre  et 
prétendant  vouloir  se  retirer  chez  les  Nouvelles-Catholiques  de 
Pons,  demandait  une  part  des  biens  de  son  parent  Formont,  mort 
relaps  (TT  248). 

Chauvelin  (Louis),  arrêté  et  conduit  à  Saint-Lazare  par  ordre 
du  14  août  1688  (O  1  82). 

Chauvet  (M""^)  fut  mise  chez  les  religieuses  de  Saint-Gervais; 
le  i^""  octobre  1686,  Seignelay  mandait  à  la  supérieure  de  ne  lui 
laisser  voir  personne,  «  si  ce  n'est  pas  des  ordres  exprès,  ou  du 


68  Révocation  de  l'Êdit  de  Nantes  à  Paris. 

consentement  de  M.  Pellisson  »  (O  '  3o).  On  la  rendit  à  son  mari  le 
3o  septembre  1687. 

Chauvet  et  sa  femme,  relégués  à  Dijon  le  i3  janvier  1686 
(O  »  3o). 

Jacques  Chauvet,  naturalisé  anglais  le  28  juin  1682,  appartenait 
sans  doute  à  la  même  famille. 

Cheron.  Pierre  Cheron,  Pasquier  Gilbert  et  Jean  Desmarais, 
rôtisseurs,  mis  au  Petit-Châtelet  le  19  mars  1687,  pour  avoir  vendu 
de  la  viande  en  carême  (Fr.  7o5i  P  239).  —  Pierre  Cheron  était 
sans  doute  parent  des  peintres  Louis  et  Sophie  Cheron,  qui  abju- 
rèrent à  Paris  avant  la  Révocation.  Louis,  âgé  de  trente  ans,  fit 
acte  de  repentance  à  Londres  dans  l'église  de  la  Savoie,  le 
i^""  octobre  1693  (Ms.  de  la  B.  du  pr.).  La  nommée  Claude  Cheron, 
enfermée  à  Sainte- Agnès  «pour  y  être  instruite  et  apprendre  à 
travailler»,  ne  se  laissa  point  séduire  par  les  convertisseurs;  en 
conséquence,  et  sur  l'avis  de  la  supérieure,  elle  fut  envoyée  à 
l'Hôpital-Général  par  ordre  du  17  octobre  1698  (0*42).  —  Une 
femme  Pasquier  fut  expulsée  du  royaume  par  Mons  en  1688. 

Chervet  (Esther),  mise  au  Grand-Châtelet  pour  la  R.  le 
21  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f°  295). 

Chesne  (Françoise),  mise  au  Petit-Chàtelet  pour  la  R.  le 
21  février  1686  (Fr.  yoSi  f°  293). 

Chesnel  (La  nommée),  dite  Beaucorps,  fut  transférée,  par 
ordre  du  12  février  1686,  de  l'abbaye  de  Saint-Mandé  aux  Hospita- 
lières du  faubourg  Saint-Marcel  (O'  3o),  d'où  elle  retourna  à  Saint- 
Mandé,  dont  elle  ne  sortit  que  par  ordre  du  5  juillet  1687  (O  '  3i). 
Avait-elle  quelque  parenté  avec .  les  Chesnel  de  La  Rochelle  (Fr. 
pr.,  2«  édit.,  II,  384)? 

Cheusses  (M™^  de).  Le  16  janvier  1686,  le  commissaire  Fleuri 
conduisait  M""  de  Cheuse,  M""=  de  Combel  et  M"'=  Du  Ry  dans 
trois  monastères;  elles  ont  obéi  sans  murmurer,  écrivait-il,  mais  en 
déclarant  qu'elles  ne  changeraient  pas  de  religion  (Fr.  17421  f°  20). 
Le  22,  la  supérieure  des  Hospitalières  de  Saint-Gervais  reçut  l'ordre 
de  permettre  à  M™"  de  Cheuse  de  voir  sa  sœur,  M'"^  de  Louvrie 
ou  de  Lourye,  à  laquelle  elle  fut  remise,  par  ordre  du  24  août,  en 
sortant  du  couvent  de  Notre-Dame-de-Bon-Secours  au  faubourg 
Saint-Antoine  (O'  3o).  On  l'expulsa  du  royaume  en  1688. 

Nous  pensons  qu'au  lieu  de  M"""  de  Cheuse  il  faut  lire  M"""  de 


Emprisonnés  à  Parts.  69 

Cheusses,  qui  serait  alors  la  femme  de  Jacques  Henri,  sieur  de 
Cheusses,  dont  la  fille  Louise-Madelaine  épousait  en  1679  Nicolas 
de  Rambouillet,  à  Charenton,  ou  la  femme  du  frère  aîné  de  Louise- 
Madelaine  (Rcg.  de  Char.).  Les  De  Cheusses  étaient  de  La  Rochelle 
et  alliés  aux  Marconnay,  d'après  La  France  proL,  ■2"  édit.,  IV,  3o8 
et  III,  317.  Ils  se  réfugièrent  dans  les  Etats  de  Hanovre  à  la  Révo- 
cation, et  l'un  d'eux  était,  en  1692,  officier  dans  les  troupes  danoises 
au  service  de  la  Hollande. 

Chevalier.  Nos  documents  mentionnent  plusieurs  personnages 
de  ce  nom. 

Au  mois  de  décembre  i685,  Jean  Chevalier,  maître  rubannier, 
et  sa  femme,  âgée  de  quatre-vingts  ans,  reçoivent  après  abjuration 
un  secours  de  27  livres;  Samuel  Chevalier,  compagnon,  et  Marthe 
Gaudon,  sa  femme,  reçoivent  36  livres  aussi  après  abjuration 
(Fr.  7o5o  f  i36). 

Le  14  janvier  1686,  le  commissaire  Dumesgnil  notait  comme 
ayant  promis  d'abjurer  Gabrielle  Chevalier,  de  la  rue  Saint-Méderic, 
Marie  et  Catherine  Chevalier.  La  dernière  était  femme  de  Charles 
Colard,  suisse,  qui  s'était  enfui  après  avoir  été  contraint  d'abjurer 
(Fr.  7o5i  f°  54). 

Un  Chevalier  fut  arrêté  pour  la  R.,  par  ordre  du  5  mai  1692 
(O  '  36). 

Chevreau.  Le  24  mai  1698,  Pontchartrain  approuvait  D'Ar- 
genson  d'avoir  laissé  Chevreau  un  mois  en  prison  pour  la  R. 

Chifflard  (Léa),  mise  au  Grand-Chàtelet  pour  la  R.  le  18  juin 
1686  (Fr.  7o5i  f''  299). 

Chitton  (M"'=)  ou  de  Chitton,  mise  aux  Nouvelles-Catholiques 
en  1695  {Fr.pr.,  2'=  édit.,  IV,  384). 

Choreau,  «  mauvais  catholique»,  arrêté  et  conduit  à  la  Bastille 
par  ordre  du  27  février  1688  (O  '  82). 

Chrestien  (Jacques),  voir  Festu. 

Chrestien  (M"'=).  Le  3o  septembre  1688,  Seignelay  mandait  à 
La  Reynie  de  mettre  aux  Nouvelles-Catholiques  une  vieille  fille 
nommée  Chrestien,  qui  était  près  de  M""  Fabrice  et  n'avait  pas 
encore  fait  sa  réunion  (O  '  82.  —  Voir  Fabrice).  —  C'était  vraisem- 
blablement une  descendante  du  poète  Florent  Chrestien,  qui^  au 
siècle  précédent,  avait  défendu  la   Réforme  contre   les  violentes 


70  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Pai-is. 

attaques  de  Pierre  de  Ronsard,  et  dont  le  fils,  Claude  Chrestien, 
avocat  au  Parlement  de  Paris,  épousa  Marie  Gobelin,  dont  il  eut, 
en  1614,  une  fille  nommée  Claire,  laquelle  aurait  pu,  sans  dépasser 
les  limites  de  la  vie  humaine,  vivre  encore  en  1688  [Reg.  de  Char.). 
Pierre  Chrestien,  mis  au  For-l'Évêque  pour  la  R.  le  4  juin  1686 
(Fr.  7o5i  f°  290).  Jacques  fut  naturalisé  anglais  en  1696;  deux 
David  et  un  autre  Jacques  le  furent  également  en  1700. 

CiBOT  (M™^).  Seignelay  écrivait  à  La  Reynie  le  3  novembre  1689  : 
«Mandez-moi  si  vous  croyez  qu'on  doive  envoyer  hors  du  royaume 
la  nommée  Cibot,  qui  est  aux  Nouvelles-Catholiques.  Vous  savez 
bien  que  son  mari,  marchand  de  Poitiers,  est  converti  »  (O  '  33).  La 
Reynie  fut  d'avis  qu'il  fallait  d'abord  recourir  au  moyen  de  conver- 
sion le  plus  énergique,  c'est-à-dire  l'incarcération  dans  une  forte- 
resse. En  conséquence  M™^  Cibot  fut  envoyée,  le  16  novembre,  au 
château  de  Guise,  où  par  ordre  du  21  mai  1691  elle  eut  la  liberté 
de  se  promener  «  pour  le  bien  de  sa  santé  »  (O  '35),  et  dont  elle  ne 
sortit  qu'au  bout  de  huit  longues  années  de  souffrances  pieusement 
endurées.  Par  ordre  du  4  décembre  1697,  elle  fut  conduite  à  Valen- 
ciennes  et  à  Mons  avec  M"*  La  Sauvagère  de  La  Taillée  pour  être 
bannie  du  royaume  (O^  41). 

En  171 1,  un  nommé  Cibot,  évidemment  parent  de  l'expulsée, 
était  signalé  à  Poitiers  comme  opiniâtre  et  chef  de  parti,  empêchant 
«  les  nouveaux  convertis»  de  faire  «leur  devoir»;  le  14  mars,  le  roi 
lui  faisait  ordonner,  ainsi  qu'à  plusieurs  autres,  d'aller  se  faire 
instruire  par  l'évêque,  faute  de  quoi  Sa  Majesté  y  pourvoirait  d'une 
manière  qui  leur  serait  «  très  désagréable  »  {Fr.  pr.,  2*  édit.,  IV,  753). 

Claye  ou  DE  Claye  (M"").  Marie  et  Elisabeth  Claye,  âgées 
l'une,  de  six,  et  l'autre,  de  sept  ans,  sont  portées  sur  la  liste  des 
Nouvelles-Catholiques  dressée  le  i"  février  1687,  comme  ne  pou- 
vant «sans  danger  être  remises  à  leurs  parents  »  (Fr.  7052  f°  3i). 
Elles  étaient  sans  doute  filles  de  l'un  des  deux  orfèvres,  Jean  et 
Jacques  de  Claye,  qui  obtinrent,  grâce  à  leur  abjuration,  l'autorisa- 
tion d'ouvrir  boutique  à  Paris  (A.  N.,  K  1271).  La  conduite  de 
l'un  d'eux  semble  avoir  paru  suspecte;  car  le  26  avril  1688  Seignelay 
chargeait  La  Reynie  de  s'informer  si  le  nommé  Claye,  orfèvre, 
nouveau  catholique,  faisait  bien  son  devoir  de  catholique.  L'une 
des  demoiselles  obtint  une  pension  de  200  livres  sur  la  caisse  des 
conversions  (O  '  34);  Seignelay  ordonnait  de  la  lui  payer,  le  i5  août 
1690.  Le  25  novembre  1691,  Pontchartrain  réitérait  le  même  ordre 
à  Pellisson.  La  pensionnaire  du  célèbre  apostat  était  la  nièce  de  la 


Emprisonnés  à  Paris.  71 

sœur  Ancelin  des  Nouvelles-Catholiques  (O  *  35).  C'est  elle  appa- 
remment que  concerne  cette  lettre  de  Pontchartrain  au  Prévôt  des 
marchands:  «3i  mars  1701.  La  sœur  Ancelin,  de  la  maison  des 
Nouvelles-Catholiques,  a  une  nièce  qui  est  demandée  en  mariage  par 
le  sieur  Cordier,  qu'on  assure  être  un  homme  de  mérite.  Comme 
la  conclusion  de  cette  affaire  dépend  d'un  emploi,  elle  a  supplié  le 
roi  de  vouloir  lui  faire  donner  un  bureau  de  recette  de  la  capitation; 
si  personne  ne  vous  plaisait  plus  que  le  sieur  Cordier,  veuillez  vous 
servir  de  lui  »  (O  248). 

Clermont  (M™^  de),  obligée,  par  ordre  du  3  février  1686,  de 
quitter  Paris  et  de  retourner  près  de  son  mari  (O  '  3o). 

Clermont  d'Amboise  (M"^  de).  Charles-Léonor  de  Clermont 
d'Amboise,  marquis  de  Loudon,  avait  épousé,  le  4  avril  1681,  dans 
le  temple  de  Charenton,  en  présence  de  Louis  de  Saint-Del3rs, 
marquis  d'Heucourt,  et  de  Claude-Antoine  de  Saint-Simon,  marquis 
de  Courtomer,  ses  cousins,  Madelaine  de  Mormès,  fille  de  Saint- 
Hilaire  dont  le  bras  fut  emporté  par  le  boulet  qui  tua  le  maréchal 
de  Turenne  {Reg.  de  Cliar.).  Il  en  eut  au  moins  une  fille;  car,  le 
25  mars  1698,  D'Argenson  reçut  l'ordre  d'arrêter  et  de  mettre  aux 
Nouvelles-Catholiques  la  demoiselle  de  Clermont,  qui  était  à  l'Ar- 
senal chez  M"'^  de  Saint-Hilaire,  sa  grand'mère.  L'enlèvement  eut 
lieu  dans  les  premiers  jours  de  mai,  par  le  ministère  de  l'exempt 
Desgrez  (O  '  42  et  Biillct.,  Z"  série,  II,  559\ 

Clinchant.  Pontchartrain  écrivait  le  12  juin  T695  à  l'abbesse 
de  Port-Royal  :  «  Le  roi  désirant  être  informé  de  l'état  auquel  était 
la  demoiselle  Clinchant  lorsqu'elle  s'est  évadée  de  votre  maison^  de 
quelle  manière  elle  y  était  entrée,  et  s'il  est  vrai  qu'elle  eût  l'esprit 
aliéné  par  des  vapeurs  »  (O  '  39). 

Closroger.  Le  26  avril  1688,  Seignelay  informe  La  Reynie 
qu'il  va  faire  conduire  hors  du  royaume  les  nommées  Gardouleau, 
Le  Maistre,  Closroger,  Anne  Janots,  auxquelles  il  avait  été  donné 
quelque  temps  pour  se  préparer  à  partir  (O  •  32). 

Clouet  (Hubert),  loueur  de  carrosses,  mis  au  For-l'Evêque  par 
ordre  du  11  juillet  1686,  en  sortit  en  vertu  d'un  ordre  du  23  (O  *  3o). 

CocHARD  (M™^),  voir  II,  284. 

CocHARD  (Matthieu),  voir  II,  588. 

Cochet  (Les),  voir  II,  56i. 


72  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

CocQUERET.  Le  i3  août  1691,  Pontchartrain  demandait  à  La 
Reynie  son  avis  sur  le  placet  envoyé  par  Cocqueret,  prisonnier  à  la 
citadelle  d'Amiens  (Bidlet.  IV,  209). 

CoiGNARD  (Jean),  marchand  de  Rouen,  parent  de  Henri 
Coignard,  sieur  du  Petitchamp,  conseiller  au  Parlement  de  Nor- 
mandie, ayant  tenté  de  rejoindre  à  l'étranger  sa  femme  et  ses 
enfants,  fut  arrêté  le  9  septembre  1686  près  du  Bourget  par  Auzillon, 
en  compagnie  du  guide  Vertot,  chambellan  de  Monsieur,  et  du 
proposant  Jean  Chabrol,  de  Thouars.  On  le  mit  au  For-l'Évêque, 
et  Sa  Majesté  ordonna  qu'on  fît  le  procès  des  fugitifs  et  celui  du 
guide.  Par  ordre  du  26  octobre,  Coignard  fut  transféré  au  Vieux- 
Palais  de  Rouen  (O  *  3o  et  Fr.  7o5i  f  264). 

Vertot  avoua  dans  son  interrogatoire  qu'Emmanuel  Peraire, 
agent  de  change,  rue  Herbière  à  Rouen,  lui  procurait  des  fugitifs  à 
conduire;  qu'ils  étaient  convenus  de  partager  les  5oo  pistolés  qu'un 
nommé  Tranchepain  promettait  pour  son  évasion;  sur  quoi  Seignelay 
ordonna,  le  22  septembre,  d'arrêter  aussi  Peraire.  Vertot,  d'abord 
mis  au  For-l'Évêque,  fut  transféré  à  la  Bastille  par  ordre  du 
26  octobre,  puis,  le  4  août  1687,  envoyé  au  château  de  Ham,  o\x  l'on 
s'empressa  de  le  mettre  au  cachot.  Sur  sa  plainte^  Seignelay  l'en 
fit  tirer  le  28  septembre.  Envoyé  ensuite  au  château  de  Dieppe, 
Vertot  fut  relâché  par  ordre  des  10  et  21  juin  1688,  mais  avec 
défense  de  venir  à  Paris. 

CoLLAVET  (Françoise  Chappuy,  femme  de  Benoist),  dit  La 
Marche,  trompette  du  roi,  fut  mise  dans  le  couvent  des  Bénédic- 
tines de  la  rue  des  Postes,  aux  frais  de  son  mari,  par  ordre  du 
12  mars  1687,  et  en  sortit  le  9  juin  (O  '  3i). 

CoLLESsoN  DE  Beronne  (Henri-Antoinc  de),  gentilhomme  origi- 
naire de  Ménévillers  (Oise),  dépendance  de  l'abbaye  de  Saint- 
Martin-au-Bois  en  Picardie,  était  ancien  capitaine,  et  fut  arrêté,  par 
ordre  du  i3  juin  1692,  sous  l'accusation  d'avoir  fait  passer  des  pro- 
testants à  l'étranger.  On  le  mit  à  la  Bastille,  où  il  était  encore 
détenu  le  17  novembre,  bien  que  l'ordre  de  sa  libération  eût  été 
signé  le  10  août.  Ce  n'est  que  le  21  avril  1698  qu'on  le  trouve  chez 
un  de  ses  parents  en  Picardie,  et  libre  d'aller  désormais  où  il  voudra 
(O  1  36  et  37). 

Il  y  avait  à  Paris  des  protestants  du  nom  de  CoUesson  :  Jeanne 
Collesson,  femme  du  sieur  Cardet,  marcliand,  abjura  le  11  janvier 
1686  (Fr.  7o5i  fii6).   Susanne  Collesson,  fille  de  Paul,  docteur 


Emprisonnes  à  Paris.  ■yS 

en  médecine  à  Vitry-le-François,  se  maria  deux  fois  à  Charenton, 
la  première,  en  1668,  avec  Abraham  du  Pleix,  sieur  du  Fay;  la 
seconde,  en  1677,  avec  Jacques  Grostête,  sieur  de  La  Buffière, 
fils  de  l'ancien  de  Charenton. 

Collets,  de  Villiers-le-Bel  (?),  mis  à  l'Hôpital-Général,  en  sort 
avec  Tavernier,  Hauduroy,  Tavernier  et  Poupart,  par  ordre  du 
4  novembre  1699  (O  '  43)- 

CoLLEviLLE,  voir  II,  575. 

CoLOMBET,  voir  Pardieu. 

CoLONiA.  Le  commissaire  Gazon  écrivait  à  la  Reynie  le  19  no- 
vembre 1686  : 

Le  sieur  Colonia,  hollandais  de  nation,  que  je  connais  il  y  a  plus  de  vingt 
ans,  lequel  est  naturalisé  français,  s'était  retiré  chez  l'ambassadeur  de  Hol- 
lande; il  est  maintenant  rue  Saint-Benoit  avec  sa  nièce  catholique  à  laquelle  il 
a  fait  une  donation  d'une  maison  sise  rue  Mazarine.  Cette  nièce...  m'est  venue 
dire  ce  matin  qu'elle  voyait  son  oncle  dans  une  disposition  de  changer  de  reli- 
gion, et  que,  si  on  lui  faisait  quelques  menaces  de  l'arrêter,  elle  croit  que  cela 
avancerait  sa  réunion.  J'appréhende  que  les  menaces  que  l'on  lui  pourrait 
faire  ne  l'obligeassent  à  se  retirer  chez  ledit  sieur  ambassadeur,  et  je  crois 
que  vous  trouverez  plus  à  propos  de  s'assurer  de  sa  personne,  auquel  cas  il 
faudrait,  s'il  vous  plaît,  en  donner  l'ordre  (Fr.  7052,  f"  286). 

CoMBEL  (Anne  Bellettes,  veuve  de  Pierre),  sieur  de  Massanes, 
dont  la  fille  avait  épousé  à  Charenton  Charles  Pineton  de  Chambrun, 
sieur  de  Larcis,  en  1676,  refusa  d'abjurer  à  la  Révocation  et  fut 
enfermée  le  21  janvier  1686,  »  par  ordre  du  14,  au  couvent  du 
Cherche-Midi.  Le  29,  la  supérieure  recevait  l'ordre  de  laisser 
pénétrer  près  de  sa  belle-mère  le  sieur  de  Chambrun,  qui  avait 
abjuré  le  i3  décembre  précédent.  M-"^  de  Combel  fit  peu  de  résis- 
tance; dès  le  20  février  elle  avait  signé  la  profession  de  foi,  et  le 
lendemain  elle  fut  remise  entre  les  mains  de  Cormier,  avocat  au 
conseil,  et  son  ami  particulier,  pour  achever  de  s'instruire  et  faire 
promptement  abjuration.  Sur  sa  demande,  elle  fut  rétablie  le  i"""  mai 
dans  les  privilèges  de  veuve  de  conseiller-secrétaire  du  roi  (A.  N., 
E  1884).  Elle  n'avait  pourtant  abjuré  que  des  lèvres;  car  le  29 juillet 
de  la  même  année,  elle  était  dénoncée  comme  recevant,  dans  son 
appartement  de  la  rue  Neuve  Saint-Eustache,  de  petites  assemblées 
(O'  3o  et  Fr.  17421  f°  47).  Elle  était  encore  notée  comme  mauvaise 
catholique  en  1688. 

'  Voir  M"«  de  Cheusses. 


74  Révocation  de  PÉdit  de  Nantes  à  Parts. 

Les  Combel  étaient  alliés  aux  Bédé  et  aux  Du  Cerceau. 

Combes.  Le  i8  octobre  1686,  Desgrez  arrêtait  à  Luzarches, 
dans  la  carrosse  d'Amiens,  une  dame  de  Combes,  du  Languedoc, 
en  même  temps  que  Pierrette  Martine,  sa  servante,  la  fille  du  sieur 
Breton,  et  les  deux  guides  flamandes  Hélène  Crampon  et  Marie  de 
Courcelle  (Fr.  7061  f°''  266  et  269).  La  dernière,  qui  était  catholique 
et  qu'on  mit  au  Petit-Chàtelet  le  24  octobre,  n'en  était  pas  encore 
sortie  le  14  décembre  (f"  285). 

En  1692,  une  nommée  Marthe  Crampon,  de  Bruxelles,  fut 
arrêtée  avec  la  demoiselle  Ferdinand  Vost  et  Van  Bommel,  par 
ordre  du  29  février.  Tous  trois  étaient  suspects  de  faire  passer  en 
fraude  des  dentelles  (O'  36)  et  des  religionnaires. 

Combles  (M"'=  de).  Susanne,  fille  d'Isaac  de  Combles  de  Nayves, 
pasteur  à  Lyon,  puis  à  Metz,  où  il  resta  jusqu'à  la  Révocation,  fut 
mise  aux  Nouvelles-Catholiques  en  1686.  Elle  est  portée  sur  la  liste 
du  14  décembre  comme  encore  protestante,  et  servant  M™"  de 
Sainte-Hermine,  M"'=  de  Lescours,  etc.  (Fr.  7o5i  f°  248).  Les  lignes 
suivantes,  que  Seignelay  adressait  à  Pellisson,  nous  révèlent  qu'elle 
finit  par  se  laisser  gagner:  «i5  août  1690.  Le  roi  m'a  ordonné  de 
vous  dire  de  payer  le  plus  tôt  possible  la  pension  de  3oo  livres  ci- 
devant  accordée  à  Susanne  de  Combles,  fille  du  ministre,  qui  est 
dans  la  communauté  de  la  dame  des  Bordes  au  faubourg  Saint- 
Germain»  (O'  34).  —  Sa  sœur  Marthe,  femme  de  Vincent  de  la 
Huterie  de  Montoy,  se  laissa  également  séduire  par  la  caisse  des 
conversions  et  reçut  en  1702  une  pension  de  800  livres  (Fr.  pr.,  2." 
édit.,  IV,  557). 

CoMPAN  (M™^)  fut  mise  dans  une  communauté  et  ses  deux  filles, 
aux  Nouvelles-Catholiques,  par  ordre  du  28  octobre  1698  (O'  42). 
Nous  ignorons  ce  que  devinrent  les  filles;  quant  à  la  mère,  au  bout 
d'un  an  de  séjour  chez  les  violentes  Miramiones,  on  la  jugeait  bonne 
catholique.  Pontchartrain  écrivait  à  D'Argenson  le  17  novembre 
1699:  «Vous  pouvez  faire  rendre  la  femme  de  Compan  à  sa  famille, 
puisque  vous  êtes  content  des  marques  qu'elle  a  données  d'une 
conversion  sincère;  vous  trouverez  avec  cette  lettre  l'ordre  pour 
la  faire  sortir  de  la  maison  de  l'Union  Chrétienne.  »  (O'  48). 

CoNiN.  Le  22  juillet  1686,  Seignelay  ordonnait  à  La  Reynie  de 
rendre  à  Madelaine  Conin  les  cinquante  écus  pris  sur  elle  lorsque 
Gazon  l'avait  arrêtée  au  Temple  (O^  3o). 

CoNRART  (Les),  voir  Anciens,  II,  47. 


Emprisonnes  à  Paris.  76 

CoNSTANS.  On  lit  dans  un  rapport  de  police  du  12  janvier  1686: 
«Pour  le  sieur  Constans,  l'on  ne  peut  savoir  sa  qualité,  ce  qu'il  fait 
ni  ce  qu'il  est»  (Fr.  7081  f"  89).  Mieux  renseignée  plus  tard,  la 
police  découvrit  que  c'était  un  avocat  du  Languedoc,  qui  faisait  à 
Paris  les  fonctions  de  ministre,  allant  de  maison  en  maison  raffermir 
et  consoler  les  gens  de  la  R.  (f"  252).  Le  2  mars,  La  Reynie  reçut 
l'ordre  de  le  faire  arrêter  partout  où  on  le  trouverait,  fût-ce  même 
chez  l'envoyé  de  l'Électeur  palatin,  qui  n'avait  que  le  titre  de 
secrétaire  (O'  3o).  Par  ordre  du  28  janvier  1687,  Constans  fut 
transféré  de  la  Bastille  au  château  de  Saumur  (O'  3i). 

Corbeau  (Antoine),  condamné  aux  galères  perpétuelles  en  1687, 
pour  avoir  fait  évader  du  royaume  plusieurs  nouveaux  convertis, 
interjeta  appel,  le  25  octobre,  et  obtint  des  lettres  de  rémission  le 
12  juillet  1688,  sans  doute  grâce  à  l'abjuration  (Voir  Toffin). 

CoRDEREY,  arrêté  par  ordre  du  27  février  1688,  fut  transféré 
de  la  Bastille  au  Châtelet  par  ordre  du  i3  octobre  suivant  (O*  82). 
Seignelay  écrivait  le  12  septembre  1689  à  Harlay :  «Je  ferai  expédier 
des  lettres  de  commutation  de  peine  pour  les  condamnés  aux 
galères  dont  vous  m'avez  envoyé  les  noms  ;  mais  à  l'égard  de  Coderey 
{sic),  le  roi  veut  qu'il  aille  aux  galères  quoique  invalide»  (O'  33). 
—  Ce  nom  ne  se  trouve  cependant  pas  dans  la  liste  des  galériens 
de  La  France  protestante  2*  édit.,  IV). 

CossART  (M"^),  née  Marguerite  Gaudon,  mise  au  Grand-Chàtelet 
pour  la  R.  le  28  février  1686  (Fr.  7o5i  f°  288),  était  sans  doute 
parente  de  Samuel  Cossard,  de  Villiers-le-Bel,  perruquier,  né  en 
1671,  et  assisté  en  Angleterre  en  1705  avec  sa  femme  et  trois  enfants 
(Ms.  B.  du  pr.)  La  femme  de  Noël  Cossard,  de  près  Paris,  assistée 
à  Genève  en  1694  {Ibid.). 

CossoN  DE  Chayssac  (Barthélcm)') ,  ancien  prêtre  catholique, 
embrassa  le  protestantisme  et  servit  de  guide  aux  protestants  qui 
cherchaient  un  refuge  à  l'étranger.  Pour  ce  double  crime  il  fut 
condamné  aux  galères,  et  passa  d'abord  cinq  années  dans  les  prisons 
et  les  cachots  [Biillct.,  2''  sér.,  I,  487)  ;  après  quoi  on  le  mit  à  la 
Tournelle,  d'où  il  partit  avec  la  chaîne  au  printemps  de  1690.  Un 
de  ses  comgagnons  de  chaîne,  M.  de  Lensonnière,  qui  l'appelait 
Desséchât,  écrivait:  «  L'illustre  M.  Dess....  nous  ravit  par  sa  profonde 
érudition  et  par  sa  piété»  (p.  490);  et  M.  de  Laubonière',   autre 

'  Induit  en   erreur   par  les  documents,       nous  l'avons    appelé    plus  haut  (II,   58o) 

Laubouinière. 


■yô  Révocation  de  l'Édit  de  Nantes  à  Paris. 

galérien  :  «  Notre  ami  vous  envoie  l'Exposition  qu'a  faite  notre  très- 
cher  frère  M.  de  Cheissac,  qui  est  un  homme  admirable  »  (p.  493). 
Cette  Exposition  n'était  sans  doute  autre  chose  que  la  pièce  imprimée 
en  1882  par  M.  De  Félice,  dans  le  format  in-i8,  sous  ce  titre  : 
Réponse  que  fit  M.  Chayssac,  ci-devant  ecclésiastique  romain,  à  un 
missionnaire  de  Marseille,  touchant  sa  foi  et  sa  religion,  condamné 
aux  galères  pour  avoir  changé  de  sentiment  et  avoir  passé  des  gens 
de  la  religion.  Ce  galérien  fut,  dit  la  France  protestante  (2.^  édit.,  VI, 
244)  «mis  au  cachot  du  Fort  Saint-Nicolas  '  par  suite  de  ses  disputes 
avec  les  missionnaires  catholiques;  il  s'échappa,  mais  fut  repris  et 
transporté  au  château  d'If,  où  il  mourut  «  l'esprit  tourné  »  en  août 
1697». 

CosTARD  (Roger),  banquier,  fut  arrêté  et  mis  à  la  Bastille  par 
ordre  du  i5  avril  1686.  Le  25,  M.  de  Besmaus  était  invité  à  ne  le 
laisser  sortir  qu'après  abjuration  (O*  3o). 

CoTTEREAU  [Jean],  né  en  1641'^  à  Nîmes,  réfugié  en  Angleterre. 
Les  connaissances  que  Cottereau  possédait  en  horticulture  lui 
avaient  procuré  une  place  dans  la  maison  du  roi  Guillaume.  Comme 
il  faisait,  de  temps  à  temps,  des  voyages  en  France  afin  de  surveiller 
une  fabrique  de  pipes  qu'il  avait  établie  à  Rouen,  on  se  persuada 
qu'il  profitait  de  son  séjour  dans  cette  ville  pour  affermir  ses  core- 
ligionnaires dans  leur  foi.  Il  était  déjà  fortement  suspect  lorsqu'il 
eut  l'imprudence  d'écrire  un  libelle  contre  M"=  de  Maintenon.  C'était 
plus  qu'il  n'en  fallait  pour  se  perdre.  Il  fut  jeté  à  la  Bastille  le  6  mai 
1698.  Au  bout  de  quelques  années  de  détention,  «il  fut  pris  de 
temps  en  temps  de  vertiges,  qui  approchaient  fort  de  la  folie  ».  Les 
convertisseurs,  et  notamment  le  jésuite  Riquelet,  lui  ayant  promis  de 
lui  faire  ouvrir  les  portes  de  l'horrible  prison,  s'il  abjurait,  il  céda; 
néanmoins  «on  crut  aussi  juste  que  nécessaire  de  le  laisser  à  la 
Bastille  et  même  de  l'y  oublier.  Il  y  passa  dix-huit  ans  »  {France 
prot.,  IV,  77),  n'en  étant  sorti  que  le  12  décembre  1715  (Arsen.  F. 
Bast.,  io5i2).  On  l'accusait  de  ne  s'être  pas  agenouillé  devant  le 
saint-sacrement  passant  dans  les  rues,  et  de  «Tavoir  regardé  avec 
mépris  ». 

Nous  lisons  dans  un  rapport  rédigé  par  D'Argenson  en  I7i5: 

Cottereau  est  né  de  la  R.  P.  R.  et  il  en  est  plus  entêté  que  jamais...  Il 
est  du  nombre  de  ceux  que  M.  de  Pontchartrain  m'a  fait  l'honneur  de  me 

'  En  1692  ;  il   y    était   encore   après    le       Cottereau  était  âgé   de  soixante-deux  ans 
mois  de  mai  1694.  en  lyiS. 

-  D'après    le    rapport    de    D'Argenson, 


Emprisonnés  a  Paris.  77 

marquer  devoir  rester  toujours  à  la  Bastille.  Il  y  avait  du  temps  qu'il  était 
malade  d'une  descente,  et  il  se  plaignait  fort  du  mal  de  poitrine.  Telle  était  sa 
situation  en  1712.  En  lyiS,  ses  infirmités  étaient  plutôt  augmentées  que  dimi- 
nuées, ce  qui  me  fit  présumer  qu'il  ne  vivrait  pas  longtemps.  L'année  dernière, 
ses  infirmités  étaient  augmentées  à  un  tel  point  qu'il  ne  pouvait  plus  marcher; 
mais  il  avait  toujours  le  même  entêtement  pour  sa  religion.  Il  est  toujours  au 
même  état  et  dans  les  mêmes  dispositions  {Arc/t.  Basl.,  X,  161). 

Il  s'éteignit  en  1716  sans  avoir  été  relâché. 

Le  Parisien  Samuel  Cottereau,  sieur  du  Clos,  médecin  de 
Louis  XIV  et  membre  de  l'académie  des  sciences,  abjura  au  mois 
d'août  i685  et  entra  dans  un  couvent  de  capucins,  oii  il  mourut  en 
1715. 

CoTTiN  (Marie  Bezard,  femme  de  Denis),  mise  au  For-l'Evèque 
pour  la  R.  le  17  juin  1686  (Fr.  7o5i  f°29o). 

CouLLEZ  (Alexandre),  voir  I,  558. 

CouLON  (Gabriel),  voir  Toutin. 

CouLON  (M"^).  Coulon,  orfèvre  parisien  très  pauvre,  qui  avait 
perdu  sa  femme  en  1684,  se  vit  enlever  sa  fille  Esther,  âgée  de  dix- 
neuf  ans,  que  le  commissaire  Delamare  conduisit  le  19  décembre 
i685  aux  Nouvelles-Catholiques.  Le  père  passait  pour  bon  catho- 
lique au  mois  de  juin  1686.  Sur  une  liste  du  3o,  Esther  était  notée 
comme  fort  infirme  de  la  vue  et  bonne  à  mettre  en  apprentissage 
(Fr.  7o5i  f°  168).  La  France  protestante  (2^  édit.,  IV,  782)  mentionne 
une  Esther  Coulon  transférée  des  Nouvelles-Catholiques  à  l'Hôpital- 
Général  en  1713. 

S'il  n'y  eut  qu'une  personne  de  ce  nom,  elle  serait  donc  restée 
vingt-huit  ans  dans  la  maison  de  la  rue  Sainte-Anne.  Il  semble 
bien  peu  probable,  à  moins  de  circonstance  particulière,  que  les 
religieuses  aient  gardé  si  longtemps  une  «non  payante».  D'ailleurs 
l'Église  de  Paris  comptait  dans  son  sein  d'autres  Coulon, 
notamment  Daniel,  orfèvre  de  la  rue  Mazarine,  qui  abjura  presque 
en  même  temps  que  Sara  Varnier,  sa  femme  (Fr.  7o5i  f'^  189 
et  270). 

CouPiGNY  (M"^  de),  âgée  de  quarante-huit  ans,  mise  aux 
Nouvelles-Catholiques  en  1699,  fut,  par  ordre  du  17  mai  1708, 
transférée  comme  «très-indocile  et  très-obstinée»  aux  Filles  delà 
Providence  d'Auxerre  (O  25o),  et  conduite  la  même  année  aux 
Nouvelles-Catholiques  de  Chartres. 


-yS  Révocation  de  CEdit  de  Nantes  à  Pans. 

CouRCELLE  (Marie  de),  voir  Combes. 

CouRCERAC  (M"''  de),  mise  aux  Nouvelles-Catholiques  le  22  juin 
1686,  n'en  était  pas  encore  sortie  le  i"  février  1687;  mais  dès  le 
mois  de  décembre  précédent,  le  P.  La  Chaise  lui  avait  «fait 
espérer  une  place  pour  être  religieuse  »,  et  le  roi  avait  promis 
200  livres  pour  sa  pension  (Fr.  7081  f"  248),  d'oij  il  appert  qu'elle 
avait  abjuré. 

Son  père,  gentilhomme  saintongeois,  pauvre  et  chargé  d'une 
nombreuse  famille,  était  aussi  enfermé  au  mois  de  février  1686,  et 
l'un  de  ses  fils  avait  abjuré  au  mois  de  septembre  i685  {Fr.  pr., 
2^  édit.  IV,  797). 

CouRTiou  (Marie  Bezard,  femme  d'Isaac),  marchand  de  vin,  rue 
de  la  Parcheminerie,  demandait,  le  12  janvier  1686,  cinq  à  six  jours 
pour  se  faire  «instruire».  A  force  de  temporiser,  elle  resta  en 
liberté  jusqu'au  18  juin,  probablement  sans  avoir  abjuré;  mais  le  18 
on  l'arrêta  ainsi  que  son  mari.  L'une  fut  mise  à  la  prison  de 
l'Abbaye;  l'autre,  au  Grand-Chàtelet  (Fr.  7o5i  f°^  294  et  299). 

Philippe  Courtiou  fut  mis  au  For-l'Evêque  le  19  avril  1686 
(fo  290). 

Marie  Courtiou  et  s«n  mari,  Jean  Gédouin,  marchand  de  vin, 
abjuraient  en  janvier  1686,  et  promettaient,  le  17,  à  M.  de 
Blampignon,  curé  de  Saint-Méderic,  de  faire  instruire  leurs  quatre 
enfants,  dont  les  aînés  étaient  âgés,  l'un,  de  huit,  l'autre,  de 
dix  ans  (f°  85). 

Cristophe  Courtiou,  marchand  de  vin,  rue  Montmartre,  près 
FÉgout  (P  345),  appartenait  à  la  même  famille. 

Courtois.  Le  6  mars  1691,  le  lieutenant-général  de  Compiègne 
recevait  ordre  de  l'arrêter  et  de  l'envoyer  à  la  Bastille  (O'  35).  Le 
6  décembre  1697,  Pontchartrain  ordonnait  à  D'Argenson  de  mettre 
aux  Nouveaux  et  aux  Nouvelles-Catholiques  le  fils  et  la  fille  du 
nommé  Courtois,  et  de  l'obliger  à  payer  leur  pension  (O'  41). 

Courtomer.  Jeanne  de  Caumont,  fille  de  Jacques-Nompar  de 
Caumont,  duc  de  La  Force,  et  de  Marie  de  Saint-Simon,  épousait,  en 
1682,  au  château  de  Laboulaye,  son  cousin  Claude-Antoine  de 
Saint-Simon,  marquis  de  Courtomer,  fils  de  Léonorde  Saint-Simon, 
et  de  Marie  de  La  Noue.  A  la  Révocation  on  la  mit  au  Port-Royal. 
Le  22  février  1686,  Seignelay  la  disait  en  «  de  bonnes  dispositions  », 
et  invitait  l'évêque  de  Toulon  à  l'aller  voir  pour  achever  l'œuvre 
que  l'archevêque  de  Sens  avait  commencée.  Elle  en  sortit  après 


Emprisonnés  à  Paris.  79 

avoir  abjuré,  par  ordre  du  7  septembre  (,0'  3o).  Le  marquis  avait 
moins  tardé  à  embrasser  la  religion  du  roi.  Dès  le  16  octobre  1686, 
le  P.  Ch.  Bordes  écrivait  de  Saint-Magloire  :  Le  marquis  de 
Courtomer  demande  à  être  payé  de  ce  que  lui  doit  Béringhen  père; 
il  travaille  en  Normandie  avec  toute  son  illustre  famille  à  réparer 
les  scandales.  —  La  marquise  l'aidait  à  catholiciser  leur  entourage; 
car  elle  reçut,  en  1688,  une  pension  de  2000  livres  (O'  82)  et,  deux 
ans  plus  tard,  le  don  d'une  rente  de  1200  livres:  «Aujourd'hui 
3  juillet  1690,  le  roi  étant  à  Versailles,  bien  informé  que  le  feu 
sieur  marquis  de  Courtomer  et  sa  femme,  avaient  constitué  au  profit 
du  consistoire  de  Charenton  une  rente  de  1200  livres,  sous  les 
noms  de  Gaillard  et  Grostète  [deux  anciens],  laquelle  rente  appar- 
tient à  Sa  Majesté,  aux  moyens  de  la  révocation  de  l'Edit  de 
Nantes  et  de  la  suppression  du  consistoire  et  du  temple  de 
Gharenton  qui  s'en  est  ensuivie,  et  voulant  Sa  Majesté  traiter 
favorablement  dame  Jeanne  de  Gaumont  La  Force,  femme  de 
Glaude- Antoine  de  Saint-Simon,  marquis  de  Gourtomer,  Sa  Majesté 
a  accordé  et  fait  don  et  remise  à  la  dite  dame  de  Gourtomer  de  la 
rente  de  1200  livres,  tant  principal  et  arrérages  d'icelle,  qui  peuvent 
en  être  dus,  etc  »  (O^  84).  —  Ainsi  récompensée  de  son  prosély- 
tisme, la  marquise  s'efforçait  en  1691  de  triompher  de  la  constance 
de  son  père  enfermé  à  la  Bastille  pour  la  R.,  bien  qu'il  eût  abjuré  en 
1686  ;  elle  l'y  alla  voir  et  lui  fit  envoyer  l'archevêque  de  Sens. 
Lorsque  le  duc  de  La  Force  fut  sur  le  point  de  céder,  on  lui  permit 
(24  mai)  d'aller  demeurer  chez  sa  fille,  qui  le  conduisit  à  la  messe. 
L'année  suivante,  elle  se  plaignait  que  l'Hôtel-Dieu  l'empêchait  de 
jouir  du  don  de  la  rente  de  1200  livres  (Fr.  17,425  f°  22}.  Gelui-ci 
ne  faisait  que  demander  l'application  des  édits  du  21  août  1684  et  de 
décembre  1689,  attribuant  aux  hôpitaux  les  biens  des  consistoires. 
En  1694,  on  obligea  la  marquise  de  donner  à  l'Hôpital-Général  une 
indemnité  de  6000  livres,  dont  son  père  voulut  bien  payer  une  partie 
{Bullet.,  III,  70J. 

Cousin  (Les),  famille  de  banquiers  parisiens,  originaires  de  Meaux, 
dont  plusieurs  membres  passèrent  à  l'étranger,  et  dont  un,  Jean, 
fut  condamné  aux  galères  à  Montélimart  en  i685,  sans  doute  pour 
tentative  d'évasion.  Abraham  et  sa  fille  Susanne,  femme  de  Jean 
Robethon,  furent  arrêtés  comme  ils  approchaient  de  la  frontière,  et 
enfermés  dans  les  prisons  de  Saint-Quentin  à  la  fin  d'octobre  i585. 
Susanne  abjura  pour  obtenir  la  liberté,  et  réussit  bientôt  après  à 
s'enfuir  avec  son  mari  (Fr.  7o53  f"  154).  Moïse,  son  frère  et  l'associé 


8o  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

de  son  mari,  habitait  la  rue  des  Lavandières;  il  figure  avec  sa 
femme  Marie  Crommelin,  leur  fille  et  leur  fils  Moïse,  âgé  de  deux 
ans  et  demi,  comme  fugitif  sur  la  liste  du  i6  février  1687 
(Fr.  7o5if°3i9).  Isaac  et  sa  femme  Anne  Crommelin  se  réfugièrent 
en  Irlande. 

CousTiL,  dit  Beaulieu,  guide,  figure  sur  la  liste  des  prisonniers 
du  Petit-Châtelet  dressée  le  12  mars  1687  (Fr.  7o5i  f"  289). 

Couvreur  ou  Le  Couvreur  (Marguerite),  non  payante,  mise 
aux  Nouvelles-Catholiques  le  3o  août  1686,  était  encore  protestante 
et  servait  les  autres  détenues  au  mois  de  décembre  (Fr.  705 1 
f°  248).  La  liste  des  non-payantes  la  mentionne  comme  pouvant 
demeurer  aux  Nouvelles-Cathohques  (Fr.  7052  f"  24). 

Antoine  Couvreur,  laquais  du  sieur  Lagaise,  avait  abjuré  avec 
ses  maîtres  après  le  9  janvier  (Fr.  yoSi  f"  63).  Parmi  les  religion- 
naires  non  convertis  au  12  février»,  on  trouve  Madelaine  Le 
Couvreur,  femme  de  Louis  Gigoust,  soUiciteur  d'affaires,  du 
faubourg  Saint-Germain  [Ibid.,  î°  84).  Enfin  il  y  avait,  en  avril  i685, 
au  faubourg  Saint-Antoine,  proche  les  Enfants  trouvés,  une  dame  Le 
Couvreur,  qui,  sous  l'inspection  de  Bezard,  ancien  du  quartier, 
tenait  en  pension  des  enfants  orphelins  entrenus  par  le  consistoire 
(Fr.  7o5o). 

Crampon,  voir  Combes. 

Craner,  voir  Buisset. 

Créquy  (M""  de).  La  mère  Garnier,  supérieure  des  Nouvelles- 
Catholiques,  écrivait  au  mois  de  janvier  1687:  «Nous  avons  mis 
M"=  Bernon  dans  la  chambre  de  M""=  la  maréchale  de  Créquy»; 
d'où  nous  concluoiis  que  la  maréchale  était  alors  aux  Nouvelles- 
Catholiques,  ou  venait  d'en  sortir.  Le  maréchal,  François  de  Bonne, 
duc  de  Lesdiguières  était  catholique,  et  avait,  semble-t-il,  épousé 
une  protestante. 

Creseline  (Daniel),  mis  au  Grand-Châtelet  pour  la  R.  le  22  no- 
vembre 1686,  y  fit  abjuration  (Fr.  7o5i  f°  288). 

Crespin.  Seignelay  signait  le  14  janvier  1686  des  ordres  pour 
conduire  dans  des  couvents  la  dame  de  Cheusses,  la  dame  de 
Combel,  la  demoiselle  du  Ry,  la  demoiselle  du  Vidal  et  la  demoi- 
selle Crespin,  qui  refusaient  d'abjurer.  La  dernière,  dont  le  mari 
avait  signé  entre  les  mains  du  commissaire  Gorillon,  était  destinée 


Emprisonnes  a  Paris.  8i 

aux  Ursulines  de  la  rue  Sainte-Avoye;  mais  elle  n'y  alla  point;  car 
La  Reynie  écrivait  à  De  Harlay,  le  17:  «La  demoiselle  Crespin, 
femme  du  sieur  Crespin  qui  demeure  au  quartier  du  Marais,  ne  put 
hier  soutenir  l'effort  des  larmes  et  des  prières  de  toute  sa  famille,  et 
elle  prit  le  parti  de  promettre  [à  l'homme  de  police  qui  voulait 
l'emmener]  de  faire  profession  de  la  R.  C.  entre  ci  et  mercredi 
prochain»  (Fr.  17421  f"  19  et  7o5i  f''  61).  —  Charles  Crespin,  natu- 
ralisé anglais  en  1682,  avec  Jeanne,  Marie,  Claire  et  Marie  (Agnevv, 
sic),  était  peut-être  Charles,  sieur  de  Limbertière,  qui  avait  épousé 
Anne  de  La  Fons  à  Charenton  en  1681. 

Crommelin  (Les).  Vers  le  milieu  du  XVP  siècle,  vivait  à  Courtray 
un  négociant  en  toiles,  nommé  Armand  Crommelin,  dont  la  postérité 
presque  phénoménale  dépassait,  en  1712,  le  chiffre  de  trois  cent 
trente  personnes.  Les  membres  de  cette  famille,  considérable  à 
tous  égards,  se  répandirent  en  Hollande,  en  Angleterre,  en  Irlande, 
en  Amérique,  en  Suisse  et  en  France,  notamment  à  Paris,  Lyon, 
Rouen,  et  surtout  à  Saint-Quentin,  où  Jean  Crommelin,  dernier  fils 
d'Armand,  établit  l'industrie  linière  à  laquelle  il  fit  faire  de  grands 
progrès. 

En  iSgS,  Jean  épousait,  au  château  royal  de  Folembray,  Marie 
de  Semer}-,  fille  de  Jacques  *,  de  laquelle  il  eut  quinze  enfants,  entre 
autres,  1°  Pierre,  2"  Jean  et  3°  Adrien,  qui  ne  quittèrent  point  Saint- 
Quentin,  mais  dont  une  partie  des  descendants  appartient  à  l'Eglise 
réformée  de  Paris. 

1°  Pierre,  né  en  lôgô  et  filleul  de  Catherine,  sœur  d'Henri  IV, 
épousa  Marie  Desormeaux,  et  lui  laissa  en  mourant,  âgé  de  quatre- 
vingts  et  quelques  années,  sept  enfants,  entre  autres,  Marie  et 
Jeanne.  Marie,  née  en  i632,  épousait  à  Charenton,  en  i653,  Jean 
Rondeau,  sieur  de  Monville,  banquier  à  Paris,  mort  avant  1669, 
dont  elle  eut  six  fils  et  deux  filles  :  Marie,  mariée  à  Charenton,  en 
1676,  à  Jacques  Du  Vidal,  et  veuve  sans  enfants  en  1712;  Jeanne, 
mariée  à  Delas,  dont  il  restait  un  fils  en  1712;  Henriette,  mariée  à 
De  Belmont,  receveur  des  traites  à  Saint-Quentin;  Anne,  mariée  à 
Gline,  receveur  des  traites  à  Argenteuil,  près  Paris,  tous  deux  morts 
sans  enfants  avant  1712;  Madelaine,  mariée  à  Samuel  Vauquet, 
d'Amiens,  et  réfugiée  à  Amsterdam  avec  son  mari  et  plusieurs 
enfants;  Marianne,  mariée  à  De  Golancourt,  seigneur  dudit  lieu, 
receveur  des  traites  à  Saint-Quentin  avant  De  Belmont,  et  retiré 

■  La  famille  De  Sémery,  demeurée  pro-       testante,     existe     encore:     l'un     de     ses 

membres  est  pharmacien  à  Paris. 

m  6 


82  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 

dans  sa  terre,  sans  enfants;  Jean,  né  en  i663,  marié  à  Susanne 
Crommelin,  sa  cousine  issue  de  germain,  fille  d'Abraham  Cromme- 
lin  et  de  IVlarie  Boileau;  il  s'établit  à  Saint-Quentin  et  eut  plusieurs 
enfants;  Pierre,  né  en  1664,  mort  garçon.  La  veuve  de  Rondeau, 
remariée  à  Pierre  Catelan,  conseiller-secrétaire  du  roi  et  des  finances, 
en  eut  une  fille  nommée  Catherine,  et  mourut  en  i68r,  âgée  de 
quarante-neuf  ans. 

Jeanne  Crommelin  épousait  à  Charenton,  en  lôSy,  Jacques 
Le  Maistre,  sieur  de  La  Trésorerie  et  de  La  Thibaudière,  âgé  de 
vingt-neuf  ans.  Préférant  la  fortune  à  sa  religion,  il  mérita  le  triste 
honneur  d'être  mis  en  tête  de  la  liste  des  négociants  de  première 
catégorie  qui  avaient  donné  parole  d'abjurer  avant  d'être  mandés 
chez  Seignelay.  Son  fils,  qui  venait  le  second,  n'eut  garde  d'obéir  à 
l'invitation.  Grâce  à  l'abjuration,  le  père  devint  fermier-général;  il 
mourut  en  1706,  quelques  années  après  sa  femme,  laissant  plus  de 
i,5oo,ooo  livres  à  ses  enfants.  Il  en  avait  eu  dix  :  Pierre  (i658), 
inhumé  en  1675;  Jacques  (1660),  Catherine- Jeanne  (1661),  inhumée 
en  i663,  (Louis  (1662),  inhumé  en  i663,  Jean  (1664),  Marie-Jeanne 
(1666),  mariée  à  son  cousin  André  Crommelin,  qu'on  retrouvera 
tout  à  l'heure;  Jeanne,  mariée  au  marquis  d'Ezenet;  Isaac,  marié 
à  Judith  Le  Maistre,  sa  cousine  germaine,  dont  il  eut  deux  fils  ;  il 
mourut  peu  de  jours  après  son  père;  Susanne-Madelaine,  mariée  à 
De  Guillereau,  seigneur  de  Bléré;  Pierre-Henri,  marié  à  la  fille 
d'Etienne  Demeuves,  fameux  banquier  de  Paris  (Selon  La  France 
protestante,  VI,  535  b,  il  abjura  et  laissa  deux  filles,  mariées  dans  la 
famille  de  Ségur). 

2°  Jean,  né  le  9  mars  i6o3,  épousa,  en  1628,  Rachel  Taquelet,  du 
Càtelet,  âgée  de  quatorze  ans,  dont  il  eut  quinze  enfants,  entre  autres: 
Louis  (1625),  Abraham  (1629),  Catherine  (i632),  Jacob  (1642)  et 
Daniel  (1647).  Il  mourut  en  1659,  et  sa  femme,  qui  habitait  Paris,  en 
1686.  —  Louis  épousa,  en  1648  ou  1649,  Marie  Mettayer,  fille  du 
pasteur  de  Saint-Quentin,  et  mourut  en  1669.  Il  laissa  huit  enfants, 
entre  autres:  Anne,  qui  épousa,  en  1674,  à  Charenton,  Isaac  Cousin 
(à  la  Révocation,  ils  passèrent  en  Hollande,  puis  à  Lisburn,  en 
Irlande,  où  le  frère  d'Anne  avait  établi  une  manufacture  de  toiles)  ; 
Catherine,  mariée,  à  Charenton  en  1672,  à  Jérémie  Burgeat,  mar- 
chand, qui  signa  le  T4  décembre  chez  Seignelay.  (Ils  firent  une 
grande  fortune  à  Paris  et  y  demeurèrent  après  la  Révocation, 
malgré  l'exemple  que  leur  donna  leur  mère  et  belle-mère,  Marie 
Mettayer.)  Venue  à  Paris,  à  la  fin  de  i685,  pour  trouver  les  moyens 
d'évasion  qui  lui  manquaient  à  Saint-Quentin,  elle  fut  contrainte  de 


Euiprisonncs  a  Paris.  83 

feindre  d'abjurer  au  commencement  de  1686  ;  mais  deux  mois  plus 
tard,  elle  réussit  à  sortir  du  royaume,  et  rejoignit  sans  doute  son 
père  et  son  frère,  tous  deux  réfugiés  en  Angleterre.  En  1688, 
Catherine  demandait  les  biens  abandonnés  par  sa  mère  (TT  25i). 
Elle  mourut  à  Paris,  laissant  deux  garçons,  dont  l'aîné  épousa  la 
plus  âgée  des  filles  d'André  Crommelin,  son  parent,  et  deux  filles, 
dont  l'aînée  n'eut  point  d'enfants  de  Du  Candal,  son  mari);  Louis, 
fondateur  de  la  grande  manufacture  de  Lisburn,  où  il  attira  une 
partie  de  sa  famille  et  un  grand  nombre  d'ouvriers  réfugiés  ; 
Samuel-Louis,  domicilié  dans  la  maison  paternelle  à  Saint-Quentin, 
mari  de  Judith  Truffet,  de  Laon,  qui,  à  la  Révocation,  emmena  ses 
quatre  garçons  en  Hollande,  oii  elle  mourut.  Bientôt  parti  pour  les 
rejoindre,  le  mari  fut  arrêté  le  14  novembre  i685,  avant  d'être  sorti 
du  Vermandois,  et  amené  au  Grand-Châtelet  de  Paris,  d'où  il  sortit 
le  17  décembre,  évidemment  au  prix  d'une  abjuration  {Bullet.,  VII, 
486  et  Fr.  7o5i  f'^  295).  L'année  suivante  il  était  signalé  comme 
relaps  réfugié  en  Angleterre,  et  conformément  à  un  mémoire  du 
P.  Bayes  de  l'Oratoire,  le  roi  ordonna,  le  i'=''  juin  1686,  la  saisie  des 
effets  laissés  par  le  fugitif  (0'3o).  Après  avoir  rejoint  son  frère  à 
Lisburn,  il  épousa  en  secondes  noces  la  sœur  du  lieutenant-général 
Belcastel,  tué  en  Espagne,  à  la  bataille  de  Villaviciosa. 

Abraham  épousait,  en  i658,  à  Saponay,  Marie  Boileau,  veuve 
de  Paul  Guenault,  apothicaire  et  parent  de  feu  Pierre  Guenault, 
médecin  du  roi.  Au  bout  de  quatre  ou  cinq  ans  de  séjour  à  Paris, 
Abraham  regagna  Saint-Quentin,  où  il  mourut  en  1678,  laissant 
entre  autres  enfants  :  Marie,  mariée  à  Moïse  Cousin,  banquier  à 
Paris  et  associé  à  Daniel  Robethon.  Moïse,  sans  doute  parent 
d'Isaac,  et  domicilié  rue  des  Lavandières,  signa  chez  Seignelay,  et 
s'enfuit  après  la  Révocation,  avec  sa  femme,  son  fils  Moïse,  âgé  de 
deux  ans,  et  sa  fille  Marie,  âgée  de  quinze  mois,  il  laissait  à  Meaux 
quelques  maisons  et  héritages  (Fr.  7o5i  f°  819). 

Catherine,  femme  de  François  de  Coninck,  d'Anvers,  qui  lui 
laissa  en  mourant  à  Rouen  (1662)  quatre  enfants,  épousa  en  secondes 
noces  Robert  Oursel,  du  Havre,  dont  elle  eut  encore  trois  enfants. 
Elle  se  trouvait  à  Paris,  près  de  son  frère  Jacob,  lorsque  Marie 
Taquelet,  leur  mère,  mourut,  en  1686,  âgée  de  soixante-dix-sept 
ans.  Sans  doute  celle-ci  avait  reçu  les  sacrements,  ou  du  moins 
n'avait  pas  fait  acte  de  protestantisme  à  ses  derniers  moments  ;  car 
elle  fut  inhumée  dans  le  cimetière  de  Saint-Sulpice. 

Jacob,  né  en  1642  et  destiné  au  saint  ministère,  suivit  sa  mère 
à  Rouen,  en  i653.  Il  resta  deux  ans  au  collège  de  Quevilly,  et  en 


84  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

sortit  par  le  conseil  de  son  beau-frère  François  de  Coninck,  qui 
voulait  l'établir  en  Hollande  ;  mais  ce  projet  avorta  par  suite  du  peu 
de  soumission  que  Jacob  témoignait  à  ses  maîtres.  La  mort  de  son 
père  ramena  le  jeune  homme  en  France,  au  commencement  de 
l'année  1660.  Il  demeura  chez  son  frère  Louis  environ  deux  ans  et 
demi,  puis  chez  sa  mère,  qui  lui  céda  son  négoce  en  i663,  au 
moment  où  il  épousait  Elisabeth  Testart,  de  Saint-Quentin.  Il  leur 
naquit  huit  enfants  dans  cette  ville:  Camille  (1664),  Cyprien  (1666), 
sorti  de  France  en  1680;  Jacob  (1667),  passé  à  l'étranger  en  i685, 
puis  rentré  en  France,  d'où  la  persécution  le  chassa  de  nouveau; 
Elisabeth  (1668),  morte  presque  en  naissant;  Elisabeth-Catherine 
(1670),  Daniel  (1671),  fugitif  en  1698,  après  la  mort  de  son  grand- 
père  Testart;  Marianne  (1672)  et  Madelaine  (1674).  En  1674,  Jacob 
vint  ouvrir  une  maison  de  banque  à  Paris  (rue  de  la  Chanverrerie), 
où  il  lui  naquit  encore  quatre  enfants  :  François  (1675),  mort  à 
cinq  ans;  Catherine  (1677),  Susanne-Marie  (1680)  et  Jean-Baptiste 
(i685),  mort  en  1686.  Mandé  chez  Seignelay  avec  les  principaux 
négociants,  notamment  Burgeat,  Cousin,  André  Crommelin, 
Demeuves,  Foissin,  Le  Maistre,  Rondeau,  Seignoret,  Testart,  ses 
parents  ou  alliés,  Jacob  signa  la  promesse  d'abjuration  le  14  dé- 
cembre i685.  Sa  femme  ne  put  se  résoudre  à  l'imiter  ;  elle  s'enfuit 
emmenant  cinq  de  ses  filles,  et  gagna  La  Rochelle  d'où  elle  se 
sauva  comme  par  miracle.  Après  être  demeurée  quelques  mois  en 
Angleterre,  elle  y  laissa,  chez  des  parents,  ses  quatre  plus  jeunes 
filles,  et  passa  en  Hollande  avec  Elisabeth-Catherine.  L'aînée, 
Camille,  restée  près  de  son  père  (Fr.  7o5i  f°  3i8),  épousa  Daniel 
Jannot,  de  Saint-Quentin,  en  1688,  et  mourut  en  1691.  Le  29  avril 
1686,  le  commissaire  Delamare  accusait  le  banquier  Crommelin 
d'avoir  fait  plusieurs  recouvrements  pour  Thort,  négociant  en 
eaux-de-vie,  réfugié  à  La  Haye,  qui  lui  avait  confié  des  billets  avant 
son  départ  {Arch.  Bast.,  VIII,  366).  Loin  de  prospérer  durant  les 
douze  années  de  son  séjour  à  Paris,  Jacob  avait  perdu  environ 
5o,oooécus;  aussi  résolut-il,  en  1686',  de  retourner  à  Saint-Quentin 
et  d'y  reprendre  le  commerce  des  toiles  ;  heureuse  résolution  qui 
lui  permit  de  doter  cinq  filles  et  un  fils,  et  d'emporter  de  quoi  vivre 
à  son  aise  à  l'étranger.  Dès  que  ses  enfants  avaient  été  en  âge  de 
se  passer  d'elle,  M"'=  Crommelin  était  revenue  près  de  son  mari, 
puisqu'en  1700  l'évêque  de  Noyon  les  dénonçait  tous  deux  au  roi 


•  Se   trompant    sur    ses   intentions,    la       police  le  dénonçait   le  25  avril  comme  se 

disposant  à  passer  à  l'étranger. 


Emprisonnés  a  Paris.  85 

comme  mauvais  catholiques,  sans  oublier  leur  belle-sœur,  Marie 
Boileau,  veuve  d'Abraham  Crommelin,  qu'il  jugeait  plus  opiniâtre 
encore  dans  son  hérésie.  Enfin  Jacob,  accompagné  de  sa  femme,  se 
retira  en  Hollande,  «oij,  dit-il,  la  Providence  les  conduisit  comme 
parla  main  en  l'année  1708»  {Bullet.,  VII,  491). 

Daniel  épousait  à  Charenton,  en  1674,  une  sœur  de  la  femme 
de  Jacob,  Anne  Testart,  dont  il  eut,  en  1675,  un  fils  nommé 
Charles  {Rcg.  de  Char.).  Il  s'établit  à  Paris  et,  selon  le  mémoire 
rédigé  en  1712  par  son  frère  Jacob,  sut  y  attirer  celui-ci  «sous  la 
flatteuse  espérance  que  cette  double  fraternité  rendrait  leur  société 
avantageuse  de  toute  manière;  mais  la  discorde  la  fit  rompre  avant 
huit  mois,  et  ledit  Daniel  ayant  resté  à  Paris  jusqu'en  l'année 
1680,  Nicolas  Van  Horn  lui  persuada  de  s'intéresser  avec  lui  dans 
la  livraison  d'un  nombre  de  nègres  aux  Espagnols  de  l'Amérique, 
où  se  voj'ant  trompé  et  en  risque  de  la  vie  par  la  mauvaise  foi 
dudit  Van  Horn,  il  se  trouva  fort  heureux  d'être  mis  à  terre  à 
Cadix,  d'où  il  repassa  en  Angleterre,  où  il  prit  quelques  terres  à 
ferme  pendant  dix  ou  douze  années,  jusqu'à  ce  que  finalement  il 
s'embarqua  à  Londres  avec  son  fils  aîné  et  ses  deux  neveux 
Delachambre  et  Oursel,  pour  aller  négocier  à  la  Jamaïque  où  ses 
dits  neveux  moururent  d'une  maladie  contagieuse,  peu  de  jours 
après  leur  arrivée.  Lui  et  son  fils  en  échappèrent  et  se  retirèrent  à 
la  Nouvelle  York,  où  sa  femme  les  suivit  avec  son  fils  cadet  nommé 
Isaac,  qui  y  mourut  avec  sa  mère,  en  1702  ou  1708.  Il  y  a  marié 
avantageusement  son  fils  Charles  à  une  fille  unique  dont  il  y  a  des 
enfants  »  [Bullet.,  VII,  492). 

3°  Adrien  épousait  à  Charenton,  en  1641,  Susanne  Doublet, 
dont  il  eut  neuf  enfants,  entre  autres:  Marie,  Jeanne,  André  (1657) 
et  Jean,  dit  de  Bercy,  le  dernier  de  tous.  Marie,  femme  de  Jean 
Pigou,  d'Amiens,  réfugiée  en  Angleterre  avec  toute  sa  famille 
avant  la  Révocation,  était  marraine  à  Londres  en  i683.  Jeanne, 
épousa  François  Amonnet,  réfugié  à  Londres  avec  toute  sa 
famille  en  1681  (voir  Amonnet).  Jean  épousa  (1687  ou  1688)  Marie- 
Esther  Foissin,  de  Paris,  qui,  après  lui  avoir  donné  cinq  enfants, 
quitta  Saint-Quentin  pour  se  retirer  en  Angleterre,  près  de  ses 
belles-sœurs  Marie  et  Jeanne.  Il  obtint  en  1699  un  certificat  de 
catholicité  constatant  qu'il  avait  rempli  son  devoir  pascal  •. 

'  Certificat  de  catholicité  pour  le  sieur  prochain,  dans  les  pays  étrangers,  pour 

Crommelin    de   Bercy,    marchand    de    la  son  négoce  et  affaires, 

ville  de  Saint-Quentin,  pour    obtenir    un  Je,    soussigné,    prestre,   curé  de  la  pa- 

passeport,   pour   aller    au  mois  d'octobre  roisse  de  Sainte-Catherine,  en  la  ville  de 


86  Révocation  de  FEdit  de  Nantes  à  Paris, 

D'abord  employé  à  Paris  chez  son  beau-frère  Araonnet, 
marchand  de  dentelles,  André  reprit  le  commerce  de  celui-ci  et  s'}' 
enrichit  en  peu  d'années.  Le  4  février  i685,  il  épousait  au  temple 
de  Charenton  sa  cousine  Marie-Jeanne  Le  Maistre,  qu'il  perdit  avant 
1712.  Il  fut  compris,  ainsi  que  son  beau-père,  son  associé  Leroy 
(Roye,  Heroy),  et  son  cousin-germain  Jacob  Crommelin,  dans  la 
première  catégorie  des  négociants  que  le  procureur-général  et  le 
lieutenant-général  de  police  préparaient  à  faire  une  abjuration 
commune  chez  le  secrétaire  d'Etat  Seignelay.  Mais  tandis  que  son 
beau-père  et  son  cousin  n'osèrent  résister  à  de  si  puissants  conver- 
tisseurs, André  Crommelin  se  montra  résolu  à  n'obéir  qu'à  sa 
conscience.  Aussi  dès  le  soir  du  5  décembre,  cinq  jours  avant  la 
réunion  des  soixante-trois  signataires,  fut-il  mis  à  la  Bastille,  dans 
la  chambre  du  sieur  de  La  Noue,  lieutenant  du  roi,  et  sévèrement 
interrogé  sur  «ses  mauvaises  intentions»,  ainsi  que  sur  celles  de 
deux  hommes  qui  venaient  de  quitter  la  France,  et  que  Seignelay 
parlait  d'y  faire  revenir  «pour  les  arrêter». 

Cependant  la  Bastille  effraya  le  prisonnier;  il  mollit  bientôt 
sous  les  verrous,  à  en  juger  par  les  faveurs  qui  lui  furent  accordées: 
le  17  décembre,  autorisation  de  donner  procuration  à  sa  femme 
pour  continuer  ses  affaires  ;  le  29  janvier  1686,  permission  de  s'en- 
tretenir avec  elle.  Bien  qu'elle  paraisse  lui  avoir  conseillé  la 
résistance,  il  abjura  le  5  février  entre  les  mains  du  sieur  Gobillon, 
curé  de  Saint-Laurent  (Fr.  7o55  f°  487).  Le  lendemain,  Seignelay 
adressait  ce  billet  à  La  Reynie:  «Le  sieur  Crommelin,  qui  est  à  la 
Bastille,  ayant  consenti  à  se  faire  catholique,  je  vous  prie  de  me 
faire  savoir  si  vous  croyez  qu'on  puisse  le  faire  sortir».  De  son 
côté,  M.  de  Besmaus  écrivait  le  même  jour  à  La  Reynie,  en  lui 
envoyant  l'abjuration  d'André:  «Vous  ferez  pour  sa  liberté  ce  qu'il 
vous  plaira  ;  il  en  a  grand  besoin  et  m'a  promis  que  sa  femme  ferait 
ce  qu'il  faut».  On  se  borna  toutefois  à  lui  accorder,  le  i5  mars,  la 
liberté  de  la  cour  de  la  Bastille  et  l'autorisation  de  voir  sa  famille. 
Le  25  avril.  M"""  Crommelin  demandait  instamment  qu'on  lui  rendit 
son  mari,  et  le  P.  Gerbais,  comprenant  qu'une  détention  prolongée 
si  fort  au-delà  du  moment  de  l'abjuration,  ôtait  tout  crédit  aux 
promesses  d'élargissement  que  ses  collègues  et  lui  prodiguaient 

Saint-Quentin,   certifie  que  le  sieur  Jean       d'envoyer  ses  enfants    à    la    messe.    Fait 
Crommelin  de  Bercy,  marchand,  colonel       ce  5  septembre  169g.  HUKT. 
de    la    bourgeoisie    de    ladite  ville,    a  fait  Signature  légalise'e  par  le  greffier  de  la 

son    devoir    paschal,     et    prend    le    soin       ville,  Jean  Watier  (TT  233,  apud  Bullet. 

VIII,  46S). 


Emprisonnes  a  Paris.  87 

pour  opérer  des  conversions,  joignait  ses  instances  à  celle  de  la 
malheureuse  femme.  «M.  Crommelin,  qui  a  fait  sa  réunion  il  y  a 
longtemps,  dit-il  dans  sa  lettre  du  27  avril,  demande  la  liberté  avec 
bien  de  l'insistance;  il  prétend  que  ses  affaires  périront  sans 
ressource,  si  on  le  retient  plus  longtemps  prisonnier».  En  juin, 
M™<=  Crommelin  présentait  un  placet  au  roi;  à  la  fin  d'août,  André 
lui  en  adressait  un  autre;  rien  n'y  fit:  le  26  décembre  1686,  Crom- 
melin était  encore  à  la  Bastille,  d'où  il  ne  devait  sortir  que  pour 
être  relégué  hors  de  Paris.  La  Reynie  avait  même  proposé  de 
l'expulser  du  royaume;  mais  Seignelay  se  contenta  du  bannissement 
(O*  3o).  Enfin,  le  12*  janvier  1687,  environ  un  an  après  l'abjuration, 
le  roi  donna  l'ordre  de  le  tirer  du  donjon,  en  lui  faisant  comman- 
dement de  se  rendre  à  Saint-Quentin  et  de  n'en  point  sortir  sans 
permission. 

Pendant  que  son  associé  gémissait  à  la  Bastille,  Leroy  était 
passé  à  l'étranger,  sans  qu'on  pût  découvrir  s'il  avait  ou  non  laissé 
des  biens  en  France  (Fr.  7o5i  f"  Sig).  Son  absence  expliquait  et 
justifiait  tout  à  la  fois  les  plaintes  réitérées  de  Crommelin  et  de  sa 
femme  sur  le  déplorable  état  de  leurs  affaires. 

La  libération  accompagnée  de  bannissement  n'était  donc  pour 
celui-ci  qu'un  palliatif.  A- force  d'instances,  il  obtint,  le  11  avril  1687, 
la  permission  de  se  rendre  à  Aurillac,  en  Auvergne,  et  dans 
d'autres  villes  où  il  avait  des  manufactures,  à  l'exclusion  de  Paris, 
et  à  charge  de  retourner  à  Saint-Quentin  après  son  voyage  (0*3i). 
Il  revint  toutefois  plus  tard  à  Paris,  où  il  paraît  avoir  été  arrêté 
de  nouveau.  Seignelay  adressait,  le  27  septembre  1689,  le  billet 
suivant  au  lieutenant  général  de  police  : 

«Un  homme  qui  était  envoyé  par  le  ministre  Du  Bourdieu,  qui 
est  à  présent  à  Londres,  de  concert  avec  le  comte  de  Schrewsbur}^ 
secrétaire  d'Etat  d'Angleterre,  pour  venir  observer  ici  ce  qui  se 
passait  à  l'égard  des  flottes  du  roi,  me  fit  avertir  de  la  commission 
qu'il  avait;  je  le  renvoyai  en  Angleterre  et  étant  encore  revenu 
envoyé  par  les  mêmes  gens  pour  prendre  de  nouveaux  éclaircisse- 
ments, il  reçut  d'eux  de  l'argent  à  Paris  par  les  mains  d'André 
Crommelin,  contre  lequel  par  conséquent  il  y  a  preuve  qu'il  entre- 
tient correspondance  avec  les  ennemis  de  Sa  Majesté,  et  qu'il  paie 
les  sommes  qui  lui  sont  ordonnées  par  les  espions  que  les  Anglais 
peuvent  avoir  en  France;  le  roi  m'a  ordonné  de  vous  donner 
cet  avis,  et  j'estime  qu'il  sera   bon   d'arrêter  ce   Crommelin  sous 

'  l.e  7  d'après  les  Archives  de  la  Bastille,  VIII,  342). 


88  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 

quelque  prétexte,  pour  l'interroger  sur  ce  sujet  et  tâcher  de 
découvrir  s'il  y  a  quelque  autre  marchand  à  Paris  chargé  des 
mêmes  correspondances»  {Reg.  du  Secr.,  O'  33). 

Il  résulte  de  ce  billet  qu'André,  en  rapport  d'affaires  avec 
l'étranger,  avait  payé  une  lettre  de  change  à  quelque  chevalier  d'in- 
dustrie qui,  s'efforçant  de  tirer  de  l'argent  du  ministre  français  aussi 
bien  que  du  ministre  anglais,  avait  compromis  l'honnête  négociant.  Il 
en  résulte  sans  doute  aussi  que  la  correspondance  d'André  avec  les 
Crommelin  d'Irlande,  d'Angleterre  et  de  Hollande,  n'avait  pas  été 
étrangère  à  la  prolongation  exceptionnelle  de  sa  captivité  et  à  son 
bannissement.  Toutefois  il  semble  qu'on  n'aurait  eu  nul  besoin  de 
prétexte  pour  l'arrêter  de  nouveau,  si  Seignelay  avait  ajouté  une 
foi  entière  à  l'accusation  qu'il  formule  ici. 

André  survécut  à  sa  femme,  qui  lui  laissa  «plusieurs  enfants, 
fils  et  filles».  La  puinée  épousa  Jacques  Du  Candal,  banquier  à 
Paris,  et  l'aînée  fut  mariée  au  fils  aîné  de  Jérémie  Burgeat.  Il  existait 
en  1712  des  enfants  issus  de  ce  dernier  mariage  {Bullct.,  VII,  495.) 

«En  1708,  dit  La  France  protestante  {IV ,  I23  b),  le  roi  confirma 
André  Crommelin  dans  sa  noblesse.  Cette  'faveur  semble  prouver 
qu'on  le  regardait  comme  sincèrement  réuni  ;  mais  on  n'était  pas 
aussi  certain  des  bonnes  dispositions  des  enfants  qui  étaient  restés 
auprès  de  lui,  puisqu'en  1713  nous  trouvons  encore  deux  domoiselles 
Crommelin  enfermées  aux  Nouvelles-Catholiques  avec  quatre  filles 
d'un  autre  marchand  de  Paris  appelé  Paul  Foissin.»  —  Est-ce  bien  à 
l'ancien  prisonnier  qu'on  accorda  cette  faveur?  Nous  ne  savons.  Quant 
aux  deux  demoiselles  mises  aux  Nouvelles-Catholiques,  elles  peuvent 
avoir  appartenu  à  quelque  autre  branche  de  l'innombrable  famille, 
sur  laquelle  les  frères  Haag  n'avaient  en  i853  que  des  documents 
tout  à  fait  insuffisants.  En  effet,  le  4  novembre  1699,  Pontchartrain, 
invitait  M.  Bignon,  intendant  de  Picardie,  à  donner  à  Crommelin, 
marchand  de  Saint-Quentin,  l'ordre  de  rappeler  sa  fille  qui  était  à 
Paris  dans  l'intention  de  s'évader  {,Rcg,  du  Secr.,  O*  43). 

Nous  ne  savons  pas  non  plus  quel  était  le  triste  personnage  au 
sujet  duquel  Seignelay  écrivait^  le  2  décembre  i683,  au  procureur- 
général  De  Harlay:  «Le  nommé  Crommelin  de  la  R.  P.  R.  a  fait 
présenter  au  roi  un  placet,  par  lequel  il  se  plaint  de  ce  que,  étant 
venu  de  Saint-Quentin  à  Paris  à  l'insu  de  ses  parents  pour  faire 
abjuration,  quelques  gens  de  la  R.  P.  R.  lui  ont  calomnieusement 
suscité  une  accusation  de  crime  d'adultère,  pour  raison  de  quoi  il  a 
été  mis  prisonnier  au  Petit-Châtelet  où  il  est  depuis  trois  mois,  sans 
qu'on  fasse  aucunes  poursuites  contre  lui,  ce  qui  retarde  sa  con- 


Emprisonnés  à  Paris.  89 

version,  sur  quoi  Sa  Majesté  m'a  ordonné  de  vous  écrire  de  tenir  la 
main  à  ce  que  le  procès  intenté  contre  lui  soit  incessamment  jugé» 
{Reg.  du  Secr.,  O*  27). 

Nous  regrettons  davantage  de  ne  pas  mieux  connaître  la 
nommée  Crommelin  de^la  R.  P.  R.,  qui  s'était  mise  en  marche  pour 
sortir  du  royaume,  et  que  Lieven,  maître  de  l'hôtellerie  du  Saumon 
à  Courtray,  devait  aller  prendre  au  logis  de  la  Belle  Image  à  Arras, 
pour  lui  faire  franchir  la  frontière.  Arrêtée  à  Chauny,  au  mois  de 
mars  1686,  elle  fut  mise  dans  les  prisons  de  Saint-Quentin,  et 
l'intendant  Chauvelin  reçut  l'ordre  de  ne  la  relâcher  qu'après  qu'elle 
aurait  fait  abjuration  [Reg.  du  Sccr.,  O'  3o,  14  mars). 

Crosnier  (appelé  aussi  La  Crosnière),  accusé  d'avortements  et 
soupçonné  de  conduire  les  protestants  hors  du  royaume,  fut  envoyé 
de  Paris  le  24  mai  1687  au  château  d'Angers,  pour  y  être  détenu 
toute  sa  vie.  Il  s'enfuit  en  1695,  fut  repris  à  Bourg-la-Reine,  et 
enfermé  au  château  de  Vincennes,  dont  il  blessa  le  commandant, 
dans  un  accès  de  fureur.  Il  y  mourut  en  1709,  muni  des  sacre- 
ments (Ravaisson  IX,  2  etc.). 

Crux  (M"^  de),  marquise  de  Courboyer,  née  Louise  de 
Machecoul,  eut  un  fils  qui  épousa,  en  1684,  Françoise  de  Saint- 
Martin,  fille  du  conseiller  au  Parlement  de  Paris,  et  plusieurs  filles 
avec  lesquelles  elle  essaya  de  passer  à  l'étranger.  Averti  de  leur 
arrestation  par  Fautrier,  intendant  de  Lille^  Louvois  l'invita,  le 
4  mars  1686,  à  envoyer  la  mère  aux  Nouvelles-Catholiques  de  Paris, 
et  les  filles  à  Port-Royal  (Arch.  Guerre). 

CuiSY  (M"^  de),  habitant  avec  sa  mère  le  village  de  Dammard 
près  La  Ferté-Milon  et  parente  du  sieur  de  Grimpré,  fut  arrêtée  à 
Laon  comme  fugitive  vers  le  milieu  de  l'année  1686,  et  remise  en 
liberté  sous  la  caution  de  sa  mère.  Au  mois  d'août,  Grimpré  leur 
rendit  visite  en  se  dirigeant  vers  la  frontière.  La  mère  et  la  fille 
s'étant  peu  après  décidées  à  le  suivre,  furent  arrêtées  à  Sedan  le 
i5  octobre,  sur  les  avis  du  commissaire  Delamare,  et  sans  doute 
ramenées  prisonnières  à  Paris  (Fr.  7o5i  f"  266  et  7052  f°  275). 

CuNiNGHAM  (M"^),  anglaise,  endoctrinée  par  le  curé  de  Saint- 
Séverin,  et  mise  à  Port-Royal  dans  les  premiers  jours  de  février 
1687,  fut,  parait-il,  une  proie  facile  pour  les  convertisseurs  ;  car  dès 
le  i3  juin,  il  était  question  qu'elle  se  fit  religieuse,  et  Seignelay 
offrait  de  payer  une  pension  de  3oo  livres  au  couvent  qui  consentirait 
à  la  recevoir  à  ce  prix  (O'  Si). 


90  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

CuTiN.  On  lit  dans  un  rapport  du  commissaire  Gazon  du  i6 
juin  1688:  Demoiselles  Renée  et  Jeanne  Cutin,  qui  tenaient  maison 
garnie  au  petit  Saint-Paid,  rue  du  Colombier,  faubourg  Saint- 
Germain,  ne  paraissent  plus  depuis  plus  d'un  an  [elles  figurent  déjà 
sur  un  État  des  fugitifs  du  16  février  1687].  L'on  dit  qu'elles  se 
sont  cachées  et  qu'on  les  trouve  tous  les  soirs  à  mendier  leur  vie 
dans  les  rues,  les  coiffes  baissées  (Fr.  yoSi  f"''  4  et  3i5). 

Des  demoiselles  du  même  nom  obtinrent,  le  ig  novembre  1686, 
la  permission  de  voir  leur  sœur  détenue  au  couvent  des  religieuses 
anglaises  au  faubourg  Saint-Victor  (O'  3i).  Elle  y  était  encore 
enfermée  le  3o  octobre  1691,  et  demandait  à  en  sortir  pour  épouser 
un  ancien  catholique  de  Picardie.  Seignelay  demandait  à  ce  sujet 
l'avis  de  La  Reynie  (O'  35). 

CuviLLE  (Olivier  de),  marchand  mercier,  rue  du  Petit-Lion, 
arrêté  par  ordre  du  3i  décembre  i685,  et  mis  à  la  Bastille,  fut 
envoyé  le  5  janvier  1686  à  l'Hôpital-Général,  d'où  on  le  tira,  en 
vertu  d'un  ordre  du  14,  pour  être  conduit  à  l'archevêché  et  mis  en 
liberté  après  qu'il  y  aurait  fait  abjuration.  Sinon,  il  devait  être 
reconduit  à  la  Bastille,  oii  il  retourna,  en  effet  le  20  (O'  29,  3o  ; 
Fr.  17420  f°  2i5;  17421  i°  24  et  Ms.  Bast.  10471). 

CuviLLiER  (Alexandre),  arrêté  dans  sa  fuite  au  commencement 
de  1687,  fut  condamné  aux  galères;  mais  le  roi  consentit  à  commuer 
sa  peine,  sans  doute  grâce  à  l'abjuration  (Fr.  17421  f"  171). 


D'Abère  (Le  béarnais)  étant  venu  à  Paris  en  i685  «pour  se 
plaindre  de  ce  qu'on  logeait  des  soldats  chez  la  noblesse,  contre 
ses  justes  et  anciens  privilèges,  n'y  reçut  point  d'autre  satisfaction 
que  d'être  envoyé  à  la  Bastille,  et  d'apprendre  qu'on  avait  exilé  son 
frère,  qui  s'était  piqué  de  persévérance»  (Benoit,  V,  887). 

Daii.i.on  (Benjamin  de),  pasteur  à  La  Rochefoucauld,  condamné 
à  3ooo  livres  d'amende  en  1684,  sous  le  prétexte  habituel  d'avoir 
toléré  des  relaps  dans  son  temple,  en  appela  au  Parlement  de  Paris, 
qui  le  fit  tirer  de  la  Conciergerie  au  mois  d'avril  i685.  Le  temple 
resta  condamné  ;  c'était  tout  ce  qu'on  voulait  pour  le  moment. 

Dalais,  parisien,  relégué  à  Dinan  le  11  décembre  i685 
(Fr.  7o5o  f"  149). 

Dalconnat,  dit  le  marquis  Desportes,  et  sa  femme,  emprison- 
nés le  5  mai  1692  (O*  36),  deux  jours  après  Lardeau,  et  sans  doute 


Emprisonnes  à  Paris.  91 

pour  assemblées  religieuses.  La  marquise  fut  transférée  du  donjon 
de  Vincennes  aux  Filles  Saint-Chaumont  le  i5  octobre  1701. 
Le  marquis  mourut  dans  le  donjon  le  17  février  1710  (Fr.  14061). 

D'Aliès  de  Caussade  (Jean),  septième  enfant  d'Antoine, 
enfermé  en  1691  dans  le  collège  Louis-le-Grand.  Après  avoir  obtenu 
à  la  fin  de  i685  la  permission  de  rester  à  Paris,  sous  prétexte  de 
suivre  un  procès,  son  père  s'était  enfui  en  Suisse,  l'année  suivante, 
et  y  avait  appelé  successivement  six  de  ses  enfants  (voir  II,  485). 
jyjme  £)'Aliès,  qui  n'avait  pu  le  rejoindre,  fut  privée  de  la  tutelle  de 
son  fils  et  de  l'administration  des  biens  de  son  mari,  confiée  à 
l'apostat  convertisseur  Samuel  D'Aliès,  sieur  de  La  Tour  {Fr.  pr., 
2*=  édit,  I,  i38).  —  Plusieurs  membres  de  la  même  famille,  Bernard 
et  Zacharie,  étaient  avocats  à  Paris;  en  1682,  Zacharie  faisait 
baptiser  son  fils  Daniel,  dont  Bernard,  suppléant  Daniel,  bourgeois 
de  Saint-Antonin,  était  parrain.  C'est  sans  doute  au  sujet  d'An- 
toine et  de  Bernard  ou  de  Zacharie,  que  Seignelay  écrivait  le 
8  novembre  i685  à  La  Reynie:  «J'ai  rendu  compte  à  Sa  Majesté 
de  ce  que  vous  m'écrivez  au  sujet  du  frère  du  sieur  Dalliez,  qui 
est  venu  dans  sa  maison  avec  plusieurs  personnes  de  la  R.  P.  R., 
et  elle  veut  que  vous  le  fassiez  avertir  qu'il  ait  à  les  en  faire 
sortir,  et  qu'au  cas  qu'il  y  reste  quelqu'un  après  l'échéance  du  temps 
ordonné,  vous  ne  lui  donniez  que  24  heures  pour  s'en  aller,  au  bout 
duquel  temps  il  faudra  procéder  contre  ceux  qui  resteront  par  des 
condamnations  d'amende,  ainsi  qu'il  est  porté  par  les  ordonnances 
de  Sa  Majesté  »  (O  '  29). 

Dangeau  (M"'=  de),  voir  Peray,  II,  35o  etc. 

Danglebernes  (M"'=),  transférée  de  la  Bastille  au  château  d'An- 
goulême,  avec  le  nommé  Pinet,  par  ordre  du  27  mars  1689.  Pinet, 
écrivait  Seignelay,  est  une  espèce  de  fol,  et  la  demoiselle  n'est 
guère  plus  sage.  C'est  la  Bastille  qui  les  avait  mis  dans  cet  état. 

Danville,  fort  mauvais  catholique  de  Villefagnan,  en  Angou- 
mois,  arrêté  à  Paris  par  ordre  du  12  avril  1687  (O*  3i). 

Dardignave.  Le  2  février  1694,  le  roi  ne  se  souvenant  plus  des 
motifs  de  la  détention  de  Cardel,  Dardignave  et  Mercat,  prisonniers 
à  la  Bastille,  fit  écrire  à  ce  sujet  à  M.  de  Croissy,  par  l'ordre 
duquel  ils  avaient  été  arrêtés.  Pour  Cardel,  le  motif  était  la  fonda- 
tion de  manufactures  de  soie  en  Allemagne,  où  il  s'était  établi  en 


92  Révocation  de  l'Édit  de  Nantes  à  Pans. 

1674.  Quant  à  Mercat,  c'était  un  proposant  qui  faisait  en  1689  les 
fonctions  de  ministre  à  Paris.  Il  ne  paraît  pas  douteux  que  Dardi- 
gnave  était  aussi  prisonnier  pour  la  R.  Entré  à  la  Bastille,  en  vertu 
d'un  ordre  du  12  octobre  1689,  il  en  sortit  le  2.5  novembre  1697  ', 
par  ordre  du  12  octobre  [Arch.  Basi.,  IX,  182,  188). 

Dargent.  Parmi  les  quatre-vingt-neuf  protestants  marchands 
de  vin  que  comptait  Paris  en  i685,  se  trouvaient  quatre  Dargent  : 
Pierre,  domicilié  rue  Montorgueil  ;  Isaac,  rue  Jacob  ;  Etienne  l'aîné, 
rue  Guisarde  (à  la  Croix-Rouge  en  i7o3);  Etienne  le  jeune,  rue 
Férou,  Trois  au  moins  firent  preuve  d'attachement  à  leur  religion. 

La  maison  de  Pierre,  ayant  plusieurs  issues,  avait  servi  à 
maintes  reprises  de  lieu  d'assemblée,  lorsque  Seignelay  ordonna, 
le  21  avril  1688,  de  la  surveiller  avec  soin,  parce  qu'il  pouvait  s'y 
en  tenir  encore. 

Isaac,  fils  de  Jacques,  marchand  à  Sancerre,  et  de  Marie 
Garnier,  avait  épousé  à  Charenton  en  1681  Marie  Roumieu,  fille 
d'Adam,  orfèvre  à  Rouen,  laquelle  lui  avait  donné  deux  enfants  : 
Nicolas  en  i683  et  Jacques  en  1684.  Le  7  juillet  1700,  Isaac,  que 
La  France  protestante  nomme  à  tort  Claude,  fut  mis  à  la  Bastille  et 
sa  fille,  aux  Nouvelles-Catholiques.  C'est  à  son  sujet  que  Pont- 
chartrain  écrivait,  le  12  août,  au  lieutenant  de  police  D'Argenson  : 

Le  nommé  Dargent...  dont  vous  m'avez  fait  l'honneur  de  me  renvoyer  le 
placet,  témoigne  un  grand  désir  de  connaître  les  vérités  de  la  religion  catho- 
lique et  de  s'y  soumettre.  Sa  femme  est  fort  instruite  de  son  côté,  et  ses 
enfants  vont  assidûment  au  catéchisme.  Ainsi  je  ne  doute  plus  de  la  conversion 
extérieure  de  toute  cette  famille,  et  j'espère  qu'avant  la  fin  du  mois  on  pourra 
rendre  le  mari  aux  affaires  de  son  commerce  qui  souffre  beaucoup  de  son 
absence  (Notes  de  René  (TArgenson,  p.  27). 

Isaac  recouvra,  en  effet,  la  liberté  le  2  septembre'^. 

Par  ordre  du  14  juin  1708^  Etienne  l'aîné  fut  arrêté  avec  l'hor- 
loger Dubois,  de  la  rue  Mazarine,  comme  coupable  d'assistance  au 
culte  chez  l'envoyé  de  Danemark  (O  25o).  —  Nous  ne  savons 
rien  d'Etienne  le  jeune. 

Un  troisième  Etienne,  fils  de  Jean,  apothicaire  à  Sancerre,  et 
de  Jeanne  Jacquet  ou  Saguier,  était  né  en  1648  et  avait  épousé  à 
Charenton,  en  1678,  Louise  Foubert,  de  Gien,  qui  lui  donna  un  fils 
en   1676.    Il  était    horloger  comme   Dubois  et   habitait    la    même 

•  M.  Ravaisson  dit  à  tort   1694,   le  ms.  ^  Voir  à  la  B.  n.  les  papiers  Delaniare, 

de  la  Bastille  10,484   porte  bien  :   ï5   no-       21,623,  f"  3ôo. 
vembre  1697. 


Emprisonnés  à  Paris.  g3 

maison,  près  de  la  porte  de  Bucy,  à  l'enseigne  des  Castors  du 
Canada.  Des  assemblées  furent  tenues  chez  eux  en  1688  par  le 
pasteur  du  Désert  Cottin,  et  en  1689  par  le  comte  de  Vivans.  — 
Le  24  avril  1686,  en  récompense  de  sa  conversion,  le  nommé 
Isaac  Dargent  était  autorisé  à  continuer  de  faire  des  boîtes  de  montre, 
et  l'on  défendait  aux  horlogeurs  de  l'inquiéter  (A.  N.,  E.  1884). 

Plusieurs  membres  de  cette  famille  passèrent  à  l'étranger  ;  on  en 
cite  deux  enrôlés  dans  les  gardes  du  roi  Guillaume.  Un  Jacques  fut 
naturalisé  anglais  en  1700.  Jacques  et  Jean  figurent  en  lySô  et  1762 
au  nombre  des  directeurs  de  l'hôpital  français  de  Londres.  D'autres 
restèrent  à  Paris:  Marie-Anne  épousait  en  1728  Pierre  Van  Robais 
à  la  chapelle  de  l'ambassade  de  Hollande,  et  Louise-Renée  épousait 
François  Tronchin  en  1726.  Le  i^""  décembre  1775,  Marie-Anne, 
veuve  de  Jean-Baptiste-François  de  Saint-Eustache,  obtenait  la 
permission  de  vendre  une  maison  de  la  rue  Villedo,  à  condition 
d'en  employer  le  prix  à  l'acquit  de  la  dot  de  sa  fille  M"*=  de  Blâgny, 
soit  80,000  livres,  et  le  reste  à  payer  les  dettes  de  son  mari  (O  120). 

Daspic,  emprisonné  en  1697  comme  complice  de  la  célébration 
de  mariages  frauduleux,  voir  II,  5o2. 

D'AuERSAY  ou  DES  Clergeries  (M'°=  Rebondy),  femme  d'un 
gentilhomme  poitevin  réfugié  à  Londres,  fut  enfermée  quelque 
temps  au  monastère  du  Colombier,  près  de  Rennes,  d'où  son  mari, 
revenu  en  France,  essaya  vainement  de  l'enlever.  Venue  ensuite  à 
Paris,  sous  prétexte  de  se  convertir  et  en  réalité  pour  chercher  à 
s'évader,  elle  fut  arrêtée  par  ordre  du  19  février  1686  ;  elle  tomba 
malade  en  prison,  et  le  roi,  touché  de  son  état,  la  fit  mettre,  au 
mois  d'avril  1688,  dans  une  maison  particulière  pour  y  être  traitée 
le  mieux  possible.  Comme  elle  assura  le  contrôleur-général  qu'elle 
avait  assisté  à  un  prêche  à  Paris,  on  lui  dépêcha  La  Reynie  pour 
lui  demander  des  détails  sur  cette  assemblée.  Le  14  juin,  Seignelay 
émettait  un  doute  sur  la  sincérité  de  la  nouvelle  convertie,  et  invi- 
tait l'ambassadeur  de  France  en  Angleterre  à  faire  observer  le 
mari.  Le  28  août  on  envoya  M™'=  Rebondy  au  couvent  des  Péni- 
tentes d'Angers,  en  la  dispensant  (2  octobre)  de  porter  l'habit  de 
pénitente  (O  '  3o  et  82). 

D'AuzY  (M"").  En  1688,  une  demoiselle  d'Auzy,  vendéenne, 
prisonnière  aux  Ursulines  d'Abbeville  en  1687,  fut  expulsée  du 
royaume  (TT  285).  Par  ordre  du  i"  avril  1690,  une  autre  fut  con- 
duite aux  Nouvelles-Catholiques   de  Paris  (O'  84).  Toutes  deux 


g^  Révocation  de  l'Eciit  de  Nantes  à  Paris. 

appartenaient  sans  doute  à  la  famille  poitevine,  de  Louis  d'Auzy, 
sieur  de  Saint-Romans  {Fr.  pr.,  2,"  édit.,  I,  Sgô). 

Davezay  (M"=  de),  expulsée  du  royaume  en  1697. 

David.  Seignelay  écrivait  le  28  avril  1686  à  M.  de  Nointel, 
intendant  de  la  généralité  de  Tours  : 

On  a  arrêté  à  Paris  le  nommé  David,  fils  du  sieur  David,  médecin  de  la 
R.  P.  R.  demeurant  à  Gien  (Fr.  7o53,  f"  166).  Le  roi  veut  que  vous  avertissiez 
son  père  de  le  faire  revenir  en  son  pays,  moyennant  quoi  il  sera  mis  en  liberté 
après  qu'il  aura  fait  abjuration  (O  '  3o). 

Les  choses  ne  se  passèrent  pas  comme  l'entendait  le  roi;  aussi  le 
jeune  homme  fut-il  enfermé  dans  le  couvent  des  Augustins  par 
ordre  du  3i  mai. 

En  17 18,  René  David,  de  Paris,  demandait  la  permission  de 
vendre  son  bien,  c'était  donc  un  nouveau  converti.  En  1728,  sa  fille 
était  enfermée  aux  Nouvelles-Catholiques  de  Lyon  (Fr.  pr.,  2=  édit., 
V,  171). 

Deburge  (Jacob),  mis  au  Grand-Châtelet  pour  la  R.  le  i"  mars 
1686  (Fr.  7o5i  f'  298),  était  sans  doute  l'horloger  dont  la  sœur 
avait  épousé  en  1648  Charles  Du  Ry,  architecte  du  roi  {Reg.  de 
Char.). 

Delaborde  (Le  capitaine),  arrêté  avec  Amonnet  et  conduit 
dans  les  prisons  de  Tournay,  fut  ramené  à  Paris  le  6  mai  1686. 

Delfosse  (La  nommée),  mise  à  THôpital-Général  par  ordre  du 
8  février  1688  pour  s'être  fait  baptiser  plusieurs  fois  après  avoir 
fait  abjuration  (O'  32). 

Delorme  (La  nommée),  détenue  à  Vincennes  et  relâchée  par 
ordre  du  10  juillet  1689  (O'  33),  appartenait  sans  doute  à  la  famille 
des  architectes  parisiens. 

Une  dame  Delorme  arrêtée  le  i5  mars  1686  et  menée  au 
couvent  de  la  Visitation  Sainte-Marie,  au  faubourg  Saint-Germain 
(Kr.  7o53  f"  168),  est  probablement  celle  qui  fut  expulsée  du  royaume 
en  1688  (TT  25i). 

Delorme  (Nicolas),  de  Paris,  prosélyte,  assisté  en  1691,  1693 
1701  et  1702  à  Genève,  où  il  cherchait  à  donner  des  leçons  (Ms  B. 
du  prot.). 

Voir  Du  Candal. 


Emprisonnes  a  Paris.  g5 

Démarque.  Seignelay  écrivait  à  La  Reynie  le  8  février  1688  :  » 
Sa  Majesté  veut  bien  que  la  nommée  Démarque  (Marie),  que  vous 
avez  ci-devant  eu  ordre  de  faire  mettre  à  l'Hôpital-Général,  soit 
mise  en  liberté  et  qu'il  lui  soit  fait  commandement  de  sortir  inces- 
samment du  royaume  ;  il  sera  bon  aussi  que  vous  receviez  la  caution 
qu'on  veut  donner  pour  sa  retraite»  (O'  82). 

Denis  (M"'=),  «non  payante»,  arrivée  aux  Nouvelles-Catholiques 
le  14  août  1686  (Fr.  7052  f"  24),  figure  comme  encore  protestante 
et  attachée  au  service  de  M"''  de  Pera}^  sur  la  liste  du  14  décembre 
(Fr.  7o5i  f°  248). 

Dernier  (Guillaume),  voir  II,  Syi. 

Dersigny.  Les  extraits  des  Registres  de  Charenton  mentionnent 
plusieurs  membres  de  cette  famille:  i"  Jacques  Dersigny,  peintre, 
fils  de  Guillaume,  horloger,  et  de  Madelaine  Voilant,  marié  en  1644 
à  Elisabeth  Du  Coudray',  qui  lui  donna  Jean-Paul  (1649)  et  Made- 
laine ;  2°  Valentin,  marchand,  qui  eut  de  Marie  Le  Gendre,  sa  femme, 
une  fille  présentée  au  baptême  en  1670  par  le  peintre  Jacques 
Dersigny  ;  3"  Jean,  fils  de  Jean,  et  de  Susanne  Faure  (aliàs  Favereau), 
né  en  i65i,  et  4°  son  frère  Etienne,  né  en  1654.  Jacques  habitait  la 
rue  de  Seine;  il  abjura  le  4  janvier  1686,  à  l'âge  de  soixante-dix-huit 
ans;  sa  fille  ne  suivit  son  exemple  que  le  28,  et  sa  femme,  que  le  25 
(Fi".  7o55  f°^  870  et  429).  Ajoutons  trois  homonymes:  Isaac,  ouvrier 
en  soie  de  la  rue  de  Seine,  âgé  de  trente-trois  ans,  natif  de  la 
paroisse  Saint-Sulpice;  Jean,  ouvrier  en  soie,  âgé  de  soixante-dix 
ans,  natif  de  Guise,  et  Jean,  son  fils,  âgé  de  quarante  ans,  de  même 
profession,  qui  tous  abjurèrent  le  18  novembre  i685"^  (Fr.  7o5i 
f'  847  et  7o55  f°"  296  et  298). 

C'est  dans  doute  Jean-Paul,  âgé  de  trente-six  ans,  ou  plutôt 
Jean,  âgé  de  trente-quatre  ans,  lors  de  la  Révocation,  que  les  papiers 
de  La  Reynie  désignent  sous  le  nom  de  Dersigny  neveu,  beau-frère 
d'un  procureur  nouveau  converti  nommé  Trahan.  Ce  Dersigny, 
mari  de  Susanne  Abreval  et  domicilié  aussi  rue  de  Seine,  avait 
deux  filles,  l'une  âgée  de  douze  ans,  l'autre  de  sept.  Il  songeait  à 
fuir,  et  le  commissaire  Gazon  l'accusait  d'avoir  fait  disparaître 
«  ses  meilleurs  effets  ».  Le  7  janvier  1686,  un  oncle  qui  logeait  chez 
lui  le  quitta  pour  être  plus  libre  d'abjurer,  et  se  retira  chez  Trahan, 
où  se  trouvaient  déjà  Susanne,  sans  doute  nouvelle  catholique,  et 
ses  deux  filles  qui  ne  voulaient  point  le  devenir.  Mandé  le  lendemain 

'  Voir  Thuyard.  -  Voir  Ouatbout. 


g6  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  h  Par/s. 

chez  La  Reynie,  qui  lui  signifia  l'ordre  de  rappeler  sa  famille  (Fr. 
7o5i  f°  47),  le  courageux  huguenot  ne  se  laissa  nullement  effrayer, 
si  bien  que,  dans  un  billet  du  8  informant  le  procureur-général  que 
la  dragonnade  produit  à  Paris  son  effet  habituel,  La  Reynie  disait  : 
«Je  n'ai  trouvé  que  le  sieur  Dersigny  du  faubourg  Saint-Germain 
qui  ait  été  déraisonnable»  (Fr.  17421  f"  6).  La  garnison  envoyée 
chez  lui  n'ayant  pas  plus  de  succès  que  les  menaces  du  lieutenant 
de  police,  Desgrez  l'arrêta  le  16  janvier  1686,  par  ordre  du  i5,  et 
le  conduisit  à  la  Bastille  en  même  temps  que  La  Combe  (Fr.  17421 
f"^  18  et  20).  Là  il  faiblit  bientôt;  le  7  février  M.  de  Besmaus  écrivait 
au  procureur-général  que,  grâce  à  trois  ou  quatre  visites  de  l'abbé 
De  Lamon,  Dersigny  et  sa  servante  avaient  pris  la  résolution  de  se 
réunir  (Fr.  yoSS  f"  460).  Les  deux  filles,  qui  étaient  aussi  à  la 
Bastille,  furent  transférées  le  10 au  couvent  delà  rue  Sainte- Avoye, 
«pour y  être  instruites  pendant  un  an»,  moyennant  3oo  livres  de 
pension  que  le  père  paierait  pour  chacune  (O^  3o).  Il  sortit  de  la 
Bastille  le  17  février,  et  obtint  le  18  septembre,  l'autorisation  de 
reprendre  ses  filles.  Mais  la  supérieure  des  Ursulines  protesta  que 
cet  ordre  avait  été  surpris  par  des  parents  mal  convertis,  et  supplia 
La  Reynie  d'y  pourvoir. 

Nous  vous  conjurons,  écrivait-elle  le  20,  par  le  zèle  que  vous  avez  pour  le 
salut  des  âmes,  d'empêcher  que  ces  pauvres  filles  ne  sortent  avant  le  temps 
prescrit.  Que  si  le  prix  de  3oo  livres  paraît  trop  fort,  nous  le  diminuerons  ce 
qu'il  vous  plaira,  quoique  le  père  ait  plus  de  3oo,ooo  livres  de  bien,  à  ce  qu'on 
dit  (Fr.  7053,  f»  69). 

De  Salve,  pasteur  du  Désert. 

Des  Bergeries.  Pierre  Girard,  sieur  des  Bergeries,  des  Grœtz 
et  autres  lieux,  était  ancien  militaire  et  avait  épousé  en  1672 
Elisabeth,  fille  de  Charles  Regnard,  sieur  de  Limoges,  célèbre 
avocat  de  Boulogne-sur-Mer,  et  sœur  de  François,  qui  fut  pasteur 
dans  sa  ville  natale,  et  y  revint  avant  la  fin  du  siècle  en  qualité  de 
pasteur  du  Désert.  Dans  le  moment  d'épouvante  qui  suivit  la 
Révocation,  M.  et  M"""  des  Bergeries  feignirent  d'abjurer,  et  firent 
passer  en  Hollande,  par  l'entremise  de  Beck,  leur  fille,  recherchée 
en  mariage  par  son  cousin  Philippe-Alexandre  de  Chalandos,  sieur 
du  Breuil,  qui  la  suivit  bientôt.  Puis  ils  tentèrent  à  leur  tour 
d'échapper  à  l'hypocrisie  par  la  fuite,  et  de  gagner  le  landgraviat 
de  Hesse,  avec  l'aide  des  guides  Foucault  dit  Lespine,  et  Lefèvre, 
cabaretier  de  Boué-sur-Noirieu,  près  du  Nouvion-en-Thiérache 
(Aisne).     Convaincus    du    «crime    d'évasion»,     auquel    M"""    des 


Emprisonnes  a  Paris.  97 

Bergeries  avait  ajouté  le  «crime  de  blasphème  et  de  lèse-majesté 
divine»,  en  refusant  de  s'agenouiller  «devant  l'idole»  et  d'assister 
«  à  la  messe,  crainte  de  commettre  idolâtrie  »,  ils  furent  condamnés 
par  sentence  du  6  juillet  1686,  le  mari,  aux  galères  perpétuelles,  la 
femme,  à  faire  amende  honorable  en  chemise  devant  le  portail  de 
la  cathédrale  de  Boulogne,  puis  à  être  enfermée  à  perpétuité,  après 
avoir  été  rasée  par  la  main  du  bourreau  sur  la  place  du  Marché. 
En  outre,  leurs  biens  étaient  confisqués  au  profit  du  roi.  Le 
jugement  portait  qu'une  aumône  de  1000  livres  serait  prélevée  sur 
ces  biens  en  faveur  de  l'hôpital  de  la  ville,  et  que  pareille  somme 
serait  consacrée  chaque  année  à  «faire  instruire  en  la  R.  C.  et  R.  » 
leurs  deux  fils  Charles  et  Louis.  Il  ordonnait,  en  outre,  l'arrestation 
de  Lefèvre'  et  de  Lespine,  et  une  information  contre  Veaux  et 
autres  complices  {Bitllet.,  Il,  448). 

Les  condamnés  interjetèrent  appel  devant  le  Parlement  de 
Paris,  plutôt  pour  gagner  du  temps  que  dans  l'espoir  d'un  adoucis- 
sement de  la  sentence.  Tentés  par  les  convertisseurs  qui  leur 
offraient  la  liberté,  ils  succombèrent  et  promirent  par  écrit  à 
l'évêque  de  Boulogne  «de  faire  tous  les  actes  de  catholicité»,  à 
condition  d'être  relâchés.  Le  17  juillet,  celui-ci  demandait  leur  grâce 
par  l'entremise  de  l'intendant  de  Picardie.  Cependant  les  appelants 
furent  amenés  à  Paris  et  mis  à  la  Conciergerie;  le  3q  août  Seignelay 
priait  le  procureur-général  d'activer  la  révision  de  leur  procès 
(O'  3o).  On  les  gracia  le  3o  avril  1687  (Fr.  17,421  f°  174);  mais 
d'après  La  France  protestante  (V,  275  a),  leurs  biens  demeurèrent 
confisqués. 

Cette  confiscation  ne  fut  probablement  que  temporaire;  car  le 
i3  février  1690,  M"^  des  Bergeries  et  sa  sœur  Madelaine,  veuve  du 
sieur  de  La  Charmoie,  obtinrent  l'autorisation  de  partager  les  biens 
de  la  fugitive  Jacqueline  Regnard,  fille  unique  de  feu  David 
Regnard,  sieur  de  Bertingen,  avocat,  et  ceux  de  Louis-Philippe  et 
de  Marie  Girard  des  Bergeries,  aussi  fugitifs.  M.  et  M""=  des 
Bergeries  passaient  donc  pour  bons  catholiques;  mais  au  fond  ils 
étaient  restés  protestants.  Quand  François  Regnard  rentra  en 
France  au  péril  de  ses  jours  (1697)  et  dressa  la  liste  des  protestants 
du  Boulonnais,  en  tête  de  laquelle  il  se  plaça,  il  mit  en  seconde 
ligne  le  sieur  des  Moulins,  mari  d'une  de  ses  soeurs,  et  en  troisième 
ligne  le  sieur  des  Bergeries  et  ses  trois  enfants  {Ms.  de  la  Bibliotli. 
du  prot.).   Cependant  trois  années  plus  tard,  M""  des  Bergeries 

'  Lefèvre  était  déjà  depuis  plusieurs  mois  en  prison.  Voir  Dufour. 

in  î 


98  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 

était  considérée  comme  assez  catholique  pour  qu'on  put  lui  confier 
ses  trois  nièces,  filles  de  Conrart,  ancien  de  Charenton,  marié  à 
Susanne  Regnard.  Toutefois  on  ne  les  lui  laissa  guère;  elles 
furent  envoyées  à  l'Union  Chrétienne  par  ordre  du  28  juillet  1700 
(O'  44)- 

Des  Champs  (Elisabeth),  parisienne  âgée  de  treize  ans  et 
orpheline  de  père  et  de  mère  (celle-ci  avait  abjuré  deux  mois  avant 
sa  mort),  fut  menée  aux  Nouvelles-Catholiques  le  20  décembre 
i685  par  le  commissaire  Delamare.  Elle  était  notée  pour  apprendre 
un  métier  sur  la  liste  du  3o  juin  1686. 

Des  Champs  de  Marsilly  (Marie-Claire),  nouvelle  catholique 
élevée  chez  M""  de  Miramion,  épousa  en  i685  Philippe  Le  Vallois, 
marquis  de  Villette,  veuf  de  sa  première  femme  [France  protestante, 
VII,  54  b). 

Deschènes  (Françoise),  voir  Pigeon. 

Des  Fontaines  (M"')  abjura  aux  Nouvelles-Catholiques.  Elle 
était  notée  au  mois  de  mai  1686  comme  servant  les  autres,  et  au 
mois  d'octobre  comme  femme  de  chambre  de  M""  de  Peray 
(Fr.  7o52  f"  25). 

Desfourneaux  (M""=)  transférée  de  l'Union  Chrétienne  aux 
Filles  bleues  de  Saint-Denis,  par  ordre  du  3  mars  i685  (O'  29^ 

Deshayes  (Marie),  mise  au  Grand  Châtelet  pour  la  R.  le 
18  octobre  1686  (F  7o5i  f°  288). 

Désimberts  (Nicodème),  capitaine  au  régiment  de  Picardie,  qui 
s'était  signalé  au  siège  de  Namur,  ayant  été  cassé  de  sa  charge  en 
qualité  de  protestant,  résolut  de  se  venger,  et  alla  proposer  à 
Guillaume  III  d'assassiner  Louis  XIV.  Loin  d'imiter  la  conduite  de 
celui-ci,  qui,  en  1691,  avait  envoyé  contre  lui  l'assassin  Grandval*, 
Guillaume  adressa  une  exposition  détaillée  des  projets  de  Désimberts 
au  roi  de  France,  qui  le  fit  arrêter  comme  il  débarquait  à  Calais 
(Arsen.  F.  Bast.  io5o5).  Le  capitaine  en  perdit  la  raison,  et  n'en  fut 
pas  moins  enfermé  à  la  Bastille  le  29  décembre  1696.  Il  guérit  et 
abjura  au  bout  de  quelques  années,  sous  la  promesse  mensongère 
d'être  relâché.  On  l'envoya  (24  mars  1689)  dans  un  château  fort 
des  Pyrénées,  où  il  mourut  dans  le  délire  et  le  désespoir  {Fr.  pr., 
■2"  édit.,  V,  400  et  Ravaisson,  X,  140). 

'  Michelet,  L.  XIV  et  le  duc  de  Bourgogne,  p.  66. 


Emprisonnés  à  Pans.  99 

Des  Loires.  Josué  Adam,  sieur  des  Loires,  capitaine  de 
cavalerie,  appartenait  à  une  famille  des  environs  de  Champdeniers 
en  Poitou,  et  refusa  d'abjurer  à  la  Révocation.  En  conséquence,  le 
II  décembre  i685,  Seignelay  ordonnait  à  l'intendant  Arnoul  de 
l'arrêter,  après  avoir  fait  une  dernière  tentative  pour  l'amener  au 
catholicisme'.  Des  Loires  ne  l'attendit  pas,  et  s'enfuit  à  l'étranger. 
On  le  retrouve  comme  capitaine  dans  l'armée  du  prince  d'Orange-. 
Sa  femme,  Susanne  des  Villattes,  partie  pour  le  suivre,  fut  arrêtée 
près  de  Luzarches  le  7  avril  1686.  Elle  était  fille  de  Pierre  des 
Villattes,  sieur  de  La  Boule,  et  parente  de  M'"^  de  Villarnoul  et  de 
M.  de  Verdelle,  qu'on  mit  aussi  à  la  Bastille.  M""-"  Des  Loires  fut 
transférée  à  Poitiers  le  17  juin,  puis  remise  à  son  beau-frère, 
nouveau  converti,  après  qu'il  eut  signé  l'engagement  suivant  : 

Par  devant  les  notaires  garde-notes  du  roi  à  Poitiers,  soussignés,  fut  pré- 
sent Hercule  Adam  *,  seigneur  de  Saint-Denis,  demeurant  ordinairement  en  sa 
maison  noble  de  Puyraveau,  paroisse  de  Saint-Denis,  étant  de  présent  en  cette 
ville  de  Poitiers,  lequel  a  volontairement  promis  et  s'est  obligé  de  représenter 
pendant  six  mois  prochains  venants,  pardevant  M?"'  Foucault,  conseiller  du  roi 
en  ses  conseils,...  commissaire  départi  pour  l'exécution  des  ordres  de  Sa 
Majesté  en  la  généralité  de  Poitiers,  la  personne  de  damoiselle  Susanne  Des 
Villattes,  femme  épouse  de  Josué  Adam,  écuyer,  sieur  des  Louères,  nouvelle- 
ment convertie  à  la  R.  C.  A.  et  R.,  de  présent  reléguée  dans  le  couvent  des 
religieuses  des  Serrisiers  en  Bas-Poitou,  faute  de  laquelle  représentation  se 
soumet  de  payer  la  somme  de  20,000  livres,...  au  cas  que  ladite  damoiselle 
s'absente  du  roj'aume,  à  l'entretien  de  quoi  ledit  sieur  de  Saint-Denis,  compa- 
rant, a  obligé  tous  ses  biens  présents  et  futurs  quelconques...  Poitiers  l'an 
1686,  le  14  août  *. 

Après  l'expiration  du  délai  de  six  mois,  M""^  Des  Loires, 
abandonnant  un  revenu  de  la  valeur  de  2000  livres,  reprit  la  fuite 
et  réussit  à  rejoindre  son  mari.  «  Hercule  Adam,  mis  en  possession 
des  biens  de  M.  et  de  M""'  Des  Loires,  en  faisait  tenir  secrètement 
le  revenu  à  son  frère,  après  avoir  prélevé  la  pension  d'un  fils  et 
d'une  fille,  que  ce  dernier  avait  laissés  en  France  et  qui  étaient 
retenus  dans  des  couvents  par  les  soins  de  l'évêque  de  Luçon.  La 
délicatesse  du  sieur  de  Saint- Denis  fut  connue  et  on  lui  demanda 
compte  des  revenus  des  biens  des  fugitifs,  et,  comme  ni  lui  ni  sa 
femme  ne  paraissaient  à  l'église,  l'intendant  fit  mettre  M'"^  de  Saint- 
Denis  à  l'Union  Chrétienne  de  Poitiers,  au  mois  de  septembre  1701  » 

>  p.  Clément,  Relation  d'un   voyage  en  Villattes  en   Fr.    et   aux   Pays-Bas    par 

Italie,  p.  320.  MM.lecomtede  LaBoutelièreetEnschedé, 

«  Mém.  de  Bostaquet,  p.  281.  Harlem,  1881,  in-8»,  p.  10.) 

3  Hercule,  frère  de  Josué,  avait  épousé  «  Ibid.,  Pièces  justif.,  p.  85. 
.■\nne  de  Villattes,  sœur  de  Susanne.  {Des 


loo  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

(Lièvre,  III,  12.  et  Fr.  7o52  f""  162,  288;  7o55  f"^  20,  26  et  O'  3o). 
Bien  qu'elle  allât  tous  les  jours  à  la  messe,  M"°  des  Loires  voulut 
revoir  une  dernière  fois  ses  vieux  parents,  et  leur  rendit  visite  en 
ij23iBidlet.,  3=  sér.,  IX,  149). 

Des  Loires  chargé  avec  Regnon,  De  Chaligny  (Lièvre,  III,  846) 
et  De  La  Brandonière,  de  porter  à  la  cour  les  plaintes  des  Eglises 
du  Poitou  à  l'approche  de  la  Révocation,  était  évidemment  un 
membre  de  la  même  famille.  Ces  trois  députés  de  la  noblesse  furent 
mis  à  la  Bastille  le  7  novembre  i685,  sans  avoir  pu  voir  le  roi 
(Bid/et.,  3=  sér.  IV,  594),  Louvois  écrivait  à  M.  de  Besmaus  le  28  du 
même  mois  : 

Le  roi  trouve  bon  que  vous  donniez  la  liberté  de  la  cour  de  la  Bastille  à 
M.  de  La  Brandonière,  pour  lui  donner  lieu  de  se  faire  instruire,  et  que  vous 
lui  disiez  qu'après  qu'il  aura  fait  son  abjuration  et  qu'il  l'aura  rendue  publique, 
il  peut  espérer  que  Sa  Majesté  oubliera  sa  faute  et  lui  fera  rendre  sa  liberté. 

La  Brandonière  ne  tarda  pas  à  plier  et  à  être  élargi,  et  son 
exemple  entraîna  ses  deux  amis,  qui  sortirent  de  la  Bastille  en  vertu 
d'un  ordre  du  23  décembre,  sous  la  caution  de  Pardaillan  ou  de 
quelque  autre  personne  connue,  à  condition  de  revenir  dans  la  for- 
teresse si,  dans  un  mois,  ils  n'avaient  abjuré  avec  tous  les  membres 
de  leurs  familles.  Le  même  jour,  Louvois  donnait  à  l'intendant 
Foucault  l'ordre  de  retirer  les  garnisons  qui  étaient  dans  leurs 
maisons    (Arc/i.  Bast,,  VIII,  855, 860). 

Les  consciences  ne  se  crurent  nullement  engagées  par  un  acte 
auquel  elles  n'avaient  pris  aucune  part,  et  contre  lequel  elles 
n'avaient  cessé  de  protester  intérieurement  ;  aussi  quatre  ans  plus 
tard,  retrouvons-nous  Chaligny  à  la  Bastille,  en  compagnie  de  trois 
autres  gentilshommes  poitevins,  La  Primaudaye  (entré  le  12  février 
1689  et  sorti  le  i3  novembre  1690),  Antoine  Prévost,  sieur  de  La 
Javelière*  et  Majou^  de  Lousigny,  au  sujet  desquels  Louvois  écri- 
vait à  M.  de  Besmaus  le  25  avril  1690  : 


'  Nous  trouvons  La  Javelière  à  la  Bas-  Samuel  Majou,  fermier  de  M.  Le  Ton- 
tille  avant  le  10  octobre  i68g;  il  n'en  sortit  nellier,  conseiller  au  Grand-Conseil,  mis 
avec  Grimaudet  et  Majou  que  le  29  no-  à  la  Bastille  en  juin  16811  et  mort  en  1700, 
vembre  1690.  Suivant  Du  Junca,  aucun  s'exprime  ainsi  dans  son  testament,  date 
d'eux  n'e'tait  converti.  du  12  janvier  1696  et  publié  en    i85+  par 

"  D'après  M.  Lièvre  (111,  96),  les  Majou  M.  Paul  Marchegay  : 

avaient    hérité    de    tous    les   biens   d'une  «Notre    roi    envoya    des    régiments    de 

branche  fugitive  de  la  famille,  et,  suivant  dragons  exercer  des  cruautés  incroyables 

une  coutume  fort  répandue,  en   faisaient  sur  ceux  qui    ne  voulurent    pas   donner 

sans  doute  parvenir   le  revenu   aux  véri-  des  actes  devant  les  curés,   portant  qu'ils 

tables  propriétaires  dans  l'exil.  renonçaient  à  l'hérésie  cterreursde  Calvin, 


Emprisonnés  à  Paris.  loi 

Je  vous  ai  ci-devant  mandé  que  le  roi  trouvait  bon  que  vous  laissassiez 
visiter  par  M.  Des  Mahis,  chanoine  d'Orléans  [ministre  apostat],  les  quatre 
prisonniers  du  diocèse  de  Luçon  qui  sont  à  la  Bastille  pour  le  fait  de  la  R. 

Visités  ensuite  par  le  P.  Bordes  de  l'Oratoire,  ils  plièrent  de  nou- 
veau et  furent  relâchés  par  ordre  du  i3  novembre  (VIII,  367). 
Chaligny  passa  en  Angleterre. 

Quant  à  La  Brandonière,  s'il  ne  retourna  pas  à  la  Bastille, 
c'est  parce  que  La  Reynie  qui  avait  reçu,  le  21  juillet  1689,  l'ordre 
de  l'arrêter  comme  un  homme  dont  l'esprit  était  dangereux,  ne 
réussit  pas  à  le  saisir  (IX,  171,  176).  La  Javelière,  et  son  beau-frère 
La  Tillière  étaient  encore  signalés  en  1696  comme  suspects  de 
protestantisme  {Fr.  pr.,  VIII,  8243). 

Desmahis  (Paul),  natif  d'Aubigny  en  Berr}',  mis  à  la  prison  de 
l'Abbaye  pour  la  R.,  le  12  avril  1686,  eût  été  rendu  à  ses  parents 
s'il  avait  consenti  à  faire  abjuration  (O  '  3o,  28  avril).  Il  n'y  consentit 
pas,  et  ce  refus  lui  coûta  sans  doute  la  vie.  «Il  est  mort  dans  sa 
religion,  dit  un  rapport  de  police,  la  nuit  du  lundi  au  mardi  9Juillet, 
et  a  été  enterré  par  Hullin,  fossoyeur  de  Saint-Sulpice»  (Fr.  7o5i 
f"  294).  —  Il  ne  semble  pas  avoir  été  parent  de  la  famille  parisienne 
des  Grostête,  dont  un  membre,  pasteur  apostat,  avait  le  titre  de 
sieur  des  Mahis. 

Desmarais,  voir  Cheron. 

Des  Marchais,  ancien,  voir  Pasteurs  et  anciens,  II,  io3. 

Desmaretz.  Seignelay  écrivait  à  La  Reynie,  le  18  avril  i685  : 
«Je  vous  envoie  l'ordre  pour  faire  mettre  au  Refuge  la  nommée 
Susanne  Desmaretz  ;  si  vous  trouvez  qu'elle  ne  doit  pas  être  mise 
dans  cette  maison,  prenez  la  peine  de  me  renvo3'er  l'ordre  et  de 
me  marquer  quelque  autre  maison  où  elle  puisse  être  mise»  (O'  29). 

Des  Minières.  Régnier,  sieur  des  Minières,  chargé  par  la 
noblesse  du  Poitou  de  porter  plainte  à  la  cour  contre  les  dragon- 
nades, fut  emprisonné  à  Angoulême  peu  après  la  Révocation. 
Arrêté  une  seconde  fois  au  mois  de  mai  1687,  il  fut  envoyé  au 
château  de  Saumur,  puis  relâché  par  ordre  du  4  septembre  et 
confié  à  M""^  de  Peray  (O*  3i).  En  1690,  on  le  retrouve  à  la  Bastille 

et  qu'ils  embrassaient   les  cere'monies  de  à  Dieu.   Nous  n'avons    point    assisté   au 

l'Eglise  romaine.  La  violence  du  dragon  service»,  c'est-à-dire  à  la  messe.  Voir  Fr. 

nous  fit  tomber  en  cette   lâcheté  comme  jur.,  VII,  i8i. 
les  autres,  dont  nous  demandons  pardon 


I02  Révocation  de  l'Edii  de  Nantes  a  Paris. 

entre  les  mains  du  P.  de  l'Oratoire,  Samuel  d'Aliès,  sieur  de  La 
Tour,  nouveau  converti,  qui  ne  sut  le  détourner  de  sa  foi.  En  con- 
séquence, le  prisonnier  fut  transféré  par  ordre  du  29  septembre 
1692  au  château  de  Loches,  et  en  1694  à  l'abbaye  de  Lareau  dans 
le  Haut-Poitou,  oii  il  dut  mourir  quelques  années  après. 

M""=  des  Minières,  retirée  à  Paris,  possédait  le  château  de  La 
Débuttrie,  où  des  ministres  furent  reçus  en  1698.  La  dame  de  La 
Mothe  à  qui  M™*^  des  Minières  en  avait  confié  la  garde,  ayant  été 
condamnée  à  être  rasée  et  détenue  à  perpétuité  pour  avoir  donné 
asile  aux  pasteurs  du  Désert,  M"*^  des  Minières  s'enfuit  en  Angle- 
terre [Bitllet.,  IX,  225),  l'année  suivante  avec  un  de  ses  enfants. 

Ruben  Régnier,  sieur  des  Minières,  qui  épousait  en  1672 
Madelaine  Falaiseau,  fille  aînée  de  l'ancien  de  Charenton,  et  qui 
passa  à  l'étranger  en  1686  avec  sa  famille  composée  de  sept  filles 
et  deux  fils,  était  sans  doute  le  fils  du  fidèle  confesseur  poitevin. 

Desportes,  voir  Dalconnat. 

Desrosiers.  Le  chirurgien  Pasquier  Desrosiers  fut  mis  au 
Grand-Chàtelet  le  14  décembre  1686  (Fr.  yoSi  î"  288).  —  Susanne 
Pasquier  et  Jeanne  Grippon,  ses  nièces,  avaient  abjuré  au  mois  de 
janvier  de  la  même  année  (f°  63). 

Desvallons.  La  liste  des  protestants  de  ■  la  paroisse  Saint- 
Sulpice  mandés  chez  le  lieutenant  de  police  après  le  28  octobre 
i685,  contient  le  nom  de  Desvallons,  logé  à  l'hôtel  d'Ecosse,  quai 
Malaquais  (Fr.  7o5i  f°  44).  Le  procureur-général  daigna  travailler  en 
personne  à  la  conversion  de  cet  avocat  huguenot,  «aussi  vertueux 
que  son  fils  était  vicieux»  {Bnllet.,  IV,  206),  et  La  Reynie  crut  un 
moment  que  l'entreprise  réussirait.  Il  écrivait  à  Harlay  le  28  dé- 
cembre : 

J'exécuterai  l'ordre  que  vous  me  faites  l'honneur  de  me  donner  touchant 
le  sieur  Desvallons,  et  je  suis  persuadé  qu'après  la  peine  qu'il  vous  a  donnée 
de  lui  faire  voir  des  livres  après  vous  avoir  entendu,  il  voudra  bien  à  la  fin 
que  vous  le  persuadiez  {Corresp.  adm.,  IV,  338). 

Desvallons  n'eut  garde  de  le  vouloir  et  fut  sans  doute  livré  aux 
dragons  ;  après  quoi  on  le  mit  à  la  Bastille,  le  26  janvier  1686,  sous 
prétexte  de  «discours  fort  insolents  sur  la  personne  de  Sa  Majesté». 
Il  n'en  sortit,  par  ordre  du  4  janvier  1691,  que  pour  être  envoyé 
au  château  de  Guise,  en  compagnie  de  Bernier,  Mallet  et  Paradez, 
comme  lui  «mauvais  catholiques».    La  résolution  du  prisonnier  qui 


Emprisonnés  à  Paris.  io3 

avait  victorieusement  subi  un  séjour  de  cinq  ans  à  la  Bastille,  faiblit 
dès  qu'on  l'eut  transporté  au  plus  fort  de  l'hiver  sous  un  climat  plus 
rude.  Aj^ant  abjuré,  Desvallons  fit  remettre  à  Pontchartrain  plu- 
sieurs mémoires  et  placets,  si  bien  qu'on  lui  rendit  la  liberté  après 
le  20  mai  1691.  Cependant,  cinq  années  plus  tard,  nous  le  voyons 
rangé  parmi  les  inconvertissables  que  le  roi  songeait  à  faire  con- 
duire à  la  frontière.  Son  abjuration  fit  obstacle  à  cette  expulsion, 
ainsi  qu'il  résulte  des  billets  suivants  adressés  par  Pontchartrain  à 
La  Reynie  : 

12  décembre  1696. 

Sa  Majesté  veut  bien  que  le  sieur  Desvallons  soit  conduit  hors  du  roj'aume, 
ainsi  que  vous  le  proposez,  supposé  qu'il  n'ait  pas  ci-devant  fait  abjuration; 
car,  s'il  l'a  faite.  Sa  Majesté  veut  qu'il  soit  enfermé  dans  un  château. 

3o  décembre  1696. 

Le  roi  ne  veut  point  que  Desvallons  soit  envoyé  hors  du  royaume,  et  j'ai 
expédié  un  ordre  pour  l'envoyer  au  château  de  Pont-de-1'Arche  (O  '  40). 

Il  y  mourut  en  1698,  âgé  de  soixante-seize  ans  {Mercure  hist.  de 
juin  1698,  p.  687). 

Pour  ce  qui  concerne  son  fils,  faux  dénonciateur  de  Cardel, 
voir  Renneville,  L Inquisition  française;  les  Premiers  pasteurs  du 
Désert,  I,  197;  et  Ravaisson,  Arch.  de  la  Bast. 

Devienne  (Elisabeth),  allemande,  mise  aux  Feuillantines  par 
M.  et  M™^  Roger  Costard,  pour  y  être  instruite  dans  la  foi  catho- 
lique, leur  fut  rendue  âgée  de  14  ans,  par  ordre  du  6  novembre 
1686,  après  qu'elle  eut  fait  sa  première  communion  (Fr.  7o55  f°  87). 

D'H.A.ussY,  voir  Aubert. 

DiBON,  voir  Buisset. 

DiCQ,  voir  chap.  II,  576. 

DioT  (Les  enfants).  Seignelay  écrivait  à  La  Reynie  le  3  no- 
vembre 1689  :  «Vous  pouvez  faire  enlever  les  enfants  de  la  nommée 
Diot  et  leur  faire  apprendre  un  métier.  Sa  Majesté  paiera  ce  qu'il 
faudra  pour  cela  »  (O  •  33).  Les  Extraits  des  registres  de  Charenton 
ne  mentionnent  qu'Antoine  Diot,  fils  du  conseiller  Guillaume, 
baptisé  en  1680. 

DiRACQ.  A  côté  d'un  L'Islot-Touchimbert,  transformé  à  tort  en 
Bernon  de  l'Islot,  La  France  protestante  (2^  édit.,  II,  868)  mentionne 
parmi   les  Rochellois,    qui,    en   i685,   faisaient    encore    profession 


I04  Révocation  de  l' Èdit  de  Nantes  a  Paris. 

ouverte  de  protestantisme,  «  Diracq,  gentilhomme  des  environs  de 
La  Rochelle».  Ce  gentilhomme  était  Hector  de  Saint- Georges,  sieur 
de  Diracq,  né  en  1641,  qui  avait  fait  en  i663  la  campagne  de  Por- 
tugal comme  cornette  du  régiment  de  Briquemault.  Au  printemps 
de  l'année  1686,  comme  il  se  dirigeait  vers  la  frontière  avec  son 
domestique  Jérôme  Bidelle,  en  compagnie  de  son  cousin  Philippe 
de  Saint-Georges,  sieur  de  Sceaux,  et  de  Jacques  de  Genest,  il  fut 
arrêté  et  enfermé  dans  les  prisons  de  Ham.  Après  avoir  été  con- 
damnée aux  galères,  toute  la  troupe  abjura  et  fut  graciée  au  mois 
de  juillet.  Le  commissaire  Dyeure,  dressant  l'Etat  des  nouveaux 
convertis  récemment  arrivés  dans  le  quartier  de  la  Harpe,  écrivait 
le  20  novembre  : 

En  la  maison  de  la  Tête  noire,  tenue  par  Marie  Lefebvre,  femme  de  Jean 
Maréchal,  sont  logés  :  le  sieur  de  Diracq,  gentilhomme  de  près  de  La  Rochelle, 
qui  a  été  prisonnier  à  la  Conciergerie  et  a  eu  sa  grâce  du  roi,  etc.  (Fr.  7o5i,  f"  16). 

Découragé  par  ce  premier  insuccès  Hector  de  Saint-Georges, 
n'essaya  plus  de  sortir  de  France  (Lièvre  III,  249  tiFr.pr.,  IX,  83  a). 

DiVRi,  voir  Heck. 

DoLON  DE  La  Goupillière  (M""^).  Le  comte  de  Dolon  de  la 
Goupillière,  arrêté  et  mis  à  la  Bastille  par  ordre  du  11  décembre 
i685,  transféré  le  18  septembre  1686  à  Saint-Magloire  chez  les 
Pères  de  l'Oratoire  qui,  même  avec  l'aide  de  l'évêque  d'Autun,  ne 
purent  entamer  sa  fidélité,  retourna  bientôt  à  la  Bastille,  où  la 
comtesse  lui  rendit  visite,  par  autorisation  du  9  mai  1687.  Leurs 
biens  étaient  saisis,  et,  malgré  son  abjuration,  M"^  de  Dolon  n'en 
pouvait  toucher  les  revenus;  elle  obtint,  le  24,  l'entière  jouissance 
des  siens.  Le  mari,  au  contraire,  tint  bon  jusqu'au  bout,  et  se  fit 
expulser  du  royaume  en  1688.  C'est  sans  doute  son  fils  et  lui  que 
nous  voyons  en  Angleterre  sous  les  ordres  de  Schomberg,  dans  les 
dragons  rouges  de  Louvigny,  l'un,  cornette,  et  l'autre,  capitaine 
(Agnew,  111,  i5o). 

Ses  filles  firent  preuve  de  la  même  constance.  Dans  le  courant 
de  l'année  1686,  l'une  d'elles,  réfugiée  en  Hollande,  remit  au  guide 
Leduc  une  lettre  pour  ses  deux  sœurs,  logées  à  l'hôtel  d'Ecosse,  rue 
Guénégaud.  Elles  n'attendaient  pour  partir  que  la  visite  de  leur 
frère,  qui  devait  les  voir  en  rejoignant  son  régiment.  (Fr.  7o53f°  144). 
On  se  hâta  de  les  enfermer  '.  L'une,  momentanément  sortie  des 

»  Les  dc-moiselles  d'Aliis  de  Caussade  l'enlèvement  de  nos  amies  M""  d'Olon 
écrivaient  le  8  octobre  1G89  :  «Vous  savez  et  l'emprisonnement  de  notre  cher  oncle 
les  premières  alarmes  que  nous  donnèrent       .M.  de  Vivansi-  (Bullet.,  4°  sér.,  I,  29). 


Emprisonnés  à  Pans.  io5 

Nouvelles-Catholiques,  en  vertu  d'une  permission  du  28  juillet  1689 
(O'  33),  croyait  pouvoir  se  dispenser  d'y  retourner.  Elle  fut  déçue 
dans  son  attente:  Pontchartrain  écrivait  à  l'intendant  Miroménil 
le  21  décembre  1690  :  «La  demoiselle  de  Dolon,  qui  était  à  Paris  dans 
la  maison  des  Nouvelles-Catholiques  il  y  a  un  an,  demanda  per- 
mission d'aller  au  Mans,  ce  qui  lui  fut  accordé  pour  six  semaines, 
et  au  lieu  de  revenir  elle  y  est  restée  depuis  ce  temps.  Le  roi  ne 
voulant  pas  souffrir  dans  la  province  cette  fille,  qu'on  n'a  encore  pu 
obliger  de  faire  sa  réunion,  Sa  Majesté  m'ordonne  de  vous  écrire 
de  lui  faire  dire  de  partir  du  lieu  où  elle  sera  aussitôt  qu'on  lui 
aura  parlé^  pour  se  rendre  auprès  de  ses  sœurs  dans  la  maison  des 
Nouvelles-Catholiques,  à  faute  de  quoi  Sa  Majesté  prendra  d'autres 
résolutions  à  son  égard»  (O^  34).  —  Le  même  jour,  ses  soeurs 
étaient  autorisées  à  se  rendre  des  Nouvelles-Catholiques  chez  la 
dame  Chardon,  nouvelle  convertie  devenue  convertisseuse,  «  pour 
s'instruire  s'il  était  possible».  Les  menées  de  la  dame  à  laquelle  on 
av^ait  déjà  confié  notamment  M™'=  de  Bessé-Bataillère,  qui  refusait 
d'abjurer,  demeurèrent  sans  résultat.  Pontchartrain  écrivait  à  La 
Rej'nie  le  3i  janvier  1691  :  «Les  demoiselles  de  Dolon  étant  dans 
une  aussi  mauvaise  disposition  qu'elles  sont,  le  roi  veut  qu'elles 
sortent  du  roj'aume.  Je  vous  envoie  un  ordre  pour  les  faire  sortir  par 
Valenciennes.  Il  faut  garder  l'aînée»  (O'  35).  —  Pendant  ce  temps, 
M"^  de  Dolon  se  fit  donner  les  biens  de  sa  famille  et  ceux  d'Elisabeth 
Voisin  de  Bretignj',  fugitive. 

Une  demoiselle  de  La  Goupillière,  mariée  à  M.  de  La  Garanterie, 
avait  abjuré  en  1641.  La  France  protestante  {o,^  édit..  Il,  662)  signale 
une  correspondance  échangée  à  ce  propos  entre  elle  et  le  savant 
pasteur  Samuel  Bochart  de  Caen.  —  Dès  i683,  une  dame  ou  demoi- 
selle de  La  Goupillière  entrait  avec  M"^  de  Venours  dans  la  maison 
des  dames  françaises  de  Harlem  qu'elle  quitta  en  i685  {Bnllet., 
1"  sér.,  XIII,  320,  519;  3^  sér.,  IV,  452).  —  En  1686  ou  1687,  une 
dame  Dolon,  peut-être  la  comtesse,  était  en  rapport  avec  le  guide 
Lombard,  dit  Brion,  comme  si  elle  eût  voulu  s'enfuir. 

DoMPiERRE  (Madelaine  de).  Une  fille  de  Marie  Conrart*  et  de 
Jean  de  Dompierre  {Rcg.  de  Char.),  seigneur  de  Jonquières  près 
Noyon,  Madelaine  de  Dompierre,  née  vers  1643,  avait  épousé 
Philippe  de  Parenteau,  sieur  de  Sainte-Maison,  seigneur  de  Grand- 
Rozoy  près  Soissons,  et  capitaine  au  régiment  de  Piémont,  âgé  de 
quarante-sept  ans  au  moment  de  la  Révocation.  Elle  fut  mise  au 

'  Voir  Anciens. 


io6  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

couvent  des  Ursulines  de  Clermont  en  Beauvoisis,  par  ordre  du 
i5  juin  1686  (O'  3o),  tandis  que  son  mari  était  enfermé  dans  la 
prison  de  Laon,  puis  transféré  en  1687  à  l'abbaye  Saint-Vincent  de 
la  même  ville.  Remis  tous  deux  en  liberté,  sans  doute  au  prix  de 
l'abjuration  ou  d'une  promesse  d'abjuration,  ils  élurent  domicile  à 
Paris,  ne  songeant  désormais  qu'à  passer  à  l'étranger.  Arrêté  à 
Tourville  près  Dieppe,  en  compagnie  de  trois  de  ses  filles,  âgées  de 
treize,  seize  et  vingt  ans,  M.  de  Sainte-Maison  prétendit  qu'il  ne 
voulait  que  leur  montrer  la  mer.  On  n'eut  garde  de  le  croire, 
d'autant  plus  que  peu  après,  c'est-à-dire  le  7  septembre  1688,  M""' 
de  Sainte-Maison  fut  arrêtée  dans  les  mêmes  parages,  avec  une  de 
ses  filles  âgée  de  onze  ans,  une  nièce  âgée  de  vingt-huit  ans,  et 
Esther  Lefèvre  de  Parfondru  (quarante-deux  ans),  veuve  de  David 
Laumonnier.  Toute  la  famille  se  retrouva  dans  les  prisons  de  Dieppe 
(TT  3i4). 

M"*  de  Sainte-Maison  considéra  certainement  cet  insuccès 
comme  un  châtiment  de  sa  duplicité,  et  résolut  de  réparer  sa  faute 
par  une  confession  sincère  de  sa  foi.  On  la  remit  dans  le  même 
couvent,  où  son  zèle,  son  ardeur,  la  vivacité  de  sa  repentance, 
devinrent  bientôt  un  danger  pour  les  religieuses  chargées  de  la 
convertir.  C'est  Seignelay  lui-même  qui  nous  l'apprend  dans  son 
billet  du  4  janvier  1689,  adressé  à  l'intendant  De  Ménars:  «M. 
l'évêque  de  Beauvais  m'a  écrit  que  la  demoiselle  de  Dompierre,  qui 
est  au  couvent  des  UrsuHnes  de  Clermont,  ne  fait  aucun  progrès 
dans  cette  maison  pour  son  instruction,  et  qu'au  contraire  il  est 
dangereux  pour  les  religieuses  qu'elle  y  demeure  plus  longtemps. 
Sur  cela  le  roi  m'a  ordonné  d'expédier  un  ordre  pour  la  faire 
transférer  dans  la  maison  des  Nouvelles-Catholiques,  et  je  vous 
l'envoie,  afin  que  vous  preniez  la  peine,  s'il  vous  plaît,  de  le  faire 
exécuter»  (O*  33).  —  M™=  de  Sainte-Maison  persévéra  même  entre 
les  mains  de  Fénelon,  qui,  non-seulement  dut  s'avouer  impuissant, 
mais  demander  qu'on  débarassât  les  Nouvelles-Catholiques  de 
l'intrépide  huguenote.  Le  12  septembre  1689,  Seignelay  écrivait  à 
La  Reynie  :  «Pour  la  demoiselle  de  Dompierre,  étant  en  l'état 
auquel  vous  dites,  il  n'y  a  qu'à  la  mettre  hors  de  la  maison  des 
Nouvelles-Catholiques  et  la  faire  sortir  du  royaume».  On  lui  permit, 
le  20,  de  s'embarquer  à  Calais  (O'  33).  —  Ainsi  sa  résolution  lui 
épargna,  comme  inutile,  l'épreuve  la  plus  terrible,  c'est-à-dire  l'envoi 
dans  une  prison  d'État.  Madelaine  de  Dompierre  est  du  petit  nombre 
des  personnes  qui  eurent  l'honneur  d'être  expulsées  sans  avoir,  au 
préalable,  fait  un  séjour  dans  un  château  fort  tel  que  ceux  d'Amiens, 


Emprisonnés  h  Paris.  107 

Abbeville,  Montreuil,  Montdidier,  Péronne,  Guise,  Ham,  Pont-de- 
l'Arche,  Angers,  Saumur,  Nantes,  Angoulême,  etc.,  où  quelques-uns 
des  plus  énergiques  avaient  faibli.  Elle  se  retira  à  La  Ha3^e,  près 
de  son  frère  Jacques,  qui  y  avait  conduit  sa  femme  Catherine 
Muisson  et  leurs  cinq  enfants.  Deux  des  fils  de  Madelaine  servirent 
en  Hollande,  l'un  comme  capitaine  d'infanterie,  l'autre  comme  major 
de  cavalerie. 

Isaac  de  Dompierre  de  Jonquières  fut  admis  à  la  cène  à  la  Haye 
en  1686,  après  rétractation  de  son  abjuration.  Anne  fit  aussi  acte 
de  repentance  le  i*''  janvier  1690,  à  Londres,  dans  l'église  de  la 
Savoye.  Le  19  novembre  1687,  les  créanciers  du  sieur  de  Jonquières, 
fugitif,  opéraient  la  saisie  de  ses  biens  (Fr.  7o5i  f*"  324). 

DoNÉ  ou  d'Aunay  (M""  ou  M™^)  Jeanne-Marguerite  Doné  ou 
d'Aunay,  enfermée  aux  Nouvelles- Catholiques  en  1700,  y  contracta 
une  maladie  de  langueur,  qui  l'obligea  d'adresser  un  placet  au  roi 
dans  les  premiers  mois  de  l'année  1701.  Elle  fut  autorisée,  le  14  avril, 
à  en  sortir  pour  quinze  jours,  à  condition  d'être  mise  chez  quelque 
ancienne  catholique  qui  voulût  bien  répondre  d'elle  (O  248). 

Peut-être  était-elle  fille  du  comte  d'Aulnay,  expulsé  du  royaume 
en  1688.  Voir  II,  403. 

DoNON  (Le  sieur  de),  enfermé  à  la  Bastille  au  mois  d'octobre 
1686,  comme  étant  réputé   «  le  moins  traitable  des    protestants  » 

{Fr.  pr.). 

DoRAiN  (Bernard),  tailleur  mis  au  For-l'Évêque  par  ordre  du 
14  février  1686,  pour  avoir  «fait  le  ministre»  (O'  3o). 

DoRTEViLLE.  Deux  eufauts  enlevés  de  chez  lui  avant  le  8  mai 
i685,  furent  mis  aux  Nouveaux-Catholiques  par  ordre  du  i3,  aux 
frais  du  roi  (O*  29). 

Drelin'COURT-Duclos,  arrêté  et  emprisonné  avec  Mel  et 
Georget,  par  ordre  du  5  août  1689,  appartenait  évidemment  à  la 
nombreuse  famille  parisienne  du  pasteur  de  ce  nom.  Voir  Mel. 

Drevon  (M'"'=  de).  Marie  de  Vesc,  fille  du  sieur  d'Epeluche  et 
femme  de  M.  de  Drevon,  gentilhomme  d'Orange,  avait  pris  le  nom 
de  Marie  Regnault  pour  sortir  plus  facilement  du  royaume.  Elle 
fut  arrêtée  sous  ce  nom  à  Paris  au  mois  de  décembre  i685,  et  mise 
au  For-l'Evêque  le  i3  janvier  1686.  Le  vicaire  de  Saint-Sulpice  la 
trouvait  «dans  un  grand  endurcissement  sur  le  fait  de  la  R. »,  et 
demandait  qu'elle  fût  transférée  au  couvent  des  Filles  du  Saint- 
Sacrement,  rue   Cassette,  ou    au    couvent    du   Précieux-Sang,   de 


io8  Révocation  de  t Édit  de  Nantes  à  Paris. 

Vaugirard,   où   l'on   paierait   sa   pension   (O'   3o,  Fr.    yoSS  f°^    ii 
et  12). 

Drouin  (Elisabeth  de  Belher,  veuve  de),  fugitive  arrêtée  à 
Guise,  en  1686,  avec  Gabriel  Le  Brun,  son  cocher,  Elisabeth  de  La 
Monnière,  Elisabeth  Dupré  et  Jeanne  Dubois. 

Druet,  voir  Festu. 

Dubois.  Il  y  avait  à  Paris  plusieurs  familles  de  ce  nom,  sur 
lesquelles  les  extraits  des  registres  de  Charenton  et  les  papiers  de 
La  Reynie  ne  donnent  que  des  renseignements  insuffisants.  Ben- 
jamin, étudiant  à  Genève  en  1680  (Bordier,  Fr.pr.  V,  53o);  Jacques, 
sieur  de  Saint-Mandé,  dont  la  femme,  Diane  de  Poligny,  fut  inhumée 
en  i685;  André,  marchand  de  vins  delà  rue  Sainte-Anne  (Fr.  yoSi 
f°  841);  Dubois,  potier  d'étain  du  quartier  de  Bucy,  rue  Dauphine 
(Fr.  7o52  fo  222);  Isaac,  maître  menuisier  du  quartier  des  Halles. 
Nous  ignorons  lequel  des  quatre  fut  mis  à  la  Bastille  le  22  sep- 
tembre i685  et  en  sortit  le  6  novembre  (Ravaisson).  Peut-être 
était-ce  Isaac,  noté  comme  fugitif,  au  commencement  de  1687,  avec 
sa  femme,  Françoise  Langlois.  La  vente  de  leurs  meubles,  saisis, 
produisit  898  livres  (Fr.  yoSr  f"^  3o8  et  819).  Une  demoiselle 
Dubois,  sœur  du  beau-frère  de  la  dame  Francome,  était  accusée,  le 
29  octobre  1686,  de  se  préparer  à  s'enfuir  avec  deux  enfants  (Fr. 
7o52  f"  148);  c'est  elle  évidemment  qui  fut  arrêtée  le  même  jour 
dans  le  carrosse  de  Lille  avec  les  demoiselles  Bernon.  Jeanne  fut 
aussi  arrêtée  la  même  année  à  Guise  avec  la  veuve  Drouin.  Pierre, 
natif  d'Alençon,  et  arrêté  près  de  Paris  (voir  Pitel),  et  Philippe, 
qui  épousait  à  Londres  en  1688  Marie  Jamet,  ouvrière  en  linge  de 
la  Grande  rue  du  faubourg  Saint-Antoine  (Fr.  7o5i  f°  2i5), 
semblent,  aussi  bien  que  celle-ci,  avoir  appartenu  au  troupeau  de 
Charenton  (Agnew,  in-f°  II,  100).  La  police  signalait  en  1688  des 
assemblées  rue  Glacière  près  Saint-Sulpice,  dans  une  maison 
appartenant  à  M""=  Dubois,  dont  le  mari,  réfugié  en  Angleterre, 
avait  autrefois  été  lecteur  à  Charenton  (O'  82). 

Seignelay  ordonnait,  le  27  février  1695,  de  mettre  en  liberté 
Dubois,  garde  de  feu  IM.  le  maréchal  d'Humières,  arrêté  pour  avoir 
favorisé  l'évasion  de  quelques  religionnaires  (O'  89). 

Dubois  (Louis),  voir  Buisset. 

Du  Bois  DE  Nemetz  (M""^  et  M"^).  Arrêtée  le  28  mars  1686 
avec  M""  d'Orignac  et  de  Saint-Seurin,  venues  à  Paris  pour 
s'évader  du  royaume.  M"'    du  Bois   de  Nemetz  fut  mise  dans  un 


Emprisonnés  à  Parts.  109 

couvent  par  ordre  du  3i  (O'  3o).  Sa  mère  eut  à  souffrir  la  dragon- 
nade  en  attendant  qu'on  pût  aussi  l'enfermer.  Le  16  juin  1687, 
Seignelay  ordonnait  d'arrêter  au  Bois  de  Nemetz  la  demoiselle  de 
Panilleuse,  femme  du  sieur  du  Bois  de  Nemetz  et  de  la  conduire 
aux  Nouvelles-Catholiques  de  Charenton'.  Comme  elle  était  malade, 
on  ne  put  l'emmener  sur-le-champ.  Aussi  en  signant,  le  25  juin, 
l'ordre  d'arrêter  le  sieur  du  Bois  de  Nemetz  et  de  le  conduire  au 
château  de  Saint-Malo,  Seignelay  ajoutait  qu'il  fallait  laisser  auprès 
de  M""  du  Bois  de  Nemetz  quelques  gardes  qui  l'amèneraient  à 
Paris,  lorsqu'elle  serait  en  état  d'y  être  transférée  (O'  3i).  M.  du 
Bois  de  Nemetz  sortit  du  château  de  Saint-Malo  le  12  juin  1689 
(O'  33). 

Du  BoRDAGE  (René  de  Montbourcher,  marquis),  brigadier  des 
armées  du  roi,  avait  épousé  en  1669  Elisabeth  Goyon  de  La 
Moussaye,  qui  lui  donna:  Henriette  (1672)  et  René-Maury  (1673) 
(Reg.  de  Char.).  Un  peu  avant  le  20  janvier  1686,  il  tenta  de  sortir 
de  France  avec  sa  femme,  ses  enfants  et  sa  belle-sœur  Marie  de  La 
Moussaye,  laissant  5o,ooo  livres  de  rente  qui  allaient  être  confis- 
quées. On  arrêta  toute  la  famille  près  de  Mons,  et  la  marquise 
reçut  un  coup  de  mousquet  dans  la  bagarre.  Le  marquis  fut  enfermé 
dans  la  citadelle  de  Lille,  la  marquise,  dans  celle  de  Cambrai,  et 
les  enfants  furent  ramenés  à  Paris  pour  être  élevés  dans  le  catholi- 
cisme. On  écrivait  de  Paris  à  la  Gazette  de  Harlem,  le  5  février  : 
«  On  croit  que  si  le  marquis  du  Bordage  veut  abjurer,  il  sera 
promptement  remis  en  liberté  »  {Bullet.,  2"  sér.,  XIV,  4o3).  Comme 
il  s'y  refusait  énergiquement,  malgré  les  sollicitations  de  l'abbé  de 
Grancey,     Louvois    écrivit  le  4  mai  à   l'intendant   De     Bagnols  : 

Sa  Majesté  veut  que  le  procès  de  M.  du  Bordage...  soit  jugé  promptement 
et  sévèrement.  Vous  devez,  dans  les  conversations  que  vous  aurez  avec  les 
juges,  leur  faire  entendre  l'intérêt  qu'ils  ont  de  se  conformer  dans  leurs  juge- 
ments à  l'édit  du  mois  d'octobre  dernier  (Arch.  de  la  Guerre  774). 

Le  fugitif  fut  condamné  aux  galères,  peine  bientôt  commuée  en  celle 
de  la  détention  perpétuelle.  11  abjura  vers  le  20  septembre  à  Lille  et 
recouvra  aussitôt  la  liberté,  mais  à  condition  de  ne  pas  voir  la 
marquise,  qui  «était  demeurée  dans  une  extrême  opiniâtreté».  En 
récompense  il  obtint  le  brevet  de  maréchal-de-camp  le  24  août 
1688.  A  ce  moment  la  marquise  avait  aussi  abjuré. 

»  Par  ordre  du  23  novembre  168Ô,  M"' de       Sainte-Pe'rine,  de  la  Villette,  au  couvent 
La  Panilleuse  fut  transférée  de  l'abbaye  de       des  Hospitalières  de  Saint-Gervais  (O  »  3o). 


iio  Révocation  de  l'Édit  de  Nantes  à  Paris. 

DuBOURG  (Jacques),  âgé  de  vingt-cinq  ans,  maître  orfèvre  dans 
la  cour  neuve  du  Palais,  n'abjura  le  27  décembre  i685  que  pour 
être  débarrassé  de  la  garnison  qui  le  ruinait.  En  envoyant  la 
déclaration  du  malheureux  à  La  Reynie,  le  commissaire  Delamare 
priait  celui-ci  de  faire  ôter  cette  garnison  (Fr.  ycSi  f°^  190,  192  et 
7o55  f"  353).  C'est  lui  sans  doute  que  le  guide  Pigeon  conduisit 
plus  tard  à  l'étranger. 

Une  nommée  Dubourg  fut  arrêtée  et  mise  aux  Madelonnettes 
par  ordre  du  28  janvier  1687  (O*  3i). 

Le  14  octobre  1699  entrait  à  la  Bastille  Etienne-Simon  Du 
Bourg,  natif  de  Saint-Malo,  ci-devant  lieutenant  au  régiment  de 
Tulle  et  domicilié  rue  Vieille-du-TempIe,  chez  M.  Godart  des  Petits- 
iVIarais,  accusé  d'avoir  favorisé  l'évasion  des  religionnaires  notam- 
ment de  La  TrémoUière,  en  fabricant  de  faux  passeports.  Il  fut 
relâché  par  ordre  du  i3  janvier  1700  (O'  44;  Fr.  81 19  f"  ii5  et 
Arsen.  F.  Bast,  io,5io)  avec  ordre  de  quitter  Paris  et  de  n'en  pas 
approcher  à  plus  de  trente  lieues. 

Du  Breuil  (Matthieu  Gangnot,  sieur),  gentilhomme  âgé  de 
soixante-dix  ans  qui  avait  passé  sa  vie  à  Paris,  ayant  fait  un  voyage 
dans  le  Midi  quand  éclata  (i683)  le  mouvement  de  résistance  orga- 
nisé par  Brousson,  fut  arrêté  à  Toulouse  comme  complice  du  sou- 
lèvement, puis  relâché  faute  de  preuves.  Le  12  janvier  1686, 
M."""  Gangnot,  sa  belle-sœur,  le  conduisit  chez  un  commissaire  de 
police,  qui,  ne  pouvant  le  décider  à  abjurer,  écrivit  à  La  Reynie 
qu'un  mot  de  lui  ferait  assurément  plus  d'effet  (Fr.  7081  f°  89). 
Du  Breuil  n'en  tint  compte,  aussi  le  mit-on  à  la  Bastille  le  14  février. 
Dès  le  4  mars,  M.  de  Besmaus  annonçait  que  le  prisonnier  prenait 
plaisir  à  raisonner  avec  l'abbé  De  Lamon,  et,  le  6  avril,  que  son 
opiniâtreté  allait  prendre  fin  (Fr.  7o53  {°^  448  et  45i).  Il  fut  relâché 
par  ordre  du  12  mai.  —  Son  frère,  qui  tenait  une  académie  dans  la 
rue  de  Seine,  fut  arrêté  le  8  décembre  1686,  pour  crime  d'assemblée 
tenue  dans  sa  maison. 

Un  autre  sieur  du  Breuil,  L'Huilier  de  Chalandos  (la  terre  de 
Chalandos  était  près  de  Crécy-en-Brie)  et  sa  femme,  passèrent  en 
Hollande  avec  le  concours  de  Beck,  résident  de  Brandebourg  à 
Paris  (Fr.  7062  f°=  290-296).  Au  mois  de  juin  1686,  un  membre  de 
la  même  famille,  la  demoiselle  du  Breuil,  qui  logeait  rue  de 
Lamoignon,  se  retirait  chez  l'envoyé  de  Danemark  pour  y  attendre 
une  occasion  de  fuite  (Fr.  7o5i  f°  25). 

Mentionnons  encore  M™"  du  Breuil,  belle-sœur  de  M""  de  Villar- 


Emprisonnés  à  Paris.  m 

noul;  puis  Dubreuil,  chevalier  du  guet,  rangé  parmi  les  Parisiens 
qui  devaient  être  mandés  chez  Seignelay  le  14  décembre  i685; 
Dubreuil,  notaire  de  Paris,  déporté  en  Amérique  et  mort  sur  mer 
en  1688  {Fr.pr.,  2."  édit.,  V,  600);  enfin  Dubreuil,  banquier,  arrêté 
comme  «mauvais  catholique»,  par  ordre  du  14  avril  1698,  pour  ce 
qui  s'était  passé  à  l'enterrement  de  sa  femme,  et  mis  au  For-l'Évêque 
(O*  42).  C'est  sans  doute  l'une  de  ses  filles  qui,  en  1712,  plaidait 
en  revendication  d'héritage  contre  son  frère  et  sa  sœur,  qu'elle 
accusait  de  l'avoir  dépouillée  durant  sa  minorité  (TT  425). 

Jean  Dubreuil,  qui  recevait  assistance  en  Suisse  le  27  septembre 
1698,  mérite  aussi  d'être  cité.  Né  à  Rouen  et  délaissé  en  bas  âge 
par  ses  parents,  sans  doute  passés  à  l'étranger,  il  fut  conduit  à  Paris 
par  un  oncle  jésuite,  qui  le  fit  élever  dans  la  religion  romaine.  Mais 
Dieu  lui  ayant  fait  la  grâce  de  reconnaître,  par  la  lecture  de  l'Ecri- 
ture sainte,  la  vérité  de  la  religion  dans  laquelle  il  était  né  et  avait 
été  baptisé,  il  s'enfuit  à  Lausanne  et  demanda  d'être  admis  dans 
l'Eglise  réformée.  Comme  on  ne  recevait  de  prosélytes  qu'à  Berne, 
on  l'y  envoya  (Ms.  Bordier,  Vaud). 

Du  Buisson  (M"'''').  Les  deux  filles  de  Du  Buisson,  mises  aux 
Nouvelles-Catholiques  par  ordre  du  16  novembre  1684  (O*  28), 
recouvrèrent  la  liberté  en  avril  i685  (O  ^  29). 

Marie  Dubuisson,  originaire  de  Dieppe  et  âgée  de  59  ans, 
fut  mise  à  la  Salpétrière  le  24  juin  1699,  comme  confirmant  dans 
l'erreur  les  enfants  des  nouveaux  catholiques  (voir  II,  p.  6i5).  On 
l'enferma  ensuite  aux  Nouvelles-Catholiques;  car  le  3  août  1701, 
Pontchartrain  invitait  l'intendant  D'Herbigny  à  faire  payer  par  les 
débiteurs  de  la  nommée  Dubuisson  ce  qu'elle  devait  à  l'établisse- 
ment, pour  le  temps  qu'elle  y  était  restée  (O  248).  Reconduite  à 
l'Hôpital-Général  comme  inconvertissable,  elle  y  faiblit  peut-être. 
D'Argenson  écrivait,  en  effet,  le  22  octobre  1702:  Elle  parait  moins 
indocile  depuis  six  mois,  et  demande  à  retourner  chez  les  Nouvelles- 
Catholiques  pour  s'instruire.  Il  semble  même  qu'il  n'y  a  pas  moins 
de  charité  que  de  justice  à  lui  accorder  cette  grâce  (Ms.  Clairam- 
bault  984  f°  m)'. 

Du  Candal.  Tous  les  protestants  qui  appartenaient  à  la 
magistrature,  n'imitèrent  point  l'inviolable  fidélité  des  Béringhen  et 
des  Le  Coq;  quelques-uns  adorèrent  le  veau  d'or,  ou  firent  passer 
les  ordres  de  la  cour  avant  ceux  de  leur  conscience.  De  ce  nombre 

»  Note  communiquée  par  M.  N.  Weiss. 


112 


Révocation  de  V Edit  de  Nantes  à  Paris. 


fut  Jacques  Du  Candal,  conseiller-secrétaire  du  roi,  audiencier  à  la 
chancellerie.  Il  était  fils  d'Isaac,  trésorier  des  Églises  Réformées, 
mort  en  i635,  et  avait  épousé,  en  1648,  Susanne  de  Béringhen, 
sœur  de  Jean,  ancien  de  Charenton,  laquelle  lui  donna  :  Marie 
(1649),  femme  du  fameux  apostat  Jean  Du  Vigier;  Isaac  (lôSo), 
Pierre  (1657),  Armand  (1660),  mort  jeune,  et  Catherine. 

Il  remplit  les  fonctions  de  commissaire  royal  dans  les  synodes 
provinciaux  de  l'Ile-de-France  en  1648,  1649,  1677,  1679  et  1681. 
En  décembre  i685,  son  nom  figurait  sur  un  Mémoire  de  ceux  qui 
n'avaient  pas  abjuré  et  pouvaient  être  mandés  devant  les  hauts 
magistrats  convertisseurs  (Fr.  7o5i  f°  44).  Plus  courtisan  que 
huguenot,  il  ne  résistait  déjà  plus  que  mollement  le  8  janvier  1686, 
lorsque  La  Reynie,  passant  en  revue  les  non  convertis  du  quartier 
Saint- Antoine,  écrivit  au  procureur-général:  «Du  Candal,  ci-devant 
grand  audiencier,  est  bien  disposé  ;  il  a  passé  par  les  mains  de 
l'évèque  d'Orléans,  et  il  a  encore  huit  jours  du  terme  que  le  roi  lui 
a  accordé»  (Fr.  17421  f°  6).  Quatre  jours  après,  Seignelay  autori- 
sait La  Reynie  à  lui  laisser  ses  enfants,  s'il  était  bien  assuré  de  sa 
conversion  (O*  3o).  Non-seulement  Du  Candal  abjura,  ainsi  que  ses 
enfants  demeurés  près  de  lui,  mais  il  contribua  à  l'abjuration  de  sa 
fille  Marie. 

Seignelay  écrivait,  le  12  février,  à  La  Reynie  :  «Je  vous  envoie 
un  mémoire  qui  a  été  donné  au  roi,  par  lequel  on  remarque  que  la 
dame  de  Lorme,  la  dame  du  Vigier  et  la  dame  de  Théobon, 
demeurent  opiniâtres  dans  la  R.  P.  R.,  parce  qu'on  ne  les  presse 
point.  Sa  Majesté  m'ordonne  de  vous  dire  de  vous  appliquer  à  la 
conversion  de  ces  femmes  et  que,  s'il  est  nécessaire,  vous  les  fassiez 
mettre  dans  des  couvents  »  (O  '  3o).  La  dame  du  Vigier  était  Marie 
Du  Candal;  elle  avait  épousé,  en  1673,  Jean  Du  Vigier,  sieur  de 
Saint-Laurent,  conseiller  au  parlement  de  Bordeaux,  qui  vendit  sa 
conscience  pour  rétablir  sa  fortune  ruinée  par  le  jeu,  désola  la 
Guyenne  et  la  Saintonge,  dont  il  fit  fermer  tous  les  temples  avant 
la  Révocation,  et  reçut  en  récompense,  outre  une  forte  somme 
d'argent  bientôt  dissipée,  une  pension  de  3ooo  livres  et  une  charge 
de  président  (Benoit,  V,  674  et  706).  La  France  protestante  (IV,  529) 
cite  un  exemple  frappant  de  sa  cupidité.  C'est  de  la  femme  de  ce 
triste  personnage  que  La  Reynie  fut  chargé  de  presser  la  conver- 
sion. N'obtenant  rien,  il  demanda,  pour  mettre  la  rebelle  au  couvent, 
un  ordre  que  Seignelay  lui  expédia  le  14  mars.  La  vue  de  la  lettre 
de  cachet,  les  exhortations  de  son  père  et  de  ses  frères,  les  larmes 
de  ses  deux  filles  (dont  l'aînée  avait  dix  ans)  aussi  menacées  du 


Emprisonnes  à  Paris.  ii3 

couvent,  obligèrent  la  pauvre  femme  à  plier.  Par  une  lettre  datée 
du  21  mars,  Du  Candal  annonçait  à  La  Reynie  que  M"'=  du  Vigier 
et  ses  deux  filles  *  avaient  abjuré  la  veille  (Fr.  yoSS  f"  98).  En 
somme,  la  femme  de  l'apostat  ne  fut  jamais  catholique  ;  sa  conver- 
sion et  celle  de  ses  filles  étaient  encore  suspectes  en  1697. 

La  dame  de  Lorme  mentionnée  dans  le  billet  du  12  février 
était  Marie  de  Béringhen,  sœur  de  M"''  du  Candal  et  de  Jean  de 
Béringhen;  elle  avait  épousé  Jacques  Amproux,  sieur  de  Lorme, 
intendant  des  finances,  qui  mourut  en  1679  et  fut  inhumé  en  présence 
de  son  frère  Benjamin,  conseiller  au  Parlement,  et  de  son  neveu 
Armand  de  Saint-Martin.  M"''  de  Lorme,  n'ayant  pas  pour  céder 
en  apparence  les  mêmes  raisons  que  sa  nièce,  résista.  En  con- 
séquence le  roi  ordonna  au  maréchal  de  Bellefont  de  la  mettre  hors 
de  chez  lui.  Elle  fut  arrêtée  le  i5  mars,  et  conduite  chez  les  Visi- 
tandines  du  faubourg  Saint-Germain,  rue  du  Bac,  oij  nous  la 
retrouvons  encore  le  17  décembre  1686  (Fr.  7o5i  f°  236).  On  l'ex- 
pulsa du  royaume  comme  inconvertissable,  en  1688  (,TT  25i),  et 
ses  biens  furent  partagés  la  même  année  entre  ses  neveux  Du 
Vigier,  Isaac,  Pierre  et  Catherine  du  Candal,  Frédéric  de  Béringhen, 
fils  de  Jean.  M"''  de  Béringhen,  petite-fille  mineure  de  Jean,  et 
Aymar  Le  Coq  des  Forges,  sieur  de  Germain,  âgé  de  trois  ans,  fils 
de  Pascal  Le  Coq  et  d'Elisabeth  de  Béringhen,  fille  de  Jean  (O'  82). 

Avant  son  arrestation  M""^  de  Lorme  avait  confié  au  duc  de 
La  Force  deux  cassettes,  dont  le  roi  fit  «forcer  les  serrures»,  le  i3 
juin  1691,  pour  voir  si  les  papiers  qui  s'y  trouvaient  ne  contenaient 
«rien  de  contraire  au  bien  du  royaume  »  {Biillet.,  II,  567).  Il 
ordonnait  en  même  temps  qu'on  les  rendit  au  duc  après  examen, 
nonobstant  l'opposition  des  créanciers  de  M'"''  de  Lorme,  Sa  Majesté 
ne  voulant  point  que  son  autorité  servît  à  trahir  la  foi  du  dépôt  ». 
Seignelay  écrivait  le  27  août  à  M.  de  La  Massaye,  colonel  du 
régiment  de  l'Ile-de-France:  «Le  roi  n'a  point  voulu  permettre 
qu'on  ait  violé  la  foi  du  dépôt...  Je  suis  fâché  de  n'avoir  pas  eu 
occasion  de  vous  faire  plaisir».  On  ne  découvrit  absolument  rien 
dans  ces  papiers,  qui  furent  rendus  à  M.  de  La  Force  par  ordre  du 
25  mars  1692.  M""  de  Lorme  devait  être  parente  des  Amproux  de 
Lorme  et  La  Massaye,  dont  l'un  marchait  sur  les  traces  de  Du  Vigier 
(voir  La  Massaye). 

Du  Cerceau  de  Tilly,  voir  Boisroger. 

•  Corriger  la  Fr.  pr.,  V,  357  a. 

m  8 


114  Révocation  de  l'Èdit  de  Nantes  à  Paris. 

Du  Chateaunet,  transféré,  comme  «opiniâtre»,  d'une  prison 
de  Paris  au  château  de  Saumur,  par  ordre  du  23  janvier  1687. 

Du  Chemin.  On  enleva,  en  mars  i685,  les  quatre  petits  garçons 
de  ce  libraire,  pour  les  mettre  aux  Nouveaux-Catholiques. 

DucHESNE,  médecin,  mis  à  la  Bastille  le  27  novembre  1688,  n'en 
sortit  que  le  i3  septembre  1689.  Son  père,  mort  en  1645  âgé  de 
quatre-vingts  ans,  avait  été  médecin  du  roi. 

Il  y  avait  d'autres  Duchesne  à  Paris:  Gédéon,  sculpteur,  marié 
en  167 1  à  Charlotte  Pierret,  fille  d'Abraham,  peintre-architecte,  qui 
lui  donna  Jean  (1678),  Anne-Charlotte  (1674),  François  (1675),  Marie 
(1676),  Camille  (1678).  —  Françoise,  âgée  de  vingt-deux  ans, 
fugitive,  désavoua  publiquement  son  abjuration  à  Londres  dans 
l'église  de  la  Savoye,  le  i3  novembre  1698;  Susanne,  âgée  de 
vingt-trois  ans,  fit  également  acte  de  repentance  le  28  avril  1699  ; 
Pierre,  âgé  de  vingt-deux  ans,  qui  s'était  borné  à  ôter  son  chapeau 
lorsqu'il  rencontrait  des  processions  ou  des  prêtres  portant  l'extrême 
onction,  fit  aussi  reconnaissance  publique  au  même  lieu,  le  3o  juin 
1700.  Il  laissait  en  France  une  rente  de  186  livres,  qui  fut  confisquée 
(TT  i63).  —  Deux  filles  de  l'horlogeur  Duchesne  furent  mises  aux 
Nouvelles-Cathohques  en  mars  1701,  et  leur  frère  aîné,  aux  Nou- 
veaux-Catholiques. Le  3i  du  même  mois,  Pontchartrain  ordonnait  à 
D'Argenson  de  surveiller  la  conduite  du  père  (O  248). 

DucLOS  (Jean),  voir  II,  576. 

Du  Clusel,  voir  Vivans,  II,  845. 

Du  Faur  (M"").  Comme  tous  les  protestants  demeurés  en 
France,  Anne  de  Guéribalde^,  veuve  de  Jean  Du  Faur,  sieur  de 
Courcelles-le-Roi,  et  dame  de  Bondarroy  (arrond.  de  Pithiviers), 
avait  abjuré  des  lèvres  après  la  Révocation.  Elle  habitait  la  rue  des 
Marais-Saint-Germain,  oîi  elle  élevait  les  filles  de  son  fils  Jean-Louis 
Du  Faur.  Seignelay  jugeant  «  dangereux  de  les  lui  laisser  plus 
longtemps,  à  cause  de  la  mauvaise  disposition  oij  elle  était  sur  le 
fait  de  la  R.»,  on  lui  en  enleva  deux  le  19  juillet  1688,  pour  les 
conduire  aux  Nouvelles-Catholiques.  La  troisième  les  y  rejoignit  le 
5  septembre.  Par  ordre  du  même  jour,  la  dame  de  Bondarroy  fut 
mise  elle-même  à  l'Union  Chrétienne,  d'où  elle  sortit  le  i3  octobre 

'  Du  mariage  de  sa  belle-sœur  Made-  marquis  de  Saint-Hilaire,  dont  la  fille 
laine  Du  Faur  et  de  Pierre  de  Jaucourt,  fut  enlevée  à  sa  grand'mcrc  M"'"  de  Saint- 
baron  d'Espeuilles,  naquit  Madelaine  de  Hilaire  le  ii  mai  1698  (voir  Saint-Hilaire). 
Jaucourt,  femme  d'Armand  De  Mormès, 


Emprisonnés  à  Parts.  ii5 

(O'  82).  Elle  y  fut  remplacée  le  même  jour  par  une  de  ses  petites- 
filles,  qui  retourna  près  de  ses  sœurs  a.ux  Nouvelles-Catholiques  le 
19  avril  1689,  Deux  d'entre  elles  «bien  instruites»  furent  rendues 
à  leur  grand'mère  le  3o  juin.  Le  4  juillet,  La  Reynie  reçut  l'ordre 
de  les  renvoyer  dans  la  maison  de  leur  père,  en  mettant  près  d'elles 
une  fille  catholique  en  qui  l'on  pût  avoir  confiance  (O'  33). 

DuFOUR  et  DuvAL,  voir  II,  467. 

DuGARNiER,  voir  Du  Vigneau,  II,  3o8. 

Du  Gast  (Marie),  voir  Villarnoul,  II,  36o. 

Du  Hamel.  Il  y  avait  à  Paris  plusieurs  protestants  de  ce  nom  : 
Guillaume,  sieur  de  Roquefort;  puis  Du  Hamel,  le  jeune,  horloger 
de  la  place  Dauphine,  chez  le  sieur  Neveu,  qui  signait  la  déclaration 
d'abjuration  le  26  octobre;  Marie,  âgée  de  vingt-sept  ans  et  femme 
d'un  orfèvre,  mise  au  Grand-Chàtelet  le  21  février  1687  (Fr.  7031 
î"  236).  Elle  quitta  ensuite  la  France  avec  ses  cinq  enfants,  et  se 
réfugia  en  Angleterre,  où  elle  reçut  assistance  en  1703  et  lyoS.  Nous 
n'avons  pas  la  preuve  qu'Isaac,  naturalisé  anglais  en  1682,  Pierre, 
naturalisé  dans  le  même  pays  en  1687,  Jacques  du  Hamel  Saint- 
Pierre  et  sa  femme,  ainsi  que  Madelaine  Du  Hamel,  assistés  en 
Angleterre  en  1703,  fussent  de  la  même  famille.  Pour  Jacques,  sieur 
du  Parc,  enfermé  à  la  Bastille  en  1700,  voir  Meyer. 

Du  Laurent  (Isaac),  mis  au  Grand-Chàtelet  le  19  août  1686. 
Du  Mesnil,  voir  II,  587. 

Du  Moulin  (M"^).  Il  résulte  d'une  lettre  signée  Claire  Du 
Moulin  et  datée  de  Châtillon-en-Brie,  près  Rozoy,  le  11  janvier 
1686,  qu'une  dame  Du  Moulin,  sa  parente,  passée  à  l'étranger  par 
les  soins  de  Jean  Beck,  résident  de  Brandebourg  à  Paris,  avait 
gagné  Ursel  (Fr.  7062  f*'  287).  Le  9  juillet  de  la  même  année, 
Seignelay  écrivait  à  M.  De  Ménars,  intendant  de  la  généralité  de 
Paris  :  «  J'ai  rendu  compte  au  roi  de  ce  que  vous  m'avez  écrit  au 
sujet  des  sieurs  de  La  Charmoie  et  de  Fleix  et  de  la  demoiselle  du 
Moulin.  Sa  Majesté  veut  que  vous  les  fassiez  mettre  en  prison...  A 
l'égard  de  la  Cène  qu'on  prétend  qu'ils  l'ont  faite,  il  est  important  de 
suivre  cela  et  de  tâcher  d'en  avoir  des  preuves  pour  faire  le  procès 
aux  coupables  »  (O^  3o). 

Le  12  janvier  1687,  Seignelay  ordonnait  au  geôlier  des  prisons 
de  Coulommiers  de  remettre  au  porteur  la  demoiselle  du  Moulin 
pour  être   conduite  aux  Nouvelles-Catholiques.    Elle  n'avait  pas 


Ii6  Révocation  de  l'Édtt  de  Nantes  à  Parts. 

encore  communié  le  i'^'"  février,  et  sortit  des  Nouvelles-Catholiques 
en  vertu  d'un  ordre  du  i3  avril  (O^  3i). 

Elle  n'avait  sans  doute  rien  de  commun  avec  Marie  du  Moulin, 
fille  du  célèbre  controversiste  et  pasteur  de  Paris,  laquelle  était  en 
relation  épistolaire  avec  Conrart  et  M"=  de  Scudéri  {Bullet.,  X, 
388),  et  qui,  selon  M™  du  Noyer,  devint  directrice  du  pensionnat 
fondé  par  la  princesse  d'Orange  en  faveur  des  demoiselles  réfugiées 
sans  fortune  {Fr.prot.,W,  430  «).  Nous  pensons,  au  contraire  qu'elle 
s'appelait,  en  réalilté,  Claire  Raquet  de  Mollien  (Bidlet.,  II,  412),  et 
appartenait  à  la  famille  briarde  dont  Bossuet  demandait,  plus  tard, 
l'incarcération  de  deux  demoiselles  (voir  ci-dessus,  II,  610). 

Le  sieur  de  La  Charmoye  fut  transféré  en  septembre  1686  des 
prisons  de  Provins  au  château  de  Guise,  et  relâché  par  ordre  du 
17  avril  1687  (O'  3o  et  3i). 

Du  MousTiER  (Jean),  pasteur  de  Bellesme  en  Anjou,  banni  de 
France  à  la  Révocation,  obtint,  le  7  octobre  i685,  la  permission 
d'emmener  avec  lui  sa  femme,  l'enfant  qu'elle  allaitait,  et  deux 
autres  qu'elle  avait  eus  d'un  premier  mariage.  Comme  il  traversait 
Charleville,  il  fut  arrêté  avec  ses  collègues,  Cottin,  de  Houdan, 
Augier,  de  Châlons,  et  Superville,  de  Loudun.  On  les  relâcha 
bientôt,  mais  en  prétendant  garder  leurs  familles.  M""  du  Moustier 
put  cependant  suivre  son  mari  avec  son  dernier  enfant  ;  mais  les 
deux  autres,  dont  l'un  n'avait  que  deux  ans,  furent  retenus  et 
envoyés  à  Paris.  On  les  mit  au  For-l'Évêque  en  compagnie  de  la 
dame  Vignault,  le  4  février  1686  {France  protest.,  IV,  485  et  Fr. 
7o5i  f°3o5). 

Duparc-Hamel,  gentilhomme  normand,  arrêté  à  Paris  vers  la 
fin  de  juillet  1700,  et  transféré,  le  8  août,  de  chez  l'exempt  Savery  à 
la  Bastille,  en  sortit  le  4  octobre.  En  1708,  nous  retrouvons  à  la 
Bastille  un  Duparc  qui  venait  d'abjurer  entre  les  mains  de  l'abbé 
Gilbert,  l'un  des  grands  vicaires  de  Paris  {Arch.  Bast.,  X,  256, 
262,  266). 

Du  Passage  (Philippe-Benjamin  de  Mazières,  écuyer,  sieur), 
domicilié  à  l'hôtel  De  Thou,  rue  Saint-André,  était  suspect  depuis 
le  commencement  de  l'année  1689,  pour  s'être  trouvé  inscrit  sur 
les  tablettes  du  pasteur  du  Désert  Paul  Cardel.  On  l'arrêta,  le 
II  février  1692,  dans  une  assemblée  pré.sidée  par  le  ministre 
Malzac,  dans  la  paroisse  Saint-Germain-l'Auxerrois.  L'interroga- 
toire le  désigne  comme  «  le  gentilhomme  écarlate  »  qui  avait  mandé 


Emprisonnés  a  Paris.  iiy 

et  fait  venir  le  pasteur.  Il  fut  transféré  du  For-FÉvêque  à  la 
Bastille,  le  26  février,  et  obtint  le  2  septembre  la  permission  de  se 
promener  dans  la  cour  du  château.  On  l'envoya  le  20  janvier 
1693  au  couvent  de  l'Oratoire  (O'  Sy).  Il  était  sans  doute  parent 
d'André  de  Mazières,  sieur  de  Voudron  en  Aunis,  décédé  à  Paris 
en  1662  {Reg.  de  Char.). 

DuPiN,  libraire,  voir  II,  140. 

DupiN,  marchand  de  dentelles,  voir  II,  196.  —  Une  autre  demoi- 
selle de  ce  nom  fut  enfermée  à  Saint-Chaumont,  où  l'on  décidait,  le 
27  avril  1705,  de  la  laisser  encore  quelque  temps  avant  de  lui  faire 
apprendre  le  métier  de  lingère  (O  252). 

Du  P1NE.A.U  (Geneviève),  arrêtée  à  Paris,  en  vertu  d'un  ordre 
du  12  février  1686,  et  conduite  chez  les  Pénitentes  d'Angers  (O*  3o). 

Du  Plessis  (^1°"=).  Tandis  que  le  ministre  Abraham  Boulay, 
sieur  du  Plessis,  natif  d'Alençon,  sortait  de  France  à  la  Révocation 
et  allait  fonder  (1686)  l'Église  française  de  Kœnigsberg,  sa  femme, 
retenue  à  Paris,  était  mise  au  Grand- Châtelet  avec  ses  trois  jeunes 
enfants,  le  3  janvier  1686,  et  en  sortait  le  6  {France  prof.,  2,"  édit.,  II, 
585  et  Fr.  7o5i  f"  295).  Elle  est  sans  doute  la  même  personne 
qu'une  dame  Du  Plessis  qui,  dans  le  même  temps,  fut  mise  au 
couvent  de  la  rue  Bellechasse  (Fr.  7o53  f"  178). 

Il  y  avait  à  Paris  d'autres  Duplessis  assez  nombreux,  notam- 
ment François,  qui  étudiait  à  Leide  en  i685  et  fut  naturalisé  anglais 
en  1696  ;  Marie,  lingère,  arrêtée  dans  sa  fuite  avec  Pitel,  Madelaine 
et  Jeanne  Guesdin,  et  Pierre  Dubois  (M  665);  Duplessis,  emprisonné 
au  château  de  Caen  avec  Dicq  en  1696  ;  et  peut-être  aussi  Philippe, 
dont  la  femme  était  assistée  à  Londres  avec  deux  enfants  en  1703. 

DuPRÉ  (Elisabeth),  voir  Drouin. 

DuPRET,  sa  femme,  ses  filles  et  ses  domestiques,  de  la  R.  P.  R., 
mis  à  la  Bastille  en  1686,  pour  avoir  voulu  sortir  du  royaume 
{Mon.  de  Linguct  et  de  Dusaulx,  p.  462). 

DupuY,  transféré  de  Vincennes  à  la  Bastille  le  11  août  1690, 
fut  relâché  le  4  octobre  avec  ordre  de  sortir  de  Paris  (O'  34).  C'est 
sans  doute  lui  qui  fut  naturalisé  anglais  en  1700,  sous  le  nom  de 
Philippe.  Judith,  femme  de  Thomas  Bazin,  quincaillier,  abjure  en 
décembre  i685  (Fr.  7o5i  f°  358). 

Dupuis  (Anne),  de  Paris,  âgée  de  soixante-trois  ans,  assistée 
en   Angleterre  en  1705.  Dupuis   ingénieur,  fugitif  en  1686,  avait 


ii8  Révocation  de  l'Édit  de  Nantes  à  Paris. 

laissé  à  Saint-Quentin  entre  les  mains  d'un  autre  ingénieur  deux 
ciievaux  de  carrosse  et  de  l'argenterie,  qu'on  ordonna  de  saisir 
(O'  3o).  Veuve  de  Pierre,  âgée  de  soixante-onze  ans,  assistée  en 
Angleterre  en  lyoS. 

Du  QuERCY  (Veuve),  voir  Nezero. 

Durand.  Anne  Potineau,  veuve  d'Isaac  Durand,  mise  au 
Châtelet  pour  la  R.  le  28  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f  3o3).  Marianne 
Durand,  fugitive,  arrêtée  à  Louvre  en  Parisis,  1686. 

Durand  (Pierre),  bordelais,  banquier  à  Paris  rue  du  Grenier- 
Saint-Lazare,  et  gendre  du  banquier  Etienne  Margas,  figure  avec 
Lafargue  et  Henri  Lasseur,  autres  bordelais,  gendres  du  même 
Margas,  dans  la  seconde  catégorie  des  négociants  mandés  chez 
Seignelay,  le  14  décembre  i685.  La  police  s'était  imaginé  qu'il 
suivrait,  ainsi  que  ses  deux  beaux-frères,  l'exemple  de  son  beau- 
père;  comme  il  n'obtempéra  point  à  l'invitation  qu'il  avait  reçue,  il 
fut  arrêté  le  19  et  mis  au  Grand-Châtelet,  dont  il  sortit  le  17  janvier 
1686.  Sa  fille  écrouée  dans  la  même  prison  le  28janvier,  en  sortit  le 
3  février  (Fr.  7o5i  f°  295;  7062  f  228  et  O'  29). 

Madelaine  Durand,  fille,  du  quartier  de  l'Ile,  reçut  un  don 
de  3o  livres  après  avoir  fait  abjuration  (Fr.  7o5o  f"  i38).  Voir 
Morand. 

Durand  (Tifaine),  voir  Nezero. 

Du  Ry  (La  famille  des),  architectes  du  roi,  alliée  aux  Ponchart, 
aux  Mounier,  aux  Hatton  (aliàs  Hauton),  aux  Wolf,  aux  De  Lamber- 
ville,  aux  De  Burges,  à  la  famille  du  paysagiste  Rousseau  et  à 
celles  des  architectes  Petit  et  De  La  Fonds,  jouit  d'une  grande 
notoriété  au  XVIP  siècle. 

Marié  en  premières  noces  (i63i)  à  Corneille  des  Martins,  sans 
doute  parente  des  peintres  de  ce  nom,  Mathurin  Du  Ry,  fils  de 
Charles,  et  de  Camille  Métivier,  épousait,  en  i635,  Marguerite 
Aubert  *,  fille  de  feu  Samuel,  lapidaire,  ancien  de  Charenton,  et  de 
feu  Marie  Girom.  Il  mourut  en  1674,  âgé  de  soixante-douze  ans,  et 
fut  inhumé  dans  le  cimetière  des  Saints-Pères,  en  présence  des  cinq 

>  Marie  Aubert,  mariée  à  Charenton,  degré  de  parenté  qui   unissait    cette  vail- 

en  i665,  à  Gaspard  Hatton,  fils  de  Pierre,  lante  protestante,  que  le  grand  roi  n'avait 

docteur  en  médecine,   et   d'Elisabeth  Du  pu  réduire,  à  la  femme  de  Mathurin  Du 

Ky,  fut  conduite  de  la  Bastille  à  Mons  et  Ry.  —  Nous   ne  connaissons   pas  davan- 

expulsL-e    du     royaume,     par     ordre    du  tage  Anne  Aubert,    de  Paris,    veuve  âgée 

2  mars  1688.  Klle  était  veuve  alors  (.Ref;.  de    soixante-quatre   ans,    naturalisée   an- 

du    Secr.,    O'    32).     Nous    ignorons    le  glaise  en  1682. 


Emprisonnés  à  Paris.  119 

fils  qui  lui  survécurent,  Paul,  Jacques,  Samuel,  Alexandre  et  Théo- 
dore. Il  avait  eu  de  sa  seconde  femme  seize  enfants  :  Camille 
(1637),  mort  à  l'âge  de  six  mois,  Camille  (i638),  Marie  (1640), 
Marguerite  (1642),  Charles  (1643),  décédé  avant  son  père,  Paul 
(1644),  Jacques  (1646),  Florence  (1647),  Théodore  (1648),  inhumé 
en  i652  ainsi  que  Susanne,  Samuel  (i652),  Susanne  (i653),  Made- 
laine  (i655),  Alexandre  (1657),  Elisabeth  (lôSg)  et  Théodore  (1661). 
Le  16  janvier  1686,  le  commissaire  Fleuri  annonçait  au  procu- 
reur-général qu'il  venait  de  conduire  dans  trois  monastères 
W°^  Combel,  M"""  de  Cheuse  et  M™'=  du  Ry.  Elles  ont  obéi  sans 
murmurer,  disait-il,  mais  en  promettant  bien  de  ne  pas  changer  de 
religion  (Fr.  17421  f°  20).  Le  29,  il  écrivait  à  La  Reynie  :  «Sa 
Majesté  a  été  informée  que  la  veuve  Du  Ry,  de  la  rue  Neuve  Saint- 
Eustache,  qui  a  été  mise  dans  un  couvent,  a  laissé  des  enfants  dans 
sa  maison  qui  sont  fort  opiniâtres,  et  Sa  Majesté  désire  que  vous 
fassiez  mettre  les  filles  où  vous  jugerez  à  propos»  (O*  3o).  Aucune 
des  six  filles  de  Marguerite  Aubert  n'était-elle  mariée?  —  Quoi 
qu'il  en  soit,  l'ordre  d'emprisonnement  ne  tarda  pas  à  être  partielle- 
ment exécuté.  Dès  le  2  février,  une  demoiselle  du  Ry  fut  mise  aux 
Nouvelles-Catholiques  (0'3o),  et,  le  19,  le  couvent  des  Ursulines 
recevait  l'ordre  d'en  mettre  une  en  liberté,  soit  celle  des  Nouvelles- 
Catholiques  transférée  aux  Ursulines,  soit  plus  probablement 
M™  du  Ry  elle-même  ou  une  autre  de  ses  deux  filles  aînées  em- 
prisonnée quelques  jours  après  la  première.  Les  renseignements 
relatifs  aux  quatre  autres  sont  plus  précis  ;  elles  furent  enlevées  et 
placées  dans  des  couvents  séparés  par  ordre  du  26  mars,  et  l'une 
d'elles  fut,  par  ordre  du  11  avril,  transférée  de  la  Visitation  Sainte- 
Marie  de  Saint-Denis  dans  un  autre  couvent.  Florence  abjura  le 
17  avril  chez  les  Ursulines  de  Saint-Denis  (Fr.  7o55  f°  488,  et  7o53 
f°  218)  et  en  sortit  par  ordre  du  6  mai  (O^  3o).  Dans  sa  lettre  du 
i"  mai  Desgrez  disait  en  parlant  de  Susanne:  «J'ai  appris  que 
celle  qui  est  à  Sainte-Avoye  est  fort  entière  et  ne  se  fléchit  point  ; 
je  hirai  {sic)  pour  être  plus  certain  ».  Elle  abjura  le  22  août  et  sortit 
du  couvent  par  ordre  du  24  (Fr.  7o5i  f"  446  et  O*  3o).  Madelaine, 
âgée  de  trente  ans,  abjura  le  25  avril  dans  le  couvent  des  Feuillan- 
tines de  la  rue  Saint-Jacques  (Fr.  7o55  f°  441)  et  en  sortit  par  ordre 
du  29  (O'  3o).  Dans  sa  lettre  du  i^""  mai,  Desgrez  disait  au  sujet 
d'EUsabeth  :  «Quand  j'irai  à  Vincennes,  je  verrai  aux  chanoinesses 
de  Saint-Augustin  à  Picpus  la  cadette  qui  est  aussi  fort  résolue  à 
ne  pas  changer».  Elle  finit  cependant  par  abjurer  aussi  et  fut  remise 
en  liberté  par  ordre  du  19  juin. 


I20  Revocation  de  l'Edit  de  Nantes  h  Paris. 

La  première  bataille  était  perdue  ;  M'"=  du  Ry  avait  dû  plier 
aussi  bien  que  ses  filles;  mais  aucune  d'elles  ne  resta  dans  le  pays 
où  la  violence  imposait  aux  consciences  un  joug  insupportable.  En 
1688,  Marie  et  Susanne,  probablement  réfugiées  près  d'un  de  leurs 
frères,  étaient  naturalisées  en  Angleterre  (Agnew,  III,  49  b).  Nous 
ignorons  si  elles  rejoignirent  plus  tard  leurs  sœurs  et  leur  mère, 
établies  en  Hollande,  à  Montfort,  où  M"'^  du  Ry  mourut  au  mois  de 
janvier  1697,  âgée  de  soixante-seize  ans. 

Probablement  plusieurs  des  cinq  frères  n'avaient  pas  attendu 
la  Révocation  pour  quitter  la  France;  tous  passèrent  à  l'étranger, 
s'y  marièrent  et  y  fondèrent  des  familles  :  l'un  en  Angleterre  ;  un 
second,  officier  dans  le  régiment  de  La  Melonnière,  en  Irlande,  et 
les  trois  autres  en  Hollande.  Paul,  ingénieur  militaire  de  mérite,  fut 
chargé  de  réparer  les  fortifications  de  Maëstricht,  et  appelé,  en 
1687,  à  Cassel,  par  l'électeur  de  Hesse,  qui  le  nomma  architecte  de 
la  ville,  conservateur  des  bâtiments  et  professeur  de  l'académie.  Il 
épousa,  en  1681,  une  fille  de  Philémon  Cadet  de  Moriambert.  Son 
fils  Charles  marcha  dignement  sur  ses  traces  ;  mais  tous  deux  furent 
éclipsés  par  le  fils  de  celui-ci,  Simon-Louis,  le  plus  grand  architecte 
de  l'Allemagne  au  XVIIP  siècle  (voir  La  France  prot.). 

Le  24  mars  1686,  Desgrez  arrêtait  et  conduisait  aux  Nouvelles- 
Catholiques  deux  demoiselles  du  Ry,  qui  ne  laissaient  voir  encore 
«aucune  apparence  de  changement»  au  mois  de  décembre,  ni  le 
I'"'  février  1687,  et  ne  voulaient  payer  que  200  livres  chacune.  Elles 
furent  transférées  par  ordre  du  4  août  1687,  la  cadette,  au  château 
de  Nantes,  véritable  enfer  où  elle  contracta  une  surdité  qui  dura 
plusieurs  années,  —  l'aînée,  à  la  citadelle  de  Montreuil,  dont  elle 
sortit  par  ordre  du  5  octobre,  après  avoir  abjuré  sous  l'influence  de 
la  duchesse  d'Elbeuf,  que  Seignelay  félicita  au  nom  du  roi  d'avoir 
opéré  cette  conversion.  Haag  les  a  crues  filles  de  Mathurin  ;  c'était 
une  erreur.  Ces  victimes  du  fanatisme  impitoyable  étaient  deux 
sœurs  nommées  Marie  et  Judith,  or  aucune  des  filles  de  Mathurin 
ne  s'appelait  Judith.  Elles  étaient  donc  filles  de  quelqu'un  de  ses 
parents,  soit  de  son  frère  Charles,  architecte,  soit  de  Jean,  aussi 
architecte,  soit  de  Jacques,  chirurgien,  etc.  Les  extraits  des  registres 
de  Charenton  ne  permettent  pas  d'élucider  à  fond  la  question.  — 
Les  papiers  de  La  Reynie  mentionnent  trois  sœurs  Dury,  deux 
ouvrières  à  la  journée,  et  la  troisième,  maîtresse,  qui  demeuraient  en 
janvier  1688  chez  les  dames  Hugas,  marchandes  de  dentelles,  rue 
Thibaut-aux-Dez,  et  dans  la  même  maison  deux  sœurs  Bouras.  A 
la  date  du  28  octobre  1687,  les  registres  du  Secrétariat  mentionnent 


Emprisonnés  à  Paris.  121 

l'ordre  du  saisir  chez  la  veuve  Du  Ry,  du  quartier  Montmartre,  les 
biens  appartenant  à  sa  fille  qui  peuvent  être  entre  ses  mains  (O'  3i). 

Du  Saussoy.  Seignelay  écrivait  à  La  Reynie  le  7  mars  1688  : 

Lorsque  l'officier  qui  est  chargé  de  conduire  plusieurs  religionnaires  hors 
du  roj'aume,  a  été  aux  prisons  de  Saint-Éloi  pour  prendre  la  nommée  Du 
Saussoy,  que  vous  m'aviez  mandé  avoir  l'esprit  faible,  il  l'a  trouvée,  à  ce  qu'il 
dit,  entièrement  foUe;  sur  quoi  le  roi  a  donné  ordre  qu'elle  soit  reçue  aux 
Petites-Maisons,  supposé  qu'elle  ait  l'esprit  assez  aliéné  pour  cela,  ou  bien  à 
l'Hôpital-Général  (O  '  32). 

Y  avait-il  quelque  rapport  entre  cette  malheureuse  et  le  nommé 
Dussauzay,  marchand  de  bois,  mort  relaps  en  1708,  de  la  femme 
duquel  Pontchartrain  ordonnait  de  surveiller  la  conduite  ? 

DusQUERQUE  (M"^),  apparemment  des  environs  de  Mantes,  fut 
mise  aux  Nouvelles-Catholiques  par  ordre  du  28  novembre  i685 
(O*  29),  en  même  temps  que  ses  deux  frères  étaient  conduits  aux 
Nouveaux-Catholiques,  d'où  ils  s'évadèrent  deux  fois  (voir  Nou- 
veaux-Catholiques). 

Du  Tens  et  Lombard.  Le  commissaire  Delamare  écrivait  le 
20  mars  i685  : 

Deux  ministres  d'Angers  viennent  d'être  mis  à  la  Conciergerie  et 
condamnés  à  l'amende  honorable  et  au  bannissement,  pour  avoir  reçu  des 
relaps  dans  le  temple. 

De  son  côté,  Claude  écrivait  à  son  fils,  le  25  mai  : 

MM.  les  ministres  de  La  Rochelle  sont  sortis  [de  la  Bastille],  mais  ils  ne 
sont  pas  encore  entièrement  hors  d'affaire.  Ceux  d'Angers  sont  ici  dans  la 
Conciergerie  et  on  y  attend  ceux  de  Tours. 

Les  ministres  d'Angers,  Du  Tens  et  Lombard  (consacré  en  1673 
au  synode  de  Bellesme),  avaient  été  conduits  à  Paris  enchaînés 
comme  des  brigands.  «Du  Tens...  de  qui  presque  personne  n'avait 
espéré  tant  de  constance,  parut  être  tout  différent  de  lui-même  au 
milieu  de  ces  tourments  :  heureux  si,  après  des  marques  si  éclatantes 
de  son  courage,  il  n'avait  pas  en  mourant  renoncé  au  fruit  de  sa 
fermeté,  par  une  ouverte  profession  de  l'irréligion  socinienne» 
(Benoit,  V,  757).  Du  Tens  et  Lombard  refusèrent  avec  Le  Cène,  De 
Lortie,  Souverain,  Colomiès,  Majou,  etc.,  de  condamner  le  pajonisme, 
et  de  signer  la  confession  de  foi  que  les  synodes  hollandais  im- 
posaient à  quiconque  voulait  entrer  dans  leur  Église.  Ils  entrèrent 


122  Révocation  de  tEdit  de  Nantes  à  Pans. 

sans  doute  tous  deux  dans  l'Eglise  anglicane,  la  seule  qui  fût  assez 
large,  pour  les  recevoir,  mais  seulement  après  réordination. 

Les  ministres  de  Tours  qui  les  remplacèrent  à  la  Conciergerie, 
étaient  Du  Vidal  et  Sequeville,  poursuivis  sous  le  même  prétexte. 
Le  temple  de  Tours  resta  condamné  comme  celui  d'Angers.  Du  Vidal 
en  fut  quitte  pour  une  amende  de  quatre  livres  et  son  collègue  fut 
acquitté  ;  celui-ci  se  retira  en  Angleterre  et  Du  Vidal  en  Hollande. 

Du  Thry,  guide  hollandais,  arrêté  conduisant  à  l'étranger  deux 
filles  du  sieur  de  La  Sablière  de  Rambouillet,  fut  mis  au  For- 
l'Évêque,  le  i8  août  1686  (Fr.  7082  f°  288). 

Du  Toit.  Envoyé  de  Hollande,  par  l'un  des  fils  de  Du  Quesne, 
qui  sollicitait  sa  mère  de  le  rejoindre,  ce  guide,  sur  lequel  on  saisit 
des  lettres  adressées  à  la  veuve  de  l'amiral,  fut  arrêté  à  Paris,  par 
ordre  du  3o  avril  1692  (O'  36). 

Du  Trige,  banquier,  mis  au  For-l'Évêque  le  24  avril  1686,  n'en 
était  pas  encore  sorti  au  mois  de  décembre  suivant  (Fr.  yoSa  f"  236). 

DuvAL  (Jacob  Regnault,  dit),  voir  Dufour.  On  lit  dans  les 
Registres  du  Secrétariat,  à  la  date  du  i3  avril  i685  :  ordre  de 
transférer  la  nommée  Duval  de  la  maison  du  Refuge  au  couvent 
de....  (sic)  (O'  29). 

Du  Ventre  (Jacob).  Seignelay  écrivait  le  26  novembre  1689  à 
Chamillart,  intendant  de  Normandie  : 

On  a  arrêté  à  Paris  un  homme  appelé  Jacob  Du  Ventre,  natif  de  Dieppe, 
et  par  ses  papiers  on  a  reconnu  qu'il  a  grande  correspondance  avec  les  pro- 
testants français  qui  sont  ès-pays  étrangers,  et  s'emploie  à  faciliter  la  sortie 
de  leurs  effets.  Je  vous  prie  de  vous  faire  rendre  compte  de  la  conduite  de 
cet  homme.  Il  a  sa  belle-sœur  à  Dieppe,  nommée  Anne  Cappe,  que  l'on  dit 
être  mauvaise  catholique  (O  '  33). 

Du  Ventre  fut  transféré  au  château  de  Ham,  par  ordre  du  14  mai 
1690.  Les  placets  qu'il  rédigeait  pour  obtenir  la  liberté,  ne  lui 
valurent  (21  mai  1691)  qu'une  permission  de  se  promener  dans  le 
château  pour  sa  santé.  Le  9  mai  1692,  on  rendit  à  sa  nièce  plusieurs 
papiers  concernant  ses  affaires  particulières.  Il  ne  fut  relâché  par 
ordre  du  17  mai  1699  que  pour  être  banni  et  conduit  de  Ham  à  la 
frontière  (O'  48). 

Du  Vidal,  voir  Du  Tens. 

Du  Vidal  (IVI"'=).  Jacques  Du  Vidal,  conseiller  du  roi,  contrôleur- 
général  des  gabelles  en  Languedoc,  et  ancien  de  Charenton  lorsqu'il 


Emprisonnés  à  Paris.  i23 

mourut  en  1644,  avait  épousé,  en  1627,  Jeanne,  fille  de  Jacques  des 
Champs,  ancien  de  Charenton,  et  d'Anne  Stample,  dont  il  eut  treize 
enfants:  Jeanne  (1628),  qui  épousa  en  1645  Jean  Belettes:  Anne 
(1629,)  qui  épousa  en  i655  Philippe  Allix,  banquier  de  Paris,  dont  le 
père  était  marchand  à  Rouen;  Jacques  (i63o),  marié  en  1676  à 
Marie  Rondeau,  fille  de  Jean  Rondeau  et  de  Marie  Crommelin; 
Gaspard  (i63i),  François  (1682^  ministre  à  Tours;  Nicolas  (i633), 
Marc  (i635),  Jean  (1637),  Elisabeth  (i638),  Samuel  (1639),  qui  épousa 
en  1677  Esther  de  Baubos  ;  Marguerite  (1640),  qui  épousa  en  i665 
Jean  de  La  Tranchée,  baron  de  Broyé;  Antoine  (1642),  Madelaine 
(1643),  morte  en  1644  (Reg.  de  Char.). 

C'est  sans  doute  Elisabeth  que  concernait  ce  mot  de  Seignelay 
à  La  Reynie,  du  12  janvier  1686:  «Sa  Majesté  approuve  que  vous 
mettiez  la  demoiselle  Vidal  aux  Nouvelles-Catholiques.»  Elle  y  fut 
conduite  par  ordre  du  14,  et  l'on  eut  bientôt  hâte  de  s'en  débarrasser, 
témoin  le  nouveau  billet  de  Seignelay  du 6  avril:  «La  mèreGarnier 
m'ayant  écrit  que  M""=  Le  Coq  et  M"^  du  Vidal  ne  donnent  aucune 
espérance  de  leur  conversion,  qu'au  contraire  elles  retardent  par 
leur  mauvais  exemple  la  conversion  des  autres  femmes  qui  sont 
dans  la  maison.  Sa  Majesté  a  résolu  de  les  en  tirer  et  de  les  faire 
mettre  dans  des  couvents,  et  je  vous  envoie  les  ordres  à  cet  effet». 
—  En  présence  d'une  nouvelle  lettre  de  cachet  attestant  la  résolution 
arrêtée  de  ne  lui  laisser  aucun  repos,  qu'elle  n'eût  abjuré,  M"*^  du 
Vidal  sentit  son  courage  faiblir  et  se  résigna  presque  subitement  à 
pronocer  des  lèvres  la  formule  que  sa  conscience  détestait.  La  cour 
ne  sut  pas  comprendre  que  des  conversions  forcées  manquaient 
nécessairement  de  sincérité,  et  s'en  réjouit  comme  si  elles  avaient 
été  libres  et  volontaires.  «Le  roi,  écrivait  Seignelay  le  11  avril,  a 
été  bien  aise  d'apprendre  la  conversion  de  IVF'^  du  Vidal»  (O'  3o). 

Du  Vicier,  voir  Du  Candal. 

Du  Vigneau,  voir  II,  3o8. 

EuRON  (M"").  Le  22  août  1686,  Seignelay  ordonnait  à  La  Reynie 
de  mettre  les  demoiselles  Jacquinot  et  Euron  aux  Nouvelles-Catho- 
liques (O'  3o).  M"'^  Euron  y  alla-t-elle?  Car  il  n'y  avait  plus  de  place 
en  ce  moment  (Voir  Jacquinot). 

Fabre,  mis  à  la  Bastille  par  ordre  du  12  janvier  1686  (O*  3o). 
Fabrice  de  Gressenich  (M""=).  Marthe  de  Menoar,  fille  de  feu 


124  Révocation  de  i'Edtf  de  Nantes  à  Paris. 

Jacques,  intendant  des  jardins  du  roi,  et  de  Marie  Le  Coq,  avait 
épousé  à  Charenton,  i653,  Frédéric-Otto  Fabrice  de  Gressenich  ', 
sieur  de  Sacy-le-Grand  et  de  Fontaine-le-Comte,  maître  d'hôtel  du 
roi,  dont  elle  eut  au  moins  huit  enfants  :  Marthe  et  Marie-Elisabeth 
(1654  ?),  mariées,  la  première,  à  Jacques-Martel  Goulard,  sieur  de 
Vervant,  en  1680,  la  seconde,  à  Jean  de  Strada,  sieur  de  Sarlièves, 
en  1671  ;  Frédéric-Otto  (i655),  mort  jeune;  Françoise  (i656),  Jacques 
(1657),  Godefroy  (i658),  Théodore  (1660)  et  Frédéric-Otto  (i665), 
né  peu  après  la  mort  de  son  père. 

Pour  avoir  fait  marier  sa  fille  Marthe  dans  son  château,  où 
elle  exerçait  cependant  les  droits  de  haute,  moyenne  et  basse  justice, 
la  dame  de  Sacy-le-Grand  (arrond.  de  Clermont,  cant.  de  Liancourt) 
se  vit  intenter  un  procès  encore  pendant  en  1681.  Bien  qu'elle  résidât 
dans  sa  terre,  on  n'y  célébrait  point  le  culte  '^,  sans  doute  pour  ne 
pas  surexciter  l'animosité  de  la  magistrature  et  du  clergé.  En  vertu 
d'un  ordre  du  20  janvier  1686,  demandé  par  M.  Robert,  procureur 
du  roi,  une  dame  Fabrice  fut  enfermée  aux  Nouvelles-Catholiques 
de  Paris,  et  non  aux  Nouvelles-Catholiques  de  Beauvais,  comme 
dit  à  tort  la  seconde  édition  de  La  France  protestante,  VI,  358.  Cette 
dame  ne  pouvait  être  que  Marthe  de  Menour  ou  la  femme  d'un  de 
ses  fils.  Or  les  extraits  des  registres  de  Charenton  ne  mentionnent 
le  mariage  d'aucun  de  ses  fils.  En  outre,  comme  la  prisonnière  était 
parente  de  M""=  Le  Coq,  désignation  qui  s'applique  plus  naturelle- 
ment à  Marthe  qu'à  une  de  ses  brus,  si  elle  en  avait,  nous  n'hésitons 
pas  à  penser  que  c'est  bien  Marthe  qui  fut  mise  aux  Nouvelles- 
Catholiques,  et  que  le  commissaire  Gazon  a  commis  une  erreur 
dans  son  rapport  du  3  mars  1687,  où  il  dit  que  M™"^  Gendrault 
(Anne  de  Menour)  était  tante  de  M™^  Fabrice  (Fr.  7o5i  f°32i); 
c'est  :  sœur,  qu'il  aurait  dû  écrire  *.  Afin  de  mettre  un  terme  aux 
conversations  de  M"^  Fabrice  et  de  sa  nièce  M'^"  Le  Coq,  Marie  de 
Béringhen,  femme  de  François,  conseiller  au  Parlement,  on  transféra 
la  première  des  Nouvelles-Catholiques  aux  UrsuHnes  du  Cherche- 

1  Sa  mî;re,  Anne  Hœufft,  était  la  fille  date),  il  faut  lire:  ii  janvier  1680,  Tor- 
du grand  dessicateur  de  marais.  Frédéric-  donnance  relative  à  ces  sortes  de  bancs 
Otto  était  neveu  de  Van  Gangelt.  étant  de  1679. 

'^  Essai  histor.  sur  les  Égl.  de  r Aisne,  "  M.  le  comte  de  Dienne,  dans  l'incom- 

p.  (il.  —  La  copie  de  la  lettre  (Bihl.    de  plète  généalogie  des    Fabrice    placée  à  la 

I-eide)  dans    laquelle    Claude   conseille    à  fin  de  son  intéressante   Histoire  du  des- 

son  fils  de  faire  ôter  du  temple  de  Cler-  sèchement    des  marais   de   France,    omet 

mont  le  banc  honorifique  de  M'""  Fabrice,  Anne  de  Menour,    femme   du    baron    de 

sans   attendre    l'ordre    du    magistrat,    est  Gendrault,   auquel  il  fait,  à  tort,  épouser 

mal  datée.    Au    lieu    du    11   janvier    lûS^  Elisabeth  de    Menour.    Les   registres   de 

(Clauile  fils  n'était  plus  en  France,  à  cette  Charenton  sont  formels  sur  ce  point. 


Emprisomiés  h  Paris.  laS 

Midi,  le  27  janvier*.  Fâchée  de  perdre  une  pensionnaire  qui  payait 
largement,  la  mère  Garnier  s'empressa  de  redemander  M"'=  Fabrice, 
assurant  que  son  retour  produirait  «  un  bon  effet  pour  sa  conversion  », 
et  qu'on  trouverait  aisément  le  moyen  d'empêcher  l'opiniâtre  de 
voir  M""=  Le  Coq.  M""  Fabrice  retourna  donc  aux  Nouvelles- 
Catholiques,  par  ordre  du  3  février  1686  (O'  3o).  Nous  ignorons 
combien  de  temps  elle  y  demeura;  mais  il  semble  qu'elle  était  en 
liberté  dans  l'automne  de  1688.  En  effet,  une  lettre  de  cachet  du  3o 
septembre  adressée  à  La  Re3mie,  contient  l'ordre  de  mettre  aux 
Nouvelles-Catholiques  une  vieille  fille  nommée  Chrestien  «qui  est 
près  de  M""=  Fabrice  et  n'a  pas  encore  fait  sa  réunion  »  (O*  32). 

Théodore  de  Fabrice  figure  de  1692  à  1697  dans  les  rôles  de 
l'armée  de  Hollande,  et  son  père,  Godefroi,  sieur  de  Sacy  fut  officier 
dans  le  régiment  des  gardes  du  prince  d'Orange  (Ch.  Weiss,  I,  296). 
Un  troisième  frère  était  réfugié  à  Genève,  ses  biens  furent  saisis 
en  vertu  d'un  ordre  du  2  janvier  1686  adressé  à  l'intendant  Bossuet 
(Arch.  Guerre). 

Falaiseau  (M™^),  voir  Anciens,  II,  5i. 

Fallou  (Thomas),  tailleur  d'habits,  mis  au  Grand-Châtelet  le 
i3  février  1687,  à  la  requête  de  la  commission  des  maîtres  tailleurs 
(Fr.  7o5i  f°  236). 

Fargot.  Le  20  juin  1686,  Seignelay  donnait  l'ordre  d'aller 
arrêter  à  Saint-Pierre-le-Moustier  le  sieur  de  Fargot  et  sa  femme, 
de  conduire  le  mari  à  la  Bastille,  et  la  femme,  à  l'abbaye  de  Port- 
Royal  de  Paris.  Le  5  juillet  il  ordonnait  à  l'abbesse  de  la  recevoir 
(O'  3o).  A  peine  M.  de  Fargot  avait-il  abjuré  à  la  Bastille  (il  en 
sortit  le  9  août),  qu'il  fut  saisi  d'un  remords  dont  la  pieuse  manifes- 
tation ne  cessa  qu'avec  son  dernier  soupir  (voir  ce  qu'en  dit  Th.  de 
Béringhen,  ci-dessus  II,  388).  —  Peut-être  est-ce  le  même  person- 
nage, que,  dès  le  11  décembre  i685,  Seignelay  avait  ordonné  à 
l'intendant  Arnoul  d'arrêter,  en  même  temps  que  Des  Loires,  De 
Chaboissières  et  De  Périgny,  après  avoir  fait  une  dernière  tentative 
pour  les  amener  à  l'abjuration  (P.  Clément,  Relation  d'un  voyage 
en  Italie,  p.  820). 

Farie  de  Garlin,  voir  II,  S-jS. 

Fauquet,  guide  arrêté,  1688,  avec  Lebel  du  Poitou  (Fr.  7044). 

•  Seignelay  écrivait  le   même  jour  à  la       toutes  sortes  de  gens,  ordonne  qu'elle  ne 
supérieure  des  N"<ïs-Catholiques  :    Le  roi       soit  vue  de  personne  (O  '  3o). 
étant  informé  que  la  dame  Le  Coq  reçoit 


126  Révocation  de  l'Èdit  de  Nantes  à  Paris. 

Faure  (M"'=),  <•<  non  payante  »,  mise  aux  Nouvelles-Catholiques 
en  1686,  y  abjura  évidemment,  puisqu'elle  est  l'une  des  trois  externes 
que  l'établissement  nourrissait  «par  charité»  (Fr.  7061  f"  24). 

Jean  Faure  ou  Favre,  mis  au  Petit-Chàtelet  le  18  mars  1686 
(Fr.  7o5i  P  2g3). 

Le  14  avril  1701,  le  roi  donnait  cent  livres  à  Catherine  Faure, 
femme  de  Nicolas  Picard. 

Fauri.  Louis  de  Marolles  écrivait  à  sa  femme  le  14  mai  1686  : 
«Je  t'avertis  que  mon  jugement  a  été  confirmé  ce  matin  par  arrêt 
de  la  cour,  et  que  je  suis  présentement  à  la  Tournelle  auprès  de 
M.  Fauri,  ce  qui  ne  m'est  pas  une  petite  consolation  ».  La  liste  des 
galériens  insérée  dans  La  France  protestante  (2"=  édit.,  VI)  ne  contient 
pas  ce  nom  peut-être  estropié,  qui  est  bien  certainement  celui  d'un 
autre  galérien  de  la  Tournelle.  Ce  ne  peut  être  Pierre  Mauru,  qui 
ne  vint  pas  à  Paris,  ni  Fauret  :  les  dates  ne  concordent  pas. 

Féux.  Le  commissaire  Delamare  écrivait,  le  5  mai  1686,  que 
Félix,  soldat  suisse,  dénoncé  par  Bacq  comme  faisant  le  métier  de 
guide,  était  retourné  en  garnison  à  Dunkerque  (Fr.  7o52  f°  147).  Le 
même  commissaire  écrivait  encore,  le  3i  août,  que  Félix,  revenant 
de  Hollande  pour  la  seconde  fois,  venait  d'arriver  à  l'auberge  du 
Renard,  rue  Montorgueil,  et  négociait  le  passage  de  quelques  per- 
sonnes (f"  276).  Ce  guide  ne  tarda  pas  à  être  arrêté  à  Lille  et  fut 
conduit  à  Tournay  (f°  8).  Il  dit  dans  son  interrogatoire  qu'un  de 
ses  amis^  français  marié  en  Hollande,  faisait  passer  beaucoup  de 
gens  à  l'aide  d'un  passeport  qu'il  s'était  fait  donner  pour  lui  et  pour 
la  femme  de  l'ambassadeur  dont  il  était  censé  l'homme  d'affaires. 
Un  rapport  de  La  Reynie,  daté  du  mois  de  décembre  1686,  porte 
que  Félix  avait  pris  son  passeport  sous  le  nom  de  Gaspard  Luschot, 
et  que,  étant  occupé  ailleurs,  il  avait  refusé  d'emmener  M""=  Amy- 
raut  qui  lui  offrait  mille  livres  pour  la  passer  avec  ses  enfants 
(f°  242). 

Fenou  (La  demoiselle),  «mauvaise  catholique»,  arrêtée  par 
ordre  du  10  décembre  1692  et  envoyée,  le  10  janvier  1693,  au  châ- 
teau de  Pont-de-l' Arche,  était  sans  doute  fille  d'Oudin  Fenou,  pro- 
cureur au  Parlement,  peut-être  Marie,  qui  avait  épousé  en  1657 
Daniel  Carton,  sieur  de  La  Boulaye,  receveur  du  grenier  (,Reg. 
de  Char.). 

Un  nommé  Fenou,  «bon  protestant»  et  probablement  père  de 
la  prisonnière,  mis  à  la  Bastille  le  2  septembre  1703,  en  fut  tiré 


Emprisonnés  à  Paris.  127 

pour  trois  mois  le  26,  afin  de  se  faire  «  instruire  »  par  le  sieur  Pollet, 
vicaire  de  Saint-Nicolas-du-Chardonnet,  et  à  condition  de  retourner 
en  prison  s'il  ne  profitait  pas  de  cette  instruction  (Ravaisson,  XI,  90). 

Fenouillet  et  sa  femme,  du  quartier  Saint-Germain-I'Auxerrois, 
au  Châtelet  en  décembre  i685  (Fr.  7o5i  f»  328). 

Ferdinand.  L'Église  de  Charenton  compta  parmi  ses  membres 
trois  générations  de  peintres  célèbres  du  nom  de  Ferdinand,  dont 
La  France  protestante  énumère  les  œuvres. 

Ferdinand  Elle,  originaire  de  Malines  et  peintre  de  la  chambre 
du  roi,  mourut  en  1687;  il  avait  épousé  Marie  Ferdinand  1,  morte 
en  1649  âgée  de  soixante-quatre  ans,  dont  il  eut  :  Salomon  (1609), 
Louis  (1612),  Susanne  (1616),  mariée  en  1641  à  Paul  Pineau,  sieur 
de  Champfort;  Pierre  (1617),  X...  (1618),  et  peut-être  aussi  Marie, 
qui  épousa  en  i63o  Pierre  Barbot,  sieur  du  Jard;Xatherine,  mariée 
à  Michel  Cassiopin  (fils  de  Jean,  peintre  du  roi),  et  Louise,  femme 
de  Jacques  Barbot,  banquier  natif  de  La  Rochelle,  dont  le  fils 
épousa  en  1682  Constance-Émihe  Beck,  fille  de  Jean,  résident  de 
Brandebourg  à  Paris. 

Louis  Elle,  peintre  du  roi,  épousa  en  1687  Elisabeth,  fille  de 
l'orfèvre  Raymond  d'Allemagne,  qui  lui  donna  :  Louis  (1689),  mort 
âgé  de  quatre  mois;  Jean  (1642),  Paul  (1646),  mort  âgé  de  trois 
semaines;  Louis  (1649),  mort  en  i658;  Henri  (i652),  Louis,  Pierre 
(1662),  mort-né;  Judith  (1664),  Marie,  qui  épousa  en  i685  Simon  Le 
Juge,  peintre  en  miniature  âgé  de  trente  ans,  fils  de  feu  Simon, 
aussi  peintre  en  miniature  '^,  et  eut  pour  témoin  Samuel  Bernard, 
professeur  à  l'académie  de  peinture. 

Pierre  Elle,  peintre  du  roi,  mort  en  i655,  épousa  Anne  Cattier 
dont  il  eut:  Marie  (1644),  Anne  (1647),  Paul  (1648),  Louise  (i65i), 
mariée  en  1669  à  Jean  Rou,  avocat  (témoins  :  Louis  EUe-Ferdinand 
et  Jean  Beck).  Sa  seconde  femme,  Philiberte  de  Lespine,  lui  donna 
encore  Louise,  mariée  en  1679  à  Jean  Laurent,  peintre,  fils  de 
Nicolas  Laurent. 

Louis,  fils  de  Louis,  aussi  peintre,  eut  de  sa  femme  Jacqueline 
David:  H...  inhumé  en  1681;  Louis  et  Susanne  (1682),  morts  en 
i683  et  1684;  Samuel  (i685). 

'  De  là  le  nom  de  Ferdinand  sous  lequel  nom,  Georges    Le    Juge,   marié   à  Marie 

ses  descendants  et  lui  sont   connus.   Son  Gobille.   Leur    fille   Catherine  e'pousa  en 

fils    Louis   signait   dans   les    registres  de  i66g  Samuel  Loyseau,  orfèvre,  et  abjura 

Charenton:  Louis  Elle-Ferdinand.  le  8  janvier  1686  (Fr.  7o55,  f"  SgS). 

^  Il  existait  un  autre  peintre  du  même 


128  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 

Louis,  fils  de  Marie-Ferdinand,  eut  le  premier  à  souffrir  pour 
sa  foi.  En  1681  il  fut  exclu,  avec  ses  collègues  Testelin,  Sébastien 
Bourdon,  Du  Garnier  et  Samuel  Bernard,  de  l'académie  de  pein- 
ture où  il  professait  et  dont  il  était  l'un  des  fondateurs.  Agé  de 
soixante-quinze  ans  lors  de  la  Révocation,  le  vieillard  dut  céder  à 
la  force  :  il  abjura  le  3o  décembre  (Fr.  7o55  f"  362).  Marie,  sa  sœur, 
veuve  de  Pierre  Barbot,  avait  signé  la  formule  d'abjuration  le 
17  novembre  (Fr.  7981  f°  35o),  et  Jacqueline  David,  sa  bru,  abjura 
peu  après  {Ibid.,  f  44),  tandis  que  Louis  Elle  junior,  mari  de  celle-ci, 
se  montrait  inébranlable.  Le  fils,  le  père  et  le  gendre  Le  Juge, 
habitaient  ensemble,  dans  la  rue  Mazarine,  presque  à  l'angle  de  la 
rue  Dauphine,  une  maison  remplie  de  protestants,  dont  Beck,  logé 
au  premier  étage,  avait  fait  une  officine  d'émigration. 

Le  16  janvier  1686,  le  commissaire  Gazon  écrivait  à  La 
Reynie: 

Le  sieur  Le  Juge,  gendre  de  M.  Ferdinand,  vient  de  me  venir  trouver 
présentement,  parce  que  je  lui  ai  écrit  deux  ou  trois  billets  pour  l'inviter  à  se 
rendre  chez  vous;  il  m'a  dit  que  ce  serait  inutilement,  ne  désirant  point  changer 
de  religion  et  se  réunir  à  l'Église.  Le  sieur  Ferdinand  fils,  qui  n'a  point  été 
aussi  vous  trouver  suivant  les  billets  que  je  lui  ai  envoyés,  m'a  dit  hier  au 
soir  qu'il  avait  des  ouvrages  pour  M.  le  Dauphin  qui  l'en  avaient  empêché,  et 
qu'il  ne  finirait  pas  ces  ouvrages  de  plus  de  dix  jours,  qu'ensuite  il  ferait  sa 
réponse  Fr.  7081,  f"  47). 

Durant  ce  même  mois  de  janvier,  dix-huit  à  vingt  personnes 
se  réunissaient  presque  tous  les  soirs,  de  cinq  à  sept  ou  huit  heures, 
au  cabaret  du  Riche  Laboureur,  à  l'entrée  de  la  rue  des  Fossés-M.- 
le-Prince.  Parmi  elles  se  trouvaient  Ferdinand,  son  fils  Louis  et 
son  gendre  Simon  Le  Juge.  La  réunion  continuait  encore  au 
mois  de  mars,  mais  ne  comptait  plus  qu'une  dizaine  d'assistants, 
entre  autres  Ferdinand  père.  Le  Juge,  Blondel,  ci-devant  procureur, 
l'horloger  Sarrabat  et  un  véritable  nouveau  converti,  Bruneau, 
«avocat  catholique  mais  impie»,  dit  la  note  de  police.  Ils  avaient 
arrêté  entre  eux  de  n'aller  pas  même  aux  sermons  et  d'en 
détourner  toutes  les  personnes  de  leur  connaissance.  De  Rozemont 
le  père,  de  la  rue  des  Marais-Saint-Germain,  ci-devant  ancien  de 
Charenton,  qui  n'avait  abjuré  que  quand  on  lui  eut  donné  une 
garnison,  présidait  la  réunion,  «dogmatisant  et  fortifiant  les  autres  » 
(Fr.  7o5i  f"  41  et  7052  f"  124). 

Ferdinand  fils  avait  été  arrêté  le  2  mars  et  conduit  à  la  Bastille 
(O*  3o),  où  nous  perdons  sa  trace.  L'ordre  d'incarcérer  M™=  Le 
Juge,  sa  sœur,  signé  le  27  février  et  non  exécuté,  nous  ne  savons 


Emprisonnés  à  Paris.  129 

pourquoi,  fut  réitéré  le  27  mars,  et  comprit  cette  fois  le  mari  et  la 
femme.  Mais  ils  changèrent  de  quartier  et  se  cachèrent  si  bien  que, 
durant  huit  mois,  la  police  ne  parvint  pas  à  les  dépister.  Desgrez,  ne 
les  découvrit  que  le  28  novembre  et  les  conduisit  sur-le-champ  au 
For-l'Évèque;  le  25,  il  tranféra  M""=  Le  Juge  chez  les  Cordelières 
du  faubourg  Saint-Marcel  (Fr.  7o53  f°=  iio  et  168),  d'où  elle  fut 
envoyée,  le  4  août  1687,  au  château  de  Nantes,  et  confiée  à  De  Miane, 
dont  la  férocité  passait  pour  dompter  les  plus  inconvertissables. 
Dès  le  17  décembre  1686,  M.  de  La  Fontaine,  prêtre  de  Saint- 
Gervais,  chargé  de  l'instruction  de  Le  Juge,  le  croyait  beaucoup 
mieux  disposé  que  Tallemant  et  Veroux,  et  manifestait  l'espoir 
qu'il  serait  bientôt  catholique  (Fr.  7o5r  f"  248).  Il  paraît  cependant 
probable  que  Le  Juge  était  encore  en  prison  le  25  novembre  1687, 
lorsque  Seignelay  écrivait  à  La  Reynie  : 

Ferdinand,  peintre  du  roi,  ayant  demandé  à  se  charger  de  sa  fille  affligée 
d'un  cancer,  laquelle  a  été  conduite  au  château  de  Nantes  à  cause  de  son  opi- 
niâtreté dans  la  R.  P.  R.,  je  vous  envoie  l'ordre  du  roi  pour  la  lui  faire  remettre, 
après  qu'il  vous  aura  donné  sur  cela  les  sûretés  que  vous  estimerez  nécessaire 
de  prendre  {O  '  3i). 

Où  la  jeune  femme,  âgée  de  vingt  et  quelques  années  avait-elle 
contracté  cette  incurable  maladie?  La  devait-elle  aux  brutalités  des 
Cordelières  ou  à  celles  de  De  Miane?  Sans  doute  le  malheureux 
père,  qui  voulait  consacrer  ses  derniers  jours  à  la  pauvre  mourante, 
dut  la  conduire  au  sépulcre  avant  d'y  descendre  lui-même.  —  Le 
Juge  fut  expulsé  du  royaume  en  1688;  deux  de  ses  enfants  le 
rejoignirent,  ainsi  qu'il  résulte  de  la  mention  suivante  extraite  des 
registres  de  l'assistance  des  réfugiés  à  Londres:  «1703,  Simon 
Le  Juge,  confesseur,  et  deux  enfants».  Il  figure  encore  sur  la  liste 
de  1705,  comme  ne  pouvant  plus  travailler.  —  Thomas  Le  Juge, 
de  Paris,  marchand  de  vins  et  joaillier,  réfugié  à  Kœnigsberg,  avec 
sa  femme,  sept  enfants  et  deux  servantes,  1698  (Ms.  Dieterici). 

Martin  Elle,  naturalisé  anglais  en  1696,  appartenait  sans  doute 
à  la  même  famille. 

Fergeau,  voir  Amian. 

Feron  (Louis),  mis  au  Petit-Châtelet  le  8  février  1687,  y  mourut 
bientôt  (Fr.  7o5i  f"  289).  François  Feron,  de  Paris,  étudiant  à  Leide 
en  1697  (Ms.  B.  du  pr.). 

Ferrand  (M"''),  fille  de  M.  de  Bellinzoni,  fut  promenée  de  cou- 
vent en  couvent  lors  de  la  Révocation,  nous  n'avons  pas  la  preuve 

m  9 


i3o  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

que  ce  fût  pour  la  religion  ;  cependant  il  y  avait  à  Paris  une  famille 
protestante  du  nom  de  Ferrand  (en  1666,  Marie  Ferrand  épousait  à 
Charenton  le  docteur  en  médecine  Jean  Porrée).  Le  11  avril  1686, 
Seignelay  ordonnait  à  l'abbesse  de  Port-Royal  de  retenir  M""  Fer- 
rand dans  son  couvent,  et  l'autorisait  le  2  juillet  et  le  24  septembre 
à  la  laisser  sortir.  Le  4  octobre,  il  invitait  la  recluse  à  quitter  sur-le- 
champ  Port-Royal,  en  l'assurant  que  le  roi  lui  faciliterait  les  moyens 
de  se  retirer  dans  un  autre  couvent,  si  elle  en  prenait,  «  ainsi  qu'il 
convenait»,  la  résolution  (0'3o).  On  la  conduisit,  par  ordre  du 
16  janvier  1687,  à  l'abbaye  de  l'Eau,  près  de  Chartres,  avec  une  fille 
pour  la  servir  (O*  3i).  En  vertu  d'un  ordre  du  21  mars  1688,  elle 
fut  conduite  par  sa  mère  à  l'abbaye  de  Chelles,  d'où  on  la  transféra, 
le  6  mai,  à  Notre-Dame-de-Liesse,  au  faubourg  Saint-Germain. 

Ferry  (M"'=).  Le  7  décembre  i685,  le  commissaire  Delamare 
conduisait  aux  Nouvelles-Catholiques  Susanne  Ferry,  parisienne 
âgée  de  douze  ans,  fille  d'un  luthier  et  orpheline  de  père  et  de 
mère.  Il  écrivait  à  La  Reynie  le  25  mai  suivant  :  «  J'ai  eu  l'honneur 
de  vous  donner  un  mémoire  de  deux  pauvres  petites  filles  orphe- 
lines qui  sont  aux  Nouvelles-Catholiques,  Françoise  Lanoix  et 
Susanne  Ferry,  qui  ne  sont  propres  qu'à  mettre  à  la  Pitié.  La  mère 
Garnier  voudrait  bien  en  être  déchargée,  parce  qu'elles  occupent  les 
places  qui  pourraient  servir  plus  utilement  à  d'autres.  Si  M.  Desgrez 
était  occupé  à  d'autres  affaires,  il  me  suffirait,  Monsieur,  de  savoir 
en  quelle  prison  vous  voulez  que  j'envoie  ces  femmes  ou  filles  de  la 
R.  P.  R.».  Le  3o  juin,  Susanne  Ferry  était  notée  pour  être  conduite 
à  la  Pitié,  afin  d'y  apprendre  un  métier  (Fr.  7052  P^  149  et  i56). 

Festu.  Le  3o  juin  1687,  Jean  Festu,  condamné  aux  galères  pour 
la  religion  et  détenu  à  la  tour  Saint-Bernard,  où  il  attendait  le 
passage  de  la  chaîne,  fut  gracié  par  le  roi  (Fr.  17421  f°  202).  Le 
18  juillet,  ce  fut  le  tour  de  Paul  Druet,  fugitif  arrêté  à  Péronne,  qui 
paraissait  sincèrement  converti  (f'  206).  Le  3i,  Michel  Martin,  Claude 
Baudemont  et  Claude  Barrois,  aussi  condamnés  aux  galères  pour 
la  religion,  virent  commuer  leur  peine  (f"  211);  le  28  octobre, 
Nicolas  Vincent,  François  Vacheriat,  François  Mésange,  Jacques 
Chrestien,  Christophe  Laumont  et  Nicolas  Lemaire,  invalides, 
reçurent  la  même  faveur  (f"  2i5).  Seignelay  écrivait  à  Harlay  le 
3i  mars  1688:  Dans  le  nombre  de  ceux  qui  n'ont  pu  suivre  la 
chaîne  parce  qu'ils  étaient  malades,  se  trouve  Druet,  qui  n'est  pas 
encore  converti,  et  dont  on  a  demandé  au  roi  la  liberté  ou  l'entrée 


Emprisonnés  a  Paris.  i3i 

dans  un    couvent  pour   y   être   instruit;   on  le  dit  un  peu   aliéné 
(Fr.  17422  f°  28). 

Fischer  (Benoit),  de  Solter,  canton  de  Berne,  arrêté  à 
Bapaume,  conduisant  plusieurs  religionnaires,  fut  transféré  à  Paris, 
par  ordre  du  4  avril  1686,  «pour  y  être  interrogé  sur  son  mauvais 
commerce»  (O  '  3o).  Dès  qu'on  l'eut  relâché,  il  recommença,  et  se 
fit  condamner  aux  galères  en  1689  par  le  tribunal  d'Alsace.  On  le 
trouve  à  Marseille  en  1690,  et  sur  Y  Ambitieuse  ou  l'Émeraude  à 
Bordeaux  vers  1696. 

Flamand.  Marie  Chevalier,  femme  de  Guillaume  Flamand,  et 
ses  trois  filles,  arrêtées  dans  leur  fuite  avec  douze  autres  femmes  de 
La  Rochelle,  furent  mises  à  l'Hôpital-Général,  et  transférées  le 
i3  avril  1700  aux  Nouvelles-Catholiques.  Le  26  décembre,  la  mère 
et  la  fille  aînée  paraissaient  assez  bonnes  cathoHques;  mais  il  avait 
fallu  éloigner  d'elles  les  deux  autres  filles,  qui  persévéraient  avec 
ardeur  dans  leur  religion  (O  '  44). 

François  Flamand,  ouvrier  en  soie  de  la  rue  de  Seine,  assisté 
par  le  consistoire,  noté  pour  être  mandé  à  la  police  (Fr.  7o5i  f"  44), 
prit  la  fuite  avec  sa  femme  Marie  Dersigny,  leur  fille  Susanne,  leur 
fils  Jacques  et  un  troisième  enfant  aussi  tout  jeune.  Ils  furent  arrêtés 
à  Vervins,  dépouillés  de  leurs  hardes,  et  renvoyés  au  Grand- 
Chàtelet  de  Paris  oi\  ils  entrèrent  le  14  novembre  i685.  Ils  abju- 
rèrent pour  sortir  de  prison  et  reçurent  40  livres  après  l'abjuration 
{Ibid.,  f°^  295  et  337). 

Flandrine  (Susanne),  mise  au  For-I'Évêque  le  4  juillet  1686, 
n'en  était  pas  encore  sortie  au  mois  de  janvier  suivant. 

Flers  (De).  Les  biens  d'Antoine  de  Pellevé,  comte  de  Fiers, 
gentilhomme  normand  et  ancien  capitaine  du  régiment  des  cuiras- 
siers du  roi,  ayant  été  mis  en  décret  pour  cause  de  religion,  le 
comte  se  livra,  paraît-il,  à  quelques  voies  de  fait  contre  l'adjudica- 
taire du  bail  judiciaire  de  sa  terre,  et  fut  pour  ce  fait  envoyé  à  la 
Bastille  par  ordre  du  11  décembre  1689,  tandis  que  son  fils  Louis, 
qui  mourut  en  1722,  était  mis  par  ordre  du  même  jour  au  château 
de  Caen  {ArcJi.  Bast,  IX,  174). 

Fleury  (François),  de  Touraine,  guide  qui  parlait  bon  anglais, 
fut  arrêté  à  Lille  (fin  janvier  1686)  avec  Amonnet,  et  relâché  après 
voir  signé  un  acte  d'abjuration.  Le  10  août,  jour  de  la  Saint- 
Laurent,  il  repartait  pour  la  frontière  avec  quatre  femmes,  dont 
l'une  était  M"'^  Caron  (Fr.  7o53  f  181). 


i32  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Flinc  (De),  voir  II,  281. 

FocART,  mis  au  couvent  de  la  Culture-Sainte-Catherine,  y  était 
encore  le  28  juillet  1687  (Fr.  7058^  164). 

FoissiN  (Les).  Seignelay  écrivait  le  25  août  1681  à  M.  Robert, 
procureur  du  roi: 

J'ai  rendu  compte  au  roi  de  ce  que  vous  m'avez  écrit  au  sujet  du  nomme 
Foissin  [marchand  banquier  de  la  rue  Saint-Denis,  devant  Saint-Leu  (Fr.  7052, 
£"247)],  Sa  Majesté  m'a  ordonné  de  vous  écrire  que  son  intention  est  que 
vous  fassiez  vos  poursuites  contre  lui  conformément  à  la  déclaration  du  17  juin 
i68i  (O  1  25). 

Cette  déclaration  étant  celle  qui  autorisait  les  enfants  de  sept 
ans  à  embrasser  le  catholicisme,  il  s'agissait  donc  d'obliger  Foissin 
à  rappeler  en  France  ses  enfants  qu'il  faisait  élever  à  l'étranger,  ou 
à  payer  pension  à  des  enfants  qu'on  lui  avait  enlevés  pour  les  faire 
catholiques. 

Pierre  Foissin,  conseiller  du  roi  et  fameux  banquier  originaire 
de  Meaux,  auquel  le  procureur-général  lui-même  s'était  chargé  de 
faire  entendre  raison  sur  le  chapitre  de  la  religion,  est  le  second 
sur  la  liste  des  négociants  de  première  catégorie  mandés  chez 
Seignelay  le  14  décembre  i685  (Fr.  7o52  f"  216).  Il  signa,  ainsi  que 
son  gendre!  l^  TrémoUière,  receveur  des  tailles  de  Mantes,  tandis 
que  son  fils,  noté  comme  disposé  à  le  suivre,  se  dispensa  d'assister 
à  la  réunion.  Ce  fils  est  sans  doute  le  Foissin  qui  fut  détenu  à  la 
Bastille  du  18  juin  au  i3  juillet  1699,  et  le  Pierre  Foissin,  qui,  vers 
la  fin  de  la  même  année,  se  réfugiait  avec  sa  femme,  trois  enfants  et 
quatre  autres  personnes,  à  Magdebourg,  où  il  fut  nommé  conseiller 
de  son  Altesse  Electorale  '•^. 

Le  10  juin  de  la  même  année,  M.  de  La  Bourdonnaye  recevait 
l'ordre  de  faire  arrêter  «la  veuve  de  feu  TrémoUière,  absentée  de 
Paris  depuis  quinze  jours»  avec  toute  sa  famille  (O' 48).  Pendant 
qu'on  la  cherchait  sur  la  route  d'Angleterre,  M""^  de  La  TrémoUière 
se  dirigeait  vers  la  frontière  de  l'Est,  emportant  «200,000  livres  de 
bons  effets»  {Arch.  Bast.,  X,  2i5).  Le  28,  D'Argenson  informait 
Pontchartrain  qu'elle  était  arrivée  en  Suisse,  accompagnée  du 
nommé  Seudre  qui  devait  l'épouser.  La  malheureuse  femme  n'avait 
pu  emmener  que  son  fils  aîné;  ses  quatre  autres  enfants  (un  garçon 
de  dix  ans,   une  fille  de  douze,  une  de   quatorze  et  une  encore  en 

'  Mercure  hist.,  août  1699,  p.  196.  ignorons  qui  était  Élie  Foissin,  naturalise 

"  France  prot.,  2°  édit.,   VI,   5;o.  Nous       anglais  en  1698  (Agnew,  III,  58). 


Emprisonnés  a  Paris.  i33 

nourrice)  qu'elle  avait  confiés  au  guide  Lambrini  de  Genève,  avaient 
été  arrêtés  à  Seissel  près  du  fort  de  l'Écluse.  Le  i5  juillet,  Pont- 
chartrain  chargeait  le  résident  français  de  la  voir,  de  l'apitoyer  sur 
le  sort  de  ses  enfants  ramenés  à  Paris,  et  de  lui  «  remontrer  le  tort 
qu'elle  se  ferait  d'épouser  un  homme  sans  naissance,  sans  mérite  et 
sans  bien»,  qui  d'ailleurs  «était  le  principal  auteur  de  sa  retraite» 
(O'  43). 

La  fugitive  demeurant  insensible  à  la  sollicitude  ministérielle, 
celle-ci  se  manifesta  bientôt  d'une  façon  différente,  si  ce  n'est  plus 
sincère.  Sous  prétexte  de  l'évasion  de  l'une  de  ses  filles,  Foissin 
père  fut  mis  à  la  Bastille,  le  3o  juin,  pour  avoir  assisté  à  une 
assemblée  et  fait  passer  en  Hollande  des  fonds  appartenant  à  des 
fugitifs  (voir  II,  6o5).  Le  9  juillet,  on  mit  sa  plus  jeune  fille  aux 
Nouvelles-Catholiques;  le  i5,  on  le  relâcha  après  qu'il  eut 
pris  l'engagement  que  sa  femme,  ses  deux  garçons  et  ses  deux 
filles  ne  quitteraient  pas  la  France.  D'Argenson  écrivait  le 
18:  «L'aîné  des  fils*,  qui  était  en  pension  chez  un  maître  d'école, 
s'en  est  absenté  cette  nuit,  et  le  père,  en  ayant  été  informé  ce 
matin  sur  les  dix  heures,  m'en  est  venu  sur-le-champ  donner 
avis,  accompagné  du  maître  de  pension^».  D'Argenson  menaça 
le  maître  de  le  faire  arrêter  s'il  ne  retrouvait  son  élève. 
Celui-ci  s'était  réfugié  au  Palais-Royal  où  la  police  n'osa  le 
reprendre,  par  respect  pour  le  prince  qui  l'habitait;  mais 
D'Argenson  pénétra  près  du  fugitif,  et  s'assura  qu'au  lieu  de 
vouloir  embrasser  l'état  militaire  par  dégoût  de  l'étude,  il  ne 
songeait  qu'à  passer  à  l'étranger  pour  la  Religion,  Le  père,  nulle- 
ment héroïque,  alla  trouver  son  Altesse  Ro3'ale  à  Saint-Cloud,  et 
obtint  d'elle  que  l'enfant  fût  remis  à  D'Argenson  le  19.  Il  poussa  le 
zèle  jusqu'à  vouloir  que  le  fugitif  fût  conduit  à  Saint-Lazare,  oii  l'on 
faisait  bonne  garde  (O'  43).  Le  jeune  homme  y  entra  le  20  et  n'en 
sortit  que  le  3  février  1700.  On  le  mit  au  collège  des  jésuites  le 
21  avril  (O'  44). 

Fatigué  de  l'exil,  et  peut-être  racolé  par  les  agents  du 
résident  français  de  Genève,  La  Tremollière  fils  revint  en  France 
et  demanda  du  service  dans  les  troupes,  par  un  placet  que  Pont- 
chartrain  envoyait,  le  21  septembre  1701,  au  nouveau  ministre  de 
laguerre,  Chamillard.  «Il  n'est  pas  indifférent  de  le  bien  traiter», 
écrivait-il   à  son  collègue  (O  248).  —   En  définitive,   on  le   mit  au 

■  D'Argenson  entendait  sans  doute  par  '  Xotes  de  R.  d'Argenson,  p.  9. 

là  l'aîné  de  ceux  qui  demeuraient  avec  le 
père. 


i34  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 

collège  des  jésuites,  d'où  il  s'évada  vers  le  lo  octobre  1702  dans  le 
dessein  de  retourner  à  l'étranger  (O  249). 

Six  années  après  sa  sortie  de  la  Bastille,  Foissin  continuait  à 
être  aussi  mal  noté  que  possible,  témoin  ce  billet  de  Pontchartrain 
au  lieutenant  de  police  D'Argenson  : 

12  mai  1706.  Le  roi  est  toujours  dans  les  mêmes  sentiments  à  l'égard  du 
sieur  Foissin  et  de  ses  filles,  et  le  père  et  la  mère  n'ont  pas  jusqu'à  présent 
assez  marqué  leur  retour  à  la  R.  C.  pour  se  fier  à  eux;  ainsi  il  faut  insister  à 
ce  qu'ils  donnent  à  leurs  filles  pour  leur  établissement  d'autres  eftets  que  les 
rentes  sur  la  ville  dont  ils  ont  déposé  les  contrats  pour  sûreté  de  leur  stabilité 
dans  le  royaume  (O  253). 

En  1718,  il  y  avait  encore  aux  Nouvelles-Catholiques  quatre 
demoiselles  Foissin,  parentes  des  demoiselles  Crommelin*;  leur 
mère,  la  veuve  Marie  Foissin  était  à  la  Bastille. 

Follet  (Philippe),  mis  au  Petit-Châtelet  pour  la  R.  le  7  ou  le 
17  novembre  i685,  n'en  était  pas  encore  sorti  le  19  février  1686 
(Fr.  7o5i  f°*  293  et  3o3).  Nous  ignorons  s'il  est  le  même  personnage 
que  Folliet,  marchand  horlogeur  de  Paris,  mais  Genevois  d'origine, 
que,  le  26  août  1701,  D'Argenson  recevait  l'ordre  de  traiter  comme 
Français  en  ce  qui  concernait  la  religion  (O  248). 

FoNTAN  (Veuve  Matthieu),  voir  Lecointe. 

FoNTENiLLES  (La  dame  de),  mise  dans  un  couvent  par  La 
Reynie,  avec  une  fille  pour  la  servir,  en  vertu  d'un  ordre  du 
25  octobre  1688  (O  »  32). 

Forant  (M""=).  Marguerite  Richier  de  La  Rochelongchamps, 
veuve  de  Forant,  l'illustre  marin  huguenot,  nommé  chef  d'escadre 
après  avoir  abjuré  à  Paris  en  décembre  i685,  fut  enfermée  aux 
Nouvelles-Catholiques,  peu  après  la  mort  de  son  mari,  décédé  à 
Brest  le  20  août  1692,  et  ses  enfants  remis  à  leur  tante  qu'on  croyait 
mieux  convertie.  Finalement  déclarée  «bonne  catholique»  par  la 
mère  Garnier,  elle  reçut,  le  3o  octobre  1698,  l'autorisation  de 
retourner  «en  son  pays»,  et,  le  même  jour,  Pontchartrain  lui 
adressa  le  billet  que  voici  :  «Le  roi  se  fera  un  plaisir  de  vous  donner 
des  marques  de  sa  protection,  et  du  souvenir  qu'il  a  des  services 
de  M.  Forant;  à  l'égard  de  vos  enfants.  Sa  Majesté  n'a  encore  rien 
décidé  sur  leur  sujet»  (O*  87).  Pontchartrain  écrit,  en  1694,  que 
M"'°  Forant  est  dans  de  bonnes  dispositions,  mais  que  M""-'  Richier, 

'  Essai  sur  rtiisl.  des  Ég!.  de  l'Aisne,  p.  I25. 


Emprisonnés  h  Paris.  t35 

sa  mère,  fait  beaucoup  de  mal.  Elle  plia  devant  la  menace  d'être 
envoyée  dans  un  couvent  {Bullet.,  2"  sér.,  XVI,  32i). 

Foret  (David),  mis  au  Grand-Châtelet  le  26  septembre  1686 
(Fr.  yoSi  f"  275),  appartenait  peut-être  à  la  famille  des  peintres  de 
ce  nom.  Anne  Goffin,  sa  femme,  mise  à  la  prison  de  l'Abbaye, 
donnait  au  mois  de  décembre  «quelque  espérance  de  conversion» 
(f"  236).  Renée  Courbard,  femme  d'Etienne  Forest,  de  Paris,  âgée 
de  trente-six  ans,  faisait  acte  de  repentance  à  Londres  le  17  no- 
vembre 1687,  et  son  mari,  âgé  de  quarante  ans,  le  26  février  1688 
(Ms.  Égl.  de  la  Savoye). 

FoucART,  de  Montpellier,  transféré  en  1687  de  Saint-Martin- 
des-Champs  aux  Blancs-Manteaux  (Fr.  7o55  f"  166),  paraît  différent 
de  Focart,  puisqu'il  figure  sur  la  même  liste. 

Foucault  (Pierre),  voir  Lespine. 

Foucault  (M""')  et  sa  femme  de  chambre,  mises  aux  Nouvelles- 
Catholiques,  figurent  sur  la  liste  du  i-'  février  1687  (Fr.  7062  f°  3i). 

FoucHER,  expulsé  du  royaume  en  1688. 

Fouchereau  (Judith),  mise  au  For-l'Evêque  pour  la  R.  le  4  avril 
1686  (Fr.  7o5i  f°  290). 

FouGiÈRES  (Jeanne  de),  voir  Louvigny. 

Foulon,  enfermé  dans  un  couvent  1699. 

FouQUE  (Philippe),  tailleur  de  Paris,  condamné  aux  galères  par 
le  Parlement  de  Metz  en  1686. 

Fouquet  (La  nommée),  voir  II,  SBg. 

Fourneret,  détenu  à  la  Bastille,  obtint  le  14  août  1688  la  per- 
mission de  s'y  promener  et  de  voir  ses  parents.  Il  en  sortit  par  ordre 
du  4  octobre  1690  (O  '  32  et  34). 

FouRNiER  (femme),  voir  Pitan. 

Fradin  (M""),  voir  de  Thors,  II,  4o3. 

Francion  (Henri),  de  Saint-Marcellin.  Le  14  octobre  1697, 
D'Argenson  recevait  l'ordre  de  presser  le  procès  de  Francion, 
détenu  à  Vincennes,  que  son  «opiniâtreté  dans  la  R.  »  rendait 
«indigne  d'aucun  égard»  (O  *  41).  Le  prisonnier  fut  transféré  à  la 
Bastille  pour  y  être  «  instruit»,  par  ordre  du  29  juin  1699  (O  ■  48). 


i36  Révocation  de  F Edit  de  Nantes  a  Paris. 

François  (René),  de  Ropie,  près  Saumur,  condamné  aux  galères 
par  le  Parlement  de  Paris,  en  i685  {France  prot.,  2"  édit.,  VI,  273). 

Fromentin,  tiré  du  For-1'Evêque  le  3o  août  1688,  et  mis  en 
liberté  pourvu  d'un  sauf-conduit  pour  six  mois  (O  *  82). 

Furet  (Madelaine),  mise  au  Grand-Châtelet  le  3i  janvier  1686. 


Gagemont  (Louis  Prévost,  sieur  de),  gentilhomme  poitevin  des 
environs  de  Melle,  ruiné  par  les  dragons,  vint  à  Paris  avec  sa  parente 
M'"''  d'Olbreuse,  qui  partait  pour  l'étranger  (voir  Sainte-Hermine 
aux  Prisons),  fut  arrêté  le  18  avril  1686  et  mis  à  la  Bastille  '.  Il  pré- 
tendit qu'il  ne  songeait  pas  à  fuir,  mais  à  retourner  chez  lui  au  bout 
de  sept  à  huit  jours  (Fr.  7o53  f°  273).  On  le  relâcha  le  11  août;  mais 
le  II  mai  1687  Louvois  ordonnait  à  l'intendant  Foucault  de  le  faire 
arrêter  de  nouveau,  et  de  l'envoyer  à  Pierre-Encise.  En  attendant 
qu'on  pût  l'envoyer  à  Lyon,  on  le  jeta  dans  les  affreux  cachots  du 
château  de  Bougouin,  près  Niort,  où  son  courage  succomba  d'après 
M.  Lièvre  (III,  2o5)  et  La  France  protestante  (VII,  90  a).  Le  3o  avril 
1695,  il  fut  transféré  de  Pierre-Encise  au  château  de  Saumur,  pour  y 
rester  jusqu'à  ce  qu'il  donnât  «des  marques  d'une  meilleure  disposition 
sur  le  fait  de  la  religion».  Au  mois  d'août  1700,  on  était  résolu  à 
l'envoyer  au  château  de  Nantes;  atroce  châtiment  qui  lui  fut  épargné, 
grâce  à  une  indisposition  qui  ne  permettait  pas  de  le  faire  voyager. 
Le  18  août  1701,  Pontchartrain  écrivait  au  comte  de  Roucy  ^  : 

J'ai  obtenu  du  roi  que  M.  de  Gagemont  sortira  du  château  de  Saumur 
pour  aller  passer  trois  mois  à  Poitiers,  où  sa  fille  espère  de  le  convertir;  mais 
s'il  ne  profite  pas  de  ce  temps  pour  sa  réunion,  il  sera  renvoyé  en  prison. 
Ainsi  c'est  à  ceux  qui  s'intéressent  pour  lui  de  lui  faire  entendre  raison,  afin 
qu'on  ne  soit  pas  obligé  d'en  venir  à  cette  extrémité. 

Daniel  Janvre  de  La  Bouchetière  et  Charles  Vernon  de  Bonneuil, 
s'étaient  aussi  portés  caution  du  prisonnier,  sans  grand  succès 
comme  on  va  voir.  En  effet,  Pontchartrain  écrivait  à  l'intendant 
Pinon,  le  i^''  mai  1708: 

'  Il  semble  donc  probable  que   l'ordre,  comte  de   Roucy  et  de   Roye,    n'attendit 

donné  à  Foucault  en  février,  de  l'envoyer  pas  la  Révocation   pour    abjurer.    Claude 

au  château  de  Pierre-Encise,  n'avait  point  écrivait  le  2  février  1684:    «  Le  comte  de 

reçu  d'exécution,  peut-être  grâce  à  la  pro-  Roucy  va  changer  de  religion»  (Bibl.  de 

tcction  de  M'"'  d'Olbreuse.  Leide).  En  récompense  de  son  apostasie, 

«  Protestant   moins  zélé  que   son  père,  le   roi  lui  accorda   une  pension  de   12000 

qui  obtint  en   i683  la   permission  d'aller  livres  vers  le  12   février    Ib83   (Méin.    de 

servir  le  roi  de  Danemark,  le  fils  aîné  de  Sourches). 
Frédéric-Charles    de    La    Rochefoucauld, 


Emprisonnés  à  Paris.  iSy 

Vous  avez  près  de  Poitiers  le  sieur  de  Gagemont,  gentilhomme  nouveau 
catholique  très  opiniâtre,  qui  n'était  sorti  de  prison  que  sur  les  assurances 
qu'il  avait  données  à  feu  M.  l'évéque  de  Poitiers  de  se  faire  instruire.  Mais 
comme  Sa  Majesté  est  informée  qu'il  n'a  point  changé  de  sentiment,  ce  qui  est 
d'un  très  mauvais  exemple,  elle  m'ordonne  de  vous  écrire  que  si,  après  le 
mois  que  M.  le  maréchal  de  Chamilly  lui  a  donné,  il  ne  se  met  pas  à  son 
devoir,  elle  veut  qu'il  soit  arrêté  et  envoyé  au  château  de  Saumur,  suivant 
l'ordre  que  je  vous  adresse  à  ce  sujet. 

Le  23  janvier  1704,  Pontchartrain  félicite  Chamilly  d'avoir  réussi  à 
persuader  M.  de  Gagemont  et  M""'  Duquesne  ^  {Arch.  Bas/.,  VIII, 
382,  445,  460,  461).  Enfin,  dit  M.  Lièvre,  «la  mort  mit  fin,  en  1708, 
à  cette  longue  lutte  d'une  conscience  convaincue  contre  la  force 
brutale».  M.  de  Gagemont  n'avait  que  soixante-sept  ans  et  en  avait 
passé  près  de  vingt  en  prison. 

Sa  femme,  Marie  L'Huilier  de  Chalandos,  fit  preuve  d'une 
grande  constance  au  milieu  des  persécutions.  Elle  lui  donna,  suivant 
La  France  protestante,  trois  fils  (Louis,  Charles-Constantin  et 
Alexandre)  et  trois  filles  (Louise,  Marie,  Charlotte),  et  seulement  un 
fils  et  quatre  filles  d'après  M.  Lièvre. 

Galdi  (Laurent),  voir  Bosc. 

Gallerand,  ci-devant  secrétaire  de  l'abbé  de  Polignac,  ambas- 
sadeur en  Pologne,  arrêté  pour  cause  de  religion,  fut  mis  à  la  Bastille 
du  24  février  au  10  juillet  1699  (Arsen.  F.  Bast.,  loSig). 

Gallet  (M""^^).  Une  demoiselle  Gallet,  de  Blois,  mise  aux  Nou- 
velles-Catholiques de  cette  ville,  en  fut,  au  dire  de  Seignelay, 
«violemment»  tirée  par  sa  mère  et  ses  deux  sœurs,  et  toutes  quatre 
s'enfuirent  à  Paris  dans  le  dessein  de  passer  à  l'étranger.  Le  i3 
septembre  1687,  La  Rej^nie  recevait  l'ordre  de  les  arrêter,  en 
s'abouchant  avec  l'horloger  Gribelin,  de  la  porte  Dauphine,  qui 
connaissait  leur  domicile,  puis  de  mettre  la  mère  au  For-l'Evêque, 
et  les  filles,  aux  Nouvelles-Catholiques.»  (0*3i).  L'opération  réussit- 
elle? 

L'Église  de  Charenton  comptait  parmi  ses  membres  une  famille 
du  même  nom.  Le  23  août  1686,  l'exempt  Auzillon  arrêtait  à  Senlis 
Marie  Gallet^,  Sanson,  une  dame  Anne  Sanson  (peut-être  M"= 
Fumichon),  la  veuve  Marie,  leur  domestique,  et  le  guide  anglais 
Philippe  Pers  qui  les  conduisait;  toute  la  troupe,  d'abord  enfermée 

'  Non  la  femme  de  l'amiral ,  morte  en  en  1640,  un  enfant  de   Loride   des    Gali- 

ifiqy.  nières.  Une  Geneviève  Gallet  avait  épousé 

5  Une  Marie  Gallet,  femme  de   l'avocat  à  Charenton  Abraham    d'Agar,  dont  elle 

Philippe  Bazanier,  présentait  au  baptême,  eut  un  enfant  en  1673. 


i38  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

chez  lui,  fut  ensuite  mise  au  Grand-Châtelet,  et  le  3o  Seignelay 
ordonnait  de  relâcher  toutes  ces  personnes  dès  qu'elles  auraient 
abjuré.  Le  6  septembre,  un  sieur  Devarenne  écrivait  à  La  Reynie  : 

Après  beaucoup  de  contestations,  nous  avons  enfin  résolu  M'"°  de  Fumi- 
chon,  M.  Sanson  et  M""  Gallet  à  faire  leur  réunion.  M.  de  La  Fontaine  l'a 
reçue,  et  ce  qui  vous  surprendra,  mon  père  a  contribué  plus  que  personne  à 
les  déterminer;  il  a  signé  comme  témoin.  Nos  dames  espèrent  que  vous  vou- 
drez bien  leur  épargner  le  couvent  (Fr.  7o53,  P  77). 

En  1705,  nous  trouvons  à  l'Union  Chrétienne  une  demoiselle 
Gallet,  qu'on  envoya,  le  22  avril,  passer  quelques  mois  aux 
Nouvelles-Catholiques,  parce  qu'elle  n'était  pas  assez  instruite  en 
la  religion,  pour  qu'on  pût  la  mettre  en  apprentissage  de  couturière 

(O»  252). 

Gamonnet,  voir  Baron. 

Ganneron  (M"^),  mise  aux  Nouvelles-Catholiques,  fut  envoyée 
par  la  mère  Garnier  dans  une  communauté  d'Auxerre  ;  le  2  août 
1688,  Seignelay  invitait  La  Reynie  à  payer  pour  sa  nourriture  cent 
livres  par  an. 

Gardouleau,  voir  Closroger. 

Gargouilleau  (Josué),  sieur  des  Loges,  marié  en  1666  à  Mar- 
guerite, fille  de  Pierre  Barbot  et  de  Marie  Elle,  fut  envoyé  au 
château  de  Ham  par  ordre  du  27  septembre  1689,  et  mis  en  liberté 
par  ordre  du  14  mai  1690,  avec  ordre  de  se  retirer  à  Rennes 
(O»  33  et  34). 

Garin,  voir  Andry. 

Garnier.  Il  y  avait  à  Paris  lors  de  la  Révocation  au  moins 
cinq  familles  de  ce  nom  :  la  veuve  Garnier,  marchande  de  bois 
du  faubourg  Saint-Antoine,  que  l'on  disait,  le  14  janvier  1686, 
disposée  à  l'abjuration  (Fr.  7o5i  f"  67)  ;  Jacques  Garnier,  sieur  de 
Mehary,  qui  abjura  le  11  janvier  1686  avec  ses  deux  filles,  âgées. de 
vingt  et  vingt  et  un  ans  {Ibid.,  f°  ii5);  c'est  peut-être  l'une  d'elles 
qui  fut  mise  aux  Nouvelles-Catholiques  par  ordre  du  5  juillet  1699 
(O'  48);  Garnier,  marchand  en  magasin  du  quartier  Sainte-Opportune, 
passé  à  l'étranger  en  i685  avec  sa  femme  et  deux  de  ses  neveux  ; 
Esprit  Garnier,  marchand  de  vins  du  faubourg  Saint-Antoine,  aussi 
passé  à  l'étranger  (Fr.  7061  f""*  819,  342);  André  Garnier,  du  quartier 
de  la  Halle,  inscrit  avec  sa  femme  et  ses  deux  filles  sur  l'état  des 
fugitifs  de  mars  1687.  Après  avoir  apposé  le  scellé  sur   les  quatre 


Emprisonnés  h  Paris.  iSg 

coffres  qu'André  avait  fait  venir  de  Caen,  le  sergent  Durault  vendit 
1291  livres  les  effets  qu'ils  contenaient  {Ibid.,  f°  Sig).  Mentionnons 
encore  Tobie-Noël  Garnier  et  Jacques  Garnier,  parisien  fugitif, 
arrêtés  à  Guise  en  1686  avec  Pierre  Morin. 

Garsault  (De),  poitevin,  ancien  catholique  ',  et  ci-devant 
commissaire  de  la  marine,  avait  épousé  une  protestante  qui  refusa 
d'abjurer  à  la  Révocation.  Aussi  Seignelay  écrivait-il  au  mari  le 
3o  janvier  1686  : 

Madame  votre  femme  doit  aller  trouver  M.  de  Ménars  puisqu'il  la  demande, 
et  se  mettre  en  état  d'exécuter  le  plus  tôt  qu'il  se  pourra  les  intentions  du 
roi;  car  il  ne  faut  pas  qu'elle  s'attende  d'être  la  seule  distinguée  de  ceux  qui 
sont  encore  dans  la  R.  P.  R.  A  l'égard  de  M""  votre  fille,  faites  promptement 
ce  que  je  vous  ai  dit  à  ce  sujet  (O  '  3o). 

Le  24  octobre,  la  conversion  de  M"""  de  Garsault-  était  si  loin  d'être 
achevée,  que  Seignelay  écrivait  encore  au  père  : 

J'ai  reçu  votre  lettre  et  le  meilleur  conseil  que  je  puis  vous  donner,  c'est 
de  mettre  votre  fille  aux  Nouvelles-Catholiques;  vous  ferez  voir  par  là  au  roi 
que  vous  faites  ce  qui  dépend  de  vous  pour  sa  conversion  sincère  (O  '  3o). 

On  ne  peut  guère  douter  que  M.  de  Garsault  ait  suivi  ce  conseil. 
Mais  avec  le  temps  les  choses  changèrent.  M.  de  Garsault,  gagné 
par  sa  femme,  qu'il  perdit  peu  après,  embrassa  la  religion  proscrite 
et  fut,  pour  ce  crime,  mis  à  la  Bastille  le  27  juin  1700  par  ordre  du 
10,  et  le  P.  Bordes  autorisé  à  1'}^  voir  par  ordre  du  23.  Il  fut  relâché 
le  4  septembre,  à  condition  de  vivre  en  bon  catholique  {Arch.  Bast., 
X,  254  et  Arsen.  F.  Bast.  io523). 

Gasse  (Jacques),  de  Paris,  expulsé  du  roj^aume,  le  27  avril 
1688,  par  Dieppe,  avec  quatre-vingt-treize  protestants  de  Nor- 
mandie. Tous  se  réfugièrent  en  Angleterre  {Procecdings  of  thc 
huguenot  Society  of  London,  janvier  1887,  p.  40). 

Gautier,  parisien,  exilé  en  Berry,  par  ordre  du  16  décembre 
i685  (O»  29). 

Gaudé  (M"^),  mise  dans  un  couvent  en  1688,  était  sans  doute 
sœur  de  Catherine,  femme  d'Isaac  Raveau,  procureur  au  Parlement, 
dont  la  fille  s'était  mariée  à  Charenton  en  1672. 

Gendrat  (Anne),  voir  Bareire. 

'  Il  avait  un    frère   gentilhomme   ordi-       La    Ferté-Civile,   avait    épousé    René   de 
naire  du  roi.  Garsault. 

'  Pierre  de   Civile,    oncle   du  sieur   de 


140  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 

Gendrault,  voir  Menour. 
Genest  (Jacques  de).  Voir  III,  104. 
Genuit,  voir  Lafuitte. 

Georget  et  Peceur,  condamnés  avec  les  ministres  d'Angers 
et  enfermés  au  Petit-Châtelet,  se  plaignaient,  au  mois  de  mars  i685, 
de  coucher  sur  la  paille.  Le  Tellier  donna  l'ordre  d'adoucir  la  peine 
qu'on  leur  faisait  dans  la  prison  (Fr.  17420  f°  221). 

Ce  Georget  est  sans  doute  différent  de  celui  qui  fut  arrêté  et 
enfermé  avec  Mal  et  Drelincourt-Duclos  par  ordre  du  5  août  1689 
(O  I  33). 

Germain.  Le  roi  signait  le  9  mars  1686  l'ordre  de  mettre  dans 
des  couvents  la  dame  Germain,  la  marquise  de  Théobon  et  la 
demoiselle  de  La  Rochegiffart  (O'So).  La  France  protestante  (2^édit. 
IV,  823)  mentionne  Cliarles  de  Germain,  sieur  de  la  Tour  de  Mory, 
dont  la  fille,  Madelaine,  épousait  en  1647  Jean  de  Courtils,  sieur  de 
Choqueuse.  Nous  trouvons  à  Paris  Martine  Germain,  femme  de 
François  Huglas,  marchand  de  la  rue  des  Bourdonnais,  laquelle 
promettait,  le  11  janvier  1686,  de  se  réunir  (Fr.  7o5i  f°  gS). 

Gervaise,  voir  Anciens,  II,  57. 

Gilles  (Sara),  voir  Cochet. 

Girard,  voir  Anciens,  II,  61. 

GiRARDOT,  voir  Anciens,  II,  63. 

GiRAUD  (Élie),  pasteur  du  Désert,  arrêté  le  3  mai  1692  (voir 
II,  578). 

GiRAUT.  Seignelay  écrivait  à  M.  de  La  Briffe  le  16  novembre 
1689: 

On  m'a  donné  avis  que,  sous  prétexte  de  charité,  des  gens  de  la  R.  s'entre- 
mettent pour  faire  mettre  en  liberté  le  nomme  Giraut,  condamné  aux  galères, 
qui  est  à  la  Tournelle,  afin  de  le  faire  passer  en  Angleterre.  Le  roi  m'a  ordonné 
de  vous  écrire  d'avoir  attention  à  cet  homme  pour  éviter  les  surprises  qu'on 
pourrait  faire  à  son  égard  en  le  disant  invalide  au  autrement  (O  '  33). 

Manque  à   la  liste  des  forçats  pour  la  foi  publiée  dans  La  France 
protestante. 

GiVRY  (Gardien),  voir  II,  578. 

GoBARD.  Seignelay  écrivait  le  3o  août  1686  au  procureur- 
général  : 


Emprisonnés  à  Paris.  141 

A  l'égard  de  Marie  Gobard,  Sa  Majesté  estime  que  vous  pourrez  la  faire 
mettre  en  liberté  aussitôt  qu'elle  aura  fait  sa  réunion  (O  '  3o). 

Le  28  novembre  1689,  Gobard,  sieur  des  Graviers,  détenu  à  la 
Bastille,  obtint  la  permission  de  se  promener  dans  la  cour;  il  fut 
mis  en  liberté  par  ordre  du  4  octobre  1690. 

GoBELiN.  Un  membre  de  l'illustre  famille  des  teinturiers  pari- 
siens fut  enfermé  à  la  Bastille,  comme  protestant  opiniâtre,  par  ordre 
du  19  décembre  i685  (Fr.  17420  f°  193).  Le  25,  Seignelay  écrivait 
à  M.  de  Ménars,  intendant  de  la  généralité  de  Paris  : 

Un  nommé  le  sieur  Gobelin  de  Paris,  qui  a  une  terre  proche  Étampes 
appelée  Gillevoisin,  a  refusé  avec  opiniâtreté  d'entendre  ceux  qui  ont  voulu 
lui  faire  connaître  les  erreurs  de  sa  religion,  sur  quoi  Sa  Majesté  l'a  fait  arrêter 
et  conduire  à  la  Bastille,  et  elle  m'ordonne  de  vous  écrire  qu'il  sera  bien  néces- 
saire, quand  vous  serez  de  ce  côté  et  que  vous  aurez  des  troupes,  que  vous 
chargiez  beaucoup  cette  maison  pour  obliger  cet  homme  à  être  plus  docile 
(O  1  29). 

Le  27,  M.  de  Besmaus  reçut  l'ordre  de  laisser  pénétrer  près  de 
Gobelin  M.  de  Brissac,  major  des  gardes,  et  le  sieur  Acéré,  banquier 
nouveau  converti  (O^  29). 

Le  prisonnier  dragonne  ne  sortit  de  la  Bastille  que  le  18  sep- 
tembre 1686  {Arch.  BasL,  YIII,  842). 

GoDART  (Rachel),  d'Asnières  près  Bourges,  retirée  de  Bourges 
à  Paris  «à  cause  des  dragons»,  fut  arrêtée  par  Desgrez  le  4  sep- 
tembre 1686,  mise  le  lendemain  au  Grand-Chàtelet,  et  relâchée  par 
ordre  du  28  janvier  1687  après  avoir  fait  abjuration  (O*  3i  ; 
Fr.  7o5i  f°^  286,  269,  2881.  Au  commencement  de  l'année  1700, 
Godart,  marchand  de  bois,  était  emprisonné;  sa  femme  en  profita 
pour  s'enfuir  à  l'étranger,  après  avoir  détourné  tout  le  bois  qui  se 
trouvait  dans  son  chantier  (O  *  44). 

GoDEAU  (M™=).  Au  mois  d'avril  1686,  La  Reynie  écrivait  à 
M"'=  Le  Coq  des  Moulins,  nouvelle  convertie  et  parente  de  l'ancien 
de  Charenton  :  «M.  le  commissaire  Gazon  m'a  dit  ce  matin  qu'il  avait 
eu  l'honneur  de  vous  parler  en  faveur  de  la  dame  Godeau,  qui  est 
sortie  des  Nouvelles-Catholiques,  où  elle  a  été  de  son  bon  gré  et  y 
a  fait  son  abjuration  et  sa  première  communion  ;  elle  est  maintenant 
sur  le  pavé,  sans  aucun  argent  pour  s'en  retourner  en  son  pays  qui 
est  au-delà  de  Poitiers»  (Fr.  7o53  f"  80).  —  Pourquoi  la  police 
a-t-elle  recours  à  la  charité  d'une  nouvelle  convertie,  plutôt  qu'à 
celle  du  clergé  ou  du  roi,  pour  payer  le  voyage  de  la  dame  Godeau  ? 


142  Rcvocaiioii  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Évidemment  parce  qu'elle  sait  que  le  clergé  n'a  consenti  à  ouvrir 
sa  bourse  qu'afin  de  décider  le  roi  à  signer  la  Révocation,  et  que  le 
roi  se  soucie  bien  plus  de  déterminer,  c'est-à-dire  d'acheter  des 
abjurations,  que  de  venir  en  aide  à  ceux  qui  ont  abjuré. 

GoDiN,  marchand  parisien,  Desmousseaux,  graveur,  demeurant 
dans  une  académie  du  faubourg  Saint-Germain,  et  la  femme  de 
celui-ci,  s'enfuirent  au  mois  de  mars  1686,  en  compagnie  de  la  fille 
du  libraire  Périer,  de  la  rue  de  la  Calandre,  et  d'Anne-Marie 
Vincent  *,  jeune  fille  de  dix-huit  à  vingt  ans,  qui  habitait  chez  son 
parent  Périer.  Arrivés  à  Maubeuge  à  force  d'argent,  ils  trouvèrent 
le  passeur  très  perplexe  et  mal  disposé,  parce  que  les  passages 
étaient  trop  bien  gardés.  Cet  homme,  que  le  commissaire  Delamare 
nomme  François  Marchipon,  reçut  cependant  dix  pistoles,  pour  les 
avoir  logés  une  nuit;  mais  il  refusa  de  les  conduire.  Desmousseaux, 
sa  femme  et  M"'=  Périer  revinrent  à  Paris,  tandis  que  le  reste  de  la 
troupe,  continuant  le  voyage,  fut  arrêté  et  conduit  à  Lille  (Fr.  7062 
f-84). 

Anne  Godin  avait  épousé  en  1680  Antoine  Ecmann,  marchand, 
fils  d'Edouard,  graveur  en  bois  {Reg.  de  Char.). 

Jeanne  Godin,  boutonnière  âgée  de  quarante  ans,  demeurant 
rue  Transnonnain,  qui  recevait  du  Consistoire  quarante  sous  par 
semaine,  implorait,  le  14  janvier,  la  charité  du  roi  en  faisant  valoir 
l'abjuration  qu'elle  avait  faite  le  i5  novembre  à  Saint-NicoIas-des- 
Champs  (Fr.  yoSi  f°  99). 

GoiLARï  (M"""  et  M"").  Au  nombre  des  seize  personnes  de  La 
Rochelle  arrêtées  comme  elles  passaient  à  l'étranger,  se  trouvaient 
M""'  Goilart  et  sa  fille,  que  l'on  mit  à  l'Hôpital-Général,  d'où  elles 
furent,  par  ordre  du  i3  avril  1700,  transférées  aux  Nouvelles- 
Catholiques,  qui  les  confièrent  à  M"""  de  La  Rousselière,  en  vertu 
d'un  ordre  du  i3  juillet  (O'  44). 

Goupil,  marchand  d'Alençon  caché  à  Paris,  fut  arrêté,  le 
27  juin  1686,  par  le  commissaire  Poiret,  aux  mains  duquel  il  trouva 
moyen  d'échapper.  Repris  sur-le-champ,  il  prétendit  avoir  abjuré  à 
Alençon  (Fr.  7o5i  f"  28). 

Gousset  ou  Gosset  (Charlotte),  de  Blois,  âgée  de  trente-cinq 
ans,  arrêtée  à  Paris  avec  Madeiaine  Pitan,  veuve  du  procureur 
Ch.  Péraux,  fut  mise  le  28  janvier   1686  aux  prisons  royales  de 

'  Nièce  de  Marie  Vincent,  de  Rouen,  servante  de  De  Laet,  i  uo  Geoffroy-l'Asnier. 


Emprisonnés  à  Paris.  148 

l'Abbaye,  et  Seignelay  fit  ordonner,  le  23  avril,  à  ses  parents  de  la 
retirer  lorsqu'elle  aurait  fait  abjuration  (Fr.  7o5i  f"^  280,  294  et 
0'3o).  Mais  elle  n'abjura  point  et  fut  expulsée  du  royaume 
en  1688. 

Anne  Gousset,  réfugiée  (1686). 

GouzoN,  voir  D'Aubaïs. 

Gralin.  Le  i'"'  août  1686,  Seignelay  ordonnait  à  La  Reynie 
d'arrêter  Gralin,  charron  de  Warti,  Landrieux,  Petitpère  fils  et 
autres  qui,  d'après  l'interrogatoire  de  Chastelain,  contribuaient  à 
l'évasion  des  protestants  {Arch.  Bast.,  VIII,  420).  Voir  Émigration 
II,  454. 

Grandchamp,  parisien,  exilé  en  Bourgogne,  par  ordre  du 
16  décembre  i685  (O'  29).  Dans  l'espoir  qu'il  se  convertirait, 
Seignelay  avait  ordonné  le  22  novembre  de  n'envoyer  point  de 
gens  de  guerre  dans  sa  maison  de  Petitval;  mais  cet  espoir  fut  déçu 
(O'  29). 

Grandon,  mis  à  la  Bastille  en  1690  [Fr.  pr.,  X,  486) 

Granger,  apothicaire  d'Alençon,  et  sa  femme,  sans  doute 
accusés  d'avoir  favorisé  les  évasions,  étaient  enfermés  en  1688  dans 
les  prisons  de  Paris  ;  après  avoir  écrit,  le  26  avril,  à  la  Reynie  de 
les  relâcher,  s'il  ne  les  trouvait  point  coupables,  Seignelay  lui 
ordonnait,  le  10  juin,  de  les  laisser  en  prison,  aussi  bien  que  les 
guides  Lespine,  Northal  et  De  Serre  (O'  82). 

Grave  (De).  Établi  en  France,  bien  qu'il  fût  né  en  Angleterre, 
sans  doute  de  parents  réfugiés,  Jean  de  Grave  repassa  le  détroit, 
avec  sa  femme  Catherine  Lefebvre,  lorsque  l'Édit  de  Nantes  eut 
été  révoqué.  Ne  pouvant  emmener  ses  deux  enfants,  il  les  confia, 
ainsi  que  leur  gouvernante  nommée  Richer,  à  sa  compatriote 
M"^  Vion,  aubergiste  et  guide  à  Paris,  qui  s'engageait  à  les  lui 
conduire  ;  mais  ayant  été  arrêtée  elle  ne  put  tenir  sa  promesse.  Le 
6  mars  1686,  les  enfants  et  la  demoiselle  Richer  furent  enfermés 
chez  deux  sergents  au  Châtelet,  Claude  de  La  Haye  et  Pierre 
Brémon.  Plus  tard,  ceux-ci  demandaient  qu'on  leur  payât  la  pension 
des  trois  prisonniers  sur  le  prix  des  meubles  et  d'un  vaisseau  de 
De  Grave,  dont  la  vente  avait,  disaient-ils,  produit  une  somme 
considérable  (Fr.  7o58  f°=  861  -  368). 

Gravet  (Charles),  de  la  rue  Saint-Martin,  était  natif  d'Orléans; 
il  avait  épousé  une  demoiselle  Le  Maistre,  originaire  de  la  même 


144  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

ville  et  sœur  des  dames  Alexandre  et  François  Mariette.  Il  n'abjura 
point  à  la  Révocation,  mais  sa  femme  montra  moins  de  courage. 
Toutefois  on  les  arrêta  tous  deux  le  i8  mai  1686.  Le  mari  fut  mis 
au  For-l'Evêque  et  refusa  d'indiquer  son  emploi  (Fr.  7o5i  f"  82). 
Au  mois  de  janvier  1687,  il  était  noté  comme  n'ayant  aucune  dispo- 
sition à  faire  abjuration;  il  fut  transféré  par  ordre  du  28  à  l'abbaye 
de  Marmoutier  (O'  3i). 

L'avocat  Jean  Gravet  avait  épousé  Marie  Le  Maistre  {Fr.  pr., 
VI,  535). 

Un  nommé  Bourdon  Gravet  fut  mis  au  Petit-Chàtelet  pour  la 
R.  le  5  février  1686  (Fr.  yoSi  f"  3o3). 

Nous  ignorons  lequel  des  trois  fut  arrêté  au  mois  de  juillet 
1690  et  relâché  par  ordre  du  3i  janvier  1691  (O'  35) 

Un  Gravet  s'enfuit  à  l'étranger  avec  sa  femme  nommée 
Lemaire  (Le  Maistre?),  quand  on  détruisit  le  temple  de  Charenton 
(Fr.  7o5i  f°  3o8). 

Grignon  ou  De  Graignon,  voir  Petitot. 

Grigou,  protestant  de  Tours,  arrêté  à  Paris,  sur  le  juste  soup- 
çon qu'il  cherchait  à  sortir  du  royaume,  fut  relâché  en  vertu  d'un 
ordre  du  10  août  1699  (O'  43). 

Grillart  (Anne),  expulsée  du  royaume  avec  Marthe  Amonnet, 
le  i3  avril  1698  (O»  87). 

Grimaudet.  En  1674,  Pierre  Grimaudet,  médecin  de  Paris, 
originaire  de  Blois  ainsi  que  sa  femme  Elisabeth  Falaiseau,  assistait 
comme  témoin  au  mariage  de  Jacques  Falaiseau,  frère  de  l'ancien 
de  Charenton.  Il  abjura  forcément  comme  tout  le  monde  à  la  Révo- 
cation, puis  se  repentit  de  sa  faiblesse  et  se  fit  mettre  à  la  Bastille 
le  12  février  1689.  Il  fut  envoyé  le  2  mars  au  château  d'Angoulême, 
puis  relégué  à  Mauriac  en  Auvergne  le  21  août  de  la  même  année, 
et  à  Clermont-Ferrand  le  16  janvier  1690.  Enfin,  le  6  décembre,  il 
obtint  la  permission  de  se  retirer  à  Blois.  Le  16  mai  1691,  nous  le 
retrouvons  à  la  Bastille  conférant  avec  le  P.  Bordes,  auquel 
Seignelay  écrivait  le  21  juin  : 

A  l'égard  de  Grimaudet,  il  a  demande  avec  instance  d'aller  à  Blois,  son 
pays,  et  il  a  obtenu  cette  grâce;  mais  il  faut  qu'il  s'en  contente  et  qu'il  s'abs- 
tienne d'aller  ailleurs  (O  '  35). 

De  Blois  il  retourna  encore  à  la  Bastille,  dont  il  ne  sortit  que  le  28 
janvier  1692.  Seignelay  écrivait  le  même  jour  à  l'évêque  de  Blois: 


Emprisonnés  à  Pans.  143 

Le  sieur  Grimaudet,  nouveau  catholique,  est  depuis  trois  ans  à  la  Bastille, 
et  ayant  promis  au  P.  Bordes  de  tenir  dorénavant  une  conduite  dont  on  aura 
lieu  d'être  content  et  qu'il  vous  donnera  pour  cela  des  sûretés,  Sa  Majesté  a 
bien  voulu  le  faire  mettre  en  liberté,  et  je  vous  en  donne  avis  afin  que  vous 
puissiez  prendre  parole  de  lui  qu'il  suivra  vos  conseils  sur  sa  religion,  et  que 
dans  la  suite  vous  ayez  attention  sur  sa  conduite  (O  '  36). 

On  lui  permit,  le  21  avril  lôgS,  de  revenir  à  Paris  quand  il  voudrait 

(O*  37). 

Après  six  années  de  contrainte  et  de  demi-hypocrisie,  la 
conscience  du  malheureux  protesta  de  nouveau.  En  conséquence, 
l'évêque  le  fit  enfermer  au  mois  d'octobre  1699  dans  un  des  couvents 
de  Blois,  l'abbaye  de  Bourgmoyen,  où  il  resta  jusqu'au  26  mai  1700, 
c'est-à-dire  jusqu'à  ce  que  son  surveillant  fût  content  de  lui.  Cet 
évêque  devait  être  le  collègue  de  Fénelon  dans  la  mission  de 
Saintonge,  Bertier,  qui  aurait  dû  se  mieux  souvenir  de  ce  que  son 
ami  avait  écrit  sur  les  communions  forcées:  «Si  peu  qu'on  les 
presse,  on  leur  fera  faire  des  sacrilèges  innombrables  ;  les  voyant 
communier,  on  croira  avoir  fini  l'ouvrage;  mais  on  ne  fera  que  les 
pousser  par  les  remords  de  leur  conscience  jusqu'au  désespoir  ». 

M™*"  Grimaudet,  transférée  en  1687  du  monastère  de  Ro3-allieu 
dans  celui  de  Notre-Dame  de  Soissons,  et  l'année  suivante  dans 
celui  de  Longpré,  était  très  probablement  la  femme  du  médecin. 

Un  homonyme  de  celui-ci,  le  chirurgien-barbierPierre Grimaudet, 
de  Montélimar,  qui  avait  épousé  à  Charenton  Susanne  Truffault, 
fille  de  feu  Jean,  procureur  fiscal  en  Normandie,  et  habitait  la  rue 
des  Cinq-Diamants,  figure  avec  sa  femme  et  ses  deux  enfants  sur 
l'État  des  fugitifs  dressé  le  16  février  1687.  On  ne  lui  connaissait 
aucun  bien  (Fr.  7o5i  f"  326).  Ils  passèrent  en  Angleterre,  où  sa 
veuve  et  ses  deux  enfants  étaient  assistés  en  1705  (Ms.  B.  du  pr.). 

Jean  de  Grimaudet  et  sa  femme,  née  Danger,  réfugiés  en 
Prusse  (Bordier,  Fr.  pr.,  V,  i5i).  François  et  Susanne  Grimaudet, 
fugitifs,  dont  les  biens  furent  accordés  à  leur  beau-frère  Charles- 
Isaac  Drouin,  sieur  de  La  Borde,  mari  de  leur  sœur  Marguerite 
{Ibid.,  V,  5o5). 

Grimault,  voir  II,  5o6. 

Une  veuve  Elisabeth  Grimault,  du  quartier  Saint-Martin,  était 
notée,  le  14  janvier  1686,  comme  assez  bien  disposée  sur  le  point  de 
la  religion  (Fr.  7o5i  f"  54). 

Plusieurs  Grimault  (Paul,  Simon  et  sa  femme,  Marie,  leur  fille) 
furent  naturalisés  anglais  en  1682,  et  Abraham  en  1700  (Agnew,  III, 
32,  37  et  63)  ;  Isaac,  en  i685.  Cinq  membres  de  la  famille  parisienne 

m  10 


I46  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

firent  acte  de  repentance  à  Londres  :  Elisabeth,  âgée  de  seize  ans, 
le  26  décembre  1687;  Augustin,  âgé  de  vingt-huit  ans,  le  3  avril  1698; 
Enoch,  âgé  de  soixante-sept  ans,  Esther,  sa  femme,  âgée  de  soixante 
ans,  et  leur  fils  Jacques,  âgé  de  vingt-cinq  ans,  le  2  octobre  1698 
(Ms.  Égl.  de  la  Savoye).  Enoch  et  sa  femme  figurent  sur  les  listes 
des  assistés  en  1708  et  1705. 

Grimpré,  voir  Emigration,  II,  465. 

Grinfils,  voir  Simon. 

Grozilliers  (M""  des).  Le  28  septembre  1699,  Pontchartrain 
donnait  l'ordre  de  mettre  à  l'Hôpital-Général  la  demoiselle  des 
Grozilliers,  à  cause  de  ses  emportements  dans  la  maison  des  Nou- 
velles-CathoHques  (O  '  48).  —  Nous  ne  connaissons  de  cette  famille 
parisienne  que  Marie  Grousillier,  qui  avait  épousé  en  1644  le  peintre 
Jacques  de  Riberolles  (Reg.  de  Char.) 

GuEDiN  (Jeanne),  fugitive  arrêtée  en  1686  avec  Pitel,  etc. 

Guenon  de  Saint-Hilaire.  Matthieu  Cliaigneau,  originaire  de 
Marennes,  fut  naturalisé  anglais  en  1687  avec  sa  femme  Marie  et 
trois  de  ses  enfants:  Matthieu,  Pierre*  et  Susanne  (Agnew,  III,  42). 
Son  fils.  Guenon  de  Saint-Hilaire,  se  disposait  à  le  rejoindre  lors- 
qu'il fut  arrêté  à  Paris  par  ordre  du  3  mars  1700,  et  mis  à  la 
Bastille  d'oi^i  il  sortit  le  17  avril  1701,  par  ordre  du  14,  avec  ordre 
de  se  retirer  à  Bordeaux,  et  à  condition  que  Guenon,  son  oncle, 
échevin  de  Saintes,  répondrait  de  sa  stabihté  dans  le  royaume 
[Arch.  Bast.,  X  258  et  BulUi.  II,  178). 

Josias  Chaigneau,  qui  avait  quitté  le  château  de  Labellonière  à 
Saint-Savinien,  près  Saint-Jean  d'Angely^  pour  se  réfugier  en 
Angleterre,  était  sans  doute  de  la  même  famille  {Fr.  pr.,  2."  édit., 
III,  1000). 

GuÉRiN  (Marguerite),  mise  aux  Nouvelles  Catholiques  le  17  sep- 
tembre 1686,  figure  comme  «  non  payante  »  sur  la  liste  du 
14  décembre,  et  comme  fille  d'une  «  fort  méchante  catholique  » 
(Fr.  705 1  f"  248  et  7o52  f"  24). 

Voir  Le  Riche. 

GuERiNEAU.  La  Reynie  écrivait  au  procureur-général,  le 
5  décembre  i685,  en  pleine  fièvre  de  conversion  : 

'  Un  autre  Pierre  Chaigneau  reçut  aussi       des     lettres    de     naturalisation     en     i6s8 

(Afjncw,  III,  49). 


Emprisonnes  à  Paris.  147 

j'ai  parlé  à  Guerincau;  mais  je  ne  sais,  Monsieur,  si  ce  que  je  lui  ai  dit 
sera  de  quelque  utilité.  J'ai  fait  cependant  tout  ce  que  j'ai  pu  pour  bien  exé- 
cuter vos  ordres  et  pour  suivi'e  le  plan  qu'il  vous  a  plu  de  me  donner 
(Fr.  17,420,  f"  178). 

Guerineau,  domicilié  rue  de  la  Chanverrerie,  était  l'un  des 
principaux  négociants  qu'on  s'efforçait  d'intimider  pour  les  amener 
à  signer  le  14  un  acte  d'abjuration  cliez  Seignelay  (Fr.  7082  f"  222). 
II  résista  comme  La  Rejmie  l'avait  prévu,  et  un  mandat  d'arrêt  fut 
lancé  contre  lui.  «  Je  ne  sais,  écrivait  encore,  le  12,  La  Reynie,  si 
M.  le  procureur  du  roi  aura  fait  exécuter  le  décret  contre  Guerineau  » 
(Fr.  17420  f'='  186).  L'emprisonnement  est  à  peu  près  certain  ;  car 
Guerineau  n'assista  point  à  l'assemblée  du  14.  C'est  lui,  sans  doute, 
qui  fut  naturalisé  anglais  en  1696,  sous  le  nom  de  Théophile 
Guerineau. 

Glibillon  Jeanne,  Madelaine  Legros,  femme  de  Roland  Trous- 
sart,  Marie-Anne  Hubert,  femme  d'Isaac  Chastelain,  toutes  de 
Villiers-le-Bel,  enfermées  à  l'Hôpital-Général,  en  1699,  avec  quinze 
enfants. 

Guichet  (M"'^).  Le  22  avril  1691,  Pontchartrain  signait  l'ordre 
de  transférer  des  Miramiones  aux  Nouvelles-Catholiques  la  fille 
Guichet,  mauvaise  catholique  qui  avait  ci-devant  fait  abjuration,  et 
que  M"''  de  La  Moussaye  avait  voulu  emmener  hors  du  royaume. 
Il  écrivait  à  la  mère  Garnier,  le  8  avril  1692  :  «Le  roi  ne  veut  pas 
que  la  nommée  Guichet  sorte  encore  de  votre  maison  ;  il  faut  la 
garder  quelque  temps  et  la  bien  affermir  dans  la  R.  »  (O  '  35  et  36.) 

Guidon  (Marthe),  parisienne,  expulsée  du  royaume  en  1688. 

GuiGNARD  (M™^).  On  lit  dans  une  note  de  police  :  «  La  femme 
de  Guignard,  secrétaire  de  M.  Le  Coq,  demeurant  chez  son  maître 
au  faubourg  Saint-Germain,  est  opiniâtre,  quoique  son  mari  soit 
converti,  il  serait  à  propos  de  la  faire  enfermer  en  quelque 
monastère»  (Fr.  7082  f"  124). 

La  Reynie  répondit  à  cette  note,  le  2  avril  1686  :  «  Vous  direz 
au  sieur  Guignard  qu'y  ayant  ordre  de  ne  laisser  pas  une  seule 
femme  de  la  R.  sans  l'enfermer,  la  sienne  ne  peut  pas  demeurer 
en  cet  état,  et  qu'il  faut  nécessairement  qu'elle  ait  fait  sa  réunion 
dans  vingt-quatre  heures  au  plus  tard»  (Fr.  7o53  f"  110). 

Le  commissaire  ajoute  en  marge  :  «  M"'^  Guignard  m'a  dit  que 
vingt-quatre  heures  ne  lui  suffisaient  pas  et  qu'elle  n'avait  nul 
dessein  de  se    réunir   à   l'Eglise  ».    Sur   quoi    La   Reynie   donna 


148  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Parts. 

l'ordre  d'emprisonner  la  courageuse  femme.  Nous  ignorons  où  on 
l'enferma  d'abord,  mais  elle  fut  mise  aux  Filles  de  la  Croix  le 
5  août  (Fr.  yoSi  f"  264);  elle  obtint,  le  2  octobre,  la  permission  d'en 
sortir  momentanément,  et  fut  transférée  par  ordre  du  4  août  1687 
à  la  citadelle  de  Nantes,  où  on  n'envoj'ait  que  les  plus  inconvertis- 
sables  (O'  3o  et  3i).  Le  2  décembre  de  la  même  année,  le  P. 
Bordes  recommandait  de  nouveau  à  La  Reynie  «le  pauvre 
Guignard  »  fortement  disposé  à  «  bien  user  de  la  grâce  et  de  la 
justice  qu'on  lui  ferait»  (Fr.  7o53  f°  122). 

GuiLLARD  (Jacques),  mis  au  For-l'Evêque  pour  la  R.  le 
18  février  1686  (Fr.  7o5i  f°  3o5),  fut  envoyé  le  6  mai  à  la  Bastille, 
en  même  temps  que  la  personne  arrêtée  avec  lui  (O'  3o). 

Pierre  Guillard,  natif  de  Cozes  (Charente-Inférieure)  et  cor- 
donnier dans  la  rue  de  Seine,  fut  arrêté  avec  Attainville  et  Caillot, 
pour  l'affaire  de  l'assemblée  du  faubourg  Saint-Germain.  On  le 
mit  au  For-l'Évêque  le  8  décembre  1686.  Françoise  Mahiou,  sa 
femme,  saisie  par  la  police  dans  la  maison  où  se  tenait  l'assemblée, 
fut  enfermée  dans  la  prison  de  l'Abbaye.  Elle  avait,  paraît-il, 
abjuré  à  Saint-Eustache  (Fr.  7o5i  f°  280).  Dans  la  supjiilique  qu'il 
fit  écrire  le  29  mars  1687,  Guillard  prétend  s'être  justifié  du 
soupçon  d'assemblée,  dans  l'interrogatoire  qu'on  lui  a  fait  subir  il  y 
a  trois  mois,  et  se  déclare  prêt  à  abjurer  entre  les  mains  de  la 
duchesse  de  Luynes,  qui  l'est  venue  voir  deux  jours  auparavant.  Il 
abjura  le  jour  même  au  For-l'Evêque.  L'acte  d'abjuration  porte  la 
mention  suivante  :  Ne  sait  signer  (Fr.  7o5i  f"''  236,  244,  280,  286, 
3o5;  7o53  f^Sôg;  7o55  f°  447). 

Nous  ignorons  si  Jacques  et  Pierre  Guillard  étaient  parents  de 
leur  homonyme  du  faubourg  Saint-IMarcel,  lequel  reçut,  étant 
malade  en  1682,  la  visite  de  deux  moines  qui  rouèrent  sa  femme  de 
coups  (Fr.  7o5o  f"  61).  —  Etienne  et  Paul  Guillard,  fugitifs  dont  les 
rentes  furent  confisquées  (TT  429  et  433). 

Guillemot  et  sa  femme,  de  Paris,  relégués  à  Menestrou-sur- 
Cher  en  Berry,  le  19  décembre  i685  (O'  29). 

GuiLOMEAU,  dit  de  Vormes,  gendarme  écossais,  arrêté  et  mis 
à  la  Bastille  par  ordre  du  i3  juin  1692,  sur  le  soupçon  de  favoriser 
l'évasion  des  protestants.  Il  fut  relâché  le  24  juillet,  à  condition  de 
quitter  Paris  et  de  rejoindre  sa  cornette  (O'  36  et  Arc/i.  Bast.,  IX, 
488,  489).  11  entrait  de  nouveau  à  la  Bastille  le  i3  juin  1696  (Arse- 
nal, F.  Bast.  io,5o5). 


Emprisonnés  à  Paris.  149 

GuiNEAU  (Gédéon),  l'un  des  trois  protestants  de  Paris  qui 
n'avaient  pas  encore  abjuré,  mis  à  la  Bastille  le  9  janvier  1687 
(O'  3i). 

GuiRAN,  voir  Alizon. 

Guy,  voir  Dicq. 

GuYBERT.  Les  quatre  pasteurs  de  La  Rochelle,  Guybert,  Le 
Blanc,  Tandebaratz  et  De  Laisement,  condamnés,  le  12  septembre 
1684,  au  bannissement  perpétuel  et  à  la  confiscation  de  leurs  biens, 
sous  le  prétexte  mensonger  d'avoir  souffert  une  relapse  dans  leur 
temple,  en  appelèrent  au  Parlement  de  Paris  et  se  constituèrent 
prisonniers  le  9  octobre  à  la  Conciergerie,  d'où  ils  furent  transférés 
à  la  Bastille  le  2  janvier  1685'.  On  leur  rendit  la  liberté,  le  17  mai, 
en  cassant  le  jugement;  mais  le  temple  de  La  Rochelle  était  démoli: 
c'était  tout  ce  qu'on  voulait  (Benoit,  V,  753,  Bullet.,  XI,  267^  Fr.  pr. 
V,  241,  VI,  455  b,  et  -2,"  édit.,  II,  597;  Ravaisson,  Arch.  de  la  Bast, 
VIII,  809).  Le  i3  avril,  Courcier,  théologal  de  Notre-Dame,  avait  été 
autorisé  à  se  rendre  à  la  Bastille  pour  essayer  de  convertir  le 
ministre  Le  Blanc. 

Tandebaratz  revint  en  France  et  y  abjura  vers  1700. 

GuYON  (M™*^),  nouvelle  catholique,  enfermée  dans  le  couvent 
Sainte-Marie  de  la  rue  Saint-Antoine,  en  sortit  par  ordre  du  7  sep- 
tembre 1688  (O»  32). 


Hamon,  originaire  de  Caen  et  ci-devant  greffier  du  bureau  des 
trésoriers  de  France,  venu  d'Alençon  à  Paris  avec  sa  femme  et  sa 
belle-sœur  après  avoir  vendu  sa  charge,  fut  arrêté  chez  la  dame  de 
La  Fontaine,  rue  Neuve-Saint-Eustache,  le  9  janvier  1688,  sur  le 
soupçon  qu'il  voulait  passer  à  l'étranger.  Le  19,  La  Reynie  était 
autorisé  à  le  relâcher  sous  caution  (O'  82).  —  Louis  Hamon, 
condamné  aux  galères  perpétuelles,  en  1687,  pour  avoir  fait  évader 
de  France    plusieurs   de  ses    coreligionnaires,   interjeta    appel  le 


'  «Paris  10  janvier  i685.  Je  ne  sais  si  je  depuis  peu  de  semaines,  en  furent  trans- 

vous  ai  mandé  que  le  lendemain  du  jour  fére's  dans  la  Bastille,  où  tout  le   monde 

de  l'an,  les  quatre  ministres  de   La  Ro-  les    put    aller    voir   librement»  {Bullet., 

chelle,  dont  trois  avaient  été  environ  trois  2»  sér.,  XII,  71). 
mois  dans  la  Conciergerie  et  le  quatrième 


i5o  Révocation  de  l'Edif  de  Nantes  à  Parts. 

2.5  septembre,  et  obtint  des  lettres  de  rémission,  le  12  juillet  1688, 
sans  doute  grâce  à  l'abjuration  (voir  Toffin). 

Haran,  banquier  de  la  rue  de  la  Chpnverrerie,  figure  dans  la 
seconde  catégorie  des  négociants  mandés  chez  Seignelay  le 
14  décembre  i685;  comme  il  ne  paraissait  pas  disposé  à  s'y  rendre, 
La  Reynie  s'efforça  de  l'effrayer  le  26  novembre,  et  le  lendemain 
des  poursuites  étaient  commencées  par  le  procureur  du  roi  contre 
cet  «opiniâtre».  Rien  n'y  fit,  aussi  Haran  fut-il  exilé  le  19  décembre 
à  Azay-le-Ferron  en  Touraine(0'  29).  En  1700,  le  ministre  Leclerc 
tenait  des  assemblées  chez  ce  prétendu  nouveau  converti,  qui 
habitait  alors  la  rue  Bertin-Poirée. 

Hatton,  veuve,  expulsée  du  royaume  en  1688,  voir  II,  290. 

Harques  (Elisabeth),  enfermée  dans  un  couvent  de  La  Villette, 
dont  la  supérieure  reçut,  le  27  mai  i685,  l'ordre  de  la  retenir 
jusqu'à  nouvel  avis. 

Hauduroy,  voir  Chastelain. 

Hauteville.  Pontchartrain  écrivait  à  D'Argenson,  le  29  juin 
1699;  «Si  vous  pouvez  découvrir  oîi  se  retire  le  nommé  Haute- 
ville,  marchand  de  Dieppe,  il  faudra  le  faire  arrêter»  (O^  43). 

Hébert  (Samuel),  compagnon  orfèvre,  mis  au  Grand-Chàtelet 
pour  la  R.  le  3  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f°  SgS),  est  probablement  le 
personnage  au  sujet  duquel  Chàteauneuf  écrivait  à  La  Reynie,  le 
6  décembre  de  la  même  année  :  Hébert,  qui  travaille  depuis  huit 
ans  chez  Lebel,  orfèvre,  fait-il  son  devoir  et  mérite-t-il  sa  part  des 
biens  de  sa  mère  sortie  du  royaume  ?  (Fr.  7o53  f"  468). 

Heck,  voir  II,  472. 

Hélot,  fugitif,  arrêté  au  commencement  de  septembre  1699, 
et  envoyé  à  l'Hôpital-Général,  prétendit  avoir  été  incité  à  la  fuite 
par  Louis  Brulefer,  de  Lizy-sur-Ourcq,  qui  voulait  faire  passer  à 
l'étranger  sa  nièce  âgée  de  douze  ans. 

Hérost  (Anne),  voir  II,  443. 

Herpin.  Desmarais-Herpin,  nommé  enseigne  de  vaisseau  le 
28  février  1670,  lieutenant  de  port  le  i<='' janvier  1682,  capitaine  du 
port  de  Belle-Isle  le  3  décembre  1691,  fut  destitué  le  5  février  1698 
et  arrêté  à  Versailles  en  vertu  d'un  ordre  du  i5  avril,  parce  qu'on 
craignait  qu'il  n'allât  servir  à  l'étranger.  Mis  à  la  Bastille  le  18,  il 
en  sortit  le  9  juillet,  par  ordre  du  7,  à  la  sollicitation  de  son  frère. 


Emprisonnés  à  Paris.  i5i 

Il  fut  rétabli  lieutenant  de  vaisseau  le  24  novembre  1701,  lieutenant 
de  port  le  i3  août  1707,  et  mourut  le  i"  février  1709  {Arch. 
Bast.,  X,  i). 

Hersant  (M"*"),  enfermée  à  Penthemont  le  7  février  i683  aux 
frais  de  ses  parents  (O  '  27),  était  sans  doute  fille  d'Henri  Hersant, 
joaillier,  âgé  de  cinquante-huit  ans,  qui  demeurait  sur  le  quai  de 
l'Horloge,  au  Saphir,  avec  sa  femme  Charlotte  Guy  et  quatre 
enfants.  Son  fils  Henri,  âgé  de  trente-deux  ans,  tenait  aussi  bou- 
tique de  joaillerie,  proche  le  Saphir.  Toute  la  famille  abjura  le 
25  novembre  i685,  et  l'un  des  deux  joailliers  signa  le  14  décembre 
chez  Seignela}^  (Fr.  7052  f°  214  et  7o55  f°=  3i4  et  3 16). 

Henriette  Hersant,  femme  de  l'avocat  Coquelard,  de  la  rue 
Bertin-Poirée,  et  sa  fille  Henriette,  n'abjurèrent  qu'après  le  i5  jan- 
vier 1686,  c'est-à-dire  grâce  à  la  dragonnade  (Fr.  7o5i  f°  116). 

Les  Extraits  des  Registres  de  Charenton  mentionnent  Elisabeth 
Hersant,  qui  fut  en  1670  marraine  d'un  fils  du  peintre  Abraham 
Pierret,  et  Suzanne  Hersant,  femme  de  Bonaventure  Champion, 
marchand,  dont  le  fils  Bonaventure  Champion,  peintre,  épousait  en 
1673  Marie  Bauche,  veuve  du  peintre  Charles  Michelin. 

y[me  (J^  Plessis-Rambouillet  fut  confiée  en  1687  à  une  dame 
Hersant,  qui  se  flattait  d'être  plus  habile  convertisseuse  que  la 
duchesse  d'Aumont. 

Adam  Hersant,  de  Paris,  ouvrier  en  soie,  Marie  Olivier,  sa 
femme,  et  Pierre  Jourdain,  gantier,  aussi  de  Paris,  furent  arrêtés  à 
Rouen,  voulant  passer  en  Hollande  sous  la  conduite  de  Pié-Noël 
(Tourlet,  invent.  TT). 

Un  Hersant  était  réfugié  à  La  Haye  dès  le  23  février  i685 
(Lettres  de  Claude).  Catherine,  veuve  Hersant,  âgée  de  76  ans, 
Charlotte,  âgée  de  32  ans,  Jean,  âgé  de  61  ans  et  un  de  ses  enfants, 
tous  de  Paris,  étaient  assistés  en  Angleterre,  la  première  en  1703, 
les  autres  en  1705  (Ms.  B.  du  pr.). 

Le  26  mai  1700,  Pontchartrain  ordonnait  d'arrêter  Hersan, 
conseiller  au  Chàtelet  et  de  le  conduire  à  la  Charité  de 
Charenton  (O  ^  44). 

Heucourt.  Elisabeth  Le  Comte-de-Nonant,  fille  unique  de 
Josias,  sieur  d'Apremont,  avait  apporté  en  dot  à  Louis  de  Saint- 
Delys,  marquis  d'Heucourt  (Somme),  le  fief  de  Wargnies,  où 
l'évêque  d'Amiens  fit  interdire  Texercice  dès  1680.  En  1682,  le 
marquis  ayant  abandonné  la  Picardie,  remplissait  les  fonctions  de 
commissaire  royal  au  synode  de  Quevilly.  On  lit  dans  les  Mémoires 


i52  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

de  Bostaquet:  «Les  marquis  d'Heucourt  et  d'Orbec  paraissaient 
inébranlables  lorsqu'on  apprit  que  les  cuirassiers  marchaient  sur 
Rouen;  mais  ils  succombèrent»  (p.  97).  Le  premier  obtint,  le 
16  janvier  1686,  la  permission  de  séjourner  à  Paris  (O  '  3o).  Le  26, 
]y[me  d'Heucourt  ayant  fait  abjuration,  les  troupes  qui  saccageaient 
sa  maison  et  sa  terre  de  Bondoufles  dans  le  Hurepoix,  à  six  lieues 
de  Paris,  reçurent  l'ordre  de  se  retirer.  On  devine  ce  que  pouvait 
valoir  une  conversion  arrachée  par  de  semblables  moyens.  Bientôt 
la  marquise  se  repentit  de  sa  faiblesse,  et  manifesta  ses  véritables 
sentiments  d'une  manière  qui  blessa  l'ambitieuse  favorite.  Louvois 
écrivait  à  l'archevêque  de  Paris  le  i5  avril  :  «Monsieur,  ce  billet  est 
pour  vous  donner  avis  que  j'envoie  à  M.  de  La  Reynie  les  ordres 
du  roi  pour  faire  arrêter  M™''  d'Heucourt,  et  la  conduire  à  l'abbaye 
de  Port-Royal.  C'est  M"'°  de  Maintenon  qui  l'a  demandé  au  roi» 
{Bidlet.,  2,"  sér.,  VII,  3i2).  Par  ordre  du  28  mai,  la  marquise  sortit 
de  Port- Royal  et  retourna  près  de  son  mari  (O  *  3o),  qui  laissait 
moins  paraître  son  antipathie  pour  les  cérémonies  du  culte  catho- 
lique. L'usage  qu'elle  fit  de  sa  liberté  nous  est  révélé  par  un  billet 
fort  curieux,  que  Seignelay  adressait  à  son  oncle  Colbert  de  Croissy, 
le  8  septembre  1687  :  «  Le  roi  ayant  été  informé  que  le  ministre  de 
l'ambassadeur  de  Hollande  va  souvent  chez  M""''  d'Heucourt,  qu'il 
s'y  fait  quelque  sorte  d'assemblée  de  nouveaux  convertis,  et  qu'étant 
ensemble  ils  prennent  des  assignations  pour  se  trouver  en  d'autres 
lieux  à  la  campagne,  où,  sous  prétexte  de  promenade,  il  se  ren- 
contre un  nombre  considérable  de  personnes  qui  confèrent  avec  ce 
ministre  sur  des  matières  de  religion,  Sa  Majesté  m'a  ordonné  de 
vous  écrire  de  prendre  ses  ordres  pour  parler  à  l'ambassadeur,  afin 
qu'il  empêche  la  mauvaise  conduite  de  son  ministre  à  cet  égard» 
(O'  Si),  a  ce  billet  était  jointe  une  lettre  de  cachet  pour  arrêter  la 
marquise  et  l'envoyer  au  château  de  Guise.  M.  et  M"''  d'Heucourt, 
accompagnés  de  leurs  filles  Marie-ÉIisabeth,  âgée  de  vingt  et  un 
ans,  et  Madelaine,  âgée  de  dix-sept  ans,  sortirent  du  royaume  en  1688; 
ils  firent  reconnaissance  publique  de  leur  faute  à  Londres,  le  i^'' juillet, 
dans  l'église  de  la  Savoye.  Leurs  biens  furent  confisqués,  et  ceux  du 
marquis^  donnés  à  l'abbé  de  Feuquières,  neveu  de  sa  mère  (TT338). 
La  terre  de  Sancourt  appartenant  à  la  marquise,  fut  donnée  par 
moitié  à  ses  neveux  François  et  Pierre  de  Civile-Villerets,  frères, 
et  à  ses  quatre  nièces,  Susanne  Morin  du  Loudon,  marquise  de 
Clermont,  Françoise  Morin  du  Loudon,  veuve  d'Arthur  Lohier  de 
Convains,  la  comtesse  d'Estival,  et  Elisabeth  Morin  du  Loudon, 
veuve  de  Christophe  Prévost,  sieur  de  la  Boutière  (TT  225  et  226). 


Emprisonnés  à  Paris.  i53 

C'est  sans  doute  le  frère  du  marquis,  Henri-Robert  de  Saint- 
Delys,  qui  fut  dénoncé  comme  fort  mal  converti.  Celui-ci  avait  épousé 
en  1670  Marie  Justel,  que  nous  voyons  détenue  au  château  de 
Lafère  sous  le  nom  de  M""=  de  Saint-Delys,  et  qui  en  sortit  par  ordre 
du  25  septembre  1687,  pour  être  remise  au  marquis  d'Heucourt 
son  beau-frère. 

HiBON  (Esther),  veuve  de  Matthieu  Frontin,  mise  au  For- 
l'Evêque  pour  la  R.,  le  18  février  1686  (Fr.  7o5i  f'^  3o5). 

HiLAiRE  (Deux  demoiselles)  et  leur  femme  de  chambre,  figurent 
comme  payant  leur  pension  sur  la  liste  des  Nouvelles-Catholiques, 
dressée  le  i^"'  février  1687  (Fr.  7002  f"  3i). 

HiLFLED,  expulsé  du  royaume  en  1689,  voir  II,  290. 

HouDRY.  Deux  fugitives  de  ce  nom  furent  arrêtées  à  Lafère  le 
22  octobre  i685.  F.  Houdr}^  signa  le  14  décembre  chez  Seignelay 
(Fr.  7o53  f  154). 

Hubert  (M"^).  Le  sS  novembre  1699,  Pontchartrain  ordonnait 
à  Phelypeaux  de  laisser  à  l'Hôpital-Général  «pour  y  être  instruite» 
Marie-Anne  Hubert  «très  ignorante»  (0*43).  Cinq  années  plus 
tard  (26  novembre  1704^,  le  roi  la  fit  mettre  aux  Nouvelles-Catho- 
liques, parce  que  sa  conversion  paraissait  suspecte  (O  25i). 

HuDEL,  proposant  poitevin,  mis  à  la  Bastille  en  1690,  en  sortit 
par  ordre  du  29  septembre  1692,  avec  ses  compatriotes  Des  Minières 
et  La  Gaillarderie.  Tous  trois  furent  envoyés  au  château  de  Loches. 
Hudel  passa  un  quart  de  siècle  dans  diverses  forteresses,  et  aussitôt 
relâché,  reprit  ses  courses  missionnaires  (O  ^  35  et  Lièvre). 

HuET  (M""),  enfermée  dans  un  couvent  en  1687,  pouvait  être 
la  fille  ou  la  sœur  de  Jean  Huet,  imprimeur-libraire,  qui  avait 
épousé,  en  1674,  à  Charenton  Susanne  Rondeau,  fille  d'Isaac, 
ouvrier  en  drap  d'or  et  de  soie. 

HuiBRECHTS,  voir  Plat. 

HuLAiN  (Antoine),  de  Landouzy-la-Ville,  condamné  à  Laon  aux 
galères,  sans  doute  en  qualité  de  guide,  interjeta  appel  et  fut  écroué 
au  Châtelet  de  Paris  le  3o  octobre  1686.  Le  Parlement  de  Paris 
confirma  la  sentence,  le  18  décembre  i685.  Hulain  mourut  à  la 
peine  (Reg.  d'écrou,  du  Palais  de  justice). 

HuMFREY,  guide,  qui  avait  conduit  Massanes  à  l'étranger,  arrêté 
le  5  juillet  1687,  par  ordre  du  24  juin  (O'  3i).  Voir  II,  43i. 

HuvÉ,  voir  Bernard. 


i54  Révocation  de  l'Êdit  de  Nantes  a  Paris. 

Ibussy  (M"''  d'),  enfermée  dans  quelque  couvent  de  Paris,  fut 
remise  à  son  oncle,  M.  d'Ibussy,  en  vertu  d'un  ordre  du  2  février 
1686  (O'  3o). 

Imbert,  dit  Petitval,  voir  II,  579. 

Isabelle  ou  Isabeau,  femme  de  chambre  de  la  demoiselle 
Gachon,  mise  à  l'Hôpital-Général  le  14  octobre  1699,  mérita  par  sa 
constance  d'être  envoyée  le  9  décembre  aux  Nouvelles-Catholiques 
(0'43). 


Jacob  (Pierre),  bourgeois  de  Paris,  marchand  de  soie,  rue  du 
Plat-d'Étain  près  le  cloître  Sainte-Opportune,  et  sa  sœur  Marie, 
fugitifs,  furent  arrêtés  à  Lafère  le  22  octobre  i685  et  ramenés  à 
Paris.  On  mit  Marie  aux  Nouvelles-Catholiques;  elle  figure  sur  la 
liste  du  14  décembre  1686  comme  encore  protestante  et  servant 
M'"'^  de  Sainte-Hermine  et  d'autres  recluses  (Fr.  7o5i  f°  248).  Quant 
à  Pierre,  il  fut  conduit  le  18  novembre  au  For-l'Evêque,  où  il  se 
trouvait  encore  le  19  février  1686.  Il  n'en  sortit  qu'après  avoir 
abjuré  ;  mais  dans  l'intervalle  ses  marchandises  avaient  été  mises 
sous  scellé,  ses  meubles  vendus,  et  il  était  en  outre  condamné  à 
payer  400  livres  au  sergent  Roger,  envoyé  en  garnison  chez  lui. 
Il  demanda  que  la  somme  fût  diminuée.  Sa  femme,  Susanne  Daniel, 
lui  avait  donné  au  moins  une  fille,  Susanne,  mariée  en  1662  à 
Charles  Drelincourt,  docteur  en  médecine  (Fr.  7o53  f"^  i54,  407  et 
7o5i  f°=  290,  3o5). 

En  1686  des  assemblées  étaient  signalées  chez  la  dame  Jacob, 
brasseuse,  dans  une  grande  maison  de  la  petite  rue  Taranne,  ayant 
deux  entrées,  l'une,  rue  Taranne,  et  l'autre,  rue  du  Sabot  (Fr.  7082 
f°  118). 

Jacques,  voir  Heck. 

Jacquinet,  détenu  à  Vincennes,  mis  en  liberté  par  ordre  du 
10  juillet  1689(0'  33). 

Jacquinot  (M"'=).  Le  marquis  de  Seignelay,  qui  présidait  avec 
un  calme  imperturbable  à  l'enlèvement  des  enfants  et  à  l'empri- 
sonnement des  parents,  paraît  cependant  avoir  eu  comme  une 
velléité  d'attendrissement  à  l'égard  de  M"=  Françoise  Jacquinot 
«  extraordinairement  prévenue  de  sa  religion  »  (Fr.  7o5i  f"  236),  et  mise 
au  For-l'Évèque,  pour  refus  d'abjuration,  le  4  juillet  1686  (Fr.  7o53 
f"  168).  Il  écrivait  à  La  Keynie  le   26  décembre:   «La  demoiselle 


Emprisonnés  à  Paris.  i55 

Jacquinot,  opiniâtre,  est  petite-fille  du  [premier]  valet  de  chambre 
de  Henri  IV  et  fort  délicate,  et  semble  mériter  quelque  considération; 
il  vaudrait  peut-être  mieux  la  mettre  dans  un  couvent  ^ue  dans  un 
château  »  (O'  3o).  Dès  le  22  août,  le  roi  avait  ordonné  qu'on  la 
conduisît  aux  Nouvelles-Catholiques;  mais  la  place  manquait:  il 
fallut  longtemps  attendre.  Au  mois  de  janvier  1687,  La  Reynie  reçut 
de  la  mère  Garnier  le  billet  suivant:  «Nous  avons  préparé  une 
chambre  à  M"'=  Jacquinot,  qui  n'est  pas  celle  de  M'"''  de  La  Massaye, 
parce  qu'elle  n'a  pas  eu  agréable  de  changer  de  demeure;  mais 
nous  avons  mis  M"°  Bernon  dans  la  chambre  de  M""  la  maréchale 
de  Créquy...  Nous  n'avons  pas  un  pauvre  coin  où  nous  puissions 
mettre  personne  à  présent»  (Fr.  7o53  f°35).  Enfin  Desgrez conduisit 
la  prisonnière  à  son  nouveau  domicile  le  3i  janvier  1687,  par  ordre 
du  12  (O*  32).  Quand  Fénelon  et  les  Nouvelles-Catholiques  eurent 
acquis  la  conviction  qu'ils  ne  triompheraient  pas  de  la  constance  de 
la  pieuse  demoiselle,  Seignelay  ne  recula  nullement  devant  le 
traitement  qui  lui  avait  d'abord  paru  excessif.  Par  ordre  du  4  août, 
la  courageuse  huguenote  fut  envoyée,  avec  M""^  Guignard,  Monyer 
aînée  et  cadette,  de  Saint-Seurin,  du  Ry  cadette.  Le  Juge  et  de 
Larroque,  au  château  de  Nantes,  où  on  la  nourrit  sur  le  pied  de 
quinze  sols  par  jour,  aux  dépens  du  roi.  On  l'autorisa,  le  28  octobre,  à 
dépenser  une  somme  de  400  livres  qu'elle  avait  sur  la  banque  de  Lyon. 
Nous  la  retrouvons  encore  dans  le  même  château  le  6  février  1688, 
inscrite  à  raison  de  5oo  livres  par  an.  Elle  fut  peu  après  expulsée 
du  royaume  et  ses  biens,  donnés  à  sa  nièce  Marie-Anne  (O'  82). 

Jandun.  Philippe  Duhan,  seigneur  de  Jandun  en  Champagne, 
conseiller  d'Etat  et  privé,  était  venu  à  Paris,  dans  le  dessein  de 
passer  à  l'étranger,  avec  sa  femme  Marie  Danger,  fille  du  gouverneur 
de  Mézières  et  de  Charleville.  Tous  deux  furent  arrêtés  par  ordre 
du  8  décembre  1686  et  conduits  à  la  Bastille,  d'où  M™'=  de  Jandun 
fut  transférée  au  couvent  des  Filles  Sainte-Marie  de  Reims.  Philippe 
quitta  la  France  en  1687  et  se  retira  à  Berlin,  où  le  rejoignirent  sa 
femme  et  son  fils  Charles-Egide,  né  à  Jandun  le  14  mars  i685 
(O  <  3o;  Fr.  7052  f°  285,  7o53  f°  166  et  Fr.  pr.  IV,  38i). 

Philippe  appartenait  sans  doute  à  la  famille  parisienne  de  Jean 
Duhan,  seigneur  de  Jandun,  avocat  au  Parlement,  secrétaire  de 
Turenne,  puis  conseiller  du  roi,  marié  en  1654  à  Judith  Carton,  fille 
de  Florent  Carton,  receveur-général  des  gabelles  à  Saint-Quentin, 
et  l'année  suivante  à  Marthe  Croyé,  qui  lui  donna  Henri-Charles 
(i656),  Jean  (1657),  Charles  (1666)  Daniel  (1669). 


i56  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 

Jean  pouvait  être  frère  d'Eusèbe,  mercier,  mort  en  1677  âgé 
de  soixante-dix-sept  ans,  à  qui  sa  femme  Abigaïl  Coulomb  avait 
donné  au  moins  six  enfants. 

Janots  (Anne),  voir  Closroger. 

Jaucourt  (M"<==  de),  voir  II,  356. 

JoiGNY  (M™"  de).  Le  29  janvier  1686,  Seignelay  ordonnait  de 
mettre  dans  un  couvent  la  dame  de  Joigny,  qui  s'appelait  autrefois 
M"'=  de  Marans  et  qui  était  toujours  près  de  M"'=  de  Chabot.  On  la 
mit  aux  Nouvelles-Catholiques.  Le  i"  février  1686,  La  Reynie 
recommandait  à  la  supérieure  d'avoir  «  grand  soin  »  de  la  marquise 
de  Joigny,  et  de  faire  tout  ce  qu'elle  pourrait  «pour  l'obliger  à  se 
convertir».  La  marquise  sortit  du  couvent,  par  ordre  du  25,  sans 
doute  après  abjuration  (O'  3o).  —  Aurait-elle  quelque  chose  de 
commun  avec  Philippe  Leclerc  de  Juigné,  sieur  de  Vrigny-Joigny, 
qui  avait  épousé  la  veuve  de  Louis  de  Refuge,  laquelle  mourut 
protestante  en  1687?  {France  prot.,  VI,  472  b). 

JoLLivET  (Elisabeth),  mise  au  Grand-Chàtelet  pour  la  R,,  le 
2  août  1686  (Fr.  7o5i  f°=  288,  275,  288). 

JoLY  (Pierre),  avocat  au  Parlement,  né  en  i638,  fils  de  Jacob, 
procureur  au  Parlement,  et  de  Marie  d'Asnières,  avait  épousé  en 
1668  Anne  Damain,  fille  de  Nicolas,  sieur  de  Beauvoir,  et  d'Elisabeth 
Tassin.  Il  fut  l'un  des  derniers  à  abjurer,  n'ayant  donné  parole  au 
procureur-général  que  le  i5  janvier  1686,  ainsi  que  Da vin  (Damain?) 
qui  demeurait  avec  lui,  c'est-à-dire  pendant  que  la  dragonnade 
fonctionnait  à  Paris  (Fr.  7o5i  i"  85).  Il  sut  pourtant  inspirer  assez 
de  confiance  pour  qu'on  l'acceptât  le  2  mars,  ainsi  que  son  oncle 
Tassin,  ancien  de  Charenton,  comme  caution  de  sa  belle-sœur 
Elisabeth  Damain,  veuve  de  Charles  Brunier,  enfermée  à  la  Bastille, 
puis  au  Châtelet.  M"''  Joly,  refusant  de  suivre  l'exemple  de  son 
mari  et  celui  de  sa  soeur,  qui  avait  plié  pour  sortir  de  prison,  fut 
enfermée  dans  un  couvent  par  ordre  du  27  mars  (O'  3o).  —  Nous 
ignorons  si  Louise  Joly,  attachée  au  service  de  M""=  de  Médan  et 
dont  l'abjuration  eut  lieu  le  5  janvier,  appartenait  à  la  même  famille, 
(Fr.  7o55  f"  877).  —  Madelaine  et  Louise  Jolly,  condamnées  à  Laon, 
comme  fugitives,  à  être  rasées  et  enfermées  à  perpétuité  dans  des 
couvents  de  Chartres,  et  leurs  biens  confisqués,  interjetèrent  appel 
et  furent  écrouées  au  Châtelet  de  Paris  le  3o  octobre  1686.  Le  Parle- 
ment confirma  la  sentence  (Reg.  d'écrou  du  Palais  de  justice). 


Emprisonnés  à  Paris.  i57 

JossE,  relégué  à  Clamecy,  rappelé  par  ordre  du  21  juillet  1686 
(O'  3o). 

JouHAULT,  mis  à  la  Bastille  pour  la  R.,  le  i"^  février  1686 
(Arsenal,  Ms.  Bast.  10472). 

Jourdain  (Pierre),  voir  Hersant.  , 

Joyeux  (Jean),  soldat  au  régiment  des  gardes  suisses,  guide,  mis 
au  For-l'Evèque  pour  la  R.  le  18  février  1686,  s'empressa  d'abjurer, 
et  demanda  le  24  la  liberté  qui  lui  fut  accordée  le  2.5.  Mais  sur  les 
observations  de  La  Reynie  on  le  garda,  et  il  fut  transféré  le 
23  janvier  1687  au  château  de  Saumur^  d'où  il  ne  sortit  que  par 
ordre  du  i^""  octobre  1688  (Fr.  7o5i  f  3o5,  7o53  f  398  et  O*  3i, 
32).  —  Etienne  et  sa  femme,  Marie,  naturalisés  anglais  en  1700 
(Agnew). 

Julien  (Geneviève),  mise  aux  Nouvelles- Catholiques  le  17  mai 
1686,  figure  comme  «non  payante»  encore  protestante  et  servant 
les  autres,  sur  la  liste  dressée  le  14  décembre.  Peut-être  était-elle 
parente  d'Etienne  Julien,  de  la  rue  Sol}^,  qui  avait  abjuré  ou  signé 
le  16  janvier  (Fr.  7o5i  f'"'  170,  248  et  7062  f"  24),  ou  de  l'avocat 
Julien  enfermé  à  la  Bastille  en  1699  {Fr.  pr.,  X,  486). 

JuMET  (Jean),  marchand  de  Paris,  condamné  aux  galères  par  le 
Parlement  de  Bretagne,  le  i3  octobre  1686.  Libéré  en  1698  (Fr.  pr., 
2<=  édit.,  VI,  289). 

La  Baritaudière,  voir  Le  Maistre. 

La  Barre  (De),  gentilhomme  des  environs  de  Chevreuse 
(arrond.  de  Rambouillet),  fut  mis  à  la  Bastille,  le  10  décembre  1690, 
pour  la  R.  et  pour  des  discours  insolents  qu'il  n'avait  pas  tenus. 
En  effet,  Pontchartrain  écrivait  le  19  au  bailli  de  Chevreuse  : 

Par  l'interrogatoire  qui  a  été  fait  à  M.  de  La  Barre  à  la  Bastille,  il  a  paru 
qu'il  peut  y  avoir  eu  de  la  chaleur  contre  ce  gentilhomme  de  Ja  part  de  ceux 
qui  l'ont  accusé,  et  le  roi  l'a  fait  mettre  en  liberté  {Arc/i.  Basf.,  IX,  284,  235). 

M™^  de  La  Barre,  veuve  d'un  audiencier  de  la  chancellerie, 
habitant  le  quartier  Saint-Antoine,  fut  arrêtée  et  mise  dans  un 
couvent  par  ordre  du  14  février  1686  (O  '  3o). 

L'Église  réformée  de  Paris  comptait  dans  son  sein  plusieurs 
autres  familles  du  même  nom,  descendant  de  Josias  de  La  Barre, 
joaillier  du  duc  d'Orléans,  et  de  François  de  La   Barre,  orfèvre 


i58  Révocation  de  l' Edit  de  Nantes  à  Pans. 

demeurant  aux  galeries  du  Louvre.  Le  premier  eut  de  Renée  du 
Chesne,  sa  femme  :  Josias  (1621),  Paul  (1629),  Isaac  (12  janvier  i63i), 
Henri  (8  décembre  i63i),  Jacques  (i633),  Marguerite  (i635),  Jean 
(i636~>,  Benjamin  (i638),  Anne,  mariée  en  1668  à  Louis  Le  Vasseur, 
docteur  en  médecine.  —  Du  mariage  de  François  et  de  Marguerite 
Carré  naquirent  François  (1628),  qui  eut  pour  parrain  Josias,  et 
pour  marraine  Marie  Bahuche,  femme  de  Boulle,  menuisier  en 
ébène;  François  (i63o). 

Les  extraits  des  Registres  de  Charenton  mentionnent  encore  : 
Joseph  (1648)  et  Josias  (i65o),  fils  de  Pierre  de  La  Barre,  orfèvre. 

Joseph,  aussi  orfèvre,  abjura,  ainsi  que  sa  femme  Marie  et 
Marie  Villot,  leur  servante,  le  16  janvier  1686  (Fr.  17420  f°  193). 
Nous  ignorons  quel  était  l'orfèvre  du  même  nom  qui  avait  donné, 
dès  le  18  octobre  i685,  promesse  d'abjurer. 

Citons  encore  Judith  de  La  Barre,  veuve  de  François  Roussel 
et  âgée  de  soixante-six  ans,  qui  abjura  le  22  novembre  i685 
(Fr.  705 1  f°  358). 

La  marquise  de  La  Barre  (Anne  Vallée,  femme  d'Anne  de 
Chivré)  et  ses  filles  Françoise  et  Elisabeth,  âgées  de  vingt-neuf  et 
trente  ans,  rétractèrent  leur  abjuration  à  Londres,  le  29  mai  1687, 
dans  l'église  de  la  Savoye.  En  1698,  une  autre  marquise  de 
La  Barre,  bru  de  la  précédente,  Marguerite  Bodin,  femme  d'Henri 
de  Chivré,  réussit  à  sortir  du  royaume  avec  ses  deux  filles  (Bullet., 
3"=  série,  II,  559).  —  M""=  de  Médan  et  M"^  de  Chivré  établies  à  Rot- 
terdam en  1702  (B.  Fr.  pr.,  IV,  335,  Bullet.,  IX,  309). 

La  Berlière,  voir  Le  Maistre. 

La  Bizardière  (Savigny  de),  de  Chàtellerault,  mis  au  For- 
l'Évêque  comme  relaps  le  18  octobre  i685,  n'en  sortit  que  par 
ordre  du  3  mars  1686  (O  '  3o  et  Fr.  705 1  f°  3o5). 

La  Boulaye  (M"=  de).  Le  14  août  1686,  Seignelay  écrivait  à 
La  Reynie  :  «  Le  roi  m'ordonne  de  vous  envoyer  l'ordre  ci-joint 
pour  faire  mettre  dans  un  couvent  la  demoiselle  de  La  Boulaye, 
qui  loge  chez  la  dame  Crespé,  à  l'hôtel  de  Clamart,  rue  des  Quatre- 
Vents,  au  faubourg  Saint-Germain  »  (O  *  3o).  M"=  de  La  Boulaye 
fut  arrêtée  le  16  et  menée  à  l'Abbaye-au-Bois  (Fr.  7o53  f"  168), 
d'oii  elle  sortit  par  ordre  du  9  février  1687  (O  '  3i).  Elle  était, 
suivant  La  France  protestante,  IV,  542  b,  fille  de  Philippe  Eschallard, 
seigneur  de  La  Boulaye  en  Poitou,  baron  de  Châteaumur,  gou- 
verneur de  Fontenay-le-Comte,  mort  en  1616,  et  par  conséquent 
âgée  de  plus  de  soixante-dix  ans. 


Emprisonnés  à  Paris.  iSg 

Claude  fit  passer  en  Hollande  par  l'entremise  de  son  fils 
6000  livres  appartenant  à  M'"'=  de  La  Bou  [laye]  qu'il  appelait  «  notre 
bonne  et  ancienne  amie  ». 

La  Boulonnière  (Marie  de)  était  enfermée  aux  Nouvelles- 
Catholiques  à  la  fin  de  l'année  1698.  Le  i5  décembre,  Pontchartrain 
ordonnait  à  l'intendant  D'Ableiges  de  faire  payer  sa  pension  par  ses 
parents,  et,  en  cas  de  refus,  de  saisir  les  biens  qu'ils  avaient  près 
de  Niort  (O'  42).  Elle  sortit  de  la  maison  de  la  rue  Sainte-Anne, 
par  permission  du  22  août  1699,  pour  être  confiée  à  son  oncle  et  à 
sa  tante  Derval,  demeurant  à  Tonnerre  (O  '  43).  Le  sieur  de  la 
Maisonfort,  habitant  du  Havre  la  réclamait  au  mois  de  sep- 
tembre 1701  (O  248). 

Un  La  Boulonnière-Domanchin  abjurait  à  Paris  le  29  dé- 
cembre i685  (Fr.  7o55  f°  359). 

Il  y  avait  une  famille  Derval  à  Paris  (Reg.  de  Char.) 

La  Brandonière  (De),  voir  Des  Loires. 

La  Capelle,  voir  II,  471. 

La  Chapelle,  mis  à  Vincennes  par  ordre  du  3i  août  1686,  et 
transféré  de  la  prison  Saint-Martin  à  la  Bastille  avant  la  fin  de 
l'année,  est  évidemment  un  personnage  différent  de  La  Capelle 
(O  •  3o  et  Fr.  7o5i  f"  264). 

La  Chasteaudière  (Pierre  Vaslet  de),  avocat  de  Niort,  arrêté 
par  l'intendant  du  Poitou,  fut  envoyé  à  la  Bastille  où  il  entra  le 
19  décembre  1690,  en  même  temps  que  M.  de  La  Maisonneuve.  Le 
16  mai  suivant,  le  roi  invitait  M.  de  Besmaus  à  permettre  au  P. 
Bordes  de  l'Oratoire  de  conférer  avec  les  sieurs  de  Chàteaudière, 
Hudel  et  Grimaudet.  La  Chàteaudière  sortit  de  la  Bastille  sous 
caution  le  28  novembre  1691  par  ordre  du  20,  à  la  sollicitation 
de  M™^  Chardon  et  de  l'évêque  de  Valence,  et  en  prenant  l'engage- 
ment de  travailler  au  plus  tôt  à  sa  conversion  [Arch.  BasL,  X, 
236,  241).  Selon  M.  Lièvre  (III,  847),  on  le  retrouve  en  1698  dans 
la  prison  de  Niort  et  en  1699  dans  celle  d'Angoulème. 

La  Chaumerlière  (M""=  de),  emprisonnée  1689,  voir  II,  563. 

La  Chesnaye  (M"'=  de),  envoj^ée  chez  les  Hospitalières  de 
Blois,  par  ordre  du  i3  septembre  1699  (O'  84). 

La  Combe.  Le  i5  janvier  1686,  le  commissaire  Poiret  écrivait 
qu'il  attendait  pour  le  lendemain  ou  surlendemain  un  grand  effet 


i6o  Révocation  de  l'Édit  de  Nantes  à  Paris. 

des  édits  relatifs  à  la  conversion  des  domestiques,  et  qu'il  n'avait 
dans  son  quartier  qu'une  famille  obstinée,  celle  du  sieur  La  Combe, 
ancien  commis  aux  aides  (Fr.  yoSi  i°  91  et  17,421  f"  18).  Le  même 
jour  Seignelay  signait  l'ordre  d'arrêter  et  de  conduire  à  la  Bastille 
ce  protestant  indocile,  sans  doute  Jean  de  La  Combe,  qui,  avec 
Frégeville,  avait  assisté  en  qualité  de  témoin,  à  l'inhumation  du 
proposant  Bayle  en  1684  (Reg.  de  Char.),  et  dont  la  femme 
s'appelait  Elisabeth  Beauchamp.  Le  18  janvier,  M.  de  Besmaus 
annonçait  à  la  Reynie  que  M.  et  M™'=  de  La  Combe  étaient 
disposés  à  abjurer  avec  leur  famille,  ainsi  que  leur  parent  Meusnier, 
banquier,  sa  femme  et  une  parente  de  M.  de  Gillevoisin,  entre  les 
mains  du  curé  de  Saint-Michel,  «leur  bon  ami».  «L'amitié  que  ce 
curé  a  pour  eux  de  longue  main,  écrivait-il,  leur  fait  souhaiter  de 
faire  cette  action  entre  ses  mains»  {Arch.  de  la  Bast.,  VIII,  386). 
Sans  doute  M""'  de  La  Combe  n'abjura  point  ;  car  elle  fut  mise  dans 
un  couvent  par  ordre  du  27  mars,  et  nous  ignorons  ce  qu'elle 
devint  ensuite.  Quant  au  mari,  après  avoir  plié  pour  sortir  de  la 
Bastille,  il  fit  passer  ses  deux  filles  à  l'étranger,  méfait  pour  lequel 
il  faillit  être  arrêté  de  nouveau  en  1699;  mais  D'Argenson  fut 
d'avis  de  le  ménager  à  cause  de  son  grand  âge  et  parce  qu'il 
promettait  de  prendre  des  mesures  pour  le  retour  des  fugitives 
(X,  228  et  01  48,  28  octobre).  L'année  suivante,  feignant  de  vouloir 
les  ramener  en  France,  il  obtint  la  permission  de  les  aller  chercher 
en  Hollande  et  ne  revint  pas  (O  248,  lettre  du  19  mars  1701).  Nous 
ignorons  si  c'est  lui  qui  fut  naturalisé  anglais  en  1700.  Il  possédait 
dans  la  rue  du  Colombier  (aujourd'hui  rue  Jacob)  vis-à-vis  de 
l'abbaye  Saint-Germain-des-Prés,  une  maison  de  la  valeur  locative 
de  1400  livres  qui  fut  saisie,  et  n'était  plus  louée  que  56o  livres  en 
1722  (TT  14,  409  et  488). 

Un  Jean  Lacombe,  parisien  figurait  au  nombre  des  étudiants  de 
Leide  le  14  décembre  1689;  deux  ans  plus  tard  on  trouve  sur  la 
même  liste  un  Philippe-Jacob  de  Lacombe,  également  parisien. 
La  veuve  Marthe  Lacombe,  61  ans,  était  assistée  en  Angleterre  en 
1708  et  Jean-Louis  de  Lacombe  en  1705. 

La  Contaudière  (M™^  de),  voir  II,  578. 

La  Coste  (Françoise  Denis,  femme  de  Pierre),  mise  au  Grand- 
Châtelet  pour  la  R.,  le  18  octobre  1686  (Fr.  7o5i  f°^275,  288). 

La  Coudrière  (De).  Le  5  décembre  t686,  Louvois  ordonnait  à 
La  Reynie  de  faire  arrêter  à  Paris,  Jean  Babault,  sieur  de  La 
Coudrière,   gentilhomme   du   Poitou,   accusé   de    faire  passer   des 


Emprisonnes  à  Paris.  i6i 

religionnaires  hors  du  royaume  (Arch.  Bast.,  VIII,  440).  Il  demeu- 
rait rue  Neuve-Saint-Eustache  et  avait  épousé  Madelaine  Jodouin. 
Tous  deux  s'enfuirent  sans  pouvoir  emmener  leur  fille.  Bulteau, 
l'un  de  leurs  locataires,  auquel  ils  l'avaient  confiée,  réclamait 
plus  tard  200  livres  pour  l'entretien  de  l'enfant.  Leur  maison  fut 
confisquée  (TT  14). 

La  Croix  (De\  Trois  femmes  ou  filles  de  la  province,  signalées 
le  25  mai  1686  comme  venant  d'arriver  chez  Divri,  aubergiste  fort 
suspect  de  travailler  aux  évasions,  furent  arrêtées  le  lendemain; 
mais  l'une  d'elles  était  trop  malade  pour  qu'on  la  conduisît  en 
prison.  On  la  laissa  chez  Divri  en  donnant  des  ordres  pour  la  faire 
«instruire»,  parce  qu'elle  était  «encore  de  la  R.  P.  R.  ».  Cette 
fugitive,  nommée  Catherine,  était  fille  de  Pierre  de  La  Croix, 
marchand  à  Caen.  Seignelay  ordonna  le  3i  mai  à  M-  de  Gourgues 
d'avertir  les  parents  de  cette  demoiselle  de  la  retirer  près  d'eux 
lorsqu'elle  aurait  fait  abjuration  (O'  3o  et  Fr.  yoSa  f"'  160,  161). 

La  tempête  ayant  forcé  un  vaisseau  hollandais  de  relâcher  à 
Dunkerque,  on  arrêta  l'un  des  passagers  nommé  Jacques  de  La 
Croix,  natif  de  Montpellier.  En  sa  qualité  de  Français  réfugié  en 
Hollande  et  faisant  route  pour  l'Angleterre,  il  fut  condamné  aux 
galères  perpétuelles,  et  amené  à  Paris  dans  la  tour  Saint-Bernard, 
pour  y  attendre  le  passage  de  la  chaîne.  Sur  le  conseil  de 
l'exempt  Auzillon,  son  parent,  il  fit  abjuration  et  recouvra  la 
liberté  par  ordre  du  3o  juin  1689  (O'  33  et  Fr.  17,423  f"  25). 

Outre  le  peintre  Jean-Baptiste  de  La  Croix,  mort  avant  1639, 
les  Extraits  des  Registres  de  Charenton  mentionnent  plusieurs 
personnages  de  ce  nom  :  Marthe  de  La  Croix,  mariée  en  1668  à 
Jean-André  du  Clédat,  sieur  de  Castillon;  Christophe  de  La  Croix, 
sœur  de  Merval,  inhumé  en  1674,  David  de  La  Croix,  sieur  de 
Merval,  conseiller-secrétaire  du  roi,  marié  à  Marguerite  Hœuft, 
laquelle  lui  donna  Marie,  qui  épousa  en  1667  Alexandre  du  Vesc, 
sieur  de  Lalo,  conseiller  au  Parlement  de  Grenoble.  David  épousa 
en  secondes  noces  (i656)  Marie  Muisson  dont  il  eut  un  fils 
nommé  Louis-Henri  (i653).  A  son  tour,  Marie  Muisson  se  remaria 
en  1669  à  François  Morin,  sieur  de  Sendat,  guidon  des  gendarmes 
du  roi.  Le  3  mars  1687,  le  commissaire  Gazon  annonçait  que 
Louis-Henri  de  La  Croix,  capitaine  au  régiment  de  Conty,  beau-fils 
de  Morin  et  neveu  du  conseiller  Muisson,  était  passé,  lui  sixième,  à 
l'étranger,  laissant  probablement  des  biens  considérables  (Fr.  7o5i 
f"  281).  En  effet,  on  saisit  dans  la  rue  Saint-Martin  une  maison  qui 

m  u 


102  Révocation  de  l'Édît  de  Nantes  a  Paris. 

lui  appartenait  (TT  14).  Il  servit  en  Angleterre  sous  Schomberg 
avec  Masclari  {Méui.  de  Bostaquet,  p.  182). 

Un  La  Croix,  fruitier  à  Paris,  abjura  lors  de  la  Révocation, 
moyennant  la  somme  de  quarante-cinq  livres  (Fr.  yoSo  f"  i35). 

Enfin  Louvois  écrivait  à  M.  de  Besmaus  le  3  juin  1686,  au  sujet 
d'un  prisonnier  mis  à  la  Bastille  le  i5  mars: 

Le  roi  ayant  vu  par  une  lettre  de  M.  de  La  Croix,  capitaine  au  régiment 
d'Enghien,  la  disposition  où  il  est  de  se  convertir,  Sa  Majesté  m'a  recommandé 
d'expédier  l'ordre  ci-joint  pour  le  faire  mettre  en  liberté,  que  vous  n'exécuterez 
qu'après  qu'il  aura  fait  abjuration  {Arch.  Bast.,  VIII,  33i,  415). 

Ce  capitaine  s'appelait  Henri-David,  il  fut  admis  la  même  année  à  la 
Cène  à  La  Haye,  après  avoir  fait  acte  public  de  repentance  ;  en 
1692,  il  épousait  en  Angleterre  Madelaine,  fille  de  Théodore  Le 
Coq,  écuyer,  seigneur  de  Saint-Léger  et  des  Moulins,  et  de  Madelaine 
Muisson. 

Mentionnons  encore  Isaac  de  La  Croix,  fils  de  Jacques,  Judith, 
sa  femme,  Isaac,  Jean  et  Jacques,  leurs  fils,  naturalisés  anglais  en 
i685;  Moïse  La  Croix,  naturalisé  anglais  en  1687;  David  de  La 
Croix,  âgé  de  60  ans,  et  sa  fille,  assistés  à  Cantorbéryen  1708. 

La  Crosnière,  voir  Crosnier. 

Lades  (Marquis  et  Pierre),  fugitifs  arrêtés  en  Vermandois,  mis 
au  Grand-Châtelet  pour  la  R.  le  14  novembre  i685.  Tous  deux  y 
abjurèrent;  Marquis  en  sortit  le  4  décembre,  et  Pierre,  le  i5  (Fr. 
7o5i  f"  295). 

La  Perrière  (M""'  de)  fut  mise  aux  Nouvelles-Catholiques  le 
7  août  i685.  Pellisson  payait  pour  elle  i5o  livres  de  pension,  par 
ordre  du  roi.  La  liste  du  14  décembre  1686  la  mentionne  de  la 
manière  suivante:  «Serait  un  sujet  pour  la  maison  de  Saint-C^'r, 
étant  bien  demoiselle  et  pauvre»;  et  celle  du  i"  février  1687  nous 
apprend  qu'elle  était  âgée  de  onze  ans,  n'avait  pas  encore  communié 
et  ne  pouvait  être  sans  danger  remise  à  ses  parents  (Fr.  7o5i 
f°  248,  7o52  f""^  25  et  3o).  —  Elle  n'était  sans  doute  point  parente 
de  Gédéon  de  La  Perrière,  sieur  du  Tertre,  qui,  en  1641,  assistait 
comme  ancien  au  synode  de  Mer. 

La  Ferté-Civile,  voir  Caron,  II,  297. 

La  Fie  le  Comte  (Le  sieur  de),  relégué  à  Alençon,  en  fut  rap- 
pelé par  ordre  du  3  mars  1686  (O'  3o}. 


Emprisonnes  à  Paris.  i63 

La  Fontaine  (Les  De).  Jacques  Le  Maçon,  sieur  de  La  Fon- 
taine, petit-fils  du  célèbre  pasteur  de  Londres',  était  conseiller  du 
roi,  intendant  et  contrôleur-général  des  gabelles,  et  ancien  député 
pour  agir  aux  affaires  de  l'Église;  il  habitait  la  rue  des  Marais 
Saint-Germain,  et  n'avait  pas  encore  abjuré  au  mois  de  janvier 
1686,  non  plus  que  ses  voisins  Pressigny,  Le  Coq  de  Saint-Léger, 
Morin  et  Rozemont.  Il  fut  mis  au  Grand-Chàtelet  «pour  la  R.»  le 
3i  du  mois,  et  en  sortit  le  19  mars  après  abjuration  (Fr.  yoSi  f°  295). 

Il  avait  épousé  en  1664  Madelaine  d'Angennes,  dont  il  eut  douze 
enfants.  M"""  de  La  Fontaine  fut  conduite  à  la  Bastille  le  i3  février  avec 
ses  deux  filles  aînées  :  Anne-Marie  (i665)  et  Louise-Catherine  (1667}. 
Pour  en  avoir  plus  facilement  raison,  le  convertisseur  Gerbais  fit 
séparer  la  mère  de  ses  filles,  que  l'on  transféra  le  20  aux  Nouvelles- 
Catholiques  (O'  3o).  Le  27  avril,  il  écrivait  à  La  Rej^nie:  «La  mère 
Garnier  me  vient  de  mander  que  l'aînée  des  demoiselles  de  La 
Fontaine  paraissait  être  en  de  bonnes  dispositions  ;  il  serait  de  la 
générosité  du  roi  de  faire  quelque  chose  pour  ces  deux  demoiselles, 
supposé  qu'elles  se  réunissent.  Elles  sont  toutes  deux  jeunes,  ont 
du  mérite  et  de  la  qualité,  et  se  trouvent  dans  un  dénuement  entier 
par  le  désordre  des  affaires  de  leur  père  et  par  des  engagements 
où  s'est  jetée  leur  mère».  Quant  à  celle-ci,  ajoute  le  convertisseur, 
«  elle  n'a  pas  encore  voulu  prêter  l'oreille  depuis  plus  de  deux  mois 
et  demi  qu'elle  est  à  la  Bastille,  et  je  ne  sais  quelles  mesures  on 
peut  prendre  pour  l'obliger  d'entendre;  c'est  une  opiniâtreté  sans 
pareille  »  (Fr.  7o53  f°  i36). 

Cependant  M.  de  Besmaus,  gouverneur  de  la  Bastille  travail- 
lait aux  conversions,  même  en  dehors  de  la  Bastille  et  aux  Nou- 
velles-Catholiques, avec  autant  d'ardeur  qu'un  prêtre,  ainsi  qu'il 
résulte  des  lignes  suivantes,  non  datées  mais  évidemment  des 
premiers  mois  de  1686:  «Je  vous  supplie,  écrivait-il  à  La  Reynie, 
de  m'envoj-er  un  billet  pour  voir  M"''  de  Lespina}-,  qui  m'en  prie 
instamment.  M.  de  Lamon  avait  commencé  à  la  toucher  et  M"°^  de 
La  Fontaine.  Elles  sont  bien  fâchées  de  m'avoir  quitté.  Je  ne  gâterai 
rien  si  vous  me  permettez  de  les  voir  toutes  trois,  et  je  vous  en 
rendrai  compte»  (Fr.  7o53  f"'454).  Les  deux  demoiselles  de  La  Fon- 
taine abjurèrent  peu  après,  ainsi  que  les  D'Angennes  leurs  cousines- 
germaines,  afin  de  recouvrer  la  liberté  ;  Anne-Marie  sortit  des 
Nouvelles-Catholiques  le  26  juin  1686,  et  sa  sœur,  un  peu  avant  ou 
après.   Le  12  août,  on  les  conduisit  à  leur    mère    toujours    à  la 

1  Voir  De  Schickler,  Kgl.  du  Refuge. 


164  Révocation  de  l'Édit  de  Nantes  a  Paris. 

Bastille;  mais  ni  leurs  larmes,  ni  les  exhortations  du  P.  De  La  Tour 
d'Aliès*  ne  purent  la  faire  faiblir.  Avant  la  fin  de  l'année  Anne- 
Marie  et  Catherine,  accompagnées  de  leurs  cousines  D'Angennes, 
étaient  réfugiées  à  La  Haye  ;  elles  firent  reconnaissance  publique 
de  leur  faute  en  1687.  Elles  passèrent  ensuite  dans  le  Brandebourg 
avec  leurs  cousines  ;  Anne-Marie  y  épousa  Frédéric  de  Wulcknitz, 
seigneur  de  Cuchern,  chevalier  de  l'ordre  de  Saint-Jean  (Erman  et 
Reclam,  IX,  118). 

Dans  l'espoir  d'amollir  M"""  de  La  Fontaine,  on  permit  aussi  à 
son  mari  de  lui  rendre  visite,  le  3i  octobre  1686.  Enfin  l'entrevue 
n'ayant  point  produit  le  résultat  désiré,  la  prisonnière  fut  envoyée, 
le  4  août  1687,  à  la  citadelle  d'Amiens  (O  '  3i),  d'oîi  elle  sortit,  par 
ordre  du  i3  mai  1688,  pour  aller  passer  trois  mois  près  de  son 
mari  (O*  82).  Il  est  probable  qu'elle  avait  abjuré,  sans  quoi  elle  eût 
été  expulsée  du  royaume  ;  mais  elle  courut  aux  assemblées  dès 
qu'elle  fut  rentrée  à  Paris.  Au  mois  de  novembre  1690,  le  roi  eut 
avis  sans  l'intermédiaire  du  heutenant  de  police,  qu'il  se  faisait  des 
assemblées  d'une  quarantaine  de  nouveaux  catholiques  chez  le  sieur 
et  la  dame  de  La  Fontaine,  rue  des  Marais,  le  long  du  jardin  de 
l'hôtel  de  Liancourt;  qu'un  nommé  Pressigny  en  était  le  personnage 
principal,  et  qu'une  femme  étant  venue  à  mourir,  on  avait  répandu 
le  bruit  pour  éviter  d'appeler  un  prêtre,  qu'elle  était  morte  subite- 
ment (O'  34). 

Le  5  septembre,  nous  retrouvons  M.  et  M™^  de  La  Fontaine  à 
la  Bastille,  où  on  les  avait  conduits  pour  les  obliger  à  représenter 
leur  fils  fugitif,  réfugié  en  Suisse  (un  autre  avait  été  mis  dans  le 
collège  des  Jésuites)  (O'  87).  «Ils  assurèrent,  disent  les  Mémoires 
de  la  Bastille,  qu'ils  n'avaient  point  eu  de  part  à  son  évasion. . .  et 
montrèrent  qu'ils  se  résoudraient  plutôt  à  mourir  dans  leur  prison 
qu'à  rappeler  leur  fils.  Ils  faisaient  l'un  et  l'autre  profession  ouverte 
de  la  R.  P.  R.  Ils  avaient  déjà  passé  une  fois  par  la  Bastille  à  cause 
de  la  religion,  et  cette  seconde  épreuve  à  laquelle  ils  résistèrent 
encore  dut  les  rendre  célèbres  parmi  les  autres  protestants  de 
Paris».  Ils  n'en  sortirent  que  le  3o  septembre  1694  en  vertu  d'un 
ordre  de  la  veille  {Arch.  Bast.,  X,  3). 

La  Force,  voir  II,  826. 

La  Fortune  de  Tilladet,  voir  Roger. 

»  11  demandait  le  7  avril  1686  la  per-  cousine  germaine,  je  prends  grand  part  à 
mission  de  voir  à  la  Bastille  M-  de  La  sa  conversion  et  j'espère  y  pouvoir  contri- 
Fontaine.  «Comme  elle  est,  disait-il,  ma       buer  »  [RuUet.,  4»  st'rie,  1.28'!. 


Emprisonnés  à  Paris.  i65 

La  Fredonnière  (M"""  de)  avait  suivi  à  l'étranger  son  mari 
Coutance  de  La  Fredonnière,  dont  les  biens  furent  donnés  à  leurs 
enfants  le  i6  avril  1686;  en  outre,  un  sieur  de  La  Fredonnière 
obtint,  le  29  juillet,  un  brevet  de  600  livres  de  pension.  Etant 
rentrée  en  France,  M'"''  de  La  Fredonnière  fut  arrêtée,  et  transférée 
des  prisons  de  Vendôme  à  l'abbaye  de  Port-Royal,  par  ordre  du 
3  juin.  Le  26  août  1687,  le  P.  Bordes  informait  La  Reynie  qu'elle 
avait  obtenu  la  permission  de  choisir  le  couvent  où  elle  serait  mise, 
et  demandait  pour  elle  une  pension  de  600  livres,  qui,  selon  La 
France  protestante,  2"  édit.,  IV,  858,  lui  aurait  été  accordée  en  1686. 
Il  y  a  évidemment  là  une  confusion. 

La  Fresnaye  (M"'  de),  voir  II,  246. 

La  Fuitte  et  Genuit,  voir  II,  287. 

La  Gaillarderie,  voir  II,  377. 

La  Garrigue  (Jean  de),  béarnais  âgé  de  trente-cinq  ans  et 
capitaine  de  vaisseau,  avait  épousé  à  Charenton,  en  1684,  Marie- 
Jeanne  de  Lussan,  fille  de  Henri,  apothicaire  du  roi,  laquelle  lui 
donna  une  fille  la  même  année.  Au  mois  de  janvier  1686,  M™^  de 
La  Garrigue,  habitant  la  rue  des  Filles-Dieu,  quartier  Saint- 
Eustache,  était  signalée  comme  protestante  opiniâtre,  tandis  que  sa 
mère,  Jeanne  Aubertin,  fille  du  célèbre  pasteur  et  veuve  depuis 
i68r,  avait  signé  (Fr.  7o5i  f°''  119  et  120).  M""'  de  La  Garrigue  fut 
mise  dans  un  couvent,  par  ordre  du  20  février. 

La  Gastevine  (Le  sieur  de),  prisonnier  pour  la  R.  à  la 
Conciergerie,  fut  relâché  le  4  avril  1686,  à  la  demande  de  M.  de 
La  Case,  enseigne  aux  gardes,  après  avoir  fait  abjuration  (Fr.  17421 
fôo). 

Laget  (M"^),  «non  payante»,  mise  aux  Nouvelles-Catholiques 
le  29  juillet  1686.   «M.  de  Saint-Sulpe  doit  la  retirer»  (Fr.  7052 

fo  24). 

La  Girardière  (De),  gentilhomme  poitevin,  enfermé  à  la  Bas- 
tille, est  mis  en  liberté  par  ordre  du  17  novembre  1689  {Arch. 
Basf.,  IX,  174). 

La  Grange  (La  femme  du  cordonnier),  mise  à  l'Hôpital- 
Général  et  autorisée  à  en  sortir  au  commencement  de  mars  1690, 
était  encore  prisonnière  le  12  (O^  84). 

La  Guipière  (M"*),  expulsée  du  royaume  en  1688. 


i66  Révocation  de  l'Édit  de  Nantes  à  Paris. 

La  Haye  (Denise  de),  peut-être  fille  de  Charles,  sieur  de  La 
Jurie,  lieutenant  de  l'artillerie,  mort  en  lôSg,  fut  transférée  des 
Filles  repenties  chez  les  Cordelières  du  faubourg  Saint-Marcel,  par 
ordre  du  4  juin  1686,  et  par  ordre  du  i5,  chez  les  Bénédictines 
de  la  rue  des  Postes,  d'où  elle  sortit,  par  ordre  du  16  novembre 
(O  «  3o). 

La  Haye  (Etienne),  perruquier  âgé  de  vingt-quatre  ans,  nou- 
veau converti,  absenté  de  Paris  à  dessein  de  passer  en  Angleterre. 
Le  8  avril  1699,  Pontchartrain  ordonnait  à  M.  de  Louvigny  de 
l'arrêter  à  Harfleur  ou  à  Montivilliers,  et  de  l'envo^^er  à  la  Bastille 
iO  «  43). 

La  Héronnière  (Le  sieur  de),  détenu  à  la  Bastille,  fut  mis  en 
liberté  par  ordre  du  28  avril  1687  (O  *  3i). 

La  Hogue  (Marthe  de),  voir  II,  586. 

Laisement  (De),  voir  Guybert. 

La  Javelière,  voir  Des  Loires. 

Lalo  (Alexandre  de  Vesc  de),  de  la  maison  d'Epeluche,  ex- 
conseiller au  Parlement  de  Grenoble,  se  trouvant  au  faubourg 
Saint-Germain  de  Paris  en  i685,  fut  relégué  le  16  décembre  avec 
sa  femme  Marie  de  La  Croix  à  Guéret  (O  '  29),  «où  il  ne  trouvait 
pas  seulement,  dit  Jurieu,  qui  le  voulût  servir  pour  de  l'argent. 
Après  l'y  avoir  détenu  quelques  mois,  M™"  de  Lalo  étant  tombée 
dans  de  très  fâcheuses  incommodités,  on  l'envoya  en  Dauphiné;  on 
traduisit  M.  de  Lalo  au  Château-Trompette,  où  on  l'enferma  entre 
quatre  murailles,  sans  lui  laisser  autre  commerce  que  celui  d'un 
moine  qui  l'allait  tourmenter  en  mille  manières  tous  les  jours,  et 
qui,  ne  pouvant  rien  avancer,  le  quitta  en  lui  disant  de  se  tenir  prêt 
pour  être  transporté  aux  Pyrénées  »  [Lettres  pastor.,  I,  90).  M.  de 
Lalo  fut,  en  effet,  expulsé  du  royaume  en  1688. 

La  Loupe.  L'entourage  même  de  Madame  subit  la  persécution 
comme  tout  le  reste.  On  écrivait,  en  effet,  de  Paris  à  la  Gazette  de 
Harlem,  le  12  juillet  1686:  «M"'=^  Patie  et  de  La  Loupe,  qui  étaient 
auprès  de  Madame,  sont'à  l'Abbaye-au-Bois  {BuUet.,  -z"  s.,  XV,  403). 

La  Maisonneuve  (De)  emprisonné  1690,  voir  II,  572. 

L'Amandé  (Charlotte),  parisienne,  orpheline  de  père  et  de 
mère,   âgée   de   douze   ans,    menée  aux  Nouvelles-Catlioliques    le 


Emprisonnés  à  Paris.  167 

14  janvier  1686,  par  le  procureur  du  roi,  était  notée  le  3o  juin  pour, 
apprendre  un  métier  (Fr.  7052  f°  168). 

La  liste  des  réfugiés  à  Berlin  dressée  en  1698  et  1700  men- 
tionne: Daniel  Lamandé,  passementier,  sa  femme  et  un  enfant;  la 
veuve  Lamandé,  passementière,  et  la  veuve  d'André  Lamandé 
(Ms.  Dieterici). 

La  Mas  (Jonas),  d'Ancy-le-Franc,  mis  à  la  Bastille  1690 
[Fr.  pr.,  X,  486). 

La  Massaye  (M"'=  de).  Henri  Amproux,  sieur  de  Lorme  de  La 
Massaj'e,  seigneur  de  Mouchamps  en  Poitou,  essaya  de  préserver 
ses  coreligionnaires  de  la  violence  des  dragons,  et  prit  la  fuite  au 
moment  où  l'intendant  Foucault  allait  l'incarcérer  et  raser  sa  maison 
par  ordre  de  Louvois.  Arrêté  quelques  mois  après  (5  janvier  1686), 
il  fut  mis  à  la  Bastille  '.  Là  il  plia  et,  voulant  tirer  parti  de  son 
apostasie,  il  pria  Louvois  de  le  conduire  à  la  messe.  Il  obtint  le 
3  février  1687  une  pension  de  i5oo  livres  (O  '  3i).  «Au  fond,  écrit 
Foucault  dans  ses  Mémoires,  il  n'était  point  converti».  Cependant 
il  se  fît  ensuite  convertisseur,  de  sorte  qu'on  lui  confia  sa  sœur, 
dont  Fénelon  et  les  Nouvelles-Catholiques  n'avaient  rien  pu  obtenir, 
et  plus  tard  deux  de  ses  nièces  nouvelles  catholiques  (Voir  aux 
Anciens  Des  Marchais,  et  Lièvre,  III,  i). 

M"*^  de  La  Massaye  fugitive  n'était  point  encore  arrivée  à  Paris, 
que  déjà  (5  mars  1686)  l'ordre  était  donné  de  l'arrêter  et  de  la 
mettre  dans  un  couvent  (O  '  3o).  Elle  fut  conduite  le  26  mai  par 
l'exempt  Auzillon  (Fr.  7o53  î°  159)  dans  la  maison  des  Filles  du 
Précieux  sang  de  Vaugirard,  auxquelles  elle  devait  le  17  juillet  sa 
pension  de  trois  mois,  réclamée  par  la  sœur  Marie  de  Saint-François 
(Fr.  7053  f°  37).  Par  ordre  du  19  juin,  elle  avait  été  transférée  le 
28  aux  Nouvelles-Catholiques,  où  elle  était  notée  en  décembre 
comme  ne  voulant  pas  même  parler  de  religion,  et  disposée  à  payer 
à  raison  de  400  livres  par  an.  Elle  y  resta  au  moins  un  an,  témoin 
la  lettre  suivante  que  Seignelay  adressait  à  Foucault  le  16  juin  1687: 
M"^  de  La  Massaye  qui  est  dans  la  maison  des  Nouvelles-Catho- 
liques de  Paris,  témoigne  beaucoup  d'envie  d'être  près  de  M.  de 
La  Massaye,  son  frère,  qui  est  en  Poitou,  et  on  croit  que  ce  gentil- 
homme, qu'on  dit  être  bon  catholique,  pourrait  mieux  que  personne 
contribuer  à  sa  réunion.  Je  vous  prie  de  me  mander  s'il  fait  son 
devoir  de  catholique,  et  si  vous  croj'ez  qu'il  n'y  ait  point  d'incon- 
vénient à  lui  envoyer  sa  sœur;  auquel  cas  il  serait  nécessaire  que 

'  Voir  Monginot. 


i68  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

vous  prissiez  la  peine  de  lui  dire  que,  s'il  veut  répondre  d'elle  et 
prendre  des  mesures  pour  la  faire  conduire  chez  lui,  Sa  Majesté  lui 
en  fera  donner  la  liberté  »  (O  •  3i). 

Nous  ignorons  quel  membre  de  la  famille  concernait  le  billet 
suivant  adressé  le  4  février  lôgSà  M"'"  deLaMassaye:  «Sa  Majesté 
veut  bien  que  M.  votre  fils  revienne  en  France,  mais  il  faut  que  ce 
soit  en  se  faisant  catholique  et  non  autrement;  que  s'il  prend  ce 
parti,  vous  pouvez  bien  lui  dire  de  venir,  qu'il  sera  favorablement 
traité  et  qu'il  pourra  espérer  toute  sorte  de  protections  de  Sa 
Majesté.  Il  en  sera  de  même  de  M.  de  La  Muce*,  s'il  veut  faire 
sa  réunion  »  (O'  37). 

Et  le  12  mars  : 

«Je  suis  fort  réjoui  du  parti  que  M.  votre  fils  prend  de  revenir 
en  France  pour  y  faire  sa  réunion  »  Ibid. 

Susanne  de  Lorme,  l'une  des  plus  touchantes  victimes  de 
l'intolérance  du  temps,  paraît  appartenir  aussi  à  la  famille  poitevine. 
Pierre  de  Lorme,  passé  en  Angleterre,  avec  sa  femme  Madelaine  et 
leurs  enfants  (i685),  n'avait  pu  emmener  sa  fille  aînée  Susanne, 
mise  à  douze  ans  dans  le  couvent  de  Sainte-Anne,  près  Saumur, 
non  loin  du  manoir  paternel.  Le  père  Anselme  se  chargea  d'activer 
la  conversion  de  la  petite  hérétique,  et  lui  fit  souffrir  mille  maux; 
après  quoi  il  l'envoya  dans  un  couvent  de  Paris,  où  elle  resta  deux 
mois  livrée  à  tous  les  mauvais  traitements  imaginables  (a  victime  ta 
pitiless  tortures).  Il  la  confia  ensuite  à  deux  briquetiers  des  environs 
de  Saumur,  hommes  grossiers  et  violents,  qu'il  chargea  de  la 
contraindre  d'abjurer.  Ils  ne  réussirent  qu'à  la  torturer.  Pendant  ce 
temps,  le  père  ruiné  par  l'émigration,  mendiait  en  Angleterre  des 
secours  qui  lui  permissent  de  revenir  en  France  pour  y  chercher 
sa  fille.  Il  la  retrouva  et  l'emmena  en  l'absence  des  deux  brutes 
qui  la  gardaient;  mais  la  pauvre  enfant,  constamment  rouée  de 
coups,  avait  l'épine  dorsale  déjetée,  et  resta  infirme  toute  sa  vie. 
Elle  vécut  avec  son  frère  Paul  de  Lorme,  qui  ne  se  maria  point, 
en  souvenir  de  sa  fiancée,  Adèle  de  La  Chesnaye,  que  la  mort  lui 
avait  ravie  (Agnew,  III,  2o5). 

Lambert  (Zacharie),  parfumeur  âgé  de  soixante-onze  ans, 
signe  un  acte  d'abjuration  du  17  au  19  novembre  i685.  Marie 
Lambert,  au  contraire,  fut  mise  au  Grand-Châtelet  pour  la  R., 
le  27  septembre   1686  (Fr.    7o5i  f"^  275,    847).  Jacques  Lambert 

'  Charles  Goyon,  baron  de  Marcë,  épousa  Henriette  de  I  a  Muce-Ponthus. 


Emprisonnés  à  Paris.  169 

de   Paris,  admis   à  la  sainte-cène    à   La  Haye  en    1641   (Ms.  B. 

du  pr.)- 

La  Melonnière  (Isaac  de  Monceau,  sieur  de),  lieutenant-colonel 
du  régiment  d'Anjou,  «homme  de  mérite  et  bien  fait,  disent  les 
Mémoires  de  Sourches,  mais  de  la  R.  P.  R.  et  fort  opiniâtre», 
appartenait  à  l'une  des  familles  les  plus  considérables  et  les  plus 
nombreuses  de  Paris.  11  avait  épousé  en  1679  Anne  Addée,  fille  de 
Louis,  sieur  de  Grandchamp,  et  d'Anne  Bothereau.  Il  avait  trois 
enfants  lors  de  la  Révocation  :  Louis-Isaac  (1680),  Susanne-Anne 
(i683)  et  Marianne  (i685).  —  On  lit  dans  un  rapport  de  police  non 
daté,  mais  de  peu  antérieur  au  25  décembre  i685:  «Les  sieurs  de 
Grandchamp  ',  La  Melonnière,  Ferrière,  Frégeville,  d'Antin,  Marmier 
et  plusieurs  autres  chefs  de  famille  travaillent  avec  soin  à  leur 
instruction»  (Fr.  7044  f"  181),  c'est-à-dire,  si  l'on  supprime  l'eu- 
phémisme, se  préparent  à  subir  l'abjuration  obligatoire.  Les  ren- 
seignements donnés  au  pouvoir  furent  bientôt  moins  optimistes, 
Louvois  écrivait  à  La  Reynie  le  26  janvier  1696  : 

Le  roi  ayant  eu  avis  que  M.  de  La  Melonnière...  projette  de  sortir  du 
royaume,  l'intention  de  Sa  Majesté  est  que  vous  le  fassiez  arrêter  et  mener  à 
la  Bastille,  et  je  vous  adresserai  par  l'ordinaire  de  demain  les  ordres  de  Sa 
Majesté  pour  l'y  faire  recevoir. 

Si  ses  ordres  furent  expédiés,   il  semble  qu'ils    ne    reçurent  pas 
d'exécution,  à  en  juger  par  cette  nouvelle  lettre  du  même  au  même: 


Versailles  6  mars  1686. 

J'ai  vu  aujourd'hui  M.  de  La  Melonnière,  qui  m'a  paru  avoir  l'esprit  fort 
embarrassé  quand  je  lui  ai  parlé  du  retour  de  sa  femme;  il  m'a  dit  qu'il  ne 
croyait  point  la  pouvoir  faire  revenir,  qu'elle  était  partie  à  son  insu,  qu'elle 
était  à  Londres,  qu'elle  avait  caché  ses  enfants  à  Paris,  et  qu'il  n'avait  pu 
découvrir  où  ils  étaient  que  depuis  deux  ou  trois  jours;  je  lui  ai  demandé  en 
quoi  consistait  sa  famille;  il  m'a  dit  qu'il  y  avait  un  garçon  de  sept  à  huit  ans, 
que  sa  femme  avait  mis  sous  un  nom  emprunté  dans  une  pension  ;  je  lui  ai 
demandé  quel  nom,  il  m'a  dit  que  c'était  celui  de  Doglas  qui  est  un  nom 
fabriqué  à  plaisir,  qu'il  allait  le  retirer  avec  une  de  ses  filles  et  qu'il  le  tiendrait 
chez  lui;  qu'à  l'égard  de  l'autre  petite  fille,  il  la  laisserait  en  nourrice  où  elle 
était;  je  l'ai  congédié  en  lui  disant  qu'il  était  difficile  que  le  roi  pût  croire  qu'il 
fût  converti  de  bonne  foi  tant  que  sa  femme  demeurerait  hors  du  royaume. 


'  Probablement  Samuel-Maximilien,  né       dont  le  père  vivait  encore  en  1684  (iîe^. 
en  «657  ^'  fi^^re  de  M"*  de  La  Melonnière,       de  Char.). 


170  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 

Cinq  jours  après,  La  Reynie  mit  le  petit  garçon  chez  les  Jésuites, 
en  assurant  le  père  qu'on  le  lui  rendrait  dès  que  M™"  de  La 
Melonnière  serait  de  retour  (Arch.  Basf.,  Vlll,  388,  Sgô). 

Deux  mois  plus  tard,  La  Melonnière  tenta  de  sortir  du  royaume 
avec  plusieurs  de  ses  amis,  sous  la  conduite  du  guide  Jacques 
Alglave,  marchand  de  la  ville  de  Binche.  Les  fugitifs,  poursuivis 
par  Desgrez,  approchaient  de  la  frontière  le  27  mai  1686;  tout-à-coup, 
entendant  sonner  le  tocsin  qui  ameutait  contre  eux  les  populations 
des  environs  d'Avesnes,  ils  se  jetèrent  à  l'eau  pour  passer  une 
rivière  où  un  de  leurs  valets  faillit  se  noyer.  L'exempt  s'empara  du 
guide  resté  prudemment  sur  le  bord,  et  le  fit  écrouer  le  lendemain 
au  For-l'Évêque  (Fr.  7o53  f  802).  Arrêtés  à  Mons,  La  Melonnière 
et  ses  compagnons  furent  emprisonnés  à  Maubeuge  ;  le  4  juin 
Seignelay  ordonnait  d'y  envoyer  Alglave  pour  être  confronté  avec 
eux  (f"  804).  On  le  remena  ensuite  à  Paris,  et  malgré  les  placets  dans 
lesquels  il  attestait  son  innocence  et  sa  catholicité  de  père  en  fils 
jusqu'à  la  quatrième  génération  (f"  279),  il  fut  transféré,  par  ordre 
du  19  aoùt^  au  Vieux-Palais  de  Rouen  (O'  80).  —  Plus  heureux  dans 
une  seconde  tentative,  La  Melonnière,  qui  avait  fait  vendre  ses 
meubles,  en  juin,  à  quatre  lieues  de  Paris  (Fr.  7o53  i"  286),  gagna 
l'Angleterre.  Le  29  mai  1687,  il  faisait  à  Londres,  dans  l'Église  de 
la  Savoye,  reconnaissance  publique  de  sa  faute.  Le  prince  d'Orange 
le  nomma  colonel  et  en  fit  son  aide-de-camp.  Ce  fut  l'un  des  réfugiés 
qui  se  distinguèrent  le  plus  en  Irlande.  Janiçon  et  Du  Ry  furent 
officiers  dans  son  régiment.  De  1708  à  1706,  il  figura  parmi  les 
commissaires  chargés  d'assister  les  réfugiés. 

La  Monnière  (Elisabeth  de),  voir  Drouin. 

La  Mothe,  voir  La  Capelle  et  Villarnoul. 

La  Motte,  voir  Parisiens  émigrés. 

Lamotte.  Pour  prendre  les  guides  sur  le  fait,  les  gens  de  la 
police  feignirent  parfois  d'être  protestants  et  de  vouloir  s'enfuir  à 
l'étranger.  L'exempt  Auzillon  s'étant  abouché  avec  André  Lamotte 
et  Antoine  Langrand,  apprit  d'eux  qu'ils  avaient  reçu  comme  à 
compte  5o  écus,  pour  conduire  prochainement  à  la  frontière  Jeanne 
Sassery.  Il  obtint  de  se  joindre  à  la  fugitive,  moyennant  20  écus 
qu'il  paya  sur  le  champ.  Le  départ  eut  lieu  sans  encombre  le 
4  octobre  1686.  Près  du  Bourget,  Auzillon  se  démasqua,  arrêta 
toute  la  troupe  et  la  conduisit  au  Petit-Chàtelet.  Jeanne  Sassery, 
encore  prisonnière  au  mois  de  décembre,  avait  déjà  faibli  et  abjuré. 


Emprisonnes  à  Paris.  17T 

—  Lamotte  et  Langrand,  catholiques  de  naissance,  furent  transférés 
au  château  de  Saumur,  par  ordre  du  23  janvier  1687.  On  ne  les 
relâcha  que  le  i'^''  octobre  1688  (Fr.  7o5i  f°'  264,  286,  O'  3o  et  3i). 
Un  autre  Lamotte,  ex-lieutenant  des  troupes  royales,  fut  arrêté 
aussi  comme  guide  le  3  juin  1689  (O*  33). 

La  Motte  (Laumonnier,  sieur  de'),  voir  II,  583. 

La  Motte  d'Aunoy  (La  dame  de)  fut  transférée  des  Ursulines 
de  Blois  aux  Hospitalières  du  faubourg  Saint-Marcel,  par  ordre  du 
i3  juillet  1687  (O'  3i\ 

La  Motte  (Baron  de).  Au  mois  d'août  i685,  lorsque  les 
missionnaires  bottés  furent  entrés  à  Montauban  comme  dans  une 
ville  prise  d'assaut,  l'évèque,  l'intendant  La  Berchère  et  le  marquis 
de  Boufflers,  convinrent  de  convoquer  chez  le  marquis  les  quatre 
principaux  personnages  de  la  ville,  et  de  les  faire  agenouiller  par 
force  et  par  surprise  tandis  que  l'évèque  leur  donnerait  l'absolution 
^Benoit,  V,  852).  Ces  quatre  personnages  étaient  les  barons  de 
Montbeton,  de  Mauzac,  de  Viçose  et  Élie  de  Bar,  baron  de  La  Motte 
et  de  La  Garde.  Celui-ci  «évita  le  piège  en  ne  se  trouvant  point  au 
rendez-vous;  mais  il  en  fut  puni  par  la  ruine  de  deux  belles  maisons 
qu'il  avait,  et  enfin  la  misère  et  la  prison  extorquèrent  de  lui  une 
signature»  {Ibid.,  854),  mais  seulement  quelques  mois  plus  tard. 

Résolu  à  quitter  Montauban  et  peut-être  la  France,  il  eut  soin, 
avant  son  départ,  de  mettre  en  sûreté  les  papiers  du  consistoire 
ainsi  que  les  registres  de  baptêmes  et  de  mariages.  Il  fut  enfermé  à 
la  Bastille  dans  les  premiers  jours  de  novembre.  L'intendant,  qui 
brûlait  de  s'emparer  des  biens  de  l'Église,  s'entendit  avec  Châteauneuf 
et  celui-ci  avec  M.  de  Besmaus,  pour  faire  remettre  secrètement  au 
prisonnier  une  lettre  de  son  homme  d'affaires  relative  aux  papiers 
enlevés  et  qui  demandait  une  réponse.  Nous  ne  savons  si  le  baron 
donna  dans  ce  nouveau  piège;  mais,  dès  le  8  janvier  1686,  on  lui 
accordait  la  liberté  de  la  cour  parce  qu'il  se  montrait  disposé  à  faire 
abjuration,  et  on  l'assurait  qu'il  sortirait  dès  qu'il  l'aurait  faite.  Le 
i3,  Louvois  invitait  La  Berchère  à  ôter  les  gens  de  guerre  qu'il 
avait  mis  chez  le  baron,  et  à  les  y  renvoyer  le  i5  février  si  d'ici-là 
il  n'avait  point  de  nouvelles  de  l'abjuration  de  ce  gentilhomme 
(Arch.  Bast,  VIII,  358,  362). 

Un  autre  De  La  Motte,  ingénieur,  peut-être  parent  du  baron, 
fut  mis  à  la  Bastille  le  11  décembre  i685,  et  relâché,  non  le  7  janvier 
1686,  comme  il  est  dit  dans  les  Archives  de  la  Bastille,  "VllI,  342, 


jy2  Révocation  de  PÉdit  de  Nantes  à  Paris. 

mais  par  ordre  du  8*  ;  il  abjura  le  12.  Serait-ce  La  Motte-Michel,  qui 
épousa,  en  1694,  Marguerite  AUenet  {Fr.pr.,  2=  édit.,  IV,  1043),  et 
dont  l'abjuration  fut,  selon  la  France  protestante,  VIII,  323  a,  récom- 
pensée par  un  prompt  avancement? 

La  Moussaye.  Les  Goyon  de  La  Moussaye  étaient  l'une  des 
familles  les  plus  considérables  de  la  Bretagne  et  habitaient  Paris. 
Une  dame  de  ce  nom  obtint  en  1691  une  pension  de  i5oo  livres  à 
titre  de  nouvelle  convertie.  Une  autre,  Marie  Goyon,  dame  de 
La  Moussaye,  qui  avait  tenté  de  s'enfuir  avec  sa  suivante 
Marie  Guichet  (voir  N"^='-Cath.)  et  son  parent  le  marquis  du 
Bordage,  fut  mise  en  1687  à  la  Bastille,  où  la  demoiselle  Descartes 
eut,  le  25  avril,  la  permission  de  la  voir.  Sa  constance  défiant  les 
efforts  de  tous  les  convertisseurs,  il  fallut  l'expulser  du  royaume  au 
mois  de  février  1691.  Le  roi  ne  lui  permit  pas  d'attendre  une  saison 
plus  favorable,  ainsi  que  Pontchartrain  l'en  informait  le  18  : 

J'ai  parlé  au  roi.  Mademoiselle,  sur  ce  que  vous  souhaitez  rester  encore 
à  Paris  pendant  quelque  temps;  Sa  Majesté  voulait  que  vous  en  partissiez  dès 
demain  et  elle  vous  a  donné  avec  beaucoup  de  peine  encore  huit  jours  seule- 
ment; ainsi  il  faut  que  vous  vous  disposiez  à  partir  sans  y  manquer  lundi  26  de 
ce  mois,  auquel  jour  je  vous  enverrai  un  officier  qui  vous  accompagnera 
jusque  sur  la  frontière. 

Elle  se  retira  en  Hollande,  où  elle  mourut  en  1717,  laissant  la 
réputation  d'un  modèle  de  piété  et  de  bienfaisance  (O'  3i,  35  et 
Fr.  pr.,  V  347  a). 

Un  ordre  du  3i  octobre  1687  enjoignait  à  M.  de  La  Falluère, 
premier  président  de  Bretagne,  de  faire  saisir  la  somme  de 
28,000  livres  que  M.  de  La  Moussaye  Carcouet  devait  à  Lecoq 
(O'  3i). 

Lamy  (Pierre),  tisserand,  transféré  au  château  de  Saumur  par 
ordre  du  5  août  1689  (O  '  33).  —  Sa  femme,  Marie  Le  Clerc,  âgée 
de  quarante-sept  ans,  et  sa  petite-fille,  âgée  de  treize  ans,  avaient 
abjuré  le  2  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f°  82). 

Landrieux,  voir  Gralin. 

Lange  (Marie  Jacques,  femme  de),  mise  au  Grand-Chàtelet  le 
6  septembre  i685  (Fr.  7o5i  l"  299). 

Langey  (René  de  Cordouan,  marquis  de),  seigneur  de  Mimbré, 
Téligny,  La  Roche  etc.,  et  colonel  de  la  cavalerie  étrangère,  était 

'  Arch.  Guerre. 


Emprisonnés  à  Paris.  178 

fils  de  Jacques  de  Cordouan,  sieur  de  Mimbré,  et  d'Anne  de 
La  Noue-Téligny,  petite-fille  de  Bras-de-Fer.  Il  épousa  en  i653 
Marie  de  Saint-Simon,  marquise  de  Courtomer,  qui  lui  fit  au  bout 
de  quelques  années  un  procès  scandaleux  et  obtint  l'annulation  de 
leur  mariage  '.  Elle  devint  ensuite  femme  du  duc  de  La  Force.  A 
l'heure  de  la  mort,  «  elle  eut,  dit  Rou,  un  véritable  remords  de  tout 
le  mal  qu'elle  avait  fait  à  son  premier  mari,  elle  reconnut  son  péché 
et  l'avoua  hautement  avec  tous  les  regrets  qu'on  saurait  imaginer  ». 
Le  marquis  eut  de  sa  seconde  femme,  Diane  de  Montaut,  sœur  du 
maréchal  de  Navailles,  sept  enfants  :  Philippe-René  (vers  1662I, 
marquis  de  Langey,  colonel  du  régiment  royal  des  cuirassiers  ; 
Diane-Judith  (i653),  Henri  levers  1664),  comte  de  Langey,  colonel 
de  cavalerie  et  exempt  des  gardes-du-corps  du  roi;  Augustin- 
Benjamin  (vers  1666),  sieur  de  La  Noue,  guidon  des  gendarmes; 
Anne-Henriette  (vers  1667),  Jacqueline  (vers  i668\  morte  au  bout 
de  huit  jours. 

Animé  d'une  sincère  piété,  le  marquis  mérita  par  sa  fermeté 
d'être  rangé  parmi  les  confesseurs  de  la  foi  réformée,  tandis  que 
ses  fils,  sacrifiant  leur  conscience  à  leur  avenir,  qui  dépendait  de  la 
cour,  abjurèrent,  sauf  un  seul,  sans  la  moindre  difficulté.  Le  père, 
la  mère,  un  des  fils  et  la  fille  aînée,  furent  arrêtés  par  ordre  du 
18  mars  1686.  On  mit  le  père  et  le  fils  à  la  Bastille,  dans  des 
chambres  séparées,  sans  les  laisser  communiquer  entre  eux,  le  roi 
ne  voulant  pas  même  qu'ils  sussent  qu'ils  étaient  tous  deux  dans  la 
même  prison.  La  mère  fut  envoyée  à  l'abbaye  de  Penthemont,  et 
la  fille,  chez  les  Récollettes  du  faubourg  Saint-Germain.  Le  fils 
abjura  promptement  ainsi  que  la  mère,  qui  sortit  de  Penthemont 
par  ordre  du  17  mai,  et  y  fut  remplacée  par  sa  fille.  Quant  au 
marquis,  les  visites  de  son  fils  (17  mai),  celles  du  duc  de  Montausier, 
nouveau  converti,  celles  des  convertisseurs,  notamment  de  l'abbé 
Deschamps  et  de  l'abbé  de  Feuquières,  celles  de  la  marquise,  qu'on 
évita  toutefois  de  laisser  coucher  à  la  Bastille,  demeurèrent  inutiles 
(O  *  3o).  Pour  voir  si  un  régime  plus  doux  ne  l'amollirait  pas,  on  le 
transféra,  le  24  mars  1687,  à  rabba3'e  de  Saint-Victor  (O^  3i).  Il 
fallut  se  résigner  à  l'expulser  de  France.  Le  27  février  1688,  le 
capitaine  de  La  Pommeraj'e  reçut  l'ordre  de  le  conduire  à  Mons, 
en  compagnie  du  marquis  de  Thors,  aussi  enfermé  à  Saint- Victor, 
du   chevalier  de  Saint-Hermine,   détenu   à  la  Bastille,  du  comte 


1  Voir  les  détails  très  scabreux  dans  les       Historiettes    de    Tallemant    et    dans    les 

Mém.  de  Jean  Rou. 


174  Révocation  de  l'Edit  de.  Nantes  a  Paris. 

d'Aulnay,  prisonnier  à  l'Oratoire,  et  de  la  famille  de  M.  de  Saint- 
Martin,  ex-conseiller  au  Parlement  (O'  32). 

M"^  Judith  de  Langey  imita  la  constance  de  son  père.  Vaine- 
ment la  marquise  la  tira  de  Penthemont  (26  juin  1686)  pour  la 
garder  un  moment  près  d'elle,  et  la  conduire  ensuite  dans  un  autre 
couvent.  Seignelay  dut  ordonner  à  La  Reynie  (28  janvier  1687)  de 
la  renvoyer  aux  Récollettes,  parce  que  les  religieuses  chez  qui  elle 
était  demandaient  d'en  être  déchargées,  n'espérant  rien  de  sa  con- 
version. Le  5  avril,  on  l'envoya  chez  les  Miramiones  dont  les  efforts 
furent  aussi  infructueux.  Sans  doute  M"""  de  Langey  fut  expulsée 
avec  son  père;  car  celui-ci  priait  Jean  Rou  de  lui  chercher  un 
logement  à  La  Haye,  «  tant  pour  lui  que  pour  sa  fille  aînée  qui  ne 
voulait  pas  l'abandonner,  le  tout  en  attendant  que  M"""  la  marquise, 
après  quelque  ordre  mis  a  leurs  affaires,  pût  »  le  suivre,  comme 
elle  fit  bientôt'.  Les  fils  s'empressèrent  de  réclamer  les  biens  des 
fugitifs,  et  l'aîné,  de  demander  qu'on  lui  conservât  son  droit  d'aî- 
nesse (TT.  25i). 

Arrivé  à  La  Haye  le  19  mars  1688,  le  marquis  de  Langey 
s'empressa  de  rendre  ses  devoirs  au  prince  d'Orange,  descendant 
comme  lui  des  Châteaubriant,  et  son  allié  par  Louise  de  Coligny, 
femme  du  Taciturne.  Le  prince  lui  fit  accorder  une  pension  par  les 
Etats-Généraux.  Quittant  la  France  en  fugitive,  la  marquise 
rejoignit  son  mari  et  sa  fille.  Le  3o  septembre,  elle  fut  réintégrée 
dans  l'Église  et  admise  à  la  communion,  après  avoir  fait  reconnais- 
sance publique  de  sa  faute  et  rétracté  son  abjuration.  Selon  La 
Finance  protestante,  elle  serait  rentrée  dans  le  royaume  après  la 
mort  de  son  mari,  et  aurait  reçu  une  pension  de  4000  livres  en 
récompense  de  son  apostasie;  et  sa  fille  Judith,  revenue  avec  elle, 
aurait  été  gratifiée  d'une  pension  de  2000  livres. 

Langle  (M'"""  de).  Marie  Amesincq,  femme  de  Samuel  Baux, 
sieur  de  Langle,  pasteur  à  Charenton,  fut  mise  à  la  Bastille  par 
ordre  du  5  juillet  1682.  Le  8,  un  de  ses  coreligionnaires  en  trans- 
mettait la  nouvelle  au  secrétaire  d'Etat  Williamson  : 

M""  de  Langle,  femme  d'un  de  nos  pasteurs,  qui  devait  s'en  aller  en 
Angleterre^,  fut  arrêtée  lundi  par  ordre  du  roi  et  menée  à  la  Bastille;  on 
l'accuse  d'avoir  invité  une  femme  de  la  R.  dont  le  mari  a  changé  [Baron, 
sieur  du  Pont],  de  la  suivre  en  Angleterre  avec  quatre  petits  enfants,  de  quoi 
elle  se  justifie  fort;  on  l'interrogea  hier.  Tout  le  monde  est  consterné  de  cet 
emprisonnement  (S/afc  paper  office). 

'  Mém.  de  Rou,  II,  192.  son    mari,    Jean-Maximilicn    de    l.angle, 

*  Elle  allait  rendre    visite   au    frère    de       chanoine  de  Canterbury  depuis  Hi-ij. 


Emprisonnés  à  Paris.  lyS 

Le  9  on  permit  à  M""=  de  Langle  de  voir  son  mari,  et  on  la  mit  en 
liberté  le  24  [Arc/i.  Bast.,  VIII,  233). 

Cet  emprisonnement  hâta  sans  doute  l'éloignement  de  Samuel 
de  Langle  qui  se  retira  en  Angleterre  bien  avant  la  Révocation, 
puisque  dès  le  29  septembre  i683,  Claude  déplorait  son  absence 
ainsi  que  celle  de  Tessereau,  son  autre  meilleur  ami  (Bibl.  de  Leide). 

Langrand,  voir  La  Motte. 

Lanoix  (Françoise),  parisienne  âgée  de  douze  ans,  orpheline 
de  père  et  de  mère,  fut  conduite  le  20  janvier  1686  aux  Nouvelles- 
Catholiques  par  le  commissaire  Delamare.  Son  père  était  rubanier. 
Le  mieux  pour  elle,  dit  la  liste  du  3o  juin,  est  d'être  mise  à  la  Pitié 
pour  apprendre  un  métier  (Fr.  7052  f"  168}. 

Marguerite  Lanoix,  âgée  de  trente  ans,  servante  de  Jean 
Clauzier  de  la  rue  Saint-Denis,  ne  fit  abjuration  qu'après  le  9  jan- 
vier 1686  (Fr.  7o5i  f°  60). 

La  Panilleuse,  voir  Du  Bois  de  Nemetz. 

La  Pemssière  (De).  Salomon  Juliot  de  La  Pénissière,  gentil- 
homme poitevin,  écuyer  du  prince  de  Condé  et,  en  cette  qualité, 
domicilié  à  Paris,  avait  épousé,  le  6  août  1681,  Gabrielle,  fille  de 
Gilbert,  ministre  de  Charenton.  Malgré  le  procès  scandaleux  qu'ils 
avaient  fait  à  leur  père  et  beau-père  en  i685  (voir  ci-dessus  I,  558), 
M.  et  M™°  Juliot  de  La  Pénissière  songeaient  à  quitter  la  France  et 
à  emmener  un  petit  garçon  de  Le  Coq  de  Germain  '.  Mais  à  peine 
Juliot  s'était-il  abouché  avec  le  Suisse  qui  devait  les  conduire  à 
l'étranger,  qu'il  tomba  entre  les  mains  de  la  police.  Le  29  avril 
1686,  Seignela}'  écrivait  à  la  princesse  de  Carignan  :  «  Le  roi  ayant 
été  informé  que  la  femme  et  deux  enfants  du  sieur  Juliot  de  La 
Pénissière  de  la  R.  P.  R.  se  sont  retirés  à  l'hôtel  de  Soissons  [rue 
des  Vieilles-Etuves],  dans  la  chambre  du  nommé  Cal  votre  tapissier, 
Sa  Majesté  m'a  ordonné  de  vous  en  donner  avis  et  de  vous  dire 
que  le  meilleur  moj'en  de  procurer  la  conversion  de  cette  femme 
et  de  ses  enfants  étant  de  la  faire  mettre  dans  la  maison  des  Nou- 
velles-Catholiques, Sa  Majesté  ne  doute  point  que  vous  ne  vouliez 
bien  donner  ordre  à  quelqu'un  de  vos  gens  de  les  y  conduire» 
(O'  3o).  La  princesse  s'empressa  de  faire  disparaître  M™^  de  La 
Pénissière  et  ses  enfants,  et  de  répondre  qu'ils  ne  se  trouvaient 
point  dans  l'hôtel. 

'  Cet  enfant  était  cache  chez  M""  Gappe,  rue  du  Cherche-Midi. 


176  Révocation  de  l'Édit  de  Nantes  à  Paris. 

De  son  côté,  le  capitaine  Desgrez  demandait,  le  3o  avril,  qu'on 
lui  ôtât  trois  prisonniers  qu'il  venait  d'enfermer  dans  «son  four», 
notamment  M.  de  La  Pénissière,  qui  pleurait  comme  une  femme 
(Fr.  7o53  f"  222).  «Je  vous  supplie,  Monsieur,  écrivait-il  encore  à 
La  Reynie,  le  i^"^  mai,  que  je  sois  débarrassé  du  sieur  de  La  Pénis- 
sière; depuis  hier  matin  il  n'a  pas  mangé  et  je  ne  puis  en  venir  à 
bout,  n'ayant  autre  chose  à  me  dire  que,  si  sa  femme  savait  où  il 
est  et  qu'il  n'est  pas  moi-t,  il  serait  content.  Ce  sont  des  pleurs  sans 
cesse,  et  d'où  vient  [dit-il],  qu'il  est  plus  maltraité  que  les  autres, 
puisqu'il  se  soumet  d'obéir  aux  volontés  du  roi  et  qu'on  ne  le  veut 
pas  entendre?  Si  l'on  ne  se  presse  à  la  cour,  sa  femme  pourrait 
bien  échapper  ;  car  je  sais  qu'elle  cherche  à  se  tirer  d'affaire  » 
{Ibid.  f"  220).  En  effet,  passée  de  l'hôtel  de  Soissons  dans  une 
maison  située  en  face,  avec  son  cousin  Dupuy  qui  n'avait  pas  abjuré 
(Fr.  7o5i  f°  82),  M""  de  La  Pénissière  songeait  toujours  à  quitter 
la  France.  Le  4  mai,  Desgrez  revient  à  la  charge  :  Je  crains,  écrit- 
il,  que  M.  de  La  Pénissière  ne  soit  emporté  par  la  fièvre  et  ne  meure 
chez  moi,  s'il  y  reste  encore  deux  jours  {Ibid.,  f°  254).  La  Reynie 
ne  se  laissant  pas  émouvoir,  M.  de  La  Pénissière  demeura  au  moins 
un  mois  chez  Desgrez,  bien  que^  dès  le  quatrième  jour,  il  se  fût 
déclaré  prêt  à  se  soumettre  aux  ordres  du  roi,  et  que  Seignelay 
eût  ordonné,  le  i3  mai,  de  le  mettre  à  la  Bastille.  Le  3o,  le  prison- 
nier demanda  qu'on  fît  venir  l'enfant  qu'il  avait  laissé  à  La  Jon- 
quière,  sur  quoi  Seignelay  ordonna,  le  4  juin,  au  curé  du  lieu,  de 
remettre  l'enfant  au  porteur  de  sa  lettre.  M.  de  La  Pénissière  ne  fut 
relâché,  par  ordre  du  8  juin,  qu'après  avoir  révélé  la  retraite  de  sa 
femme  et  à  condition  d'abjurer.  On' prit  en  outre  des  précautions 
pour  l'empêcher  de  s'absenter. 

Douze  ans  plus  tard,  au  mois  d'avril  1698,  M"^  Marie-Gabrielle 
Juliot  de  La  Pénissière,  alors  jeune  fille  de  quinze  ans  et  fille 
unique  {Mercure  hist.,  mai  1698,  p.  53o),  fut  arrêtée  avec  une  femme 
de  chambre,  à  vingt  pas  derrière  sa  mère  qui  se  dirigeait  vers 
l'Angleterre.  On  la  mit  aux  Nouvelles-Catholiques  {Bullct.,  3°  sér., 
II,  559).  Elle  était  réclamée  au  mois  d'octobre  par  la  demoiselle 
Laurenceau,  et  Pontchartrain  écrivait,  le  21  de  ce  mois,  à  la  sœur 
Ancelin,  supérieure  de  la  communauté  :  «  Sa  Majesté  est  satisfaite 
d'apprendre  que  M""  M.-G.  Juliot  de  La  Pénissière  est  bien  con- 
vertie, et  veut  qu'elle  reste  aux  Nouvelles-Catholiques,  afin  que 
son  père  ne  puisse  la  voir  et  qu'on  achève  de  l'instruire».  D'Ar- 
genson  fut  autorisé,  le  9  novembre,  à  la  confier  à  la  dame  Lauren- 
ceau «en  ayant  soin  qu'elle  ne  la  rendît  pas  à  ses  parents»  (O*  42), 


Emprisonnés  a  Paris.  1.77 

mauvais    catholiques.     Salomon     alla    mourir    à    Londres,    selon 
M.  Lièvre,  Hist.  des  prot.  du  Poitou,  III,  96. 

La  Perle,  voir  Vion,  II,  448. 

La  Perrine  (M"'=  de),  voir  Peray,  II,  35o. 

La  Pierre  (Marc-Conrad  Sarrasin,  marquis  de)  neveu 
d'Herwarth  et  conseiller  au  parlement  de  Grenoble,  mandé  à  Paris 
par  lettre  de  cachet  avant  l'arrivée  des  dragons.  Il  s'y  rendit  en 
août  i685  avec  un  de  ses  enfants.  «  Au  bout  de  six  mois,  on  lui 
proposa  de  changer  de  religion,  il  refusa;  on  lui  ôta  son  fils:  ce 
coup  lui  fut  plus  terrible  que  tous  les  autres.  Il  prit  la  résolution  de 
se  tirer  de  Paris;  il  en  partit  avec  M.  de  Vicques  et  quelques  autres 
gentilshommes.  On  les  arrêta  à  Landrecy.  Les  autres  prirent  peur 
et  changèrent.  M.  de  La  Pierre  ne  le  voulut  point  faire.  Il  y  eut 
ordre  du  roi  de  le  traduire  dans  la  citadelle  de  Cambray,  on  l'y 
traduisit»  (Jurieu,  Lettres  pasf.,  J,  gi).  Selon  La  France  protestante, 
il  fut  expulsé  du  royaume  en  1688. 

La  Planche,  voir  Maupin. 

La  Plan'che.  Trois  sœurs,  couturières  non  mariées,  qui 
devaient  avoir  abjuré  à  Maubeuge,  Marie,  Charlotte  et  Marguerite 
de  La  Planche,  arrêtées  avec  huit  autres  personnes,  le  8  décembre 
1686,  pour  l'affaire  de  l'assemblée  du  faubourg  Saint-Germain,  furent 
enfermées  à  l'Abbaye  pendant  qu'on  leur  faisait  leur  procès.  A  leur 
sortie  de  prison,  l'année  suivante,  elles  allèrent  demeurer,  rue 
Mazarine,  dans  la  maison  de  la  demoiselle  Colonia,  tout  près  de 
l'agence  d'émigration  de  Beck,  et  ne  tardèrent  pas  à  passer  à 
l'étranger  (Fr.  7o5i  f°=  12,  280).  Charlotte  fit  acte  de  repentance  à 
Londres  dans  l'église  de  la  Savoie  en  1699;  elle  avait  alors  trente 
et  un  ans. 

Laporte  (Claude),  mis  au  Chàtelet  pour  la  R.,  le  14  novembre 
1686  (Fr.  7o5i  f^  2833. 

La  Primaudaye,  voir  Des  Loires. 

Lardeau,  voir  Anciens,  II,  98. 

Largentier  (Jacques),  sieur  de  Chesnoy  et  de  La  Gaudine, 
capitaine  au  régiment  de  Montdejeu,  et  ancien  de  l'Église  de 
Sézanne,  qui  le  délégua  au  sj'node  provincial  de  Clermont  en  Beau- 
voisis  (1667),   appartenait  à  une  famille  noble  de  la  Champagne.  Il 

UI  12 


178  Révocation  de  rÈdit  de  Nantes  à  Pans. 

avait  épousé  en  i65oSusanne  du  Fay,  fille  de  Daniel,  sieur  de  Bugnot 
et  d'Elisabeth  de  Loynes,  qui  lui  donna  six  fils.  Il  les  fit  sortir  de 
France  avant  la  Révocation.  Sa  veuve  et  sa  fille  Charlotte  furent 
mises  au  Grand-Châtelet  pour  la  R.,  le  16  janvier  1686,  et  en 
sortirent  le  18,  après  avoir  promis  d'abjurer  (Fr.  yo'Si  f"  295). 

La  Roche  (Jean  de),  peintre  en  miniature,  avait  épousé  en  1682 
Marguerite,  fille  de  Jacques  Coulonges,  chapelier  de  Lyon,  et  en 
avait  deux  enfants:  Marguerite  (i683)  et  Jean  (1684).  Il  gagna  la 
Hollande  à  la  Révocation,  tandis  que  sa  femme,  restée  à  Paris  en 
attendant  qu'elle  put  le  rejoindre,  abjurait.  Au  mois  de  novembre 
1686,  la  police  intercepta  une  lettre  du  mari,  qui  invitait  sa  femme 
à  se  rendre  à  Guise  et  à  s'adresser  au  chirurgien  Gabet  ou 
Gaberet,  lequel  se  chargeait  de  lui  faire  franchir  la  frontière.  En 
conséquence,  M""=  de  La  Roche  fut  arrêtée  à  Louvre  en  Parisis  le 
i3  novembre,  et  mise  au  Petit-Châtelet  avec  son  dernier  enfant 
(Fr.  7o5i  f"'  269,  285  et  O'  3o).  —  Daniel  de  La  Roche,  marchand 
de  vin  rue  de  La  Mortellerie,  fit  des  difficultés  pour  abjurer 
(Fr.  7o5i  P  206). 

La  Rochegiffart  (M"°  Marguerite  de),  dont  la  famille  possé- 
dait la  terre  de  Montaigu  en  Bas-Poitou,  n'était  pas  encore  arrivée 
à  Paris,  où  elle  se  rendait  avec  M"°  de  La  Massaye,  pour  chercher 
le  moyen  de  s'évader  du  royaume,  que  Seignelay  avait  déjà  signé, 
le  5  mars  1686,  l'ordre  de  l'arrêter  et  de  l'enfermer  dans  un 
couvent.  Le  26  août  1692,  elle  était  dénoncée  à  la  police  comme 
élevant  dans  la  R.  P.  R.  ses  neveux,  enfants  du  comte  de  Saint- 
Gilles,  gentilhomme  de  Bretagne,  qui,  faisant  des  assemblées  et  ne 
s'acquittant  d'aucun  devoir  de  catholique,  avait  reçu,  le  19  juin 
1686,  l'ordre  de  quitter  Paris  et  de  se  retirer  dans  ses  terres 
(O*  36).  Le  fils  fut  mis  chez  les  Jésuites  par  ordre  du  3o  octobre. 
M"®  de  La  Rochegiffart  n'existait  plus  le  29  décembre  1693  (O*  37). 
—  Le  sieur  de  Saint-Gilles,  mousquetaire,  arrêté  par  ordre  du 
17  juillet  1686,  nous  ne  savons  pour  quel  motif 

La  Roche-Logerie  (M""  de).  Trois  demoiselles  Moysan  de  La 
Roche-Logerie,  poitevines,  dont  le  père  venait  de  mourir  en 
Hollande',  étaient  détenues  en  1698  dans  le  couvent  de  Saint- 
Chaumont  ou  de  l'Union  Chrétienne,  après  avoir  passé  par  les 
Nouvelles-Cathohques;    en    1700    une    quatrième    fut    mise    aux 

'  «Il  disait,   lit-on    clans    les    Mém.    de       Foucault,  qu'il    aurait   souhaiti;   endurer 

le  martyre  pour  sa  religion  ». 


Emprisonnés  à  Paris  179 

Nouvelles-Catholiques  {Fr.  prot.  VII,  482).  Celles-ci,  la  trouvant  trop 
attachée  à  sa  religion,  voulaient  s'en  débarrasser  comme  d'une 
opiniâtre,  et  reçurent,  le  17  novembre,  l'ordre  de  la  garder  (O^  44). 
Leur  mère,  domiciliée  dans  la  paroisse  de  Saint-Eustache,  les 
redemanda  en  1702;  le  28  octobre,  Pontchartrain  s'enquérait  auprès 
de  D'Argenson  si  toutes  les  quatre  étaient  assez  bonnes  catholiques 
pour  pouvoir  être  remises  en  liberté  (O  249).  Le  10  janvier  1708, 
Pontchartrain  autorisait  les  trois  de  Saint-Chaumont  à  retourner 
près  de  leur  mère,  si  elles  trouvaient  quelqu'un  qui  répondît  qu'elles 
resteraient  en  France.  Elles  ne  furent  relâchées  que  par  ordre  du 
27  juin  (O  25o). 

En  1701,  le  médecin  Mo3'san, peut-être  frère  des  deux  pasteurs 
de  ce  nom,  était  prisonnier  au  château  de  Nantes. 

En  1705,  nous  trouvons  sur  la  liste  des  assistés  d'Angleterre 
Jacques  Moysan,  de  Paris,  âgé  de  48  ans,  atteint  de  consomption, 
Rachel,  sa  femme  et  un  enfant  de  onze  ans. 

La  Ronde  (Esther  de),  fugitive,  arrêtée  avec  quinze  autres 
personnes  de  La  Rochelle,  fut  mise  à  l'Hôpital-Général,  d'où  on  la 
transféra  aux  Nouvelles-Catholiques,  par  ordre  du  i3  avril  1700 
(0'44)- 

Larriou  (Pierre),  mis  au  Petit-Châtelet  le  8  décembre  1686 
(Fr.  7o5i  f"^  286,  285)  pour  crime  d'assemblée.  Voir  II,  624. 

Larroque  (M^^  de).  Charlotte  et  Jeanne,  filles  de  Matthieu 
De  Larroque,  savant  pasteur  de  Rouen  mort  en  1684,  essayèrent  à 
la  Révocation  de  passer  à  l'étranger  avec  Jeanne  de  Gennes,  leur 
mère  ;  toutes  trois  furent  arrêtées,  et  Charlotte,  mise  aux  Nouvelles- 
Catholiques,  d'où  elle  sortit,  après  avoir  abjuré  ou  promis  d'ab- 
jurer, par  ordre  du  28  janvier  1686.  Persistant  dans  le  dessein  de 
quitter  la  France,  elle  se  réfugia  dans  une  officine  d'émigration,  où 
les  agents  de  La  Reynie  la  découvrirent  et  lui  donnèrent  une 
garnison,  entre  les  mains  de  laquelle  elle  rédigea  un  placet  dont 
voici  l'analyse  :  «  Charlotte  De  Larroque,  fille  majeure  de  Rouen, 
ayant  formé  le  dessein  de  demeurer  à  Paris  depuis  sa  conversion, 
s'est  retirée  chez  Beck  résident  de  l'électeur  de  Brandebourg  et  y 
a  été  arrêtée  depuis  quelques  jours.  Une  garnison  est  depuis  long- 
temps dans  ladite  maison,  et  ne  peut  en  ce  qui  la  concerne  y  être 
que  par  suite  du  préjugé  qu'on  a  qu'elle  aurait  voulu  sortir  du 
royaume,  à  quoi  elle  n'a  garde  de  penser  et  dont  elle  offre  de 
donner   répondant    sûr    et   bien   connu;   elle   demande    qu'on   l'y 


i8o  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

autorise  et  qu'on  ôte  la  garnison;  elle  offre  pour  caution  Louis 
Chastillon,  peintre  et  dessinateur  pensionné  du  roi  dans  son  aca- 
démie de  physique  »  (Fr.  7o53  f"  429). 

Sans  se  laisser  séduire  par  ces  protestations,  la  police  remit 
M"'=  Charlotte  de  Larroque  aux  Nouvelles-Catholiques,  d'où  on  la 
transféra,  par  ordre  du  4  août  1687,  au  château  de  Nantes.  Non 
moins  malheureuses  dans  une  nouvelle  tentative  d'évasion,  sa  mère 
et  sa  sœur  furent  arrêtées  une  seconde  fois  sur  la  frontière. 

Lascaris  (La  comtesse  de)  figure  sur  la  liste  des  recluses  aux 
Nouvelles-Catholiques  du  17  octobre  1686,  avec  cette  mention: 
«  venue  de  Hollande  »  (Fr.  7052  f°  25). 

Lassay  (M"^  de),  enfermée  dans  un  couvent  du  Cherche-Midi, 
fut  rendue  à  son  père  par  ordre  du  14  mars  1687  (O'  3i). 

La  Taillée.  Le  2  juin  1687,  M"*"  de  Chauffepié  vit  arriver  dans 
le  couvent  de  Niort,  où  elle  était  enfermée,  «la  demoiselle  La  Sau- 
vagère  de  La  Taillée  »,  qui  «  ayant  signé  une  abjuration  forcée, 
n'en  voulait  rien  tenir»  {Biillct.,  VI,  258).  M""=  de  La  Taillée  fut 
ensuite  envoyée  à  Paris,  puis  au  château  de  Guise  avec  la  nommée 
Cibot  et  Jeanne  Bernard,  par  ordre  du  16  novembre  1689.  Le 
même  jour,  Seignelay  écrivait  au  commandant  du  château  : 

Le  roi  envoie  au  château  de  Guise  trois  religionnaires  opiniâtres  qu'on  n'a 
pu  jusqu'à  présent  convertir  ;  il  faut  que  vous  leur  fassiez  voir  quelque  ecclé- 
siastique pour  tâcher  de  les  instruire,  et  au  surplus  qu'elles  n'aient  point 
d'autre  commerce;  leur  dépense  sera  payée  comme  celle  des  femmes  qui  sont 
déjà  à  Guise  (O  ^  33). 

M™^  de  La  Taillée  fut  expulsée  du  royaume  avec  M™=  Cibot, 
par  ordre  du  4  décembre  1697  par  Valenciennes,  Mons  et  Bruxelles 
(O  '  41).  Jeanne  Bernard  l'avait  été  dès  le  8  janvier  1691. 

La  Touche-Chevrault  (M"=  de),  petite-nièce  de  Dangeau,  mise 
aux  Nouvelles-Catholiques  en  mars  1698  {Mercure  htstorîq.  d'avril, 
p.  418). 

Latour  (Jeanne),  mise  aux  Nouvelles-Catholiques  le  3  août 
1686,  est  portée  sur  la  liste  des  «  non  payantes  »  comme  devant 
être  retirée  par  M"=  de  Charolais  (Fr.  7052  P  24),  et  sur  la  liste 
du  14  décembre,  comme  n'ayant  pas  encore  communié  (Fr.  7o5i 
f"  248).  Nous  ignorons  si  c'est  elle  que  concernait  la  lettre  qu'un 
secrétaire  d'État  écrivait  à  l'évêque  de  Condom  le  26  août  1705  : 
«Le  roi  trouve  bon  que  la  dame  de  La  Tour  sorte  de  la  maison 


Emprisonnes  a  Paris.  i8i 

des  Nouvelles-Catholiques,  ainsi  que  vous  le  proposez  pour  être 
remise  dans  sa  famille,  et  j'écris  à  la  supérieure  de  faire  sur  cela 
ce  que  vous  désirez.  Vous  savez  que  le  roi  ne  souffre  en  aucun 
lieu  du  royaume  des  religionnaires  qui  font  ouvertement  connaître 
leur  opiniâtreté.  Ainsi,  supposé  que  cette  femme  ne  se  rende  pas  à 
la  raison  dans  un  certain  temps  que  vous  lui  marquerez,  elle  ne 
doit  pas  espérer  de  demeurer  paisible  dans  son  opiniâtreté;  et  il 
faudra  que  vous  soyez  le  premier  à  en  avertir,  afin  qu'on  puisse  la 
faire  renfermer  ». 

Un  Latour,  arrêté  avec  le  pasteur  du  Désert  Cardel,  fut  mis  à 
la  Bastille  le  2  mars  1689,  et  transféré  le  10  au  couvent  des  Blancs- 
Manteaux.  Pontchartrain  signait,  le  3i  décembre  1690,  l'ordre  de  le 
faire  sortir  de  la  Bastille  et  de  Paris. 

La  Trémollière,  voir  Foissin. 

Latroy  (Pierre),  cordonnier  de  Paris,  fugitif  arrêté  non  loin  de 
la  frontière  de  l'Est,   fut  emprisonné  à  Besançon,  et  y  abjura  le 

19  mars  1886  {Bullct de  la  Société  des  travaux  historiq.,  1890, 

n"  I,  p.  126. 

L'AuBONiÈRE  (Kerveno  de).  L'ordre  d'envoyer  dans  des  cou- 
vents de  Paris,  où  l'on  espérait  les  convertir,  Kerveno  de  L'Au- 
bonière,  gentilhomme  poitevin  enchaîné  sur  les  galères  de  Marseille, 
et  sa  femme,  prisonnière  à  Rouen,  fut  donné  en  1692,  à  la  solli- 
citation du  pasteur  apostat  Grostête  des  Mahis,  devenu  con- 
vertisseur, et  à  celle  d'une  nouvelle  catholique  zélée,  Susanne 
Chabot,  sœur  de  M™^  de  L'Aubonière,  et  femme  d'Alexandre  de 
Goyon,  seigneur  des  Coulandres.  Le  supérieur  de  l'abbaye  de 
Saint-Germain-des-Prés  ayant  refusé  de  répondre  de  M.  de  L'Au- 
bonière, la  famille  trouva  un  autre  couvent  qui  consentait  à  s'en 
charger;  en  conséquence  l'ordre  d'envoi  fut  maintenu  le  28  octobre, 
mais  il  ne  paraît  pas  avoir  été  mis  à  exécution,  sans  doute  parce 
que  l'attitude  des  deux  époux  rendit  évidente  l'inutilité  de  ce  trans- 
fert. M.  de  L'Aubonière  mourut  à  l'hôpital  de  Marseille  le  28  sep- 
tembre 1693  (Lièvre,  III  182;  France  prot.,  2^  édit.,  VI,  289,  et  Reg. 
du  Secret.,  O*  3i). 

Laumont,  voir  Festu. 

Launay  (De).  Sur  un  état  des  prisonniers  de  la  Bastille  du  17 
décembre  1686  figure  «à  cause  de  la  R. »  un  M.  de  Launay  sur  le 
compte  duquel  nous  ne  possédons  aucun  renseignement.   Nous  ne 


i82  Révocation  de  f  Edit  de  Nantes  à  Paris. 

pensons  pas  qu'il  appartint  à  la  famille  du  peintre  Daniel  de  Launay, 
parrain  en  1661  d'un  enfant  de  son  confrère  Michelin,  mais  plus 
probablement  à  celle  de  Louis  de  Launay,  comte  d'Entragues,  qui 
épousa  en  1677,  Marie-Susanne  de  La  Vespière  de  Liambrune 
{Reg.  de  Char.),  et  qui,  après  avoir  abjuré  en  1681,  s'enfuit  en 
Hollande  à  la  Révocation  et  servit  dans  les  gardes  du  roi  Guillaume 
(Fr.  7o5i  f°  252  et  Fr.  pr.,  VI,  427).  —  Jean  Launay,  autre  fugitif 
dont  les  rentes  furent  saisies  (TT  i56,  433). 

Laure  (M"'=  de),  âgée  de  onze  ans,  mise  aux  Nouvelles-Catho- 
liques le  4  octobre  1686,  n'avait  pas  encore  communié  le  i''"'  février 
1687,  et  ne  pouvait  «sans  danger  être  remise  à  ses  parents.»  Sa 
mère  payait  pour  elle  une  pension  de  i5o  livres.  Une  demoiselle  de 
Laure  figure  ensuite  parmi  les  personnes  que  les  Nouvelles-Catho- 
liques nourrissaient  par  charité  comme  externes  (Fr.  7062  f°^  25  et3o). 

Laurent,  voir  II,  483. 

Laurier,  (Julien),  mis  au  Petit-Châtelet  le  21  février  1687 
(Fr.  7o5i  f°  239). 

Lautrec  (Etienne  de),  marchand,  transféré  du  Petit  au  Grand- 
Châtelet  le  21  novembre  i685,  et  à  la  Bastille  le  4  février  1686,  par 
ordre  du  i""",  en  sortit  le  3  mars.  Son  parent  César  de  Lautrec,  mis 
à  la  Bastille  par  ordre  du  i^""  février,  en  sortit  le  18  mars,  en  vertu 
d'un  ordre  du  17  (O'  3o,  Fr.  7o5i  f"  295  et  Arcli.  Bas/.,  VIII  38i). 

Lauzon  (Susanne),  arrêtée  par  ordre  du  14  avril  1688  et  conduite 
à  l'Union  Chrétienne  ou  dans  quelque  autre  couvent' de  Paris. 

Lauzun  (M™'=  de)  voir  La  Force,  II,  33i. 

La  Vaiserie.  Seignelay  écrivait  le  9  juillet  i685  à  la  supérieure 
des  Ursulines  de  la  rue  Saint-Jacques:  «Le  roi  voulant  prendre  soin 
de  M"''  de  La  Vaiserie  de  la  R.  P.  R.,  qui  a  dessein  de  se  convertir  et 
d'entrer  dans  votre  maison  pour  y  être  pensionnaire.  Sa  Majesté 
m'ordonne  de  vous  écrire  que  son  intention  est  que  vous  la  receviez, 
et  de  vous  dire  que  Sa  Majesté  fera  régulièrement  payer  sa  pension 
pour  tout  le  temps  qu'elle  y  sera»  (O*  29).  —  Le  9  octobre  1687,  le 
même  secrétaire  d'État  ordonnait  d'enfermer,  dans  des  couvents 
hors  Paris,  deux  demoiselles  de  La  Vaiserie  qui  n'appartenaient  pas 
plus  que  la  précédente  à  l'Église  de  Charenton. 

Lavigne  (Anne  Regnauldin,  veuve)  arrêtée  avec  Jeanne  Roger, 
Marguerite  Gaudon  femme  Cossart,  Kdmée  Simon  et  Marguerite  de 


Emprisonnés  a  Paris.  x83 

Neuchâtel,  fut  mise  au  Grand-Châtelet  le  28  février  1686   (Fr.  7o5i 
f  238). 

Lebeau  (Jacques),  catholique  d'Etreux,  travaillait  aux  évasions; 
arrêté  en  Vermandois  et  mis  au  Grand-Châtelet  le  14  novembre 
i685,  il  en  sortit  le  26  décembre  (Fr.  7o5i  f"  295). 

Lebei.  (Enfants),  enfermés  dans  des  couvents  en  1686,  voir 
II,  489,  n. 

Lebert,  voir  II,  571. 

Le  Berthon  (Jacob),  fils  d'un  médecin  de  Châtellerault,  étudia 
la  théologie  à  Genève,  et  rejoignit  à  La  Haye  son  oncle  Orillard, 
au  moment  de  la  Révocation.  Ne  trouvant  point  à  se  placer  comme 
pasteur,  il  se  fit  militaire.  Ramené  prisonnier  en  France,  il  prit  du 
service  dans  l'armée.  Puis  venu  à  Paris,  il  fut  jeté  à  la  Bastille 
comme  huguenot  en  1700  {Fr.  pr.). 

Leblanc,  voir  Guybert. 

Leblanc  (Charlotte).  Au  mois  de  janvier  1678,  Seignelay 
écrivait  au  procureur  du  roi:  «Charlotte  Leblanc,  fille  d'un  orfèvre, 
voulant  abjurer  l'hérésie  de  Calvin,  s'adressa,  il  y  a  quelque  temps 
à  M.  Colbert,  qui  la  fit  mettre  aux  Nouvelles-Catholiques,  où  elle 
fit  abjuration  entre  les  mains  de  M.  l'évêque  de  Xaintes.  Elle  fut 
mise,  quelque  temps  après,  entre  les  mains  de  Madame  la  maréchale 
de  Humières  pour  être  affermie  dans  la  religion;  mais  ayant  disparu 
dix  jours  après  sans  qu'on  ait  pu  savoir  où  elle  était  allée,  le  roi 
m'a  ordonné  dé  vous  dire  que  vous  a3rez  à  vous  informer  si  elle 
s'est  retirée  chez  ses  parents,  et  en  cas  qu'ils  l'aient  fait  enlever, 
que  vous  leur  fassiez  faire  leur  procès  comme  séducteurs  et  ravis- 
seurs, et  si,  au  contraire,  elle  3^  est  retournée  de  bon  gré,  que  vous 
fassiez  informer  contre  elle  comme  relapse  »  (O  '  22  Depping, 
Corresp.  adiii.  IV,  821). 

Le  Breton  (M"").  Le  26  octobre  1686,  Seignelay  informait 
M.  de  Nointel,  intendant  de  la  généralité  de  Tours,  qu'on  venait 
d'arrêter  à  Paris  un  marchand  nommé  Le  Breton  et  sa  femme, 
venus  de  Tours  depuis  quelques  mois,  accusés  d'avoir  fait  sortir 
leur  fille  du  royaume  et  de  vouloir  la  suivre.  Les  demoiselles  Le 
Breton  de  Tours,  que  nous  voyons  enfermées  aux  Nouvelles- 
Catholiques  de  Paris  antérieurement  au  i5juin  1699,  et  qu'il  fut 
question  d'envoyer  aux  Nouvelles-Catholiques  de  Tours,  apparte- 
naient probablement  à  la  même  famille  (O  '  48). 


184  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

L'Église  de  Paris  comptait  plusieurs  familles  de  ce  nom,  au 
moment  de  la  Révocation. 

Hercule  Le  Breton,  graveur  du  roi,  né  en  i65i  du  mariage  de 
Julien,  fourbisseur,  et  de  Marie  Marot,  avait  épousé  à  Charenton  en 
1679,  Anne  Secar  ou  Escar,  de  Sancerre;  il  abjura  du  17  au  19 
novembre  avec  sa  femme  et  trois  enfants  (Fr.  7o5i  f°  347).  Sa  sœur 
Marie  n'abjura  qu'après  le  i5  janvier  1686  {Ibid.  f"  116). 

Un  Le  Breton  de  la  rue  des  Vieux- Augustins  abjurait  à  la  fin 
de  i685  {Ibid.  f°  io5). 

Françoise  Le  Breton,  veuve  de  Pierre  Malau,  de  la  rue  Sainte- 
Marguerite  au  faubourg  Saint-Antoine,  abjurait  le  4  janvier  1686 
(Ibid{°  58). 

Un  guide  nommé  Le  Breton,  arrêté  avec  La  Capelle,  près  de 
Saint-Denis  le  11  mai  1686,  conduisant  M"'' de  Villarnoul,  fut  mis  le 
lendemain  dans  les  prisons  ordinaires  (O  '  3o). 

Une  demoiselle  Le  Breton  fut,  par  ordre  du  27  décembre  1687, 
transférée  des  Ursulines  de  la  rue  Sainte-Avoye  dans  un  autre 
couvent  (O  '  3i). 

Lebrun  (François),  guide,  arrêté  et  conduit  à  la  Charité  de 
Charenton,  par  ordre  du  22  mai  1686,  puis  bientôt  relâché,  était 
dénoncé  de  Hollande  comme  étant  sur  le  point  de  retourner  à  Paris 
(Fr.  7o52  f  8)  ;  aussi  l'ordre  de  l'arrêter  une  seconde  fois  et  de  le 
mettre  au  For-l'Evêque,  fut-il  donné  le  24  août  (O'  3o),  avant  son 
retour.  —  Lebrun,  lieutenant  d'infanterie  dans  l'armée  du  prince 
d'Orange  en  Angleterre  (Agnew,  III,  i5i).  —  Gabriel  Lebrun, 
cocher  de  la  veuve  Drouin,  arrêté  avec  elle  à  Guise,  en  1686.  — 
Judith  Lebrun,  de  Paris,  âgée  de  trente-deux  ans,  et  sa  fille,  assis- 
tées en  Angleterre,  1705. 

Leclerc  (Salomon),  pasteur  à  Orléans,  mis  à  la  Bastille  à  la 
Révocation  et  en  1697.  Voir  Les  premiers  pasteurs  du  Désert,  I,  410. 

Il  y  avait  à  Paris  d'autres  Leclerc  :  Abraham,  tailleur  d'habits, 
et  son  frère  Edmond,  du  quartier  Saint-Marcel,  reçurent  à  eux  deux 
36  livres  pour  prix  de  leur  abjuration  (Fr.  7o5o  f"  140).  Elisabeth, 
delà  rue  de  l'Égout,  non  mariée,  abjura  le  12  janvier  1686  (Fr.  7061 
f"  56).  Susanne,  femme  de  Jean  Brigues,  ouvrier  en  soie  de  la  rue 
de  Charenton,  avait  abjuré  le  10  (f°  74),  et  Marie  Leclerc,  femme  de 
Pierre  Lamy,  tisserand,  le  2  (f°  82).  Une  nommée  Leclerc  sortit  de 
la  Bastille  le  19  avril  1689  (Arsenal,  ms.  Bast.  10471). 

Le  20  novembre  1697,  Pontchartrain  ordonnait  à  D'Argenson 


Emprisonnes  a  Parts. 


i85 


de   donner  à  Leclerc  et  à  sa  famille   «  tous  les  secours  possibles 
pour  leur  instruction»  {Arch.  Bast.,  X,  i56). 

Leclerc  de  Juigné,  voir  II,  898. 

Lecointe.  Madelaine  de  Lanave,  veuve  de  Nicolas  Lecointe, 
marchand  à  Elbeuf,  Jacques  Le  François,  apprenti  drapier  et  sa 
sœur  Marguerite,  arrêtés  en  Franche-Comté  comme  ils  essayaient 
de  passer  à  l'étranger,  furent  mis  au  For-l'Evêque  le  18  février 
1686.  Ils  abjurèrent  avant  le  5  mars  et  demandèrent,  ainsi  qu'Esther 
Triboulet,  veuve  de  Matthieu  Fontan,  les  effets  qu'on  leur  avait 
saisis.  Pour  sa  part,  la  dame  Lecointe  réclamait  : 


Un  collier  de  perles 

Deux  bagues  garnies  de  diamants 
Cent-vingt  louis  d'or 
Une  tasse  d'argent 
Un  billet  de 


» 


Une  lettre  de  change  de  800  écus 


3ooo  livres 

85o 

» 

1200 

» 

21 

» 

.   2986 

» 

642 

» 

362 

» 

643 

» 

362 

» 

359 

» 

412 

» 

4800 

» 

.   4098 

» 

19735 

livres 

683 


(Fr.  7o5i  f°  3o5  et  7o53  f"  488). 

La  veuve  de  Nicolas  Lecointe  réussit  à  passer  à  l'étranger.  Un 
nommé  Coustard  s'était  chargé  de  solliciter  le  paiement  des  lettres 
de  change  qu'elle  lui  avait  remises,  formant  un  total  de  9947 
livres,  sur  lesquelles  il  lui  avait  avancé  i5oo  livres  pour  son 
voyage  (Fr.  7o55  f°  28). 

André  Lecointe,  marchand  drapier  d'Elbeuf,  âgé  de  cinquante 
ans,  avait  abjuré  à  Paris  le  25  décembre  i685  entre  les  mains  du 
curé  de  SaintGermain-l'Auxerrois,  abjuration  attestée  et  signée 
par  ledit  curé  et  par  l'exempt  Auzillon  (Fr.  7o55  f°  35o).  Marie 
Frontin,  sa  femme,  réfugiée  en  Brandebourg,  avec  sa  fille  Marie  et 
son  fils  Charles,  y  fonda  une  manufacture  de  draps.  —  La  veuve  de 
Jean  Lecointe,  âgée  de  soixante-douze  ans,  assistée  en  Angleterre, 
1703. 


i86  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Lecomte  (La  dame),  de  Nîmes,  arrêtée  à  Paris  le  26  octobre 
1686,  voulant  sortir  du  royaume  (O'  3o).  Il  y  avait  à  Paris  une 
nombreuse  famille  du  même  nom.  Abraham  Lecomte,  fugitif,  dont 
les  rentes  furent  confisquées  (TT  i55,  429).  Jean-Baptiste  Lecomte, 
de  Paris,  reçoit  à  Genève  en  1704  un  viatique  pour  se  rendre  à 
Zurich  (Ms.  B.  du  prot.).  Jean  Lecomte,  de  près  Charenton,  reçut 
à  Genève  en  1709  un  viatique  pour  l'Allemagne  [Ibid.]. 

Le  Coq,  voir  II,  loi,  268. 

Le  Coq  (Isaac),  de  Coulongue,  condamné  aux  galères  par  le 
conseil  souverain  d'Artois,  le  23  août  1686. 

Seignelay  écrivait  à  Harlay  le  16  janvier  1687:  «Le  nommé 
Isaac  Le  Coq,  nouveau  converti,  qui  est  dans  les  prisons  de  la 
Tournelle  depuis  le  mois  de  juin  dernier,  a  fait  présenter  un  placet 
au  roi,  par  lequel  il  expose  qu'il  est  âgé  de  soixante-trois  ans,  et 
que  ses  infirmités  ont  jusqu'à  présent  empêché  qu'il  n'ait  été  attaché 
à  la  chaîne.  Prenez  la  peine,  s.  v.  p.,  de  donner  les  ordres  pour  le 
faire  visiter»  (Fr.  17421  f"  141). 

On  l'envoya  aux  galères,  où  il  mourut. 

Le  Coq  de  Germain  (M""=),  voir  II,  269. 

Le  Coq  des  Forges  (M"'').  Deux  filles  de  Théodore  Le  Coq, 
sieur  des  Forges,  conseiller,  maître  d'hôtel  ordinaire  du  roi  et 
ancien  de  Charenton,  mort  en  1669,  toutes  deux  enfermées  dans 
des  couvents  par  ordre  du  i^''  février  1686  (O*  3o),  eurent  dans 
une  égale  fidéhté  des  destinées  bien  différentes. 

Françoise,  l'aînée,  femme  de  Paul  Du  Plessis-Rambouillet, 
arrêtée  le  5  février  et  conduite  au  monastère  des  filles  de  Belle- 
chasse,  fut  remise  le  27  novembre  à  la  duchesse  d'Aumont,  puis 
confiée,  le  8  mai  1687,  à  la  dame  Hersant  (O*  3i).  On  l'expulsa  du 
royaume,  par  ordre  du  26  avril  1688  (O'  82).  Pour  l'autre,  voir 
II,  247. 

Ledet,  voir  Segray. 

Leduc  (Pierre).  Un  rapport  de  police  du  mois  de  décembre 
1686  portait  que  Leduc  devait  emmener  M"""  Joly,  demeurant  avec 
sa  sœur  M'"''  veuve  Bruguier  au  bout  de  la  rue  de  Savoie  (Fr.  7o5o 
f"  242).  Ce  guide,  mis  au  Grand-Châtelet  le  16  mars  1687,  fut 
transféré  au  château  d'Angers  le  24  août  et  relâché  le  i"""  octobre 
1688,  avec  défense  de  venir  à  Paris.  Il  dit  dans  son  interrogatoire 
que  Marguerite  de  La  Fricaudière  venait  fréquemment  de  Hollande 


Emprisonnes  à  Paris.  187 

à  Paris  pour  emmener  des  fugitifs,  et  logeait  habituellement  rue  de 
la  Monnaie,  chez  un  gantier,  proche  le  Saint-Esprit.  Il  avoua  qu'il 
avait  apporté  une  lettre  à  deux  demoiselles  Dolon,  logées  à  l'hôtel 
d'Ecosse,  rue  Guénégaud  (Fr.  7o53  f°  144). 

Lefèvre.  Il  résulte  d'un  placet  adressé  au  duc  d'Orléans 
(TT  154)  par  Louis  Lefèvre,  bourgeois  de  Paris,  que  son  père 
avait  eu  quatre  enfants  d'un  premier  mariage  :  Isaac,  Jean,  Pierre, 
Marie,  et  quatre  d'un  second:  Héléodore,  Louis,  Marguerite  et 
Madelaine.  L'aîné,  avocat  au  Parlement  de  Paris,  fut  le  célèbre 
confesseur  qui  mourut  aux  galères  en  1702.  Jean  et  Pierre  passèrent 
à  l'étranger  lors  de  la  Révocation.  Marie  fut  plusieurs  années  dans 
le  couvent  des  Ursulines  de  Nevers.  Louis  demanda  les  biens  de 
toute  la  famille  en  déclarant  qu'il  avait  épousé  une  ancienne  catholique 
(voir  Girardot,  aux  Anciens). 

C'est  sans  doute  d'Héléodore  que  parle  La  France  protestante 
(VI  496  b)  dans  le  paragraphe  suivant  qui  débute  par  une  inexacti- 
tude: «Isaac  Lefèvre  avait  deux  (!)  frères,  dont  l'un  fut  assez  heureux 
pour  gagner  le  Danemarck.  L'autre,  qui  était  resté  en  France, 
travaillait  en  1701  comme  compagnon  orfèvre  chez  Jacques  Sevu 
[SeheultJ  de  Paris,  nouveau  catholique  ainsi  que  lui.  Soupçonné  de 
vouloir  passer  dans  les  pays  étrangers,  il  fut  arrêté  le  3  juin  et  jeté 
à  la  Bastille,  une  visite  domiciliaire  ayant  amené  la  découverte  de 
quelques  livres  protestants  et  de  plusieurs  lettres  de  réfugiés,  d'une 
lettre  de  son  frère  Isaac  entre  autres,  portant  tous  les  caractères 
d'obstination  et  de  révolte  qui  convenait  à  un  hérétique  endurci 
qui  voulait  s'ériger  en  martj^r  ou  en  confesseur  de  la  vérité.  Elle 
l'exhortait  à  passer  au  plus  tôt  dans  les  pays  étrangers,  en  fuyant 
de  cette  terre  de  malédiction  qui  était  en  proie  à  la  violence  et 
toute  teinte  du  sang  des  saints.  II  finit  par  se  convertir  après 
plusieurs  années  de  détention,  et  obtint  sa  liberté  par  son  apostasie». 

Il  y  avait  à  Paris  d'autres  Lefèvre  protestants.  Celui  de  la  rue 
de  Béthisy,  qui  demeurait  au  Soleil  d'or,  signa  chez  Seignelay  le 
14  décembre  i685.  Antoine,  maître  ouvrier  en  soie  de  la  rue  de 
Seine,  âgé  de  soixante  ans  et  natif  de  Saint-Pierre  près  Vervins, 
avait  abjuré  le  18  novembre  après  avoir  été  mandé  à  la  police 
(Fr.  7o5i  f°  44  et  7o55  f°  290).  Les  fîls  de  Nicolas,  Pierre,  âgé  de 
dix-huit  ans,  et  Nicolas,  âgé  de  quinze  ans,  signèrent  avec  leur 
père  le  II  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f°  76).  Denise,  femme  de  Pierre  du 
Corbier,  savetier  (Fr.  7o5i  f°  75),  et  Marie,  femme  de  Jean  Le  Pare, 
âgée  de  quarante  ans,  abjurèrent  également.  Anne,  fille  de  Jacques 


i88  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

(Fr.  7o5o  f°  i38),  Marie,  femme  d'Isaïe  Delaulne,  compagnon  cha- 
pelier, et  Louise,  veuve  de  Louis  Bertault,  maître  menuisier,  âgée 
de  soixante-douze  ans  (Fr.  7o5o  î"  i36),  touchèrent  pour  prix  de 
leur  abjuration,  la  première,  20  livres,  la  seconde,  18,  et  la  troisième, 
60.  Marie  Le  Fèvre,  aussi  parisienne  et  âgée  de  29  ans,  rétractait 
son  abjuration  à  Londres  le  3o  juin  1698  (Arch.  de  l'Égl.  de  la 
Savoie).  Josué  Lefèvre,  apothicaire  et  sa  femme,  Henriette,  étaient 
naturalisés  anglais  en  1681.  Tobie  Lefèvre,  de  Paris,  jeune  garçon, 
assisté  à  Lausanne  en  1698.  Voir  Dufour. 

Lefranc,  voir  Briet. 

Lefrançois,  voir  Lecointe. 

Legendre  (Jean-François),  demeurant  rue  de  Béthisy,  à  la  ville 
de  Beaiivais,  député  du  commerce  de  Rouen,  signa  chez  Seignelay  le 
14  décembre  i685.  — ■  Anne  Legendre,  femme  d'Hector  Marmier, 
de  la  rue  Thibault-aux-Dez,  promit,  le  11  janvier  1686,  d'abjurer, 
ainsi  que  Jeanne  Naquet,  sa  servante,  et  Jacques  Courot,  son 
laquais  (Fr.  yoSi  f'^  i5o).  —  Noëlle  Legendre,  au  contraire,  fut  mise 
au  Grand-Cliàtelet  le  16  février  1687  (f"  288). 

Legout,  voir  Monginot. 

Le  Goux  de  Périgny,  exilé  à  Noyers,  rappelé  le  10  août  1686 
après  avoir  promis  d'abjurer  (O'  3o). 

Legros,  de  Villiers-le-Bel,  enfermé  à  l'Hôpital-Général,  en  sort 
avec  Guibillon,  par  ordre  du  25  décembre  1699  (O'  48). 

Le  Heritter,  voir  II,  489. 

Lejeune.  Il  y  avait  à  Paris  plusieurs  familles  protestantes  de 
ce  nom.  Abraham  Lejeune  (1687),  lapidaire,  fîls  de  feu  Paul,  capi- 
taine d'infanterie,  et  de  Madelaine  Carbonnel,  épousa  Esther  de 
Massouverain,  fille  de  feu  Gabriel,  médecin  du  roi,  et  de  Jeanne 
Le  Coulon.  —  Daniel  Lejeune,  sieur  de  Mimbues,  avocat,  témoin 
du  mariage  de  sa  sœur  Madelaine  avec  Jacob  d'Agar  en  1675, 
abjura  au  mois  de  novembre  i685  (Fr.  7o55  f'^  277).  Robert  Lejeune 
(1628),  avocat,  fils  de  feu  Nicolas  et  d'Antoinette  Drelincourt, 
épousa  en  1688  Elisabeth  Ponsard,  et  fut  témoin  en  1676  du 
mariage  du  ministre  Drelincourt,  de  Fontainebleau.  Il  demeurait 
rue  du  Cimetière-Saint-André,  et  signa  le  12  janvier  1686  un  acte 
d'abjuration  (Fr.  7o5i  f"  87).  —  Susanne  Lejeune,  veuve  de  Pitan 
(voir  ce  mot)  mérita  d'être  rangée  parmi  les  confesseurs.  —  Nous 


Emprisonnes  a  Paris.  189 

ne  savons  qui  était   Marie  Lejeune,   femme ,   mise  au  Grand- 

Chàtelet  le  7  mai  1686  (Fr.  7o5i  f°  299),  ni  quel  était  Lejeune  qui 
fut  expulsé  avec  sa  femme  en  1688.  C'était  sans  doute,  non  Pierre, 
ministre  d'Espence  [Fr.  pr.,  VI,  628  b),  mais  l'un  des  deux  frères, 
que  l'exempt  Desgrez  accusait  le  18  août  1686  de  chercher  à  s'en- 
fuir (Fr.  7053  f"  201),  très  probablement  celui  que  l'exempt  Auzillon 
dénonçait  le  28  novembre  comme  tenant  une  agence  d'émigration 
et  faisant  de  nombreuses  copies  de  l'ouvrage  de  Claude  (Les 
Plaintes,  etc.^  voir  Emigration),  que  le  dernier  guide  arrivé  de  Hol- 
lande lui  avait  apporté.  Il  tomba  malade  de  chagrin  lorsqu'il  vit 
arrêter  l'ancien  Gervaise  avec  lequel  il  devait  partir  (Fr.  7o53 
f°  i85),  et  fut  particulièrement  surveillé  par  la  police,  ainsi  que 
Pradal,  à  la  suite  d'une  assemblée  tenue  chez  lui  au  moment  de 
l'arrestation  du  baron  de  Serres,  c'est-à-dire  au  commencement  de 
janvier  1687  (Fr.  7o53  f°  146).  —  Pontchartrain  ordonnait  le 
23  juin  1699  d'arrêter  la  mère  de  Lejeune,  laquelle  se  trouvait  à 
Lyon  sous  le  nom  de  Latran  (O*  48).  Voir  II,  607. 

La  veuve  du  joaillier  Abraham  Lejeune  de  Paris,  réfugiée  à 
Berlin,  1698  (Ms.  Dieterici). 

Lejuge  (M.  et  IM""),  voir  Ferdinand. 

Le  Maçon  (Jacques),  sieur  de  Barville,  mis  au  Grand-Chàtelet 
pour  la  R.  le  3i  janvier  1686  (Fr.  7081  f"  802),  peut-être  fils  de 
Jacques  le  Maçon,  sieur  de  La  Fontaine,  arrêté  le  même  jour,  et 
dont  le  fils  nommé  Jacques  était  né  le  12  février  1671. 

Lemaire.  Après  une  assez  longue  résistance,  le  coutelier 
Lemaire,  de  la  rue  Sainte-Marguerite  au  faubourg  Saint-Antoine, 
se  laissa  ébranler  par  le  convertisseur  Bruzeau  et  reçut  100  livres 
pour  prix  de  son  abjuration  et  de  celle  de  sa  famille  (Fr.  7060 
{°  i35  et  7o5i  f  67). 

Une  famille  du  même  nom,  composée  de  Pierre,  horloger,  de 
Jean,  son  fils  aussi  horloger,  de  la  fille  et  de  son  mari,  Gavet,  et 
de  leur  servante,  Périnon,  figure  sur  l'État  des  fugitifs  dressé  le 
16  février  1687  (Fr.  7o5i  f"  822).  La  vente  de  leurs  meubles  pro- 
duisit la  somme  de  796  livres  7  sols,  sur  laquelle  il  fut  payé 
100  livres  5  sols  pour  le  loyer  dû  au  propriétaire,  420  livres  10  sols 
au  sergent  Durot  qui  était  resté  deux  ans  en  garnison  dans  l'ap- 
partement, et  143  livres  i5  sols  pour  les  frais  de  l'apposition  du 
scellé.  Le  reste  alla  grossir  le  fonds  des  confiscations.  C'est  sans 
doute  le  père  ou  le  fils  qui  fut  enfermé,  par  ordre  du  6  mars  1686, 
dans  une  abbaye  près  de  Paris. 


igo  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Le  II  janvier  1686,  Susanne  Lemaire,  âgée  de  quarante  ans, 
femme  de  Nicolas  Bonel,  menuisier  de  la  Grande-rue  du  faubourg 
Saint-Antoine,  feignit  d'abjurer  (Fr.  7o5i  f°  yS)  en  attendant  qu'elle 
put  prendre  la  fuite.  Elle  figure  avec  deux  jeunes  enfants,  sur  l'Etat 
des  fugitifs  dressé  le  14  janvier  1688  (Fr.  yoSi  f"  2i5).  Le  mari 
était  resté  à  Paris. 

Le  20  janvier  1699,  Pontchartrain  ordonnait  d'arrêter  Lemaire, 
bourgeois  de  Chàteaudun,  qui  allait  fréquemment  au  prêche  de 
l'envoyé  de  Brandebourg,  et  de  l'interroger  en  faisant  diligence  pour 
arrêter  celui  qu'on  soupçonnait  d'être  ministre  (0*43).  Voir  II,  180. 

Lemaire  (Nicolas),  voir  Festu. 

Le  Maistre  (Les).  Il  y  avait  à  Paris  lors  de  la  Révocation 
plusieurs  familles  protestantes  de  ce  nom,  sur  lesquelles  on  ne 
possède  que  des  renseignements  insuffisants. 

Jacques,  sieur  de  La  Trésorerie  et  de  La  Thibaudière,  né  en 
1628,  qui  signa  chez  Seignelay  le  14  décembre  i685  et  devint 
fermier-général  grâce  à  son  abjuration,  était  fils  de  Denis  Le 
Maistre,  docteur  en  médecine  à  Orléans,  et  de  Catherine  Monceau. 
Il  épousa  en  lôSy  Jeanne  Crommelin  qui  lui  donna  dix  enfants 
(Voir  Crommelin).  —  Son  frère  Daniel,  sieur  de  La  Bretonnière, 
né  en  1689,  épousa  en  1671  Judith  Boutinon,  fille  de  Samuel, 
sieur  des  Hayes,  lieutenant  de  l'artillerie  de  France,  et  de  Judith 
Carton. 

Les  Extraits  des  Registres  de  Charenton  mentionnent,  en  outre, 
Jean  ou  Isaac  Le  Maistre,  sieur  de  La  Brangerie,  originaire  de 
Gien,  marié  à  Charlotte  Mariette  en  1654,  dont  la  fille  épousait  en 
1682  Benjamin  Chazeray,  sieur  du  Chesnois,  d'Orléans;  puis 
Rodolphe  Le  Maistre,  parrain  de  Godefroy  Fabrice  en  i658;  et 
Samuel  Le  Maistre,  chirurgien  de  Hambourg,  fils  de  feu  Samuel, 
chirurgien  à  Gergeau,  marié  en  1670  à  Marie  Belhomme,  veuve  de 
Jérémie  Le  Prestre. 

Trois  filles  de  Denis  Le  Maistre,  marchand  d'Orléans,  et 
d'Andrée  Babault,  étaient  inariées  à  Paris.  Deux  avaient  épouse 
Alexandre  et  François  Mariette,  et  la  troisième,  Charles  Gravet,  de 
la  rue  Saint-Martin. 

Les  papiers  de  Harlay  nous  apprennent  qu'à  la  fin  de  novembre 
ou  au  commencement  de  décembre  i685,  Robert  Le  Maistre  et  son 
fils  se  faisaient  instruire  (c'était  l'euphémisme  officiel),  et  qu'on 
pouvait  presque  les  compter  pour  convertis.  Nous  ne  savons  à 
quelle  famille  ils  appartenaient,  non  plus    qu'une   dame  dont   un 


Emprisonnés  à  Paris.  191 

rapport  de  police  du  i5  mai  i685  parlait  en  ces  termes:  «La  veuve 
LeMaistre',  parente  deTassin,  ancien  de  Charenton  [et  demeurant 
chez  lui  rue  du  Battoir],  est  partie  ce  matin  par  le  carrosse  de 
Valenciennes,  avec  une  fille  d'environ  dix-huit  ans,  assez  bien  faite, 
et  huit  jeunes  gens  dont  le  plus  âgé  paraît  être  de  vingt  ans  ou 
environ,  tous  bien  faits  et  assez  bien  mis.  Ce  sont  néanmoins,  à  ce 
qu'on  prétend,  gens  de  métier,  comme  perruquiers,  orfèvres,  etc. 
Cette  veuve  est  âgée  d'environ  quarante-cinq  ou  quarante-six  ans, 
assez  petite,  plus  maigre  que  grasse,  le  visage  rond,  Elle  doit 
passer  par  Senlis,  Roye  et  Cambray  »  (Fr.  7o52  f"  188).  Les  Ms.  de 
la  Bastille  nous  apprennent  qu'elle  était  partie  dans  le  dessein  de 
rejoindre  son  fils,  perruquier  à  Brème  (Arsen.  10,469). 

Le  19  mai,  le  capitaine  Prévost  reçut  l'ordre  de  courir  après  le 
carrosse  de  Valenciennes  et  d'arrêter  tous  ceux  qu'il  contenait;  le 
22,  il  fut  chargé  d'aller  prendre  dans  les  prisons  de  Péronne  la 
veuve  Le  Maistre  et  Marie  Chabin-  pour  les  transférer  à  la 
Bastille,  en  remettant  Chardin  en  liberté.  Après  avoir  subi  l'inter- 
rogatoire de  La  Reynie,  ces  deux  femmes  furent  relâchées  par 
ordre  du  16  juin  et  confiées  à  la  garde  de  Jean  de  Béringhen  et  de 
Tassin,  anciens  de  Charenton,  qui  devaient  répondre  d'elles  (O'  29). 
La  veuve  Le  Maistre,  accusée  plus  tard  de  connivence  avec  les 
guides,  auxquels  elle  aurait  adressé  nombre  de  fugitifs,  fut  bien- 
tôt remise  en  prison.  On  l'expulsa  du  royaume  par  ordre  du 
26  avril  1688.  Ses  deux  filles,  Françoise,  âgée  de  vingt-huit  ans,  et 
Jeanne,  âgée  de  dix-huit,  furent  aussi  arrêtées  avant  d'avoir  franchi 
la  frontière. 

Françoise,  native  de  Pont-de-Rouy  en  Bretagne  et  venue  à 
Paris  comme  domestique,  se  trouva  pendant  sept  à  huit  mois  sans 
condition  par  suite  de  la  Révocation.  Elle  était  en  relation  avec  une 
dame  Du  Plessis^,  qui  avait  chez  elle  une  parente  âgée  de  dix-huit 
à  vingt  ans,  Valérie  de  La  Baritaudière,  fille  d'un  gentilhomme 
poitevin  de  Fontenay-le-Comte.  La  communauté  de  foi  et  l'ardent 
désir  de  passer  à  l'étranger  rapprochèrent  la  demoiselle  et  la 
servante.  Un  Gascon  nommé  Thibaude,  établi  en  Hollande  et  mari 
d'une  tante  de  Françoise,  exerçait  le  lucratif  métier  de  guide.  Ses 

'  Marie  de  La  Combe,  veuve  d'Etienne  -  Fille  de  service,    de   Mer   près  Blois, 

I.e  Maistre  {Bullet.,  3'   sér.,  IV,  450).  —  qui  était  reste'e  quatre  ans  chez  Jean  de 

En  1684,  Jean  de  I.a  Combe,  âgé  de  vingt-  Béringhen,  ancien  de  Charenton. 

quatre  ans,    assistait    comme    témoin     à  ^  Serait-ce  la  femme  d'Abraham  Boulay, 

l'inhumation  du  proposant  Joseph  Bayle,  sieur  du  Plessis,  retenue  et  emprisonnée 

frère  du  célèbre  écrivain   (Ext.  des  Reg.  à  Paris  lorsque  son    mari,   pasteur   natif 

de  Char.)                                           ^  d'Alençon,  quitta  la  France  r 


ig2  Révocation  de  fEdit  de  Najifes  à  Paris. 

nièces  le  virent  dans  son  logis  de  la  rue  de  la  Huchette,  y  condui- 
sirent M""  de  la  Baritaudière,  et  le  supplièrent  de  les  emmener 
toutes  trois.  L'oncle  ne  put  ou  ne  voulut  se  charger  que  de  Valérie. 
On  convint  qu'elle  se  déguiserait  en  garçon  et  passerait  pour  son 
valet.  Ils  furent  arrêtés  à  Lille,  mais  on  relâcha  Thibaude  comme 
étranger  et  catholique.  M"^  de  La  Baritaudière  ne  tarda  pas  à 
recouvrer  aussi  la  liberté  et  à  s'enfuir  à  La  Haye,  auprès  de  son 
oncle  La  Berlière,  ci-devant  major  du  régiment  de  Bourgogne,  qui 
avait  pris  du  service  dans  l'armée  hollandaise,  après  avoir  passé 
dix  mois  à  la  Bastille.  Réfugiée  ensuite  à  Londres,  M""  de  La 
Baritaudière  se  souvint  des  demoiselles  Le  Maistre  et  leur  envoya, 
pour  les  conduire  hors  de  France,  un  jeune  homme  qui  lui  inspirait 
une  entière  confiance.  Françoise  et  Jeanne,  n'ayant  pas  terminé 
leurs  préparatifs  de  départ,  adressèrent  ce  jeune  homme  au  guide 
Dumont,  de  la  rue  de  Béthisy,  qui  lui  donna  deu.x  femmes  à  passer 
(Fr.  7062  f"^  178).  Parties  à  leur  tour  en  compagnie  du  guide 
Etienne  Châtelain  de  Villiers-le-Bel,  les  sœurs  Le  Maistre  se 
laissèrent  arrêter  à  Lille  en  1686,  et  trouvèrent  dans  les  prisons  de 
cette  ville  le  guide  Boucher,  garçon  chirurgien,  à  qui  Valérie  avait 
remis  une  lettre  pour  elles.  Ramenées  à  Paris,  où  elles  arrivèrent 
au  milieu  de  la  nuit,  elles  subirent  sur  le  champ  l'interrogatoire 
du  commissaire  Delamare,  après  quoi  Desgrez  conduisit  Françoise 
au  Grand-Châtelet,  et  Jeanne,  au  For-l'Evêque.  Françoise  avoua 
que  son  amie  Esther  Nicole,  qui  avait  longtemps  habité  Paris,  devait 
lui  envoyer  de  Guernesey,  oi^i  elle  était  réfugiée  depuis  six  mois,  de 
faux  baptistères  pour  obtenir  des  passeports  par  l'entremise  du 
suisse  de  l'ambassade  anglaise.  Desgrez  écrivait  le  28  que  les  deux 
sœurs  avaient  une  grande  aversion  pour  l'Eglise  romaine,  et 
qu'elles  étaient  cousines  de  Mariette,  marchand  de  vin  passé  en 
Angleterre.  Il  affirmait  le  18  août  que  Françoise,  toujours  au  Grand- 
Châtelet,  avait  la  ferme  intention  de  sortir  de  France  une  fois 
qu'elle  serait  en  liberté  (Fr.  7061^201).  En  conséquence,  Seignelay 
signa,  le  29,  l'ordre  de  la  transférer  au  château  de  Péronne  (O'  3o), 
d'où  elle  ne  sortit  le  premier  octobre  1668  (O'  82)  que  pour  être 
expulsée  du  royaume  (TT  235).  Jeanne  ne  fut  transférée  du  For- 
l'Évèque  aux  Nouvelles-Cathohques  que  le  27  février  1688  (O'  82), 
bien  que,  le  22  janvier  1687,  Seignelay  eût  autorisé  La  Reynie  à  l'y 
envoyer  sur  la  demande  de  la  mère  Garnier,  qui  espérait  la 
convertir  (O'  3i).  Nous  ignorons  ce  que  devint  Jeanne;  quant  à 
F>ançoise,  elle  épousait  à  Londres  David  Pougct  en  i6g5 
{Fr.  pr.). 


Emprisonnés  à  Pans.  igS 

Les  biens  de  Pierre  Lemaistre,  fugitif,  notamment  une  maison 
de  la  rue  des  Boucheries,  furent  donnés  à  son  fils  Pierre  en  1689. 

Laurent  Lemaistre,  de  Paris,  reçut  à  Genève  en  1707  un 
viatique  pour  la  Suisse  (Ms.  B.  du  prot.). 

Lémery  (Nicolas),  célèbre  chimiste,  sur  le  compte  duquel  nous 
n'avons  découvert  que  quelques  détails  inconnus  à  /a  France  pro- 
testante, fut  l'un  de  ceux  qu'on  essaya  de  convertir  par  la  famine 
bien  avant  la  Révocation,  témoin  la  lettre  adressée  à  La  Reynie 
le  7  avril  i683: 

Sa  Majesté  veut  que  vous  fassiez  poursuivre  le  nommé  Nicolas  Lhémerj-, 
apotliicaire,  pour  avoir  tenu  sans  permission  des  fourneaux  et  laboratoires,  et 
que  vous  lui  fassiez,  s'il  se  peut,  défendre  de  faire  dorénavant  les  fonctions 
d'apothicaire. 

En  conséquence,  Nicolas  se  fit  recevoir  médecin  avant  la  fin  de 
l'année.  Son  frère  Louis,  venu  à  Paris  au  mois  d'octobre  i685,  dans 
le  dessein  de  s'y  cacher  ou  de  s'enfuir,  s'y  trouvait  encore  lorsqu'on 
dressa  la  liste  des  personnes  mandées  chez  Seignelay  le  14  décembre. 
On  les  y  inscrivit  tous  deux  : 

Lémeri  aîné,  avocat  [procureur]     \  au  faubourg  Saint-Germain 
Lémeri  cadet,  médecin-chimique*  )  (Fr.  7062  f°  222). 

Mais  ils  n'obéirent  ni  l'un  ni  l'autre  à  l'ordre  de  comparu- 
tion. Nicolas  n'abjura  sans  doute,  le  8  janvier  1686,  que  contraint  par 
la  dragonnade.  Quelques  années  plus  tard,  des  plaintes  s'élevèrent 
contre  lui  et  le  firent  exiler  de  Paris.  Seignelay  écrivait  à  La 
Reynie  le  11  avril  1689: 

Sa  Majesté  veut  bien  éloigner  les  trois  médecins  nouveaux  catholiques  qui 
tenaient  à  Paris  une  conduite  suspecte;  mandez-moi  où  vous  croyez  qu'on 
puisse  envoyer  le  nommé  Esmery. 

Et  le  19  du  même  mois  : 

Vous  trouverez  ci-joint  un  ordre  pour  reléguer  le  sieur  Emcry,   médecin, 

S'il  eût  continué  à  mériter  l'animadversion  du  clergé,  il  ne  serait 
certainement  pas  entré,  comme  il  fit,  à  l'académie  des  sciences  en 
1699.  Son  frère  Louis  semble  avoir  été  plus  zélé  protestant,  bien 
qu'il  eût  été  aussi  contraint  d'abjurer.  Arrêté  avec  sa  femme,  ses 
enfants,  un  valet  et  une  servante,  près  de  Neuilly,  dans  la  maison 


•  La  Reynie   le  range   parmi    les    nou-       veaux  convertis  du  quartier    de   la    place 

Maubert  (Fr.   17421  f"  6). 

m  13 


194  Révocation  de  l'Êdit  de  Nantes  à  Paris. 

de  M""-'  d'OUonne,  un  peu  avant  le  20  mars  1686,  il  fut  relâché,  ainsi 
que  toute  sa  famille,  par  ordre  du  28,  grâce  à  un  certificat  d'ab- 
juration collective  qu'il  put  exhiber  sur-le-champ.  En  1689,  il  fut 
exilé  à  Semur,  puis  emprisonné  à  Rouen  en  1696  «  pour  sa  mauvaise 
conduite».  —  Louis  devint  chirurgien  de  l'hôpital  de  Cassel. 

Outre  un  troisième  Émery,  que  nous  trouvons  enfermé  à  Vin- 
cennes,  le  3i  août  1688,  «pour  l'affaire  des  bois  de  Bourgogne»,  il 
semble  qu'il  y  en  ait  eu  un  quatrième,  protestant  comme  les  deux 
premiers,  auquel  la  liberté  de  la  cour  de  la  Bastille  et  la  permission 
de  voir  ses  parents  furent  accordées  le  14  août  1688,  et  qui  sortit 
de  la  Bastille  par  ordre  du  27  décembre  1690.  C'est  probablement 
ce  dernier  qu'un  billet  de  Pontchartrain  à  La  Reynie  du  3  février 
i685  accusait  de  faire  passer  des  religionnaires  hors  du  royaume. 
—  Agnew  cite  un  Lémery  parmi  les  officiers  de  cavalerie  du  roi 
Guillaume  (III  i5i),  et  trois  Emery  naturalisés  anglais,  Louis,  Paul 
et  Etienne,  les  deux  premiers  en  1687  (p.  48),  et  le  dernier  en  1691 
(p.  53). 

Le  Monnier  (Isaac),  secrétaire  des  finances  du  duc  d'Orléans, 
était  fils  de  David,  sieur  du  Chesnoy,  et  de  Madelaine  des  Marets, 
morte  veuve  et  âgée  de  soixante-huit  ans  en  i685.  Il  avait  épousé 
en  1671  Marguerite-Marie  Gervaise,  fille  de  Louis,  ancien  de 
Charenton,  qui  lui  donna  Louis  (1672)  et  Abel-Daniel  (1679). 
On  le  voit  en  1674  présenter  au  baptême,  avec  Marie-Judith  de 
Gorris,  Isaac-François,  fils  de  Pierre  Petit,  ci-devant  maréchal  de 
la  cavalerie  légère,  et  de  Susanne  Le  Monnier.  Ayant  l'âme  vénale, 
il  profita  de  la  Révocation  pour  dénoncer  ses  coreligionnaires  et 
chercher,  en  décembre  1686,  à  obtenir  la  prime  promise  pour  l'arres- 
tation d'un  ministre  (Fr.  7o5o  f°  88). 

Un  Le  Monnier,  arrêté  et  mis  au  For-I'Evêque  par  ordre  du 
20  décembre  1687,  ne  sortit  du  Chàtelet  que  par  ordre  du  3  janvier 
1689  (O'  3i  et  33);  nous  ignorons  si  c'était  le  gendre  de  Gervaise 
ou  un  homonyme.  Nous  ne  savons  pas  davantage  quel  était  le 
personnage  du  même  nom  qui  fut  tiré  de  l'Hôpital-Général  par  ordre 
du  4  novembre  1699  (O'  43). 

Antoine  Le  Monnier,  assité  à  Londres,  en  1703,  avec  sa  femme 
Judique  Le  Preux;  Esther  épouse  à  Londres,  en  1692,  Lucas 
Boistoult,  dessinateur;  Etienne,  naturalisé  anglais  en  1697;  Jean, 
de  Norwich,  épouse  à  Londres,  en  1708,  Françoise  Pierre;  Marie- 
Marthe,  marraine  de  Thomas,  fils  de  Benjamin  Fourdrinier,  à 
Londres  en  1698  (Agnew);  Susanne,  femme  du  sieur  Petit,  fugitive. 


Emprisonnés  à  Paris.  igS 

dont  les  biens  furent  donnés,  en  1687,  à  son  fils  Du  Quesne  Mosnier, 
capitaine  de  navire  (O'  3i). 

Leneuf  ou  Lenud  (Abraham),  du  Havre,  condamné  aux  galères 
par  le  Parlement  de  Paris,  en  1689.  Libéré  1698  {Fr.  pr.,  2^  édit., 
VI,  295). 

Le  Noble,  fugitif  arrêté  à  Philippeville  avec  Grimpré,  le  3  sep- 
tembre 1686. 

Lenoir  (Barbe),  détenu  au  château  de  Vincennes,  relâché  par 
ordre  du  16  août  1698  [Bullct.,  IV,  212). 

Lenormand  (Judith  Lebeau,  veuve  de  Jean),  pauvre  vieille 
femme  de  soixante-dix  ans,  dont  la  Reynie  demandait  l'envoi  à 
l'Hôpital-Général,  le  17  janvier  1686. 

Léonard  (Jean),  de  Bertrée  en  Luxembourg,  condamné  aux 
galères  par  le  Parlement  de  Paris,  en  1687.  Envoyé  en  Amérique 
{Fr.pr.,  2*=  édit.,  XI,  296). 

Lepetit,  voir  Gralin. 

Le  Plastrier,  voir  II,  594. 

Le  Riche  (Jeanne),  dite  Guérin,  femme  d'un  protestant  réfugié 
en  Hollande  et  pourvue  d'une  pension  de  400  livres,  sans  doute  en 
sa  qualité  de  nouvelle  convertie,  fut  arrêtée  à  Versailles  et  enfermée 
à  la  Salpétrière  le  2  mars  1692.  Elle  n'en  sortit  que  le  26  janvier  1698 
(Ms.  Clairambault  984  P^38  '). 

Lernoult  (Adrien),  dont  le  père,  Pierre,  fort  riche,  était  réfugié 
en  Angleterre  et  y  avait  été  naturalisé  en  1682  (Agnew),  fut  enfermé 
en  1686  chez  les  Pères  de  l'Oratoire,  tandis  que  ses  soeurs  furent 
mises  chez  les  Hospitalières  de  Calais  (M  675).  Le  frère  et  les  sœurs 
avaient  sans  doute  été  arrêtés  en  essayant  de  rejoindre  leur  père  ; 
rien  n'établit  qu'ils  fussent  parisiens.  Deux  Adrien  furent  naturalisés 
anglais  en  1688;  l'un,  le  5  janvier;  l'autre,  le  21  mars. 

Leroux  (Claude),  voir  II,  533. 

Leroux.  Seignelay  écrivait  au  procureur-général  le  20  jan- 
vier 1686  : 

Le  nommé  Leroux,  prisonnier  de  la  Conciergerie,  ayant  demandé  d'être 
mis  en  liberté  à  cause  de  l'abjuration  qu'il  a  faite  avec  toute  sa  famille,  il  a 
représenté  qu'il  n'est  détenu  que  pour  dettes  qu'il  pourrait  acquitter  s'il  avait 

'  Note  communiquée  par  M.  N.  Weiss. 


igô  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 

la  liberté,  sur  quoi  le  roi  m'ordonne  de  vous  écrire  de  prendre  la  peine  d'exa- 
miner quel  expédient  il  y  aurait  à  prendre  pour  soulager  cet  homme  en  parlant 
à  ses  créanciers,  ou  par  quelque  autre  moyen  que  vous  trouverez  le  plus  à 
propos  (O^  3o). 

Françoise  Leroux,  femme  de  Pierre  Deslandes,  ancienne  femme 
de  chambre  de  la  princesse  de  La  Trémoille,  et  sa  fille  Frédérique, 
âgée  de  sept  ans  et  demi,  abjurèrent  le  i6  octobre  i685.  Elles 
étaient  notées  comme  ayant  besoin  de  secours  (Fr.  7o52  f"  33i). 

Alexandre  Leroux,  naturalisé  anglais  en  1700,  appartenait 
peut-être  à  la  même  famille  (Agnew). 

Leroy  (M™''),  voir  Lespine,  II,  457. 

Leroy,  guide  arrêté  le  29  octobre  1686.  Leroy,  guide  des 
demoiselles  Amonnet,  arrêté  au  mois  d'août  1694  (voir  Amonnet). 
M""^  ou  M"'=  Leroy  de  La  Rochelle,  mise  aux  Miramiones  en  1700 
(O'  44).  Une  dame  Leroy,  sans  doute  née  Berthault,  de  la  rue 
Saint-Martin,  s'adressait  en  1686,  au  guide  Lespine  pour  passer  en 
Hollande,  oii  elle  avait  déjà  envoyé  sa  fille  (Fr.  7060  f°  248). 
François  Leroy,  de  Paris,  admis  à  la  cène  à  La  Haye  en  1698, 
après  avoir  rétracté  son  abjuration.  Leroy,  associé  d'André  Crom- 
melin,  aussi  admis  à  la  cène  au  même  lieu  le  16  février  1687 
(Ms.  B.  du  pr.).  Anne  Leroy,  de  Paris,  âgée  de  74  ans,  rétracte  à 
Londres  son  abjuration  le  12  juin  1687  (Ms.  Egl.  de  la  Savoye). 
Jacques  Leroy,  de  Paris,  âgé  de  soixante-trois  ans,  Marie  Blondel, 
sa  femme,  et  un  enfant  malade,  assistés  à  Londres  en  1705 
(Ms.  B.  du  pr.).  Elisabeth  Lefèvre,  de  la  rue  de  Charenton,  veuve 
de  Nicolas  Leroy  et  son  fils  avaient  signé  la  profession  de  foi  le 
27  décembre  i685  (Fr.  7o5i  f  181), 

Le  Royer  (Veuve),  voir  III,  58. 

Lescaille  (François),  protestant  originaire  de  Liège,  arrêté  au 
mois  de  juin  1686,  pour  avoir  participé  à  l'évasion  de  ses  core- 
ligionnaires. Desgrez  se  plaignait  de  son  «  opiniâtreté  extra- 
ordinaire ».  On  le  transféra  du  Petit-Châtelet  à  la  citadelle 
d'Amiens,  en  vertu  d'un  ordre   du  19  août   (Fr.  7o53  f°=  286,  874). 

Lescours  de  Savignac  (M""  de).  Le  6  octobre  i685,  Louvois 
annonçant  à  De  Gourgues,  intendant  de  la  générahté  de  Limoges, 
l'envoi  de  la  lettre  de  cachet  qu'il  avait  demandée  pour  M.  de  Les- 
cours, ajoutait:  «  Je  ne  doute  point  que  Sa  Majesté  ne  lui  accorde 
une  pension  quand  il  aura  fait  abjuration».  La  mère  et  la  sœur 
du  jeune  comte  furent  également  persécutées:  le  10  mars  1686, 


Emprisonnés  à  Parts.  197 

Louvois  ordonnait  à  De  Gourgues*  de  saisir  toutes  les  propriétés 
de  M"'^  de  Lescours,  de  mettre  cette  dame  dans  un  couvent  et  sa 
fille  dans  un  autre^.'La  prison  assouplit  promptement  le  fils,  qui 
reçut  une  pension  de  200  livres  le  7  mai  (O'  3o);  nous  ignorons 
si  c'est  lui  qui  se  réfugia  ensuite  en  Allemagne  et  devint  premier 
gentilhomme  de  la  chambre  du  duc  de  Brunswick  {France  prot., 
VII,  3i  a).  M"*"  de  Lescours  dut  aussi  s'empresser  d'abjurer,  dans 
le  dessein  de  recouvrer  sa  liberté  et  de  passer  à  l'étranger;  car 
nous  la  vo3'ons  arrêter  à  Paris  le  24  mai  par  Desgrez,  qui  la  con- 
duisit le  même  jour  aux  Nouvelles-Catholiques  (Fr.  7o53  f°  168). 
Elle  payait  sa  pension  à  raison  de  400  livres.  Elle  est  portée  sur  la 
liste  du  14  décembre  comme  «  nouvelle  réunie,  de  bon  exemple, 
zélée  pour  la  religion  et  travaillant  à  l'instruction  des  autres» 
(Fr.  7o5i  i"  248). 

Lesobre  (Susanne),  voir  Bezard,  ancien. 

L'Espérance  (La  veuve),  conduite  chez  les  filles  de  l'Union 
Chrétienne  par  ordre  du  18  février  1698  (O^  87). 

Lespixay  (M"^  de),  sans  doute  angoumoise  et  fille  de  François 
de  Lespinay  et  de  Lidie  de  Chabot  de  Saint-Aulaye,  fut  mise  à  la 
Bastille  avant  le  12  février  i685,  et,  par  ordre  du  20,  transférée  le 
22  aux  Nouvelles-Catholiques  (O*  3ç),  où  elle  payait  sa  pension  à 
raison  de  400  livres.  Elle  y  reçut  la  visite  de  M.  de  Besmaus,  gou- 
verneur de  la  Bastille  qui  travaillait  aux  conversions  comme  un 
véritable  prêtre^  (Fr.  7o53  f°  454).  M"*^  de  Lespinay  abjura  avant 
la  fin  de  l'année.  La  liste  dressée  aux  Nouvelles-Catholiques  le 
i"'  février  1687,  la  mentionne  comme  étant  de  bon  exemple  et  tra- 
vaillant à  l'instruction  des  autres  (Fr.  7o5i  f"  248).  Elle  obtint  une 
pension  de  600  livres  le  26  juillet  1688  (O*  82). 

Lespine,  voir  II,  455. 

Lesueur  (Pierre),  sieur  de  CoUeville,  conseiller  au  Parlement 
de  Normandie  et  commissaire  royal  dans  plusieurs  S3modes  de  cette 
province,  transféré  du  Val-Richer  à  la  Bastille,  par  ordre  du 
18  mai  1690,  y  passa  plus  de  deux  années  et  demi.  Il  fut  envoyé  à 
l'abbaye  de  Saint-Martin-des-Champs  au  mois  de  décembre  1692 
{Fr.  pr.,  VII,  47  a). 

'  Il  passa  de  la  généralité   de   Limoges  ^  Papiers  Bordier,  Bibl.  du  prot. 

à  celle  de  Caen   entre  le    i3    mars    et   le  ^  Voir  La  Fontaine. 

i5  juin  168O. 


198  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Le  Tellier  (La  nommée),  arrêtée  par  Auzillon  après  sep- 
tembre 1686,  fut  mise  au  Petit-Châtelet  (Fr.  7o5i  f"  264).  Le  Tellier 
(Charles-François),  de  Paris,  chirurgien  et  perruquier,  prosélyte, 
assisté  à  Lausanne  en  1696,  en  vertu  d'une  attestation  de  Zurich 
(Ms.  Vaud.  B.  du  prot.). 

Levesque  de  Fouroulte,  voir  II,  404. 

Levier,  guide,  catholique,  arrêté  à  Lafère,  le  22  octobre  i685, 
avec  Caussin,  deux  demoiselles  Houdry,  Jacob,  sa  sœur  et  Louis 
Aquin  (Fr.  7o53  f  154). 

LiAMBRUNE  (M""^  de),  voir  II,  563. 

Lieven.  Dès  le  14  mars  1686,  le  roi  avait  donné  l'ordre 
d'arrêter  Jacob  Lieven,  maître  de  l'hôtel  du  Saumon  de  Courtray, 
«accusé  de  faire  un  grand  commerce  pour  la  sortie  des  sujets  du 
roi  hors  du  royaume».  Le  20  mai,  sa  présence  était  signalée  à  Paris, 
et  l'ordre  d'arrestation  réitéré.  -Plus  tard,  on  le  voit  noté  comme 
devant  venir  prendre  la  nommée  Crommelin  à  la  Belle  Image  à 
Arras.  Il  ne  fut  arrêté  qu'en  septembre  1689  par  ordre  du  25,  et 
sortit  de  la  Bastille  par  ordre  du  25  mars  1692  pour  être  expulsé 
de  France  avec  la  dame  Bouay  (Fr.  17421  f"  54  et  O*  3o  et  36,  et 
Arch.  Bast.,  IX,  172,  180).  A  la  paix  de  Ryswick,  les  ambassadeurs 
hollandais  demandèrent  qu'on  terminât  «l'affaire  de  Jacob  Lieven 
cum  sociis  pour  des  cautions  etc.»  {Actes  et  méin.  de  la  paix,  IV, 
363). 

Lirée  (M"'^  de),  «  non  payante  »,  entrée  aux  Nouvelles-Catho- 
liques le  2  août  1686. 

L'IsLE  DU  Gast  (Louis  de),  fils  de  Paul,  et  de  Catherine  de 
Jaucourt,  propriétaire  d'une  terre  dans  les  environs  de  Mayenne, 
épousa  en  1664  sa  cousine  Marthe  de  Jaucourt,  fille  de  Jean-Louis, 
chef  de  la  branche  de  Vau-Jaucourt.  M'"'=  de  l'Isle  du  Gast  s'enfuit 
en  Angleterre  à  la  Révocation.  Son  mari  se  préparait  à  la  suivre  ; 
il  commença  par  lui  envoyer  ses  deux  fils,  que  la  police  de  Paris 
arrêta  au  passage,  le  2  février  1686,  en  compagnie  de  Vion  et  de 
M"''  Mallet.  Préférer  à  toutes  choses  la  liberté  de  la  conscience  et 
du  culte  était  alors  un  crime  d'État;  aussi  quator;^e  jours  après 
l'arrestation  des  fils,  Seignelay  ordonna-t-il  de  saisir  le  père  et  de 
l'envoyer  au  château  de  Loches  (O'  3o).   Les  enfants  furent  mis 


Emprisonnés  à  Paris.  199 

d'abord  au  chemin  de  Vaugirard,  chez  Le  Jeune  (Fr.  yoSi  f"  166), 
qui  leur  fit  faire  abjuration;  après  quoi  on  les  conduisit,  le  27  février, 
au  collège  des  Jésuites.  Le  3  mars,  Seignelay  consultait  l'intendant 
De  Nointel  sur  la  fortune  de  M.  de  l'Isle  du  Gast,  afin  de  fixer  le 
chiffre  de  la  pension  que  celui-ci  devait  payer  aux  Jésuites.  Le 
Sojuin  1689,  quand  on  voulut  les  envoyer  aux  Jésuites  de  La 
Flèche,  ceux  de  Paris  réclamèrent  l'entier  acquittement  de  cette 
pension.  —  Rien  ne  put  faire  fléchir  M.  de  l'Isle  du  Gast.  Expulsé 
de  France,  il  se  réfugia  en  Hollande,  oîi  sa  femme  le  rejoignit.  II  y 
mourut  le  28  décembre  1695,  gratifié  d'une  pension  de  5oo  livres 
par  la  princesse  d'Orange. 

L'Église  de  Charenton  comptait  parmi  ses  membres  Jean  de 
l'Isle  du  Gast,  représentant  d'une  autre  branche  de  la  même  famille. 
Marié  vers  i65o  à  Marguerite  Trouvé,  il  en  eut  au  moins'  cinq  fils 
et  deux  filles,  Elisabeth  et  Madelaine  (lôSy),  dont  l'une  fut  enfermée 
dans  un  couvent  par  ordre  du  6  mars  1686.  Desgrez,  chargé  le 
26  de  la  mener  abjurer  dans  quelque  église,  la  reconduisit  au  cou- 
vent après  qu'elle  eut  «fait,  dit-il,  sa  réunion  plutôt  mal  que  bien», 
consentant  à  peine  à  se  mettre  à  genoux  et  refusant  absolument  de 
«lire  son  acte  de  foi»  (Fr.  7052  f°  122).  On  se  contenta  de  ce  simu- 
lacre forcé,  et  M"''  de  l'Isle  fut  relâchée  par  ordre  du  même  jour 
(O'  3o).  —  C'est  sans  doute  la  même  demoiselle  de  l'Isle  que  nous 
trouvons  installée  à  l'hôtel  de  La  Force  en  1689,  et  que  Seignelay 
fit  arrêter  par  ordre  du  25  septembre,  comme  entretenant  une 
correspondance  clandestine  avec  la  duchesse  incarcérée  au  château 
d'Angers.  Envoyée  au  château  de  Ham  le  16  octobre,  M"^  de  l'Isle 
y  demeura  huit  ans.  On  l'expulsa  du  royaume  en  1697;  mais  elle 
ne  put  dépasser  Tournay,  parce  qu'elle  n'était  point  porteur  de 
l'ordre  d'expulsion.  On  la  reconduisit  à  Ham,  d'oij  elle  sortit  de 
nouveau  par  ordre  du  20  novembre  pour  être  définitivement  con- 
duite à  la  frontière. 

Une  demoiselle  de  L'Isle  fut  enlevée  à  ses  parents  en  1698. 
Voir  II,  356. 

L'IsLOT-ToucHiMBERT  (De),  voir  Touchimbert. 

LoisEAU  (La  nommée),  que  Seignelay  ordonnait,  le  22  août 
1686,  d'enfermer  dans  un  couvent,  était  sans  doute  fille  de  l'orfèvre 
parisien,  Samuel  Loiseau,  marié  en  1669  à  Catherine  Lejuge,  fille 
du  peintre  Georges  Lejuge  et  de  Marie  Gobille. 

'  Voir  La  Fr.  pr. 


200  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

LojoN  (Susanne),  voir  II,  588. 

Lombard  (pasteur  d'Angers),  voir  Du  Tens. 

Lombard  (Charles),  frère  du  suivant.  Voir  II,  489. 

Lombard  (André),  né  à  Nîmes  en  i638,  admis  au  saint  ministère 
en  Angleterre  en  1661,  y  prêcha  cinq  années,  après  quoi  il  revint 
en  France  voir  sa  mère  et  reçut  vocation  de  l'Église  de  sa  ville 
natale.  Au  bout  de  deux  ou  trois  ans,  il  fut  à  Londres  pour  y 
demander  son  congé,  et  en  rapporter  ses  meubles  et  ses  livres.  A 
son  retour,  il  apprit  qu'on  l'avait  interdit  comme  étant  sorti  sans 
permission,  et  parvint  cependant  à  se  faire  réintégrer  dans  ses 
fonctions.  Envoyé  à  Calvisson  en  décembre  1678,  il  y  passa  six 
mois  à  opérer  des  réconciliations,  puis  six  autres  mois  à  Lyon,  et 
trouvant  sa  place  prise  quand  il  revint  à  Nîmes,  fit  un  voyage  à 
Paris  dans  la  pensée  de  demander  au  roi  l'autorisation  de  retourner 
à  Londres;  mais  des  amis  l'en  dissuadèrent  et  l'engagèrent  à 
«prêcher  à  Charenton  par  provision  et  en  attendant  qu'un  ministre 
[Gilbert]  qui  était  en  Poitou  et  sur  lequel  on  avait  jeté  les  yeux  fût 
arrivé  à  Paris  ».  C'est  à  ce  moment  (mai  1680)  qu'il  fut  arrêté  et 
mis  à  la  Bastille  où  on  l'interrogea  le  21.  Il  en  sortit  par  ordre  du 
2  janvier  1681  {Arch.  Bast.,  VllI,  208).  Suivant  M.  Gagnebin,  il 
desservit  l'Église  de  Middelbourg  pendant  les  trois  premiers  mois 
de  i685,  puis  se  rendit  à  Copenhague,  de  là  à  Londres  où  il  fut 
employé  quelque  temps  par  l'Église  de  La  Savoie.  Revenu  en 
Hollande,  il  fut  nommé  pasteur  à  Flessingue  en  août  1687  et 
déchargé  de  ses  fonctions  à  cause  de  ses  infirmités  en  août  1690 
{Pasteurs  de  France  réf.  en  Holl.,  p.  .^2). 

Longueval  (IM""^  V**  de)   et  ses  2  filles  emprisonnées  en  1687. 

LoQUENEUR  (Hubert),  condamné  au  bannissement  du  présidial 
de  Laon  pour  neuf  ans,  comme  ayant  tenté  de  s'évader  du  royaume 
avec  sa  femme  Louise  Venant,  Jean  Hoquet,  son  valet,  et  Margue- 
rite Moreau,  sa  servante.  Tous  les  quatre  furent  écroués  au  Châtelet 
de  Paris  le  3o  octobre  1686.  (Reg.  d'écrou  du  Palais  de  Justice.) 

Loquet  (La  nommée),  vieille  femme  de  Paris,  qu'on  avait  con- 
trainte d'abjurer  à  la  Révocation,  tenait  si  peu  de  compte  de  cette 
abjuration,  que  Seignelay  crut  nécessaire  de  la  séparer  de  sa 
famille,  et  de  la  faire  enfermer  en  quelque  endroit  par  ordre  du 
9  mai  1688.  (O»  32). 


Emprisonnes  h  Paris.  201 

LoRCHER  (Edmée),  femme  de  chambre  des  demoiselles  Catillon, 
arrêtée  sortant  avec  elles  du  royaume  et  mise  au  Grand-Chàtelet 
le  14  novembre  i685.  Comme  elle  était  catholique,  elle  fut  relâchée 
par  ordre  du  20  novembre  et  sortit  le  27  (Fr.  7o5i  f°  agS). 

LoRMiER,  voir  Baurin. 

Lorrain,  orfèvre  sur  le  quai  des  Orfèvres,  noté  le  17  oc- 
tobre i685  comme  ayant  fait  emballer  tous  ses  meubles  pour  s'en- 
fuir, fut  emprisonné  peu  après  (Fr.  7052  f"  3oo). 

Loubiart,  voir  Briet. 

LousiGNY  (Majou,  sieur  de),  voir  Des  Loires. 

LouviGNY  (Henri  de),  conseiller-secrétaire  du  roi,  né  en  1606 
et  marié  à  Antoinette  Bigot  de  La  Honville,  fut  inhumé  à 
Charenton  en  1648,  non  loin  de  la  petite  maison  que  ses  parents 
y  avaient  acquise  comme  pied  à  terre.  Un  seul  de  ses  enfants, 
Nicolas,  marié  en  1676  à  Jeanne  de  Bennes,  et  associé  de  Guiraud 
et  de  Leduc  dans  la  direction  des  manufactures  royales  de  fer  du 
Nivernais,  sacrifia  sa  fortune  à  sa  religion.  Il  fut  arrêté,  comme  il 
tentait  de  sortir  de  France,  en  compagnie  de  sa  mère,  âgée  de 
soixante-dix  ans,  de  sa  femme,  de  sa  belle-sœur,  dame  de  La 
Guipière,  et  de  Jeanne  de  Fougières,  sa  belle-mère.  Tous  furent 
enfermés  au  château  de  Ham  et  expulsés  du  royaume  en  1688, 
témoin  le  billet  que  l'intendant  Bossuet  adressait  le  11  avril  à 
Seignelay  : 

Suivant  la  lettre  qu'il  vous  a  plu  de  m'écrira  du  dernier  mars,  que  le  sieur 
de  Louvigny  [frère  du  prisonnier]  m'a  rendue,  j'ai  fait  conduire  hors  du 
royaume  sa  mère  et  ses  autres  parents  qui  étaient  dans  le  château  de  Ham,  et 
il  en  a  été  de  même  à  l'égard  des  autres  religionnaires  qui  étaient  dans  cette 
généralité  (O  '  82). 

Nicolas,  dont  les  biens  avaient  été  donnés  à  son  frère  Louvigny 
d'Orgemont,  intendant  de  la  marine  au  Havre,  fut  naturalisé 
anglais  le  10  juillet  1696,  et  figure  de  1708  à  1706  au  nombre  des 
distributeurs  des  aumônes  qu'on  appelait  la  royale  bonté.  Agnew 
(III,  i5o)  mentionne  deux  Louvigny  parmi  les  officiers  du  prince 
d'Orange  :  l'un,  colonel  des  dragons  rouges  ;  l'autre,  lieutenant  des 
dragons  bleus. 

Luc-Brachetière.  Nous  ne  connaissons  la  famille  de  Luc- 
Brachetière  que  par  les  deux  billets  suivants  de  Pontchartrain  à 
D'Argenson : 


202  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 

«  12  novembre  1700."  Je  vous  envoie  l'ordre  pour  faire  mettre 
à  la  Bastille  le  sieur  de  Luc-Brachetière;  à  l'égard  de  ses  fils, 
vous  avez  bien  fait  d'en  charger  le  sieur  Drouard,  et  vous  devez 
faire  mettre  la  fille  aux  Nouvelles-Catholiques  »  (O  •  44).  Suivant 
M.  Lièvre,  III,  842,  le  prisonnier  fut  relâché  avant  la  fin  de 
l'année. 

«  8  juin  1701.  Vous  pouvez  faire  sortir  des  Nouvelles- 
Catholiques  M"^  de  Luc-Brachetière,  après  que  vous  aurez  pris  des 
assurances  pour  empêcher  son  évasion  »  (O  248). 

Lucas     (Catherine),     entrée    aux     Nouvelles-Catholiques     le 

19  janvier  i683,  figure  comme  «  non  payante  »  servant  les  autres 
et  encore  protestante  sur  la  liste  du  14  décembre  1686  (Fr.  yoSi 
f°  248). 

Par  ordre  du  8  juin  lôgS,  une  demoiselle  Lucas  fut  conduite 
aux  Nouvelles-Catholiques  (O'  89).  Était-ce  la  même?  Je  les 
compte  pour  deux.  Le  même  jour,  son  père  était  envoyé  aux  Nou- 
veaux-Catholiques. 

II  y  avait  à  Paris  plusieurs  familles  de  ce  nom  :  d'abord  celle 
du  libraire  Etienne  Lucas,  marié  à  Claudine  de  Bracque  en  1676  ; 
puis  Jacob  Lucas,  menuisier  de  la  rue  Traversière,  qui  signait  la 
profession  de  foi  avec  Marie  My,  sa  femme,  et  leur  fille  âgée  de 
douze  ans  (Fr.  7o5i  f"  182),  et  un  autre  Lucas,  maître  orfèvre  du 
quartier  du  commissaire  Delamare,  qui  avait  signé  le  19  (Fr.  17420 
f"  195). 

Susanne  Lucas,  envoyée  dans  les  prisons  ou  dans  un  couvent 
d'Amiens  fut  expulsée  du  royaume  en  1688  (TT  235  ) 

LucÉ  (M"""  de),  emprisonnée  dans  un  couvent  en  1688,  abjura, 
et  reçut  en  1694  une  pension  de  200  livres  pour  entrer  dans  un 
couvent. 

LuLiER  ou  LuiLLiER  (Marie-Marthe),  mise  au  For-l'Évêque  le 

20  mai  1686,  pour  avoir  vendu  un  passeport  à  une  fugitive  arrêtée 
à  Vincennes  (Fr.  7o5i  f°  290  et  O  '  3o). 

LusTiK  ou  LisTiK  (Jean  Wenzell,  dit),  natif  de  Limpurg,  près 
Mayence,  arrêté  par  Desgrez,  le  16  août  1699,  et  conduit  à  la 
Bastille  en  qualité  de  ministre,  «  qui  avait  des  desseins  sur  Metz  » 
et  travaillait  à  faire  sortir  deux  femmes  du  royaume  (O'  48).  Or, 
d'après  C.  de  Renneville  et  les  Archives  de  la  Bastille,  ce  Lustik, 
âgé  de  cinquante-huit  ans,   était   un  insigne   fripon,   qui  se  disait 


Emprisonnés  à  Paris.  2o3 

catholique,  protestant,  prêtre  ou  ministre,  selon  qu'il  convenait  à 
ses  intérêts.  En  réalité,  c'était  un  Bernardin  de  l'ordre  de  Citeaux 
qui  travaillait  aux  évasions.  Il  faillit  mourir  à  la  Bastille  de  trente- 
deux  blessures  que  lui  fit  son  camarade  de  chambre,  le  curé  de 
Livry,  dans  un  accès  de  démence.  On  ne  le  relâcha  que  le 
20  novembre  1714.  {L Inquisition  fr.,  I,  455  et  IV,  400  et  Arsen. 
F.  Bast.  io52o). 

LuTRAT  (Nicolas),  voir  II,  p.  23i. 

LuYA  (Jacques),  genevois,  mis  au  Petit-Chàtelet  le  8  dé- 
cembre 1686,  avec  Attainville,  etc.,  pour  l'assemblée  du  faubourg 
Saint-Germain.  Il  n'avait  pas  abjuré  (Fr.  7o5i  f°  285). 


Mahiou,  voir  Maupin. 

Maillard  de  Plainchamp  (Charles),  né  à  Montdidier,  avocat 
au  Parlement  de  Paris,  fut  expulsé  du  roj^aume  en  1688,  après  être 
resté  deux  années  en  prison.  Réfugié  en  Hollande,  il  étudia  la 
théologie  à  Groningue  et  devint  pasteur.  En  1695,  il  n'était  encore 
que  candidat  au  saint  ministère.  Il  remplit  les  fonctions  d'aumônier 
de  la  garnison  de  Louvain.  Ce  poste  venant  à  lui  manquer,  il  se 
trouva  sans  subsistance  et  demanda  un  secours  le  29  juillet  i6g8 
{Gazette  de  Harlem).  Il  épousa  le  21  septembre  Marthe  de  Cour- 
celles,  native  d'Amiens,  déjà  réfugiée  en  1687,  et  mourut  le  8  avril 
1727.  Son  frère  Daniel  avait  été  pasteur  d'Abbeville. 

Malandin.  a  la  requête  de  Jean  Malandin,  son  mari,  et  de 
Marie  Matthieu,  sa  mère,  Marie  Mory  fut  écrouée  au  Petit-Chàtelet 
pour  la  R.  le  4  janvier  1686;  elle  n'en  était  pas  encore  sortie  le 
14  décembre  (Fr.  7o5i  f°=  286,  285,  3o3). 

Malchar  (M"*')  figure  sur  la  liste  des  Nouvelles-Catholiques 
du  14  décembre  1686  comme  nouvelle  convertie  et  servant  M""^  de 
Saint-Hilaire  (Fr.  7o5i  i"  248). 

Mallet,  voir  II,  5ô6. 

Malnoe  (Jean  de),  sieur  de  la  Pardière,  et  Elisabeth  de  Mau- 
musseau,  sa  femme,  eurent  trois  fils  qui  passèrent  à  l'étranger  lors 
de  la  Révocation  :  Jean,  sieur  de  la  Ménardière,  naturalisé  anglais 
en  1688  et  inscrit  au  nombre  des  étudiants  en  théologie  de  Leide 


204  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris, 

en  1690  ;  Benjamin,  pasteur  de  Lassay  en  1670  et  Daniel,  avocat 
au  Parlement  de  Paris*. 

Daniel  épousa  en  1666  Amélie- Charlotte  Drelincourt,  fille  du 
célèbre  pasteur,  laquelle  lui  donna  :  Claude-Charlotte  (1667), 
Charles  (1669),  Benjamin  (1670),  présenté  au  baptême  par  son 
oncle  Benjamin,  Daniel  (1672),  inhumé  l'année  suivante  en  présence 
de  son  oncle  Jean,  Susanne-Amélie  (1673).  Il  était  chargé  de  toutes 
les  affaires  des  protestants  de  Bretagne  et  de  Normandie,  et  habi- 
tait la  rue  du  Mûrier  proche  la  porte  Saint-Marcel.  Au  mois  de 
juin  i685,  le  commissaire  Delamare  l'accusait  d'envoyer  à  son 
beau-frère  Pierre  Drelincourt,  «évêque  en  Angleterre»'^,  des  hardes 
et  de  la  vaisselle  d'argent  «pour  en  faciliter  le  passage  en  faveur 
des  particuliers»  retirés  de  France  (Fr.  7052  f°  365).  Le  29  no- 
vembre, Seignelay  répondant  à  La  Reynie  qui  lui  avait  écrit  au 
sujet  de  Malnoé,  l'invitait  à  faire  observer  ce  personnage  suspect, 
de  peur  qu'il  ne  prît  la  fuite  (O'  29),  et  le  même  jour  il  donnait 
l'ordre  de  l'arrêter  ainsi  que  sa  femme,  et  de  les  conduire  tous  deux 
à  la  Bastille.  Le  11  décembre,  le  convertisseur  Gerbais  était  auto- 
risé à  voir  Malnoé,  à  qui  l'on  accordait,  le  i3,  la  liberté  de  la  cour. 
Le  i5,  Seignelay  ordonnait  de  relâcher  le  mari  et  la  femme  quand 
ils  auraient  fait  abjuration.  Malnoé  et  son  fils  aîné,  Charles,  mis 
aussi  à  la  Bastille,  ne  faiblirent  qu'un  mois  plus  tard  et  s'enfuirent 
peu  après  qu'on  leur  eut  rendu  la  liberté.  Ils  figurent  sur  l'état  des 
fugitifs  dressé  le  27  décembre  1687.  M""  de  Malnoé  ne  les  suivit 
pas  et  se  plaignait  de  ce  qu'ils  avaient  emporté  quinze  mille  livres 
(Fr.  7o5i  f°  12).  «En  considération  de  la  conversion  sincère  d'elle 
et  de  ses  enfants  à  la  R.  C»,  elle  obtint,  le  i5  juin  1688,  le  don  des 
biens  des  Drelincourt,  ses  frères  et  nièces,  fugitifs,  et  le  14  mai 
1690,  une  gratification  annuelle  de  six  cents  livres  (O'  34).  On  lui 
permit  en  1715  de  vendre  une  partie  de  ces  biens,  rarissime  faveur 
accordée  à  quelques  nouveaux  convertis  qui  la  méritaient  par  un 
zèle  au-dessus  de  tout  soupçon.  Sans  respect  pour  la  mémoire 
paternelle,  la  malheureuse  avait  entraîné  dans  sa  chute  sa  vénérable 
mère,  veuve  du  fidèle  ministre  qui  avait  combattu  l'Eglise  persécu- 
trice durant  un  demi-siècle.  Marguerite  Bolduc,  âgée  de  soixante- 
dix-huit  ans  et  demeurant  rue  Princesse,  dans  la  paroisse  Saint- 
Sulpice,  abjura  le  5  janvier  1686  (Fr.  7o55  f'"  379).  Delamare  notant 
que  plusieurs  ballots  étaient  préparés  dans  son  appartement,  l'avait 

'  Dont  La  France  protestante  (IV,  Siy  noi;,  Mazeneau  et  Mazoïieau,  que  le  nom 
et  2»  (idit.,  V,  5oiJ  a  fait  deux  personnages,  a  rc-vi-tues  dans  les  papiers  de  I.a  Reynie. 
à  cause  des  orthographes  diverses:    Mal-  "  Il  était  doyen  d'Armagli. 


Emprisonnes  à  Paris.  2o5 

crue  partie  pour  l'Angleterre  le  i8  octobre  (Fr.  7082  i°  299).  Peut- 
être,  en  effet,  était-elle  partie  et  fut-elle  arrêtée  comme  tant  d'autres 
avant  d'avoir  pu  franchir  la  frontière. 

Malo.  Seignelay  écrivait  à  la  Reynie,  le  27  février  1688  : 

Sa  Majesté  fera  incessamment  conduire  hors  du  royaume  tous  ceux  qui 
se  trouvent  encore  de  la  R.  P.  R.,  et  comme  vous  marquez  par  votre  mémoire 
qu'à  l'égard  du  nomme  IVIalo  (aliàs  Mulot),  horlogeur,  sourd  et  âgé  de  quatre- 
vingts  ans,  M.  le  procureur-général  veut  bien  le  faire  mettre  à  l'infirmerie  des 
Petites-Maisons,  prenez  la  peine  de  lui  en  parler  (O  '  32). 

Nous  ignorons  dans  quelle  prison  Malo  fut  enfermé;  mais  pour 
qu'on  le  gardât  en  France  et  qu'on  le  mît  aux  Petites-Maisons,  il 
fallait  évidemment  qu'il  eût  l'esprit  dérangé.  11  sortit  des  Petites- 
Maisons,  en  vertu  d'un  ordre  du  12  juillet,  après  s'y  être  converti  ! 
Toutefois  le  21  mai  1690,  Pontchartrain  recommandait  à  La  Reynie 
de  le  surveiller  comme  mauvais  catholique  (O*  84). 

Malzac,  pasteur  du  Désert^  arrêté  1692,  voir  II,  529. 

Mangeot  ou  Menjot,  médecin  du  roi,  à  qui  sa  fermeté  valut, 
le  28  décembre  i685,  un  ordre  de  relégation  à  Limoges.  La  vue  de 
la  lettre  de  cachet  changea  soudain  sa  résolution,  si  bien  que,  le 
3  janvier  1686,  La  Reynie  fut  invité  à  le  laisser  à  Paris,  puisqu'il 
était  sûr  de  lui,  c'est-à-dire  de  sa  prochaine  abjuration  (O'  29). 

Marcé  (M"'^^  de).  Claude-Charles  Goyon,  baron  de  Marcé, 
vicomte  de  Terchant,  qui  mourut  en  1698,  avait  épousé  en  premières 
noces  (1662)  Marie  d'Appelvoisin,  dont  il  eut  Elisabeth-Marie, 
femme  de  Théodore  de  Béringhen,  convertie  en  1687;  Claude- 
Marguerite,  femme  de  Paul  d'Espagne,  sieur  de  Vénevelles,  et  une 
autre  fille,  ces  dernières  réfugiées  en  Angleterre  (1686).  Il  épousa 
en  secondes  noces  (1678)  Henriette  de  La  Muce-Ponthus,  dont  il  eut 
encore,  outre  un  fils  nommé  César-Benjamin,  trois  filles  (dont  l'une 
s'appelait  Ursuline-Marguerite)  qui  furent  mises  aux  Nouvelles- 
Catholiques,  par  ordre  du  19  janvier  1690,  et  n'y  restèrent  que 
trois  mois.  Ponchartrain  écrivait  le  20  avril  au  lieutenant  de  police  : 
«Le  roi  trouve  bon  que  vous  fassiez  rendre  à  M.  de  Marcé  ses 
trois  filles.  Il  faut  que  vous  lui  fassiez  entendre  que  Sa  Majesté 
compte  bien  qu'il  sera  instruit  en  la  R.  C,  et  qu'il  tiendra  à  l'avenir 
une  telle  conduite  sur  la  religion  qu'on  aura  sujet  d'être  content  de 
lui  et  de  sa  famille»  (O*  84). 

M.  de  Marcé  avait  sans  doute  abjuré  pour  la  forme  (autrement 


2o6  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

il  eût  été  enfermé)  et  n'en  tenait  compte;  la  baronne  semblait  mieux 
convertie  et  avait  obtenu  dès  1687  une  pension  de  1000  livres.  Elle 
racheta  plus  tard  par  sa  fidélité  un  moment  de  faiblesse  et  d'appa- 
rente soumission  à  des  ordres  tyranniques,  que  la  conscience  devait 
tenir  pour  nuls  et  impies.  En  1699,  au  moment  où  elle  venait  de  se 
faire  donner  les  biens  de  son  frère  Olivier,  la  baronne  fut  signalée 
comme  mauvaise  catholique.  Pontchartrain  écrivait  le  i5  juillet  à 
D'Argenson  :  «  Le  roi  étant  informé  que  le  sieur  marquis  de 
Trechan,  qui  est  un  jeune  enfant  de  douze  à  treize  ans,  fils  de 
M""^  de  Marcé,  a  une  grande  inclination  pour  la  R.  C,  dont  il  est 
détourné  par  sa  mère,  qui  a  mis  près  de  lui  un  gouverneur  luthé- 
rien. Sa  Majesté  m'a  ordonné  de  vous  écrire  d'envoyer  prendre  cet 
enfant  chez  sa  mère,  et  de  le  faire  mettre  au  collège  des  Jésuites. 
Il  loge  avec  M™*'  de  Marcé,  sa  mère,  rue  de  Grenelle,  chez 
M^^Amproux,  veuve  du  conseiller  au  Parlement»  (Qi  48).  L'ordre 
de  mettre  aux  Jésuites  le  jeune  De  Marcé  fut  réitéréleS  mars  1700. 
Le  14  mai  1701,  le  roi  fit  défendre  de  l'envoyer  à  l'académ.ie,  parce 
qu'il  n'avait  pas  encore  fait  sa  première  communion  et  qu'on  jugeait 
«dangereux  de  le  mettre  en  cet  état  à  portée  d'être  vu  et  conduit 
par  sa  mère»  (O  248).  Il  ne  fut  autorisé  que  le  6  juin  1708  à  entrer 
dans  l'académie  de  Rochefort  (O  25o). 

M"""  de  Marcé  fut  mise  elle-même  aux  Nouvelles-Catholiques 
en  1704,  et  l'une  de  ses  filles,  envoyée  dans  un  couvent  de  Bretagne 
en  1709. 

Marchand  (Jacob)  et  sa  sœur,  du  quartier  Saint-Germain- 
l'Auxerrois,  enfermés  au  Châtelet  en  décembre  i685  (Fr.  708 1 
f°  328). 

Marchand  (Pierre  et  Girard),  voir  Du  Vigneau. 

Marconnay  (M"''  de).  Au  mois  d'octobre  1684,  Gédéon  de 
Refuge,  comte  de  Couesme  et  mari  de  Louise  de  Chaumont  de 
Lecques,  était  détenu  au  Petit-Châtelet.  Le  jésuite  Robinet,  envoyé 
pour  le  convertir,  échoua  dans  sa  tentative.  Le  mois  suivant,  le  roi 
envoya  M.  de  Refuge  et  sa  femme  à  la  Bastille.  Le  mari  en  sortit 
bientôt,  sans  doute  au  prix  d'une  abjuration;  la  comtesse,  transférée 
en  1686  dans  un  couvent  d'Orléans,  semble  avoir  imité  son 
exemple.  Mais,  dans  la  crainte  qu'ils  ne  s'enfuissent,  on  les  interna 
tous  deux  à  Rouen  en  1688.  Ce  fut  sans  doute,  dit  La  France  pro- 
testante {VIII,  398),  pour  donner  des  gages  de  sincérité  au  gou- 
vernement que  le  comte  de  Refuge  publia  La  Paix  de  Dieu  pour 


Emprisonnés  à  Paris.  207 

êirc  aiutonccc  à  fous  les  chrétiens,  par  G.-C.  de  Refuge  réuny  à 
l'È.  C,  Paris,  1690,  in-12.  En  1688,  nous  trouvons  deux  de  leurs 
filles  emprisonnées  à  la  Visitation  de  Chaillot,  et  un  ordre  du 
i5  juin  pour  les  remettre  à  la  dame  de  Bourdonné,  chanoinesse  de 
Remiremont,  leur  tante  (O  '  32).  Sans  doute  l'ordre  ne  fut  pas 
exécuté  ;  car,  le  22  mai  1689,  Seignelay  invitait  la  supérieure  de  la 
Visitation  à  garder  encore  les  deux  demoiselles  de  Refuge  (O'  33). 
Françoise  de  Refuge,  sœur  de  Gédéon,  épousa  en  i655  Louis 
de  Marconnay,  sieur  de  Châteauneuf.  Ce  huguenot  poitevin  se 
laissa  ruiner  par  les  dragons  avant  de  signer  ;  mais  il  faiblit  en 
1688.  M™^  de  Marconnay  fut  enfermée  en  1686  dans  le  couvent 
Sainte-Marie  de  Loudun,  où  elle  ne  reçut,  dit  Benoit,  que  des  hon- 
nêtetés et  des  caresses.  Mais  tout  fut  inutile  :  M™^  de  Marconnay 
persista.  Nous  la  trouvons  aux  Nouvelles-Catholiques  de  Paris  en 
1700.  Le  22  décembre,  le  roi  trouva  bon  qu'on  la  remît  à  son  mari, 
à  condition  qu'il  répondrait,  ainsi  que  le  sieur  de  La  Massaye, 
qu'elle  ne  sortirait  point  du  royaume,  et  qu'elle  retournerait  aux 
Nouvelles-Catholiques  si  elle  n'avait  abjuré  dans  deux  mois  (O  '  44). 
Elle  n'avait  point  encore  abjuré  le  3o  août  1701  ;  car  à  cette  date 
Pontchartrain  écrivait  à  d'Argenson  :  «  M.  de  Marconnay  ayant 
demandé  au  roi  la  permission  de  mener  sa  femme  en  province, 
Sa  Majesté  a  bien  voulu  sur  ses  instances,  et  sur  ce  que  M.  de  La 
Massaye  [l'apostat  convertisseur]  a  bien  voulu  en  répondre,  lui  per- 
mettre de  l'y  mener  pour  trois  mois,  à  condition  que,  si  elle  ne 
profite  de  ce  temps  pour  s'instruire,  elle  sera  ramenée  aux  Nou- 
velles-Catholiques de  Paris»  (O*  46).  —  Elle  finit  par  céder  en 
1702,  selon  La  France  protestante.  D'après  M.  Lièvre  (III,  i56),  elle 
passa  en  Hollande  où  s'étaient  retirés  deux  de  ses  enfants,  Samuel 
Philémon  et  Marie,  expulsés  de  France  en  1688  comme  incon- 
vertissables. 

Maréchal  (Jean),  voir  Toutin. 

Margas  (Etienne),  riche  banquier,  avait  épousé  Marie  Abillan 
ou  Abilly,  qui  lui  donna:  Marie,  mariée  en  1680  à  Philippe  de 
Sarazin,  sieur  de  Montaigu;  Jeanne,  mariée  en  1684  à  Lasseur, 
banquier;  Charlotte,  mariée  la  même  année  à  Paul  Lafargue, 
bordelais,  aussi  banquier,  et  une  quatrième  fille  mariée  à  Pierre 
Durand'.  Marguerite   Margas,  qui  épousa  en  1668  Charlemagne 


'  Voir  ce  nom. 


2o8  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Grimaudet,  marchand  de  Rouen,  était  sans  doute  la  sœur  du 
banquier  parisien  (Rcg.  de  Char.). 

Etienne  Margas,  de  la  rue  Saint-Julien-des-Ménétriers,  figure 
dans  la  première  catégorie  des  négociants  mandés  chez  Seignelay 
le  14  décembre  i685,  et  trois  de  ses  gendres,  Lasseur,  Lafargue  et 
Durand,  dans  la  seconde  catégorie.  Comme  il  ne  paraissait  nulle- 
ment disposé  à  embrasser  le  catholicisme,  on  le  menaça  de  faire 
dévaster  sa  maison  de  campagne  :  «  Ce  vieillard,  disait  la  police,  ne 
voudra  pas  voir  dégàter  la  belle  maison  qu'il  a  fait  construire  à 
Chatou  »  (Fr.  7052  f"  216).  Pour  éviter  le  dégât,  il  promit,  en  effet, 
d'abjurer,  ce  qui  permit  à  Seignelay  d'écrire  à  La  Reynie  le 
29  novembre  : 

Vous  pouvez  assurer  Margas,  que  moyennant  la  parole  qu'il  a  donnée, 
on  n'envoicra  point  de  troupes  à  sa  maison  do  Chatou. 

Seignelay  ne  se  fiait  qu'à  demi  à  cette  promesse  d'abjuration,  aussi 
adressa-t-il,  le  3o,  un  autre  billet  au  lieutenant  de  police  : 

J'envoicrai  demain  à  Chatou  dans  la  maison  du  nomme  Margas,  pour  lui 
faire  craindre  qu'elle  ne  serve  au  logement  des  troupes. 

Margas  tenant  décidément  plus  à  sa  religion  qu'à  sa  maison,  il 
fallut  passer  de  la  menace  à  l'action.  On  se  demande  coinment 
Seignelay  put  écrire  sans  rougir  ce  billet  du  11  décembre: 

J'ai  envoyé  quatre  gardes  de  la  prévôté  chez  le  nommé  Margas  à  Chatou, 
avec  ordre  de  s'y  faire  payer  une  demi-pistole  chacun  par  jour  et  de  se  faire 
nourrir.  Il  y  a  lieu  de  croire  qu'une  charge  aussi  forte  l'obligera  enfin  à  prendre 
sa  résolution. 

Cependant  ni  Margas  ni  aucun  de  ses  gendres  ne  parurent  chez 
le  ministre  le  14.  En  conséquence,  Margas  fut  arrêté  le  19  et  mis  à 
la  Bastille;  le  21,  on  arrêta  aussi  Durand,  mais  non  Lafargue  et 
Lasseur,  qui  s'étaient  cachés  en  attendant  de  pouvoir  prendre  la 
fuite.  Ce  que  le  pillage  n'avait  pu  faire  dans  l'esprit  de  Margas,  la 
Bastille  le  fit  avec  une  rapidité  surprenante;  le  prisonnier  prit  la 
résolution  d'obéir  au  roi.  Le  25  décembre,  l'ordre  était  donné 
d'ôter  la  garnison  de  la  maison  de  Chatou,  et  Margas  fut  relâché 
le  3i.  On  lui  permit  l'année  suivante  d'aller  avec  sa  femme  aux 
eaux  de  Bourbonne-les-Bains,  pour  un  asthme  (Fr.  7o5i  f"  26"); 
et  le  roi  se  montrait  disposé  à  lui  accorder  une  nouvelle  faveur, 
comme  l'attestent  les  lignes  suivantes,  adressées  à  La  Reynie  le 
10  juin   1686: 


Emprisonnes  à  Paris.  209 

Je  vous  envoie  un  placet  présenté  au  roi  par  le  nommé  Du  Thuilé,  qui 
demande  une  rente  de  vingt  livres,  ci-devant  donnée  au  consistoire  de  Houdan 
par  Jean  Margas,  afin  que  vous  preniez  la  peine  de  vous  informer  si  ce 
Margas  est  celui  qui  s'est  converti,  parce  qu'en  ce  cas  Sa  Majesté  serait  plus 
aise  de  lui  donner  qu'à  un  autre  (O  '  3o). 

Nous  trouvons  sur  un  État  des  fugitifs  dressé  le  16  février 
1687,  Lafargue,  de  la  rue  du  Grenier-Saint-Lazare,  et  son  associé 
Lasseur.  Lafargue  avait  emmené  sa  femme  et  un  enfant  de  six  mois 
(Fr.  7o5i  f°  3i3). 

Philippe  Margas,  naturalisé  anglais  en  1688,  était  en  lyoS  l'un 
des  distributenrs  des  aumônes  désignées  sous  le  nom  de  «  royale 
bonté  ».  Samuel  Margas  fut  naturalisé  anglais  en  1698,  et  Jacques, 
en  1700. 

En  1758,  Jacques  et  Jacqueline  Margas  passaient  à  l'étranger 
avec  une  demoiselle  Bezard. 

Paul  Lafargue,  banquier  rue.  du  Grenier-Saint-Lazare,  se 
réfugia  à  Kœnigsberg  en  1686,  avec  sa  femme  et  un  enfant  de  six 
mois.  Son  associé  Lasseur  et  Moïse  Lafargue,  originaire  de  Bor- 
deaux, passèrent  aussi  à  l'étranger.  Ils  ne  laissèrent  aucun  bien 
(Muret,  Geschichte,  etc.,  p.  228). 

Marguerit,  voir  Heck. 

Margueritte  (Judic),  originaire  de  Touraine  et  âgée  de  28  ans, 
venue  à  Paris  dans  le  dessein  de  rejoindre  son  oncle,  réfugié  en 
Angleterre,  fut  enfermée  à  la  Salpétrière  le  27  octobre  1700.  En 
1704,  on  la  jugeait  bonne  catholique  et  digne  d'approcher  des 
sacrements.  Elle    fut   relâchée  peu   après    (Ms.   Clairambault  984 

f°    123'. 

Marie  (Veuve). 

Mariet,  voir  Mariette,  Parisiens  émigrés. 

Marmier,  frère  du  banquier  parisien,  expulsé  par  ordre  du 
26  avril  1688  {Corresp.  adm.  lY,  355). 

Marolles.  Arrêté  dans  sa  fuite  et  condamné  aux  galères  per- 
pétuelles, Louis  de  Marolles  en  appela  au  Parlement  de  Paris,  et 
fut  enfermé  à  la  Conciergerie  le  14  mars  1686.  Après  la  confirma- 
tion de  la  sentence,  il  fut  transféré  à  la  Tournelle  pour  y  attendre 
la  chaîne.  Son  zèle  et  sa   piété  remplissaient  d'admiration   et  de 

'  Note  communiquée  par  M.  N.  Weiss. 

m  ,- 


2IO 


Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 


remords  tous  les  nouveaux  convertis  qui  pouvaient  l'approcher, 
aussi  le  roi  fit-il  défendre  que  l'on  continuât  à  lui  rendre  des  visites. 
Nous  n'avons  guère  à  ajouter  à  l'article  de  La  France  protestante 
que  ces  deux  lettres  de  Seignelay  au  procureur-général  : 

6  août  1686. 

Sa  Majesté  est  informée  qu'il  y  a  à  la  Conciergerie  un  gentilhomme 
condamné  aux  galères  que  tout  le  monde  va  voir,  et  elle  désire  que  vous 
donniez  les  ordres  nécessaires  pour  le  tirer  de  là  et  le  mettre  en  quelque 
endroit  oià  il  puisse  être  sûrement  jusqu'au  départ  de  la  première  chaîne. 

7  août  1686. 

Sur  ce  que  vous  prenez  la  peine  de  me  marquer  que  le  gentilhomme 
condamné  aux  galères  dont  je  vous  ai  écrit,  n'est  pas  dans  la  Conciergerie, 
Sa  Majesté  désire  que  vous  vous  informiez  s'il  est  encore  à  la  Tournelle,  et 
que  vous  donniez  les  ordres  nécessaires  pour  empêcher  qu'on  ne  le  voie, 
parce  qu'elle  est  informée  que  cela  fait  un  mauvais  eftet  parmi  les  nouveaux 
convertis  qui  le  vont  visiter  '. 

Marolles  se  trompait  en  disant  que  la  première  condamnation 
aux  galères  prononcée  pour  cause  de  religion  par  le  Parlement  de 
Paris,  était  la  sienne;  dès  1684,  ce  Parlement  avait  déjà  condamné 
à  la  même  peine  Abraham  Janoir  ou  Janois,  de  Diers-Saint-Julien 
en  Champagne,  pour  discours  inconvenants  contre  le  catholicisme, 
et  Jean  Mesnil,  de  Blois,  l'année  suivante.  M"""  de  Marolles  s'enfuit 
en  Hollande.  Voir  II,  469. 

Maron  (Marie-Louise),  «non  payante»,  mise  aux  Nouvelles- 
Catholiques  le  28  août  1686,  figure  sur  la  liste  du  14  décembre 
comme  encore  protestante  et  chargée  du  soin  des  malades  (Fr.  7061 
i°  248  et  7o52  f  24). 

Martigny  (M'"'=  de),  femme  du  Seigneur  de  Celle,  élection  d'Eu, 
demeurant  à  Paris,  ne  fut  pas  mise  aux  Nouvelles-Catholiques, 
parce  qu'on  ne  voulut  pas  lui  faire  perdre  un  procès  qu'elle  pour- 
suivait ;  mais  dans  l'espoir  de  vaincre  ce  qu'on  appelait  son  opiniâ- 
treté et  celle  de  sa  fille,  on  lui  ôta  et  on  enferma  celle-ci  en  1700 
(Corresp.  adm.,  IV,  428). 

Martin  (M"'=).  Le  14  août  1698,  Pontchartrain  ordonnait  à  la 
sœur  Ancelin,  supérieure  des  Nouvelles-Catholiques,  de  nourrir 
gratuitement  M""'  Martin,  de  Vendôme,  et  de  ne  plus  rien  exiger 

'  Voir  Introduction,  p.  99. 


Emprisonnés  à  Pans.  211 

d'elle  pendant  les  six  mois  et  peut-être  plus   qu'elle  devait  passer 
encore  dans  la  maison  de  la  rue  Sainte-Anne  (O*  42). 

Martin  (Les)  étaient  nombreux  dans  l'Eglise  réformée  de 
Paris  au  XYIP  siècle.  Voici  les  principaux  de  ceux  que  nous  trou- 
vons dans  les  Extraits  des  Registres  de  Charenton  : 

Charles,  peintre  et  valet  de  ciiambre  du  roi,  décédé  en  1645  à 
l'âge  de  quatre-vingt-quatre  ans,  inhumé  à  Saint-Marcel. 

Jean,  imprimeur,  qui  eut  de  Louise  Berjon,  sa  femme  :  Charles 
(1626),  Abraham  (i63i),  Pierre  (1634).  C'est  sans  doute  ce  Pierre, 
bourgeois  de  Paris,  qui  épousa  Olympe  Barquet,  laquelle  lui  donna  : 
Anne,  mariée  en  i683  à  l'orfèvre  Louis  Du  Garnier,  fils  du  peintre 
Louis  Du  Garnier  et  de  Marguerite  Du  Cloux.  Après  une  tentative 
d'évasion  qui  ne  réussit  point,  Louis  et  sa  femme  furent  contraints 
d'abjurer  (Voir  Du  Vigneau). 

Samuel,  apothicaire  de  Marie  de  Médicis,  décédé  en  i653  à 
l'âge  de  quarante-neuf  ans.  Il  eut  de  sa  femme  Françoise  Vallet  : 
Bernardin  (1629)  et  Jacques  (i63i).  Après  avoir  parcouru  pour 
s'instruire  l'Espagne,  le  Portugal,  l'Allemagne  et  les  Pa3's-Bas, 
Bernardin  devint  apothicaire  du  prince  de  Condé  et  épousa  Cathe- 
rine Royer,  qui  lui  donna  trois  filles  mariées  en  1680  :  Françoise,  à 
Zacharie  Allés,  avocat  au  Parlement  de  Paris  ;  Rachel,  au  banquier 
Antoine  Yvon  ;  Catherine-Susanne,  à  Pierre  Bussière,  apothicaire 
du  prince  de  Condé.  Bernardin  habitait  la  rue  Neuve-Saint-Lambert 
(aujourd'hui  rue  de  Condé)  devant  l'hôtel  de  Condé,  et  n'abjura 
lors  de  la  Révocation  qu'après  avoir  été  mandé  dans  les  bureaux 
de  la  police  avec  son  gendre  La  Bussière  (Fr.  yoSi  P  451.  Il  a 
publié  la  Relation  de  ses  voyages,  une  Dissertation  sur  les  dents 
(1679)  et  un  Traité  sur  l'usage  du  lait  (1684).  Au  mois  de  juillet 
1681,  le  prince  lui  avait  conseillé  de  vendre  au  plus  tôt  son  privi- 
lège, étant  dans  l'impossibilité  de  le  maintenir  plus  longtemps  dans 
ses  fonctions. 

Claude,  docteur  en  médecine,  mort  en  i658,  avait  épousé  en 
1639  Anne  Regoumier,  dont  il  eut  :  Anne-Marie,  mariée  en  1682  à 
Guy  Mesmin,  docteur  en  médecine.  Anne-Marie  abjura  le  9  janvier 
1686,  en  l'absence  de  son  mari  fugitif  (Fr.  7o5i  f"  127).  D'après  La 
France  protestante,  Samuel  et  Claude  étaient  probablement  frères, 
et  fils  de  Jean  Martin,  célèbre  médecin  de  Henri  IV. 

Bernard,  sieur  de  Montjourdin,  avocat  au  conseil  privé,  fils  de 
Jean,  sénéchal  de  Jarnac,  épousa  en  1642  Anne  Chapuzeau,  fille  de 
Charles,  avocat  au  Conseil. 


212  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Pans. 

Pierre,  sieur  de  Chanfort,  eut  de  son  mariage  avec  Françoise 
Durant  un  fils,  nommé  aussi  Pierre  (i683). 

Gaspard,  fils   de  feu  Gaspard,  pasteur  à   Courthezon,    et  de 
Marie  Contaud,  épousa  en  1671  Marie  de  Rozier. 

Nos  documents  en  mentionnent  encore  plusieurs  autres  : 
E.  Martin,  qui  signa,  le  14  décembre  i685,  chez  Seignelay;  un  sieur 
Martin,  intendant  du  duc  de  Rohan,  qui  promettait  le  i5  janvier 
1686  d'abjurer  le  lendemain  (Fr.  7o5i  f"  129);  Jeanne  Martin,  veuve 
de  Jean  Gardon,  maître  rubanier,  laquelle  reçut  90  livres  après 
avoir  abjuré  avec  ses  enfants  à  la  fin  de  i685  (Fr.  7o5o 
f°  i36)  ;  un  Martin  et  sa  femme,  prisonniers  pour  dettes,  qui  pro- 
mettaient d'abjurer  si  on  leur  rendait  la  liberté,  et  dont  le  commis- 
saire Delamare  appuyait  la  demande  (Fr.  7052  f"  197).  Parmi  les 
prisonniers  pour  la  R.,  nous  trouvons  encore  Martin,  avocat  de 
Nîmes  (voir  Alizon),  et  un  Martin,  garçon  chirurgien,  qui  se  faisait 
appeler  Louis  Auzière  et  avait  travaillé  une  quinzaine  dans  la  bou- 
tique de  François,  chirurgien  au  faubourg  Saint-Marcel.  Interrogé 
par  le  commissaire  Delamare,  il  prétendit  avoir  abjuré  à  Beaumont- 
sur-Oise  le  7  janvier  1686,  et  avoir  assisté  à  la  messe  les  deux 
dimanches  qu'il  avait  passés  à  Paris.  Il  demandait  à  entrer  aux 
Nouveaux-Catholiques  ;  mais  on  le  confia  à  un  prêtre  de  son  pays, 
nommé  Cerière,  qui  voulut  bien  se  charger  de  l'instruire.  Chaque 
fois  que  Cerière  entamait  la  question  religieuse,  le  compagnon 
faisait  son  sac  et  se  mettait  en  mesure  de  partir  pour  la  Flandre, 
pays  qu'il  avait,  disait-il,  grande  envie  de  voir.  On  craignait  qu'il 
voulût  passer  à  l'étranger,  et  l'acte  d'abjuration  qu'il  portait 
n'étant  pas  à  son  nom,  on  le  mit  à  la  Bastille,  oij  il  abjura  le  17  mai, 
pour  être  relâché  (Fr.  7082  f"'*  67,  i5i).  Edme  et  Esaïe,  enfermés  à 
la  Bastille  en  1697  (Fr.  pr.  X,  486).  Martin,  embastillé  par  ordre  du 
22  juin  1700,  avec  Saint- Amand  et  Migeon.  Michel,  condamné  aux 
galères  (voir  Festu).  Martin,  «protestant  opiniâtre»  mis  à  l'Hôpital- 
Général  le  11  juillet  1708,  et  sa  fille  aux  Nouvelles-Catholiques 
(O  25o).  Madelaine  Le  Clerc,  de  Paris,  veuve  de  Pierre  Martin, 
âgée  de  quarante-six  ans,  rétracta  à  Londres  son  abjuration  le 
25  mars  1687  (Ms.  Égl.  de  la  Savoye).  Jean  Martin,  de  Paris,  éta- 
minier,  réfugié  à  Berlin  avec  sa  femme  et  trois  enfants,  1700 
(Ms.  Dieterici).  Sara  Patru,  femme  de  Jean  Martin,  maître  coutelier 
de  Paris,  âgée  et  malade,  assistée  à  Genève  en  1689  (Ms.  B.  du  prot.). 

Martine,  servante  de  la  dame  Le  Comte,  arrêtée  par  Desgrez 
à  Luzarches,  dans  le  carrosse  d'Amiens,  le  18  octobre  1686,  et  mise 


Emprisonnes  à  Paris.  2i3 

aux  Nouvelles-Catholiques  le  28  novembre,  n'avait  point  encore 
abjuré  le  17  décembre;  mais  elle  ne  tarda  guère,  et  la  police  la 
déclara  bientôt  «très-bonne  catholique»  (Fr.  7o5i  f"^  246,  248 
et  269). 

Une  dame  Le  Comte  fut  mise  aux  Miramiones  le  19  novembre 
1686  ;  il  y  a  apparence  qu'elle  était  la  maîtresse  de  iVIartine  et  qu'on 
les  avait  saisies  fuyant  ensemble. 

Martines,  voir  Combes. 

Masclari  (Madelaine),  fille  de  l'ancien  de  Charenton  que  rien 
ne  put  contraindre  à  renier  sa  foi,  montra  moins  de  courage  que 
son  père.  Revenue  de  l'exil  avec  lui,  par  ordre  du  29  avril  1686, 
elle  fut  arrêtée  le  24  mai  (Fr.  7o53  ï°  68),  et  mise,  le  25,  aux  Nou- 
velles-Catholiques, où  elle  abjura  en  février  ou  mars  1687  (voir 
Anciens). 

Masclari  de  Champmoreau  (Charlotte,  fille  de  Pierre)  et  nièce 
de  l'ancien  de  Charenton,  fut  mise  aux  Nouvelles-Catholiques  le 
24  juin  1699,  et  rendue  à  sa  mère  en  vertu  d'un  ordre  du  6  janvier 
1 700  (O  '  43  et  44). 

Masclé  (Abraham),  voir  II,  23i. 

Massanes,  voir  Anciens. 

Masson,  transféré  de  la  Bastille  à  Versailles  par  ordre  du 
2.5  mars  1686  (O*  3o),  est  peut-être  la  même  personne  que  l'hor- 
loger Masson,  du  quartier  Saint-Antoine,  fugitif  avec  sa  femme  au 
commencement  de  1687  (Fr.  7o5i  f"  323). 

Materon  (M"**  Susanne),  sœur  des  tapissiers  Pierre  et  Jean, 
«  non  payante  »  aux  Nouvelles-Catholiques,  où  elle  était  entrée  le 
2  juillet  1686,  fut  rendue  à  ses  frères,  qui  la  cautionnèrent,  et 
retourna  le  21  novembre  aux  Nouvelles-Catholiques.  Elle  n'avait 
encore  «ni  confessé,  ni  communié»  le  14  décembre  (Fr.  7o5i 
P=^  14  et  248). 

Matheis  (Jean-David),  tanneur,  suisse,  du  canton  de  Berne, 
mis  aux  Nouveaux-Catholiques  en  1700,  y  abjure  au  bout  de  deux 
mois,  et  reçoit  le  8  décembre  un  secours  de  100  livres  (O  '  44). 

Maturin,  dit  Lestang,  pasteur  du  Désert,  voir  II,  566. 

Mauduy  (Louise  Gédoin,  veuve),  mise  au  Grand- Châtelet  pour 
la  R.  le  29  janvier  1686,  en  sortit  le   3  février   après  abjuration 


214  Révocation  de  l'Edi't  de  Nantes  à  Paris. 

(Fr.  7o5i  f"  295).  —  Gédoin,  pasteur  de  Senlis,  un  moment  réfugié 
à  Paris.  Antoine  Gédouin,  marchand  de  vin  protestant  de  la  rue 
Saint-André-des-Arts  (Fr.  yoSi  f"  341).  Anne  Gédouin,  femme 
d'Etienne  Ollier,  lecteur  de  Charenton,  reçut  84  livres  après 
abjuration  (Fr.  7060  f°  140).  Au  moment  de  sortir  des  Nouvelles- 
Catholiques  pour  se  marier,  Madelaine  Gédoin  demandait  quelque 
grâce  à  Sa  Majesté  (22  février  1708  —  O  25o). 

Mauguier  (M"''),  mise  aux  Nouvelles-Catholiques  par  ordre  du 
2  mars  1694  (O*  38). 

Maulard.  Le  25  mai  1686,  le  commissaire  Delamare  demandait 
que  l'exempt  Desgrez  lui  fût  adjoint,  pour  arrêter  le  lendemain  trois 
femmes  venues  de  province  et  cachées  dans  l'auberge  de  Divry 
(voir  Heck).  Le  26,  Delamare  en  arrêta  deux  et  laissa  la  troisième, 
Catherine  de  La  Croix^  trop  malade  pour  être  emmenée.  Les  deux 
autres  étaient  Madelaine  Maulart,  âgée  de  vingt-sept  ans,  fille  du 
receveur  du  grenier  à  sel  de  Saint-Cosme-sur-Loire,  et  sa  tante 
Madelaine  Salomon,  avec  laquelle  elle  demeurait  à  Châteaudun. 
Celle-ci  était  âgée  de  soixante  ans  et  fille  de  Paul  Salomon, 
ministre  à  Moustiers-en-Vendômois,  décédé  depuis  cinquante-cinq 
ans;  elle  habitait  Châteaudun  depuis  quarante  ans  et  y  vivait  de 
son  bien.  On  les  mit  toutes  deux  au  For-1'Evêque.  Le  3i  mai, 
Seignelay  ordonnait  à  l'intendant  De  Creil  de  les  faire  retirer  par 
leurs  parents,  dès  qu'elles  auraient  fait  abjuration.  Mais  elles  se 
pressèrent  si  peu,  qu'il  dut  renouveler,  le  28  janvier  1687,  l'ordre 
de  les  relâcher  lorsqu'elles  auraient  abjuré  (O  *  3o,  3i  et  Fr.  7062 
f°=  147,  i55,  160).  Les  deux  Madelaine  furent  conduites  à  Mons  et 
expulsées  du  royaume  par  ordre  du  2  mars  1688.  —  Il  y  avait 
aussi  des  Salomon  à  Paris,  et  l'un  d'eux  était  peintre. 

Maupin,  voir  Attainville. 

Maurice  (Jacques),  voir  Heck. 

May  (M"").  On  trouve  dans  la  maison  des  Nouvelles-Catho- 
liques jusqu'à  trois  pauvres  petites  musulmanes  enlevées  à  leur 
père,  qu'elles  ne  revirent  jamais.  C'était  un  Turc  qu'on  rendit  aux 
Algériens  et  dont  on  garda  les  filles.  «  Le  roi  en  fait  prendre  soin 
par  charité  »,  écrivait  Seignelay  au  premier  président,  le  24  avril 
1686  (Qi  3o).  On  les  avait  mises  toutes  trois  aux  Nouvelles- 
Catholiques  le  i3  mai  i685  ;  mais  l'une  d'elles,  étant  «  affligée  des 
écrouelles  »,  fut  envoyée  aux  Incurables.  Les  deux  autres,  Marie  et 
Ursule  May,  âgées  de  six  et  sept  ans,  étaient  encore  détenues,  le 


Emprisonnés  à  Parts.  21 5 

I"'  février  1687,  dans  la  succursale  de  Charenton,  sous  la  conduite 
des  sœurs  De  Croy  et  Chevalier.  Comme  elles  étaient  «  fâcheuses  », 
de  «  mauvais  exemple  »  et  ne  payaient  pas,  on  les  fit  conduire  à 
l'Hôpital-Général  (Fr.  -joSi  i"  248  et  7002  f°^  24  et  3o).  On  les  mit 
ensuite  en  apprentissage;  mais  l'une  des  deux,  également  atteinte 
des  écrouelles,  fut  mise  aux  Incurables,  à  la  charge  du  roi,  par  ordre 
du  21  mars  1694  (O  *  38). 

Mazel  (La  dame),  enfermée  dans  un  couvent  de  Paris,  par 
ordre  du  14  mars  1686,  était  peut-être  la  femme  de  Pierre  de 
Mazel,  commandant  d'un  régiment  de  cavalerie  légère,  qui  avait 
épousé,  en  1677,  Marthe  Soulet,  fille  de  Charles,  avocat  au  Parle- 
ment, et  de  Marie  Theveneau  (Reg.  de  Char.)  Pierre  Mazel  était 
l'un  des  officiers  dont  Turenne  s'était  servi,  en  1669,  pour  arrêter 
Le  Roux  de  Marcilly  sur  le  territoire  suisse;  il  avait  abjuré  depuis. 
Un  autre  protestant  du  même  nom,  Pierre  Mazel,  était  marchand 
de  vin,  dans  la  rue  de  l'Echaudé  au  faubourg  Saint-Germain;  nous 
ignorons  s'il  était  marié  (Fr.  7o5i  f°  845). 

Mazurier.  L'ambassadeur  D'Avaux  ayant  envoyé  de  Hollande 
à  Paris,  pour  qu'on  les  convertit,  cinq  enfants  de  pauvres  réfugiés, 
neveux  de  Mazurier,  crocheteur,  rue  des  Gravilliers,  se  récria 
quand  il  sut  qu'on  les  avait  mis  à  l'Hôpital-Général,  et  fit  aussitôt 
demander  qu'on  les  en  tirât  (2  décembre  1686).  Outre  qu'il  est 
peu  propre  à  l'instruction,  c<  ce  lieu,  disait-il,  effraie  tous  ceux  qui 
le  connaissent  »  (Fr.  yoSS  f°'  86  et  88). 

Mehermant,  médecin,  arrêté  et  mis  au  For-l'Évêque,  par  ordre 
du  i5  février  1690. 

Mel,  arrêté  avec  Georget  et  Drelincourt-Duclos  par  ordre  du 
5  août  1689  (O  '  33),  fit  preuve  d'une  inviolable  fidélité  à  sa 
religion,  et  tomba  malade  par  suite  de  sa  détention  prolongée,  si 
bien  que  Ponchartrain  écrivit  à  La  Reynie,  le  4  juin  1692  : 

Je  vous  envoie  l'ordre  que  vous  demandez  pour  faire  sortir  du  Châtelet  le 
nommé  Mel.  Je  crois  qu'il  serait  nécessaire  de  le  faire  mettre  chez  quelque 
chirurgien  pour  y  être  traité  de  sa  maladie;  afin  que,  s'il  en  revient,  on  sache 
où  le  trouver  pour  le  faire  sortir  du  roj'aume,  puisque  vous  désespérez  de  sa 
conversion. 

Sa  Majesté  n'avait  pas  de  ces  scrupules  compatissants,  témoin  le 
nouveau  billet  de  Pontchartrain,  daté  du  4  août: 

Le  roi  veut  que  le  nommé  Mel  reste  en  prison  jusqu'après  la  Toussaint. 


2i6  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Il  y  resta,  n'en  guérit  pas  moins  et  fut  expulsé  du  royaume  par  la 
voie  de  Mons,  en  vertu  d'un  ordre  du  2  novembre  (O  •  36). 

Melon  (M""^).  Après  la  Révocation  une  dame  Melon  fut  arrêtée 
à  Paris,  où  elle  était  venue  dans  le  dessein  d'y  prendre  deux 
enfants  du  pasteur  B.  de  Brissac,  sieur  du  Vigneau,  pour  les  con- 
duire hors  du  royaume  (Fr.  7o5i  f"  252).  On  la  mit,  le  7  septembre 
1686,  aux  Nouvelles-Catholiques,  oi\  nous  la  voyons  figurer  comme 
«non  payante»  et  servant  ses  coreligionnaires  plus  favorisées  de  la 
fortune.  Elle  aida  bientôt  M"'"  Brunier  à  s'évader  de  la  maison 
(Fr.  7o5i  f°  264).  En  récompense  de  cette  bonne  action,  le  capitaine 
Desgrez  la  transférait  à  la  Bastille,  par  ordre  du  4  novembre 
(O  *  3o).  Elle  n'en  sortit  définitivement  que  le  8  septembre  1687, 
pour  être  conduite  à  l'Hôpital-Général.  Elle  y  demeura  plus  d'un 
an,  n'en  étant  sortie  que  par  ordre  du  22  septembre  1688.  Deux 
années  d'emprisonnement  n'avaient  point  modifié  sa  manière  d'être 
et  d'agir;  car  le  20  novembre  1691,  la  police  eut  avis  qu'une 
demoiselle  de  Villarnoul,  qu'on  recherchait  avec  ardeur  sur  les 
indications  de  ses  deux  sœurs  converties,  se  trouvait  à  La  Rochelle, 
devant  l'hôtel  de  ville,  entre  les  mains  d'une  dame  Melon  (O'  35). 

Melot  (Pierre),  bourgeois  de  Paris,  âgé  de  soixante  ans,  inter- 
rogé à  la  Bastille,  le  i3  mai  1707,  déclara  qu'il  avait  fait  abjuration 
par  devant  le  curé  de  la  paroisse  Saint-Michel  à  Saint-Denis  ;  que 
sa  fille  était,  depuis  1691,  au  couvent  de  la  Providence  à  Auxerre, 
pour  la  religion;  que  son  fils  aîné,  Louis,  était  au  service  des 
Hollandais;  que  le  second,  Pierre,  était  cuisinier  à  Londres,  et  le 
troisième,  Nicolas,  sorti  du  royaume  depuis  huit  ou  dix  ans,  exer- 
çait la  profession  d'horloger  à  Amsterdam  (Ms.  Clairambault  5i6 
f°  397). 

Menour  (Jacques  de),  sieur  de  La  Vallée  et  de  La  Barauderie, 
contrôleur  ordinaire  des  guerres,  puis  surintendant  des  maisons  et 
jardins  du  roi  (1591-1637),  avait  épousé  (1626)  Marie  Le  Coq,  fille 
de  Pascal,  médecin  du  roi,  laquelle  vécut  jusqu'en  1684.  Outre 
quatre  fils,  dont  deux  au  moins  n'existaient  plus  à  la  Révocation,  il 
en  eut  quatre  filles  qui  toutes  méritent  une  mention  dans  le  mar- 
tyrologe protestant.  L'aînée^  Marie,  née  en  1629,  femme  de  Jean  de 
Béringhen  (voir  Anciens),  fut  expulsée  du  royaume  après  avoir  fait 
preuve  d'une  invincible  fidélité.  Anne,  née  en  i63i,  mariée  en  1657 
à  Charles  Gendrault,  sieur  de  Cherman,  se  cacha  d'abord  et  s'enfuit 
ensuite  à  l'étranger.  Seignelay  écrivait  le  3 janvier  1686:  «Il  fau- 


Emprisonnés  a  Paris.  217 

drait  aussi  s'assurer  de  la  veuve  Gendrault,  qui  se  cache  et  change 
de  logement  tous  les  quatre  jours  ;  elle  a  tâché  de  suborner  un  de 
ses  fermiers  pour  lui  faciliter  le  voyage  en  Angleterre  ou  en 
Hollande,  et  l'a  prié  de  retirer  chez  lui  tous  ses  meubles,  à  quoi  il 
n'a  voulu  consentir  (Fr.  7044  f"  225).  Le  commissaire  Gazon  écri- 
vait, de  son  côté:  «M""®  Gendrault,  tante  [lisez:  sœur]  de  M"""  Fa- 
brice, s'est  rendue  invisible  et  l'on  ne  sait  où  elle  est  passée.  Elle 
a  une  terre  de  90,000  livres  et  un  fils  en  Hollande»  (Fr.  7o5i 
f°^  281  et  3ii).  En  mars  1687,  il  écrit  encore  qu'elle  s'est  absentée 
depuis  dix-huit  mois.  C'est  sans  doute  son  fils  qui  se  fit  naturaliser 
anglais  en  1686  sous  le  nom  de  Jacques  Gendrault  (Agnew,  III,  41). 
—  Marthe,  mariée  à  Fabrice  de  Gressenich,  resta  deux  ans  aux 
Nouvelles-Catholiques  (voir  III,  124).  —  Elisabeth,  née  en  i635, 
qui  paraît  être  restée  fille,  ne  montra  pas  plus  de  dispositions  à 
recevoir  la  religion  qu'il  plaisait  au  roi  de  lui  imposer.  Nous  ne 
savons  d'elle  que  ce  qu'en  disent  les  deux  billets  suivants  que 
Seignelay  adressait  à  La  Reynie  :  «  18  septembre  1686.  On 
sait  que  la  demoiselle  de  Menou,  parente  du  sieur  de  Béringhen, 
se  tient  cachée  à  Paris,  par  la  crainte  qu'elle  a,  à  ce  qu'on  dit, 
d'offenser  Dieu  en  embrassant  la  religion  catholique.  Il  faut  tâcher 
de  découvrir  où  elle  peut  être  et  la  faire  arrêter  et  mettre  dans 
un  couvent».  —  «24  octobre  1686.  Sa  Majesté  a  permis  à  la  demoi- 
selle de  Menour  de  venir  dans  une  maison  qu'elle  a  près  de  Fon- 
tainebleau, où  l'aumônier  de  M™"  la  princesse  de  Conty  espère 
la  convertir»  (O'  3o). 

Mercat,  proposant,  de  Duras  en  Agenois,  qui  faisait  à  Paris 
les  fonctions  de  ministre,  passa  dix  ans  (5  mars  1689—21  avril  1699) 
à  la  Bastille,  où  il  finit  par  abjurer  pour  recouvrer  la  liberté  {Les 
premiers  pasteurs  du  Désert,  et  Arcli.  Bas  t.,  X,  i83). 

Mercier  (Louise),  voir  II,  6i5. 

Méré  (M""  de),  enfermée  au  couvent  des  Filles  de  la  Croix,  au 
faubourg  Saint-Antoine,  par  ordre  du  2  mars  1692  (O'  36). 

Mésange  (François),  voir  Festu. 

Mesbrinck  de  Grandval  (Daniel),  gendarme  du  roi,  arrêté  en 
Vermandois,  conduisant  des  fugitifs,  mis  au  Grand-Chàtelet  pour  la 
R.  le  14  novembre  i685,  et  en  sortit  le  i3  mai  1686  (Fr.  7o5i 
f''^  295,  3o2). 

Mesnard  (Jean).  A  ce  que  nous  avons  dit  de  lui  dans  les  cha- 
pitres précédents  nous  ajouterons  ici  quelques  détails.  Né  à  Paris 


2i8  Révocation  de  VEdit  de  Nantes  a  Paris. 

en  1644  du  mariage  de  Jacques  Mesnard,  tailleur  de  M.  le  Prince, 
et  d'Anne  Périlleux,  Mesnard  alla  faire  à  Genève  ses  études  théo- 
logiques, et  fut  déclaré  apte  au  saint  ministère  par  le  synode  tenu 
à  Clermont-en-Beauvoisis  en  1667  ;  après  quoi,  il  passa  en  Angle- 
terre, où  il  reçut  la  consécration,  et  servit,  de  1668  à  1670,  l'église 
de  Thorney-Abbey  (île  d'Ely)  '.  Obligé  de  revenir  en  France  pour 
raison  de  santé,  il  n'avait  que  vingt-six  ans  lorsque  le  consistoire 
de  Charenton,  sans  doute  frappé  de  son  rare  talent  de  prédication, 
le  choisit  pour  successeur  de  Daillé,  à  la  fin  de  l'année  1670,  pro- 
bablement après  le  5  novembre;  car  Allix  et  Daillé  fils  signèrent 
seuls  ce  jour-là  l'approbation  de  la  réponse  de  Claude  à  l'ouvrage 
d'Arnauld  sur  la  perpétuité  de  la  foi.  Le  synode  provincial  tenu 
au  commencement  de  l'année  suivante,  confirma  cette  vocation, 
qui  fut  ratifiée  sans  la  moindre  difficulté  par  le  secrétaire  d'Etat  La 
Vrillière,  bien  que  le  pasteur  et  commissaire  royal  D'Allemagne 
l'eût  combattue  au  sein  du  synode,  sous  prétexte  que  l'ordination 
anglicane  n'avait  en  France  aucune  valeur. 

Jacques  Mesnard  mourut  à  près  de  quatre-vingts  ans,  et  fut 
inhumé  le  5  avril  1684,  en  présence  de  son  fils  Jean  et  de  son 
petit-fils  Paul  Souchet,  marchand  à  Paris.  Il  avait  deux  autres  fils: 
Philippe,  sieur  d'Air  (i656),  pasteur  à  Saintes,  puis  à  Copenhague 
et  à  Londres  après  la  Révocation,  et  Jacques  (lôSg),  dont  le  sort 
est  moins  inconnu  que  ne  le  pensait  Haag,  puisqu'on  sait  que, 
après  avoir  abjuré,  il  était  passé  en  Hollande  pour  rétracter  son 
abjuration^  circonstance  qui  valut  au  pasteur  de  Charenton  un 
séjour  à  la  Bastille  suivi  d'un  long  exil.  La  France  protestante  ne 
parle  pas  de  la  sœur  des  trois  frères,  Anne,  mariée  à  Antoine 
Guérin,  pasteur  de  Bois-le-Roi,  dont  la  fille  épousa  en  i683  Paul 
Souchet  susmentionné  (Reg.  de  Char.). 

Abraham  Mesnard,  tailleur  de  la  rue  Duphot,  à  qui  Rachel  de 
Choisy,  sa  femme,  avait  donné,  en  1672,  Louis-Henri  (dont  le 
parrain  fut  Guy-Henri  de  Bourbon-Malauze,  et  la  marraine,  Char- 
lotte de  Roye  de  La  Rochefoucauld),  et,  en  1674,  César,  était-il 
aussi  fils  de  Jacques,  ou  seulement  son  neveu?  —  Nous  ne  savons. 
Dans  le  dernier  cas,  il  serait  l'auteur  de  la  lettre  suivante,  datée  de 
Paris  le  i^"'  mai  1686  et  adressée  à  M.  Guenon  l'aîné  à  Saintes  : 

J'avais  jusques  à  présent  eu  quelque  espérance  d'avoir  un  passeport  pour 
les  hardes  de  mon  cousin  d'Air  (pasteur  à  Copenhague  et  gendre  de  Guenon 
de  Latour),  pour  ce  que  l'on  me  l'avait  ainsi  fait  entendre;  mais   M.  l'envoyé 

'  De  Schickler,  f'gl.  du  refuge,  H,  252. 


Emprisonnés  à  Paris.  219 

de  Danemark  me  fit  dire  avant-hier  que  l'on  le  lui  a  refusé  et  que  le  roi  n'en 
veut  plus  accorder,  pour  qui  ni  pour  quoi  que  ce  soit;  il  est  même  à  craindre 
que  ce  que  ces  Messieurs  ont  en  France  soit  perdu  pour  eux,  etc.  {Biillel.,  Il,  173). 

Jean  Mesnard  épousa,  le  18  novembre  1677,  Louise,  fille 
d'Abraham  Mariette,  marchand  de  vins  de  la  rue  de  l'Égoût,  et  de 
Louise  Le  Maistre.  De  ce  mariage  naquirent,  suivant  les  extraits 
des  registres  de  Charenton:  Anne-Louise  (1678),  morte  en  1682; 
Jean-Alexandre  (1681),  Susanne  (1682),  Elisabeth-Louise  (1684),  et 
Henriette,  baptisée  le  18  février  i685.  Il  ne  lui  serait  donc  resté 
que  quatre  enfants  lorsqu'il  sortit  de  France;  mais  ces  extraits  sont 
incomplets  :  on  a  vu  plus  haut  qu'il  en  avait  un  cinquième  âgé  de 
sept  ans,  dont  les  papiers  de  La  Reynie  n'indiquent  pas  le  nom. 
Cet  enfant,  qui  ne  peut  'être  né  qu'en  1679,  était  une  fille,  que 
M.  Agnew  (III,  52)  appelle  Marie.  Un  huitième,  nommé  Pierre, 
naquit  hors  de  France.  Trois  seulement,  Marie,  Susanne  et  Pierre, 
furent  naturalisés  anglais  avec  leur  père  et  leur  mère  en  1690  ; 
évidemment  les  autres  n'existaient  plus. 

Il  nous  reste  à  mentionner  un  dernier  Mesnard,  qui  sans  doute 
n'appartenait  pas  à  la  même  famille  : 

Isaac,  marchand  de  vins  de  la  rue  de  La  Chaise  {aliàs  rue  de 
La  Planche,  laquelle  donnait  dans  la  rue  de  La  Chaise).  II  figure 
avec  Mariette  sur  la  liste  des  P.  R.  de  la  paroisse  Saint-Sulpice  qui 
durent  être  mandés  dans  les  bureaux  de  la  police  entre  le  28  oc- 
tobre et  le  28  décembre  i685  (Fr.  7o5i  f  44).  Sa  femme  s'em- 
pressa moins  encore  d'abjurer,  témoin  le  billet  que  La  Re3'nie 
adressait  le  28  décembre  au  procureur-général  : 

La  dame  Mesnard,  prisonnière  au  For-l'Évêque,  prendra  aussi  un  très  bon 
parti  lorsqu'elle  se  conformera  à  ce  que  vous  jugerez  qu'elle  peut  faire,  et 
nous  exécuterons  tout  ce  que  vous  ordonnerez  (Fr.  17420  f-*  208). 

Mesnil  (Jean),  de  Blois,  condamné  aux  galères  par  le  Parle- 
ment de  Paris  le  5  juin  i685.  Jacques,  fugitif,  dont  les  rentes  furent 
confisquées  (TT  i56,  453). 

Mestrezat,  voir  II,  53 1. 

Meusnier.  Les  Extraits  des  Registres  de  Charenton  men- 
tionnent cinq  personnages  de  ce  nom,  quatre  architectes  :  Philippe, 
Abraham,  Isaac,  Jean,  et  Philippe,  peintre,  mais  sans  indiquer  la 
filiation  des  trois  derniers,  que  La  France  protestante  donne  cepen- 
dant pour  frères  d'Abraham. 

Philippe,    maître    maçon,    eut    de    Marthe   Mizier,  sa  femme: 


220  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 

Abraham,  architecte,  marié  en  i655  à  Nicole  Ecman,  fille  de  feu 
Edouard,  graveur,  et  de  Marie  Sovice,  qui  lui  donna  ;  Elisabeth 
(1673)  et  Marie-Madelaine  (1674)  ;  Judith,  mariée  en  i658  à  David 
Bertrand,  sculpteur  et  peintre,  dont  la  fille  Charlotte-Judith  fiit 
présentée  au  baptême  en  1662  par  Isaac  Meusnier,  maître  maçon. 
Le  second  Philippe,  c'est-à-dire  le  peintre,  probablement  frère  aîné 
de  Judith  et  d'Abraham,  avait  épousé  Marie  Latriche,  qui  lui  donna 
une  fille  nommée  Elisabeth,  mariée  en  1680  à  Nicolas  Dorign}', 
entrepreneur  des  manufactures  de  La  Ferté-sous-Jouarre,  et  peut- 
être  aussi  un  troisième  Philippe,  célèbre  peintre  d'architecture,  qui 
orna  la  chapelle  de  Versailles  en  1680,  quitta  la  France  à  la  Révoca- 
tion et  y  revint  en  1700.  De  nouvelles  faveurs  récompensèrent  son 
abjuration.  Il  mourut  à  Paris  en  1784,  âgé  de  soixante-dix-huit  ans. 

Quant  à  Jean,  architecte-sculpteur,  il  épousa  Elisabeth  Miquelot, 
qui  lui  donna:  Jeanne  (1675),  dont  le  parrain  fut  Abraham,  puis 
Marie  (1676).  Enfermé  dans  les  prisons  de  Saint-Martin  au  mois  de 
janvier  i683,  sous  prétexte  de  dettes,  Jean  s'échappa  ainsi  que  ses 
compagnons,  par  un  trou  qu'ils  firent  à  la  muraille;  mais  persuadé 
que  sa  religion  était  tout  son  crime,  il  se  réfugia  aux  Nouveaux- 
Catholiques  et  y  abjura  le  29  septembre.  Sa  femme  suivit  son 
exemple  trois  mois  après.  Compris  dans  la  poursuite  relative  au 
bris  de  prison,  il  fut  obligé  de  se  tenir  caché  et  sollicita  un  arrêt 
d'acquittement  qui  lui  permît  de  gagner  sa  vie  (Fr.  7052  f"  197). 

Abraham  et  son  beau-frère  Bertrand  habitaient  ensemble  dans 
la  rue  Michel-Le-Comte;  mandés  tous  deux  chez  Seignelay  le 
14  décembre  i685,  ils  n'y  allèrent  ni  l'un  ni  l'autre  (Fr.  7o52  f"  222). 
Dès  le  25  septembre,  le  convertisseur  Léger  avait  donné  avis  au 
commissaire  Delamare,  que  le  sieur  Meusnier,  architecte,  de  la  rue 
du  Petit-Lion,  sans  doute  Isaac,  vendait  ses  meubles  sous  prétexte 
de  se  retirer  à  Metz,  mais  que  son  fils,  nouveau  converti,  assurait 
que  c'était  dans  le  dessein  de  passer  à  l'étranger  (Fr.  7062  f"  842). 
Sur  un  rôle  des  personnes  qui  offraient  de  l'argent  pour  sortir  du 
royaume,  nous  trouvons  à  la  date  du  28  août  1686,  «  la  femme  du 
nommé  Musnier,  maçon»  (Fr.  7o5o  f°  258). 

Il  y  avait  encore  à  Paris  d'autres  Meusnier  protestants,  entre 
autres,  celui  au  sujet  duquel  La  Reynie  écrivait  à  Harlay  les  trois 
billets  suivants  : 

3o  novembre  i685. 

Meusnier,  banquier,  vient  de  me  dire  bien  nettement  qu'il  ne  peut  croire 
autre  chose  que  ce  qu'il  croit,  ni  professer  autre  chose  que  sa  religion  quand 
il  entrera  dans  l'Église  catholique. 


Emprisonnés  à  Paris.  221 

4  décembre   i685. 

M.  Meusnier,  banquier  négociant,  que  je  croyais  tout  à  fait  éloigne,  m'est 
venu  dire  qu'il  avait  étudié  depuis  la  dernière  conversation,  et  que  dans  la  fin 
de  la  semaine  il  pourrait  parler  plus  précisément. 

19  décembre  i685. 

J'ai  parlé  à  Meusnier,  banquier,  et  il  est  plus  ferme  que  jamais  {Arc h. 
Bas/.,  VIII,  355). 

Il  fut  mis  à  la  Bastille  par  ordre  du  11  janvier  1686.  Le  i3,  quand 
Desgrez  alla  l'arrêter^  il  le  trouva  tout  prêt,  «  muni  d'une  grande 
résolution  pour  demeurer  dans  la  religion,  et  son  paquet  disposé 
pour  la  Bastille»  (O'  3o).  Mais  le  seul  aspect  de  la  forteresse  fît 
évanouir  cette  belle  résolution.  Le  16,  Meusnier  se  déclarait  prêt  à 
abjurer,  et  Seignelay  signait  l'ordre,  exécuté  quelques  jours  après, 
de  le  remettre  en  liberté.  Le  18,  M.  de  Besmaus  écrivait  : 

jy^me  Meusnier  vient  de  sortir  d'ici;  je  suis  fâché  que  le  sieur  De  La  Noue 
ne  l'ait  pas  laissé  parler  à  son  mari,  car  c'est  elle  qui  l'a  fait  résoudre 
(Fr.  7053  fo  461). 

Philippe  Meusnier,  marchand  drapier,  nouveau  converti,  obtint, 
le  23  février  1686,  un  passeport  pour  l'Allemagne,  où  il  prétendait 
que  l'appelait  son  commerce  (O  '  3o).  Il  était  assez  bien  en  cour 
pour  que  Seignelay  lui  écrivît  le  i5  mars  : 

Je  vous  envoie  un  ordre  du  roi  pour  prendre  M"'  votre  fille  où  elle  se 
trouvera.  J'ai  été  bien  aise  de  trouver  occasion  de  vous  rendre  ce  petit  service. 

Mais  cette  faveur  fut  annulée  par  le  billet  que  Seignelay  adressa, 
le  19,  au  procureur-général  : 

Il  fut  expédié  le  i5  de  ce  mois  un  ordre  du  roi  portant  permission  à 
M.  Le  Meusnier  de  reprendre  sa  fille,  qu'il  disait  lui  avoir  été  enlevée,  et 
comme  Sa  Majesté  n'a  pas  eu  intention  en  donnant  cet  ordre,  de  prendre 
connaissance  du  procès  qui  est  entre  lui  et  les  parents  de  sa  fille,  au  sujet  de 
son  éducation  et  de  son  établissement.  Sa  Majesté  m'a  ordonné  de  vous  dire 
qu'elle  n'empêche  en  aucune  manière  que  les  parents  ne  fassent  leurs  pour- 
suites en  justice  sur  ce  sujet,  ainsi  que  s'il  n'y  avait  point  d'ordre  expédié 
(0 1  3o). 

Le  12  mai,  M.  D'Avaux  informait  Seignelay  que  Meusnier  se  dispo- 
sait à  se  retirer  en  Hollande,  et  qu'il  y  faisait  passer  tout  ce  qu'il 
pouvait  de  marchandises  et  d'argent.  Enfin,  le  5  novembre,  cet 
ambassadeur  donnait  avis  que  Meusnier  avait  quitté  la  France  avec 


222  Révocation  de  l'Edit  de  Najifes  à  Parts. 

sa  famille.  Il  se  réfugia  à  Halle,  et  maria,  en  1691,  sa  fille  Susanne 
au  célèbre  pasteur  David  Ancillou  [Fr.  pr.,  2,"  édit.,  I,  284).  Sa  fille 
Madelaine  était  encore  à  Halle  en  1700  (Ms.  Dieterici).  Un  autre 
Philippe  Meusnier,  de  Paris,  fabricant  d'horlogerie,  se  réfugia  en 
Saxe  (Tollin,   Geschichte  der  fransôsischen  Colonie  von  Magdebiirg, 

n,  23). 

Un  Meusnier,  habitant  Paris,  avait  épousé  la  sœur  du  célèbre 
confesseur  Louis  de  Marolles,  ainsi  qu'il  résulte  d'une  note  écrite  de 
la  main  de  La  Reynie,  au  mois  de  décembre  1686  :  «  Ce  n'est  pas  le 
mari  de  M""^^  Meusnier  qui  est  à  la  chaîne,  mais  son  frère  nommé 
Marolles  »  (Fr.  7o5o  f"  242).  Ces  alliances  des  Meusnier,  des  Bertrand 
et  des  Marolles,  expliquent  pourquoi  M"^^  Madelaine  Meusnier, 
Marie  et  Juliette  Bertrand,  désavouèrent  publiquement  leur  abjura- 
tion à  La  Haye,  le  i3  octobre  1686,  en  même  temps  que  Marie 
Gommeret,  femme  du  galérien  Marolles,  son  fils  Louis  et  sa  fille 
Marguerite  '.  Ces  six  personnes  avaient  évidemment  quitté  la  France 
ensemble. 

Une  demoiselle  Esther  Meusnier,  enfermée  en  1687  chez  les 
religieuses  de  Sainte-Claire  à  Péronne,  fut  expulsée  du  royaume 
l'année  suivante. 

Marie  Cahais,  veuve  de  Pierre  Meusnier,  fugitive  du  quartier 
Saint-Antoine,  avait  donné  une  maison  à  sa  fille  Catherine,  mariée 
au  nommé  Prou  (Fr.  7o5r  f°  323|  ;  on  la  trouve  à  Berlin  en  1700 
(Ms.  Dieterici). 

Susanne  et  Marie-Madelaine  Meusnier,  orphelines,  filles  de 
David,  ébéniste,  reçurent  en  i685  soixante  livres  après  leur  abjura- 
tion (Fr.  7o5o  f"  139). 

Un  Meusnier,  non  Parisien,  se  trouvait  à  la  Bastille  au  mois 
d'octobre  1692  ;  il  fut  relâché  par  ordre  du  27,  et  on  lui  donna 
deux  louis  d'or  pour  retourner  en  son  pays  (O'  36).  Un  autre 
Meusnier  fut  mis  à  la  Bastille  en  1704  (O'  48).  Voir  III,  160. 

Enfin  Pontchartrain  écrivait  le  7  octobre  1689  au  concierge  de 
la  tour  Saint-Bernard:  «J'écris  à  M.  le  procureur-général  d'em- 
pêcher que  le  nommé  Meusnier,  condamné  aux  galères,  ne  parte 
avec  la  chaîne,  et  de  le  faire  rester  à  Paris».  Cette  grâce  était 
motivée  par  un  placet  que  Meusnier  avait  adressé  au  roi  (O^  42). 

Meyer  (Rodolphe),  du  canton  de  Zurich,  ancien  lieutenant  dans 
un  régiment  suisse,  accusé  avec  Jacques  du  Hamel,  sieur  du  Parc, 

'  J.  Bonnet,  Hisl.    des  souffrances   du       bienheureux  martyr  Louh  de   Marolles, 

p.  XI. 


Emprisonnés  a  Paris.  223 

ex-capitaine  au  régiment  de  Flandre,  de  favoriser  les  évasions, 
sous  prétexte  du  commerce  des  dentelles.  Ils  prenaient  dix  louis  par 
personne.  Meyer  demeurait  chez  l'envoyé  de  Brandebourg  et  était 
lecteur  de  son  prêche.  L'exempt  Aulmont  l'arrêta  au  Bourget  le 
20  juillet  1700;  il  sortit  de  la  Bastille  le  17  octobre.  Du  Hamel, 
arrêté  le  8  août,  fut  relâché  le  4  octobre  (Arsen.,  F.  Bast.,  10524). 

MiCHON  (Elisabeth),  expulsée  du  royaume  par  ordre  du  2  mars 
1688. 

MiGEON,  voir  II,  539  et  616. 

MijoN  (Anne),  voir  Plastrier. 

MiLSONNEAU  (M"'').  Le  22  février  1700,  Pontchartrain  ordonnait 
à  D'Argenson  de  mettre  aux  Nouvelles-Catholiques  M"'=  Milsonneau, 
de  la  généralité  d'Orléans,  que  sa  mère,  veuve,  redemandait,  le 
II  mai.  La  prisonnière  étant  tombée  malade,  M™*'  Milsonneau 
n'obtint  l'autorisation  de  l'emmener,  le  28  juillet,  qu'en  prenant 
l'engagement  de  la  ramener  aux  Nouvelles-Catholiques  après  sa 
guérison  (O  '  44).  Il  s'agit  très  probablement  de  la  fille  d'Isaac 
IVIilsonneau,  avocat  au  Parlement  de  Paris  et  bailli  de  Chatillon- 
sur-Loing,  qui,  en  1678,  avait  épousé  à  Charenton  Anne-Marie 
Crommelin  (Reg.  de  Char.).  La  famille  Milsonneau  s'est  perpétuée 
à  Chatillon  au  moins  jusqu'en  1 770  {Bullet.,  VII,  495). 

Mirât,  voir  I,  489. 

MiRMAND  (Gabrielle  de),  fille  d'un  magistrat  nîmois  et  sœur 
d'Henri,  l'un  des  personnages  les  plus  considérables  et  les  plus 
actifs  du  Refuge,  avait  épousé...  De  Comte.  Venue  à  Paris  dans 
le  dessein  de  s'enfuir,  elle  fut  arrêtée  le  26  octobre  1686,  mise  le 
19  novembre  chez  les  Miramiones  (O'  3o),  et  se  prêta  pour  en 
sortir  à  tout  ce  qu'on  exigea  d'elle,  allant  à  la  messe  fêtes  et 
dimanches,  malgré  ses  incommodités.  Au  mois  de  janvier  1687, 
arguant  de  ses  infirmités,  elle  demandait  qu'on  lui  rendît  sa  ser- 
vante, encore  mieux  convertie  qu'elle-même.  M"""  de  Miramion, 
pourrait,  ajoutait-elle,  apprécier  la  conduite  de  la  servante  aussi 
bien  que  celle  de  la  maîtresse  (Fr.  7o53  f"  118).  Hypocrite  par 
nécessité,  M'°'=  de  Comte  s'enfuit  dès  que  la  chose  fut  possible,  et 
mourut  à  Delft,  le  2  janvier  1702,  réconciliée  avec  l'Eglise  qu'au 
fond  du  cœur  elle  n'avait  jamais  quittée  {Bullet.,  VII,  201). 

MoivRE  (De).  Exclu  de  sa  profession  par  l'arrêt  du  i5  sep- 
tembre i685,  un  chirurgien  de  Vassy  en  Champagne  s'était  retiré  à 


224  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Paris,  près  de  son  fils,  étudiant,  qui  suivait  les  cours  d'Ozanam,  et 
allait  devenir  l'illustre  mathématicien  Abraham  de  Moivre,  ami  de 
Newton  et  de  Leibnitz.  D'après  La  France  protestante  (VII,  488  a)^ 
l'étudiant  aurait  été  enfermé  au  prieuré  deSaint-Martin-des-Champs, 
et  n'en  serait  sorti  pour  être  expulsé  du  royaume  comme  incon- 
vertissable,  que  le  27  avril  1688.  Ayant  constaté  que  Abraham  et 
son  frère  Daniel  furent  naturalisés  anglais  le  5  janvier  1688, 
M.  Agnevv  (in-f"  II,  211)  propose  de  substituer  la  date  du  27  avril 
1687  à  celle  du  27  avril  1688.  Substitution  aussi  impossible  qu'inu- 
tile: la  date  du  27  avril  1688  est  exacte;  mais  Haag  a  pris  le  fils 
pour  le  père.  En  effet,  le  9  décembre  1687,  Seignelay  ordonnait  de 
mettre  à  Saint-Martin-des-Champs  «  le  chirurgien  Moivre  ».  Par 
conséquent  Abraham  et  son  frère  avaient  gagné  l'Angleterre  à  une 
date  antérieure  et  sans  avoir  été  expulsés  du  royaume.  M.  Agnevv 
ne  dit  pas  si  le  père  rejoignit  ou  non  ses  fils.  Il  semble  d'ailleurs 
résulter  de  la  formule  employée  par  le  secrétaire  d'Etat,  que  De 
Moivre  ne  sortit  du  couvent  qu'après  abjuration. 

MoLLiEN  (De)  voir  Neuville. 

Monceau  (Elisabeth  de),  fille  de  Daniel,  sieur  d'Antin,  et  de 
Madelaine-Judith  Domanchin,  enlevée  à  l'âge  de  deux  ans  (1686)  et 
envoyée  dans  le  couvent  des  Ursulines  de  Montargis,  où  elle  resta 
jusqu'à  sa  vingtième  année  {Fr.  pr.). 

MoNCHÉ,  arrêté  par  ordre  du  12  mai  1698,  pour  avoir  été  au 
prêche  chez  milord  Portland,  ambassadeur  d'Angleterre  (O  '  42). 

MoNDREViLLE  (M"''  de),  envoyée  aux  Nouvelles-Catholiques  le 
24  juin  1699  par  l'intendant  de  la  généralité  de  Paris  (O'  48),  fut 
transférée  au  château  de  Saumur  en  1701  (O'  45). 

MoNGiNOT.  La  famille  noble  des  Monginot  de  La  Salle,  l'une 
des  plus  considérables  de  Paris,  fut  aussi  l'une  de  celles  qui  don- 
nèrent, à  la  Révocation,  des  preuves  éclatantes  de  fidélité  religieuse. 

François  de  Monginot,  médecin  distingué,  qui  prôna  l'emploi 
du  quinquina  contre  la  fièvre,  était  né  en  1625  et  fils  de  François, 
médecin  du  roi,  et  d'Anne  Chenevix.  II  épousa  en  i658  Madelaine 
Le  Goux,  dont  il  eut,  sans  parler  de  .deux  enfants  morts  jeunes, 
un  fils  nommé  aussi  François  (1660),  qui,  en  récompense  de  son 
abjuration,  obtint  en  1689  la  jouissance  des  biens  paternels,  et  deux 
filles  :  Anne  (1662),  qui  épousa  en  1680  David  du  Plessis,  sieur  de 
La  Perrine,  et  Susanne  (1664),  mariée  en  1681  à  Gédéon  Mesnage, 
sieur  de  Cagny  et  de  Couvert,  fils  de  Louis  Mesnage  et  de  Marie 


Emprisonnés  a  Paris.  225 

de  Barberie  de  Saint-Contest.  Le  20  janvier  1686,  Seignelay 
ordonnait  à  La  Reynie  de  prendre  avec  la  dame  du  Plessis, 
évidemment  nouvelle  convertie,  les  mesures  nécessaires  pour 
enfermer  la  mère  de  celle-ci  au  couvent  de  Saint-Eutrope  dans  le 
parc  de  Chanteloup  (Seine-et-Oise).  Ramenée  à  Port-Royal, 
M™""  Monginot  y  abjura  le  20  avril  suivant  et  en  sortit  par  ordre 
du  29  (Fr.  7o55  f°  439). 

Tandis  que  son  frère  s'illustrait  dans  la  médecine,  Etienne  de 
Monginot,  présenté  au  baptême  en  1627  par  Etienne  Gobelin,  se 
distinguait  dans  les  finances,  devenait  fermier-général  et  consacrait 
une  notable  partie  de  sa  fortune  à  venir  en  aide  aux  protestants 
exclus  des  fermes  et  gabelles  par  le  règlement  du  11  juin  1680.  Il 
avait  épousé  en  juillet  1657  Catherine  Lemonon,  fille  du  médecin 
du  duc  de  Longueville,  dont  il  eut  onze  enfants  entre  autres  : 
Catherine  (i658),  mariée  en  1677  à  César  Caze,  Madelaine  (1671) 
et  Marie,  qui  épousa  en  1684  Pierre-Antoine  de  Jaucourt,  marquis 
d'Espeuilles,  déjà  nouveau  catholique  suivant  La  France  protes- 
tante, VI,  5i.  Dès  le  23  mars  1682,  La  Re3'nie  recevait  l'ordre 
d'empêcher  les  réunions  d'une  société  de  dames  organisée  par 
M"""  d'Herwarth  et  M""=  de  Monginot,  pour  assister  les  pauvres  de 
la  religion.  Le  commissaire  Delamare  écrivait  en  mars  i685  : 

L'on  a  su  d'une  nourrice  de  M"""  Caze,  fille  de  M.  Monginot,  que  M.  et 
M"'^  Monginot  ont  fait  passer  beaucoup  d'argent  en  Angleterre  et  à  Genève 
depuis  deux  ans;  qu'il  ont  établi  en  Angleterre  le  sieur  Goubert,  leur  beau- 
frère  fjean,  naturalisé  en  1687  (Agnew,  III,  48)],  pour  prendre  le  soin  de  leurs 
affaires  en  ce  pa3's,  et  qu'ils  avaient  le  dessein  d'y  faire  passer  l'un  de  leurs 
enfants  (Fr.  7052,  f»  33o). 

Dans  le  courant  de  l'année  Caze  et  sa  femme  s'enfuirent  à  l'étranger. 
Le  29  novembre,  François  Monginot  fut  exilé  à  Noyon  pour 
refus  d'abjuration.  Le  i^''  décembre,  lorsqu'on  chassa  de  Paris  tous 
les  protestants  qui  ne  l'habitaient  que  depuis  un  an  au  moins, 
M'"'=  de  Cagny  et  sa  sœur  M"'=  Du  Plessis,  approchant  du  terme  de 
leur  grossesse,  obtinrent  l'autorisation  d'y  demeurer  jusqu'après  leurs 
couches.  Le  16,  Seignelay  écrivait  à  M.  Robert,  procureur  du  roi  : 

J'envoie  à  M.  de  La  Reynie  les  deux  ordres  dont  vous  m'avez  écrit,  pour 
reléguer  Monginot,  médecin  à  Dinan,  de  Noyon  où  il  était  '. 

Le  3o,  M"^  Monginot  reçut  l'autorisation  de  suivre  son  mari  au 
fond  de  la  Bretagne  (O'  29).  Pour  se  rendre  de  Noyon  à  Dinan,  il 
fallait  traverser  Paris,  oili  les  convertisseurs  s'empressaient  plus  que 

'  La  France prot.  confond  ici  les  deux  frères. 

in  15 


226  Révocation  de  tEdit  de  Nantes  à  Paris. 

jamais  autour  du  docteur.  L'un  d'eux,  M.  Dodun,  écrivait  à  M.  Ar- 
naud, le  2  janvier  1686  : 

Je  vous  l'avais  bien  dit,  Monsieur,  que  pendant  qu'on  laisserait  M.  Mon- 
ginot  le  médecin  avec  M""  sa  femme  et  M.  de  Cagny,  son  gendre,  loin  de  le 
gagner,  il  perdrait  toutes  les  bonnes  dispositions  dans  lesquelles  il  était.  Aussi 
n'a-t-il  point  profité  de  la  conférence  qu'il  a  eue  aujourd'hui  avec  ¥lz'  l'arche- 
vêque, et  tout  le  fruit  a  été  qu'en  sortant  il  a  dit  qu'il  voulait  partir.  Le  sieur 
de  Cagny  les  doit  mener  par  Caen,  qui  est  dans  le  pays  où  est  si;ué  son  bien. 
Le  sieur  de  La  Massaye  dont  je  vous  écrivis,  ne  les  quitte  point  et  est  leur 
conseil;  ainsi  voilà  des  gens  qui  se  sont  fortifiés  les  uns  les  autres,  et  il  ne  faut 
rien  attendre  d'eux  pendant  qu'ils  seront  de  la  sorte.  Mais  si  on  éloigne  la 
femme,  qu'on  arrête  M.  de  Monginot  et  qu'on  en  fasse  de  même  des  sieurs 
de  Cagny  et  de  La  Massaj'e,  et  qu'ils  n'aient  nul  commerce  les  uns  avec  les 
autres,  je  suis  persuadé  qu'avant  qu'il  soit  quinze  jours,  on  aura  toute  la 
famille  dudit  Monginot.  Je  suis  même  obligé  de  vous  dire  que  les  sieurs  de 
Cagny  et  de  La  Massaye  '  ne  se  cachent  pas  trop  du  dessein  qu'ils  ont  de  se 
retirer  dans  les  pays  étrangers  (Fr.  81 19,  f"  25). 

Il  semble  donc  qu'au  moment  d'entreprendre  le  long  voyage 
de  l'exil  au  milieu  de  l'hiver,  Monginot  ait  éprouvé  un  peu  d'hési- 
tation; c'est  ce  qui  résulte  encore  d'un  rapport  au  dos  duquel 
Louis  XIV  écrivit  de  sa  main  :  Louvois,  Seignelay  et  Châteauneuf. 
Ce  rapport,  conservé  dans  les  papiers  Rulhière,  débute  ainsi  : 

3  janvier  1686.  Vous  savez,  Monseigneur,  en  quel  état  vous  laissâtes  hier 
M.  Monginot  le  médecin;  mais  depuis  ce  temps-là  j'ai  reçu  le  billet  dont  voici 
copie  que  j'ai  cru  que  vous  seriez  bien  aise  de  voir.  Celui  qui  l'a  écrit  suit  de 
près  la  Jambe-de-Bois  que  vous  avez  vu,  qui  l'informe  de  toutes  les  démarches 
du  sieur  Monginot,  et  de  ce  qui  se  passe  dans  son  domestique,  on  peut  faire 
fond  là-dessus  et  y  compter  sûrement  ^  {BnUet.,  XIII,  286). 

En  présence  de  cette  hésitation  et  conformément  au  conseil  donné 
par  M.  Dodun,  l'ordre  d'exil  à  Dinan  fut  annulé.  On  crut  plus  sûr  et 
plus  expéditif  de  mettre  le  docteur  à  la  Bastille^  où  il  entra  le  5,  en 
même  temps  que  le  marquis  de  Cagny.  Le  i5,  Monginot  y  reçut  la 
visite  de  son  frère  Etienne,  qui  venait  d'abjurer  et  dont  le  Mercure 
Galant  de  février  annonça  l'abjuration  et  celle  de  toute  sa  famille.  Le 
même  jour,  M.  de  Cagny  reçut  celle  de  son  oncle  ou  de  son  cousin  de 
Saint-Contest^  aussi  nouveau  catholique.  Le  3o,  un  nommé  Bernier 
fut  également  autorisé  à  conférer  avec  Monginot  (Fr.  17421  f"  3i). 
C'était  apparemment  le  médecin  Paul  Bernier,  qui,  trois  ans  plus 

'  Voir  La  Massaye.  tout    ce    qui    se    passait   dans    leurs    fa- 

•  Noie  ajoutée  en  marge  par  Rulhière  :       milles». 
uUn  vil   espionnage    rendait   compte    de 


Emprisonnés  a  Paris.  227 

tard,  allait  être  arrêté  avec  le  pasteur  du  Désert  Paul  Cardel  et 
enfermé  à  son  tour  dans  le  terrible  donjon  (O*  33). 

Le  I"  février,  M'""  François  de  Monginot  et  sa  fille  M'"°  de 
Cagny  reçurent  l'ordre  d'aller  demeurer  chez  Etienne.  Cependant 
l'hésitation  du  prisonnier  se  prolongeait  de  manière  à  faire  craindre 
une  capitulation  de  conscience.  M.  de  Besmaus  écrivait  le  4  mars  à 
La  Reynie: 

M.  de  Monginot  me  prie  de  lui  permettre  de  voir  M.  l'abbé  Pageot  et  de 
m'adresser  à  M.  de  Longueil,  conseiller,  son  ami,  pour  le  trouver.  Il  chancelle 
toujours  et  ne  laisse  de  conférer  avec  M.  de  Lamon.  Je  crois  que,  si  vous  l'ap- 
prouvez, il  s'expliquera  avec  lui.  Il  me  demande  aussi  s'il  ne  pourrait  pas 
parler  à  M.  de  Cagny  en  ma  présence  (Fr.  7o53,  f"  451). 

Le  I"  avril,  on  lui  dépêchait,  pour  «tâcher  de  le  persuader»  un 
sieur  Alliot,  médecin  de  la  Bastille.  Le  6  mai,  M™^  de  Monginot  et 
M"^  de  Cagny  demandaient  à  voir  leurs  maris,  afin  de  les  décider 
par  leurs  larmes  et  leurs  importunités  à  signer  comme  elles  pour 
se  tirer  de  prison  (O'  3o  et  Béringhen,  Cinquante  lettres,  p.  206). 
Les  supplications  des  parents  et  des  amis,  les  procédés  plus 
habiles  que  scrupuleux  des  convertisseurs,  tout  fut  inutile.  La  foi 
de  M.  de  IVIonginot  se  raffermit  dans  la  souffrance,  grâce  aux  exhor- 
tations de  ses  compagnons  de  captivité,  Sainte-Hermine  et  Théo- 
dore de  Béringhen  ^  Au  mois  de  mai  1687,  on  voulut  voir  si 
quatorze  mois  de  prison  n'auraient  pas  lassé  sa  constance,  et  on 
autorisa  encore  M™^  de  Monginot  à  lui  rendre  visite.  Ce  fut  la 
dernière  tentative;  on  le  rangea  dès  lors  parmi  les  opiniâtres  dont 
il  fallait  débarrasser  la  Bastille.  Par  ordre  du  4  août  1687,  il  fut 
envoyé  au  château  d'Angers  en  même  temps  que  MM.  de  Verdelle 
et  de  Romeron.  Le  lieutenant  de  roi  d'Angers  fut  averti  par  une 
lettre  du  28  octobre  que  la  famille  du  docteur  paierait  sa  nourri- 
ture. —  Les  convertisseurs  de  la  Bastille  ne  réussirent  pas  mieux 
auprès  de  M.  de  Cagnj'  =',  qui  reçut  le  23  mars  1686  la  visite  du 
nouveau  catholique  Prévost,  sieur  de  L'Islot-Touchimbert.  On 
trouve  dans  les  Cinquante  lettres  celle  que  Théodore  de  Béringhen 
lui  avait  fait  parvenir  malgré  les  geôliers  (voir  Béringhen).  M.  de 
Cagny  sortit  du  donjon,  par  ordre  du  4  août  1687,  pour  être  trans- 
féré au  château  de  Loches,  en  même  temps  que  MM.  de  Béringhen, 

•  Voir    à   l'art.   Béringhen    la    lettre    à  Cagny,  le  plus  éclairé  de  tous  ceux  qu'on 

Sainte-Hermine  relative  à  Monginot.  voit  ici,  ne  durera  pas  longtemps»  {Arch. 

'  Bien  que    M.   de    Besmaus    écrivit    à  Bast.,  VIII,  363). 
Seignelay    le    24    janvier    168Û:    «M.    de 


228  Révocation  de  l'Édit  de  Nantes  à  Paris. 

Saint-Jean,  Amonnet,  de  Vrigny  et  de  Cahanel.  —  L'année  suivante, 
Monginot  et  son  gendre,  que  rien  n'avait  pu  contraindre  à  faiblir, 
furent  expulsés  du  royaume  avec  Th.  de  Béringhen.  Celui-ci  et 
M.  de  Cagny,  qu'il  dépeint  comme  un  «homme  éloquent  et  puissant 
par  les  Écritures  »,  firent  à  tour  de  rôle  les  fonctions  d'aumônier 
sur  le  vaisseau  qui  les  emportait.  Le  5  mai  1688,  sur  les  quatre 
heures  du  soir,  le  vaisseau  étant  à  la  hauteur  de  Douvres,  Monginot 
et  Cagny  s'y  firent  aborder  par  une  barque  de  pêcheur  avec 
MM.  de  Saint-Jean,  de  Cahanel,  Foucher,  la  veuve  Cabaret  et  sa 
fille.  En  descendant  dans  la  barque  Monginot  tomba  à  la  mer  et  en 
fut  retiré  par  Cahanel.  M.  de  Cagny  servit  dans  l'armée  de 
Guillaume  en  Irlande  et  fut  tué  au  siège  de  Limerick  [Meut,  de 
Bostaquef,  p.  282),  tandis  que  Monginot  fils,  demeuré  en  France  et 
capitaine  au  régiment  du  Maine,  se  faisait  donner  le  10  octobre 
1689  la  jouissance  des  biens  de  son  père.  Le  3o  juin,  Seignelay 
avait  autorisé  La  Reynie  à  mettre  où  il  voudrait  les  enfants  de 
M""  de  Cagny,  que  la  mère  Garnier  des  Nouvelles-Catholiques 
voulait  envoyer  à  Charenton  avec  une  gouvernante.  Leur  grand- 
mère  n'avait  encore  pu  rejoindre  son  mari,  lorsque  Seignela}^, 
indigné  de  ce  qu'elle  ne  faisait  aucune  profession  de  catholique, 
écrivit  le  12  septembre  de  la  même  année  au  lieutenant  de  police  : 

A  l'égard  de  la  dame  Monginot,  il  faut  que  vous  la  fassiez  avertir  sous 
main  et  sans  que  cela  paraisse  venir  de  vous,  que  le  roi  est  informé  de  sa 
mauvaise  conduite,  qu'il  pourrait  bien  lui  en  arriver  mal  et  qu'elle  ferait  mieux 
de  sortir  du  royaume;  si  elle  prend  ce  parti,  il  faudra  la  laisser  aller;  que  si 
elle  se  cache  dans  Paris,  il  faudra  la  faire  arrêter  (O  '  33). 

En  1688,  M""'  de  Cagny  et  les  sœurs  de  son  mari  demandaient  la 
main  levée  de  la  saisie  de  leurs  biens  qu'on  avait  confondus  avec 
ceux  de  M.  de  Cagny  (TT  25i). 

Bien  qu'ils  eussent  abjuré  avec  trop  de  facilité,  M.  et  M"'° 
Etienne  Monginot  n'étaient  pas  meilleurs  catholiques;  M""=  fut 
dénoncée  le  28  juillet  comme  ayant  fourni  à  plusieurs  fugitifs 
l'argent  nécessaire  pour  faire  le  voyage  (Fr.  7o53  f°  3o5).  Etienne, 
qui  avait  obtenu  (i5  février  1687)  le  don  des  biens  de  sa  fille 
M""®  Caze,  passée  à  l'étranger  avec  son  mari,  voulut  aussi  recouvrer 
la  dignité  et  la  paix  de  sa  conscience  ;  il  s'enfuit  avec  sa  femme  ; 
tous  deux  firent  acte  de  repentance  à  La  Haye  en  1688,  et  furent 
naturalisés  anglais  avec  leurs  fils  Etienne,  Paul  et  Jacques  le 
3i  janvier  1690.  En  1689  leur  fille  Madelaine  communiait  aussi  à 
La  Haye  après  avoir  fait  acte  de   repentance.    Les  deux  autres 


Emprisonnés  a  Parùr.  aag 

enfants,  Pierre  et  Marie,  restés  en  France,  furent  mis  dès  1690  en 
possession  des  biens  de  la  famille,  sauf  une  maison  dont  la  vente 
présenta  ce  caractère  «touchant»  •  que  presque  tout  le  prix  en  fut 
absorbé  par  des  créances  privilégiées.  Il  résulte  de  l'interrogatoire 
subi  le  7  octobre  1699  par  la  femme  Sonnin  (aliàs  la  Soanem), 
qu'elle  avait  conduit  à  Londres  M"^  de  Jaucourt,  marquise  d'Es- 
peuilles,  et  sa  fille,  petite-fille  de  Monginot  (Ravaisson,  X,  233  et 
Arsen.,  F.  Bast.  io5i9). 

MoNNoiE,  voir  II,  539. 

MoNTAiGU  (M""t,  enfermée  dans  un  couvent  en  1686. 

MoNTEiL  (Jacques  de),  nîmois,  avait  été  pourvu  en  i658  de 
l'office  de  conseiller-trésorier  de  France  en  la  généralité  de  Paris; 
en  sa  qualité  de  protestant  le  Parlement  le  repoussa  d'abord  et  ne 
l'accepta  que  grâce  à  une  lettre  de  jussion  (O*  2  f"  147).  Le  16  mai 
1686,  le  commissaire  Gazon  fit  arrêter  le  même  personnage  et 
l'envoya  au  For-l'Évêque,  sous  l'accusation  d'exhorter  les  gens  de 
la  R.  et  les  nouveaux  convertis  qu'il  visitait  secrètement  dans  leurs 
maisons  (Fr.  7o5i  f°  290).  Il  fut  transféré  à  Sainte-Geneviève  le  3i 
(O  '  3o),  où  nous  le  trouvons  encore  le  23  juillet  1687  (Fr.  7o53 
f*"  164).  Par  ordre  du  4  août  il  fut  envoyé  avec  Le  Coq  et  Focart 
au  château  de  Saint-Malo.  On  l'expulsa  ensuite  du  royaume  comme 
inconvertissable  (Fr.  yoSi  f"  322  et  81 19  f"  33). 

MoNTGOMMERY.  Louis  de  iVIontgommery,  comte  de  Chanteloup, 
marié  en  1675  à  Anne  Le  Coq,  fille  d'Aymar,  sieur  de  Germain,  et 
en  secondes  noces  à  une  Courtomer,  dont  il  eut  une  fille  unique, 
feignit  d'abjurer  à  la  Révocation  ;  mais,  dès  le  29  novembre  1686 
l'intendant  de  Normandie  écrivait  à  la  Cour  : 

J'apprends  que,  dans  l'évéché  de  Coutances,  M.  de  Montgommeiy,  per- 
sonne de  qualité,  n'y  fait  aucun  devoir  de  bon  chrétien,  non  plus  que  M""  sa 
femme...  On  me  mande  même  de  ce  pays-là  qu'il  se  fait  quelques  assemblées 
chez  ledit  sieur  de  Montgommery,  et  que,  dans  le  domestique,  les  instructions 
de  la  R.  P.  R.  s'y  donnent  comme  avant  la  Révocation  de  l'édit  de  Nantes.  Il 
me  parait  qu'il  est  de  conséquence  d'j'  mettre  ordre  et  d'appeler  le  mari  à  la 
cour  ou  de  l'envoyer  au  donjon  de  Caen. 

De  Gourgues  écrivait  encore  le  24  décembre:  «  Un  garde  ira  mettre 
à  exécution   les  ordres  du  roi  concernant  M.  et  M'"''  de  Montgom- 


>  C'est  l'expression   dont   Pontchartrain       se  servit  dans  sa  lettre  à  La    Reynie   du 

l6  mars  1691, 


23o  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

mery,  et  M.  l'évêque  de  Coutances  en  aura  communication».  Mont- 
gommery  fut  arrêté  de  nouveau  par  ordre  du  lo  janvier  1688  et 
conduit  au  château  de  Caen,  puis  dans  les  prisons  de  Rouen.  Sa 
seconde  femme  étant  morte  à  Chanteloup  (1690),  sans  vouloir 
donner  aucune  marque  de  catholicité,  il  la  fit  enterrer  de  nuit  dans 
l'église  de  la  paroisse,  mais  on  l'exhuma  sur  les  plaintes  du  clergé. 
En  1706,  comme  il  se  préparait  à  passer  à  l'étranger,  on  le  mit  à  la 
Bastille  ;  il  y  mourut  en  1710,  après  avoir  repoussé  le  P.  Riquelet, 
accouru  pour  le  confesser.  On  lui  fit  de  pompeuses  funérailles  à 
l'église  Saint-Paul,  afin  de  faire  croire  qu'il  s'était  converti  [Bidlet., 
XII,  4i5). 

Sa  fille,  enfermée  en  1696  dans  un  couvent  de  Normandie,  fut 
mise  aux  Nouvelles-Catholiques  de  Paris  au  commencement  de 
l'année  1699  (O  '  48).  La  supérieure  de  l'établissement  écrivait  le 
18  avril  1700,  que  M"*  de  Montgommery  était  bien  instruite  et  qu'il 
était  nécessaire  de  la  remettre  à  la  comtesse  de  Courtomer,  pour 
apprendre  autre  chose  que  la  religion.  Elle  sortit  des  Nouvelles- 
Catholiques  par  ordre  du  26  (O  *  44). 

Le  comte  de  Chanteloup  avait  une  sœur  au  sujet  de  laquelle 
le  Mercure  historique  de  mai  1700  p.  5i8  s'exprime  de  la  manière 
suivante  :  «  Les  motifs  de  la  conversion  de  M'"'^  Elisabeth  Mont- 
gommery, veuve  du  marquis  de  La  Vieuville  en  Bretagne,  qu'on 
A'ient  de  donner  au  public,  ont  beaucoup  plus  surpris  que  le  change- 
ment de  M""=  la  comtesse  d'Auvergne. 

«  Cette  marquise  qui  avait  témoigné  d'abord  beaucoup  de 
fermeté,  et  qui  résista  même  longtemps  à  la  persécution,  se  vit 
enfin  contrainte  au  mois  de  mars  de  l'année  dernière  de  faire  pro- 
fession de  la  R.  C.  R.  Un  de  ses  amis  qui  savait  combien  elle  avait 
eu  en  horreur  cette  religion,  la  pria  de  lui  apprendre  les  raisons 

d'un  changement  si  inopiné :  c'est  ce  qui  a  donné  lieu  à  ces 

motifs  de  conversion  qu'on  vient  d'imprimer.  La  marquise  lui 
raconte  d'abord  qu'au  mois  de  septembre  1694,  elle  fut  arrêtée  par 
ordre  du  roi  et  conduite  au  château  de  Saint-Malo.  Comme  on 
voulait  à  quelque  prix  que  ce  fût,  qu'elle  fit  ce  qu'elle  vient  de 
faire,  on  l'accusa  d'avoir  des  intelligences  avec  les  ennemis  du 
royaume,  accusation  qui  faisait  pitié.  Deux  femmes  déposèrent 
contre  elle.  Elle  prouva  que  l'une  de  ces  femmes,  qui  avait  été 
réformée,  et  qu'elle  avait  reçue  chez  elle,  parce  qu'elle  témoignait 
avoir  de  bons  sentiments  pour  la  religion  protestante,  avait  été 
chassée  de  sa  maison  à  cause  d'un  vol,  et  que  l'autre  était  une  de 
ces  infâmes  qui  suivent  les  régiments...  Ces  deux  témoins  étaient 


Emprisonnés  à  Paris.  23 1 

fort  récusables.  Cependant  comme  à  l'égard  des  Réformés  on  ne 
garde  aucune  forme  de  justice,  on  reçut  leur  témoignage...  La 
prison  parut  affreuse  à  la  marquise  de  Vieuville.  On  la  menaçait 
d'ailleurs  de  la  traiter  comme  criminelle  d'Etat.  Les  maux  présents 
et  d'autres  plus  grands  qu'elle  avait  à  craindre  et  dont  on  l'in- 
timidait à  tous  moments,  ébranlèrent  enfin  sa  constance,  et  ayant 
fait  paraître  qu'elle  voulait  bien  se  faire  instruire,  elle  fut  mise  en 
liberté,  elle  fut  déclarée  très  fidèle  à  l'État,  et  ses  filles  à  qui  on 
avait  fait  changer  de  religion  lui  furent  rendues.  Elle  eut  des  entre- 
tiens fort  fréquents  avec  des  ecclésiastiques,  elle  lut  les  livres  des 
missionnaires  et  la  Doctrine  catholique  de  l'évèque  de  Meaux. 
L'évêque  de  Rennes  la  mit  enfin  entre  les  mains  d'un  jésuite  qui 
n'eut  pas  de  peine  à  lui  prouver  que  Calvin  était  un  hérésiarque, 
et  tous  les  calvinistes  des  hérétiques  qui  seraient  damnés  éter- 
nellement. Elle  se  confessa  au  bon  père,  de  qui  elle  reçut  l'ab- 
solution, et  le  jour  de  Pâques  elle  communia  dans  sa  paroisse  ». 

Une  autre  demoiselle  de  Montgommery,  qui  après  la  des- 
truction du  temple  de  Pontorson  fréquentait  celui  de  Rennes,  était 
réfugiée  à  Londres  en  avril  1686,  avec  une  femme  de  chambre  et 
un  laquais  [Bttllet.,  3^  sér.,  IV,  178). 

Signalons  encore  un  chevalier  de  Montgommery,  capitaine  de 
frégate^  conduit  à  la  Bastille  le  24  novembre  1700  [Bitllet.,  XII,  416)  ; 
une  dame  de  Montgommery  entrée  avant  le  10  novembre  i685 
dans  la  Société  des  dames  françaises  de  Harlem  [Bidlet.  3*  sér., 
IV,  482)  ;  la  comtesse  de  Ducé,  veuve  de  Louis  de  Montgommery, 
réfugiée  en  Angleterre,  et  Susanne  de  Montgommery,  veuve  en 
1684  de  Henri  de  Goyon,  comte  de  Quintin.  Elle  abjura  au  mois 
de  janvier  1686  entre  les  mains  de  l'archevêque  de  Paris  {France 
prot.,  VII,  483  b). 

Montmorency  (Jean  de),  vicomte  de  Villeroy,  fils  de  Pierre, 
sieur  d'Acquêt,  et  de  Judith  Le  Fournier,  avait  épousé  à  Charenton 
en  1671  Jeanne  de  Pas-Feuquiéres,  veuve  de  Louis  d'Aumale.  Ils 
habitaient  le  quartier  Saint-Honoré  et  furent  arrêtés  tous  deux  par 
ordre  du  14  février  1686,  le  mari,  pour  être  conduit  à  la  Bastille,  et 
la  femme  dans  un  couvent  (O'  3o  et  Fr.  17421  f°  42).  Le  mari  fut 
relâché  le  11  mars,  d'après  les  Archives  de  la  Bastille,  VIII,  38i. 
(Voir  France  prot.,  VII,  498  b). 

MoNTPOuiLLAN  (M""  de),  mise,  au  mois  d'août  1700,  dans  le 
couvent  des  Bénédictines  anglaises,  d'où  elle  sortit  par  ordre  du 
22  juin  1701  (O  248),  était  peut-être  la  marquise  de  Montpouillan, 


232  Révocation  de  tÉdit  de  Nantes  à  Parts. 

femme  d'Armand  de  Caumont,  mort  lieutenant-général  à  La  Haye 
au  mois  de  mai  1701  {Fr.  pr.,  III,  268  b). 

MoNYER  (M"").  Trois  sœurs,  les  demoiselles  Marie,  Marguerite 
et  Hélène  Monyer,  d'Orléans ^  (Fr.  2o5i  f°  266),  venues  à  Paris 
pour  s'échapper  du  royaume,  en  compagnie  de  Madelaine  Salomon, 
âgée  de  soixante  ans  et  fille  d'un  ministre  de  Moutiers  en  Ven- 
dômois,  entrèrent  le  29  janvier  1686  dans  l'agence  d'émigration 
tenue  par  M""=  de  Rieux  (voir  Caron).  Elles  y  restèrent  cachées 
pendant  sept  mois,  à  raison  de  12  sous  par  jour,  et  en  sortirent  le 
i^""  septembre.  Desgrez  les  arrêta  le  24  et  les  conduisit  le  lendemain 
aux  Nouvelles-Catholiques  (Fr.  yoSi  f°*  269  et  246).  «  On  les 
instruit  toujours  et  on  en  espère»,  disait  la  liste  du  17  décembre. 
Cette  espérance  était  si  peu  fondée,  que,  le  4  août  1687,  il  fallut 
envoyer  les  deux  aînées  au  château  de  Nantes,  et  la  plus  jeune,  à  la 
citadelle  de  Montreuil  (O  '  3i).  Nous  les  retrouvons  toutes  trois  au 
château  de  Nantes  le  6  février  1688,  notées  comme  ayant  quelques 
revenus  pouvant  servir  à  leur  subsistance  (O*  82).  Il  semble  qu'elles 
ont  dû  être  expulsées  du  royaume. 

Morand.  Marianne  Durant,  fugitive  et  veuve  de  Jacques 
Morand,  marchand  de  vin,  fut  arrêtée  par  Desgrez  à  Louvre  en 
Parisis,  le  i3  novembre  1686  (Fr.  7o5i  f°  269). 

MoREAU,  détenu  à  la  Bastille,  fut  mis  en  liberté  par  ordre  du 
10  décembre  1692;  c'est  sans  doute  le  même  qui  fut  arrêté  avec 
Chartier  par  ordre  du  27  avril  1701,  comme  favorisant  l'évasion 
des  nouveaux  catholiques  (O  248).  Nicolas,  du  bourg  de  Villers-le- 
Sec,  passé  à  l'étranger  (voir  Bonnelle). 

MoREL,  sorti  de  la  Bastille  par  ordre  du  9  mai  1687  (O'  3i), 
était  sans  doute  parent  de  Catherine  Morel,  «  prétendue  femme 
de  Belin,  laquelle,  quoique  convertie,  ne  faisait  aucun  exercice  de 
la  R.  C.  »,  et  que  la  police  eut  ordre  d'observer  à  partir  du  26  août 
1701  (O  248). 

MoRiN  (Pierre),  de  Paris,  fugitif  arrêté  à  Guise  en  1686,  avec 
Laurent,  Tobie  Noël  et  Jacques  Garnier,  tous  parisiens  (Invent. 
Tourlet  TT). 

MoRissET.  Du  mariage  d'Isaac  Morisset,  secrétaire  de  la 
chambre,  et  de  Catherine  Bizet  naquirent  trois  enfants  :  Alexandre 

>  La  France  protestante  en    fait  à  tort       les  filles  de  Jacques  Mauger,    graveur  en 

médailles. 


Emprisonnés  à  Paris.  233 

(1624),  Françoise  (i625),  qui  eut  pour  parrain  Jean  de  La  Fon- 
taine, sieur  de  Baffour,  et  pour  marraine  Françoise  du  Candal,  et 
Susanne,  non  mentionnée  dans  les  extraits  des  Registres  de 
Charenton. 

Alexandre,  sieur  de  la  Grand'maison,  épousa  en  i65i  Mar- 
guerite d'Abancourt,  qui  lui  donna  Marthe,  mariée  en  1678  à  René 
de  Chartres,  sieur  de  Guignard,  capitaine  d'infanterie  {Reg.  de 
Char.).  Alexandre  et  ses  deux  sœurs  obtinrent,  à  la  fin  d'octobre 
i685,  l'autorisation  de  séjourner  une  quinzaine  à  Paris,  lieu  de  leur 
naissance.  Sur  leur  refus  d'abjurer,  on  les  emprisonna.  Alexandre 
fut  écroué  au  Petit-Châtelet  le  19  février  1686  (Fr.  7o5i  f°  298), 
puis  à  la  Bastille.  Dans  sa  lettre  à  La  Reynie  du  28  juin,  le  P. 
Gerbais  l'appelle  «  opiniâtre  et  petite  tête  »,  demande  qu'on  sup- 
prime toutes  les  visites  qu'il  reçoit,  qu'on  le  tire  de  la  salle  où  il 
est  avec  dix  autres  et  qu'on  lui  donne  une  chambre  particulière, 
afin  que  les  convertisseurs  puissent  lui  parler  plus  aisément 
(Fr.  7053  f°  i38).  Envoyé  à  la  fin  d'août  chez  les  Nouveaux-Catho- 
liques, Morisset  s'y  conduisit  de  telle  sorte  que,  sept  mois  plus 
tard,  ceux-ci  supplièrent  qu'on  les  en  déchargeât  «à  cause  de  son 
opiniâtreté»  {Ibid.,  f°  166).  Les  Célestins  (proche  l'Arsenal),  qui  le 
reçurent  ensuite  par  ordre  du  17  avril  1687,  le  déclarèrent  incon- 
vertissable,  si  bien  que  Seignelay  ordonna,  le  4  août  1687,  de  le 
transférer  au  château  d'Angoulême,  en  compagnie  de  Masclari,  de 
Gervaise  et  de  Virazel  (O*  3i).  Morisset  n'ayant  pas  de  bien,  le  roi 
payait  sa  pension  à  raison  de  quinze  sols  par  jour.  Cet  intrépide 
protestant  fut  très  probablement  banni  et  expulsé  du  royaume. 
C'est  sans  doute  lui  qui  fut  naturalisé  anglais  en  1698,  et  qui  pré- 
sentait au  baptême,  avec  Susanne  Reseau,  François  Carrilier,  fils 
de  François  et  de  Marie  Morisset,  dans  l'église  de  la  Nouvelle- 
York,  en  1696. 

Le  18  février  1686,  sa  sœur  Françoise  avait  été  mise  au  For- 
l'Evéque,  où  nous  perdons  sa  trace  (Fr.  7o5i  f°  8o5). 

Le  même  jour,  Susanne  entrait  au  Grand-Châtelet  {Ibid., 
i°  299).  On  la  transféra  le  3o  août  aux  Nouvelles-Catholiques,  aux- 
quelles elle  se  déclara  prête  à  payer  sa  pension  quand  elle  aurait 
reçu  d'un  chanoine  les  4000  à  5ooo  hvres  qu'il  lui  devait.  Nous 
ignorons  si  le  chanoine  auquel  La  Reynie  fit  parler,  consentit  à 
s'exécuter.  Susanne  fut  transférée  à  la  citadelle  de  Montreuil,  par 
ordre  du  4  août  1687,  et  expulsée  du  royaume  en  1688. 

Un  nommé  Morisset,  garçon  du  cabaretier  Barbot  de  la  rue 
Tirechape,  abjurait  le  i5  janvier  1686;  un  autre,  demeurant  avec 


334  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

sa  femme  et  deux  enfants,  rue  Saint-Jean-de-Beauvais,  dans  la 
maison  de  l'avocat  et  ancien  Papillon,  figure  dès  le  3o  décembre 
i685  parmi  les  fugitifs  qui  n'ont  point  signé  d'abjuration  (Fr.  7o5i 
f  i86). 

MoRLAT  (Jean),  de  Paris,  condamné  aux  galères  en  1688,  par 
lettres  de  commutation  de  peine. 

Motet  (La  dame),  arrêtée  le  10  novembre  1686,  avec  son  petit 
neveu  et  ses  deux  nièces,  par  l'exempt  Desgrez,  qui  les  fit  garder 
cinq  jours  a  la  ville  de  Montpellier,  rue  de  Seine,  sans  doute  à  titre 
de  fugitifs  (Fr.  7o5i  f°  269). 

MoYSAN,  voir  La  Rochelogerie. 

MuissoN,  voir  II,  Sôy. 

MuTEL  (M"'').  Il  y  avait  des  Mutel  à  Paris  :  le  conseiller  au 
Parlement  Jean  Mutel  fut  inhumé  au  cimetière  des  Saints-Pères,  le 
14  avril  1648,  et,  le  18  janvier  i685,  Seignelay  ordonnait  de  mettre 
Mutel  à  Saint-Lazare.  (Fr.  17420  f"  i3). 

François  Mutel,  ministre  de  Coucy-la-ville  (Aisne),  étant 
malade  et  ne  pouvant  gagner  la  frontière  dans  le  délai  fixé  par 
l'édit  révocatoire,  obtint,  à  la  fin  d'octobre,  la  permission  de  résider 
huit  jours  à  Paris.  Il  se  réfugia  en  Hollande.  Sa  fille  Susanne,  tra- 
vestie en  Suisse,  essaya  de  gagner  la  frontière  avec  un  guide  suisse 
nommé  Stoudal;  elle  fut  arrêtée  à  Bondy  le  18  avril  1686,  mise  le 
i"  mai  au  Grand-Châtelet,  où  on  l'inscrivit  comme  ayant  fait 
abjuration  (Fr.  7o5i  f"  299),  et  transférée,  par  ordre  du  16,  aux 
Nouvelles-Catholiques,  où  elle  se  trouvait  encore  le  28  juillet  1687 
(Fr.  7053  f°  164). 


Nadau,  voir  Bareire. 

Nancret  (Le  marquis  de),  d'une  famille  considérable  du 
Languedoc,  fut  mis  à  la  Bastille  le  20  mai  1686,  et  en  sortit  le 
5  juin,  très  probablement  grâce  à  l'abjuration.  L'une  des  filles  du 
marquis  ayant  abjuré  en  1684,  l'évèque  de  Montpellier  lui  avait 
procuré  une  pension  de  600  livres;  au  mois  de  mai  i685,  la  sœur 
ainée  de  la  pensionnaire  songeant  aussi  à  se  convertir,  l'évèque 
s'occupait  de  lui  faire  obtenir  une  pension  du   même   chiff"re,  et 


Emprisonnés  à  Pans.  335 

exprimait  l'espoir  que  leur  frère  suivrait  bientôt  leur  exemple  : 
espoir  déçu,  car  ce  frère  fut  mis  à  la  Bastille  le  20  juin  [Bullet.,  I, 
166  et  Arsen.  Ms.  Bast.  10472). 

Naudin  (La  veuve)  et  sa  fîlle,  ainsi  que  Susanne  et  Marie 
Nezereau,  Tifaine  Durand  et  la  veuve  de  Quercj''  (ou  de  Quervy), 
toutes  de  La  Rochelle,  furent  mises  à  l'Union  Chrétienne  de  Paris 
au  mois  d'avril  1700.  Le  3  août  de  l'année  suivante,  l'intendant 
Begon  était  invité  à  chercher  les  moyens  de  leur  faire  payer  leur 
subsistance  (O  248).  Nous  ignorons  si  la  veuve  Naudin,  ainsi 
qu'Élie,  naturalisé  anglais  avec  ses  trois  enfants  en  1682,  et 
Armand,  aussi  naturalisé  anglais  en  1697,  appartenaient  à  la  famille 
de  Théodore,  docteur  en  médecine  à  Paris. 

Ne  AU  (M"').  Pontchartrain  écrivait  le  5  mars  1701  à  D'Ar- 
genson:  «  Le  roi  veut  bien  accorder  les  100  livres  de  pension  que 
vous  demandez  pour  faire  recevoir  maître  tailleur,  le  garçon  qui 
se  présente  pour  épouser  la  nommée  Anne  Neau,  qui  est  aux  Nou- 
velles-Catholiques »  (O  248).  —  Jacques  Neau,  d'origine  montal- 
banaise,  tailleur  dans  la  rue  de  Seine,  à  l'hôtel  de  Besançon,  avait 
abjuré  le  11  janvier  1686. 

Nesle.  Le  20  février  1686,  Seignelay  informait  La  Reynie 
qu'il  avait  donné  l'ordre  d'arrêter  à  Rouen  Nesle  et  sa  famille, 
partis  de  Paris  par  les  batelets  de  Poissy  (O  '  3o). 

Netz  (François  de),  sieur  de  Fresne,  fils  de  feu  Philippe, 
auditeur  en  la  chambre  des  comptes,  et  de  Catherine  Leconte, 
épousait  en  1689  Françoise  Millet,  qui  lui  donna  onze  enfants.  Il 
fut  ancien  de  Charenton.  Un  de  ses  fils,  dont  la  femme  avait  réussi 
à  passer  à  l'étranger,  fut  pour  ce  fait  mis  à  la  Bastille,  par  ordre  du 
14  mai  1686  (O*  3o  et  Fr.  pr.). 

Neuchatel  (Marguerite  de),  mise  au  Grand-Châtelet  par  ordre 
du  28  février  1686  (Fr.  7o5i  f°  238). 

Neuville  (M""  de).  Les  deux  plus  jeunes  demoiselles  de 
Neuville,  demeurant  à  Cuisy,  paroisse  d'Ussy  près  La  Ferté-sous- 
Jouarre,  et  deux  demoiselles  Raquet  de  Mollien  (voir  II,  445,  446 
et  465),  du  même  lieu,  furent  mises  aux  Nouvelles-Catholiques,  à  la 
sollicitation  de  Bossuet,  les  premières,  par  ordre  du  28  novembre 
1699,  et  les  secondes,  un  peu  plus  tard  (voir  Chalandos).  Toutes 
quatre    furent    transférées  au  château   de  Saumur    en    1701,    et 


236  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

réclamaient  encore  la  liberté  le  3o  novembre  1712  {Bullet.,  2."'  sér., 
III,  i7i\  —  M""=  de  Neuville,  exilée  en  1686. 

Neveu  ou  Nepveu.  Les  Extraits  des  Registres  de  Charenton 
ne  mentionnent  que  Marie  Neveu,  mariée  à  l'architecte  Jean  de 
Villiers,  dont  un  fils,  nommé  Daniel,  naquit  en  i63o.  La  famille 
Neveu,  dont  la  position  était  modeste,  paraît  avoir  été  assez  nom- 
breuse au  moment  de  la  Révocation:  Daniel,  l'un  des  deux  cents 
perruquiers  de  Paris,  n'abjura  que  tardivement,  le  29  décembre 
i685  (Fr.  7o55  f  36i).  Martin,  ouvrier  en  soie,  et  Esther,  orpheline, 
reçurent  le  4  janvier  1686,  l'un,  36  livres,  et  l'autre,  20  livres,  en 
récompense  de  leur  abjuration  (Fr.  yoSo  f°  iSg).  Un  autre  avait 
déjà  pris  la  fuite;  Delamare  écrivait,  en  effet,  le  27  décembre:  «Il 
ne  reste  plus  dans  mon  quartier  que  treize  chefs  de  famille  [encore 
protestants],  y  compris  Dupin  et  Neveu,  qui  sont  absents»  (Fr.  7o5t 
î°  190).  Le  même  jour,  Labbé,  commissaire  du  faubourg  Saint- 
Antoine  ordonnait  à  cinq  fidèles  de  son  quartier,  que  rien  n'avait 
pu  effrayer  ni  séduire  jusque-là,  de  se  rendre  le  lendemain  à  dix 
heures,  rue  du  Bouloi,  dans  les  bureaux  du  lieutenant  de  police. 
L'un  d'eux  était  Pierre  Neveu,  concierge  du  temple  de  Charenton  ; 
un  autre,  Paul  Chupin,  enlumineur,  aussi  portier  du  temple.  Le  28, 
désespérant  de  pouvoir  résister  plus  longtemps,  ils  allèrent  signer 
au  logis  du  commissaire  (Fr.  7o5i  f°^  181,  182).  Susanne  Pelletier, 
femme  du  second,  qui  demeurait  dans  la  grande  rue  Saint-Antoine, 
n'abjura  que  le  10  janvier  (f°  74).  Elle  figure,  avec  son  mari  et  deux 
jeunes  enfants,  sur  la  liste  des  fugitifs  dressée  après  le  mois  de  février 
1687  (f°  2i5).  Pierre  Neveu,  venant  d'Angleterre  et  admis  dans 
l'Eglise  d'Amsterdam  le  4  mai  1698,  était  très  probablement  l'an- 
cien concierge  du  temple.  Le  2  janvier  1686,  le  commissaire  Dela- 
mare annonçait  que  tous  les  protestants  de  son  quartier  avaient 
signé,  à  l'exception  de  quelques-uns,  entre  autres,  Neveu,  ouvrier 
en  gaze  de  la  rue  de  Charenton,  qui  vendait  ses  meubles  dans  le 
dessein  de  s'enfuir  avec  sa  femme  et  ses  cinq  enfants  (f°  i3o).  Au 
commencement  d'avril  1688,  Marie  Picot^  veuve  d'Etienne  Neveu, 
enfermée  à  la  Conciergerie  pour  la  R.,  adressait  un  placet  au  roi 
pour  être  expulsée  du  royaume.  La  Reynie,  consulté  à  ce  sujet, 
répondit  que  M™"  Neveu  n'avait  été  amenée  à  Paris  qu'à  la  suite  du 
procès  qu'on  lui  avait  fait  à  Montfort-[rAmauryl.  Sur  quoi  Seignelay 
pria  le  procureur-général  de  l'informer  du  motif  de  la  détention  de 
cette  femme,  et  demandait  si  elle  n'avait  point  jusqu'alors  fait 
abjuration  (O'  32  et  Fr.  17422  f"  3o). 


Emprisonnés  à  Parts.  287 

Le  docteur  Nepveu,  professeur  à  l'école  de  médecine  de  Mar- 
seille, n'appartient  point  à  cette  famille  ;  il  est  originaire  de  l'Artois. 
C'est  par  son  obligeante  entremise  que  nous  avons  obtenu  les 
renseignements  qui  suivent.  Aubin  et  Jean  Neveu,  réfugiés  à 
Amsterdam  en  octobre  ou  novembre  i685,  furent  inscrits  le 
16  janvier  1686  comme  bourgeois  venus  de  Paris  et  fabricants  de 
soie.  Aubin  fut  reçu  membre  de  l'Eglise  le  27  du  même  mois.  Il 
avait  épousé  Anne  Baron,  dont  il  eut  Anne,  avant  de  quitter  la 
France,  et  Louis  (1687)  à  Amsterdam.  Il  mourut  en  1704,  et  sa 
femme,  vingt  ans  après.  Anne  Neveu,  de  Paris,  femme  de  Jean 
Massé,  naturalisée  en  Hollande  le  29  mai  1710,  était  sans  doute 
leur  fille.  —  Aubin-Estienne  et  Jean,  tous  deux  de  Paris,  suivirent 
leurs  parents  à  Amsterdam  ;  le  premier  fut  admis  dans  l'Église  le 
28  novembre  1687;  il  avait  épousé  sans  doute  avant  de  quitter  la 
France,  Anne  Le  Sire,  de  Rouen,  dont  il  avait  trois  fils:  Aubin- 
Estienne,  Daniel  et  Abraham.  Toute  la  famille  reçut  des  lettres  de 
naturalisation  le  29  mai  1710.  Jean,  né  en  1674,  épousa  en  1707, 
Marie  de  Long,  née  à  Rouen  en  1684.  L'un  de  leurs  descendants, 
Jean,  né  à  Amsterdam  en  17 19,  fut  gouverneur-général  de  la 
Guyane  hollandaise  (i  769-1 779),  jusqu'à  sa  mort.  Pierre  Neveu,  de 
Saint- Denis,  fut  appelé,  le  16  décembre  1720,  comme  pasteur  de 
l'Eglise  wallonne  de  Southampton  ;  le  12  août  1722,  il  est  qualifié 
«docteur  en  théologie»'.  Plusieurs  membres  de  cette  famille 
existent  encore  dans  les  Pays-Bas. 

Pour  en  finir  avec  les  serviteurs  du  temple,  nous  plaçons  ici 
Mesureur,  OUier  et  Lesuis.  Pierre  Mesureur,  âgé  de  soixante  ans', 
ex-petit  concierge  du  temple  et  demeurant  dans  la  rue  de  Cha- 
renton,  signa  la  profession  de  foi  le  22  décembre  i685,  en  promet- 
tant de  faire  abjuration  (Fr.  7o5i  f"  179).  Il  abjura,  en  effet,  le 
2  janvier  (f"  84).  Il  avait  habité  une  maison  dépendante  du  temple, 
à  côté  de  l'une  des  portes  faisant  face  au  bourg  de  Charenton,  dans 
le  coin  à  main  droite  avant  d'entrer,  et  tenu  un  cabaret  dans  une 
autre  maison  située  vis-à-vis  et  de  l'autre  côté  de  la  Ruelle  du 
Temple.  II  avait  alors  à  son  service  Madelaine  Risoul,  arrêtée  quand 
on  commença  la  démolition  du  temple  et  envoj'ée  aux  Nouvelles- 
Catholiques  (Fr.  7o52  f"  3o8).   —   Abraham   Mesureur,  parisien   de 


'  Godefray,    Reg.     de    l'Égl.    wall.     de  Ibid.,  3-2);    vers    i65o,    Rambour  (Talle- 

Southampton,  1820,  p.  3?  etc.  mant  des  Réaux,    III,  45o);    en    1671  il  y 

-  Voici  les  noms,  à   nous  connus,  des  en    avait   trois:    la  veuve    Moïse    Payen, 

concierges    antérieurs:     en     1628,    Milet  Jacques  Cossart  et  Pierre  Bonner. 
(Biillet.,    XII,    368);    en    iô3o,    Bellanger 


238  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

naissance  et  âgé  de  dix-huit  ans,  apprenti  serrurier  de  la  rue  des 
Mauvais-Garçons,  paroisse  Saint-Sulpice,  abjura  le  3o  novembre 
i685  (Fr.  7o55  f  322). 

Etienne  Ollier  (i652),  bourgeois  de  Paris,  demeurant  rue 
Aubry-le-Boucher,  et  maître  de  musique,  employé  comme  second 
lecteur  au  temple  de  Charenton,  abjura  le  19  décembre  i685 
(Fr.  7055  f°  340)  et  reçut  en  récompense  la  somme  de  trente-quatre 
livres  (Fr.  yoSo  {''  140). 

Jean  Lesuis  (Lesuire),  chirurgien  du  consistoire,  demeurant  au 
faubourg  Saint-Marcel,  et  poursuivi  par  ses  confrères  qui  voulaient 
faire  fermer  sa  boutique  pour  cause  de  la  R.,  alla  déclarer  à  Dela- 
mare,  au  mois  d'octobre  i685,  qu'il  désirait  se  convertir,  et  demander 
une  surséance  d'un  mois  pour  se  faire  instruire  (Fr.  7082  f"  3i8). 

Neveu  (Jacob),  de  Paris,  reçoit  à  Genève  en  1698  un  viatique 
pour  la  Hollande  (Ms.  B.  du  prot.). 

Nezereau,  voir  Naudin. 

NioLAND  (M"'=)  figure  sur  la  liste  des  recluses  aux  Nouvelles- 
Catholiques  dressée  le  i"  février  1687. 

Noblet  (La  demoiselle),  «  qui  avait  été  à  feu  M""  de  La  Roche- 
giffart»,  mise  aux  Nouvelles-Catholiques  par  ordre  du  29  décembre 
1693  (O'  37),  fut  expulsée  du  royaume  l'année  suivante  (O  '  38). 

24  décembre  i685,  abjuration  de  Michel  Noblet,  maître  graveur 
de  la  rue  de  Harlay,  âgé  de  quarante-neuf  ans  (Fr.  7o55  f"  347). 

NoEL,  voir  Morin. 

NoEL  (François),  mis  à  la  prison  de  l'Abbaye  pour  la  R.  le 
7  mars  1686  (Fr.  7o5i  f'  294). 

NoGUET  (Jacques),  mis  au  Grand-Châtelet  pour  la  R.  le  3i  jan- 
vier 1686,  et  relâché  le  i3  février  (Fr.  7o5i  f  295). 

NoiROT,  prisonnier  à  la  Bastille,  obtint,  le  14  août  1688,  la 
liberté  de  voir  ses  parents  et  de  se  promener  dans  la  cour.  Il  fut 
relâché  par  ordre  du  16  mai  1689  (O'  Sa  et  33). 

NoiSET,  voir  Gruslé. 

NoRROis  (M""  Jacobé  de),  enfermée  dans  un  couvent  en  1699. 

NoRTHAL.  Seignelay  écrivait  à  La  Reynie  le  2  mars  1688: 


Emprisonnés  à  Paris.  289 

Je  vous  envoie  un  placet  présenté  à  Sa  Majesté  par  le  nommé  [EufroyJ 
Northal,  prisonnier  au  Châtelet,  accusé  de  l'évasion  d'une  femme  de  la  R.  P.R., 
qui  se  prétend  innocent. 

Au  mois  de  mai  suivant,  l'envoyé  d'Angleterre  demandait  que 
ce  prisonnier,  sujet  anglais,  fût  jugé  et  relâché  s'il  n'était  point 
trouvé  coupable.  Il  fut  mis  en  liberté  par  ordre  du  28  octobre  avec 
Lespine  et  De  Serres,  et  après  tous  les  autres  guides  (O'  Sa). 


Obré-Robigny  (D'),  détenu  au  château  de  Saumur,  manquant 
de  toutes  choses  et  se  trouvant  dans  un  extrême  besoin,  écrivait, 
le  18  mai  1692,  à  Lardeau,  procureur  au  Parlement,  pour  le 
supplier  de  lui  envoyer  l'argent  qu'il  lui  avait  demandé,  et  qu'il 
ne  pouvait  demander  à  nulle  autre  personne  (Fr.  7o55  f°  208). 

Olivier  (Thomas),  mis  à  la  Bastille  en  1697  (Fr.  pr.,  X,  436). 

Oppenor  (Jean),  ébéniste  flamand,  et  sa  femme,  ci-devant  de  la 
R.  P.  R.,  partis  de  Paris  le  21  juillet  1694  dans  le  coche  d'Auxerre, 
furent  arrêtés  dans  cette  ville  par  ordre  du  22,  comme  cherchant  à 
sortir  du  roj'^aume.  Ils  prétendirent  n'avoir  jamais  été  protestants 
et  furent  relâchés  le  5  août  (O'  38). 

Orbec  (M""  d').  Guy  de  Chaumont,  marquis  d'Orbec,  demeu- 
rant à  Orbec,  diocèse  de  Lisieux,  était  âgé  de  trente  ans  lorsqu'il 
épousa  Jeanne  de  Caumont-La-Force,  dans  le  temple  de  Charenton, 
le  8  avril  1678.  Il  en  eut  un  fils  et  cinq  filles,  d'après  La  France 
protestante  (2"=  édit.,  IV,  255).  Vers  la  fin  de  i685,  le  comte  de 
Lauzun  annonçait  que  le  marquis,  sa  femme  et  seize  enfants  (lisez  : 
six)  se  convertiraient  dans  huit  jours'  (Fr.  7o53  f°  5i).  Guy  de 
Chaumont  reçut  pour  prix  de  son  apostasie  une  pension  de 
2000  livres  (O'  42).  En  revanche,  trois  de  ses  filles  luttèrent  coura- 
geusement pour  conserver  leur  foi,  et  donnèrent  toutes  les  peines 
du  monde  aux  convertisseurs.  Selon  La  France  protestante,  Marie- 
Madelaine  et  Judith  furent  enfermées  dans  le  couvent  de  La  Chaise- 
Dieu,  et  Jeanne-Charlotte  mourut  dans  la  maison  des  Nouvelles- 
Catholiques  de  Caen.  En  outre,  trois  demoiselles  d'Orbec  furent 
mises  aux  Nouvelles-Catholiques  de  Paris:  l'une,  par  ordre  du 
27  juillet  1699,  au  sujet  de  laquelle  la  sœur  Ancelin,  supérieure, 
recevait  de  Pontchartrain  le  billet  suivant,  daté  du  29  janvier  1699: 
«  J'écris  à  l'intendant  de  Rouen  afin  qu'il  avertisse  M.  le  marquis 

'  Il  avait  d'abord  paru  inébranlable  et       ne  succomba  que    quand  les  cuiraisiers 

marchèrent  «ur  Rouen. 


240  Révocation  de  fEdif  de.  Nmifes  à  Parts. 

d'Orbec  de  faire  conduire  sa  fille  qui  est  chez  vous  à  l'abbaye  de 
La  Chaise-Dieu,  et  d'y  payer  sa  pension.  Ainsi  vous  en  serez  bien- 
tôt débarrassée  »  (O^  48). 

Fermement  attachée  à  sa  religion,  M"°  d'Orbec  ne  rapportait 
rien  à  l'établissement,  le  marquis  mettant  beaucoup  plus  d'empres- 
sement à  toucher  sa  propre  pension  qu'à  payer  aux  couvents  celles 
de  ses  filles,  c'était  une  double  raison  pour  s'en  défaire  au  plus  tôt. 
Elle  fut  remplacée  par  ses  deux  sœurs,  âgées,  l'une  de  seize  ans, 
l'autre,  de  dix-sept,  envoyées  à  Paris  par  ordre  du  12  février  1699. 
La  marquise  était  à  ce  moment  notée  comme  mauvaise  catholique; 
toutefois,  en  171 2,  lorsqu'elle  eut  perdu  son  mari,  elle  obtint  du 
roi  une  gratification  annuelle  de  i5oo  livres. 

Orignac  (M"'^^  d').  René  de  Saint-Léger,  sieur  d'Orignac  en 
Saintonge,  fit  d'abord  preuve  de  constance  et  de  fidélité,  puis  il  se 
laissa  séduire  par  les  arguments  du  ministre  apostat  Des  Mahis, 
fils  de  Grostête,  ancien  de  Charenton.  Son  fils  cadet  sortit  de 
France  et  prit  du  service  en  Brandebourg.  Sa  fille  était  venue  à 
Paris  avec  M"''  de  Saint-Seurin,  dans  l'intention  de  passer  à 
l'étranger.  On  leur  écrivait  de  province  à  l'adresse  du  sieur  Palm, 
secrétaire  de  l'envoyé  de  Suède  à  l'hôtel  de  Hollande,  près  le 
coUége-des-Quatre-Nations.  Le  nouveau  converti  Labbé,  demeurant 
chez  un  pâtissier  de  la  rue  de  Seine,  pouvait  aussi  donner  de  leurs 
nouvelles.  Seignelay  ordonna,  le  28  mars  1686,  d'arrêter  et  de 
conduire  dans  un  couvent  ces  «protestantes  fort  opiniâtres  »  (0'3o). 
On  les  mit  à  l'Annonciade  de  Pincourt  (Popincourt).  Mais  comme 
elles  trouvaient  moyen  de  déjouer  la  surveillance  et  de  corres- 
pondre entre  elles  pour  s'exciter  à  faire  leur  devoir;  on  les  sépara. 
M"''  d'Orignac  entra,  le  27  juin,  dans  la  maison  des  Nouvelles- 
Catholiques  (Fr.  7o5i  {°  248),  où  son  oncle  lui  rendit  visite  le  3o 
(O'  3o).  La  Reynie  écrivait  en  marge  de  la  liste  des  détenues,  du 
17  octobre:  «N'a  pas  de  quoi  payer,  s'en  défaire  aux  Nouvelles- 
Catholiques  et  la  mettre  en  quelque  autre  couvent».  Une  autre  liste, 
du  17  décembre,  la  mentionne  de  la  manière  suivante:  «Proteste 
toujours  de  ne  pas  vouloir  changer.  M.  de  Barrière,  son  oncle, 
bon  catholique,  doit  arriver  ici  au  premier  jour;  il  a  quelque 
pouvoir  sur  l'esprit  de  cette  demoiselle  et  il  désire  beaucoup  de  la 
voir  changer  ;  mais  il  a  peu  d'espérance.  —  M.  de  Barrière  est  de 
retour;  elle  parait  mieux  disposée.  Elle  demande  qu'on  la  mette  à 
Saint-Denis  aux  Annonciades»  (Fr.  7o5i  f"  246).  On  l'y  transféra 
le  Si  janvier  1687,  par  ordre  du  28.  Les  religieuses  de  l'Annonciade 


Emprisonnés  à  Paris.  241 

n'ayant  pas  plus  d'empire  sur  elle  que  les  Nouvelles-Catholiques, 
on  la  conduisit,  par  ordre  du  4  août,  dans  la  citadelle  d'Amiens. 
Elle  fut  expulsée  de  France  en  1688  et  se  retira  en  Angleterre 
avec  sa  mère.  Est-ce  celle-ci  qui,  sous  le  nom  de  M""^  Bénigne 
d'Orignac,  de  Saintonge,  fît  reconnaissance  de  son  abjuration  dans 
l'église  de  Leicesterfields  à  Londres,  le  25  décembre  1717  {Bullef., 
3-=sér.,  IX,  6i3)? 

Nous  ignorons  quelle  était  la  dame  de  Dorignac  à  laquelle 
Louis  XIV  faisait  promettre  quelque  secours  par  l'évêque  de 
Poitiers,  le  i3  octobre  1700. 

Orléans  (M"'=\  Claude  Orléans,  chandelier  du  quartier  Saint- 
Antoine  et  zélé  protestant,  étant  passé  en  Hollande  à  la  fin  de 
l'année  i685,  sa  femme,  Susanne  Chabrié,  et  leur  fille  Marie- 
Madelaine,  âgée  de  quatorze  ans,  essayèrent  de  le  rejoindre  au 
mois  de  janvier  1686.  Arrêtées  près  de  Maubeuge,  elles  furent 
ramenées  à  Paris  et  mises,  le  21,  au  Grand-Châtelet,  d'où  Marie- 
Madelaine  fut  transférée,  le  i3  février,  aux  Nouvelles-Catholiques, 
qui  la  notaient,  le  3o  juin,  pour  apprendre  un  métier.  La  mère  encore 
au  Chàtelet  le  19  février,  bien  qu'elle  eût  fait  abjuration,  fut 
relâchée  peu  après  et  disparut.  La  fille  également.  Tous  trois 
figurent,  en  mars  1687,  parmi  les  absents  n'ayant  laissé  aucun  bien 
(Fr.  7o5i  f°*  295  et  322). 

La  veuve  de  Daniel  Orléans  recevait  à  Genève,  en  1702,  des 
bas,  des  souliers  et  un  viatique  (Ms.  B.  du  prot.). 

Ory  ou  OuRY  (Jean),  marchand  de  vin  au  faubourg  Saint- 
Antoine,  mis  au  Grand-Chàtelet  pour  la  R.,  le  7  décembre  i685, 
n'en  était  pas  encore  sorti  le  19  février  suivant  (Fr.  7o5i  f°'  295, 
3o2,  843). 

OuATBOUD  '  (Abraham),  Catherine  Dersigny,  sa  femme,  leur 
fille  Susanne,  et  Jeanne  Baj'ard,  veuve  de  Jean  Ouatboud,  fugitifs 
arrêtés  par  la  maréchaussée  du  Vermandois,  furent  mis  au  Grand- 
Châtelet  pour  la  R.  le  14  novembre  i685,  et  en  sortirent  le  25 
(Fr.  7o5i  ï°  295). 

OuDiN  (Marguerite),  dite  la  Moreau,  mise  au  Grand-Châtelet 
pour  la  R.,  le  7  novembre  1686  (Fr.  7o5i  f"  283). 

OuRi  (M""=),  fille  d'un  horloger  nouveau  réuni,  fut  enlevée  le 
12  novembre  1698  et  mise  aux  Nouvelles-Catholiques  [Mercure 
historiq.  de  décembre). 

'  Mot  picard,  qui  signifie  :  Garde-bois. 

in  16 


242  Révocation  de  HEdit  de  Nantes  à  Paris. 

OuzEL  '.  Contraint  par  la  misère  d'abjurer  avec  sa  fille  et  sa 
femme  Jeanne  Pelle,  Jacques  Ouzel,  ouvrier  en  dentelles,  reçut  en 
novembre  i685  quatre-vingts  livres  des  mains  du  commissaire  de 
police  (Fr.  yoSo  f"  i36).  L'un  de  ses  parents,  Etienne,  fut  mis  à  la 
Conciergerie  et  condamné  aux  galères  en  1687,  pour  avoir  contribué 
à  l'évasion  de  ses  coreligionnaires.  Il  obtint  des  lettres  de  rémission 
le  12  juillet  1688,  sans  doute  grâce  à  l'abjuration  (O  '  82  et  Fr.  17422 
{"  58).  \^oir  Toffin. 


Pagneret  (Marie),  âgée  de  onze  ans,  aux  Nouvelles-Catho- 
liques dès  le  4  juin  1686  et  sans  doute  auparavant,  y  était  encore 
le  i^''  février  1687.  Notée  comme  non  payante,  fille  d'une  mère 
assistée,  et  propre  à  mettre  en  métier  (Fr.  7062  f"'  24  et  36). 

Pain  (Elie),  bon  marchand  de  la  rue  des  Bourdonnais,  veuf  de 
Marie  Fouquier  qu'il  avait  épousée  en  1668,  signa  chez  Seignelay 
le  14  décembre  i685  (Fr.  7080  f°  147  et  7o52  f°  228),  et  fut  naturalisé 
anglais  en  1698.  —  Un  autre  Pain,  arrêté  dans  sa  fuite,  fit  preuve 
de  plus  de  constance.  Seignelay  écrivait,  le  7  septembre  1686,  au 
procureur-général,  que  Sa  Majesté  voulait  bien  faire  grâce  à  ce 
prisonnier  qui  n'avait  pas  abjuré  avant  de  s'enfuir,  mais  seulement 
quand  il  aurait  embrassé  la  religion  romaine.  Nous  le  trouvons 
encore  enfermé  le  17  novembre  1687.  A  cette  date,  Charles  Gueude- 
ville  demande  par  un  placet  qu'on  lui  confie  le  «  nommé  Pain,  reli- 
gionnaire  opiniâtre,  sur  l'esprit  duquel  on  n'a  rien  pu  gagner  depuis 
deux  ans  qu'il  est  dans  les  prisons  »  (Fr.  7o53  f°  5o5).  Ce  prisonnier 
s'appelait  Isaac  (O  '  3o,  3o  août  1686),  et  ne  doit  pas  être  confondu 
avec  Daniel,  marchand  de  Poitiers,  qui  avait  obtenu  au  mois 
d'octobre  i685  la  permission  de  séjourner  une  quinzaine  à  Paris 
avec  sa  femme  Susanne  Colery. 

Pierre  Pain  et  sa  femme  Marguerite,  naturalisés  anglais  le 
5  janvier  1688. 

Papus,  arrêté  et  mis  au  For-l'Evêque  par  ordre  du  3o  août  1698. 
Nous  ignorons  si  c'est  le  même  qui  fut  arrêté  par  Desgrez  et 
conduit  au  château  de  Vincennes  par  ordre  du  9  octobre  de  la 
même  année.  Ce  dernier  fut  transféré  en  1697  au  couvent  de  Notre- 
Dame-des-Vertus.  Il  abjura  la  même  année  et  reçut  une  pension 
de  5oo  livres  (O  '  87  et  41). 

•   Voir  I,  SHi 


Emprisonnés  a  Paris.  248 

Paradez  (Jean),  voir  II,  566  et  Pasteurs  du  Des.  I,  aSg. 

Pardieu  (Jean  de),  bourgeois  de  Paris,  natif  de  Vitry-le- 
François,  ci-devant  employé  dans  les  fermes  de  Touraine,  Meaux 
et  Champagne,  demeurant  rue  de  la  Huchette  en  1686  (il  avait 
habité  Noyon  antérieurement,  II,  552),  et  rue  Jean-Pain-Molle 
en  1697,  avait  abjuré  avec  Madelaine  Hulon,  sa  femme,  le  3o  jan- 
vier 1686,  c'est-à-dire  pendant  la  dragonnade.  Il  avait  alors  un  fils 
qui,  depuis  plusieurs  années,  servait  le  comte  de  Lynange,  près 
Worms.  Ses  relations  s'étendaient  jusqu'en  Picardie,  à  Noyon  et 
au-delà,  puisque  Lero}',  du  Ronsoy  près  Péronne,  l'invitait  en  1688 
à  lui  rendre  visite.  Sa  femme  passa  bientôt  à  l'étranger  :  il  existe, 
en  effet,  à  l'Arsenal  plusieurs  lettres  de  Madelaine  Hulon,  datées 
d'Allemagne  en  lôgS,  par  lesquelles  elle  demande  qu'on  lui  écrive. 
Pardieu,  Jean  Colombet,  du  faubourg  Saint-Honoré  et  Noémie 
Martin,  femme  de  celui-ci,  furent  arrêtés  en  1697  comme  impliqués 
tous  trois  dans  l'affaire  des  mariages  du  curé  de  Nids  (Colombet 
était  notamment  accusé  d'avoir  fabriqué  de  faux  extraits  mor- 
tuaires); on  les  interrogea  du  24  au  29  avril.  Malgré  ses  soixante- 
dix  ans  et  des  infirmités  qui  le  mettaient  en  danger  de  mourir  à 
tout  moment,  Pardieu  fut  enfermé  à  Vincennes,  où  il  resta  deux 
ans.  Transféré  à  la  Bastille  par  ordre  du  12  avril  1699,  il  ne  fut 
mis  en  liberté,  après  conversion  plus  ou  moins  sincère,  que  le 
19  avril  1704  (O*  48;  Méni.  sur  la  Bast.  et  Arsen.  F.  Bast.  loSii). 
Son  arrivée  en  Picardie  désappointa  vivement  Michel  Censier, 
marchand  à  Esmery,  et  son  débiteur,  lequel  avait  longtemps  cru 
que  l'absence  ou  la  mort  du  créancier  lui  tenait  lieu  de  quittance 
du  principal  et  des  intérêts.  Comme  il  refusait  de  payer,  Pardieu 
présenta  contre  lui  au  lieutenant-général  du  bailliage  de  Chauny 
une  requête  qui  est  conservée  aux  Archives  de  la  Somme  (B.  690. 
Note  due  à  l'obligeance  de  M.  N.  Weiss). 

Parent  (Marie),  femme  dénuée  de  tout  secours  et  mère  de 
quatre  enfants,  fut  mise  aux  Nouvelles-Catholiques  au  commence- 
ment de  novembre  i685.  Elle  y  abjura  quinze  jours  après,  et  reçut 
en  sortant  18  livres  pour  acheter  des  habits.  La  Reynie  fit,  en  outre, 
payer  11  livres  pour  la  nourriture  de  ses  «quatre  enfants  aban- 
donnés pendant  qu'elle  était  aux  Nouvelles-Catholiques  »  (Fr.  7o5o 
f"  i35). 

Paris,  voir  Girardot,  anciens. 

Paris  (De),  marchand  du  quartier  de  la  place  Maubert,  mis  au 
Petit-Châtelet  en  décembre  i685  (Fr.  7o5i  f°  329). 


244  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Pasquier,  voir  Cheron. 

Pasté  (Marie),  mise  au  Grand-Chàtelet  pour  la  R.  le  25  sep- 
tembre 1686  (Fr.  7o5i  f°  283). 

Paul  (M"^),  femme  d'un  conseiller  au  Parlement  de  Toulouse, 
indignée  de  la  conduite  de  son  mari,  qui  avait  abjuré  à  la  Révoca- 
tion pour  conserver  sa  place,  vint  à  Paris,  sans  doute  pour  trouver 
le  moyen  de  sortir  du  royaume.  L'ayant  trouvée  cachée,  on  la  mit 
aux  Nouvelles-Catholiques  dans  les  premiers  mois  de  1686.  Le 
i5  mars,  le  convertisseur  Gerbais  adressait  à  La  Reynie  la  lettre 
suivante:  «M"'"  Paul  est  butée  à  ne  point  faire  sa  réunion,  et  même 
à  ne  point  donner  de  parole  tant  qu'elle  sera  enfermée  dans  les 
Nouvelles-Catholiques.  Elle  a  cependant  toujours  écouté  fort 
honnêtement  et  m'a  toujours  laissé  concevoir  de  très  bonnes 
espérances,  de  manière  qu'à  mon  avis  il  n'y  a  qu'un  peu  de  patience  à 
prendre.  Mais  comme  sa  grossesse  va  en  augmentant,  et  qu'on 
appréhende  des  accidents  auxquels  elle  est  sujette  en  cet  état,  qui 
apporteraient  du  trouble  dans  la  maison  des  Nouvelles-Catholiques, 
où  même  elle  ne  pourrait  pas  recevoir  les  soins  convenables,  il  me 
semble  que  le  plus  sûr  serait  de  la  remettre  entre  les  mains  de 
M.  son  mari,  qui  est  parfaitement  bon  catholique,  et  où  je  pourrais 
continuer  de  la  voir;  cela  servira  à  adoucir  son  esprit  et  à  la 
disposer  à  conclure  sa  réunion  dans  moins  de  temps.  Aussi  bien  ne 
pourrait-on  pas  user  de  rigueur  plus  grande  en  l'état  oij  elle  est,  et 
si,  par  malheur,  elle  n'avait  pas  fait  son  devoir  lorsqu'elle  sera 
délivrée,  il  sera  toujours  temps  de  la  renfermer  sans  plus  de  ména- 
gement» (Fr.  7o53  f"  182).  —  Si  modérée  que  soit  cette  lettre,  elle 
laisse  entrevoir  les  rigueurs  auxquelles  les  convertisseurs  de  tout 
ordre  recouraient  à  l'occasion  sans  mcnagcmcni. 

Conformément  à  l'avis  du  P.  Gerbais,  M"""  Paul  fut  remise,  le 
20  mai  1686,  à  son  mari,  accouru  à  Paris  dès  qu'il  avait  appris  son 
arrestation.  Sur  une  liste  des  étrangers  qui  faisaient  encore 
profession  du  protestantisme  le  22  décembre  de  la  même  année, 
nous  trouvons  M"'  Paul,  logée  à  l'hôtel  des  Romains,  rue  Sainte- 
Marguerite,  au  faubourg  Saint-Germain,  ainsi  que  le  sieur  d'Alba 
et  sa  belle-sœur,  du  Périgord.  Seignelay  ordonnait,  le  10  juillet 
1687,  d'arrêter  ces  deux  dames  et  de  les  conduire  aux  Nouvelles- 
Catholiques;  mais,  le  18,  il  autorisait  La  Reynie  à  laisser  la  dame 
d'Alba  entre  les  mains  de  son  beau-frère  jusqu'à  ce  qu'elle  fût 
accouchée,  et  à  remettre  M'""  Paul  à  son  mari  pour  l'emmener  avec 
lui  à  Toulouse.  Mais  en  même   temps  il  ordonnait   à   l'intendant 


Emprisonnés  a  Paris.  245 

Bâville  de  la  mettre  dans  un  couvent  après  ses  couches,  si  elle 
n'avait  pas  fait  sa  réunion  avant  ce  temps-là.  En  1689,  nous 
retrouvons  M""®  Paul  aux  Nouvelles-Catholiques,  d'où,  en  vertu 
d'un  ordre  du  3  novembre,  elle  fut  conduite  à  Melun  pour 
accoucher.  Le  16,  M.  Paul,  ex-conseiller  au  Parlement,  fut  invité  à 
payer  la  pension  de  sa  femme  aux  Nouvelles-Catholiques  et  à 
Melun.  Le  8  mai  1690,  M™"  Paul,  toujours  fidèle  à  sa  foi,  fut  trans- 
férée de  Melun  au  château  de  Loches,  et  le  geôlier  eut  l'ordre  de 
l'y  garder  «très  étroitement».  Cependant  on  permit  à  son  mari  de 
l'y  voir,  le  29  mai,  et  de  lui  donner  une  servante  ancienne  catholique. 
Le  3  novembre  1692,  elle  fut  tirée  du  château  pour  aller  passer, 
chez  M.  de  Miroménil,  intendant  de  la  généralité  de  Tours,  trois 
mois,  au  bout  desquels  elle  devait  retourner  à  Loches  si  elle  ne 
s'était  point  résolue  à  l'abjuration.  Le  3o  décembre,  elle  était 
autorisée  à  séjourner  jusqu'après  ses  couches  dans  une  ville  du 
département  de  M.  de  Miroménil  et  désignée  par  lui;  mais  non  à 
retourner  à  Toulouse.  Le  10  janvier  1693,  Pontchartrain  lui  faisait 
encore  défendre  de  retourner  en  son  pays  et  de  venir  à  Paris  tant 
qu'elle  n'aurait  pas  fait  abjuration;  il  ne  lui  laissait  le  choix  qu'entre 
le  château  de  Loches  et  la  ville  désignée  par  M.  de  Miroménil. 
Enfin,  au  bout  de  six  années  de  lutte,  la  pauvre  femme  eut  un 
moment  de  faiblesse;  le  19  février,  Pontchartrain  écrivit  à  M.  de 
Miroménil,  qui  avait  été  le  tentateur:  «Le  roi  a  été  bien  aise 
d'apprendre  qu'enfin  M"^  Paul  a  fait  sa  réunion;  elle  peut  s'en 
retourner  avec  son  mari  quand  elle  voudra  ».  —  Le  vieux  roi, 
devenu  jésuite,  éprouva-t-il  plus  de  satisfaction  lorsqu'il  apprit  la 
victoire  remportée  à  Nerwinden  par  le  maréchal  de  Luxembourg? 
jyjmo  (j'Alba,  plus  résolue,  avait  choisi  la  meilleure  part.  Après 
qu'elle  eut  accouché  d'un  fils  chez  la  veuve  Rencevet,  rue  des 
Ciseaux  (Fr.  7o5i  f°  i3),  on  l'envoya  aux  Nouvelles-Catholiques  qui 
n'en  purent  rien  obtenir.  Elle  fut  expulsée  du  royaume  par  ordre 
du  26  avril  1688,  en  même  temps,  que  M™"^  du  Plessis- Rambouillet, 
Reynier,  Le  Jeune,  Gardouleau,  Ravenel,  Morisset,  Gousset,  Le 
Maistre,  Closroger,  Anne  Janots  (O'  32). 

Peceur,  voir  Georget. 

Pelle.  Job.  Pelle  nouveau  réuni  et  chef  de  famille  de  Villiers- 
le-Bel,  accusé  de  n'aller  pas  à  la  messe,  fut  mis  à  Bicêtre  un  peu 
avant  le  24  août  1699  (voir  II,  267).  C'est  sans  doute  une  de  ses 
filles  qui,  après  avoir  été  longtemps  aux  Nouvelles-Catholiques 
«  sans  vouloir  écouter  les  instructions»,  fut  envoyée  à  Auxerre  en 


246  Révocation  de  l'Edit  de  Nanles  à  Pans. 

1706,  ayant  trois  mois  pour  choisir  entre  la  conversion  et  l'Hôpital- 
Général  (voir  Bessé-Bataillère). 

Peray  (Les  de),  voir  II,  849. 

Perrin  (Pilota),  voir  Villarnoul,  II,  SSg. 

Perrot  (Anne),  fugitive  arrêtée  par  Desgrez  le  4  septembre 
1686,  et  mise  le  5  au  Grand-Chàtelet,  s'y  trouvait  encore  le 
23  janvier  1687,  lorsque  La  Reynie  reçut  l'ordre  de  la  relâcher  dès 
qu'elle  aurait  fait  abjuration  (O'  3i  et  Fr.  7061  f'^  269,  288). 

Pers,  voir  Émigration  II,  472. 

Pesson  (Prévost),  soldat,  mis  à  la  Bastille  par  ordre  du  i5  avril 
1686  (O'  3o),  en  sortit  le  4  juillet  avec  Sécherye  (Arch.  Bas/. 
YUl,  382). 

Petcofski  (Lucie),  fille  de  Zacharie,  écrivain  du  comte  de 
Kœnigsmark,  était  enfermée,  en  1687,  chez  les  Filles  de  la  Croix  de 
la  paroisse  de  Saint-Gervais,  et  se  disait  abandonnée  de  sa  mère  à 
cause  de  sa  conversion  (Fr.  7052  f"  5).  Voir  II,  219. 

Petel  (Pierre),  du  Havre,  condamné  aux  galères  à  Dunkerque, 
jugement  confirmé  par  le  Parlement  de  Paris  en  1689.  Sur  la  Forfe 
à  Saint-Malo  en  1698.  Petel  abjura  et  fut  relâché  à  la  fin  de  janvier 
1699  {Bidlet.,  2°  sér.,  VI 197). 

Petit  (M"^  de).  La  célèbre  M""^  du  Noyer,  auteur  des  Lettres 
historiques  et  galantes  qui  contiennent  plus  d'un  détail  de  l'histoire 
huguenote  à  la  fin  du  XVIP  siècle,  était  née  à  Nîmes,  en  i663,  du 
mariage  de  Jacques  de  Petit  et  de  Catherine  Cotton.  Elle  fut  élevée 
par  sa  tante  maternelle,  Marguerite  Cotton,  femme  du  sieur  de 
Saporta  (voir  France  prot.,  art.  Anne-Marguerite  de  Petit).  Au  mois 
de  décembre  i685,  M""^  de  Saporta  et  sa  nièce  se  dirigèrent  vers 
Paris.  Arrivée  à  Lyon,  M"'=  de  Petit  s'enfuit  à  Genève,  déguisée 
en  marmiton,  pendant  que  sa  tante  venait  à  Paris.  Bientôt  fatiguée 
d'être  à  charge  à  un  de  ses  oncles  réfugié  en  Hollande,  M"''  de  Petit 
revint  en  France  et  fit  son  entrée  à  Paris  le  22  décembre  1686.  Sa 
tante  avait  reçu  le  18  octobre  une  gratification  de  i5oo  livres  à 
titre  de  nouvelle  convertie,  ce  qui  ne  l'empêcha  pas  d'être  arrêtée 
avec  sa  nièce,  par  ordre  du  26  juin  1687.  On  les  mit  toutes  deux 
dans  un  couvent,  d'où  elles  sortirent  le  10  juillet,  avec  le  dessein 
de  quitter  la  France  à  la  première  occasion.  Elles  ne  tardèrent  pas 


Emprisonnés  à  Pans.  247 

à  se  mettre  en  route  ;  mais  au  moment  où  elles  allaient  s'embarquer 
à  Dieppe,  la  police  mit  la  main  sur  elles,  les  fit  ramener  à  Paris  et 
enfermer  dans  la  maison  de  la  rue  Sainte-Anne.  Seignelay  écrivait 
à  La  Reynie,  le  8  février  1688  :  «  Puisqu'il  est  dangereux  de  laisser 
plus  longtemps  la  dame  Saporta  et  la  demoiselle  Petit  dans  la 
maison  des  Nouvelles-Catholiques,  je  vous  envoie  des  ordres  pour 
les  faire  conduire  à  l'Union  Chrétienne».  A  peine  y  étaient-elles 
entrées  que  l'ordre  fut  donné  de  les  expulser  du  royaume.  Dès  lors 
M"''  de  Petit  faiblit  et  promit  tout  ce  qu'on  voulut;  elle  épousa,  le 
18  mai,  le  capitaine  Du  Noyer,  sans  qu'on  exigeât  d'elle,  à  ce  qu'elle 
assure,  ni  confession  ni  abjuration.  M"'"  Saporta  alla  vivre  près 
d'elle.  La  jeune  épouse  reçut  une  pension  de  600  livres,  portée 
l'année  suivante  à  goo.  Son  mariage  ne  fut  pas  heureux.  Le  supplice 
de  Brousson,  qu'elle  avait  connu,  la  fit  rentrer  en  elle-même  et 
passer  en  Hollande  avec  ses  deux  filles  en  1701. 

Nous  trouvons  encore  aux  Nouvelles-Catholiques,  oîi  elle 
entra  par  ordre  du  21  novembre  lyoS,  Marie  Petit,  femme  de 
Léveillé,  évidemment  d'une  autre  famille. 

Petit,  capitaine  de  marine,  de  La  Rochelle,  ancien  catholique 
marié  à  une  protestante  et  passé  en  Hollande  pour  la  religion  en 
1687,  fut  arrêté  à  Mons  l'année  suivante,  comme  officier  du  prince 
d'Orange,  et  bientôt  envoyé  à  la  Bastille.  Il  résistait  encore  aux 
convertisseurs  en  1697  ;  mais  il  ne  tarda  pas  à  succomber.  Pont- 
chartrain  écrivait  au  curé  de  Saint-Paul,  le  28  mai  1698  : 

Sur  ce  que  vous  m'avez  mandé  de  la  conversion  de  Petit,  le  roi  veut 
bien  le  faire  mettre  en  liberté  après  que  vous  serez  bien  assuré  de  la  sincérité 
de  sa  conversion,  et  que  vous  aurez  su  de  lui  où  il  prétend  se  retirer. 

Le  prisonnier  sortit  de  la  Bastille  le  19  juin  {Arch.  Bast.,  IX,  298, 
3ii,  348).  Nous  ignorons  s'il  appartenait  à  la  famille  parisienne  de 
Pierre  Petit,  maréchal-général  des  logis  de  la  cavalerie,  auquel 
Susanne  Le  Monnier,  sa  femme,  donna  deux  enfants  :  Isaac-François 
(1674),  Pierre  (1676),  ou  à  celle  de  l'avocat  au  Parlement  Pierre 
Petit,  qui  avait  épousé  à  Charenton  en  1687  Marie  Guillemard. 

Trois  parisiens  du  nom  de  Petit  passèrent  à  l'étranger  ;  l'un 
avant  la  Révocation,  témoin  le  mot  de  Claude  à  son  fils  dans  sa 
lettre  du  16  juin  1684:  «Mille  baise-mains  à  MM.  Caze  et  Petit». 
Augustin,  âgé  de  vingt-quatre  ans,  rétractait  son  abjuration  à 
Londres  le  i5  novembre  1699  (Ms.  Égl.  de  la  Savoye).  Marie,  pro- 
sélyte, âgée  de  trente-cinq  ans,  assistée  en  Angleterre,  1705.  Anne 


248  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Petit,  de  Paris,  jeune  fille  de  quinze  ans,  à  laquelle  son  père  n'envoie 
plus  rien,  assistée  à  Genève  en  1700  (Ms.  B.  du  prot). 

Petitfrère  (Susanne)  est  au  nombre  des  malheureux  que  la 
paresse  ou  la  misère  réduisirent  à  abjurer  avant  la  Révocation, 
pour  puiser  dans  la  caisse  de  Pellisson.  Conduite  aux  Nouvelles- 
Catholiques  par  le  commissaire  Delamare,  elle  reçut  une  gratifica- 
tion de  200  livres  le  21  septembre  t685,  et  quatre  jours  plus  tard, 
le  même  commissaire  écrivait  à  La  Reynie  :  «Je  fus  hier  aux 
Nouvelles-Catholiques;  je  donnai  à  la  mère  Tardif,  en  l'absence  de 
la  mère  Garnier,  qui  est  aux  champs,  les  5o  livres  pour  habiller 
Susanne  Petitfrère.  Toutes  les  sœurs  sont  si  édifiées  de  cette  petite 
fille,  qu'elles  demandent  à  la  garder  dans  la  communauté  »  (Fr.  7o53 
f°  342  et  O'  29).  Elle  ne  paraît  pourtant  pas  être  restée  aux  Nou- 
velles-CathoHques;  car  son  nom  ne  se  rencontre  sur  aucune  des 
listes  de  1686. 

Petitot,  voir  II,  3o5. 

Philbert  (Gédéon),  fils  d'un  banquier  lyonnais,  sans  doute 
Claude,  compromis  par  les  papiers  du  pasteur  du  Désert  Malzac  ', 
s'était  retiré  depuis  la  Révocation  près  de  deux  oncles  banquiers  à 
Amsterdam.  Sur  l'avis  qu'il  traversait  la  France  et  se  rendait  à 
Gênes,  chez  un  beau-frère,  pour  correspondre  avec  la  flotte  anglaise 
qui  était  dans  la  Méditerranée,  on  le  fit  arrêter  à  Marseille,  en 
vertu  d'une  lettre  de  cachet  du  24  novembre  1694.  Amené  à  la 
Bastille  par  ordre  du  6  janvier  lôgS,  il  traversa  toute  la  France  en 
Utière  et  la  figure  couverte  d'un  masque  de  fer.  Il  ne  tarda  pas  à 
être  relâché,  à  condition  de  sortir  du  royaume  [Arcli.  Bast.,  X,  62, 
66).  Voir  Le  Coq  de  Germain. 

PiCAULT  (Philippe),  mis  au  Grand-Chàtelet  pour  la  R.  le  28  mai 
1686  (Fr.  7o5i  f"^  275,  283),  était  sans  doute  parent  de  Jean  Picot, 
sieur  de  La  Ménitaye,  mort  en  1680  âgé  de  cinquante  ans. 

PiERRE-BuFFiÈRE  (M"'=  de),  issue  d'une  des  plus  illustres  familles 
du  Limousin,  et  peut-être  fille  de  Benjamin,  marquis  de  Chambret, 
mort  à  Paris  en  1684,  et  de  Louise  Aubery,  fut  mise  aux  Nouvelles- 
Catholiques  en  même  temps  que  M""  Chambon,  par  ordre  du 
26  avril  1688,  bien  qu'elle  déclarât  comme  sa  compagne  avoir  déjà 
fait  abjuration  (O  '  82  et  France  prot.,  VIII,  289  b).  Peut-être  est-elle 
la  même  que  Louise  de  Pierre-Buffière,  qui  parvint  un  peu  plus  tard 

■  Les  premiers  past.  du  Dés.,  I,  30^,  32i. 


Emprisonnés  à  Paris.  249 

à  sortir  de  France.  Elle  était  parente  d'Anne-Catherine  de  Pierre- 
Buffière  placée  à  Saint-Cyr  en  lyoS. 

PiERRET,  fugitif,  arrêté  dans  le  carrosse  d'Amiens  par  Desgrez 
le  18  octobre  1686,  appartenait  sans  doute  à  la  famille  des  peintres 
et  architectes  (Fr.  yoSi  f"  269).  —  Madelaine  Pierret,  servante 
d'Olympe  Fouquet,  femme  du  sieur  Sénégat,  abjurait  avec  sa 
maîtresse  le  9  janvier  1686  (f°  63). 

Pigeon^  voir  Emigration  II,  478. 

PiNART  (Jean),  voir  Toutin. 

Pineau  (Geneviève),  d'Angers,  venue  à  Paris  pour  échapper 
aux  dragons,  comme  sa  parente  Renée  s'était  réfugiée  à  Nantes,  fut 
arrêtée  par  ordre  du  10  février  1686  et  envoyée  chez  les  Pénitentes 
d'Angers.  Renée,  malade  et  en  danger  de  mort,  repoussa  le  prêtre 
et  le  magistrat  qui  lui  demandaient  de  se  confesser  et  de  recevoir 
les  sacrements  (19  août  1687).  Le  Bulletin  (IV,  5ii)  a  publié  le 
procès-verbal  du  refus. 

PiNET,  arrêté  et  mis  à  la  Bastille  le  5  août  1687,  fut  transféré 
au  château  d'Angoulême  par  ordre  du  27  mars  1689,  à  titre 
d'«  espèce  de  fol  »  (O  '  3i  et  33). 

Pinson,  mis  au  Petit-Chàtelet  le  18  juin  1686  (Fr.  7o5i  f°  293). 

PiRON  (Jean),  de  Beu  près  Dreux,  condamné  aux  galères  par 
le  président  de  la  maréchaussée,  jugement  confirmé  par  le  Parle- 
ment de  Paris  en  1690.  Sur  la  Vieille-S.-Lotiis  à  Marseille,  en  i6g8. 
Mort  le  5  avril  1706. 

PiTAN.  L'Église  de  Paris  comptait  au  XVIP  siècle  plusieurs 
familles  de  ce  nom. 

Jean  Pitan,  orfèvre,  et  Madelaine  Leclerc,  sa  femme,  eurent  au 
moins  cinq  enfants  :  Madelaine,  mariée  en  1643  à  Alexandre  Blair, 
fils  du  professeur  en  théologie  de  l'académie  d'Orthez,  Jacob  (1621), 
Etienne  (1629),  Abraham  (i633),  mort  jeune,  et  Abraham  (1637). 

Pierre  Pitan,  peintre,  inhumé  en  1645,  était  sans  doute  frère 
du  précédent.  Sa  femme,  Anne  Lebas,  lui  donna  Madelaine  (i633) 
et  Pierre  (1648),  marchand  miroitier  de  la  paroisse  Saint-Germain- 
l'Auxerrois,  qui  signa,  le  25  novembre  i685,  avec  Marie  Durand, 
sa  femme,  une  formule  d'abjuration  copiée  de  sa  propre  main 
(Fr.  7055  f"  3x5).  C'est  sans  doute  lui  qui  fut  naturalisé  anglais  en 


25o  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 

1,698  (Agnew,  III,  61).  Jacques,  aussi  naturalisé  anglais,  en  1701 
{Ibid.,  p.  67),  était  peut-être  son  frère. 

Jean  Pitan  le  jeune,  orfèvre  du  roi,  mort  avant  la  Révocation, 
avait  eu  de  sa  femme  Susanne  Lejeune,  au  moins  quatre  enfants  : 
Jean  (1647),  Madelaine  (i656),  Susanne,  mariée  en  1674  à  Balthasar 
Caron,  fils  du  directeur  du  commerce  des  Indes,  et  Nicolas.  Ce 
dernier,  classé  parmi  les  négociants  de  troisième  catégorie,  signa 
chez  Seignelay  le  14  décembre  i685,  et  se  fit  donner,  le  9  sep- 
tembre 1687,  les  biens  de  son  frère  Jean,  et  ceux  de  sa  sœur 
Susanne,  passés  tous  deux  à  l'étranger,  donation  confirmée  par  un 
brevet  du  26  avril  1688  (O'  82).  Il  reçut  en  outre  une  pension 
de  400  livres  en  1698.  En  le  mandant  chez  Seignelay  pour  la 
réunion  du  14  décembre,  la  police  l'avait  noté,  ainsi  que  Dorigny, 
Chardin,  Montoron  et  Grimpré,  de  la  manière  suivante  :  «  Ne  fera 
pas  grande  cérémonie  à  cause  du  désordre  de  ses  affaires  » 
(Fr.  7082  i°  224).  Pellisson  en  faisait  moins  de  cas  encore,  puisqu'il 
l'accusait  de  faire  métier  d'abjuration  et  d'avoir  touché  la  prime  à 
plusieurs  reprises  (Fr.  7o53  f°  488). 

La  mère  de  ce  misérable,  Susanne  Lejeune,  veuve  Pitan,  fit,  au 
contraire,  preuve  d'une  constance  invincible.  On  la  mit  à  l'Abbaye 
pour  la  R.  le  28  février  1686  (Fr.  7o5i  {"  280),  et  Seignelay  donna 
le  5  mars  l'ordre  de  lui  faire  son  procès  (O*  3o).  On  reconnut 
bientôt  qu'elle  était  «  hors  de  toute  espérance  de  conversion  »,  et 
que  de  plus  elle  empêchait  celle  de  ses  compagnes  (Fr.  7o5i  f°  286). 
Seignelay  écrivait  le  3o  septembre  à  La  Reynie  : 

Je  vous  prie  de  me  mander  où  vous  croyez  qu'on  puisse  faire  mettre  les 
nommées  Susanne  Lejeune  et  Marie  Aubert,  qui  sont  à  Saint-Germain- des- 
Prés  (O  1  3o). 

La  veuve  Pitan  fut  transférée  le  28  janvier  1687  au  château 
d'Angers  (O  *  3i),  oîi  elle  était  encore  le  18  juin,  lorsque  Seignelay 
écrivit  à  l'évêque  du  lieu  : 

Les  trois' femmes  que  vous  demandez  être  mises  en  liberté  étant  détenues 
pour  avoir  fait  passer  des  religionnaires  hors  du  royaume  [Jeanne  Brochon, 
M°"  Vanderburg  et  une  autre],  le  roi  a  remis  à  quelque  temps  d'ici  à  prendre 
sa  resolution  sur  cela.  A  l'égard  des  nommées  Pitan  et  Fournier,  comme  elles 
n'ont  été  envoyées  à  Angers  qu'à  cause  de  leur  opiniâtreté  dans  la  R.  P.  R., 
la  détention  des  autres  ne  doit  pas  les  empêcher  de  faire  leur  devoir,  puisque 
sur  le  premier  avis  que  vous  donnerez  de  leur  conversion,  Sa  Majesté  les 
fera  mettre  en  liberté,  et  elles  seront  même  secourues  de  ses  bienfaits  suivant 
leurs  besoins  (O  '  3i). 

La  veuve  Pitan  fut  très  probablement  expulsée  du  royaume. 


Emprisonnés  a  Paris.  25i 

C'est  peut-être  sa  fille  qui  fut  enfermée  à  l'Abbaye  pour  la  R. 
le  28  janvier  1686,  sous  le  nom  de  Madelaine  Pitan,  veuve  de 
Charles  Pereaux,  procureur  en  la  cour  (Fr.  7o5i  f°  294),  en  même 
temps  que  Susanne  Lejeune. 

Pixel  (Antoine),  marchand  de  vins  de  Paris,  sa  femme 
Madelaine  Guesdon,  Jeanne  sa  sœur,  Marie  Duplessis^  lingère,  Pierre 
Dubois  et  le  guide  Jacob  Tiriol,  de  Bruxelles,  qui  les  conduisait 
aux  Pays-Bas,  furent  arrêtés  près  de  Paris  au  mois  de  septembre 
1686.  Le  mois  écoulé,  Pitel  fut  transféré  de  la  prison  de  Saint- 
Martin-des-Champs  au  Grand-Chàtelet,  et  ramené  le  même  jour  à 
Saint-Martin  (Fr.  yoSi  f°^  264,  269,  M  665  et  Tourlet  invent.  TT). 

PiZET,  parisien,  relégué  à  Baugé  le  19  décembre  i685  (O  '  29). 

Plaque  ou  Platte  des  Brosses,  transféré  de  la  conciergerie 
du  Palais  à  la  citadelle  du  Havre,  par  ordre  du  5  juin  1686,  fut  mis 
en  liberté  par  ordre  du  i"  octobre  1688  (O  *  3o  et  82). 

Planchut,  bourgeois  de  Montpellier,  âgé  de  48  ans,  venu  à 
Paris  porteur  d'une  requête  contre  l'arrêt  du  Parlement  de  Tou- 
louse (du  i5  mars  1682)  interdisant  le  culte  à  Montpellier,  fut 
mis  à  la  Bastille  {Fr.  pr.).  Il  était  chargé  de  présenter  cette  requête 
à  Ruvigny  et  à  D'Aliès,  représentant  des  consistoires  de  Nîmes, 
Uzès  et  Montpellier.  Mis  à  la  Bastille  par  ordre  du  28  novembre 
1882,  il  en  sortit  par  ordre  du  12  décembre  suivant  {Arcli.  de  la 
Bast.,  VIII,  287). 

Plastrier,  voir  II,  594. 

Plat.  Isaac  Dubois,  maître  menuisier,  Françoise  Langlois,  sa 
femme,  et  leur  beau-frère  Charles  Francome,  marchand  de  la  rue 
Troussevache,  étant  passés  à  l'étranger  (Fr.  7o5i  f"^  819,  826), 
une  sœur  de  Dubois  voulut  les  rejoindre  avec  ses  deux  enfants 
(Fr.  7o52  f"  48),  et  fit  marché  avec  un  guide  anglais  et  catholique, 
le  capitaine  Plat,  qui  avait  déjà  conduit  M"^  Dubois.  Au  jour  dit, 
Plat  la  fit  monter  avec  ses  enfants  dans  le  carrosse  de  Lille,  oîi 
montèrent  ensuite  M"''  Ancelin,  fille  d'un  apothicaire  en  chambre, 
deux  sœurs,  les  demoiselles  Bernon,  de  La  Rochelle  (Fr.  7o5i, 
ï°  269)  et  le  peintre  Pierre-Paul  Huibrechts  (?),  âgé  de  soixante- 
six  ans,  natif  d'Anvers  et  résidant  à  Ypres.  Il  allait  y  monter  lui- 
même  avec  son  beau-frère  Van  Vine  ou  Van  Tine,  lorsque  Desgrez 
parut  et  les  arrêta  tous,  le  29  octobre  1686.  Dans  un  premier 
interrogatoire    sommaire.   Plat   avoua    qu'il   avait   déjà   fait    deux 


252  Révocation  de  l' Edit  de  Nantes  a  Paris. 

voyages  et  passé  huit  personnes.  On  découvrit  par  des  lettres  dont 
il  était  porteur,  qu'il  avait  quelque  commerce  avec  le  sieur  de  La 
Girardière,   capitaine   de    la  garnison   d'Ypres    (O*  3o).  Dans  un 
second  interrogatoire  (4  novembre),  il  dit  s'être  associé  avec  Mol- 
laire,  consul  hollandais  de  Bordeaux,  qui   lui   procurait  les  fugitifs 
moyennant  le   tiers  du   bénéfice,  et  avoir  obtenu  de  Molle  {aliàs 
Mau),  secrétaire  de  l'ambassade  de  Hollande,  les  passeports  néces- 
saires. Il  décharge   entièrement  son   beau-frère   et  Huibrechts  de 
toute  participation  à  son  industrie  (Fr.  7052  f°  5o).   De  son  côté 
Huibrechts  déclara  que,   en  venant  à  Paris  pour  vendre  quelques 
toiles  et  voir  son  ancien  élève  Van  der  Meulen,  il  avait  rencontré 
à  Louvre  Plat,  qu'il  connaissait  depuis  huit  ans;  que  celui-ci  était 
en  compagnie  de  son   beau-frère  Van  Vine  et  de  La  Girardière, 
capitaine  suisse  de  la  R.  P.  R.,  cassé  pour  s'être  permis  de  dire 
que  le  roi  avait  tort  de  maltraiter  les  protestants;  que,  logé  dans  la 
même  maison  que  Plat,  il  l'avait  vu   souvent  recevoir  la   visite  du 
capitaine  et  l'avait  soupçonné  dès  lors  de  faire  le  métier  de  guide, 
ce  qui  ne  l'avait  pas  empêché  d'accepter  pour  s'en  retourner  une 
place  que  Plat  lui    offrait   dans  sa  voiture  (Fr.   7082  f°  58).  Le 
18  novembre,  Desgrez  retirait  Huibrechts  des  Gobelins,  où  il  était 
sous  la  garde  du  sieur  Vandremeulle  (lisez  :  Van  der  Meulen),  pour 
le  mener  au  Chàtelet.  Comme  le  commissaire  Delamare  répondait 
de  la  sincérité   du  peintre,    celui-ci   fut   sans    doute    promptement 
relâché,  tandis  qu'on  gardait  les  autres  prisonniers.  Le  3o  décembre, 
le  roi  accorda  400  livres  de  pension  à  M""  Francome  de  Londres, 
qui  avait  fait  arrêter  Plat,  et  lui  en  fit  expédier  l'ordonnance  à 
Londres  (Fr.  7o52  f"  44).  Quant  à  Plat,  il  fut  condamné  aux  galères 
et  jugé  invalide  dans  la  visite  qui  en  fut  faite  (Lettre  de  Seignelay 
à  Harlay  du   5   février    1687.  Fr.  17421  f°  i5o).  Toutefois  le  roi 
refusa  de  commuer  sa  peine  (f'  176). 

PocHET  (Louise),  mise  à  la  Salpétrière  pour  cause  de  religion 
le  8  août  1695.  L'évêque  de  Meaux  payait  sa  pension.  La  Reynie 
écrivait  le  i3  janvier  1698:  Il  paraît  juste  qu'elle  soit  encore  gardée 
(Ms.  Clairambault  984  f"  48  *). 

Poignant  (M""),  «non  payante»  mise  aux  Nouvelles-Catho- 
liques, le  2  juillet  1686,  figure  comme  encore  protestante  sur  la  liste 
du  14  décembre  de  la  même  année.  On  cherchait  à  s'en  débarrasser; 
car  cette  dernière  liste  porte  qu'elle  est  de  Saintonge  et  n'a  aucune 

'  Note  communiquce  par  M.  N.  Weiss, 


Emprisonnés  à  Paris.  253 

retraite  à  Paris.  Serait-elle  identique  avec  Poignette,  gouvernante 
des  enfants  de  Villette,  dont  M""-'  de  Maintenon  disait  dans  une 
lettre  du  22  octobre  1681  :  «  Poignette  est  bonne  catholique...  On  ne 
voit  que  moi  dans  les  églises  conduisant  quelque  huguenot.»? 

Poisson  (La  veuve),  de  la  rue  des  Petits-Carreaux,  recevait 
chez  elle  des  enfants  pour  les  instruire;  le  28  avril  i685,  on  lui  ôta 
deux  jeunes  garçons  qu'on  envoya  en  apprentissage  avec  ordre  de 
leur  inculquer  la  religion  catholique,  et  une  jeune  fille  qu'on  mit  à 
l'Hôpital-Général  pour  refus  d'abjurer  (O'  29).  Le  20  septembre,  le 
commissaire  Delamare  dénonçait  la  veuve  Poisson  comme  conti- 
nuant à  tenir  une  assemblée  de  jeunes  filles  protestantes  et  même 
de  catholiques,  sous  prétexte  de  leur  montrer  à  coudre  (Fr.  7052 
f'^  345). 

Poisson  (M"").  Le  9  juillet  1686,  Louvois  ordonnait  à  Fautrier 
intendant  de  Lille,  de  renvoyer  à  Paris  la  demoiselle  Poisson, 
arrêtée  dans  sa  fuite,  après  qu'elle  aurait  fait  abjuration  (Arch. 
Guerre). 

PoLiGNAC  (M'"'^  de),  obligée  de  quitter  Paris  par  ordre  du 
2  mars  1686  (0'  3o).  Les  Polignac  étaient  alliés  aux  Coligny  et  aux 
Clermont-Gallerande. 

PoTTiN  (Jean),  accusé  d'avoir  contribué,  avec  l'aide  du  secré- 
taire de  l'ambassade  de  Hollande,  à  l'évasion  de  plusieurs  protes- 
tants, d'avoir  recelé  une  femme  de  la  R.  P.  R.,  et  de  s'être  mis  en 
devoir  de  faire  sortir  du  royaume  un  enfant  de  trois  ans  apparte- 
nant à  Laurent,  marchand  de  Rouen,  fut  mis  au  Petit-Châtelet  le 
26  novembre  1686.  Le  14  décembre,  il  était  rangé  parmi  ceux  qui 
avaient  fait  abjuration  ;  cependant  il  resta  encore  en  prison  près 
d'une  année  «pour  fait  de  religion».  Il  fut  chassé  de  Paris  en  vertu 
de  la  lettre  de  cachet  que  voici  : 

Il  est  ordonné  à  Jean  Pottin  de  sortir  incessamment  de  la  ville  de  Paris, 
lui  faisant  Sa  Majesté  défenses  d'y  rentrer  jusqu'à  nouvel  ordre,  sous  quelque 
prétexte  que  ce  soit,  à  peine  de  désobéissance.  Fait  à  Versailles  ce  24. *■  jour  de 
décembre  1687.  Signé:  Louis,  et  plus  bas:  Colbert  [de  Croissy]  (0'3i 
Fr.  705 1,  f"  241  et  7053,  ïo  120). 

Il  est  sans  doute  le  même  personnage  que  Jean  Pottin, 
receveur  des  tailles  de  l'élection  de  Nemours,  à  qui  Anne  Boullier, 
sa  femme,  donna  une  fille  nommée  Anne,  mariée  en  1669  à  Pierre 
de  La  Primaudaye,  sieur  de  La  Barre  {Reg.  de  Char.). 


254  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 

PoucHET  (Jean),  dit  Faverte,  de  la  R.  P.  R.,  natif  de  Bolbec- 
en-Caux  et  bourgeois  de  Harfleur,  mis  au  Grand-Châtelet  le 
12  février  1686,  pour  avoir  plusieurs  fois  changé  de  nom  et  s'être 
trouvé  porteur  de  lettres  chiffrées  (O'  3o  et  Fr.  7o5i  f"  299).  Il 
avait  abjuré. 

PouLLiou  (Daniel  et  Samuel),  fugitifs,  de  Moëze  en  Saintonge, 
furent  arrêtés  à  Paris  le  29  mars  1686.  Le  10  avril,  leur  parent 
Tomeur,  capitaine  des  galiotes  du  canal  de  Versailles,  intercédait 
en  leur  faveur  auprès  de  La  Reynie.  Il  demandait  que  Daniel  fut 
tiré  du  Grand-Châtelet  et  mis  dans  une  prison  plus  douce,  où  il  pût 
conférer  avec  quelque  religieux,  a3'ant  l'intention  de  se  faire 
catholique.  Quant  à  Samuel,  enfermé  à  l'abbaye  de  Saint-Germain- 
des-Prés  où  il  avait  abjuré,  et  de  qui  l'on  exigeait  caution  pour  lui 
rendre  la  liberté,  Tomeur  représentait  que  le  nouveau  converti 
n'en  pouvait  fournir,  étant  à  cent  lieues  de  son  pays  et  sans  connais- 
sances à  Paris.  La  Reynie  eut  égard  à  la  requête  de  Tomeur, 
l'intendant  Foucault  reçut  un  ordre  du  28  avril  portant  qu'il  devait 
avertir  les  parents  de  Samuel  de  le  faire  revenir  près  d'eux  (0'3o; 
Fr.  7o5i  f°  299  et  7o53  f°  114). 

Un  nommé  Poulliou  fut  transféré  de  Vincennes  à  la  Bastille 
par  ordre  du  29  juin  1699,  pour  voir  s'il  profiterait  des  instructions, 
et  le  mois  suivant  M.  de  Saint-Mars  exigeait  qu'il  lui  dît  tout  ce 
qu'il  savait  concernant  la  religion  et  les  ministres  rentrés  en  France 
(0«  48). 

PoupAiLLARD  (Pierre),  sieur  de  Pavilloy  1,  médecin  de  l'univer- 
sité de  Valence,  avait  quitté  Gergeau  avec  sa  femme  après  avoir 
été  contraint  d'abjurer  à  la  Révocation,  et  était  venu  se  loger  dans 
la  rue  Guénégaud,  tandis  que  sa  fille  était  à  Orléans.  Au  mois  de 
janvier  1689,  la  police  saisit  une  lettre  venue  de  Londres  et  portant 
la  suscription  suivante:  A  M.  Pavilloy,  docteur  en  médecine  à 
Paris,  rue  Mazarine,  faubourg  Saint-Germain,  a  la  petite  Bastille. 
Elle  était  datée  du  3,  et  l'auteur,  Etienne  de  Saint-Mesme,  y 
racontait  son  arrivée  à  Londres  en  compagnie  de  deux  autres 
fugitifs  (Fr.  yoSS  f"  120).  Deux  mois  plus  tard  (2  mars  1689),  le  sieur 
de  Pavilloy  assistait,  avec  son  collègue  Dernier  et  plusieurs  autres 
personnes,  à  une  assemblée  tenue  chez  un  malade  par  le  pasteur 
du  Désert  Cardel,  lorsque  la  police  survint  et  arrêta  tout  le  monde. 


'  l.a    France  prot.,  (2"  (.'dit.;   l'appcUe       paillard  (II,  8i3)  et  semble  en  faire  deux 
tout  a  la  fois  Bonpaillard  (d,  862)  et  Bom-       personnages. 


Emprisonnes  h  Paris.  255 

Conduit  aussitôt  à  la  Bastille,  Poupaillard  y  reçut,  entre  autres  visites 
de  convertisseur,  celle  du  capucin  Vincent  et  de  son  compagnon 
(i3  décembre  1692).  Il  fut  transféré  au  château  de  Pont-de-l'Arche 
par  ordre  du  2  janvier  1693  {Bnllef.,  XII,  473j.  Sa  constance,  sa 
piété,  sa  douceur,  lui  concilièrent  bientôt  la  faveur  de  son  geôlier  ; 
car  Pontchartrain  crut  devoir  y  mettre  bon  ordre  en  écrivant  le 
i3  janvier  1694  à  M.  Davignon  : 

J'ai  appris  qu'un  prisonnier  nommé  Pavilloy,  médecin,  qui  est  au  Pont-de- 
l'Arche,  sort  souvent  sous  prétexte  de  rendre  visite  aux  malades  des  paroisses 
des  environs,  ce  qui  est  entièrement  contre  l'intention  du  roi,  et  je  vous  en 
donne  avis  atin  que  vous  y  donniez  ordre  s'il  vous  plaît  {Bulle/.,  IV,  372). 

Peut-être  s'était-on  aperçu  que  c'étaient  les  malades  nouveaux 
catholiques  que  le  médecin  recherchait  de  préférence.  Pendant  qu'il 
était  en  prison,  Marie  Bezard,  sa  femme,  peu  désireuse  de  souffrir 
pour  sa  religion,  avait  obtenu  la  séparation  de  leurs  biens  (Fr.  7o55 
f  III). 

PouPARDiN  (Hector),  de  Gien-sur-Loire,  marchand  de  vins,  aux 
frais  duquel  Louise  Mercier  enseignait  la  lecture  et  le  catéchisme 
(voir  II,  6i5),  fut  arrêté  le  28  août  1700,  chez  Eudes,  rue  de 
Vaugirard,  comme  ayant  vendu  tous  ses  meubles  et  prépa- 
rant sa  fuite.  Il  fut  mis  à  la  Bastille  le  3o,  et  n'en  sortit  que  le 
II  novembre  1702,  sous  promesse  de  se  faire  «instruire  en  la  R. 
C.  »,  et  à  condition  que  les  12,000  livres  qu'il  venait  d'hériter  d'une 
cousine,  dont  le  plus  proche  héritier  était  sorti  du  ro3'aume, 
seraient  placées  en  rente  sur  la  ville,  et  que  le  tailleur  Guérin 
répondrait  de  sa  stabilité  (O  249  et  Arc//.  BasL,  X,  257,  268). 

PouPART,  voir  II.  609. 

PovoN  (Marguerite-Emée),  «de  la  R.  P.  R.»,  mise  au  Petit- 
Châtelet  le  21  mars  1686  (Fr.  7o5i  ï°  298). 

Pressoir  (Barthélémy),  de  Poissy,  condamné  aux  galères  par 
le  Parlement  de  Paris,  en  i685. 

Prévost.  On  rencontre  à  Paris  au  moment  de  la  Révocation 
divers  personnages  du  nom  de  Prévost.  L'un,  compagnon  horloger, 
peu  digne  de  l'intérêt  de  la  postérité,  «  ayant  besoin  d'outils  »,  pro- 
mettait, le  16  octobre,  d'abjurer,  assurant  que  son  père,  sa  mère  et 
ses  trois  sœurs  suivraient  son  exemple  (Fr.  7052  f"  335).  Le  20,  en 
effet,  abjuraient  en  l'église  Saint-Louis,  rue  Saint-Antoine,  François 
Prévost,  horloger  de  Rouen  demeurant  au  faubourg  Saint-Antoine, 


256  Révocation  de  FEdit  de  Nantes  à  Parts. 

Rachel  Pantin,  sa  femme,  et  leurs  enfants:  Rachel,  Madelaine, 
Esther  et  François,  domiciliés  place  Dauphine  chez  l'horloger 
Langlois.  Le  21  novembre,  Prévost  père,  âgé  de  soixante-dix  ans, 
recevait  de  la  police  60  livres,  et  Prévost  fils,  3o  livres  «  pour 
acheter  des  outils  ».  Le  7  décembre,  le  père  touchait  encore 
100  livres  (Fr.  7060  f"  184  et  i38). 

Le  8  janvier  1686,  abjurait  un  autre  Prévost,  bourgeois  du 
quartier  de  la  place  Maubert  (Fr.  17421  f°  6). 

Sur  le  quai  de  la  Grenouillère  demeurait  une  veuve  Prévost, 
marchande  de  bois,  «fort  accommodée»,  dont  la  fille  Madelaine 
{aliàs  Marie),  âgée  de  vingt-sept  ans,  sortit  de  France  et  épousa  un 
officier  suisse  vers  la  fin  de  l'année  1686  (Fr.  7o5i  f"  4).  Cette 
veuve  finit  par  se  retirer  chez  un  de  ses  gendres  à  Saumur  ;  le 
17  mai  1703,  l'intendant  de  la  province  recevait  l'ordre  de  la 
surveiller,  dans  la  crainte  qu'elle  ne  passât  aussi  à  l'étranger 
(O  25o). 

Cinq  demoiselles  Prévost  goûtèrent  les  douceurs  de  l'incar- 
cération dans  des  couvents.  Le  14  décembre  1686,  la  supérieure 
des  Nouvelles -Cathohques  affirmait  que  l'une  d'elles,  «non 
payante»,  détenue  depuis  le  29  juin  (Fr.  7082  f°  24),  soit  rue  Sainte- 
Anne,  soit  dans  la  succursale  de  Charenton,  ne  pouvait  être  sans 
danger  rendue  à  ses  père  et  mère,  mauvais  catholiques  (Fr.  7o5i 
f°  248).  Seignelay  ordonnait,  le  5  juillet  1687,  de  faire  conduire  à  la 
Visitation  de  Provins  deux  filles  du  sieur  Prévost,  et,  le  17  sep- 
tembre 1689,  de  faire  sortir  de  ce  couvent  celle  qui  voulait  être 
bénédictine.  Le  7  juillet  1687,  la  police  arrêtait  deux  autres  demoi- 
-selles  Prévost,  sœurs,  et  les  menait  aux  Nouvelles-Catholiques. 
Étaient-elles  toutes  filles  du  quatrième  Prévost,  mari  de  la  sœur  de 
Jean  Mallet,  avocat  au  Parlement  de  Paris?  Nous  le  pensons;  car 
sa  famille  était  nombreuse,  d'après  le  Mercure  historique  du  mois 
de  juin  1699,  P-  ^^5. 

Quoi  qu'il  en  soit,  M'"*^^  Prévost,  présente  à  l'assemblée  tenue 
le  16  avril  1690  chez  son  frère,  et  qui  se  termina  par  l'arrestation 
du  pasteur  du  Désert  Mathurin,  exprima  toute  son  indignation  aux 
agents  de  La  Reynie,  et  fut,  pour  ce  double  fait,  arrêtée  le  9  mai 
avec  son  mari.  On  les  envoya  au  château  de  Guise  comme  «  fort 
mauvais  catholiques».  Ils  ne  tardèrent  pas  à  en  vouloir  sortir.  Le 
19  mai  1691,  Pontchartrain  adressait  au  lieutenant  de  police  de 
nouveaux  placets  de  M.  et  de  M""^  Prévost,  en  lui  demandant  avis 
sur  la  réponse  qu'il  y  fallait  faire.  Au  mois  d'août,  Prévost  expé- 
diait encore  un  autre  placet.  Quatre  ans  plus  tard,  on  voulut  le 


Emprisonnés  à  Paris.  267 

mettre  en  liberté  tout  en  gardant  sous  les  verrous  M™=  Prévost  plus 
attachée  encore  que  lui  au  protestantisme  (O' 89,  27  juin  lôgS); 
mais  il  refusa  de  sortir  sans  elle.  Le  17  février  1696,  Pontchartrain 
défendit  de  laisser  pénétrer  près  d'eux  leurs  enfants,  parce  que 
celui  qui  les  avait  vus  précédemment  était  revenu  de  Guise  dans 
des  sentiments  contraires  à  la  religion  catholique  (O'  40).  Enfin,  le 
17  mai  1699,  fut  signé  l'ordre  de  mettre  en  liberté  ces  courageux 
prisonniers  et  de  les  faire  sortir  du  royaume  par  la  frontière  la  plus 
prochaine,  à  condition,  dit  le  Mercure  historique  «  de  laisser  leurs 
biens  avec  tous  leurs  enfants  qui  leur  avaient  été  enlevés».  En 
1702,  la  passeuse  Lesprit  apportait  au  fils,  resté  à  Paris,  une  lettre 
du  père,  réfugié  en  Hollande  (Ravaisson,  X,  35o).  Une  lettre  du 
29  août  1706  nous  apprend  qu'un  nommé  Prévost  et  sa  femme, 
quittèrent  les  pa3's  étrangers  et  revinrent  à  Paris  avec  un  passeport 
dont  Sa  Majesté  voulait  qu'on  examinât  l'origine;  ce  sont  probable- 
ment les  anciens  hôtes  du  château  de  Guise,  qui  durent  s'empresser 
de  terminer  l'affaire  qui  les  amenait  et  de  repasser  la  frontière  •. 

]\Iadelaine  Prévost,  «  demoiselle,  suivante  de  M""^  de  La  Contau- 
dière»,  avec  laquelle  elle  fut  arrêtée  le  11  février  1692,  en  même 
temps  que  le  ministre  Malzac,  était  sans  doute  leur  fille.  On  la  mit 
d'abord  au  Grand-Châtelet,  puis  à  la  Bastille,  d'où  elle  fut  trans- 
férée au  château  de  Vincennes,  par  ordre  du  6  avril  lôgS  ^. 

Au  nombre  des  fugitifs  nous  trouvons  un  Prévost  et  sa  femme. 
Salomon  Prévost  fut  naturalisé  anglais  en  1700,  et  Isaac  en  1701. 

Prou  (M'"'^),  voir  II,  585. 

Quentin  (Marguerite),  voir  II,  616. 

Racolet  (Jean),  de  Noyers,  en  Vexin,  condamné  aux  galères 
par  le  parlement  de  Paris  le  28  mars  i685.  Mort  à  la  peine. 

Raguet  ou  Raquet  (Elisabeth),  fut  mise  au  couvent  de 
Sainte-Périne  de  la  Villette  avant  le  10  juin  i685,  aux  frais  du  roi 
(O'  29),  et  n'en  sortit  que  par  ordre  du  8  septembre  1692  pour 
aller  aux  Nouvelles-Catholiques  (O*  36). 

Nous  n'oserions  affirmer  qu'elle  soit  la  sœur  des  demoiselles 
Raquet  de  Mollien,  d'Ussy  près  de  La  Ferté-sous-Jouarre,  dont 
Bossuet   demandait    en    1699   l'envoi   aux    Nouvelles-Catholiques 

^  Les  premiers  pasteurs  du  Désert,  \,2g^.  '  Ibid.,  I,  3ii-3i7. 

m  17 


258  Révocation  de  l'Edil  de  Nantes  à  Paris. 

{Bullct.,  IV,  3i8),  et  dont  le  père,  Jacques  de  Raquet,  avait  présenté 
au  baptême,  en  1676,  une  fille  du  ministre  F.  Le  Sueur  à  La  Ferté- 
sous-Jouarre  (Btdlet.,  II,  412)  '.  Peut-être  était-elle  plutôt  fille  de 
Pierre  Raguet,  joaillier,  âgé  de  quarante-sept  ans,  et  de  Marie 
Berchère,  âgée  de  quarante-trois  ans,  qui  abjurèrent  le  21  décembre 
i685  avec  leurs  enfants:  Marie  (quinze  ans),  Pierre  (treize  ans), 
Madelaine  (douze  ans),  Marguerite  (onze  ans),  Marie-Anne  (dix 
ans)  et  Jeanne  (un  an).  (Fr.  7o55  f°  842).  Lorsque  Raguet  demanda, 
en  1686,  l'autorisation  d'aller  en  Hollande  pour  ses  affaires,  le  com- 
missaire Delamare  s'empressa  (21  avril)  d'indiquer  à  La  Reynie  les 
raisons  qui  s'opposaient  à  l'obtention  de  cette  autorisation  : 
1°  Raguet,  d'abord  l'un  des  plus  opiniâtres,  avait  changé  subitement 
au  moment  où  l'on  désespérait  de  lui;  2°  en  revanche,  il  ne  faisait 
absolument  rien  pour  convertir  aucun  de  ses  nombreux  parents; 
3°  avant  sa  conversion  on  avait  remarqué  que  sa  boutique  se  dé- 
garnissait visiblement,  et  depuis  elle  ne  s'est  pas  regarnie,  d'oîi  l'on 
peut  inférer  qu'il  a  caché  une  partie  de  ses  marchandises  ;  4°  enfin 
il  n'a  pas  mis  le  pied  à  l'église  et  n'a  fait  aucun  acte  de  catholicité 
depuis  son  abjuration  (Fr.  7052  f°  i38).  (Voir  Neuville). 

Raillard.  Le  10  septembre  1699,  Pontchartrain  ordonnait 
d'arrêter  le  cabaretier  Raillard,  du  hameau  de  La  Ramée  entre 
Dammartin  et  Lizy-sur-Ourcq,  parce  que  sa  maison  servait  d'asile 
aux  protestants  qui  voulaient  passer  à  l'étranger  (O  '  48). 

En  i652,  Charlotte  Raillard  avait  présenté  au  baptême  avec 
Pierre  Elle,  peintre  du  roi,  une  fille  du  peintre  Jacques  de  Louvain 
{Rcg.  de  Char.). 

Rambault  (Etienne)^  sans  doute  fugitif,  fut  arrêté  près  d'Amiens 
et  transféré  des  prisons  de  cette  ville  au  For-l'Evèque,  où  il  entra 
le  i5  février  1686  (Fr.  7o5i  f  3o6). 

Rambouillet.  Plusieurs  membres  de  la  famille  considérable  des 
Rambouillet,  sieurs  du  Plessis  et  de  La  Sablière,  ont  donné  des 
preuves  non  équivoques  de  leur  attachement  à  l'Eglise  réformée. 
Nicolas,  conseiller  et  maître  d'hôtel  ordinaire  du  roi,  se  retira  en 
Danemark  à  la  Révocation.  Sa  femme,  Anne  Le  Moutonnier,  veuve 
de  Gilles  de  Briqueville,  marquis  de  Colombières,  fut  enfermée  dans 
le  couvent  de  Bellechasse  le  5  février  1686  par  ordre  du  i"  (O'  3o 
et  Fr.  7o53  f°  168).  On  l'en  tira  le  27  novembre  pour  la  remettre  à 

'  les  Mém.  de   Bostaquet  nicmioniicnt       sous  les  ordres  de  Schomberg  (p.  247). 
un  réfugie  du  nom  de  Miolens,  capitaine 


Emprisonnés  a  Paris.  259 

la  duchesse  d'Aumont.  Comme  celle-ci  ne  réussissait  point  à  la 
convertir,  M""-"  du  Plessis-Rambouillet  fut  conduite,  le  8  mai  1687, 
chez  M""=  Hersant,  qui  se  flattait  d'être  plus  habile  que  la  duchesse. 

Le  frère  de  Nicolas,  Antoine,  célèbre  financier,  marié  à  Mar- 
guerite Hessein,  la  fameuse  M"'^  de  La  Sablière  qui  accueillit  La 
Fontaine  et  le  garda  vingt  ans,  eut  trois  enfants  :  Anne  {i655), 
Nicolas  (i656)  et  Marguerite  (i658).  Antoine  fut  inhumé  en  1679 
dans  le  cimetière  des  Saints-Pères;  sa  veuve,  de  mœurs  peu  rigides, 
ne  se  piqua  point  de  fidélité  à  sa  religion.  Elle  abjura  quelques  mois 
avant  la  Révocation  et  obtint,  à  ce  prix,  une  pension  de  2000  livres. 
Elle  demandait,  le  28  janvier  1686,  que  ses  petits-enfants  fussent 
mis  dans  des  collèges  ou  des  couvents  pour  être  instruits  en  la 
R.  C.  —  Sa  fille  aînée,  au  contraire,  mariée  à  Muisson,  conseiller 
au  Parlement,  se  laissa  emprisonner  et  n'abjura  que  pour  pouvoir 
passer  à  l'étranger.  Tandis  que  Marguerite,  mariée  à  Guillaume 
Scot,  sieur  de  La  Mésangère,  conseiller  au  Parlement  de  Rouen,  et 
en  secondes  noces  à  Guillaume  de  Noce,  qui  fut  le  compagnon  de 
débauches  du  Régent,  restait  en  France,  Nicolas,  sieur  du  Plessis 
et  de  Lancey,  ne  se  montra  pas  moins  zélé  que  sa  sœur  aînée. 

A  la  fin  de  l'année  i685,  le  commissaire  chargé  des  conversions 
de  la  rue  des  Fossés-Montmartre,  signalait  la  famille  de  M.  de  La 
Sablière,  logée  à  l'hôtel  de  Rambouillet,  comme  persistant  dans  la 
R.  P.  R.,  ainsi  que  la  gouvernante  des  enfants,  Susanne  Thibaut, 
native  de  Marans  près  La  Rochelle.  Cette  famille  se  composait  du 
père,  âgé  de  trente  ans,  homme  instruit,  qui  correspondait  avec 
Bayle,  de  la  mère,  Louise-Madelaine  Henri,  de  La  Rochelle,  âgée 
de  vingt-quatre  ans,  et  de  trois  enfants  :  Renée-Madelaine  (1680), 
Anne-Marguerite  (i683)  et  Marie-Henriette  (1684),  en  nourrice  dans 
un  village  de  la  Beauce,  près  de  la  terre  de  La  Sablière,  à  quatre 
lieues  de  Chartres  (Fr.  7o5i  i°  169).  Nicolas  de  La  Sablière  fut  mis 
à  la  Bastille  par  ordre  du  12  janvier  1686  (Fr.  17421  f"  i3).  Peut- 
être  sa  femme  s'enfuit-elle  aussitôt,  après  avoir  confié  ses  deux 
filles  aînées  à  l'ambassadeur  de  Hollande,  qui  devait  les  lui  envoyer 
le  plus  tôt  possible.  Un  billet  de  Seignelay,  du  2  avril,  nous 
apprend  que  le  guide  auquel  on  les  remit  pour  leur  faire  traverser 
la  frontière,  se  laissa  découvrir  et  arrêter  : 

En  faisant  recherche  dans  Paris  de  quelques  gens  de  la  R.  P.  R.  qui 
s'étaient  cachés  à  dessein  de  sortir  du  royaume,  on  a  trouvé  dans  une 
auberge  deux  enfants  du  sieur  de  Rambouillet  de  La  Sablière,  qui  étaient 
depuis  deux  mois  entre  les  mains  du  nommé  De  Try,  hollandais,  lesquels  lui 
avaient  été  remis  par  le  sieur  Mau,  secrétaire  de  l'ambassade  de  Hollande  (0''3o). 


200  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

En  réalité  Du  Thry  était  fils  d'un  réfugié  de  Bordeaux  ;  dès  le 
23  décembre  i685  il  était  accusé  d'avoir,  étant  chez  la  dame 
Gaillard  de  la  R.  P.  R.,  domiciliée  rue  des  Lavandières,  abusé  d'un 
passeport  qui  lui  avait  été  accordé  pour  se  rendre  en  Hollande,  en 
le  donnant  à  un  nommé  Galdi  (O  *  29).  Du  Thry  fut  donc  mis  au 
For-l'Évêque,  et  on  lui  fit  son  procès  (Fr.  7o5i  f°  288).  Renée- 
Madelaine  fut  envoyée  chez  les  religieuses  de  la  Croix  au  faubourg 
Saint-Antoine,  et  Anne-Marguerite,  âgée  de  deux  ans  et  demi,  dans 
une  maison  particulière  de  la  rue  Bourg-l'Abbé  (Fr.  7o53  f"  166). 
Elles  ne  revirent  jamais  leurs  parents.  M.  de  La  Sablière  feignit 
très  probablement  d'abjurer  pour  sortir  de  la  Bastille,  et  alla 
retrouver  sa  femme  à  Londres.  Il  était,  de  1708  à  1706,  l'un  des 
distributeurs  de  la  «royale  bonté»,  et  devint  en  171,8  l'un  des  direc- 
teurs de  l'Hôpital  français.  —  Par  un  brevet  du  i'=''  janvier  1688, 
les  biens  de  M.  et  de  M""*  de  La  Sablière  furent  donnés  à  leurs 
filles  (O  •  32).  Renée-Madelaine,  mariée  à  Trudaine,  prévôt  des 
marchands  de  Paris^  et  sa  tante  Marguerite,  obtinrent  en  1704  les 
biens  de  M.  et  M"''  Muisson,  aussi  fugitifs.  —  Nous  ignorons  quel 
était  le  sieur  de  Rambouillet,  nouveau  converti,  qui  fut  inhumé  en 
1699  dans  le  cimetière  Saint-Antoine  (II,  5i2). 

Ramson,  dit  Gebert,  arrêté  par  ordre  du  5  mai  1692  (O  '  36), 
sortit  du  donjon  de  Vincennes  le  i^""  avril  lôgS  pour  être  conduit  à 
la  frontière  de  Flandre  (Fr.  14061). 

Rapin,  mis,  le  i3  janvier  1686,  à  la  Bastille,  où  il  se  trouvait 
encore  le  17  décembre,  était  sans  doute  frère  de  Daniel,  sorti  de 
France  le  25  octobre  i685,  et  parent  des  Rapin-Thoiras  (Fr,  7081 

f°  252). 

Ravenel  (La  nommée),  peut-être  Marie  Ravenel,  femme  de 
Maurice  Doudart,  sieur  de  l'Isle,  dont  le  fils  était  receveur  des 
tailles  de  l'élection  de  Paris  (1669),  expulsée  du  royaume,  par  ordre 
du  26  avril  1688  (O'  82).  Les  Extraits  des  Registres  de  Charenton 
mentionnent  Paul  de  Ravenel  en  1680. 

Rebours  (Henri).  Faisant  en  personne  une  tournée  de  conver- 
tisseur, La  Reynie  rencontra  le  28  décembre  i685,  une  opposition 
telle  qu'il  n'en  avait  pas  encore  vue  : 

J'ai  trouvé  aujourd'hui,  écrivait-il  au  pi  ocureur-général,  un  menuisier  du 
faubourg  Saint-Antoine  qui  m'a  parlé  avec  une  liardiesse  extraordinaire  et  en 


Emprisonnés  a  Paris.  261 

des  termes  bien  forts,  et  je  ne  sais  même  si  l'esprit  de  cet  homme  n'est  pas 
altéré.  Je  le  ferai  observer  de  plus  près  afin  de  connaître  un  peu  mieux  la 
situation. 

Ce  menuisier,  qui  s'appelait   Rebours,    paya  chèrement  le  plaisir 
d'avoir  dit  de  si  cruelles  vérités  au  lieutenant  de  police  ;  il  fut  arrêté 
par  ordre  du  3i  décembre  et  envoyé  à  l'Hôpital-Général  le  5  jan-  ■ 
vier  1686  (Fr.  17420  f"^  208,  2i5  et  17421  f"  3). 

Refuge  (De).  Au  mois  d'octobre  1684,  le  bourguignon  Gédéon 
de  Refuge,  comte  de  Couesme,  détenu  au  Petit-Chàtelet,  mani- 
festait, au  dire  du  geôlier,  le  désir  de  se  convertir.  On  lui  envoya  le 
jésuite  Robinet,  qui  ne  réussit  pas  à  lui  faire  embrasser  le  catho- 
licisme (O'  28).  En  conséquence,  M.  de  Refuge  fut  transféré  le  mois 
suivant  à  la  Bastille,  ainsi  que  sa  femme,  Louise  de  Chaumont  de 
Lecques.  Il  en  sortit  après  le  14  février  i685  {Arch.  Bast.,  VIII,  3o8)  ; 
la  comtesse,  au  contraire,  était  encore  captive  en  1686,  et  fut 
envoyée  dans  un  couvent  d'Orléans.  Tous  deux  figurent  sur  la  liste 
des  nouveaux  convertis  du  quartier  Saint-André,  dressée  le  26  dé- 
cembre 1686  (Fr.  7o5q  f°  282).  Le  roi,  ne  se  faisant  pas  illusion  sur 
la  sincérité  de  cette  conversion,  les  relégua  à  Orbec  près  de  Lisieux, 
le  i5  juin  1688,  dans  la  crainte  qu'ils  ne  s'enfuissent  à  l'étranger. 
D'Orbec  ils  réussirent  à  gagner  Rouen,  qu'on  leur  ordonna  de 
quitter,  et  o\i  on  leur  permit  de  retourner  le  24  octobre.  Enfin  le  7  août 
1689  ils  eurent  l'autorisation  de  revenir  à  Paris.  Le  comte  recon- 
nut cette  faveur  en  se  faisant  controversiste  (Voir  III,  207). 

D'après  La  France  protestante  (yiWi,  399  b),  une  dame  de  Refuge 
mourut  protestante  en  1687,  et  ses  biens  furent  donnés  à  ses  nièces 
nouvelles  catholiques,  Marie-Madelaine  et  Louise-Angélique  de 
Refuge.  Ce  sont  sans  doute  ces  deux  demoiselles  que  nous  voyons 
détenues  au  couvent  de  la  Visitation  de  Chaillot  en  1688,  et  que 
Seignelay  ordonnait  le  i5  juin  de  remettre  entre  les  mains  de  la 
dame  de  Bourdonné,  chanoinesse  de  Remiremont,  leur  tante.  Le 
22  mai  1689,  nous  les  retrouvons  incarcérées  à  Chaillot  jusqu'à 
nouvel  ordre. 

D'autres  membres  de  la  même  famille  n'avaient  pas  attendu  la 
Révocation  pour  abjurer.  On  écrivait  de  Paris  le  18  novembre  1684  : 
«M""^  de  Refuge  a  suivi  le  bon  exemple  que  lui  a  donné  son  mari, 
elle  s'est  faite  catholique  »  [Bidlet.,  2^  sér.,  XII,  70). 

Rège  (De),  de  Douai,  condamné  aux  galères  par  le  Parlement 
de  Paris  le  19  janvier  1689.  Sur  la  Victoire  ou  X Heureuse  à  Saint- 
Malo  en  1698. 


202  Révocation  de  FEdif  de  Nantes  à  Pans. 

Regnaudet,  voir  Attainville. 

Regnault  (Marie),  mise  au  For-l'Evêque  pour  la  R.  le  4  février 
1686  (Fr.  7o5i  f°  281). 

Anne  Regnault,  fugitive,  avait  abandonné  une  petite  rente 
(TT  i56). 

Jacob  Regnault,  voir  Duval. 

Un  Regnault  relégué  à  Clermont,  prit  la  fuite  avant  le  14  janvier 
1686,  et  ses  biens  furent  confisqués  par  ordre  de  ce  jour  (O'  3o). 

Régnier.  Tandis  que  Pierre  Régnier,  de  Bergerac,  âgé  de 
vingt-trois  ans,' abjurait  le  16  octobre  i685  (Fr.  7052  f"  33i),  et  que 
Judith  Alexandre,  âgée  de  cinquante-cinq  ans,  veuve  de  Barthélémy 
Régnier,  huissier  de  feu  la  reine-mère,  était  rangée  au  mois  de 
décembre  parmi  les  nouveaux  convertis  (Fr.  yoSi  f"  358),  une  dame 
du  même  nom,  enfermée  dans  quelque  prison  ou  couvent,  n'avait 
pas  encore  abjuré  en  1688.  Seignelay  écrivait  le  26  juin  à  La 
Reynie  :  «J'expédierai  un  ordre  pour  faire  sortir  du  royaume  la 
nommée  Régnier»,  et  le  11  juin  «Sa  Majesté  trouve  bon  que  la 
nommée  Régnier  soit  remise  à  son  mari  pour  trois  mois,  après 
lequel  temps,  si  elle  ne  fait  point  sa  réunion,  je  vous  prie  de  m'en 
donner  pour  avis  prendre  de  nouveau  les  ordres  de  Sa  Majesté  sur 
ce  qui  concerne  cette  femme»  (O'  82).  S'agit-il  de  la:  femme  de  Louis 
Régnier,  sieur  de  La  Planche,  de  Marie  Régnier,  femme  de  Siméon 
Le  Page,  orfèvre,  ou  de  quelque  autre  encore  ? 

En  1708,  Madelaine  de  Régné,  fille,  de  Paris,  était  assistée  en 
Angleterre. 

Renaud,  transféré  de  Vincennes  à  la  Bastille  par  ordre  du 
16  juillet  1689(0»  33). 

Renouard.  Quatre  personnages  du  nom  de  Renouard  sont 
mentionnés  par  nos  documents  :  l'un,  garçon  de  cabaret  du  quartier 
Saint-Germain-l'Auxerrois,  s'enfuit  à  l'étranger  avec  son  cama- 
rade Cornadeau,  sans  laisser  aucun  bien  (Fr.  7o5i  f°  820).  —  Paul 
Renouard,  marchand  de  vin,  rue  Mazarine,  à  la  Croix  blanche, 
détenteur  de  deux  caves,  âgé  de  vingt  et  un  ans  et  natif  d'Auxerre, 
n'abjura  que  le  i3  janvier  1686,  sans  doute  après  avoir  été  dra- 
gonne (Fr.  7o55  f"  414),  tandis  que  sa  mère  Anne  Bedeuil,  avec 
laquelle  il  demeurait,  avait  signé  dès  le  12  novembre  i685  (Fr.  7o5r 
f  347  et  7o55  f"  288). 

Nicolas  Renouard,  receveur  des  aides  à  Bar-sur- Aube,  ayant 
été  révoqué  pour  la  R.  en  1680,  vint  à  Paris  avec  sa  femme  et  sept 
enfants,    et  chercha  vainement    dans  le   commerce    des   vins   les 


Emprisonnés  à  Paris.  263 

moyens  de  subvenir  aux  besoins  de  sa  nombreuse  famille.  L'abbé 
deCordemoy  n'eut  pas  honte  de  profiter  de  la  situation  précaire 
du  malheureux  pour  lui  ravir  sa  fille  Madelaine,  âgée  de  dix  ans  et 
demi,  qui  abjura  en  1682  et  entra  de  suite  chez  M™^  de  Miramion 
pour  3^  être  instruite  en  la  R.  C.  Le  père,  qui  n'avait  su  préserver 
sa  fille  des  pièges  du  convertisseur,  finit  par  s'y  laisser  prendre  lui- 
même,  et  abjura  vers  le  commencement  de  i685.  Abandonné  de  ses 
anciens  coreligionnaires,  il  tomba  dans  la  plus  affreuse  misère.  Sa 
nouvelle  Eglise  n'eut  garde  de  lui  venir  en  aide  ni  de  lui  faire 
rendre  son  ancien  emploi,  dans  l'espoir  que  M""'  Renouard,  vaincue 
par  la  famine,  consentirait  enfin  à  embrasser  le  catholicisme,  cause 
de  tous  ses  malheurs.  Quand  le  propriétaire  eut  fait  vendre  leurs 
hardes  pour  se  dédommager  des  loyers  non  payés,  le  commissaire 
Delamare  qui  guettait  depuis  longtemps  sa  proie,  avertit  La  Reynie 
que  la  résolution  de  la  pauvre  femme  paraissait  ébranlée,  et  qu'un 
secours  arrivant  dans  cette  circonstance  pourrait  la  déterminer  à 
l'abjuration  (Fr.  yoSa  f"  191). 

David  Renouard,  bourgeois  de  Paris,  de  la  rue  des  Petits- 
Champs  au  quartier  Saint-Martin,  est  noté  de  la  manière  suivante 
dans  la  première  catégorie  des  notables  commerçants  mandés  le 
14  décembre  chez  Seignelay:  «Homme  bien  fait  et  d'esprit,  qui  a 
de  la  fortune,  ne  prendra  pas  de  fausses  mesures  et  suivra  ses 
cousins  Forment»  (Fr.  7052  P  216).  Il  signa  chez  Seignelay  comme 
tous  les  autres,  et  s'enfuit  quelques  jours  après.  Le  22  décembre, 
Seignelay  annonçait  son  arrestation  à  La  Reynie,  et  écrivait  à 
M.  Robert,  procureur  du  roi:  «J'ai  rendu  compte  au  roi  de  ce  que 
vous  m'avez  écrit  au  sujet  du  nommé  Renouard,  qui  a  été  pris 
voulant  s'en  aller  déguisé  en  Suisse,  et  Sa  Majesté  m'ordonne  de 
vous  dire  qu'elle  estime  nécessaire  pour  l'exemple  de  retenir  cet 
homme  en  prison,  et  de  faire  craindre  à  sa  famille  qu'on  ne  lui  fasse 
son  procès,  afin  que  la  crainte  retienne  les  autres  qui  pourraient 
prendre  des  résolutions  pareilles».  Marie  Garnault,  femme  du 
fugitif,  fut  arrêtée  le  même  jour  que  lui,  à  Joigny,  se  dirigeant 
aussi  vers  la  Suisse.  «La  femme  de  M.  Renouard,  écrivait  La 
Reynie  à  De  Harlay  le  22,  a  été  prise  et  amenée  chez  le  sieur 
Auzillon,  où  le  mari  cherche  avec  elle  le  moj'en  de  ne  pas  entrer 
en  prison  et  de  donner  des  sûretés  pour  éviter  une  semblable 
équipée.  Elle  était  avec  un  valet  et  un  Suisse,  qui  la  conduisait  et 
qui  la  devait  faire  sortir  du  royaume  sans  savoir  par  quel  endroit» 
(Fr.  17420  f"  199).  Renouard  n'hésita  pas;  il  consentit  à  abjurer 
sur  le  champ  et  consigna  les  valeurs  qu'on  exigea  pour  lui  rendre 


264  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 

la  liberté.  A  sa  demande  et  sur  sa  promesse  de  représenter  sa 
femme  à  toute  réquisition,  celle-ci  lui  fut  rendue  le  24.  Sous  cette 
obéissance  passive,  Renouard  cachait  la  ferme  résolution  de  tenter 
une  seconde  fois  de  passer  à  l'étranger  en  prenant  mieux  ses 
mesures.  La  police  en  fut  instruite  :  le  guide  anglais  Philippe  Pers, 
dit  Le  Père,  arrêté  le  28  août  1686,  confessa  s'être  rendu  dans  la 
rue  des  Petits-Champs  aboutissant  à  la  rue  Saint-Martin,  chez  le 
banquier  Renouard,  dont  la  sœur  (?)  préparait  sa  fuite  et  appré- 
hendait d'être  arrêtée  une  seconde  fois  (Fr.  7052  f°  87).  Cependant, 
si  nous  ne  nous  trompons,  la  seconde  évasion  réussit.  C'est  sans 
doute  le  banquier  Renouard  que  nous  trouvons  réfugié  à  Zurich  et 
signant  avec  Daillé  et  quelques  autres,  le  19  avril  1686,  une  lettre 
adressée  à  Emilie  de  Hesse,  princesse  de  Tarente,  pour  la  remercier 
de  leur  avoir  rendu  M.  de  Mirmand,  qu'elle  voulait  retenir  près 
d'elle,  tandis  qu'il  pouvait  être  ailleurs  bien  utile  aux  pauvres 
réfugiés  {Bnllet.,  VII,  57).  Hypothèse  confirmée  par  un  document 
des  Archives  (TT  i38,  III),  où  nous  voyons  non  seulement  que 
David  Renouard,  sa  femme  et  ses  enfants  étaient  passés  à  l'étranger; 
mais  encore  que  Jacques  Verron  demandait  les  biens  de  Marie 
Garnault,  sa  sœur  utérine. 

Restaurant,  voir  Alizon. 

Retel  (Jean),  du  Havre,  condamné  aux  galères  par  le  Parle- 
ment de  Paris,  le  10  décembre  1689. 

RiBOT  (M""^),  du  quartier  Saint-Germain-l'Auxerrois,  était 
enfermée  au  Châtelet  en  décembre  i685  (Fr.  7o5i  f*'  328). 

RiBEYRE  DE  RiCARviLLE  (Laurent),  mis  le  12  février  1691  à  la 
Bastille,  d'où  il  sortit  le  28  février  lôgS  (Arsenal,  Fonds  Bast.  io5o4), 
était  un  protestant  besogneux  et  peu  attaché  à  sa  religion,  dont  la 
femme  s'appelait  Susanne  de  Simoni'.  Séduits  par  les  promesses 
du  clergé,  tous  deux  avaient  abjuré  en  i683  et  reçu  pendant  un  an 
douze  livres  par  mois,  après  quoi  on  les  avait  oubliés.  Delamare 
écrivait,  le  26  avril  i685,  qu'ils  étaient  dans  la  plus  grande  misère, 
et  que  le  mari  sollicitait  une  place  de  piqueur  dans  les  bâtiments 
du  roi  (Fr.  70.52  f°  249).  Des  rapports  de  police  de  lôgS  et  1697 

'  Sa    mcre,    Jeanne    Fandin,    Sgce    de  de  Simoni,  capitaine  et    ingénieur   de  la 

quatre-vingts    ans,    veuve    en    premières  Martinique,  abjura    le    20   octobre  i685 

noces  de    Matthieu    Le    Barbier,    écuyer,  l'd.;lise    Saint-l.ouis-Saint-Antoine,     avec 

seigneur  de  Vaucelles,  capitaine  de  vais-  sa    fille    Madeleine,    âgée    de  trente   ans, 

seau    et    gouverneur    de    la    citadelle    de  instruite  par    Pilon    et    Léger   (Fr.   7062, 

Niort,  veuve  en  dernières  noces  de  Pierre  f"  304). 


Emprisonnes  à  Parts.  265 

nous  apprennent  qu'il  avait  fait  passer  des  gentilshommes  verriers 
dans  les  terres  de  l'Électeur  palatin,  et  qu'il  s'était  mêlé  de  beau- 
coup d'affaires  par  rapport  à  la  religion.  Le  lieutenant  de  police 
était  d'avis  de  le  garder  et  de  l'enfermer  dans  un  château,  propo- 
sition agréée  par  Pontchartrain  qui  écrivit  en  marge  :  Bon.  A  peine 
relâché,  le  prisonnier  se  mit  au  service  de  la  police.  Il  dénonça 
Maranville,  personnage  qui  débitait  des  nouvelles  et  parlait  librement; 
il  le  fit  arrêter  et  mettre  à  la  Bastille  le  2  mars  1701  (Ravaisson, 
X,343,  344,  346,  349).  Le  17,  l'exempt  Aulmont  transmettait  à  D'Ar- 
genson  un  mémoire  que  lui  avait  remis  Ricarville  concernant  une 
conversation  tenue  le  8  aux  Cordeliers.  Le  18  avril,  Ricarville 
dénonçait  Richard,  protestant  et  marchand  de  vins,  qui  fut  mis  à  la 
Bastille  par  ordre  du  27.  On  feignit  d'arrêter  aussi  le  dénonciateur 
afin  que  les  protestants  continuassent  de  se  fier  à  lui.  Le  5  juillet, 
le  guide  Pigeon  se  rendit  chez  Lecointe,  autre  agent  secret  de  la 
police,  qui  lui  avait  donné  rendez-vous.  Ribeyre  de  Ricarville  s'y 
trouva  également  ;  jouant  le  rôle  d'un  fugitif,  écouta  la  proposition 
que  lui  fit  Pigeon  de  le  conduire  à  Amsterdam,  il  feignit  d'hésiter 
par  crainte  de  la  Bastille  où  il  avait  déjà  été.  Cette  réunion  amena 
l'arrestation  des  guides  Pigeon  et  Sandras  (voir  Pigeon). 

Le  8  février  1702,  Aulmont  déposait  un  autre  rapport  oîi  l'on 
voit  que  Ricarville  continuait  de  jouer  le  même  personnage  :  La 
femme  Lesprit,  passeuse  de  religionnaires,  doit  partir  mardi  avec 
deux  hommes,  trois  femmes   de  Ricarville.   M.  de  Ricarville  a  fait 
marché  à  quarante  écus  pour  son  passage,  '.la  moitié  payable  en 
partant,  le  reste  à  la  frontière.  D'Argenson  écrivit  en  marge  l'ordre 
de  conduire  la  femme  Lesprit  à  la  Bastille,   et  de  feindre  d'arrêter 
aussi   Ricarville,   qui,  le  27,  demandait  qu'on  se  souvînt  du  service 
qu'il  avait  rendu.  Il  reçut  le  10  mars  une  gratification  de  cinquante 
livres,  et  le  i5  avril,  une  autre  de  cent  livres  {Ibid.,  387,  359!.  Sans 
doute  l'espion  jouait  double  jeu;   car  il  ne  tarda  pas  à  retourner 
réellement  à  la  Bastille,  où  il  fut  camai-ade  de  chambre  du  ministre 
Mestrezat,   qui  y  mourut   en  1705  [Ibid.,  237).  Le   28  juillet  de  la 
même   année,   nous    retrouvons    Ricarville  prisonnier  à   Ham,    se 
plaignant  d'être  détenu  dans  une  caserne  sans  en  sortir  pour  prendre 
l'air,  ni  pour  entendre  la  messe,   ni  pour  recevoir  les  sacrements. 
On  donna  l'ordre  d'adoucir  sa  détention.  Il  fut  relâché  le  11  octobre 
1708,  et  mourut,  nanti  de  tous  les  sacrements,  à  la  fin  de  février  1709 
dans  la  maison  des  religieux  de  la  Charité  à  Charenton  {Ibid.,  864 
et  366).  Peut-être  aurions-nous  dû  le  compter  parmi  les  malheureux 
auxquels  le  fanatisme  du  grand  roi  fit  perdre  la  raison. 


206  Révocation  de  l'Edtt  de  Nantes  à  Parts. 

RicHER  (M"^),  voir  Grave. 

RiCHET  (Ruth  Louvet,  femme),  mise  au  Grand-Châtelet  pour  la 
R.  le  3  janvier  1686  (Fr.  yoSi  f°  295),  assistée  en  Angleterre,  lyoS, 
à  l'âge  de  cinquante-deux  ans. 

RiEU  (Un  nommé),  ouvrier,  et  son  compagnon,  tous  deux  du 
Languedoc,  furent  arrêtés  à  Paris  le  29  avril  1686,  et  trouvés 
porteurs  de  certificats  d'abjuration  qu'on  crut  faux  et  qu'on  envoya 
à  Bâville  pour  les  faire  vérifier  (O'  3o). 

RiEux  (M""  de),  voir  II,  447. 

RisouL  (Madelaine).  Seignelay  écrivait  à  La  Reynie,  le  20  juillet 
i685:  «On  a  donné  avis  au  Roi  que  la  veuve  de  Pierre  Risoul  de 
la  R.  P.  R.,  a  deux  enfants  âgés  de  onze  à  douze  ans,  qui  sont  à 
Charenton  entretenus  par  le  consistoire;  sur  quoi  Sa  Majesté  m'a 
ordonné  de  vous  informer  si  cela  est  véritable,  afin  qu'en  ce  cas 
elle  donne  ordre  que  ces  deux  enfants  soient  élevés  en  la  R.  C.  A. 
et  R.,  conformément  à  une  déclaration  expédiée  depuis  peu  »  [celle 
du  12  juillet  i685]. 

Renseignements  pris  chez  les  anciens,  nul  ne  connaissait  la 
veuve  Risoul,  qui,  du  reste,  avait  abjuré  depuis  trois  ans  (Fr.  7052 
f°  339).  Cependant  le  commissaire  Delamare  s'exprime  ainsi  dans 
un  rapport  du  19  octobre  :  «L'avis  que  l'on  a  donné  au  roi  est 
véritable.  J'ai  fait  observer  aujourd'hui  la  maison  du  nommé  Mesu- 
reur, petit  concierge  du  temple  de  Charenton.  Cet  homme  loge 
dans  une  maison  qui  dépend  du  temple,  à  côté  de  la  porte  qui  fait 
face  au  bourg  de  Charenton,  dans  le  coin  à  main  droite  en  entrant, 
et  il  tient  cabaret  dans  une  autre  maison  vis-à-vis  et  de  l'autre  côté 
de  la  rue  qui  conduit  au  temple.  L'on  a  vu  aujourd'hui  Madelaine 
Risoul  aller  et  venir  de  l'une  de  ces  maisons  à  l'autre,  pour  servir 
ceux  qui  sont  venus  boire  dans  ce  cabaret.  On  l'appelle  dans  le 
logis  Madelon,  et  l'on  a  su  d'elle  adroitement  que  son  nom  est 
Risoul  et  qu'elle  est  de  Saint-Quentin.  Elle  paraît  âgée  de  treize  à 
quatorze  ans,  assez  grande  pour  son  âge,  de  jolie  taille,  le  visage 
plein,  ouvert  et  riant,  le  teint  blanc,  les  cheveux  châtain-clair  et 
tirant  sur  le  blond,  vêtue  en  paysanne»  (Fr.  7052  {°  3o8). 

En  vertu  d'une  lettre  de  cachet  du  20  octobre,  elle  fut  conduite 
aux  Nouvelles-Catholiques,  oii  nous  la  trouvons  encore  le  3o  juin 
1686,  notée  avec  peu  d'exactitude  de  la  manière  suivante  :  «  Née  à 
Charenton,  âgée  de  treize  ans,  amenée  le  22  octobre  i685  par  M.  le 
commissaire  Delamare.  On  ne  connaît  ni  son  père  ni  sa  mère.  On 


Emprisonnés  à  Paris.  267 

la  croit  illégitime.  Pour  apprendre  un  métier»  (Fr.  7062  f°  SSg). 
Elle  est  désignée  sur  une  autre  liste  comme  «  la  fille  du  concierge 
de  Charenton,  mise  aux  Nouvelles-Catholiques  quand  on  démolit 
le  temple.  » 

Rivière  (Madelaine),  «  non  payante  »  mise  aux  Nouvelles- 
Catholiques  le  2  mai  1686  (Fr.  7052  f"  24),  figure  sur  la  liste  du 
14  décembre  comme  encore  protestante  et  servant  M"'^^  des 
Forges,  d'Orignac,  de  La  Massaye,  de  Boisragon  et  de  Saint- 
Laurent  (Fr.  7o5i  f^'  248).  Elle  est  encore  mentionnée  sur  la  liste  du 
!'''■  février  1687.  On  la  retrouve  aux  Nouvelles-Catholiques  de 
Caen  en  1688.  Nous  ignorons  s'il  existait  un  lien  de  parenté  entre 
elle  et  le  sieur  Rivière,  marchand  de  dentelles  rue  des  Bourdonnais 
qui,  mandé  chez  Seignelay  le  14  décembre  i685,  n'y  alla  point.  Mis 
à  la  Bastille  en  février  1698  {Mercure  hist.,  février  p.  216),  il  n'en 
sortit  qu'au  bout  de  vingt-deux  mois.  «  Une  jeune  femme  d'environ 
vingt-cinq  ans,  sortit  en  même  temps  du  Châtelet,  après  plusieurs 
mois  de  prison,  où  elle  avait  été  mise  pour  avoir  dit  au  magistrat 
qu'on  devait  leur  permettre  de  se  retirer,  si  on  ne  voulait  pas  les 
laisser  vivre  en  liberté  de  conscience  »  {Ibid.,  février  1700,  p.  igS). 

3  mars  i6g8,  ordre  à  Baville  d'arrêter  Rivière  marchand  de 
Languedoc.  Le  9  Pontchartrain  écrit  au  même  intendant  qu'il  l'a 
fait  arrêter  à  Paris  comme  soupçonné  d'être  un  émissaire  des  pro- 
testants de  son  pays.  Il  entre  à  la  Bastille  le  18,  et  en  sort  par 
ordre  du  3  janvier  1700  (Arch.  Bas/.,  X,  159). 

RoBELiNE  (Nicolas),  voir  Cochet. 

RoBETHON,  voir  Cousin  et  Anciens. 

RocHEMONT  (M"''  de),  élevée  à  Genève,  mise  aux  Nouvelles- 
Catholiques  en  1681,  3'  abjura  et  demanda  les  biens  de  son  frère 
Jacques,  sorti  du  royaume  (TT  25i). 

RoDELouzE  (De).  Pontchartrain  écrivait  à  D'Argenson  le 
24  mai  1698  :  «  Si  vous  êtes  sûr  que  M"""  de  Rodelouze  médite 
d'envoyer  ses  enfants  [hors  du  royaume],  il  faut  les  faire  mettre 
dans  des  collèges  ou  couvents  et  la  faire  aussi  arrêter,  si  elle  n'a 
pas  encore  fait  sa  réunion  »  (O  '  42). 

Roger.  Nous  connaissons  sept  protestants  de  ce  nom  qui 
habitaient  Paris  au  moment  de  la  Révocation  :  Jeanne,  Samuel, 
Jean,  Edme,  Abraham,  Daniel  et  Etienne. 


268  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Jeanne,  arrêtée  le  2t  février  1686  et  mise  au  Châtelet,  est 
sans  doute  la  même  personne  que  M"=  Roger,  «  non  payante  » 
entrée  le  16  août  aux  Nouvelles-Catholiques  (Fr.  yoSi  f°  228  et 
7o52  f°  24). 

Samuel,  marchand  de  blé,  s'enfuit  avec  son  fils  quelques  jours 
avant  la  publication  de  l'Edit  révocatoire.  Une  lettre  écrite  de 
Lafère,  le  22  octobre,  nous  les  montre  détenus  dans  les  prisons  de 
Saint-Quentin,  en  compagnie  de  plusieurs  autres  fugitifs  avec  les- 
quels ils  avaient  été  arrêtés  (Fr.  7o53  f"  154). 

Jean,  peut-être  frère  de  Samuel  et  comme  lui  marchand  de 
grains,  avait  épousé  Rachel  Croyer,  qui  lui  donna:  Marguerite, 
mariée  en  1678  au  ministre  Allix,  de  Charenton  ;  Susanne,  mariée 
en  1680  à  Pierre  Leblanc,  marchand  à  Rouen  ;  Anne-Marie,  mariée 
en  1682  à  Jacquelot,  ministre  de  Vassy.  Les  biens  de  M""^  Leblanc, 
fugitive,  furent  donnés  à  sa  fille  le  3  septembre  1688  (O  ^  82).  Nous 
ne  savons  à  quelle  famille  appartenaient  Madelaine,  mariée  en 
1680  à  Jacques  Robethon,  procureur  au  Parlement,  Marie,  qui 
épousa  en  i685  Jean  Le  Clerc,  sieur  de  Virly,  avocat,  et  Jeanne, 
mise  au  Grand-Châtelet  le  28  février  1687  (Fr.  7o5i  î°  288),  et  le 
Roger  qui  sortit  du  For-l'Evêque  en  vertu  d'un  ordre  du  16  mai 
1689  (O'  33).  Jean,  domicilié  sur  le  quai  de  l'Ecole,  et  rangé  dans 
la  seconde  catégorie  des  négociants  mandés  chez  Seignelay  le 
14  décembre  i685,  était  noté  comme  «  fort  riche  et  fort  intéressé,... 
soigneux  de  sa  fortune  »  (Fr.  7o52  f°  228).  Une  réunion  de  ses 
coreligionnaires,  dénoncée  par  Delamare,  eut  lieu  chez  lui  le  4  oc- 
tobre (Fr.  3i6);  il  est  permis  de  soupçonner  qu'on  y  parla  moins 
du  devoir  de  rester  fidèle  à  sa  croyance  que  de  la  nécessité  de  se 
soumettre  aux  ordres  du  roi.  Claude,  en  effet,  dans  sa  lettre  à  son 
fîls  du  21  septembre,  parle  d'un  «  parti  qui  se  formait  dans  le  trou- 
peau pour  composer»,  et  il  ne  serait  pas  impossible  que  le  par- 
cimonieux beau-père  d'Allix  et  de  Jacquelot  ait  été  plus  ou  moins 
à  la  tête  de  ce  parti.  Il  va  sans  dire  qu'il  se  rendit  chez  Seignelay 
et  y  donna  sa  signature,  qui  équivalait  presque  à  une  abjuration 
(Fr.  7o5o  f°  147).  Il  fut  cependant  arrêté  et  enfermé  au  Châtelet, 
par  ordre  du  5  juillet  1694;  mais  probablement  pour  quelque  spé- 
culation sur  les  blés,  à  un  moment  où  la  famine  était  telle  qu'on 
vit  des  soldats  condamnes  à  mort  pour  avoir  dérobé  quelques 
pains.  Pontchartrain  écrivait  à  La  Reynie  le  7  juillet: 

Sa  Majesté  espère  que  vous  tirerez  de  Roger  et  de  la  procédure  que  vous 
avez  commencée  contre  le  nommé  Fenouillct  [marchand  de  la  rue  des  Bour- 
donnais, qui  eut  pour  associé  Ribert],  tous  les  éclaircissements  possibles  sur 


Emprisonnés  à  Paris.  269 

leur  conduite,  et  que,  s'il  y  a  lieu,  ces  deux  hommes  serviront  d'exemple 
(O  1  38). 

Les  scrupules  religieux  finirent  pourtant  par  l'emporter  en  lui  sur 
l'amour  du  gain.  Au  mois  de  novembre  1698,  M.  de  Bonrepos, 
ambassadeur  de  France  en  Hollande,  donnait  avis  que  le  marchand 
de  blé  Roger  devait  quitter  Paris  incessamment  pour  s'établir 
auprès  de  son  gendre  [Jacquelot],  ministre  de  l'Eglise  française  de 
La  Haye.  D'Argenson,  reçut  le  19  du  mois,  l'ordre  d'arrêter  le 
marchand  s'il  se  mettait  en  état  d'exécuter  son  dessein  (O  '  42). 

Edme  Roger,  prosélj^te,  dont  le  zèle  apostolique  eut  pour 
récompense  un  emprisonnement  qui  ne  finit  sans  doute  qu'avec  sa 
vie  (voir  II,  585}. 

Daniel  Roger  et  quatorze  autres  orfèvres,  n'obtinrent  que  grâce 
à  leur  abjuration  l'autorisation  d'ouvrir  boutique  à  Paris  (Arch.  K. 
1271).  Sa  femme,  Marguerite  Mayeu,  abjura  du  17  au  19  novembre 
i685  (Fr.  7o5i  f°  347). 

Etienne,  manufacturier  de  bas,  établi  à  Stargardt,  avec  sa 
femme  et  un  enfant  en  1700  (Ms.  Dieterici).  Roger,  garçon  de  bou- 
tique de  Lamouche,  fugitif  au  commencement  de   1687  (Fr.  7o5i 

fo  320). 

Nous  ne  pouvons  affirmer  que  les  suivants  appartenaient  à 
l'Église  de  Paris  :  Jacques  Roger,  sa  femme  Julie  et  Antoine  leur 
fils,  naturalisés  anglais  en  1682  ;  Isaac  Roger  et  Esther  sa  femme, 
naturalisés  anglais  en  1697. 

Mentionnons  encore  Abraham  Roget,  lapidaire,  qui  reçut 
80  livres  après  son  abjuration  (Fr.  7o5o  f"  140). 

RoMERON  (De).  Le  9  janvier  1687,  Seignelay  ordonnait  d'arrêter 
les  trois  personnes  de  la  R.  P.  R.,  qui  étaient  encore  à  Paris,  savoir: 
Achille  de  Romeron,  avocat,  Gédéon  Guineau,  marchand,  et  Made- 
laine  Charles,  veuve  de  Jacques  Rousseau.  Le  sieur  de  Romeron 
fut  transféré  de  la  Bastille  au  château  d'Angers  par  ordre  du 
4  août,  et  entretenu  à  raison  de  quinze  sols  par  jour,  que  le  roi 
payait  pour  lui,  parce  qu'on  ne  lui  connaissait  pas  de  biens  (O*  3i). 

Rondeau.  Il  y  avait  à  Paris  plusieurs  familles  de  ce  nom. 
Notons  d'abord  Marguerite  Rondeau,  sage-femme,  mise  en  prison 
le  20  janvier  i683  pour  affaire  de  baptême  ;  puis,  Isaac,  ouvrier  en 
drap  d'or  et  de  soie,  dont  la  fille  Susanne  épousait  en  1674  Jean 
Huet,  imprimeur  libraire.  Daniel,  marié  à  Charlotte  Bonenfant,  dont 
la  fille  Anne  épousa  en  1678  Jean  Malide,  capitaine  de  cavalerie. 
Jacques,  natif  de  Sedan,  ministre  au  Plessis-Marly,  qui  épousa  en 


270  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

1680  Marguerite  De  Marre',  veuve  de  Jacques  Jaupitre,  sieur  de 
Brinay.  Élie  Rondeau  père,  qui  signa  le  14  décembre  i685  cliez 
Seignelay.  C'est  lui  sans  doute  qui  fut  naturalisé  anglais  en  1696. 
D'après  les  extraits  des  registres  de  Charenton,  Jean,  sieur  de  Mon- 
ville,  banquier,  aurait  eu  d'un  premier  mariage  avec  Marguerite 
Leroy,  Susanne,  qui  épousa  en  1675  Isaac  Sarrau,  ministre  à  Bor- 
deaux, et  de  sa  seconde  femme  Marie  Crommelin,  Marie,  mariée  en 
1676  à  Jacques  du  Vidal.  Il  eut  très  probablement  aussi  un  fils 
nommé  Jean,  retiré  avant  la  Révocation  en  Angleterre,  où  il  fut 
naturalisé  avec  Anne,  sa  femme,  et  son  fils  Henri,  le  21  janvier  i685. 

Rossignol  (Jeanne),  voir  Cochet. 

Rou  (Jean),  homme  de  lettres  parisien,  passé  à  l'étranger  en 
1677,  fut  rejoint  plus  tard  par  son  frère  Salomon,  qui  fournit  le  seul 
exemple  connu  d'un  dragonne  se  rebiffant  contre  les  dragons. 
Marié  et  établi  à  Poitiers,  il  en  avait  deux  logés  chez  lui,  qui  l'insul- 
tèrent un  matin  qu'il  était  au  lit  avec  sa  femme,  il  leur  administra 
la  plus  verte  des  corrections  ;  l'un  des  deux  eut,  paraît-il,  les  jambes 
cassées,  et  l'autre  demeura  un  mois  sur  la  litière.  A  leurs  cris  le 
commandant  accourut,  se  jeta  sur  l'homme  en  chemise  et  le  laissa 
demi-mort  de  coups  de  canne  ;  après  quoi  il  le  fit  traîner  en  prison. 
Salomon  fut  ensuite  arrêté  à  Tournay  comme  il  allait  franchir  la 
frontière,  au  mois  de  mars  1686.  Malgré  l'exhortation  que  lui 
adressa  son  frère,  il  faiblit  pour  obtenir  la  liberté,  et  fit  reconnais- 
sance publique  de  sa  faute  à  La  Haye,  le  3o  septembre  1688  {Màn. 
de  Jean  Rou,  I,  218). 

RouiLLON  (Jeanne),  mise  au  Petit-Chàtelet  pour  la  R.  le  28  jan- 
vier 1686,  s'y  trouvait  encore  le  19  février  suivant  (Fr.  7o5i  f"  3o3). 

Une  fugitive  du  nom  de  Madelaine  Rouillon  avait  abandonné 
à  Paris  une  toute  petite  rente  (TT  3o). 

Marthe  Rouillon  avait  épousé  Jean  Duval,  sieur  des  Ormeaux, 
dont  elle  eut  deux  filles:  l'une,  mariée  en  1678  à  Ésaïe  de  Montbail, 
et  l'autre,  en  i685,  à  Daniel  de  La  Primaudaye,  sieur  d'Egoulan. 

D'Argenson  recevait,  le  14  octobre  1697,  l'ordre  de  presser 
autant  que  possible  le  procès  d'un  nommé  Rouillon,  mis  à  Vin- 
cennes  avec  Francion  et  le  guide  Serres  (O'  41). 

'  Un   placet   du    mois   de    janvier    iC83  fanU,  à  la   faveur    d'une    permission    ac- 

demandait    les    biens    de    IVlarguerite    de  cordée  pour  lui   seul    (AIT.  étr.  —  France 

Marre,  veuve  de  Jacques   Rondeau,  passé  968.  Note  communiquée  par  M.  N.  Weiss). 
en  Angleterre  avec  sa  femme  et    ses   en- 


Emprisonnes  à  Paris.  271 

Rouleau  (Charles),  sieur  de  La  Barre,  mis  au  Grand- 
Chàtelet  pour  la  R.  le  2  février  1686,  sorti  le  28  mars  (Fr.  7o5i 
f^^  295). 

Rousseau.  Le  24  avril  i685,  La  Reynie  recevait  l'ordre  de 
mettre  aux  Nouveaux  ou  aux  Nouvelles-Catholiques  les  enfants  en 
bas  âge  de  la  nommée  Rousseau,  et  d'engager  par  d'autres  moyens 
les  plus  âgés  à  changer  de  religion  (O'  29). 

Sur  une  liste  des  «obstinés»  du  16  janvier  1686,  se  trouve 
Madelaine  Rousseau,  de  la  rue  Chariot,  femme  de  Laurent  Crespin, 
bourgeois  de  Paris,  native  de  Paris  et  âgée  de  quarante-sept  ans 
(Fr.  705 1  f°  108).  C'est  sans  doute  elle  qui  fut  mise  à  la  Bastille, 
par  ordre  du  18  mars  1686  (O'  3o).  Or  Jacques  Rousseau,  le  célèbre 
peintre  du  roi,  dont  Madame  racontait  une  si  touchante  histoire  *, 
habitait  aussi  la  rue  Chariot  (Fr.  7o5i  î"^  7  et  323).  La  veuve  de 
Laurent  Crespin  était-elle  sa  sœur,  et  sont-ce  ses  neveux  et  nièces 
que  l'on  enferma  dans  des  couvents?  Nous  ne  savons.  Quant  à  lui, 
voici  ce  qu'en  écrivait  Seignelay  à  La  Reynie,  le  3i  décembre  i685: 
«Sa  Majesté  désire  que  vous  continuiez  vos  soins  pour  tâcher  de 
convertir  Rousseau,  peintre,  et  elle  sera  bien  aise  que  cette  conver- 
sion réussisse,  parce  que  c'est  un  homme  habile»  (Fr.  17420  f°  2i5). 
La  conversion  réussit  si  peu,  qu'au  mois  de  février  1687  Rousseau 
et  sa  servante  Olympe  Carré  figuraient  au  nombre  des  fugitifs 
(voir  La  France  protestante). 

Jean  Rousseau,  maître  chirurgien  de  la  rue  des  Vieux- Augus- 
tins,  fugitif  après  le  11  février  1687  {Ibid.  P  217),  et  attaché  à 
l'électrice  douairière  de  Saxe,  appartenait-il  à  la  même  famille  ?  On 
le  retrouve  à  Berlin,  en  1700,  avec  sa  femme,  six  enfants,  sa  belle- 
sœur  et  deux  parents  (Ms.  Dieterici).  Signalons  encore  la  nommée 
Rousseau,  nouvelle  convertie  du  quartier  Sainte-Opportune,  qui 
reçut  après  son  abjuration  un  secours  de  six  livres  (Fr.  7060  f''  i38}, 
et  un  petit  garçon  nommé  Richard  Rousseau,  sieur  des  Guaissières, 
natif  de  Nantes,  qu'on  avait  mené  à  Paris  sans  doute  pour  le  faire 
passer  à  l'étranger,  et  qu'Auzillon  conduisit  chez  les  jésuites  de  La 
Flèche  (Fr.  7o53  f»  116). 

Jacques  Rousseau,  chirurgien  de  Paris,  admis  à  la  cène  à  La 
Haye  en  1687,  devint  premier  valet  de  chambre  du  roi  de  Pologne 
et  se  retrouve  aussi  à  Berlin  en  1 700,  avec  sa  femme,  trois  enfants, 
sa  belle-mère  et  une  servante  (Ms,  Dieterici). 

•  Voir  la  préface  de  Clément  Marot  et  le  Psautier  huguenot. 


272  Révocation  de  V Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Elisabeth  Rousseau,  54  ans,  veuve  d'un  chirurgien,  assistée  en 
Angleterre  en  1708  et  i7o5. 

François,  Jacques  et  Jean  Rousseau  naturalisés  anglais  en  1682. 

RouvRAY  (M"'=  de),  voir  Villarnoul. 

RoYE  (De),  voir  II,  428. 

RozEL.  Le  25  septembre  1686,  l'exempt  Desgrez  arrêtait 
Joachim  Rozel  et  sa  femme,  et  conduisait  le  mari  au  Petit-Châtelet. 
Un  placet  adressé  par  la  femme  au  lieutenant  de  police  révèle  les 
souffrances  qu'ils  avaient  déjà  endurées  :  «Supplie  humblement 
Madelaine  Pitard,  femme  de  Joachim  Rozel,  native  de  Saint- Julien 
près  Mortagne  (Orne),  a  eu  le  malheur  de  prendre  naissance  de 
père  et  mère  de  la  R.  P.  R.,  et  encore  plus  d'avoir  contracté  mariage 
avec  ledit  Joachim  Rozel,  natif  de  Berville,  près  ladite  ville  de 
Mortagne  dans  le  pays  de  Perche,  il  y  a  dix  ans  ou  environ  à  Cha- 
renton».  Retirés  à  Berville,  ils  ont  été  obligés  de  revenir  à  Paris, 
«à  cause  de  la  charge  des  cavaliers  que  l'on  appelle  les  dragons, 
qui  ont  été  jusqu'au  nombre  de  dix  en  leur  maison,  l'espace  de  trois 
semaines,  où  ils  ont  consommé  tous  leurs  biens,  vendu  leurs  meubles 
et  les  ont  réduits  en  la  dernière  nécessité,  et  quoique  la  suppliante 
conseillât  audit  Rozel,  son  mari^  d'obéir  à  Dieu  et  au  roi  et  de  se 
réunir  à  l'Eglise  cathohque  et  romaine,...  ledit  Rozel  aurait  rejeté 
ses  remontrances,  persévéré  et  voulu  demeurer  dans  l'erreur,  la 
menaçant  de  l'abandonner  si  elle  s'en  séparait,  l'avait  obligée  de  le 
suivre  et  menée  à  Paris  avec  leur  famille  ».  Bien  qu'elle  ait  abjuré 
entre  les  mains  de  l'abbé  Varet,  elle  demeure  en  captivité  chez 
Duval,  sergent  à  verge,  et  demande  la  liberté  (Fr.  7o53  f"  418).  — 
Le  mari  abjura  aussi  au  Petit-Châtelet,  mais  inutilement  ;  car  voici 
comment  la  police  s'exprimait  sur  son  compte,  le  17  décembre  1686  : 

Joachim  Rozel,  homme  violent,  venu  de  province.  On  a  placé  ses  enfants. 
Sa  femme  s'est  retirée  en  son  pays;  ses  frères  sont  en  quelque  sorte  de 
démence.  Le  prisonnier  est  bon  à  enfermer  (Fr.  7o5i,  f"  241). 

Il  fut  envoyé,  par  ordre  du  28  janvier  1687,  au  château  de  Saumur, 
et  n'en  sortit  que  par  ordre  du  i"  octobre  1688  (O'  3i  et  Fr.  7o5i 
f"^  269,  285). 

Rozel  de  Beaumont,  voir  Beaumont. 

RuppiN  (Le  sieur  de),  relégué  à  Dijon  par  ordre  du  i3  janvier 
1686  (O'  3o).  Voir  Erman  et  Reclam,  III  passim. 


Emprisonnés  à  Paris.  278 

Sacrelaire  et  Sadier  furent  emprisonnés  à  Paris  en  1698  avec 
la  veuve  Baron,  pour  avoir  fait  sortir  des  enfants  du  royaume 
{Fr.  pr.,  IV,  365  a). 

Sadier.  Du  mariage  d'Isaac  Sadier,  pasteur  à  Compiègne 
(1649),  Chauny  (i653),  Eppes  (1666-1681),  et  de  Madelaine  Dyeure, 
naquit  à  Nogentel,  près  Château-Thierry,  Anne  Sadier,  qui  en  sortit 
fort  jeune.  On  ne  permit  pas  à  son  père  de  l'emmener  lorsqu'il  quitta 
la  France  à  la  Révocation;  mais  elle  s'efforça  de  le  rejoindre  et  fut 
emprisonnée  à  Arras,  Elle  y  abjura  le  16  février  1686  dans  l'église 
Sainte-Marie-Madelaine,  entre  les  mains  du  révérend  P.  Agathange 
de  Béthune,  prédicateur  capucin.  L'acte  d'abjuration,  signé  de 
l'évêque  Guy  de  Sève  de  Rochechouart,  est  daté  du  i3.  Non 
découragée  par  un  premier  échec,  Anne  se  préparait  à  faire  une 
seconde  tentative  lorsqu'elle  fut  arrêtée,  le  21  novembre  de  la 
même  année,  dans  l'officine  d'émigration  de  Beck  (O*  3o).  Elle  dit 
dans  son  interrogatoire  que  son  père  avait  été  quinze  ans  ministre 
chez  un  de  leurs  parents,  David  de  Proisy,  sieur  d'Eppes  près 
Laon;  qu'elle  avait  une  tante  appelée  M"**  Hoitre^  demeurant  à 
Faucoucourt  près  Laon,  et  un  oncle  à  Crespy-en-Laonnois,  nommé 
M.  de  Bièvre.  Elle  déclara,  en  outre,  qu'elle  était  restée  près  de  sept 
ans  à  Parfs  pour  suivre  un  procès,  et  qu'elle  avait  eu  l'honneur  de 
servir  quelque  temps  M"''  Chabot,  de  la  rue  des  Tournelles.  Son 
procès  fut  commencé;  mais  M"**  Chabot  fit  tous  ses  efforts  pour  la 
tirer  de  prison.  Anne  promit  d'être  bonne  catholique,  et,  le 
19  décembre,  elle  assura  sa  protectrice  qu'elle  tiendrait  parole 
(Fr.  7o55  f°^  3o,  82-34).  Toutefois  nous  trouvons  Anne  et  Marie 
Sadier  réfugiées  en  Brandebourg,  où  elles  placèrent  sur  l'État 
700  rixdales  (Erman  et  Reclam,  I,  323). 

Saint-Amand,  voir  Migeon. 

Saint-Germain.  Seignelay  écrivait  le  28  avril  1686  à  l'intendant 
Miroménil  : 

On  a  arrêté  à  Paris  la  nommée  Anne  Aubry,  femme  du  nommé  Saint- 
Germain,  perruquier  de  la  ville  de  Chàlons,  faisant  profession  de  la  R.  P.  R.  ; 
le  roi  veut  que  vous  avertissiez  son  mari  ou  ses  parents  de  la  faire  revenir  et 
de  s'en  charger,  moyennant  quoi  elle  sera  mise  en  liberté  après  qu'elle  aura 
fait  abjuration  (O  '  3o). 

Mademoiselle  de  Saint-Germain  (il  y  avait  à  Paris  une  famille 
protestante  de  ce  nom)  paraît  avoir  aussi  été  enfermée  en  1 700. 
«  Rien  n'est  mieux,  écrivait  Pontchartrain  à  D'Argenson,  le  21  avril, 

m  18 


274  Révocation  de  t Edit  de  Nantes  à  Paris. 

que  ce  que  vous  proposez  pour  l'instruction  de  cette  demoiselle; 
parlez-en  à  M""^  de  Parabère  de  la  manière  que  vous  l'entendrez  » 
(O'  44)- 

Saint-Gilles,  voir  La  Rochegiffart. 

Saint-Hilaire  (M"'^  de).  Judith  Frichet  avait  épousé  à  Charen- 
ton  (1648)  Pierre  de  Mormès,  seigneur  de  Saint-Hilaire,  lieutenant 
général  de  l'artillerie,  lequel  eut  le  bras  emporté  par  le  boulet  qui 
tua  Turenne,  et  fut  inhumé,  le  21  janvier  1680,  dans  le  cimetière 
des  Saints-Pères.  Malgré  l'illustration  de  son  mari  et  les  services 
qu'il  avait  rendus  à  la  France,  M""'  de  Saint-Hilaire  fut  arrêtée  par 
Desgrez,  le  i3  mars  1686,  et  menée  dans  le  couvent  des  Nouvelles- 
Catholiques  (Fr.  7o53  f°  168).  Sur  la  liste  du  17  décembre,  elle  est 
notée  comme  «assez  bien  disposée  présentement  »  (Fr.  7o5i  f"  246), 
et  sur  celle  du  premier  février  1687,  comme  encore  protestante. 
On  lui  avait  donné  pour  la  servir  M""=  Malchar,  nouvelle  convertie, 
et  elle  était  convenue  de  payer  600  livres  de  pension;  mais  elle  se 
ravisa  et  ne  paya  point.  D'après  La  France  protestante  (VII,  5ii  b), 
elle  serait  sortie  de  la  maison  de  la  rue  Sainte-Anne  sans  avoir  fait 
abjuration  *.  Le  2  août  1687,  nous  la  trouvons  en  compagnie  d'une  de 
ses  filles.  M""  de  Liambrune,  à  l'Arsenal  où  elle  demeurait,  et  fort 
suspecte,  ainsi  que  sa  dite  fille,  de  vouloir  passer  à  l'étranger.  Le 
12,  elle  fut  renvoyée  de  Liambrune  (près  Noyon)  à  Paris,  avec 
M""=  de  Clermont  d'Amboise,  son  autre  fille.  Cependant  on  lui 
confia,  l'année  suivante,  une  demoiselle  de  Villarnoul  qu'il  fallut 
expulser  peu  après,  et,  en  lôgS,  Marie-Bénédicte  de  Jaucourt  qui 
venait  d'abjurer.  Au  mois  de  mai  1698,  par  ordre  du  25  mars, 
Desgrez  lui  enleva  sa  petite  fille,  M""  de  Clermont  d'Amboise,  qu'il 
conduisit  aux  Nouvelles-Catholiques  (O'  42  et  Bullet.,  3"  sér.,  II, 
559).  En  1700,  elle  reçut  l'ordre  de  quitter  l'Arsenal  et  de  se  retirer 
dans  une  maison  de  campagne,  «parce  qu'elle  ne  faisait  pas  les 
devoirs  de  bonne  catholique  »  [Mercure  historique,  mai  1700, 
p.   5i8). 

M"'"  de  Saint-Hilaire  avait  deux  fils:  Armand,  né  en  i65i, 
auquel  son  père  céda  en  i665  sa  charge  de  lieutenant-général  de 
l'artillerie,  et  dont  le  Mercure  galant  annonçait  l'abjuration  en 
janvier  1686;  Pierre,  né  en  1657,  que  le  Mercure  historique  de 
juillet  1687  a  confondu  avec  le  père  dans  les  lignes  suivantes  : 
«Enfin  le  sieur  de  Saint-Hilaire,  personnage  connu   de  tous  les 

'  Nous  avons  rencontré  plusieurs  exemples  du  mcme  cas. 


Emprisonnés  à  Paris.  275 

gens  de  service,  et  qui  perdit  tin  bras  dans  la  même  occasion  oit 
M.  de  Tnrenne  fut  tue,  après  avoir  résisté  jusqu'ici  à  tous  les 
assauts  qu'on  lui  avait  donnés  pour  lui  faire  changer  de  religion, 
s'est  fatigué  du  couvent  où  il  était  renfermé,  de  sorte  qu'il  a  fait 
profession  de  la  R.  C.  Après  cela  il  ne  faut  point  douter  qu'on  lui 
rende  sa  charge  qui  lui  avait  été  ôtée,  et  qu'on  n'augmente  ses 
pensions.  iVIais  c'est  à  savoir  s'il  ne  fera  pas  comme  beaucoup 
d'autres,  qui,  après  avoir  satisfait  en  apparence  aux  ordres  de  la 
cour,  ont  épié  l'occasion  de  sortir  du  royaume.  Il  passe  chaque 
jour  beaucoup  de  ces  gens-là  en  Angleterre». 

Saint-Jean-de-Védas.  Louis  de  Sarret,  seigneur  de  Saint-Jean- 
de-Védas  (Hérault),  qui  avait  eu  pour  ministre  Arnaud  dit  le  jeune 
en  1673  et  1674,  essaya  de  recueillir  dans  son  château  les  débris 
de  l'Eglise  de  Montpellier;  mais  un  arrêt  du  14  juin  i683  lui 
défendit  de  faire  prêcher  ailleurs  que  dans  une  salle  de  ses  appar- 
tements, et  d'y  admettre  aucune  autre  personne  que  les  membres 
de  sa  famille  {Fr.  pr.,  2."  édit.,  \\\,  901).  Malgré  les  seize  compagnies 
de  dragons  venues  à  Montpellier,  à  la  fin  de  septembre  i685,  pour 
y  opérer  les  conversions,  il  restait  encore  des  protestants  dans  cette 
ville  le  3  octobre.  Louis  de  Sarret  avait  trouvé  moyen  de  s'enfuir 
sans  signer.  Il  sortait  de  Paris,  le  7,  et  se  dirigeait  vers  la  frontière, 
lorsque  Desgrez  l'arrêta  par-delà  Saint-Denis,  en  compagnie  du 
médecin  Bellory  (Fr.  7061  f°  269).  Il  fut  transféré  du  For-l'Évêque 
à  la  Bastille  par  ordre  du  4  novembre  (O*  3o}.  L'apostat  Brueys,  le 
curé  de  Saint-Germain-l'Auxerrois  et  les  sieurs  Pouget  et  Fagis, 
eurent  dès  le  18,  la  permission  de  le  voir,  et  M.  de  Besmaus 
écrivait  le  17  janvier  1686  qu'il  donnait  «quelque  espérance»  de 
conversion  (Fr.  7o53  f°  448).  D'Argenson  lui-même  lui  rendit  visite 
et  perdit  sa  peine  :  il  fallut  transférer  l'invincible  prisonnier  au 
château  de  Loches,  le  4  août  1687  ;  il  fut  expulsé  du  royaume  avec 
Th.  de  Béringhen  par  ordre  du  21  mars  1688.  Il  se  réfugia  en 
Angleterre. 

Saint-Laurent  (M""  de),  voir  Sainte-Hermine. 

Saint-Martin,  voir  II,  372. 

Saint-Paul,  mis  à  l'Hôpital-Général,  le  17  mars  1700,  pour 
avoir  tenté  de  faire  passer  à  l'étranger  la  demoiselle  de  Roche- 
moisin  (O'  44).  Nous  trouvons  en  Angleterre  un  Saint-Paul, 
enseigne  dans  l'armée  du  prince  d'Orange  (Agnew,  111,  i5i),  et  une 


276  Révocation  de  l'Èdit  de  Nantes  à  Paris. 

demoiselle   de  Saint-Paul,  membre   de  la  Société  dite  du   Poitou 
en  1718. 

Saint-Quentin.  Seignelay  écrivait  le  i"    mai  1686  à  M.   de 
Morangis,  intendant  : 

On  a  arrêté  à  Paris  [dès  le  29  avril  et  peut-être  un  peu  auparavant]  une 
fille  qui  dit  s'appeler  Rachel  de  Saint-Quentin,  être  née  en  Hollande,  venue  en 
France  depuis  dix-huit  ou  vingt  ans,  et  retournée  au  bourg  d'Ornessy,  élection 
de  Clamecy,  lieu  de  la  naissance  de  son  père,  qui  était  français  et  qui  avait 
épousé  une  hollandaise;  elle  dit  que  son  père  et  elle  se  sont  retirés  en  Hol- 
lande depuis  dix-huit  mois,  non  pour  fait  de  religion,  car  elle  prétend  être 
catholique,  mais  pour  jouir  des  biens  de  sa  mère.  Et  pour  justifier  qu'elle  est 
catholique,  elle  a  représenté  une  attestation  de  l'archevêque  de  Paris  par 
laquelle  il  est  certifié  que  Judith  Dufour  de  la  ville  de  Paris  a  fait  abjuration 
au  mois  de  décembre  i685,  ce  qui  parait  une  surprise,  et  il  y  a  apparence  que 
cette  fille  prétendait  sortir  du  royaume  sous  un  nom  supposé.  Je  vous  prie 
de  vous  faire  rendre  compte  par  quelqu'un  du  lieu,  si  on  connaissait  cette 
fille,  et  si  ce  qu'elle  a  déclaré  est  véritable  (O  '  3o). 

Saint-Seurin  (M"'^  de),  fille  de  Jean  Bretinauld,  sieur  du 
Plassay  ',  venue  à  Paris  avec  M"°  d'Orignac,  dans  le  dessein  de 
s'évader,  fut  arrêtée  par  ordre  du  28  mars  1686,  et  mise  à  l'Annon- 
ciade  de  Pincourt.  Le  19  novembre,  Seignelay  faisait  donner  avis 
à  la  supérieure  de  ce  couvent,  du  commerce  qui  existait  entre 
M"'=  de  Saint-Seurin  et  M"'^  d'Orignac,  enfermée  aux  Nouvelles- 
Catholiques.  Le  17  décembre,  M'"^  de  Saint-Seurin  était  notée 
comme  ne  donnant  «  aucune  espérance  de  conversion  »,  et  faisant 
«beaucoup  de  peine  à  la  communauté»  (Fr.  7o5i  f°  253).  Le  9  jan- 
vier 1687,  Seignelay  ordonnait  qu'on  payât  sa  pension  sur  les  biens 
de  ses  père  et  mère;  le  28,  on  la  mit  à  la  Bastille,  d'où  elle  fut 
transférée,  le  4  août,  au  château  de  Nantes.  Le  12  novembre, 
Seignelay  écrivait  au  comte  de  Morveaux:  «La  demoiselle  de 
Saint-Seurin,  détenue  à  Nantes,  ayant  du  bien  à  Saint-Jean- 
d'Angely  suffisamment  pour  la  faire  subsister.  Sa  Majesté  donnera 
ordre  de  faire  payer  800  livres  par  an  pour  elle  et  une  fille  catho- 
lique, que  vous  lui  donnerez,  s.  v.  p.,  pour  la  servir.  Elle  fut  pro- 
bablement expulsée  du  royaume  en  1688. 

Pour  une  demoiselle  La  Motte-Fouqué  de  Saint-Seurin  enfermée 
à  Lyon,  voir  Biillei.,  S'^'  sér.,  VI,  i33. 

Sainte-Hermine  (Les),  voir  II,  4o5. 

«  Auquel  son   gendre  [.a  Motte-Fouqué,       avait  vendu  les  baronnics  de  Saint-Seurin 

et  de  Tonnay-Boutonnc,  en  Saintonge. 


Emprisonnes  à  Paris.  211 

Salmon  (Thérèse),  âgée  de  3o  ans,  évadée  de  la  maison  des 
Nouvelles-Catholiques,  mise  à  l'Hôpital-Général,  par  ordre  du 
6  octobre  1699  (O^  48).  D'Argenson  émettait  le  22  octobre  1702, 
l'avis  qu'on  pouvait  la  rendre  à  ses  parents  (Ms.  Clairambault  614 
f'  112). 

Salomon  (M"^),  voir  Maulard. 

Salve  (De),  pasteur  du  Désert,  voir  II,  566. 

Sandras,  voir  Pigeon. 

Sanson,  voir  Pers. 

Saponay.  Le  14  février  1686,  Seignelay  ordonnait  à  La  Reynie 
d'arrêter  le  comte  et  la  comtesse  de  Saponay,  et  de  mettre  l'un,  à 
la  Bastille,  et  l'autre,  dans  un  couvent.  Cet  ordre  concernait  très 
probablement  les  parents  des  deux  demoiselles  inhumées  à  Paris 
en  1660  et  1682,  c'est-à-dire  Josué  de  Vieilmaisons,  sieur  de 
Saponay  (Aisne),  et  Madelaine  de  Lanfernat,  sa  femme. 

Le  21  octobre  de  la  même  année  1686,  La  Reynie  écrivait  à 
Harlay  :  «  Le  vicomte  de  Saponay  et  sa  femme  ont  abjuré  au 
Marais  pour  n'être  pas  mis  à  la  Bastille  et  au  couvent»  (Fr.  17421 
f°  47).  Le  vicomte  devait  être  Jean-Jacques  de  Vieilmaisons,  qui 
avait  épousé  Marie  de  Vieilmaisons,  de  la  branche  de  Cus,  dont  il 
eut  deux  filles  jumelles,  Madelaine-Elisabeth  et  Marie-Anne,  bap- 
tisées à  Charenton  en  1675.  Ce  sont  elles  sans  doute,  qui,  vingt- 
trois  ans  plus  tard,  furent  mises  aux  Nouvelles-Catholiques,  par 
ordre  du  14  août  1698,  et  qui  témoignèrent  assez  de  fermeté  pour 
que  Pontchartrain  écrivît,  le  27,  à  D'Argenson  :  «  Si  les  [deux] 
demoiselles  de  Saponay  ne  changent  point  de  disposition  sur  le  fait 
de  la  R.,  le  roi  donnera,  lorsque  vous  le  jugerez  à  propos,  des 
ordres  pour  les  faire  enfermer  dans  quelque  château».  Un  autre 
billet  du  même  au  même  semble  indiquer  que  la  résistance  était 
moins  vive  à  la  fin  de  l'année:  «2  décembre  1698.  Vous  pouvez 
faire  sortir  de  la  maison  des  Nouvelles-Catholiques  la  demoiselle 
de  Vieilmaisons,  pour  la  sollicitation  de  son  procès»  (O'  42).  — 
Notons  encore  la  fugitive  Marie  de  Vieilmaisons,  qui  abandonna 
une  rente  de  2000  livres. 

Saporta  (M"'^  de),  voir  Petit. 

Sasserie.  Les  Extraits  des  Registres  de  Charenton  ne  men- 
tionnent que  Jean  Sasserie,  sieur  du  Clos-Roger,  inhumé  en  1678, 


278  Révocation  de  l'Édit  de.  Nantes  à  Paris. 

à  l'âge  de  quarante  ans,  en  présence  de  ses  frères  Alexandre  et 
Jacob^  sieur  de  La  Plaine. 

Jeanne  Sasserie^  fugitive  conduite  par  les  guides  Lamotte  et 
Langrand,  arrêtée  près  du  Bourget,  par  Auzillon,  le  4  octobre  1686, 
appartenait  sans  doute  à  la  même  famille.  Un  proposant  l'accom- 
pagnait dans  sa  fuite.  Malgré  son  abjuration,  elle  fut  transférée  au 
château  d'Angers,  par  ordre  du  23  janvier  1687  (O'  3i  et  Fr.  yoSr 
£"=241,  264,  285). 

Alexandre  se  réfugia  en  Angleterre,  où  il  présentait  au  bap- 
tême en  i683  avec  M"''  ou  M™'=  Seignoret,  Alexandre,  fils  de  Phi- 
lippe Guide.  Il  avait  épousé  Marie  Beauchamp,  et  obtint  en  i685 
l'autorisation  nécessaire  pour  construire  un  temple  à  Thorpe  le 
Soken  (De  Schickler,  Egl.  du  Refuge,  II,  349). 

Sault  (De).  On  lit  dans  les  Mémoires  de  Foucault,  à  une  date 
antérieure  au  6  septembre  i685:  «Le  sieur  de  Sault,  gentilhomme 
de  Béarn,  a  été  mis  à  la  Bastille  pour  mauvais  discours,  par  mon 
avis  ». 

Sauvage  (Isaïe),  voir  Bonnaire. 

ScALBERGE,  médecin  de  Chartres,  était  rendu  à  la  liberté  en 
1695,  tandis  que  ses  filles  étaient  envoyées  à  l'abbaye  de  Saint-Cyr 
et  dans  un  couvent  de  Nogent-le-Rotrou.  En  1700,  le  père  était  de 
nouveau  emprisonné. 

ScELLiER  (Pierre).  Seignelay  écrivait  à  La  Reynie,  le  18  octobre 
1689,  de  tirer  de  la  Bastille  trois  particuliers  du  village  de  Conte- 
ville  qui  y  avaient  été  conduits  depuis  peu,  c'est-à-dire  le  25  sep- 
tembre. L'un  d'eux  s'appelait  Bouille;  un  second,  relâché  seulement 
le  i3  novembre,  s'appelait  Pierre  Scellier;  le  nom  du  troisième 
n'est  pas  indiqué  {Arch.  Bast.,  IX,  166-173). 

ScHENŒuvRE  (M""*).  Mandée  devant  le  procureur-général, 
M'"'^  Schenœuvre,  femme  d'un  marchand,  ne  s'était  laissé  ni  convertir 
ni  intimider;  le  magistrat  crut  que  la  prison  serait  plus  efficace  et 
fit  part  de  son  dessein  à  La  Reynie,  qui  lui  répondit  le  27  décembre 
i685: 

Je  suis  très  persuadé,  Monsieur,    que  ce   que  vous  jugerez  nécessaire  à 
l'égard  de  la  femme  de  Schenœuvre  ne  saurait  produire  qu'un  très  bon  effet. 

En  vertu  d'un  ordre  du  3o,  la  dame  fut  mise  à  la  Bastille 
(O'  29  et  Fr.  17420  f"^  207,  211),  dont  elle  ne  sortit  que  par  ordre 
du  29  août  1686  {Arch.  Bast.,  VIII,  342). 


Emprisonnes  h  Paris.  279 

Sécherye  (Le  sieur  de),  mis  à  la  Bastille  le  i5  avril  1686 
(O'  3o)  avec  Prévost  Pesson;  ils  en  sortirent  ensemble  le  4  juillet 
suivant  (Ravaisson,  VIII,  882). 

Segray  (Ésaïe  Ledet,  seigneur  de),  voir  II,  532. 

Sehut  ou  Seheult'.  Trois  orfèvres  de  ce  nom  obtinrent  du 
roi,  grâce  à  l'abjuration,  la  permission  d'ouvrir  boutique  à  Paris  • 
Abraham,  en  1682;  Jacques  et  Pierre,  en  1686^.  Un  quatrième, 
Jean,  quitta  la  France  avant  la  Révocation  et  fut  naturalisé  anglais 
le  18  janvier  i683. 

Pierre,  orfèvre  de  la  rue  Neuve-des-Fossés  au  faubourg  Saint- 
Germain,  n'abjura  vers  la  fin  de  i685  qu'après  avoir  été  mandé 
dans  les  bureaux  de  la  police.  La  France  protestante  (2*=  édit., 
IV,  5o6)  fait  de  lui  deux  personnages  (Pierre  Sehin  et  Pierre  Féhut), 
qu'elle  range  avec  Madelaine  Sehin  parmi  les  cinq  joailliers  pari- 
siens (il  y  en  eut  davantage)  qui  allèrent  demander  la  liberté  de 
conscience  aux  pays  étrangers.  Cependant  l'Etat  des  fugitifs  dressé 
le  8  février  1687,  porte  ce  qui  suit:  «Madelaine  Sehut,  âgée  de 
vingt-six  ans,  fille  de  Pierre  Sehut,  orfèvre,  s'est  retirée  d'avec  ses 
père  et  mère  et  est  passée  en  Hollande.  Il  y  a  apparence  que  c'a 
été  du  consentement  de  ses  père  et  mère,  quoiqu'ils  disent  que  non, 
et  qu'elle  leur  a  emporté  la  valeur  de  plus  de  Sooo  livres  »  (Fr.  7060 
fS). 

Jacques  fut  naturalisé  anglais  le  20  mars  1686,  et  Matthieu  en 
1687  (Agnew,  41,  45). 

En  cette  même  année,  Jean,  autre  fugitif  de  Paris,  fut  arrêté  à 
Calais,  au  moment  où  il  allait  s'embarquer  avec  sa  femme  (Tourlet, 
invent.  TT). 

L'orfèvre  parisien  Tertullien  Sehut  se  réfugia  à  Berlin  où  on 
le  trouve  dès  1698  (Ms.  Dieterici).  Au  mois  de  juin  1700,  sa  femme 
et  ses  quatre  enfants,  partis  pour  le  rejoindre,  furent  arrêtés  à 
Valenciennes  et  ramenés  à  Paris,  par  ordre  du  10;  on  mit  les  deux 
garçons  aux  Nouveaux-Catholiques,  les  deux  filles  aux  Nouvelles- 
Catholiques,  et  la  mère  à  la  Bastille,  d'où  elle  écrivait  à  son  mari 
le  5  juillet  : 

Depuis  dix-huit  jours  je  suis  enfermée  dans  une  tour  où  je  n'ai  la  liberté 
de  voir  ni  parents,  ni  amis,  ni  de  parler  à  personne  qu'à  la  personne  qui  m'ap- 
porte à  manger,  dont  je  n'en  goûte  guère,  et  si  ce  n'était  que  se  serait  offenser 

■  Le  nom  de  Sehut,  qui,  en  patois  pi-  2  Arch.  Nation.,  K  1271  ancien,  qui  doit 

cord,  signifie:    sureau,   est   encore   porté       être  '243  nouveau, 
actuellement  par  plusieurs  familles. 


28o  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Dieu,  je  ne  mangerais  point  du  tout.  Et  je  passe  les  jours  et  la  plus  grande 
partie  des  nuits  à  pleurer  et  à  lamenter  mon  malheur,  qui  ne  finira  pas  si  tôt 
à  ce  que  je  puis  voir,  à  moins  que  tu  ne  prennes  la  résolution  de  revenir  en 
France  pour  faire  la  volonté  du  roi  en  tout  ce  que  l'on  te  dira,  de  te  faire  bon 
catholique  et  moi  aussi,  afin  que  l'on  nous  remette  ensemble  et  que  l'on  nous 
donne  notre  pauvre  petite  famille.  Ainsi,  mon  cher  mari,  consulte-toi  bien  si  tu 
veux  me  tirer  d'ici,  que  voilà  le  parti  que  tu  as  à  prendre;  car  autrement  je 
puis  dire  que  je  suis  privée  du  plaisir  de  te  voir  pour  toujours...  et  que  je  suis 
une  femme  perdue. 

La  police  garda  cette  lettre  qui  n'indiquait  pas  au  destinataire 
le  moyen  pratique  de  rentrer  en  France,  et  remit  à  la  prisonnière 
un  modèle  tout  fait  qu'elle  n'eut  qu'à  copier.  Après  quoi  on  lui 
permit  de  voir  Abraham  Seheult,  de  la  rue  Saint-André-des-Arts, 
parent  de  son  mari,  Chenel,  de  la  rue  Saint-Louis,  et  à  deux 
reprises  la  supérieure  des  Nouvelles-Catholiques  (Arsen.,  F.  Bast., 
10524).  Celle-ci  demandait  à  être  débarrassée  des  deux  filles;  mais 
Pontchartrain  lui  ordonna  le  17  novembre  de  les  garder  (O'  44). 
D'après  les  ms.  Dieterici,  M™'=  Seheult  et  un  de  ses  enfants  étaient  à 
Berlin  à  la  fin  de  1700.  Le  28  juillet  de  la  même  année,  Louis 
Seheult  adressait  à  sa  mère,  restée  en  France,  une  lettre  datée  de 
Nordholland,  à  laquelle  son  père  ajoutait  une  page  où  il  avertissait 
sa  compagne  qu'il  allait  partir  pour  Londres  (Arsen.,  F.  Bast.  10524). 
Nous  ne  savons  s'il  s'agissait  de  Tertullien  ou  de  quelque  autre. 
En  1710,  Louise  Odry,  femme  d'un  Sehut  réfugié,  obtint  la  permis- 
sion de  vendre  une  propriété,  permission  qu'on  n'accordait  qu'aux 
nouveaux  convertis  dont  la  conversion  ne  paraissait  point  suspecte. 

Jacques-Tertullien  et  Pierre-Daniel  Seheult  (Seheult?)  faisaient 
abjuration  à  Londres,  le  premier,  le  24  juillet  1709;  le  second,  le 
i3  mars  1711  {Proceedings,  juillet  1890. 

Sénegat  (Paul)  marchand  de  la  rue  de  la  Chanverrerie,  fils  de 
David,  du  Pont  de  Larn,  épousa  en  1669  Olympe  Fouquet,  fille  de 
Jean,  orfèvre,  et  de  Marie  Noiret,  qui  lui  donna  plusieurs  enfants, 
dont  un  seul  est  mentionné  dans  les  extraits  des  registres  de  Cha- 
renton.  Invité  comme  négociant  de  la  seconde  catégorie  à  se  rendre 
chez  Seignelay  le  14  décembre  i685,  il  n'y  alla  point  (Fr.  7052 
f°  223).  Il  fallut  pourtant  qu'il  abjurât.  Sa  femme  ne  l'imita  le  9  jan- 
vier que  grâce  à  la  dragonnade  et  ne  tarda  pas  à  s'enfuir.  Une  de 
ses  filles  la  rejoignit  bientôt,  et  au  mois  de  février  1687,  un  com- 
missaire de  police  dénonçait  le  mari  comme  préparant  aussi  son 
départ,  en  convertissant  une  partie  de  ses  marchandises  en  argent 
ou  en  billets.  Empêché  par  la   surveillance  dont  il  était  l'objet,   il 


Emprisonnes  à  Pans.  281 

favorisait  l'évasion  de  ses  coreligionnaires,  et  fut  pour  ce  motif 
envoyé  au  château  de  Ham,  où  il  demandait  la  liberté  dans  les 
premiers  jours  de  1701.  Il  lui  fut  répondu  qu'il  ne  serait  relâché 
qu'après  avoir  donné  des  marques  d'une  véritable  conversion  (O  248). 
Le  galérien  Jean  Sénegat,  né  aussi  à  Pont  de  Larn,  appartenait 
évidemment  à  la  même  famille,  peut-être  même  était-il  frère  de 
Paul. 

Sequeville,  voir  Du  Tens. 

Serguières  (Jacques),  de  Rougen  en  Languedoc,  guide,  arrêté 
par-delà  Saint- Denis  conduisant  six  personnes  en  Cambrésis 
(notamment  Pierre  Carrière  et  Renée  Talas),  fut  mis  au  Grand- 
Châtelet  le  3o  novembre  1686  (O'  3o  et  Fr.  7o5i  f°=  269,  295),  et 
condamné  aux  galères  le  4  décembre  suivant.  Les  hommes  furent 
envoj'és  à  la  Tournelle  et  la  femme,  à  la  Salpétrière  (Reg.  d'écrou 
du  Palais  de  justice).  Serguières,  n°  8976,  sur  la  Sirène  à  Saint- 
Malo  en  1698,  sur  l'Héroïne  en  1707.  Mort  à  la  peine  le  10  janvier 
1711. 

Serres  (De).  A  la  fin  de"i686,  un  gentilhomme  nommé  D'An- 
gennes  donnait  avis  à  Seignela}'  qu'il  avait  connu  des  guides  pendant 
son  séjour  en  Hollande,  entre  autres,  le  sieur  de  Serres,  baron 
flamand.  Il  ajoutait  que  de  Serres  et  Haller  étaient  arrivés  à  Paris 
depuis  douze  ou  quinze  jours,  munis  de  passeports  de  Gand,  afin 
d'emmener  hors  du  royaume  des  coreligionnaires  qui  avaient  fait 
consigner  à  Amsterdam  3ooo  livres  pour  le  prix  de  leur  passage,  et 
que  le  départ  devait  s'effectuer  dans  trois  ou  quatre  jours.  Il 
offrait  non  seulement  de  les  observer  et  de  les  suivre  jusqu'à  la 
frontière,  mais  de  les  arrêter  si  on  voulait  bien  lui  en  donner  l'ordre 
(Fr.  7o5o  f"  260).  Grâce  à  cette  dénonciation,  le  baron  de  Serres, 
fils  d'un  vivandier  de  l'armée  d'Espagne  et  fort  déterminé  à  tout 
faire  pour  de  l'argent,  fut  arrêté  à  Saint-Denis,  conduisant  un 
homme  et  une  femme.  Arrêté  une  première  fois  à  Lille,  il  avait 
réussi  à  se  tirer  d'affaire  par  ses  beaux  discours.  A  Paris,  on  le 
lâcha  moins  aisément.  Mis  au  Petit-Chàtelet  le  17  janvier  1687,  il 
demandait  le  5  février  «quelque  subsistance»  ;  le  19,  il  se  plaignait 
d'être  injustement  détenu  et  suppliait  La  Rejmie  de  hâter  son  juge- 
ment, «étant  destitué  de  tout  secours  humain».  Il  se  disait  gentil- 
homme et  cependant  réduit  à  vivre  comme  le  dernier  des  malheu- 
reux. Il  ne  fut  relâché  que  par  ordre  du  28  octobre  1688  (O*  3i,  82 
et  Fr.  7o5i  f^  287  et  7o53  f'=  19,  146). 


282  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

C'est  très  probablement  d'un  autre  personnage  qu'il  est  question 
dans  les  ordres  suivants  adressés  par  Pontchartrain  à  D'Argenson  : 

14  octobre  1697.  Quant  aux  nommés  Rouillon,  De  Serre  et  Francien,  qui 
sont  à  Vincennes,  il  faut  travailler  à  leur  procès  aussi  diligemment  que  la  pro- 
cédure judiciaire  le  peut  permettre. 

3o  octobre  1697.  Il  faut  juger  avec  rigueur  le  procès  des  nommés  Francion 
et  De  Serre,  puisque  leur  opiniâtreté  dans  leur  religion  les  rend  indignes 
d'aucuns  égards,  et  vider  cette  affaire  le  plus  tôt  que  vous  pourrez. 

Un  sieur  Serres  et  sa  femme,  nouveaux  convertis,  âgés  de 
quatre-vingts  ans,  et  assistés  jusque-là  par  le  consistoire  de  Cha- 
renton,  reçurent  en  1686  le  prix  de  leur  conversion  (O'  3o). 

Sevet  (Jeanne),  vieille  femme,  de  Bersy  en  Poitou,  fugitive 
arrêtée  au  Bourget  le  9  septembre  1686,  en  compagnie  de  Jean 
Chabrol,  de  Thouars,  de  Coignard,  de  Rouen,  et  du  guide  Vertot 
{Arch.  Bast.,  VIII,  424). 

Simon.  Par  une  lettre  du  3  mars  1687,  Seignelay  informe  Harla}' 
que  Daniel  Simon,  marchand  du  bourg  d'Espence,  condamné  aux 
gai-ères  et  écroué  à  la  Tournelle,  a  fait  présenter  au  roi  un  placet 
affirmant  qu'il  a  fait  abjuration  dans  les  prisons  de  Sainte-Menehould 
(0'3i).  C'en  fut  assez,  Simon  fut  mis  en  liberté  par  ordre  du  10  avril 
(Fr.  17421  f'^^'  iSy  et  lyS),  ainsi  que  Jonathan  Grinfils,  maître  de 
navire  anglais,  aussi  détenu  à  la  Tournelle,  qui  se  sauva  par 
l'abjuration. 

Michel  Simon  ne  sortit  de  la  Conciergerie,  au  mois  de  novembre 
i685,  que  pour  y  être  réintégré  bientôt  après. 

Edmée  Simon,  mise  au  Grand-Châtelet  le  28  février  1687 
(Fr.  7o5i  f°  238). 

François  Simon,  savetier,  reçut  12  livres  pour  prix  de  son  abju- 
ration (Fr.  7o5o  f"  i38). 

SoNNiN  (1^""=),  voir  Heck. 

SoRET  (Anne  Gossevin,  femme  de  Pierre)  ayant  abjuré  le 
16  février  1686  et  fait  sa  communion  pascale  en  l'église  Sainte-Croix 
de  Cambray,  partit  ensuite  avec  les  Delahaye  pour  aller  chercher  à 
l'étranger  son  mari  fugitif;  elle  fut  arrêtée  en  chemin  et  mise  à  la 
prison  de  l'Abbaye  le  16  septembre  (Fr.  7o5r  f"  280  et  7o53  f"  4g5). 

SouciiAY  DES  BouiXAYS  (IVIaric)  et  sa  sœur  furent  enfermées 
dans  un  couvent  en  1686.  Elles  étaient  sans  doute  sœurs  de  Paul 
Souchay,    marchand,   fils  de  Paul,   sieur  des  Aulnais,    ancien   de 


Emprisonnés  à  Parts.  283 

Dangeau  en  1681,  qui  épousait  à  Charenton,  en  i683,  Marie-Anne 
Guérin,  fille  d'Antoine,  ancien  ministre  de  Bois-le-Roi,  en  présence 
de  Mesnard,  ministre,  oncle  de  l'épouse. 

SouLARD  (M™^).  Les  listes  dressées  aux  Nouvelles-Catholiques 
le  14  décembre  1686  et  le  i"^''  février  suivant,  mentionnent  M'"'=  Souil- 
lard  ou  Souillât  comme  n'aj^ant  encore  «  ni  confessé  ni  communié  ». 
Il  s'agit  probablement  de  Marie,  fille  du  peintre  Samuel  Bernard 
et  sœur  du  célèbre  financier,  laquelle  épousa  en  premières  noces 
(1670)  Thomas  BouHaj^,  procureur  au  Parlement,  et  en  secondes 
noces  (16791  Etienne  Soulard,  banquier.  C'est  le  même  Soulard  qui, 
revenu  d'Angleterre  avec  sa  troisième  femme,  anglaise,  fut  mis  à  la 
Bastille  comme  suspect  le  i"  juin  1697,  par  ordre  du  29  mai,  et  au 
sujet  duquel  Pontchartrain  écrivait  à  D'Argenson  le  3  octobre  : 

Puisque  Soulart  (beau-frère  de  Samuel  Bernard  et  de  M.  Hébert  de  ]a 
compagnie  des  Indes)  ne  se  trouve  point  coupable,  il  faut  essayer  de  le 
convertir;  voj-ez  si  vous  y  pourrez  parvenir. 

On  y  parvint  sans  trop  de  peine:  après  avoir  abjuré  «  de  bonne 
foi  »,  dit  Du  Junca,  et  communié  dans  la  chapelle  de  la  Bastille, 
Soulart  fut  relâché  par  ordre  du  20  novembre  (O*  41  et  Arcli. 
Bast,  X,  i53). 

Louis  Soullard  fut  naturalisé  anglais  le  20  mars  1686.  Un  Souil- 
lard  et  sa  femme  réfugiés  étaient  à  Berlin  en   1698  (Ms.  Dieterici). 

SouLET.  Le  i5  janvier  1686,  le  commissaire  Dyeure  informait 
La  Reynie  que  Jérôme-Joseph  et  Charles  Soulet,  fils  d'un  ci-devant 
avocat  au  Conseil,  venaient  d'abjurer  entre  les  mains  de  Baillot, 
curé  de  Saint-Landry.  Le  père,  ajoutait-il,  donne  quelque  espérance 
(Fr.  7o5i  f'"  85).  Ce  dernier  était  Joseph  Soulet,  originaire  de 
Tours,  marié  en  1645  à  Anne  Theveneau,  fille  de  feu  Etienne,  pro- 
cureur au  Parlement,  et  de  Marie  Marchant.  Leur  fille  Marthe  avait 
épousé  en  1677  Pierre  de  Mazel  (voir  ci-dessus  p.  2i5}.  Les  espérances 
conçues  par  les  convertisseurs  étaient  prématurées;  la  dragonnade 
même  ne  put  vaincre  l'antipathie  de  M.  et  de  M""  Soulet  pour  la 
religion  catholique;  il  fallut  que  Seignelay  ordonnât  le  14  février 
de  mettre  le  mari  à  la  Bastille  et  la  femme  dans  un  couvent.  En 
voyant  arriver  la  police  chargée  de  l'arrêter,  M""^  Soulet  abjura  sur- 
le-champ.  Soulet  se  laissa  conduire  à  la  Bastille;  mais,  dès  le  21,  il 
était  dans  les  mêmes  dispositions  que  Masclari,  fils  de  l'ancien  de 
Charenton,  c'est-à-dire  résolu  à  faire  ce  qu'on  exigeait  de  lui.  Il  • 
abjura  le  24  à  la  Bastille,  entre  les  mains  du  curé  de  Saint-Benoît 
(Fr.  17421  fo^  47,  48),  et  fut  relâché  par  ordre  du  lendemain  (O'  3o). 


284  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 

SouNiN  (Marguerite  de  Beusze,  femme),  mise  à  la  Bastille  1699 
(Fr.  /,-.,  X,  436.) 

SouRY  (La  nommée),  mise  au  Grand-Châtelet  pour  la  R.  le 
25  juin  1686  (Fr.  7061  f°^  275,  283). 

SousTELLE  (Galéot  de  Cambis  ou  de  Combis,  seigneur  de), 
d'abord  militaire,  puis  pasteur  à  Romorantin,  avait  épousé  en  1649 
sa  cousine-germaine  Marie  de  Villeneuve.  Il  ne  lui  fut  pas  permis 
d'emmener  ses  enfants,  lorsqu'il  partit  pour  l'exil  {Fr.  pr.,  2"  édit., 
III,  643  et  I,  63).  La  demoiselle  de  Soustelle,  dénoncée  le  22  avril 
1686,  comme  étant  venue  à  Paris  chercher  l'occasion  de  sortir  du 
royaume  (O  '  3o),  était  sans  doute  sa  fille.  Elle  ne  dut  pas  tarder  à 
être  arrêtée.  Une  demoiselle  de  Soustelle,  détenue  chez  les  Ur- 
suhnes  d'Orléans,  n'en  sortit  que  par  ordre  du  2  août  1690. 

Stoudal.  Le  18  avril  1686,  Auzillon  arrêtait  à  Bondy  le  guide 
suisse  Jean-Jacques  Stoudal,  conduisant  Susanne  Mutel,  fille  du 
ministre  de  Coucy-la-ville.  Le  lendemain,  le  prisonnier  fut  trans- 
féré du  Grand-Chàtelet  au  château  de  DouUens,  d'où  il  s'évada  au 
mois  d'août  1688  (O  '  3o,  82  et  Fr.  7o53  f-^  374.) 

SuAU  (De).  Au  nombre  des  gentilshommes  du  Limousin  se 
trouvait  Suau,  «  fameux  huguenot  fort  attaché  à  sa  religion  »,  dit 
l'intendant  De  Gourgues,  et  dont  la  maison,  située  sur  les  confins 
du  Poitou,  «  était  une  petite  Genève  ».  Il  y  avait  un  exercice  et 
retira  chez  lui  Amblard,  pasteur  de  Saint-Claux,  quand  le  culte  eut 
été  interdit  dans  cette  localité  voisine.  Nommé  baptiseur  par  l'in- 
tendant^ Amblard  n'en  tint  compte  et  refusa  d'en  faire  les  fonctions, 
sous  prétexte  qu'il  était  au  service  du  sieur  de  Suau  '.  L'intendant 
se  plaignit  que  la  résistance  de  cette  famille  empêchait  la  conversion 
du  reste  des  protestants,  et  fit  entendre  des  menaces  dès  le  mois 
de  juillet  i685.  Au  mois  d'octobre,  il  reçut  l'ordre  d'arrêter  Suau 
et  le  sieur  de  Londigny  ou  de  Louvigny,  autre  huguenot  zélé,  et 

'  I.a  suppression  du  ministère  entraînant,  ignorants,  les  moins  hiabiles  et  les  moins 
dans  l'esprit  du  roi,  le  danger  de  la  dnm-  accrédités,  afin  que  l'on  prît  moins  de 
nation  pour  les  enfants  morts  sans  bap-  conliance  en  eux».  N'admettant  pas 
tême,  le  conseil  d'Ktat  rendit,  au  mois  de  l'absolue  nécessité  du  baptême,  les  pas- 
mai  ifi85,  un  arrêt  portant  qu'il  serait  leurs  refusèrent  avec  empressement  ce 
choisi  un  certain  nombre  de  pasteurs  ministère  tronqué,  se  laissèrent  condam- 
chargés  uniquement  de  baptiser  sans  ner  à  l'amende  et  à  la  prison,  et  passèrent 
faire  aucune  autre  fonction  et  qu'on  cm-  à  l'étranger  plutôt  que  de  se  plier  aux 
pécherait  soigneusement  de  visiter  les  fantaisies  et  aux  caprices  du  royal  fana- 
malades.  Colbert  de  Croissy  recomman-  tisme. 
dait  à  De  Gourgues  de  <i préférer  les  plus 


Emprisonnés  à  Paris.  285 

de  les  envoyer  au  château  d'Angoulême  ;  mais  tous  deux  s'étaient 
absentés  à  temps,  et  M™<=  Suau,  présidant  le  culte  dans  sa  maison,  y 
donnait  asile  à  des  protestants  de  La  Rochefoucauld.  De  Gourgues 
lui  envoya  une  garnison,  dans  l'espoir  que  la  crainte  du  pillage  et 
de  la  ruine  ferait  revenir  le  fugitif,  et  mit  sa  fille  aux  Nouvelles- 
Catholiques  d'Angoulême,  d'où  elle  ne  sortit,  la  petite  vérole  s'y 
étant  déclarée,  que  pour  être  confiée  aux  Ursulines,  qui  réclamèrent 
bientôt  l'assurance  du  paiement  de  sa  pension.  De  Gourgues 
écrivait  le  3o  novembre  que  Suau  et  Londigny  se  tenaient  cachés 
à  Paris.  Colbert  de  Croissy  lui  répondit,  le  20  décembre,  que  le  roi 
venait  de  donner  l'ordre  de  mettre  Suau  à  la  Bastille,  et  approuvait 
la  conduite  tenue  à  l'égard  de  sa  fille.  Une  lettre  du  3  février  1686 
nous  montre  M"^  Suau  prisonnière  et  continuant  à  résister  aux 
sollicitations  du  chevalier  de  Villefort,  qu'il  fallut  remplacer  par  un 
autre  convertisseur.  (Papiers  Bordier,  Biblioth.  du  prot.) 

SusDAT,    Suisse,    mis    au    Grand-Chàtelet    le    1'='^   mai    1686 
(Fr.  7o5i  f°  299). 


Talas  (Renée),  fugitive  arrêtée  par  Desgrez  le  4  septembre 
1686^  condamnée  le  4  décembre  à  être  rasée,  enfermée  à  perpétuité 
et  ses  biens  confisqués  (Reg.  d'écrou  du  Palais  de  Justice).  Elle 
donna  des  marques  de  constance  qui  déplaisaient  fort  à  Seignelay. 
Aussi  écrivait-il  le  8  novembre  à  La  Reynie  : 

A  l'égard  de  la  nommée  Talas,  le  roi  veut  que  vous  fassiez 
incessamment  exécuter  le  jugement  rendu  contre  elle,  étant 
important  d'ôter  de  devant  les  yeux  des  autres  prisonniers  un 
exemple  pareil  (O  '  3o  et  Fr.  7o5i  f°  269).  On  la  mit  à  la  Sal- 
pétrière. 

Tallemant.  Gédéon-Tallemant  des  Réaux,  célèbre  auteur  des 
Historiettes,  avait  épousé  sa  cousine  Elisabeth  de  Rambouillet,  qui 
lui  donna  trois  filles,  dont  une  seule  vivait  encore  en  i685.  Pro- 
testante plus  fervente  que  son  père  et  sa  mère,  qui  abjurèrent  sans 
grande  difficulté  (le  père  dès  le  17  juillet  i685),  elle  fut  enfermée 
dans  un  couvent  par  ordre  du  27  mars  1686,  et  expulsée  du 
royaume  le  21  mars  1688  (O  '  82).  Elle  se  retira  en  Angleterre. 
Son  oncle  Paul  Tallemant,  sieur  de  Lussac,  avait  quitté  la  France 
et  gagné  la  Suisse  dès  i685  {Bullet.  IX,  345).  Il  était  en  1695 
bourgeois  de  Vevey. 

Son  cousin-germain  François  Tallemant  montra  le  même  zèle 


286  Revocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

et  la  même  résolution.  Inutilement  enfermé  au  Chàtelet  le  i'"'  août 
1686,  puis  dans  les  prisons  de  Montfort  l'Amaury,  au  For-l'Evèque, 
à  la  Bastille,  il  fut  envoyé  le  28  janvier  1687  au  château  de  Saumur. 
On  l'expulsa  du  royaume  le  2  mars  1688  (O'  82). 

En  revanche,  un  autre  François  Tallemant  devint  abbé.  La 
meilleure  raison  qu'il  donnait  de  son  abjuration,  «  c'est  qu'il  était 
toujours  à  la  portière  du  vent  en  allant  à  Charenton  »  {Historiettes, 
VI,  3o2). 

Taloman  (La  demoiselle),  mise  dans  un  couvent  de  Paris  par 
ordre  du  14  mars  1686  (O'  3o). 

Tandebaratz,  voir  Guybert. 

Tardif.  Parmi  les  jeunes  filles  enlevées  à  leurs  parents  avant 
la  Révocation,  il  faut  mentionner  Anne-Isabelle  Tardif,  fille  de 
Jean-François  Tardif,  et  d'Anne  Chaumont.  Agée  de  onze  ans  ou 
environ  et  enfermée  depuis  deux  ans,  au  faubourg  Saint-Victor,  en 
la  Pitié,  maison  dépendante  de  l'Hôpital-Général,  elle  déclarait  par 
devant  notaire  le  14  novembre  1672,  qu'elle  ne  voulait  pas  retourner 
près  de  ses  parents,  mais  continuer  de  demeurer  en  la  Pitié  et 
persévérer  dans  la  foi  catholique  (Fr.  7o55  f°  284).  —  Peut-être  son 
père  était-il  parent  de  Jacques  Tardif,  avocat  et  ancien  de  Charen- 
ton, inhumé  en  1642  au  cimetière  des  Saints-Pères,  à  l'âge  de 
soixante-douze  ans. 

Taret.  Le  2  mars  1686  Seignelay  ordonnait  à  La  Reynie  de 
mettre  à  la  Bastille  le  sieur  Taret  de  Sasillac,  et  l'informait  que 
Taret  de  Loubens,  gentilhomme  de  Gascogne,  était  toujours  de  la 
R.  (O'  3o).  Le  même  jour,  Seignelay,  mieux  renseigné  adressait  ce 
nouveau  billet  au  lieutenant  de  police  :  «Je  vous  envoie  un  ordre 
pour  faire  arrêter  Taret  de  Loubens,  qui  est  chez  André,  maître 
d'armes,  au  bout  du  quai  des  Augustins,  sur  ce  qu'on  a  avis  qu'il 
est  de  la  R.  P.  R.  (Ravaisson,  Arch.  Bast.,  VIII,  894). 

Tartereau.  Le  21  janvier  1687,  Seignelay  invitait  Harlay  à 
faire  visiter  Tartereau,  évidemment  nouveau  converti,  attaché  depuis 
peu  à  la  chaîne  (Fr.  17421  f°  144).  Il  fut  mis  à  l'Hôpital-Général,  au 
lieu  d'aller  aux  galères  (f°  146). 

Taupin  (La  nommée),  conduite  à  l'Hôpital-Général  par  ordre 
du  20  février  1686  (O'  3o). 

Tavernier,  voir  Chastelain. 


Emprisonnes  à  Paris.  287 

Tesson  (Nicole),  voir  II,  585. 

Testart    (Jacques),  bourgeois    de    Paris,    appartenait    à    une 
famille  nombreuse  et  considérable,  originaire  de  Saint-Quentin.  On 
le  trouve  noté  de  la  manière  suivante,  en  tête  de  la  seconde  caté- 
gorie des  négociants  mandés  chez  Seignelay  le  14  décembre  i685  : 
«Bon  marchand  de  draps  de  soie.  Un  peu  éloigné  et  têtu,  mais  qui 
suivra  l'exemple»  (Fr.  7o52  f  228).  Il  signa,  en  effet  (Fr.  7o5o  f  63), 
faisant  passer  ses  affaires  commerciales  avant  celles  de  sa  conscience. 
Le  commissaire  Poirée   écrivait  à   La  Reynie,  le  16  janvier  1686  : 
«Catherine  Béraud,    femme    de    Jacques    Testart,    est  malade   et 
néanmoins   se  fait  instruire,  son  mari   étant  poursuivi  pour  avoir 
reçu  dans  sa  maison   Charles   Testart,  marchand  à  Tours,  Rachel 
Béraud,  sa  femme,  et  sa  fille.  Us  feront  bientôt  leur  devoir».  Après 
avoir  abjuré  comme  tout  le  monde,   Catherine  Béraud  fut  prise  de 
remords   et  s'enfuit   dans  les  premiers  jours  de  l'année  1687,  avec 
ses  deux  garçons  et  sa  parente  Marie  Testart,   femme  du  sieur  des 
Boisfrancs.  Elle  fut  arrêtée  à  Saint-Denis  par  Auzillon,  et  La  Reynie 
reçut  le  4  janvier  l'ordre  de  lui  faire  son  procès  (O*  3i).  Jacques 
Testart  s'empressa  de  présenter  un  placet  dans  lequel  il  demandait 
qu'on  lui  rendît  sa  femme   et  ses  enfants  ;   l'une,   parce    que   son 
absence  nuisait  au  crédit  et  aux  affaires  de  la  maison  ;  les  autres, 
parce  qu'ils  perdaient  leur  temps   et  n'apprenaient  rien  en  prison 
(Fr.  7o53  f"  424).   On  ne  les  lui  rendit  toutefois  que  le  18  juillet  et 
mo3^ennant  une  forte  caution.  Cependant  Jacques  réussit  à  passer 
en  Angleterre  avec  sa  femme  et  son  fils  Antoine  ;  tous  trois  reçurent 
le  3i  janvier   1690  leurs  lettres    de    naturalisation    (Agnew,    in-f°, 
II,  62).  De  1703  à  1706  Jacques  fut  à  Londres  l'un  des  commissaires 
distributeurs  de  la  «royale  bonté»  parmi  les  réfugiés. 

Isaac  Testart,  réfugié  avant  la  Révocation  avec  sa  femme 
Marie-Madelaine  Crommelin,  faisait  baptiser  à  Londres,  le  24  juin 
i683,  une  fille  qui  eut  pour  parrain  Amonnet,  et  pour  marraine 
Marie  Crommelin,  femme  de  Jean  Pigou  (Agnew,  in-f°,  II,  109). 

On  lit  dans  une  lettre  de  Hollande  du  28  mars  1686,  qui  semble 
venir  de  l'ambassade  de  France  :  «  La  famille  Testart  est  arrivée  : 
Le  père  vient  par  le  moyen  du  fils  qui  est  à  Saint-Quentin» 
(Fr.  7o5o  f°  264).  Il  s'agit  ici  de  Pierre  Testart,  habitant  Paris  bien 
que  sa  maison  de  commerce  fut  à  Saint-Quentin,  de  sa  femme 
Rachel  Crommelin  et  de  ses  fils  Charles,  Jean  et  Jean-Étienne 
{Ballet.,  VU,  488  et  489'.  Pierre  fut  admis  à  la  cène  à  La  Haye  en 
1687. 


288  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Elisabeth  Testart,  femme  de  Jacob  Crommelin,  négociant  à 
Paris,  dans  le  quartier  de  la  Halle,  s'enfuit  en  1686  avec  cinq  de 
ses  filles,  n'en  laissant  qu'une  auprès  de  son  mari  (Fr.  7o5i  f°  3i8). 
Son  exemple  fut  suivi  par  Testart  de  la  rue  Troussevache,  qui 
emmena  ses  deux  filles.  Madelaine  Testart,  femme  de  Samuel 
Crommelin,  se  réfugia  en  Hollande  avec  son  mari  {Fr.  pr.,  "2^  édit., 
IV,  914).  Philippe  Testart,  infirme,  âgé  de  53  ans,  et  sa  femme 
étaient  assistés  à  Londres  en  1708. 

Elisabeth  Testart,  veuve  de  Pierre  Piquet  de  Longueval,  fugi- 
tive qui  faisait  sa  demeure  ordinaire  à  Blois  et  à  Romorantin,  fut 
arrêtée  avec  deux  de  ses  filles  au  commencement  de  février  1687 
(O*  3i).  —  Mentionnons  encore  Marie  Testas,  naturalisée  anglaise 
en  1688. 

Testu  (Le  sieur),  ci-devant  trésorier  des  revenus  casuels,  mis 
à  la  Bastille  pour  la  religion  le  7  juillet  1686  {Arcli.  Basf.,  VIII,  382. 
Arsen.  F.  Bast,  10472)  et  transféré  à  la  Conciergerie  par  ordre  du 
16  mai  1687  (O'  3i),  était  sans  doute  parent  de  Marie  Testu,  âgée 
de  soixante-dix-huit  ans  et  veuve  de  Pierre  Martel,  laquelle  fut 
emprisonnée  à  Amiens,  après  avoir  abjuré  à  Angerville,  au  pays 
de  Caux,  «  à  cause  des  soldats  qu'elle  avait  dans  sa  maison  » 
{Btdlet.,  II,  342). 

Theligny  (Le  sieur  de),  détenu  à  la  Bastille,  fut  mis  en  liberté 
par  ordre  du  2  juillet  1686  (O'  3o). 

Théobon  (Charles  Bordeaux  de  Rochefort,  marquis  de),  avait 
épousé  en  1674  Marie  de  Caumont,  fille  du  marquis  de  Castelmoron. 
On  lui  interdit  en  1684  de  célébrer  le  culte  dans  son  château.  Au 
moment  des  dragonnades,  le  marquis  s'enfuit  de  la  Guyenne  et 
vint,  comme  une  infinité  d'autres,  se  cacher  à  Paris,  oîi  on  ne  le 
découvrit  que  tardivement  logé  rue  du  Sépulcre  (aujourd'hui  rue  du 
Dragon),  dans  une  portion  de  maison  que  lui  avait  louée  le  résident 
de  Savoie  (Fr.  705 1  f"  47). 

Seignelay  écrivait,  le  5 janvier  1686,  à  LaReynie:  «Sa  Majesté 
veut  que  vous  envoyiez  chez  M.  de  Théobon  pour  lui  déclarer  de 
la  part  du  roi  qu'il  peut  sortir  de  Paris  pour  s'en  retourner  dans  sa 
province»  (O'  3o).  Cet  ordre  de  rentrer  chez  lui  ne  plut  nullement 
au  marquis  de  Théobon,  venu  à  Paris  avec  le  dessein  d'emmener 
sa  famille  à  l'étranger.  Aussi  ne  s'empressa-t-il  point  d'obéir.  Il 
n'avait  point  quitté  la  ville  le  10,  quand  La  Reynie  reçut  l'ordre  de 
lui  enlever  ses  enfants  et  de  mettre  les  filles  aux  Nouvelles-Catho- 
liques.   On   les  enferma,   le  12,  au   couvent  du  Cherche-Midi,  et 


Euiprisomics  à  Paris.  289 

Seignelay  ordonna  le  16,  qu'on  les  remît  à  leur  tante  M"'=  de 
Théobon,  ancienne  fille  d'honneur  de  la  reine  *.  Le  14,  Seignelay 
adressait  au  marquis  le  billet  suivant:  «Le  roi  m'ordonne  de  vous 
écrire  que  son  intention  est  que  vous  alliez  chez  l'archevêque  de 
Paris,  pour  conférer  avec  lui  sur  les  matières  de  la  religion,  ne 
doutant  pas,  en  quelque  disposition  que  vous  soyez,  que  vous  ne 
rendiez  ce  respect  aux  ordres  que  vous  recevez  de  sa  part,  et  elle 
m'ordonne  en  même  temps  de  vous  assurer  de  sa  protection  et  de 
ses  grâces,  en  cas  que  vous  prissiez  le  parti  qui  est  seul  convenable 
pour  votre  repos  et  celui  de  votre  conscience.  Je  suis  etc.». 
L'éloquence  de  l'archevêque  Harlay  de  Champvalon,  dont  les 
mœurs  étaient  scandaleuses,  fut  de  nul  effet  sur  le  marquis,  ainsi 
que  les  ordres  que  le  commissaire  Gazon  lui  transmit  le  16  ou  le 
17.  Seignelay  dut  lui  écrire  de  nouveau,  aussi  bien  qu'au  marquis 
de  Courtomer  et  à  M.  de  Bougy  :  «Versailles  i'=''  février  1686.  Le 
roi  m'ordonne  de  vous  écrire  de  prendre  la  peine  de  venir  ici 
dimanche  prochain,  afin  que  je  puisse  vous  parler  de  la  part 
de  Sa  Majesté,  suivant  l'ordre  qu'elle  m'en  a  donné  ». 

Cependant  le  clergé  s'indignait  de  la  résistance  qu'il  rencontrait 
auprès  de  certaines  dames  de  haut  parage,  et  s'en  plaignait 
directement  à  Louis  XIV,  témoin  ce  billet  que  Seignelay  adressait 
à  La  Reynie  le  12 février  1686:  «Je  vous  envoie  un  mémoire  qui  a 
été  donné  au  roi  par  lequel  on  remarque  que  la  dame  de  Lorme,  la 
dame  du  Vigier  et  la  dame  de  Théobon  demeurent  opiniâtres  dans 
la  R.  P.  R.,  parce  qu'on  ne  les  presse  point.  Sa  Majesté  m'ordonne 
de  vous  dire  de  vous  appliquer  à  la  conversion  de  ces  femmes,  et 
que,  s'il  est  nécessaire,  vous  les  fassiez  mettre  dans  des  couvents». 
Le  9  mars,  Seignelay  ordonnait  d'enfermer  la  marquise,  et,  le  11, 
d'arrêter  le  marquis.  Mais  tous  deux  avaient  disparu.  Le  23, 
Seignelay  invitait  de  nouveau  La  Reynie  à  faire  tous  ses  efforts 
pour  découvrir  M.  de  Théobon,  ne  pouvant  croire  qu'il  fût  chez 
l'envoyé  de  Danemark,  vu  les  dénégations  de  M.  de  Meyercron 
(O»  3o).  En  effet,  M.  et  M™^  de  Théobon  avaient  pris  la  fuite  avec 
deux  domestiques;  on  les  arrêta  sur  un  bâtiment  hollandais,  et  dès 
le  1"  avril,  ordre  était  donné  de  leur  faire  leur  procès  (A.  N.,  E. 
1834).  Une  lettre  écrite  de  Paris   le  1'='^  mai,  nous  apprend   que  le 

«  Elle  devait  avoir  abjuré  dès  1672;  car  à    la    guerre.    Elle   devint   dans    la    suite 

M""=  de  Se'vigné  (lettre  du  8  juillet)  nous  comtesse    de     Beuvron.    C'est    elle    sans 

la  montre    s'enfermant    dans    le    couvent  doute  qui  obtint  le  8  mai   1679  U""^  pen- 

Sainte-Marie    de    la    rue    Saint-Antoine,  sien  de  4000  livres,  portée  à  Sooo  par  un 

pour  y  pleurer  la    mort  de  son    frère  tue  brevet  du   12  mars  1686  (O'  3o). 

'"  19 


290  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

marquis  et  M.  de  Bougy,  effrayés  par  les  menaces  de  la  Bastille, 
venaient  de  «faire  comme  les  autres»  {Biillet.,  II  173).  Mise  aux 
Nouvelles-Catholiques,  la  marquise  n'en  sortit  que  par  ordre  du 
18  septembre  (O*  3o).  Néanmoins,  le  27  avril  1688,  le  marquis  reçut 
une  pension  de  2000  livres  et  la  marquise,  une  de  mille  livres 
(O'  82).  Ils  n'en  étaient  pas  moins  demeurés  protestants  au  fond  du 
cœur;  car  lors  de  l'arrestation  du  pasteur  du  Désert  Paul  Cardel 
vers  le  milieu  de  février  1689,  on  trouva  sur  ses  tablettes  le  nom 
et  l'adresse  du  marquis  de  Théobon  habitant  le  grand  arsenal 
(Fr.  7o55  f"  90).  En  1699,  la  conversion  du  marquis  était  encore  si 
suspecte,  que  le  roi  fit  écrire  à  plusieurs  reprises  à  l'intendant  De 
Bezons  pour  être  informé  de  sa  conduite. 

Thevalles,  voir  II,  582. 

Thibaude,  gascon  établi  en  Hollande  et  venu  à  Paris  pour 
emmener  Valérie  de  La  Baritaudière,  fut  arrêté  à  Lille  avec  elle  au 
mois  de  juillet  1686,  Il  avait  épeusé  la'  tante  de  Françoise  Lemaistre 
(Fr.  7o52  f»  i32). 

Thibault  (Régnier),  mis  au  For-l'Évêque  pour  la  R.  le  8  janvier 
1686,  n'en  était  pas  encore  sorti  le  19  février  (Fr.  7o5i  {°^  281, 
290,  3o5). 

Thomas  (Louise),  anglaise,  mise  à  la  prison  de  l'Abbaye  pour 
la  R.  le  7  mars  1686  (Fr.  7o5i  f"  294). 

Le  3i  août  1687,  Seignelay  adressait  à  La  Reynie  le  billet 
suivant  : 

On  m'écrit  de  La  Rochelle  qu'il  y  a  depuis  quinze  mois  à  Paris  un  mar- 
chand de  la  ville  nommé  Thomas,  qui  n'a  point  fait  abjuration,  et  qui  se  sert 
de  l'acte  de  celle  de  son  père  pour  s'empêcher  d'être  inquiété.  Je  vous  envoie 
un  mémoire  qui  contient  son  portrait  et  son  adresse,  afin  que  vous  preniez  la 
peine  de  le  faire  chercher  et  le  faire  arrêter,  si  vous  estimez  que  cela  soit 
nécessaire  pour  l'obliger  à  se  convertir  {Arc/i.  BasL,  IX,  14). 

Le  négociant  de  La  Rochelle  alla-t-il  cette  fois  à  la  Bastille?  — 
On  l'ignore,  mais  il  y  fut  plus  tard,  témoin  les  lignes  suivantes  : 

Pontchartrain  à  D'Argenson. 

3o  juillet  1701. 

Suivant  la  lettre  que  vous  avez  pris  la  peine  de  m'écrire  en  m'envoyant 
l'interrogatoire  du  nommé  Thomas,  je  ne  vois  pas  qu'il  y  ait  lieu  de  disposer 
de  l'argent  de  cet  homme,  dont  le  seul  crime  jusqu'à  présent  est  d'avoir  per- 
sévéré dans  la  R.  P.  R.  et  d'avoir  éludé  de  faire  abjuration.  Ainsi  je  crois 


Emprisonnés  a  Paris.  291 

que,  pour  la  sûreté  de  cette  somme  considérable,  qui  d'ailleurs  n'est  pas  en 
sûreté  entre  les  mains  des  exempts  qui  en  sont  chargés,  il  faudrait  demander 
au  prisonnier  ce  qu'il  entend  d'en  faire,  et  l'exciter  à  la  mettre  aux  gabelles 
ou  en  un  autre  endroit  qu'il  indiquera  (O  '  248). 

Thors  (Les  de),  voir  II,  401. 

Thuret  (M"'=),  de  Senlis,  mise  aux  Nouvelles-Catholiques  par 
ordre  du  i'^'"  janvier  1699,  et  rendue  à  son  père  le  i^''  janvier  1700 
iO<  43  et  44). 

TiRioL,  voir  Pitel. 

ToFFiN.  Par  ordre  du  9  mai  1687,  Auzillon,  guidon  de  la  com- 
pagnie du  prévôt  de  l'Ile-de-France,  se  rendit  à  Jeancourt  (arrond. 
de  S'-Quentin)  pour  arrêter  les  cinq  frères  Thomas,  Charles, 
Jacques,  Martin  et  Nicolas  Toffin,  accusés  d'avoir  fait  évader  du 
royaume  plusieurs  religionnaires,  et  les  amena  au  Châtelet  de 
Paris,  pendant  que  la  justice  informait  contre  eux  à  Guise,  Noyon, 
Compiègne  et  Saint-Quentin.  Condamnés  aux  galères  perpétuelles, 
ils  interjetèrent  appel  le  20  septembre,  ainsi  qu'Antoine  Corbeau^ 
Louis  Hamon,  Etienne  Ouzel,  accusés  du  même  crime.  Le  16  dé- 
cembre, la  cour  ordonna  de  relâcher  Martin,  Jacques  et  Nicolas 
Toffin;  elle  sursit  pour  trois  mois  au  jugement  de  Hamon  et 
Ouzel,  et  mit  à  néant  l'appellation  d'Antoine  Corbeau,  de  Thomas 
et  Charles  Toffin,  conduits,  dès  le  i3,  à  la  Tournelle  (Reg.  d'écrou 
du  Palais  de  Justice).  Toutefois  Thomas  Toffin  figure  seul  sur  la 
liste  des  galériens  {Fr.  pr.,  2.-  édit.,  VI,  846).  Faudrait-il  y  ajouter 
Charles  et  Corbeau  ?  Nous  ne  saurions  l'affirmer.  Hamon  et  Ouzel, 
qui  avait  fait  «  une  sincère  abjuration  »,  obtinrent  le  12  juillet  1688 
des  lettres  de  rémission  (O  1  82). 

Tondu  (La  nommée),  transférée  de  l'Hôpital-Général  aux 
Nouvelles -Catholiques,  par  ordre  du  14  août  1698  (O  •  42). 

Torse.  Les  papiers  Rulhière  contiennent  la  note  suivante,  sans 
doute  adressée  à  La  Reynie:  «8  janvier  1686.  Il  y  a  proche  les 
Théatins,  à  la  Grenouillère,  un  nommé  Torse,  Suisse  de  naissance, 
naturalisé  français  depuis  dix  ans,  qui,  pour  ne  point  se  convertir,  a 
repris  depuis  peu  l'habit  suisse.  C'est  un  homme  à  réduire  par 
autorité  ;  car  il  est  mutin  et  séditieux  »  (Fr.  7044  f^  226).  Le  20, 
Seignelay  écrivait  à  La  Reynie:  «Le  nommé  Torse,  Suisse 
naturalisé  Français,  cabaretier  près  les  Théatins,  continue  son  com- 
merce quoiqu'il  soit  de  la  R.  P.  R.,  et  Sa  Majesté  m'ordonne  de 
vous    dire  qu'il   faut  l'empêcher    s'il    ne    se    convertit»   (O  '  80). 


292  Rcvocalion  de  l' Edit  de  Nantes  a  Paris. 

Seignelay  était  mal  renseigné.  Thomas  Torse,  marchand  de  vin 
dans  la  rue  des  Saints-Pères,  tenant  plus  à  sa  religion  qu'à  son 
commerce,  avait  quitté  celui-ci  pour  entrer  comme  enseigne  dans 
un  régiment  suisse  (Fr.  7o5i  f°  345).  Ses  deux  filles  lui  furent 
enlevées  et  mises  aux  Nouvelles-Catholiques,  par  ordre  du  21  mars 
1688  (O»  32). 

Jacques  Torse,  marchand  de  vin  de  la  rue  de  Cléry,  aussi  pro- 
testant, était  sans  doute  son  parent  (Fr.  7061  f"  346). 

Seignelay  écrivait  à  La  Reynie  le  26  avril  1688  :  «  Pour  le 
nommé  Force  (lise  Torse),  marchand  de  vin,  il  faut  que  vous 
examiniez  encore  s'il  a  quelque  disposition  à  faire  sa  réunion,  sinon 
le  chasser  comme  les  autres  »  (Depping,  Corrcsp.  adin.,  IV,  355). 

ToucHiMBERT.  Louvois  écrivait  à  l'intendant  De  Gourgues,  le 
II  novembre  i685: 

J'ai  cru  devoir  vous  donner  part  que  les  sieurs  de  Touchimbert  frères, 
gentilshommes  de  la  province  d'Angoumois,  de  la  R.  P.  R.,  étant  venus  ici 
faire  des  remontrances  au  roi,  Sa  Majesté  a  ordonne  qu'ils  fussent  envoyés  à 
la  Bastille  {Btillel.,  y  sér.,  IV,  596). 

Ces  gentilshommes  étaient  François  Prévost,  sieur  de  Touchimbert 
et  de  Saveilles,  marié  en  i658  à  Marthe  Joly,  et  auquel  on  con- 
testait en  1682  son  droit  d'exercice  à  Saveilles,  et  Casimir  Prévost, 
sieur  de  L'islot-Touchimbert,  marié  en  1657  à  Marie  de  Robillard. 
Ces  vieillards,  dont  le  plus  jeune  était  âgé  de  soixante-huit  ans  *, 
avaient  un  autre  frère,  Charles  Prévost,  sieur  de  Brassac,  marié  à 
Catherine  de  La  Rochefoucauld,  qui  ne  lui  donna  que  des  filles 
d'après  La  France  protestante.  Casimir  avait  un  fils  et  six  filles,  et 
François,  deux  fils,  lieutenants  de  vaisseau,  qui  conservèrent  leur 
grade  à  la  Révocation,  on  devine  à  quel  prix. 

Le  25  décembre,  Louvois  autorisait  le  gouverneur  de  la  Bastille 
à  laisser  communiquer  avec  MM.  de  Touchimbert  et  de  l'Islot  une 
personne  qui  devait  se  présenter  pour  affaires  de  la  part  de  M.  de 
Soubise  {Arch.  Bast.,  VIII,  36o).  Le  i3  janvier  1686,  Louvois 
écrivait  encore  à  M.  de  Besmaus  : 

Le  roi  se  remet  à  vous  de  faire  ce  que  vous  jugerez  à  propos  pour  la 
liberté  que  le  baron  de  Touchimbert  demande  de  pouvoir  voir  son  frère  et 
son  fils. 

1  C'est    l'âge    que   les     Reg.  de   Char.  l'abjuration   aurait   valu    à    Casimir   et  à 

donnent  à  Casimir  lors  de   l'inhumation  son    ami    La    Motte-Michel    «un    prompt 

de  Diane  de  Poligny.  femme  de  Jacques  avancement»!'  On  n'a  guère  d'avancement 

Dubois,    sieur    de    Saint-Mandé.    Est-il  à  cet  âge.  S'il    y   eut,    en    effet,    quelque 

besoin  de  relever  l'erreur  de    La    France  promotion,    elle  dut  illrc    pour   le  fils  de 

protestante   (VIII,  323a'    d'après   laquelle  Casimir  et  non  pour  celui  ci. 


Emprisonnes  à  Paris.  2g3 

Le  14,  il  autorisait  l'entrevue  de  M.  de  Toiichimbert  et  de  M.  de 
L'Islot  ;  le  i5,  il  ordonnait  que  M.  de  Touchimbert  fût  vu  par  son 
frère  De  Brassac,  gentilhomme  du  Bas-Poitou  récemment  converti, 
dont  les  visites  contribuèrent  à  amollir  sa  résistance.  Le  29, 
Louvois  invitait  M.  de  Besmaus  à  donner  à  celui-ci  l'assurance 
qu'on  le  relâcherait  dès  qu'il  aurait  abjuré  {Ibid.,  362,  364).  M.  de 
L'Islot  en  était  exactement  au  même  point.  Les  deux  ordres  de 
sortie  furent  signés  presque  en  même  temps  :  l'un,  le  4  février  ; 
l'autre,  le  7.  Les  prisonniers  durent  sortir  ensemble  le  9  ou  le  10, 
après  s'être  engagés  par  écrit  à  faire  abjuration  dans  la  quinzaine 
{Ibid.,  342,  365). 

La  cérémonie  terminée,  le  sieur  de  Touchimbert  se  retira  dans 
sa  province  et  y  vécut  longtemps  encore,  mais  toujours  suspect  en 
matière  de  religion.  En  effet,  le  i"  janvier  1700,  le  secrétaire  d'Etat 
Barbezieux  chargeait  l'intendant  D'Ableiges  de  l'informer  de  la 
conduite  de  ce  nouveau  converti  {Ibid.,  368).  Le  sieur  de  L'Islot,  au 
contraire,  s'établit  à  Paris,  nous  ne  savons  dans  quelle  intention. 
Le  23  mars,  il  allait  à  la  Bastille  solliciter  M.  de  Cagny  de  suivre 
son  exemple.  Un  État  du  20  novembre  1686  mentionne,  parmi  les 
nouveaux  convertis  logés  en  la  maison  de  la  Tête  noire  dans  le 
quartier  de  La  Harpe,  «le  sieur  de  L'Islot-Touchimbert,  gentil- 
homme proche  de  La  Rochelle,  qui  a  été  à  la  Bastille  et  qui  a 
abjuré  entre  les  mains  du  P.  La  Chaise.  II  a  trois  filles  qui  sont 
entrées  dans  la  maison  de  M""=  de  Maintenon  proche  Versailles  », 
c'est-à-dire  à  Saint-Cyr  (Fr.  7o5i  f"  16).  M.  de  L'Islot  figure  en 
1692  sur  une  liste  de  suspects.  Une  demoiselle  de  Touchimbert 
fut  tirée  de  Port-Royal  par  ordre  du  14  septembre  1689  et  con- 
duite chez  M">'=  de  Miramion  (0'33).  Le  7  mars  1695  (O  ^  39). 
Seignelay  écrivait  à  la  mère  Garnier,  supérieure  des  Nouvelles- 
Catholiques:  «J'ai  signé  une  ordonnance  de  i35,990  livres  pour 
M.  de  Charenton,  et  cette  somme  lui  sera  paj^ée  en  rentes  sur 
l'hôtel  de  ville.  Sa  Majesté  a  ajouté  à  cette  grâce  qui  est  très 
singulière  une  pension  de  5oo  livres  pour  M""  de  Touchimbert. 
Ainsi  ils  peuvent  à  présent  conclure  leur  mariage.  M.  de  Cha- 
renton ne  pourroit  (ne  pouvoit?)  mieux  faire  que  de  choisir  une 
demoiselle  qui  a  reçu  une  si  bonne  éducation  à  Saint-Cyr  et 
auprès  de  vous».  Le  brevet  de  la  pension  est  daté  du  11  avril. 
Voir  Prévost. 

TouRDELiN  (La  nommée),  mise  au  Refuge  par  ordre  du  i"""  juin 
1687  (O'  29). 


294  Révocation  de  i'Èdit  de  Nantes  à  Paris. 

TouTiN  (Jean),  de  Rouen;  Jean  Viart,  de  Neuilly,  près  Langres; 
Jean  Maréchal,  parisien;  Gabriel  Coulon,  de  Bourbonne,  et 
Jean  Pinart,  d'Aunoy  près  Coulomniers,  arrêtés  dans  leur  fuite 
et  condamnés  aux  galères  en  1687  avec  six  autres  à  Châlons, 
furent  graciés  à  la  Tournelle;  mais  les  six  autres  subirent  leur 
peine  (Fr.  17421  f''^  171  et  172).  —  Pierre  Toutin,  de  Paris, 
gasier,  sa  femme,  un  fils  et  une  servante,  réfugiés  à  Berlin,  1700 
(Ms.  Dieterici). 

Tricot,  dit  Lapierre,  arrêté  pour  avoir  fait  venir  de  Hollande 
des  livres  défendus,  fut  transféré  au  Grand-Châtelet  le  24  août 
1700  (Arsen.,  F.  Bast.,  10524). 

Trouillon  (Jean),  natif  de  Melguel  près  Montpellier,  tenait, 
rue  de  Seine,  au  faubourg  Saint-Germain,  une  boutique  d'apothi- 
caire sous  le  sieur  Thomasset,  à  l'iiomme  de  boulle  (Fr.  7052  f''  244). 
Les  registres  de  l'Église  dans  laquelle  il  se  réfugia  parlent  de  lui 
comme  ayant  «acquis  une  grande  connaissance  dans  la  pratique  de 
la  médecine,  et  ayant  exercé  son  art  avec  beaucoup  de  succès  », 
de  manière  à  s'attirer  «l'estime  de  plusieurs  personnes  de  distinc- 
tion et  singulièrement  de  la  maison  de  Bouillon».  Il  figure  dans  la 
troisième  catégorie  des  notables  commerçants  mandés  chez 
Seignelay  le  14  décembre  i685;  mais  il  n'eut  garde  de  se  rendre 
à  l'invitation.  Seignelay  écrivait,  le  24  janvier  1686,  à  La  Reynie  : 
«Le  roi  sait  que  la  femme  du  nommé  Trouillon,  apothicaire  à  Paris, 
qui  est  actuellement  auprès  de  M.  le  duc  et  de  M™^  la  duchesse  de 
Bouillon,  est  une  des  plus  opiniâtres  huguenotes  qu'il  y  ait.  Et, 
comme  sa  conversion  pourrait  attirer  celle  de  son  mari,  Sa  Majesté 
veut  que  vous  la  fassiez  arrêter  et  conduire  aux  Nouvelles-Catho- 
liques, suivant  l'ordre  que  je  vous  en  envoie.  Vous  pouvez  en 
avoir  des  nouvelles  à  l'hôtel  de  Bouillon,  oij  ladite  Trouillon 
demeurait  en  dernier  lieu  »  (O  '  3o).  —  M"'''  Trouillon  était  une 
demoiselle  Philippe  Le  Bâcle,  de  Sedan;  cette  circonstance 
explique  l'origine  de  ses  relations  avec  les  princes  de  cette  ville,  et 
comment  sa  sœur  Elisabeth  put  devenir  femme  de  chambre  de  la 
duchesse ^ 

A  peine  sortie  des  Nouvelles-Catholiques,  sans  doute  moyen- 
nant une  promesse  d'abjuration,  M'"'=  Trouillon  rejoignit  son  mari, 
qui  avait  su  se  dérober  aux  investigations  de  la  police,  et  tous  deux 
se  réfugièrent  à  Bàle,  où  ils  furent  inscrits  dès  1686  au  nombre  des 

'  Klle  (-pousa  en   1657  I-ouis  I.oisel,  argentier  de  Tiirenne. 


Emprisonnes  h  Paris,  295 

membres  de  l'Église  française.  Ils  figurent  comme  fugitifs  n'ayant 
laissé  aucun  bien  apparent,  sur  l'état  du  i'=''  février  1687  (Fr.  yoSi 
f°  3).  M""'  Trouillon  s^'éteignit  à  Bàle  au  mois  de  novembre  1708; 
son  mari,  élu  ancien  du  consistoire  peu  avant  de  mourir,  la  rejoignit 
dans  la  tombe  le  24  janvier  1711.  Il  fut  inhumé  par  le  pasteur 
Ostervald,  qu'il  avait  prié  de  prêcher  le  dimanche  suivant  sur  les 
deux  derniers  versets  du  chapitre  VIII  de  l'Epître  aux  Romains  : 
«Je  suis  assuré  que  ni  mort,  ni  vie,  ni  ange,  ni  principauté,  ni 
puissance,  ni  chose  présente,  ni  chose  à  venir,  ni  hautesse,  ni  pro- 
fondeur, ni  aucune  autre  créature,  ne  nous  pourra  séparer  de  la 
dilection  de  Dieu,  qu'il  nous  a  montrée  en  Jésus-Christ,  notre 
Seigneur».  Le  Bulletin  (V,  129)  a  publié  le  testament  dans  lequel 
le  pieux  fugitif  «  loue  Dieu  du  profond  de  son  âme  pour  tant  de 
bienfaits  innombrables  qu'il  lui  a  plu  d'accorder,  pendant  tout  le 
cours  de  sa  vie,  et  d'une  manière  singulière  de  la  grâce  qu'il  lui  a 
faite  de  ne  s'être  pas  laissé  ébranler,  pour  changer  de  religion, 
nonobstant  toutes  les  sollicitations,  les  promesses  et  les  offres  qui 
lui  ont  été  faites  à  ce  sujet  ;  il  proteste  devant  Dieu  qu'il  n'en  a 
jamais  eu  de  regret,  mais  qu'il  en  a  toujours  été  pénétré  de  joie  et 
de  consolation.  Il  rend  grâces  à  Dieu  de  lui  avoir  donné  la  force  et 
le  moyen  de  se  retirer  et  d'arriver  heureusement  avec  M"'=  son 
épouse  en  ces  heureuses  contrées,  où  ils  ont  pu  exercer  leur  reli- 
gion en  pleine  liberté,  sans  interruption  jusques  à  la  fin  de  leur 
vie». 

Il  avait  attiré  à  Bâle  sa  mère  fort  âgée,  et  ne  paraît  point  avoir 
eu  d'enfants.  Il  légua  deux  cents  francs  aux  pauvres,  5oo  écus  pour 
le  fonds  et  l'entretien  du  ministère  de  l'Église  française,  et  le  reste 
de  sa  fortune  à  sa  nièce  Marie  de  Vicques,  de  Montpellier,  devenue 
la  favorite  de  la  duchesse  de  Wurtemberg. 

Troussart  (M™''  Roland),  voir  Guibillon. 

Truffault  (Jacob),  jeune  garçon  évadé  de  la  maison  des 
Nouveaux-Catholiques,  arrêté  à  Douai  à  la  fin  de  novembre  1700 
avec  Nicolas  Lucas  (O*  44).  La  dame  d'Esly,  au  village  de  ce  nom, 
près  Roye,  avait  favorisé  leur  fuite. 


Ulrich  (Une  dame),  mise  au  couvent  de  la  Madelaine,  par 
ordre  du  28  septembre  1699,  n'en  sortit  que  le  22  septembre 
1700,  bien  que  la  supérieure  eut  demandé,  dès  le  24  avril,  qu'on  la 
lui  ôtât  (Qt  43  et  44). 


296  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

UssAux  (D').  Le  roi  écrivait  à  M.  de  Besmaus  le  8  janvier  1686  : 

Sur  ce  que  vous  m'avez  fait  représenter  que  M.  d'Ussaux,  gentilhomme 
de  la  R.  P.  R.  de  ma  province  de  Béarn  et  prisonnier  dans  mon  château  de  la 
Bastille  [depuis  le  14  août  i685],  vous  a  témoigné  être  dans  un  dessein  sincère 
de  se  convertir  à  la  R.  et  de  faire  son  adjuration  entre  les  mains  du  P.  de  La 
Chaise,  je  vous  écris  cette  lettre  pour  vous  dire  que  je  vous  permets  de  le 
mener  vous-même  à  cet  effet  au  P.  de  La  Chaise. 

Ayant  abjuré  le  8,  le  prisonnier  fut  mis  le  9  en  liberté  (Arc/i.  Bast., 
VIII,  36i).  Il  était  sans  doute  venu  avec  Brasselaye  porter  plainte 
contre  les  violences  de  Foucault. 


Vacheriat,  voir  Festu. 

Vaillant  (Paul),  marchand  épicier  de  la  rue  de  Bucy,  et  Marie- 
Madelaine  Boursin,  sa  femme,  âgée  de  trente-cinq  ans,  avaient  quitté 
la  France  pour  cause  de  religion  en  1681  et  cherché  un  refuge  en 
Angleterre,  où  ils  furent  naturalisés  au  commencement  de  i685 
(Agnew,  in-f°,  II,  Sa).  Peu  après,  M™"  Vaillant  commit  la  faute  de 
rentrer  dans  le  royaume  «pour  recueillir  le  reste  de  leurs  effets». 
Elle  logea  chez  Coûté,  épicier  de  la  rue  Saint-André-des-Arts,  et  se 
disposait  à  repartir  lorsqu'on  l'arrêta  en  vertu  d'un  ordre  du 
i3  juillet  (Fr.  joSz  f°  358).  On  la  mit  à  la  Bastille  pour  l'obliger  à 
faire  revenir  son  mari,  et  Barillon,  représentant  du  roi  à  Londres, 
reçut  l'ordre  d'assurer  Vaillant  qu'il  pouvait  se  rapatrier  en  toute 
sécurité  (Fr.  7062  f"  235).  Celui-ci,  qui  était  ancien  de  l'Eglise  de  la 
Savoie,  se  garda  sans  doute  d'obéir  à  l'injonction  de  Barillon. 
Vainement  M""  Vaillant  réclama  la  liberté  (14  octobre);  il  fallut 
qu'elle  consentît  à  faire  abjuration.  On  ne  la  relâcha  qu'à  ce  prix, 
par  ordre  du  21  décembre  (O'  29). 

Un  autre  Vaillant,  sans  doute  parent  de  Paul,  sa  femme  Jacque- 
line, et  ses  enfants  Paul,  P'rançois,  Isaac,  Susanne  et  Marie,  furent 
naturalisés  anglais  en  1687  (Agnew,  in-f",  II,  56). 

Vallière  (Pierre),  genevois,  mis  au  Grand-Châtelet  pour  la  R, 
le  25  novembre  1686,  se  disait  tantôt  joaillier,  tantôt  serrurier.  En 
regard  de  son  nom,  La  Reynie  écrivait  sur  une  liste  de  prisonniers 
du  17  décembre:  «Il  semble  que  cet  homme  doit  être  enfermé». 
Bien  qu'il  eût  abjuré,  Vallière  fut  transféré  au  château  de  Saumur, 
par  ordre  du  23  janvier  1687  (O'  3i  et  Fr.  7o5i  f'^  286,  240,  283, 
295). 


Emprisonnés  à  Paris.  297 

Van  Bommel  (François),  natif  de  Bolduc,  fut  arrêté  et  enfermé 
chez  Desgrez  un  peu  avant  le  28  janvier  1692.  On  sut  qu'il  se 
faisait  adresser  ses  lettres  sous  le  nom  de  M''-^  Ferdinand  chez  un 
libraire  du  quai  des  Augustins,  tantôt  sous  celui  de  la  demoiselle 
Cornélia  et  tantôt  sous  celui  de  Van  Bommel  chez  Dupuis,  rue 
Saint-Nicaise;  et  il  y  eut  ordre  de  les  saisir  afin  de  connaître  «le 
commerce»  auquel  il  se  livrait.  On  fut  bientôt  fixé,  grâce  à  la  saisie 
de  deux  lettres  adressées  à  la  demoiselle  Cornélia,  qu'on  traduisit 
du  hollandais.  Van  Bommel  travaillait  à  l'évasion  des  protestants. 
En  conséquence  il  sortit  de  chez  Desgrez  le  29  février  pour  aller  en 
prison,  peut-être  à  la  Bastille,  et  le  26  août,  le  roi  ordonnait  qu'il  y 
restât  (0«  36). 

Van  der  Bourg  (La  demoiselle  Barbe-Marguerite),  hollandaise, 
accusée  avec  Jeanne  Brochon,  de  favoriser  l'évasion  des  protestants, 
fut  mise  à  la  Bastille  par  ordre  du  25  novembre  1686  (O'  3o).  On  la 
transféra  au  château  d'Angers  le  28  janvier  1687.  Dès  qu'elle  eut 
abjuré,  l'évêque  voulut  la  mettre  en  liberté;  mais  Seignelay,  plus 
sévère,  lui  ordonna  de  la  garder  encore  quelque  temps.  Elle  ne  fut 
relâchée  que  par  ordre  du  3o  juillet. 

Le  19  octobre,  elle  obtint  qu'on  tirât  de  l'Hôpital-Général  et 
qu'on  lui  envoyât  à  Loudun  une  négresse  qu'on  lui  avait  ôtée  avant 
son  abjuration  (O'  3i). 

Vandeuvre  (M"^  de).  Jacques  de  Paulmier,  écuyer,  sieur  de 
Vandeuvre  et  maître  de  camp  de  cavalerie,  fit  abjuration  à  Paris 
au  mois  de  novembre  t685.  D'Argenson  proposait,  le  24  juin  1699, 
d'ôter  ses  enfants  à  M"<=  de  Vandeuvre,  nouvelle  convertie  qui 
faisait  «mal  son  devoir»,  et,  le  29  septembre  1700,  de  tirer  des 
Nouvelles-Catholiques  la  fille  de  cette  dame,  pour  l'envoyer  à  la 
Providence  d'Auxerre.  Le  20  octobre  de  la  même  année,  Seignelay 
écrivait  à  D'Argenson:  «Sa  Majesté  verra  si  elle  peut  faire  donner 
une  place  à  Saint-Cyr  à  la  demoiselle  Paulmier  que  vous  avez  vue 
aux  Nouvelles-Catholiques». 

Cette  demoiselle  avait  aux  environs  de  Caen  un  frère,  que 
Seignelay  ordonnait,  le  i5  juillet  1699,  de  placer  dans  un  lieu  oii 
l'on  ^  «  pût  l'instruire  »,  c'est-à-dire  sans  doute  dans  un  collège  de 
jésuites. 

Vandru,  mis  au  Petit-Châtelet  par  ordre  du  14  août  1698 
(0«  42). 

Van-Tine,  voir  Plat. 


298  Révocation  de  l'Édit  de  Nantes  à  Paris. 

Vargnes  (M"°  de),  voir  Boisrogues. 

Vassé  (Le  chevalier  de),  capitaine  au  régiment  du  roi-infant, 
mis  à  la  Bastille  le  2  octobre  1686,  en  sortit  le  2  novembre. 

Vastel,  de  Châteaudun,  suspect  et  mauvais  catholique,  mis  le 
4  novembre  1690  à  la  Bastille,  d'où  il  sortit  le  19  novembre  1691 
(Arsenal,  Ms.  Bast.  10489). 

Vautio,  marchand  de  vins  en  gros,  ayant  à  Paris  cinq 
ou  six  caves,  emprisonné  en  i685,  sans  doute  pour  avoir  fait 
passer  sa  femme  et  ses  quatre  enfants  en  Angleterre,  les  rejoi- 
gnit, l'année  suivante,  sous  un  déguisement  de  matelot  (Fr.  7o52 
f'  369). 

Vénevelles  (De)  voir  II,  296. 

Verdelle  (De),  voir  Vrigny,  II,  898. 

Verlhac.  Deux  frères,  sieurs  de  Verlhac  *,  gentilshommes  de 
la  vicomte  de  Turenne,  arrivés  à  Paris  le  17  mai  1686,  figurent 
comme  nouveaux  convertis  logés  dans  le  quartier  de  la  Harpe 
chez  le  tapissier  OUivier,  à  la  date  du  26  novembre  de  la  même 
année  (Fr.  7o5i  f°  14).  Au  mois  de  mai  1689,  l'ordre  était  donné  à 
l'intendant  de  Limoges  d'arrêter  l'un  d'eux,  qui  était  retourné  dans 
sa  province  et  habitait  Turenne.  L'autre,  resté  à  Paris  et  domicilié 
rue  Guénégaud,  fut  saisi  et  mis  à  la  Bastille  par  ordre  du  16.  Ce 
fut  probablement  le  P.  Bordes,  chargé  de  l'instruire  (12  novembre 
1698),  qui,  pour  le  disposer  favorablement,  lui  fit  obtenir  la  permis- 
sion de  se  promener  dans  la  cour.  Mais  la  repentance  décuplait 
l'énergie  du  prisonnier  qui  voulait  racheter  sa  faute  par  une 
inviolable  fidélité.  Aussi  les  années  s'écoulèrent-elles  sans  qu'on 
songeât  à  le  tirer  du  donjon.  Le  25  mai  1698,  perclus  de  rhumatismes 
et  presque  paralysé,  il  sollicitait  sans  doute  vainement  l'autorisation 
d'aller  aux  eaux  de  Vichy.  Cette  autorisation  ne  s'accordait  que 
dans  des  cas  excessivement  rares '^.  En  1700,  il  revenait  à  la  charge 
pour  se  faire  envoyer  à  Bourbon;  le  17  février,  M.  de  Saint- Mars 
était  invité  à  le  faire  examiner  par  un  médecin  de  la  Bastille.  Mais 
bientôt  M.  de  Chameirac,  capitaine  au  régiment  de  Crussol  et 
parent  du  prisonnier,  se  porta  caution  pour  lui  et  le  fit  mettre  en 


'  La    France  prot.    a    confondu     l'un  Voir  Vivans  et  La  Force. 

d'eux  avec  Pierre  de  Vrillac. 


Emprisonnes  a  Paris.  299 

liberté,  «après  onze  années  de  prison  sans  vouloir  se  convertir». 
Il  sortit  de  la  Bastille  le  11  juin  (Fr.  7o53f'"  498,  5o2  et  Arch.  Bast., 
IX  169,  187). 

Marguerite  de  Verlac  ou  de  Verliac,  veuve  du  ministre  De  La 
Tour  d' Alliez,  reçut  une  pension  en  Hollande  le  5  octobre  1688 
(Gagnebin,  Pasf.  de  Fr.  réf.  en  HolL,  p.  3o). 

Veroux  ou  Le  Verroux  (Louis),  horloger,  arrêté  dans  sa  fuite 
par  le  prévôt  de  Senlis,  le  12  janvier  1686,  fut  ramené  à  Paris  et 
enfermé  au  For-l'Évêque,  où  se  trouvaient  La  Chapelle  et  Girardot, 
non  moins  zélés  que  lui.  Par  leurs  exhortations,  ces  trois  prison- 
niers empêchaient  la  conversion  de  leurs  compagnons.  Veroux 
mérita  d'être  distingué  par  La  Re3'nie,  qui  le  notait  ainui:  «Séparer; 
dangereux;  docteur  opiniâtre».  Il  fut  transféré  au  château  de  Sau- 
mur,  par  ordre  du  23  janvier  1687,  et  probablement  expulsé  du 
royaume  l'année  suivante  (O  •  3i  et  Fr.  7o5i  f°^  242,  3o5). 

Vertot,  voir  Coignard. 

Vervant  (M"""^  de),  du  Poitou,  transférée  en  janvier  1686 
des  Ursulines  d'Angoulème  dans  l'abbaye  de  Puyberlan,  puis 
à  celle  de  la  Trinité  à  Poitiers.  On  lit  dans  les  Mcm.  de  Fottcaull, 
à  la  date  de  mai  1686:  «M'"''  de  Vervant  promit  de  se  con- 
vertir, pourvu  qu'elle  [parût  y  avoir  été  contrainte.  A  cet  effet, 
elle  fut  conduite  par  M"*"  Foucault,  ma  sœur,  et  mise  au  couvent 
de  Port-Ro3'al,  oîi  elle  a  fait  son  abjuration»  (Mém.  de  Soitrches, 
II,  820). 

Vervins  (De).  Le  3  février  1687,  Seignelay  ordonnait  à  l'inten- 
dant Bossuet  de  faire  amener  chez  les  Ursulines  du  faubourg 
Saint-Jacques  la  marquise  de  Vervins,  ancienne  douairière,  détenue 
au  château  de  Vervins.  Le  27,  l'ordre  était  modifié,  et  le  couvent 
des  Miramiones  substitué  à  celui  des  Ursulines.  Enfin,  le  i'"'  mars, 
Seignelay  invitait  M""  de  Miramion  à  recevoir  la  marquise  qui 
devait  arriver  dans  la  journée.  Il  s'agit  sans  doute  de  la  femme 
ou  de  la  mère  de  Louis  de  Comminges,  marquis  de  Vervins, 
dans  la  famille  duquel  le  protestantisme  avait  évidemment  pénétré, 
bien  que  le  fait  ait  échappé  aux  recherches  de  MM.  Piette  '  et  Melle- 
ville^. 

ViART,  voir  Toutin. 

•  Essais  histor.  sur  ta  ville  de  Vervins.  -  Dictinnn.  histor.  du  dép.  de  l'Aisne. 


3no  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 

ViAUT  (Marie),  transférée  des  prisons  de  Poitiers  aux  Nou- 
velles-Catholiques de  Paris  en  1700  (O'  44). 

Vicaire  (La  veuve),  mise  au  Petit-Châtelet  le  10  mars  1687  à 
la  requête  de  MM.  de  l'Hôtel-Dieu,  pour  avoir  vendu  de  la  viande 
en  carême  (Fr.  7o5i  f°  289). 

ViCQUES  ET  DE  Beaulieu  (Hardy  de).  Du  mariage  de  François 
Hardy,  sieur  des  Loges,  conseiller-secrétaire  du  roi,  mort  en  1629, 
et  de  Marie  Galland,  morte  en  1644,  naquirent  François,  sieur  des 
Loges  (1649),  qui  épousa  en  1678  Elisabeth,  fille  de  Moïse  Amy- 
rault,  et  Auguste,  sieur  de  La  Masselinère  et  de  La  Fosse,  qui 
épousa,  en  1649,  Olympe  Bédé,  fille  de  David  Bédé,  sieur  de  Loisi- 
lière,  conseiller  au  Parlement,  et  de  Marie  Lebert,  dont  il  eut 
Olympe-Uranie  (1665-1684). 

Pierre  Hardy,  sieur  de  Vicques,  et  sa  femme  Madelaine  du  Val 
furent  la  souche  d'une  autre  famille  plus  nombreuse.  Ils  eurent  au 
moins  deux  fils  :  François,  déjà  mort  en  1678,  qui  avait  épousé,  en 
1647,  Marguerite  du  Val,  veuve  de  Paul  Cottar,  sieur  de  La  Rivière, 
d'Alençon,  et  Thomas,  marié  en  i632  à  Marie  de  Massanes,  qui 
mourut  en  1660  et  à  laquelle  il  survécut  deux  ans. 

Thomas  eut,  d'après  les  registres  de  Charenton,  onze  enfants  : 
Antoine  (1684),  Antoine  (1641-1644),  Madelaine  (1642),  Marie  (1649), 
mariée  en  1672  à  Gaspard  de  Perrinet,  marquis  d'Arzeliers,  avec 
lequel  elle  abjura  lors  de  la  Révocation  ';  Théodore  (i65o),  Daniel 
(i652),  Christophe,  Thomas,  Marguerite,  qui  épousa,  en  1671, 
Antoine  de  Massanes,  sieur  de  Villejouan;  Marianne,  mariée,  en 
1675,  à  Paul  Arbalestier,  sieur  de  Beaufort  en  Dauphiné,  et  Armand 
(1660). 

Christophe,  sieur  de  Vicques  et  de  BeauHeu,  épousa  en  i663 
Marie  Guichard,  dont  il  eut  :  Amélie  (1668),  Constance  (1670), 
Pierre  (1671),  Gaspard  (1672),  Éléonore  (1678),  Samson  (1674), 
lequel  eut  pour  parrain  Samson  Pape,  marquis  de  Saint-Auban, 
Anne  (1675),  François  (1677),  Charlotte  (1678),  Jacques- Daniel 
(1680). 

Thomas,  sieur  de  Beaulieu,  épousa,  en  1664,  Marie  de  Gillier, 
dont  il  eut:  Thomas  (i665),  Diane-Marie  (1666),  Marianne  (1668), 
Marianne  (1672),  Gaspard  (1675),  Elisabeth  (1677). 


'  Il  reçut  le   18    mars   une    pension   de       s'enfuit  à  La  Haye  l'annc'e  suivante  avec 
2000  livres,  comme  nouveau  converti,  et       sa  femme. 


Emprisowics  a  Paris.  3oi 

Armand,  sieur  de  Vicques*,  épousa,  en  1684,  Marie-Olympe 
Hardy,  fille  de  feu  Auguste  Hard}^,  sieur  de  La  Fosse  et  d'Olympe 
Bédé,  dont  il  eut  avant  de  quitter  la  France  :  Marie-Olympe  (i685). 
A  la  Révocation,  il  s'enfuit  en  Angleterre  avec  sa  femme  et  sa 
belle-mère  domiciliée  dans  la  Grande-rue  Taranne,  et  fut  naturalisé 
en  1687.  L'état  des  fugitifs  dressé  au  mois  de  mars  1687  ajoute  : 
«  Un  des  enfants  du  sieur  de  Vicques  a  obtenu  le  don  de  leurs 
biens»  (Fr.  7o5i  f°  3ii).  En  1688  ces  enfants  obtenaient  la  confir- 
mation de  ce  don  qui  leur  avait  été  accordé  le  11  août  1686 
(TT  25i). 

De  Londres,  Armand  envoya,  en  1686,  un  guide  à  l'un  de  ses 
frères,  probablement  Christophe,  pour  l'aider  à  passer  à  l'étranger 
(voir  les  Massanes)  ;  mais  l'entreprise  ne  réussit  point.  Arrêté 
à  Landrecies,  avec  Marc-Conrad  Sarrasin,  sieur  de  La  Pierre, 
conseiller  au  Parlement  de  Grenoble,  le  sieur  de  Vicques  fut 
enfermé  dans  la  citadelle  de  Cambray.  La  persévérance  lui  fit 
défaut;  il  abjura  pour  être  remis  en  liberté,  tandis  que  son  com- 
pagnon se  fit  expulser  du  royaume  [Fr.  pr.,  VI,  807).  Soit  avant, 
soit  après  son  arrestation,  on  enferma  ses  fils  dans  des  collèges  et 
ses  filles  dans  des  couvents,  en  vertu  d'une  lettre  de  cachet  du 
22  février  1686  (O  '  3o). 

Élie  Benoit  met  au  nombre  des  protestants  de  Paris  qui 
souffrirent  pour  leur  foi  en  i685  et  1686,  la  veuve  Hardy  de 
la  Fosse  (sans  doute  Olympe  Bédé,  femme  d'Auguste  Hardy), 
Hardy  d'Alençon  et  sa  famille  (c'est-à-dire  François  Hardy, 
mari  d'Elisabeth  Amyraut,  et  les  siens,  Hardy  de  Vicques  et 
sa  femme  (probablement  Christophe  et  Marie  Guichard),  et  la 
dame  de  Beaulieu  (apparemment  Marie  Gillier,  femme  de  Thomas 
Hardy). 

Nos  documents  restent  muets  sur  cette  famille  jusqu'en  1698. 
A  cette  date  une  demoiselle  de  Beaulieu,  fille  des  susdits,  fut  arrêtée 
et  conduite  aux  Nouvelles-Catholiques  {Mercure  hist.,  p.  206),  d'oi^i 
elle  sortit,  au  bout  de  dix-huit  mois  d'incarcération  et  de  mauvais 
traitements,  par  ordre  du  lo  août  1699.  Une  pension  lui  fut  accordée 
le  20(0' 48). 

Le  I"  avril  1698,  D'Argenson  fut  invité  à  conduire  aux  Nou- 
velles-Catholiques une  demoiselle  de  Vicques  âgée  de  vingt-cinq 

•  C'est  sans  doute  Thomas  et  Armand  police,    sous    le     nom    des    «sieurs    de 

que  nous  trouvons    mentionnés  dans  un  Vicques  et    de    Beaulieu,   frères,   neveux 

Mémoire  de  ceux  de  la   paroisse    Saint-  de  M.  de  Massanes»,    et  habitant    la  rue 

Sulfice    qui  peuvent   être   mandés    à    la  Mazarine  (Fr.  7o5i,  i"  44). 


3o2  Révocation  de  t Edit  de  Nantes  à  Paris. 

ans  (O*  42  et  Ballet.,  3=  série,  II,  56o),  que  la  sœur  Ancelin  mena, 
le  29  janvier  suivant,  à  la  communauté  de  Sainte-Geneviève.  C'était 
Éléonore,  fille  de  Christophe.  Le  3i  mars,  M.  de  Loisilière,  son 
oncle,  demanda  qu'on  la  transférât  de  Sainte-Geneviève  chez 
M°"=  Colombet,  ancienne  catholique  de  la  rue  du  Sépulcre  (O'  43). 
Sans  doute  les  renseignements  fournis  sur  cette  dame  n'offrirent 
pas  toute  garantie  à  la  police  ;  car  M.  de  Loisilière  dut  faire  choix 
d'une  autre  personne,  la  demoiselle  Laurenceau,  à  laquelle  on 
refusa  également  de  confier  M""  de  Vicques.  Le  10  février  1700, 
Pontchartrain,  saisi  d'une  nouvelle  demande,  invitait  D'Argenson  à 
s'entendre  à  ce  sujet  avec  la  supérieure  des  Nouvelles-Catholiques 
et  la  sœur  Ancelin  (O  •  44).  Enfin,  le  3  mars,  M"'=  de  Vicques  fut 
remise  à  M""  de  Laurenceau  pour  six  mois.  On  la  relâcha  peut-être 
au  bout  de  ce  temps,  mais  sans  la  perdre  de  vue  ;  car  Pontchar- 
train demandait  encore  le  5  mai  1701  comment  elle  se  conduisait 
en  matière  de  religion. 

L'intervention  répétée  d'un  oncle  en  cette  affaire  donne  à 
penser  que  le  père  passait  tout  au  moins  pour  suspect  ;  en  effet, 
après  une  enquête  sur  sa  conduite  religieuse,  ordonnée  le  29  juin, 
Christophe  de  Vicques  entrait  à  la  Bastille  le  22  juillet  1699,  par 
ordre  du  20.  Le  29,  M™'=  de  Beaulieu,  femme  de  son  frère  Thomas, 
et  le  sieur  de  Neuilly,  mari  d'une  fille  dudit  Thomas,  obtenaient  en 
leur  quahté  de  «bons  catholiques»,  l'autorisation  de  lui  rendre 
visite  (O'  43).  Par  ordre  du  19  août  il  fut  tiré,  le  23,  du  donjon  et 
conduit  chez  les  P.  de  l'Oratoire,  qui,  nous  aimons  à  le  constater, 
se  montrèrent  touchés  de  ses  souffrances,  ainsi  qu'il  résulte  de  ce 
billet  de  Pontchartrain  au  cardinal  de  Noailles:  «7  juillet  1700. 
Sur  ce  que  le  supérieur  de  l'Oratoire  demandait  que  M.  de  Vicques 
fût  renvoyé  dans  sa  maison  pour  s'y  faire  soulager  de  ses  infir- 
mités, vous  prîtes  la  peine  de  me  faire  savoir  qu'il  serait  dange- 
reux de  le  laisser  retourner  dans  sa  famille,  et  suivant  votre  senti- 
ment. Sa  Majesté  ordonna  [après  avoir  consenti  le  7  à  sa  mise 
en  liberté]  qu'il  resterait  à  l'Oratoire;  aujourd'hui  le  sieur  de 
Vicques  présente  à  nouveau  ce  placet  par  lequel  il  demande  per- 
mission de  se  retirer  chez  le  sieur  de  Mouchy,  ancien  catholique, 
avec  promesse  de  ne  voir  aucun  nouveau  catholique,  pas  même 
ses  enfants»  (O^  44).  Le  cardinal  et  le  roi  demeurèrent  inflexibles 
et  sans  pitié;  une  lettre  de  Pontchartrain  atteste  que  M.  de 
Vicques  était  encore  à  l'Oratoire  le  26  mai  1701,  et  qu'il  songeait  à 
s'échapper  (O*  45). 

En    envoyant   à    D'Argenson    l'ordre    d'arrêter     Christophe, 


Emprisonnés  à  Parts.  3o3 

Pontchar train  lui  avait  dit  le  20  juillet  1699  :  t  J'avertirai  les  officiers 
des  mousquetaires  d'avoir  une  attention  particulière  sur  l'éducation 
de  son  fils»  {ArcJi.  Bast.,  X,  217). 

Cette  recommandation  ne  produisit  qu'un  maigre  résultat,  car 
le  même  secrétaire  fut  obligé  de  la  renouveler  et  écrivit  au  marquis 
de  Vins  le  3  mars  1 700  :  «  Le  roi  a  été  informé  que  le  sieur  de  Vie, 
mousquetaire  de  votre  compagnie,  nouveau  catholique,  néglige  fort 
de  se  faire  instruire  et  ne  visite  presque  plus  les  ecclésiastiques  du 
séminaire  des  Missions  étrangères  qui  s'étaient  chargés  de  ce  soin. 
Sa  Majesté  m'ordonne  de  vous  écrire  d'j^  avoir  une  attention  par- 
ticulière» (O'  44\  Nous  ignorons  quel  était  le  membre  de  la  famille 
faisant  «exactement  son  devoir  catholique»,  auquel  D'Argenson 
faisait  accorder  le  3o  novembre  1714  l'autorisation  de  vendre  une 
maison  (Fr.  8121  P  122). 

ViGNAULT  (M""),  voir  Du  Moustier. 

ViGNON  (Anne),  mise  au  For-l'Évêque  pour  la  R.  le  16  avril 
1686  (Fr.  7o5x  f"  290). 

ViLDOu  (M™"=  de).  Susanne  Baudouin,  veuve  de  Vildou,  arrêtée 
avec  quinze  autres  fugitives  de  La  Rochelle,  et  condamnée  à  être 
rasée  et  enfermée  à  perpétuité,  fut  transférée  de  l'Hôpital-Général 
aux  Nouvelles-Catholiques,  par  ordre  du  i3  avril  1700,  ainsi  que  ses 
compagnes,  Esther  de  La  Ronde,  M'"''  Goilard  et  sa  fille, 
M"'=  Guillaume  Flamand  et  ses  trois  filles.  Elle  était  encore  aux 
Nouvelles-Catholiques  le  7  juillet;  mais  à  ce  moment  il  était  question 
de  l'envoyer  chez  M"^  de  Mailloc,  sa  parente,  qui  avait  reçu  en 
1695  M"*^  de  Vargnes,  autre  détenue  des  Nouvelles-Catholiques.  Le 
P.  Bordes  en  avait  fait  la  proposition  à  Ponchartrain,  et  celui-ci 
demandait  l'avis  du  cardinal  de  Noailles  (O'  44). 

ViLLACEL  (De),  enfermé  à  la  Bastille,  où.  le  P.  Bordes  fut  auto- 
risé à  le  voir  par  une  lettre  du  8  avril  1686  (O*  3o). 

ViLLARNouL,  voir  II,  356. 

Villeneuve  de  Pluviers  (La  dame  de),  mise  au  For-l'Évêque 
pour  la  R.,  le  8  août  1686,  sur  le  soupçon  qu'elle  cherchait  à  sortir 
du  royaume  (O*  3o  et  Fr.  7o5i  f"  281). 

Le  capitaine  Louis  de  Villeneuve,  arrêté  avec  Amonnet,  fut 
conduit  dans  les  prisons  de  Tournay,  et  ramené  à  Paris  le  6  mai 
1686. 


3o4  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 

ViLLERETS  (De),  voir  Caron,  II,  297. 

ViLLiERS  (De),  voir  Vrigny,  II,  400. 

Vincent  (Marie).  Le  i'^''  mai  1686,  c'est-à-dire  environ  deux 
mois  après  l'arrestation  d'Anne-Marie  Vincent  (voir  Godin),  eut 
lieu  celle  de  sa  tante  Marie  Vincent,  de  Rouen,  parente  du  libraire 
Périer,  et  servante  de  De  Laet,  de  la  rue  Geoffroy-l'Asnier,  lequel 
était  sur  le  point  de  partir  pour  l'étranger.  Elle  fut  arrêtée  chez  le 
guide  Pitola  ou  Pilota  Perrin,  auquel  elle  apportait  pour  le  con- 
duire à  Bruxelles  l'enfant  dont  M™''  de  Massanes  venait  d'accoucher. 
Mise  au  château  de  Vincennes  par  ordre  du  i5  mai,  et  transférée 
au  château  de  Boulogne  par  ordre  du  ig  août,  elle  ne  fut  relâchée 
que  le  i"  octobre  1688,  pour  être  expulsée  du  royaume  (O'  3o,  32 
et  Fr.  7o52  f  94,  7o53  f°=  216,  218,  254,  256,  et  TT  235). 

Vincent  (Nicolas),  voir  Festu. 

Vincent  (La  femme  d'Ysbant),  bourgeois  d'Amsterdam,  re- 
tournant près  de  son  mari,  fut  arrêtée  à  Valenciennes  avec  sa 
servante;  on  les  ramena  toutes  deux  au  For-l'Evêque.  L'ambas- 
sadeur de  Hollande  réclamait,  le  3i  décembre  i685,  leur  mise  en 
liberté.  La  Reynie  fit  répondre  qu'il  fallait  s'adresser  au  roi  et 
donner  des  raisons  plus  concluantes  (Fr.  7o5o  f"  191). 

VioN,  voir  II,  442. 

ViRAZEL  (De).  Seignelay  ordonnait  le  14  mars  1686  de  mettre  à 
la  Bastille  le  sieur  de  Virazel,  conseiller  au  Parlement  de  Guyenne, 
retiré  chez  les  P.  de  l'Oratoire,  et  confirmait  cet  ordre  le  18,  étant 
mieux  instruit  des  «  mauvaises  dispositions  »  du  personnage  (O  '  3o). 
Le  prisonnier  fut  transféré,  le  12  mai  1687,  au  prieuré  de  Saint- 
Martin-des-Champs  par  ordre  du  9  (O  '  3i  et  Fr.  7o53  f^  164,  168), 
puis  envoyé  au  château  d'Angoulême  par  ordre  du  4  août,  et  traité 
sur  le  pied  de  1200  livres  par  an,  qu'on  prélevait  sur  ses  biens.  11 
fut  expulsé  du  royaume  en  1688  et  se  réfugia  en  Angleterre. 
Milord  Gallway  écrivait  le  2o/3o  janvier  1693  qu'il  s'efforcerait 
d'emmener  M.  de  Virazel  et  M.  de  Sailly  en  Irlande,  pour  régler 
les  affaires  des  six  cents  familles  de  réfugiés  qu'il  voulait  y  établir 
[Bullet.,  X,  69).  Sa  charge  de  conseiller  fut  donnée  en  1688  à  son 
fils  ou  à  l'un  de  ses  fils  (TT  25i).  Daniel  de  Virazel,  peut-être  fils 
du  proscrit,  fut  incorporé  comme  capitaine  dans  l'armée  du  roi 
Guillaume  le  25  juin  1690  (Agncvv,  III,  179).  En  lôgS,  une  dame  de 
Virazel,  habitant  la  rue  des  Ciseaux  à  Paris,  réfutait  des  mémoires 


Emprisonnes  a  Paris.  3o5 

où  elle  était  calomniée,  dans  une  lettre  adressée  le  2  janvier  à  La 
Reynie  (Tourlet,  invent.  TT). 

ViRioT.  Marie  Picart,  veuve  de  Daniel  Viriot,  avocat,  venue  à 
Paris  au  mois  d'octobre  i685  avec  permission,  fut  mise  à  la  Bastille 
pour  refus  d'abjurer,  et  n'en  sortit  que  par  ordre  du  10  juillet  1689 
(O»  33  et  Fr.  pr.,  2^  édit.,  III,  401). 

Il  y  avait  une  famille  Viriot  à  Vitry-le-François  et  une  à  Paris. 
En  i635,  Susanne  Viriot,  fille  de  Théodore,  docteur  en  médecine, 
et  de  Marie  Mauclerc,  avait  épousé  à  Charenton  Siméon  Faul- 
connier,  sieur  de  Fontanes. 

VivANS,  voir  II,  345. 

VoREAux  (Jean),  de  Lemé,  village  entouré  de  bois,  à  trois  lieues 
à  l'est  de  Guise,  profita  du  voisinage  de  la  frontière  pour  se  faire 
guide.  Il  fut  arrêté  à  Guise,  en  i685,  conduisant  Jeanne,  Marie  et 
Marguerite,  filles  de  Luc  Boutin,  marchand  de  Paris  (Tourlet, 
invent.  TT  et  Fr.  pr.,  2<=  édit.,  III,  35).  Il  est  peut-être  le  même  per- 
sonnage que  David  Voreaux  qui,  condamné  aux  galères  perpétuelles 
à  Laon,  sans  doute  pour  avoir  essayé  de  conduire  à  l'étranger 
Loqueneur,  ainsi  que  sa  femme  et  ses  domestiques,  interjeta  appel 
du  jugement  et  fut,  en  conséquence,  écroué  au  Châtelet  de  Paris  le 
3o  octobre  1686  (Reg.  d'écrou  du  Palais  de  Justice).  Comme  ce 
guide  ne  figure  pas  sur  la  liste  des  galériens,  c'est  évidemment  lui 
qui  est  encore  mentionné  dans  un  rapport  de  police  du  i5  janvier 
1690,  lequel  prouve  qu'il  continuait  son  périlleux  métier  :  «  J'ai  su 
par  De  Salve,  écrivait  Desgrez,  que  le  billet  qui  est  dans  les  papiers 
que  le  ministre  Cottin  a  remis  au  nommé  Voreaux,  qui  logeait  à  la 
Croix  de  Fer,  rue  Bourg-l'Abbé,  n'était  que  pour  le  faire  connaître  » 
(Fr.  7053  {°  236).  La  famille  Voreaux  existe  toujours  et  est  l'une 
des  plus  nombreuses  de  l'Église  de  Lemé.  —  Pierre  Voreaux,  de 
Picardie,  qui  reçut  un  viatique  à  Genève  en  1692,  était  probable- 
ment l'un  de  ses  membres  (Ms.  B.  du  prot.). 

VoYER  (M"^),  «  non  payante  »,  aux  Nouvelles-Catholiques 
en  1686. 

Vrigny  (De),  voir  II,  398. 

Vrillac  (De).  Deux  frères  de  ce  nom,  Pierre,  sieur  de  Morsain, 
et  Jacques,  sieur  de  Biard,  avocats  au  Parlement,  furent  revêtus 
l'un  (1664)  après  l'autre  (1666)  de  la  charge  de  bailli  de  La  Ferté- 
sous-Jouarre.   Leur  sœur   Charlotte   était   femme   de   François  Le 


III 


3o6  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 

Sueur,  pasteur  audit  lieu  de  La  Ferté.  En  1664,  Pierre  avait  épousé 
à  Charenton  Marguerite,  fille  de  Barthélémy  de  Besset,  sieur  de 
Presse,  et  de  Catherine  Fenou.  Deux  ans  plus  tard,  Jacques  épousa 
Catherine,  sœur  de  la  femme  de  son  frère.  Jacques,  ancien  de 
l'Église  de  La  Ferté,  prit  part  aux  travaux  des  synodes  de  Charen- 
ton (1679)  et  de  Lizy  (1681).  Malgré  les  larmes  et  les  reproches  de 
sa  femme,  que  Bossuet  avait  faite  catholique,  il  quitta  la  France 
peu  avant  la  Révocation,  et  le  sieur  de  Louville,  gentilhomme  de 
la  manche  du  duc  d'Anjou,  s'empressa  de  demander  la  confiscation 
de  10,000  livres  qu'il  lui  devait,  et  qu'il  n'avait  refusé  de  payer, 
disait-il,  que  «  pour  ne  pas  contribuer  à  son  évasion  »  (TT  248). 

Réfugié  à  La  Haye,  Jacques  reçut  par  l'entremise  de  sa  femme 
une  lettre  de  Bossuet  dont  voici  quelques  lignes  : 

A  Meaux  ce  17  octobre  i635. 
Monsieur, 

Autant  que  j'eus  de  joie  quand  M.  le  bailli  de  La  Ferté  1  me  vint  dire  de 
votre  part  que  vous  vouliez  rentrer  dans  l'Église  ^,  autant  fus-je  surpris  et 
affligé,  quand  j'appris  qu'au  lieu  d'exécuter  ce  pieux  dessein,  vous  étiez  sorti 
du  royaume.  Est-il  possible  que  vous  ayez  cru  qu'on  ne  peut  se  sauver  dans 
une  Église  où  vous  êtes  forcé  d'avouer  que  vos  pères  se  sauvaient  avec  les 
nôtres  avant  votre  Réformation?...  Mais  je  ne  veux  point  me  jeter  sur  la 
controverse,  je  vous  écris  seulement  pour  vous  inviter  à  revenir  et  à  ramener 
ceux  que  vous  pourrez,  même  M.  Le  Sueur;  vous  me  trouverez  toujours  les 
bras  ouverts,  et  je  n'oublierai  rien  de  ce  que  je  pourrai  faire  pour  votre 
service.  Je  joins  mes  prières  avec  les  larmes  de  M"*^  de  Vrillac,  etc. 

Le  fugitif  confia  la  lettre  à  son  ami  Jean  Rou,  qui  répondit 
sous  son  nom.  —  Quelques  mois  plus  tard,  le  3  avril  1686,  l'évêque 
de  Meaux  reprit  la  plume  et  fit  une  nouvelle  tentative.  C'est  dans 
sa  seconde  lettre  que  se  trouve  le  passage  bien  connu  où,  arguant 
du  supplice  de  Servet,  il  demande  aux  protestants  s'ils  osent  dire 
que  les  princes  ne  doivent  jamais  se  servir  du  glaive  pour  abattre 
les  ennemis  de  l'Église^.  Jean  Rou,  très  versé  dans  l'histoire 
ecclésiastique,  répliqua  avec  une  grande  modération,  toujours  sous 
le  nom  de  son  ami,  et  accumula  les  exemples  pour  établir  que 
l'Église  n'a  point  le  droit  de  persécuter,  à  moins  de  fouler  aux 
pieds  les  principes   de  son  fondateur.  Fort    de   l'approbation  de 

'  Ce  bailli   aurait-il    (Ad    Pierre   ou    un  faire  croire  à   .M.    de   Meaux    qu'il    avait 

fils  de  celui-ci?  donné  parole  de  se  réunir. 

2  M.  de  Vrillac    affirme,   au    contraire,  :'  Vo\r  Les  premiers  pasteurs  du  Désert, 

qu'on    s'est    mépris     lorsqu'on    a    voulu  II,  80. 


Emprisonnes  à  Paris.  807 

Claude,  il  livra  bientôt  à  l'impression  ses  deux  lettres  et  les  deux 
de  Bossuet  sous  ce  titre  :  La  séduction  éludée,  etc. 

Avec  les  principaux  réfugiés  de  Hollande,  Jurieu,  MM.  de 
Béringhen,  de  Chenaille,  de  Vrign}^,  Jacques  de  Vrillac  travailla 
dès  1694  à  obtenir  que  les  puissances  protestantes  obligeassent 
Louis  XIV  à  annuler  l'Édit  révocatoire.  On  sait  que  la  paix  de 
Ryswick  ruina  ces  espérances,  et  détruisit  les  dernières  illusions 
des  malheureux  qui  ne  pouvaient  oublier  la  France  '.  Bossuet,  qui 
n'avait  pu  ramener  le  fugitif,  voulut  du  moins  s'emparer  de  ses 
biens  pour  les  consacrer  au  service  de  l'Église  persécutrice.  La 
lettre  que  Pontchartrain  lui  adressa  le  9  novembre  1699  ne  laisse 
aucun  doute  à  cet  égard  : 

J'ai  reçu  la  lettre  que  vous  m'avez  écrite  concernant  le  nommé  De  Vrillac 
de  La  Ferté-sous-Jouarre,  qui  s'est  absenté  et  qui  a  laissé  un  bien  assez 
considérable  que  vous  voudriez  appliquer  aux  dépenses  à  faire  pour  l'instruc- 
tion des  nouveaux  catholiques.  Mais  comme  la  confiscation  ne  peut  avoir  lieu 
que  quand  il  aura  été  condamné,  il  faut  attendre  qu'il  ait  été  rendu  un  juge- 
ment contre  lui;  après  quoi  je  le  proposerai  au  roi  selon  nos  instructions 
(O  1  42). 

Walscot  (Charlotte),  de  Paris,  et  Salomon  Woinesson,  de 
Châtillon-sur-Loire,  publication  de  bans  à  Londres  le  20  avril  1701 
{Proceedings,  juillet  1890). 

WiTT  (De).  Seignelay  écrivait  à  La  Rej^nie  le  29  avril  1686  : 
«  Je  vous  prie  de  me  mander  qui  est  le  sieur  De  Witt,  qui  se  mêle 
de  faire  sortir  des  sujets  du  roi  hors  du  royaume;  s'il  y  a  des 
preuves  de  ce  qu'on  dit,  il  ne  faut  point  tarder  à  le  faire  arrêter  ». 
Et  le  6  mai  :  «  Sa  Majesté  m'ordonne  de  vous  faire  savoir  que  son 
intention  n'est  pas  qu'il  soit  rien  fait  contre  le  sieur  Witt»  (O'  3o). 
Pierre  Witt,  emprisonné  à  Vincennes  le  i5  novembre  1695,  en 
sortit  le  26  octobre  1697,  à  condition  de  se  retirer  en  Hollande. 

Zell  (Un  envoyé  du  duc  de),  enfermé  à  la  Bastille  en  1686, 
pour  refus  de  changer  de  religion  (Ch.  Weiss,  I,  96). 

'  Voir  Z.e.v  premiers  pasteurs  du  Désert,  II,  274  et  suiv. 


XXX 


PARISIENS  ÉMIGRÉS 


Abard  (René),  de  Paris,  réfugié  à  Genève,  assisté  par  la 
Bourse  française  en  1682  (B.  Fr.  pr.). 

Adam  (Claude),  de  Nanteuil  (les  Meaux),  reçu  à  la  paix  de 
l'Eglise,  à  Londres  le  18  septembre  1698  {Proceedings,  juillet  1890). 

Addée  de  Grandchamp  (Susanne),  fugitive  à  la  fin  de  1686, 
mourut  en  Angleterre  en  1688  (B.  Fr.pr.).  Le  capitaine  Daniel 
Addée,  originaire  de  Lorraine),  aussi  réfugié,  épousait  en  Angle- 
terre Louise  de  La  Ferrière  en  lôgS  (Agnew,  in-f°,  II,  80  et  102). 

Agar  (D'),  famille  parisienne  descendant  d'un  dominicain 
converti  en  1626.  Quatre  de  ses  membres  figurent  dans  les  warrants 
de  naturalisation  anglaise  du  14  octobre  i68r  :  Jacob,  peintre  de 
portraits,  de  l'Académie  royale  de  Paris,  rayé  comme  protestant, 
plus  tard  peintre  du  roi  de  Danemark  et  de  la  reine  Anne  d'Angle- 
terre; Isaac,  ingénieur  militaire  et  capitaine  aux  gardes  de 
Charles  II;  Théodore,  lieutenant,  et  Abraham,  exempt  des  gardes 
du  corps    (De   Schickler,  Egl.  du  Refuge,  II,  3i2).  Théodore,   sa 

•  Parmi    les    personnes    notées    par    la  Rouget,  maître  maçon,   Roger,   la  veuve 

police  comme  faisant  leurs  préparatifs  de  Thibaut,  les  époux  Dupont,  fruitiers;    le 

fuite,  il  faut  citer  la  sage-femme  Gerlain,  12   septembre,    La  Roque,    marchand   de 

sans    date;    au   mois   d'octobre    i683,    la  Nantes,  avec  sa  femme  et  quatre  enfants; 

veuve  Fouquet,  l'orfèvre  l.e  Lorrain,   Le  le  i3  décembre  1087,  la  nommée  Galet  et 

Borelle,    Taret,    Tissier,    brodeur;    le    18  sa  fille,  qu'elle  avait  «tirée  par  violence» 

août  i686,  l'horloger  La  Varenne,  le  mar-  des  N""°-Catholiques  de  Blois;  en  janvier 

chand  de  dentelles  Pariset,  et  son  beau-  iOy3,  Dupin,  maître  de  français;  en  1699, 

frère  Louis  Porcher  qui  n'avait  pas  abjuré,  la  nommée  Dolus. 


Parisiens  émigrés.  3o9 

femme  Marie  Baudier,  catholique,  furent  déiinitivement  naturalisés 
le  21  janvier  i685,  et  leur  fille  Marie,  le  9  septembre  1698.  Agnew 
mentionne  encore  Henri  d'Agar,  naturalisé  à  Londres  le  9  sep- 
tembre 1698  (B.  Fr.  pr.) 

Agasse  (Etienne),  orfèvre  de  Paris,  reçu  habitant  de  Genève 
le  14  mars  1682  (B.  Fr.  pr.). 

Agoureau  (Marie  d'),  de  Paris,  prosélyte  âgée  de  vingt  ans, 
reçue  membre  de  l'Église  de  la  Savoye  à  Londres,  le  12  avril  i685. 

Alexandre.  La  veuve  du  joaillier  de  ce  nom  habitait  Berlin  en 
1698  (Ms.  Dieterici).  Elle  ne  quitta  la  France  qu'après  avoir  été 
contrainte  d'abjurer,  ainsi  que  l'attestent  les  extraits  des  rapports 
adressés  à  La  Reynie  par  le  commissaire  Hémon: 

14  janvier  1686.  Alexandre  erre  par  la  ville,  ne  revient  pas  coucher;  très 
difficile  à  rencontrer.  La  veuve  Alexandre  a  signé  chez  le  procureur  du  roi  il 
y  a  dix  jours;  mais  je  n'ai  pu  lui  faire  faire  de  profession  de  foi.  Elle  ne  veut 
rien  faire  et  remet  à  quinze  jours;  elle  a  même  dit  à  quelques  personnes 
qu'elle  ne  pouvait  se  convertir  dans  le  cœur. 

18  janvier  1686.  Après  que  j'ai  eu  beaucoup  pressé  la  veuve  Alexandre, 
de  la  rue  du  Mouton,  pour  sa  profession  de  foi,...  elle  a  enfin  fait  son  abjura- 
tion entre  les  mains  de  M.  le  grand  pénitencier;  elle  doit  aller  demain  à  l'ar- 
chevêché pour  retirer  le  certificat  imprimé  de  sa  profession  de  foi  qu'elle 
m'apportera. 

Son  fils  Jean-Louis  n'est  pas  visible  et  ne  veut  rien  faire  du  tout  (Fr.  7o5i 
f"'  ii3  et  io3). 

Nous  ignorons  si  André  et  Salomon  Alexandre,  naturalisés 
anglais  le  11  mars  1700,  appartenaient  à  la  même  famille.  —  Pierre 
Alexandre,  de  Paris,  sieur  de  Ramboulet,  jeune  homme,  réfugié  à 
Francfort-sur-le-Mein,  1687  (Ms.  de  la  biblioth.  du  prot.). 

Allaire  (La  veuve),  qui  avait  promis  de  signer,  écrivait  le 
commissaire  Labbé,  le  i5  janvier  1686,  s'en  est  allée  dans  son  pa3's. 
Un  crocheteur  porte  ses  meubles  à  l'hôtel  de  Schomberg  (Fr.  joSi 
f"  66).  —  11  parait  probable  qu'elle  s'enfuit  à  l'étranger. 

Allard.  Outre  Jacques,  mandé  chez  Seignelay  le  14  décembre 
i685  comme  négociant  de  première  catégorie,  nous  trouvons  plu- 
sieurs autres  personnages  de  ce  nom  dans  les  extraits  des  registres 
de  Charenton,  notamment  Anne,  femme  de  Guillaume  Mariette. 
Toutefois  nous  ne  saurions  affirmer  positivement  que  Ursin  et 
François,  naturalisés  anglais,  le  premier  en  1687,  le  second  en  1701, 
et  Isaac  assisté  en  Angleterre  en  1708,  fussent  de  la  même  famille. 


3io  Révocation  de  VÉdit  de  Nantes  à  Paris. 

Allix  (Pierre),  pasteur  de  Charenton,  réfugié  en  Angleterre, 
y  fut  naturalisé  le  5  janvier  1688  avec  sa  femme,  Marguerite  Roger, 
et  ses  trois  fils  Jean,  Pierre  et  Jacques. 

Il  y  avait  à  Paris  une  famille  de  teinturiers  du  même  nom,  qui 
fournit  aussi  son  contingent  à  l'émigration.  Née  en  i63i  et  filleule 
d'Etienne  Gobelin  et  de  M""'  Henri  Gobelin,  Susanne  Allix  de  La 
Rairie,  dont  le  mari  (nom  inconnu)  était  aux  galères  pour  la  R. 
depuis  1686  ou  1687,  recevait,  en  1706,  avec  sa  fille  Anne,  l'assis- 
tance publique  en  Angleterre.  —  La  veuve  de  Jean  Allix,  âgée  de 
soixante-douze  ans,  était  également  assistée  à  Londres  en  1702. 

.   Amel  (Antoine  du),  tailleur,  de  Paris,  réfugié  à  Francfort-sur- 
le-Mein,  1687  (Ms.  de  la  biblioth.  du  pr.). 

Amian,  voir  Emprisonnés. 

Amonnet,  voir  Anciens. 

Amyot,  voir  Emprisonnés. 

Amyrault  (Moïse),  sieur  de  Champrobin,  avocat^  demeurant 
rue  Pavée,  dans  le  quartier  de  la  Harpe,  était  fils  du  célèbre  pro- 
fesseur de  Saumur.  Il  passa  en  Hollande  à  la  Révocation,  tandis 
que  Marie  Théard,  sa  femme,  abjurait  avec  les  deux  enfants  qui 
lui  restaient,  Elisabeth  et  Moïse,  âgé  de  trois  ans.  C'est  sans  doute 
ce  dernier  qui  fut  naturalisé  anglais  en  1700  avec  Jacques  Formont, 
Marie  Amyrault  et  ses  enfants  Henri  et  Marie-Anne;  et  c'est  très 
probablement  Marie  Amyrault,  qui,  devenue  veuve,  fut  assistée  à 
Londres  avec  sa  fille  de  1702  à  1705.  D'après  les  papiers  de  La 
Reynie,  elle  offrit  au  guide  Félix  en  1686  mille  livres  pour  la  passer 
avec  ses  quatre  enfants;  Félix  refusa,  étant  occupé  ailleurs  (Fr.  7060 
f"  242). 

Anard  (Jacques),  sieur  de  La  Badouaire,  fugitif,  possédait  une 
rente  de  59  livres  qui  fut  confisquée  (TT  489). 

Andrieu  (La  veuve  Jacob),  fugitive,  possédait  avec  les  héri- 
tiers de  Jacques  Devaux,  aussi  fugitifs,  178  livres  de  rente  sur 
l'Hôtel-de-Ville,  qui  furent  confisquées  (TT  118,  i56  et  428). 

Androuet  du  Cerceau  (Paul),  horloger,  demeurant  avec  le 
sieur  Clément,  son  beau-frère,  dans  la  cour  du  Palais,  abjura  le 
21  décembre  i685,  après  avoir  été  instruit  par  le  sieur  Du  Hamel 
(Fr.  7o52  f"  804).  Ayant  persévéré  dans  la  religion  protestante,  sa 
femme  fut  enfermée,  en  1686,  dans  un  couvent  où  on   la   détenait 


'  Parisiens  émigrés.  3ii 

encore  l'année  suivante,  bien  qu'elle  fît  valoir  son  origine  hollan- 
daise pour  réclamer  la  liberté.  Une  demoiselle  Androuet  du  Cerceau 
passa  dans  les  pays  étrangers  en  1686;  la  même  année,  son  parent 
Jacques  fut  admis  à  la  sainte  cène  à  La  Haye,  après  avoir  fait 
reconnaissance  publique  de  la  faute  qu'il  avait  commise  en  abjurant. 

Angennes  (D'),  voir  Emprisonnés. 

Arbauld  (Susanne),  voir  Emprisonnés. 

Arbunot  (Jacques),  naturalisé  anglais  en  1697,  appartenait 
certainement  à  la  famille  parisienne  de  ce  nom,  alliée  aux 
Bauche,  aux  Des  Essarts,  et  qui  eut  pour  principal  représentant 
le  peintre  et  sculpteur  Jacob  Arbunot,  marié  à  Charenton  vers 
1675,  et  auquel  sa  femme  donna  au  moins  trois  enfants:  Daniel, 
Philippe  et  Anne. 

Armand  (Joseph),  de  Saint-Denis,  reçut  de  Bonrepos  à  La 
Haye,  en  1698,  9   livres  pour  rentrer  en  France  (Aff.    étr.-Holl., 

177)- 

Arthuys  (D'),  voir  Emprisonnés. 

Arzeliers  (Gaspard  Perrinet,  marquis  d'),  capitaine  au  régiment 
de  Sault,  commissaire  de  l'Édit  en  i685  dans  le  Dauphiné,  abjura 
lors  de  la  Révocation,  ainsi  que  sa  femme,  Marie  Hardy,  fille  de 
Thomas,  sieur  de  Vicques,  et  de  Marie  de  Massanes,  qu'il  avait 
épousée  à  Charenton  en  1672.  En  qualité  de  nouveau  converti,  il 
reçut  le  18  mars  1686  une  pension  de  2000  livres,  qui  ne  l'empêcha 
point  de  se  retirer  à  La  Haye,  l'année  suivante  avec  sa  femme 
(Fr.  pr.). 

Asselin  (M"^  Jeanne),  de  Paris,  âgée  de  vingt  six  ans,  s'enfuit 
après  avoir  donné  sa  signature,  et  fit  acte  public  de  repentance  à 
Londres  le  17  novembre  1687  (Ms.  de  l'Eglise  de  la  Savoye). 

AuBÉ  (La  veuve),  pauvre  femme  de  la  rue  Saint-Nicolas, 
fugitive  à  la  fin  de  1686  (Fr.  7o5i  P  2i5).  D'après  le  carton 
TT  i58  des  Archives,  elle  aurait  laissé  en  France  quelque  bien. 

Aubertin  (Marie),  fille  du  pasteur  de  Charenton  et  veuve  de 
Nicolas  Houssemaine,  bailli  de  Villebon,  était  âgée  de  60  ans 
lorsqu'elle  quitta  la  France,  avec  sa  nièce  Anne-Aimée,  âgée  de 
16  ans  et  fille  du  banquier  Edme  Aubertin.  Ayant  abjuré  avant  de 
passer  à  l'étranger,  elles  firent  acte  de  repentance  à  Londres,  dans 
l'église  de  la    Savoye   le  29  août  1686,  et   furent   naturalisées  le 


3i2  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

5  janvier  1688.  On  les  trouve  au  nombre  des  assistés  de  1708  à  1705 
(Ms.  de  la  Savoye  et  Agnew). 

AuBRY  (Jacques"),  naturalisé  anglais  en  1697.  C'est  lui  sans 
doute,  ou  son  père,  qui  était  laboureur  à  Nanteuil-les-Meaux  et 
assistait  comme  témoin,  en  1672,  au  mariage  d'Antoine  Du  Houx, 
sieur  des  Epinolles.  En  1698,  Antoine  Aubry  et  Madelaine,  sa 
femme,  étaient  aussi  naturalisés  en  Angleterre.  Antoine  est-il  le 
même  personnage  qui  signait,  sans  prénom,  le  14  décembre  i685 
chez  Seignelay?  C'est  ce  que  nous  ne  sommes  pas  en  mesure  de 
décider.  Dans  tous  les  cas,  le  signataire  devait  être  parent  des 
Aubry  de  Nanteuil  et  de  Meaux,  dont  la  famille  subsiste  encore. 

AuDOUviLLE  (Antoine),  d'Antony  près  Paris,  âgé  de  soixante- 
dix-sept  ans,  et  sa  femme,  assistés  en  Angleterre,  1705  (Ms.  B.  du 
pr.).  Jeanne,  veuve  d'Antoine,  79  ans,  de  Paris,  assistée  à  Londres, 
1708  {Fr.  pr.,  2"  édit.,  V,  419). 

AuFRÈRE,  voir  Anciens. 

AussY  (M""^  d'),  veuve  en  1672,  puis  remariée  au  baron  de 
Neuville  et  retirée  avec  ses  deux  filles  en  Hollande,  y  fut  bientôt 
surnommée  la  Sapho  d'Amsterdam  (B.,  Fr.  pr.,  V,  277).  Elle 
appartenait  évidemment  à  la  famille  parisienne  des  d'Aussy,  alliée 
aux  Vivans  et  aux  Guéribalde. 


Bachelet  (Jean),  marchand  banquier  rue  Saint-Denis,  passé 
en  Hollande  à  la  fin  de  1686.  On  mit  le  scellé  dans  sa  maison  (Fr. 
7o5i  f°=  7  et  827). 

Bachelier,  ouvrier  en  dentelles  du  quartier  Saint-Denis,  passé 
en  Hollande,  à  la  fin  de  1686,  avec  sa  femme  et  quatre  enfants, 
laissa  un  héritage  à  Villiers-le-Bel  (Fr.  7o5i  f"  827).  Anne,  veuve 
d'un  marchand  de  Paris,  assistée  à  Londres  en  1708.  Les  ms. 
Dieterici  mentionnent  à  la  date  de  1698  :  Jean,  maître  pelletier  de 
Paris,  et  sa  femme,  réfugiés  à  Berlin;  Nicolas  aussi  maître  pelletier 
de  Paris,  et  sa  femme,  réfugiés  à  Bernau  ;  Paul,  ouvrier  en  soie  de 
Paris,  réfugié  à  Berlin. 

BARBot  (Jacques),  rochelais,  banquier  à  Paris,  marié  en  1682  à 
Constance-Emilie  Beck,  fille  du  résident  de  Brandebourg,  dont  il 
eut  deux  filles  en  France  :  Constance-Emilie  (1688)  et  Anne-Elisa- 
beth (1684),  fut  mandé  chez  Seignelay  le  14  décembre  i685,  comme 


Parisiens  émigrés.  3i3 

négociant  de  la  troisième  catégorie;  mais  il  n'j'alla  point  et  s'enfuit. 
II  fut  naturalisé  anglais  le  5  janvier  1688.  —  Jean  Barbot,  sieur  de 
Jarre,  demeurant  rue  du  Sépulcre  au  faubourg  Saint-Germain,  et 
secrétaire  du  président  de  La  Barroire,  n'abjura  que  contraint  le 
17  novembre  i685  (Fr.  7o55  f'^'  282  et  289).  Le  20  mars  1686,  il  fut 
naturalisé  en  Angleterre,  où  il  épousa,  deux  ans  plus  tard^  Char- 
Jotte-Susanne  Drelincourt  (voir  Beck\ 

Barbut  (Marthe),  femme  d'Armand  Gast,  étant  passée  à 
l'étranger,  son  frère,  Pierre  Barbut,  bourgeois  de  Paris,  nouveau 
converti,  sollicita  le  don  des  biens  de  la  fugitive  (TT  25i). 

Barickhausen  (Barckhausen?  Henri-Jacques  de),  de  Paris,  reçu 
à  la  paix  de  l'Eglise  à  Londres  le  14  juillet  1700  (Pn9crf(y///^5,  juillet 
1890). 

Baril  (Josué),  fils  de  l'apothicaire  du  roi,  et  sa  sœur  Elisabeth, 
passèrent  en  Angleterre  lors  de  la  Révocation,  voir  II,  578. 

Barnier  (Esther),  veuve  d'un  horloger  de  Paris,  âgée  de 
quatre-vingt-deux  ans,  assistée  à  Londres  en  1705  et  1706  (B. 
Fr.pr.). 

Baron,  sieur  du  Pont  (M'"^),  voir  I,  464. 

Barré  (La  veuve)  de  la  rue  des  Francs-Bourgeois,  passée  à 
l'étranger  à  la  fin  de  1686  (Fr.  7o5i  f°  323). 

Basange,  joaillier  de  Paris,  sorti  de  France  avant  la  Révoca- 
tion, habitait  depuis  neuf  ans  Manheim,  lorsqu'il  fut  arrêté  en  i685 
par  ordre  de  l'Electeur,  comme  complice  des  prétendues  intentions 
criminelles  de  Cardel,  sur  la  dénonciation  calomnieuse  de  Desval- 
lons. Ce  fut  un  de  ses  parents  restés  à  Paris  qui  joua  un  rôle  dans 
le  fameux  procès  du  collier  (Ravaisson,  IX,  279).  La  famille  qui 
subsiste  encore  en  Allemagne,  n'avait  point  conservé  le  souvenir 
de  l'injuste  arrestation  de  l'un  de  ses  membres. 

Basile,  banquier  de  la  rue  Saint- Denis,  chez  lequel  le  scellé  fut 
apposé  en  son  absence,  le  8  février  1687. 

Bauche  (Barthélémy),  de  Paris,  âgé  de  quatorze  ans,  fait  acte 
public  de  repentance  à  Londres  dans  l'Église  de  la  Savoye  (Ms.  de 
la  Savo3'e).  Marianne,  brodeuse  de  Paris,  âgée  de  quarante  ans, 
assitée  à  Londres  de  1708  à  1705. 

Baudoin  (Claude  Richard,  veuve  de  Jean-Baptiste),  de  Paris,  et 
sa  fille  Marguerite,  âgée  d'environ  dix-huit  ans,  réfugiées  à  Zurich 


3i4  Révocation  de  l'Êdit  de  Nantes  a  Paris. 

en  1694.  Marguerite  épousa  Jean  Formont.  Toutes  deux  furent 
inhumées  près  de  lui  dans  le  temple  français  de  Bâle:  la  première, 
âgée  de  82  ans,  le  5  juin  1719;  la  seconde,  le  22  juillet  1729 
{Bullet.,  3°  sér.,  IX,  610).  David  Beaudouin,  l'un  des  commissaires 
distributeurs  de  «la  royale  bonté»  en  Angleterre  (1708-1706), 
appartenait  sans  doute  aussi  à  la  famille  parisienne  dont  l'un 
des  principaux  membres  avait  été  menuisier  du  roi  sous  Louis  XIII. 

Baudry  (Paul),  fugitif,  possédait  une  rente  sur  l'Hôtel-de- 
Ville,  qui  fut  confisquée  après  son  départ  (TT  429). 

Bauffre  (Elisabeth-Anne),  de  Paris,  fait  acte  de  repentance  à 
Londres,  dans  l'église  de  la  Savoye,  le  21  octobre  1688,  non  pour 
avoir  abjuré,  mais  pour  être  simplement  entrée  dans  une  église 
catholique  afin  de  faciliter  sa  fuite. 

Pierre  de  Bauffre,  aussi  de  Paris,  qui  a  signé  sans  abjurer,  fait 
acte  de  repentance  dans  la  même  église,  le  28  août  1688  (Ms.  de  la 
Savoye). 

Bauman  (Daniel),  allemand,  tailleur  de  la  rue  de  Seine,  sa 
femme  et  sa  fille,  luthériens,  passés  en  Allemagne  à  la  fin  de  1686 
(Fr.  7o5i  {°  8). 

Baume,  famille  d'artistes  parisiens  au  XVIP  siècle.  Pierre, 
orfèvre,  marié  en  1666  à  Marie-Madelaine  de  Lafonds,  établi  à 
Amsterdam  en  1670.  Marguerite,  assistée  à  Londres  en  1710; 
Marie-Madelaine,  en  1721  (B.  Fr.  pr.). 

Bazanier  (Anne),  sœur  de  Madame  Samuel  Lardeau  (voir 
Anciens),  fugitive  à  la  fin  de  1686,  épouse  à  Londres  en  1692 
Antoine  de  Martin  de  La  Bastide  (Agnew,  in-f",  II,  ici). 

Bazin  (Madelaine),  veuve  de  Buisson  de  Barré,  de  la  rue  des 
Francs-Bourgeois,  fugitive  après  février  1687  (Fr.  7o5i  f"  i25).  — 
Jean  Bazin  de  Limeville,  réfugié  en  Hollande,  où  il  épousa  en  1698 
Marie  Petitot,  fille  du  peintre.  Il  mourut  à  La  Haye  en  1708.  Made- 
laine Bazin,  sa  sœur,  passée  en  Hollande  avec  son  mari  Jean  Remy 
de  Montigny,  et  leurs  douze  enfants  {Fr.  pr.,  VI,  488  b). 

Beauchamp  (Samuel),  voir  Anciens. 

Beaumont  (Esther),  de  Paris,  veuve  d'un  tailleur  et  âgée  de 
soixante-cinq  ans,  assistée  en  Angleterre  en  1705. 

Beck,  voir  II,  448, 


Parisiens  émigrés.  3i5 


"S 


Bédé,  sieur  de  Longcourt  (Benjamin),  avocat  au  Parlement  de 
Paris,  passé  en  Angleterre  avant  la  Révocation;  il  était  à  Londres 
dès  1679,  ainsi  que  son  frère  Samuel,  sieur  de  Loisillière,  et  leur 
sœur  Olympe,  veuve  d'Auguste.  Hardy,  sieur  de  La  Fosse 
(B.  Fr.  pr.). 

Béhours  (M"''  Jeanne),  de  Paris,  âgée  de  trente-cinq  ans, 
assistée  à  Londres  en  lyoS. 

Belhomme.  Bien  qu'il  y  eut  des  protestants  de  ce  nom  à  Paris 
(voir  III,  17),  nous  ne  pouvons  affirmer  que  celui  qui  s'établit 
à  Berlin  en  1672  et  devint  membre  du  consistoire,  appartînt  au 
troupeau  de  Charenton.  Voir  B.  Fr.pr.,  II,  216. 

Beliard,  famille  d'orfèvres  parisiens,  dont  plusieurs  membres 
quittèrent  la  France  à  la  Révocation.  David  et  sa  femme  possé- 
daient une  rente  qui  fut  confisquée  après  leur  départ  (TT  i56  et 
433).  Jeanne,  infirme,  et  Louise  sa  sœur,  figurent  sur  les  listes  de 
l'assistance  publique  à  Londres  de  1703  à  1708.  La  plus  jeune 
mourut  en  1708,  âgée  de  soixante-dix  ans,  fit  acte  de  repentance  en 
détestant  son  abjuration,  dans  l'église  delaSavoye,  le  i'^''  mars  1701. 

Bellot  (Claude),  de  Paris,  assisté  à  Genève  en  i685  (B.  Fr.pr.). 

Beloir  (Melchior),  de  Paris,  maître  de  langues,  assisté  à 
Londres,  avec  sa  femme  et  un  enfant,  en  1703.  Susanne,  veuve 
d'un  médecin  de  Paris,  âgée  de  soixante-quinze  ans,  aussi  assistée 
à  Londres  en  1703;  elle  est  encore  sur  la  liste  de  1710  (B.  Fr.pr.). 

Bennes  (Paul  de)  et  Anne  Babaut,  sa  femme,  passés  à  l'étranger. 
Leurs  biens  confisqués  sont  donnés  à  leur  fille  Susanne,  nouvelle 
catholique,  en  1687.  On  trouve  des  familles  de  ce  nom  dans  les 
extraits  des  registres  de  Charenton  :  Jeanne  de  Bennes  épousait  en 
1676  Nicolas  de  Louvigny.  Jeanne  Babaut,  fille  d'Isaac,  ministre  à 
Gien,  épousait  à  Charenton  en  1647  Daniel  de  Chalandos,  sieur  des 
Fontaines.  Cependant  Bordier  affirme  {Fr.  pr.,  I,  633)  que  Paul  et 
sa  femme,  ainsi  que  Susanne,  étaient  tous  trois  de  Gien,  ce  qui  ne 
prouve  pas  qu'ils  n'ont  point  habité  Paris. 

Benoit  (Élie),  ministre  et  historien  de  l'Édit  de  Nantes,  réfugié 
à  Delft,  était  parisien  de  naissance.  Les  rentes  appartenant  à  un 
autre  fugitif  du  même  nom  et  du  même  prénom,  et  à  sa  femme 
René  Quillet,  furent  confisquées  (TT  i56).  Françoise  Benoit,  de 
Paris,  âgée  de  dix-sept  ans,   et  nouvelle  catholique,  faisait  acte  de 


3i6  Révocation  de  UEdit  de  Nantes  à  Paris. 

repentance  à  Londres  dans  l'église  de  la  Savoye  le  17  août  1684, 
et  Etienne  Benoit,  aussi  de  Paris,  était  admis  à  la  cène  à  La  Haye, 
après  .avoir  déclaré  publiquement  qu'il  détestait  son  abjuration 
(Ms.  de  la  biblioth.  du  prot). 

Berchère  (Louis),  de  Paris,  fils  de  Claude,  et  de  Madelaine 
Loyseau,  fut  naturalisé  anglais  en  i685  avec  ses  fils  Jacques-Louis 
et  Jean.  Susanne,  fille  de  Louis  et  de  Susanne  de  Louvain,  qui 
épousa  Baril  à  Londres,  était  probablement  sa  fille  (Agnew,  in-f°, 
II,  54,  77  et  100). 

Berger  (Françoise),  de  Paris,  âgée  de  cinquante-neuf  ans, 
assistée  en  Angleterre  en  1705,  ainsi  que  Pierre,  âgé  de  cinquante 
ans,  infirme,  ayant  avec  lui  deux  enfants  (Ms.  de  la  B.  du  pr.). 

Béringhen,  voir  II,  84  et  879. 

Bernard  (Gabriel),  fils  du  peintre  et  frère  du  célèbre  financier 
parisien  Samuel,  était  banquier  lui-même  et  avait  épousé  en  1682 
Anne-Hélène  Clergeau,  avec  laquelle  il  quitta  la  France  à  la  Révo- 
cation. Ils  habitaient  Halle  en  1698  et  avaient  huit  enfants,  deux 
servantes  et  une  nourrice,  également  réfugiées  (Ms.  Dieterici). 
D'après  La  France  protestante  (2^  édit.,  II,  866),  plusieurs  neveux  de 
Gabriel  cherchèrent  un  refuge  en  Brandebourg;  l'un  d'eux  fut 
pasteur  de  l'église  de  Werder  à  Berlin,  où  sa  sœur  épousa  un 
Maillette  (lisez  :  Maillet  ?)  de  Buy.  Quelques-uns  devinrent  officiers 
dans  l'armée  prussienne.  Mentionnons  encore  Jeanne  Bernard, 
confesseuse,  expulsée  de  France  en  1691  ;  Susanne,  veuve  Bernard, 
âgée  de  cinquante-sept  ans  et  infirme,  assistée  à  Londres  en  1705, 
en  même  temps  qu'Etienne  Bernard,  de  Paris,  tailleur,  âgé  de 
soixante-dix  ans;  Marie  Bernard,  de  Paris,  âgée  de  cinquante-trois 
ans,  qui  fit  acte  de  repentance  à  Londres  le  26  octobre  1686,  et 
Marie-Madelaine  Bernard,  aussi  de  Paris,  fille  d'un  tailleur,  qui  fit 
également  acte  de  repentance  à  Londres  avec  sa  sœur  Susanne, 
âgée  de  douze  ans,  le  25  juillet  de  la  même  année,  bien  qu'elles 
n'eussent  point  abjuré  formellement  (Ms.  de  l'Église  de  la  Savoie). 

Benot  (Nicolas),  de  Paris,  prosélyte,  reçoit  à  Genève  en  1706, 
un  viatique  pour  aller  en  Allemagne  (Ms.  B.  du  prot.). 

Berthe,  fugitif,  avait  abandonné  sur  le  quai  Pelletier,  une 
maison  qui  fut  confisquée  en  1688  (TT  14). 

Bertheau  (Charles),  ministre  de  Charenton,  épousait  à  Londres, 
en  T787,  dans  l'église  de  Threadnecdlc-.Street,  dont  il  était  pasteur. 


Parisiens  émigrés.  817 

Susanne  Amonnet.  Sa  sœur,  Marthe  Bertheau,  y  épousait  aussi,  en 
1691,  Claude  Mercier,  lieutenant  de  cavalerie,  qui  appartenait  peut- 
être  à  la  famille  parisienne  de  ce  nom.  Dorothée  Bertheau,  fille  de 
Matthieu,  chapelier  à  Amsterdam,  rejoignit  son  père.  Enfin,  Marthe, 
veuve  d'un  tanneur  de  Paris  et  âgée  de  cinquante-six  ans,  était 
assistée  à  Londres  en  lyoS. 

Bertin  (Jacob),  de  Paris,  reçoit  à  Genève,  en  1690,  une  livre 
sur  la  collecte  de  Hombourg  (Ms.  Court).  Jacques,  aussi  de  Paris, 
venant  de  Brandebourg,  assisté  à  Lausanne  en  1698,  à  Genève  en 
i6o3  (B.,  Fr.  pr). 

Bertrand,  voir  III,  23. 

Beuvry  (Simon),  cordonnier  de  la  Grande  rue  du  faubourg 
Saint-Antoine,  et  sa  femme  Charlotte  Legrand,  passés  à  l'étranger 
après  le  mois  de  février  1687  (Fr.  yoSi  f°  2i5). 

Bezard,  voir  Anciens. 

BiBAUD,  ci-devant  intéressé  dans  l'une  des  cinq  grosses  fermes 
de  France,  passa  d'abord  en  Hollande,  où  il  dirigea  l'œuvre  du 
rachat  de  «nos  pauvres  frères  captifs  à  Alger»  (synode  de  La  Haye, 
septembre  1688),  puis  en  Suisse,  où  il  faisait  une  aumône  de  dix 
livres  par  semaine  aux  pauvres  honteux^  réfugiés  comme  lui 
(Combe,  Les  Réfugiés,  p.  120).  Il  était  beau-frère  de  Pelissari, 
trésorier-général  de  la  marine. 

BiET,  voir  III,  26. 

Bigot  de  la  Honville  (Isaac),  réfugié  en  Hollande,  ainsi  que 
Pierre  Bigot  de  la  Rainville,  sieur  de  Morogues  (B.  Fr.  pr.).  Tous 
deux  appartenaient  à  l'une  des  familles  de  robe  les  plus  considé- 
rables de  Paris. 

BiLLAUD  (David)  et  sa  femme,  fugitifs,  dont  les  rentes  furent 
confisquées  (TT  429). 

BiVELAT  (Marie),  âgée  de  quarante-quatre  ans,  fille  d'un  ébé- 
niste parisien,  assistée  en  Angleterre  en  1705  et  1710  (Ms.  de  la 
Biblioth.  du  prot.) 

Blanchard,  deux  frères  fugitifs  dont  les  biens  furent  con- 
fisqués (TT  i58). 

Blondeau  (La  femme  de  F.),  de  Cormeil,  près  Paris  et  un 
enfant,  assistés  à  Genève  en  1706  reçoivent  un  viatique  l'année 
suivante  (Ms.  B.  du  prot.). 


3i8  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 

Blondel  (Jacques),  de  Paris,  fait  réparation  publique  de  son 
abjuration,  à  Lausanne  le  8  février  1698  (B.  Ms.  Vaud).  Jacques 
Auguste,  fils  d'un  avocat  au  Parlement  de  Paris,  étudiant  à  Leide 
en  1691,  passa  ensuite  en  Angleterre  où  il  devint  un  médecin 
célèbre  (B.,  Fr.  pr.). 

Blot  (Pierre),  de  Paris,  serrurier,  âgé  de  cinquante-cinq  ans, 
assisté  en  Angleterre  en  i7o5,  avec  sa  femme  et  deux  enfants 
(B,  Fr.  pr.). 

Boncourt  (Paul  Didier,  sieur  de),  réfugié  en  Hollande  avec  sa 
femme  Marthe  Du  Cormier  et  deux  de  leurs  fils,  reçut  de  Guillaume 
d'Orange  un  régiment  de  cavalerie  (B.,  Fr.  pr.).  Son  nom  ne  figure 
pas  dans  les  extraits  des  registres  de  Charenton,  mais  bien  celui 
de  son  beau-père  Esaïe  du  Cormier,  et  de  deux  de  ses  beaux- 
frères,  Daniel  et  Esaïe  du  Cormier.  Marthe  était  assurément 
parisienne.  La  veuve  Boncourt  était  assistée  à  Londres  en  lyoS. 

«  Bonhomme,  riche  fabricant  de  toiles  de  Paris,  l'un  des  plus 
habiles  de  sa  profession  et  qui  possédait  des  secrets  particuliers 
pour  la  teinture,  transporta  son  industrie  en  Angleterre  plusieurs 
années  avant  la  Révocation  de  l'édit  de  Nantes.  Le  ministre  anglais 
George  Savile  s'en  félicite  dans  sa  correspondance  avec  le  résident 
britannique  à  Paris,  octobre  1681  (Agnew,  II,  i36).  Jusqu'à  la  Ré- 
vocation, les  Anglais  tiraient  de  France  pour  des  sommes  con- 
sidérables de  toile  à  voile.  En  1669  ils  en  avaient  importé  pour 
462,000  livres  sterling,  soit  près  de  12  millions»  {Fr.  pr.).  La  fille 
de  Bonhomme  l'accompagna  en  Angleterre. 

Marthe  Bonhomme,  veuve  âgée  de  soixante-dix  ans,  assistée 
en  Angleterre,  lyoS. 

BoNNEAU  (Abraham),  marchand,  fils  du  banquier  parisien 
Honoré  Bonneau  et  d'Anne  Le  Mercier,  quitta  la  France  pour  la 
religion  et  s'établit  à  Stockholm,  où  il  mourut  en  1687.  Son  fils  y 
devint  secrétaire  d'État  (B.,  Fr.  pr.,  IV,  1801).  Marguerite,  sœur 
d'Abraham,  avait  épousé  en  1668  Du  Vidal,  pasteur  de  Tours. 
(Reg.  de  Char.).  Henri,  âgé  de  soixante-treize  ans,  et  sa  fille, 
assistés  en  Angleterre  en  1708  (Ms.  Bibl.  du  prot.). 

BoNNEL,  voir  III,  59. 

Bonnet  (Jean),  de  Charenton,  fait  acte  de  repentance  à  La 
Haye  en  1687.   Susanne    Le   Maire,    femme    de   Nicolas   Bonnet, 


Parisiens  émigrés.  Sig 

menuisier  de  la  Grande  rue  Saint-Antoine,  fugitive  avec  deux 
enfants  après  février  1687.  Pierre  Daniel,  compagnon  tailleur,  à 
Berlin  en  1700  (Fr.  7o5i  f°  2i5  et  Ms.  Dieterici). 

BoNviLLETTE  (La  demoisellc),  fugitive,  dont  on  saisit  une  rente 
(TT  i56). 

BoRDiER,  voir  III,  32. 

BoRDiGNY  (Pierre  de),  parisien,  étudiant  à  Leide  en  1686. 

Bot  (Jean),  envoyé  en  Hollande,  au  commencement  de  1686 
par  sa  tante  Marie  Gion,  nouvelle  catholique,  qui  parlait  publique- 
ment contre  la  messe  et  méditait  sa  fuite  (Fr.  7052  f°  128). 

BoTHEREAU  DE  LoRMOis  (Théodore),  parisien  fugitif  en  1687, 
ainsi  que  sa  tante  Madelaine  Bazin,  veuve  de  Buisson  de 
Barré  (B.,  Fr.  pr.). 

BoTT  (Jean  de),  ingénieur  militaire,  né  à  Paris  en  1670,  passa 
en  Hollande  à  la  Révocation  (B.,  Fr.  pr.). 

BouAY,  voir  III,  33. 

Bouché  (Jacques),  de  Paris,  âgé  de  vingt-cinq  ans,  et  son 
frère  Nicolas,  âgé  de  dix-neuf  ans,  firent  acte  de  repentance  à 
Londres  le  3o  juillet  1699  (Ms.  de  l'égl.  de  la  Savoye). 

BouDAN  (Jacques),  maître  de  langues  de  la  rue  de  Seine,  Judith 
de  Lestre,  sa  femme,  et  leur  petite  fille,  fugitifs  au  mois  de  février 
1687  (Fr.  7o5i  f°  3). 

Bouillon  (Marguerite  Favry,  dame),  fugitive  dont  les  rentes 
furent  confisquées  (TT  429,  433). 

BouiLLY  DE  Beauregard  (Jean-Pierre),  parisien  naturalisé 
anglais  en  1698;  sa  mère  Marie-Anne  Thomasset,  avait  été  l'objet 
de  la  même  mesure  en  1697.  Dorothée  Froment,  veuve  de  l'ancien 
de  Charenton,  Philippe  Bernard,  sieur  de  Bouilly,  fugitive  en 
1699  (O»  43). 

B0ULEMONT  (Catherine  de),  de  Paris,  prosélyte  âgée  de  trente 
ns,  reçue  membre  de  l'Eglise  de  la  Savoye  à  Londres,  en  i685. 

BouLLAY  (Abraham,  Susanne  et  Jean),  fugitifs  dont  les  rentes 
furent  saisies. 

Boulogne  (Marie),  de  Paris,  reçut  de  Bonrepos  à  La  Haye  en 
1698,  5  livres  pour  revenir  en  France  (Aff.  étr.  Holl.  177). 


320  Révocation  de  l'Édit  do  Nantes  à  Paris. 

BouRCARD  (Jean-Jacques),  de  Paris,  réfugié  à  Bàle  sans  avoir 
abjuré,  ancien  de  l'Eglise  française  de  cette  ville,  ainsi  que  son  ami 
Trouillon,  dont  il  écrivit  le  testament  en  1710  (Combe,  Les  ré- 
fugiés, p.  97). 

Bourgeois,  voir  III,  37. 

Bourguignon  (Pierre),  de  Paris,  ouvrier  en  soie,  sa  femme  et 
trois  enfants,  fugitifs,  habitaient  Berlin  en  1700  (Ms.  Dieterici). 

Bournet  (La  dame),  à  laquelle  un  de  ses  parents  avait  fait  une 
rente  de  3oo  à  400  livres,  absente  au  mois  de  février  1687.  La  vente 
de  ses  meubles  produisit,  défalcation  faite  de  tous  frais,  la  somme 
de  3oo  livres  (Fr.  7o5i  f"  32i). 

BouRSiN  (Edme),  orfèvre  de  Paris,  et  Madeleine  Boursin,  sa 
femme,  assistés  à  Londres  en  1703-1706;  Aimé  et  sa  femme,  idem 
en  i7o3;  Madelaine  (peut-être  la  femme  de  Vaillant),  idem  en  17 10. 
Jean  Boursin,  bourgeois  de  Paris,  obtint,  le  i5  janvier  1689,  le  don 
des  biens  qu'il  avait  donnés  en  mariage  à  sa  fîlle  Marguerite,  sortie 
du  royaume  (O  '  33  et  Bidlct.,  3'=  sér.,  IV,  450). 

BouTHiLLiER  (Philippe),  parisien,  étudiant  à  Leide  en  1692  (B., 

Fr.pr.). 

BouxiN,  voir  III,  38. 

BozoN  (Nicolas),  de  Paris,  âgé  de  quarante-six  ans,  reçu  à  la 
repentance  à  Londres  le  8  mai  1698,  dans  l'église  de  la  Savoye. 

Braconnier,  charcutier  de  Paris,  réfugié  à  Berlin  où  il  porta 
son  savoir-faire  et  ses  produits  encore  estimés  aujourd'hui  sous  le 
nom  de  boudins  français  (B.,  Fr.pr.). 

Brandin  (La  veuve  de  Jean),  fugitive.  Sa  maison  de  la  rue 
Geoffroy-l' Angevin,  estimée  environ  5ooo  livres,  fut  confisquée  et 
louée  33o  livres  (TT  i56  et  Fr.  7o5i  f»  307).  Susanne  Brandin, 
veuve  de  Tobie  Bonhomme,  signa  l'acte  d'abjuration  le  9  janvier  1686 
(Fr.  7o5i  f°  63). 

Brebès  (J.-B.),  de  Paris,  réfugié  à  Berlin  avec  sa  femme  et  un 
enfant;  ingénieur  de  S.  S.  E.  en  1698  (Ms.  Dieterici). 

Brest  (Elisabeth),  de  Paris,  âgée  de  trente-huit  ans,  assistée 
en  Angleterre  en  1705  (Ms.  de  la  B.  du  pr.). 

Breton,  voir  III,  41. 


Parisiens  émigrés.  32 1 

Briant  (François),  de  Paris,  professeur  à  Kœnigsberg  en  1698 
(Ms.  Dieterici). 

Bridou  (Jean),  passementier  de  Paris,  réfugié  à  Berlin  avec  sa 
femme  et  un  enfant,  1700.  Guillaume,  perruquier  de  l'Électeur  de 
Brandebourg;  Marie,  sa  veuve  et  leur  fille  étaient  encore  à  Berlin 
en  1698  (B.,  Fr.pr.].  Le  comte  de  Schwerin,  ambassadeur  de  l'Élec- 
teur en  France,  avait  envoyé  à  ses  frais  sept  ou  huit  familles, 
Belhomme,  Fournol,  Bridou^  de  passementiers  et  cordonniers,  dans 
la  terre  de  Landsberg;  mais  les  habitants  du  lieu  refusèrent  de  leur 
fournir  des  aliments  pour  de  l'argent.  Ils  furent  obligés  de  s'établir 
à  Berlin,  1670.  Ce  fut  le  résultat  de  l'intolérance  luthérienne  (Erman 
et  Reclam,  I,  35o). 

Brion  (Claude),  de  Paris),  malade,  assisté  à  Genève  en  i685 
(Ms.  B.  du  prot.). 

Brion  (Philippe),  de  Paris,  reçut  à  La  Haye,  en  1698,  6  livres 
de  Bonrepos  pour  rentrer  en  France  (Aff.  étr.  Hoil,  177). 

Briquemault,  voir  III,  41. 

Brissac  (Marie,  Anne  et  Madelaine  de),  filles  de  défunt  Etienne 
de  Brissac  et  de  Sara  Braconnier,  retirées  en  Angleterre  au  com- 
mencement de  1687,  avec  Guillaume  Reten,  écossais,  maître  tailleur 
à  Paris,  époux  de  Marie.  Elles  possédaient  dans  la  rue  du  Colom- 
bier la  moitié  de  l'hôtel  de  Brissac,  valant  plus  de  40,000  livres; 
l'autre  moitié  appartenait  à  leur  mère  (Fr.  7o5i  f°=  4  et  3i5). 

Pour  Brissac,  sieur  du  Vigneau,  voir  II,  3o8. 

Brisson  (François),  de  Paris,  sa  femme  et  sa  belle-mère,  réfu- 
giés à  Wesel,  1700  (Ms.  Dieterici).  Jacques,  naturalisé  anglais  en 
1697;  Pierre  et  sa  femme  Catherine,  naturalisés  anglais  en  1684 
(Agnew,  in-f,  II,  52). 

Broschot  (M"^),  réfugiée  en  Hollande  après  la  Révocation.  Le 
roi  donnait  à  sa  fille,  nouvelle  catholique,  400  livres  de  pension 
pour  subsister,  parce  que  la  mère  avait  emporté  tous  leurs  biens 
{Corrcsp.  adm.,  IV,  514). 

Brotier,  gentilhomme  poitevin,  domicilié  rue  de  Seine,  fugitif 
à  la  fin  de  1686  (Fr.  7052  f°  240). 

Buisson  (Susanne),  de  Paris,  assistée  à  Londres  en  i7o5  (Ms. 
B.  du  pr.). 


322  Révocation  de  t Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Buiz  (Jean),  de  la  rue  de  Seine,  près  la  barrière  des  Entrées, 
propriétaire  de  la  moitié  d'une  maison  estimée  3ooo  livres,  fugitif  au 
commencement  de  1687. 

BussiÈRE  ou  BuissiÈRE  (Pierre  et  Paul),  frères  ',  natifs  de  Cour- 
thezon  dans  la  principauté  d'Orange.  Paul  vint  s'établir  à  Paris  et 
entra  au  service  du  prince  de  Condé  comme  apothicaire;  il  épousa 
en  1680  Catherine-Susanne,  fille  de  Bernardin  Martin,  dont  il  eut 
un  fils  nommé  Jean,  et  une  fille.  En  1707,  Paul,  chirurgien  distingué 
à  Copenhague,  se  voyant  avancé  en  âge,  sans  enfants  et  posses- 
seur d'un  bien  assez  considérable,  appela  près  de  lui  son  neveu 
Jean,  auquel  il  laissa  sa  fortune  (TT  25o). 


Cagny,  voir  Monginot,  III,  226. 

Gaillard  (Anne),  de  la  rue  des  Deux- Portes,  fugitive  en  1687, 
n'ayant  laissé  aucun  bien  (Fr.  7o5i  f°  826).  Elle  était  fille  de  Jacques, 
avocat  au  Parlement  de  Paris,  et  de  Marie  Grostète.  Trois  de  ses 
frères,  Pierre,  Jean  et  Louis,  passèrent  aussi  à  l'étranger;  mais 
Jean,  sieur  de  La  Monnerie  revint  d'Allemagne  en  France  (1698) 
et  reçut  une  pension  de  1000  livres  en  1700.  Les  biens  des  fugitifs 
furent  partagés  entre  leur  sœur  Marie,  femme  de  l'avocat  Ghardon, 
et  leurs  frères  Jacques,  avocat,  et  Abraham,  prêtre  (O*  82).  Jean 
obtint,  le  3i  mai  1699,  la  permission  de  vendre  une  maison  sise  à 
Paris,  qu'il  possédait  en  commun  avec  M™*  Ghardon  (O  '  48). 

Gaillin  (Paul),  garçon  de  boutique  de  François  Huglas,  fugitif 
à  la  fin  de  i685  (Fr.  7o5i  f°  97). 

Gaillot  (Pierre),  de  Paris,  armurier,  prosélyte  âgé  de  vingt- 
six  ans,  et  sa  femme  assistés  en  Angleterre  en  1705  (Ms.  B.  du  pr.). 

Callart  (David),  maître  d'école  à  Paris,  et  Susanne  Aufeau, 
de  Paris,  publication  de  bans  à  Londres  le  11  janvier  1702 
{Proceedings,  juillet  1890). 

Gambre  (Jacques),  garçon  de  boutique  d'Élie  Pain,  marchand 
de  la  rue  des  Bourdonnais,  fugitif  à  la  fin  de  i685  (Fr.  7o5i  f°  97). 

Gampot  (Laurent),  tapissier  de  la  Grande-rue  du  faubourg 
Saint-Antoine,  fugitif  au  commencement  de  1687,  ainsi  que  sa  femme 
Marie-Madelaine  Hanoteau  et  deux  jeunes  enfants  (Fr.  7061  f°  2i5). 

'  Bordier  ne  nienlionne  pas  cette  parente  dans  la  Fr.  pr. 


Parisiens  émigrés.  323 

Carel  (Anne  Le  Coq,  femme  de),  fugitive  dont  les  rentes 
furent  confisquées  (TT  i56). 

Caret  (Jean),  de  Paris,  célibataire  et  marchand,  réfugié  à 
Kônigsberg,  1700  (Ms.  Dieterici). 

Carita,  voir  Breton,  III,  41. 

Carlat  (Esther),  de  Paris,  âgée  de  soixante-douze  ans  et 
veuve  d'un  tailleur,  assistée  en  Angleterre  en  1705  (Ms.  B. 
du  pr.). 

Caron,  voir  II,  297. 

Carpentier  (La  femme  de  Bernard),  de  Paris,  assistée  à 
Genève  en  1702  et  1703  (Ms.  B.  du  prot). 

Carré,  voir  III,  48. 

Cary  (Jacques),  de  Paris,  âgée  de  quarante  ans,  assisté  à 
Londres  en  1705  avec  sa  femme  et  trois  enfants  (Ms.  B.  du  pr.). 

Carz  (La  veuve  de),  protestante  mal  convertie,  âgée  de 
soixante  ans,  qui  tenait  chambre  garnie  dans  la  rue  Quincampoix,  à 
l'enseigne  du  Fort  de  Meulan,  est  partie  précipitamment  après 
avoir  vendu  ses  meubles  en  gros,  et  a  dit  à  ses  voisins  qu'elle  allait 
àGien  pour  y  marier  une  de  ses  nièces.  On  soupçonne  avec  quelque 
raison  qu'elle  a  pris  la  route  de  Flandre  pour  sortir  du  royaume 
(O'  42).  Cette  dépêche  du  9  juin  1698,  adressée  à  M.  de  Bouville, 
est  accompagnée,  dans  le  registre,  de  l'ordre,  envoyé  à  Magalotti, 
d'arrêter  la  fugitive,  si  elle  passait  à  Valenciennes. 

Catillon,  voir  II,  3o8. 

Cauche.  Pontchartrain  écrivait  à  D'Argenson,  le  26  novembre 
1704:  «Vous  pouvez  faire  mander  au  nommé  Cauche,  horloger, 
qui  est  en  Hollande,  qu'il  peut  revenir  pourvu  qu'il  se  fasse  catho- 
lique, qu'il  sera  aidé  et  protégé  autant  qu'il  se  pourra  »  (O  25i). 

Caux  (Pierre  de),  fugitif  dont  les  rentes  furent  confisquées 
(TT  i56, 433). 

Cavalier,  nom  d'une  famille  de  Sauve  (Gard),  dont  un  membre 
fut  directeur  de  la  Compagnie  des  Indes,  fait  inconnu  à  La  France 
protestante  et  qui  explique  pourquoi  nous  dépassons  ici  la  date  de 
1700.  Ce  Cavalier,  dont  nous  ignorons  le  prénom,  ayant  laissé  une 
fortune  de  plus  d'un  million,  sa  veuve  la  partagea  avec  les  frères 


324  Révocation  de  l Edit  de  Nantes  a  Paris. 

du  défunt,  Jean  et  Simon,  comme  lui  établis  à  Paris.  Jean  était 
négociant,  et  Simon  habitait  à  l'angle  de  la  rue  Montmartre  et  de  la 
rue  Saint- Pierre  (auj.  Paul  Leiong).  Jean  mourut  à  son  tour,  âgé 
de  soixante-treize  ans,  le  21  juin  1749,  à  Genève,  chez  la  demoiselle 
Elisabeth  Cavalier.  Par  son  testament,  rédigé  l'année  précédente 
et  déposé  chez  le  notaire  Prévost  de  la  rue  Saint-Denis,  il  avait 
institué  Simon  son  légataire  universel.  Les  Johannot,  neveux  et 
héritiers  de  sa  défunte  femme,  prétendirent  que  l'émigration  de 
Jean,  passé  en  Suisse  pour  cause  de  religion,  entachait  de  nullité 
ce  testament,  et  pour  empêcher  Simon  de  s'évader  avec  l'héritage, 
consistant  tout  entier  en  valeurs  de  portefeuille,  ils  demandèrent 
que  le  scellé  fût  mis  dans  son  appartement.  Simon,  au  contraire, 
appuyé  par  la  Compagnie  des  Indes^  soutint  que  Jean  n'était  pas  un 
réfugié,  qu'il  était  mort  accidentellement  à  Genève  en  se  rendant  aux 
eaux  d'Aix,  où  son  médecin  l'avait  envoyé.  Malgré  l'attestation 
donnée  par  celui-ci,  nous  inclinons  fortement  à  penser  que  Jean 
Cavalier  avait  bien  réellement  quitté  la  France  afin  de  pouvoir 
mourir  tranquille  dans  la  profession  de  son  culte  (TT  386). 

Caze  (César),  sieur  du  Vernay,  né  en  1641,  avait  épousé  au 
temple  de  Charenton,  4  avril  1677,  Catherine,  fille  d'Etienne 
Monginot,  sieur  de  La  Salle^  dont  il  eut  plusieurs  enfants.  La 
république  de  Genève  leur  octroya  la  bourgeoisie  gratuite  (B. 
Fr.  pr.).  I 

Cellier,  nom  d'une  famille  de  libraires  parisiens,  dont  plusieurs 
membres  passèrent  à  l'étranger.  On  trouve  des  Cellier  réfugiés  au 
Cap  de  Bonne-Espérance  (Weiss,  Hist.  des  réf.,  II,  449).  La  femme 
de  Charles  Cellier  (et  non  Claude,  comme  dit  La  Fr.  pr.),  était 
assistée  à  Londres,  avec  un  enfant  en  1702  (Ms.  de  laB.  du  prot.). 
Susanne  Celher  et  sa  sœur  Marie,  de  La  Rochelle  (elle  pouvait 
habiter  La  Rochelle  tout  en  étant  originaire  de  Paris),  firent  recon- 
naissance publique  à  Londres  le  i3  mai  1688,  se  reconnaissant 
coupables  d'abjuration  (B.,  Fr./r.). 

Chabot  (Jacques),  marchand  du  quai  de  la  Mégisserie,  Jacques, 
son  second  fils,  et  ses  deux  filles,  fugitifs  au  commencement  de 

1686  (Fr.  7o5i  f"  32i). 

Chaillou  (M""  Catherine),  de  Paris,  âgée  de  vingt  ans,  fait 
acte  de  rcpentance  à  Londres  dans  l'église  de  la  Savoy e,  le  21  juillet 

1687  (Ms.  B.  du  pr.). 

Chalandos,  voir  II,  446  et  610. 


Parisiens  émigrés.  SaS 

Chalant  et  sa  femme,  de  Paris,  fugitifs,  dont  les  biens  furent 
donnés  à  Piati,  capitaine  suisse,  par  arrêt  du  Conseil  du  2  juillet 
1691  (Fr.  7045  f"  II). 

Chalons,  voir  III,  5o. 

Champion  (Bonaventure),  de  Paris,  âgé  de  vingt-trois  ans,  reçu 
à  la  paix  de  l'Église  le  10  décembre  1699  à  Londres.  Daniel,  aussi 
de  Paris,  âgé  de  vingt-deux  ans,  fît  acte  de  repentance,  au  même 
lieu  le  4  juillet  1700  (IVIs.  B.  du  pr.). 

Chandiou  (Daniel),  cordonnier  de  Paris,  réfugié  à  Ysenburg 
dans  la  Hesse-Darmstadt. 

Chanson  (Jeanne),  de  Paris,  âgée  de  quarante  ans,  assistée  en 
Angleterre  en  1705  (Ms.  de  la  bibl.  du  prot.) 

Charas,  voir  III,  .Sa. 

Charbonneau  (Jacques),  de  Juay  (Jouy  ?)  près  Paris,  reçu  à  la 
paix  de  l'Église  à  Londres  le  26  avril  1696  (Ms.  Égl.  de  la  Savoye). 

Charderet  (Henri)  et  sa  femme  Elisabeth  Hamal,  fugitifs  dont 
les  rentes  furent  saisies  (TT  i56). 

Chardin,  voir  III,  53. 

Chardinal  (Jean),  brodeur  de  Paris,  et  sa  femme,  réfugiés  à 
Berlin,  1698  (IVIs.  Dieterici). 

Chardon,  voir  III,  64. 

Chartier  (Jean),  de  Paris,  étaminier,  réfugié  à  Berlin  avec  sa 
femme  et  trois  enfants  (Ms.  Dieterici). 

Charton  (Jacques),  de  Villiers-le-Bel,  retondeur  de  draps,  âgé 
de  trente-six  ans,  admis  à  la  cène  à  La  Haye  en  1694,  assisté  en 
Angleterre  avec  sa  femme  et  un  enfant,  en  1705  (Ms.  B.  du  pr.) 

Chastelain,  voir  III,  58. 

Chatillon  (La  sœur  de),  demeurant  chez  Dutuyau,  marchand 
de  bois  à  la  Tournelle,  passée  à  l'étranger  à  la  fin  de  l'année  1701 
avec  la  passeuse  Lesprit  (Ravaisson,  X,  35o). 

Chaussé  (Veuve),  expulsée,  voir  III,  67. 

Chauvet,  voir  III,  67. 

Chauveu  (René),  de  Paris,  reçoit  à  Genève  en  1694  un  viatique 
de  3  écus  pour  la  Holl.  (Ms.  B.  du  prot.). 


320  Révocation  de  VÊdit  de  Nantes  à  Paris. 

Cheminon  (M™"=),  de  Paris,  assistée  à  Genève  en  1694  (Ms.  B. 
du  prot.). 

Cheminon  (Laurent),  de  Paris,  assisté  à  Genève  avec  deux 
enfants  en  1709  (Ms.  B.  du  prot.). 

Chenailles  (Claude  Vallée,  sieur  de),  fils  de  Claude  et  de 
Madelaine  Herwarth,  conseiller  du  roi,  épousa  au  temple  de  Cha- 
renton  Marguerite  de  Monceau  en  1682.  Beau-frère  de  Claude 
Serrière,  mari  de  Susanne  de  Monceau,  il  demeurait  chez  celui-ci 
(quartier  de  la  Mortellerie),  passant  une  partie  de  l'année  à  Paris, 
et  l'autre,  à  Orléans  (Fr.  yoSi  f°  206).  Il  s'enfuit  à  la  Révocation 
avec  sa  femme.  Leurs  biens  furent  confisqués,  et  le  sieur  d'Eguilly 
fut  en  1704  débouté  de  ses  prétentions  à  cet  égard  (O  25i). 

Chenevix,  nom  d'une  famille  parisienne  (alliée  aux  Gobelin  et 
aux  Monginot),  dont  quatorze  membres  passèrent  à  l'étranger.  Jean, 
retiré  en  Brandebourg  en  1681,  avec  son  fils  Etienne-Salomon,  fut 
conseiller  de  cour  à  Berlin.  Son  frère  Paul,  qui  l'avait  accompagné, 
devint  général  au  service  de  Venise  ;  il  rentra  en  France  en  1698 
et  obtint  la  restitution  de  tous  les  biens  de  la  famille.  Susanne,  leur 
sœur,  veuve  du  colonel  Jean  Rheinberg  de  Streiff,  mourut  à  Berlin 
en  1729,  âgée  de  quatre-vingt-quinze  ans.  Philippe,  leur  frère, 
pasteur  à  Clermont,  puis  à  Nantes,  se  retira  en  Angleterre  avec  sa 
femme  Anne  de  Boubers,  une  fille  et  un  fils  nommé  Paul.  Nous  ne 
pouvons  que  mentionner  les  autres:  Henri,  mort  à  Berlin  en  1715, 
à  l'âge  de  quatre-vingt-dix  ans;  le  major  Chenevix,  qui  prit  part  à 
la  bataille  de  Blenheim  (1704);  Philippe  et  Madelaine,  naturalisés 
anglais  (1682),  ainsi  qu'une  autre  Madelaine  (1690)   et  Jean  (1697). 

Cheron  (Louis),  voir  III,  68. 

CiiESNEAU  (François),  naturalisé  anglais  (1682),  ainsi  que  Pierre 
(1688).  Nous  n'avons  pas  la  certitude  qu'ils  fussent  parisiens. 
Toutefois  les  extraits  des  registres  de  Charenton  mentionnent  en 
1614  le  baptême  de  Daniel  Chaisneau,  fils  d'Etienne,  fabricant  de 
talons  de  bois. 

Cheusses  (Jacques-Henri,  sieur  de)  mariait  sa  fille  Louise  à 
Nicolas  de  Rambouillet  dans  le  temple  de  Charenton  en  1679.  Une 
partie  de  cette  famille  se  réfugia  en  Angleterre  (TT  3i6  et 
Ch.  Weiss  II,  295,  mentionne  un  officier  de  ce  nom  réfugié  en 
Danemark). 


Parisiens  émigrés.  827 

Cheval  (La  veuve  de  Jean),  de  Paris,  réfugiée  à  Berlin,  avec 
ses  trois  filles  et  sa  sœur,  1700  (Ms.  Dieterici). 

Chevalier  (Jérémie),  de  Paris,  admis  à  la  cène  à  La  Haye  en 
1689  (Ms.  B.  du  pr.). 

Chrestien,  voir  IIL  69. 

Chupin  (Paul),  enlumineur  de  la  rue  de  Montreuil,  ex-portier 
du  temple  de  Charenton,  fugitif  au  commencement  de  1687,  avec 
sa  femme  et  deux  jeunes  enfants  (Fr.  7o5i  f"  2i5).  Élisa  naturalisée 
anglaise  en  1696. 

CiBOT,  voir  III,  70. 

Claude  (Les),  voir  II,  11. 

Clément  (Paul)  et  sa  femme,  de  Paris,  assistés  à  Genève  en 
1699  et  1702  (Ms.  B.  du  prot.). 

Cleron  (Pierre),  soldat  invalide,  et  sa  femme,  fugitifs  au  com- 
mencement de  1687  (Fr.  7o5i  f°  3i5). 

Closroger,  voir  III,  71. 

CoiGNARD  (Elisabeth),  fugitive  parisienne  dont  les  rentes  furent 
confisquées  (TT  i56). 

Colardeau  (Antoine),  de  Paris,  reçu  à  la  paix  de  l'Église  à 
Londres  le  4  décembre  1698  (Proceedings,  juillet  1890). 

Colignon  (Nicolas-Colins),  de  Paris,  reçu  à  la  paix  de  l'Église  à 
Londres  en  1701  {Proceedings,  juillet  1890). 

Collet,  sieur  des  Communes  (Louis  et  Benjamin),  fugitifs  dont 
les  rentes  furent  saisies  (TT  i56). 

CoLLiN  (Anne),  veuve  de  Saint-Brice,  demeurant  avec  les  sieurs 
de  La  Plaine,  dans  la  cour  de  Maure,  et  originaire  de  Chàlons, 
fugitive  à  la  fin  de  1686  (Fr.  7o5i  f''  3i3). 

C0LLINEAU  (Jacques),  fourbisseur,  et  sa  femme,  fugitifs  à  la  fin 
de  1686  (Fr.  7o5i  f°  822). 

CoLPiN,  horloger  du  quartier  Saint-Antoine,  sa  femme  et  cinq 
enfants,  dont  l'aîné  n'avait  que  treize  ans,  fugitifs  à  la  fin  de  1686 
(Fr.  7o5i  f"  822). 

CosiBiÉ  (André),  de  Paris,  menuisier,  et  sa  femme,  réfugiés  à 
Berlin,  1700  (Ms.  Dieterici). 


328  Révocation  de  l'Édtt  de  Nantes  à  Paris, 

CoMBiER  (David),  faiseur  de  bas,  réfugié  à  Magdebourg  (Tollin, 
Geschichte  der  franz.  Col.,  III,  60). 

CoNRART,  voir  Anciens. 

CoNSTANS  (Nicolas),  de  Paris,  passementier,  réfugié  à  Berlin 
avec  sa  femme  et  cinq  enfants. 

Constant  (Jérémie),  de  Paris,  passementier,  réfugié  à  Berlin, 
1700  (Ms.  Dieterici). 

CoRDiER  (Elisabeth),  de  Paris,  tapissière,  âgée  de  soixante-sept 
ans,  assistée  en  Angleterre  en  1705  (Ms.  B.  du  pr.). 

CoRNADEAU,  fugitif  avcc  son  camarade  Renouard,  garçon  de 
cabaret  (Fr.  7o5i  f°  820), 

Corne  (Anne),  femme  du  sieur  de  Lione,  marchand,  rue  des 
Cinq  Diamants,  réfugiée  à  Genève  en  1686  (Fr.  7o5i  f"  210). 

Cornet  (Jean),  boutonnier  de  Paris,  sa  femme  et  trois  enfants, 
réfugiés  à  Magdebourg  en  1686  (Tollin,  Geschichte  der  fr.  Col., 
III,  196). 

Cortraie  (M"«^),  conduite  par  Arenfeldt  jusqu'à  La  Villette,  fut 
emmenée  à  la  fin  de  février  1686  par  un  danois^  qui  remit  à  son 
confrère  une  lettre  pour  M"°  Testart,  rue  du  Plat-d'Etain,  et  une 
pour  M""=  Chardon,  rue  des  Deux-Portes  (Fr.  7o53  f°  160). 

Cossard,  voir  III,  75. 

Coste  (Marguerite  de),  de  Paris,  reçue  à  la  paix  de  l'Eglise  à 
Londres  le  4  septembre  1698  {Proceedings  juillet  1890). 

CouLLET,  marchand  tailleur  du  quartier  Saint-Jacques-de-la- 
Boucherie,  et  sa  femme,  fugitifs  à  la  fin  de  1686  (Fr.  7o5i  f"  3i3). 
La  veuve  Coullet  assistée  à  Genève  en  1698  (Ms.  B.  du  prot.). 

Courcelles  (Elisabeth  de),  de  Paris,  admise  à  la  cène  à  La 
Haye  en  1688;  assistée  en  Angleterre,  1705,  à  l'âge  de  soixante-cinq 
ans,  malade  depuis  dix  ans  et  soignée  par  sa  fille.  Charlotte  et 
Henri,  admis  à  la  cène  à  La  Haye,  la  première  en  1691,  le  second 
en  1695  (Ms.  B.  du  pr.). 

CouREiLi.E  (Jacques),  marchand  de  vins  près  la  porte  Saint- 
Germain,  Charlotte  Richard,  sa  femme,  et  deux  de  leurs  enfants, 
fugitifs  au  commencement  de  1687  (Fr.  7o5i  f"  814). 


Parisiens  cmigrcs.  829 

CouRTiLLAT  (Pierre),  marchand  de  vins,  rue  de  la  Harpe,  et 
Anne  Cauvin,  sa  femme,  fugitifs  au  commencement  de  1687 
(Fr.  7o5i  f"  326). 

Courtois,  fugitif,  dont  les  biens  furent  saisis  (TT  i58). 

Cousin,  voir  III,  79. 

Coutelier  (IVIartin),  de  Paris,  prêtre  qui  veut  abjurer,  reçoit  à 
Genève  en  1706  un  viatique  pour  la  Suisse  (Ms.  B.  du  prot.). 

Crespin,  voir  III,  80. 

Creton  (Jean-Louis),  de  Paris,  étudiant  à  Leide  en  1696 
(Ms.  B.  du  pr.). 

Creusé  (Jeanne),  veuve  d'un  joaillier  de  Paris,  âgée  de 
cinquante  et  un  ans,  et  sa  fille  Marianne,  âgée  de  vingt-deux  ans, 
assistées  en  Angleterre  en  1705  (Ms.  B.  du  pr.);  Anne,  assistée  au 
même  lieu  en  1708;  Catherine,  femme  de  Jean  Catillon,  fait  recon- 
naissance de  son  abjuration  dans  l'église  de  la  Savoye  à  Londres, 
le  27  janvier  1689  avec  son  père  et  sa  mère. 

Croizette,  voir  Girardot,  II,  71. 

Crommelin,  voir  III,  81. 

CupER  (Marie),  voir  Bordier,  III,  33. 


Daillé  fils,  ministre  de  Charenton,  emmena  en  Suisse  Anne, 
sa  fille  aînée,  et  M™*"  Falaiseau,  sa  belle-mère.  Nous  ignorons  si  les 
Daillé  réfugiés  au  cap  de  Bonne-Espérance  étaient  de  la  même 
famille. 

Damain,  voir  Tassin,  anciens. 

Damiens  (Marie),  de  Paris,  réfugiée  à  Berlin,  1700  (Ms.  Dieterici). 

Damour  (Antoine),  de  Paris,  et  sa  femme,  assistés  à  Genève 
en  i6gi  sur  la  collecte  de  Hombourg  (Ms.  Court). 

Dangeau,  voir  II,  849. 

Danthu  (Daniel),  maître  maçon  de  Bersal  (Versailles?)  près 
Paris,  réfugié  à  Magdebourg,  1698  (Tollin,  II,  468}. 

Dargent,  voir  III,  92. 


33o  Révocation  de  PEdit  de  Nantes  à  Paris. 

Daudet,  fils  d'un  avocat  de  Paris,  réfugié  en  Angleterre  (voir 
II,  280).  Susanne,  graveuse  de  la  rue  Saint-Louis,  fugitive  au 
commencement  de  1687  (Fr.  7o5i  f°  Siy). 

Dautières  (Les  demoiselles),  fugitives  dont  les  rentes  furent 
confisquées  (TT  i56). 

Degrave  (Jean),  natif  d'Angleterre,  y  retourne  en  1686  avec 
sa  femme  Catherine  Lefebvre,  laissant  à  Paris  plusieurs  enfants 
(Fr.  7053  {"^  364  et  366). 

Délai  (Pierre)  et  sa  femme,  de  la  rue  des  Vieilles-Audriettes, 
fugitifs  au  commencement  de  1687  (Fr.  7o5i  f°  7). 

Delalande  (Pierre),  de  Paris,  reçoit  à  Genève  en  1699,  des 
bas,  des  souliers,  du  pain  et  un  viatique  pour  l'Allemagne  (Ms.  B. 
du  prot.). 

Delange,  de  Paris,  reçoit  un  viatique  à  Genève  en  1705  (Ms. 
B.  du  prot.). 

Delaplace  (La  femme  de  Jean),  de  Montigny  près  Paris, 
reçoit  à  Genève  en  1707  un  viatique  pour  le  Palatinat  (Ms.  B.  du 
prot). 

Delarue,  horloger  du  faubourg  Saint-Antoine,  âgé  de  vingt- 
trois  ans,  passe  en  Angleterre  en  i683  avec  sa  mère  et  sa  femme. 
Celle-ci  revient  en  France  en  i685,  disant  que  son  mari  a  mangé 
en  deux  ans  5oo  livres  (Pap.  Rulhière).  Jean-Jacques,  fils  d'Isaac, 
assisté  à  Genève,  1687  (B.  Fr.  pr.). 

Delas  (Salomon),  de  Paris,  réfugié  à  Berlin  en  i685  avec  sa 
femme,  Marie  Coûté.  Après  être  rentrée  en  France,  celle-ci  deman- 
dait, en  1717,  la  permission  d'aller  séjourner  quelque  temps  près 
de  son  mari  malade  et  âgé  de  quatre-vingts  ans,  pour  recueillir  sa 
succession  (Tourlet,  Invent-  TT).  Jean,  étudiant  à  Berlin,  1700 
(Ms.  Dieterici).  Théodore,  âgé  de  vingt-cinq  ans,  fait  acte  de  repen- 
tance  à  Londres  le  9  octobre  1698  (Ms.  de  l'Égl.  de  la  Savoye). 

Delaunay  (Pierre),  de  Paris,  ouvrier  en  soie,  âgé  de  trente- 
trois  ans,  fait  acte  de  repentance  à  Londres,  le  17  septembre  1698, 
avec  sa  femme  et  trois  enfants  en  bas  âge  (Ms.  Égl.  de  la  Savoye). 

Delorme,  voir  III,  94. 

Delpic,  procureur  au  Parlement  de  Paris,  fugitif  au  mois  d'août 
1699  (O'  48). 


Parisiens  émigrés.  33 1 

Denis  (Jean),  de  Paris,  orfèvre,  réfugié  à  Francfort-sur-le- 
Mein,  1686  (IVIs.  de  la  biblioth.  du  prot.). 

Denun  (Pierre),  de  Paris,  reçoit  en  1681  un  viatique  à  Genève 
où  il  ne  pouvait  trouver  d'emploi  (Ms.  B.  du  prot.). 

Derval  (Jérémie),  secrétaire  des  finances  du  duc  d'Orléans,  et 
plus  tard  maître  d'hôtel  du  roi,  épousait  en  1640  Elisabeth  Brunier, 
fille  du  célèbre  botaniste  Abel,  qui  lui  donna  :  Abel  (1641),  Elisa- 
beth (1642),  mariée  en  1668  à  Pierre  Domanchin,  sieur  de  La  Bou- 
lonnière,  Louise  (1643),  Jeanne  et  Madelaine.  Jeanne,  mariée  en 
1674  à  Jean  Barbin,  ministre  de  Marchenoir,  le  suivit  à  l'étranger 
lors  du  bannissement  des  pasteurs.  Madelaine  la  rejoignit  bientôt. 
Sur  le  produit  de  leurs  biens  confisqués,  les  Jésuites  missionnaires 
en  Orient  se  firent  donner,  par  un  brevet  du  8  mai  1688,  la  somme 
de  10,000  livres  (O*  32). 

Des  Assises  (La  veuve),  du  quartier  Saint-Antoine,  fugitive  au 
commencement  de  1687  (Fr.  7o5i,  f°  822). 

Des  Bergeries,  voir  III,  96. 

Desbine,  médecin,  retiré  en  Hollande  avec  ses  deux  fils,  en 
i683,  après  la  mort  de  sa  femme,  qui  était  catholique.  Sa  fille 
Jeanne,  élevée  dans  la  religion  romaine,  refusa  de  le  suivre,  et 
dénuée  de  tout  secours  tomba  dans  une  si  grande  misère  qu'elle  en 
perdit  l'esprit,  et  fut  portée  à  l'Hôtel-Dieu  au  mois  de  septembre. 
Le  roi  lui  accorda  une  pension  de  40  écus  et  la  fit  recevoir  à 
l'Union  Chrétienne,  comme  incapable  de  gagner  sa  vie.  En  1686, 
elle  suppliait  Sa  Majesté  de  lui  continuer  cette  pension  (Fr.  7052 
f"  121).  Tel  est  le  récit  du  commissaire  Delamare,  dont  nous  ne 
garantissons  pas  l'exactitude  absolue.  Il  se  pourrait  fort  bien  que 
M™^  Desbine  et  sa  fille  fussent  d'anciennes  protestantes,  amenées 
au  catholicisme  par  quelque  convertisseur  plus  empressé  de  faire 
des  prosélytes  que  de  les  secourir  dans  leur  détresse. 

Desbordes  (Daniel),  de  Paris,  passementier,  et  sa  femme, 
assistés  à  Genève  en  1704  (Ms.  B.  du  prot.). 

Desbuys,  âgé  de  dix-huit  à  vingt  ans,  fils  d'un  horloger  de  la 
rue  Mazarine,  fugitif  en  mars  1700.  Ordre  de  l'arrêter  si  on  peut  le 
saisir  (O'  44). 

Deschamps  (Isaac),  naturalisé  anglais  le  21  janvier  i685.  La 
veuve  de  Pierre,  âgée  de  soixante-seize  ans,  assistée  à  Londres  en 


332  Révocation  de  F  Édit  de  Nantes  h  Paris. 

1708.  Nous  n'avons  pas  la  certitude  que  ces  deux  réfugiés  appar- 
tinssent à  l'Église  de  Paris;  mais  on  y  trouve  une  famille  de  ce 
nom,  dont  un  membre,  Jacques,  fut  ancien  de  Charenton. 

Des  Essarts  (Daniel),  de  Paris,  âgé  de  soixante-six  ans,  ci- 
devant  peintre  et  sculpteur,  ayant  presque  perdu  la  vue,  inscrit 
avec  sa  femme,  Madelaine  Mège,  âgée  de  quarante-deux  ans,  parmi 
les  assistés  d'Angleterre  en  1706.  Antoine,  âgé  de  cinquante-cinq 
ans,  inscrit  parmi  les  mêmes  assistés  en  1708,  avec  deux  enfants  et 
la  veuve  de  Pierre,  âgée  de  cinquante-huit  ans.  Abraham,  Jean, 
Marguerite  et  Marie,  naturalisés  anglais,  le  premier  en  1687,  les 
trois  autres  en  1691. 

Des  Fontaines,  de  Paris,  fugitif  (TT  488),  soit  Jacques,  procu- 
reur, soit  un  de  ses  parents. 

Des  Lauriers  (Daniel),  maître  tailleur,  et  sa  femme  N.  Pochet, 
fugitifs  en  1686.  Sara  Chapon,  veuve  de  Jacques  des  Lauriers, 
maître  tailleur  de  la  rue  Saint-Martin,  Jacques,  son  fils,  et  Sara,  sa 
fille,  fugitifs  au  commencement  de  1687  (Fr.  7o5i  f"^  8,  812). 

Des  Mareïs,  marchand  de  dentelles,  rue  du  ChevaHer-du-Guet, 
fugitif  au  commencement  de  1687,  avec  Dumas,  son  associé 
(Fr.  7o5i  f°  321). 

Des  Minières  (Ruben  Régnier,  sieur),  voir  III,  ici. 

Desouches  (François),  surnommé  Bizard,  de  Paris,  jacobin  qui 
vient  d'abjurer,  assisté  et  habillé  à  Genève  en  1699  (Ms.  B.  du  prot). 

Despolette,  parisien,  malade,  et  sa  femme  nouvellement  accou- 
chée, assistés  à  Genève  en  i685  (Ms.  B.  du  prot.). 

Despots  (François),  marchand  de  vins,  rue  Saint-Martin,  fugitif 
au  commencement  de  1687  (Fr.  7o5i  i"  812). 

Des  Radrets,  qui  avait  obtenu  l'autorisation  de  faire  un 
voyage  dans  les  pays  étrangers,  ne  revint  point.  Ses  biens  furent 
saisis  par  ordre  du  28  novembre  i685  (Fr.  17420  f°  i63). 

Des  Réaux  (M"''  Tallemant),  voir  III,  285. 

Devannes  (Daniel),  de  Paris,  dérobé  à  ses  parents  et  longtemps 
enfermé  dans  une  maison  destinée  à  l'enseignement  des  erreurs 
romaines,  fait  reconnaissance  à  Londres  dans  l'église  de  la  Savoye, 
le  29  janvier  1698. 


Parisiens  émigrés.  333 

Devaux  (Jacques)  et  ses  héritiers,  fugitifs  dont  les  rentes  furent 
saisies  (TT  i56,  433). 

DicQ  (Elisabeth)  de  Paris,  reçue  à  la  paix  de  l'Eglise  à  Londres, 
le  3i  juillet  1698  {Proceedings,  juillet  1890). 

DiN  (Jacques),  fugitif,  dont  les  rentes  furent  saisies  (TT  429, 
433). 

DoMPiERRE,  voir  III,  io5. 

DoRiGNY,  maître  sculpteur  en  bois,  rue  du  Sépulcre,  fugitif  au 
commencement  de  1687,  avec  sa  femme  et  ses  cinq  enfants  (Fr. 
7o5i  f°  12). 

Devet  (M™^),  de  Paris,  reçoit  à  Genève  en  1710  un  viatique 
pour  rejoindre  son  mari,  lieutenant  au  service  des  Vénitiens  (Ms. 
B.  du  prot.). 

Drelincourt  (Charles),  pasteur  à  Charenton,  eut  onze  fils  dont 
trois  au  moins  passèrent  à  l'étranger:  Charles,  célèbre  médecin, 
retiré  à  Leide  dès  1668;  Antoine,  aussi  médecin,  passé  en  Suisse 
avant  la  Révocation;  Pierre,  ministre,  doyen  d'Armagh  en  Angle- 
terre avant  i685,  dont  la  fille  Charlotte-Susanne  épousait  Jean 
Barbot  à  Londres  en  1690.  Anne-Marie,  fille  de  Laurent,  pasteur  à 
Niort,  et  femme  de  Timothée  Baignoux,  pasteur  à  Poitiers,  suivit 
son  mari  à  Londres,  quand  les  pasteurs  furent  chassés  de  France 
(Agnew).  C'est  à  tort  que  la  seconde  édition  de  La  France  proies- 
tante  (I,  709)  l'appelle  Pierre,  et  le  dit  réfugié  en  Hollande;  c'est 
également  à  tort  qu'elle  fait  de  M""=  Baignoux  la  sœur  de  Laurent 
Drelincourt  (V,  496). 

Dreuze  (Esther  et  Marie),  de  Paris,  réfugiées  à  Kôpnick  ;  on  y 
trouve  la  première  de  1686  à  1699,  et  la  seconde,  de  1699  ^  ^7^^ 
(Muret,  Geschichie,  etc.). 

DuBARLE  (David)  de  Paris,  passementier,  arrivé  à  Genève  en 
mauvais  équipage,  y  reçoit  en  1691  un  justaucorps  et  deux  chemises 
(Ms.  B.  du  prot.). 

Dubois,  voir  II,  497  et  628. 

DuBOURG,  orfèvre  de  Paris,  nouveau  converti,  fugitif  avec  sa 
famille  en  1700  (O^  44). 

DUBREUIL,  voir  III,   III. 


334  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

DucÉ  (De),  voir  II,  426. 

Du  Cerceau  de  Tilly,  voir  Boisroger,  III,  3o. 

DucHATEAU  (Daniel),  de  Paris,  venant  des  troupes  françaises 
cantonnées  à  Thonon,  assisté  à  Genève  en  1704  (Ms.  B.  du  prot.). 

DucHEMiN.  Trois  protestants  de  ce  nom  quittèrent  Paris  et  la 
France  à  la  Révocation.  Daniel,  libraire,  âgé  de  quarante-sept  ans, 
fit  acte  de  repentance  à  Londres,  dans  l'église  de  la  Savoye,  le 
29  mai  1687,  et  fut  naturalisé  anglais  en  lôgS.  Isaac,  fugitif  au 
commencement  de  1687,  se  réfugia  à  Cassel,  et  devint  le  miroitier 
de  S.  A.  S.  (Fr.  7o5i  f»  317).  Jacques,  chirurgien  et  perruquier, 
réfugié  en  Suisse,  fut  admis  à  l'hôpital  de  l'évèché  à  Lausanne,  le 
6  novembre  1688  (Ms.  Vaud). 

DucHESNE  (Antoine),  de  Paris,  prosélyte,  âgé  de  dix-huit  ans, 
reçu  membre  de  TÉglise  de  la  Savoye  à  Londres  en  1684. 

DucHESNE,  voir  III,  114. 

DucHESNOY  (Pierre  et  Roche),  de  Paris,  frères,  font  abjuration 
à  Londres  le  22  décembre  1698  (JProceedings,  juillet  1890). 

DucLos,  voir  II,  576. 

DucLou,  famille  parisienne,  dont  six  membres  au  moins 
sortirent  de  France  à  la  Révocation.  David  et  Louis,  naturalisés 
anglais,  celui-ci  en  1682,  celui-là  en  1684  ;  Marguerite,  veuve  du 
peintre  Louis  Dugarnier,  de  la  place  Dauphine,  fugitive  à  la  fin  de 
1686  et  naturalisée  anglaise  le  8  mai  1697.  Ses  biens  furent  donnés 
à  son  fils  Louis  Dugarnier,  maître  orfèvre  (O'  3o),  Josué  et  sa 
femme  assistés  en  Angleterre  en  i7o3;  Anne,  âgée  de  soixante-trois 
ans,  assistée  au  même  lieu  en  1705. 

Du  CoNDUT,  sieur  de  Cluzel,  voir  II,  288  et  845. 

Du  CouLDRAY  (Eustache),  naturalisé  anglais  le  8  mars  1682, 
appartenait  sans  doute  à  la  famille  parisienne  de  ce  nom. 

Du  Gros  (Pierre),  naturalisé  anglais  en  1698,  appartenait-il  à 
la  famille  parisienne  de  ce  nom  ? 

DuFOUR,  voir  II,  467. 

Du  Fay  (Jacques),  parisien  réfugié  en  Angleterre,  y  épousa  en 
i685  la  veuve  de  François  Amonnet. 


Parisiens  émigrés.  335 

DuFRESNAY  (Samuel),  naturalisé  anglais  en  1700,  descendait 
probablement  de  Samuel,  procureur  au  Parlement  et  ancien  de 
Charenton  en  1604. 

DuGUET,  fugitif  dont  les  rentes  furent  confisquées. 

DuGUY  (Etienne),  de  Paris,  perruquier,  reçoit  un  viatique  à 
Genève  en  1709  (Ms.  B.  du  prot.). 

Du  Hamel,  voir  III,  ii5. 

Du  Han  de  Jandun,  voir  III,  i55. 

DuMARTERET  (J.),  de  Paris,  mathématicien,  et  sa  femme,  passés 
à  l'étranger  pour  embrasser  le  protestantisme,  reçoivent  à  Genève, 
en  1707  un  viatique  de  8  écus  (Ms.  B.  du  prot.). 

Dumas,  marchand  de  dentelles,  associé  de  Des  Marets,  rue  du 
Chevalier-du-Guet,    fugitif  au    commencement  de  1687  (Fr.  7o5i 

f  321). 

DuMÉNY  (La  veuve),  réfugiée  à  Londres  était  sans  doute 
parente  du  parisien  Paul  Dumesny,  menuisier,  qui  abjura  le  21  août 
1677  dans  l'église  des  Prémontrés,  rue  de  Sèvres  (Fr.  392 
f°  182). 

DuMÉNY  DE  La  Croizette,  prosélyte  converti  par  les  Girardot 
de  Sozay  en  1698,  s'enfuit  aussitôt  à  Genève  auprès  de  Pictet. 

Du  Moulin,  voir  Beck  et  III^  ii5. 

Du  Moulin  (Jacques),  de  Paris,  fils  du  ministre,  reçut  de 
Bonrepos,  à  La  Haye,  en  1698,  6  livres  pour  rentrer  en  France 
(Aff.  étr.,  Holl.  177). 

Du  Noyer  (M""),  voir  III,  246. 

Duperreau  (Jean),  de  Paris,  reçu  à  la  paix  de  l'Eglise  à 
Londres,  le  27  juin  1699  (Proceedings,  juillet  1890). 

Du  Perroy  (Martin),  tireur  d'or,  passé  en  Angleterre  en  1681, 
avec  deux  de  ses  fils,  laissant  à  Paris  sa  femme,  Madelaine 
Marchand,  avec  trois  garçons  et  une  fille  de  seize  ans,  qui  abjura 
en  i683.  Noël,  l'un  des  garçons,  âgé  de  vingt-trois  ans,  abjura  le 
2  mars  1684  entre  les  mains  du  curé  de  Saint-Laurent  et  fut  chassé 
par  sa  mère.  Delamare  demanda  pour  lui  la  maîtrise  gratuite,  ce 
qui  équivalait  à  un  don  de  200  livres  (Fr.  7062  f°^  182,  190).  Martin 


336  Révocation  de  i Edil  de  Nantes  à  Parts. 

finit  par  revenir  à  Paris,  et  par  abjurer  en  novembre  i685,  ainsi 
que  sa  femme,  Pierre,  Philippe  et  Jean,  ses  fils,  Marie,  sa  fille.  Cette 
abjuration  fut  achetée  au  prix  de  200  livres  qu'on  lui  donna  pour 
acheter  de  l'or,  de  l'argent  et  un  lit  (Fr.  7o5o  f°  iSy). 

DupiN,  voir  II,  196. 

Du  Plessis,  voir  III,  iry. 

Du  Pont  (Guillaume),  de  Paris,  prosélyte,  âgé  de  trente-cinq 
ans,  sa  femme  Françoise,  ses  enfants  Marguerite,  âgée  de  seize  ans, 
Jean-Baptiste,  âgé  de  neuf  ans,  et  Marie-Antoine,  âgée  de  trois 
ans,  reçus  membres  de  l'Eglise  de  la  Savoye  à  Londres,  le 
4  août  1689. 

Du  Portail,  fugitif,  dont  les  biens  furent  donnés  à  son  père  le 
6  avril  1686  (Qi  3o). 

DuPRÉ  (A.),  de  Paris,  sa  femme  et  un  enfant,  assistés  à  Genève 
en  1709  et  1710  (Ms.  B.  du  prot.). 

DuPRÉ  (Daniel),  de  Paris,  reçoit  à  Genève  en  1699  un  viatique 
pour  l'Allemagne  (Ibid.). 

DuPuis-MoNTEZiER  (Daniel),  de  Paris,  reçoit  à  Genève  en  1699 
un  viatique  pour  l'Irlande  (Ibid.). 

Du  QuESNE,  voir  II,  4i5. 

DuRy,  voir  III,  118. 

DusFELD,  réfugié  à  Berlin,  valet  de  chambre  et  tailleur  de 
M""^  l'Électrice,  mort  avant  1700.  Sa  femme  et  son  neveu,  aussi 
tailleur,  l'avaient  suivi  hors  de  France  (Ms.  Dieterici). 

DussAU  (D.),  de  Paris,  sa  femme  et  trois  enfants  reçoivent  à 
Genève  en  1709  un  viatique  pour  l'Angleterre  (Ms.  B.  du  prot.). 

DussAUT  (F.),  de  Paris,  assisté  à  Genève  en  1699  (Ibid.). 

DuTEMPS  (Jacques),  naturalisé  anglais  en  1682,  appartenait  peut- 
être  à  la  famille  parisienne   de  ce  nom,  qui  était  assez  nombreuse. 

Du  Terrier  (Joseph-Ysnard),  natif  de  Montpellier,  mais  ayant 
passé  une  bonne  partie  de  sa  vie  à  Paris,  inhumé  à  Lausanne  en 
1705  (Reg.  de  Laus.). 

Du  TiLLY  (M""^  de),  voir  Saint-Contest. 


Parisiens  émigrés.  SSy 

Du  Vert  (J^cob),  fugitif  dont  les  rentes  furent  confisquées 
(TT  i56). 

Du  Vivier  (Jacques),  ouvrier  en  soie,  fugitif  en  1687,  avec  sa 
femme  Elisabeth  Sauge  et  un  petit  garçon  (Fr.  7o5i  f°  2i5),  assisté 
en  Angleterre,  ainsi  que  sa  femme,  en  1705.  Il  avait  alors  soixante- 
huit  ans  et  était  infirme. 


Elle  (Martin),  voir  Ferdinand,  III,  127. 

Emery,  voir  Lemery,  III,  igS. 

Entragues  (Louis  de  Launay,  comte  d'),  qui  avait  épousé  à 
Charenton  Marie-Susanne  de  La  Vespière  de  Liambrune,  en  1677, 
se  réfugia  en  Hollande,  après  avoir  abjuré. 

EsLOT  (Charles),  maître  horloger  de  la  place  Dauphine,  fugitif 
au  commencement  de  1687  (Fr.  7o5i  f"  817). 

EsNARD  (Jacques),  fugitif  dont  les  rentes  furent  confisquées 
(TT  i56). 

EsPAULET  (M™*  d')  et  sa  fille,  de  Paris,  reçoivent  à  Genève,  en 
1691,  quatre  livres  sur  la  collecte  de  Hombourg  (Ms.  Court). 

EsTAiN.  Deux  marchands  de  vin  de  ce  nom,  l'un  du  quartier 
Saint-Eustache,  l'autre  de  la  rue  Saint-Martin,  fugitifs  au  commen- 
cement de  1687  (Fr.  7o5i  f°^  812,  822). 

EsTRANG.  Jacques  et  Antoine,  ce  dernier  marchand  dans  la  rue 
Saint-Honoré,  avaient  signé,  le  14  décembre  i685,  chez  Seignelay. 
Leur  parent  Daniel,  marchand  de  vins  de  la  rue  Saint-Martin,  quitta 
la  France,  avec  sa  femme  Charlotte  et  quatre  enfants,  en  1686 
(Fr.  7o5i  f"  3i3).  Tous  furent  naturalisés  anglais  au  mois  de  février 
1687. 

EuDLiN  (Jonas),  marchand  de  points  de  dentelles,  rue  des 
Bourdonnais,  et  sa  femme  Antoinette  Fuyard,  fugitifs  au  commen- 
cement de  1687  (Fr.  7o5i  f'"  820). 

EuvARD  (Marie  et  Susanne),  marchandes  lingères  au  coin  des 
rues  Béthisy  et  Thibautaudé,  et  sœurs  de  M™*"  Eudelin,  fugitives 
au  commencement  de  1687  (Fr.  7o5i  f"  820). 

m  M 


338  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Fabrice,  voir  III,  124. 
Falaiseau,  voir  Anciens. 

Fardoil  (Jean),  de  Paris,  tailleur  de  pierres,  réfugié  en  Brande- 
bourg (Ebrard,  Christian  Ernst  von  Brandenbiirg,  p.  i55). 

Faroy  (Pierre),  de  Paris,  âgé  de  trente  ans,  «en  consomption», 
assisté  à  Londres  1702  et  lyoS  (Ms.  B.  du  pr.). 

Faugeron,  proposant,  de  Clairac,  précepteur  du  jeune  de  Ser- 
rières,  fugitif  avec  son  élève  (Ms.  B.  du  pr.). 

Fauvre  (Esther),  fille  de  défunt  Fauvre,  avocat,  fugitive  au 
commencement  de  1687  (Fr.  7o5i  f°  326),  assistée  à  Northampton 
en  1705  (B.  Fr.  pr.).  Antoine,  naturalisé  anglais  en  1687. 

«M.  Favin  doit  être  parti»,  écrivait  Claude  à  son  fils  le  14  dé- 
cembre i685.  En  effet,  il  figure  au  commencement  de  1686  parmi 
les  fugitifs  du  quartier  des  Halles.  La  vente  de  ses  meubles  produisit 
460  livres  (Fr.  7061  f°  3o8). 

Fergusson  (La  demoiselle),  qui  demeurait  en  la  maison  du  sieur 
de  La  Fontaine,  passée  en  Hollande,  d'où  elle  était  originaire,  au 
commencement  de  1687  (Fr.  7o5i  f"  3). 

Féron  (François),  voir  III,  12g. 

Ferriou  (Jérémie),  de  la  rue  Mouffetard,  passé  à  l'étranger 
après  avoir  refusé  de  signer,  à  la  fin  de  décembre  i685  (Fr.  7o5i 
f°  186). 

Fesveld  (Veuve  de),  réfugiée  à  Berlin,  1698  (Ms.  Dieterici). 

Fétizon  (Susanne),  mère  de  Jacques  Boudan,  fugitive  au  com- 
mencement de  1687  (Fr.  7o5i  f"  3). 

Feuquez  (Le  sieur  de),  fugitif  dont  les  rentes  furent  saisies 
(TT  i56). 

Feuquières  (M"'^),  de  Paris,  réfugiée  à  Clèves,  1698,  1700 
(Ms.  Dieterici). 

Fèvre  (Tobie),  de  Paris,  assisté  à  Lausanne,  1698  (B.,  Fr.  pr., 
VI,  528). 

FiLiBERT  (Jean),  de  Paris,  reçut  de  Bonrepos  à  La  Haye,  en 
1698,  9  livres  pour  rentrer  en  France  (Aff.  étr.  Holl.,  177). 


Parisiens  cmigrcs.  SSg 

FiNET  (Thomas),  de  Paris,  âgé  de  dix-huit  ans,  fait  acte  de 
repentance  à  Londres  le  29  novembre  1688  (Ms.  Egl.  de  la  Savoye). 

Fleury  (Pierrette)  et  sa  fille,  de  Paris,  assistées  à  Genève  en 
169 1  sur  la  collecte  de  Hombourg  (Ms.  Court). 

FoissiN,  voir  II,  6o5  et  III,  182. 

FoREST,  voir  III,  i35. 

FoRMONT  (Pierre)  ',  marchand  banquier,  émule  des  Caron,  des 
Herwarth  et  des  Samuel  Bernard,  avait  des  comptoirs  ou  des  cor- 
respondants en  Espagne,  en  Italie,  en  Angleterre,  en  Hollande,  en 
Prusse,  en  Autriche,  en  Suède,  en  Pologne,  en  Barbarie;  il  en- 
voyait ses  vaisseaux  en  Amérique,  en  Guinée,  et  avait  une  part 
dans  la  compagnie  des  Indes-Occidentales.  Il  faisait  surtout  le  com- 
merce des  métaux  et  des  matériaux  de  construction,  dont  il  était 
fournisseur  pour  les  bâtiments  royaux.  En  1678,  il  achetait  la  charge 
de  son  coreligionnaire  Jean  Carbonnel,  conseiller-secrétaire  du  roi, 
et  donnait  pour  témoins  de  son  information  de  vie  et  mœurs  :  le 
ministre  AUix  et  les  secrétaires  du  roi,  Antoine  de  Rambouillet, 
Etienne  Johannot  de  Bartillat  et  François  Bellinzani.  Excepté  de 
l'arrêt  du  conseil  rendu  en  1684  contre  les  secrétaires  du  roi  qui 
professaient  la  religion  réformée,  il  fut  autorisé  à  conserver  ses 
fonctions,  «  à  cause  des  services  considérables  qu'il  rendait  à 
Sa  Majesté  ».  La  faveur  ro3'ale  n'avait  point  affaibli  en  lui  le  sen- 
timent huguenot  ;  dès  le  mois  d'avril  i683,  son  fils  aîné  ayant  été 
nommé  commissaire  de  l'Electeur  de  Brandebourg,  c'est-à-dire 
chargé  de  lui  expédier  tout  ce  qui  se  publiait  à  Paris,  Formont  fit 
observer  que  cette  qualité  serait  précieuse  «  au  cas  de  retraite  et 
de  sortie  du  royaume»,  et  prit  sans  doute  des  mesures  en  con- 
séquence. Outre  une  fortune  immobilière  considérable,  il  possédait 
dans  la  rue  Saint-Martin,  vis-à-vis  la  rue  aux  Ours,  une  grande 
maison  valant  de  40  à  48,000  livres,  qui  fut  louée  1400  livres  après 
la  fuite  de  sa  famille  ;  la  terre  de  Brevanes,  sise  en  la  paroisse  de 
Limeil-Brevanes,  proche  Villeneuve  Saint-Georges;  la  terre  de  La 
Tour,  aussi  près  de  Villeneuve  Saint-Georges;  une  grande  maison 
avec  jardin  et  orangerie  sise  à  Chaillot;  une  maison  et  plusieurs 
arpents  de  vigne,  et  quelques  petites  rentes  et  héritages  au  village 
de  Vaux,  près  Saint-Germain-en-Laye  (Fr.  7o5i  f°  812).  Il  mourut 
paraît-il  au  mois   d'août   i685,  laissant  deux  fils  :  Pierre,  sieur  de 

'  Voir  Joret,  Pierre  eî  iV/co.'iii' Fon)!OH/,       Paris,  iSijo,  in-S",  et  notre  art.  du  BuHe;. 

XXXIX,  668. 


340  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Brevanes,  Jean-François,  sieur  de  Vaines,  et  peut-être  un  troisième, 
Nicolas.  Celui-ci  que  M.  Joret  suppose  avoir  été  l'aîné,  serait, 
d'après  lui,  passé  à  l'étranger  ou  aurait  cessé  de  vivre  peu  après  le 
mois  de  décembre  i683.  De  même,  selon  les  auteurs  de  la  France 
protestante  (V,  5i3  a),  qui,  induits  en  erreur  par  un  rapport  de 
police  où  on  lit  Frémont  pour  Forment  (Fr.  7o5i  f"  812),  ont  con- 
fondu les  Formont  avec  les  P'rémont  d'Ablancourt  ',  Catherine  Her- 
warth,  femme  de  Nicolas,  aurait  été  veuve  avant  i685.  Cependant 
Nicolas  Formont,  banquier,  rue  Saint-Martin,  et  sa  femme,  figurent 
avec  la  mention  :  Néant,  sur  l'état  des  biens  des  émigrés  dressé  par 
la  police  le  16  février  1687  (Fr.  7o5i  f°  3i2).  En  outre,  une  liste  des 
négociants  qui  devaient  être  mandés  le  14  décembre  chez  Seignelay, 
contient  le  nom  de  «  Formont,  banquier,  rue  Saint-Martin  ou  Saint- 
Julien,  proche  un  faïencier»  (Fr.  7062  P  224).  Il  n'est  pas  sûr  que 
ce  soit  Nicolas;  toutefois  celui-ci  semble  devoir  être  rangé  plutôt 
parmi  les  fugitifs  que  parmi  les  morts. 

Vers  la  fin  de  novembre  i685,  Pierre,  Jean  et  leur  mère,  pré- 
parant leur  évasion,  prétendaient  avoir  obtenu  la  permission  de 
vendre  leurs  meubles;  le  26,  Seignelay  informait  le  procureur  du 
roi  qu'il  n'en  était  rien,  et  ajoutait  :  «  Vous  n'avez  qu'à  continuer 
vos  poursuites  contre  eux  suivant  la  rigueur  des  ordonnances  » 
(O*  29).  Le  4  décembre,  on  écrivait  de  Paris  à  la  Gazette  de  Harlem 
que  M"'=  Formont,  veuve  du  célèbre  banquier  et  secrétaire  du  roi, 
venait  de  s'enfuir  et  que  sa  maison  avait  été  aussitôt  occupée 
militairement  {Bitllet.,  2=  sér.,  XV,  267).  Pierre  et  Jean  avaient 
aussi  disparu;  car  non  seulement  ils  n'allèrent  point  chez  Seignelay 
le  14  décembre  (non  plus  que  Nicolas),  mais  leurs  noms  ont  été 
barrés  sur  la  liste,  oii  ils  figuraient  de  la  manière  suivante,  parmi 
les  négociants  de  première  catégorie  dont  la  catéchisation  ou  l'in- 
timidation était  confiée  au  procureur  général  :  «  Formont,  fils  aîné 
du  feu  sieur  Formont,  secrétaire  du  roi  et  banquier.  Formont,  fils 
cadet  du  même»  (Fr.  7o5i  î°  216).  Leur  fuite  était  donc  connue 
avant  le  14  décembre.  L'un  d'eux,  déguisé  en  officier  des  gardes 
et  accompagné  de  six  personnes  déguisées  en  soldats^  se  présenta 
aux  gardiens  de  la  frontière  et  leur  demanda  s'ils  ne  venaient  pas 
de  laisser  passer  des  voyageurs.  Oui,  lui  répondit-on,  mais  munis 
de  bons  passeports.  Ils  sont  faux,  s'écria-t-il,  et  il  faut  que  je 
rejoigne  ces  huguenots.  Il  partit  au  galop  et  sa  troupe  le  suivit 


'  lin  revanche,  Charles  Weiss  reproduit       une   lettre   où   il   est   parle    ilcs    Formont 

d'Ablancourt  [Hist.  des  réf.,  Il,  ^'ii^. 


Parisiens  émigrés.  841 

{Ballet.,  Q."  sér.,  XV,  269).  Le  tour  était  joué.  M""=  Amonnet  fut 
accusée  de  complicité  dans  la  fuite  des  Formont,  et  Le  Heritter, 
commis  de  Spanheim,  mis  à  la  Bastille  en  juillet  pour  avoir 
favorisé  le  transport  de  leurs  effets  à  Hambourg-. 

Le  3  janvier  1686,  Louvois  ordonnait  à  D'Artagnan  de  ne 
point  envoyer  de  gens  de  guerre  dans  les  terres  de  Brevanes  et 
de  La  Tour,  parce  qu'elles  étaient  «  saisies  pour  le  roi  »  (Arch. 
Guerre).  On  voit  dans  un  arrêté  du  6  février  publié  par  M.  Joret 
que,  pour  éviter  la  confiscation  de  leurs  biens  immeubles,  de  leurs 
meubles  précieux  et  effets  mobiliaires,  qui  montaient  à  des  sommes 
considérables  (plus  de  200,000  livres,  dit  M.  Joret  p.  68),  les  fugitifs 
en  avaient  fait  opérer  la  saisie  par  des  créanciers  simulés,  auxquels 
La  Reynie  donna  quinze  jours  pour  justifier  de  leurs  créances, 
après  quoi  il  mit  les  propriétés  en  régie.  Le  5  mars,  Seignelay 
écrivait  au  procureur  du  roi:  «Sa  Majesté  consent  que  vous  laissiez 
adjuger  les  biens  des  sieurs  Formont  à  leurs  parents  qui  se  pré- 
sentent, sans  aucune  préférence,  pourvu  qu'ils  en  donnent  ce  que 
ces  biens  peuvent  valoir*»  (O*  3o).  Trois  jours  auparavant,  le 
même  secrétaire  d'État  avait  invité  La  Reynie  à  rechercher  le 
maçon  qui  avait  pratiqué  une  cachette  dans  la  cave  de  la  maison 
de  la  rue  Saint-Martin  {Ibid.).  On  sut  par  lui  que  tous  les  livres  de 
commerce,  plusieurs  comptes,  lettres  de  change,  billets,  etc.,  étaient 
«  amures  »  dans  cette  cave.  La  Reynie  les  mit  sous  scellé.  On  en 
retira,  par  ordre  du  22  mars,  les  papiers  concernant  les  affaires  du 
roi;  le  reste  fut  remis  à  Seignelay,  en  vertu  d'un  ordre  du  11  mai. 
La  spoliation  fut,  non  pas  complète,  comme  l'affirme  M.  Joret,  mais 
aussi  complète  que  possible  :  grâce  à  leurs  nombreuses  relations  à 
l'étranger,  les  fugitifs  étaient  parvenus  à  sauver  une  partie  im- 
portante de  leur  fortune. 

Jean-François,  qui  avait  changé  son  titre  de  sieur  de  Vaines  en 
celui  de  sieur  de  La  Tour,  se  trouvait  à  Zurich  avant  1690.  En 
1694  il  était  âgé  de  quarante-six  ans  et  donnait  l'hospitalité  à  deux 
dames  de  Paris,  Claude  Baudoin  et  sa  fille,  Marguerite,  âgée  d'en- 
viron dix-huit  ans,  qu'il  épousa  plus  tard.  Il  eut  en  1718  une  querelle 
ridicule  à  propos  de  sa  place  à  l'église,  avec  un  nommé  Jean  Ballon, 
faiseur  de  bas,  qu'on  obligea  de  lui  faire  des  excuses  (Jaccard, 
L Église  franc,  de  Zurich,  p.  233).  En  1718,  le  sieur  de  La  Tour 
quitta   Zurich,    avec  sa  femme  et  sa  belle-mère,  pour  s'établir  à 


1  Les  chevau-légers  Poncelet  et  Jean  les       tion   en    leur  faveur  (AfF.  e'tr.  —  France 
Corigeux  en  avaient  demandé  la  confisca-       q58.  Note  communiquée  par  M.  N.  Weiss). 


342  Révocation  de  l'Édit  de  Nantes  à  Paris. 

Bàle,  où  il  acheta  une  fort  belle  maison  du  faubourg  Saint- Jean,  qui 
porte  encore  aujourd'hui  le  nom  d'hôtel  de  Formont.  Il  mourut 
subitement  en  1720,  et  fut  inhumé  dans  l'église  française,  aux 
pauvres  de  laquelle  il  légua  600  livres.  Sa  femme  lui  survécut  neuf 
ans,  et  légua,  à  son  tour^  mille  livres  aux  pauvres  et  cent  florins  à 
chacun  des  deux  pasteurs,  Pierre  Roques  et  Jean-Rodolphe  Oster- 
vald,  fils  du  reviseur  de  la  Bible;  elle  institua  pour  son  légataire 
universel  David  Magnet,  pasteur  d'Orange,  entre  les  mains  duquel 
s'accrut  encore  la  belle  bibliothèque  et  la  remarquable  collection  de 
médailles  de  Jean-François  Formont  {Ballet.,  ?>"  sér.,  IX,  609). 

On  ne  sait  pour  ainsi  dire  rien  des  autres  membres  de  la  famille  ; 
voici  les  seuls  renseignements  que  nous  avons  pu  glaner  çà  et  là. 
Le  22  septembre  i658,  le  banquier  Margas  et  M"'=  Formont  la 
jeune,  présentèrent  au  baptême  Marguerite  Petitot,  fille  du  peintre 
célèbre  [Biillet.,  IX,  807).  En  1674,  Jean  Formont,  sieur  de  Mont- 
fort,  âgé  de  quarante  ans,  signait  l'acte  d'inhumation  de  Gabriel  de 
Bricqueville  (Extr.  des  reg.  de  Char.).  Pierre  Formont  père  avait, 
selon  M.  Joret,  un  frère  à  Rouen,  nommé  Louis,  qui  exerçait  encore 
en  1708  l'office  de  receveur  des  décimes  du  diocèse,  et  deux  à 
Dantzig,  Daniel  et  Jean;  le  dernier  était  consul  de  France.  Louis- 
Nicolas,  sieur  de  Bouville,  fils  de  Louis,  aurait  été  conseiller-secré- 
taire du  roi,  d'après  un  document  de  1718  (Joret,  p.  70).  A  la  date 
de  1697,  on  trouve  réfugiés  à  Grambzow  Pierre  et  Jean  Fromont 
ou  Formont.  Un  Jacques  Formont  fut  naturalisé  anglais  en  1700  et 
un  Pierre  Formont  en  1701  (Agnew). 

FouBERT  (Salomon),  voir  I,  33i,  fut  naturalisé  anglais  en  i685, 
avec  sa  femme  Madelaine,  ses  fils  Pierre,  Henri  et  sa  fille  Judith, 
veuve  de  Nicolas  Durrell.  Henri  était  aide-de-camp  de  Guillaume 
d'Orange  à  la  bataille  de  La  Boyne  (Agnew,  in-f",  II,  355). 

FoucHER  (Pierre),  garçon  cabaretier,  fugitif  au  commencement 
de  1687,  réfugié  à  La  Haye  (Fr.  7o5i  f°  326). 

FouQUET,  voir  II,  589. 

FouQuiER  (Madelaine),  de  Paris,  âgée  de  cinquante  ans,  fille 
d'un  marchand  de  bois,  assistée  en  Angleterre,  1705  (Ms.  B.  du  pr.). 

FouRNiER  (M""),  qui  quitta  Paris  le  21  avril  1684  avec  M.  et 
]y[me  puet  (Lettres  de  Claude  à  son  fils),  était  sans  doute  fille  d'une 
dame  Fournier,  envoyée  au  château  d'Angers  en  1687  à  cause  de 


Parisiens  émigrés.  348 

son  «opiniâtreté»  (voir  Pitan,  III,  249).  Il  y  a  lieu  de  supposer  que 
Jean  Fournier,  de  Paris,  passementier,  qu'on  trouve  réfugié  à 
Berlin  en  1698,  avec  trois  enfants,  appartenait  à  la  même  famille 
(Ms.  Dieterici). 

FouRNOL,  famille  parisienne  réfugiée  en  Brandebourg. 

FouRRET  (Jean),  de  près  Paris,  déserteur  des  troupes  de 
France,  arrivé  presque  nu  à  Genève  en  lyoS;  on  lui  donna  des 
vêtements  (Ms.  B.  du  prot.). 

Franchomme  (Charles),  de  Paris,  qui,  pour  faire  croire  qu'il 
était  catholique,  était  entré  dans  une  église  au  moment  de  la  messe, 
mais  après  l'élévation,  fait  acte  de  repentance  à  Londres  le  3o  dé- 
cembre 1686  (Ms.  Égl.  de  la  Savoye).  C'est  lui  qui  est  signalé  en 
1687  comme  marchand  de  la  rue  Troussevache,  absent  (Fr.  7o5i 
f°  826).  Marie,  de  Paris,  âgée  de  quarante  ans,  fille  d'un  avocat, 
assistée  en  Angleterre,  lyoS  (Ms.  B.  du  pr.). 

Francœur,  de  Paris,  manufacturier  en  soie,  assisté  à  Lausanne 
en  1689  (B.  Vaud). 

Frémont  d'Ablancourt.  C'est  à  tort  que  Haag  (IX,  aSSb) 
donne  pour  témoin  du  mariage  de  Schomberg  (1669)  Jean-Jacob 
Frémont  d'Ablancourt  ;  les  registres  de  Charenton,  fautifs  en  cet 
endroit,  l'appellent  ailleurs  (à  l'occasion  des  mariages  de  Desforges 
en  1674,  et  de  Dacier  en  i683)  Jean  Jacobé,  sieur  de  Frémont 
d'Ablancourt,  ce  qui  est  bien  différent.  Bordier  a  corrigé  cette 
erreur.  Jean  Jacobé,  natif  de  Vitry-le-François,  avait  épousé  Marie, 
sœur  de  Nicolas  Perrot  d'Ablancourt,  qui  lui  donna  deux  fils,  Jean 
et  un  autre,  dont  leur  oncle  Perrot  fit  l'éducation  avec  un  soin  tout 
particulier.  Jean,  qui  demeurait  dans  l'un  des  plus  beaux  apparte- 
ments*  du  Temple,  figure  parmi  les  fugitifs  à  la  fin  de  1686;  il 
vendit,  avant  de  partir,  une  maison  par  un  acte  sous  seing  privé, 
que  la  police  croyait  antidaté  (Fr.  7o5r  f°  323).  Il  se  réfugia  en 
Hollande  sans  avoir  abjuré  et  devint  le  favori  de  la  princesse 
d'Orange.  Son  frère  ne  le  suivit  qu'après  avoir  fléchi,  ainsi  qu'il 
résulte  de  la  très  curieuse  lettre  que  nous  empruntons  à  l'Histoire 
des  réfugiés  protestants,  II,  43i.   Elle  était   datée  du  16  septembre 


'  «Il  en  avait  traité  avec  les  chevaliers  que    V abomination    était    logée    dans    le 

sous  le  nom  d'un  catholique.  Cela  donna  temple  n    {Lettres    choisies    de    Richard 

occasion  à  M.  Simon  de  dire  en  plaisan-  Simon,  III,  izo). 
tant  sur  la  nouvelle  demeure  de  son  ami, 


344  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

1686  et  adressée  à  D'Avaux,  ambassadeur  de  France,  par  l'espion 
Tillières,  qui,  afin  de  détourner  tous  les  soupçons,  avait  fondé  une 
colonie  de  réfugiés  dont  il  semblait  le  père. 

J'ai  vu  une  lettre  de  M'"°  de  Passy  écrite  de  Paris,  et  une  autre  du  frère  de 
M.  de  Forment  (Frémont),  autrement  d'Ablancourt.  M"""  de  Passy  (Henriette 
Bardet,  rocliellaise,  femme  de  Brunet,  sieur  de  Passy)  écrit  :  u  Mon  mari  a  été 
arrêté  à  cinq  lieues  de  chez  lui,  etc.  ».  La  lettre  du  sieur  d'Ablancourt  porte  : 
(I  M.  l'intendant  nous  a  fait  venir  chez  lui,  moi  et  cinq  autres  et  nous  a  dit  : 
Vous  êtes  observés  sur  ce  que  l'on  a  appris  que  vous  vouliez  vous  en  aller. 
Jugez  ce  que  nous  avons  répondu  sur  cela.  Il  nous  a  dit  :  Retournez  chez  vous 
et  n'en  parlez  point,  et  ne  pensez  point  à  ce  qu'on  croit  de  vous.  Nous  nous 
sommes  séparés  comme  cela,  mais  jugez  du  reste.  De  trente-cinq  que  nous 
étions,  il  y  en  a  sept  de  partis,  ayant  appris  la  prise  de  M.  de  Passy  qui  me 
chagrine  beaucoup.  »  Dans  cette  lettre  il  y  avait  un  billet  pour  M.  de  Vérace, 
autrement  de  Beyde  (Budé,  seigneur  de  Vcrace),  et  neuf  autres  parents  de  ces 
Messieurs.  Ce  M.  de  Vérace  a  conçu  une  grande  amitié  pour  moi,  me  voyant 
avec  son  parent,  le  sieur  d'Ablancourt;  si  bien  que,  nous  promenant,  il  me  fit 
lecture  de  son  billet,  qui  était  conçu  en  ces  termes:  «N'appréhendez  rien.  Dieu 
sera  pour  nous  et  nul  ne  sera  contre...  »  Les  neveux  et  nièces  de  M.  de  Passy, 
la  mère,  les  frères  et  l'enfant  de  M.  de  Grimpré  et  quantité  de  leurs  parents 
sont  déjà  dans  ce  pays-ci.  M.  Claude  dit  hier  à  un  autre  ministre,  qui  me  l'a 
redit:  (i  Huit  ou  dix  de  nos  amis  doivent  partir  cette  semaine  de  Paris».  J'en- 
verrai un  guide  à  Charleroi  où  je  sais  qu'ils  doivent  passer.  N'est-ce  pas  une 
chose  admirable  que  Dieu  se  sert  de  nos  plus  grands  ennemis  pour  nous 
soulager? 

Fresselique  (Pierre),  de  Paris,  facturier  de  bas,  réfugié  en 
Brandebourg  (Ebrard,  Christian  Ernst,  etc.). 

Freval  (Jean-Baptiste),  fugitif  dont  les  biens  furent  confisqués 
(TT  i58). 

FuMECHON  (Marthe),  veuve  de  Jean  Pierre,  fugitive  dont  les 
rentes  furent  saisies  (TT  i56,  429,  433),  naturalisée  anglaise  en 
1687,  avec  quatre  enfants  :  Jean,  Pierre,  Madelaine  et  Judith. 


Gachon  (M"'=  de),  absentée  de  Paris  en  août  1699;  le  17,  on 
envoyait  aux  gouverneurs  des  villes  frontières  l'ordre  de  l'arrêter 
(O»  43). 

Gagnier  (Jean),  de  Paris,  ancien  prêtre,  assisté  en  Angleterre 
1705  (Ms.  B.  du  pr.). 

Galdi,  marchand  en  magasin,  fugitif  à  la  fin  de  1686  (Fr.  7o5i 
f"  819).  Laurent  Galdi  arrêté  dans  sa  fuite  en  1689,  était  peut-être 
son  parent. 


Parisiens  émigrés.  3^5 

Galleran  de  Boislieux  (Etienne),  de  Paris,  proscl^^te,  âgé  de 
vingt-quatre  ans,  fait  acte  de  repentance  à  Londres  en  1690  (Ms. 
Égl.  de  la  Savoye). 

Gallet  (Philippe),  de  Paris,  prosélyte,  âgé  de  trente-cinq  ans, 
reçu  membre  de  l'Eglise  de  la  Savoye  à  Londres,  le  24  février  1688. 

Galois  (Jeanne),  de  Paris,  reçue  à  la  paix  de  l'Église  à  Londres, 
le  3  octobre  1696  {Procecdtiigs,  juillet  1890). 

Gamonnet,  assisté  à  Lausanne  le  22  août  1699  (B.  Vaud),  paraît 
n'avoir  pas  été  l'un  des  fils,  mais  seulement  un  parent  de  Jacques, 
libraire  à  Paris. 

Gandon  (Marie),  fille  de  Salomon,  et  de  Marie-Madelaine  Moi- 
not,  de  Paris,  et  David  Le  Grand,  de  Dieppe,  publication  de  bans, 
à  Londres,  le  7  juin  1718  {Proceedings ,  juillet  1890). 

Gandy  (Françoise),  veuve  de  Pierre,  de  Paris,  âgée  de  cin- 
quante-cinq ans,  assistée  en  Angleterre  avec  un  enfant,  1705. 

Ganeron  (V''  Abraham),  de  Paris,  réfugiée  à  Berlin,  1700 
(Ms.  Dieterici).  Elisabeth,  de  Paris,  femme  d'un  brodeur,  confes- 
seuse,  assistée  à  Londres,  1705  (B.  Fr.  pr.). 

Gardouleau,  voir  Closroger  III,  71. 

Garnier.  Plusieurs  parisiens  de  ce  nom  passèrent  à  l'étranger. 
Garnier,  marchand  en  magasin,  du  quartier  Sainte-Opportune,  avec 
sa  femme  nommée  De  la  Mouche  et  deux  de  ses  neveux,  en  1686; 
Esprit,  marchand  de  vins  du  faubourg  Saint-Antoine,  et  André,  du 
quartier  des  Halles,  avec  sa  femme  et  ses  filles.  La  vente  de  leurs 
hardes  produisit  1291  livres.  Jacques  fut  arrêté  à  Guise  avec  Morin 
et  d'autres  fugitifs  en  1686  (Fr.  7o5i  f°=  819  et  842). 

Gaucher  (Marie),  âgée  de  cinq  ans,  fille  de  feu  Jean  Gaucher, 
de  Paris,  et  de  Marthe,  sa  femme,  décédés  à  Londres,  assistée  en 
Angleterre,  1705  (Ms.  B.  du  pr.). 

Gauguet,  marchand  de  vins  de  la  rue  des  Fourreurs,  fugitii 
avec  sa  femme,  au  commencement  de  1687,  ayant  laissé,  rue  de 
Lourcine,  une  maison  louée  200  fr.,  de  la  valeur  de  4000  à  5ooo  livres 
(Fr.  7o5i  {"  3i9). 

Gautereau  (Daniel),  poitevin  habitant  Paris  lors  de  la  Révoca- 
tion. Bien  qu'aveugle,  il  avait  résolu  de  quitter  la  France.    Guidé 


346  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Pans. 

par  son  valet,  il  partit  à  pied,  muni  d'une  forte  somme  en  papier, 
et  joua  du  violon  sur  la  route  jusqu'en  Hollande,  où  il  échangea 
son  papier;  après  quoi  il  alla  s'établir  à  Zurich  (Jaccard,  L'Egl.  fr. 
de  Zurich,  p.  ii3). 

Gautier.  Quatre  personnes  de  ce  nom  furent  naturalisées 
anglaises:  Jean,  en  1682;  Thomas,  en  1688;  Pascal,  en  1690; 
François,  en  1700.  Nous  ne  pouvons  affirmer  qu'ils  appartinssent  à 
la  famille  parisienne,  dont  le  procureur  du  roi  disait  dans  un  rap- 
port de  la  fin  de  novembre  i685:  «L'aîné  des  frères  Gaultier 
avocats  est  absolu;  le  cadet,  qui  a  enseigné  la  philosophie  à  Genève, 
m'a  donné  sa  parole  pour  les  deux  et  même  pour  toute  la  famille  » 
Fr.  17420  f"  191).  Jeanne,  native  de  Gien  et  âgée  de  vingt-trois 
ans,  et  sa  sœur  Marie- Anne,  âgée  de  vingt-et-un  ans,  demeurant 
chez  Barbot,  rue  du  Sépulcre,  abjurèrent  à  Paris  le  17  novembre 
i685  (Fr.  7055  f°  289). 

Gaylen,  demeurant  à  Paris,  rue  Saint-Denis  h  la  Croix  de  fer, 
s'enfuit  en  Hollande,  où  il  se  trouvait  déjà  en  avril  1686.  Il  avait 
emporté  100,000  livres;  son  frère,  riche  libraire  de  Lyon,  se  prépa- 
rait à  le  suivre  (Ch.  Weiss,  II,  480). 

Gédouin  et  sa  femme,  de  la  rue  Chariot,  fugitifs  au  commence- 
ment de  1687  (Fr.  7o5i  f°  7).  Jean-Louis  Gédouin,  de  Paris,  âgé  de 
vingt-sept  ans,  fit  acte  de  repentance  à  Londres,  le  25  décembre 
1698  (Ms.  Égl.  de  la  Savoye). 

Gefroy  (J.),  de  Paris,  assisté  à  Genève  en  1706  (Ms.  B.  du  prot.). 

Gendrault,  voir  Menour,  III,  216. 

Gerou  (P.)  et  sa  femme,  de  Passy  près  Paris,  reçoivent  un 
viatique  à  Genève  en  1705  (Ms.  B.  du  prot.). 

Gervaise,  voir  Anciens. 

GiBARCouLT  (Marguerite),  fugitive  dont  les  biens  furent  saisis 
(TT  i58). 

Giberne  (Louis),  de  Paris,  passementier,  sa  femme  et  un  enfant, 
venant  de  Hollande,  assistés  à  Genève  de  1700  jusqu'en  1705 
(Ms.  B.  du  prot.). 

Gilet  (François),  de  Charenton,  reçoit  un  viatique  à  Genève 
pour  passer  en  Angleterre  (Ms.  B.  du  pr.). 


Parisiens  émigrés.  847 

GiLON  (Adam),  lapidaire  de  la  rue  du  Harlay,  passé  en  Angle- 
terre deux  ou  trois  ans  avant  la  Révocation  (Ravaisson,  VIII,  847 1. 

Girard,  voir  Anciens. 

GiRARDiN  (Jacques),  de  Paris,  réfugié  à  Magdebourg  avec  sa 
femme  et  un  enfant,  1701  (Tollin,  Geschichte,  etc,  II,  495;  III,  5o). 

GiRARDOT,  voir  Anciens. 

GiRAULT  (Veuve),  pauvre  femme  de  la  rue  Saint-Nicolas,  fugi- 
tive au  commencement  de  1687  (Fr.  7o5i  P  2i5}. 

Glatigny  (Paul  de),  parisien,  étudiant  à  Leide  en  1686  '(Ms. 
B.  du  pr.). 

Glizière  (Marthe),  de  Paris,  reçue  à  la  paix  de  l'Eglise  à 
Londres,  le  11  février  1694  [Proceedings,  juillet  1890). 

Gloria  (Marie  Le  Clerc,  femme  de  Jacques),  fait  acte  de  repen- 
tance  à  Londres,  avec  Marie-Madelaine,  sa  fille,  le  24  juillet  1687 
(Ms.  Égl.  de  la  Savoye). 

GoARD  (Jacques),  de  Paris,  âgé  de  cinquante-cinq  ans,  esprit 
troublé,  assisté  en  Angleterre,  1705  (Ms.  B.  du  pr.). 

GoBARD  (Jacques),  sieur  de  Saint-Ouen,  écuyer,  qui  s'est 
confessé  et  a  communié  dans  l'Église  romaine,  fait  acte  de  repen- 
tance  à  Londres  le  17  octobre  1689  (Ms.  Égl.  de  la  Savoye). 

Godard  (Nicolas),  de  Paris,  prosélyte,  âgé  de  vingt-deux  ans, 
reçu  membre  de  l'Église  de  la  Savoye  à  Londres,  le  29  septembre 
1692. 

GoDART,  voir  m,  141. 

GoDEFROY  (Jean),  cordonnier  de  la  Grande-rue  du  faubourg 
Saint- Antoine,  sa  femme  et  une  petite  fille,  fugitifs  au  commence- 
ment de  1687  (Fr.  7o5i  P  2i5l. 

GoDiN  (Jacques),  commis  de  Falaiseau,  fugitif  à  la  fin  de  i685 
(Fr.  7o5i  f°  97).  On  trouve  à  Berlin,  en  1700,  la  veuve  de  Jean- 
Albert  Godin,  de  Paris,  notaire  impérial,  et  trois  enfants  (Ms.  Die- 
terici);  c'est  sans  doute  elle  qui  était  assistée  à  Londres  en  1705 
sous  le  nom  de  Marie,  veuve  de  Jean  Godin,  avec  trois  enfants. 
Jérémie  Godin,  de  Paris,  fut  admis  à  la  cène  à  La  Haye,  en  1692, 
après  acte  de  repentance.  Madelaine  des  Tarses,  femme  de  Godin, 


348  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 

horlogeur  de  la  rue  Saint-Martin,  promettait,  le   10  janvier    1686, 
d'abjurer. 

GoLLE  (Samuel),  ébéniste  de  la  rue  de  l'Arbre  sec,  fugitif  au 
commencement  de  1687,  ainsi  que  ses  sœurs  Anne  et  Susanne 
(Fr.  7o5i  P  320). 

GoMBARD,  fugitif  dont  les  biens  furent  confisqués  (TT  i58). 

GoMBAULT  (Pierre),  fugitif  dont  les  rentes  furent  confisquées 
(TT  429,  433).  André  et  Jeanne  Gombault,  fille,  âgée  de  soixante- 
trois  ans,  assistés  en  Angleterre,  1703  (Ms.  B.  du  pr.). 

GoRON  (Antoine),  maître  cordonnier  du  quartier  de  la  Mor- 
tellerie,  ne  suivit  pas  sa  femme,  fugitive  au  commencement  de  1687 
(Fr.  7o5i  {"  317). 

GoRREY  (Adrien),  natif  de  Paris,  plaçait  à  fonds  perdus  entre 
les  mains  du  consistoire  de  l'Église  française  de  la  rue  Threadneedle, 
la  somme  de  225  livres  pour  l'usage  des  pauvres,  attendu  qu'il  avait 
gagné  cette  somme  en  servant  l'Église  de  Charenton  (Reg.  de  l'Égl. 
fr.  de  Londres). 

GoRRis  (Jean  de'),  né  à  Paris  en  i5o5,  reçu  docteur  en 
médecine  le  18  avril  i54i,  fut  bientôt  après  nommé  professeur, 
puis  doyen  de  la  faculté  en  1548.  Exclu  de  sa  charge  comme 
hérétique  en  i568  avec  cinq  de  ses  collègues,  et  réintégré  seule- 
ment en  1571,  il  échappa,  on  ne  sait  comment,  à  la  Saint- 
Barthélémy  ;  mais  il  conserva  de  l'horrible  massacre  une  frayeur 
telle  que,  allant  un  jour  rendre  visite  à  l'évêque  de  Paris  et  voyant 
sa  litière  entourée  par  des  sergents,  il  fut  frappé  d'apoplexie,  et  ne 
recouvra  point  ses  facultés  dans  les  quelques  années  qu'il  vécut 
encore.  Il  mourut  en  1577,  laissant  plusieurs  ouvrages  et,  d'après 
La  France  protestante,  deux  fils  :  Jean  qui,  suivit  la  carrière  pater- 
nelle, et  Louis,  avocat  au  Parlement. 

Du  second  Jean,  docteur  en  médecine,  nous  ne  savons  absolu- 
ment rien,  sauf  qu'il  est  peut-être  le  père  des  trois  personnages 
suivants:  Jean,  Jacques  et  Paul  de  Gorris,  qui  nous  paraissent 
avoir  été  frères.  Jean,  sieur  de  Meilleray,  né  vers  i584,  médecin 
ordinaire  de  Louis  XIII,  mourut  en  1662.  Sa  femme,  Marguerite 
Biseul,  lui  donna  quatre  enfants:    1°   Marguerite,   morte  en   1662, 

'  Peut-être  fils  de  Pierre,  médecin,  natif       la  faculté  de  médecine  de  Paris  (Hcrmin- 
dc  Bourges,  qui  se  fit  agréger  en  i5ii  à       jard,   Corrcsp.  des  réformateurs,  I,  209). 


Parisiens  émigrés.  849 

mariée  en  1641  à  Gilles  de  Lorme,  fils  du  sieur  des  Bordes,  dont 
elle  eut:  Thomas  (1642),  Alexandre  (1643),  Charlotte,  mariée  à 
Henri  Juste!  en  1676,  Frédéric  (lôSy);  2°  Angélique  (i63i); 
3°  Charlotte,  mariée  à  Daniel  Martel,  sieur  de  Montpinson  en  i656; 
4°  Marie  (i635),  inhumée  en  i638. 

Jacques,  né  en  i585,  graveur  des  monnaies  en  1618,  puis  pro- 
cureur-général en  la  cour  des  monnaies,  mort  en  1647. 

Paul,  contrôleur-général  de  la  marine  et  des  fortifications  en 
Normandie.  Bernardine  de  Lorme,  sa  femme  (exhumée  de  la  terre 
des  Bordes  en  1677)  lui  donna  six  enfants:  Jean  (1617),  présenté  au 
baptême  par  De  Gorris,  médecin  du  roi,  et  par  Uranie  Le  Jay, 
veuve  de  Lorme;  Jacques  (1618),  présenté  au  baptême  par  Jacques 
de  Gorris,  graveur  aux  monnaies,  et  par  Marie  de  Lorme,  femme 
de  Galland;  Thomas  (1619);  Nicolas  {1620),  présenté  au  baptême 
par  Nicolas  de  Lorme,  sieur  de  Clairbois  et  par  Marie  de  Gorris; 
Marguerite  (1624),  présentée  au  baptême  par  Gilles  de  Lorme,  et 
par  Marguerite  Biseul,  femme  du  médecin  de  Gorris;  Jacques 
(1627),  dont  la  marraine  fut  Marie  de  Gorris,  femme  de  Lauberan 
de  Montigny,  ministre  à  Senlis,  décédée  à  Ablon  en  1668,  à  l'âge 
de  soixante-trois  ans. 

Nous  ignorons  à  quelle  famille  appartenait  cette  Marie  et  les 
De  Gorris  suivants:  Aloph,  sieur  de  Naucourt,  marié  en  i656  à 
Péronne  de  Dompierre,  dont  il  eut  une  fille  nommée  Susanne- 
Madelaine,  qui  se  réfugia  à  La  Haye.  Veuf  en  i665,  il  se  remaria  la 
même  année  à  Judith  de  La  Planche,  veuve  de  Jacques  Caille,  sieur 
de  Pompoix.  —  Paul,  sieur  de  la  Guerche  et  sieur  des  Cochets, 
capitaine  de  vaisseau.  En  1675,  il  présentait  au  baptême  avec 
Gabrielle  de  Bernières,  femme  du  lieutenant-général  Du  Quesne, 
une  fille  de  Thévenin,  sieur  du  Petit-Bois.  L'année  suivante,  il 
signait  dans  les  registres  de  Charenton  comme  témoin  du  mariage 
de  sa  cousine-germaine  Charlotte  de  Lorme,  fille  de  feu  Gilles  de 
Lorme  et  de  Marguerite  de  Gorris,  avec  Henri  Justel,  conseiller  du 
roi  et  âgé  de  cinquante-six  ans.  Tandis  qu'on  gardait  certains  capi- 
taines de  vaisseaux  protestants.  Forant,  Belle-Ile-Erard  et  d'autres, 
dont  la  conversion  paraissait  probable.  De  Gorris  fut  mis  à  la 
retraite,  avec  Guillon  et  Lavigerie,  pour  cause  de  religion,  par 
ordre  du  8  février  1681  (Jal,  Du  Quesne,  II,  38i);  il  mourut  l'année 
suivante,  âgé  de  soixante-deux  ans,  et  fut  inhumé  dans  le  cimetière 
des  Saints-Pères,  en  présence  de  ses  cousins  Philippe  Bernard, 
sieur  de  Bouilly,  et  Everte  Tassin,  avocat  au  Parlement,  tous  deux 
anciens  de  Charenton. 


35o  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Judith,  sœur  de  Paul,  dont  elle  hérita  la  terre  des  Cochets, 
présentait  au  baptême  en  1674  Isaac-François  Petit,  avec  Isaac  Le 
Monnier,  secrétaire  des  commandements  du  duc  d'Orléans.  En 
1682,  elle  tenait  encore  sur  les  fonts  Henri,  fils  de  Jacques  Le 
Maçon,  avec  Louis  de  Nettancourt.  Elle  habitait  la  rue  des  Marais- 
Saint-Germain,  et  figure  comme  fugitive  sur  la  liste  du  8  février 
1687.  Elle  avait  assez  de  fortune  pour  entretenir  un  carrosse:  ses 
propriétés  valaient  cent  mille  livres  environ,  au  dire  de  son  ancien 
homme  d'affaires  Salomon  Domanchin,  qu'elle  avait  remplacé  par 
Pressigny.  Elle  avait  donné  20,000  livres  en  mariage  à  sa  nièce  Du 
Blon  ou  Leblanc,  nouvelle  catholique;  et  avant  sa  sortie  du 
royaume,  elle  avait  vendu  à  la  dame  d'Heucourt  20,000  livres  de 
rentes  sur  la  ville  de  Paris  ;  mais  cette  vente  n'avait  point  été 
ratifiée^  et  le  capital  en  fut  saisi,  ainsi  que  la  terre  des  Cochets 
(Fr.  7o5i  fSii). 

Il  semble  que  le  billet  suivant  adressé  à  D'Argenson  le  18  sep- 
tembre 1701,  concerne  une  dame  de  Gorris:  «Il  serait  nécessaire 
que  vous  prissiez  la  peine  de  voir  la  demoiselle  de  Corris,  nièce  de 
la  dame  de  Riswick,  hollandaise  qui  est  morte  à  Paris  pour  l'exciter 
de  demeurer  en  France  et  d'y  embrasser  la  religion  catholique 
(O  248). 

GossELiN  (Jeanne),  fugitive  dont  les  rentes  furent  saisies 
(TT  i56). 

GouARD  (Pierre-Paul),  de  Paris,  âgé  de  seize  ans,  fait  acte  de 
repentance  à  Londres,  le  i5  novembre  1699.  Un  autre  Pierre- 
Paul  Gouard  avait  été  reçu  le  12  à  la  paix  de  l'Église  au  même 
lieu. 

GouBERT  (Jean),  voir  Monginot,  III,  224. 

Goujon  (Nicolas),  cordonnier,  rue  de  Charonne,  âgé  de  trente- 
cinq  ans,  sa  femme  Éhsabeth,  âgée  de  vingt-huit  ans,  abjurent  avec 
deux  jeunes  enfants,  moyennant  i5  livres.  Passés  ensuite  en  Angle- 
terre, ils  font  acte  de  repentance  à  Londres  le  27  novembre  1687 
(Fr.  7o5i  f"=  187,  2i5  et  Ms.  Égl.  de  la  Savoye). 

GouLAY  (Les  enfants  d'Esther),  femme  de  Languetmy  (?), 
fugitifs  dont  les  rentes  sont  confisquées  (TT  i56). 

Gourdin  (Madelaine),  de  Paris,  âgée  de  trente-huit  ans,  assistée 
en  Angleterre,  i7o5  (Ms.  B.  du  pr.). 


Parisiens  émigrés.  35 1 

Gousset,  voir  III,  142. 

GoYON  DE  LA  MoussAYE,  voir  Béringhcn,  II,  879. 

Grand,  famille  nombreuse  réfugiée  à  Berlin  (Erman  et  Reclam, 
II,  47). 

Grannon  (Pierre),  de  Paris,  prosélyte  âgé  de  dix-sept  ans, 
reçu  membre  de  l'Eglise  de  la  Savoye  à  Londres,  le  21  avril  1700. 

Gravet,  voir  III,  144. 

Grégut,  mercier  de  la  rue  de  la  Chanverrerie,  feignit  d'aller  à 
Fontainebleau,  au  commencement  de  novembre  i685,  ne  revint  pas. 
Sa  femme,  ses  enfants,  son  garçon  de  boutique  et  sa  servante  le 
suivirent  bientôt.  La  vente  de  ses  meubles  confisqués  produisit 
3708  livres  (Fr.  7o5i  f^  145,  3o8  et  3i8). 

Grignard  (Octave),  de  Paris,  âgé  de  soixante  ans,  ancien 
soldat,  assisté  en  Angleterre,  1705  (Ms.  B.  du  pr.). 

Grignon,  voir  Petitot,  II,  3o5. 

Grimaudet,  voir  III,  144. 

Grihault,  voir  II,  5o6. 

Grimot  (Etienne),  de  Paris^  reçut  de  Bonrepos,  à  La  Haye, 
en  1698,  6  livres  pour  rentrer  en  France  (Aff.  étr.,  Holl.,  177). 

Grimpré,  voir  Emigration,  II,  465. 

Grimpler  (Jean  et  David),  fugitifs  dont  les  rentes  furent  confis- 
quées (TT  429). 

Griot  (Susanne),  de  France,  reçoit  un  viatique  à  Genève  en 
1697  (Ms.  B.  du  pr.). 

Grivier  (Robert),  de  Paris,  reçu  à  la  paix  de  l'Eglise  à  Londres 
le  12  novembre  1699  {Proceedings,  juillet  1890). 

Grostête,  voir  Anciens. 

Grosyeux  (André),  rubannier  du  quartier  Saint-Denis,  sa  femme, 
leur  fils,  et  leur  fille  aînée,  fugitifs  au  commencement  de  1687,  ne 
purent  emmener  quatre  petits  enfants  qui  furent  mis  à  l'hôpital.  La 
vente  de  leurs  meubles  confisqués  produisit  i5o  livres  (Fr.  7o5i 
f°  827).  Le  père  de  Jean  Grosyeux,  autre  fugitif,   dont  les  biens 


352  Révocation  de  t Edit  de  Nantes  à  Paris. 

furent  saisis  (TT   i58).  Un  enfant  et  Jeanne,  fille,  idiote,  âgée  de 
trente-et-un  ans,  assistés  en  Angleterre,  1708  et  lyoS  (Ms.  B.  du  pr.). 

GuENY  (Jacob),  fugitif,  dont  la  maison  de  la  rue  des  Fossés- 
Montmartre  fut  confisquée  (TT  14). 

GuÉRiN  (Catherine  et  Marie),  de  France,  reçoivent  un  viatique 
à  Genève  en  1697  (Ms.  B.  du  prot.). 

GuÉRiN  (François),  brodeur  et  sa  femme;  Jean,  boutonnier  et 
un  enfant,  tous  de  Paris,  réfugiés  à  Berlin,  1698  (Ms.  Dieterici). 

GUERINEAU,  voir  III,   I47. 

GuERON  (Claude),  de  Paris,  reçoit  à  Genève  en  1699  un 
viatique  pour  la  Suisse  (Ms.  B.  du  prot.). 

GuETTEViLLE  (Jacques  de),  fugitif  dont  les  rentes  furent  saisies 
(TT  i56,  429,  433). 

GuiBERT  (Nicolas),  de  Paris,  prosélyte_  et  fugitif,  admis  à  la 
sainte  cène  à  Londres,  le  24  mai  1699  (Ms.  Égl.  de  la  Savoye). 

GuiBERT  (Philippe),  de  Lyon,  établi  à  Paris,  prosélyte  âgé  de 
quarante-cinq  ans,  reçu  membre  de  l'Eglise  de  la  Savoye  à 
Londres,  le  24  novembre  1689. 

Guide  (Philippe),  célèbre  médecin,  réfugié  en  Angleterre  avant 
la  Révocation.  Il  y  fut  naturalisé  en  1682  avec  sa  femme,  Louise, 
fille  de  Théodore  Naudin,  docteur  en  médecine,  et  de  Louise  Gros- 
tête,  et  leurs  cinq  enfants:  Philippe,  Jacques,  Louise,  Anne  et 
Philothée.  Il  en  eut  un  sixième,  Alexandre,  présenté  au  baptême 
par  Sasserie  et  M"°  Seignoret  (Agnew,  in-f",  II,  i5i). 

GuiLLARD,  voir  III,  148. 

GuiLLOT  (Catherine),  de  Paris,  âgée  de  huit  ans,  fait  acte  de 
repentance  à  Londres,  le  25  avril  1687,  pour  avoir  signé  mais  non 
abjuré  (Ms.  Égl.  de  la  Savoye). 

GuiON  (Pierre),  de  Paris,  assisté  à  Genève  en  1699,  1.700,  1701 
(Ms.  B.  du  prot). 

Guy,  voir  Dicq,  II,  576. 

Hamel  (Elisabeth),  fugitive  dont  les  rentes  furent  confisquées 
(TT  429). 


Parisiens  émigrés.  353 

Hanesse  (Pierre  et  Jacob),  de  Paris,  étudiants  à  Francfort-sur- 
le-Mein,  1687  (Ms.  de  la  biblioth.  du  prot.). 

Haran  (Thomas),  vannier  de  la  Grande  rue  du  faubourg 
Saint-Antoine,  fugitif  au  commencement  de  1687  (Fr.  7o5i  f"  2i5), 
assisté  en  Angleterre  avec  sa  femme  et  un  enfant,  1703. 

Hardy  (Elisabeth),  de  Paris,  reçue  à  la  paix  de  l'Eglise  à 
Londres  le  12  novembre  1699  {Proceedings,  juillet  1890). 

Hauduroy,  voir  Chastelain,  III,  58, 

Haunelin  (Louis),  de  Paris,  passementier,  reçut  de  Bonrepos 
à  La  Haye,  en  1698,  8  livres  pour  rentrer  en  France  (Aff.  étr. 
Holl.  177). 

Haunet  (Catherine),  de  Paris,  âgée  de  soixante-huit  ans,  veuve 
d'un  horloger,  assistée  en  Angleterre,  1705  (Ms.  B.  du  pr.). 

Haussemaine  (Salomon),  fugitif  dont  les  rentes  furent  saisies 
(TT  433). 

Havart  (Madelaine),  fugitive  dont  les  biens  furent  confisqués 
(TT  i58). 

Havet  (Catherine),  de  Paris,  veuve  âgée  de  quarante-huit  ans, 
et  ses  quatre  enfants,  Madelaine,  Catherine  (14  ans),  Didier  (12  ans), 
Paul  (9  ans),  firent  acte  de  repentance  à  Londres,  le  29  avril  1686 
(Ms.  Égl.  de  la  Savo^^e). 

Héat  (Isaac),  de  Paris,  marchand,  réfugié  à  Berlin,  1698 
(Ms.  Dieterici).  Madelaine,  aussi  de  Paris,  veuve  âgée  de  trente- 
huit  ans,  assistée  en  Angleterre  avec  deux  enfants  (Ms.  B.  du  pr.). 

Hébert,  voir  III,  i5o. 

Heck,  voir  Emigration  II,  472. 

Hélicque  (Henri),  orfèvre,  fugitif  (B.,  Fr.  pr.,  IV,  5o6), 

Henault  (Jean),  de  Paris,  qu'on  trouve  réfugié  à  Berlin  en 
1698  (Ms.  Dieterici),  est-il  la  même  personne  que  Jean  Henault, 
naturalisé  anglais  le  8  mars  1682? 

Hénon  (Jean),  de  la  vallée  de  Montmorency,  marchand,  sa 
femme,  sa  nièce  et  une  domestique,  réfugiés  à  Berlin,  1700 
(Ms.  Dieterici). 

lu  a 


354  Révocation  de  l'Ëdit  de  Nantes  à  Paris. 

Herberon  (Judith)  fugitive  dont  les  rentes  furent  confisquées 
(TT  i56,  433). 

Hersan  (David),  de  Paris,  tireur  d'or,  reçut  de  Bonrepos  à  La 
Haye,  en  1698,  8  livres  pour  rentrer  en  France  (Aff.  étr.  HoU.,  177). 

Hervé,  rubannier  du  quartier  de  la  place  Maubert,  abjurait  le 
8  janvier  1686  (Fr.  17421  f°  6).  La  même  année,  Jean  Hervé,  Anne, 
sa  femme  et  leurs  enfants,  Jean  et  Sara,  étaient  naturalisés  anglais 
(Agnew). 

Herwarth  (Madame),  sa  fille,  la  marquise  de  Gouvernet,  son 
fils  Philibert,  baron  de  Huningue,  se  réfugièrent  en  Angleterre,  où 
les  avaient  précédés  deux  filles  de  la  marquise:  lady  Eland  et  la 
marquise  d'Halifax  (voir  chap.  XXII).  Un  frère  et  une  sœur  de 
Philibert,  Jean-Henri,  seigneur  du  Fort,  et  Régine  mariée  au 
seigneur  Laigue,  quittèrent  aussi  la  France  à  la  Révocation  (De 
Dienne,  Hist.  du  dessèchement  des  marais). 

Heucourt,  voir  III,  i5i. 

Heuzé  (La  veuve),  brasseuse,  quartier  de  la  place  Maubert, 
et  sa  sœur  abjuraient  le  8  janvier  1686  entre  les  mains  des  dragons 
(Fr.  17421  f"  6).  Pierre,  naturalisé  anglais  en  1698,  devait  appartenir 
à  la  même  famille. 

Hilbert  (Pierre),  de  Meaux,  et  Marie  Frémont,  de  Nanteuil, 
publication  de  bans  à  Londres  le  3o  juillet  1699  (Proceedings, 
juillet  1890). 

HiNARD,  fugitif  de  la  rue  de  Cléry.  Ses  meubles  confisqués 
furent  vendus  600  livres  (Fr.  7o5i  f  32i). 

Holzafell  (Antoine),  Marie,  sa  femme,  et  Antoine,,  leur  fils, 
naturalisés  anglais  en  1686  (Agnew). 

Houssaye  (Jean).  Le  29  juillet  1684,  Claude  remerciait  Tesse- 
reau,  passé  en  Angleterre,  du  bon  accueil  qu'il  y  avait  fait  à 
M.  Houssaye,  «bon  et  honnête  jeune  homme».  Outre  M""=  Amonnet, 
qui  était  une  Houssaye,  nous  connaissons  deux  autres  membres  de 
cette  famille  :  le  proposant  Isaac,  qui  finit  par  abjurer,  et  son  frère 
Jean,  retiré  à  l'étranger,  dont  il  demandait  les  biens  en  1688 
(Tt'25i). 

lIouzEL  (Pierre),  de  Villiers-le-Bel  près  Paris,  assisté  à  Genève 
en  1707  (Ms.  B.  du  prot.). 


Parisiens  cmigrcs.  355 

HuART  (Claude),  de  Paris,  religieux  passé  à  Genève  pour 
abjurer,  y  reçoit  un  viatique  en  lyoS  (Ms.  B.  du  prot.). 

Hubert,  marchand  de  vin  de  la  rue  des  Yieux-Augustins,  dont 
la  femme    était    fugitive    au    commencement  de    1687   (Fr.    yoSi 

f°  322). 

HuDDE  (Nicolas),  directeur  de  l'académie  de  peinture,  réfugié 
en  Ecosse  [Bitllet.,  XII,  455). 

«HuYGENs,  appelé  à  Paris  par  Colbert  qui  créait  alors  l'aca- 
démie des  sciences,  y  publia  en  1673  son  Horloge  oscillante  qu'il 
dédia  à  Louis  XIV,  présent  digne  du  monarque  ;  car,  si  l'on  excepte 
les  Principes  de  Newton,  cette  œuvre  est  peut-être  la  plus  belle 
production  des  sciences  exactes  au  XVIP  siècle.  Mais  en  1681  les 
progrès  de  la  persécution  le  décidèrent  à  quitter  la  France,  sans 
qu'aucune  promesse  pût  triompher  de  sa  résolution.  Le  grand 
géomètre  rapporta  dans  son  pays  natal  sa  magnifique  découverte 
de  l'application  du  pendule  aux  horloges,  son  analyse  des  ondula- 
tions de  la  lumière,  les  perfectionnements  donnés  au  baromètre  et 
à  la  machine  pneumatique  »  (Ch.  Weiss,  II,  204). 

HuLOT  (Michel),  de  Paris,  reçut  de  Bonrepos  à  La  Haye,  en 
1698,  6  livres  pour  rentrer  en  France  (Aflf.  étr.,  Holl.,  177). 

HuMBERT  (Charles),  de  Paris,  étudiant  à  Francfort-sur-Ie-Mein, 
1687  (Ms.  de  la  biblioth.  du  prot.). 

Lmbert,  voir  II,  579. 

Jacobé  de  Norrois  (Louis),  de  la  rue  Quincampoix.  et  sa 
femme  Jeanne  Mauclert,  fugitifs,  au  commencement  de  1687.  Leurs 
meubles  furent  vendus,  et  les  biens  immeubles  de  la  valeur  de  plus 
de  100,000  livres,  qu'ils  avaient  laissés  à  Vitry,  confisqués  (Fr.  7o5i 

f°  2l3). 

Jacques,  fugitif,  auquel  ses  compétiteurs  intentèrent  un  procès, 
parce  qu'il  avait  été  admis,  sans  doute  par  mégarde,  à  hériter  avec 
eux  (TT  i5o). 

Jacquesson  (La  demoiselle),  de  la  rue  des  Marais,  fugitive  au 
commencement  de  1687.  On  disait  qu'elle  avait  du  bien  et  des 
procès. 


356  Révocation  de  l'Èdit  de  Nantes  à  Paris. 

Jacquinot  (Françoise),  fugitive,  dont  les  biens  furent  donnés  à 
sa  nièce  Marie-Anne  Jacquinot  en  1688. 

Jamard  (Jeanne),  de  Paris,  âgée  de  vingt-neuf  ans,  assistée 
en  Angleterre  avec  trois  enfants  en  lyoS;  Judith,  idem,  en  1708 
(Ms.  B.  du  pr.). 

Jamineau  frères,  marchands  de  dentelles  du  quartier  des  Halles, 
fugitifs  au  coîTimencement  de  1687.  La  vente  de  leurs  meubles 
confisqués  produisit  404  livres. 

Janiçon,  voir  Anciens. 

Janots,  voir  III,  71. 

Jarvis  (Louis),  fils  de  Louis,  et  de  Marguerite  de  Fresne,  natif 
de  Paris,  naturalisé  anglais  en  i685  (Agnew). 

Jaucourt,  voir  II,  356  et  III,  224. 

Jaupitre  (Jean-Jacques),  de  Paris,  assisté  à  Genève  le 
17  novembre  1690  sur  la  collecte  de  Hombourg  (Ms.  Court). 

Jense  (Susanne),  de  Paris,  âgée  de  soixante-treize  ans  et  veuve 
d'un  joaillier,  assistée  en  Angleterre,  1705  (Ms.  B.  du  pr.). 

JoDOUiN  (François),  ministre  à  Senlis,  qui  avait  épousé  à 
Charenton  Jeanne  Dumaistre  en  i685,  possédait  dans  la  rue  Saint - 
Eustache  une  maison  qui  fut  confisquée  lorsqu'on  eut  banni  les  pas- 
teurs (TT  14). 

JoLLYVEï  (Ewertre),  fils  d'un  poète  avocat  au  Parlement 
de  Paris,  réfugié  en  Angleterre,  oià  il  vivait  encore  en  1708 
(/>.  pr.). 

Jouard  (Anne),  morte  à  Berlin  en  1704,  appartenait  évidemment 
à  la  famille  parisienne  des  Jouard,  parents  de  M""  Isaac  Claude 
(B.,  Fr.  pr.,  VI,  872). 

Joubart  (Madame),  fugitive  avec  quatre  enfants  en  i685.  On 
lit  dans  un  rapport  du  commissaire  Delamare  du  17  octobre:  «Le 
mari  qui  les  a  envoyés  devant,  est  encore  à  Paris.  Il  serait  bon  de 
le  faire  arrêter  pour  l'obliger  à  faire  revenir  sa  famille»  (Fr.  7052 
f"  3oo). 

JouiN,  nombreuse  famille  parisienne,  réfugiée  à  Berlin  (Erman 
et  Reclam,  II,  47). 


Parisiens  émigrés.  35j 

JouRDAN,  parfumeur  de  la  rue  des  Boucheries,  dont  les  enfants 
étaient  notés  comme  fugitifs  au  commencement  de  1686  (Fr.  7063 
f  42). 

JouY  (Veuve  Louis),  de  Paris,  réfugiée  à  Berlin  (Ms.  Dieterici). 

Joyeux,  voir  III,  iSy. 

Julien,  avocat,  sans  doute  fils  d'Isaac  Julien,  bourgeois  de 
Paris,  et  d'Anne  Jédouin,  dont  la  fille  Marie  avait  épousé  en  1675 
Pierre  Augier,  pasteur  à  Favières,  revint  en  1699  de  Neuchâtel  où 
il  s'était  mis  au  service  de  la  duchesse  de  Lesdiguières.  Avertie  de 
son  retour,  la  cour  ordonna,  le  26  septembre  1699,  de  le  mettre  à 
la  Bastille;  il  avait  repris,  le  24,  le  chemin  de  la  Suisse,  et  l'on 
apprit  le  12  octobre  qu'il  était  heureusement  arrivé  à  Genève 
(O'  43). 

JusTEL  (Henri),  conseiller-secrétaire  de  Louis  XIV,  nommé 
bibliothécaire  du  roi  Charles  II  en  1681,  quitta  la  France  à  la  fin 
de  septembre  avec  sa  femme  Charlotte  De  Lorme.  Il  fut  naturalisé 
anglais  en  1687.  Sa  fille  Charlotte  figure  dans  la  liste  des  naturali- 
sations de  1688,  et  son  fils  Henri,  dans  celles  de  l'année  1693 
(Agnew). 

JuzEAUD  (Pierre),  de  Paris,  tailleur,  à  Francfort-sur-le-Mein, 
1687  (Ms.  de  la  biblioth.  du  prot.) 


Laar  (De),  marchand  de  vins,  rue  de  la  Mortellerie,  sa  femme 
et  son  frère,  fugitifs  au  commencement  de  1687,  après  avoir  vendu 
tout  ce  qu'ils  possédaient  (Fr.  7o5i  f°  3i8). 

La  Barre  (François-Poulain  de),  né  à  Paris  en  1647,  docteur 
de  Sorbonne  et  curé  de  la  Flamengrie,  quitta  son  bénéfice  en  1688 
pour  se  faire  protestant,  et  se  réfugia  à  Genève.  II  est  auteur  de 
quelques  ouvrages  indiqués  dans  La  France  protestante. 

La  Bastide,  voir  Anciens. 

La  Berlière,  voir  Lemaistre,  III,  192. 

La  Bouchetière  (Charles  Janvre  de),  gendre  de  l'ancien  Fa- 
laiseau,  passa  en  Hollande  avec  son  père  et  sa  femme  Marie-Anne 
[Fr.  pr.,  VI,  i35). 


358  Révocation  de  l'Édit  de  Nantes  h  Parts. 

La  Boulonnière  (Jean  de),  né  à  Paris,  naturalisé  anglais  en 
1708  (Agnew). 

Lacombe,  voir  III,  160. 

La  Coudrière,  voir  III,  160. 

La  Croix,  voir  III,  161. 

Ladret  (Sara),  de  Paris,  réfugiée  à  Berlin,  1700  (Ms.  Dieterici). 

Laet  (Jean  de),  sieur  du  Fresnay,  du  quartier  de  la  Mortellerie, 
Marie  Chardin,  sa  femme,  leur  fils,  deux  laquais  et  deux  servantes, 
fugitifs  à  la  fin  de  1686.  Jean  avait  réussi  à  vendre  avant  son 
départ  ses  meubles,  ses  chevaux  et  ses  carrosses.  Son  père,  origi- 
naire de  Hollande  et  réclamé  par  les  États-Généraux  bien  qu'il  fût 
naturalisé  français,  obtint  un  passeport  pour  quitter  la  France  (voir 
chap.  XXII),  où  il  laissait  des  biens  immeubles  (Fr.  7o5i  f°  3i8), 
qui  furent  donnés  au  marquis  de  Saint-Mars  et  vainement  réclamés 
par  les  ambassadeurs  hollandais  lors  de  la  paix  de  Ryswick  [Actes 
etmém...  de  la  paix,  IV,  36i). 

Laf ARGUE,  voir  Margas,  III,  207. 

La  Faucille  (René  de),  capitaine  au  régiment  de  La  Ferté. 
On  a  su  aujourd'hui,  écrivait  l'exempt  Desgrez  le  12  février 
1686,  qu'il  est  parti  le  5  pour  l'Allemagne  avec  les  bagages  de  M"" 
la  princesse  de  Tarente.  Il  est  grand  ami  de  M.  de  La  Fontan,  capi- 
taine au  régiment  de  Condé.  Il  a  encore  dans  cette  ville  un  de  ses 
bons  amis  qui  s'appelle  M.  de  La  Coudrière,  de  la  R.  P.  R.,  lequel 
déloge  tous  les  trois  à  quatre  jours,  et  dont  la  femme  est  aussi  à 
Paris.  A  l'hôtel  d'Entragues  il  y  a  encore  des  protestants  inconnus 
(Fr.  7053  f"  232).  La  Faucille  servit  en  Irlande  sous  La  Caillemote 
et  reçut  six  blessures  à  la  bataille  de  La  Boyne.  Il  fut  nommé  gou- 
verneur de  Sligo  (Agnew,  II,  282).  La  Fontan  et  La  Coudrière 
s'enfuirent  également.  Les  biens  du  premier  furent  donnés  en  1688 
à  son  enfant  resté  en  France. 

Lafaye  (Charles  de)  et  son  fils  Louis,  parisiens,  naturalisés 
anglais  en  i685,  ainsi  que  Jean  et  Susanne.  Marie  et  ses  six  enfants 
ne  furent  naturalisés  qu'en  1688  (Agnew). 

La  Ferté-Civile,  voir  Caron,  II,  297. 

Lafon,  marchand  de  vins  du  faubourg  Saint-Antoine,  a  envoyé 
en  Angleterre  deux  garçons  et  une  fille  en  bas  âge,   depuis  les 


Parisiens  émigrés.  SSg 

défenses.  Rapport  du  commissaire  Delamare,  mars  i685  (Fr.  7052 
f°  248). 

La  Fontaine  (De),  voir  III,  i63. 

La  Fontan,  voir  La  Faucille,  III,  358. 

La  Force,  voir  II,  826. 

La  Fosse  (De\  Claude  écrivant,  le  16  juin  1684,  à  son  fils 
retiré  à  La  Haye  :  «  Saluez  M""-'^  de  La  Fosse  »,  il  y  a  tout  lieu  de 
présumer  que  ces  dames  étaient  des  parisiennes  passées  en  Hol- 
lande. —  De  La  Fosse,  marchand  de  toiles  de  la  rue  des  Vieillés- 
Audriettes,  et  la  dame  de  La  Fosse,  de  la  rue  Beaubourg-,  sœur  du 
sieur  Lemaistre,  figurent  parmi  les  fugitifs  partis  après  le  mois  de 
février  1687  (Fr.  7o5i  f°=  5  et  3i3).  Moïse  Lafosse,  de  Paris,  âgé  de 
soixante-quinze  ans,  assisté  en  Angleterre,  1705.  —  Louise  Lafosse, 
de  Paris,  reçoit  à  Genève  en  1699  un  viatique  pour  l'Allemagne 
(Ms.  B.  du  prot).  Lafosse  le  jeune,  chandelier  du  faubourg  Saint- 
Antoine  était  noté  le  18  août  1686  comme  cherchant  à  s'enfuir 
(Fr.  7o53  f°  201). 

La  Haye  (Etienne),  de  Paris,  perruquier,  âgé  de  vingt-quatre 
ans,  fugitif  au  mois  d'avril  1699  (O'  48). 

Lalouette  (Jérémie),  de  Paris,  âgé  de  neuf  ans,  et  sa  sœur 
Marie,  âgée  de  dix-huit  ans,  firent  acte  de  repentance  à  Londres  le 
20  mars  1686  (Ms.  Égl.  de  la  Savoye). 

La  Luzerne  (Thioult,  sieur  de),  épousa  Marguerite,  fille  de 
Pierre  de  Béringhen,  dit  M.  le  premier,  et  de  la  célèbre  et  savante 
Marie  Bruneau,  qui  lui  donna  deux  filles.  Ces  demoiselles  figurèrent 
en  Hollande  parmi  les  réfugiées  les  plus  zélées  (T.  des  Réaux, 
III,  384). 

Lamandé  (Daniel),  de  Paris,  passementier,  sa  femme  et  un 
enfant,  et  la  veuve  d'André,  passementière,  réfugiés  à  Berlin,  1698, 
1700. 

Lambert,  voir  III,  168. 

La  Melonnière,  voir  III,  169. 

La  Motte  (De),  maître  boutonnier  de  la  rue  Sainte-Foy,  s'en- 
fuit en  janvier  1686,  après  la  première  visite  du  commissaire  conver- 
tisseur (Fr.  7o5i  f"  42). 


36o  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Langey,  voir  III,  172.  . 

Langlache  (Jean),  de  Paris,  fugitif  dont  les  rentes  furent  saisies 
(TT  i56,  433). 

Langle  (De),  voir  III,  174. 

Langlois  (Matthieu),  de  Paris,  brodeur,  admis  à  la  cène  à  La 
Haye,  en  lôgS,  après  acte  de  repentance,  réfugié  à  Berlin,  avec  sa 
femme  et  deux  enfants,  1698  (Ms.  Dieterici).  Il  résulte  d'un  placet 
présenté  au  roi  en  1701  par  Louise  Langlois,  nouvelle  catholique, 
que  le  mari  de  celle-ci  était  passé  «  depuis  plus  de  vingt  ans  dans 
les  pays  étrangers  pour  fait  de  religion  »  (O  248). 

Lannaz  (Jean),  fugitif  dont  les  rentes  furent  confisquées 
(TT  429). 

La  Pénissière,  voir  111,  175. 

Laperdix  (Paul),  de  Paris,  âgé  de  soixante  ans  et  paralytique, 
assisté  en  Angleterre,  1705  (Ms.  B.  du  pr.)- 

La  Perrine  (David  Duplessis,  sieur  de),  avait  épousé  en  1680 
Anne  Monginot,  dont  il  eut  plusieurs  enfants,  qu'il  fit  passer  en 
Hollande  dès  1687  (B.  Fr.  pr.). 

La  Planche,  voir  III,  177. 

Lardeau,  voir  Anciens. 

Laroche  (Daniel),  marchand  de  vins  de  la  rue  de  la  Mortellerie, 
et  son  garçon  de  cabaret,  fugitifs  après  février  1687,  ainsi  que  Jean 
de  La  Roche,  marchand  formier  de  la  rue  Tirechappe  (Fr.  7o5i 
f°  3i8).  Autre  Jean  de  La  Roche,  voir  prisons. 

La  Rochefoucault,  comte  de  Roye,  voir  II,  428. 

La  Rochegiffart,  voir  II,  428  et  III,  178. 

La  Roche-Guilhem  (M"°  de),  auteur  de  plusieurs  romans,  habi- 
tait Paris  à  la  Révocation  et  se  réfugia  en  Hollande  (voir  Fr.  pr.). 

Lartisien  (Jean),  de  Paris,  sa  femme  et  deux  enfants,  venus  à 
Genève  pour  abjurer,  reçoivent  en  1699  un  viatique  pour  la  Suisse 
(Ms.  B.  du  prot). 

Lasseur,  voir  Margas,  II,  207. 

La  Taii-lée,  voir  III,  180. 


Parisiens  émigrés.  36 1 

La  Trémollière,  voir  Foissin,  III,  182. 

Lauban  (Renée  de),  veuve,  de  Paris,  âgée  de  soixante-cinq 
ans,  assistée  en  Angleterre,  1708,  lyoS  (Ms.  B.  du  pr.)- 

Launay,  voir  III,  181. 

Launay  (Jeanne  de),  veuve,  de  Paris,  âgée  de  cinquante- neuf 
ans,  fait  acte  de  repentance  publique  à  Londres  le  22  décembre 
1687  (Ms.  Égl.  de  la  Savoj^e). 

Laurent  (Jean),  de  Paris,  admis  à  la  cène  à  La  Haye  en  lôSg. 
Pierre  Laurent,  de  Paris,  âgé  de  cinquante-cinq  ans,  fait  acte  public 
de  repentance  à  Londres,  le  28  août  1688  (Ms.  Egl.  de  la  Savoye). 

Lausan  (Isaac),  de  Villiers-le-Bel,  rétracte  à  La  Haye  son  abju- 
ration, en  1686  (Ms.  B.  du  pr.). 

Leballeur  (Claude),  de  Paris,  fugitif,  dont  une  rente  de  1000 
livres  fut  confisquée  (TT  433). 

Le  Bar,  chirurgien,  rue  de  la  Huchette,  absent  au  commence- 
ment de  1687.  Ses  maisons  de  la  rue  du  Vieux-Colombier  et  de  la 
rue  Geoffroy-l'Angevin  furent  confisquées  (TT  14,  297,  433).  \]n 
Bar  avait  signé  chez  Seignelay  le  14  décembre  i685. 

Le  Bas  (Richard),  naturalisé  anglais  en  i685,  appartenait  peut- 
être  à  la  nombreuse  famille  parisienne  de  ce  nom. 

Lebel  (Alexandre),  de  Paris,  sa  femme  malade  et  un  enfant, 
assistés  à  Genève  en  i683  et  1 702  (Ms.  B.  du  prot.). 

Lebel  (Jean),  de  Paris,  reçoit  à  Genève  en  1704  un  viatique 
pour  aller  servir  dans  les  troupes  du  Piémont  (Ms.  B.  du  prot.). 

Lebert,  voir  II,  5  71. 

Leblond  (Pierre),  de  Paris,  cordonnier,  et  sa  famille,  reçoivent 
à  Genève  en  1690  un  viatique  pour  le  Brandebourg  (Ms.  B.  du  prot.). 

Lebrun,  voir  III,  184. 

Lebulle  (Jean),  de  Paris,  sa  femme  et  deux  enfants,  réfugiés  à 
Berlin,  1700  (Ms.  Dieterici). 

Le  Camus  (Jean),  tisserand,  rue  de  Montreuil,  et  Marguerite 
Adam,  sa   femme,  fugitifs  au  commencement  de  1687  (Fr.   7o5r 

f"  2l5). 


302  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Pans. 

Le  Camus  (Philippe),  de  Paris,  âgé  de  vingt  ans,  rétracte 
publiquement  son  abjuration  à  Londres,  le  6  novembre  1698  (Ms. 
Égl.  de  la  Savoy e). 

Lecène  (Charles),  ministre  de  Charenton,  naturalisé  anglais  en 
1687  (Agnew). 

Le  Clerc  (Jeanne),  de  Paris,  âgée  de  soixante-six  ans,  rétracte 
publiquement  son  abjuration,  à  Londres,  le  12  juin  1687  (Ms.  Égl. 
de  la  Savoye). 

Le  Cointe,  voir  III,  i85. 

Lecomte,  voir  III,  186. 

Le  Coq,  voir  Anciens. 

Le  Féron  (Frédéric),  parisien,  étudiant  à  Leide  en  1688  (Ms. 
du  prot). 

Lefeve  (Jeanne),  fille  de  Pierre  et  de  Nohémie  Brisson,  de 
Paris,  et  Michel  Coineau,  de  Lusignan,  publication  de  bans  à 
Londres  le  19  décembre  1714  (Proceedings,  juillet  1890). 

Lefèvre,  voir  III,  187. 

Le  Flaud,  du  quartier  du  marais,  fugitif  au  commencement  de 
1687. 

Le  Gagneur  (Thomas),  fugitif  dont  les  rentes  furent  confisquées 
(TT  i56,  429). 

Léger  (Jean)  et  sa  femme  Marie,  naturalisés  anglais  en  1682 
(Agnew,  II,  48).  Au  mois  d'août  1686,  le  cabaretier  Léger  et  sa 
femme  se  préparaient  à  sortir  du  royaume  (Fr.  7o5o  f"  258).  André 
Léger,  naturalisé  anglais  en  1700  (Agnew,  II,  71). 

Le  Goux,  sieur  de  Périgny,  exilé  à  Noyers  en  1686  et  rappelé 
par  ordre  du  10  avril,  après  avoir  promis  de  faire  incessamment 
abjuration  (0^30),  passa  ensuite  à  l'étranger  avec  sa  femme;  leurs 
biens  furent  donnés  en  1688  à  leurs  enfants  restés  en  France  (0*32). 
Auguste  Le  Goux,  sieur  de  Périgny,  fugitif,  dont  les  rentes  furent 
confisquées  (TT  i56,  433),  est  sans  doute  le  même  personnage  que 
le  précédent.  La  famille  était  originaire  de  La  Rochelle. 

Le  Grand  (Madelaine),  de  Paris,  rétracte  à  Londres  son  abju- 
ration, le   20  septembre    1694    (Ms.  Égl.  de    la   Savoye).    Judith 


Parisiens  cmigrcs.  363 

Marchand,  veuve  d'Isaac  Le  Grand  et  Jeanne  Le  Grand,  sa  fille, 
de  Claye  en  Brie^  reçues  à  la  paix  de  l'Église  à  Londres  le  3o  mai 
1696  (Proccedings,  juillet  1890). 

Lejeune,  voir  III,  128. 

Le  Juge,  voir  Ferdinand,  III,  127. 

Lemaire,  voir  III,  i3o. 

Lemaistre,  voir  III,  190. 

Le  Mercier  (David  et  Antoine),  fugitifs  dont  les  rentes  furent 
confisquées  (TT  i56). 

Lemoine  (Françoise),  âgée  de  vingt  ans,  son  frère,  âgé  de  dix- 
huit  ans,  et  Pierre,  âgé  de  vingt-huit  ans,  tous  trois  de  Villiers-le- 
Bel,  rétractent  à  Londres  leur  abjuration  en  1698,  les  deux  premiers 
le  6  novembre,  et  le  troisième,  le  12  (Ms.  Égl.  de  la  Savoye), 
Etienne,  sa  femme  Esther  et  leur  fille  Esther,  naturalisés  anglais  en 
1687  (Agnew). 

Le  Monnier,  voir  III,  194. 

Le  Nérat  (M"^),  femme  d'un  docteur  en  médecine  et  fille  de 
Callot,  conseiller  à  Troyes,  ayant  accompagné  en  Suisse  M"""  de  La 
Trémollière,  revint  en  France  au  bout  de  trois  semaines. 

Le  Noble  (Charles),  de  Paris,  pâtissier,  réfugié  en  Brande- 
bourg (Ebrard,  Christian  Ernst,  etc.,  p.  i55).  Le  Noble,  fils, 
marchand  de  dentelles  du  quartier  des  Halles,  fugitif  au  commen- 
cement de  1687  (Fr.  7o5i  P  319).  Henri,  de  Paris,  naturalisé  anglais 
en  i685  (Agnew  in-P,  II,  78). 

Lenostre  (Élie),  fugitif  dont  les  rentes  furent  confisquées 
(TT  i56). 

Léonard  (Frédéric),  parisien,  étudiant  à  Leide  en  i685  (Ms. 
B.  du  pr.). 

Lepage  (Siméon),  maître  orfèvre  du  quartier  de  la  Cité,  et  sa 
femme,  fugitifs  notés  sur  la  liste  du  16  février  1687. 

Lepart  (Isaac),  de  Paris,  facturier  de  bas,  sa  femme  et  deux 
enfants,  réfugiés  à  Berlin,  1700  (Ms.  Dieterici). 

Le  Père  (Daniel,  vitrier,  fugitif  au  commencement  de  1687 
(Fr.  7o5i  f°  2i5). 


364  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Le  Plastrier,  voir  II,  594. 

Lernoult,  voir  III,  igS. 

Le  Riche,  voir  III,  igS. 

Leroux,  voir  II,  533  et  III,  196. 

Leroy,  voir  III,  196. 

Le  Royer,  voir  Charton,  III,  57. 

Lescuyer  (Nicolas),  de  Paris,  décidé  à  abjurer,  reçoit  un 
viatique  à  Genève  en  lyoS  (Ms.  B.  du  prot.). 

Lestang  (Le  sieur  de),  fugitif,  dont  le  commissaire  Gorillon 
travaillait,  au  commencement  de  1687  à  découvrir  les  biens. 

Le  Tellier,  voir  III,  198. 

Le  Vasseur  (Louis),  de  Paris,  médecin  réfugié  en  Angleterre 
dès  i683,  avec  sa  femme  Anne  de  La  Barre,  et  ses  enfants  Jacques, 
Louis,  Anne,  Élisabetli  et  IVIarie.  La  famille  fut  naturalisée  en  i685 
{Fr.  pr.,  voir  aussi  De  Schickler,  Egl.  du  refuge,  II,  3i3). 

Levé  (Daniel),  de  Paris,  malade,  assisté  à  Genève  en  1700,  sa 
femme  aussi  assistée  en  1704  (Ms.  B.  du  prot.) 

Levesque,  voir  II,  404. 

Lezeau,  demeurant  rue  Vieille-du-Temple  chez  M"'^  Bigot  de 
Saint-Pierre,  passé  à  l'étranger  avec  sa  famille.  Au  commencement 
de  1687,  le  commissaire  Gorillon  travaillait  à  découvrir  ses  biens 
(Fr.  7o5i  f  7). 

L'Hermet  (Nicolas),  manufacturier  de  bas,  réfugié  à  Magde- 
bourg,  i7o3(Tollin,  Geschichte,  etc.,  III,  52.) 

Ligneau  (La  femme  de),  Esther  Van  der  Bauck,  de  Paris,  âgée 
de  vingt-deux  ans,  rétracta  publiquement  son  abjuration  à  Londres, 
le  20  mars  1686  (Ms.  Égl.  de  la  Savoye). 

LiSLE  (Jean  Claude  de),  de  la  rue  Geoffroy  l'Angevin,  fugitif 
dont  les  rentes  furent  confisquées  (TT  i63). 

Lombard,  dit  Brion,  voir  Emigration,  II,  439. 

LoRENT,  famille  nombreuse  réfugiée  à  Berlin  (Erman  et 
Reclam,  II,  47)  ;  nous  n'avons  pas  la  certitude  qu'elle  soit  la  même 
que  la  famille  Laurent  de  Paris. 


Parisiens  émigrés.  365 

LoRME  (De),  voir  Des  Marchais,  ancien  et  Justel. 

LoRAiNE,  marchand,  rue  des  Cinq- Diamants,  fugitif  au  com- 
mencement de  1687,  qui  n'avait  laissé  que  ses  meubles  à  sa  femme 
(Fr.  7o5i  f"  326),  est  probablement  Paul  Lorrain,  qui  fut  naturalisé 
anglais  en  1690.  Pierre  l'avait  été  dès  i685  (Agnew). 

LosY  (François),  de  Paris,  déserteur  des  troupes  de  France, 
reçoit  à  Genève  en  1700  une  chemisette  et  un  viatique  (Ms.  B. 
du  prot.). 

LoTiN  (Nicolas),  de  Paris,  maître  de  langues  à  Leide,  1684 
(Ms.  B.  du  pr.). 

LouviGNY,  voir  III,  201. 

LoYSEAU  (Anne),  de  Paris,  âgée  de  quarante-deux  ans  et  veuve 
d'un  orfèvre,  s'enfuit  avec  ses  enfants  au  mois  d'octobre  1687, 
laissant  sa  boutique  garnie  à  la  garde  de  deux  servantes  (O'  3i); 
elle  était  assistée  en  Angleterre  en  1705  (Agnew). 

LuBiN  (Jacques),  fîls  d'un  orfèvre  de  Paris,  assisté  à  Genève 
en  1694;  on  lui  cherchera  un  maître. 

Lucas.  Plusieurs  personnes  de  ce  nom,  sans  doute  parentes  de 
l'imprimeur,  passèrent  à  l'étranger  :  Jacqueline,  Denis,  âgé  de 
soixante  ans,  et  sa  femme,  Abraham  et  sa  femme,  assistés  en 
Angleterre,  1708;  Madelaine  Lucas,  de  Paris,  veuve  âgée  de  trente 
ans,  également  assistée  en  1705. 

LuMEAU  (Jean),  de  Paris,  âgé  de  soixante-huit  ans,  assisté  en 
Angleterre  avec  sa  bru  Marie,  en  1705  (Agnew).  Jean  Luneau(?) 
de  Paris,  et  Marie  Gresler,  d'Argenton  en  Berr}^  publication  de 
bans  à  Londres  le  24  mars  1700  {Proceedings,  juillet  1890). 


Macmac  (Marie),  de  Paris,  âgée  de  soixante-huit  ans,  veuve 
d'un  banquier,  assistée  en  Angleterre,  1708, 1705  (Agnew), 

Maillard  de  Plainchamp,  voir  III,  2o3. 

Malherbe  (Nicolas)  et  Jeanne  Fiart,  réfugiés  à  la  Nouvelle- 
York,  présentaient  au  baptême,  en  1696,  Antoine  Andrivet  {Re- 
gisters...N.  York).  Peut-être  Nicolas  appartenait-il  à  la  famille 
parisienne  des  Malherbe. 


366  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Mai.iba  (Veuve  Jacques),  de  Paris,  brodeuse,  réfugiée  à 
Emmerich  avec  un  enfant,  1700  (Ms.  Dieterici). 

Mallart  (La  veuve),  de  Leide,  chez  qui  demeurait  en  1691  le 
ministre  Benjamin  de  Malnoé,  était  très  probablement  une  réfugiée 
parisienne  (Ms.  B.  du  pr.). 

Malnoé,  voir  III,  204. 

Malvia  (Madelaine),  veuve  de  Louis),  de  Paris,  âgée  de 
cinquante  ans,  assistée  en  Angleterre,  lyoS  (Ms.  B.  du  pr.). 

Marchais  (Jonas),  Judith,  sa  femme,  et  leur  fils  Isaac,  natu- 
ralisés anglais  en  1688,  appartenaient  peut-être  à  la  famille 
parisienne  de  ce  nom. 

Marchand,  voir  Du  Vigneau,  II,  3o8. 

Marchand  (Jean-Baptiste),  de  Paris,  ex-chantre  d'Orange, 
reçoit  à  Genève  en  1704  un  viatique  pour  l'Allemagne,  et  en  1705 
un  autre  pour  la  Suisse  (Ms.  B.  du  prot.). 

Maréchal  (Jacques),  écossais,  maître  tailleur  de  la  rue  de 
Buci,  et  Marguerite  Bauman,  sa  femme,  fugitifs  retirés  en  Angle- 
terre (Fr.  7o5i  f°  3). 

Margas,  voir  III,  207. 

Marguerite  (Marie  Armenault,  veuve  de  Pierre  de),  fugitive 
en  1686.  Par  un  brevet  du  3o  mai,  ses  biens  furent  donnés  à  son 
fils  Henri-Marguerite,  sieur  de  Lagrange  (O  '  3o). 

Marguèse,  fugitif,  dont  une  maison  fut  confisquée  rue  de  la 
Petite-Truanderie  (TT  433). 

Mariette  (Les)  de  Paris  appartenaient  à  une  très  ancienne 
famille  bourgeoise  d'Orléans,  dont  un  des  membres  prêtait  en  i568 
le  serment  de  fidélité  au  roi  imposé  aux  protestants  Orléanais.  Un 
autre  figure  parmi  les  galériens  pour  la  foi.  En  1610,  Isaac  repré- 
sentait l'Eglise  d'Orléans  au  synode  de  Sancerre;  en  i632,  Jacques, 
sieur  de  La  Fauconnière,  assistait  comme  ancien  de  la  même  Église 
au  synode  de  Châtillon-sur-Loing,  et  en  1634  à  celui  de  Mer.  On 
lit  dans  les  extraits  des  registres  de  Charenton,  à  la  date  du 
i3  janvier  1678:  «Daniel  Le  Maire,  peintre-sculpteur,  épouse 
Elisabeth  Mariette,  fille  de  Jacques,  sieur  de  La  Fauconnière,  et 
d'Esther  Bothereau,  78  ans».  La  mention  de  l'âge  semble  se  rap- 
porter au  père  de  la  mariée. 


Parisiens  émigrés.  867 

Du  mariage  de  Guillaume  Mariette,  sieur  de  La  Courtoisie, 
mort  avant  1661,  et  d'Anne  Allard,  naquirent  à  Orléans  Charlotte, 
Alexandre,  François,  Jacques  et  Isaac,  tous  établis  à  Paris. 

Charlotte  épousa  en  1654  Jean  Le  Maistre,  sieur  de  La  Bran- 
gerie,  originaire  de  Gien. 

Alexandre,  marchand  de  vins,  rue  de  l'Egout  (aujourd'hui 
commencement  de  la  rue  de  Rennes)  épousa  en  lôSy  Louise  Le 
Maistre,  fille  de  Denis,  marchand  à  Orléans,  laquelle  lui  donna  un 
fils  (1659)  et  une  fille  nommée  Louise,  mariée  en  1677  à  Jean 
Mesnard,  pasteur  de  Paris.  Il  n'abjura  point  avant  la  Révocation 
comme  l'en  accuse  la  France  protestante  ',  mais  seulement  un  peu 
plus  tard  et  après  avoir  été  mandé  chez  La  Reynie  ainsi  que  ses 
principaux  coreligionnaires  du  faubourg  Saint-Germain.  Visité  dans 
les  premiers  jours  de  janvier  par  le  commissaire  Gazon,  qui  travail- 
lait énergiquem.ent  aux  conversions,  il  lui  montra  son  acte  d'abju- 
ration et  celui  de  sa  femme.  Quant  à  son  fils,  âgé  de  vingt-six  ans, 
il  prétendit  ne  pas  savoir  oili  il  était,  en  ajoutant  toutefois  qu'il  le 
croyait  en  Hollande  auprès  de  son  gendre  Mesnard  (Fr.  7o5i  f°  44, 
47,  341).  Alexandre  fils,  gentilhomme  servant  du  roi  d'Angleterre, 
épousa  en  1698,  à  Schiedam,  la  fille  de  Josué  Prévost  du  Parc  et 
de  Madelaine  Bezart,  après  que  les  annonces  eurent  été  faites  d'une 
part  dans  la  chapelle  royale  de  Saint-James,  et  d'autre  part,  dans 
le  temple  wallon  de  Rotterdam.  C'est  peut-être  un  autre  Alexandre 
qui  fut  naturalisé  anglais  avec  sa  femme  Madelaine  en  1696  (Agnew 
III,  57).  Le  beau-père  de  Mesnard  avait  acquis  une  fortune  consi- 
dérable, évaluée  à  600,000  livres  (Fr.  7o5o  f°  264),  qu'il  fit,  dit-on, 
passer  en  Hollande  avant  de  s'y  rendre  avec  sa  femme  à  l'aide 
d'un  faux  passeport  qui,  suivant  l'espion  Tillières  (Ch.  Weiss, 
II,  18)  servit  successivement  à  quinze  de  ses  amis.  Sa  maison  de  la 
rue  de  l'Egout  fut  saisie.,  ainsi  qu'une  autre  de  la  rue  Galande,  dont 
il  était  co-propriétaire  avec  Mesnard  (TT  409  et  414). 

François,  marchand  de  vins  de  la  place  Maubert,  épousa  en 
1661  Elisabeth  Le  Maistre,  sœur  de  la  femme  de  son  frère.  Plus 
fervent  que  celui-ci,  François  avait  fait  ses  préparatifs  de  départ 
avant  la  publication  de  l'édit  révocatoire.  Ayant  eu  avis  qu'il  s'ap- 
prêtait à  gagner  la  frontière  de  Flandre,  Seignelay  ordonna,  le 
3o  octobre  i685,  de  l'arrêter  dès  qu'il  sortirait  de  Paris.  François 
réussit  cependant  à  s'enfuir  avec   sa   femme  et  ses  six  enfants^. 


'  Voir  ci-dessus  11,  6.  cinq    seulement    furent    naturalisés    en 

-  Les  documents  disent:  six;   pourtant       Angleterre  avec  leurs  parents.    Le   sieur 


368  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Seignelay  écrivait  à  La  Reynie  le  29  novembre  :  «Sa  Majesté  a  été 
informée  que  le  nommé  Mariette,  marchand  de  vins,  qui  s'en  est 
allé  en  Hollande,  fait  vendre  ses  effets  à  Paris,  sur  quoi  elle  m'a 
ordonné  de  vous  dire  de  faire  les  diligences  nécessaires  pour  les 
faire  saisir»  (O*  29).  On  mit  le  scellé  sur  les  marchandises.  La 
vente  des  meubles  produisit  1800  livres;  toutefois  après  avoir 
acquitté  les  frais  et  les  dettes  privilégiées,  le  sergent  chargé  de 
l'opération  se  trouva  créancier  de  117  livres,  qu'on  ne  lui  avait  pas 
encore  remboursées  au  mois  de  mars  1687.  François  était  proprié- 
taire d'une  grande  maison,  à  l'enseigne  du  Petit  seau,  formant 
l'encoignure  de  la  rue  des  Boucheries  et  de  celle  du  Cœur- Volant 
(angle  sud  du  boulevard  Saint-Germain  et  de  la  rue  de  l'Ancienne 
comédie);  elle  était  louée  1200  livres  et  en  valait  3o,ooo.  Il  possé- 
dait en  outre  des  biens  estimés  plus  de  60,000  livres,  consistant  en 
plusieurs  maisons  et  vignobles  à  Saint-Denis-en-Val  et  Breuilly 
près  d'Orléans,  en  une  maison  et  un  grand  vignoble  en  Sologne  à 
deux  lieues  de  Blois  (Fr.  7o5i  f"  18,  3o8,  842  et  TT  26).  Réfugié  en 
Angleterre,  François  y  fut  naturalisé  en  1686  avec  sa  femme  et 
cinq  enfants  :  François,  Jean,  Claude,  Elisabeth  et  Louise  (Agnew 
III,  41).  En  1722,  la  maison  de  la  rue  des  Boucheries  ne  figurait  que 
pour  un  loyer  de  8i5  livres  sur  le  compte  de  la  régie;  en  1724  le 
loyer  atteignait  900  livres  (TT  i56  et  433). 

Jacques,  docteur  en  médecine,  épousa  en  1664  Susanne  Ber- 
trand, et  se  réfugia  en  Angleterre,  où  il  présentait  au  baptême,  le 
28  novembre  1686,  son  petit-neveu  Jacques-Auguste,  fils  de  Louis 
Gervaise  et  de  Jacqueline  Mariette,  sa  nièce,  avec  Marie  Le  Maistre, 
sa  belle-sœur. 

Isaac,  marchand  de  vins,  avait  épousé  avant  1664  Marie  Le 
Maistre.  Nous  ne  lui  connaissons  que  deux  filles  :  Jacqueline 
(Agnew,  in-f"  II,  109  et  Fr.  7082  f"  817),  mariée  à  Gervaise  fils, 
marchand  réfugié  en  Angleterre  dès  1681,  qui  fut  ancien  d'une 
Église  française  de  Londres,  et  Charlotte,  qui  épousa,  en  1682, 
Benjamin  Chazeray,  sieur  du  Chesnois,  natif  d'Orléans.  Le  com- 
missaire Delamare  écrivait  le  5  octobre  i685:  Isaac  Mariette,  riche 
marchand  de  vins,  est  décédé  depuis  un  an  '.  Il  a  laissé  de  grands 
biens,  entre  autres  deux  maisons,  l'une,  rue  du  Bac,  louée  plus  de 
2000  livres,  et  l'autre,  rue  de  Beaune,  dans  laquelle  la  femme  de 

de  Lestang,  petit  valet  de  pied  de  Sa  Ma-  '  C'est  donc  à  tort  que  La  France  pro- 

jcstiî,  obtint  la  confiscation  de  ses  biens  testante   (V,   237  a)    dit    qu'il    passa    en 

(AfF.  étr.  —    France  qûS.   Note    commu-  Angleterre  avec  son  gendre, 
niquée  par  M.  N.  Weiss). 


Parisiens  cmigrcs.  369 

Gervaise  a  sa  portion,  et  qu'il  serait  bon  de  saisir  après  avoir,  au 
besoin,  entendu  Gervaise  père  (Fr.  7032  P  Siy). 

En  1789,  Paul  Dufour,  trésorier  de  l'hôpital  français  de 
Londres,  léguait  à  chacune  des  deux  filles  de  François  Mariette,  de 
Spitalfields,  100  livres;  à  Pierre  Mariette  5o  livres;  à  son  neveu 
Louis  Gervaise  100  livres;  à  Louise  Mariette  5o  livres  et  à  Fran- 
çoise Mariette  la  même  somme  (Agnew,  in-f"  II,  371). 

Mentionnons  encore  divers  Mariette  dont  la  famille  nous  est 
inconnue:  Gentien,  naturalisé  anglais  en  1682;  Jean,  aussi  naturalisé 
anglais  en  1693  (Agnew,  III,  54).  Un  Mariette  qui  se  mêlait  de 
chirurgie  et  demeurait  rue  du  Four,  avait  abjuré  à  la  Révocation. 
Etant  tombé  malade  aussitôt  après,  il  fut  longtemps  à  la  Charité, 
puis  transporté  aux  Convalescents;  il  demandait  l'assistance  du  roi 
que  le  commissaire  Gazon  lui  refusa,  n'ayant  l'ordre  de  donner  qu'à 
ceux  qui  étaient  à  l'aumône  de  Charenton  (Fr.  7o5i  f"  47).  La 
nommée  Mariette  fut  mise  à  l'Hôpital-Général  comme  opiniâtre,  par 
ordre  du  24  mai  1711  (O  '  55)  En  vertu  d'un  ordre  du  20  octobre 
1718,  François  fut  transféré  de  ce  même  hôpital  au  Grand-Châtelet, 
«pour  lui  être  son  procès  fait  et  parfait»  (O'  62).  Enfin  Louis 
Mariet,  sieur  de  la  Ville,  fut  enfermé  au  Petit-Chàtelet  pour  la  R., 
le  2  février  1686  (Fr.  7o5i  f"  3o3). 

Marin  (Daniel),  de  Paris,  étudiant  à  Leide  en  1691  (Ms.  B. 
du  pr.). 

Daniel,  de  la  rue  Dauphine,  commis  au  domaine,  réfugié  en 
Hollande  dès  1682  ou  i683,  fut  rejoint  en  1687  par  Louise  Brisebart, 
sa  femme,  et  leurs  trois  filles  :  Charlotte-Louise,  Susanne-Françoise 
et  Elisabeth  (Fr.  7o5i  f''  323l. 

Marmier  (Les  frères)  ne  sont  point  mentionnés  dans  les  extraits 
des  registres  de  Charenton.  Nous  ne  possédons  sur  eux  que  les 
renseignements  contenus  dans  ces  deux  billets  : 

Le  commissaire  Poiret  à  La  Reynie,  16  janvier  1686, 

Il  n'y  a  plus  dans  le  quartier  qu'Hilaire  Marmier,  garçon  qui 
est  malade  de  corps  et  d'esprit,  et  frère  d'Hector  Marmier,  fort 
honnête  homme  et  de  bonne  foi,  qui  prend  des  mesures  pour 
donner  satisfaction  à  cet  égard  [c'est-à-dire  pour  abjurer]  (Fr.  7o5i 
f°  93). 

Seignelay  à  La  Reynie,  26  avril  1688, 

Sa  Majesté  veut  bien  qu'on  fasse  sortir  du  royaume  le  frère  de 
Marmier,  banquier,  en  cas  qu'il  ne  se  convertisse  pas  (O'  82). 

Ul  24 


3  70  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 

Marot  (Jean),  naturalisé  anglais  en  1682,  appartenait  sans 
doute  à  la  famille  parisienne  des  peintres  et  architectes  de  ce  nom. 

Marsaille  (Aimée),  de  Paris,  âgée  de  soixante-trois  ans, 
assistée  en  Angleterre,  1708,  lyoS  (Ms.  B.  du  pr.). 

Martin,  voir  III,  211. 

Martin  (Isaïe),  de  Meaux,  guide,  voir  II,  475. 

Masclari,  voir  Anciens. 

Massanes,  voir  Anciens. 

Massienne  (Henri),  naturalisé  anglais  en  1682.  Jean,  joaillier 
sur  le  quai  de  l'Horloge,  âgé  de  cinquante-cinq  ans,  abjure  le  3  dé- 
cembre i685  avec  sa  femme  Jeanne  Gavelle  et  deux  enfants 
(Fr.  7o55  f°  824),  et  signe  le  14  chez  Seignelay.  Autre  Jean,  natu- 
ralisé anglais  avec  Anne,  sa  femme,  en  1691  (Agnew).  Susanne 
Massienne,  de  Paris,  épouse  à  Londres,  en  1702,  Jean  Delafons,  de 
Châtellerault  (Agnew,  in-f"  II,  104). 

Masson,  voir  III,  21 3. 

Massonneau  jeune,  marchand  de  dentelles  de  la  rue  des  Lavan- 
dières, passé  à  l'étranger  avec  Vachery,  son  garçon  de  magasin. 
Bien  qu'il  figure  comme  négociant  de  la  seconde  catégorie  sur  la 
liste  de  préparation  de  l'assemblée  du  14  décembre  i685,  il  était 
déjà  en  fuite  depuis  quelques  mois  :  avant  le  16  octobre,  ses  meubles 
avaient  été  vendus  par  le  sergent  Gobert.  Les  frais  payés  et  les 
dettes  privilégiées  acquittées,  il  restait  entre  les  mains  du  commis- 
saire Le  Marrier  640  livres  (Fr.  7o5i  f"^  32i,  202).  Marie  Mas- 
sonneau, de  Paris,  veuve  âgée  de  quarante-sept  ans,  était  assistée 
en  Angleterre  avec  un  enfant  en  1703  et  1705  (Ms.  B.  du  pr.). 

Mauger  (Josias)  et  Elisabeth  Berito  (Beritault)  de  Paris,  publi- 
cation de  bans  à  Londres  le  2  février  1708  (Proc^«/«/^s,  juillet  iBgo). 

Maurice,  voir  Heck,  II,  472. 

Maurice,  graveur  sur  pierres,  de  la  rue  Dauphine,  s'enfuit  avec 
sa  femme  au  commencement  de  février  1687. 

Maurice  (F.),  de  Paris,  sorti  du  service  militaire  de  Hongrie,  et 
sa  femme,  décidés  à  abjurer,  reçoivent  un  viatique  à  Genève  en 
1701  (Ms.  B.  du  prot.). 


Parisiens  émigrés.  Syr 

Mauzy  (Elisabeth),  veuve,  réfugiée  à  Barnstable,  avec  sa  fille 
P>ançoise,  assistée  en  lyoS  (Ms.  B.  du  pr.);  elle  devait  être  parente 
du  riche  négociant  du  même  nom,  qui  signa  chez  Seignelay  le 
14  décembre  i685. 

Mazurier  (Cinq  enfants,  neveux  de),  réfugiés  en  Hollande, 
furent  renvoyés  en  France  par  D'A  vaux,  en  1686.  Voir  prisons  et 
couvents. 

Melot  (Louis,  Pierre,  Nicolas,  etc.)  voir  III,  216. 

Mercier,  voir  II.  616  note. 

Mesmin  (Guy),  docteur  en  médecine  du  quartier  de  la  place 
Maubert,  passé  à  l'étranger  avant  le  9  janvier  1686.  Après  avoir 
abjuré  à  l'église  Saint-Etienne  avec  son  fils  âgé  de  trois  ans,  Anne- 
Marie  Martin,  sa  femme,  le  rejoignit  avec  l'enfant,  nommé  Gu}^  Le 
cadet,  Pierre,  était  resté  en  nourrice.  Ils  possédaient  la  moitié  d'une 
maison,  dans  la  rue  des  Ménétriers  près  Saint- Julien,  habitée  par 
leur  beau-frère  De  Lisle,  propriétaire  de  l'autre  moitié  (Fr.  7o5i 
f°  19),  une  autre  maison,  rue  des  Lavandières,  estimée  18,000  livres, 
la  terre  d'Hervay  à  deux  lieues  d'Orléans,  et  celle  des  Savons  près 
de  Château-Thierr}^,  dont  Guy  Mesmin,  sieur  de  Breviande,  père 
du  mari,  touchait  les  revenus.  Pierre,  négociant  et  frère  du  médecin 
était  passé  en  Suisse  en  i685,  et  s'était  fixé  à  Berne,  probablement 
avec  ses  deux  sœurs  Dorothée  et  Anne.  Il  fut  membre  de  la 
Direction  instituée  en  1689,  pour  veiller  sur  la  conduite  des  réfugiés. 
Il  collecta  en  Suisse  en  leur  faveur  et  s'établit  ensuite  à  Genève, 
où  on  le  trouve  en  1699  (Jaccard,  L'Égl.  fr.  de  Zurich,  p.  255  et 
257).  Isaac,  frère  des  précédents,  réfugié  à  Berlin  (1700),  avec  sa 
femme  et  trois  enfants,  devint  conseiller  inspecteur  des  manufac- 
tures (Ms.  Dieterici).  Son  fils  Michel  lui  succéda  en  1718  (Tollin, 
Gcschichte  der  franz.  Col.  von  Magdchiirg,  III,  3o). 

Mesnard,  voir  III,  218. 

Mesnil,  voir  III,  21g. 

Mestral  (J.-F.),  de  Charenton,  assisté  à  Genève  en  1709  (Ms. 
B.  du  prot.). 

Métivier  (Jean),  naturalisé  anglais  en  1687,  était  probablement 
parent  de  Pierre,  ouvrier  en  soie  du  faubourg  Saint-Antoine,  qui 
signa  la  profession  de  foi  le  24  décembre  i685  (Fr.  7o5i  f°  188). 

Mettayer,  voir  Crommelin,  III,  81. 


373  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Meusnier,  voir  III,  220. 

MiCHAUD  (Daniel),  fils,  marchand  de  Paris,  réfugié  à  Berlin  avec 
sa  femme  et  sa  belle-mère  (Ms.  Dieterici). 

Michel  (Henri),  du  faubourg  Saint-Antoine,  fugitif  en  i685; 
Marie  Martin,  sa  femme,  abjura  le  24  décembre;  deux  de  leurs 
enfants  furent  mis  à  l'aumône  ordinaire  (Fr.  yoSi  f"  188).  Jean, 
boulanger  et  confiseur  de  Paris,  sa  femme,  trois  enfants  et  une 
servante  réfugiés  à  Halle,  1760  (Ms.  Dieterici). 

MicHou  (Michon?  Pierre),  de  Paris,  reçu  à  la  paix  de  l'Église  à 
Londres  le  14  octobre  1694  {Proceedings,  juillet  1890). 

MissoN  (Jacques),  de  Paris,  admis  à  la  cène  à  La  Haye  en 
1680,  après  avoir  retracté  publiquement  son  abjuration  (Ms.  B.  du 
pr.).  —  Nous  avons  peut-être  eu  tort  de  reproduire  dans  l'Eiicyclop. 
des  sciences  religieuses  l'affirmation  de  Haag,  qui  fait  incidemment 
de  l'auteur  du  Théâtre  sacré  des  Cévcnnes  un  parisien.  C'est  là  une 
hypothèse  dont  la  réalité  ne  nous  est  pas  démontrée.  Quant  au 
capitaine  Misson,  qui  rentra  en  France  en  1701  après  avoir  servi 
en  Angleterre  et  finit  par  obtenir  une  pension,  les  Registres  du 
Secrétariat  l'appellent  «fils  du  célèbre  ministre  protestant*  (O248), 
c'est-à-dire  de  Jacques,  pasteur  à  Sainte-Mère-Eglise,  puis  à  Niort; 
mais  nous  ignorons  également  si  celui-ci  était  né  à  Paris. 

MoiSANT  (Jacques)  et  sa  femme  Rachel  Glizier,  tous  deux 
réfugiés,  firent  baptiser  à  Londres  en  1695  leur  fils  Jean.  Le  nom 
du  parrain  et  celui  de  la  marraine,  qui  furent  le  ministre  Mesnard 
et  Charlotte  Justel,  autorisent  à  penser  que  Jacques  Moisant  appar- 
tenait à  la  famille  parisienne  de  ce  nom. 

MoiVRE  (De),  voir  III,  224. 

Mellier  (Nicolas),  de  Paris,  étudiant  à  Leide  en  1693  (Ms.  B. 
du  pr.). 

MoMOYE  (Jeanne,  veuve  de  Jean),  de  Paris,  âgée  de  cinquante 
ans,  assistée  en  Angleterre,  1705  (Ms.  B.  du  pr.). 

Monceau  (Elisabeth  de),  fille  de  Daniel,  sieur  d'Antin,  et  de 
Madelaine-Judith  Domanchin,  née  en  1684,  n'avait  que  deux  ans 
lorsqu'elle  fut  enlevée  à  ses  parents  et  envoyée  dans  le  couvent 
des  Ursulines  de  Montargis,  où  elle  resta  jusqu'à  sa  vingtième 
année  {Fr.  pr.,  VII,  489  /;).  Nicolas  Monceau,  sieur  de  L'Estang,  et 
Madelaine  de  L'Estang,  naturalisés  anglais  en  1697,  appartenaient 


Parisiens  émigrés.  SyS 

à  cette  famille  parisienne  très  nombreuse  (Agnew).  Mentionnons 
encore  la  fille  du  graveur  en  taille  douce  Etienne  de  Monceaux, 
passée  en  Hollande  en  1699  à  l'âge  de  dix-huit  ans,  pour  rejoindre 
ses  parents  (II,  473). 

MoNGiNOT,  voir  III,  229. 

MoNGLAS  (Marie),  fille  d'une  veuve  demeurant  rue  de  Bourbon- 
Pré-aux-clercs,  dans  la  maison  habitée  par  Du  Quesne,  fugitive  au 
commencement  de  1687  après  s'être  retirée  chez  Spencer  à  l'ambas- 
sade anglaise  (Fr.  7o5i  f°'  4,  281,  3ii). 

MoxNEROX  (Gilles)  et  Marie  Hérisson,  fugitifs  à  qui  l'on  confis- 
qua une  rente  de  75 1  livres  (TT  i56). 

MoNOYE  (Jacques)  et  sa  nièce,  de  Paris,  assistés  à  Genève  en 
1694  (Ms.  B.  du  prot.). 

MoNTAiGU  (Jacques)  et  sa  femme,  passés  en  Angleterre  avant 
la  Révocation,  revinrent  à  Paris  en  1684.  Une  note  conservée  dans 
les  papiers  de  La  Reynie  nous  apprend  que  M'"^  Montaigu  devait 
abjurer  à  Saint-Germain  l'Auxerrois  le  19  août  i685  (Fr.  7082 
f°  354).  L'année  suivante,  Montaigu  se  plaignit  au  roi  de  ce  que  le 
nommé  Sauvage,  tireur  d'or  à  Londres,  refusait  de  lui  renvoyer 
une  petite  fille  qu'il  lui  avait  confiée  en  partant,  parce  qu'elle  était 
trop  jeune  pour  supporter  la  fatigue  du  voj'age.  Sa  Majesté  fit 
écrire  le  24  août  à  son  ambassadeur  Barillon,  lui  ordonnant  d'en 
parler  au  roi  d'Angleterre  pour  obliger  ledit  Sauvage  à  renvoyer 
l'enfant  en  France  (O'  3o\  Sans  doute  Sauvage  répondit  qu'il  la 
renverrait  dès  qu'on  lui  aurait  remboursé  ce  qu'il  avait  dépensé 
pour  elle;  car  on  lit  dans  un  rapport  de  Delamare  du  14  septembre: 
«Montaigu  est  cabaretier  proche  Maintenon;  je  lui  ai  mandé  de 
venir  me  parler^  et  je  crois  qu'il  pourra  bien  donner  au  moins  une 
partie  de  ce  qui  sera  nécessaire  pour  retirer  sa  petite  fille  ;  car  il 
paraît  beaucoup  zélé  pour  la  retirer»  (Fr.  7052  f"  10). 

MoNTEiL,  voir  III,  229. 

MoNvoisiN,  habitant  de  Charenton,  fugitif  en  1700  avec  trois 
membres  de  sa  famille.  Comme  il  se  dirigeait  vers  l'Angleterre  ou 
la  Hollande,  l'ordre  de  l'arrêter  fut  transmis  le  11  mars  à  Cambray, 
Tournay,  Dunkerque,  Calais  et  Lille.  C'est,  écrivait-on,  un  petit 
homme  d'assez  mauvaise  mine,  habillé  de  gris  blanc  (O'  44). 


3^4  Révocation  de  l' Édit  de  Nantes  à  Paris. 

MoNY  (Louis  de),  de  Paris,  et  sa  femme,  assistés  en  Angleterre, 
1705  (Ms.  B.  du  pr.). 

MoREAU,  voir  III,  282. 

Morgue  (Susanne  Hardy,  femme  de  Pierre),  fugitive,  dont  la 
maison  de  la  rue  de  la  Petite-Truanderie,  louée  5oo  livres,  fut 
confisquée  (TT  i56).  Son  mari,  réfugié  à  Berlin  avec  trois  enfants, 
était  en  1700  commissaire  des  guerres  de  S.  S.  E.,  et  avait  placé 
sur  l'État  3oQO  rixdales  (Erman  et  Reclam,  I,  323). 

MoRiN  (François),  sieur  de  Sandat,  guidon  des  gendarmes  de 
M.  le  prince,  habitait  la  rue  des  Marais-Saint-Germain;  il  épousa 
Marie,  veuve  de  David  de  La  Croix'et  sœur  de  Muisson,  conseiller 
au  Parlement.  Veuf  en  1686,  il  se  retira  en  Suisse,  à  Neuchàtel,  dit 
un  rapport  de  police  du  8  février  1687,  après  avoir  mis  ses  effets 
à  couvert  et  rendu  compte  au  sieur  de  La  Croix,  son  beau-frère 
(Fr.  7o5i  f°'  4,  184).  Il  alla  servir  en  Hollande. 

MoRissET,  voir  III,  233. 

MoROGUES  (Jean-Alexandre),  sieur  de  Médan,  avait  épousé 
Anne  Bazin  de  Limeville,  qui,  en  sa  qualité  de  nouvelle  catholique, 
hérita  de  tous  les  biens  de  sa  sœur  Madeleine  passée  en  Hollande, 
où  on  la  trouve  elle-même  en  1702.  Anne  de  Morogues,  qui  abjura 
le  5  janvier  1686,  était  son  unique  enfant,  d'après  La  France  pro- 
testante; toutefois  La  Reyhie  a  mis  en  marge  de  son  abjuration  : 
«  Fille  aînée  de  M™°  de  Médan  »  (Fr.  7o55  f°  376).  Nous  ignorons  si 
Marie  de  Morogues  qui  avait  abjuré  le  5  novembre  de  l'année  pré- 
cédente, était  la  sœur  d'Anne,  ou  bien  Marie,  fille  de  Guy  de 
Morogues,  morte  à  Paris  vers  1739.  Deux  sœurs  de  celle-ci  : 
Joachime  et  Louise,  femme  de  Pierre  de  Narbonne,  passèrent  à 
l'étranger  à  la  Révocation.  —  Un  de  leurs  parents,  François  de 
Morogues,  sieur  de  Longfroy  et  de  Fontfaye  en  Nivernais,  avait 
épousé  le  8  janvier  i685  Susanne  de  Lauberan  de  Montigny,  avec 
laquelle  il  s'enfuit  en  Hollande,  après  avoir  vendu,  le  18  mai  1688, 
à  Lepelletier,  président  au  Parlement,  la  terre  d'Ablon  (S  656  et 
Bullet.,  3=  série,  X,  347). 

MosNiER,  capitaine  suisse,  retourné  dans  son  pays  à  la  Révo- 
cation, avec  sa  femme  Antoinette  d'Angennes  de  Montlouet^  dame  de 
Lizy,  et  .ses  enfants. 


Parisiens  émigrés.  SyS 

Mouche,  sieur  de  La  Colombière,  avocat  au  Parlement  de 
Paris,  réfugié  en  Hollande,  fait  un  legs  en  faveur  d'un  premier  essai 
de  mission  chez  les  Barbares. 

Moue  (La  femme  de  Pierre),'  barbier  rue  du  Figuier,  fugitive 
au  commencement  de  1687.  Le  mari  et  les  deux  fils  restés  à  Paris 
(Fr.  7o5i  f-'  3i8). 

MousÉ  (Jean),  de  Paris,  arquebusier,  sa  femme  et  trois  enfants, 
réfugiés  à  Berlin  1698  (Ms.  Dieterici). 

MouTÉ  (Gervais),  gasier,  sa  femme  et  un  enfant,  réfugiés  à 
Berlin,  1698,  1700  (Ms.  Dieterici). 

MouTiER  (Pierre),  de  Paris,  soldat,  sa  femme  et  un  enfant, 
assistés  en  Angleterre,  1705  (Ms.  B.  du  pr.). 

MouY  (François),  courtier  de  chevaux  rue  Bourg-l'Abbé,  sa 
femme  Jeanne  Brière  et  leur  fille  Marie,  abjurèrent  à  Saint-Leu  en 
i685.  Marie  recevait  en  1708  une  gratification  de  i5o  livres.  C'est 
elle  sans  doute  qui  était  assistée  en  Angleterre  en  i7o5,  comme 
infirme  et  âgée  de  quarante-cinq  ans  (Ms.  B.  du  pr.). 

MoYSAN,  voir  La  Roche-Logerie,  III,  178. 

MuissoN,  voir  II,  867. 

MuNiER  (Madelaine),  fille,  de  Paris,  réfugiée  à  Halle,  1698,  et 
Pierre,  gantier,  réfugié  à  Cassel  (Ms.  Dieterici). 


Nadal  (Jean),  fugitif,  dont  les  biens  furent  confisqués  (TT  i58). 

Natalis  (Simon),  de  Paris,  réfugié  à  Erlangen  (Ebrard,  Chris- 
tian Ernst,  etc.,  p.  i55). 

Nâudin,  voir  III,  235. 

Nesle,  fugitif,  sur  lequel  nous  n'avons  d'autre  renseignement 
que  ce  billet  du  20  février  1680  adressé  à  l'intendant  Marillac  :  «  On 
a  avis  que  le  nommé  Nesle  de  la  R.  P.  R.  qui  tenait  auberge  à 
Charenton,  partit  la  semaine  passée  avec  sa  femme  et  quatre 
enfants  par  les  batelets  de  Poissy  pour  aller  à  Rouen,  oia  il  doit 
avoir  été  loger  chez  quelqu'un  de  ses  parents  qui  fait  des  toiles 
cirées,  et  qui  demeure  au  faubourg,  hors  le  pont,  devant  l'église 
de  Bonne-Nouvelle,  et  qu'il  espère  sortir  par  le  moyen  d'un  certi- 


376  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Pans. 

ficat  qu'il  a  surpris  de  M.  l'archevêque  de  Paris.  Sa  Majesté  m'or- 
donne de  vous  écrire  de  faire  observer  s'il  est  encore  à  Rouen,  et 
s'il  se  met  en  état  de  passer  outre  de  le  faire  arrêter  avec  sa 
femme  et  ses  enfants  »  (O'  3o). 

Netz  (De),  voir  III,  235. 

Neveu  ou  Nepveu,  voir  III,  236. 

Nicole  (Esther),  habitant  depuis  longtemps  Paris,  réfugiée  à 
Guernesey  en  février  1686  (Fr.  7052  f"  182). 

NoBLET  (Pierre),  naturalisé  anglais  en  1696,  était  sans  doute 
parent  de  Michel,  maître  graveur  de  la  rue  de  Harlay,  qui  abjura 
le  24  décembre  i685  (Fr.  7o55  f°  847). 

NoH  (M™^  de),  mère  de  l'intendant  de  M.  le  comte  Roget  (de 
Roye?),  et  deux  de  ses  filles  qui  demeuraient  rue  des  Marais-Saint- 
Germain,  fugitives  en  juin  1686  (Fr.  7o5i  f°  7). 

Olbreuse  (D'),  voir  II,  428. 

Olier  (Etienne),  de  Paris,  âgé  de  trente-cinq  ans,  coupable 
seulement  d'avoir  signé  la  profession  de  foi,  fait  acte  de  repcntance 
à  Londres  le  3o  juin  1687  (Ms.  Égl.  de  la  Savoye).  Il  devait  être 
parent  du  lecteur  et  chantre  de  Charenton,  qui  avait  abjuré  avec  sa 
femme  à  l'église  de  Saint-Leu  lors  de  la  Révocation. 

Orléans,  voir  III,  241. 

Oursel  (Nicolas)  et  sa  femme,  Elisabeth  Bernard,  étaient  passés 
en  Hollande  avec  leur  famille,  à  la  Révocation.  En  1789,  la  sœur 
d'Elisabeth,  Marguerite,  veuve  du  banquier  Auvellier,  semblait 
près  de  sa  fin.  L'appât  de  sa  riche  succession  tenta  son  neveu 
Nicolas  Oursel,  qui  accourut  en  France  et  abjura,  dans  l'espérance 
de  recueillir  l'héritage.  Quand  Marguerite  fut  morte  relapse,  dans 
sa  maison  de  la  rue  de  Seine,  et  eut  été  inhumée  dans  un  chantier 
du  faubourg  Saint-Antoine,  le  procès  commença.  Le  fermier  des 
biens  des  fugitifs  réclama  l'héritage  et  eut  contre  lui  le  procureur 
du  roi;  Nicolas  réclama  également,  ainsi  que  des  cousins  de  la 
défunte,  habitant  Durfort,  près  d'Alais,  qui  prétendaient  à  leur  tour 
exclure  Oursel.  Le  jugement  fait  laissé  à  la  Chambre  des  domaines 
(TT  86). 

OuzEL,  voir  Chastelain,  III,  67. 


Parisiens  émigrés.  877 

Page  (Daniel)  et  sa  femme,  de  Paris,  venant  d'Allemagne, 
reçoivent  à  Genève  en  1690  un  viatique  pour  retourner  en  Alle- 
magne (Ms.  B.  du  prot.). 

Pain,  voir  III,  242. 

Panserot  (Isaac),  cordonnier  de  Paris,  réfugié  à  Neuchâtel 
en  Suisse  (Godet,  Hist.  du  Refuge,  p.  280). 

Panuvet  (Anne),  de  Paris,  reçue  à  la  paix  de  l'Eglise  à 
Londres  le  2  juillet  1699  {Proceedings ,  juillet  1890). 

Pape  de  Saint-Auban  (Jacques)  sortit  de  France  à  la  Révoca- 
tion et  servit  comme  lieutenant-général  en  Angleterre.  Il  épousa  en 
Hollande  Marie-Anne  de  Massanes,  fille  d'Antoine  et  de  Marguerite 
Hardy  de  Vicques,  née  en  1675  {Reg.  de  Char.). 

Papillon,  voir  Anciens. 

Papin  (Denis),  médecin  à  Paris,  célèbre  par  ses  découvertes 
sur  la  vapeur,  réfugié  en  Angleterre  dès  1675  [Fr.  pr'.). 

Pardaillan  (M'"'=  la  marquise  de),  réfugiée  en  Hollande  quel- 
ques mois  avant  la  Révocation,  était  sans  doute  Victoire  de  Bourbon- 
Malauze  (B.  Fr.  pr.,  II,  1086).  Dans  sa  lettre  du  i5  octobre  i685, 
Claude  la  recommandait  à  son  fils  comme  une  «femme  d'un  mérite 
et  d'une  vertu  tout  à  fait  distinguée».  Elle  avait  laissé  quelques 
effets  à  Paris,  suivant  un  billet  de  Seignelay  à  La  Re3mie,  du 
19  avril  1686  (Qi  3o). 

Paris  (Marie-Madelaine),  de  Paris,  réfugiée  à  Berlin,  1698  ; 
Abraham,  ébéniste,  sa  femme,  sa  fille,  sa  belle-mère  et  un  garçon, 
réfugiés  au  même  lieu,  1698,  1700  (Ms.  Dieterici). 

Paris  de  Clorignon,  voir  Girardot,  anciens. 

Pariset  (Anne  Gouffet,  veuve  d'Esaïe),  ouvrière  en  dentelles, 
fugitive  avec  quatre  enfants  au  commencement  de  1687.  Son  fils, 
soldat  aux  gardes,  s'était  emparé  de  sa  maison  et  de  ses  terres 
sises  à  Villiers-le-Bel  (Fr.  7o5i  f°  827). 

Pasquier,  voir  Cheron,  III,  68. 

Passereau  (Alexandre),  de  Paris,  assisté  en  Angleterre  avec  sa 
femme  et  trois  enfants,  1705  (Ms.  B.  du  prot.). 

Passerot  (Ab.),  de  Paris,  allant  rejoindre  son  frère,  établi  en 
Suisse,  reçoit  un  viatique  à  Genève  en  1701  (Ms.  B.  du  pr.). 


378  Révocation  de  VÉdit  de  Nantes  h  Paris. 

Pastoureau  (Pierre),  naturalisé  anglais  avec  Jeanne  sa  femme, 
en  1693,  était  peut-être  parent  de  Benjamin,  inhume  clans  le  cimetière 
de  la  Trinité  en  i633.  (Reg.  de  Char.). 

Paurès  (Marie),  de  Paris,  reçut  de  Bonrepos  à  La  Haye,  en 
1698,  12  livres  pour  rentrer  en  France  (Aff.  étr.  —  Holl.,  177). 

Paurès-Bonnelle  (Marianne),  de  Paris,  et  ses  deux  enfants 
reçurent  de  Bonrepos  à  La  Haye,  en  1698,  24  livres  pour  rentrer 
en  France  (Aff.  étr.  —  Holl.,  177). 

Pautrier  (Daniel),  de  la  Beauce,  venant  de  Paris,  reçoit  à 
Genève  en  1696  un  viatique  pour  l'Angleterre  (Ms.  B.  du  prot.). 

Pavret  (Les  frères),  de  Paris,  Jacques,  Pierre,  Jean  et  Antoine, 
portèrent  la  broderie  française  à  Berlin.  L'électeur  de  Brandebourg 
les  chargea  de  broder  les  selles  et  les  housses  de  la  cavalerie,  ainsi 
que  les  uniformes  des  officiers  (Ch.  Weiss,  I,  166).  Jacques  avait 
abjuré  le  18  novembre  i685.  Il  s'enfuit  avec  quatre  membres  de  sa 
famille  ;  Jean,  avec  trois  de  ses  enfants  ;  Pierre,  avec  sa  femme, 
deux  enfants  et  sa  belle-mère  (Ms.  Dieterici).  Un  Jean  Pavret,  de 
Paris,  aussi  brodeur,  âgé  de  quarante-cinq  ans,  était  assisté  en 
Angleterre  avec  sa  femme  en  1705.  Nicolas,  aussi  brodeur,  sa 
femme  et  leurs  enfants  avaient  touché  5o  livres  après  leur  abjura- 
tion (Fr.  7o5o  f"  134).  Pierre-Etienne  Pavret  et  sa  femme  Marie- 
Madelaine  Thierry,  tous  deux  de  Paris,  reçus  à  la  paix  de  l'Église 
à  Londres  le  i5  mars  i6g8  (Proceedings,  juillet  1890).  Voir  Tarian. 

Pelé  (La  veuve),  de  Paris,  âgée,  reçoit  à  Genève  en  1691  un 
viatique  pour  l'Angleterre  (Ms.  B.  du  prot.). 

Pelissari  (Georges),  sieur  de  La  Bourdaisière,  originaire  du 
canton  des  Grisons,  entra  au  service  de  la  France  sous  Mazarin, 
eut  la  charge  de  trésorier  des  galères  en  i65i,  puis  celle  de  tréso- 
rier de  la  marine,  qu'il  cumula  avec  la  première  (Jal,  Du  Qucsne). 
Protestant  zélé,  il  avait  loué  à  Charenton  l'une  des  quatre  maisons 
construites  par  le  consistoire  dans  l'enclos  du  temple,  et  la  conserva 
jusqu'à  sa  mort  (1676).  Sa  veuve,  Madelaine  Bibaud,  passa  en 
Angleterre  en  1686,  avec  son  fils  Barthélémy,  et  sa  fille  Julia,  lais- 
sant dans  le  quartier  Saint-Eustache  une  maison  de  la  valeur  de 
40,000  livres  (Fr.  7o5i  f°  32i).  Elle  se  réfugia  ensuite  en  Suisse,  où 
elle  mourut  avant  1690. 


Parisiens  émigrés.  879 

Pélisson  (Jacques),  sieur  de  La  Terrassière,  qui  épousait  en 
1644  Marguerite  Fauvel  à  Charenton,  est  probablement  le  même 
personnage  que  Jacques  Pélisson  naturalisé  anglais  en  1688. 

Pépin  (Henriette),  fugitive  dont  les  rentes  furent  confisquées 
(TT  i5i,  433). 

Peray  (De),  voir  II,  849. 

Perey  (Jacques),  marchand  de  vins,  rue  des  Yieux-Augustins, 
sa  femme  et  deux  neveux,  fugitifs  au  commencement  de  1687 
(Fr.  7o5i  f"  326). 

Perron  (Jean)  tailleur  de  Paris,  réfugié  au  village  d'Ysenbourg, 
Hesse-Darmstadt. 

Petit,  voir  III,  247. 

Petitot,  voir  II,  3o5. 

Petra  (L.),  de  Paris,  reçoit  à  Genève  en  1705  un  viatique  pour 
se  rendre  en  Allemagne  (Ms.  B.  du  prot.). 

PE'i'RONNEAU  (Jacques  et  Guillaume),  fugitifs  dont  les  biens 
furent  saisis. 

Philippe  (François),  marchand  de  Paris,  et  sa  femme,  réfugiés 
à  Berlin,  1698.  François,  peintre,  réfugié  au  même  lieu,  1700 
(Ms.  Dieterici). 

Picard  (Sédrac),  de  Paris,  admis  à  la  cène  à  La  Haye  en  i653, 
Anne  Picard,  de  Paris,  reçue  à  la  paix  de  l'Eglise,  le  3i  janvier 
1689,  à  Londres  {Proceedings,  juillet  1890,  p.  895),  et  Louis  Picard, 
aussi  de  Paris  et  âgé  de  soixante  ans,  assisté  en  1705  avec  Anne, 
sa  femme,  en  Angleterre  (sans  doute  la  même  personne  que  la 
précédente),  appartenaient  évidemment  à  la  nombreuse  famille  des 
horlogers  de  ce  nom,  dont  un,  Jean,  reçut  100  livres  après  son 
abjuration  en  i685  (Fr.  7o5o  f"  i38). 

Pierre-Buffière  (Benjamin  et  Louise  de),  sortis  de  France  à 
la  Révocation,  appartenaient  à  la  famille  parisienne  du  marquis  de 
Chambret  {Fr.  pr.,  VIII,  289  b). 

Pierron,  de  Paris,  capucin  d'un  couvent  de  Provins,  admis  à 
l'abjuration  par  le  consistoire,  assisté  à  Genève  en  1707.  On  paie  sa 
dépense  à  l'auberge  et  son  costume  (Ms.  B.  du  prot.). 


38o  Révocation  de  l' Edit  de  Nantes  a  Paris. 

Pieu,  ouvrier  en  soie,  passé  à  l'étranger  en  1687.  Sa  femme, 
restée  à  Paris  (Fr.  yoSi  f°  Sic). 

PiGOU  (Jean),  d'Amiens,  Marie  Crommelin,  sa  femme,  et  leurs 
six  enfants,  Jean,  Adrien,  Marc-Antoine,  Susanne,  Catherine  et 
Marie,  passés  en  Angleterre  avant  la  Révocation.  En  i683,  François 
Amonnet  et  M™'=  Pigou  tenaient  Marie  Testard  sur  les  fonts  de 
baptême  à  Londres.  La  même  année  Pigou  et  M'"=  Alexandre 
Sasserie  présentaient  au  baptême  Marthe  Amonnet  (Agnew^). 

PiLLET,  fugitif  dont  la  rente  fut  confisquée  (TT  i58). 

PiNCHAR  (La  veuve  de  Jean),  de  Paris,  assistée  à  Genève  en 
1702  (Ms.  B.  du  prot.). 

PiNGUER  (Gabriel),  de  Condé  en  Brie,  et  Hélène  Bazire,  de 
Paris,  publication  de  bans  à  Londres,  le  27  septembre  1702 
(Proceedings,  juillet  1890). 

PiNON  (Marie-Madelaine),  de  Paris,  femme  âgée  de  vingt-six 
ans,  rétracte  à  Londres  son  abjuration  le  29  août  1686  (Ms.  Egl.  de 
la  Savoye). 

PiQUERET  (Charles),  menuisier  de  la  rue  Saint-Antoine,  père  de 
trois  enfants  de  quatre  à  quatorze  ans,  fugitif  en  décembre  i685, 
(Fr.  7o5i  f  182). 

Piquet  (Jean),  son  fils  Jean  et  Anne,  naturalisés  anglais  en 
1682,  devaient  appartenir  à  la  même  famille  que  Marie  Piquet,  de 
Villiers-le-Bel,  assistée  à  Londres  en  1705,  à  l'âge  de  soixante-treize 
ans  (Agnew). 

PiRON  (Nicolas  et  Jean),  fugitifs  dont  les  biens  furent  confis- 
qués. Jean,  né  en  i636,  était  fils  du  peintre  Claude,  qui  mourut  en 
1640  (TT  i58).  Jacques,  de  Paris,  âgé  de  trente-trois  ans,  rétracte 
à  Londres  son  abjuration  le  25  mars  1687  (Ms.  Égl.  de  la  Savoye). 

PiTAN,  voir  III,  249. 

Poitevin  (Antoine),  Gabrielle,  sa  femme,  naturalisés  anglais  en 
1682  avec  leurs  trois  enfants,  et  Sébastien,  naturalisé  anglais  en 
1690,  étaient  sans  doute  parents  de  Samuel,  marchand  de  la  rue 
Saint-Denis,  fugitif  au  commencement  de  1687  (Fr.  7o5i  f°  826),  et 
de  M"""  Poitevin,  mère  de  Bourdieu,  fugitive  dont  la  rente  fut  con- 
fisquée (TT  i56). 


Parisiens  émigrés.  38 1 

PoLLY  (Maximilien),  banquier  rue  Saint-Martin,  se  disant  alle- 
mand, fugitif  au  commencement  de  1687,  avec  Elisabeth  Jourdain, 
sa  femme,  et  Anne,  leur  servante  (Fr.  7o5i  {°  3 12). 

PoLTAY  (Jean),  de  Vincennes,  prosélyte  âgé  de  quarante  ans, 
reçu  membre  de  l'Eglise  de  la  Savoye  à  Londres,  le  24  mars  1700. 

PoMAREiLLES  (Le  sieur  de),  de  la  rue  des  Bons-Enfants,  vendait 
ses  meubles  le  25  septembre  i685,  pour  passer  à  l'étranger 
(Fr.  7o52  î"  342). 

PoNROY  ou  PouROY  (Susaune  del,  fugitive  dont  les  rentes  furent 
confisquées  (TT  i56,  429,  433). 

Porcher  (Esther,  veuve  de  Louis),  de  Paris,  âgée  de  soixante- 
dixK-neuf  ans,  assistée  en  Angleterre,  1705  (Ms.  B.  du  prot.). 

PoRTRAiN  (Isaac),  menuisier,  grande  rue  du  faubourg  Saint- 
Antoine,  fugitif  au  commencement  de  1687  (Fr.  7o5i  f"  2i5). 

Pougnet  (Jean),  de  Paris,  sa  femme  et  sa  fille,  reçoivent  un 
viatique  à  Genève  en  1705  pour  se  rendre  à  Erlang  (Ms.  B.  du  prot.). 

Pousses  (Denis),  de  Paris,  passementier,  réfugié  à  Berlin  avec 
trois  enfants,  1698  (Ms.  Dieterici). 

Prévost,  voir  III,  257. 

Prou,  voir  II,  585. 

Puet  et  sa  femme,  fugitifs,  quittèrent  Paris  le  20  avril  1684  et 
passèrent  par  l'Angleterre  pour  se  rendre  en  Hollande  (Lettres 
ms.  de  Claude). 


Querue  (Élie),  cordonnier,   rue  de  Lamoignon,  fugitif  au  com- 
mencement de  1687  (Fr.  7o5i  f"  817). 

Ouillet   (René)   et  sa  femme,    fugitifs  dont  les  rentes  furent 
confisquées  (TT  i56,  429,  488). 


Rambouillet,  voir  III,  258. 

Rambourg  (Anne),  passée  à  l'étranger  en  1689.  Marguerite,  de 
Paris,  veuve  âgée  de  soixante-dix  ans,  assistée  en  Angleterre,  1705 
(Ms.  B.  du  prot.). 


382  Révocation  de  l' Edit  de  Nantes  a  Paris. 

Rasset  (Louis),  de  Paris,  chirurgien,  âgé  de  soixante  huit  ans, 
assisté  en  Angleterre,  lyoS  (Ms.  B.  du  prot.). 

Réau,  voir  Girardot,  II,  63. 

Reboul  ou  Rebour  (Henry),  ébéniste  de  Paris,  revenu  de 
Lyon,  o\x  il  était  allé  quérir  sa  femme  et  deux  enfants  retenus  en 
prison,  assisté  à  Genève  en  1689  et  1691,  reçoit  un  viatique  pour 
l'Allemagne  en  1693  (Ms.  B.  du  prot.),  et  se  réfugie  en  Brandebourg 
(Ebrard,  Christian  Ernst,  p.  i55). 

Rechignevoisin,  sieur  des  Loges.  Quatre  fils  de  Charles  et  de 
la  célèbre  Marie  Bruneau,  Benjamin,  Charles,  Gabriel  et  Maurice, 
allèrent  servir  à  l'étranger  bien  avant  la  Révocation  (voir  Vr.  p.). 

Regnard  (Jacqueline),  parisienne,  fugitive. 

Regnault,  voir  III,  262. 

Régné,  voir  Régnier,  III,  262. 

Remond  (Guillaume),  de  Paris,  étudiant  à  Leide  1687  (Ms. 
B.  du  pr.). 

Renaud  (François),  de  l'Ile  de  France,  manufacturier  de  bas,  et 
cinq  enfants,  réfugiés  à  Kônigsberg,  1700.  Pierre,  aussi  de  l'Ile-de- 
France,  perruquier,  réfugié  au  même  lieu  avec  cinq  ouvriers,  1700 
(Ms.  Dieterici). 

Renouard,  voir  III,  262. 

Renouverk,  fugitif  du  quartier  des  Halles.  La  vente  de  ses 
meubles  produisit  i358  livres  (Fr.  7o5i  f"  3o8). 

Révérend  (Jean),  menuisier  en  ébène  rue  de  Charonne,  dont 
la  femme,  Susanne  Vallery,  s'enfuit  à  l'étranger  aussitôt  après  la 
Révocation.  Le  mari  et  les  deux  enfants  abjurèrent  (Fr.  7o5i  f°  182). 

Ribert,  associé  de  Ferrouillat,  marchand  rue  des  Bourdonnais, 
fugitif  au  commencement  de  1687  (Fr.  7o5i  f"  319). 

Ribot  (Charles),  marchand  d'étoffes  de  soie,  rue  Troussevache, 
rejoignit  au  commencement  de  1687,  sa  femme  passée  en  Hollande 
vers  le  début  de  l'année  précédente  (Fr.  7o5i  f"  826  et  7o53  f'  281). 

RuiROLLE  (Jeanne),  de  Paris,  âgée  de  quarante  ans,  assistée  en 
Angleterre,  i7o5  (Ms.  B.  du  pr.). 


Parisiens  émigrés.  383 

Richard  (Marie),  de  Paris,  âgée  de  quarante-deux  ans,  assistée 
en  Angleterre  avec  deux  enfants  en  lyoS  (Ms.  B.  du  pr.). 

RicHET,  voir  III,  266. 

Robert  (Luys),  de  Paris,  figure  au  rôle  des  enfants  reçus  à 
l'orphelinat  d'Œtenbach  en  lôgS  (Jaccard,  L'Égl.  fr.  de  Zurich, 
p.  112),  Anne,  veuve  d'Isaac  Robert,  de  Paris,  âgée  de  cinquante- 
neuf  ans,  assistée  en  Angleterre,  1705  (Ms.  B.  du  pr.). 

RoBETHON,  voir  Anciens. 

RocHEMONT  (Jacques  de)  et  sa  sœur,  sortis  de  France  et 
réfugiés  à  Genève  avant  la  Révocation.  M""  de  Rochemont  revint 
en  France  en  1681,  fut  mise  aux  Nouvelles-Catholiques  et  abjura, 
après  quoi  elle  demanda  les  biens  de  son  frère  Jacques  (TT  25i). 

Roger,  voir  III,  268. 

Rondeau,  voir  III,  269. 

Rossignol  (Marie  Gros3feux,  veuve),  fugitive,  dont  la  maison 
de  la  rue  Sainte-Foy  et  de  Bourbon  fut  confisquée  (TT  i58). 

Rou,  voir  III,  270. 

Rouillé  (Les  demoiselles),  de  Paris,  fugitives  dont  les  rentes 
furent  confisquées  (TT  i56,  433). 

RouiLLOx,  voir  III,  270. 

Rousseau,  voir  III,  271. 

RoussET  ou  Roussel  (Etienne),  de  Paris,  fondeur  en  cuivre, 
réfugié  à  Neuhaldensleben,  avec  sa  femme  et  deux  enfants 
(Ms.  Dieterici),  reçoit  à  Genève  en  1698  un  viatique  pour  retourner 
en  Holl.  (Ms.  B.  du  prot.). 

Rouveroy  (Claude),  de  Paris,  facturier  en  soie  et  laine,  réfugié 
à  Spandau,  avec  sa  femme  et  un  enfant,  1701  (Ms.  Dieterici). 

RoYE  (Comte  de),  voir  II,  423. 

Rozel  de  Beaumont,  voir  \'illarnoul,  II,  181  et  36o. 

R0ZEM0NT,  voir  Anciens. 

Ruvigny,  voir  II,  419. 


384  Révocation  de  l'Éciit  de  Nantes  à  Pans. 

Sadier  (Anne),  voir  III,  278. 

Saint-Amand,  voir  IVIigeon,  II,  SSg. 

Saint-Brice  (Anne  Collin,  veuve  de  David  de),  demeurant 
cour  du  Maure,  fugitive  au  commencement  de  1687  (Fr.  7o5i  f°  3i3). 

Saint-Contest  (M"''  de).  Claude  informait  son  fils  le  2  mai  1684 
que  M"°  de  Saint-Contest  avait  du  goût  pour  la  théologie,  et  écrivait 
sous  sa  dictée  une  explication  de  l'Épître  aux  Hébreux;  et  nous 
voyons  dans  La  France  protestante  (2*=  édit.,  V,  547)  que  Du  Bosc, 
retiré  à  Rotterdam,  mourut  entouré  de  M""  de  Saint-Contest  et  de 
M""'  du  Tilly.  Il  s'agit  évidemment  d'une  demoiselle  Barberie  de 
Saint-Contest^  peut-être  fille  de  Michel  {Ibid.,  I,  781),  et  sœur  de 
Marie,  qui  avait  épousé  à  Charenton  Gédéon  Ménage,  sieur  de 
Cagny.  Elle  passa  donc  à  l'étranger  après  la  Révocation.  Nous 
ignorons  qui  était  M'"'^  de  Tilly;  mais  il  y  avait  à  Paris  une  famille 
de  ce  nom  :  Jean  des  Mazis,  sieur  de  Tilly,  épousa  Anne  Androuet 
du  Cerceau  qui  mourut  en  1666,  et  dont  la  fille  Madelaine  fut 
mariée  en  1667  à  Jean  Goguée  Chalant  {Reg.  de  Char.). 

Saint-Denis  (Marthe  Guillet,  veuve  de  Samuel  de),  fugitive 
dont  les  rentes  furent  confisquées  (TT  488). 

Saint-Hiérosme  (De),  capitaine  d'infanterie  du  régiment  royal 
du  premier  bataillon,  logé  à  l'hôtel  de  Montperou,  dans  la  rue 
Guénégaud,  absent  en  1686,  sans  qu'on  sache  où  il  est  allé,  soit 
guide,  soit  fugitif  (Fr.  7o58  f"  285). 

Saint-Martin  (De),  voir  II,  872. 

Saint-Maurice  (M""  de),  nouvelle  catholique  du  Dauphiné, 
habitait  Paris,  qu'elle  quitta  au  commencement  d'octobre  1699.  La 
police  la  crut  passée  en  Hollande  (O'  48). 

Salomon  (Esther),  née  à  Paris  en  \53g,  admise  à  la  cène  à  La 
Haye,  après  rétractation  de  son  abjuration  1687  (Ms.  B.  du  pr.). 
Elle  était  fille  du  peintre  Jean-Georges  et  de  Geneviève  Risté; 
elle  avait  pour  parrain  Melchior  Tavernier,  graveur  du  roi,  et  pour 
marraine  Esther  Turpin. 

Sandry  (Abraham),  fugitif  dont  la  rente  fut  confisquée  (TT429). 

Sarrau.  La  famille  parisienne  de  ce  nom  a  fourni  plusieurs 
membres  au  Refuge.  Jean,  né  en  1688,  fils  d'un  conseiller-secrétaire 
du  roi  et  d'Elisabeth  Bazin,  s'établit  à  La  Rochelle  et  quitta  la 


Parisiens  émigrés.  385 

France  à  la  Révocation,  avec  son  fils  Abraham,  auquel  on  confisqua 
425  livres  de  rente.  Les  enfants  d'Isaac,  ministre  de  Bordeaux  dont 
l'apostasie  ne  fut  que  passagère,  et  sa  seconde  femme,  fille  du 
banquier  Rondeau,  passèrent  aussi  à  l'étranger  {Fr.  pr.). 

Sasserie,  voir  III,  278. 

Saumer  (Nicolas),  de  Paris,  sculpteur  malade,  assisté  à  Genève 
en  1700  (Ms.  B.  du  prot.). 

Saunière  (René  de),  avocat  de  Paris,  réfugié  en  Angleterre, 
où  il  présentait  au  baptême  en  1686  Jean,  fils  de  Jacob  de  Rouf- 
fignac,  ministre  (Agnew,  in-f°,  II,  109). 

Schomberg,  voir  II,  416. 

Segray,  voir  II,  532. 

Sehut,  voir  III,  279. 

Seigneuret  ou  Seignoret.  Un  réfugié  de  ce  nom  figure  en 
Angleterre  avec  sa  femme  Elisabeth  dès  i683;  il  était  sans  doute 
le  même  personnage  qu'Etienne,  naturalisé  anglais  en  1686.  Louis 
reçut  aussi  la  naturalisation  anglaise  en  1690  et  Jacques,  en  1691. 
Nous  ne  savons  rien  de  plus  d'Etienne  et  de  Louis.  Quant  à  Jacques, 
il  doit  être  le  banquier  de  la  rue  de  la  Chanverrerie,  fils  de  Jean- 
Jacques,  banquier  lyonnais.  Mandé  chez  Seignelay  comme  négo- 
ciant de  la  première  catégorie,  il  y  signa  le  14  décembre  i685.  Il 
avait  épousé  en  1676  Marie-Anne  Doublet,  qui  lui  donna  André 
(i683)  et  Olympe  (1684)  d'après  les  extraits  des  registres  de  Cha- 
renton.  Mais  ces  extraits  sont  incomplets;  car  M'"'=  Seignoret  abjura 
le  II  janvier  1686  avec  quatre  enfants. 

Seignouer  (Jean-Jacques),  du  Vivarais,  et  Elisabeth  Loret,  du 
lieu  de  Mambrie  (Meaux  en  Brie?)  près  Paris,  publications  de  bans 
à  Londres  le  6  juin  1708  {Proceedings,  juillet  1890). 

Sène  (De),  de  Paris,  fugitif  auquel  on  confisque  une  rente  de 
cinquante  livres  (TT  483). 

Sénegat,  voir  III,  280. 

Senesse,  arquebusier  de  la  rue  de  Seine  et  lecteur  à  la  chapelle 
de  l'ambassade  de  Hollande,  passé  en  Hollande  avec  sa  femme  et 
une  fille,  avant  le  8  février  1687  (Fr.  7o5i  f°  12). 

Serières  (De).  Cette  famille  originaire  de  Mazaribal,  établie  à 
Paris,  se  composait  du  père,  de  la  mère  et  de  trois  enfants.  En 

m  s5 


386  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

i685,  le  fils  cadet,  Annibal,  s'enfuit  en  Hollande  avec  le  proposant 
Faugeron,  de  Clairac,  son  précepteur  (B.,  Fr.pr.,^!,  368).  —  Renée 
Serrière  enfermée  chez  les  Bernardines  de  Péronne  en  1687  et 
expulsée  du  royaume  en  1688  (TT  235),  était-elle  sa  sœur? 

Seudre,  voir  Foissin. 

SiLVESTRE  (Pierre),  de  Bordeaux,  envoyé  à  Paris  pour  y  suivre 
la  clinique  des  hôpitaux  au  moment  de  la  Révocation,  s'enfuit  à 
Amsterdam  et  devint  médecin  du  prince  d'Orange.  Il  suivit  Schom- 
berg  en  Irlande  (Agnew,  in-f",  II,  367). 

SiMARD  (Jean),  fugitif  dont  les  biens  furent  saisis  (TT  i58). 

Simon  (Nicolas),  de  Paris,  âgé  de  vingt-six  ans,  menuisier, 
réfugié  à  Bayersdorff,  en  1686  (Schanz,  Ztir  Geschichtc  der  Coloni- 
sation, 1884,  p.  16). 

SiRASSE  (Françoise),  de  Paris,  veuve  de  Guillaume  La  Baume, 
épouse  à  Dublin  en  1694  Jacques  Ouevermont  de  La  Hauteville, 
officier  né  à  Dieppe  (Agnew). 

Sire  (Louis),  de  Paris,  impotent  âgé  de  vingt-deux  ans,  assisté 
en  Angleterre,  1705  (Ms.  B.  du  pr.). 

Sommelier  (Catherine),  de  Paris,  âgée  de  soixante  ans  et  veuve 
d'un  orfèvre,  assistée  en  Angleterre,  1705  (Agnew). 

Sonne  (Nicolas),  de  Paris,  prosélyte,  reçu  membre  de  l'Eglise 
de  la  Savoye  à  Londres,  le  8  août  1686. 

Sonnet  (Camille),  de  Paris,  veuve  âgée  de  quarante  ans,  et 
Judith  Piertet,  sa  mère,  assistés  en  Angleterre,  1705.  Marie  Sonnet, 
âgée  de  soixante-deux  ans,  assistée  en  1708  (Ms.  B.  du  pr.). 

SoRET,  voir  III,  282. 

SouAN  (Marie  de),  de  Paris,  prosélyte,  femme  de  Jean  Wulson, 
orfèvre,  reçue  membre  de  l'Eglise  de  la  Savoye  à  Londres,  le 
17  mai  1693. 

SobLARu  et  S0UIL1.ARI),  voir  III,  283. 

Stampi.e,  voir  Girardot,  Anciens. 

Stomac  (Sébastien),  orfèvre  de  Paris,  âgé  de  soixante  ans,  et 
sa  femme,  assistés  en  Angleterre,  1705  (Ms.  B.  du  pr.). 


Paris ieiis  cinigrcs.  387 

SuREL  iCharloïte),  fille  de  Samuel,   peintre,   Grande-rue   du 
faubourg  Saint- Antoine,  fugitive  au  début  de  1687  (Fr.  7061  f"  2i5). 

SusANNET  DE  La  Foreï,  voir  Peray,  II,  849. 


Tabariet  (Jacques),  sculpteur  parisien,  dont  la  veuve,  Cathe- 
rine Godeau,  âgée  de  soixante-quatre  ans,  était  assistée  en  Angle- 
terre en  1705  (Ms.  B.  du  pr.). 

Tallemant,  voir  III,  285. 

Tardif-de-Frémicourt  (Jacques),  fait  rétractation  à  La  Haye 
en  1686  [Fr.  pr.). 

Tarian  (Jean),  natif  du  canton  de  Berne,  et  sa  femme  Marie 
Pavret,  de  Paris,  reçus  à  la  paix  de  l'Eglise  à  Londres  le  i5  mars 
1698  [Proccediiigs,  juillet  1890). 

Tassin,  voir  Anciens. 

Tarente  (princesse  de),  voir  II,  422. 

Taupain  (Jean),  de  Paris,  admis  à  la  cène  à  La  Haye  en  1689 
(Ms.  B.  du  pr.). 

Tavernier,  voir  Chastelain,  III,  58. 

Tessereau  (Abraham),  contraint  par  un  arrêt  du  Conseil  de 
vendre  sa  charge  de  secrétaire  du  roi,  se  réfugia  en  Angleterre  dès 
i683  et  y  fut  naturalisé  le  21  janvier  i685.  C'était  l'un  des  meilleurs 
amis  de  Claude. 

Tessier  (Jean-Pierre),  de  Paris,  bourgeois  de  Vevey,  1725 
(Ms.  Vaud). 

Testard,  voir  III,  287. 

Thérond  (Paui\  fugitif  dont  les  rentes  furent  saisies  (TT  i56, 
429,  433). 

Thirault  (Pierre  et  Renéei,  fugitifs  dont  une  petite  rente  fut 
confisquée  (TT  433). 

Thomasset  (Samuel),  apothicaire  de  la  rue  de  Seine,  dont  la 
fille  Marie  épousa  en  1668  Jean-Pierre  Bouilly,  sieur  de  Beauregard, 
et  en  i683  Abraham  Gilbert,  ministre  de  Charenton,  était  originaire 
de  Genève  et  habitait  Paris  depuis  cinquante  ans  lorsque  éclata  la 


388  Révocation  de  l'Eiiit  de  Naides  à  Paris. 

Révocation.  Il  s'empressa  de  retourner  dans  sa  ville  natale  avec  sa 
seconde  femme,  nommée  Tourtiou.  Une  maison  considérable, 
estimée  i5,ooo  livres,  qu'il  possédait  dans  la  rue  des  Vieilles- 
Tuileries  (auj.  rue  du  Cherche-Midi),  fut  confisquée  et  donnée  le 
i3  mars  1688  à  la  dame  de  Combé,  Marie  Six,  veuve  d'Adrien  de 
Combé,  hollandais  de  naissance  converti  (O  42),  laquelle  ayant  sincère- 
ment abjuré,  y  établit  le  couvent  du  Bon-Pasteur,  destiné  à  recevoir 
les  Repenties.  Dès  le  lo  juin,  l'archevêque  de  Paris  autorisa  la 
célébration  de  la  messe  dans  cette  maison.  Des  lettres-patentes 
portant  confirmation  de  cet  établissement  furent  données  en  1698. 
Le  couvent  exista  jusqu'en  1790  ;  il  fut  ensuite  occupé  par  l'in- 
tendance militaire.  C'est  sur  son  emplacement  qu'a  été  élevée  en 
i85i  la  prison  militaire  (O'  82,  O'  42  f°  i58  et  Fr.  7o5i  i"  Si. 

«  Thort,  marchand  d'eau-de-vie  en  magasin,  de  la  R.  P.  R., 
qui  demeurait  proche  la  Grève  et  qui  s'est  retiré  en  Hollande  au 
mois  de  janvier  dernier,  écrivait  Delamare  le  29  avril  1686,  avait 
laissé  plusieurs  effets  à  recevoir  entre  les  mains  de  Crommelin, 
banquier,  aussi  de  la  R.  P.  R.  Crommelin  a  fait  abjuration  et  a  fait 
les  recouvrements  de  son  ami,  et  à  présent  l'on  dit  qu'il  se  dispose 
à  partir  dans  deux  ou  trois  jours  et  de  se  retirer  aussi  en  Hollande, 
et  qu'il  a  envoyé  sa  fille  devant  qui  l'attend  à  Saint-Quentin  ».  En 
résumé  Thort  seul  émigra  (Arch.  Bast.,  VIII,  3661 . 

TiBERT  (Christophle),  de  Paris,  peintre  assisté  à  Genève  en 
1701  et  1702  (Ms.  B.  du  prot.). 

TiERSEMY  (Henri),  banquier  rue  Michel-Le-Comte,  natif  de  La 
Rochelle,  et  sa  femme  N.  Bariot,  fugitifs  au  début  de  1687  (Vr.  7o5i 
f°  3l2). 

TiPHAiNE^  voir  Gervaise,  anciens. 

TisDEL  (Marie),  de  Paris,  âgée  de  cinquante-deux  ans,  femme 
d'un  médecin  anglais,  délaissée  de  son  mari,  assistée  à  Londres  en 
1705  (Ms.  B.  du  pr.). 

Tonnelier  (Jean),  fugitif  dont  les  biens  furent  confisqués 
(TT  i58). 

Torse,  cabaretier  près  des  Théatins,  sans  doute  expulsé  de 
France  en  1688  (voir  III,  291.).  De  Tor,se,  réfugié  en  Hollande 
(voir  II,  464). 

TouiJEU  iPaul  de),  avocat  de  la  rue  Galande  et  fils  de  Pierre, 
médecin  du  duc  d'Orléans,  épousa  en  1662  Susanne,  fille  de  Samuel 


Parisiens  rmigrés.  889 

Beauchamp,  avocat  au  Parlement,  laquelle  lui  donna  deux  fils, 
Pierre  et  Paul.  »  Tout  nous  porte  à  croire,  dit  La  France  pro- 
testante, qu'il  feignit  d'abjurer  à  la  Révocation  ».  Son  fils  aîné, 
Pierre,  mis  au  collège  d'Harcourt,  s'en  évada  en  1688,  se  réfugia  à 
Rotterdam,  et  devint  professeur  de  droit  à  Groningue. 

TouTiN,  voir  III,  294. 

Tribou  (Jacques),  de  Paris,  qui  vient  de  faire  acte  de  repen- 
tance,  reçoit  à  Genève  en  1698  un  viatique  pour  rejoindre  son  frère 
à  Erlang  (Ms.  B.  du  prot.). 

Tringuelart  (Jacques),  cabaretier  de  la  Grande  rue  du  fau- 
bourg Saint-Antoine,  fugitif  au  début  de   1687  (Fr.   yoSi   f"   2i5). 

Trinquant.  Il  y  avait  à  Paris  deux  familles  de  ce  nom:  celle  du 
perruquier,  dont  le  neveu,  François  Bordeaux,  abjura  le  19  janvier 
1686,  et  la  femme  le  21;  et  celle  de  Nicolas,  ancien  avocat  et  riche 
banquier,  à  qui  sa  femme  Anne-Berthe  donna  un  fils  en  i685.  Il 
avait  signé  la  profession  de  foi  dès  le  18  novembre  de  la  même 
année,  et  consentit  à  se  rendre  chez  Seignelay  le  14  décembre 
pour  entraîner  ses  coreligionnaires.  Il  n'en  rendit  pas  moins  service 
aux  fugitifs  en  envoyant  leur  argent  à  l'étranger.  Les  deux  Pierre 
Trinquant  naturalisés  anglais  le  20  mars  1686  et  le  i5  avril  1687, 
appartenaient  sans  doute  à  l'une  ou  à  l'autre  de  ces  familles,  de 
même  qu'un  troisième  Pierre  Trinquant,  reçu  à  la  paix  de  l'Église 
à  Londres,  le  27  septembre  1698  {Proceedings,  juillet  1890). 

Trouillon,  voir  111,  294. 

Troyes  (Daniel  de),  aubergiste  et  loueur  de  carrosses  rue 
Saint-Martin,  fugitif  au  commencement  de  1687  (Fr.  7o5i  f°  3i3). 
Louise,  de  Paris,  couturière,  réfugiée  à  Wesel,  1 700  (Ms.  Dieterici). 

TuRBY  (Toussaint),  de  Paris,  imprimeur  sans  ouvrage,  reçoit 
un  viatique  à  Genève  en  1699  (Ms.  B.  de  prot.K 


Urse  (Elisabeth),  de  Paris,  reçut  de  Bonrepos  à  La  Haye,  en 
1698,  6  livres  pour  rentrer  en  France  (Aff.  étr.,  HoU.,  177). 


Vachery,  voir  Massonneau. 
Vaillant,  voir  III,  296. 


Sqo  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Vali.eton  (Paul),  de  Paris,  tondeur  de  drap,  sa  femme  et  quatre 
enfants,  réfugiés  en  Brandebourg,  1698,  i7oo(Ms.  Dieterici). 

Valu  (Elisabeth),  de  Paris,  assistée  à  Genève  en  1696  et  1699 
(Ms.  B.  du  prot.). 

Vandhoors  (M™"),  du  quartier  de  la  Mortellerie,  fugitive  avec 
cinq  petits  enfants  et  un  laquais,  au  commencement  de  1687  (Fr. 
7o5i  f  317). 

Varennes  (De),  voir  II,  145. 

Vaussy  (Barbe),  de  Paris,  âgée  de  soixante- dix  ans,  assistée 

à  Londres,  1705  (Ms.  B.  du  pr.). 

Vautio,  voir  III,  298. 

Verdy  (Nicolas),  de  Paris,  reçoit  à  Genève  en  i683  un  viatique 
pour  aller  en  Hollande  (Ms.  B.  du  prot.). 

Vergny  (Jeanne  de),  de  Paris,  paralytique  âgée  de  soixante-dix 
ans,  assistée  en  Angleterre,  1705  (Ms.  B.  du  pr.). 

Vernezobre  (Matthieu  et  Jean),  frères,  marchands  de  l'impasse 
des  Bourdonnais.  L'un  des  deux  signa,  comme  négociant  de  la 
quatrième  catégorie,  chez  Seignelay  le  14  décembre  i685.  Suivant 
Haag,  qui  n'en  fournit  pas  la  preuve,  ce  fut  Matthieu,  l'aîné.  Celui-ci 
se  réfugia  en  Brandebourg,  où  il  fonda  une  manufacture  de  rubans, 
et  Jean,  sans  doute  en  Angleterre.  «Nous  avons  heu  de  croire,  dit 
La  France  protestante,  que  c'est  de  lui  que  descendaient  Charles- 
Abraham  Vernezobre  étabh  à  la  Guyane  hollandaise,  et  Jean- 
Daniel  Vernezobre  directeur  de  l'hôpital  français  à  Londres  en 
1777». 

Verre  (Pierre  de),  de  Paris,  âgé  de  soixante-douze  ans,  assisté 
en  Angleterre,  1705  (Ms.  B.  du  pr.). 

Vezin  (Marie  Duc,  femme  de),  sortie  du  royaume.  En  1688,  son 
fils,  avocat  au  Parlement  de  Paris,  demandait  pour  lui  et  ses  huit 
frères  et  sœurs  le  don  des  biens  de  la  fugitive,  en  ajoutant  que  par 
sa  conversion  il  avait  contribué  à  ramener  à  l'Eglise  catholique 
plusieurs  de  ses  parents.  La  demande  fut  accordée  (TT  25r). 

VicQUEs  (De),  voir  III,  3oo. 

Vieilmaisons  (Marie  de),  sans  doute  femme  de  Jean-Jacques  de 
Vieilmaisons,  sieur  de  Saponay,  fugitive  en  1700.  Au  commence- 


Parisiens  ciiiigrcs.  Sgi 

ment  de  l'année  suivante,  le  sieur  de  Fresna}',  ci-devant  capitaine 
des  gardes  de  Schomberg,  était  soupçonné  d'avoir  favorisé  son 
évasion  et  la  vente  de  ses  effets  (O  248  et  TT  89  et  i58). 

ViLLAiNES  (De)  voir  Chapelles  d'ambassade,  II,  546. 

ViLLARNOUL,  voir  prisoHS,  II,  356. 

Ville  (Marguerite),  de  Paris,  veuve  âgée  de  soixante-six  ans, 
assistée  en  Angleterre,  lyoS  (Ms.  B.  du  pr.). 

ViLLEDiEU  (Louis),  de  Paris,  cuisinier  en  condition,  reçoit  un 
viatique  à  Genève  en  1698  et  se  réfugie  la  même  année  à  Berlin 
(Ms.  Dieterici). 

ViLLERETS  (M""*  de),  voir  Caron,  II,  298  et  468. 

Vincent  (Marie),  voir  III,  804. 

ViVANS  (Joseph-Geoffroy),  comte  de  Panjas,  voir  II,  845. 

Vivier  (Jeanne),  de  Paris,  âgée  de  quarante  ans,  assistée  en 
Angleterre,  lyoS  (Ms.  B.  du  pr.)- 


APPENDICES 


APPENDICE  I 


LISTE  DES   PROTESTANTS 

EMPLOYÉS  DANS  LES  FINANCES 


Nous  les  partageons  en  deux  catégories  correspondant  à  deux 
périodes  d'inégale  longueur:  celle  de  Sull}',  de  Louis  XIII  et  de 
Mazarin  (iSgô— i65o),  et  celle  d'Herwarth  et  de  Colbert  (i65o — 
1680). 

Première  période. 

Alliés  (Jean  d'),  receveur  des  tailles  des  guerres  en  1629.  Les 
D'Alliés  étaient  si  naturellement  financiers  que  l'un  d'eux,  qu'on 
appela  le  P.  de  La  Tour  après  son  abjuration,  devint  le  second  de 
Pellisson  dans  la  gérance  de  la  caisse  des  conversions. 

Arnauld  (les  quatre  frères).  Isaac,  intendant  des  finances  mort 
en  1608.  David,  contrôleur-général  des  restes.  Claude^  conseiller- 
secrétaire  du  roi  et  des  finances,  trésorier  général  de  France  en  la 
généralité  de  Paris,  sur  la  tombe  duquel  on  éleva  un  tombeau  en 
marbre  noir  dans  le  premier  cimetière  Saint-Père  (i6o3).  Louis, 
sieur  de  Pontchevron,  conseiller-secrétaire  du  roi  et  contrôleur  des 
restes,  mort  en  1645. 

Arnaut  de  Bordenave,  conseiller  du  roi  et  maître  des  comptes 
de  la  chambre  de  Navarre,  mort  en  i6!J8. 

Bazin  (Théodore),  sieur  de  Beaulieu,  conseiller-secrétaire  des 
finances  et  trésorier-provincial  des  guerres  au  pays  Messin  en  1626. 
Jean,  sieur  de  Limeville,  ancien  de  Charenton,  conseiller-secrétaire 
du  roi  et  contrôleur-général  de  la  cavalerie  légère,  mort  en  1644, 


Sgô  Révocation  de  l' Edit  de  Nantes  à  Paris. 

dont  le  fils,  Jean,  seigneur  de  Fives  et  de  Limeville,  et  contrôleur- 
général  de  la  cavalerie  légère,  s'enfuit  à  l'étranger  lors  de  la 
Révocation. 

Bellette  (Jean),  contrôleur-provincial  des  guerres  en  Bresse, 
1610,  i636. 

Bernard  (Louis),  trésorier-provincial  des  régiments  en  Lan- 
guedoc 1642. 

Bigot  (Nicolas),  sieur  des  Marais  et  de  La  Honville,  intendant 
et  contrôleur-général  des  gabelles  de  France,  conseiller-secrétaire 
des  finances  1598,  et  conseiller  d'Etat.  Son  fils  Nicolas  lui  succéda 
aux  gabelles,  et  devint  conseiller-secrétaire  du  roi  en  1608.  Jacques, 
sieur  de  La  Rainville,  d'abord  contrôleur-général  de  l'infanterie 
française  et  de  l'extraordinaire  des  guerres,  puis  intendant  des 
finances  de  l'armée  en  i635,  et  conseiller  d'Etat. 

Biseul  (Simon),  général  des  monnaies  1609,  1617. 

Bothereau  (Daniel),  sieur  de  Lormois,  trésorier  de  l'extraordi- 
naire des  guerres  en  Bretagne  1642. 

Carton  (Florent),  receveur-général  des  greniers  à  sel  de  Saint- 
Quentin,  mort  en  i653  '. 

Causse  (Job),  conseiller  des  finances  en  1682. 

Choisy  (Jean  de),  contrôleur-général  des  traites  foraines  en 
Normandie  1682. 

Coustart  (René),  contrôleur  des  guerres  du  Lyonnais  en  1641. 

Du  Candal  (Isaac),  sieur  de  Fontenailles,  conseiller-secrétaire 
du  roi,  commissaire  ordinaire  des  guerres  en  Guyenne,  commis  à  la 
recette  des  deniers  que  Sa  Majesté  accordait  aux  Églises  réformées, 
i6o3,  mort  conseiller  au  Parlement  en  i635.  Isaac,  conseiller  et 
secrétaire  des  finances  en  1647. 

Du  JoN  (Jean),  trésorier-général  de  la  cavalerie  légère  1621, 
1641. 

DuPRÉ  (Abraham),  commissaire-général  des  fontes  de  l'artillerie 
de  France  et  conseiller-général  des  poinçons  et  effigies  des 
monnaies,  mort  en  1647  âgé  de  48  ans. 

>  I.a  seconde  édition  de  la  France  prot.  dit  à  tort:  i652. 


Ltslc  des  protestants,  employés  dans  les  finances.  897 

Du  Temps  (Daniel),  trésorier  du  régiment  des  gardes  1602. 
Jean,  conseiller  du  roi  et  contrôleur  provincial  des  guerres  i63i. 

Du  Vidal  (Jacques),  contrôleur -général  des  gabelles  du 
Languedoc  en  1627,  mort  en  1644. 

Fauvel  (François),  sieur  de  Rocherave,  contrôleur-ordinaire 
des  guerres  en  Limousin,  1644. 

Galland  (Auguste),  conseiller  du  roi,  receveur  des  tailles  à 
Tours  en  i632,  commissaire  royal  auprès  de  plusieurs  synodes,  et 
historien,  mort  en  1641. 

Garrault  (François),  sieur  de  Bourneville,  receveur-général 
des  finances  à  Orléans  en  i588. 

GoRRis  (Jacques  de\  procureur-général  en  la  cour  des  monnaies, 
mort  en  1647,  âgé  de  62  ans. 

Guidon  (Isaac),  conseiller  du  roi  1610,  conseiller  des  finances 
1614,  mort  avant  1644. 

Hérouard  (Claude),  trésorier  de  France,  mort  en  i6t6.  Jean, 
sieur  de  Raincy,  trésorier  de  la  maison  du  roi  1614,  trésorier- 
général  des  finances  i6i5,  mort  en  i638. 

Laire  (Jean  de),  général  en  la  cour  des  monnaies  1604. 

Launay  (Daniel  de),  sieur  de  la  Ravinière,  trésorier-général  de 
France  à  Tours  en  1609,  qui  mourut  jeune  vers  1616,  après  avoir 
épousé  Marguerite  Phelippeaux,  sœur  du  secrétaire  d'État.  Pierre, 
sieur  de  La  Mothe  et  de  Vauferlan',  frère  de  Daniel,  contrôleur- 
ordinaire  des  guerres  en  1601,  puis  commentateur  des  saintes 
Ecritures.  Michel,  sieur  de  Filaines,  commissaire-ordinaire  des 
guerres  en  1607. 

Le  Coq  (François),  sieur  des  Moulins,  contrôleur-général  de 
l'extraordinaire  des  guerres  en  1629,  mort  en  1672. 

Léger  (Samuel),  conseiller  des  finances  en  1648. 

Le  Maçon  (Louis),  sieur  de  La  Fontaine  et  d'Ancerville, 
conseiller  du  roi  et  trésorier  de  la  gendarmerie  écossaise,  mort 
avant  1654. 

'  Voir  notre  ait.  de  VEncydop.  des  sciences  rcli{;ieiiscs. 


398  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Le  Noble  (Jean),  sieur  de  Jouy,  conseiller  en  la  cour  des 
monnaies,  mort  en  lôSy.  Jean,  général  en  la  cour  des  monnaies, 
1647. 

Lhoste  (Hilaire),  sieur  de  Montfermeil,  conseiller  du  roi  et 
contrôleur-général  des  finances  en  1604. 

Mandat  (Jean),  trésorier-général  de  France  dans  la  généralité 
du  Berry,  mort  en  iSya.  Son  fils  Jean  lui  succéda.  Son  petit-fils, 
médecin  ordinaire  du  roi,  épousa  en  1624  Marie  Muisson,  qui  lui 
donna  Galiot,  commissaire-ordinaire  des  guerres,  lequel  épousa, 
en  1646,  Marie  Fauvel. 

Marbault  (Philippe),  trésorier-principal  de  l'extraordinaire  des 
guerres  en  1640.  Son  frère  Jean-Baptiste  (comme  lui  fils  de  Pierre, 
ancien  de  Charenton,  secrétaire  du  roi  et  de  Du  Plessis-Mornay), 
trésorier-provincial  de  l'extraordinaire  des  guerres  en  Champagne^ 
lorsqu'il  épousa  en  1642  Françoise  Bothereau  de  Lormois. 

Masclari  (Gaspard),  conseiller  et  secrétaire  des  finances  1619, 
mort  en  lôSg. 

Maupeou  (Gilles  de),  sieur  d'Ablèges  et  de  Villeneuve,  conseiller 
d'Etat,  intendant  et  contrôleur-général  des  finances  1604,  1634. 

Menant  (Guillaume),  conseiller  du  roi  et  des  finances,  mort  en 
i653  âgé  de  80  ans. 

Menours  (Jacques  de),  sieur  de  La  Vallée,  contrôleur-ordinaire 
des  guerres  en  1626;  plus  tard  intendant  des  jardins  et  maisons  du 
roi,  mort  en  1687. 

Monceau  (Louis  de),  sieur  de  Bourneville,  secrétaire  en  la 
chambre  du  roi  1614,  conseiller-secrétaire  du  roi  et  receveur  des 
traites  foraines  en  Champagne  i63i,  mort  en  1645  âgé  de  76  ans. 
Ses  deux  fils  Jacques  (sieur  de  Lestang)  et  Isaac  furent,  le  premier, 
receveur  des  traites  foraines  en  Champagne,  et  le  second,  conseiller- 
secrétaire  du  roi  et  des  finances. 

Muisson  (Henri),  sieur  de  Toillon,  conseiller-secrétaire  du  roi 
et  des  finances,  mort  en  1666  âgé  de  77  ans. 

Netz  (Philippe  de),  auditeur  en  la  chambre  des  comptes 
en  1639. 


Liste  des  protestants,  employés  dans  les  finances.  899 

Pallot  (Jean),  conseiller  du  roi  et  des  finances,  mort  en  i635, 
fut  trésorier  des  deniers  roj^aux  pour  les  Eglises,  et  embrouilla  si 
bien  sa  comptabilité  qu'il  fallut  le  remplacer  par  Du  Candal  en  i6o3. 

Phelippeaux  (Daniel),  trésorier  de  France,  lorsqu'il  épousa  en 
1604  Madelaine  Du  Candal. 

PujoL  (Samuel),  trésorier  du  roi  au  comté  de  Castres  en  i65i. 

Rambouillet  (Nicolas),  sieur  du  Plessis,  conseiller  du  roi  et 
secrétaire  de  la  chambre  des  finances,  mort  en  1664  âgé  de 
88  ans. 

Regoumier  (Isaac),  général  en  la  cour  des  monnaies  1621,  1624, 
mort  avant  i658. 

Sarrau  (Jean\  conseiller  et  secrétaire  des  finances  en  164 1. 

TuRQUANT,  général  des  monnaies  avant  iSgS. 

Vallée  (François),  sieur  de  Chenailles,  conseiller  du  roi,  pré- 
sident et  trésorier-général  en  la  généralité  de  Paris  1626,  mort  en 
1647.  Hector,  sieur  de  Mérouville,  contrôleur-général  de  l'extraor- 
dinaire des  guerres  en  1645. 


Seconde  période. 

Amproux  (Jacques),  sieur  de  Lorme,  conseiller  du  roi  et  des 
finances,  intendant  des  finances  en  1660,  mort  en  1679  âgé  de 
71  ans. 

Baudouin  (Jean),  sieur  de  Champrosay  en  Brie,  contrôleur- 
général  des  restes  du  conseil  en  i656. 

Bernard  (Samuel),  célèbre  financier,  qui  posséda  plus  de  trente 
millions  et  vint  plus  d'une  fois  au  secours  de  la  monarchie  aux  abois 
sous  Louis  XIV  et  Louis  XV;  il  abjura  lors  de  la  Révocation  et 
n'en  continua  pas  moins  de  rendre  des  services  à  ses  anciens  core- 
ligionnaires, mort  en  1739. 

Bigot  (Jacques  II),  sieur  de  La  Rainville,  contrôleur-général  de 
l'infanterie  française  et  de  l'extraordinaire  des  guerres,  abjura  en 
1684,  dit  une  lettre  de  Claude.  Pierre,  sieur  de  La  Touane,  conseiller 
du  roi  et  contrôleur  au  régiment  des  gardes  suisses  en  1664. 


4ÔO  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

BiGUEREAU  (Gabriel),  receveur-général  des  saisies  à  Poitiers 
en  1657. 

Carton  (Daniel),  sieur  de  La  Boulaye,  receveur  des  gabelles 
à  Saint-Quentin  i652,  léS-j. 

Catelan  (Pierre),  qualifié  conseiller  du  roi  et  des  finances 
en  1681. 

CoMBEL  (Pierre),  conseiller-secrétaire  du  roi  et  des  finances 
1674,  1676,  mort  en  1679  âgé  de  72  ans. 

DouDART  (Paul),  sieur  de  L'IsIe,  receveur  des  tailles  en  l'élec- 
tion de  Paris  1669. 

Du  Bousquet  (Jean),  trésorier  de  l'extraordinaire  des  guerres 
en  Normandie  i653. 

Duplex  (Charles),  contrôleur-ordinaire  des  guerres,  1649. 
Abraham,  sieur  du  Fay,  receveur  des  aides  à  Vitry-le-François, 
1668. 

Du  Temps  (Louis),  trésorier  de  l'extraordinaire  des  guerres  à 
Metz  1657. 

Du  Vidal  (Jacques  fils),  contrôleur-général  des  gabelles  en 
Languedoc  1668,  épousa  en  1676  Marie  Rondeau  à  Charenton. 

Herwarth  du  Fort,  fils  de  Barthélémy,  sous-contrôleur  des 
finances,  secourut  avec  Monginot  de  La  Salle  les  employés  des 
finances  destitués  en  1680. 

Justel  (Henri),  conseiller  du  roi  et  des  finances  lorsque  âgé  de 
56  ans,  il  épousa  en  1676  Charlotte  de  Lorme. 

Lajard  (Antoine  de),  contrôleur-général  des  termes  lorsqu'il 
épousa  en  1670  Madelaine  Gohard,  en  1672  il  est  qualifié  général 
des  vivres  et  armées  du  roi. 

Le  Macon  (Jacques),  sieur  de  La  Fontaine,  conseiller  du  roi, 
intendant  et  contrôleur-général  des  gabelles  1664,  1674. 

Menours  (Jacques  de,  fils)  mort  en  i665,  contrôleur  des  guerres 
comme  son  père. 

Monginot  (Etienne),  sieur  de  La  Salle,  fermier-général,  abjura 
lors  de  la  Révocation,  et  s'enfuit  à  l'étranger. 


Liste  des  protestants,  employés  dans  les  finances.  401 

MoNTEiL  (Jacques  de),  conseiller  du  roi  et  des  finances,  nommé 
trésorier  de  France,  dans  la  généralité  de  Paris  en  i658,  expulsé 
de  France  après  la  Révocation. 

Pelissari  (Georges),  sieur  de  La  Bourdaisière,  trésorier- 
général  de  la  marine,  mort  en  1676.  En  i653,  dit  M.  Depping', 
Fouquet,  en  lutte  avec  Herwarth  et  Colbert,  fut  averti  de  leurs 
allées  et  venues  et  conférences  secrètes,  par  Pellisari,  leur  affidé. 

Pellisson,  conseiller  du  roi  et  maître  des  comptes  à  Mont- 
pellier. 

Rambouillet  (Paul),  sieur  du  Plessis,  secrétaire  du  roi  et  des 
finances  en  lôSy,  comme  son  père,  meurt  en  1667.  Antoine,  sieur 
de  La  Sablière,  conseiller  du  roi  et  des  finances  mort  en  1679  âgé 
de  55  ans.  Charles,  sieur  de  Pierreblanche,  conseiller-secrétaire  du 
roi  et  des  finances  en  1673. 

Thouars  (Jean-Antoine  de),  sieur  de  La  Vérune,  qualifié  en 
1681  conseiller  en  la  cour  des  comptes  de  Montpellier. 

Mentionnons  encore  les  cinq  personnages  suivants: 

AuGiER  (Samuel),  trésorier  de  la  chancellerie  du  duc  d'Orléans, 
père  du  pasteur  de  ce  nom,  et  mort  avant  1678. 

DoMANCHiN  (Salomon),  secrétaire  des  finances  du  duc  d'Orléans 
en  1680. 

Imbert  (Jacques),  qualifié  ancien  secrétaire  des  finances  du  duc 
d'Orléans  en  1674,  mort  avant  i683. 

Leblanc  (Pierre),  secrétaire  des  finances  de  S.  A.  R.,  mort 
avant  i655. 

Le  Monnier  (Isaac),  secrétaire  des  finances  du  duc  d'Orléans 
en  1671. 

Rouen  (Josias  de),  secrétaire  des  finances  du  duc  d'Orléans, 
1649,  i655. 

'  Revue  historiq.  X,  SîS. 


m 


APPENDICE  11 


FORMULES  D'ABJURATION 


Je   crois  de  ferme   foi,  et  confesse  tous  et  un  chacun  les  articles 

contenus  au  Sjmibole  de  la  foi,  duquel  use  la  sainte  Église  romaine,  savoir  est: 

Je  crois  en  Dieu  le  Père  tout-puissant,  créateur  du  ciel  et  de  la  terre,  et 
de  toutes  les  choses  visibles  et  invisibles,  et  en  un  souverain  Seigneur  Jésus- 
Christ,  fils  unique  de  Dieu,  engendré  du  Père  avant  tous  les  siècles,  Dieu  de 
Dieu,  Lumière  de  Lumière,  Vrai  Dieu  de  Vrai  Dieu,  engendré,  non  pas  créé, 
consubstantiel  au  Père,  par  lequel  toutes  choses  ont  été  créées,  lequel  pour 
tous  les  hommes  et  pour  notre  salut  est  descendu  des  deux,  et  a  été  incarné 
du  Saint-Esprit,  né  de  la  Vierge  Marie,  fait  homme  et  crucifié  pour  nous  sous 
Ponce  Pilate,  a  enduré  mort  et  passion,  et  a  été  enseveli  et  est  ressuscité  le 
troisième  jour,  selon  les  Écritures,  et  est  monté  au  ciel,  et  est  assis  à  la  dextre 
du  Père,  et  viendra  de  rechef  avec|  gloire  juger  les  vivants  et  les  morts,  du 
royaume  duquel  il  n'y  aura  point  de  fin.  Je  crois  au  Saint-Esprit,  souverain 
Seigneur,  vivifiant  tout,  qui  procède  du  Père  et  du  Fils,  et  qui  avec  le  Père  et 
le  Fils  est  adoré  et  glorifié,  qui  a  parlé  par  les  prophètes.  Je  crois  à  une  sainte 
Église  C.  et  A.  Je  confesse  un  seul  baptême  pour  la  rémission  des  péchés,  et 
attends  la  résurrection  des  morts  et  la  vie  du  siècle  à  venir.  Ainsi  soit-il. 

Je  crois  et  embrasse  fermement  les  traditions  des  apôtres  et  de  la  sainte 
Église,  avec  toutes  les  constitutions  et  observations  d'icelle. 

J'admets  et  reçois  la  sainte  Écriture,  selon  et  au  sens  que  cette  mère 
sainte  Église  tient  et  a  tenu,  à  laquelle  appartient  de  juger  de  la  vraie  intelli- 
gence et  interprétation  de  ladite  Écriture;  et  jamais  je  ne  la  prendrai  ni  expo- 
serai que  selon  le  commun  accord  et  consentement  unanime  des  Pères. 

Je  confesse  qu'il  y  a  sept  sacrements  de  la  loi  nouvelle,  vraiment  et 
proprement  ainsi  appelée,  institués  par  N.  Sgr.  J.-Chr.  et  nécessaires,  mais 
non  pas  tous  à  un  chacun,  pour  le  salut  du  genre  humain,  lesquels  sont  le 
Baptême,  la  Confirmation,  la  sainte  Eucharistie,  la  Pénitence,  l'Extrême- 
Onction,  l'Ordre  et  le  Mariage,  et  par  iccux  la  grâce  de  Dieu  nous  est  conférée, 
et  que  d'iceux  le  Baptême,  la  Confirmation  et  l'Ordre,  ne  se  peuvent  réitérer 
sans  sacrilège. 

Je  crois  aussi  et  admets  les  cérémonies  approuvées  par  l'Église  C,  et 
usitées  en  l'administration  solennelle  desdits  sacrements. 

Je  crois  aussi  et  embrasse  tout  ce  qui  a  été  défini  et  détermine  par  le  saint 
concile  de  Trente,  touchant  le  péché  originel  et  la  justification. 


Formules  d'abjuration.  4o3 

Je  reconnais  qu'en  la  sainte  messe  on  offre  à  Dieu  un  vrai,  propre  et  pro- 
pitiatoire sacrifice  pour  les  vivants  et  pour  les  morts,  et  que  le  corps  et  le 
sang,  avec  l'âme  et  la  divinité  de  N.  Sgr.  J.-Chr.,  est  vraiment,  réellement  et 
substantiellement  au  très  saint  sacrement  de  l'Eucharistie,  qu'en  icelui  est 
laite  une  conversion  de  toute  la  substance  du  pain  au  corps,  et  de  toute  la 
substance  du  vin  au  sang,  laquelle  conversion  l'Église  C.  appelle  transsubstan- 
tiation. 

Je  confesse  aussi  que  sous  une  seule  des  deux  espèces,  on  prend  et  reçoit 
J.-Chr.,  tout  et  entier  en  un  vrai  sacrement. 

Je  confesse  qu'il  y  a  un  purgatoire,  où  les  âmes  détenues  peuvent  être 
soulagées  des  suffrages  et  bienfaits  des  fidèles'. 

J'avoue  qu'on  doit  honorer  et  invoquer  les  saints  et  saintes,  bienheureux 
et  régnants  avec  J.-Chr.,  lesquels  prient  et  offrent  à  Dieu  leurs  oraisons  pour 
nous,  et  desquels  on  doit  vénérer  les  saintes  reliques. 

Comme  aussi  que  l'on  doit  avoir  et  retenir  les  images  de  J.-Chr.  et  de  sa 
bienheureuse  mère  perpétuellement  vierge,  et  des  autres  saints  et  saintes  en 
leur  faisant  l'honneur  et  révérence  qui  leur  appartient. 

Je  confesse  que  notre  rédempteur  J.-Chr.  a  laissé  en  son  Église  la  puis- 
sance des  indulgences,  et  que  l'usage  en  est  très  salutaire  au  peuple  chrétien. 

Je  reconnais  la  sainte  Église  C,  A.  et  Rom.,  mère  et  supérieure  de  toutes 
les  Églises. 

Je  promets  et  jure  une  vraie  obéissance  au  pape  et  saint  Père  de  Rome, 
successeur  de  saint  Pierre,  chef  et  prince  des  apôtres,  et  vicaire  de  J.-Chr. 

J'approuve  sans  aucun  doute  et  fais  profession  de  tout  ce  qui  a  été  décidé, 
déterminé  et  déclaré  par  les  saints  canons  et  conciles  généraux,  et  spéciale- 
ment par  le  saint  concile  de  Trente,  et  rejette,  réprouve  et  anathématise  tout 
ce  qui  leur  est  contraire,  et  toutes  hérésies  condamnées,  rejetées  et  anathéma- 
tisées  par  l'Église. 

Je promets,  voue  et  jure  sur  ces  saints  Évangiles,  de  persister  entière- 
ment et  inviolablement  jusques  au  dernier  soupir  de  ma  vie,  moj'ennant  la 
grâce  de  Dieu,  en  cette  foi  cathohque,  hors  laquelle  il  n'y  a  point  de  salut  et 
nul  ne  se  peut  sauver,  et  dont  présentement  je  fais  sans  aucune  contrainte 
profession;  et  tant  qu'il  me  sera  possible  la  ferai  tenir,  garder  et  professer 
par  tous  ceux  desquels  j'aurai  charge  en  ma  maison  et  en  mon  état.  Ainsi 
Dieu  soit  à  mon  aide  et  ses  saints  Évangiles,  sur  lesquels  je  jure  ei  fais  serment, 
et  ce  entre  les  mains  de  et  en  présence  des  témoins  sous- 

signés. 

Fait  ce  jour  du  mois  de 

(Fr.  7055,  f°  277). 

Ne  faisant  grâce  d'aucun  détail,  cette  formule  soulevait  toutes 
les    répugnances    des  huguenots   et  justifiait   les   craintes    de  La 


•  Benoit  remarque  qu'on  a  adouci  cet  Je  crois  constamment  qu'il  3'  a  un  pur- 
article  et  les  deux  suivants,  qui  sont  gatoire  etc.,  et  qu'on  doit  honorer  et 
exprimés  plus  formellement  dans  la  pro-  invoquer  les  saints  etc.;  je  tiens  ferme- 
fession  de  foi  que  le  pape  Pie  IV  avait  ment  qu'on  doit  avoir  et  retenir  les 
fait  dresser   après  le   concile  de  Trente:  images,  etc.  (V,  847). 


404  Révocation  do  l' Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Reynie,  qui  redoutait  que  les  prêtres  de  l'archevêché  ne  se  mon- 
trassent intraitables  et  d'une  exigence  ridicule.  Prié  de  l'adoucir, 
Harlay  de  Champvalon  finit  par  y  consentir  le  17  novembre 
(Fr.  7o53  f"  480),  et  reçut,  le  20,  à  ce  sujet  les  remerciements  de  la 
cour  (O'  29).  Voici  la  nouvelle  formule  beaucoup  plus  simple  qui 
remplaça  la  précédente: 

Petite  formule  imprimée  le  20  novembre  i635. 

Je,  Marguerite  de  Batilly,  fille  âgée  de  cinquante  ans  ou  environ,  demeu- 
rant rue  des  Mauvais-Garçons,  paroisse  Saint-Sulpice,  native  de  Metz,  crois  de 
ferme  foi  tout  ce  que  l'Église  C.  A.  et  R.  croit  et  professe.  Je  condamne  et 
rejette  très  sincèrement  toutes  les  hérésies  et  opinions  erronées  que  la  même 
Église  a  condamnées  et  rejetées.  Ainsi  Dieu  me  soit  en  aide,  et  ses  saints 
Évangiles,  sur  lesquels  je  jure  de  vivre  et  mourir  dans  la  profession  de  cette 
même  foi,  et  ce  entre  les  mains  de  en  présence  des  témoins 

soussignés. 

Fait  à  ce  jour  du  mois  de 

(Fr.  7055,  f"  289  et  17430,  f»  i5g). 

Le  lieutenant  civil  Le  Camus  en  avait  rédigé  une  troisième, 
que  M.  de  Madaillan  et  quelques  autres  consentaient  à  signer.  Mais 
le  roi  la  repoussa  et  fit  écrire  à  Le  Camus,  le  24  novembre  i685, 
ce  qui  suit  : 

Comme  il  est  très  important  que  ces  professions  de  foi  soient  uniformes, 
il  faut  que  vous  obligiez  ceux  qui  s'adresseront  à  vous  [euphémisme]  pour 
changer  de  religion,  de  signer  celle  qui  a  été  réglée  en  dernier  lieu  par 
M.  l'archevêque  de  Paris  et  imprimée  par  ses  ordres,  à  quoi  je  ne  prévois  pas 
que  vous  puissiez  trouver  de  difficulté,  puisqu'il  n'y  a  point  tout  le  détail  qui 
faisait  de  la  peine  à  ceux  de  cette  religion,  et  qu'elle  est  en  termes  aussi  géné- 
raux que  celle  dont  vous  m'avez  envoyé  copie  (O  •  29). 

Enfin  voici  une  quatrième  formule  manuscrite  : 

Je  déclare  sincèrement  et  de  bonne  foi  que  je  veux  faire  profession  de  la 
R.  C,  et  que  je  me  soumets  pour  cet  effet  à  ce  que  l'Église  C.  A.  et  R.  croit 
et  enseigne,  et  que  je  renonce  à  toute  la  doctrine  et  à  toutes  les  opinions  qu'elle 
condanme. 

P.  Creuzc.  Gaudroii.  R.  Baignoux.  Gaudron.  Gaudron.  Catlicriuc  de  Bois- 
guillaume  (Fr.  7o55,  f"  243). 


APPENDICE  III 


SECOURS,  PENSIONS  ET  GRATIFICATIONS 

ACCORDES  AUX  NOUVEAUX  CONVERTIS 


SECOURS    AUX    NOUVEAUX    CONVERTIS    QUI    ÉTAIENT    ASSISTÉS 

DU  CONSISTOIRE  (Fr.  yoS I  f°  339). 

45  livres  pour  chacune  des  deux  grandes  filles;  à  la 

mère  et  aux  trois  autres  petits  enfants,  40  sous  par  semaine. 

Arlan  (Jonas),  compagnon  bonnetier,  20  sous  par  semaine. 

AuBRÉ  (Marguerite),  40  sous  par  semaine;  autant  à  sa  sœur. 
Ce  sont  des  filles  âgées  qui  ont  fait  abjuration.  L'une  était  assistée 
de  200  livres  par  an  au  consistoire. 

Baleca  (veuve)  qui  a  quatre  enfants,  4  livres  par  semaine. 

Barbier  (Jean-Pierre),  compagnon  rubanier,  une  femme  et 
deux  enfants,  20  sous  par  semaine. 

BiNOis  (veuve),  40  sous  par  semaine. 

CoNSTANS  (Cyprien),  passementier,  20  sous  par  semaine. 

Desbordes  (Isaac),  maître  savetier,  Susanne  Legros,  sa  femme 
et  leur  fille.  Il  faut  l'assister  de  20  sous  par  semaine  et  le  recevoir 
maître. 

Flamand,  ouvrier  en  soie,  et  sa  femme,  fugitifs  arrêtés  à 
Vervins  et  dépouillés  de  toutes  leurs  bardes  (ils  ont  trois  petits 
enfants),  40  livres. 


4o6  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Parts. 

Le  Breton  (Julien),  fourbisseur  et  sa  fille  très  pauvres, 
40  livres. 

Madelaine  (Noël),  rubanier,  Marie  La  Vigne,  sa  femme  et  leurs 
quatre  petits  enfants  (ils  avaient  40  sous  par  semaine  au  consistoire) 
40  sous  par  semaine. 

Marivaillers  (Antoine),  maître  boutonnier  du  faubourg-  Saint- 
Jacques,  dont  la  femme  est  malade  (l'ancien  Papillon  lui  donnait 
45  sous  par  semaine),  45  sous  par  semaine. 

MoRiN  (veuve),  qui  demandait  20  écus,  10  écus;  à  sa  grande 
fille,  qui  en  demandait  100,  10  écus. 

Papellart  (Jacques),  tapissier  hautelissier  au  faubourg  Saint- 
Antoine,  converti  avec  sa  femme  et  ses  enfants  le  3o  novembre 
i685  (on  dit  qu'il  a  besoin  de  40  livres  une  fois  payées)  40  livres; 
une  fois  payées. 

Picard,  horloger,  qui  a  une  femme  et  plusieurs  enfants, 
40  livres. 

Pinguay  (André),  compagnon  férandinier,  sa  femme  et  leurs 
enfants,  40  sous  par  semaine. 

Strain  (Laurent),  compagnon  tailleur,  20  sous  par  semaine. 


De  la  somme  de  jooo  livres  reçue  le  21  novembre  i6Sj  de  M.  Delu- 
bert,  trésorier -général  de  la  marine,  il  a  été  distribué  aux 
nouveaux  convertis  par  ordre  du  roi  et  des  deniers  de  Sa  Majesté 
(Fr.  7o5o  f''^  i34-i37  et  yoSi  f"  887)  1. 

Ambelli  (femme  de  Félix) i  liv.  10  s. 

Ambroise  (femme),  fruitière,   pour  avoir  nourri  et  gardé 

deux  enfants  abandonnés  qui  ont  été  mis  à  l'Hôpital- 

Général 9  liv. 

Arbrenot  (David),  maître  boutonnier,  et  Catherine  Chauvin, 

sa  femme 60  » 

Arsindeau  (Charles),  compagnon    boutonnier,    et  Jeanne 

Chenard,  sa  femme 3o  » 

'  En   réalité  la  somme  dépensée  est  de       qui    fait    une    moyenne    assez   clevée    de 
3234  livres  lo  sols  pour  ib'i  personnes,  ce       21  fr.  ib  par  tttc. 


Secours,  Pensions  et  Gratifications.  407 

Bauché  (Jacob),  maître  sculpteur  et  un  enfant      ....  3o  liv. 

Becquart,  faiseur  de  gaze,  sa  femme  et  trois  enfants  .     .  3o  » 

Beleau  (Marie-Marthe),  de  Rouen 6  » 

BoNNEGARDE  (Gabriel),  cordonnier 24  » 

Breton  (Guillemette),  veuve  de  Simon  Pierre,  architecte, 
Anne   et  Susanne,    ses    filles,  pour  l'établir  par  un 

mariage t8o  » 

Brière  (Daniel),  ouvrier  en  soie  et  trois  enfants  ....  40  » 

Brouillard  (François),  tisserand  et  sa  femme     ....  3o  » 

Burette  (Jean),  cordonnier,  sa  femme  et  deux  enfants.     .  3o  » 

Cantillon  (veuve),  qui  avait  par  semaine  3o  s.  du  consis- 
toire   3  » 

Caronet  (veuve),  qui  avait  par  semaine  3o  s.  du  consis- 
toire    3  » 

Carré  (veuve)  et  sa  fille 3  » 

Champion,  peintre  et  sa  femme 3o  » 

Chaussebonne  (veuve) i  liv.  10  s. 

Chevalier  (Jean),  maître  rubanier,  et  sa  femme  âgée  de 

quatre-vingts  ans 27  liv. 

Chevalier    (Samuel),    compagnon    rubanier,    et    Marthe 

Gandon,  sa  femme 36  » 

Cossart  (Madelaine),  veuve  de  Louis  Descouy,  et  sa  fille.  5o  » 

Crespin  (Jeanne),  veuve  d'Elie  Jessan,  tanneur    ....  20  » 

Demouy,  courtier  de  chevaux,  et  sa  femme 3o  » 

Desmaretz    (Pierre),     compagnon    rubanier,   et    son    fils 

Jacques 36  » 

Despots  (Jean),  tailleur  de  pierres 40  » 

DiAR  (Jacques),  compagnon  rubanier 3o  » 

D0NAIRE  (Marguerite),  veuve  de  Jacques  Le  Noir,  brodeur, 

âgée  de  soixante-seize  ans 6  » 

Du  CouDRAY  (Eustache),  ci-devant  commis  aux  aides  .  .  5o  » 
»                 »            ci-devant   serviteur  de    M.  Ber- 

theau,  ministre 36  * 

Du  Peroir  (Martin),  maître  tireur  d'or,  Madelaine  Marchand, 

sa  femme,  leur  fils  et  leur  fille,  pour  avoir  un  lit  et  de 

l'or  et  de  l'argent  pour  leur  métier 200  » 

DuRi  (Jean),  ci-devant  tambour  aux  gardes,  quatre-vingts 

ans,  malade 3o  » 

DuRi  (Jean),  compagnon  passementier  pour  l'habiller    .     .  20  » 


4o8  Révocation  de  FÉdit  de  Nantes  à  Paris. 

Fandin  (Jeanne),  quatre-vingts  ans,  et  sa  fille  estropiée.     .      5o  liv. 
Fourché  (Richard),  rubanier,  Susanne  Grivel,  sa  femme, 

et  quatre  enfants 104  » 

Gardon  (Martin),  maître  boutonnier 60  » 

»        (Simon),  compagnon  boutonnier 40  » 

Gilles,  cordonnier,  le  24  novembre  3o  livres;  au  même, 

le  27 3o  » 

GoRÉ  (Adrien),  distillateur,  ci-devant  portier-fossoyeur  de 

Charenton,  et  Judith  Guillori  sa  femme 5o  » 

Haran  (Thomas),  compagnon  vannier 40  » 

Hédouin  (Jacqueline),  veuve  de  Gérard  Coutures,  brodeur, 

pour  avoir  un  lit 80  » 

Hédouin  (Madelaine),  femme  de  François  Prieur,  brodeur, 

et  six  enfants 120  » 

Henry  (Marie),  veuve  d'André  Escars,  drapier  ....  3o  » 
Hugues  (Marie-Antoine),  ci-devant  commis  aux  aides,  sa 

femme  et  deux  enfants 60  » 

HouzEL  (Jacques),  ouvrier  en  dentelles,  Jeanne   Pelé,  sa 

femme,  et  leur  fille 80  » 

JoNAS  (Susanne  et  Jeanne),  ouvrières  en  dentelles    ...      60  » 

La  Croix,  fruitier 48  » 

Lefebvre    (Louise),    veuve    de    Louis    Bertault,    maître 

menuisier,  âgée  de  72  ans 60  » 

Le  Juge  (veuve),  qui  avait  3o  s.  du  consistoire  par  semaine        3  » 

Lemaire,  coutelier,  et  sa  famille 100  » 

Libesart  (Jean),  quatre-vingts  ans 4  liv.  10  s. 

Magdelaine  (Noël),  maître  rubanier,  Marie  de  Vigne,  sa 
femme  et  six  enfants,  à  partager  entre  eux  selon  leurs 
besoins  (Simon,  fils  aîné,  est  marié  à  Madelaine  Porré, 
dont  la  sœur  demeure  avec  eux)  1 3ooliv. 

Marie  (Philippe),  perruquier,  sa  femme  et  sa  fille      ...       60  » 
»      (Luc),  dit  Viéville,  évantailliste,  soixante-dix-huit  ans, 
sa  femme  et  cinq  enfants 60  » 

Martin  (Jeanne),  veuve  de  Jean  Gardon,  maître  rubanier, 

et  ses  enfants 90  » 

'  Voir  liste  précédente. 


Secours,  Pensions  et  Gratifications.  40g 

Mazuré  (François),  passementier 20  liv. 

Menoux   (Judith),   femme    de   François   Boutezart,    et   sa 

fille 4  liv.  10  s. 

MoNTET  (Marie  Lucas,  femme  de  Pierre),  bourgeois  de 
Bruniquel,  sœur  de  la  Dauzi,  joaillière  de  Paris,  qui 
l'a  mise  sur  le  pavé  depuis  sa  conversion 5oliv. 

MoRUS  (Jean),  compagnon  boucher 40  » 

Nanteuil  (veuve),  qui  était  entretenue  par  le  consistoire  .        9  » 
»       ,  Lepage  et  Goujon  (veuves) 9  » 

Parent  (Marie),  pour  la  nourriture  de  quatre  enfants  aban- 
donnés par  elle  durant  quinze  jours 5  » 

Parent  (Marie),  étant  de  retour,  pour  avoir  des  habits     .       18  » 
»            »        pour  la  nourriture  de  son  enfant  pendant 
qu'elle  a  été  aux  Nouvelles-Catholiques 6  » 

Paveret  (Nicolas),  brodeur,  sa  femme  et  quatre  enfants    .      5o  » 

Payon  (Louis),  compagnon  rubanier 36  » 

Pinguay   (André),   ouvrier    en    soie,    sa    femme,  et  trois 

enfants  • 6  » 

PoussERAT  (Pierre),  Marguerite  Maxet,  sa  femme  et  trois 

enfants 6  » 

Prévost  (François),  horloger,  soixante-dix  ans,  sa  femme 

et  trois  enfants 60  » 

Prévost   (François),  le  jeune,  horloger,    pour  avoir  des 

outils 3o  » 

Rachon  (Etienne),    vigneron    de    Sancerre,   pour  s'y    en 

retourner 10  » 

Ramet  (Isaac),  tourneur,  Jeanne  Denis  sa  femme  et  une 

fille 33  » 

RiBOULET  (Jacques),  compagnon  rubanier,  et  sa  femme      .       60  » 

à  une  pauvre  femme  qui  a  fait  abjuration  entre 

les  mains  de  M.  le  curé  de  Saint-Sulpice 3  » 

pour  le  loyer  de  deux  carrosses  qui  ont  servi  à 

mener  les  enfants  de  M.  de  La  Ferté-Civile  aux  Nou- 
veaux-Catholiques            6  » 


'  Voir  liste  précédente. 


4IO  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

à  diverses   personnes    sur   des  avis  donnés    en 

diverses  occasions Sôliv. 

pour   avoir  fait   mettre  en  terre  deux  corps  de 

religionnaires  déterrés 4liv.  los. 


De  la  somme  de  jooo  livres  reçue  le  7  décembre  168 j  de  M.  Delubert, 
trésorier-général  de  la  marine,  il  a  été  distribué  aux  nouveaux 

convertis  par    ordre   du    roi  et   des    deniers    de    Sa  Majesté 
(Fr.  7o5o  f  i38). 

Alexandre  (Catherine) 100  liv. 

Antin  (Jean),  garçon  lapidaire,  pour  s'habiller  et  se  remettre 

en  état  de  gagner  sa  vie 60  » 

Aubin  (Françoise),  veuve  de  René  Gisgard  tailleur  d'habits  12  » 

AuDOuviLLE  (Antoine),  rubanier  * 9  » 

Batton  (David),  enlumineur 9  » 

Becko  (Judith),  veuve  de  Jacques  Ovache,  blanchisseuse  .  3o  » 

Becquet  (Jeanne),  pauvre  femme 22  » 

Bernard,  tailleur  d'habits 18  » 

Bertin  (Anne),  femme  de  Josias  Manoury 84  » 

Bienfait  (Charles),  savetier •    .     .  24  » 

Bonnegarde  (Gabriel)^ 18  » 

Bourguignon  (Claude),  férandinier 18  » 

Brie  (Claude),  passementier 18  » 

Carré  (Jacques),  compagnon  cordonnier 3o  » 

Cerret   (Susanne),   femme  de  Robert  Deschamps,  char- 
pentier    20  » 

Chapelain  (Jacques),  tapissier i5  » 

C0LOMBEL,  marchand  épicier 100  » 

Cordier  (Isaïe),  ouvrier  en  soie 60  » 

Crollet  (Pierre),  passementier 36  » 

De  La  Barre  (Jean),  maître  orfèvre 60  » 

»            (Judith),  veuve  de  François   Roussel  tisse- 
rand    9  » 

De  Lanes  (Maximilien),  rubanier 3o  » 

»  Voir  cnlcvements  d'enfants.  -  Voir  liste  prc'ccdente. 


Secours,  Pensions  d  Gratifications.  411 

Desbordes  (Isaac),  savetier,  et  Susanne  Legras,  sa  femme  381iv. 

Despapier  (Elie),  tapissier 18  » 

Deville  (Antoine),  ouvrier  en  soie 18  » 

Du  Hamel  (Louis),  orlogeur 6  » 

Du  Pont,  tailleur 36  » 

Durand  (Madelaine)^  fille 3o  » 

EoN  (Claude),  enlumineur 3o  » 

Faron  (Marie),   veuve  de   François  Cabouret,   marchand 

teinturier 3o  » 

Fieux  (Judith) 6  » 

Forlat  (Daniel),  écrivain 36  » 

Fougeron  (Pierre),  compagnon  cordonnier,  pour  s'habiller 

et  avoir  des  outils 3o  » 

Gavet  (Antoine),  passementier 3o  » 

Gédouin    (Anne),    femme    d'Etienne    Olliet     lecteur    de 

Charenton 34  » 

GiBON  (Pierre),  cardeur  de  laine 38  » 

Giraud  (Paul),  fils  d'un  marchand  de  Crest 75  » 

Goujon  (Nicolas),  cordonnier,  sa  femme  et  deux  enfants     .  i5  » 

Grimperet  (Jeanne),  veuve  de  Jean  Cordier  rubanier  .     .  9  » 

Guillemain  (Pierre),  boutonnier 20  » 

Guimet  (François),  garçon  de  cabaret 20  » 

Haran  (Thomas),  vannier' 12  » 

Harlan  (Jean),  rubanier- 36  » 

Isambert  (André),  férandinier 12  » 

Jacquemain  (Sébastien),  ouvrier  en  soie 18  » 

Jamet  (Catherine)  et  Abraham  Orillard,  passementier  .     .  9  » 

La  Fontaine  (Pierre  de),  ouvrier  en  soie 18  » 

Lanfrey  (veuve),  pour  avoir  paillasse  et  couverture     .     .  12  » 

Leclerc  (Abraham),  tailleur  d'habits  et  Edmond,  son  frère  36  » 

Le  Febvre  (Anne),  fille  de  Jacques 20  » 

»          (Marie),  femme  de    Delaulne  compagnon  cha- 
pelier       18  » 

*  Voir  liste  précédente.                                        -  Voir  Arlan,  secouru  comme  il   l'était 

du  consistoire. 


412  Révocation  de  l'Edif  de  Nantes  à  Paris. 

Le  Ferrier  (Jacques),  ouvrier  en  soie i61iv. 

Legrand  (Jacques),  faiseur  de  seaux 12  » 

Le  Roux  (Paumel) 60  » 

Leroy  (Paul),  ouvrier  en  soie 36  » 

Lheminon  (Pierre),  ouvrier  en  soie    .  ' 12   » 

Limaille  (Marguerite  de),  veuve  de  Louis  Desportes  dévi- 
deur en  soie 9  » 

Maire  (François),  ouvrier  en  soie 18  » 

MoRAT  (Rigault),  passementier 9  » 

Marie  (Pierre),  perruquier  ' 75  » 

Marivaillers  (Antoine),  dit  Lamy,  boutonnière,  ....  3o  » 

Martin  (Jean),  ouvrier  en  soie 9  » 

»       (Josias),  férandinier i5» 

Messien  (Isaac) 5o  » 

Meusnier    (Susanne   et   Marie-Madelaine),    orphelines    de 

David  Meusnier  ébéniste 60  » 

Monneau  (veuve) 9  » 

Néant  (Antoine  de),  férandinier 38  » 

»      (Charles  de),           »              9  » 

Neveu  (Esther  de),  orpheline 20  » 

»      (Martin  de),  ouvrier  en  soie 36  » 

OuDOT  (Louis),  férandinier,  sa  femme  et  deux  enfants   .     .  24    » 

Passereau  (Pierre),  scieur  de  marbre 3o  » 

Paulmier  (Louis) i5  » 

Picard  (Jean),  maître  orlogeur 100  » 

»           »       ouvrier  en  soie 9  » 

Petit  (Pierre),  rubanier 9  » 

Poireux  (Pierre) 36  » 

Poix  (David),   compagnon    orlogeur,    pour    &habiller    et 

avoir  des  outils 24  » 

PouPART  (Lucien),  vigneron,  sa  femme  et  sa  fille.     ...  i5  » 

Prévost  (François),  orlogeur^ 100  » 

Prorier  (Judith),  veuve  de  Salomon  Missori  boulanger     .  12  » 

QuiBRA  (Madelaine),  veuve  d'Etienne  Paty,  passementier  .  12  » 

QuiNGÉ  (Gédéon  de),  cordier 18  » 

'  Voir  liste  préccJente.  '  Uem. 

!  Idem. 


Secours,  Pensions  et  Gratifications.  418 

Ramet  (Isaac),  tanneur 12^ 

Ravel  (Nicolas) 5o 

Refur  (Pierre),  rubanier 21 

RicAUT  (veuve) 16 

«           »        autre g 

RiGAULT  (veuve  Gabriel),  serrurier 35 

RiTou  (Daniel),  ouvrier  en  soie 9 

Robert  (Jacques),  tapissier 18 

RoGET  (Abraham),  lapidaire 80 

Rousseau  (la  nommée) 6 

R0USSELIN    (Louise),    veuve    d'Elie    Courtois,    marchand 

tanneur 18 

Roux  (Philippe),  graveur  orfèvre 3o 

Simon  (François),  savetier 12 

TouRNAN  (Marguerite),  veuve  d'Abraham  Rozier     ...  9 

ViGNON  (Henri),  bonnetier 5o 

Vaudrez  ANGLE  (Jean),  tapissier 18 

Plusieurs  pauvres  convertis 25 

»              »              »             28 

»              »              »             i5 

Plusieurs  personnes  nouvellement  converties 33 

Divers  pauvres  entretenus  auparavant  par  le  consistoire .  33 

A  des  pauvres  nouvelles  catholiques     ...'....  9 
A  une  pauvre  femme  qui  a  pris  soin  d'une  autre   vieille, 

nouvelle  convertie 3  » 


PENSIONS  ANNUELLES  ACCORDÉES  A  DES  NOUVEAUX  CONVERTIS  ^ 

8  mai  1679,  M""  de  Théobon,  pension  de 4000  liv. 

portée  le  12  mars  1686,  à .     .     .      8oooliv. 
juin  i683,  Grostête  des  Mahis,  ministre  apostat       1200  » 

3  janvier         i685,  Mazel,  colonel  d'infanterie      .     .     .       6000  » 
8      »  i685,  M"^  d'Haucourt,  touche  depuis  plu- 

sieurs années  une  pension  (qui 
sera  continuée  jusqu'à  sa  mort)  de      3ooo  » 

'  Nous    ne    donnons    nullement    cette       liste  comme  complète,   mais  seulement  à 

titre  4e  spécimen. 


414 

]3  février 

juillet 

5  août 


M» 


i3  octobre 
25  novembre 
décembre 


13 


8  janvier 
8  janvier 

janvier 
12  février 
mars 

23        » 


Révocation  de  t  Édit  de  Nantes  à  Pans. 

i685,  Comte  de  Roucy,  fils  aîné  de  Fré- 
déric-Charles de  La  Rochefou- 
cauld       I2000liv. 

i685,  Jacques     Levasseur,     marquis     de 

Coignée 3ooo  » 

i685,  Comte  de  Beaumont,  son  fils     .     .       2000  » 
i685,  Desquila,  ci-devant  apothicaire  sui- 
vant la  cour 3oo  »  ' 

i685,  Susanne   Boucher,   veuve  de   Paul 

Bodot,  tante  du  ministre  Daillé  .         200  » 
i685,  Susanne  Bodot,   sa  fille  (Fr.  7o52 

f  '  34) 200  » 

i685,  Esther  Bouton,  veuve  de  Jean  de 

Romégat,  capitaine 100  » 

i685,  M"'°  de  La  Sablière 2000  » 

i685,  Gillier  (De),  conseiller  au  Parlement, 
pension  d'abord  payée  par  Pellis- 
son,  puis  par  le  trésor  royal  (ordre 

du  29  janvier  1686) 3oou  » 

i685,  La  Tour,  marquis  de  Reiniers  .  .  1000  » 
i685,  Masserin  (Théophile),  horloger.     .         200  » 

i685,  Henri  de  Vivans 6000  » 

i685,  époux  Dacier 2000  » 

1686,  D'Arconville,  converti  par  Bossuet.  2000  » 
1686,  M""=  de  La  Fredonnière  ....  600  » 
1686,  Marquis  et  marquise  de  Juigné  .  .  2000  » 
1686,  Le  chevalier  de  La  Valette  (chiffre 

inconnu). 
1686,  Bernon,  ministre  apostat  ....         600  » 
1686,  Armand,  marquis  de  Belzunce   .     .       2000  » 
1686,  Anne  Bourdin,  femme  de  Pierre  de 

Rambouillet,  sieur  de  Lancey  .     .       2000  » 
1686,  M""=  de  Bacalan  de  Livron     .     .     .       6000  » 

1686,  M"''  de  Petit-Rose 3oo  » 

1686,  La  Couture  de  Benacq  (marquis  de)       1000  » 
1686,  M""'   Gaudon  de  La  Rallière,  mar- 
quise deSaint-Aignan,  pension  de 
i5oo  portée  en  1687  à     .     .     .     .       2000  » 


'  En  dcniaïulc  la  continuation  lo  5  août  iGSô  (Fr.  7032  f"  34). 


I  avril 


6 

» 

» 

8 

» 

lO 

» 

mai 

7 

» 

3o 

» 

29 

juillet 

» 

24 

août 

janvier 
3  février 
3  mars 


20  mars 
3  mai 


o  mai 
6     » 
6     » 

décembre 


Secours,  Pensions  cl  Gratifications.  4i5 

1686,  Du  Vignier,  président  au  Parlement 

de  Guyenne 2000  liv. 

1686,  M"""  de  Vieilmaisons 1000  » 

1686,  La  marquise  de  Tuigny-Verdelle    .  3ooo  » 

1686,  M"<=  Chabot  de  Brion 3ooo  » 

1686,  Elisabeth    de    Pons,   comtesse    de 

Miossens 4000  » 

1686,  De  Liambrune 1000  » 

1686,  Comte  de  Lescours 2000  » 

1686,  Marquis  de  Chivré  de  Meillan    .     .  1000  » 

1686,  M"'=  de  La  Mouche 1000  » 

1686,  Seligny  de  Saint-Gelais     ....  800  » 

»       La  Fredonnière  (Le  sieur  de)     .     .  600  » 

1686,  M""  de  La  Force  cadette  ....  2000  » 

1686,  Raffou  père,  avocat  au  Parlement  .  5oo  » 

1686,  Raffou  fils 400  » 

1687,  Bernard  de  Haumont 1200  » 

1687,  M"°  Bérard,    femme    du   sieur  du 

Plessis 1000  » 

1687,  Le  sieur  de  Parfouru  fils  .     .     .     .  3oo  » 

1687,  M"'^  Faget 900  » 

1687,  M"'^  de  Clermont  Saint-Aignan .     .  20Q0  » 

1687,  M™'=  Caron 5oo  » 

1687,  De  La  Massaye i5oo  » 

1687,  Isarn  «en  considération  de  sa  réu- 
nion »,  pension  qui,  à  sa  mort,  sera 
payée  à  sa  fille,  femme  du  baron 

de  Saint-Servin 1000  » 

1687,  M"<^  de  Marcé 1000  » 

1687,  M.  de  La  Ferté-Civile,  nouveau  con- 
verti qui  vient  de  dénoncer  la  fuite 

de  sa  femme  et  de  ses  enfants.     .  1200  » 

1687,  M""  de  Saint-Hilaire 1200  » 

1687,  M'"«  de  Sainte-Hermine      ....  2000  » 

1687,  M""  de  Sainte-Hermine      ....  i5oo  » 

1687,  Madaillan  (De) 7000  » 

1688,  Vicomte  d'Entragues 1000  » 

1688,  M.  et  M""  de  Lagarde  (Charles  de 

Lagarde,    sieur    de   Sertiaire,    et 
Anne  Dujay,  veuve  de  Philippe  de 

Parenteau  de  Sainte-Maison?).     .  1000  » 


4i6 


12 

mars 

i6 

» 

27 

avril 

7 

mai 

7 

» 

28 

juin 

26 

juillet 

28 

août 

14 

mai 

i5 

août 

ji  avril 


Révocation  de  V Edit  de  Nantes  à  Paris. 

1688,  La  veuve  du  ministre  Charles,  pen- 
sion modique  jusqu'à  sa  mort liv. 

1688,  Assaré 600  » 

1688,  Cotton 1200  » 

1688,  Marquise  de   Courtomer,  convertie 

convertisseuse 2000  » 

1688,  M"*^  de  Rouvray  de  Villarnoul   .     .         5oo  » 

1688,  Madelaine  Charas,  nouvelle  con- 
vertie qui  veut  entrer  au  couvent 
des  Bernardines 3ooo  » 

1688,  Marquis  de  Théobon 2000  » 

1688,  Marguerite  de  Petit,  pension  de 
600  livres  portée  le  24  juillet,  après 
son  mariage  avec  le  capitaine  Du 
Noyer,  à 900  » 

1688,  De    Sainte-Hermine,    capitaine   de 

marine 3ooo  » 

1688,  Bernon,  ministre  apostat,  de  Saint- 

Just 600  » 

1688,  M"'=  de  Lespinay 600  » 

1688,  La  dame  de  Montesquiou,  à  condi- 
tion qu'elle  revienne  en  France  et 
qu'elle  «  fasse  sa  réunion  ».     .     .         5oo  » 

1690,  Emilie-Charlotte   Drelincourt,    fille 

du  pasteur  et  femme  de  Malnoé  .         600  » 

1690,  Ordre  de  Pellisson  de  payer  la  pen- 
sion de  Susanne  de  Comble  (fille 
du  pasteur)  qui  est  dans  la  com- 
munauté de  la  dame  des  Bordes  au 
faubourg  Saint-Germain.  .  .  .  800  » 
Et  celle   de  sa   sœur,  qui  est    aux 

Nouvelles-Catholiques » 

1690,  Ordre  de  Pellisson  de  payer  la  pen- 
sion de  la  nommée  De  Claye,  nièce 
de  la  sœur  Ancelin  des  Nouvelles- 
Catholiques  200  » 

Ordre  renouveléle  25  novembre  1691 . 

1695,  M'"=  deBarle,  à  condition  qu'elle  fera 
élever  ses  enfants  dans  un  éta- 
blissement désigné  par  l'évêque 
d'Amiens 1000  » 


Secours,  Pensions  et  Gratifications.  417 

1697,  M""  de  Chantemerlière     ....  Sooliv. 

1697,  M"*  de  Cumont 3oo  » 

1697,  Pittan  (Nicolas) 400  » 

14  février         1697,  M"'=  de  Brasnay,  pour  entrer    aux 

Carmélites  de  Caen 3oo  » 

1698,  M""  Chardon 3oo  » 

1698,  Duc   de   Caumont  La  Force,  pour 

avoir  dragonne  ses  vassaux  .  .  1 00,000  » 
A  son  frère,  qui  voulait  être  abbé  .  3ooo  » 
Le  troisième  fils  et  les  trois  filles 

sont  aussi  pensionnées. 
1698,  Guy  de  Chaumont,  marquis  d'Orbec 

(demeurant  à  Paris"! 2000  » 

Sa  veuve,  en  1718 i5oo  » 

1  juin  1698,  Madelaine  Bertrand 200  » 

2  septembre  1698,  Marguerite  de  Culant,  «  en  considé- 

ration de  sa  conversion  sincère  à 

la  R.  C.  » i5o  » 

»  Marie  de  Culant,  item i5o  » 

Si  mai  1699,  Caillard,     capitaine    de    cavalerie, 

pensionné  après  abjuration. 

17  juin  1699,  Ordre  à  D'Aguesseau  de  payer  la 

pension  de  Leclerc,  ci-devant  mi- 
nistre de  la  R.  P.  R.  «  à  cause  de 
sa  conversion  sincère»  ....         400  » 

20  août  1699,  Pensions  accordées  à  M"'^'' de  Beaulieu 

et  de  Lafeuillade  nouvelles  con- 
verties. 

II  novembre   1699,  Henri  Durj'  de  Belarbre,   nouveau 

catholique i5o  » 

1700,  Jacques  Caillard,  sieur  de  La  Mon- 

nerie 1000  » 

1700,  Marquise  de  Saint-Gelais  ....         5oo  » 

17  mars  1700,  M"°  deLaPérine 5oo  » 

juin  1700,  La  duchesse  de  Deux-Ponts  qui 
vient  d'abjurer  à  Notre-Dame 
entre  les  mains  de  l'archevêque, 
logement  à  l'hôtel  de  Condé  .  .  6000  » 
1704,  4  juin,  à  M"'=  Berthelot,  nouvelle 
convertie  pour  sa  profession  de 
religieuse 3oo  » 

m  27 


4i8  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

1706,  Au  marquis  de  Béringhen,  i'=''  écuyer 

du  roi,  brevet  d'assurance  de.     .   400m. liv. 


GRATIFICATIONS,    APRES    ABJURATION 

1697,  à  Papus Sooliv. 

1701,  5  mars,   au  garçon  tailleur  qui   se  présente  pour 

épouser  Anne  Neaux  qui  est  aux  Nou- 
velles-Catholiques, pour  se  faire  recevoir 

maître 100  » 

»      5  mai,  à  Marthe  Bruneau 200  » 

»  »     à  Marthe  Corné 100  » 

»  »     à  Angley 60  » 

1702,  28  octobre,  à  Claude  Langlois,  pour  se  faire  rece- 

maître  tailleur 85  » 

17  décembre,    à  Daniel  Chéret,    nouveau  catho- 
lique très  pauvre 40   écus 

1703,  17  août,  à  Marie  Mouy,  nouvelle  cathohque.     .     .  5o     » 

»         à  Marie  Tauer,  nouvelle  catholique,  pour 

son  apprentissage 400     » 

1704,  6  août,  à  Marie-Catherine  Aïure,  nouvelle  catho- 

hque        i5o     » 

18  octobre,  à  Agnès   Goubert,   pour   se    faire 

recevoir  maîtresse  hngère 3oo     » 

1705,  22  juillet,  à  Conrard  Mauer,  sculpteur  allemand, 

nouveau  catholique 5o     » 

2  décembre,  à  Gardel,  genevois,  nouveau  catho- 
lique   100     » 


APPENDICE  IV 


ABJURATIONS  DE  1658  ET  1659 


Il  existe  à  la  bibliothèque  nationale  (L  d  ^  et  ^=1)  deux  listes 
imprimées  des  conversions  faites  à  l'église  Saint-Jacques  de  Paris 
et  ailleurs  dans  les  années  i658  et  i65g.  Elles  sont  l'œuvre  des 
disciples  de  Véron,  Beaumais  et  compagnie,  et  contiennent  des 
hâbleries  et  des  absurdités  comme  celles-ci:  «Pendant  le  temps  du 
synode  de  Caussade,  où  y  avait  90  ministres  (!)  et  180  anciens  (!), 
qui  furent  tellement  battus  et  hontoyés  par  nos  missionnaires,  que 
personne  d'eux  n'osa  défendre  la  religion».  Bien  qu'elles  ne  nous 
inspirent  qu'une  très  médiocre  confiance,  nous  3^  relevons  les 
abjurations  qui  semblent  parisiennes.  Les  plus  intéressantes  sont 
celles  de  l'Hôtel-Dieu  et  celles  de  la  maison  des  Nouvelles- 
Catholiques;  nous  mettons  ces  dernières  à  part. 

Balde,    ci-devant  ministre  et   professeur  à  Castres,   son   fils    et 

ses  deux  filles  (Voir  la  Fr.  pr.,  2"  édit.). 
Blod  (Isaac),  de  Niort. 
Bosse  (Marc-Antoine),  fils  du  graveur. 
BuAT  (Paul),  de  Paris. 

Chapelain  (Françoise). 

Chardin  (Jacob),  de  Metz  (Voir  Fr.  pr.,  2."  édit.). 

Choisi  (François  de),  à  l'exemple  de  ses  deux  frères.  Il  fut  chez 
le  sieur  Bailli,  catéchiste  à  Charenton,  qui  instruit  les  enfants 
à  la  première  communion. 

Constans  (M""=),  sage-femme,  qui  ne  fit  jamais  plus  sagement  que 
quand  elle  se  fit  catholique.  Le  brave  Pierrot,  son  voisin,  qui 
n'a  que  dix  ans,  lui  a  dit  de  si  bonnes  raisons,  qu'elles  ont 
servi  à  sa  conversion  et  à  celle  de  sa  servante. 


420  Révocation  de  l Edit  de  Nantes  à  Paris. 

CoQUERAY  (M"^  Marie  de),  de  Picardie. 
Crepois  (M""=). 

D'AcQUEUERE  (veuve  Nicole). 

Dubois  (Nicolas). 

Du  Mont  (Jacques),  fils  de  noble  homme  Jacques  du  Mont  et  de 
damoiselle  Marguerite  Renaud.  M""=  d'Erval  (d'Herwarth) 
sachant  que  ce  bon  garçon  s'était  fait  catholique,  ne  l'a  point 
voulu  reconnaître  pour  son  parent. 

DuMONT  (Pierre),  natif  de  Meaux,  domestique  du  chevalier  de  Mesmes. 

DuvAL  (Louis),  rochelais. 

Emery  de  Collonges  (Jean),  proposant,  ex-précepteur  des  neveux 
de  feu  milord  protecteur  (Cromwell). 

Ferrier  (Jean),  cordonnier. 

FoRCOAL  (François  de),  neveu  du  maître  des  requêtes. 

FoucAULD  (La  demoiselle),  de  la  Maisonneuve. 

La  Loubie  (les  trois  marquis),  du  Béarn. 

La  Pierre  (Simon  de),  proposant,   savant  en  langue  grecque. 

Légaré,  de  Paris. 

Le  Lou  (Pierre),  passementier. 

Le  Roy,  proposant. 

Le  Sueur  (Hubert). 

L'Orange,  cordonnier. 

MiCHÉ  (Jeanne),  de  Sedan. 
MoNiER  (Charles). 

Neveu  (Catherine),  de  La  Rochelle. 

Ogendre  (Jean),  d'Issoudun,  proche  parent  de  Guillard,  procureur 
au  Parlement,  ancien  du  quartier  de  la  place  Maubert  et  anti- 
curé de  Saint-Etienne. 

Pampion  (Marie),  fille  du  faiseur  de  battoirs  qui  est  à  l'entrée  de 
la  place  Dauphine,  devant  le  cheval  de  bronze. 

Pedeferan  (Jean  de). 

Pérant  (Ant.),  passementier,  d'Alais. 

Philippin  (M"'=),  rue  de  l'Égyptienne,  visitée  par  Daillé  et  par  le 
sieur  Mercier,  ancien  du  quartier  de  la  Halle  et  anti-curé  de 
Saint-Eustache. 

Prondre  (M"'),  sœur  de  l'ancien  du  consistoire. 

Rey,  chirurgien. 


Abjurations  de  i6j8  et  i6jç.  421 

Saimbu  (Marie\  de  Bellesme. 

Soldats  suisses  {Quatorze)  en  l' Hôtel-Dieu,  i658. 

Tardif,  secrétaire  du  consistoire  et  avocat  au  conseil,  frère   du 

ministre  de  Châtillon-sur-Loing. 
Tessier  (Jean),  domestique  du  maréchal  de  Lhospital. 
TiLLARD  (Marguerite),  femme  d'un  menuisier. 
TouYAC  (Louis  du),  gentilhomme  bordelais,    bien  connu  chez  la 

marquise  de  Duras. 

ViBER  (Jacques). 

ViRET,  bourgeois  de  Genève,  petit-fils  de  ce  fameux  Pierre  Viret, 
compagnon  de  Calvin,  converti  par  le  sieur  Maillard,  abjura 
à  Saint-Sulpice,  le  dimanche  avant  Noël  (lôSg).  Il  y  a  eu 
34  ministres  de  ce  nom  (?)  et  4  qui  sont  encore  vivants. 


ABJURATIONS    AUX    NOUVKLLES-CATHOLIQUES    (lÔSg) 

Badet  (Catherine),  de  Paris. 
Bernard  (Anne),  de  Metz. 
Blanchelière  (Catherine),  de  Nantes. 

Chapelain  (Catherine-Isabelle). 
Chotart  (Sara),  de  Metz. 
Créqui  (Susanne),  de  Paris. 

Des  Mazières  (Alberte). 

Genotel  (Isabelle),  de  Sedan. 
Grafin  (Madelaine),  d'Alençon. 

Harmeneau  (Jeanne),  de  Châtillon-sur-Loire. 
Haye  (Marthe),  de  Montpellier. 

JouRNÉ  (Marie),  de  Blois. 

La  Beaume  (Louise  de),  dauphinoise. 

Lausois  (Anne),  de  Paris. 

Le  Baillif  (Anne),  de  Charenton. 

Le  Cointe  (Susanne),  de  Calais. 

Le  Grand  (Charlotte),  de  La  Ferté-au-Vidame. 

Le  Maistre  (Judic),  de  Paris. 

»  (Marguerite)  de  Paris. 


422  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

MoREAU  (Jeanne),  de  près  de  Soissons. 
OuDiN  (Esther),  de  Paris. 

PlERE  (M"''). 

Poisson  (Marguerite). 
Promptin  (Marie),  de  Paris. 

Rebours  (Marguerite),  du  faubourg  Saint-Marcel. 
Royale  (Judith),  de  Calais. 

Salée  (Marie),  du  faubourg  Saint-Germain. 
Sancourt  (Gilette  de),  de  Calais. 
SouviER  (Françoise),  de  Dormans. 

Tarene  (Jeanne). 
Thévenot  (Judith),  de  Paris. 

ViGER  (Jeanne),  de  Saintonge. 


•APPENDICE  V 


CONVERTIS  DU  P.  ATHANASE  DE  SAÎNT-CHARLES 

(voir  I,  524). 


71  Alon  (Natanaël),  ouvrier  en  soie,  23  ans,  du  Poitou,  22  avril 
1677,  église  Saint-Sauveur. 
140  AsHLEY   (Rebecca),    fille    d'un   colonel,   28  ans,  de    Londres, 

i^""  août  1677,  entre  les  mains  de  l'archevêque  de  Paris. 
169  AuBÉ  (Charlotte),  ouvrière  en  soie,  87  ans,  de  Paris,  20  août 
-  1677,  à  Saint-Sulpice. 

95  Aubin  (Madelaine),  tapissière,  22  ans,  de  Paris,  i3  mai  1677,  à 

Saint-Sauveur. 
94  Aubin  (Catherine),  tapissière,  5d  ans,  de  Paris,  i3  mai  1677,   à 
Saint-Sauveur. 

96  Aubin  (Madelaine),  bourgeoise,  38  ans,  de  Paris,  i'""iuin  1677,  à 

Saint-Sauveur. 
8  AuDouiN  (Natanaël,  89  ans,    de  Saintes,   12  mars  1677,    dans 
l'église  des  Nouveaux-Catholiques. 

171  Balstaquin   (Marie-Isaac),    demoiselle,     25    ans,    de    Clairac, 
20  août  1677,  à  Saint-Sulpice. 

820  Bangé  (Hélène),  24  ans,  d'Angers,  14  janvier  1678,  église  des 
Récollets  de  Saint-Germain-en-Laye. 

148  Barage  (Marguerite),    férandinière,    48   ans,    de    Montpellier, 
i'^'"  août  1677,  entre  les  mains  de  l'archevêque  de  Paris. 

402  Barbier  (Joachim),  82  ans,  de  Mortagnc,  80  mai  1678,  à  Saint- 
Sauveur. 
98  Baron  (Jeanne),    89  ans,    de  Loudun,     i3  mai  1677,  à   Saint- 
Sauveur. 


424  Révocation  dr  l' Edit  de  Nantes  a  Paris. 

t8i  Baudouin  (Isaac),   cordonnier,  33  ans,  de  Nanteuil-lès-Meaux, 
21  août  1677,  à  l'église  des  Prémontrés. 
4  Baudouin  (Isabelle),  25  ans,  de  Metz,  7  mars  1677,    à   Saint- 

Médard. 
i5  Beaune  (Antoine),  messager,  38  ans,  de  Montpellier,  16  mars 
1677,  aux  Billettes. 

16  »       femme  (Anne  Sirop),  3o  ans,  de  Chàlons,  16  mars  1677, 

aux  Billettes. 

17  »       (David),  12  ans,  de  Paris,  16  mars  1677,  aux  Billettes. 

18  »       (Pierre),  10  ans,  »  »  » 

19  »       (Charlotte),  9  ans,        «  »  » 

ii3  Beausire  (Adam),   suisse,   35  ans,  de  Berne,   24  juin   1677,    à 

Saint-Sauveur. 
114       »  femme  (Anne-Constance    Vaanderhornem) ,    33    ans, 

d'Amsterdam,  24  juin  1677,  à  Saint-Sauveur. 
ir5       »  (Charles),  14  ans,  de  Paris,  24  juin  1677,  à  Saint-Sauveur. 

116  »  (Anne),  12  ans,         »  »  » 

117  »  (Pierre)  10  ans.        »  »  » 

118  »  (Antoine),  9  ans,     »  »  » 

325  Belin  (Nicolas),  3i  ans,  de  Sedan,  22  décembre  1677,  à  Saint- 
Sauveur. 
166  Bernier  (Rachel),  bourgeoise,  32  ans,  de  Langres,  i'^''  août  1677, 

entre  les  mains  de  l'archevêque. 
379  Bellegarde    (Jacques    de),    25  ans,    de   Morestel  (Dauphiné), 

12  avril  1678,  à  Saint-Sauveur. 
33i  Bertrand   (Jacques),  38    ans,    d'Orléans,    6  février  1678,    à 

l'église  de  .  .  .  [sic). 
199  Bestenerode    (Philippe    de),    enseigne,   25    ans,    de    Nivelle, 

14  septembre  1677,  à  l'église  de  Vincennes. 
446  Birot  (Anne),  28  ans,  de  Tonnay-Charente,  16  août  1678,  aux 

Billettes. 
348  Blanchard  (Élie),  22  ans,  de  Chaumont,  1'='  mars  1678,  aux  Filles 

de  la  miséricorde. 
142       »  (Henri),  taillandier,  24  ans,  de  Paris,  i^""  août  1677,  entre 

les  mains  de  l'archevêque. 
847  Blanchet  (Philippe),  36  ans,  de  Meulan,  25  février   1678,   à 

l'église  de  Filles  célestes. 
52  Blot  (Jeanne),   damoiselle,  28  ans,  de  Lagny,  i5  avril  1677,  à 

Saint-Sauveur. 
41  r  Boguet    (Louise),    25   ans,    de    Béziers,     19   juin    1678,    aux 

Billettes. 


Convertis  du  P.  Athanase  de  Saint-Charles.  425 

418  BoiNEAU  (Pierre),  54  ans,  de  Moulins,    i5  juillet  1678,  à  l'église 
des  Prémontrés. 

148  Bonhomme  femme  (Marguerite  Barage\  férandinière,   48   ans, 

de  Montpellier,  i'^''  août  1677,  entre  les  mains  de  l'archevêque. 

149  »  (Esther),  19  ans,  de  Montpellier,  i^''  août  1677,  entre 

les  mains  de  l'archevêque. 
i5o      »  (Josias),  16  ans,  de  Montpellier,  i"  août  1677,  entre 

les  mains  de  l'archevêque. 
i5i       »  (Nicolas),  14  ans,  de  Montpellier,  i^'  août  1677,  entre 

les  mains  de  l'archevêque. 
463  BoNSECouRS  (Daniel  de),    lieutenant  de  cavalerie,   44  ans,  de 

Boisbourg,  8 septembre  1678,  dans  une  chapelle  particulière. 
172  BoNTEMPS  (Claude),   férandinière,   60  ans,  d'Orléans,   20  août 

1677,  à  Saint-Sulpice. 
128  BosQ  (Laurent),  23  ans,  de  Lyon,  6  juillet  1677,  ^^^  Billettes. 
46  BouiLLY  (Marguerite),  pâtissière,  43  ans,   de  Beaune,  10  avril 

1677,  à  l'église  des  Filles  célestes. 
403  B0ULE.A.U   (Michel),   40   ans,    d'Evreu.x,  6  juin  1678,    à  Saint- 

Germain-l'Auxerrois. 
3o6  Bourgeoise  (Marie),  42  ans,  de  Périgueux,  4  janvier  1678,  aux 

Filles  bleues. 
5io  Bureau  (Michel),  24  ans,  de  Nîmes,  29  novembre  1678  à  Saint- 
Sauveur. 

73  Buttin  (David\  officier  du  roi,   38  ans,    de  Châlons,  26  avril 

1677,  à  Saint-Sauveur. 

74  »        (David  fils),  20  ans,  de  Châlons,  26  avril  1677,  à  Saint- 

Sauveur. 

75  »         (Abraham),  17  ans,  de  Châlons,  26  avril  1677,  à  Saint- 

Sauveur. 

76  »         (Jacques^   i5  ans,  de  Châlons,    26  avril  1677,  à  Saint- 

Sauveur. 

77  »        (Elisabeth),  12  ans,  de  Châlons,  26  avril  1677,  à  Saint- 

Sauveur. 

355  Canté  (Catherine),  42  ans,  de  Pignerolles,  1'='"  janvier   1678,  à 

Saint-Sauveur. 
iio  Carabin  (François),  ouvrier  en  soie,  40  ans,  de  Paris,  29  juin 

1677,  à  Saint-Sauveur. 

111  »  (Claude),    16   ans,    de    Paris,    19  juin    1677,  à  Saint- 

Sauveur. 

112  »        (Louis),  i3  ans,  de  Paris,  19  juin  1677,  à  Saint-Sauveur. 


426  Révocation  de  FEdit  de  Nantes  à  Parts. 

482  Catillon  (Esther),  58  ans,  de  Montmort  (Dauphiné),  3o  octobre 

1678,  aux  Filles-Dieu. 
447       »  (Nicolas),  32  ans,    de  Rouen,   18  août   1678,   à  l'église 

Saint-Paul. 
3i  Cavin  (Jeanne,  femme  Nicolas  Bontemps),  70  ans,  de  Clamec}-, 

!'■'■  avril  1677,  à  Saint-Médard. 

124  Cazin  (Esther),  20  ans,  de  Paris,  6  juillet  1677,  aux  Billettes. 

125  »      (Etienne),  iSans,        »  »  » 

45  Celery  (Daniel),    3o    ans,   de   Marsillarges,    10  avril   1677,   à 
l'église  des  Filles  célestes. 
35i  Chabiet  (Pierre),  48  ans,  de  Bordeaux,   12   mars  1678,   aux 
Prémontrés. 

167  Champagne  (Marie  de),  18  ans,  de  Langres,  i'=''  août  1677,  entre 

les  mains  de  l'archevêque. 

168  »  (Dulie  de),  14  ans,  de  Langres,  1'=''  août  1677,  entre  les 

mains  de  l'archevêque. 
209  Charles   (Jacques),    maître    menuisier,     35  ans,     de  Rouen, 

24  octobre  1677,  à  Saint-Séverin. 
433  Chasseel  (Jules),  3i  ans,  de  Londres,  i'^"'  août  1678,  aux  Filles 

pénitentes. 
471  Chaumont  (Nicolas),  42  ans,   de  Paris,   28  septembre   1678,  à 

Saint-Sulpice. 
388  Chenouilly  (Jacques),  3o  ans,  de  Genève,  3o  avril  1678,  aux 

Billettes. 
2i3  Chenoury  (Jacques),   maître  tailleur,    52  ans,  de  Saint-André 

(Ecosse),  27  octobre  1677,  à  Saint-Sauveur. 
208  Cheveron  (Nicolas),  facteur  d'instruments,  38  ans,  de  Londres, 

17  octobre  1677,  à  Saint-Séverin. 
400  Chevron  (Pierre),  42  ans,  de  La  Châtre,  22  mai  1678,  aux  Billettes. 
357  Chorge  (Pierre),  45  ans,  de  IVIontauban,   25  mars   1678,  aux 

Filles  de  la  miséricorde. 
i58  Clément  (Marie),  demoiselle,  25  ans,  de  Boleduc,  1'=''  août  1677, 

entre  les  mains  de  l'archevêque. 
82  Colin  (Marguerite),  blanchisseuse,   39  ans,  de  Blois,  26  avril 

1677,  à  l'église  des  religieux  de  la  Merci.. 
408  CoNESTABLE  (Michel),  32  ans,  de  Paris,  14  juin  1678,  à  Saint- 
Sauveur. 
374  Cordier  (Marie,  femme  Pierre  Luia),  29  ans,  de  Clermont  de 

Lodève,  10  avril  1678,  à  l'église  de  la  Miséricorde. 
222  CouLON  (Anne),  36  ans,  de  Paris,  décembre  1677,  église  Saint- 

Gervais. 


Convertis  du  P.  Afhanasc  de  Saint-Charles.  427 

179  Courant    (Catherine),    bourgeoise,    18   ans,  de  Chatillon   sur 

Limbe  {sic),  20  août  1677,  à  Saint-Sulpice. 
217  CouRSON  (Jonas),  chaudronnier,  23  ans,  de  Rouen,  8  novembre 

1677,  à  Saint-Sauveur. 

452  Cremur  (Judith  de),  40  ans,  20  août  1678,  à  Saint-Paul. 

349  Cretay  (Pierre),  40  ans,  de  Châteauneuf  (Dauphiné),  !'=•"  mars 

1678,  aux  Filles  de  la  Miséricorde. 

86  Creté  (Josias),  i5  ans,  de  Blois,  1'='  mai  1677,  aux  Billettes. 

87  »       (Abraham),  i3  ans,       »  »  » 

88  »      (Esther),  11  ans,  »  »  » 

197  Crevembourg  (Florent),  capitaine  allemand,  54  ans,  de  Prague, 
14  septembre  1677,  à  l'église  de  Vincennes. 

85  Dalvin  (Esther),  bourgeoise,  38  ans,  de  Blois,  i"  mai  1677,  aux 

Billettes. 
409  Damville  (Judith),  25  ans,  de  Honfleur,  18  juin  1678,  à  Saint-Paul. 
5o3  Daubrun  (Isaac),  45  ans,  de  Sedan,  24  novembre  1678,  à  l'église 

Saint- Jacques-la-Boucherie. 

481  Daygremont  (Paul),  25  ans,    de  Saintes,  25  juillet  1678,  aux 

Billettes. 
175  Delacroix  (Marie),  boulangère,  55  ans,  de  Chaumont,  20  août 

1677,  à  Saint-Sulpice. 
i63  Délalande  (Pierre),  férandinier,  16  ans,  de  Paris,  i^""  août  1677, 

entre  les  mains  de  l'archevêque. 
161  Delisle  (Madelaine\  bourgeoise,  3o  ans,  de  Rochefort  (Anjou), 

!""■  août  1677,  entre  les  mains  de  l'archevêque. 
321  Dembick  (François),  54  ans,  de  Kinkelnick,  26  janvier  1678,  à 

Saint-Eustache. 

482  »        (Malachie),  40  ans,  de  Douvres,  i^''  août  1678,  aux  Filles 

pénitentes. 
174  Denis  (Marie),  demoiselle,  16  ans,  de  Langres,  20  août  1677,  à 
Saint-Sulpice. 

32  Deschamps  femme  (Anne  de  La  Cour),   bonnetier,  38  ans,  de 

Paris,  14  avril  1677,  aux  Billettes. 

33  »        (Pierre),  16  ans,  de  Paris,   14  avril  1677,  aux  Billettes. 

34  »        (Françoise),  14  ans,      »  »  » 

35  »        (Anne),  12  ans,  »  »  » 

36  »         (Marie),  10  ans,  »  »  » 

37  »         (Catherine),  9  ans,        »  ->  » 

184  Deshommes  (Marie),  couturière,  29  ans,  de  Châtillon-sur-Loire, 
14  juillet  1677,  à  Saint-Sauveur. 


428  Révocation  de  l'Édit  de  Nantes  a  Paris. 

78  Dhommelin  (Elie),  tanneur,  25  ans,  de  Vexel,  26  avril  1677,  à 

Saint-Sauveur. 
219  DoLiNviLLE  (Ester),  lingère,  23  ans,   de  -Dieppe,  11  novembre 

1677,  à  Saint-Sauveur. 
218  Dominé  (Jeanne),  bourgeoise,  27  ans,  de  Bruxelles,  1 1  novembre 

1677,  à  Saint-Sauveur. 
216  DouLiÈRE  (Susanne),  brodeuse,   29  ans,  de  Vitry,    6  novembre 

1677,  à  Saint-Sauveur. 
160  Drodelot  (Charlotte),    marchande,    5o   ans,   de    Bergopzom, 

i^"'  août  1677,  entre  les  mains  de  l'archevêque. 
i85  D'stir  (Judith\  demoiselle,  3o  ans,  de  Bruxelles,    2  septembre 

1677,  à  Saint-Paul. 
362  Dubois  (Elisabeth),  29  ans,  de  Montaigu,  3i  mars  1678,  à  Saint- 

Sulpice. 
i52  Dubos  (Jeanne),   marchande,  25  ans,  de  Montpellier,  i'"'   août 

1677,  entre  les  mains  de  l'archevêque. 
173  Du   Castenet    (Françoise\    bourgeoise,    17  ans,     d'Alençon, 

20  août  1677,  à  Saint-Sulpice. 
i35  DuFouR  (Raimonde),  29  ans,    de   Genève,    14  juillet  1677,    à 

Saint-Sauveur. 
202  Du  Garnier  (Perrine,  fille  de  Pierre,  peintre),  de  Paris. 
i53  DuGUET  (Catherine),  demoiselle,  22ans,  deBreda,  1='' août  1677, 

entre  les  mains  de  l'archevêque. 
182  DuMENY  (Paul),  menuisier,  33  ans,,  de  Paris,  21  août  1678,  aux 

Prémontrés. 
466      »  »        42  ans,  de  Stalsonde  (Allemagne),  17  septembre 

1677,  aux  ....  [sic). 

68  Du  Moulin  (Jeanne),  60  ans,  d'Orléans,  22  avril  1677,  à  Saint- 
Sauveur. 

144  Dupont  (Etienne),  14  ans,  de  Saumur,  V'  août  1677,  entre  les 

mains  de  l'archevêque. 

145  »  (Pierre),  16   ans,  de  Saumur,  i'=''  août  1677,   entre  les 

mains  de  l'archevêque. 

146  »        (Anne),    12  ans,  de  Saumur,  !■='    août  1677,  entre  les 

mains  de  l'archevêque. 

147  »        (Michel),    16  ans,  de  Saumur,  1"='  août  1677,  entre  les 

mains  de  l'archevêque. 

465  EscLAFER  (Louis),  27  ans,  de  Turenne  (Limousin),  i3  septembre 

1678,  aux  Billettes. 


Convertis  du  P.  Athanasc  de  Saint-Charles.  429 

496  Favezeau  (Bahuc),  orlogeur,  38  ans,  Dorbet  {sic)  en  Norman- 
die, 18  novembre  1678. 

i33  Feuillet  (Etienne),  marchand,  35  ans,  de  Strasbourg,  6  juillet 
1677,  aux  Billettes. 

25  Fleury  (Marie  Ménage,   femme  de  Guill.),  5o  ans,  de  Beaune, 

3o  mars  1677,  à  Saint-Sauveur. 

26  »        (Louis),  19   ans,    de  Beaune,   3o  mars  1677,  à  Saint- 

Sauveur. 

27  »         (Michel),   17  ans,    de  Beaune,  3o  mars  1677,  à  Saint- 

Sauveur. 

28  »        (.Etienne),  i5  ans,   de  Beaune,   3o  mars  1677,   à  Saint- 

Sauveur. 

29  »        (François),  12  ans,  de  Beaune,  3o  mars  1677,  à  Saint- 

Sauveur. 
210  FoLMER  (Philippe),  tailleur,  19  ans,  de  Dusseldorf,    24  octobre 

1677,  à  Saint-Séverin. 

ICI  FouREAU  (Jean-Bapt.),  aspirant  au  ministériat,  25  ans,  d'Epe- 
nonville,  4  juin  1677,  aux  Filles  de  la  Conception. 

221  François  (Rachel,  femme  de  Simon  Lefèvre,  soldat),  46  ans, 
de  Sedan,  11  novembre  1674,  à  Saint-Sauveur. 

35o  Frederistad  (Joël),  25  ans,  de   Borques  (Danemark),  6  mars 

1678,  aux  Filles  de  la  miséricorde. 

106  Galony  (Louis),  passementier,  48  ans,  de  Paris,  19  juin  1677, 

à  Saint-Sauveur. 

107  »        (Marie  Eude,  femme),  40  ans,  de  Rouen,  19  juin  1677, 

à  Saint-Sauveur. 

108  »        (Louis),  16  ans,  de  Paris,  19  juin  1677,  à  Saint- Sauveur. 

109  »        (Jacques),   i3  ans,     »  »  » 

326  Galvé  (Esther),   fille  de  Thomas,  peintre,  40  ans,  de  Chester, 

4  février  1678,  aux  Prémontrés. 
220  Gelifon  (Martin),    lieutenant,    42  ans,   11    novembre   1677,  à 

Saint-Gervais. 

39  Genetin  (Jacques),  5o  ans,  de  Paris,  ôavril  1677,  à  Saint-Sauveur. 

40  »  (Josias),  20  ans,  »  »  » 

41  »  (Jean),  17  ans,  »  »  » 

42  »  (Hélène),  14  ans,         »  »  » 

176  Gentilhomme  (Claude),  bourgeoise,  48  ans,  de  Langres, 
20  août  1677,  à  Saint-Sulpice. 

201  Gérard  (Paul),  maître  orlogeur,  33  ans,  de  Genève,  25  sep- 
tembre 1677,  à  Saint-Sauveur. 


43o  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

91  Germain  (Judith),  demoiselle,  28  ans,  de  Sedan,  3  mai  1677,  à 
l'église  de  Montmartre. 
204  Glatigny  (Elisabeth  de),  tapissière,  27  ans,  de  Sedan,  3  octobre 

1677,  à  Saint-Barthélemy. 
211  GoDEFROY  (Pierre),  chirurgien,  19  ans,  de  Lintot  (Normandie), 
24  octobre  1677,  à  Saint-Séverin. 
7  GoLFRY  (Elie),    18    ans,    de    Berne,    7    mars   1677,  à    Saint- 
Médard. 
5o  GuEDON  (Abraham),  coutelier,  25  ans,  de  Horn,  12  avril  1678, 
à  Saint-Sauveur. 
445       »         (Marie),    32    ans,    de    Thouars,     16    août    1678,   aux 

Rillettes. 
5i2  Guillaume  (Judith),   18  ans,  de  Villedieu,  10  décembre  1678, 
aux  Prémontrés. 

127  GuisLAiN  (Paul),  postillon,  19  ans,  de  Vitry,  6  juillet  1677,  aux 

Rillettes. 

128  »         (Nicolas),  20  ans,  de  Vitry,  6  juillet  1677,  aux  Rillettes. 

129  »        (Elie),  14  ans,  »  »  » 

i55  Hanet  (Madelaine),  gantière,  38  ans,  d'Orléans,  i'"''  août  1677, 

entre  les  mains  de  l'archevêque. 
401  HuART  (Jean-Pierre),  29  ans,   de  Stutarde  {sic),  20  mai  1678, 

aux  Rillettes. 

i36  IsAMBERT  (Jeanne),  brodeuse,  33  ans,  de  Vitré,  14  juillet  1677,  à 
Saint-Sauveur. 

162  Jacquet  (Abraham),  laquais,  18  ans,  de  Zurich,  i"^""  août  1677, 

entre  les  mains  de  l'archevêque. 
196  J0ACHIM    (Pierre),    enseigne,     hollandais,    45    ans,    de   Dinan 

(Flandre),  14  septembre  1677,  aux  Prémontrés. 

19.5  KissEL  (Innocent),  capitaine  au  régiment  d'Auvergne,  48  ans, 
d'Andermonde,  14  septembre  1677,  aux  Prémontrés. 

63  Laforce  (Paul  de),  charpentier,  52  ans,  de  Bergerac,   18  avril 

1677,  à  Saint-Sauveur. 

64  »        (Paul  de),  20  ans,  de  Paris,  18  avril  1677,  à  Saint-Sauveur. 

65  »         (Esther  de),  17  ans,      »  »  » 

66  »        (Jacques  de),  i5  ans,    »  »  » 

i59  La  Fortière  (Jacqueline   de),    demoiselle,    82  ans,    de  Rerne, 
i*^^"^  août  1677,  entre  les  mains  de  l'archevêque. 


Convertis  du  P.  Athanasc  de  Saint- Char  les.  481 

5i3  Lalemant  (Jeanne),  48  ans,  de  Montpellier,  14  décembre  1678, 

aux  Filles  de  la  Visitation. 
186  Lalement  (Louise),  demoiselle,  20  ans,  de  Sedan,  2  septembre 

1677,  à  Saint-Paul. 
9  Lambin  (Mathieu),  bonnetier,  29  ans,  de  Compiègne,   12  mars 

1677,  aux  Nouveaux-Catholiques. 

10  »        (Perrine     Damon,    femme),    28    ans,    de   Compiègne, 

12  mars  1677,  aux  Nouveaux-Catholiques. 

11  »         (Abraham),  12  ans,  de  Compiègne,  12  mars  1677,  aux 

Nouveaux-Catholiques. 

12  »         (Nicolas),   10  ans,   de  Compiègne,   12  mars  1677,  aux 

Nouveaux-Catholiques. 
i3       »         (Jeanne),   8  ans,    de  Compiègne,    12  mars  1677,   aux 

Nouveaux-Catholiques. 
3  Lamotte  (Judith  de),  demoiselle,  3o  ans,  de  Paris,  7  mars  1677, 
à  Saint-Médard. 
189  Langue  (Jacques),  écuyer,  87  ans,  de  Wittemberg,  5  septembre 

1677,  à  Saint-Sauveur. 

67  Langue  (Isaac  de),  barbier,  19  ans,  d'Amboise,  22  avril  1677,  à 

Saint-Sauveur. 
338  Lanspergue  (Jérémie),   35  ans,  d'Herfort  (Allem.),   12  février 

1678,  dans  une  chapelle  particulière. 

464  La    Perele    (Philippine   de),    84    ans,    de    Lan   (Normandie), 

12  septembre  1678,  à  Saint-Jacques-la-Boucherie. 
143  La  Porte  (Marie  de),  blanchisseuse,  38  ans,  de  Saumur,  i'=''août 

1677,  entre  les  mains  de  l'archevêque. 
207  La  Rivière  (Jacques   de),    barbier,   82  ans,    de   Montpellier, 
17  octobre  1677,  à  Saint-Séverin. 
92  La  Taille  (Rachel  de),  25  ans,  de  Sedan,  3  mai  1677,  à  l'église 

de  Montmartre. 
453  La  Tour  (Élie  de),  42  ans,  de  Paris,  28  août  1678,  à  Saint-Sauveur. 
59  Launay  (Louise  de),  25  ans,  de  Paris,  16  avril  1677,  aux  reli- 
gieux de  la  Merci. 
72  Lebeau  (Grégoire),    écuyer,  24  ans,   de  Hambourg,    28  avril 
1677,  chez  le  comte  d'Auvergne. 

53  Lebossu  (Jacob),  orlogeur,  48  ans,  de  Sedan,  i5  avril  1677,  à 

Saint-Sauveur. 

54  »        (Julienne  Ferrand,  femme),  28  ans,  de  Sedan,  i5  avril 

1677,  à  Saint-Sauveur. 

55  »        (Jacob),  19  ans,  de  Sedan,  i5  avril  1677,  à  Saint-Sauveur. 

56  »        (Abraham),  18  ans,     »  »  » 


482  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

57  LEBossu(Paul),  16  ans,  de  Sedan,  i5  avril  1677,  à  Saint-Sauveur. 

58  »        (Jeanne),  i5  ans,       »  »  » 

119  Le  Clair  (Marie),  bourgeoise,  veuve  de  Noblet,  graveur, 
55  ans,  de  Paris,  24  juin  1677,  à  Saint-Sauveur. 

2  Lefèvre  (Madelaine,  femme  Le  Comte),  28  ans,  de  Dieppe, 
7  mars  1677,  à  Saint-Médard. 

5  »  (Jean),  soldat  aux  gardes,  84  ans,  de  Dieppe,  7  mars 
1677,  à  Saint-Médard. 

69  »         (Marguerite),  22  ans,  d'Orléans,  22  avril  1677,  à  Saint- 

Sauveur. 

70  »         (Jeanne),   14    ans,   d'Orléans,   22  avril  1677,   à   Saint- 

Sauveur. 
20  Lejay  (Charles),  tanneur,  89  ans,  de  Paris,  16  mars  1677,  aux 
Billettes. 

96  »        (Pierre),   17   ans,   de  Paris,    i3    mai   1677,    à   Saint- 

Sauveur. 

97  »        (Jean),  i5  ans,  »  »  » 

193  Le  Loup  (Jacques),  29  ans,  de  Boleduc,  14  septembre  1677,  à 

l'église  de  Vincennes. 
4i5      »        (Daniel),   18   ans,    de   Lisbonne    {sic)    en    Normandie, 

19  juin  1678,  aux  Billettes. 

60  Le  Maistre  (Louise),  7  ans,  de  Paris,  17  avril  1677^  aux  P.  de 

la  Merci. 

61  »        (Pierre),  6  ans,  de  Paris,  17  avril  1677,  aux  P.  de  la 

Merci. 

62  »         (Paul),  5  ans,   de  Paris,   17  avril  1677,    ^^'^   P-   ^^  '^ 

Merci. 
100  Le  May  (Elisabeth),   blanchisseuse,    25  ans,   de  Paris,  i"''  juin 

1677,  à  Saint-Sauveur. 
126  Le  Normant  (Madelaine),  demoiselle,  28  ans,  de  Vitry-le-Fran- 

çois,  6  juillet  1677,  aux  Billettes. 
5i  Le  Sage   (Isaac),    chirurgien,  24  ans  de  Rochefort,    i5    avril 

1677,  à  Saint-Sauveur. 

i83  Levesart  (Françoise),  femme  de  chambre,  25  ans,  de  Bergerac, 

21  août  1677,  aux  Prémontrés. 
14  LiSLEBONNE  (Marguerite  de  Coussy,  femme  de  M.  de),  63  ans, 

de  Sedan,  20  mars  1677,  aux  Nouvelles-Catholiques. 
398  Lomback  (Frédéric),  45  ans,  de  Hustambery   (Allem.),   10  mai 

1678,  aux  Billettes. 

410  Lucar  (Jacques),  25  ans,  de  Metz,  19  'juin  1678,  à  Saint- 
Germain  l'Auxerrois. 


Convertis  du  P.  Athanase  de  Saint-Charles.  433 

177  Maréchal  (Marie-Angélique-Louise),  17  ans,  de  Châtellerault, 

20  août  1677,  à  Saint-Sulpice. 
i56  Marion  (Marie),  férandinière,  37  ans,  de  Paris,  i^''  août  1677, 

entre  les  mains  de  l'archevêque. 
228  Martin  (Nicole),  25  ans,   d'Auxerre,  décembre  1677,  à  Saint- 
Sauveur. 
226  Mazure  (Paul),  23  ans,  de  Saumur,  22  décembre  1677,  à  Saint- 
Sauveur. 
102  May  (Josias  de),   orfèvre,  3o  ans,  de  Sedan,  i3  juin  1677,  aux 

Filles-Dieu. 
io3     »     (Pierre),  20  ans,  de  Sedan,   i3  juin  1677,   aux  Filles-Dieu. 
104     »     (Élie),  17  ans,  »  »  » 

io5    »     (Madelaine),  i5  ans,        »  »  » 

404  MiLLY  (Marguerite  de,  femme  Moret),  58  ans,  de  Cuvres  {sic), 

10  juin  1678,  à  Saint-Sauveur. 
5i9  MiNGOT  (Nicolas),  42  ans,  de  Sedan,   24  décembre  1678,  aux 

Prémontrés. 
339  MiTONU    (Sophonias),    24    ans,    de     Gargapol    en    Moscovie, 

25  février  1678,  aux  Récollettes. 
192  MoiNET  (Pierre),  tisserand,  38  ans,  d'Anvers,  8  septembre  1677, 

aux  Prémontrés. 
462  MoiRAN  (Nicolas),  19  ans,  de  Nevers,  2  septembre  1678,  dans 

une  chapelle  particulière. 
i54  MoisEAU  (Anne),  gantière,  3o  ans,  de  Paris,  i^""  août  1677,  entre 

les  mains  de  l'archevêque. 
495  MoNTFORT  (Innocent  de),  29  ans,  de  Fleury,  i8  novembre  1678, 

aux  Billettes. 
491  MoRAN  (Perrine),  38  ans,  du  Dauphiné,  3o  septembre  1678,  aux 

Filles-Dieu. 
391  MoREAU  (Élie),  52  ans,  de  Chartres,  3  mai  1678,  aux  Prémontrés. 
164  MoTAN  (Catherine  de),  demoiselle,  54  ans,  de  Bergen,  i""'  août 

1677,  entre  les  mains  de  l'archevêque. 

205  Mourût  (Jeanne),  38  ans,  de  Sedan,    10  octobre  1677,  à  Saint- 

Séverin. 
90  MusuFAY  (Abraham),  écuyer,  3o  ans,  de  Sedan,  3  mai  1677,  à 
l'église  de  Montmartre. 

3o7  Nerut    (Jonas    de),    42    ans,    de    Sens,    6  janvier    1678,    à 
l'église  ....  {sic). 

206  Nicolas    (Balthazar),    ouvrier    en    soie,    82    ans,    de    Paris, 

10  octobre  1677,  à  Saint-Séverin. 

UI  S8 


434  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

120  NoBLET  (Jacques),  22  ans,  de  Genève,  24  juin  1677,  à  Saint- 

Sauveur. 

121  »         (Daniel),    19  ans,  de  Genève,  24  juin   1677,    à    Saint- 

Sauveur. 

122  »    (César),  17  ans,  de  Genève,  24  juin  1677,  à  Saint- 

Sauveur. 

170  OuDART   (Anne-Marie),  41  ans,   de  Poitiers,   20  août  1677,   à 

Saint-Sulpice. 
368  OuDiER    (Nicolas),    apothicaire,    29    ans,    4    avril    1678,    aux 

Billettes. 

i3o  Pain  (Gaspard),  orfèvre,  39  ans,  de  Grenoble,  6  juillet  1677,  ^"^^ 

Billettes. 
i3i       »        (Paul),     18   ans,    de   Grenoble,    6  juillet    1677,     aux 

Billettes. 
i32       »        (Michel),    i3   ans,    de   Grenoble,    6   juillet    1677,    aux 

Billettes. 
214  Panier  (Pierre),  enseigne,  22  ans,  d'Estequin  (Holl.),  29  octobre 

1677,  à  l'église  de  Vincennes. 
212  Pardo  (Antoine),  enseigne,  44  ans,  d'Ypres,  27  octobre  1677, 

à  Saint-Sauveur. 
224  Pariset  (Etienne),  jardinier,  27  octobre  1677,  à  Saint-Sauveur. 
417  Pas   (Claude),   23    ans,  de    Montpellier,    18  juillet    1678,   aux 

Billettes. 
i57  Pean  (François),  ouvrier  en  soie,  36  ans,  de  Sedan,  i'=''  août  1677, 

entre  les  mains  de  l'archevêque. 
89  Perrin  (Marguerite),  demoiselle  de  qualité,  28  ans,  de  Lenen- 

cour,  3  mai  1677,  à  l'église  de  Montmartre. 
489  Perron  (Élie),  24  ans,  de  Poitiers,  8  août  1678,  dans  une  chapelle 

particulière. 
141  Plednell   (Marguerite),    fille    d'avocat,  24   ans,   de   Londres, 

!'='■  août  1677,  entre  les  mains  de  l'archevêque. 
99  Potier  (Elisabeth),   76  ans,  de  Paris,  i'=''  juin  1677,  à  Saint- 
Sauveur. 
200       »        (Jacques),  peintre,  47  ans,  d'York,  i5  septembre  1677, 

à  Saint-Sauveur. 
878       »         (Pierre),  18  ans,  de  Bergerac,  10  avril  1678,  à  l'église  de 

la  Miséricorde. 
869  Prémont  (Moïse),  62  ans,   de  Chaise-Dieu,  4  avril   1678,  aux 

Billettes. 


Convertis  du  P.  Athanase  de  Saint-Charles.  485 

21  QuESART  (Louis),  menuisier,  47  ans,  de  Boissy  en  Brie,  28  mars 

1677,  à  Saint-Médard. 

22  »        (Abraham),  19  ans,  de  Boissy  en  Brie,  28  mars  1677,  à 

Saint-Médard. 

23  »        (Philippe),  i5  ans,  de  Boissy  en  Brie,  28  mars  1677,  à 

Saint-Médard. 

24  »        (Jeanne),    i3  ans,  de  Boissy  en  Brie,  28  mars  1677,  à 

Saint-Médard. 
i65  QuiNsÉ  (Charlotte),  bourgeoise,  17  ans,  de  Sedan,  i^''  août  1677, 
entre  les  mains  de  l'archevêque. 

477  Rabin  (François),    42  ans,    de  Bourdeaux,  18  octobre  1678,  à 

Saint-Sauveur. 
I  Ramezay  (Anne  de),  3i  ans,  de  Lumeau  en  Beauce,  27  février 

1677. 
178  Regnault  (Marguerite  veuve    de  Jacques  de  la  Bretonnerie), 

29  ans,  de  Paris,  20  août  1677,  à  Saint-Sulpice. 
191  RoBicHON  (Jeanne),   ouvrière  en  soie,  33  ans,  de  Tours,  8  sep- 
tembre 1677,  ^'J^  Prémontrés. 
38o  RosPERDAM  (Malachie),  48  ans,  de  Fougères,  21  avril  1678,  aux 

Billettes. 
187  Rougissart  (Jean),  ouvrier  en  soie,  46  ans,  de  Sedan,  14  juillet 

1677,  à  Saint-Sauveur. 
i38         »         (Anne-Marie  Chapelle,  femme',  38  ans,  de  Montbéliard, 

14  juillet  1677,  à  Saint-Sauveur. 
i38        »        (André),  12  ans,    de  Strasbourg,    14  juillet   1677,  à 

Saint-Sauveur. 

2i5  Saint-Amant    (Jacques),    sergent^    25    ans,    de     Bergopzom, 

29  octobre  1677,  à  l'église  de  Vincennes. 
444  Saint-André  (Pierre),   écuyer,  40  ans,  de  Breda,  12  août  1678, 

aux  Billettes. 
299  Saint-Relay  (Jacques  de),  82  ans,  de  Bergerac,  i5  mai  1678, 

à  Saint-Paul. 
38  Senelle   (Henri),  orlogeur,   33    ans,    de  Sens,   6  avril    1677, 

à  Saint-Sauveur. 
6  Stablon  (Jacques),  marchand,  28  ans,  de  Carces  en  Provence, 

7  mars  1677,  à  Saint-Médard. 
194  Struel  (Henri),  ministre,  48   ans,   de  Sanderliet  en  Hollande, 

14  septembre  1678,  à  l'église  de  Vincennes. 


436  Révocation  de  l'Èdit  de  Nantes  à  Paris. 

83  Thibault  (Louise),  i5  ans,  de  Blois,  3o  avril   1677,  à  l'église 

de  la  Merci. 

84  »  (Jean),  i3  ans,  de  Blois,  3o  avril  1677,  à  l'église  de  la 

Merci. 

47  »  (Jean),  soldat,  45  ans,  de  Brest-sur-Seine,  12  avril  1677, 

à  Saint-Sauveur. 

48  »  (Nicolas),  17  ans,  de  Brest-sur-Seine,  12  avril  1677,  à 

Saint-Sauveur. 

49  »  (Jeanne),  i5  ans,  de  Brest-sur-Seine,  12  avril  1677,  à 

Saint-Sauveur. 
340      »  (Pierre),  53  ans,  de  Montréal  en  Languedoc,  25  février 

1678,  aux  Filles  célestes. 
2o3  TissiÉ  (Marguerite),  rubanière,  43  ans,  d'Orléans,  3  octobre 

1677,  à  Saint-Barthélémy. 
184  Tourteau  (Esther),  bahutière,  32  ans,  de  Paris,  21  août  1677, 

aux  Prémontrés. 
423  Trévoux   (Jacques),  48   ans,  de  Nancy,   18  juillet  1678,  aux 

Billettes. 
526  Trufaut  (Jacques),  21  ans,  de  Tours,  27  septembre  1678,  aux 

Billettes. 

3i7  Valon  (Marie),  21  ans,  de  Saint-Hilaire,  9  janvier    1678,  aux 
Billettes. 

187  Valgalier  (Samuel),  cuisinier,  18  ans,  de  Montpellier,  2  sep- 

tembre 1677,  à  Saint-Paul. 

188  Valsenchein    (Thérèse),   tapissière,  45  ans,  de  Breda,  2  sep- 

tembre 1677,  à  Saint-Paul. 
190  Vangarin  (Abraham),  écuyer,  23  ans,  d'Anvers,  5  septembre 

1677,  à  Saint-Sauveur. 
44  Vansehon  (Pierre),  6  ans,  de  Paris,  7  avril  1677,  aux  Filles-Dieu. 
43        »  (Grégoire),   tailleur,    22  ans,    de  Borlik   en    Saxe, 

7  avril  1677,  aux  Filles-Dieu. 
198  Vaugrain  (Nicolas),  enseigne,  28  ans,   de  Berguen,  14  sep- 
tembre 1677,  à  l'église  de  Vincennes. 
180  Vernont  (Madelaine),  lingère,  26  ans,  de  Chàtellerault,  20  août 

1677,  à  Saint-Sulpice  ^ 

3i8  ViR  (Pierre),  chapelier,  23  ans,  de  Coutance,  12  janvier  1678,  à 

Saint-Sauveur. 
416  Vitré  (Esther  de,  veuve  Halou),  24  ans,  de  Montpellier,  4Juillet 

1678,  aux  Filles  de  la  Conception. 

'  Fille  d'Abraliam   Verront,  oncle  du  ministre  Claude. 


Convertis  du  P.  Athanase  de  Saint-Charles.  487 

3o  ViTRY  (Nicolas  de),   16  ans,  de  Paris,  1'=''  avril  1677,  à  Saint- 

Médard. 
114  VuANDERHORNEM     (Anne-Constance),    33    ans,     d'Amsterdam, 
24  juin  1677,  à  Saint-Sauveur. 

79  VuANGEN  (Jacques),  soldat,  Sg  ans,  de  Zurich,  26  avril  1677,  à 

Saint-Sauveur. 

80  »         (Jacob),    i3   ans,    de  Zurich,    26  avril   1677,  à  Saint- 

Sauveur. 

81  »         (Paul),  II  ans,  de  Zurich,  26  avril  1677,  à  Saint-Sauveur. 
5ii  .  .  .  .  veuve  d'un  libraire,  36  ans,  de  Paris,  4  décembre  1678, 

aux  Billettes. 

3x9  Weldon  (Marie),    22  ans,    de  Bextel,   14   janvier    1678,    aux 
Récollets  de  Saint-Germain-cn-La3-e. 


APPENDICE  VI 


LISTE  D'ABJURATIONS 


i685.  PROMESSES  d'abjuration  arrachées  par  les  magistrats 

ET    PAR    LA    POLICE 

Une  demoiselle  anglaise  qui  est  aux  Filles  de  la  Croix,  26  oc- 
tobre i685  (Fr.  7o5i  f"  174). 

Allart,  grand  négociant  de  Dieppe,  a  promis  à  La  Reynie, 
26  novembre  i685  (Fr.  17420  i°  167). 

Allix  (Deux  nièces  du  ministre)  se  font  instruire,  18  août  i685 
(Fr.  7o52  f»  354). 

Argi,  marchand  de  chevaux,  rue  Saint-Honoré,  2  novembre 
i685  (Fr.  7o52  f°  3io). 

Aubin  (Marie  Chevreux,  femme  d'),  ouvrier  en  soie,  rue  du 
Puits-Certain,  2  novembre  i685  (Fr.  7052  f°  Sic). 

Auteuil  (Ordre  à  la  dame  d')  de  se  rendre  incessamment  à 
Paris  chez  la  dame  Jacquinot,  sa  tante,  et  d'y  demeurer  jusqu'à 
nouvel  ordre.  Elle  était  dans  le  dessein  de  se  convertir  et  retenue 
par  sa  famille  dans  la  terre  de  Germenonville  près  Orléans; 
i3  janvier  1686  (O^  3o). 

Baron  (Paul),  neveu  du  sieur  Rivière,  a  promis;  1 5  janvier  i686- 

Baucher  (Jacob),  sculpteur,  et  son  fils,  aux  Petits-Carreaux, 
2  novembre  i685  (Fr.  7o52  f"  3io). 


Liste  d' Abjurations.  489 

Berault  (Catherine),  femme  de  Jacques  Testard,  est  malade 
et  se  fait  néanmoins  instruire.  Son  mari  est  poursuivi  pour  avoir 
lofi-é  dans  sa  maison  Charles  Testard,  marchand  à  Tours,  Rachel 
Berault,  sa  femme,  et  leur  fille.  Ils  feront  bientôt  leur  devoir,  écrit 
le  commissaire  Poirée.  Catherine  signe  le  11  février  1686. 

Berge,  hollandais,  pensionnaire  du  roi,  qui  a  passé  trois  mois 
dans  le  couvent  de  Saint-Magloire,  écrit  de  Lille  qu'il  a  bonne 
espérance  pour  le  reste  de  sa  famille;  i5  juillet  1687  (Fr.  7o53  f°  8). 

Bernard,  propriétaire  de  la  maison  de  la  Ville  de  Montpellier, 
rue  de  Seine,  a  donné  parole  pour  sa  femme,  sa  fille,  ses  domes- 
tiques et  plusieurs  autres;  i3  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f°  57). 

Bertheau  (Le  valet  du  ministre),  écrit  un  commissaire  de 
police  le  2  novembre  i685,  vint  hier  me  trouver;  il  me  déclara 
qu'il  avait  quitté  son  maître  lorsqu'il  s'était  retiré,  et  qu'il  voulait 
embrasser  la  religion  cathohque:  il  est  natif  de  Paris,  âgé  de 
trente  ans,  et  fera  abjuration  dimanche.  La  Reynie  a  écrit  en 
marge  :  «  Cet  homme  aura  besoin  de  recevoir  quelque  charité  en 
attendant  qu'il  ait  bonne  condition  »  (Fr.  7082  f°  3io). 

Besnard  a  donné  parole  en  présence  de  son  père  après  beau- 
coup de  combats;  il  demande  le  secret;  27  novembre  i685  (Fr.  17420 
f  168). 

Bosquet,  aubergiste  de  la  rue  Lamoignon,  prêt  à  signer  avec 
sa  femme,  Susanne  Cuissant,  et  deux  enfants,  le  2  novembre  i685. 
Toutefois  la  femme  ne  fît  sa  déclaration  que  le  27  décembre 
(Fr.  7o5i  P  190  et  7062  f"  3io). 

Bouton  (Esther),  âgée  de  quatre-vingts  ans,  veuve  de  Jean  de 
Romegate,  capitaine-major  de  la  citadelle  de  Metz,  a  fait  déclaration 
qu'elle  veut  se  convertir  (Fr.  7052  f"  3i8).  Elle  abjure  le  16  octobre 
i685  (Fr.  7o52  f"  33i)  et  demande  l'augmentation  de  sa  pension 
(f  34). 

Burgea,  marchand,  laisse  beaucoup  espérer;  26  novembre 
i685  (Fr.  17420  P  167). 

Caillou  (Le  neveu  de),  perruquier  rue  Quiquetonne,  abjurera 
demain  à  Saint-Leu-Saint-Gilles,  18  août  i685.  Caillou,  père,  a 
promis;  2  novembre  i685  (Fr.  7o52  f°^  354  et  210).  Il  abjure'ensuite 
à  Saint-Leu,  ainsi  que  son  fils  Pierre,  aussi  perruquier. 


440  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Caron,  perruquier  suivant  la  cour  et  baigneur  de  la  rue  Saint- 
Christophe,  le  plus  opiniâtre  du  quartier,  demande  à  être  instruit  le 
i6  octobre  i685  (Fr.  7062  f°  335).  Il  abjure  ensuite  à  Saint-Leu 
(f»  804). 

Caumont  la  Force  (Jacqueline  de),  i3  mars  1686  {Fr.  pr. 
rectifiée,  IX,  524). 

Chamate,  rue  des  Petits-Champs,  vis-à-vis  l'hôtel  Mazarin; 
2  novembre  i685  (Fr.  7082  f"  3io). 

Champion,  peintre,  sa  femme  et  trois  enfants,  rue  des  Fon- 
taines; 2  novembre  i685  (Fr.  7052  f°  3io). 

Chesneau  (Pierre),  coutelier  du  faubourg  Saint-Antoine,  et 
deux  enfants;  2  novembre  i685  (Fr.  7o52,  f°  3io). 

Chevalet,  disposé  par  son  gendre  Périgois;  27  novembre  i685 
(Fr.  17420  i°  168). 

Collas  (Magdelaine),  veuve  de  Louis  Desconi  ou  Descovi, 
vigneron  à  Villiers-le-Bel,  demeurant  au  faubourg  Saint-Antoine, 
et  Jeanne,  sa  fille;  2  novembre  i685  (Fr.  7052  f"  3io). 

CousTÉ,  marchand  épicier,  et  sa  femme,  promettent,  le  i3  jan- 
vier 16B6,  d'aller  abjurer  à  Saint-Denis  avec  une  partie  de  la 
famille,  et  le  reste  le  lendemain  (Fr.  7o5i  P  847). 

Creuset,  orfèvre  de  la  place  Dauphine,  sa  femme  et  deux 
enfants;  2  novembre  i685  (Fr.  7062  f°  3io),  abjurent  le  18  (Fr.  7o5i 
f°347). 

Dantin,  travaille  avec  soin  à  son  instruction,  avant  Noël  i685 
(Fr.  7044  i"  181). 

Demouy,  courtier  de  chevaux,  rue  Bourg-l'Abbé,  et  sa  femme; 
2  novembre  i685  (Fr.  7052  f°  3io). 

Desprez,  serrurier,  rue  des  Vieux-Augustins,  et  quatre  enfants  ; 
2  novembre  i685  (Fr.  7o52  f°  3 10). 

Du  Breuil,  marchand,  a  de  bonnes  dispositions  et  demande  le 
secret;  11  décembre  i685  (Fr.  17420  f°  184). 

Duquesné  (Pierre),  cloître  Saint-Germain-l'Auxerrois,  2  no- 
vembre i685  (Fr.  7o52  f°  3io). 


Ltste  d'Abjurations.  441 

Ferrière  travaille  avec  soin  à  son  instruction,  avant  Noël  i685 
(Fr.  7044  f°  181). 

FoNTAiNEAU  (Jacques),  commis  de  Falaiseau,  12  janvier  1686 
(Fr.  7o5i  ï°  97). 

FouLLÉ  (Catherine),  couturière,  rue  des  Fossés,  21  janvier  1686. 

FouRNiER  (Jean),  commis  de  Girardot  le  jeune,  marchand  de 
bois,  promet  au  procureur  du  roi  d'abjurer  avec  sa  femme,  17  jan- 
vier 1686  (Fr.  7o5i  f  65). 

Gantois  (La  femme  et  le  fils  du  ministre),  de  Sedan,  ont  déclaré 
vouloir  se  convertir  ;  12  juin  i685  (Fr.  7052  f"  822). 

Gaultier.  Le  procureur  du  roi  écrivait  à  la  fin  de  novembre 
i685  :  «  L'aîné  des  frères  Gaultier,  avocats,  est  absolu  ;  le  cadet, 
qui  a  enseigné  la  philosophie  à  Genève,  m'a  donné  parole  pour  les 
deux  et  même  pour  toute  la  famille»  (Fr.  17420  ï°  191). 

Grandchamp  (De),  paraît  tout  déterminé,  n'attend  plus  qu'une 
réponse  du  P.  La  Chaise;  2  décembre  i685  (Fr.  17420  f°  175). 

Gravetré  (Jean),  apprenti  évantailliste  ;  2  novembre  i685 
(Fr.  7o52  f°  3io). 

Hensch,  banquier,  paraît  ébranlé  et  a  promis  réponse,  fin 
novembre  i685  (Fr.  17420  f"  191). 

HoRTEMEL,  janvier  1686. 

La  Barre  (De),  orfèvre,  a  donné  parole;  18  décembre  i685 
(Fr.  17420  f°  198). 

Lacéré.  Le  commissaire  Labbé  écrivait  le  14  janvier  1686  : 
«  Le  procureur  du  roi  me  dit  hier  que  la  femme  du  sieur  Lacéré 
lui  avait  promis  de  faire  abjuration  cette  semaine»  (Fr.  7o5i  f°  70). 

La  Garde  (M™^  de).  Le  24  décembre  i685,  M""^  de  Guise  faisait 
écrire  à  La  Reynie  sous  le  sceau  du  secret,  que  s'il  voulait  «bien 
faire  encore  quelque  semonce  un  peu  forte  à  M'"°  de  La  Garde», 
elle  prendrait  le  parti  de  faire  abjuration  plutôt  que  de  quitter 
Paris.  La  Reynie  a  mis  en  marge  :  «Si  elle  ne  veut  pas  faire  abju- 
ration, le  roi  ne  la  veut  plus  souffrir  à  Paris»  (Fr.  7o53  f°  47). 

Laigle  (De),  marchand  miroitier  du  pont  Notre-Dame,  se  fait 
instruire  ;  18  août  i685  (Fr.  7082  f°  354). 


442  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Parts. 

Lamare,  lapidaire  de  la  place  Dauphine,  sa  femme  et  quatre 
enfants  ;  2  novembre  i685  (Fr.  7062  f°  3io). 

La  Melonnière  (De),  travaille  avec  soin  à  son  instruction  ; 
avant  Noël  i685  (Fr.  7044  f"  181). 

La  Mouche  (Les  frères)  paraissent  ébranlés  et  ont  promis 
réponse  fin  novembre  i685  (Fr.  17420  f"  191). 

Le  Gendre  a  parlé  de  façon  qu'on  attend  une  bonne  réponse; 
26  novembre  i685  (Fr.  17420  f"  167). 

Legrand  (Samuel),  miroitier,  de  Campeaux  en  Beauvoisis,  a 
fait  aujourd'hui  déclaration  qu'il  veut  abjurer;  2  novembre  i685 
(Fr.  7o52  fo  3 10). 

Lemaire,  coutelier  du  faubourg  Saint-Antoine,  et  sa  femme; 
2  novembre  i685.  «Homme  de  conséquence,  écrit  La  Reynie,  par 
le  talent  qu'il  a  pour  la  controverse.  M.  Pilon  [convertisseur]  s'en 
est  servi  depuis  quelques  jours.  Cet  liomme  fera  du  fruit,  et  il  est 
bon  de  lui  faire  quelque  gratification  ».  (Fr.  7052  f°  3io). 

Le  Maistre,  père  et  fils,  se  font  instruire.  On  peut  quasi  les 
compter  pour  convertis;  fin  novembre  i685  (Fr.  17420  f"  191). 

Levasseur  (Marie-Madelaine),  ouvrière  en  points,  rue  du 
Sépulcre;  2  novembre  i685  (Fr.  7082  f"  3ro). 

Marchand  (Deux  filles  de),  âgées  de  vingt-cinq  et  de  vingt-deux 
ans;  i3  septembre  i685  (Fr.  7052  f"  348). 

Marmier  travaille  avec  soin  à  son  instruction;  avant  Noël  i685 
(Fr.  7044  f°  181). 

Marot  (Simon),  compagnon  menuisier;  2  novembre  i685 
(Fr.  7o52  f°  3io). 

Maurert  (La  veuve  de  l'orfèvre),  de  la  place  Dauphine  ;  2  no- 
vembre i685  (Fr.  7o52  f-^  3io). 

Mauzé  (Le  marquis  de)  ayant  promis  de  se  convertir,  La 
Reynie  reçut,  le  27  décembre  i685,  l'ordre  de  le  découvrir,  et  de 
permettre  au  marquis  de  Peray  de  séjourner  quelque  temps  à  Paris 
avec  sa  famille  (O'  29). 

Meusnier.  La  Reynie  écrivait  le  4  décembre  i685  au  procureur- 
général:   «Le  sieur  Meusnier,   banquier  négociant,  que  je  croyais 


Liste  d'Abjurations.  448 

tout  à  fait  éloigné,  m'est  venu  dire  qu'il  avait  étudié  depuis  sa 
dernière  conversation,  et  que  dans  la  fin  de  la  semaine  il  pourrait 
parler  plus  précisément.  Je  crois  que  Réau  en  fera  autant  et  que 
les  autres  pourront  se  raviser»  (Fr.  17420  f°  176). 

«  MoNTACROix  (Le  sieur  de)  fera  demain  son  abjuration  à  Sainte- 
Geneviève  des  Ardents.  II  a  fait  demander  aujourd'hui  un  jour  et 
un  lieu  pour  faire  son  abjuration;  on  avait  pensé  à  lui  épargner 
une  fausse  honte  qu'ils  ont  presque  tous,  en  lui  proposant  de  la 
faire  à  huit  clos  à  Sainte-Geneviève  ;  mais  il  veut  demander  publi- 
quement pardon  à  Dieu  de  son  erreur»;  18  août  i685  (Fr.  7082 
fo  354). 

MoNTAiGU  (La  femme  de)  abjurera  demain  à  Saint-Germain- 
l'Auxerrois;  i3  août  i685  (Fr.  7o52  f°  354). 

OoRTH  (La  servante  du  sieur)  a  donné  parole,  16  janvier  1686 
(Fr.  7o5i  f"  5o). 

Papion  (La  femme  de),  faiseur  de  battoirs,  de  la  place 
Dauphine;  2  novembre  i685  (Fr.  7062  i°  3io). 

Perachon  aura  beaucoup  de  secrets  à  découvrir  quand  il  aura 
fait  abjuration;  mais  il  croit  devoir  la  tenir  encore  secrète;  il 
voudrait  la  faire  entre  les  mains  de  l'archevêque  (Fr.  7052  f°  3i8). 

Perigois  a  donné  parole  sous  condition  du  secret;  il  convertit 
sa  famille;  27  novembre  i685  (Fr.  17420  f°^  168  et  191). 

Petkovskey  (La  demoiselle),  âgée  de  17  ans  environ,  mise  par 
ses  père  et  mère,  depuis  neuf  mois,  aux  Filles  de  la  croix,  désire  se 
rendre  catholique;  il  faudra  la  faire  subsister  après  l'abjuration; 
26  octobre  i685  (Fr.  7o52  f°  253). 

PoTET  (Marguerite),  demeurant  chez  Hortemel  libraire,  avertie 
le  12  janvier  1686,  par  ordre  du  procureur-général  de  se  trouver 
le  soir  même  dans  son  hôtel,  signera  la  profession  de  foi  (Fr.  7o5i 
f°  87). 

Raveau.  —  Le  procureur  du  roi  écrivait  au  procureur-général 
le  25  novembre  i685  :  «Une  occasion  d'affaire  m'a  amené  le  bon- 
homme Raveau.  J'en  ai  voulu  profiter  pour  lui  dire  quelque  chose 
sur  sa  conversion.  Il  m'a  paru  être  encore  touché  de  ce  que  vous 
lui  avez  dit  le  mois  d'octobre  dernier,  et  si  vous  avez  la  bonté  de 
l'envoyer  quérir  et  de  lui  dire  un  mot,  vous  achèverez  de  le  déter- 
miner» (Fr.  17420  f"  i65). 


444  Révocation  de  l'Èdit  de  Nantes  à  Paris. 

RoQUiGNi  (De),  banquier,  a  donné  parole  à  La  Reynie;  14  dé- 
cembre i685  (Fr.    17420  f°  187). 

Roussel  (La  dame),  veuve  d'un  orfèvre  de  la  place  Dauphine  ; 
2  novembre  i685  (Fr.  7082  f"  3io). 

RoYER,  orfèvre  sur  le  quai  de  l'horloge,  sa  femme  et  quatre 
enfants;  2  novembre  i685.  De  la  main  de  La  Reynie  :  «Espère  de 
la  bonté  du  roi  qu'elle  voudra  bien  ordonner  qu'il  soit  reçu  maître 
orfèvre»  (Fr.  7052  f'"  3io). 

Thibault  (Jeanne),  promet  le  26  décembre  i685  d'abjurer  le 
lendemain  (Fr.  17420  f°  i85). 

ToRTON  a  donné  parole,  sous  condition  du  secret;  27  novembre 
i685  (Fr.  17420  f  168). 

Vespin  (Jeanne),  veuve  d'Elie  Jessan,  maître  tanneur,  fera 
dimanche  son  abjuration.  La  fille  l'a  déjà  faite,  il  y  a  plus  d'un  an 
(Fr.  7o52  f°  3i8). 

ViÉviLLE  (Nicolas),  évantaiUiste,  rue  du  Vert-Bois,  sa  femme  et 
cinq  enfants;  2  novembre  i685  (Fr.  7052  f°  Sic). 


ABJURATIONS 

femme  de  .  .  .  .,  soldat;  22  novembre  i685  (Fr.  7081 

f  358). 

sage-femme,    femme    de  .  .  .  .,   22    novembre    i685 

(Fr.  7o5i  f  358). 

Alexandre  (Veuve),  voir  III,  309. 

Alexandre  (Françoise),  veuve  d'Auvray,  marchand;  8  janvier 
1686  (Fr.  7o55  f"  399  et  17421  f°  6). 

Allaud  (Samuel),  horloger,  et  Esther  Mariette,  sa  femme, 
demeurant  sur  le  préau  de  la  Foire,  abjurent  à  Saint-Germain 
l'Auxerrois,  le  i3  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f"  57). 

Allix,  voir  III,  204. 

Alvarés  (Abraham),  juif,  fils  d'un  joaillier  de  Londres  abjure, 
puis   est   mis  chez  les  Dominicains  anglais  de  Paris.  Si  la  pension 


Liste  d'Abjurations.  445 

cesse,  il  y  a  danger  qu'il  retourne  en  Angleterre;    17  janvier  1686 
(Fr.  7o52  f°  164), 

Amiot  (Paul),  laquais  de  Trinquant  l'aîné;  12  janvier  1686 
(Fr.  7o5i  f  97). 

Amonnet,  voir  Anciens.' 

Amyraut  (Moïse),  sieur  de  Champrobin,  avocat  demeurant  au 
Parvis,  parti,  selon  le  procureur-général.  Marie  Théart,  sa  femme, 
a  signé;  ses  filles  demeurent  avec  elle;  12  janvier  1686  (Fr.  7o5i 
f°  87). 

Ancelin  (Jean),  apothicaire  du  faubourg  Saint-Germain,  signe 
le  18  novembre  i685;  cependant  le  commissaire  Labbé  écrit  le 
14  janvier  suivant:  «L'apothicaire  Ancelin  n'est  pas  si  pressé 
d'abjurer  qu'on  l'avait  cru  (Fr.  7o5i  f°^  847,  848,  35o). 

Ancelin  (Marguerite),  âgée  de  soixante-dix  ans  et  veuve 
de  Jean  Format,  cordonnier,   signe  le   11   janvier  1686  (Fr.  7o5i 

f^  75). 

Androuet  du  Cerceau  (Paul),  horloger,  demeurant  dans  la 
cour  du  Palais  avec  le  sieur  Clément,  son  beau-frère,  abjure  le 
20  octobre  i685,  en  l'église  Saint-Louis,  rue  Saint-Antoine,  instruit 
par  le  sieur  Du  Hamel  (Fr.  7052  f°  3o4\ 

Angley,  nouveau  converti,  reçoit  une  gratification  de  60  livres, 
le  5  mai  1701  (O  248). 

Anne  (Marie-),  native  de  Nerlin  en  Souabe,  vingt-et-un  ans, 
instruite  par  le  P.  Kratmann;  22  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f""  358). 

Archambauld  (La  veuve),  travaillant  aux  perruques;  i685 
(Fr.  7o52  f°  6). 

AuBERT  (Isaac),  fondeur  de  la  grande  rue  du  faubourg  Saint- 
Antoine,  âgé  de  soixante  ans,  signe  le  26  décembre  i685.  Claude, 
fille  de  Jacques,  aussi  de  la  grande  rue  du  faubourg  Saint- Antoine, 
abjure  le  4  janvier  1686.  Marie  Sacrelet,  femme  du  sieur  Aubert, 
de  la  rue  Beaurepaire,  abjure  ou  signe  le  i5  janvier  1686  (Fr.  7o5i 
f°=  58,  170  et  i85). 

Aubin  (Françoise),  veuve  de  René  Escars,  maître  tailleur 
d'habits,  et  son  fils   Martin;    18  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f  847). 


446  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

AuvRAY  (Esther),  veuve  Dieulefit;  8  janvier  1686  (Fr.  7o55 
f"  397  et  17421  f°  6). 

AvissE  (Jeanne)  abjure  à  Saint-Leu  et  Saint-Gilles,  à  la  fin  de 
l'année  i685. 

Babin  (Marguerite)  abjure  à  Cambray  ;  25  mai  1686  (Fr.  7o55 
i°  443). 

Bacalan  (M"")  abjure  en  1686,  d'après  le  Mercure  {Fr.  pr., 
art.  Mormès). 

Baignoux  (Marie  et  R.)  abjurent  en  novembre  i685  (Fr.  7o55 
f  257). 

Balduc  (Jean),  orfèvre  de  la  place  Dauphine,  au  Lion  ferré  ; 
29  décembre  i685  (Fr.  7o55  f"  358). 

Barbot  (Jean),  bourgeois  de  Paris,  rue  du  Sépulcre,  secrétaire 
du  président  de  La  Barroire,  noté  le  9  novembre  i685  comme 
devant  signer  le  soir  même;  il  abjure  le  17  (Fr.  7o55  f"*"  282,  289 
et  7o5i  f"  347).  Jeanne  Barbot,  fille,  demeurant  chez  Marie  Elle, 
veuve  de  Pierre  Barbot,  bourgeois  de  Paris,  âgée  de  trente-et-un 
ans  ;  7  janvier  1686  (Fr.  7o55  i°  385).  Marie  Elle,  veuve  de  Pierre 
Barbot,  rue  de  Seine,  17  novembre  i685  (Fr.  7o55  f"  289).  La 
nommée  Barbot,  brodeuse,  rue  des  Vieux-Augustins,  avec  le  petit 
garçon  qu'elle  a  chez  elle,  à  la  fin  de  i685  (Fr.  7o5i  f"  i65). 

Barboteau  (Jean),  cordonnier  de  la  rue  de  Montreuil,  et  sa 
famille;  4  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f°  58). 

Barré  (Antoine),  rue  Sainte-Marguerite,  marseillais,  âgé  de 
soixante-huit  ans;  14  janvier  1686  (Fr.  7o55  f°  419). 

Bartet  (Anne),  âgée  de  vingt-huit  ans,  veuve  de  Jean  Otto, 
dit  La  Cousture,  rue  des  Boucheries,  native  de  Paris;  17  novembre 
i685  (Fr.  7055  {"  283). 

Bas,  aubergiste  et  sa  femme,    18  novembre  i685  (Fr.  7o5i 

f°  347)- 

Batilly  (Marguerite  de),  cinquante  ans,  rue  des  Mauvais- 
Garçons,  native  de  Metz,  signe  sans  date  la  petite  formule  imprimée 
le  20  novembre  i685  (Fr.  7o55  f"  239). 

Baucher  (Jeanne),  blanchisseuse,  29  ans;  décembre  i685 
(Fr.  7o5i  f°  358).  Samson  Baucher,  ébéniste  du   faubourg  Saint- 


Liste  d'Abjurations.  447 

Antoine,  a  souscrit  une  profession  de  foi  aux  mains  du  commissaire 
Labbé  ;  28  décembre  i685  {Ibid.  {"  177). 

Bazin  de  Médan,  novembre  i685  (Fr.  7o55  P  258). 

Bazire  (Etienne),  cordonnier,  trente  ans,  Louise  Constant,  sa 
femme,  vingt-cinq  ans,  Marie  et  Hélène,  leurs  filles  ;  22  novembre 
i685  (Fr.  7o5i  P  358). 

Beaumet  (Jean),  de  la  paroisse  Saint-Sulpice,  abjure  le  18  no- 
vembre i685  (Fr.  7055  f"  294). 

Beilan  (Abraham),  corroyeur,  trente-huit  ans  ;  22  novembre 
i685  (Fr,  7o5i  f"  358). 

Bellanger.  Le  commissaire  Delamare  écrivait  le  28  octobre 
i685:  «J'ai  trouvé  en  arrivant  deux  familles  amenées  par  Noblet, 
qui  composent  treize  personnes.  Bellanger,  marchand  de  la  rue 
Saint-Denis,  est  venu  cette  après-dîner  pour  faire  sa  déclaration.  Il 
reviendra  demain  matin  et  amènera  sa  famille  (trois  enfants).  Je  me 
suis  encore  assuré  trois  familles  de  mon  quartier.  J'ai  beaucoup 
ébranlé  Catillon  (voir  Du  Vigneau)  ;  il  doit  venir  demain  à  neuf 
heures,  et  j'ai  été  averti  par  son  fils  que  c'est  pour  faire  sa 
déclaration  pour  lui  et  pour  cinq  ou  six  chefs  de  famille  de  ses 
parents.  J'en  aurai  encore  d'autres  demain  matin  (Fr.  7o5i  f°  176). 
Bellanger  abjura  le  26  (Fr.  172  et  7052  P  3io). 

Belle  (I.  ou  J.)  signe  sans  date  une  formule  manuscrite  qui  est 
la  reproduction  de  la  petite  formule  imprimée,  fin  i685  (Fr.  7o55 
f°  238). 

Bellejean  (Louise  de),  veuve  de  Jacques  Richard,  de  la  grande 
rue  Taranne,  soixante  ans  ;  10  janvier  1686  (Fr.  7o55  f°  406). 

Belle  jeu  (Marguerite  de),  fille  âgée  de  cinquante-cinq  ans,  de 
la  rue  Princesse;  12  janvier  1686  (Fr.  7o55  f°  411). 

Berault  (Antoine),  marchand  en  magasin,  l'un  des  plus  obsti- 
nés religionnaires ;  11  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f°  95). 

Berchère  (Pierre),  maître  lapidaire  de  la  rue  Sainte-Anne, 
cinquante-deux  ans;  i5  décembre  i685  (Fr.  7o55  f°  333). 

Béringhen  (Frédéric  et  Adolphe  de)  abjurent  à  la  Bastille,  1686. 

Bernier,  19  novembre  i685  (Fr.  7o55  f°  3o3). 


448  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Bertheau  (Dorothée),  fille  de  Matthieu,  chapelier  à  Amsterdam, 
abjure,  avec  sa  mère  Marie  Pardessus,  à  Saint-Leu  en  i685,  et 
passe  ensuite  à  l'étranger. 

Berthier  (Philippe),  marchand  bonnetier,  fin  de  i685  (Fr.  7o5i 

f°  127). 

Bertot,  bonnetier,  du  quartier  de  la  place  Maubert;  8  janvier 
1686  (Fr.  17421  f°  6). 

Bertrand  (La  femme  d'André),  janvier  1686. 

Bertrand  (Jeanne),  servante  de  Girard,  ancien,  soixante  ans, 
de  Noisy-le-Sec,  14  janvier  1686,  ne  sait  signer  (Fr.  7o55  f°  418). 

Besnard,  dont  la  conversion  est  annoncée  à  La  Reynie  le 
26  décembre  i685,  par  Parra,  curé  de  Saint-Michel. 

Bethere  (Esther),  veuve  d'Antoine  Harpin  de  Montglas, 
soixante-dix-huit  ans,  rue  Bourbon  Pré-aux-Clercs,  native  de  la 
paroisse,  17  janvier  1686  (Fr.  7o55  f°  426). 

Beugé,  maître  peintre  de  la  rue  de  Seine,  cinquante-et-un  ans, 
natif  de  la  paroisse  ;  24  décembre  i685  (Fr.  7o55  f°  848). 

Beuvry  (Simon),  cordonnier,  grande  rue  faubourg  Saint-An- 
toine; Charlotte  Le  Grand,  sa  femme,  et  Charlotte- Antoinette,  leur 
fille,  23  décembre  i685  (Fr.  7o5i  f"  177).  Susanne,  veuve  de  Pierre 
Le  Grand,  tonnelier,  même  rue,  21  décembre  i685  (f°  179). 

Bezard,  fils  de  l'ancien  et  sa  femme,  Anne  Cressé,  du  quartier 
Saint-Antoine,  abjureront  demain  à  Sainte-Marguerite,  i3  janvier 
1686. 

Bezard  (Madelaine),  veuve  de  Josué  Prévost,  marchand  de  bois 
sur  le  quai  de  la  Grenouillère,  cinquante  ans,  native  de  Sancerre; 
3o  décembre  i685  (Fr.  7o55  f'^  363). 

Bigot  (M"^),  18  mars  1686  (Fr.  7o53  f°  5oi). 

Bigot  de  Morogues,  22  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f°  358). 

Bivelat,  couturière,  nouvelle  convertie,  n'a  pas  de  quoi  vivre 
(Fr.  7o52  f°  4). 

Bivois,  garçon  épicier,  trente  ans,  décembre  i685  (Fr.  7o5i 
f°  358). 

Blet  (La  veuve)  signe  le  17  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f"  167). 


Liste  d'Abjurations.  449 

Blondel.  Pontchartrain  écrit  à  D'Argenson  le  i3  juillet  1701  : 
«  Sa  Majesté  a  été  bien  aise  d'apprendre  la  conversion  sincère  de 
la  nièce  du  ministre  Blondel»  (O  248). 

BoiNviLLiERS,  maître  tailleur  de  la  place  Maubert  ;  28  décembre 
i685  (Fr.  7o55  f"  355). 

BoissoxNET  (Anne),  pauvre  femme,  cinquante-deux  ans;  22  no- 
vembre i685  (Fr.  7o5i  f°  358).  Boissonnet  (Susanne),  femme  de 
Jean  Girard,  imprimeur  à  Paris,  rue  Saint-Julien  le  Pauvre,  et  sa 
fille  Marie,  âgée  de  dix-sept  ans,  12  janvier  1686  iFr.  7o55  f°^  408 
et  409). 

BoNH.-^ULT  DE  Saint-Jean  (Blaise) ,  de  La  Charité  sur  Loire, 
28  novembre  i685  (Fr.  7o55  f"  3i8l 

Bonhomme  (Tobie)  et  Susanne  Grandin,  sa  femme,  ont  signe 
depuis  la  rédaction  l'état  du  9  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f°  63). 

BoRDiER  (Anne),  fille  de  défunt  Jacques  Bordier,  bourgeois  de 
Paris,  a  signé  entre  les  mains  de  Guillaume  de  La  Fontaine,  prêtre 
de  la  communauté  de  Saint-Gervais  (Petitot  contresigne),  3  janvier 
1686  (Fr.  7o55  f°  445). 

Boucher,  novembre  i685  (Fr.  7o55  f"  260). 

BouiLLARD  (François),  maitre  tisserand  au  faubourg  Saint- 
Germain,  abjure  en  l'église  Saint-Louis,  rue  Saint- Antoine,  avec  sa 
femme  Jeanhe  Roussel,  sa  sœur  Judith  Bouillard,  et  son  frère 
Thomas  Bouillard,  le  20  octobre  i685  (Fr.  7052  f°  304). 

Bouille.  Seignelay  écrivait  à  l'evêque  de  Laon  le  19  janvier 
1686:  «A  regard  de  Bouille,  il  a  fait  abjuration  et  je  lui  ai  envoyé 
la  permission  de  revenir  à  Paris  »  (O'  3o). 

BoujONNiER.  Lettre  de  Delamare  à  La  Reynie  du  !'=•'  octobre 
i685:  «Je  viens  d'envoyer  chez  M.  l'abbé  Cellure,  on  ne  l'a  pas 
trouvé;  sa  servante  a  dit  qu'il  avait  aujourd'hui  fait  une  abjuration 
aux  Nouvelles-Catholiques.  Il  y  a  beaucoup  d'apparence  que  cette 
abjuration  est  celle  de  la  femme  Boujonnier»  (Fr.  7o5o  f"  94). 

Bouley  (Anne),  servante  du  sieur  Hinard,  16  janvier  1686 
(Fr.  7o5i  f"  170). 

Bourgeois  (Elisabeth),  femme  d'Henri  Bonnet,  rue  de  Charen- 
ton,  II  janvier  1686. 


45o  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Bourgeois  (Judith),  veuve  de  Nicolas  Dicq,  férandinier,  vingt- 
cinq  ans,  rue  Neuve-Saint-Denis,  servante  de  Barbe  Nicole,  après 
le  9  janvier  1686  (Fr.  yoSi  f°  60). 

Braconnier  (Daniel),  maître  maçon,  rue  Mazarine,  soixante-six 
ans,  lorrain,  28  décembre  i685  (Fr.  7o55  f°  354). 

Bretel  (Jérôme),  dix-huit  ans,  compagnon  menuisier,  rue 
Traversière,  abjure  à  Saint-Paul,  28  décembre  i685  (Fr.  7o5i 
f°  177). 

Brigua  (Jean),  chef  de  famille,  ouvrier  en  soie  de  la  rue  de 
Charenton,  4  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f°  58). 

Briquemault,  seigneur  de  Ruère  et  Tauvernay,  abjure  le 
3i  janvier  1686,  entre  les  mains  de  Sainte-Marthe,  supérieur 
général  de  l'Oratoire  (Fr.  7o55  f  480). 

Brochon  (Jeanne),  fille,  cinquante  ans,  ne  sachant  signer, 
23  février  1686  (Fr.  7o55  f°  435). 

Bruère  (Anne),  abjure  à  Saint-Leu,  en  i685.  Paul  Bruère  et  sa 
femme,  de  la  ville  de  Gien,  idem. 

Bruneau  (Elisabeth),  femme  de  François  Oudrj',  16  janvier  1686 
(Fr.  7o5i  f»  94). 

Bruneau  (Esther),  femme  de  Boursin,  rue  des  Jeûneurs, 
Il  janvier  i636  (f°  167). 

Bruneau  (IVIarthe),  nouvelle  catholique,  reçoit  une  gratification 
de  200  livres,  le  5  mai  1701  (O  248).  Bruneau  (Michel),  ouvrier  en 
soie  de  la  rue  de  Charenton,  vingt-trois  ans,  26  décembre  i685 
(Fr.  7o5i  f  i85). 

Bruyère  (Gilles),  soixante-quatre  ans,  manouvrier  et  Françoise 
Vandrisse,  sa  femme,  22  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f°  358). 

Bunon  (Marie),  de  la  rue  du  Petit-Lion,  i5  janvier  i636  (Fr. 
7o5i  î°  170). 

BuRGEAUD,  marchand,  de  Niort,  sa  femme,  sa  belle-mère  et 
quatre  enfants,  abjurent  entre  les  mains  du  P.  Robinet,  16  octobre 
i685  (Fr.  7o52  f"  333). 


Liste  d' Abjurations.  45 1 

Cachet  (Marie),  veuve  de  Matthias  Brion,  rue  de  Seine, 
à  l'enseigne  des  Trois  Torches,  21  décembre  i685  (Fr.  7o55 
fo  329). 

Carlot  (Sara),  i'^"' février  1686  (Fr.  7o55  f»  431). 

Carré  (La  veuve)  et  deux  enfants,  22  novembre  i685(Fr.  7o5i 
f"  358). 

Catelle  (Marguerite),  fille,  âgée  de  quatre-vingts  ans,  rue  de 
l'Égout,  abjure  à  Saint-Sulpice,  i3  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f"  57  et 
7o55  f°  368). 

Catillon,  joaillier  sur  le  quai  de  l'Horloge,  sa  femme  Catherine 
Creuset,  et  huit  enfants  dont  l'aînée  avait  quinze  ans,  Catherine, 
Anne,  Jeanne,  Louise,  Esther,  Madelaine,  Alexandre,  Élie,  décembre 
i685  (Fr.  7o5i  f-'  358). 

Cazin  (Nicolas),  et  Marthe  Lefebvre,  sa  femme,  i685  (Fr.  7o5i 
f"  127). 

Chabot  (M"')  abjure  en  janvier  1686,  d'après  le  Mercure,  et 
obtient  le  8  avril  une  pension  de  3ooo  livres. 

Chalons  (Abraham),  quarante-deux  ans,  passementier  du  fau- 
bourg Saint-Marcel,  et  trois  enfants,  22  novembre  i685  ;  sa  femme, 
Elisabeth  Edme,  n'abjure  que  le  6  décembre  (Fr.  7o5i  f"  358  et 
7o55  f°  325).  Claude,  ouvrier  en  soie  du  faubourg  Saint-Denis, 
quarante-cinq  ans,  sa  femme  et  deux  enfants,  26  octobre  i685 
(Fr.  7o5i  f°  172).  Daniel,  du  faubourg  Saint-Marcel,  faisait  ostensi- 
blement tous  les  exercices  de  la  R.  P.  R.,  bien  qu'il  eût  abjuré  en 
i683.  «Chercher  la  preuve  de  son  crime»,  écrivait  le  commissaire 
Delamare  (Fr.  7052  f"  249). 

Chalumeau  (Simon),  marchand  de  vins  de  la  rue  Jacob, 
17  décembre  i685  (Fr.  7o55  f  335). 

Champagneux  (Samuel),  vingt-deux  ans,  laquais,  natif  d'Issou- 
dun,  novembre  i685  (Fr.  7o55  f°  240). 

Chardon.  Seignelay  écrivait  au  procureur-général  le  10  no- 
vembre i685  :  «  J'ai  rendu  compte  au  roi  de  la  conversion  du  sieur 
Chardon  »  avocat.  Toutefois  celui-ci  demandait  un  délai,  qui  lui  fut 
accordé  le  12  janvier  1686  (Fr.  17420  f°  i58  et  7o5i  f°  87).  Il  abjura 
bientôt  après. 


452  Révocation  de  l'Édit  de  Nantes  h  Paris. 

Charton  (Claude),  vingt-et-un  ans,  compagnon  boutonnier, 
du  faubourg  Saint- Antoine,  27  décembre  i685  (Fr.  yoSi  f°  182). 

Chasot,  compagnon  tapissier,  de  la  grande  rue  du  faubourg 
Saint-Antoine,  4  janvier  1686  (Fr.  joSi  f"  58). 

Chastain  (Pierre),  ciiirurgien,  vingt-six  ans,  22  novembre  i685 
(Fr.  7o5i  f°  3581 

Cheffenard  (Rodolphe),  rue  du  Bac,  dix-neuf  ans,  allemand, 
7  janvier  1686  (Fr.  yoSS  f"  38i). 

Chevalier  (Claude),  «  prétendu  gendre  »  de  Simon  Beuvry, 
grande  rue  du  faubourg  Saint-Antoine,  signe  entre  les  mains  du 
commissaire  Labbé,  le  28  décembre  i685(Fr.  7o5i  f°  177). 

Chevalier  (Marie),  ancienne  domestique  de  M'"'^  de  Rohan, 
7  mai  i685.  Elle  dénonce  le  legs  de  16,000  fr.  fait  par  sa  maîtresse 
au  consistoire  (Fr.  7052  f°  817). 

Chrestien  (Jeanne),  fille  âgée  de  vingt  ans,  18  novembre  i685 
(Fr.  7o5i  f°  347). 

Chupin  (Paul),  enlumineur  et  portier  du  temple  de  Charenton, 
28  décembre  i685  (Fr.  7o5i  f"  181).  Il  passa  ensuite  à  l'étranger. 
Susanne  Pelletier,  sa  femme,  abjure  le  10  janvier  1686. 

Clauzier  (Jean),  ouvrier  en  drap  d'or  et  d'argent,  rue  de 
Seine,  de  la  paroisse  Saint-Sulpice,  trente-neuf  ans,  natif  de  la 
paroisse,  18  novembre  i685  (Fr.  7o55  f"  292).  Marie  Dicq,  femme  de 
Jean  Clauzier,  maître  férandinier  de  la  rue  Saint- Denis,  après  le 
9  janvier  1686  (Fr.  7o55  f°  60). 

Clavier  (Michel),  gagne-denier  du  carrefour  Saint-Benoist, 
quarante-cinq  ans,  natif  de  Metz,  ne  sachant  signer,  9  janvier  1686 
(Fr.  7o55  f  402). 

C0CATRIS  (Louise),  veuve  de  Matthieu  Blondel,  rue  de  l'Égout, 
soixante-dix-huit  ans,  4  janvier  i685  (Fr.  7o55  f"  368). 

Cochard  (Marie),  veuve  de  Jacob  Noiret,  ancien  officier,  i685 
(Fr.  7o5i  f"  i66\ 

Cognard  ou  Cougnard  (Michel),  orfèvre  chez  Coutin,  rue  de 
Harlay,  t8  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f"  847  et  7052  f''  214). 

CoiSBAND  (Les  deux  sœurs),  20  janvier  1686). 


Liste  d'Abjurations.  453 

Colas  (Lucas),  orfèvre,  Tertullien  Lucas,  Marie  Olympe,  sa 
femme  et  leurs  enfants,  14  décembre  i685  (Fr.  7o55  f"  SSy). 

CoLLEÇON  (Jeanne),  femme  de  Cadet,  marchand  du  quartier 
Saint-Martin,  et  trois  enfants,  11  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f°  116). 

Constant  (Cyprien),  novembre  i685  (Fr.  7o55  f"  244). 

CoRDiER  (Isaac),  férandinier,  trente-trois  ans,  16  octobre  i685. 
Sa  femme  avait  abjuré  quelques  mois  auparavant  (Fr.  7082  f°  333). 

CoRGiER  (Jacques),  chirurgien,  rue  Saint-Christophe,  18  août 
1689  rFr.  7055  f"  448). 

Corné  (Marthe),  nouvelle  catholique,  gratification  de  100  livres, 
le  5  mai  1701  (O  248). 

CossE  (Bonaventure),  veuve  de  Jean  Adam,  menuisier  rue 
Saint-Père,  quatre-vingts  ans,  champenoise,  ne  sachant  signer,  et 
son  fils  Jean  Adam,  i3  janvier  1686  (Fr.  7o55  f''  417)- 

CosTAR  (Roger),  24  avril  1686  (Fr.  7o55  f°  440). 

CoTTEREAU  (Samuel),  sieur  du  Clos,  médecin  du  roi,  i685 
{Fr.  pr.,  2*=  édit.,  IV,  750). 

Coulon  (Sara  Varnier,  femme  de  Daniel),  orfèvre,  rue  Maza- 
rine,  et  Daniel  Coulon,  fin  i685  (Fr.  7o55  f°  269). 

Coupé  (François),  vingt-deux  ans,  chez  Clauzier,  rue  Saint- 
Denis,  après  le  9  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f°  60). 

Courage  (François),  dessinateur,  18  novembre  i685  (Fr.  7o5i 
f°  347). 

CouRET  (Jacques),  laquais,  16  janvier  1686  (Fr.  7o58  f"  94). 

Courtier  (Madelaine),  veuve  de  Nicolas  Garnier,  marchand  de 
bois,  quarante-et-un  ans,  grande-rue  du  faubourg  Saint-Antoine, 
quatre  enfants  et  une  servante,  22  décembre  i685  (P>.  7o5i  f°  17g). 

Courtiou  (Marie  Bezard,  femme  d'Isaac),  marchand  de  vins, 
demande  le  12  janvier  1686,  cinq  à  six  jours  pour  se  faire  instruire 
(Fr.  7o5i  f  87). 

CousTÉ,  29  décembre  i685  (Fr.  7o55  f"  357). 


454  Révocation  de  l'Edif  de  Nantes  à  Paris. 

CouTiN  (Isaac),  orfèvre,  rue  du  Harlay,  Judith  Mayen,  sa 
femme,  et  six  enfants,  18  novembre  i685  (Fr.  yoSi  f°  847  et  7052 
f  3 10). 

Couvreur  (Antoine),  9  janvier  1686  (7o5i  f°  63). 

CoviLLE  (Jacques),  chef  de  famille,  gazetier,  rue  Sainte-Mar- 
guerite, 4  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f°  58). 

Crespin  (La  demoiselle)  ratifie  le  22  janvier  1686  la  promesse 
de  réunion  que  lui  ont  arrachée  le  11  toute  sa  famille  en  larmes  et 
le  commissaire  Gorillon  (Fr.  7o5i  f°  52). 

Creuzé  (P.),  Baignoux  (R.),  Catherine  de  Boisguillaume,  et 
trois  Gaudron,  signent  une  formule  manuscrite  un  peu  différente 
de  la  petite  formule  imprimée,  fin  i685  (Fr.  7o55  f"  248). 

Crommelin  (Marie  Mettayer,  veuve  de)  de  Saint- Quentin, 
cachée  à  Paris  avec  ses  enfants,  abjure  au  commencement  de  1686, 
et  s'enfuit  à  l'étranger  peu  après  (TT  256). 

Crommelin  (André),  marchand,  bourgeois  de  Paris,  rue  de  la 
Chanvrerie,  abjure  à  la  Bastille  le  5  février  1686  (Fr.  7o55  f"  487). 


Damourette  (Catherine),  veuve  d'Edme  Palveau,  soixante-six 
ans,  native  de  Grandpré  en  Champagne,  petite  rue  Taranne,  4  jan- 
vier 1686  (Fr.  7055  f  878). 

Danbonnet  (Henri),  ébéniste,  trente  ans,  22  novembre  i685 
(Fr.  7o5i  f  358). 

Daniel  (Pierre),  maître  orfèvre,  21  décembre  i685  (Fr.  7o55 
f"  841).  Susanne  Daniel,  veuve  de  Pierre  Jacob,  brasseur,  soixante- 
quatorze  ans,  petite  rue  Taranne,  native  de  Fère  en  Tartenois, 
4  janvier  1686  (P  872). 

Daudet  (Paul-Gédéon),  fils  d'un  avocat,  quatorze  ans,  abjure 
aux  Nouveaux-Catholiques  le  24  février  1684  (Fr.  7o52  f"  igS). 

Dauphin  (Jeanne),  veuve  de  François  Doyenné,  marchand  de 
vins,  cinquante  ans,  et  Anne,  sa  fille,  vingt-six  ans,  22  novembre 
i685  (Fr.  7o5i  f  358). 

Degouis  (Susanne),  dix-sept  ans,  rue  des  Boucheries,  native 
de  La  Ferté-sous-Jouarre,  19  novembre  i685  (Fr.  7o55  î°  804). 


Liste  d Abjurations.  455 

Delabarre  (Judith),  veuve  de  François  Roussel,  ouvrier  en 
soie,  soixante-six  ans,  22  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f"  358).  Joseph, 
maître  orfèvre,  16  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f"  94).  Jacques,  orfèvre  ; 
sa  sœur,  veuve  de  Pierre  Leblanc,  et  leur  servante,  16  janvier  1686. 

Delarue  (Jean-Antoine),  chef  de  famille,  horloger,  grande-rue 
du  faubourg  Saint-Antoine,  25  décembre  i685  (Fr.  7o5i  f"  184). 

Demeure  (Susanne),  veuve  de  Jean  Housta,  maître  savetier, 
rue  de  Seine,  quarante-cinq  ans,  24  décembre  i685  (Fr.  7o55  f"  849). 

Dersigny  (Isaac),  ouvrier  en  soie,  rue  de  Seine,  trente-trois 
ans,  natif  de  la  paroisse,  18  novembre  i685.  Jean,  ouvrier  en  soie, 
soixante-dix  ans,  natif  de  Guise;  Jean,  quarante  ans,  18  novembre 
i685  (Fr.  7o5i  f°  847  et  7o55  f°='  296,  298).  Jacques,  peintre, 
soixante-dix-huit  ans,  rue  de  Seine,  4  janvier  1686  (Fr.  7o55  f°  870). 
Marie  Legendre,  femme  de  Yalentin  Dersigny,  25  janvier  1686 
(f°  427),  et  sa  fille  Madelaine,  28  janvier  (f"  4291 

Desban  (Thomas),  maître  potier  d'étain,  29  décembre  i685 
(Fr.  7o55  f°  356),  demande  une  pension  le  7  janvier  1686  (Fr.  7o5i 
i'  47)- 

Des  Essarts  (Daniel),  peintre  et  sculpteur,  rue  des  Fossés 
M.  le  Prince,  4  janvier  1686  (Fr.  7o55  f  371). 

Deshayes  (Antoine),  miroitier,  de  Campeaux  en  Beauvoisis, 
rue  Grenetat,  26  octobre  i685  (Fr.  7o5i  f"  172). 

Desloges.  Seignelay  écrivait  à  Pellisson  le  26  avril  i685  : 
«  Les  sieurs  Desloges  et  Marchand,  ci-devant  ministres  de  la  R. 
P.  R.,  s'étant  convertis  avec  beaucoup  d'édification  et  de  sincérité, 
le  roi  m'ordonne  de  vous  dire  que  Sa  Majesté  désire  qu'ils  soient 
bien  traités  et  payés  des  pensions  promises  aux  ministres  qui  se 
convertissent.  Le  sieur  Desloges  était  à  Thouars  et  avait  800  livres 
par  an,  et  ledit  Marchand,  à  Baugé,  et  avait  600  livres  par  an  » 
(0'3o). 

Desmarets  (Susanne),  convertie  par  le  P.  Marcel,  capucin,  se 
dit  fille  du  procureur  du  roi  de  Saint-Dizier,  et  raconte  d'autres 
mensonges  du  même  genre.  A  Saint-Étienne-des-Grés,  où  elle  fit 
son  abjuration,  on  disait  que  c'était  une  femme  de  mauvaise  vie.  Le 
P.  Marcel  la  recommande  par  lettre  à  La  Reynie.  Elle  prétendait 
être  relapse  et  avoir  été  au  culte  à  l'ambassade  de  Hollande. 
Avril  i685  (Fr.  7052  f  281  ). 


456  Révocation  de  l'Edif  de  Nantes  à  Parts. 

Despinai  (Michel),  compagnon  peignier,  rue  du  Four,  quarante 
ans,  natif  de  Santeville,  près  Dieppe,  24  décembre  i685  (Fr.  yoSS 
f"  345). 

Despit  (Anne),  femme  Guyot,  et  quatre  enfants,  1686  {Fr.  7o5i 
f  164). 

Desquila  (Daniel),  ex-apothicaire  suivant  la  cour,  pension  de 
3oo  livres,  qu'il  touche  de  plusieurs  côtés  à  la  fois,  écrit  Pellisson 
le  7  septembre  i685  (Fr.  7o53  f°  490),  et  dont  Delamare  demande 
la  continuation  le  5  août  1686  (Fr.  7o53  f"  84). 

Des  Rosiers  (Pierre),  ouvrier  en  soie,  et  cinq  enfants,  22  no- 
vembre i685  (Fr.  7o5i  f°  358). 

Des  Tarses  (Madelaine),  femme  de  Godin,  horloger  de  la  rue 
Saint-Martin,  12  janvier  1686. 

Desv ALLONS  et  sa  femme,  fin  décembre  i685  (Fr.  7o5i  {°^  47,  57). 

Deux-Ponts.  On  lit  dans  le  Mercure  historique  de  juin  1700, 
p.  646:  «La  princesse  de  Deux-Ponts  s'est  faite  bonne  catholique 
romaine.  Elle  communia  le  3o  de  mai  dans  l'église  de  Notre-Dame- 
de-Paris  entre  les  mains  de  l'archevêque.  On  fait  imprimer  les 
motifs  et  les  raisons  de  son  changement.  Le  roi  lui  a  donné  une 
pension  de  6000  livres,  et  elle  logera  à  l'hôtel  de  Condé.» 

DicQ  (Nicolas)  l'aîné,  marchand  rue  des  Filles-Dieu,  paroisse 
•Saint-Sauveur,  natif  de  Paris,  trente-deux  ans,  21  novembre  i685; 
Nicolas,  le  jeune,  marchand  rue  Saint-Martin,  trente-et-un  ans, 
natif  de  Paris,  19  novembre  i685  (Fr.  7o55  f°*  3o6,  3ii).  Susanne 
Bourges,  femme  de  Nicolas  Dicq,  rue  de  l'Egout,  et  quatre  enfants, 
12  janvier  1686.  Antoinette  Maliot,  femme  de  Pierre  Dicq,  rue 
-Saint-Martin,  après  le  9  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f"  56). 

D1EUFIT.  Le  commissaire  Delamare  écrivait  le  10  juin  1686  : 
«  La  veuve  Dieufit,  qui  demeure  au  bout  du  Pont-au-Change,  qui 
a  fait  abjuration,  mais  qui  n'est  aucunement  convertie,  se  mêle  à 
présent  d'aller  montrer  à  lire  et  le  catéchisme  aux  enfants  des 
nouveaux  convertis  dans  leurs  maisons  et  leur  donne  des  instruc- 
tions fort  dangereuses.  » 

DivRi  (Alexandre),  maître  ciseleur  et  aubergiste,  rue  de  Harlay, 
trente-trois  ans,  et  trois  enfants,  27  décembre  t685  (Fr.  705 1  f"  190). 


Liste  d'Abjurations.  467 

DoLU  (Marie  Dautilolle,  veuve  de  Pierre),  grande-rue  du  fau- 
bourg Saint-Antoine,  26  décembre  i685  (Fr.  yoSi  f°  184I. 

DoMERGUE,  bourgeois  de  Paris,  rue  Barre-du-Bec,  auquel  on 
avait  supprimé,  à  cause  de  la  R.,  sa  place  de  commis  chez  le 
conseiller  d'État  Laquelle,  19  novembre  i685  (Fr.  7o55  P  3oo  et 
7o52  f°  210). 

DouiLLARD  (Isaac),  gagne-denier,  rue  des  Marais,  quarante- 
quatre  ans,  de  Chàlons  en  Champagne,  14  janvier  1686  (Fr.  7o55 
f  422). 

Drelincourt  (Marguerite  Bolduc,  veuve  du  ministre  Charles), 
rue  Princesse,  soixante-dix-huit  ans,  5  janvier  1686  (Fr.  7o55  f"  379). 

Drouet  (Marie),  femme  de  François  Philippe,  et  Pierre  Philippe, 
son  fils,  peintre,  fin  i685  (Fr.  7061  f°  127). 

Du  Bois  des  Cours  (Marie-Eléonore),  femme  de  Francourt  de 
Remoray,  attend  les  ordres  de  La  Reynie  pour  son  abjuration, 
17  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f°  85). 

Du  Bourg,  maître  orfèvre  de  la  Cour  neuve  du  Palais,  abjure 
le  27  décembre  i685  pour  qu'on  ôte  la  garnison  qui  est  chez  lui 
(Fr.  7o5i  f°  192  et  7o55  f°  353). 

DuBREUiL  (P.),  novembre  i685  (Fr.  7o55  f°  249). 

Du  Breuil  (Matthieu  Gangnot,  sieur),  9  mai  1686  (Fr.  7o55 
f°  442). 

Du  Buisson  (Jeanne),  veuve  de  Nicolas  Janson,  soixante  ans, 
rue  de  Charenton,  extrêmement  pauvre  et  mise  à  l'aumône  ordi- 
naire, 23  décembre  i685  (Fr.  7o5i  f°  177). 

Du  Candal,  ci-devant  grand  audiencier,  abjure  du  8  au  12  jan- 
vier 1686  (O'  3o  et  Fr.  17421  f"  6^. 

Du  Clos  (Esther),  veuve  de  Pierre  Lucas,  receveur  des  aides 
à  Meaux,  18  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f°  347).  Susanne,  sa  fille,  ne 
sachant  signer  et  détenue  au  Grand-Châtelet,  8  mars  1686 
(Fr.  7055  f"  4361 

DuFAY  (Elisabeth),  fille  de  Guillaume,  avocat  au  bailliage  de 
Dieppe,  abjure  à  Saint-Leu  fin  i685. 

DuFOUR  (Marie),  de  Sézanne  en  Brie,  16  octobre  i685  (Fr.  7052 
f"  333).  Marthe,  femme  de  Pierre  Galot,  marchand,  Marthe-Cathe- 


458  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

rine  et  Marie-Anne,  ses  sœurs,  filles  de  Marthe  Housser,  veuve  de 
Jean  Dufour,  ii  janvier  1686  (Fr.  yoSo  f"  gS). 

Du  Hamel  le  jeune,  horloger  de  la  place  Dauphine,  26  octobre 
i685  (Fr.  705 1  f  172). 

Du  Mesnil  (Jeanne-Madelaine),  femme  de  Joseph  Artus,  rue 
des  Boucheries,  i3  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f"  57). 

Du  Moulin  (Jacques),  ébéniste,  vingt-sept  ans,  et  sa  femme 
Marie  Révérend,  rue  du  faubourg  Saint-Antoine,  abjurent  à  Saint- 
Paul  le  21  décembre  i685  (Fr.  yoSi  f"  179).  Paul,  garçon  menuisier, 
2  janvier  1686. 

Du  MoYAU  (Marie),  veuve  de  Jacques  Varennes,  faiseur  de 
panniers,  faubourg  Saint-Antoine,  24  décembre  i685(Fr.  7o5i  f"  188). 

Du  Parc  (Pierre),  tisserand,  quarante  ans,  rue  de  Montreuil, 
II  janvier  1686  (Fr.  7061  f°  76). 

Du  Perroy  (Noël),  tanneur,  fils  de  Martin,  tireur  d'or,  2  mars 
1684  (Fr.  7o52  P  190).  Chassé  par  sa  mère,  il  demande  la  maîtrise, 
qui  coûte  200  livres.  Sa  sœur  avait  abjuré  deux  années  auparavant. 

DupiN  (Charles),  libraire  imprimeur,  au  Mont-Saint-Hilaire, 
après  le  21  octobre  i685  (Fr.  7052  f°^  804,  33o). 

Dupont  (Jean),  peintre,  et  Madelaine  Aubin,  sa  femme,  18  no- 
vembre i685  (Fr.  7o5i  f"  847). 

DuPRÉ,  nouveau  converti,  demande  le  22  avril  1686,  d'être 
reçu  orfèvre  (O'  3o),  Pierre,  tailleur,  danois,  22  novembre  i685 
(Fr.  7o5i  P  358). 

Dupuis  (Judith),  femme  de  Thomas  Bazin,  quincaillier,  soixante 
ans,  décembre  i685  (Fr.  7o5i  f°  358). 

Durouiller  (Jean),  16  janvier  1686. 

DuRU  (Jacques),  maître  cordonnier,  rue  Sainte- Marguerite, 
cinquante  ans,  natif  de  Meaux,  3  janvier  1686  (Fr.  7o55  f"  867). 

Dury  (Florence),  fille  de  Mathurin,  architecte  du  roi,  et  de 
Marguerite  Aubert,  17  avril  1686;  Madelaine,  sa  fille,  trente  ans, 
détenue  aux  Feuillantines,  25  avril  1686;  Susanne,  sa  fille,  détenue 
au  couvent  Sainte-Avoye,  22  août  1686  (Fr.  7o55  f"''  488,  441,  446 
et  7o53  f"  399). 


Liste  d' Abjurations.  459 

DusAUsoiR  (Jean-Baptiste),  cordier  de  la  grande  rue  du  faubourg 
Saint-Antoine,  chefde  famille,  et  Louis,  cordier,  même  rue,  4  janvier 
1686  (Fr.  7o5i  f°  58). 

DuTELLiN  (Raciiel),  veuve  de  Jean  Goufon,  soixante  ans,  rue 
Saint-Nicolas,  mise  à  l'aumône  ordinaire  étant  à  celle  de  Charenton, 
27  décembre  i685  (Fr.  yoSi  f"  182). 

DuTEMPS  (Marie),  femme  du  sieur  Maisonneuve,  fin  i685  (Fr. 
7o5i  f°  127).  Daniel,  garçon  horloger^ soixante  ans,  rue  du  faubourg 
Saint-Antoine,  24  décembre  i685  (Fr.  yoSi  f°  188). 

DuTiLTRE  (Daniel),  à  Saint-Leu,  i685. 

Duvet  (Jeanne),  veuve  de  Pierre  Bourgeois,  tisserand,  rue 
Sainte-Marguerite,  mise  à  l'aumône  ordinaire,  25  décembre  i685 
(Fr.  7o5i  f°  177). 

Du  Vicier  (M™^),  fille  de  Du  Candal,  et  ses  deux  filles,  20  mars 
1686  (Fr.  7o53  f°  98). 

Du  Vigneau  (M™^)  femme  du  pasteur,  12  février  1686. 

Du  Vivier  (Jacques),  ouvrier  en  soie,  rue  de  Charonne,  chef 
de  famille,  4  janvier  1686  (Fr,  7o5i  f°  58). 

Ebstein  (Tillement),  marchand,  quarante-cinq  ans,  i5  décembre 
i685,  Anne  de  Varennes,  sa  femme,  cinquante  ans,  Charlotte,  leur 
fille,  quinze  ans,  i5  décembre  i685  (Fr.  7o55  f"  334). 

Elie  père  (ahas:  Père),  marchand,  rue  Saint- Denis,  Marie 
Cordier,  sa  femme,  et  six  enfants,  11  décembre  i685  (Fr.  17420 
f°  184  et  7o55  f'^  328). 

Elle  Ferdinand  (Louis),  peintre,  3o  décembre  i685  (Fr.  7o55 
f"  362).  Marie,  veuve  de  Pierre  Barbot,  bourgeois  de  Paris,  fin 
décembre  i685  (Fr,  7o5i  f°  35o). 

EoN  (Claude),  enlumineur,  quarante  ans,  22  novembre  i685 
(Fr.  7o5i  f°  358). 

Ergot  (Judith  Godin,  femme  de  Paul),  marchand  à  Rouen, 
18  novembre  i685  (Fr.  705 1  f°  347). 

EuDELOT  (Aimée),  veuve  de  Jean  Giot,  dit  Champagne,  et 
remariée  à  Jean  le  Gen  des  Jardins,  avant  le  2  septembre  1686 
(Fr.  7055  f»  38). 


460  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Fagnier  (Susanne),  quartier  Saint-Antoine,  10  janvier  i685 
(Fr.  7o5i  f''  74). 

Fandin  (Jeanne),  quatre-vingts  ans,  veuve  de  Matthieu  Le 
Barbier,  seigneur  de  Vaucelles,  capitaine  de  vaisseau,  et  en  second 
lieu  de  Pierre  de  Simoni,  capitaine  et  ingénieur  dans  la  Mar- 
tinique; et  sa  fille  Madelaine  Simoni,  20  octobre  i685  (Fr.  7052 
{"  304). 

Faron  et  sa  femme,  à  Saint-Cosme,  12  janvier  1686.  Le  neveu 
a  promis  (Fr.  7o5i  f°  87). 

Fauquembergue  (Madelaine  de  Lomé,  veuve  de  Louis)  ministre 
à  Senlis,  malade  et  dans  la  plus  grande  misère,  abjure  le  3  mars 
1687,  pour  obtenir  quelques  secours  (Fr.  7o5i  f"  232). 

Fauvre,  avocat,  demande  un  délai  qui  lui  est  accordé  le 
12  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f"  87). 

Férier  (Louis),  capitaine,  natif  de  Metz,  abjure  au  For- 
l'Évèque  le  2  mai  i683,  à  la  suite  d'une  attaque  d'apoplexie  (Fr. 
7o5o  f°  53). 

Ferrande  (Madelaine),  femme  de  Guy,  14  janvier  1686  (Fr. 
7o5o  {"  i65). 

Fétizot  (Hodot),  horloger,  rue  de  Baffray,  quarante-trois  ans; 
Susanne  Gareau,  sa  femme  et  quatre  enfants,  à  Saint-Paul,  28  dé- 
cembre i685  (Fr.  7o5i  f°  177). 

Feucher  (Esther),  18  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f"  847). 

Fizes  (Daniel),  ancien  receveur-général  de  Montpellier,  abjure 
avec  toute  sa  famille  et  ses  domestiques,  entre  les  mains  de 
l'archevêque  de  Paris,  le  i5  novembre  i685;  est  reçu  conseiller 
à  la  cour  des  comptes  de  Montpellier  en  1687  {Fr.  prot.,  2.^  édit., 
VI,  548). 

Flamand  (Etienne),  natif  de  Flamengrie  en  Thiérache,  maître 
ouvrier  en  soie,  rue  Copeau,  soixante  ans,  ig  novembre  i685; 
Isaac,  ouvrier  en  soie,  quarante-deux  ans,  18  novembre  i685  ; 
Esther  Robineau,  veuve  d'Isaïe  Flamand,  ouvrier  en  soie,  rue  de 
Seine,  quatre-vingts  ans,  native  de  Vervins,  même  jour.  Judith 
F"lamand,  veuve  de  Jean  Grimpré,  passementier,  cinquante-deux 
ans,  rue  Mazarine,  ne  sachant  signer,  et  sa  fille  Anne,  âgée  de  dix- 
sept  ans,  i3  janvier  1686  (Fr.  7061  f'  847  et  7o55  f"'-  57,  298,  3o5 
et  38o). 


Liste  d'Abjurations.  461 

Flamet  (Jean),  garçon  marchand  de  vins,  dix-sept  ans,  rue 
Neuve  des  Fossés  (Fr.  yoSS  f"  416). 

Fleury  (Madelaine),  veuve  de  Jacques  Léger  (aliàs  :  Le  Ja}'), 
marchand,  i5  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f°  170  et  17421  f°  6). 

FoRMET  I  Jean),  garçon  cordonnier,  trente  ans,  rue  du  faubourg 
Saint-Antoine,  23  décembre  i685  iFr.  7o5i  f'"  177). 

Fourni ER  i  François),  crocheteur,  qui  était  à  l'aumône  du 
consistoire,  quatre-vingts  ans,  26  décembre  i685;  mis  à  l'aumône 
ordinaire  (Fr.  7o5i  f"  i85). 

Francourt  (M""^),  janvier  1686. 

Frégeville  (Jacques),  sieur  de  Saint-Germain,  de  Castres, 
soixante  ans,  i"''  décembre  i685  (Fr.  7044  f"  181  et  7o55  f"'  323). 

Frémont  (Isaac),  bourrelier,  grande  rue  du  faubourg  Saint- 
Antoine,  4  janvier  1686  ;  Jean,  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f"  58  et 
7055  f"  254). 

FuMiCHON  (M'"'^  de),  6  septembre  1686  (Fr.  7o53  f°  77). 


Gabille  (Anne),  de  Lhay,  à  Saint-Leu,  en  i685. 

Gachon  (Susannel,  fille  de  Jean  et  de  Marie  Duquesne,  rue  des 
Fossés,  29  novembre  i685  (Fr.  7o55  f"  32i). 

Gadrelle,  fondeur,  à  Saint-Leu,  fin  i685. 

Gah.lard  (Adam),  mercier,  rue  des  Marais,  quarante-cinq  ans, 
natif  de  Bolbec  (Fr.  7o55  î"  4i3\ 

Galand  (Anne),  fille,  soixante-quatorze  ans,  rue  du  Four, 
i3  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f°  57). 

Gallet  (M"<=),  6  septembre  1686  (Fr.  7o53  f°  77). 

Gargouleau  (Josué),  sieur  des  Loges,  natif  de  La  Rochelle,  et 
Marguerite  Barbot,  sa  femme,  7  janvier  1686  (Fr.  7o55  f'"^384  et  385). 

Garnier,  sieur  de  Meher}^  (Jacques)  et  ses  deux  filles,  rue  de  la 
Verrerie,  11  janvier  1686;  Madelaine  Loret,  femme  d'Esprit  Garnier, 
marchand  de  vins,  17  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f°»  65  et  ii5). 

Garnot  (Jacques),  fin  i685  Tr.  705 1  f°  196). 


462  Révocation  de  l'Édit  de  Nantes  à  Paris. 

Gassion  (M™^  de),  21  octobre  i685  (Fr.  7052  f°=  804  et  3i2). 

Gauche  (P.),  novembre  i685  (Fr.  7o55  f'^  264). 

Gaudron,  horloger,  Anne  Bignoux,  sa  femme,  et  leurs  quatre 
enfants,  18  novembre  i685  (Fr.  yoSi  f"  847). 

Gaujard  (Thomas),  maître  cordonnier,  rue  de  Vaugirard, 
vingt-trois  ans,  3o  décembre  i685  (Fr.  7o55  f°  241). 

Gauthier  (Jeanne),  native  de  Gien,  vingt-trois  ans,  et  Marie- 
Anne,  vingt-et-un  ans,  demeurant  chez  Barbot,  rue  du  Sépulcre, 
17  novembre  i685  (Fr.  7o55  f''  289). 

Gédoin  (Anne),  femme  d'Ollier,  lecteur  de  Charenton,  fin  i685. 
Anne  Courtiou,  femme  de  Jean  Gédouin,  marchand  de  vins,  jan- 
vier 1686. 

Gelu  (Elisabeth),  veuve  de  Jean  Cazin,  soixante  ans,  rue  Saint- 
Nicolas,  mise  à  l'aumône  ordinaire  étant  à  celle  de  Charenton, 
27  décembre  i685  (Fr.  7o5i  f"  182). 

Georges  (Marguerite),  veuve  d'Antoine  Lefèvre,  écuyer,  sieur 
de  La  Cavalière,  rue  de  l'Égout,  soixante-dix-neuf  ans,  rochellaise, 
ne  sachant  signer^  14  janvier  1686  (Fr.  7o55  f°  425). 

Gervais,  brasseur  du  faubourg  Saint-Marcel,  22  octobre  i685 
(Fr.  7o5i  f  195). 

GiGOUST  (Louis),  bourgeois  de  Paris,  rue  Saint-Germain,  après 
le  9  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f°  116). 

GiLLOT  (Abraham),  compagnon  menuisier,  rue  Traversière, 
23  décembre  i685  (Fr.  7o5i  ï"  177);  Jacob,  marchand,  i5  janvier 
1686. 

GiON  (Catherine),  avant  le  17  avril  1686  (O'  3o). 

Girard  (Catherine),  fille,  rue  de  Montreuil,  10  janvier  1686 
(Fr.  7o5i  f"  74).  François,  natif  de  Saumur,  rue  des  Carmes,  1'=' jan- 
vier 1686.  P.  Girard,  novembre  i685  (Fr.  7o55  f°=  256  et  366). 

GiRARDOT  (Marie  et  M...),  novembre  i685  ;  Jean  Girardot  de 
Chancourt,  marchand  de  bois,  8  janvier  1686;  Paul,  bourgeois  de 
Paris,  24  décembre  i685  (Fr.  7o55  f""  265,  266,  344,  890). 

GiROiN  (Jacques),  fils  d'un  chirurgien  de  Nîmes,  dix-neuf  ans, 
novembre  i685  (Fr.  7o55  f"  279). 


Liste  d'Abjurations.  468 

GivRY  (Catherine),  femme  de  Daniel  Richard,  marchand  de 
vins,  fin  i685  (Fr.  yoSi  {"  166). 

Glissière  (Robert),  taillandier,  soixante  ans  ;  Elisabeth  Hardy, 
sa  femme  et  cinq  enfants,  22  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f"  358). 

GoDiN  (Jeanne),  boutonnière,  rue  Transnonin,  qui  recevait  la 
charité  de  40  sous  par  semaine  à  Charenton,  16  novembre  i685 
(Fr.  7o5i  f°  7g). 

GoDOT  (Marie),  fille,  quarante  ans,  rue  de  Charenton,  27  dé- 
cembre i685  (Fr.  7o5i  f°  182). 

GoGNiER  (Anne),  rue  Neuve  Sainte-Geneviève,  fin  i685  (Fr.  7o5i 
f°  196). 

GoHARD  (Anne  Vautrain,  femme  de  Jean),  marchand  de  vins, 
rue  Beaurepaire,  i5  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f°  170). 

GoRSSE  (Abraham),  novembre  i685  (Fr.  7o55  f"  248). 

Goujon  (Nicolas),  cordonnier,  sa  femme  et  deux  enfants,  rue  de 
Charonne,  qui  ont  reçu  i5  livres  pour  assistance,  demandent,  le 
22  novembre  i685,  d'être  déchargés  de  l'impôt  de  3  livres  i5  sols, 
pour  leur  boutique  (Fr.  7o5i  f°  177). 

GouRMON  (Nicole),  veuve  de  Jacques  Leloup,  mercier,  quatre- 
vingt-quatre  ans  (Fr.  7o5i  f°  358). 

Grandchamp  (Anne),  veuve  de  Pierre  Lecoq,  rue  de  l'Egout, 
soixante-quatorze  ans,  de  La  Carville  en  Normandie,  i3  janvier  1686 
(Fr.  7o5i  f"  57  et  7o55  f"  874).  Le  mari  a  promis. 

Gravé  (La  femme  de  Charles),  sœur  de  M'°'=  Mariette,  fin  i685. 

Gravereau  (Isaac),  drapier,  de  Sancerre,  faubourg  Saint- 
Germain,  20  octobre  i685  (Fr.  7052  f°  804). 

Grellet  (Anne),  servante  des  sieurs  Dufour,  après  le  9  jan- 
vier 1686. 

Greslin,  22  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f°  358). 

Grignon  (Jacob),  joaillier,  quarante  ans,  et  Marie-Anne  Berger, 
sa  femme,  i3  décembre  i685  (Fr.  7o55  f"  33o). 

Grimault  (Marie),  i"  février  1686  (Fr.  7o55  f  433). 

Grinolé  (Marie),  11  janvier  1686. 


464  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 

Grippon  (Jeanne),  nièce  de  Desroziers,  après  le  9  janvier  1686. 

GuERAULT  (Judith),  femme  de  Jacques  Poignet,  maître  char- 
pentier, rue  Jacob,  3  décembre  i685  (Fr.  7c55  f°  327). 

GuiBOT,  brasseur,  fin  i685  (Fr.  yoSi  f°  201). 

GuiLLARD  (Pierre),  cordonnier,  rue  de  Seine,  natif  de  Cozes  et 
ne  sachant  signer,  abjure  au  For-l'Évêque,  le  29  mars  1687 
(Fr.  7o55  f°  447). 

GuiLLERAULT  et  Guillcrault  de  Bléré,  novembre  i685  (Fr.  7o55 
f-  246,  247). 

Guilleret  (Jeanne),  veuve  Fourcade,  à  Saint-Leu,  fin  i685. 

GuiLLOT  (Catherine)  et  sa  nièce,  à  Saint-Leu,  fin  i685. 

GuiMET  (Paul),  garçon  de  Du  Temps,  marchand  de  vin,  i5  jan- 
vier 1686.  «Pierre  Faucher,  autre  garçon  dudit,  est  sorti  hier  de 
son  service,  en  exécution  de  la  déclaration  du  roi  du  11  de  ce 
mois»  (Fr.  7o5i  f"  iio).  Charles  Guimet,  orphelin,  vingt-deux  ans, 
de  Mer,  converti  par  son  subrogé  tuteur.  Mortier,  abjure  le  4  juin 
i685,  «  il  a  besoin  de  5o  écus  pour  apprendre  le  métier  de  tailleur  » 
(Fr.  7o52  f°  249). 

GuioT  (Anne  Despy,  femme  de)  et  quatre  enfants,  rue  Pagevin, 
i5  et  16  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f"  170). 

Guy  (Presse),  rubanier,  sa  femme  et  cinq  enfants,  22  novembre 
i685  (Fr.  7o5i  f"  358). 

Hanoteau  (Marie-Magdelaine),  femme  de  Laurent  Campot, 
tapissier,  grande-rue  du  faubourg  Saint-Antoine,  et  sa  fille  Susanne, 
27  décembre  i685  (Fr.  705 1  f"  182). 

Hébert  (Pierre),  cardeur  de  laine,  soixante-quinze  ans,  et  Marie 
Le  Menu,  sa  femme,  22  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f""  358). 

Henry  (Susanne),  servante  de  Falaiseau,  janvier  1686  (Fr.  7o5i 
f"  94).  Marie,  veuve  d'André  Escars,  marchand,  cour  neuve  du 
Palais,  20  octobre  i685  (Fr.  7052  f°  804).  Jeanne,  veuve  d'Isaac 
Lutra,  rue  de  l'Égout,  et  sa  fille  Marguerite,  4  janvier  1686  (Fr.  7o55 
f  368  et  7o5i  f"  57). 

Herbinot,  boutonnier  du  quartier  de  la  place  Maubert,  et  sa 
femme,  8  janvier  1686  (Fr.  17421  f°  6). 


Liste  d'Abjurations.  465 

Hersant  (Henri),  joaillier,  soixante  ans,  Charlotte  Guy,  sa 
femme,  et  quatre  enfants,  25  novembre  i685;  Henri,  joaillier^ 
trente-deux  ans,  même  date  (P>.  7o55  f°^  814  et  3i6).  Henriette, 
femme  Coquelard,  fin  i685. 

Hervé,  rubanier  du  quartier  de  la  place  Maubert,  8  janvier 
1686  (Fr.  17421  f"  6). 

Heucourt  (M""=  d')^  janvier  1686. 

Heuzé  (M™^  veuve),  brasseuse  du  quartier  de  la  place  Maubert, 
et  sa  sœur,  8  janvier  1686  (Fr.  17421  f"  6). 

Hève  de  la  Vieuville,  évantailliste,  rue  du  Vert-Bois,  sa  femme, 
cinq  enfants  et  un  apprenti,  26  octobre  i685  (Fr.  7o52  f°  172). 

Houzé  (Daniel),  fin  i685. 

Hubert  (Catherine),  veuve  de  Nicolas  Annet,  horloger,  rue  de 
Seine,  5  janvier  1686  (Fr.  7o55  f°  386). 

HucHÉ  (Catherine),  veuve  de  Charles  Rican,  passementier,  et 
trois  enfants,  22  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f  358). 

HuET  (Louis),  ci-devant  enseignant  les  enfants  de  la  R.  P.  R., 
soixante  ans,  26  décembre  i685.  Huet,  horloger,  cinquante-cinq  ans, 
26  décembre  i685.  (Fr.  7o5i  f°  358  et  7o55  f°  352). 

Imbert  (Madelaine),  veuve  d'Etienne  Bauchet,  sieur  du  Plessis, 
soixante  ans.  Grande-rue  du  faubourg  Saint-Antoine,  24  décembre 
i685  (Fr.  7o5i  f°  188). 

Imbert-Durand  (Anne),  fille  du  sieur  Imbert,  ministre  à 
Orléans,  quarante  ans.  Grande-rue  du  faubourg  Saint-Antoine, 
24  décembre  i685  (Fr.  7o5i  f»  188). 

Jacquet.  Pontchartrain  à  D'Argenson,  29  mars  1702:  «Il  ne 
faut  point  se  presser  pour  aider  la  nommée  Jacquet,  nouvelle  catho- 
lique, à  se  faire  recevoir  sage-femme  ;  cette  profession  est  celle 
qui  convient  le  moins  à  une  nouvelle  c.  »  (O  249). 

JoLY  (Louise),  femme  au  service  de  M""  de  Medan,  5  janvier 
1686.  Joly,  avocat,  a  promis,  janvier  1686  (Fr.  7o55  f"  877). 

JouRDE  (Jacques),  novembre  i685  (Fr.  7o55  f°  25i). 
m  30 


466  Révocation  de  l'Édit  de  Nantes  à  Paris. 

Joyeux  (Jean),  ci-devant  soldat  aux  gardes  suisses,  quarante- 
quatre  ans,  23  février  1686  (Fr.  7o55  f"  484). 

Julien  (Etienne),  rue  Soly,  16  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f"  170). 


La  Boulonnière  Domenchin  (De),  29  décembre  i685  (Fr.  7o55 
f  359). 

La  Bourde  (Esther  de),  femme  de  Charles  Dupin,  2g  mai  i683 
(Fr.  7o52  P  193). 

La  Bretèche  (Moïse),  fille  de  feu  La  Bretèche,  dix-huit  mois, 
24  décembre  i685  (Fr.  7o5i  f°  188). 

Labrosse  (Anne),  servante,   16  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f°  74). 

La  Bruère  (Rose  de),  sage-femme,  22  novembre  i685  (Fr.  7o5i 
P  358). 

La  Chasserie  (De).  Seignelay  à  La  Reynie,  26  mai  1686  :  «  Il 
sera  bon  de  faire  observer  le  sieur  de  La  Chasserie  lorsqu'il  sera 
guéri,  pour  s'assurer  de  la  sincérité  de  sa  réunion  »  (O'  3o). 

La  Combe  (Jean  de),  16.  janvier  1686.  Elisabeth  Beauchamp, 
sa  femme,  et  leur  servante  ont  promis. 

La  Fosse  (Moïse  de),  épicier.  Grande  rue  du  faubourg  Saint- 
Antoine,  4  janvier  1686  {¥r.  7o5i  f°  58). 

Lallemand  (Charles),  menuisier,  rue  Saint-Nicolas,  24  dé- 
cembre i685  (Fr.  7o5i  f  188). 

La  Marguerite,  horloger,  et  deux  enfants,  18  novembre  i685 
(Fr.  7o5i  f°  347). 

Lambert  (Antoine),  trente-et-un  ans,  natif  de  Paris,  21  no- 
vembre i685;  Antoine-Zacharie,  marchand  parfumeur,  natif  de 
Sedan,  soixante-onze  ans,  et  sa  famille,  18  novembre  i685  (Fr.  7o5i 
f"''  196,  3i2  et  347). 

La  Mothe  d'Argelos  (De).  La  Reynie  écrivait  à  Seignelay  (?), 
le  3  janvier  1686  :  «  M.  de  La  Mothe  d'Argelos,  capitaine  dans  le 
régiment  de  Languedoc,  dont  vous  avez  ce  matin.  Monseigneur, 
reçu  l'abjuration,  supplie  très  humblement  Sa  Majesté  de  faire  grâce 
à  M.  de  Berchet,  son  beau-frère,  capitaine  dans  le  régiment  de  La 
Sarre,  qui  a  été  pris  par  M.  de  La  Bretèche.  Il  ne  doute  pas  qu'il 


Liste  d'Abjurations.  467 

ne  soit  très  repentant  de  son  crime  [sans  doute  une  tentative  d'éva- 
sion], qu'il  supplie  très  respectueusement  Sa  Majesté  de  lui  remettre 
après  qu'il  se  sera  fait  catholique»  (Fr.  7044  f"  225). 

Lamy  (Marie  Leclerc,  femme  de  Pierre),  et  sa  fille,  âgée  de 
treize  ans,  2  janvier  1686. 

Landry  (Jacques),  férandinier,  et  sa  femme,  rue  Sainte-Mar- 
guerite, 4  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f*  58). 

Lange  (François),  maître  peintre,  faubourg  Saint-Germain, 
cinquante-cinq  ans,  i8  octobre  i685  (Fr.  7052  f"  804). 

Langlois,  horloger  du  faubourg  Saint- Antoine,  et  sa  famille, 
composée  de  cinq  personnes,  18  octobre  i685.  «Il  serait  bon,  écri- 
vait le  commissaire  Delamare,  de  leur  faire  quelque  bien,  parce 
qu'ils  sont  pauvres  et  que  les  autres  ont  les  yeux  fixés  sur  eux  » 
(Fr.  7o52  f"  299).  Pierre,  orfèvre,  Charlotte  Fouquet,  sa  femme,  et 
Madelaine  leur  fille,  18  novembre  i685.  Daniel,  laquais,  rue  Tire- 
boudin,  i5  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f"""  170  et  847). 

Lanoix  (Marguerite),  servante  de  Jean  Clauzier,  rue  Saint- 
Denis,  3o  janvier  1686  (Fr.  7o5i  {°  60). 

Laoust  (Marie),  femme  de  Matthieu  Fourquelin,  teinturier,  rue 
de  Seine,  i3  janvier  1686  (Fr.  7o55  f°  4i5). 

Lapic  (Louise-Gabrielle),  dix-huit  ans,  rue  Taranne,  10  janvier 
1686  (Fr.  7055  P  404). 

Larchevesque  (Catherine),  femme  du  sieur  de  Bois-Guillaume, 
de  Rouen^  lequel  y  a  abjuré;   18  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f"  847). 

La  Roche  (De),  novembre  i685  (Fr.  7o55  f"  271). 

Laskasse,  chevalier,  seigneur  de  la  Nause,  novembre  i685 
(Fr.  7o55  f°  261). 

La  Touche  (Le  sieur  de),  capitaine  au  régiment  de  marine, 
abjure  à  Fontainebleau  en  juin  i685  (Fr.  7o5i  f"  14). 

La  Trémolière  et  sa  femme,  Susanne  Foissin,  i5  janvier  1686 
(Fr.  7o5i  f°  170). 

Launay,  ouvrier  en  gaze  du  quartier  de  la  place  Maubert,  8  jan- 
vier 1686  (Fr.  17421  f"  6). 


468  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Laurent  (Jean),  peintre,  rue  Mazarine,  trente-huit  ans,  natif  de 
Paris,  17  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f°  847  et  7o55  f°  285). 

Lavallée  (Jacques),  ci-devant  concierge  du  cimetière  de  la  rue 
des  Saints-Pères,  22  novembre  i685  (Fr.  yoSi  f°  358). 

La  Vallette  (Le  chevalier  de),  de  proche  Montargis,  arrivé 
de  Danemark  le  18  décembre  1686,  fut  à  Versailles,  y  abjura  et 
reçut  une  pension  (7o5i  f"  16). 

La  Varenne  (André,  Henri  et  Laurent  de),  17  janvier  1686 
(Fr.  7o5i  f»  65). 

Lebas  (Marthe),  veuve  d'Etienne  Balan,  rue  du  Four,  native  de 
Villiers-le-Bel,  8  janvier  1686  (Fr.  7o55  f  388). 

Lebel,  orfèvre,  3  février  1686  (O'  3o). 

Lebert  (Susanne),  veuve  de  Jean  Lefèvre,  rue  du  Four,  native 
de  ViUiers-le-Bel,  8  janvier  1686  (Fr.  7o55  f"  389). 

Lebraconnier  (Elisabeth),  veuve  de  Samuel  Lemaistre,  chirur- 
gien, rue  Princesse,  soixante-dix  ans,  native  de  Metz,  8  janvier  1686 
(Fr.  7055  f°  392). 

Lebrasseur  (Jacques),  compagnon  taillandier  en  fer  blanc, 
18  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f°  847). 

Lebreton  (Marie),  fille  de  JuHen,  9  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f"  117). 
Françoise,  veuve  de  Pierre  Malau,  rue  Sainte-Marguerite,  4  janvier 
1686;  Hercule,  Marie  Escars,  sa  femme,  et  trois  enfants,  18  no- 
vembre i685  (Fr.  58  et  847). 

Leclerc  (Elisabeth),  femme  de  Jean  Brigues,  ouvrier  en  soie, 
9  janvier  1686.  Marie,  femme  de  Pierre  Lamy,  tisserand,  grande 
rue  de  Reuilly,  et  sa  fille  Marie-Anne,  2  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f''82). 
Rachel,  veuve  de  Paul  Ledoulx,  rue  Montmartre,  novembre  i685 
(Fr.  7o55  f°  262). 

Lecointe  (André),  marchand  drapier  d'Elbeuf,  25  décembre 
i685  (Fr.  7o55  f°  35o). 

Lecouvreur  (Antoine),  à  Saint-Leu,  fin  i685. 

Lefebvre,  du  quartier  de  la  place  Maubert,  8  janvier  1686 
(Fr.  17421  f°  6).  Anne,  veuve  de  Gratien  Fayelle,  trente-cinq  ans, 
et  trois  enfants,  mise  à  l'aumône;  26  décembre  i685  (Fr.  7o55  f°  i85). 


Liste  d' Abjurations.  469 

Antoine,  maître  ouvrier  en  soie,  soixante  ans,  rue  de  Seine,  natif 
de  Saint-Pierre,  près  Vervins,  18  novembre  i685  (Fr.  7o55  i°  290). 
Denise,  femme  de  Pierre  Corbier  et  son  mari,  revenu  de  l'étranger, 
II  janvier  1686.  Elisabeth,  veuve  de  Nicolas  Leroy,  et  Antoine, 
son  fils,  six  ans,  rue  de  Charenton,  27  décembre  i685  (Fr.  7o5i 
f"  182).  Françoise  Morin,  femme  de  Jacques,  menuisier,  décembre 
i685  (Fr.  7o5i  f""  358).  Jeanne  Lefèvre,  veuve  de  Jean  Maubert, 
marchand  joaillier,  place  Dauphine,  quatre-vingt-quatre  ans,  et  sa 
fille  Anne,  37  décembre  i685  (Fr.  7o5i  f'^  192).  Marie,  servante  des 
demoiselles  Imbert,  26  décembre  i685  (Fr.  7081  f"  i85).  Marie, 
femme  de  Du  Parc,  et  ses  enfants,  Marie  et  Pierre,  11  janvier  1686 
(Fr.  7o5i  f  75).  Nicolas  et  Pierre,  11  janvier  1686.  Marie  de  Sacy, 
femme  de  Nicolas  Lefebvre,  ouvrier  en  soie,  rue  de  Charenton,  et 
Jacques,  un  de  ses  fils,  27  décembre  i685  (Fr.  7o5i  f°  182).  Elisa- 
beth, veuve  de  Nicolas  Le  Roy,  et  son  fils,  âgé  de  six  ans,  27  dé- 
cembre i685  (f"  181). 

Le  Ferreur  (La  veuve)  et  sa  bru,  Catherine,  quartier  Saint- 
Martin,  II  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f°  116). 

Le  Fieux  (Judith),  femme  de  Félix  Ambelle,  ouvrier  en  dentelle, 
22  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f"  358). 

Lefort  (Jean),  ébéniste,  grande  rue  Saint-Antoine,  chef  de 
famille,  4  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f'='  58). 

Le  Gaigneur,  gros  négociant  de  Dieppe,  12  décembre  i685 
(Fr.  17420  f°  86). 

Legendre  (Anne),  femme  d'Hector  Marmier;  Jeanne  Nacquet, 
leur  servante  et  Jacques  Couret,  leur  laquais,  16  janvier  1686 
(Fr.  7o58  f"  94). 

Le  Goux  (Madelaine),  abjure  à  Port-Royal,  20  avril  1686 
(Fr.  7055  f°  439). 

Le  Hardi  (Jacob),  faubourg  Saint-Antoine,  et  Anne  Lemaire, 
sa  femme,  24  décembre  i685  (Fr.  7o5i  f°  188). 

Leigne  (Pierre  de),  marchand  miroitier  sur  le  pont  Notre- 
Dame;  Isaac,  son  fils,  et  Jean,  marchand,  son  cousin,  20  octobre 
i685  (Fr.  7o52  f"  804). 

Lejay.  Le  commissaire  Delamare  écrivait  le  12  juin  i685: 
Lejay,  joaillier,  rue  Beaurepaire,  fit  abjuration  il  y  a  dix  ans,  puis 


470  Révocation  de  l' Edit  de  Nanics  à  Paris. 

retourna  à  la  R.  P.  R.  il  y  a  six  ans,  ainsi  que  sa  femme.  Le  fils 
aîné  est  marchand  de  vins  au   faubourg  Saint-Antoine  (Fr.  7062 

f  322). 

Lejeune  (Daniel),  novembre  i685  (Fr.  7o55  î°  277).  Lejeune,. 
avocat,  rue  du  cimetière  Saint-André,  a  signé;  un  délai  est  accordé 
à  sa  femme  et  à  sa  famille,  12  janvier  1686  (Fr.  7o5i  P  81). 

Lejuge  (La  veuve)  et  deux  enfants,  22  novembre  i685 
(Fr.  7o5i  f°  358).  Catherine,  veuve  de  Loiseau,  orfèvre,  8  janvier 
1686  (Fr.  7o55  f  398  et  17421  f°  6). 

Le  Maréchal  (Alexandre),  rubanier;  Judith  Cerceau,  sa  femme, 
Charles  et  Abraham,  leurs  enfants,  décembre  i685  (Fr.  7o5i  f"  358). 

Lemaire.  Le  commissaire  Delamare  écrivait  le  28  mai  i685  : 
Les  P.  R.  disent  que  Lemaire,  marchand  fort  riche  de  la  rue  Saint- 
Antoine,  a  fait  trois  fois  abjuration,  et  que  néanmoins  il  est  revenu 
à  leur  religion;  sa  femme  et  ses  enfants  qui  avaient  abjuré  avec  lui, 
persistent  dans  la  R.  C.  Il  n'y  a  de  P.  R.  que  son  gendre  et  lui 
(Fr.  7o52  f"  371).  Susanne,  femme  de  Nicolas  Borel,  11  janvier  1686. 

Le  Mercier  (La  veuve),  du  faubourg  Montmartre^  et  sa  fille, 
i5  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f"  170).  Marie,  fille,  vingt-huit  ans,  native 
de  Meaux,  demeurant  chez  la  veuve  du  ministre  Drelincourt,  rue 
Princesse,  5  janvier  1686  (Fr.  7o55  f°  875). 

Lémery,  médecin,  quartier  de  la  place  Maubert,  8  janvier  1686 
(Fr.  17421  f  6). 

Lenormand  (Catherine),  rue  neuve  Saint-Eustache,  16  janvier 
1686  (Fr.  7o5i  f°  107). 

Lepage,  fin  décembre  i685  (Fr.  7o5i  f°  i3o). 

Lepère  (Lucas)  et  sa  femme,  ont  fait  demander  le  convertis- 
seur Léger,  27  décembre  i685;  François-Philippe,  bourgeois  de 
Paris,  du  faubourg  Saint-Marcel,  18  novembre  i685  (Fr.  7o5i 
f°=  192  et  347). 

Leroux  (Françoise),  femme  de  Pierre  Deslandes,  perruquier, 
ex-femme  de  chambre  de  la  princesse  de  La  Trémoille,  et  sa  fille 
Frédérique,  16  octobre  i685,  dénuées  de  tout  secours  (Fr.  7o5i 
f»=  33i  et  334). 


Liste  d'Abjurations.  471 

Lesobre  (Susanne),  veuve  de  Louis  Ranchin,  mercier,  quatre- 
vingt-sept  ans,  22  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f°  358). 

Lespagnandelle,  peintre  du  roi,  rue  du  Bon-Puits,  sa  femme 
et  leur  fille  unique,  ig  octobre  i685  (Fr.  yoSi  f"  198). 

Lestocq,  Grande  rue  du  faubourg  Saint-Antoine,  4  janvier 
1686  (Fr.  7o5i  fo  58). 

Lesuire  (Jean),  chirurgien  du  faubourg  Saint-Marcel,  qui 
soignait  les  pauvres  de  "son  quartier  aux  frais  du  consistoire,  pour- 
suivi par  les  autres  chirurgiens  qui  voulaient  lui  faire  fermer 
boutique,  22  octobre  i685  (Fr.  7052  f"  3i8). 

Lévêque,  cocher  de  Falaiseau,  16  janvier  1686;  Hélène,  fille, 
âgée  de  quarante-cinq  ans,  rue  de  Seine,  ne  sachant  signer, 
14  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f"  94  et  7o55  f°  428). 

LiEBESSARD  (Jean),  maître  ouvrier  en  soie,  rue  Saint  Placide, 
soixante-dix  ans,  natif  de  Sedan,  18  novembre  i685  (Fr.  7o55 
f°  297). 

Limaille  (IMarguerite  de),  veuve  de  Louis  Déporte,  manouvrier, 
22  novembre  i635  (Fr.  7o5i  f**  358). 

Loches  (La  famille),  20  septembre  i685  (Fr.  7o52  f"  344). 

Lombard  (Isabelle),  veuve  de  Jacques  Frère,  rue  de  Charenton, 
27  décembre  i685  (Fr.  7o5i  f"  182). 

LoRET  (Françoise),  fille  de  Pierre,  bosselier,  ne  sachant  signer, 
12  janvier  1686  (Fr.  7o55  f"  410). 

LouviGNY.  L'exempt  Desgrez  écrivait  le  22  avril  1686  :  Il  y  a 
chez  M.  de  La  Tour  d'Aliès  deux  frères  nommés  Louvigny,  dont 
l'un  a  fait  sa  réunion  et  l'autre  ne  la  veut  faire  et  cherche  à  passer 
en  Angleterre.  Il  a  été  intendant  de  M"^  de  Porsemure  (Fr.  7o53 
f°  267). 

LuBiN  (Pierre),  orfèvre,  trente-cinq  ans,  18  novembre  i685 
(Fr.  7o5i  f°  347). 

Lucas  (Jacob),  menuisier,  Marie  My,  sa  femme,  et  Anne  leur 
fille,  rue  Traversière,  27  décembre  i685  (Fr.  7o5i  f°  182).  Lucas, 
maître  orfèvre,  chef  de  famille,  19  décembre  i685  (Fr.  17420 
{°  195). 


472  Révocation  de  t Edit  de  Nantes  à  Paris. 

LuNEAU  (Jean),  novembre  i685  (Fr.  7o55  f°  255). 

LuTRAT  (Nicolas),  fils  de  Claude,  chirurgien-major  du  régiment 
du  roi,  abjure  aux  Nouveaux-Catholiques  avant  le  25  septembre 
i685,  et  désire  apprendre  la  profession  de  son  père  (Fr.  7o52  i°  842). 
Jeanne  Henri,  veuve  d'Isaac  Lutrat,  et  sa  fille  Marguerite,  i3  janvier 
1686  (Fr.  7o5i  f°  57). 

Madaillan  (Philippe  de),  comte  de  Chauvigné  en  Anjou, 
disposé  à  abjurer  dès  le  24  novembre  i685,  ne  marchandait  plus 
que  sur  la  formule,  et  en  proposait  une  que  le  roi  repoussa  (O'  29). 
Comme  ce  refus  l'avait  raffermi,  le  lieutenant-civil,  lui  signifia,  le 
5  janvier  1686,  que,  s'il  n'abjurait  dans  huit  jours,  on  l'obligerait  à 
quitter  Paris  et  à  se  retirer  dans  la  province  (Fr.  17421  f°  3). 
Toutefois,  le  8,  on  lui  accorda  encore  le  reste  de  la  semaine.  Par 
une  lettre  du  12,  Seignelay  informait  l'archevêque  que  M.  et  M"''  de 
Madaillan  étaient  enfin  décidés  à  plier,  et  ajoutait:  «  Sa  Majesté 
m'ordonne  de  vous  écrire  que  vous  ayez  agréable  d'examiner  s'il 
convient  de  retarder  de  quelque  temps  l'abjuration  du  sieur  de 
Madaillan  ou  de  la  lui  faire  faire  en  secret,  vu  qu'il  a  assuré  qu'il 
était  prêt  de  faire  tout  ce  qu'on  voudra  là-dessus,  et  Sa  Majesté  s'en 
remet  à  vous  de  ce  que  vous  estimerez  le  plus  convenable»  (0'3o). 
Au  mois  de  décembre  1687,  Madaillan  reçut  une  pension  de 
7000  hvres;  et  le  3i  août  1690,  Pontchartrain  signait  l'ordre  de 
l'arrêter  et  de  le  conduire  à  la  Bastille,  s'il  se  déguisait  pour  passer 
en  Hollande. 

Magny  (Madelaine),  veuve  Aube,  cinquante  ans,  rue  Saint- 
Nicolas,  27  décembre  i685;  mise  à  l'aumône  ordinaire  étant  à  celle 
de  Charenton  (Fr.  7o5i  f°  182). 

Maheux  (Marie),  rue  des  Fossés,  native  de  Condé  en  Brie, 
17  novembre  i685  (Fr.  7o55  f°  287). 

Maillou  (Michelle),  fille  de  Samuel,  rubanier,  18  novembre 
i685  (Fr.  7o5i  f  847). 

Malle  (Antoine),  bourgeois  de  Paris,  rue  des  Fossés-M.-le- 
Prince,  soixante  ans,  gagné  par  La  Reynie,  8  janvier  1686  (Fr.  7o55 
f»  387). 

Mallot  (Samuel),  horloger,  rue  des  Quatre- Vents,  17  novembre 
i683  (Fr.  7o55  f"  284). 


Liste  d' Abjurations.  478 

Mangier  (Marie),  à  Saint-Leu,  fin  i685. 

Mangin  (Marie),  veuve  de  Paul  Moranville,  menuisier  en  ébène, 
rue  de  Seine,  soixante-huit  ans,  14  janvier  1686  (Fr.  7o55  f"  424). 

Marandelle  (Nicole),  vieille  fille,  rue  Sainte-Marguerite,  4  jan- 
vier 1686  (Fr.  7o5i  f"'  58». 

Marchand  (Elisabeth  Catillon,  femme  de  Pierre),  maître 
orfèvre,  et  ses  trois  plus  jeunes  filles  (âgées  de  quatre,  six  et  huit 
ans),  17  décembre  i685  (Fr.  7o55  f"  336).  Les  deux  aînées  (vingt- 
deux  et  vingt-cinq  ans)  étaient  notées  comme  prêtes  à  abjurer  dès 
le  i3  septembre  (Fr.  7052  i°  348).  Susanne,  veuve  de  Jean  Berthe, 
et  toute  sa  famille,  14  janvier  1686. 

Maréchal  (Abraham),  ouvrier  en  soie,  sa  femme  et  deux 
enfants,  22  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f"  358). 

Margailler  (J.),  novembre  i685  (Fr.  7o55  f"  252). 

Margalotte  (Noël),  maître  cordonnier,  rue  de  Lamoignon, 
24  décembre  i685  (Fr.  7o55  f°  346). 

Martin,  intendant  du  duc  de  Rohan,  16  janvier  1686  (Fr.  7o5i 
f"  66). 

Martin  (Daniel),  à  Saint-Leu,  fin  i685.  —  Jean,  ouvrier  en  soie, 
Madelaine  Dubois,  sa  femme,  et  deux  enfants,  22  novembre  i685 
(Fr.  7o5i  f"  358).  Josias,  ouvrier  en  soie,  et  Renée  Vandemel^  sa 
femme,  même  jour  {Ibidem).  Paul,  ébéniste,  Grande  rue  du  faubourg 
Saint-Antoine,  chef  de  famille,  4  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f°  58). 
Elisabeth  Guérin,  femme  d'Élie  Martin,  ciseleur,  et  Barthélémy, 
son  fils,  17  janvier  1686  (Fr.  7o5i  i°  65). 

Massé,  orfèvre,  quai  de  l'Horloge,  novembre  i685  ;  Théophile, 
orfèvre,  au  coin  de  la  rue  de  Gèvres,  29  novembre  i685  (Fr.  7o55 
f"^  252  et  320). 

Masserin  (Théophile),  horloger,  nouveau  catholique,  âgé  de 
quatre-vingt-un  ans,  demande  le  3  novembre  1686  continuation  de 
la  pension  de  200  livres  qui  lui  a  été  accordée  le  i3  octobre  i685 
(Fr.  7o52  f  39). 

Massienne  (Jean),  joaillier,  quai  de  l'Horloge,  Jeanne  Gavelle, 
sa  femme,  et  deux  enfants,  3  décembre  i685  (Fr.  7o55  f°  824). 


474  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  a  Paris. 

Masson  (Jean),  cordier,  rue  Sainte-Margaierite,  chef  de  famille, 
4  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f"  58). 

Matherion  et  son  fils  Pierre,  rue  de  la  Hachette,  12  janvier 
1686.  Susanne,  sa  fille,  est  fort  opiniâtre  (Fr.  7o5i  f"  87). 

Mathibois  (Susanne),  janvier  1686. 

Mauduit  (Louise  Gédouin,  veuve  de  Claude),  tapissier 
d'Orléans,  cachée  à  Paris  depuis  le  commencement  de  i685  dans 
la  rue  Sainte-Foy,  n'est  découverte  et  n'abjure  qu'en  janvier 
1686. 

Maurice  (Marthe),  femme  de  Laboise,  et  Antoine  Couvreur, 
leur  laquais,  après  le  9  janvier  1686. 

Mauzé.  On  lit  dans  les  Mémoires  de  Foucault,  à  la  date  de 
i685  :  «  M.  le  marquis  de  Mauzé,  qui  se  tient  en  Aunis  et  qui  a  des 
terres  en  Poitou,  m'est  venu  prier  de  ne  lui  point  envoyer  de  loge- 
ment de  gens  de  guerre,  ajoutant  qu'il  allait  faire  son  abjuration  à 
Paris  ». 

Mayon  (M™<=)  et  ses  filles,  fin  i685  (Fr.  7o5i  f°  196). 

Mazure  (François),  passementier,  16  octobre  i685,  reçoit 
aumône  de  20  livres. 

Meillé,  bourgeois  gagné  par  La  Reynie,  le  8  janvier  1686, 
pendant  la  dragonnade  (Fr.  17421  i°  6). 

Menard  (Judith  Tars,  femme  d'Isaac),  rue  de  Charenton,  4  jan- 
vier 1686  (Fr.  7o5i  f"  58). 

Menessier  (Abraham),  ouvrier  férandinier,  rue  des  Lavan- 
dières, 12  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f"  97). 

Menestrier,  marchand  à  Saint-Leu,  fin  i685. 

Menissier  (Susanne),  veuve  de  Jacques  Louvain,  chef  de 
famille.  Grande-rue  du  faubourg  Saint-Antoine,  4  janvier  1686 
(Fr.  7o5i  f  58). 

Menjot  (Antoine),  voir  III,  2o5. 

Mercier  (Susanne),  servante  de  Trinquant  l'aîné,  12  janvier 
1686  (Fr.  7o5i  f»  97). 


Liste  (f  Abjurations.  475 

Mesnard  (Isaac),  marchand  de  vins,  natif  de  Paris,  rue  de  la 
Chaise,  21  novembre  i685  (Fr.  7o55  f°  3o8). 

Mestivier  (Pierre),  ouvrier  en  soie,  faubourg  Saint-Antoine, 
24  décembre  i685  (Fr.  yoSi  f"  188). 

Mesureur  (Pierre),  ci-devant  petit  concierge  à  Charenton, 
quartier  Saint-Antoine,  2  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f"  179).  Abraham, 
apprenti  serrurier,  rue  des  Mauvais-Garçons,  3o  novembre  i685 
(Fr.  7055  f°  322). 

Michel  (Marie  Martin,  femme  de  Henri),  passé  à  l'étranger, 
abjure  avec  deux  enfants  le  24  décembre  i685;  mise  à  l'aumône 
ordinaire  (Fr.  7o5i  f°  188). 

MiCLOT  (Charles),  passementier,  22  novembre  i685  (Fr.  7o5i 
f"  358). 

MiGEON  (Pierre),  11  janvier  1686. 

MiGOT  (Pierre),  marchand  de  vins  du  faubourg  Saint-Antoine, 
19  décembre  i685  (Fr.  17420  f"  içS  et  7o55  f°  195). 

MoissoNNiER  (Pierre),  dit  Mandras,  serrurier,  11  janvier  1686 
(Fr.  7o5i  P  75). 

MoLET  (Catherine),  servante  du  sieur  Chartier,  rue  Tireboudin, 
i5  janvier  1686  (Fr.  705 1  f"  170). 

Monceau  (M"'=  de),  de  Châteaudun,  ayant  fait  abjuration  à 
Paris,  Seignelay  ordonna,  le  14  octobre  1688,  à  l'intendant  De 
Creil,  de  lui  donner  main-levée  des  biens  qu'il  avait  saisis,  comme 
étant  ceux  d'une  opiniâtre  (O^  82). 

MoNNOYs  (Nicolas),  ci-devant  ouvrier  en  dentelles,  Grande-rue 
de  Reuilly,  quatre-vingt-onze  ans,  24  décembre  i685  (Fr.  7o5i 
P  188). 

MoNvoisiN  (André),  menuisier.  Petite-rue  de  Reuilly,  21  dé- 
cembre i685  (Fr.  7o5i  f»  179). 

MoRAiN  (Luc),  i5  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f"  iio). 

MoRET  (Jacques),  tailleur  de  pierres,  22  novembre  i685  (Fr.  7o5i 
f°  358). 

MoRicE.  Le  commissaire  Delamare  écrivait  le  i3  septembre 
i685  :  «  J'oubliai  hier,  en  vous  rendant  compte  de  la  conversion  de 


476  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Parts. 

Morice  et  de  sa  femme,  de  vous  dire  qu'ils  ont  écrit  en  Angleterre 
et  qu'ils  se  portent  fort  de  faire  revenir  et  de  convertir  une  sœur 
de  cette  femme  et  quatre  enfants  (Fr.  7052  f"  348). 

MoRissET,  i5  janvier  1686. 

MoRNAND  (David),  propriétaire  de  la  maison  de  la  Ville  de 
Meaux^  Grande-rue  du  faubourg  Saint-Antoine,  abjure  le  26  dé- 
cembre i685,  après  avoir  fait,  le  24,  sa  soumission  chez  le  procu- 
reur du  roi  (Fr.  7o5i  f"'-  i85  et  188). 

MoROGUEs  (Anne  de),  fille  aînée  de  M""=  de  Medan,  5  janvier 
1686.  Marie,  novembre  i685  (Fr.  7o55  f°=  259  et  376). 

Mortier,  tailleur  de  pierres,  fin  i685. 

MouY  (François  de),  courtier  de  chevaux,  et  Jeanne  Brière,  sa 
femme,  rue  Bourg-L'abbé,  à  Saint-Leu,  fin  i685.  Marie,  idem;  elle 
reçoit  en  1703  une  gratification  de  i5o  livres. 

MoYVRE  (Daniel  de),  chirurgien,  de  Vitry-le-François^  rue  de 
Bussy,  18  novembre  i685  (Fr.  7o55  f°  291). 


Nacquet  (Jeanne),  servante,  16  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f»  94). 

Neau  (Jacques),  tailleur,  rue  de  Seine,  montalbanais,  quarante- 
sept  ans,  II  janvier  1686  (Fr.  7o55  f"  407). 

Neun  (Charles  de),  ouvrier  en  soie,  et  Madelaine  Daubonnet, 
sa  femme,  ainsi  qu'Antoine,  même  profession,  Anne  de  Brilli,  sa 
femme,  et  leur  fille,  22  novembre  i685  (Fr.  7o5i  î°  358). 

Neveu  (Pierre),  ci-devant  concierge  du  temple  de  Charenton, 
qui  devait  se  rendre  ce  matin  (28  décembre  i685)  en  l'hôtel  du 
lieutenant  de  police,  a  souscrit  la  profession  de  foi  chez  le  commis- 
saire Labbé  (Fr.  7061,  f"  181).  Daniel,  l'un  des  deux  cents  perru- 
quiers de  Paris,  29  décembre  i685  (Fr.  7o55  ï°  36i). 

NoBLET  (Michel),  maître  graveur,  rue  de  Harlay,  quarante- 
neuf  ans,  24  décembre  i685  (Fr.  7o55  f°  347). 

Odot  (Susanne),  fille  de  feu  André,  faubourg  Saint-Antoine, 
24  décembre  i685;  mise  à  l'aumône  ordinaire  (Fr.  7o5i  f"  188). 

Olivier  (David),  bourgeois  de  Paris,  rue  de  l'Hirondelle, 
18  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f°  347). 


Liste  d' Abjurations.  477 

Ollier  (Etienne),  bourgeois  de  Paris,  maître  de  musique  et 
ci-devant  second  lecteur  à  Cliarenton,  trente-trois  ans,  rue  Aubry- 
le-Boucher^  signe  le  19  décembre  i685,  à  Saint-Leu  (Fr.  7o55 
i°  340).  Voir  Fugitifs. 

OoRTH  (La  servante  du  sieur)  a  donné  parole,  16  janvier  1686 
(Fr.  7o5i  f°  5o). 

OuDix  (Elisabeth  Bruneau,  femme  de  François),  8  janvier  1686 
(Fr.  17421  f°  6). 

OuDOT,  ouvrier  en  soie,  et  Susanne  Taine,  sa  femme,  22  no- 
vembre i685  (Fr.  7o5i  f»  358). 


Paillard,  dit  Maurice,  rue  de  Seine,  12  janvier  1686  (Fr.  7o55 

f"  412). 

Paix  (David),  compagnon  horloger,  touche  24  livres  après 
abjuration,  fin  i685  (Fr.  7005  f°  140). 

Pamier,  horloger,  Susanne  Courtiou,  sa  femme  et  quatre 
enfants,  18  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f"  347). 

Papellart  (Jacques),  tapissier  hautelissier,  faubourg  Saint- 
Antoine,  abjure  avec  sa  femme  et  ses  enfants  le  3o  novembre  i685, 
moyennant  40  livres. 

Papix  (Isaac),  ministre,  et  sa  femme,  abjurent  dans  l'église  des 
P.  de  l'Oratoire,  le  i5  janvier  1690  {Fr.  pr.). 

Papion  (Antoine),  faiseur  de  battoirs,  16  octobre  i685  (Fr.  7052 
f"^  33i  et  334). 

Pardessus  (Anne  Leroy,  veuve  de  Paul),  à  Saint-Leu,  fin  i685. 

Pardieu  (Jean  de),  rue  de  la  Huchette,  et  Madelaine  Hullon, 
sa  femme,  20  janvier  1686  (Arsen.  F.  Bast.,  io5ii). 

Paris  (Jean),  maître  horlogeur,  rue  des  Fossés,  21  novembre 
i685;  sa  femme,  Philippe  Berchet,  l'avait  devancé  de  douze  jours 
(Fr.  7055  f""*  267  et  3io).  Marie  Paris,  veuve  de  David  Soyiez,  rue 
de  l'Égout,  i3  janvier  1686  (Fr.  70i5  f"  57). 

Pasquier  (Susanne),  après  le  9  janvier  1686. 

Passebon  (François),  chef  de  famille,  Grande  rue  Saint- 
Antoine,  4  janvier  1686  (Fr.  7061  f"  58). 


478  Révocation  de  i'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Passerau  (Pierre),  scieur  de  marbre,  touche  3o  livres  après 
abjuration,  fin  décembre  i685  (Fr.  7o5o  f"  i38l. 

Paulmier  (Jacques  de),  écuyer,  sieur  de  Vendeuvre,  maître  de 
camp  de  cavalerie,  novembre  i685  (Fr.  7o55  f"  279). 

Paveret  (Jacques),  brodeur,  et  son  fils,  18  novembre  i685 
(Fr.  705 1  {"  347). 

Payon  (Louis),  compagnon  rubanier,  reçoit  36  livres  après 
abjuration,  fin  i685  (Fr.  7o5o  P  19). 

Peltin  (Claude),  20  mai  1686  (Fr.  7o55  i"  8). 

Permot  (Elisabeth),  servante  de  Chanson,  capitaine  suisse, 
i5  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f"  170). 

Perniet  (Les  filles  de),  marchand  de  vins,  rue  Bourbon-Pré- 
aux-Clercs,  29  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f"  141). 

Perrier  (Judith),  veuve  de  Salomon  Misouer,  boulanger, 
soixante-quinze  ans,  22  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f°  398). 

Perrinet  (David),  faubourg  Saint-Antoine,  dit  avoir  fait  sa 
soumission  chez  le  procureur  du  roi,  24  décembre  i685  (Fr.  7o55 
f"  188). 

Peruchon  (Germain),  manoeuvre,  rue  de  Lappe,  Françoise 
Levasseur,  sa  femme  et  deux  enfants,  27  décembre  i685  (Fr.  7o5i 
f  182). 

Petit  (Pierre),  rubanier,  et  deux  enfants,  22  novembre  i685 
(Fr.  7o5i  P  358).  Susanne,  à  Saint-Leu,  fin  i685. 

Petitjean  (Augustin),  à  Saint-Leu,  fin  i685.  Madelaine,  femme 
de  Pierre  Morel,  soixante-dix  ans,  rue  de  Montreuil,  24  décembre 
i685  (Fr.  7o5i  f°  188). 

Petitot  (Anne),  veuve  de  Pierre  Bours,  rue  Saint-Nicolas, 
4  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f°  58). 

Pèze  (Joseph),  à  Saint-Leu,  fin  i685. 

Philippe  (François),  19  décembre  i685  (Fr.  7o55  f  339). 

Picard  (Jean),  maître  horlogeur,  reçoit  100  livres  après  son 
abjuration,  fin  i685  (Fr.  7o5o  f"  i38). 


Liste  d' Abjurations.  479 

PiEDGRiER  (Anne  Bonnet,  femme  de  Daniel),  marchand  de  vin 
de  la  rue  de  la  Parcheminerie,  12  janvier  1686  (Fr.  87). 

Pierre  (Philippe),  compagnon  arquebusier,  rue  du  Four, 
novembre  i685  (Fr.  7o55  f"  268). 

PiERRET  (Madelaine),  servante,  9  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f°  63). 

PiLiouD  (Pierre),  Grande  rue  du  faubourg  Saint-Antoine,  4  jan- 
vier 1686  (Fr.  7o5i  f  58). 

Pille  ouvrier  en  dentelle  d'or  et  d'argent,  fin  i685  (Fr.  7o5i 
f°  194)- 

PiLLiER  (Jeanne  Leclerc,  femme  de  Samuel),  9  janvier  1686. 

PiNET  (Demoiselle  Catherine),  veuve  du  procureur,  22  octobre 
i685  (Fr.  7o52  f°  3i2). 

PiNETON  DE  Chambrun  (Charles),  seigneur  de  Larcis  etc.,  et 
cousin  du  célèbre  pasteur,  i3  décembre  i685  (Fr.  7o55  f°  33i). 
Susanne  Combel,  sa  femme,  8  janvier  1686  (f°  Sgi). 

PiNGEAU  (Marie  Desportes,  femme  de),  rubanier,  22  novembre 
i685  (Fr.  7o5i  f»  358). 

PiNGUAY  (André),  ouvrier  en  soie,  rue  des  Filles-Dieu,  sa  femme 
et  trois  enfants,  26  octobre  i685  (Fr.  7o5i  f"  172). 

PiQUERET  (Madelaine  Beuvry,  femme  de  Charles),  menuisier, 
rue  Saint-Nicolas,  passé  à  l'étranger,  et  trois  enfants,  27  décembre 
i685  (Fr.  7o5i  f'  182) . 

Piquet  (Elisabeth),  i'^''  février  1686  (Fr.  7o55  P  432). 

PiRSON  (Jean),  et  Catherine  Piron,  sa  femme,  12  janvier  1686 
(Fr.  7o5i  f  87).  Leur  fils,  âgé  de  dix  ans,  a  signé  et  promis  de  suivre 
ses  parents  à  la  messe. 

PiTTAN  (Pierre),  marchand  miroitier  de  la  paroisse  Saint-Ger- 
main-l'Auxerrois,  et  sa  femme  Marie  Durand,  25  novembre  i685 
(Fr.  7o55  f«  3i5). 

PoiRET  (Jean),  29  décembre  i685  (Fr.  7o55  f"  36o). 

Porcher  (Esther),  rue  de  Seine,  14  janvier  1686  (Fr.  7o55 
f»  421). 


480  Révocation  de  l'Édit  de  Nantes  à  Pans. 

PouPART  (Lucien),  vigneron,  sa  femme  et  sa  fille,   reçoivent 
i5  livres  après  abjuration,  fin  i685  (Fr.  7o5o  f°  137).  Voir  II,  609. 

Prioux   (Catherine),    veuve    de    Pierre   Landry,  rue    Sainte- 
Marguerite,  4  janvier  1686  (Fr.  7o5i  i"  58). 

Prorien   (Judith),  veuve    de   Salomon    Missoroy,    boulanger, 
reçoit  12  livres  après  l'abjuration,  fin  i685  (Fr.  7o5o  {°  189). 

Proux   (La  femme  du   sieur),   horloger,    nouvelle   catholique, 
meurt  le  16  janvier  1686,  munie  des  sacrements  (Fr.  7061  f°  70). 

Pruneau  (Elisabeth),  femme  de  François  Houdry,  16  janvier 
1686. 


QuiNGÉ  (Gédéon  de),  cordier,  quatre-vingt-cinq  ans,  et  sa 
femme  Andrée  André,  soixante-seize  ans,  22  novembre  i685 
(Fr.  7o5i  {"  358). 

QuiNTiN  (M-'^  de),  5  février  1686  {Bîdlct.,  2"  sér.,  XV,  402). 


Raffin  (Elisabeth),  servante,  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f"  94). 

Ragot  (Jacques),  maître  lapidaire,  22  novembre  i685  (Fr.  7o5i 
f  358). 

Raguet  (Pierre),  joaillier,  Marie  Berchère,  sa  femme,  et  six 
enfants,  21  décembre  i685  (Fr.  7o55  {"  842).  En  avril  1686,  on  lui 
refusait  la  permission  d'aller  en  Hollande,  soi-disant  pour  ses 
affaires,  parce  qu'il  avait  dégarni  sa  boutique  et  n'avait  jamais  fait 
acte  de  catholicisme  (Fr.  7052  f"  i38). 

Ramet  (Isaac),  maître  tourneur,  et  Jeanne  Denis,  sa  femme, 
18  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f°  847). 

Rattier  (Marie  Verialle,  femme  de),  marchand  chandelier,  et 
sa  fille,  i3  janvier  1686. 

Raulet  (Marie),  à  Saint-Leu,  fin  i685. 

Réalle  (Anne),  fille,  couturière,  faubourg  Saint-Antoine,  4  jan- 
vier 1686  (Fr.  7o5i  f»  58). 

Réau  (Michel),  ci-devant  porte-manteau  de  Monseigneur  le 
Prince,  24  décembre  i685  (Fr.  7q55  f"  848).  Voir  les  Girardot. 


Liste  d'Abjurations.  481 

Regnault  (Esther),  servante  du  sieur  Cuville,  rue  du  Petit-Lion, 
i5  janvier  1686  (Fr.  yoSi  f°  170). 

Régnier  (Barthélémy),  huissier  de  feu  la  reine-mère,  décembre 
i685  (Fr.  7o5i  f  358). 

Révérend  (Jean),  menuisier  en  ébène,  rue  de  Charonne,  et  ses 
fils  Jean-Baptiste  et  Pierre,  29  décembre  i685.  Susanne  Vallery,  sa 
femme,  est  allée  en  campagne  (c'est-à-dire  à  l'étranger)  (Fr.  7o5i 
{"^  182  et  187). 

RiBOT,  ouvrier  en  gaze,  quartier  de  la  place  Maubert,  8  janvier 
1686  (Fr.  17421  f=  6). 

RiCARViLLE  (Laurent  Ribert  de)  et  sa  femme,  septembre  i683. 
On  leur  a  donné  pendant  un  an  12  livres  par  mois,  ils  sont  dans  la 
plus  grande  nécessité,  écrit  Delamare  en  i685  (Fr.  7062  f"  249). 

Richard  (Catherine  Givry,  femme  de  Daniel),  marchand  de 
vins,  rue  de  Grenelle,  18  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f°  166). 

RiLLAME  (Pierre),  dit  Du  Pont,  Madelaine  Jacquemain,  sa  femme, 
et  quatre  enfants,  22  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f°  358). 

RiOT  (Jacques),  cocher,  rue  Pagevin,  16  janvier  1686  (Fr.  7o5i 
f°  170). 

Robert  (David),  quai  de  l'Horloge,  i3  décembre  i685  (Fr.  7o55 
f°  332). 

Roger  (Marguerite  Mahieu,  femme  de  Daniel),  marchand 
orfèvre,  18  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f°  347). 

Rolland  (Françoise),  veuve  de  Jacques  Bonnet,  rue  Sainte- 
Marguerite,  23  décembre  i685;  extrêmement  pauvre  mise  à  l'au- 
mône ordinaire  (Fr.  7o5i  f"  177). 

RoLLiN  (Nicolas),  marchand,  et  Catherine  Lecoufîe,  sa  femme, 
18  novembre  i685  (Fr.  7o5i  i"^  64  et  347). 

RouGEAUT  (Jeanne),  servante  de  Tremolière,  rue  Tireboudin, 
i5  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f"  170). 

RouLLÉ  (Anne  Bourgeois,  femme  de  Jean),  menuisier,  et  deux 
enfants,  22  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f"  358). 

Roumier,  horloger,  Anne  Gasse,  sa  femme  et  deux  enfants, 
18  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f"  347). 

Roux  (Philippe),  graveur,  fin  i685. 

tu  il 


482  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Sacrelet  (Marie),  femme  de  Jacques  Aubert,  banquier,  8  jan- 
vier 1686  (Fr.  17421  f»  6). 

Sadier  (Anne),  voir  III,  278. 

Sahune  (Claude),  médecin,  de  Saint-Antonin,  rue  Barre-du-Bec, 
dans  la  maison  de  Pierre  Domergue,  19  novembre  i685  (Fr.  7o55 
f°  Soi). 

Saint-Amand  (Jacques)  ébéniste,  à  Sainte-Marguerite,  16  jan- 
vier 1686  (Fr.  7o5i  fôS). 

Saint-Gelais  (Le  marquis  de),  de  la  maison  de  Lusignan,  venu 
se  cacher  à  Paris  avec  ses  enfants,  fut  menacé  de  la  Bastille.  L'ordre 
de  l'y  conduire  fut  donné  le  3o  janvier  1686,  puis  supprimé  sur  le 
bruit  de  son  abjuration,  réitéré  le  28  février,  parce  que  la  conver- 
sion semblait  douteuse,  et  définitivement  annulé  le  4  mars,  parce 
que  la  «conversion  était  véritable».  Toutefois,  le  lendemain,  La 
Reynie  était  encore  invité  à  le  surveiller  pour  qu'il  ne  fît  pas  sortir 
de  France  ses  deux  enfants.  Une  pension  de  6000  livres  accordée 
en  1688,  n'empêcha  pas  le  marquis  d'être  enfermé  à  Pont-de-l' Arche 
l'année  suivante.  M""'  de  Saint-Gelais  reçut  à  son  tour  une  pension 
de  5oo  livres  en  1700. 

Saint-Georges  (Maurice-Antoine,  écuyer,  sieur  de),  3o  décembre 
i685  (Fr.  7o55  f  864). 

Saint-Hilaire  (Armand  de  Mormés,  seigneur  de),  fils  du  lieute- 
nant-général blessé  par  le  boulet  qui  tua  Turenne,  abjura  à  la  fin 
de  i685  {Mercure  de  janvier  1686). 

Samson,  6  septembre  1686  (Fr.  7o53  f"  77). 

Sandrin  (Daniel),  horloger,  18  novembre  i685  (Fr.  7081  f°345). 

Saponet  (Le  vicomte  de)  et  sa  femme,  abjurent  vers  le  21  fé- 
vrier 1686,  pour  n'aller  pas  à  la  Bastille  (Fr.  17421  f°  47). 

Sarabat  (Susanne),  fille  de  Charles,  horloger,  cour  du  Palais, 
i6  octobre  i685  (Fr.  7052  f"  33i). 

Saulnier  (Philippe),  maître  tonnelier,  petite  rue  Taranne, 
4  janvier  1686  (Fr.  7o55  f"  869). 

Sautelle,  dit  Labarre  (Isaac),  gagne-denier,  rue  des  Marais, 
1 1  janvier  1686  (Fr.  7o55  f"  406}. 


Liste  d'Abjurations.  488 

Seguier  (Susanne),  femme  de  Christophe  Chambot,  9  janvier 
1686. 

Seigneuret  (Marie  Doublet,  femme  de),  banquier,  et  quatre 
enfants  (Fr.  7o5i  f"  112). 

Sénegat  (Olympe  Fouquet,  femme  de)  et  Madelaine  Pierret, 
sa  servante,  9  janvier  1686. 

Sergent  (Madelaine),  veuve  d'Alexandre  Roussel,  orfèvre, 
place  Dauphine,  27  décembre  i685  (Fr.  7o5i  f°  192). 

Serrière.  On  lit  dans  un  rapport  de  police  du  mois  de  janvier 
1686:  «  Deserières  a  abjuré  entre  les  mains  de  l'archevêque.  Sa 
femme  dit  qu'elle  se  fera  instruire.  Ils  ont  dix  enfants  et  quatre 
domestiques,  tous  de  la  R.  P.  R.»  (Fr.  7o55  f"  119).  Cette  note 
concerne  évidemment  Claude  de  Serrière,  sieur  du  Peray,  qui 
avait  épousé  en  1669  Susanne  de  Monceau,  fille  du  conseiller-secré- 
taire du  roi.  Les  extraits  des  registres  de  Charenton  ne  men- 
tionnent que  quatre  de  leurs  enfants  :  Louis  (1677),  Pierre  (1678), 
Susanne  (1680)  et  César  (1682). 

Sieurel  (Samuel),  novembre  i685  (Fr.  7o55  f"  245). 

Simon,  relaps,  obtint  une  lettre  de  rémission  le  22  novembre 
i685,  pour  s'être  converti  à  la  Conciergerie  (Fr.  17420  f°  iSa). 

Sonnet,  célèbre  avocat,  janvier  1686. 

SouGUiER  (Philippe),  tonnelier,  de  la  Petite  rue  Taranne,  et  sa 
femme,  Judith  Chevallet,  8  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f"  47  et  7o55  f»378). 

SouLET  (Joseph),  fils  de  l'avocat  au  Conseil,  janvier  1686. 

Soulier  (Jean),  tailleur,  rue  de  Seine,  19  décembre  i685 
(Fr.  7055  f°  338). 

SouzoN  (Elisabeth  de  Chelle,  femme  de  Jean),  chef  de  famille, 
Grande-rue  Saint- Antoine,  4  janvier  1686  (Fr.  7o5i  P  58). 

Spicque  (Agnès  et  Marie),  filles  de  défunt  Jean,  maître  de  mu- 
sique, i3  octobre  i685  (Fr.  7052  f°  804). 

Stample  (Paul),  marchand  de  bois,  quai  de  la  Grenouillère, 
14  janvier  1686  (Fr.  7o55  f°  804). 

SuPLissoN  (Marie-Anne),  femme  de  Philippe  Testard,  rue 
Saint-Nicolas,  25  décembre  i685  (Fr.  7o5i  P  184). 

SuREL  (Charlotte),  11  janvier  1686. 


484  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

Taurbuin  (Jacques),  ouvrier  en  soie,  rue  de  Cliarenton,  chef  de 
famille,  4  janvier  1686  (Fr.  yoSi  i°  58). 

Tavey  (Jacques),  Grande-rue  du  faubourg  Saint-Antoine, 
i5  janvier  1686  (Fr.  yoSi  f"  129). 

TissiER  (Jean),  brodeur.  Grande-rue  du  faubourg  Saint- 
Antoine,  et  sa  femme,  chef  de  famille,  4  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f"  58). 

Texier,  rue  du  Bouloy,  12  novembre  i685  (Fr.  yoSi  f"  i65). 

Thibault  (Abraham  et  Pierre),  rue  de  l'Égout,  8  janvier  1686 
(Fr.  7o55  ï"  400). 

Thibout  (Susanne),  femme  de  François  Thibout,  rue  de  Seine, 
quatorze  ans,  chez  la  veuve  Flamand,  sa  grand'mère,  18  novembre 
i685  (Fr.  7o55  f°  294). 

Tocard  (Susanne),  veuve  de  Pierre  Legrand,  horloger,  rue 
des  Boucheries,  7  janvier  1686  (Fr.  7o55  f°  882). 

ToNDON,  bonnetier,  quartier  de  la  place  Maubert,  8  janvier  1686 
(Fr.  17421  f  6). 

ToucHiMBERG,  voir  ni,  292. 

Tranchepain,  26  décembre  i685  (Fr.  7o53  f°  64).  Un  autre 
Tranchepain  s'était  hâté  d'abjurer,  pour  ne  pas  assister  à  l'assem- 
blée du  14  ;  mais  il  n'en  fut  pas  pour  cela  dispensé  (Fr.  17420  f°  187). 

Treven  (Catherine),  de  Holstein,  16  octobre  i685  (Fr.  7081 
f°^  33i,  334). 

Trinquant,  voir  Fugitifs. 

Trufault  (Marie),  veuve  de  Martin  Borin,  rue  Saint-Placide, 
soixante-dix-sept  ans,  21  novembre  i685  (Fr.  7o5i  et  7o55  f"  309). 

Tuigny-Verdelle  (La  marquise  de)  abjure  à  la  fin  de  i685 
{Mercure  de  janvier  1686),  et  obtient  au  mois  d'avril  suivant  une 
pension  de  3ooo  livres. 

TuRGEON  (Jacob),  ouvrier  férandinier,  rue  des  Lavandières, 
12  janvier  1686  (Fr.  7o5i,  f"  97). 


Vailler  (Pierre),  abjure  au  Grand-Châtelet  «  sans  contrainte  », 
28  novembre  i685  (Fr.  7o55  ï"  319). 


Liste  d'Abjurations.  485 

Valier  (Félix),  rue  Tireboudin,  i5  janvier  1686  (Fr.  7081  f"  170). 

Vallu  (Isaac),  maître  tailleur,  rue  Mazarine,  19  novembre  i685; 
Marie  Lesobre,  sa  femme,  9  janvier  1686  (Fr.  7o55  f°=  807  et  408). 

Vaney  (Jean),  maçon,  et  son  fils,  i5  janvier  1686  (Fr.  7081  {"66). 

Vardon,  secrétaire  de  Sainte-Foy,  maître  des  requêtes,  rue 
Neuve-Notre-Dame,  fin  octobre  i685  (Fr.  7o5i,  f"  176  et  7082  f°=  Sic 
et  3i2). 

Vasselard  (Jérémie),  25  décembre  i685  (Fr.  7o55  f  35i). 

Vaucquet  (Josias),  ouvrier  férandinier,  rue  des  Lavandières, 
12  janvier  1686  (Fr.  7o5i  f"  97). 

Verron  (Anne,  Elisabeth  et  Marguerite),  rue  des  Petits-Champs, 
18  janvier  1686  (Fr.  7081  f  168). 

Vesers  (Pierre  de),  maître  lapidaire,  chef  de  famille,  19  dé- 
cembre i685  (Fr.  17420  f°  195). 

ViTou  (Daniel),  ouvrier  en  soie,  Marie  Denis,  sa  femme  et  ses 
deux  enfants,  22  novembre  i685  (Fr.  7o5i  f°  358). 

ViVANS  (Le  comte  de),  major  du  régiment  Dauphin,  25  dé- 
cembre i685  (Fr.  7055  f°  35i). 

ViVAS  (Le  marquis  de),  poitevin,  beau-frère  de  M.  Lecoq, 
10  juin  i685  (Fr.  7082  f»  365). 

VoREAU  (Abraham),  ouvrier  en  soie,  rue  Bourg-l'Abbé,  8  jan- 
vier 1686  (Fr.  7o55  i°  3gZ). 


ABJURATIONS    EXTORQUÉES   A    l'hÔTEL-DIEU,     l6g8 — I7OO 
{Archives  générales  de  l'Assistance  publique.  Hôtel-Dieu  422.  Registre  des  abjurations). 

Adavoy  (Jean),  20  ans,  anglais,  malade,  9  décembre  1698. 
AuNELLE  (Marie),  28  ans,  de  Dubhn,  malade,  18  octobre  1699. 

Beaufayé  (Marthe  de),  26  ans,  de  Champagne,  malade,  24  décembre 

1699. 
Bergne  (Jean),  25  ans,  de  Bourdeaux,   chirurgien,  abjure  «  de  sa 

pleine,  franche  et  entière  volonté»,  6  février  1699. 


486  Révocation  de  l'Êdit  de  Nantes  à  Paris. 

Bert  (Jean),  45  ans,  de  Poisse,  cocher,  malade,  i3  janvier  1699. 

BiRON  (Jeanne),  25  ans,  de  Saint- Juar  de  Camp,  malade,  i5  février 
1699. 

BizET  (Jacques),  19  ans,  de  Pont-de-Vau  en  Bresse,  malade,  28  fé- 
vrier 1699. 

BoiSDAUPHiN  (Claudine),  27  ans,  d'Orange,  malade,  3o  janvier  1699. 

BouDRAT  (Richard),  84  ans,  anglais,  malade,  7  octobre  1698. 

Bourgeois  (Georges),  20  ans,  de  Suisse,  malade,  26  octobre  1699. 

Boussu  (Emeraude),  87  ans,  de  Lyon,  3  novembre  1700. 

Boydlbore  (Richard),  33  ans,  anglais,  malade,  6  septembre  1700. 

Boyer  (Pierre),  16  ans,  de  Paris,  étudiant,  11  juin  1699. 

Boyer  (Pierre-Daniel),  18  ans,  de  Nanteuil,  vigneron,  malade, 
22  mai  1699. 

Braunmaugé  (Daniel),  38  ans,  allemand,  compagnon  boucher,  ma- 
lade, 27  novembre  1699. 

Brian  (Timothée),  25  ans,  de  Dublin,  soldat,  malade,  6  juin  1700. 

Brinken  (Jean),  20  ans,  de  Rotterdam,  passementier,  malade, 
2  juillet  1698. 

Brion  (Jacques),  28  ans,  de  Paris,  arquebusier,  malade,  24  avril  1699. 

Brunet  (Edme),  20  ans,  de  Nanteuil-le-Haudouin,  5  décembre  1700. 

Burschens  (François),  3o  ans,  allemand,  i"  août  1700. 

Caillard  (Jacques),  3o  ans,  d'Allemagne,  écuyer,  28  août  1699. 

Ciiambord  (Jacques),  écossais,  matelot,  malade,  14  septembre  1700. 

Chevet  (Gaspard),  25  ans,  de  Londres,  abjure  «  de  son  entière  et 
pleine  volonté  »,  8  mai  1699. 

Clément  (Joseph),  25  ans,  de  Morges,  tailleur,  malade,  abjure  «en 
présence  de  René  de  Voyer,  comte  de  Paulmy»,  4  mars  1698. 

CoLLiN  (Antoinette),  40  ans,  de  Guise,  malade,  i5  septembre  1700. 

CoLOMMiER  (François),  60  ans,  de  Paris,  cordonnier,  malade,  6  jan- 
vier 1699. 

CoRDiER  (Jean),  38  ans,  de  Paris,  abjure  «  de  sa  pleine,  entière  et 
franche  volonté  »,  3  janvier  1699. 

Daste  (Gilles),  20  ans,  allemand,  tailleur,  malade,  i5  novembre  1698. 
David  (Scipion),  19  ans,  de  Coutances,  cordonnier,  malade,  24  avril 

1699. 
Drouin  (Jacques),  écuyer,  sieur   de  Bousseuil,   24  ans,    de  Blois, 

9  septembre  1699. 

Feronce  (Jacques),  22  ans,  de  Saint- Jacques  près  Grenoble,  ci-de- 
vant soldat,  malade,  8  juin  1698. 


Liste  d' Abjurations.  487 

FouiLLET  (Jean'i,  40  ans,  de  Genève,  malade,  i'=''  février  1699. 

Girard  (Augustin),  24  ans,  de  La  Rochelle,  malade,  i'^'' octobre  1700. 
GoNET  (François),  48  ans,  de  Lyon,  soldat,  malade,  11  janvier  1699. 
GouRDEAU  (Elisabeth),  3o  ans,  de  Porte  près  de  Valence,  malade, 
22  avril  1699. 

Hatton  (Etienne),  42  ans,  de  Marchenoir,  chirurgien,  5  mai  1699. 
Henry  (Daniel),  26  ans,  de  Saint-Jean-d'Angely,  28  juillet  1699. 

»      (Sara),  25  ans,  »  » 

Heurdelay  (Abraham),  45  ans,  de  Constance,  malade,  23  juin  1700. 

Jaquin  (Marguerite),  87  ans,  femme  d'un  lieutenant  de  dragons, 
malade,  5  mai  1700. 

La.  .  .{sic)  (Elisabeth  de),  55  ans,  de  Bourdeaux,  malade,  3o  décem- 
bre 1698. 

Laroche  (Marie),  18  ans,  de  Montpellier,  malade,  i5  avril  1699. 

La  Vallette  (Pierre  de),  22  ans,  de  Lavit  près  Montauban,  soldat, 
malade,  8  juin  1698. 

Lecomte  (Pierre-Jean),  22  ans,  de  Paris,  libraire,  malade,  2  février 
1700. 

Ledarnier  (François  de),  33  ans,  de  Genève,  soldat,  malade, 
16  mars  1700. 

Lefort  (Abraham),  40  ans,  de  Caen,  rubanier,  10  octobre  1700. 

Le  Gai  (Jean),  35  ans,  de  Saint-Quentin,  malade,  11  décembre  1699. 

Létudois  (Pierre),  21  ans,  de  Saint-Nicolas,  ouvrier  en  soie,  22  juil- 
let 1699. 

Loche  (Henri),  35  ans,  suisse,  cocher,  i^''  mai  1699. 

LoNGETTES  (Isaac),  25  ans,  d'Orléans,  chirurgien,  malade,  20  avril 
1698. 

Macar  (Robert),  5o  ans,  anglais,  palfrenier,  malade,  6  octobre  1699. 

Macarty  (Philémon),  46  ans,  irlandais,  abjure  «de  son  gré»,  21  août 
1698. 

Macdaniel  (Jean),  36  ans,  écossais,  28  janvier  1699. 

Macenleooue  (Charles),  40  ans,  écossais,  soldat,  malade,  28  octobre 
1698. 

Mainicke  (Jean-Georges),  25  ans,  allemand,  convalescent,  21  dé- 
cembre 1700. 

Manjain  (Barbe),  66  ans,  de  Nettancourt,  malade,  27  mars  1699. 

Martin  (Marc-Isaac),  22  ans,  de  Vendôme,  i5  novembre  1700. 

Matthieu  (Robert),  28  ans,  parisien,  malade,  24  septembre  1698. 


488  Révocation  de  fEdit  de  Nantes  à  Fans, 

MoRLOT  (Etienne),  3o  ans,  de  Montbéliard,  soldat  aux  gardes  suisses, 

malade,  20  décembre  1700. 
Mulot  (Marie),  22  ans,  de  Paray-le-Monail,  fille  d'un  ministre  de 

Genève,  10  mars  1700. 
MuTEL  (Claude),  55  ans,  de  Nanteuil,  charretier,  malade,  2  janvier  1700. 

Oltreman  (Abraham),  3o  ans,  hollandais,  malade,  25  mai  1700. 

Parris  (Jean),  3o  ans,  anglais,  18  octobre  1700. 

Paulet  (Catherine),  36  ans,  de  Nîmes,  veuve  de  Jean  de  Londès, 
20  avril  1698. 

Perinet  (Jean),  29  ans,  d'Aubigny,  abjure  «  de  sa  pleine  et  entière 
liberté  »,  25  mars  1699. 

Peruté  (Jacques),  18  ans,  de  Nîmes,  ouvrier  en  soie,  malade,  11  dé- 
cembre 1699. 

PooLE  (Jean),  48  ans,  de  Londres,  chapelier,  malade,  i'=''  janvier  1700. 

Pro  (Jean),  33  ans,  de  Blois,  cordonnier,  9  juillet  1699. 

QuiNSON  (Adam),  40  ans,  du  Vivarais,  soldat,  i^""  septembre  1700. 

Reboul  (André),  29  ans,  deLivron,  tailleur,  malade,  5  octobre  1700. 
Regnauld  (Jean),  22  ans,  de  Marennes,  lieutenant,  28  novembre  1699. 
Rivière  (Madelaine),  3o  ans,  d'Alençon,  6  août  1700. 
Rivière  (Susanne  de),  25  ans,  de  Gien,  i'=''  mai  1699. 
Roda  Vangjuchama,  3o  ans,  officier  hollandais,  8  février  1700. 
Rohaine  O'Brian  (Richard),  19  ans,  irlandais,  18  octobre  1700. 
Routa  (Abraham),  35  ans,  suisse,  caporal  des  gardes,  3o  janvier  1700. 
RouxEL  (Jacob),  18  ans,  de  Normandie,  malade,  i^''juin  1699. 
RoYALLE  (Louise  de),  80  ans,  de  Dreux,  malade,  17  avril  1700. 

Saint-Martin  (Marie  de),  3o  ans,  de  Normandie,  «a  fait  abjuration  et 
reçu  l'absolution  dans  la  salle  de  l'infirmerie»,  21  novembre  1700. 

ScoT  (Robert),  22  ans,  écossais,  malade,  22  juillet  1698. 

SouMAiN  (Tiphaine),  24  ans,  de  Lunel,  femme  en  couches,  22  février 
1699. 

Tavernier  (Madelaine),  3o  ans,  d'Ardois  près  Guise,  6  juin  1700. 
Thiébault  (Jean-Pierre),  16  ans,  suisse,  malade,  i'^'' juin  1700. 

VuiLi.ESNES  (Sarah),  45  ans,  de  Hollande,  malade,  3o  janvier  1700. 


APPENDICE  VII 


LISTE  DES  ANCIENS 


ANCIENS    DE    PARIS '^ 

i555  La  Perrière  (Le  sieur  de).    C'est  dans  sa   maison  du 

Pré-aux-Clers  que  s'organisa  l'Église  Réformée  de 

Paris. 
i557  Gravelle  (Taurin),  avocat  au  Parlement,  brûlé  vif  sur 

la  place  Maubert. 
iSSy  Clinet   (Nicolas),    pédagogue,    brûlé   vif   sur  la   place 

Maubert. 
i557  Graveron   ou    du    Gramboy    (le    sieur   de),    mari    de 

Philippe  de  Luns. 
iSSy  — 1558  Du  Rousseau  (Nicolas),  mort  en  prison. 
i559  Ricssanges  (De),  orfèvre  apostat  et  dénonciateur. 

i559  N.  médecin  »  » 

i56o  Flavigny. 

i56o  Le  Maçon  (Zacharie). 

i65i  Daboval,  mercier  de  la  cour. 

i56i  ChamoH  (De)  ou  De  Chaumon. 

i562  La  Paye,  martyr. 

i563  Apesiigny  (D')  ou  de  Lapestigny,  martyr. 

i565  Le  Clerc  (Pierre). 

iSyS  Merlanchon  (Antoine),  massacré  à  la  Saint-Barthélémy 

près  de  la  porte  Saint-Michel. 

'  Les  noms  en  italiques  sont  ceux  de  non  l'entrée  en  fonctions;  mais  bien  les 
la  liste  d'Ath.  Coquerel  fils  insére'e  dans  années  durant  lesquelles  on  trouve  les 
le  Bullet.  XII,    i3.    Les  dates   indiquent       anciens  en  fonctions. 


490  Révocation  de  HEdit  de  Nantes  à  Paris. 

i5-]8  Regnard  {Hugues  de),  dit  de  Saint-Martin, 

iSqô  Bede' {]ean  de),  sieur  de  la  Gourmandière,  avocat  au 

Parlement,  mort  en  1648,  âgé  de  85  ans. 

iSgS  Cariant  (Moïse),  député  au  synode  de  Sainte-Foy. 

1899  Mercier  (Josias),  sieur  des  Bordes  et  de  Grigny,  fils  du 

professeur  d'hébreu  au  collège  de  France,  député 
au  synode  de  Jargeau  et  de  l'assemblée  politique  de 
Sainte-Foy  en  1601 ,  intime  ami  de  Casaubon, 
recueillit  l'Église  dans  son  château  de  Grigny;  secré- 
taire de  l'assemblée  politique  de  Saumur  en  161 1, 
de  celle  de  Grenoble  en  i6i5,  mort  en  1626. 

1604  — i63o  AuBERT  (Samuel). 

1604  Du  Fresnoy  (Samuel),  procureur  au  Parlement,  acheta 

au  nom  de  l'Eglise,  avec  le  suivant,  le  jardin  de 
Joachim  Meurier,  qui  devint  le  cimetière  Saint-Père. 

1604  Lecointe  (René),  avocat  au  Parlement. 

1606  — 1626  Tardif  (Jacques),  avocat  au  Parlement,  mort  en  1642, 
âgé  de  72  ans,  acheta  avec  les  cinq  suivants,  l'empla- 
cement de  Charenton  {Bnllet.  III,  482). 

1606  Ferreur  (Thomas  Le),  secrétaire  du  consistoire. 

1606— 1607  DucLos  (Jean),  avocat  au  Parlement. 

1606  — 1609  Marchant  (Eusèbe). 

1606— 1607  Prieur  (Jean). 

1606  — 1607  Machavée  (Jean). 

1607  BocHART  (Christophe)  *. 
1607— 1627  Deschamps  (Jacques). 

1607  DUPRADEL. 

1607— 1609  PiNCTORiE  (Nicolas). 

1607  Serres  (Gédéon  de)  sieur  du  Pradel,  avocat  au  conseil 

privé  du  roi. 
1607  — 1609  MoLLART  (Jean). 
1609  Dangerville. 

1609  Poupart  (J.). 

1609  Henterez  (De). 

1609  RoQUIN. 

1609  Delayre^. 

1609  — 161 7  Bigot  ÇÉWe),  sieur  de  Roitay,  avocat  au  Grand  conseil, 

député  aux  synodes  de  1612,  1614  et  161 7.  Mort  en 

i638. 

•  Voir  Biillet.,  4"  siîr.  II,  134.  figure   en    1614,   ortliograpliié    De    I.aue, 

'  C'est  sans  doute  le  niijme   nom    qui       dans  la  liste  d'Athanase  Coquerel  (ils. 


Liste  des  Anciens.  491 

16 10  — 1626  Netz  (Philippe  de),  auditeur  en  la  chambre  des  comptes. 

Il  n'existait  plus  en  i632. 

1611  — 1658  Rigoitmier  {Bulld.,  III,  56i). 
1614  Laiie  (De). 

i6i5  Michel  (Claude),  {Btdlet.,  2^  série,  VII,  274). 

1620  — 1661  Launay  (Pierre  de),  sieur  de  Lamotte  et  de  Vauferlan, 
apprit  l'hébreu  à  quarante  ans  pour  annoter  la 
Bible,  secrétaire  des  synodes  nationaux  de  1623, 
1637,  du  synode  provincial  de  Houdan  (1622), 
opposé  au  vote  des  anciens  dans  les  questions  de 
doctrine. 

1620  Papillon  (Thomas),  conseiller  au  Parlement,  secrétaire 

du  synode  d'Alais,  mort  en  i635. 

1622  BouHiER,  signe  la  lettre  de  félicitation  adressée  à  Rohan 

par  le  consistoire. 

1623  Chenevix  (Paul),  marchand  drapier  {Bidlet.,  IV,  495). 
1625              La  Milletière  (Brachet  de),  apostat. 

1625  — 1626  UHidsseau    (.Isaac),    père    du    pasteur;     député    aux 

synodes  de  1625,  1626,  mort  en  i65o,  âgé  de  87  ans. 

1626  Mandat, 
1626              Millet. 
1626  — i63o  Raillard. 

1629  Chabrol  (Jacques  de),  avocat  au  Parlement,  mort  en 

i65r. 
1629  Rambouillet. 

De  i63o  à  1641  on  a  relevé  les  noms  suivants  {Btdlet., 
XII,  372)  au  bas  de  billets  d'entrée  à  l'hôpital  du 
cimetière  Saint-Marcel  ;  ce  sont  évidemment  des  noms 
de  diacres  et  d'anciens  :  Bazin  de  Liyneville  (Jean), 
agent  de  change,  conseiller  du  roi;  BEAucHAMP(De); 
Bézinier;  Du  Maistre;  Guemault;  Gournay  (De); 
Le  Cumieu;  Le  Sobre;  Loos;  Marbanlt  (Pierre), 
ex-secrétaire  de  Mornay;  Muisson;  Murât  (De); 
Parent;  Parignon  (encore  en  fonctions  en  i658, 
Bidlet.,  VII,  i3o);QuERGUY  (De)aliàs  André  Guergui; 
Thierry;  Villiers  de  la  Planche  (De). 

1642  Cornil  (Jean),  sieur  de  l'Isle. 

1644  Du  Vidal  (Jacques). 

1648  — 1662  Le  Mercier  (David),  sieur  de  Lucemont,  ancien  du 
quartier  de  la  Halle  et  anti-curé  de  Saint-Eustache. 


492  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Paris. 

1649— 1685  Bezard  (Noël),  marchand  de  bois. 

i653— 1676  Des  Galinières  (Pierre  Loride,  sieur),  avocat  au  conseil 
d'État  et  au  conseil  privé,  rue  des  Anglais,  le  juris- 
consulte le  plus  versé  dans  les  matières  de  l'Édit, 
député  aux  synodes  de  Charenton  i653,  de  Loudun 
1659  et  au  synode  provincial  de  Charenton,  1669. 

i655— 1669  Le  Coq  des  Forges  (Théodore). 

i655— 1685  Massanes  (Antoine  De),  conseiller-secrétaire  du  roi. 

i655  TuRPiN  (Pierre),  avocat  au   conseil,  plaide  au  synode 

de  Loudun,  contre  Papillon,  la  cause  de  Morus. 

i658  GuiLLARD,  procureur  au  Parlement,  ancien  du  quartier 

de  la  place  Maubert,  et  anti-curé  de  Saint-Étienne. 

i658 — 1674  Tardif  (Théophile),  filleul  de  Pierre  Du  Moulin  (Bullet., 
2"  sér.,  VII,  32i). 

1659  Prondre. 

1659 — 1685  Papillon  (David)  avocat. 

1662  Cury. 

1662  Netz  (François  de),  mort  en  1670,  âgé  de  70  ans. 

i665— 1685  Grostête  (Jacques),  sieur  de  la  Buffière. 

1668 — 1672  FouQUiER,  ancien  du  quartier  Daillé  père. 

1669— 1685  BeaiicJiamp  (Samuel  de),  probablement  identique  à 
celui  qui  est  mentionné  ci-dessus  entre  i63o  et  1641. 

1669 — 1685  Girard  (Jean),  joaillier,  ancien  du  quartier  de  Drelin- 
court. 

1669— 1685  Le  Coq  de  Saint-Léger  (Théodore). 

1669 — 1676    POMIER. 

1670 — 1685  Béringhen  (Jean  de),  secrétaire  du  roi. 

1670 — 1685  Bernard  de  Boiiilly  (Philippe),  avocat. 

1670  Bigot. 

1670— 1677  CoMBEL  (Pierre)^  conseiller-secrétaire  du  roi,  rue  des 

Fossés-Montmartre. 
1670 — 1685  Conrart  de  Rabodingen,  neveu  de  Valentin, 
1670  Fenoux. 

1670  Francosme  (Charles),  banquier. 
1670 — 1685  Girardot,  marchand  de  bois. 
1671 — 1685  Falaiseau,  banquier. 

1671  — 1685  La  Bastide  (Antoine  Crozat,  sieur  de). 

1671  Le  Noble  (Jean),  marchand,  rue  du  Petit-Lion. 

1672  Le  Maçon  de  La  Fontaine  (Jacques),  conseiller  du  roi. 
1674 — 1685  Lardeau  (Samuel),  procureur  au  Parlement. 

1675  — 1685  Masclari  (Gaspard),  avocat  aux  conseils. 


Liste  des  Anciens.  498 

1677 — 1685  Gervaisc  (Louis),  marchand  linger. 

1679 — 1685  Ammonet  (Matthieu),  marchand  de  dentelles. 

1679 — 1685  Aufrère,  procureur  au  Parlement. 

1679—1685  Des  Marchais  (Thomas  de  Lorme,  sieur). 

1679  Tessereau    (Abraham),    conseiller-secrétaire    du   roi, 

secrétaire  du  synode  de  Charenton  (1679),  adjoint  à 
Massanes  «pour  agir  aux  affaires  des  Eglises». 

i683— 1685  Tassin  (Everte),  avocat  au  Parlement. 

i685  Rozemont  (Jacques  de),  sieur  de  Boncœur. 

i685  Robethon  (Jean),  avocat  au  Parlement. 

i685  Gaucher,  férandinier. 

i685  Janiçon  (François),  sieur  de  Marsin,  avocat  au  conseil. 


ADDITIONS 


Pendant  l'impression  du  troisième  volume,  a  paru  dans  le 
Bnllctùi,  XLIll,  46,  le  premier  travail  concernant  le  Mcrcan  de 
l'Eglise  de  Charenton;  nous  nous  bornons  à  y  renvoyer  le 
lecteur. 

En  outre,  la  Bibliothèque  du  protestantisme  s'est  enrichie  de 
de  deux  nouveaux  manuscrits,  qui  nous  permettent  d'ajouter  une 
quarantaine  de  noms  à  ceux  des  Parisiens  éuugrcs. 


DENOMBREMENT   DES    FRANÇAIS,    VAUDOIS,    REFUGIES   AU    LOCLE 

i685— 1715 

Bernardin  (Sébastien),  de  Paris,  janvier  1709. 

Blondeau  (Antoine),  de  Paris,  janvier  1709. 

Carré  (Loys),  de  Charenton,  5  septembre  1687. 

DuNOux  (Philippe),  de  Paris,  21  janvier  1686. 

Galère  (David),  de  Paris,  sa  femme  et  deux  enfants,  juillet  1708. 

IsET  (François),  de  Paris,  faubourg  Saint-Antoine,  16  juillet  1686. 

Pétra  (Louis),  de  Paris,  juin  1708. 

ViGou  (Pierre),  de  Paris,  février  1706. 


Additions.  498 


LISTE    DES    FRANÇAIS,    VAUDOIS,    RÉFUGIÉS,    QUI    ONT    TRAVERSÉ 
FRANCFORT-SUR-LE-MEIN,     1686-1689 

BoNA  (Jean\  de  Paris,  personne  de  mérite,  allant  en  Hollande, 
22  juillet  1686. 

Boulanger  (Jean),  de  Paris,  jardinier,  allant  à  Genève,  avec 
témoignage,  i8  décembre  1686. 

Breton  (Jean  de),  de  Paris,  maître  fourbisseur,  avec  attestation 
de  Zurich,  signée  à  Schaffhausen;  i'^''  mai  1687. 

Briet  (Estienne,  Claude  et  David),  de  Monneaux  près  Château- 
Thierr}'',  allant  à  Middelbourg,  i3  décembre  1686.  Frères  et  cousin, 
ayant  été  forcés  de  signer  et  de  promettre  d'aller  à  la  messe,  avec 
désir  d'en  faire  la  réparation  au  plus  tost.  Chacun  avec  un  témoignage 
de  Bâle  du  5  novembre  1686  (voir  II,  58i). 

Brion  (Claude),  de  Paris,  passementier,  allant  à  Berlin,  26  juil- 
let 1686  (voir  III,  321). 

Chardinal  (Jean),  de  Paris,  brodeur,  allant  en  Brandebourg, 
28  juillet  1687.  Malade,  témoignage  d'Orbe,  vu  en  diverses  places 
(voir  III,  325). 

Autre  Jean,  de  Paris,  sans  profession,  venant  de  Nuremberg, 
allant  en  Hollande,  9  juillet  1688. 

Chartier  (Jacques),  de  Paris,  ouvrier  en  soie,  allant  à  Man- 
heim,  i*^""  juin  1686.  Jeune  homme  venant  de  la  Suisse,  avec  passe 
d'Amsterdam  et  de  Zurich. 

Chastelain  (Estienne,  Marie  et  Elisabeth),  de  Paris,  marchands 
de  dentelles,  allant  en  Hollande,  16  août  1686.  —  Ces  trois  réfugiés 
paraissent  différents  de  ceux  que  mentionne  la  page  63  du 
tome  III. 

CuRY  (Abraham),  de  La  Ferté  près  Paris,  allant  à  Neuchàtel, 
avec  sa  femme  et  un  enfant,  i*^""  mars  1687. 

CuRY  (Paul),  de  La  Ferté  près  Paris,  allant  à  Neuchàtel,  avec 
sa  femme  et  quatre  enfants,  i'''  mars  1687. 


496  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à  Pans. 

CuRY  (Pierre),  de  La  Ferté  près  Paris,  allant  à  Neuchâtel,  avec 
sa  femme  et  un  enfant,  i*"^  mars  1687. 

Denis  (Jean).  Sur  ce  réfugié  mentionné  ci-dessus  p.  33i  le 
nouveau  manuscrit  donne  le  détail  suivant  :  «  Autrefois  barbare, 
ayant  esté  pris  sur  mer  près  de  Malte,  par  le  chevalier  de  Ville- 
gagnon  en  l'an  1609,  qui  l'a  vendu  au  duc  de  Duras,  lequel  l'a  fait 
baptiser  et  l'a  élevé  dans  la  religion  réformée,  l'ayant  fait  apprendre 
l'art  d'orfèvre,  et  marié  à  l'une  de  ses  femmes  de  chambre.  Sa 
femme  lui  a  donné  quatre  enfants,  dont  deux  garçons,  qui  lui  ont 
esté  enlevés  par  les  Jésuites.  » 

Du  Cerceau  (Jean),  de  Paris,  doreur,  jeune  garçon  allant  en 
Suisse,  avec  témoignage  de  Genève,  i3  octobre  1687. 

JuzEAU  (Daniel-Gabriel),  de  Paris,  tailleur,  22  septembre  1687. 

Le  Pair  (Jacques),  de  Villebelle  (Villiers-le-Bel)  près  Paris, 
venant  de  La  Haye,  allant  à  Beyreuth,  21  février  1687. 

Marandel  (Pierre),  de  Paris,  ouvrier  en  soie,  venant  de  Hol- 
lande, allant  à  Genève,  avec  sa  femme,  Marguerite  Payé,  18  no- 
vembre 1687. 

Michel  (Jean),  de  Paris,  ouvrier  en  soie,  venant  de  Zurich, 
allant  à  Berlin,  22  janvier  1687. 

Michel  (Marianne),  de  Paris,  venant  d'Heidelberg,  allant  en 
Angleterre,  20  avril  1687. 

NoDET  (Estienne),  de  Paris,  maçon,  venant  de  Zurich,  allant  à 
Berlin,  11  octobre  1686. 

Pache  (Susanne),  de  Paris,  jeune  fille,  venant  de  Nuremberg, 
allant  en  Hollande,  19  avril  1689. 

Petito  (Anna),  de  Paris,  sans  profession,  venant  d'Heidelberg, 
allant  en  Hollande,  très  chaudement  recommandée,  18  mai  1687. 

PiNAY  (Jean),  de  Paris,  venant  de  Suisse,  allant  en  Hollande, 
21  février  1687. 

PiNET  (Jean),  de  Paris,  venant  de  Zurich,  allant  en  Hollande, 
24  septembre  1686. 

PiNET  (Jean),  de  Paris,  sans  profession,  fils  d'un  procureur, 
venant  d'Heidelberg,  va  retrouver  son  oncle,  qui  est  lieutenant. 


Additions.  497 

fort  honnête  garçon,  8  mai  1687.  —  Venant  de  Brandebourg,  allant 
en  Hollande,  3i  juillet  1687. 

Prou  (Barthélémy),  de  Paris,  carrossier,  venant  de  Neuchâtel, 
allant  en  Hollande,  27  septembre  1687. 

Ramboulet  (Alexandre-Pierre,  noble  sieur  de),  de  Paris,  jeune 
homme  de  très  bonne  qualité,  avec  de  très  bons  témoignages,  mai 
1687. 

RossART  (Paul),  de  Paris,  passementier,  venant  de  Suisse, 
allant  à  Cassel,  avec  sa  femme.  Renée  Dufour,  20  décembre  1686. 

Tellin  (Rachel),  de  Paris,  venant  de  Zurich,  allant  à  Brème, 
8  septembre  1686. 

Thibaud  (Pierre),  de  Paris,  sans  profession,  venant  de  Suisse, 
allant  en  Brandebourg,  21  avril  1687. 

Vallonton  (Pierre),  de  Paris,  sans  profession,  venant  de 
Suisse,  allant  en  Hollande,  14  janvier  1687. 

Verrier  (Antoine),  de  Paris,  sans  profession,  venant  de  Mar- 
bourg,  allant  en  Suisse,  10  novembre  1687. 


DERNIÈRE  ADDITION 

(Voir  III,  193). 

Nous  devons  à  l'amitié  de  M.  Planchon,  directeur  de  l'École 
de  pharmacie,  les  pièces  inédites  suivantes  : 

Cejourd'huy  lundy  20  (lisez  21)  may  i6S5,  la  compagnie  de  MM.  les  anciens 
appoticaires  a  esté  convoquée  pour  donner  son  avis  suivant  l'arrest  du  Parle- 
ment et  les  conclusions  de  M.  le  procureur  général  rendue  le  i5  may  i636,  au 
sujet  des  lettres-patentes  du  roy  obtenues  par  Nicolas  Lémery,  docteur  en 
médecine,  le  8  avril  1686,  dont  lecture  a  esté  faite.  Il  a  été  résolu  de  s'opposer 
et  de  représenter  à  M.  de  La  Rej'nie  et  à  M.  le  procureur  général  que  tous 
ceux  qui  ont  fait  des  cours  de  chj'mie  et  qui  estoyent  médecins  n'ont  jamais 
vandu  ni  débité  les  remèdes  qu'ils  faisoyent  dans  leurs  cours,  et  ont  signé 
Noblet,  Prévost,  Regnault,  Gamare,  Lacoste,  Baibi,  Berger,  Geoffroj',  Lenoir, 
Vadurel,  André,  Josson  (Biblioth.  de  l'École  de  pharmacie,  Reg.  3i,  f"  iSz). 

m  sa 


498  Dernière  addition. 

Le  24  mai,  nouvelle  délibération  confirmative  et  plus  étendue 
de  la  corporation  des  apothicaires  (f"  281  verso). 

Du  mardy  premier  octobre  1686. 

Aujourdhuy  les  maistres  et  gardes  en  charge,  anciens  gardes  et  commu- 
nauté des  marchands  appoticaires  et  espiciers  de  cette  ville  de  Paris  estant 
assemblés  en  la  manière  accoustumée,  pour  délibérer  sur  ce  que  le  sieur 
Nicolas  Lémery,  cy-devant  appoticaire  du  roy  suivant  la  cour,  et  faisant  sous 
la  faculté  dudit  privilège  des  cours  ordinaires  de  chymie  en  cette  ville  de 
Paris,  il  en  mtroit  esté  eiiipesclté  par  ordre  de  Sa  Majesté  parce  qu'il  faisait 
profession  de  la  religion  prétendue  reformée,  mesine  aurait  esté  obligé  de  se 
démettre  de  sa  charge  d^ appoticaire,  mais  depuis  quelques  mois  ayant  embrassé 
et  faisant  profession  à  présent  de  la  religion  catholique,  apostolique  et  rotnainc, 
il  a  pieu  au  roy  par  lettres  patentes  adressantes  à  la  cour  de  Parlement,  luy 
permettre  de  rétablir  son  laboratoire  de  cliymie  en  tel  endroit  de  cette  ville  et 
fauxbourg  de  Paris  que  bon  luy  semblerait,  pour  y  composer,  préparer,  vendre  et 
débiter  tous  les  médicaments  et  drogues  qui  en  dépendent,  desquelles  lettres 
ayant  fait  donner  coppie  auxdits  maistres  et  gardes  de  l'ordonnance  de  ladite 
Cour,  ils  se  seroj'ent  opposés  à  l'enregistrement  desdites  lettres,  comme 
contraires  aux  statuts  de  leur  communauté,  arrêts  et  règlements  intervenus 
pour  l'exécution  d'iceux,  et  sui  la  nouveauté  de  la  proposition  faite  par  ledit 
sieur  Lémery,  ayant  fait  leurs  très  humbles  remonstrances  à  M.  de  La  Reynie, 
lieutenant  général  de  police,  il  leur  auroit  dit  de  la  part  du  roy  que  l'intention 
de  Sa  Majesté  csloit  de  traittcr  le  plus  favorablement  que  faire  se  pourrait  ledit 
sieur  Lémery,  en  conséquence  de  sa  réunion  à  la  religion  catlioliquc,  apostolique 
et  romaine,  et  de  n'apporter  par  Icsdits  tnaistres  et  gardes  aucun  empêchement  ny 
retard  à  son  rétablissement.  Et  pour  cet  effet,  ledit  sieur  Lémery  auroit  requis 
lesdits  maistres  et  gardes  de  prester  leur  consentement  à  ce  qu'il  eût  la  liberté 
de  faire  et  continuer,  sa  vie  durant  seulement,  les  cours  publics  de  chymie 
qu'il  faisoit  autrefois,  et  à  ceste  fin  faire  construire  un  laboratoire  de  chymie 
en  tel  endroit  de  cette  ville  et  fauxbourg  de  Paris  que  bon  luy  semblera, 
comme  pareillement  de  pouvoir  tenir,  sa  vie  durant  aussy  seullement,  boutique 
ouverte  de  pharmacie  pour  la  distribution  de  ses  remèdes,  ainsy  qu'il  faisoit 
auparavant  la  démission  de  son  dit  privilège,  à  la  charge  touttefois  d'observer 
les  règlements  de  ladiste  communauté,  et  de  souffrir  la  visite  des  dits  maistres 
et  gardes  ainsy  que  les  maistres  appoticaires  d'icelle  communauté,  et  quil  luy 
seroit  donné  copie  ou  extrait  en  bonne  et  deue  forme  de  la  délibération  qui 
sur  ce  interviendroit  pour  iceluy  faire  omologuer  par  arrest  de  ladite  Cour  de 
parlement  et  enregistrer  au  Chastelet  de  Paris  et  partout  où  besoin  seroit, 
ayant  de  rechef  requis  et  prié  lesdits  maistres  et  gardes  d'en  délibérer 
présentement  et  de  luy  procurer  l'agrément  de  la  compagnie  à  l'effet  que 
dessus. 

Sur  quoy  la  compagnie  délibérant  après  avoir  veu  les  lettres  du  roy 
obtenues  par  ledit  sieur  Lémery  le  8  avril  dernier,  et  en  conséquence  de 
l'ordre  exprès  de  Sa  Majesté,  fait  entendre  par  mondit  sieur  de  La  Reynie 
auxdits  maistres  et  gardes,  a  consenti  et  accorde,  même  permet  en  tant  qu'à 
elle  est,  que  ledit  sieur  Lémery  puisse,  sa  vie  durant  seulement,  faire  et 
continuer  les  cours  publics  de  chymie  qu'il  faisoit  autrefois,  et  qu'à  cette  fin  il 
pouiTa  faire  construire  un  laboratoire  de  chymie  en  tel  endroit  de  cette  ville 


Dernière  addition. 


499 


et  fauxbourg  de  Paris  que  bon  luy  semblera;  a  consenti  pareillement  qu'il 
puisse,  sa  vie  durant  seulement,  tenir  boutique  ouverte  de  pharmacie  et 
distribuer  ses  remèdes  ainsj'  qu'il  faisoit  cy-devant,  à  la  charge  d'observer  les 
règlements  de  ladite  communauté,  et  de  souffrir  les  visites  desdits  maistres  et 
gardes  ainsy  que  les  marchands  apoticaires,  promettant  ne  luy  donner  aucun 
empeschement,  mesme  consentant  qu'il  fasse  omologuer  le  présent  acte  par 
arrest  de  la  Cour  de  parlement,  et  iceluy  enregistrer  au  greffe  du  Chastelet  de 
Paris  et  partout  où  besoin  sera,  et  pour  consentir  ladite  omologation  a 
constitué  pour  son  procureur  en  ladite  Cour  de  parlement  maistre  Jean-Baptiste 
La  Fouasse,  et  audit  Chastelet  maistre  Edme  Michel  Rigault,  sans  toutefois, 
sous  le  bon  plaisir  de  Sa  Majesté,  que  ledit  sieur  Lémery  puisse  faire  aucun 
apprentif,  et  sans  que  le  présent  acte  puisse  à  l'avenir  estre  tiré  à  conséquence 
ny  préjudicier  aux  privilèges  desdits  marchands  apoticaires,  comme  le  tout 
n'ayant  esté  fait,  consenti  et  accordé  que  par  la  soumission  et  le  respect  que 
la  compagnie  doit  aux  ordres  du  roy,  et  ont  lesdits  maistres  etgardes  en  charge, 
anciens  gardes  et  marchands  apoticaires  présents,  même  ledit  sieur  Lémery 
fait  entrer  et  lecture  à  luy  faite,  signé. 

M.  Noblet  est  dadvis  de  le  laisser  jouir  paisiblement  conformément  aux 
lettres  patentes  du  roy,  sans  aller  chez  luy  en  visite  et  de  rayer  ce  qui  est 
cy-dessus. 

M.  Prévost,  pareil  avis. 

M.  Fraguier,  pareil  avis. 

M.  Regnault,  idem.  M.  Morisseau,  idem.  M.  Simon,  idem.  M.  Lacoste,  idem. 

M.  Héron,  idem,  sans  parler  de  visite.  M.  Rousseau,  idem.  M.  Vadurel, 
idem.  M.  André,  idem.  M.  Astier,  idem.  M.  Boulduc,  idem.  M.  Michel,  idem. 
M.  Clément,  idem.  M.  Gaillard,  idem.  M.  Dumeurier,  idem.  M.  Martel,  idem. 
M.  Josson,  idem.  M.  Laplace,  idem.  M.  Villette,  idem.  M.  Penicher,  idem. 
M.  Rassicord,  idem.  M.  Andry,  idem.  M.  PouUain,  idem.  M.  Froment,  idem. 
M.  Seconds,  idem.  M.  Fradin,  idem.  M.  Gamare,  idem.  M.  Biet,  idem,  M.  Sou- 
biron,  idem.  M.  Peaget,  idem. 

Nota  que  cet  acte  n'a  point  esté  signé  (Reg.  3i,  f"  5,  verso). 


RECTIFICATION 

(Voir  I,  io3). 


Le  dernier  numéro  du  quarante-deuxième  volume  du  Btiîletin 
contient  une  étude  importante  sur  des  pièces  récemment  décou- 
vertes, d'où  il  résulte  que  protestants  et  catholiques,  les  uns  pour 
approuver,  les  autres  pour  blâmer,  ont  singulièrement  exagéré  le 
nombre  des  victimes  tuées  et  brûlées  en  1708  par  ordre  de 
Montrevel,  dans  un  moulin  situé  aux  portes  de  Nîmes.  Sans  tenir 
compte  de  la  réflexion  judicieuse  de  M.  Sagnier  {Bnllet.,  XXVII, 
548),  l'auteur  de  cette  étude  réduit  à  vingt-et-un  le  chiffre  fan- 
tastique de  deux  à  trois  cents.  Et  tout  en  constatant  que  Catherine 
Ardouin,  âgée  de  six  ans,  «  fut  sauvée  par  une  circonstance 
inexpliquée  »,  il  rejette  comme  légendaire  le  fait  d'une  jeune  fille 
sauvée  par  un  laquais  du  maréchal.  En  revanche,  il  atteste  qu'un 
enfant  à  la  mamelle  dut  la  vie  à  la  pitié  de  l'un  des  assistants 
nommé  Viala,  lequel  l'arracha  des  bras  de  sa  mère,  M""  Gueidan, 
que  les  soldats  allaient  massacrer. 


--^■«■■••«>- 


INDEX 


On  trouvera  ici  à  peu  près  tous  les  noms  contenus  dans  les  trois  volumes, 
sauf  ceux  qui  figurent  dans  les  listes  de  gratification  aux  nouveaux  con- 
vertis (III,  4o5-4i3),  et  dans  les  listes  d'abjuration  (III,  419-488).  L'ordre 
alphabétique  introduit  dans  toutes  ces  listes,  permet  de  les  consulter  aisé- 
ment, et  en  a  rendu  la  reproduction  superflue.  —  Les  chiffres  ordinaires 
ne  renvoient  généralement  qu'à  une  simple  mention;  les  chiffres  gras,  au 
contraire,  signalent  des  renseignements  spéciaux. 


Abard,  III,  108. 

Abe,  II,  487,  450,  462;  III,  I. 

Abère  (D'),  III,  90. 

Abrantès  (Junot,  duc  d'),  I,  58g. 

Acher,  II,  146. 

Adam,  jésuite,  I,  244,  400. 

Adam  (Claude),  III,  3o8. 

Adam,  sieur  de  Saint-Denis,  I,  109. 

Addée  de  Grandchamp,  I,  58o  ;  III, 

3o8. 
Adrien  (Salomon),  II,  5oo. 
Agar  (D'),  III,  3o8. 
Agar  (Jacob  d'),  II,  480. 
Agar  (Théodore  d'),  I,  i55. 
Agasse,  II,  480;  III,  809. 
Agé,  II,  359,  45o. 
Agneau  (Marie),  I,  201. 
Agnès  (M">^),  II,  256;  III,  i. 
Agnew,  I,  i36,  i53. 
Agoureau  (D'),  III,  809. 
Aguesseau  (D'),  I,  40,  81,  82,  85, 

92,  5oi  ;  II,  517. 
Aguesseau  (D'),  fils,  I,  92. 
Aiguisier,  I,  100. 
Aïure,  III,  418. 
Alba  (M™-^  d'),  II,  258,  290;  III,  i. 


Albouy,  I,  219. 

Aldabat,  II,  488,  450,  452. 

Aleaume  (Jacques),  I,  58r. 

Alexandre,  joaillier,  II,  480  ;  III,  809. 

Alexandre  (Jean-Louis),  II,  i85. 

Alexandre  VII,  I,  2i5. 

Alglave,  II,  450,  462,  476;  III,  I. 

Aliès  (Jean  d'),  III,  895. 

Aliès  (D'),  baron  de  Caussade,  II, 
485;  III,  91. 

Aliès  (Samuel  de  La  Tour  d'),  I, 
821,518;  II,  268,  846. 

Aliès  (Zacharie  d'),  I,  484;  III,  i, 

Alizon,  III,  2. 

Allaire,  II,  484  ;  III,  809. 

Allard,  II,  224  ;  III,  809. 

Allart,  II,  170,  178. 

Allemagne  (D'),  I,  810,  313,  320. 

AUix,  teinturier,  II,  481. 

Allix  (Pierre),  I,  24,  154,  8o5,  811, 
85o,  358,  867,  870,  371,  477,  487, 
559,  571  ;  II,  3,  4,  8,  9,  11,  12, 
184,  204,  885,  498,  526,  554;  III, 
810. 

Allix  (M""),  II,  257  ;  III,  2. 

Alvarés,  II,  216;  III,  8. 


5o2 


Index. 


Amel  (Du),  III,  3io. 

Amian,  I,  670  ;  II,  282,  467,  468,  480; 

III,  3,  3io. 
Amonnet,  commis  aux  aides,  II,  5i2. 
Amonnet,  domestique,  II,  3o. 
Amonnet  (François),  II,  23,  481. 
Amonnet  (Matthieu),  I,  120,  870;  II, 

24,  274,  290,  391,  393,  434,  495, 

523;  III,  4. 
Amonnet  (Mad'=),  II,  274,  283,  290, 

435. 
Amonnet  (M"'=),  II,  426,  462,  570. 
Amonnet  (Marthe),  II,  291,  586. 
Amproux,  I,  224,  414,  542;  III,  399. 
Amyaud  (M"«),  II,  527. 
Amyot,  II,  480,  5i5  ;  III,  4. 
Amyrault    (Balthasar-Octavian),    I, 

195. 
Amyraut  (Moïse),  I,  20,  273,  278, 

282,  283,  285,  292. 
Amyraut  (M""),  III,  6. 
Amyraut  (Rachel),  I,  5i5. 
Amyraut   de    Champrobin,  II,  259, 

480;  III,  310. 
Anard,  III,  3io. 
Ancelin,  III,  7. 
Ancillon,  I,  9,  22,  88. 
Andelot  (marquis  d'),  I,  5io. 
Andelot  (Anne  d'),  I,  5o8. 
Andelot  (Charles  d'),  I,  5o8. 
André  (le  P.  François),  I,  58. 
Andrieu,  II,  498;  III,  3io. 
Androuet  (M-^-^),  III,  7. 
Androuet  du  Cerceau,  II,  480;  III, 

3io. 
Andry  (Jean),  III,  7. 
Angély,  II,  219. 

Angennes  (l'évèque  Claude  d'),1, 28. 
Angennes   (D'),    marquis  de   Mont- 

louet,  I,  514,  58i. 
Angennes  (D'),  marquis  de  Mainte- 
non,  I,  514. 
Angennes  (M""  d'),  II,  257, 479;  III,  7. 
Angibert,  II,  45o. 
Anglebernes  (M""=  d'),  II,  287. 
Anglcy,  III,  4j8. 
Anne  d'Autriche,  I,  241. 


Anty(M"=d'),  II,  256;III,  9. 
Apestigny  (D'),  III,  489. 
Aquin  (Louis),  II,  118,  476;  III,  9. 
Arbauld  (Susanne),  fem.  de  Leblanc 

de  Beaulieu,  II,  496, 497, 56i  ;  III,  9. 
Arbunot,  II,  480;  III,  3 11. 
Arbussi,  I,  3i3. 
Archer,  veuve,  III,  9. 
Archinard,  II,  482. 
Arcieu  (M"'=),  III,  10. 
Arconville  (D'),  III,  414. 
Ardesoif  (Louise),  III,  10. 
Arenfeldt,  II,  45o,  45i,  452, 466,  471, 

476;  III,  10. 
Argenson  (D'),  I,  92;  II,  513,  515. 
Armand,  II,  450;  III,  3ii. 
Armenault  (Marie),  II,  494. 
Arminius,  I,  274. 
Arnaud,  II,  472. 
Arnauld   (Antoine),   I,  9,  62,   417, 

419,  482,  521. 
Arnauld  (Claude),  I,  i5o;  III,  395. 
Arnaut  de  Bordenave,  III,  895. 
Arnauld  de  Corbeville,  I,  117. 
Arnoux,  I,  38o;  II,  235;  III,  10. 
Arsilliers  (baron  d'),  I,  58i. 
Artagnan  (D'),  III,  61. 
Arthuis  (M"=  d'),  II,  290;  III,  10. 
Arzeliers  (D'),  III,  3ii. 
Arzilliers  (marquis  d'),    I,   200;   II, 

479- 
Asnières  (Jérôme  d'),  I,  117. 
Assaré,  III,  416. 
Assas  (D'),  II,  404. 
Asselin,  III,  3ii. 
Athie  (le  P.),  II,  581. 
Attainville,  II,  524;  III,  10. 
Aubais(D'),  III,  3ii. 
Aube,  III,  3ii. 
Aubert,  II,  589;  III,  11. 
Aubert  (Samuel),  III,  490. 
Aubertin  (Edme),  I,  22,   171,   172, 

173,  179,  194,  195,  270,  279, 

376;  II,  481. 
Aubertin  (M"'^),  I,  570. 
Aubertin  (Isabelle),  I,  5i5. 
Aubertin  (Marie),  III,  3ii. 


Index. 


5o3 


Aubigné(M'"=d'),  I,  5ii. 

Aubonne  (M™  d'),  II,  435. 

Aubré  (Marguerite),  II,  211. 

Aubry,  II,  178;  III,  3i2. 

Aubry  (Anne),  III,  11. 

Aubusson  (Georges  d'),  I,  30. 

Audouville,  I,  820;  III,  3i2. 

Audouy,  II,  365. 

Audry,  II,  294. 

Aufrère,  II,  30,  282,  435;  III,  11. 

Auger,  I,  201. 

Auger  (Marie),  I,  201. 

Auger,  pasteur,  II,  469. 

Augerel,  I,  527. 

Augier,  pasteur,  II,  11. 

Aulnay  (comte   d'),    II,   290,    402  ; 

III,  II. 
Aulnay  (M"^  d'),  II,  424,  529. 
Ausset,  II,  4i5;  III,  11. 
Ausson  (D"),  II,  45o,  476;  III,  11. 
Ausson  (M"=  d'),  II,  537. 
Aussy  (D'),  III,  3x2. 
Aussy  (M"«  d'),  II,  480. 
Autestre  (M"'),  II,  423. 
Auteuil  (M'"'^  d'),  III,  12. 
Auvachcj  I,  i85. 
Auzière,  I,  219. 
Auzy  (M"'=  d'),  III,  93. 
Avaux  (D'),  I,  545. 
Averne  (D'),  I,  256. 
Averse  (Gaudicher,  sieur  d'),  II,  898. 
Aversay  (M"'^  Rebondy  d'),  III,  93. 
Ayrolle  (D'),  III,  12. 

Bacalan  (M"«  de),  II,  220,  253,  257  ; 

III,  12,  414. 
Bachaus  (Henri),  I,  533. 
Bachelet,  II,  481  ;  m,  812. 
Bachelier,  II,  481,  483;  III,  812. 
Bacq,  II,  487,  440. 
Bacquet  (Pierre),  II,  460. 
Badois,  II,  45o;  III,  12. 
Bagnaux,  II,  53i. 
Baille,  III,  13. 
Baillet,  III,  i3. 
Bâillon  (M"'),  II,  535. 
Bailly,  II,  616;  III,  14. 


Balagny,  III,  14. 

Balguerie,  II,  582. 

Balouard  (Suzanne),  I,  5i2. 

Balzac,  I,  9, 14, 15. 

Bander,  II,  290;  III,  14. 

Bang,  II,  507. 

Bansilion,  I,  255. 

Baptiste  (M™),  III,  14. 

Bar,  I,  178;  II,  455. 

Barat,  III,  14. 

Barbe,  II,  548. 

Barbet,  III,  14. 

Barbier,  I,  538;  II,  217. 

Barbin,  III,  14. 

Barbot,  banquier,  II,  481  ;  III,  812. 

Barbot,  guide,  II,  45o. 

Barbot  (Anne-Élisabeth),  II,  445. 

Barbot  (Constance-Emilie),  II,  445. 

Barbot  de  La  Porte  (Jacques),  11,448. 

Barbut,  III,  3i3. 

Bareire,  II,  617;  III,  14. 

Barickausen,  III,  3i3. 

Baril,  II,  288,  578;  III,  i5,  3i3. 

Barle  (M"=  de),  U,  259,  586;  III,  i5, 

416. 
Barnier,  III,  3i3. 
Baron  (Charles),  III,  i5. 
Baron,  veuve,  III,  i5. 
Baron  (Etienne,  sieur  du  Pont),  I, 

464;  III,  i5. 
Baron  (M°=  Etienne),  I,  465. 
Baronius,  I,  874. 
Barrau  (M"'^),  III,  i5. 
Barré,  III,  818. 
Barrière  (De),  II,  45o,  452. 
Barrois,  II,  294;  III,  i5. 
Basange,  II,  480;  III,  818. 
Basile,  III,  3i3. 

Basnage,  I,  282,  283,  285;  II,  548. 
Bateher,  II,  592;  III,  i5. 
Battet,  II,  45o,  476;  III,  i5. 
Bauche,  III,  3i3. 
Baudemont,  II,  294;  III,  i5. 
Baudoin,  III,  3i3. 
Baudouin,  III,  i5, 899. 
Baudry,  II,  498;  III,  814. 
Bauffre,  III,  814. 


<d 


5o4 


Index, 


Bauman,  III,  314. 

Baume,  III,  314. 

Baurain,  II,  294,  298;  III,  i5. 

Baurin,  III,  i5. 

Baury,  I,  562. 

Baville,  intendant,  I,  5,  67,  78,  80, 
91. 

Bayard  (Jeanne),  II,  476. 

Bayle,  I,  7,  233. 

Bazanier  (Anne),  II,  98,  479;  III,  17, 
314. 

Bazille  (M'»'=),  III,  17. 
Bazin,  I,  58i. 

Bazin  (Madelaine),  II,  372;  III,  314. 
Bazin  de  Beaulieu,  I,  58o;  III,  395. 
Bazin  de  Linieville,  I,  58o. 
Bazin  de  Médan,  II,  2o3. 
Beauchamp  (Samuel),  I,  219;  II,  34, 

290. 
Beaufort  (De),  III,  16. 
Beaulieu  (De),  II,  259;  III,  16,  417. 
Beaumays,  dit  le  mercier,  I,  271. 
Beaumont  (Esther),  III,  814. 
Beaumont  (De),  I,  562;  II,  52i. 
Beaumont  (Levasseur,  marquis  de), 

I,  517. 
Beaupré,  III,  16. 
Beaurain  (Antoine),  II,  290. 
Beauvais  (Susanne),  II,  291;  III,  16. 
Beauvilliers,  I,  74. 
Beck  (Jean  de),    II,  202,   290,   440, 

443;  III,  16. 
Beck  (Constance-Emilie  de),  II,  448. 
Beck  (Elisabeth  de),  II,  448. 
Bédé,  I,  58o;  III,  3i5,  490. 
Bedoul,  II,  5o3. 
Béhours,  III,  3i5. 
Behu,  II,  45o. 
Bel,  II,  527. 
Belarbre,  III,  417. 
Belcastel  (De),  II,  282;  III,  17. 
Belhomme,  III,  17,  3i5. 
Beliard,  II,  480;  III,  3i5. 
Iklin  (M"-),  II,  5i3. 
Bellanger  (M"><-),  III,  17. 
Bellay,  II,  494. 
Bcllarmin,  1,  875. 


Bellejambe  (Thomas),  II,  179. 

Bellejean  (M»^),  II,  180. 

Bellette,  III,  896. 

Belleville,  III,  18. 

Bellory,  II,  290,  291,  477;  III,  18. 

Bellot,  III,  3i5. 

Beloir,  m,  3i5. 

Belot  (Anne-Marguerite),  III,  18. 

Belzunce  (De),  II,  202;  III,  414. 

Bénard  (Paul),  I,  224. 

Benato,  II,  522. 

Bennes  (De),  III,  18. 

Bennes  (Jeanne  de),  II,  290;  III,  18, 

3i5. 
Benoit  (M"'^),  III,  18. 
Benoit  (Élie),  I,    8,    228,    244,   284, 

337,  5o2,  5i2;  II,  870;  III,  3i5. 
Benot,  III,  3i6. 
Beraut,  II,  i83. 
Berchère,  III,  3i6. 
Berchet,  III,  19. 
Berger,  I,  509;  III,  3ié. 
Bergeron,  I,  278. 

Béringhen   (Jean   de),   I,    119,    192, 
228;   II,  34,  202,  290,  479,  496; 
m,  19,  418. 
Béringhen  (M'""  Jean  de),  11,  290. 
Béringhen  (Françoise  de),  II,  290. 
Béringhen  (Henri  de),  I,  Sog. 
Béringhen  (Marie  de),  II,  874. 
Béringhen  (Susanne  de),  II,  827. 
Béringhen  (Théodore  de),    I,    i3i, 
542;   II,  i38,    278,  274,  290,  367, 
870,  379. 
Béringhen  (M'"=  Théod.  de),  II,  253, 

257,  411,  479. 
Berlancourt,  III,  19. 
Bernard,  II,  208,  282,  294,  295,  488, 

479;  III,  19,  3 16,  896,  899. 
Bernard,  jésuite,  I,  241. 
»         (Antoine),  III,  19. 
»         (Daniel),  II,  282,  481. 
»         (Jeanne),  II,  258,  291  ;  III,  19. 
»         (Nicolas),  m,  19. 
»        (Samuel),  I,  178;  11,  204. 
Bernardi,  I,  148;  II,  3i. 
Bernardin,  III,  494. 


6 


Index. 


5o5 


Bernardon  (M™),  II,  258, 290;  III,  20. 
Berne  (M"<=),  II,  256;  III,  20. 
Bernier,  I,  3o5;  II,  563;  III,  20. 
Bernières  (Gabrielle  de),  II,  416. 
Bernières-Louvigny  (De),  I,  98. 
Bernon,  pasteur,  III,  20,  414,  416. 
Bernon  de  l'Isleau  (Esther),  il,  257, 

477- 
Berquet,  II,  044;  III,  22. 
Bert,  II,  435. 
Bertaut  (M""^),  I,  562. 
Berteau  (Pierre),  II,  32o,  400,  476. 
Berthe,  II,  260;  III,  22,  3 16. 
Bertheau,  pasteur,  I,  i55,  366,  555, 
557;  II,  3,  12,  i35,  45o,  45i,  453; 
III,  3i6. 
Bertheau  (M"0,  H,  282,  436;  III,  22. 
Berthelot,  III,  417. 
Berthon,  II,  227;  III,  22. 
Bertin,  III,  817. 
Bertrand,  I,  557;  II,  584;  III,  417. 

»        (M"'=),  II,  5o,  282. 

»         (Daniel),  II,  480. 

»         (David),  III,  23. 
Besnard,  III,  23. 
Bessé-Bataillère   (M™'^    de),  II,   253, 

260,  285;  111,23. 
Besset,  I,  201. 

Besson,  II,  450,  451,  452;  III,  25. 
Bethy  (M"'),  II,  256;  III,  26. 
Beugé,  II,  2o3. 
Beuvry,  II,  552;  III,  817, 
Beyne  (De),  I,  526. 
Bezard,  I,  124;  II,  42,  415. 

»      (M™«),  II,  254;  III,  26. 

»       (Marie),  I,  184. 

»      fiis,  U,  179,  2o3. 
Bèze,  I,  274. 
Bézinier,  III,  491. 
Bibaud,  III,  317. 
Bidache  (veuve),  II,  552;  III,  26. 
Bie  (De),  II,  192. 
Bielke,  II,  549. 

Biet,  II,  480,  481,  497;  III,  26. 
Bigot,  I,  168;  II,  257,  394,  480,  527; 

III,  396. 
Bigot  (Élie),  I,  58o;  II,  488. 


Bigot  de  La  Honville,  I,  3ii;  III,  26, 

317. 
Bigot  de  La  Rainvilie,  I,  5i5;  III, 

399. 
Bigot  de  Morogues,  II,  225. 

»      de  Roitay,  III,  490. 

»     de  Vrain,  I,  58o. 
Biguereau,  III,  400. 
Billaud,  II,  498;  III,  317. 
Billot,  I,  253. 
Binot,  II,  294;  III,  27. 
Bion,  I,  loi. 
Bionens,  II,  896. 
Biseul,  III,  396. 

Bivelat,  II,  246,  257;  III,  27,  817. 
Bizerolles  (De),  II,  546. 
Bizet,  I,  224. 
Blacal,  I,  225. 
Blaize,  II,  147;  III,  27. 
Blampignon  (abbé  de),  II,  268. 
Blanc,  I,  201. 
Blanchard,  III,  817. 
Blette,  II,  5i3,  589;  III,  27. 
BIève  (De),  II,  527. 
Bligny  (De),  II,  176;  III,  27. 
Blisson,  II,  563;  III,  28. 
Blondeau,  I,  201  ;  III,  817,  494. 
Blonde],  II,  52o;  III,  3i8. 
Blondel  (David),  \,  17,    167,    169, 

180,  279,  282,  285,  375. 
Blondel  (M"<=),  II,  219, 
Blondin,  I,  201. 
Blot,  III,  3i8. 

Bochart  (Christophe),  III,  496. 
Bochart  (Samuel),  I,    20,  253,  261, 

262. 
Bocquemart  (De),  II,  5i6. 
Bocquet  (Marguerite),  III,  28. 
Bodin,  I,  178. 
Bodot,  III,  414. 

»       (Susanne),  I,  527. 

»       (veuve),  I,  527. 
Bogernian,  I,  281. 
Bohlen,  II,  219. 
Boignant  (Judith),  III,  28. 
Boileau,  III,  28. 
Boisbourdon  (De),  II,  487;  III,  28. 


5o6 


Index. 


Boisbreuil  (De),  II,  563;  III,  28. 

Boisdubert,  II,  33o. 

Boisfradin  (De),  II,   289,  552,    590, 

591;  m,  28. 
Boisfrancs  (Des),  III,  28. 
BoisjoUy,  III,  29. 
Boisragon  (M"'--de),  II,  241,  253,  258, 

277,  282,  408  ;  III,  29. 
Boisroger  (M'"'^  de),   II,   258,   504; 

III,  3o. 
Boisrogues  (M''-^  de),    II,    241,   260, 

590;  III,  3o. 
Boisrogues  (Latoiir  de),  II,  591. 
Boisseleau  (M""^),  III,  3o. 

»        (Catherine  de),  III,  3o. 
Bolduc  (Jean),  II,  2o3. 

»         (Marguerite),  II,  2o3. 
Bommel,  III,  3o. 
Bona  (Jean),  III,  495. 
Bonafous,  I,  24. 
Bonamy,  III,  3o. 
Boncœur  (De),  II,  290;  III,  3o. 
Boncourt  (De),  II,  282,  479;  III,  3i, 

3i8. 
Bondaen  (Constance),  II,  297. 
Bondaroy  (M™"^  de),  III,  3i. 
Bonhomme,  II,  481;  III,  3i,  3i8. 
Bonnain,  II,  294,  295;  III,  3i. 
Bonnaire,  II,  45o;  III,  3i. 
Bonne  (Henri),  II,  2o3;  III,  3i. 
Bonneau,  II,  287,  294,  295;  III,  3i8. 
»         (Ésaïe),  III,  3i. 
»        (Jean),  II,  53i,  534;  m,  32. 
»         (Marie),  I,  9. 
Bonnegarde,  I,  529. 
Bonnelle,  II,  282,  294,  295,  45o,  453, 

476,  617;  III,  61. 
Bonnet,  II,  256,  287;  III,  32,  3i8. 
Bontens,  I,  458. 
Bonvallct  (M"'^),  II,  584. 
Bonviilettc,  III,  319. 
Boquet,  II,  45o,  453. 
Bordeaux,  II,  i83. 

Bordes  (le  P.),  II,  268,  329,  338, 840. 
Bordier,  I,  3io;  III,  32. 
»         (veuve),  II,  480. 
»        (Anne),  II,  282, 461;  III,  32. 


Bordier  (servante),  II,  258,  291 . 

Bordigny,  III,  819. 

Boreel,  I,  147,  209. 

Borel,  II,  294:111,33. 

Bornet,  II,  547. 

Bosc  (Jean-Louis),  II,  282. 

»     (Laurent),  III,  33. 
Bosquet,  II,  180. 
Bosquillon,  II,  489. 
Bosredon,  II,  487,  594;  III,  33. 
Bossuet,  I,  4,  23,  42,  57,  63,  80, 

83,  376,  487,  440,  442,  444-457, 

468;  II,   157,  262,  268,  270,   559, 

582,  609. 
Bot,  III,  319. 
Bothereau  de  Lorniois,  II,  872,  896  ; 

III,  319. 
Bott(De),  11,479;  111,819. 
Bouay  (M™=),  II,  291,568;  III,  33. 
Bouché,  III,  3ig. 
Boucher,  II,  527;  III,  84,  414. 
Boucheron  (EmiUe),  II,  257;  III,  84. 
Boudan,  III,  819. 
Boue  (curé  de),  II,  452. 
Boueiran,  II,  84. 
Boufflers  (De),  II,  5i6. 
Bougy  (marquis  de),  III,  84. 
Bouhier,  I,  i65. 
Bonheurs  (le  P.),  I,  448. 
Bouillard,  II,  56i. 
Bouille,  III,  35. 
Bouillon,  II,  498;  III,  819. 
Bouillon  (De),  I,  228,  5io. 
Bouilly    (Alexandre    de),    II,    45; 

III,  35. 
»       (Bernardde),I,223,3io;II,  45. 
»       (veuve  de),  II,  46. 
»       (Erouardde),II,45, 176;  III,  35 
»       de  Beauregard,  III,  819. 
Boujonnier,  I,  529;  III,  35. 
Boulanger,  111,  495. 
Boule,  pasteur,  II,  529,  53i. 
Boulemont  (De),  III,  819. 
Boullay,  II,  498;  III,  819. 
Boulloy,  II,  498. 
Boulogne,  111,  819. 
Bouquet,  III,  35. 


Index. 


5o7 


Bourbon-Malauze,  1, 5io,  5i  i  ;  II,  290; 

III,  36. 
Bourcard,  III,  320. 
Bourdin,  I,  495. 
Bourdon  (M""),  II,   282,  Sic,  Sri, 

828,  824,  489,  476;  III,  36. 
Bourgeois  (M"»),  II,  286;  III,  87. 
Bourges  (le  P.),  II,  268. 
Bourgogne  (duc  de),  I,  84. 
Bourgoin,  I,  524. 
Bourguignon,  II,  482;  III,  820. 
Bourneau  (M'"'),  II,  5i3. 

»        (Ésaïe),  II,  568;  III,  87. 
»         (M™=  de),  III,  87. 
Bournet,  III,  820. 
Bourneuf  (M""=  de)  I,  5i5. 
Bournot,  II,  497. 
Bours  (IVI™'  de),  I,  248,  249. 
Boursin,  II,  480;  III,  87,  820. 
Bourson  de  La  Lande,  II,  118,  476; 

III,  87. 
Bourzolles-Carlus  (De),  II,  55 1. 
Boussac,  III,  88. 
Bouthillier,  III,  820. 
Boutin,  II,  460,  451,  464;  III,  38. 
Bouton,  III,  414. 
Bouxain,  II,  97. 

Bouxin,  I,  178;  II,  178,  257;  III,  88. 
Bovet  (M™=),  III,  88. 
Boyer,  II,  487,  597;  111,88. 
Bozon,  III,  820. 

Braconneau,  II,  287, 571, 572;  111, 38. 
Braconnier,  II,  208,  482,  528;  111,  80, 

820. 
Bracque,  II,  440. 
Bradley,  1,  192. 

Braguelonne  (De),  II,  58o;  III,  89. 
Braguet,  II,  220. 
Brais  (Etienne  de),  I,  849. 
Braly  (M"==  de),  II,  260;  III,  89. 
Brandanière,  II,  527. 
Brandebourg  (Electeur  de),  11,  249. 
Brandin,  II,  497;  III,  820. 
Brandus,  II,  552. 
Brannay  (M""  de),  II,  259,  260,  261, 

570,  617  ;  111,  89,  417. 
Braour,  III,  40. 


Brasselaye,  III,  40. 
Brebès,  II,  480;  III,  820. 
Brécourt  (M""=),  II,  527, 
Brest,  III,  820. 
Breton,  II,  285. 

»      (M'i^  II,  477. 

»       (Esther),  I,  527. 

»      (Jean\  II,  440;  III,  40. 

»       (Madelaine),  II,  188. 

.)       (Rachel),  II,  188. 

■>       (Jean  de),  III,  495. 
Brevin  (Daniel),  I,  228,  224. 
Briant,  III,  821. 
Bridou,  II,  481;  III,  821. 
Brièle,  I,  208. 
Briet,  II,  58i;  III,  40,  495. 
Brion,  III,  821,  496. 
Briot,  I,  224,  570. 
Briquemault  (De),   I,  58i  ;    II,   218, 

282,  286,  479;  111,  40,  495. 
Brisimant  (M"<^),  II,  45o;  III,  42. 
Brissac  (De),  II,  552;  III,  821. 

»       (Benjamin  de),  II,  809. 

>)       (Jacques  de),  II,  3o8,  818. 

»       (Jean  de),  II,  3o8. 

»       (M""  de),  II,  497. 
Brisson,  III,  821. 
Brochet,  III,  42. 

Brochon  (Jeanne),  II,  282, 487  ;  III,  42. 
Brochot  (M""),  II,  5i8. 
Broderode,  II,  504. 
Brœm,  II,  507. 
Broschot,  III,  821. 
Brosse  (Salomon  de),  I,  130. 
Brotier,  III,  821. 
Brousson,  I,  45,  507;  II,  147,  242, 

385,  475,  5oi,  594,  602. 
Broyés  (De),  II,  617;  III,  42. 
Bruce,  I,  186,  3o8. 
Brueys,  I,  489;  II,  268. 
Bruguier,  II,  284,  488. 
Brulefer,  II,  45o;  111,  48. 
Bruneau,  II,  52o;  III,  418. 
»        (M"-'^),  III,  48. 
»         (Madelaine),  I,  147. 
»         (Marie-Marthe),  II,  219. 
Brunel,  II,  478;  III,  48. 


5o8 


Index. 


Brunet,  II,  460,  465,  466. 

Brunie  (Marie),  III,  48. 

Brunier,  II,  288. 

Brunier  (M""=  Charles),  II,  255,  258, 

274,  290;  m,  43. 
Brunier  (Daniel),  II,  479. 
»        (Laurent),  I,  275. 
Bruno  (Madelaine  et  Marthe),  11,246, 

256;  III,  44. 
Brunswick-Zell  (duc  de),  II,  406. 
Brusse  (Pierre  de),  II,  495. 
Brusse  (M""  de),  II,  53,  248,    259, 

286,  616;  III,  45. 
Brute,  II,  552. 

Buart  (Anne),  II,  617;  III,  45. 
Buffière,   marquis  de  Chambret,  II, 

479- 
Bugnet,  I,  167. 
Buisset,  II,  27;  III,  45. 
Buisson,  III,  321. 

1)         (Ferdinand),  I,  299. 
Buiz,  III,  322. 
Buquet,  II,  45o. 
Buret  (Jean),  I,  529. 
Burgeat  (Abraham),  I,  55 1. 

»        (Jérémie),  I,  178. 
Burnet,  I,  554. 
Bussière,  III,  822. 
Bussière  (De),  I,  178;    II,  65,  170, 

479,  6]  5. 
Bussy-Rabutin,  I,  62. 
Buzeau  (abbé),  II,  268. 


Caban  el,  III,  45. 

Cabrit  (Jacques),  III,  446. 

Cadot  (Anne),  II,  256;  III,  45. 

Cagniart,  II,  458. 

Cagny  (De),  II,  256,  274,  290,  890, 

898,  478;  III,  45. 
Cahanel  (De),  II,  219,  268,  274,  290, 

390,  898;  III,  45. 
Caillard,  I,  228,  3o5;  II,  527;  III,  882, 

417. 
Caillin,  III,  822. 

Caillot,  II,  481,  524;  III,  46,  322. 
Cailloué,  11,  259,  288,  587;  III,  46. 


Caire,  II,  282;  III,  46. 
Calandre  (M™  de),  II,  582. 
Callart,  III,  822. 

Calvin,  I,  278,  299,  488,  484,  435. 
Cambre,  III,  822. 
Caméron,  I,  166,  278. 
Campagnac  (De),  III,  47. 
Campion,  II,  294;  III,  47. 
Campot,  II,  218,  481;  III,  822. 
Camus,   évêque  de  Belley,  I,   385, 

392395. 
Camusat,  II,  294,  295;  III,  47. 
Candolle  (De),  I,  5i2. 
Cape  (M™»),  II,  487. 
Cappel,  I,  20,  278,  274,  279;  III,  48. 
Carbonnel,  I,  495;  II,  47. 
Carbonnet,  lîl,  48. 
Cardel  (Jean),  II,  284,  286. 
»       (Marie),  II,  56i. 
»       (Paul),  II,  286,  449,  526,  528. 
»       (M"^'=),  II,  282. 
Carel,  II,  498;  III,  828. 
Caret,  III,  828. 

Carignan  (princesse  de),  II,  435. 
Carita,  II,  440. 
Cariât,  III,  323. 
Carlier,  II,  488. 
Caron,  cordonnier,  I,  562. 
Caron  (Balthasar),  II,  297,  298. 

»       (Charlotte),  II,  297. 

»      (François),  II,  297,  298. 

»       (Jean),  II,  176,  297,  298. 

»       (Marie),  II,  298. 

»      (Susanne),  II,  297,  299. 

»      (M'"»),  II,  282,  298,  480,  447, 
527;  III,  415. 

»      (chevalier  de),  II,  415. 
Carpentier,  III,  828. 

»         (chanoine  converti),  1, 100. 
Carré,  II,  5ii,  52i,  527;  III,  48. 

»       dit  Trochaux,  I  294;  III,  494. 
Carrière,   II,   294,   295,   45o,  477; 

III,  48. 
Cartaut,  III,  490. 
Carteret  (M'"=  Georges),  I,  225. 
Cartier,  I,  224. 
Carton,  III,  896,  400. 


Index. 


5o9 


Cary,  III,  323. 
Carz,  III,  323. 
Casaubon,  I,  7,  138. 
Casin,  I,  847. 
Cassiopin  (Anne),  II,  443. 
Castalion,  I,  4,  7,  299. 
Castel,  II,  586. 
Casteinau,  II,  338. 
Catelan,  I,  5 12;  III,  400. 
Catillon,  II,  476,  495. 

»         (Alexandre),  II,  3io. 

»         (Charlotte),  II,  282,  323. 

»        (Élie),  II,  3io. 

»         (Jean),  II,  309. 

»         (M™'),  II,  319. 

»        (M"0,  II,  257. 

»         (Marguerite),  II,  261,  324. 

»         (Marie),  II,  246,  261,  824. 

»         (Pierre),  II,  282, 309,823,480. 

»         de  Montoron,  I,  535;  II,  325. 
Catteau  (M™=),  II,  588;  III,  48. 
Cauche,  III,  828. 
C'aumon  d'Adde,  II,  4o5,  406. 
Caumont  (De),  galérien,  I,  106. 
Caumont  de  La  Cliaumerlière,  III,  48. 
Caumont  de  Montbeton,  II,  496. 
Caumont  (duc  de),  II,  887,  840. 
Caumont  (Jeanne  de),  II,  494. 
Caumont-Laforce  (abbé  de),  II,  220. 
Caussade  (Marthe-Marie  de),  II,  485. 
Caussard,  III,  49. 
Causse,  III,  896. 
Caussin,  II,  476;  III,  49. 
Cauvin,  II,  226,  294,  295  ;  III,  49. 
Caux(De),  II,  498;III,  828. 
Cavalier,  II,  481;  III,  323. 
Cayer,  I,  877. 

Caylus  (M""  de),  I,  49;  II,  4o5. 
Caze,  II,  494;  III,  824. 
Cazin,  III,  49. 

»       (Esther),  I,  526. 
»      (Etienne),  I,  526. 
Cellier,  II,  482;  III,  49,  824. 

»       (Antoine),  II,  129,  141. 

»       (Claude),  II,  141. 

»       (Esther),  I,  201. 

»      (abbé),  U,  268. 


Cereus  (M'"^),  II,  509. 

Cerisantes,  I,  147. 

Certon  (M"'^),  II,  40,  290;  III,  49. 

César,  guide,  II,  45o. 

César,  ministre,  III,  49. 

Chabot,  I,  314;  II,  481;  III,  824. 

Chabot  de  Brion  (M"'),  II,  202,  220; 

m,  4i5. 
Chabrol,  II,  476;  III,  49,  491. 
Chaigneau,  III,  5o. 
Chaillou,  III,  824. 
Chalandos  (DuBreuil  de),  II,  446, 479, 

609;  III,  5o. 
Chalandos   (M""  Du  Breuil  de),  II, 

260,  286,  480. 
Chalant,  III,  325. 
Chaligny,  II,  282,  285;  III,  5o. 
Chalme,  II,  527. 
Chàlons,  III,  5o. 
Chalons  (Abraham),  II,  481. 

^>        (Daniel),  I,  527,  56o;  II,  '282, 
481. 
Chalucet  (abbé),  II,  268. 
Chambon  (M"'^),  II,  257;  III,  5r. 
Chambonnot  (M"=),  II,  584. 
Chambot,  II,  179. 
Chamier,  I,  875. 
Cliamilly  (maréchal  de),  II,  5i8. 
Chamon,  III,  489. 
Chamoireau  (M"'^^),  III,  5i. 
Champigny  (abbé  de),  II,  268. 
Champiny,  évêque  tolérant,  I,  io3. 
Champion,  III,  325. 
Chandieu,  I,  58o. 
Chandiou,  III,  325. 
Chanet,  II,  527. 
Chanlou,  II,  55  r. 
Chanson,  III,  325. 
Chantemerlière  (De),  II,  256;  III,  5i, 

417. 
Chanterais  d'Ormois,  III,  5r. 
Chapelain,  I,  11. 
Chapellier,  III,  5i. 
Chapusay,  II,  259;  III,  5i. 
Chapuzeau,  I,  21,  230,  282. 
Charas,   I,   562;   II,   220,   286,   286, 

480;  m,  52,  416. 


5io 


Index. 


Charbonneau,  111,  325. 
Charbonnier,  II,  480  ;  III,  53. 
Charderet,  III,  325. 
Chardin,  I,  3i6,  338;  II,  480;  III,  53. 
Chardinal,  II,  481;  III,  325,  495. 
Chardon,  II,  27,   184,  256,  259,  332; 

III,  54,  417. 
Chardon  (Jean),  I,  173. 

)i  (Pierre),  II,  24,  3o. 
Chardon  de  Lugny,  II,  269. 
Charles,  guide,  II,  45o,  455. 

«        pasteur,  I,  849;  II,  821. 

»        (M"'«),  II,  246,  257,  290;  III, 
56,  416. 
Charles II  d'Angleterre,  I,  224;  11,429. 
Chariot  d'Argenteuil,  I,  100. 
Charonnet  (Madelaine),  II,  2i3. 
Charpentier,  III,  57. 
Charriard  (M"'  de),  II,  428. 
Chartier,  I,  496,  228;   II,  285,  450, 

482,  5i3;  III,  57,  325,  495. 
Charton,  II,  179,  258,  260,  482;  111, 

57,  325. 

Chartres  de  Villeray  (De),  II,  5 11. 
Chastelain,  II,  450,  461, 470,  481  ;  III, 

58,  495. 

Chastenay  (M™  de),  III,  67. 
Chatillon  (De),  III,  325. 
Châteauneuf,  I,  40. 
Chauchard  (De),  1,  257. 
Chaudinet,  I,  58o. 
Chauffepié  (De),  I,  849. 

»  (M"*^  Anne  de),  II,  277,407. 

Chaumont  (De),  I,  899. 
Chaussé,  I,  822  ;  II,  290  ;  III,  67. 
Chausset,  I,  540. 
Chausson,  1,  7. 
Chauve,  I,  171. 
Chauvel,  II,  45o,  460. 
Chauvelin,  111,  67. 
Chauvet,  II,  176,  363;  III,  67. 
Chauveu,  III,  325. 
Chauvin  (Anne),  II,  54. 
Chauvin  de  Varangeville,  II,  2i5. 
Chauvirey  (Béatrice  de),  II,  28. 

»  (Henriette    de),    1,    585, 

586. 


Chavannes  (Jules),  I,  11. 
Cheminon,  I,  527;  111,  826. 
Chenailles  (Vallée  sieur  de),  I,  58o; 

II,  479.  496;  III,  326,  399. 
Chenevix,  I,  58i;  II,   10,  471,  479; 

III,  826,  491. 
Chennevières,  I,  461. 
Chéret,  III,  418. 

Cheron,  II,  282,  480  ;  111,  68. 

Cherret,  II,  450. 

Cheru,  I,  481  ;  11,  5o6. 

Chervet,  111,  68. 

Chesne,  111,  68. 

Chesneau,  111,  826. 

Chesnel,  III,  68. 

Cheusses  (De),  II,  479;  III,  68,  826. 

Cheval,  III,  827. 

Chevalet,  II,  171. 

Chevalier,  I,  5i6,  583;  II,  491  ;  III,  69, 
827. 

Chevreau,  1,  218;  II,  148;  111,  69. 

Chifflard,  III,  69. 

Chitton,  111,  69. 

Chivré  (De),  II,  4i5;  III,  415. 

Choiseul  (Gilbert  de),  évêque,  I,  3o. 

Choisy  (abbé  de),  1,  98. 

Choisy  (De),  III,  896. 

Cholier,  1,  828. 

Chorin,  1,  25o. 

Chrestien,  II,  256,  294  ;  III,  69. 

Christine  de  Suède,  I,  94,  95. 

Chupin,  II,  179,  482;  111,  327. 

Cibot  (M"'=),  II,  528,  291  ;  III,  70. 

Ciré  (marquis  de),  I,  5i5. 

Civile  (François  de),  11,  297,  298. 

Claude,  I,  7,  24,  88,  89,  142,  154, 
216,  240,  279,  297,  3o6,  318, 
321,  322,  323,  326,  341,  342, 
343,  345,  347,  348,  349,  353, 
355,  356,  359,  360,  362,  363, 
364,  365,  366,  367,  870,  406 
428,  443,  457,  460,  469,  470- 
473,  480,  497,  498,  5o6,  542, 
543,  544,  545,  549,  556,  559, 
56i,  568,  569,  572;  II,  3,  6,  7, 
II,  184,  i38. 

Claude  (Isaac),  I,  829,  363;  II,  495. 


Index. 


5ii 


Claye,  II,  246,  256,  267  ;  III,  70. 

Claye  (De),  III,  416. 

Clayes,  II,  217. 

Clément,  dit  le  coutelier,  I,  271. 

Clément  VIII,  I,  26. 

Clément  (Paul),  III,  327. 

Clément  (Pierre),  1,  6;  II,  582. 

Clermont  (De),  III,  71. 

Clermont  d'Amboise,  II,  202;  III,  71. 

Clermont-Gallerande,  II,  597. 

Clermont  Saint-Aignan,  III,  4i5. 

Cléron,  II,  483. 

Clignet,  II,  483. 

Clinchant,  II,  286;  III,  71. 

Clinet,  m,  489. 

Closroger,  11,  290;  III,  71. 

Clouet,  III,  71, 

Cochard,  II,  282,  284,  587;  III,  7T. 

Cochet,  II,  294,  295,  56o,  56i;  III,  71. 

Cocqueret,  III,  72. 

Coëtquen  (M">'^  de),  I,  441. 

Coignard,  II,  440,  468,  476,  498;  III, 

72,  327. 
Coignée  (Levasseur,  marquis  de),  I, 

517;  II,  220. 
Coislin  (cardinal  de),  I,  66;  II,  5o3. 
Colardeau,  III,  827. 
Colbert,  I,  192. 

Colbert  (André),  évêque,  I,  41. 
Colbet,  m,  73. 
Colignon,  III,  327. 
Coligny,  amiral,  I,  274. 

»         (Guy  de),  I,  509. 

»         (Henri  de),  I,  5o2. 

»         (Henriette  dé),  I,  5ii. 
Colineau,  II,  481. 
Collardeau,  I,  527. 
Collavet,  III,  72. 
Collesson  de  Beronne,  II,  45o,  452  ; 

UI,  72. 
Collet,  III,  327. 

CoUeville  (Lesueur,  sieur  de).  II,  575. 
Collin,  III,  327. 
CoUineau,  III,  827. 
Colombel  (veuve),  I,  496. 
Colombet,  I,  528;  III,  78. 
Colomiès,  I,  371. 


Colonia,  II,  482;  III,  78. 

Colpin,  480;  III,  827. 

Combé,  II,  482. 

Combé  (M"«  de),  II,  277. 

Combel,  I,  58i;  II,  523;  III,  78,  400. 

Combes  (M™  de),  II,  478;  III,  74. 

Comblé,  II,  481;  III,  827. 

Combler,  III,  828. 

Combles  (Mii»^  de),  II,  257;  III,  74, 

416. 
Compan,  III,  74. 
Condé  (princesse  de),  I,  5o8. 
Conin  (Madelaine),  II,  2i3;  III,  74. 
Conrart  (Jacques),  I,  495  ;  II,  48,  497. 

0     (M"")-  n,  570. 

D        (Péronne),  II,  867. 

»        (Susanne),  II,  259,  261. 

»        (Valentin),    I,    11,  12,   126, 

191,224,286,297,299, 

300,  3o5,  322,  488,  489; 

II,  87. 

Conrart  de  Rabodingen,  I,  11,  3i2, 

577;  II,  47,  586. 
Constans,  II,  181,  283,  441,  481,  52i  ; 

III,  75,  828. 
Constant,  III,  228. 
Coorte,  I,  5i5. 
Coquelin,  II,  i52. 
Coquerel  fils  (Athanase),  I,  i36,  872. 

»  (Etienne),  I,  872. 

Corbeau,  U,  460;  III,  75. 
Corbon,  I,  3i6. 

Corderey,  II,  294,  295  ;  III,  75. 
Cordier,  I,  532;  II,  56i;  III,  828. 
Cormier,  II,  184,  227. 
Cormont  (M""  de),  II,  469. 
Cornadeau,  II,  482;  III,  828. 
Corne,  III,  828. 
Corné,  III,  418. 
Corneille,  II,  482. 
Cornet,  II,  219,  481;  III,  828. 
Cornieu,  II,  4i5. 
Cornil  de  l'Isle,  III,  491. 
Cornille,  I,  7. 
Corsil,  U,  53i,  538. 
Cortraie,  III,  828. 
Cosnac  (De),  évêque,  I,  48. 


5l2 


Index. 


Cossart;  III,  75. 

Cosson  de  Chayssac,  I,  121;  II,  286, 

294,  295;  III,  75. 
Costar  (Roger),  II,  556. 
Costard,  III,  76. 
Costa  (De),  III,  328. 
Cote!,  II,  441. 
Cotin,  I,  563. 

Cottereau,  II,  268,  286  ;  III,  76. 
Cottiby,  jésuite,  I,  400;  II,  448. 
Cottin,  pasteur,  I,  Sig;  II,   11,  526, 

528. 
Cottin  (M"'<=),  III,  77. 
Cotton,  I,  445;  III,  416. 
Cotton  (le  P.),  I,  7;  II,  528. 
Couet  du  Vivier,  I,  221,  214,  215, 

559. 
Cougnard,  I,  178;  II,  170. 
Couliette  (M™'^),  II,  249. 
Coullet,  III,  328. 
Couliez,  I,  553,  558;  III,  77. 
Couloii,  I,   143  ;    II,  226,    256,  294  ; 

m,  77. 

Coupé,  I,  283,  535  ;  II,  594. 
Coupigny  (M"'  de),  II,  260;  III,  77. 
Courboyer  (M'"<=  de),  II,  401. 
Courcelles  (Elisabeth  de),  828. 

»  (Marie  de),  II,  450,  447  ; 

m,  78. 

Courcerac    (M"'^  de),   II,  246,    257, 

261;  III,  78. 
Courcier,  abbé,  II,  268. 
Coureille,  III,  828. 
Courlon,  II,  450. 
Court  (Ant.),  II,  618. 
Courtan,  II,  226. 
Courtaut,  I,  140. 
Courtillac,  II,  558. 
Courtillat,  II,  482;  III,  829. 
Courtin,  II,  442. 
Courtiou,  III,  78. 
Courtois,  II,  284;  III,  78,  829. 
Courtomer  (De),    II,  202,  333,  388, 

488,  491  ;  III,  78,  416. 
Cousin,  I,  201;  II,  118,  178,  178,  294, 

295,481;  111,79- 
Coustart,  III,  396. 


Coustil,  II,  450;  III,  80. 

Coûté,  II,  573. 

Coutelier,  III,  829. 

Couvreur,  II,  256  ;  III,  80. 

Coze,  I,  562. 

Craig,  II,  61 5. 

Crampon,  II,  45o,  654;  III,  80. 

Crâner,  II,  27  ;  III,  80. 

Crasset  (le  P.),  I,  448. 

Créquy  (M""=  de),  I,  509;  III,  80. 

Creseline,  III,  80. 

Crespe  de  Mirande,  II,  552. 

Crespin,  III,  80. 

Creton,  III,  829. 

Creusé,  III,  829. 

Creuset,  II,  809,  817. 

Creuzé,  I,  178;  II,  171. 

Crommelin,  I,  178,  533;  II,  171,  282, 

481;  III,  81. 
Cromwell,  I,  207. 
Crosnier,  II,  45o;  III,  89. 
Crouay  (M"'  de),  I,  19. 
Croy  (De),  I,  255,  583. 
Croze  (Anne  de),  II,  262,  270. 
Crux  (M""^  de),  III,  89. 
Cudé  (Charlotte),  I,  201. 
Cuisy  (De),  II,  465;  III,  89. 
Culant,  III,  417. 
Cumont  (De),  III,  417. 
Cuningham  (M"^),  III,  89. 
Cuper  (Marguerite),  II,  3o6. 
Cupif,  I,  180. 

Cury,  I,  219;  III,  492,  495,  496. 
Cutin,  III,  90. 

Cuville,  II,  176,  180;  III,  90. 
Cuvillier,  II,  294;  III,  90. 

Daboval,  III,  489. 

Dabsac,  II,  47. 

Dabzac,  I,  495. 

Dachelle,  I,  52o,  547. 

Dacier,  III,  414. 

Daillé,  I,  15,  21,  i54,  168,  169,  176, 
179,  195,  208,  23  r,  244,  256- 
258,  270,  279,  280, 282,  290,  291, 
292,  296,  3o5,  375,  395,  405, 
488,  58 1. 


Index. 


5i3 


Daillé  (Adrien),  1,  ii,  126,  169,  217, 
291,  297,  299,  3o5,  313,  333, 
367;  II,  3,  6,  i3,  55,  i34,  2o3,  492, 
497;  ni,  329. 

Daillé  (Anne),  II,  495. 
»      (M--),  II,  431. 

Daillon,  III,  90. 

Datais,  II,  171;  III,  90. 

Dalconnat,  III,  90. 

Damain,  III,  329. 

Damiens,  III,  329. 

Damoiseau  (M""=),  II,  437. 

Damour,  III,  329. 

Damplet,  I,  532. 

Dangeau,  I,  5i3;  II,  327,  341,  35o. 
»        (M"«  de),  II,  290,  35 1,  359, 

479;  ni,  91- 

Dangerville,  III,  490. 

Danglebernes,  III,  91. 

Danthu,  III,  329. 

Danville,  III,  91. 

Dardignave,  III,  91. 

Dargent,  II,  525, 528, 547, 617  ;  III,  92. 

Daspic,  II,  5o2. 

Daudet,  I,  528;  II,  23o,  335. 

Dauger,  I,  517. 

Daugure  (M"'),  II,  527. 

Dauphin  (Le),  I,  92. 

Dautières,  III,  33o. 

Davezay  (M™=  de),  II,  291  ;  III,  94. 

David,  III,  94. 

Debeau,  II,  45o,  476. 

Deburge,  III,  94. 

Degrais,  I,  547. 

Degrave,  II,  483;  III,  33o. 

Delabare,  II,  527. 

Delaborde,  II,  27;  III,  94. 

Delacroix,  II,  478. 

Delaet,  II,  182. 

Délai,  m,  33o. 

Delalande,  lU,  33o. 

Delamare,  commissaire,  I,  160,  16 r, 

522,  530,  576,  578. 
Delange,  III,  33o. 
Delaplace,  III,  33o. 
Delarue,  I,  562;  III,  33o. 
Delas,  III,  33o. 


Delauna}-,  II,  482;  III,  33o. 

Dela3're,  III^  490. 

Delfosse,  I,  555;  III,  94. 

Delorme,  II,  290;  III,  94. 

Delpic,  II,  480;  III,  33o. 

Delpit,  II,  504. 

Démarque,  II,  282,  290;  III,  95. 

Demeuves,  I,  145,  178;  II,  624. 

Demonceaux,  I,  489,  498. 

Demuin  (De),  I,  522,  524. 

Denis,  II,  526;  III,  95,  33i,  496. 

Denun,  III,  33r. 

Dernier  (Guillaume),  I,  488;  II,  571  ; 

III,  95. 
Dersignv.  II,  176,  188,200,208,  278; 

III,  95: 
Derval,  II,  496;III,  881. 
Dervogne,  I,  201. 
Des  Assises,  III,  33i. 
Desbancs,  II,  524,  547,  6i5. 
Des  Bergeries  (Girard),  II,  227,  458, 

479:111,96. 
Ilesbine,  II,  480,  488;  III,  83i. 
Desbois,  II,  27. 
Desbordes,  II,  211;  III,  881. 
Des  Bretonnières,  I,  58i. 
Desbu3's,  II,  480;  III,  38i. 
Descamp,  I,  148. 
Descayeux,  II,  450,  458. 
Deschamps,  abbé,  I,  loi;  II,  268. 
»  (Elisabeth),  III,  98. 

»  (Isaac),  UI,  33i. 

»  (Jacques),  III,  490. 

Des  Champs  de  Marsilly,    II,    256' 

282;  III,  98. 
Deschênes,  II,  145,  473;  III,  98. 
Descoudrais  (M-'"),  II,  451. 
Des  Essarts,  II,  208,  280;  III,  882. 
Des  Fontaines,  II,  257,  488;  III,  98, 

382. 
Desfourneaux,  III,  98. 
Desgrais,  I,  120. 
Des  Graviers,  II,  563. 
Desguilly,  II,  i85. 
Deshaj-es,  III,  98. 
Deshoulières  (M"'«i,  I,  60. 
Désimbert,  II,  286  ;  III,  98. 


III 


014 


Index 


Des  Lauriers,  III,  332. 

Des  Loges  (M™),  I,  9,  10,  509. 

Des  Loges,  pasteur,  II,  538. 

Des  Loires,  II,  282,  471;  III,  99. 

Desmahis,  III,  Joi. 

Desmahis  (Grostête),  apostat,  II,  268  ; 

III,  4i3. 
Desmarais,  III,  loi. 
Des  Marchais,  I,  58i  ;  II,  103,  290  ; 

III,  loi,  365. 
Dcsmarest,  pasteur  d'AIais,  I,  255. 
Desmaret,  II,  i83. 
Desmarets,  marchand  de  dentelles, 

II,  481  ;  III,  332. 
Desmarets  (Samuel),  I,  284,  291. 

»  (Susanne),  I,  534:  III,  101; 

Des  Minières,  II,  282,  285,  355  ;  III, 

101. 
Des  Noyers  (M""'),  480. 
Desouches,  III,  332. 
Despois  (Eugène),  I,  52. 
Despolette,  III,  332. 
Desportes,  III,  102. 
Despots,  III,  332. 
Desquila,  I,  534;  ^i  4H' 
Des  Radrets,  I,  5i6;  III,  332. 
Desrosiers,  II,  526  ;  III,  102. 
Desroziers,  II,  145. 
Desterville,  II,  184. 
Desvallons,  II,  288;  III,  102. 
Des  Viettes,  I,  259. 
Desvignes,  I,  n6. 
Deux-Ponts  (duchesse  de),  II,  220  ; 

III,  417. 
Deval-Frambert,  I,  589. 
Devannes,  III,  332. 
Devaux,  II,  498;  III,  333. 
Devet,  III,  333. 
Devienne,  III,  io3. 
Dibon,  II,  27;  III,  io3. 

Dicq  frères,  II,  278,   284,  285,  576, 

6i5;III,  io3;333. 
Dienne  (comte  de),  I,  192. 
Dieulefit,  veuve,  II,  194,  522. 
Din,  II,  498;  III,  333. 
Diodati,  I,  281. 
Diot,  III,  io3. 


Diracq  (Del,  II,  552;  III,  103. 

Divry  II,  2o3,  487,  473,  5 19,  557; 
III,   104. 

Dize,  I,  328. 

Doctouville,  I,  547. 

Dohiia  (comte  de),  I,  224. 

Dolon  de  La  Goupillièrc,  II,  216, 
241,  259,  261,  291,  440,  485;  III, 
104. 

Domanchin,  I,  178;  III,  401. 

Dominique  de  Jésus  Maria,  I,  122. 

Dompierre  (De),  II,  261,  291,  870, 
468,  479;  III,  105. 

Donaldson,  I,  119. 

Doné,  III,  107. 

Donon,  III,  107. 

Dor,  I,  549. 

Dorain,  II,  288;  III,  107. 

Dorigny,  I,  178;  II,  480;  III,  333. 

Dorteville,  II,  281;  III,  107. 

Dosnières  (M"«),  II,  552. 

Doubigny,  galérien,  I,  loi. 

Doudart,  III,  400. 

Douglas,  II,  523. 

Doussin,  II,  504. 

Dragon  (Le),  II,  450,  457. 

Drelincourt,  I,  3i,  141,  154,  164, 
165,  168,  170,  178,  184,  185, 
187,  190,  193,  195,  205,  216^ 
23o,  266,  269,  279,  280,  287,' 
303,  304,  385,  395;  III,  333. 

Drelincourt  (Laurent),  I,  196. 
»  (Marguerite),  I,  55 1. 

Drelincourt-Duclos,  III,  107. 

Dreuze,  III,  333. 

Drevon  (M"'-  de),  III,  107. 

Drouin,  III,  108. 

Drubet  (abbé  de),  II,  553. 

Druet,  II,  226,  2S6,  294;  III,  108. 

Dubarle,  III,  333. 

Du  Bedat,  II,  595. 

Dubois,  II,  477, 525,  SaS,  547;  III,  108. 
»       (Charles),  II,  458. 
»       (Isaac),  II,  497. 
»      (Pierre),  II,  476. 
»      lie  P.),  268. 

Du  Bois  de  Nemetz,  II,  256;  III,  108 


Indi 


ex. 


DlD 


Du  Bordage  (marquis),  II,  421,  459; 

III,  109.. 
Du  Bosc,  I,  19,  22,  36,  98,  220,  279, 
294,   3o5,  3o6,   3ii,   324,    340, 
349,  352,  461. 
Du  Bourdieu,  I,  5o2,  503-505. 
Dubourg,  II,  176,  180,  2o3,  480;  III, 

iio,  333. 
Dubourg  (Anne),  II,  382. 
Du  Bousquet,  III,  400. 
Du  Breuil,  II,  290. 

»         banquier,  II,  699. 

»         marchand  de  toiles,  I,  542. 

»        (Gangnot,  sieur),  II,  181  ; 

III,  110. 
»        (M»"^),  du  Poitou,  II,  358. 
»         tenant    académie,   I,    148; 
II,  524. 
Du  Buisson,  II,  147,  287,  269,  604, 

6i5;m,  111. 
Du  Bure,  II,  186. 
Du  Candal,  I,  297,  58o  ;  II,  2o3,  226, 

398;  111,111,396. 
Ducé  (comtesse  de),  II,  414,  426. 
Du  Cerceau,  III,  496. 

»  de    Tilly,  II,    241,  258; 

III,  3o. 
Ducliat,  I,  520;  II,  574. 
Duchâteau,  III,  884. 
Du  Châteaunet,  III,  114. 
Duchemin    (Les),  II,   129,  470,  481, 

482;  m,  114,  334. 
Ducliesne,  II,  235,  882;  III,  114,  884. 
Duciiesnoy,  III,  884. 
Duclos,  II,  285,  286,  576;  III,  114. 
Duclou,  III,  334. 
Ducloux,  II,  809,  3io,  497. 
Du  Condut  du  Cluzel,  II,  288,  294, 

295,  346,  521;  III,  114. 
Du  Coudray,  II,  53 1. 
Du  Couldray,  III,  334. 
Du  Gros,  III,  884. 
Du  Faur,  II,  257;  III,  114. 
DuFay,  11,481;  III,  834. 
Dufour,  guide,   II,  450,   451,  467, 

476;  III,  ii5. 
Dufour  (Rémond),  II,  179. 


Dufresnay,  III,  335. 

Du  Fresnoy,  I,  9;  III,  490. 

Du  Garnier  (Louis),  II,  217,  810,494. 
(M""),  II,  282,  828,  45 1, 
476;  III,  ii5. 

Du  Gast  (Marie),  II,  359,  36o,  489, 
646. 

Duglad,  II,  53i. 

Duguernier,  II,  6i5. 

Duguet,  III,  335. 

Duguy,  III,  335. 

Du  Hallier,  I,  268. 

Du  Hamel,  II,  471;  III,  ii5. 

Dulian,  I,  58o. 

Du  Han  de  Jandun,  apostat,  I,  287. 

Duilliers,  I,  869. 

Du  Jon,  III,  396. 

Du  Laurent,  III,  ii5. 

Du  Lignon,  abbé,  II,  268. 

Du  Maistre,  III,  411. 

Dumarteret,  III,  335. 

Du  Martroy  du  Coudray,  I,  332,  533. 

Dumas,  I,  224;  II,  481;  III,  335. 

Dumény,  III,  835. 

Dumény  de  La  Croizette,  II,  479. 

Dumesgnil,  commissaire,  I,  577. 

Dumesnil,  II,  285,  291,  587;  III,  ii5. 

Dumont,  II,  450,  451. 

Du  Moulin  (Charles),  I,  278. 
»         (Jacques),  III,  335. 
»        (M"*^),  I,  i3,  246,  257,  4i5, 

492. 
»         (Pierre),  I,  14,  126,  i54, 
166,  170,  171,  275, 
281,   284,   288,   290, 
377-384,  487. 

Dumoustier,  II,  11,  504;  III,  116. 

Dunoux,  III,  494. 

Duparc-Hamel,  III,  116. 

Du  Passage,  II,  527;  III,  116. 

Du  Perray,  II,  482. 

Duperreau,  III,  335. 

Du  Perron,  I,  875,  38i. 

Du  Perroy,  III,  335. 

Dupin,  II,    129,  i3i,  182,   195,   196, 
217;  III,  117. 

Dupin  (Charles),  II,  140. 


5i6 


Index. 


Dupin  (Ml'"),  II,  257. 

»     (Susanne),  II,  140. 
Du  Pineau,  III,  117. 
Duplessis,  II,  i85,  476;  III,  117,  415. 
Du  Plessis-Mornay,  I,  21,  273,  375. 
Du  Plessis-Rambouillet,  I,  58o;  II, 

202,  290. 
Duplex,  III,  400. 
Duploué,  II,  53o. 
Dupont,  11,471;  III,  336. 
DuPortail,  II,  494;III,  336. 
Dupoy,  II,  338,  SSg. 
Dupradel,  III,  490. 
Dupras,  II,  552. 
Dupré,  II,  217,  5i3,  527,  58i;IlI,  117, 

336,  396. 
Dupret,  III,  117. 
Dupuis,  II,  545. 

1)       (abbé),  II,  268. 
Dupuis-Montezier,  III,  336. 
Dupuy,  III,  117. 
Du  Quercy,  III,  118. 
Du  Quesne,  I,  338,  339,  461  ;  II, 

202,  4i5. 
Du  Quesne-Guitton,  II,  495. 
Du  Quesne  (Henri),  II,  414. 
Du  Quesne-Monnier,  II,  495. 
Durand,  II,  460,  460;  III,  118. 
Durant  (Marianne),  II,  477. 
Durant  (Pierre),  II,  176. 
Durant  (Samuel),  I,   164,  167,  168, 

275. 
Duras  (maréchal  de),  I,  614;  II,  327. 

»       (M™de),  I,  i33;  II,  4i5. 

»       (M"'^  de),  I,  444,  514. 
Duret,  I,  223,  224. 
Du  Rousseau,  III,  489. 
Du  Ru,  II,  217,  219. 
Dury,  II,  182. 
Du  Ry,  II,  252,  256,  257,  274,  282, 

479,  480,  493;  III,  118. 
Du  Saptei,  11,  445. 
Dussaussoy,  II,  286;  III,  121. 
Dusfeld,  III,  336. 

Dusquerque,  II,  23i,  256;  III,  121. 
Dussau,  III,  336. 
Dussaut,  III,  336. 


Dutan,  I,  527. 

Dutemps,  II,  194,  195;  III,  336,  397, 

400. 
Dutens,  II,  10;  III,  121. 
Du  Terrail  (marquisj,  II,  496. 
Du  Terrier,  III,  336. 
Du  Thais,  II,  28. 
Du  Théron,  II,  359,  4^0,  45 1. 
Du  Thry,  II,  481,  486,  450,  471  ;   III, 

122. 
Du  Tilly,  III,  336. 
Du  Toit,  II,  416,  450;  III,  122. 
Du  Trige,  III,  122. 
Duval,  II,  435,  467,  476;  III,  122. 
Du  Ventre,  II,  291,  450;  III,  122. 
Du  Vert,  III,  387. 
Du  Vidal,  I,  35o,  58o;  II,  257,  376; 

III,  122,  897,  400. 
Du  Vigier,  I,  528;  II,  495;  III,  128. 
Du  Vigneau,  II,  822;  III,  128,  308, 

3ii. 
Du  Vignier,  III,  4i5. 
Duvivier,  II,  184,  482  ;  III,  337. 

Ebstein,  II,  171,  2o3. 
Elie,  I,  178;  II,  171. 
Eniery,  II,  45o. 
Endreville  (M™-  d'),  I,  147. 
Entragues  (d'),  II,  485,  478;  III,  337, 

4i5. 
Entragues  (l'abbé  d'),  II,  548. 
Episcopius,  I,  278. 
Erlach  (D'),  I,  517. 
Ernest,  landgrave  de  Hessc,  I,  235. 
Erondelle,  II,  217. 
Escornay  (D'),  I,  228. 
Eslot,  II,  480;  III,  887, 
Esly  (M""--  d'),  II,  435. 
Esnard,  III,  887. 
Espaulet,  III,  887. 
Espeuilles  (marquise  d').  II,  478. 
Estain,  II,  482;  III,  887. 
Estienne  (Robert),  I,  299. 
Estrang,  I,  224,  282;    II,   170,   174, 

481;  m,  887. 
Eudlin,  H,  481;  III,  887. 
Euron,  II,  256;  III,  J23. 


Index. 


5i7 


Euyard,  III,  337. 
Evelyn,  I,  i35. 
Exester,  II,  481. 
Exideuil  (marquis  d'},  I,  10. 

Fabert,  maréchal,  II,  84. 
Fabre,  II,  176;  III,  128. 
Fabrice  de  Gressenich  (et  non  Gres- 
signy),  I,   192;    II,  253,  258,  876, 
479;  m,  123. 
Faget,  I,  528;  m,  4i5. 
Fagnan,  galérien,  I,  loi. 
Falaiseau,  II,  199,  202,  488,  484, 479 . 

»         (Adam),  II,  55,  290. 

f<         (Elisabeth),  II,  290. 

»         (Jacques),  II,  58,  480. 

»         (Joseph),  II,  54. 

»         (Pierre),  II,  54. 

»         (M""-),  II,  257,  444. 

D         (Samuel),  II,  51,  171,  174. 
Falaiseau  de  La  Ronda,  II,  56,  607. 
Fallou,  III,  125. 
Fardoil,  III,  338. 
Fargot(De),  II,  388;  III,  i25. 
Farie  de  Garlin,  II,  285,  575;  III,  i25. 
Faroy,  III,  338. 
Faucher,  I,  255. 
Faucon,  II,  180. 
Faugeron,  III,  338. 
Fauquembergue  (De),  I,  178,  280. 
Fauquet,  II,  450;  III,  126. 
Faur,  II,  219. 
Faure,  II,  256;  III,  126. 
Fauri,  III,  126. 
Fauvel,  III,  897. 
Fauvre,II,  184;  III,  388. 
Favière,  I,  529. 
Favières  (De),  I,  517. 
Fénelon,  I,  4,98,528,586;  II,   148, 

i5o,  262,  405. 
Fenou,  II,  589;  III,  126,  492. 
Fenouillet,  III,  127. 
Ferdinand  (Elle),  II,  448,  480;    III, 

127,  520. 

Feret  (l'abbé),  I,  114,  248,  269. 
Fergeau,  II,  450;  III,  129. 
Fergusson,  III,  338. 


Fernex  (De),  II,  286. 

Feron,  II,  504  ;  III,  129,  338. 

Férou,  II,  456. 

Férouillat,  II,  527. 

Ferrand  (M'^i^),  III,  129. 

Ferrier,  II,  148. 

Ferriou,  II,  338. 

Ferry  (M"'^),  II,  253,  256;  III,  i3o. 

»      (Paul),  I,  154,  258,  437,  438. 
Festu,  II,  294;  III,  i3o. 
Fesveld,  III,  338. 
Fétizon,  III,  388. 
Feuillet  de  Conches,  I,  5. 
Feuquez,  III,  338. 
Feuquières,  III,  338. 

»  (abbé  de\  II,  268,  445. 

Fèvre,  III,  338. 
Février  (Louis),  I,  5i5. 
Fidier,  II,  475. 
Fieubet,  II,  558. 
Filibert,  III,  383. 
Finet,  III,  889. 

Fischer,  II,  450,  452,  476;  III,  181. 
Flamand,  II,  211,  259,  260,  285;  III, 

i3i. 
Fiandrine,  II,  290;  III,  i3r. 
Flavigny,  III,  489. 
Fléchier,  I,  57,  77;  II,  262. 
Fiers  (De),  III,  i8r. 
Fleury,  II,  27,  450,  458;  III,  i8r,  889. 

»      (l'abbé),  I,  75. 
Flinc(De),  II,  28i;III,  182. 
Floquet  (M™«),  II,  584. 
Focart,  II,  274;  III,  182. 
Foissin,  I,  459,  558;  II,  174,  435,478, 

479,  6o5;  III,  132. 
Follet,  II,  171;  III,  184. 
Follier,  II,  5i3. 
Fontan,  III,  184. 
Fontanges  (M"=  de),  I,  87. 
Fontenilles  (M""'  de),  III,  184. 
Forant  (M™"),  II,  259;  III,  134. 
Forest,  II,  812. 
Forestier,  II,  18. 
Foret,  III,  i35. 
Forniont,  II,  171,  2o3,  485,  489,  466, 

481,  497;  111,339. 


5i8 


Index 


Forneret,  II,  38o. 

Foubert,  1, 148,  331;  II,  478;  III,  342. 

Foucart,  III,  i35. 

Foucauld  (M"'0,  H,  256. 

Foucault,  III,  i35. 

»         intendant,  I,  46,  91,  520. 
Foucher,  II,  290,  SgS,  482;  III,  i35, 

342. 
Fouchereau,  III,  i35. 
Fougières  (De),  II,  290;  III,  i35. 
Foullé,  II,  2o3. 
Foulon,  III,  i35. 
Fouque,  II,  294,  295;  III,  i35. 
Fouquet,  I,  228. 

»        (M"-»),   II,  284,  291,  589; 

m,  i35. 

Fouquier,  III,  842^  492. 

Foureau,  I,  525. 

Fourneret,  III,  i35. 

Fournol,  III,  843. 

Fournier,  I,  462,  56i;  481,  5i3;  III, 

i35,  342. 
Fourret,  III,  843. 
Fradin  (M"«),  II,  258,  290,  408;  III, 

i85. 
Franchomme,  II,  481;  III,  848,  492. 
Francien,  III,  i35. 
Franclieu  (.De),  II,  286. 
Francœur,  II,  481  ;  III,  848. 
François,  II,  294;  III,  i36. 
Frédéric,  II,  45o,  452. 
Fréguevet,  II,  53i. 
Frémont,  II,  481,  497. 
Frémont   d'Ablancourt,   I,   18,  868  ; 

II,  480;  III,  343. 
Fresnay  (De),  II,  485. 
Fresselingue,  II,  481. 
Fresselique,  III,  844. 
Freval,  III,  844. 
Frey,  I,  459. 
Fribourg,  II,  450. 
Fringan,  II,  533. 
Froment,  II,  179. 
Fromentin,  III,  186. 
Fronsac  (duc  de),  I,  i65. 
Frotté,  I,  loi. 
Fumechon,  II,  498;  III,  844. 


Furet,  III,  186. 
Fuzil,  I,  i83. 

Gabaret  (De),  II,  891,  898. 

Gaberet,  II,  458. 

Gabillon,  I,  ici;  II,  599. 

Gabret,  II,  45o. 

Gâches,  I,  197-199,  209,  280,  237, 

58i. 
Gachon,  III,  844. 

Gagemont  (De),  II,  282;  III,  136. 
Gagnier,  III,  844. 
Galais,  II,  286. 
Galdi,  II,  481  ;  III,  187,  844. 
Galère,  III,  494. 
Gallais,  II,  5i8. 
Galland,  I,  166,   170,  3io,  5i2,  58o; 

III,  897. 
Galle,  II,  543. 
Gallerand,  III,  187. 
Gallerand  de  Boislieux,  III,  845. 
Gallerande  (marquis  de),  I,  509. 
Gallet,  II,  256,  472;  III,  187,  845. 
Gallois,  II,  220. 
Galois,  III,  845. 
Gambs,  II,  25o. 

Gamonnet,  I,  464;  III,  188,  845. 
Gandalot,  II,  488. 
Gandon,  III,  845. 
Gandy,  III,  845. 
Ganier,  I,  58,  100. 
Ganneron,  I,  3oi  ;  II,   253,  258;  III, 

188,  845. 
Gantois,  I,  288,  554. 
Gardel,  III,  418. 
Gardouleau,  II,  290;  III,  128. 
Gargouilleau,  III,  i38. 
Garin,  II,  227,  294;  III,  i38. 
Garnault,  II,  552. 
Garni er,  I,  201,  282,  525;    II,  482, 

497;  m,  i38,  845. 
Garrault,  11,  488  ;  III,  897. 
Garriges,  I,  3o5,  317. 
Garrisoles,  I,  176,  285. 
Garrisson  (De),  II,  846,  485. 
Garsan,  II,  527. 
Garsault,  111,  189. 


Index. 


5x9 


Garsault  (De),  II,  256. 

Gasse,  II,  290;  III,  iSg. 

Gassion,  I,   i3,  148,   i5i,  517,  58o  ; 

II,  488. 
Gaucher,  II,  56  ;  III,  345. 
Gaudard,  II,  476. 
Gaudé,  III,  189. 
Gaudin,  I,  547. 
Gaudron,  II,  180. 
Gauguet,  II,  482,  497  ;  III,  845. 
Gaulin,  II,  552. 

Gaultier  de  Saint-Blancard,  I,  469. 
Gaumin,  II,  600. 
Gaussen,  I,  278. 
Gautereau,  II,  461  ;  III,  845. 
Gauthier,  I,  18,  547. 
Gautier,  I,  224;  II,  76,  171,  194;  1!I, 

189,  846. 
Gauton,  I,  559. 
Gaylen,  III,  846. 
Gébelin,  I,  58i. 
Gedda,  II,  549. 

Gédouin,  II,  194,  195;  III,  846. 
Geffroy,  III,  846. 
Gendrat,  II,  617;  III,  189. 
Gendrault,  III,  140. 
Genest  (De),  III,  140. 
Genuit,  II,  287,  5i3;  III,  140. 
Georget  et  Peceur,  III,  140. 
Gerbais  (abbé),  II,  268. 
Germain,  III,  140. 
Gerou,  III,  846. 
Gervaise,  II,  57,  274,  290,  485,  480, 

481  ;  III,  140,  846. 
Gibarcoult,  III,  846. 
Giberne,  III,  846. 
Gibert,  II,  607. 
Gilbert  (abbé),  II,  268. 
Gilbert  (pasteur),  I,   i55,   862,  866, 

461,  558;  II,  8,  9,  184,  481. 
Giles  (Sara),  II,  282,  56i  ;  III,  140. 
Gilet,  III,  846. 
Gillet,  II,  582. 
Gillier  (De),  I,  209,  224,  52i;  II,  220, 

867;  III,  414. 
Gillot,  I,  129. 
Gilon,  II,  480;  III,  847. 


Girard  (abbé),  II,  268. 

»      (ancien),  II,  61,  290;  III,  140, 

847. 
»       (cabaretier),  II,  527,  529. 
»      (imprimeur),  II,  208. 
»       (négociant),  II,  481. 
»      (François),  II,  62,  480. 
^>       (Isaac),  II,  180. 
»       (pasteur),  II,  10. 
Girardin,  III,  847. 

Girardot,  II,  471,  58 1  ;  III,  140,  847. 
I)         (ancien),  II,  63. 
»         (Anne),  II,  810,  476. 
»         (M"'^  Etienne),  II,  70. 
»         de  Chancour,    II,   64,  71, 

171,  294,  5o8. 
«         de  Préfonds,  II,  68,  71,  72, 

170,  174,  178,  824. 
»        de  Sozay,  II,  66. 
Giraud,  II,  578;  III,  140. 
Girault,  III,  847. 
Giraut,  II,  294,  295;  III,  140. 
Girou,  II,  520. 
Givry  (Gardien),  I,  ici,  333;  II,  53r, 

578;  III,  140. 
Glatigny  (De),  III,  847. 
Glizière,  III,  847. 
Gloria,  III,' 847. 
Goard,  III,  847. 
Gobard,  III,  140,  847. 
Gobelin,  II,  176,  204;  III,  140. 
Gobert  (Jacques),  I,  527. 
»      (Pierre),  II,  504. 
Gobille,  II,  217,  218. 
Gobillon  (abbé),  II,  268. 
Godard,  III,  847. 
Godart,  III,  140. 
Godeau  (évêque),  I,  11,  i5i. 

»      (M™"^),  II,  256;  III,  140. 
Godefroy,  III,  847. 
Godet  (évêque),  I,  77. 
Godin,  II,  211;  III,  142,  847. 
Goilart,  III,  142. 
GoUe,  II,  482;III,  848- 
Gomar,  I,  281. 
Gombard,  III,  348. 
Gombauld,  I,  18,  Sog. 


520 


Index. 


Gombault,  II,  498,  504;  III,  848. 

Gondreville,  I,  222,  241,  322. 

Gontier,  I,  247. 

Gorenflos  (De),  II,  435. 

Goron,  III,  348. 

Gorou,  I,  527. 

Gorrey,  III,  848, 

Gorris  (De),  I,  58i;  II,  479,  497;  III, 

348,  397. 
Gorson  (De),  I,  25r. 
Gosselin,  III,  35o. 
Gouard,  III,  35o. 
Goubert,  III,  35o,  418. 
Goujon,  III,  35o. 
Goulay,  III,  35o. 
Goupil,  II,  45i,  537;  III,  142. 
Gourdin,  III,  35o. 
Gourgues  (De,  intendant),  I,  52,  99, 

522. 

Gournay  (De),  III,  491. 
Gourville,  I,  5,  98. 
Gousset,  II,  290  ;  III,  142. 
Gouvernet  (marquise  de),  II,  414. 
Gouzon,  III,  148. 
Gralin,  II,  45o,  464;  III,  148. 
Gramont  (M"'=  de),  I,  545. 
Grand,  III,  35i. 

Grandchamp,  II,  171,  176;  III,  148. 
Grandchamp  (De),  II,  225. 
Grandon,  III,  148. 
Granger,  II,  450;  III,  148. 
Grannon,  III,  35i. 
Grave  (De),  III,  148. 
Gravelle  (Taurin),  III,  489. 
Graveron  (De),  III,  489. 
Gravet,  II,  497;  III,  148. 
Grégut,  II,  482,  497;  III,  35 1. 
Grignard,  II,  482;  III,  35 1. 
Grigneuseville,  I,  497;  II,  489. 
Grignon,  II,  481;  III,  144. 
Grigou,  III,  144. 
Griliart,  II,  586;  III,  144. 
Grillet,  I,  495. 

Grimaudet,  II,  285,  480;  III,  144. 
Grimault,  II,  5o6  ;  III,  145. 
Griniot,  III,  35i. 
Grimpler,  III,  35i. 


Grimpré  (De),  II,  464,  466,  481. 

Grinfils,  II,  294;  III,  146. 

Griot,  III,  35i. 

Grivier,  III,  35i. 

Grostête   (ancien),    I,    124,  866;    II, 

75;  III,  35 1. 
Grostête  de  La  Mothe,  I,  487;  II,  10, 

78. 
Grostête  des  Mahis,  I,  517  ;  II,  76, 

495. 
Grosyeux,  II,  488;  III,  85i. 
Grotius,  I,  278,  279. 
Grozilliers  (M"=  des),  II,  260;     III 

146. 
Guébriant  (De),  I,  5io. 
Guedin,  III,  146. 
Guemault,  III,  491. 
Guenault,  I,  58i. 

Guenon  de  Saint-Hilaire,  III,  146. 
Gueny,  III,  352. 
Guérard,  II,  6i5. 
Guérault,  II,  219. 
Guéret,  II,  5i3. 
Guérin,  I,  553;  II,  256,  481,  504;  III, 

146,  352. 
Guerineau,  II,  171,  481  ;  III,  146. 
Guerlin,  II,  488. 
Gueron,  III,  352. 
Guesdon,  II,  476. 
Guetteville  (De),  II,  498;  III,  352. 
Guibé,  I,  2i5. 

Guibert,  I,  5o6;  II,  504;  III,  352. 
Guibillon,  III,  147. 
Guichard  (comte  de),  II,  41 5,  486. 
Guichet  (M"^),  II,  259;  III,  147. 
Guide,  I,  3o5;  II,  480;  111,352. 
Guidon,  II,  290;  III,  147,  897. 
Guignard,  II,  176,  186;  III,  147. 
Guignart  (M"---),  II,  274. 
Gu illard,  I,  481;  II,   291,  498,  524; 

III,  148,  492. 
Guillemain,  I,  578. 
Guillemot,  II,  176;  III,  T48. 
Guillcraut,  I,  532. 
Guillot,  II,  482;  III,  352. 
Guillotin,  II,  450,  460. 
Guilomeau,  II,  45o,  452;  III,  148. 


Index. 


521 


Guimet,  I,  526. 

Guineau,  III,  149. 

Guion,  III,  352. 

Guionneau,  I,  527. 

Guiran,  III,  2,  149. 

Guiton,  II,  548. 

Gûntzler,  II,  447. 

Guy,  II,  214,  285,  528;  IN,  149,  352. 

Guybert,  III,  149. 

Guyon  (M""^^),  II,  596;  III,  149. 

Guy-Patin,  I,  269. 

Haag,  I,  5,  157. 

Haller,  II,  450. 

Hamard,  II,  5i3. 

Hamart,  II,  538. 

Hambri,  II,  149. 

Hamel,  II,  499;  III,  352. 

Hamon,  II,  45o;  III,  149. 

Hanesse,  III,  353. 

Harambure  (M™'  d'),  I,  146,  5io. 

Haran,  II,   170,   174,    176,  178,  21 3, 

482,  53i,  6o5;  III,  i5o,  353. 
Hardy,  III,  353. 

Hardy,  sieur  des  Loges,  I,  58 r. 
Harlay,    procureur  général,  I,  70, 

91;  11,421,493. 
Harlay  de  Champvalon,  I,   19,  24  ; 

II,  328. 

Harlay  (Louis  de),  I,  58i. 
Harques,  III,  i5o. 
Hatton  (veuve),  II,  290;  III,  i5o. 
Haucourt  (M'i-^  d"),  I,  5i5;  II,  220; 

III,  4i3. 

Hauduroy,  II,  267,  460,  481;  III,  59, 

i5o. 
Haumont  (De),  III,  4i5. 
Haunelin.  111,353. 
Ilaunet,  III,  353. 
Haussemaine,  II,  498;  III,  353. 
Haussy  (D'),  II,  589;  III,  :o3. 
Hautecourt,  II,  528. 
Hauteville,  III,  i5o. 
Havart,  II,  492;  III,  353. 
Havet,  III,  353. 
Hayes,  II,  28. 
Héat,  II,  481  ;  UI,  353. 


Hébert,  II,  176;  III,  i5o. 

Heck,  II,  450,  472,  6o5,  6i5. 

Heidegger,  I,  345. 

Hélique,  II,  480;  III,  353. 

Hélot,  III,  i5o. 

Henault,  III,  353. 

Hénon,  II,  481;  111,353. 

Henri  IV,  I,  2,  164. 

Henri  (Susanne),  II,  52. 

Henriette  d'Angleterre,  I,  34. 

Hensch,  II,  174. 

Henterez  (De),  III,  490. 

Herberon,  II,  498;  III,  354. 

Hérost  (Anne),  II,  443. 

Hérouard,  III,  397. 

Hérouard,  sieur  de  Raincy,  I,  58i. 

Herpin,  III,  i5o. 

Hersant,  I,  562;  II,   171,  174,  481; 

III,  i5i,  354. 
Herse- Vialart,  I,  22. 
Hervé,  II,  528;  III,  354. 
Herwarth  (Anne),  I,  193;  II,  367. 

).        (Barthélémy),  I,  i33,  491- 
193,  224,  58o. 

»         conseiller,  II,  4i5. 

»        (Esther),  II,  425. 

»        (M""^),  I,  463,  538;  II,  414; 
III,  354. 

»        (Veuve),  I,  496. 

»        du  Fort,  III,  400. 
Heucourt   (D'),   II,    225,    479,   543; 

m,  151. 
Heudelot,  II,  225. 
Heuqueville  (D'),  II,  870. 
Heuzé,  II,  482;  m,  354. 
Hibon,  III,  i53. 
Hilaire,  II,  256;  III,  i53. 
Hilbert,  III,  354. 
Hilfeld,  II,  29i;III,  i53. 
Hinard,  II,  497;  III,  354. 
Hœufft  (Jean),  I,  192. 
Hollard  (J.-B.),  I,  97,  162. 
Holzafeli,  III,  354. 
Hombourg  (prince  de),  II,  441. 
Hoogh  (De),  I,  58o. 
Hop,  II,  5o8,  548. 
Hoquet,  II,  539. 


322 


Index. 


Hormarin  (M""^  de),  II,  527. 
Hortemel,  II,  129,  i3o,  142,  217. 
Hostelain  (Savary),  II,  450,  453. 
Houdry,  III,  i53. 
Houssaye,  II,  495;  III,  354. 
Houzel,  II,  430;  III,  354. 
Huart,  III,  355. 
Huber,  galérien,  I,  106. 
Hubert,  II,  259,  482;  III,  i53,  355. 
Hudde,  II,  480;  III,  355. 
Hudel,  II,  283,  577;  III,  i53. 
Huest  (D'),  I,  536. 
Huet,  II,  5oo;  III,  i53. 

»      évêque,  I,  20. 
Huglas,  II,  174. 
Hugnier,  II,  450. 
Huisseau  (D'),  ancien,  I,  167,  169. 

»         pasteur,  I,  3ii;  II,  84. 
Huitbrechts,  III,  i53. 
Hulain,  II,  294,  295;  III,  i53. 
Hulot,  III,  355. 
Humbert,  III,  355. 
Humfrey,  II,  431,  450;  III,  i53. 
Huot,  II,  335,  341. 
Huvé  (IVI"»),  II,  258,  291  ;  III,  i53. 
Huygens,  II,  480;  III,  355. 
Hyacinthe  (le  P.),  I,  33. 

Ibussy  (M"^  d'),  III,  154. 
Icart,  II,  10. 
Illoire  (M'i=  d'),  I,  5i5. 
Imbert,  II,  285,  579;  III,  401. 
Imbert,  dit  Petitval,  II,  479,  579. 
Imbert-Durand,  II,  208. 
Ingrand,  II,  524. 
Innocent  XI,  I,  55. 
»        XII,  I,  70. 
Inoncourt  (D'),  II,  i85. 
Isabelle,  II,  259;  III,  154. 
Isarn,  III,  4:5. 

Isembourg  (prince  d"),  II,  441. 
Iset,  III,  494. 

Jacob,  II,  118,476;  III,  154. 

«         (M"»0,  II,  522. 

>■'      (Mii^),  II,  258,  407,  476. 
»       (Pierre),  II,  171,  195. 


Jacobé  de  Norrois,  II,  282  ;  III,  238 

355. 
Jacquelot,  I,  3o6,  819,  824. 
Jacques,  III,  154,  355. 
Jacques  I"  d'Angleterre,  l,  274. 
Jacquesson,  III,  335. 
Jacquinet,  III,  154. 
Jacquinot,  III,  154,  356. 

»  (M'i^-),  II,   258,  274,   290, 

493,  495. 
Jalé,  II,  486. 
Jallot,  II,  174. 
Jamard,  III,  356. 
Jamineau,  II,  481,  497;  III,  356. 
Jandrault,  II,  497. 
Jandun,  II,  282;  III,  i55. 
Janiçon,  II,  479. 

»        ancien,  II,  80,  81  ;  III,  356. 
»        (M"'=),  II,  435. 
»         pasteur,  I,  864;  II,  i5. 
Janots  (Anne),  II,  290;  III,  i56. 
Jarvis,  III,  856. 
Jaucourt  (De),  I,  5 10;  II,  484. 
•1         (Benjamin  de),  II,  479. 
"         (Catherine  R.  de),  II,  261. 
»         d'Ausson,  II,  357,  479. 
»         de  Bussière,  II,  290,  357. 
»         de  Rouvray,  11,  357. 
»        (Jean-Philippe  de),  II,  357, 

36o. 
»        (Philippe  de),  II,  356,  488. 
)>         Villarnoul,  II,  570. 
Jaupitre,  II,  122;  III,  i56. 
Jaussaud,  I,  514. 
Jean  XXII,  II,  854. 
Jense,  III,  856. 
Jobin  (l'abbé),  I,  114. 
Jodoin,  I,  224. 
Jodouin,  m,  856. 
:Ioigny,  II,  257  ;  III,  i56. 
Jollivet,  III,  i56,  856. 
Joly,  II,  438;  III,  i56. 
Joseph  (le  P.),  I,  21. 
Josse,  III,  157. 
Jouard,  III,  856. 
Joubart,  III,  856. 
Joubert,  I,  116. 


Index. 


523 


Jouhault,  m,  157. 
Jouin,  III,  356. 
Jourdain,  II,  435;  III,  157. 
Jourdan,  II,  174,  45o,  452,  458,  482; 

III,  357. 
Journal  d'un   bourgeois  de    Paris, 

I,  161. 
Jouy,  III,  357. 

Joyeux,  II,  45o,  452;  III,  157. 
Juigné  (marquis  de),  III,  414. 
Juigné  (Samuel  Leclerc  de),   II,  401. 
Julien,  II,  258;  III,  i57,  357. 
Jumet,  II,  294,  295  ;  III,  157. 
Jurieu,  I,  7,   17,  3ii,  337,  842,  849, 
432  436,  466,467,519,  538; 

II,  385,  509. 

Justel,  I,  17,  147,  368,  496,  58o;  II, 

47<  479;  UI,  537,  400. 
Juzeau,  III,  496. 
Juzeaud,  III,  357. 

Keller,  II,  527. 
Krattmann  (le  P.),  II,  269. 

Laar  (De),  II,  482;  III,  357. 

La  Balle,  I,  25o. 

La  Baritaudière,  III,  157. 

La  Barre  (De),  I,  124,  194,  224,  3oi, 

804;  II,  4i5,  479;  m,  157. 
La  Barroire  (Bizet,  sieur  de),  I,  297. 
La  Bastide  (Crozat,  sieur  de),  I,  11, 

223,  3ii,  345,  346,  437,  443; 

II,  82,  290,  415,  5i2;  III,  357. 
Labbé,  II,  45o. 

»       commissaire,  I,  576. 
La  Beaumelle,  I,  90. 
La  Berlière,  II,  282,  479;   III,  i58, 

357. 
La  Bizardière,  III,  i58. 
La  Bouchetière,  II,  479  ;  III,  357. 
La  Boulaye,  I,  570;  III,  i58. 
La  Boulonnière  (^De),  I,  552  ;  II,  82, 

2o3,  259;  III,  i59,  358. 
La  Braière,  I,  201. 
La  Brandonnière,  III,  159. 
La  Brosse  de  l'Hôpital,  I,  819. 
La  Bussière,  I,  459. 


La  Caillemote  (De),  I,  58i. 

La  Capelle,  II,  36o,  440,  450,  451, 

452,  471,  476;  III,  159. 
La  Chasteaudière,  III,  159. 
La  Chaumerlière,  II,  563;  III,  159. 
La  Chauvinière,  II,  Sgi. 
La  Chesnaye,  III,  159. 
La  Codelle,  II,  522. 
La  Colombière  (Mouche  de),  II,  480  ; 

III,  375. 
La  Combe,  II,  176,  i85,  282;  III,  159. 
La  Contaudière    (M""^  de),    II,  260, 

286,  415,  53r,  578. 
La  Costa,  II,  217,  224;  III,  160. 
La  Coudrière  (De),  II,  450,  451  ;  III, 

160. 
La  Couture  de  Benacq,  II,  219,  55i  ; 

III,  414. 
La  Croix  (le  P.  de),  1,481. 

»         (le  chevalier  de),  I,  269. 
La  Crosnière,  III,  162. 
Lades,  III,  162. 
Ladret,  III,  358. 
Laet  (De),  II,  414;  III,  358. 
Lafargue,  II,  176,  481  ;  III,  358. 
La  Faucille  (De),  II,  479;  III,  358. 
La  Faye,  III,  489. 

»        pasteur  de  Gignac,  I,  255. 
»        pasteur  de  Paris,  II,  487. 
»        (De),  III,  358. 
La  Ferrière  (De),  II,  246,  258;  111, 

162,  489. 
La  Ferté-Civile  (De),    II,  202,  23i, 
243,  257,  298,  3oo,  447,  476,  479; 
III,  415. 
La  Feuillade  (De),  III,  417. 
La  Fie  le  Comte,  III,  162. 
Lafon,  II,  482;  III,  358. 
La  Fond  (Marie  de\  I,  827,  829,  587. 
La  Fontaine  (abbé  de^,  II,  268. 
La  Fontaine,  fabuliste,  I,  4,  198. 
La  Fontaine  (Jacques  le  Maçon  de), 

II,  58o;  III,  163,  400. 
La  Fontaine  (M"  de),  II,  257, 274, 479. 
»  (Louis  le  Maçon  de),  III, 

397. 
La  Fontan,  III,  359. 


524 


Index. 


La  Force  (duc  de),  I,  i33;  II,  202, 
326,  4i5,  417. 
»         (duchesse  de),  I,  i33;  II, 

291,  33o. 
«         les  fils,  II, 341, 342;  III,  417. 
I)         les  filles,  II,  277,  282,  327, 

341,  343,  570. 
»         (Jacqueline  de  Caumont\ 

II,  349. 
»         (maréchal  de),  I,  184,  199. 
La  Forest  (M""  de),  II,  407. 
La  Forterie  (De),  I,  819. 
La  Fortière  (M''^  de),  II,  428. 
La  Fortune  de  Tilladet,  II,  585  ;  III, 

164. 
Lafosse,  II,  471,  481. 
La  Fosse  (De),  1,562;  II,  415  ;  111, 

359. 
La  Framerie,  I,  180;  II,  287. 
La  Fredonnière  (De),  III,    i65,  414, 

415. 
La  Fresnaye  (M""^  de),  II,  246,  258, 

286,  291,  571,  572. 
La  Fricaudière  (Marguerite  de),  II, 

488,  45o. 
Lafuitte,  II,  287,  5i3,  538. 
La  Gacherie  (De),  II,  248,  529,  53i. 
La  Gaillarderie  (De),  II,  288,  577. 
La  Garde  (De),  II,  179;  III,  415. 
La  Garrigue  (De),  II,  i82,202;III,  i65. 
La  Gastevine,  III,  i65. 
Laget,  I,  527;  II,  256;  III,  i65. 
La  Girardière  (De),  II,  450, 452,  563; 

III,  i65. 
La  Grange,  II,  285;  III,  i65. 
La  Guerche  (M"'-'  de),  I,  570. 
Laguèze  (De),  II,  174. 
La  Guipière  (De),  II,  290;  III,  i65 
La  Haye,  III,  166,  359. 
La  Haye  de  Courton,  I,  58i. 
La  Héronnière,  III,  166. 
La  Hogue  (Marthe  de),  II,  450,  460, 

586. 
La  Houssaye,  II,  483. 
Laire  (De),  III,  897. 
Laisement,  III,  166. 
Lajard  (De),  III,  400. 


La  Javelière  (De),  II,  563;  III,  166. 

Lalande  (De),  II,  i83,  450. 

La  Lèbe,  II,  451. 

Lalo  (De),  II,  176,  290,  519;  III,  166 

Lalouette,  III,  859. 

La  Loupe,  III,  166. 

La  Luzerne  (De),  III,  859. 

La  Madelaine  (Colas  de),  I,  214. 

La  Maisonfort  (De),  I,  577. 

La  Maisonneuve  (De),  II,  571,  572  ; 

III,  166. 
Lamandé,  II,  256,  481;  III,  166,  359. 
La  Maronnière  (De),  II,  582. 
La  Martinière  (De),  II,  129. 
La  Mas,  III,  167. 
La  Massaye  (De),  II,  258,  872  ;  III, 

167,  4i5. 
Lambermont,  I,  289. 
Lambert,  III,  168. 
Lambrini,  II,  450,  488. 
La  Meilleraye  (maréchal  de),  I,  5 10. 
La  Melonnière,  II,    225,    282,    462, 

478;  III,  169. 
La  Milletière  (Brachet  de),  I,  175, 

176,  5l2. 
Lamoignon  (De),  I,  81,  489,  491. 
Lamon  (abbé  de),  II,  268. 
La  Monnerie  (De),  III,  417. 
La  Monnière,  III,  170. 
La  Monnoye,  I,  59. 
La  Mothe  (Boisnier,  sieur  de),  I,  5i5. 
Lamotte,  boutonnier,  II,  481  ;  III,  359. 
»        guide,  II,  450, 476;  III,  170. 
»         de  Chatelleraut,  11,860,471  ; 

m,  170. 
a         (Arniet  de),  II,  287. 
La  Motte  (De),  capucin,  I,  100. 
La  Motte  (De),  II,  260,  527,  552. 
La  Motte  (baron  de),  II,  171;  III,  171. 
La  Motte  d'Aunoy,  III,  171. 
La  Motte  (Laumonnier,  sieur  de),  II, 

450;  111,583. 
Lamouche,  banquier,  II,  174,  178. 
La  Mouche  (De),  II,  221  ;  III,  415. 
La  Moussaye  (Goyon  de),    II,  291, 

479;  III,  172. 
Lamy,  III,  172. 


Index. 


020 


Landrieu  (Ant.),  II,  454. 
Landrieux,  II,  460 ;  III,  172. 
Lange,  III,  172. 
Langeron-Maulevrier,  I,  107. 
Langey  (De),   II,  220,  290,  291,  479, 

552;  III,  172. 
Langlache,  II,  498;  III,  36o. 
Langle  (Maximilien  Baux,  de),  I,  25o, 

258,  282,  283,  291. 
Langle    (Samuel   Baux,    de),   I,  24, 

288,  3io,  319,  332,  367,  465,  494  ; 

II,  5;  III,  174. 

Langlois,  I,  224,   629;   II,  481  ;  III, 

36o,  418. 
Langrand,  II,  460,  476;  III,  175. 
Languetmy,  II,  498. 
Lannaz,  II,  499;  III,  36o. 
Lanoix    (Françoise),    II,    253,   206; 

m,  175. 
Lantissier,  II,  645,  547. 
La  Panilleuse,  III,  lyS. 
La  Pare,  ministre  apostat,  I,  3i3. 
La  Pénissière  (De),  II,  259,  285,  435, 

479,  597;  III,  175. 
Laperdix,  III,  36o. 
Laperle  (M™=),  II,  353,  448,  471. 
La  Perrine  (De),  II,  259,  35o,  36o; 

III,  417. 

La  Peyrère  (De),  I,  5i2. 
Lapierre,  II,  488,  450;  III,  177. 
La  Place  (Josué  de),  1, 278,  284, 286. 
La  Placette,  I,  848,  555. 
La  Planche  (De),  II,  282, 524;  III,  177. 
La  Porte  (Claude),  III,  177. 
»         (Isaac  de),  I,  532. 
»        (Jean  de),  I,  477. 
La  Poterie  (M"^  de),  II,  545. 
La  Primaudaye  (De),  II,  563;  III,  177. 
La  Rallière  (Gaudon  de),  I,  5i2;  III, 

414. 
Lardeau,  I,  577;   II,  98,  259,   485, 

578;  m,  36o. 
La  Reynie,  I,  92,  157. 
Largentier,  III,  177. 
La  Roche,  II,  488, 45o,  452,  453,  477, 

482;  m,  178,360. 
La  Roche-Élie,  I,  514. 


La  Rochefoucauld,  I,  5io;  II,  401. 
La  Rochegiftart,  I,  19;  II,  226,  414, 

428;  III,  178. 
La  Roche-Guilhem,  III,  36o. 
La  Roche-Logerie,  II,  259,  260;  III, 

178,  284,  875. 
La  Ronde,  II,  260;  III,  179. 
Larpent,  II,  533. 
Larriou,  II,  524;  III,  179. 
Larroque  (De),  I,  3o5,  375;  II,  257, 

274,282,444;  III,  179. 
La  Rousse  (Esther),  I,  201. 
Lartisien,  III,  36o. 
Larue,  I,  27  ;  II,  478. 
La  Sablière  (Rambouillet  de),  I,  5i6; 

II,  282,  867,  368,  481,  471;  III,  414. 
La  Sablonnière  (M""=  de),  II,  218. 
Lascaris  (De),  II,  256;  III,  180. 
Lasco  (A),  I,  148. 
Lassay  (M"=  de),  III,  180. 
La  Sauvagerie,  I,  849. 
La  Serre  (De),  curé,  II,  5o2,  52i. 
La  Soanem,  II,  45o. 
Lasserre  (M™'),  II,  184. 
Lasseur,  II,  481. 
La  Suze  (M™=  de),  I,  228. 
La  Taillée  (De),  II,  291,  563;  III,  180. 
La  Touche  (De),  II,  552. 
La  Touche-Chevrault,  II,  597;  III,  180. 
Latour,  II,  256,  291, 844,  563;  III,  180. 
La  Tour  (M™=  de),  II,  478. 
La  Tour,  marquis  de  Reigniers,  I, 

517;  m,  414. 
La  Tour  d'Auvergne,  I,  58i  ;  II,  288. 
La  Tour  Gouvernet,  I,  58i. 
La  Trémoille  (De),  I,  223,  224,  225, 

226,  229,  5o9,  5i2;  II,  491. 
La  TrémoUière  (De),    II,   174,   178, 

203,461,  481,  488;  III,  181. 
Lauban  (De),  III,  36i. 
Lauberan  (François),  I,  112. 
L' Aubonière  (Kerveno  de),  II,  580  ; 

m,  181. 
Laue  (De),  III,  491- 
Laumont,  II,  294;  III,  181. 
Launay  (De),  I,   169,  58o;  II,  420; 

III,  181,  36i,  897. 


526 


Index. 


Launay  (Pierre  de),  I,  219,  288. 

Laure  (M"'=  de),  II,  246,  256;  III  182. 

Laurent,  II,  3,  483;  III,  36i. 

Laurier,  III,  182. 

Laurs  (De),  II,  475. 

Lausan,  III,  36i. 

Lautrec,  III,  182. 

Lautrecq  (Etienne  de),  II,  171. 

Lauzon,  III,  182. 

Lauzun  (comte  de),  II,  221,  33i;  III, 

182. 
La  Vaiserie,  III,  182. 
La  Valette  (De),  III,  414. 
La  Vallée  (Jacques),  I,  3i6. 
La  Varenne,  II,  471. 
Laveau  (abbé  de),  II,  268. 
La  Vieuville  (De),  II,  552. 
Lavigne,  II,  485,  6o5;  III,  182. 
La  Violette  (femme),  II,  45o,  458. 
La  Vrillière,  I,  91. 
Le  Balleur,  II,  498;  III,  36i. 
Lebar,  II,  480;  III,  36i. 
Le  Bas,  III,  36i. 

Lebeau,  II,  i83,  i85, 450, 453;  III,  i83. 
Lebel,  II,  439;  III,  i83,  36i. 
Lebert,  II,  450,  481,  571. 
Le  Berthon,  III,  i83. 
Leblanc,  I,  3oi,  328;  II,  289,  255, 

280,  495;  III,  i83,  401. 
Le  Blanc  de  Beaulieu,  II,  84,  291. 
Leblond,  III,  36i. 
Leborelle,  II,  3i2. 
Le  Bossu  de  Méry,  I,   ii3,  121,  166, 

3i2,  333,  461,  557,  583;  II,  3i2. 
Le  Bouteiller,  II,  455. 
Le  Brasseur,  I,  547. 
Le  Breton,  II,  180, 36o,45o;  III,  i83. 
Lebrun,  II,  488,  450,  479;  III,  184. 
Lebulle,  III,  861. 
Le  Camus,  III,  36i,  862. 
»         évêque,  I,  66. 
Lecéne,  I,  356,  357-359,  488;  111, 

862. 
Leclerc,  avocat,  II,  465. 

»       (Jeanne),  I,  201;  III,  262. 
»       (Marie),  II,  475,  484. 
»       (Pierre),  111,  489. 


Leclerc,  (Salomon),  II,  484, 53i,  533; 

III,  184,  417. 
Lecoigneux  (M"«:),  II,  847. 
Le  Cointe,  11,845,  474;  III,  185,490. 
Le  Cointre,  I,  552. 
Lecomte,  II,  498,  499  ;  III,  186. 
Le  Coq,  I,  119,  285,  542;  II,  244,  290, 
294,  295,  899,  479,  496,  497;  111, 
186,  862,  897. 
Le  Coq  (Aymar),  II,  494. 

»       (Charlotte),  II,  872. 

»       (François),  II,  867. 

»      (Pascal),  II,  378. 

»       (Théodore),  II,  478. 

»       de   Germain,    II,   258,   268, 
274,  290,  373,  496. 

»       de  Saint-Léger,   I,   124;  11, 
100,  870. 

>i       des  Forges,  I,  280,  II,  202, 
247,  257,  286;  III,  186. 

»      des  Moulins,  II,  870,  497. 
Lecouvreur,  I,  547;  II,  186. 
Le  Cumier,  III,  491. 
Ledet,  II,  450,  582;  III,  186. 
Leduc,  II,  488,  450;  III,  186. 
Le  Duchat,  I,  488. 
Lefaucheur,   I,  11,   154,    178,   179, 

199,  217,  279,  282,  875. 
Lefebvre,  II,  450,  458,  469,  5i8. 
Le  Féron,  111,  362. 
Le  Ferreur,  III,  490. 
Lefeve,  III,  862. 
Lefèvre,II,  174,286, 294, 295;  III,  187. 

1)       (Geneviève),  II,  219. 

^)      (Marie),  H,  73. 

»      (Marthe),  II,  56i. 
Le  Flaud,  III,  862. 
Le  Forestier,  II,  440. 
Lefouin,  II,  448. 
Lefranc,  II,  58i;  III,  188. 
Lefrançois,  III,  188. 
Le  Gagneur,  II,  174,  499,  III,  862. 
Legendre,  I,  58i  ;  II,  174;  III,  188. 
Le  Gentil  (veuve),  II,  129. 
Léger,  II,  471, 482,  524, 538;  III,  862, 

897. 
Léger  (Salomon),  11,  179. 


Index. 


027 


Léger  de  la  Verbissonne,  1, 53i,  579  ; 

II,  269;  III,  59. 
Legout,  III,  188. 

Le  Goux  de  Périgny,  II,  495,  499; 

III,  188,  362. 

Le  Goux  sieur  du  Plessis,  I,  58i. 
Le  Grand,  III,  862. 
Legros,  III,  188. 

»        (Marguerite),  I,  201. 
Le  Héritier,  II,  489. 
Le  Hucher,  I,  249,  25o. 
Le  Jay,  I,  526,  56o;  II,  174,  178. 

»      jésuite,  I,  57. 
Lejeune,  II,  i83,  290,  489,  466,  471, 

607;  III,  188. 
Lejuge,  II,  274,  290,  480;  III,  189, 

363. 
Le  Lièvre  (Elisabeth),  I,  584. 
Le  Maçon  (Zacharie),  III,  489. 
»  de  Barville,  III,  189. 

Lemaire,  II,  180,  294,  497,  5\S  ;  III, 

189,  190. 
Lemaire  (Jean),  II,  480. 
»         (Jérémie),  II,  179. 
»         (Pierre),  II,  2o3,  480. 
Le  Maistre,  II,  470;  III,  190. 
»  conseiller,  I,  609. 

y>  veuve,  II,  290,  487,  45o. 

»  (Françoise),  II,  290,  487, 

»  (Isaac),  I,  82. 

»  (Jacques),  II,  174. 

»  {Jeanne),  II,  256,  487. 

»  (Louise),  I,  526. 

»  (Paul),  I,  526. 

»  (Pierre),  I,  526. 

Le  Mercier,  III,  863. 

»  (David),  491. 

))  sieur   de  Lucemont,   I, 

219. 
Lémery,  I,  484  ;  II,  208,  480,  552  ; 

m,  198. 
Lemoine,  III,  363. 
Le  Monnier,  II,  60;  III,  194,  401. 

)'  (Susanne),  II,  495. 

Le  Mugon,  veuve,  I,  3i6. 
Le  Nérat,  III,  863. 


Leiieuf,  II,  294,  295;  III,  195. 
Lenfant,  I,  882,  35o,  355,  356. 
Le  Noble,  I,  58i;  II,  481,  482;  III, 

195,  363,  398. 
Le  Noble  Tenelière,  I,  i25. 
LeNoir,  II,  535;III,  igS. 
Lenormand,  III,  195. 
Lenostre,  III,  363. 
Léonard,  II,  294,  295;  III,  195,  868. 
Lepage,  II,  480;  III,  863. 

»        commissaire,  I,  576,  578. 
Le  Pair  (Jacques),  III,  496 
Lepart,  II,  481  ;  III,  363. 
Lepère,  II,  450^  482;  III,  368. 
Lepetit,  I,  i25;  III,  195. 
Le  Plastrier,  II,   174,480,  594;  III, 

284,  255,  259. 
Lerat  (M"'^),  II,  450. 
Le  Riche,  III,  195. 
Lcrnoult,  III,  195. 
Lernout,  II,  479. 
Leroux,  I,  528;  II,  583;  III,  195. 
Leroy,  II,  481,  535;  III,  196. 

»      (M""--,  dite  Berthault),  II,  456. 

■)       (David),  II,  56r. 

»      guide,  II,  29,  45o,  462. 
Le  Royer,  III,  196,  864. 
Le  Sautoy,  II,  56i. 
Lescaille,  II,  45o,  476;  III,  196. 
Lescours  (De),  II,  257;  III,  196,  415. 
Lescuyer,  III,  864. 
Lesens,  II,  558. 

Lesdiguières,  I,  Sog.  , 

Le  Sobre,  III,  197,  491. 
L'Espérance  (veuve),  III,  197. 
Lespinay  (De),  II,  257:  III,  197,  416. 
Lespine,  II,  488,  450,  453. 

9         (Pierre  Foucault,    diti,    II, 
455,  477. 
Lesprit  (M""=),  II,  450,  474. 
Lestac,  II,  507. 
Lestang  (De),  III,  864. 
L'Estoile,  I,  7,  116. 
Lestoque,  I,  578. 
Lesueur,  I,  458. 

»        pasteur,  1,219,282,280, 491. 

»        sieur  de  Colleville,  III,  197. 


528 


Index. 


Lesuire,  I,  489,  529. 
Le  Tellier  (chancelier),  I,  55,  91. 
»  (chirurgien),   II,  480  ;  III, 

198. 
»  (le  P.),  I,  84. 

Le  Vachet,  II,  270. 
Le  Vasseur,  II,  480;  III,  864,  414. 
Le  Vassor,  oratorien,  I,  loi. 
Levé,  III,  364. 
Le  Veilleux,  I,  181. 
Lévêque,  II,  52. 
Le  Verroux,  II,  291. 
Levesque  du  Fouroulte,  II,  290, 404, 

432. 
Levier,  guide,  II,  118,  45o;  III,  198. 
Leviez,  médecin,  II,  496. 
Lezeau,  III,  864. 
Lhcrmet,  II,  481  ;  III,  864. 
Lhomme  (M»'=),  II,  6i5. 
L'Hospital  (chancelier  de),  I,  4. 
»  (De),  I,  58i;  II,  552. 

Lhoste,  sieur  de  Montfermeil,  I,  58o; 

III,  398. 
Liambrune  (De),  II,  196,  285,  563  ; 

III,  4i5. 
Lieven,  II,  291,  450,  454;  III,  198. 
Liévin  Dubourg,  II,  450,  458. 
Ligneau,  III,  864. 
Ligonnier  (De),  I,  58o. 
Lilieroot,  II,  429. 
Lillebonne  (De),  I,  525. 
Lirée  (M""^  de),  II,  256;  III,  198. 
L'Isle  (M'i-^  de),  II,  882. 

»      (Jean-Claude  de),  III,  864. 

»      du  Gast,  II,  257,  291, 357, 442, 
471;  III,  198. 
L'Islot-Touchimberg  (De),   II,  552  ; 

III,  199. 
Lister,  I,  i35. 

Listick,  II,  45o,  45i,  5o5;  III,  202. 
Littré,  I,  2. 
Locke,  I,  7. 

Loiseau,  II,  179;  III,  199. 
Lojon  (M"^),  II,  259,  588. 
Lombard,  dit  Brion,  guide,   II,  359, 

439,  440,  467,  476. 
Lombard,  pasteur,  III,  200. 


Lombart,  I,  570. 

Longpré,  I,  148. 

Longuerue  (abbé  de),  I,  871. 

Longueval  (De),  III,  200. 

Loos,  III,  491. 

Lonval  (M""^),  II,  5i3. 

Loqueneur,  III,  200. 

Loquet,  III,  200. 

Loraine,  III,  365. 

Lorcher  (Edmée),  II,  3io,  323,  476; 

m,  201. 
Lurent,  III,  864. 
Lorges  (De),  I,  445,  514. 
Loride  des  Galinières,  I,  202-204, 

216,  219. 
Lorme  (Amproux,  sieur  de),  I,  124, 

184,  i5o,  224,  228,  496,  527,  564. 
Lormier,  III,  201. 
Lorrain,  II,  174,  178;  III,  201. 
Losy,  III,  865. 
Lotin,  III,  865. 
Loubiart,  III,  201. 
Louis  XIV,  I,  2,  8,  4,  31,  42,  59, 

91,  194,  541  ;  II,  262. 
Lousigny,  II,  563;  III,  201. 
Louvigny  (De),  I,  72,  117,  496,  58o  ; 

II,  290,  478,  479;  III,  201. 
Louvois,  I,  42,  51,  52,  522. 
Loyseau,  III,  365. 
Lubin,  III,  365. 
Lucas,  II,  148;  III,  202,  365. 

»       (Catherine),  II,  148,  258. 

»       (Etienne),  II,  129,  148. 

))       (Louis),  II,  129. 

»      (Nicolas),  II,  284. 

i>       (Susanne),  II,  290. 
Luc-Brachetière  (De),  II,  241,  259, 

617;  III,  201. 
Lucé  (De),  III,  202. 
Lude  (duchesse  de),  II,  421. 
Lulier,  II,  487;  III,  202. 
Lumière  (Guillaume),  III,  582. 
Lumeau,  III,  365. 
Luncau,  II,  180. 
Lutrat,  II,  281. 
Luya,  II,  524;  III,  2o3. 


Index. 


529 


Macavas  (De),  II,  252. 

Machavée,  III,  490. 

Macé,  II,  217. 

Machecoul  (Marguerite  de),  II,  428. 

Macmac,  III,  365. 

Madaillan  (De),  1, 102;  II,  161  ;  III,  415. 

Madame  (princesse  Palatine),  1,  94. 

Madelaine,  I,  58o. 

Magdelaine,  II,  587. 

Mahiou,  II,  624;  III,  2o3. 

Maillard  de  Plainchamp,  II,  290;  III, 

2o3. 
Mailloc  (M™=  de),  II,  365,  5oi,  590. 
Mailly  (De),  II,  407. 
Maintenon  (M"":  de),  I,  6,  44,  54,  71, 

79  ;  II,  262,  272,  277,  405,  412. 
Majendie,  II,  248. 
Malandin,  III,  2o3. 
Malchar,  II,  257;  III,  2o3. 
Malherbe,  I,  10. 

»         (Jean),  I,  201. 
»        (Nicolas),  III,  365. 
Maliba,  II,  481  ;  III,  366. 
Mallart,  III,  366. 

Mallet  (Jean),  II,  285,  489,  527,  528, 
566. 

»      (laquais  de),  II,  617. 

»      (M-0,  n,  442,  471- 

»      (M""),  II,  246,  257,  570. 
Malnoé  (De),  I,  120,  3o3,  564;  II,  171, 

219,  282,  480,  495;  III,  2o3,  416. 
Malo,  II,  286;  III,  2o5. 
Malvia,  III,  366. 
Malzac,  II,  286,  466,  527,  529,  53i, 

578. 
Mamel,  II,  541. 
Mancienne,  II,  6i5. 
Mandat,  I,  168,  270;  III,  898,  491. 
Mangeot,  II,  176;  III,  2o5, 
Mangets,  I,  i83. 
Manigault,  II,  552. 
Marandel,  III,  496. 
Marbault,  I,  21,  168,  169,  283,  488; 

III,  398,  491. 
Marcé  (Goyon  de),  II,  895,  379;  III, 

2o5,  4i5. 
Marcelle,  II,  194,  195. 


Marchais,  III,  366. 

Marchand,  pasteur,  II,  809,  358. 

»  (M"'^),  II,  3i8. 

»  (Gérard),  II,  291,  817. 

»  (Jacob),  III,  206. 

»  (Pierre),  II,  291,  817. 

Marchant,  II,  529;  III  490. 
Marchipon,  II,  450,  459. 
Marcilly  (Roux  de),  I,  296. 
Marconnay  (De),  II,  259,  357,  363, 

891;  III,  206. 
Maréchal,  II,  226,  294;  III,  207,  366. 
Margas,  II,  171,  176,  204;  III,  207. 
Margudet-Delanoue,  I,  489,  490. 
Marguerit,  II,  450,  478;  III,  209. 
Marguerite  (Pierre  de),  III,  366. 

»  sieur  de  Lagrange,   II, 

494- 
Margueritte  (Judic),  III,  209. 
Marguèse,  III,  366. 
Marguillier,  II,  180. 
Margul,  II,  504. 
Marie,  III,  209. 

a       (Philippe),  II,  218. 
Mariet,  III,  209. 
Mariette,  II,  218,  486,  455,  456,  480, 

482,  497;  III,  366. 
Marivaillers,  II,  218. 
Marillac,  I,  48. 

Marin,  III,  869. 

Marmier,  II,  290,  481  ;  III,  209,  869. 

Marolles  (De),  I,  99;  II,  292, 294,  295, 
382,  469;  III,  209. 

Maron,  II,  256;  III,  210. 

Marot,  II,  480;  III,  870. 

Marotte,  II,  186. 

Maqueron,  II,  4i5. 

Marron,  I,  589. 

Marsaille,  III,  870. 

Martaigneville  (Marguerite  de),   II, 
270. 

Marteilhe,  galérien,  I,  106;  II,  298. 

Martel  (M"--),  I,  517. 

Martigny  (De),  III,  210. 

Martin,  II,  294,  5i3,  528;  III,  2,  211, 
870. 

Martin,  apothicaire,  I,  459. 


m 


53o 


Index. 


Martin,  ciseleur,  II,  SSg. 

»       (M"'-),  II,  253;  m,  2IO. 

»      (Anne),  II,  3io. 

»      (Élie),  II,  174,  180. 

»      (Henri),  I,  2,  3,  4,  53,  162. 

»       (Isaïe),  II,  45o,  475. 

»      (Jean),  II,  482. 
Martine,  horloger,  I,  533. 

»         (la  nommée),  II,  291. 

»        servante,  III,  212. 

»        (M"'),  II,  257. 

»        (Pierrette),  II,  477;  III,  2i3. 
Marty-Laveaux,  I,  112,  58o. 
Marville  (M™«  de),  II,  591. 
Masclari,  II,  478. 

>         ancien,  I,  119;  II,  104,  274, 
290, 495, 497  ;  III,  370, 398. 

»        fils,  II,  182. 

»        (MHII,  257;III,  2i3. 

»        de  Champmoreau,  III,  2i3, 
259. 
Masclé,  I,  329;II,  23i. 
Masle,  I,  329. 

Massanes  (De),  ancien,  I,  119,  168, 
23o,  290,  3 10,  495;  II, 
107;  III,  2i3,  370. 

»  enfants,  II,  481. 

»  (M""=),  II,  202,  452. 

»  (Jacques  de),  II,  495. 

»  (Jean  de),  II,  479. 

»  de  Villejouan,  II,  109. 

Massé,  II,  171,  174,  175. 
Massène,  II,  528. 
Masserin,  III,  414. 
Masseron,  I,  528. 
Masseyron,  II,  175. 
Massieane,  II,  171,  175,480;  111,870. 
Massillon,  I,  58,  63, 
Masson,  II,  480;  III,  2i3. 
»         pasteur,  II,  529. 
Massonncau  II,  481,  497  ;  III,  870. 
Materon,  III,  2i3. 
Matheis,  II,  235;  III,  2i3. 
Matheron  (Susanne),  II,  184, 
Mathieu,  historien,  I,  8. 
Mattas  (Françoise),  II,  552. 
Maturin,  II,  529;  III,  2i3. 


Mauduy,  III,  21 3. 

Mauer,  III,  418. 

Mauger,  III,  870. 

Mauguier,  III,  214. 

Maulard,  II,  182,  290;  III,  214. 

Maupeou  (De),  I,  ii3,  5io;  III,  898. 

Maupin,  II,  524;  III,  214. 

Maurice,  I,  56o;  II,  176,  450,  478; 

III,  214,  870. 
Mauroy  (De),  II,  497. 
Mauzy,  II,  175;  III,  871. 
Maxuel  (M"=  de),  II,  428. 
May  (Mil"),  II,  246,  258;  III,  214. 
Mazarin,  I,  3,  3i. 
Mazel,  I,  296,  5i5;  II,  220;  III,  2i5, 

418. 
Mazencourt  (De),  I,  5i6. 
Mazurier,  III,  2i5,  871. 
Medan  (De),  II,  225,  527. 
Mehermant,  III,  2i5. 
Meillé,  II,  201. 
Me!,  II,  29r;III,  2i5. 
Mellier,  III,  872. 
Melon  (M™^),  II,  258,  822,  365;  III, 

216. 
Melot,  II,  194,  195;  III,  216. 
Ménage  (abbé),  I,  10,  21. 
Menant,  III,  898. 
Ménars  (De),  II,  56o. 
Meneuse  (M"'=  de),  II,  428. 
Menours  (De),  I,  58i;  III,  216,  898, 

400. 
Menussier,  II,  497. 
Mercat,  II,  288,  52i,  563;  III,  217. 
Mercier,  II,  527. 

»        (Josias),  I,  113;  III,  490. 
»        (Louise),  II,  283,  285,  615. 
Méré  (M'"=  de),  III,  217. 
Mcrlanchon,  III,  489. 
Mermier,  II,  175. 
Mésange,  II,  294;  III,  217. 
Mersenne  (le  P.),  I,  22. 
Mesbrinck  de  Grandvai,  II,  480;  III, 

217. 
Mcslin  (Judith),  II,  286,  5i3. 

»      (Mi^«  de),  II,  255. 
Mesmin,  II,  480,  488,  497;  III,  371. 


Index. 


53i 


Mesmon,  I,  148. 

Mesnard,  pasteur,  I,    i55,  3ii,  367, 
485,  493,  578;  II,  3,  5,  8,  9,  12, 
134,  499)111,  217. 
Mesnard  (M''^'=  Isaac),  II,  176. 

»        (Paul),  I,  61. 
Mesnil,  II,  294,  498. 
Mesplet  (De),  évêque,  I,  66. 
Messian,  I,  529. 
Mestral,  UI,  871. 
Mestrezat,  1, 21, 164, 165, 169, 177, 

209,  217,  275,  288,  375,  58i. 
Mestrezat,  apostat,  II,  533. 
Mesureur,  I,  128  ;  II,  2o3. 
Métivier,  II,  482;  III,  871. 
Mettaj'er,  I,  282;  UI,  871. 
Meusnier,  II,  171,  176,  282,  294,  481, 

527;  III,  219. 
Meusnier  (M""),  II,  471. 
»        (Esther),  II,  290. 
»        (Jean),  I,  587  ;  II,  280. 
»        (Philippe),  II,  480. 
Meyer,  III,  222. 
Meyercron,  II,  480,  5o5. 
Meynier  (le  P.),  I,  247,  811. 
Michaud,  III,  872. 
Michel,  II,  482;  m,  872. 

»       (Claude),  III,  491. 

»       (Jean),  III,  496. 

»      (Marianne),  UI,  496. 
Michelet,  I,  8,  8. 
Michon,  U,  290,  538;  III,  228. 
Michou,  III,  272. 
Migeon,  U,  588. 
Mijon,  II,  282,  595. 
Millet,  I,  168;  ni,  491. 
Milsonneau  (M"''),  U,  244,  259;  III, 

223. 

Minutoli,  lU,  896. 

Miossens  (comtesse  de),  U,  220, 408; 

UI,  415. 
Miqueau,  U,  56i. 
Miramion  (M"^  de),  II,  262. 
Mirât  (M"«)  I,  489-493. 
Mirmand  (De),  UI,  228. 
Miremont  (De),  I,  445. 
Misson,  UI,  872. 


Moisan,  I,  58o. 

Moisant  (Jacques),  III,  872. 

Moivre  (De),  II,  480;  UI,  223. 

Mollaire,  II,  482. 

Mo  U  art,  III,  490. 

Molle,  II,  481. 

Mollien   (Raquet  de),    II,  260,   445, 

446,  458,  610;  III,  ii5,  224. 
Momoye,  III,  872. 
Monceau  (veuve  Isaac),  I,  496. 

ï        (De),  I,  58i;  lU,  224,872, 

898. 
»        (veuve  de),  II,  46. 
»         (Elisabeth),  U,  282. 
Monceaux,  II,  478,  617. 
Monché,  II,  544;  III,  22,  224. 
Mondésir,  I,  827,  587. 
Mondreville,  II,  260;  III,  224. 
Monginot,  I,  538;  II,  225,  274,  290, 

3o5,  884,  892,  898,  478,  494;  UI, 

224. 
Monginot  (M'"'=),  I,  468;  U,  282,  484; 

III,  400. 
Monglas,  I,  568,  565;  II,  429,  480, 

497,  527;  m,  878. 
Monneron,  III,  878. 
Monnier,  sieur  de  Lizy,  I,  486. 
»        (Louis),  II,  528. 
»        (M"«),  n,  448. 
Monnoie,  II,  589. 
Monoye,  III,  878. 
Moore  (De),  II,  460. 
Monsieur  (frère  du  roi),  II,  5o6. 
Montaigu,  III,  229. 

»         (M"'^  de),  II,  864,  878. 
Montausier,  I,  5 10. 
Monteil  (De),  I,  212;  U,  274, 288, 290; 

III,  229,  401. 
Montesgeur  (De),  II,  552. 
Montespan  (M"=  de),  I,  37. 
Montesquieu,  I,  7. 
Montesquieu,  II,  221  ;  III,  416. 
Montgommery  (De),  II,  259, 617;  Yil, 

229. 
Montmorency  (De),  II,  202;  III,  23i. 
Montpouillan  (De),  lU,  281. 
Montrevel,  I,  5,  108;  UI,  498. 


532 


Index. 


Monvoisin,  III,  873. 

Mony,  III,  374. 

Monyer,  II,  258,  274,  291;   III,  232. 

Morand,  III,  232. 

Morangis  (De),  I,  97. 

Moreau,  II,  285^  433,  460,  483,  5i3, 

6i5;  III,  232. 
Moreau,  prêtre  converti,  I,  100. 
Morel,  III,  232. 
Morelli,  I,  278  ;  II,  14. 
Morgue,  III,  374. 
Morin,  I,  5i5;  II,  211,  249,  547;  III, 

232,  374. 
Morin  du  Sandat,  II,  870,  479. 
Morisset,  II,  233,  258,  274,  290,  291; 

III,  232. 
Morlat,  II,  294,  295;  III,  284. 
Morogues  (De),  II,  479, 484;  III,  374. 
Mortier,  II,  2i5. 
Morus,  I,   21,    i35,    140,    i54,    197, 

218-227,   229-233,  279,  293, 

3oo,  804,  306-310,  312,  58i. 
Mosnier,  11^  479  ;  III,  874. 
Motet,  II,  477;  III,  284. 
Moudun  (Judic),  II,  504. 
Moue,  III,  875. 
Mousé,  II,  481;  III,  375. 
Mouté,  II,  482;  III,  375. 
Moutier,  II,  482;  III,  875. 
Mouy,  II,  481  ;  III,  875,  418. 

»      (François  de),  II,  211. 
Moysant  de  Brieux,  I,  20. 
Muisson,  I,  124,  542;   II,  204,  282, 

867,  368,  872,  479;  m,  398. 
Munier,  III,  875. 
Murât  (De),  I,  58o;  III,  491. 
Musafay,  I,  525. 
Mutai,  II,  10,  257,  282,  452,  471  ;  III, 

234. 

Nadal,  III,  875. 
Nadau,  II,  617;  III,  284. 
Nancret  (De),  III,  284. 
Nanettc,  II,  488. 
Natalis,  III,  875. 
Naudé  (Gabriel),  I,  100. 
Naudin,  III,  235. 


Naze  (M"-»),  H,  488. 
Neau  (Anne),  III,  235,  418. 

»     (Jacques),  II,  208. 
Nemeitz  (J.  N.),  II,  549. 
Nesie,  II,  482,  486;  III,  235,  875. 
Nesmond  (M"'^  de),  II,  277. 
Netz  (De),  évêque  d'Orléans,  I,  175. 

»     (François  de),  I,  168,  219;  II, 
202;  III,  235. 

»     (Philippe  de),  III,  898. 
Neuchâtel  (De),  III,  285. 
Neumayr,  I,  118. 
Neuville  (De),  II,  260,  445,  610;  III, 

285. 
Neveu,  I,  458;   577;   II,  179,  196, 

48i;III,  236,  288. 
Nezereau,  III,  288. 
Nicolaï,  I,  268. 
Nicole,  janséniste,   I,  68,  406,  409, 

410,  419,  421,  424, 426, 429. 
Nicole  (Esther),  II,  487;  III,  876. 
Nioland  (M"<=),  II,  246,  256;  III,  238. 
Noailles   (cardinal    de),    I,    75-77, 
584,  586;  II,  598,  603. 
»         (maréchal  de),  I,  63. 
Noblet,  I,  529;  II,  261,  291;  III,  288, 

376. 
Nodet,  III,  496. 
Noël,  III,  288. 
Noguet,  III,  288. 
Noh  (De),  m,  876. 
Nointel  (De),  I,  421. 
Noiret,  I,  488. 
Noirot,  III,  288. 
Noisel,  III,  238. 
Northal,  II,  45o,  458;  III,  288. 
Noulet,  II,  450,  458. 
Nysse  (Grégoire  de),  I,  422. 


Obré-Robigny  (D'),  III,  289. 

Œillet  (Marthe),  II,  486. 

Olbreuse  (D'),  II,  406,  407,  414,  428. 

Olivier  (chancelier),  I,  118. 

Olier,  III,  876. 

OUier,  II,  2o3. 

Oppenor,  III,  289. 


Index. 


533 


Orbec  (D*),  II,  220, 253, 260;  III,  239, 

417. 
Orgueline  (Mî=),  II,  Soy. 
Orîgnac  (D'),  II,  258,  274,  290;   III, 

240. 
Orléans  {M"«),  II,  267;  III,  241 . 
Orry,  horlogeur,  II,  528. 
Orval  (D"),  I,  Sog. 
Ory  (Jean),  II,  171. 
Ostervald,  I,  354;  II,  4. 
Ouatboud,  II,  476;  III,  241. 
Oudaille,  II,  45o,  453. 
Oudetot  (D'),  I,  5i6. 
Oudin,  III,  241. 

»      (le  P.  Rémi),  I,  loi. 
Oudry,  II,  118,  175,  476. 
Ouri,  II,  256;  III,  241. 
Oursel,  III,  376. 
Ouvret,  I,  319. 
Ouzel,  I,  53i  ;  II,  481  ;  III,  67, 242,  376. 

Pache  (Suzanne),  III,  496. 

Page,  III,  377. 

Pageot  (abbé),  II,  268. 

Pages,  I,  282,  319. 

Pagneret,  II,  246,  256;  III,  242. 

Pain,  II,  175,  178,  481;  m,  242. 

Pajon   (Claude),   I,   278,  849,   350- 

353,  355,  359,  429-481. 
Pajon  (Gaspard),  II,  2x6. 
Palmeguiste,  II,  429. 
Pâlot,  I,  58i;  II,  i85;  III,  399. 
Palu,  I,  537. 
Panserot,  III,  877. 
Panuvet,  III,  877 . 

Pape  de  Saint- Auban,  11,479;  III377. 
Papeliard,  II,  211. 
Papillon,  I,  120,  202,   208,  219;   II, 

113,  290,  480;  m,  877. 
Papillon  (veuve),  II,  116. 
Papin,  II,  480;  III,  877. 
Papion,  I,  529. 
Papot  (M-^^),  II,  509. 
Papus,  II,  219;  III,  242,  418. 
Paquet,  I,  201. 
Parabère  (M'"^  de),  II,  365. 
Paradez,  U,  529. 


Pardaillan   (De),    I,    189,    147,   201, 

562;  II,  479;  III,  377. 
Par  dieu,  II,  285,  5oi,  5o3,  504,  552; 

III,  248. 
Pardique,  I,  570. 
Parent,  II,  256;  III,  248,  491. 
Parfouru  (De),  III,  4i5. 
Parignon,  I,  217,  219;  II,  i5;  III,  491. 
Paris,  II,  482;  III,  248,  877. 

»     (De),  I,  548;  III,  248. 
Paris  de  Clorignon,  11,66, 171;  III,  877. 
Pariset,  II,  471  ;  III,  877. 
Parperolle,  II,  535. 
Parsiveau,  I,  499. 
Pasquier,  I,  201;  III,  244. 
Pasquin  (la  nommée),  II,  290. 
Passereau,  III,  877. 
Passerot,  III,  877. 
Passy  (M™  de),  U,  469. 
Pasté,  III,  244. 
Pastoureau,  III,  878. 
Patru,  I,  i3. 

Paul  (M"'e),  II,  244,  257;  III,  244. 
Pauly,  II,  552. 
Paurès,  III,  878. 
Paurès-Bonnelle,  III,  878. 
Pautrier,  III,  878. 
Pavillon  (abbé),  II,  268. 
Pavret,  U,  481  ;  III,  878. 
Payen,  U,  588. 
Payot  (M"^),  n,  224. 
Peceur,  III,  245. 
Pelé,  m,  878. 
Pélissari,  I,   124;  II,  489,  467,  468, 

492,  497;  III-  378,  401. 
Pélisson  de  La  Terrassière,  III,  879. 
Pelle,  II,  267;  III,  245. 
Pellet  (M"=),  II,  260. 
Pelletier  (Jeanne),  I,  201. 
Pellisson,    convertisseur,   I,  4,   i54, 

217,  219,  3o8,  517-520,  526,  584; 

II,  83,  i52;  III,  401. 
Pellisson,  procureur,  I,  536. 
Pencot,  II,  175. 
Pépin,  II,  498;  III,  879. 
Pérachon,  I,  224. 
Peraire,  II,  450. 


534 


Index. 


Peray  (De),  II,  282,  349,  352,  353, 

355,  435,  479,  570. 
Perceval  (abbé),  II,  268. 
Percin  de  Montgaillard,  évêque,  1,66. 
Percy,  II,  482. 
Perey,  III,  379. 
Périer  (Samuel),  144,  179. 
Périgois,  II,  170,  175. 
Périnon,  II,  497. 
Periot  (Anne),  II,  476. 
Perreau,  I,  234. 
Perreaux,  pasteur,  I,  252. 
Perrier,  I,  201. 
Perrin  (Marguerite),  I,  525. 

»       (Pilota),  II,  359,  36o,  45o,  483. 
Perron,  III,  879. 
Perret,  III,  246. 

j)         d'Ablancourt,  I,  i3,  899. 
Pers,  II,  294,  295,  473,  476. 
Persan,  II,  488,  480. 
Person,  II,  627. 
Pesson,  II,  45o;  III,  246. 
Petcofsky  (M''^),  II,  218,  219;  III,  246. 
Petel,  II,  294;  III,  246. 
Petit,  I,  562;  II,  175;  III,  247. 

»     (Samuel),  I,  16. 

»     (M"=de),  II,  257;III,  246,  416. 
Petit-Caffe,  II,  527. 
Petitfrère,  I,  628,  256;  III,  248. 
Petitjean-!e-CabIicau,  II,  480,  458. 
Petito  (Anna),  III,  496. 
Petitot,  I,  3io  ;  II,  2o3, 268, 305, 4i5, 

452,  480,  495. 
Petitpère,  II,  450,  484. 
Petitpied,  curé,  I,  18. 
Petit-Rose  (De),  III,  414. 
Pétra,  III,  379,  494. 
Peyronneau,  III,  879. 
Pezart,  II,  826. 
Pezet,  II,  176. 
Phelippeaux,  III,  899, 
Philbert,  III,  248. 
Philippe,  III,  379. 
Piaugier,  II,  194,  198. 
Picard,  II,  211,  480;  III,  879. 
Picault,  III,  248. 
Picot  (Marie),  II,  ai5. 


Pierre-Buffière  (De),  II,  287  ;  III,  248, 

379. 
Pierret,  III,  249. 
Pierron,  III,  879. 
Pieu,  II,  482;  III,  38o. 
Pigeon,  II,  294,  487,  480,  473,  6:7. 
Pigou,  III,  38o. 
Pille,  II,  38i. 
PiUet,  III,  38o. 
Pilouin,  II,  847. 

Pinart,  II,  226,  294,  841  ;  III,  249. 
Pinay,  III,  496. 
Pinayen  (M"*^),  I,  201. 
Pinchar,  III,  38o. 
Pinctorie  (Nicolas),  III,  490. 
Pinet,  II,  286;  III,  249,  496. 
Pineton  de  Chambrun,  II,  208. 
Pingart  (M""),  I,  201. 
Pinguer,  III,  38o. 
Pinon,  m,  38o. 
Pinson,  III,  249. 
Piqueret,  III,  38o. 
Piquet,  III,  38o. 

Piron,  II,  294,  298;  III,  249,  880. 
Pirot  (l'abbé),  I,  19;  II,  268,  269. 
Piscator,  I,  278. 
Pitan  (les),  III,  249. 

»     (Veuve),  II,  291. 

ï     (Jacques),  II,  480. 

»     (Jean),  II,  480. 

»     (Nicolas),  1,833;  II,  171,  498; 
III,  417- 

»     (Pierre),  II,  17S. 

»     (Sara),  II,  297. 
Pitel,  II,  482,  83i;III,  281. 
Pizet,  III,  281. 
Plan  (Pierre),  II,  829,  S3i. 
Planchut,  I,  468;  III,  281. 
Plancy,  II,  217. 
Plaque  des  Brosses,  III,  25 1. 
Planstrum  (Christine),  II,  221. 
Plat,  II,  482,  480,  482,  477;  III,  251. 
Plot  (veuve),  II,  179. 
Pochet,  III,  252. 
Podesta  (Conrad),  II,  5i3. 
Poignant,  II,  258;  III,  252. 
Poinsignon,  II,  496. 


Index. 


535 


Poisson,  I,  547;  II,  2i5,  519;  III,  253. 
Poitevin,  III,  38o. 
Poliallion  (M">=  de),  II,  270. 
Polignac  (De),  II,  202;  III,  253. 
»         (cardinal  de),  II,  421. 
Polly,  II,  48i;III,  38i. 
Poltay,  III,  38i. 
Pomareilles  (De),  III,  38i. 
Pomier,  I,  3o3;  III,  492. 
Pomponne,  I,  74. 
Poncet,  II,  450,  527. 
Pondevic  (M'"'--  de),  II,  363. 
Ponroy(De),  II,  499;I"-38i. 
Ponserdin,  I,  458. 
Pontchartrain,  I,  74,  86. 
Pontolin  (IVI"''  de),  II,  182. 
Porcher,  II,  471;  III,  38i. 
Portai  (Béranger),  488. 
Portrain,  III,  38i. 
Potin,  II,  45o,  483. 
Pottet  (Marie),  II,  184. 
Pottin,  III,  253. 
Pouchet,  III,  254. 
Pougnet,  III,  38i. 
PouUiou,  III,  254. 
Poupaillard,  II,  563;  III,  25'i. 
Poupardin,  II,  6i5  ;  III,  255. 
Poupart,  II,  235,  609;  III,  490. 
Pousses,  11,481;  III,  38i. 
Poyon,  III,  255. 
Preissac,  I,  5 10. 

Pressignj%  II,  53o,  532. 
Pressoir,  II,  294,  295;  III,  255. 

Prévost,  I,  5i2,  527,  529;    II,  2i3, 
282;  III,  255. 

Prieur,  III,  490. 

Primerose,  I,  166. 

Prendre,  II,  175;  III,  492. 

Prou,  II,  284,  585;  III,  497. 

Proyart  (l'abbé),  I,  4. 

Puaux  et  Sabatier,  I,  6. 

Puet,  1,56  c;  III,  38i. 

Puisieux  (marquis  de),  II,  421. 

Pujol,  III,  399. 

Quatremère  de  Quincy,  I,  i35. 
Quenevault  (M""^^),  II,  440. 


Quentin,  II,  6i5,  616;  III,  257. 

Querguy,  III,  491. 

Querue,  III,  38i. 

Quesnot,  II,  475. 

Quick,  I,  171. 

QuiUet,  II,  499;  III,  38r. 

Racan,  I,  10. 

Racine,  I,  93. 

Racolet,  II,  274,  295;  III,  257. 

Raffe,  I,  556. 

Raffou  père  et  fils,  II,  220,  491  ;  III, 

4i5. 
Raguet,  III,  257. 
Raillard,   I,    168;   II,  45o,    453;    III, 

258,  491. 
Rambault,  III,  258. 
Rambouillet  (De),  I,  10;  II,  182,  371, 
5i2;  m,  258,  399,  401,  414,  491, 
496. 
Rambouillet  de  La  Perrière,  I,  496. 

»  du  Plessis,  I,  496. 

Ramboulet  (De),  III,  497. 
Rambourg,  III,  38i. 
Ramezay  (De),  I,  5i5,  525. 
Ramson,  III,  260. 
Ramus,  I,  273. 

Rancé  (l'abbé  de),  I,  56. 

Rantzau  (maréchal  de),  I,  5ii. 

Rapin,  III,  260. 
»       (De),  I,  224. 

Rapin-La-Fare,  II,  2o5,  5i2. 

Rasset,  III,  882. 

Rattier,  II,  179,  184. 

Raucau,  I,  5i2. 

Raveau,  I,  534. 

Ravenel,  II,  290;  III,  260. 

Ré,  II,  i83. 

Read  (Charles),  I,  114,  157. 

Réalville  (De),  II,  486. 

Réau,  II,  65,  170,  175,  178. 

Rebondy,  II,  525. 

Reboul,  III,  382. 

Rebours,  II,  176,  180;  III,  260. 

Rechignevoisin,  III,  882. 

Refuge  (De),  I,  5i5;  II,  617;  III,  261. 

Rège,  II,  294,  295;  III,  261. 


536 


Index. 


Régent  (Le),  I,  87. 
Regnard  (Jacqueline),  III,  382. 
Regnard  (Hugues  de),  III,  490. 
Regnaudet,  II,  624;  III,  262. 
Regnault,  III,  262. 

»         dit  Du  val,  II,  480,  46  r. 
Régnier  (Les),  III,  262. 

»        (Mi'-=),  II,  278. 

»         chirurgien,  I,  45g. 

»         (marquise  de),  I,  303. 

»         pasteur,  I,  Sig. 
Regoumier,  III,  Sgg. 
Remond,  III,  382. 
Renaud,  III,  262,  382. 
Renaudot  (Théophraste),  I,  200,  5 10. 
Renouard,  II,  177, 472,  482;  III,  262. 
»  (David),  II,  175,  282,  481. 

»  (Nicolas),  I,  53o. 

Renouverk,  II,  4g7;  III,  382. 
Restaurant,  III,  2,  264. 
Retel,  II,  294,  296;  III,  264. 
Retz  (cardinal  de),  I,  21. 
Révérend,  II,  482;  III,  882. 
Reynier,  II,  igS. 
Riat,  I,  201. 
Ribaut,  II,  479. 
Ribert,  III,  382. 
Ribeyre  de  Ricarville,  I,  53i;  II,  480, 

45 1,  474;  III,  264. 
Ribot,  II,  481;  III,  264,  882. 
RibroUe,  III,  882. 
Richard,  II,  45o,  474;  III,  383. 

»        de  Tibaute,  II,  228. 

»         (Pierre-Louis),  1,  116. 
Richelieu,  \,  16,  27,  876,  5og;  II,  84. 
Richer,  III,  266. 
Richet,  III,  266. 
Richemond  (duc  de),  I,  Siy. 
Rieu,  III,  266. 
Rieux  (M"'»  de),  II,  202,  285,  447, 

448,  527. 
Rigoumier,  III,  491. 
Riquelet  (jésuite),  II,  268. 
Riri.s,  1,  201. 
Risoul  (Madelainc),  II,  241,  256;  III, 

266. 
Rival,  II,  217. 


Rivery  (veuve),  II,  478. 

Rivet  (André),  I,  22,  281,  284,  287, 

290. 
Rivière,  II,  258,  597;  III,  267. 
Robeline  ou   Robline  (Nicolas),  II, 

294,  295,  56o,  56 1  ;  III,  267. 
Robert,  III,  383. 
Robethon  (Les),  II,  116,  117,  118, 

171,  472,  476,  479,  481;  m,  383. 
Robillard  (Jeanne),  I,  829. 
Robinet  (jésuite),  II,  268. 
Rochemoisin,  II,  617. 
Rochemont  (De),  III,  267,  383. 
Rodelouze  (De),  II,  598;  III,  276. 
Rodon  (Robert  de),  II,  607. 
Roger  (Les),  III,  267. 

»      (Daniel),  \\,  217. 

»      (Edme),  H,  585. 

»       (Jean),  I,  557  ;  II,  175,  481, 
519. 

»      (Judith),  II,  504. 

»       (Samuel),  II,  118,  476. 
Rohan  (duc  de),  I,  i65. 

»      (Anne  de),  I,  58i. 

»      (M™"  de),  I,  125,  224,  58o. 

»      (M'i«  de),  L  188, 189. 

»       (Tancrède  de),  I,  189. 
Rohan-Chabot  (M™  de),  I,  i33,  224, 

3o9,  489,  5ii. 
Rollin,  II,  472. 

Romeron  (De),  II,  174;  III,  269. 
Romme,  I,  175. 

Rondeau,  II,  175,  481;  III,  269. 
Roquefort,  I,  148. 
Roquelaure  (duc  de),  I,  19. 
Roquigny  (De),  II,  17T. 
Roquin,  III,  490. 
Rossart,  III,  497. 
Rossignol,  II,  56i  ;  III,  270,  383. 
Rou  (Jean),  1, 18,  126,  325;  II,  448, 

446,  480,  485,  6ro;  III,  270. 
Roucy  (De),    I,  515,  445;   II,  220; 

III,  414. 
Roudard,  I,  527. 
Rouen  (De),  III,  401. 
Rouget,  II,  471. 
Rougissart,  I,  526. 


Index. 


537 


Rouillé,  II,  498;  III,  383. 
Rouillon,  III,  270. 
Rouleau,  III,  271. 
Rousseau,  II,  2o5;  III,  271. 
»         (enfants),  II,  281. 
»        (Jean),  II,  480. 
»        (Madelaine),  II,  i85. 
»        (M"''^),  II,  256. 
Roussel,  II,  5oi,  535. 

»         (Pierre),  II,  536. 
Rousset,  II,  482  ;  III,  383. 
»         (Camille),  I,  29. 
Roussieu-Saint-Amant  (M™^  de),    II, 

363. 
Rouveroy,  III,  383. 
Rouvray  (De),  III,  272,  416. 
»        (M'i^  de),  II,  357,  364. 
»         de  Villarnoul  (M"'),  II,  261. 
Rouvroy,  II,  481. 
Roux  (Philippe),  II,  2i5. 
Roye  (comte  de),  II,  417,  423,  479. 
»     (comtesse  de),  I,  184,  221,  444, 

489;  II,  202,  414,  423,  434. 
»     (M"=  de),  II,  282. 
Royer,  II,  471. 

»       (Jeanne),  II,  256. 
Royère  (Bénigne  de),  II,  404. 
Rozel,  III,  272. 
Rozel  de  Beaumont,  II,  283,  290,  359, 

36o,  388,  479;  III,  16,  272. 
Rozemont  (De),  ancien,  I,  366,  569; 

II,  119,  490,  491,  520  ; 

III,  383. 

»         (M'"^  de),  II,  423. 

))         (Jacques,  min.  apostat),  II, 

122,  224. 
»        (Jacques-Auguste,  d").  II, 

122. 
»         (Jean-Baptiste),    II,    120, 

480,  526. 
»         (Richard)j  II,  121. 
Ruaux  (M"'''  de),  II,  182. 
Ruffin  (Elisabeth),  II,  52. 
Ruihière,  I,  4,  8,  524. 
Ruppin  (De),  II,  176;  III,  272. 
Russanges  (De),  III,  489. 
Russel  (Lady),  II,  422. 


Ruvigny,  I,  i3,  119,  i33,  200,  220, 
296,  340,  460,  489,  492,  5o2,  507, 
553;  II,  202,  414,  419,  478,  495, 
553. 

Ruvigny  fils,  1,  828,  539. 

Sabatier,  I,  6,  88,  247. 

Sacrelaire,  II,  45o;  III,  278. 

Sacy  (De),  I,  5. 

Sadier,  I,  819;  II,  45o,  484;  III,  278. 

Sahune,  II,  224. 

Saint-Aignan  (comtesse  de).  II,  202. 

Saint-Amand,  H,  288,  589;  III,  278, 

884. 
Saint-André  (De),  I,  486. 
Saint-Brice,  III,  884. 
Saint-Charles  (Athanase  de),  I,  524, 

525. 
Saint-Contest  (De),  III,  884. 
Saint-Denis,  II,  498;  III,  884. 
Saint-Gelais  (De),  II,  i6r,  186;  III, 

415,417. 
Saint-Georges  (De),  II,  5i3. 
Saint-Germain,  III,  278. 
Saint-Gilles,  II,  52i;  III,  274. 
Sainte-Hirosme  (De),  III,  884. 
Saint-Hilaire  (De),   I,   124;  II,  527; 
III,  274,  4i5. 
»  (M""-'  de),  II,  241,  252, 

868,  364. 
»  de  Saintonge,  I,  552. 

Saint- Jean,  I,  201. 
Saint-Jean  de  Védas,  II,  274,   290, 

891,  898,  477;  III,  275. 
Saint-Laurent  -  Sainte-Hermine,  II, 

241,  258,  258,  277, 407-409;  III,  275. 
Saint-Luc  (M"'-"  de),  11,421. 
Saint-Martin,  guide,  II,  487,  45o. 
Saint-Martin,  conseiller,  I,  119,  190, 

199,  542,  570;  II,  202,  867,  372, 

479,  495. 
Saint-Martin  (M'"'^  de),  I,  190. 

»  (Jacques  de),  II,  290. 

Saint-Maurice  (De),  I,  554. 

»  (M"=  de),  m,  884. 

Saint-Paul,  II,  617;  III,  275. 
Saint-Quentin,  III,  276. 


538 


Index. 


Sainte-Surin  (De),  I,  lo,  274, 291  ;  III, 

276. 
Saint-Simon  (duc  de),  I,  4,  90,  95; 

II,  341. 
Saint-Simon-Courtomer  (M'"  de),  II, 

327. 
Saint-Thouin  (De),  I,  500,  501. 
Sainte-Beuve,  I,  268. 

»  critique,  I,  406,  284. 

Sainte-Gemme  (De),  II,  363,  391. 
Sainte-Marthe  (l'abbé  de),  II,  268. 
Sainte-Hermine  (Les  de)  II,  405. 

»  (marquis  de),  II,  411. 

»  (M™=  de),  11,257;  III, 

4i5. 
»  (M""  de),  II,  220, 253. 

»  (Anne-M''=-Françoise 

de),  II,  406. 
»  (Madelaine     Sylvie 

de),  II,  406. 
»  (M>''=Eliede),II,405. 

»  (Pliilippe  de),  II,  290, 

382,  409,  4i5. 
»  (capitaine  de  navire), 

III,  416. 
Sales  (François  de),  I,  27. 
Salis  (Henri  de),  II,  422. 
Salomon,  III,  277,  384. 
»         (Esther),  II,  186. 
»         (Madelaine),  II,  290. 
Salve  (De),  II,  286,  529;  III,  96. 
Sandra,  prosélyte,   I,  327. 
Sandras,  II,  450,  474,  617;  III,  277. 
Sandry,  III,  384. 
Sanson,  II,  472;  III,  277. 
Saponay  (De),  II,  260;  III,  277. 
Saporta  (M"i'de),  II,  219,  257;  III,  277. 
Sarpi  (fra  Paolo),  I,  21. 
Sarrabat,  II,  52o. 
Sarrau  (Les),  III,  384. 
»      conseiller,  I,  58o. 
»      (Abraham),  II,  498,  499. 
»      (Isaac,  pasteur),  I,  197,  3o6. 
»      (Jean),  JII,  899. 
Sartre  (De),  I,  356,  357,  36i. 
Sasserie,  II,  476;  III,  277, 
Satur,  pasteur,  I,  553;  II,  10. 


Saudrin,  II,  294. 
Sault  (De),  III,  278. 
Saumaise,  I,  16,  875. 

»  (M'i»  de),  II,  407. 

Saunier,  III,  385. 
Saunière,  II,  480;  III,  385. 
Sauvage,  I,  527;  II,  294;  III,  278. 
Sayous,  I,  6. 
Scalberge,  III,  278. 
Schenœuvre  (M""=),  II,  176;  III,  278. 
Schickler  (baron  F.  de),  I,  148,  208, 

224,  3o4,  36 1. 
Schipault,  I,  58i. 
Schmidt  (Paul),  I,  124. 
Schomberg,  I,  117,  i33,  824;  II,  202, 

414,  416,  484,  478. 
Schomberg  (M"'*^  de),  I,  i33;  II,  489. 
Schurmann  (M"«  de),  I,  i3. 
Schwerin  (comte  de),  II,  484. 
Scion,  II,  28. 
Scot  (veuve),  I,  496. 
Scudéry  (M"=  de),  I,  i3,  61. 
Sécherye  (De),  III,  279. 
Segalas,  I,  802. 
Segrais,  I,  19. 

Seguin  (Marie-Anne),  II,  547. 
Seheult,  II,  217,  235,  253;  III,  279. 
Sehut,  II,  480;  III,  279. 

»      (Mi'«),  II,  260. 

»      (Tertullien),  II,  480. 
Seignelay,  II,  158,  5i3. 
Seigneuret,  II,  481;  III,  385. 
Seignoret,  II,  175. 
Seignouer,  III,  385. 
Sein  (De),  II,  450,  454. 
Semler,  I,  874. 
Sène  (De),  II,  498;  III,  385. 
Sénegat,  II,  450;  III,  280. 
Senesse,  II,  481;  III,  385. 
Sens  (archevêque  de),  II,  268. 
Sequeville,  III,  281. 
Serguières,   II,  294,  295,   450,   454, 

476,  477;III>  281. 
Sérières  (De),  III,  385. 
Serres,  II,  218. 

Serres  (baron  de),  II,  489,  460,  452, 
458;  III,  281. 


Index. 


539 


Serres,  (Gédéon  de),  III,  490. 

Serry,  I,  547. 

Seudre,  III,  386. 

Sevet,  III,  282. 

Sévigné  (M™'=  de),  I,  25,  61;  II,  418- 

Seyette,  II,  6i5. 

Silvestre,  II,  480  ;  III,  386. 

Simard,  III,  386. 

Simon,  II,  226,  294  ;  III,  282,  386. 

Simon  (Richard),   I,    17,   368,    871, 

469,  528. 
Sirasse,  III,  386. 
Sire,  I,  529;  III,  386. 
Soanem  (Marguerite  Busze),  II,  478. 
Sommelier,  III,  386, 
Sommerus,  II,  235. 
Sonne,  III,  386. 

Sonnet,  II,  2o3,  224,  282,  5o6;  III,  336. 
Sonnin,  II,  282. 
Sorcher,  II,  478. 
Sorel  (Albert),  I,  96. 

»      (Antoine),  II,  604. 
Sorret,  III,  282. 
Sorlet,  prêtre,  II,  584. 
Souan,  III,  386. 
Soubise,  I,  167. 

Souchay  des  BouUays,  III,  282. 
Souillard,  II,  246,  256. 
Soulart,  III,  283. 
Soulet,  III,  283. 
Sounin,  III,  284. 
Sourches,  I,  93. 
Sourdeval  (De),  II,  422. 
Soury,  III,  284. 
Sousset  (Catherine),  II,  219. 
Soustelle  (De),  II,  282;  III,  284. 
Souville,  II,  226. 
Spanheim,  I,   218,  284,  288;  II,  359, 

871,  482,  433,  489. 
Spencer,  II,  480. 
Staël  (De),  II,  55o. 
Stairs,  II,  5o8. 
Stample,  II,  67;  III,  386. 
Stepe-Mackchave,  II,  527. 
Stomac,  II,  480;  III,  386. 
Stoudal,  II,  450,452,471, 476;  III,  284. 
Stouppe,  I,  289,  332, 


Strada,  I,  192. 

Strain,  II,  482. 

Struel,  I,  525. 

Suau  (Jean),  I,  495;  II,  47. 

Suau  (De),  III,  284. 

Sully,  I,  i53;  II,  421, 

Superville,  II,  11. 

Surel,  III,  386. 

Susannet  de  La  Forest,  II,  35o,  415, 

480,  479;  III,  387. 
Susdat,  III,  285. 
Suze  (De),  II,  488. 

Tabariet,  II,  480;  III,  887. 
Talas,  II,  476;III,  285. 
Tallemant,  I,  219. 

»  (l'abbé),  I,  i3. 

»  (M™=),  II,  448. 

»  (François),  I,  5ii;  II,  290. 

»  des  Réaux,   I,  146,  5 10, 

517;  III,  285. 
»  (M"''),  II,  290, 

»  (Marie),  II,  421, 

»  (Paul),  I,  514. 

Taloman,  III,  286. 
Talon  (M-0,  H;  438. 

»       (Orner),  I,  28,  166,  169,  282. 
Tandebaratz,  III,  286. 
Tardif  (Anne-Isabelle),  III,  286. 
»       (Jacques),  I,  168;  III,  490. 
»       de  Frémicourt,  III,  887. 
Tarente  (prince  de),  I,  514;  II,  489. 
»        (princesse  de),  I,  25,    121, 
i33;  II,  414,  422. 
Taret,  III,  286. 
Tarian,  III,  887. 
Tarneau,  I,  282. 
Tartereau,  II,  294,  295. 
Tarteret,  III,  286. 
Tassin,  II,  123,  497;  III,  887. 
»       (Elisabeth),  II,  124. 
ï       d'AUonne,  II,  124. 
Tauer,  III,  418. 
Taupain,  III,  887. 
Taupin,  III,  286. 
Tavernier  (Les),  II,  282. 

»  graveur,  I,  224,  282, 


540 


Index. 


Tavernier  de  VilIiers-le-Bel,  II,  176; 
III,  59,  65,  286. 
»  (Jacques),  II,  267. 

»  (Jean-Baptiste),  II,  426. 

Tellin  (Rachel),  III,  497. 
Tersmitte,  I,  570. 
Tessereau,  I,  498,  56i  ;  II,  47,  479  ; 

III,  387. 
Tessier,  III,  887. 
Tesson  (Nicole),  II,  585. 
Testard,  pasteur,  I,  278,  282. 
Testant,  II,  i65,   170,  175,  178,  i83  ; 

II,  481  ;  III,  287. 
Testelin  (veuve  Gilles),  I,  58i. 
Testu,  III,  288. 
Théligny,  III,  288. 
Thémines  (la  maréchale  de),  I,  254, 

5ii. 
Théobon  (marquis  de),  II,  480,  827  ; 
III,  228,  418,  416. 
»        (marquise  de),  II,  257. 
»        (M"-^  de),  I,  5i5;  II,  220. 
Théron  (Paul),  II,  498. 
Thérond,  III,  887. 

Thevalles(De),  II,  268, 285,  291, 582. 
Thévenin,  I,  224. 
Thianges  (marquis  de),  II,  428. 
Thibaud  (Pierre),  III,  497. 
Thibaude,  II,  480;  III,  290. 
Thibault,  III,  290. 
Thibaut  (veuve),  II,  471. 
Thieroit,  II,  488,  460,  477. 
Thierry,  III,  491. 
Thirault,  II,  498;  III,  887. 
Thomas,  II,  5i3;  III,  290. 
Thomasset,  II,  480,  496,  497;  III, 

387. 
Thomel,  II,  533. 
Thors  (De),  II,  258,  290,  899,  401, 

408,  482. 
Thort,  m,  388. 
Thouars  (De),  III,  401. 
Thuret,  II,  259;  III,  291. 
Tibert,  III,  388. 
Tiersemy,  III,  388. 
Tillières,  II,  486,  469. 
Tilloc,  II,  45i. 


Tiphaine,  III,  388. 
Tirial,  II,  475. 
Tiriol,  III,  291. 
Tisdel,  III,  388. 

Toffin,  II,  294,  295, 450, 476;  III,  291 . 
Tondu,  II,  260;  III,  291. 
Tonnelier,  III,  388. 
Torse,  II,  i83,  256, 482;  III,  291,  388. 
Touchimbert,  I,  5o;  II,  282;  111,292. 
Toulieu  (De),  II,  i35,  617;  III,  388. 
Tourton,  II,  170,  175. 
Toussaint-Duplessis,  I,  486. 
Toutain,  II,  450,  452,  460. 
Toutin,  II,  226,  294;  III,  294. 
Tranchepain,  I,  842;  II,  171,  175. 
Tribou,  III,  389. 

Tricot,  III,  294. 

Trillart  (M''^),  I,  201. 

Trimoult  (M""^  de),  guide,  II,  480, 460. 

Tringuelart,  II,  482;  III,  889. 

Trinquant,  II,  49,  170,  178,  i83,  488; 
III,  389. 

Tronchin,  I,  281. 

Trouillart,  I,  814. 

Trouillon,  II,  171,  176,242,257,  480; 
III,  294. 

Troussart,  III,  295. 

Troyes,  II,  482. 

»       (De),  III,  889. 

Truffault,  II,  284;  III,  295. 

Truffet  (Elisabeth),  II,  504. 

Trumbol,  II,  448. 

Tuigny-Verdelle  (marquise  de),  III, 
4i5. 

Turby,  III,  889. 

Turenne,  I,  228,  296,  3o5,  3i3,  513. 
»         (U.""'  de),  I,  216,  223,  406, 
58i. 

Turpin,  I,  217,  219;  III,  492. 

Turettin,  I,  845. 

Turquant,  III,  899. 

Ulrich,  III,  295. 
Urse,  III,  889. 
Ussaux  (D'),  III,  296. 
Uytenbogaard,  I,  274. 


Index. 


541 


Vacher iat,  II,  294;  III,  296. 

Vachery,  III,  389. 

Vaillant,  I,  563;  II,  282;  III,  296. 

Val  (Marie),  I,  201. 

Valleton,  II,  482  ;  III,  390. 

Vallière,  III,  296. 

Vallonton,  III,  497. 

Valu,  m,  390. 

Van  Asperenne,  I,  533. 

Van  Bommel,  II,  450;  III,  297. 

Van  der  Bourg  (Marguerite),  II,  487; 

III,  297. 
Vandhoors,  III,  390. 
Vandeuvre  (De),  II,  256, 260;  111,297. 
Vandru,  III,  297. 
Van  Gangelt,  I,  119,  192,  570. 
Van  Tine,  III,  297. 
Varennes  (Veuve  de),  II,  129,  i3o, 

145,  482,  519. 
Varet  (l'abbé),  II,  268. 

Vargnes  (M"'--  de),  II,  260,  365,  590  ; 

III,  298. 
Varillas,  I,  55. 

Varnier,  I,  i83,  Sig. 

Vassas,  prêtre,  I,  io3. 

Vassé  (De),  III,  298. 

Vasselart  (veuve),  I,  549. 

Vastel,  III,  298. 

Vauban,  I,  62,  67. 

Vaudoyer  (Léon),  I,  i3o. 

Vaudrescal  (M™"),  II,  527. 

Vaugelas,  I,  10. 

Vaugon  (veuve),  I,  556. 

Vau-Jaucourt  (J-Louis  de),  I,  517. 

Vaussy,  III,  890. 

Vautier,  II,  217. 

Vautio,  II,  482  ,-111,298. 

Vaux  (De),  I,  143. 

Vendôme  (veuve),  1, 553;  II,  129, 141- 

Vénevelles  (De),  II,  296. 

Ventouron,  II,  294. 

Venturin,  I,  255. 

Vérac  (marquis  de),  I,  5 16;  II,  876. 

Verchand,  I,  819. 

Verdelle  (Leclerc  de  Juigné,  sieur 
de),  II,  274,  291,  398. 

Verdier,  I,  814,  SSg. 


Verdy,  III,  890. 

Vergny  (De),  III,  390. 

Vérillac  (De),  II,  552. 

Verlhac  (De),  II,  285,  563;  III,  298. 

Vermont  (Marie),  I,  525. 

Vernezobre,  II,  175, 178, 481  ;  III,  890. 

Véron,  curé,  I,    129,  187,   i58,   172, 

i83,  244-272,  407. 
Veroux;  III,  299. 
Verre  (De),  III,  890. 
Verrier,  III,  497. 

Versé  (Aubert  de),  I,  3i3;  II,  529. 
Vertot,  II,  440,  45o,  451, 476;  III,  299. 
Vervant,  III,  299. 
Vervins  (De),  III,  299. 
Vesfeldt,  II,  524. 
Vézenobre,  II,  481. 
Vezin  (De),  II,  495;  III,  890. 

Viart,  II,  226,  294;  III,  299. 

Viaut,  II,  259  ;  III,  3oo. 

Vicaire,  III,  800. 

Vicques  (De),  11,202,479, 494;  III  3oo. 

Vieilmaisons  (De),  I,  58i;  II,  485, 
552;  III,  890,  415. 

Vignault,  III,  808. 

Vignier,  I,  282,  509. 

Vignon,  III,  8o3. 

Vigou,  III,  494. 

Vildou,  II,  260,  865;  III,  808. 

Villacel,  III,  3o8. 

Villaines  (Lestang,  sieur  de),  II, 
546. 

Villarnoul  (De),  II,  244,  257,  258, 
290,  358,  859,  433,  45i,  471,  479, 
548. 

Ville,  III,  891. 

Villedieu,  III,  891. 

Villeloin  (l'abbé  de),  I,  22. 

Villemerau,  conseiller,  I,  509. 

Villeneuve  (Louis  de),  II,  27. 
»  (Marie  de),  I,  527. 

»  de  Pluviers,  III,  3o3. 

Villerets  (M''  Riant  de),  II,  282,  298, 
3oo,  801,  447,  463,  479. 

Villette  (marquis  de),  II,  888,  405. 

Villiers  (Lecler  de  Juigné,  sieur  de), 
II,  176,  288,  400. 


S42 


Index. 


Villiers  de  La  Planche  (De),  III,  491. 
Vincent,  II,  294;  III,  304. 

»         (Marie),  II,  290,  440,  460, 

476,  483. 
»         capucin,  II,  268. 
»         de  Paul,  II,  262. 
Vins  (M"'=  de),  II,  182,  218. 
Vion,  II,  282,  430,  442,  471,  476, 

483. 
Virazel  (De),  II,  274,  290;  III,  304. 
Viriot  (M""=),  II,  171,  282;  III,  3o5. 
Vise  (De),  II,  611. 
Vivans  (Les  de),  I,  224,  517;  II,  2o3, 
220,  283,  285,  33 1,  345,  347,  485, 
521,  606;  m,  414. 
Vivarais,  I,  202,  2o3. 
Vivier,  III,  391. 
Voisin,  II,  435,  473,  6o5. 

»       du  Neubosc,  I,  97. 
Voltaire,  I,  7,  i63,  523. 


Voreaux,  II,  450,  453;  III,  305. 

Voyer,  II,  256;  III,  3o5. 

Vrevins  (De),  II,  454. 

Vrigny  (Leclerc  de  Juigné,  sieur  de), 

II,  274,  290,  398. 
Vrillac  (De),  II,  611;  III,  305. 

Walscot,  III,  307. 
Warnelle  (De),  II,  277. 
Weiss  (Charles),  I,  5,  54,  5o8. 

»      (Nathanaël),  I,  162. 
Wicars,  II,  544. 
Witt  (De),  II,  450;  m,  307. 
Worms  (Nicolas),  II,  235. 
Wylie,  I,  i53. 

Yvon  (Paul),  II,  483. 

Zell,  III,  307. 
Zobel,  II,  45o,  452. 


^#*^ 


ERRATA 


T.  I",  p.  60,  1.  II,  Vermansal,  lises:  Vernansal. 

»  p.  166,  1.  2,  i522,  lises:  1622. 

»  p.  172,  1.  9,  Fort-l'Évêque,  lises:  For-l'Evêque. 

»  p.  254,  1.  i3,  ne  plus  que  moins,  lises:  ne  plus  ne  moins. 

»  p.  304, 1.  9,  Paris,  lises:  Charentou. 

»  p.  3o6,  1.  2,  supprimes:  devoir. 

»  p.  35 1,  note  2,  lisez:  i. 

»  p.  449,  effacez  la  note  i  au  bas  de  la  page. 

T.  II,  p,  56, 1.  II,  7o5g,  lises:  7o5i. 

»  p.  195, 1.  II,  Du  Temple,  lises:  Du  Temps. 

»  p.  287, 1.  5,  Gemuit,  lises:  Genuit. 

»  p.  367, 1.  23,  De  Biie,  lises:  De  Bie. 

»  p.  476, 1.  38,  René  Talas,  lisez:  Renée  Talas. 

»  p.  499,  1.  10,  140,  229,  lisez  :  140,  200. 


-Strasbourg,  typ.  de  G.  Fischbach.  —  JO24. 


TABLE  DU  TOME  TROISIÈME 


Pages 

XXIX.  Emprisonnés  à  Paris i 

XXX.  Parisiens  émigrés 3o8 


APPENDICES 

Appendice       I.  • —  Liste  des  protestants  employés  dans  les  finances     .  SgS 

»  II.  —  Formules  d'abjuration 402 

»  III.  —  Secours,    pensions    et   gratifications,    accordés   aux 

nouveaux  convertis 4o5 

I)  IV.  —  Abjurations  de  i658  et  1659 419 

1)  V.  —  Convertis  du  P.  Athanase  de  Saint-Charles.     .     .     .  428 

»  VI.  —  Liste  d'abjurations 488 

1)  VII.  —  Liste  des  anciens 489 

Additions 494 

Dernière  addition ...  497 

Rectification 5oo 

Index 5oi 


DATE  DUE 


ià^ML 


r 


v 


<v 


l< 


r^ 


G AYLCRD 


->( 


-r 


y 


-PSi^ 


PRINTED  IN  U.  S    i 


> 


>; 


/ 


'/ 


i 


^ 


/ 


V   > 


BW5957.D72V.3 

La  revocation  de  ledit  de  Nantes  a 

Pnncelon  Theological  Seminary-Speer  Library 


1    1012  00038  9868 


^V^..<' 


^^M' 


*à^ 


^  <.-■■ 


'^'^' 


V-** 


.^^ 


?-r 


-/1/>   ^i^     -^^ 


^T'^^