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Full text of "La verrerie en Gaule sous l'Empire romain"

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LA 

Verrerie  en  Gaule 

sous    L'EMPIRE    ROMAIN 


PAR 


MORIN-JEAN 

ARCHÉOLOGUE  DIPLÔMÉ  DE  L'ÉCOLE  TU  LOUVRE 

LAURÉAT  DE  l' ACADÉMIE   DES  INSCRIPTIONS  ET  BELLES-LETTRES 

MEMBRE  CORRESPONDANT  DE  LA  SOCIÉTÉ  DES  ANTIQUAIRES  DE  FRANCE 


OUVRAGE   ILLUSTRÉ  DE  353  GRAVURES,   DE   10  PLANCHES  HORS  TEXTE  DONT  4  EN   COULEURS, 
d'après    LES   DESSINS   ET    LES   AQUARELLES   DE   l'aUTEUR 


Préface    de    ERNEST    BABELON 

MEMBRE    DE    L'INSTITUT 


PARIS 
SOCIÉTÉ   DE   PROPAGATION   DES   LIVRES   DART 

Siège  social  :  Cercle  de  la  Librairie 
Secrétariat  général  :    Rue  Royale,  10  •  PARIS  (8)*. 

1922-1928 


LA 


Verrerie  en  Gaule 


sous    L'EMPIRE    ROMAIN 


EDITION    IMPRIMÉE 

POUR     LA 

SOCIETE     DE    PROPAGATION    DES    LIVRES    D'ART 


I  I 


LA 

Verrerie  en  Gaule 

sous    LEMPIRE    ROMAIN 


PAR 


MORIN-JEAN 

ARCHEOLOGUE  DIPLOME   DE  L  ECOLE   DU  LOUVRE 

LAURÉAT  DE  l' ACADÉMIE   DES  INSCRIPTIONS   ET  BELLES-LETTRES 

MEMBRE  CORRESPONDANT  DE  LA  SOCIÉTÉ  DES  ANTIQUAIRES  DE   FRANCE 


OUVRAGE    ILLUSTRE  DE  03J  GRAVURES,   DE   lO  PLANCHES   HORS  TEXTE  DONT  4  EN    COULEURS, 
d'après    LES    DESSINS    ET    LES   AQUARELLES    DE   L'aUTEUR 


Préface    de     ERNEST    BABELON 


MEMBRE    DE    L    INSTITUT 


PARIS 
SOCIÉTÉ   DE    PROPAGATION   DES    LIVRES   D'Air 

Siège  social  :  Cercle  de  la  Librairie 
Secrétariat  général  :    Rue  Royale,   10  -  l'ARIS  (8)'. 

1922-IQ23 


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SOCIETE 

DE 

PROPAGATION   DES   LIVRES    D'ART 

FONDÉE    KN     luGc) 


1922-1923 


BUREAU 

iVLM.  Alfred  Massé,  sénateur.  Président. 

Maurice  Fexaille,  de  l'Institut,  Vice-Président. 
G. -Roger  'èk-UDOZ^Secrélciire  général. 
André  Bertaut-Blaxcard,  Trésorier. 
Léon  Deshairs,  Secrétaire. 
Edouard  Rouveyre,  Délégué. 


MEMBRES   DU    CONSEIL 


MM. 

H. -Georges  Berger. 
Victor  Champier. 
Henri  Chanée. 
Léo  Claretie. 
Lucien  Etienne. 
Paul  Gallimard. 


MM. 

Jean  Guiffrey. 

Alexis  Lahure. 

Stephen  Le  Bègue. 

Comte  Henri  Mansard  de  Sagoxne. 

M.  Poussielgue-Rusand. 

Marcel  Royhr. 


Augustin  Boudet,  Secrétaire  administratif. 


MM. 

Henri  Ablonet. 
Jean  Acker. 
Gabriel  Aguillon. 
Maurice  Alaret. 


MM. 
Angenot. 
Elie  Asscher. 

AssocL\Tiox  philotechnique 
DE  Bois-Colombes. 


MM. 
Associ.vnox  philotechnique 

DE  Paris. 
Association  polytechnique 
HE  Paris. 


MM. 

Géo  AuciHR. 

Augustin. 

André  Baruihr. 

Eugène  B.\ssET. 

Robert  de  I^eauchamp. 

Louis  Bklu'jres. 

Paul  Belin. 

René  Bertaut-Blancard. 

Ferdinand  Binc. 

Jean  Bonnakous. 

Le  Bon  Marché. 

Jean  Bonni:rot. 

Louis  BoNNEvn.i.i:. 

Charles  I'osse. 

Pierre  BoucirAviai. 

Louis  Boucheron. 

André  Bouiehep. 

F.  Bourdaize. 

Georges  Brack. 

Louis  Braquenié. 

Paul-  Brateau. 

Georges  Brictecx. 

A.  Cahen-Strauss. 

Paul  Canaux. 

Cari.hian  et  C. 

Lucien  Cassicnoe. 

Catala  frères. 

Louis  Cerf. 

Chambre   syndicale  di-  i.a 

Bijouterie-Joaillerie. 
Chambre  syndicale  des 

Fabricants  dio  Bronzes. 

ClIA.MURE    SVNIilCALi:    Di: 

l'Horlogerie. 

ClIA.MBRE  syndicale  DU   Pa1'I1:R. 


MM. 

Chambre  syndicale  des 

Tapissiers-  D  écorateurs. 
André  Cha.mdion. 
Albert  Chanée. 
Gustave  Chapon. 
Jean  Charpentier. 
J.  Chauvht. 
Henri  Guerrier. 
!)'■  J.  Chomi'Ri:t. 
M"'Berthe  Claitre. 
J.-Paul  Clermont. 
Michel  Coi. LOT. 
Alphonse  Combe. 
J.-Géo  CosTE. 
Ernest  de  Crauzat. 
Maurice  Da  Costa. 
A.  Debain. 
P.  Dedeyn. 

Paul  DiCLBET. 

Henri  Deleau. 
Germain  Desbazeii.i.e. 
René  Desclozières. 
Edouard  Uesfossés. 
F.  Des  prés  et  C''. 
Eugène  Dété. 
Charles  Du-rrE. 
Henri  Diéval. 
Lucien  Dorbon. 
Jacques  Doucet. 
E.  Drouelli;. 
J.  Dubois. 
Albert  DupRÉ. 
I')Ibliothèque   de   l'École 

DES  Beaux-Arts. 
Dcrnard  Eissi;n 


MM. 

Maurice  Eissen. 
Michel  Engel. 
André  Eai.ize. 
D' Jean  Faure. 
Albert  Flammarion. 
Henry  Floury. 
Bibliothèque  Forney. 
Henri  Foucault. 

M""    V"^'    FOURDINOIS. 

Comte  FoY. 
Alexandre  Frappart. 
Frazier-Soye. 
Maurice  Gangnat. 
Professeur  C.-M.  Gariel. 
Paul  Gavault. 
André  Gillon. 
Pierre  Gorand. 
Marcel  Gounouilhou. 
Charles  Granger. 
Louis  Granvigne. 
Jacques  Gravelin. 
Léon  Gruel. 
Eugène  Guermont. 
Eugène  Guittet. 
L.  Hameau. 
MauricE  Harlay. 
Georges  Henry. 
Emile  Hermès. 
Ernest  Herscher. 
Ch.  Hesséle. 
Edmond  HiN(iuE. 
Jean  Hollande. 
H.  Holzbacher. 
Denis  Hubert. 

Paul  1  luiLLIEK. 


MM. 
Jamcs-H.  IIydh. 

jlîIIENNt;. 

Paul  JONQUIÈRE. 

Frantz  Jourdain. 

Wenceslas  Kateneff. 

Lucien  Lauax-Bockairy. 

Casimir  Laforge. 

Pierre  Lague. 

Félix  Lahure. 

M"""  René  Lalou. 

Jacques  Laxguepin. 

Paul  Larxac. 

D'  Georges  Lasserre. 

Joseph  Le  Cherpv 

Charles  Lefebvre. 

L.-A.  Leleu. 

Henri  Lexseigne. 

Maurice  Leroy. 

Eugène  Le  Senne. 

Léon  Lhuillier. 

Georges-xMédéric  Lhuillier. 

Loire. 

s.  lowenthal. 

Frédéric  Llng. 

Henri  .Magnier. 

Mairie  de  Bol'logne-s-Seine. 

Mairie  du  H' Arrondissement. 

M""'=  Georges  Ma.met. 

Manxheim. 

Edgar  Mareuse. 

Alexandre  Marie. 


MM. 

Charles  Marie. 
Léon  Marotte. 
Jean  Masson. 
André  Mauban. 
A.  Mauclère. 
Florian  Mettetal. 
Louis  Meley. 
A.  Millon. 
D'  Henry  Montalti. 
Eugène   Moreau. 
.Motard. 

Comte  Adolphe  Niel. 
Henry  Nocq. 
Léon  Orosdi. 
Victor  Pages. 
Raoul  Paumier. 
G.   Pelletier  fils. 
François  Perfetti. 
Charles  Petit. 

Paul  PlEL. 

Eugène  PoniNv. 
Alfred  Porcabeuf. 
Protat  frères. 
Paul  Radius. 
F.  Raisin. 
Charles  Ra.mbour. 
Georges  Rapilly. 
Baron  Regnault. 
André  Renon. 
M"^  Fernand  Reyil. 
Révillon. 


MM. 
Eugène   Rry. 
Jules   l^icoMi;. 
Jacques  Robiquet. 
B""     Edmond     de 

Rothschild. 
B'""'   James     de 

i^crriisciiiLD. 
Paul  ROUART. 
Louis    RoUGERON. 

Gustave  Rouveyre. 
René  RozET. 
De  Sainte-Marie. 
M"'  Léontine  Samson. 
Gérard  Saxdoz. 
D'  Casimir  Saqui. 
Joseph  Saqui. 
Armand  Sibiex. 
Alexandre  Simox. 
Auguste  Simon. 
Henri  Steix. 
E.-E.  Joseph  Sue. 
Lucien  Surux. 
Paul  Templier. 
Léon  Vaguer. 
Ferdinand  Verger. 
Victor  Vermorel. 
Emile  Verxier. 
D'  Pierre  Vizioz. 
Vuaflart. 
A.  Warmont. 
D'  Frédéric  Wurtz. 


iM.  Ernest   BABELON 

MEMBRE     DE     l'iNSTITI'T 

Hommage  de  ma  reconnaissance 

pour  l'accueil  sympathique  qu'il  a  bien  voulu  faire 

à  cet  ouvrage. 


MORIN-JEAN. 


LETTRE-PREFACE 


Cher  Monsieur  Morin, 

Je  viens  de  lire,  sur  épreuves,  l'histoire  de  la  Verrerie  en  Gaule 
sous  l'Empire  romain,  que  vous  allez  livrer  au  public.  J'ai  eu  tout  à 
apprendre  dans  ce  bel  ouvrage  qui  traite  d'un  domaine  auquel  je  suis 
à  peu  près  étranger.  Aussi,  au  moment  d'écrire  cette  Lettre-préface  que 
vous  m' avez  demandée  avec  une  si  flatteuse  insistance,  je  me  sens  par- 
tagé entre  le  sentiment  de  mon  incompétence  qui  m'invite  au  silence  et 
le  désir  que  j'éprouve  de  dire  publiquement  la  grande  satisfaction 
intellectiielle  dont  vous  m'avez  fait  jouir  en  m' instruisant  si  bien  de 
l'histoire  d'ime  industrie  d' art  qui  fut  si  florissante  dans  notre  Gaule. 

Si  un  écrivain  observateur  faisait  la  psychologie  des  amateurs  et 
des  collectionneurs  d'antiquités,  de  notre  temps,  il  trouverait,  dans  ce 
milieu  de  la  Curiosité,  bien  des  variétés  originales,  mais  il  placerait  à 
coup  siir  au  premier  rang  l'espèce  dont  vous  êtes  l'un  des  représentants 
les  plus  distingués.  Votre  éducation  artistique  vous  permet  de  manier 
le  crayon  et  le  pinceau,  si  bien  que  vous  ne  voyagez  point  sans  rapporter 
de  vos  excursions  des  albums  remplis  de  croquis,  et  vous  affectionnez 
particulièrement  sous  ce  rapport  les  galeries  et  les  vitrines  des  musées. 
Vos  connaissances  en  érudition  vous  mettent  à  même,  non  seulement 
de  recourir  aux  sources  classiques,  mais  de  lire  et  de  consulter  avec  une 
parfaite  aisance  les  ouvrages  que  produit  l'érudition  allemande.  Enfin, 
libre  de  votre  temps,  vous  suivez  les  ventes,  vous  choisissez,  parmi  tout  ce 


vin  PREFACE. 

qm  passe  sous  le  feu  des  enchères,  des  pièces  typiques,  utiles  à  une  démons- 
tration et  qui  répondent  à  votre  expérience  d'archéologue  et  à  votre 
goiit  d'artiste.  C'est  ainsi  qu'on  apprend  beaucoup,  presque  sans  y 
penser,  en  contemplant  dans  votre  galerie  si  bien  classée,  des  échantillons 
de  l'époque  préhistorique,  de  l'âge  du  bronze,  de  la  céramique  grecque 
et  romaine  et  surtout,  —  ce  qui  est,  malgré  votre  éclectisme,  l'objet  de 
votre  passion  préférée,  —  ces  beaux  verres  irisés,  de  toutes  formes, 
dont  le  merveilleux  chatoiement  d' arc- en- ciel  ou  d'ailes  de  papillons 
est  une  volupté  pour  nos  yeux. 

Ce  n'est  pas  tout  encore;  à  cette  passion  du  collectionneur  artiste 
et  savant,  vous  ajoutez  la  qualité  plus  rare  de  l'écrivain  érudit.  Vous 
savez  communiquer  au  public,  pour  son  plus  grand  profit,  le  fruit  de 
vos  observations  et  de  vos  recherches,  vous  synthétisez  et  dressez  en 
tableaux  les  transformations  graduelles  des  industries  d'autrefois, 
dont  vous  avez  collectionné  et  étudié  avec  tant  de  conscience  les  produits 
partout  disséminés.  L'artiste  et  l'amateur  se  doublent  en  vous  de  l'histo- 
rien qui  expose  les  faits  «  sans  fioritures  littéraires  » ,  comme  vous  dites 
quelque  part,  mais  avec  clarté,  méthode,  compétence.  Ceux  qui  vous 
connaissent  et  ceux  qui  vous  liront  seront  d'accord  pour  reconnaître 
qu'il  est  biert  rare  que  toutes  ces  qualités  qui  se  complètent  l'une 
l'autre  et  s' entr' aident,  se  trouvent  réunies  dans  les  productions  de 
l'érudition  archéologique. 

Voiis  avez  déjà  fait  fait  vos  preuves  en  ce  genre  par  la  publication 
d'un  beau  livre  sur  la  Céramique  grecque  :  I^e  desLin  des  animaux  en 
Grèce  d'après  les  vases  peints.  Cette  étude  approfondie  sur  les  procédés 
des  dessinateurs  industriels  dans  l' antiquité,  écrite  par  vous,  illustrée 
par  vous  de  plus  de  trois  cents  dessins  exécutés  directement  sur  les 
originaux,  nous  a  montré  qu'un  animalier  ionien  ne  dessinait  pas 
comme  un  animalier  corinthien,  ni  un  aitique  comme  un  béotien. 
Ces  décorateurs  de  vases,  tous  idéalistes  et  cojiventionnels,  n'interpré- 
taient pas  la  nature  de  la  même  façon  :  voilà  surtout  ce  que  vous  avez 


PRÉFACE.  IX 

voulu  démontrer  dans  ce  travail  que  l'un  de  nos  maîtres  les  plus  auto- 
risés en  céramique  grecque  a  jugé  «  un  bon  livre  »  . 

Aujourd'hui,  vous  nous  présentez  donc  votre  ouvrage  sur  la  Verrerie 
en  Gaule  avec  la  garantie  de  titres  déjà  consacrés  par  le  succès  scienti- 
fique. Mais  ce  nouveau  livre  est  d'un  caractère  bien  différent  du  précé- 
dent. Vous  ne  vous  contentez  pas  d'étudier  un  point  spécial  de  l'art  du 
verrier,  comme  vous  avez  concentré  vos  recherches  sur  une  des  particu- 
larités du  décor  des  vases  peints  :  c'est  un  traité  complet  de  V Industrie 
du  verre  soufflé  ou  des  récipients  vitreux  dans  la  Gaule  romaine,  que 
vous  nous  offrez.  Désireux  avant  tout  d'être  scientifique  et  de  formuler 
les  principes  de  l'art  et  de  la  technique,  il  vous  a  fallu  de  longues  années 
pour  rassembler  les  matériaux  de  cette  étude  ;  vous  vous  êtes  montré 
surtout  scrupuleusement  attentif  à  ne  faire  entrer  dans  votre  démons- 
tration que  des  verres  trouvés  sur  le  sol  de  la  Gaule,  depuis  les  Alpes 
jusqu'à  r embouchure  du  Rhin,  depuis  l'Océan  jusqu'aux  Pyrénées. 
Vous  avez  banni  impitoyablement,  —  et  cette  chasse  était  semée  de  dif- 
ficultés, —  tous  les  verres  qui  foisonnent  dans  nos  mtisées  avec  de 
fausses  indications  de  provenance,  ou  dont  l'origine  n'est  pas  sûre, 
verres  qu'on  croit  trouvés  dans  la  nécropole  voisine,  alors  qu'ils  ont  été 
apportés  récemment  en  France  par  des  marchands  de  la  Syrie  ou  de 
l'Egypte. 

3 

Cest  sur  cette  base  solide  que  vous  avez  établi  les  deux  parties  prin- 
cipales de  votre  étude  :  la  morphologie  des  récipients  de  verre  et  leur 
classement  chronologique.  Dans  le  tableau  des  formes,  où  vous  ana- 
lysez jusqu'à  ijg  variétés  typiques,  vous  démontrez  que  l'industrie 
du  verre  est  un  art  subordonné  qui  s'applique  généralement  à  imiter 
ou  à  copier  les  formes  déjà  courantes  dans  F  orfèvrerie  et  la  céramique. 
Dans  V  établissement  si  délicat  de  la  chronologie  des  produits,  où  vous 
avez  donné  à  chaque  page  des  preuves  de  votre  perspicacité  critique, 
vous  faites  ressortir  l'influence  des  écoles  d'Orient,  en  dépit  de  la  dis- 
tance, sur  les  écoles  de  nos  verriers  des  bords  de  la  Moselle  ou  du  Rhin. 


X  PREFACE. 

Vous  distinguez,  avec  les  savants  allemands,  au  point  de  vue  de  l'art 
et  de  r habileté  technique,  une  première  époque  romaine  qui  finit  avec 
le  siècle  des  Antonins,  puis  une  seconde  époque  qui  commence  avec  les 
Sévères  pour  se  poursuivre  jusqu'aux  invasions  barbares.  Dans  ces 
deux  périodes,  vous  faites  ressortir  l' enchaînement  et  la  lente  évolution 
des  formes  ;  vous  précisez  d'une  manière  scientifique  le  moment  où 
apparaissent  dans  l'art  du  verrier  des  éléments  nouveaux  de  décora- 
tion  ou  d'ornementation,  la  peinture,  l'émaillage,  la  dorure,  le  décor 
par  cabochons,  par  ciselure  en  relief,  par  dépression,  par  appliques  de 
fils  en  festons  serpenti formes,  par  étirage,  par  bosselures,  par  pâtes 
superposées  qui  imitent  les  camées,  par  résille  distante  du  récipient, 
comme  dans  ces  diatreta  si  curieux  qui  sont  bien  le  tour  de  force  de 
l'art  industriel. 

Que  dirai-jc  des  chapitres  où  vous  analysez  les  procédés  du  moulage 
et  décrivez  les  sujets  moulés,  tels  que  courses  de  chars,  combats  de 
gladiateurs,  scènes  mythologiques  et  autres,  qui  se  retrouvent  si  abon- 
damment dans  les  reliefs  d'applique  de  la  céramique  gallo-romaine? 
Et  aussi,  des  chapitres  où  vous  passez  en  revue  la  gravure  en  creux  sur 
verre,  imitation  de  la  gravure  sur  cristal  de  roche,  qui  s'est  exercée 
à  interpréter  des  scènes  païennes  et  chrétiennes  d'un  si  puissant  inté- 
rêt ? 

Si  les  musées  de  Trêves,  de  Mayence,  de  Bonn,  de  Cologne,  de 
Belgique,  aussi  bien  que  ceux  de  France,  vous  ont  fourni  les  éléments  de  ce 
traité  général,  je  remarque  que  c'est  de  Venise  qu'est  datée  votre  Préface. 
Vous  avez  voulu,  avant  de  mettre  sous  presse,  vous  rendre  compte 
de  visu  des  procédés  actuels  des  verriers  de  Murano  qui  travaillent  encore, 
au  moins  dans  certaines  officines,  avec  des  méthodes  qui  passent  pour 
arriérées  et  perpétuent  au  milieu  de  nous  des  traditions  de  technique 
plusieurs  fois  séculaires. 

Ces  déplacements,  ces  vérifications  sur  place,  ces  notes  abondantes, 
ces  dessins  si  exacts,  ces  recherches  érudites,  cette  manipulation  délicate 


PREI-ACE.  XI 

de  ces  précieux  monuments,  les  plus  fragiles  qui  soient  au  monde,  voilà 
le  secret  de  ce  livre  original  qui  non  seulement  est,  comme  on  dit  ordi- 
nairement, au  courant  de  la  science  et  des  découvertes,  mais  qui,  par  sa 
concision  et  la  précision  de  ses  définitions,  sera  le  Standard  Work 
indispensable  aux  conservateurs  de  musées,  aux  collectionneurs,  aux 
historiens  de  l'art.  Il  est  un  des  meilleurs  guides  qui  aient  été  composés 
sur  les  diverses  branches  de  notre  archéologie  nationale. 
Veuillez  agréer,  etc.. 

E.  Babelon. 
Paris r ce  14  octobre  1913. 


INTRODUCTION  (0 

I.  DÉI.IMITATION  DU  SUJET.  — •  2.  DIFFICULTÉ  A  DÉFINIR  LES  FORÎIES. 
—  3.   DIFFICULTÉ  A  ÉTABLIR  UNE   CHRONOLOGIE.   —  4.    MÉTHODE 

EiuPLOYÉE  :  l'Étude  d'après  les  livres  et  l'étude  directe 

DES   IVIATÉRIAUX  ;    L'iMPORTANCE    DU   DESSIN.    —   5.    CLASSElVIENT 
TYPOLOGIQUE  DES  VERRERIES.  —   6.  INTÉRÊT  DE  LA  QUESTION. 


I.  Mon  travail  n'est  pas  une  histoire  générale  du  verre  dans 
l'antiquité.  Le  champ  de  mes  recherches  est  loin  d'être  aussi  vaste.  Je 
me  suis  borné,  d'une  part,  à  examiner  les  récipients  vitreux.  J'ai  laissé 
de  côté  tous  les  autres  monuments  de  verre  tels  que  :  perles,  pende- 
loques, bracelets,  baguettes  à  fard,  vitres,  miroirs,  émaux  et  mosaïques. 

Parmi  les  récipients  vitreux  de  l'antiquité,  on  ne  trouvera  ici 
décrits  que  ceux  qui  remontent  à  la  période  comprise  entre  le  début 
de  l'Empire  et  les  grandes  invasions  germaniques.  L,es  verroteries 
pré-  et  protohistoriques  ainsi  que  les  verres  du  haut  Moj'en-âge  sont 
par  conséquent  exclus  de  cette  étude. 

D'autre  part,  je  me  suis  astreint  à  ne  décrire  que  les  spécimens 
trouvés  en  Gaule.  Là,  je  me  suis  heurté  à  une  difficulté  :  elle  consistait 
à  définir  le  champ  topographique  de  mes  recherches.  Devais-je  m'en 
tenir  au  territoire  français  actuel?  Évidemment  non.  Le  mot  Gaule 
doit  être  entendu  dans  un  sens  moins  restreint. 

La  Gaule  que  je  me  suis  proposé  d'explorer  est  celle  que  l'on 
trouve  déhmitée  dans  la  Notitia  provinciarum  et  civitatum  Galliœ, 
rédigée  après  395,  probablement   vers  le  début  du  \^  siècle.  Elle 

(i)  Rédigée  à  Paris,  en  juillet  l'jii,  cette  introduction  a  été  eutiéfemcnt  refondue  à  Venise,  à  la  suite 
d'un  voyage  dans  les  vallées  du  Kliin  et  de  la  Moselle. 

I 


2  INTRODUCTION. 

laisse  la  Cisalpine  en  dehors  de  son  aire  géographique,  mais  elle 
embrasse  les  territoires  nordiques  qui  s'étendent  jusqu'au  Rhin.  Des 
centres  très  importants  d'industrie  verrière  existaient  dans  le  Rhein- 
land  aux  iii*^,  iv^  siècles.  Les  officines  établies  plus  à  l'Ouest,  dans  le 
Boulonnais,  la  Picardie,  la  Champagne,  appartiennent  au  même 
groupe  que  celle  du  pays  rhénan  ;  il  est  impossible  de  les  en  séparer. 

Mon  champ  d'étude  étant  ainsi  délimité  dans  le  temps  et  dans 
l'espace,  il  me  restait  à  savoir  comment  j'allais  procéder  pour  exa- 
miner les  produits  industriels  soumis  à  mon  observation.  Un  verre 
peut  être  étudié  à  différents  points  de  vue.  On  peut  considérer 
particuhèrement  sa  forme,  sa  fabrication  technique,  sa  couleur,  son 
décor,  les  marques  qu'il  porte  (i),  l'usage  qu'on  en  a  pu  faire,  l'époque 
à  laquelle  on  s'en  est  servi. 

Deux  d'entre  ces  points  de  vue,  celui  concernant  la  forme  et 
celui  ayant  trait  à  la  datation,  ont,  semble-t-il,  été  jusqu'ici  quelque 
peu  négligés  par  les  archéologues.  J'ai  tenu  à  m'attacher  à  eux  plus 
spécialement.  J'ai  visé  surtout  à  établir  une  morphologie  et  une 
chronologie.  Je  n'abandonnerai  pas  pour  cela  l'étude  des  problèmes 
relatifs  à  la  technique  et  à  l'ornementation  ;  je  traiterai  dans  son 
ensemble  la  verrerie  en  Gaule  sous  l'Empire  romain,  mais  avec  la 
préoccupation  constante  de  donner  à  la  morphologie  et  à  la  chronologie- 
la.  place  la  plus  importante. 

2.  La  morphologie,  considérée  en  dehors  de  toute  préoccupation 
de  classement  chronologique,  me  mit  en  présence  d'un  certain  nombre 
de  problèmes  difficiles  à  résoudre. 

A)  Les  formes  des  verreries  romaines  sont-elles  particulières  à 
l'industrie  verrière? 

B)  Les  formes  des  verreries  découvertes  en  Gaule  se  retrouvent- 
elles  ailleurs? 

(i)  Je  n'ai  pas  jugé  utile  de  rédiger  un  diapitre  spécial  sur  les  marques  et  estampilles  de  verriers.  Ces 
marques  ont  fait  l'objet  d'études  très  complètes  auxquelles  je  ne  pourrais  ajouter  que  quelques  observa- 
tions de  peu  d'importance.  Je  me  contente  de  renvoyer  le  lecteur  au  bon  répertoire  dressé,  d'après  le 
Corpus  inscriptionum  latinarum,  par  Anton  Kisa,  dans  son  livre  :  Das  Glas  im  Altertume,  p.  936  et  sui\\ 


INTRODUCTION.  3 

C)  Comment  désigner  les  formes? 

A)  Dans  l'antiquité,  comme  aujourd'hui,  quand  il  s'est  agi  de 
procéder  à  la  confection  d'un  objet  quelconque  en  verre  soufflé,  on  a 
pris,  parmi  les  choses  plus  ou  moins  usuelles,  un  modèle  et  on  l'a  copié. 
L,e  modèle  n'est  ou  n'a  pas  toujours  été  en  verre.  Il  peut  ou  a  pu  être 
en  métal,  en  pierre,  en  bois,  eii  argile. 

Comparativement  à  la  céramique,  la  verrerie  n'arriva  à  son 
complet  développement  et  ne  fut  capable  de  produire  des  récipients 
vastes  et  bien  compris,  qu'à  une  époque  assez  tardive.  Il  e.st  donc 
naturel  qu'elle  ait,  en  partie,  emprunté  le  répertoire  de  ses  formes 
à  celui  de  la  poterie  (i). 

D'autre  part,  l'orfèvrerie,  industrie  aristocratique,  a  fourni  des 
modèles  aux  verriers,  comme  elle  en  fournissait  aux  céramistes.  Tous 
les  récipients,  qu'ils  soient  sortis  de  l'offlcine  d'un  verrier,  de  la 
boutique  d'un  orfèvre  ou  de  l'atelier  d'un  céramiste,  forment  une 
filiation  continue  et  bien  mieux  établie  qu'on  ne  saurait,  au  premier 
abord,  se  l'imaginer. 

La  morphologie  des  verres  est  intimement  hée  à  celle  des  pots 
d'argile,  des  vases  en  pierre  ou  en  métal.  La  toreutique  et  surtout  la 
céramique  mettent  à  même  de  connaître  ses  sources  et  de  saisir  sur  le 
vif  les  transformations  qui  la  constituent.  Il  n'existe  pour  ainsi  dire 
pas  un  récipient  de  verre  qui  n'ait  un  similaire  en  argile  ou  en  métal. 

Les  verriers  eurent  surtout  pour  modèles  les  vases  hellénistiques 
dont  les  formes  s'établirent  nettement  à  l'époque  des  successeurs 
d'Alexandre,  après  avoir  eu  des  origines  complexes  à  la  fois  grecques 
et  orientales. 

Alexandrie,  chacun  le  sait,  est  le  grand  centre  où  l'hellénisme  et 
l'Orient  se  sont  amalgamés. 

B)  Sous  l'Empire  romain,  la civiUsation  que  nous  pourrions  appeler 
gréco-syrienne  et  alexandrine  s'infiltre  et  s'impose  partout.  Le  bassin 

(i)  Par  suite  de  chocs  en  retour,  qui  sont  si  fréquents  dans  l'antiquité,  la  verrerie  a  elle-même,  à  certains 
égards,  exercé  ime  influence  sur  l'industrie  céramique  (Voy.  Dragendorff,  Terra  sigiUata  dans  les 
Bonner  Jahrbiicher  de  1895,  fasc.  96-97,  p.  122). 


4  IXTRODUCTIOX. 

oriental  de  la  Méditerranée  reste,  comme  auparavant,  le  centre  le 
plus  important  de  l'industrie  verrière.  Les  fabriques  d'Alexandrie  et 
de  la  côte  de  Syrie  envoient  leurs  produits  sur  tous  les  marchés 
européens.  La  Gaule  n'échappe  pas  à  cet  envahissement.  Sans  doute,  il 
y  a  eu  en  Gaule,  de  très  bonne  heure,  des  officines  de  verriers  (i). 
Mais  elles  furent  pour  ainsi  dire  des  succursales  des  grandes  fabriques 
d'Orient  et  répandirent  en  deçà  des  Alpes  des  produits  analogues  à 
ceux  de  ces  lointains  centres  de  production.  C'est  seulement  à  une 
époque  assez  tardive,  aux  iii<',  iv*"  siècles,  qu'ayant  pris  dans  le  Nord 
une  grande  importance,  elles  acquirent,  tout  en  continuant  à  subir  la 
même  influence,  une  personnalité  dans  la  technique  de  la  fabrica- 
tion et  créèrent  quelques  formes  qu'on  ne  rencontre  pas  en  Orient. 
C)  Sur  quoi  se  baser  pour  donner  des  noms  précis  et  caractéristi- 
ques aux  objets  dont  nous  faisons  ici  une  étude  spéciale?  L'onomas- 
tique de  la  céramique  nous  est  d'un  faible  secours.  Elle  est  elle-même 
loin  d'être  bien  établie.  Pour  éviter  des  confusions  inévitables,  je 
désignerai  les  formes  typiques  par  un  numéro.  Cette  méthode  prati- 
que, que  je  ne  suis  pas  le  premier  à  employer,  a  fait  ses  preuves.  Elle 
permet  de  rester  clair  malgré  l'abondance  et  la  variété  des  matériaux. 

3.  Etablir  une  chronologie  des  verres  romains  n'est  pas  chose 
aisée.  Il  est  très  difficile  de  les  dater  en  se  basant  seulement  sur  leurs 
formes.  Les  formes  ont  évolué  lentement.  Il  en  est  qui  se  sont  main- 
tenues sans  changement  important,  pendant  toute  la  période  romaine. 

Certains  archéologues  ont  daté  les  verreries  d'après  les  monnaies 
qui  les  accompagnaient  dans  les  tombes.  Cette  méthode  a  souvent 
conduit  ceux  qui  l'ont  employée,  à  des  conclusions  erronées  (2). 

La  monnaie  donne  un  tcr)ninns  post  quem. 

Il  est  certain  qu'une  tombe  renferm.ant  une  monnaie  d'Hadrien 
ne  peut  être  d'une  époque  antérieure  à  celle  où  régnait  cet  empereur, 
mais  elle  peut  incontestablement  être  beaucoup  plus  récente. 

(i)  Pline  parle  de  l'établissement  des  premières  verreries  en  Gaule  (Hist.  nnt.,  I.ivre  XXXVI,  c.  66). 
(2)  I,es  monnaies  datent  plus  sûrement  les  nécropoles  prises  en  bloc  (pie  telle  ou  telle  tombe  prise 
isolément. 


INTRODUCTION.  5 

Dans  une  sépulture  du  eimetière  de  la  rue  de  lyuxembourg  à 
Cologne,  on  a  trouvé  une  monnaie  de  Julia  Domna  (morte  en  217) 
et  un  grand  bronze  de  Trajan  (98  à  117).  De  deux  choses  l'une  : 
ou  ce  tombeau  est  du  temps  de  Julia  Domna,  ou  il  est  postérieur  à  la 
mort  de  cette  princesse. 

Or,  si,  pour  une  raison  ou  pour  une  autre,  la  monnaie  de  Julia 
Domna  en  avait  disparu  et  s'il  n'y  était  resté  que  celle  de  Trajan,  on 
se  serait  trompé  d'une  centaine  d'années  au  moins  en  le  déclarant 
contemporain  de  cet  empereur. 

Certaines  verreries  que  des  archéologues  allemands,  trop  pressés 
de  conclure,  datent  du  ii^  siècle,  parce  qu'elles  ont  été  recueillies  avec 
des  monnaies  des  Antonins,  sont  en  réalité  de  la  première  moitié  du 
iii^  siècle  ;  leur  technique,  leur  forme,  leur  décor,  tout  empêche  de 
les  faire  remonter  plus  haut. 

Une  chronologie  qui  reposerait  uniquement  sur  la  qualité  et  la 
coloration  du  verre  serait  sujette  à  caution.  En  effet,  s'il  est  vrai,  en 
principe,  que  le  verre  est  ble\j-verdâtre,  comme  le  sont  les  produits 
alexandrins,  aux  i'"'",  11*'  siècles,  incolore  au  m'',  chargé  de  bulles 
d'air  et  de  filandres  aux  iv*,  v*,  il  peut  quelquefois  en  être  autre- 
ment. 

Les  bulles  d'air  et  les  filandres  sont  des  défauts  de  fabrication 
qu'on  rencontre  dans  les  produits  de  qualité  inférieure,  même  aux 
époques  où  l'on  savait  très  bien  souffler  le  verre. 

Par  ailleurs,  le  verre  bleu-verdâtre  existe  aux  iii*^,  iv^"  siècles  à 
côté  du  verre  incolore  ;  on  le  trouve  même  à  l'époque  mérovin- 
gienne. 

Le  classement  de  la  verrerie  romaine  en  verres  des  tombes  à  inciné- 
ration et  verres  des  tombes  à  inJmniation,  ne  permet  pas  d'établir  des 
distinctions  chronologiques  précises.  La  verrerie  typique  des  sépul- 
tures à  inhumation  se  rencontre  dans  les  tombes  à  ustion  de  la  dernière 
période. 

En  s'appuyant  sur  le  décor  des  verreries  pour  établir  une  classifi- 
cation chronologique,   on  aura  chance  d'obtenir  un  résultat  plus 


6  INTRODUCTION. 

probant  (i) .  En  effet,  la  gravure  en  creux,  le  décor  en  cabochons,  l'orne- 
mentation en  fil  serpentant,  la  peinture,  remaillage  et  la  dorure 
n'apparaissent  dans  le  travail  du  verre  en  Gaule,  qu'à  des  époques 
que  l'on  est  parvenu  à  fixer  d'une  façon  assez  précise. 

Pour  dater  la  verrerie,  il  ne  suffit  pas  de  la  bien  examiner.  Il  faut 
encore  considérer  avec  soin  les  objets  d'usage  plus  ou  moins  courant 
qui  ont  été  placés  avec  elle  dans  les  sépultures.  Ces  objets  donnent  de 
plus  sûres  indications  que  les  monnaies.  Les  monnaies  de  naulage,  les 
oboles  à  Caron,  étaient  mises  dans  la  main  ou  dans  la  bouche  des 
défunts  à  une  époque  souvent  très  postérieure  à  celle  de  leur  frappe  ; 
les  héritiers,  sous  l'Empire  romain,  n'éprouvaient  pas  de  scrupule  à 
payer  le  passage  du  Styx  de  leurs  parents  morts  avec  des  pièces 
n'ayant  plus  cours  et  ne  soupçonnaient  pas  Caron  d'avoir  l'idée  d'y 
regarder  de  très  près.  A3^ant  à  placer  à  côté  des  membres  de  leur 
famille  descendus  dans  la  tombe  des  vases  d'argile  remplis  d'aliments, 
ils  prenaient,  cela  va  de  soi,  des  récipients  faciles  à  se  procurer,  des 
spécimens  de  la  céramique  que  l'on  fabriquait  alors  communément. 
De  même,  pour  donner  au  mort  un  objet  de  parure,  ils  se  contentaient, 
sans  nul  doute,  de  disposer,  en  sa  faveur,  de  la  fibule  dont  il  s'était 
servi  quotidiennement  pour  attacher  son  vêtement. 

Les  poteries  et  les  récipients  de  métal  que  les  verriers  romains  ont 
copiés  peuvent  fournir  aussi  quelques  renseignements  sur  la  chrono- 
logie des  verres.  Ils  permettent,  comme  les  monnaies,  d'établir  un 
terminus  post  quem,  mais  il  ne  faut  pas  leur  en  demander  davantage. 
La  copie,  en  verre,  d'un  vase  d'argile  peut  être  très  postérieure  au 
modèle  dont  elle  est  issue  :  des  canthares  de  verre  du  iv^  siècle  repro- 
duisent, dans  leurs  moindres  détails,  les  pièces  d'argenterie  du  trésor 
de  Boscoréale  qui  appartiennent,  on  le  sait,  à  la  toreutique  du  i*^r 
siècle. 

De  nombreux  écueils  sont  à  éviter  pour  arriver  à  procéder  à  la 

(i)  Nous  avons  cherché  à  savoir  si  les  inscriptions,  les  sigles,  les  marques  de  fabrique  n'aideraient 
pas  à  dater  les  verreries  qui  en  sont  pour\Ties.  Nos  recherches  nous  ont  amené  à  constater  que  ces 
inscriptions  ne  renseignent  guère  à  cet  égard  et  qu'on  n'en  peut  tirer  que  de  très  vagties  indications  chro- 
nologiques. 


INTRODUCTION.  7 

datation  des  verreries  ;  ces  observations  en  font  foi.  Le  domaine 
de  rh5rpothèse  est  vaste  et  rempli  de  traquenards  ;  mieux  vaut  ne  pas 
s'y  engager. 

Il  est  difficile  d'établir,  pendant  la  période  romaine,  des  sub- 
divisions nombreuses  dans  la  chronologie  de  la  verrerie.  Toutefois, 
rien  ne  s'oppose  à  ce  qu'on  répartisse  la  verrerie  romaine  en  deux 
grands  groupes  correspondant  aux  deux  grandes  divisions  qui,  aux 
yeux  des  historiens,  scindent  assez  nettement  l'époque  impériale. 

Nous  appellerons  Romain  I  la  période  qui  va  d'Auguste  à  la  fin 
de  la  dynastie  des  Antonins  (+  192)  et  Romain  II  celle  qui  va  de 
Septime-Sévère  (193  à  211)  aux  grandes  invasions. 

Par  verres  du  Romain  I,  on  devra  entendre  ceux  dont  les  anciens 
se  servirent  couramment  au  i'"'"  et  au  ii<^  siècles,  et  par  verres  du  Romain 
II,  ceux  dont  ils  firent  usage  au  m''  et  au  iv<^  siècles,  à  l'époque  où  des 
invasions  redoutables  et  de  nombreuses  guerres  de  compétition  au 
trône  amenèrent  la  décadence  de  l'Empire. 

Entre  la  verrerie  du  Romain  I  et  la  verrerie  du  Romain  II,  il  y  a 
de  notables  différences  qui  s'accusent  dans  la  fabrication  et  la  déco- 
ration du  verre,  dans  la  forme  des  anses  et  des  pieds  des  récipients. 

4.  Pour  composer  un  ouvrage  d'archéologie  du  genre  de  celui-ci, 
il  est  indispensable  de  recourir  à  deux  sources  distinctes  : 

A)  L'une  d'elles  est  constituée  par  les  livres  ; 

B)  L'autre,  par  les  matériaux  conservés  dans  les  collections 
publiques  et  privées. 

A)  Les  objets  en  verre  ont  depuis  longtemps  exercé  la  sagacité 
des  archéologues.  On  a  entrepris,  ici  et  là,  de  les  décrire  et  de  les 
cataloguer.  Ces  descriptions  et  ces  classifications  sont,  pour  la  plupart, 
assez  anciennes,  et  par  cela  même  peu  faciles  à  utiUser. 

Les  travaux  allemands  sont  en  avance  sur  les  travaux  français. 
Le  meilleur  manuel  sur  le  verre  dans  l'antiquité  est  cehii  d'Anton 
Kisa  (i).  Il  est  indispensable  pour  toute  étude  sérieuse.  Mais  il  faut 

(i)  Das  Glas  im  Altertume,  3  volumes,  I,eipzig,  1908. 


8  IXTRODUCTIOX. 

le  lire  avec  discernertieiit  et  esprit  critique,  car,  s'il  est  bourré  de 
documents  intéressants,  il  est  par  contre  mal  ordonné  (i)  et  contient 
des  erreurs  (2). 

Une  des  sources  d'information  les  plus  riches  est  la  publication 
périodique  des  antiquaires  du  Rhin  (3)  [Bonncr  Jahrbikher),  qui 
paraît  à  Bonn. 

Des  ouvrages  généraux  comme  ceux  de  Deville  (1873)  et  de 
Froehner  (4)  ont  beaucoup  vieilli.  L'archéologue  qui  s'intéresse  à  la 
chronologie  n'y  trouve  pas  son  compte. 

Il  est  impossible  d'être  au  courant  sans  lire  les  notes  prises  par  les 
fouilleurs  au  cours  de  leurs  recherches.  L,es  journaux  de  fouilles  des 
cimetières  romains  découverts  en  Gaule  forment  un  ensemble  de 
documents  considérable.  Beaucoup  d'entre  eux  étant  dépourvus  de 
dessins  sont  malheureusement  inutilisables. 

Ces  comptes  rendus  ne  sont  pas  tous  d'égale  valeur.  On  sait  que 
les  renseignements  fournis  par  certains  fouilleurs,  Lelaurain  est  du 
nombre,  ne  valent  guère  mieux  que  ceux  des  marchands.  Il  n'en  faut 
faire  usage  qu'avec  une  extrême  prudence. 

Les  conclusions  formulées  par  l'abbé  Cochet,  dont  personne  ne 
suspecte  la  bonne  foi,  ne  doivent  pas  être  non  plus  acceptées  sans 
contrôle.  L'abbé  Cochet  fouillait  les  tombes  de  la  Normandie  entre 
1845  et  1866  ;  c'est  assez  dire  que  ses  recherches  n'ont  pu  être  faites 
suivant  les  méthodes  modernes. 

]VIM.  Pilloy,  Th.  Eck,  Sauvage  et  Frédéric  Moreau  ont  exploré  les 
nécropoles  du  nord  de  la  France  avec  le  scrupule  constant  de  faire  du 
travail  scientifique  ;  leurs  publications  sont  des  œuvres  définitives, 
indispensables  à  consulter. 

B)  Mon  travail  n'aurait  pas  été  complet  et  ne  m'aurait  pas 

(i)  1,'imperfectioii  de  cette  œuvre  tient  beaucoup,  sans  doute,  à  ce  que  son  auteur  est  mort  avant  d'avoir 
eu  le  temps  d'utiliser,  comme  il  convenait,  les  matériaux  accumulés  pour  la  constituer. 

(2)  C'est  ainsi  que,  p.  899,  fig.  373,  la  tombe  du  chef  de  lIonceau-le-Neuf,  découverte  par  I.ELAtm.'Vix, 
est  désignée  comme  étant  une  sépulture  de  Vermand,  et  que,  fig.  130,  une  bouteille  à  applications  venni- 
culairesest  attribuée  au  musée  de  Boulogne  alors  qu'elle  n'a  jamais  fait  partie  des  collections  dï  ce  musée. 

(3)  Jahrbuch  des  Vereins  von  Altertums  freunden  im  Rheinlande. 
)  La  Verrerie  untique  (1879)  ;  Colleeiion  J.  Gréau  (1903). 


INTRODUCTION.  '  9 

permis  d'obtenir  des  résultats  probants  si  je  m'étais  borné  à  consulter 
des  ouvrages  plus  ou  moins  importants.  J'étais  aussi  tenu  de  recourir 
à  l'observation  directe,  d'examiner  les  matériaux  eux-mêmes,  d'étudier 
la  verrerie  romaine,  non  plus  d'après  des  reproductions  plus  ou  moins 
jSdèles,  mais  d'après  les  originaux,  conservés  dans  les  musées. 

La  méthode  d'observation  directe  empêche  de  commettre  bien  des 
erreurs  ;  elle  permet  d'étayer  ou  de  détruire  une  argumentation 
scientifique,  de  découvrir  des  documents  différents  de  ceux  auxquels 
ou  a  eu  recours  précédemment. 

Après  avoir  travaillé  à  Saint-Germain,  au  Louvre,  au  Cabinet  des 
Médailles  et  à  Carnavalet,  j'ai  visité,  le  crayon  en  main,  tous  nos 
musées  de  provinces  qui  contiennent  une  série  de  verres  romains 
assez  importante. 

Qu'il  me  soit  permis  d'adresser  ici  aux  conservateurs  de  ces  musées, 
particulièrement  à  IVIM.  Salomon  Reinach,  IVIichon,  Babelon,  de  la 
Tour,  de  Villenois\^,  Georges  Cain,  Sauvage,  de  Vesly,  Th.  Eck, 
Michel  Clerc,  Mazauric,  PapiUon,  H.  IMichel,  Dangibaud,  et  à  toutes 
les  personnes  qui,  comme  MM.  Déchelette  et  Champion,  ont  facilité 
ma  tâche  par  leur  gracieuse  obhgeance,  l'expression  de  ma  plus  vive 
reconnaissance. 

Je  ne  me  suis  pas  Umité  à  l'étude  des  musées  français.  J'ai  examiné 
sur  place  la  verrerie  des  musées  de  Trêves,  de  Bonn,  de  Cologne,  de 
Mayence,  de  Bruxelles,  de  Liège,  de  Namur  (i). 

J'ai  jugé  utile  d'élargir  le  champ  de  mes  investigations  en  me 
livrant  à  quelques  comparaisons  sur  les  formes  des  verres  du  Moyen- 
âge,  de  la  Renaissance  et  des  Temps  modernes.  De  plus,  j'ai  fait  faire, 
sous  mes  yeux,  par  les  verriers  de  Murano,  des  reproductions  de 
verreries  antiques,  afin  de  me  famihariser  avec  la  technique  du  verre 
soufflé. 

Développer  l'illustration,  multij)lier  les  graphiques,  les  planches, 
les  tableaux  d'ensemble  et  réduire  au  minimum  le  texte  expHcatif, 

(i)  I,es  verres  de  lua  modeste  collection  m'ont  servi  à  comxJéter  ma  docimieutatiou.  J'en  publie  des 
dessins  dans  cet  ouvrage. 

2 


10  INTRODUCTION. 

telle  a  été  ma  constante  préoccupation  (i).  Le  texte  des  ouvrages 
d'archéologie  vieillit,  en  général,  très  vite.  L'illustration,  au  contraire, 
conserve  toujours  sa  valeur. 

J'ai  eu  le  plus  grand  scrupule  de  ne  dessiner  que  des  monuments 
dont  la  provenance  est  sûre.  Dans  ces  dernières  années,  on  a  mis  en 
vente  des  quantités  de  verres  d'Orient  qui  ont  été  mêlés  à  ceux  de  la 
Gaule.  Il  en  est  résulté  des  confusions  fâcheuses,  et  il  est  même  arrivé 
que  des  marchands  mettaient  une  provenance  française  sur  des  verres 
syriens  afin  de  faire  de  plus  gros  bénéfices.  Aussi,  j'ai  écarté  les  pièces 
dont  l'origine  m'a  paru  équivoque  et  j'ai  reproduit  de  préférence 
celles  qui  proviennent  de  fouilles  faites  par  des  archéologues  dont 
l'honnêteté  scientifique  est  hors  de  doute  (2). 

Les  reproductions  photographiques  ont  été,  de  parti  pris,  et  après 
mûre  réflexion,  exclues  de  cet  ouvrage,  parce  qu'elles  n'auraient  pas 
permis  de  faire  suflîsamment  ressortir  le  caractère  des  objets. 

J'appelle  tout  spécialement  l'attention  sur  les  index  qui  terminent 
ce  mémoire  : 

Index  muséographique,  dressé  par  ordre  alphabétique  de  noms  de 
villes  ; 

Index  bibliographique,  dressé  par  ordre  alphabétique  de  noms 
d'auteurs  ; 

Index  général  alphabétique. 

Tous  trois  sont  indispensables  pour  faciliter  les  recherches. 

5.  J'ai  cherché  à  classer  des  verres  antiques  comme  l'on  classe  les 
fossiles  d'un  terrain  déterminé. 

J'ai  procédé  du  connu  à  l'inconnu.  Si,  bien  souvent,  il  m'est  arrivé 
d'aboutir  à  un  nous  ne  savons  pas,  je  n'ai  pas  craint  de  le  laisser  voir. 
La  science  ne  doit  pas  adopter  des  solutions  prématurées  qui,  loin 
d'accélérer  sa  marche,  contribuent  à  l'entraver. 

(I)  Je  n'ai  pas  voiUu  douner  à  mou  texte  un  aspect  littéraire.  Les  fioritures,  très  en  vogue  au  temps  de 
Buffon,  ne  sont  plus  de  mise  aujourd'hui  dans  la  rédaction  des  travaux  scientifiques. 

(3)  Je  me  suis  efforcé,  en  dessinant  ces  pièces,  d'observer  les  règles  de  la  perspective.  Il  est  regrettable 
qu'à  ce  point  de  vue,  un  grand  nombre  de  dessins,  ornant  de  récentes  et  surtout  d'anciennes  publications, 
aient  été  incorrectement  exécutés.  • 


INTRODUCTION.  ii 

Il  est  difficile  d'établir  un  classement  méthodique  des  différentes 
formes  de  verres  ;  il  n'est  guère  possible,  pour  y  parvenir,  de  s'appuj^er 
sur  la  chronologie.  On  ne  trouve  pas  de  cloisons  étanches  entre  les 
étapes  successives  du  développement  industriel.  En  étudiant  de  très 
près  les  choses,  on  en  arrive  à  affirmer  qu'il  y  a  lui  enchaînement  des 
types,  et  non  une  succession  de  types. 

L'examen  des  origines  t>^ologiques  des  formes  permet  de  grouper 
les  verreries  romaines  suivant  leurs  affinités  ancestrales.  En  prenant 
ce  groupement  pour  point  de  départ,  et  en  y  mêlant  d'autres  groupe- 
ments fondés  sur  l'analogie  de  certaines  formes,  j'ai  pu  dresser 
le  tableau  de  morphologie  générale,  placé  en  tête  de  ce  volume. 

Ce  tableau,  qui  réduit  à  139  types  les  formes  des  verres  d'époque 
romaine  découverts  en  Gaule,  est  en  quelque  sorte  la  pierre  angulaire 
de  mon  travail  (i) .  Il  montre  que  la  fantaisie  individuelle  joue  un  rôle 
minime  dans  l'industrie  des  anciens  et  qu'on  peut  ramener  les  produc- 
tions de  ceux-ci  à  des  formes  générales  synthétiques  autour  desquelles 
oscillent  des  variantes  (2). 

6.  Il  est  superflu,  ce  me  semble,  d'insister  sur  l'intérêt  à  la  fois 
scientifique  et  artistique  des  travaux  consacrés  à  l'étude  des  menus 
objets  fabriqués  par  les  industriels  de  l'antiquité.  Rien  n'est  négli- 
geable en  archéologie.  Les  verreries  de  peu  de  valeur,  celles  que  les 
anciens  achetaient  quelques  sesterces,  doivent  nous  intéresser  au 
même  titre  que  les  pièces  de  luxe  à  la  description  desquelles  quelques 
archéologues  se  sont  à  tort  limités. 


(i)  J'ai  adopté  daus  la  présentation  de  ce  tableau  un  dispositif  analogue  à  celui  des  planches  I  et 
II  de  :  Die  Vasensammlungen  des  Museo  Nazionale  ztt  Neapel,  par  H.  Heydemaxx,  ou\Tage  paru  à  Berlin 
en  1S72.  Heydemann  ramène  à  1S5  tj-pes  les  formes  des  vases  du  musée  de  Naples.  Mais  ses  planches 
sont  reliées  à  l'intérieur  du  livre.  Mon  tableau  de  morijhologie  générale  a  été  monté  sur  un  onglet  à  grand 
talon,  de  façon  à  ce  que,  le  volume  étant  ouvert  à  n'importe  quel  endroit,  il  puisse  rester  déployé  sous  les 
yeux  du  lecteur. 

(2)  Les  verreries  dont  la  fonuc  est  tout  à  fait  exceptionnelle  n'y  figurent  pas, attendu  qu'elles  échappent 
à  tout  classement  tj'pologique.  Je  n'ai  d'ailleurs  pas  songé  à  reproduire  dans  ce  tableau  toutes  les  formes 
de  verres  trouvés  en  Gaule.  J'ai  tenu  à  n'y  mettrequelcs  types  les  plus  répandus  et  les  plus  caractéristiques. 
On  ne  devra  pas  oublier  que  chacun  de  ces  types  comporte  des  variantes  souvent  nombreuses  et  qu'il 
existe  des  formes  hybrides  participant  de  plusieurs  types. 


12  INTRODUCTION. 

J'ai  tenu  à  ne  pas  sacrifier  celles-là  au  profit  de  celles-ci.  J'ai  visé 
à  réunir  en  volume,  pour  en  rendre  la  consultation  facile,  des  docu- 
ments nombreux,  disséminés  dans  des  musées  plus  ou  moins  éloignés. 
les  uns  des  autres,  à  donner  aux  travailleurs  un  fil  conducteur  dans 
leurs  recherches,  à  mettre  les  industriels,  déterminés  à  ne  pas  se  servir 
toujours  des  mêmes  formules,  en  mesure  de  modifier  heureusement  les 
formes  de  leurs  produits,  de  rompre  avec  de  fâcheuses  routines,  de 
trouver  des  siUiouettes,  des  combinaisons  propres  à  satisfaire  leur 
cHentèle  et  à  l'augmenter. 

J'ai  cherché  également  à  être  utile  aux  conservateurs  de  musées 
désireux  de  mettre  de  l'ordre  dans  les  séries  d'objets  dont  ils  ont  la 
garde  et  soucieux  de  les  rendre  aussi  intéressantes  que  possible  pour 
le  public. 

La  difficulté  du  travail  que  j'ai  entrepris  en  excusera,  je  l'espère, 
les  imperfections.  Des  inexactitudes,  des  oublis  seront  certainement 
relevés  dans  cet  ouvrage  (i).  Si  toutefois  des  industriels,  si  des  archéo- 
logues trouvent  quelque  profit  à  consulter  mon  livre  et  parviennent 
à  y  glaner  des  indications  qu'il  leur  serait  difficile  de  récolter  ailleurs, 
je  me  considérerai  comme  suffisamment  récompensé  des  eâ'orts  que 
j'ai  faits  pour  remplir  une  tâche  ardue  et  compliquée. 

Venise,  le  S  octobre  IQ12. 

(i)  Les  verreries  romaines  découvertes  en  Gaule  sont  trop  nombreuses  pour  qu'il  soit  possible  d'en 
connaitre  la  totalité.  En  dehors  des  musées  publics,  où  il  est  facile  de  pénétrer,  il  y  a  des  collections  privées, 
plus  ou  moins  riches,  parmi  lesquelles  les  imes  sont  peu  connues,  les  autres  difficilement  accessibles.  Je  n'ai 
visité  que  peu  d'entre  elles.  C'est  d'abord  celle  de  II.  Ch.  M.\gxe,  inspecteur  des  fouilles  archéologiques  de 
Paris  au  musée  Carnavalet.  Les  verreries  recueillies  par  51.  Jlague  nous  sont  précieuses,  car  toutes  ont  été 
trouvées  à  Paris  même,  quelquefois  dans  des  déblais,  mais  souvent  aussi  dans  des  tombes  datées. 

C'est  ensuite  la  jolie  série  de  verres  appartenant  à  'M.  Th.  Eck,  de  .Saint-Quentin.  Ces  verres  ont  tous 
été  recueillis  par  M.  Eck  lui-même  dans  la  célèbre  nécropole  de  Vermaud  et  dans  celle  de  .Saint-Quentin. 

C'est  encore  la  collection  de  JI.  Cl.  Boul.4nger,  de  Péronne,  dent  les  spécimens  ont  été  publiés  par 
M.  Boulanger,  dans  son  luxueux  ouvrage  :  Le  mobilier  funéraire. 

Ces  diverses  collections  particulières  ont  été  très  aimablememt  mises  à  mon  entière  disposition. 

Je  suis  heureux  d'en  exiirimer  ici  à  leurs  possesseurs  ma  bien  vive  gratitude. 

Paris,  15  février  1913. 


Notions  historiques. 


Après  la  découverte  du  soufflage  du  verre  que  les  archéologues 
sont  d'accord  à  placer  au  temps  de  Jules  César  ( —  loi  à  —  44),  l'in- 
dustrie verrière  prit  une  grande  extension. 

Au  témoignage  des  auteurs  anciens,  les  officines  d'Alexandrie,  de 
Tyr  et  de  Sidon  étaient  alors  particulièrement  célèbres. 

Les  produits  qui  sortaient  en  masse  de  ces  trois  grands  centres 
étaient  écoulés  par  les  Alexandrins  vers  l'Ouest  méditerranéen,  en 
Italie  (Pompéi  est  une  colonie  alexandrine),  en  Espagne,  dans  le 
nord  de  l'Afrique,  à  Cartilage,  qui  était  une  très  ancienne  colonie  phé- 
nicienne, en  Gaule  où,  depuis  longtemps,  Marseille  était  en  relation 
avec  les  Iles  Ioniennes. 

De  très  bonne  heure,  des  verriers  s'établirent  en  ItaHe  entre  Cumes 
et  Liternum  (i).  De  là,  l'art  du  verre  soufflé  se  répandit  dans  tout 
l'Empire. 

Il  semble  établi  que  les  récipients  vitreux  en  usage  en  Gaule 
pendant  le  i^r  siècle  étaient  importés,  les  uns  d'Italie,  les  autres 
du  bassin  oriental  de  la  Méditerranée.  Ce  n'est  qu'au  cours  de  la 
seconde  moitié  du  i^r  siècle  et  pendant  le  n^,  que  des  officines  locales 
furent  fondées.  Ces  fabriques,  établies  surtout  dans  la  basse  vallée  du 
Rhône,  étaient  entre  les  mains  d'artisans  originaires  pour  la  plupart 
des  grands  centres  syriens.  On  y  façonnait  des  verreries  qui  consti- 
tuent des  imitations  presque  serviles  des  produits  orientaux. 

Une  .stèle  funéraire,   découverte  en  1757,  nous  apprend  qu'un 

(i)  Von  Bissixg,  Dans  la  Revue  archéologique,  1908,  t.  I,  p.  219.  —  PlxsE,  Hist.  nat.,  XXXVI,  66. 


14  LA  \"ERRERIE  EN  CxAULE  vSOUS  L'EMPIRE  RO^LA.IN. 

industriel  de  Carthage  (i),  nommé  Julius  Alexander,  opifex  artis 
vitriœ,  fonda,  à  Lyon,  une  dynastie  de  verriers  (2). 

L'Occident  latin  fut  pénétré  des  éléments  de  l'art  grec  appa- 
raissant sous  sa  forme  orientale.  Dès  le  second  siècle  de  notre  ère,  des 
Syriens  vinrent  se  fixer  à  Vienne,  à  Lyon,  et  y  apportèrent  avec  le  chris- 
tianisme diverses  industries,  notamment  celles  du  verre  et  de  la  soie. 

Au  début  du  in^  siècle,  l'Empire  devint  de  plus  en  plus  orienta- 
lisant.  Les  allures,  les  mœurs  de  la  cour  étaient  alors  celles  de  l'Orient. 
Julia  Domna  (158  à  218),  Héliogabale  (218  à  222)  favorisèrent  à 
Rome  et  dans  tous  les  pays  soumis  à  la  domination  romaine  l'exten- 
sion du  luxe  et  du  despotisme  syriens. 

Un  tombeau  d'Alexandrin,  découvert  à  Clermont  (Oise),  prouve 
que  les  artisans  de  l'Egypte  ne  se  sont  pas  contentés  d'occuper,  en 
Gaule,  le  littoral  méditerranéen. 

L'immigration,  dans  les  pays  situés  au  nord  de  la  Seine  et  de  la 
Somme,  de  commerçants  et  d'industriels  venus  du  Sud-Est  hellé- 
nistique commença  de  très  bonne  heure  ;  mais  elle  fut  arrêtée,  dans 
la  seconde  moitié  du  i"^""  siècle,  par  l'insurrection  des  Bataves.  A 
partir  du  règne  d'Hadrien,  lorsque  l'ordre  fut  rétabli,  un  nouveau 
courant  d'immigrants  se  répandit  jusque  dans  les  provinces  du  Rhin. 
Les  Asiatiques  arrivèrent  dans  ces  régions,  soit  par  les  vallées  du 
Rhône  et  de  la  Moselle,  soit  par  la  voie  maritime,  en  suivant  les 
côtes  de  l'Océan  et  de  la  Manche. 

Aussi  le  iii^  siècle,  amena-t-il  en  Gaule  une  nouvelle  invasion  de 
la  technique  et  des  formes  en  usage  dans  les  verreries  du  httoral  de 
l'Egypte  et  de  la  Syrie.  Alors  se  développa  la  verrerie  plastique,  alors 
se  multiplièrent  les  verres  en  forme  de  têtes  grotesques.  Ce  sont  les 
Alexandrins,  on  le  sait,  qui  ont  particulièrement  développé  l'art  de 
la  caricature. 

En  même  temps,  l'industrie  du  verre  se  déplaçait.  Elle  tombait  en 
décadence  dans  la  vallée  du  Rhône  et  devenait  particulièrement 
florissante  à  Boulogne,  à  Amiens,  à  Vermand,  à  Reims,  à  Strasbourg, 
à  Trêves  et  à  Cologne. 

(  i)  Cartilage,  au  point  de  vue  de  l'industrie  du  verre,  peut  être  considérée  comme  tme  succursale  de  ïyr. 
(2)  Gerspach,  L'art  delà  verrerie,  p.  19. 


NOTIONS  HISTORIQUES.  15 

Il  y  a  eu  à  Cologne,  aux  ni<^,  iv*'  siècles,  une  véritable  école  de 
verriers.  Elle  fit  concurrence  à  Rome  et  même  à  l'Orient.  On  ren- 
contre ses  produits  jusqu'en  Rhétie,  en  Pannonie  et  en  Scandinavie. 

A  partir  de  la  fin  du  iii^  siècle,  les  commerçants  de  la  côte  d'Asie 
affluèrent  dans  les  vallées  de  la  Moselle  et  du  Rhin.  Ils  y  firent  d'excel- 
lentes affaires,  surtout  à  Trêves,  où  la  Cour  Impériale  vint  résider  à 
maintes  reprises  dans  le  courant  du  iv^  siècle. 

Saint  Jérôme,  qui  visita  la  Gaule  en  369  et  s'initia  à  l'étude  de 
la  théologie  pendant  un  séjour  à  Trêves,  cette  cité,  qu'on  appelait 
la  seconde  Rome,  dit,  dans  ses  commentaires  sur  Êzéchiel  (i),  que  les 
Syriens  étaient  alors  partout  et  faisaient  avec  l'Occident  le  commerce 
de  l'ivoire,  des  étoffes,  des  encens,  des  pierres  fines,  du  verre,  des 
peaux,  du  papyrus,  des  fruits  et  de  l'huile  (2) . 

ly'école  des  verriers  de  Cologne  est  v:ne  branche  rhénane  de 
l'industrie  orientale. 

On  ht  sur  des  stèles  funéraires  conservées  au  musée  Wallraf- 
Richartz,  qu'une  famille  de  Syrie  (3),  d'abord  établie  à  Viromandum 
(Vermand)  en  Belgique,  vint  se  fixer  ensuite  à  Cologne  quand  cette 
viUe  devint  la  plus  prospère  du  Bas-Rhin  (4) . 

Jusqu'à  une  époque  très  tardive  (peut-être  la  fin  du  iv^  siècle),  les 
Syriens  de  Cologne  restèrent  en  relation  : 

1°  Avec  les  industriels  de  la  Gaule  Belgique,  ce  qui  est  confirmé 
par  la  ressemblance  qui  existe  entre  les  verreries  de  la  vallée  du  Rhin 
et  celles  de  la  Picardie  et  du  Boulonnais  ; 

2°  Avec  les  industriels  d'Alexandrie  et  d'Asie. 

Il  est  donc  naturel  qu'au  iv^'  siècle  les  formes  données  aux  ver- 
reries par  les  ouvriers  de  Cologne  soient  à  peu  près  semblables  à  celles 
des  verres  syriens. 

Après  la  mort  de  Constantin  (337),  l'industrie  verrière  gaUo- 
rhénane  tomba  en  décadence. 

Mais  les  officines  ne  disparurent  pas  pendant  les  grandes  inva- 

(i)  Ézéchiel,  XXVII,  i6,  lettre  CXXX,  7- 

(2)  Voy.  COUR.I1JOD,  Les  origines  de  l'art  roman  el  gothique.  —  Leçons  professées  à  l'Ecole  du  Louvre 
(1887-1896),  publiées  par  Lemoxxier  et  A.  Michel,  p.  325. 

(3)  I,es  noms  de  C\bircs  et  d'ATH.\>L\s  gravés  sur  ces  pierres  sont,  d'aprcs  Kisa,  d'origine  syrienne. 

(4)  AxTOx  KiSA,  Das  Glas  im  Alterlume,  t.  I,  p.  239. 


i6  IvA  ^' ERRERIE  EN  GAUI.E  SOUS  L'EMPIRE  ROilAIN. 

sions.  Beaucoup  d'entre  elles  continuèrent  à  fonctionner  malgré 
les  troubles  causés  par  les  incursions  fréquentes  des  Francs.  EUes 
devaient  être  encore  en  partie  administrées  par  des  Orientaux,  car, 
jusqu'au  temps  de  Grégoire  de  Tours  et  même  après  lui,  les  colonies 
syriennes  de  la  Gaule  furent  très  florissantes. 

On  a  tort  d'établir  une  profonde  lacune,  un  hiatus  entre  l'indus- 
trie romaine  et  celle  des  périodes  postérieures  à  la  chute  de  l'Empire. 
Dans  leur  forme,  dans  leur  décor,  dans  la  manière  dont  ils  ont  été 
fabriqués,  les  verres  anciens,  qu'ils  soient  romains,  mérovingiens,  du 
Moyen-âge,  de  la  Renaissance  ou  du  XYiii^  siècle,  montrent  une 
tradition  ininterrompue. 


II 

Condition  sociale  des  verriers  en  Qaule. 


Sur  la  condition  sociale  des  verriers  en  Gaule,  nous  n'avons  guère 
de  renseignements. 

Au  début  de  l'Empire,  l'industrie  du  verre,  encore  peu  développée, 
semble  tout  entière  confinée  entre  les  mains  de  petits  artisans 
orientaux,  établis  dans  les  viUes  de  la  basse  vallée  du  Rhône,  où  la 
population  était  très  dense  et  très  variée. 

La  condition  sociale  de  ces  artisans  devait,  mutatis  miitandis, 
ressembler  à  celle  de  ces  métèques  qui,  au  v*  siècle  avant  Jésus-Christ, 
façonnaient  des  poteries  au  Céramique  d'Athènes. 

Le  besoin  d'action,  l'amour  du  travail,  qui,  de  tous  temps,  carac- 
térisèrent les  peuplades  gauloises,  poussèrent  nos  ancêtres  à  se 
joindre  à  ces  artisans  étrangers. 

Aussi,  dès  le  iii^  siècle,  la  corporation  des  verriers  de  Gaule, 
composée  de  nombreux  ouvriers,  tant  orientaux  qu'indigènes,  avait 
une  réelle  importance  et  jouissait  de  certains  privilèges.  Jusqu'à  la 
fin  de  l'Empire,  les  Syriens  y  tinrent  une  très  grande  place.  C'étaient 
des  gens  vifs,  intelligents,  qui  avaient  le  flair  du  négoce.  Ils  y  jouaient 
le  même  rôle  que  les  Juifs  à  l'époque  médiévale.  Ils  jouissaient  du 
droit  de  cito3ren.  Plusieurs  d'entre  eux  se  sont  alliés  à  des  famiUes 
locales  :  les  pierres  tumulaires  découvertes  à  Cologne  en  font  foi. 

Il  est  possible  que,  de  père  en  fils,  les  membres  de  la  même  famiUe 
aient  exercé  en  Gaule  le  métier  de  verrier.  N'est-ce  pas  ce  qui  s'est 
passé  à  Murano  aux  xv^'-xvi''  siècles  et  ce  qui  s'y  passe  de  nos  jours 
encore  ? 


iS  I.A  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EIMPIRE  RO?*IAIX. 

L,a  fabrication  des  verreries,  sous  l'empire  romain,  comportait 
une  assez  grande  division  du  travail.  Certains  ouvriers  ne  faisaient 
qu'entretenir  le  feu.  D'autres  soufflaient  le  verre  et  le  travaillaient 
à  chaud  [vitrearii)  (i)  ;  d'autres  le  travaillaient  à  froid,  le  taillaient 
et  le  gravaient  [diatretarii).  Ceux  qui  façonnaient  la  pâte  vitreuse 
à  la  manière  des  gemmes  se  livraient  à  une  besogne  que  les  auteurs 
anciens  appellent  Torcuma  vitri. 

Des  signatures  d'industriels  comme  Frontinus,  Patrimonius, 
Daecius,  Im.perator,  Amaranthus,  Lupio,  Félix,  Q.-C.  Nocturnus,  etc., 
nous  portent  à  penser  que  les  verriers  de  la  Gaule  avaient  conscience 
de  leur  importance  (2).  Ces  estampilles  avaient  pour  but  de  garantir 
l'origine  des  objets  aux  yeux  de  la  clientèle. 

Alexandre  Sévère  mit  la  verrerie  romaine  au  rang  des  arts  somp- 
tuaires.  Le  2  août  337,  un  édit  de  Constantin  exempta  les  verriers 
•des  charges  publiques. 

Nous  sommes  certains,  grâce  à  ces  renseignements,  que  la  cor- 
poration des  verriers  était  loin  d'être  une  des  plus  humbles  et  des 
plus  insignifiantes. 

Toutefois,  le  niveau  intellectuel  des  ouvriers  qui  en  faisaient 
partie  devait  être  assez  médiocre.  Les  verriers  n'ont  pas  été,  à  pro- 
prement parler,  des  créateurs.  Ils  ont  copié  les  céramistes,  les  or- 
fèvres, les  graveurs  de  gemmes,  les  modeleurs  de  figurines.  Ils  n'ont 
-pas  cherché  à  tirer  de  la  matière  dont  ils  disposaient  des  œuvres 
iranchement  originales. 

Nous  ne  savons  pas  quel  était  le  taux  de  leur  salaire,  mais  nous 
connaissons  approximativement  le  prix  qu'ils  obtenaient  de  leurs 
produits. 

Les  verres  courants  se  vendaient  trois  sesterces,  c'est-à-dire  bon 
marché  puisqu'un  sesterce  impérial  valait  quatre  as  (3),  autrement 
dit  vingt  centimes  environ  de  notre  monnaie.  On  pouvait  même, 


(1)  .SÉNÈQUK,  Epistol.  90. 

(2)  L'estampille  d'un  atelier  déterminé  ne  se  trouve  généralement  que  sur  des  verres  de  la  même  fornic. 
Faut-il  en  déduire  que  chaque  officine  ne  produisait  cju'uu  seul  t\-pe  de  verrerie? 

(3)  Voir  l'article  de  il.  Babelox  dans  le  Dictionnaire  des  Antiquités  grecques  et  romaines,  de  S.aglio, 
-i.  IV,  seconde  partie,  p.  1285. 


COXDIÏIOX  SOCIALE  DES  VERRIERS  EX  GAUEE.  19 

paraît-il,  acheter  un  petit  verre  à  boire  avec  sa  soucoupe  pour  un 
as  (i). 

La  verrerie  de  luxe  atteignait  quelquefois  des  prix  élevés.  Pline 
raconte  que,  du  temps  de  Néron,  on  a  trouvé  un  procédé  de  vitrifi- 
cation qui  permit  de  vendre  6.000  sesterces  deux  coupes  assez 
petites  qu'on  nommait  ptérotes  (2). 

(i)  Strabox,  XVI,  p.  645. 

(2)  Pline, //is(.  nat.,  livre  XXXVI,  195. 


III 


Découverte  du  verre  soufflé. 
Qualité  et  coloration  du  verre  antique. 


Longtemps,  les  archéologues  sont  restés  dans  la  plus  grande 
incertitude  au  sujet  de  l'époque  de  la  découverte  du  verre  soufflé. 
On  a  cru,  jusqu'à  ces  dernières  années,  que  l'invention  de  la  canne 
de  verrier  remontait  à  la  plus  haute  antiquité.  On  pensait  voir  des 
souffleurs  de  verre  dans  les  peintures  de  Beni-Hassan  (XIP  dynas- 
tie) (i).  Les  fouilleurs  cependant  ne  découvraient  aucune  trace  de 
verrerie  soufflée  dans  le  mobilier  funéraire  des  nécropoles  anté- 
rieures à  la  fin  de  la  République  romaine  (2).  Tous  les  vases  en  verres 
recueillis  dans  ces  tombes  étaient  de  petites  dimensions  ;  c'étaient 
de  minuscules  œnochoés,  des  réductions  d'alabastres  qui  avaient  été 
façonnées  sur  un  noyau  d'argile. 

Un  désaccord  inexplicable  semblait  exister  entre  ce  que  nous 
apprenaient  les  peintures,  de  l'époque  du  pharaon  Ousirtasen  pr  et 
ce  que  révélaient  les  fouilles,  quand  on  s'aperçut  enfin  que  les  soi- 
disant  verriers  de  Beni-Hassan  étaient  des  métallurgistes. 

Griffith  a  montré  que  la  scène  reproduite  dans  les  hypogées  de 
l'Egypte  pharaonique  appartenait  à  une  série  de  tableaux  représen- 
tant les  différentes  étapes  du  travail  des  métaux  (3). 

(i)  Sauz.\y,  La  verrerie  (Bibliothèque  des  Merveilles),  Paris,  Hachette,  1876,  p.  8,  fig.  i,  2,3.  —  Gers- 
PACH,  L'arl  de  la  verrerie,  Paris,  1885,  p.  9,  fig.  2.  —  Edouard  Garxier,  Histoire  de  la  Verrerie  et  de 
l'Émaillerie,  Tours,  1886,  p.  4  et  5,  fig.  i. 

(2)  A  Ornavasso,  les  tombes  de  Persona,  qui  vont  de  —  50  à  la  fin  du  principat  de  Tibère,  ont  livre 
des  balsamaires  de  verre,  alors  que  la  nécropole  ininiédiatement  antérieure  de  San  Bernardo  (■ — •  150  à 
—  50)  îi'en  contenait  aucun  (Vov.Biaxchetti,  Ornavasso)  (dans.4Ms  délia  Soc.  diA  rch.  e  B.  A.  di  Torino,  VI), 

(3)  Griffith,  Beni-Hassan,  l,ondres,  1900,  part,  IV,  p.  6  et  pi.  XX. 


DÉCOUVERTE  DU  VERRE  SOUFFLÉ.  21 

Les  deux  hommes,  placés  auprès  du  foyer,  soufflent  sur  la  flamme 
à  l'aide  de  longs  tubes  métalliques,  dont  l'extrémité  est  pourvue  d'une 
chape  protectrice  en  argile  réfractaire  (i).  Des  scènes  semblables  ont 
été  figurées  dans  les  tombes  de  la  XVIIP  dynastie  (2). 

Le  verre  a  été  découvert  en  Egypte,  peut-être  quatre  mille  ans 
avant  J.-C,  et  non  en  Phénicie  comme  le  racontent  les  auteurs 
anciens.  Mais  le  verre  soufflé,  lui,  est  une  invention  syrienne,  de  la 
fin  de  la  République  romaine  (3). 

Les  plus  anciennes  verreries  soufflées  sont  transparentes,  mais 
elles  ne  sont  pas  incolores.  Toutes  sont  plus  ou  moins  teintées  en 
bleu-verdâtre.  Ce  ton  caractéristique  (pi.  5)  est  donné  par  les 
oxydes  métalliques  (surtout  les  oxydes  de  fer)  contenus  dans  les 
sables. 

Le  verre  incolore,  que  les  anciens  ont  trouvé  en  ajoutant  à  la 
masse  vitreuse  une  petite  quantité  de  bioxj^de  de  manganèse  (savon 
des  verriers) ,  est  d'invention  plus  récente  que  la  canne  (4). 

De  quelle  époque  date-t-il?  Il  est  difficile  de  le  savoir.  En  Gaule, 
on  ne  trouve  pas  de  verres  décolorés  au  manganèse  dans  les  nécro- 
poles du  I*'''  siècle.  Par  contre,  les  tombes  de  l'époque  des  empereurs 
syriens  (5)  et  de  leurs  successeurs  en  contiennent  beaucoup.  Après 
Constantin,  le  verre  incolore  perd  sa  pureté  ;  il  devient  d'un  jaune 
sale  caractéristique  ;  les  ouvriers  qui  le  travaillent  ne  savent  plus  en 
éliminer  les  oxydes  colorants. 

Le  verre  antique  n'est  pas  toujours  très  pur  ;  il  est  souvent 
rempli  de  bulles  d'air,  de  nuages  et  de  filaments  que  les  techniciens 
nomment  filandres. 

Au  début  de  l'Empire  et  jusque  vers  le  milieu  du  iii^  siècle,  les 
bulles  d'air  et  les  filandres  sont  relativement  rares  ;  ils  n'existent 
que  dans  les  produits  de  fabrication  négligée,  dans  les  verres  soufflés 

(i)  AxTOX  KiSA,  Das  Glas  imAlterlume,  p.  35. 

(2)  Tombe  de  Rcchmara,  à  Thébes. 

(3)  Anton  Kisa,  loc.  ci:.,  p.  299.  —  Von  Bissixg,  L'histoire  du  verre  en  Egypte,  dans  la  Revue  archéo- 
logique: 1908.  1. 1,  p.  211-221. 

(4)  On  lit  dans  Robert  Schmidt,  Das  Glas,  Berlin,  1913,  p.  i,  tiiie  le  verre  incolore  au  plomb  était  inconnu 
des  anciens.  Il  aurait  été  découvert  en  Angleterre,  au  xvu'-'  siMe  seulement. 

(5)  On  entend  par  époque  des  empereurs  syriens  la  période  comprise  entre  193  et  235  (entre  Septimc 
Sévère  et  Alexandre  Sévère) . 


22  LA  \^RRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 

à  une  température  trop  basse  (i).  Au  iV^  siècle,  on  en  trouve  partout. 
Si  les  verriers  de  cette  époque  savent  mieux  que  leurs  prédécesseurs 
donner  aux  récipients  vitreux  des  formes  élégantes,  ils  sont,  par  contre, 
en  pleine  décadence  au  point  de  vue  technique  et  sont  incapables  de 
faire  une  pâte  vitreuse  pure  et  homogène. 

I,es  verres  romains  qui  sont  parvenus  jusqu'à  nous  sont  loin, 
pour  la  plupart,  d'avoir  l'aspect  qu'ils  présentaient  dans  l'antiquité. 
Beaucoup  d'entre  eux  sont  décomposés  dans  leur  masse  ;  ils  ont 
perdu,  à  des  degrés  différents,  leur  qualité  essentielle,  la  transpa- 
rence ;  ils  sont  parfois  fortement  irisés.  Les  reflets  métalliques,  les 
tons  bleus,  rouges,  jaunes,  violets  et  verts,  qui  se  fondent  les  uns  dans 
les  autres,  ajoutent  aux  verreries  les  plus  ordinaires  vni  attrait,  un 
charme,  une  beauté  qui  les  font  rechercher  des  collectionneurs. 
C'est  une  polyphonie  tour  à  tour  délicate  et  subtile,  brutale  et  heurtée, 
où  abondent  les  effets  imprévus. 

L'irisation  est,  en  général,  beaucoup  plus  belle  sur  les  verres 
d'Orient  que  sur  ceux  de  la  Gaule.  Les  terrains,  selon  leur  nature, 
favorisent  plus  ou  moins  la  décomposition  des  verreries  qui  y  sont 
enfouies.  M.  Th.  Eck  a  constaté,  en  fouillant  le  cimetière  de  Vennand, 
que  les  pièces  recueillies  dans  l'argile  n'étaient  pas  irisées,  tandis  que 
celles  des  tombes  creusées  dans  la  craie  étaient  toutes  pourvues 
d'une  belle  irisation  argentée  ou  opaline. 

-  Le  verre  à  l'oxyde  de  fer  ou  de  cuivre  se  décompose  moins  faci- 
lement que  le  verre  décoloré  par  le  manganèse. 

Les  flacons  prismatiques,  en  verre  épais  bleu-verdâtre,  de 
fabrication  alexandrine,  ont  souvent  conservé  toute  leur  transpa- 
rence. Les  verres  incolores,  au  contraire,  ont  très  rarement  gardé 
leur  pureté  primitive.  Presque  tous  sont  décomposés  ;ils  paraissent 
plongés  dans  une  buée  ;  ils  ressemblent  à  notre  verre  dépoli;  ils  ont 
pris  l'aspect  du  papier  à  calquer  que  nous  appelons  dioptrique. 

Depuis  la  plus  haute  antiquité,  les  verriers  égyptiens  savaient 
colorer  les  matières  vitreuses  à  l'aide  de  diftérents  oxydes  métal- 
liques. 

(i)  Aux  filandres  se  joignent  de?  nodules  blancs  et  opaques,  constituc's  par  les  sulfates  et  les  chlorures 
qui  fondent  en  partie  sans  se  mêler  au  verre. 


DECOUVERTE  DU  VERRE  SOUI'I'LE. 


23 


Après  rinventiou  de  lu  canne,  bien  qu'on  cherchât  à  donner 
au  verre  sa  qualité  maîtresse,  la  transparence,  on  continua,  longtemps 
encore,  à  l'enrichir  de  tons  vifs,  violents,  criards  même. 

Le  bleu  était  donné  par  l'oxyde  de  cobalt  ;  le  rouge  et  le  vert,  ])ar 
les  oxydes  de  cuivre. 

Au  commencement  du  iii*"  siècle,  la  verrerie  romaine  est  à  son 
apogée.  lyC  grand  éclat  de  sa  fabrication  date  de  l'époque  des  empe- 
reurs syriens.  On  sait  alors  façonner  des  va?es  de  verre  si  tran.spa- 
rents,  si  purs,  qu'ils  rivalisent  avec  les  récipients  de  quartz  taillé. 
Ces  vases,  souvent  gravés  à  la  meule,  sont  préférés  aux  verres  de 
couleur. 

Cependant,  sous  le  principat  d'Aurélien,  à  l'époque  de  l'expédi- 
tion de  Palmyre  qui  établit  un  nouveau  courant  artistique  entre 
l'Asie   et   l'occident    de   l'Europe,    de   nouvelles   modes   orientales 


Fio.  I.  —  A.  l'LACOx  EN  VERRE  BLEU  (aiise,  bouiTelcl  infériciir  (k-  l'aiiboudmre,  filetage  et  pied  en  verre 
jauue  opaque).  Fin  ni=  ou  IV  s.  Musée  provincial  de  Bonn.  .Salle \',  16S4. —  B.  Fl.\cox  ex  verre  violet 
(anse  et  bourrelet  inférieur  de  l'emboucliure  en  verre  bleu).  Finm'^ouivi'  s.  Même  musée.  Salle  VII, 4275. 


viennent  s'implanter  en  Gaule.  Comme  au  i"?!"  siècle,  le  public  accorde 
ses  faveurs  aux  verreries  colorées  ;  mais  il  recherche  moins  les  cou- 
leurs franches  et  violentes  que  les  tons  distribués  suivant  une  chro- 
matique délicate.  Il  aime  les  tons  mats  et  brisés,  lesverts-jaunâtres,les 


24  LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 

j aunes- verdâtres,  les  violets  foncés,  les  bleus  froids,  les  bruns,  les 
rouges- violacés,  le  noir,  le  blanc  laiteux. 

A  l'époque  constantinienne,  d'élégantes  combinaisons,  de  savants 
contrastes  sont  obtenus  par  l'association,  dans  un  même  récipient. 


FiG.  2.  —  Flacon  polychrome  (panse  en  verre  incolore  ;  col  eu  verre  rouge- violacé  ;  anse,  bourrelet 
inférieur  de  l'embouchure,  pied  et  eietage  en  verre  blanc  opaque).  Cimetière  de  Vermand.  Musée  de 
Saint-Quentin,  n"  2667. 

du  verre  transparent  et  du  verre  opaque  (fig.  i  et  2) .  Le  violet  accom- 
pagne le  bleu,  le  bleu  soutient  le  jaune  ou  s'oppose  au  blanc  dans 
une  gamme  tantôt  sombre  et  soutenue,  tantôt  claire  et  fluide. 

Techniquement,  cela  est  très  remarquable.  Les  artistes  qui  ont 
façonné  ces  flacons  délicats  connaissaient  à  fond  toutes  les  res- 
sources de  leur  métier,  sans  que  toutefois  leur  habileté  dégénérât 
en  cette  virtuosité  un  peu  agaçante  dont  ont  fait  trop  souvent  parade 
les  verriers  de  Venise. 


IV 


Morphologie  analytique. 


Un  simple  coup  d'œil  jeté  sur  les  figures  qui  illustrent  ce  volume 
permet  de  s'apercevoir  :  i°  que  des  types  de  verreries  différents  peu- 
vent avoir  la  même  embouchure,  la  même  anse,  le  même  pied  ; 
2'^  que  le  même  type  peut  recevoir  successivement  des  embou- 
chures, des  anses,  des  pieds  de  différentes  sortes. 

Avant  d'entrer  dans  la  description  générale  des  types,  j'ai  cru 
utile  de  faire  oeuvre  d'analyse  et  d'envisager  isolément  les  diverses 
parties  d'un  récipient  de  verre  antique. 

I.  —  Panse.  [Les  profils.  Le  galbe.) 

La  beauté  ou  la  laideur  d'un  vase  résident  dans  le  jeu  des  lignes 
qui  en  constituent  les  divers  profils. 

Les  verriers  romains  firent  peu  de  recherches  personneUes  pour 
étabhr  leurs  profils  ;  ils  adoptèrent  ceux  qu'avaient  créés  les  indus- 
triels dont  ils  copiaient  les  produits. 

Lorsqu'ils  s'inspirèrent  des  formes  grecques,  ils  obtinrent  un 
galbe  à  la  fois  plus  simple  et  plus  élégant  que  lorsqu'ils  prirent  pour 
modèles  les  formes  créés  en  Orient. 

A  l'époque  romaine,  surtout  au  i^r  et  au  ii^  siècles,  les  flacons 
à  panse  prismatique,  cyhndrique,  tronconique,  étaient  très  répandus. 
Leurs  profils  étaient  raides  et  peu  esthétiques:  Aussi  les  verriers  de 
l'antiquité  ont-ils  cherché,  par  tous  les  moyens  possibles,  à  remédier 
à  cet  inconvénient,  en  arrondissant  les  angles,  en  créant,  entre  la 

4 


26 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


panse  et  le  col  des  bouteilles  carrées,  une  sbrte  de  coupole,  de  calotte 
qui  n'a  pas  une  forme  géométrique  bien  déterminée  et  dont  le  galbe 
mou  contraste  heureusement  avec  les  parties  rigides  du  récipient. 

Les  verriers  du  lu^  et  du  iv*^  siècles,  plus  raffinés  dans  leur  goût 
que  leurs  prédécesseurs,  abandonnèrent  presque  complètement  la 
fabrication  des  flacons  à  panse  prismatique.  Ils  firent  surtout  des 
verreries  globulaires,  tournées  à  l'air  libre,  plus  conformes  à  la 
technique  du  verre  soufflé. 

Dans  le  tournassage  du  verre,  la  main  de  l'artiste  est  seule  capable, 
et  suivant  l'occasion,  d'imprimer  au  profil  la  grâce  ou  le  caractère. 

Le  profil  est  un  élément  de  forme  aussi  délicat  qu'une  fleur  ou 


B.  B' 

FiG.   3.  —  DISSYMÉTEIE  DES  PROFILS  OAJNS  LA  VERRERIE  RO.MAIXE. 


qu'une  figure.  Aussi  la  recherche  de  ses  contours  est-elle  incompatible 
avec  les  procédés  mécaniques,  si  ingénieux  qu'ils  soient. 

Tout  en  cherchant  à  tourner  un  vase  le  plus  régulièrement  pos- 
sible, l'ouvrier  ne  peut  pas  obtenir  la  symétrie  absolue  des  profils, 
car  la  matière  qu'il  emploie  n  attend  pas  ;  elle  le  force  à  prendre 
ses  mesures  à  vue  de  nez. 

La  dissymétrie  des  profils  existe  aussi  bien  dans  les  verreries 
romaines  faites  à  la  hâte,  dans  ce  qu'on  pourrait  appeler  la  pacotille, 
que  dans  les  produits  soignés,  sortis  des  meilleures  officines. 

Elle  est  souvent  très  accusée.  Une  bouteille  du  iii^  siècle  (fig.  3) 


JIORPHOLOGIE  ANALYTIQUE.  27 

va  nous  le  prouver.  Il  suffit  de  faire  tourner  cette  verrerie  autour  de 
son  grand  axe  vertical  AB  et  de  projeter  sur  un  écran  les  silhouettes 
qui  se  présentent  successivement  au  cours  de  la  rotation  pour  cons- 
tater que  les  profils,  donnés  par  ces  silhouettes,  ne  sont  pas  super- 
posables. 

Le  profil  de  gauche  ABC,  rabattu  en  A'B'C,  est  très  différent 
du  profil  de  droite  ABD,  rabattu  en  A'B'D'. 

La  même  opération,  faite  sur  un  grand  nombre  des  figures  qui 
illustrent  le  présent  ouvrage,  fournirait  des  résultats  analogues. 

Cette  absence  de  régularité  dans  les  profils  de  la  panse  donne  aux 
verreries  antiques  une  vie  qui  manque  à  beaucoup  de  nos  verres 
modernes  dans  la  fabrication  desquels  la  règle,  le  compas,  les  ma- 
chines, remplacent,  sans  la  valoir,  la  main  guidée  par  le  sentiment. 

2.  —  Goulots. 

Le  goulot  des  verreries  romaines  est  tantôt  court  (voy.  formes  3, 
S,  13,  33  du  tableau  de  morphologie  générale),  tantôt  long  (formes  23, 
24.  25). 

Il  est  large  ou  étroit,  suivant  l'usage  auquel  est  destiné  le  récipient. 
Les  vases  devant  contenir  des  cendres,  des  pommades,  des  ahments 
solides,  ont  un  large  goulot  (i  à  8,  13,  16).  Les  flacons  à  huiles  parfu- 
mées, à  liquide  précieux,  ont  un  goulot  étroit  (10,  ig,  23,  31,  34,  41). 

Dans  sa  conformation,  le  goulot  peut  présenter  divers  faciès  : 

A.  Il  a  environ  le  même  diamètre  en  haut  et  en  bas.  Son  profil 
est  rectiligne  (18,  24),  incurvé  en  dedans  (g,  33,  34,  53,  66),  ou  incurvé 
en  dehors  (8,  16,  22)  ; 

B.  Il  s'élargit  vers  le  haut  (40,  121,  123)  ; 

C.  Il  se  rétrécit  vers  l'embouchure  (10,  42,  58). 

Le  goulot  des  verreries  romaines  n'est  pas  toujours  rattaché  de 
la  même  façon  à  la  panse. 

A .  Il  peut  y  être  fixé  directement,  sans  que  l'on  ait  songé  à  établir 
une  transition  à  l'aide  de  courbes  intermédiaires  (8,  g,  14,  16,  18,  40)  ; 

B.  Il  est  relié  à  la  panse  par  des  courbes  transitionnelles  plus  ou 
moins  comphquées  (12,  33,  44,  4g,  50,  54,  56,  5g,  61,  62,  66)  ; 


28 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  vSOUS  L'EMPIRE  ROIiIAIN. 


C.  Vu  étranglement  est  ménagé  entre  le  goulot  et  la  panse  (lo,  41). 
Cet  étranglement  sert  à  empêcher  l'écoulement  trop  rapide  du 
liquide. 

3.  —  Orifices  (i). 

L,es  procédés  employés  dans  la  fabrication  des  orifices  des  verreries 
romaines  étaient  très  variés. 

On  peut  distinguer  trois  séries  d'orifices  (2)  : 

1°  Orifices  non  ourlés  (fig.  4).  —  Les  orifices  non   ourlés  com- 


„TH0P^AISE'  ..BESANÇON 


..THORAISE'" 
Musée  de  Besançon. 


H.wicHa  jti'T 


k:   173       .BESANC 


Fig.  4.  —  \'f;RRERiES  .4  orifice  xon  ouklé  (Musée  de  Besançon). 

prennent  plusieurs  t^^pes  correspondant  à  des  procédés  diôerents  : 
A.  L'ouvrier  donne  à  la  paraison  la  forme  désirée,  pviis  la  coupe 


(i)  I,es  uiatOriaiix  de  ce'paragraphe  et  du  paragraphe  suivant,  m'ont  été  fournis  en  grande  partie  par 
M.  H.  Michel,  conservateur  du  musée  de  Besançon,  à  qui  j'adresse  ici  mes  bien  vifs  remerciements.  C'est  à 
l'habile  crayon  de  M.  Micliel  que  sont  dues  les  figures  4,  5,  6  et  7  du  présent  ouvrage. 

(2)  Dans  bien  des  cas,  ces  procédés  sont  difficiles  à  distinguer  les  uns  des  autres.  On  ne  peut  pas  toujours 
se  rendre  compte  de  la  façon  exacte  dont  les  emboucliures  sont  constituées.  C'est  pourquoi,  en  deliors  des 
figures  4,  5,  6  et  7,  qui  reproduisent  des  tj-pes  dont  ou  a  pu  connaître  la  structure  complète,  nous  avons 
préféré,  toutes  les  fois  que  nous  avons  eu  à  reproduire  une  embouchure  eu  coupe,  n'indiquer  que  les  contours 
cxtériem-s  (vo3-.  notauunent  les  fig.  13,  20,  48,  57,  61,  62,  etc.). 


.MORPHOLOCÏIE  AXALYTinnC.  29 

avec  des  forces  et  laisse  l'orifice  à  l'état  brut  avec  ses  arêtes  vives 
(fig.  4,  nos  I  et  2).  Ce  procédé  a  été  appliqué  depuis  le  début  jusqu'à 
la  fin  de  la  période  impériale  romaine. 

B.  Après  avoir  coupé  la  paraison,  le  verrier  arrondit  les  bords  de 
l'orifice  (fig.  4,  n"  3).  Il  obtient  ainsi,  par  refoulement  de  la  matière, 
un  bourrelet  plein,  plus  ou  moins  gros,  qui  forme  saillie,  tantôt  en 


3   Urnes     du   iL|pe    c    con,,,i, 

ourlets  en  ûtnm^ 


5ou5-5or  de  2>esai)çon    v-i  lyl  i 

unie    funefeïire  , 


Wuit.  J<  (îij.iit«i»i 


Viotle    .    Besancon 
Fi-ci^tiient  dii  col  dunt  urne 
en  Vci-i-e  fcleu    .  N?  SI. 

son  dijm.exUnetir  =  O^l^r 


I.  ut-ne  n*.  <■;(   ej(-  en  vtri'f  intoloi-t' 
Ja  pflnje  e>r  ûvtxc  dt  ncri/urcj  p  douait-  "TO-,. - 


^      j,iillit  ^toujieaj  ,  el/t  (oiifKiit"  dtj  0;  cjidntt 


loule  apli»rie  fitfijret  tJiuTfi 


h' 


p^ri- 


coupes 

Don  VkIoi-  aivod     nAJo 


Fig. 


Verreries  .\  orifice  ourlé  ex  dehors  (Musée  de  Besançon) 


dedans  (fig.  4,  n^s  4  et  5),  tantôt  en  dehors  (fig.  4,  n°  6),  tantôt  des 
deux  côtés  (fig.  4,  no  7). 

C.  Lorsque  la  paraison  est  en  verre  très  épais,  on  peut  moulurer, 
en  pleine  masse  vitreuse,  une  embouchure  (fig.  4,  n^  8)  qui  ressemble 
aux  embouchures  ourlées  4  et  5  (fig.  5),  mais  qu'il  importe  de  ne  pas 
confondre  avec  ces  dernières. 

D.  L'ouvrier  fixe  un  fil  de  verre  directement  au-dessous  du  bour- 
relet que  forme  l'orifice  type  3,  fig.  4.  Par  cette  opération,  il  obtient 
une  embouchure  à  double  bourrelet,  qui,  dans  son  aspect  extérieur, 
ressemble  beaucoup  à  certains  modèles  d'embouchures  ourlées. 

Le  fil  de  verre  rapporté  n'est  pas  toujours  de  la  même  couleur  que 
le  récipient  sur  lequel  il  est  appUqué  (fig.  i  et  2). 


30 


LA  \-ERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  RO:\L\IX. 


Les  bouteilles  50  du  tableau  de  morphologie  générale  ont  tantôt 
un  orifice  de  ce  genre,  tantôt  une  embouchure  ourlée  du  modèle  6 
(fig.  6). 

2°  Orifices  ourlés  (fig.  5,  6  et  7).  —  Les  orifices  ourlés  sont  de 
plusieurs  sortes. 

A.  Types  ourlés  en  dehors.  —  Les  orifices  ourlés  en  dehors  sont 
très  variés  dans  leur  forme  (fig.  5  et  6). 

Les  urnes  cinéraires  du  type  i  du  tableau  de  morphologie  générale 


EL  itV. 


-5oub.st)l  ^e  3c5flnço 


Urne     ei\  verve   mince 

.LaViotte"   3eScincoru 


CEnotdoc    de.Plonibicrc'5 
JVTused  de  \jesa'ncor\. 


Fig.  6.  —  Verreries  a  orifice  ourlé  ex  dehors  (Musôc  de  Besançon). 


ont  leur  emboucliure,  tantôt  ourlée  en  dehors  (uo  i,  fig.  6) ,  tantôt  ourlée 
en  dedans  (n»  i,  fig.  7).  Les  urnes  et  les  urnioles  du  type  5  ont  l'orifice 
ourlé  en  dehors  (n^s  i,  4  et  5,  fig.  5,  et  n°  3,  fig.  6). 

L'ourlet  5,  fig.  6,  est  un  type  intermédiaire  peu  répandu. 

B.  Types  ourlés  en  dedans  (fig.  7).  —  Ces  types  comportent  de 
nombreuses  variétés.  L'embouchure  des  bouteilles  n'^  16  du  tableau 
de  morphologie  générale  est  toujours  ourlée  en  dedans.  Il  en  est  de 
même  des  orifices  des  flacons  ig,  23,  24  et  25  et  des  embouchures  de 
la  plupart  des  barillets  frontiniens,  132. 

En  étirant  les  bords  de  la  paraison  vers  le  milieu  de  l'orifice,  on 


M0RPH0I.OGIE  ANALYTIQUE. 


31 


obtient  les  embouchures  discoïdes  à  étroite  ouverture  spécialement 
affectées  à  certains  vases  à  parfum  (fig.  91,  92). 


A    .  tuUL-   ~  •.V-'-4' 


(Bu-s- ] 


Fig.  7,  —  Verreries  a  orifice  ourlé  en  dedans  {Musée  de  Besançon). 

30  Orifices  imitant  des  embouchures  de  vases  grecs  (fig.  8).  —  A.  Tj-'^e 


B 

Fig.  8.  —  Orifices  EvnT.^NT  les  embouchures  des  vases  grecs  (A,  Lécythe  ;  B,  Cothon  ;  C  et  D, 

Œnochoés). 

émanant  de  l'embouchure  du  lécythe  classique   (i)   (orifice  des  ary- 
balles  forme  34  du  tableau  de  morphologie  générale). 

B.   Type  émanant  de   l'embouchure  du  Cothon  (2)  (orifice  des 


(i)  Voy.  Dictionnaire  des  Antiquités  de  Saglio,  t.  III,  deuxième  partie,  p.  1.023,  fig.  4.402. 
(2)  Dictionnaire  cité,  t.  I,  deuxième  partie,  p.  1.543,  fig.  2.024. 


32  IvA  \^RRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROÎ\L\IN. 

flacons  forme  ii  du  tableat;).  Le  bord  de  la  paraison  fait  une  inflexion 
brusque  au  dedans  du  vase. 

C.Type  émanant  de  l'embouchuretrilobéede  Vœnochoé  classique  (i) 
(orifice  des  bouteilles  54  et  67). 

D.  Ty^e  à  bec  (variante  du  type  C)  (orifice  appliqué  aux  bou- 
teilles 53,  55,  60). 

Ces  quatre  types  d'orifices  sont  du  Romain  II. 

4.   —  Pieds. 

Beaucoup  de  verreries  romaines,  surtout  au  Romain  I,  sont 
apodes  et  ne  peuvent  tenir  debout  (fig.  84,  88). 

D'autres  ont  une  dépression  plus  ou  m-oins  profonde  qui  s'accuse 
à  la  partie  inférieure  de  la  panse  (fig.  g,  n°  i  et  fig.  13,  20). 

C'est  un  moyen  aussi  simple  qu'ingénieux  de  donner  de  l'assiette 
au  récipient. 

Au  Romain  I,  cette  dépression  est  légère. 

Aux  m*'  et  iv*^  siècles,  elle  est  plus  profonde  et  forme  souvent  une 
saiUie  conique  à  l'intérieur*  de  la  bouteille  (fig.  g,  n^  2). 

Un  grand  nombre  de  verres  romains  ont  un  pied.  Ce  pied  peut  être 
exécuté  suivant  des  procédés  très  difterents.  Nous  envisagerons  trois 
groupes  : 

1°  Le  groupe  des  pieds  non  rapportés,  formés  aux  dépens  de  la 
paraison  qui  a  servi  à  faire  la  panse; 

2**  Le  groupe  des  pieds  rapportés,  constitués  à  l'aide  d'un  anneau 
de  verre  ou  d'une  paraison  spéciale  ; 
30  Le  groupe  des  bases  polypodes. 

1°  Pieds  non  rapportés.  —  A  l'aide  d'une  seule  paraison,  les  ver- 
riers romains  savaient  façonner  un  vase  entier  comportant  une 
embouchure  parfois  compliquée  et  un  pied  souvent  très  délicat.  Pour 
faire  ce  pied,  ils  employaient  diverses  techniques.  Les  plus  usitées  de 
ces  techniques  sont  les  suivantes  : 

A.  Un  premier  procédé  consiste  à  refouler  l'extrémité  de  la  parai- 

(i)  Voy,  DiiHonnuiie  chs  Anliquilcs  de  ,S:iglio,    t.  IV,  iireuiière  partie,  p.  i6i,  llg.  5.382  et  5.3S3. 


M0RPH(3L0G1E  ANALYTIQUE. 


33 


son  (fig.  9,  n"s  3  à  10).  T^e  refoulement  à  cône  élevé  n°  10  n'appa- 
raît pas  en  Gaule  avant  le  m''.  Il  est  très  commun  au  iv®  siècle. 

B.  Un  second  procédé  consiste  à  façonner  le  pied  tout  entier  dans 
la  masse  de  verre  qui  forme,  dans  la  paraison,  l'extrémité  opposée  à 
celle  où  se  trouve  fixée  la  canne  du  souffleur.  On  sait  qu'en  cet  eiKlroit, 
la  paraison  est  beaucoup  plus  épaisse  que  sur  les  côtés. 

lyCS  pieds  pris  aux  dépens  de  la  paraison,  et  dans  son  épaisseur 
même,   sont  assez  variés  dans  leur  forme   (fig.   g,   nos  11    à    14). 


Fio.  9.  —  Pleds  de  verreries  découvertes  en  Gaule. 


C.  Dans  un  troisième,  que  nous  appellerons  «  procédé  à  opercule 
rapporté  »,  on  étrangle  la  paraison  à  l'endroit  où  l'on  veut  placer  le 
fond  delà  panse  et  on  obture,  à  l'aide  d'un  bouchon  de  verre,  l'espace 
resté  vide  entre  la  panse  et  le  pied  (fig.  g,  nos  15  et  16). 

Cette  façon  d'opérer  est  difficile  à  distinguer  du  procédé  à  refoule- 
ment no  10.  Nous  ne  sommes  pas  sûrs  que  les  Romains  l'aient  employée, 

5 


34  IvA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 

car  nous  n'avons  pu  l'étudier  que  sur  des  pieds  détachés  et  fragmentés 
qui  peuvent  avoir  appartenu  à  des  verreries  d'époque  postérieure  aux 
invasions. 

2°  Pieds  rapportés.  —  Les  pieds  rapportés  consistent,  soit  en  un 
gros  fil  de  verre  formant  anneau  (fig.  9,  n°  17),  soit  en  une  paraison  à 
laquelle  on  donne  une  forme  très  variable  (fig.  9,  n°s  18  à  21). 

Cette  paraison  est  tantôt  non  ourlée  (fig.  9,  n°s  18,  19),  tantôt 
ourlée  (fig.  9,  nos  20,  21). 

EUe  est  directement  soudée  sous  la  panse  du  vase  (fig.  9,  no^  18, 
19,  20),  ou  réunie  à  cette  dernière  par  une  masse  vitreuse  intermé- 
diaire en  forme  de  sphéroïde  ou  de  balustre  bas  (fig.  9,  no  21). 

Les  pieds  à  balustre  (n°  21)  sont  très  répandus  dans  la  Gaule 
nordique  au  Romain  II,  surtout  au  iii<^  siècle. 

3°  Bases  polypodes.  —  Les  verres  à  plusieurs  pieds  sont  des  fantai- 
sies, généralement  assez  peu  esthétiques.  Ils  sont  rares  à  l'époque 
romaine.  Ceux  qui  sont  parvenus  jusqu'à  nous  se  classent  tous  au 
Romain  II  (voy.  Tableau  de  morphologie  générale,  n^^  36,  128  et 

135)- 

Les  verreries  polypodes  ont  trois  ou  quatre  pieds.  Ces  pieds  sont 
tantôt  rapportés  (fig.  9,  nos  22  et  23),  tantôt  extraits  de  la  masse 
vitreuse  du  récipient  et  étirés  à  la  pince  (fig.  9,  n^  24). 

5.  —  Anses. 

En  divisant  en  deux  groupes  (pi.  2  et  3)  les  anses  des  verre- 
ries romaines,  nous  espérons  faire  comprendre  à  la  fois  les  liens  mor- 
phologiques qui  unissent  la  série  du  Romain  II  à  celle  du  Romain  I, 
et  les  caractères  spéciaux  qui  permettent  de  difterencier  ces  deux 
séries. 

Les  anses  du  i^r  et  du  ii^  siècles,  sont  peu  variées.  EUes  ont  de 
la  simplicité,  de  la  franchise,  de  la  vigueur.  EUes  sont  romaines  et 
bien  romaines. 

Les  anses  du  lu^  et  du  iv^  siècles  sont  souples,  élégantes.  EUes 
décrivent  des  courbes  majestueuses,  ou  bien  elles  ondulent,  fris- 
sonnent. EUes  sont  accompagnées  de  menus  ornements  qui  amusent. 


MORPHOIvOGIE  ANALYTIQUE.  35 

qui  lancent  des  notes  joyeuses  dans  une  symphonie  de  lumières  et  de 
reflets.  Elles  sont  très  orientales. 

En  étudiant  les  principales  variétés  d'anses,  nous  essaierons  de 
faire  ressortir  qu'une  évolution  a  été  suivie  par  chacune  d'elles,  au 
cours  de  la  période  impériale. 

1°  Anses  des  urnes  cinéraires  forme  2  du  tableau  de  morphologie 
générale.  —  Gros  boudins  qui  décrivent  une  simple  courbe  (type  /, 
pi.  2)  ou  se  replient  plusieurs  fois  sur  eux-mêmes  (type  '}  et  w,  pi.  2. 
Anses  dites  en  M). 

Les  anses  de  cette  première  série  ont  peu  évolué.  Elles  disparais- 
sent en  même  temps  que  les  récipients  auxquels  elles  appartiennent, 
pendant  la  seconde  moitié  du  m*  siècle. 

2°  Rubans  de  verre  à  nervures.  —  Les  plus  anciens  exemplaires  de 
ce  modèle  d'anse  sont  trapus,  Hsses  sur  leur  face  interne,  et  pourvus, 
sur  leur  face  externe,  de  nervures  plus  ou  moins  nombreuses  (t3rpes  a, 
^,  y,  pi.  2).  Ils  sont  coudés  à  angle  droit  ou  aigu  et  forment  un 
repli  au  point  d'attache  sur  le  col.  Grâce  à  ce  repU  qui  se  fait  pour  ainsi 
dire  de  lui-même  lorsqu'on  appuie  l'anse  encore  moUe  sur  le  goulot  du 
vase,  le  joint  est  plus  solide,  la  surface  d'adhérence  étant  plus  grande. 

Les  rubans  de  verre  à  nervures  étaient  affectés  par  les  verriers 
du  Romain  I  aux  urnes  3,  aux  flacons  cylindriques  8,  et  avix  bouteilles 
à  panse  prismatique  14  à  17.  A  partir  du  iii^  siècle,  ils  évoluent,  ils  se 
transforment  (t^-pes  y.^,  p^,  !i^,  y'^,  v,  pi.  3). 

Le  type  y^  reste  seul  coudé  à  angle  droit  (fig.  10)  ;  mais  il  est  plus 
léger  que  les  modèles  du  Romain  I,  et  il  paraît  à  peu  près  exclusive- 
ment réservé  aux  bouteilles  9  et  132.  Tous  les  autres  types  décrivent 
une  courbe  plus  ou  moins  gracieuse.  Le  repli,  formé  au  point  de  jonc- 
tion avec  le  goulot  du  vase,  se  développe,  devient  tme  boucle  dont 
l'importance  décorative  s'accentue  dans  le  courant  du  Romain  IL 

Dans  le  type  p^,  le  repU  est  remplacé  par  un  gros  fil  de  verre  qui 
forme  une  boucle  au-dessus  de  l'orifice  du  vase  et  dont  les  bouts,  ornés 
de  saillies  faites  à  la  pince,  sont  ramenés  en  arc  de  cercle  sur  le  rebord 
de  l'embouchure  (i).  Les  anses  de  ce  modèle  ont  quatre  ou  cinq  ner- 

(i)  Cette  disposition  est  empruntée  à  certains  types  d'anses  métalliques. 


PL.  2.  —  Anses  des  verreries  romaines  (types  du  Romain  I). 


PL.  3.  —  Anses  des  verreries  romaines  (types  du  Romain  II). 


38 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


vures  très  saillantes.  Elles  semblent  réservées  aux  flacons  forme  6i. 
Elles  sont  du  iii<^  et  du  iv«  siècles. 

I<e  type  v  a  pour  origine  l'anse  surélevée  des  œnochoés  grecques 
de  terre  cuite.  Il  est  orné  d'un  fil  de  verre  souvent  bleu  qui  formé 


FiG.  10.  —  Flacon  cYLiNDRini'E  a  deux  ansks  (détail).  Quatrcniarrc.  iV  s.  (.l/iiscc  de  Roum). 

poucier  à  la  partie  supérieure.  Les  vases  munis  de  cette  sorte  d'anse 
sont  des  œnochoés  (forme  54)  du  iii*^  siècle. 

30  Anses  en  forme  de  baguette  ronde.  —  Le  bâton  de  verre  arrondi, 
terminé  à  sa  partie  inférieure  par  une  large  expansion  qui  embrasse 
une  plus  ou  moins  grande  surface  de  la  panse  du  vase,  est  une  des 
formes  d'anse  les  plus  simples  et  dont  sont  pourvues  maintes  bou- 
teilles du  Rom.ain  I  (^,  pi.  2). 

Au  Romain  II,  il  forme,  à  la  partie  supérieure,  un  ample  repli 
('î',  pi.  3)  qui  se  développe  et  devient  un  anneau  assez  régulier 
{^'.  pl-  3)- 


MOKriIOI.OGIK  AXALVTigUK  39 

Il  arrive  aussi  que  cet  anneau  n'est  pas  issu  du  repli  de  l'anse, 
mais  qu'il  constitue  l'extrémité  supérieure  d'un  long  ruban  de  verre 
qui  contourne  l'anse  et  descend  le  long  de  la  panse  {^'\  pi.  3) .  Ces  rubans 
décoratifs,  dont  nous  ne  connaissons  pas  d'exemple  avant  l'époque  des 
empereurs  syriens,  sont  garnis,  d'un  bout  à  l'autre,  de  petites  saillies 
plates  qui  accrochent  agréablement  la  lumière. 

40  Anses  dclphini formes.  — Il  est  convenu  d'appeler  ainsi  des  anses 
d'un  type  spécial  qui,  suivant  certains  archéologues,  représentent  un 
dauphin. 

L'origine  de  ce  t3rpe  est  très  ancienne.  Les  arybaUes  et  les  ala- 
bastres  de  pâte  de  verre  opaque  multicolore,  recueillis  en  Orient  et  en 
ItaUe,  dans  les  tombes  du  vii^  siècle  av.  J.-C,  sont  pourvus  d'anses 
delphinif ormes  (fig.  65  et  86) . 

Les  verriers  du  Romain  I  ont  réservé  ces  anses  aux  bouteilles  de 
bain  forme  33. 

Aux  iii*^,  iv*^  siècles,  les  types  "C  et  r,  pi.  2,  subsistent  sans  modifi- 
cation, ou  se  terminent  par  un  appendice  décoré  de  saillies  faites  à  la 
pince  (v,\  pi.  3  et  fig.  90  B.),  ou  se  transforment  et  deviennent  par  évo- 
lution les  t}"pes  "C^,  "^2  et  "C^  de  la  planche  3.  Ces  nouveaux  modèles, 
affectés  aux  flacons  10,  34,  35,  et  à  quelques  verreries  plastiques  en 
forme  de  tête  humaine,  sont  tantôt  lourds,  épais  (fig.  33),  tantôt 
hauts  et  plats  (V^  et  "C^,  pi.  3). 

Tous  sont  conçus  avec  une  savante  entente  de  l'art  décoratif. 

5°  Anses  faites  à  l'imitation  de  types  métalliques.  —  En  créant  les 
types  i,  •/.,  A,  7.,  pi.  2,  les  verriers  du  i^r  et  du  ii^  siècles  se  sont  inspi- 
rés des  anses  des  pièces  d'orfèvrerie  que  nous  connaissons  par  les 
magnifiques  vases  des  trésors  de  Boscoreale  et  de  Berthouville 
[voy.  formes  93  à  95  du  tableau  de  morphologie  générale]. 

Au  Romain  II,  ces  tyç&s  ne  disparaissent  pas  (y.^,  pi.  3). 

Mais,  à  côté  d'eux,  on  rencontre,  à  cette  époque,  des  anses  plus 
compliquées,  dont  quelques-unes  sont  d'une  rare  élégance  (a^  et  y^, 

pl.3). 

On  peut  voir,  il  est  vrai,  dans  ces  complications,  des  signes  de 

décadence,  mais  les  nouveaux  modèles  sont  néanmoins  d'heureuses 

trouvailles  dont  sauront  profiter  plus  tard  les  artisans  de  Venise. 


40  LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 

Les  verriers  du  iii'^  et  du  iv*^  siècles  sont  maîtres  dans  leur  art  et 
aiment  à  le  montrer. 

Les  anses  ix^  et  y.^  sont  souples  et  de  style  délicat.  Elles  siéent  bien 
aux  coupes  profondes  émanant  du  ciborium  (fig.  303  et  304). 

Le  type  ^,  pi.  3,  en  forme  d'oreille,  complète  harmonieusement 
certains  canthares  auxquels  il  donne  un  faciès  un  peu  lourd,  mais  qui 
a  du  rythme  et  de  la  solidité. 

Le  type  -,  dont  on  ne  connaît  que  de  très  rares  exemples,  imite 
une  anse  découpée  dans  une  feuille  de  métal. 

Le  t3rpe  0  est  la  reproduction  d'une  anse  de  métal  battu,  courbée 
en  arc  et  terminée  par  une  plaque  ornée  au  repoussé  et  rivée  sur  la 
panse.  Les  bouteilles  58  et  59  sont  assez  souvent  pourvues  de  cette 
sorte  d'anse. 

C'est  aussi  aux  métallurgistes  que  les  verriers  empruntèrent  un 
modèle  d'anse  dont  l'attache  inférieure  est  recouverte  d'un  mascaron. 
Le  musée  de  Bonn  possède  tuie  très  belle  œnochoé,  trouvée  à  Haus- 
weiler,  dont  l'anse  appartient  à  ce  type  (i).  Des  mascarons  isolés,  re- 
présentant généralement  une  tête  de  méduse,  ont  été  découverts 
en  Gaule  (2). 

6°  Anses  à  double  ondulation  ou  anses  en  chaîne  (type  ;,  pi.  3). 
—  Création  assez  tardive  qui  fut  très  à  la  mode,  dans  la  Gaule  du 
nord,  aux  lu'^-iv^  siècles. 

Un  assez  grand  nombre  de  bouteilles  à  anse  en  chaîne  (3),  ou 
d'anses  isolées,  sont  conservées  aux  musées  de  Mayence  (fig.  128), 
de  Bonn,  de  Spire,  de  Wiesbaden  (trois  exemplaires),  d'Amiens  (deux 
exemplaires),  de  Boulogne-sur-Mer  (fig.  135),  de  Saint-Germain  (4). 

D'autres  ont  été  trouvés  à  Paris  (5),  à  Tourville-la-Rivière  (6),  à 
Neuville-le-PoUet  (7)  (fig.  134),  à  Strasbourg  (8). 


(i)  Voy.  Anton  Kis.i,  Das  Glas  im  Alteriume,  pi.  XI  et  p.  410. 

(2)  Musée  de  Saint-Germain,  n"  23.482  [Arbouville,  commune  de  Kouvray-Saiirt-Denis  (liure-et-I^oir)] 
et  n"  29.869. 

(3)  Ces  bouteilles  appartiennent  surtout  aux  formes  50,  53,  60  et  61  du  tableau  de  morphologie  générale. 

(4)  Musée  de  Saint-Germain    n"  13.700  (Mont  Cln'près,  forêt  de  Compiègne).  Fouilles  de  Uoucy. 

(5)  Musée  Carnavalet. 

(6)  Cochet,  La  Scinf-Infàiicure  historique  et  aychiologique,  p.  40S. 

(7)  Cochet,  La  Normandie  Souterraine,  pi.  ill,  n"  18. 

(81  .Stkaub,  Le  Cimetière  galîu-rnmain  de  Strasbourg,  p.  27. 


PL.  4   _  I-RNK  CINÉKAIRE  EN  VERRE.  —  Fouilles  de  Clemiont-Ferrand  (lliy-iIe-Dôme).  —  Musée  de  Sainl- 

Gcrmain,  n"  29.506. 


MORPHOLOGIE  ANALYTIQUE  41 

A  Beavivais,  deux  cruches  à  anse  en  chaîne  ont  été  découvertes, 
l'une  dans  une  tombe  de  jeune  fille  inhumée  au  iv°  siècle,  l'autre  dans 
un  sarcophage  de  pierre  qui  contenait  une  monnaie  de  Postumus 
(258  à  267)  (I)  . 

M.  Froehner  a  publié,  dans  le  Catalogue  de  la  Collection  Gréau. 
une  belle  anse  en  chaîne  dont  la  provenance  n'est  pas  indiquée  (2). 

(i)  W.  Froehner,  La  Verrerie  antique.  Frontispice  du  volmue  et  pi.  XIX,  n"  88. 
(2)  W.  Froehner,  Collection  Gréau,  n»  1.337,  pi.  290,  n»  4. 


V 


Description  générale  des  types. 

I.  —  Urnes  cinéraires. 

(Formes  i  à  6  du  tableau  de  morphologie  générale.) 

Les  auteurs  anciens  désignent  par  les  termes  de  ollœ  cineraria:, 
ollcc  ossiiariœ,  les  vases  d'argile  ou  de  verre  dans  lesquels  les  Romains 
renfermaient  les  cendres  de  leurs  parents  défunts  (i).  Les  coutumes 
funéraires  n'obligeaient  pas  les  survivants  à  adopter  une  forme 
spéciale  de  récipient  rituellement  consacrée.  On  découvre  des  inciné- 
rations dont  l'urne  est  un  vase  quelconque  ayant  servi  aux  usages 
domestiques.  Les  urnes  cinéraires  en  verre  sont  de  formes  très  variées. 
Sporadiquement,  les  os  calcinés  du  mort  ont  été  déposés  dans  des 
récipients  formes7,  8,  13,  dans  des  bouteilles  à  panse  prismatique  (2), 
dans  des  canthares,  dans  des  vases  plastiques  (urne  en  for- 
me de  poisson,  découverte  à  Coningsheim,  signalée  par  Mont- 
faucon)  ;  mais  le  plus  souvent  les  ollo!  cincrariœ  de  verre  appar- 
tiennent aux  tyjDes  i  à  6  du  tableau  de  morphologie  générale.  Ces 
types  ont  primitivement  servi  de  vases  à  provisions  (on  en  a  la 
preuve  par  quelques  exemplaires  du  musée  de  Naples  qui  con- 
tenaient,  lorsqu'ils  furent  mis  au  jour,  des  restes  de  fruits,  de  vin 

(i)  Ti'Olla,  chez  les  anciens,  était  uti  récipient  d'usage  domestique  d'assez  grande  dimension,  destine  à 
contenir  toute  sorte  de  provisions  solides  et  liquides.  I,e  ternie  d'olla,  appliqué  à  un  pot,  existe  encore 
dans  la  langue  espagnole  nioderne  {Olh  podrui'i)  (voy.  Dictionnaire  des  Antiquités  de  Saglio,  t.  IV,  prcmii'-re 
partie,  p.  171). 

(2)  Une  grosse  urne  à  panse  hexagonale  a  été  publiée  par  F.  Moreau  dans  l'.'l  Iburn  Caranda,  pi.  2,  nouvelle 
série.  Elle  a  été  découverte  le  ii  octobre  1880, au  cimetière  de  Brény  Aisne).  .\u  milieu  des  cendres  qii^elle 
contenait,  on  a  recueilli  un  bronze  de  Domitien  (51  à  96). 


DESCRIPTION  GÉNÉRALIv  DES  TYPES. 


43 


et    d'huile).  Plus  tard,  principalement    dans    l'Ouest   européen,   ils 
furent  exclusivement  réservés  aux  usages  funéraires.  Ils  constituaient, 


l^G.  II.  —  Couvercles  d'urxes  cixér.ures  :  A.  Séguret  (183S).  Musée  d'Avignon,  n"  S.  —  B.  Vaison 
(1842).  Musée  d'Avignon,  n"  9.  —  C.  Poitiers.  Musée  de  Saint-Germain,  n"  30304. 

surtout  au  ii^  siècle,  les  récipients  normaux  des  incinérations  de  la 
classe  aisée  de  la  société  (i).  Leur  aire  géographique  est  assez 
étendue  ;  elle    comprend   la     Gaule    entière    jusqu'aux    bords    du 


FiG.    12. 


OPERCui-ni  DE  TERRE  CUITE.    —  Couvercle  d'uiie  unie  cinéraire  trouvée  à  Reims.  Collection 
Morin-Jean,  à  Paris. 


Rhin  (2),  la  Grande-Bretagne,  l'Espagne,  l'ItaHe  et  le  nord  de  l'A- 
frique (3). 

(x)  Beaucoup  d'entre  eux  sont  parvenus  jusqu'à  nous  en  excellent  état  de  conservation,  parce  que  les 
Romains  avaient  l'habitude  de  les  enfermer,  soit  dans  ime  cuve  de  pierre  à  opercule  (fig.  332),  soit  dans  luic 
amphore  de  terre  cuite  coupée  par  le  miheu,  soit  dans  une  boîte  formée  par  des  tuiles. 

(2)  Beaux  spécimens  découverts  à  Cologne  (Bonncr  Jahrbuchcr,  1906,  p.  392,  pi.  XXII)  et  à  Strasbourg 
(Straub,  Le  cimetière  gallo-romain  de  Strasbourg,  tombe  87,  p.  69,  pi.  II). 

(3)  Nombreux  spécimens  découverts  à  Carthage. 


44 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


Bien  que  la  Grèce,  la  Syrie  et  l'Egypte  n'aient  livré  aux  fouil- 
leurs  que  très  peu  de  ces  récipients,  il  n'en  est  pas  moins  vrai  qu'un 
assez  grand  nombre  de  ceux  découverts  en  Occident  doivent  être 
considérés  plutôt  comme  des  produits  d'exportation  alexandrine 
que  comme  des  vases  de  fabrication  indigène. 

Les  types  i,  2  et  3  sont  souvent  bouchés  à  l'aide  d'un  couvercle 
{operculum)  de  verre  surmonté  d'un  bouton  pour  faciliter  la  prise 


FiG.  13.  —  Urxe  de  vereb  s.\ns  anse  (à  l'inté- 
rieur :  ossements  calcinés,  lampe  d'argile  et  fond 
de  fiole  de  verre  ayant  subi  l'action  du  feu). 
Environs  d'Arles.  Musée  de  Saint-Germain.  Salle 
XV,  n°  8351. 


FiG.  14.  —  Oll.\  cinerajîi.i  des  environs  d'Arles. 
Musée  de  Saint-Germain.  Salle  XV,  n"  8350. 


(pi.  4  et  fig.  II).  Ces  opercula  sont  des  copies,  plus  ou  moins 
fidèles,  des  couvercles  d'argile  des  poteries  grecques  :  pyxides,  am- 
phores, loutrophores  (fig.  i6).  Les  ollœ  de  verre  ne  sont  pas  tou- 
jours pourvues  d'un  couvercle  de  même  matière. 

On  en  trouve  dont  l'opercule  consiste  soit  en  une  tuile  posée  à 
plat  sur  l'embouchure,  soit  en  un  bol  de  terre  cuite  placé  sens  dessus 
dessous,  soit  en  un  couvercle  destiné  primitivement  à  un  récipient 


DESCRIPTION  GÊNÊRAIJ'  DEvS  TYPES. 


45 


qui   n'était   pas  en  verre   [couvercles   de  plonil)   (i),   d'argile   (2)]. 

Forme  i.  —  Olla  sans  anses.  —  Panse  globulaire  dont  le  profil 
décrit  une  belle  courbe  ;  embouchure  ourlée  type  i,  fig.  6  et  7. 

Pas  de  pied  (base  très  simple  constituée  par  une  dépression  mé- 
nagée sous  la  pause).  Couvercle  à  bouton  (fig.  13). 

Voila  I  est  une  copie,  en  verre,  des  urnes  d'argile  déjà  en  usage 


Fig.  15.  —  Urne  cixéraike.  —  Poitiers  (ciniclicrij  des  Dunes).  Musée  df  VHntd  de  Ville,  à  Poiliers. 

à  l'époque  gauloise  (période  dite  La  Tène  III).  Le  verrier  s'e.st  ins- 
piré du  céramiste  jusque  dans  la  forme  du  couvercle  (fig.  12). 

Toutes  les  ollœ  se  rattachant  à  la  forme  i  présentent  les  mêmes 
caractères  généraux,  mais  n'appartiennent  pas  à  un  modèle  unique, 
figé,  invariable. 


(i)  Une  unie  forme  i,  recouverte  d'un  opercule  de  plomb  gravé,  a  été  trouvée  à  Vitry-le-Frauçois 
[Fontaine  Serniaize]  en  1851.  (Collection  Pierpont-Morg.'VX,  ancienne  collection  J.  Gréau;  voy.  Froeh- 
NER,  CoUeclion  J.  Gréau,  n"  1531,  pi.  274).  Une  autre  urne  à  couvercle  de  plomb  figure  a\i  Jlusée  Natio- 
nal bavarois  à  Munich  (n"  1189). 

(2)  Une  unie  forme  î,  recueillie  à  Vaison,  décrite  plus  loin  (p.  50,  note  i),  avait  un  couvercle  d'argile. 


46 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


Elles  diffèrent  en  cela  des  récipients  modernes  qui  sortent  de 
fabriques  où  la  main  de  l'ouvrier  joue  chaque  jour  un  rôle  moins 
grand,  où  la  machine  et  le  moule  créent  mécaniquement  des  milliers 
d'objets  d'vine  monotonie  désespérante. 

Elles  varient  beaucoup  dans  les  détails  ;  quelques-unes  s'éloignent 
très  sensiblement  du  type  primitif  (fig.  14).  Sous  les  Antonins, 
maints  exemplaires  sont  munis  d'un  pied  annulaire. 

La  pâte  vitreuse  des  urnes  forme  i  n'est  pas  toujours  de  la  même 


Fig.  16.  —  I,ouTRornoRi-;s  de  teiuœ  cuite 
GRECQUES.  —  Types  à  figures  rouges  :  A.  Du 
Vs.  av.J.-C. —  B.  Du  iv°s.  av.  J.-C.  —  Musée 
(V  Athènes. 


l'iG.   17.  —   Urne   cinér.mre.  —  AIiisù'  de  Saitil- 
Germain.  Salle  XV,  n°   264S9. 


qualité.  Celle  des  pièces  les  plus  anciennes,  des  olhr  du  Romain  I,  a 
été  soufflée  à  haute  température  ;  elle  est  assez  épaisse  et  fortem.ent 
colorée  en  bleu-verdâtre  comme  toutes  les  verreries  alexandrines. 
Celle  des  urnes  de  la  fin  du  ii*^  et  du  iii^  siècles  est  ordinairement 
moins  pure  ;  elle  est  quelquefois  remplie  de  buUes  d'air  ;  elle  est  jau- 
nâtre, verdâtre,  souvent  même  incolore. 

L,es  o/lcr  forme  i  deviennent  rares  à  partir  de  la  seconde  moitié 


DESCRIPTION  GÊNÉRAIvE  DES  TYPES. 


47 


du  iii*^  siècle,  mais  ne  disparaissent  qu'à  l'époque  constantinienne, 
en  même  temps  que  la  coutume  de  l'incinération. 

Forme  2.  —  Olla  à  anses  établies  dans  deux  plans  parallèles.  — 
Panse  globulaire  ;  col  large  relié  à  la  panse  par  des  courbes  plus  ou 
moins  moelleuses.  Anses  en  M  (Voy.  p.  36,  pi.  2,  i  )  partant  de 
l'épaule  du   vase    et    montant    verticalement  jusqu'au-dessous  du 


AjolinjM>)- 


Pio.  18.  ITrn-e  crxÉR.URE.  —  Poitiers  (cimetière  des  Dunes).  —  Muuc  de  Saint-Germain.  .Salle  X\', 

n**  30306. 


rebord  de   l'embouchure.  Pied  fondu   dans   la  panse.  Couvercle  à 
bouton  (fig.  15  et  pi.  4). 

Ce  type  d'urne  emprunte  sa  forme  à  la  loidrophorc  d'argile  des 

Grecs  (fîg.  16). 

La  loutrophorc  grecque  est  un  va'^e  analogue  à  l'amphore,  mais 
muni:  1° d'anses  qui,  dans  leur  forme  et  dans  leur  disposition,  rap- 
pellent celles  des  cratères  ;  20d'un  pied  aussi  haut  que  le  vase  lui-mêm€. 
Voila  forme  2  est  la  copie  d'une  loutrophore  dont  on  a  supprimé 
le  grand  pied.  On  peut  la  considérer  comme  le  terminus  d'un  type 


48 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


de  vase  qui  était  déjà  en  voie  de  formation  dans  la  céramique  du 
viii*^  siècle  avant  notre  ère  (i),  qui  a  atteint  sa  plus  grande  perfec- 
tion aux  v*',  iv^  siècles  avant  Jésus-Christ  (fig.  i6)  et  qui,  à 
l'époque  romaine,  s'est  transmis  du  répertoire  des  potiers  à  celui 
des  souffleurs  de  verre. 

Parmi  les  divers  modèles  d'urnes  de  verre  se  rattachant  au  type 
no  2,  nous  signalerons  comme  particulièrement  remarquables  :  les 


Fig.  19.  —  Urne  cinér.'ure,  découverte  à        Fig.  20.  —  Urne  cinéraire  trouvée  eu  Gaule.  —  Musée 
Ruffieux,  eu  186S.  —  Musée  de  Lyon.  du  Louvre.  E.  D.,  1527. 

ollcB  à  anses  (p.  36,  pi.  2,  ty^e  ■/)  (fig.  17)  et  les  urnes  dont  les  anses 
en  M  se  développent  au  détriment  de  la  panse  (fig.  18  et  19)  (2). 

L/'olla  2  et  ses  variantes  sont  très  répandues  en  Occident  dès  le 
miUeu  du  ifi^  siècle  de  notre  ère,  comme  le  prouvent  les  nombreux 
exemplaires  de  Pompéi.  Dans  les  premières  années  du  n^  siècle,  leur 
col  se  détache  moins  nettement  de  la  panse  et  se  rétrécit  vers  la 
partie  supérieiure. 


(i)  Vases  de  style  géométrique  dipylien.  Voy.  Collignon  et  Couve,  Catalogue  des  Vases  peints  dit  musée 
national  d'Athènes,  pi.  XVI,  n"  348. 

(2)  Il  est  intéressant  de  remarquer  que  les  anses  des  loutrophorcs  grecques  se  sont  développées  de  la 
même  façon  •  assez  basses  dans  les  spécimens  du  v'  siècle  (A,  fig.  16),  elles  s'allongent  dans  les  exemplaires 
du  rv«  (B,  fig.tô). 


DESCRIPTION  GÊNÊRAIvE  DES  TYPES. 
Forme  3.  —  Olla  à  anses  établies  daits  nu  même  plan. 


49 
Panse 


FiG.  21.  —  Urne  cinér.ure.  —  Musée  de  Saint-Germain.  Salle  XV,  u»  31778. 

globulaire  dont  le  dessous  est  aplati  pour  assurer  la  stabilité  du  réci- 


FiG.  22.  —  Urxe  cinér.\ire.  -^  Musée  d'Avignon. 


pient.  Col  court.  Anses  p.  36,  pi.  2,  type  y.  d'un  style  vigourevix,  posées 
l'une  en  face  de  l'autre,  dans  un  même  plan  (fig.  20,  21  et  pi.  5). 

7 


50 


LA  ^-ERRERIE  EN  GALXE  SOUS  Iv'E:MPIRE  ROMAIN. 


C'est  la  façon  dont  les  anses  sont  placées  dans  les  amphores  grec- 
ques de  terre  cuite. 

lycs  ollœ  forme  3  sont  contemporaines  des  urnes  formes  i  et  2. 


FiG.  23.  —  Urne  CINÉRAIRE.  —  Poitiers.  Musée  de  Saint-Germain.  Salle  XV,  n"  30318. 

Ce  que  nous  avons  dit  sur  la  qualité  de  la  pâte  vitreuse  des  urnes 
forme  i  s'applique  aux  formes  2  et  3. 

Une  olla  forme  3,  recueillie  à  Vaison  (Vaucluse),  dans  la  vigne 
de  M.  Guyon,  doit  être  mentionnée  à  part,  en  raison  des  objets  qu'elle 
contenait.  C'est  une  urne  de  16  à  18  centimètres  de  hauteur,  munie 
d'un  gros.sier  couvercle  d'argile.  A  l'intérieur  du  vase  étaient  des 
ossements  calcinés,  une  ampoule  de  verre  sans  intérêt  et  une  figurine 


FiG.  24.  —  Urne  ciNÉR.'iiRE  A  cotes  ex  relief.  —  Musée  de  Coblence. 

funéraire  égyptienne,  un  oushabti  de  terre  émaillée  mesurant  11  cen- 
timètres et  demi  de  longueur  (i). 

Forme  4.  —  Panse  ovoïde.  Pied  fondu  dans  la  panse.  Anses  type  [j. 

(i)  Ce  curiem;  mobilier  funéraire,   conservé  à  Paris,  au  musée  Guimet,  a  été  décrit,  avec  figure,  par 
M.  E.  GuiMET,  dans  la  Revue  Archéologique,  t.  XXXVI,  année  1900  :  Les  Isiaques  delà  Gaule. 


DESCRIPTION  GENERAIvE  DEvS  TYPES. 


51 


(pi.  2,  p.  36) .  —  Couvercle  à  bouton.  L'application,  à  une  olla  cineraria, 
d'anses  dont  la  forme  est  empruntée  à  la  technique  du  métal,  est  un 
fait  assez  rare  qui  mérite  d'être  signalé.  Iy'o//cr,  que  nous  reproduisons 


"l'H'flWp 


SÉE^^V^ 


_,  10: 


FiG.  25.  —  t'RXES  ciNÉR.«RES.  —  Musce  provincial  de  Trêves.  Salle  XX. 

fig.  22,   semble    avoir   eu  pour  modèle   les   urnes   d'albâtre  de  la 
haute  époque  impériale. 

Forme  ^.^  Panse  arrondie.  Embouchure  à  ourlet  {type  i,iig.  5). — 
Les  urnes  de  cette  forme  sont  très  répandues  (fig.  23).  Elles  compren- 
nent plusieurs  types.  L,e  type  orné  de  côtes  en  relief  se  rencontre  un 
peu  dans  toutes  les  régions  de  la  Gaule  (i)  (fig.  5  [n^  5]  et  24).  Le  type 
dont  la  panse  est  ornée  de  dépressions  est  plus  rare  (2)  (fig.  25). 

(i)  Une  urne  forme  5,  portant  le  même  décor  que  la  ^bouteille  reproduite  jjIus  loin  fig.  128,  est  conser- 
vée au  musée  de  Vannes.  Elle  contient  une  monnaie  de  Postumus  (258  à  267).I<a  forme  5  a  donc  persisté 
jusqu'aux  derniers  temps  de  l'incinération. 

{2)  Une  petite  urne  à  5  dépressions  est  conservée  au  Musée  Provincial  de  Bonn  (A.  693). 


52 


IvA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROIMAIN. 


I^a  plupart  des  urnes  forme  5  sont  en  verre  bleu-verdâtre.  On  en 
connaît  quelques  spécimens  en  verre  coloré  (i). 

Forme  6.  —  Urne  carénée.  —  Cette  forme  existe  en  verre  et  en 
terre  (2). Elle  appartient  au  Romain  I.  L'exemplaire  de  verre  repro- 
duit fig.  26  est  ei:  pâte  bleuâtre.  Un  spécimen  du  même  tyjDe  est 


FiG.  26.  —  Urne  cinéraire  carénée.  — •  Cimetière  de  Suèvres  (I,oir-et-Cher).  Musée  de  Saini-Germain. 

.Salle  XV,  n»  19519. 

exposé  au  Provinzialmuseum  de  Trêves  (3).  D'autres  sont  au  musée 
de  la  Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest,  à  Poitiers. 


2.  —  Bouteilles  (4)  a  panse  cylindrique  a  fond  plat. 

(Formes  7  à  12.) 

]>s  bouteilles  moulées  à  panse  cylindrique  et  à  fond  plat  sont 
d'origine  égyptienne. 

(i)  Une  Olla,  forme  5  en  verre  jaune,  trouvée  à  Trêves,  a  été  reproduite  par  W.  Froehner,  dans  : 
Collection  Julien  Gréau.Verrerie antique  appartenant  à  M.  John  Pierpont-Morgan,n<' i526etp\.CCI^KXI. 
Une  urne  à  panse  côtelée  du  musée  de  Trêves  (n"  9957  a)  est  aussi  en  verre  jaune. 

(2)  De  belles  urnes  forme  6,  en  terre  cuite  à  lustre  noir,  sont  conservées  au  Brilisli  Muséum  (Voy. 
Walters,  Catalogue  of  the  Roman  Pottery  in  the  British  Muséum,  p.  421,  M.  2699,  fig.  27j)  et  dans  les  musées 
de  la  vallée  du  Riin.  Un  spécimen  a  été  recueilli  à  Cologne  (cimetière  romain  de  la  rue  de  Luxembourg) 
avec  des  monnaies  d'Auguste  (Bonncr  Jahrbiicher,  1906,  p.  3S5,  pi.  XXI,  tombe  9). 

(3)  Salle  XX,  n»  3.085. 

(4)  Nous  désignons  par  le  terme  général  de  bouteille  tous  les  récipients  de  forme  variable,  anses  ou 
non,  mais  toujours  pourvus  d'un  goulot  plus  ou  moins  étroit. 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES 


53 


Les  moules  dans  lesquels  elles  ont  été  soufflées  s'amincissent 
vers  le  bas  pour  que  les  flacons,  une  fois  refroidis,  puissent  être 
facilement  dégagés. 

Des  bouteilles  à  panse  cylindrique  ont  servi  d'urnes  cinéraires. 
D'autres  étaient  destinées  à  divers  usages  domestiques.  On  en 
rencontre  dans  tous  les  milieux  romains,  depuis  le  début  de  l'Empire 
jusqu'au  v^  siècle. 

FoRiME  7.  —  Bocal  à  large  ouverture,  muni  de  deux  petites  anses 


Fio.  27.  —  Urxe  a  p.vxse  cvlimdrique.  —  Poitiers.  Musée  de  Saint-Germain.  Salle  XV,  n"  30325. 

type  "C  (pi.  2,  p.  36).  —  Cette  forme  n'est  pas  courante.  Le  spécimen  que 
nous  reproduisons  est  en  verre  bleu-verdâtre  de  bonne  qualité.  Il 
a  été  trouvé  à  Trêves,  rempli  d'ossements  calcinés.  Il  ne  semble  pas 
être  postérieur  au  milieu  du  ii^  siècle  (fig.  25  en  bas) . 

Formes. — -Panse  à  épaulement  plat.  Goulot  nettement  détaché  de 
la  panse.  Embouchure  ourlée.  Anse  robuste  type  [î  (pi.  2,  p. 36). —  Les 
bouteilles  forme  8  ont  été  originairement  importées  d'Alexandrie 
et  de  l'Italie  du  sud  où  elles  étaient  très  abondantes  dès  le  début  de 
l'Empire.  Elles  sont  en  verre  épais,  bleu-verdâtre.  EUes  sont  lourdes, 
trapues.  Quelques-unes  d'entre  elles  ont  été  utilisées  comme  urnes 
cinéraires  (fig.  27).  On  n'en  rencontre  plus  guère  après  le  ll^  siècle  (i). 

FoR:vrE  9.  —  Panse  élancée.  Épaulement  plat.  Goulot  étroit.  Embou- 


(i)  De  très  gros  exemplaires  de  la  forme  S  sont  conservés  au  musée  de  Saint-Germain,  au  musée  de  la 
Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest,  à  Poitiers  (cimetière  des  Dunes),  aumuséedeBoulogne-sur-Mer  (n<>s4522 
et  25.124),  au  musée  de  Boiu-ges  (cimetière  dit  du  Fin  Renard). 


54 


LA  ^rERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  RO]\L\IN. 


chure  à  double  bourrelet. Anses  type y^  (pi.  3,  p.  37). —  La  forme  9  dérive 
de  la  forme  8.  Elle  se  compose  des  mêmes  éléments,  mais  elle  a  un 
tout  autre  caractère  (fig.  28).  Elle  a  gagné  en  élégance,  en  légèreté. 
En  comparant  l'une  à  l'autre,  on  voit  que  les  verriers  romains  se  sont 
livrés,  comme  les  céramistes  et  les  orfèvres,  à  des  recherches  assez 


Fig.  28.  —  Bouteille  cylindrique  a  deux  axses. —  (Verre  incolore  décomposé).  Quatremarre.  rv'^  s. 

Musée  de  Rouen. 

délicates  dans  les  rapports  de  mesures  entre  les  différentes  parties  des 
récipients.  Les  bouteilles  forme  g  ne  sont  pas  rares  dans  les  cimetières 
à  inhumations  du  Romain  II.  Des  spécimens  de  très  grande  taille  ont 
été  trouvés  à  Monceau-le-Neuf  (i),  à  Abbeville  (Homblières)  (2), 
à  Vermand  (3),  à  Spontin  (Belgique)  (4),  à  Cologne  (5). 

(i)  Le  spécimen  de  Monceau-le-Neuf  (Aisne)  publié  par  M.  Cl.  Boul.\nger  [Le  Mobilier  funéraire, 
pi.  II,  n"  2  et  pi.  20),  mesiu'e  3S  centimètres  de  hauteur.  Il  était  à  gauche  de  la  tête  du  chef  gallo-romain 
inhumé  vers  l'époque  de  Constantin  II  (337  à  340). 

(2)  J.  riLLOY,  Études  sur  d'anciens  lieux  de  sépultures  datis  l'.itsiie,  t.  II,  p.  137. 

(3)  Th.  Kck,  Les  deux  cimetières  gallo-romains  de  Vermand  et  de  Saint-Quentin,  pi.  VI,  n"  9. 

(4)  A.  LrMELETTE,  Le  cimetière  de  Spontin,  dans  les  .innales  de  la  Société  de  Namur,  t.  VIII,  troisième 
livraison,  pi.  III,  fig.  5. 

(5)  Bonner  Jahrbûcher,  1906,  fasc.  114-115,  p.  430,  pi.  XXVI.  Tombe  à  inhumation  n"  67  (t\<^  siècle). 


DESCRIPTION  GÉNÉRAIvE  DES  TYPES. 


55 


De  beaux  exemplaires  à  ornements  gravés  ont  été  recueillis  à 
Boulogne-sur-Mer  (i),  au  cimetière  de  Vermand  (2),  dans  la  vallée 
du  Rhin  (3). 

On  peut  considérer  comme  une  variante  de  la  forme  g  le  type 
fig.  29  sans  anses,  à  goulot  étroit  et  bas  surmonté  d'une  volu- 
mineuse embouchure  à  double  bourrelet.  Les  flacons  apparte- 
nant à  ce  modèle  sont  en  verre  incolore,  souvent  rempli  de  filan- 
dres et  de  bulles  d'air.  Ils  ont,  en  moyenne,  8  à  12  centimètres  de 


Fig.  20.  —  Flacon  cylindrique 
S.1NS  ANSE  (Boulogne-sur-Mer, 
cimetière  du  Vieil-Atre).  —  Col- 
lection Morin-Jean,  n°  2231  {an- 
cienne Collection  Bernay). 


Fig.  30.  —  Flacon  ex 
v-ERRE  IMPL-R. — ^Cime- 
tière de  Venuand.  — 
Collection  Th.  Eck,  à 
Saint-Quentin. 


Fig.  31.  —  Flacon  de  toilette  en 
VERRE  FILAN-DREUX.  —  Cimetière 
de  Vermand.  —  Collection  Th. 
Eck,  à  Saiut-Quentin, 


hauteur.  On  pense  qu'ils  servaient  dans  la  toilette  des  femmes.  Ils 
sont  répandus  dans  toute  la  Gallia  Bel^ica  aux  ni^-iv^  siècles  et  ils 
se  rencontrent    jusqu'en    Angleterre  (4).    Ils  sont  particulièrement 


(i)  Musée  arcliéologique  de  Boulogne-siur-Mer,  u°  2.513  :  liauteur  33  centimètres,  verre  incolore,  fm  m''  ou 
IV«  siècle  (Fouilles  à  l'Aqueduc  de  Bréquerecque) . 

(2)  Th.  Eck,  loc.  cit.,  pi.  VIII,  n"  9. 

(3)  Aus'm'  Weerth,  dans  les  Bonncr  Jahrbiicher,  iSSi,  fasc.  71,  pi.  VI,  n"  1.366.  Signalons  aussi  le  re- 
marquable exemplaire  de  40  centimètres  de  hauteur,  orné  de  scènes  gravées,  conservé  au  musée  de  JMa- 
yence,  et  un  spécimen  à  deux  anses  du  musée  de  Trêves,  couvert  de  gravures,  figurant  des  combinaisons 
géométriques  (vitrine  VII,  salle  20,  G.  673,  Catalog.  p.  m)  (hauteur  30  centimètres). 

(4)  Exemplaire  du  British  Muséum  (In  a  Barrow  on  Cliartham  Downs  near  Cnnierbury  Kent). 


56 


LA  \^RRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROALVIN. 


nombreux  à  Reims  (i),  assez  fréquents  à  Vermand  (2)  et  à  Boulogne. 
On  en  a  découvert  à  Amiens  (3),  à  Cologne  (4),  à  Mayence  (5),  etc. 

Forme  10.  —  Flacon  cylindrique.  Goulot  se  rétrécissant  vers  le 
haut  et  étranglé  dans  le  bas.  Embouchure  non  ourlée.  —  L,es  flacons  forme 
10  sont  tantôt  sans  anses,  tantôt  pourvus  de  deux  petites  anses 
appartenant  aux  types  'C},  'C~,  pi.  3,  p.  37.  Ils  ont  10  à  20  centimètres  de 
hauteur.  Tous  sont  en  verre  incolore.  Beaucoup  ont  été  constitués 
à  l'aide  d'une  pâte  vitreuse    chargée  d'impuretés  et   de  filandres 


FiG.  32.  —  Bouteilles  a  p.^nse  cylindrique.  Romain  II.  —  A.  Cimetière  d'Andeniadi.  Tombe  u"  37. 
Musée  provincial  de  Bonn.  Salle  VI.  —  B.  et  C.  Cimetière  de  la  rue  de  I,uxembourg,  à  Cologne.  Musée 
de  Cologne. 

(fig.  32,  C).  Quelques-uns  sont  ornés  de  groupes  de  cercles  gravés  à 
la  meule  sur  la  panse  et  sur  le  goulot  (fig.  32,  A) . 

lycs  collections  de  la  Gaule  du  nord  et  de  la  Germanie  occiden- 
tale renferment  un  très  grand  nombre  de  ces  verreries.  Des  exem- 

(i)  Catalogue  du  Musée  archéologique  de  Reims,  n»  2.41S  (recueilli  dans  lui  cercueil  de  plomb),  2.420, 
2.421,  4.643  à  4.645,  4.759  à  4.-64,  4.930  à  4.934. 

(2)  Th.  EcK,  loc.  cit.,  pi.  VI,  n"  3  et  4  ;  et  Cl.  Boulanger,  Le  Mobilier  funéraire, pi.  16,  u"  2.  Le  spécimen 
de  Vermand,  que  nous  reproduisons  (fig.  30)  est  luie  variante  à  col  court  et  à  panse  beaucoup  plu.s  étroite 
dans  le  bas  que  dans  le  haut. 

(3)  Spécimen  en  verre  incolore  légèrement  décomposé.  Goulot  onié  d'un  fil  de  verre  incolore  faisant 
plusieurs  tours  :  hauteur  9  centimètres.  Amiens,  Musée  de  Picardie,  n"  910. 

(4)  Ads'm'  Weerth,  dans  les  Bonner  Jahrbi'icher,  iSSi,  fasc.  71,  pi.  V,  n"  1.697. 

(5)  I,es  exemplaires  du  musée  de  Mayence  appartiennent  à  des  mobiliers  funéraires  d'époque  tardive 
où  ils  sont  souvent  associés  aux  formes  41,  50  [avec  anse  du  53],  109  (p:"  siècle)  (fig.  33S). 


DESCRIPTION  GENERAI^E  DES  TYPES. 


57 


plaires  bien  conservés  ont  été  recueillis  à  Vennand  (i),  à  Reims  (2), 
à  Amiens,  à  Rouen  (fig.  33),  à  Andernach  (3),  à  Cologne  (4),  à 
Bonn,  à  Trêves,  etc.. 

Les  indications  chronologiques  que  procurent  les  trouvailles  con- 
firment ici  les  observations  morphologiques.  Les  flacons  forme  10 


Fig.  33.  —  Bouteille  en  verre  verdatre.  —  iv"  s.  Musée  de  Rouen. 

n'apparaissent  pas,  en  Gaule,  avant  le  Romain  II.  Ils  se  classent 

(i)  Th.  Eck,  loc.  cit.,  pi.  VII,  u»  4  [Spécimen  à  anses  delphiniformes  du  ri'o  siècle].  M.  Eck  a  découvert 
à  Vennand  ini  flacon  forme  10  (sans  anses)  dans  lequel  se  trouvaient  des  épingles  de  métal  et  d'os  (Collect. 
particulière  de  M.  Th.  Eck|. 

(2)  Catalogue  du  musée  archéologique  ie.  Reims:  2418  [Six  flacons  forme  10,  trouvés  à  Reims,  lieu  dit  La 
Maladrerie,  en  août  1896,  dans  un  cercueil  de  plomb  (i\'«  siècle)];  4.922  [Spécimen  orné  de  cercles  gravés 
sur  la  pause  :  hauteur  9  centimètres  1/2]. 

(3)  KœxEN,  dans  les  Bonner  Jahrbïicher,  188S,  fasc.  86,  pi.  X,  n»  43  et  p.  194  [Tombe  du  rv^  siècle]. 
{4)  A  Cologne,  la  forme  10  s'est  rencontrée  à  la  fois  dans  les  incinérations  tardives  du  m*  siècle  [Bonner 

Jahrb,  1906,  fasc.  114-113,  pi.  XXIV  et  p.  416,  tombe  47)  et  dans  les  inhumations  du  tv"  siècle  [Bonner 
Jahr.,  même  fascicule,  pi.  XXV,  et  p.  425  :  tombe  60,  qui  contenait  le  gobelet  orné  de  poissons  décrit  plus 
loin,  p.  163,  et  une  monnaie  de  Co:istance  Chlore  (305-306)]. 

Vu  flacon  forme  10,  à  anses  delphiniformes,  trouvé  à  Cologne,  a  été  publié  par  W,  Frœhner,  Collection 
Gréau,  n»  1.213  et  pi.  CCXXVai,  n»  i). 

8 


58 


LA  \rERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


même,  pour  la  plupart,  après  le  milieu  du  iii^  siècle.  A  Gelsdorf, 
on  en  a  trouvé  en  compagnie  de  monnaies  de  Dioclétien  (284  à  305) . 
Certains  spécimens  en  verre  lilandreux  sont  d'une  époque  très 
basse. 

FoRiviE  II.  — -  Flacon  cylindrique  à  embouchure  de  cotJion  grec 
(tj^e  B,  fig.  8).  — Les  récipients  de  cette  forme  ont  10  à  15  centi- 
mètres de  hauteur  (fig.  34) .  On  pense  assez  généralement  que  ce  sont 
des  vases  de  toilette.  Un  exemplaire  découvert  à  Reims,  lieu  dit 
le  Chemin  Vert,  en  1894,  a  été  employé  comme  porte-épingles  pour 


Fig.  34. 


■  Flacon  a  embouchure  de  cothon  grec.  —  Cimetière  de  Vermand.  IV 
Eck,  à  Saint-Quentin. 


Collection  Th. 


la  chevelure  et  renferme  encore  trois  épingles  :  une  en  bronze,  une 
en  argent,  une  en  os  (i).  Les  flacons  forme  11  ont  la  même  qualité  de 
pâte  vitreuse,  la  même  distribution  géographique  que  les  bouteilles 
forme  10;  ils  sont  aussi  de  la  même  époque  (iiie-iv^  siècles).  Au  cime- 
tière de  Vermand,  on  a  rencontré  cinq  ou  six  de  ces  fioles  (2).  On 
en  a  recueiUi  une  près  de  Trêves  (Musée  de  Trêves,  n"  20.64g).  Un 
spécimen  orné  de  cercles  gravés  à  la  meule  a  été  trouvé  à  Mayence  (3) . 
Forme  12.  —  Bouteille  cylindrique  à  épaulement  arrondi,  à  goulot 

(1)  Catalogue  du  musée  archéologique  de  Reims,  p.  71,  u»  2.257  à  2.260.  Un  flacon  fomie  n  du  musée 
de  Reims  a  été  trouvé  avec  son  bouchon.  Il  contenait  un  liquide  qui  s'est  solidifié. 

(2)  Th.  Eck,  loc.  cit.,  p.  162-163  et  pi.  VI,  n"  5. 

(3)  Pâte  vitreuse  légèrement  bleutée.  Tombe  à  iuiumiation  du  IV  siècle.  Jlayence,  musée  Romano- 
germanique. 


DESCRIPTION  GENERALE  DES  TYPES. 


59 


fondu  dans  la  panse.  —  Nous  sommes  ici  en  présence  d'un  type  tardif 
qui  est  tantôt  anse  (type  <)^,  pi.  3),  tantôt  sans  anses  (fig.  35).  Il 
est  facile  de  se  rendre  compte  que  les  flacons  forme  12  appartien- 
nent à  inae  fabrication  de  très  basse  époque  (iv*  et  v^  siècles),  qu'ils 


Fig.  35.  —  Bouteille  s.\xs  i'LxsE.  iv»  s.  —  Musée  de  Niort. 

sont    sortis  d'officines  en   décadence.   Leur  pâte  vitreuse  est  filan- 
dreuse et  leur  galbe  est  peu  esthétique. 

Il  est  intéressant  de  noter  que  la  forme  12  est  le  prototj^pe  de 
la  bouteille  à  vin  des  temps  modernes. 

3.  —  Bouteilles  a  panse  prismatique. 

(Formes  13  à  19.) 

lycs  bouteilles  à  panse  prismatique  sont  originaires  d'Egypte. 
Elles  étaient  soufiiées  et  comprimées  dans  des  moules  probable- 
ment en  bois  (i). 

Les  bouteilles  prismatiques  sont  le  plus  ordinairement  à  section 


(i)  A  la  Rochère  (Haute-Saône),  dansuiie  verrerie  où  l'outillage  employé  était  le  même  que  trois  ou 
quatre  siècles  auparavant,  on  soufflait  encore,  vers  1S92,  des  pièces  dans  des  moules  en  bois.  Ces  moules, 
qui  coûtaient  fort  peu  de  fabrication,  étaient  en  bois  tendre  (bouleau,  aiilne  ou  caille).  On  prenait  soin 
de  les  mouiller  avant  chaque  soufflage. 

(Xote  communiquée  par  JI.  H.  :Miclid,  de  Besançon.) 


6o  IvA  \TERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN, 

quadrangulaire  (nos  13,  14,  15,  16,  19)  ou  à  section  hexagonale  (n^s  17 


,l1.^.h-tai,. 


FiG.  36.  —  Bouteille  prismatique  a  section        Fig.  37.  —  Urne  cd.'éraire  a  panse  prismatique.  — 
TRIANGULAIRE.  —  Musée  national  de  Naples,  Musée  de  Cannes  (Alpes-Maritimes). 

n°  13075. 

et   18).   I^e  spécimen  à  section   triangulaire    de    Pompéi    (Naples, 
Musée  National,  no  13.075)  est  une  rareté  (fig.  36). 


Fig.  38.  —  Bocal  prismatique  a  large  cuver-        Fig.  39.  —  Urne  a  demi-remplie  d'ossements 
ture.  —  Heiras  {lien  dit  La  M aladrerie).  —  Musée  calcinés.  —  Cimetière  de  Vaison.  Fouilles  de 

de  Reims,  n"  4g2g.  ,  1S3S.  — ■  Musée  d'Avignon,  n"  41. 


Forme  13.  —  Panse  prismatique  à  section  carrée.  Embouchure 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES. 


6l 


large,  à  ourlet.  —  Ce  type  de  bouteille  comporte  plusieurs  variétés  qui 
appartiennent  pour  la  plupart  à  la  haute  époque  impériale  (fig.37à4o). 

On  l'a  rencontré  en  maints  endroits,  notamment  à  Poitiers  (cime- 
tière des  Dunes)  (i),  à  Niort,  à  Lyon,  à  Bourges  (cimetière  du  F'in 
Renard),  en  Champagne  et  dans  la  Gaule  méridionale. 

Forme  14.  —  Panse  prismatique  à  section  carrée.  Goulot  étroit. 


FiG.  40.  —  Bocii.  PRisjL\TiQnE.  —  Cimetière  de  Vierville  (Eiu'e-et-I/îir).  Fouilles  de  1895.  —  Collection 
Morin-Jean,  n"  2213    (ancienne  Collection  Bernay). 


Anse  type';!,  (pi.  2,  p.  36).  — ^Ontrouvedes  flacons  forme  14  de  toutes  les 
grandeurs  :  il  y  en  a  depuis  5  centimètres  jusqu'à  près  de  40  cen- 
timètres de  hauteur  (2).  Ces  boîtes  carrées  portent  souvent  sur 
le  fond  des  marques  de  fabrique  moulées  en  rehef  (fig.  45).  Elles 
ont  été  rencontrées  dans  toute  l'étendue  de  l'Empire  romain,  parti- 
culièrement dans  les  îles  grecques  et  en  Campanie  (très  nombreux 

(i)  Poitiers.  Musée  de  la  Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest  (Dunes  U,  XXII,  n"  6y). 

(2)  Un  des  plus  grands  spécimens  connus  est  au  musée  de  Bourges.  Cette  pièce  remarquable  mesure 
35  centimètres  de  hauteur  :  elle  a  ser\'i  d'urne  ossuaire.  EUe  a  été  trouvée  à  la  Maladrerie  (commune  de  Châ- 
teaumeillant-sur-Clier)  dans  une  cuve  de  pierre  à  operculum. 


62  I.A  VERRERIE  EN  GAUI.E  vSOUS  L'EMPIRE  RGIVIAIN. 

exemplaires  pompéiens  au  musée  de  Naples) ,  dans  la  Gaule  cisalpine 
et  en  Ligurie.  En  Gaule,  elles  sont  répandues  un  peu  dans  toutes 
les  régions.  Elles  peuvent  se  diviser  en  deux  t\-pes  : 

A)  Le  premier  a  une  panse  se  rapprochant  plus  ou  moins  de  la 
forme  cubique.  Il  se  rencontre  au  i^""  siècle  (i).  Il  est  très  abondant 
au  11^,  plus  rare  au  iii^  siècle  (2).  Au  iv^  siècle,  il  disparaît  des  sépul- 
tures. 

Les  spécimens  du  début  de  l'Empire  se  distinguent  assez  facile- 
ment des  exemplaires  tardifs.  Jusque  vers  le  milieu  du  ii^  siècle,  la 
bouteille  carrée  est  en  verre  bleu-verdâtre  de  bonne  qualité.  Elle  a 


Fia.  41.  —  Flacon  a  p.anse  PRisiLiiiQUE,  trouvé  à  Saiiit-Cassiuu,  en  1884.  —  Musée  de  C aimes  {Alpes- 

Mariliiues). 

des  parois  épaisses,  solides  ;  elle  est  presque  plate  sur  le  dessus,  à 
l'endroit  où  s'attache  le  goulot.  Au  iii^  siècle  elle  est  en  verre  in- 
colore ou  j aune-ver dâtre  sale.  Elle  a  des  parois  minces  et  fragiles. 
Le  dessus  de  la  panse  est  en  forme  de  calotte  plus  ou  moins  bombée 
et  d'un  galbe  mou. 

B)  Le  second  n'est  qu'une  variante  du  premier.  Il  en  diffère  par 
sa  panse  beaucoup  plus  haute  que  large  (fig.  46) .  En  Gaule,  il  est  plus 


(I)  Au  cimetière  de  Coblenz-N euendorj ,  une  bouteille  carréi;  forme  14  a  été  trouvée  dans  une  tombe  du 
début  de  l'Empire,  avec  une  fibule  de  bronze  dont  le  tj-pe,  qui  appartient  au  groupe  de  I^  Tène  III,  ne 
semble  pas  descendre  plus  bas  que  le  second  quart  du  i"  siècle  (Jlusée  de  Coblence.  Vitrine  VI.  Tombe  à 
incinération,  n"  IV]. 

(z)  A  Cologne,  OH  a  trouvé  des  bouteilles  forme  r4  dans  les  tombes  de  l'époque  des  empereurs  sjTiens,  à 
côté  des  verreries  ornées  d'applications  vermiculaires  (voy.  Bonner  Jahrbiicher,  1906,  fasc.  114-115,  p.406, 
pi.  XXIII,  tombe  n"  35]. 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES. 


63 


commun  dans  le  Midi  (i)  que  dans  le  Nord  (2).  T>TDologiquement  et 
chronologiquement,  il  se  place  à  côté  du  précédent.  Comme  lui,  il 
devient  très  rare  à  la  fin  du  iii®  siècle  ;  mais  on  ferait  erreur  en  s'ima- 
ginant  que  les  gens  de  la  basse  époque  l'ignoraient  complètement. 
A  Cologne,  en  1905,  une  bouteille  carrée,  à  panse  élevée,  a  été  re- 
cueillie, dans  un  sarcophage  en  pierre  du  Romain  II  tardif  ;  cette 
bouteille    était  placée   à    côté    d'une    cruche    de    terre    rouge,  sur 


FiG.    42.    BOUTEII.I,E    PRISILV- 

TIQtJE,    \TERRE  BLEC-VERDATRE. 

Parois  épaisses.  — •  Tour\-iUe- 
la- Rivière  (fouilles  de  1862).  — 
Musée  de  Rouen  (ancienne  col- 
lection de  GirancouH). 


FiG.  43.  —  Bouteille  prism-\- 

TIQtJE  EN  \'ERRE  VERT-BLEUA- 
TRE. —  Paris,  cimetière  payeu 
de  la  me  Nicole.  —  Collection 
Ch.  Magne,  à  Paris. 


]?io.  44.  —  Bouteille  a  p.'Vnse 
PRIS>L\TIQUE.  —  Paris,  cime- 
tière romain  du  faubourg 
Saint-Jacques.  —  Must'e 
Carnavalet,  à  Paris. 


laquelle  l'inscription  Reple  Me  est  tracée  à  la  barbotine  blanche  (3). 
FoR^viE  15.  — ■  Bouteille  prismatique  à  deux  compartiments.  — 
Cette  forme,  assez  rare,  est  une  variante  de  la  forme  14.  La  panse  de 
la  bouteille  est  divisée  en  deux  compartiments,  par  une  mince  cloi- 
son de  verre,  placée  verticalement.  Le  goulot  est  double  ;  il  se  com- 
pose de  deux  tubes  accolés  (fig.  47,  B). 

(i)  Parmi  les  exemplaires  de  la  basse  vallée  du  Rhône,  on  peut  signaler  comme  particulièrement  intéres- 
sante la  bouteille  {iig.  46)  qui  porte  ime  marque  de  fabrique  (éléphant  et  nom  grec  ZIIWOC)  publiée  par 
Flouest  dans  la  Revue  des  Sociétés  savantes  de  1S75,  t.I,  p.  124  et  suiv. 

(2)  Un  beau  spécimen  de  24  centimètres  de  hauteur,  trouvé  à  Pannes  (Pas-de-Calais)  en  1823,  est  con- 
servé au  musée  de  Boulogne-sur-Mer  [n"  2.510]. 

(3)  Bonner  Jahrbiicher,  1906,  fasc.  114-115,  p.  429,  tombe  64,  pi.  XXVI. 


64 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


]>s  flacons  à  deux  compartiments  constituent  une  catégorie  de 
récipients  dont  les  formes  sont  variées  (n^s  15,  35^  63  du  tableau  de 
morphologie  générale).  Ils  sont  désignés  par  les  auteurs  anciens 
sous  le  terme  général  de  dilécythcs.  Il  en  existe  des  spécimens  en 
terre  cuite. 

Forme  16.  —  Panse  prismatique  rectangulaire.  Deux  anses  tri- 


I"iG.  45.  —  Flacon  a  panse  piusmatiqtje  en  verre  bleu-verdatre. 

Cochet,  en  1S52.  —  Musée  du  Louvre. 


Fécamp.    Fouilles  de  l'Abbé 


■fides  type  y.  (pi.  2,  p.  36)  (i).  —  Très  répandues  dans  toute  la  Gaule,  les 
bouteilles  de  ce  modèle  sont  lourdes  ;  elles  ont  des  parois  très  épaisses 
et  sont  en  verre  bleu-verdâtre.  Sur  leur  fond,  on  voit  souvent  une 
marque  de  fabrique  (fîg.  48  à  50). 

l,es  spécimens  du  musée  de  Saint-Germain  (fîg.  49),  découverts 
les  uns  dans  la  forêt  de  Compiègne,  les  autres  dans  la  Vienne  et  dans 
l'Allier  (2),  les  exemplaires   d'Alesia   (fîg.  50),  de  Vendôme  (3),  de 

(i)  Ces  anses  n'appartiennent  pas  toujours  au  type  a.  I,e  musée  de  Saint-Genuaiu  possède  une  bouteille 
tonne  i6  [Salle  XV,  n»  29.489,  Néris  (Allier)]  dont  les  anses  sont  à  nervures  multiples  du  t\-pe  y,  pi.  2. 

(2)  Musée  de  Saint-Germain.  Salle  XV,  n^s  13.689,  14.042,  19.765,  29.100,  29.489,  30.328. 

(3)  Musée  de  Vendôme  [Fouilles  de  I,ussault  (Indre-et-I,oire)]. 


DESCRIPTION  GENERALE  DES  TYPES. 


65 


Paris  (fig.  48),  de  Poitiers  (i),  de  Niort  (2),  d'Amiens  (3),  ceux  de 
Normandie  (4)  et  de  la  vallée  du  Rhin  (5),  appartiennent  tous  à  la 
verrerie  du  Romain  I. 

FoRHiE  17.  —  Bouteille  à  panse  prismatique  hexagonale.  —  L,es 
flacons  de  cette  forme  se  placent  t\'pologiquement  à  côté  des  formes 


KiG.  46.  —  Bouteille  a  paxse  prismatique.  —  Musée  de  la  Maison  Carrée,  àlXimcs,  n"  51. 


13  à  16.  On  peut  5-  distinguer  des  variétés  multiples  que  nous  réuni- 
rons dans  quatre  groupes  : 

A.  Bouteilles  de  grande  taille,  très  lourdes,  en  verre  épais,  à  goulot 
large  et  bas,  à  anse  trapue  du  type  y  (pi.  2,  pi.  36).  —  Elles  ont  été 
ordinairement  employées  comme  urnes  ossuaires   (6). 

B.  Bouteilles  de  petite  taille.  Variantes  à  six  pans  de  la  forme  14 

(fig.  51,  52,  53)- 

C.  Variantes  à  six  pans  de  la  forme  ig  (fig.  54,  55). 

(i)  Musée  de  la  Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest.  Spécimens  provenaut  du  cimetière  des  Dunes. 

(2)  Musée  archéologique  de  Niort,  n»  89. 

(3)  Musée  de  Picardie.,  n"'  918,  948,  827,  937. 

(4)  Fouilles  de  l'Abbé  Cochet. 

(5)  Trois  beaux  exemplaires,  trouvés  à  Cologne,  ont  été  publiés  par  'pK(SSSEV.[Collection  Julien  Gréau, 
pi.  292]. 

(6)  I<'ume  à  panse  hexagonale  de  Brény  (Aisne),  signalée  plus  haut,  p.  42 ,  a  25  centimètres  de  hauteur. 
Elle  contenait  une  monnaie  de  Domitieu.  Deux  urnes  de  même  taille  et  de  même  forme  ont  été  trouvées, 
l'ime  à  Lillebonne  (Seine-Inférieiu-e)  [Musée  de  Saint-Germain,  salle  XV,  n»  29.516.  Fouilles  Cochet],  l'autre 
à  Cherbourg  [voy.  W.  Frœhxer,  CollecHon  Julien  Gréau,  n"  1.525,  pi.  270]. 

9 


66 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


D.  Variantes  à  panse  prismatique  de  la  forme  33  (fig.  56  et  57). 

Forme  18.  ^  Variante  à  six  pans  de  la  forme  10.  — •  Les  flacons 
forme  18  sont  de  basse  époque.  Ils  sont  en  verre  incolore,  quelquefois 
de  bonne  qualité,  mais  souvent  chargés  des  impuretés,  des  bouillons 
et  des  filandres  qui  caractérisent  la  pâte  du  tv^  siècle.  Leurs  parois 


Fig.  47.  —  Bouteilles  a  deux  cojip.\rtimext.s  :  A.  Type  à  pause  spliéroïdale.  Orange  (1840).  Musée 
Calvei  à  Avignon,  n"  113.  —  B.  Tyi^e  à  panse  prismatique,  .\rles.  Musée  Borély  à  Marseille,  n"  494. 

sont  minces,  lisses  ou  pourvues  d'un  décor  très  flou  qui  consiste  en 
lignes  parallèles  disposées  obliquement  (i)  (fig.  58). 

Leur  goulot,  dont  l'orifice  est  sans  ourlet,  est  flanqué  de  deux 
anses  du  t>^e  "C^  (pi.  3,  p.  37). 

Les  flacons  forme  18  sont  assez  répandus  dans  la  Gaule  du  nord  et 
sur  les  bords  du  Rhin  (2). 

Forme  19.  —  Flacons  prismatiques  sans  anses,  à  goulot  long  et 
étroit.  — •  Ces  flacons  portent,  en  Allemagne,  le  nom  de  Merkurflasche 
parce  que,  sur  leur  fond,  on  voit  souvent  une  image  en  relief  du  dieu 
Mercure,  cantonnée  d'initiales  de  noms  de  fabricants  (3). 

(i)  Ce  tyije  de  décoration  a  été  appliqué  aussi  à  d'autres  formes. 

(2)  Un  bel  exemplaire  du  Romain  II,  orné  de  stries  obliques,  est  conservé  au  Musée  Provincial  de  Bonn 
[n°  316]- 

(3)  Sur  les  maripics  des  flacons  forme  19,  consulter  Anton  Kisa,  Das  Glas  vn  Altntuiiie,  p.  940  et  sui  v. 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES. 


67 


Les  bouteilles  forme  19  comprennent  deux  t5rpes  : 

Au  premier,  appartiennent  les  flacons  dont  les  parois  sont  minces 


1 

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FiG.  4S.  —  Bouteille  a  panse  prismatique  rectangulaire.  —  Fouilles  de  l'Hôtel- Dieu,  à  Paris,  en  1S67. 

Musée  Carnavalet,  n°  141. 


(fig.  60)  et  dont  la  pâte  vitreuse  est  plus  ou  moins  colorée  naturel- 
lement par  des  oxydes  métalliques. 

Au  second,  il  convient  de  rattacher  les  bouteilles  dont  les  parois 
sont,  comme  celles  de  nos  flacons  modernes  à  odeur,  très  épaisses  au 


68 


LA  \"ERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROIMAIN. 


milieu  et  vont  en  se  rétrécissant  vers  les  bords  (i)  (fig.  6i,  62).  Les 
flacons  du  second  tjrpe  ont  été  soufflés  dans  une  matière  incolore  formée 
de  quartz  en  poudre.  I^eur  embouchure  est  plate  et  très  débordante, 
comme  il  convient  pour  verser  des  liquides  épais  (fig.  61).  Leur 
panse  est  souvent  ornée,  sur  deux  faces  opposées,  ou  sur  les  quatre 
faces,  de  feuilles  de  palmier. 

Les  bouteilles  forme  19  ont  en  moyenne  12  à  15  centimètres  de 


FÏG.  49.  —  Bouteille  a  panse  pris5l\iique 
RECTANGULAIRE.  — •  Garenuc  du  Roi  (forêt  de 
Compiègne,  Oise).  —  Musée  de  Saint-Geniuiin. 
Salle  XV,  u"  14042. 


Fig.  50.  —  Bouteille  a  panse  prismatiql-e 
RECT.\NGULAIRE.  — ■  Musée  d' Alise-Saintc- Reine 
(Côte-d'Or). 


hauteur;  les  plus  petites  ne  dépassent  pas  6  centimètres  (2),  les  plus 
grandes  atteignent  jusqu'à  22  et  24  centimètres. 

Un  flacon  forme  19,  découvert  à  Clermarais  près  de  Reims,  porte 
une  inscription  que  l'on  a  pensé  pouvoir  Ure  ainsi  :  Firmi  Hilari 
ad  tylosim  aromaticum  (3). 


(i)  Quelques-uns  de  ces  flacons  sout  de  véritables  verres  à  tricherie,  comme  il  sera  facile  de  s'en  con- 
vaincre en  examinant  la  fig.  62. 1,es  industriels  et  les  commerçants  de  l'antiquité  usaient  déj:\  de  ces  ruses 
dont  se  servent  si  fréquemment  les  négociants  d'aujourd'hui  pour  faire  croire  à  leur  clientèle  qu'un  flacon 
renferme  plus  de  liquide  qu'il  n'en  contient  en  réalité. 

(2)  Catalogue  du  Musée  archéologique  de  Reims,  n"  5.339,  trouvé  à  la  Maladrerie  en  1899. 

(3)  Ch.  I,oriquet,  Marque  pliarmaceutique  inscrite  sur  ime  fiole  de  verre.  Dans  la  Revue  archéolo- 
gique, 1862,  1. 1,  p.  247  à  253. 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES. 


69. 


FiG.  51.  —  Bouteille  a  panse  prismatique  hexagonale.  —  Fouilles  d'Amiens,  en  1S67.  —  Musée 

départemental  d^Antiquités^  à  Roneu. 


>l:J 


«Sh 


FiG.  52.  —  Bouteille  a 

PANSE  PRISMATIQUE 

hexagonale.  —  Verre 
très  épais.  Cimetière  de 
Conflans  -  sur  -  Seine 
(Marne).  —  Musée  de 
Saint-Germain.  Salle 
XV,  n"  19764. 


FiG.  53.  —  Fl.^con  a 
panse  PRISiLATIQtTE 
hexagonale.  —  Verre 
verdâtre.  —  Musée  de 
Picardie,  à  Amiens, 
n"  807. 


Fio.  54.  —  Flacon 
TROUVÉ  -A  Reims.  — 
Musée  de  Saint-Ger- 
main. Salle  X\',  n» 
27233- 


FiG.  55.  —  Flacon  dé- 
couvert -A  Vaison 
(Vauclusc) .  —  Muséede 
Saint-Gerinain.  Salle 
XV,  u"  13408. 


70 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


La  Tylosis  serait  une  maladie  consistant  en  callosités  invétérées 
de  l'intérieur  des  paupières.  Le  flacon  aurait-il  contenu  un  certain 
collyre  destiné  à  guérir  cette  affection  ? 

On  a  trouvé  dans  diverses  régions  des  bouteiUes  19  qui  portent 
la  même  estampille  que  le  flacon  de  Clermarais  (Voy.  Kisa,  Bas  Glas, 

P-  783). 

Lés  flacons  forme  19  sont  très  répandus  en  Gaule.  Ils  n'appa- 
raissent pas  avant  la  fin  du  ii^  siècle.  Ils  sont  très  abondants  pen- 


FiG.    56.   —  Flacon    a  panse   hexagon.\le. 
Musée  provincial  ilf  Bonn. 


FiG.  57.  —  Flacon  en  verre  vert.  —  Fouilles  de 
Brequerecque.  —  Musée  archéologique  de  Bou- 
logne-sur-Mer,  n"  2561. 


dant  la  première  moitié  du  iii^  siècle  (i)  et  figurent  encore  parmi 
les  productions  verrières  de  la  fin  du  m*'  et  iv''  s.  (2). 


(i)  Dans  les  tombes  à  incinération  de  la  Normandie  [Cochet,  La  Normandie  souterraine,  pi.  I,  n»  53, 
Cimetière  de  Cany],  les  flacons  forme  19  sont  associés  aux  barillets  frontiniens.  A  Cologne,  ils  ont  été  trouvés 
dans  les  incinérations  de  l'époque  des  empereurs  sjTriensavec  des  verres  gravés  et  des  verres  à  applications 
verniiculaires  (formes  54,  62,  64)  [voy.  Bonner  Jahrbûcher,  1906,  p.  409,  pi.  XXIV,  tombe  n»  38]. 
AGelsdorf.présMeckenheim,  ils  ont  été  recueillis  avec  des  monnaies  de  Julia  îlœsa,  Julia  Domna  etSeptime 
Sévère  (193  à  211)  [Bonner  Jahrbûcher,  t.  XXXIII-XXXIV,  1S63,  p.  227-22S].  A  Reims,  im  flacon 
forme  19,  dont  le  fondporteune  figiue  en  relief  de  Mercure  cantonnée  des  lettres  M.-C.-H.-R.,setrouvait 
dans  une  sépulture  de  la  llaladrerie,  avec  une  monnaie  de  Commode  frappée  en  192  et  une  alla  cineraria 
de  terre  cuite  d'im  type  travaillé  en  relief  d'applique  caractéristique  de  la  première  moitié  du  va."  siècle 
[\-oy.  Catalogue  du.  il/usée  aî-dirà/ogîîwe  de  Reims,  n"  2.549,  et  J-  Déchelette,  Les  iwsfs  céramiques  ornés 
de  la  Gaule  Romaine,  t.  II,  p.  171]. 

(2)  .Spécimens  en  verre  filandreux  et  verdâtre  des  musées  de  Rouen  [fouilles  de  Quatremares],  de  Bonn 
et  de  Mayence.  [Un  exemplaire  du  musée  de  Mayence  mesiu-e  18  centimètres  de  hauteur.  Il  a  un  col  court. 
Il  a  été  trouvé  dans  une  tombe  du  IV  siècle  avec  une  bouteille  forme  40]. 


cp^ 


FiG.  58.  —  Bouteille  a  panse 

PRISMATIQUE  HEX.\GOXALE, 

VERRE  VERDATRE  CONTENANT 
DES  FILAN1>RES  ET  DES  BULLES 

d'air.  —  Fouilles  du  Boulon- 
nais, en  1S70.  —  Musée  de 
Boulogne-sur-Mer,  n°  2647. 


-i,î 


FiG.  59.  —  Flacon  a 

LONG  COL,  VERRE  FI- 

LAN-DREUX.  • —  Cime- 
tière de  Reims  (Mar- 
ne).—  Musée  de  Saint- 
Germain.  Salle  XV, 
n" 27232. 


FiG.  60.  —  Flacon  .\  lo.vg  col,  verre 
BLEUTÉ. —  Grand  Val  d'Étretat  (fouilles 
Cochet,  1S55).  —  Musée  départemental 
d'antiquités,  à  Rouen. 


IT 


(\ 


FiG.  61.  FLiCON  EM  VERRE 

INCOLORE  TRÈS  ÉPAIS.  — 
Trouvé  à  Rheiudorf,  le  14 
mars  1839.  —  Musée  de 
Sèvres,  n»  2665^. 


Kg.  62.  —  Fl.\con  en  \xrre  inco- 
lore FiL.\NDRErx.  —  Fouilles 
Cochet, à  Cany,  en  1849.  —  Musée 
départemental  d'antiquités, à.  Rouen. 


FiG.  63.  —  Fl.acon  a.  p.anse 

PRISM.\TIQUE.         IRIS.'VTION 

ARGENTÉE.  —  Trouvé  à 
Arles     (TrinquetaiUe) .    — 

Musée  Borély,  à  Marseille, 
n»  497. 


72  la  verrerie  en  gaule  sous  l'empire  roaiain. 

4.  —  Bouteilles  apparentées  par  leur  forme  au  type  gréco- 
oriental   DE   L'ALABASTRE   ET   DU   BOMBYLIOS   ET  LEURS   DÉRIVÉS. 

(Formes  20  à  26.) 

I^es  ampoules  et  les  flacons,  dont  la  description  va  suivre,  sont  des 
vases  destinés  à  renfermer  des  parfums,  des  essences,  des  baumes. 

Ils  sont  apparentés  plus  ou  moins  directement  aux  balsamaires 
d'albâtre,  de  métal  ou  d'argile  que  les  Égyptiens,  les  Grecs,  les  popu- 


^V 


FiG.     64.    —     BOMBYLIOS     CORINTHIEX    EN    TERRE 

CflTE.  vi"  S.  av.  J.-C.  —  Collection  Morin-Jean, 
n°  474- 


l'iG.  65.  —  AXABASIRE  EN  PATE  DE  \'ERIŒ  MUL- 
TICOLORE. —  Syrie.  — •  Collection  Morin-Jean, 
à  Paris. 


lations  des  îles  et  de  la  côte  d'Asie  employaient  depuis  fort  longtemps 
au  transport  des  parfums. 

Ces  balsamaires  étaient  désignés  par  les  anciens  sous  les  noms 
à'alabastre  (i)  et  de  bomhylios  (2).  C'étaient  des  petits  récipients  en 
forme  d'outre  ou  de  poire,  caractérisés  par  une  panse  renflée  du  bas 
(fig.  64).  Ces  vases  étaient  munis  d'un  goulot  court  surmonté  d'une 
embouchure  afïectant  la  forme  d'une  rondelle  plate,  très  débordante. 

(i)  Dictionnaire  des  Antiquités  de  Saglio,  1. 1,  première  partie,  p.  175  et  suiv. 
(2)  Dictiomuiire  des  Antiquités  de  Saglio,  1. 1,  première  partie,  p.  720. 


DESCRIPTION  GENERALE  DES  TYPES. 


73 


lycs  Corintliiens,  au  vu''  et  au  vi°  siècles  avant  J.-C.  ont  inondé  le 
monde  méditerranéen  de  bombylios  de  terre  cuite  ornés  d'animaux 
peints  (fig.  64) .  Vers  la  même  époque  et  pendant  les  siècles  suivants, 


FiG.  66.  —  Ampoule  de  verre  bleu.  —  Arles. 
Cabinet  des  Médailles,  à  Paris,  u°  796. 


Fio.  67.  —  Ampoule  a  parfum.  —  Provenauce 
indéterminée.  —  Collection  Morin-Jean'n"  615. 


les  Égyptiens  ont  fabriqué  des  alabastres  en  onjrx  oriental  ou  en'pâte 
de  verre  opaque  polychromée  à  l'aide  de  bâtonnets  de  couleurs 
variées  (fig.  65) . 

Formes  20-21-22.  —  Petites  ampoules  pirif ormes.   Goulot  plus 
ou  moins  allongé.  Embouchure  tantôtsans  ourlet  (20-21),  tantôt  ourlée 


Fio.  6S.  —  Flacox  en  \-erre  bleu-verdatre.  —  Musée  de  Picardie,  à  Amiens,  n"  S97. 


(22).    —  Les   spécimens    munis    d'anses    (fig.  68  et  69)   sont   peu 
abondants  dans  cette  série. 

Des  ampoules  formes  20  à  22  ont  été  découvertes  en  masse  dans 
les  sépultures  à  ustion  de  la  période  romaine.  Elles  portent,  dans  le 
langage  courant  des  fouiUeurs,  le  nom  de  lacrymatoires,  parce  que. 


10 


74 


LA  \^ERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


d'après  la  légende,  les  parents  des  défunts  y  rassemblaient  les  larmes 
qu'ils  avaient  versées  pendant  la  cérémonie  des  funérailles. 

On  sait,  aujourd'hui,  que  ces  fioles  n'ont  jamais  contenu  de  larmes, 


FiG.  69.  —  Fiole  a  anses  appendicuiées.  —  S3Tie.  ui"  s.  —  Collection  Morin-Jean,  n"  3041. 


FiG.  70.  —  FlOLE_RECUEILLIE  EN  OCTOBRE  1882,  FiG.  71.  —  FlOLE    DE    VERRE   VERDATRE,    trouvée   à 

à  Paris,  38,  avenue  des  Gobelins.  —  Collection  Paris,  6,  boulevard  de  Port-Royal,  en  août  iSSi. 

Ch.  Magne,  à  Paris.  Romain  II.  —  Collection  Ch.  Magne,  à    Paris. 

mais  on  continue  à  les  désigner  par  le  mot  lacrymatoire  qui  est,  en 
quelque  sorte,  consacré  par  l'usage. 


DESCRIPTION  GÊNÊRAI.E  DES  TYPES. 


75 


A  la  série  des  lacrymatoires,  nous  devons  rattacher  les  n^^  37  et  38 
du  tableau  de  morphologie  générale  qui  ne  diffèrent  des  types  20-22 


Fis.  72.  —  Fiole  sans  anses.  — Fouilles  du  Boulonnais.  —  Musée  de  Boulogne-sar-AIer,  n"  2563. 

que  par  la  forme  de  leur  panse.  Beaucoup  de  ces  petites  bouteilles 
nous  sont  parvenues  désagrégées  et  tordues  par  le  feu.  EUes  ont  été 
recueilUes  au  milieu  des  cendres  du  bûcher  funèbre.  M.  Mazauric, 
l'actif  conservateur  du  musée  archéologique  de  Nîmes,  pense  qu'elles 


TT 


FiG.  73.  —  B.\LS.\M.\IRES  A     LONG  COL. 


devaient  renfermer  des  encens  qui,  en  brûlant  avec  le  défunt,  ser- 
vaient d'antidote  contre  les  mauvaises  odeurs. 

I^es  fioles  20  à  22  sont  en  verre,  tantôt  teinté  naturellement  par 
les  oxydes  métalliques,  tantôt  coloré  volontairement  en  jaune  ou  en 


76 


LA  \rERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


bleu  vif.  Elles  ont  été  utiUsées  du  i'^''  au  iv*=  s.  de   notre  ère,  mais 
elles  sont  beaucoup  plus  abondantes  au  Romain  I  qu'au  Romain  II. 


FiG.  74.  —  Balsamake  a  panse  bulbeuse,  trouvé  à  Arles.  —  Musée  Borély,  à  Marseille. 

A  Cologne,  elles  ont  été  recueillies  principalement  dans  les  inci- 
nérations contenant  des  monnaies  d'Auguste,  de  Tibère,  de  Néron  (i) . 
Il  en  est  de  même  dans  la  Gaule  méridionale. 

Des  ampoules  forme  22,  en  verre  bleu  intense,  ont  été  trouvées 


FiG.  75.  —  JLarques  de  verreees  moulées  sctî  le  fond  de  trois  b.\ls.\m.\ires  forme  25.  —  Musée 

Borcly,  à  Marseille  (n"'  533-534  et  535). 

en  1882,  à  Boulogne-sur-Mer  (Briqueterie  de  Saint-Martin)  dans  un 
cercueil  de  plomb  qui  paraît  dater  du  iii«^  ou  du  iv^  s.  (2). 

(i)  Voy.  Bmmer  Jahrbiicher,  1906,  fasc.  114-115,  pi.  XXI. 
{2)  Musée  arcliéologique  de  Boulogne-sur-Mer,  n"  2.792. 


DESCRIPTION  GÉNÊRAIvE  DES  TYPES. 


n 


La  fiole  figure  79  est  un  spécimen  très  tardif  (fin  du  iv^  siècle) 
des  bouteilles  émanant  du  bombylios  et  de  l'alabastre  des  Grecs. 

Formes  23-24-25.  —  Balsamaires  à  panse  tronconique  on  bulbeuse 
surmontée  d'un  goulot  en  forme  de  tuyau  très  long.  Orifice  à  ourlet.  —  L,es 
vases  à  parfums  formes  23  à  25  dérivent  de  l'ampoule  22.  La  transfor- 
mation s'est  faite  tout  naturellement  par  allongement  du  col  et  apla- 
tissement de  la  paraison.  La  panse  de  ces  bouteilles  varie  beaucoup 


CS-  ■W:T^.^ 


FiG.  76.  —  Fiole  de  verre  bleu-verdatre,  trouvée  à  Saint-Jean-lès-Amiens  en  1864. 

temenial  d\intiqnitcs,  à  Rouen, 


Musée  dépar- 


dans  sa  forme.  Elle  est  tantôt  tronconique  (n^  24  et  fig.  76),  tantôt 
bulbeuse  (n^  25  et  fig.  73  D  et  74),  tantôt  très  arrondie  (fig.  77). 
Souvent,  son  profil  affecte  la  forme  d'une  doucine  (n^  23  et  fig.  73  C). 
Le  type  bulbeux  n^  25  avec  marque  de  fabrique  moulée  sur  le 
fond  (fig.  74  et  75)  est  très  abondant  dans  la  vallée  du  Rhône  (i) 
[il  semble  qu'il  y  ait  eu  à  Lyon  une  fabrique  de  ces  fioles].  Nous  le 
retrouvons  au  musée  de  Trêves  (2). 


(i)  Nombreux  exemplaires  aux  musées  de  Lyon,  d'Arles  et  de  Marseille. 
(2)  Fûhrer  durch  das  Provinzialmuseum  in  Trier,  p.  102,  tombe  n"  1.727. 


78 


I.A  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  1,'EMPIRE  ROMAIN. 


lycs  fioles  formes  23  à  25  sont  quelquefois  en  verre  bleu-verdâtre, 
plus  souvent  en  verre  incolore. 

Elles  sont  très  répandues  dans  le  bassin  oriental  de  la  Méditer- 


FiG.  77.  —  Fiole  en  verre  verdatre,  trouvée  à   -"    FiG.  78.  —  Flacon  sans  anse.  —  Musée  d'Arles. 
Paris,  8  bis,  rue  Amyot,  en  septembre  1895.  — 
Collection  Ch.  Magne,  à  Paris. 

ranée  dont  elles  sont  originaires.  On  n'en  voit  guère  à  Pompéi.  Par 


FiG.  79.  —  Fiole  de  verre  verdatre  très  épais,  ornée  de  stries  blaachâtres.  Fouilles  du  Vieil-Atre. 
Fin  du  rv'  s.  — ■  Musée  archéologique  de  Boulogne-sur-M cr . 


contre,  en  Gaule,  toutes  les  régions  ou  à  peu  près  en  ont  fourni  des 
spécimens  qui,  pour  la  plupart,  faisaient  partie  du  mobilier  funé- 


DESCRIPTION  GÉNERAIvE  DES  TYPES.  79 

Taire  des  tombes  qui  vont  de  Commode  à  une  date  assez  avancée  du 
me  siècle  (i). 

FoRaiE  26.  —  Bouteille  piriforme  dont  le  fond  fait  une  très  forte 
saillie  à  l'intérieur  de  la  fanse.  —  Les  flacons  formes  26  et  39  sont 
apparentés  entre  eux.  Tous  deux  sont  caractérisés  par  la  disposition 
de  leur  fond  qui  ressemble  à  celui  de  nos  bouteilles  à  kirsch. 
Ce  modèle  de  cul  de  bouteille  n'apparaît  pas  de  bonne  heure. 
La  majorité  des  verreries  qui  en  sont  pourvues  sont  du  iii^  et 
du  iv^  siècles. 

Au  cimetière  romain  de  Cologne,  elles  ont  été  recueillies  dans  les 
incinérations  tardives  (2)  et  dans  les  inhumations  des  derniers  temps 
de  l'époque  impériale  (3). 


5.  —  Bouteilles  apparentées  au  type  de  l'amphore  romaine 
a  base  terminée  en  pointe  et  leurs  dérivés. 

(Formes  27  à  32.) 

Les  souffleurs  de  verre  ont  pris  quelquefois  pour  modèle  l'am- 
phore romaine  d'argile,  à  panse  terminée  en  pointe,  dont  les  anciens 
se  servaient  pour  conserver  le  vin  (4) . 

Forme  27.  —  Amphore  â  base  pointue.  Pas  d'anses.  — •  Les  fioles 
forme  27  sont  généralement  de  petite  taille.  Elles  sont  en  verre  mince 
et  sont  pourvues  d'une  embouchure  sans  ourlet,  disposée  en  enton- 
noir (fig.  331,  no  i). 

Ce  sont  des  flacons  de  la  haute  époque  impériale,  très  abondants 
dans  la  verrerie  pompéienne. 

En  Gaule,  ils  se  rencontrent  dans  les  incinérations  du  i^^  ^t  (j^ 


(i)  Bonner  Jahrbilcher,  1906,  fasc.  114-115,  pi.  XXIII,  tombe  n"  33, et  pi.  XXIV,  tombe  n"  3S  (Groupe 
des  incinérations  de  l'époque  des  empereurs  sj-riens). 

(2)  Bonner  Jahrbiicher,  1906.  fascicule  ir+-ii5,  p.  109,  pi.  XXIV,  tombe  n"  38  et  pi.  XXV  [Tombe 
contenant  im  moyen  bronze  de  l'empereur  Postumus  (25S  à  267)]. 

(3)  Bonner  Jahrbiicher,  1906,  fasc.  Ii4-ii5,p.  430,  et  pi.  XXVI,  tombe  n°  68,  où  ime  verrerie  forme  39 
est  accompagnée  d'un  barillet  frontiuien  du  iv°  siècle. 

(4)  L'amphore  romaine  à  vin  ne  pouvait  tenir  debout  que  si  on  la  posait  sur  un  support  {inci'ega)  ou  si 
ou  la  plantait  dans  le  sable  (Voy.  Dictionnaire  des  Antiquités  grecques  et  romaines  de  Saglio,  1. 1,  première 
partie,  p.  248,  fig.  277  à  2S0). 


8o 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


n'^  siècles  (fig.  331).  On  en  connaît  des  exemplaires  en  verre  de  cou- 
leur (i). 

Forme  28.  —  Variante  de  la  forme  27.  —  Les  ampoules  de  ce  type 
sont  souvent  ornées  de  profondes  dépressions  disposées  verticalement 
tout  autour  de  la  panse  (2)  (fig.  257). 

Forme  29.  —  Petit  amphorisque  â  deux  anses.  —  Une  fiole  de  cette 
forme,  appartenant  au  musée  provincial  de  Bonn,  est  en  verre  inco- 
lore et  filandreux  du  Romain  II.  Elle  porte  un  texte  gravé  à  la 
meule  (fig.  80). 

Forme  30.  —  Amphorisque  sans  anses  à  goulot  très  allongé.  — 


Fig.  80.  —  Amphorisque  ex  verile  filandreux. 
Romain  II.  —  Musée  provincial  de  Bonn.  Salle  V, 
n"  A.,  248). 


Fig.  81.  —  Fioles  de  verre  incolore,  trouvées 
dans  une  tombe  du  cimetière  de  la  rue  de 
Luxembourg,  à  Cologne,  rv"  s.  —  Musée  Wall- 
raf-Ricliartz,  à  Cologne. 


I,' allongement  du  goulot,  dans  cette  série  d'ampoules,  constitue  une 
évolution  morphologique  qui  semble  s'être  opérée  au  iii^  siècle"  (3). 
Une  fiole,  forme  30,  se  trouvait  au  cimetière  de  la  rue  de  Luxembourg, 
à  Cologne,  dans  une  tombe  datée  par  une  monnaie  de  l'empereur 

Constans  (337  à  350)  (fig.  81). 

Forme  31.  —  Amphorisque  à  long  col,  ouvert  â  ses  deux  extrémités. 


(i)  Tel  est  le  joli  amphorisque  de  15  centimètres  de  long,  en  verre  d'un  beau  bleu,  exposé  au  musée 
archéologique  de  Coblence.  Vitrine  XIII,  n"  1.149. 

(2)  Des  exemplaires  du  type  28  orné  de  dépressions  longitudinales  sont  conservés  aux  musées  d'Amiens, 
de  Rouen  et  de  Bourges  [spécimen  à  quatre  dépressions  découvert  à  Boiuges,  au  cimetière  romain  du  Fin 
Renard]. 
.  (3)  I,es  amphorisques  à  grand  goulot,  types  30,  31  et  32,  appartieunent  tous  au  Romain  II. 


Pi,.  5.  _  URNE  CINÉR.MRK.  —  Musée  du  Louvre. 
(D'après  l';iquarellc  de  M.  Jlorin-Jcan.) 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES. 


8i 


—  La  base  présente  la  structure  d'un  tube  cassé  net  par  un  procédé 
analogue  à  celui  qu'emploient  nos  vitriers  pour  couper  le  verre.  Ce 
curieux  objet  n'est  pas  sans  analogie  avec  la  pipette  de  nos  laboratoires 
de  chimie.  Serait-ce  une  sorte  de  tube  à  décanter?  On  peut  en  voir 


'•H-- 


FiG.  82.  —  Fiole  fusiformk  en  verre  verdatre, 
découverte  à  Paris,  31,  rue  Descartes,  eii  juillet 
1897.  —  Seconde  moitié  du  iv°  s.  —  Collection 
Ck.  Magne,  à  Paris. 


FiG.  83.  —  Gr.\nde  fiole  fusiforme  a  EMBOn- 
CHTTRE    OURLÉE    EX  DEDANS.  —  Cimetière  de 
Vermaud  (Aisne).   IV"  s.  —  Collection  Morin 
Jean,  n°  571. 


au  musée  de  Mayence  plusieurs  exemplaires  qui  faisaient  partie  de 
mobiliers  funéraires  du  iv®  siècle  (fig.  339,  no  2). 

lyC  spécimen  du  musée  de  Cologne,  que  reproduit  notre  figure  81, 
se  classe  également  à  une  très  basse  époque  comme  le  prouve  la 
monnaie  de  Constans,  fils  de  Constantin  le  Grand,  qui  a  été  trouvée 
avec  lui. 

Forme  32.  —  Fiole  fusiforme,  d'origine  orientale,  atteignant  jusqu'à 
60  centimètres  de  longueur.  —  Orifice  tantôt  coupé  net  sans  ourlet 


II 


82  LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 

(fig.  82),   tantôt   ourlé    (fig.  83).    Pâte  vitreuse  incolore   ou  jaune- 
verdâtre,  souvent  encombrée  de  nœuds  et  de  filandres. 

Le  type  32  est  très  répandu  en  Gaule.  Un  grand  nombre  de  trou- 
vailles (i)  démontrent  qu'il  appartient  à  l'époque  de  Constantin 
et  de  ses  successeurs.  Plusieurs  archéologues  pensent  que  les  fioles  32 
étaient  déposées,  pleines  de  vin,  dans  les  tombes  des  prêtres  chrétiens. 
Des  traces  de  vin  ont  été  trouvées  dans  une  de  ces  verreries  découverte 
à  Bordeaux  (2) . 

6.  —  Bouteilles  apparentées  au  type  grec  de  l'aryballe. 

(Formes  33  à  36.) 
A  l'époque  impériale  romaine,  on  fabriquait  en  verre  soufilé  des 


Fig.  84.  —  .\eybjU,le  a  .^nses  delphiniformes.  Verre  vert  (axses  bleu  pale).  —  Fouilles  du  Vieil- 
Atre.  —  Musée  archéologique  de  Boulogne-sur-Mer,  n"  2559. 

balsamaires  à  panse  sphérique  et  à  anses  delphinif ormes  (fig.  84),  qui 

(i)  Nolammeiit  celles  de  Nîmes  {Saint-Bt-andile)  ['Musée  de  la  Maison  Carrée,  11°  236,  long.  40  cen- 
timètres], d'Arles  [Musée  Borély  à  Jlarseille,  n"  459,  long.  48  centimètres  environ,  et  musée  d'ArlesJ, 
de  Bordeaux  [Spécitaon  publié  par  M.  Covateault  dans  la  Revue  des  Études  anciennes,  igii.t.  XIII,  u°  3], 
de  Louin  (Deux-Sèvres)  [Spécimen  découvert  par  le  R.  P.  C.\mii,le  de  la  Crolx,  dans  im  sarcophage  de 
marbre  doublé  de  plomb,  entre  les  jambes  d'un  individu  mort  vers  trente-cinq  ans],  de  Bourges  [Musée  de 
Boiu-ges,  n»  B.  567,  long.  30  centimètres],  de  Reims  [Musée  de  Reims,  n"»  4.703,  4.704,  etc.],  de  Vermand 
[Musée  l,écuyer  et  collection  Th.  Eck,  à  Saint-Çjucntin],  de  Strasbourg  [Spécimen  recueilli  par  le  chanoine 
Straub,  avec  une  bouteille  de  verre  forme  40,  dans  un  sarcophage  de  pierre  (voy.  Str-^x^b,  Le  cimetière 
gallo-romain  de  Strasbourg,  p.  31,  pi.  IX,  n"  7,  tombe  25)],  d' Andcrnach  [voy.  Bonner  Jahrbiicher,  1888, 
p.  184,  fasc.  86,  pi.  X],  de  Trêves  [Musée  Provincial  de  Trêves,  salle  (>,  n"  59,  et  salle  20,  u"  5. 000 J,  de  Maycnce 
[Musée  de  Mayence.  Nombreux  spécimens  trouvés  dans  des  sarcophages  de  jiierre]. 

(2)  P.  CotiRTE.\LLi,  Fiole  en  fuseau  ayant  continu  un  viti  antique,  trouvée  â  Bordeaux.  Dans  la  Revue 
des  études  anciennes,  t.  XIII,  année  191 1,  u"  3. 


DESCRIPTION-  GÉNÉRALE  DES  TYPES.  83 

sont  des  imitations  directes  des  aryballes  de  terre  cuite  (fig.  85),  et 


FiG.  85.  —  Arvealle  coRi>mnF.N  en  terre  cuite.  —  vi«  s.  av.  J.-C.  —  Colhaion  Morin-Jean,  n"  1485. 

de  pâte  vitreuse  opaque  (fig.  86) ,  connus  dans  toutes  les  régions  médi- 
terranéennes dès  le  viie  siècle  avant  J.-C.  (i). 

Pour  être  complet,  l'aryballe  de  l'époque  impériale  devait  avoir 


Fig.  86.  —  Aryballe  ex  p.^ie  de  verre  multicolore  (bleu,  j.'iun-e  et  vert), 

Morin-Jean,  n"  995. 


—  Syrie. 


Collection 


une  anse  de  bronze  (fig.  88,  89)  et  un  bouchon  de  même  métal.  L'anse 
était  souvent  remplacée  par  des  chaînettes  de  bronze  (2). 

(i)  Voy.  Dictionnaire  des  Antiquités  grecques  et  rofnaines  de  Saglio,  t.  I,  pre:iiière  partie,  p.  453. 

(2)  Des  aryballes  avec  tout  ou  partie  de  leur  mouture  de  bronze  et  de  leurs  chainettes,  ont  été  trouvés 
en  Gaule,  notamment  au  cimetière  de  Cany  (Seine-Inférieure)  [voy.  Abbé  Cochet,  La  Normandie  souter- 
raine, pi.  I,  n»  56.  Fouilles  de  1849.  Musée  de  Rouen],  et  dans  la  vallée  du  Rhin  [voy.  Aus'm'Weerth 
dans  les  Bonner  Jahrbiicher,  1881,  fasc.  71,  pi.  V,  n"  1.603]. 


84 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


Les  aryballes  de  verre  se  suspendaient  à  la  ceinture,  avec  des 
brosses  et  divers  ustensiles,  lorsqu'on  allait  au  bain.  Quelques  archéo- 


FiG.  87.  —  Ar\tîalle  a  pied  ANîftTLAiRE.  VERRE  BLED-VERDATRE.  —  FouiUes  à  Paris,  faubourg  Saint- 
Jacques.  —  Musée  Carnavalet. 

logues  ont   pris  l'habitude  de  les  désigner  sous  le  nom  de  bouteilles 
de  bain. 

Forme  33  (i).  —  La  bouteille  de  bain,  dans  sa  forme  primitive, 


FiG. 


.■Vryballe  de  VERRE  A  ANSE  DE  BRONZE,  trouvé  eu  Italie.  —  Collection  Morin-Jean,  n"  3040. 


telle  qu'on  la  voit    à  Pompéi  dès  la  première  moitié  du  i^'"  siècle  de 
notre  ère,  est  une  ampoule  sphérique  dont  le  dessous  est  légèrement 

(i)  I^  forme  33  existe  aussi  ptirmi  les  récipients  en  métal  de  l'époque  romaine.  Des  aryballes  de  bronze, 
en  tous  points  semblables  à  ceux  de  verre,  ont  été  trouvés  à  Cany  [exemplaire  du  musée  de  Rouen],  à  Reims 
[Musée de  Reims,  u»  5.136],  à  Bonn  [Provinzialmuscum  de  Bonn,  n»^  14.140  et  i6.377],à  Cologne  [voy. 
Anton  Kisa,  Das  Glas,  p.  322]. 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES. 


85 


aplati.  Elle  a  une  embouchure  à  ourlet  épais  et  deux  petites  anses 
types  î^,  r,  (pi.  2,  p.  36).  Elle  est  en  verre  naturellement  teinté  par  des 
oxydes  métalliques   (verre  bleu-verdâtre)  ou  colorée  volontairement 


FiG.  89.  —  Anse  et  bouchon  de  bronze  d'txn  arybai,le  de  verre,  —  Musée  de  Naples,  n"  12941. 

en  vert-émeraude,  en  rouge,  en  brun-doré  (i).Elle  est  ordinairement 

d'assez  petite  taille  et  ne  dépasse  guère  6  à  8  centimètres  de  hauteur  (2) . 

En  Gaule,  les  bouteilles  33  ont  été  connues  de  bonne  heure.'  Sur 


FiG.  90.  —  Aryballes  du  Romain  n  :  A.  Musée  provincial  de  Trêves.  Salle  XX.  Vitrine  IX,  n"  17500.  — 
B.  Musée  provincial  de  Bonn.  Salle  V,  u»  9886. 

les  bords  du  Rhin,  à  Xanten,  elles  étaient  accompagnées  de  monnaies 
de  Néron. 


(i)  Souvent  il  n'y  a  que  les  anses  de  la  bouteille  qui  soient  en  verre  de  couleur. 

(2)  Un  exemplaire  minuscule,  qui  ne  dépasse  pas  i  centimètre  1/2  de  hauteur  totale,  est  conservé  au 
musée  de  Saint-Germain  [Salle  XV,  n"  14.060.  Environs  de  Compiègne  (Fouilles  de  Roucy)]. 


86 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


Dans  les  diverses  nécropoles  normandes  de  Neuville-le-Pollet  (i), 
du  Bois-des-Loges  (2),  du  Mesnil-sous-Lillebonne  (3),  elles  étaient 
associées  aux  barillets  frontiniens  de  la  première  moitié  du  m^  siècle. 


FiG.  91.  —  Aryballes  A  .'iNSES  DELPHiNiFORMES.  —  Muscc  de  Saini-Gennain.  Salle  XV:  Aj  n°  19526. 
Type  à  trois  anses.  Cimetière  de  Suèvres  (Loir-et-Cher).  —  B,  n"  13412.  Type  à  panse  aplatie.  Vaison 
(Vaucluse) . 

A  Cologne,  elles  ne  sont  pas  rares  dans  les  incinérations  de  l'époque 
des  empereurs  syriens  et  de  leurs  successeurs  (4) .  On  en  trouve  aussi, 
mais  en  moins  grande  quantité,  dans  les  sépultures  à  inhumation 
de  la  fin  du  iii^"  et  du  iv<^  s.  (5) . 

Les  exemplaires  tardifs  de  la  forme  33  sont  parfois  ornés,  suivant 


FiG.  92.  —  Aryballe  de  verre  bleu.  —  Cabinet        FiG.  93.  —  .\ryballe  découvert  en  Picardie. — ■ 
des  Médailles,  à  Paris.  Musée  d'Amiens,  n"  9S4. 

la  mode  du  temps,  de  fils  de  verre  étirés  à  chaud  (6)  (fig.  90  A).  lueurs 


(i)  Abbé  Cochet,  La  Normandie  souterraine,  pi.  Il,  n"*  25  et  29. 
(2)  Abbé  Cochet,  loc.  cit.,  pi.  IV. 
{3)  .\bbé  Cochet,  loc.  cit.,  pi.  VI,  n°  i. 

(4)  Bonner  Jahrliiicher,  igo6,  fasc.  114-115.  p.  406,  pi.  XXIII,  tombe  n"'  35,  et  pi.  XXV. 

(5)  Théophile  Iïck,  Les  deux  cimetières  galln-ro>nains  de  Vermand  et  de  Saint-Quentin,  pi.  VI,  n»  11. 

(6)  Des  bouteilles  33,  ornées  d'un  fil  de  verre  qui  s'enroule  autour  de  la  panse,  sont  conservées  au  musée 
de  Trêves  [Salle  20,  n"  1.209]  '-'t  dans  la  collection  l'ierpont-Morgan  [voy.  I^rochner,  Collection  Gréau, 
n°  1.572]. 


DESCRIPTION  GÊNÊRAI,E  DES  TYPES.  87 

anses  appartiennent  à  divers  modèles  {r}  et  v^  pi.  3  et  fig.  90  B)  du 
Romain  II. 

Les  variantes  du  flacon  33  sont  assez  nombreuses  (fig.  go  à  94) .  Kisa 
a  reproduit,  dans  son  ouvrage  sur  le  verre,  un  typehybride  participant 
de  la  forme  ;^^  (panse  et  anses)  et  de  la  forme  10  (goulot)  (i). 

Forme  34.   —  Bouteille  de   bain  à  parois  épaisses  gravées.  — 


Fig.  94.  —  B.^LSAJLURES  :  A.  Cimetière  des  Dunes.  Poitiers.  Musée  de  la  Société  des  Antiquairesde  l'Ouest, 
I,  XXI,  n"  71  (83).  • —  B.  Ruines  romaines  de  Saint-Saloiue,  à  Saintes.  Musée  archéologique  de  Saintes. 

Embouchure  type  A,  fig.  8,  p.  31.  Anses  type  'Ç^,  pi.  3,  p.  Z7-  Pâte 
vitreuse  incolore.  Hauteur  variant  entre  12  et  15  centimètres.  Les 
plus  beaux  spécimens  de  bouteille  34  proviennent  du  Rheinland  (2). 
(fig.  95)  (3).  Ils  se  rapportent  à  la  verrerie  du  Romain  IL 

Forme  35.  —  Bouteille  de  bain  à  plusieurs  compartiments.  —  Les 
flacons  35  qui  sont  parvenus  jusqu'à  nous  sont  tous  d'assez  basse 
époque  (fig.  96). 

(i)  .\NTON  KiSA,  Dus  Citas  im  .iliertume,  fig.  6i   (à  droite). 

(2)  Beau  spécimen  au  musée  de  Cologne  [voy.  KiSA,  lac.  cit.,  fig.  62]. 

(3)  L'exemplaire  que  nous  reproduisons  a  été  publié  par  A.  .Oeville  .Histoire  de  l'Art  de  la  verrerie, 
pi.  I,XXIII  A. 


88 


LA  \^RRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROUL^IN. 


Trois  exemplaires  de  verre  incolore  et  filandreux  sont  exposés  au 
musée  de  Bonn  (i)  ;  ils  sont  à  deux  compartiments. 


Fio.  95.  —  Aryb.u.le  en  verre  inculore  décomposé.  —  Parois  épaisses.  Décor  géométrique  profon- 
dément entaillé.  Vallée  du  Rhin.  Époque  tardive.  —  Musée  départemental  d'antiquités,  à  Rouen. 

Un  spécimen,  signalé  par  Anton  Kisa  comme  faisant  partie  de  la 
collection  Niessen  à  Cologne  (2),  est  séparé,  à  l'intérieur,  en  trois  com.- 


FiG.  yfa.  — ■  Bouteille  de  bain  a  deux  com-      I-'ig.  97.  —  Aryballe  a  panse  annulaire.  Verre  ver- 
PAKTiMENTS.  — ■  Romain  II.  —  Musée  pro-  datre.  — ■  Musée  départemental  d'antiquités,  à  Rouen. 

vincial  de  Bonn.  Salle  V,  n»  8953. 

partiments  qui  correspondent  chacun  à  l'une  des  trois  ouvertures 
pratiquées  dans  l'embouchure. 


(i)  Bonn,  Provinzialmuscum,  n'^  8.953  [fig.  96],  12.060  et  15.313. 
(2)  Anton  Kisa,  Das  Glas,  p.  323  et  fig.  61  (à  .gauche). 


DESCRIPTION  GENERALE  DES  TYPES. 


89 


Forme  36.  —  Aryballe  à  panse  annulaire  (i).  —  I^es  aryballes  36, 
tous  de  petite  taille,  sont  des  vases  dont  la  panse  a  la  forme  d'un 
tube   circulaire,    d'un   coussinet  rond  percé   d'une   ouverture  cen- 


FiG.  98,  —  Aryballe  corinthien  de  terre  cdtte, 

A  PANSE  ANNULAIRE.   —  VI"  S.  av.  J.-C.  —   Col- 

ection  Morin-Jean,  n»  2992. 


FiG.  99.  —  Aryballe  de  verre  jaune.  Panse 
ANNULAIRE.  —  Aiuiens.  Mtisce  de  Picardie, 
n"  936. 


traie  (fig.  97).  Leur  forme  était  déjà  connue  des  céramistes  corinthiens 
du  vie  siècle  avant  J.-C.  (2)  (fig.  98). 

I^s  exemplaires  en  verre  de  la  période  impériale  romaine  sont 


FiG.  100.   —  Aryballes  a    p.\nse  annulaire.  Types  pol\-podes  :  A.  Musée  de  Trêves.  -Salle  XX.  — 

B.  Musée  de  Bonn.  Salle  V,  n»  85S2. 

tantôt  apodes  (fig.  99),  tantôt  pourvus  de  trois  ou  de  quatre  petites 
saillies  qui  permettent  à  la  bouteille  de  se  tenir  debout. 

(i)  Les  Romains  ont  aussi  donné  la  forme  annulaire  à  des  vases  d'argile  conune  la  célèbre  lagona  du 
musée  Carnavalet  à  Paris  [voy.  Revue  archéologique,  1868,  p.  226].  La  lagona  du  musée  Carnavalet  est  un 
vase  qui  par  son  goulot  et  ses  anses  appartient  à  notre  fonne  42,  mais  dont  la  panse  consiste  en  un  aimeaii 
très  étroit.  Elle  porte  l'inscription  :  Hospita  r&ple  lagonam  cervesùi. 

(2)  Voy.  Ed.  Pottier,  Vases  antiques  du  Louvre,  p.  17  ,  pi.  14,  A.  428  et  429. 

12 


90 


LA  \rERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


Ces  saillies  sont  constituées,  soit  par  des  guttules  de  verre  rappor- 
tées à  chaud  (fig.  loo,  A.),  soit  par  des  protubérances  que  l'ouvrier 
obtenait  en  pinçant  la  pâte  vitreuse  pendant  qu'elle  était  encore 
malléable  (fig.  loo,  B.). 

7.  —  L'ampoule  a  panse  sphf;rioue  et  ses  variantes.  Diotas  et 

gourdes  plates. 

(Formes  37  à  43.) 

Forme  37.  —  I^es  ampoules  37,  dont  l'embouchure,  coupée  aux 
oiseaux,  est  dépourvue  d'ourlet,  dont  les  minces  parois  sont  en  verre 


Fig.    IOI.  —    AMPOtTLE  A  PANSE  APL.\TIE.    VERRE  FiG.    I02.    —  BOUTEILLE    EN   VERRE   VERDATRE.  — 

\t:rdatre.  —  Vennand.    —  Musée  Lécuyer,  à  Pezou  (I^ir-et-Cher).    Romain  II.   —   Musée  de 

•Saint-Queutin,  n"  2713.  Vendôme. 

bleu-verdâtre  ou  coloré  en  bleu-azur  ou  en  jaune,  appartiennent  à  la 
même  série  que  les  types  20-21,  et  se  classent  aux  mêmes  époques 
(voy.  plus  haut,  p.  75). 

Une  importante  série  de  fioles  37,  les  unes  en  verre  bleu,  les  autres 
en  verre  jaune,  est  exposée  au  musée  archéologique  de  I.yon. 

Forme  38.  —  Variante  à  panse  aplatie  de  la  forme  jy.  —  Parois 
épaisses.  Verre  verdâtre. 

Les  ampoules  38  se  placent  au  Romain  II.  Elles  ne  sont  pas  rares 
dans  les  cimetière.-;  tardifs  du  nord  de  la  France  (i)  (fig.  loi). 


(i)  cimetière  de  Verinitid.  Tu.  F.CK,  Les  deux  cimetières  gctllo-romaim  de  Vermand  et  de  Saint-Quentin, 
pi.  VI,  n"  10. 


DESCRIPTION  GÊNÊRALE^DES  TYPES.  91 

Forme  39.  —  Variante  à  panse  sphérique  de  la  forme  26.  —  Elle 


l'iG.  103.  —  Ballon  de  verre  verdatre  a  bécor  côtelé  très  flou.  —  Fouilles  de  Paris.  Cimetiiîre 
romain  du  faubourg  Saint-Jacques,  iv^  s.  ■ —  Musée  Carnavalet,  à  Paris. 

se  classe,  comme  cette  dernière,  dans  la  verrerie  d'époque  tardive 
(fig.  102)  (voy.  plus  haut,  p.  79) . 

Forme  40.  —  Ballon  de  verre  à  goulot  évasé.  —  Les  bouteilles  40 


Fig.  104.  —  Bouteilles  sphêkiques  a.  goulot  évasé.  Romain  II  :  A.  Sépultures  à  indumation  d'Ehrang. 
Tombe  n°  6.  Musée  provincial  de  Trêves.  Salle  XIX.  —  B.  Inscription  gravée,  cvrre.  p\tervm.  Musée 
de  Mayence,  n"  1125.  —  C.  Bouteille  de  verre  incolore.  Ornements  en  verre  bleu.  Fouilles  de  la  rue  d'Aix- 
la-Chapelle,  à  Cologne.  Musée  Wallraj-Richartz,  n"  602.  —  D.  Musée  provincial  de  Trêves.  Salle  XX, 
n°  590. 

sont  tantôt  apodes  (fig.  104,  A,  B  et  C),  tantôt  pourvues  d'un  pied 
annulaire  (fig.  105  à  107).  Très  rarement  elles  ont  une  anse  (fig.  104, 


92  LA  VERRERIE  EX  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIX. 

D.).  La  plupart  d'entre  elles  sont  en  verre  uni.  Quelques-iines  sont 


riG.  105.  —  Bouteille  a  col  évasé,  trouvée  à  Saint-Jean-lés- Amiens,  eu  1864.  Romain  II.  —  Musée 
départemental  d'antiquités  à  Rouen  {ancienne  Collection  de  Girancourt). 

décorées  de  dépressions  (fig.  256),  de  fils  de  verre,  de  cabochons  de 
couleur  (fig.  104,  C).  de  gravures  (fig.  104,   B.). 

Une  variante  assez  répandue  comporte  un  goulot  étranglé  du  bas 


Fig.  106.  —  Bouteille  ex  verre  verdatre  très  fil.\xdreux.  —  \'ennand.  iv«  s.  —  Collection  Théophile 

Eck,  à  Saint- Quentin. 

et   terminé   à   l'orifice  par   une   embouchure   bruïfquement   évasée 
(fig.  109). 

I^es  bouteilles  40  sont  d'origine  orientale.  En  Gavde,  elles  sont  très 


DESCRIPTION"  GÉNÉRALE  DES  TYPES.  93 

fréquentes  dans  les  vallées  de  la  Moselle  et  dvi  Rhin  ;  elles  deviennent 


FiG.  107.  —  Bouteille  en  verre  filandreux.  —  Environs  d'Amiens  (fouilles  de  1867).  Romain  II.  — 
Musée  départemental  d'antiquités  à  Rouen,  [ancienne  Collection  de  Girancourt). 

plus  rares  à  mesure  que  l'on  s'éloigne  de  ces  régions  vers  l'Ouest  ou 


FiG.  108.  —  Bouteille  ex   verre   j.iune-verdatre,    trouvé*;  à   Reims,   en    1747.    Romain    II. 

Paris.  Cabinet  des  Médailles,  n"   3722. 


vers  le  Sud.  Toutes  sont  en  verre  incolore  ou  légèrement  verdâtre, 


94 


LA  VERRERIE  EiX  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


souvent  rempli  de  nœuds  et  de  filandres.  Elles  apparaissent  dans 
les  sépultures  du  iii^  siècle,  mais  c'est  principalement  dans  les 
tombes  à  inhumation  du  iv*  siècle  qu'elles  ont  été  rencontrées.  Elles 
abondent  dans  les  mobiliers  funéraires  de  la  Germanie  (i),  et  s'y 
trouvent  mêlées  à  des  plaques  de  ceintures  de  la  seconde  moitié  du 
iv«  siècle,  à  des  fibules  cruciales  caractéristiques  des  derniers  temps  de 
l'Empire  (2),  à  des  monnaies  allant  de  Volusianus   (251  à   254)    à 


FiG.  109.  • 


BoDTEiLLE  DÉCOUVERTE  p.\R  l'abbé  Cochet.  à  Lilleboiiiie,  en  1867.  —  Romain  II.  • 
départemental  de  Rouen. 


Musée 


Gratien    (375   à    383),    à    d'autres    verreries    de    formes    tardives 
[types  9  (3),  50  (4),  61  (5),  76  (6),  116  (7),  124  (8),  132  (9)]. 

Forme  41.  —  Ballon  de  verre  dont  le  goulot,  étranglé  dans  le  bas, 
va  en  se  rétrécissant  vers  l'orifice.  —  Tout  ce  qui  vient  d'être  dit  au 


(i)  Nécropoles  d'Andeniach  [voj-.  Bonner  Jahrbucher,  1888,  n"  86,  pi.  X,  n»  54  et  p.  1S8].  de  Cologne 
[Bonncr  Jahrh.,  1906,  fasc.  114-115,  tombes  59,  60,  6r,  62,  66,  67,  68,  69,  71],  de  Trêves,  de  Strasbourg 
[Straub,  Le  cimetière  gallo-romain  de  Strasbourg,  p.  31,  pi.  VII,  n"'  i  et  2],  de  Mayence,  etc. 

(2)  Bonner  Jahrbucher,  1906,  fasc.  114-115,  p.  427,  pi.  XXV,  tombe  62  du  cimetière  de  Cologne. 

(3)  Bonner  Jahrbucher,  loc.  cit..  Cimetière  de  Cologne,  tombe  n»  67. 

(4)  B.  /.,  loc.  cit.,  tombe  69  (avec  mo)-eu  bronze  de  Dioclétieu  (284  à  305). 

(5)  B.  J.,  loc.  cit.,  tombe  68. 

(6)  B.  J.,  loc.  cit.,  tombes  66  et  68. 

(7)  Tombe  du  musée  de  Trêves. 

(8)  B.  J .,  loc.  cit.,  tombe  61  (avec  monnaies  de  Cl.aude  le  Gothique  et  C.'iRUS). 

(9)  B.  J.,  loc.  cit.,  tombe  68.  Barillet  signé  :  Feon. 


DIvRCRIPTK^X  GÉNÉRALE  Dl'vS  TYPES. 


95 


sujet  de  la  forme  40  peut  être  répété  à  propos  de  la  forme  41  qui  n'en 
diffère  ({ue  par  la  structure  de  son  goulot  (fîg.  1 10). 

On  con!-:erve  aux  musées  de  Trêves,  de  Strasbourg  (i),  de  Bonn, 
de  Cologne,  de  Mayence,  d'Amiens  (2)  de  belles  bouteilles  forme  41 
dont  quelques-unes  sont  gravées  (fig.  m)  ou  peintes  (voy.  plus 
loin,  p.  249). 

Forme  42.  —  Ballon  de  verre  à  anses  arrondies  fixées  par  leur 


Fie.  iio. 


BOPTF.rLLE  DE  VERRE  N-ERD.WRE  CH.\RGÉ  I>'lMPDBETÉ,S  ET  DE  Fn,ANDRES.  W"  S.  —  AinicilS. 

Musée  de  Picardie,  n"  799. 


extrémité  supérieure,  à  une  bague  de  verre  placée  vers  le  milieu  du 
goulot  (fig.  112,  113  et  pi.  8).  Les  bouteilles  42,  que  les  archéologues 
nomment  quelquefois  diota  (de  ^iwrr,,  mot  grec  signifiant  à  deux 
oreilles),  sont  synchroniques  avec  les  types  40  et  41  ;  aussi  sont-elles 
formées,  comme  eux,  d'une  pâte  de  verre  incolore,  souvent  impure, 
chargée  de  bulles  d'air  et  de  filandres. 

Elles  ont  presque  toujours  un  pied  annulaire,   quelquefois  un 
pied  conique  séparé  de  la  panse  par  un  sphéroïde.  Les  spécimens  à 


(i)  Straue,  Le  cimetière  gallo-romain  de  Strasbourg,  pi.  \'II,  u"  3. 
(2)  Musée  de  Picardie,  n"'  799,  844,  961. 


96 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


quatre  anses  (i)  et  ceux  ornés  de  cabochons  de  verre  (2),  ou  de  ser- 
pents (3),  ne  sont  pas  communs. 

La  bague  qui  sert  de  point  d'appui  aux  anses  des  diotas  est  formée, 
tantôt  d'un  gros  fil  de  verre  (fig.  112),  tantôt  d'une  collerette  fes- 
tonnée ou  ondulée  au  fer.  Plus  rarement,  elle  se  compose  de  deux 
anneaux  reliés  entre  eux  par  un  fil  de  verre  décrivant  des  zigzags  (4). 

Les  diotas  forme  42  sont  très  répandus  dans  le  nord  des  Gaules. 
Ils  y  existent  déjà  au  temps  des  empereurs  syriens  (5),   mais   de- 


FiG.  III.  —  Bouteilles  de  la  vallée  du  Rhin.  —  Décor  gravé,  Romain  II  :    A.  Musée  provincial  de 
Trêves,  n"  5268*  .  —  B.  Fouilles  de  Kastel.  Musée  de  Mayence,  n"  441 1. 

viennent  plus  nombreux  à  l'époque  constantinienne.  Ils  sont  surtout 
communs  dans  les  inhumations  postérieures  au  niiheu  du  ni*^  siècle  (6) . 

(i)  Exemplaire  du  cimetière  de  Vermand  conservé  au  musée  de  Saint-Quentin  et  publié  par  Th.  Eck, 
loc.  cit.,  p.  144  et  pi.  V,  n"  2. 

(2)  Spécimen  du  cimetière  de  Cologne  découvert  dans  ime  incinération  duui"  siècle  [Bonner  Jahrbiicher, 
1906,  fasc.  114-115,  p.  407,  pi.  XXIII,  tombe  n"  36].  I,e  diota  à  quatre  anses  de  Vermand  signalé  ci-dessus 
{note  i)  porte  également  des  cabochons  siu:  la  panse  (voy.  plus  loin,  p.  223,  n»  3). 

(3)  Diota  découvert  à  Vermand  et  publié  par  J.  Pilloy,  Études  sur  d'anciens  lieux  de  sépultures  dans 
l'Aisne,  pi.  VII  bis,  n"  i. 

(4)  I,e  diota  ci-dessus  mentionné  (note  3)  est  nmni  de  ce  type  de  collerette  à  jour. 

(5)  Diota  trouvé  en  1897,  rue  du  I,uxembourg,  à  Cologne,  dans  une  incinération,  avec  des  bouteilles, 
formes  54,  62  et  64,  ornées  d'applications  vermiculaires,  et  des  monnaies  d'Hadrien  et  de  Crispina,  femme  de 
Commode  [voy.  Bonner  Jahrlmcher,  ii,o5,  fasc.  114-115.  p.  409,  pi.  XXIV,  tomben"  38]. 

(6)  Nécropoles  de  Vermand,  d'Amiens  [Musée  de  Picardie,  n»  803  et  g36],deStrasbourg[SiR.\UB,i.e 
cimetière  gallo-romain  de  Strasbourg,  p.  48,  pi.  VI,  u»  4],  de  Trêves  [Musée  de  Trêves,  salle  20,  vitrine  VIII, 
G.  7471,  de  Mayence,  de  Cologne  [Bonner  Jahrbiicher,  1906,  fasc.  114-115,  p.  422,  tombe  n»  59. où  le  type  de 
bouteille  42  est  accomijagné  d'autres  verreries  tardives  (formes  40,  73  et  98)  et  de  monnaies  des  empereurs 
Volusianus,  Postumus  et  Gallienus]. 


DESCRirTION  GÉNÊRAIvE  DEvS  TYPEvS 

T 


97 


FiG.   112.  —  DiOTA.  —  Verre  incolore.  iv«  s. 
Musée  de  Rouen. 


FiG.  113.  —  MOBIUER  FUNÉRAIRE  D'UNE  TOMBE  A 
rNHDMATION  DU  CIMEIIÈRE  D'ARCY-S.AtNTE-IiES- 

TITUE  (Aisne) .  —  Epoque  des  invasions.  —  A . 
Dicta  de  verre.  —  B.  Boucle  de  ceinture,  oniée 
de  verroteries  rouges.  —  C.  Ornement  de  cein- 
turon. —  Musée  de  Saini-Gerntain.  Salle  F.  Mo- 
reau.  Vitrine  45.  Tombe  16S7. 


F:g.  ii.^.  —  V/VSE  cinTRioTE  en  terre  cuite.  —  v-n"  s.  av.  J.-C.  —  Collection    Morin-Jean,  n»  2 

13 


493- 


98 


TvA  VERRERIE  EN  GAULE  vSOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


Quelques-uns,  comme  celui  du  mobilier  funéraire  du  chef  de 
Monceau-le-Neuf  (i),  se  distinguent  de  leurs  congénères  par  leurs 
dimensions  exceptionnelles. 

La  forme  42  était  encore  en  usage  à  l'époque  des  invasions  ;  au 


FiG.  115.  —  Fi..\coNS  A  PANSE  APLATIE  :  A.  Kotiilles  de  ralestiue.  Musée  de  Cologne,  n»  6S7.  —  B.  \"cn-e 
vert  foncé.  Musée  de  Bonn  (Salle  V.  n"  206).  —  C.  Jlayence.  Fouilles  de  z<)oy.  Musée  de  Mayetice. 

cimetière  d'Arcy-Sainte-Restitue  (Aisne),  F.  Moreau  a  ouvert  une 
tombe  contenant  un  diota  et  une  boucle  de  ceinturon  en  bronze 
ornée  de  verroteries  rouges  cloisonnées, qui  a  déjà  tous  les  caractères 
des  bijoux  francs  (fig.  113). 

i)  Cl.  Bo0l.\noer,  Le  Mobilier  funéraire,  pi.  15  et  20. 


DESCRIPTION  GENERALE  DEvS  TYPES. 


99 


Forme  43.  —  Variante  à  panse  plate  du  type  42.  —  La  gourde  plate 
accostée  de  deux  petites  anses  [n^  63  des  ty][ies  d'argile  décrits 
par  M.  Dragendorff]  (i),  est  d'origine  gréco-égj^ptienne,  comme 
nous  l'apprennent  les  nombreux  modèles  de  terre  cuite  découverts 
en  Egypte  (2),  et  à  Chypre  (fig.  114).  L,es  industriels  de  la  Gaule  l'ont 
connue  par  l'intermédiaire  des  fabriques  établies  dans  l'Italie  du 
Sud. 

Au  type  43  de  terre,  appartient  le  vase  Sallicr  qui  est 
du  iii^  siècle  (3) . 

Au  type  43  de  verre,  se  rattachent  plusieurs  modèles  de  flacons 


FlO.  116. 


Bouteille  a  panse  aplatie.  Verre  verdatre.  rv«  s.  • 

à   Rouen. 


Musce  dépariemenUil  d'antiquités. 


qui  ne  se  rencontrent  guère  en  Gaule,  avant  l'époque  des  empereurs 
syriens  (4) ,  et  dont  quelques  spécimens,  comme  la  gourde  du  musée  de 
Rouen  (fig.  116)  et  celle  du  musée  de  Mayence,  exceptionnellement 
pourvue  de  quatre  anses  (fig.  115,  C),  sont  de  très  basse  époque. 


(i)  Terra  Sigitlala,  dans  les  Bonner  Jahrhiicher,  fasc.  96-97,  année  1895. 

(2)  Ed.  Pottier,  Vases  antiques  du  Louvre,  Paris,  Hachette,  1897,  p.  i  et  pi.  3,  n"  2. 

(3)  Sur  le  vase  Sallier,  conservé  au  musée  de  Saint-Germain,  consulter  J.  Déchelette,  Les  vases  céra- 
miques ornés  de  la  Gaule  romaine,  t.  II,  p.  307  et  pi.  rV". 

(4)  Par  exemple,  la  belle  bouteille  du  musée  de  Cologne,  publiée  dans  les  Bunner  Jahrbiichcr,  fasc.  99, 
année  1896,  pi.  II,  n"  5,  et  décrite  plus  loin,  p.  20 1  n»  2  et  tig.  274. 


100 


LA  \-ERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


8.  —  Bouteilles  a  une  anse.  CEnochoês  et  variantes. 

(Formes  44  à  61.) 

Forme  44.  —  Copie  des  œnochoés  de  bronze  de  la  haute  époque 
impériale.  —  Une  sépulture  collective,  découverte  à  Vaison,  en  1838 
(fig-  334.  335)'  ^t  reconstituée  dans  son  état  primitif  au  musée  Calvet  à 
Avignon,  contient  deux  exemples  de  ce  tj^^e  de  verrerie.   Ce  sont 


FiG.  117.  —  cEnochoé  ornée  de  cercles  gravés, 
VERRE  INCOLORE.  —  m'  S.  —  Paris,  Cabinet  des 
Médailles,  n»  5452. 


riG.  118.  —  Flacon  de  verre  du  Romain  I. 
Musée  de  la  Maison  Carrée,  à  Nîmes,  n"  136. 


des  récipients  à  encolure  courte  et  largement  ouverte,  à  anse 
plate  (fig.  335,  E).  ly'un  d'eux  est  intact;  l'autre  a  la  partie  infé- 
rieure de  la  panse  entièrement  brisée.  Que  l'on  compare  ces  verre- 
ries aux  nombreuses  œnochoés  de  bronze  découvertes  à  Pompéi,  et 
l'on  verra  tout  de  suite  que  les  verriers  romains  n'ont  fait  que  copier, 
à  peu  près  servilement,  les  produits  qui  sortaient  des  officines  des 
bronziers  d'Alexandrie  et  de  l'Italie  méridionale. 

Les  œnochoés  de  Vaison  sont  difficiles  à  dater.  Une  ver- 
rerie de  même  forme,  conservée  au  Cabinet  des  Médailles  à  Paris, 
et  dont  la  provenance  ne  nous  est  malheureusement  pas  connue,  est 
incolore  et  ornée  de  cercles  gravés  à  la  meule  (fig.  117).  Si  elle  date 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES.  loi 

du  me    siècle,  ce   qui   nous  semble  à  peu  près  certain,  elle  nous 


; —    , — .5^ 


FiG.  119.  —  Bouteille  en  vekre  BLEU-vrERDAiRE,  trouvée  à  Arles.  —  Cabinet  des  Médailles,  à  Paris, 

n"'5475- 

prouve  que  la  forme  44  était  connue  des  verriers  du   Romain   II, 


r"iG.  120. — Bouteille  A  DEUX  COMPARTIMENTS.  —  Caiiy  (Scinc-Inférieure).   Fouilles  Codiet   en  1849. — 

Musée  de  Rouen, 

Forme  45.  —  Copie  des  cruches  de  terre  blanche,  rosée  ou  jaunâtre, 


102  IvA  VERRERIE  EN  GAUEE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 

très  communes  au  premier  siècle  de  notre  ère.  —  Les  verreries  de  la 
forme  45,  abondantes  dans  la  basse  vallée  du  Rhône,  sont  du  i'^'^  et  du 
ii*^  siècles  (fig.  118).  L,a  variante  fig.  119  peut  descendre  jusqu'à  la 
seconde  moitié  du  iii*^  siècle. 

Forme  46  (i).  —  Variante  à  deux  conipartimoits  du  type  75.  — 
Typologiquement  et  chronologiquement,  les  bouteilles  46  se  ratta- 
chent au  type  15  dont  elles  ne  diffèrent  que  par  la  forme  de  leur  panse. 

On  trouve  des  modèles  Romain  I  de  la  forme  46  au  musée  Calvet 


Fig.  121.  ■ —  Bouteille  a  gouttiêiœ.  —  Musée  de  la  Maison  Came,  à  Nimes,  n»  84. 

à  Avignon  (2)  et  au  musée  archéologique  de  Reims  (3).  Au  Ro- 
main II,  la  bouteille  46  évolue  et  aboutit  à  un  type  fig.  120  et  forme 
63,  dont  le  galbe  est  plus  mou,  dont  l'anse  est  plus  arrondie,  dont 
les  embouchures  sont  moins  distinctes,  moins  séparées  les  unes  des 
autres. 

Forme  47.  —  Bouteille  pourvue  d'un  bourrelet  formant  gouttière 
à  la  partie  supérieure  de  la  panse.  ~—  Ce  genre  de  bouteille  a  été  ren- 
contré à  Saintes  (4),  à  Nîmes  (5),  à  Vaison  (6).  On  en  connaît  des 

[(i)  I,es  verriers  orientaux  sont  peut-être  les  créateurs  de  cette  forme.  Des  vases  de  verre  à  deux  compar- 
timents ont  été  trouvés  en  Syrie  [voy.  Musée  du  Couvre.  Département  des  antiquités  orientales.  Salle 
des  petits  monuments  de  Sarzec]. 

(2)  Musée  d'Avignon,  n»  113.  Trouvé  à  Orange  en  1840.  Hauteur  :  17  centimètres. 

(3)  Musée  archéologique  de  Keims,  n°  2.279  [^'oy.  Catalogue,  p.  72]. 

(4)  Musée  de  Saintes.  Partie  supérieure  d'une  bouteille  47. 

(5)  Musée  de  la  Maison  Carrée,  n"  84  (tig.  121). 

(6)  Deux  spécimens  de  11  centimètres  de  hauteur.t  Musée  CalveàAvignon,  u"'  m  et  iia. 


DESCRIPTION  GÊNÉRAIvE  DlvS  TYPES. 


103 


exemplaires  provenant  de  l'île  de  Chypre  (i).  Le  musée  de  Saint- 
Oermain  en  possède  un  spécimen  fragmenté  dont  la  provenance  est 
inconnue  (2). 

Les  vases  de  verre  à  gouttière  se  classent  avant  le  iv"  s.  On  n'en  a 
pas  trouvé,  à  notre  connnaissance,  dans  les  sépultures  d'époque 
tardive. 

Forme  48.—  Panse  fortement  galbée,  se  rétrécissant  à  la  partie 
inférieure.  Même  hase  qu'aux  urnes  5  et  6.  Goulot  long  nettement  dé- 


FiG.  122.  —  Flacon  de  verre  bleu,  trouvé  à 
Valroas.  —  Musée  Calvct,  à  Avignon,  n"   103. 


FiG.  123.  —  Bouteille  \  une  .\nse,  verre  ver- 
D.4TRE.  —  Cimetière  de  Vermand.  iv*  s.  —  Musée 
Lécuyer,  à  Saint-Quentin,  n"  2656. 


taché  de  la  panse.  Anse  bifide.  —  Les  œnochoés  forme  48  sont  de  la 
haute  époque  impériale.  Elles  sont  synchroniques  avec  le  t}^e  57. 
Le  spécim.eu  que  nous  reproduisons  fig.  122  est  en  verre  d'un  bleu 
magnifique. 

Forme  49.  — La  panse,  fuselée,  s'amincit  autant,  et  quelquefois  plus, 
dans  le  bas  que  dans  le  haut.  Le  goulot,  fondu  dans  la  panse,  est  orné 
d'une  bague  de  verre.  Le  pied  tronconique  à  gros  bourrelet  se  fond  dans 
la  panse.  —  Les  bouteilles  forme  49  appartiennent  toutes  à  la  verrerie 

(i)  W.  Frœhner,  CoUeclwn  J.  Gréau,  u»  1.187,  pi.  CCXX,  n"  4.  [C'est  à  tort  que  M.  F"rœhner  nomme 
chytra  ce  genre  de  récipient.  l,es  chytres  antiques  sont  des  marmites  cjui  n'ont  rien  à  voir  avec  nos  fla- 
cons 47  (voy.  Dictionnaire  de  Saglio,  t.  I,  deuxième  partie,  p.  1140)!. 

(2)  Musée  de  Saint-Germain,  n»  29.525  (achat  en  18S5). 


104 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


tournée  de  la  seconde  moitié  du  iii^  et  du  rv^  s.  En  Syrie,  elles  atteignent 
des  dimensions  colossales  (superbes  exemplaires  orientaux  au  musée  du 
Louvre).  En  Gaule,  elles  sont  particulièrement  abondantes  dans  le 
nord  et  sur  les  bords  du  Rhin.  On  en  a  recueilli  plusieurs  au  cime- 
tière de  Vermand  (i)  (fig.  123).  A  Homblières  (Abbeville),  M.  Pilloy 
en  a  trouvé  une  dans  ime  tombe  qui  contenait  une  monnaie  de  l'em- 
pereur Valens  (364  à  378)  (2).  Un  spécimen  dont  la  pâte  vitreuse 


Fig.  124.  —  Bouteille  en  verse  verdatre 
CHARGÉ  DE  FILANDRES.  —  Trouvéc  à  Paris,  près 
l'église  Saint-Germain-des-Prés,  dans  une  tombe 
à  inhumation.  —  Musée  Carnavalet. 


Fig.    125.   —    CEnochoé   de    verbe    incolore 
(Marne).  —  Collection  Morin-Jean,  n»  2038. 


indique  une  époque  très  basse,  peut-être  le  v*'  siècle,  a  été  découvert 
à  Paris  (fig.  124).  Un  très  bel  exemplaire,  rencontré  avec  une  mormaie 
de  Constantin  le  Jeune  (337  à  340)  au  cimetière  de  Strasbourg  (3), 
offre  une  particularité  remarquable  :  la  bague  qui  entoure  le  goulot 
est  constituée  par  un  gros  fil  de  verre  bleu  disposé  en  zigzag. 

Forme  50.  —  Pause  ovale  un  peu  rétrécie  dans  le  bas.  Goulot  plus 

(i)  Voy.  Th.  Uck,  Les  deux  cimetières  gallo-ro^nains  de  Vermand  et  de  Saint-Quentin,  pi.  IV,  u°»  4  et  10. 

(2)  Voy.  J.  Pilloy,  Études  sur  d'anciens  lieux  de  sépultures  dans  l'.iisne,  1. 1,  pi.  III,  n"  13. 

(3)  Straub,  Le  Cimetière  gallo-romain  de  Strasbourg,  tombe  à  inhumation  n"  72,  pi.  V,  n»  i. 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES. 


105 


ou  moins  fondit  dans  la  panse.  Pied  annulaire.  Embouchure  à  double 
bourrelet.  —  Les  bouteilles  50  font  partie  du  même  groupe  de  verre- 
ries et  se  rencontrent  dans  les  mêmes  régions  que  les  bouteilles  4g. 
Leur  fabrication  semble  avoir  débuté  au  111°  siècle  (1),  mais  appar- 
tient surtout  au  iv^. 

Ces  élégantes  aiguières  sont  rangées  parles  archéologues,  tantôt 
dans  la  catégorie  des  prochous  (2),  tantôt  dans  celle  des  lagcncs  (3) 


FiG.  126.  —  Bouteille  trovvée  a  Tourville-la-1vI\'ière,  eii  1862.  —  Musée  de  Rouen  [ancienne 

Collection  de  Girancoiirt). 

ou  des  œnochoés  (4).  Mais  ces  noms  ne  correspondent  à  rien  de 
précis,  puisque  les  auteurs  anciens  employaient  chacun  d'eux  pour 
désigner  des  récipients  de  formes  diverses. 

Quoi  qu'il  en  soit,  les  bouteilles  se  rattachant  à  notre  forme  50 
sont  si  différentes  les  unes  des  autres  dans  les  détails  de  leur  structure 
que  nous  ne  pouvons  songer  à  en  décrire  ici  toutes  les  variantes.  On 
peut,  du  moins,  distinguer  deux  séries  assez  nettement  caractérisées. 

(i)  Spécimens  des  iuciuératious  dvi  cimetière  de  Cologne  [Bonncr  Jahrbuchcy,  iyo6,  fasc.  114-115,  p.  410, 
pi.  XXIV,  tombes  39  et  47]. 

(2)  Sur  le  Prochous,  voy.  Dictionnaire  d;  Saglio,  t.  IV,  première  partie,  p.  661. 

(3)  Sur  la  Lagena,  voy.  Dictionnaire  de  Saglio,  t.  III,  deuxième  partie,  p.  907. 

(4)  Sur  VŒnochoé.  voy.  Dictionnaire  de  Saglio,  t.  IV,  première  partie,  p.  159. 

14 


io6  LA  VERRERIE  EN  GAULE  vSOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 

A .  Dans  la  première,  ou  rangera  les  spécimens  de  verre  incolore  ou 


I-'iG.  127.  —  Bouteille  trouvée  a  Bresles,  prés  de  Beauvais,  en  1861.  —  Musée  de  Sèvres,  n°  5891. 

verdâtre,  pour  la  plupart  d'assez  grande  taille,  et  comprenant  des 


FlG.   128 


Bouteille  a  anse  en  chaîne.  —  I"iu  in'  ou  iv"  siècle 


Musée  de  Mavence. 


variétés  nombreuses  (fig.  125  à  128).  Ici,  la  panse  aura  un  profil  pur  et 
bien  cadencé;  l'embouchure  ne  comportera  exceptionnellement  qu'im 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES.  107 

simple  bourrelet;  l'anse  plate  à  quatre  nervures  décrira  au  sommet 
une  boucle,  hésitera  à  effleurer  le  goulot,  puis  remontera  lui  peu  pour 
descendre  ensuite  brusquement,  à  la  fois  légère  et  puissante,  sur 
l'épaule  du  vase  (fig.  125).  lyà,  le  galbe  sera  moins  pur  ;  le  goulot 
mangé  par  la  panse,  le  ventre  anguleux  de  la  bouteille,  l'anse  em- 
pâtée, tout  dénotera  le  travail  d'un  artisan  moins  doué  (fig.  126). 
Ailleurs,  le  même  type  de  bouteille  sera  dépouillée  de  son  anse  et  de 
son  pied  (fig.  127)  ;  ailleurs  encore,  l'anse  à  double  ondulation  type  ^ 


Fig.  129.  — •  BODTEltLE  A  TUBULURE  LATÉRALE.  —  Reims.  I^ieudit  «  Ia  Maladrerie ».  Fouilles  J    Orbliti, 

en  i8g8.  —  Musée  de  Reims,  u»  4944. 

(pl-  3.  P-  37)  viendra  se  substituer  aux  types  plus  simples  (i)  (fig.  128). 
Les  bouteilles  forme  50  sont  très  souvent  ornées  d'un  fil  de  verre 
étiré  à  chaud  qui  les  enveloppe  entièrement  (fig.  259)  ou  s'enroule 
seulement  autour  de  leur  goulot  (fig.  261)  C'est  le  décor  courant 
des  Kànnchen  du  Rheinland  (2). 

(i)  I,es  bouteilles  50  à  anse  du  type  l,  pi.  3,  appartiennent  à  une  série  de  récipients  dont  le  centre  de 
production  doit,  semble-t-il,  être  placé  en  Germanie  occidentale.  Elles  sont  de  basse  époque.  On  peut  eu 
voir  aux  musées  de  Mayence  [spécimens  de  20  à  25  centimètres  de  hauteur,  en  verre  très  impur],  de  Stras- 
bourg [Straub,  loc.  cit.,  p.  27],  de  Boulogne-Sur-Mer  [n"  2,670,  fouilles  du  Vicil-.\tre  eu  1870;  et  n"  2.491, 
fouilles  à  Bréquerecque  (le  n"  2.491  a  été  publié  par  Ro.vcH  SjnTH  dans  Collectanea  Antiqua,  1843,  n»  i)], 
d'.\niiens  [de>K  spécimens].  Des  exemplaires  ont  été  découverts  au  cimetière  de  Vermand  [voj-.  Th.  Eck. 
Les  deux  cimetières  gallo-romains  de  Vermand  et  de  Saint-Quentin,  pi.  IV' ,  n»  x   et  à  Paris  [Musée  Carnavalet]. 

(2)  Voy.  AXTON  KiSA,  Das  Glas,  fîg.  38,  39  et  40. 


io8  LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 

Une  autre  ornementation  consiste  en  filets  appliqués  à  chaud  et 
disposés  en  spirales  qui  partent  du  haut  du  goulot,  couvrent  la  panse 
et  se  fondent  dans  la  partie  inférieure  du  récipient  (i). 

B.  La  seconde  série  comprend  des  flacons  de  petite  taille  (les 
plus  grands  ne  dépassent  pas  12  centimètres)  ;  caractérisés  par  leur 
polychromie  et  l'association  du  verre  transparent  et  du  verre  opaque 


l'iG.  130.  —  Bouteille  a  tubulure  latérale,  verre  verdaire.   ■ —  Étaples,    1864    Romain  II.  — 
Musée  de  Rouen  {ancienne  Collection  de  Girancourl). 

(fig.  I  et  2).  Ces  bouteilles  sont  ordinairement  de  deux  tons.  L'un  est 
apphqué  aux  parties  qui  constituent  la  bouteille  proprement  dite  : 
panse,  goulot  et  bourrelet  supérieur  de  l'embouchure.  L'autre  est 
réservé  pour  les  parties  accessoires  :  anse,  pied,  bourrelet  inférieur  de 
l'embouchure  et  filets  qui  entourent  quelquefois  le  goulot. 

(i)  Des  bouteilles  de  la  fin  du  in<^  et  du  iv'  s.,  ornées  de  filets  en  spirales,  proviennent  de  Jlonceau-le- 
Neut  [Forme  50.  Tombe  du  chef.  Collect.  Boulanger  à  Péronne.  Voy.  Cl.  Boul.\nger,  Le  Mobilier  funéraire, 
pi.  II  et  pi.  20],  de  Yermaud  [Forme  59.  Voy.  Th.  Eck,  Les  deux  cimetières,  pi.  IV,  n"  9],  de  Beauvais  [Forme 
61  à  anse  du  tjije  Ç,  pi.  3.  Voy.  W.  Froïhner,  La  Verrerie  antique.  Collect.  Charvet,  n"  88,  pi.  XIX],  de  Stein- 
fort,  Grand-Duché  de  I<uxembourg  {Publication  de  la  Société  pour  la  recherche  et  la  conservation  des  monu- 
ments historiques  dans  le  Grand-Duché  de  Luxembourg,  1849,  p.  45,  pi.  2,  fig.  5  et  6]. 


DESCRIPTION  GKNERAIvE  DES  TYPES. 


log 


Ces  flacons  forment  un  des  groupes  les  plus  charmants  de  toute  la 
verrerie  rhénane  du  Romain  II  (i). 

Forme  51.  —  Panse  spcrique.  Même  goulot  et  même  emboucliure 
qu'aux  types  62,  64  et  65.  Anse  en  forme  de  ruban  plat  avec  repli  supé- 
rieur formant  poucier.  Pied  annulaire.  Une  bouteille  de  ce  type  est 
décrite  plus  loin,  p.  207  et  fig.  276.  Elle  est  en  verre  incolore  et  ornée 
d'applications  vermiculaires  (ni^  siècle). 

Forme  52.  —  Bouteilles  à  panse  sphérique  pourvue  d'une  tubulure 


Fig.  131.  —  Bouteille  a  tobulure  latérale.  —  Paris.  Foiiilles  du  cimetière  romain  du  faubourg  Saint- 
Jacques.  iv«  s.  —  Musée  Carnavalet,  Paris. 

à  extrémité  effilée  (fig.  129  à  132) .  —  Bien  que  de  nombreux  archéologues 
s'obstinent  à  voir  dans  ces  flacons  des  biberons  d'enfants  (2),  nous 
restons  persuadés  que  jamais  ces  bouteilles  n'ont  été  utilisées  pour 
l'allaitement  artificiel  des  nouveau-nés. 


(i)  Musée  de  Bonn  (Bouteille  en  verre  bleu  transparent  ;  parties  accessoires  en  verre  jaune  opaque. 
Trouvée  avec  monnaies  de  Dioctétien  [2S4  à  305],  n»  1.684.  Hauteiu"  :  S  centimètres.  —  Bouteille 
forme  50  en  verre  violet  transparent  ;  parties  accessoires  en  verre  bleu  pâle  (fig.  i),  hauteiu-  :  8  centi- 
mètres. Salle  VII,  tombe  19  ;  inventaire  4.275).  —  Musée  de  Trêves  (Bouteille en  verre  bleu  transparent; 
parties  accessoires  en  verre  blanc  opaque,  n"  i^.bo^l'voy.  Fiihrer  durch  das  Provinzialmuseum  in  Trier, 
p.  108].  Deux  flacons  différents  des  précédents  en  ce  qu'ils  sont  entièrement  formés  de  verre  opaque  :  la 
bouteille  est  en  émail  blanc  et  les  parties  accessoires  sont  en  émail  bleu,  n°'  02.376  et  05.278).  —  Musée  de 
Breslau  (Bouteille  en  verre  bleu  de  Tiuquie  ;  parties  accessoires  en  émail  blanc.  Trouvée  à  Cologne). 

(2)  JE.\N  I,EC.\rL.\iN,  Biberons  antiques,  dans  la  Revue  /£sculape,  z"  année,  u"  10,  octobre  1912. 


IIO 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  I/EMPIRE  ROMAIN. 


S'il  en  avait  été  ainsi,  on  aurait  au  moins  pris  soin  d'user 
à  la  meule  l'extrémité  de  la  tétine.  Cette  extrémité  est,  au 
contraire,  cassée  net  et  coupante.  Elle  est,  de  plus,  mince  et  fragile. 
Il  serait  très  dangereux  de  l'introduire  dans  la  bouche  d'un  enfant. 
D'autre  part,  l'anse,  inutile  et  même  incommode,  si  l'on  se  sert  du 


FiG.  132.  —  Bouteille  a  tubulure  latérale,  verre  verdatre.  —  Romain  II  tardif.  —  Minée  d'A  miens, 

flacon  comme  biberon,  devient  indispensable  si  on  l'utilise  comme 
verseuse. 

I,es  Romains  appliquaient  une  tubulure  latérale  à  des  récipients 
de  formes  et  de  matières  diverses  (i) . 

lycs  bouteilles  forme  52  paraissent  inconnues  au  début  de  l'époque 
impériale. 

Quelques  exemplaires,  par  la  qualité  de  leur  pâte  vitreuse, 
peuvent  peut-être  se  placer  au  11"  siècle  de  notre  ère;  mais  presque 
tous  ceux  que  l'on  voit  dans  les  vitrines  de  nos  musées  sont  du  iii^  et 
du  iv<'  siècles. 


(i)  Askos  en  torre  cuite  de  la  nécropole  de  Rabs  (Carthage)  [Musée  de  Rouen]  ;  vases  d'argile  à  couverte 
blanche,  rouge  et  noir,  du  musée  de  Reims  fn"»  3.766,  3.948,  3.949,  3.950,  3.960,  4. on,  4.053,  5.304,  etc. 
Voy.  Catalogue  du  Musée  archéologique  de  Reims].  Poterie  noire  à  décor  on  barbotinc  blanche  du  musée 
de  Coblence  (fig.  133),  etc. 


DESCRIPTION  GENERALE  DES  TYPIvS. 


III 


Ceux  que  le  chanoine  Straub  a  recueillis  à  Strasbourg  étaient 
dans  des  tombes  à  inhumation   du  iV  siècle  (i).   Ceux  que  l'abbé 


FiG.  133.  —  Poterie  a  tubulure  latérale.  —  m'-iv'  s.  —  Musée  de  Coblence. 

Hamard   a  trouvés   au  cimetière  de  Bury  (Oise)   datent  aussi  de 
l'époque  constantinienne  (2). 

Il  semble  qu'il  y  ait  eu  deux  types  de  flacons  52,  qui  se  suivent 
chronologiquement.  L,es  flacons  du  premier  ty|3e  sont  en  verre  bleu- 


FiG.  134.  —  Bouteille  a  panse  bulbeuse  et  a  .\kse  en  chaîne,  verre  incolore.  —  Neuville-lc-PoUct 
(Seine- Inférieure),  in"^  s.  —  Musée  de  Rouen. 

verdâtre,  un  peu  épais.  Ils  sont  contemporains  des  premiers  barillets 
frontiniens  et  existaient  dès  le  début  du  m^  siècle.  Ceux  du  second 
sont    en  verre  mince   souvent  rempli  de  filandres  (3)  ;    leur  anse, 

(1)  Straub,  Le  cimetière  gallo-romain  de  Strasbourg,  p.  78,  et  pi.  IX,  n»  3. 

(2)  Abbé  Hamard,  Découverte  d'une  nécropole  romaine  à  Bury  {Oise).  Dans  le  Bulletin  archéologique,  1900, 
P-  23- 

(3)  Exemplaires  en  verre  filandreux  aux  musées  de  Trêves  [Salle  20,  n"  3.500],  de  Mayence,  de  Poitiers 
Dîmes  I.,  XXXVII,  n»  m  (161)],  etc. 


112 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


leur  embouchure,  leur  décor  sont  caractéristiques  de  la  basse  époque 
(fig.  131  et  132). 

Forme  53.  —  Bouteille  à  panse  en  forme  de  bulbe  aplati.  —  Le 
type  53  peut  être  rapproché  du  type  60  avec  lequel  il  est  synchro- 
nique.  Tous  les  intermédiaires  existent  entre  la  panse  dont  la  coupe 


Fig.  135.  —  Bouteille  a  anse  en  chadce,  veeke 
IN'COLORE.  • — ■  Vieil-Atre.  Fouilles  de  1869.  Fiu 
111"  ou  iw"  s.  • —  Musée  de  Boulogne-sur-M er, 
n°  2673. 


Fig.  136.  —  Flacon  EN  VERRE  FIL.1NDREUX, EMBon- 
CHUKE  A  BEC.  —  Tourville-la- Rivière  (fouilles  de 
1862).  Romain  II.  —  Musée  de  Rouen  {ancienne 
Collection  de  Girancourt). 


verticale  offre  l'aspect  d'une  ellipse  presque  parfaite  (fig.  134)  et 
la  panse  tronconique  (fig.  145). 

Les  flacons  en  forme  de  bulbe  aplati  sont  souvent  ornés  de 
fils  de  verre  qui  s'enroulent  autour  de  la  panse  et  du  goulot  (fig.  135). 
Leur  embouchure  est  tantôt  circulaire,  tantôt  munie  d'un  bec 
(fig.  137).  Leur  anse  est  très  variable  dans  sa  forme  (types  (i'^,  l,  etc.,  de 
la  pi.  3,  p.  37). 

Les  bouteilles  forme  53  ont  été  trouvées  dans  les  mêmes  régions 
que  les  bouteilles  formes  4g  et  50.  Elles  datent  du  Romain  IL 

Forme 54.  — Œnochoé  à  embouchure  trilobée  [typeC,  fig.  8)  et  danse 
surélevée.  Forme  des  œnochoés  grecques.  —  Telle  qu'elle  se  présente 
dans  notre  tableau  de  morphologie  générale,  l' œnochoé  romaine  de 
verre  est  un  type  de  la  première  moitié  du  iii^  s.  EUe  est  de  petite 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES. 


"3 


taille,  en  verre  incolore  très  pur  et  ornée  d'applications  vermiculaires 
(fig.  275).  Elle  ne  se  trouve  guère  en  dehors  de  la  vallée  du  Rhin  (i). 


KiG.  137'.  —  Bouteille  ex  verre  \-erdatre.    —    Romain  II.  —  Miiscc  de  Picardie,  à  Amiens. 

Les  œnochoés  que  l'on  a  exhumées  des  nécropoles  du  nord  de  la 


Fig.  138.  —  Bouteille  de  verre  bleu-verd.\tre.  — ■  embouchure  a  bec. 

PoUet.  Musée  de  Rouen. 


Fouilles   de  Neuvillc-le- 


France  sont  d'un  galbe  beaucoup  plus  lourd.  Ce  sont  des  imitations 

(i)  I^es  plus  beaux  exemplaires  ont  été  trouvés  à  Cologne,  dans  les  tombes  à  incinération  de  Tépot^ue  des 
empereurs  s\Tiens,  avec  des  monnaies  de  Julia  Domna  et  d'.\lexandrc  Sévère.  Ils  étaient  déposés  dans  une 
soucoupe  forme  89,  ornée,  comme  eux,  d'applications  vermiculaires  [voy.  Bonner  Jahrbûcher,  1906,  fasc.  114- 
113,  pi.  XXIV,  tombes  38,  40  et  42]. 

15 


"4 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


de  cruches  d'argile  très  communes  en   Picardie  au  i\^  siècle  (i). 

Forme.   55.   —  Panse  sphérique.   Embouchure    à   bec    [type   D, 

fig.  8) .  —  On  connaît  de   cette  forme   des   exemplaires   apodes    (2) 

(fig.  138)    et  des  exemplaires  pourvus  d'un  pied  annulaire  (3),    des 


.r=^ 


Fig.  139.  —  CEnochoé  a  col  renversé.  —  Verre 
incolore  décomposé.  Romain  II.  —  Musée  pro- 
vincial de  Bonn.  Salle  IV. 


Fig.  140. 
Vaison. 


Flacon  trouvé  au  cimetière  de 
Musée  Borély,  à  Marseille,  n"  572. 


Spécimens  sans  ornements  et  des  spécimens  décorés  de  fils  de  verre 
entourant  la  panse  et  le  goulot  (4) . 

Un  modèle  hj^bride,  représenté  au  musée  de  Mayence,  emprunte 
son  embouchure  à  la  forme  55  et  sa  panse  à  la  forme  23. 

Les  trouvailles  démontrent  que  les  bouteilles  55  appartiennent 
au  Romain  II  (5). 

(i)  J.  PiLLOV,  Études  sur  d'anciens  lieux  de  sépultures  dans  l'Aisne,  t.  II,  p.  138  ;  et  Th.  Eck,  loc.  cit. 
pi.  V,  n»  5. 

(2)  Bonn.  Provinzialmnseiun,  n"  1.741. 

(3)  Voy.  Catalogue  du  Musée  archéologique  de  Reini-';,  p.  78,  n"  2.424. 

(4)  Aus'ii'WEERiH,  dans  les  Bonncr  Jahrbiichcr  de  1S81,  fasc.  71,  pi.  V,  collection  Disch,  n"  1.386. 

(5)  I<es  spécimens  de  la  vallée  du  Rhin  [Cologne.  Incinérations  tardives.  Voy.  Bonnet  Jahrbiicher,  1906, 
fasc.  114-115,  p.  405,  pi.  XXIII,  tombe  n"  34],  et  de  la  Picardie  [Musée  de  Picardie,  fouilles  à  Amiens, 
me  des  Trois-Caillou-x,  en  1897]  sont  des  in<^,  iv«  siècles. 


DESCRIPTION  GENERALE  DES  ÎYPES.  115 

Forme  56.  —  Œnochoé  à  col  renversé.  —  I^a  forme  56  existe  déjà 


FiG.  141.  —  Bouteille  ex  \^rre  jaunâtre.  —  Fabrication  tardive.  —  Musée  de  Maycnce,  n"  4601. 

en  argile,  à  une  époque  très  reculée,  dans  le  bassin  de  la  mer  Egée  (i). 


(^ 


FiG.  142.  —  Carafe  apode.  —  Cimetière  romain  d'Aveiuies  (Belgiqiie).  —  Musée  de  Liège. 

Dans  la  verrerie  impériale  romaine,  elle  est  très  rare.  Elle  n'y  est 

(i)  Poteriesà  décor  géométrique  de  Ch\-pre,  de  Crète,  de  Jlilo  [vo>-.  Collignox  et  Couve,  Catalogue  des 
Vases  peints  du  musée  d'Athènes,  pi.  IV,  n"  30]. 


ii6 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUvS  L'EIMPIRE  ROMAIN. 


représentée,  à  notre  connaissance,  que  par  un  beau  spécimen  du 
musée  de  Bonn  (fig.  139).  Par  la  composition  de  sa  pâte  vitreuse 
qui  est  incolore  et  par  ses  ornements,  cette  cruche  se  classe  au  Ro- 
main II. 

Forme  57.  —  Les  œnochoés  57  à  61  se  reconnaissent  à  la  forme 
de  leur  panse  dont  la  silhouette  est  un  triangle  plus  ou  moins  curvi- 


FlG.    143.  —  C.iR.\FE  A  PANSE  COTELEE. 


Vieil-.-Vtre.  Fouilles  de  1S70. 
n"  2664. 


Musée  de  Boulogne-sur-Mer, 


ligne.  Un  des  côtés  du  triangle  forme  la  base  de  la  bouteille  ;  les  deux 
autres  côtés  se  fondent  dans  le  goulot. 

Les  flacons  forme  57  sont  des  types  de  la  haute  époque  impériale. 
Ils  sont  communs  dans  la  basse  vallée  du  Rhône  (fig.  140).  L'un 
d'eux,  touvé  à  Piolène,  en  1883,  et  conservé  au  musée  Calvet  à  Avi- 
gnon (no  236  ^),  a  plus  de  30  centimètres  de  hauteur. 

Forme  58.  —  Les  bouteilles  58  sont  caractérisées  par  :  une  panse 
peu  élevée,  ordinairement  décorée  de  côtes  en  relief,  un  goulot  très 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES. 


117 


long  étranglé  à  la  base,  une  anse  terminée  par  un  appendice  orné  de 
saillies  nombreuses  (i)  (fig.  141). 

Le  type  58  donne  naissance  à  diverses  variétés  tantôt  apodes 
(fig.  142),  tantôt  pourvues  d'un  j^ied  (fig.  143)  et  dont  la  panse,  par 


Fig.  14+.  —  Bouteille  a  panse  TRoxcoxiQrE. 
— ■  Fouilles  du  Boulonnais.  Romain  II  tardif. 
—  Musée  de  Boulogne-sur-Mer,  n^a^iô. 


Fig.  145.  —  Flacon  a  p.\nse  TRONCo^^QI^E.  — 
Vermand.  Romain  II  tardif.  —  Collection  Théophile 
Eck,  à  Saint-Quentin. 


des  déformations  successives,  arrive  à  prendre  l'aspect  d'un  bulbe 
très  aplati  (fig.   143). 

Il  semble  que  la  fabrication  des  bouteilles  58  ait  duré  longtemps. 
Des  exemplaires  en  verre  bleu-verdâtre  de  bonne  qualité  ont  été 
trouvés  dans  des  tombes  à  incinération  remontant  à  la  fin  du  ii^  siècle 
ou  aux  premières  années  du  iii<^  (2) .  Des  spécimens  en  verre  sale  et  rempli 

(i)  Quelques  archéologues  domietit  à  ces  bouteilles  le  nom  de  Flasca  [mot  de  basse  latinité]  (voy. 
W.  Frœhner,  La  Verrerie  antique,  p.  78). 

(2)  Bouteille  58  dont  l'attache  inférieure  de  l'anse  est  masquée  par  un  médaillon  figiu-ant  ime  tête  de 
Méduse,  trouvée  à  Cologne  avec  une  coupe  65  en  verre  bleu  et  un  moyen  bronze  d'Antonin  le  Pieux  [voy. 
Donner  Jahrhiicher,  1906,  fasc.  1 14- 115.  Tombe  à  incinération  n»  31  (fouilles  de  1903),  p.  402  et  pi.  XXIII]. 


Ii8 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


de  bouillons  paraissent  dater,  au  contraire,  d'une  époque  très  basse  (i). 
Forme  59.  —  Bouteille  à  panse troiiconique  dont  l'anse  est  fixée  aune 


FiG.  146.  —  Fiole  TRONCONIQUE  a  large  orifice.  —  I.iUebonnc.  Fouilles  de  1853.  —  Musée  du  Louvre,  n"  97. 

bague  qui  entoure  le  goulot  un  peu   au-dessous   de  l'embouchure.  — 
I^es  bouteilles  59,  assez  répandues  dans  la  Gaule  belgique,  sont  toutes 


FiG.  147.  — •  Carafe  a  large  emboucht're.  —  Verre  incolore.  Romain  II.  —  Musée  provincial  de  Bonn. 

•Salle  V,  n"  16142. 

du  Romain  II  (fig.  144).  Très  nombreuses  à  Vermand  (2),  elles  ne 
sont  pas  rares  non  plus  dans  le  Rheinland  (3) . 

(i)  Par  exemple,  ceux  du  musée  de  Mayence  (fig.  141). 

(2)  Voy.  Th.  Eck,  Les  deux  cimetières  gallo-romains  de  Verinand  et  de  Saint-Quentin,  pi.  IV,  u"'  2,3,5,961 
pi.  V,  n»  6. 

(3)  Bouteille  59  à  pause  côtelée,  recueillie  dans  la  tombe  à  incinération  n"  43  du  cimetière  de  la  rue  de 
I,uxemboiu'g,à  Cologne,  avec  le  verre  iclithyomorjjie  forme  129  et  un  grand  bronze  d'Alexandre  Sévère 
[voy.  Bonner  Jahrbiicher,  1906,  fasc.  114-115,  pi.  XXIV]. 


DESCRIPTION  GÊNÉRAIvE  DES  TYPES.  119 

Forme  60.  —  Variante  à  panse  tronconique  des  flacons  fig.  134  à  137. 
—  Les  bouteilles  de  ce  modèle  se  rencontrent  en  France,  surtout  dans 
le  Nord  et  dans  l'Est  (fig.  145).  Elles  ont  été  recueillies  dans  les  nécro- 
poles de  l'Aisne  (i)  dont  les  sépultures  se  classent  pour  la  plupart 
au  iv^  siècle.  Il  y  en  a  plusieurs  au  musée  de  Reims  (2). 

Forme  61.  —  Carafe  à  largeembouchurc.  Anse  ^^^  {pi.  2,  p-  37) ■  —  Les 
récipients  de  ce  tj^e,  qu'Anton  Kisa  appelle  prochous,  ne  font  leur 
apparition  en  Gaule  qu'à  partir  du  iii^  siècle  (fig.  147).  Les  uns  datent 
de  l'époque  des  empereurs  syriens  (3),  les  autres  du  rv®  siècle  (4). 


9. —    BOUTEII,I.ES    APPARENTÉES    AU    I^ÉCYTHE    ITAI^IOTE    DE   TERRE 

CUITE 

(Formes  62  à  65.) 

Les  types  62  et  64  ont  pour  point  de  départ  le  lécythe  d'argile,  à 
panse  en  forme  de  poire,  si  répandu  en  Apulie,  en  Campanie  et  en 
Lucanie  du  rv*  au  ii^  s.  avant  J.-C.  (5) 

Ils  ne  furent  connus,  en  Gaule,  qu'après  le  règne  de  Commode 

(+192)- 

De  forme  gracieuse,  montés  parfois  sur  un  pied  délicat,  ces  flacons 

ont  été  en  vogue  au  temps  d'Héliogabale  et  d'Alexandre  Sévère  (6). 
Ils  ont  été  façonnés  dans  une  pâte  vitreuse,  incolore,  d'une  grande 
pureté.  Ils  sont  presque  toujours  ornés  d'applications  vermiculaires 


(i)  Fouilles  F.  IIoreau  au  cimetière  de  la  Villa  d'.\ncy  [voj*.  Album  Caranda,  pi.  79,  nouvelle  série, 
II"  i].  1887,  tombe  107,  u»  41.140,  hauteur  :  lo  centimètres  1/2. 

(2)  Voy.  Catalogue  du  musée  archéologique  de  Reims,  n°*  2. 131,  4.663,  4.S75  et  4.876. 

(3)  Nous  citerons  le  n"  16.142  du  musée  de  Bonn  [verre  incolore;  hauteur  :  20  centimètres]  et 
im  spécimen  trouvé  dans  une  tombe  du  cimetière  de  la  rue  de  I^uxembourg  à  Cologne,  avec  une  monnaie 
d'Alexandre  Sévère. 

(4)  Des  exemplaires  très  tardifs  ont  été  rencontrés  à  .\ndemach  [tombe  à  inhumation,  u"  19,  du  cime- 
tière d'.\ndemach.  Voy.  Kœnex,  dans  les  Bonner  JahrbiUher,  18SS,  fasc.  S6,  p.  185,  et  pi.  X,  n"  17]  et 
à  Cologne  [avec  une  coupe  76  à  dépressions,  un  barillet  frontinieu  forme  132  et  un  ballon  forme  40  dans  une 
sépulture  à  inhtmiation  du  rv"  siècle]. 

(3)  Sur  les  différentes  formes  du  lécythe  grec,  consulter  Dictionnaire  des  Antiquités  de  JI.  Sagho,  t.  III, 
deuxième  partie,  p.  1023. 

(6)  I,es  plus  beaux  ont  été  trouvés  dans  la  vallée  du  Rhin  [voy  Bonner  JahrbiUher,  1906,  fasc.  114-115, 
p.  406  et  409  et  pi.  XXIII  et  XXIV,  tombes  n"'  35  et  38  du  cimetière  de  Cologne]. 


120 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROALVIN. 


en  verre  opaque  ou  transparent,  dont  les  colorations  douces  créent 
une  harmonie  distinguée  (fig.  277  à  280). 

Forme  63.  —  Variante  à  trois  compartiments  du  type  62.  —  L'anse, 
comme  dans  le  type  59,  est  fixée  à  une  bague  de  verre  qui  souligne  la 
jonction  de  la  panse  et  du  goulot  (fig.  148). 

La  forme  63  est  connue  par  des  exemi^laires  appartenant  aux 
musées  de  Trêves  (i),  de  Bonn  (2),  de  Cologne  (3). 

Forme  65.  —  Variante  à  panse  aplatie  du  type  64.  —  Les  bou- 


FlG.   14 


S  s.(,r,,.,l  151;. 


Bouteille  a  trols  compaetimexis.  —  Verre  verdàtre.  Romain  II.  —  Musée  de  Trêves, 
Salle  XX.  Vitrine  VIII  (G.  706). 


teilles  65  fontpartiedu  même  groupe  de  récipients  que  les  bouteilles43. 
Ce  sont  des  gourdes  plates,  en  verre  incolore  et  ornées  d'aj^plica- 
cations  vermiculaires,  dont  les  plus  beaux  modèles  sont  sortis  des 
tombes  tardives  à  incinération  de  la  Gaule  rhénane  (fig.  282). 


(i)  .Salle  20.  vitrine  VIII,  u">  G. 706  [voy.  Fuhrer  durch  ilas  Provinzialmuseum  in  Trier,  p.   m].   Fouilles 
de  1908  à  PaUien. 

(2)  Bonn.  Provinzialmuseum,  n"  1.739. 

(3)  Cologne.  Musée  Wallraf-Richartz,  11°  252,  hauteur  :  32  centimètres. 


Pl.  6.  —  Verre  a  deux  couches  (Faux  cajiéel  —  UinodiuO  priapiquc  Ircnivcc  ;'i  Btsan(,un.  —  i'"'  siècle 
ap.  J.-C.  —  Mtiscv  archéologique  de  Besançon  (Doubs.l 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES. 


121 


10.  —  BOUTEELIvES  A  FOND  BULBEUX. 
(Formes  66-67.) 

Forme  66.  —  Bouteille  cylindrique  à  fond  plat  plus  ou  moins  élargt. 
—  Les  récipients  de  ce  type  ont  un  galbe  mou,  disgracieux  (i)  (fig.  149). 
Us  sont  en  verre  de  très  mauvaise  qualité.  Ils  apparaissent  au  iv^  siècle 


Fig.  149.  —  BouTEn-LE  a  fond  bulbeux.  —  Cime- 
tière de  Sablonnière  (Aisne).  Fin  du  iv<^  s.  ■ — 
Musée  de  Saint-Germain.  Salle  F.  Jloreau.  Tombe 
n»  1012. 


Fia.  150.  —  Œkochoé  a  fond  bulbeux.  —  Vene 
filandreux.  Basse  époque  impériale.  —  Musée 
provincial  de  Bonn.  Salle  V. 


et  se  rencontrent  encore  fréquemment  au  v*'.  M.  Cl.  Boulanger  en  a 
trouvé  un  bel  exemplaire  au  cimetière  franc  d'Acherj^-Mayot  (2). 

Si  la  forme  des  fioles  66  est  peu  séduisante,  le  décor  dont  quel- 
ques-unes d'entre  elles  sont  agrémentées  est,  par  contre,  d'une  réelle 
élégance.  Il  est  composé  de  larges  ondes  d'émail  blanchâtre  dont 
les  extrémités  effilées  se  poursuivent  en  filets  verticaux  jusqu'au 
sommet  du  goulot  (fig.  270). 


(i)  On  en  a  recueilli  plusieurs  à  Reims  (Marne),  au  cimetière  d'Armentières  (Aisne)  [Musée  de  Saint- 
Germain.  Salle  XI.  Tombe  534.  Vitrine  44.  Fouilles  F.  Moreau  en  1882.  Voy.  Album  Caranda,  pl.28,  nouvelle 
série  n"  4],  à  Trêves  [n»  04.1007'.  SaUe  21.  Tombe  n»  227]  et  dans  la  nécropole  la  plus  récente  d'And'.-rnach 
[Spécimen  d'environ  18  centimètres  de  hauteur,  conservé  au  musée  germanique,  à  Nuremberg]. 

(2)  Voir  Cl.  Boul.\nger,  Le  Mobilier  funéraire,  pi.  31,  n"  i. 

16 


122  LA  \^RRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROI\IAIN. 

Forme  67. —  Bouteille  à  fond  bulbeux.  Embouchure  trilobée.  Anse 
décrivant  une  belle  courbe.  Fil  de  verre  enroulé  autour  de  la  panse.  — 
Ce  modèle  de  petit  vase  n'est  représenté  que  par  un  spécimen  en 
verre  filandreux  du  musée  Provincial  de  Bonn  (fig.  150). 

II.  —  Phiales,  bols  et  plats. 

(Formes  68  à  92.) 

Forme  68.  —  Les  phiales  forme  68  reproduisent  des^coupes  en 
métal  repoussé.  Elles  sont  tantôt  plates  (fig.  151),  tantôt  profondes 
(fig.  152  ).  Elles  ont  des  parois  très  épaisses  et  sont  ornées  de  grosses 


Fig.  151.  —  PHI.'iLE  CÔTELÉE.  —  Romain  I.  —  Collection  Morin-Jcan,  n'>  985. 

côtes.  Les  unes  sont  en  verre  bleu-verdâtre,  naturellement  teinté 
par  les  oxydes  métalliques.  Les  autres  sont  en  verre  uniformément 
coloré,  en  bleu  vif  ou  en  jaune  d'or.  Des  exemplaires  de  luxe,  faits 
à  l'imitation  des  vases  de  calcédoine,  de  marbre  et  d'agate  rubanée, 
sont  couverts  de  taches,  de  veines  et  de  bandes  irrégulières  de  toutes 
nuances  (i). 

Les  coupes  68  sont  des  produits  de  la  haute  époque  impériale. 
Ou  en  a  découvert  dans  tout  le  monde  romain.  Nombreuses  dans  la 
verrerie  pompéienne,  elles  se  sont  répandues  de  bonne  heure  au  nord 
des  Alpes.  En  Gaule,  elles  font  partie  des  mobiliers  funéraires  du  i^r 
et  du  11*^  siècles  (2). 

(i)  Musée  de  Trêves, u"  5.066,  verre  violet,  blanc  et  noir  ;etn°  1. 150,  verre  bleu  foncé,  bku  clair  et  blanc 
[FiUirer  durch  das  Provinzialmuseum  in  Trier,  p.  107]. 

(2)  I.a  forme  68  est  fréquente  dans  la  verrerie  d'.Uésia  ;  elle  est  représentée  au  musée  départemental 
de  Rouen  par  plusieurs  spécimens  en  verre  bleu  verdâtre,  jaune  ou  violet  ;  au  musée  de  Boulogne-sur-Mer 
par  quatre  exemplaires  (2479  à  2481  et  2483)  dont  Tun  est  en  verre  d'un  bleu  criard;  au  musée  de  Nîmes 
[spécimen  de  25  centimètres  de  diamètre  à  la  Maison  Carrée,  n»  130]  ;  au  musée  Calvet  à  Avignon. 

A  Cologne,  dans  mie  incinération  découverte,  rue  de  Bonn. en  1903,  une  phiale  6S  était  associée  à  im 
moyen  bronze  d'.\utonin-le- Pieux.  .-^  Mayence,  une  coupe  à  peu  près  semblable  faisait  partie  d'uu  mobilier 
funéraire  qui  contenait,  entre  autres  objet";  du  début  de  l'Empire,  une  fibule  à  disciue  et  à  couvre-ressort 
du  type  dit  Provincial  Militaire. 


DEvSCRIPTION  GÊNKRAIvK  DES  TYPIvS.  123 

Forme  69.  —  Ce  modèle  de  phiale  côtelée  est  voisin  du  type  68.  Il 
en  diffère  par  diverses  particularités  :  il  est  en  verre  très  mince  et, 
au  lieu  d'être  largement  ouvert,  il  se  resserre  plus  ou  moins  vers 


FiG.  152.  -^  Coupe  coiELÉE.ivERRE  VERDATRE.  —  Arles.  —  Cabinet  des  Médailles,  à  Paris,  n"  750. 

l'embouchure  (fig.  153).  Son  ornementation  consiste  en  festons  blancs 
opaques,  se  détachant  sur  un  fond  de  verre  incolore,  verdâtre  où 
jaunâtre  (i). 

Nous  n'avons  pas,  en  ce  qui  concerne  les  bols  de  la  forme  69, 


Fig.  153.  —  Coupe  côtelée  du  Romain  II.  —  Graud  Verger,  près  Aigle  (Suisse).  —  Musée  de  Lausanne. 

un  critérium  chronologique  absolu  ;  mais  il  est  probable  que  certains 
d'entre  eux  sont  d'une  époque  assez  basse. 

Formes  70  à  80.  — Le  bol  de  verre  soufflé,  qui,  dans  sa  forme  la 
plus  simple,  la  plus  parfaite,  offre  l'aspect  d'une  calotte  hémisphé- 
rique à  orifice  coupé  aux  ciseaux  et  non  ourlé,  comporte  de  très  nom- 

(i)  On  conser%-e  à  Saint-Germain   (Salle  XV,  n»  24.637I,  de  trOs  belles  coupes  69  trouvées  à  Saintes. 
Ces  coupes  sont  ornées  de  festons  en  verre  blanc. 


124 


LA  \'ERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


breuses  variantes,  issues  de  déformations  morphologiques  intéres- 
santes à  étudier.  I^e  type  70  est  un  segment  sphérique  infé- 
rieur à  l'hémisphère  (i).  lye  type  71  est  aussi  un  segment  sphérique, 
mais  supérieur  à  la  demi-sphère.  Le  modèle  78  se  compose  d'une 


FiG.  154.  —  Bols  du  romain  n  tardif.  —  Collection  Moyin-Jean.  —  A,  n»  2225,  Cimetière  du  Vieil- 
Atre,  à  Boulogne-sur-Mer.  —  B,  n»  2  215.  Cimetière  de  Biamnont-sur-Oise  {ancienne  Collection  Bernay.) 

calotte  hémisphérique  et  d'un  tube  cylindrique  plus  ou  moins 
haut  (2).  La  courbe  des  tulipes  79  se  rapproche  beaucoup  d'une 
hyperbole  (3) .  Les  modèles  galbés  et  carénés  (72  à  77  et  80)  dénotent 
une  certaine  recherche  dans  la  structure  du  profil. 

La  forme    71    est  si  simple  qu'elle  devait  être  connue  dès  le 
début  de  l'époque  romaine  ;  à  Nîmes,  on  a  découvert  des  bols  71 


j:iG.  155.  —  Bol  orné  de  trois  filets  d'émail  vert.  —  Versigny.  Musée  de  Laon  (.^isne 


dans  des  incinérations  des  premiers  temps  de  l'Empire  (4)  ;  mais  il  est 

(i)  C'est  la  forme  donnée  à  presque  toutes  les  coupes  clirétiemies  gravées  du  iv"  siècle   (fig.  326  et  327) . 

(2)  Un  grand  verre  de  cette  forme,  onié  de  scènes  à  personnages  gravées,  a  été  trouvé  à  Trêves,  en  compa- 
gnie d'ime  monnaie  de  bronze  de  l'empereur  Septinie  .Sévère  [Musée  provincial  de  Trêves,  n»  3.609.  Voy. 
Qitalogue,  p.  loi]. 

(3)  Les  verres  à  résille  dits  «  diatrètes  »  ont  souvent  la  forme  79  [voy.  plus  loin,  p.  232  fig.  312  et  313]. 
(1)  Musée  ardiéologique  de  Nîmes.  Tombe  du  Romain  I,  trouvée  au  quartier  de  Grézan  (Urne  en 

plomb). 


DESCRIPTION  GENERALE  DES  TYPES. 


125 


intéressant  de  constater  que  le  bol  et  ses  dérivés  constituent  une 
classe  de  récipient  si  répandus  aux  iii^-iv®  siècles  qu'on  peut  presque 
les  considérer  comme  des  verreries  caractéristiques  du  Romain  II. 


FiG.  136.    — 


Bol  a  applications   vermiculaires.  —  Boulogne.  l'ouilles  de  1891.  Époque  franque. 
Musée  de  Boulogne-sur-Mer,  11°  721. 


Les  bols  71  et  leurs  variantes  sont  en  verre  incolore  presque  tou- 
jours filandreux,  et  abondent  dans  les  nécropoles  à  inliumations  de 
Beauvais,  d'Abbeville,  de  Vermand,  du  Boulonnais  et  de  l'Aisne  (i). 
Un  grand  nombre  d'entre  eux  sont  gravés  (fig.  324)  ou  ornés,  soit  de 
cabochons  (fig.  296),  soit  de  fils  de  verre  (fig.  155  et  156),  soit  de  pin- 


FlG.  157.  —  Bol  en  verre  vert-émeraude,  dit  :  Bol  des  Pygmées  et  des  Grues.  —  Nîmes.   Musée  du 

Louvre.  (Profil  et  coupe.) 

cures    faites   à    l'outil    (fig.  307).    Quelques-uns    sont    en  verre  de 
couleur  (fig.  157  et  158). 

Le  type  73  a  été  trouvé  à  Cologne  avec  des  monnaies  de  Volu- 
sien,  Postume,  Claude  le  Gothique,  Carus  et  Galère-Maximien  (2). 

(i)  Nombreux  spécimens  au  musée  de  Saint-Germaiu.  Salle  XI.  Fouilles  de  F.  Moreau. 
(2)  Bonner  Jahrbiicher,  fasc.  114-115,  p.  425  et  pi.  XXV. 


126 


LA  VERRERIE  EX  GAULE  SOUS  L'E^IPIRE  RO]VL\.IN. 


Il  n'a  pas  disparu  à  l'époque  des  invasions;  il  est  resté  en  faveur  sous 
les  Mérovingiens  (i). 


FiG.  15 


Bol  de  verke  bleu  p.\le,  Décor  côtelé  très  flou.  —  Vermand,  iv^  siècle.  Musée  Licuyer, 
à  Saint-Quentin,  no  2632. 


Le  type  75  a  été  recueilli  au  cimetière  d'Homblières  avec  une 
monnaie  de  Gratien  (375  à  383)  (2). 

IvC  t}^e  76  est  toujours  orné  de  dépressions  (fig.  255).  Il  a  été 
rencontré  à  Andernach  dans  des  inhumations  contenant  des  fibules 
cruciales,  bijoux  caractéristiques  du  iv*^  siècle  (3);  à  Cologne  avec 


Fig.  159.  —  Bol  de  verre  incolore.  —  Grainville,  près  de  Fécamp  (Seine-Inférieure).  Fouilles  de  1756. 
Komain  II.  —  Musée  du  Louvre.  E.  D.  1591. 

des    monnaies   de    Constantin,    des    bouteilles    forme    40    et     des 
barillets    frontiniens    forme    132     {4)  ;    à    Vermand    (5),     à    Ven- 

(i)  Musée  de  Saint-Germain.  SaUe  XI.  Fouilles  F.  Moreau  (Tombe  n»  2.31S.  Arcy-Sainte-Restitue.  Bol 
de  verre  73  découvert  avec  une  fibule  digitée  du  V  ou  du  vi"  s.). 

(2)  Voy.  J.PiLLOY,  Études  sur  d'anciens  lieux  de  sépultures  dans  l'Aisne,  1. 1,  p.  191,  tombe  n»  65, pi.  III, 
n»  16. 

(3)  Bonner  Jahrbiicher,  1S88,  fasc.  86.  p.  197,  pi.  XI. 

(4)  Bonner  Jahrbiicher,  1906,  fasc.  114-115,  p.  430  et  suiv.,  et  pi.  XXVI,  n»'  66  et  68. 

(5)  Nombreux  spécimens  au  musée  I,éciiyer  et  dans  la  collection  Tn.  Eck  à  Saint-Quentin. 


DESCRIPTION  GÉNKRAI.R  DES  TYPES. 


127 


dôme  (i),  à  Homblières  (2),  dans  les  tombes  romaines  tardives.  Il  se 
maintient  dans  les  sépultures  de  l'époque  barbare. 

Formes  81  à  91.  —  Verreries  faites  à  l'imitation  des  bols  romains 
en  terre  rouge,  à  décor  moulé,  de  fabrication  italique  ou  gau- 
loise, auxquels  M.  Dragendorff  a  attribué  une  désignation  numé- 
rique (3). 

La  forme  81  est  représentée  par  de  nombreux  exemplaires  (fig.  15g). 
Nous  citerons  ceux  du  musée  de  Rouen,  trouvés  par  l'abbé  Cochet 
à  Cany  en  184g,  à  Orival  près  Fécamp  en  1864,  à  Thiétreville  en  1842. 


/3^ ZS\ 


^^^TT,!!)]»!) 


AVr» 


Fig.  1 60.  —  Bol  en  verre  verdatre  filandreux. 
Basse  époque  impériale.  —  Musée  provincial  de 
Bonn.  Salle  V,  il"  5566. 


Fig.     161.     —     RÉCIPIENT     DE     VERRE    SOUFFLÉ    A 
L'I^^TATION     DES    CHAUDRONS     DE     BRONZE.     — 

Verniand.  iv«  s.  —  Collection   Th.  Eck,  à  Saint- 
Quentin. 


La  plupart  d'entre  eux  sont  en  verre  incolore  du  Romain  IL  Quel- 
ques variantes  sont  intéressantes  à  signaler,  notamment  celle  qui 
comporte  2  petites  anses  rondes  (fig.  i6o). 

Les  bols  8i,  faits  à  l'imitation  des  poteries,  ne  doivent  pas  être 
confondus  avec  les  récipients  vitreux  à  fond  plat  légèrement  élargi ,  qui 
sont  des  copies,  assez  fidèles,  des  chaudrons  de  bronze  du  iv*  siècle 
(fig.  i6i). 

lyC  t}^3e  82  est  une  variante,  à  pied  très  haut,  du  bol  81.  Il  est  par- 
ticulièrement abondant  au  cimetière  des  Dunes,  à  Poitiers  (fig.  162). 

La  forme  83  (forme  30  de  M.  Dragendorff)  est  celle  qu'affectent 
les  bols  moulés  ornés  de  courses  de  chars  et  de  gladiateurs  combat- 


(i)  Musée  de  Vendôme  (fig.  255). 

(2)  Voy.  J.  PiLLOY,  loc.  cit.,  1. 1,  p.  204.  et  pi.  III,  n"  3. 

(3)  Voy.  Dr.\gendorff,  Terra  Sisillata.  Dans  les  Bonner  Jahrbiicher,  1895,  fasc.  96-97,  pi.  I-III. 


128 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROIVIAIX. 


tant  (voy.  plus  loin  p.  i88  et  suiv.).  Une  variante  à  fond  légèrement 
élargi  est  en  verre  incolore  du  m*'  siècle  (fig.  163) . 

Le  t5rpe  84  (forme  37   de  M.  Dragendorff)  est  une  imitation  des 


Fig.  162.  —  Bol  a  grand  pied  .  —  Poitiers.  Cime- 
tière des  Dunes.  —  Musée  de  la  Société  des  Anli- 
quaires  de  l'Ouest,  à  Poitiers  (n»  88  [184]). 


Fig.  163.  —  Bol  DE  verke  très  mince. —  Paris. 
Cimetière  romain  du  faubourg  Saint- Jacques. 
Romain  II.  —  Musée  Carnavalet. 


bols  rouges  qui  sortaient  en  masse,  au  ii^  et  au  iii'^  siècles,  des  ateliers 
de  Lezoux  (fig.  164). 

Le  type  85  (forme  38  de  M.  Dragendorff)  est  caractérisé  par  une 
collerette  qui  entoure  la  panse  (fig.  165).  Les  spécimens  en  terre 
cuite  de  cette  forme  étaient  connus  dès  le  i*'^  siècle  de  l'ère  chré- 


^owr,Jta5>-ç- 


Fig.   164.   Bol  trouve  a  Or-«jge. 

Musée  Borély,  à  Marseille. 


Fig.  165.  —  Bol  de  verre  \  collerette.. —  Musée  de 
Reims,  n»  4942. 


tienne  (i).  Il  est  difficile  de  dire  à  queUe  époque  sont  apparus  les 
exemplaires  de  verre  soufflé.  On  peut  seulement  affirmer  qu'ils  se 
rencontrent  encore  à  une  époque  assez  avancée  du  iv*^  siècle  (2)  (fig.  166) . 

(i)  A  Xauteu,  le  bol  d'argile  à  collerette  a  été  trouvé  avec  des  monnaies  de  ViteUius  [Bonner  Jahrbiicher, 
1895,  fasc.  96-97,  p.  III,  pi.  III).  AAndemacli,  il  était  associé  à  des  monnaies  de  Claude  [Bonner  Jahrbûchcr, 
1888,  fasc.  86,  p.  172,  tombe  à  ustion  n»  31). 

(2)  Voy.  Th.  Eck,  Les  deux  cimetières  gallo-romains,  pi.  V,  n"  7. 


DESCRIPTIOX  GÉNÉRALK  DES  TYPES. 


129 


Le  type  86  (fig.  167)  existait  en  Europe  occidentale  avant  +  79> 
comme  le  prouvent  les  exemplaires  découverts  à  Pompéi.  Il  est 
souvent  en  verre  violet  (Musée  Borély,  à  Marseille,  11°  560,  et  musée 
de  Nîmes). 

Le  tjT^e  87  (Forme  43  de  M.  Dragendorff)  est  rare.  Nous  n'en 


Fig.  166.  —  Bol  a  collerette,  verre  ver-        Fig.  167.  —  Bol  TRom'É  d.^ns  le  département  de 
D.\TRE.  —  Vemiand.  iv=  s.  —  Musée  Lécayer,  l.\  Mar.ke.  —  Collection  Marin- Jean,  n"  566. 

à  Saint-Quentin,  n"  2618. 

connaissons  qu'un  seul  spécimen  exposé  au  musée  de  Mayence 
(fig.  168) .  Par  la  nature  de  sa  pâte  vitreuse  incolore  et  filandreuse 
et  de  son  décor  (grossières  applications  vermiculaires) ,  ce  bol  peut 
être  daté  de  la  seconde  moitié  du  ni^  siècle. 

Le  type  88  (forme  7  de  M.  Dragendorff)  se  voit  au  J^^  siècle  dans 
la  verrerie  pompéienne.  Il  est  passé  de  bonne  heure  en  Gaule  (fig.  169). 


Fig.  168.  —  Bol  orné  D'.ippucixioxs  VERinctx.uRES.        F^g.  169.  —  Bol  de  verre  bleu,  trouvé  à 
—  Romain  II.  —  Musée  de  Mayence.  Arles.  — •  Cabinet  des  Médailles,  à  Paris,  n"  791. 

[Les  exemplaires  du  musée  d'Arles  et  du  musée  Calvet,  à  Avignon, 
sont  du  Romain  L] 

A  la  forme  89  appartiennent  les  coupes  de  verre  incolore  (ornées 
d'applications  vermicvdaires)  qui,  dans  les  incinérations  de  Cologne, 

17 


1^0  LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIX. 


FiG.  170.  —  Coupe  de  verre  incolore  orxée  d'.\pplications  vermiculaires  en  verre  alternati- 
vement BLEU  ET  BLANC.  —  ni"  S.  —  Musée  dcparlcmmtal  d'antiquités,  à  Rouen. 


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FiG.  171.  —  Coi-TE  ET  PLATS  DE  VERRE  FiN  111=  ET  IV'  S. — Cimetière  de  Vcrmaud.  —  Collection  Théophile  Eck, 

à  Saint-Quentin. 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES. 


131 


ont  servi  de  soucoupe  aux  œnochoés  forme  54,  et  une  coupe  du 
musée  de  Rouen,  reproduite  fig.  170.  Ces  récipients  sont  de  la  pre- 
mière moitié  du  iii^  siècle. 

Les  types  90  et  91  sont  des  plats  de  différents  modèles  connus  à 


l^G.  lyz.  — •  Plat  ex  bronze  étamé,  trouvé  à  Saint-Saphorin-sur-JIorges  (Suisse).  —  Musée  de  Lausanne, 

n"  2or. 

Pompéi,  et  dont  les  Romains  se  servaient  encore  à  l'époque  constan- 
tinienne  (fig.  171).  Quelques-uns  de  ces  plats  atteignent  de  très 
grandes  dimensions. 

Forme  92.  —  Le  plat  ovale  à  anses  plates  est  l'imitation  d'un 


Fig.  173.  —  Plat  LONG  EN  VERRE  INCOLORE  DÉCOMPOSÉ.  —    Romaiu  II. 

Cologne,  n»  760. 


Musée   Wallraj-Ricltartz,  :i 


tjT^e  métallique  représenté  par  de  beaux  spécimens  dans  la  toreu- 
tique  de  l'époque  romaine  (i)  (fig.  172). 

La  figure  173  reproduit  un  plat  ovale,  en  verre,  bien  conservé,  pro- 

(i)  Un  plat  d'argent  forme  92,  publié  par  l'abbé  Cochet  (La  Seine-Inférieure  historique  et  archéologique, 
p.  413),  a  été  trouvé  eu  octobre  1864,  au  cimetière  de  Lillcbonne,  dans  une  scpultine  ;\  ustion  de  la  fin  du 
VP  siècle  ou  du  ni=  siècle.  I^es  céramistes  ont  fait,  eux  aussi,  des  plats  de  cette  fonnc  (Briti,sh  Muséum. 
Plat  en  terre  rouge  de  I,ezoux  II.  108.  Voy.  \V;\lters,  Catalogue  of  the  Roman  l'oltery,  p.  67,  pi.  XIV. 


132  LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROIVIAIN. 

venant  du  Rlieinland.  D'autres  plats,  à  peu  près  semblables,  mais 
dépourvus  d'anses,  sont  aux  musées  de  Bonn  (i)  et  de  Mayence. 
Tous  sont  en  verre  incolore  du  Romain  II. 


12.  —  Tasses  et  récipients  a  large  ouverture  émanant  des 
TYPES  GRECS  :  CANTHARE,  SKYPHOS,  CARCHESIUM  et 

CIBORIUM 

(Formes  93  à  103.) 

Forme  93.  —  Copie  assez  exacte  d'un  type  métallique  qui  figure 
parmi  les  vases  d'argent  du  trésor  de  Boscoreale. 

La  forme  93  existe  dans  la  verrerie  pompéienne.  D'Italie,  elle  a 


FiG.  174.  —  Verreries  de  la  Vallée  du  Rhône  :  A.  Mtisée  de  Nimes.  —  B.  Musée  de  Lyon. 


passé  en  Gaule  (fig.  174).  Un  spécimen  en  verre  jaune,  et  à  panse 
côtelée,  appartient  au  musée  de  Reims  (2).  Son  profil  curviligne  lui 
donne  de  l'élégance. 

FoRiME  94.  —  Da  forme  94  reproduit  un  modèle  de  canthare 
métallique  connu  par  les  belles  coupes  de  Boscoreale  et  de  Berthou- 
ville  (3).  Elle  comporte  deux  anses  du  type  >.  (pi.  2,  p.  36). 

Des  canthares  94  en  verre  bleu-verdâtre,  façonnés  par  les  indus- 
triels du  Romain  I,  ont  été  trouvés  en  Italie  (notamment  à  Ponipéi) 

(i)  Bonn,  Provinzialmuseum,  salle  V,  vitrine  4,  n"  7.681. 

(2)  Catalogue  du  Musée  archéologique  de  Reims  [11"  2.548,  hauteur  :  12  centimètres]. 

(3)  I,es  coupes  du  trésor  de  Berthouville  (Eure)  sont  au  Cabinet  des  Médailles,  à  Paris  [voy.  E.  Babelon, 
Guide  illustré  au  Cabinet  des  Médailles  et  antiques  de  la  Bibliothèque  Nationale,  p.  352,  fig.  167]. 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES. 


133 


et  dans  la  vallée  du  Rhône  (i)  (fig.  175).  Dans  le  courant  du  111^  siècle, 
la  forme  94  est  remplacée  par  la  forme  103. 

Forme  95.  —  Coupe  profonde  dont  la  forme  dérive  du  skyphos 


Fig.  175.  —  Canthaee  de  verre.  —  Musée  de  la  Maison  Carrée,  à  Nîmes. 

grec  (2).  Mêmes  anses  qu'au  type  cj^.  L,es  skyphoi  95  se  classent  au 
Romain  I  (fig.  176). 

Forme  96.  —  Canthare  (3)  dont  les  anses  surélevées  décrivent 
une  très  belle  courbe  (fig.   177). 

Formes  97-98.  —  Canthares  à  parois  concaves,  presque  tou- 
jours sans  anses  et  pourvus  d'un  pied  annulaire  ou  d'un  pied  en  forme 
de  plateau  séparé  du  vase  par  une  boule  ou  un  cylindre  de  verre. 


Fig.  176. 


Skyphos  de  verre.  —  Romain  I. 
—  Mtisée  lie  Mayence. 


Fig.  177.  —  CiVNTH.\RE  DE  VERRE   BLEU-VERDATRE, 

trouvé  à  Saintes.  —  Musée  de  Saint-Germain. 
Salle  XV,  n»  24634. 


Ces    verreries    ont    pour    ancêtre    morphologique    le    carchesium 
hellénistique  (4). 

(  I  )  Canthares  du  musée  de  la  liaison  Carrée  à  Ximes  [n«  3  7,  hauteur  :  8  centimètres]  et  du  nmsée  Calvet, 
à  Avignon  [Fouilles  de  Piolène]. 

(2)  Sur  le  sk\-phos  grec,  consulter  le  Dictionnaire  des  .intiquités  de  M.  Saglio,  43f  fasc,  p.  1159  et  suiv. 

(3)  Dictionnaire  cité,  t,  I,  deuxième  partie,  p.  S93  et  suiv. 

(4)  Dictionnaire  cité,  t.  I,  deuxième  partie,  p.  919. 


134 


LA  \T2RRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


L,a  forme  97  est  plus  ancienne  que  la  forme  98.  Elle  n'est  pas  in- 
connue à  Pompéi.  En  Gaule,  elle  est  assez  répandue  dans  la  basse 


FiG.  178.  —  Carchesium  sans  axses.  —  Verre  jaune-vordâtre  foncé.  Fouilles  du  Boulonnais,  m''  s.  — 

Mtiscc  de  Boulogne-mr-Mer,  n"  24S2. 

vallée  du  Rhône.  La  forme  98  ne  semble  pas  être  apparue  avant 
le  ni^  siècle  (i).  Les  vases  de  cette  dernière  forme  sont  souvent  colorés 
soit  en  jaune  (2),  soit  en  verre  émeraude  (fig.  284),  soit  en  violet  (3), 


FiG.  179.  —  Verre  a  pied  du  iii'^^  s.  Verre  incolore  très  pur.  —  Picquigny  (Somme). —  Musée  de  Picardie, 

à  -Amiens. 

soit  en  noir  (imitation  de  l'obsidienne).  Ils  sont  parfois  ornés  d'appli- 
cations vermiculaires  (fig.  284). 

(  I  )  Un  carchesium  de  la  même  forme  que  celui  que  nous  reproduisons  figure  2  S4  a  été  trouvé  à  Cologne, 
dans  une  tombe  à  inhumation,  avec  des  monnaies  des  empereurs  Volusianus,  Postumus  et  Gallienus 
[Voy.  Bonncr  Jahrbiicher,  1906,  fasc.  114-115,  pi.  XXV,  tombe  59]. 

(2)  Un  carcliesium  d'un  très  beau  jaune  a  été  découvert  à  Saintes  [Musée  de  Saint-Germain,  salle  XV, 
n»  24.635]. 

{3)  Un  carchesiimi  en  verre  améthiste  a  été  publié  en  couleur  par  W.  Frœhner  [Collection  J.  Gréait, 
n°  1.315,  pl-  -4S  (Provient  de  Cologne)]. 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES. 


135 


Au  v^^siècle,  la  forme  98  évolue  ;  elle  perd  son  pied  et  devient  la 
clochette   à   bouton   caractéristique   de  l'époque   mérovingienne. 


FiG.  180.  —  Bol  a  pied.  —  Verre  verdâtre.  Vieil-Atre  (fouilles  de  1870).  —  Musée  de  Boulogne-sur-Mer, 

n"  2636. 

Un  carchesium  de  verre,  mtnii  de  deux  anses,  a  été  découvert  à 
Cologne  (i).  On  peut  le  rapprocher  à  la  fois  des  verreries  de  notre 


FiG.  iSi.  —  C.VNTHAEE  TROUVÉ  A  FÉc^JiP.  —  l'ouillcs  de  l'.ibhé  Cochet  en  1852.  —  Musée  de  Rouen. 

tygo.  102,  des  poteries  forme  53  de  M.  Dragendorfï  (2),  du  canthare 
en  sardoine  dit  Coupe  de  Ptoléniée  ou  de  Mithridatc  conservé  à  Paris, 


(i)  Aus'm'Weerth,  dans  les  Bonner  Jahrbiicher,  1S78,  fasc.  64,  pi.  X. 

(2)  DR.4GEXD0RFF,  Terra  Sigillata,  dans  les  Bonner  Jahrbiicher,  1895,  fasc.  96-97,  p.  139,  pi.  III. 


136  IvA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  I^'EMPIRE  ROMAIN. 

au  Cabinet  des  Médailles  (i),  et  du  calice  d'or  massif  du  trésor  du 
Gourdon  (2). 

Formes  gg-ioo.  — ■  Verreries  â  pied.  Types  du  Romain  II  (fîg.  17g, 
180).  —  L,a  forme  gg,  qui  semble  avoir  été  usitée  surtout  au  iii^  siècle, 
est  un  bol  71  auquel  on  a  ajouté  un  pied  délicat.  Une  verrerie  de 
ce  modèle,  provenant  d'une  incinération  du  cimetière  de  Cologne  (3), 
est  ornée  d'applications  vermiculaires. 


FiG.  182.  —  CvNTHARE  EN  VERRE  INCOLORE.  —  Romain  II.  —  Musce  de  Rouen. 

Forme  ici.  —  Petit  canthare  à  pied  bas.  —  Forme  peu  commune 
en  Gaule,  iii^  siècle  après  J.-C.  ?  (fig.  181). 

Forme  102.  —  Canthare  de  style  hellénistique  dont  les  anses 
appartiennent  au  type  c  (pi.  3,  p.  37). 

On  connaît  deux  spécimens  de  ce  genre  de  verrerie.  L'un  est  au 
musée  de  Rouen  (fig.  182).  L'autre,  trouvé  aux  environs  d'Amiens, 
est  conservé  au  British  Muséum.  Le  canthare  d'Amiens  (4)  est  plus 

(i)  I,a  coupe  de  Mithridate  est  un  carchesium  de  l'époque  ptolémaïque.  Au  Moyen-âge,  ce  précieux 
vase  faisait  partie  du  trésor  de  Saint- Denis  [voy.  E.  B.-iBELON,  Guide  illustré  au  Cabinet  des  Médailles, 
Paris,  1900,  p.  157  à  163,  fig.  65  et  651. 

(2)  Le  calice  trouvé  à  Gourdon  (Côte-d'Or),  en  1845,  est  de  l'époque  mérovingienne.  Il  fait  partie  des 
riches  collections  du  Cabinet  des  Médailles  [voy.  E.  Babelon,  loc.  cit.,  p.  168,  et  Aus'm'Weerth,  dans  les 
Bonner  Jahrbiicher,  1878,  fasc.  64,  pi.  X]. 

(3)  Fouilles  de  la  rue  de  Luxembourg  en  1S97  [voy.  Bonnet-  Jahrbiicher,  1906,  fasc.  114-115,  p.  408  et 
pi.  XXIII,  tombe  n»  37]. 

(4)  Le  canthare  d'.\miens  a  été  publié  par  Aus'm'Weerth  dans  les  Bonner  Jahrbiicher  de  1878,  fasc.  64, 
pi.  X.  Ou  eu  trouvera  ime  assez  bonne  reproduction  dans  Robert  Sciimidt,  Das  Glas,  Berlin,  1912,  p.  33, 
fig-  17. 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES. 


137 


élégant  que  celui  de  Rouen.  Ses  anses,  bien  proportionnées,  s'élèvent 
plus  haut  que  l'orifice  de  la  vasque  ;  sa  panse  en  forme  de  bulbe 


FiG.  1S3.  —  I<E  VASE  d'argent  d'Ai.esl\  (croquis  schématique).  —  Musée  de  Saint-Germain. 

côtelé  est  surmontée  d'un  col  largement  évasé.  Seul,  son  pied  est  un 
peu  lourd,  un  peu  trop  grand  par  rapport  aux  autres  organes  du 
vase.  Cette  pièce  remarquable,  qui  semble  dater  du  iv*  siècle,  est  un 


FiG.  1S4.  —  Vase  ex  verre  ixcolore  décomposé.  Romain  II.  — ■  Musée  Wallraf- Richartz,  à  Cologne. 

carchesium  qui,  à  bien  des  égards,  se  rattache  à  nos  formes  97-98, 
et  que  M.  Aus'm'Weerth  a  rapproché  du  calice  d'or  de  Gourdon. 
Forme  103.  —  Ciborium.  —  Imitation  plus  ou  moins  exacte  d'un 

18 


138 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


modèle  métallique  représenté  parmi  les  coupes  d'argent  de  Bos- 
coreale  (i),  d'Hildesheim  (2)  et  d'Alesia  (3)  (fig.  183).  L,e  ciborium 
de  verre,  que  certains  archéologues  appellent  calix  pterotus,  est  une 
élégante  vasque  munie  de  deux  anses  dont  la  boucle  s'ouvre  dans  un 
plan  vertical  et  qui  s'amorcent,  dans  le  haut,  sous  deux  oreilles  hori- 
zontales. Chacune  de  ces  oreilles  est,  dans  la  majorité  des  cas,  cons- 


FiG.  185.  —  Ciborium  de  verre  incolore  décomposé.  —  Trouvé  à  Amiens  eu  1S83.  Romain  II. 

Musée  de  Pcronne  (.Somme). 


tituée  par  une  petite  plaque  de  verre  terminée  par  trois  pointes.  Le 
pied  du  ciborium,  assez  variable  dans  sa  structure,  est  parfois  orné 
d'une  bague  (fig.  185)  dont  les  exemplaires  de  métal  ne  sont  pas  non 
plus  dépourvus. 

lycs  ciboria  de  verre  ont  été  rencontrés  surtout  dans  le  nord  des 
Gaules.  Ils  apparaissent  au  iii"-"  siècle  (4)  :   mais  beaucoup   d'entre 


(i)  HÉRON-  DE  ViLLEFOSSE,  Le  Trésor  de  Boscoreale.  dans  les  Monuments  Piot,  t.  X,  iSyg,  pi.  IX  et  X. 

(2)  Erich  Pernick  et  Fr.\n7.  Wimter,  Der  Hildesheimer  Silberfund.  Berlin,  igoi,  \>.  32  et  pi.  X. 

(3)  Voy.  Revue  Pro  Alesia,  1906-1907,  pi.  XXX,  et  .S.  Rein.\ch,  Guide  illustré  dumusée  deSaint-Germain, 
p.  55,  fig.  49. 

(4)  Notamment  au  cimetière  de  Cologne.  Tombe  n"  34.  Fouilles  de  1904  [Bonner  Jahrbiicber,  1906, 
fasc.  114-115,  p.  405,  pi.  XXIII]. 


DESCRirTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES. 


139 


eux   sont  de  la  fin  de  la  période  gallo-romaine    (i),  ou   même   du 
v^  siècle. 

Maints  exemplaires  sont  décorés  de  cabochons  de  verre  (fig.  304) 
D'autres  ont  été  gravés  (2). 


13.  —  Verres  a  boire. 

(Formes  104  à  112.) 

Formes  104-105.  —  Gobelets  tronconiques.  —  La  forme  104  a  été 


Fig.  186.  - 


Verse  a  nodosités.  • 
snon,  11°  1000. 


Musée  d'Avi- 


FiG.  187.  —  Verre  a  boire.  —  Fouilles  de  Paris 
Cimetière  du  faubourg  Saint- Jacques,  iv^  s.  — 
Musée  Carnavalet. 


donnée  à  certains  verres  moulés  du  Romain  I  dont  la  panse  est  cou- 
verte de  volumineuses  nodosités  disposées  en  quinconce.  Ces  verres  à 
nodosités  ont  été  recueillis  les  uns  en  ItaUe  (beaux  exemplaires  de 
Pompéi  au  musée  de  Naples),  les  autres  dans  la  vallée  du  Rhône 
(fig.  186). 

(i)  Par  exemple  le  ciboriuin  à  cabochons  trouvé  dans  la  tombe  n»  53  du  cimetière  d'IIomblières  à  Abbe- 
ville,  avecunemomiaiede  Valentinien  !«  (364  à  375),  le  ciborium  découvert  en  1820  à  Heiligenstein 
(Palatinat)  dans  iin  sarcophage  de  pierre,  et  celui  du  musée  de  Boulogne-sur-Mer,  volé  en  1844  et  dont  il 
ne  reste  qu'im  mauvais  dessin  dans  Rc^ch  Smith,  Collectanea  Antiqua,  1843,  n»  i. 

(2)  Des  ciboria  ornés  de  gravures  ont  été  trouvés  à  Strasbourg  [fouille  d'un  sarcophage  du  iv°  siècle. 
Voy.  Straub,  Le  cimetière  gallo-romain  de  Strasbourg,  p.  37,  tombe  29,  pi.  IV],  à  Trêves,  près  l'église  Saint- 
Maxiniin  [fouille  d'ime  sépulture  chrétienne.  Voy.  Bonner  Jahrbiicher,  1878,  fasc.  I<XIV,  p.  126],  à  £onn 
Bonn.  Provinzialmuseum,  n»  10.491]. 


140  LA  V'ERRERIE  EN  GAUEE  SOUS  L'EMPIRE  ROIL^IN. 

La  forme  104  a  été  également  donnée  à  des  verreries  tardives 


L-  -  ^«n.<.<).>5 


FiG.  188.  —  Gobelet  de  verre  a  pied. —  Fouilles  du  Vieil-Atre  àlBotUogue-sur-Mer.  Romain  II.  —  Col- 
lection Morin-Jean,  n»  2237  [ancienne  Collection  Bernay). 

façonnées  à  l'aide  d'une  pâte  incolore  ou  verdâtre  et   à  décor  va- 
riable (fig.  187). 

Les  verres  du  type  105  sont  de  basse  époque.  Parfois,  ils  sont 
munis  d'un  pied  annulaire  (fig.  188). 


Fig.  1S9.  ■ —  Cornet  de  verre  du  rv'  s.  —  Cimetière  de  Sablonuière  (Aisne).  —  Musse  de  Saini-Germain . 

Salle  F.  Moreau.  Tombe  n"  274. 


Forme  106.  —  Grand  gobelet  tronconique  à  très  petit  pied  annu- 
laire. iv«  siècle  et  début  du  v^.  Les  verres  106  sont  nus  ou  ornés,  soit 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES. 


141 


d'une  résille  eu  fil  de  verre   (fig.   262),  soit  de  cercles  gravés   (i). 

Forme  107.  —  Cornet  apode.  Verre  impur.  Embouchure  tantôt 
ourlée,  tantôt  non  ourlée  (fig.  189). 

T,es  verres  coniques,  très  répandus  dans  tout  le  nord  des  Gaules, 
se  rencontrent  dans  les  tombes  de  la  fin  de  l'Empire  (fig.  344)  et  dans 
les  sépultures  franques  du  v^  et  du  vi®  siècles  (2). 

Formes  108    à  m.  — •  Formes  diverses  de  verres  à  pied  du  Ro- 


FiG.  190.  —  Verre  A  PIED,  trouvé  à  Reims  (Marne). 
Fin  m"  ou  rv^  s.  —  Collection  Morin-Jean, 
n»  2880. 


Fig.    191.   —  Verre    a  pied  orxé   de   qu.^tre 
DÉPRESSIONS.  —  Romain  II.  —  Musée  de  Rouen 

(ancienne  Collection  de  Girancourt). 


main  II.  — Le  type  108,  un  des  plus  délicats  de  la  série,  est  muni  d'un 
pied  séparé  de  la  panse  par  une  petite  boule  de  verre.  Il  est  fréquem- 
ment orné  d'applications  vermiculaires  en  forme  de  feuilles  (3),  ou 
de  serpents  (4). 


(i)  Un  bel  exemplaire  à  cercles  gravés  a  été  trouvé,  à  Cologne,  dans  une  inhumation  tardive  [voy.  Sonner 
Jahrbiicher,  1906,  fasc.  114-115,  p.  433,  pi.  XXVI,  tombe  72]. 

(2)  I,e  tv-pe  de  verrerie  107  était  associé,  dans  la  tombe  2.786  du  cimetière  d'.\rcy-Sainte- Restitue,  à  une 
boude  de  guerrier  franc  [gros  anneau  (de  potin)  à  ardillon],  [voy.  Musée  de  Saint-Germain.  Salle  XI. 
Vitrine  45] . 

(3)  Spécimen  du  m«  siècle,  publié  par  Acs  m'Weerth  dans  les  Bonner  Jahrbiicher  de  iSSi,  fasc.  71, 
pi.  VI,  n"  1.38S. 

(4)  Musée  archéologique  de  Reims,  n°'  4.705  et  4.706.  Voy.  plus  loin,  p.  2 15  et  fig.  292. 


142  LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROJIAIN. 

I.e  type  109  (fig.  190)  dont  le  pied  est  moins  élégant,  est  parfois 


FiG.  192.  —  Verre  caréné.  —  Tombes  à  inhumation  de  la  Marne.  —  Collection  Morin-Jain,  n»  1025. 


Fie.  193.  —  Grand  verre  .\  ited,  trouvé  à  ^'ermand  (.\isue).  iv"  s.  —  Collection  Morin-Jean,  11°  2219 

{ancienne  Collection  Bernay). 

décoré  de  dépressions  (iig.  191)  de  fils  de  verre  enroulés  autour  de 
la  panse  (i),  d'un  texte  gravé  (2). 

(i)  Certains  verres  109  sont  simultanément  ornés  de  fils  et  de  dépressions  [Verre  trouvé  dansime  tombe, 
à  inhumation  du  cimetière  d'Andemach.  \'o.v.  Kœnen,  dans  les  Bonner  Jahrhucher,  iSSS,  fasc.  86,  p.  185, 
pi.  X,  29]. 

(z)  Deux  exemplaires  à  légende  gravée  sont  au  nmsée  de  Mayeuce  [voy.  plus  loin,  p.  247). 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES. 


143 


Il  est  abondant  en  Picardie  (i).  Il  fait  partie  des  mobiliers  funé- 
raires du  iv*'  siècle  (2) . 

I^es  verres  carénés  iio-iii,  à  profil  plus  ou  moins  anguleux,  ont 
l'orifice  coupé  aux  ciseaux  et  non  ourlé.  Ils  ont  un  pied  refoulé  du 
type  10,  fig.  9,  dont  le  gros  bourrelet  creux  est  souvent  rempli 
d'un  émail  blanchâtre,  rosé  ou  brun   (fig.   193).  Ils  sont  en  verre 


Fig.  194.  —  Verre  a  pied,  trouve  à  \'ermand  (Aisne),  iv"  s.  — •  Collection  Morin-Jean,  ii°  1022. 

incolore  et  filandreux.  Ils  ont  ordinairement  12  à  20  centimètres  de 
hauteur,  mais  atteignent  quelquefois  30  centimètres.  Ils  sont  tantôt 
nus  (fig.  193  et  194) ,  tantôt  décorés  d'un  réseau  en  fils  de  verre  (fig.  263) 
ou  de  serpents  (fig.  290  et  291) . 

Ils  sont  spéciaux  à  la  Gaule  Belgique  (3)  et  ne  se  rencontrent 
que  sporadiquement  dans  d'autres  régions. 

(i)  Nombreux  exemplaires  du  cimetière  de  Vermaud  [voy.  Th.  Eck,  Les  deux  cimelières  gallo-romains, 
pi.  VII,  n»  7]. 

(2)  Bonner  Jahrbiicher,  1906,  fasc.  114-115,  pi.  XXV,  tombe  63  du  cimetière  de  Cologne.  Dans  cette 
sépulture,  im  verre  109  a  été  recueilli  avec  ime  plaque  de  ceinture  et  une  fibule  cruciale. 

(3)  On  en  a  trouvé  beaucoup  à  Vermand  [Th.  Eck,  loc.  cit.,  pi.  VII,  u»"  8  et  9],  à  Boulogne-sur-Mer,  à 
Amiens  [Jlusée  de  Picardie,  n"'  85  6  et  97S],  à  .\bbeviUe,  dans  la  forêt  de  Compiègne  [fouilles  de  Roucy. 
Musée  de  Saiut-Cîermain],  et  dans  les  nécropoles  de  la  Marne. 


144  LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 

Ils  sont  synchroniques  avec  les  types  io6  à  109  (i). 

Forme  112.  • —  Verre  tronconique  à  fond  plat,  plus  large  que 
r embouchure  (forme  de  la  boîte  au  lait  moderne).  —  Les  verreries  de 
ce  type  peu  gracieux  ne  sont  pas  comm.unes.  Deux  spécimens,  con- 


FiG.  195.  —  Gobelet  en  verre  incolore,  onié  de  cercles  gravés.  —  Romain  II.  —  ilusée  de   Trêves. 

Salle  XX.  Vitrine   X. 

serves  au  musée  provincial  à  Trêves  (2),  sont  en  verre  incolore  et 
se  classent  au  Romain  II  (fig.  195). 

14.  — Verreries  NON  ANSîCEs,  a  panse  ovoïde.  Formes  empruntées 

A  DES  POTERIES  ROMAINES  DE  LA  BASSE  ÉPOQUE  IMPÉRIALE. 
(Formes  iij  à  116.) 

Forme  113.  —  Vase  ovoïde  muni  d'un  pied  annulaire  et  dépourvu 
de  goulot.  —  Ce  tyjDe  de  récipient  vitreux,  auquel  certains  auteurs 
réservent  le  nom  à'obba,  présente  une  grande  analogie  avec  la 
forme  52  des  vases  d'argile  classés  par  M.  Dragendorff  (3).  Il  est 
d'une  époque  tardive.  Il  ne  nous  est  connu  que  par  quelques  exem- 
plaires en  verre  incolore  ou  impur  de  la  Gaule  nordique  (4) . 

(i)  Au  cimetière  d'Homblières.  on  a  trouvé  un  verre  caréné  du  type  m,  dans  une  sépulture  à  inhuma- 
lion  qui  contenait  ime  fibule  cruciale  et  un  petit  bronze  de  Magnence  (3500353)  [Voy.  J.  Pilloy, 
Études  sur  d'anciens  lieux  de  sépultures  dans  V Aisne,  1. 1,  p.  181]. 

(2)  1,'mi  d'eux  [salle  21,  vitrine  VII,  tombe  185,  n»  04.921c]  était  accompagné  d'un  flacon  de  verre 
identique  à  celui  que  nous  reproduisons  figure  29  et  de  plusieurs  vases  de  terre  noire  décorés  à  la  barbo: 
tine  blanche. 

(3)  Dr.\gendorff,  Terra  Sigillata,  dans  les  Bonner  Jahrbiicher,  1895,  fasc.  96-97,  pi.  III,  p.  139. 

(4)  Musée  de  Reims  (n°  4.787,  hauteur  :  17  centimètres)  et  musée  de  Saint-Germain,  salle  XI  [Spécimen 
de  16  centimètres  de  hauteur,  trouvé  par  F.  Moreau  au  cimetière  de  la  Villa  d'Ancy  (Aisne)]. 


OT.nliii) 


FlG.     196.    —    ÎLÉCIPrEXT    DE         FiG.  I97.    —   PETIT  VASE  EX         FiG.  I98.  —  V'ASE  UE  VERRE  A  ITSE  ANSE. 


VERRE   TRANSPARENT,  Orne 

d'un  fil  de  verre  opaque  bleu 
pâle.  — ■  Vemiand,  fin  m*" 
ou  iv"  s.  — Musée  Lhitycr, 
à  Saiut-Quentin,   n"  2673. 


VERRE  INCOLORE  DÉCOM- 
POSÉ. —  Fouilles  de  LiUe- 
bonne,  en  1853.  —  Musée 
du  Louvre,  n"  102. 


—  Saint-Acheul  (Somme).  Fouilles  de 
1 866.  —  Musée  de  Rouen. 


FiG.  199.  —  Vase  en  verre  impur. 
—  Neufchâtel  (Pas-de-Calais). 
IV*  s.  —  Musée  de  Boulogne-sur- 
Mer  n"  2460. 


FiG.  200.  —  Verre  rhénan 
d'époque  tardive.  —  Musée 
de  Cologne,  n"  2143. 


FiG.   201.   —  Vase  de  verre 

INCOLORE       FIL.'VNDRECrX.       ■ — 

Panse  ornée  de  sept  dépressions. 
Col  décoré  de  cercles  gravés. 
—  Musée  de  Trêves,  Salle  XX 
(n»  05341'). 

19 


146  LA  \^RRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROIVLMN. 

Forme  114.  —  Type  de  verrerie  analogue  au  11  j,  mais  pourvu  d'une 
embouchure  évasée  formant  un  bourrelet  plus  ou  moins  prononcé.  — 
Les  spécimeus  dont  la  capacité  est  le  plus  élevée  mesurent  26  centi- 
mètres de  hauteur  (i).  Mais  cette  dimension  est  un  peu  supérieure  à  la 
moyenne.  On  connaît  quelques-unes  de  ces  verreries  qui  n'atteignent 
pas  10  centimètres. 

Les  verres  114  sont  tantôt  nus,  tantôt  décorés  de  fils  de  verre 
(fig.  196),  ou  de  dépressions  peu  marquées  (fig.  197).  Ils  sont  excep- 
tionnellement anses  (fig.  198).  Ils  ne  sont  pas  rares  à  Vermand  1(2) 
et  dans  le  Boulonnais,  en  Picardie  et  en  Champagne.  Ils  datent  du 
IV®  siècle  (3) . 

Formes  115-116.  —  Pajtse  ovoïde.  Pied  annulaire  ou  simplement 
formé  d'un  renflement  de  la  partie  inférieure  de  la  panse.  Col  large  et 
élevé,  séparé  de  la  panse  par  un  bourrelet  très  saillant.  —  Les  vases 
115-116  sont  souvent  ornés,  comme  les  poteries  qui  leur  ont  servi 
de  modèles,  de  dépressions  plus  ou  moins  allongées  (fig.  199).  Ils 
sont  en  verre  incolore  de  mauvaise  qualité.  Ils  ont  été  rencontrés 
dans  les  inhumations  tardives  du  nord  de  la  France  et  des  vallées 
de  la  Moselle  et  du  Rhin  (4). 


15.  —  Infundibula  (5). 
(Formes  117  et  118.) 

Forme  117.  — L'entonnoir  romain,  qu'il  soit  en  verre,  en  métal 
ou  en  argile,  se  présente  sous  la  forme  d'une  tasse  plus  ou  moins  pro- 


(i)  Deux  verres  de  cette  taille  ont  été  recueillis,  l'un  à  Vermand  (Collection  de  M.  Th.  Ece,  à  Saint- 
Quentin),  l'autre  dans  le  Boulonnais  (Musée  arcliéologique  de  Boulognc-sur-JIer). 

(2)  Voy.  Th.  Eck,  loc.  cit.,  pi.  VII,  n»»  3,  6  et  14. 

(3)  Une  verrerie  de  la  forme  114  a  été  découverte  à  Cologne  dans  une  tombe  à  inhumation  avec  des 
monnaies  de  Constance  II  (337  à36i).[voy.  Bonner  JahrbiicJu'r,  1906,  fasc.  114-11=1,  p. 433  et  pi.  XXVI, 
tombe  n»  73]. 

(4)  Musée  Wallraf-Richartz,  à  Cologne,  n"  2.143  (forme  115).  Musée  de  Bonn,  n"  17.279  (forme  116). 
M4>é2  ar^'iéiloiique  dï  B^'tlQjae-sur-M-r  (forme  ne).  Fouilles  du  Dr  Sauvage  à  la  Porte  Gaypje  [voy 
D'S^nv/vsp,  [If oies  sitr  h?  janMes  faites  ruedeltf  Parte  Guyole  dans  le  Bulletin  de  la  Société  açiniémiqug  de 
Boiilosne-sur-Mer].  — -  Une  verrerie,  forme  ij6,  a  été  publiée  par  AiJS'm'WPEBtij,  dsns  les  Bonner 
Jahrbuclter  Ce  1881,  fqsc  7g,  pi.  V,  n»  1.556  (Collection  Dischà  Cologne). 

(5)  Consulter  l'article  /H/«Hrfî6M(«'«,  dans  le  DictioH>iaire  des  .AntiquitH  grecques  et  romaines  de  Daremberg 
et  Saglio,  t.  III,  première  partie,  p.  516. 


DESCRIPTION  GÉNÉRALK  DES  TYPES. 


Î47 


fonde  ou  évasée,  au  fond  de  laquelle  s'adapte  un  tuyau  plus  ou  moins 
long  (fig.  202  à  gauche). 

Les  entonnoirs  de  verre,  forme  117,  dépassent  rarement  20  centi- 
mètres de  longueur.  Ils  ne  sont  rares  ni  à  Pompéi  (i),  ni  dans  la  basse 
vallée  du  Rhône. 

Dans  la  Gaule  du  Nord,  ils  sont  moins  fréquents. 

Un  spécimen  de  petite  taille  est  conservé  au  musée  de  Reims  ;  il 
a  été  trouvé  dans  les  environs  de  cette  ville. 


Fig.  202.  —  iNFUNDrBULA  DE  VERRE.  —  M  Usée  de  la  Maiscm  Carrée,  à  Nîmes. 

Un  exemplaire  en  verre  bleu-verdâtre  est  exposé  à  Cologne, 
au  musée  Wallraf-Richartz. 

La  plupart  des  entonnoirs,  forme  117,  se  classent  au  Romain  I. 

Forme  118.  —  Infundibulum  à  tuyau  oblique.  —  Les  entonnoirs 
à  tuyau  obhque  ont  été  utilisés,  soit  pour  transvaser  des  hquides,  soit 
en  qualité  de  rhytoiis  pour  boire,  comme  l'on  dit,  «à la  régalade».  Ils 
paraissent  devoir  se  placer  en  synchronisme  avec  les  infundibula  117. 
Ils  sont,  comme  ceux-ci,  très  nombreux  à  Pompéi.  D'Italie,  ils  se  sont 
répandus  en  Gaule.  On  en  a  recueilli  à  Nîmes  (fig.  202  à  droite). 


(i)  Musée  de  Naples  (n"  13.124). 


148  LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 

à  Aramon  (i),  à  Arles  (2),  à  Cologne  (3),  à  Mayence  (4).  Quelques-uns 
sont  en  verre  de  couleur. 


16.  — Verrerie  plastique. 

(Formes  119  à  ly).) 

a.  Verres  anthropomorphes  (formes  iig  à  122).  —  Les  verreries 
à  l'étude  desquelles  nous  allons  passer  sont  en  forme  de  tête  hii- 
■maine.  En  faii-:ant  de  tels  récipients,  les  verriers  n'ont  rien  inventé. 
Ils  ont  tout  simplement  copié  des  poteries  très  répandues  dans  le 
bas.sin  de  la  Méditerranée  à  l'époque  hellénistique.  Retracer  l'his- 
toire de  ces  vases  d'argile,  ce  serait  se  livrer  à  une  digression  consi- 
dérable. Mais,  s'il  convient,  pour  ne  pas  trop  nous  éloigner  de  notre 
sujet,  de  ne  pas  étudier  ici  d'une  façon  approfondie  la  genèse  de  la 
céramique  plastique  des  Grecs,  il  est  indispensable  de  l'envisager 
quelque  peu  pour  saisir  comment  s'est  constituée  la  forme  des  verres 
céphalomorphes  exhumés  du  vieux  sol  de  la  Gaule. 

Les  vases  céphalomorphes  en  terre  cuite  remontent  à  la  plus 
haute  antiquité.  Dans  le  bassin  oriental  de  la  Méditerranée,  entre 
2.000  et  3.000  av.  J.-C,  des  potiers  faisaient  maladroitement  des 
vases  ayant  l'apparence  de  têtes  de  femmes.  Ce  n'était  pas  l'émotion 
que  pouvait  leur  procurer  la  beauté  féminine  qui  les  poussait  à  con- 
cevoir et  à  modeler  de  pareils  récipients.  Ils  n'avaient  pas  de  pré- 
occupations esthétiques.  Superstitieux  comme  tou.-^  les  membres  des 
sociétés  primitives,  très  enclins  à  faire  intervenir  la  magie  dans 
toutes  les  manifestations  de  leur  activité,  et  à  la  laisser  s'infiltrer 
dans  toutes  les  traductions  de  leurs  idées,  dans  toutes  les  modahtés 
de  leurs  jouissances  i:)hysiques  comme  de  leur  jouissances  morales, 
ils  s'imaginaient  que  leurs  produits  devaient  constituer  des  prophy- 
lactiques, servir  de  symboles. 

Ne  voyant  ou  ne  voulant  voir  en  la  femme  que  son  aptitude  à  per- 

(i)  Avignon.  Musée  Calvet.  Spécimen  de  20  centimètres  de  longueur. 

(2)  Marseille.  Musée  Borély,  n"  458. 

(3)  Cologne.  Musée  Wallraf-Richartz.  Spéciuicn  en  verre  verdàtre. 

(4)  Mayence.  Musée  central  romano-germanique.  Spécimen  en  verre  jauue-verdàtre  publié  par  l,in- 
denschmitt  dans  ilainzcr  Zciiscliiilt,  1906,  pi.  V,  n"  8. 


DESCRIPTION  GKNÉRAIyE  DES  TYPES.  i49 

pétuer  la  race  liuinaiiie,  ils  s'ingéniaient  à  la  représenter  en  toute 
occasion,  tant  bien  que  mal,  afin  de  donner  corps  à  de  naïves  concep- 
tions de  leur  esprit,  touchant  l'accroissement  de  leur  prospérité,  la 
multiplication  de  leurs  sources  de  richesse  et  de  puissance  et  afin  de 
constituer  pour  eux  et  ]X)ur  leurs  contemporains  des  sortes  de  talis- 
mans. 

vSi  frustes  qu'elles  soient,  leurs  œuvres  forment  incontestablement 


FiG.  203.  —  LÉCYTHE  GREC  DE  TERRE  CUITE,  eii  forme  de:  tûtc  huiuaiue.  —  Collection  Morin-Jeun,  n"  1523. 

le  point  de  départ  de  la  fabrication  des  vases  en  forme  de  tête  hu- 
maine. 

Les  Ch>-priotes  de  l'âge  du  bronze  (i),  les  potiers  rhodiens  (2) 
et  corinthiens  du  vii^  et  du  vi^  siècles  av.  J.-C.  eurent  ou  façon- 
nèrent des  céramiques  analogues  à  ces  poteries  grossières.  Puis  le 
vase  céphalomorphe  se  transmet  à  travers  les  âges  sans  subir  de 
grands  changements.  Jusqu'à  l'époque  romaine,  à  l'aurore  de  notre 
ère  comme  au  moment  de  sa  création,  il  est  fait  de  deux  parties  dont 
la  coordination  ne  s'établit  pas  très  bien  :  une  panse  céphalomorphe 
et  un  goulot  emprunté  aux  formes  de  la  poterie  courante  (goulots 
d'aryballe,  d'amphorisque,  de  léc}i;he,  d'œnochoé,  decanthare,  etc.). 

(i)  Ed.  Pottier,  Catalogue  des  vases  du  Louvre,  p.  66. 
(2)  Ed.  Pottier,  lac.  cit.,  p.  151-152. 


150  LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROîVLMN. 

Une  fois  constitué,  il  prend  une  vitalité  surprenante.  On  façonnait 
dans  les  ateliers  attiques  de  la  belle  époque  (vi^  et  V^  siècles  av.  J.-C.) 
des  récipients  auxquels  une  grande  exactitude  dans  la  reproduction 
des  traits  de  la  figure  humaine  donne  un  surprenant  caractère  artis- 
tique (i)  et,  dans  l'Italie  méridionale,  au  iv<'et  au  iii^  siècles  av.  J.-C, 
une  grande  quantité  de  rhytons.  Ces  rhytons  sont  les  véritables 
ancêtres  des  verreries  céplialomorphes  (fîg.  203). 

Comme  les  rh>i:ons  hellénistiques,  les  verres  romains  en  forme  de 
tête  humaine  forment  deux  catégories  bien  distinctes.  Les  uns  ont 
une  large  ouverture  constituée  par  une  sorte  de  calatJios  :  ce  sont  des 
verres  à  boire.  Les  autres  sont  pourvus  d'un  goulot  étroit  emprunté 
aux  verreries  courantes  [goulots  d'aryballes  forme  33  (fig.  206), 
d'œnochoés  forme  54,  de  lagènes  forme  50  (fig.  210),  de  fioles  forme  40 
(fîg.  208)  ]  :  ce  sont  des  vases  destinés  à  la  conservation  de  Uquides 
et  de  parfums. 

Les  verres  céphalomorphes  sont  généralement  apodes  (fig.  206), 
plus  rarement  munis  d'un  pied  (fig.  208).  Leur  panse  est  parfois 
formée  d'une  tête  unique  (fig.  209, 210) ,  mais  souvent  aussi  d'une  double 
tête  (fig.  206,  208) .  Accouplés  ou  non,  les  masques  qui  les  caractérisent 
sont  assez  différents  les  uns  des  autres.  Parmi  eux,  il  est  un  faciès 
féminin  qui  est  moins  celui  d'une  déesse  déterminée  que  la  survivance 
de  l'ancien  fétiche  féminin.  Des  masques  masculins  (fig.  210),  des 
physionomies  de  nègres  (2)  ornent  aussi  des  verreries  plastiques  du 
temps  de  l'Empire.  Les  céramistes  grecs  avaient  d'ailleurs  déjà 
pour  modèles  des  têtes  de  nègres  (3). 

(i)  l^s  plus  beaux  vases  grecs  eu  forme  de  tête  humaine  ont  été  signés  parles  artistes  ciui  ks  ontcréés. 
Cléoménés  est  l'auteur  d'un  admirable  rhyton  constitué  par  une  tête  d'homme  et  luie  tête  de  femme. 
iyn  peut  se  faire,  en  examinant  cesfacies.  une  idée  assez  exacte  du  type  grec  de  l'époque  de  Pisistrate.  Le 
vase  de  Cléoménés,  conservé  au  Louvre,  a  été  publié  par  M.  Max,  Collignox  dans  les  Monuments  grecs 
/oubliés  pur  l'Association  pour  V encouragement  des  études  grecques  en  France,  deuxième  volume  1S82-1897, 
n»" 23-25,  p.  53  à 67, pi.  16 et  17.  D'autres  rhytons  du  I.omie,  portant  l'inscription  :  KIUAl'KG-  K.VAOi;, 
sont  de  \Tai9  petits  chefs-d'ceuvre  de  technique  [Stir  les  vases  grecs  en  forme  de  tête  hunmiue  portant  des 
inscriptions,  voy.  Kleiîc,  M eistersignatui en,  p.  214;  et  Ud.  Pottiee,  dans  les  Mimoires  des  Monuments 
Pioi,  t.  IX,  1903,  p.  135,  pi.  XI  à  XV.J 

(2)  Sur  la  représentation  du  nègre  dans  l'antiquité,  consulter  lîD,  PoTTIER  et  S.\I,OMON  Reinach,  La 
Nécropole  de  Myrina,  p.  473  et  suiv. 

(3)  Les  anciens  appréciaient  beaucoup  les  nègres.  Le  nègre  était  pour  eux  un  porte- bonheur,  ime  sorte 
de  prophylactique  [voy.  l'article Sfn»  dans  le  Dictionnaire  des  Antiquités  de  M.  Saglio,  t.  IV,  deuxième 
partie,  p.  1.260  et  suiv.]. 


DEvSCRIPTIOX  GKXKRALK  DKS  TYPES.  151 

Enfin  les  verreries  constituant  des  caricatures  ne  sont  pas  les 
moins  curieuses  de  la  série  (fig.  209).  Elles  rappellent  beaucoup  les 
terres  cuites  grotesques  découvertes  à  Smyrne  et  dont  le  Louvre 
possède  vme  très  belle  collection  (i).  lyes  unes  et  les  autres  sont  dues 


O  5  10: 

FiG.  304.  —  Poterie  céphaixîmorphe  de  Teujillo  (Pérou).  —-  Collection  Mofin-fean. 

à  la  même  préoccupation  esthétique,  à  la  même  recherche  de  l'exac- 
titude dans  les  traits  comiques  d'un  visage. 

Il  est  à  peu  près  certain  que  le  bassin  oriental  de  la  Méditerranée 
est  le  lieu  d'origine  de  ces  verreries. 

Pourtant,  il  est  possible  que  des  objets  semblables  aient  été  fa- 
briqués par  des  Gaulois,  soit  que  ceux-ci  aient  copié  fidèlement  des 
modèles  venus  d'Orient,  soit  qu'ils  se  soient  astreints  à  reproduire  les 
traits  plus  ou  moins  caractéristiqvtes  de  quelques  individuahtés  de 

(i)  Ed.  POTTIER,  Ojf  AiVos  et  Ifs  tnodeleurs  de  (erres  cuites  grecques,  Paris,  I^urens,  p.  qû  et  n"'  435,  436, 
437,  438. 


132  LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 

leur  temps  et  de  leur  pays  (i).  La  ressemblance  qui  existe  entre  cer- 
tains verres  anthropomorphes  et  certaines  terres  cuites  blanches  de 
r.\llier  induit  à  croire  que  les  Gaulois  ne  se  sont  pas  toujours  laissés 
hypnotiser  par  les  traits  d'une  physionomie  nettement  ou  vague- 
ment asiatique  (2). 

La  chronologie  des  verreries  céphalomorphes  n'est  pas  facile  à 
établir. 

Il  est  bien  probable  qu'on  fit  de  telles  verreries  pendant  toute  la 
période  romaine.  Il  est  tout  naturel  de  penser  que  les  verriers  alexan- 
drins, mus  par  le  désir  de  reproduire  en  verre  une  forme  intéressante 
inventée  par  les  céramistes,  les  marbriers,  les  orfèvres  de  l'époque 
grecque,  en  fabriquèrent  dès  que  leur  industrie  eut  progressé  assez 
pour  le  leur  permettre.  Il  en  existait  au  i^""  siècle  ;  on  en  a  des 
exemplaires  pompéiens.  Mais,  en  Gaule,  c'est  surtout  à  partir  du 
II]*  siècle  que  se  développa  la  verrerie  céphalomorphe. 

Des  verres  en  forme  de  tête  humaine  ont  été  trouvés  dans  les 
régions  les  plus  diverses.  Il  est  inutile  d'en  dresser  la  liste  complète. 
Il  suffit  d'en  mentionner  quelques-uns  pour  savoir  à  quoi  s'en  tenir  à 
leur  égard. 

I.  —  Forme  119.  —  Petits  flacons  prismatiques  sans  anse,  ornés, 
sur  les  côtés,  de  masques  de  Méduse  en  haut-relief  (fig.  205).  — ■  Ces 
petites  fioles,  que  nous  signalons  ici  à  cause  de  leur  décor  anthro- 
pomorphe, font  en  réalité  partie  des  verres  à  bas-reUefs  moulés 
(voy.  plus  loin,  p.  188  et  suiv.).  Elles  sont  en  verre  très  mince,  géné- 
ralement coloré  en  bleu-cobalt,  vert-émeraude,  rouge  de  vin,  rouge 
violacé,  jaune  ou  blanc  opaque.  Elles  proviennent,  pour  la  plupart, 
des  officines  orientales.  Elles  sont  abondantes  en  Syrie,  à  Ch^-pre, 
dans  l'Itahe  du  centre  et  dans  la  France  méridionale.  Elles  sont 
plus  rares  dans  la  vallée  du  Rhin.  On  en  a  cependant  trouvé  une 
au  cimetière  d'Andernach  (3).  Cet  exemplaire,  conservé  au  musée  de 
Bonn,  a  été  recueilli  avec  une  monnaie  de  Claude  (41  à  54). 

(i)  I,es  céramistes  primitifs  de  l'Amérique  ont,  eiix  aussi,  créé  des  vases  céphalomorphes,  et  ces  vases, 
qui  n'ont  aucun  lieu  de  parenté  avec  ceux  qui  nous  occupent,  sont  souvent  de  véritables  portraits  (lig.  204). 

(2)  Sur  les  vases-statuettes  en  argile  du  centre  de  la  Gaule,  consulter  J.  Déchelette,  Les  vases  céramiques 
ornés  de  la  Gaule  romaine,  t.  II,  p.  322  à  325,  pi.  X. 

(3)  Constantin  Koenen,  Die  vorrômischen,  rômischeti  uiul  frdnkischenGrâber  in  Andernach,  damlcs 
Bonner  Jahrbiicher,  1888,  fasc.  86,  pi.  VII,  n"  10. 


DKSCRll'TlUX  GÉNÊR/VLK  DKS  TYl'KS. 


153 


Les  flacons  à  masques  de  Méduse  en  relief  sont  de  la  haute  époque 
impériale. 

2.  —  Forme  120.  —  Petites  fioles  formées  de  deux  masques 
accolés.  Verre  épais  bleu-verdâtre.  Goulot  d'aryballe  forme  33.  —  Une 
de  ces  verreries,  exposée  au  musée  de  Picardie,  à  Amiens,  a  été  dé- 
couverte en  1884,  à  Amiens,  dans  le  haut  quartier  Saint-Louis,  avec 
les  ustensiles  et  le  cachet  de  l'oculiste  ACHir^i,EVS  (i).  Une  autre,  du 
musée  de  Rouen,  n'a  pas  plus  de  8  centimètres  de  hauteur  (fig.  206). 


<r^ 


Fig.  205.   —  FL.4CON  DE  VERRE         t'iG.  2o6.   —  VERRERIE  MOULÉE  EX         l'"lG.  207. FLACUX  DE  VERRE 

BLEU,  orné  de  quatre  masques  forme  de  double  tête.  —  Musée  en  forme  de  double  tête 

de  Méduse  en  relief  (Saintes).  départemental       d'antiquités,       à  (.Syrie).  —  Romain  II.  —  Col- 

—  Romain  I.  Musée  de  Saint-  Rouen.  lection  Morin-Jean,  n"  3047. 
Germain.  .Salle  X\',  n"  24641. 

Des  flacons  analogues,  mais  en  verre  très  mince,  et  grossière- 
ment façonnés,  datent  d'une  époque  plus  basse  (fig.  207).  Très  abon- 
dants en  Syrie,  ils  ne  sont  pas  rares  non  plus  dans  la  vallée  du  Rhin  {2) . 

3.  —  Forme  121.  —  Bouteilles  de  grande  taille.  Deux  masques 
juvéniles  accolés.  Goulot  évasé  analogue  à  celui  des  ballons  forme  40. 
Verre  incolore  plus  ou  moins  filandreux,  w^  siècle  ap.  J.-C.  —  Le  plus 
beau  spécimen  de  cette  série  est  conservé  au  musée  de  Boulogne-sur- 


(i)  Publiée  par  Alfred  Danicoukt,  Étude  sur  quelques  antiquités  trouvées  en  Picardie.  Paris,  1886, 
p.  19,  fig.  1,0. 

(2)  AxTOX  Kis.\,  Das  Glas  im  Altertumc,  tig.  292  à  295. 

20 


154 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


Mer  (fig.  208).  Il  a  été  trouvé  dans  une  tombe  à  inhtimation  du 
cimetière  du  Vieil-Atre  [terrain  Arnoul]  en  1888.  Il  a  été  publié 
par  V.-J.  Vaillant  l'année  suivante  (i). 

Deux  exemplaires,  à  peu  près  semblables,  ont  été  découverts,  l'un 


FlG.  208.  —  Grande  bouteille  en  forme  de  double  tête.  —  Cimetière  du  Vieil-Atre  à  Boulogne  (fouilles 
de  1888).  iv=  s.  —  Musée  de  Boulogne  sur-Mer,  n»  4120. 

à  Boulogne,  cimetière  du  Vieil-Atre,  le  28  octobre  1888  (2),  l'autre 
dans  la  vallée  du  Rhin  [musée  WaUraf-Richartz  à  Cologne]  (3).  I,es 


(i)  V.  J.  Vaillant,  Notes  boulonnaises  [Épigraphie  de  la  Morinie].  Boulogne,  iSgo,  p.  28  et  Revue 
archéologique,  1889,  pi.  XV, 

(2)  Cet  exemplaire,  sans  pied,  a  été  vendu  à  M.  Bellox,  de  Saint-NicoIas-les-Arras  [V-Mixant,  Quelques 
verreries  romaines  de  Boulogne-sur- Mer,  dans  la  Revue  archéologique,  1889]. 

(3)  l,e  verre  céphalomorphe  de  Cologne  a  2 1  centimètres  1/2  de  hauteur.  II  est  apode.  Il  est  décrit  dans 
j\NTON  Kisa,  loc.  cit.,  p.  754  et  fig.  299. 


DEvSCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES. 


155 


figures  qui  coustituent  la  panse  de  ces  bouteilles  céphalomorphes 
sont  grasses.  Les  yeux  sont  à  fleur  de  tête,  les  prunelles  sont  soigneu- 
sement modelées  :  c'est  un  type  caractéristique  de  l'époque  cons- 
tantinienne  (i). 

4.  —  Forme  122.  —  Bouteille  en  forme,  de   tête  unique.    Type 


FiG.  200.  —  Flacon  en  forme  de  tête  orotes- 
QtTE.  —  Cimetière  du  Vieil-.\tre  (fouilles  de 
1888).  —  Musée  de  Boulogne-sur-Mer,  n"  4045. 


FiG.  210.  —  Flacon  céphalomorphe.  —  Cimetière 
du  Grand  Hôle  de  Chasseiny  (.\isne).  iv"  s.  — 
Musée  de  Saint-Germain.  Salle  XI. 


caricatural,  m*  et  rv*  siècles.  —  On  a  trouvé  dans  le  nord  des  Gaules  un 
certain  nombre  de  verreries  en  forme  de  tête  plus  ou  moins  ricanante 
avec  les  lèvres  boursouflées,  le  nez  énorme,  les  yeux  exorbités,  le 
front  fuyant  et  le  derrière  du  crâne  très  développé.  Une  grosse  verrue 
se  trouve  quelquefois  sur  la  joue.  Ces  caricatures,  ces  grotesques,  ont 
été  recueillis  en  assez  grande  quantité  dans  la  vallée  du  Rhin  (2). 


(i)  A  ce  tjTje  appartient  la  figure  humaine  formant  la  panse  d'une  bouteille  à  une  anse,  découverte  à 
Saint-llansuy,  près  Toul.  Ce  flacon,  conservé  autrefois  dans  la  collection  Charvet,  est  actuellement  au 
Métropolitan-Museum  de  New- York  [Frœhner,  La  Verrerie  antique,  pi.  XV,  n"  83  ;  et  Ant.  Klsa,  loc.  cit., 

fig.  298]. 

(2)  Les  céramistes  et  les  bronziers  romains  ont  fait,  eux  aussi,  des  vases  plastiques  en  forme  de  tête 
grotesque.  Ils  ont  créé,  dans  cette  série,  des  récipients  qui  ne  différent  des  verreries  qui  nous  occupent  que 


;i56  LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROIMAIN-. 

Il  en  existe,  au  musée  de  Boulogne-sur-Mer,  un  très  intéressant 
spécimen  (i).  Il  a  été  découvert  en  1888  au  cimetière  du  Vieil- Atre 
[fouilles  Lelaurain  au  terrain  Capet]  (lig.  209) .  On  connaît  des 
verres  romains  en  forme  de  tête  unique  dont  le  faciès  n'appartient 
pas  à  la  série  des  grotesques.  Témoin  l'exemplaire  recueilli  le  5  dé- 
cembre 1888  par  Frédéric  Moreau,  au  cimetière  du  Grand  Hôle  de 
Chassemy  (Aisne),  dans  une  inhumation  de  l'époque  de  Constantin, 
de  Valentinien  ou  d'Honorius  (2)  (fig.  210). 

b.  Verres  zoomorphes  {formes  123  à  130).  —  En  donnant  à  un  réci- 
pient la  forme  d'un  animal,  les  primitifs  obéissaient  à  un  sentiment 
religieux  qui  se  rattache  au  très  vieux  culte  de  la  zoolâtrie.  Dès 
l'époque  la  plus  reculée,  l'homme  a  représenté,  soit  à  plat,  en  dessin 
ou  en  peinture,  soit  en  ronde  bosse,  sous  forme  de  vase  ou  de  statuette, 
les  animaux  dont  il  tirait  sa  subsistance.  Son  but,  en  agissant  ainsi, 
était  d'attirer  ces  animaux  autour  de  lui,  par  une  sorte  de  sympathie 
magique.  Plus  tard,  ces  conceptions  fétichistes  se  sont  affaibUes; 
mais,  jusqu'à  la  fin  de  l'antiquité,  les  vases  en  forme  d'animaux  ont 
été  des  prophylactiques,  des  porte-bonheur. 

I^s  anciens  ont  connu  deux  sortes  de  rhjiions  zoomorphiques  : 

a.  Des  vases  représentant  un  animal  entier  ; 

b.  Des  vases  en  forme  de  tête  d'animal. 

Les  Grecs  ont  créé,  dans  les  deux  genres,  de  véritables  chefs- 
d'œuvre.  Ils  ont  fait  des  récipients  de  terre  cuite  en  forme  de  fauves, 
de  singes,  d'oiseaux,  de  chevaux,  de  bœufs,  de  cerfs,  de  sangliers  (3). 

I<es  verreries  zoomorphes  de  l'époque  romaine  sont  des  copies 
de  ces  vases  d'argile.  Nous  nous  Hmiterons  à  la  description  des  plus 
curieuses  d'entre  elles. 

par  la  matière  mise  en  œuvre.  Un  flacon  de  bronze  en  forme  de  tête  humaine  à  faciès  caricatural  a  été  trouvé 
e:i  1899  dans  une  incinération  du  m=  siècle,  au  cimetière  de  la  rue  de  Luxembourg,  à  Cologne  [Bonner 
Jahrbiicher,  1906,  fasc.  114-115].  Des  masques  grotesques  en  argile,  présentant  un  faciès  analogue  à  celui 
qu'adoptaient  les  verriers  romains,  servaient  à  orner  les  vases  à  reliefs  d'applique  du  in°  siècle  [voy. 
J.  DÉCHELEITE,  Lfs  vascs  céramiques  ornes  de  la  Gaule  romaine,  t.  II,  p.  227  et  suiv..  tîg.  121-127]. 
(i)  Publié  par  VAILLANT,  Notes  boulonnaises,  p.  24  ;  et  Revue  archéol.  de  1889,  pi.  XIV. 

(2)  Frédéric  Moreatt,  Album  Caranda,  pi.  96.  Nouvelle  série.  Vn  flacon  semblable,  sorti  du  même 
moule,  a  été  trouvé,  en  1S49,  à  .Steinfort.  Il  est  conservé  au  musée  de  Luxembourg.  Il  a  été  publié  dans  le 
Bulletin  de  la  Société  pour  la  recherche  et  la  conservation  des  monuments  historiques  du  Grand-Duché  de  Luxem- 
bourg, n"  5,  année  1849,  pi.  II,  n°  11. 

(3)  Le  Louvre  (.Salle  H,  vitrine  centrale)  possède  une  très  ridic  série  de  rhytons  zoomorphes  corintliicns, 
attiques  et  italiotes. 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DF^  TYPEvS.  157 

I.  —  Forme  123.  —  Singe-musicien.  —  L'animal  est  assis  clans  un 
de  ces  fauteuils  d'osier  à  dossier  semi-circulaire,  qui  furent  très  en 
vogue  en  Gaule  sous  l'Empire  (i).  Il  est  vêtu  d'un  ciiculliis  orné  de 
stries,  qui  figurent  les  bandes  ou  calicules  de  couleurs  voyantes  dont 
on  décorait  les  vêtements  au  m*'  et  au  iv«  siècles.  De  ses  deux  mains, 
il  presse  sur  sa  poitrine  une  syrinx  ou  flilte  de  Pan  à  sept  tuyaux. 

L'origine  alexandrine  du  sujet  traité  n'est  pas  douteuse.  L'animal 
représenté  est  le  cynioccpJiale  sacré  des  temples  de  l'Egypte,  le  cyno- 
céphale que  les  riverains  du  Nil  ont  modelé  dans  toutes  les  matières  : 
granit,  porphyre,  calcaire,  albâtre,  terre  émaillée,  argent  et  bronze. 

L'image  du  singe  est  un  prophylactique  très  ancien.  M.  de  Morgan 
a  trouvé  à  Suse  des  petits  singes  qui  remontent  à  2.500  ans  av.  J.-C. 

Sous  Hadrien,  le  singe  était  consacré  à  Pan:  c'est  pourquoi  les 
artistes  de  l'époque  romaine  lui  ont  mis  une  syrinx  dans  les  mains  (2) . 

De  quelles  officines  les  lécythes  en  forme  de  singe-musicien  sont-ils 
sortis?  Les  terres  cuites  gallo-romaines  peuvent  fournir,  à  cet  égard, 
une  indication  précieuse.  On  a  fait,  au  temps  des  Césars,  dans  la 
vallée  de  l'Allier,  des  figurines  d'argile  blanche  qui  ont,  avec  les  verres 
qui  nous  occupent,  de  nombreux  points  de  contact.  Plusieurs  de  ces 
figurines  représentent  des  personnages  assis  dans  un  fauteuil  d'osier 
et  tenant  des  deux  mains  une  syrinx  (3).  Il  est  bien  probable  que, 
comme  elles,  les  singes  de  verre  ont  été  fabriqués  dans  les  officines 
de  la  Gaule,  soit  par  des  ouvriers  orientaux,  soit  par  des  indigènes 
en  relation  directe  avec  l'Orient.  Les  pays  où  ils  ont  été  trouvés 
confirment,  d'ailleurs,  leur  origine  gaUo-romaine  : 

I.  Vermand  {Aisne).  —  FouiUe  du  27  février  1885.  Tombe  d'enfant 
n°  155.  Verre  verdâtre.  Hauteur  :  21  centimètres.  Saint-Quentin. 
Musée  Lécuyer,  n"  2.668  (4). 

(i)  Des  sièges  de  ce  tj^ie  sont  sculptés  en  relief  sur  les  stèles  funéraires  des  vétérans  romains  [voy. 
AxTOx  KiSA,  loc.  cit.,  fig.  14.  Stèle  du  musée  Wallraf-Richartz  à  Cologne]. 

(2)  Très  populaire  au  Romain  II  dans  les  ateliers  des  verriers  et  des  céramistes,  le  t>-pe  du  cjTiocéphale 
jouant  de  la  s jTinx  figure  sur  une  goiu^de  de  terre  cuite  du  musée  de  Saint-Germain,  connue  sous  le  nom 
de  Vase  Sallier  et  appartenant  à  la  céramique  du  m»  siècle  [voy.  Décheletie,  Les  vases  ornés,  t.  II,  pi.  IV]. 
Sur  la  Syrinx  antique,  consulter  un  intéressant  article  de  M.  Théodore  Reinach  dans  Pro  Alesia,  mai- 
juin  1907,  p.  161  et  p.  180. 

(3)  Voy.  TtrooT,  Figurines  gauloises,  pi.  67,  et  J.  Déchelette,  Irc.  cit.,  t.  II,  p.  323  et  pi.  X,  n"  i. 

(4)  Th.  Eck.  Les  deux  cimetières  gallo-romains  de  Vermand  cl  de  Sainl-Quenlin,  p.  113  et  149,  pi.  III, 
n"  2  ;  J.  PiLLOY,  Études  sur  d'anciens  lieux  de  sépultures  dans  l'Aisne,  t.  Il,  p.  123,  et  pi.  2,  n"  3. 


1.^8 


LA  \^RRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


II.  Amiens  {Somme).  —  Verre  verdâtre  filandreux.  Hauteur 
14  centimètres.  Amiens.  Musée  de  Picardie  (i)  (fig.  211). 

III.  Cologne  {Magnusstrasse).  —  Fouilles  de  1865.  Inhumation. 
Verre  incolore  décomposé  (Ancienne  collection  Disch) .  Cologne.  Musée 
Wallraf-Richartz,  no  292  (2) . 

IV.  Martinsberge,  près  Andernach.  —  Verre  jaunâtre.  Hauteur: 


Fio.  3ir. 


Flacon  en  forme  de  singe-musicien.  —  Picardie.  —  Musée  d'Amiens,  n"  giq. 


20  centimètres,  ^asse  époque  impériale.    Bonn.  Provinzialmuseum, 

n°3-0ii  (3)- 

V.  Trêves.  —  Fouilles  de  1904.  Verre  rempli  de  bulles  d'air 
(la  tête  de  l'animal  a  été  cassée).  Trêves.  Provinzialmuseum. 
Salle  20.  Vitrine  VII.  N»  05.475  (4). 

On  remarquera  que  tous  les  exemplaires  connus,  jusqu'à  présent, 
de  la  forme  123  ont  été  trouvés  dans  le  nord  des  Gaules,  et  que  tous 


(i)  Alfred  Danicoltrt,  Étude  sur  quelques  antiquités  trouvées  en  Picardie,  Paris,  1886,  p.  19. 

(2)  Aiis'm'Wf.erth,  dans  les  Bonner  Jahrbiicher,  18S1,  fasc.  71,  pi.  VI,  n"  1.368;  Jos.  POPPELREUTER 
dans  les  Bonner  Jahrbiicher,  1906,  fasc.  114-115,  p.  359,  fig.  5  ;  A.  KiSA,  toc.  cit.,  fig.  307. 

(3)  Fuhrer  durch  das  Bonner  Provinzialmuseum,  p.  103. 
(.|)  Anton  Kisa,  loc.  cit.,  p.  760. 


DE.SCRTPTION  GlvNERALE  DES  TYrE.S.  159 

appartiennent  à  la  basse  époque  impériale  et  sont  contemporains  ou 
à  peu  près  des  verres  à  résille  dits  diatrUes  (Voy.  p.  231). 

2.  —  Forme  124.  — •  Imitation  en  verre  d'une  corne  de  taureau  ou 
d'aurochs.  —  I^es  cornes  à  boire  forme  124  sont  ordinairement  ornées 
de  fils  de  verre  appliqués  à  chaud  et  disposés  en  spirales  (fig.  212),  en 
festons  ou  en  filet.  Elles  sont  quelquefois  aussi  décorées  de  cannelures 
en  long.  Elles  ont  été  rencontrées  pour  la  plupart  dans  les  provinces 
rhénanes.  Quelques-unes  d'entre  elles  sont  percées  d'un  trou  à  leur 


FlG.  212.  —  CORXE  DE  \-ERRE  VERDAIRE  omée  de  fils  en  émail   blaiic.    —  Basse   époque  romaine.    — 

Musée  Wallraf- Richartz,  à  Cologne. 

extrémité,  afin  que  le  liquide  puisse  s'écouler  en  un  mince  filet  comme 
dans  les  rhytons  grecs. 

Deux  cornes  à  boire,  dont  l'une  est  munie  de  deux  petites  anses 
de  suspension,  ont  été  pubHées  par  Aus'm'  Weerth  dans  les  Bonner 
Jahrbiicher  de  1881  (i).  Une  autre  a  été  découverte  à  Cologne,  dans 
une  tombe  à  inhumation  qui  contenait  des  monnaies  de  :  Claude  le 
Gothique  (268  à  270),  Carus  (282  à  283)  et  Galère  (305  à  311)  (2). 

De  très  beaxix  spécimens  de  la  forme  124  sont  conservés  aux 
musées  de  Trêves,  Cologne,  Bonn,  Mayence,  Wiesbaden,  Worms  et 
Strasbourg  ;  d'autres  sont  dans  les  collections  privées  des  provinces 
rhénanes. 

L,es  cornes  à  boire  sont  d'époque  tardive.  EUes  n'apparaissent  pas 
avant  la  fin  du  iii^  siècle  et  sont  très  en  vogue  sous  les  Mérovingiens, 

(i)  Bonner  Jahrbiicher,  1881,  fasc.  71,  pi.  VI,  n°    1.369  et  1.370. 
(2)  Bonner  Jahrbucher,  1906,  fasc.  114-115,  pi.  XXV,  n»  61. 


i6o  I.A  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 

3.  —  Forme  125.  —  Porc  (i).  —  I,es  verreries  en  forme  de  porc 
ne  sont  pas  très  nombreuses.  Une  des  plus  intéressantes  a  été  trouvée, 
en  1893,  rue  de  Luxembourg,  à  Cologne,  dans  la  même  tombe  que  la 
bouteille  à  deux  anses  (fig.  274)  décrite  plus  loin,  p.  204.  Le  corps 
de  l'animal  est  en  verre  bleu  intense.  Les  pattes,  la  queue  et  les  oreilles 
sont  en  verre  opaque  blanc-jaunâtre.  Sur  le  dos,  les  poils  de  la  bête 
sont  exprimés  par  une  bande  de  verre  de  même  couleur,  plissée  à 


Fig.  213.  —  lvL.\coN  EN  FORME  DE  PORC.  —  Cologue.  Cimetière  de  la  rue  de  I,uxembourg  (fouilles  de  i8y3). 
Romain  II.  —  Musée  de  Cologne,  n"  549. 

intervalles  plus  ou  moins  réguliers  (fig.  213).  Ce  petit  balsamaire  est 
au  musée  Wallraf-Richartz  à  Cologne  (2). 

Une  autre  verrerie  en  forme  de  porc  a  été  découverte  à  Cologne, 
dans  la  tombe  à  inhumation  n°  49  des  fouilles  de  1904  (3). 

Un  grand  flacon  en  verre  incolore  du  Paulusmuseum  de  Worms 
appartient  à  la  même  série  de  récipients  (4) . 

4.  —  F0RME.S  126-127-128.  —  Oiseau.  —  La  verrerie  126  repré- 
sente un  oiseau  à  cou  assez  court  dont  la  tête  est  légèrement  tournée 
sur  le  côté.  Elle  constitue  un  tyge  de  la  haute  époque  impériale.  On 
peut  en  voir  un  exemplaire  au  musée  de  Trêves  [no  St.  4690],  dans  une 
cuve  de  pierre.  Cette  cuve  contient  en  outre  des  ossements  calcinés, 

(i)  l,e  porc  ou  plutôt  le  sanglier  semble  avoir  été  un  ancien  totem  celtique  [voy.  Salomon  Reinacii, 
Cuites,  Mythes  et  Religions,  t.  I,  p.  71]. 

{2)  II  a  été  publié  par  Anton  Kjsa,  dans  les  Donner  Jahrbiicher,  1896,  fasc,  n"  99,  p.  50-53  et  pi.  II,  n»  (i. 

(3)  Bonner  JahrbUcher,  1906,  fasc.  114-115,  pi.  XXIV%  p.  416-417. 

(4)  Anton  Kisa,  Das  Glas  im  AlUrlume,  p.  yb.\. 


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A,  11"   6284  :  Bol  orné  de   cabo- 


1.,..  ;.  -  VEKKEUius  Dr   'v«  smcLr.        -      -         ^  ^^._^_^  ^^^^^^^^^^  ^jj.^^i,  ^^^  ^„3^]. 

choll^    Cluiloiis  tManie)  ;  H,  n    -/-j" 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DIvS  TYPE.S. 


i6i 


un  flacon  forme  27  et  trois  petites  ampoules  de  verre  mince.  C'est 
une  incinération  typique  des  i^r,  ii"  siècles  de  notre  ère. 

Une  fiole  126,  originaire  de  Provence,  est  conservée  au  musée 
Borély,  à  Marseille  (fig.  214,  B.).  Une  autre,  en  verre  d'un 
beau  bleu,  se  trouve  au  musée  de  Bonn  [no  A.  i.oio]. 

I,es  oiseaux  à  très  long  cou,  forme  127,  appartiennent  à  un  type 
tardif  (Romain  II)  de  la  Gaule  nordique.  Ceux  que  nous  reproduisons 
(fig.  214,  A  et  C)  proviennent,  l'un  du  cimetière  de  Strasbourg  (i) ,  l'autre 
de  la  nécropole  belgo-romaine  de  Strée  (2) .  Un  bel  exemplaire  en  verre 


Fig.  214. 


ft^oV^  JU9  . 


Verres  ornithomorphes  :  A.  Musée  dt  Strasbourg.   —   B.    Musée   Borély,    h   Marseille. 
ia"  429] —  C.  Musée  de  Cliarleroi  (Belgique). 


incolore,  de  la  fin  du  in^  ou  de  la  première  moitié  du  iv^'  siècle,  fait 
partie  des  riches  collections  du  musée  de  Mayence.  D'autres  spéci- 
mens sont  exposés  aux  musées  de  Trêves  et  de  Cologne. 

La  verrerie  ornithomorplie  128  appartient  au  musée  archéologique 
de  Boulogne-sur-]Mer.  Elle  a  été  trouvée  en  1S2S,  dans  une 
tombe  explorée  par  M.  Al.  Marmin,  au  faubourg  de  Bréquerecque  (3). 

Elle  est  en  verre  verdâtre  impur,  ce  qui  permet  de  la  dater 
d'une  époque  tardive.   E' oiseau  représenté  est  sans  doute  un  coq. 


(i)  Tombe  à  inhumation  n"  12,  iv=  siècle  [Str.\ub,  Le  cimclière  gallo-romain  de  Strasbourg,  p.  24  et  fig.]. 

(2)  Musée  de  Charleroi  (Belgique).  Hector  JLvNCE.'vux.ic  cimetière  belgo-romain  et  franc  de  Strée,  Mens, 
1877- 

(3)  I^  verrerie  omithomorphe  de  Boulogne-sur-Mer  a  été  publiée  par  Roach  Smith,  dans  Collectanea 
Antiqua,  1843,  n»  i,  pi.  I,  et  par  V.-J.  V.'oi.L.ixT,  dans  la  Revue  archéologique  de  1889  [Quelques  verreries 
romaines  de  Boulogne-sur-Mer}. 

21 


i62  LA  VERRERIE  EN  GAULE  vSOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 

Son  ventre  ballonné  repose  sur  trois  petits  pieds  ;  sa  tête  minuscule 
est  surmontée  d'une  crête  dentelée  ;  ses  ailes  sont  courtes  ;  sa  queue 


FiG.  215.  —  Flacon  en  forme  d'oiseau.  —  Fouilles  du  Boulonnais.  Romain  II  tardif. 
Musée  de  Boulogne-sur-M er,  n"  2525. 

s'étale  largement  et  se  raccorde  gauchement  au  goulot  mal  dissimulé 
du  récipient  ;  son  dos  est  muni  d'une  petite  anse  de  verre  formant 
anneau  de  suspension  (fig.  215). 

Un  oiseau  de  forme  analogue,  ayant  autrefois  fait  partie  de  la 
collection  Discli,  a  été  publié  par  M.  Aus'm'  Weerth,  dans  les  Bonner 
Jahrbûcher  de  1881  (i). 

5.  —  Forme  129.  —  Poisson.  —  Les  flacons  en  forme  de  poisson 


FiG.  316.  —  Flacon  ichtiiyomorphe.  m»  s.  —  Musée  de  Cologne,  n"  9S3. 

ne  sont  pas  très  répandus.  Nous  reproduisons  (fig.  216)  un  bel  exem- 
plaire de  fiole  ichthyomorphe  duiii^  siècle,  appartenant  au  musée 
Wallraf-Richartz,  à  Cologne.  I^e  corps  de  l'animal  est  en  verre 
incolore  décomposé.  L,es  yeux,  très  saillants,  sont  en  pâte  de 
verre  bleu.  L,a  tête  est  séparée  du  corps  par  un  double  filet  de  verre 

(i)  Bunncr  Jiihrbilcher,  iSSi,  fasc.  n"  71,  pi.  VI,  n»  1.372. 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPIvS.  163 

également  bleu  ;  elle  forme  le  foud  du  réeipient,  tandis  que  la  queue 
en  constitue  l'orifice. 

Ce  balsamaire,  bien  conservé,  a  été  trouvé  à  Cologne  lors  des 
fouilles  opérées  en  i8g8  dans  la  rue  de  Luxembourg  (i).  Il  faisait 
partie  du  mobilier  funéraire  de  la  tombe  n"  43  qui  contenait,  outre 
cette  curieuse  bouteille,  des  poteries  caractéristiques  du  m*'  siècle 
une  verrerie  forme  5g,  ime  carafe  de  verre  ornée  de  petits  cabochons 
et  un  grand  bronze  d'Alexandre  Sévère. 

Une  verrerie  ichthyomorphe  est  exposée  au  musée  de  Wies- 
baden  (2).  Une  autre  a  été  trouvée  dans  le  Châlonnais,  au  lieu  dit  la 
Croix-Saint-Germain,  dans  un  sarcophage  en  pierre  du  Romain  II  (3). 
Cette  dernière  est  entièrement  entourée  d'un  gros  fil  de  verre  spirale, 
système  de  décor  très  en  vogue  à  la  fin  du  m®  et  au  rv^  siècles.  Dans  le 
catalogue  de  la  collection  Gréau,  Froelmer  reproduit  plusieurs  flacons 
en  forme  de  poisson  ;  l'un  de  ces  flacons,  découvert  à  Chypre,  rap- 
pelle, dans  son  galbe  général,  l'exemplaire  de  Cologne  (4). 

Au  groupe  des  verreries  ichthyomorphes,  on  peut  rattacher  de 
beaux  verres  à  boire,  dont  le  décor  original  consiste  en  poissons 
soufflés  à  part  dans  un  moule  et  soudés  ensuite  sur  la  surface  externe 
du  vase. 

On  a  trouvé  en  Itahe  des  poissons  isolés  qui  portent  sur  le  dos  des 
traces  de  soudure  prouvant  qu'ils  ont  appartenu  à  la  décoration  de 
récipients  vitreux.  En  1857,  Visconti  a  recueilli  à  Ostie  un  fragment 
de  vase  de  verre  sur  lequel  des  poissons  étaient  encore  adliérents. 
Ce  fragment  portait  une  inscription  chrétienne  :  Bibe.  Zeses,  qui  a 
permis  de  le  dater  de  la  basse  époque  impériale. 

En  1873,  on  a  découvert  à  Rome  un  verre  complet,  orné  de  pois- 
sons et  de  mollusques  admirablement  modelés.  Ce  précieux  monu- 
ment, dont  la  stabihté  est  assurée  par  la  disposition  ingénieuse  de 


(i)  Voy.  les  Bonncr  Jahrbticlterdu  igo6,fasc.  114- 115,  pi.  XXIV,  et  p.  415.  —  I.a  Xécropolc  de  la  rue  de 
Lirxembovu-g,  à  Cologne,  a  fourni  au  musée  Wallraf-Ricliartz  lui  autre  flacon  ichthyomorphe  en  excellent 
état  de  conservation  [voy.  Anton  Kisa,  Das  Gitis  im  Altertume,  p.  767]. 

(2)  Nassauer  AnnaUn,  VII,  1864,  t.  43. 

(3)  Publié  par  M.  de  Fo-ntenay,  dans  le  Bulletin  Montimcutal  de  1855,  à  la  page  88. 

(4)  Fkœhxer,  Collection  JulienGréau.  Verrericantique appartenant  à  AI.  John  Pierpont-AIorgan.  Paris, 
1903,  n"  1.126,  pi.  CCIII.  n"  2. 


164 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


trois  coquillages  de  verre  qui  font  office  de  pieds,  est  conservé  au 
Vatican  (i). 

Deux  verreries  du  même  type  proviennent  de  la  Gaule  du  Nord. 
L'une  d'elles,    au    Provinzialmuseum    de  Trêves,  est  l'exemplaire 


FiG.  217. —  VERRE  I.NXOLORE,  omé  de  coquilles,  d'algiies  et  de  poissons  eu  ronde  bosse.  —  Fouille 
de  Pallien.  Fin  m'"  ou  iv"  s.  —  Musée  de  Trêves.  Salle  XX.  Vitrine  VII,  n"  694, 


le  plus  beau  et  le  mieux  conservé  de  toute  la  série  (fig.  217).  Elle 
a  été  trouvée  à  Pallien  dans  un  sarcophage  ;  elle  était  placée  sur 
un  pinax  de  verre  blanc  laiteux  lui  servant  de  soucoupe  (2). 

La  forme  du  récipient  (n^  79  du  tableau  de  morphologie  générale) 
est  caractéristique   de   la  fin  du  in^  s.    ou  de  la   première  moitié 

(  i)  On  trouvera  un  bon  dessiu  de  cette  verrerie  dans  .-Vntox  ICisa,  loc.  cit.,  p.  7S1,  lig.  315. 
(2)  Voy.  VON  WiLniowsKi,  Arehâologische   Funde  in  Trier  tmd  Umgegend,  Trêves,  1873.  Voy.   aussi 
Fuhrer  durch  das  Provinsialmuseum  in  Trier,  p.  m,  n"  694. 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES.  165 

du  iv^^.  I,a  pâte  vitreuse,  jadis  incolore,  s'est  décomposée  et  a  pris 
l'aspect  du  verre  dépoli;  elle  est  remplie  de  bulles  d'air.  Le  décor 
comporte  trois  rangs  superposés  d'animaux  marins.  Dans  la  rangée 
inférieure  sont  disposés  trois  coquillages  tubulaires,  entourés  chacun 
d'un  fil  de  verre  en  spirale.  Au  milieu  du  vase,  on  reconnaît  trois 
soles,  poissons  plats  qui  affectionnent  les  cotirants  moyens.  De  la 
bouche  de  ces  pleuronectes  partent  trois  algues  dont  les  bases 
élargies  constituent  les  pieds  du  récipient.  Dans  la  rangée  du  haut, 
cinq  poissons  préférant  les  régions  supérieures  de  l'élément  liquide, 
nagent  en  file  indienne.  Tous  ces  animaux  ont  été  minutieusement 
faits  d'après  nature  ;  ils  ont  été  modelés  avec  beaucoup  de  goût 
par  des  artisans  maîtres  de  leur  teclinique.  Si  des  couleurs  vives 
venaient  rehausser  cette  œuvre  charmante,  on  pourrait,  sans  exa- 
gération, la  mettre  en  parallèle  avec  les  produits  les  plus  soignés  de 
Bernard  PaUssy. 

Le  second  exemplaire  gaulois,  appartenant  à  la  série  des  verres  à 
boire  ornés  de  poissons  en  ronde  bosse,  est  une  pièce  beaucoup  moins 
belle  que  celle  de  Pallien.  C'est  tui  récipient  vitreux  analogue  à  cette 
dernière  par  sa  forme,  mais  auquel  on  a  adjoint  deux  petites  anses 
arrondies  et  un  pied  tronconique. 

Il  a  été  trouvé  à  Cologne,  en  1904  ;  il  fait  partie  des  collections  du 
musée  Wallraf-Richartz  (i).  Comme  son  congénère  de  Trêves,  il  est 
en  pâte  vitreuse  incolore,  fortement  décomposée.  Les  poissons  qu'on 
y  a  soudés,  sont  disposés  en  trois  rangées  superposées  ;  ils  sont  tous  de 
la  même  espèce  ;  ce  sont  des  malacoptérygiens  appartenant  peut- 
être  au  genre  brochet.  Dans  la  rangée  médiane,  l'un  d'eux  a  été  placé, 
par  erreur  sans  doute,  dans  la  position  verticale. 

I^  verre  de  Cologne  provient  d'une  tombe  à  inhumation  du 
début  du  i\'^  siècle  dans  laquelle  on  a  recueilli,  en  outre,  une  bouteille 
forme  40,  un  flacon  forme  10  à  anses  delphinif ormes  et  un  moyen- 
bronze  de  Constance  Clilore  (mort  en  306)  (2). 

On  ne  sait  pas  exactement  où  les  verres  à  poissons  de  Rome, 
de  Trêves,  et  de  Cologne,  ont  été  fabriqués. 

(i)  Une  photographie  de  ce  verre  a  élé  publiée  par  .\Niox  KiSA,  Das  Glas  im  Alliiltimc,  p.  783,  iig.  316. 
(2)  Bonner  Jahrbucher,  1906,  fasc.  114-115,  p.  424  et  pi.  XXV,  tombe  60. 


i66  LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 

G.  B.  Rossi  écarte  l'hy^jothèse  de  l'origine  classique  et  opte  pour 
l'origine  gauloise.  Selon  lui,  le  fragment  découvert  à  Ostie  aurait  été 
apporté  à  l'embouchure  du  Tibre  avec  de  nombreuses  marchandises 
gauloises  expédiées  de  Marseille  à  destination  de  Rome. 

En  admettant,  avec  quelques  archéologues,  l'hypothèse  d'ouvriers 
travaillant  sur  les  rives  de  la  Moselle  ou  du  Rhin,  on  est  obligé  de 
convenir  que  ces  ouvriers  devaient  y  être  venus  d'une  région  mari- 
time, d'un  port  où  ils  avaient  pu  étudier  à  loisir  la  faune  marine. 

Ce  port  était-il  Marseille  où  florissait  une  industrie  verrière  très 
développée  ?  Ëtait-il  Boulogneoù  l'on  a  trouvé  de  très  belles  verreries 
plastiques?  Nous  ne  le  savons  pas  et  nous  ne  le  saurons  peut-être 
jamais. 

Rien,  d'ailleurs,  ne  confirme  l'hypothèse  monogéniste  touchant 
la  fabrication  des  verreries  qui  nous  occupent.  I.,e  verre  de  Cologne, 
d'un  travail  négligé,  est  peut-être  une  œuvre  provinciale,  sortie 
d'une  officine  où  l'on  imitait  des  produits  plus  artistiques  dont  le  vase 
de  PaUien  aurait  fait  partie. 

6.  —  Forme  130.  —  Coquille.  —  Les  verriers  romains,  à  l'imi- 
tation des  céramistes  et  des  orfèvres,  ont  fait  des  flacons  en  forme  de 
coquille. 

I,a  panse  de  ces  flacons  est  constituée  par  un  mollusque  bivalve 
se  rattachant  à  la  classe  des  Pecten  (fîg.  218).  Le  pied,  le  goulot,  l'em- 
bouchure, les  anses  ne  présentent  pas  de  particularités  anormales. 
Ils  appartiennent  aux  tjrpes  courants  du  Romain  II.  Les  bouteilles 
conchiformes  ont  une  origine  très  ancienne.  Elles  étaient  connues  des 
Grecs  chez  qui  le  Pecten  était  consacré  à  Aphrodite  (i) .  Elles  semblent 
avoir  été  surtout  destinées  à  des  usages  de  toilette. 

En  Gaule,  on  ne  rencontre  guère  de  verreries  conchiformes  avant 
le  ni*^  siècle.  Les  exemplaires  qui  sont  parvenus  jusqu'à  nous  sont 
tantôt  en  verre  incolore,  tantôt  en  pâte  de  verre  blanc  opaque  ou 
bleu-azur.  Ils  proviennent  du  nord  de  la  France  et  de  la  vallée  du 
Rhin. 

(i)  Consulter  Salomon  liEINACH,  Ri-petloirc  des  Vases  peints,  grecs  et  élntsques,  Paris,  1S99,  1. 1,  p.  34,  35 
et  509.  —  I,es  vases  gïecs  condiiformes  ne  sont  pas  rares  au  musée  du  Louvre.  Un  Iccythe,  dont  la  panse 
est  formée  de  3  pectens  accolés,  est  exposé  au  nuisée  académique  de  Bonn.  Un  vase  grec  en  tonne  de 
coquille  a  été  signé  par  le  potier  Phintias  (Eçr||j..  àpy,  1886,  pi.  9  et  10). 


DHvSCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES. 


167 


c.  Verres  phytoniorphes  (Forme  131).  —  Parmi  les  vases  de  verre 
dont  la  forme  appartient  au  monde  végétal,  le  tjqie  en  forme  de 
grappe  de  raisin  est  le  seul  dont  nous  trouvions  en  Gaule  des  repré- 
sentants. 

Les  flacons  forme  131  imitent  tantôt  une  grappe  dont  les  grains  sont 


l'ro.  218.  —  Bouteille  coxchiforme.  —  Cologne.        FiG.  219.  —  Bouteille  ex  forme  de  or.\ppe  de 
Cimetière  de  la  rue  de  I,uxembourg  (fouilles  de  r.\isin.   —   Cimetière   des    Dunes,    à    Poitiers 

1893).  Romain  II.  —  Musée  de  Cologne,  n"  529.  (Vienne).  —  Musée  de  Saint-Gerniain,  n"  30309. 

groupés  en  une  seule  masse  (fig.  221  et  222), tantôt  une  triple  grappe  (i) 
(fig.  219,  22o).Ils  sont  apodes  (fig.  219  à  221),  ou  munis  d'un  pied  consis- 
tant en  un  plateau  séparé  du  vase  par  un  sphéroïde  ou  un  cylindre  bas 


(i)  Ces  deux  types  de  grappe  se  remarquent  dans  la  numismatique,  dès  une  époque  très  reculée.  La  grappe 
unilobée  est  gravée  sur  les  monnaies  primitives  de  Julis  (Ile  de  Céos).  I^  grappe  trilobée  orne  les  monnaies 
archaïques  de  l'ile  de  Ténos. 


i68 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


(fig.  222).  Quelques-uns  d'entre  eux  (fig.  22i)ontle  goulot  et  les  anses 
de  notre  type  33.  D'autres  (fig.  220)  ont  le  goulot  et  les  anses  du 
type  43.  Des  spécimens,  en  verre  de  deux  tons  (fig.  222)  sont  de  la 
même  famille  que  les  flacons  50  (série  B)  décrits  plus  haut  (p.  108), 
et  ne  diffèrent  de  ces  derniers  que  par  la  structure  de  leur  panse. 

I^es  verreries  en  forme  de  grappe  de  raisin,  trouvées  en  Gaule,  sont 


i/^^nhj) 


Fig.  220.  ■ —  Bouteille  en  for- 
me DE  GRAPPE  TRILOBÉE.  — 
Musée  d'Arles,  n"  2338. 


Fig.  221.  —  Aryballe  a  panse 
moulée  en  roRME  de  GR-WPE. 
— •  Verre  noir.  Cologne.  — 
Musée  Wallraf-Richartz,  11° 
S18. 


Fig.  222.  —  Flacon  en  forme  de 
grappe.  —  Verre  bleu  (anses  et 
bourrelet  inférieur  de  l'embou- 
chure en  émail  jaune).  Romain 
II.  ■ — •  Musée  Wall laf- Riclmrtz, 
à  Cologne. 


assez  nombreuses.  EUes  se  classent  au  Romain  II.  Nous  signalons 
ci-après  les  plus  intéressantes  d'entre  elles  : 

lO  Six  beaux  exemplaires  trouvés  au  cimetière  des  Dunes,  à  Poitiers 
(fig.  219).  —  Quatre  d'entre  eux  sont  au  musée  de  Saint-Germain 
(salle  XV).  Les  deux  autres  sont  au  musée  des  Antiquaires  de  l'Ouest, 
à  Poitiers  (Dunes  U,  XXII.  Nos  73  et  74.  Verre  bleu-verdâtre) . 


DESCRirïION  GÉNÉRALE  DES  TYPES. 


169 


2°  Grande  grappe  trilobée.  — Hauteur:  25  centimètres.  Musée 
d'Arles,  (fig.  220). 

3°  Spécimen  apode  recueilli  à  Frésin  (province  de  lyimbourg) 
(Belgique).  Musée  du  Cinquantenaire,  à  Bruxelles  (i). 

4°  Spécimen  découvert  à  Verrines  (Deux-Sèvres),  publié  dans  la 
Revue  archéologique  de  1858,  p.  538. 


Fig.  223.  —  B.\Rii,i,ET  FRONTINIEX.  —  Colleclion  Morin-Jean,  n"  1506. 


5°  vSpécimen  trouvé  en  France  (sans  indication  de  provenance 
précise), publié  par  Froehner.  Collection  Charvet.  PI.  IV,  17. 

6°  Grappe  de  l'ancienne  collection  Heydenreich  à  Spire. 

7°  Grappes  découvertes  à  Trêves  (2).  (Musée  de  Trêves. 
Vitrine  VII.  Salle  20.  Voir  Catalogue,  p.  109). 

(i)  ScHEUEKMAisS.  Dans  Bull.  comm.  Belges,  1863,  p.  127. 

(2)  Bonner  Jahrbiicher,  1S86,  fasc.  81,  p.  49,  pi.  I,  11"  24;  1S96,  fasc.  99,  p.  52,  pi.  II,  n"  i.  Fkoehnek, 
Collectioji  J.  Gréau,  u»  1.157,  pi.  209,  n"  i  [Grappe  tmilobée  à  pied;  hauteur:  17  ccntim«}tres]. 

22 


iyo 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


8°  Plusieurs  exemplaires  de  la  vallée  du  Rlain  conservés  à  Cologne, 
au  Musée  Wallraf-Ricliartz  (fig.  221  et  222)  et  dans  des  collections 
particulières. 

90  Fragments  de  grappes  aux  musées  de  Saintes  et  de   Mayence. 

d.  Verres  skeiomorphes  (Formes  132  à  139). 

Forme  132.  —  Barillet  frontinien.  —  Le  barillet  132  {Fasskanne 
des  archéologues  allemands)  est  une  bouteille  en  verre  moulée  de  la 


Fig.  224. 


B.\Rii.LEi  A  DEUX  ANSES.  —  Cimetière  de  Beaumout-sur-Oise.  —  Collection  Morin-Jmn, 

n"  2217. 


même  famille  que  les  flacons  n^  9,  mais  dont  l'embouchure  n'est  pas 
à  bourrelet  double  et  dont  la  panse  est  garnie,  à  ses  deux  extrémités, 
de  cercles  en  relief  (i)  (fig.  223).  Le  nombre  de  ces  cercles  est  variable. 
On  en  compte  généralement  cinq  ou  six  à  chaque  extrémité. 

L,es  barillets  ont  tantôt  une  anse,  tantôt  deux  anses  apparte- 
nant à  notre  type  y^  (pi.  3,  p.  37)  (2).  Un  modèle  à  trois  anses 
du  musée  de  Boulogne-sur-Mer  fait  exception.  Nous  devons 
ranger  également  parmi  les  raretés  le  tonnelet  sans  anses  et 
sans  goulot    que  nous    reproduisons    fig.  227,  et  les  barils    ornés 

(i)  l,a  forme  132  a  été  donnée  aussi  à  des  récipients  d'argile  (Must'c  d'Amiens,  Barillet  de  terre  cuite, 
hauteur  :  27  ccutimétres;  et  Collection  Th.  Eck,  à  Saint-Quentin;  Barillet  à  une  anse  trouve  à  Vermand; 
terre  jaunâtre,  hauteur  :  17  centimètres). 

(2)  I^'anse  à  section  circulaire  du    barillet  fig.  226  est  ime  exception. 


DESCRIPTION  GKNÉRALK  DES  TYPES. 


171 


soitd'un  semis  de  cabochons  (voy.  plus  loin,  p.  224,  n^syetSetfig.  305), 
soit  d'une  seule  guttule  de  verre  simulant  la  bonde  du  tonneau  (fig  .342) . 
I^e  type  normal  du  barillet  est  une  bouteille  de  14  à  18  centimètres 
de  hauteur  (i),  à  parois  minces,  soufflée  dans  un  moule  à  deux  parties. 
Le  fond  et  le  goulot  sont  rapportés.  La  bavure  du  moule  s'arrête 


Fig.  225.  —  Barillet  ex  v'ïrre  verdatre  filaxdrettx.  —  Fouilles  du  Boulonnais  (1896).  rv»  s.  —  Musée 

de  Boulogne-sur-Mer,  u"  5154. 


en  A  (fig.  223)  à  l'amorce  du  goulot,  et  en  B  au  point  de  jonction  de 
la  panse  et  du  fond. 

I.,e  fond  est  divisé  en  plusieurs  zones  par  des  cercles  en  reUef  et 
porte  une  signature,  celle  de  l'industriel  Frontinus  dont  le  nom  est 
inscrit  en  toutes  lettres  ou  en  abrégé  (2). 

(i)  Exceptionnellement,  certains  barillets  ne  dépassent  guère  7  à  8  centimètres  (fig.  229).  D'autres  ont 
près  de  30  centimètres  de  hauteur. 

(2)  Quelques  barillets  portent  l'estampille  Fronliniana  [Fabrica]  ou  Comior.  Fron.  D'autres  sont  signés 
Frontinus,  Front,  ou  Fro.  (Consulter  A.  De\tlle,  Histoire  de  l'art  de  la  verrerie  dans  l'antiquité, 
p.  48;  W.  Frœhxer,  La  Verrerie  antique;  J.  PiLLOY,  Etudes  sur  d'anciens  lictix  de  sépuitures  dans  l'Aisne, 
t.  n,  p.  111-117  ;  .\NI0N  KiSA,  Das  Glas  im  Altertuine,  p.  943-947. 


172 


IvA  \rERRERIE  EN  GAULE  SOUS  I^'EMPIRE  RO]VL\IN. 


Si  nous  examinons  les  rapports  de  proportions  des  diverses  parties 
du  barillet  frontinien,  nous  constatons  que  toutes  les  dimensions 
indiquées  en  A,  B,  C,  D,  E  et  F  de  la  fig.  228  sont  égales  entre  elles. 
I^a  partie  unie  de  la  panse  a  la  même  hauteur  que  chacune  des  deux 
zones  cerclées.   L,a  largeur  de  la  panse   est  égale  aux   deux   tiers 


Fig.  226.  —  B.\Rii,LEi  M-\KQUÉ  F.  R.  G.  —  Ville- 
neuve-Saiut-Georges  (S.-et-O.).  —  Musée  de 
Saint-Germain.  Salle  XV,  n"  26040. 


Fig.  227.  —  Barillet  a  ouverture  large,  sans 
ANSE  ET  SAKS  COL.  —  Trouvé  à  Reims.  —  Musée 
archéologique  de  Reims,  n"  474S. 


de  sa  hauteur  totale.  l,a  hauteur  du  goulot  est  égale  au  tiers  de  la 
hauteur  de  la  panse. 

Nous  sommes  donc  en  présence  d'un  canon  de  proportions  très 
simple  observé  dans  la  fabrication  de  presque  tous  les  barillets. 

L,e  barillet  frontinien  s'est  rencontré  en  abondance  dans  la  région 
du  nord  des  Gaules  comprise  entre  le  Rhin  et  la  Bretagne,  c'est-à-dire 
en  Normandie,  dans  l'Ile-de-France,  en  Champagne,  en  Picardie,  dans 
le  Boulonnais,  en  Flandre  et  dans  les  vallées  de  la  Moselle  et  du 
Rhin  (i). 

Il  est  particuUèrement  fréquent  dans  les  nécropoles  de  Can^^  (2), 

(i)  Une  carte  des  lieux  de  trouvailles  des  barillets  a  été  dressée  en  1906  par  le  Dr  Leblond  [Marque  de 
verrier  sur  an  barillet  gallo-romain  trouvé  à  Beauvais,  1907). 
(2)  Abbé  Cochet,  La  Normandie  souterraine,  p.  61  et  suiv. 


DESCRIPTION  GÊNÊRAI.E  DES  TYPES. 


173 


du  Bois-des-Loges  près  Êtretat  (i),  du  Mesnil-sous-I^illebonne  (2), 
de  Neuville-le-Pollet(3),  de  Beau  vais  et  de  la  forêt  de  Compiègne  (4), 
de  Reims  et  de  la  Marne  (5),  d'Amiens  (6),  du  Vieil- Atre  à  Boulogne- 
sur-Mer  (7),  de  Vermand,  de  Tournay  et  du  T^mbourg  Belge  (8),  de 


FiG.  238.  —  B.VRILLET  FRONTiNiEN.  —  Collection  Morin-Jean,  n"  1506. 

Trêves  (9),  de  Colo,gne  (10),  d'Andernach  (ii),  de  Strasbourg  (12), 
de  Metz,  de  Worms  et  de  Remagen  (13). 

(i)  Abbé  Cochet,  loc.  cit.,  p.  87  et  suiv. 

(2)  Abbé  Cochet,  loc.  cit.,  p.  m  et  suiv. 

(3)  Abbé  Cochet,  Fouilles  de  Neuville-le-Pollet,  1845,  pi.  XIX. 

(4)  Fouilles  de  Roucy.  Musée  de  Saint-Genuain. 

(5)  Catalogue  du  musée  archéologique  de  Reims,  n"»  4.653,  5.276,  7.063,  etc. 

(6)  Nombreux  exemplaires  au  musée  de  Picardie,  à  Amiens. 

(7)  Riche  série  au  musée  archéologique  de  Boulogne-sur- Mer.  [Voy.  D'  Sauv.ace,  dans  le  Bulletin  de 
la  Société  académique  de  Boulogne,  t.  VII,  et  J.  Vaillant,  Epigraphie  de  la  Morinie,  1890. 

(8)  J.  PiLLOY,  loc.  cit.,  t.  II,  p.  III. 

(9)  Riche  série  au  musée  Provincial  de  Trêves.  Nombreux  spédmens  à  deux  anses. 

(10)  Voy.  Bonner  Jahrbiicher,  1906,  fasc.  114-115,  P-  43°.  Pl-  XXVI,  tombe  68. 
(il)  Kœnen,  dans  Bonner  Jahrbucher,  1S88,  fasc.  86,  p.  1S6,  pl.  X,  n"  19. 

(12)  Voy.  Straue,  Le  cimetière  gallo-romain  de  Strasbourg,  iSSi,  p.  20-21  et  pl.  VI,  n"  2. 

(13)  Dragendorff,  dans  les  Bonner  Jahrbucher,  1895,  fasc.  96-97,  p.  123. 


174 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


Par  suite  de  relations  commerciales,  il  s'est  répandu  sporadi- 
quement en  dehors  de  ces  régions,  notamment  au  cimetière  des  Dunes, 
près  de  Poitiers  (i). 

On  ne  l'a  pas  trouvé  en  dehors  des  pays  gaulois,  des  régions  où 
le  \'in  se  transportait  dans  des  tonneaux  formés  de  douves  de  bois 
cmtrées  et  maintenues  par  des  cerceaux.  En  Orient  et  dans  les  pays 
grecs  et  latins,  le  vin  était  renfermé  dans  des  amphores  de  terre  cuite 


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>^—       t- 

^^-^:--__jx 

FiG.    229.   —    B.\RILLET    EN    VERRE  VERDATRE.    — 

Paris.  Cimetière  du  faubourg  Saint- Jacques,  iv»  s. 
—  Musée  Carnavalet. 


FiG.  230.  —  Barillet  de  terre  cdite  a  goulot 
ET  ANSE  d'askos.  —  Miisée  de  Saint-Germain, 
n»  20749. 


OU  dans  des  outres  de  cuir  (2).  Le  tonneau,  cupa  (3),  n'y  était  pas  abso- 
lument inconnu; mais  PUne  nous  dit  que  ce  récipient  n'était  d'un 
usage  journalier  que  dans  la  région  des  Alpes  et  dans  les  contrées  du 
Nord  (4). 

Les  barils  de  verre  sont  de  fidèles  copies  des  tonneaux  gaulois  en 


(1)  p.  DE  Cessac,  Découverte  d'un  cimetière  des  premiers  siècles  de  noire  ère  à  Poitiers,  dans  la  Revue 
Archéologique,  1879,  vol.  38,  p.  46. 

(2)  ly'outre  de  cuir  des  pays  méditerranéens  a  servi  de  modèle  aux  céramistes  grecs  qui,  en  s'inspirant 
de  sa  forme,  ont  créé  le  vase  dit  :  askos.  1,'askos  d'argile  a  été  imité  par  les  verriers  pompéiens  (Musée  de 
Naples,  n"*  113.248  et  118.142).  II  ne  s'est  pas  répandu  au  nord  des  Alpes.  On  peut  considérer  comme  une 
exception  le  tonnelet  de  terre  cuite  du  musée  de  Saint-Germain  (fig.  230),  dont  le  col  et  l'anse  sont  emprun- 
tés à  l'askos  grec.  Ce  tonnelet  est  \m  airieux  type  hybride  où  l'imitation  du  tonneau  gaulois  se  joint  à  celle 
de  l'outre  à  vin  méditerranéenne. 

(3)  Voy.  article  Cupa  dans  le  Dictionnaire  des  Antiquités  de  M.  Saglio,  1. 1,  deuxième  partie,  p.   1594. 

(4)  Pldje,  Hisl^  nat.,  XIV^  132. 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES. 


173 


bois.   Ils  sont  d'autant  plus  précieux  pour  nous  que  presque  tous  les 
tonneaux  de  bois  ont  péri  (i). 

La  fabrication  des  barillets  frontiuiens  a  dû  commencer  au 
iii*^  siècle.  Les  exemplaires  les  plus  anciens,  ceux  de  la  Normandie,  ont 
été  rencontrés  dans  des  tombes  à  incinération.  Ils  sont  en  verre 
bleu-verdâtre  d'assez  bonne  qualité.  A  la  fin  du  iii^  et  pendant  le 


l-IG. 


231. 


VEKRtKiE  FUSELÉE,  ORNÉE  d'ux  FIL  DE  VERRE  DISPOSÉ  EX  spiR.\Li;.  —  Fouillei  du  Bou- 
lonnais. —  Musée  de  Boulogne-sur-Mer,  n"  2532. 


iv^  S.,  la  fabrication  frontinienne  s'est  poursuivie  intensivement 
jusque  vers  385  ou  390  ap.  J.-C.  Les  spécimens  les  plus  tardifs,  ceux 
trouvés  à  Vermand  avec  des  monnaies  de  Constantin  (306  à 
337)    (2),    de  Valens    (364  à  378)    (3),   de  Gratien  (375  à  383)    (4) 

(1)  Un  tonuL'au  romain  en  bois,  d'environ  i"',75  de  hanteur  et  i"",2o  de  diamètre,  est  conservé  au  musée 
de  Mayence.  Un  autre  a  été  découvert  en  Angleterre,  dans  le  Comté  de  Buckinghani.  Ce  sont  des  raretés. 
i,es  barillets  de  verre  ne  sont  pas  les  seuls  objets  qui  nous  fassent  connaître  la  forme  des  barriques  de  bois 
de  l'époque  romaine.  On  peut  voir,  à  Trêves,  au  musée  provincial,  d'intéressants  monuments  en  pierre  qui 
représentent  des  galères  chargées  de  tonneaux  (Voy.  I"r,\xz  Cr.viier,  Dus  rômische  Trier,  p  20  et  21]. 

(2)  Ûmetière  de  Vermand.  Tombe  33g.  Fouilles  Th.  Eck,  en  1885. 

(3)  Cimetière  de  Vermand.  Tombe  22.  Fouilles  I.elaurain,  en  1885. 

(4)  Cimetière  de  Vermand.  Tombe  183.  l'ouilles  1,el.\urain, 


376 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


et  dans  les  cimetières  à  iuhtimations  du  Boulonnais,  de  la  Picardie 
et  de  la  vallée  du  Rhin,  sont  en  pâte  vitreuse  incolore  ou  verdâtre, 
pleine  de  buUes  d'air  et  de  iilandres. 

Formes  133-134.  —  Vcnes  en  forme  de  tonnelets  fuselés.  — •  Les 
cercles  du  baril  sont  exprimés  par  un  fil  de  verre  qui  s'enroule  du  haut 
en  bas  du  récipient  (fig.  231)  ou  autour  de  ses  deux  extrémités 
seulement  (fig.  232). 

Les  verres  133-134,  anses  ou  non  anses,  appartiennent  aux  pro- 


FiG.  232.  —  Verres  fuselés  :  A.  Musée  provincial  de  Bonn.  Salle  V,  n"  151 12. 

n"  642. 


B.  Musée  de  Cologne 


ductions  de  la  Gaule  nordique  et  rhénane  du  iii'^  et  du  iv«  siècles.  Le 
type  134  est  moins  rare  que  le  type  133.  Il  est  représenté  par  des 
spécimens  découverts  à  Boulogne  (fig.  231),  à  Trêves  (i),  à 
Cologne  (2)  (fig.  232),  à  Andernach  (3),  et  par  un  exemplaire  de  la 
collection  Pierpont-Morgati  (ancienne  collection  Julien  Gréau)  publié 
par  M.  Froehner  (4). 

Forme  135.  —  Le  barillet  135  diûere  des  précédents  en  ce  qu'il 


(i)  Trêves.  Musée  Provincial.  Salle  20.  Vitrine  IX  (P.  M.  602). 

(2)  Voy.  Bonner  Jahrbiichcr,  1881,  fasc.  71,  pi.  VI,  n»  1.382. 

(3)  Vo\-.  Bonner  Jahrhûcher,  18S8,  fasc.  85,  pi.  X  et  p.  185. 

(4)  W.  Frceiiner,  Collection  J.  liréau,  n"  1.242,  pi.  233  (n"  4). 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES. 


'^n 


est  couché  (fig.  233)  (i).  Il  repose  sur  quatre  petits  pieds  de  verre. 
Sur  le  dessus,  à  l'emplacement  de  la  bonde,  est  jplacé  un  goulot  court. 


-,5s 
FiG.  233.  —  Barillet  polypode.  —  ni=  s.  —  Mikcc  provincial  de  Bonn.  Salle  V,  A.  1012. 

surmonté  d'une  embouchure  en  bourrelet  et  flanqué  de  deux  anses 
appartenant  au  type  r,  (pi.  2,  p.  36).  Les  verreries  de  ce  modèle  sont 
d'ordinaire  en  assez  beau  verre  incolore  ;  les  filets  représentant  les 


î-tG.   CJ4.  —  L-VMPE  d'argile  ET  VASE  DE  TERRE  ROCGEATRE  EN  FORME  DE  BARILS  CERCLÉS.  —  Muséâ 

provincial  de  Bonn.  Salle  III  (n»'  731  et  5829). 

cercles  du  tonneau,  les  anses  et  l'embouchure  sont  en  verre  bleu.  Les 
tonnelets  forme  135  ne  sont  pas  communs.  Ils  ont  été  trouvés  dans  la 


(i)  A  l'époque  romaine,  les  bariUets  du  t\-pe  133  ne  sont  pas  tous  en  verre.  Quelques-iuis  sont  en  terre 
cuite  (fig.  234:  l'exemplaire  du  haut  est  une  lampe).  D'autres  sont  en  bronze.  [Petitbarillet  de  bronze  de 
S  centimètres  de  longueiu-.  Jlusée  de  Bonn,  n'  3.673,  Patine  verte]. 

23 


178  LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 

vallée  du  Rhin  (i).  Ils  datent  du  m"?  siècle  et  font  partie  du  même 
groupe  de  produits  que  les  verres  à  applications  vermiculaires  de  la 
première  férié  (voy.  plus  loin,  p.  200). 

Formes  136  et  137.  —  Patèrcs  â  manche.  —  La  forme  de  ces 
récipients  vitreux  reproduit  exactement  celle  des  patères  de  bronze 
et  d'argent  que  l'on  conserve  dans  tm  assez  grand  nombre  de  musées 
et  collections. 

I,e  t^'pe  136  paraît  être  le  plus  ancien  des  deux.  Il  existe,  dès  le 
i^''  siècle,  dans  la  verrerie  pompéienne  (exemplaires  du  musée  de 
Naples).  Il  n'était  pas  tombé  en  désuétude  au  Romain  II,  j^uisqu'on 
en  connaît  des  spécimens  ornés  d'applications  vermiculaires  (2) 
(fig.  287). 

Frœhner  a  publié  une  patère  forme  136  trouvée  à  Amiens  (3). 

Le  type  137  [Triilla  des  archéologues  allemands)  est  une  coupe 
peu  profonde  à  pied  annulaire,  et  munie  d'un  manche.  Les  patères 
de  cette  forme  sont  en  verre  incolore  et  décorées  d' applications  vermi- 
culaires (fig.  286).  Elles  n'ont  guère  été  recueillies  en  dehors  de  la 
vallée  du  Rhin. 

Au  cimetière  de  Cologne,  elles  étaient  dans  les  sépultures  à  inci- 
nération de  l'époque  des  empereurs  syriens,  en  compagnie  des  plus 
belles  verreries  à  applications  vermiculaires  (4).  Quelques-unes  ont 
servi  de  soucoupes  aux  œnochoés  forme  52  et  fig.  275. 

Forme  138.  —  Verreries  en  forme  de  panier.  —  Les  verriers  de 
l'époque  romaine  ont  copié  les  objets  les  plus  variés.  On  a  recueilli 
à  Pompéi  un  flacon  de  verre  en  forme  de  marteau  (5) .  On  a  découvert 
en  Gaule  des  récipients  vitreux  en  forme  de  paniers  munis  d'une  ou 
de  deux  anses. 

Le  panier  que  nous  reproduisons  fig.  235  est  décoré  de  filets  en 


(i)  Aus'  m'  Weerth  en  a  publié  deux  dans  les  Bonncr  JahrbUcher  de  1881,  fasc.  71,  pi,  V,  n"  1.3S1  et 
pi.  VII,  n"  1.3S0,  Frœhner  en  a  publié  un  de  21  centimètres  de  longueiu:  dans  son  grand  catalogue  de  la 
Collection  Gréau  [n"  1.244,  pl-  233.  "°  6)- 

(2)  Une  patère  en  verre  ornée  d'applications  venniculaires,  provenant  d'une  tombe  du  m"  siècle  décou- 
verte à  Hauret,  est  conservée  au  musée  de  Namur  (voy.  Anton  Kisa,  Das  Glas  im  Altertume,  p.  460  et 
fig.  128  h). 

(3)  W.  Froeh.n'ER,  La  Verrerie  antique,  pl.  XX,  n»  89. 

(4)  Voy.  Bonner  JahrbUcher,  1906,  l'asc.  114-115,  pl.  XXIV. 

(5)  Musée  national  de  Naples,  n"  12.087. 


DESCRIPTION  GÊNÊRAXrE  DES  TYPES. 


179 


émail  blanc.  Il  est  difficile  de  lui  assigner  une  date  précise.  En  tout 
cas,  il  ne  semble  pas  antérieur  au  iii«^  siècle.  Un  spécim.en  rhénan, 
d'un  modèle  un  peu  différent,  a  été  publié  par  Anton  Kisa  (i). 

Forme  13g.  —  Flacons  en  forme  de  casque  de  gladiateur  fermé  (2).  — 
Les  bouteilles  du  type  139  sont  des  vases  à  huile  parfumée  dont  se 
sont,  sans  doute,  servis  les  gladiateurs.  Quand  le  casque  est,  comme 
dans  notre  figure,  placé  à  l'endroit,  le  flacon  se  trouve  à  l'envers,  car 
c'est  le  gorgerin  qui  con.stitue  le  col  du  vase.  La  panse  est  ornée  de  fils 
de  verre  qui  simulent  les  détails  de  la  visière.  Elle  a  été  soufflée  à 
part.  Elle  présente  une  petite  ouverture  à  l'endroit  du  raccord  avec 


FiG.  235.  —  Verrerie  ex  forjie  de  paxier  a  deux  .\xse.s.  ■ —  Musée  d'Avignon,  ii"  97. 

le  goulot.  Par  cet  étroit  orifice,  l'huile,  contenue  à  l'intérieur  de  la 
bouteille,  ne  pouvait  couler  que  goutte  à  goutte. 

On  ne  connaît  jusqu'ici  que  deux  exemplaires  de  ce  genre  de 
verrerie  (3). 

Le  premier,  conservé  au  musée  Wallraf-Richartz  à  Cologne,  est 
en  verre  incolore  d'une  grande  pureté.  Il  est  décoré  d'applications 
vermiculaires,  reprises  au  petit  fer,  qui  représentent  des  feuilles 
cordiformes  dans  le  style  caractéristique  de  l'époque  des  empereurs 
sj-riens  (fig.  236).  Il  a  été  trouvé  à  Cologne,  rue  de  Luxembourg,  en 


(i)  Anton  Kisa,  Das  Glas  im  Alteiiume,  fig.  71.  Cologne,  Collection  Niessen. 

(2)  Sur  les  différentes  formes  des  casques  de  gladiateurs,  consulter  le  Dictionnaire  des  Antiquités  de 
Daremberg  et  Saglio,  t.  II,  deuxième  partie,  p.  i44q. 

(3)  La  forme  de  casque  de  gladiateur  a  été  donnée  à  une  lampe  d'argile  à  couverte  éniaillée,  trouvée 
dans  mi  sarcophage  à  Alteburg  près  de  Cologne  et  conser\-ée  au  British  Muséum  [K.  49].  (Voy.  W.alters, 
Catalogue  of  the  Rontnn  Pottery,  p.  8,  et  pi.  II.) 


i8o 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  LEMPIRE  ROMAIN. 


1897,  dans  une  tombe  à  incinération  qui  fait  partie  du  groupe 
de  sépultures  que  nous  avons  datées  en  bloc  de  l'époque  des 
Sévères  (i). 

Le  second,  découvert,  lui  aussi,  à  Cologne,  faisait  autrefois  partie 
de  la  collection  Disch  (2).  A  la  vente  de  cette  collection,  il  a  été  acheté 
par  M.  Hoffmann,  de  Paris.  Il  n'est  pas  une  reproduction  exacte  de 
celui  du  musée  Wallraf-Richartz.  Il  est  polychrome.  La  bouteille  est 
en  verre  incolore  ;  les  arcades  sourcilières  et  le  nasal  sont  en  verre 


FiG.  236.  —  Flacon  en  forme  de  casque  de  i^l.adiatei'k.  —  Musée  Wullraf-Ricliailz,  à  Cologne. 

bleu.  St:r  les  joues,  des  fils  de  verre  ingénieusement  disposés  dessinent 
des  pigeons  becquetant  des  baies  (voy.  plus  loin,  p.  199). 

Le  casque  de  la  collection  Disch  se  classe,  comme  son  congénère 
du  musée  de  Cologne,  au  iii^  siècle. 

17.  —  Formes  aberrantes. 

Nous  avons  groupé  dans  un  dernier  paragraphe  les  verreries  qui 
se  distinguent  parla  singularité  de  leur  structure  et  n'appartiennent 
à  aucun  des  types  figurant  au  tableau  de  morphologie  générale. 


(i)  Consulter  Bonner  Jahrbiicher,  1906,  fasc.  114-115,  p.  412,  et  pi.  XXIV,  tombe  n"  41, 

(2)  I<e  casque  de  la  collection  Disch  a  été  publié  par  M.  Au.?' m'  Weertu,  dans  les  Bonner  Jahrbuchcr  en 

1864,  fasc.  36,  p.  119  etsuiv.,et  pI.II,  n"  2  (reproduction  en  couleurs),  et  en  iSSi.fasc.  71,  pi.  VII,  n"  1.3  71. 

On  en  trouvera  un  bon  dessin  dans  Anton  Kis.a,  Das  Glas  im  Aliertume,  p.  250-251,  fig.  125. 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES. 


i8i 


Nous  meutionncrons  les  plus  curieuses  d'entre  elles  ; 
I.  Vase  â   étroite  ouverture    munie   de  trois  anses.    Verre  épais, 
hleu-verdâtre.  —  Nous  ne  connaissons  que  deux  spécimens  de  cette 


Fio.  237.  —  RÉCIPIENT  EX  VERRE  ÉPAIS.  —  Musée  de  Trêves.  Salle  XX,  n"  1126. 

sorte  de  récipient.  L'un  est  au  musée  de  Trêves  (fig.  237).  L'autre 
fait  partie  de  la  collection  Ch.  Magne,  à  Paris  (fig.  238).  Tous  deux 
paraissent  dater  du  ii^  siècle. 

2.    Verreries    de    forme    étrange    découvertes   aux    Aliscamps,    à 


Fig.  238.  —  Récipient  trouvé  le  6  axx'û  1900,  au  cimetière  romain  du  boulevard  de  Port-Royal,  à  Paris.  — 

Collection  Ch.  Magne. 

Arles,  et  conservées  au  musée  Borély,  à  Marseille  (fig.  239).   —  Ces 


I&Z 


LA  VERRERIE  EN  GAIXE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


deux  pièces,  sur  la  destination  desquelles  on  n'est  pas  fixé, 
se  trouvaient  en  1870,  dans  la  collection  Augier.  Elles  ont  été  décrites 
par  Ouiclierat  (i). 


FiG.  239.  —  Fioles  de  verre,  trouvées  aiix  Aliscaiiips  (Arles).  —  Musée  Borély,  à  Marseille. 

3.  Ballon  à  tubulure  courbe,  trouvé  à  Saintes,  dans  les  ruines  de 
vSaint-Saloine  (musée  de  Saintes)  (fig.  240). 

4.  Petit  flacon  anse  du  musée   d'Arles    (fig.  241).  —    Sur  le  fond, 
l'inscription  Patrimoni. 

5.  Fiole    A    deux    anses    et    à    -panse    tronconique  du   musée    de 
Dijon  (fig.  242). 

6.  Fiole  cylindrique  en  verre  verdâtre  épais.  —  Embouchure  de 


Vie.  240.  —  B.ILLOX  A  TUBULURE  COURBE.  —  Saintes.  Ruines  de  Saint-.Saloine.  —  Miiscc  de  Saintes. 

forme  étrange  (fig.  243).  Fouilles  du  Soissonnais  (Collection  Th.  Eck, 
à  Saint-Quentin). 

7.  Bouteille  à  deux  compartiments  superposés  et  reliés  entre  eux  par 

(i)  QuicHER.\i,  i[)i;  quelques  pii  ces  curieuses  de  verrerie  antique.  T>à.ns  la  Revue  archéologique,  1874,1.  II, 
p.  So  et  pi.  XIII,  nos  3  et  5. 


DESCRIPTION  GÉNÉRALE  DES  TYPES.  185 

cinq  hibulures  (fig.  244,  A) . —  Un  seul  vase,  conservé  au  musée  de  Saint- 
Germain,  correspond  à  cette  forme.  Il  est  en  verre  de  couleur  jaunâtre 
et  de  mauvaise  qualité.  Il  a  été  découvert,  le  8  mai  1875,  dans  une 
tombe  à  inhumation  du  cimetière  de  Caranda  (Aisne),  avec  deux 
fibules  d'argent  (fig.  244,  B)  et  une  monnaie  d'or  de  Valens  (364  à 
378)  (i).  C'est  donc  une  verrerie  de  la  fin  de  l'époque  romaine. 

8.  Bouteille  ajourée  (fig.  245).  —  Deux  vases  répondent  à  cette 
forme.  Le  premier,  recueilli  à  Trêves,  est  au  musée  provincial  de 
cette  viUe  (2)  (fig.  245).  Il  est  en  très  mauvais  état  de  conservation. 


Fig.    241.    —    Petit    flacon  .a^csé.  —    Musée        Fig.  242.  —  Fiole  a  devx  anses.  —  Musée  de 
d'Arles.  Dijon. 

C'est  une  bouteille  prismatique  dont  la  section  est  un  carré  à  angles 
arrondis.  Elle  est  en  verre  incolore.  Elle  est  portée  sur  un  pied  tron- 
conique  séparé  du  fond  du  récipient  par  un  sphéroïde.  La  panse  est 
ornée,  aux  quatre  coins  supérieurs,  de  coquilles  Saint-Jacques 
moulées  d'où  pendent  des  rubans  de  verre  qui  sont  alternativement 
bleus  et  jaunes  et  présentent  de  nombreuses  saillies  faites  à  la 
pince.  Le  goulot,  assez  long,  est  décoré  de  fils  de  verre  incolore. 
Le  bord  de  l'embouchure  est  en  verre  bleu.  Au  centre  de  la  bouteille, 
on  a  réservé  un  espace  vide  au  milieu  duquel  est  placée  une  petite 
amphore  de  verre  dont  les  anses  sont  bleues. 

Le  second  vase,  qui  diffère  très  peu  du  premier,  a  été  trouvé 
à  Cologne  et  fait  partie  d'une  collection  particulière  de  cette  ville  (3). 

(i)  Frédéric  Moreau,  Album  Caranda,  pi.  XLV,  n"  i,  et  pi.  XXXV,  n"  21  (tombe  2.114). 

(2)  Voy.  An-ton  Kisa,  Das  Glas  im  .Utertume,  p.  350  et  fig.  7y. 

(3)  Collection  Vom  Rath. 


i84 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROIVIAIN. 


Il  est  très  bien  conservé.  Il  mesure  22  centimètres  de  hauteur.  Les 
ornements  dont  il  est  chargé  sont  en  verre  bleu  et  jaune.  Le  bord  de 
l'embouchure  est  entouré  d'un  fil  bleu.  Dans  le  vide  réservé  au 
miUeu  de  la  bouteille  était  autrefois  une  petite  cruche  aujourd'hui 
perdue  (i). 

Les  bouteilles  ajourées  de  Trêves  et  de  Cologne  sont  des  créa- 


I\io.  243.  —  Bouteille  en  vterre  verd.4tre.  — 
Fouilles  du  Soissounais.  —  Collection  Théophile 
Eck,  à  Saint-Quentin. 


FiG.  244.  —  Mobilier  funéraire  d'une  tombe  du 
CIMETIÈRE  DE  C.\R.\NDA  (Aisue).  iV^  S.  :  A.  Bou- 
teille de  verre  à  deux  compartiments; —  B.  Fibule 
d'argent.  Type  à  grand  ressort.  —  Musée  de  Saint- 
Germain.  Salle  XI.  Collection  F.  Moreau,  n"  2114. 


tions  de  l'école  rhénane  du  iii«  siècle.  EUes  sont  sorties  des  mains 
d'ouvriers  fort  habiles,  mais  dont  le  goût  n'était  pas  toujours  très 
sûr. 

9.  A  cette  série  d'ceuvres  compUquées,  chargées  d'ornements  qui 
les  alourdissent  sans  raison,  portant  en  elles  un  germe  inquiétant  de 
caducité,  nous  devons  rattacher  la  gourde  plate  que  nous  reprodui- 
sons (fig.  246)  (2).  Cette  bouteille  de  verre  incolore  filandreux  ressem- 


(i)  Voy.  Anton  Kisa,  Das  Glas  im  Altertume,  p.  341;  et  lîg.  78. 
(2)  Voy.  Anton  Kisa,  loc.  cit.,  p.  350  et  fig.  So. 


DESCRIPTION  GÉNÉRAI.E  DES  TYPES 


185 


ble  à  la  grande  gourde  (fig.  274).  Elle  a  dû  sortir  du  même  atelier  que 

cette  dernière.  Sa  panse  est  percée  de  quatre  ouvertures  arrondies. 

Dans  l'intérieur  de  chacune  de   ces  ouvertures,    se  trouve   un 


Fig.  245.  —  Bouteille  ajourée.  —  ni''  < 
—  Musée  de  Trêves.  Salle  XX,  n»  05429  ''. 


Fig.  246.  —  Bouteille  a  p.\nse  plate,  percée  de 
quatre  ouvertures.  —  Romain  II.  Cologne.  —  Musée 
Wallraf-Richartz,  n»  674. 


petit  pigeon  dont  le  corps  est  en  émail  blanc  et  dont  la  tête  est  en 
verre  bleu. 

Trois  de  ces  oiseaux  se  dirigent  du  même  côté.  Le  quatrième  prend 
la  direction  opposée.  Peut-être  cette  particularité  est-elle  le  résultat 
d'une  erreur.  Peut-être  aussi  le  verrier  a-t-il  voulu  illu.strer  ainsi 
quelque  conte  populaire  inconnu  de  nous. 

10.  Les  verriers  du  iii<^  et  du  iv''  siècles  étaient  arrivés  à  une  habile- 
té d'exécution  si  prestigieuse  qu'ils  perdirent  souvent  de  vue  le  côté 

24 


i86  IvA  \rERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAII^. 

pratique  et  ivtilitaire  des  choses  et  créèrent  d'étranges  fantaisies  dont 
le  moindre  détail  vise  à  être  une  surprise.  On  remarque  parmi  ces 
fantaisies  de  curieuses  bouteilles  àgoulot  étroit,  affectant  la  forme  de 
nos  t\"pes  50  ou  5g  et  contenant  à  l'intérieur  une  autre  bouteille  fixée 
sur  le  fond. 

A  Vermand  (i),  à  Trêves,  à  Bonn,  à  Worms,  à  Cologne  (2),  on 
a  recueilli  quelques-uns  de  ces  produits  bizarres  qui  attestent  d'une 
grande  virtuosité,  m.ais  témoignent  d'un  goût  assez  médiocre. 

(i)  Voy.  J.  PiLLOY,  Etudes  sur  d'anciens  lieux  de  sépultures  dans  l'Aisne,  t.  II,  pi.  IV,  n"  7. 
(2)  Voy.  Anton  Kisa,  Das  Glas  im  Allcrtume,  p.  349. 


VI 


Les  procédés  d'ornementation. 


I.  —  Moulage. 


Le  soufflage  du  verre  dans  des  moules  plus  ou  moins  ornés  est 


ïfPj^O 


/AoR,ii)-Jeai). 


FiG.  247.  —  Bouteille  soufflée  dans  cn  moule        Fig.  24S.  —  Gobelet  soufflé  dans  ux  moule 
ORNÉ.  —  Musée  de  Reims,  11"  494S.  orxé.    —    Musée  départemental  d'antiquités,  à 

Rouen. 


un  procédé  auquel  les   verriers   romains   ont  eu  recotrrs  depuis  le 
début  de  l'Empire  jusqu'aux  invasions  du  v<^  siècle. 

Au  Romain  I,  les  verreries  moulées  sont  exécutées  avec 
soin.  Au  iii*^  siècle,  elles  trahissent  déjà  une  technique  négli- 
gée.   Aux    lye,    v^    siècles,    l'ouvrier    ne    se    donne    plus    la   peine 


i88  LA  V-ERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  RO:\L\IN. 

d'imprimer  fortement  sa  pâte  dans  les  moules.  Bâclé  sans  soin,  son 
travail  révèle  une  décadence  profonde. 

Le  procédé  du  moulage  permettait  aux  verriers  antiques  d'obtenir 
deux  sortes  de  produits  :  des  verres  ornés  de  bas-reliefs  ;  des  verres 
moulés  en  ronde-bosse.  Il  ne  sera  question  ici  que  des  premiers,  les 
seconds  ayant  fait  précédemment  l'objet  d'un  paragraphe  spécial 
sous  le  titre  de  verrerie  plastique  (Voy.  p.  148  et  suiv.). 

Les  verres  moulés  à  bas-reliefs  sont  faits  à  l'imitation  des  réci- 


FiG.  249.  —  Fragment  d'un  bol  de  verre  moulé.  —  Courses  de  diars.  Autuii,  1855.  —  Musée  de  Sèvres, 

n»  4800. 

pients  de  métal  ciselé  gréco-alexandrins,  des  bols  d'argile  dits  de 
M  égare,  des  poteries  sigillées  en  terre  rouge. 

Sur  les  vases  d'or  et  d'argent,  sur  les  récipients  de  terre  cuite  et  de 
verre,  les  mêmes  motifs  sont  figurés.  Ces  motifs  sont  de  plusieurs 
sortes.  Les  uns  ont  un  caractère  ornemental  (fig.  i86,  247  et  248). 
Les  autres  reproduisent  des  scènes  du  cirque  (fig.  249  et  250) 
et  de  l'amphithéâtre  (fig.  251). 

Les  verres  à  courses  de  chars  et  à  combats  de  gladiateurs 
ont  presque  tous  la  forme  S^i-  Us  ont  été  recueilHs  en  France,  en 
Belgique,  dans  la  vallée  du  Rhin,  en  Suisse  et  en  Angleterre. 
Des  noms  de  personnages  célèbres  de  l'arène  sont  ordinairement 
disposés  dans  une  zone  étroite  ménagée  à  la  partie  supérieure  de  ces 
récipients. 


LES  PROCÉDÉS  D'ORNEMENTATION.  189 

Ces  vases,  dont  le  nombre  est  limité,  forment  deux  séries  que  j'exa- 
minerai successivement.  Je  laisse  de  côté  les  spécimens  anglais  qui 
sortent  du  cadre  topographique  de  mes  recherches. 

a.  Verres  ornés  de  courses  de  chars. 

1.  Autun  (Saône-et-Iyoire) .  —  Fouille  de  1855.  Fragment  d'un 
bol  forme  83.  Quadrige.  Inscription  dont  il  ne  reste  que  deux  lettres  S  C 
qui  paraissent  avoir  appartenu  au  nom  Cresces  que  l'on  a  pu  lire  en 
entier  sur  d'autres  récipients  vitreux  du  même  type.  V^erre  bleu- 
verdâtre  clair  (fîg.  249).  Musée  de  Sèvres,  n^  4.800  (i). 

2.  Trouville-en-Caux  (Seine-Inférieure).  —  Fouille  de  1856, 
dans  le  jardin  du  château.  Bol  forme  83.  Quatre  quadriges.  Inscrip- 
tion BvFYCHEVA-OiNBVBVA.  Au  bas  de  la  panse,  frise  ornée  du 
sujet  gréco-oriental  de  la  chasse  au  lièvre.  Sur  le  fond  du  récipient, 
cercles  concentriques  en  relief.  Verre  verdâtre  clair  (2).  En  1870, 
ce  verre  était  dans  la  collection  de  M.  Fleury  fils,  architecte  à 
Rouen. 

3.  Charnay  (Saône-et-Iyoire) .  —  Fouille  de  1860.  Bol  forme  83. 
Quatre  quadriges  au  galop.  Verre  verdâtre  clair  (3). 

En  1870,  ce  verre  était  dans  la  collection  H.  Baudot,  à  Dijon. 

4.  Convin  (Belgique).  —  Fouille  de  1892.  Bol  forme  83.  Quatre 
quadriges.  Inscription  :  Pyraivie  va.  Ev  CE  (va.)  Ierax.  va.  Olympe. 
VA.  Musée  archéologique  de  Namur  (4). 

5.  Schœnecken.  —  Bol  forme  83  (type  analogue  au  bol  de  Trouville- 
en-Caux).  Quadriges.  Inscription.  Frise  inférieure  ornée  de  la  chasse 
au  lièvre.  Cercles  concentriques  en  relief  sur  le  fond.  Verre  bleuté 
rempH  de  bulles  d'air  (fig.  250).  Musée  provincial  de  Trêves 
n°  21.008  (5). 

6.  Badcn  (Suisse). — Fouille  de  1893  (Fragment  d'un  bol  forme  83). 

(i)  Frœhner,  La  Verrerie  antique,  p.  67. 

(2)  Cochet,  dans  le  Bulletin  de  la  Société  des  Antiquaires  de  Normandie,  I,  i86o-i862,p.  I48etsttiv.  ;  I,e 
même,  La  Seine-Inférieure  historique  et  archéologique,  Paris,  1886,  p.  227,  228,  395  ;A.  Devtlle, //«stoV* 
de  l'art  de  la  verrerie  dans  l'antiquité,  Paris,  1873,  pi.  1,1. 

(3)  B.iUDOT,  dans  les  Mémoires  de  la  Comm.  delà  Côte  d'Or,  VII,  p.  204  el  fig.  ;  I,e  même,  dans  li;  Bulletin 
Monumental  de  1870,  p.  187  ;  Frœhxkr,  La  Verrerie  antique,  p.  67. 

(4)  SciŒDERMAXS,  Verre  d  course  de  chars  de  Couvin,  dans  les  Annales  de  la  Société  archéologique  de 
Namur,  20,  1S93,  p.  145;  Axtox  Kisa,  Das  Glas  im  Alterlumc,  fig.  279. 

(5)  Fiihrcr  durch  das  Provinzialnmsetim  in  Trier,  1903,  p.  100  ;  Axiox  KiSA,  Das  Glas  im  Altertume, 
p.  730.  fig-  282. 


igo 


LA  \'ERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'E.MPIRE  ROMAIN. 


Quadrige  et  inscription  :  CLOSiE.  Verre  vert  clair  très  transparent  (i). 
Muïée  national  suisse,  à  Zurich,  n"  10.935.  (2) 

b.  Verres  ornés  de  combats  de  gladiateurs. 

I.  Le  Cormier  (commune  de  Chavagnes-en-Paillers) ,  Vendée.  — 
Fouille  de  1848.  Bol  forme  83.  Inscription  :  Spicvlvs.  Colvmbvs. 
Calamvs.  Holes.  Petr^ites.  Prvdes.  Procvlvs.  Cocvmbvs. 

Sous  chacun  de  ces  noms  est  figuré  un  gladiateur.  Verre  jaune 
clair.  Bon  état  de  conservation  (hauteur:  0,070  m.  ;  diam.  :  0,075  m.  ; 


'/4\/:/-j^7.iiil 


^dm 


'1^/ 


^^^^^^"^K^ 


FiG.  250.  —  Bol  de  verre  moulé.  —  Courses  de 
diars.  Sdiœnecken.  —  Musée  de  Trêves.  Salle 
XX,  n»  21008. 


l'iG.  251.  — •  Fragment  d'un  bol  de  \erre  bleu. 
—  Combats  de  gladiateurs.  —  Musée  de  Trêves. 


épaisseur  moyenne  du  verre  :  0,002  m.)  (3).  Ce  verre  a  figuré  à  l'Expo- 
sition de  Nantes  en  1872  (gravé  sur  une  des  j^lanches  du  catalogue). 
Il  faisait  alors  partie  de  la  collection  Gouraud  à  Chavagnes,  où  il  se 
trouvait  encore 'en  1885. 

2.  Montagnole,  près  Chambéry  (Savoie).  —  Fouille  de  1855.  Bol 
forme  83.  Inscription  en  deux  lignes  superposées.  En  haut,  noms  des 
vainqueurs  :  Tetraites.  Spicvevs.  Gamvs.  Calamv.s.  Au-dessous, 
noms  des  vaincus  :  Prvdes.  Colvmbvs.  IMërops.   Hermès.   Quatre 

(i)  D'  O.  BoKN",  Zwei  Fragmente  rômiscl:  Glasbeclur,  dins  Linzciger  fur  Schweizeriche  .iltcrtiims- 
kunde  (Indicuieur  d'.intiquités  suisses).  1903-1904,  p.  272-27S. 

(2  )  On  peut  rattacher  aiuK  verres  moulés  ornés  de  scènes  du  cirque  un  très  petit  fragment  de  vase  en  verre 
transparent  d'une  belle  teinte  verte,  trouvé  à  Alésia  le  4  juillet  1907.  Sur  ce  fragment,  consers-é  au  musée 
de  la  Société  des  sciences  de  Semur,  à  Alise  Sainte-Reine,  on  voit  un  cheval  au  galop  auprès  d'une  des  bornes 
(Meta)  du  cirque. 

(3)  De  la  Villegille,  Bulletin  du  Comité  de  la  langue  de  l'histoire  et  des  arts  de  la  France,  4,  1857, 
p.  910,  pi.  II  et  III  ;  Benjamec  Filt.ox,  L'art  de  terre  chez  les  Poitevins,  1S64,  p.  192-195  ;  Df.ville,  Histoire 
de  l'art  de  la  verrerie,  1873,  p.  42,  pi.  XL,IX,  A. 


IvES  PROCÉDÉS  D'ORNEMEXTATIOX.  191 

couples  de  gladiateurs.  Verre  jaune  transparent  (hauteur:  0,080; 
diamètre  :  o,ogo)  (i)  Metropolitan  Muséum  de  New- York  (ancienne 
collection  Charvet  à  Paris). 

3.  Lillehonne  (Seine-Inférieure). —  Fouille  de  1S67.  Forme  74  sans 
bourrelet  au  pied.  Inscription  :  Petrahes.  Prvdes.  Au-dessous,  gla- 
diateurs au  combat.  Verre  vert.  Très  mauvais  état  de  conserva- 
tion (hauteur  :  0,080  m  ).  Musée  départemental  de  Rouen  (  don 
de  M.  Montier-Huet)  (2). 

4.  Environs  de  Berne  (Egiswalde) .  —  Fouille  de  187g.  Fragment  d'un 
bol  de  verre  vert  orné  de  deux  paires  de  gladiateurs.  Musée  histo- 
rique de  Berne,  n^  13.832  (3). 

5.  Trêves.  —  Fouille  de  1902.  Petit  fragment  d'un  bol  forme  83. 
Inscription  Ibvs  Calaivivs.  Au-dessous,  gladiateurs  au  combat.  Verre 
bleu  intense  (fîg.  251).  Musée  provincial  de  Trêves,  n^  3.436^  (4). 

6.  Heiniersheim.  —  Bol  de  verre  vert  clair.  Musée  de  Wiesbaden  (5) . 

Les  bols  de  verre  moulé  ornés  de  chars  et  de  gladiateurs  repro- 
duisent des  sujets  empruntés  aux  ciseleurs,  mais  que  les  ciseleurs^ 
eux-mêmes,  auraient  traités  d'après  des  tableaux  ou  des  bas-rehefs 
monumentaux. 

Les  pièces  d'orfèvrerie  ont  été,  dans  la  circonstance,  le  trait 
d'union  entre  le  grand  art  et  l'industrie  verrière. 

L'époque  des  verres  décorés  de  scènes  du  cirque  et  de  l'amphi- 
théâtre est  difficile  à  préciser. 

Trois  des  gladiateurs,  dont  les  noms  sont  rapportés  plus  haut, 
Procvlvs,  Spicvlvs  et  Coi^vmbvs,  sont  cités  par  Suétone  (6) .  L'histo- 
rien latin  du  ii^  siècle  les  met  en  scène  au  temps  de  Caligula  et  de 

(i)  Fr.\xçois  1,enoiol4NT,  Vase  antique  de  verre  représentant  des  combats  de  gladiateurs,  dans  la  Revue 
archéologique,  1865,  t.  II,  p.  305-310  et  pi.  XX  ;  Frœhxer,  La  Verrerie  antique,  p.  67,  pi.  XXI,  n»  92. 

(2)  Courrier  du  Havre,  4  juillet  1867  ;  Revue  archéol.,  1867,  p.  151  ;  Cochet,  Bulletin  de  la  Seine-Infé- 
rieure, 1868,  p.  40  ;  I,e  même,  Répertoire  archéol.  de  la  Seine-Inférieure,  p.  572  ;  A.  Deville,  loc.  cit.,  1873, 
pi.  XLIX,  n»  6. 

(3)  D'  O.  BoHN,  Zwei  Fragmente  rômisch  Glasbecher,  dans  V.inzeiger  fiir  Schweizerische  .iltertums- 
kunde,  1903, 1904  ,  p.  272-278  ;  Anton  Kisa,  loc.  cit.,  p.  739. 

(4)  Fiihrer  durch  das  Provinzialmiiseum  in  Trier,  1903,  p.  113  ;  Anton  Kis.4,  loc.  cit.,  p.  737-738. 

(5)  D'  O.  BoHN',  loc.  cit.  Un  fragment  de  bol  de  la  même  série,  découvert  en  Allemagne,  eu  verre  vert- 
clair,  orné  de  gladiatem's  combattant  et  pourvu  de  l'inscription.  .Vîtes.  Prvdes.  C.\L;\mv's,  est  exposé  au 
Cabinet  des  Antiques,  à  Vienne.  11  a  été  publié  par  Arneth,  Die  antiken  Kameen  des  K.  K.  Miinz  und 
Antiken  Kabinettes,  pi.  XX,  5. 

(6)  Suétone,  Gains,  60;  Xero,  30. 


192  IvA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 

Néron.  Mais  les  bols  portant  les  noms  de  ces  personnages  peuvent 
avoir  été  fabriqués  après  leur  mort,  à  une  époque  où  le  souvenir  de 
leurs  exploits  était  encore  très  vivace.  C'est  du  moins  ce  qui  semble 
résulter  de  l'examen  de  la  pâte  vitreuse  et  du  style  de  ceux  qui  nous 
sont  passés  par  les  mains. 

L,e  verre  de  ces  récipients,  lorsqu'il  n'est  pas  teinté  volontaire- 
ment, est  transparent,  verdâtre,  et  contient,  comme  il  arrive  souvent 
au  Romain  II,  de  très  nombreuses  bulles  d'air.  Les  reliefs  sont  traités 


51 


l'"lG.    252.    —    Gobelet    de    verre    verdâtre,    soufflé     dans     un     moule    orné.   —  I^illeboune     — 

Mttsée  de  Rouen. 

avec  négligence.  I^es  chevaux  et  les  personnages  offrent  des  propor- 
tions disgracieuses  et  lourdes.  L,e  moulage  est  flou. 

D'autre  part,  on  est  porté  à  placer  ces  bols  avant  le  iv^  siècle, 
car  ceux  de  Trouville-en-Caux,  de  Couvin  et  de  Montagnole  ont  été 
recueillis  dans  des  tombes  à  incinération.  Le  fragment  de  Baden 
était  dans  un  milieu  romain  dont  les  monnaies  vont  jusqu'à  Antonin- 
le-Pieux  (13S  à  161).  Celui  de  Berne  se  trouvait  dans  des  ruines  où 
l'on  a  recueilli  des  monnaies  allant  jusqu'à  Dèce  (249  à  251). 

Les  sujets  moulés,  qu'ils  appartiennent  aux  jeux  du  cirque  ou  aux 
combats  qui  se  livraient  dans  l'amphithéâtre,  se  retrouvent  et  sont 
traités  dans  le  même  style,  sur  les  vases  à  rehefs  d'applique  que 
M.  Déchelette  est  parvenu  à  dater  du  iii^  siècle  (i). 

(i)  J.  DÉCHELETTE,  Les  vases  céramiques  ornés  de  la  Gaule  romaine,  t.  II,  p.  300,  fig.  122. 


LES  PROCEDES  D'ORXEMEXTATIOX. 


193 


L'ensemble  de  ces  considérations  permet  de  dire  que  les  bols  à 
scènes  du  cirque  et  de  l'amphithéâtre,  ne  sont  pas  antérieurs  au 
II®  siècle  de  notre  ère,  et  ne  sont  pas  postérieurs  à  la  période 
constantinienne. 

Nous  croyons  que,  dans  l'état  actuel  de  nos  connaissances,  il  ne 
serait  pas  prudent  de  chercher  à  resserrer  ces  dates  extrêmes.  Peut- 
être  quelque  heureuse  trouvaille  apportera-t-elle  un  jour  plus  de 
précision  dans  la  solution  de  ce  problème  chronologique. 

Les  verres  moulés  du  iv«  siècle  et  du  début  du  v^  diffèrent  com- 


Fio.  253.  —  Verre  moulé.  —  Décor  géométrique 
flou,  iv»  s.  —  Musée  de  Coblence.  Vitrint  XV. 
n°  1273. 


VlO.  254.  —  ^'ERRE  MOOLÉ  DE  LA  SECONDE  IIOIIIÉ 

DU  iv"  S.  —  Boulogne.  Fouilles  de  1896.  —  Musée 
de  Boulogne-sur-M er,  n"  5153. 


plètement  de  ceux  des  époques  antérieures.  Ils  se  reconnaissent  à  la 
négUgence  du  travail.  Leur  décor,  toujours  très  flou,  consiste  le 
plus  souvent,  en  combinaisons  géométriques  (fig.  253  et  254). 

On  connaît  de  la  fin  du  iv^  siècle  ou  des  premières  années  du  v^ 
des  verres  moulés  ornés  du  monogramme  du  Christ. 

2. — DÉCOR  PAR  DÉPRESSIONS. 


Le  décor  par  dépressions  ne  constitue  pas  l'ornementation  carac- 
téristique d'une  époque  déterminée.  On  le  trouve  appliqué  à  toutes 
sortes  de  formes  depuis  le  commencement  jusqu'à  la  fin  de  la  période 

25 


194 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  vSOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


romaine.  Il  n'était  pas  obtenu  i^ar  moulage. Les  dépressions  étaient 
faites  à  l'aide  d'un  outil  de  métal  pendant  que  le  verre  était  malléable. 


piG,  255.  —  Bol  en'verre  verdatre  orné^de  dépressions.  —  Pezou  (Loir-et-Cher).  iv«  s.  —  Musée 

de  Vendôme. 


Elles  sont  plus  ou  moins  profondes,  tantôt  rondes  (fig.  255),  tantôt 
allongées  verticalement  (fig.  257  et  258).  ^ 

Une  ornementation  analogue,  dont  les  verriers  se  sont  sans  doute 
inspirés,  se  voit  souvent  sur  les  poteries  et  sur  les  récipients  métal- 


5' 
Fig.  256.  —  Bouteille  a  dépressions,  verre        Fig.  257.  —  Fiole  ornée  de  dépressions,  — 
VERDATRE.   —   Romain   II   tardif.  —  Musée  de  Musée  de  Picardie,  à  Amiens. 

Picardie,  à  Amiens. 

liques.  Les  céramistes  l'obtenaient  en  travaillant  l'argile  au  pouce 
avant  la  cuisson  et  les  orfèvres  en  martelant  le  métal. 


LES  PROCEDES  D'ORNEMENTATION. 


195 


3.—    ÉTIRAGE    ET    APPLICATION    A    CHAUD    DE    FILS    DE    VERRE. 

Le  procédé  de  décoration  qui  consiste  à  étirer  et  à  appliquer  à 
chaud,  sur  la  surface  des  verreries,  des  fils  de  verre  plus  ou  moins  gros, 
incolores  ou  diversement  teintés,  est  d'origine  orientale.  Il  apparaît 


FiG.  258.  —  riOLE  A  DÉPRESSIONS  ALLONGÉES.  —  Cimetière  de  Mayence.  iv=  s.  —  Musée  de  MayeJtce. 

peut-être,  en  Gaule,  dès  la  fin  du  ii^  siècle,  mais  ne  s'y  développe 
vraiment  que  pendant  le  iii^  et  le  iv^  s.  (i). 

L'époque  où  les  verriers  passèrent  maîtres  en  cet  art  est  celle  des 
empereurs  syriens.  Les  plus  beaux  verres  à  fils  en  reHef  ont  été  dé- 
couverts en  Gaule  Belgo-rhénane  dans  des  tombes  à  ustion  datant 
du   règne   d'Alexandre  Sévère   (222    à  235)    ou   à  peu  près.   Tous 


(i)  Les  Romains  ont  employé  le  procédé  d'étirage  à  chaud  de  fils  de  verre,  pour  orner  de  côtes  en 
relief  certains  récipients.  Il  importe  en  ce  cas  de  ne  pas  confondre  ce  procédé  avec  celui  du  soufflage 
au  moule.  Les  côtes  de  certaines  urnes  forme  5  du  tableau  de  morphologie  générale,  sont  faites  à 
l'aide  de  fib  de  verre  qui,  en  s'incorporant  à  la  pâte  du  récipient,  ont  refoulé  celle-ci  à  l'intérieur 
du  vase.  C'est  pourquoi  ces  côtes  font  saillie  à  la  fois  en  dedans  et  en  dehors  (voy.  fig.  5,  n"  5),  ce 
qui  ne  se  présente  pas  dans  la  technique  du  moulage. 


196 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROIVIAIN. 


offrent  des  particularités  d'ornementation  très  originales  qui  attes- 
tent la  grande  habileté  technique  des  verriers  qui  les  ont  créés.  Au 
iv«  siècle,  les  ouvriers  ont  la  main  plus  lourde  que  leurs  prédécesseurs, 


AV'.'iV'}     Wr^^^^=^::::r-— 

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7 

FiG.  259.  —  Bouteille  orjtée 

D't-N 

FIL  DE  VERRE  DISPOSÉ 

EN-  SPIRALE. 

—  Crêts  de    Pressy.  - 

-    Mlis 

ce  de 

Genève  (Suisse). 

FiG.  260.  —  Bouteille  de 
VERRE  bleu  .  —  .-Uises  en  verre 
vert-clair.  —  Musée  de  Trêves. 
Salle  XX.  Vitrine  IX,  n»  1455. 


FiG.  261.  —  Bouteille  ex 
VERRE  VERDATRE.  —  Paris. 
Cimetière  du  faubourg  Saint- 
Jacques.  IV  s.  . —  Musée 
Carnavalet. 


mais  nous  verrons  qu'ils  s'exerçaient  encore  à  couvrir  de  fils  de  verre 
la  panse  de  maints  récipients. 

Je  propose  de  répartir  toute  la  série  de  ces  curieux  produits  en 
cinq  variétés  principales. 

A.  Verres  à  spirales.  —  Un  grand  nombre  de  verreries  du  Ro- 
main II  sont  ornées  de  fils  de  verre  qui  s'enroulent  en  spirales  autour 
de  leur  panse  ou  de  leur  col  (fig.  259  à  261).  Ces  fils,  quelquefois  assez 
gros,  souvent  aussi  d'une  finesse,  d'une  ténuité  remarquables  (fig.  260), 
s'étendent  sur  le  vase  tout  entier  (fig.  259),  ou  n'en  couvrent  que 
certaines  parties  (fig.  260,  261).  Lorsqu'ils  n'ont  été  appliqués  que  sur 
le  goulot,  ils  apparaissent  comme  l'imitation,  comme  la  survivance 
décorative  des  liens  qui  retenaient  le  bouchon  du  récipient. 


LES  PROCÉDÉS  D'ORNEMENTATION. 


197 


B.  Verres  ornés  de  résilles.  —  Lorsque  les  fils  de  verre  se  croisent, 
le  décor  prend  l'aspect  d'une  résille.  Il  semble  avoir  été  inspiré  par 
ces  filets  de  matière  textile  dont  on  enveloppait  certains  vases  pour 
les  garantir  ou  les  porter. 

Sur  un  grand  gobelet  tronconique  en  verre  verdâtre  découve^^t 


FiG.  262.  —  Gobelet  en  verre  j.\u>-e-verdatre, 
omé  d'une  résille  de  verre  brun.  —  Fouilles  de 
Ma^'en.  —  iv»  s.  —  Musée  de  Nuremberg. 


IviG.  263.  —  Verre  .\  pied  du  iv"  s.  —  Xeufcliàtel 
(Pas-de-Calais).  Fouilles  de  1S4S.  —  Musée  de 
Boulog7te-sur-Mer,  n°  2506. 


à  Mayen  et  conservé  au  Musée  germanique  de  Nuremberg,  des  filets 
verticaux  et  horizontaux  de  teinte  or  brun  forment  un  treillis  ré- 
gulier (fig.  262).  Sur  un  verre  à  pied  du  musée  de  Boulogne-sur- 
Mer,  le  dessin  est  plus  compliqué,  mais  reste  toujours  anguleux 
(fig.  263). 

Fréquemment,  le  treillis  est  constitué  par  un  réseau  de  mailles 
arrondies  qui  ne  résulte  pas  du  croisement  des  fils,  mais  d'une  ingé- 


198 


I.A  VERRERIE  EN  GAUI.E  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


nieuse  disposition  de  lignes  qui  se  touchent  alternativement  aux 
partis  convexes  et  concaves  (fig.  264). 

En  élargissant  inégalement  le]^fil  qui  forme  les  mailles,  en  l'apla- 
tissant sur  certains  points  de  manière  à  le  fondre  dans  la  pâte  du  réci- 
pient, en  lui  donnant  ici  et  là  un  très  haut  relief,  les  verriers  du  m" 
et  du  rv*  siècles  ont  créé  une  décoration  savante  et  rationnelle  qui 


Fig.  264.  —  Verre  orné  d'une  résille.  —  La 
Fortelle  (Oise).  —  Musée  de  Saint-Gennain. 


Fig.  265.  — ■  Verre  a.  pied,  trouvé  à  ïhiélreville, 
en  1842.  —  Romain  II.  —  Musée  de  Rouen. 


leur  permettait  de  répartir  habilement  les  accents  luminetrx  à  la 
surface  du  vase  (fig.  265  et  266). 

C.  Verres  à  décor  onde.  —  Ici,  les  fils  de  verre  ne  se  croisent  plus  ; 
ils  jaillissent  de  parties  saillantes,  de  gouttes  plus  ou  moins  volu- 
mineuses (fig.  267)  ;  ils  décrivent  des  courbes  d'une  rare  élégance,  for- 
ment des  guirlandes  et  des  festons  (fig.  268,  269).  A  la  fin  de  la  période 
romaine,  ces  festons  dégénèrent  en  imbrications  dites  plumes  d'oi- 
seau (i)  (fig.  270).  A  l'époque  des  Invasions,  le  décor  en  plumes  d'oi- 
seau n'est  plus  établi  avec  des  fils  étirés  et  appliqués  à  chaud.  Il  est 
peint  en  blanc  opaque  sur  un  verre  verdâtre  ou  jaunâtre.  Les  ver- 


(i)  Les  ornements  en  plumes  d'oiseau  sont  fréquents  sur  les  verres  francs  du  v«  et  du  vi'  sièdes  [voy. 
Boulanger,  Le  Mobilier  junéraire,  pi.  31,  n"  i  et  4]. 


LES  PROCÉDÉS  D'ORKËIMENTATION.  199 

Tiers  reviennent  insensiblement,  par  des  procédés  différents,  aux  orne- 
ments des  balsamaires  en  verre  opaque  des  temps  archaïques. 

D.  Verres  à  applications  vermiculaires  {Fils  serpentants)  (i).  — 
Les  applications  vermiculaires  trahissent  une  origine  gréco-orientale. 
Elles  ont  beaucoup  d'analogie  avec  les  ornements  blancs  crémeux  des 
vases  peints  de  la  série  apulienne,  dite  de  Gnathia.  Elles  reprennent 
avec  plus  ou  moins  de  fidélité  les  rinceaux,  les  feuilles,  les  vrilles  ciselés 
sur  les  pièces  d'orfèvrerie  alexandriue  ou  reproduits  par  le  procédé 
du  moulage  sur  les  bols  d'Arezzo,  de  la  Graufesenque  et  de  Lezoux. 
Quelques-unes  d'entre  elles  sont  des  survivances  de  motifs  extrême- 


FlG.  266.  —  Bol  a  pied  trouvé  dans  le  département  de  l'Eure.  —  \'erre  incolore.  Romain  II.  —  Musée  de 

Rouen. 

ment  anciens  comme  le  swastika  (2)    (fig.  271,  n°  6)    et  la  double 
volute  (fig.  271,  no  7). 

D'autres  figurent  des  animaux  (oiseaux,  serpents).  Sur  un  flacon 
représentant  un  casque  de  gladiateur  [forme  139]  ayant  fait  autre- 
fois partie  de  la  collection  Disch  à  Cologne,  le  fil  décrit  les  contours 
de  deux  pigeons  becquetant  des  baies  (3) .  Ces  volatiles  sont  fort  bien 
faits.  I,' ouvrier  qui  les  a  tracés  devait  avoir  une  sûreté  de  main 
absolue,  car  il  était  obligé  de  se  hâter  dans  son  travail,  et  toute  reprise 
lui  était  interdite. 

(i)  Scitlangen/aden  des  archéologues  allemands. 

{2)  Sur  le  swastika  aux  temps  préhistoriques,  consulter  Joseph  DÉCHEIXTTE,  Manuel  d'Archéologie 
réhislorique,  celtique  et  gallo-romaine,  t.  II,  chap.  XIII,  §  VI,  p.  .i  53-464. 
(3)  Anton  Kis.4,  Das  Glas  im  Altertume,  fig.  125  et  p.  431. 


200    "  ^  LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'E:MPIRE  ROMAIN. 

I,es  verres  à  applications  vermiculaires  découverts  en  Gaule 
proviennent  pour  la  plupart  des  nécropoles  nordiques.  Ils  se  divisent 
en  deux  séries  qui  se  suivent  chronologiquement. 

a.  Ceux  de  la  première  série,  plus  abondants  dans  les  vallées  du 
Rhin  et  de  la  Moselle  que  sur  les  autres  points  du  territoire 
gaulois,  étaient  en  vogue  à  une  période  comprise  entre  l'époque 
de  Septime  Sévère  (193  à  211)  et  celle  d'Aurélien  (270  a  275). 
A  Cologne,  on  en  a  recueilli  plusieurs  dans  des  cuves  de  pierre  à  com- 


Xl2^ 


FiG.  267.  —  CoLTE  DE  VERRE  INCOLORE.  —  Décor  Vert  foncé.  Vermand.  iv<^  s.  —  Musée  Lécuyer,  à  Saint- 
Quentin,  n»  2  62  S. 

partiments  qui  renferment  des  incinérations  tardives  et  constituent, 
comme  le  dit  Kisa  (i),  une  transition  des  tombes  à  urnes  aux  tombes 
à  sarcophages.  Par  contre,  les  grands  cimetières  à  inliumations  du 
nord  de  la  France,  qui  ne  furent  créés  que  dans  les  dernières  années 
du  iii^  siècle,  n'en  contiennent  pas. 

lycs  verres  à  fils  serpentants  du  iii^  siècle  ont  un  caractère  très 
particulier  qui  permet  de  les  reconnaître  à  première  vue.  Ils  sont  en 
pâte  incolore,  débarrassée  des  teintes  données  par  les  oxydes  de  fer 

(I)  Anton  Kis.\,  loc.  cit.,  p.  243. 


\ 


l'L.  S.  —  DiOTA  DK  VF.RRK  DIÎ  LA   BASSE  KPOOfE  IMPÉRIALF.    —  .l/lISlV  llll  Louvre.  V.  D.  Il"  5O3  [1572]. 

(D'après  l'aciuarcUe  de  M.  Moriii-Jeaii.) 


IvES  PROCÉDÉS  D'ORNEMENTATION. 


201 


contenus  dans  les  sables  ;  ils  sont  décomposés  pour  la  plupart  et  ont 
pris  l'aspect  du  verre  dépoli.  I,es  applications  vermiculaires  dont 
ils  sont  décorés  sont  striées  transversalement  au  petit  fer.  Elles  sont 
tantôt  incolores,  tantôt  teintées  en  blanc  opaque,  en  bleu  pâle,  en 


FiG.  268.  —  Gobelet  de  vterre 
VERT- jAUX.iTRE. —  Décor  jaune- 
brun.  iv^  ou  v=  s.  —  Cabinet  des 
Médailles,  à  Paris,  n»  5459. 


FiG.  26g.  —  Verre  a  pied, 
orné  de  festons  bleu-verdàtre. 
Fouilles  du  Boulonnais.  IV  s. 
—  Musée  de  Boulogne-sur- 
Mer,  n"  2494. 


^-C4 

^^^fc^te  ■    -^^ 

FlO.   270.  - 

-  Bouteille 

A    FOND 

BULBEUX. 

—  Décor  en 

plumes 

d'oiseau.  Fouilles  à  Sain 

te-Gene- 

viève,   en 

1823.  v«  s.  - 

-  Musée 

de  Sèvres, 

n»  3682. 

jarme  clair,  ou  bien  elles  sont  dorées.  Elles  aûectent  des  formes  di- 
verses dont  la  fig.  271  montre  les  principales  variétés.  Ce  sont  des 
pampres,  des  motifs  capricieux  d'un  style  caractéristique  (fig.  271, 
nos  4  et  5),  des  feuilles  cordif ormes  (n°  8),  de  longues  palmes  ou  feuiUes 
à  nombreuses  échancrures  (n"  9),  des  swastikas  (n°  6),  des  doubles 
volutes  (no  7). 

I.es  récipients  ornés  d'applications  vermiculaires  appartiennent 
pour  la  plupart  aux  formes  9,  43,  51,  54,  62,  64,  65,  89,  98,  136,  137, 
139  de  notre  tableau  de  morphologie  générale.  Le  nombre  de  ceux 

26 


202 


LA  VERRERIE  EN  GAUEE  SOUS  EEMPIRE  ROMAIN. 


qui  ont  été  découverts  en  Gaule  est  trop  élevé  pour  songer  à  en 
dresser  une  liste  complète.  Je  me  bornerai  à  signaler  les  plus  intéres- 
sants d'entre  eux  : 

I.  —  CEnochoé  trouvée  dans  une  tombe  à  incinération  à  Cortil- 
Noirmont  (Brabant)  et  conservée  au  musée  du  Cinquantenaire,  à 
Bruxelles  (i)  (fig.  272). 

Ce  verre  est  en  pâte  incolore  de  bonne  qualité,  devenue 
légèrement  laiteuse  sous  l'action  du  temps.  vSon  anse  est  pourvue 
d'une  petite  plaquette  destinée  à  recevoir  le  pouce  lorsqu'on  incline 
le  vase  pour  en  verser  le  contenu.  vSon  embouchure  est  bordée  d'un 


I'"ir,.  271.  —  Applications  vermiculaires  (fils  serpentants).  —  Motifs  divers  du  m'^  ; 

8,  9,  10,  Cologne;  5,  Rouen;  7,  Bonn. 


I.  2,3,  4,  û. 


fil  blanc  opaque.  Son  col  est  entouré  d'une  fine  spirale  de  même 
couleur.  Sa  panse  est  ornée  d'un  motif  qui  se  répète  quatre  fois.  On 
y  remarque  des  palmes  (n°  g,  fig.  271)  dont  les  contours  échancrés 
sont  indiqués  par  des  fils  incolores  et  dont  la  nervure  est  formée  d'un 
fil  blanc  opaque.  Ces  palmes  sont  insérées  sur  une  tige  ondulée  en  verre 
opaque  bleu  ciel.  Un  filet  assez  gros  entoure  le  bas  de  la  panse,  un  peu 
au-dessus  du  pied  du  récipient. 

L'auteur  de  cette  charmante  œnochoé  a  signé  son  œuvre.   Il  a 
tracé  sur  le  fond,  à  l'aide  du  fil  qui  constitue  le  procédé  technique 


(i)  Publiée  par  R.  PETRUcci,  Sur  âcitx  vases  de  verre  antique,  dans  le  Bulletin  des  Musées  royaux  des 
Arts  décoratifs  et  industriels,  troisième  année,  n"  4,  janvier  1904,  p.  27I. 


LES  PROCÉDÉS  D'ORNEMENTATION. 


203 


de  toute  sa  décoration,  une  spirale  entourée  de  lignes  rayonnantes  (i). 
Les  archéologues  belges  voient  dans  ce  sigle  une  image  solaire  et  une 
marque  de  fabrique  essentiellement  orientale.  Anton  Kisa  croit  y 
reconnaître,  au  contraire,  un  monogramme  employé  dans  les  ateliers 
rhénans  (2).  Quoi  qu'il  en  soit  de  son  origine,  l'œnochoé  de  Cortil- 
Noirmont  est  sortie  d'une  officine  où  les  ouvriers  avaient  acquis  une 
habileté  technique  tout   à   fait  remarquable.    La   sépulture  où  on 


FiG.    272.    —  CEXOCHOÉ  DE  CORTIL-NOIRMONT.   — 

Musée  du  Cinquantenaire,  à  Bnixelles  (Belgique). 


FiG.  273.  —  Inscriptions  ex  fil  de  verre  doré. 
—  Palais  des  Beaux-.\rts  fie  la  Ville  de  Paris, 
n03  233  et  234. 


l'avait  déposée  renfermait  des  monnaies  de  Marc- Aurèle  et  d'Antonin- 
le-Pieux. 

Kisa,  en  la  datant  de  la  seconde  moitié  du  11*^  siècle,  a  été  entraîné, 
croyons-nous,  à  une  conclusion  chronologique  erronée.  La  tombe  de 
Cortil-Noirmont  appartient  au  groupe  d'incinérations  tardives  qui. 


(i)  On  counait  aussi  des  inscriptions  complètes  tracées  en  lils  de  verre  sur  le  fond  ou  sur  la  panse  de  quel- 
ques récipients  du  Romain  II.  Ce  sont  le  plus  souvent  des  souhaits  adressés  au  buveur,  disposés  dans  un 
cartouche  entouré  d'mi  fil  décrivant  des  sinuosités.  Ces  inscriptions,  pour  la  plupart  dorées,  sont,  presque 
toujours,  recouvertes  d'une  épaisse  coudie  de  verre  transparent.  Citons  quelques-unes  d'entre  elles  :  Salvo. 
Xa.  Tvraxo,  sur  un  fragment  de  bouteille  du  musée  de  Cologne  (Bohn,  Corpus  inscriptionum  lalinarum, 
XIII,  3,n°i96)  ;  A.  ME.BiBEet  An-ni.  Boni,  sur  deux  fonds  de  coupes  conservés  au  Palais  des  Beaux- .\rts 
de  la  Ville  de  Paris  (n°s  233  et  234)    (fig.  273)  [Corpus  inscriplionum  lalinzrum,  XV,  7055]. 

(2)  Anton-  Kis.a,  loc.  cit.,  p.  452. 


204 


LA  \rERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROjMAIN. 


bien  que  contenant  des  monnaies  ne  dépassant  pas  le  règne  de  Com- 
mode, sont  du  iii<^  siècle  de  notre  ère.  Il  y  a  eu  en  Gaule,  après 
Commode,  une  période  d'une  cinquantaine  d'années  environ  pen- 
dant laquelle  les  monnaies  alors  en  cours  n'ont  été  que  très  rarement 
déposées  dans  les  sépultures.  Nous  ne  pensons  pas  qu'il  soit  pos- 
sible de  séparer  l'œnochoé  de  Cortil-Noirmont  d'un  groupe  homo- 


Fio.  274.  —  Bouteille  a  panse  .aplatie.  —  Cologne.  Cimetière  de  la  rue  de  Luxembourg.  —  Musée 

Wallraj-  Riduirtz,  à  Cologne,  n"  541. 


gène  de  verreries  dont  les  plus  anciens  représentants  n'apparaissent 
pas  avant  la  fin  du  règne  de  Septime  Sévère. 

2.  —  Bouteille  à  deux  anses  et  à  panse  aplatie,  découverte  dans 
une  tombe  de  la  rue  de  lyiixembourg  à  Cologne  et  conservée  au  musée 
Wallraf-Richartz  (i)    (fig.  274). 

(i)  Publiée  dans  les  Sonner  Jahrbiicher,  fasc.  n"  99,  i8y0,  p.  50-53  et  pi.  II,  n"  j. 


IvES  PROCÉDÉS  D'ORNEMENTATION. 


205 


Ce  vase,  cassé  en  plusieurs  morceaux,  mais  habilement  remonté, 
est  de  st3-le  oriental  dans  sa  forme  et  dans  son  décor.  Il  est  en  verre 
incolore  impur,  filandreux.  Ses  anses,  curieusement  appendiculées 
appartiennent  au  type  'î^de  la  pi.  3,  p.  37,  type  qui  n'est  pas  antérieur 
au  m*  siècle.  Son  pied  a  une  forme  caractéristique  du  Romain  II 
(type  21,  fig.  9). 

Sa  panse  est  ornée,  des  deux  côtés,  du  même  motif.  Ce  motif, 
consiste  en  une  spirale  d'où  partent  quatre  feuilles  à  échancrures 


Fig.  275.  —  CExocHOÉ  a  .•iPPLlCAXiONS  v'Eiunci'L.UEES.  Première  moitié  du  ra=  s.  —  Cologne.  Musée 

Wallraf-Richartz,  n"  668. 


semblables  à  celles  de  l'œnochoé  de  Cortil-Noirmont.  I,a  spirale 
et  la  dentelure  des  feuilles  sont  dorées. 

Dans  les  espaces  restés  libres  entre  les  palmes  se  trouvent  des 
giiirlandes  semi-circulaires,  en  -fil  polychrome,  terminées  par  des 
nœuds  de  fil  blanc  gracieusement  contourné. 

Le  vase  de  Cologne  faisait  partie  d'un  riche  mobilier  funéraire  qui 
contenait  un  vase  de  verre  du  même  type  réduit  en  miettes,  des 
plaquettes  de  bronze  ayant  fait  partie  de  la  garniture  d'un  coffret, 
une  verrerie  plastique  en  forme  de  porc  décrite  plus  haut 
(p.  i6o,  fig.  213)  et  figurée  au  tableau  de  morphologie  générale 
(no  125). 


206 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROUMAIN. 


Ce  mobilier  indique  une  époque  peu  éloignée  du  règne  d'Alexan- 
dre Sévère. 

D'après  Kisa,  des  bouteilles  semblables  à  celle  de  Cologne  et 
pourvues  de  la  même  ornementation,  ont  été  découvertes  à  Krefeld 
(pièce  du  South-Kensington-Museum)  et  à  Strasbourg  (spécimen 
fragmenté)  (i). 

3. — (Knochoéforme  54.  Musée  Wallraf-Richartz,  à  Cologne  (fig.  275) . 


FiG.  276. 


■  BotiTElLLE  A  APPLICATIONS  VERMicuL.MRES.  —  Cimetière  de  Cany  (Seine-Inférieure).  Fouilles 
de  1849.  ui^  s.  —  Musée  départemental  d'antiquités,  à  Rouen. 


Les  œnochoés  de  ce  type  sont  ornées  d'applications  vermiculaires 
alternativement  bleues  et  blanches.  Elles  ont  une  anse  plate  agré- 
mentée d'un  filet  bleu  formant  poucier  à  la  partie  supérieure. 
Trois  de  ces  élégantes  verreries  ont  été  recueillies  à  Cologne  [Cime- 
tière de  la  rue  de  Luxembourg.  Sépultures  à  ustion  n°s  38,  40  et 
42]  (2).  Elles  étaient  placées  dans  une  soucoupe.  Cette  soucoupe, 
décorée,  elle  aussi,  d'applications  vermiculaires,  affecte  tantôt  la 
forme  8g,  tantôt  la  forme  137  (patère  à  manche).  ' 

(i)  Anton  Kjsa,  loc.  cil,  p.  454. 
(2)  Voy.  plus  haut,  p.  113,  note  i. 


LES  PROCÉDÉS  D'ORNEMENTATION. 


207 


4.  —  Carafe  forme  51,  découverte  en  184g  par  l'abbé  Cochet,  au 
cimetière  de  Cany  (Seine-Inférieure)  et  conservée  au  musée  départe- 
mental d'Antiquités  à  Rouen  (i)  (fig.  276).  Pièce  brisée  et  recollée. 
Verre  incolore  décomposé.  Embouchure  évasée.  Iv'anse,  en  forme 
de  ruban  plat  à  cannelures  verticales,  est  repliée  deux  fois  sur  elle- 
même  à  la  partie  supérieure  où  elle  forme  poucier.  I^es  applications 
vermiculaires  de  la  panse  sont  en  émail  alternativement  blanc  et  jaune. 


H  Michel   .  Bcsainoiï    1913 


Fig.  277.  —  BoDTEttLE  A  APPLICATIONS  VERMICULAIRES.  —  Besançon- Viotte.  in'=  s.  —  Musée  de  Besançoti, 


Au-dessous  du  vase,  on  voit  très  nettement  la  cassure  du  scellement 
vitreux  qui  fixait  la  bouteille  au  pontil  du  tourneur. 

Cette  intéressante  carafe  est  du  iii^  siècle.  C'est  l'époque  à  laquelle 
remontent  la  plupart  des  tombes  à  incinération  du  cimetière  de 
Cam'.  Plusieurs  de  ces  tombes  contenaient  des  monnaies  de  Philippe 
l'Arabe  (mort  en  24g)  et  de  Valérien  (253  à  260). 

A  Cany  comme  à  Gelsdorf  (près  Meckenheim)  (2) ,  les  verres  à  appli- 
cations vermiculaires  sont  associés  aux  flacons  prismatiques  à  long 
col  forme  ig. 

(i)  Publiée  par  l'Abbé  Cochet,  dans  La  Seine-Inférieure  historique  et  arcliéologique,  Paris,  1866,  p.  448 
et  suiv. 

(2)  Aniox  Kisa,  Das  Glas  im  Altertume,  p.  45S. 


208 


LA  \^RRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


5.  • —  Bouteille  forme  62,  recueillie  à  Besançon,  au  cimetière  de  la 
Viotte  (i).  Musée  de  Besançon  (fig.  277)  (2). 

Cette  pièce,  malheureusement  détériorée  sur  l'une  de  ses  faces, 
est  en  verre  incolore  et  présente  quelques  légères  irisations.  On  re- 
marquera combien  ses  parois  sont  minces  (8/10  de  millimètre  vers 


Fig.  27S.  —  Flacon  a  applications 
VERMlcULAUtES.  —  Vieil-Atre 
(1893).  in=  s.  —  Musée  de  Bou- 
logne-sur-Mer,  n"  4556. 


Fig.  279.  —  Flacon  a  appli- 
cations VERMICUL.\IRES  EN 
ÉMAIL  BLANC  ET  BLEU  PALE. 

ms  S.   —  Musée  provincial 
de  Bonn.  Salle  V. 


Fig.     280.    —     I,ÉcviHi:    orné 

D'.APPUCATIONS  VERMICLX.AIRES 
BLEtTES,   BLANCHES  ET    JAUNES. 

—  Romain  II. —  Musée  Wallraj- 
Ricïiartz,  à  Cologne. 


le  milieu  de  la  panse) .  L,es  applications  vermiculaires,  striées  au  fer, 
reproduisent    alternativement    des    crosses    et    des    feuilles    cordi- 

(i)  Publiée  par  Vaissier,  Le  Cimetière  gallo-romain  de  la  Viotte,  à  Besançon.  Dans  les  Mémoires  de 
la  Société  d'Emulation  du  Doubs,  1885,  p.  405-413.  Avec  planche.  (C'est  par  erreiu-  que  Vaissier  donne  à  cet 
objet  iine  couleur  verdâtre.) 

(2)  Les  figures  277  et  281  sont  dues  à  M.  Michel,  conservateur  du  Musée  archéologique  de  Besançon, 
qui  a  bien  voulu  les  exécuter  pour  moi  d'après  les  originairs  de  son  musée.  C'est  avec  plaisir  q>ie  je  publie 
ces  relevés  d'ime  exactitude  rigoiu'euse  et  que  je  renouvelle  à  leur  auteur  l'expression  de  ma  sincère  gratitude. 


LES  PROCÉDÉS  D'ORNEMENTATION. 


209 


formes  (i).  Ces  feuilles  sont  établies  dans  des  proportions  observées 
surtout  à  partir  du  m''  siècle  :  leur  pointe  s'allonge  démesurément  et 
leurs  lobes  s'aplatissent. 

Les  vases  d'argile  à  reliefs  d'applique  et  les  poteries  noires  à  orne- 
ments blancs  du  Romain  II  sont  souvent  décorés  de  feuilles  présentant 
ces  caractères.  Je  daterais  volontiers  cette  élégante  verrerie  de  la 
même  époque  que  ses  congénères  de  la  vallée  du  Rhin  (2),  c'est-à-dire 
du  temps  d'Héliogobale  et  d'Alexandre  Sévère.  Le  cimetière  à  inci- 
nérations d'où  elle  provient  contenait  d'ailleurs  une  monnaie  du 
dernier  de  ces  empereurs. 

6.  —  Fiole  sans  anse,  forme  64,  découverte  en  1893,  dans  un  éboule- 


->sy„. 


FiG.  281.  —  Fragment  de  v'Errerie  a  .applications  vermiculaires.  —  Cimutière  à  incinéralious  de  la 
Viotte  (Besançon).  —  Musée  de  Besançon. 


ment  au  cimetière  du  Vieil- Atre,  à  Boulogne-sur- Mer  (Fouilles  de 
M.  Hamy).  Musée  archéologique  de  Boulogne,  no  4.556  (fig.  278). 
Verre  incolore.  Les  fils  appliqués  sont  en  émail  alternativement  blanc 
et  bleu  pâle.  Une  bouteille  semblable,  dont  le  verre,  admirablement 
conservé,  a  gardé  sa  pureté  et  sa  transparence,  fait  partie  des  riches 
collections  du  Musée  Provincial  de  Bonn  (fig.  279).  Des  fioles  du 
même  genre,  mais  dont  le  pied  est  un  peu  différent,  ont  été  recueillies 

{il  Des  feuilles  cordiformcs  euUent  dans  l'omemenlation  d'ime  verrerie  forme  51  trouvée  à  Cléré 
(Maine-et-Loire)  dans  une  sépultiu-e  a.ssez  tardive  [\oy.  B.  Fillon,  L'art  de  terre  chez  les  Poitevins, p.igx, 
n»9j. 

(a)  Bonner  Jahrbiichcr,  1906,  fasc.  114-115,  p.  344-378  et  pi.  XXIV. 

27 


210 


IvA  \^ERRIÎRIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


à  Cologne  (fig.  280)  et  à  Besançon  (Cimetière  de  la  Viotte)  (fig.  281). 

7.  —  Bouteille  à  panse  plate  forme  65.  Cologne,  Musée  WaUraf- 
Richartz,  n"  232  Verre  incolore  très  décomposé.  Applications  vermicu- 
laires  incolores  (fig.  282). 

8.  —  Bouteille  cylindrique  (forme  9  à  une  seule  anse).  Cologne. 
Musée  Wallraf-Richartz,  n^  504  (fouilles  de  1893  au  cimetière  de  la 


Fig.  2S2.  —  I,ÉcYTiiE  A  PANSE  APLATIK,  ORNE  d'applicaiiuns  VEioncuL-AiRES. —  RomainlI.  Cologne. — 

Musée  WaUraj-Richartz,  n°  232. 

rue  de  Luxembourg)   Verre  incolore  décomposé.  Applications  ver- 
miculaires  incolores  (i)  (fig.  283). 

9.  —  Carchésium  (forme  98).  Cologne.  Musée  Wallraf-Richartz, 
no  670.  Ce  gracieux  récipient  est  en  verre  vert  émeraude  de  bonne 
qualité.  Parmi  les  applications  vermiculaires  dont  il  est  orné,   on 


(i)  Consulter  Anion  Kisa,  dans  les  Bonncr  Jahrbiicher,  fuse.  99,  p.  5u-53,  P'-  H- 


LES  PROCÉDÉS  D'ORNEMENTATION. 


211 


voit  un  swastika  en  fil  de  verre  doré  dont  les  extrémités  s'enroulent  en 
spirale  (i)  (fig.  284). 

10.- — Coupe  (forme  89).  Rouen.  Musée  départemental  d'antiquités 
(Provenance    indéterminée).    Verre   incolore    filandreux  légèrement 


Moiyo-Jea.5-  C«looT»eMQl2,. 


FiG.  2S3.  —  Flacon'  cylixdriqce  a  .\pplic\tions        Frc.  284.  —  Cikchesium  de  vrERRE  vert.  —  Ome- 
VERMICULAIRES.  —  Cologne.  Fouilles  de   1893.  ments  blancs    et  dorés.    —   Musée  de  Cologne, 

—  Musée  de  Cologne,  n"  504.  u»  670. 

décomposé.    Applications    vermiculaires  en    verre   alternativement 
incolore  et  bleuâtre  (fig.  285). 

11.  —  Patère  à  manche  (forme  137).  Bonn.  Provinzialmuseum. 
Salle  V,  n°  215.  Verre  incolore  très  peu  décomposé.  Applications  vermi- 
culaires en  verre  alternativement  bleu  et  blanc  (doubles  spirales  en 
émail  blanc)  (fig.  286). 

12.  —  Patère  à  m.anche  (forme  136).  Cologne.  Musée  Wallraf-Ri- 
chartz,  n»  91g.  Verre  verdâtre  rempli  de  buUes  d'air.  Les  applica- 
tions vermiculaires  sont  de  la  même  couleur  que  le  récipient  (fig.  287). 


(i)  Ce  carchésium  a  été  publié  par  KiSA.  en  noir  (Das  Glas  im  AUertume,  fig.  119)  et  en   couleur  (/cf. 
cit.,  pi.  V,  n"  i). 


213  IvA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 

13.  —  Fioles  représentant  des  casques  de  gladiateurs  (forme  139), 
décrites  plus  haut  (p.  179  et  180,  fig.  236)  (feuiUes  cordif ormes,  enrou- 
lements et  oiseaux) . 

h.  L,es  verres  à  applications  vermiculaires  de  la  seconde  série  re- 
montent à  la  période  comprise  entre  Aurélien  et  Honorius.  Ils  sont 
abondants  dans  les  nécropoles  du  nord  de  la  France,  dans  les  tombes 
à  inhumation    du  iv«  siècle,   découvertes   dans   la   Marne,  l'Aisne, 


FiG.  285.  —  Coupe  a  appucatioxs  vermicui. aires.  —  Romain  II.  —  Musée  de  Rouen  (i). 

l'Oise,  la  Somme,  le  Pas-de-Calais.  Ils  sont  rares  dans  la  vallée  du  Rhin. 
Ils  sont  en  pâte  très  impure,  verdâtre  ou  jaunâtre,  remplie  de  filandres 
et  de  bulles  d'air.  Les  appUcations  vermiculaires  dont  ils  sont 
décorés  représentent  des  serpents.  Ces  serpents  sont  plus  ou  moins 
stylisés  (fig.  288).  Le  n°  i  appartient  à  la  série  du  iii*"  siècle  (Série  a), 
mais  trahit  déjà  les  intentions  ophiomorphiques  du  décorateur.  Le 
n°  2  est  une  image  plus  naturaliste  ;  les  écailles  de  l'animal  y  ont  été 
reproduites  avec  soin  ;  elles  sont  constituées  par  des  empreintes 
rhombiques  qu'on  retrouvera  dans  le  décor  des  poteries  franques. 
Le  11°  5,  d'un  style  large,  fait  songer  à  certains  ■uraciis  ég>"ptiens. 
Les  serpents  appliqués  sur  les  verres  de  la  fin  du  iii^  et  du  iv^  s. 

(i)  Voy.  un  autre  dessin  de  cette  coupe,  p.   130,  fig.  170. 


LES  PROCÉDÉS  D'ORNEMËNTATIOX.  213 

sont  des  ornements,  rien   de    i^his  :    mais   il   est   important  de  ne 


Bonn-lî.Siftml. 


FiG.  286.  —  Patère  a  manche,  ornée  d'applications  vermiculaires.  —  Musée  provincial  de  Bonn,  n"  215  . 


FiG.  287.  —  Patère  a  manche,  ornée  d'applications  vermicnlaires.  —  Romain  II.  — •  Muséede Cologne,  n» 919. 

pas  oublier  qu'à  une  époque  plus  ancienne,  de  telles  représentations 
avaient  un  sens  religieux  (i). 

(i)  Les  serpents  figiu-és  sur  les  monuments  romains  sont  les  nrrière-neveux  d'animaux  sacres  qui  ont 
perdu  peu  à  peu  leur  sens  prophylactique.  Us  sont  la  survivance  d'anciens  totems  orientaux  [S.\LOMON 
Reinach,  Orpheus.  Histoire  générale  des  Religions,  Paris,  1909,  p.  268]. 


214 


LA  \^RRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROIMAIN. 


I^es  verres  à  décor  ophiomorphique  sont,  pour  la  plupart,  des  réci- 
pients à  large  ouverture. 

C'est  exceptionnellement  que  des  serpents  ornent  une  bouteille 
forme  42,  décoviverte  au  cimetière  de  Vermand  et  publiée  par  Pilloy  (i), 
et  une  carafe  59,  trouvée  à  Mayen  (Rheinland)  et  conservée  au  Musée 
germanique  à  Nuremberg  (fig.  289).  Les  verres  à  serpents  énumérés 
ci-dessous  sont  tous  des  verres  à  pied  formes  108  à  m. 

i.Boulogne-sur-Mcr  {Pas-de-Calais)  [NeufchâteJ).  —  Travaux  du 


Fig.  2S8.  —  Applications  vermiculaires  (fils  serpentants).  —  Motifs  fin  m'  s.  et  iv^  s.  Décor  ophio- 
nioqihique. —  i.Cologne,  a.Mayen,  3.  Jonchery-sur-Suippes{Mame),  4.  Compiégiie(Oise),  5.  Villad'Ancy 
(Aisne),  6.  Reims  (Marne). 


chemin  de  fer  en  1848  (Fouille  de  M.  Bazaine,  ingénieur).  Musée  de 
Boulogne-sur-Mer,  n°  2.505  (fig.  290). 

2.  Seuil,  près  Rethel  [Ardennes]  [Quatre  serpents]  (2). 

3.  Vermand  [Aisne)  (3). 

4.  Villa  d'Ancy  {territoire  de  Limé)  {Aisne)  [Trois  serpents]. 
Fouilles  Frédéric  Moreau,  20  novembre  1886.  Tombe  n^  94  (4).  Cette 
sépulture  contenait  des  monnaies  de  Gratien  (375  à  383)  et  de 
Valentinien  II  (375  à  392).  Musée  de  Saint-Germain  (Salle  XI, 
Vitrine  10,  A)  (fig.  291). 

(i)  Voy.  plus  haut,  p.  96,  note  3. 

(2)  Publié  par  Liebbe,  Le  Cimetière  gallo-romain  de  Seuil  près  Rethel  (A  rdennes)  ;  Paris,  1S99. 

{3)  Publié  par  Pilloy,  loc.  cit.,  t.  II,  p.  145  et  pi.  7  bis,  n»  8. 

(4)  Publié  par  Frédéric  More.\u,  Album  Caranda,  pi.  C8,  nouvelle  série. 


FiG.  289.  —  Bouteille  ornée  de  serpents. 
Mayen.  iv"  s.  —  Musée  de  Nuremberg. 


FiG.   290.   —  Verre  a  serpents.  —  Boulounais, 
IV'  s. —  Musée  de  Boulogne-  sur-Mer,  n"  2505. 


FiG.  291.  —  Vi:nKi;  ovRÉxÉ,  orné 
de  TROIS  SERPENTS.  —  Cimetière 
de  la  Villa  d'Anty  (Aisne).  Fin  du 
iv'  s.  —  Musée  de  Saint-Gernuxin. 
Salle  XI. 


»WtJ»!I 


/P 


Kg.  292.  —  Verre  a  serpents. 
—  Reiins  (lieu  dit  La  Mala- 
drerie).  —  Musée  de  Reims, 
n"  4706. 


f*i'^>>y]t^ 


FiG.  293.  —  Verre  a  serpents. 
—  IV  s.  —  Musée  de  Corn- 
piègne  (Oise). 


2l6 


IvA  \rERRERIE  EN  GAUEE  SOUvS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


^.Sissy  [Aisne)  [Huit  serpents  alternativement  blancs  et  bruns]  (i). 
Collection  Cl.  Boulanger,  à  Péronne  (vSomme). 

6-7.  Reims  [Marne)  [lieu  dit  «  La  Maladrcric  »)  [Quatre  ser- 
pents :  deux  en  verre  blanc  et  deux  en  verre  bleu].  Musée  archéologique 
de  Reims,  n°s  4.705  et  4.706  (Legs  lyéon  Foucher)  (2)  (fig.  292) . 

8.  Joncher y-suy-Snippes  [Marne).  Fouilles  I,elaurain  [Trois  ser- 
pents]   (PI.  9).   Musée    de    Saint-Germain.   Salle   XV.   Vitrine    16, 

n°  I3-345- 

9.  Compiègne  [Oise).  Musée  Vivenel  (fig.  293). 

4.  —  Barbotine  de  verre. 
La.  barbotine  de  verre  ne  doit  pas  être  confondue  avec  le  fil  étiré 


Fig.  294. 


Bouteille  du  m"  s.  —  Décor  barbotine  et  applications  vcrmiciilaires. 

n"  440. 


Musée  de  Cologne 


à  chaud.  Elle  s'obtient  par  la  chute  d'un  filet  de  verre  liquide.  Elle 

(1)  Publié  par  Cl.  Boulanger,  Le  Mobtltcr  Itinéraire,  pi.  13,  n"  i. 

(2)  Catalogue  du  Musée  archéologique  de  Reims,  p.  169.  Ces  deux  verres  paraissent  lui  peu  plus  anciens 
que  les  autres.  La  coloration  de  la  pâte  vitreuse  et  la  forme  du  pied  (pied  à  balustre)  nous  déterminent 
ii  les  placer  vers  le  milieu  du  m«  siècle. 


IvES  PROCÉDÉS  D'ORISTEMENTATION.  217 

permet  de  représenter  en  relief  le  corps  même  des  objets,  tandis  que 
le  fil  de  verre  n'en  décrit  que  les  contours  (i). 

Les  deux  procédés,  barbotine  et  fil  de  verre,  ont  été  employés  dans 
la  décoration  d'une  bouteille  conservée  au  musée  Wallraf-Richartz  à 
Cologne  (2)  (fig.  294).  Cette  pièce,  de  verre  incolore  décomposé, 
est  en  très  mauvais  état  de  conservation.  Son  pied  appartient  à  un 
des  modèles  caractéristiques  du  in"  siècle;  sa  panse  est  ornée 
d'un  quadrupède  ailé  (3),  galopant  vers  la  gauche  au-dessus 
d'un  oiseau  tourné  vers  la  droite.  Le  volatile  est  en  barbotine 
de  verre  bleu  ;  ses  pattes  et  son  bec  sont  en  émail  blanc.  Les  deux  ani- 


FiG.  295.  —  Poterie  rouge.  —  ni'=  s.  —  Musée  de  Cologne. 

maux  sont  encadrés  de  fils  serpentants.  Un  fil  mince  s'enroule  en 
spirale  sur  l'épaule  du  vase.  Par  le  style  de  ses  ornements  et  par  la 
technique  de  sa  fabrication,  une  verrerie  comme  celle-ci  est  au  moins 
du  second  quart  ou  du  milieu  du  iii^  siècle.  Je  suis  disposé  à  la  mettre 
en  synchronisme  avec  les  poteries  rouges  et  noires  sur  lesquelles 
on  a  peint  en  blanc,  avec  de  la  barbotine,  des  inscriptions  bachiques, 
des  animaux,  des  ornements  divers.  Ces  poteries,  dont  on  peut  voir 
de  très  beaux  spécimens  au  musée  de  Boulogne-su r-Mer  et  dans  les 
diverses  collections  de  la  vallée  du  Rhin,  proviennent  des  officines 
de  la  Gaule  du   nord.   EUes  sont  communes   dans  les   cimetières 

(i)  Sur  les  verres  ornés  à  lu  barbotine,  consult.  .-Vnton  Kis.'i,  Das  Glas  im  Alierlume,  p.  472-479. 

(2)  Publiée  par  Eisa,  loc.  cit.,  p.  477  et  fig.  131. 

(3)  Ou  peut  rapprocher  le  décor  de  cette  verrerie  de  celui  d'ime  poterie  rouge  du  iii"^  siècle,  conservécau 
musée  de  Cologne  (fig.  295). 

28 


2l8 


I,A  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


du  me  et  du  rv*  siècles.  On  les  a  surtout  rencontrées  dans  les  tombes 
qui  vont  de  250  à  la  mort  de  Constantin  (i). 

5.  —  Cabochons  de  verre  (2). 

Aux  ni*',  iv®  siècles,  les  verriers  de  la  Gaule  du  nord  ont  orné  de 
cabochons  en  verre  un  grand  nombre  de  leurs  produits.  Appliqués  à 
chaud  avec  plus  ou  moins  de  symétrie  sur  la  panse  des  verreries. 


FlO.  296. 


Bol  orné  de  cabochoxs  a  ombilic.  — •  Cimetière  de  Brény  (Aisne).  Fouilles  de  1880. 
Musée  de  Saint-Germain. 


groupés  en  triangles,  en  bandes  ou  en  losanges,  ces  guttules  sont 
parfois  incolores,  mais  plus  souvent  teintées  en  bleu-saphir,  en  brun, 
en  violet,  en  vert-émeraude,  en  noir,  en  jaune- topaze,  en  blanc  lai- 
teux, en  rouge  purpurin. 

Il  semble  bien  que  l'intention  des  verriers,  en  les  colorant  ainsi, 
était  d'imiter  les  pierres  précieuses. 

Au  iv*  siècle,  les  cabochons  étaient  si  estimés  du  public  qu'on 
allait  jusqu'à  enrichir  de  cinquante  gemmes  artificielles  des  bols  ne 
dépassant  pas  1.4  centimètres  de  hauteur.  I^urs  couleurs,  ingénieuse- 
ment alternées,  se  mariaient  dans  un  accord  harmonieux  et  don- 
naient aux  verreries  une  fraîcheur  de  ton  tout  à  fait  remarquable. 

(i)  Sur  ces  vases,  consulter  KoN-EN,  Gi;/(MS*M»rff,  p.  109,  pi.  XVIII  et  les  Bonner  Jahrbiicher  de  18S9, 
cahier  LXXXVII,  p.  60. 

(2)  Niippen  des  archéologues  allemands.  Ces  cabochons  rapportés  ne  doivent  pas  être  confondus  avec 
les  saiUies  obtenues  au  moule  dont  on  trouve  des  exemples  dès  la  haute  époque  impériale. 


LES  PROCÉDÉS  D'ORNEMENTATION. 


219 


Deux  variétés  de  cabochons  étaient  connues  des  Romains  : 

Les  cabochons  lisses,  simples  pastilles  lenticulaires  (fi^.  299  à  302). 

Les  cabochons  à  ombilic,  anneaux  saillants  pourvus  au  centre  d'un 
point  en  relief  (fîg.  296,  297  et  pi.  7). 

La  forme  classique  du  verre  à  cabochons  est  le  bol  (formes  70,  71, 
et  variantes,  72,  73,  80,  etc.). 

Les  bols  à  cabochons  sont  du  iv®  siècle  et  du  début  du  V^.  Ils  sont 


FiG.  297.  —  Bol  orné  de  cabochox3  a  ombilic.  —  iv*  s.  —  Musée  de  Beauvais,  n"  471. 


très  nombreux.  Je  me  borne  à  signaler  les  plus  curieux  et  les  plus 
complets  d'entre  eux  : 

1.  Monceau-le-Neuf  (Aisne).  —  Bol  forme  73.  Cabochons  à  ombi- 
lic bruns  et  incolores.  Inhumation  d'un  chef  gallo-romain  dans  un 
cercueil  de  bois.  Dans  la  bouche  du  défunt,  denier  d'argent  de 
Constantin  II  (337  à  340)   (i).  Collection  Cl.  Boulanger,  à  Péronne. 

2.  Vermand  (Aisne).  —  Bol  de  même  forme.  Cinquante  cabo- 
chons à  ombihc  en  verre  alternativement  incolore  et  brun-orangé, 
placés  en  quinconce  (2).  Musée  Lécuyer,  à  Saint-Quentin. 

(i)  Publié  par  Cl.  Boul.\^;ger,  Le  Mobilier  lunàmire,  [il.  12,  u»  i,  et  pi.  20. 

(2)  Th.  Rck,  Les  cletix  cimetières  gallo-romains  Je  Vermand  et  île  Saint-Quentin,  p.  144  et  p!.  V,  Q"  3. 


220  LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  LEMPIRE  ROMAIN. 

3.  Vermand  (Aisne).  —  Bol  de  même  forme.  Trente-six  cabochons 
à  ombilic  en  verre  alternativement  noir  et  verdâtre.  Un  peu  au- 
dessous  de  l'orilice,  court  circulairement  une  inscription  chrétienne 
gravée  :  VivAS.  Cvm.  Tvis.  V.  Z.  Entre  cette  inscription  et  les  cabo- 
chons, le  verrier  a  appliqué  tui  feston  de  verre  noir  entre  deux  filets 
de  verre  blanc  (i).  Musée  Lécuj^er,  à  Saint-Quentin. 

4.  Brcny  (Aisne).  —  Bol  de  forme  analogue.  Douze  cabochons  à 
ombilic  en  verre  alternativement  bleu  et  brun-jaunâtre.  Au-dessous 
de  l'orifice,  feston  de  verre  brun  entre  deux  filets  ;  le  filet  du  haut 
en  verre  brun  ;  celui  du  bas  en  verre  bleu  (fig.  296) .  Tombe  à  inhuma- 
tion n»  1.620,  explorée  par  Frédéric  Moreau,  le  21  octobre  1880  (2). 
Musée  de  Saint-Germain,  salle  XI. 

5.  Homblicrcs  [Ahhevillc)  [Somme).  — ■  Bol  de  forme  analogue. 
Cabochons  à  ombilic  en  verre  alternativement  bleu  et  jaune.  Au- 
dessous  de  l'orifice,  feston  de  verre  bleu  entre  deux  filets  de  verre 
jaune.  Tombe  à  inhumation  n°  i  (femme).  Mobilier  funéraire  caracté- 
ristique des  dernières  années  du  iv'^  siècle  (3). 

6.  Châlons  {Marne).  —  Bol  à  cabochons  à  ombilic.  Même  t5rpe  ; 
même  époque  (pi.  7).  Musée  de  Saint-Germain,  n"  6.284. 

7.  Reims.  —  Bol  forme  73  à  cabochons  à  ombilic  en  verre  incolore. 
Musée  archéologique  de  Reims,  n°  4.667  (4). 

8.  Bîiry  {Oise).  —  Bol  à  cabochons  à  ombilic  découvert  par  l'abbé 
Haniard  en  1897.  Inhumations  dans  des  cercueils  de  bois.  Monnaies 
de  l'époque  con.stantinienne  (5). 

9.  Boulogne-sur-M er .  —  Bol  ornée  de  quatre  cabochons  à  onibihc 
(deux  en  verre  jaune  et  deux  en  verre  vert),  alternant  avec  quatre 
petites  sailHes  lenticulaires.  Filet  de  verre  jaune  près  de  l'orifice 
(fig.  298).  Fouilles  de  l'abbé  Haigneré  au  cimetière  du  Vieil- Atre 
en  1870.  Musée  de  Boulogne-svu-Mer,  n°  2.672. 

10.  Sissy   {Aisne).  —  Bol  forme  72,  orné  de  cabochons  lisses 

(i)  Th.  Eck,  loc.  cit.,  p.  170  et  pi.  m,  n»  3. 

(2)  Frédéric  Moreau,  Album  Camnda,  pi.  3.  Nouvelle  série,  n"  i. 

(3)  PJXLOY,  Éludes  sur  d'anciens  lieux  de  sépultures  dans  V.iisne,  t.  I,  p.  i~<j  et  205,  pi.  III,  n"  9. 

(4)  Catalogue  du  Musée  archéulugique  <!■_•  Reims,  p.  167. 

(5)  Abbé  H.'VM.vRD,  Découverte  d'une  nécropole  romaine  «  Bury  {Oise),  dans  le  Bulletin  archéologique  du 
Comité  des  travaux  historiques  el  scientifiques,  1900,  p.  23-25,  pi.  I,  fig.  6. 


LES  PROCÉDÉS  D'ORNEMENTATION.  221 

alternativement  jaunes  et  verdâtres  et  d'une  collerette  où  des  zigzags 


FiG.  298.  —  Bol  a  cabochons.  —  \  ieil-Atre.  Fouilles  de  1S70.  —  Musée  de  Boulogne-sur-Mcr,  n"  2672. 

courent  entre  deux  filets  circvdaires.  Collection  Cl.  Boulanger,  à  Pé- 
ronne  (i). 

11.  Vermand  {Aisne).  —  Coupe  forme  70,  très  irisée,  garnie  sur 
toute  sa  surface,  de  dix-neuf  cabochons  lisses  bleu-saplrir  (2). 

12.  Sahlonnièrc    [Fère-en-Tardenois)    [Aisne).   —   Bol    forme  73 


FiG.  299.  —  ilOBruER  ITINÉRAIRE  d'uiic  tombe  à  iuhuniation  du  cimetière  de  Stiblonnière,  à  Fère-en- 
TardenoLs{Aisne).iv<'s. — A.Cruchede  terre  rougeàtrc.  —  B.  Bol  de  verre  à.  cabochons  lisses.  —  Musée 
de  Saint-Germain.  Salle  XI. 

en  verre  jaune  décoré  de  cabochons  lisses  en  verre   brun-verdâtre 
(deux  groupes  de  trois  petits  cabochons  posés  2  et  i  alternant  avec 

(i)  Cl.  BotTL.\NGER,  Le  Mobilier  itinéraire,  pi.  12,  n"  3. 
(2)  Th.  Kck,  loc.  cit.,  p.  143,  et  pi.  V,  n"  9. 


222 


IvA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  Iv'EMPIRE  ROMAIN. 


deux  gros  cabochons  (i)  (fig.  299).  Fouilles  Frédéric  Moreau.   Inhu- 
mation no  1.068.  Musée  de  Saint-Germain,  salle  XI,  vitrine  48. 

13.  Strasbourg  {Alsace).  —  Bol  forme  71.  Gros  cabochons  lisses 
alternativement  violets  (fig.  300,  A)  et  bleus  (fig.  300,  B),  séparéspar  des 
groupes  de  six  guttules  disposées  en  triangle  la  pointe  en  bas.  Ces 
groupes  de  guttules  sont  alternativement  bleus  et  violets.  Fouilles  du 
chanoine  Straub  au  cimetière  de  Strasbourg.  Inhumation  du 
iv«  siècle  (2) .  Musée  archéologique  de  Strasbourg.  [Notre  figure  300 


Fig.  300. — Verres  A  c'AiioCHONS  lisses  (A.  violet,  B.  bleu,  C.  vert,  D.  jaune).— iVs. — MuséedeStrasbourg. 


reproduit  deux  autres  spécimens  de  verreries  à  cabochons  du  même 
cimetière.  Leurs  pastillages  sont  verts  et  jaunes]. 

14.  Homblicrcs  [AbhcviUe)  [Somme).  —  Bol  forme  73.  Même  thème 
ornemental  que  sur  les  verres  de  Strasbourg.  Cabochons  bleus.  Inhu- 
mation n°  4  (homme) .  Fibule  cruciale  à  charnière  (tj'pe  de  la  fin  de 
l'Empire  (fig.  340,  B).  Monnaie  de  Constance  (337  à  361)  ou  de 
Magnence  (mort  en  353)  (3). 


(i)  Ces  pastillages  ne  constituent  pas  une  décoration  particulière  à  la  Gaule.  On  les  retrouve  sur  un 
grand  nombre  de  bols  et  de  cornets  coniques  découverts  à  Sa\da  (Phénicie).  Frœhner,  Collection  OmiH. 

(2)  Straub,  Le  cimetière  gallo-romain  de  Strasbourg,  p.  21,  pi.  V. 

(3)  .T.  PiLLOV,  loc  cit.,  1. 1,  p.  179,  pi.  III,  n»  8. 


LES  PROCÉDÉS  D'ORNEMENTATION. 


223 


15.  Reims  [lieu  dit  les  Trois  Piliers)  [Marne).  —  Gobelet  forme  80, 
orné  de  quatre  cercles  gravés  et  de  quatre  guttules  lisses  en  verre 
bleu  (fig.  301).  Trouvé  en  janvier  i8g6  par  M.  G.  Logeart  dans  une 
sépulture,  avec  une  statuette  de  terre  blanchâtre  figurant  une  femme 
assise  dans  un  fauteuil  d'osier  et  allaitant  deux  enfants.  Musée  de 
Reims  (i). 

On  connaît  un  certain  nombre  de  verreries  à  cabochons  diffé- 


l'iG.  301.  —  Gobelet  orné  de  c\bochoxs  lisses        Fig.  302.  —  Bouteille  ornée  de  guttcles  en 
ET  DE  FILETS  GRAVÉS.  —  Reims.  FouiUes  de  1896.  \-erre  bleu. —  Romain  II.  ^  Musée deCologne. 

—  Musée  de  Reims,  n°  48S1. 

rentes,  au  point  de  vue  des  formes,  de  celles  auxquelles  appartiennent 
les  spécimens  que  nous  venons  de  signaler. 

1.  Cologne.  —  Fouilles  de  la  rue  d'Aix-la-Chapelle.  Bouteille 
forme  40  en  verre  incolore  décom.posé.  Guttules  de  verre  bleu  irrégu- 
lièrement semées  sur  la  panse  (fig.  104,  C).  Musée  Wallraf-Richartz, 
n*'  602. 

2.  Cologne.  —  Bouteille  en  verre  incolore  décomposé.  Nombreuses 
guttules  de  verre  bleu  (fig.  302).  Musée  Wallraf-Richartz. 

3.  Vermand.  —  Bouteille  forme  42  à  quatre  anses  en  verre  inco- 


(i)  Catalogue  du  Musée  archéologique  de  Reims,  p.  65  et  186,  n»^   2.138  et  4.8S1. 


224 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROIVIAIN. 


lore,  ornée  de  trois  couronnes  de  cabochons  à  ombilic  en  émail  blanc 
laiteux.  Musée  de  Saint-Quentin,  n°  2.666  (i). 

4.  Homblières  {Somme).  —  Ciborium  forme   103  à  cabochons  à 
ombilic,   trouvé   dans   la    tombe   n°  53,  aux   pieds   d'un   squelette 


FiG.  303.  —  CIBORI0M  DE  VERRE  INCOLORE,  omé  de  cabochons  polychromes.  —  Cologne.  Fouilles  de  1892. 

iv=  s.  —  Musée  de  Cologne. 

d'homme  de  vingt  à  vingt-cinq  ans,  avec  une  lagène  de  verre  forme  49 
et  une  monnaie  de  Valentinien  I^^  (364  à  375)  (2) . 

5.  Cologne.  —  Ciborium  forme  103  à  cabochons  bruns  et  bleus, 
trouvé  en  1892,  Lôwenstrasse,  avec  une  monnaie  de  Maximien  (286 
à  310)   (fig.  303).  Cologne.  Musée  Wallraf-Richartz. 

6.  Kreuznach.  —  Ciborium  forme  103,  en  verre  verdâtre  et  impur 
de  très  basse  époque.  Gutttdes  brunes  et  vertes.  Près  de  l'orifice, 
feston  de  verre  vert  entre  deux  filets  de  verre  brun  (fig.  304).  Bonn. 
Provinzialmuseum,  salle  V. 

7.  Boulogne-sur-Mer    {Pas-de-Calais).    —    Barillet    forme     132 


(i)  Th.  Eck,  loc.  cit.,  p.  144  et  pi.  V,  n"  2. 
(2)  PiLLOY,  loc.  cit.,  t.  I,  pi.  III,  n»  13. 


LES  PROCÉDÉS  D'ORNEMENTATION. 


225 


(fig.  305).    Verre   incolore   très   pur.   Musée   de    Boulogne-sur-Mer, 
no  2  496  (i). 

8.  Trêves.  —  Barillet  forme  132.  Verrre  bleuâtre  rempli  de  bulles 


l'iG.  30.).  —  CIBORIUM  A  CABOCHONS.  —  Kreuznach.  Fin  du  IV  s.  —  Musée  provincial  de  Bonn. 


1  iG.  305.  —  Bajuxlet  a  cabochons.  —  Fouilles  ilu  Boulonnais. —  Romain  II.  —  Muséede  Boulogne-sur 

Mer,  n"  2496. 

d'air.  Trêves.  Provinziabnuseum,  salle  20,   \'itrine  Yll/no  99.341. 

(i)  Ro.\CH  Smith,  Collectanea  Antiqua,  1843,  pi.  I. 

29 


226 


LA  VERRERIE  EN  GAUI.E  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN 


6.   —  GUTTULES  APPENDICULÉES. 

Quelques  verreries  du  iv«  siècle  sont  rehaussées  d'ornements 
constitués  par  une  niasse  de  verre  dont  on  a  étiré  la  partie  infé- 
rieure à  l'aide  d'une  pince  (fig.  306).  L'intention  des  décorateurs, 
en  créant  de  tels  motifs,  était  de  conserver  à  la  pâte  vitreuse  une  fois 
refroidie,  l'apparence  d'un  matière  visqueuse  qui  coule  tout  autour 


Fig.  306.  —  Bol  orné  de  guttules  appexdiculées.  —  Fouilles  des  cimetières  de  la  Marne,  tv  s.  — 

Musée  de  Saint-Germain,  n"  13357. 

du  va.se.  C'est  une  décoration  rationnelle  en  parfaite  conformité  avec 
la  nature  du  matériau  employé. 

lycs  guttules  appendiculées  sont  les  précurseurs  de  ces  énormes 
trompes  dont  les  Mérovingiens  ont  chargé  si  souvent  leurs  gobelets 
tronconiques. 


7.  —  PiNÇURES  FAITES  A  l' OUTIL. 

Les  bols,  les  verres  à  boire  des  iiie-iye  s.  sont  fréquemment  ornés 
de  petites  sailhes  que  les  ouvriers  obtenaient  en  pinçant  la  pâte 
vitreuse  pendant  qu'elle  était  encore  malléable.  Nos  figures  307  à  310 
reproduisent  quelques  spécimens  de  verreries  à  pinçures  qui  suffisent 
à  donner  une  idée  précise  de  ce  genre  de  décoration.  On  remarquera 
la  forme  particulière  des  ornements  du  bol  trouvé  par  l'abbé  Cochet 
à  Neuville-le-Pollet,  en  1845  (fig.  310). 


LES  PROCÉDÉS  D'ORNEMENTATION.  227 

L,e  bol  de  Neuville  n'est  pas  seul  de  son  espèce.  Des  verreries  sem- 


FiG.  307.  —  Bol  orné  de  pinçures  faites  a        Rg.  308,  —  Verre  orxé  de  pinçdres.  —  Vieil- 
l'ot-til,  verre  verdâtre.  —  Cimetière   de  Ver-  Atre.  Fouilles    de   1871.   Romain   II   tardif.  — 

mand.  IV  s.  Collection  Morin-Jean,  n"  2220.  Musée  de  Boulogne-sur- Mer,  n»  2660. 


FiG.  309.  —  Mobilier  funér.mre  d'u^œ  tombe  a  in-huji.\tiox  du  cimetière  de  Vierville  (Eure-et- 
I.oir).  — Fouilles  deiSgo.iV^s.  :  A.  Boldeverre  orné  de  quatre  saillies  faites  à  la  pince.  —  B.  Boucle  de 
ceinture  en  bronze.  —  C.  Bol  de  terre  grise  contenant  des  ossements  de  poule.  — •  Collection  Morin-Jean, 
à  Paris. 

blables  sont  conservées  dans    diverses  collections,   notamment  au 
musée  de  Cologne  (i). 

8.  —  Ciselure  en  relief. 
Nous  avons  examiné  les  principaux  procédés  de  décoration  à  chaud 


(i)  .Anton  Kisa,  Das  Glas  im  Alterltime,  p.  476,  fig.  152. 


228  LA  X-ERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 

connus  à  l'époque  impériale  (i).  Il  nous  reste  à  étudier  la  décoration 
à  froid  qui  laissait  aux  artistes  beaucoup  plus  de  temps  et  de  liberté, 
qui  leur  permettait  de  créer  des  œuvres  d'une  belle  qualité,  des 
objets  de  grand  luxe  dont  quelques  remarquables  spécimens  sont 
parvenus  jusqu'à  irons. 

Verres  a  deux  couches  [faux  camées]  (2).  —  Au  premier 
rang  de  ces  précieuses  reliques,  il  faut  placer  les  verres  à  couches  super- 
posées travaillées  à  la  façon  des  camées.  L'ouvrier  appliquait  l'une  sur 


FiG.  310. —  Bol  de  verre  incolore,  orné  de  dépressions  et  de  saillies  à  trois  pointes. —  Neuville-le-PolIet. 

Fouilles  de  1845.  —  Mttséc  de  Rouen. 

l'autre  deux  couches  de  verre  de  couleurs  différentes  ;  puis  il  sculptait 
et  afîouillait  la  couche  superficielle  jusqu'à  la  rencontre  de  la  cou- 
che sous-jacente  (3). 

(i)  Les  coupes  dans  la  pâte  desquelles  sont  incorporées  à  chaud  des  baguettes  polychromes,  les  verres 
imitant  les  agatesrubanées,  tous  les  produits  que  les  Allemands  désignent  par  le  terme  général  de  Mosaîk- 
glàser  [A.  KiSA,  Das  Glas  im  Altertume,  p.  501  et  suiv.j,  n'entrent  pas  dans  le  cadre  que  je  me  suis  tracé  : 
i"  parce  qu'ils  se  rattachent  par  leur  technique  aux  verreries  péromaines.  Ils  pourraient  constituer  le 
dernier  chapitre  d'im  livre  consacré  à  celles-ci  ;  2°  parce  que  les  plus  beaux  d'entre  eux  n'ont  pas  été  décou- 
verts en  Gaule.  Je  rappellerai  toutefois  que  nos  cimetières  de  la  haute  époque  impériale  ont  livré  im  assez 
grand  nombre  de  tessons  ayant  appartenu  à  des  verreries  de  cette  catégorie.  Je  signalerai  comme  exemples 
les  débris  de  deux  coupes  apodes  trouvés  à  Besançon  sous  les  ruines  des  monuments  romains  entourant  le 
champ  de  Mars.  L,'une  de  ces  coupes  pouvait  avoir  un  diamètre  de  o'",io  environ.  Elle  est  en  verre  richement 
coloré  imitant  les  veines  de  l'agate  [pâtes  vitreuses  jaune,  rouge,  blanc-crème  et  bleu  foncé].  1,'autre  a  été 
obtenue  par  soufflage  d'mi  verre  transparent  légèrement  verdâtre  dans  lequel  l'ouvrier  a  encastré  des 
baguettes  de  verre  rouge  et  bleu.  l,es  fragments  de  ces  verreries  sont  conservés  au  musée  de  Besançon 
(Doubs).  Ils  font  partie  d'une  série  d'objets  provenant  d'un  cimetière  à  incinérations  qui  a  dû  ser\-ir  depuis 
la  conquête  jusque  vers  le  temps  de  Néron.  Les  monnaies  trouvées  dans  les  unies  ne  vont  ([ue  jusqu'au 
règne  de  Claude.  Il  y  avait  aussi  quelques  monnaies  gauloises. 

(2)  Ueber/angglâser  des  archéologues  allemands. 

(3)  On  peut  rapprocher  des  verres  doublés  du  ]<' siècle,  les  verres  d'époque  plus  basse,  recouverts  d'orne- 
ments découpés  à  jour  dans  une  plaque  d'or,  d'argent  ou  de  bronze.  Ces  vases  sont  des  créations  d'ouvriers 


LES  PROCÉDÉS  D'ORNEMKNTATION. 


229 


Ce  travail  délicat  est  appelé  sculptiira  vitri  par  Quintilien  (i)  et 
toreuma  vitri  par  Martial  (2). 

Le  Vase  Portland  [Vase  Barberini)  du  Britisli  Muséum  (3)  et  le 
Vetro  blu  {Vase  de  la  Vendange),  recueilli  en  1837  à  Pompéi  et  con- 
servé au  Musée  de  Naples  (4),  en  sont  les  plus  fameux  exemples.  Ils 
n'ont  pas  été  découverts  en  Gaule.  Il  n'y  a  pas  lieu  de  leur  consacrer 
ici  luie  étude  spéciale. 

Une  autre  verrerie,  tout  aussi  remarquable  quoique  moins  célèbre, 
faite,  comme  eux,  à  l'imitation  des  camées,  a  été  trouvée  en  France. 


3  •    K«,..n  21,^=v  151: 


FiG.  311.  —  Tasse  de  verre  a  monture  metalliql-e.  —  Mont-Afrique,  près  Dijou  (Côte-d'Or).  —  Musée 

de  Rouen. 

C'est  une  œnochoé  d'un  galbe  très  pur,  malheureusement  fracturée, 
recueillie  en  se|)tembre  1886  par  des  terrassiers  dans  un  terrain  dé- 
pendant de  l'ancien  couvent  des  Annonciades,  dans  le  quartier  de 


alexandrins  de  la  ftu  de  l'époque  impériale.  On  a  employé,  pour  les  orner,  le  procédé  que  les  anciens  dési- 
gnaient sous  le  nom  d'Opiis  interrasUc.  Xous  signalons  trois  de  ces  produits  :  i"  Un  carchésium  forme  98 
(anses  et  pied  en  métal),  en  verre  rouge  foncé  sur  lequel  se  détachent  des  rinceaux  et  des  scènes  de  cliasses 
en  argent  découpé,  trouvé  en  1871  près  Tiilis  et  conser\-é  au  llusée  de  l'Ermitage  à  Saint-Pétersbourg 
(Stephaxi,  C.  rendus  de  la  Comm.  arch.  de  Saint-Pétersbourg,  1872,  p.  143,  pi.  II,  1-2)  ;  2"  Un  bol  à  décor 
végétal  et  inscription  :  EYTÏXUC,  en  argent  découpé.  Trouvé  dans  leSeeland  avec  des  monnaies  deProbus, 
{276  à  282)  et  conservé  au  musée  de  Copenhague  {Aarboger  for  nordisk  Oldkxndiiihed,  1877,  p.  354. 
avec  pi.  en  couleur)  ;  3»  Une  tasse  de  verre  vert  à  monture  d'argent  trouvée  au  Mont-Afrique  près  Dijon 
(Côte-d'Or  )  et  conservée  au  musée  départemental  d'antiquités  à  Rouen  (fig.  311).  Au  point  de  vue 
artistique,  cette  pièce  est  très  inférieure  aux  précédentes  [Publiée  par  A.  Deville,  Histoire  de  l'art  de 
la  verrerie  dans  l'antiquité,  pi.  XLIII,  H.]. 
(i)  QtriNTlLlEx,  lib.  II,  XXI,  9. 

(2)  >Uriial,  X,  87. 

(3)  Gersp.\ch,  L'art  de  la  verrerie,  p.  50-53,  fig.  19,  20,  21  ;  —  A.  KlSA,  lac.  cit.,  pi.  VII. 

(4)  GERsrACH,  loc.  cit.,  p.  53-58,  fig.  23,  24,  25  ;  —  E.  Babelon,  La  gravure  en  pierres  fines,  p.  148, 
fig.  109  ;  —  A.  KiSA,  loc.  cit.,  pi.  VIII  et  IX  ;  —  Guide  des  Antiques  du  musée  national  de  Naples,  1908, 
p.  126,  n»  13.521. 


230  LA  X-ERRERIE  EX  GAULE  SOUvS  L'EMPIRE  ROiL\IX. 

Besançon  où  se  trouvaient  les  plus  riches  villas  gallo-romaines  (au- 
tour du  Palatium) . 

Mais  on  a  pensé  que  ce  vase  avait  pu  être  apporté  là  avec  des 
déblais  provenant  d'un  autre  point  de  la  ville,  probablement  du 
quartier  de  Chamars  (ancien  Champ  de  Mars),  où  l'on  a  rencontré  un 
riche  cimetière  du  i^r  siècle  de  notre  ère. 

L'œnochoé  de  Besançon  est  en  verre  violet  foncé  sur  lequel  ap- 
paraît, en  faible  relief,  un  décor  en  verre  opaque  blanc  sculpté  à  la 
manière  des  camées  (i)  (pi.  6). 

Les  personnages,  qui  se  détachent  en  clair  sur  le  fond  sombre  de 
cette  belle  verrerie,  accomplissent  une  cérémonie  en  l'honneur  de 
Priape.  Un  mascaron,  figurant  une  tête  de  face,  une  sorte  de  gorgo- 
neion,  est  placé  au-dessous  de  l'attache  de  l'anse. 

Les  faunes,  la  statue  ithyphallique  de  Priape,  la  divinité  fémi- 
nine dressée  sur  une  colonne,  les  arbres  (laurier  et  conifère) ,  la  table 
à  trois  pieds  de  bouc  sur  laquelle  on  a  déposé  un  canthare  de  type 
hellénistique,  et  deux  autres  vases,  tous  les  motifs  de  cette  élégante 
composition  sont  d'un  modelé  admirable.  Le  style  des  figures  est 
presque  aussi  beau  que  dans  les  camées  les  plus  remarquables  de 
l'époque  d'Auguste. 

Le  vase  priapique  de  Besançon  est  une  œuvre  d'art  d'un  ordre 
élevé.  Il  a  certainement  été  exécuté  par  des  artistes  grecs,  à  la  même 
époque  que  le  Vdro  hlu  de  Pompéi,  c'est-à-dire  avant  le  dernier  tiers 
du  i'^'"  siècle. 

On  ne  sait  pas  de  quelle  officine  il  est  sorti,  mais  il  est  pro- 
bable qu'il  a  été  fait  à  Alexandrie. 

Verres  a  reliefs  taillés  de  basse  époque.  —  A  partir  de 
l'époque  des  empereurs  syriens,  le  travail  des  sculpteurs  sur  verre 
devient  dur  et  sec.  Les  verres  à  reliefs  taillés  du  Romain  II  ne  sont 
intéressants  que  par  l'effort  qu'ils  ont  coûté.  Ce  sont  des  œuvres  qui 
procèdent  de  l'industrie  et  du  métier. 

La  pièce  la  plus  remarquable  dans  cet  ordre  de  production  est 

(i)  ly'œnochoé  de  Besançon  a  été  minutieusement  décrite  par  iDI.  V.^issier  et  Castan  dans  les 
Mémoires  de  la  Société  d'Émulation  du  Dotibs,  b'  série,  vol.  I,  année  18S7,  p.  249-254  :  Vase  priapique  e>i 
verre  du  musée  de  Besancon.  Une  planche  lithographique  en  couleurs  représente  le  développement  de  la 
panse,  et  un  petit  dessin  donne  l'aspect  du  vase  à  une  échelle  très  réduite. 


LES  PROCÉDÉS  D'ORNEMENTATION.  231 

un  récipient  du  lu'^  siècle,  découvert  à  Trêves  en  1905  et  exposé  au 
musée  de  cette  ville  (i). 

Ce  vase,  plus  curieux  que  beau,  est  en  forme  de  tronc  de  pyra- 
mide. Il  est  en  verre  incolore  complètement  décomposé.  Il  est  muni 
d'une  anse  placée  verticalement  sur  le  côté.  Malgré  son  très  mauvais 
état  de  conservation,  il  laisse  voir  en  maints  endroits  sa  décoration 
qui  consiste  en  rameaux  sinueux  chargés  de  feuilles  triangulaires 
sculptées  en  méplat. 

Cette  nouvelle  technique,  dont  le  vase  de  Trêves  nous  offre  un  des 
plus  anciens  exemples,  fait  perdreaubas-relief  son  caractère  plastique. 

I^es  ornements  maintenus  à  une  faible  distance  d'un  fond  unifor- 
mément plat,  ont  l'air  d'avoir  été  découpés  à  la  scie  dans  une  plaque 
présentant  partout  la  même  épaisseur.  Quel  contraste  entre  leurs 
contours  heurtés  et  le  modelé  savant  et  délicat  de  l'œnochoé  de 
Besançon. 

VERRE.S  A  RÉSILLE  TAILLÉE  A  JOUR  ET  MAINTENUE  A  DISTANCE 

DU  RÉCIPIENT  (Diatrètes).  —  Si  l'art  des  sculpteurs  sur  verre  est  en 
décadence  à  l'approche  du  iv^  siècle,  il  n'en  est  pas  de  même  de  leur 
habileté  technique.  Les  verres  à  résille  maintenue  à  distance  du  réci- 
pient en  font  foi.  Ces  vases  remarquables,  qu'on  appelle  ordinaire- 
ment diatrètes  (2),  sont  de  vrais  chefs-d'œuvre  de  métier.  Leur  forme 
est  celle  d'un  bol  apode  plus  ou  moins  évasé  (forme  79  et  variantes) . 
Leur  ornementation  consiste  en  une  résille  de  verre  découpé.  Cette 
précieuse  dentelle  n'adhère  pas  au  récipient  ;  elle  y  est  rattachée  par 
de  fines  barrettes  de  verre. 

Les  diatrètes  étaient  des  pièces  de  grand  luxe  d'une  extrême  fra- 
gilité. Les  rares  exemplaires  qui  sont  parvenus  jusqu'à  nous  datent 
tous  du  dernier  quart  du  iii*^  siècle  ou  de  la  première  moitié  du  iv<^. 

Nous  signalerons  les  suivants  comme  particulièrement  dignes 
d'attention  : 

i.  Strasbourg  (Alsace).  —  Fouille  de  1825.  Diatrète  recueilhe  dans 
un  sarcophage  en  pierre  avec  une  monnaie  d'or  de  Constance  P'"  (mort 

(i)  Trêves,  Provinzialmuseum,  salle  20,  vitrine  VIII,  ii"  05.429'  [voy.  Antox  Kisa,   Das  Glas  im  Altcr- 
tume,  p.  639,  et  fig.  243]. 

(2)  Netzbecher  des  archéologues  allemands. 


232 


LA  \rERRERIE  EX  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


en  306)  (i).  La  résille,  comme  il  est  de  règle  dans  les  récipients  de 
ce  genre,  ne  montait  pas  jusqu'à  l'orifice  du  vase.  Une  bande,  réservée 
dans  la  partie  supérieure,  portait  une  inscription  en  relief.  De  cette 
inscription,  il  ne  restait  que  les  lettres  :  ....  Xim....  Xe.  Avgv.... 

On  a  pensé  que  cette  coupe  faisait  partie  du  service  de  table 
de  l'empereur  Maximien  Hercule  qui  passa  le  Rhin  en  297. 

La  diatrète  de  Strasbourg,  conservée  au  musée  de  cette  ville,  fut 
détruite  lors  du  bombardement  de  1870. 

2  et  3.  Cologne.  —  Fouille  de  1844.  Deux  diatrètes  de  verre  inco- 


FlG.  313.  —  Diatrète,  trouvée  à  Cologne. 
—  Antiqitarium  de  Munich, 


■  IV  s'". 


KlC.    313. 


—    Dlatrète    découverte  à  Cologne. 
■  i\^  s.  — ■  Musée  de  Berlin. 


lore,  découvertes,  rue  Benesis,  dans  deux  sarcophages  voisins  dont 
l'un  contenait  une  monnaie  de  Trajan,  l'autre  une  monnaie  de 
Constantin  II  (337  à  340)  (2). 

La  plus  grande  de  ces  diatrètes,  conservée  à  l'Antiquarium  de 
Munich,  est  pourvue  d'une  inscription  latine  :  Bibe.  Mvltis. 
Anxis.  (fig.  312). 

La  plus  petite  est  au  musée  de  BerUn.  Sa  résille  est  surmontée 
d'un  texte  grec  :  nue  zhcaic  il^vaum  (fig.  313). 

(i)  ScHWEiGH-iUSEE,    dans   Kunstblatt,  1826,  p.  358  ;    dans    Bonner  Jahrbiiclier,    V-VI,   380  et  dans 
Mémoires  de  la  Société  des  Antiquaires  de  France,  t.  VI,  1S42. 

(2)  Urlichs,  Vasa  diatreta  in  Kôln,  dans  Bonner  Jahrbiicher,  1844,  fasc.  5  et  6,  p.  377-3S2,  pi.  XI  et  XII. 


LES  PROCÉDÉS  D'ORNEMENTATION. 


233 


4.  Hohensulzen.  —  Fouille  de  1869.  Diatrète  trouvée  dans  un 
sarcophage  avec  une  bouteille  forme  9  en  verre  incolore  gravé.  Cette 
diatrète,  une  des  pièces  les  plus  remarquables  de  toute  la  verrerie 
antique,  est  de  taille  exceptionnelle  (21  centimètres  de  diamètre). 
Elle  est  en  verre  incolore  décomposé.  Elle  est  dépourvue  d'inscrip- 
tion (i)  (fig.  314). 

Dans  le  sarcophage  où  elle  a  été  découverte,  elle  gisait,  cassée  en 


AAâyctict.Stnt.-l^ll. 
FiG.  314.  —  Diatrète,  trouvée  à  Hohensulzen.  —  Musée  de  Mayence  et  Musée  provincial  de  Bonn. 

deux  morceaux,  aux  pieds  du  squelette.  A  la  suite  de  quelles  péripéties 
ces  deux  morceatix,  au  Ueu  d'avoir  été  rejoints,  sont-ils  arrivés  dans  des 
musées  différents?  On  ne  sait.  Toujours  est-il  que  le  plus  grand  frag- 
ment est  actuellement  exposé  au  musée  de  Mayence,  et  le  plus  petit 
au  Pro\'inzialmuseum  de  Bonn  (2^ . 


(i)  Bonner  Jahrbûcher,  T,rv,  69,  pi.  IT,  2. 
(2)  N"  A.  S64. 


30 


234 


LA  \'ERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


9.  —  Gravure  en  creux  (i). 

Clément  d'Alexandrie  (160  à  220)  parle  de  la  prétentieuse, 
inutile  et  vaine  gloire  des  graveurs  sur  verre  (2). 

Ce  texte  ne  renseigne  guère  les  archéologues,  car  nous  ignorons 
de  quel  genre  de  gravure  l'auteur  chrétien  a  voulu  parler.  Son  blâme 
était  peut-être  dirigé  contre  les  diatretarii  qui  sculptaient  le  verre  à 
la  façon  des  camées. 

Il  est  certain  qu'on  a  dû  de  bonne  heure  faire  des  essais  de  gra- 


^5^  AV^-î-jt«T. 


FiG.  315.  —  \'ERRE  A  CERCLES  GRAVÉS.  —  Arles.  Romain  II.  —  Cabinet  des  Médailles,  à  Paris,  n»  794. 


vure  sur  verre,  puisque  l'on  connaissait  la  gravure  en  pierre  fine  de- 
puis les  temps  les  plus  reculés. 

Toutefois,  les  verres  gravés  en  creux  ne  se  rencontrent  guère 
dans  les  sépultures  de  Gaule  avant  le  iii^  siècle.  A  Cologne,  ils  sont 
rares  dans  les  incinérations  qui  contiennent  les  plus  beaux  verres  à 
applications  vermiculaires  ;  ils  sont  nombreux  dans  les  inhumations 
qui  vont  de  250  au  début  du  \^  siècle  (3) . 

Ceux  de  la  seconde  moitié  du  iii^  siècle  sont  d'un  assez  bon  style  ; 
ceux  du  iv^  trahissent  une  main  lourde  et  maladroite  ;  ceux  du  \^ 
accusent  une  profonde  décadence. 

Il  est  très  intéressant  de  constater  que  les  verres  gravés  ont  pour 

(i)  I<a  gravure  en  creux  se  faisait,  dans  l'antiquité,  soit  à  la  pointe  de  pierre  dure  (quartz,  émeraudc, 
corindon)  guidée  à  la  main  ,  soit  à  la  molette  montée  sur  im  tour. 

(2)  Clément  d'Ales.\xdrie,  Pœdagogus,  liv.  II,  di.  m. 

(3)  AUTOX  Kis.\,  Dos  Glas  im  Altertame,  p.  247. 


LKS  PROCÉDÉS  D'ORNEMENTATION. 


235 


la  plupart  été  trouvés  dans  la  Belgica  et  sur  les  bords  du  Rliin,  mais 
il  n'est  pas  prudent  d'en  déduire  que  le  Rheinland  était,  au  Ro- 


FlG.  316.  —  GoBELEl  DE  VERRE  INCOLORE,  omé  de  Cercles  gravés  légèrement.  —  Cimetière  du  Vieil- Atre,  à 
Boulogne-sm'-Mer.  —  Collection  Morin-Jean,  n»  2228. 


main  II,  le  seul  pourvoyeur  des  verreries  à  sujets  gravés.  Ces  sujets 
appartiennent  presque  tous  au  répertoire  hellénistique  et  oriental. 
On  peut  les  répartir  en  j^lusieurs  grandes  séries. 


FiG.  317.  —  Verre  gravé  ex  creux. —  Romain  II. 
—  Musée  d'Amiens,  n"  988. 


FiG.  318.  —  Bol  de  verre  gr.\vé.  —  Étampes 
(S.-et-O.).  Romain  II.  —  Musée  de  SaifU-Ger- 
»iafn,n°29665. 


a.  Combinaisons  géométriques.  —  Le  décor  le  plus  simple  et  le 
plus  répandu  consiste  en  de  fines  lignes  gravées  à  la  meule,  disposées 


236 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROIL^IX. 


en   cercle   autour   du  récipient    (fig.  315,  316).    Des   combinaisons 
plus  savantes  :  rosaces,  étoiles,   cannelures,  etc.,  varient  à  l'infini 


Fio.  319.  —  Bol  gravé.  —  Verre  incolore.  Fouilles        Fig.  320. —  Bol  a  pled.  — Verre  incolore.  ColleviUe- 
de  Reims   (Marne).   —    Collection    Mofin-Jcan,  Orival,  1864. —  Romain  II.   — Musée  de  Rouen 

n"  2039.  (ancietme  Collection  de  Girancourt.) 

(fig.  317,  322).  EUes  sont  quelquefois  formées  d'un  assemblage  régulier 
de  cupules  assez  profondes  qui  miroitent  à  la  lumière  (fig.  320). 
Dans  un  fragment  de  verre  incolore,  très  filandreux,  découvert  en 
1871    à  Boulogne-sur-Mer  et   qui  semble  appartenir  à  une  époque 


Fig.  321.  —  Fkagment  d'un  bol  de  verre  incolore,  orné  de  cupules  et  de  traits  gravés.  —  Cimetière 
du  Vieil-Atre  à  Boulogne.  Fouilles  de  1S71.  Romain  II.  —  Musée  de  Boulogne-sur-Mer,  n"  2724. 


assez  tardive,  les  cupules  sont  pourvues  au  centre  d'un   point  en 
relief  (fig.  321). 

b.  Scènes  du  cirque  et  de  l' amphithéâtre.  —  lycs  graveurs  ont  quel- 
quefois repris,  sans  apporter  de  changement  dans  la  composition, 
les  scènes  de  courses  et  de  combats  des  verres  moulées.   C'est  ce 


LES  PROCEDES  D'ORNEMENTATION. 


237 


que  nous  apprennent  un  beau  fragment  de  verrerie  et  un  bol  forme  81 
du  musée  de  Trêves  : 

I,e  fragment  appartenait  à  un  récipient  de  fabrication  soignée. 
Oft  y  voit  des  chars  d'un  excellent  style  (i). 

lyC  bol  est  moins  bien  gravé.  Il  est  orné  d'un  bige  courant  vers  la 
droite  d'une  panthère  et  d'un  bestiaire  armé  d'un  poignard  et  d'un 
trident  (2) .  Au-dessus  de  cette  décoration  court  t:ne  inscription  la- 
tine :  BiBAMVS,  qui  n'a  aucun  rapport  avec  les  sujets  figurés  plus 
bas  ;  c'est  un  souhait  adressé  au  buveur. 

c.  Scènes  de  chasse.  —  Le  graveur  à  qui  nous  devons  une  coupe, 


lAAAAWAMV 


W|oKi')-Jeii3. 


1.  1.       "'""■  '"'  5. 

FiG.  322.  —  Gravure  et  t.ulle  du  v'Erre  au  Kom.ain  II.  —  i.  Étampes,  2.  Amiens,  3.  Cologne. 


décorée  d'une  chasse  au  cerf  (3),  reproduite  par  Kisa  (4),  n'a  pas  une 
personnalité  bien  marquée.  Si  ce  n'est  pas  un  oriental,  c'est  un  orien- 
talisant.  Il  appartient  à  cette  lignée  d'artistes  et  d'artisans  qui  furent, 
à  l'époque  de  la  civilisation  grecque;  les  peintres  de  vases  ioniens  ; 
à  l'époque  impériale  romaine,  les  céramistes,  les  verriers  et  les  or- 
fèvres d'Alexandrie  ;  au  Moyen-âge,  les  enlumineurs  persans,  les 
ivoiriers  byzantins,  les  faïenciers  de  Rhodes  et  de  Damas.  Il  ne  de- 
sine  pas  bien,  mais  il  sait  composer.  Il  devait  travailler  au  tv^  s.  ou 
vers  le  début  du  v^. 


(i)  Anton  Kisa,  Das  Glas  im  Altertume,  p.  650,  fig.  250. 

(2)  Anton  Kisa,  loc.  cit.,  p.  64S,  fig.  257. 

(3)  Une  chasse  au  cerf  est  gravée  sur  une  grande  coupe  de  la  collection  Pierpont-Morgau  (ancienne 
collection  Gréau),  publiée  par  \V.  Froehner  [Coll.  Julien  Gnati,  Paris,  1903,  u°  1.103,  pi.  CLXXXX]. 
Prés  du  bord  de  cette  coupe,  on  lit  la  formule  de  souhait  ;  JIvxtos.  axnos.  —  Un  sujet,  qui  semble  se 
rattacher  à  la  chasse  au  cerf,  est  gravé  siu-  un  fragment  de  verrerie  du  musée  de  Saiut-Gcrmain  (n"  29.511, 
Clermont-Ferrand,  Puy-de-Dôme).  Les  animaux  représentés  sur  ce  fragment  n'ont  pas  été  gravés  en 
creux,  mais  traités  en  rchef,  suivant  ime  curieuse  technique  dont  nous  ne  connaissons  pas  d'autre  exemple. 

{4)  Anton  Kisa,  loc.  cit.,  p.  653,  fig.  263  [Collection  Vom  Rath,  à  Cologne]. 


238 


LA  ^'ERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROiL\Iîs. 


1/ auteur  d'un  bol  découvert  à  Strasbourg,  en  187S,  dans  une 
inhumation  assez  tardive  (i),  n'avait  aucune  finesse  de  touche.  De 
phis,  il  était  assez  pauvre  d'imagination.  N'ayant  pas  une  manière 
originale  de  penser,  il  ne  pouvait  se  créer  une  manière  originale  de 
dire.  Aussi  n'a-t-il  pas  eu  recours  à  de  nouvelles  formules  pour  orner 
lesproduitsdontilavaitlacommande.il  a  repris  un  de  ces  thèmes 
extrêmement  anciens  employé  à  satiété  par  les  décorateurs  depuis 
l'antiquité  la  plus  haute  :  la  chasse  au  lièvre. 

Les  monuments  décorés  de  la  chasse  au  lièvre  sont  innombrables. 


FiG.  3:13.  —  lIûTiF  DE  LA  CH.\SSE  AU  LIÈVRE  :  A.  Sur  uue  amphore  rhodienne  en  terre  cuite  du  vn"  s.  av. 
J.-C.  {Musée  du  Louvre,  A.  329).  —  B.  Sur  un  verre  du  iv=  s.  apr.  J.-C,  découvert  à  Reims  en  18S4 
{Musée  de  Reims,  n°  4720). 

Ce  sont  des  gobelets  préhistoriques  découverts  à  Suse  et  qui,  d'après 
les  évaluations  les  plus  modérées,  remontent  à  3.000  av.  J.-C.  (2),  des 
vases  mycéniens,  des  poteries  doriennes  du  viii^  siècle,  des  vases 
rhodiens  (fig.  323  A),  et  corinthiens  (3),  des  amphores  attiques,  des 
bucchéros  étrusques,   des  pièces  d'orfèvrerie  alexandrine,    des  bols 


(i)  Straub,  Le  cimetière  gallo-romain  de  Strasbourg,  p.  28,  avec  pi.  lithog. 

(2)  Ed.  Poiiier,  J.  de  Morg.\n  et  R.  de  JIecquenem,  Mémoires  de  la  Délégation  en  Perse,  t.  XIII, 
Paris,  1912,  p.  73,  pi.  I,  n"  4,  pi.  III,  n"  7  et  pi.  XL,T,  n"  4. 

(3)  JIORiN-jE.AN,  Le  dessin  des  animaux  en  Grèce  d'après  les  vases  peints,  p.  61-62-172-1S5,  fig.  III,  IV 
63,  130  et  213. 


I.ES  PROCÉDÉ.'?  D'ORNEMKXÏATIOX. 


239 


d'Arezzo  et  de  la  Gaule  romaine  (i),  des  étoffes  d'Antinoë  (2),  des 
plats  de  Rhodes,  des  tapis  de  Damas. 

C'est  encore  la  chasse  au  lièvre  que  nous  trouvons  sur  un  verre  à 
boire  du  musée  de  Reim.s  (3)  (fig.  323  B).  Ce  gobelet  est  orné  de 
deux  zones  de  gra\T.ire  superposées.  Dans  la  zone  supérieure  est  une 
inscription  latine  :  A.  Me.  DvlcIvS,  Aisuca.  Bibe  ;  dans  la  zone  infé- 
rieure, un  chien  poursuit  un  lièvre  au  milieu  d'un  paysage  exprimé 
par  des  plantes  à  feuilles  lancéolées. 

Sur  un  bol  trouvé  à  Bonn  et  conservé  au  musée  de  cette  ville,  le 


Fig.  334.  —  Bol  gR-WÉ.  Atai,.\nte  et  Hippomène.  —  Reims.  Fouilles  de  1896.  —  Musée  de  Reims,  n"  ^izSr. 

lièvre  est  poursuivi  par  un  chasseur  monté  sur  un  cheval  et  par 
deux  chiens. 

I.,e  thème  de  la  chasse  au  sanglier  a  été  choisi  par  le  graveur 
d'une  coupe  du  musée  de  Mayence  publiée  par  Aus'm'  Weerth  (4). 
Un  chasseur,  à  pied,  aidé  de  ses  deux  chiens,  attaque  un  sangher. 
La  scène  est  accompagnée  d'une  légende  circulaire  :  ValeRI.  Vivas. 

Une  coupe  70  en  verre  vert  pâle  de  la  collection  Pierpont-iVIorgan 
est  ornée  d'une  représentation  analogue  (5) . 

d.  Sujets  mythologiques.  —  Les  verres  gravés  à  sujets  mj^tho- 
logiques  ont  pour  la  plupart  été  découverts  dans  la  vallée  du  Rhin. 


(i)  J.  DÉCHELETIE,  Les  vases  céramiques  ornés  de  la  Gaule  romiine,  t.  II,  p.  1351-142. 

(2)  Nécropole  de  Deîr-el-Dj'k.  FouiUes  de  M.  Al.  G.wet,  1898-1899. 

(3)  Verre  découvert  à  Reims  (lien  dit  la  Fosse  Plantine.  Clairmarais),  le  19  juillet  1S84.  Voy.  Catalogue 
du  Musée  de  Reims,  1901,  p.  170,  n"  4.720. 

(4)  Bonner  Jahrbiicher,  1880,  p.  49,  p.  I. 

(5)  Andenne  collection  Gréau,  publiée  par  W.  Frœhxer,  Collection  J.  Gréiiu.n"  r.092,  pi.  CLXXXVII. 


240  LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EilPIRE  ROMAIN. 

Classiques  dans  leur  style,  mais  alexandrins  dans  leur  facture,  ils 
ne  peuvent  être  séparés  du  groupe  des  productions  de  l'Orient  grec. 
Quelques-uns  de  ces  monuments  méritent  une  description  détaillée  : 

1.  Reims  (lieu  dit  Fosse-Pierre-La-IyOnge)  (Marne).  —  Fouilles 
J.  Orblin  (i6  mars  i8g6).  Bol  71  en  verre  incolore.  Le  sujet  représente 
le  combat  d'Atalanfe  et  d'Hippomène,  au  moment  où  Atalante  se 
reconnaît  vaincue,  et  étend  le  bras  vers  son  adversaire  pour  mettre 
fin  à  la  lutte.  Les  combattants,  tête  nue,  sont  vêtus  d'amples  man- 
teaux. Leurs  noms  sont  inscrits  auprès  d'eux  :  ATAAANT,■^  Ct  TUnOMCAUN  (l). 
Style  fin  iii^  ou  iv"  siècle  (fig.  324).  Musée  archéologique  de 
Reims  (2). 

2.  Cologne.  —  Bol  73.  Le  sujet  gravé  figure  la  création  de  l' homme, 
r  Ais0PianoroNiA .  Assis  sur  un  tertre,  Prométhée  est  occupé  à  mo- 
deler une  figurine  humaine.  Epiméthée  lui  tend  l'argile.  Atlas  con- 
temple cette  opération.  Dans  un  autre  compartiment,  un  enfant 
joue  près  d'une  femme  personnifiant  la  terre.  Du  côté  opposé,  Me- 
noitos  foudroyé  par  Zeus.  Les  noms  des  personnages  sont  gravés 
dans  le  champ  :  npoMHOLEiif .,  ANepurroroNiA  YnoMne^vjc  m  (3).  Bon 
style.  Musée  de  Berlin. 

3.  Cobern-sur-Moselle.  —  Fouille  de  1878.  Coupe.  Poséidon,  armé 
du  Trident,  tient  son  pied  gauche  levé  au-dessus  d'un  édifice.  Il  est 
entouré  de  poissons  et  de  fauves  à  queue  de  dauphin.  Sur  le  pour- 
tour du  récipient,  inscription  :  Propino.  Amantibvs  (fig.  325).  Style 
lourd  et  barbare  (4).  Musée  de  Berlin.  M.  Aus'm'  Weerth  a  établi 
un  ingénieux  rapprochement  entre  le  Poséidon  de  cette  coupe  et  le 
Poséidon  Domatitcs  de  Pausanias  [III,  14]. 

4.   Cologne.  —  Bol  71.   Mythe  de  Lyncée,  un  des  cinquante  fils 

(i)  M.  DÉCHELETTE  signale  sous  le  n"  80  de  son  reeueil  général  des  tj-pes  figurés  sur  les  vases  à  relief 
d'applique  [Les  vases  céramiques  ornés  de  la  Gaule  romaine,  t.  II,  p.  279  et  suiv.],  un  médaillon  de  terre  cuite 
qui  représente  le  même  sujet  et  sur  lequel  le  nom  du  vainqueur  est  reproduit  avec  la  même  orthographe 
(\  au  lieu  de  N)  que  sur  le  verre  de  Reims.  Ce  médaillon  n'est  pas  antérieur  au  troisième  siècle  de  notre  ère. 

(2)  Catalogue  du  Musée  archiologiqueûe  Reims,  n"  2.2S1,  p.  72  et  pi.  II.  Les  dessins  de  ce  joli  bol  sont 
tracés  sur  l'extérieiu'  du  vase  et  les  noms  des  personnages  sont  écrits  de  droite  à  gauche,  de  façon  à  ce 
qu'ils  soient  lisibles  de  l'intérieur. 

(3)  La  coupe  de  \' Anihropogonie  a.  été  publiée  par  F.  G.  Welcker,  dans  les  Bonner  Jahrbiicher  de  1860, 
fasc.  28,  p.  54-62  et  pi.  XVIII.  On  en  trouvera  un  dessin  dans  le  Dictionnaire  de  H.  S.^glio,  t.  IV,  première 
partie,  p.  6S3,  fig.  5.S05. 

(4)  Bonner  JahrbUcher,  18S0,  p.  52,  pi.  V  ;  et  Robert  Schmidt,  Dus  Glas,  Berlin,  1912,  p.  23,  fig.  10. 


Pl.  g.  —  \"EKRi:  A  PIED  ORNE  DE  SERPENTS.  —  Suippes  (Marne).  —  IV  siècle.  —  Musée  de  ^uint-Cicrmani, 


I.ES  PROCÉDÉS  D'ORNEÎMENTATION. 


241 


d'Aegyptus,  à  qui  son  épouse  Hypermnestre  sauva  la  vie,  taudis  que 
tous  ses  frères  furent  tués  par  les  filles  de  Danaiis  (i).  La  scène  re- 
présente Hypermnestre  couronnée,  tendant  la  main  à  son  mari  qu'elle 
refuse  de  mettre  à  mort.  Au-dessous,  Poihos  ailé.  Dans  le  champ 
sont  gravés  les  noms  :  ynePMHCTF.'v  ArarEvc  noeoc.  Cologne.  Musée 
Wallraf-Richartz. 

5.  Cologne.  — Verre  à  boire  tronconique.  Ë r os  ailé.  Style  ha.Thare 
du  rv«  ou  du  v^  s.  (2).  Musée  Wallraf-Richartz. 

6.  Hohensulzen,  près  Worms.  —  Verre  gravé  orné  d'une  scène  appar- 


■y\ovi]'^')- 


FiG.  325.  —  CoTTPE  GR-WÉE,  découverte  en  1S7S,  à  Cobem-sur-Moselle.  —  Musée  de  Berlin. 

tenant  au  Cycle  dionysiaque.  Les  personnages  sont  Dionysos  tenant 
un  thyrse  et  une  coupe,  Héraklès  ivre  et  étendu  à  terre,  Attys,  Pan, 
des  Silènes  et  des  Ménades.  On  interprète  ordinairement  cette  scène 
comme  le  triomphe  du  vin  sur  la  force  (3) . 


(i)  I,e  bol  de  Ljiicée  a  été  publié  par  Kaiip,  Die  epigraphischen  Anticaglien  in  Kôln,  1S69,  p.  16.  11  est 
reproduit  dans  Kis.4,  Das  Glas  im  Altertume,  fig.  246  et  247. 

(2)  Anton  Kisa,  loc  cit.,  p.  665,  fig.  249. 

(3)  Bonner  Jahrbiicher,  1870,  p.  74,  pi.  III.  Un  sujet  analogue  est  représenté  sur  le  vase  Sailier,  du 
musée  de  Saint-Germain  (nr  siècle)  [voy.  J.  Décheletie,  Les  vases  céramiques  ornés  de  la  Gaule  romaine, 
t.  II,  p.  310  et  pi.  IV]. 

31 


242  LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  E'EMPIRE  ROMAIN. 

7.  Gobelet  troiico)ii(]ue  du  Provinzialniuseum  de  Bonn.  —  Aphrodite 
et  Eros  (i). 

8.  Rheiiidorf  près  Opladen.  — Bol  71.  Ê'ros  au  milieu  de  pampres. 
Texte  latin  :  MERVEIFA.  Vivas.  Tvis  (2).  Bonn.  Provinzialmuseum. 

g.  Fragment  de  coupe  de  la  collection  Pier pont-Morgan  |  Ancienne 
collection  Gréau].  — Verre  verdâtre  épais.  Combat  d' Héraklès  et  de 
l'Hydre  de  Lerne.  Style  barbare  (3). 

e.  Têtes  de  personnages  disposées  en  médaillons.  —  Quelques  verres 
gravés  de  la  basse  époque  impériale  sont  ornés  de  têtes  de  person- 
nages. Chacune  de  ces  têtes  se  présente,  comme  sur  les  monnaies, 
au  centre  d'un  encadrement  circulaire.  Nous  signalerons  deux  spé- 
cimens de  ce  genre  de  verreries,  tous  deux  trouvés  à  Cologne. 

Le  premier  est  un  bol  conservé  au  musée  de  Bonn  (n^  5.566) 
(fig.  160) .  La  tête,  gravée  de  profil  dans  une  double  couronne  de  feuilles, 
est  traitée  dans  le  style  de  la  fin  du  lys  s.  ou  du  début  duv^  (fig.322,  n03). 

Le  second  appartient  à  M.  Pierpont-Morgan  [ancienne  collec- 
tion Julien  Gréau].  C'est  une  coupe  en  verre  verdâtre,  de  10  centi- 
mètres de  diamètre  et  de  5  centimètres  et  demi  de  hauteur.  Elle 
porte  quatre  médaillons.  Au  centre  de  chacun  d'eux  est  un  buste 
imberbe,  drapé,  tourné  vers  la  gauche.  Près  du  bord  du  récipient, 
sont  gravés  deux  étoiles  et  deux  petits  temples  distyles  (4). 

f.  Sujets  chrétiens.  —  De  bonne  heure,  l'Église  manifesta  un  goût 
pour  le  luxe  qui  n'était  guère  en  harmonie  avec  ses  humbles  origines. 
Dès  que  le  culte  chrétien  fut  ouvertement  autorisé  par  l'Empire 
(313),  ses  prêtres  adoptèrent  les  plus  riches  matières  pour  le  mo- 
bilier hturgique  :  métaux  précieux,  ivoire  et  verre. 

Alexandrie,  par  sa  situation  géographique,  par  sa  position  sur 
la  route  des  pèlerins  et  des  marchands,  semble  avoir  été  le  centre 
le  plus  actif  de  la  fabrication  des  verres  chrétiens. 

Les  verres  chrétiens  sont  des  œuvres  de  petits  artisans,  des  œuvres 
populaires  remphes  de  tous  les  défauts  de  basse  époque  :  lourdeur, 

(i)  Anton  Kisa,  loc.  cit.,  p.  663,  fig.  248. 

(2)  Aus'm'Weerth,  Rômische  Gldser,  dans  ks  Bunner  Jahrbiichci;  1SS2,  fasc.  74,   p.   63  ;  —  Anton 
KiS-i,  loc.  cit.,  p.  665,  fig.  252. 

(3)  Froehner,  Collection  Julien  Gréau,  n»  1.094,  pl-  iSS,  11»  2. 

(4)  Froehner,  loc.  cit.,  n"  1.084,  pl.  184,  n»  4. 


LES  PROCÉDÉS  D'ORNEMENTATION.  243 

incorrection  du  dessin,  impuissance  à  donner  aux  physionomies  des 
personnages  une  expression  en  accord  avec  le  nouvel  idéal  religieux. 
Ce  sont  pourtant  des  œuvres  d'art.  Sous  ces  formes  naïves  qui  tra- 
hissent une  inexpérience  à  peu  près  complète,  apparaît  quelque 
chose  que  l'antiquité  ignorait.  Il  a  passé  sur  ces  productions  comme 
un  souffle  d'universelle  espérance.  Comme  les  plafonds  peints  des 
catacombes,  les  verres  chrétiens  sont  le  germe  vivant  d'une  fleur 
nouvelle  qui  s'épanouira  dans  les  mosaïques  byzantines,  sur  les  cus- 
todes et  les  reliquaires  du  Moyen  âge,  sur  les  façades  de  nos  églises 
romanes. 

En  puisant  leurs  expressions  plastiques  dans  le  vieil  arsenal  du 
paganisme,  les  peintres,  les  graveurs,  les  ciseleurs  chrétiens,  éta- 
blirent une  transition  imprécise,  flottante,  mais  réelle,  entre  Tesprit 
antique  et  l'esprit  médiéval. 

Essaj-ant  d'arracher  une  nouvelle  doctrine  à  l'amas  confus  des 
vieux  m>i;hes,  incapables  de  renouveler  les  formules  mais  sachant 
leur  donner  une  âme  nouvelle,  ils  racontent  avec  une  simplicité  tou- 
chante, ils  psalmodient,  sur  un  rythme  lourd  mais  empreint  d'un 
grand  caractère,  les  épisodes  les  plus  populaires  de  l'Ancien  et  du 
Nouveau  Testament. 

Les  graveurs  des  coupes  que  nous  allons  examiner  ne  savaient  pas 
dessiner.  Ils  ont  pourtant  été  des  artistes,  car  ils  ont  su  équihbrer  les 
masses,  disposer  harmonieusement  les  lignes,  lier  intimement  le  décor 
d'un  objet  à  sa  forme,  ne  jamais  sacrifier  les  ensembles  au  profit  des 
détails. 

On  peut  étudier  à  Paris  même  un  des  plus  précieux  monuments  de 
l'art  chrétien  primitif .  C'est  une  coupe,  forme  70,  découverte  en  1884, 
au  cimetière  d'Homblières,  à  Abbeville,  et  achetée  en  1887  par  le 
musée  du  Louvre.  Elle  faisait  partie  du  mobiher  funéraire  d'une 
femme  de  cinquante  à  soixante  ans,  inhumée  vers  la  fin  du  iv^  s.  ou 
le  début  du  v^.  Elle  est  en  verre  verdâtre  et  filandreux.  Elle  a  été 
gravée  sur  sa  face  externe  (fig.  326)  (i). 

(i)  I^  coupe  d'Homblières  a  été  publié  dans  la  Gazette  archéologique  de  1884,  pi.  XXXII,  et  dans  les 
Mémoires  de  la  Société  Académique  de  Saint-Quentin,  1S86,  4"  série,  t.  VI.  On  la  trouvera  aussi  décrite  dans 
J.  PiLLOV,  Etudes  sur  d'anciens  lieux  de  sépultures  dans  l'Aistie,  oaint-QiK-ntin,  1S86,  t.  I,  p.  I79etsuiv. 
(Dcscriptiou  du  cimetière  d'Homblières.  Tombe  n»  52). 


244 


LA  \^RRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROIVIAIN. 


La  gravure  représente  plusieurs  motifs  dont  le  sens  s'établit  aisé- 
ment. On  voit  au  centre  un  grand  monogramme  du  Christ   auprès 


FiG.  326.  —  Coupe  CHRÉTIEN-N-E  GRAVÉE.  — Cimetière d'Homblières,  à  Abbeville  (Somme).  Fouilles  dei8S4. 
Fin  du  IV  ou  début  du  v'  s.  —  Musée  du  Louvre.  JI.N.C.  919. 


duquel  brillent  six  étoiles  à  huit  rayons  ;  et,  sur  le  pourtour,  Daniel 
entre  deux  lions,  Adam  et  Eve  auprès  de  l'arbre  du  bien  et  du  mal 


LES  PROCÉDÉS  D'ORNEISEËNTATION.  245 

et  du  serpent,  Daniel  et  le  dragon  de  Bel,  la  chaste  Suzanne  entre 
•les  deux  vieillards. 

lycs  personnages  et  les  animaux  sont  séparés  par  des  palmiers 
stylisés  formant  dix  arcades  d'égale  grandeur.  T.e  modelé  des  figures 
est  obtenu  au  moyen  de  hachures  d'un  travail  barbare.  I/imperfec- 
tion  du  dessin  ne  retire  rien  du  caractère  des  sentiments  qui  ont  ins- 
piré le  graveur.  / 

La  coupe  d'Homblières  est  d'une  belle  tenue  décorative.  Peut- 
être  est-elle  la  copie  de  quelque  œuvre  plus  importante,  d'une  coupe 
en  métal  précieux,  ou  d'une  de  ces  riches  tapisseries  dans  la  confec- 
tion desquelles  excellaient  les  industriels  orientaux. 

On  a  découvert  en  Gaule  un  certain  nombre  de  verreries  gravées 
qui  se  rattachent  directement  à  elle  par  le  style  et  la  nature  des 
sujets  qui  les  ornent.  Voici  les  plus  connues  d'entre  elles  : 

1.  Vermand  {Aisne).  —  Fouilles  Théophile  Eck  pour  la  Société 
Académique  de  Saint-Quentin.  Coupe  trouvée  le  3  février  1886,  à 
80  centimètres  de  profondeur  dans  la  tombe  à  inhumation  n°  330. 
Diamètre  :  ig  centimètres.  Hauteur:  5  centimètres.  Le  sujet  gravé  au 
burin  sur  la  face  externe  représente  la  résurrection  de  Lazare.  Cette 
scène,  qui  figure  dans  l'Evangile  de  Jean,  mais  n'est  rapportée  ni  dans 
Mathieu,  ni  dans  Marc,  ni  dans  Luc,  fut  néanmoins  une  des  plus 
familières  de  l'iconographie  chrétienne.  On  la  trouve  reproduite  à 
satiété  sur  les  sarcophages,  dans  les  peintures  et  dans  les  mosaïques. 
Autour  de  la  coupe,  on  lit  un  souhait  de  vie  et  de  bonheur:  VrvAS. 
In.  Deo.  p.  Z.  Dans  le  champ,  au-dessous  du  Z,  sont  gravés  le  mono- 
gramme du  Christ  et  une  étoile  à  huit  branches.  Fin  du  iv«  siècle. 
Musée  Lécuyer,  à  Saint-Quentin  (i). 

2.  Vermand  {A  isne) .  —  Fragment  d'une  coupe  gravée  représentant 
Daniel  dans  la  fosse  aux  lions  et  portant  une  inscription  dont  il  ne 
reste  que  les  mots  :  ViVAS.  In....  Cette  pièce  faisait  partie,  en  1886, 
de  la  collection  de  M.  Hoffmann,  antiquaire  à  Paris  (2). 

3.  Boulogne-sur-Mer  {Pas-de-Calais).  —  Fouilles  au  cimetière  du 

(i)  Bulletin  de  la  Société  des  Antiquaires  de  France,  1886,  p.  238,  avec  figure  au  trait  ;  —  Th.  Eck,  Les 
deux  cimetières  gallo-romains  de  Vermand  et  de  Saint-Quentin,  1S91,  p.  94  et  173,  pi.  III,  n»  i. 
(2)  Th.  Eck,  loc.  cit.,  p.  172-173. 


24(5 


LA  \^RRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


Vieil-Atre,  le  21  octobre  1888.  Coupe  en  verre  incolore  un  peu  ver- 
dâtre,  de  3  à4  millimètres  d'épaisseur.  Grand  diamètre  :  0,192  milli- 
mètres. Profondeur  :  0,053  millimètres.  Le  sujet  gravé  représente 
le  sacrifice  d'Isaac.  Dans  le  milieu,  un  autel  allumé.  A  droite,  Isaac, 


FiG.  327.  —  Coupe  chrétienne  gravée.  Le  sacrifice  d'Is.\ac.  —  Cimetière  du  \'ieil-Atre,  à  Boulogiie- 
sur-Mer.  Fouilles  de  1888.  iv  s.  —  ColUction  Bdlon.  à  Saint-Nicolas-lès-Arras  (Pas-de-Calais). 

nu,  debout,  les  mains  liées  derrière  le  dos.  A  gauche,  Abraham  tenant 
le  couteau  du  sacrifice  ;  près  de  lui,  un  béher.  Dans  le  haut,  le  bras  de 
Dieu  sortant  d'une  nuée.  Dans  le  bas,  le  monogramme  du  Christ,  un 
croissant  radié,  un  croissant  non  radié  et  des  étoiles.  Dans  le  fond  de 
la  coupe,  des  anneaux  et  des  traits  gravés.  Sur  le  côté,  près  d'Isaac, 
un  arbre.  En  pourtour,  l'inscription  ViVAS.  In.  Eterno.  Z.  (fig.  327). 
Travail  en  hachures  obliques  taillées  à  la  meule.  Collection   Bellon 


LES  PROCÉDÉS  D'ORXEJIENTATIOK.  247 

à  Saint-Nicolas-lez-Arras  (i).  Dans  la  séiDulture,  qui  contenait  cette 
coupe,  on  a  trouvé  quatre  monnaies  de  bronze  de  Tacite  (mort  en 
276). 

4.  Trêves.  —  Fouilles  du  chanoine  von  Wilmowski  au  cimetière 
de  Pallien  en  1873.  Coupe  de  0,235  millimètres  de  diamètre.  L,e  sa- 
crifice d'Isaac.  En  pourtour,  ViVAS.  In.  Deo.  Z.  Provinzialmu- 
seum  de  Trêves  (2). 

5.  Strasbourg.  —  Fouille  du  14  mai  1880.  Tombe  en  maçonnerie 
no  157.  Gobelet  en  forme  de  cône  tronqué.  Hauteur  :  12  centimètres. 
Les  sujets  gravés  représentent  la  résurrection  de  Lazare,  le  sacrifice 
d'Isaac,  Moïse  frappant  le  rocher  (3). 

6.  Bonn.  —  Fouilles  de  1877. Coupe  gravée  représentant  la  résur- 
rection de  Lazare  (4). 

7.  Coupe  du  Paulus-Museum  de  Worms.  —  Suzanne  (5). 
D'autres  verres  gravés  à  sujets  chrétiens  sont  signalés  par  Froeh- 

ner  (6)  et  par  Kisa  (7). 

g.  Inscriptions.  —  Les  verres  gravés  ne  portant  qu'une  simple 
inscription  sont  nombreux.  Nous  nous  contenterons  de  mettre  quel- 
ques exemples  sous  les  yeux  du  lecteur  : 

ToLLiTE.  Vi.  sur  une  coupe  faisant  partie  du  mobilier  de  la  tombe 
du  chef  de  Monceau-le-Neuf .  Collection  Cl.  Boulanger,  à  Péronne  (8) . 

VrvAS.  CvM.  Tvis.  P.  Z.  sur  un  bol  forme  73  découvert  à  Vermand 
et  conservé  au  musée  de  Saint-Quentin  (décrit  plus  haut,  p.  220,  n"  3). 

CvRRE  PvERVM.  sur  Une  bouteille  forme  40.  Musée  de  Mayence, 
n°  1125  (fig.  104,  B.). 

SiMPLici.  Zeses.  sur  un  verre  àpied forme  109.  Musée  deMayence. 


(i)  V.  J.  Vailx.\>."t,  \oies  boulonnaises.  Épigraphie  de  la  Morinie,  Boulogne,  1890,  p.  210,  et  planche  ; 
—  I,E  Blaxt,  dans  le  Bulletin  Archéologique,  1890,  p.  78  ;  —  P.«rL  ALL.'iRD,  dans  La  Science  catholique, 
3«  année,  n"  r. 

(2)  Von  Wilmowski,  .ircluicologische  Fundein  Trier  und  Umgegend,  1873,  p.  43  ;  et  pi.  IV.  —  Aus'm'- 
W'EERTH,  dans  les  Bonner  Jahrbiicher,  1S80,  p.  53,  pi.  VI. 

(3)  Straub,  Le  cimetière  gallo-romain  de  Strasbourg,  p.  91  et  suiv.,  et  pi.  II  et  III. 

(4)  Botmer  Jahrbiicher,  I,XIII,  pi.  5,  4  a,  I,XIV,  128. 

(5)  AxTOX  Kis.A.,  loc.  cit.,  p.  674. 

(6)  \V.  Frœhner,  Collection  Julien  Gréau,  Paris,  1903,  n"  i  091,  pi.  1S6.  Fragment  de  coupe  en  verre 
verdâtre.  Moïse  frappant  le  rocher  et  les  trois  jeunes  Hébreu.x  dans  la  Fournaise. 

(7)  Anton  Kisa,  loc.  cit.,  p.  670,  fig.  259  (la  résurrection  de  I,azare)  et  p.  674,  fig.  265  (Suzanne). 
(S)  Cl.  Boul.vxger,  Le  Mobilier  funéraire,  pi.  14  et  pi.  20. 


248  LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROÎMAIN. 

Félix.  Vivas.  sur  une  bouteille  forme  41.  Musée  de  Mayence. 
(Fouille  de  Kastel)  (i)  (fig.  m,  B). 

PvER.  MiscETVE.  D  (OTABO)  sur  une  bouteille  forme  40.  Musée  de 
Mayence. 

On  remarquera  que  les  verreries,  sur  lesquelles  ces  inscriptions 
sont  gravées,  sont  toutes  du  Romain  II  tardif. 

10.  —  Peinture. 

I,' antiquité  nous  a  laissé  quelques  monuments  qu'on  peut  consi- 
dérer comme  les  précurseurs  des  verres  peints  du  Moyen-âge  et  des 
Temps  modernes  (2).  Ces  produits  sont  rares.  Les  sujets  qui  les 
ornent  ont  été  d'abord  gravés  légèrement  à  la  pointe. 

L^  plus  remarquable  des  verres  peints  qui  nous  soient  parvenus 
est  un  bol  forme  71,  trouvé  à  Nîmes  en  1858  et  conservé  au  musée  du 
Louvre  (3)  (pi.  i  et  fig.  157).  Il  est  en  verre  vert  émeraude,  sur 
lequel  se  déroule  une  scène  polychromée  appartenant  au  répertoire 
gréco-oriental  :  le  Combat  des  Pygmêes  et  des  Grues  (4).  L'artiste  a 
représenté  trois  grues  et  deux  Pygmées  armés  d'une  lance  et  d'un 
bouclier  ;  sur  le  fond  du  vase,  il  a  peint  une  fleur  à  huit  pétales. 

En  examinant  de  près  ce  précieux  document,  on  aperçoit  la  trace 
d'une  première  ébauche  à  laquelle  le  peintre  ne  s'est  pas  arrêté  ;  c'est 
ce  qui  explique  la  présence  de  deux  têtes  de  grues  qui  n'ont  pas  servi 
et  qui  doublent  les  têtes  définitives. 

Il  est  probable  que  le  bol  de  Nîmes  a  été  fabriqué  dans,  quelque 
officine  des  régions  méditerranéennes.  Deux  bols  peints,  présentant 
avec  lui  de  frappantes  analogies,  ont  été  recueiUis  en  Algérie. 

(i)  Becker,  Rômisch.  Inschrift,  VII,  H.  i. 

(2)  N'ayant  pu  faire  analyser  l'enduit  des  verres  peints  qui  nous  passèrent  par  les  mains,  nous  n'avons 
pas  voulu  aborder  Its  questions  ayant  trait  à  la  technique  de  la  peinture   sur  verre  dans  l'antiquité. 

(3)  I,e  verre  peint  de  Nîmes  a  été  publié  par  M.  Héron  de  Villefosse  d^ns  la  Revue  archéologique 
de  1874,  t.  I,  p.  2S1  à  289  avec  planche. 

(4)  Le  Combat  des  Pygmées  et  des  Grues  est  d'origine  égyptienne.  Il  est  souvent  représenté  sur  les  vases 
antiques  du  vi»  et  du  v«  siècles  av.  J.-C.  Il  est  peint  notamment  sur  le  pied  du  célèbrenast!  François  conservé 
au  musée  de  Florence  et  sur  le  vase  F.  44  du  Louvre.  [Voy.  Ed.  Pottier,  Catalogne  des  vases  antiques  du 
musée  du  Louvre,  p.  733,  et  le  Dictionnaire  des  Antiquités  de  M.  Saglio,  t.  IV,  p.  783,%-  5-90i-]  tes  Pygmées 
sont  assez  communs  dans  le  décor  des  vases  arveraes  à  reliefs  moulés  fabriqués  à  Lezoux.  [Voy.  J.  Déche- 
lette.  Les  Vases  ornés,  I,  p.  224,  et  II,  p.  146,  n"  991.] 


LES  PROCÉDÊvS  D'ORXEMKXTATION.  249 

Le  premier,  en  verre  blanc  laiteux,  provient  d'Alger  (fouille 
de  1852).  Il  est  orné  de  deux  sujets  représentant  des  combats  do 
gladiateurs  d'abord  gravés  à  la  pointe,  puis  peints  (i). 

IvC  second,  en  verre  bleu,  a  été  découvert  à  Khamissa.  Il  est  dé- 
coré de  deux  oiseaux  voltigeant  dans  des  feuillages.  Une  fleur  à 
pétales  rayonnants,  rappelant  celle  du  bol  de  Nîmes,  est  peinte  sur 
le  fond  (2). 

La  peinture  sur  verre  a  laissé  dans  la  vallée  du  Rhin  quelques 
œuvres  importantes  du  Romain  IL  C'est  une  bouteille  forme  41,  ori- 
ginaire de  Dûrffenthal  près  Zûlpich,  décorée  d'un  quadrige  (Bonn. 
Provinzialmuseum  no  17.303)  (3).  C'est  encore  une  carafe  forme  40, 
découverte  à  Cologne,  ornée  de  poissons  et  de  scorpions  (Musée 
Wallraf-Richartz)  (4). 

Peut-être  faut-il,  avec  les  Allemands,  rattacher  aux  productions 
rhénanes  du  iv^  siècle,  des  bols  forme  81  trouvés  en  1870,  dans  une 
sablière  à  Thorslunde,  en  Seeland  (5).  Les  sujets  peints  sur  ces  bols 
appartiennent  au  répertoire  gréco-oriental  :  chiens  courants,  oiseaux, 
fauves  poursuivant  des  cervidés. 

II.  —  Dorure. 

Au  commencement  du  iii^  siècle,  la  dorure  sur  verre  était  connue. 

A  l'époque  des  empereurs  syriens,  on  dorait  quelquefois  les  appli- 
cations vermiculaires  rapportées  à  chaud  (voy.  plus  haut,  p.  204, 
n°  2,  et  p.  210,  no  9). 

(i)  HÉRON  DE  ViLLEFOSSE,  Verras  antiques  trouves  en  Algérie;  dans  la  Revue  archéologique,  1874.  t.  I, 
p.  281-289. 

(2)  HÉRON  DE  ViLLEFOSSE,  loc.  cit.  I,e5  bols  de  Nulles  et  d'Algérie  sont  difficiles  à  dater.  On  serait  tenté 
de  les  placer  au  in^  siècle  de  notre  ère.  Jlais,  des  verres  peints  par  le  même  procédé,  découverts  eu  Russie 
méridionale,  seraient  d"une  époque  bien  plus  haute.  lis  faisaient  partie,  paraît-il,  de  mobiliers  funéraires 
non  remaniés,  caractéristiques  du  ï"  siècle  av.  J.-C.  Nous  ne  pensons  pas  qu'il  faille  faire  remonter  si  haut 
le  bol  de  Nîmes;  mais  il  est  prudent,  dans  l'état  actuel  de  nos  connaissances,  de  différer  la  solution  de  ce 
prol)lème  chronologique.  Quoi  qu'il  en  soit,  la  pcintiue  sur  verre,  ou  plutôt  sur  quartz,  se  rencontre  déjà 
à  Pompéi  [voy.  Revue  des  études  grecques,  1912,  p.  400]. 

(3)  Anton  Kis.\,  Das  Glas  im  Altertume,  p.  818,  fig.  345. 

(4)  Anton  Kis.\,  loc.  cit.,  p.  819-820,  fig.  343. 

(5)  Ces  bols  font  partie  des  collections  du  musée  de  Copenhague.  Us  ont  été  publiés  par  C.  Engelhardt 
dans  les  Mémoires  de  la  Société  royale  des  Antiquaires  du  Nord,  nouvelle  série,  1872,  p.  57  et  suiv.,  pi.  X, 
XI  et  xir. 

32 


250  LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  R01\IAIN. 

Ce  n'est  cependant  qu'aux  iv^-v^  siècles  que  la  dorure  devint  d'un 
usage  fréquent.  Les  verres  chrétiens  de  cette  période  tardive  sont 
souvent  à  la  fois  gravés,  dorés  et  peints. 

La  coupe  dite  de  Sainte  Ursule  et  la  coupe  de  Saint  Séverin  en 
sont  les  exemples  les  plus  célèbres. 

La  coupe  de  Sainte  Ursule  a  été  trouvée  en  1866,  à  Cologne  (i). 
En  1867,  elle  était  dans  la  collection  de  M.  E.  Herstatt,  à  Cologne. 
Elle  a  ensuite  été  achetée  par  le  Musée  Britannique.  Elle  est  ornée 
de  huit  scènes  de  l'Ancien  et  du  Nouveau  Testament,  disposées  en 
cercle  :  i  et  2.  Jonas  ;  3.  Daniel  entre  quatre  lions  ;  4.  Les  trois  jeunes 
Hébreux  dans  la  fournaise  ;  5.  Guérison  d'un  aveugle  ;  6.  Suzanne 
dans  la  position  de  l'Orante  ;  7.  Guérison  du  paral>i;ique  ;  8.  Êzéchiel 
ressuscitant  des  débris  humains.  Les  personnages  sont  dorés.  Les 
feuillages  qui  remplissent  les  vides  sont  peints  en  vert.  Le  centre  de 
la  coupe  manque  ;  il  n'en  reste  que  quelques  débris  portant  les  frag- 
ments d'une  inscription  :  Ec...  DvLCi... 

I^a  coupe  de  Saint  Séverin,  trouvée,  elle  aussi,  à  Cologne,  faisait 
partie  en  1864  de  la  collection  Disch.  Comme  sa  parèdre,  elle  a  été 
acquise  par  le  British  Muséum  (2).  C'est  un  fond  de  patène  sur  le- 
quel on  a  appliqué,  à  chaud,  une  série  de  rondelles  de  verre  à  feuilles 
d'or  historiées  (3).  Les  sujets  traités  appartiennent  au  répertoire 
chrétien  ordinaire  :  Adam  et  Eve,  le  sacrifice  d'Isaac,  Moïse  frappant 
le  rocher,  les  trois  jeunes  Hébreux  dans  la  fournaise,  Jonas,  Suzanne, 
Daniel,  etc.. 

Deux  de  ces  rondelles  dorées  sont  plus  spécialement  dignes  d'at- 
tention. Sur  l'une  d'elles,  le  sujet  d'Adam  et  Eve  est  déjà  composé, 
comme  il  le  sera  beaucoup  plus  tard  dans  les  mosaïques,  les  fresques, 
les  lampes,  les  enluminures,  les  ivoires,  les  plats  de  cuivre  du  Moyen- 
âge  et  de  la  Renaissance  (fig.  328). 

Sur  l'autre  est  représenté  un  lion  [fragment  du  motif  de  Daniel] 
dont  la  tête  est  tournée  de  face.  Le  motif  constitué  par  un  animal 

{1)1^  coupe  de  Sainte  J7rsW« a  été  publiée  par  H.  DiiNTZER,  àanSil^St  Bonner  J ahrbiicher  àe  1867,  fasc.  42, 
p.  169-182  et  pi.  V  (bonne  reproduction  eu  couleurs). 

(2)  I.a  coupe  de  Saint  Séverin   a  été  publiée  par  Aus'm'Weerih  dans  les  Bonner  Jahybucher  de  1864. 
fasc.  36,  p.  iig  et  suiv.  et  pi.  III  (en  couleiu-s). 

(3)  I,es  Catacombes  de  Rome  ont  foiuiii  un  grand  nombre  de  ces  rondelles  isolées. 


LES  PROCEDES  D'0RNE:\IEXTATI0N. 


251 


posé  de  profil  avec  la  tête  placée  de  face  est  oriental.  Il  a  eu  une 
vitalité  surprenante.  De  l'Orient,  il  a  pénétré  de  bonne  heure  dans  la 
zoographie  grecque  pour  se  répandre  ensuite  en  Europe  où  il  s'est 


FiG.  32S.  —  Ad.wi  et  "Eve  :  A.  D'après  uii  des  médaillons  de  %'erre  doré  de  la  coupe  de  Saint-Séverin. 
iv*-\'<^  s.  British  Muséum.  —  B.  D'après  un  plat  de  cuivre.  x\''^-xvi"=  s.  Collection  Morin-Jean. 

maintenu  jusque  dans  l'ornementation  des  chapiteaux  et  des  tym- 
pans des  églises  romanes  (i). 

(i)  Consulter  à  ce  sujet  :  Ed.  Pottier,  L'histoire  d'une  hèle,  dans  la  Revue  de  l'Art  ancien  et  moderne, 
u"  165,  t.  XXVIII,  14*  année,  décembre  igicp.  419-436;  et  Morin'-Jean,  Le  dessin  des  animaux  en  Grèce 
d'après  les  vases  peints,  p.  23  et  note  p.  24. 


VII 


La  verrerie  en  Gaule  dans  le  mobilier  funéraire. 
Principaux  lieux  de  trouvailles. 


Nous  avons  tenu  à  mettre  à  la  fin  de  cet  ouvrage  un    certain 
nombre  de  croquis  où  les  verreries  romaines  ne  sont  pas  reproduites 


FiG.  329.  —  SÉPULTURE  A  usTiox,  découverte  à  Nîmes  (diemin  de  Montpellier,  Pont-Biais).  —  Musée 
archéologique  de  Nîmes.  —  A.  Amphore  de  terre  cuite  contenant  le  mobilier  funéraire  fi.  Olla  de  terre 
renfermant  un  bronze  de  Caligula  ;  3.  deux  bols  d'argile  ;  3.  lampe  de  terre  cuite).  —  B.  Bouteille  de 
verre    à  panse  prismatique.  —  C.  Ampoule  de  verre. 

isolément  et  pour  elles-mêmes,  mais  figurées  avec  les  objets  com- 
posant l'ensemble  du  mobilier  funéraire  où  elles  ont  été  trouvées. 


LA  VERRERIE  DANS  LE  MOBILIER  FUNÉRAIRE. 


253 


Ces_^croquis,  au  nombre  de  18,  ont  été  disposés  dans  l'ordre  chro- 
nologique, de  façon  à  ce  que  le  lecteur  puisse  se  rendre  facilement 
compte  des  modifications  qui  ont  été  successivement  amenées  dans 

3. 


Alonlij-Jsaf). 

FiG.  330.  • —  Mobilier  d'uxe  tombe  a  incixér.\tion'  du  cimetière:  de  Kreuznach.  —  Musée  de  Mayence. 
I.  Phiale  côtelée.  —  2.  Fibule  de  bronze  du  tj-pe  à  couvre-ressort  et  à  disque,  dite  Provmciale  militaire. 
—  3.  Ampoule  de  verre  mince.  —  4.  Goulot  d'une  fiole  en  verre  noir.  —  5.  Fragment  d'uu  anneau  de 
verre  noir. 

la  composition  du  mobillier  des  tombes  depuis  la  haute  époque 
impériale  jusqu'au  temps  des  invasions. 


FiG.  331.  —  Mobilier  d'o-e  sépultt.'re  a  ustiox,  conservée  au  Musée  provincial  de  Trêves  (S.  T.  4690). 
—  I.  Amphorisque  de  verre  soufflé.  —  2.  Verrerie  en  forme  d'oiseau.  —  3.  Trois  ampoules  de  verre  mince 
dont  ime  colorée  en  bleu.  —  4.  Cuve  de  pierre  à  operculum,  contenant  le  mobilier  funéraire  et  des  os 
calcinés. 


Les  tombes  de  l'époque  romaine  se  rencontrent  par  groupes  for- 
mant des  cimetières  dont  quelques-uns  ont  été  fouillés  avec  mé- 


254 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


thode,  mais  dont  beaucoup,  ou  bien  n'ont  pas  encore  été  explorés, 
ou,  ce  qui  est  plus  grave,  ont  été  saccagés  par  des  chercheurs  de 
trésors  qui  y  ont  tout  bouleversé  sans  se  soucier  qu'ils  arrachaient  et 
perdaient  pour  toujours  les  feuillets  les  plus  précieux  de  nos  annales 
archéologiques. 

Les  grande  nécropoles  de  la  Gaule  contiennent,  pour  la  plupart, 
des  tombes  d'époques  très  variées  depuis  le  second  âge  du  fer  jus- 
qu'aux temps  mérovingiens. 

On  distingue  facilement,  par  l'examen  des  mobiliers  funéraires, 


.  AloAisJ'â 


P'*'-  332-  —  Olla  cixer.'Vri.^  de  verre,  encore  en  place  dans  une  cuve  de  pierre  à  operculum.- — Incinération 
de  Fomperron  (Deux-Sèvres).  —  Musée  de  Niort. 

les  sépultures  gauloises  des  tombes  romaines,  ou  franques;  mais  des 
difficultés  surgissent  quand  il  s'agit  d'établir  des  coupures  chrono- 
logiques dans  l'ensemble  des  sépultures  romaines. 
On  connaît  plusieurs  sortes  de  cimetières  romains  : 
1°  Les  cimetières  de  longue  occupation,  qui  ont  été  utilisés  depuis 
le  premier  siècle  jusqu'aux  grandes  invasions.  Ces  nécropoles  con- 
tiennent à  la  fois  des  incinérations  et  des  inhumations.  Citons  comme 
exemple  le  cimetière  du  Vieil- Atre  à  Boulogne- sur- Mer,  qui  a  servi 
depuis  Claude  jusqu'à  la  fin  du  iv^  siècle. 

2°  Les  cimetières  qui  ne  contiennent  que  des  incinérations.  —  Ces 
cimetières  n'offrent,  en  général,  pas  plus  d'homogénéité  que  les  pré- 


RÉPARTITION  GKOGRAPHIQUE  DES  \rERRES  ROMAINS         255 

cédents,  car  ils  sont  le  plus  souvent  à  cheval  sur  le  Romain  I  et  le 
Romain  II.  C'est  le  cas  de  la  plupart  des  cimetières  que  l'abbé  Cochet 
a  fouillés  en  Normandie  et  où  il  a  recueilli  des  verreries  des  deux 
périodes. 

30  Les  cimetières  qui  ne  contiennent  que  des  inhumations.  —  Tels 
le  cimetière  d'Homblières  à  Abbeville,  qui  n'a  été  utilisé  qu'entre 
Magnence  (350  à  353)  et  Honorius  (395  à  423),  et  celui  de  Vermand 
qui  a  servi  de  Gallien  (260  à  268)  au  début  du  v*'.  Ces  nécropoles  ne 
contiennent  en  général  que  des  verres  de  la  seconde  phase  du  Romain  II. 

Répartition  géographique  des  verres  romains 
découverts  en  Gaule. 

Xarbonnaise. 
Prédominance   de   la  verrerie  du   Romain   I.    Verres   importés 


FiG.  333.  —  Mobilier  fuxér.\ire  d'une  tombe  a  incinération  de  la  v.vllée  du  Rhin.  —  Musée  de 
Mayaice—  A.  Urne  cinéraire  en  terre  blanchâtre.  —  B.  Ampoule  de  verre  jaune. —  C.  Ampoule  de 
verre  bleu.  —  D.  Monnaie  d'Hadrien  (117  a  138). 

d'Italie  et  d'Orient.  Verrerie  locale.  Grande  abondance  d'urnes  ciné- 
raires. 

Principaux  lieux  de  trouvailles.  —  Tolosa  (Toulouse),  Ne- 
mausus  (Nîmes)  ;  Massilia  (Marseille),  Aquce  Sextiœ  (Aix),  Arelate 


256 


LA  \'ERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


(Arles),  Avenio  (Avignon),  Arausio  (Orange),  A  pin  Julia  (Apt), 
Vasio  (Vaison),  Saint- Gabriel  (Vaucluse),  L,e  Pouzin  (Ardèche), 
Montagnole  (Savoie). 

Aquitaine. 

Découvertes  importantes  dans  le  Poitou,  la  Vendée,  la  Sain- 
tonge.  Restes  d'un  établissement  d'industrie  verrière,  trouvés  en  1863 


FIG.  334.  INCEŒRAHON  COLLECTI\'E  DANS  T.TXE  CUVE  DE  PIERKE  A  CAVITÉ  RECTANGULAIRE.  FouiUeS 

de  Vaison,  en  183S.  —  Musée  d'Avignon.  —  A.  B.  C.  D.  Quatre  ollœ  de  verre  tjTJe  sans  anses.  — 
E.  V.  Deux  œuochoésde  verre,  forme  44(1).  —  G.H.I.  J.Quatre  ampoules  de  verre  mince. —  K.L.DeiLS 
flacons  de  verre  à  panse  prismatique.  —  M.  Bouteille  de  verre,  forme  45.  —  N.  :Miroir.  —  G.  P.  Q.  R. 
lampes  d'argile.  —  S.  Cruelle  d'argile.  —  T.  Plat  de  terre  rouge  contenant  5  monnaies  (Agrippa,  Domi- 
tien,  Trajan  et  Antonin). 

dans  la  forêt  de  Mervent  (Vendée).  Fouilles  du  R.  P.  Camille  de  la 
Croix  au  cimetière  des  Dunes,  près  de  Poitiers. 

Principaux  lieux  de  trouvailles.  —  Burdigala  (Bordeaux), 
Santones  (Saintes),  Grues,  Saint- Médard-des-Prés,  Chavagnes-en- 
Paillers  (Vendée),  Amure,  Verrines  (Deux- Sèvres),  Pictavi  (Poitiers), 
Iciodonim  {Issoire) ,  A  quœ  calidœ  (Vichy),  Aquœ-nerœ  (Néris),  Moulins, 
Varennes  (Allier). 


(i)  Voir  au  tableau  de  morphologie  générale. 


RÉrARTITION  GÉOGRAPHIQI'K  DES  VERRES  ROJVIAINS. 


257 


lyYONNAISE. 

Riches  découvertes.  Très  anciens  ateliers  de  verrerie  établis  à 
Lugdunum  (Lyon).  Fouilles  de  l'abbé  Cochet  dans  le  pays  des  Vélio- 


FiG.  335.  —  Incinération  collective  dans  uue  cuve  de  pierre  rectangulaire. — FouillesdeVaisoneni838. 
—  Musée  d'Avignon.  (Forme  des  objets  de  la  fig.  334.) 


casses,   et  des    Calètes    (Barillets   frontiniens   et   verres  de   toutes 
sortes) . 

D'intéressantes  verreries,  remontant  à  la  période  comprise  entre 
le  ne  siècle  et  les  invasions,  ont  été  trouvées  à  Paris.  Ces  verres  sont 
loin  de  former  des  séries  aussi  riches  que  celles  de  la  vallée  du 
Rliin.  Ils  mériteraient  pourtant  une  étude  particulière.  Ils  ont  été 
trouvés  sur  la  rive  gauche  de  la  Seine,  surtout  dans  deux  nécro- 

33 


258 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  .SOUS  L'EMPlRE  ROMAIN 


pôles  sur    lesquelles    aucun    travail    d'ensemble    n'a   été  fait   (i). 

La  plus  ancienne  de  ces  nécropoles  s'étendait,  du  sud  au  nord, 
entre  l'Observatoire  et  la  rue  actuelle  du  Val-de-Grâce  ;  de  l'est 
à  l'ouest,  entre  la  voie  romaine  de  Lutèce  à  Gcnabum  (Orléans)  et 
un  chemin  vicinal  qui  se  dirigeait  sur  Montrouge. 

Ce  cimetière,  dit  de  la  Rue  Nicole,  contenait  des  tombes  païennes 
du  n^  et  du  m*'  siècles,  les  unes  à  incinération,  les  autres  à  inliuma- 


FiG.  336.  —  3IOB1LIER  d'dne  tombe  DU  ni'"  s,,  découverte  à  Cologne,  rue  de  Luxembourg.  —  Musée  dt 
Cologne.  —  A.  Diota  de  verre,  forme  42.  —  B.  Bouteille  de  verre  sans  anse.  —  C.  Fiole  de  verre,  forme  24. 
• —  D.  Fragment  d'ime  verrerie  à  applications  vermiculaires.  —  Cette  sépulture  contenait,  en  outre,  une 
monnaie  de  l'Impératrice  Crispitia  Augusla  (morte  en  183). 

tion.  On  y  a  trouvé  d'intéressantes  pierres  funéraires,  notamment  la 
stèle  du  Forgeron  conservée  au  musée  Carnavalet. 

L'autre  nécropole  parisienne,  dite  Cimetière  Saint- Marcel,  était 
comprise,  du  sud  au  nord,  entre  les  environs  de  la  rue  Le  Brun  et  la 
Bièvre  ;  de  l'est  à  l'ouest,  entre  la  rue  des  Fossés- Saint- Marcel  et  la 
ruelle  des  GobeUns.  Elle  bordait  la  voie  romaine  de  Lutèce  à  Lug- 


(i)  Sur  les  fouilles  exécutées  à  Paris,  on  pourra  consulter  : 

De  Lasteyrie,  Un  cimetière  romuin  découvert  d  Paris,  rue  Nicole  (Extrait  de  la  Revue  archéologique, 
juin  1878). 

Ch.  Magne,  Les  voies  romaines  de  l'Antique  Lutèce,  Paris  (Chani]jion,  éditeur). 

Ch.  Magne.  Cimetières  gallo-romains  et  mérovingiens  de  Vavenue  des  Gobelins  et  de  la  rue  L>escartes,  ex- 
plorés en  1898.  Paris,  Champion. 

Consulter  aussi  le  plan  de  l'aris  à  l'époque  gallo-romaine,  par  Th.  Vacquer,  exposé  à  la  Bibliothèque 
historique  de  la  Ville  de  Paris. 


RÉPARTITION  GÉOGRAPHIQUE  DKS  VERRES  ROMAINS.         259 

dunum  (Lyon).  Elle  a  été  utilisée  très  longtemps,  depuis  le  iii«  siècle 
jusqu'à  la  fin  du  xyi^  siècle  de  notre  ère. 


Fio.  337.  —  Mobilier  d'iixe  tombe  D'ENFiMJr,  découverte  prte  de  Pons  (Charente-Inférieure).  —  Musée 
de  Saintes.  —  A.  Oînochoé  de  verre.  —  B.  Arj'balle  à  anses  delphiniformes,  forme  33.  —  C.  Bol  à  décor 
rapporté  à  diaud. 


D.    M. 

EPIGONV 

AN-XXV 

SERVOS 

AELI  MAXIAM 

LEGXXII.PR. 


Fio.  338.  — ■  Tombe  .\  inhiilation-  d'Epigonus,  découverte  à  Mayence,  Monibachcrstrasse,  en  1904.  — 
Musée  de  Mayence'.  —  A.  Inscription  de  la  stèle  de  pierre.  —  B.  Cruche  de  terre  blanchâtre.  —  C.  Vase 
de  terre  rouge.  —  D.  Ballon  de  verre,  forme  41.  —  E.  Ballon  de  verre,  forme  40.  —  F.  Verre  à  pied, 
forme  109.  —  G.  Gobelet  tronconique  en  verre.  —  H.  Bouteille  de  verre  à  panse  cylindrique  du  t^-pe 
décrit  p.  35. 

On  n'y  a  pas  trouvé  d'incinérations.  Les  tombes,  en  majorité 
chrétiennes,  y  étaient  parfois  superposées. 


26o  LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 

Paris,  à  l'époque  gallo-romaine,  était  un  petit  port  de  commerce. 


FiG.  33g.  —  Mobilier  funéraire  d'un  sarcophage  a  inhumation.  —  Ober  lugelheim  (fouilles  de  1909). 
—  Musée  de  Maymce.—  i.  Ballon,  forme  40, en  verre  verdàtre.  —  2.  Fiolede  verre,  forme  31.  — 3.  Bou- 
teille de  verre  verdàtre.  —  4.  Valve  de  cardUim.  —  5.  Fibule?  —  iv»  s. 

une  escale  du  cabotage  qui  se  faisait,  sur  la  Seine,  entre  Sens  et  la 


FiG.  340.  —  Mobilier  d'une  iombe  a  inhumation  du  iv"  s.,  découverte  à  Amiens  (Somme).  —  Collection 
Morin-Jean,  à  Paris  [ancienne  Collection  Bernay).  —  A.  Bol  de  verre  incolore.  —  B.  Fibule  de  bronze 

,  du  type  dit  crucial.  —  C,  Bouteille  de  verre  incolore.  —  Cette  sépulture  contenait,  en  outre,  une  monnaie 
de  bronze   do   Constantin   I"^. 

mer.  Au  rv^  siècle,  la  capitale  des  Parisii  se  développa  grâce  aux  fré- 
quents séjours  qu'y  venait  faire  l'emperetir  Julien.  Aussi  les  verreries 


RÉPARTITION  GÉOGRAPHIQUE  DES  VERRES  ROMAINS.         261 

du  Romain  II  y  ont- elles  été  trouvées  en  plus  grand  nombre  que 
celles  du  début  de  l'empire. 

Principaux  lieux  de  trouvailles.  —  Redones  (Rennes), 
Eburovices  (Evreux),  Rotomagus  (Rouen),  Can}^  Neuville- le- Follet, 
Êtretat  (Grand- Val  et  Bois-des- Loges), /«/zoèojîa  (l4llebonne)  [Cime- 
tière du  Mesnil],  Fécamp,  Trouville-en-Caux,  Barentin,  Tourville- 
la- Rivière,  Tliiétreville  (Seine- Inférieure)  [Fouilles  Cochet].  Pezou 
près    Vendôme,    Suèvres    (Loir-et-Cher).    Vierville    (Eure- et- Loir). 


FiG.  341.  —  Mobujer  d'une  tombe  de  la  seconde  moitié  du  iv°  s.  —  Amiens.  —  Collection  Morin-Jean, 
à  Paris  {ancienne  Collection Bernay).— A.  Verreà  pied,  forme  m.  —  B.  Boucle  de  ceinture,  en  bronze 
gravé. 


Parisii  (Paris).  StampcBpagus  (Êtampes).  Le  Champdolent,  à  Saint- 
Germain- lès- Corbeil  (Seine- et- Oise).  Melodunum  (Melun),  Héricy- 
sur-Seine  (Seine-et-Marne).  Conflans- sur- Seine  (Marne).  Tricasses 
(Troyes),  Arcy- sur- Aube  (Aube).  Augustodunum  (Autmi),  Cabil- 
lonum  (Chalon-sur-Saône),  Charnay  (Saône- et- Loire).  Alesia  (Côte- 
d'Or).  Montbrison  (Loire).  Lugdunum  (Lyon). 


202 


I^A  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


Belgique. 

Région  très  riche  en  verrerie  romaine.  Prédominance  des  nécro- 
poles à  inhumations  et  des  verres  du  Romain  II.  Fouilles  de  MM.  de 
Roucy  dans  la  forêt  de  Compiègne  ;  Pilloy,  Th.  Eck,  Cl.  Boulanger, 
Lelaurin,  Darly,  dans   l'Aisne   et   dans   la  Somme;  l'abbé  Hamard 


F10.343.  —  Mobilier  d'une  sépulture  du  cimetière  de  Sablonnière (Aisne) .  —  Fouilles  F.Moreau.— 
Musée  de  Saint-Germain.  Salle  XI.  Vitrine  49.  Tombe  n»  252.  —  Barillet  Frontinieu  à  deux  anses  et  bol 
de  verre,  forme  72.  —  Basse  époque  impériale. 

dans  l'Oise;  l'abbé  Haigneré  dans  le  Boulonnais;  Frédéric  Moreau 
dans  l'Aisne;  Th.  Habert  et  J.  Orblin  à  Reims. 

Principaux  lieux  de  trouvailles.  —  Bononia  (Boulogne- sur- 
Mer)  [cimetière  du  Veil-Atre],  Neufchâtel,  Dannes,  Etaples,  Aubigny- 
en- Artois  (Pas-de-Calais).  Amhiani  (Amiens),  Abbeville  [cimetière 
d'Homblières],  Misery,  Hardécourt-au-Bois,  Tincourt-Boucly 
(Somme).  Bellovaci  (Beauvais),  forêt  de  Compiègne  [La  Fortelle, 
Vieux-Mont,  Mont-Chyprès,  Mont-Berny,  Garenne- du- Roy,  etc.]. 
Hermès,  Bury  (Oise).  Beaumont- sur- Oise  (Seine- et- Oise).  Laudiinum 
(L,aon),Sucssiommi  C ivii as  {Soissons)  [cimetière  des  Longues- Raies], 
Faucouzy- Monceau- le- Neuf,     Augusta      Veromanduoruni     (Saint- 


REPARTITION  GÉOGRAPHIQUE  DES  VERRES  ROMAINS.         263 

Quentin),  Viromandum  (Vermand),  Renonsart,  Caranda,  Sablon- 
nière,  Brény,  Chouy,  Ancy,  Chassemy,  Nampteuil-sous- Muret, 
Arcj'-Sainte- Restitue,  Chauny,  Sissy  (Aisne).  Rémi  (Reims),  Lépine, 
Jonchery-sur-Suippes  (Marne).  Seuil,  près  Réthel  (Ardennes).  Augusta 


FiG.  343.  —  MoiULiER  d'une  tombe  a  in-hu>l\tiox  du  cimetière  de  Xainptcuil-sous- Muret  (Aisne), 
iv^  s.  —  Musée  de  Sainl-Gcnnain.  Salle  Moreau.  Vitrine  lo.  —  i  et  2.  Bouteilles  en  verre  impur.  • — ■ 
3.  Bol  de  terre  rouge  à  zones  striées. 

Trevirorum  (Trêves)  et  Pallien  (Allemagne).  Steinfort  (Grand-Duché 
de  Luxembourg). 


Germanie. 

Très  importantes  découvertes,  surtout  à  Cologne  (cimetières  de 
la  rue  de  Luxembourg  et  de  Saint- Séverin)  et  à  Mayence  (tombes 
à  incinération  et  à  inhumation).  Prédominance  de  verreries  du 
Romain  IL  Nombreux  verres  de  l'époque  des  empereurs  syriens 
(iii<3  siècle).  Abondance  des  spécimens  ornés  d'applications  vermicu- 
laires.  Fouilles  du  chanoine  Straub  au  cirnetière  de  Strasbourg. 

Principaux  wEux  DE  TROUVAii,i,ES. — 1°  D  ans  l' Allemagne  actuelle. 


264 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROIMAIN. 


Vetera  Castra  (Xanten),  Novesium  (Neuss),  Colonia  Agrippina  (Co- 
logne), Bonna  (Bonn),  Gelsdorf  près  Meckenheim,  Remagen,  Antun- 
naciim  (Andernach),  Confluentes  (Coblence),  Cobern,  Mayen,  Kreuz- 


'TJ 


-^\•'^■/;-Jcal,. 


FiG.  344.  —  MOBUXER  D'tjNE  SÉPULTURE  A  INHUMAIION  du  Cimetière  d'Arcy-SainteRestitue  (Aisne). 
—  Fin  du  IV'  s.  —  Musée  de  Saint-Germain.  Salle  Moreau.  Vitrine  45.  Tombe  2560.  • —  A.  Diota  de 
verre,  forme  42.  —  B.  Cornet  de  verre,  forme  107,  orné  d'un  fil  d'émail  blanc. 

nach,  Mogontiacum  (Mayence),   Vangiones  (Worms),  Hohensulzen, 
Argenioratum  (Strasbourg). 

2°  Dans  la  Belgique  actuelle  :  Namur,  Avennes,  Furfooz,  Couvin, 
Samson,  Spontin,  Strée,  Flavion  [cimetière  des  Iliats]. 


Grande  Séquanaise. 

Riche  série  de  verres  provenant  de  trois  nécropoles  découvertes  à 
Besançon  (Doubs)  et  dans  les  environs  de  cette  ville  : 

1°  Sous  les  ruines  des  monuments  romains  entourant  le  champ  de 
Mars,  dans  une  couche  correspondant  au  i^""  siècle  de  notre  ère,  on  a 
trouvé,  en  établissant  les  fondations  de  l'arsenal  actuel,  les  vestiges 
d'un  cimetière  gaulois  et  gallo-romain,  d'une  nécropole  à  incinéra- 


RÉPARTITION  GÉOGRAPHIQUE  DES  \^RRES  ROMAINS. 


tions  qui  a  dû.  servir  depuis  la  conquête  des  Gaules  jusque  vers 
l'époque  de  Néron  (monnaies  gauloises  et  monnaies  romaines  allant 
jusqu'à  Claude). 

2°  On  a  découvert  un  vaste  cimetière  à  incinérations  des  ii^  et 
111^ siècles  (monnaies  allant  jusqu'à  Alexandre  Sévère),  de  part  et 
d'autre  de  la  voie  romaine  allant  de  Besançon  à  Langres,  à  l'endroit 
où  s'élève  aujourd'hui  la  gare  de  Viotte.  I^es  vases  en  verre  soufflé  y 
ont  été  rencontrés  en  grand  nombre.  Quelques- ims,  de  formes  très 


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Fio.  345.  — Mobilier  d'une  INHUMATION  du  cimetière  de  Bréiiy  (Aisne). —  Début  du  V  s.  — Musée  de 
Saint-Gernmin.  Salle  Moreau.  Vitrine  44.  Tombe  u°  167.  (Verre  à  pied  orné  de  lîlet';  d'émail  blanc  et 
fibules.) 

variées,  ont  servi  à'ollce  cinerariœ,  et  les  fioles  à  parfums  s'y  sont 
montrées  de  dimensions,  formes  et  décoration  très  différentes. 

3°  Un  important  cimetière  à  inhumations  a  été  exploré  à  Thoraise 
(Doubs)  (i),  à  15  kilomètres  au  sud- ouest  de  Besançon. 

On  y  a  recueilli  de  belles  verreries,  notamment  des  bols  formes 
72  et  73,  ornés  de  cabochons  colorés  ou  de  pinçures  faites  à  l'outil,  des 
verres  carénés  forme  m,  des  bouteilles  à  col  évasé  forme  40,  des 
cornets  forme  107,  et  une  très  jolie  œnochoé  dont  la  panse  est  décorée 
de  gaufrures  en  forme  de  protubérances  mameloimées,  disposées  régu- 
lièrement en  spirales  et  grossissant  progressivement  avec  le  diamètre 
du  vase  ,  (voy.  fig.  4,  n"  3).  Les  sépultures  du  cimetière  de 
Thoraise  datent  toutes  de  la  fin  du  m*  siècle  et  de  la  première  moitié 
du  J\^.  On  ne  rencontre  pas,  dans  cette  nécropole,  de  tombes  posté- 


(i)  Jules  Gauthier,  Le  Cimetière  gallo-romain  de  Thoraise  (Doubs).  Besançon,  i8Si. 


34 


266 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


rieures  à  355,  date  de  la  terrible  invasion  de  Germains  qui  anéantit 
la  Séquanaise. 

Principaux  LIEUX  DE  TROUVAILLES  :  Vesontio  (Besançon),  Civitas 


FiG.  346  • — SÉPULTURES  TARDIVES  A  INHUMATION.  —  A.  Musée  de  Trèvcs.  Salle VI,  u''5g(troisverreries). — 
B  Musée  de  Bonn  (Inv.  1331-1336).  Tombe  d'Andernnch  (i  et  2.  verreries,  3.  cruche  de  terre  blanchâtre, 
4.  pot  d'argile  à  couverte  noire,  5  et  6.  petits  bols  de  terre  rouge,  7.  grande  patina  de  terre  pâle  conte- 
nant des  ossements  de  poulet,  8.  clous  du  cercueil).  —  C.  Musée  de  Cologne.  Tombe  du  cimetière  de  la  rue 
de  I,uxenibourg,  à  Cologne  (i  et  2.  verreries,  3.  pot  de  terre  grise). 


Epomanduodurum  (Mandeure),  Tlioraise   (Doubs).   Vaîte,  Port- sur- 
Saône (Haute- Saône).  Audelange  (Jura).   Baden  (Suisse). 


VIII 


Ressemblances  que  présentent,  avec  la  verrerie  impériale 

romaine,  certaines  verreries  modernes. 

Fabrication  d'un  canthare  de  verre  soufflé  à  Murano. 


I.  — On  pourrait,  sur  ce  sujet,  écrire  un  livre.  Nous  n'avons  pas  la 
prétention  d'avoir  écrit  même  un  chapitre.  Nous  avons  seulement 
groupé  ici  quelques  croquis  qui  montrent  combien  certaines  formes 
de  verres  du  Moyen-âge,  de  la  Renaissance  et  des  Temps  modernes  se 
rapprochent  des  formes  de  la  verrerie  romaine. 

En  examinant  les  figures  347  à  351,  on  verra  que  des  verriers 
itahens  et  allemands,  qvii  vivaient  à  une  époque  relativement  peu 
éloignée  de  la  nôtre,  ont  créé  des  récipients  vitreux  qui,  morpholo- 
giquement, présentent  des  analogies  frappantes  avec  les  verres  du 
III®  ou  du  rv*  siècle  de  notre  ère. 

La  gourde  B  (fig.  347)  a  plus  d'un  point  de  ressemblance  avec  la 
bouteille  de  Cologne  reproduite  plus  haut  (fig.  274) . 

La  verrerie  C  (fig.  347),  dont  on  connaît  plusieurs  exemplaires  con- 
servés dans  maints  musées  d'Europe,  semble  être  luie  transcription, 
avec  quelques  variantes,  du  curieux  vase  découvert  par  F.  Moreau 
au  cimetière  de  Caranda  (voy.  plus  haut,  fig.  244). 

Il  n'j'  a  que  des  différences  de  détail  entre  le  flacon  D  (fig.  347)  et 
la  verrerie  conchiforme  trouvée  au  cimetière  romain  de  Cologne 
(fig.  218). 

La  résille  en  relief,  qui  orne  la  panse  de  la  carafe  E  (fig.  347),  est 
identique  à  celle  qui  décore  le  verre  à  pied,  figure  264.  Ici  et  là,  on  a 


268 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN 


FiG.  347.  —  Verres  soufflés  (xv«  au  xvni=  s.).  —  A.  et  C.  Munich.  Musée  national  bavarois.  —  B  et  D, 
Venise.  Musée  Cornt  (Salle  XII).  —  E.  Nuremberg.  Musée  germanique. 


VERRERIE  ROMAINE  ET  VERRERIE  MODERNE.  269 

usé,  à  plus  de  douze  siècles  de  distance,  du  même  procédé  d'orne- 
mentation. 

La  bouteille  double  (fig.  348)  est  un  diléc5i;he  antique  perfectionné. 


FiO.  31)8.  — BoOTEliXE  DE  VERRE  A  DEUX  COMPARTIMENTS,  Connue  SOUS  le  nom  dsCcmgoule.  —  Normandie. 
xvn"  s.  — ■  Musée  de  Sèvres,  n»  66S1. 

Les  verriers  modernes  ont,  en  effet,  apporté,  à  la  bouteille  à  deux 
compartiments,  une  modification  heureuse,  en  inclinant  en  sens 
inverse  les  deux  goulots.  Grâce  à  cette  ingénieuse  disposition,  on  peut 


l'"iG.  349.  —  ILvxAP  DE  VERRE  EN  FORME  DE  CORNE  DE  CHASSE.  • —  Venise.  Fin  du  XV"  s.  ■ —  Musée  ae  Sèvres, 

■a."  5267. 

aisément  verser  le  liquide  contenu  dans  l'un  des  compartiments  sans 
avoir  à  boucher  l'autre. 

D'élégants  hanaps  de  la  Renaissance  (fig.  349)  sont  étroitement 


270 


I,A  VERRERIE  EN  GAUEE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


apparentés  aux  belles  cornes  à  boire  qu'on  fabriquait  dans  le  Rhein- 
land  vers  la  fin  du  rv^  siècle. 

I^e  baril  A  (fig.   350)   et   le  tonnelet  fig.    233    ont  un   air  de 
famille   surprenant.    Un  goulot  et  des  anses,   analogues  à  ceux  du 


V|i>HiiTJe«r)   i 


Fig.  350.  —  \'ERRES  Sut'FFLÉs  (xV  au  xvm'  s.).  —  A,  B.  D.  Nuremberg  {Miai-c  germanique).  —  C.  Musée 
de  Murano  (Italie)   [Fabrique  de  Murano  au  xv"  s.   (Famille  Scguso)]. 

barillet  romain  fig.  233,  sont  appliqués  à  des  tonnelets  de  verre 
et  de  faïence  d'époque  très  récente  (xvii^'  et  xviiie  siècles)  (fig.  351 
et  352). 

Bien  d'autres  formes  de  la  verrerie  romaine  ont  été  reprises  dans 
des  régions  très  diverses,  par  les  verriers  et  par  les  céramistes  du 
Moyen-âge,  de  la  Renaissance  et  des  Temps  modernes. 

lya  forme  62  (i),  pour  prendre  un  exemple,  se  rencontre  dans  les 


(i)  Voy.  forme  62  du  tableau  de  morphulogie  générale. 


\T3RRERIK  ROMAINTO  ET  \aîRRKRIE  MODERNE.  271 

porcelaines  de  Chine  (i)  dans  les  grès  coréens,  dans  les  faïences  de 
Rhodes  (2),  de  Perse  (3),  de  Rouen  (4),  de  Nevers  (5)  et  dans  les  grès 
allemands  (6). 

La  tâche  difficile  n'est  pas  de  découvrir  ces  ressemblances,  mais 
de  discerner  si  celles-ci  résultent  d'une  filiation  continue,  d'un 
contact  médiat  entre  l'artisan  antique  et  l'ouvrier  moderne,  ou  si 
elles  proviennent  simplement  d'une  recréation,  d'une  coïncidence, 
l'ouvrier,  en  présence  de  la  même  matière  et  des  mêmes  procédés, 
étant  fatalement  enchn  à  retrouver  les  mêmes  formules. 

Prenons,  par  exemple,  les  barillets  fig.  350  (A)  et  351.  Ils  rappellent 


FiG.  351.  —  Barillet  de  \t.rre  vert,  orné  de  tadies  blanches  et  rouges.  Fabrication  française  du 
xvno  s.  Procédé  de  la  Margeride  (Cantal).  —  Musée  de  Sèvres,  n"  3055. 

à  tel  point  le  tonnelet  fig.  233  qu'on  est  tenté  d'expliquer  par 
une  filiation  la  similitude  de  ces  trois  verreries. 

Il  n'est  pourtant  pas  impossible  que  des  verriers  du  xvii^  siècle, 
voulant  donner  à  un  récipient  vitreux  la  forme  d'un  tonneau,  aient 
abouti,  sans  faire  d'emprunt  à  l'antiqiiité,  à  une  formule  presque 
semblable  à  celle  qu'adoptèrent  les  Romains  quatorze  siècles  plus 
tôt. 

Il  est  donc  prudent,  lorsqu'il  s'agit  de  similitudes  entre  des  objets 
créés  à  des  époques  très  différentes  et  dans  des  pays  fort  éloignés  les 
ims  des  autres,  de  ne  pas  s'aventurer  dans  le  domaine  des  influences 

(i)  Musée  de  .Sèvres,  n"  8.634. 

(2)  Musée  de  Sè\Tes,  n°  1.842  (bouteille  ornée  de  la  chasse  au  lièvre). 

(3)  Musée  de  Sèvres,  n»  6.563  (xvi"  siècle). 

(4)  Musée  de  Sèvres,  n"  13.08g  (x\tii«  siècle). 

(5)  Musée  de  .Sè\Tes,  n"  3.129  (xvn''  siècle). 

(6)  Musée  de  Sèvres,  a"  9.419  (Xassau). 


272 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROIVIAIN. 


et  des  survivances,  sans  avoir  des  indications  historiques  permettant 
d'affirmer  que  le  contact  a  pu  exister. 

Il  est  hors  de  doute  que  les  recettes  des  verriers  orientaux  de 
l'époque  romaine,  connues  dans  toute  l'étendue  de  l'Empire,  ont  été 
transmises  aux  artisans  qui  vinrent,  plus  tard,  fonder  les  verreries, 
de  l'Europe  médiévale.  Il  est  certain,  d'autre  part,  que  les  méthodes, 
les  procédés  des  verriers  du  Moyen-âge  n'ont  pas  été  perdus  par  la 
suite.  On  est  donc  en  droit  d'admettre  une  parenté  effective  entre 


FiG.  352.  — Barillet  en  faïence  polychrome.  —  Daté  :  1791.  —  ^fusce  Carnavalet,  à  Paris. 

certaines  verreries  du  xv]*  ou  duxvii^  siècle  et  certains  verres  romains. 

Cependant,  tout  en  reconnaissant,  dans  bien  des  cas,  l'existence 
de  cette  parenté,  de  cette  filiation,  nous  ne  devons  jamais  perdre  de 
vue,  que,  quelquefois,  les  ressemblances  entre  objets,  surtout  lorsque 
la  forme  de  ces  objets  est  simple,  sont  dues  à  des  recréations,  qu'elles 
sont  soumises  à  la  loi  des  coïncidences  et  des  rencontres,  et  non  à  la 
loi  des  contacts  (i). 

2.  — ■  Les  verriers  actuels  de  Murano  soufflent  et  travaillent  le  verre 
d'après  de  très  anciennes  recettes.  I^es  progrès  de  l'industrie  moderne 
ne  leur  ont  pas  fait  abandonner  des  traditions  remontant  fort  loin 


(i)  Sur  l'application  de  ces  deux  lois  en  archéologie,  consulter  Ed.  Pottier,    Catalogue  des  vases  du 
Louvre,  p.  251,  et  tome  XIII  des  Mémoires  de  la  délégation  en  Perse,  p.  67  et  suiv. 


\TÎRRERIE  ROMAINE  KT  \rERRERIE  MODERNE.  273 

dans  le  passé.  Aussi  est-ce  en  étudiant  la  technique  de  ces  verriers 
qu'on  peut  se  rendre  le  mieux  compte  de  la  façon  doiil  pouvaient 
procéder  leurs  devanciers  de  l'époque  impériale  romaine. 

La  figure  353  réunit  dix- huit  croquis  correspondant  aux  diverses 
phases  de  la  fabrication  d'un  canthare  de  verre  soufflé,  exécuté  sous 
nos  yeux  dans  l'tuie  des  officines  de  l'île  de  Murano. 

Au  bas  de  la  figure,  à  droite,  est  dessiné  le  modèle  que  nous  avions 
fourni  au  chef  de  l'atelier. 

La  confection  d'une  pièce  de  ce  genre  dure  environ  trente- cinq 
minutes. 

L'ouvrier  chargé  d'exécuter  le  travail  plonge  dans  la  masse  de 
verre  liquide  l'extrémité  d'une  canne  creuse.  Une  certaine  quantité 
de  matière  reste  attachée  à  cette  extrémité  :  c'est  la  paraison  (fig.  353, 
phase  i). 

En  soufflant  par  l'autre  bout  de  la  canne,  il  se  produit,  à  l'intérieur 
de  la  paraison,  une  concavité  qui  s'élargit  progressivement  (phase  2). 

L'ouvrier  étrangle  ensuite  la  paraison  en  la  faisant  tourner  rapide- 
ment entre  les  deux  branches  d'une  pince  (phase  3). 

Un  aide  vient  alors  fixer  rme  tige  de  fer  ou  pontil  à  l'extrémité 
de  la  paraison,  sur  la  face  opposée  au  trou  de  soufflage. 

La  canne  creuse,  désormais  inutile,  est  détachée  (phase  4).  Puis, 
pendant  que  l'on  imprime  au  pontil  un  mouvement  de  rotation,  on 
ouvre  la  paraison  (phase  5)  et  on  lui  donne  la  forme  désirée  (phases  6 

et7)- 

Pendant  toutes  ces  manipulations,  la  pièce  travaillée  doit  être 

très  souvent  réchauffée  dans  des  ouvertures  (puvreaux)  spéciales  du 
four. 

On  procède  ensuite  à  la  fabrication  des  anses.  A  cet  effet,  l'aide 
apporte  au  bout  d'une  tige  métallique  une  petite  masse  de  verre, 
qu'il  dépose  à  l'endroit  où  devra  se  trouver  l'attache  supérieure  de 
l'anse  (phase  8).  Puis,  avec  des  ciseaux,  on  sectionne  cette  masse  de 
façon  à  ne  conserver  qu'une  grosse  goutte  de  pâte  vitreuse  que  l'ou- 
vrier étire  et  transforme  en  un  boudin  (phase  9),  auquel  il  donne 
la  forme  voulue  et  dont  il  ramène  l'extrémité  au  point  où  doit  se 
trouver  l'attache  inférieure  de  l'anse  (phase  10). 

35 


274  I.A  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


FiG-  353-  —  Travail  du  vkrre  a  Morano.  —  Phases  diverses  de  la  fabrication  d'un  canthare. 


\TÎRRKRIK  ROMAINE  ET  VlvRRERIE  MODERNE.  275 

On  opère  de  la  même  façon  pour  confectionner  la  seconde  anse 
(phases  11,  12  et  13). 

Il  ne  reste  plus  qu'à  faire  le  pied.  Dans  cette  intention,  l'ouvrier 
commence  par  changer  le  mode  de  prise  de  l'objet  en  fixant  un  nou- 
veau pontil  à  l'intérieur  du  vase  (phase  14)  et  en  détachant  celui  qui 
avait  servi  à  tenir  la  pièce  pendant  les  phases  4  à  13  de  la  fabrication. 

Entre  temps,  un  autre  ouvrier  a  fait  une  petite  paraison  qu'il 
fixe  sous  le  récipient  (phase  15).  La  canne  creuse  à  l'aide  de  laquelle 
a  été  soufflée  cette  paraison  est  détachée  (phase  16).  On  fait  ensuite 
tourner  la  pièce  (phase  17)  ;  on  ouvre  la  nouvelle  paraison  et  on  l'élar- 
git jusqu'à  ce  qu'elle  prenne  la  forme  que  l'on  désire  donner  au  pied 
du  canthare  (phase  18). 

I,e  canthare  terminé  est  mis  dans  un  four  où,  grâce  à  un  feu 
doux,  il  refroidit  lentement. 


CONCLUSIONS 


Beaucoup  de  problèmes  ont  été  posés  dans  cet  ouvrage.  Il  en  est 
peu  qui  aient  reçu  une  solution  définitive.  L,a  complexité  des  ques- 
tions qui  y  ont  été  soulevées  est  telle  qu'elle  rend  difficile  l'établisse- 
ment de  règles  absolues,  l'adoption  de  principes  immuables,  de  lois 
rigoureuses. 

Toutefois  les  recherches  qui  l'ont  fait  concevoir,  les  nombreux  do- 
cuments qui  y  sont  présentés  et  les  arguments  qui  y  sont  exposés, 
permettent  de  formuler  quelques  conclusions  précises. 

1°  Les  produits  de  l' industrie  verrière,  à  F  époque  romaine,  présen- 
tent, dans  toute  l'étendue  de  l'Empire,  des  caractères  comip.uns. 

Un  verrier  avait-il  créé,  dans  quelque  grand  centre,  un  nouveau 
type  paraissant  supérieur  aux  modèles  courants,  l'objet  était  adopté 
rapidement  dans  toutes  les  provinces.  Les  modes  locales  ne  pou- 
vaient imposer  leurs  lois  que  dans  une  faible  mesure. 

Cette  uniformité  est  sans  doute  due  à  l'empreinte  exercée  à  cette 
époque  dans  tout  l'Empire  par  un  pouvoir  centralisateur,  fortement 
constitué.  Les  objets  industriels  et  artistiques  provenant  des  grands 
empires  ne  présentent  pas  entre  eux  les  différences  plus  ou  moins 
profondes  que  l'on  constate  dans  les  productions  de  pays  unis  par  un 
lien  fédératif. 

2°  Sous  l'Empire  romain,  des  liens  étroits  tinissent  les  centres  occi- 
dentaux d'industrie  verrière  aux  officines  orientales. 

Les  productions  orientales  se  propagent  et  s'imitent  dans  tous  les 
pays  soumis  à  la  puissance  des  Césars. 

Un  grand  nombre  des  ouvriers  qui  travaillent  dans  les  ateliers 
établis  en  Gaule  sont  originaires  d'Orient. 


CONCLUSIONS.  277 

3°  Tout  en  subissant  V influence  de  V Orient,  les  verriers  des  officines 
gauloises  ne  sont  pas  uniquement  des  copistes.  Ils  créent  des  objets 
qui  ont  un  caractère  particulier . 

La  personnalité  des  ouvriers  de  Gaule  ne  disparaît  pas  entière- 
ment devant  les  conceptions  des  verriers  d'Alexandrie,  de  Tyr 
et  de  Sidon.  Elle  demeure,  il  est  vrai,  presque  insensible  là  où, 
comme  dans  la  Narbonnaise,  le  joug  romain  se  fait  le  plus  sentir  ; 
mais  elle  est  très  accentuée  surtout  après  le  second  siècle,  dans 
la  Lyonnaise,  dans  la  Belgique  et  dans  la  vallée  du  Rhin.  Tout 
en  s'inspirant  de  modèles  orientaux,  les  verriers  de  ces  régions  ne 
les  copient  pas  servilement;  ils  en  modifient  assez  souvent  l'aspect, 
leur  donnent  un  autre  caractère  ;  ils  adaptent  la  forme  et  le  décor 
de  leurs  productions  au  goût  peu  raffiné,  voire  même  fort  médiocre, 
des  bourgeois  cossus  et  des  marchands  enrichis  de  Metz,  de  Trêves  et 
de  Cologne. 

Ils  ne  copient  pas  toutes  les  formes  de  verres  en  usage  dans  le 
bassin  de  la  Méditerranée.  Ils  ne  font  pas  de  bouteillles  en  forme 
à'askos,  ni  de  ces  flacons  géminés  à  anses  compliquées  qu'on  trouve 
en  Palestine.  Par  contre,  ils  sortent  parfois  des  cadres  établis  par  les 
Orientaux,  ils  créent  quelques  t5rpes,  ils  inventent  la  bouteille  en 
forme  de  tonneau  cerclé  appelée  barillet.  Puis  ils  recourent,  pour  orner 
certains  de  leurs  produits,  à  des  serpents  faits  de  gros  fils  de  verre 
appliqués  à  chaud  sur  la  surface  des  récipients  ;  ce  genre  de  décor, 
leur  devenant  peu  à  peu  familier,  finit  par  les  caractériser. 

D'autre  part,  ils  ne  limitent  pas  leur  action  à  une  zone  restreinte. 
Ils  trouvent  partout  des  acheteurs,  conquièrent  l'étranger  et  arrivent 
à  faire  au  loin  concurrence  aux  grandes  fabriques  d'Orient.  Enfin, 
ils  jouent  un  rôle  dans  la  formation  des  écoles  de  verrerie  de  l'Europe 
médiévale.  Il  ne  faut  pas  s'exagérer  l'importance  de  ce  rôle,  mais  il  est 
bon  de  ne  pas  le  méconnaître. 

4°  Comme  V histoire  de  la  céramique,  l'histoire  de  la  verrerie  du 
i^r  au  rv^  siècle  de  notre  ère  conduit  à  conclure  qu'en  Europe  occidentale, 
les  centres  de  fabrication  se  sont  successivement  déplacés  du  sud  au 
nord. 

Au  i^"^  siècle,  les  oflicines  de  l'ItaUe  sont  florissantes  et  expé- 


2/8  I.A  VERRERIE  EN  GAUI^E  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 

dient  leurs  produits  en  Gaule.  En  même  temps,  les  premières  ver- 
reries gauloises  s'installent  dans  la  basse  vallée  du  Rhône. 

Dès  le  II*  siècle,  l'Italie,  énervée  par  des  habitudes  d'oisiveté, 
abandonne  aux  provinces  nordiques  le  monopole  du  travail  industriel. 

Aux  iii<'-iv*'  siècles,  à  l'instar  de  l'Italie,  la  Gaule  méridionale 
s'efface  complètement  au  profit  de  la  Belgique  et  de  la  Ger- 
manie. 

Malheureusement  la  détermination  des  centres  de  production  est 
plus  malaisée  pour  la  verrerie  que  pour  la  céramique.  On  est  cepen- 
dant en  droit  d'affirmer  que  les  provinces  rhénanes  possédaient  dans 
les  derniers  temps  de  l'époque  impériale  d'importantes  manufactures 
de  verre  (i). 

5"  L'époque  impériale  romaine  est,  pour  l'industrie  du  verre,  une 
ère  de  grandes  découvertes. 

Dès  le  début  de  l'Empire,  peut-être  même  un  peu  avant  la  fin  de 
la  République,  l'invention  du  verre  soufflé  transforme  radicalement 
l'industrie  verrière.  Cette  industrie,  dont  les  différents  et  peu  variés 
spécimens  étaient  uniquement  des  objets  de  luxe,  crée  tout  à  coup 
des  produits  utiles  et  accessibles  à  tous.  I^e  verre,  qui  n'était  employé 
jusque-là  qu'à  faire  des  perles,  des  pendeloques,  des  bibelots  de  prix, 
des  balsamaires  minuscules,  sert  dès  lors  à  confectionner  des  récipients 
usuels,  à  fabriquer  des  objets  que  l'on  emploie,  grâce  à  leur  trans- 
parence, dans  maints  cas  où  on  ne  peut  utiliser  facilement  des  poteries. 

C'est  incontestablement  sous  l'Empire  que  se  fit  la  découverte  de 
certains  procédés  de  soufflage  et  d'ornementation  employés,  mainte- 
nant encore,  dans  les  officines  de  Murano. 

On  a  perfectionné  ces  procédés  :  on  n'en  a  pas  inventé  de  nou- 
veaux. 

La  gravure,  la  peinture,  l'émaillage,  la  dorure  sur  verre  étaient 
connus  des  contemporains  d'Alexandre  Sévère,  d'Aurélien,  de  Pro- 
bus.  Les  ouvriers  du  Moyen-âge  et  de  la  Renaissance,  pour  créer  des 

(i)  Suivant  Cramer,  certains  noms  estampillés  sur  des  verreries  nordiques  (Giamillus  entre  autres)  sont 
ceux  de  verriers  rhénans.  On  a  découvert,  d'autre  part,  à  Aveudies  ime  verrerie  du  Romain  II  (conservée 
aujourd'hui  au  musée  de  Nyon)  qui  porte  l'inscription  :  Cakaniivs.  Carantodivs.  Civis.  Levcvs.  C'est  un 
des  rares  exemples  où  le  verrier  désigne  son  pays  d'origine.  (Les  Leuci  occupaient  la  Gaule  Belgique  entre  la 
Jlarne  et  la  Moselle  et  avaient  Tullum  (Toul)  pour  capitale.)  (Voy.  Anton  Kisa,  Das  Glas,  p.  936  et  suiv.) 


CONCLUSIONS.  279 

chefs-d'œuvre,  n'auront  guère  besoin  de  perfectionner  les  moyens 
techniques  de  leurs  devanciers  du  temps  des  Césars. 

C'est  de  même  sous  l'Empire,  peut-être  dans  le  courant  ou  vers 
la  fin  du  11^  s.,  qu'on  apprit  à  rendre  le  verre  tout  à  fait  incolore,  à 
le  purifier  par  l'emploi  du  manganèse,  à  le  débarrasser  des  colorations 
naturelles  dues  aux  oxydes  de  fer  qui  entrent  dans  la  composition  du 
sable.  Cette  découverte  rendit  le  verre  propre  à  quantité  d'usages  et 
lui  donna  une  valeur  inestimable.  Seul,  le  verre  incolore  peut  faire 
pleinement  valoir  la  coloration  des  vins.  Or,  comme,  au  iii<^  siècle,  la 
culture  de  la  vigne  commençait  à  être  fort  en  honneur  en  Gaule,  il 
devait  ne  pas  tarder  à  jouir  d'une  grande  vogue  auprès  des  habitants 
de  ce  pays. 

6°  Les  verreries  de  l'époque  romaine  trouvées  en  Gaule  ne  peuvent 
pas  être  facilement  réparties  dans  un  cadre  systématique  de  subdivisions 
chronologiques.  La  variété  des  divers  faciès  que  présente  V industrie  du 
verre  du  1^^  au  rv^  siècle,  permet  toutefois  de  les  partager  en  deux 
grands  groupes  et  de  diviser  en  deux  séries  distinctes  le  second  de  ces 
groupes. 

I^a  chronologie  des  verres  romains  soulève  des  problèmes  qui  n'ont 
pas  tous  reçu  une  solution  définitive. 

1/ étude  des  mobiUers  funéraires  de  la  Gaule  montre  néanmoins 

qu'il  est  possible  de  distinguer  deux  périodes  d'évolution  industrielle 

qui  correspondent  à  des  vagues  successives  d'influence  orientale  : 

Le  Romain  I . .  Friihrômisch  /    ,  ,  ,  .  „  , 

-r     T,         •     TT    c-   "i.  ••    •    1.       des  archéologues  allemands, 
lye  Romam  II.  vSpatromisch    \  '^ 

Ces  deux  phases  ne  sont  pas  séparées  par  une  cloison  étanche. 
La  seconde  est  pénétrée  profondément  des  survivances  de  la  première. 
lyC  passage  de  l'une  à  l'autre  se  place  entre  la  fin  du  règne  de  Com- 
mode et  le  principat  d'Héliogabale.  Le  Romain  II  comprend 
deux  périodes.  Pendant  la  première,  l'art  du  verrier  atteint  son 
apogée  sous  les  empereurs  syriens.  Pendant  la  seconde,  une  pro- 
fonde décadence  se  manifeste  dans  l'industrie  verrière,  après  Cons- 
tantin. 

Ces  diverses  phases  chronologiques  peuvent  se  grouper  de  la 
façon  suivante  : 


28  o 


LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  L'EMPIRE  ROMAIN. 


ROMAIN  I 

de  l'époque  d'Auguste 

à  la  fin  du  règne  de 

Commode  (+  192) 

(i"  &  II"  siècles) . 

Incinérations. 


ROMAIN  II 

du  règne  de  Septime 
Sévère  (+193  à +  211 .) 

à  la  fin  du  règne 
d'Honorius  (+  423). 

Incinérations  et 
Inhrunations. 


Verre  bleu-verdâtre.  naturellement  teinté  par  les  oxydes  métal- 
liques contenus  dans  les  sables.  —  Verre  volontairement 
coloré.  Tons  violents.  —  Imitation  des  gemmes.  Souflîage  du 
verre  dans  des  moules  de  forme  géométrique.  — ■  Flacons 
lourds  et  trapus  à  panse  prismatique  et  cylindrique.  —  Anses 
plates  coudées  à  angle  droit  ou  aigu.  —  Urnes  cinéraires.  — 
Ampoules  en  fomie  d'alabastres  et  d'arybaUes. 

Les  officines  les  plus  prospères  sont  celles  de  la  vallée  du  Rhône. 


PHAvSE  A 

de  Septime  Sévère  à 

mie  date  imprécise  de 

la  seconde  moitié 

du  in"  siècle. 

Incinérations 

dominantes. 


Apogée  de  l'industrie  du  verre  sous  les 
empereurs  syriens.  Verre  incolore  dé- 
barrassé des  teintes  naturelles  à  l'aide 
du  manganèse.  Grande  variété  dans  les 
formes  des  récipients.  Élégantes  verre- 
ries tournées.  Anses  courbes  et  curieu- 
sement appendiculées.  Pieds  délicats 
détachés  de  la  panse.  Flacons  à  très 
long  col  formes  19,  23,  24,  25.  Déve- 
loppement de  la  verrerie  plastique.  Dé- 
veloppement du  décor  en  fil  de  verre 
appliqué  à  chaud  (Fils  spirales,  enrou- 
lements et  feuilles  cordif ormes) .  — 
Cabochons.  —  La  gravure,  la  peinture, 
et  la  dorure  sur  verre  se  développent 
surtout  à  partir  du  miheu  du  rn^ 
siècle.  Les  officines  les  plus  prospères 
sont  dans  la  GalUa  Belgica  et  sur  les 
bords  du  Rhin. 


PHASE  B 

du  dernier  tiers  du 

m"  siècle  à  la  fin  du 

règne  d'Honorius 

(+  423). 
Inhumations 
domhiantes. 


Décadence  de  l'industrie  verrière,  sm- 
tout  après  Constantin.  —  Raréfaction 
du  verre  incolore.  —  Verre  mipur, 
nuageux,  verdâtre  ou  jaunâtre,  plein 
de  bulles  d'air  et  de  filandres.  Dégé- 
nérescence des  formes  de  la  phase 
A.  —  Manque  de  soUdité.  —  Exagéra- 
tion des  moyens  teclmiques.  Virtuosité 
excessive  dans  la  fabrication  des  verres 
dits  diaireies  (dernières  années  du 
lu'^  siècle) .  Décor  lâché.  Les  feuilles  cor- 
difomies  sont  remplacées  par  de  gros 
fils  figurant  des  serpents.  Cabochons  à 
ombihc.  Extension  de  la  gravure,  delà 
peinture,  de  l'émaiUage  et  de  la  dorure 
sur  verre.  Coupes  chrétiemies  ornées 
de  scènes  de  l'Ancien  et  du  Nouveau 
Testament. 


<^a 


\ 

I 


PL.  10.  —  VERRERIES  A  OMioaioNS.  —  i\"  SIÈCLE.  —  Collfclioii  Morhi-Jcan,  Pans 
(D'aprte  ra<iuarcU<;  <lc  l'auteur.) 


CONCLUSIONS.  281 

70  Les  formes  des  verres  romains  sont  presque  toutes  empruntées  aux 
répertoires  des  céramistes  et  des  orfèvres. 

La  céramique,  la  métallurgie  étaient  des  industries  vieilles  de 
siècles  nombreux  quand  le  verre  soufflé  fit  son  apparition.  Des  réci- 
pients usuels,  des  œnochoés,  des  amphores,  des  hydries,  des  can- 
thares,  des  phiales  en  argile,  en  or,  en  argent,  en  bronze,  précédèrent 
les  objets  analogues  en  verre. 

Quand  l'emploi  du  verre  soufflé  se  généralisa,  on  trouva  tout 
naturel  de  conserver  les  formes  de  récipients  usitées  depuis  long- 
temps, on  n'éprouva  pas  le  besoin  d'en  créer  de  nouvelles. 

8°  Les  formes  des  récipients  en  verre  obéissent  aux  lois  qui  régis- 
sent la  confection  des  productions  artistiques  et  industrielles. 

Les  formes  évoluent  selon  des  lois.  Ces  lois,  surtout  en  matière  de 
production  industrielle,  ne  sont  pour  ainsi  dire  pas  modifiées  par  des 
individualités,  si  originales  que  soient  celles-ci  dans  leurs  concep- 
tions. 

Le  verrier  ne  peut  pas,  plus  que  le  céramiste  ou  l'orfèvre,  faire, 
dans  son  esprit,  table  rase  du  passé,  imaginer  quelque  chose  d'entière- 
ment nouveau,  chercher  dans  son  propre  fonds  une  création  tout  à 
fait  personnelle.  Sa  mentalité  est  déterminée  par  un  puissant  atavisme  ; 
elle  est,  pour  une  large  part,  composée  de  formules  héréditaires  ;  elle 
ressemble  à  un  canevas  où  seraient  brodés,  avec  des  laines  nouvelles, 
des  dessins  anciens  et  peu  variés,  à  une  partition  musicale  où  de  vieux 
leitmotivs  reviennent  à  chaque  instant.  Elle  l'oblige  à  se  conformer 
à  la  tradition,  à  prendre  place  dans  la  lignée  ininterrompue  d'artisans 
condamnée  à  ne  pas  procéder  par  bonds  dans  sa  marche  vers  le  progrès. 
Dès  lors,  les  formes  trouvées  par  ses  aïeux  s'imposent  à  lui  inélucta- 
blement. Il  les  copie. 

Peu  à  peu,  sous  l'impulsion  des  mœurs  et  des  usages  de  son  temps, 
et  sous  l'influence  de  son  milieu,  il  y  introduit  quelques  modifications 
mais  la  plastique  de  ses  produits  s'éloigne  si  lentement  de  son  point 
de  départ,  qu'il  se  rend  à  peine  compte  qu'elle  subit  uue  évolution. 

Il  est  des  verres  de  forme  étrange,  où  les  réminiscences  lointaines, 
où  les  conceptions  ancestrales  paraissent  faire  défaut  :  types  anor- 
maux, ils  ne  se  sont  pas  reproduits. 

36 


282  LA  VERRERIE  EN  GAULE  SOUS  LEMPIRE  ROMAIN. 

Par  contre,  les  formes  normales  constituent  un  ensemble  que  des 
changements  graduels  partagent,  si  l'on  veut,  en  séries  assez  distinctes 
les  unes  des  autres  ;  mais  ces  séries  forment  un  bloc  tel  qu'il  est 
difficile  de  les  isoler. 

L'évolution  des  formes  des  vases  est  due,  en  principe,  à  ce  que 
l'homme  .se  crée  de  nouveaux  besoins,  tâche  de  varier  et  de  multi- 
plier ses  satisfactions  matérielles  et  artistiques  :  ce  sont  les  facteurs 
primaires  de  cette  évolution. 

Par  ailleurs,  la  religion,  la  magie,  le  fétichisme,  certaines  parti- 
cularités inhérentes  au  goût  de  telle  ou  telle  race  humaine  ont  con- 
tribué et  contribuent  aussi  à  faire  varier  les  formes  :  ce  sont  les 
facteurs  secondaires. 

9°  Le  galbe  des  verreries  romaines  n'est  jamais  parfaitement  ré- 
gulier. 

Il  n'existe  pas  de  symétrie  absolue  dans  les  profils  des  verres 
antiques,  soit  que  ces  verres,  faits  à  la  hâte,  constituent  des  pro- 
duits communs,  soit  que,  faits  avec  soin  et  habilement  travaillés,  ils 
doivent  être  considérés  comme  des  objets  de  luxe.  Une  constatation 
analogue  peut  se  faire  dans  le  domaine  de  la  céramique.  Le  travail 
mécanique,  qui,  de  nos  jours,  rend  les  objets  industriels  tout  à  fait 
semblables  les  uns  aux  autres,  était  inconnu  des  anciens. 

10°  Les  formes  les  plus  belles  sont  celles  qui  proviennent  de  l'adapta- 
tion du  galbe  des  objets  à  des  besoins  déterminés. 

Pour  être  essentiellement  et  strictement  belle,  la  forme  d'un  objet 
usuel  en  verre,  en  terre  cuite  ou  en  métal,  doit  être  en  corrélation 
absolue  avec  la  destination  de  cet  objet.  Si  un  objet  usuel  a  une 
belle  forme,  c'est  parce  qu'il  est  adéquat  à  l'emploi  auquel  il  est  des- 
tiné. Quelque  peu  important  que  soit  un  objet,  il  est  intéressant 
s'il  répond  bien  aux  fins,  fussent-elles  très  humbles,  qui  l'ont  fait  con- 
cevoir. 

Platon  a  dit  que  tout  ce  que  nous  trouvons  beau  nous  paraît 
d'autant  plus  beau  que  nous  en  constatons  davantage  l'utilité. 

Les  hommes  ayant  besoin  de  meubles,  d'ustensiles  de  ménage,  de 
vêtements  et  de  véhicules,  d'armes  et  d'outils,  non  seidement  appré- 
cient beaucoup  ces  objets  parce  qu'ils  sont  de  première  nécessité. 


CONCI^USIONS  283 

mais  encore  les  trouvent  beaux  du  moment  qu'ils  correspondent  bien 
aux  exigences  de  leur  existence  et  qu'ils  peuvent  être  utilisés  selon 
leurs  désirs. 

lyCS  verriers  de  l'antiquité  ne  se  sont  quelquefois  pas  souciés 
d'étabUr  une  étroite  corrélation  entre  l'objet  créé  par  eux  et  l'usage 
auquel  il  était  destiné  ;  mais  cela  vient  de  ce  qu'ils  avaient,  ou  plus 
exactement  que  ceux  dont  ils  copiaient  les  créations,  avaient  eu 
d'autres  soucis  que  de  simples  préoccupations  utilitaires. 

Pris  en  eux-mêmes,  les  verres  plastiques,  les  flacons  en  forme 
de  tête  humaine,  d'animaux,  de  plantes,  ne  répondent  à  aucun  besoin. 
Sauf  quelques  exceptions,  ils  sont  des  erreurs  de  goût  et  de  bon  sens  ; 
ils  sont  mal  en  main,  difficiles  à  nettoyer,  fragiles  à  l'excès  ;  _ils  ne 
valent  guère  plus,  au  point  de  vue  artistique,  que  les  verreries  mo- 
dernes qui  reproduisent  une  botte  de  gendarme,  le  buste  de  M.  Thiers, 
la  colonne  Vendôme  ou  le  campanile  de  Venise.  Mais  nous  prenons 
goût  à  les  étudier  quand  nous  savons  qu'ils  sont  les  tenaces  survi- 
vances de  récipients  plus  anciens  créés  par  une  humanité  primitive, 
dont  la  mentalité  était  plus  fétichiste  qu'artistique,  pour  qui  l'art 
avait  bien  moins  d'importance  que  la  rehgion. 


INDEX     MUSÉOQRAPHIQUE 


Alesia.  MusÉE  DE  I.A  Société  des  Sciences  de  Semur  et  Musée  MtnsnciPAE. 
—  Quelques  verreries  entières.  Très  nombreux  fragments.  Prédominance  de 
la  forme  68  (i). 

Amiens.  MusÉE  de  Picardie.  —  Riche  série.  Verrerie  locale.  Nombreux  barillets 
fonne  132.  Un  flacon  123  [n°  919]  (2).  Une  fiole  120  [n"  943].  Un  aryballe  forme  36 
sans  pieds  [n"  936]. 

Arles.  Musée  lapidaire  et  akchéologique.  —  Verrerie  locale.  Prédominance  des 
types  du  Romain  I  :  ollœ  cineraria,  ampoules  fonnes  20,  21,  22,  fioles  à  long  col 
23,  24,  25,  bouteilles  à  panse  prismatique.  Beau  flacon  fonne  131  (grappe  de  rai- 
sin à  trois  lobes)  [n"  2  338I. 

Avignon.  MusÉE  Calvet.  —  Riche  série.  Verrerie  de  la  basse  vallée  du  Rhône. 
Prédominance  des  types  du  Romain  I.  Types  pompéiens.  Olla:  cincraricB, 
fonnes  i,  2,  3.  4.  Nombreuses  bouteilles  à  jjanse  prismatique.  Ampoules  et  fioles 
formes  20,  21,  12.  2},,  24,  25.  Bouteille  à  deux  compartiments  fonne  46,  trouvée  à 
Orange  en  1840  [n"  113].  Flacon  en  forme  de  tête  himiaine.  Verre  en  fomie  de  cor- 
beille à  deux  anses  fonne  138  [n°  97]. 

Beauvais.  Musée  d'archéologie.  —  Verrerie  locale.  Prédominance  des  types  du 
Romain  II.  Verre  à  pied  fonne  iio,  orné  de  fils  de  verre  formant  résille  [série  B, 
n"  266].  Beau  bol  orné  de  cabochons  à  ombilic  [série  B,  n"  471]. 

Berlin.  Antiou.arium.  —  Trois  ven-eries  célèbres  trouvées  dans  la  Gaule  du  nord  : 
1"  Coupe  gravée  dite  de  Poséidon  [Cobern]  (voy.  p.  240,  fig.  325)  ;  2"  Coupe  gravée 
dite  de  V Anlhropogonie  [Cologne]  (voy.  p.  240)  ;  3"  Vase  à  résille,  dit  diatrètc, 
l^ortant  une  inscription  grecque  [Cologne]  (voy.  p.  232,  fig.  313). 

Berne.  Musée  historique.  —  Fragment  d'un  bol  moulé,  orné  de  combats  de  gladia- 
teurs (voy.  p.  191). 

Besançon.  MusÉE  archéologique.  —  Importante  série  de  verres  de  la  région  :  Verreries 
du  cimetière  du  champ  de  Mars  (i"  siècle).  Débris  de  coupes  imitant  l'agate  rubanée 
(voy.  p.  228).  Verreries  du  cimetière  de  la  Viotte  (W  et  111°  siècles).  Bouteilles 
fonne  64  (fragmentée)  et  fonne  62  (ornée  d'applications  venniculaires)  (voy. 
p.  207).  Verreries  du  cimetière  de  Thoraise  (inhumations fin  in>'  et  IV  siècle).  Fonnes 
40,  72,  III,  etc....  — ■  Pièce  remarquable  :  œnochoé  à  décor  priapique,  verre  travaillé 
en  deux  couches  (voy.  p.  229  et  pi.  6). 

(i)  Ces  numéros  renvoient  au  tableau  de  morphologie  générale  placé  en  tête  du  volmue. 
(2)  Les  numéros  entre  crochets  sont  ceux  des  musées  où  les  objets  sont  conservés. 


INDEX  MUSEOGRAPHIQUE.  285 

Bonn.  PRO\aNZiAi,MUSEUM.  —  Très  importantes  séries  de  verrerie  locale.  Belle  collection 
de  verres  à  applications  \L'nniculaires  de  l'époque  des  empereurs  syriens.  Verres 
gravés.  Verres  peints.  Mobiliers  funéraires  classés  par  tombes.  Aryballe.s  fonne  35 
à  deux  compartiments  [n°^  8953  et  15  313].  Bouteille  à  3  compartiments  fonne  6^ 
[n"  864].  Fragment  de  la  diatrète  de  Ilohensûlzen  (voy.  p.  233).  Bouteille  oniée 
de  gravures  et  d'un  quadrige  en  peinture  polychrome.  Fiole  eu  fonne  de  tête 
limuaine  [u°  221].  Fiole  en  fonne  de  tête  humaine  double  [n°  15  255].  vSinge-musicien, 
fonne  123  [n°  301 1].  Barillet  fonne  135  [n"  1012].  Patère  à  manche  fonne  137, 
ornée  d'appUcations  venniculaires  [n°  215]. 

Bordeaux.  r^IusÉE  d'.\ntiquiïÉS  et  Musée  CarrEirE.  —  Verreries  pro\'enant  du 
cimetière  gallo-romain  de  Terre-Nègre,  à  Bordeaux,  nécropole  explorée  de  1804 
à  1830. 

Boulogne-sur-Mer.  MusÉE  .\rchÊOI,OGIQue.  —  Très  importante  série  de  verres  de  la 
région.  Prédommance  des  types  du  Romain  II.  Les  plus  nombreux  viciment  du 
cimetière  du  \'ieil-Atre  (emplacement  du  cimetière  actuel)  ;  les  autres  ont  été 
trouvés  au  Val-Saint-Martin,  à  Châtillon  et  à  Brequerecque.  Belle  unie  ciné- 
raire à  couvercle  (panse  hexagonale)  [n"  2  512].  Belles  coupes  fonne  68  [n°s  2  479. 
2  480,  2  481,  2  483].  Très  grande  bouteille  fonne  9,  à  décor  gravé  [n"  2513,  hauteur  : 
o'n,33].  Nombreux  verres  à  boire  fonne  iio.  Carafe  fonne  53  [n°  2  673].  Très  grand 
verre  forme  114.  orné  de  fils  de  verre  formant  mie  résille.  Bouteille  fonne  40 
et  41.  Verres  forme  98.  Très  belle  bouteille  en  fonne  de  tête  Inunaine  double, 
fonne  121  [n"  4  120]  (voy.  p.  153,  fig.  208).  Bouteille  en  forme  de  tête  grotesque 
forme  122  [n°  4  045]  (V03-.  p.  156,  fig.  209).  Flacon  en  fonne  d'oiseau  [no  2  525]  (voy. 
p.  161,  fig.  215).  Nombreux  barillets  forme  132,  dont  mi  à  3  anses  [n°  2501].  Verre 
forme  134  (voy.  p.  176,  fig.  231). 

Bourges.  Musée  du  Berri  (Hôtel  Cujas).  —  Série  de  verres  provenant  du  cime- 
tière romain  du  Fin  Renard  à  Bourges  et  du  cimetière  dit  de  Séraucourt  (ancien 
champ  de  foire).  Grosse  bouteille  prismatique  en  verre  verdâtre,  trouvée  à  la  Mala- 
drerie  (commime  de  Chàtemneilland-sur-Cher)  (hauteur:  0^,35). 

Bruxelles.  îklusÉE  du  Cinquantenaire.  —  Verrerie  belgo-romaine.  Belle  œnochoé 
découverte  à  Cortil-Noirtnont  (Brabant)  (voy.  p.  202,  fig.  272).  Fiole  à  deux  anses 
en  fonne  de  grappe  de  raisin  trouvée  à  Frésin  (voy.  p.  169). 

Charleroi.  Musée  .\rchÉoi.ogique.  —  Verrerie  belgo-romaine.  Spédiuens  du  cimetière 
de  Strée.  Verre  omithomorphe  fonne  127. 

Cologne.  Musée  Wai,i,raf-Richartz.  —  Très  riches  séries.  Prédominance  des  types 
nordiques  du  Romain  II.  Nombreux  verres  à  apphcations  venniculaires  du  m"  siècle. 
Au  rez-de-chaussée  du  Cloître,  Mobilier  fiméraire  du  cimetière  de  la  rue  de  Luxem- 
bourg à  Cologne.  Disposition  méthodique  des  objets.  Reconstitutions  de  sépultures. 
Classement  chronologique  du  i'^'  au  iv«  siècle.  Dans  le  cloître  du  haut  (aile  nord), 
belle  collection  de  verres  antiques.  Pièces  tout  à  fait  remarquables.  Gourde  plate 
à  deux  anses  décrite  page  204 .  Nombreuses  bouteilles  (Kânnchen)  fonne  50.  Belles 
œnochoés  à  applications  venniculaires  forme  54.  Bouteille  à  trois  compartiments 
fonne  63  [n°  252].  Plat  ovale  [n°  760].  Carchesiuni  forme  98,  à  apphcations  venni- 
culaires [n.°  670].  Verrerie  plastique  (belle  série).  Verres  en  fonne  de  tête  hmnaùie 
(Tête  double,  tête  simple,  grotesques) .  Flacon  en  fonne  de  singe- musicien  [n"  292] . 
Flacon  en  forme  de  porc  fonne  125  [n°  549].  Flacon  en  fonne  de  poisson  fonne  129 
[n»  983].  Verre  orné  de  poissons  en  ronde  bosse  décrit  page  165.  Bouteille  en  forme  de 
coquille  [n»  529].  Flacons  en  fonne  de  grappes  de  raisin.  Barillet  fonne  135.  Patèrcs 


286  INDEX  MUSÉOGRAPHIQUE. 

à  manches.  Flacon  eu  fomie  de  casque  de  gladiateur.  Verreries  de  formes  aberrantes. 
Gourde  plate  à  quatre  ouvertures  ornées  de  pigeons  en   émail  blanc  (voy.  p.  185). 
Importante  série  de  verres  gravés  (Bol  dit  de  Lyncée.  Voy.  p.  240).  \^erres  peints. 
Compiègne.  MUSÊE  ViVENEL.  —  Verreries  de  la  région.  Beau  \erre  à  pied,  orné  de  ser- 
pents en  relief. 
Laon.   Musée  .\rchÉoi:,ogique  commxinai,.  —  Verreries  de  la  région. 
Le  Havre.  Musée    Cochet.  —  Verreries  découvertes  en  Normandie  par  l'abbé  Cochet. 
Urnes  cinéraires.  Grande  bouteille  à  panse  pri.smatique,  trouvée  à  Bréauté.  en  1856. 
Sépulture  à  incénération  provenant  des  fouilles  de  MM.  Delacour  et  Cochet,  à  Lille- 
bonne,  en  1856  (Olla  de  verre  sans  anses  renfennée  dans  un  gros  dolium  de  terre 
rougeàtre). 
Liège.     Musée  archÉoi,ogiquë.  M.\ison  Curtius  (Petit  Guide  sonmiaire,  Imprhnerie 
liégeoise.  S.  A.,  me  des  Clarisses.  52.  à  Liège).  —  S.\l,l.E  I.  Vitrine  i.  Antiquités  belgo- 
romaines  classées  par  mobiliers  fmiéraires.  Verreries  des  tonibes  d' Avennes  (terri- 
toire deBraives),de  Bkhen.  de  Héron,  de  Novilh  (incénérations) ,  de  Celles  (Waremme) 
(tombe  féminine  à  inhumation  de  basse  époque).  Vitrine  3.  Belles  verreries  provenant 
de  Tongres.  —  Sai<i,E  II.  Mobiher  funéraire  des  sépultures  fouillées  dans  le  Condroz, 
par   M.   Fimiin  Hénaux    (verres   particulièrement  remarquables   dans  les   tombes 
n"^  I  et  2  de  Vervoz  (incinérations). 
Londres.    MusÉE  britannique.  —  Coupes  chrétieimes  dorées,  dites  de  Sainte-Ursule  et 

de  Saint-Séverin,  découvertes  à  Cologne  (voy.  p.  250). 
Luxembourg.  MusÉE  .\rciiÉoi<ogioue.  —  Belle  série  de  verres  de  la  région.  Prédomi- 
nance des  types  du  Romain  II. 
Lyon.  Musée  des  Antiques.  —  Verres  trouvés  dans  la  région.  Spécimens  du  midi  de 
la  France.  Urnes  cinéraires  à  anses  et  sans  anses  [Lyon,  Belleville  (Rhône),  Andance 
(Ardèche),  Montélimar  (Drôme),  Montmerle  (Ain).  Reventin,  Ruffieux  (Isère)]. 
Nombreuses  fioles  à  long  col  fonnes  23,  24,  25.  Belle  série  d'ampoules  37  en  verre 
mince  jaune  et  bleu.  • 

Marseille.  ^MusÉE  BORÉtY.  —  Importante  collection  de  verreries  de  la  basse  vallée  du 
Rliône  (beaucoup  d'entre  elles  proviennent  d'Arles).  Urnes  ossuaires.  Nombreuses 
fioles  fonnes  20  à  25,  Bouteille  carrée  fonne  15  à  deux  comparthuents  [n"  494]. 
Curieuses  verreries  de  forme  aberrante  [n"^  460  et  461]  (voy.  p.  182). 
Mayence.  Musée  des  antiqottés  romano-gërm.aniques,  fondé  en  1852.  —  Très 
importantes  séries  de  verres  du  Rheinland.  Classement  par  mobiUers  funéraires. 
Reconstitutions  de  sépultures  (tombe  de  fenmie  à  perruque,  cercueil  de  plomb. 
Basse  époque) .  Tombe  d'Epigonus  (nombreux  verres) .  Œnoclioés  à  anse  en  chauie  (voy. 
p.  40,  fig.  128).  Verres  à  légendes  gravées  (souhaits  adressés  au  buveur).  Belle 
diatrète  (voy.  p.  233)  et  grande  bouteille  forme  0  ornée  de  scènes  bachiques  gravées, 
trouvées  dans  un  sarcophage  à  Hohensiilzen. 
Munich.    Antiqu.-uiium.    —  Diatrète  à  inscription  latine,  trouvée  dans  un  sarcoph^e, 

rue  Benesis,  à  Cologne  (voy.  p.  232,  fig.  312). 
Namur.  MusÉE  des  antiquités  provinci.\i,ES.  —  Objets  classés  par  époques  et  heus 
de  provenances.  Riche  série  de  verres  trouvés  dans  la  région.  Verres  des  cimetières 
de  Flavion,  Corennes.  Bol  moulé  à  courses  de  chars,  trouvé  à  Couvin  (voy.  p.  iSq). 
Nancy.  Musée  i,orr.ain.  —  Verreries  découvertes  eu  Lorrame.  Urnes  cinéraires  de  grande 
taille.  Urne  à  anses,  en  verre  bleuâtre,  enfenuée  dans  ime  cuve  cubique  en  pierre, 
décoirverte  à  Longwy   (Meurthe-et-Moselle). 


INDEX  MUSÊ0GRAPHIQI;E.  287 

New- York.  Metkopolit.vn  Muséum.  —  Verres  autrefois  cou.servés  dans  la  collection 
Charvet.  Série  de  Vaison  {types  de  la  basse  vallée  du  Rhône).  Verrerie  plastique. 
(Bouteille  en  forme  de  tête  hmnaine  publiée  par  W.  Froehner  dans  La  verrerie 
antique,  pi.  XV,  n"  83).  Bol  moulé,  orné  de  combats  de  gladiateurs,  trouvé  à  Mon- 
tagnole  (Savoie)  (voy.  p.  igo). 
Nîmes .  I  "  Musée  archÉolocique.  —  Mobiliers  funéraires  avec  verreries  déposés  dans  des 
cuves  de  pierre.  Verreries  du  midi  de  la  France.  Prédominance  des  types  du  Romaij-.  I. 
2°  Musée  de  la  Maison  Carrée.  —  Riche  série  de  verres  provenant  de  la  basse 
vallée  du  Rliôiie.  Unies  cinéraires  de  Saint-Baudilc.  Bouteille  à  panse  pri.smatique 
portant  mie  marque  grecque  (ZIK-KJC  et  un  éléphant).  Nombreuses  fioles,  à  long  col, 
fomies  23  à  25. 

Niort.  Musée  de  i<a  Société  historique  et  scientifique  des  Deux-Sèvkes.  — 
\"erreries  découvertes  sur  la  commune  de  Verrines,  près  Niort.  Urnes  cinéraires  sans 
anses.  Bouteilles  à  panse  prismatique.  [N°33,  Tombe  à  incinération  de  Fomperron] 
(voy.  fig.  332). 

Nuremberg.  MusÉE  germanique.  —  S.ali<E  IV.  Vitrine  III.  Quelques  belles  verreries. 
Bouteille  fonne  40.  trouvée  à  Zahlbach,  près  de  Mayence.  Bouteille  foniie  5g,  ornée 
de  serpents  (voy.  fig.  2Sg).  Grand  verre  à  pied  fonne  106,  onié  d'mie  résille  (voy. 
fig.  262).  Flacon  en  fonne  de  tête  humaine  double  (Mayen).  Verres  provenant  d'An- 
dernach.  Belle  coupe  gravée  du  Roniam  II  tardif. 

Paris,  i"  INIusÉE  historique  de  la  ViulE  (Hotel  C.\rnavauëT).  —  Belle  série  de  verres 
provenant  des  nécropoles  Saint-Marcel  et  do  la  rue  Nicole.  Mobiliers  funéraires 
méthotUquement  classés. 

2»  Musée  nation.^u  du  Louvre.  — Riche  série  de  verres  pour  la  plupart  de  prove- 
nance indéterminée  (fonds  Durand  et  Campana) .  Quelques  verres  des  fouilles  do  l'abbé 
Cochet  en  Normandie.  Très  belle  coupe  chrétienne  gravée,  trouvée  à  Homblières  (Abbe- 
ville.vSomme),  en  1884  (V03'.  p.  243,  fig.  326).  [Achat  en  1887.  InventaireM.  N.  C.,919]. 
3"  Cabinet  des  médailles  a  la  Bibliothèque  nation.\lE.  —  Quelques  verres 
provenant  d'Arles  (fonds  de  Luynes). 

Péronne.  MusÉE  DE  l'Hotel-de- Ville.  —  Prédominance  de  la  verrerie  du  Romain  II. 
Beau  ciborimn fonne  103,  trouvé  à  Amiens  en  1883.  Flacon  en  forme  de  tête  humaine, 
découvert  à  Amiens  en  1884. 

Poitiers.  MusÉE  de  la  Société  des  Antiquaires  de  l'Outst.  —  Fouilles  du  R.  P. 
Camille  de  la  Croix  au  cimetière  des  Dunes.  Reconstitution  de  plusieurs  sépultures 
à  incinération.  Ollœ  de  verre  dans  des  coffres  de  pierre.  Flacon  en  fonne  de  tête 
hmnaine  double  [Dunes  U,  XXII,  n°  72].  Bouteilles  eu  forme  de  grappe  de  raisin 
[Dmies  U,  XXII,  n°s  73  et  74].  Barillets  frontiniens  fonne  132. 

Reims.  MusÉE  archéologique,  fondé,  en  1S93,  par  Théophile  Habert  (bon  catalogue 
illustré,  publié  par  la  ville  de  Remis  et  imprimé  à  Troyes,  en  1901).  —  Riche  série  de 
verres  provenant  des  fouilles  Th.  Habert  et  J .  Orbhn.  Verres  gravés  :  Coupe  dite  : 
d'Atalante  et  Hippomène  [n°2  281]  (voy.  p.  240,  fig.  324):  Gobelet  omé  de  la  chasse 
lièvre  [n»  4720]  (voy.  p.  239,  fig.  323). 

Rouen.  MusÉE  dÊp.\rtemental  d'.\ntiquttÉs.  —  Très  riche  série  de  verres  dans  la 
salle  Deville.  Dans  une  salle  voisine  est  installée  l'ancienne  coUection  de  Girancourt, 
donnée  au  musée  de  Rouen,  en  1912.  La  majorité  des  pièces  du  musée  de  Rouen  pro- 
viennent des  fouilles  opérées  en  Nonnandie  par  l'abbé  Cochet.  Récipient  de  verre 
à  monture  métallique  trouvé  au  Mont-Afrique, j  près  de  Dijon  (voy.  p.  22g,  fig.  311). 
Verre  à  combat  de  gladiateurs  trouvé  à  Ldleborme  (voy.  p.  191). 


288  INDEX  MUSÊOGRAPHIQUE. 

Saint-Germain-en-Laye.  Musée  des  antiquités  nationai,es  [Catalogue  sommaire,  troi- 
sième édition,  et  Guide  illustré,  par  Saloinoii  Reinach).  —  Les  verreries  du  musée 
de  Saint-Genuain  sont  réunies  :  i"  Dans  la  salle  XV.  Belle  série  de  verres  de  prove- 
nances diverses,  surtout  de  Corapiègne,  Poitiers,  Vaison,  Suèvres,  Verrines,  Varennes, 
Moulins.  Néris  Précieux  verres  colorés,  découverts  dans  une  sépulture  à  Saintes, 
en  1871  (belles  coupes  côtelées  fonne  6g,  ornées  de  filets  blancs  qui  leur  donnent 
l'aspect  de  l'onyx)  ;  2°  Dans  la  salle  XI.  'Verreries  du  Romain  II  recueillies  par 
Frédéric  ]\Ioreau  dans  les  cimetières  du  département  de  l'Aisne  (description  et  repro- 
duction des  types  principaux  dans  r.-J/i»;»  Caranda).  Yerre  à  deux  compartiments 
communiquant  par  cinq  tubulures  (voy.  fig.  244).  Flacon  en  forme  de  tête  limnaine 
(voy.  fig.  210). 

Saint-Quentin.  Musée  LÉCUYER.  —  Importantesériede  verres  du  Romain  II  tardif,  provenant 
du  cimetière  de  Vennand.  Coupe  gravée  (La  résurrection  de  Lazare)  (voy.  p.  245). 
(irand  bol  à  cabochons  à  ombilic  et  à  inscription  gravée  :  vivas.  CVM.  Tvis.  p.  Z. 
(vo}-.  p.  220).  Flacon  en  fonne  de  singe-musicien  (voy.  p.  157). 

Sèvres.  MusÉE  DE  la  Manufacture  nationai,E.  —  Fragment  d'un  bol  moulé,  orné  de 
courses  de  chars,  découvert  à  Autun  (voy.  p.  189  et  fig.  249). 

Soissons.    Musée  de  l'HoTEi,-de-ViueE.  —  Verreries  de  la  région. 

Strasbourg.  MusÉE  des  antiquités  alsaciennes.  —  Riche  série  de  verres  romains 
recueillis  en  Alsace.  Présentation  méthodique. 

Trêves.  ProvtnziaemusEuji  (Petit  guide  publié  par  la  direction  du  Musée,  en  1911).  — 
Riches  séries  de  verres  de  l'époque  impériale.  Grande  variété  de  types.  Bouteille  à 
trois  compartiments  forme  63,  trouvée  à  Pallien  [no  706]  (voy.  fig.  14S).  Bol  83  orné 
de  cour.ses  de  chars  trouvé  à  Schônecken  [n°  21  008]  (voy.  p.  1S9  et  fig.  250).  Frag- 
ment d'mi  bol  orné  de  combats  de  gladiateurs  [n°  3436'']  (voy.  p.  191).  Flacon 
en  fonne  de  tête  humaine  double  [uP  6416].  Flacon  en  fonne  de  singe-musicien 
[n°  05475]  (■^'oy.  p.  158).  Verre  orné  de  poissons  et  de  coquilles  en  ronde  bosse  [n» 
694]  (voy.  p.  164  et  fig.  217).  Bouteille  en  fonue  de  grappe  de  raisin  [n»  340].  Baril- 
let 132  orné  de  cabochons  [n"  99  341]  (voy.  p.  225).  Coupe  clrréticnne  gravée  (Le 
Sacrifice  d'Isaac)  (voy.  p.  247).  Bouteille  ajourée  (voy.  p.  183,  n»  8). 

Vienne  (Isère).  —  Verres  trouvés  dans  la  région.  Formes  i,  12,  22,  26,  40,  68,  76,  86,  91. 

Wiesbaden.  Collection  d'Antiquités.  —  Verrerie  gallo-rhénane.  Petit  flacon  moulé 
à  panse  prismatique  ornée  de  masques  de  Méduse. 

Worms.  Pautusmuseum  (installé  dans  l'égli.se  vSaint-Paul) . —  Très  riche  collection  de 
verres  gallo-rhénans. 

Zurich.  Musée  natiox.\l  Suisse  (petit  Guide  officiel  parle  Dr  H.  Lehmann;  Zurich,  1903). 
—  Verrerie  impériale  courante.  Fragment  d'im  bol  83  orné  de  courses  de  chars,  trouvé 
à  Baden  [n°  10935]  (^'oy-  P-  189)- 

COMPARAISON 

Copenhague.    —  Bols  de  verre  peints,  ornés  de  bestiaires,  d'animaux  et  de  gladiateurs 

(voy.    p.    249). 
Murano.    Musée  civique.  —  Belle  série  de  verres  vénitiens  du  xv^  et  du  xvi''  .siècles 

(très  peu  de  verres  antiques). 
Naples.    JMUSÉE  national.  —  Séries  très  nombreuses  de  verres  du  Romain  I,  provenant 

pour  la  plupart  des  fouilles  de  Pompéi. 


INDEX    BIBLIOGRAPHIQUE 


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(i)  Le  titre  en  caractères  romains  placé  immédiatement  (et  sans  tiret  intermédiaire)  après  le  titre 
en  italique  d'un  mémoire  d'antcnr  est  celui  du  périodique,  dans  lequel  ce  mémoire  a  iiaru. 

Z7 


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(i)  Description  de  27  vases  à  pa'ije  prismatique,  forme  ly  du  tableau  de    morphologie   générale. 
(2)  Coupe  gravée  trouvée  à  Cologne  (Lyiicée  et  Hypermnestre) . 


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Weckerling.  Das  Paulitsmuseum  in  Worms. 

WeerTII  (Aus'm'.).  Travaux  divers  publiés  dans  les  Bonner  Jahrbiicher:  1864,  fasc.  36,  p.  119, 
pi.  III;  1878,  fasc.  63,  p.  99-114,  pi.  l'V,  V;  1878,  fasc.  64,  p.  119-129,  pi.  X;  1880, 
p.  49,  pi.  I  ;  1881,  fasc.  71,  p.  1 19-133,  pl-  V,  VI,  VII  ;  1882,  fasc.  74,  p.  57-68,  pi.  III  ; 
1883,  fasc.  76,  p.  6^,  pl.  II. 

Welcker  (P. -G.).  Prometheus  Menschensehopjer  und  die  vier  Japetiden  an  einem  Glasgcfâsse. 
Bonner  Jahrbiicher,   1860,  fasc.  28,  p.   54-62,  pl.  XVIII. 

WlLMOWSKl   (Von).  A rchdologische  Funde  in  Trier  und  Umgegend.  Trêves,  1873,  P-  '3  (O- 

(i)  Description  d'une  coupe  clirctieuue  en  verre  gravé  découverte  à  Trêves. 


INDEX  GÉNÉRAL  ALPHABÉTIQUE 


N.-B.  —  Les  chiffres  renvoient  aux  pages  du  volume. 
Les  cliifïres  précédés  d'iuie  /  renvoient  aux  figures. 


Abbeville.  54,  104,  125,  139. 
143,  220,  222,  243,  /.  326, 
255,    262. 

Abraham,   246.  /.   327. 

Achcry-Mayot  (Cimetière  d'), 
121. 

Achilleus.   153. 

Adam  et  Eve,  244,  /.  326. 
250,   /.   328. 

JEgyptus,   241. 

Agrippa,  f.  334. 

Aigle   (Suisse),  /.   153. 

Aix-en-Provence,    255. 

Alabastre,  20,  39,  72,  /.  65, 
73,   77,   280. 

Alesia,  64.  122,  /.  183,  138, 
157,    261. 

Alger,    249. 

Algérie,  248. 

Alexandre  Sévère  (voy.  Sé- 
vère). 

Alexandrie.  3,  4,  13,  15,  53, 
100,    230,    237,    242,    277. 

Aliscamps,  181,  /.  239. 

Alise-Sainte- Reine  (Musée 
à'),  f.  50. 

Allard,  247. 

Allier   (voy.    Figurines). 

Amaranthus.   18. 

Américain,    151,   /.    204. 

Amiens.  14,  56,  57,  65, 
/.  51,  /.  107,  96,  136, 
/.  185,  143,  153,  158,  173, 
178.   /.    340.   /•    341.    262. 


Amiens  (Musée  d'),  40,  56, 
65.  A  53.  /•  68,  80,  /.  93. 
/■  99.  95.  /•  iio.  96,  107, 
/•  132.  /•  137.  114.  /■  179. 
143.  153.  158.  /.  211,  170, 
173,  /.  256,  /.  257,  /.  317, 

/■  r-^- 
Amphithéâtre.  188,  236. 
Amphore,   44,   79,   174,    183, 

/■   333- 
Amphorisque,  80,  /.  80,   14g. 

/■  331  (n°  I)- 
Amure.  256. 
Ancy  (Aisne),  263. 
Andernach     (Cimetière     d'), 

/■    3^.    57.    94.    119.    121. 

126,    128,    142,    152,    158, 

173,    176.   264,   /.   346. 
Animaux  (voy.  Zoomorphes). 
Anses.  34,  35,  36,  37,   pi.  2 

et  pi.   3,    38,    39,    40,   41, 

/.    10. 
Anse   en   chaîne,   pi.    3,    40, 

/.   128,  /.  134,  /.  135,  107. 
Anttnoë,    239. 
Anthropogonie,    240. 
Anthropomorphes  (Verreries), 

148  à  156. 
Anionin-le-Pieux.    117,    122, 

192,  203,  /.  334. 
Aphrodite.  166,  242. 
Apt,  256. 
Apulie,   119. 
Aquitaine,  256. 
Aramon,    148. 
Arbouvillc.  40. 


Arbre  du  bien  et  du  mal, 
244,  /.  326. 

Arcy-Sainte- Restitue,  f.  113, 
98,   126,   141,  263,  /.  344. 

Arcy-sur-Aube.  261. 

Arezzo.  199,  23g. 

Arles,  f.  13,  /.  14,  /.  47, 
/.  63,  /.  66,  /.  74,  /.  119, 
129,  /.  152,  /.  169,  148, 
181,  /.  239,  /.  315,  256. 

Arles  (Musée  d'),  77,  /.  78, 
/.    220,    169,    182,   /.  241 

Armeniières,    121. 

Arneth,  191. 

Aryballes.  31,  39,  82,  83, 
/.  84,  /.  85,  /.  86,  84,  /.  87, 
/.  88,  /.  89,  A  90,  A  91, 
A  92.  A  93.  A  95.  A  97. 
A  98.  89,/.  99,  /.  100,  149, 
150,  153.  A  221,  /.  337, 
280. 

Askos.  iio.  174,  /.  230,  277. 

Atalante.   f.    324.    240. 

Athamas.  15. 

Athènes.   17. 

Athènes  (Musée  d'),  /.  16, 
48,     115. 

Atlas.    240. 

Attique.  150,  156,  238. 

Attys.   241. 

Aubigny-en-Artois  (Pas-de- 
Calais),  262. 

Audelange  (Jura),  266. 

Auguste.    52.    76,    230,    280. 

Aiirélien.  23,  200,  212,  278. 

Autun,  f.  249,   189,  261. 


294 


INDEX  GÉNÉRAL  ALPHABÉTIQUE. 


Avenches    (Suisse),    278. 
Avennes,   f.    142,    264. 
Avignon.   256. 
Avignon    (Musée   d'),    /.    11, 

/.    22,    /.    39.    /.    47.    100. 

102,  /.  122.  1 16.  122,  129, 

133,    /.    186,    148.    /.    235, 

/•  334.  /■  335- 

B 

Babelon  (Eniest),  9,  18,  132, 

136,    229. 
Baden     (Suisse),     189,     192, 
266. 

Bain  (Bouteilles  de).  84. 

Balsamaires.  72,  /.  73,  77, 
82,    199. 

Barberini, 22g. 

Barboiine  de  verre,  216,  /.  294. 

Barentin,   261. 

Barillet  fronlinien,  30,  70, 
86,  94,  119,  126,  /.  223, 
170,  171,  172.  173,  174, 
175,  /.  224,  /.  225.  /.  226, 
/.  227,  /.  228,  /.  229.  225, 
/■    305.    257.    /•    342.    277. 

Bas-reliefs.     188. 

Bataves,   14. 

Baudot.  189. 

Beaumont-sur-Oise,  f.  154, 
/.  224.  262. 

Beauvais.  41.  /.  127,  108, 
125,    173,    262. 

Beaiivais  (Musée  de),  /.  297. 

Becker,   248. 

Belgique  (Gaule),   262. 

Bélier,    246. 

Bellon.  154,  246.  /.  327. 

Beni-Hassan,    20. 

Berlin  (Musée  de),  232,  /.  313 
240,   /.   325. 

Bernay  (Ancienne  collection), 
/.  29,  /.  40.  /•  154.  /•  188. 
/•  193.  /■  340.  /■  341- 

Berne.    191,    192. 

Berne  (Musée  de),  191. 

Berthouville.    39,    132. 

Besançon,  f.  4,  /.  5,  /,  6, 
/■  7-  /•  277,  208,  /.  281, 
228,    230,    264.    265,    266. 

Besançon  (Musée  de),  28, 
/.  4,  /.  5.  /•  6.  /■  7. 
/.  277,  208,  /.  281,  228. 

Bestiaire,   237. 


Biberon.  109,  110. 

Bige.  2-ij. 

Bissing   (von).    13,   21. 

Bohn  (Dr),  190,  191,  203. 

Bois-des-Loges,  86,  173,  261. 

Bol,   122  et  suiv. 

Bonibylios.  72,  /.  64.  73,  77. 

Bonde,    171,    177. 

Bonn,  8,  57,  84,  139,  186, 
239,    247,    264. 

Bonn  (Musée  académique 
de),  166. 

Bonn  (Musée  provincial  de). 
9,  /.  I,  40,  51,  /.  32,  66, 
/.  56.  70.  80,  84,  /.  90, 
88,  /.  96.  /.  100,  95, 
/.  115,  109.  /•  139.  114. 
116,  /.  147,  119.  120, 
/.    150,    122,    /.    160,    132, 

139.    146.    152.    158.    159. 

161,  /.  232,  /.  233,  /.  234. 
177,    /.    271,   /.    279,    209, 

211,     /.      286.     224,    /.     304, 

233.  /•  3'4-  239.  242,  249, 
/■   346. 
Bonner    Jahrbiicher.    8,    43, 
52.  54.  55.  56,  57.  62,  63, 
70,  76,  79,  83,  86,  94,  96, 

99,  105.  113.  114-  117. 
118,    119,    125.    126,    128, 

134,  135.  136.  138,  139. 

14I,  142,  143,  144,  146, 

152,  156,  158,  159,  160, 

162,  163,  165,  169,  173, 
176,  178,  180,  204,  209, 
210,  218,  232,  233,  238, 
239,  240,  241,  242,  247. 

Bordeaux,    82,    256. 

Borély  (Musée),  /.  47,  /.  63, 

/■    74.    /■    75.    77.    /■  I40. 

/.  164,  129.  148,  161, 
/.  214,  181,  /.  239. 

Boscoreale,   6,   39,    132,  138. 

Boulanger  (Cl.),    12,   54,   56, 

98,  108,  121,  198,  216, 
219,    221,    247. 

Boulognc-sur-Mer,     14,  55, 

/.  29,  56,  76,   107,  /.  154, 

/.    156,   /.    188,    143,  146, 

154,    /.    208,    161,    /.  215, 

166,    /.    225,    173,    /.  231, 

176,    /.    254.    /.    269,  209, 

214,     220,     /.     298,  224, 

/•    316.    236,   /.    321,  245, 

A  327.  254,  262. 


Boulogne-sur-Mer  (Muséede), 

40-  53,  55,  63.  /•  57.  /•  58. 
/.  72,  76.  /.  79,  /.  84,  /.  135, 
/•  143.  /•  144.  122,  /.  156, 
/.  178,  /.  180,  139,  /.  199, 
146,  153,  /.  208,  /.  209, 
156,  161,  /.  215,  170, 
/.  225,  173,  /.  231,  /.  254, 
197.  /•  263,  /.  269,  /.  278, 
209,  214,  /.  290,  217,  220, 
/.  298,  225.  /.  305,  /.  308, 

/■   321. 
Bourges.  61. 
Bourges  (Musée  de),   53,  61, 

80. 
Brény  (Aisne),  42,  65,  /.  296, 

220,  263,  /.  345. 
Bréquerecque,  55,  /.  57,   107. 

161. 
Breslatt  (Musée  de),   109. 
Bresles.  f.  127. 
Briiish  Muséum.  52,  55,  136, 

250,   /.   328. 
Bruxelles  (Musée  de),  9,  169, 

202,  /,  272. 
Bury  (Oise)    (Cimetière  de), 

III,  220,  262. 


Cabinet  des  Médailles  à  la 
Bibliothèque  Nationale,  à 
Paris,  9,  /.  66,  /.  92, 
/.  108,  100,  /.  117,  /.  119, 
/.  152,  /.  169,  132,  136, 
/•  268,  /.  315. 

Cabirus.   15. 

Cabochons.  6,  /.  104,  96, 
125,  139,  171,  218,  /.  296, 
219,  /.  297,  220,  221, 
/.  298,  /.  299.  222.  f.  300, 
223,  f.  301,  /.  302,  224, 
/•  303.  225,  /.  304,  /.  505, 
265,  280. 

Cain  (Georges),  conserva- 
teur du  musée  Carnava- 
let,  9. 

Calamus.    190. 

Calathos,    150. 

Calètes.  257. 

Calicules.   157. 

Caligula.    191,   /.    m. 

Calix  pterotus.    138. 

Calvet  (Musée)  (voy.  Avi- 
gnon). 


IXDEX  GÉNÉRAI.  ALPHABÉTIQUE. 


295 


Camées    (Faux).    228. 
Campanie.   61.    119. 
Canne  de  verrier,  20,  21. 
Cannes    (Musée   de),    /.    57, 

/•    41- 
Canthare.     6,     40,     42.     132 

et  suiv..   149,  230. 
Cany.     70,     /.     62,     83,     84. 

/.    120,    127,    172,    /.    276, 

207,  261. 
Caranda,  42.   121,   156,   183, 

/.   244,   263,   267. 
Carchesium,  132,  133,  /.  178. 

134.  '^i5-  137.  210,  /.  284. 

211,    229. 
Cardium,  f.  339. 
Caricatures.  15T,  /.  209,  155, 
Carnavalet    (Musée),    9,     40. 

/.    44,    /.    48.    /.     87.     89, 

/.  103.  /.   124,   107,  /.  131, 

/.     163,     /.     187,     /.     229, 

/.   261,    258,   /,    352. 
Caron.  6. 

Cartilage,     13,     14,    43,     iio. 
Carus,    94.    125,    159. 
Casque    de    gladiateur.    179, 

180,  /,   236,    199.   212. 
Castan,  230. 
Catacombes,  243. 
Céos   (Ile  de),    167. 
Céphalomorf>hes  (Verres) 

(voy.  Télé). 
César,  13. 
Cessac   [de],    174. 
Chaîne     (Anses     en)     (voy. 

Anse). 
Chalon-sur-Saône,     261. 
Chàlons   (Marne),   220. 
Champion,    9. 
Charnay,   189,  261. 
Charleroi  (Musée  de),  /.  214. 
Chars   (voy.    Courses). 
Charvet  (Ancienne  collection  ) , 

108,    155.    169.    191. 
Chasses,  237. 
Chasse  au  cerf,  237. 
Chasse   au   lièvre,    189,    238. 

/•  323.  239,  271. 
Chassemy    (Aisne),    /.     210, 

156,   263. 
Chaudron,    127. 
Chatiny   (Aisne),   263. 
Chavagnes-en-Paillers,      190, 

256. 
Cherbourg,  65. 


Chou  y  (Aisne),   263. 
Chrétiens  (Verres),  124,  242, 

243,     244,     /.     326,     245, 

246.  /.  327,  247,  248,  250, 

251,   /.    328,    280. 
Chypre.    99,    103,    115.    152, 

163. 
Chypriote,  f.    114,    I4(). 
Chytre,    103. 
Ciborium,  40,  132,  137./.  185, 

138,    139.    224.    /.    303,   /. 

,  304- 
Cimetières  gallo-romains.  254, 

255- 
Cinquantenaire    (Musée    du) 

(voy.    Bruxelles). 
Cirque     (voy.      Courses     de 

chars). 
Ciselure,  227. 
Claude,   128,    152,    228,   254. 

265. 
Claude  le  Gothique,  94,   125, 

159. 

Clément    d'Alexandrie,    234. 

Cléoménès,  150. 

Clerc  (]\Iichel),  conservateur 
du  musée  Borely,  à  Mar- 
seille,   g. 

Cléré,  209. 

Clermarais,  68,  70. 

Clermont  (Oise),  14. 

Clermont-Ferrand  (Puy-de- 
Dôme),   237. 

Clochette  (Verre  eu  l'orme 
de).  135. 

Cohern-sur-Moselle,  240,  /. 
325,    264. 

Coblence,   264. 

Coblence  (Musée  de),  /.  24, 
62,  80,  iio,  /.  133,  /.  253. 

Coblenz-N  euendorf  (Cime- 
tière de),  62. 

Cochet,  8,  40,  /.  45,  65,  70, 
/.  60,  /.  62,  83,  86,  /,  120, 
127,  131,  /.  181,  172,  173, 
189,  191,  207,  226,  254, 
257,    261. 

Collerette,  128,  /.  165,  /.  166. 

Collignon  (M.),  48,  115,  150. 

Cologne,  14,  15,  17,  43,  52, 
54.  56,  /.  32,  57,  62,  63, 
65,  70,  76,  79,  80,  /.81, 
84,  86,  /.  104,  94,  96,  105, 
109,  113,  114,  117,  118, 
119,    122,    125,    126,    129, 


134,  136,  138,  141,  143, 
146,  147.  148.  156,  158, 
159,  160,  /.  213,  /.  216, 
163,  165,  166,  /.  218, 
/.  221,  170,  173,  176,  178, 
179,  180,  183,  184,  /.  246, 
186,  200,  /.  271,  204, 
/.  274,  205,  206,  /.  283, 
/.  288,  223,  224,  /.  303, 
232,  /.  312,  /.  313,  234, 
237.  /■  322,  240.  241,  242 
249.  250,  /.  336,  263. 
264,  /.  346,  267.  277. 
Cologne  (Musée  de),  9,  1.^2. 
/.  81,  81,  87,  /.  104,  95, 
/.  115,  99.  120,  /.  173, 
/.  184,  /.  200,  146,  147, 
148,  154,  157,  158,  /.  212, 
159.  /.  213,  161,  /.  216, 
163,  165,  /.  218,  /.  221, 
/.  ziî.  170,  /.  232.  179, 
t8o,  /.  236,  /.  246,  /.  271, 

203,  204,  /.  274,  /.  275, 
206,  /.  280,  210,  /.  282, 
/.  283,  /.  284,  211.  /.  287, 
/.  294,  217,  /.  295.  223. 
/.  302,  224.  /.  303,  227, 
241.    249,   /.    336,    /.    346. 

Coloration  du  verre  antique, 

21,  22,  23,  24,  46. 
Columbus,  190,  191. 
Combats  de  gladiateurs  (voy. 

Gladiateurs. 
Combat   des   Pygmées   et    des 

Grues,  248,  pi.  i. 
Commode,    70,    79.    96,    119, 

204,  279,  280. 
Compiègne    (Forêt    de).    40, 

64.    /•    49.    85,    143.    173. 

/.  288,  262. 
Compiègne  (Musée  de),  /.  288. 

/.  293,  216. 
Conchijorme,   166.  /.  218. 
Con  flans-sur-Seine    (Marne) , 

/.  52,  261. 
Coningsheim,    42. 
Constance    Chlore,    57.    165, 

231- 
Constance   II,    146,    222. 
Constans,  80,  81. 
Constantin   /«■■,    15,    18,    21, 

82,    126,    156,    175,    218, 

/•  340- 
Constantin  II,  54,   104,  219, 
232. 


296 


INDEX  GÉNÉRAL  ALPHABÉTIQUE. 


Copenhague  (Musée  de),  229, 

249. 
Coq,  161. 
Coquilles.    164,    166,  /.    217, 

/.    218,     183,    267,    /.    347 

(D). 
Cordiformes    (Fetiilles),    201, 

/.    271    (n<>   8),    208,    209. 

/.  277,  212,  280. 
Cormier  (Le),  190. 
Corne  de  chasse,  f.  349. 
Corporation    des   verriers    en 

Gaule,    17,    18,    19. 
Corpus    inscriptionum     lati- 

narum,  2. 
Correr  (Musée),  /.  347. 
Cortil-Noirmont,  202,  /.  272, 

203,    204,    205. 
Cothon,   31,   /.    8,    58,   /.   34. 
Cougoule.  /.   348. 
Courajod,  15. 
Corne,   159,  /.   212. 
Corinthien,  f.  64,   73.  /.   85, 

/.   98,    89,    149,    156,    238. 
Courses  de  chars,    127,    188, 

189,   /.    249,   /.    250,    236, 

Couve,  48,  115. 
Couvin,  189,  192,  264. 
Cramer,    175,    278. 
Cresces,  189. 
Crète,  115. 

Crêis  de  Pressy,  /.  259. 
Crispina,  96,  /.  336. 
Croix  {R.  P.  Camille  de  la) 

256. 
Cucullus,  157. 
Cumes,    13. 
Cupa,   174. 
Cynocéphale,    157. 

D 

Dacius,    18. 

Damas,    237,    239. 

Danaiis,  241. 

Dangibaud.  consen'ateur  du 

Musée     archéologique     de 

Saintes.  9. 
Danicoitrt.  153,  158. 
Daniel,     244,    /.     326,     245, 

250. 
Dannes    (Pas-de-Calais),    63, 

262. 
Darly,    262. 


Déchelette  {].),  conservateur 
du  Musée  de  Roanne,  9, 
70,  99,  152,  156,  157, 
192,  199,  239,  240,  241, 
248. 

Dèce,   192. 

Décomposition  du  verre  an- 
tique.   2Z. 

Découverte  du  verre  souffle 
(voy.     Verre). 

Del phinif ormes  (Anses),  39, 
82. 

Dépressions,  126.  /.  191, 
142,  /.  197,  /.  199,  /.  201, 
146,  193,  194,  /.  255, 
/.   256,  /.   257.   /.   258. 

Deville,  8,  87,  171,  189,  190, 
191,    229. 

Diatretarii,  18,  234. 

Diatrètes,  124,  159,  231,  232, 
/■    31^.   /■    313.    280. 

Dijon  (Musée  de),  182,  /.  242. 

Dilécythe,   64,   269. 

Dioctétien,  58,   109. 

Dionysos,   241. 

Diota,  90,  95,  96,  /.  112, 
/.  113.  98,  /.  336,  /.  344 
(A). 

Disch  (Ancienne  collection), 
114,  158,  162,  180,  199, 
250, 

Domitien,  42,  65,  /.  334. 

Dorure  sur  verre,  6,  249,  250, 
251,/.  328. 

Dragendorff,  3,  99,  127,  128, 
129,    135,    144,    173. 

Dragon  de  Bel.  245,  /.   326. 

Dunes  (Cimetière  des),  /.  15, 
/.  18,  53,  61,  65,  /.  94, 
127,  /.  219,  168,  174,  256. 

Durffenthal,    249. 


Eck  (Théophile),  conserva- 
teur du  ^lusée  Lécuyer,  à 
Saint-Quentin,  8,  9,  12, 
22.  54.  55.  /■  30.  /■  31. 
5^-  57.  58.  /■  34.  86,  90, 
/.  io5,  96,  104,  107,  108, 
114,  /.  145,  118,  126, 
/.  161,  128,  /.  171,  143, 
146,  157,  170,  175,  182, 
/.  243,  219,  220,  221,  224, 
245,  262. 


Egée    (Mer),    115. 
Ehrang.    f.    104. 
Émaillage .  6. 

Embouchures  (voy.  Orifices). 
Engelhardt,   249 . 
Entonnoir     (voy.      Infundi- 

bulum). 
Epigonus.  f.  338. 
Epilykos.    150. 
Epiméthée.    240. 
Épingles.    57,    58. 
Éros.    242. 

Étampes.  f.  318,  /.  322,  261. 
Étaples,  f.  130,  262. 
Étirage  de  fils  de  verre,   195. 
Étretat.   f.    60.    173,    261. 
Évangile,    245. 
Eve    (voy.    Adam). 
Évreux,  261. 
Ézéchiel.  250. 


Faucou:y-Monceau-le-Neuf, 
262  (voy.  MonceaU'le- 
Neuf.) 

Faunes,  230. 

Fauteuil  d'osier,  157. 

Fêcamp,  f.  45.  /•  159,  /•  181, 
261. 

Félix.  18. 

Feuilles,    179. 

Fibules,  94,  122,  126,  143, 
144,  183,  /.  244,  222, 
/■  330  (n"  2),  /.  339  (5). 
/.  340  (B),  /.  345   (B). 

Figurines    de    l'Allier,     152, 

157- 
Fillon     (B.),     190,     209. 
Fils  serpentants,  6,  199,  200, 

/.  271,  280. 
Fin   Renard  (Cimetière  du), 

53.  61.  80. 
Flasca.  117. 
Flavion,    264. 

Florence    (Musée    de),     248. 
Flouest,   63. 
Flûte  de  Pan,  157. 
Fomperron       (Deux-Sèvres), 

/•   332- 
Fontenay  (de),   163. 
Forgeron  (vStèle  du),  258. 
Fortelle    (La),    f.    264. 
Franc,    98. 
François    (Vase),    248. 


INDEX  GENERAL  -U^PHABÉTIQUE. 


297 


Frêsin.   169. 

Frœhner,  8,  41,  45,  52,  57, 
65,  86,  103,  108,  117,  154, 
155,  163,  169,  171,  176, 
178,  189,  191,  222,  237, 
239,  242,  247. 

Froniinien    (voy.    Barillet). 

Frontinus,  18,  171. 

Furfooz,  264. 

G 

Galère,  125,  159. 

Gallien,  96,    134,  255. 

Gamiis,  190. 

Garnier,   20. 

Gauthier   (Jules),    265. 

Gayei,  239. 

Gelsdorf.    58,    70,    207,    264. 

Genève    (Musée   de),   /.    259. 

Germanie,   94,    107,   263. 

Gerspach,   14,  20,   22g. 

Giamillus,  278. 

Gladiateurs,  127,  179,  180, 
/.  236,  188,  190,  igi,  192, 
/.  251,  236,  249. 

Gorgoneion.   230. 

Goulots,  27. 

Gouraud,  190. 

Gourdon,    136,    137. 

Gnathia.  199. 

Grainville,  f.   159. 

Grappe  de  raisin  (Verres  en 
foniie  de).  167,  16S,  169, 
170,  /.  219,  /.  220,  /.  221, 
/.  222. 

Gratien,   94,    126,    175,    214. 

Graufesenque    (La),    199. 

Gravure  sur  verre,  6,  /.  32, 
/■  80,  /.  95,  91,  /.  104, 
100,/.  117,  125,  /.  154  (A), 
139,  141,  142,  /.  195, 
/.  201,  /.  301,  234,  /.  315, 
235.  /•  316,  /■  317.  /•  318, 
23t>.  /•  319.  /■  320,  /.  321, 
237.  /■  322,  238,  /.  323, 
239.  /■  324.  240,  241.  /. 
325,  242,  243,  244,  /.  326, 
245,  246,  /.   327,  247.  248. 

Gréau  (Ancienne  collection), 
41,  45,  52,  57,  65,  86, 
103,  134,  163,  169,  176, 
178,  222,  237,  239,  242, 
247. 

Grégoire  de  Tours,  16. 


Grijfith,  20. 

Grotesque  (voy.    Caricature). 
Grues,   PI.   i.  248. 
Grues    (Vendée).    256. 
Guimet,  50. 

Guttules  appendiculées ,   226, 
/.   306. 

H 

Haberi  (Th.),   262. 
Hadrien,  14,  96,  157,  /.  329. 
Haigneré  (Abbé),   262. 
Hamard    (Abbé),    m,    220, 

262. 
Hayny,  209. 
Hanap,  269,  /.  349. 
Hardécourt-au-  Bois  (Somme) , 

262. 
Hauret,   178. 
Hausweiler ,   40. 
Hébreux   (I<es   trois  jeimes). 

247,  250. 
Heiligenstein,    139. 
Heimersheim,    191.       , 
Héliogabale,  14,  119,  279. 
Héraklès,  241,   242. 
Héricy-sur-Seine     (S. -et. M.), 

261. 
Hermès  (Oise),   190,  262. 
Héron  de  Villefosse,  138,  248, 

249. 
Heydemann,    11. 
Heydenreich    (Ancienne    col- 
lection), 169. 
Hildesheim,  138. 
Hippomène,  f.  324,   240. 
Hoffmann,    180,    245. 
Hohensulzen,     233,     /.     314, 

241,    264. 
Holes,  190. 
Homblières,    54,     104,     126, 

127,    139,    144,    220,    222, 

224,  243,  244,  245,  /.  326, 

255,    262. 
Honorius,     156,     212,     255, 

280. 
Hydre  de  Lerne,  242. 
Hypermnestre,  241. 


I 


Ichthyomorphes      (Verreries) 
(vo3^  Poisson). 


Ilials    (Cimetière   des),    264. 

Imperator,   18. 

Incitega,  79. 

Infiindibulum,  146,  147,  /. 
202. 

Inscriptions,  6,  220,  232, 
A  312,  /.  313,  237,  /.  323, 
239.  /•  324.  240,  /.  325, 
242,  245,  246,  247,  248, 
250.  /•  338,  278. 

Inscriptions  en  fil  de  verre, 
203,   A   273. 

Irisation    du    verre    antique, 

2-2. 

Isaac,    246,   /.    327,    247. 
Issoire,  256. 


Jahrbiich  des  Vereins  von 
Altertiims  jreunden  im 
Rhcinlande  (voy.  Bon- 
ner    Jahrbûcher). 

Jérôme    (Saint),    15. 

Jonas,    250. 

Jonchery-sur-Suippes  (Mar- 
ne), A  288,  216,  263. 

Julia    Domna,     5,     14,     70, 

113- 
Julia  Mœsa,  70. 
Julien,   260. 
Julis,  167. 
Julius  Alexander,  14. 


Kamp,   241. 

Kastel,   248. 

Khamissa,   249. 

Kisa  (Anton),   2, 

7.   15 

.   21, 

40,   84,   87,   88, 

107, 

H9. 

153,    154.    155. 

157. 

158, 

160,    163,    164, 

165, 

171. 

178,    179,    180, 

183, 

184, 

186,    189,    191, 

199- 

200, 

203,    206,    207, 

210, 

211, 

217,    227,    228, 

229, 

231. 

234,    237,    241, 

242, 

247, 

278,    279. 

Klein,  150. 

Kœnen,    57,    119, 

142, 

152, 

173,  218. 

Krefeld,  206. 

Kreiiznach,  224,  /. 

304./ 

330, 

264. 

38 

29» 


INDEX  GÊNÉRAIv  ALPHABÉTIQUE. 


Lacrymatoire ,  73,  74,  75. 
Lagène,   105,    150. 
Lagona,  89. 
Lampes,     f.     234,     /.     333, 

/•  334.  /•  335- 
Lasteyrie   {de),   258. 
La   Tène,   45,   62. 
LaoB  (Musée  de),  /.  155,  262. 
Lausanne  (Musée  de),  /.  153, 

/•   172. 

Lazare,   245,   247. 

Le  Blant,  247. 

Leblond  (D'),  172. 

Lecaplain    {].),    109. 

Lécuyer  (Musée)  (voy.  Saint- 
Quentin). 

Lécythe,  31,  /.  8,  119,  /.203, 
149,   157.   166. 

Lelaurain,    8,    175,    262. 

Lenormant   (Fr.),    191. 

Lépine    (Maxne),    263. 

Leuci,  278. 

Lezoux,    128,    199,    248. 

Liebhe,  214. 

Liège  (Musée  de),  9,  /.   142. 

Lièvre  (voy.  Chasse  au  lièvre). 

Lillebonne,  65,  86,  /.  109, 
/.  146,  131,  /.  197.  173. 
191,  /.  252,  261. 

Limbourg,  173. 

Limelette,  54. 

Lindenschmitt,    148. 

Liiernum,    13. 

Loutrophore ,  44,  /.  16,  47,  48. 

Louvre  (Musée  du),  9,  /.  20, 
/.    45,    102,    104,    /.    146, 

/.  157.  /•  159.  /■  197.  150. 

151,  15O,  166,  /.  323  (A.), 

243.  /•  326,  248. 
Lucanie,  119. 
Lupio,   18. 

Lussault  (Indre-et-Loire),  O4. 
Lutèce  (voy.  Paris). 
Luxembourg  (Musée  de),  156. 
Lyncée,   240,   241. 
Lyon,  14,61,77,  257,259,261. 
Lyon  (Musée  de),  /.   19,  77, 

90,  /.  174. 
Lyonnaise,  257. 

M 

Magie,    148,    156. 


Magne  (Cli.),  12,  /.  43,  /.  70, 
/.  71,  /.  77,  /.  82,  181. 
/.   238,   258.    . 

Magnence,  144,  222,  255. 

Maison  Carrée  (voy.  Nîmes) . 

Malacoptérygiens,   165. 

Manceaux,  161. 

Mandeure,   266. 

Manganèse,     21,     279,     280. 

Marc-Aurèle,  203. 

Margeride      (La)      (Cantal), 

/•   351- 
Marques   de  fabrique,    2,    6, 
63.  64,  /.  45,  /.  48,  /.  74, 

/•    75.    77- 
Marseille,    13,    /.    47,    /.    63, 

/■  74.  /■  75.  /■  140.  /•  164, 
12g,  148,  161,  /.  214,  166, 
i8i,   /.    239,    255. 

Marteau,   178. 

Martial,  229. 

Maximien,  224,  232. 

Mayen,  197,  /.  262,  214, 
/.  288,  /.  289,  264. 

Mayence,  56,  58,  94,  96, 
/.  115,  122,  148,  /.  258, 
/.   338,   263,   264. 

Mayence  (Musée  de),  9,  40, 
55.  56.  58.  70.  81,  /.  104, 
95.  /■  115.  99.  /■  128,  107, 
114,  /.  141,  118,  129, 
/.  168,  132,  /.  176,  142, 
148,  159,  161,  170,  175, 
/•  258,  233,  /.  314,  239, 
247,    248,   /.    329,   /.    330, 

/•  338,  /■  339- 
Mazauric,   conservateur  des 

Musées  archéologiques  de 

Nîmes,  g,  75. 
Mecquenem  (R.  de),  238. 
Médaillons,   242,  /.   322    (3). 
Méduse,  40,  117,  152,  /.  205, 

153. 
Mégare  (Bols  de),  188. 
Melun,   261. 
Ménades,   241. 
Menoitos,  240. 
Mercure,  66,   70. 
Merkurflasche,   66. 
Merops,  190. 
Mérovingiens,  126,  135,  136, 

159,   226,   254. 
Mervent  (Forêt  de),  256. 
Mesnil-sous-Lille bonne  (voy. 

Lillebonne). 


Meiropolitan-Museum  (voy. 
New-York). 

Metz,  173,  277. 

Michel  (H.),  conservateur 
du  Musée  archéologique  de 
Besançon,  g,  28,  /.  4,  /.  5, 
/.  6,  /.  7,  208,  /.  277,  /.  281. 

Michon,  9. 

Milo,  115. 

Misery  (Sonuue),   262. 

Mithridate  (Coupe  de)  (voy. 
Ptolémée). 

Mobiliers  funéraires,  252  et 
suiv. 

Moise,  247. 

Mollusques,  163,  164,  165, 
/•   217. 

Monceau-le-Neuf  (Aisne),  54, 
98,  108,  219,  247,  262. 

Monnaies  (Datation  des  ver- 
reries d'après  les),  4,  5,  204. 

Monogramme  du  Christ,  193, 
244,     /.     326,     245,     246, 

/•   327- 

Montagnole,  igo,  ig2,  256 

Montbrison,   261. 

Mont-Afrique,  229,  /.  311. 

Mont-Chyprès,  40. 

Montfaucon,  42. 

Alontître  métallique  (Veriesà.) , 
228,    229,   /.    311. 

Moreau  (Frédéric),  8,  42, 
/.  113,  98,  ng,  121,  125. 
126,  /.  189,  144,  156,  183, 
/.  244,  214,  220,  222, 
/.  342,  262,  /.  343,  /.  344, 
/•  345.  267. 

Morgan   (de),    157,    238. 

Morin-Jean,  238,   251. 

Morin-Jean  (Collection),  /. 
12,  f.  2g,  /.  40,  /.  64,  /.  65, 
/.  67,  /.  69.  /.  83,  /.  85, 
/.  86,  /.  88,  /.  98,  /.  114, 
/.  125,/.  151,/.  154,/.  167, 
/.  18S,  /.  190,  /.  192, 
/■  193.  /•  194.  /■  203, 
/.  204,  /.  207,  /.  223, 
/.  224,  /.  228,  /.  307,  /.  309, 
/.  316,  /.  319,  /.  328,  /.  340, 

/■   341- 
Mosaïkglâser,  228. 
Moulage,  187  à  193. 
Moulins   (Allier).   256. 
Munich    (Antiquariiun    de), 

232,  /.  312. 


INDEX  GENERAL  ALPHABETIQUE. 


299 


Muvich  (Musée  national  ba- 
varois à),  45,  /.  347. 

Miirano,  9,  17,  267,  /.  350 
(C),  272,  273,  /.  353,  278. 

Mycéniens   (Vases),   238. 

Myrina,    150. 

My/hologiques  (Sujets),  239 
et  siiiv. 


N 

Nampteuil   -    sous    -    Muret 

(.Visne),  263,  /.  343. 
Namur,    264 . 
Namur    (Musée  de),  y,    178, 

189. 
Nantes,  190. 
Naples   (Musée  de),   42,   60, 

/.  36,  62,  /.  89,  139,  147, 

174,  178,  22g. 
Narbonnaise,  255. 
Nègre,  150. 

Néris  (Allier),  64,  256. 
Néron,  19,  76,  85,.  192,  228, 

265. 
Netzbecher,  231. 
Neufchâtel      (Pas-de-Calais), 

/.  199,  /.  263,  214,  /.  290, 

262. 
Neicss,  264. 
Neuville-le-Pollet,      40,      85, 

/.    134,   /.    138,    173,    226, 

227,  /.  310,  261. 
New-York        (Metropolitan- 

Musemn  à),    155,    191. 
Niessen  (Collectioxi) ,  88,  17g. 
Nîmes,    102,    124,    147,    248, 

249.  /•  333.  255- 
Nîmes  (Musée  archéologique) , 

124.   /•    157.    129,    /.    174, 

/•  333- 
Nîmes  (Musée  de  la  Maison 

Carrée),  /.  46,  75,  /.  118, 

/.    121,    102,    122,   /.    175, 

133,  /.  202. 
Niort,  61,  65. 
Niort  (Musée  de),  /.  35,  65, 

/•  332. 
Nocturnus,   18. 
Nodules,  22. 
Normandie,  8. 
Notitia  provinciartan  et  civi- 

iaium  Galliœ,  i. 
Nuppen,   218. 


Nuremberg  (Musée  de),  121, 
197,  /.  262,  214,  /.  28g, 
/■347(Ç.)./-35o(A.B.D.). 

Nyon  (Suisse),  278. 

O 

Ohha,  144. 

Ober  Ingelheim,  f.  33g. 

Oboles  à  Caron,  6. 

Obsidienne,     134. 

Œnochoé,  20,  32,  /.  8,  38, 
100,  /.  117,  105,  112,  113, 
/.  13g,  116,  131,  149,  150, 
178,  202,  /.  272,  /.  275, 
203,    204,    205,    206,    22g, 

230.  /■  334.  /•  335.  /■  337 

(A.),   265. 
Oiseau,  160,  161,  /.  214,  162, 

/.    215,    185,    /.    246,    199, 

212,  /.  294,  217,  249,  /.  331 

(n"  2). 
Olla  cineraria   (voy.    Urnes). 
Olla  ossuaria,  (voy.  Urnes). 
Onde  (Décor),   198. 
Onyx,   73. 
Operculum,  /.    Il   et   12,   44, 

45.  /•  331.  /•  332_- 
Ophiomorphique  (Décor)  (vo}'. 

Serpent). 
Opus  interrasile,  22g. 
Orange,   f.    47,    102,    /.    164, 

256. 
Orante,   250. 
Orblin  (].),  f.  129,  262. 
Orifices,  28,  /.  4,  2g.  /.  5,  30, 

/.  6,  31,  /.  7,  /.  8,  32. 
Orival,  127,  /.  320. 
Ornithomorphe  (Verrerie) 

(voy.    Oiseau). 
Orpheus,  213. 
Ostie,    163,    166. 
Oushabti,  50. 
Ousirlasen  I",  20. 
Outre,   174. 


Palais  des  Beaux-Arts,  de 
la  Ville  de  Paris, 20^,  f.  273 

Palestine,  f.   115,   277. 

Palissy  (Bernard),  165. 

Pallien,  120,  164,  166,  /.  217, 
247,  263. 

Palmes,    201,  /.    271    n"    g. 


202,   /.    272,    /.    274,    205. 
Palmier,  68. 
Pahnyre,  23. 
Pampres,  201. 
Pan,  157,  241. 
Panier,  178,  /.  235. 
Pannonie,  15. 
Panse,  25. 
Panthère,   237. 
Papillon,    con.servateur     du 

Musée  de  Sèvres,  g. 
Paralytique,    250. 
Paris,   40,   /.   43,   /.    44,   65, 

/■  48,  /•  70.  /■  71.  /■  77. 
/.  82,  /.  87,  /.  103,  104, 
/.  124.  107,  /.  131,  /.  163, 
/.  187,  /.  22g,  181,  /.  238, 
/.  261,  257,  258,  260,  261. 

Patère,  178,  206,  211,  /.  286, 
/.   287. 

Patrimonins,    18,    182. 

Pausanias,  240. 

Pecten,   166. 

Peinture  sur  verre,  6,  248, 
249,  pi.   I. 

Pernice,  138. 

Péronne  (Musée  de),  /.  185- 

Pérou,  f.   204. 

Petrucci,    202. 

Pezou,  f.  102,  /.  255,  261. 

Phiale,    122,   /.    151,   /.   330. 

Philippe  l'Arabe,  207. 

Phintias,  166. 

Phytomorphes  (Verres),  167, 
167  à  170,  170,  /.  219, 
/.   220,  /.   221,   /.   222. 

Picquigny,  f.  179. 

Pieds  des  verreries  romaines 
découvertes   en   Gaule,    32, 

33.  /•  9.  34- 

Pierpont-Morgan  (Collec- 
tion), 45,  52,  86,  163, 
176,   237,   239,   242. 

Pigeon,  180,  185,  /.  246, 
igg. 

Pilloy,  8,  54,  g6,  104,  114, 
126,  127,  144,  157,  171, 
173,    186,    214,    220,    222, 

224,  243,  262. 

Pinçures  faites  à  l'outil,  125, 

225,  227,  /.  307,  /.  308, 
/•  309,  /•  310-  265. 

Piolène,   116,   133. 
Pipette,  8r. 
Pisistrate,  150. 


^00 


INDEX  GÉNÉRAL  ALPHABÉTIQUE. 


Plastique   (Verrerie),    14S  et 

suiv.,  188. 
Plat,  122,  131,  /.  171,  /.  172, 

/■   173- 
Pleuronecte,     165. 
Pline,   4,    13,    19,    174. 
Plumes  d'oiseau,  198,  /.  270. 
Poisson,    42,    57,    162,    163, 

164,     165,     166,     /.     216, 

/.    217,   249. 
Poitiers,  f.   11,  /.    15,  /.    18, 

/.  23,  /.  27,  61,  65,  /.  94, 

127,   /.    162,    /.    219,    168, 

174,  256. 
Poitiers  (Musée  de  la  .Société 

des  Antiquaires  de  l'Ouest, 

à),   52.   53.   61,   65,   /.   94. 

168. 
Poitiers  (Musée  de  l'hôtel  de 

ville  à),  /.  15. 
Polypodes      (Verreries),     32, 

/•  9,  34- 
Pompéi,  13,  48,  60,   78,   84, 

100,    129,    131,    132,    134, 

139,    147,    178,    229,    230, 

249. 
Pons     (Charente-Inférieure). 

/•   337- 

Poppelreuter,   158. 

Porc,  160,  /.  213,  205. 

Port-sur-Saône     (Haute-Saô- 
ne), 266. 

Portland    (Vase),    229. 

Poséidon,   240,   /.   323. 

Postumus,      41,      96,      125, 

134- 
Pottier    (Ed.),    89,    99,    149, 

150,    151.    238,    248,    251, 

272. 
Pouzin   [Le),   256. 
Priape,  230. 

Priapique  (Vase),  230,  pi.  6. 
Probus,    229,    278. 
Prochous,  105,  119. 
Proculus,  190,   191. 
Profil,  25,  26,  /.  3. 
Prométhée,  240. 
Prophylactique,  148,  150,  156, 

157.    213. 
Prudes,  190. 
Ptérote,    19. 
Ptolêmée    (Coupe    de),     135, 

136. 
Pygmées,  /.    157,   248,  pi.   i. 
pyxide,  44. 


Quadrige,   1S9. 
Quatremarre,    f.    10,    /.    28. 
Quicherat,  182. 
Qtiintilien,  229. 


Rahs    (Nécropole    de),    iio 
Rath  (Collection   voni),  183 

237- 
Rechmara,  21. 
Reims,    14,    /.    12,    56,    57, 

58.  /•  38,  /.  54.  70.  /■  59. 
84,  /.  108,  /.  129,  121,  132, 
/.  190,  147,  /.  227,  173, 
/.  288,  /.  292,  216,  220, 
223,  /.  301,  /.  319,  /.  323, 
/.  324,  239,  240,  262,  263. 

Reims  (Musée  de),  56,  57,  58, 
/.  38,  68,  70,  84,  102, 
/.  129,  iio,  114,  119. 
/.  165,  132,  141,  144,  147, 
/.  227,  173,  /.  247,  /.  288, 
/.  292,  216,  220,  223, 
/.  301,  /.  323,  239,  /.  324, 
240. 

Reinach  (Saloinon),  conser- 
vateur du  Musée  de  Saint- 
Germain,  9,  138,  150,  i6o, 
166,  213. 

Reinach  (Théodore),  157. 

Reliefs  d'applique,  192,  209. 

Reliefs  taillés,   230,    231. 

Remagen,    173,    264. 

Rennes.  261. 

Renonsart  (Aisne),  263. 

Répartition  géographique  des 
verreries,  255  et  suiv. 

Résille,   197,   /.   262,   /.    264. 

Résille  taillée  à  jour,  231. 

Résurrection  de  Lazare  (voy. 
Lazare). 

Rheindorf.  f.   61,    242. 

Rhétie,   15. 

Rhodes  (Faïences de), 237, 239. 

Rhodiens  (Vases),  238,  /.  323 
(A.). 

Rhyton,   147,   150,   156,   159. 

Rome,    163,    165,    166. 

Rossi,    166. 

Roucy  (de),  40,  85,  143,  i  73, 
262. 

Rouen,  57,  261. 


Rouen  (Musée  départemental 
de),  /.  10,  /.  28,  /.  33,  /.  42, 
/.  51,  70,  /.  60,  /.  62,  /.  76, 
80,  83.  84,  /.  95,  /.  97, 
/.  105,/.  107,/.  109,/.  112, 
99,  /.  116,  /.  120,  /.  126, 
/.  130,  iio,  /.  134,  /.  136, 
/.  138,  122,  127,  /.  170, 
131,  /.  181,  /.  182,  136, 
/.  191,  /.  198,  153,  /.  206, 
/.  248,  191,  /.  252,  /.  265, 
/.  266,  /.  271,  /.  276,  207, 
211,  /.  285,  /.  310,  /.  311, 
229,  /.  320. 

Ruffieux,  f.  19. 


Sahlonnière  (Aisne)  (Cime- 
tière de),  /.  149,  /.  189, 
221,  /.  299,  /.  342,  263. 

Sacrifice  d'Isaac  (voy.  Isaac). 

Saglio,  18,  31,  32,  42,  72, 
79.  83,  103,  105,  119,  133, 
146, 150,  174, 179, 240,  248. 

Saint-Acheul,    f.    198. 

Saint-Cassien,  f.  41. 

Saint-Denis  (Trésor de),  136. 

Saint-Gabriel,  256. 

Saint-Germain  (Musée  de) , 
9,  40,  /.  II,  /.  13,  /.  14, 
/.  17.  /.  18,  /.  21,  /.  23, 
/.  26,  /.  27,  53,  64,  65, 
/.  49,  /.  52,  /■  54.  /•  55. 
/■  59.  85.  /.  91.  /■  113. 
99.  103.  121,  /.  149,  123, 
125,  126. /.  177,  134, /.  183, 
/.  189.  141,  143,  144,  /. 
205,  /.  210,  157,  /.  219, 
168,  /.  226,  173,  174,  /.  230, 
183,  /.  244,  /.  264.  214, 
/.  291,    2x6,    /.    296,  220, 

/.    299,     222,   /.  306,   /.   318, 

237.    241,   /.    342.   /■    343, 

/.  344.  /•  345- 
Saint-  Germain-  lès-  Corbeil, 

261. 
Saint- Jean-lès-Amiens,  f.  76, 

/•  105- 
Saint-Mansuy,    155. 
Saint-Médard  des  Prés,  256. 
Saint-Nicolas-lès-Arras,  154, 

/•   327.   247. 
Saint-Pétersbourg    (Musée  de 

l'Enuitage   à),    229. 


INDEX  GÉNÉRAL  ALPHABÉTIQUE. 


301 


Saint-Quentin,  263. 
Saint-Quentin     (Musée     de), 

/.    2,    /.    loi,    96,    /.  123, 

/.  158,  126,  /.  166,  /.  196, 

157,  /.  267,  219,  220,  224, 

245.   247. 
Saini-Saloine    (Ruines    de), 

/.  94,  1S2,  /.  240. 
Saint-Saphorin-sur-Morges, 

f.  172. 
Saint-Séverin      (Coupe     de), 

250,   /.   328. 
Sainte-Geneviève,   f.   270. 
Sainte-Ursule     (Coupe     de), 

250. 
Saintes,  f.  94,  102,  123,/.  177, 

134,   /.   205.    182,   /.   240, 

256. 
Saintes    (Musée    de),    /.    94, 

102,     170,     182,    /.     240, 

/•  337- 

Sallier  (Vase),  99,  157, 
241. 

Samson,  264. 

Sanglier,   160,   239. 

Sarzec    [de),    102. 

Sauvage  (D'),  conservateur 
du  Musée  de  Boulogne- 
sur-Mer,    8,    9,    146,    173. 

Saiizay,  20. 

Savon  des  verriers,  21. 

Sayda,   222. 

Scandinavie,  15. 

Scheurmans,   169,   189. 

Schlangenfaden,  199. 

Schmidt  (Robert),  21,  136, 
240. 

Schœnecken,   189,  /.  250. 

Schweighauser,    232. 

Scorpion,   249. 

Sculptura  vitri,  229. 

Séguret,  f.   11. 

Sénèque,   18. 

Sens,  260. 

Septime  Sévère  (voy.  Sé- 
vère) . 

Sequanaise,   264. 

Serpents,  141,  143,  199,  212, 
213,  214,  216,  /.  288,  /.  289, 
/.  290,  /.  291,  /.  292,  /.  293, 
277,  280. 

Seuil   (Ardennes),    214,   263. 

Sévère  (Alexandre),  18,  113, 
118,  119,  163,  180,  195, 
206,  209,  265,  278. 


Sévère  (Septime),  7,  70,  124, 

200,  204,   280. 
Sèvres    (Musée    de),    /.    61, 

/.  127,  /.  249,  189,  /•  270, 

/•     348,    /•    349,    /•     351. 

271. 
Sidon,    13,    277. 
Silènes,  241. 
Singe,   157. 

Singe-Musicien,  157,  /.  211. 
Sissy  (Aisne),  216,  220,  263. 
Skeiomorphes    (Verres),    170 

et  suiv. 
Skyphos,  132  et  suiv.,  /.  176. 
Smith     (Roach),     107,     139, 

161,   225. 
Smyrne,  151. 
Soissons,    262. 
Sole,  165. 
South  -  Kensington  -Muséum, 

206. 
Spiculus,  190,  191. 
Spirales,  196,  /.  259,  /.  260, 

/.   261. 
Spire,  169. 

Spire   (Musée  de),   40. 
Spontin,  54,  264. 
Steinfort.    108,    156,   263. 
Stéphani,  229. 
Strahon,  ig. 
Strasbourg,    14,    40,    43,    94, 

96,    104,    m,    139,    161, 

173,  206,  222,  /.  300,  231, 

238,   247,   263,   264. 
Strasbourg    (INIusée    de),    95, 

107,  159,  /.  214,  222,  /.  300, 

232. 
Straub,   40,   43,   94,   95,    96, 

104,    107,    III,    139,    161, 

173,    222,    238,    247,    263. 
Strée    (Nécropole    de),    161, 

264. 
Suétone,  191. 
Suèvres  (Cimetière  de),  /.  26, 

/.  91,  261. 
Suse,  157,  238. 
Suzanne,    245,   /.    326,    247, 

250. 
Swasiika,     199,     201,     211, 

/.   284. 
Syrie,  14,  15,  44,  /.  65,  /.  69, 

/.    86,    102,    152,    /.    207, 

153- 
Syriens,   15,    17,   21. 
Syrinx,  157. 


Tacite,   247. 
Tène   (voy.   La   Tène). 
Ténos  (Ile  de),  167. 
Testament,    243,     250,     280. 
Tête   (Verres  en  fonne  de), 

148  à  156,  /.  206,  /.   207, 

/.   208,  /.   20g,  /.   210. 
Tetraites,  190. 
Thèbes,  21. 

Thiétreville,  127,  /.  265,  261. 
Thoraise  (Doubs),  /.  4,  265, 

266. 
Thorslunde,   24g. 
Thyrse,  241. 
Tibère,   76. 
Tibre,   166. 
Tiflis,  229. 
Tincourt-Boucly       (Somme) , 

262. 
Tonneau,    174,    175. 
Tonnelets,   176,   177,   /.   232, 

/.  233,  /.  234,  270,  /.  350 

(A.),    271,   /.    351,   /.    352. 
Toreuma  vitri,  18,  22g. 
Totem,   160,  213. 
Toul,  155,  278. 
Toulouse,  255. 
Tour   (de  la),    conservateur 

adjoint     au     cabinet     des 

Médailles,  9. 
Tournay,  173. 
Tourville-la-Rivière,  40,  /.  42, 

/.  126,  /.  136,  261. 
Trajan,   5,   232,   /.   334. 
Trêves,    14,    15,   52,    53,    57, 

58,  94,  96,  121,  124,  139, 

158.  165,  169,  173,  176, 
181,  183,  184,  186,  191, 
225,    231,    247,    263,    277. 

Trêves  (Musée  dé),  9,  /.  25, 

52,  55,  58,  77.  /■  90,  86, 
/.  100,  /.  104,  95,  96,  109, 
III,  120,  /.  148,  122,  124, 
144,    /.    195,    /.    201,    158, 

159,  160,  161,  /.  217,  164, 
169,  173,  175,  176,  181, 
/.  237,  183,  /.  245,  i8g, 
/.  250,  /.  251,  191,  /.  260, 
225,  231,  237,  247,  /.  331, 
/■    346   (A.). 

Trident,  240,  /.  325. 
Trilobée  (Embouchure),  /.  8 
(C),  32,  112.  /.  150,  122. 


302 


INDEX  GÊNÉRAIv  ALPHABÉTIQUE. 


Troiiville-en-Caux,   189,   192, 

261. 
Troyes,   261. 
Trujillo,    f.    204. 
Trulla,    178. 
Tubulure,  f.  129,/.  130,/.  131, 

A  132.  /■  133- 
Tiidot,    157. 
Tylosis,   68. 
Tyr,  13,  14,  277. 

U 

Ueherfanggliiseï',  22S. 
Urisus,  212. 
Urlichs,  232. 

Urnes   cinéraires,.  42    à    52, 
195,    200,    /.    329,   /•    332, 

255-  /•  333.  /•  334.  /-  335. 
265,  280. 

Us/ ion,    5. 


Vacqiier,    258. 

Vaillant,  154,  156,  161,  173, 

247. 
Vaison,  45,  /.   11,  50,  /.  39, 

/■55./-9I.  100,  102./.  140, 

256,   /.    334.   /•    33.V 
Vaissier,   208,   230. 
Vaîte,  /.  6,  266. 
Valens,   104,   175,   183. 
Valentinien    I",     139,     156, 

224. 
Valentinien  II,  214. 
Valérien,    207. 
Valréas,  f.  122. 
FaceMMÉS,    256. 
Vatican  (Musée  du),  164. 
Végétal,  167. 
Veliocasses,   257. 
,Few(£awge,  229. 
Vendôme     (Mu.sée     de),     64, 

/.  102,  126,  127,  /.  255. 
Venise,  24,  39,  /.  347,  /.  349. 
Vermand  (Ai.sne),  14,  15,  22, 

/•   2,   54,   55,   /.   30.   /■   31. 

56.  57.  58,  /•  34.  /■  83.  90, 

/.     lOI,    /.     106,    96,    /.    12},, 


104,  107,  108,  /.  145,  IlS, 

125,     /.     158,     126,     /.  161, 

/.    166,   /.    171,   /.    193.  143. 

/.     194,     /.     196,     146,  157, 

170,    175,    186,   /.    267,  214, 

219,    220,    221,    223,   /.  307, 
245,     247,     255,     263. 

l 'eriniculaires  (Applications) , 
96,  109,  113,  119,  120, 
/.  156,  129,  /.  168,  /.  170, 
134,  136,  141,  178,  179, 
199,  200,  201,  /.  271, 
/.  275,  /.  276,  206,  207, 
/.  277,  208,  /.  278,  /.  279, 
/.  280,  /.  281,  /.  282,  /.  283, 
/.  285,  /.  286,  /.  287,  /.  288, 
210,  211,  212,  /.  294,  249, 
/.  336  (D.),  263. 

Verres  d  deux  couches,  228 
et  siiiv. 

Verre  au  plomb,  21. 

Verre  gravé    (voy.   Gravure). 

Verres  peints  (voy.  Pein- 
ture   sur   verre). 

Verre  soufflé  (Découverte 
du),   13,  20,  21,  278. 

Verres  soufflés  dans  un  moule 
(voy.     Moulage). 

Verres  soufflés  du  AT'?  au 
XVIII"  siècle,  /.   347. 

]'erre  soufflé  moderne  de 
Murano,  273,  274,  /.  353, 

275- 
Verriers    (Condition    sociale 

des),    17  à   19. 
Verrines,   169,  256. 
Verseuse,    iio. 
Versigny,    f.    135. 
Vesly      (de),      conservateur 

du    Musée    départemental 

d'Antiquités,  à  Rouen,  9. 
Vetro  blu,  '22g,  230. 
Vichy,  256. 
Vieil- Atre    (Cimetière    du) 

/.    29,    /.    79,    /.    84,    107 

/■  135./-  143./-  154./-  180 
/.  188,  154,  156,  /.  208,  /, 
173,  209,  /.  278,  209,  220 
/.  208,/.  308, /.  316, /.  321 
24<^.   /■   327.   254,   262. 


Vienne,   14. 

Vierville  (Eure-et-Loir),  /.  40, 

/.  309,  261. 
Villa    d'Ancy    (Aisne),    119, 

144,  /.  288,  /.  291,  214. 
Villegille  (de  la),  190. 
Villeneuve-Saint-Georges,     /., 

226. 
Villenoisy  (de),  9. 
Vin,  79,  82,   174,  279. 
Viotte,  f.  4,  /.   5.  /■   6,  /.   7, 

/.    277,    208,   /.    281,    210, 

265. 
Visconti,  163. 
Vitellius,    128. 
Vitrearii,  18. 
Vitry-le- François,    45. 
Volusianus,  94,  96,  125,  134. 
Volute,     199,     201,     /.     271 

(no  7). 

W 

Wallraf-Richartz       Muséum 
(voy.  Cologne  [Musée  de]). 

Welcker,  240. 

Weerth  (Aus'm'),  55.  56,  83 
114,  135,  136,  137,  141 
146,  158,  159,  162,  178 
180,    239.    240,    242,    247 

Wiesbaden    (Musée   de),    40 

159.   163,   191- 
Wilrnowski,    164,    247. 
Winter,  138. 
Worms,  173. 
Worms  (Musée  de),  159,  160, 

186,  264. 


Xanteii,  85,   128,  264. 


Zeus,    240. 

Zoolâtrie,    156. 

Zoomorphes  (Verres),  156  et 

suiv. 
Zurich        (Musée       national 

suisse,  à),  190. 


TABLE  DES  PLANCHES  HORS-TEXTE 


Pages. 

Pl.  I.  —  Verre  peint.  —  L,e  combat  des  Pygmées  et  des  grues. . . .     Frontispice. 

Pl.  2.  —  Anses  des  verreries  romaines  (types  du  Romain  I) 36 

Pi,.  3.  —  Anses  des  verreries  romaines  (types  du  Romain  II) 37 

Pl.  4.   —  Urne  cinéraire  en  verre.  —  Fouilles  de  Clermout-Ferraud  (Puy- 
de-Dôme)  41 

Pl.  5.  —  Urne  cinéraire 81 

Pl.  6.   —  Verre  a  deux  couches  (faux  camée).  —  (Fuoclioé  priapique  trou- 
vée à  Besançon.  —  i'^''  siècle  ap.  J.-C 121 

Pl.  7.  —  Verreries  du  iv*'  siècle.  —  Bol  orné  de  cabochons.  —  Diota ....  161 

Pl.  s.  —  Diota  de  verre  du  iv^  siècle 201 

Pl.  9.  —  Verre  a  pied  orné  de  serpents 241 

Pl.  10.  —  Verrerles  a  cabochons  du  i\'<^  siècle 281 


TABLE    DES    MATIERES 


Lettre-Préface  de  M.  Ernest  Babelon vu 

Introduction i 

I.  Notions  historiques 13 

II.  Condition  sociale  des  verriers  en  Gaule 17 

III.  DÉCOUVERTE  DU  VERRE  SOUFFLÉ.   QUALITÉ  ET  COLORATION  DU   VERRE 

ANTIQUE 20 

IV.  Morphologie  analytique 25 

1.  Panse  (Les  Profils.  Le  galbe) 25 

2.  Goulots 37 

3.  Orifices  28 

4.  Pieds 32 

5.  Anses 34 

V.  Description  générale  des  types 42 

1.  Urnes  cinéraires 42 

2.  Bouteilles  à  panse  cylindrique  à  fond  plat 52 

3.  Bouteilles  à  panse  prismatique  59 

4.  Bouteilles  apparentées  par  leur  forme  au  type  gréco-oriental  de 

l'Alabastre  et  du  Bombylios  et  leurs  dérivés 72 

5.  Bouteilles  apparentées  au  type  de  l'Amphore  romaine  à  base  termi- 

née en  pointe,  et  leurs  dérivés 79 

6.  Bouteilles  apparentées  au  type  grec  de  l'Aryballe 82 

7.  L'Ampoule  à  panse  sphérique  et  ses  variantes.  Diotas  et  Gourdes 

plates 90 

8.  Bouteilles  à  une  anse.  CBnochoés  et  variantes 100 

9.  Bouteilles  apparentées  au  Lécythe  italiote  de  terre  cuite 119 

10.  Bouteilles  à  fond  bidbeux 121 

11.  Phiales,  bols  et  plats 122 

12.  Tasses  et  récipients  à  large  ouverture  émanant  des  types  grecs  : 

Canthare,  Skyphos,  Carchesium  et  Ciborium 132 

13.  Verres  à  boire 139 

14.  \'erreries  non  ansées,  à  panse  ovoïde.  Formes  empruntées  à  des 

poteries  romaines  de  la  basse  époque  impériale 144 

39 


3o6  TABLE  DES  ilATlÈl^S. 

15.  Infundibula 146 

16.  Verrerie  plastique  148 

Anthropomorphe 148 

Zoomorphe 156 

Phytomorphe 167 

Skeiomorphe 170 

17.  Formes  aberrantes 180 

VI.    lyES  PROCÉDÉS  d'ornementation 187 

1.  Moulage 187 

2.  Décor  par-  dépressions 193 

3.  Étirage  et  application  à  chaud  de  fils  de  verre 195 

4.  Barbotine  de  verre 216 

5.  Cabochons  de  verre 218 

6.  Guttules  appendiculées 226 

7.  Pinçures  faites  à  l'outil 226 

8.  Ciselure  en  relief 227 

9.  Gravure  en  creux 234 

10.  Peinture  248 

11.  Dorure 249 

VII.    L,A  VERRERIE  EN  GaULE  DANS  LE  MOBILIER  FUNÉRAIRE.  ■ —  PRINCIPAUX 

LIEUX  DE  TROUVAILLES 252 

VIII.  Ressemblances    que   présenient,   avec    la    verrerie   impériale 

ROMAINE,     certaines     VERRERIES      MODERNES.      FABRICATION      D'UN 

canthare  de  verre  solifflé  a  murano 267 

Conclusions 276 

Index  muséographique  284 

.     Index  bibliographique  289 

Index  général  alphabétique 293 

Table  des  planches  hors  texte 303 


ADDENDA 


i»  \'ERRns  MOULÉS  ORNÉS  DE  COURSES  DE  CHARS.  —  Orange.  Fouilles  de  1839.  Fragment 
d'un  bol  en  verre  verdâtre  filandreux  du  Romain  II.  —  Quadriges  et  inscription. 
Musée  archéologique  de  Nîmes  (Ancienne  Collection  Émilien  Umnas). 

2°  Muséographie.  A.  Montpellier.  Musée  de  la  Société  Archéologique.  —  Verrerie  à 
faciès  industriel  du  Romain  I,  provenant  de  sépultures  à  incinération  découvertes 
à  Murviel  en  1S72  et  en  1896,  et  à  Pignan,  en  1887.  —  Urnes  formes  i,  2  et  3  et 
variantes.  —  Olla  de  verre  violet  foncé  à  anses  en  émail  blanc  [S.  A.  506.  (76)]. 
Nombreuses  ampoules  (Lacrymatoires) .  Gros  rhy tons  (entonnoirs  courbes)  ornés  de 
cercles  gravés.  (Les  filets  concentriques  faits  au  tour  semblent  bien  constituer  les 
plus  anciens  témoins  de  la  gravure  sur  verre.) 

B.  Nîmes.  Musée  de  la  Maison  Carrée.  —  Belle  œnochoé  en  verre  bleu-violacé 
ornée  de  nombreuses  saillies  d'émail  blanc  sur  la  panse  et  d'mi  filet  de  même  émail 
sur  l'anse,  trouvée  à  Nîmes  (chemin  de  Montpellier),  dans  le  tombeau  d'imi  prêtre 
d'Isis.  —  Urne  de  verre  violet  foncé  à  anses  en  émail  blanc  [n^  15],  (même  type  qu'au 
musée  de  Montpellier.)  —  Petit  canthare  en  verre  bleu- violacé  à  anses  en  émaU  blanc 
[no  36]. 

3°  Bibliographie.  —  Emile  Bonnet.  Sur  une  sépulture  gallo-romaine  découverte  à 
Pignan  (Hérault).  Extrait  des  Mémoires  de  la  Société  Archéologique  de  Montpel- 
lier, 19x0. 


ERRATA 


Pages  56  et  66.  Fonnes  10  et  18,  au  lieu  de  :  en  verre  incolore,  lire  :  en  verre  incolore 
ou  légèrement  verdâtre. 

(Nous  entendons  par  verre  incolore  celui  que  les  anciens  ont  cherché  à  rendre 
tel.  Ce  verre  n'est  pas  toujours  d'xme  pureté  absolue.  Il  a  souvent,  par  places, 
une  temte  plus  ou  moins  verdâtre  ou  jaimâtre.) 

Page  74.  Fig.  69,  au  lieu  de  :  Syrie,  ni'^  S.,  lire  :  Syrie.  Romain  II. 


6205-13- —    CORBEIL.     IMPRIMERIE    CRÉTÊ.