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Full text of "Le beau chateau;"

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E.   CUCHET-ALBARET 

LE    BEAU 
CHÂTEAU 


^ 


POEMES 

ET 
RONDES 


LIBRAIRIE    PAYOT 


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LIBRARIES 


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LE   BEAU  CHATEAU 

POÈMES  ET  RONDES 


DU  MÊME  AUTEUR  : 

Les  Fuseaux  d'Ivoire,  poèmes  (épuisé) 
(Payot  et  Cle,  éditeurs.) 

La  Flamme  sous  la  Cendre,  poèmes 
(Payot  &  ClR,  éditeurs.) 

Le  Collier  d'Etoiles,  poèmes,  Prix  Amiel 

1917 

(Payot  &  Cle,  éditeurs.) 


E.  CUCHET-ALBARET 


LE  BEAU 
CHATEAU 

POÈMES  ET  RONDES 

DESSINS  DE  N.  LACHENAL 


LIBRAIRIE  PAYOT  &  O 

LAUSANNE 


i,  Rue  de  Bourg 


GENEVE 

Pl.duMolard2 


1921 

Tous  droits  réservés 


Xp  €  4  I  •  &       PEdPERTÎ  OP  TM  /*    i 

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A  Monsieur  Paul  Seippel 

en  toute  sympathie 

le  sourire,  le  contentement  de  la  jeunesse 
qui  lira  ce  volume. 


PREMIÈRE  PARTIE 


POÈMES 


LE  BEAU  CHATEAU 


«  J'ai  un  beau  château, 
ma  tant'lire,  lire,  lire, 
j'ai  un  beau  château, 
ma  tant'lire,  lire,  lau.  » 


CHANSON   POPULAIRE. 


Au  temps  de  mon  enfance  claire 
que  les  jours  étaient  caressants  ! 
Les  matins,  les  soirs,  en  glissant, 
se  faisaient  tendres  pour  me  plaire. 

J'avais  alors  un  beau  château 

—  ma  tant'  lire,  lire,  lire,  — 
couleur  de  rêve  et  de  sourire 

—  ma  tant'  lire,  lire,  lau.  — 

Il  m'apparaît  si  vif  encore 
au  fond  du  limpide  passé 
avec  son  profil  élancé 
baigné  de  radieuse  aurore  ! 

Ses  murs  d'argent,  ses  vieilles  tours 
avaient  des  formes  singulières 
et  de  longs  oiseaux  de  lumière 
promenaient  leur  vol  alentour. 

Parmi  tous  les  châteaux  de  songe 
qu'il  était  brillant  celui-là  ! 
Son  charme,  son  étrange  éclat 
sur  ma  vie  encor  se  prolongent... 


12  LE  BEAU  CHATEAU 

J'avais  alors  un  beau  château 

—  ma  tant'  lire,  lire,  lire,  — 
couleur  de  rêve  et  de  sourire 

—  ma  tant'  lire,  lire,  lau.  — 

Mais  sa  lumière  s'est  dissoute... 
les  heures  nouvelles  sans  bruit, 
d'un  doigt  fin  l'ont-elles  détruit  ? 
Je  l'ai  cherché  le  long  des  routes. 

Oh  !  retrouver  ses  murs  vermeils  ! 

J'ai  marché,  j'en  ai  connu  d'autres, 

mais  —  quels  pauvres  cœurs  sont  les  nôtres  ! 

je  n'en  ai  plus  vus  de  pareils... 

Et  ce  soir,  tendrement,  j'essaie 

d'interroger  mes  souvenirs, 

d'écouter  et  de  retenir 

leurs  voix,  leurs  chants,  leurs  rumeurs  gaies, 

Je  redécouvre  d'anciens  jeux, 
je  note  d'anciennes  cadences 
et  j'évoque,  fermant  les  yeux, 
le  beau  château  de  mon  enfance... 


J'ai  de  fins  souliers  pour  la  ville, 
reluisants  comme  des  miroirs, 
mais  ils  me  sont  bien  inutiles 
lorsqu'il  pleut  sur  les  vergers  noirs. 
Que  ce  soit  juillet  ou  décembre, 
qu'il  fasse  gris,  qu'il  fasse  beau, 
je  les  laisse  au  coin  de  ma  chambre 
et  je  prends  mes  petits  sabots  ! 

Ils  sont  faits  en  bois  de  mélèze 

sous  un  ruban  de  cuir  léger. 

Comme  ils  cheminent  à  leur  aise 

de  la  cuisine  au  potager  ! 

Un  vent  d'orage  gronde  aux  portes, 

la  brume  tombe  par  lambeaux, 

mais,  gais  et  vifs  —  que  leur  importe  ? 

ils  trottent,  mes  petits  sabots  \ 


14  LE  BEAU  CHATEAU 

Toujours  contents,  ils  font  la  nique 

aux  chemins  tristes  et  mouillés... 

Ecoutez  sonner  leur  musique 

lorsqu'ils  descendent  l'escalier  : 

«  Clic-clac  »,  ils  courent  en  cadence, 

«  clic-clac  »,  c'est  un  bruit  clair  et  haut  ! 

Faites  vite  la  révérence 

et  dansez,  mes  petits  sabots  ! 

Je  les  remplis  de  paille  fraîche 
lorsque  je  rentre;"  et  chaque  soir 
je  les  dispose  pour  qu'ils  sèchent 
auprès  de  l'âtre  rose  et  noir. 
Devant  la  flamme  qui  se  penche, 
ils  sont  là  comme  deux  oiseaux 
engourdis  sur  la  même  branche... 
Dormez  bien,  mes  petits  sabots  ! 


VIF  ÉCUREUIL 


Écureuil,  vif  comme  un  éclair, 
que  tu  semblés  donc  à  ton  aise 
sur  les  rameaux  de  ce  mélèze  ! 
Tu  fais  des  tours,  la  queue  en  l'air, 

tu  rebondis  comme  une  balle 
à  travers  les  arbres  du  bois... 
Que  j'aimerais  si  j'étais  toi 
courir  la  forêt  matinale  ! 

Au  creux  de  ce  chêne  voisin 
j'aurais  ma  demeure  blottie, 
je  ferais  des  niches  aux  pies, 
les  oiseaux  seraient  mes  cousins  ; 

à  la  fauvette  qui  babille, 
pour  m'amuser,  je  ferais  peur 
et  je  lancerais  des  coquilles 
sur  le  nez  des  bons  promeneurs  ! 

Je  saurais  toutes  les  cachettes, 
tous  les  recoins  de  la  forêt. 
Que  de  châtaignes,  de  noisettes 
si  j'étais  toi  je  croquerais  ! 


l6  LE  BEAU  CHATEAU 

Mais  bientôt,  trottant  à  la  ronde, 

visitant  la  terre  à  loisir, 

je  finirais  par  découvrir 

le  plus  grand  peuplier  du  monde. 

Un  soir,  le  long  de  ses  rameaux, 
j'irais  d'une  course  légère, 
je  grimperais  dans  la  nuit  claire 
toujours  plus  haut,  toujours  plus  haut. 

Bondissant  dans  ses  branches  brunes, 
plus  haut  encore,  sans  effroi, 
je  m'en  irais...  cueillir  la  lune, 
vif  écureuil,  si  j'étais  toi  ! 


LE  GRAND  VOYAGE 


Gérard  va  partir  en  voyage 
à  travers  ...  la  salle  à  manger. 
Il  n'emporte  pour  tout  bagage 
qu'un  mouchoir  immense  et  léger  ; 
ce  mouchoir  ce  sera  la  voile, 
une  chaise,  c'est  le  vaisseau. 
Pour  voguer  à  la  belle  étoile 
n'est-ce  pas  là  tout  ce  qu'il  faut  ? 

Le  parquet,  c'est  le  Pacifique, 

la  vieille  table  de  bois  dur 

figure  assez  bien  l'Amérique  ; 

l'Inde  est  là,  dans  cet  angle  obscur 

auprès  de  la  Californie, 

cette  assiette,  c'est  le  Japon, 

et  la  lampe,  l'Océanie... 

«  Maintenant  tout  est  prêt,  partons  !  » 

«  Déplions  notre  voile  blanche 

qui  danse  au  vent  comme  un  drapeau 

et  traversons  d'abord  la  Manche  : 

comme  il  va  vite,  ce  vaisseau  ! 

il  parcourt  en  une  seconde 

les  volcans,  les  terres,  les  mers, 

je  vais  faire  le  tour  du  monde 

à  la  vitesse  de  l'éclair  !  » 


l8  LE   BEAU   CHATEAU 

«  Laissons  les  rives  de  l'Afrique, 
les  cannibales  me  font  peur 
et  cinglons  vers  la  Jamaïque, 
nous  arrivons  à  l'Equateur...  » 
Ainsi  Gérard  parle  et  voyage, 
mais  dans  la  mer  de  Marmara 
il  se  produit  un  grand  naufrage  : 
la  chaise  casse...  Patatras  ! 

Gérard  se  retient  à  la  table 
qui  glisse  et  bascule  à  demi... 
Quelle  aventure  épouvantable  ! 
Le  Pacifique  en  a  frémi 
car  l'Amérique  dégringole, 
le  Japon  tombe  en  vingt  morceaux 
et  dans  un  fleuve  de  pétrole 
l'Océanie  est  en  lambeaux  ! 

Le  capitaine  perd  la  tête, 
il  s'est  fait  une  bosse  au  front. 
Pauvre  Gérard,  comme  il  regrette 
son  beau  navire  vagabond  ! 
comme  il  pleure  du  fond  de  l'âme 
v  le  vaisseau  de  pourpre  et  d'argent 
qui  balançait  son  oriflamme 
par-dessus  le  vaste  Océan... 


LE   BON   SOLDAT 


Garde  à  vous  !  fixe  !  Albert,  Pascal, 
Guillaume,  Pierre,  Jean-Marie, 
écoutez  votre  général 
vous  expliquer  la  «  théorie^». 

Repos  !  Silence.  Un  bon  soldat 
devant  ses  chefs  toujours  "s'incline, 
il  observe  la  discipline 
en  temps  de  paix  ou  de  combat. 

Il  doit  donner  à  sa  patrie 
tout  son  respect,  tout  son  amour, 
il  est  prêt  à  lui  faire  un  jour 
le  sacrifice  de  sa  vie. 

Le  service  n'est  pas  un  jeu 
et  c'est  moins  drôle  qu'on  le  pensée 
Actif  et  gai,  plein  d'endurance, 
un  bon  soldat  est  courageux. 

Il  sait,  dans  un  péril  extrême, 
être  agile  comme  un  lézard, 
aussi  rusé  que  le  renard 
et  fort  comme  le  lion  même  ! 

Soigner  ses  armes,  ses  effets, 
c'est  un  souci  qui  le  concerne, 
il  doit  manier  le  balai 
et  mettre  en  ordre  la  caserne. 


22  LE  BEAU  CHATEAU 

Jamais  il  n'est  sale  ou  fripé  ! 
Est-ce  compris,  toute  la  troupe 
et  maintenant,  soldats,  rompez 
vous  allez  préparer  la  soupe. 


REINE-MARIE 


Reine-Marie  est  dans  le  champ, 
elle  s'amuse,  court  et  saute  ; 
petite  herbe  dans  l'herbe  haute, 
Reine- Marie  est  dans  le  champ 
devant  un  beau  soleil  couchant. 


«  Il  faut  rentrer,  petite  Reine, 

et  quitter  le  soir  d'or  qui  traîne, 

les  lilas  prêts  à  s'entr'ouvrir, 

quitter  le  soir  et  le  vieil  orme, 

c'est  l'heure  où  les  enfants  s'endorment, 

Reine-Marie,  il  faut  venir  !  » 


24  LE  BEAU  CHATEAU 

Mais  l'heure  est  charmante  et  si  pure  î 
Le  long  des  toits,  sur  les  ramures, 
le  ciel  s'étend  comme  un  miroir 
aux  tons  de  cuivre  et  d'améthyste... 

Alors,  dans  un  grand  désespoir  : 

—  «  Dormir,  dit  l'enfant,  que  c'est  triste, 

par  un  matin  aussi  beau  que  ce  soir  !  » 


BERCEUSE 


Il  faut  dormir,  enfants,  quand  le  soir  devient  sombre, 
une  étoile  déjà  brille  à  travers  la  nuit, 
dans  les  prés  les  grillons  sont  endormis  et  l'ombre 
descend  sur  votre  couche  et  s'y  pose  sans  bruit. 

C'est  l'heure  du  repos.  Les  bouvreuils,  l'hirondelle 
ont  rejoint  leurs  nids  frais,  du  songe  plein  les  yeux  ; 
dans  sa  ruche  l'abeille  a  replié  ses  ailes, 
au  cœur  d'un  liseron  dort  le  papillon  bleu. 

C'est  l'heure...  Les  clochers  de  leur  voix  murmurante 
saluent  d'un  clair  adieu  le  couchant  qui  s'éteint 
et,  lassé  de  conduire  au  ciel  sa  course  errante, 
le  soleil  disparaît  dans  l'infini  lointain. 

On  n'entend  plus  le  roulement  de  la  rivière, 
ni  la  source  vibrer  sous  la  menthe  et  le  thym, 
mais  les  loups  vont  sortir  du  bois  vers  les  chaumières, 
les  loups  qui  courent  dans  la  nuit  jusqu'au  matin. 

C'est  l'heure...  Sur  vos  fronts  fatigués,  sur  vos  tempes 
descend  la  poudre  d'or  du  Marchand  de  sommeil, 
il  ferme  vos  yeux  las  et  souffle  sur  vos  lampes... 
Enfants,  il  faut  dormir  quand  meurt  le  jour  vermeil. 


LE    TAMBOUR 


Ecoutez-le,  mon  beau  tambour, 
comme  il  sonne  avec  insistance  ! 
C'est  jeudi,  vivent  les  vacances  ! 
nous  allons  rire  tout  le  jour. 

Nous  partons  :  place  à  notre  bande  ! 
C'est  un  prince  et  ses  écuyers 
couronnés  d'or  et  de  guirlandes 
qui  vont  en  Chine  guerroyer. 

Quel  bruit  !  Minet  dormait  peut-être, 
mais  effrayé  par  tant  d'éclat 
il  a  bondi  par  la  fenêtre... 
Bon  voyage,  monsieur  le  Chat  ! 

Quant  à  Médor,  quelle  colère  ! 

il  voudrait  mordre  mon  tambour, 

il  déteste  son  chant  de  guerre, 

Ran  tan  plan  plan,  marchons  toujours. 

Que  de  monde  au  coin  de  la  rue  ! 
Pour  voir  flotter  notre  drapeau 
la  ville  entière  est  accourue, 
tenons-nous  droits  et  le  front  haut. 

Tout  frémit  sur  notre  passage, 
les  maisons,  les  arbres,  les  cours, 
mon  tambour  fait  peur...  aux  nuages  ! 
Ran  tan  plan  plan,  mon  beau  tambour. 


^r 


AiU 


LA  BAVARDE 


Bonjour  voisin,  bonjour  voisine, 
comment  allez-vous  ce  matin  ? 
Qu'il  fait  bon  dans  votre  cuisine  ! 
cela  sent  l'oignon  et  le  thym. 
Prêtez-moi  vite  un  peu  de  braise 
car  mon  feu  baisse  et  devient  noir  ; 
Non,  non,  n'approchez  pas  de  chaise, 
je  n'ai  pas  le  temps  de  m'asseoir. 


28  LE    BEAU   CHATEAU 

J'ai  trop  d'ouvrage  encore  à  faire  ; 

je  dois  cirer  le  corridor, 

allumer  le  calorifère, 

remplir  le  cuvier  jusqu'au  bord  ; 

il  fallait  me  voir  tout  à  l'heure 

courir  partout,  me  démener 

pour  mettre  en  ordre  ma  demeure.. 

Je  n'ai  pas  le  temps  de  flâner. 

Quel  bon  soleil  !  j'en  suis  ravie 
car  hier  il  a  plu  jusqu'au  soir. 
Lorsqu'il  fait  beau,  j'aime  la  vie 
mais  je  me  sens  au  désespoir 
quand  le  vent  bourdonne  et  s'agite, 
voyez  !  le  ciel  est  tout  rosé  ! 
Adieu,  chers  voisins,  je  vous  quitte, 
je  n'ai  pas  le  temps  de  causer. 

Ah  !  j'oubliais  de  vous  apprendre 
un  nouveau  des  plus  importants, 
écoutez  !  vous  allez  comprendre, 
je  vais  m'asseoir  quelques  instants. 
Il  s'agit  de  Madame  Rose... 
Vous  n'irez  pas  le  répéter  ? 
Donc,  en  deux  mots,  voici  la  chose 
je  n'ai  pas  le  temps  de  rester. 

Mais...  fermons  vite  la  fenêtre, 
quelle  affreuse  odeur  de  roussi  ! 
quelle  vapeur...  Est-ce  peut-être 
mon  potager  qui  fume  ainsi  ? 
Courons,  courons,  mon  rôti  brûle 
et  mon  mari  va  me  gronder 
car  midi  sonne  à  la  pendule, 
je  n'ai  pourtant  pas  bavardé  ! 


L'AVENTURE  D'UNE  SOURIS 


Qui  vient  d'entrer  dans  la  cuisine 
où  dort  en  paix  le  vieux  chat  gris  ? 
On  s'approche,  on  glisse,  on  trottine. 
Regardez  !  c'est  une  souris. 

Elle  s'amuse.  Un  bruit  l'arrête, 
quelle  épouvante  tout  à  coup  ! 
mais,  d'un  bond,  sans  perdre  la  tête, 
elle  retourne  dans  son  trou. 

Son  cœur  bat,  elle  est  éperdue, 
blottie  au  fond  de  son  couloir, 
quel  bruit  d'enfer  !  il  continue 
et  fait  résonner  son  trou  noir. 

Notre  souris  est  curieuse, 
bientôt,  sortant  son  fin  museau, 
elle  revient  silencieuse 
se  cacher  sous  un  escabeau 


et  de  là  son  regard  inspecte 
un  fauteuil  rembourré  de  gris 
d'où  part  une  rumeur  suspecte... 
Et  maintenant  comme  elle  rit  ! 


30  LE  BEAU  CHATEAU 

Comme  elle  rit  !  Est-il  possible 
que  ce  bruit  de  plus  en  plus  fort 
soit  simplement,  ce  bruit  terrible, 
le  ronron  du  gros  chat  qui  dort  ! 

Sur  le  fauteuil,  dans  le  silence, 
il  ronronne  d'un  cœur  serein, 
sa  queue  est  là  qui  se  balance, 
tranquille,  en  dehors  du  coussin, 

elle  est  mince,  longue,  un  peu  haute 
et  se  balance  doucement... 
Soudain,  vite,  la  souris  saute 
et  la  mord  d'un  bon  coup  de  dent  ! 

Le  vieux  chat  bondit,  en  colère, 
quels  cris,  quel  miaulement  fâché  : 
Mais  c'est  en  vain  qu'il  cherche  et  flaire 
la  souris  a  su  se  cacher. 


LE  PARESSEUX 


Ah  !  que  c'est  dur  l'arithmétique, 

je  la  déteste  tellement  ! 

pourtant  je  compte,  je  m'applique, 

mais  je  dors  au  bout  d'un  moment. 

Ce  soir,  quelle  est  mon  infortune  ! 

je  dois  apprendre  avant  la  nuit 

et  réciter  sans  faute  aucune 

la  «  table  »  des  «  sept  »  et  des  «  huit  » 

«  Sept  fois  quatre  »...  Je  me  demande 

ce  que  j'aurai  pour  mon  dessert  ? 

des  noisettes  ou  des  amandes  ? 

je  suis  un  peu  gourmand,  c'est  clair, 

mais  c'est  si  bon  les  bonnes  choses, 

les  confitures,  les  biscuits, 

les  raisins  ou  les  bonbons  roses... 

«  Huit  fois  six  font  quarante-huit  ». 


32  LE   BEAU  CHATEAU 

«  Huit  fois  sept  »...  J'aime  beaucoup  lire 
les  beaux  récits  des  voyageurs, 
les  histoires  qui  me  font  rire 
et  les  contes  qui  me  font  peur  ; 
quand  le  volume  a  des  images, 
vraiment,  quel  plaisir  enchanté 
de  suivre  et  de  tourner  les  pages  ! 
Mais  où  donc  en  suis- je  resté  ? 

Cette  tâche  est  désespérante, 

ai- je  assez  travaillé  pourtant  ! 

quand  j'apprends  «  huit  fois  cinq  quarante  » 

je  l'oublie  au  bout  d'un  instant  ! 

Courir,  jouer,  dessiner,  peindre, 

cela  me  convient  beaucoup  mieux  î 

Que  c'est  dur,  que  je  suis  à  plaindre  î 

Je  crois  que  je  dors...  «  Huit  fois  deux  »... 

L'enfant  se  frotte  les  paupières, 

mais  quelqu'un  survient,  c'est  maman. 

—  «  Comment,  vous  dormez,  monsieur  Pierre  ? 

Paresseux,  c'est  trop  fort,  vraiment, 

je  vais  punir  votre  conduite, 

ce  soir,  vous  n'aurez  que  du  pain  ! 

Reprenez  vos  calculs  de  suite  : 

«  Huit  fois  dix  donnent  quatre-vingts  ».  — 


«*^ 


LES  NAINS 

DU 

CLAIR  DE  LUNE 


L'été,  par  les  belles  soirées, 
avez-vous  rencontré  parfois, 
dansant  et  soufflant  sur  leurs  doigts, 
des  petits  nains  sous  la  feuillée  ? 

Ils  sont  petits,  petits,  petits, 
sous  leurs  habits  faits  de  pervenches 
et  quand  paraît  la  lune  blanche 
ils  se  hâtent  vers  nos  logis. 

Est-ce  à  minuit  ?  est-ce  à  la  brune  ? 
Ils  s'en  viennent,  silencieux, 
portant  de  jolis  balais  bleus 
pour  balayer  le  clair  de  lune. 


Dans  le  ciel  d'or  et  de  saphir, 
la  lune  est  quelquefois  trop  claire, 
sous  le  reflet  de  sa  lumière 
les  rosiers  ne  peuvent  dormir. 

Alors,  on  entend  une  à  une 
les  voix  délicates  des  fleurs  : 
«  Venez,  ô  gentils  balayeurs  ! 
enlevez  tout  ce  clair  de  lune  ». 

Ils  balaient  vite,  ils  balaient  haut 
sur  chaque  rose  blanche  ou  mauve 
et  le  rayon  d'argent  se  sauve 
et  les  fleurs  s'endorment  bientôt. 


34  LE   BEAU  CHATEAU 

Quand  un  grillon  dans  la  nuit  brune 
d'un  cœur  tendre  siffle  un  couplet, 
le  clair  de  lune  lui  déplaît 
qui  Téblouit  et  qui  l'inonde. 

«  Messieurs  les  nains,  vite,  approchez, 

cette  grande  lueur  me  gêne, 

venez  balayer  mon  domaine, 

«  Pour  vivre  heureux,  vivons  caché  !  » 

Sa  demeure  alors  devient  sombre 
et  le  modeste  grillon  noir 
sans  qu'un  regard  puisse  le  voir 
lance  gaîment  son  chant  dans  l'ombre. 


Et  si  la  lune  veut  glisser 
sa  clarté  moqueuse  et  vermeille 
sur  le  lit  où  l'enfant  sommeille, 
les  nains  l'empêchent  d'avancer. 

Ils  chassent  bien  loin  l'importune 
à  larges  coups  de  leurs  balais. 
«  L'enfant  dort,  madame  la  Lune, 
laissez-le  rêver,  s'il  vous  plaît  !  » 

Ainsi  parlent  dans  la  nuit  brune 
les  gentils  nains  aux  doigts  frileux 
qui  portent  de  grands  balais  bleus 
pour  balayer  le  clair  de  lune. 


COMME  ON  CHANGE 

EN  DEVENANT  VIEUX 


Dans  trois  jours  ce  sera  ma  fête, 
que  c'est  long  d'attendre  trois  jours  ! 
Combien  de  choses  je  souhaite  : 
des  jeux,  des  patins,  un  tambour. 
Surtout,  pas  de  livres  d'images, 
les  alphabets  sont  ennuyeux, 
ça  ne  convient  plus  à  mon  âge  : 
comme  on  change  en  devenant  vieux 


36  LE    BEAU  CHATEAU 

A  dix  ans  on  est  presque  un  homme, 
on  obéit  sans  regimber 
et  pour  cueillir  prunes  ou  pommes 
on  monte  à  l'arbre  sans  tomber. 
Le  matin  gaîment  on  s'équipe 
pour  gagner  l'école  en  chantant... 
Quand  on  apprend  les  «  participes  » 
on  n'est  plus  un  petit  enfant. 

Moi  j'écris,  je  lis,  je  dessine, 

j'en  sais  bien  plus  que  l'an  dernier, 

quand  j'étais  en  classe  enfantine 

je  n'avais  pas  même  un  cahier  ! 

Maintenant  je  fais  des  problèmes, 

c'est  difficile  quelquefois, 

mais  j'arrive  au  bout  tout  de  même 

et  mon  maître  est  content  de  moi. 

Dans  trois  jours  ce  sera  ma  fête, 
que  c'est  long  d'attendre  trois  jours  ! 
Combien  de  choses  je  souhaite  : 
des  jeux,  des  patins,  un* tambour. 
Surtout  pas  de  livres  d'images, 
les  alphabets  sont  ennuyeux, 
ça  ne  convient  plus  à  mon  âge  : 
comme  on  change  en  devenant  vieux  ! 


Je  ne  suis  pas  une  princesse 

en  un  palais  d'or  ou  d'argent 

et  je  n'ai  pour  toute  richesse 

que  mes  yeux  noirs  et  mes  douze  ans. 

Je  ne  porte  ni  robe  à  traîne, 

ni  collier  d'ambre  ou  de  saphir 

et  cependant  comme  les  reines 

j'ai  des  pages  pour  me  servir. 

Dix  bambins  de  toutes  les  tailles, 
une  troupe  en  bonnets  pointus  ! 
Lestement  ils  jouent  ou  travaillent; 
de  satin  rose  ils  sont  vêtus. 
Le  plus  gai,  c'est  monsieur  le  Pouce, 
l'Auriculaire  est  le  plus  fin, 
monsieur  l'Index  qui  se  trémousse 
entre  tous  est  le  moins  malin. 


Voyez-les  !  ils  bougent  sans  cesse, 
ils  savent  coudre,  tricoter, 
jeter  du  bois  au  feu  qui  baisse, 
préparer  la  soupe  ou  le  thé. 
Ils  sont  sages,  les  jours  d'école, 
tenant  la  plume  ou  le  canif, 
mais  si  dans  l'air  un  frelon  vole, 
sont-ils  alors  très  attentifs  ? 


38 


LE  BEAU  CHATEAU 


Ce  qu'ils  aiment,  c'est  la  cueillette 
des  cerises  dans  le  printemps 
quand  sur  les  arbres  en  toilette 
le  soleil  met  de  l'or  flottant. 
C'est  moi  Lili  leur  souveraine 
et  cette  troupe  de  bambins, 
—  Vous  l'avez  deviné  sans  peine  — 
ce  sont  les  dix  doigts  de  mes  mains  ! 


LE  BOURRIQUET 


Tout  gris  avec  l'oreille  noire, 
c'est  un  humble,  un  doux  bourriquet 
qui  s'en  vient  mener  à  la  foire 
des  plumeaux  fins  et  des  balais. 
On  le  voit  sur  la  même  place 
au  même  coin  tous  les  mardis, 
il  reste  là  la  tête  basse 
aussi  sage  qu'une  brebis. 

Autour  du  baudet  immobile 

quel  vacarme  retentissant  ! 

Le  sifflet  des  automobiles, 

un  tramway  qui  grince  en  passant, 

des  cris,  des     appels,  des  voix  brèves, 

partout  un  bruit  clair  et  joyeux... 

Mais  il  ne  songe  qu'à  ses  rêves 

le  bourriquet  aux  jolis  yeux. 

Pourtant,  chaque  mardi  de  pluie, 
quand  le  ciel  est  bien  renfrogné, 
l'ânon  frissonnant  qui  s'ennuie 
s'agite  et  commence  à  grogner  ; 


40  LE   BEAU   CHATEAU 

puis  vers  un  proche  réverbère 
levant  son  profil  argenté 
le  voilà  qui  commence  à  braire  ! 
Il  braît  longtemps  sans  s'arrêter  ! 

«  Hi-han  »...  Qu'est-ce  donc  qu'il  réclame  ? 

Chacun  part  d'un  rire  amusé 

en  écoutant  sonner  la  gamme 

de  ce  ténor  improvisé  ! 

«  Hi-han  »...  Sa  voix  drôle  s'élance 

puis  retombe  avec  désespoir... 

Qui  dira  la  détresse  immense 

du  petit  âne  gris  et  noir  ? 

C'est  qu'il  revoit  de  beaux  champs  d'orge 

bordés  de  chardons  merveilleux... 

0  ces  chardons,  doux  à  la  gorge, 

piquants,  raclants,  velus,  soyeux  ! 

Quand  donc  ira-t-il  sur  l'alpage 

se  rouler  dans  le  foin  séché 

et  croquer  des  chardons  sauvages, 

le  petit  âne  du  marché  ? 


"EMPROS",   AMUSETTES 

PIÈCES  POPULAIRES 

JEUX  ET  RONDES 


"EMPROS" 


...  Petites  filles,  vous  êtes  bien  heu- 
reuses !  Naguères,  groupées  en  cercle, 
vous  avez  dit  votre  Empro  :  «  Empro, 
Giro,  Carin,  Caro,  Dupuis,  Simon, 
Car  caille,  Brifon,  Piron,  Labordon,  Tant 
Té  Feuille,  Meuille,  Tant  Té  Clu  »  et 
c'est  Clotilde  qui  «  l'a  été  ».  Vous  avez 
joué  à  ilai  perchant,  à  ilai  touche  fer. 
Votre  essaim  bigarré  s'est  abattu  autour 
des  fauches  ;  maintenant,  bien  joliment, 
vous  tournez  une  ronde  de  chez  nous  au 
coin  du  mur... 

Ph.  Monnier. 


NOTE 

Les  «  empros  »  sont  des  formules  dont  les  enfants  se 
servent  pour  désigner  au  début  d'un  jeu  celui  d'entre  eux 
qui  doit  «  sortir  ».  Celles  qui  sont  notées  ici,  de  même  que  les 
piécettes,  les  amusettes,  les  jeux  et  rondes  qui  suivent,  ont 
été  recueillies  durant  l'hiver  191 9-1920  parmi  les  écolières  de 
deux  classes  genevoises  et  au  hasard  des  souvenirs  de  l'auteur. 
La  plupart  de  ces  morceaux  sont  anciens  ;  de  nombreux 
empros  actuels  ne  sont  que  des  déformations  de  «  caches  »,  de 
kyrielles,  etc.,  citées  déjà  par  Blavignac  dans  son  «  Empro 
genevois  »  (1875)  ;  certaines  pièces  dérivent  nettement  de  jeux 
et  de  rondes  analogues  contenus  dans  les  a  Chansons  de  nos 
grand'mères  »  rassemblées  en  1891  par  A.  Godet  (Neuchâtel)  ; 
plusieurs  doivent  être  d'origine  française,  d'autres  sont  nou- 
velles, toutes  présentent  un  intérêt  très  vivant  pour  l'enfance 
qui  s'en  amuse  et  pour  ceux  qui,  aimant  les  traditions,  étudient 
le  folklore  de  leur  pays. 

L'auteur. 


ÉCOLIER,  VEUX-TU  DES  «  EMPROS  » 

Ecolier,  veux-tu  des  «  empros  » 
pour  jouer  avec  l'écolière  ? 
j'en  sais  d'anciens  et  de  nouveaux, 
j'en  sais  de  toutes  les  manières, 
j'en  sais  des  douzaines  par  cœur 
pour  l'école,  pour  les  vacances, 
pour  la  semaine  et  les  dimanches, 
j'en  sais  de  toutes  les  couleurs  ! 

Courts  poèmes  et  phrases  brèves, 
formulettes,  refrains  joyeux, 
petit  écolier  de  Genève 
veux- tu  des  «  empros  »  pour  tes  jeux  ? 
Tends  tes  mains  si  tu  veux  les  prendre  ! 
en  voilà  des  jolis  «  empros  »  ! 
Mais  le  meilleur  et  le  plus  tendre, 
souviens-t'en,  c'est  l'«  Empro  Giro  »  ! 


46  LE  BEAU  CHATEAU 

Empro,  Giro, 

Carin,  Caro, 

Dupuis,  Simon, 

Carcaille,  Brifon, 

Piron,  Labordon, 

Tant  Té  Feuille,  Meuille 

Tant  Té  Clu. 


Un  loup  passant  dans  un  désert  „ 
tout  habillé  de  gris,  de  vert  ; 
il  fait  trois  sauts, 
tomb'  sur  le  dos, 
tout  en  courroux, 
pour  qui  ?  pour  vous  ! 


Gnon,  gnon,  gnon, 
la  soupe  à  l'oignon, 
seille,  seille,  seille, 
la  soupe  à  l'oseille. 
La  soupe  à  l'oignon 
est  pour  les  garçons, 
la  soupe  à  l'oseille 
est  pour  les  d'moiselles. 


*  *  * 

C'est  demain  dimanche 
la  fête  à  ma  tante, 
c'est  demain  jeudi, 
la  fête  à  mon  p'tit  mari. 


Par  Saint-Pierre  et  Saint-Simon 
prenez  garde  à  vos  maisons. 


EMPROS  47 

S'il  vient  un  pauvre, 
faites-lui  l'aumône, 
s'il  vient  un  baron, 
donnez-lui  du  bâton. 

L'ancienne  version  de  cet  empro   se   trouve  ainsi 
recueillie  dans  le  volume  de  Blavignac  : 

Une  belle  rose 
entourée  de  roses  ; 
Saint-Pierre  et  Saint-Simon 
gardez  bien  la  maison  ; 
s'il  vient  un  pauvre 
donnez-lui  l'aumône, 
s'il  vient  un  capucin 
donnez-lui  un  verre  de  vin, 
s'il  vient  un  voleur 
plongez-lui  l'épée  au  cœur  ! 
*  *  * 

Do,  ré,  mi, 

la  perdrix, 

mi,  fa,  sol, 

ell'  s'envole, 

fa,  mi,  ré, 

sur  le  pré, 

mi,  ré,  do, 

tomb'  dans  l'eau. 

Ou  encore  :     Do,  ré,  mi, 

je  m'  déguise, 
mi,  fa,  sol, 
en  guignol, 
fa,  mi,  ré, 
en  bébé, 
mi,  ré,  do, 
en  pierrot. 


48  LE  BEAU  CHATEAU 

Quand  j'étais  petit 
je  n'étais  pas  grand, 
pour  embrasser  maman, 
je  montais  sur  un  banc. 


Trois  gendarmes  sur  un  pont 
qui  péchaient  de  gros  poissons. 
La  corde  se  casse, 
pleurez  pas,  Madame, 
vous  en  aurez  des  autres 
qui  auront  les  pieds  jaunes 
et  des  souliers  de  maroquin... 
Tire-toi,  petit    coquin! 


Menton  d'or, 
bouch'  d'argent, 
joue  brûlée, 
joue  rôtie, 
p'tit  œillet, 
grand  œillet, 
toc,  toc, 
maillet. 


Je  te  tiens, 

tu  me  tiens 

par  la  barbichette, 

le  premier  de  nous  deux 

qui  rira 

recevra 

la  tapette. 

*  *  * 


EMPROS  49 


Allons,  Girod, 
mène  le  veau 
au  bassin  gris 
de  Burtigny. 


Un  tout  petit  homme 
pas  plus  gros  qu'un  rat 
qui  battait  sa  femme 
à  travers  les  draps. 
«  Pan,  pan,  pan,  Madame 
ça  vous  apprendra 
à  manger  des  pommes 
quand  je  n'y  suis  pas  !  » 


*  *  * 


? 


Combien  faut-il  de  clous 
pour  ferrer  un  cheval  blanc 
combien  faut-il  de  plomb 
pour  bombarder  la  vill'  de  Lyon? 


Uni,  unelle 
baribon, 
baribelle, 
cani,  canelle. 


ou 


Uni,  unelle, 
cani,  canelle, 
dupied,  du  jonc, 
coquille,  bourdon. 


50  LE  BEAU  CHATEAU 

Voici  une  des  anciennes  versions  de  cet  «  empro  » 
(Blavignac)  : 

Un  I,  un  L, 
ma  tante  Michelle, 
des  poires,  des  choux, 
des  beaux  raisins  doux, 
des  figues  nouvelles, 
pour  qui  ?  pour  vous. 


Un  pou,  une  pue',  sur  un  tabouret 

prirent  un  jeu  d'  cart's  pour  faire  un  criquet, 

La  puce  a  triché,  le  pou  en  colère 

de  sa  trahison 

passe  par  derrière 

lui  tire  le  chignon  ! 


Un,  deux,  trois,  quatre, 
mon  mari  m'a  voulu  battre, 
j'  l'ai  jeté  dans  un  fossé, 
les  grenouilles  l'ont  mangé. 

Cet  empro  se  disait  ainsi  autrefois  (Blavignac)  : 

Un,  deux,  trois,  quatre, 
Savary  m'a  voulu  battre, 
il  m'a  donné  un  coup  de  sa  cape, 
sa  cape  a  reçu  une  tape  ; 
ses  soldats  sont  à  Paris, 
c'est  pour  abattre  Savary. 
Savary  que  fera-t-il  ? 
Il  mangera  de  la  soupe  aux  choux 
Sauvez- vous  ! 


EMPROS  51 


Je  porte  une  pierre, 
je  porte  deux  pierres, 
je  porte  trois  pierres, 
je  porte  quatre  pierres, 
je  porte  Saint-Pierre. 


Amm,  samm,  gramm, 
pic  et  pic  et  colégramm, 
bourr  et  bourr  et  rataplamm 

miscram. 
C'est  le  roi  des  champignons 
qui  voulut  s'  couper  la  barbe 
et  se  coupa  le  menton 

ron-ron- 

ton-ton. 


Ancienne  version  (Blavignac)  : 

Qui  quincaille  ? 

C'est  le  roi  des  picaillons. 

On  lui  fait  la  barbe, 

on  lui  coupe  le  menton. 

Chansonnette, 

Guillonnette, 

deux  chansons. 

Une,  deux,  trois 

de  bois, 
quatre,  cinq,  six 

de  bis, 
sept,  huit,  neuf 

de  bœuf. 

*  *  * 


52  LE  BEAU  CHATEAU 

Lune,  lune,  je  te  vois, 
c'est  Madame  Croquebois. 
qui  baptise  ses  enfants, 
les  petits  comme  les  grands. 
La  petite  Elise 
voudrait  qu'on  la  frise, 
son  petit  papa 
ne  le  voudrait  pas. 
Jean  veut  qu'on  le  mène 
courir  dans  la  plaine, 
mais  son  p'tit  papa       • 
ne  le  voudrait  pas. 
Lune,  lune,  je  te  vois. 


Un,  deux,  trois, 
je  mets  mes  bas, 
quatre,  cinq,  six, 
je  mets  ma  chemise, 
sept,  huit,  neuf, 
je  mange  un  œuf, 
dix,  onze,  douze, 
je  mets  ma  blouse... 


Qui  va  à  la  chasse 
perd  sa  place. 
Quand  il  revient, 
il  y  trouve  un  lapin. 


EMPROS  53 


Marguerite  de  Paris 
prête-moi  tes  souliers  gris 
pour  aller  en  Paradis, 
on  dit  qu'il  y  fait  si  beau, 
on  y  voit  des  p'tits  oiseaux, 
pi  dans  l'eau  ! 


Une  poule  grise 
qui  court  par  la  bise, 
une  poule  blanche 
qui  court  par  le  vent. 
*  *  * 

Un  petit  chien  pendu 
au  bout  d'un  clocher, 
tirons-lui  la  queue, 
ça  le  fera  crier, 
trente  et  une, 
c'est  la  lune, 
trente-deux, 
c'est  le  feu, 
trente-trois, 
c'est  la  croix, 
trente-quatre, 
c'est     la  rate, 
trente-cinq, 
c'est  la  fin, 
trente-six, 
c'est  fini, 
trente-sept, 
c'est  la  fourchette, 
trente-huit, 
c'est  la  marmite, 
trente-neuf, 
c'est  le  gros  bœuf  ! 
*  *  * 


54  LE  BEAU  CHATEAU 

Un,  deux,  trois, 
Gabrielle, 
pimprenelle, 
tire  la  ficelle, 
monte  au  ciel. 


Mon  papa  est  cordonnier, 
ma  maman  vend  les  souliers 
Ma  p'tite  sœur  est  demoiselle, 
mon  p'tit  frère  lav'  les  écuelles. 
Monte  au  ciel. 


—  Quelle  heure  est-il  ? 

—  Il  est  midi. 

—  Qui  te  l'a  dit  ? 

—  C'est  la  souris. 

—  Où  est-elle  ? 

—  Sous  le  lit. 

—  Qu'y  fait-elle  ? 

—  Des  dentelles 
pour  les  demoiselles. 


Un  petit  bonhomme  en  chocolat 
qui  fumait  sa  pipe  sans  tabac, 

un,  deux,  trois, 
la  plus  belle  sortira 
dehors 
du  bois  mort. 


EMPROS  55 


Scions,  scions,  scions  du,  bois 
pour  la  mère  à  Nicolas, 
un',  deux,  trois, 
sors  du  bois, 


Passe  par  ici,  moi  par  là, 
foulons  l'herbe,  elle  reviendra. 


Trois  petits  princes, 

sortant  du  Paradis, 

la  bouche  pleine 

jusqu'à  demain  midi, 

clarinon,  clarinette, 

mes  souliers  ont  des  lunettes, 

bell'  pomm'  d'or 

sortira  dehors. 

*  *  * 

Une  poule  sur  un  mur 
qui  picote  du  pain  dur, 
picoti,  picota, 
lèv'  la  patte  et  saute  en  bas. 


Enn,  tenn,  tor, 
Caporal,  nord, 
Isabelle, 
pimprenelle, 
pif,  paf,  pouf. 


56  LE  BEAU  CHATEAU 

Din  dan  ba  lan, 
qu'y  a-t-il,  bonnes  gens  ? 
C'est  le  p'tit  enfant 
du  grand  géant 
qu'on  porte  baptiser 
sur  un  plateau  d'argent, 
Le  plateau  casse, 
l'enfant  trépasse, 
cou  cou  cornicou. 


Une  boule  de  riz,  de  rome 

postrom, 

cariol, 
boul'  de  gomme. 


J'ai  trouvé  un  p'tit  oiseau 
dans  la  cour  du  grand  château, 
Qui  est  sa  marraine  ? 
c'est  une  hirondelle, 
qui  est  son  parrain  ? 
c'est  un  gros  lapin. 

*  *  * 

Petits  ciseaux  d'or  et  d'argent, 
ton  pèr'  t'appelle  au  bout  du  champ 
pour  boire  du  lait  caillé 
que  la  vache  a  barbouillé 
pendant  deux  heures  de  temps, 
ainsi  va-t'en. 


EMPROS  57 


Patte,  rate, 
flûte, 
sors. 


Amm,  samm,  gramm, 
fémina,  cotamm, 
chicoto,  lariot 
et  viam  principal  adam, 
la  fille  à  la  mère  Angot  ! 


Un  jour  j'allai  dans  mon  jardin 
pour  y  cueillir  du  romarin. 
Un  rossignol  vint  sur  ma  main 
qui  me  dit  ces  mots  en  latin  : 
«  Que  les  hommes  ne  valent  rien, 
les  garçons  encore  bien  moins, 
mais  que  des  fiïTs  on  ne  dit  rien 
car  elles  ne  font  que  du  bien  !  » 


Marie-Mad'leine 
à  la  fontaine 
se  lav'  les  mains, 
se  les  essuie 
et  s'en  revient, 
fait  sa  prière 
et  saute  en  l'air. 


Une  boule  blanche 

qui  court  dans  ma  manche, 

une  boule  bleue 

qui  court  dans  mes  yeux. 


58  LE  BEAU  CHATEAU 

J'ai  fait  faire  un  cabinet 
pour  mon  père  et  pour  ma  mère 
et  pour  moi, 
sortons  du  bois. 


Marguerite  est  enfermée 
dans  la  boîte  à  chicorée, 
quand  la  boîte  s'ouvrira 
Marguerite  sortira. 

*  *  * 

Ma  maison 
est  en  carton, 
l'escalier 
est  en  papier, 
une  belle  en  sortira, 
au  pas. 


Pomm'  d'api,  d'habit,  d'habit  rouge, 
Pomm'  reinet',  d'habit,  d'habit  gris. 
Les  pomm'  roug's  sont  à  Carouge, 
Les  pomm'  gris's  sont  à  Paris. 


Bonbons,  biscuits, 
Mad'moiselle,  entrez, 
biscuits,  bonbons, 
Mad'moiselle,  sortez. 

*  *  * 


EMPROS  5g 


Jetez  des  pierres  aux  autres 
à  moi  la  plus  grosse, 
si  elle  est  en  or. 


Zig,  zag,  zoug, 
ziguons,  ziguez, 
zigomar. 


Un  pot 
cassé 
racco- 
modé 
ne  vaut 
plus  rien 
pour  boire. 

*  *  * 

Une  souris  verte 

qui  court  dans  l'herbette, 

je  la  montre  à  ces  messieurs, 

ces  messieurs  me  disent  : 

»  Trempez-la  dans  l'huile, 

trempez-la  dans  l'eau, 

il  viendra  un  escargot.  » 


Une  épingle  quasi  nette 
est  tombée  dans  ma  lunette 
pomm'  d'argent,  pomm'  d'or 
la  plus  belle  ira  dehors. 


60  LE  BEAU  CHATEAU 

Une  pomme  blanche 

pour  mettre  dans  ma  manche, 

une  pomme  bleue 

pour  mettre  sur  mes  yeux, 

une  pomme  rouge 

pour  mettre  à  ma  bouche, 

une  pomme  de  couleur 

pour  mettre  sur  mon  p'tit  cœur. 


Un  fantôme  sur  un  pommier 

fum'  ta  pipe, 

fum'  ta  pipe, 

un  fantôm'  sur  un  pommier 

fum'  ta  pipe 

sans  tabac. 


Circule, 

virgule, 

ou  je  t'apostrophe 

avec  mes  deux  poings  ! 


Un  petit  chien  blanc 
porte  à  sa  maman 
un  petit  panier, 
plein  de  fleurs  de  thé, 
sentez  la  menthe, 
sentez'la  rose, 
sentez  l'œillet, 
tout  frais. 

*  *  * 


EMPROS  6l 

Ficelle,  ficelle, 
tu  descendras  la  Treille, 
avec  tous  tes  conseillers 
tu  seras  guillotiné  ! 

*  *  * 


A  E  I  O, 

la  vache  est  près  du  veau, 
le  veau  s'est  sauvé, 
la  vache  a  pleuré, 
le  veau  est  revenu, 
la  vache  a  «risu». 


Je  m'en  vais  à  la  cuisine 

de  monsieur  Porte-Farine, 

je  l'entends  qui  rôtissait 

un'  douzaine  de  poulets, 

i  Monsieur,  faites-m'en  goûter  !i 

Je  les  trouve  trop  salés, 

c'est  la  faut'  du  cuisinier  ! 


*  *  * 

Je  ne  vais  plus  à  l'école, 
je  sais  mon  A  B  C  D, 
je  vais  vous  le  réciter  : 
A  B  C  D,  etc. 


62  LE   BEAU   CHATEAU 

Pommé,  pommi,  pomma, 
premier  certificat 
de  bonn's  études, 
en  lui  donnant 
premièrement 
.  un'  tape  au  front, 
un'  tape  aux  yeux, 
un'  tape  au  nez, 
pif,  paf,  sortez! 


AMUSETTES 
PIÈCES  POPULAIRES 


PIÈCES  POPULAIRES 


Le  Compère  brodeur. 

Je  vais  chez  mon  compère 

tailleur,  brodeur,  canfariboteur 

pour  qu'il  taille,  brode,  canfaribote 

ma  pièce  de  drap. 

Je  n'ai  pas  trouvé  mon  compère 

tailleur,  brodeur,  canfariboteur, 

pour  qu'il  taille,  brode,  canfaribote 

ma  pièce  de  drap. 

Je  suis  revenu 

taillant,  brodant,  canfaribotant 

ma  pièce  de  drap, 

elle  était  aussi  bien  taillée, 

brodée  et  canfaribotée 

que  si  c'eût  été  mon  compère 

tailleur,  brodeur,  canfariboteur 

qui  l'eût  taillée,  brodée  et  canfaribotée  î  * 


*  La  plupart  de  ces  amusettes  doivent  se  débiter  très  vite, 
sans  erreur  de  prononciation,  ce  qui  est  parfois  difficile  à 
réaliser. 


66  LE  BEAU  CHATEAU 

Quand  un  cordier  cordant... 

Quand  un  cordier  cordant  veut  accorder  sa  corde, 
pour  sa  corde  accorder,  trois  cordons  il  accorde 
et  si  l'un  des  cordons  de  la  corde  décorde, 
le  cordon  décordant  fait  décorder  la  corde 
du  cordier  cordant. 

*  *  * 

Didon  dîna,  lit-on... 

Didondinaditondudodundodudindon. 

(Didon  dîna,  dit-on, 

du  dos  d'un  dodu  dindon  !) 

*  *  * 

Pa ni  son  porc  tua... 

Polsonportua, 
selnirni,  versimi, 
coqentra,  pinosa. 
(Paul  son  porc  tua, 
sel  n'y  mit,  ver  s'y  mit, 
coq  entra,  pie  n'osa  !) 

*  *  * 

Un  plein  banc... 

Un  plein  banc  de  blancs  pains, 
un  banc  plein  de  pains  blancs. 

*  *  * 

Qu'y  a-t-il  dam  votre  logis  ? 

Qu'v  a-t-il  dans  votre  logis  ? 
—  Il  y  a  : 
Simuldiversitas,  sinapsal. 

iix  verres,  six  tasses, 
six  nap  es  sales...; 


PIÈCES    POPULAIRES  67 

Ton  tïié  ?... 

Tontétatilguéritatou  ? 

(Ton  thé  t'a-t-il  guéri  ta  toux  ?) 

*  *  * 

Latoté... 

Latotétrouya. 

(Latte  ôtée,  trou  il  y  a.) 


On  voit  déjà. 


On  voit  déjà  des  petites  gouttes  d'eau  tomber  sur 
les  arbres  :  tous  nos  projets  sont  détruits. 
Prononcée  à  l'allemande,  cette  phrase  donne  : 
On  voit  des  chats,  des  petits  couteaux  tomber  sur 
les  sabres,  tous  nos  brochets  sont  des  truites... 

*  *  * 

Rotactibobiquonneur . . . 

Rotactibobiquonneur, 

veux-tu  rotactibobiquonner 

mes  souliers  ? 

—  Tes  souliers  à  rotactibobiquonner 

sont  irrotactibobiquonnables... 


LabiscouH... 

Labiscouti.  legrinsmouti  ? 

Oui.  labiscou,  legrinsmou. 
(L'habit  se  coud-il  ?  le  grain  se  moud-il  )  ? 
Oui,  l'habit  se  coud,  le  grain  se  moud.) 


H  LE   BEAU  CHATEAU 

Ver  naos. 

Vernaos, 
ratapatéos, 
piaoni, 
caillabani. 
(Ver  n'a  os, 
ra:  a  patte  et  os, 
pie  a  haut  nid, 
caille  a  bas  nid.) 


Mut  %âté 

MmgâtéUoiisifiiasmri, 

chalipri 
Ifm  gâté    trou  s'y  fit,  rat  s'y  mit, 
chat  l'y  pri: 


J'ai  vu   l 

J'ai  vu  P:-r:v    Bis   le  Pierre, 
fils  iu  grand  tailleur  de  pierres 
Jamais  Pierr-    ians  Saint-Pîerre 
n'a  si  bien  taillé  ^e  pierres 

que  Pierre,  fils  de  Pierre... 
ete 


C  ^s:  on  xîgma] 

pri  ne   se   désori  finalisera 

joe  grand  tons  les   originaux 

se  Jésorîgmalisenmt 

de  letn  origins 


PIÈCES    POPULAIRES  69 

Petite  pomme  d'api... 

Petite  pomme  d'api, 
quand  te  dépetitepommedapiras-tu  ? 
—  Je  me  dépetitepommedapirai 
quand  toutes  les  petites  pommes  d'api 
se  dépetitepommedapiront. 


Bonjour,  Mmdmmt  Sans-Souâ. 

—  Bonjour,  Madame  Sans-Souci, 
combien  ces  six  saueisses-ci  ?     — 

—  C'est  six  sous,  ces  six  saucisses-ci. 
c'est  sept  sous,  ces  sept  saucissons-là.  - 

—  Merci,  Madame  Sans-Souci, 
je  prends  ces  six  saucisses- ci. 

sans  ces  sept  saucissons-là  !  »  — 


Coi.  coi.  coi. 

les  corbeaux  sont  au  bois. 

s'il  en  manque  un 

c'est  toi. 

*  *  * 


Le  n 


Le  roi.  le  roi,  le  roi 

est  allé,  est  allé,  est  allé. 

où  ?  où  :  où  ? 

à  Cognac,  à  Cognac    à  Cognac 


*  *  * 


70  LE  BEAU  CHATEAU 

Six-cent-six  chasseurs... 

Six-cent -six  chasseurs 
sachant  chasser 
sur  six-cent-six  champs 
sans  six-cent-six  chiens. 

C'étaient  cinq  frères... 
C'étaient  cinq  frères  capucins 
ceints  d'écarlate  et  d'esprit  sain 
qui  portaient  dans  leur  sein 

le  seing 
du  très  saint  père  capucin. 

*  *  * 

Tic,  tac,  tec... 
Tic,  tac,  tec, 
quel  est  ce  coup  sec  ? 
rie,  rac,  rec, 
c'est  un  petit  bec  ! 
cric,  crac,  croc, 
il  casse  la  coque 
fric,  frac,  frouc, 
d'un  gros  œuf  qui  bouge, 
flic,  flac,  flic, 
il  pique  et  repique, 
rie,  rac,  roc, 
on  voit  son  ergot, 
tic,  tac,  toc, 
voilà  le  p'tit  coq  ! 

*  *  * 

Quiès,  quiam... 

Quiès,  quiam,  angelum,  lettorum  ? 

(Qui  est-ce  qui  a  mangé  l'omelette  au  rhum  ?■ 


PIÈCES    POPULAIRES  71 

Vint-cent-mille  ânes... 

Vint-cent-mille  ânes  dans  un  pré 

et  cent-vingt  dans  l'autre  ? 

combien  de  pattes  et  d'oreilles  en  tout  ? 

(Vincent  mit  l'âne  dans  un  pré 

et  s'en  vint  dans  l'autre...) 


La  chatte... 

La  chatte  de  l'archiduchesse 
est  sèche, 
archi-sèche. 

*  *  * 

Tèguêtrsèchtel  ? 
Tèguêtrsèchtel  ? 
ya,  mèguêtrsèch  ! 
(Tes  guêtres  sèchent-elles  ? 
ya,  mes  guêtres  sèchent.) 

*  *  * 

Corbeau... 
Corbeau,  corbeau,  sauve-toi, 
voilà  le  p'tit  fils  du  roi 
qui  te  coup'ra  le  p'tit  doigt  ! 

*  *  * 
Salut,  Lundi... 

—  Salut,  Lundi  ! 

—  Que  veux-tu,  Mardi  ? 

—  C'est  Mercredi 
qui  fait  dire  à  Jeudi 
qu'on  rappelle  à  Vendredi 
qu'il  doit,  Samedi, 
préparer  son  Dimanche. 


72  LE  BEAU  CHATEAU 

L'un  dit  et  Vautre  m'a  r'dit... 

L'un  dit  et  l'autre  m'a  r'dit 
«  Quand  fais-tu  maigre,  dis  ?  » 
Je  dis  :    Je  fais  ce  que  le  ventre  dit 
et  ça  me  dit  :  «  dis,  mange  ». 


Je  m'appelle  Jean... 

Je  m'appelle  Jean 
et  ma  femme  Dine, 
quand  je  bats  ma  femme, 
c'est  Jean  qui  badine. 


Comment  prend-on  les  rates  ? 

Comment  prend-on  les  rates  ? 

On  les  prend  comme  on  les  attrape, 

si  l'on  ne  peut  les  attraper 

on  les  laiss'  courir  au  grenier  ! 


On  dit  que  les  grives... 

On  dit  que  les  grives 
piquent  les  raisins, 
moi  qui  ne  suis  pas  grive, 
je  les  pique  bien  ! 


Enfant  gâté... 

—  Enfant  gâté,  veux-tu  du  pâté  ? 
Non,  maman,  il  est  trop  salé. 

—  Enfant  gâté,  veux-tu  du  biscuit  ? 
Non,  maman,  il  est  trop  cuit. 


PIÈCES   POPULAIRES  73 

—  Enfant  gâté,  veux-tu  de  la  salade  ? 
Non,  maman,  elle  est  trop  fade. 

—  Enfant  gâté,  veux-tu  du  pain  ? 
Non,  maman,  je  n'ai  pas  faim. 

—  Enfant  gâté  qui  ne  veux  rien, 

tu  seras  fouetté. 


Lever  à  six.. 

Lever  à  six,  dîner  à  douze, 
souper  à  sept,  coucher  à  neuf, 
font  vivre  d'ans  nonante-neuf. 


Compère,  qu  as-tu  vu  ? 

Compèr',  qu'as-tu  vu  ? 

—  Commère,  j'ai  vu 
danser  un  gros  bœuf 
sur  un  petit  œuf 
sans  en  rien  casser... 

—  Compèr',  vous  mentez  ! 

Compèr',  qu'as-tu  vu  ? 

—  Commère,  j'ai  vu, 
j'ai  vu  une  anguille 
qui  peignait  sa  fille 
au  bord  d'un  fossé.,. 

—  Compèr',  vous  mentez  ! 

Compèr',  qu'as- tu  vu  ? 

—  Commère,  j'ai  vu 
un  troupeau  de  singes 
qui  lavaient  du  linge 
au  bout  d'un  clocher... 

—  Compèr',  vous  mentez  ! 


74  LE  BEAU  CHATEAU 

Compèr',  qu'as-tu  vu  ? 

—  Commère,  j'ai  vu 
quatre  petits  veaux 
jouer  du  piano 

sans  jamais  manquer... 

—  Compèr',  vous  mentez  ! 

Compèr',  qu'as-tu  vu  ? 

—  Commère,  j'ai  vu, 
j'ai  vu  dans  la  lune 
des  noix  et  des  prunes 
tomber  d'un  pommier... 

—  Compèr',  vous  mentez  ! 


Un,  deux,  trois... 

Un,  deux,  trois, 

je  m'en  vais  au  bois, 

quatr',  cinq,  six, 

cueillir  des  cerises, 

sept,  huit,  neuf, 

dans  un  panier  neuf, 

dix,  onz',  douze, 

ell'  sont  toutes  rouges, 

treiz',  quatorz',  quinze, 

pour  le  petit  prince. 


Le  poltron. 

En  passant  auprès  d'une  église, 
on  y  sonnait  «  diguedindon  » 
et  moi  j'ai  cru  m'entendre  dire  : 
«  Le  voilà  donc,  le  voilà  donc  » 

et  je  m'enfuyais  ! 
Croyez-vous  pas  qu'on  me  cherchait  ? 


PIECES  POPULAIRES  75 

En  passant  près  d'un  bois  de  houx, 
les  coucous  y  chantaient  «  coucou  !  » 
et  moi  j'ai  cru  qu'ils  me  disaient  : 
«  Coupons-lui  V  cou,  coupons-lui  V  cou  !  » 

et  je  m'enfuyais  ! 
Croyez-vous  pas  qu'on  me  suivait  ? 

En  passant  près  d'  la  meunerie, 

le  moulin  y  disait  «  tic  tac  », 

moi,  j'ai  cru  l'entendre  me  dire  : 

«  Mets-le  dans  V  sac,  mets-le  dans  V  sac  !  » 

et  je  m'enfuyais  ! 
Croyez-vous  pas  qu'on  me  tuait  ? 

En  passant  au  bord  d'un  étang, 
des  canards  y  chantaient  «  couan  », 
moi,  je  croyais  qu'ils  me  disaient  : 
«  L'cou  dans  l'étang,  Vcou  dans  l'étang  !  » 

et  je  m'enfuyais  ! 
Croyez-vous  pas  qu'on  me  noyait  ? 

En  passant  près  d'un  petit  pré, 
les  oiseaux  y  disaient  «  tuituite  ». 
Moi,  j'ai  cru  qu'ils  avaient  chanté  : 
«  Enfuis-toi  vite,  enfuis-toi  vite  !  » 

et  je  m'enfuyais  ! 
Croyez-vous  pas  qu'ils  me  parlaient  ? 

Où  donc  vas-tu,  Benoit  ? 

—  «  Où  donc  vas-tu,  Benoît, 
avec  ta  jamb'  de  bois  ?»  — 

—  Je  m'en  vais  à  Paris 
chercher  ma  jamb'  de  buis.  — 

—  «  Où  donc  l'as-tu  laissée  ?  »  — 

—  Au  coin  d'un'  cheminée.  — 


76  LE  BEAU  CHATEAU 

—  «  Qu'y  avait-il  à  côté  ?»  — 

—  Trois  petits  affamés  — 

—  «  Que  leur  as-tu  donné  ?  »  - 

—  Quatre  sous  pour  manger  — 

—  «  Que  t'ont-ils  répondu  ?  »  - 

—  Merci,  petit  bossu  !  — 


La  petite  fermière. 

Mon  père  m'envoie  au  marché, 
c'est  pour  une  poule  acheter, 
quand  je  la  mis  dans  mon  panier 
elle  a  crié  «  ki  ki  ri  ki  !  » 
j'en  ai  bien  ri  ! 

Mon  père  m'envoie  au  marché, 
c'est  pour  un  beau  coq  acheter, 
quand  je  l'ai  mis  dans  mon  panier 
il  a  chanté  «  co  co  ri  co  », 
la  poul'  répond  «  ki  ki  ri  ki  »  ! 
j'en  ai  bien  ri  ! 

Mon  père  m'envoie  au  marché, 
c'est  pour  un  canard  acheter, 
quand  je  l'ai  mis  dans  mon  panier 
il  a  crié  «  coin,  coin,  coin,  coin  ». 
Le  coq  répond  «  co  co  ri  co  » 
et  la  poule  «  ki  ki  ri  ki  »  ! 
j'en  ai  bien  ri  ! 

Mon  père  m'envoie  au  marché, 
c'est  pour  un  p'tit  âne  acheter 
quand  je  l'ai  mis  dans  mon  panier, 
il  a  pleuré  «  hi-han,  hi-han  »  ! 
Le  canard  répond  «  coin,  coin,  coin  », 


PIECES  POPULAIRES  77 

et  le  coq  dit  «  co  co  ri  co  » 
et  la  poule  «  ki  ki  ri  ki  »  ! 
j'en  ai  bien  ri  ! 

Mon  père  m'envoie  au  marché, 
c'est  pour  un  gros  chien  acheter, 
quand  je  l'ai  mis  dans  mon  panier 
il  a  hurlé  «  ouaou,  ouaou  »  ! 
L'âne  répond  «  hi-han,  hi-han  », 
le  canard  dit  «  coin,  coin,  coin,  coin  », 
le  coq  chante  «  co  co  ri  co  » 
et  la  poule  «  ki  ki  ri  ki  »  ! 
j'en  ai  bien  ri  ! 

Mon  père  m'envoie  au  marché, 
c'est  pour  un  mari  m'acheter, 
quand  je  l'ai  mis  dans  mon  panier 
il  a  chanté  «  tralalala  », 
le  chien  répond  «  ouaou,  ouaou  », 
l'âne  lui  dit  «  hi-han,  hi-han  », 
le  canard  criait  «  coin,  coin,  coin  », 
le  coq  chantait  «  co  co  ri  co  » 
et  la  poule  «  ki  ki  ri  ki  », 
j'en  ai  bien  ri 

et  vous  aussi  ! 


Ayez  de  l'argent... 

Ayez  de  l'argent  sur  vous 
lorsque  chante  le  coucou 
la  premier'  fois  de  l'année  ! 
vous  aurez  poche  comblée, 
des  écus  d'or  et  d'argent 
jusqu'au  mois  de  mai  suivant. 


78 


LE   BEAI* 

CHATEAU 

du  matin. 

Araignée  du 

matin, 

chagrin, 

* 

araignée  de  midi, 

souci, 

araignée  du 

tantôt, 

cadeau, 

araignée  du 

soir, 

espoir  ! 

Voici  bientôt  le  Xouiel-An. 

Voici  bientôt  le  Nouvel-An, 
que  recevrai- je  de  maman  ? 
Un  p'tit  tambour  batti,  battant, 
une  belle  petit'  trompette 
qui  fera  traderiderette 
et  traderi  et  tradera... 

Voici  bientôt  le  jour  de  l'An, 

que  recevrai- je  de  maman  ? 

Un  p'tit  tambour  batti,  battant, 

deux  rossignols  chanti,  chantant, 

une  belle  petit'  trompette 

qui  fera  traderiderette 

et  traderi  et  tradera. 

Voici  bientôt  le  Nouvel- An, 
que  recevrai- je  de  maman  ? 
Un  p'tit  tambour  batti,  battant, 
deux  rose  r.anti,  chantant, 

trois  p'tits  moulins  tourni,  tournant, 
une  belle  petit'  trompette 
qui  fera  traderiderette 
et  traderi  et  tradera... 


PIECES   POPULAIRES  79 

On  intercale  à  sa  fantaisie,  dans  chaque  couplet,  un  objet 
nouveau  et  l'on  termine  en  les  nommant  successivement  : 

Voici  bientôt  le  Nouvel-An, 

que  recevrai-j  e  de  maman  ? 
Un  p'tit  tambour  batti,  battant, 
deux  rossignols  chanti,  chantant, 
trois  p'tits  moulins  tourni,  tournant, 
quatre  gâteaux  cuisi,  cuisant, 
cinq  papillons  voli,  volant, 
six  p'tits  agneaux  bêli,  bêlant, 
sept  pendules  sonni,  sonnant, 
huit  petits  chiens  couri  , courant, 
neuf  poulettes  pondi,  pondant, 
dix  écureuils  trotti,  trottant, 
une  belle  petit'  trompette 
qui  fera  traderiderette 
et  traden  et  tradera... 
quel  Nouvel-An  ce  serait  là  ! 


Dans  l<  5. ii*::- Antoine... 

Dans  l'église  de  Saint-Antoine, 

il  y  a  des  moines, 
dans  l'église  de  Saint-Gervais, 

il  y  a  des  mahomets. 
dans  l'église  de  Saint-Pierre, 

il  y  a  mon  père, 

il  y  a  ma  mère. 

il  y  a  mon  frère, 
ma  sœur,  mon  oncle,  ma  tante,  etc.. 


Quand  Petit  Jean... 

Quand  Petit  Jean  s'en  va-t-à  l'eau 

il  ne  part  pas  sans  ses  trois  seaux, 
il  court  vite  vers  la  rivière. 


80  LE  BEAU   CHATEAU 

ses  seaux  le  suivent  par  derrière  : 
«  Voilà  mes  trois  seaux, 
donnez-moi  de  l'eau.  » 

Ah  !  jamais,  jamais  on  n'a  vu 

un  Petit  Jean  si  résolu  ! 

Quand  Petit  Jean  s'en  va-t-au  lait, 
il  n'y  va  pas  sans  son  potet, 
il  court  vite  chez  la  crémière, 
le  soleil  le  suit  par  derrière  : 

«  Voilà  mon  potet, 

donnez-moi  du  lait.  » 
Ah  !  jamais,  jamais  on  n'a  vu 
un  Petit  Jean  si  résolu  ! 

Quand  Petit  Jean  s'en  va-t-aux  choux, 
il  ne  part  pas  sans  ses  trois  sous, 
il  court  vite  chez  la  fermière, 
son  ombre  le  suit  par  derrière  : 
«  Voilà  mes  trois  sous, 
donnez-moi  des  choux.  » 
Ah  !  jamais,  jamais  on  n'a  vu 
un  petit  Jean  si  résolu  ! 

Quand  Petit  Jean  s'en  va-t-au  lard, 
il  ne  part  pas  sans  ses  trois  liards, 
il  trotte  vers  la  charcutière, 
son  chapeau  le  suit  par  derrière  : 

«  Voilà  mes  trois  liards, 

donnez-moi  du  lard.  » 
Ah  !  jamais,  jamais  on  n'a  vu 
un  Petit  Jean  si  résolu. 

Quand  Petit  Jean  s'en  va-t-au  pain 
il  ne  part  pas  sans  son  gros  chien, 
il  trotte  vers  la  boulangère, 


PIÈCES    POPULAIRES  8l 

son  gros  chien  le  suit  par  derrière  : 

«  Voilà  mon  gros  chien, 

donnez-moi  du  pain.  » 
Ah  !  jamais,  jamais  on  n'a  vu 
un  Petit  Jean  si  résolu  ! 

Cette  pièce  peut  se  chanter  sur  l'air  de  Cadet  Rousselle,  en 
intercalant  sur  un  ton  parlé  les  mots  :  «  Voilà  mes  trois., 
donnez  moi...  » 


II  y  avait  une  fois... 

Il  y  avait  une  fois 
un  p'tit  homm'  de  foi 
qui  vendait  du  foie 
dans  la  ville  de  Foi. 
Il  disait  :  «  Ma  foi, 
c'est  la  première  fois 
mais  la  dernier'  fois 
que  je  vends  du  foie 
dans  la  ville  de  Foi  !  » 


JEUX    ET   RONDES 


JEUX  ET  RONDES 


En  faisant  sauter  un  enfant  sur  ses  genoux,  on  lui  chantonne 

Atayu,  mon  bidet, 

quand  il  trotte,  il  trotte,  il  trotte, 

atayu,  mon  bidet, 

quand  il  trotte,  il  fait... 

boum,  boum,  boum  ! 


A  cheval,  gendarme, 
à  pied,  brigadier, 
partons  pour  la  chasse, 
la  chasse  au  gibier. 
Au  petit  pas,  au  petit  pas, 


86  LE  BEAU  CHATEAU 

au  petit  trot,  au  petit  trot, 
au  galop,  au  galop,  au  galop  ! 


et  encore  : 


et  ceci 


En  bateau,  Madame, 
voulez-vous  payer,  Madame  ? 
Non,  Madame  ? 
Dans  l'eau,  Madame  ! 


A  Paris,  Parin,  Paro... 

A  Paris,   Parin,   Paro, 

sur  un  grand  petit  bateau, 

de  Paris  à  la  Rochelle, 

sur  un'  grand'  petit'  nacelle, 

de  la  Rochelle  à  Rouen 

sur  un  grand  p'tit  cheval  blanc. 

Mon  cheval  n'a  pas  de  selle, 

mon  cheval  n'a  pas  de  bât, 

regardez  comme  je  vas  : 

et  patati  et  patata 

au  pas,  au  pas,  au  pas, 

au  trot,  au  trot,  au  trot, 

au  galop,  au  galop. 


La  petite  souris. 

On  montre  à  l'enfant  le  passage  de  la  petite  souris  entre  les 
doigts  de  sa  main,  puis  on  désigne  chacun  d'eux  successive- 
ment : 

Par  là  a  passé  la  petite  souris, 
par  là  elle  a  traîné  sa  queue, 
celui-ci  l'a  vue, 
celui-ci  l'a  prise, 
celui-ci  l'a  tuée, 


JEUX   ET   RONDES  Sy 

celui-là  Ta  mangée 
et  le  tout  petit  «  glin-glin  » 
qui  mourait  de  faim 
disait  :  «  Miaou,  miaou  »... 

Geste  rapide  de  chatouillement,  puis  on  termine  en  touchant 
légèrement  chaque  partie  du  visage  indiquée  et  par  un  baiser. 

Grand  front,  petit  front 
gros  yeux,  petits  yeux, 
nez  carquant, 
bouche  d'argent, 
menton  fleuri, 
croquons  l'ami  ! 


Le  cordonnier. 

Le  cordonnier  chantonnant  : 

—  «  Mes  beir  dam',  où  allez- vous  comm'  ça  ?  »  — 
Les  promeneuses  : 

—  «  Beau  cordonnier,  nous  allons  nous  prom'ner  ». 

—  «  Mes  bell'  dam',  vous  us'rez  vos  souliers  ».  — 

—  «  Beau  cordonnier,  vous  les  raccommod'rez  ».  — 
-    —  «  Mes  bell'  dam',  qui  est-c'  qui  me  paiera  ?»  — 

—  «  Beau  cordonnier,  cell'  que  vous  attrap'rez...  » 

Il  court  après  les  promeneuses.  Celle  qu'il  a  saisie  le  remplace. 
*   *   * 

Les  poules. 

Les  poules  entourent  la  vendeuse,  tenant  légèrement  son 
tablier,  prêtes  à  s'enfuir.  Un  peu  plus  loin  est  postée  la  ques- 
tionneuse, elle  chantonne  : 

—  Combien  avez-vous  d'poules,  Madame  ? 
La  vendeuse  : 

—  J'en  ai  cinquante  et  une,  Madame. 


00  LE  BEAU  CHATEAU 

—  Voulez-vous  m'en  vendre  une,  Madame  ? 

—  Pas  seulement  la  queue  d'une,  Madame  ! 
L'acheteuse  (parlé)  : 

—  Si  je  prends  mon  pistantin,  mon  pistantan, 
j'en  attraperai  bien  une  ! 

Elle  s'élance  et  doit  saisir  deux  fillettes  qui  deviendront 
vendeuse  et  acheteuse,  à  leur  tour. 

*   *   * 

Loup,  y  es-tu  ? 

Les  joueurs  se  promènent  deux  à  deux  en  questionnant  le 
loup  caché  plus  loin.  Ils  chantent  : 


i 


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m 


-±=3t 


Prom'nons- nous  dans    le      bois,    pen  -  dant 


gE^S|EEEE|    (Parlé.) 


que     le    loup  n'y  est  pas. 

Prom'nons-nous,  dans  le  bois, 
pendant  que  le  loup  n'y  est  pas  ; 
(parlé)    Loup  y  es-tu  ?  que  fais-tu  ? 

—  Oui,  j'y  suis,  je  mets  ma  tête. 

Reprises  successives  de  la  promenade  et  des  questions  ; 
réponses  diverses  du  loup  : 

Je  mets  mes  bras,  mes  jambes,  ma  chemise,  mes 
bas,  mes  souliers,  ma  veste,  etc. 

Soudain,  le  loup  s'écrie  :  «  J'ai  fini  »,  et  bondit  à  la  poursuite 
de  ses  camarades,  celui  qu'il  touche  le  remplace. 

*    *   * 

Ranguille,    tête   à   moineau... 

Les  écoliers  posent  sur  un  monticule  un  objet  quelconque, 
pot  fendu,  fragment  de  tuile,  etc.,  qu'ils  cherchent  à  abattre 
de  loin  à  coups  de  pierres. Le  premier  crie  en  lançant  son  caillou  : 


JEUX    ET    RONDES  89 

Ranguille,  tête  à  moineau  pour...  un  tel. 

Celui  qu'il  vient  de  désigner  continue  le  jeu  en  nommant  à 
son  tour  un  de  ses  camarades.  Si  aucun  des  joueurs  ne  réussit 
à  abattre  l'objet,  le  lancement  des  pierres  se  répète  jusqu'au 
dernier  d'entre  eux,  qui  doit  alors  se  dire  à  soi-même  une 
expression  peu  aimable,  par  exemple  : 

Ranguille,  tête  à  moineau  pour.  .  le  crapaud  ! 


Cache-cache  ou   Cligne-musette. 

Ce  jeu  est  probablement  le  plus  ancien  de  tous.  Un  des 
enfants  désignés  par  l'empro  doit  se  tenir  à  l'écart,  les  yeux 
fermés,  en  un  lieu  nommé  but  ou  tanches,  tandis  que  ses 
camarades  se  cachent  ici  ou  là.  Il  attend  qu'un  signal  l'aver- 
tisse du  moment  où  il  pourra  se  mettre  à  leur  recherche  ; 
ceux-ci,  lorsqu'ils  sont  découverts,  prennent  leur  course  vers 
le  but  qu'ils  tâchent  de  rejoindre  sans  avoir  été  touchés  par 
leur  compagnon  qui  les  poursuit.  Si  l'un  d'eux  est  fait  prison- 
nier, il  devient  «  cligne-musette  »  à  son  tour. 


L'Ange  et  le  Diable. 

Deux  des  joueurs  désignés  par  le  sort  deviennent  les  chefs 
du  jeu.  Ils  se  concertent  à  voix  basse,  à  l'écart,  et  choisissent 
chacun  une  couleur,  le  rouge  et  le  noir,  par  exemple.  Celui 
auquel  le  noir  est  attribué  sera  le  Diable,  l'autre  l'Ange.  Ils 
se  placent  en  face  l'un  de  l'autre  en  se  tenant  par  les  mains 
et  en  relevant  leurs  bras  en  forme  de  pont  ;  leurs  camarades 
défilent  sous  l'arche  en  chantonnant  : 

Passe,  passe,  le  cortège, 
le  dernier  y  restera. 

En  effet,  le  dernier  est  saisi  à  son  passage  par  le  pont  sou- 
dainement abaissé  sur  lui  ;  il  doit  alors  choisir  entre  les  deux 
couleurs  que  lui  propose  secrètement  un  des  chefs  ;  le  prison- 
nier ignore  auquel  de  ses  deux  camarades  chaque  couleur  se 
rapporte.  Le  choix  fait,  il  se  place  derrière  celle  qu'il  a  choisie 
en  tenant  fermement  son  compagnon  par  la  taille.  Le  cortège 
recommence  ;  chaque  joueur  l'un  après  l'autre  est  capturé  et 


90  LE  BEAU   CHATEAU 

se  range  derrière  l'un  ou  l'autre  des  chefs  qui  énoncent  alors 
leur  titre  :  «  Je  suis  l'Ange  »,  dit  l'un,  «  Moi,  le  Diable  »,  crie 
l'autre.  Les  deux  groupes  se  précipitent,  se  saisissent,  se 
tiraillent  en  sens  inverse.  La  bande  qui  réussit  à  entraîner 
l'autre  est  victorieuse. 


Monsieur  l'Ogre. 
Les  joueurs  en  cercle  disent  à  l'Ogre  assis  plus  loin  : 

—  Monsieur  l'Ogre,  que  faites- vous  là  ? 
«  Mes  p'tits  enfants,  je  coupe  du  bois  !  » 

—  Monsieur  l'Ogre,  pour  qui  ce  bois  ? 

«  Mes  p'tits  enfants,  pour  faire  un  grand  feu  !  » 

—  Monsieur  l'Ogre,  pour  qui  ce  feu  ? 

«  Mes  p'tits  enfants,  pour  aiguiser  mon  grand  couteau  ». 

—  Monsieur  l'Ogre,  pour  qui  ce  couteau  ? 

«  Mes  p'tits  enfants,  pour  couper  le  cou  aux  corbeaux  ». 

—  Monsieur  l'Ogre,  que  vous  ont-ils  donc  fait  ? 

«  Ils  m'ont  mangé  mon  pain  et  mon  fromage  !  » 

L'Ogre  se  jette  à  la  poursuite  des  corbeaux  qui  s'enfuient, 
celui  qu'il  attrape  devient  «  ogre  »  à  son  tour. 


Lune,  belle  lune... 

Une  fillette  est  assise  ;   ses   camarades  l'entourent  et  lui 
disent  : 

—  Lune,  belle  lune,  qu'y  a-t-il  dans  vos  palais  ? 
La  lune  : 

«  Dans  mes  palais,  j 'ai  un  œuf  tout  frais.  » 

—  Lune,  belle  lune,  qu'y  a-t-il  dans  cet  œuf  ? 
«  Dans  cet  œuf,  il  y  a  du  blanc.  » 

—  Lune,  belle  lune,  qu'y  a-t-il  dans  ce  blanc  ? 
«  Dans  ce  blanc,  il  y  a  du  jaune.  » 

—  Lune,  belle  lune,  qu'y  a-t-il  dans  ce  jaune  ? 
«  Dans  ce  jaune,  il  y  a  une  aiguille.  » 


JEUX   ET   RONDES  CI 

(La  fillette  qui  représente  la  lune  se  soulève  légèrement,  se 
préparant  à  poursuivre  les  autres.) 

—  Lune,  belle  lune,  qu'y  a-t-il  dans  cette  aiguille  ? 
«  Il  y  a  le  diable  qui  va  vous  piquer  !  » 

Les  questionneurs  se  sauvent  à  toutes  jambes;  celui  que  la 
lune  atteint  la  remplace. 

*    *    * 

Les  oignons  à  bon  marché... 

Les  enfants  tournent  autour  d'une  de  leurs  compagnes  en 
chantant  : 


## 

Aux     oi  -  gnons    à      bon   mar  -  ché, 
Quatre  et    quatr'sont   les     der-niers... 

Aux  oignons  à  bon  marché, 
quatre  et  quatre  sont  les  derniers, 
(parlé)     aux  aulx,  aux  aulx, 

Mad'moiselle,  tournez  le  dos  ! 

Ils  s'arrêtent  et  demandent  en  chœur  : 

—  La  table  est-elle  mise  ? 
Réponse  de  la  fillette  : 

—  Oui  !  1 

—  Les  assiettes  sont-elles  mises  ? 

—  Oui! 

—  Les  fourchettes  sont-elles  mises  ?     , 

—  Oui! 

Les  demandes  se  poursuivent  à  volonté  jusqu'à  ce  que  la 
fillette  qui  occupe  le  centre  réponde  soudain  à  la  question 
posée  (par  exemple,  «  La  lampe  est-elle  mise  ?  »)  :  «  Non,  je 
vais  la  chercher  !  »  —  Elle  court  après  les  autres  et  attrape 
une  compagne  qui  prendra  sa  place. 


92  LE   BEAU   CHATEAU 

Jeu  de  la  Pierre  plate  ou  Marelle. 

On  trace  sur  le  sol  ou  sur  un  trottoir  une  figure  dans  le  genre 
des  suivantes,  mais  dont  les  dispositions  varient  au  gré  des 
joueurs.  Chacun  d'eux  est  muni  d'une  pierre  plate  ou 
palet  ;  il  se  place  devant  la  figure,  puis  à  cloche-pied  pousse 
de  la  pointe  du  soulier  sa  pierre  successivement  dans  chaque 
case  indiquée  par  les  chiffres  donnés,  en  passant  par  le  Purga- 
toire, la  Lune,  etc.,  sans  jamais  s'arrêter  sur  l'Enfer. 


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«M 

S 

Purgatoire 

ci 
u 

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3 

2    !    5 

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6 

Soleil 

2 

3 

Enfer 

Enfer 

i 

4 

Lune 

Si  le  palet  s'immobilise  sur  une  raie  ou  s'il  sort  de  la  marelle, 
le  coup  est  manqué.  Sur  l'emplacement  du  Paradis  et  sur  celui 
du  Soleil,  on  peut  poser  les  deux  pieds. 

Il  est  possible  de  jouer  à  la  marelle  de  toutes  sortes  de 
manières  ;  par  exemple,  on  peut  jeter  la  pierre  à  la  main  dans 
la  première  case,  puis  l'en  faire  sortir  à  cloche-pied,  la  lancer 
dans  la  deuxième,  l'en  faire  sortir  de  même,  etc.  Si  le  palet 
n'atteint  pas  la  place  voulue,  le  joueur  doit  recommencer. 


Le  Furet. 

Les  enfants  sont  disposés  en  cercle.  Ils  tiennent  derrière 
leur  dos  une  ficelle  à  travers  laquelle  est  passé  un  anneau  qui 
glisse  de  l'un  à  l'autre.  Placé  au  centre,  l'un  d'eux  cherche  à 
arrêter  le  «  furet  »  dans  sa  marche  ;  s'il  découvre  le  compagnon 
qui  le  détient,  ce  dernier  le  remplace. 


JEUX   ET    RONDES 


EÉ 


CHANSON   DU   FURET    : 

Il  a  passé  par  ici 

le  furet  du  bois,  Mesdames 

il  a  passé  par  ici 

le  furet  du  bois  joli  ! 

Il  court,  il  court, 

le  furet  du  bois,  Mesdames, 

il  court,  il  court, 

le  furet  du  bois  joli... 


i: 


w 


w 


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Ifi 


*=* 


pas -se    par    i   -    ci,      le 
pas -se    par    i   -    ci,      le 

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du    bois,  Mes  - 

da-mes,           Il 

court,  il 

ret 

du    bois     jo    - 

li,                      Il 

court,  il 

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court 
court 


lu 
fu 


ret     du     bois,  Mes  -  da-mes, 
ret     du     bois    jo   -   li  ! 


// 


*   *   * 
Sur  le  pont  d'Avignon. 
Les  enfants,  tournant  en  ronde,  chantent  : 
Sur  le  pont  d'Avignon 
tout  le  monde  y  danse,  y  danse, 
sur  le  pont  d'Avignon 
tout  le  monde  y  danse  en  rond. 

Ils  s'arrêtent  et  disent  : 

Les     messieurs  font  comme  ceci, 
(Salut s  répétés.) 


94 


LE  BEAU  CHATEAU 


•     Les  beir  dam'  font  comm'  cela. 
(Révérences  et  sourires.) 

Puis  reprennent  la  ronde  : 

Avez-vous  vu  ceci  ? 
avez-vous  vu  cela  ? 

En  tournant  de  nouveau,  les  enfants  intercalent  au  milieu 
du  couplet  les  pantomimes  des  professions  les  plus  diverses  : 

Les  boulangers  font  comm'  ceci, 
les  cordonniers  font  comm'  cela, 

Les  menuisiers  font  comm'  ceci, 
les  cuisiniers  font  comm'  cela. 

et  ainsi  de  suite. 


^^m 


*=* 


Sur     le      pont   d'A  -  vi  -  gnon, Tout  le 
Sur     le      pont   d'A  -  vi  -  gnon.Tout  le 


i 


*={t 


4 


%% 


t 


=JE 


ÎEEÊ 


monde  y    pass',    y    pass', 
monde  y     passe    en   rond. 


*=* 


Les   messieurs  font 


*=* 


4- 


i—é- 

comm'  ce  -  ci,  Les  bell's  dam's  font   comm'  ce  -  la,  A- 


aia^aaa 


vez-vous        vu    ce  -  ci,    A  -  vez-vous  vu    ce  -  la  ? 


JEUX   ET   RONDES  95 

Savez-vous  planter  les  choux  ? 
La  ronde  des  enfants  tourne  en  chantant  : 

Savez-vous  planter  les  choux  ? 
à  la  mode,  à  la  mode, 
savez-vous  planter  les  choux, 
à  la  mode  de  chez  nous  ? 

puis  elle  interrompt  son  mouvement  tandis  que  les  enfants  tout 
en  continuant  la  chanson  font  des  gestes  correspondant  aux 
paroles  qu'ils  prononcent  : 

On  les  plante  avec  les  pieds, 
à  la  mode,  à  la  mode, 
on  les  plante  avec  les  pieds, 
à  la  mode  de  chez  nous  ! 

La  ronde  recommence,  on  modifie  à  chaque  couplet  le  sens 
des  gestes  : 

On  les  plante  avec  les  mains... 

On  les  plante  avec  le  nez... 

On  les  plante  avec  le  coude...  etc. 


;r. 


1*=*-^ 


±=3l 


m 


Sa  -  vez  -  vous  plan  -  ter    les   choux   A      la 
Sa  -  vez- vous  plan -ter    les   choux    A      la 

i£  Fin- 

i 


fHy-fiP-y-j-*-^ 
\>  »    *     v     \>^x> 

mo  -  de,       à       la       mo  -  de, 
mo  -  de      de      chez    nous  ? 


fc=J 


gb  LE  BEAU  CHATEAU 

La  mist  en  laire... 

Ah  !  messieurs,  que  savez-vous  faire  ? 
savez- vous  jouer  à  la  mist  en  laire  ? 

laire,  laire,  laire, 

à  la  mist  en  laire  ? 

Ah  !  messieurs,  que  savez-vous  faire  ? 
savez-vous  jouer  à  la  mist  en  flûte  ? 

flûte,  flûte,  flûte, 

laire,  laire,  laire, 

à  la  mist  en  laire  ? 

Ah  !  messieurs  que  savez-vous  faire  ? 
savez-vous  jouer  à  la  mist  en  basse  ? 

basse,  basse,  basse, 

flûte,  flûte,  flûte, 

laire,  laire,  laire, 

à  la  mist  en  laire  ? 

Les  enfants  se  tiennent  par  les  mains  et  tournent  en  chan- 
tant ;  ils  s'arrêtent  pour  simuler  le  geste  des  joueurs  de  flûte, 
de  basse,  de  viole,  etc.,  prenant  un  son  de  voix  correspondant 
au  sens  de  la  phrase.  Chaque  modification  d'un  couplet  s'ajoute 
à  la  précédente,  de  telle  sorte  que  les  dernières  strophes  sont 
très  longues  et  demandent  de  nombreux  changements  de 
pantomimes  : 

Ah  !  messieurs,  que  savez-vous  faire  ? 
savez-vous  jouer  à  la  mist  en  saut"  ? 

saute,  saute,  saute, 

danse,  danse,  danse, 

pleure,  pleure,  pleure, 

viole,  viole,  viole, 

basse,  basse,  basse, 

flûte,  flûte,  flûte, 

laire,  laire,  laire, 

à  la  mist  en  laire  ! 


JEUX   ET   RONDES 


97 


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Ah  !  messieurs,  que  sa-vez-vous        fai  -  re  ? 


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Sa-vez 


vous  jou 


er       à     la   mis-ten- 


^»~73J  ////Ij^/jJ^j 


lai  -  re,   lai-re,  lai-re,  laire,  à  la  mistenlai   -    re 

*  *  * 

Jeu  des  métiers. 

Les  enfants  chantent  : 

Travailler,  c'est  s'amuser, 
faisons  la  guerre  à  la  paresse, 
choisissons  un  bon  métier 
le  travail  vaut  bien  la  richesse... 

La  ronde  interrompt  son  mouvement  pour  simuler  le  geste 
de  coudre  des  souliers  : 

Cordonniers,  tapons  la  semelle, 
cordonniers,  cousons  les  souliers  ! 

Elle  recommence  ;  les  enfants  changent  chaque  fois  le  sens 
du  refrain  et  les  gestes  qui  correspondent: 

Laboureurs,  remuons  la  terre, 
laboureurs,  préparons  nos  champs  ! 

Cuisiniers,  tournons  notre  sauce, 
cuisiniers,  veillons  au  rôti  ! 

Boulangers,  préparons  la  pâte, 
boulangers,  cuisons  le  bon  pain. 


98  LE  BEAU  CHATEAU 

Menuisiers,  rabotons  nos  planches, 
menuisiers,  poussons  le  rabot  ! 


Etc.,  etc. 


t^rYlprjT?St=Zzzz]h 


%%- y 


Travail -1er,  c'est  9'a-mu-ser,  Fai-sons  la 
Ap- prenons  un  bon  mé-tier,  Le    tra-vail 


## 


guerre  à     la    pa  -  res  -  se, 
vaut  bien  la     ri  -  ches-se. 


Cor-don-niers,  tapons 


S^^^PB 


la    se-mel-le,  Cordonniers,  cousons  les  sou-liers. 


La  plus  jolie,  à  mon  gré... 

Une  fillette  désignée  par  l'empro  se  tient  à  côté  des  autres 
enfants  rangés  en  cercle  qui  se  mettent  à  tourner  tandis  qu'elle 
chante  : 

La  plus  jolie,  à  mon  gré, 
je  vais  vous  la  présenter  !  (bis). 
Nous  ouvrirons  les  barrières, 
ramèn'  tes  moutons,  bergère. 

Tout  en  chantant,  elle  a  interrompu  la  ronde  et  saisi  une 
de  ses  compagnes  par  les  mains  ;  elle  se  place  en  face  d'elle, 
toutes  deux  élèvent  en  forme  d'arc  leurs  bras  sous  lesquels 
la  ronde  défile  en  disant  le  refrain  : 


Ramèn',  ramèn',  ramèn'  donc 
tes  moutons  à  la  maison,  (bis), 


JEUX   ET   RONDES 


99 


Lorsque  le  dernier  des  enfants  a  passé,   les  deux  fillettes 
abaissent  leurs  bras  et,  reprenant  le  couplet  : 

Les  plus  bell's,  à  notre  gré, 
nous  allons  les  présenter. 

elles  vont  choisir  deux  camarades  avec  lesquelles  elles  forment 
à  nouveau  un  arc,  double  cette  fois,  sous  lequel  défile  la  ronde 
avec  le  même  refrain.  Les  nouvelles  venues  iront  à  leur  tour 
fane  choix  de  deux  compagnes,  l'arc  deviendra  triple.  Le  jeu 
se  poursuit  jusqu'à  ce  que  tous  les  enfants  soient  rangés  en 
couples  les  uns  à  côté  des  autres  ;  la  première  paire  défile 
alors  sous  le  pont  prolongé  de  toutes  les  mains  levées,  suivie 
des  autres  couples  toujours  chantant. 


La  plus  jo-lie     à  mon  gré,  Je  vais  vous  la 
Ramèn',  rainèn',  ramèn'  donc  tes  moutons  à 


%%  // 

pré  -sen  -ter.     Nous  ou  -  vri-rons  la   bar  -  riè  -  re, 
la  mai-son.      Ra-mèn'  tes  moutons,  ber-gè  -  re. 


DEUXIÈME  PARTIE 


POÈMES 


*L 


LES  DEUX 
AMIES 


Au  bord  de  la  verte  rivière, 
sur  le  banc  qu'un  rayon  tiédit, 
Jeanneton  la  vieille  fermière 
vient  s'asseoir  chaque  après-midi. 
Elle  tricote  et  le  temps  coule  ; 
à  ses  pieds,  passant,  repassant, 
vieille  aussi,  sa  petite  poule 
lui  tient  compagnie  en  gloussant. 

L'une  travaille  un  bas  de  laine, 
l'autre  picore  quelques  grains... 
Toutes  deux  regardent  la  plaine 
où  le  seigle  mûrit  ses  brins  ; 
le  ciel  éclatant  comme  un  prisme 
est  semé  de  feu  par  endroits  ; 
l'une  songe  à  ses  rhumatismes, 
l'autre  médite..,  on  ne  sait  quoi  ! 


IOÔ  LE  BEAU  CHATEAU 

Sous  son  bonnet  frisé  qui  penche 
la  fermière  a  de  blancs  cheveux, 
la  vieille  poule  est  toute  blanche 
d'un  ton  d'ivoire  un  peu  neigeux  ; 
l'une  rêve,  l'autre  roucoule, 
puis  la  grand'mère,  par  moments, 
à  demi- voix  parle  à  la  poule 
qui  répond  par  un  gloussement. 

Ah  !  que  sa  ferme  était  jolie 
naguères,  au  beau  temps  passé, 
toujours  gaie  et  toute  remplie 
d'un  bruit  trépidant  et  pressé  ! 
Les  chars  rentraient  l'avoine  mûre, 
comme  chacun  travaillait  bien  ! 
Et  la  poule  tout  bas  murmure  : 
«  Cot,  cot,  cot,  cot,  je  me  souviens.  » 

Que  de  choses  revoit  l'aïeule 
dans  ce  lointain  doux  et  léger  ! 
Maintenant,  elle  est  toute  seule, 
où  sont  la  ferme  et  le  verger  ? 
Mais  qu'il  fait  chaud  près  du  rivage  ! 
Bientôt  dans  le  silence  d'or, 
laissant  glisser  son  tricotage, 
voilà  la  fermière  qui  dort. 

Déjà  le  soir  s'égoutte  et  tremble 
dans  le  bleu  du  ciel  plus  foncé, 
alors  elles  rentrent  ensemble 
marchant  du  même  pas  cassé. 
Là-bas  un  char  grince,  un  train  roule. 
Dans  l'air  moiré  qui  se  ternit 
bonne  vieille  et  petite  poule 
reviennent,  lentes,  à  leur  nid. 


LA  LEÇON  DE  CHOSES 


Têtes  rondes,  minois  gentils, 
mains  turbulentes,  bouches  roses, 
c'est  la  classe  des  tout  petits 
qui  sans  cesse  causent  et  causent... 

«  Ecoutez  la  leçon  de  choses, 
restez  tranquilles  un  instant  !  » 
Mais  au  dehors,  il  fait  beau  temps, 
les  tout  petits  sont  trop  contents 
pour  garder  les  lèvres  bien  closes  ! 


108  LE  BEAU  CHATEAU 

«  Votre  maîtresse  va  punir  !  » 
La  voix  gronde,  quelle  menace  ! 
On  les  voit  tous  se  recueillir 
et  demeurer  la  tête  basse. 
Au  dehors,  un  bourdon  velu 
rôde  alentour  de  la  fenêtre... 

«  Enfants,  le  savez-vous  peut-être  ? 
à  quoi  pouvez-vous  reconnaître 
que  le  beau  printemps  est  venu  ?  » 

—  «  C'est  au  soleil,  a  dit  Marie, 
au  soleil  qui  brille  sur  tout  !  »  — 

—  «  C'est  aux  oiseaux  dans  la  prairie, 
a  dit  Pierre,  ils  chantent  partout  !  »  — 

Henri,  le  plus  petit  de  tous 
lève  ses  yeux  où  luit  son  âme 
et  dit,  plus  lent  à  s'exprimer  : 

—  «  Lorsqu'il  fait  du  printemps,  Madame, 
les  boutons  d'or  sont  allumés  !  »  — 

Têtes  rondes,  minois  gentils, 
mains  turbulentes,  bouches  roses, 
c'est  la  classe  des  tout  petits 
qui  sans  cesse  causent  et  causent... 


LE   MARCHAND  DE  LÉGUMES 


Dans  le  matin  cerné  de  brumes 
un  gai  soleil  a  lui  soudain 
et  voici  qu'au  bout  du  chemin 
paraît  le  marchand  de  légumes. 

Il  s'approche.  Il  est  court  et  gros 
et  porte  une  blouse  qui  flotte  : 
«  Qui  veut  des  pois  ou  des  carotte 
des  framboises,  des  bigarreaux  ?  » 

Soufflant,  criant  à  perdre  haleine, 
il  arrive  en  traînant  son  char. 
Pour  vendre  un  kilo  d'épinards 
comme  il  bavarde,  se  démène  ! 


110  LE  BEAU  CHATEAU 

«  Qui  veut  des  fruits  ?  On  les  dirait 
suspendus  encore  à  la  branche  ! 
qui  veut  des  salades  bien  blanches, 
des  asperges,  du  cresson  frais  ?  » 

Les  éclats  de  sa  voix  bourrue 
vont  éveiller  le  fond  des  cours  ; 
on  s'empresse,  on  trotte,  on  accourt 
le  long  de  la  petite  rue. 

—  «Combien  ces  choux?»  —  «Combien  ces  pois?» 
— «  Ils  sont  bien  chers,  ces  radis  roses  !  »  — 
Quel  bruit  !  Chacun  s'agite  et  cause... 

—  «  Hé  !  le  marchand,  faites  bon  poids  !  »  — 

Sur  les  cassis  et  les  groseilles 
le  soleil  darde  un  trait  de  feu. 
Mais  l'instant  passe.  Peu  à  peu 
le  marchand  vide  ses  corbeilles. 

Les  clients  partent.  Plus  de  bruit. 
Satisfait,  il  reprend  sa  route  ; 
la  sueur  perle  goutte  à  goutte 
sur  son  visage  épanoui. 

Il  s'éloigne,  le  char  cahote 
et  l'on  voit  un  moment  encor 
se  balancer  reluisant  d'or 
un  dernier  paquet  de  carottes. 


^.u. 


LES  BOTTES 


Monsieur  Paul  a  trois  ans.  Ce  tout  petit  bout  d'homme 
porte  robe  de  fille  encore  et  longs  cheveux. 
C'est  un  doux  entêté  qui  sait  bien  ce  qu'il  veut 
lorsqu'il  va  dans  l'enclos  plein  de  noix  et  de  pommes  ! 

Aujourd'hui  son  désir,  son  rêve  le  plus  beau, 
c'est  de  devenir  grand  pour  porter  des  culottes 
et  c'est  par-dessus  tout...  de  posséder  des  bottes  ! 
Mais  papa  les  refuse  et  se  rit  du  marmot. 

Lequel  d'entre  nous  tous  renonce  à  sa  chimère 
sans  avoir  essayé  d'en  saisir  la  clarté  ? 
Après  avoir  boudé  longtemps  et  sangloté, 
petit  Paul  a  senti  sa  peine  moins  amère. 

Il  pense  aux  deux  sous  neufs  qu'un  jour  on  lui  donna 
deux  beaux  sous  merveilleux  au  reflet  métallique,.. 
Il  les  prend  en  cachette  et  va  vers  la  boutique 
du  vieux  marchand  qui  fit  les  bottes  de  papa. 

Il  entre.  —  «  Je  voudrais  qu'on  me  «  fasse  »  des  bottes, 
Des  grandes,  c'est  pour  moi  !  »  —  dit-il  avec  candeur. 
Le  cordonnier  qui  le  connaît  rit  de  bon  cœur  : 
disant  :  —  «  Changez  d'abord  votre  robe  en  culottes  ! 

Vous  êtes  trop  petit  !  »  —  L'enfant  supplie  en  vain  : 
—  «  Voyez,  j'ai  de  l'argent,  deux  sous  !  c'est  quelque 
Le  cordonnier  qui  voit  trembler  la  lèvre  rose      [chose  !  » 
s'est  attendri  :  —  «  C'est  bon,  je  les  ferai  pour  rien  !  »  — 


112 


LE   BEAU   CHATEAU 


Monsieur  Paul  s'extasie  et  ses  prunelles  claires 
reluisent  tout  à  coup  d'un  vif  rayonnement. 
Il  s'en  va,  puis  revient,  pensif,  et,  gravement  : 
—  «  Alors,  si  c'est  pour  rien,  dit-il,  fais  m'en  deux 

[paires.  » 


LE  PAON 


Dans  ma  cour  un  paon  se  promène 
hautain,  magnifique,  allongé. 
Il  est  le  roi  de  mon  domaine, 
un  roi  qui  ne  veut  que  songer. 


114  LE  BEAU  CHATEAU 

„    Qu'est-ce  donc  qu'il  rêve  ou  regrette 
en  redressant  avec  un  cri 
sa  tête  fine  qu'une  aigrette 
majestueuse  orne  et  fleurit!? 

Son  plumage  a  des  teintes  bleues, 
couleur  de  nuit,  couleur  de  jour|; 
au  repos  il  laisse  sa  queue 
traîner  comme  un  manteau  de  cour. 

Parfois  un  sursaut  le  secoue... 
Dardant  ses  plumes  peu  à  peu 
il  les  écarte,  il  fait  la  roue, 
le  bel  oiseau  cerné  de  feu  ; 

dressé  dans  l'ombre  qu'il  décore, 
sorti  de  son  rêve  émouvant, 
il  s'étale  multicolore 
comme  un  large  éventail  vivant. 


REVEIL 


«  Bonjour,  mon  petit  prince  rose, 
ai-je  dit  à  l'enfant  vermeil, 
avez-vous  fait  un  bon  sommeil 
et  rêvé  des  splendides  choses  ?  » 


Mais  lui,  soulevant  à  demi 
ses  mèches  souples  sur  sa  joue, 
a  murmuré  dans  une  moue  : 
«  Cette  nuit,  j'ai  très  mal  dormi  ! 


Il6  LE  BEAU  CHATEAU 

Et  me  voilà  tout  inquiète  : 
est-il  malade,  mon  trésor 
qui  toujours  rit,  qui  toujours  dort, 
dont  toujours  le  cœur  est  en  fête  ? 

Il  appuie  alors  contre  moi 
son  front  pur,  sa  bouche  fleurie  : 
«  J'ai  mal  dormi,  maman  chérie 
car  je  n'ai  pas  rêvé  de  toi.  » 


*fw 


VENDANGES 


Entendez- vous  ce  bruit  d'abeilles 
autour  des  ceps  aux  raisins  durs  ? 
Prenons  nos  ciseaux  et  nos  seilles, 
mes  amis,  les  pampres  sont  mûrs  ! 

Le  ciel  est  bleu  sur  le  vignoble  ; 
cet  automne  est  presque  un  été, 
il  répand  une  grâce  noble 
sur  les  coteaux  et  la  cité. 

Le  bruit  des  fléaux  dans  les  granges, 
les  cris  des  abatteurs  de  noix 
se  mêlent  aux  chants  des  vendanges... 
Cueillons  les  grappes  à  pleins  doigts  ! 


ri8  LE  BEAU  CHATEAU 

Une  odeur  capiteuse  monte 

des  ceps  lourds  de  rubis  et  d'or, 

les  cœurs  sont  gais,  les  langues  promptes, 

le  pressoir  est  plein  jusqu'au  bord. 

Sur  les  pulpes  qui  s'amoncellent 
la  meule  passe  à  coups  serrés 
et  le  moût  sort,  gicle  et  ruisselle, 
jette  sur  tous  son  goût  sucré... 

Ce  soir,  dans  la  vigne  déserte, 
les  étourneaux  courbant  leur  vol 
viendront  boire  à  la  fente  ouverte 
des  grains  oubliés  sur  le  sol  ; 

ivres  de  suc,  gonflés  d'effluves 
ils  tomberont,  l'essor  brisé... 
et  nous  penchés  au  bord  des  cuves 
nous  sentons  nos  cœurs  se  griser  ! 

Cueillons  encor  ce  raisin  pâle, 
le  dernier  des  ceps  dégarnis, 
puis  rentrons  dans  le  soir  d'opale... 
Déjà  la  vendange  finit. 


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LA  BARQUE 


Je  sais  au  bord  du  lac  dans  une  anse  tranquille 
une  barque  oubliée  au  milieu  des  roseaux  ; 
deux  amarres  de  fer  la  tiennent  immobile 
mais  nul  ne  vient  en  détacher  les  lourds  anneaux. 

Les  vagues  alentour  arrêtent  leur  sillage  ; 

elle  dort,  balançant  des  nids  et  du  soleil, 

elle  dort...  et  tout  proche  un  saule  au  long  feuillage 

humide,  frissonnant,  recouvre  son  sommeil. 

Naguère  un  batelier  la  conduisait  sur  l'onde. 
Vers  l'horizon,  très  loin  là-bas,  il  s'en  allait 
et  retirait  gaîment,  penché  sur  l'eau  profonde, 
les  poissons  prisonniers  au  creux  de  son  filet. 

Où  donc  sont-ils  le  batelier,  la  batelière  ? 

Sur  le  lac  pâle  et  transparent  comme  un  miroir 

la  barque  lentement  glissait  dans  la  lumière... 

Ils  ne  carguaient  leur  voile  d'or  qu'aux  vents  du  soir. 

Adieu,  beau  temps  passé  !  adieu,  folle  jeunesse  ! 
Il  faut  un  jour  ancrer  sa  barque  au  bord  des  eaux. 
J'en  sais  une  là-bas  que  le  lac  bleu  caresse 
et  qui  rêve,  oubliée,  au  milieu  des  roseaux. 


LA  CHARRUE 


Au  fond  de  notre  vaste  grange 
la  charrue  est  à  droite  au  coin  ; 
à  travers  la  vitre  en  losange 
le  passant  l'aperçoit  de  loin. 

Elle  attend  que  les  feuilles  mortes 
aient  jonché  les  prés  et  les  cours, 
car  la  grange  ouvre  alors  ses  portes 
le  temps  est  venu  des  labours  ! 

Elle  sort  en  pleine  lumière. 
Bientôt  les  bœufs  sont  attelés. 
Que  j'aime  à  la  voir  svelte  et  fière 
sous  le  soleil  étinceler  ! 

Elle  part...  et  jusqu'à  la  brune, 
très  tard  sous  le  ciel  presque  noir, 
son  coutre  mord  la  terre  brune 
qui  rejaillit  sur  le  versoir. 


122  LE  BEAU  CHATEAU 

Les  mancherons  semblent  des  ailes, 
ils  s'abaissent  sans  trop  peser 
et  les  longs  sillons  parallèles 
l'un  après  l'autre  sont  creusés. 

O  paysan,  ton  geste  est  sage 
dans  la  paix  du  jour  qui  décroît, 
guidant  le  soc  et  l'attelage 
et  traçant  un  sillon  bien  droit  ! 

et  ton  oeuvre  utile  est  si  belle  ! 
demain,  tu  sèmeras  le  grain, 
orge  ou  blé,  des  moissons  nouvelles 
et  par  toi  l'homme  aura  du  pain. 


POUR  L'ALBUM  D'UNE  ÉCOLIÈRE 


Malgré  les  devoirs,  les  leçons, 
comme  ils  passent  les  jours  d'école  ! 
comme  vite  le  temps  s'envole 
des  études  et  des  chansons  ! 

Adieu  !  toi  qui  fus  ma  compagne, 
serrons-nous  encore  la  main  ! 
adieu  !  tout  mon  cœur  t'accompagne 
le  long  de  ton  nouveau  chemin  ! 

Mes  vœux  te  suivent...  Que  la  vie 
te  soit  douce,  matins  et  soirs, 
puissions-nous  toutes  deux,  amie, 
bien  accomplir  notre  devoir. 

Sois  heureuse...  Que  chacun  t'aime 
au  cours  des  saisons  à  venir. 
Je  te  garde  au  fond  de  moi-même 
un  affectueux  souvenir. 


CONFIDENCE,. 


Je  disais  à  l'enfant  blotti 
sous  ses  rideaux  de  fine  gaze 
de  légères,  de  tendres  phrases 
sur  un  doux  rythme  ralenti... 

Je  lui  chantais  ces  frais  poèmes 
que  chaque  mère  tour  à  tour 
redit  avec  des  mots  d'amour, 
mots  puérils  toujours  les  mêmes. 

Je  fredonnais  je  ne  sais  quoi 
pour  l'endormir  dans  l'ombre  verte  : 
«  Dormez  sans  crainte,  sans  alerte, 
fermez  vos  yeux,  mon  petit  roi. 

»  Vous  aurez  un  beau  diadème 
dans  vos  songes  de  cette  nuit, 
des  joujoux,  des  fleurs  d'or,  des  fruits. 
Tu  ne  sais  pas  combien  je  t'aime  !  » 

Alors,  dans  l'air  confidentiel, 
dans  le  doux  soir  crépusculaire 
j'entends  résonner  sa  voix  claire  : 
«  Et  moi  je  t'aime...  jusqu'au  ciel  !  » 


LA  MICHE  DE  PAIN 


Pour  faire  une  miche  de  pain 
combien  de  peines  endurées  ! 
Le  semeur  doit  jeter  le  grain 
au  fond  des  terres  labourées. 

Sous  la  pluie  et  sous  le  soleil 

l'été  passe.  Un  jour,  on  moissonne. 

Il  faut  porter  le  blé  vermeil 

au  moulin  qui  tourne  et  chantonne. 

La  farine  coule  en  glissant 

comme  un  blanc  fleuve  de  lumière... 

Le  boulanger  la  pétrissant 

cuit  la  pâte  en  un  four  de  pierre. 

Jetons  du  bois  au  grand  feu  d'or 
pour  que  sa  flamme  s'alimente  ! 
et  voilà  la  miche  qui  sort 
ronde,  brune,  encore  fumante. 

O  toi  qui  convoites  ce  pain, 
paresseux,  tu  n'as  sou  ni  maille  ! 
va-t'en  peiner,  reviens  demain  ! 
le  pain  est  pour  ceux  qui  travaillent. 

Mais  toi,  joyeux  dans  le  reflet 
d'une  tâche  gaiement  œuvrée, 
choisis  la  miche  qui  te  plaît 
et  mords  dans  sa  croûte  dorée  ! 


METTEZ  DU  PAIN  SUR  VOS  FENÊTRES 


L'hiver,  enfants,  sur  vos  fenêtres, 
mettez  du  pain  pour  les  oiseaux  ; 
ils  souffrent  tant  ces  petits  êtres  ! 
Plus  de  grain,  le  froid  les  pénètre, 
pauvres  bouvreuils,  pauvres  moineaux  î 

Voyez-les  au  creux  d'une  branche 
serrés  contre  le  tronc  raidi, 
le  grésil  tombe  en  avalanche 
et  partout  c'est  la  neige  blanche, 
ils  frissonnent  tout  engourdis. 

Jetons  du  pain,  vidons  nos  poches, 
gentils  oiseaux,  vite,  accourez  ! 
Un  bruit  d'ailes  déjà  s'approche... 
Ah  !  comme  ils  aiment  la  brioche 
roitelets  et  pinsons  dorés  ! 

Qu'ils  sont  ravis  de  leur  trouvaille  ! 
chacun  becquette  à  petits  coups. 
Mais,  quoi  !  là-bas,  on  se  chamaille  ? 
Holà  !  messieurs,  pas  de  bataille, 
soyez  corrects,  apaisez-vous  ! 

Maintenant  c'est  une  mésange 

qui  veut  quereller  son  voisin. 

Hé  !  s'il  vous  plaît,  que  l'on  s'arrange, 

pendant  ce  temps  la  troupe  mange, 

bientôt  il  ne  restera  rien. 


130  LE  BEAU  CHATEAU 

On  piaille,  on  crie,  on  se  bouscule, 
les  becs  vifs  travaillent  toujours. 
Mais  quel  est  ce  conciliabule  ? 
un  corbeau  crie  et  gesticule, 
il  prononce  un  fameux  discours  ! 


Jetons  du  pain...  L'âme  grisée, 
tous  les  oiseaux  des  environs 
sont  là  perchés  sur  la  croisée, 
la  bonne  aubaine  improvisée  ! 
leurs  petits  ventres  sont  tout  ronds. 

Mais  peu  à  peu  le  bruit  s'apaise  ; 
moineaux,  pinsons,  jeunes  et  vieux, 
sous  le  ciel  bas  couleur  de  glaise 
s'enfuient  gaiement  d'un  vol  qui  pèse 
en  gazouillant  à  qui  mieux  mieux. 

Et  le  ruisseau  qui  les  écoute 
se  dit  dans  ses  flots  grelottants  : 
«  Ces  oiseaux  se  trompent  sans  doute, 
qu'ont-ils  à  chanter  par  les  routes  ? 
ce  n'est  pas  encor  le  printemps.  » 


LA  BELLE  HISTOIRE 


C'est  une  belle  histoire 
qu'on  raconte  toujours 
chaque  Noël  de  gloire, 
chaque  Noël  d'amour. 

Dans  une  étable  close 
naquit  voici  longtemps 
un  petit  enfant  rose, 
un  tout  petit  enfant. 

Mais  la  bonne  Marie 
n'a  pas  de  langes  d'or, 
ni  de  toile  fleurie 
pour  couvrir  son  trésor. 

Sur  de  la  paille  sèche 
Jésus  s'est  endormi. 
L'âne  est  devant  la  crèche 
et  sommeille  à  demi. 

Au  dehors  c'est  la  neige, 
au  dehors  c'est  le  froid. 
Mais  quel  brillant  cortège 
amène  ici  trois  rois  ? 


132  LE  BEAU  CHATEAU 

L'un  d'eux  porte  la  myrrhe, 
et  les  autres  l'encens. 
Jésus  dans  un  sourire 
s'éveille  doucement. 

On  sent  planer  des  ailes 
dans  le  logis  sans  feu 
et,  tendant  ses  mains  frêles, 
Jésus  s'étonne  un  peu... 

C'est  une  belle  histoire 
qu'on  raconte  toujours 
chaque  Noël  de  gloire, 
chaque  Noël  d'amour. 


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LA  LECTURE  DU  SAMEDI 


J'avais  douze  ans,  j'étais  en  sixième  primaire. 
Douze  ans,  c'est  l'âge  heureux  que  l'on  tient  par  la  main 
l'âge  où  l'enfant,  d'un  cœur  rayonnant  de  chimères, 
abandonne  parfois  ses  thèmes  de  grammaire 
pour  rêver  aux  ardents  bonheurs  du  lendemain, 
La  vieille  classe  existe  encore  où  déjà  grande 
j'apprenais  un  peu  plus  de  savoir  chaque  jour  ; 
de  sa  haute  fenêtre  on  aperçoit  la  cour 
où  nous  jouiions  sur  le  gravier  en  folles  bandes, 
des  frênes  balançant  leurs  rameaux  en  guirlandes 
y  déroulent  encor  leur  ombre  au  frisson  court. 


134  LE  BEAU  CHATEAU 

Le  temps  coulait,  délicieux  et  monotone, 
notre  âme  chaque  jour  se  formait  un  peu  mieux, 
je  me  souviens  que  ma  maîtresse  était  très  bonne 
avec  un  clair  regard  qui  lisait  dans  nos  yeux. 
Ecoutez  !  c'est  l'appel  de  la  cloche  qui  sonne  ! 
voix  de  naguères,  que  de  choses  tu  me  dis  ! 

Mais  nos  jours  les  meilleurs,  c'étaient  les  samedis, 

car,  pour  mieux  accueillir  la  grâce  du  dimanche, 

Madame,  ces  jours-là,  nous  lisait  quelques  vers. 

Je  la  revois  qui  nous  sourit  et  qui  se  penche 

à  droite  du  pupitre  immense  de  bois  clair 

sur  un  tiroir  secret  très  rarement  ouvert... 

Elle  y  prend  des  cahiers  reliés,  un  vieux  livre... 

Au  dehors  c'est  un  jour  d'hiver  voilé  de  givre, 

le  ciel  est  gris,  le  vent  y  pleure  en  demi-tons 

et  nous,  les  "mains  au  dos",  sages,  nous  écoutons 

Madame  qui  nous  lit  Horace  de  Corneille.  * 

Aux  premiers  vers  déjà  notre  âme  s'émerveille. 

Dans  le  silence  étroit  passent  des  visions  : 

Albe  et  Rome  aux  toits  clairs,  aux  luisantes  épées... 

Chaque  petite  fille  est  tout  enveloppée 

d'une  atmosphère  de  grandeur,  de  passion. 

Oh  !  la  belle  légende,  oh  !  l'étrange  musique  ! 

Quel  pouvoir  dans  ces  mots  rythmés  qui  nous  font  voir 

des  héros  et  des  rois  aux  visages  tragiques  ! 

Notre  classe  est  banale  entre  ses  vieux  murs  noirs 

mais  notre  esprit  s'en  va  bien  loin  de  ses  frontières 

vers  un  monde  inconnu  frémissant  de  lumière, 

nous  ne  comprenons  pas  le  sens  de  tous  les  mots 

et  la  force,  l'élan  des  phrases  cadencées, 

mais  nous  sentons  pleuvoir  du  ciel  sur  nos  pensées 

dans  un  balancement  de  fleurs  et  de  rameaux. 


POEMES 


135 


Longtemps,  les  yeux  songeurs,  nous  écoutons  l'histoire 
d'Horace,  de  Camille  et  d'un  destin  poignant... 
La  neige  tombe  au  loin,  délicate,  étouffant 
les  rumeurs  et  les  bruits  sous  sa  robe  de  moire. 
Dans  l'air  très  gris  où  des  voix  d'or  semblent  chanter 
un  frisson  s'est  glissé,  furtif,  de  place  en  place, 
il  emplit  peu  à  peu  toute  la  grande  classe, 
nous  sentons  nos  cœurs  neufs  bondir  et  s'agiter 
dans  une  émotion  divine,  presque  amère 
l'émotion  que  verse  à  l'âme  la  beauté... 

et  la  maîtresse  au  clair  regard,  c'était  ma  mère. 


CHANSONNETTES, 
REFRAINS    POPULAIRES 

Va  donc,  tourne,  vire,  vole,  bout  de 
chanson  de  rien  du  tout  !  Grimpe  au  ciel 
rempli  de  moineaux  !  Cours  au  ciel  peu- 
plé de  nuages  !  Le  philosophe  te  recherche, 
t' écoute,  te  salue  et  te  bénit  dans  son  cœur 

Ph.  Monnier. 


Les  chansonnettes  qui  suivent  ne  comprennent  que  des 
refrains  populaires  à  un  seul  couplet  ;  l'enfance  se  les 
transmet  de  génération  en  génération  et  leurs  auteurs  sont  le 
plus  souvent  ignorés.  Nous  avons  noté  celles-là  telles  que  nous 
les  avons  entendu  chanter  par  les  écoliers  de  nos  jours  et  nous 
avons  ajouté  aux  plus  connues  d'entre  elles  quelques  strophes 
aussi  simples  que  possible,  qui,  prolongeant  le  couplet  primitif, 
le  transforment  en  petite  ronde  facile  à  chanter  et  à  retenir. 

L'auteur. 


CHANSONNETTES, 
REFRAINS  POPULAIRES 


A  MES  COTÉS,  J'AI  UN  ROSIER 


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A     mes     cô 
En  -  trez     en 


tes      j'ai       un 
dans',  mon   beau 


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sier,    A     mes    cô      -      tés,   j'ai     un     ro- 
sier, En -trez     en         dans',  mon  beau    ro- 


jg=^=^^-_j!zjgg 


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sier  Qui    por  -  te  rose    au.  mois    de 

sier,  Et     em  -  bras     -     sez    qui   vous  plai- 


*=* 


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mai,Qui  por- te  rose  au  mois  de        mai. 

ra,  La  rose  ou  bien  le     ré  -  se    -     da. 


140  LE  BEAU   CHATEAU 

A  mes  côtés,  j'ai  un  rosier,  (bis) 
qui  porte  rose  au  mois  de  mai,  (bis) 
entrez  en  dans',  mon  beau  rosier,  (bis) 
et  embrassez  qui  vous  plaira, 
la  rose  ou  bien  le  réséda. 

Le  mois  de  mai  est  bien  fini,  (bis) 
et  mon  rosier  n'a  pas  fleuri,  (bis) 
fleurissez  vite,  mon  beau  rosier,  (bis) 
et  choisissez  qui  vous  voudrez, 
la  marguerite  ou  le  laurier. 


A  mes  côtés,  j'ai  un  ramier,  (bis) 
qui  chante,  chante  au  mois  de  mai,  (bis) 
entrez  en  dans',  mon  beau  ramier,  (bis) 
et  choisissez  qui  vous  aimez, 
la  cerise  ou  le  grain  de  blé. 

le  mois  de  mai  est  bien  passé,  (bis) 
et  mon  ramier  n'a  pas  chanté,  (bis) 
chantez,  chantez,  mon  beau  ramier  (bis), 
et  embrassez  qui  vous  voudrez, 
la  caille  ou  le  pinson  doré. 


CHALANDE  EST  VENU., 


V  \\  tl\\ 


Chalande  est  ve  -  nu, 
Son  bon-net  poin-tu, 


Sa  bar-be   de 
Cassons  les     a- 


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11 


Saille'  Mangeonsdu  pain  blanc  Jusqu'au  Nouvel- An. 


nailles 


Chalande  est  venu, 
son  bonnet  pointu, 
sa  barbe  de  paille, 
cassons  les  anailles, 
mangeons  du  pain  blanc 
jusqu'au  Nouvel- An  ! 


Tout  de  brun  vêtu, 

il  est  descendu 

par  la  cheminée, 

sa  hotte  est  chargée 

de  beaux  paquets  blancs 

pour  le  Nouvel- An. 


142  LE  BEAU  CHATEAU 

Mettons  nos  souliers 
au  coin  du  foyer, 
fermons  les  écoles, 
croquons  des  rissoles, 
des  gâteaux  fondants 
jusqu'au  Nouvel-An. 

C'est  déjà  Noël, 
l'Etoile  est  au  ciel, 
le  sapin  scintille, 
tous  les  regards  brillent, 
les  cœurs  sont  contents, 
c'est  le  Nouvel- An. 


C'ÉTAIT  UNE  GRANDE  PERCHE. 


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C'è 
Ce 


tait    un'  gran-de      per-che     Pour 
tait   bien  mal-hon  -  ne  -  te        De 


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£=3=P: 


S^teÉ 


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a  -  bat-tre     les   noix, 

la      fai  -  re     con  -  naî  -  tre, 


A  -  dieu, 
A  -  dieu, 


PFFP^HgJ 


5=H 


dieu,        embrasse,  embrasse,  em  -  bras  -  se, 
dieu,        em-bras  -  se     qui     tu    veux! 


C'était  un'  grande  perche 
pour  abattre  les  noix 
c'était  bien  malhonnête 
de  la  faire  connaître, 

adieu,  adieu, 
embrasse,  embrasse,  embrasse, 

adieu,  adieu, 
embrasse  qui  tu  veux. 


144  LE  BEAU  CHATEAU 

• 

C'était  un'  rose  blanche 
dans  le  jardin  du  roi, 
la  reine  qui  se  penche 
voudrait  cueillir  la  branche, 

adieu,  adieu, 

etc. 

C'était  une  fauvette, 
qui  chantait  dans  le  bois, 
chantait  au  bois  seulette, 
mais  le  chasseur  la  guette, 

adieu,  adieu, 

etc. 

C'était  un'  bague  fine, 
pour  la  mettre  à  son  doigt, 
plus  bell'  qu'on  n'imagine, 
Marcelle  ou  Jaqueline, 

adieu,  adieu, 

etc. 


LES  RUBANS  SATINÉS 


ï-JWj  T~ïïï~*  ^^  ÏÏ 


m 


Mon  pè  -  re  m'a  don  -né,  Des  ru  -  bis,  des  ru- 

rj r  s       k  ktt- i=to 


$=$ 


w^^m 


-*-^-*-*H-* 


bans,  Mon  pè-re  m'a  donné  Des  rubans  sa  -  ti  -  nés. 


Mon  père  m'a  donné 
des  rubis,  des  rubans, 
mon  père  m'a  donné 
des  rubans  satinés. 


Il  m'en  a  donné  deux, 
des  rubis,  des  rubans, 
il  m'en  a  donné  deux 
aussi  bleus  que  mes  yeux. 

Il  m'en  a  donné  trois, 
"des  rubis,  des  rubans, 
il  m'en  a  donné  trois 
aussi  fins  que  mes  doigts. 


10 


I46  LE  BEAU  CHATEAU 

Il  m'en  a  donné  dix, 
des  rubis,  des  rubans, 
il  m'en  a  donné  dix 
aussi  roses  que  gris. 

Il  m'en  a  donné  cent 
des  rubis,  des  rubans, 
il  m'en  a  donné  cent 
couleur  d'or  et  d'arge; 

Je  l'ai  remercié 
des  rubis,  des  rubans, 
je  l'ai  remercié 
par  un  tendre  baiser. 


GAI,   GAI,  MARIONS-NOUS  ! 


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Gai,  gai,  marions-nous,  Mettons-nous  donc 
Gai,  gai,  marions-nous,  Mettons-nous    la 


Y    tt        N. 

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en 
cor 

mé  - 
-de 

na  -  ge. 
au  cou. 

Gai,  gai,  marions-nous  ! 
mettons-nous  donc  en  ménage, 
gai,  gai,  marions-nous, 
mettons-nous  la  corde  au  cou  ! 


Un  mur,  quatre  clous, 
une  table,  une  étagère, 
un  mur,  quatre  clous, 
c'est  la  richesse  pour  nous  ! 


Pour  boir'  du  vin  doux 
une  carafe  et  deux  verres, 
pour  boir'  du  vin  doux, 
une  caraf  de  deux  sous. 


I48  LE  BEAU  CHATEAU 

Pour  fair'  du  pain  roux 
une  farine  légère, 
pour   fair'  du  pain  roux 
une  farine  à  bon  goût. 

Pour  cuir'  le  ragoût 

un  bon  fagot  de  bruyère, 

pour  cuir'  le  ragoût 

un  bon  fagot  de  chez  nous. 

Des  pois  et  des  choux 
poussés  dans  la  bonne  terre, 
des  pois  et  des  choux, 
ça  fait  vivre  deux  époux. 


Gai,  gai,  marions-nous  ! 
mettons-nous  donc  en  ménage, 
gai,  gai,  marions-nous, 
mettons-nous  la  corde  au  cou  ! 


*   *  * 


NOUS  SOMMES  DIX  FILLES... 


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Nous  som  -mes    dix    fill*  Tou  -  tes    dix     à 
C'est  moi      la    plus  bell', C'est  moi   qui  veux 


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ma  -  ri  -  er 
com-man 


,    '      Blâm'-ra     qui    vou- dra,  J'ai-me- 


i|)  ï.ï  /7U=^  j  i  j  g  si 


rai     tou  -  te     ma     vi  -   e,    Blâm'  -  ra     qui   vou- 


m 


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dra,  J'ai-me  -  rai    qui  m'ai -me  -  ra. 


Nous  sommes  dix  fill's 
toutes  dix  à  marier, 
c'est  moi  la  plus  bell', 
c'est  moi  qui  veut  commander! 
Blâm'ra  qui  voudra, 
j'aimerai  toute  ma  vie, 
blâm'ra  qui  voudra, 
j'aimerai  qui  m'aimera. 


150  LE  BEAU  CHATEAU 

Nous  sommes  dix  ros's 

toutes  prêtes  à  fleurir, 

c'est  moi  la  plus  bell', 

c'est  moi  qu'on  voudra  cueillir! 

Blâm'ra  qui  voudra,  etc. 

Nous  sommes  dix  princ's 
tous  plus  riches  qu'on  ne  croit, 
c'est  moi  le  plus  brav', 
c'est  moi  qui  serai  le  roi  ! 
Blâm'ra  qui  voudra,  etc, 


Nous  sommes  dix  fill's 

toutes  dix  à  marier, 

c'est  moi  la  plus  bell', 

c'est  moi  qui  veut  commander  ! 

Blâm'ra  qui  voudra,  etc. 

*  *  * 


il 


OH!  GRAND  GUILLAUME! 


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*=*=* 


Oh  !  grand  Guil  -lau  -  me,    As  -  tu     bien 
Oh!    oui,    Ma  -  da  -  me,  J'ai   man  -  gé 


t*\\ 


## 


dé- jeu  -  né  ?  Pâ  -  té     d'à  -  lou  -  et  -  te, 

du    pâ  -té!        Guillaum',  Guil -lau  -met -te, 


Efcfc£-*=* 


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n 


Cha  -  cun  dan  -  se  -  ra,  Guillaum'  res  -  te  -  ra  ! 


—  «  Oh  !  grand  Guillaume, 
as-tu  bien  déjeuné  ?»  — 

—  «  Oh  !  oui,  Madame, 
j'ai  mangé  du  pâté  !  »  — 
Pâté  d'alouette, 
Guillaum',  Guillaumette, 
chacun  dansera, 
Guillaum'  restera. 


152  LE  BEAU  CHATEAU 

—  «  Oh  !  grand  Guillaume, 
as-tu  bien  jardiné  ?»  — 

—  «  Oh  !  oui,  Madame, 
j'ai  troué  mes  souliers  !  »  — 
Souliers  à  lunettes, 
Guillaum',  Guillaumette, 
chacun  dansera, 
Guillaum'  restera. 

—  «  Oh  !  grand  Guillaume  ! 
as-tu  bien  mal  au  pied  ?  »  — 

—  «  Oh  !  oui,  Madame, 

je  ne  peux  plus  grimper  !  »  - 
Grimpe,  fais  grimpette, 
Guillaum'  Guillaumette, 
chacun  dansera 
Guillaum'  restera. 

—  «  Oh  !  grand  Guillaume, 
veux-tu  te  marier  ?»  — 

—  «  Oh  !  oui,  Madame, 
dans  le  bois  des  rosiers  !  »  — 
Rosine,  Rosette, 
Guillaum',  Guillaumette, 
chacun  dansera, 
Guillaum'  restera. 


POUR  FAIRE  UN  VOYAGE  SUR  TERRE... 


Pour  faire  un  voy-ag'  sur 
Mad'moiselle,  en-trez  en 


ter  -  re,    C'est 
dan  -  se,    Vous 


*— * — *Hfflr-ï — *^* — ^HT-8 1 1 — g — 


plus  dif  -  fi 
y  pourrez 


cil'  que  l'on  ne 
f ai  -  re    vo  -tre 


croit  !      L'on 
choix  !    Vous 


m 


S^s^^^î 


va,  l'on  va  d'travers  (re)  Et  l'on  n's'y  connaît  pas. 
cas  -  se-rez  trois  branches  Et  vous  viendrez  à   moi. 


Pour  faire  un  voyag'  sur  terre, 
c'est  plus  difficil'  que  Ton  ne  croit  ! 
L'on  va,  l'on  va  d'  travers  (re) 
et  l'on  n'  s'y  connaît  pas  ! 
Mad'moiselle,  entrez  en  danse, 
vous  y  pourrez  faire  votre  choix, 
vous  casserez  trois  branches 
et  vous  viendrez  à  moi. 


154  LE  BEAU  CHATEAU 

Pour  faire  un  voyag'  sur  l'eau  claire, 
c'est  très  malcommod',  le  croirait-on  ? 
L'on  va,  l'on  va  d'  travers (re) 
et  puis  l'on  tombe  au  fond. 
Mad'moiselle,  entrez  en  danse, 
vous  y  pourrez  faire  votre  choix, 
vous  prendrez  trois  pervenches 
et  vous  viendrez  à  moi. 

Pour  faire  un  voyag'  dans  l'air  (re) 
c'est  très  dangereux,  c'est  un  peu  fou  ! 
L'on  va,  l'on  va  de  travers  (re) 
et  l'on  se  cass'  le  cou. 
Mad'moiselle,  entrez  en  danse 
vous  y  pourrez  faire  votre  choix, 
vous  danserez  trois  danses 
et  vous  viendrez  à  moi. 


VIVENT  LES  VACANCES  ! 


jpE3E3£feE5feaE£feEJ 


Vivent  les  va  -  can-ces,  A    bas  les  pé-ni  -  tences, 
Les  ca-hiers  au     feu  Et   les...  li-vres  au   mi -lieu! 


Vivent  les  vacances, 
à  bas  les  pénitences, 
les  cahiers  au  feu 
et  les...  livres  au  milieu. 


Plus  d'arithmétique, 
nous  lui  faisons  la  nique  ! 
Adieu  !  les  leçons, 
vive  le  temps  des  chansons. 

Plus  de  sacs  d'école, 

faisons  des  cabrioles, 

plus  de  règlement, 

dansons  autour  de  nos  bancs. 


156  LE  BEAU  CHATEAU 

Fermons  les  grammaires, 
les  lourds  vocabulaires, 
vieux  livres,  bonsoir  ! 
dormez  bien  dans  les  tiroirs  ! 


Sur  le  même  air  : 

ESCARGOT... 

Escargot  bigorne, 
montre-moi  tes  cornes, 
si  tu  n'  les  montr'  pas, 
je  te  donn'rai  sur  les  doigts. 

OH!   LA    MAIOLE... 

Oh  !  la  maïole, 
qui  n'a  qu'une  épaule, 
son  frère  en  a  deux, 
tirons-lui  les  cheveux. 


LA-HA  UT,  LA-HA  UT  SUR  LA  MONTA  GNE.t 


-  (CD     8      - 


ip=£:=*=fc 


îi— p~  p— V 


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*=f=S= 


Là-haut,  là  -  haut,  sur  la  mon  -  ta  -  gne, 
Il     y      a  -  vait  un  doux  ber  -  ger 


Qui      di    -   sait     dans  son    lan   -  ga  -  ge 
Qu'il    vou  -  lait       se     ma  -  ri   -    er. 


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=#4=3 


pc=pc 


eèffel 


Bell'  ber  -  gère,  en-trez  en    dan  -  se,      pait's  un 
Re  -  gar  -  dez  com-me  l'on  dan  -  se, 


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te: 


p 


sésé 


tour,  de  -  mi-  tour,  Belle,  embras-sez  vos    a-  mours! 


Là-haut,  là-haut  sur  la  montagne 
il  y  avait  un  doux  berger 
qui  disait  dans  son  langage 
qu'il  voulait  se  marier. 
Bell'  bergère,  entrez  en  danse, 
regardez  comme  l'on  danse 
fait's  un  tour,  demi-tour, 
belle,  embrassez  vos  amours  ! 


158  LE  BEAU  CHATEAU 

Il  descendit  jusqu'à  la  plaine 
traversant  forêts  et  sentiers 
puis  au  bord  d'une  fontaine, 
s'assit  pour  se  reposer. 
Bell'  bergère,  etc. 

Vint  à  passer  quatre  bergères, 
quatre  bergères  de  quinze  ans 
qui  chantaient  à  voix  légères, 
qui  chantaient  d'un  cœur  content. 
Bell'  bergère,  etc. 

Lorsque  parut  la  quatrième 
s'en  approcha  le  doux  berger 
lui  disant  :  «C'est  vous  que  j'aime, 
voulez- vous  vous  marier  ?  » 
Bell'  bergère,  etc. 

«  Je  le  veux  bien  »,  dit  la  bergère 
en  s'enfuyant  d'un  air  moqueur, 
«  je  prendrai  mon  ami  Pierre, 
c'est  lui  seul  qui  a  mon  cœur  !  » 
Bell'  bergère,  etc. 


MEUNIER,    TU  DORS... 


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Meu-nier,  tu     dors,  ton  mou-lin    va  trop 
Meu-nier,  tu     dors,  ton  mou -lin    va  trop 


vi  -  te, 
fort. 


Ton  mou-lin,  ton  moulin   va  trop 


F#* 


sê^^^œ^ 


vi-te,Ton  moulin,  ton  moulin  va  trop  fort. 


Meunier,  tu  dors, 

ton  moulin  va  trop  vite, 

meunier,  tu  dors, 

ton  moulin  va  trop  fort. 

Refrain  :  Ton  moulin,  ton  moulin  va  trop  vite, 
Ton  moulin,  ton  moulin  va  trop  fort. 


(bis) 


Soldat,  tu  dors, 
l'ennemi  vient  trop  vite, 
soldat,  tu  dors, 
l'ennemi  vient  trop  fort. 

L'ennemi,  l'ennemi  vient  trop  vite, 
l'ennemi,  l'ennemi  vient  trop  fort. 


(bis) 


IÔO  LE  BEAU  CHATEAU 

Berger,  tu  dors, 

tes  moutons  vont  trop  vite, 

berger,  tu  dors, 

tes  moutons  vont  trop  fort. 

Tes  moutons,  tes  moutons  vont  trop  vite,  ; 
tes  moutons,  tes  moutons  vont  trop  fort.i 

Chasseur,  tu  dors, 

le  gibier  court  trop  vite, 

chasseur,  tu  dors, 

le  gibier  court  trop  fort. 

Le  gibier,  le  gibier  court  trop  vite,   j    ,,.  , 
le  gibier,  le  gibier  court  trop  fort.    )   '       ' 


Pêcheur,  tu  dors, 

le  poisson  nag'  trop  vite, 

pêcheur,  tu  dors, 

le  poisson  nag'  trop  fort. 

Le  poisson,  le  poisson  nag'  trop  vite, 
le  poisson,  le  poisson  nag'  trop  fort. 


'bis) 


(bis) 


MA  COMMÈRE,  QUAND  JE  DANSE... 


i»ÊÉ^Ii 


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=fc=fc 


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*-= 


F=s=5=tf=1 


Macom-mè  -  re,  quand  je     dan -se, 
Mon  co  -  til  -  Ion    va  -  t-il    bien  ? 


Il       va     de      ci,       il      va     de     là,    Votr'  co- 


^^^^^0^m 


til -Ion,  macom-mè -re,    Il     va  de    ci,    il  va  de 


-m^ 


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1      *    F1»        é        / — •— |— * ! Hi 


là,      Il      va      fort  bien  comme  il        va. 

Ma  commère,  quand  je  danse, 
mon  cotillon  va-t-il  bien  ? 
Il  va  de  ci,  il  va  de  là, 
votr'  cotillon,  ma  commère, 
il  va  de  ci,  il  va  de  là, 
il  va  fort  bien  comme  il  va. 

Il  tourne,  il  vire  et  revire, 
il  me  fait  mourir  de  rire. 
Il  va  de  ci,  il  va  de  là, 
Etc. 


IÔ2  LE  BEAU  CHATEAU 


En  mesure  il  se  balance, 

il  me  fait  la  révérence, 

il  va  de  ci,  il  va  de  là,  etc. 

Il  palpite,  il  se  démène 

comme  un  moulin  dans  la  plaine, 

il  va  de  ci,  il  va  de  là,  etc. 

Dans  l'envol  de  ses  dentelles, 
il  s'élance  comme  une  aile, 
il  va  de  ci,  il  va  de  là,  etc. 

Il  s'abaisse,  il  papillonne, 
il  s'étale  et  tourbillonne, 
il  va  de  ci,  il  va  de  là,  etc. 

Il  descend,  monte  et  retombe 
comme  un  essor  de  colombes, 
il  va  de  ci,  il  va  de  là,  etc. 


Sur  le  même  air  : 

ARLEQUIN  DANS  SA  BOUTIQUE 

Arlequin  dans  sa  boutique 
sur  les  marches  du  palais, 
enseignait  l'arithmétique 
à  tous  ses  petits  valets  : 
A  m'sieur  Po,  à  m'sieur  Li, 
à  m'sieur  Chi,  à  m'sieur  Nel, 
à  monsieur  Polichinelle. 


MARIE,  TREMP'  TON  PAIN.., 


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ft=:fr=^ fr 


:— * *—± 


Ma  -  rie,  tremp'  ton  pain,  Ma  -  rie, 
Ma  -  rie,  tremp'  ton  pain,  Ma  -  rie, 


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ZÉ * ÉZÎ1-* #-^[Z 


tremp'  ton 
tremp'  ton 


pain,  Ma  -  rie,  tremp'  ton  pain  dans   la 
pain,  Ma  -  rie,  tremp'  ton  pain  dans   le 


« \\fl %% 


sau  -  ce, 
vin. 


Nous  nous  verrons  di  -  manche 
A       la    sal-le    de    dan -se, 


P 


*=t 


Moi  -  z-en  nan-kin,  Toi  -  z-en    ba  -  sin,  Nous 


$Ië3=ËÊ|e^ÉeèÉ 


nous    a  -  mus'-rons    bien. 

Marie,  tremp'  ton  pain,  (bis) 
Marie,  tremp'  ton  pain  dans  la  sauce, 
Marie,  tremp'  ton  pain,  (Us) 
Marie,  tremp'  ton  pain  dans  le  vin. 
Nous  nous  verrons  dimanche 
à  la  salle  de  danse, 
moi-z-en  nankin,  toi-z-en  basin, 
nous  nous  amus'rons  bien. 


AS-TU  VU  BISMARCK  ? 


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v — V 


As  -  tu      vu     Bismarck  (que)    Sur     la 
Qui    bat -tait     sa      fem-me       A  grands 

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plain'  de     Plain  -  pa  -  lais, 
coups  d'ba  -  lai. 


As-tu  vu  Bismarck, 
sur  la  plain'  de  Plainpalais, 
qui  battait  sa  femme 
à  grands  coups  d'  balai. 

Oui,  j'ai  vu  Bismarck, 
sur  la  plain'  de  Plainpalais, 
qui  battait  sa  femme 
à  grands  coups  d'  balai. 


OH  !  CE  NEZ... 


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Oh  !    ce       nez    Al  -  Ion  -  gé,  Tout  l'monde 


>   h  >• 


Si^SS 


en   est    é- ton -né,    Il        bran-le,    il   bran-le  ! 

Oh  !  ce  nez  allongé 

Tout  1'  monde  en  est  étonné, 

Il  branle,  il  branle... 


QUAND  LES  CANARDS... 


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—fr- 


it      ^  ;  V 

Quand    les       ca  -  nards   s'en    vont    par 


\\ 


33 


trois,  Ça  donne    à       pen  -  ser    aux  bour  -  geois. 

Quand  les  canards  s'en  vont  par  trois, 
ça  donne  à  penser  aux  bourgeois...  (bis) 


BONJOUR,   BELLE  ROSINE... 


çÈ^Êmmm 


*c=d: 


Bon  -  jour,  bel  -  le     Ro  -  si  -  ne,  Com- 
Vous     me    fai  -  tes      la     mi  -  ne,  •  Di- 


£ 


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m — m — m — •* — i — m- 


&=$=*=  =t*=p=i 


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*= 


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ment  donc  al -lez -vous  ?     C'est  mon  a  mi  qui  est  par- 
tes -  moi  qu'avez-vous  ?     C'est  mon  a  -mi  qui  est  par- 


h   h   h 


ËÉÉÉÉÉÉÉI 


\\ 


r=F 


v    r a 

ti     ce    ira -tin  Qui  me  eau -se,  eau -se,  eau -se, 
ti     ce    ma  -tin  Qui  me  cause  autant  d ' chagrin . 


—  «  Bonjour,  belle  Rosine, 
comment  vous  portez-vous  ? 
vous  me  faites  la  mine, 
dites-moi,  qu'avez-vous  ?»  — 

—  «  C'est  mon  ami  qui  est  parti  ce  matin 
qui  me  cause,  cause,  cause, 

c'est  mon  ami  qui  est  parti  ce  matin 
qui  me  cause  autant  d'  chagrin.  »  — 


AINSI   FONT,   FONT... 


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h    h 


m 


Ain  -  si    font,  font,  font,  Les  pe  -  ti  -  tes 
Ain  -  si    font,  font,  font, Trois  p'tits  tours  et 


k 


h  Fin 


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=P=t- 


##t\ 


ma  -  rion  -  net  -  tes, 
puis  s'en  vont. 


Met-tez    les  poings  aux    cô- 
Met  tez    les  poings  aux    cô- 


lÉÉgllIlIÈÉlÉ 


P=t^ 


tés ,  Ma-rion  -  net  t es ,  ma-rion  -  net  - 1 es ,       Ain  -  s  i 
tés,  Ma-rionnett's,  et  puis  sau  -  tez  !  Ain  -  si 


Ainsi  font,  font,  font 
les  petites  marionnettes, 
ainsi  font,  font,  font 
trois  p'tits  tours  et  puis  s'en  vont. 
Mettez  vos  poings  aux  côtés, 
marionnettes,  marionnettes, 
mettez  vos  poings  aux  côtés, 
marionnett's,  et  puis  sautez... 
Ainsi  font,  font,  font...  etc. 


BELLE  POMME  D'OR 


I 


j*=t 


Bell'  pomm'  d'or  à     la    ré  -  vé -  ren  -  ce, 
N'y  a  qu'un  Dieu  qui  gouvern'  la  Fran-ce, 


* 


*E^=*=* 


^» 


*=£ 


Al-lons,  mes  a  -  mis,  La  guerre  est  finie,  Bell'  pomm' 


$1 


3=JMb=a=£JE3E5ÉE| 


d'or,    Ti  -  rez-vous    de  -  hors  ! 


Bell'  pomm'  d'or 
à  la  révérence, 
n'y'  a  qu'un  Dieu 
qui  gouvern'  la  France, 
allons,  mes  amis, 
la  guerre  est  finie, 
bell'  pomm'  d'or, 
tirez-vous  dehors. 


RONDIN,  PICOTIN. 


if^ 


in=* 


£ 


Ron  -  din,  pi  -  co  -  tin, 


La     Ma  -  rie      a 

Pas   plus  gros  que 


w 


fi  -fi-  -0- 


fait   son     pain 
sans     le  -  vain. 


Pi   dans  l'eau  ! 


Rondin,  picotin, 
la  Marie  a  fait  son  pain 
pas  plus  gros  que  sans  levain, 
pi  dans  l'eau. 


FRÈRE  JACQUES 


1|=3 


%%#/ 


Wft 


4-<#- 


Î^Ie^ 


Frè-re  Jacques,      Dormez- vous  ?        Sonnez 
Frè-re  Jacques,      Dormez-vous  ?        Sonnez 


^^fe^^^^irrr^n 


iS  ïïï:S:S2:  d^s.*0».  «Mg.ding.don. 

Frère  Jacques,  ffo'sj 
dormez- vous  ?  ffo'sj 
sonnez  les  matines,   ffo's,) 
dig,  ding,  don.  (bis) 


J'AI  DES  POMM'S  A  VENDRE 


éINP 


%% 


E=fr— h— jt 


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Ï^S 


J'ai    des  pomm's à    ven-dre, 
Des  roug's  et     des  blanches, 


A  quatr' 


I 


sous,  à  quatr'     sous,Mad'moisel-le,  tour-nez- vous  ! 

J'ai  des  pommes  à  vendre, 
des  roug's  et  des  blanches, 
à  quatr'  sous  (bis) 
mad'moiselle,  tournez- vous. 


J'AI  DU  BON  TABAC 


K 


^^fe^^^fe 


J'ai  du  bon  ta  -  bac  dans  ma  ta  -  ba  -  tiè  -  re, 


i^^^fe^^s^s 


J'ai  du  bon  ta  -bac,Tu  n'en  auras  pas.    Jj®n  'c 


ne  s  ra 


CHANSONNETTES.  REFRAINS  POPULAIRES     171 


$ 


\\ 


S. 


1 


*=£ 


I 

fin    et    du  tout  râ  -  pé, 
pas  pour  ton   fi  -  chu    nez  ! 


£=^ 


3*= 


ta 


J'ai  du  bon  ta- 


J'ai  du  bon  tabac  dans  ma  tabatière, 

j'ai  du  bon  tabac, 

tu  n'en  auras  pas, 
j'en  ai  du  fin  et  du  tout  râpé, 
il  n'  sera  pas  pour  ton  fichu  nez, 
j'ai  du  bon  tabac...  etc. 


MAD'MOISELLE... 


« 


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P=£ 


—  Mad'-moi  -  selT,    vou  -  lez  -  vous    dan- 

—  Qu'a  -  vez  -  vous  donc       à        ce 


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ser  ?— Non,  Mon -sieur,   j'ai     mal      au      pied! 
pied?  — C'est    un'      pue'    qui      m'a       pi  -  que'! 


—  «  Mad'moisell',  voulez- vous  danser  ?»  — 
«  Non,  monsieur,  j'ai  mal  au  pied  !  » 

—  «  Qu'avez- vous  donc  à  ce  pied  ?»  — 
«  C'est  un'  pue'  qui  m'a  piqué'  !  » 


SI  LE  ROI  M'AVAIT  DONNÉ. 


3S   J 'ai-me  mieux  ma  mie,  ô      gai!  J'ai  -  me 


Si    le      roi  m'avait  don  -  né      Pa  -  ris 
Et  qu'il  m'eût  f al -lu    ce  -  der     L'a-mour 


mieux  ma  mi  -  1 


e  !      Fin. 


n=t>: 


tE=d 


IpiS^Sl 


Sl%V™?Z?  i"     ï'       J'au-rais    dit  au   roi  Hen- 
de    ma  mi  -  i    -    e,       J 

55 


t=p=B 


*=* 


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ri  :    Re  -  pre  -  nez    vo  -  tre     Pa   -    ris, 


Si  le  roi  m'avait  donné 
Paris,  sa  grand'  ville, 
et  qu'il  m'eût  fallu  céder 
l'amour  de  ma  mie, 
j'aurais  dit  au  roi  Henri  : 
Reprenez  votre  Paris, 
j'aime  mieux  ma  mie,  ô  gai, 
j'aime  mieux  ma  mie. 


N'Y  EN  A  POINT  COMME  NOUS  ! 


m 


&3$ 


se 


N'y'en  a  point  comm'nous,  N'y'en  a  point  comm 


* 


nous,  S'il   y'en     a,     il  n'y'en  a     guè  -  re,  N'y'en  a 


$^=3EEâEEâE^g==£=3EEÎ=3Él 


point  comm'  nous,  N'y'en  a  point  comm'  nous,  S'il  y'en 


*=*=*: 


■£EE£ 


-•-■ 


3 


a,  n'y'en   a      pas  beau -coup! 

N'y  en  a  point  comm'  nous,  (bis) 
s'il  y  en  a,  n'y  en  a  guère, 
n'y  en  a  point  comm'  nous,  (bis) 
s'il  y  en  a,  n'y  en  a  pas  beaucoup  ! 

N'y  en  a  point  comm'  nous,    (bis) 
nous  somm'  d'  la  rue  des  Granges, 
n'y  en  a  point  comm'  nous,  (bis) 
s'il  y  en  a,  n'y  en  a  pas  beaucoup  ! 


EN  BATEAU... 


Il 


zziL: 


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^ 


En     ba  -  teau,  ma     mi  -  e,      ma    mi  -   e, 
Quand    il       fait     de     gro  -  os  -  ses     va  -  gués, 


i 


ta 


m 


En     ba  -  teau,  ma    mi  -  e,      sur   l'eau. 
Le     ba  -teau   f  ait  «  pouf  -  fe  »  dans  l'eau. 

En  bateau,  ma  mie,  ma  mie, 
en  bateau,  ma  mie,  sur  Teau. 
Quand  il  fait  de  grosses  vagues, 
le  bateau  fait  pouf  dans  l'eau. 

En  bateau,  ma  mie,  ma  mie, 
en  bateau,  ma  mie,  sur  Teau. 
Quand  il  fait  de  gros  nuages, 
le  bateau  fait  pouf  dans  l'eau. 


Même  air  : 

PRENDS  TON  SEAU 

Prends  ton  seau,  Marie-bobinette, 
prends  ton  seau,  va  quérir  de  l'eau. 


FAIS  NONO 

Fais  nônô,  Colin,  mon  p'tit  frère, 
fais  nônô,  tu  auras  du  gâteau. 


J'AI  UN  PIED  QUI  R'MUE 


l'au- 
l'au- 


IppiÉiiÉi 


tre     qui     ne     va      guè  -  re, 
tre     qui     ne     va      plus. 


J'ai  un  pied  qui  r'mue 
et  l'autre  qui  ne  va  guère, 
j'ai  un  pied  qui  r'mue 
et  l'autre  qui  ne  va  plus. 

J'ai  un  pied  sur  l'eau 
et  l'autre  dans  la  rivière, 
j'ai  un  pied  sur  l'eau 
et  l'autre  dans  le  ruisseau. 


QUI  A  PERDU  ?   J'AI  TROUVÉ. 


m 


ÈEèEeÉÉÊssSÈ 


Qui  a  per  -du  ?  j'ai  trou-  vé!  C'est  la  bourse  à 


IjnM  j  J-  -MT7J  i  J'  ï\  il 


M'sieur  l'eu  -  ré.    Si    j'y     dis  trois  fois, C'est  à    moi. 

Qui  a  perdu  ? 

j'ai  trouvé, 
c'est  la  bourse  à  m'sieur  1'  curé, 
si  j'y  dis  trois  fois, 

c'est  à  moi  ! 
*  *  * 

LES  PARAS  ET  LES  MAMANS... 

Sur  l'air  :   Ah  !  vous  dirai-je  maman  ? 
Les  papas  et  les  mamans 
sont  parfois  bien  contrariants, 
pour  la  moindr'  petit'  sottise, 
ils  relèvent  la  chemise 
et  ils  frappent  sans  pitié 
sur  c'  que  j'  n'ose  pas  nommer. 

QUAND  TROIS  POULES... 

Même  air  : 
Quand  trois  poules  vont  aux  champs 
la  première  va  devant, 
la  deuxièm'  suit  par  derrière, 
la  troisièm'  va  la  dernière, 
quand  trois  poules  vont  aux  champs, 
la  première  va  devant. 


MAMAN,  LES  P'TITS  BATEAUX 


* 


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Ma  -  man,  les  p'tits    ba  -  teaux  Qui  vont  sur 


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l'eau  Ont -ils  des     ai  -  les  ?  Mais  non,  mon  gros  _  ni- 


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gaud,  S'ils    en      a  -  vaient,    Ils     vo  -  le  -  raient. 


-  «  Maman,  les  p'tits  bateaux 
qui  vont  sur  l'eau 
ont-ils  des  ailes  ?»  — 
—  «  Mais  non,  mon  gros  nigaud , 
s'ils  en  avaient, 
ils  voleraient.  »  — 


-  «  Maman,  les  p'tits  bateaux 
qui  vont  sur  l'eau 
ont-ils  des  jambes  ?»  — 
—  «  Mais  non,  mon  gros  nigaud 
s'ils  en  avaient 
ils  marcheraient.  »  — 


OH  !   VERT  BOCAGE... 


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-g 04. 

Oh  S  vert    bo  -  ca  -  ge,     ~,     , ,   , 
Chômant  feuil-lag',    *       Tout    la     ver 


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dure    au    mi -lieu  de 


nous. 


Cel  -  le  que 
N'est  pae     i- 


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j  aime        ^ ,  ja   vQ^  _   ^     ja   vq^  _  c^    ja    vo^  _  ^ 

ci. 


S 


Cel-  le  que  mon  cœur  ai  -  me  !  Ah  !  la  voi-ci,  la  voi- 


ci,  la  voi-là,       Cell'  que  mon  cœur  ai  -  me 

Oh  !  vert  bocage, 

charmant  feuillage, 

tout'  la  verdure  au  milieu  de  nous. 

celle  que  j'aime 

n'est  pas  ici. 

Ah  !  la  voici,  la  voici,  la  voilà, 

cell'  que  mon  cœur  aime, 

Ah  !  la  voici,  la  voici,  la  voilà, 

cell'  que  mon  cœur  aimera. 


LES  LAURIERS  SONT  COUPÉS... 


LES  LAURIERS  SONT  COUPÉS. 


"  Nous  n'irons  plus  au  bois, 

les  lauriers  sont  coupés, 

ce  sont  ces  demoisell's 

qui  les  ont  arrachés  ! 

J'entends  le  tambour  qui  bat 

et  l'amour  qui  m'appelle... 

Choisissez  cell'  qui  vous  plaira 

et  moi  celui  que  j'aime,  que  faime. 

CHANSON    POPULAIRE. 

J'écoute  la  vieille  chanson 
dans  le  bois  nu  qui  s'en  étonne, 
voici  déjà  l'arrière-automne, 
l'ombre  pèse  sur  les  buissons. 

Petites  filles  aux  doigts  roses, 
petits  garçons,  vibrants  d'ardeur,1 
comme  ils  chantent  de  tout  leur  cœur, 
printemps  vifs  dans  l'hiver  morose  ! 

Les  paroles  pleurent  un  peu 
parmi  les  brumes  fatiguées, 
mais  les  voix  jeunes  sont  si  gaies  ! 
ce  n'est  qu'un  doux  air  qui  s'émeut. 

Ah  !  belle  enfance,  que  t'importe 
un  rameau  de  laurier  flétri  ? 
ton  âme  est  un  jardin  fleuri 
où  pousse  la  vie  âpre  et  forte  ! 

Les  nids  ont  perdu  leur  chaleur, 
les  rameaux  n'ont  plus  de  corolles, 
mais  l'oiseau,  c'est  ton  chant  qui  vole, 
ta  bouche  rose,  c'est  la  fleur... 


LE   BEAU  CHATEAU  l8l 

Nous  aussi,  nous  menions  des  rondes, 
mes  amis,  vous  souvenez-vous  ? 
C'était  dans  un  grand  verger  roux 
rempli  de  verdures  profondes. 

Sur  notre  front,  sans  nous  troubler 
l'hiver  pesant  pouvait  s'abattre 
nous  écoutions  «  le  tambour  battre  » 
et  l'avenir  nous  appeler. 

Nous  portions  le  ciel  en  nous-mêmes, 
le  ciel  triste  et  gai  tour  à  tour  ; 
déjà  nous  songions  à  l'amour  : 
«  Je  choisirai  celui  que  j'aime.  » 

Et  nous  chantions,  enveloppés 
d'une  ivresse  où  passait  notre  âme  : 
Vous  n'irez  plus  au  bois,  Madame, 
pour  vous,  les  lauriers  sont  coupés. 


TABLE  DES  MATIÈRES 


POÈMES 

Le  Beau  Château ri 

Les  Sabots 13 

Vif  Ecureuil 15 

Le  Grand  Voyage       17 

Le  Bon  Soldat 21 

Reine-Marie 23 

Berceuse 25 

Le  Tambour 26 

La  Bavarde .    .  27 

L'Aventure  d'une  Souris      29 

Le  Paresseux 31 

Les  Nains  du  Clair  de  Lune 33 

Comme  on  change  en  devenant  vieux  ! 35 

Les  Pages  de  Lili 37 

Le  Bourriquet 39 

«  EMPROS  » 

Ecolier,    veux-tu   des    «  empros  »? 45 

Empro  Giro         46 

Un  loup  passant 46 

Gnon,  gnon 46 

C'est  demain  dimanche 46 

Par  Saint-Pierre 46 

Do,  ré,  mi 47 

Quand    j'étais    petit 48 

Trois  gendarmes 48 

Menton  d'or 48 

Je  te  tiens 48 

Allons,  Girod 49 

Un  tout  petit  homme 49 

Combien  faut-il  de  clous  ? 49 


184  LE  BEAU  CHATEAU 

Pages 

Uni,  unelle 49 

Un  pou,  une  puce 50 

Un,  deux,  trois,  quatre 50 

Je  porte  une  pierre 51 

Amm,  Samm,  Gramm,  pic 51 

Lune,  je  te  vois 52 

Un,  deux,  trois,  je  mets  mes  bas 52 

Qui  va  à  la  chasse      52 

Marguerite  de  Paris 53 

Une  poule  grise 53 

Un  pet?t  chien  pendu .53 

Un,  deux,  trois.  Gabrielle 54 

Mon  papa 54 

Quelle  heure  est-il  ? 54 

Un  petit  bonhomme -  54 

Scions       55 

Passe  par  ici 55 

Trois  petits  princes 55 

Une  poule  sur  un  mur 55 

Enn,  tenn,  tor 55 

Din  dan 56 

Une  boule  de  riz 56 

J'ai  trouvé 56 

Petits  ciseaux 56 

Patte,  rate 57 

Amm,  samm,  gramm,  fémina 57 

Un  jour,  j'allai 57 

Marie-Mad'leine      57 

Une  boule  blanche 57 

J'ai  fait  faire      58 

Marguerite  est  enfermée       58 

Ma  maison 58 

Pomme  d'api 58 

Bonbons,  biscuits       58 

Jetez  des  pierres 59 

Zig,  zag,  zoug 59 

Un  pot 59 

Une  souris  verte 59 

Une  épingle  quasi  nette 59 

Une  pomme  blanche      60 

Un  fantôme  sur  un  pommier      60 

Circule,  virgule 60 

Un  petit  chien  blanc 60 

Ficelle,  ficelle      61 

A  E  I  O      61 


TABLE  DES  MATIERES  I  S 5 

Pages 

Je  m'en  vais  à  la  cuisine       61 

Je  ne  vais  plus  à  l'école 61 

Pommé,  pommi,  pomma 62 

AMUSETTES,  PIÈCES  POPULAIRES 

Le  compère  brodeur 65 

Quand  un  cordier  cordant 66 

Didon  dîna      66 

Paul 66 

Un  plein  banc 66 

Qu'y  a-t-il  ? 66 

Ton  thé  ? 67 

Latoté       67 

On  voit  déjà       67 

Rotactibobiquonneur 67 

Labiscouti 67 

Vernaos 68 

Miîrgâte 68 

J'ai  vu  Pierre 68 

C'est  un  original    .    .   , 68 

Petite  pomme  d'api 69 

Bonjour,  Madame  Sans-Souci      69 

Coi,  coi,  coi 69 

Le  roi       69 

Six-cent-six  chasseurs 70 

C'étaient • 70 

Tic,  tac,  tec 70 

Quiès,  quiam       70 

Vingt-cent  mille  ânes 71 

La  chatte 71 

Tèguètre 71 

Corbeau,  corbeau 71 

Salut,  Lundi 71 

L'un  dit       72 

Je  m'appelle  Jean 72 

Comment  prend-on  ? 72 

On  dit  que  les  grives 72 

Enfant  gâté 72 

Lever  à  six 73 

Compère,  qu'as-tu  vu  ? 73 

Un,  deux,  trois 74 

Le  poltron       74 

Où  donc  vas-tu  ? 75 

L»  petite  fermière 76 


l86  LE  BEAU  CHATEAU 

Pages 

Ayez  de  l'argent 77 

Araignée  du  matin 78 

Voici  bientôt  le  Nouvel-An 78 

Dans  l'église 79 

Quand  Petit-Jean 79 

Il  y  avait  une  fois 81 

JEUX  ET  RONDES 

Atayu       85 

La  petite  souris 86 

Le  cordonnier 87 

Les  poules 87 

Loup,  y  es-tu  ? 85 

Ranguille 88 

Cache-cache 99 

L'ange  et  le  diable 99 

Monsieur  l'ogre •  9° 

Lune,  belle  lune      90 

Les  oignons 91 

La  marelle 92 

Le  furet 93 

Sur  le  pont  d'Avignon 93 

Savez-vous  planter  les  choux  ?       95 

La  mistenlaire 96 

Jeux  des  métiers 97 

La  plus  jolie  à  mon  gré 98 

II 

POÈMES 

Les  deux  Amies 105 

La  Leçon  de  Choses 107 

Le  Marchand  de  Légumes 10$ 

Les  Bottes 111 

Le  Paon 113 

Réveil "5 

Vendanges i*7 

La  Barque 120 

La  Charrue 121 

Pour  l'Album  d'une  Eçolière 123 

Confidence       125 

La  Miche  de  Pain       127 

Mettez  du  Pain  sur  vos  Fenêtres i2f 

La  belle  Histoire *3* 

La  Lecture  du  Samedi 133 


TABLE  DES  MATIÈRES  187 

CHANSONNETTES,    REFRAINS   POPULAIRES1 

Pages 

A  mes  côtés 139 

Chalande  est  venu      141 

C'était  une  grande  perche 143 

Les  rubans  satinés 145 

Gai,  gai,  marions-nous 147 

Nous  sommes  dix  filles  ! 149 

Oh  !  grand  Guillaume  ! T51 

Pour  faire  un  voyage  sur  terre 153 

Vivent  les  vacances  ! 155 

Escargot,  bigorne 156 

Oh  !  la  maïole 156 

Là-haut,  là-haut 157 

Meunier,  tu  dors 159 

Ma  commère 161 

Arlequin  dans  sa  boutique 162 

Marie,  tremp'  ton  pain 163 

As-tu  vu  Bismarck  ? 164 

Oh  !  ce  nez 165 

Quand  les  canards 165 

Bonjour,  belle  Rosine! 166 

Ainsi  font,  font,  font 167 

Belle  pomme  d'or 168 

Rondin  picotin 169 

Frère  Jacques 169 

J'ai  des  pommes  à  vendre 170 

J'ai  du  bon  tabac       170 

Mad'moiselle,  voulez- vous  danser  ? 171 

Si  le  roi  m'avait  donné      172 

N'y  en  a  point  comme  nous! 173 

En  bateau 174 

Prends  ton  seau      174 

Fais  nônô 174 

J'ai  un  pied  qui  r'mue 175 

Qui  a  perdu  ?      176 

Les  papas  et  les  mamans 176 

Quand  trois  poules 176 

Maman  les  p'tits  bateaux 177 

Oh!  vert  bocage! 178 

Les  Lauriers  sont  coupés 179 

1  La  musique  de  ces  refrains,  notée  par  l'auteur,  a  été  revue  par  M.  René 
Charrey,  compositeur. 


LIBRAIRIE  PAYOT  &  O 


Histoires  de  Tante  Mi  mi 

par  M.  Bonzon. 

Un  joli  livre  qui,  sans  être  un  récit  de  guerre  ou  de  détectives,  soit  cependant  assez  vivant 
pour  répondre  aux  exigences  du  petit  monde  d'aujourd'hui,  telle  est  L'histoire  de  Tante  Mimi, 
si  pleine  à  la  fois  d'observation  de  la  réalité  et  de  poésie.  Ce  charmant  récit,  orné  de  jolies  illus- 
trations, est  bien  fait  pour  plaire  aux  fillettes  et  même  aux  petits  garçons  de  9  à  13  ans. 


Histoires  de  chiens 

par  Lilian  Gask. 
Traduit  de  l'anglais  par  Michel  Epuy 

Aimez-vous  les  chiens?  Si  par  hasard  vous  disiez  «non»,  lisez  ce  livre,  il  vous  les  fera  aimer, 
à  vous  et  à  tous  ceux  qui  le  liront,  petits  et  grands.  Vous  ferez  la  connaissance  de  Noireaua,  cie 
Faraud,  de  Bruno,  de  Pluton,  de  Tref,  de  Rollo,  de  Mirka,  de  Garou  et  de  bien  d'autres,  les  uns 
très  beaux,  les  autres  laids,  mais  tous  braves,  honnêtes  et  fidèles,  tous  donnant  l'exemple  de  ver- 
tus que  les  enfants  et  les  hommes  peuvent  leur  envier. 

En  Alsace 

par  A.  Le  Grand 

Deux  jeunes  Américaines  de  mère  française  sont  surprises  en  Alsace  par  a  déclaration  de 
guerre  :  elles  y  vivent  des  semaines  inoubliables.  Après  bien  des  difficultés,  leur  père  arrive 
jusqu'à  elles  et  réussit  à  les  faire  passer  en  Suisse  où  elles  retrouvent  leur  mère. 

Ce  récit  alerte  et  très  vivant  nous  donne  une  impression  de  ce  qui  s'est  passé  des  deux  côtés 
du  front  les  premiers  mois  de  la  tourmente. 


Jean  l'écolier 

par  L.  Dunand  et  E    MULLER 

C'est  le  petit  monde  des  écoliers,  ses  joies  et  ses  peines  que  font  passer  sous  nos  yeux  deux 
femmes  qui  les  connaissent  bien  pour  les  voir  de  près  jour  après  jour  et  qui  aiment  les  petits.  On 
me  peut  dire  mieux  que  ce  volume  est  bien  à  la  portée  des  enfants. 


Les  aventures  de  Pinocchio 

par  C.  Collodi. 

Ce  petitlivre  qui  s'est  déjà  vendu  à  plus  d'un  million  d'exemplaires  en  Italie  est  unique  en  son 
genre  et  n'a  même  son  pendant  dans  aucun  autre  pays.  C'est  un  des  rares  chefs-d'œuvre  de  la 
littérature  enfantine.  -  Fantaisie  ailée,  sensibilité  délicate,  imagination  charmante,  grâces  poé- 
tiques, esprit  malicieux  et  fin,  toutes  les  qualités  littéraires,  cette  œuvre  remarquable  les  pos- 
sède au  plus  haut  point  et  rehaussées  encore  par  une  rare  inspiration  morale. 


LIBRAIRIE  PAYOT  &  Cie 


OUVRAGES    POUR   LA    JEUNESSE 

(Enfants  de  12  à  16  ans.) 


Coûtes   de  la  Grèce  héroïque,    par   E. -F.   Buckley. 

Je  fais  des  vœux  pour  que  ces  beaux  récits,  retrouvant  sous  leur 
nouveau  costume  le  succès  qu'ils  ont  obtenu  d'abord  en  Angleterre  et 
en  Amérique,  contribuent  à  répandre  et  à  fortifier  dans  les  pays  de 
langue  française  le  sentiment  et  le  goût  de  l'antiquité  hellénique. 

Alfred  Croiset,  de  l'Institut. 


Beaux    Dimanches,    par  le    Dr  Bourget,   illustré  par 
l'auteur.  Observations  d'histoire  naturelle. 

L'apparition  de  cet  ouvrage,  très  original,  admirable  initiation  :i 
l'étude  de  la  nature  vivante,  a  suscité  un  véritable  enthousiasme  chez 
les  amis  de  la  nature,  grands  et  petits. 


Contes    et    Légendes    de    la    Suisse    héroïque,    par 

G.  de  Reynold. 

Ces  légendes  suisses  reposent  pour  la  plupart  sur  d'anciens  texte.- 
et  font  revivre  avec  beaucoup  de  couleur  et  de  poésie  l'époque 
héroïque  des  origines  nationales.  Le  volume  est  illustré  de  très  beaux 
dessins  du  peintre  Edmond  Bille  et  constitue  l'une  des  œuvres  les  plu- 
intéressantes  du  folklore   suisse. 


Contes  de  Shakespeare,  par  M.  Macleod. 

Ce  volume  contient  un  choix  des  plus  beaux  drames  de  Shakespeare 
mis  en  récits  d'une  manière  très  heureuse.  Les  merveilleuses  créations 
de  ce  génie  immortel  y  revivent  dans  toute  leur  fraîcheur  et  leur 
éternelle  vérité. 


LIBRAIRIE  PAYOT  &  Gie 


Histoires  de  Tante  Mimi 

par  M.  Bonzon. 

Un  joli  livre  qui,  sans  être  un  récit  de  guerre  ou  de  détectives,  soit^ cependant  assez  vivant 
pour  répondre  aux  exigences  du  petit  monde  d'aujourd'hui,  telle  est  L'histoire  de  Tante  Mimi, 
si  pleine  à  la  fois  d'observation  de  la  réalité  et  de  poésie.  Ce  charmant  récit,  orné  de  jolies  illus- 
trations, est  bien  fait  pour  plaire  aux  fillettes  et  même  aux  petits  garçons  de  9  à  13  ans. 

Histoires  de  chiens 

par  Lilian  Gask. 
Traduit  de  l'anglais  par  Michel  Epuy 

Aimez-vous  les  chiens?  Si  par  hasard  vous  disiez  «non»,  lisez  ce  livre,  il  vous  les  fera  aimer, 
à  vous  et  à  tous  ceux  qui  le  liront,  petits  et  grands.  Vous  ferez  la  connaissance  de  Noireaua,  de 
Faraud,  de  Bruno,  de  Pluton,  de  Tref,  de  Rollo,  de  Mirka,  de  Garou  et  de  bien  d'autres,  les  uns 
très  beaux,  les  autres  laids,  mais  tous  braves,  honnêtes  et  fidèles,  tous  donnant  l'exemple  de  vér- 
ins que  les  enfants  et  les  hommes  peuvent  leur  envier. 

En  Alsace 

par  A.  Le  Grand 

Deux  jeunes  Américaines  de  mère  française  sont  surprises  en  Alsace  par  a  déclaration  de 
guerre  :  elles  y  vivent  des  semaines  inoubliables.  Après  bien  des  difficultés,  leur  père  arrive 
jusqu'à  elles  et  réussit  à  les  faire  passer  en  Suisse  où  elles  retrouvent  leur  mère. 

Ce  récit  alerte  et  très  vivant  nous  donne  une  impression  de  ce  qui  s'est  passé  des  deux  côtés 
du  front  les  premiers  mois  de  la  tourmente. 


Jean  l'écolier 
par  L.  Dunand  et  E   Muller 

C'est  le  petit  monde  des  écoliers,  ses  joies  et  ses  peines  que  font  passer  sous  nos  yeux  deux 
femmes  qui  les  connaissent  bien  pour  les  voir  de  près  jour  après  jour  et  qui  aiment  les  petits.  On 
me  peut  dire  mieux  que  ce  volume  est  bien  à  la  portée  des  enfants. 


Les  aventures  de  Pinocchio 

par  C.  Collodi. 

Ce  petit  livre  qui  s'est  déjà  vendu  à  plus  d'un  million  d'exemplaires  en  Italie  est  unique  en  son 
genre  et  n'a  même  son  pendant  dans  aucun  autre  pays.  C'est  un  des  rares  chefs-d'œuvre  de  la 
littérature  enfantine.  —  Fantaisie  ailée,  sensibilité  délicate,  imagination  charmante,  grâces  poé- 
tiques, esprit  malicieux  et  fin,  toutes  les  qualités  littéraires,  cette  œuvre  remarquable  les  pos- 
sède au  plus  haut  point  et  rehaussées  encore  par  une  rare  inspiration  morale 


LIBRAIRIE  PAYOT  &  Cie 


OUVRAGES    POUR   LA    JEUNESSE 

(Enfants  de  12  à  16  ans.) 


Contes   de   la  Grèce  héroïque,    par   E.-F.   Buckley. 

Je  fais  des  vœux  pour  que  ces  beaux  récits,  retrouvant  sous  leur 
nouveau  costume  le  succès  qu'ils  ont  obtenu  d'abord  en  Angleterre  et 
en  Amérique,  contribuent  à  répandre  et  à  fortifier  dans  les  pays  de 
langue  française  le  sentiment  et  le  goût  de  l'antiquité  hellénique. 

Alfred  Croiset,  de  l'Institut. 


Beaux    Dimanches,    par  le    Dr  Bourget,   illustré  par 
l'auteur.  Observations  d'histoire  naturelle. 

L'apparition  de  cet  ouvrage,  très  original,,  admirable  initiation  à 
l'étude  de  la  nature  vivante,  a  suscité  un  véritable  enthousiasme  chez 
les  amis  de  la  nature,  grands  et  petits. 


Contes    et    Légendes    de    la   Suisse    héroïque,    par 

G.  de  Reynold. 

Ces  légendes  suisses  reposent  pour  la  plupart  sur  d'anciens  textes 
et  font  revivre  avec  beaucoup  de  couleur  et  de  poésie  l'époque 
héroïque  des  origines  nationales.  Le  volume  est  illustré  de  très  beaux 
dessins  du  peintre  Edmond  Bille  et  constitue  l'une  des  œuvres  les  plus 
intéressantes  du  folklore   suisse. 


Contes  de  Shakespeare,  par  M.  Macleod. 

Ce  volume  contient  un  choix  des  plus  beaux  drames  de  Shakespeare 
mis  en  récits  d'une  manière  très  heureuse.  Les  merveilleuses  créations 
de  ce  génie  immortel  y  revivent  dans  toute  leur  fraîcheur  et  leur 
éternelle  vérité. 


LIBRAIRIE  PAYOT  &  O 


Les   plus    beaux    récits    des    Chroniques    de    Jean 
Froissart. 

Aucun  livre  d'histoire  n'est  comparable  aux  Chroniques  de  Frois- 
sart. Cette  édition  illustrée  contient  un  choix  de  ses  meilleurs  récits 
mis  en  français  un  peu  modernisé,  mais  qui  a  gardé  l'exquise  saveur 
•1e  l'original. 


Au  temps  des  Chevaliers,  par  M.  Butts. 

Dans  cet  attrayant  volume  défile  tout  le  moyen  âge  pittoresque  ; 
!es  multiples  aspects  de  cette  époque  si  variée  et  si  vivante  y 
apparaissent  avec  un  étonnant  relief  qui  plaira  infiniment  aux  jeunes 
lecteurs. 


La  mère  de  Napoléon,   par  C  de  Tschudi. 

C'est  à  ma  mère,  c'est  à  ses  bons  principes  que  je  dois  ma  fortune 
;t  tout  ce  que  j'ai  fait  de  bien  :  je  n'hésite  pas  à  dire  que  l'avenir  d'un 
enfant  dépend  de  sa  mère.  Napoléon 


Saint-Winifred  ou  Le  monde  des  écoliers,   par  F.-W. 
Farrar. 

L'œuvre  profonde  de  l'illustre  pasteur  et  pédagogue,  F.-W.  Farrar 
-:st  restée  un  modèle  inimitable  et  conserve  la  première  place  dan3  le 
u'enre  si  difficile  des  récits  et  souvenirs  de  la   vie  d'école. 


LA  US.     ÎNE.  IMPRIMERIES  RÉUNIES. 


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IMPHIMERIS»   RÉUNUS  S.   A.   LAUSANNE  CSUISSE)