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LE
BIBLIOGRAPHE
ALSACIEN
Exemplatre de la bibliothèque
de M. __
STKASlOUkC , mPaiMBtlC OB TBOTB BBROBB-LBVBADLT.
LE
BIBLIOGRAPHE
ALSACIEN
GAZETTE
LITTÉRAIRE, HISTORIQUE, ARTISTIQUE
III
STRASBOURG
M. D, CCC. LXV
Eocemplaire de la bibliothèque
de M. .. .. -.- . .
l-LBIflAOLT.
LE
BIBLIOGRAPHE
ALSACIEN
GAZETTE
LITTÉRAIRE, HISTORIQUE, ARTISTIQUE
III
STRASBOURG
M. D. CCC. LXV
^
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TABLE DES MATIÈRES.
Anciennes industries d'AIsaoe et de Lorraine. Mannfactures de
porcelaine et de faïence 2, 29, 89, 117, 253
Les Armoiries de Sainte-Marie-aux-Hines 6
Cixarles Bemhard 7
Le Jnif Errant 9
Les Collections strasbourgooises 34
Un Alsatiqne qui n'existe plus (Tliomas Murneri Nova Germania) . 57
Un poSte provençal à la cour de Lorraine 72,209
Livres français imprimés à Strasbourg aux XVI* et XVII* siècles . 94
M. le vicomte Théodore Renonard de Bussierre 130
Les Sigillés et les Armoiries de Savernc 141
La Société des Amis des arts do Strasbourg. Les Artistes alsa-
ciens au salon de 1865 221
Les Commencements de l'imprimerie dans les Vosges .... 231
L'Bncrier d'Enloge Schneider 265
M. Hngot. Notice nécrologique 285
Les Tableaux de Schœngauer au musée de Colmar 287
Rerue bibIioeTaplii<Iue.
^{«a<ia. Erste Abtheilung, 1862-1 S64, von A. Stœber 12
La Chaiêt dam la vallée du Rhin (Alsace et Bade), par M. Maurice
Engelhard ' 39
IrA C»<^ antique, par M. Fustel de Conlanges 44
( VI )
B.nUetin de la Société pour la Con$ervation des monumentg higtori-
9fie«, 2* série , tome II . 79
Table méthodique deê tuémoireê de Trévoux (1701-1775). par le père
C. Sommervogel 84 , 26U
Wallenatein , de Schiller, traductiou de M. Th. BrAun .... 100
Deux VUUee à Nicolas de Fine, tradaites par M. Ed. Fiek ... 145
Recherchée expérimentales êur la dureté des eorpe. — Recherehtn
* êur la eompoêition chimique des eaux potables t par M. Hagueny . 148
Chronijue de Tliann 151
Histoire de Gabriel Malagrida^ par ^. Mury 158
X>e« C(mfe« S^mow, par le comte de Ghevigné 155
Histoire de la Révolution française dans le département du Haut-
Rhin y phr M. Y éron-Révïlle 239
Le Westrieh, ptLT M. houU Benoît 843
Études sur la sign^ation des noms de lieux en France y par
M. Ilonsé 271
Deux nouvelles productions de l'imprimerie de M. Fix. . ■ . 293
VaHétés.
Une haute école de critique rellgieuae 15
Le LeibnitE de M. Foucher de Careil 16
Armoiries de Salnte-Marie-auZ'Minei 48
Le Compositeur Reyer et Bartholdy 49
Le Dictionnaire des communes de FVance , ptkr M, JoAnne. ... 50
Le Dictionnaire des communes de France et M. Brièle 87
Les Poésies de Lénau 103
M.Coulmann eties A^mm»«e«n<;«« 104
Le Roman alsacien 104
Violon 15r.
L'ancienne Académie des inscriptions et belles-lettres .... 210
Faïences de Haguenau .... 211
Catalogue de la Bibliothèque de M. Jung 213
M. Colin , doyen honoraire de la Faculté des lettres 246
Les Tombes celtiques, pskv M. do Ring 247
La Contre-RévolutUm en Alsace, par M. Hoitz 249
(_ VII )
Paget
Prix de l'Académie française à MM. Campanx , Fnstel de Cou-
langes et Martha. Mention honorable à M. Hanauer par l'Aca-
démie des inscriptions et belles-lettres )iA9
MM. Maurial et Qrass, chevaliers de la Légion d'honneur ... 249
Société littéraire de Strasbonrg 278
Un Moréri consacré par Voltaire 281,995
Poésie de S. Brandt trouvée à Bftle 28t
Un portrait de Keppler 282
Bibliothèque de Strasbonrg 282
Un Placard en 1462 297
Suicide d'un évéque à Strasbourg 298
Bibliographie.
Bulletin mensuel d'Alsatica . . . 18, 51, 106, 157, 214, 249, 283, 299
Périodiques 19, 55, 109, 166, 218, 251, 305
Estampes 168
Livres rares et curieux 21,111
( 2 )
peler brièvement la situation de cette industrie en Europe,
dans les premières années du XVIII' siècle.
Tandis que l'Allemagne attendait encore les décou-
vertes de ses arcanistes^ on fabriquait d^' à en France une
poterie qui , sans être de véritable porcelaine , en avait
du moins Taspect et quelques-unes des qualités secon-
daires; c'est ce qu'on a nommé porcelaine artificielle ou
à pâte tendre. Dès la fin du XYII* siècle , cette sorte de
poterie était de fabrication courante dans l'usine de Saint-
Cloud , et peu d'années après , on en faisait également à
Lille et à Rouen. Mais c'est seulement en 1769 que la
manufacture de Sèvres commença à fabriquer de la por-
celaine dure dont, dès 1761, elle avait acquis les procé-
dés d'un descendant de Charles Hannong, ainsi que nous
le verrons plus loin.
La faïence était donc, au commencement du XVIII*
siècle , la plus belle poterie qu'on eût pour l'usage cou-
rant; et on en faisait alors de fort remarquable un peu
partout, en Allemagne, en Hollande, à Nevers, àEouen
et en Provence. Ainsi, sous ce rapport, l'Alsace n'était
pas précisément en progrès , puisque je n'ai pu constater
l'existence d'aucun établissement de ce genre en activité
à cette date , et que , selon toute apparence , la contrée ne
produisait alors que des gi'ès communs et des terrailles
vernissées. £lle ne tarda pas cependant à prendre part au
grand mouvement industriel qui déjà se faisait sentir en
Allemagne.
La grande affaire du moment, celle qui préoccupait
surtout les savants et même les souverains de ce pays,
( 3)
c'était, on le sait, la recherche de la transmutation des
métaux ou de la pierre philosophale ; mais les alchimistes
faisaient aussi depuis longtemps de vains efforts pour
trouver le moyen de reproduire ces belles poteries blan-
ches et translucides que les Portugais avaient, dès le
XYI* siècle , rapportées de la Chine et du Japon. L'électeur
de Saxe , Frédéric- Auguste P*^, attachait un prix immense
à cette découverte , et pour y arriver, il avait en quelque
sorte séquestré dans son château d'Albrecht, à Meissen,
deux habiles alchimistes nommés Tschirnhaus et Bôttger,
qui, sous une surveillance sévère, poursuivirent ce ré-
sultat pendant plusieurs années. Comme cela arrive le
plus souvent, leurs recherches n'aboutirent pas, mais le
hasard vint à leur aide , et en fabriquant des creusets de
fusion pour les besoins de leur laboratoire, ils obtinrent
une poterie rouge dure et solide qui avait toutes les qua-
lités de la porcelaine , moins la blancheur et la transluci-
dité. Enfin , par une autre circonstance toute fortuite en-
core , Bdttger ayant eu à sa disposition une terre blanche
des environs d'Aue, le kaolin, la base de la porcelaine,
cette matière si longtemps cherchée, était trouvée, et dès
Tannée suivante, 1710, parut à la foire de Leipzig la
première porcelaine blanche d'Europe.
A partir de ce moment, les précautions prises pour
assurer la conservation des secrets de la fabrication furent
portés au delà de tout ce qu'on pourrait croire. Le point
fondamental des instructions données à tous ceux qui
travaillaient dans la manufacture de Meissen, depuis le
directeur jusqu'au simple ouvrier, était: secret jusqu au
(4 )
tombeau. Cette instruction était répétée aux principaux
chefs tous les mois et affichée pour les inférieurs à la porte
des ateliers. Quiconque trahissait un des secrets était me-
nacé d'être enfermé pour la vie comme prisonnier d'État
à la forteresse de Kœnigstein. La fabrique était traitée
en véritable place forte dont rentrée était interdite à
quiconque n'en faisait pas partie.
Malgré toute cette surveillance, les secrets ne tardè-
rent pas à être répandus dans jl'autres parties de TAUe-
magne par divers transfuges échappés de la forteresse de
Meissen. C'est par cette voie que nous les verrons bientôt
parvenir à Strasbourg.
Si l'Alsace ne possédait pas encore, à cette date de
1710, de fabrique de faïence artistique, on comptait ce-
pendant dans la province de nombreuses manufactures
de poteries de toutes sortes. A Strasbourg, nous l'avons
dit, leafiguit^ potiers de terre et fabricants de poêles de
faïence , formaient un corps de métier qui avait son im-
portance et dont faisaient partie des ouvriers habiles et
des chefs versés dans la connaissance de toutes les pra-
tiques du métier.
Parmi ces derniers, le plus capable et le plus instruit,
sans aucun doute , était Charles-François Hannong qui ,
depuis quelques années, avait fondé, dans lame du Fou-
lon, une manufacture de pipes en terre. Originaire de
Maastricht, Hannong vint s'établir à Strasbourg, vers
1709*, après avoir habité pendant plusieurs années
1. Le 6 octobre 1710, Hannong est admis membre de la Tribu den
maçons; pt, en 1712, dans l'acte de décès d'an de ses enfants, il prend
(5)
MayeDce; c'est pendant son séjour dans cette dernière
localité qn^il acquit sans doute ses premières connais-
sances céramiques , car dans les environs , à HSchst, exis-
tait alors une fabrique de faïences fines qui avait déjà
une certaine célébrité et devint par la suite un des éta-
blissements les plus remarquables de T Allemagne. Quoi
qu'il en soit, c'est là que plus tard Charles Hannong et
ses fils vinrent chercher les moyens de perfectionner leur
fabrication en empruntant à l'usine de Hëchst non-seule-
ment ses procédés, mais encore des matériaux et même
des ouvriers. Ce fait ne serait pas établi par les docu-
ments qui ont été mis à ma disposition, que la similitude
des produits des deux établissements ne pourrait guère
laisser de doutes à cet égard; j'y reviendrai, du reste,
lorsqu'il s'agira de déterminer les caractères des faïences
de Haguenau et de Strasbourg.
Ainsi Hannong ne s'occupa d'abord que de la fabrica-
tion des pipes ; mais il donna promptement une grande
extension à son établissement et acquit lui-même bientôt
une position des plus honorables parmi les notables de la
cité. Nous voyons, en effet, que, en 1718, il est nommé
échevin par la corporation des maçons unie à celle des
potiers, et que, en 1729, il est appelé à siéger dans le
petit Sénat. Pour que de pareilles distinctions viennent
trouver un étranger établi depuis peu d'années dans une
ville où les corps de métiers et la bourgeoisie avaient une
importance considérable, il fallait nécessairement que
la qualité do bourgeois do Strasbourg, co qui suppose bleu une ré-
sidence de quelques années dans la ville.
( 6 )
celui-ci fût an homme aaesi recommandable par sa va-
leur personnelle que par son influence sur une partie de
la population. (SmcoMnuitf.)
A. T.
LES ARMOIRIES DE SAINTE-MARIE-
AUX-MINES.
La ville actuelle de Sainte-Marie-aux-Mines n'est pas
une cité semblable à la plupart de nos anciennes cites
d'Alsace. Elle n'a jamais été murée comme RibeauviUé
ou Ammerschwir, et le beffroi n'a jamais appelé les
bourgeois au moment du danger. D faut la considérer
plutôt, dans les siècles derniers, comme une colonie pla-
cée sur les deux rives de la Liepvrette où les princes al-
lemands et les princes lorrains envoyaient des hommes
pour y exploiter des mines qui furent un moment telle-
ment prospères, dit-on , qu'elles devinrent un fief de l'em-
pire d'Allemagne. Un côté de Sainte-Marie était lorrain ,
l'autre allemand. Maintenant encore , la langue allemande
domine sur la rive droite et la langue française sur la rive
gauche. Une agglomération d'individus placée dans de
telles conditions ne pouvait constituer une cité homo-
gène et avoir, par conséquent, un drapeau commun, ou,
si l'on préfère, un blason. Aussi ne trouve-t-on pas d'ar-
moiries propres à la ville de Sainte-Marie. U n'y a que
des armoiries de communautés; celle des mineurs, par
exemple , qui porte : d'argent à deux marteaux de sable
en sautoir. On n'est pas bien d'accord sur la nature des
( 7 )
émaux. Des armoiries assez singulières ont passé pendant
quelque temps pour être celles de Sainte-Marie. Elles
étaient : parti de Ribeaupierre et d'azur à la double croix
de Lorraine. Mais ce sont des armes imaginaires dues
sans doute à Timagination d'un archéologue fantaisiste.
Lorsque Louis XIV imposa, comme moyen fiscal, des
blasons aux communautés et aux habitants plus ou moins
notables des villes et villages d'Alsace, Sainte-Marie eut
sa part dans la distribution. D'Hozier, généalogiste de
France, donna, non peu à la ville, mais à la communauté
des habitants du village de Sainte-Marie-aux-Mines , les
armes suivantes : d'azur à une Notre-Dame d'argent po-
sant ses pieds sur une montagne d'or. Ainsi donc , à pro-
prement parler. Sainte* Marie n'a point d'armoiries à elles
comme l'ont Strasbourg, Schlestadt, Colmar, Mulhouse,
Haguenau, etc. Elle n'a, si elle veut en adopter, que
celles que je viens de décrire et qui furent imposées à la
communauté de ses habitants par l'administration fiscale
du roi Louis XIV. Léon Landvavn.
CHARLES BERNHARD.
Charles Bernhard, qui vient de mourir à l'âge 48 ans ,
n'était qu'un modeste ouvrier typographe ; mais il sentait
en lui l'inspiration du poëte , et de bonne heure U eut la
noble ambition d'imprimer ses propres écrits. Dès 1848,
il publia un recueil de poésies intitulé : Ermnerungtblàtter
ans Algérien, souvenirs de l'Algérie , où il avait pris part,
comme sous-officier, à plusieurs expéditions. En 1849,
(8)
1850 et 1851 , il collabora activement au Démocrate du
Bhm et à la Volkêrepublik , et plusieurs de ses feuilletons
attirèrent Tattention. A cette même époque , il fonda une
société, ou caisse de secours, alimentée par des cotisa-
tions mensuelles et procurant des secours médicaux et
des médicaments aux ouvriers malades. Cette société , qui
s'appelle la Cordiale, a prospéré et compte aujourd'hui
plus de 400 familles d'ouvriers. £n 1852, quand il ne lui
fut plus possible de discuter les choses à son point de
vue , Bemhard fit la guerre aux préjugés en les couvrant
de ridicule dans les Stroeburfer Wibhle, En 1860 , il pu-
blia les Gedichte emes Strasaburgerê , poésies toutes pleines
de grâce et d'imagination. De 1860 à 1861 parut le fa-
meux Ha$iê im Scknôkenloch (Jean^ du Trou des Cousins),
espèce de Charivari ou de Kladderadatêch strasbourgeois ,
qui valut à son auteur beaucoup de rancunes et peu d'ar-
gent. En 1863 vinrent les Strosbutyer He^e; peu après,
le Volkêbarbier , ein Wochenblatt gegen dos Perriicken-
wesen, petite revue satirique qui méritait de vivre et qui
mourut au bout de trois semaines. H collabora aussi de
temps en temps au Samstagsblatt de Mulhouse : cette pe-
tite feuille littéraire dont le succès va toujours en aug-
mentant. Enfin pendant la dernière année de sa vie,
malgré les souffrances et les privations, Bemhard com-
posa une comédie en cinq actes intitulée : le Steekelburfer,
inédite encore, et qui est destinée à rivaliser avec le
Pfmgstmontag ; car la pièce de Bemhard est, comme celle
d'Arnold, écrite en vers du dialecte strasbourgeois, et,
comme elle aussi, elle dépeint et elle critique les habi-
(9 )
tudes , les travers , les idiotismes des habitants de la ca-
pitale de TAlsace.
Charles Bemhard a vécu presque ignoré , et pour lui ,
comme pour Hégésippe Moreau , la célébrité ne commen-
cera qu'avec la mort. Inutile d'ajouter qu'il a toujours été
pauvre , mais il eut du caractère et fut riche d'imagina-
tion et de cœur. **
LE JUIF ERRANT.
M. Champfleury vient de publier dans la Bévue ger-
manique et française* une première étude fort curieuse
sur la légende gothique du Juif errant.
Il appartenait à un écrivain aussi original de recher-
cher dans l'imagerie populaire la physionomie et l'esprit
des générations passées. Déjà ses articles sur la carica-
ture antique publiés dans la Gazette des Beaux- Arts ont
vivement intéressé , et les travaux qu'il prépare sur les
marionnettes, sur les feuilles satiriques et symboliques
sont attendus avec impatience par les nombreux amis de
la curiosité.
De toutes les légendes merveilleuses qui sont ancrées
dans l'esprit du peuple, dit M. Champfleury, celle du
Juif errant est la plus tenace, aussi le remercions-nous
d'avoir la patience d'en rechercher le sens à travers tous
les matériaux qu'historiens , philosophes , poëtes , roman-
ciers, peintres, érudits nous ont laissés depuis le XUV*
siècle.
1. l"' août 1864. 7« aunée, tonio XXX.
( 10 )
Cette légende remonte au temps des croisades , et Mat-
thieu Paris est le premier historien qui Tait racontée
dans sa grande histoire; Philippe Mouskes, évêque de
Toumay, dans sa Chronique rùnée, fait également men-
tion de Cartaphilus et de son châtiment; mais ce sont les
seuls auteurs du moyen fige qui s*en «oient préoccupés.
Ce n*est que trois siècles plus tard que le Juif errant se
retrouve en Allemagne. Il paraît qu'il traversait alors
TEurope , car voici , du reste , ce que nous lisons sur son
passage à Strasbourg dans les Curwsitéê de l'histoire des
croyances populaires au moyen âge, publiées, eu 1859,
par le Bibliophile Jacob :
«A quelques années de là (157Ô environ), le Juif
«errant entrait à Strasbourg, se présentait aux magîs-
«trats et leur déclarait qu*il avait passé par leur cité
«deux cents ans auparavant, ce qui fut vérifié dans les
«registres de la ville. Ce Juif parlait si bien allemand
« qu*il dut expliquer cette particularité suspecte en disant
«que, suivant la permission de Dieu, il entendait et par-
« lait la langue locale dès qu'il avait le pied dans un pays,
«n ne demeura pas longtemps à Strasbourg, et il ox-
« prima le regret do n'y pouvoir plus revenir, puisque
c son pèlerinage serait terminé quand il aurait parcouru
«les Indes occidentales et que le jugement dernier ne
«manquerait pas d'arriver*. »
Cette première étude de M. Champfleury sur le Juif
1. Ceux de nos lecteurs qui posséderaient quelques données sur le
passage du Juif errant à Strasbourg on dans d'autres localités de l'Al-
sace nons obligeraient beaucoup en nous les commnniquant. C. M.
( " )
errant se compose de trois chapitres : 1° les légendes sui-
vant les récits; 2® ballades et poésies; 3*^ images popu-
laires. C'est à ce dernier chapitre que nous empruntons
les lignes qui suivent et qui ont un intérêt tout spécial
pour TAlsace. C. M.
c Un modeste imagier de Wissembourg , après tant de
€ fatras, de commentaires, d'équivoques sur ce person-
« nage fantastique , a donné la véritable leçon.
«Le peuple fait quelquefois de ces heureuses trou-
« vailles.
« Un pauvre artisan , se révoltant contre le châtiment
« étemel du Juif errant, en a tenté la réhabilitation.
€ Sur un Evangile , en tête de Testampe , est écrit : Frap-
*pez, on vou» ouvrira,
« Une idée a traversé Tesprit du pauvre imagier.
« Que faisait le Juif errant de ses éternels cinq sous?
« Dans un cartouche au bas de l'estampe , un pauvre au
« crâne chauve tend son chapeau au Juif errant qui passe.
« £t le Juif laisse tomber ses cinq sous dans le feutre
« du pauvre.
«Touchante conclusion qu'avait indiquée Béranger
« dans son poëme :
■ Pins d'un pauvre vient implorer
• Le denier qae Je pnis répandre
* Qui ix*a pas le temps de serrer
t La main qn'an passant J'aime à tendre.
« Ainsi , pour la première fois , la gravure a montré le
« Juif errant humain ; son rôle finit. Il est sauvé. Puni
« pour son manque de charité , il est relevé par la charité.
( 12)
«C'est chez l'éditear Wentzel, à Wissembourg, qu*a
« été publiée cette importante imagerie.
«Il existe au ministère de Tintérieur une Société de
« colportage qui censure les livres populaires et en biffe
« les parties mauvaises; mais récompense-t-elle les bonnes?
«Un homme d'État devrait avoir connaissance des
« œuvres modestes qui font acte de haute morale. Si j*é-
« tais ministre , je n'hésiterais pas à payer de ses efforts
«l'homme qui, par le dessin, a fait comprendre à des
« milliers de citoyens la chrétienne et touchante interpré-
«tation de la légende du Juif errant, l'imagier de Wis-
«sembourg. Chahpfleuby. >
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE.
AlêoUa. lieitrage zur elsâssiachen Geschichte, Sage, Siiie
tmd Sprache^ herausgegehen von August Stœber. Neue
Folge, ersteAbÛieaung, 1862-1864} Mulhausen, Risler,
in-S^, 226 p.
Cette première partie d'un nouveau volume de VAhaiia
soutient dignement la réputation de ses aînées. Rappelons
ici que la publication prit modestement naissance en 1850
sous le titre de : Neujahrs-StoUen; c'était alors une petite
brochure d'une centaine de pages exclusivement compo-
sée par M. Stœber. L'année suivante , son étendue était
déjà double et elle s'était conquis plusieurs collabora-
teurs. En 1852, elle se développait encore et en 1864
elle formera un volume Tie plus de 400 pages. Tout ami
( 13)
de l'Alsace voudra posséder un livre qui h Tagrément des
sujets les plus variés joint encore la séduction de ne don-
ner que des travaux neufs; car M. Stœber a le mérite
d'avoir compris qu'il fallait quitter les sentiers battus et
rentrer dans l'étude de l'histoire d'Alsace par les côtés
inexplorés. Sa part principale dans la confection du tome
nouveau consiste dans un recueil de proverbes et de fa-
çons de parler proverbiales tirés des écrits de Geiler de
Kaysersberg. Pour la connaissance des mœurs et de la
langue dans la seconde moitié du XV' siècle et dans les
dix premières années du XVP, il n'existe pas de source
plus abondante que les écrits de Geiler (1445-1510);
c'est ce qu'ont éprouvé tous ceux qui les ont étudiés en
détail. Aussi les frères Grimm , dans le monument Icxico-
graphique qu'ils se proposaient d'élever à la langue alle-
mande, ont- ils fait à notre compatriote une place impor-
tante. Dans la dissertation de Vierling sur Geiler (1786)
sont cités 30 proverbes du célèbre prédicateur; Ammon
(1826) en ajouta 6 ; plus récemment Eiselein (Die Spriich-
wôHer des deutschen Volkes, Fribourg, 1840) s'est oc-
cupé du même sujet; enfin M. Stœber se présente avec
une moisson de 496 proverbes et expressions proverbiales,
dont certains accompagnés de notes et commentaires dont
nous pouvons faire notre profit.
Proverbe 95 : « Un pois véreux surnage toiyours. »
A propos de pois , Geiler mentionne aussi le jeu suivant
qui se pratique encore à l'aide de boulettes de pain :
« Mets un pois sur la table , croise un doigt sur l'autre et
tourne , tu croiras qu'il y a deux pois. » Proverbe 343 :
( 14 )
« Snr de la viande fraîche on ne sème pas du poivre jaune. »
Ceci est une allusion aux voiles jaunes que les femmes
portaient du temps de Greiler. Il dit dans le Brosamlem,
102 : « Les femmes portent des voiles jaunes qu^clles la-
vent toutes les semaines et sont forcées de faire reteindre
en jaune; c*est pourquoi le safran est si cher... Les vieilles
femmes avec leurs voiles jaunes font l'effet d'une viande
fumée dans une sauce jaune. »
Le volume contient encore une biographie de Frédéric-
Rodolphe Saltzmann, par M. Matter^ dont l'Alsace déplore
la perte récente. Ce Saltzmann est un écrivain religieux
qu'il ne faut pas confondre avec son cousin Jean-Daniel
Saltzmann , secrétaire de la Chambre des tutelles de Stras-
bourg. Quant à celui - ci , le volume contient les procès-
verbaux (1776-1777) de la Société littéraire qu'il fonda
vers 1762 et à laquelle s'affilièrent successivement un
assez grand nombre d'hommes distingués parmi lesquels
on remarque Lerse, Meyer de Lindau, Herder, Lenz,
Ramond, Michaelis, Jung-Stilling et Goethe, tous alors
étudiants de l'Université de Strasbourg. Les relations
littéraires engendrèrent, contre l'usage, de chaudes et
fidèles amitiés, et celles-ci firent naître un échange de
correspondances dont une partie a échappé à la destruc-
tion et se trouve dans VÂiscUia de 1853. M. Costc a fait
une communication sur la révolte des paysans du Sund-
gau en 1633; M. Stoffel a envoyé des statuts et ordon-
nances de la petite ville de Sainte-Croix; M. Mossmann
une exhortation de la comtesse Âlexandrine de Rappol-
stein à son fils Egenolf ; M. Ingold des chants populaires;
( 15 ) .
M. Rleîtz six missives relatives à la guerre des Bour-
guignons (1470); enfin M. Mtihl a esquissé la biographie
de Louis Schnëegans, travail intéressant, malheureuse-
ment gâté par un panég3rrique intempestif de la langue
allemande.
Telle est la trop courte analyse de ce volume qui est
sans doute déjà entre les mains de tous ceux qui aiment
notre vieille histoire. P. R.
VARIÉTÉS.
Umb haute icoLU DE CRITIQUE BBLIOIBU8B. Loa boAux Joars de la
théologie lont revenu*, dit M. Albert Réville , dans un savant et pro-
fond artiole sur lei Origines du Nouveau Ttstament^ et Strasbourg,
comme on le verra par l'extrait que nous en donnons, tient uno
large place dans ce courant d'activité matériello et d'ardente inves-
tigation des choses sacrées.
• Nous n'avons pas même toujours connu la part que plusieurs de
t nos compatriotes prenaient à ce grand travail d'inventaire, opéré
• sur les traditions religieuses de tout genfe. Combien par exemple,
• il y a peu de temps encore, savaient qu'en France même, au sein
• d'une ville allemande sous certains rapports, mais éminemment
• française de cœur, à Strasbourg, s'était constituée une haute école
• de critique religieuse? La réputation de la Faculté de théologie de
• cette ville, depuis longtemps établie dans* les universités d'outre-
• Rhin , était à peu prés Ignorée parmi nous.
< M. le professeur Schmidt, par ses beaux travaux sur les Cathare»
• du moyen Ag^ , avait sans doute attiré l'attention des lecteurs d'élite ;
• mais les autres professeurs , MM. Brnch et Renss , savaient écrire en
• allemand des ouvrages qui n'eussent pas encore trouvé de public
• français disposé à leur faire accueil*. En 1849, une revue française
I. M. Bracb .doyen de la Faculté, STsit pablié dans cette laogoe des EMtrM $ur
le ehrtiuùmi$m» f dont une traduction françaises paru il y s quelques années, et un
( 16 )
de théologie et <lo philosophie se fondait sona la direction de
MM. Colani et Scherer. C'était une première tentative aériense de
translation anr notre aol national de plantea qni Jusqu'alors n'a-
vaient pas semblé pouvoir même y prendre racine. Ce recueil , bien
que peu lu , fit dans le monde savant de notre pays une de ces
trouées obscures mais profondes, dont nul ne se doute Jusqu'à
l'heure où des ébranlements considérables avertiaa^t les plus
sourds que le sol est miné sous leurs pas.
c Parmi les œuvres qui témoignent de l'intérêt véritable avec lequel
le public s'occupe des questions religieuses, et surtout de celles qui
sont relatives aux origines du christianisme, il faut distinguer l'ex-
cellent livre que M. Reuss a publié en 18êS, sous ce titre : Hiêtoire du
canon deê Écriture» saintet dan* VÉglUe chrétienne. M. Reuss possède
le talent rare d'être un écrivain distingué en deux langues aussi dis-
parates que le français et l'allemand, qui est fort beau; mais il a
une vivacité et une lucidité aussi agréables que nécessaires dans le
développement de questions arides | souvent obscures, et il Joint i
ces qualités tontes françaises une certaine saveur étrangère qui ne
manque ni d'originalité ni de charme. Quant à ses tendances et à
son point de vue, on aura tout dit en le définissant un critique pnr.
Ni le dogme, ni la philosophie, mais la recherche historique de la
vérité autant qu'elle est accessible , tel est son but exclusif.
« Cest à ce désintéressement que sa critique doit sa force par la
confiance qu'elle inspire à ceux qui cherchent non pour conserver
on pour détruire , mais pbur savoir. •
•*•
Le Lbibhitz dk M. Fgucukb db Cabbil. — Il se publie en ce moment
deux éditions des œuvres de Leibnits : une française , par les soins
de M. Foucher de Careil ; une allemande , due à M. O. Klopp. De celle
de M. Klopp a paru il y a quelques semaines le second volume , et ce
second volume a été acconjpagné d'une brochure dans laquelle
traité fort remarquable sur la Doctrtnt cU la êageeêt ehêz U* H4brnue, M. Reuit
avait auiBi rédigé en allemand une Hittoirt dt» livrti du Nouveau Testament , dont
plasiears éditions, augmenlées et réTitées. aUestent le laccès prolongé auprès
det théologiens étrangers, et en français une MUoire de la théologie au etiele apoi-
lolique , qui est srrivée à sa Iroisième édition.
( 17 )
M. Klopp noQs fait de curiettses révélations sur les procédés d'édi»
Mor de M. deCareil. Dans son cinquième volauMly l'écrivain français
prétend qae le Coneilium œgyptiaeum on le projet d'expédition d'JÉ-
gypte de LeibnitE est le mémoire complet du philosophe sur les ma-
tières, tandis que, au contraire, ce n'en est qu'un extrait. Le mé*
moire complet se compose de trois parties dont la seconde a été
trouvée postérieurement aux deux autres. M. Foucher a omis cette
seconde partie et soudé* ensemble la première et la troisième sans
s'apercevoir de la lacune. Aussi n'est-il plus étonnant de l'entendre
dire : • Ce manuscrit nous est arrivé dans un désordre qui nuit i son
effet, malgré tout le soin que nous avons pris pour en recoudre les
lambeaux. • Mais ce qu'il y a de plus plaisant, c'est la manière dont
M. Foucher s'y est pris pour effacer les taches de son auteur. Leib*
nitz , par exemple , montre qu'un prince qui voudrait dompter les
Hollandais devrait employer surtout des forces maritimes, car la
perte des villes de l'intérieur, comme Mafistricht, Rheinbergen on
Bois>le-Dnc \8ylva dueû), serait petite. M. Foucher traduit: «Car
pour les affaires maritimes, surtout celles de quelques villes situées
dans les terres , telles que Maastricht sur la Meuse , Bheim* et, si vous
voulez , Sidouy leur commerce est faible et sans poids aucun sur la
souveraineté des choses, t
M. Foucher parle d'une maison de Brandebourg-Lunebourg, alors
que Leibnitz mentionne les maisons de Brandebourg et de Lunebourg.
Mais c'est 1& un détail en comparaison de ce qui suit : Leibnitz dit
que si l'Espagne était aussi peuplée que la France, elle aurait les
côte* en sa puissance et Louis XIV n'eût pas pris La Rochelle, ni
Gustave- Adolphe la Poméranie. M. Foucher traduit: Louis XIV n'eût
pas gardé Rupehwmdt. Le trait géographique suivant vaut encore
mieux : Leibnitz dit que la réputation du roi ne perdrait rien de son
prestige, môme si l'expédition d'Egypte n'avait pas une issue heureuse,
et il rappelle Gigeri et Candie , conquêtes que les Français furent for-
cés de rendre. M. Foucher introduit. . . Oentérie qui abandonna peu
glorieusement Candie. Voici le bouquet : Leibnitz fait dire à Pom-
ponne qu'il y a plus de huguenots de ccBur qu'on n'en voit au temple
de Charenton. Traduction Foucher : Les huguenots sont paisibles à
peu près comme ceux que l'on enferme dans Vétablis§ement de Cha-
renton. Tel est le traducteur qui publie les œuvres de Leibnitz,
« pour la première fois d'après les manuscrits originaux, i P. R.
( 1« )
BULLETIN MENSUEL D'ALSATICA
Livres.
1. Hclvetns et «es enTironi (Ehl prés Benfeld), an V* siècle, par
Napoléon Nickiès, avec nne carte topographlqne et archéologique.
Typog. de F* Berger-Levrault, à Strtubourg, 1864; gr. Iii*8*, 50 p. —
S fr. 60 c.
S. Saint Léon , le pape alsacien , par Lonii Spach. Strtubourg, typog.
de V* Berger-Lévrault t 1864; gr. in-S*, 87 p.
Eitraiu du BulUtin de la Sodki âe$ monumentê hittotitiuts d'Altact.
S. écrivains alsaciens dn XVII* siècle. Simplioissimus, roman de
l'époque de la guerre de Trente ans, par Louis Spach. Typog. de
C. Decker, à Colmar'^ in-8*, 83 p.
Extrait de la Bewu d'AUace.
4. Les Alsaciens illustres. Portraits en photographie avec notices
biographiques; 8* livraison. Streubourg, librairie C. F. SehnUdt,
typog. de O. Silbermann; in-8*, 8 p., et 4 portraits photographiés par
M. Ch. Winter. — 8 fr.
La 2* lirraicon de celte intéressante publication contient les portraits de
Mabtin ScaflBH (d'après un portrait grarè par Schœn lui-mAoïe et reproduit
par Petrak, de Vienne, dans MH^mMrkt von Sehan. Rstitbonue, 1857), do
SsBASTiBN BsANOT (d'après un portrait gravé en 1631 par Jacques de Heyden).
de Faiaisic ns Disraica (d'après un portrait deuiné et gravé par C. Guérin),
de JBAN-Faiaiaic OssaLiii (d'après un portrait gravé par Mûller).
Nous rappelons A nos lecteurs que la i*« livraison de ce recueil contient
les portraits de Gkilsb os Katssbsbbbc (d'après une gravure sur bois ornant
le titre du recueil de sermont de Griler, intitulé : Potull. Strasbourg, 1522 ;
in-folio), de Jacoobs Stcbm (d'après une gravure in-rolio publiée à Stras-
bourg par le libraire BemaM Jobin , 2* moitié du XVI* siècle), de ScHoarPLin
(d'après un portrait dessiné et gravé, i Mannheim , par E. Verheft) , de Hbb-
BSNScHNsiosB, J. L. (d'spres on portrait peint à l'huile par Strintx en 1834).
5. Mélanges d'histoire et de critique littéraire, par Louis Spach,
archiviste du département du Bas -Rhin. Strcubourg, typog. de
G. Silbermann; pet. in-8*, 876 p.
Ce sont des feuilletons qui ont été insérés depuis deux ans dans le Cour-
n'«r du Bas-Rhin, et qui, su fur et à mesure de cette insertion, ont été
l'objet d'un tirage à part k très-petit nombre réservé à une publication d'eu-
semble. Ce volume contient : 1* Carvé, un touriste de 1635 en Alsace; 2* le
chevalier de SlauflTenberg; 3* Histoire diplomatique dn comté de Hauau-
( 19 )
Lichlcnbergt par M. Lebmann, S vol. ; 4* Saint Léoo IX, le pape alsacien ;
5* Lenx le rival de G»the; 6* le Rio Parana, par M** L. Beck-Bemard;
7' H. Matter; 8* Brono de Ribeaapierre.
6. Notea sur la Lorntlne allemande. Les oorporatlona de Fénétrange,
pas M. Lonis Benoît. Nancy, typog. de Lepage, 1864; in-8*, S)ip. ,
avec 4 lithographlea.
7. Das Schiff des Heila von Oeiler von Kaiaersbcrg. In freier Ueber*
■etxang and Bearbeitung von Heinrich Bono, Director ara Gym-
naaium sn Mains. Mainz, 1864, librairie de C. F. Sehmidt à Strtu-
bourg; pet. ln-8», Xyi-444 p. — 4 fr. 50 c.
8. Les Renaissances de Don Jaan , histoire morale du théâtre mo-
derne, par Désiré Laverdant. Parié f Hetzel; 2 vol. ln-18 do 678 p.
— 6fr.
Il est question dans cet oarrage des Êtudet tur Faust, publiées par
MM. Blancbet et P. Risteihuber.
Périodiques.
Revuk o'Alsacb. Août 18r»4 :
A. QuiQUSREz. Histoire de l'abbayo de LuccIIe. (Suite.) — Bbbo-
UAJXV. La vl.HJon du Dante au paradis terrestre. — Daoobbrt
FiscuEB. Document relatif & l'histoire numismatique de l'Alsace.
— P. HuoT. Des calendes, du calendrier et des calendes grecques
et incidemment de la dénomination de quelques fêtes catholiques.
C. Desohabrièbbs. Cravanches , berceau de Belfort au préjudice
de Brasse ou Epoque celtique, romaine, franco-bourguignonne et
germanique de Belfort et de son arrondissement. — J. F. Flaxland.
Voyages agricoles de M. le comte de Oourcy.
Revus catholique d'Alsace. Août 1864 :
Ch. Dubois. L'assomption. (Poésie.)— Cn. Martin. Des oie» sau-
vageê et de leurs rapports avec les origines de quelques villes de France,
par le P. Julien Buch. — S. J. et Argentovaria j par M. Coste. — X.
Rome devant la civilisation moderne. — Jos. Guerber. Tilly. —
A. GflTiiLiK. Du positivisme de MM. Renan, Llttré, Taine et
About. (2« art.) — P. Mury. Notice nécrologique sur M. le curé
Braun de Dorlisheim.
Zeitscurift fur dis Geschicute des Oberrueihs. 16* vol. 4* livr. :
MoKB. Kanzleiwescn im 14ten und 15ten Jahrhundert. — Idem.
Urkunden (Iber das Untcrelsass. (Schlnsa.) — Idem. Uebcr das
Kriegswesen. (Fortsetz.) Burgfiriedeu. FlQchtung. Fremde Kriegs-
dienstc. Generalmarsch. — Damhacher. Urkunden sur Geschichte
der Grafen von Freiburg, 14tcs Jahrhundert. (Fortsetz.) — Idem.
( 20 )
Urkandenlese sur Getohiohte schwftblBcher KIOster, 6, Engenthal.
(Fortsets.) — lOBM. Urknndanarchiv dei Klosten Nebenbansen ,
litesJabrhandert. (Fortsets.) — MovB.OescbichtllcheNotizen. Orts-
nameoi K6nig«d8rfer , Wildernamen. Tables du 16* volnme.
L'iLLnsTKATiov DX Badb. N»* 7 à II. 29 Juillet -27 août :
FÉLIX MosvAMD. Chronique de la saison. — Richakd Porl. Mar-
guerite en prison, tableau de H. Orund, peintre de la cour de
S. A. R. le grand-duo de Bade. (Dessin de Ch. Lallemand.) — Hor-
logers do la Fordt-Noire. (Dessin de O. Jundt.) — M. Gustave Héquel,
compositeur. Naudin. (Portraits.)
BhBMBBiBCRMB Sam8TA08BLatt. N«* SI, 30 Juillet - 35, 27 août :
A. ScHULBR. Wanderung durch den Kanton Wœrth an der Sauer.
(Fragment.) — Th. Klbib. Urkundliche Getchichte der Grafscbaft
Hanau-Lichtenberg, von J. G. Lehmann. — FhAd. Stbiitbbaoh.
Isabella Morton. — Bomb. Briefe auri Algier. — Aue. Stcbbbb. Lo-
tharinglsche Volksgebrftnche bei TodesAllen. — Maoistbr Fribd-
BBiOH. Strassburger Briefe. — £. A. Schdlbr. Flflchtige Roisebil-
der. — Th. Klbib. Herbitzheim. étude par J. ThiUoy. — X... Zur
Geschichte des els&ssisohen Bauemkrlegs.
BULLBTIB DB LA SOOlÉTi POUR LA CON8BRVATIOV DBS MOBCMBNTS
HiBTORiQUBi d'Alsacb. 11* série, tome II, 2« livraison (juillet 1864) :
1*^ partie. Proci*^«rbaux : Séances du comité. (3 août 1863 au
14 mars 1864.) Assemblée générale du 10 décembre 1863. 3 planches
relatives aux antiquités de Btéphansfeld.
2* partie. Mitnoireê : Napoléob Nxcklès. Helvetus et ses envi-
rons (Ehl , près Benfeld, au V* siècle), avec une carte. — L. Spach.
Saint Léon IX, le pape alsacien. — P. Ristblhubbr. La Marche
d'Aquilée. — Colohbl db Morlbt. Notice sur les cimetières gau-
lois et germaniques découverts dans les environs de Strasbourg.
(1 planche.) — Jér. Ahs. Sippbr. Analyse d'une charte datée du
26 mars 1415, faisant mention entre autres de Ramshardt, de Cro-
nenbruch et de Buchhurst , trois lieux habités dans le canton de
Wœrth qui n'existent plus.
Cette liTTsison contient en outre les titres et tables da tome II.
Lbi écBOS DU RuiB, 2* année , n« 14, août 1864 :
Programme de la fête d'inauguration de la statue de l'amiral
Bruat. — Biographie artistique de M. Bartholdi, statuaire par
M. Bavbl^r. (Le mttaée Schœngauer et la statue de Martin Schœn.
Les statues oolmariennes. Hommage i Bartholdi, chœur d'Heyber»
ger. Un prix de Rome. Cantate à l'amiral Bruat fle MM. Foumier
et Weckerlin.) — Chronique générale. — Annonces artistiques.
( 21 )
LIVRES RARES ET CURIEUX A PRIX MARQUÉS.
1. L'BtPiOM DÈYÂUBÈ. (Mirabeau.) Londre«,1788; in-12, dem. rel. 5 fr.
Volume trèsocurieux, détails piqnanU «ur la coor, ratentnre du banquier
PeixoUe , pièce* de vers. Détails sur lei intendant* de proTÎnee. (Voir le
B<hliofnpK$ olMc^en , S* année , page 304.)
8. DiCTioMHAiBB d'amoub. (Dreux du Radier.) La Haye, 174^; in^lSi
dem. rel 4 fr.
On y trouve l'explication des termes les plus usités dans cette lanf ne.
3. MÉMOIBBS DB M"* DB MOBPBVSIBR. Avuterdam, 1735; 8 vol. in-18,
relief en 4, V. br 8 £r.
Édition la plus estimée et la plus complète. On y trouve les amours de
Mademoiselle avec Lantnn et diverses pièces de cette princesse ou qui ser-
vent h son histoire.
4. Okiobi. Histoire véritable traduite du Japonais (de Cahnsao.) A
Nangiuaki Van du monde 59,749 ; in* 18 , 8 vol. en 1 , v. f. fll. 2 fr. 50 e.
Une mouillure à l'un des coins du volume. Roman dans le genre de ceux
deCrébiUon fils. Voir la BMiognuphiê êpietiOê de M. le comte d*l**, p. 371.
2* édition.
5. HlMTOIBB BBCBJkTB DB LA OUCBBHB D'HaBOVBB , éponse de
Georges I". Londres, 1788; in-18, v. br 4 fr.
Les malheurs de cette princesse, ses intelligences secrètes avte le eomte
de Kônigsmark. Volume rare, une mouillure sur quelques pages. Voir les
catalogues Veinant , i 0 fr. 50 c. ; Labédoyère , 36 fr.
6. Lb plus pabcb de* farceur*. Paris ^ imp. Didot Vatné, «. d. —
Almabach du IX* siècle on étrenne* da bon vieux temp*. Paris 1 1880
(front, curieux). — Lb Plaisabt de bonne compagnie. Parié ^ 1880.
— Amusbmbbts d'un *olitaire. Lyon, 1764; 4 vol. in-18 réuni* en 1 ,
cart 8 fr.
Signature sur les titres et quelques notes manuscrites.
7. Lbs PsAUMBfl DB David , mi* en vers français avec mn*iqne.
' Amsterdam, 1759. — Lbs Cahtiqdbs *acré8 pour les principale* so-
lennité* de* chrétien*. Amsterdam, 1759; in-18 mar. rouge, fil. dent,
sur le* plat* d. *. t^ 8 fr.
Ancienne reliure , bien conservée.
I. Aucune remise n'est accordée, ni aux amateurs, ni aux libraires, sur les prix
da catalogue.
(22)
8. GtTBB, histoire critique de l'âme des bdtes contenant les senti-
ments des philosophes anciens et ceux des modernes sur cette ma-
tière. Anuttrdamy 1749; 2 vol. in-8*, dos cuir de Russie non rogn.
bon exemplaire 5 fr.
9. LAFOiTTAiirs. Contes et nouvelles en vers. ParUj Desovy s. d. ; v.ro.
ill. d. s. tr. 2 vol. in-S2 4 fr.
10. BoiSTB. Dictionnaire universel, 14* édition. Paris ^ Didot t 1857;
gr. in-4* dem. rel 15 fr.
11. OuPiBH. Lettres de critique de littérature et d'histoire ^ in-4* v.
br. Awiêterdam , 1755 5 fr.
12. NiBWPOORT. Ritus Romanornm. Berlin, 1767; in-8', dem. v. 1 tr.
13. QuiLLBT. La Callipédie, trad. du latin. Pari», 1749 ; in-l2 cart. 8 tr.
14. (Vah Nxdkck). Antiqnitates Romanornm explicat». La Haye, 1726;
in-folio avec planches, latin et français, veau 7 fr.
16. Ddcovdut. Essai de Rhythmiqne française. Paritf 1856; in-12
dem. rel 2 fr.
16. JoAXisu. Itinéraire de V Allemagne du Nord, in-12 br. (14 cartes
et 13 plans de ville). . 5 flr.
17. Du Pays. Itinéraire de l'Italie et de la Sicile avec 25 cartes et
plans. 2* édit. . in-12 br 6 fr.
18. Saut-Mabo OiBABoiir. Souvenirs de voyages et d'études , 2* se-
rie. Pari«, 1853 ; in-18 br 1 fr. 50 c.
19. ViTST. études sur les beaux-arts. Paris^ 1847 ; 2 vol. ln-18 br. 8 fr.
20. J. jAimr. Contes et nouvelles littéraires , histoire de la poésie et
de la littérature ches tous les peuples. Pari* y 3 vol. in-18 br. S tr.
21. Cabo. études morales sur le temps présent. Pari*, 1856; in-12 br.
1 fr. 50 c.
22. P. Lbbbuk. Œuvres. Pari* y 1844; 2 vol. in-8*, br 5 f^.
23. CoLLiN DB Plahct. Légendes infernales. Part», in-8*, br. 4 fr.
24. Jaoob Obimii. Deutsche Mythologie. Oattingen, 1835; in-8*, dem.
veau 16 fr.
25. Abchitbctcbb toscavb on Palais, maisons et autres édifices de
la Toscane, mesurés et dessinés par A. Grandjean de Montigny et
A. Fsmin. Pari*, imp. de P. Didot t'atntf , I8I54 in-folio cart. av. tit.
n. rog 25 ftr.
Bel exemplaire orné de i09 pi. (voir BrunH , tome II, II* partie).
26. Battxsta CoeTAOUTi. Architettura délia basillca di 8. Pietro
in Vaticano opora di Bramante Laaxari, Michel Angelo Bonanit»,
( 23 )
Carlo Modérai, ed altri flamotl architetti, etc., inBùmat 1684; in-
folio, maz. br. n. rog 15 fr.
Bel exemplaire. 27 pegee de texte, nn frontispice, 30 pi. numérotée* et
2 pi. non numérotées , et qui ne sont pts indiquées dans le texte explicatif.
27. Atkvturxs cnrientes et plaisantes de M. Qalimafrée, homme dn
Jour, ouvrage que personne n'a Jamais la et qne tout le monde lira,
par un solitaire du Palais-Boyal. Paris t 18U; 1 flg. col., in-18,
br 2fr.
28. AuiLisz. Amoars et amourettes , par M. le Pays. Amêterdamy 1693 ;
in-12, front, v. br 2 fr.
29. Lx DiABLB A Paris. Paris et les Parisiens , illustrations do Ga-
varni et Bertall. Paris, Hettel^ 1845; 2 vol. gr. in-8*, dem. rel. ohag.
Lavallière 28 Ar.
Bel exemplaire, uns piqûres d'un livre devenu rare et qui donne le tableau
complet de la vie privée, publique, politique, artistique, littéraire et industrielle
des habitants de Ptris. Ce curieux ouvrage est précédé d'une histaire de Paris,
par M. Théophile Lavollée.
30. HiSTOiRK des campagnes de Maria, ou Episodes de la vIo d'une
Jolie femme, par Restif de la Bretonne. Parié, 1811 ; 3 vol. in-12,
cart 4 fr.
Exemplaire assez bien conservé , quoique provenant d'un cabinet de lecture.
Le 1" volume contient nne notice de 200 pages sur la vie et les ouvrages de cet
* auteur aussi original qu'extraordinaire.
SI. Il prestiere istrutto nelle cose pin' rare di architettnra e di alcune
pitture della citta di Vicenza. Vieenzaj 1780; in-8*, papier fort, cart.
n. rog. , 36 pi 3 ft*.
32. JouRMAL DB8 ARTI8TB8, aunonco et compte rendu des ouvrages
de peinture, sculpture, etc. Paris, 1827-1831; 10 vol. in-8*, flg. veau
pi lOfir.
Ce journal a commencé k paraître en Janvier i827; il coûtait 5 tr, par trimes-
tre. Cet exemplaire provient de la loterie Gutenberg organisée k Strasbourg en
1840 k l'occasion du 4* Jubilé centenaire. Il manque quelques planches.
38. Arbcdotbs sur M'* la comtesse Dn Barri (par Theveneau do Mo-
rande). 5. Z., 1776; in-12, V. br 3 fr.
Volume curieux.
34. Lb8 Œuvres db Tabarin, avec préface et notes, par G. d'Har-
monvllle. Pari«, 1858; in-12, pap. vélin br 2 ft*. 75 c.
35. Lbs Papilt^otbs, scènes de tète, de cœur et d'éplgastre, par
Jean Louis. Parie, 1831; in-8*, cart 1 fr. 50 o.
Volume un peu fatigué.
(24)
S6. ABA88AI. HIatoire orientale (par M**« Fanqne). Parié, 1758; flf. ,
8 Tol. en 1, ▼. br 1 fr. 86 c.
87. CuBiOBiTit DX Pabi1| par Dalanre, 8* édition. Parié, 1791; 8 vol.
in-12, V. br 1 fr.
88. L'HiSTOiSB et les amonrs de Sapbo et de Hjrtilène. Parig, 1784;
ln-18, V. br 8 fr.
Ce Tolame contient one lettre sur les accosation» formées contre les oMsar*
de Sapho.
89. La Vis db Oaspabd db Colioxy (par Sondraa de Conrtales). A
Cologne f eheu Pierre Marteau, 1686; in-12| cart. . . . 1 fr. 50 e.
Voir BrunH, tome V, II* partie. Exemplaire taché, mais assex grand de
marge*.
40. Lb Cabtiqub DE8 Oartiqubs, expliqué dans son sens littéral , par
M. F. Avrat-Prétre. Ljfon, 1698 ; pet. in -8*, ▼. br 8 fr.
41. PoooKOLOOix on Histoire philosophique de la barbe, par M. J. A.D.
(Dnlanre.) Conêtantinople et Parie , 1786 ; fig., in-18| cart. . . 3 fr.
Mentons à barbes. Mentons rasés. Femmes barbae*. Moustaches. Barbes pos-
tiche*. Barbes des prêtres. J. J. Rousseau trouve qu'à moins d'avoir cinq pieds
et demi de haut, une voix de basse-taille et de la barbe au menton, l'on ne
doit point se mêler d'être homme.
42. Mbiioriam Jeremi» Jacobi Oberlini , etc. par J. Schweighnuser.
Argentorati, Heitz, 1806 ; in-8', br 50 c.
48. ViTAM JoH. Hbrmarb scripsit Thomas Lauth. Argentorati, 1801;
gr. in-8», br 1 fr.
44. Hxbtoibb DB8 DIX V1LLB8 jadis libres et impériales de la Préfec>
tnre de Hagnenan , selon Schdpflin. Colmar, Deeker, 1825; in-18|
br 75 c.
45. BiLLiBO. Geschichte des Elsasses nnd selner Bewohner. Baêel,
1782; in-S», br 1 fr. 50 c.
Le titre est endommagé.
46. KuBBB Abhahdluho von den Ammeistem der Stadt Strassburg ,
von J. M. Pastorins. Straêêhurg, 1761 ; in-12| cart 2 fr.
Ce volume contient i80 armoiries.
47. EVTBBTIBB8 snr la nature de l'âme des bétes (par l'abbé Lambert).
Colmar, 1756; in-12, br 1 fr.
48. Sabiha la sculptrice , épisode strasbonrgeois du XV* siècle , types
archéologiques , par C. des Trois-Ponts (Morpain). Strasbourg^ 1857;
in-12br., 2flg 50 c.
49. AirBCDOTB8 intéressantes et historiques de l'illustre voyageur
( 25 )
pendant son séjour à Paris, dédiées à la reine, par dn Oondray.
Vienne, 1777; in-lS br., n. rog ^ tr,
Cest le récit du voyofe de Jo«eph II, empereur d'Autriche, qui vint en
France , «oos le nom de comte de Feikenstein , pour voir ta tœur Marie-Antoi-
nette. Le» premières pages sont consacrées k l'Alsace.
50. Gkadaus. Bine Volksschrift in Oesprftcben, Ton Ehr. Stœber.
N-«4,6,6,7, 9etl0 3 fr.
51. Sako. Gescbicbte der Stadt Golmar von ihrer Qrfindnng an bis
1850. Colmar, 1854; in-8* 8 fr.
Les 4 premières livraisons avec les portraits de Reubell et de Pfeffel.
52. Lbs PoAsikb de Théodore de Banville, 1841-1854. Paris ^ 1857;
front., gr. in-12, mar. dn Levant, fil. dent., tête dorée, n. rog. 8fr.
53. MÉLAHOB8 d'histoire et de littérature, par de Vlgnenl-Marville.
Rotterdain, 1708 ; 3 vol. en 1, parch. (Notes manuse.) . . 1 fr. 50 c.
64. ZiHCHA, reine d'Angola, par Carrilhon. Bouillon, 1769; 8 vol. —
La Pa&isxbvss en province. Amsterdam, 1769. — Dialogues et his-
toire d'un baron picard. 4 vol. en 1, dem. rel 1 fr.
55. Db Pilbs. Oonrs de peinture. Amst. 1766 ; in-18, fig., v. br. 1 fr. 50 c.
56. ABTESjesuiticflB, etc., per Ghristianum Aletophilum. Argentorati,
1717; ln-18, v. br 1 fr.
57. Tuba m aok Amirnm clangens sonnm ad sanot. D. N. Papam Glemen-
tem XI, etc. ArgenHna, 1717; in-18, mar. vert, fil. d. s. tr., 8 vol. 8 ftr.
58. CoLLBCTiOH DB mAdaillbs anciennes recueillies au palais du Va-
tican et dans les divers musées de Rome. Paris , A, Cavart, 1859. —
GoLLBCTiov nit CAJiiBS tirés do l'histoire des dieux de la mytholo-
gie grecque, 500 BV^eU. Paris, photographié par H. Voland , publié
j»ar CavaW, 1860; 8 vol. en 1, in •4'*, toile 80 ftr.
Très-bel album de ti planches photographiques reproduisant environ mille
médailles et camées.
59. ŒnvBBS DB Rabblais, édition publiée par L. Jacob. Paris, 1850
{Charpentisr) ; dem. rel 1 fr. 50 c.
60. HisTOiBB DB8 thAobibs et des idées morales dans l'antiquité , par
J. Denis. Paris, Durand, 1856; 8 vol. in-8*, br 6 ftr.
Ouvrage couronné par l'Institut et devenu rare.
61. Gambba lucida. Portraits contemporains, par Gh. Nisard. Paris,
1845; in -8-, br 8 fr.
68. AifiDiB Thibbbt. Récits de l'histoire romaine an V* siècle. Pa-
ris, Didier, 1860; in-8*, br 8fr. 50 c.
(26)
63. Ckll^rius. La Danse des salona. Dessins de Gavarni. ParU, Hettely
1847 ; br 2 fr.
64. Cazottb. Le 'Diable amonrenz. ParU, 1853; in-18, oart. avec tit.
n. rog 50 c.
65. ŒuYBES DK P. BT Th. Corhbillk. Poriê f Fumt, 1844. Portrait et
gramre gr. in-8*, dos chag. br. comp. dor 5 fr.
66. CoHTBS MOBAUX ct nouvelles idylles de D... (Diderot) et P. Gess-
ner. ^Zurich, 1773; in-4*, anc. rel. fll 8 fr.
Très-bon eienplalra Uloslré de 10 belles grayores et de 14 Jolies TÎgnettes à
l'ean-forte de Gessner.
07. (Abbé Bbbtin.) Contes en vers. Paris, 1797; in-18, dem. rel. 10 fr.
Conte» gaillard! illustrée de Jolies gravures dessinées et gravées par Le Grand.
Ce Tolome a appartenu k Louis-Philippe; il porte sur le titre le timbre : BMio-
thifue au châuau d^Bu , et sur le dos le chiffe doré surmonté d'une couronne
L. P. O.
68. HoBHT 80IT qui MAL T PBV8B , OQ Histoire des filles célèbres du
XVni* siècle. Londru, 1780 ; 6 parties en 8 vol., br. n. rog. . 8 fr.
Les parties 3 et 4 manquent.
69. Db Jubé et ssquitate forensis disputatio, etc., pcr D. Joannem
Oldcndorplnm. Coloniœ, Joanneê Chfmnieus, 1541. — Collatio jubis
civilis et canonici, otc. (du môme). Cologne ^ 1541. — D. ANDBBiE
Alciati jure consnltl clariss. in celeberrlmo Ticinensi gymnasio,
etc. Paru, 1536. — Ahd. Alciati libellas , de pondoribas et mensu-
ris, etc. Haganoœ; 4 vol. en 1, in-^, peau de truie . . . . 2 fr.
70. La Bbblcb. A Londreê, 1760. — Lbttbb au doctbub Maty sur
les Patagons, par Farewell. Bruxelles, 1767; in-l8 . . . . 1 fr.
71. Emuhdi fiobelii, de status illnstriuro Romanorum. Holmiœ, 1656;
in-12, dem. rel 1 f^. 50 c.
72. O. Schbbobb. Studiosus Jovlalis seu auxilia ad jocose et Uoneste
discurrendum, etc. Pedeponf»! 1757; v. br. 3 fr.
73. Laclos. Les Liaisons dangereuses. Lettres recueillies dauH une
société et publiées pour l'instruction de quelques autres. Londres y
1796; 2 vol. in-8% flg., mar. rouge, fil. dent, d. s. tr. . . . 40 fr.
Édition très-rare. Quelques légères piqûres.
74. Th. Oautibb. iémaux et camées, 2* édition. ParU, 1858; front,
mar. chag. Lavallière , fil. d. s. tr 6 fr.
75. Db Sbbabcoub. De l'Amour selon les lois primordiales. ParU,
1829; in-12, dem. rel., n. rog 2 fr. 50 c.
( 27 )
76. BiBLiOQRAPniB den onvragen relatif» à Tamonr, aux femmes, an
mariage , par le comte d'I . . . Pari* , J. Qay^ 1861 ; in-8", don et coins
cbag. ronge, n. rog., tête dorée 10 fr.
77. L'ÂLPHABBT DB LA MORT , de Hans Holbein, entouré de bordures
du xyi« siècle , publié par A. de Montaiglon. Pari* , Edwin Troêê ,
1856; in-d*, toile n.rog 6 fr.
Ptpter vergé ; èpoiié.
78. Ahioste. Roland furieux, trad. par de la Madelaine, fig. de Jo-
hannot, Baron, etc. Part«, 1844; gr. in-8*, dos mar. ch., tétc dorée ,
n. rog : . . lOfr.
Exemplaire sans piqûres.
79. J. GoRAKi. Mémoires secrets et critiques des gouvernements et
des mœurs des principaux États de l'Italie. Pari*, 1794 ; 3 vol. in-19,
cart 8 fk*. 50 c.
80. Watelbt. L'Art de peindre. Po6me avec des réflexions sur la
peinture, fig. Avutterdamt 1761 ; in-12, dem. rel. . . . 8 fr. 50 e.
Bon exemplaire.
81. 8DÉTOHB. L'biatoire des empereurs romains avec leurs portraits
en taille-douce, traduite par Du Teil. AM*terdam, 1699; gros in-lS,
parch %tT.
88. VoTAOB PITTORB8QUB de Paris (par d'Argonvillc). Parité de Bure y
1778; in-18, fig. ,v. br S fr.
83. Lb8 CDSI08ITB8 DB PARIS, de Versailles, de Marly, etc., avec
beaucoup de figures, par M. L. R. Pari*, 1719; 8 vol. in-12, v. br. 3 fr.
84. Laxolois. Notice sur l'incendie de la cathédrale de Rouen, 6 pi.
iiouen, 1883; in-8*, 180 pages, cart 1 fr. 50 c.
85. Lb8 Avbbturbs de Calliope , par M. L. B. Pari*, 1780; in-18, front,
v. br 1 fr. 50 c.
86. Arnoldiama, on Sophie Arnould et ses contemporaines. Pari*,
1813; in-18, cart., n. rog 4 fr. 50 o.
Très-rsre. Le plus spirituel des Ana. Le portrait manque.
87. MoBiiii88. ViROiBis Annœ Mari» a Schurman, opU8Cula. Lugd.
Batavor., ex ojjieina EUeeiriorum, 1648; pet. in-8*, parch., portr. 4 fr.
Bon exemplaire , Toir Bruntt.
88. ABTIQUITB8 de la ville de Lyon , ou Explication de ses plus an-
ciens monuments, par le P. D. D. C. J. Ly<m, 1788; gr. in-18, broch.,
n. rogné, avec un atlas de 17 planches, broch 10 tr.
( 28)
86. Pbuubau. Alfred de Mniset. L'homme et le pofite. Parût 186S;
in-l», br 1 fr.
90. A. Floqukt. Histoire du Parlement de Normandie. Bouen, 1840-
1842;7 vol. in.8%br 16 fr.
91. La Chromiqob soajtoalsusb , on Mémoires pour servir & l'histoire
de la présente génération. A Parist dan* un coin d'oU Von voit touf ,
1786; 8 vol. en 1, dem. rel. — Idbm, tome m, cart 5 fr.
Ce rncoeil renferme les snecdolcs les plus piqusntes que l'hiitoire secrète ■
offertes Jasqu'su {"jenTier 1785.
9S. DiDBBOT. Les Bijonx indiscrets. Monomotapaj s. cl.; 8 vol. in-12,
fig., V. br 8 fr. 50 e.
93. BfiMOiBBS du comte de Brienne. Amsterdam ^ 1719; 3 vol. in-ia,
cart 7 fr.
Ces Mémoires contiennent les éTénemeots les plus remarqusbles du règne de
Louis Xlli et de celui de Louis XIV Jusqu'à Is mort de Mszarin. Voir BrunH
9i. BouFFunts. Œuvres, flg. Gen^e, 1788; in-84, v.ec, fli., d. s. tr. 8 fr.
95. Obktii. Bbshabd. Œnvres complètes. Canin t s. I. n. d., in-38| v.
ec.y iii.| Q. s. tr. «.•••••••.•••••X ir. ou c.
96. Odu AHACsAcHTiQuaB. Gontos en vers de Méro. I^ondres , 1781 ;
in-S8| V. eo.f fil.| d. s. tr 1 fr. 85 c.
97. VOLTAISB. Candide. Genivef 1761 ; pet. in-18, mar. vert, fil. d. s. tr.
3fr.
98. (Hamiltor.) Mémoires de la vie dn comte de Orammont conte-
nant particulièrement l'histoire amoureuse de la cour d'Angleterre
sous le règne de Charles IL A Cologne f chez Pierre Marteau j 1713;
in-18|V. br 4 fr.
Édition originale de ces mémoires. Elle a cela de particulier qu'un grand
nombre de mots y sont imprimés en italique pour mieux les signaler à l'al-
tention do lecteur. 8 fr. 25 c. à la Tente Girand , 40 fr, catalogue de la li-
brairie de L. Potier, et Jusqu'à lil fr. Duplessis (Bruoet; S* édition du Ma-
nnel). Cet exemplaire a une mouillure au milieu du volume, et le nom de
l'auteur est écrit à l'encre sur le titre.
99. Fablbs choi8IB8| mises en vers, par J. de la Fontaine, avec ûg.
A Amsterdam , chet J. Van Oulick, 1808 ; 6 vol. in-8*, br. n. rog. 40 fr.
Celle édition, qui est très-recherchée, a été publiée à Leiden, ches Luuc et
van Damme, en 1786. Les vignettes sont réduites d'après les figures d'Oudry
«t gravées par Puni, pour les volumesl et II, elpsr Winkelis, pour les autres.
Le libraire Gulick, qui avait acheté on certain nombre d'exemplaires, fit grsver
plus Isrd d'autres titres à son nom. Voir Bruntt , le Catalogtte Deburtf etc.
NDMéRO 2 MDCCCLIIV KbPTKMBHB KT OCTOBKK
LE
BIBLIOGRAPHE ALSACIEN
%
, GAZETTE
LITTÉRAIRE, HISTORIQUE, ARTISTIQUE
SOMMAIRE
Ahcibkrbb IRDUSTBIE8 d'Alsace bt db Lorbaikb. Manufactures de
porcelaine et de faïence («lùte). — Lbs collbctiorb strasboub-
0BOI8B8. — Rbvub BIBLIO0BAPUIQI7B : La Chotae datu la valUe du
Rhin (Alsace et Bade), par M. Maurice Engelhard. — La Cité an-
tique. Étude tur le culte , le droit , leê inêtitutionê de la Grèce et de
R<nne, par M. Fnatel de Coulanges. — Vabiktés : A propos des ar-
moiries de Sainte-Marie-aux-Mlnes. — Le compositeur Reyer i
Barr. — Le Dictionnaire dtêconununeê de France, par M. Joanne. —
Bulletin mbhsubl d'àlbatica. Périodiques.
anciennes' industries D'ALSACE
ET DE LORRAINE.»
Manufactures de porcelaine et de faïence.
III.
Premiers essais de porcelaine dure en France. — Ktablissement fondé
à Strasbourg par Jean-Henri Wackenfeld| transfuge allemand.
C'est à peu près à cette époque , croyons-nous , que
doivent remonter les premiers essais, faits à Strasbourg,
pour rétablissement d'une manufacture de porcelaine , ou
1. Voy. le Bibliographe alsacien, 2' année, p. 277, et 3* année , p. 1.
( 30 )
tout au moins d'une fabrique de faïence. Mai» les faits
ont ici un tel intérêt que je me bornerai à traduire tex-
tuellement, en abrégeant toutefois, les procès-verbaux de
la Chambre des XXI* et du Comité des directeurs des
bâtiments, où se trouvent rapportées les différentes cir-
constances ayant trait à ce sujet.
«Le 21 octobre 1719, M. TAmmeister réunit les direc-
teurs des bâtiments et leur expose qu'un industriel d'An-
spach, arrivé depuis quelque temps à Strasbourg, de-
mande aide et protection à l'administration communale ,
se faisant fort, s'il peut obtenir la terre et le sable néces-
saires, de fabriquer de la /aïewcc ou de la porcelaine. Cette
personne s'était adressée primitivement à des potiers et
notamment à celui qui loge près du pont du Brochet,
afin de se servir de son four; mais ayant eu des discus-
sions avec les maîtres potiers, elle fut évincée de là et
chercha près de l'aumônerie de Saint-Marc , puis près de
l'atelier de la ville, un emplacement convenable pour
établir un four. Repoussée de partout, elle s'adressa alors
à M. le comte du Bourg (intendant de la province) et à
M. le préteur royal de Klinglin, auxquels elle présenta
des épreuves assez réussies ; et c'est sur la recommandation
expresse de ces messieurs qu'invitation est faite à MM. les
directeurs de visiter le Zimmerhof (chantier de la ville) ,
afin d'y établir cet individu, aussi convenablement que
possible , et de faire construire , près de cet emplacement ,
un four pour lui permettre de continuer ses essais. »
1. Conseil de vingt et un membres chargés de l'administration in-
térieure de la cité.
(31 )
Le jour même on procéda à une visite des lieux, et
naturellement on en resta là pour cette fois : mais il paraît
que les magistrats attachaient une importance réelle à la
prompte et bonne solution de cette affaire ; car , dès le
26, les directeurs sont de nouveau invités à s'en occuper
activement , et < à accorder la demande de cet individu ,
qui est particulièrement recommandé par M. le comte
du Bourg » En effet, le 31 octobre, le comité décide
« que Tarchitecte de la ville sera chargé d'arranger quel-
ques pièces de l'habitation des contre-maîtres pour y loger
Jean-Henri Wackenfeld, le faïencier, ou fabricant de po-
terie de porcelaine, et de construire non loin de là un
four avec une séparation du chantier par des palissades. »
Quel était ce Wackenfeld qui avait ainsi la prétention
d'importer à Strasbourg une industrie nouvelle? Il me
semble impossible de ne pas reconnaître en lui un de ces
ouvriers échappés de Meissen et qui commençaient à par-
courir l'Allemagne pour j colporter ce qu'ils avaient pu
dérober des secrets de la fabrication. Celui-là, se disant
originaire d'Anspach, m'a tout l'air d'être l'un de ces
deux transfuges qui, selon M. GrSsse*, tentèrent sans
succès de fonder, en 1718, une manufacture de porce-
laine dans cette petite localité de la Bavière. L'entreprise
ayant échoué, ces industriels ont dû porter ailleurs leur
science et leur misère, et nul autre lieu ne pouvait être
mieux à leur convenance que Strasbourg, où du moins
ils étaient à l'abri des poursuites de l'électeur.
1. Beitrâge zur Oe»ehichte der Qef&nêhildnerei y Porzellan/ahrieation ^
von D' Qr&xse , p. 37.
(32 )
Quant à la qualification douteuse de faïencier ov fabri-
cant de poterie de porcelaine , qui est donnée tout d^abord
à Wackenfeld , elle s'explique jusqu'à un certain point
par l'ignorance dans laquelle devaient être , pendant les
premiers jours, -les directeurs des bâtiments, relativement
à la nature des poteries que voulait fabriquer le nouveau
venu. Cette incertitude disparaît, en effet, dès les séances
suivantes , et, dans les procès- verbaux , il n'est plus ques-
tion que de poterie de porcelaine (Porzellan), 11 est très-
probable , d'ailleurs , que Wackenfeld , comme la plupart
des ouvriers porcelainiers de cette époque, était un an-
cien faïencier et qu'ainsi l'une ou l'autre qualification
pouvait lui être appliquée.
On remarquera ensuite que, tout en présentant des
épreteves assez réussies , il n'en était encore qu'aux essais
et n'était pas bien certain de la réussite ; il lui fallait pour
cela le sable et la terre nécessaires. Là était toute la diffi-
culté. Les carrières de kaolin, connues à cette époque,
étaient toutes sur la rive droite du Rhin et soigneusement
gardées ; il ne fallait donc pas penser à aller s'approvi-
sionner de ce côté. Aussi Wackenfeld s'occupe-t-il tout
d'abord de rechercher aux environs de Strasbourg les
matériaux dont il a besoin. Le 23 août 1720, il se fait
autoriser à prendre , hors la porte de l'Hôpital , quelques
voitures de terre pour sa poterie de porcelaine.
Pendant tout le cours de cette année , il continue ses
expériences , non plus au Zimmcrhof qu'il avait dû quit-
ter à Pâques pour céder la place aux maîtres charpentiers ,
mais à la recette de Taumônerie de Saint-Marc , où la ville
( 88 )
lui avait fait construire un nouveau four. Jusque-là, il
est vrai, les résultats paraissent avoir été à peu près
nuls; la faute en était-elle à rârchitecte qui , dès le début,
s'était montré tout disposé à se débarrasser de cet hôte
incommode et insolvable , de ce < mouleur qui , disait-il ,
n'entendait rien à son art; » ou bien Tinsuccès doit-il être
attribué à Tinsuffisance de ce dernier? C'est ce qu'on ne
saurait dire. Ce qu'il y a de certain toutefois, c'est que
les * matériaux employés pour la construction du four
étaient de bien mauvaise qualité, car par troia fois ce
four s'écroula pendant la cuisson.
J'ai lieu de croire aussi que Wackenfeld, comme le
prétendait l'architecte, n'était pas fort eotendu dans la
conduite du feu , et que , pendant son séjour à Mcissen ,
il avait été surtout employé dans l'atelier des modeleurs.
£u tous cas, en admettant que la matière première ne
lui ait pas fait défaut, il n'est nullement prouvé qu'il
connût tous les détails de la fabrication de la porcelaine.
Ce fut donc pour lui une bonne fortune de rencontrer
à Strasbourg un auxiliaire aussi habile que Charles Han-
nong avec lequel il s'associa au mois de septembre 1721,
alors que les magistrats commençaient sans doute à trou-
ver suffîsauts les sacrifices qu'ils avaient faits pour doter
la ville d'une industrie' nouvelle.
L'administration locale n'en eut pas moins le graad
mérite d'avoir encouragé , autant qu'il dépendait d'elle ,
une entreprise des plus utiles , et bien qu'elle n'en ^t
pas tiré immédiatement tout le profit qu'on en pouvfijt
espérer, il est constant, d'ailleurs, que l'établissement fut
(34 )
profitable au pays , car lorsque Haunoug sollicita du Con-
seil des XXI rautorisation de transférer la fabrique dans
sa propre maison , sa demande fut agréée en considéra-
tion de ce que « ladite fabrique , laquelle est la première
établie dans le pays , a été utile non-seulement à la ville ,
mais encore à toute la province.»
On voit donc d'après ces considérants que les efforts de
Wackenfeld n'étaient cependant pas restés sans résultats ,
et que , en définitive , il avait réussi à produire une po-
terie dont l'usage s'était répandu dans toute la contrée.
»
Etait-ce bien de véritable porcelaine V On doit le croire ,
si l'on s'en rapporte aux indications données par les textes
qui vont suivre. s*™ cooUam.j
A. T.
LES COLLECTIONS STRASBOURGEOISES.
M. Ph. Burty , l'un des principaux rédacteurs de la
Gazette des Beaux- Arts , un artiste érudit , un critique
aimable, spirituel, fut chaudement invité cet été par
son collaborateur et ami M. Viardot , l'auteur des Musées
de VEurope et le mari de notre grande tragédienne ly-
rique , à venir voir à Bade sa remarquable Galerie de
tableaux. 11 se mit en route et rêva beaux-arts , le hasard
voulut qu'il pensât aux nombreuses monographies artis-
tiques, émanées de la province depuis quelques années.
On y parlait faïences , émaux , porcelaines , bronzes ,
( 35 )
gravures et même de tableaux anciens qu'il ne connais-
sait pas , lui qui avait vu et revu toutes les richesses de
Paris et parcouru les principaux musées des capitales de
TEurope.
< Si je pouvais faire une trouvaille ! » Voilà le rêve de
tout Parisien qui pénètre en province. Que faire? en
dépit de la vapeur il s'arrêta en chemin.
Après avoir visité Nancy, Strasbourg et Bade , M. Burty
fut tout surpris de ce qu'un Voyage à travers les coUec-
tions de la Province n'existât point. L'idée avait à peine
germé dans sou cerveau, qu'il la mît à exécution.
De retour à Paris, il réunit ses notes , ses souvenirs et
inséra dans la Gazette des Beaux - Arts * une charmante
étude , dans laquelle il raconte avec beaucoup de vérité
et d'esprit tout ce qu'il a vu dans les musées et dans les
collections particulières de l'Alsace , de la Lorraine et
de Bade. Nous empruntons à cette étude, le prologue
du Voyage , rêvé par M. Burty , les lignes consacrées à
Strasbourg.
■ Le peu que nous avons vu de l'exposition de la Société rhénane
• nous avait sembld si indigne d'une telle institution et d'une ville
• comme Strasbourg , que nous avions formd le projet de n'en
• point parler. Mais les plaintes unanimes que nous avons entendu
«formuler contre les statuts de cette Société, les articles que
• nous avons lus dans les journaux de la ville nous décident à ap-
• peler de nouveau cette ro'volution radicale que notre collabora-
• teur, Léou Lagrange , réclamait en 1861, dans Xa Gazelle^ avec
• cette autorité ([ue donne l'étude approfondie d'une question.
« La Société de Strasbourg s'est malheureusement lié les mains
1. 98* livraison, tome XVII, f août 1864.
( 86 )
• dans son traité avec les villes de Dannstadt , Mannheim y StuU-
• gart, Carlsruhe, Fribourg et Mayence. Elle ne recueille que les
• œuvres les plus mddiocros des peintres les plus ignorés de l'Al-
• lemagne. Elle contribue, sans profit pour son Musée, ni pour ses
• artistes, ni pour ses amateurs, à nourrir les entrepreneurs de
■ tableaux pour les expositions. Elle cherche en vain je ne sais
• quelle combinaison d'actions pour augmenter son capital. Elle
• fait appel au concours et à l'appui du département et de la com-
• mune ; cet appui, c*est surtout dans une dissolution courageuse
• et une reconstitution intelligente qu'il faut en rechercher les
• éléments.
• Cette année , du reste , ce besoin de se réchauffer devant une
• peinture moins glacialement enfantine ou prétentieuse que celle
• des petits-maitres de Munich ou de Dûsseldorff semblai-t avoir
• gagné du terrain dans le comité directeur. Strasbourg s'était
i payé un suppléme?ii! supplément de nourriture, comme font les
«jeunes estomacs, dans les dîners à prix fixe. Pour ce supplé-
« ment on avait dû faire appel aux peintres de l'intérieur de la
• France. Il y a eu environ pour 8,000 fr. d'acquisitions : 6,000 fr.
i par la Société, 1,400 fr. par la ville , 600 fr. par les amateurs. On
• remarque parmi les bonnes toiles qui restent à Strasbourg : des
• Jeunes lévriers ^ par M. Jadin; un Paysage ^ parDaubigny; des
• Bœufs au pâturage t franche étude d'efi'et lumineux , par M. Otto
• Weber; les Bords d'un canal à Milan j par M. Fabius Brest; une
• Scène d' hiver j par M. Stademann, de Munich.
I Mais pour prendre le goût de la bonne peinture moderne ,
• pourquoi la Société ne tient-elle pas ses séances chez son prési-
• dent, M. Marcotte? En présence d'un Corot empreint d'une mé-
• lancolie souveraine, d'un Troyon peint sur nature, un Moulin à
• eau; d'un Daubigny, représentant des vaches buvant dans une
• grande mare sous bois; d'une aquarelle de Dauzats, fine et bien
« établie, peut-être la Société s'écrierait-elle à son tour: «Je vois ,
• je crois !» et refuserait- elle à tout jamais de sacrifier aux miévre-
• ries sentimentales des descendants de Gessner.
« M. A. Klein ne recherche que les tableaux anciens. Nous ro-
• trouvons dans nos notes un Greuze lestement touché, et une
. petite gouache ovale , par Louis Moreau , un Parc à Vanglaisc,
• M. A. Tainturier, le très-obligeant correspondant do la Gazette ^
• l'auteur de deux études sur les faioncerioH dites de Henri II, et
( 37 )
sur l'œuvre de Bernard de Palissy, possède un choix de faïences
des fabriques du Nord qui lui servira de matériaux pour Tliis-
toire qu'il publiera procliainement de ce rameau do la céramique
nationale; un piquant dessin de Lauterbourg, d'un comique
très-sérieux; des dessins de l'extrême jeunesse de Proudhon,
exécutés pour illustrer un cours de musique de son protecteur,
et une Pantorale peinte par Fragonard, tout à fait dans le goût
de Boucher, mais avec plus de souplesse. Un magistrat, M. Le-
bel , a réuni de belles armes , des faïences , des vitraux
• Le cabinet de M. Simonis mériterait assurément une étude à
• part. Les deux statuettes d'enfant , par Pigalle , que M. Tarbé
• ne cite pas dans son livre sur Pigalle, auraient même été repro-
' dnites ici , si nous en avions reçu à temps les photographies: un
• petit garçon tient dans ses mains un oiseau , une petite ûUe
« pleure en portant un nid dont les œufs commencent à éciore ;
■ rien n'est plus souple, quoique étudié de phis près, que oes
• deux jolies statuettes. Sur une cheminée, deux brûle -parfums
^ Louis XVI, -en marbre deSienne, forme de trépied, montés en
• cuivre, attirent les yeiix par la gr&ce do l'ensemble et les re-
• tiennent par l'exquise perfection dn détail. Un magnifique Site
• de 'montagne y traversé par uu largo torrent-, signé en bolles ca-
• pitales, A. V. EVERDI^iGËN , une Vierge avec^EnfarU Jénut, par
• Carlo Dolci ; deux 'Hondekœter, pleine de franchise, des poules,
r
• des canards, des paons, etc.; V Automne et VEtéy deux composi-
• tiens qui tiennent à l'école française et à l'école flamande, peut-
• être par l'un des Coypel^ un Butor culbuté par un chien barbet
• danx un marais t exposé par Oudry, en I7i5, sur la place ûau-
• phine*; une NaXure morte y traitée, par Van Es, aussi grasse-
• ment que l'eût fait Chardin Tels sont les principaux mor-
• ceaux qui vous appellent, lorsque l'on a étudié les deux grands
1. Voir la cnricnse notice que vient do publier notre collaborateur
F. Bellier de la Chavigneric , soub ce titre : Notes pour servir à Vhis-
toire de Vexpoêition de la Jeunesse, Parii«, V* J. Kenouard.
(38 )
Laulerbourg que M. Siinuuis a acquis cet liiver: c'est le Passage
duguéel le Repas champêtre; ils sont très-blonds, très-lumi-
ueux, très-hardiment touchés , et ils ont eu, au XVIII* siècle,
les honneurs de la gravure.
• Les appartements oiliciels de l'Hôtel de ville, qui est l'ancien
palais des princes de Danustadt, régnent au-dessus des salles
du musée, lequel , par parenthèse, renferme un superbe Ostade
et un tableau de l'école de Bruges , mais est classé avec une né-
gligence déplorable. Les murs des deux salons principaux sont
décorés par deux des plus belles tapisseries qu'on ait exécutées
aux Gobelins, et qui sont d'une fraîcheur et d'un ton incroya-
bles : le Parnasse et le Jugement de PdriSj d'après Kaphaël. Le
beau corps des déesses a été voilé par de chastes draperies et le
berger Paris est coiffé d'une perruque à la Louis XIY.... Adroite
et fine flatterie !
■ Dans ces salons sont distribués, sans grand souci de leur haute
valeur, les plus riches et les plus grands vases ou bassins japo-
nais que nous connaissions. Il y a des pièces réticulées, des
fonds jaunes vermiculés, des vases à dragons en relief d'une
exécution merveilleuse. Mais nous aurions tout dit en rappelant
qu'ils furent achetés en plein XVIII" siècle par ce prodigue Ro-
han , le Rohan du collier de la reine. Pourquoi laisser dans des
appartements qui s'ouvrent à peine poyr des étrangers, des cu-
riosités de cet ordre? Pourquoi ne pas les joindre aux objets
antiques, aux vitraux qui disparaissent sous la poussière dans
les greniers de la bibliothèque de la ville? Ga serait les sauver
d'accidents semblables à ceux qui les ont déjà mutilés en quel-
ques places. Strasbourg semble pousser jusqu'au mépris l'indif-
férence pour ces richesses. L'appropriation d'un local décent ne
saurait faire reculer une ville aussi importante , lorsqu'il s'agit
de l'instruction générale. •
( 39 )
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
La Chasse dans la vallée du Rhin (Alsace et Bade),
par Maurice Engelhard. Strasbourg, 1864, typographie
de V*» Berger-Levrault , in-12 , VII - 105 «.
Ami chasseur, avez- vous encore une place dans votre
carnier? — Oui. — Eh bien, mettez-y le livre que je
vous présente.
Votre bibliothèque , je n'en doute pas , renferme des
œuvres de plus longue haleine , et d'un plus grand for-
mat. J'aperçois sur les rayons Blaze^ d'Houdetot, Vtardot,
Towfsenel et tant d'autres : ce sont pour vous de vieilles
connaissances , et vous renouerez vos relations au coin
de votre feu.
• Le foyer , des plaisirs est la source féconde ,
• Il fixe doucement notre humeur vagabonde . . . •
Cependant dans vos haltes de chasse , dans vos dépla-
cements , le soir après le bruit et les émotions de la
journée , avant l'heure du sommeil qui répare , il vous
faut un compagnon , un petit volume facile à transpor-
ter. Parcourez alors ces feuilletas' tracés par la plume élé-
gante et facile d'un adepte , et vous serez content ; car
vos sympathies seront bien vite acquises à ces récits cy-
négétiques, véritables études psychologiques des types
les plus intéressants du gros et du menu gibier ; histoires
1. Edition tirée sur grand papier de Hollande à 200 exemplaires :
5 fr. Cinq exemplaires ont été tirés sur chine et cinq sur papier de
couleur : 10 fr.
( 40 )
d'animaux qui valent bien celles de beaucoup d'hommes
d'aujourd'hui.
Dans un premier chapitre l'auteur se rejouit de l'abon-
dance du gibier qui peuple notre belle vallée du Rhin ,
il en recherche les causes géographiques avec beaucoup
de sagacité , et proclame hautement le grand principe
de l'aménagement du gibier : le respect du sexe.
Vient la description des canardièrcs de Guémar dans
le département du Haut - Rhin et de Memprechtshoffen
dans le pays de Bade : cette seconde étude nous £Eut
assister, non sans frémir, à la trahison des canards do-
mestiques , conduisant au trépas leurs parents , leurs
firères ^ les canards sauvages.
Voici maintenant, à propos d'une battue de lièvres en
plaine , un chapitre plein d'observation et d'humour : rien
n'est plus vrai que ces bofiquins et ces hases se mettant
sur leur séant ^ dressant les oreilles , regardant à droite
et à gauche pour distinguer parmi les ennemis qui les
entourent quels sont les tireurs maladroits.
8alut à la caille verte ! oiseau singulier , victime du
sommeil et de l'indolence et néanmoins d'un courage
intrépide^ Car ses querelles se terminent souvent par ia
mort mutuelle des combattants ; aussi les Romains éle-
vaient les cailles pour la lutte , et les vainqueurs deve-
naient si considérés ({\x^ Âugxiste punit de mort un préfet
è! Egypte , pour «voir fait servir sur sa table un de ces
oiseaux devenu célèbre par ses victoires. Combien de
nos gourmands mériteraient ... ! mais sa chair est si ex-
quise...! D'ailleurs, Varroii ne raconte -t- il pas qu'ZTc?*-
( 41 )
cuie ayant été taé par Triphon^ son camarade Solaiiê le
fit revenir à la vie , en lui passant sous le nez une caille
cuite à point ?
La chasse à l'appeau, qui doit imiter exactement le cri
d'amour de la femelle, forme un charmant épisode où la
science du narrateur nous apprend que, dans Tespèce des
cailles les mâles étant beaucoup plus nombreux que les
femelles , il en résulte naturellement que celles-ci sont
très-fort recherchées par ceux - là , ce qui explique leur
empressement au premier cri d'appel.
A la page 31 je m'arrête avec satisfaction au récit
d'une chasse au blaireau. C'était dans la forêt de Sckir-
rhem : trois paysans , un père et ses deux fils , s'éver-
tuaient à fouiller un terrier. . . . Cette mémorable aventure
est précédée d'une dissertation philosophique sur le poil
du blaireau, poil blanc, à l'extrémité noire, poil très-fin,
très- tendre , très-souple , transformé en savonnettes par
le sybaritisme de l'homme.
A votre tour, Messieurs les braconniers , que la loi de
1844 n'efirayera jamais. (On devrait écrire braquenier;
car ce mot servait dans l'origine à désigner ceux qui
chassaient en fraude à l'aide de chiens braques , les plus
terribles maraudeurs de la gent canine.) Il importe que
chacun sache comment vous pratiquez le braconnage au
bâton du lièvre qui tient. Honneur à votre esprit d'ob-
servation , à votre patience , à votre ruse , mais soyez
maudits par ceux que saint Hubert patronne. Qui soup-
çonnerait , à vous voir portant sur l'épaule gauche une
pioche et affectant d'aller travailler aux champs , qu'un
( 42 )
bâton meurtrier traîne derrière vous dans le sillon , et
qu'il sera dans votre main dès que votre œil exercé aura
aperçu un lièvre au gîte ?
Il faut lire et relire les lignes consacrées au coq de
bruyère : comment ne pas s'intéresser à cet oiseau en
proie à tous les feux de Vénus qui chante ses amours sur
des notes aussi éclatantes et qui se livre à ce point à sa
folie erotique qu'il n'entend pas le chasseur qui s'ap-
proche pour le frapper d'un plomb mortel , à moins que
le plomb lui-môme ne se détourne par respect pour cette
bruyante réclame d'amour.
Je m'intéresse également à la chienne Valdine , aux
prises avec un renard au terrier et je m'attendris au récit
de l'amour d'une renarde pour son renardeau. Une larme
coule , mais elle se tarit heureusement dans une prome-
nade à travers les îles du Rhin , où le gibier abonde , et
où le faisan surtout élit domicile en automne , quand
l'eau devient rare dans les grands bois de la plaine.
Le faisan est sans contredit , après le paon , le plus
beau des oiseaux qui habitent nos climats ; son port est
noble , sa démarche fière , son plumage magnifique ,
mais il passe pour être stupide. Cette opinion est peut-
être exagérée. J'accorde volontiers que le faisan a la
bosse du changement, qu'il a la passion du vagabondage ;
toutefois la recherche de sa nourriture et de l'eau ex-
plique jusqu'à un certain point ses allées et venues
tant critiquées.
Quel charmant portrait que celui du faisan « se souve-
nant de son origine asiatique, allant offrir ses hommages
( 43 I
« la poule qui les refuse parce qu*elle appartient tout en-
tière à ses enfants; du faisan se montant la tête, entrant en
fureu,r, s'en prenant aux enfants des dédains de leur mère ,
recherchant le nid^ cassant les œufs, assassinant à coups
de bec les jeunes faisandeaux, et tout couvert d'omelette
et de sang , revenant réclamer le prix de son crime à la
propre mère de ses victimes innocentes,,, »
Le sang veut du sang: Tanteur fait assister ses lec-
teurs à un massacre d'étourneaux dans les marais de
Marlen. La scène est épouvantable ! quelles froides hor-
reurs ! et comment peut-on tuer par milliers les oiseaux
les plus utiles de la création !
Heureusement, la fin de ce lugubre chapitre est con-
sacrée à la légende du sansonnet du barbier de Marlen.
C*est là tout un drame dont le sujet n'est qu'un oiseau ,
mais combien Ton s'intéresse à cette petite bête jetant
son cri de détresse quand vient son tour d'être massa-
crée. Par bonheur Jeannot parlait l'allemand. Quoi d'é-
tonnant puisque les fils de l'empereur Claude avaient un
sansonnet qui parlait le grec et le latin ?
Le sanglier est-il un cochon sauvage ou le cochon
est-il un sanglier domestique , tel est le grave problème
discuté au commencement de la dernière partie de
l'œuvre.
Ensuite vous lirez la description d'une de nos mo-
destes traces, si difiéreutes de la chasse avec les grandes
meutes et les brillants équipages du vautrait. Vous re-
gretterez enfin les causes de la diminution de ces bêtes
de grandes chasses ; vous vous réjouirez néanmoins de
( 44 )
vivre dans des temps où il n*est plus nécessaire d'être,
comme autrefois eu Angleterre , le graud - veneur de
Guillaufne le Conquércmi, pour avoir la permission de
chasser le sanglier depuis la mi-novembre jusqu'au com-
mencement de décembre ; et où la perte de la vue était
le châtiment de ceux qui étaient convaincus d'avoir tué
des sangliers dans les forêts royales.
Ma faible esquisse se termine ici ; elle est d'une main
profane. Que l'auteur pardonne à ma présomption , et
Diane aussi. Je la respecte et la respecterai toujours :
elle fut si sévère pour ce pauvre Aetéon, A. M.
La Cité antique. Étude sur le cuite, le droit, les insti-
tutions de la Grèce et de Borne, par Fustel de Coulanges.
Paris, Durand; Strasbourg, Treuttel et Wurtz, Déri-
vauz ; 1 vol. in-8° de 526 pages.
Nous avons lu ce volume avec une attention égale,
sinon supérieure à celle d'un professeur qui lit une thèse.
La thèse ici est qu'il faut étudier les plus vieilles croyances
des anciens pour connaître leurs institutions , thèse sou-
tenue avec infiniment de ressources dans la présentation
des arguments et un peu moins de bonheur dans le tour
de la phrase. En effet, dès le commencement, l'auteur,
pénétré sans doute de la maxime que le « moi » était haïs-
sable , s'efiace devant l'indéfini d'un pronom , puis il fait
rapporter ce même pronom à un autre sujet. Nous ne
voulons, point paraître plus pédant que les hommes du
métier , aussi avons-nous hâte de passer à la fin de l'in-
( 45 )
troductioii où nous enregistrons une opinion précieuse :
«Le sens intime d*uu radical , dit M. Fustel , peut quelque-
fois révéler une ancienne opinion ou un ancien usage ;
les idées se sont transformées et les souvenirs se sont
évanouis ; mais les mots sont restés , immuables témoins
de croyances qui ont disparu. » Administrons , d'après
M. Fustel, quelques exemples de cette révélation des
usages par les mots.
Le sens primitif de héros paraît avoir été celui
d'homme mort , la langue des inscriptions , qui est
celle du vulgaire, l'emploie souvent avec cette signifi-
cation; or, les morts ont passé, chez les Grecs et les
Romains, pour des ôtres sacrés, pour des dieux. L'an-
cienne langue grecque désignait la famille par le mot
iTClffXlOV , qui signifie ce qui est auprès du foyer ; c'est
que le foyer était l'objet de la religion et la religion con-
stitua la famille. Dans des temps fort reculés régna le
droit d'aînesse, la vieille langue latine en conserve un
vestige remarquable : on appelait sors un lot de terre ,
consortes se disait donc de ceux qui n'avaient entre eux
qu'un domaine et qui vivaient ensemble sur un même lot.
Or, ce mot consortes est resté dans la langue , et quoique
le droit d'aînesse n'existât plus et que la loi permît le
partage du patrimoine , il a continué à s'appliquer à des
frères et même à des parents à un degré assez éloigné.
M. Fustel ne se contente pas d'étudier les Grecs et les
Romains; en homme informé de l'engouement ou de l'en-
thousiasme du jour, il interroge les Aryas de l'Orient
(plateau de l'Asie centrale) et constate que le mot pater
( 46 )
est le même en grec , en latin , en Banscrit , avec Tâdée
non de paternité , mais de puissance et d'autorité. Nous
nous permettrons une petite remarque : Si M. F. Baudry
donne à pûar la même origine qu*à pati , Tépoux , c^est-
à-dire le miutre, on revanche, M. Pictet le fait venir de
la racine pâ , protéger, nourrir.
M. Fustel continue à demander des enseignements aux
termes de la langue : il reconnaît dans le mot gens celui
de genus^ qui porte en soi Tidée de filiation, il dérive
calendes de calatio^ c'est-à-dire la convocation du peu-
ple par le pontife au premier jour du mois pour indiquer
les fêtes de ce même mois. Après une victoire, Tarmée
rentrait dans la \'ille et se rendait au temple en chantant
un hymne sacré, â^piafx^o^y d'où le nom de la cérémo-
nie du triomphe ; un traité était marqué par l'immolation
d'une victime, les Latins disaient frapper un chevreau,
icere hœdus oufœdm, le nom de la victime le plus ordi-
nairement employée est resté dans la langue usuelle pour
désigner l'acte tout entier.
M. Fustel termine son troisième livre en posant que les
anciens ignoraient la liberté : la loi de Sparte réglait la
coiffure des femmes et celle d'Athènes leur interdisait
d'emporter en voyage plus de trois robes. Nous ne sui-
vrons pas l'auteur dans les deux derniers livres plus par-
ticulièrement historiques et moins largement méditatifs ;
aussi bien, quand il s'élève contre l'erreur qui a fait du
citoyen antique un homme libre , il nous ramène à l'in-
troductiou qui nous dit qu'on s'est fait illusion sur la
liberté chez les anciens et qu'il faut étudier ceux-ci avec
( 47 )
un esprit libre et un d^intéressement complet. Cepen-
dant cette liberté d^esprît ne peut - elle pas s*allier avec
Texpression du souci que Ton prend pour des parents ,
des ancêtres après tout? Ce désintéressement doit- il nous
empêcher de faire un retour sur nous-mêmes, d'établir
quelques comparaisons? Si Touvrage savant que nous
n'avons qu'effleuré , satisfaisait en quelque point au désir
que nous laissons entrevoir, il ajouterait sans doute à
ses autres et nombreux mérites celui de la chaleur et de
la vie. L'érudition la plus exacte , la plus étendue , peut
encore être communicative ; dans l'ordre d'impressions
qui répond à cette qualité , nous avons fini par trouver
l'alinéa suivant : « Une croyance est l'œuvre de notre
esprit, mais nous ne sommes pas libres de la modifier à
notre gré. Elle est notre création , mais nous ne le savons
pas. Elle est humaine et nous la croyons divine. Elle est
l'effet de notre puissance et elle est plus forte que nous.
Elle est en nous , elle ne nous quitte pas , elle nous parle
à tout moment. Si elle nous dit d'obéir, nous obéissons;
si elle nous trace des devoirs, nous nous soumettons.
L'homme peut bien dompter la nature , mais il est assu-
jetti à sa pensée. » Ce passage demanderait des explica-
tions. Aristote dit que l'esprit devient toutes choses et
Bossuet le répète sans sortir de l'orthodoxie ; Hegel s'en-
tendrait peut-être avec Aristote , mais M. Huet , l'auteur
de la Science de V esprit^ ne renie pas Bossuet.
Notre auteur , dans le cas particulier , s'est relâché de
sa prudence accoutumée , nous le trouvons même un peu
léger quand il dit, dans le chapitre du mariage, que le
■\.
^ 48 )
moment de la pudeur n*était pas encore venu. N^est-ee
pas Montesquieu (le seul écrivain moderne cite dans le
volume) qui a écrit : «Toutes les nations se sont égale-
ment accordées à attacher du mépris à l'incontinence des
femmes : c'est que la nature a parlé à toutes les nations.
Elle a établi la défense , elle a établi l'attaque et , ayant
mis des deux côtés des désirs, elle a placé dans l'un la
témérité et dans l'autre la honte. Elle a donné aux indi-
vidus, pour se conserver, de longs espaces de temps et
ne leur a donné, pour se perpétuer, que des moments. »
Si dans une première partie l'auteur refuse aux anciens
la connaissance de la liberté , il conclut en disant que
le christianisme a été la source d'où a pu venir la liberté
parmi les hommes. Nous eu resterons sur cette parole
consolante , eu invitant à la lecture d'une œu\Te qui ne
s'étaye que sur des citations antiques et se développe
sévèrement sans contenir un écho du jour ni de l'époque.
P. R.
VARIÉTÉS.
Nuus rccevonii do M. Jean Cayon, do Nancy, A roccasion do l'ar-
ticle If s Armoirieê de Sainte -Marie-aux- llines ^ publié dans notro der-
nier nnniéro, la cominuuicatioii Huivante :
>'ancy. le 21 leptpuibre 1864.
MoxsiKUK LE Directeur ,
Dans l'article inséré dernièremout dans le Bibliographe alsacien ,
on remarque avec justesse que la ville de Saiute-Marie-aux-Mines ,
que loB Allemands appelaient Markirch , était Jadis diviHce on doux
parties , l'une alsacienne , l'autre lorraine.
Cette dernière, lapins considérable , considérée comme bonne ville
( 49 )
du duché de LorrainCi portait comme tonte* celles ayant droit à cette
qualification exceptionnelle , les armoiries mêmes du prince : d'or ,
à la bande de gueules , chargée de trois alérions d'argent , qui est de
Lorraine simple. Tons les anciens hérauts d'armes du pays et jus-
qu'à Stanislas le Bienfaisant, dernier duc bénéficiaire de Lorraine
et de Bar, mort en 1766, en font mention expresse.
Quant aux armoiries octroyées par Louis XIV , ceci mérite une
explication à part. Lors de ses conquêtes en Lorraine et en Alsace ,
le monarque ou ses conseillers n'eurent rien de plus pressé que
d'aliéner le plus de souyenirs de l'ancienne nationalité et suppri-
mèrent d'abord les signes visibles qui en tenaient lieu , en leur sub-
stituant de nouveaux emblèmes. Ainsi Nancy , capitale de Lorraine ,
qui portait un chardon , avec cette devise un peu fière : Non inultu»
premorj qui s'y frotte , s'y pique , vit remplacer son antique écu par
«deux canons en sautoir», en souvenir de l'entrée du grand roi vain-
queur, et comme menace pour l'avenir.
On conviendra que Sainte-Marie-aux-Mines , en perdant les blancs
alérions , fut plus poétiquement traitée : d'azur k une Notre - Dame
d'argent , posant les pieds sur une montagne d'or ; mais c'était ma-
gnifique comme rébus politique.
Il ne faut ici se méprendre sur la différence de ville et celle de
communauté ; avec un peu de réflexion , il est aisé de conclure que
les compères en annexion de ces temps-là savaient leur affaire ; par
ce mot communauté on mettait à néant les distinctions entre Saiute-
Harie-aux-Mines lorraine et Sainte-Marie alsacienne , le tout était
désormais français; Louis XIV ne voulait pas qu'on l'oubliât jamais.
Votre très-dévoué serviteur et lecteur,
Jban Cayom.
»**
Le compositeur Reyer se trouvait ces jours-ci dans la petite ville
de Barr, encore tout émue de l'inauguration de sou chemin de fer
vicinal.
Il s'empresse d'aller serrer la main à Gustave Doré qui passe chaque
année un mois àBarr et à Sainte- Odile. Kn route , il veut entrer dans
un café. Le café était un casino. Quelques indigènes, voyant surgir
un particulier aux allures un peu excentriques , crurent devoir rap-
peler à Keyer que leur salle était close pour les profanes. Reyer dé-
cline son nom, sa qualité de compositeur et croit devoir justifier son
titre en ajoutant qu'il est l'auteur de la Statue.
— Elle est bonne , celle-là! réplique un bel esprit de l'endroit;
nous connaissons l'auteur de la statue, ce n'est pas vous; c'est Bar-
tholdl , de Colmar.
( SO )
Les raalhearenz ne eomialeMiiemt qu'une tUitneT et encore pur
onï-dtre , celle de ramlral Bmmt, qui a été inangarée, il y a an mois,
dam le chef-lien dn Haut-Rhin.
La Petùe Revue (n* 48, 8 octobre 1864).
»*.
Le Dictionnaire des comnuneë de la France que vient de publier
M. Jeanne , est un ouvrage qui * contient des renseignements fort
utiles sur les localités grandes et petites de notre pays et qui témoigne
d'efforts sérieux de la part de certains de ses rédacteurs. Malgré ces
efforts il contient beaucoup d'inexactitudes , chose que nous ne relè-
rerions pas si le prospectas du Dictionnaire n'était bien pompeux et
si M. Deschanel n'avait , dans le Jtmmal de« Débat» , sippelé le Die-
tionnaire même une œnvre de génie. Ces inexactitudes se concevront
d'ailleurs facilement pour le Bas • Rhin , par exemple , lorsque l'on
aura lu , dès les premières pages, que l'auteur doit des remercimenta
pour le Haut et le Bas -Rhin à . . . M. Briéle. A distance , les mots
« Haut et Bas - Rhin > peuvent Jouer une fusion que le rapproche-
ment des lieux dissipe en partie.
Comme l'auteur prie les personnes qui auront constaté des erreurs
ou des lacunes , de les lui signaler, nous userons un instant de la
permission.
Nous nous étonnerons d'abord de voir la bibliographie du Bas-
Rhin représentée uniquement et spécialement par : le Bulletin de la
Société deê monumentê historique» , la Description du département et les
Promenade» en AUaee de F. Piton. De ces trois ouvrages le premier
concerne particulièrement l'archéologie , le second est inachevé et
le troisième s'occupe de Uibeauvlllé. Il y avait à citer des publioa-
tlons plus oompréhensivos que certaine au moins de celles-ci. Parmi
lesjpoinis cul«iMiai»<« nous trouvons : le hautKœnigsbourg-le-Climont,
tout cela d'une pièce. La source minérale de Brumath vient après
celle do Niederbronn. Strasbourg, selon l'archiviste ou le géographe
autour de l'article, est sur la Bruche ; l'étage supérieur du château
impérial sert d'évéché \ sur la place Outenborg se trouvent la maison
Nouvriller et la maison Marmoutier.... Nous nous arrêtons , car notre
critique est bienveillante et souhaite au Dictionnaire une prompte
amélioration.
( 51 )
BULLETIN MENSUEL D'ALSATICA.
Livres.
9. Inventaire sommaire des archives départementales antérieures i
1790. Département du Bas-Rhin ; archiviste : M. Spach. S* livraison.
StnubourÇf typog. de V* Berger-Levrault, 1864; in-4*, pages 137 à 804.
Série E. Comté rhénan Licbtenberg.
10. L'église deWalbonrg, par l'abbé Straub. 8tr<ubourg, typog, de
V Berger-LevrauUj 1864; gr. in-8*, 11 p., vignettes et inscriptions.
Eitrsit dn Bulletin dêe monuments historique» d^AleacÊ.
11. Considérations générales sur les tombes celtiques de l'Alsace
(Haat et Bas-Rhin) , d'après les documents publiés par la Société
pour la conservation des monuments historiques d'Alsace, par
M. Morpain. Paris , 1863, in-8*, 16 p.
Extrait des BullHin» de la Sodèti d'anthropologie de Paris, t. Ill, 4* Tstci-
cule, 1862.
12. Précis de l'histoire politique et religieuse de la France , par l'abbé
P. MurjTf professeur au Petit-Séminaire de Strasbourg. 2 vol. in-12,
format Charpentier (1042 p.). Prix : 7 fr. (Prospectus in*8% 4 p. Typog.
de Le Roux à Straebourg.)
• Ce prospectus contient l'apprécistion des principaux organes de la presse
catholique qui a rendu compte de cet ouvrage. Le Monde , le Correspondani ,
l'Bspèranee, le Courrier d« l^Tonry , V Alsacien, la Obtienne, Itê Annales eathoèi-
ques de Genive et celles de UMgrs André , évéque de Strasbourg, Louis-Marie,
évèqne de Saint-Dié, Henri, archevêque de Rouen, etc.
13. Librairie de V Berger -Levrault et Plis. Strasbourg ^ rue des
Juifs f 26 1 Paris, rue des Saints-Pires. Catalogue des livres de fonds
et en nombre. Août 1864; in-8% 47 p. Typog. de V Berger-LevrauU.
Psges 32, 33 et 34. AlsaUoa.
14. Exposition hygiénique et pharmaceutique dn 16 au 19 août (1864),
par F. Kirsehleger; in-8*, 7 p. Typog. de Q. Silbermaniu
Programme de l'exposition ; extrait du Courrier du Bas-Rhin.
15. lâtudes historiques sur l'opération de la fistule vésico-vaginale et
examen de quelques perfectionnements récents dont elle a été
l'objet, avec 5 observations de guérison et 6 gravures, par M. le
docteur Herrgott, professeur agrégé à la Faculté de médecine de
Strasbourg ; in>8% iy-56 p. Streulmirgy DMvaumy librairs ; 1864 (août).
( 52 )
16. Étude snr la trichina »piralùt, par H. Kettner, docteur en méde-
cine, avec 2 planches lithog^raphlées. (Ençelmann à Mulhouse.)
Str€ubourg , typog. dt G. Siîbermann; iu-8*, 89 p.
17. Du régime sanitaire on France et dans les pays étrangers, par
M. le docteur Borchard. Parié ^ chez l'auteur, rue de Montholotif 3.
Strasbourg^ typog. de V' Berger-LevrauU ; in-12, 24 fr.
Exlrsit du Dictionnaire giniral de la politique de M. Maurice Block.
18. De la régénération des os, par M. Sédillot, professeur à la Fa-
culté de médecine de Strasbourg. Strcubourg^ typ. de O-SilbermanUf
1864 (juillet); 17 p. in-S».
Commanication à la Société de médecine. Extrait de la GatetU médical* dt
Stratbourg du 28 juin 1864.
19. Matériaux pour Tétude dos glaciers, par Dollfus-Ausset, t. V,
1** partie. Strasbourg ^ typog. de E. Simon ; gr. in-8*, 602 p.
Glaciers eo activité dans les Alpes.
20. Thèse d'analyse. De l'intégration dos équations aux différentielles
partielles du premier ordre. — Thèse d'astronomie. JBtudo sur les
étoiles doubles, par £mile Stoffcl. Strasbourg j typog. de V" Berger-
Levraulty 1864 (Juillet); in-4% 70-45 p., 2 planches.
Thèses pour obtenir le grade de docteur es sciences mathématiques.
21. Recueil officiel des actes de la Préfecture du Bas • Rhin. Tome
LXIV (1863). Strasbourg , typog. de V* Berger-LevrauU ; in-4% 468 p.
— 12 fr.
22. Mairie de Strasbourg. Budget primitif pour l'an 1864. Strasbourg,
typog. de V Berger-LevrauU, 1864 (Juin); in-8% 201 p.
23. Do la correspondance privée postale ou télégraphique dans ses
rapports avec le droit civil , le droit commercial , le droit adminis-
tratif et le droit pénal , par Edgar Hopp , secrétaire particulier
du préfet du Bas-Rhin , docteur en droit. Paris, A. Durand, 1864.
Typog. de V Berger-LevrauU à Strasbourg ; in-8', VIII-143 p. — 2 fr.
Bibliographie. — 1'* partie. Historique de l'administration des postes et
de l'administration télégrsphiqoe. — Utilité Juridique des communications
par télégraphe. — 2* partie. Des rapports généraux qui existent entre les
administrations postales et télégraphiques et les particuliers. — 3* partie.
Des rapports formés entre le* particuliers par la correspondance.
24. Création d'un hôpital à Bischwiller. Bisehwiller , typog. de Posth ,
1864; iu-8-. 16 p.
25. Des chemins vicinaux , construits pour être convertis en voies
ferrées. Compte rendu , extrait du Rapport de M. Migneret , préfet
( 53 )
du Baa-Rhin , aa Conseil général , gesaioa de 1864 ; gr. in-8*. StroM-
bourg , typog. de V* Berger-Levrault , 85 p.
26. Cahier des charges poar Tentroprise du théâtre communal de la
ville de Strasbourg. Année 1864-1865; in -8*, 18 p. Typog. de
V Berger-Levrault.
27. La Propriété , par K. Levassour. Strathourg , typog, de V* Berger-
Levrault, 1864 ; in-8* , 12 p. (juillet).
Extrait du DieUonnaire gininU d« la politique.
28. Impôt sur le revenu, par M. C. Perler. Strasbourg, typog. de
V* Berger-Levrault , 1864 ; in-8% 7 p.
Extrait du Dictionnairt général de la politique.
^J. M. l'abbé Erny, chanoine de Strasbourg. Notice biographique
par M. l'abbé Umhang. Strasbourg, typog. de L. F. Le /2ouz (juin
1864) ; in-8*. 15 p.
Extrait de la Revue catholique d'Alsace.
30. Le Pèlerinage de Marienthal , par M. Atzenhoffer , directeur du
pèlerinage; in-8*, 8 p. Typog. de L. F. Le Roux (mai 1864), eu fran-
çais et en allemand.
Circulaire illustrée de l'église de Marientbal d'après le plan dressé par
M. Morin, arcbilecle du département, de deux TÏgnettes, représentant la
Mère de douleurs, consolatrice des affligés, et la Vierge immaculée, auxi-
Matrice des chrétiens. On informe les fidèles qu'une messe foudée k perpé-
tuité sera célébrée tous les vendredis pour les bienfaiteurs tant Tirants que
décédés.. • Seront réputés bienfaiteurs tous ceux qui feront une offrande d'au
• moins tin franc comme solde de la présente notice on qui ont déjà con-
■ tribué pour nn don de même râleur. >
31. Jésus enfant, par M. le' pasteur Leblois. Strasbourg, typog. de
Frid. Ch. Heitx , 1864 ; in-18 , 82 p. , 3 vignettes.
82. Essai sur le VU* chapitre de l'épître aux Romains , par Ch. Aug.
Weber. Strasbourg , typog. de O. Silbermann : in-8*, 18 p.
38. Die Orthodoxie und das Evangelium in der protestantischen
Kirche , par Buisson. Strasbourg, Treuttel et Wûrtz, C. F, Sehmidt,
J. Noiriel , 1864. Typog. de O. Silbermann ; in-8*, 20 p.
84. Histoire de la théologie chrétienne au siècle apostolique , par
Edouard Reuss, professeur à la Faculté de théologie et au Séminaire
protestant de Strasbourg. 3* édition. Strasbourg , Treuttel et Wûrtz,
1864. Typog. de O. Silbermann ; 2 vol. in-8* de XX - 489 et VI - 629 p.
Introduction. — Le Judaïsme. — L'Évangile. — L'Église apostolique.
— La théologie Judéo-chrétienne. — La théologie paulinieune. — La théo-
( 54 )
logi« de trtnsition. — La théologie Jobaonjqoe. — CoaclMion. — Glos-
saire théologiqne du Nouveau Tettamenu — Répertoire de« passages
expliqués.
35. Andaehtsbach fflr die Mitglleder derMarianiachen Congrégation,
errichtet in der Pfarrkirche sa Dangolsheim. Strasbourg , typog.
Le Roux, 1864; In-12*, 248 p. Onillet).
36. La définition de la Justification par la foi selon Calvin , exposée
dans sa nature, ses sources et ses conséquences , parU.Bolavoine.
Strasbourg, typog. de G. Silbermann , in-S; 31 p. (Juillet).
Tlièse présentée k la Faculté de théologie protestante pourobtrnir le grade
de bachelier.
37. Worte gesproohen durch H. Pfarrer Hœrter bel der Bestattung-
von H. Jacob Matter , P rof essor am protestantlschcn Seminar au
Strassburg, geb. den 81. Mai 1791, entschl. den 22. Jnni 1864.
Strasbourg , typog, de 0. Silbermann ; in-8*, 10 p. (Juillet).
38. Johann Tanler's Predigten , nach den besten Ausgaben in die
jetzige Schriftsprache llbertragen , 2. Auflage. Neue Bearbeitnngr
der Ausgabe von 1826 von J. Hamberger. Erster Theil. Vom Ad-
vent bis som Himmelfahrtstage. Frankfurt am Main , 1864. Stras-
bourg, librairie Ch. Fr. Schmidti erstes Heft. — 2 fr. 40 o. X-144 p.
Or. in-8».
Tauler est né k Strasbourg en 1290 d'une Tsmille sisée. H y mouml
en 1361. H. le professeur Chsries Schmidt a consacré une étude à ce pré-
dicateur célèbre : JohannêM Titulsr, Hombourg, 1841.
39. Hédion , essai biographique et littéraire par Ch. Spiudler, Stras-
bourg , typog. de O. Silbemann , 1864; in-8*, 96 p.
Étude sur l'histoire de Is réformation k Strasbourg.
40. étude sur l'origine des iéglises réformées en France. 1510 - 1590.
Adversaires et obstacles , par E. H. Yollct. Strasbourg , typog. cU
G. SUbermanUf in-8*, 59 p.
Les a- 39 et 40 sont des thèses présentées à la Faculté de théologie pro-
testante de Strasbourg pour obtenir le grade de bachelier eu théologie.
41. Etudes historiques sur l'origine , la formation et Torganisation
dea lÉglises réformées de France, par E. H. VoUet - Révillou.
V étude. Strasbourg, TreuUeî et Wûrtx, 1864 ; in-8-, 59 p.
C'est le même trarail et le mémo tirage que l'ouvrage annoncé sous le
n* 40 avec une modification dans le titre.
( 55 )
42. JLeUre d'un père de famille à M. Durny, par M. Henri Sohinner.
Paru y DentUy 1»64; in-8o, 16 p. — 50 c.
43. Seconde lettre d'un père de famille à M. Dnmy, par M. Henri
Schirmer. Paris , DentUy 1864; inS', 8 p. — 26 c.
Périodiques.
Rbvub d'âlsacs. Septembre 1864.
QuiQUKKBz. Histoire de l'abbaye de Lucelle (suite}. — Dkr-
CHARRiJERES. Cravanches, berceau do Belfort au préjudice de
Brasse (suite). — J. Flaxlanu. De la moyenne propriété. —
Ch. Frad. Le Foyer alsacien , III. Le Oasqne de fer. — J. L.
Incident à propos de la chronique des dominicains de Golmar.
— Frko. Kubtz. Bulletin bibliographique.
Rbvub catholiqub dr l'âlsacb. Septembre 1864.
J. BocH. Los origines de Saverno. — H. Quthblik. Du positi-
visme de MM. Renan, Littré, Taine et About (8* art.). — X. Con-
férences ecclésiastiques pour 1864. — Chronique. Strasbourg,
Insuffisance d'églises. — Roshbim, Notice sur feu M. Rsbss. —
Barr , Notice sur feu M. £ok. — ëbbrsmIImstbb , Réclamations
à r:Église. Bibliographie. — P. Mury. Lettre à M. Duruy.
BL8JB88I80HB8 SAiiaTA08BL.ATT. N** 36 - 39. 8 • 24 Septembre 1864.
A. Habtuakn. Der Nesselhof vor 150 Jahren. — Chronik. —
Der Jahrmarkt von Ostrowna. — A. Stceber. Sanct Autor's
Brflnnlein in Mauersmflnster. — Th. Elkix. Die Belagerung der
Veste Kchl im Winter 1796 • 1797. — Zur Brinnerung an Alex.
Vinet. — Poésies von Th. Klein und A. Bube. — F. Ottb. Alsatia
von A. Stœber. Erste Abtheilung. 1862-1864.
Rbvub dbs Dbux-Monobs . 15 août 1864.
Appréciation littéraire s ar le volnme rie H. Campeux : l«s L^ft dt Marc'An-
toine. — La Bibliographie de la France, dans ton naméro da 13 août 1864 , a
enregistré cet ouvrage sous le titre de : le$ Legs de Marie-Antoinelte l : !
Lb Magasin pittorbsqub.
Juin 1864. — Le fea de la Saint-Jean en Alsace, par M. Piqiiart, percep-
tear h Strasbourg, arec nn dessin de H. Th. Scboler.
Juillet 1864. — Les Bancs du roi de Rome , dessin de M. I.4on Cogniei.
(Bancs établis sur les routes impériales et déparUtuMatales , par M. Leiay-
Marnésia , ancien préfet do Bas-Rbin.)
La Pbtxtb Rbvub. N* 46. 24 septembre 1864.
La Chasse dans la Tallée du Rhin, par M. Engelliard.
( se )
La Prtit Poucet. Journal non politique, paraiitHant touilles diman-
che». Nancy y in-4*, H p.
N» 18. 28 août. Revue de» caiix de rB«t. Nlcderbronn. — N» I».
Etudcfl HurdivorsOB sociétés bachiqut'H', par E... Jean Kaisiu.
MoROEUBLATT pQe orbildktb IjBSRk. 1864. 58* année, n* 30.
Corretpondincp de Strasbourg. MM. Matter, Jung , Fritz H CoUni.
Dis GARTB5LADBB, ILLU8TRIRTKS Familienrlatt. Herau»gehtr ErtlMt
Keil in Leipzig. Wœchcntlich 1 1/2 bis 2 Uogon. 1864. N- 81 et 34.
Ein Frùblingtgiing nach Se*senbeini roo Jos. Victor Widmann, p. 330-
332. — AafFim und Eis, ErinD<*ruDg ans den Rergcn Tun S. (M. Dolfu«s-
Ausiet) . p. 532-535.
RkVDE des cours L.ITTÉRAIRR8 OR LA FrARCR ET DE L'ÉTRAROBlt.
1 1** année. N«* 33 , 35 et 36.
Conférences de M. A. Campaux : la Question des femmes au XV* siècle ; et
de M. Waddington : De Tamour platonique. [Extrait du Courrier du Bas-
Rhin.)
La Pressb. 21 et 24 Juin 1864.
Pb. Borty. Excursion artistique. — Musée de Nancy. — Exposition rhé-
nane , musée et bibliothèque de Strasbourg. — Collections particulières. —
Le GimpelœArck.
Magasin fur die Litbratur des âuslandbb. 1864. N* 33. Berlin ,
14 août.
Die Gescbicbtschreibnng des Elsasses. Lndwig Spach und sein Wirken,
par Trautwein von Délie; p. 521-523. (Cet article contient la bibliographie
des principales publications de M. L. Spach.) — Eine strassburger tbeolo-
gische Studie (du même) ; p. 526.
Le Temps « 22 septembre 1864.
De l'enseignement de l'économie politique par l'Université de France , par
Brnière (A. Scbnéegans).
Lr Courrier du Bas-Rhin, 13 octobre 1864.
Mlgtmtin* Gt$chicht9 dtr Husik , Ton A. Reissmann. Article critique par
M. F. Schwab.
La Correspondance littArairr, publiée par MM. L. Lalanno ,
Lanrent-Pichot et Servois. 8* année, avril 1864.
Lettre de M. Cbauffbur-Kestner relative à la bibliographie de la Vie de
CalTÎn. — Septembre 1864. Le Bibliographe aluaeien et M. Foucberde Careil.
Moniteur du Bas-Rhin , 18 août 1864.
Découverte d'une sépulture romaine sur le territoire de Schleithal, par X....
1. Voir le BtUiographe, 2' année , p. 314.
NaifàBO 3 MOCCCLXIV Noybmbrk
LE
BIBLIOGRAPHE ALSACIEN
GAZETTE
LITTÉRAIRE, HISTORIQUE, ARTISTIQUE
SOMMAIRE
Uk AL8ATIQUK yt'I K'BXISTE PLUS. THOUJE MuRMBRI A'or« GenNUMMl.
Argentor. 150:i{, in-4*. — Um poêtb provençal a la coub dk Lok-
RAIHE. — Rbvub BIBLIOGRAPIIK2UE : Bulletin de la Société jyour la
eoruervation de» monument» hittorique». — Tahle méthodique de» mé-
moire» de Trévoux (1701-1775), l'« partie, par le Père P. C. Sommcr-
vogol.
UN ALSATIQUE QUI N'EXISTE PLUS.
Thom£ Murneri Nova Germama
(Argentor. 1502), in-4*'.
Je me propose de donner aux lecteurs du Bibliographe
alsacien quelques notices sur des livres intéressant notre
histoire politique et littéraire , devenus rares et difficiles
à trouver. L'injure du temps eu a beaucoup détruit; Tin-
souciancc des bibliothécaires a négligé d'en sauver d'au-
très, et l'épicier, ce minotaure des vieux livres, achève
tranquillement l'œuvre de ruine devant laquelle gémira
un jour la postérité.
( 58 )
Le livre dont je veux parler aujourd'hui n'a pas suc-
combé sous Toutrage des années; aucun bibliophile ne
peut se faire le remords de Tavoir laissé passer aux mains
des infidèles; nul épicier n'a la gloire d'en avoir servi les
détails à ses pratiques. Néanmoins , ce livre n'existe plus.
L'on n'en connaît pas un seul exemplaire, pas un aeul^
entendez bien ce mot fatal. Aucune bibliothèque d'Eu-
rope n'a été assez heureuse pour lui donner asile; aucun
caveau d'archives n'a réussi à le cacher; aucun cabinet
d'amateur n'a été assez secret, assez sûr, assez adroit,
pour en arracher un seul à la mort.
Sait-on, du moins, ce que ce livre contenait, ce qu'il
voulait? Oui, à peu près, très en gros, bien superficiel-
lement, et l'on s'en contente, faute de mieux. Il y a
même des gens qui en ont parlé tout naturellement,
comme du premier livre venu , comme s'ils l'avaient vu ,
touché et lu , sans se douter que ce livre dont ils disser-
taient si pertinemment et qu'ils prétendaient fEÙre con-
naître, n'a eu qu'un jour d'existence, ou plutôt qu'il
était un véritable mort-né dans la république des lettres.
n m'a paru intéressant d'ouvrir ma série de notices
sur les alsatiques rares par celle d'un livre qui n'existe
plus, conséquemment du plus rare de tous , si l'on peut se
servir de cette expression en parlant de ce qui n'est pas.
Voici son titre : Thoma Mubnebi Nova Germama,
Argentorati, Johan. Grieninger, 1502, in-4°.
Les bibliographes qui ont le plus visé aux curiosités
ne disent pas un inot de cet ouvrage , et je ne l'ai trouvé
indiqué dans aucun des dictionnaires historiques qui ont
( 59 )
parlé de Mumer. Luc Wadding , qui a donné la liste des
ouvrages que nous devons aux moines des ordres mi-
neurs , n*en fait pas mention , et T Allemand Waldau , qui
a écrit, en 1775, une notice spéciale sur la personne et
les écrits de Thomas Murner, ne Ta pas connu.
Je vais essayer d*en raconter l'histoire.
Vers la fin du XV" siècle , cela est indubitable , il s*é-
tait manifesté, dans la ville de Strasbourg, quelques
vagues tendances vers une réunion à la France. Dans la
renaissance générale des idées et des lettres on voit
poindre aussi certains problèmes historiques. Cela est
tout à fait naturel. L'esprit humain, une fois réveillé,
porte sa curiosité dans toutes les directions; il remue ce
qui tient aux passions et aux besoins du moment, tout
comme il s'éprend de ce qui paraît n'appartenir qu'au
monde de la spéculation et au domaine de l'idéal. La
question de savoir où était la frontière naturelle, géo-
graphique et historique de la France à l'égard des
nations germaniques , était une grosse question , et d'his-
toire, et de droit, et d'avenir. La France avait souvent
r
fait soutenir par ses juristes et ses hommes d^tat que
sa domination légitime allait jusqu'au Rhin , que la terre
française, la terre salique, se prolongeait jusqu'aux ri-
vages de ce fleuve, que tout l'ancien royaume d'Ans-
trasie était une dépendance de la couronne et que
celle-ci n'en avait été dépouillée que par le malheur
des temps, indûment et d'une façon passagère. Quand
le dauphin, depuis Louis XI, vint, à la tête de ses
bandes d'Armagnacs, ravager l'Alsace, en 1444, il pré-
tendait reconquérir un membre de l*uncienne France.
On en pourrait citer de notables témoignages , et nom-
breux. Je n'en choisirai que deux. Olivier de la Marche,
qui écrivait au XV" siècle, disait : «Je trouve par les
«anciennes croniqucs et escritures que le royaume de
«Bourgongne s'étendait bien avant comprenant Pied-
«mont, Ast, Provence, Dauphiné, Savoie , duché et
« comté de Bourgongne et jusqu'à Sens , et de l'autre
«part, Ferrattc et Lorraine, Bar et grande partie des
« basses Allemaignes et jusqucs au Rhin. » £t Charles VII
ne disait-il pas à l'empereur d'Allemagne , dans l'année
mOme où il envoyait le dauphin en Alsace : « Nous avons
«cédé d'autant plus volontiers à ce désir (de réprimer
«les Suisses) que la couronne de France a été, depuis
« beaucoup d'années, dépouillée de ses limites naturelles,
« qui allaient jusqu'au fleuve du Rhin , et qu'elle veut y
« rétablir sa souveraineté. >
Cette doctrine nationale de l'ancienne royauté sera
surtout mise en lumière au XVP siècle par François I*'
et Henri U , et poursuivie au XVII* par Henri IV, Ri-
chelieu ,* Mazarin et Louis XIV. On verra alors une
foule de légistes, payés sur le trésor de l'État, ressusci-
ter, défendre et agrandir cette vieille prétention , souvent
journée, mais jamais abdiquée, que tout l'empire cis-
rhénan de Charlemagne est terre de France, que le
droit des Carloviugîcns a passé à Charles le Simple , que
les renonciations forcées ou surprises de Louis III et de
Carloman étaient nulles, à raison de la bâtardise pré-
tendue de ces princes, que le domaine français est de sa
( 61 )
uature et par essence inaliéaable et imprescriptible, et
qu'il suffit qu'uu État ait été une seule fois détenu par la
France pour être perpétuellement français. Ces raides et
menaçantes théories auront pour organes principaux Le
Royer de Prade , Jacques de Cassan , Blondel , Aubery,
et tant d'autres à leur suite. L*on mettra bien Aubery à
la Bastille pour apaiser l'Électeur de Mayence, mais il
en sortira chargé d'honneurs et de marques de recon-
naissance, et, en 1679, Duval osera dire dans son livre
Des Acquisitions de la JPrance^ et sans encourir la Bas-
tille, en parlant de l'Alsace : «Le domaine de ses an-
« cêtres que Sa Majesté a reconquis avecque tant de va-
« leur et de justice... Nos roys ont possédé l'Alsace
« pendant plus de deux cents ans; elle faisoit partie pour
« lors du royaume d'Austrasie , et elle a même quelque-
« fois porté le nom de Petite-France. » Je ne creuserai
pas plus loin dans ce sujet qui mérite qu'on lui consacre
tout un livre. Je n'ai voulu que préciser une question
historique très-délicate et très-curieuse qui se rattache
au livre dont j*ai entrepris de faire connaître l'origine,
la cause et la destinée.
Ces tendances à un retour dans le sein de la France
dès le XV* siècle étaient, sans doute, bien timides et
très-voilées. Elles étaient, dans tous les cas, assez sé-
rieuses pour éveiller l'attention de quelque esprit clair-
voyant. Cet esprit clairvoyant fut le célèbre Jacques
Wimpheling, l'âme et le centre de la renaissance litté-
raire en Alsace.
Wimpheling habitait alors Strasbourg, au couvent des
( 62 )
Guillelmites. Son patriotisme germanique 8*alarma des
symptômes de défection qui se produisaient autour de
lui , et jusque dans les rangs de la magistrature. Il exhala
ses inquiétudes et son indignation dans un écrit intitulé :
Germania ad rempublicam argentinensem. Cet écrit était
compris dans un volume in-4* qu*il confia aux presses de
Jean Priiss , entre une déclamation de Philippe Beroalde
et un discours sur TAnnonciation de la Vierge adressé à
Tuniversité de Heidelberg. L'impression est datée du 13
des calendes de janvier lôOl. Cette édition est devenue
fort rare. Mais en 1649, Jean Michel Moscherosch eu
donna une nouvelle, chez Pickel, sous le titre de Cia-
rhenum (rtrmania^ in-4", de VI-47 p.
Wimpheling , entraîné par Timportance de son sujet ,
avait composé son écrit en latin et en allemand. D ne fit
paraître en 1501 que le texte latin. Les tribulations que
ce livre lui attira le décidèrent à retenir la version alle-
mande qui ne vit le jour qu*en 1 648 , chez Timprimour
Jean Philippe Mulben , par les soins du même Mosche-
rosch , qui devait donner, Tannée suivante , la nouvelle
édition latine. Elle parut sous ce titre : Tutschland Jacob
Wtmpfflingers von Slettstait zu Ere dcr Statt Strasshurg
%md des Rinstroma , jetzo nack 147 Jahren zum Truck ge-
geben. in-4" de 23 ff. n. p.
«Beaucoup de personnes, dit Wimpheling, professent
< Topinîon que la ville de Strasbourg et les autres cités
« assises de ce côté-ci du Rhin ont appartenu aux rois de
« France , et cette opinion porte ces rois à i*evendiquer
« notre pays. Cette erreur, qui provient de l'ignorance
( «3 )
«des anciennes histoires, se loge d'autant plus ferme -
« ment dans la tête des Français que nous avons nous-
« mêmes sur ce point des idées entièrement fausses et
« que beaucoup d'entre nous ont plus d'affection pour le
«royaume de France que pour Fempire germanique.
« Nous députons de temps à autre vers les rois de France
« des ambassadeurs qui sont d^'à à moitié français (senu-
€galh'). Parce qu'ils sont reçus amicalement dans ce
« pays , nos envoyés caressent les rois et se montrent en
«tout favorables à leurs vues. Ils espèrent que si la
« France parvient à conquérir notre pays , ils obtiendront
« des honneurs et des dignités auxquels ils ne pourront
< atteindre sous la domination des aigles romaines. »
Wimpheling cherche alors à démontrer qu'aucun Fran-
çais ne fut empereur ni roi des Romains , depuis Jules-
César jusqu'à Maximilien P% alors régnant; que César a
commis une erreur géographique immense en donnant le
nom de Gaule au pays compris entre l'Océan et le Bhin ,
et qu'il aurait dû prendre pour ligne de démarcation na-
turelle entre la Germanie et la Gaule, la chsûne des
Vosges.
N*est-il pas curieux de voir apparaître de si loin la fa-
meuse question qui sert encore atgourd'hui de levier aux
prétentions d'une certaine école historique et politique
de l'Allemagne moderne?
L'on voit sur quelles démonstrations le docte huma-
niste de Schlestadt fonde son système ou , pour mieux
dire , son paradoxe. Pépin était Allemand , ce qu'il induit
inutilement d'un proverbe en usage même parmi les en-
( «4 )
fants ; Charleraagne était Allemand ; toute la rive gauche
du Rhin était germanique , au dire de Tacite , d* Ammien
Marcellin et de plusieurs papes; Pétrarque appelait la
vallée du Rhin la plus noble portion de Tempire; Sué-
tone et Végèce sont invoqués pour établir la radicale
dissemblance qui signale les Germains d'avec les Gau-
lois. Aussi , Wimpheling s'échaufiant sur la valeur irré-
sistible de ses preuves, souhaite-t-il aux ambassadeara
infidèles dont il a déjà parlé , le sort de Pierre de Hagen-
bach, — la décapitation tout simplement. — La pré-
sence de la fleur de lis sur les monnaies strasbourgeoises,
qui paraît avoir été un argument des gallophiles de son
temps, rembarrasse bien un peu, mais il s'en tire à force
de distinctions et d'arguties. Chemin faisant, il trouve
moyen de nous humilier en nous apprenant que Hugues
Capet n'est que le fils d'un boucher de l'Isle-de-France.
Soit. Dans la profonde tristesse qui l'accable , il fait éner-
giquement appel à l'union, à l'amour du bien public, à
la prévoyance militaire. «Gardons-nous de tout fol orgueil,
s'écrie-t-il, qui ne peut que conduire à la perdition; res-
serrons nos alliances et nos amitiés avec nos bons voi-
sins; pratiquons la justice envers les étrangers et faisone-
la fleurir surtout dans le sein de la république ; que la
concorde règne entre les trois ordres , clergé , noblesse et
bourgeoisie.» £n retraçant les devoirs des magistrats, il
leur en impose un qu'on trouve certainement pour la
première fois au nombre des obligations gouvernemen-
tales; c'est de consigner dans des livres officiels, dans
des chroniques publiques, les événements dignes de
( 65
souvenir. Le patriote n'absorbe pas le lettré, et ce vœu
est un des signes du temps. C'est encore le lettré , l'hu-
maniste, l'homme de la régénération intellectuelle, qui
s'élève avec amertume et avec un sentiment de pitié
contre l'ignorance grossière du peuple et surtout contre
les ennemis de l'instruction et des lumières. Il recom-
mande avec feireur l'étude du latin. Quelques-unes des
raisons qu'il donne pour faire ressortir l'utilité de cette
étude sont naïves et singulières aujourd'hui : < L'on ap-
« prendrait ainsi , dit-il , à lire et à comprendre les épi-
«taphes des tombeaux et les légendes des monnaies; on
< saurait que le couvent de Saint-Nicolas m widts prend
« son nom de sa situation entre deux cours d'eau et ne
< s'appelle point Saîntr-Nicolas-aux-Chiens (zu den Htm-
« den). » Il cite encore d'autres dépravations populaires
de noms de lieux , intelligibles seulement pour ceux qui
sont familiers avec la langue allemande. Enfin , une no-
table partie de la Germania est consacrée à développer
les idées de Wimpheling sur l'éducation et l'instruction
de la jeunesse , sa plus pure , sa plus infatigable préoccu-
pation , celle qui a fait de lui la plus noble figure de la
renaissance des lettres en Alsace. Il propose au magistrat
la création d'une école d'humanités, d'un gymnase
{Vâhisdifd)^ qui dispenserait à la jeunesse l'enseigne-
ment des langues savantes , de Fhistoire , de la morale. A
cette époque, Strasbourg ne possédait que des écoles
paroissiales ou monastiques; aucune institution littéraire
d'un degré plus élevé et d'un caractère laïque n'y avait
encore été fondée.
( 66 )
Ce vœu si sage , si conforme aux besoins du temps , et
exprime par l^homme dans la bouche duquel il <Stait le
plus naturellement placé , déchaîna une tempête.
Wimpheling avait expliqué avec toute la prudence
imaginable que l'institution proposée ne devait pas pré*
judicier aux écoles dépendant des églises et des couvents,
et qu'elle ne recevrait que les enfants destinés à cher-
cher l'instruction dans les villes étrangères et ceux qui ,
faute de ressources, étaient condamnés à s'en passer.
Cependant l'envie , l'amour de la domination exclusive ,
et aussi l'esprit de routine , soulevèrent contre son projet
une ardente hostilité. La théorie historique défendue
dans la Germama n'eut, selon toutes les vraisemblances,
provoqué aucune contradiction , puisqu'il fallait ouverte-
ment irriter toutes les susceptibilités du patriotisme local
pour en démontrer la fausseté. Mais l'atteinte portée au
privilège ou au monopole des couvents qui donnaient
l'enseignement excita l'animosité des moines. Il n'y eut
d'embarras que sur la manière dont cette animosité pour-
rait éclater. L'autorité qui s'attachait au nom de Wim-
pheling, la vénération dont sa personne et ses vertus
étaient entourées , rendaient l'agression difficile et pres-
que dangereuse. Le clergé , parmi lequel il avait des dis-
ciples et des amis , hésitait à l'attaquer. Personne ne sem-
blait vouloir courir le péril d'une polémique avec ce sage
chrétien, ce pieux personnage, la lumière de sa pro-
vince.
L'esprit monacal triompha de ces répugnances. Un
homme , un franciscain , se présenta pour injurier Wim-
( 67 )
pheling , et pour cacher dans une controverse d'histoire
la haine que les moines lui avaient vouée. C'était Tho-
mas Murner, père gardien du couvent des franciscains
de Strasbourg , un des midtres de T école , assez célèbre
alors , de ce monastère , jeune , ardent , un peu dédaigné
à cause de sa conduite relâchée. Mumer avait été grand
coureur d'universités , il était le type de ces écoliers alle-
mands débauchés, vagabonds, aventuriers, connus dans
l'histoire sous le nom de Bacchanien et fàhrende Schuler.
Tête remuante , inquiète , intelligence fantasque , imagi-
nation vive et originale , tournée , comme par un aimant
naturel , à la satire , à la vision comique. Cette individua-
lité singulière penchait dans les retardements du passé et
dans toutes les impatiences de l'avenir. Mumer était à la
fois réactionnaire et progressiste, incertain entre deux
pôles, n inclinait à la réforme par la pensée et était ca-
tholique opiniâtre dans ses actes et sa doctrine. Esprit
alerte, hardi, sans scrupules; nature sensuelle et exi-
geante; moralité équivoque qui glissait aisément dans le
désordre , dans le cymsme du langage et dans les tableaux
obscènes. Il était passionné dans sa manière de sentir et
pourtant vénal. Par un étrange contraste , il soutenait la
scolastique étouffante du moyen âge et inventait des mé-
thodes d'enseignement expéditivcs, amusantes, presque
révolutionnaires ; il imagina d'enseigner la logique et le
droit romain au moyen de jeux de cartes. Ignorant en
grammaire, il fut un écrivain éloquent; latiniste barbare,
il excella, comme poëte , dans le dialecte souabique , alors
la langue vulgaire de Strasbourg. A côté de ces mérites
( 68 )
que la postérité reconnaît , il fui digne de figurer, eu son
temps , parmi les hommes que le ridicule a immortaliflés
dans les Epistolœ obscurorum virorum. Mumor fat un
homme double et excessif dans tous les sens , un véritable
gladiateur de lettres qui n'aspirait qu'au bruit et à la
renommée. Orgueilleux et téméraire , bizarre et mouvant,
il semblait créé pour le tumulte des polémiques et pour
la bataille des pamphlets ; il cherchait avec délices tons
les hasards de la pensée et s'y jouait avec une aisance ,
une humeur, une verve à la fois bouffonnes et puis-
santes.
Murner se mit à Toeuvre et réfuta Wimpbeling dans
un livre qu'il appela Nova Germa/nia. 11 y défend avant
tout l'excellence des études monastiques et fait l'apologie
de l'école de son couvent. C'était là son but. Mais pour
ruiner le projet de Wimpheling dans l'opinion , il fallait
essayer de le représenter sous les couleurs d'un ignorant,
d'un faux érudit, d'un esprit nourri de chimères et de
visions. Il s'empara de sa thèse , (]ui prêtait assurément k
la critique , la combattit et la retourna de fond en comble.
Selon Murner, la rive gauche du Rhin est un domaine
naturel et légitime des rois de France, et Strasbourg, en
particulier, est une ville essentiellement gauloise et Ta
toujours été. Voilà tout ce que nous savons de son livre ;
tel en était le fond. Il serait intéressant de connaître la
forme et l'allure que Mumcr a imprimées à sa pensée,
par quelles déductions , et sur quels appuis , il arrivait à
sa conclusion historique. Cet examen est impossible puis-
que son livre a ontioremont péri. Nous savons seulement
( 09 )
encore, par le témoignage des contemporains et par les
aigreurs de la lutte que ce livre excita, que Wimpheling
était outrageusement traité et diffamé dans ce pamphlet,
et que Murner déversa sur ce vénérable personnage
toutes les richesses de son génie satirique, tous les poi-
sons de sa langue mordante et injurieuse.
Ce qui doit le plus vivement nous frapper aigourd'hni
dans la conduite de Murner, c'est la témérité de sa pro-
position historique au sein d'une ville allemande, dans
un petit État très-jaloux de sa nationalité et de sou indé-
pendance, et où circulait déjà un certain courant d'affec-
tions françaises. Son œuvre était donc dangereuse, et,
par cela aussi, empreinte d'un incontestable courage.
Elle pouvait jeter le trouble dans la république , allumer
les passions et attirer sur son auteur les rigueurs du gou-
vernement qui avait toujours passé pour très-ombrageux
et très-sévère en matière de tendances politiques. L'é-
poque même était critique et prêtait aux plus vives dé-
fiances. H n'y avait qu'un demi-siècle que le dauphin de
France avait essayé de reprendre l'Alsace, vingt-cinq
ans que le duc de Bourgogne avait étendu sa main me-
naçante du même côté, et la dernière révolution constitu-
tionnelle intérieure ne datait que de 1482. Dans ces con-
jonctures, et en face de ces souvenirs, se lancer dans
une controverse de nationalité et traiter une question
d'origines dans le sens qui flattait les prétentions de l'é-
tranger, de l'ennemi , c'était faire un acte d'une incroya-
ble audace. D n'y avait qu'un moine pour l'oser, et en-
core fallait-il que ce moine s'appelât Thomas Murner. Si
( 70 )
le personnage n*était pas d'un bout à l'autre un tissa de
fantaisies extraordinaires, il ne tiendrait qu*à un cher-
cheur de curiositës historiques de faire de Mumer un des
prophètes de la réunion de la Petite-France à la grande ,
et le précurseur de Richelieu.
Wimpheling et ses amis surent que Murner venait
d^achever un venimeux libelle contre la Germania, Ils en
furent très-ëmus. Mumer était alors dans des rapports
assez intimes avec Wimpheling; il le visitait souvent,
mangeait chez lui , lui empruntait des livres. Wimpheling
eut un entretien avec Mumer, à la suite duquel le moine
lui envoya son manuscrit avec une lettre qui autorisait
Wimpheling à le jeter au feu. Le fit-il? on n'en sait
rien. Mais Mumer en avait une copie. Cédant probable-
ment à des influences qu'il n'était pas le maître de dé-
tourner, ou , peut-ôtre tout simplement emporté par une
de ces bourrasques de caractère auxquelles il était siyet,
il porta son livre à l'imprimeur Jean Grieninger, son
ami, dont l'atelier était établi dans la rue de VChUre,
Dans le même moment, il adressa une lettre irritée et
grossière à Jean Geîler, le fameux prédicateur de la ca-
thédrale et le plus affectionné des amis de Wimpheling.
Bientôt après le livre sortait des presses de Grieninger.
Dès que son apparition fut certaine , Wimpheling ap-
pela tous ses amis à sa défense et déposa une plainte en
forme entre les mains des chefis de la république. Le sé-
nat fut épouvanté à l'idée du levain dangereux que le
libelle du franciscain pouvait jeter dans les esprits. Il fit
de la chose une affaire d'État. Grieninger fut mandé de-
( 71 ;
vaut le magistrat. Il déclara que T édition était tirée à
600 exemplaires, mais qn*il n*en avait encore vendu que
six.
Le 21 août 1502, on lui intima Tordre de n*eu plus
vendre, sans une permission expresse de l'autorité, et
on lui fît prêter Iberment qu'il les retiendrait tous , sous
peine de la vie. La décision du sénat fut confirmée par
un décret spécial de l'empereur Maximilien, en suite
duquel toute l'édition fut juridiquement confisquée et
anéantie.
Grieninger n'a que trop bien tenu son serment. H n'a
pas voulu exposer sa tête pour faire le bonheur de quel-
que bibliophile futur. Toute l'édition de la Nova Germa-
nta a été ou brûlée ou livrée au pilon. Ce pamphlet fut
jugé si dangereux , tant par les questions qu'il soulevait
que par les révélations compromettantes dont il était
rempli, que le sénat n'en réserva pas même un exem-
plaire pour les archives de l'État, ce qu'il faisait pour-
tant pour tous les livres prohibés ou condamnés. D'après
la tradition conservée aux archives de la ville , Jacques
Wencker, le célèbre archiviste du XVII" siècle, aurait
seul eu en sa possession quelques feuilles éparses de la
Nova Germanta; ces feuilles, à la recherche desquelles
M. le bibliothécaire Jung s'était curieusement attaché,
n'ont pas été retrouvées, et ne le seront, sans doute,
jamais.
Que sont devenus les six exemplaires que Grieninger
confessait d'avoir vendus?.... Eux aussi ont été anéantis,
soit par les amis de Wimpheling, soit par la police du
( 72 )
déliât, soit par Grieiiingcr qui a pu les retirer des mainB
de ses acheteurs , soit par les possesseurs , trop peureux
pour conserver le redoutable libelle. Il faut bien qu'il en
soit ainsi . puisque aucun do ces exemplaires n'a jamaiB
revu le jour. Le livre de Murner est donc un livre défi-
nitivement supprimé et disparu. Peut-être est-il Texcmple
unique d'une destruction absolue et intégrale dans This-
toire de la bibliographie. Oiiarler Géeard.
UN POETE PROVENÇAL A LA COUR
DE LORRAINE.
Ce po^te provençal se nommait le sieur do La Tour ;
il ne nous est connu que par une tragi- comédie, restée
inédite , et par un recueil de poésies françaises . latines
et provençales, publié à Paris en 107 7. Ce n'est pas là
un bagage littéraire hissez important pour que le sieur
de La Tour ait mérité de trouver son gitc dans les bio-
graphies générales. Nous doutons fort que les biblio-
graphes se soient' jamais occupés de lui et de ses œuvres.
Cependant sa tragi-comédie a été analysée, sans doute
par Mercier , abbé de Saint-Léger , dans la Biblioihèqtit
du Théâtre françoù (Dresde, Michel Grœll, 1768, 3 voL
in-12 , t. I, p. 528 et suiv.) que ce savant universel ne
dédaignait pas de rédiger, en grande partie, pour le
compte et sous le nom du duc de La Vallière. Nous n'a-
vons donc pas à revenir sur cette analyse , qui nous fait
connaître le sujet de la pièce et la manière de l'auteur.
( 73 )
C'est une tragi-comédie dans le goût de celles de Rotrou ;
le style en est tour à tour trivial et ampoulé ; on y dé-
couvrirait pourtant quelques beaux vers et quelques
scènes assez bien posées , à travers un imbroglio roma-
nesque, qui équivaut à une date certaine. De 1620 à
1640 , le Théâtre français jetait sans cesse dans le même
moule tragi - comique les mêmes amours , les mêmes dé-
guisements , les mêmes caractères et presque les mêmes
sentiments exprimés de la même façon. On peut donc
supposer avec certitude que la tragi-comédie à'Isoîite a
été composée vers 1635 ou 1638. En voici le titre d'a-
près le manuscrit qui est à la Bibliothèque de l'Ar-
senal :
lêolite ou l* Amante courageuse , poëme tragi-comique ,
dédié à Son Altesse de Lorraine , par le sieur de La Tour.
In-folio de 65 feuillets , sur papier , écriture du XVII*
siècle , relié en vélin blanc , avec dos moderne en maro-
quin rouge. (N° 34. Belles • lettres françaises.) Le titre
est encadré en couleurs ; au verso, les armoiries de Lor-
raine , également coloriées. L'auteur a répété son nom à
la fin du manuscrit , où on lit : Par le sieur de Im Tour^
Pro^^ (Provençal),
Ce manuscrit , qui est certainement celui que le sieur
de La Tour ofint à la duchesse de Lorraine , commence
par la dédicace , à la suite de laquelle se trouve , suivant
l'usage, un argument en prose très-compliqué et très-
alambiqué. La dédicace est bonne à conserver, comme
un document d'histoire littéraire , ainsi que le sonnet qui
l'accompagne.
*
( 74 ;
A Soii AUessi' de Lorraine.
Madame.
Cette généreuse princesse dont je trace icy les mer-
veilles vient offrir à Vostre Grandeur Thistoiro de ses
avantures. La renommée a qui vostre gloire est si chère
a si avantageusement publie vos perfections , qu'elle hxy
a fait naistre le désir de vous rendre ceste reconnoissance.
Je confesse , Madame , que c'est vous fournir un entre-
tien fort désagréable, que de vous présenter cest ouvrage :
Vostre Mfyestë qui n'a des yeux que pour les choses
grandes trouvera ce présent de si petite considération ,
qu'elle aura suject de bhismer la liberté que je prends de
vous le donner. Isolite mesme craiud que le récit de ses
infortunes ne touche trop sensiblement vostre vertu. £lle
voudroit bien vous compter les divers événements qui
ont exercé sa constance , vous dire les malheurs qui luy
sont arrivez et qu'elle a surmonté. Elle voudroit bien
vous faire scauoir les jjIus secrets ennuis qui ont troublé
la tranquillité de sa vie et les orages que le veut d'une
mauuaise fortune auoit sousleué contre son repos. Mais
comme elle sçait que le discours des afflictions est ordi-
nairement contagieux , elle appréhende que celui de ses
disgrâces n'esueille dans vostre ame des ressentiments
d'une trop grande pitié et que ceste tendresse de cœur
qui vous rend adorable et qui roluist sur vostre visage
(avec tant d'autres belles qualitez que vous possédez) ne
vous face piirticiper à ses desplaisirs par une rcflection
que Vostre Majesté seule connoist. Mais quoy ! Madame ,
( 75 )
si vous auez de la compassion , vous n'aucz paA moins
de prudence pour luy donner des limites. Celuy qui vous
a donné Testre et à qui tant de monde est obligé pour
un si rare bienfaict, a fauorisé vostrc naissance de tant
d'aduantages , qu'il est bien aise de voir que vostre esprit
a reçeu de luy ceste égalité qui ne se rencontre parfai-
tement qu'au sien. Authorisez donc les souhaicts de ceste
Princesse , ayez aggreable qu'elle vous consacre ses vœux;
vostre nom glorieux est l'object qu'elle a choisi pour ipé-
riter l'honneur de vostre protection. Le Hure qu'elle vous
donne a quelque chose de plus releué que les amours
qu'il semble traicter. Vous y remarquerez , Madame , la
différence qu'il y a des bons aux mauuais conseillers des
Roys , les dangers que courent les princes qui se déchar-
gent sur eux de la conduite de leur estât , combien de
malheurs arriuent de ceste authorité dont ils se dépouil-
lent en leur faueur et qui doit estre inséparable d'un
grand monarque , et qu'enfin Dieu opère dans un rien
des reconsiliations qui confondent le jugement des hom-
mes. Voila, en somme, l'histoire dont Isolite veut vous
entretenir. Voila les premières saillies de son interprète
et le moindre des ouvrages qu'il a voué à Vostre Altesse.
Ne considérez pas tant , Madame , les ornements dont
ceste Princesse est reuestue : elle suit trop l'affetterie
pour chercher dans l'artifice la grâce qu'on ne trouve
que dans la négligence. Elle vient d'une contrée où la
uaifueté est tout l'embellissement qu'on y recherche .
contrée qui conserue tousjours entières les flammes de
ceste mesmc affection, que vos yeux ont tousjours allumé
( 76 )
dans le cœur de ses peuples (dont ils eatoient les deux
régents) et qui ne seront jamais esteintes de leur ame qae
par la reuolutiou de mille siècles , ny de la mienne que
par la vie ,
Madame ,
de
Vostre très-humble et très-obeissant serviteur,
DE La Tour.
Pour Madame la ducliesse de Lorraine.
SONNET.
Miracle de nosjoars, adorable Princesse,
Dont les raren vertns charment tons le» morteU ;
Qai peut voas rofaiier Justement des autels ?
Qnoy ! la fille d'no Dieu n'est-elle pas Déesse?
Tant de Roys , yos ayenlz y m'accusent de paresse ,
Que je conçois pour vous mille vœux immortels:
Je Bcay que vostre gloire en mérite de tels ,
Mais pour les exprimer l'art a trop de foiblesse.
Geste aymable douceur tient euchaisncz mes sens. %
Aussy , pos»edez-vons des attraiots si puissants
Que Charles vous publie A nulle antre seconde.
Mais d'où vient que son bras cueille tant de lauriers ?
Si vous devez ravir par amour tout le monde ,
Que ne Joinct-il la myrtho à ses exploicts guerriers ?
La Tous.
Cette dédicace , empreinte d*une galanterie raffinée ,
quoique respectueuse , nous paraît établir que le sieur de
La Tour fut , à cette époque , un des commensaux de la
cour de Lorraine et, sans doute , un des officiers de la
maison de la duchesse. Mais quelle serait cette duchesse?
Nous sommes porté à croire, en nous autorisant des
( 77 )
termes mêmes de la dédicace âCIsoHie , que c'était Béatriz
deCosenza, veuve du comte de CantecroLx, que Charles IV
avait épousée publiquement, au mois d*avril 1637, quoi-
que sa femme légitime , Nicole , fille de Henri , duc de
Lorraine , et de Marguerite de Gonzague , fût encore vi-
vante.
La dédicace nous donne à entendre que le poë'me ren-
ferme des allusions transparentes qui se rapportent à la
duchesse elle - même. C'était la mode du temps , et les
écrivains , romanciers ou dramaturges , se montraient
jaloux de mettre en scène , sous des noms supposés , les
grands personnages , qui avaient fait parler d'eux par
leurs aventures amoureuses. Nous laissons à d'autres le
soin de découvrir si ce n'est pas Béatrix de Cosenza que
le poëte a représentée dans le rôle d'holite. Quant à
Daphné , rivale de cette princesse , elle consent à épouser
un prince , qu'elle n'avait pas choisi , mais qu'elle ne
juge pas indigne d'elle , car elle se dit tout bas :
La pomme en est trop belle , il faut que Je la morde.
Certaines analogies littéraires , qui sont des traits de
lumière en bibliographie , nous permettent de constater
que l'auteur d'Iaolite pourrait bien être aussi l'auteur de
plusieurs Histoires romanesques, qui parurent à Paris
vers la même époque. Le sieur de La Tour, dans la dé-
dicace de sa tragi - comédie , dit que cette pièce est le
moindre des ouvrages qvkil a voués a la duchesse de Lor-
raine. Nous trouvons, en 1627 et 1634 , deux ouvrages
publiés par un sieur de La Tour - Hotman , qui nous
semble être le même que le sieur de La Tour, Provençal.
i 7« }
Celui-ci n*aurait-il pas pris une épouse dans la famille
dos Hotman et ajouté depuis à son nom celui de sa femme?
Quoi qu*il en soit, nous indiquerons ici ces deux ouvrages
dont le premier offre le portrait de l'auteur , gravé par
Crispin de Passe.
Histoire du rvyiie r/e Henry VTI, depuis son avènement
à la couronne jusqu'à sa mort eu 1509 , traduit de Tan-
glais de François Bayon , chancelier d'Angleterre. Paris,
P. Rocolct^ 1627, in-8°, avec un portrait de Henri VII,
gravé par Michel Lasne.
Histoire Celtique , où sous les noms d' Amindoriz et de
Celanire sont comprises les principales actions de nos
Rois et les diverses fortunes de la Graule et de la France.
Paris, 1634, 3 vol. in-8».
Le sieur de La Tour ne devait pas avoir plus de 30
ans lorsqu'il était h la cour de Lorraine , car , trente ana
plus tard , il eut l'idée de recueillir ses poésies et de les
mettre au jour. La première édition nous est inconnue,
mais voici le titre de la seconde , que possède la Biblio-
thèque de r Arsenal :
Diverses j-orsifs.- framboises , latines et provençales , pré-
sentées au Roy au retour des armées de Flandres , divi-
sées en deux parties , par le sieur de La Tour. Seconde
édition, augmentée et reveue par l'autheur. Paris, Tho-
mas Girard. 1677, in- 8°.
On trouve , dans ce recueil , des Stances jtréseniées en
1638 à Ijouis le Juste sur la naissance du Roy glorieuse-
nient régnant, La dédicace au Roy peut fournir un petit
nombre de renseignements sur l'auteur , qui n'avait pas
( 79 )
gardé , sans doute , uu bon souvenir de son séjour à la
cour de Lorraine , puisqu'il assure avoir toujours vécu
éloigné de la cour : c Maintenant qu'un destin plus favo-
rable m'en rapproche , dit - il , lorsque je fus averty que
Vostre Majesté prenoit un plaisir singulier aux inscrip-
tions que tant de beaux esprits avoient composées pour
la magnificence du Louvre , j'ay voulu prendre part à
cet honneur et travailler avec eux sur une matière qui
doit servir d'éloge éternel à la gloire de Louis le Grand. »
Quand le sieur de La Tour faisait paraître ses poésies
et s'occupait d'épigraphie , en 1677, il n'avait pas moins
de 60 ans et il remplissait alors quelque charge dans la
maison du roi. Était - il valet de chambre ou valet de
garde-robe ? Nous voudrions pouvoir répondre qu'il était
poët« et qu'il tenait un rang honorable parmi les beaux
esprits du siècle de Louis XTV.
P. L. Jacob, bibliophile.
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
Bulletm dt la Société pour la conservatiœi des nio^
ituments fustoriqttes, 2* série , tome II. Imprimerie F* Ber-
ger-Levrault ^ 1864, in-8**.
La Société des monuments historiques d'Alsace vient
de compléter le second volume de la nouvelle série de
ses mémoires, et l'on peut dire que c'est un fleuron de
plus à la couronne que la docte association tresse à l'his-
toire de notre province.
( «^ )
Fondée il y a quelques aimées par des hommes qui ne
pouvaiejit au premier abord compter que sur eux-mêmes,
mais qui auguraient bien du patriotisme des autres, la
Société pour la conservation des monuments historiques
a su grouper autour d*elle toutes les forces vives du pays.
Elle multiplie ses recherches et ses fouilles, elle étend
son patronage sur des monuments de plus en plus nom-
breux — en deçà comme au delà de la €remein-Mark —
enfin elle a réuni en un faisceau fraternel tous les tra-
vailleurs sérieux qui ont voué leurs veilles à Fétude de
notre passé.
Je ne dissimule pas mes préférences : à mes yeux le
Bulletin est la plus belle part de ses travaux. Sans
doute il est bon de conserver à nos arrière-neveux ces
temples, ces vieux châteaux, tant de ruines et tant de
souvenirs ! Mais il est encore mieux de nous les expliquer
à nous-mêmes, et quand des hommes comme M. le co-
lonel de Morlct, M. le baron de Schaueuburg, M. L. Le-
vrault, M. l'abbé Straub, M. Coste, M. l'abbé SiflFer,
d'autres encore, veulent bien nous décrire les décou-
vertes qui se font chaque jour, les ramener aux textes
des historiens et à la topographie ancienne , ils ouvrent
à l'esprit des perspectives que pour le plus grand nombre
la vue seule des objets, des constructions et des sites
n'eût pas suffi à révéler.
Grâce à ces travaux ou commence à mieux se rendre
compte de l'état de l'Alsace dans les temps reculés qui
ont précédé les invasions des Barbares ; on comprend
enfin de quelle manière les Romains ont pris possession
( 81 )
du sol; on voit apparaître leurs centres d'habitations,
leurs voies de communication ; les sépultures antiques
nous rendent ce que leur avaient confié tant de popula-
tions diverses, celtiques, gallo-romaines, germaniques.
Les matériaux que la Société des monuments historiques
amasse sur ce point, ^joutent des renseignements consi-
dérables au peu que les historiens nous apprennent. Je
n'en veux pour preuves que les excellents travaux de
M. le colonel de Morlet sur les voies romaines du Bas-
Rhin, sur les cimetières antiques des environs de Stras-
bourg , insérés dans le dernier volume du Bulletin.
D'autres collaborateurs portent leurs recherches sur
une seule localité , et l'on peut citer comme l'une des
meilleures monographies que la Société ait publiées , le
mémoire de M. N. Nicklès sur l'antique Helvetus : c'est
un travail complet, où l'antiquaire emprunte les pro-
cédés exacts du géologue. Les deux sciences ont plus
d'un rapport entre elles, témoin les découvertes de
M. Boucher de Perthes : l'archéologie est-elle au fond
autre chose que la géologie des surfaces ?
A côté de cette étude il faut distinguer encore la mo-
nographie de M. Jules Thilloy sur l'abbaye et sur la
commune d'Herbitzheim , dont il a restitué l'histoire. Ce
travail est un modèle qui devrait trouver partout des
imitateurs.
Nous citerons encore la notice sur l'hôtel de ville et
sur les anciens emplacements judiciaires d'Obemai , de
M. l'abbé Gyss. Ce titre modeste cache une étude très-
complète sur l'organisation de l'ancienne commune d'O-
( 82 )
l>emai. Lcr institutions du moyen âge n'ofirent pas moiiiB
d'intëret que les débris matériels des figes anténeors, et
ne remontent souvent pas moins haut. Ainsi M. Tabbë
Gyss entrevoit en germe les institutions judiciaires do la
commune d*Obemai dès le temps du duc Athic ot des
rois d'Austrasie. Cette consciencieuse étude est un jalon
de plus dans une voie où nous voudrions voir entrer un
plus grand nombre do travailleurs.
Dans une note fort courte sur la marche d*Aqailée,
M. P. Ristelhuber a éclairci un point obscur de la topo-
graphie ancienne de Tarrondissement de Saverne. La
nouvelle édition du Dictionnaire de Baquol à laquelle
M. Ristelhuber s'est voué , lui a sans doute fourni l'oc-
casion de ces pages substantielles. Elles nous initient à la
méthode suivie par le savant éditeur pour déterminer les
étymologies dont il a enrichi le Dictionnaire. Ainsi con-
çue, rétymologie n'est plus la moins certaine des études;
elle s'élève à la hauteur d'une science positive ; elle se
justifie à la fois par la situation des lieux et par la langue
et les idées des populations qui les ont baptisés; elle
prête aux aperçus les plus neu& et aux rapprochements
les plus ingénieux.
M. L. Spach, l'infatigable président de la Société,
l'Atlas qui soutient sur ses épaules tout ce monde archéo-
logique et historique, a enrichi ce nouveau volume de
deux études du plus haut intérêt. Dans la première ,
réminent archiviste du Bas-Rhin retrace un épisode im-
portant de l'histoire de Mulhouse ; dans la seconde il
racontai la vie tour à tour triomphante et humiliée de
( 83 )
Léon IX, du premier des grands papes du moyen âge
qui ont travaillé à la réforme de TÉglise. M. Spach ex-
celle à tirer d'un dossier poudreux , de légendes informes,
de belles pages d'histoire nuancées avec un art infini ,
où ne perce pas moins cette virile conviction qu'en dépit
de toutes les agitations la solution des problèmes sociaux
qui surgissent est en dernière analyse toujours libérale. —
De même que les corps liquides abandonnés à eux-mêmes
tendent à un niveau commun , l'humanité dans sa marche
vers l'avenir réalise de plus en plus cet idéal resplendis-
sant de justice qui éclaire et qui affermit sa conscience.
Le Bulletin de la Société historique amasse , on le
voit, d'admirables matériaux pour cette Histoire d'Alsace
que tant d'hommes distingués se sont proposé d'écrire
depuis Schœpflin et Grandidier. Leurs tentatives avaient
peut-être le tort d'être prématurées ; celles de leurs héri-
tiers ne le seront plus. Le moment approche , on peut
l'affirmer , où il sera possible d'embrasser tous les faits
complexes qui forment le tissu de nos annales , et de les
ramener à des vues générales propres adonner à la com-
position l'unité indispensable pour que les hommes du
monde lisent les élucubrations des savants.
A ce propos, que l'on me permette de présenter une
humble requête aux représentants officiels de la Société.
Dans les deux départements du Rhin on s'occupe en .
ce moment avec ardeur des inventaires de nos arcl^ives.
Les plus importants seront publiés. Ne serait-ce pas le
cas de s'occuper d'un autre inventaire , de celui des di-
plômes déjà connus, disséminés dans des recueib de
( 84 )
plus en pins nombrenx ? Ces doenments fonnent anjonr-
d*hui, pour l'étude de notre passé , un appoint pins con-
sidérable qu'on ne croit, et ce serait une bonne avance
pour le futur historien de TAlsace, comme pour toiu
ceux qui ont besoin de se reporter à ces textes , de les
trouver analysés et classés. Cette tâche mériterait assu-
rément d'occuper quelques-uns des bénédictins de la
Société des monuments historiques. Bréquigny en France,
feu M. Bœhmer en Allemagne ont fourni des modèles
qu'il serait aisé de suivre , et dans ce moment même la
Suisse entreprend la publication de ses Régestes. Puisse
le vœu que j'ose exprimer ne pas rester trop longtemps
parmi lespia deaideria de» érudits de l'Alsace !
X. MOSSMANK.
Table nUiliodùjue des mémoires de Trévoux (1701-
1775). Première partie. Dissertations, pièces originales
ou rares, mémoires. Précédée d'une notice historique,
par le Père P. C. Sommcrvogcl, de la Compagnie de
Jésus. Paris, A. Durand, 1864, in-18, CM98 p.»
Les périodiques du siècle dernier sont, pour ainsi dire,
ensevelis sous la poussière. Qui consulte encore les Nou-
velles de l<i Mépublique des Lettres, le Journal littéraire,
le Pour et le Contre, les Mémoires secrets, et tant d'au-
tres publications dans lesquelles est enfoui tout l'es-
prit militant du XVIIX® siècle? Ces collections, justement
1. SignalouA une fautu typographique : la pagination est Irrégu-
liére , les folios 169 et 170 manquent.
( 85 )
estimées alors, sont aujourd'hui, pour la plupart, sinon
dédaignées du moins très-négligées par Tabsence de
tables qui eu rend Tabord peu facile. En effet, que de
loisirs ne faut-il pas pour parcourir des milliers de vo-
lumes, et la patience la plus opiniâtre résiste -t-elle tou-
jours à de semblables recherches ?
On n'entreprend pas de gaieté de cœur, de nos jours
surtout, un travail ingrat, et en est-il de plus pénible
que celui de dresser l'inventaire raisonné d'un recueil
qui se compose de 800 volumes environ !
M. Carlos Sommervogel , de la Compagnie de Jésus ,
un de nos compatriotes , n'a pas reculé devant une tâche
aussi lourde.
Dans le seul but d'être utile aux hommes d'étude et
pour les guider sûrement au milieu des richesses entas-
sées dans l'un des meilleurs journaux littéraires , il vient
d'enrichir l'histoire de la bibliographie d'une table mé-
thodique des Mémoires de Trévoux,
L'essai historique qui précède la première partie de
son travail , constitue une monographie très-intéressante ;
toutes les particularités relatives à ce journal , qui a eu
quatre-vingt-trois années d'existence , y sont consignées
avec le plus grand soin. M. Sommervogel a reproduit,
dans cette consciencieuse étude , et les éloges et les cri-
tiques qui ont été décernés à ce recueil ; son impartialité
lui a même fait insérer, parmi ces dernières, l'épi-
gramme si connue de J. B. Rousseau :
Petits auteurs d'un fort mauvais journal ,
Qui d'Apollon vous croyes les apôtres,
( 8« )
Pour Dion! tâchez d'écrire nn peu moiiu mal ,
Ou talHex-vouB sur Ich écrita dos autre*.
Voua tous tues à chercher dans les ndtres
De quoi blâmer, et l'y trouves trés-bien.
Nous, au rebours, nous cherchons dans les vôtres
De finoi louer, et nous n'y trouvons rien.
Les journalistes de Trévoux ont soulevé par leur esprit
et leurs tendances de grandes colères , surtout parmi les
encyclopédistes. Voltaire fut un de leurs adversaires les
plus ardents, mais c*est particulièrement contre le Père
Bcrthicr, Tâme du journal , qu'il dirigeait ses sarcasmes*.
Notre but u*est pas , dans ces quelques lignes , d'ëtu-
dier le pour et le contre dans une lutte à laquelle ont
pris part tous les membres de Tesprit libéral au siècle
dernier; nous ne voulons que signaler à nos lecteurs un
travail utile qui devrait être imité pour toutes les autres
collections de cette époque *.
Le Journal de Trévoux doit cependant, de Tavis de Tun
de nos critiques les plus distingués, être considéré, « pour
« les portions qui confinent le plus au XVIP siècle et
« qui offi*ent un fonds mélangé d'instruction et de goût ,
« COMME LE VRAI MONUMENT DE LA LITTÉRATURE DES JE-
«SUITES EN FRANÇAIS, ct quî , aiusi qu'il sied à ce corps
* obéissant et dévoué à un seul esprit, n'a porté à la rc-
« nommée le nom singulier d'aucun membre'. »
1. Voir la PïtceHe (3« chant).
2. Feu M. Fortoul a chargé, il y a déJA plusieurs années,
M. K. Loudnn do dresser une table m^'thodiqne pour Ici Mémoire»
secrets de Bachaumout; mais quand paraîtra-t-elle?
3. Sainte-Beuve , Portraits contemporains , tome II , p. 364.
( 87 )
Aussi est-ce pour sauver ce journal d'un injuste oubli
que M. Sommen'ogel a <5crit son histoire.
« La gloire et Thonneur do nos pères sont un bien de
« famille ; nous ne pouvons ni ne voulons y renoncer. »
Nous avons cependant lieu de nous étonner que
M. Sommervogel qui a indiqué tous les autres ouvrages
parlant des Mcmcirea de Trévoux, n'ait pas mentionné,
dans son essai historique , V Histoire politique et littéraire
de la presse en France*, par M. Hatin. Nous regrettons
qu'il ait ignoré Texistence de cette importante histoire,
il n'eût pas marché c forcément au hasard sur une route
à peine battue » , car M. Hatin a consacré une notice de
plus de 20 pages à ces mémoires.
CM.
p. 8. En parcourant la table des Mémoiret de Trévoux , nous avons
remarqué deux articleo ayant un intérêt alsatique.
Page 122, n** 1195. Discours prononcé par le cardinal do Rohan i
l'abjuration'de M»' Elisabeth-Henriette Zorn de Boulach.
De Rohan. ~ Décembre 1726 , page 2325.
Page 168) n* 1069. Mémoires touchant la vie et les ouvrages de feu
M. Ulric Obrecht.
Anontub. — Novembre et décembre 1701, p. 216.
VARIÉTÉS.
Nous avons reçu de M. Briélc, archiviste du Haut-Rhin, A l'occa-
sion du dernier numéro du Bibliographe ahacieiif quelques explica-
tions sur sa collaboration au Dictionnaire dea cotnmuneê de M. Jeanne.
1. Paris. Poulct-Malassis et de Broise , lii59; 8 vol. in-8*, tome II,
p. 260-279
( «8 )
Bien quG ce numéro ait déjà été imprimé en partie lorcqu'elles
nons sont parvenaea, nooR nous itommes liait un devoir et un plaisir
d'en retarder le tirage, afin de pouvoir les porter encore ce moii-ei
à la connaissance de uoh lecteurs:
• J'ai livré mon travail i M. Joanue en septembre 1869, et depala
• lors Je n'ai en de nouvelles du Dictionnaire des commune* que lors-
• qu'il a paru il y a trois mois.
• Aussi est-ce avec une véritable stupeur que, en ouvrant le livre
• aux articles Colmar, Strasbourg et autres, J'ai trouvé de mous-
• trucuses erreurs qui n'auraient pas été commises si M. Jeanne m'a-
• vait communiqué les épreuves typographiques.
• D'ailleurs , mon travail a été , dans certaines parties , compléte-
• ment remanié i Paris, au point même que Je serais presque antorlaé
• à en décliner la responsabilité.
«Mon critique, inconnu, me reprocherait avec raison le peu de
< sources bibliographiques indiquées pour le Bas-Rhin, si Je n'avait,
• au contraire , fourni l'indication d'un asses grand nombre de
• sources dont on s'est contenté de publier celles qu'on a Jugé être
«les plus importantes. Quant aux autres Inexactitudes, Je puis en
• toute conscience les mettre sur le compte d'erreurs typographiques
«et d'interpolations qui, encore une fois, auraient été évitées si
• l'on avait pris soin de m'envoyer les épreuves. >
Ces explications, nous sommes heureux de le dire, dégagent com-
plètement la responsabilité de M. Briélc , et font peser sur M. Jeanne
seul les inexactitudes inconcevables que le IJibliographe alsticien a
relevées. Ajoutons encore que nous remercions M. l'archiviste du
Haut-Rhin d'avoir bien voulu nous les donner et que nous regrettons
vivement d'avoir pu un moment lui attribuer le fait de ces erreurs.
Numéro 4 MOCCCLIV DéCBMBRS-JAMvisR
LE
BIBLIOGRAPHE ALSACIEN
GAZETTE
LITTÉRAIRE, HISTORIQUE, ARTISTIQUE
SOMMAIRE
ÂXCIBNKR8 INDUSTRIES d' ALSACE ET DE LORRAINE. ManufactorOS do
porcelaine et de faïence (êiiite). — Livres français iuprimks a
Strasbourg aux xvi* et xyii* siècles. — Revue bibliographique :
Wallerutein do Schiller, traduit en vers par Théodore Braun. —
Variétés : Les oies sauvages en poésie. — M. Coulmann et ses
Réntiniêcenceâ. — Le Koman ahacien. — Bulletin mensuel d'alsa-
TiCA. Périodiques. — Catalogue dr livres rares et curiei-x.
ANCIENNES INDUSTRIES D'ALSACE
ET DE LORRAINE.»
Manufactures de porcelaine et de faïence.
IV.
Manufactures de porcelaine et de faïence do Strasbourg et Hagnonau.
Charles-François Hannong.
L'association entre Wackenfeld et Hannong est très-
expressément mentionnée dans la requête dont il vient
d'être question , laquelle requête fut présentée au Conseil
1. Voy. le Bihliog. altaeien, 2' année, p. 277, et 3' année, p. 1 et 29.
( 90 )
le 15 septembre 1721. J'ai reproduit dans lep notes qui
font suite k cet opuscule ' ce documcut qui m'a paru des
plus int<5re8saiits , non -seulement parce qu'on y trouve
relatés une partie des faits (jui précèdent, mais encore
parce que le but de Tentreprise y est do nouveau très-
nettement indiqué. Los requérants supplient, en effet,
humblement Leurs Seigneuries de permettre qu'un four
destiné à la fabrication de la porcelaine puisse être con-
struit dans la susdite maison de Hannong, et que les
deux soussignés soient autorisés à se livrer là à la cofitt-
nuation de la fabrication de la porcelaine.
A partir de cette époque, Haunong prend la direction
de rentreprisc; seul il inter\'ient dans les rapports avec
les magistrats; de Wackenfeld, il n'en est i)lus question.
Ce qui me porte à croire, comme je l'ai dit plus haut,
que ce dernier était un ancien ouvrier faïencier, c'est
que le premier soin de Hannong fut de transformer sa
fabrique de pipes en faïencerie : tout d'abord , il sut ainsi
mettre à profit les connaissances les plus certaines de son
associé, et s'il continua à s'occuj)er avec lui de la fabrica-
tion de la porcelaine, ce ne fut, je le suppose, qu'à titre
d'essais. L'habile manufacturier avait sans doute compris
de suite que la difficulté des approvisionnements de ma-
tières premières rendait, pour le moment, impossible une
cxploitiition régulière et lucrative. Cependant il poursuivit
cette idée avec persévérance et ne tarda pas à obtenir des
résultats , car je vois que , dans diverses circonstances , il
continue à prendre le titre de fabricant de porcelaine.
I. Voir note 1.
(91 )
notamment dans les procès-verbaux de la tribu des ma-
çons dont il faisait partie ainsi que ses fils, et dans ses
rapports avec les magistrats. Ainsi , le 10 mars 1726, «il
fait présent à sa corporation de trois douzaines d'as-
siettes , en porcelaine , deux saladiers et trois grands plats,
le tout d'un travail fin et blanc. >
Il paraît, néanmoins, que les produits de notre fabri-
cant n'étaient point encore d'irréprochables chefs-d'œu-
vre, car, en 1724, il intenta un procès à un nommé
Nedel qui s'était permis de décrier hautement sa mar-
chandise , prétendant « qu'elle était au plus bonne à être
vendue au Christktndel-Markt*. y> Ces mesquines tracas-
series n'empêchaient d'ailleurs pas l'établissement de
grandir et de prospérer. En 1723 , Haunoug avait obtenu
des directeurs des bâtiments la concession d'un emplace-
ment près du Rhin , pour y établir un moulin à broyer
l'émail (Glasur) nécessaire à sa profession; une aiguiserie
qui s'y trouvait fut transformée à cet effet, aux frais de
la ville , et louée à l'habile manufacturier, à raison de
25 livres de loyer. Plus tard, le moteur de cette usine
étant devenu insuffisant par suite de la construction d'une
jetée, il sollicite successivement l'autorisation d'établir
un nouveau moulin à broyer, en aval de l'aiguiserie , et
la cession d'un terrain communal pour y laver sa terre à
porcelaine (20 juin 1736). Enfin, l'un des actes les plus
importants de l'existence de Ch. Hannong fut la créa-
tion. en 1724, delà manufacture de Uaguenau, dont
I. Foire de Noël pour les pctiU onfaut.^
( î»2 )
Hiistoiro est si intimement liée à celle de rusine stras-
bourgeoise que je ne puis me dispenser d'en parler ici.
Déjà en 1696, une première tentative avait été faite
pour fonder un établissement de ce genre à Hagaenau;
le fait est rapporte dans un mémoire rédigé, vers 1698,
par M. le marquis de La Grange , intendant d*Alsace. Cet
exposé de la situation de la province embrasse une pé-
riode de 24 années (1674 à 1698), et renferme des ren-
seignements précieux sur l'état de l'agriculture et de Tiu-
dustrie. à cette éx)oque. J'en extrais le passage suivant
auquel je n'ai malheureusement aucune autre indication
à ajouter, bien que je n'aie rien négligé pour retrouver
les noms des entrepreneurs et le texte du privilège royal
qui leur avait été octroyé '.
« L'on avait tenté , il y a quelque temps , d'établir une
manufacture de porcelaines ou fayences à Hagucnau, et
ceux qui avaient fait cette entreprise en avaient même
obtenu vn privilège du Roy; mais le manque d'vn chef
pour conduire cet ouvrage et la difficulté d'animer des
ouvriers ont été la cause qu'elle a cessé depuis environ
un an. Les terres et sables y sont très-propres et ont pro-
duit des hémeaux aussi considérables que ceux d*Hol-
lande , ce qui fait qu'il y a lieu d'espérer qu'elle pourra
se rétablir à la paix. »
1. Co privilège est encore mentionné dans uu arrôt contradictoire
du Conseil du roi, du 10 jaillet 1696, qui ordonne que les faïences
manufacturées à Hagucnau, on Alsace, ne payeront que dix livres du
cent pesant à l'entrée, conformément au tarif do 1664. (Voir Pi^ee«
juêtificative$ du procèa de Joscjth Hannong, 1 br. in-8', 1779.)
( 93 )
Le vœu exprimé par le marquis de La Grange ne de-
vait se réaliser qu'un quart de siècle plus tard, car c'est
seulement au mois de novembre 1724 que Charles Han-
nong fut autorisé par les magistrats de Haguenau à fon-
der dans cette ville une fabrique de faïence. L'accord
qui eut lieu à ce sujet entre le manufacturier et les ad-
ministrateurs de la cité porte que Hannong sera exempt
de tous droits , dispensé , pour lui-même et ses ouvriers
étrangers , du logement des gens de guerre , pendant une
période de dix années, à partir de 172Ô, et qu'il ne sera
permis à personne d'établir aucune autre manufacture ni
dans la ville, ni dans ses dépendances'.
Au commencement de l'année 1725, Ch. Hannong se
trouvait donc à la tète de deux grands établissements;
sous son habile direction, les usines de Strasbourg et
Haguenau prirent un rapide accroissement, et bientôt le
fardeau devint si lourd que le vieillard déjà sexagénaire
le remit aux mains de ses deux fils l'aul - Antoine et Bal-
thasar, qui, depuis longtemps, le secondaient dans ses
entreprises. Par acte du 22 septembre 1732, il leur céda
les deux manufactures , pour les tenir en société , moyen-
nant une pension et une somme de deniers.
Charles-François Hannong décéda, à Strasbourg, le
29 avril 1739 , à l'âge de 70 ans. Il laissait pour héritage
à ses fils un nom entouré d'une juste considération , des
établissements en pleine voie de prospérité , et toute une
fortune en perspective dans la continuation de ses tra-
1. Registre des délibérations des magistrats de Haguenau. 20 no-
vembre 1784. Voir, note 2, un extrait de ce document.
( 94 )
vaux sur la porcelaine. Ne ressort-il pas, en eflPét, claire-
ment de ce qui précède que tout en s'occupant spéciale-
ment de la production des poteries de faïence , Charies
Hannong fabriquait également de la porcelaine blanche?
Comment expliquer autrement la qualification que lui
donnent les rédacteurs des procès-verbaux de la juridic-
tion de sa tribu , les textes des protocoles des divers con-
seils dont il faisait partie , et surtout les indications assez
précises qu*on trouve dans ces documents sur la nature
des produits de ses usines? Si, dans le principe, il peut
y avoir eu confusion sur la dénomination des poteries
présentées par Wackcnfold , la même erreur ne pouvait
plus être commise dix ans plus tard, alors que la décoa-
verte de Bcîttgcr était connue de l'Europe entière, et les
produits de Mcissen et de quelques autres usines répan-
dus dans toute l'Allemagne. C'est pour cette raison que
j'ai tenu à reproduire littéralement et souli^é parfois
les passages très-significatifs des textes français ou alle-
mands, qui me permettent de considérer le cbef de la
famille Hannong comme ayant possédé le premier en
France les secrets do la fa})rication des porcelaines de
oaXC. • Sera fonlinne. I
A. T.
LIVRES FRANÇAIS IMPRIMÉS A STRASBOURG
AUX XVI" ET XVir SIÈCLES.
L'histoire de l'imprimerie à Strasbourg est encore à
faire , quoique ce sujet soit plus curieux que l'histoire de
( 95 )
l'imprimerie dans toute autre ville de France , mais il
est aussi beaucoup plus vaste et , par conséquent , plus
difficile à traiter , car il se rapporte autant à la biblio-
graphie allemande qu'à la bibliographie latine et fran-
çaise. Le nombre des incunables, sortis des presses de
cette ville , n'est pas moins considérable que celui des
incunables de Mayence, de Venise et de Rome ; le nombre
des livres imprimés au XVI* siècle à Strasbourg égale
peut-être le nombre de ceux qui ont paru à Paris ou à
Lyon , mais la plupart de ces livres sont latins ou alle-
mands , et les livres français ne figurent dans le nombre
qu'en très -minime quantité; ce sont d'ailleurs des ou-
vrages presque insignifiants. Es n'en ont pas moins d'im-
portance dans une histoire de l'imprimerie locale et ils
prouvent que l'antique cité impériale de Strasbourg
(Argentinœ) a toujours compté parmi ses habitants indi-
gènes une petite colonie française.
Voici, d'après la Bibliolheca classicade Georges Drau-
dius {Francofurti , 1625), les seuls livres français qui
auraient été imprimés à Strasbourg jusqu'à cette époque ;
on n'en trouve qu'une partie mentionnée dans la Biblio-
thèque française de Du Verdier , qui en a puisé l'indica-
tion dans les catalogues officinaux des foires de Franc-
fort. Le savant auteur du Manuel du libraire n'en a cité
que deux.
1° Instruction très utile par laquelle un chacun se
pourra maintenir en santé , tant au temps de peste comme
en autre temps , par maistre Jehan Guinter, d'Audernac.
Strasbourg y au Pélican , 1547, in-8°.
( 'àij )
C'est la traduction de Touvragc latiu : De victus et me-
dwinœ raiione , tum alto , tu m pestilentiœ (empare obêer-
vanda {Argent,^ 1542, in-8"). Ce célèbre médecin Guin-
ter on Gonthior (GunÛtenus) mourut à Strasbourg, le
4 octobre 1594, dans su 87® année.
2** Livre de la Cène , par J. do Rochcfort. Strcubourg^
1648.
« Calvinique , » dit Du Verdier.
3° Confession de la Foy cbrestienne , faicte et déclarée
en rÉglise frauyoise de Strasbourg, par Jean Gamier.
Strasbourg, par Jacqwti Poidlain et Hené Jloitldouyn,
lôôf); in-b".
Jean Garnier était ministre de la religion réformée à
Strasbourg , avant d'aller exercer sou ministère à Mets.
Son ouvrage avait paru , pour la première fois , sans nom
de lieu d'impression , en 1 5ô2 : Brïefve et claire cùnfession
de la Foy chrestienne , contenant cent articles selon l'ordre
du Symbole des ajwstres , faicte et declairce l'an J649, par
Jean Gamier. (Sans nom , 1552 , pet. in-8® de 7 ff. pré-
lim. et 89 pages.) Cet opuscule fut réimprimé à Stras-
bourg par J. Poullain et Aut. Kebul, 1558 , iu-16.
4^ Actes de la dispute et conférence tenue à Paris es
mois de juillet et aoust 1566 , entre deux docteurs de la
Sorbonne et deux ministres de TËglise reformée , distin-
guez selon les journées. Strasbourg, Pierre Estuard^
1567 ; in-8^
5° Missive envoyée u très-illustre prince Jean Casimir,
comte Palatin du Rhin, etc., par Henry de Condé, duc de
Bourbon, escritte à Strasbourg. (Strasbourg f) 1577; in-8".
( 97 )
6° Des deux fontaines dites de Creysbach et de Saint-
Pierre. Strasbourg y Antoine Bertram, 1590 ; in-8®.
7** Tableau des actions du jeune gentilhomme , divisé
en forme de dialogue pour l'usage de ceux qui apprennent
la langue françoise , par Samuel Bemart , de Genève.
Strasbourg , par Paul Ledert, 1615; in-8°.
8** Les Pseaulmcs de David , avec les hymnes de D.
M. Luther et autres docteurs de l'Eglise , mis en vers
françois selon la rime et composition allemande. Stras-
bourg, chez les hoirs de feu Lazare Zetner, 1619; in -12.
Je n'ai pas découvert de livres français imprimés dans
les autres villes d'Alsace , à Colmar , à Haguenan , à
Schlestadt, etc., où l'imprimerie a fonctionné dès le com-
mencement du XYP siècle , mais il en est quelques- uns
qui ont vu le jour dans le Palatinat. On pourrait les
énumérer, pour réunir en un seul groupe les produits des
presses françaises aux bords du Rhin. Ainsi , la petite
ville de Franckenthal , en Bavière, a publié plus de livres
français que Nuremberg , Heidelberg, Oppenheim , etc.,
à la fois.
Voici la liste des éditions françaises de Franckenthal :
1® Le livre des marchands ou plus tost des aflfronteurs
et vendeurs de hapelourdes. Franckenthal, 1588 ; in-16.
2° Le vray guidon d'un homme chrestien , par Daniel
Toussain. Franckenthal , Roland Pape ^ 1603.
3° Consolation de la conscience troublée du povre pé-
cheur , par vraye repentance vers son Dieu , par Guil-
laume Perkens , mise en frauçois par Charles de Dieu.
Franckenthal , pour Roland Pape, 1608; in-12.
( î>« )
4° Petit livre de diverses chansons tant du Pays - Bas
comme de France et d'Angleterre. Item les chansons
touchant TËscalade donnée à la ville de Genève par le
duc de Savoye , le 12 décembre do Tau 1602. JFVanctot-
thal y jiour Roland Paj)e, 1609 ; îu-12.
6** Le bastiment des Receptes , contenant trois parties
de receptaires. Franckeiithal , Roland Pajye , 1609 ; in-16.
6° Propositions theologiques de la faulse Eglise du Pape
romain très grand pontife , dcscrites par Robert Bellar-
min , et de la vraye Eglise du Christ , grand pontife ,
fondée es sacrées Escritures : traduictcs du latin en fran-
çois. FrancJcefitJéal , pour Roland Pape, 1611; in-8*.
7° Anticotton ou réfutation de la lettre du père Cotton,
livre où est prouué que les Jésuites sont coulpables et
autheurs du iiarrecide du Roy très chrestien Henry IV,
d'heureuse mémoire. Franckenthal , chez Roland Pape,
1611.
8° Réponse apologétique k l'Anticotton et à ceux delà
suite , présentée à la Royne , mère du Roy , régente de
France. Franckenthal, Roland Pape, IGll; in-8®.
9° Les CL Pseaumes de David mis en rime françoise
par Cl. Marot et Théodore de Beze. Franquedal (sic) ,
1621.
Ce Roland Pape , qui faisait imprimer des livres fran-
çais à Franckenthal , avait été libraire à Sedan avant
1603; on peut supposer qu'il en fut expulsé, car le
marché de Sedan, où l'usage de la langue française était
général , lui ofirait plus d'avantages que celui de Fran-
ckenthal.
( 99 ) ,
Je ne connais qu'un seul livre français imprimé à Nu-
remberg :
L'ABC , avec plusieurs prières , fort propre à instruire
la jeunesse, gallo - germanice. Nuremberg, Christophe
Lochner, 1591: in-8^
Heidelberg ne me présente que trois livres français ,
dont l'un est très-important, puisque le savant M. Brunet
n'eût pas manqué de le décrire , s'il l'avait connu :
1° Exhortation chrestienne sur le trespas de très haut
prince Frédéric , comte Palatin du Hhiu. Heidelberg ,
1577 ; iu-8°.
2° Institution harmonique , divisée en deux parties ,
par Salomon de Caus, ingénieur et architecte de Son
Altesse Electeur Palatin. Heidelberg , 1614 ; in-fol.
M. Brunet ne cite de cet ouvrage (jue la seconde édi-
tion , qui fut imprimée à Francfort , comme tous ceux
de Salomon de Caus.
3** Pourtraict du Duel chrestien faict sur les paroles de
TApostre aux Galates , V, v. 17. Heidelberg, chez Corn-
melin, 1617.
Je mentionnerai encore deux li^Tes français, sortis des
presses d'Oppenheim :
1° Dictionnaire françois - allemand et allemand - fran-
çois , avec une briefne instruction de la pronunciation
des deux langues, par Levinus Hulsius , quatriesme édi-
tion. Oppenheim , chez la vefue de Hulsius ^ 1614, in-8°.
2° Traitté de la dysenterie, c'est-à-dire du flux de
ventre sanguinolent , contenant ses causes , signes , pro-
nostique , curation et préservation , par Guillaume Fabri
( 100 )
de Hîldcn; seconde édition. Oppevheim^ Hierome GaOer^
1617; in-8°.
Je me propose de dresser aussi Tinvcntaîre des nom-
breuses éditions françaises qui ont paru à Montbéliard ,
de 1570 à 1625. P. L. Jacob, bibliophile.
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE.
Wanenêtein^ de Schiller, traduit en vers par Théodore
Braun. Strasbourg, Treuttel et Wttrtz , 1864; 1vol. in-8»
de 488 pages.
Ce volume continue la traduction par M. Braun des
œuvres que SchiUer a écrites en vers pour le théâtre.
Commencée il y a plus de vingt et un ans , interrompue
pendant sept, imprimée partiellement en 1858 et en 1861,
à compléter de la Fiancée de Messine^ elle sera réunie an
jour en une seule publication, si vie et santé restent an
traducteur. Celui-ci est pour les traductions en vers , et
il a raison. Un poëte ne se reproduit pas au compas ni en
photographie. Ce n^est pas la lettre de sa poésie qu*il
s'agit de copier, c'est la couleur, la mélodie et Tharmo-
nie , les effets particuliers , les formes préférées , les fautes
même, le style enfin. Voilà pourquoi les poëtes gagnent
à être traduits en vers; les quelques hérésies nécessitées
par la prosodie française, se rachètent par des conformités
bien autrement importantes que celles de la lettre morte.
Voilà pourquoi aussi traduire en vers , c'est créer de se-
conde main. Le moulage, même pratiqué par les mains
( 101 )
les plus habiles, est le plus sûr moyen d*ôter la vie; on
en a fait Texpérience décisive sur Milton et sur Dante.
M. Braun n'a pas traduit le prologue prononcé à la réou-
verture du théâtre de Weimar, en octobre 1798; nous le
regrettons , car ce prologue contient de belles choses :
L'art merveilleux du comédieu pauiie
Rapidemout et sans laisser de trace,
AIor« qu'un chant de poëte est resté
Jeune de gloire et d'immortalité.
Ici le charme expire avec l'artiste
Kt de son œuvre aucun trait ne subsiste ,
Comme d'un son qui meurt en s'épuisant.
Donc il doit être avare du présent.
Mettre à protlt l'heure dont il dispose
iât dans l'élite affermir bien sa cause.
Qui I de son temps, satisfait les meilleurs,
Pour tous les temps est entré dans les cœurs.
M. Braun a traduit le Camp de Wallenstein en vers
libres , et nous l'en approuvons : le vers libre , mieux que
tout autre , suit les mouvements de la pensée et se prête
à tous les effets scéuiques. £n se servant avec résolution
d'un instrument aussi souple , le traducteur était sûr de
rendre non-soulcment l'idée, mais même le style de la
poésie du maître. Benjamin Constant a fait pour Wallen-
êtem ce que Pierre Lebrun a fait pour Marie Stuart : il
l'a refroidi en croyant séparer l'or pur du plomb vil,
comme s'exprimaient les Aristarques de TËmpire ; malgré
cela, sa tragédie semi -romantique ne fut pas goûtée par
Napoléon, qui le renvoya à la Poétique d'Aristote. Plus
tard, M. Villenave fit représenter à l'Odéon un Wahtein
dont on a dit que c'était du Schiller dédié à la garde na-
( lOi )
tioiiulc, parce que Tautcur était officier de Ja onzième.
Wallenstem j)eut donc encore être refait et approprié à la
Hcène française, comme a été refaite et appropriée itfbritf
Sttiarty car on ne le jouera pas dans son entier. C'est,
d'ailleurB , un drame de transition. Schiller obéissait alon
à la critique de son pays et réformait peu à peu les ex-
centricités de sa première manière. Les Bn'f/ands, Don
Carlos y Cabale et Amour , ces œuvres inspirées de sa
jeunesse, s'effayaient devant des drames réguliers, mais
stériles. L'action de Walltubtein est trop simple pourtant
de moyens si longuement déjiloyés; Tainour de Max et de
Thécla y jette seul un intérêt romanesque. Voici comment
Thécla décrit à Max la tour astrologique de son père :
De 8ix ou do bcpt roirt à la huuto ntaturo,
ItAiigé^ autour de moi , Jo voyaia la âgure :
Ci'it rolK, (]uc l'on avait jilacÛH en doinl-rond,
Ktaieiit tous bcoiitro en main , toufl une étoile au front,
VA la clarté semblait dohcendre do U'urs tôteii.
Mon guide alorii nio dit : v C'o sout lu lo.h jilanètes;
Touto la doKtinée OHt HOumiM>. ti loura loii>,
AukmI leur dounc-t-on la figure do rois.
Lo doruicr, en vieillard chagrin et taciturue,
L'«.' toile jaune ^ombre, il s'appelle Saturne.
lii'i , viu-à-vls de lui, l'autre, aux rougoâtrcs l'eus,
Au eoBtume guerrier, c'est Mar». Aucun des doux
Ne donne le bonheur. Là cette belle femme.
Dont rétoile répand .si doucement ^a tiammc ,
("ORt Venu»; à la joie elle préside. AUèx
Ver» la gauche: voilà Mercure aux piedH ailé.s.
Ce front royal au centre, argenté de lumière,
Serein, c'est Jupiter, l'atïtre de votre ]»ére.
Thécla, comme la plupai-t des femmes de Schiller, a
un caractère sérieux; la tille de VN'idlenstein marche dans
( 103 )
la vie eu sentant planer sur les rêves attendris du pre-
mier amour le vol de la fatalité -, c'est comme une ombre
du cloître qui légèrement nous effleure pour disparaître
dans la nuit. De même cette Fiancée de Messine pour la-
quelle se livre un combat entre des frères ennemis : son
bonheur ne va pas au delà du pressentiment, et bientôt
toutes les puissances de la destinée fondent sur la mal-
heureuse victime. Schiller a été un peintre idéaliste des
femmes; il n'a point créé une Marguerite, une Claire,
une Philine. Schiller est plutôt le prêtre que le poète de
rÉternel féminin; mais il est le poëte de la noblesse hu-
maine , des sentiments virils , et c'est pour cela qu'il est
devenu le favori des femmes, qui s'éprennent toujours de
la force d'âme et du courage. P. Ristelhubeb.
VARIÉTÉS.
T.ta Poéties de X. Lcnau appréciée» an point de vue chrétien, par
Ch. Th. Schwalb'; c'est le titre d'une thèse présentée à la Faculté de
théologie protestante de Strasbourg, nous allions dire la Faculté des
lettres, et dans laquelle on trouve environ 450 vers françaiH.
MM. les professeurs ignoreraient -il» aujourd'hui ausoz l'allcniaud
pour que l'auteur se soit cru dans l'obligation de traduire Lenau; et
Ki * ces traduetionê , covime il le dit, n'ambitionnent que Vexactitiide
littérale d'«n mot à mot », pourquoi les avoir rimées? M. Schwalb eût
mieux fait de donner le texte original ou au moins de traduire Louau
en prose; il se serait épargné de faire observer à MM. les professeurs
de la Faculté de théologie • que Voriginal allemand ne parle pas de
grues, mais d'oies sauvages qu'il est dijffieile de faire entrer dans des
vers français. * Âvi<i aux polîtes!! C;. M.
I. Strasbourg, typog. il<' G. Silbcrmann, lS<>i; in-8". 97 p.
( 1«* )
M. CouLMAKN et lei Réminiteeneea. — • A le Jager tel qu'il ae
montre dans cet «onvcnlrs , Je le voIh en politique , en littérature , an
art, en tout, n'ayant rien de bien tranché ni de saillant. Il est pour la
Charte en 1814, et cela ne l'ompéche pas d'aroir des restes d'impéria-
lisme , d'aller rendre vinite dans ses voyages anz principaux membres
dispersés de la famille de Napoléon. Il est l'un des h6tes et de« risi-
teurs d'Arenenberg, et il s'en sourient aujourd'hui à rarir; mais
alors pourquoi ce coup do lance subit en faveur de M. Necker, qu'il
ose mettre en balance d'une manlùre incroyable avec Mapoléoa?
M. Ooulmann est constitutionnel, et en même temps il a besoin de
nous avertir par une note qu'il nn blâme pas absolument un coup
d'état qui éuit encore récent. Remarques que ce n'est pas l'impar-
tialité ni la modération dont Je lui fain un léger reproche, c'est l'in-
détermination. Il n'est pas non plus nn pur classique en littérature ,
ni encore moins un romantique décidé; il est ballotté entre les deux.
Byron lui paraît un grand poète, mais M. de Jony reste pour lui
notre premier prosateur. Lui-même, il n'écrit pas mal, il n'écrit pas
bien non plus ; Il semble à un moment , d'après Cluvier , prêt à abjurer
la rhétorique; puis tout aussitôt les fausses fleurs reviennent etal>on-
dent sous sa plume. S'il tient d'un côté A rAUomagne, ce n'est point
par Gœtho , c'est par Augutte Lafontalne. £n un mot, il a le goût nn
peu hybride; son esprit, qui est assez solide, n'a pas la trempe ni le
fil : il ne lui a manqué peut-être que le dur besoin , la nécessité , eette
pierre à aiguiser; mais le fait est qu'il ne sépare pas nettement lea
choses; il ne discerne pas toujours vivement les personnes; son mé-
tal n'est pas d'un son clair et net: il admet quelque amalgame. A cela
près , le plus galant homme, le plus droit, le plus véridique. Je le erola
sans peine , bon A écouter de temps en temps on à parcourir ot méri-
tant, comme Je viens de le faire, qu'on aille glaner chez lui. •
Saimte-Bkdtk.
{Le ConttitutionneJ y 28 et 29 novembre 186i.)
**»
Mous extrayons d'une étude sur le Eoman alsacien, qne M. Ch.
Aubertin a publiée dans le Journal la France (!*' novembre 1864), une
appréciation du mérite littéraire de MM. Erckmann-Chatrlan et
About.
• Depuis quelques années , l'Alsace est le pays adoptif dea beaux
• esprits et la terre nourricièro de la littérature. Nos romanciers,
«dont la veine est sujette à s'appauvrir sous l'atmosphère poudreuse
t du bois et du boulevard, émigrcnt vers les attraits tout neufs et les
«sentimentalités robustes qui fleurissent A Altkirch, Ensisheim,
( 105 )
▲ndolsheiiUf Marekolaheim et Schlestadt: ils s*y retrempent et l'y
restaurent. C'est comme un Vichy des imaginations délabrées, c'est
le Lignon, un peu sauvagi» , o& se met an vert la moderne pastorale.
• Tons les six mois on voit s'abattre sur les croupes du Dagsberg;
du RIgelberg, du Hoh-Barr et du Geroldseck, le long des rives de
la Zorn, de la Frau, do TIU , du Giesen et de la Feoht, une légion,
une cargaison, un déballage de fantaisies et de drôleries parisiennes,
colportées par le caprice ennuyé do quelque rêveur: bons mots de
petits Journaux, Jargon de sport, vertus d'opéra, appétits du café
anglais; tout ce monde pétillant et frétillant, cette crème de la civi-
lisation, cette colonie légère des plaisirs admirés et des modes ré-
centes s'étale et se trémousse en un coin obscur, en un gîte bien
agreste, an Krallenweyer ^ au Bœuf -Bouge ^ au Cruchon d^Or^ dans la
rue de la Soupe à V Oignon ou des Pommet de terre bouillie» f dans
tons les réduits onctueux et les Cadran-Bleu d'une plantureuse
rusticité.
• Boileau frémirait s'il lisait les récits de nos Calprenède et de nos
d'Urfé. Ità cent noms d'une terrible harmonie résonnent et éclatent
à chaque pas dans les sentiers riants de la description : Harth, Erth,
Orth, Klein, Karl, Kasper, Hans, Franz, Kllpfel, Rosel, Gredel,
Margredel !
• Cette forme nouvelle du roman contemporain , toute succulente
de naïvetés épaisses, toute pénétrée des fortes senteurs de l'Alsace,
de la Lorraine et des Vosges, estampée de rudes paysages, enlumi-
née de types vigoureux, écarte peu à peu des prédilections et des
mains du public le Berri radieux et ample de Georges Sand, la
grasse Touraine du profond Balzac et l'épopée comique, le Ba-
mayana cosmopolite d'Alex. Dumas. C'est le triomphe du genre-
Mulhouse en littérature.
• Il y a cependant deux manières très-distinctes de mettre l'Alsace
en roman ou le roman en Alsace: le faire de M. About, par exemple,
ne ressemble pas A celui du romancier en doux personnes qui signe
Erckmann Chatrian.
• M. About est un spéculatoor parisien qui exploite l'Alsace . . .
• M. Aboni est Alsacien à peu près comme Voltaire à Genève était
• Suisse.
flM. ISrckmann-Chatrian , au contraire, est Alfemand de cœur,
t sinon d'origine. Il aime nos provinces semi-germaniques de l'Est,
• leurs vieilles mœurs, leurs vieilles modes C'est le Gessner sans
• fadeur de l'Allemagne française. Ch. Aubbetiv. t
{La France , 1*' novembre 1864.)
( 100 )
BULLETIN MENSUEL D'ALSATICA.
Livres.
44. Dcr grosne straHflbQrgerhinkondo Bote. Ein Kalender fOr RSmisch-
Katholii»cbe und Protestantcu , auf daB Jahr 18G5; pet. \o-8\ carré ,
72 p. , avec gravures sur boi». Typog. de Le Roux. 68* aiiuée.
45. Le grand Mcsbager boiteux de Strasbourg. Almanack hUtorique,
moral et récréatif, pour 18G5. ^0* aunée. Gravures sur bois. 60 p.
Pet. in-8* carré. Typog. de Le Roux.
4G. Vcrbcsrierter Kaleudcr gonaunt der binkende Bote am Rhcin, fOr
d.i» JaUr 18C5. Strasbourg ^ typog. de G. SilbermanUt pet. lu-8* carrô,
72 p. , gravures Hur bois.
47. Der grosse hiukende Bote au dcr 111 uud ani Rbeiu, fOr das Jahr
1805. Stratbourg f typog. de Ileitz , pet. in-8* carré , 52 p. i gravarea sar
bois.
48. Der gutc Bote fOr das Jahr dcr Gnadc 1865 (29* année). Straêbourg,
typog. de V Berger-Levrautt , in-8* carré, 72 p. — 30 c. (Gravarea et
carte du royaume do Danemark.)
41>. Almanacb des Familles pour Tau de grâce 18C5 (12* année). Striu-
bourg, typog. de V lierger-Levrault j in-8' carré, 68 p. — 30 c. (Gra-
vures et carte du royaume do Danemark.)
50. Der elsœsserStadt- und Laudbote, Hauskalcndor fflrjedcrmaniiy
anf das Jahr 1865. Strasbourg, typog. de Christophe, in*8*, carré,
72 p. , gravures sur bols.
Inauguration de la italue de l'amiral Brust à Culmar, avec plancbes.
51. Fleurs dominicahK'R, ou les Mystiques d'Untcrlinden à Golmar,
par le vicomte de Bussierre. Paris, 1304; in-12, X-288 p. — 2 fr.
Avanupropus. Introduction. Cliap. I*'. La ville de Colmar. II. Comme Dce-
menl de« Lnlerlinden. XIII. Coup d'œil sur la situation da couvent des Cu'*
terlinden pendant le XV* siècle et au commencement du XVI*. XIV. La Bè-
furmc k Colmar, les Uuterlindeu après la Réforme, leur destruction en 1792.
La destination actuelle.
58. Une saison en Allemagne. Souvenirs des bords du Rhin i par
A. S. Bruière. (Auguste Schnéegans.) (Extrait du Tempe.) ParUf
J. i/e(se2 (1864) ; pot. in-8*, 95 p.
Bsde. Kiksingen Carisbad. Dii Minores. Rippoldsau. Antogast. Baden-
( 107 )
weiler. CannaUdt. Frendenstadi. Suggeiibad. Herrenalp , etc. Let bains in-
connus. Bade atant et après les courses.
Quelle belle excursion, quelle fratcbeur dans ce petit Yolume. On lit cette
saiêon d'une haleine, elle est si courte, mais on la reroramence.
53. Tableaux chronologiques critiques de l'iiisioire de l'église uni-
verselle, avec éclaircissements tirés de l'archéologie et de la géo-
graphie, par le P. Ignace Mozzoni, traduits de l'italien par l'abbé
F. Joseph Sattler, professeur d'histoire ecclésiastique du Graud-
Sémiuaire de Strasbourg. Texte , notes et citations pour le I*" siècle.
Stratbourgf typog. de E. Simon, 1865 (décembre 1864) ; VIII>67 p., pa-
pier vélin, in-4».
Fi|r. Cartes et monnaies gravées dans le texte.
54. ]âchos, par P. T. Gontard. Biiehwiller, typog. de Fr. Posthy 1864;
in-12, Vin-1»9.
Poésies précédées d'une préface ayant pour titre : Notre But. « Cet ou-
« rrage n'est point destiné dans notre pensée à devenir un livre de classe
• proprement dit , nous tenons! déclarer qne nous ambitionnons pour lui
• une autre fottune. Nous préférons lui voir occaper une place amie au foyer
t domestique, sur la table de famille, s'adressent A tous sans distinction
• d'âge, depuis le vieillard chargé d'années, Jusqu'à l'enfant qui commence
• à prendre goût à la lecture. Voilà toute notre ambition.» On ne saurait être
plus modeste!
55. Mémoires d'un protestant condamné aux galères de France pour
cause de religion , avec 4 gravures , par M. L. Morel-Fatio. Pariêf
Société deê École» du Dimanche, 1865; in-12. Typog. de V* Berger-
Levrault ; IX-561 p.
Édition réimprimée par M. Henry Pommier, d'après le Journal original
de Jean Marleilbe, de Bergerac, publié k Rotterdam en 1757.
56. L'administration municipale de Biscbwilier à partir de l'année
1840, par le docteur Luroth , maire de Bischwillcr. Biiehwiller,
typog. de Fréd. Posthy 1864; gr. in-8-, XII-348 p.
■ Biscbwilier, jeune cité manufacturière, qui se développe à vue d'osil, et
t qui , malgré l'obscurité de son origine, n'uspire à rien moins qu'à devenir
• le Mulhouse du Bas-Rhin. •
Coup d'oeil statistique sur la ville. — Compte rendu des actes de l'admi-
nistration en ce qui concerne le«crvice des revenus communaux. — Dotation
financière des divers services municipaux et leur direction morale. — Pro«
gramme de l'avenir.
57. La mission do la femme et son rôle dans l'éducation religieuse
de l'enfance. Extraits d'une correspondance entre une Jeune mère
{ 108 ;
et nn pasteur protestant, pnbllé* par L. Leblois. StrûthourÇf hfpoç.
de Fréd. Heitz (1» Janv. 18G5); in-8% 48 p.
• J'ai TU dans riIistoire-Stinle de M . . . le* légende* de Daaiel . de Naba-
• cbodonosor, etc., présentée* comme de* faiu anlhentiqae*. Poarqaoi n'eel-
• il pas reça de raconter, arec le même sérieax. l'histoire de Thésée, de
> Jason , des doase iraranx d'Hercole, etc. ? Aujonrd'hoi l'an a aatoit de
■ raison d'être qae l'autre
c Chaque peuple a une histoire tainU. Cela étant, pourquoi chercher a«
• loin? Pourquoi choisir une nation qui a \écu dans une antre partie da
• monde, sous un autre climat dont nos enfants ne peuvent se fhire nne idée
• Juste, et dans Att conditions religieuses et sociales qui différent si prodi-
• gieusement des nettes? Pourquoi ne pas prendre le peuple même dent
t l'enfant rst un membre? • etc.
68. Allgemeine Geschichte dcr Mnaik, von A. Reittmann, 8* et dar^
nier yolume. Leipzig, 1864 ; Strasbourgj typog, de F* Berftr-Lêvramlt^
gr. in-8', VIII-374 p. et 63 p. de musique typographique. — 11 Rthir.
(41 fr. 25 oO complet.
IV* liTre. Dit JnâlvidiÊalitœt gtwinnt Anthetl an der IFeAerenltofcWsmy êmr
Tonkuntt; daukrint $o vorxugliehên Orgtln mtkr gtbaut «Mrd«t», «ofe dt0 àrr
SW6crmann'« (Gottfried, 1684-1756. and Joh. Andréas. 1711-1783). Mer-
kUrrlich , page 361.
59. La féto des Morts (poésie}, par Ch. Dubois. StratbourÇf ij/pog, 4ê
L. F. Le RouXf gr. in-8*, 3 p.
60. Dio beilige PfalzgrAdn Qenovefa. Kine rflhrende Hiitorie aea
ersâhlt von Ottmar F. II. Schœnbach. Wistembourg , ttfpoç. de
Wentzel y iseï; in-12, 48 p.
61. Journal d'un colon d'Algérie, par Ch. Dubois. 8tr<uhourg^ ^9Pog,
de Ed. Huder, pot. lu -8*, 84 p.
62. Thoater Journal. RQckschau der verflossonen Thoateraalson la
Bischweiler. Milrz bis Angust 1864. Verseicbniss aller wfthread
derselben unter dcr Direction des Hrn. Bille aufgefflhrten Btficke,
u. s. vr. Biêchioiller f typog. de Poêth (août 1864); in-8*, 8 p.
63. Dictionnaire général de la politique , par M. Maurice Block , avec
la collaboration d'hommes d'état, de publicistes et d'éorivaina de
tous les pays. 13' et 14* livraisons. Strathourg , typog. de F* Berger-
Levrault. Parie , Lorenz , Ubraire-iàitettr, L'ouvrage complet , 40 fr.,
2 vol. gr. in-8*, do plus de 1, 100 pages chaque. Résistanoe(DroU da)-
Zollveroln . pages 801-1124, et Uble alphabétique des matièrea.
C'rst sous l'inspiration do la Jrod«ra(ion , do la Uberti et du Progrèt que le
Dictionnaire général de la politique a été commencé et achevé , et c*eal toas
( 109 )
les aaspicra de cet trois vertat cardinales de la vie civile que l'aateur le pré-
seale au lecteur.
Les principani collaborateurs de M. Block sont : MM. Bartltéleaiy Saint-
Hilaire. AadilTret, Chevalier (Michel), Coquerel, Dollftis (Cb.) , Duvergier
de Hauranne. Ploquet, Franck, E. de Girardin.Guiiot, F. Hèlie, P. Janet,
Laboulaye. de Lasteyrie, Montègut , Fréd. Morin, Pfefllzer, Ortolan, Parieu,
de Rémuaat, E. Renan, Cb. Robert, Saint-Maro Girardin, J. Simon, Wo-
lowski , ZacbarisB , etc.
Périodiques.
Rbyuk d'Al.8acb, octobre 1864:
Ch. Qhao. Le Casque de fer. (Fin.) — A. Quk^usbkz. L'abbaye
de Lucelles. (Fin.) — DsscHABBiàRBS. Cravanchos. (Suite.) — £.Qo-
ouBL. La mort de Socrate. (SoUe.) — Fbéd. Kubtz. Balletin biblio-
graphique. I. Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Colmar.
IL La Chasse dans la Tallée da Rhin , par M. Engelhard.
Novembre 1864:
C. DBScuABRiàBBS. Cravanchos, berceau de Belfort, etc. (Suite et
fin.) — Ed. Qooubl. La mort de Socrate. (T** suite.) — X. Boybb.
Le potier Georges Pnll de Wissembourg. — F. Boissiêre. Marie
Stnart et le comte de Bothwell , par L. Wiesener. — FmAd. Kurti:.
L Bulletin bibliographique. Étude critique et géographique, de
l'abbé Martin. II. Mélanges d'histoire et de critiqueiittéralre , de
. L. Spach.
Décembre 1864:
H. Bardy. Les franchises de Belfort. (Mai 1307. PI.) — Ed. Go-
ouxL. La mort de Socrate*. (Suite et fin.) — F. BoissiàRS. Marie
Stuart. (Suite et fin.) — Costb. Nouvelles observations à propos
d'Ârgentovaria*. — J. P. Tal.loh. Règlement de la paroisse de
Salnt-Disier da 7 mal 1657. Acte du 18 mai 1751 contre les Haans,
de Lebetain. — Ch. Kflss. Bulletin bibliographique: Citologie ra-
tionnelle , par M. Hatt. — Fréd. Kurtz. Catalogue de la biblio-
thèque de Beblenheim , par Jean Macé. — J. F. Flaxlavd. Revue
synoptique des principaux vignobles de l'univers, par M. Winckler.
— Table des matières.
Rbvur catholiqcb d'Ai«8acb , octobre :
C. Hakaubr. Le servage en Alsace. — Bbrhhard. Des divers
rr £nin ! ! Quelle agonie que celle que procure la ciguë , huit mois ! Avis aux
partisans do suicide.
S. Noie iaporlanle. Les deux derniers paragraphes da l'article Àr§«nto9aria ,
dirigés contra notre collaborateur M. P. Ristelhuber, ont été ajoutés par M. le
direcleor do la Revua d'àliaet , contrairement aux volontés de l'aoteor. M. Liblin
les a extraits d'une lettre particulière qu'il a reçue de M. Coste. C'est un procédé
littéraire que nous regrettons vivemenL
( "0 )
hyAtëmes de chronologie sacrée. — A. Outulim. Du poaltiTiBaie de
M. Kenau, etc. (4* article.) — Chroniquh.
Novembre 1864 :
Cn. Ddbois. La tète dos morts. (Poésie.) — A. Hamaukr. Le droit
d'asllo dans les campagnes de 1 Alsace. — Jo8. Qux&bbr. Tllly.
(Fin.) — Et. Kiefveu. Sort de quelques ennemis du saint siège. —
A. Hanauxr. La Revue cTAlêoee et hos adversaires*. — P. Murt. De
V instruction publique en France, dans le pa»»i etdanê lepréseni, par
uu ancien professeur. — Oukokiquk. Strasbourg. Lutte intestine
du protestantisme.
Décembre 18C4:
A. Uakaubr. Le droit d'asile. (Fin.) — Et. KuarrcR. Sort de quel-
ques ennemis du saint siège. (Fin.) — A. Outhlih. Du positlvisaie
de MM. Renan , Littré , Taine et About. (5* article.) — Uv amoibh
PROFB88BUR. Lettre i M. le directeur de la Bévue catholique d*Al-
sace. — Chrokiqub. La Petite -Pierre. (Découverte de peintures
muraleM.) — Table des matières.
ZEITSCHRIFTFaR DIE GRSCinCRTB DBH OBERRnBINS. l7*V0l., l** llvr. :
MosB. Ualtbazars Bdll's diront k von Weissenbnrg im spanisehen
Erbfolgekriege , von 1706 bis 1712. — Home. ZnnftorganlMtion.
(Fortscts.) — Zuuftgoricht der Kflrschner su Strassburg, nm 1470.
— Znnftgericht der Kcsfler im Obcrolsass nnd Breisgau, 1496,
Mai 20. — Entsclieid dcH Stadtratbs zu Strassbnrg fiber die Znnft-
kcrzen und die Begr«lbuiH«e der dortigon Schuhmachor und Gerber,
1330, Jnni 15. — Schreibou des Stadtratbs zu Freiburg au Jenen sn
Strassburg (ibor das Verh&Itniss der Bftckcrkncchto zu den Bmder-
«ichaftcn im EIoasR und Brcisgau, 11. Juli 1496. — Gosellon der
WolleuschlUger zu Strassbnrg, IStes Jahrhnndcrt. — Gescllen der
Kflrschner zu Strassbnrg, l.'itcs Jabrhundert. Statute flber die Ar-
beit der Scbubmachergoscllen zu Strassbnrg. 18. Mai 1387. — Dam-
i. La Rkvuk o'Alsack fcraii niirax d'accorder il une légitime réclamation la pu-
blicité dont elle dispose, que d'iuiprimer une appréciation qui n'était pas destinée
il te» lecteurs et qui arail uu caractère tout privé.
Dans CCI article, M. Hanauer demande si le nom de M. Moritz est un pseado-
nymo. t Le bureau d'un Joarnal, dit-il, n'est pas un magasin de morqoea. La
1 Rnue d'Altact a déjà les Allerlieb , les Kariz Non, la chose serait trop
■ plaisante. Dans les circonstances présentes, ce mot ne serait pas même assn
• fort. Quoi! la /levM« est engagée dans une polémique, proToquée par elle-même,
« contre le BiUiographe alsacien ; la rt^dartion vient prêcher la concorde; elle dé-
f clare avoir reçu de tous côtés des leitres de syropaibiv; elle a fait k l'amour de
« la parz le sacrifice de tous ces volontaires; et il se trouverait que la «raie lettre ,
( poar laquelle une exception est admise, serait sortie do ses propres bureaux!
< J'ai recule devant de pareilles conclusions. II me répogneraitde mettre en doals
« l'existcnoL' de M. Morîtz. »
( 1" )
BACHSR. Urknnden sur Getcbichte der Grafen von Freiburg, 14tes
Jahrhuadcrt. (Fortseis.) — Dambachbk. Urkundeaiese xur Ge-
8chichte8ehwftbi8cherK158ter,6,Engenthal.(Fort8.) — Dambachkh.
Urkundenarchiv des Klo8ter8 Bebenhauseu, 14te8 Jabrbnndert.
(Fortsetz.) — Bader. Urknnden und Hegcate Qber dio ehemalige
nochstift-Basersche Laudvogtei Schliengen. (Fortsetz.) — Moxk.
Gescblchtliche Notizen. — Alte Kirchen in Breisgau. — Orgeln. —
Templerorden.
IT** volume , 2« livraison :
MoxB. Weiethûmer de» ISten bi8 16ten Jahrhunderta ans der
Schweiz, Badeu» £lHas8, Bayern und Rhoinpreussen. (Weinthum
des Schwarzacher KIosterhofes zu Schwindratzheim, IStes Jahr-
hundert. Weisthum desDlngbofes zu Offenbeim vor 1478.) — Monx.
Volksfeste. — Momk. Die Bibliothek der Bischdfe von Speier zu
Pbilipptburg, 1646. ^ Dahbachbr. Urknnden znr Qeschichte der
Grafen von Freiburg, lites Jahrhuudert. (Fortsetz.) — Daubachbk.
Urkundenlese zur Geschichto schw&bischer KIdster, Engelthal.
(Fortsetz.) — Dambacher. Urkundenarchiv des Klosters Beben-
hausen , 14te8 Jabrbnndert. (Fortsetz.) — Badbr. Urkunden nnd
Regeste flber die ebemallgo Hocbstift - Basel'scbe Landvogtei
Scblicngen. (Fortsetz.) — Movb. Geschicbtiiche Notizen. (Bad-
westen. Spielkartenhandel. Baampflanznngen. Krantgftrten. Ki-
serne Oefen.)
L'Alsacirit.
Souvenir de ia fête donnée par les habitants de Tdrckheim (Haut-Rhin) ii
M. V. Sieg, grand prix de IJonie, le 15 septembre 1861.
Lxtf Débats, 11 novembre 1864. — La Gazbttb o'ÂUGSBOURa du
9 novembre 1863. — Le Courrier du Bas-Riuh du 6 janvier 1864.
la CtU antiqtu, par M. Fustel de Conlanges; pur M. Taine, par K. L.
(Paris); par A. Schpéegans.
Lx Musée dbs Enfants. Journal hebdomadaire illustré.
L'horloge astronomique de la cathédrale de Stra»bonrg et son auteur
J. R. Schwilgué, par M. (l.ehr), aveo portrait et dessin de l'horloge.
Staats-Lexicom, XI. Leipzig , Broekhaus éditettr.
Ostsee- Provinzeu. (Geogr. statiat. Uebersicht. Ilintoriscber Ueberblick.
GegeDwârtiger Culturstand.) I. Einleitung von Sehnitzier, p. S4i-S49.
DiOASKALiA. Supplément littéraire du Journal de Francfort ^ 30 no-
vembre 1864, n* 333.
Die Arbeitersiadt bei Hûlbansen im Elsasa.
L'Ill.u8tbation , 5 novembre 1864.
Algérie. Épisode de la défense du camp de l'Ouetl-Dermel , par le 3* ti-
railleurs, d'après uii croquis do M. F. Cailliot.
( lia )
LIVRES RARES ET CURIEUX A PRIX lARQUÉS.
100. Dosât. Lettres on vers et œuvres mêlées. Pari», Delalahif 179S;
2 vol., iQ-8*| br. I n. rog., gravures, vignettes et cnl*de-]ain|»«
d'Eiffsen S fr.
101. Idbm. La Déclamation théâtrale. PoCme. Parit, DelalaiHf 1771;
gr. in-8% br., n. rog., flg. d'Eissen (grand papier) S Ar.
102. Idem. Mes fantaisies. Paru, 1770; in-8*, br.. u. rog., front, et vfg.
d'Eissen 1 f^. 50 e.
lOS. Idbm. Recueil de contes et de poCmes. Pari*, 1776} ln-8*, br., a.
rog Itt.
104. Idkm. Recueil de contes et do pofimes. ParU, 1776; in-8*, v. br.
9tr,
Figures et Tignetlet de Hsrillier, Bitsen, etc. Ce volame contient l'Isle
menreilleuse, Alphonse, Irt Cerises, la Méprise, le Coareur, etc.
105. Idbu. Mes nouveaux torts. Mélanges de poésies. Parié, in-8*, br.
n. rog., front, do Marillier 8 fr.
106. Idem. Mes nouveaux torts. Mélanges de poésies. Paria, tn-8*y ▼.,
br. (papier plus fort) 1 ft. 60 e.
107. IDEM. Les Victimes de l'Amour. Parts, 1790; in>8*, br., n. rog.,
front, de Marillier 1 fr. 50 e.
108. Idem. Les Sacrifices do l'amour. Paris, 1772; 2 fig. de Qoeverdo,
ln-8*, br. , n. rog 8 fr.
109. Idem. Les Malheurs de l'inconstance. Pari», 1772; 2 vol., iii*8",
br., n. rog S fr.
110. Idem. Théâtre. Regnlus, la Feinte par Amour et le CéllbaUlre.
Paris, 1782; in-8*, br., n. rog., front 1 f^.
111. Idem. Théâtro. Le Tartuffe littéraire, le Malheureux imagi-
naire. Pari», 1177 ; in-8*, br., n. rog., front 1 fk*.
112. Théâtro. Adélaïde, le Chevalier français i Turin et à Londr«e.
Paris, 1778; in-8*, br.. n. rog., front 1 f r.
113. Idem. Les Baisers, précédés du Mois de mai. Paris, 1770; in-8%
br., n. rog., 47 vig. d'Eissen , etc 6 f^.
1. Aucune remise n'est accordée, ni aux amateurs, ni aux libraires, sur las prix
du catalogue.
( 113 )
114. Lb8 Solitairss en belle humeur. Parité au pilier des Lingire§f
1785; SgrosTol. in-18enl, V. br 6 tr.
« A l'égard du style on m'astore qo'il est bon. Il plaît aux renmes. c'est
tout dire. D'ailleurs on sait, Dien merci, qae Je n'imprime rien que de léger
et de délié, c'est par où ma boutique est en vogue. • (ÀTertissement du li-
braire.)
115. Lbttbs philosophique de M. de V. (Voltaire] y aveo plusieurs
pièces galantes. /«on<ire«, 1757; in -12, cart 3 tr.
Volume rare. La comtesse d'OIonne, comédie do Bussy-Rabatin. — Contes
en vers , épigramœes.
116. ŒuYBSS DB Rabblajs , publiées par Louis Barré. Parié , Oamier;
in-18» dos ch., rog 8 fr.
117. L'EsPiOH dévalisé (par Mirabeau). Londre«, 1788 ; in-8*. br. fort,
n. rog 6 fr.
Livre rare. Bel exemplaire. Anecdotes des plus piquantes.
118. M Akard. Histoire des antiquités de la vlllcdeNismes, flg. Nitmetf
1823; in-8, cart 1 fr.
119. L'Ombre du grand Colbert. Le Louvre et la ville de Paris. (La-
font de Saint-Tennes.) S. l. (Paris), 1752 1 fr.
180. Rbcvbil de quelques pièces concernant les arts. Paru, 1757;
ln-18 , V. br 1 fr.
Extraits du Mercvrt dt Fmnct, relatifs aux o'rfévrcs, sculpteurs , ciseleurs,
à la peinture, aux tbéAtres, etc.
181. L'Abt db lavbb, par H. Qautier. BruâêeUet 1708; pet. ln-18. 1 fr.
188. Catalogob de livres du cabinet de M. (Lamy). PaHê , Renouard,
1807 ; in-8*, dem. rel., n. rog 1 fjr. 50 e.
Avec les prix.
183. Albuk alsacibh. Recueil de planches, dessinées par Sandmann.
M" 1 À 27. 2* année 2 fr. 50 c.
Gérardmer. — Sponecli. — GratTenstaden. — Niederbronn. — Kaysers-
berg. — Oberbronn. — Selti. — Altkircb, etc.
184. Kbbpsakb militaibb ou 12 tableaux de la vie de Napoléon avec
son portrait. Paritf Goupil. 1836; in-4*, en feuilles 5 fr.
Belles gravures sur acier, tirées sur cbine, d'après les tableaux de H. Ver-
net, Grocs, Bellangé. Rsffel, etc.
185. RiDiHOBB. Recueil (original) de 18 planches (numérotées 1 à 18),
pet. in-4*, représentant des chiens 6 fr.
186. EuLooius ScHNBiDBB. Gedichte. 8te Ansgabe. Fraukfurt, 1790;
pet. in-8*, earU 4 fr.
Portrait de Schneider, dessiné par Lohbauer, gravé par Kettarlinns. —
( 114 )
On a «jouté à ce volome plaaieart ditcoars : t* Anf di« Erktlraiif en !!■•
tioDal-VersanimluDff Frankreicht, etc., 1791. Poéties <te 4 p. *- t* Dot
Fraiike au die bie«lern DeuUcben. Poésie lie 4 p. — 3* Die Uel»rrtiBitiM'-
uiong de» Evaugeliuint mil der neueii SlaftU«Ver(a*iUD|r der Fr«ak»a, «b II.
ftermoii prononcé à la calhédralf, l'an II. — 4" Das Bild des iratea Tolkcltk»
rers. Strasbourg, an III. -- ;>* Das Beiragen eines anrgeilirten Palrioten.
Stroibovrg , an III. — 6* Die Quellen des Undaukes. Slnuhourg, •■ tll. —
E. Schueiders politisolios Glaubensbekenniniu, der Gesel. der Cooat. vorye-
legt ani M. Kebroar 1792.
127. Paires (lu Patriote alsacien, on Défense prononcée contre I*
Cour d'assises du Bas-Khin, le 15 Juin 1820, parO. Marcbaxid.fiffraf-
6otir/7 (1820), in -8% 48 p 1 fr. S5 c.
128. GsDiciiTK, von Ehrenfricd Stœber. Jiaiel, 1815; 2to Aafl«(«,
In-12, dcra. roi., flg. d'après Zix . . S fr.
On lit sur la garde de ce volume: • Meinem edeln Freunde dem BiklhaBcr
Obmarbt, vom Verfaster. Den Sien Sept* ISlCi. »
129. SÉOL'R. Napoléon et la grande Armée, en 1812. ParUt 18t5; por-
traits, 2 vol. in-8*, v. br Sfk-.
130. Akkcuotes Kur M"' la comtesse Dubarri (par Tbeveaeaa de Mo-
randc), «. ^, 1775; iu-12, dom. rcl.,n. rog. (Aux armes.) . . 5 fr.
Bon exemplaire. Heliurc anr. fatiguée.
131. VoYAGK DE i.'Arabik liEt'KBUSK, par (La Koque). AMuierdam^
17KÎ; In-12, V. br l fr.
132. Mautial.. Les épigraniiucs, traduites eu vers françAia, par
M. Constant Dubob, précédées d'un essai sur la vie et les ouTran^
de Martial, par J. Janin. Paris, 1841 ; gr. in-8% br 6 fr.
fiel e\em|>Iairi> tiré sur papier grand in-8*.
133. ŒuvKKi de Bernard (avec une notice Hur sa vie et «es ouTrafl^M),
par Fayolle. Cart. élégant av. tit. Pariit, 1803; 2 vol. in-S* . . S fr.
On sait que celte édition est la seule complète de cet auteur qui, selon
Voltaire,
Doit faire encor les délices da monde
Quand des premiers' on ne parlera plus.
134. Rboubil des cohtrs du sieur de Lafontaine, des satyres de Bol*
Icau et autres pièces curieuses. A Anuterdavit ehes Jean VerAoeren,
16r>8; pot. in-12, mar. du Levant, rouge , fil. dent,, dor. sur tranche.
{Uériny.) ÎM) fr.
Bel exemplaire d'un petit volume rare et recbercbé. Voir Brunet,
I. Bernard le lapucin et Bernard le fermier général.
( 115 )
135. Mbrcibr. Le Tableau de Parin. Amsterdum , 1782-1783; 8 vol.,
in-8», V. f : . . 4 fr.
Bon exemplaire.
136. OciEOT. EbmIb sur l'histoire de Fraoce. Parié, 1833; in-8*^, dent,
rel 1 fr. 60 c.
137. MéuoiBBS d'Hfppolyte Clairon. Paris, anVII.in-S*, dem. rel.
1 fr. 50 c.
138. Archives dk l'Art rBASÇAis, par A. Montaiglon. 2* série. Par>«,
Traê»f 1861 2 fr. 50 c.
4 livraisons, pages l-3i0. Notices sur Jean de Paris, Cli. Lebrun, les Ver-
net, Pierre Vallet, L,ecomte, Jean Dangers, Jean Leroux, Claude Varin, Baie-
chou , etc.
139. HiSTOiRKDES LIVRES POPULAIRES OU la Littérature de colportage
depuis le XV* siècle jusqu'à l'établissement de la commission du
colportage, par M. Ch. Nisard. Paris, Amyot, 1854; 2 vol., gr. in-8*,
br. (neuf) ^ 25 fr.
Tous les nombreux bois de calto première édition , aujourd'hui devenue
très-rare, sont tirés sur chine.
140. JoAHKis Mbursii elegantiflD latiui sermonis scu Aloisia, etc.
Birminghamiœ , 1770; 2 vol. in-12, mar. rouge, fll. , d. s. t. {une. re-
liure) 5 fr.
L« premier volume manque et le second a une forte mouillure qui s'étend
des pages 17 à 31.
141. Lbs UIVBR8B8 LEÇONS de Pierre Messie , mises en françois par
C. Oruget, avec les sept dialogues de l'autbenr. Rouen , 1643; pet.
in-8*, parch. XVI-1052 p 3 fr.
l ne piqûre de vers traverse les 60 premières pages.
142. Cubp8-d'<butbbs politiques et littérairea de la fln du XVIII* siècle.
8. L, 1788; 3 voL in-8* rel 12 fr.
• Choix des productions les plus piquantes que les Inmières et le ridicule ,
fia philosophie et la gaieté, la raison et la bizarrerie ont fait éclore dans
< cette époqne intéressante. ■
Recueil très-rare.
*
143. MAmoirbs sur la vie et la mort de la Sér. princesse Loyse-Juliane,
électrice palatine , née princesse d'Orange (par 8panheim). A Ley-
den, 1645; pet. in-4*, v. br., front 6 fr.
144. Floqdbt. Histoire du privilège de Saint-Romain. Rouen, 1834;
2 vol. in-8*, br ' . ■ 6 fr.
146. CA<tuBT-BoEBBC. La Poule à ma tante. Poëme badin. S. l., 1763;
iig. in-8*, br 2 fr.
( "6 )
146. AxchAolooix db la Cotr-d'Ob, rédigée par ordre de loe«lité«,
par Uiraul t. 2>(;(m, 1823;iu-8*br 1 fr. 60 e.
147. Lk Moii. Résumé montneli historique et politique de tons les
évéoemenlSi jonr par Jour , bonre par heure, entièrement rédigé
par Alex. Dumas. Parié, 1848-1841) ; X vol. ^r. in-8« cart. ay. tlt. 11 fr.
Histoire de F^vrifr. ^- RéTolalion de 18 16. — 14 naméros de !•' aai» ea
!•' décembre i)<l9.
Ce rrcaeil e»! devenu très-rare , surtout conpIeL
148. Ojisekvatioxb dn M. l'abbé de Mably sur la réforme des loU de la
Pologuo à M. le comto de WiUorskyi in-4*. S.l.n. d. ; v. m. fll. iO f^.
Hannicrit inédit du XVIII* siècle de 193 P«f««; très •belle écritare.
Ancienne reliure.
• AvAMT-rtoros. L'intention de M. Tsbbé de Mably, en composaat eet
• écrit, est de l'adresser uniquement à des citoyens philosophes et veriaees,
■ exem|ils des préjugés de la nation. Cet écrit n'est point fait pour être pu-
• blié; si tel eût été son dessein, sa composition eût été absolnmeat dif^
• rente. » •
149. DÉTAIL Hi8TQKi<|ux de U RéTolutlon arrlTée en Baze à la fla de
l'année 1745. — Considérations sur la capitulation des Saxoni à
Ebenheit. Pet. iu-fol., v. f. fil., anc. rcl 80 fkr.
Msuuscriu inédits du XVIII* siècle: Is premiers 165 pages; il est préeééé
d'une préface de 23 pages. L'écriture en est fott belle; la deuxième, qai eel
de la même écriture , a 31 pages. On remarque dans ces manuscrits de légèiea
corrections de la main de I auteur.
■ On ne trouvera dans ce récit qu'une petite partie des grands évënewente
• qui ont agité l'Europe depuis vingt ans et qui l'sgitent encore. Qaelqoe
■ attention que J'aie <>ue à ne i>arler des princes qui y ont eu la pins fr—ds
• part qu'avec cette impartialité que demande la vérité de l'bistoire, J'ai senti
« combien il est difficile de tenir toujours la balance égale et de se garantir
• des préventions qui portent k Is faire pencher pour ceux que lears alliences
i et leurs intérêts lient avec notre patrie. •
150. Chboxiquk Bi:iiL.B8QUK uu Recueil d'histoires divertUtantef et
d'aventures comiques arrivées do fraîche date dans les paya voiiina.
Loficires, 1742; pet. in-12, dos et coins mar. rouge, n. rog. . 18 fr.
Petit volume très-rare. Bel exemplaire. Voir Catalogué de Cb. Nodier.*—
Les Planteure de cornes en idée , etc.
LOI. Variétés histokiqubs et littébaikes, par Éd. Fournier. Pariêf
Jonntt, 1855 à 1863; 10 vol. cart. en toile, n. rog. (CoIIeel^ois elstfvj-
rifnne.) Bxempl. bien frais SO fr.
152. ŒuvBBS DE Rabelais, notice par P. Dupont, dessins par O. Doré.
Parit, Bry, 1858; 2 vol. in-8* rcl. en 1 , dos mar. ch. . . 2 fr. 50 "b.
NuMéROsSRTG MDGCCLXV Févuier et Mars
LE
BIBLIOGRAPHE ALSACIEN
GAZETTE
LITTÉRAIRE. HISTORIQUE, ARTISTIQUE
ANCIENNES INDUSTRIES D'ALSACE
ET DE LORRAINE.»
Manufactures de porcelaine et de faïence.
V.
P«al>Antoine et BaUhaaar Ilannong. — Demande de privilège poar la
manufoctare de porcelaine de Strasbourg. — Arrêt de 1754. — Paul
Hannong transporte son établissement i Franckenthal.
L'association entre Paul et Balthasar Hannong , dont
il a été question dans le chapitre précédent , ne dura que
quelques années; le 20 avril 1737, les deux frères se sé-
parèrent et la dissolution de la société fut prononcée.
Balthasar prit à son compte Tusinc de Haguenau , et Paul
celle de Strasbourg.
Cet arrangement ne fut encore que transitoire : l'année
1. Voy. In IHbliographc aUacim, 2* .tnnée, p. 277, nt 3' année, p. 1 ,
2» ot m.
( 118 )
suivante , Paul rachott* à son frère» Im manufacture de
Uaguenau et lui en concode la location pour neuf années
consëcutives, h partir de Noël 1738, inoyenuant uuc re-
devance de 500 florins. Le bail , dat<^ du 13 janvier 1739,
comprenait en outre abandon de tous les matériaux , pour
le prix de 949 florins : et par un article spécial , il fut
convenu qu'aussi longtemps (|ue Paul , sti femme ou leurs
héritiers, exploiteraient la manufacture de Strasbour^^,
il ne serait pas permis à Ralthasaï d'avoir un magasin
ou entrepôt quelconque de porcelaine ou faïeucc , ni de
vendre cette marchandise dans ladite ville, sous peine
d'une amende irrémissible de 200 florins.
Je ne sais si le fils cadet de Charles Haunong n^avait
pas la même aptitude que son père pour les travaux cé-
ramiques , ou si les fonctions de garde-marteau des eaux
et forêts dont il était investi ne lui permettaient pas de
s'occuper assez activement de l'établissement à la tête
duquel il était placé: mais dès l'année 1742, Paul jugea
à propos d'en reprendre la direction. Il laissa, k la vérité,
à son frère le titre de régisseur , que celui-ci conserva
jusqu'en 1752, époque à laquelle les fils de Ch. Han-
nong se séparèrent définitivement , après avoir fait régler
leurs contestations par le Conseil souverain d*Alsace. —
Nous verrons plus loin quel fut le successeur de Baltha-
sar à Haguenau.
P(;ndant que cette dernière usine subissait ces chances
diverses de succès , la manufacture de Strasbourg pros-
pérait rapidement sous l'intelligente direction de Paul
Hannong. Déjà la fabrication «le la faïence y avait atteint
( H9 )
un degré de perfection très- remarquable par Temploi des
brillantes couleurs données par le pourpre de Cassius et
Inapplication de la dorure. Eu 1744 ^ lors du passage de
Louis XV à Strasbourg, notre fabricant fut admis à pré-
senter au roi des produits de ses manufactures , et il lui
offrit, notamment , les premiers spécimens de cette faïence
dorée qui avait été l'objet de ses dernières recherches.
En même temps qu'il trouvait , dans l'accroissement
rapide de sa fortune , la juste récompense de ses labeurs,
Hannong recevait de ses concitoyens des témoignages
certains de considération et d'estime. Après avoir, à di-
verses reprises , remplacé son père dans les fonctions
d'échevin et de syndic de sa tribu, puis fait partie des
différents conseils d'administration de la cité , il fut ap-
pelé, le 2 janvier 1744, à siéger dans le grand sénat.
Son activité incessante lui permettait de suffire à toutes ces
obligations et de donner en même temps la plus vive
impulsion à ses travaux industriels ; ainsi , tandis qu'il
agrandit , par l'acquisition de maisons voisines , son prin-
cipal établissement , situé rue du Foulon , il monte une
fabrique de poêles en faïence , dans la rue de la Made-
leine , prend à fermage les tuileries de la ville , et fait
construire une maison et un moulin à broyer les maté-
riaux nécessaires à son industrie.
Cette fois encore , les procès- verbaux des délibérations
des directeurs des bâtiments nous donnent la preuve que
Paul Hannong n'avait pas abandonné l'enti-eprise com-
mencée par son père. Dans le registre de l'année 1741 ,
ou trouve , en effet , le compte rendu d'une visite faite à
( 120 )
la fabrique , ut Iv rapporteur coiiHtnte ^ r|u'lLuiuoii||^ n
^ dc^jà construit , dans cette cour , une aile de 23 pieds
< de profondeur sur 30 pieds de larp^eur , dans laquelle
« il a établi un four à porcelaine , entouré de uiurailles
« épaisses. > Puis , vient cette mention non moins inté-
ressante : -t Le préteur royal , attendu que la manufacture
« de porcelaine du requérant est utile à la chose publique ,
« propose d'accorder la demande , à condition qu'il payera
« 10 schillings de rente foncière'. * Enfin, quelques on*
nées plus tard, en 1745, Ilannong se rend ac^udicAtaire
du matériel de « Tancienne fabrique de porcelaine , près
« du ruisseau de la tuilerie , » qui , comme on le sait , ap-
partenait h la ville, puis, il se fait autoriser par le Conseil
des Quinze , à construire près du pont dit Langenbmck ,
sur le Ziegclwasser , une nouvelle usine beaucoup plus
importante que la première. Le nom de cet établissement,
qui , malgré son changement de destination , s'appelle en-
core aujourd'hui Porzclhin-Multl , indique suffisamment
dans quel but il avait été construit'.
Confiant dans la protection que lui accordaient les au-
torités locales , et se croyant d'ailleurs suffisamment ga-
ranti par les privilèges exceptionnels et les franchises
dont Strasbourg, ancienne ville libre, avait obtenu 1a
conservation , lors de son annexion à la France , Han-
nong ne recula devant aucune dépense propre à assurer
1. Rogistrosdes directeurs de» b.itiinents, 1741, fol. 14^, et délibéra^
tion do la Chambre des Quinze. — Kî neptembrc 1741.
2. Kn 1783, aprùB la déconfiture de Joseph Ilnnnotitr, cette tmino
fut veiidui" <'t tr.iUKforinée en moulin h tabnr.
( 121 )
le succès de son entreprise. Il recruta en Allemagne , et
particulièrement en Saxe , de nombreux ouvriers , et s'as-
sura le concours d'auxiliaires d'uùe habileté incontesta-
ble , en s'attachant deux hommes réputés comme les plus
actife propagateurs des secrets de Bottger. L'un d'eux ,
Riugler , après être parvenu à s'échapper de Meissen ,
avait concouru à la fondation de la fabrique de Vienne ,
puis était venu à HSchst sur le Mêin , prendre la direc-
tion d'une manufacture appartenant au sieur Gelz , négo-
ciant de Francfort. C'est de ce même établissement que
venait Lëwenfinck^ l'autre associé de Hannong. U avait
étudié la fabrication de la porcelaine avec un de ses ca-
marades ^ nommé Bengraf , et était d'ailleurs un des plus
habiles chefs d'atelier de l'ancienne faïencerie de H5chst.
La présence de Ringler et de Lowenfînck dans les ate-
liers de Strasbourg est attestée par Joseph Hannong dans
sa correspondance. J'ai vu aussi dans les pièces du procès
intenté par Balthasar à son frère Paul , que L5wenfinck
fut placé par ce dernier à la tête de la manufacture de
Haguenau , en 1752, et qu'il recevait 2,400 livres de
traitement. Enfin , sur les registres de la paroisse Saint-
Pierre-le-Vieux , à Strasbourg , se trouve mentionné , à la
date du 19 février 1753 , le décès de Chrétien- Guillaume
Lowenfincken , peintre saxon ; cet artiste est-il le même
que celui dont il est question ci-dessus? Je ne puis l'af-
firmer , mais cela me paraît probable , car nous verrons
plus tard paraître une dame de Lowenfincken qui, après
la mort de Paul Hannong , prit la direction de l'usine de
Strasbourg.
( 122 )
Quant à ri'poque à Jaquolle Loweiifinck et Rluglcr
vinrent prêter u Ilannong le concours «le leurs lumières ,
je ne suis pas en mesure de l'indiquer d'une manière pn*-
cise ; j'ai lieu de croire , toutefois, que ce fut en 1748 ,
car V cette annéo-là , le manufacturier strasbouT^geois re-
construisit entièrement sou établissement en lui donnant
une ^ande extension. N'est* on pas en droit de supposer
qu'il ne prit ce parti que d'après les conseils do ses nou-
veaux associés ? Ce qu'il y a de certain , c'est qu'eu 1750 ,
la nouvelle usine était en pleine activité et que, dès lors,
rien ne paraissait plus devoir entraver le succès de Ton-
treprise.
Malheureusement , il n'en fut pas ainsi ; deux années
à peine étaient écoulées , que Hannong se trouvait eu
face de nouvelles et graves difficultés. Les entrepreneurs
de la manufacture de Vincennes , inquiets des progrès de
l'usine strasbourgeoise , dont la réputation était parrenue
jusqu'à eux , réclamèrent le bénéfice du privilège trente-
naire qui leur avait été accordé en 1745. Hannong, éclairé
un peu tardivement sur les dangers de sa situation , s'em-
pressa alors de faire des démarches pour obtenir , do son
côté , des lettres patentes l'autorisant à continuer sa fa-
brication. J'ai sous les yeux la requête qu'il adressa à cet
effet à M. de Machault, contrôleur général. Après avoir
rappelé les trente années employées par lui au perfec-
tionnement de ses procédés , les dépenses considérables
qu'il avait été obligé de faire . tant pour attirer dans ses
ateliers de bons ouvriers de la Saxe et d'autres pays étran-
gers , que pour amasser de gi*ands approvisionnements
( 123 )
de matière première ; après avoir vant<^ les qualités de sa
porcelaine , qui se modèle comme une terre fine , est à
r épreuve de la braise et susceptible de recevoir les plus
belles décorations , le fabricant demande la permission
de fabriquer et vendre , comme premier inventeur , cette
espèce de marchandise dan» toute l'étendue du royaume
et à l'étranger.
Cette supplique étant restée sans résultat ., Hannong
se rendit à Paris pour chercher à coiyurer le danger dont
il était menacé. C'est alors qu'il proposa à Boileau , di-
recteur de l'usine privilégiée , de lui faire la cession de
ses secrets , dont il lui prouva l'efficacité par des expé-
riences qu'il fit lui-même dans les ateliers de Vincennes.
Il s'ensuivit entre eux un traité écrit qui comprend la
description détaillée des procédés et se termine de la ma-
nière suivante : « Le détail des terres et procédés conte-
« nus dans le présent écrit, ont été faits et communiqués
« par moi , soussigné , en conséquence des traités passés
«entre M. Boileau et moi, à Paris, ce l**" septembre
« 1753. « P. A. Hamnono'. »
Les circonstances qui empêchèrent l'exécution de cette
convention ne sont pas connues de nous; mais on sait
par suite de quelles odieuses persécutions , Hannong fut
obligé de transporter sou industrie à l'étranger. Boileau
1. Un exemplaire do ce traité est conservé aux archives de Sèvres.
Trompé par la similitude dos prénoms , H. Brongniart a. par erreur,
attribué la signature qa'il porto à Plcrrc-Ântoino Hannong, âls de
Paul; il ignorait les prénoms de ce dernier qui se nommait Paul-
Adam Hannong. (Voir Traité des artê eéramiqitei y t. Il, p. 502.)
( 124 ) ■
obtint coutrc lui, en février 1754, un arrêt portant dé-
fense de continuer la fabrication de la porcelaine et ordre
de démolir le four dans la quinzaine ; malgré riutervcn-
tion du maréchal de Noailles , qui avait cherché à inté-
resser le roi en faveur de notre fabricant , celui-ci ne put
pas même obtenir un sursis jusqu'à la décision de la cour
sur l'appel qu'il avait formé. On lui permit seulement
de terminer les ouvrages en cours d'exécution.
L'année suivante, 1 7 55, nous retrouvons Paul Hannong
à (Vanckenthal , dans le Palatinat, où l'électeur lui avait
concédé , moyennant 1 ,000 écus d'argent de l'empire •
un vaste local pour monter une fabrique de porcelaine.
Charles- Théodore , qui avait compris de quelle utilité
cctto industrie devait être pour ses Etats , voulut , on
outre , faire Tavance , sans intérêts , d'une partie des pre-
miers frais d'établissement et , en toutes circonstances ,
ne cessa de donner des marques de sa haute bienveillance
H l'exilé strasbourgeois , auquel il conféra le titre de Con-
seiller de commerce.
Cette fois , le succès le plus complet vint récompenser
les efforts persévérants de Paul Hannong ; bientôt la ré-
putation de son usine se répandit en Europe , et , de fait,
ses produits pouvaient soutenir la comparaison avec les
plus belles porcelaines de Saxe. Nous pouvons en juger
aujourd'hui par les échantillons recueillis dans les mu-
sées ou les collections particiilicrcs , et on se fera une
idée de l'importance et de la variété de cette fabrication
par la nomenclature que donne M. Jacquemart des nom-
breux modèlcH qui fipruraient sur Ioh tarifs d(i In maison
( 125 )
Hannong , depuis les petits objets de fantaisie , tels que
lanternes, pommes de canne, boutons, étuis, ocritoîres,
manches de couteaux , etc. , jusqu'aux magnifiques ser-
vices de table , peints et dorés , aux statuettes et groupes
de grandes dimensions ^
En mariant son fils aîné , Joseph-Adam , au mois de
juin 1759, Paul Hannong lui abandonna en toute pro-
priété rétablissement de Franckenthal , moyennant une
somme de 125,273 livres, qui, en 1760 , après le décès
du chef de famille, fut, par suite d'un accord entre ses
enfants , réduite à 73,000 livres. Suivant M. Graesse ,
Charles- Théodore racheta cette usine , pour son propre
compte , en 1761 *.
VI.
Joseph-Adam et Pierre-Antoine Hannong. — Cession des procédés à
la manufacture de Sèvres. — Décadence de la famille Hannong. —
Pierre monte de nouvelles usines à Vincennos et à Paris.
Paul-Adam Hannong est décédé à Strasbourg, le 31 mai
1760, âgé de 60 ans environ; il avait été marié deux
fois et n'avait pas ou moins de quinze enfants \ Deux de
ses fils, Joseph- Adam et Pierre- Antoine, recueillirent son
héritage industriel ; le premier conserva l'usine de Fran-
ckenthal , le second devint propriétaire des manufactures
de faïence de Strasbourg et Haguenau , évaluées au prix
de 118,000 Uvres.
1. Histoire de la porcelaine ^ p. 440.
2. Beitràge zur Qetehiehte der Porzellan/abrieatioH (1863), p. SU.
S. Voir note 3, la généalogie de la famille Hannong.
( 12») )
P:ir une l'onvciitioii ., ou ilnte du uiOmc jour. 31 dé-
eouibri.* 17G0, lo» deux fabricante stîpuItTGut que Joseph
aurait seul le droit do disposer du secret de la porcelaine.
mais . en cas de vente , le tiers du i)rix devait revenir à
son frcro ; de plus . ils s'interdirent réciproquement ,
l'un la fabrication de la porcelaine , l'autre celle de la
faïence *; Voilà encore des engagements qui ne paraissent
pas avoir été fidèlement tenus.
Nous avons vu que Paul Hannong avait proposé an
directeur de la manufacture de Vincennes la cession de ses
procédés ; mais il mettait à cette communication des con-
ditions si onéreuses (100,000 fr, cbmptaut et 12,000 fr.
de rente viagère) que ces premières négociations ne
purent aboutir. — A sa mort, les ministres de Louis XV,
et notamment M. Bertin . qui attachaient une grande im-
portance au progrès d'une industrie dans laquelle la
France s'était laissé devancer par l'Allemagne , firent
faire de nouvelles ouvertures ù Joseph Hannong, qui se
disait propriétaire de secrets particuliers : mais , celui-ci
apporta encore plus de difficultés que son père à la com-
munication des procédés. Boilcau s^assura , d'ailleurs ,
dans un voyage qu'il lit à Franckenthal , (^ue ces secrets
ne différaient en rien de ceux communiqués en 1753. On
s'adressa alors au frère ciulet, Pierre -Antoine Hannong,
que Ton trouva plus accommodant, et le 29 juillet 1761,
par-devant les conseillers notaires au Châtelet de Paris ,
en l'étude de M' Vivien, l'un d'eux, fut signé un acte
1. Contrat, M' nnmboarK» notaire royal à «Strasbourg, et délibé*
ration des béritier8 Hanuoug, 31 sci>t<Mnbrc ITHO. - Archive» Momy.
( 127 )
portant vente par ledit Hannong « des procédés secrets
de la porcelaine , au directeur de la manufacture royale
de Sèvres , le sieur Boileau , dûment autorisé à traiter
de ce marché , moyennant la somme do 6,000 li^Tes en
espèces et de 3,000 livres de rente viagère ou gratifica-
tion annuelle , qui lui sera assignée sur telle partie des
revenus du Roi , qu'il Jui plaira de désigner. » Le traité
signé , on s'aperçut bientôt de Timpossibilité de le mettre
à exécution par suite du défaut de matières premières ,
et c'est seulement à partir de 1765, époque de la décou-
verte' du kaolin en France , que Ton put tirer parti de
cette acquisition ; mais , préalablement , on eut soin de
liquider à Pierre Hannong ses créances de toute espèce ,
et on lui fit accepter la résiliation de son marché moyen-
nant 4,000 livres comptant et une pension viagère de
1,200 francs.
A partir de cette époque, la fortune de la famille Han-
nong marcha rapidement vers son déclin. — Pierre ,
après avoir pris pour associé un nommé Deis , abandonne
l'administration des usines alsaciennes à la veuve de
Lowenfinck *, puis il cède définitivement ces établisse-
ments à son frère Joseph, qui avait quitté Franckenthal.
Le fils cadet de Paul Hannong commence alors cette
vie errante qui devait le conduire à sa ruine. En 1766 ,
il monte , à Vincennes , de concert avec le sieur Martin
des Aubiez , une manufacture dans laquelle , sous pré-
1. Dans les documents quo j'ai eus à ma disposition , ce nom est
orthographié de deux manières: Lowenfinck et Lowenfincken ; Jo-
seph écrit même quelquefois: de Lowenfinck.
( 12S )
toxtc (!<' faire «le la faïence , faf;oii «le Strasbourg . il
eHBayait de fabriquer <1e la i)orccIaine. On l^accusa mumc
«le chercher à débaucher les ou\Tiers de Tusine royale .
et , pour ce fait , M. do Sartincs fut sur le point do lui
faire fermer son établissement; il se contenta toutefois
d'exiger une soumission par laquelle les entrepreneurs de
la manufacture de Vincennes s'engageaient à n*emp]o3rcr.
désormais , que des ouvriers dûment congédiés , sans
distinction do nationalité^.
A la fin de Tannée 1771 , Hanuong se trouvait déjà
dans une situation très - précaire , bien qu'il prétendit
avoir des ressources plus que suffisantes pour acquitter
Hcs dettes par les appointements arriérés auxquels il avait
droit , et sa pension de 1 ,200 fr. dont il n'avait pas en-
core touché les quartiers échus. Ses associés, las d*eni-
ployer leurs fonds à une entreprise qui , apr^ quatre
années, n'avait pas encore donné de résultats satisfai-
sants, l'obligèrent à cesser ses travaux. II essaya alors
de former, pour son propre compte, un nouvel établis-
sement qu'il ne parvint même pas à mettre en pleine
activité.
Ces déboires , pas plus que les poursuites dont il 'était
l'objet , ne découragèrent Hannong ; il réussit , en effet ,
2i trouver des commanditaires desquels il obtint, en 1773 «
l'argent nécessaire pour créer dans la rue du Faubourg-
Saint-Donis, à Paris, une autre fabrique de porcelaine.
C'est cet établissement qui prit plus tanl le titre de Ma-
nufacture du comte dWrtois , et pros])éra si bien sous la
direction du sieur Bourdon - Desplanehes : Hannong en
( 129 )
ébiit sorti au bout de quelques années. En 1*785, nous
le retrouvons , sans emploi , au château de Vemeuil ,
faisant , cette fois , des essais de cuisson à la houille.
L*année suivante , sa manufacture n'était pas encore en
état de 'roulement et, dans une lettre adressée à son cou-
sin de Haguenau , il reconnaît « qu'il n'en est, pour ainsi
« dire , qu'aux épreuves. »
Enfin , le nom du second fils de Paul Hannong appa-
raît une dernière fois dans les archives de Sèvres ; c*est
pendant la Terreur, au mois d'août 1793. Comme tant de
bons patriotes d'alors , l'ancien propriétaire des faïence-
ries alsaciennes , après avoir dissipé son patrimoine , et
compromis la fortune de ses associés , vient se poser en
victime des tyrans et demander à la République , en ré-
paration des torts causés à sa famille par les ministres de
la royauté déchue , la place de directeur à l'usine natio-
nale.
S'il faut en croire les allégations contenues dans une
correspondance qui m'a été communiquée, Hannong
aurait obtenu cet emploi quelque temps avant sa mort.
Je ne mentionne , cependant , ce fait que sous toutes
réserves , car la réclamation dont il s'agit avait été com-
battue par le célèbre chimiste Darcet avec une énergie
qui ne laissait que bien peu de chances de succès à son
auteur. {Sm conunné.)
A. T.
( 130 )
W. LE VICOMTE THÉODORE RENOUARD
DE BUSSIERRE.
Le 21 janvier dernier est mort, au château de Reicbs-
hoffcn, à rage de soixante-deux ans et demi , M. le ricomte
Théodore Renouard de Bussierre , qui a fait sa prcmièro
entrée dans le monde littéraire en 1829, avec deux vo-
lumes de Lettres sur V Orient. Depuis cette époque, c'est-
à-dire, pendant trente-cinq ans, M. Th. de Bussierre a
beaucoup écrit; il a fait des ouvrages d'histoire, d'ar-
chéologie historique et de controverse. Comme compa-
triote et comme écrivain , il a donc doublement droit à
notre attention. Celui qui écrit ces lignes a été honoré ,
pendant de longues années , de Tamitié du défunt. Cette
amitié d'enfance et de jeunesse n'a point été altérée pai*
de grandes divergences dans le domaine de la foi dog-
matique ; elle est restée la même , malgré la différence
des positions sociales.
Pour rester dans ces termes avec des amis haut placés,
— je ne dis point cela par application à M. de Bussierre,
qui eût été serviable à toute épreuve , — pour rester dans
ces termes, la seule règle de conduite à donner, c'est de
ne jamais rien demander; c'est le plus sûr moyen de ne
pas éprouver de mécomptes.
Je conserve donc une parfaite liberté d'esprit et une
impartialité complète, même en portant un jugement sur
un homme qui m'a été cher, et dont j'ai toigours respecté
les sincères convictions. Mes sympathies profondes pour
un cœur aimant et fidèle n'influeront en rien sur uiou
( 131 ;
appréciation du touriste , de T historien d'Alsace , de
rhagiographe et du controversiste catholique fervent et
convaincu.
n faut cependant que je fasse tout d'abord un aveu.
Je me reporte de préférence vers ces belles années de
premier épanchement, où M. de Bussierre s'ignorait en-
core lui-nïême. Rien ne peut rendre , ni reproduire Ta-
bandon , la naïveté des relations de jeunesse. Même entre
hommes qui continuent à suivre la même direction poli-
tique, sociale, religieuse et scientifique, les rapports de
l'âge viril et de la vieillesse ne sont plus que l'ombre
des premières belles journées de mai. L'amitié a son
printemps comme l'amour.
M. de Bussierre était, en 1827 , secrétaire d'ambassade
à Vienne , lorsqu'il se sentit poussé par le désir irrésisti-
ble de voir des pays un peu plus lointains que ceux des
bords du Danube. U demande un congé d*un an , l'obtient
et part pour Coustantinople en traversant la Galicie , la
Pologne et la Russie méridionale. De Byzance, il comp-
tait se rendre sur les bords du Nil et de là en Palestine.
Il 7 a quarante ans, un voyage en Turquie et en
Egypte, en Nubie et en Arabie était une grosse affaire.
Les riches, les jeunes, les privilégiés de ce monde pou-
vaient seuls se permettre pareille fantaisie. M. Théodore
de Bussierre était du nombre de ces heureux. Il suivit, à
peu de chose près, toute la route qu'il s'était tracée.
Dessinateur habile et peintre dilettante , il fixa ses sou-
venirs dans une collection d'albums, qu'il eut le bonheur
de rapporter sains et saufs d'au delà des cataractes du Nil,
( 132 )
avec une collection de petites antiquités égyptiennes.
Dans ces innombrables croquis il fit un choix , et écrivit
un commentaire intéressant qui fut publié sous le titre
modeste de : Lettres sur r Orient.
Le style de ces lettres est un peu mou et diffus. L'au-
teur n'avait pas encore l'habitude de manier la plume; il
n'avait point refait ses études clafisiques. Mais par la
naïveté des impressions , par l'exactitude des détails et de
la description , il rachète ce qui lui manquait du côté du
faire. Chez un écrivain , quel qu'il soit , rien ne remplace
le pfemier duvet, la fleur première, le laisser-aller de
l'inspiration au matin de la vie. Tout jeune , on se donne
tel qu'on est, sans arrière-pensée. Plus tard on pose, on
a un autre but que celui de plaire ou d'amuser. Homme
politique, on veut gagner des partisans; poëte, on veut
être de l'Académie; homme de foi, on veut faire des
prosélytes. Le jeune auteur, le jeune voyageur, ne veut
qu'une chose: voir, aimer et être aimé.
Les lithographies qui accompagnent le premier ou-
vrage sont remarquables; elles ont été exécutées, il est
vrai, par des artistes distingués; mais ces artistes n'a-
vaient qu'à prendre les contours, les lumières et les om-
bres dans les portefeuillçs du touriste qui a le sentiment
profond, l'adoration de la nature pittoresque, et qui choisit,
par conséquent, les sites avec une délicatesse que bien
des peintres de profession envieraient.
Ce que je disais tout à l'heure de la fraîcheur des im-
pressions que recueille et que reproduit un écrivain dé-
butant, s'applique par la même raison au crayon et au
( 133 )
pinceau. Le culte du paysage est pour le moins autant
une a£BEÛre d'inspiration que d'étude; rien* ne remplace ,
dans un âge avancé , chez Tartiste mûri par Tétude et la
comparaison des chefs-d'œuvre , Tivresse du premier coup
d'oeil lorsque les yeux voient pour la première fois des
palmiers se dresser au pied des minarets ou former un
ddme de verdure au-dessus des huttes des Nubiens, ou
rafraîchir sous leur ombre le voyageur dans les oasis de
la presqu'île du Sinaï.
Ce voyage de M. de Bussierre était d'ailleurs semé
d'incidents plus ou moins romanesques qui en rendent la
lecture attachante. Le jeune touriste avait pris le costume
turc , qui lui allait à merveille , et il marchait de compa-
gnie, du moins en Egypte, avec un jeune lord anglais,
fort aimable comme le sont les jeunes lords lorsqu'ils se
donnent la peine d'être gracieux.
Les deux associés avaient fait au Caire, devant notre
consul, un accord avec des Arabes de je ne sais plus
qnelle tribu, et d'après ces conventions bien réglées ils
devaient être escortés fidèlement au couvent du Sinaï, et
de là en Palestine. En route déjà, ils eurent lieu de
s'apercevoir des dispositions peu bienveillantes de leurs
guides ; ils se tinrent sur leurs gardes et atteignirent le
* premier but de leur tournée. Mais au couvent de Sainte-
Catherine commencèrent des difficultés plus sérieuses.
Les Bédouins , pour aller à Jérusalem , exigèrent le dou-
ble ou le triple de la somme convenue dans le principe.
Impossibilité de les satisfaire , sans épuiser les moyens de
continuer la route. Les pourparlers durèrent plusieurs
2
( 184 )
jours, peudaut lesquels nos jeunes étourdis restèrent blo-
qués dans le couvent par la caravane qui stationnait au
pied de cette forteresse naturelle. 11 est évident pour moi
que les Arabes avaient des raisons mercantiles pour re-
tourner en Egypte , probablement la vente de peaux de
moutons ou de vieilles peaux de chameaux. Par leurs
exigences exorbitantes, ils voulaient mettre les Francs
dans l'impossibilité de poursuivre leur pèlerinage vers
Jérusalem.
U fallut passer sous les fourches Caudines , dressées par
ces^ drôles et retourner au Caire. Les moines grecs du
couvent de Sainte-Catherine , effirayés des mauvaises dis-
positions de ces chameliers avides, voulaient persuader à
M. de Bussierre et à lord Brabason de demeurer au cou-
vent et d'attendre l'arrivée d'autres pèlerins ou d'une
autre caravane. La belle expectative ! rester enfermés pen-
dant six mois , pendant une année ou davantage peut-être
avec des moines crasseux et ignorants; et laisser en Eu-
rope , pendant ce long espace de temps , des parents et
des amis plongés dans une efiroyable anxiété !
Les prisonniers se remirent entre les mains des Bé-
douins, ne dormirent jamais qu'à tour de rôle et revinrent
au Caire , sans avoir été molestés davantage , ce qui me
confirme dans ma première appréciation que M. de Bus-
sierre ne contredit pas , mais qu'il ne laisse qu'entrevoii*.
Ces messieurs furent peu généreux ; ils portèrent plainte
devant leurs consulats respectif , et je n'ai jamais pu tirer
au clair avec M. Théodore de Bussierre , combien de
coups de bâ^on fiu'ent appliqués sur la plante des pied8
( 135 )
de ces pauvres diables. Je suis sûr que notre touriste , qui
ayaît bien le meilleur cœur du monde , expia plus tard
M» petto ce manque de charité chrétienne par un repentir
sincère et par plus d'une prière rétrospective.
£n 1831 , M. de Bussierre quitta la carrière diplomati-
que; il était alors secrétaire de légation à Carlsruhe Nou-
vellement marié, il fut heureux d'être afiranchi de toute
responsabilité officielle. A partir de ce moment, usant de
toute sa liberté d'action, il reprit ses courses dans le Midi
et publia, en 1836, un volume plein d'intérêt sur la Si-
cile. Ou y retrouve encore la même verve juvénile que
dans les précédentes Lettres sur r Orient, toutefois avec
un talent mûri. Le voyageur aborde l'antique Trinacrie
mieux préparé qu'il ne Tétait pour l'Egypte. Il connaît
bien l'histoire du pays qu'il va parcourir , et les tableaux
de genre n'occupent plus la première place. Il fait brave-
ment l'ascension complète de FEtna, en compagnie de
son frère Léon et d'un jeune naturaliste allemand, le
docteur Helfer, qui accompagna un peu plus tard le co-
lonel Chesney dans son expédition sur l'Ëuphrate, et
alla mourir , malheureusement , dans l'archipel des îles
Andaman et Nicobar. gr
Quelque intéressantes que soient les relations de voyage
imprimées de M. de Bussierre , son commentaire verbal
l'était davantage, car l'auteur avait toutes les belles qua-
lités de l'homme du monde, de l'homme d'imagination et
de cœur.
Je voyage encore maintenant de souvenir avec lui , et
certaines scènes de l'intérieur de la Sicile , racontées par
( 136 )
lui , exercent encore un grand charme et nue intiuence
irrésistible sur moi. Voici , par exemple , une anecdote
qui m*a profondément remué :
En chevauchant à dos de mulet, dans l'intérieur de
rîle, nos voyageurs sont tout à coup abordés par un jeune
cheval sauvage qui se dresse devant eux et semble vou-
loir leur barrer le sentier ou la fondrière qui portait le
nom de route. On chasse le poulain, il revient à la charge,
en hennissant, non pas de joie , mais avec des démonstra-
tions qui semblaient provenir de tout autre chose que
de l'exubérance des forces et de la jeunesse. On Técarte
à coups de fouet , il se sauve un instant et revient , tantôt
sur le devant, tantôt sur les flancs de la caravane, tou-
jours avec les mêmes signes d'impatience et de tristesse.
— « Vous vous moquerez de moi tant que vous voudrez ,
dit notre touriste à ses compagnons, cette pauvre bête a
quelque chose à nous dire ou à nous montrer, elle est in-
quiète. » — <£h bien, voyons, dit un autre membre delà
caravaner, nous allons faire mine de la suivre au moment où
nous l'aurons chassée. » Ceci fut dit et fait. Au bout d'une
course désordonnée de quelques centaines de pas à travers
Ièl|tliardons, le poulain s'arrêta tout court près du cadavre
d'une jument sauvage étendue dans ce désert loin de toute
habitation. Il tournait autour de ces restes de sa mère et
continuait à pousser de douloureux hennissements , tantôt
flairant le corps mort, tantôt se redressant avec un fré-
missement nerveux vers les voyageurs pour implorer leur
aide et assistance , comme s'ils avaient pu remettre sur
pied sa pauvre nourrice. Lorsqu'il vit partir les étrangers
( 187 )
sans avoir obtenu d'eux le secours espéré , il resta la tête
et la crinière penchées près du cadavre.
Cette scène du désert sicilien , racontée avec simplicité
et une vive émotion par M. de Bussierre , m'a laissé une
impression inefiaçable qui se rattache pour moi à toute
une série d'idées ^ que je n'oserais développer, de crainte
d'être accusé de ridicule sensiblerie. Fort heureusement
la compassion et la sympathie pour les êtres inférieurs de
la création commencent à être prêchées par des hommes
compétents, et il est permis de regarder comme l'une
des conquêtes de notre civilisation contemporaine ce
respect pour la vie dans toutes ses manifestations , aussi
longtemps qu'un intérêt évident de défense ou de conser-
vation personnelle ne prescrit ou ne permet pas de l'ôter.
Me voilà bien loin des ouvrages de M. de Bussierre:
j'y reviens pour ne plus m'en détourner.
Des séjours prolongés , et souvent renouvelés , dans la
ville étemelle avaient familiarisé M. de Bussierre avec
les débris et les monuments de tout ftge qu'elle ren-
ferme, n était devenu archéologue et Romain par affec-
tion. Ce séjour de Rome , joint à des études faites dans
une direction exclusive et à l'influence de quelques
hommes éminents , agit singulièrement sur son imagina-
tion , son esprit et son cœur. M. de Bussierre quitta la
confession au sein de laquelle il avait été élevé pour re-
tourner à la foi de ses pères. C'est le titre que porte celui
de ses ouvrages capitaux , où il examine à nouveau les
points qui séparent l'Église catholique de celles qui sont
sorties du mouvement de la réforme au XVP siècle.
( 138 )
Nous n'avons point à juger ici , soit en condamnant ,
soit en approuvant, la révolution intérieure qui s'était
faite dans la conscience et les convictions de M. de Bus-
sierre; c'est un secret entre Dieu et lui. Ce qu'il est juste
de dire, c'est que Marie- Théodore de Bussierre, comme
il va s'appeler à partir de là, avait franchi ce pas redou-
table en pleine connaissance de cause , sans mobile pris
dans l'ordre de choses matériel. De sa part, c'était, en un
mot, un acte désintéressé.
De ce moment, les nombreux ouvrages qu'il continue
à publier, porteront tous, à peu près sans exception ,
l'empreinte de la nouvelle direction d'idées à laquelle il
s'était abandonné. En sa qualité de néophyte, il s'impose
l'obligation, le devoir, de proclamer hautement sa foi
nouvelle , sa < régénération » ; il veut contribuer , par
son exemple et par sa plume , à redresser les erreurs de
ses anciens coreligionnaires.
Pour atteindre ce but, il se servit tantôt des armes que
lui fournissait l'histoire locale d'Alsace ou l'histoire gé-
nérale , étudiée ou interprétée à son point de vue, tantôt
des armes aiguisées de la controverse, tantôt du récit
biographique , en proposant à l'émulation des fidèles la
vie des saints. Toute l'activité de M. de Bussierre — et
elle était prodigieuse — s'était, pendant les vingt-cinq
dernières années de sa vie , concentrée dans les recherches
historiques et dans la reproduction ou la récapitulation
des résultats obtenus par lui.
Je ne voudrais rien dire qui pût , de loin ou de près ,
blesser cette mémoire qui m'est chère à plus d'un titre ,
( 139 )
et je m'efforce d'écrire ou de parler comme si lui-même
était à mes côtés et qu'il pût encore prêter Torcille à mes
objections faites avec franchise , mais sans amertume et
sans parti préconçu. £h bien ! qu'il me permette de ré-
péter — et cette remarque a dû lui être faîte par plus
d*nn catholique fervent — que l'histoire est devenue très-
souvent entre ses mains un bélier offensif. S'il a eu , et
je ne saurais en douter , la sincère volonté de ramener
des âmes < égarées » , de les ramener par l'argumentation
et par les leçons de l'histoire , il a manqué son but en
le dépassant ; il a envenimé les plaies au lieu de chercher
à les cicatriser. C'était l'ardeur du nouveau converti qui
le poussait en avant.
Après ces réserves , j'accorderai sans peine à M. de
Bussierre que ses recherches ont été fÎEdtes avec une in-
fatigable patience , et que , dans la disposition des maté-
riaux , il avait acquis une grande habileté. Le travail du
bénédictin précédait chez lui celui de l'ordonnateur et
de l'écrivain. U avait la satisfaction de trouver, parmi ses
nouveaux amis , de nombreux lecteurs ; le cercle de son
auditoire s'étendait même parmi les personnes qui ne
partageaient point ses convictions : les amis de l'histoire
d'Alsace conserveront son souvenir, h' Histoire de Véta-
hlissement du protestantisme à Strasbourg et en Alsace a
été faite en partie à l'aide de documents inédits. En lui
ouvrant les cartons de nos archives , il y a une dizaine
d'années, j'ai pu m'assurer, de visu, à quel point il
s'appliquait à cette préparation des matériaux qui de-
vaient lui servir.
( 140 )
Seulement je persiste à croire que Thistorieu , sans
être voue à Tindifférence , a des devoirs sérieux et géné-
raux à remplir ; il doit savoir, au besoin , rendre justice
à des adversaires , examiner avec calme quels grie& ils
avaient à faire valoir. Tout en réservant les sympathies
pour ce que Ton croit ou ce que Ton sait être la bonne
cause , pourquoi ne pas distribuer le blâme ou la louange
avec une main et une bouche sanctifiées par Tesprit de
mansuétude et de douceur ? *
Ce n*est point l'approbation de Louis Veuillot , l'élo-
quent , mais aussi le virulent protagoniste des ultramon-
tains , qu'il fallait chercher; c'est celle de Fénelon et de
saint Vincent de Paul , ces modèles d'évangélique cha-
rité , que sans aucun doute notre ami et compatriote est
allé rejoindre dans le monde meilleur , que nous effleu-
rons tous de notre pied , mais où bien peu d'entre nous
— à quelque confession que nous appartenions, — seront
jugés dignes d'entrer *. Louis Spach.
1. Mont donnons ici la simple liste des ouvrages de M. de Bassi erre.
Les bornes de ce Jonrnal (purement bibliographique) nous ont em-
pêché d'entrer dans une analyse plus détaillée de ses nombreux écrits :
Lettrée *ur VOrient.9 Toi. in-8*. Paris et Strasbourg, 1829.
Voyage en Sicile. 1 vol. in-8*. 1886.
Hiêtoire de eainte Odile , patronne d* Alsace, Paris, 184S; in - 18.
2* édition. Paris , 1853 ; in-8*.
La Foi de noê pèret ou la Perpétuité du catholiciemef ouvrage dédié à
ses anciens coreligionnaires. Paris, 1844; 1 vol. In-S".
1res s<p( Baeiliquee de Rome ou Visite des sept église». Paris, 1845;
S vol. in-8*.
Vie de sainte Françoise Romaine , précédée d'une introduction sur
la mystique chrétienne. Paris, 1848 ; 2 vol. in-8^
( 141 ) '
LES SIGILLES ET LES ARMOIRIES
DE SAVERNE.
Saverne eut dès le XIII* siècle deux sigillés, le grand
qoi était le sigillé authentique, celui qu'on employait
dans les afiaires publiques , et le petit dont on se servait
dans les actes , les affaires secrètes , la correspondance ,
etc. Le grand qui était de forme ronde , de 0°',06 de dia-
mètre, représentait trois tours accouplées, celle du mi-
lieu ronde , et couverte en dôme , et les deux autres car-
rées et couronnées de créneaux , que la ville y avait fait
graver pour consacrer le souvenir de sa haute origine et
le nom de Très Tabemœ, qu'elle reçut des Romains; il
portait pour légende : -l- Sigillum civitatù Zabemie, Le
petit qui était également de forme ronde de 0">,045 de
HUtoire de saint Vincent de Paul. S vol. in-8*. Paris, 1850.
Hiêtoire de Mainte Radegonde , reine » et de la eour de Neustrie. Pari*,
1850 ; 1 vol. in-8*.
Hiêtoire de la guerre des paysans au XVP siècle. Paris, 1858 , 8 vol.
Hiêtoire des anabaptistes. 8 vol.
Histoire de l'établissement du protestantisme à Strasbourg et en Al-
êoee. Paris, 1856; 1 vol. in-8*.
Culte et pèlerinage de la tris-sainte Vierge en Alsace. Paris, 1868;
in-8*.
Histoire des religieuses du couvent de Sainte- Marguerite et deSainte-
Agnés de Strasbourg. Pari» , 1864 ; 1 vol. in-18.
FUurs dominicaines ou les Mystiques d'Unterlinden à Colmar, Paris,
1864; in-18.
A cette liste il faut igouter une série d'articles publiés par la Revue
catholique d'Alsace : l'Histoire on Chronique de Charles le Téméraire ;
l'Histof ro du développement du protestantisme en Alsace , l'Histoire
du Mexique , etcr
( 142 )
diamètre, portait, selon Tusagç généralement adopté, les
armoiries de la ville, et représentait dans un champ treil-
lissé et semé de quintefeuilles une licorne en défense ; on
lisait autour : -{' S, secretum oppiâi de 2!abemia,
A cette époque , l'existence de la licorne n'était pas
révoquée en doute; elle tenait dans le blason un rang
des plus distingués; on la considérait non-seulement
comme le symbole de la puissance et du courage, mais
encore comme Temblème de Tinnocence et de la virgi-
nité. L'adoption que fit Saveme d'une licorne pour ses
armoiries est racontée de deux manières différentes.
M. François Feigenthal, directeur des bâtiments de l'é-
vêché de Strasbourg en 1673, assure que la découverte
que Ton fit anciennement à Saveme ^ près de la fontaine
dite Badbmnnen^ d'une corne pétrifiée qu'on prenait
pour une corne de licorne, décida cette ville à placer
une licorne dans son écusson ' .
Schad' et Grandidier' racontent qu'on conservait dans
le trésor de la cathédrale de Strasbourg une corne de
licorne^, qui était regardée comme une des principales
raretés de la ville , qu'on prétendait que le roi Dagobcrt
en avait fait présent à cette église, et que la ville de
Saveme , chef-lieu de l'évêché , avait adopté une licorne
pour ses armoiries, pour marquer son obéissance et sa
1. Manascrit conservé aux archives départementales du Bas-Rhiu.
8. Beêchreibitng dea Mûntterê zu Strasêburg » p. 9.
3. Eêtaii hUtoHqueê sur la cathédrale de Strasbourg, p. 56.
4. Cette prétendue corne de licorne n'était que la dcut du narval,
appelé par les marlnu licorne de mer. (Voy. Grandidier, Esêaiê hist.,
p. 58.)
( 143 )
sujétion au grand -chapitre; mais ces deux auteurs ne
font remonter cette adoption qu'à Tannée 1380, où il
a été fait mention poifr la première fois de cette corne
de licorne , et la licorne figure bien antérieurement sur
le petit sigillé de Saverne.
En 1525, pendant que la ville de Saverne était occu-
pée par les paysans insurgés , les deux sigillés qui étaient
d'argent disparurent ; ils furent remplacés aussitôt que la
tempête se fut calmée. Le grand sigillé de forme ronde
de O^fiôb de diamètre représentait trois tours accouplées
et couvertes en dôme ; celle du milieu , au haut de la-
quelle flottaient deux drapeaux , était ronde et plus haute
que les deux autres qui étaient carrées; on lisait autour :
Sigillv cMtaUs Zahemerms FCTVM ÂNO 1525. Le
petit sigillé était également de forme ronde de O'^fOSô de
diamètre et représentait un écu avec une bande chargée
d'une licorne courante ; autour de Técu se lisait la lé-
gende suivante : 8, seereti oppidi de Zabemia FCTVM
ANO Ï626. Quand on transformait Tempreinte de ce si-
gillé en armoiries , Fécu était d'or à la bande de sable ,
chargée d'une licorne courante d'or, accomée et onglée
d'argent.
Lorsque , vers la fin du XVII* siècle , les malheurs de
la guerre et la pénurie d'argent suggérèrent au gou-
vernement de Louis XIV l'idée d'ouvrir boutique d'ar-
moiries , avec injonction aux communes , à la noblesse ,
aux communautés religieuses , aux chapitres , voire même
aux roturiers , de faire enregistrer, moyennant droits de
finances, leurs armes ou celles qu'on leur accorderait,
( 144 )
Saveme fit présenter, en 1697, à Tenregistremeut dans
VArmorml de la province d'Alsace, l'empreinte de ses
deux sigillés que les agents fiscaux du grand roi blason -
nèrent selon leur fantaisie , sans appeler le magistrat de
la viUe à la vérification des émaux employés dans ses ar-
moiries.
li'Armorùd d'Alsace donne à la ville de Saveme les
armes suivantes : de gueules à un château composé de
trois tours d'argent, couvertes en dôme, celle du milieu
ronde et les deux autres carrées, sans songer que ces
tours devaient seulement figurer sur le grand sceau , et
qu'elles n'étaient pas ses véritables armoiries, et il
fait figurer sur le sceau destiné aux actes publics, les
véritables armoiries de la ville, qu'il blasonne ainsi :
d'argent à une bande de gueules, chargée d'une licorne
d'or. Le magistrat de Saveme n'adopta pas les change-
ments arbitraires introduits dans son blason par les em-
ployés chargés de dresser ï Armoriai d'AJsace ; il continua
à faire figurer la licorne dans son écusson , et lorsqu'il
fit graver en 1754, pour VAleatia illustratade Schœpfliu,
une vue de Saveme, ornée de ses armoiries, il fit donner
à ceUes-ci les anciens émaux.
La licorne se voyait encore sur la bannière de la ville
et le magistrat l'avait fait sculpter sur les édifices publics
et même sur les pierres-bornes de la banlieue.
La Révolution abrogea la légalité des armoiries et or-
donna la suppression des anciens sceaux des communes.
La suppression de ceux de Saverne eut lieu le 30 mars
1791.
( "6 )
A répoque de la Re^tAuration , le gouvernement ayant
appelé les villes à reprendre leurs armoiries , Saveme re-
prit les insignes qui lui retraçaient sa splendeur passée ;
cette yille était de tout temps fière d'avoir adopté la li-
corne pour ses armoiries , et la fontaine qui orne la place
du marché, consacre ce souvenir; cette fontaine est
composée d'un piédestal de forte dimension, surmonté
d'une licorne couchée , qui est l'œuvre de M. Friederich,
à qui l'Alsace et le grand-duché de Bade sont redevables
de tant de monuments distingués.
D. FiSCHEB.
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE.
Deux visites à Nicolas de Flue, Relations de Ican de
WcUdheim et d'Albert de Bonsteiten , traduites par Edouard
Fick , docteur en droit et en philosophie (Genève , im-
primerie de J. G. Fick, 1864), in-8% carré, de 72 p.
M. Fick vient d'ajouter un nouveau joyau à sa mer-
veilleuse collection d'écrits du XV* et du XVP siècle,
et cette plaquette mérite d'autant plus d'être signalée
aux bibliophiles qui collectionnent au nord de la Suisse
— entre le Rhin et les Vosges — que dès son vivant la
renommée de Nicolas de Flue était ]|^uTenue en Alsace ;
j'en atteste les visites qu'il a reçues de notre pauvre
Pierre Schott et de son ami le docteur Geiler de Kai-
'sersberg.
Si je pouvais me fier à la devise du Bibliographe aha-
( 1*6 )
cieti, il devrait m*êti'e permis d'y faire mes confideiices
au groupe sacré des initiés. Je décrirais les joies de Ta-
mateur recevant une de ces perles bibliographiques , ou-
vrant les précieus feuillets, épelant le titre de crainte
d'abréger le plaisir en lisant couramment , contemplant
cet encadrement, ces petits bois où il croit revoir les
tailles d'Ours Graff ou de Baldung GrUn , tâtant et pal-
pant ce papier bien étoffé , aux marges amples et monu;
mentales, épluchant le texte lettre par lettre, et n'y
trouvant, mirahile dictu! i^ une tache, pas la moindre
faute typographique; puis fermant l'incomparable opus-
cule pour voir son enveloppe si bien appropriée à l'ar-
chaïsme de l'impression, et découvrant enfin sous uu
feuillet de garde Vex donc auctorù et typographi qui fait
de ce chef-d'œuvre non-seulement votre chose, votre
propriété, avec droit d'en user et d'en abuser — aux
dépens de vos amis moins bien partagés (nostrûm et ami-
carwn) — mais qui en ùàt de plus un souvenir! £n ma-
niant et tournant ce mince livret, on sent «au touche-
ment d'icelluy ung doulx prurit des ongles et desgour-
dissement des bras; ensemble tentation véhémente en
son esperit»... d'embrasser l'auteur et l'imprimeur pareil-
lement.
Ce sont là les plaisirs raffinés des curieux, les joies
d'un petit nombre ^'honnêtes gens qui aiment les livres
non-seulement pour ce qu'ils renferment, mais encore
pour l'habit qu'ils portent, qui exigent que leur appa-
rence prévienne en leur faveur, et qui ne sont satisfaits
que quand la forme réalise avec le fond un ensemble
( 147 )
également rare et harmonieux. M. Fick excelle à créer
de ces œuvres d'art bibliographiques. Il emprunte quel-
ques pages à Tun de ses siècles de prédilection, à cette
époque mémorable où la conscience et l'intelligence de
rhumanité se sont mises hors de page, il les couve eu
son entendement, il se les assimile, il les rend en fran-
çais comme si l'auteur lui-même les avait écrites dans
cette langue. Là-dessus vite la copie à l'imprimerie, la
presse gémit et il en sort un de ces objets de prix d'au-
tant plus recherchés qu'ils n'ont été destinés d'abord
qu'à un petit nombre d'hommes de goût, et que sa va-
leur n'emprunte rien à la matière et n'est due qu'au luxe
de l'exécution.
Notez encore que M. Fick sait donner à ses impressions
l'âge qu'il veut. U a introduit une gradation dans l'ar-
chaïsme , et il n'y a pas une seule époque typographique
du XVI® siècle — le grand siècle de l'imprimerie —
qu'il n'ait reproduite avec un merveilleux talent d'imita-
tion.
L'édition des Deux visites à Nicolas de Flue appar-
tient au commencement du XVI' siècle : c'est un Froben
du meilleur style, et l'on ne saurait croire combien le
pieux ermite d'Unterwalden gagne à nous être présenté
sous cette robe. La forme vient en aide à la légende au
point d'endormir la réflexion , et quand on lit les naïfs
témoignages des contemporains, qui attribuaient à frère
Nicolas la faculté de se passer de nourriture, et qui n'é-
taient pas éloignés de croire qu'il avait le don d'ubiquité,
c'est à peine s'il vous vient un doute et l'on ne songe
( 148 )
qu'à rinflaence heureuse que , dans une circonstance so-
lennelle, l'humble solitaire exerça sur les affaires de
son pays — grâce à la grande opinion qu'il avait donnée
de lui.
Heureux les bibliophiles qui peuvent jouter les Deux
visites à toutes ces belles impressions qui composent
l'œuvre de M. Fick : Le Levain du calvinisme au com-
mencement de rhérésie de Genève; par sœur Jeanne de
Jussy (1863); les Actes et Gestes merveilleux de la cité de
Genève^ par Anthoine Fromment (1854); Advis et devis
de la source de- l'idolâtrie et tyrannie papale , par Bonni-
vard-(18ô6); Satyres chresUermes de la cuisine papale
(1857); Annales de la cité de Genève, par Jean Savyon
(1868); j^pw<rc de Jacques Sadolet, cardinal, avec la res-
ponse de Jehan Calvin (1860); Traité des reliques de
Calvin; le Chroniqueur Jean Kessler; sans compter les
mémoires de Thomas Flatter (un alsatique î) , auxquels
M. Fick s'apprête , si je ne me trompe , à donner un pen-
dant : les mémoires de Gœtz de Berliching^n !
X. MOSSMANN.
#**
Recherches eocpérimentales sur la dureté des corps et
spédcUement sur celle des métaux, par M. F. Hugueny.
Strasbourg, Sakmon, 1866, grand in-8*. IV-109 p. 6 pi.
— Recherches sur la composition chimique et les propriétés
qu'on doit exiger des eaux potables , par M. F. Hugueny.
Strasbourg, Sahmon, 1866, grand in-8^ XnM66 p.
Nous venons d'achever la lecture des deux mémoires
( 1« )
que M. Hugueny, professeur au lycée de Strasbourg, a
présentés à la Faculté des sciences pour obtenir le titre
de doctetir. Nous devions déjà en rendre compte dans la
dernière livraison de notre revue, mais nous n*avons
voulu parler de travaux aussi sérieux qu'après les avoir
étudiés complètement, de manière à pouvoir féliciter leur
auteur en connaissance de cause. Nous sommes, du reste,
obligé de dire que M. Hugueny a rendu la tâche facile à
ceux qui veulent étudier ses ouvrages; il écrit aussi bien
qu'il parle, et par la clarté de son style et la méthode qu'il
sait mettre dans ses travaux , ses lecteurs sont de suite au
courant des questions les plus délicates dans la science.
Dans l'un de ses mémoires , M. Hugueny parle de la
dureté des corps ; il nous montre les diverses phases
par lesquelles a passé cette partie si obscure de la physi-
que ; les efforts des expérimentateurs les plus distingués
et les plus consciencieux se sont de tout temps portés de
ce côté ; mais ils n'ont jamais pu qu'aborder la question ,
parce qu'ils se plaçaient à des points de vue trop restreints
et qu'ils ne joignaient pas à leur talent d'observateurs ,
le calcul et le raisonnement qui sont actuellement la base
des découvertes en physique. M. Hugueny commence
par définir la dureté , et alors , la question étant nette-
ment posée, il nous fait connaître les appareils qui lui
ont servi dans ses recherches, les difficultés qui se sont
présentées et les méthodes ingénieuses par lesquelles il
les a tournées ou résolues.
L'auteur est arrivé ainsi à deux résultats importants :
il a pu, d'une part, généraliser la loi sur le frottement
3
( 1.^0 )
que Coulomb avait donnée pour les surfaces , et retendre
au cas d'une pointe pénétrant dans un corps dur ; d'autre
part , M. Hugueny a appliqué les appareils à la détermi-
nation des duretés des métaux et des principaux alliages
du commerce , et a ainsi rendu service non pas seulement
à la science pure , mais encore à l'industrie.
Le second mémoire de M. Hugueny, ainsi qu'on le
voit par son titre , nous promet déjà un livre intéressant ;
tout le monde n'a pas étudié la médecine , mais chacun
se croit un peu médecin ; et un ouvrage qui promet de
nous initier dans quelques secrets du grand art, sera lu
par tous, soit au point de vue scientifique, soit dans
l'espoir d'y trouver des enseignements utiles, et nous
pouvons dire d'avance que personne ne sera trompé dans
son attente.
Le travail de M. Hugueny se divise en plusieurs par-
ties ; il étudie séparément l'influence qu'exercent sur les
eaux potables , les matières organiques , les matières inor-
ganiques , l'air en dissolution et la température ; il les
considère au point de vue de leur odeur , de leur saveur
et de leur limpidité et finalement il étudie l'emploi de
Teau dans l'industrie et dans l'économie domestique.
La place nous manque pour consigner ici tous les ré-
sultats auxquels est arrivé l'auteur ; nous nous bornerons
à citer les principaux : Une eau potable ne doit renfermer
aucune matière organique ; la présence de la chaux est
inutile pour les adultes et n'est favorable aux enfants que
lorsque les aliments en renferment trop peu ; l'acide car-
bonique est utile à la digestion ; l'air en dissolution dans
( 151 )
Teau lui paraît également favorable ; la température de
Teau ne semble avoir aucune influçnce sur la santé ; une
eau qui a de Todeur, de la saveur, ou qui n'est point
limpide , ne doit pas être employée dans l'alimentation ;
dan^ rindustrie également c'est l'eau la plus pure qui
convient généralement le mieux.
Enfin , M. Hugueny consacre encore un paragraphe de
son ouvrage à l'étude d'une question qui depuis long-
temps intéresse la ville de Strasbourg : c'est celle d'une
conduite amenant l'eau des sources des Vosges , ou , à son
défaut, l'eau de la nappe souterraine du Rhin ; la pre-
mière serait préférable, mais dans les questions de ce
genre , il y a toujours à tenir compte d'un élément im-
portant, la dépense. La solution de cette difficulté appar-
tient à d'autres , mais il est incontestable que Strasbourg
devrait beaucoup à Tadministration municipale si , assai-
nissant toutes les rues de la ville par une distribution
d'eau , elle fournissait encore une excellente eau potable
aux habitants.
L'on voit par cette courte analyse combien les ques-
tions abordées par M. Hugueny sont sérieuses et impor-
tantes ; s'il ne les a pas complètement résolues , il n'en
a pas moins fait faire un pas à la science , et il a eu de
plus le talent d'appliquer ses découvertes aussi bien à
l'industrie qu'à l'hygiène publique. F. S.
»•»
Chronique de Thann , Annalen oder Jahrsgeschichten der
Boarfiiseren oder Mtnderen Brudem S, Franc. Ord. ms-
( 152 )
gemem Conventtmlen genannt, zu Thann, durdi P, F. Ma-
Idchiam Tachambser, publiée par M. Tabbé A. G. Zimber-
lin, avec une introduction de Tabbé A. Merkien. Colmar,
typog. Hoffmann, 1864; 2 forts vol. gr. in-8°, ornés de
vues lithographiées, XXyn-1475 p. — 12 fr.
C'est à une administration municipale que les biblio-
philes alsaciens doivent la jouissance de posséder aujour-
d'hui sur les rayons de leur bibliothèque cette chronique
qui , sans l'initiative de M. le maire de Thann et le dé-
vouement de M. l'abbé Zimberlin, un antiquaire zélé,
n'eût jamais vu le jour. On ne saurait assez louer la ville
de Thann d'avoir voté l'impression de ces annales , non
pas tant pour leur valeur historique , qui est contestable ,
mais pour avoir secondé et réalisé le vœu déjà émis par
tant de collectionneurs de voir les communes entreprendre
la publication des principaux documents relatifs à This-
toire de leur passé.
Le Père Malachie Tschamser, l'auteur de cette chro-
nique, naquit le 12 août 1678; il passa quelques années
dans un couvent de Franciscains à Luceme et revint
ensuite dans sa ville natale , où il resta jusqu'à sa mort ,
en qualité de supérieur du monastère de Thann. C'était
une âme simple et crédule dont le but unique était d'édi-
fier les fidèles et de chercher à ramener les pécheurs.
Étranger au grand mouvement des idées qui, depuis deux
siècles, agitaient les esprits, ainsi qu'aux grands événe-
ments de l'histoire , le Père Malachie s'est borné à con-
signer dans ses annales tous les faits qui parvenaient à
sa connaissance. Les récits de sorcellerie , les revenants ,
( 163 )
les naissances merveillettses , les apparitions de comètes
en fonnent la majenre partie. On trouve cependant aussi
dans sa chronique tous les faits relatifs à Thistoire d'Al-
sace et principalement à la ville de Thann. C'est à ce
dernier point de vue surtout qu'elle est intéressante et
qu'elle peut donner une idée assez nette de l'esprit d'une
petite ville d'Alsace au commencement du siècle dernier.
Le manuscrit de Tschamser, ou tout au plus la copie
authentique qui en avait été faite pour le couvent, existe
encore et fait aujourd'hui partie de la bibliothèque de
M. l'abbé Zimberlîn. Ce prêtre a mis ce manuscrit à la
disposition de M. le maire de Thann et a bien voulu se
charger d'en surveiller l'impression : < Aussi la chronique
« de Thann , retrouvée , corrigée et publiée par lui , est-
< elle sienne par droit d'adoption. Puisse cette paternité
« lui porter bonheur ! Puissent tant de laborieuses veilles,
< consacrées à un pénible travail , être appréciées juste-
« ment par un intelligent public ! »
Cette chronique, imprimée avec soin, est précédée
d'une introduction française de M. l'abbé Merklen, divisée
en deux parties : la première contient une notice biogra-
phique du Père Tschamscr ; la seconde , une appréciation
de l'œuvre. C. M.
Histoire de Gabriel McUagrida, de la compagnie de Jéstts,
par P. Paul Mury, de la même compagnie. Paris, Dotmiol,
1865; IV-272 p.
Ce livre est la réhabilitation d'un jésuite que Porabal,
( 154 )
premier ministre de Joseph, roi de Portugal, fît périr
pour avoir été Finstigatear d'un complot contre la vie
du souverain. Pombal, que Ton a cherché à dépeindre
pour les besoins d*une cause comme un disciple des en-
cyclopédistes, n'a été qu'un homme ambitieux et cruel. Il
s'éleva par l'intrigue, il tomba par elle. Quant à Malagrida,
il n'a guère été qu'un mystique ardent et un fou , si Ton
en juge par une Vie de sainte Thérèse qu'on lui attribue et
dans laquelle il affirme « que sainte Anne , dans le ventre
de sa mère , connaissait, aimait et servait Dieu; que , dans
le ventre de sa mère, elle avait déjà fait ses vœux, etc.»
Pombal , pour donner plus de poids à ses ressentiments
contre les jésuites, fit condamner Mnlagrida par l'inqui-
sition sous prétexte d'hérésie. Loin de vouloir prendre
fait et cause pour les membres de la compagnie de Jésus,
nous dirons cependant que ce ministre profita de ropinioii
publique qui s'élevait contre eux par suite de leur soif
insatiable du gain, pour renverser une puissance qu'il re-
doutait. Pombal fut plus habile que les jésuites; c'est son
seul mérite pour passer à la postérité. Aussi M. Mury le
représente-t-il comme le mauvais génie de tous les évé-
nements survenus pendant son règne , comme un homme
imbu des doctrines impies des philosophes du XVIIl® siècle.
Biais, ainsi qu'on l'a déjà dit, ces derniers n'ont jamais
vu qu'un bourreau dans l'étrange allié que le hasard leur
donnait. Voltaire n'écrivait-il pas à cette époque: «Tout
« cela fait pitié et horreur. L'inquisition a trouvé le secret
« d'inspirer de la compassion pour les jésuites. J'aimerais
« mieux être né nègre que Portugais. »
( 155 )
La première partie de Touvrage de M. Mury est consa-
crée à Tapostolat de Malagrîda. Ses premières années,
son entrée dans la compagnie, ses missions au Brésil,
ses prédications à Lisbonne sont racontées avec chaleur,
et Ton suit avec assez d'intérêt toutes les péripéties de
cette vie si accidentée ; cependant Ton sent trop que ce
livre n'est qu'un plaidoyer. C. M.
»*«
Les Contes Rémois^ par le comte de Chevigné, dessins
de E. Meissonier; 6* édition. Parts, Michel Lévy, 1864;
pet. in-8°, pap. vélin rose. — 10 fr.
Quel livre charmant! de jolis vers, de la gaieté, de la
verve , le rire du curé de Meudon , la grâce naïve de La-
fontaine , le trait incisif de J. B. Rousseau et l'esprit de
Voltaire. Voilà pour le contenu ; c'est plus qu'il n'en fal-
lait pour assurer leur succès. Quant à la forme , une exé-
cution typographique irréprochable , des dessins de Meis-
sonier, malheureusement réduits (l'auteur nous permettra
cette critique indirecte , la seule , du reste , que nous
ayons à lui faire) , et une photographie délicieuse , Laure
et Clémence :
• L'une a vingt ans et l'antre quinze à peine. •
Un inspecteur de l'Académie de Paris a écrit : « Je suis
convaincu que ces contes deviendront classiques et qu'ils
seront considérés comme des modèles du genre. * Ils sont
donc de tous les pays, et, à ce titre, ils ont droit de cité
dans toute bibliothèque alsatique. La 6* édition est à
( 166 )
peine ëpuisée que déjà tous les bibliophiles etl sollicitent
une nouvelle; c'est qu'ils savent que certains contes de
M. de Chevigné, et des plus piquants, sont encore iné-
dits. Si l'auteur consent à la donner, ainsi qu'on nous Ta
feût espérer, nous le prions de la publier avec une jolie
suite d'eaux-fortes.
Les Contes Rémois doivent non-seulement par l'esprit,
mais encore par les figures, les vignettes et Jes culs-de-
lampe, se rapprocher des contes de Lafontaine, de Vol-
taire, de Vergier, de Grécourt, les parrains de M. de
Chevigné. Ils nous les rappellent déjà par le style ; qu'ils
nous rappellent aussi le genre si gracieux de ceux qui les
ont traduits par le crayon : Boucher, Saint- Aubin , Eissen .
Marillier, Moreau et Duplessi-Bertaux. C. M.
VARIÉTÉS.
Violon. — Dés le XII* siècle, il existait en Alsace, sons le nom
de violon, un supplice infligé À ceux qui se rendaient coupable»
de tapage nocturne, d'injure verbale « de libertinage et de paillar-
dise; il consistait en une sorte de carcan qui, par un bout, prenait
son homme à la gorge , et, par l'autre , lui maintenait le bras dans la
position d'un artiste qui Joue du violon. I^e patient restait dans cette
attitude durant une heure, deux heures, trois heures et plus, selon
la gravité de l'infraction. Ordinairement l'exécution avait lieu sur la
place publique, et les amateurs de violon accouraient on foule pour
Juger de la force du violoniste; d'autres fois, le condamné subissait
la peine dans un local spécialement aflTecté à ce genre de supplice .
et auquel on avait fini par donner le nom de violon.
Le violon fut à la mode Jusqu'en l'année 1678; on en jouait sur
( 157 )
toat les points de l'AlMace ; mais si le violon avait ses partisans, 11
avait aussi ses détracteurs, qui persistaient à soutenir qu'on abusait
de cet instrument et qu'on l'appliquait aux infractions les plus lé-
gères. Âpres des discussions fort vives, la question fut enfin soumise
an conseil souverain d'Alsace , qui prononça la suppression du
violon
Le supplice du violon- a disparu par autorité de justice; mais le
nom de violon , donné au lieu de l'exécution , a survécu ; il a franchi
les limites de l'Alsace, fait son tour de France; et , partout aujour-
d'hui, désigne le local qui sert de résidence momentanée aux ivrognes,
aux auteurs de musique injuricude et nocturne, et aux autres con-
trevenants recueillis par la police sur la voie publique.
ErKEST DR NBYRBIf AKD.
(Extrait du Journal du Notariat, 29 octobre 1864.)
BULLETIN MENSUEL D'ALSATICA.
64. Les Alsaciens illustres, 3* livraison. Strasbourg, librairie C F.
Sehmidt; pet. in-8'. — 2 fr.
Celle livrsison contient les biograptiiec et les porlraiis de Jean Sleidsn
(1506-1556), d'après un portrait gravé par J. de Leyden ; de Daniel
Specklé (1536- 1589), d'après un portrait gravé par Th. de Bry; de Lazare
dn Scbwendi (15S2« 158-1), d'après une gravure in-folio du XVI* siècle; de
Jean Herrmann (1738-1800), d'après un portrait gravé par C. Gaérin.
65. Antiquités de Niederbronn , par l'abbé J. A. Siffer. Straabourg ,
typog. de-V* Berger- Levrault , gr. in-8*, 13 p.
66. Otfrit, le moine de Wissembourg, par M. Louis 8pach. Stras-
bourg f typog. de V* Bergcr-Levrault j gr. in -S", 16 p.
67. Les Gromlech's de Mackwillor, décritii par M. le colonel de Mor-
Ict, avec 22 planches et 10 grav. sur cuivfe. Strasbourg , typog. de
V* Berger- Levrault : gr. in-8*, 14 p.
68. L'Abbaye de Saint-Apollinaire, par Sabourin de Nanton. Stras-
bourg, typog. de V* Berger-Lerranît ^ 1865; gr. in-8*, 8 p.
69. Bruno (Braun) de Ribeaupierrc et le» délégués de Strasbourg,
prisonniers à Schwanberg, par L. Spach. Strasbourg, typog. de
V* B^rger-J.evrauU , gr. in-8», 47 p.
(. 168 )
70. Rapport sur ranctenne cloche de LauUenbach (XV* siècle), dé-
truite en 1863, par P. Hnot. StroêbourÇftypog. de V Berger-Levraulty
gr. in-8', 7 p.
Les n** 65 à 70 sont des articles, tirés k part, à très-petit nombre, da But-
tetin de la Société dê$ Monuments histortque$ d'Alsace,
71. Les Paysans de l'ÂIsace an moyen ftge. iÉtude sur les cours colon-
gères do l'Alsace, par M. l'abbé Hanauer. Strasbourg, typog. de Le
Roux. SaUmorit libraire, 1865; in-8*, XV- 851 p. — 6 fr.
Préface.— Introduction. — I. Deux rotules colongers. — II. État des terres.
— III. Étal des personnes. — IV. La justice dans les colonges. — V. Le bud-
get des colonges. — VI. Questions historiques. — Pièce* justificatites.
c J'estime les philosophes qui demandent au passé une lumière pour l'ave-
« nir. Mais Je n'ai osé m'aventurer dans cette roie. Les progrès de l'industrie.
« les découvertes do la science , ont produit dsns le monde un bouleverse-
• ment si profond! Entre le moyen âge et nous, la distance est si grande, les
• conditions économiques et sociales des deux époques sont si apposées! Il
■ est bien permis de comprendre, d'approuver même les institutioiis des p^res,
« sans admettre qu'elles puissent être appliquées aux fils. Mon unique but a été
« d'exposer l'organisation de nos campagnes aux XIl*. XIU* et XIV* siècles. ■
72. Les constitutions des campagnes de l'Alsace au moyen âge, par
M. l'abbé Hanauer. Colmarj typog. de Hoffmann , 1865. Strojtbourg,
Salomon, libraire; in-8*. — 6 fr.
Ce livre est nn recueil de constitutions villageoises. Ces documents sont
tous inédits. Une traduction et des notes facilitent rintelligenre des textes
allemands.
73. Das Elsass im I7ten und 18tcn Jahrhnndert. Vortrag gchalton im
wissenschaftlichen Verein zu Berlin, am 28. Januar 1865, von
Trauttwein von Belle. Berlin , 1865; in-8*, 24 p. — 70 c.
74. Le droit du juveigneur en Alsace . par M. Ed. Bonvalot, conseiller
à la cour de Colmar. Strasbourg, typog. de L. F. Leroux; in-8*, 16 p.
Extrait de la Rgvw catholique d* Alsace.
75. L'Alsace à l'exposition des beaux-arts de Paris (1864), par Ad. Mor-
pain. Strasbourg, typog. de Ad. Christophe , 1864; in-8*, 51 p.
76. Els&ssischi Lieder un Gedichter in Stadt- un Landasprooch, vum
o Hauenauer (Ch. Berdellé). ifayuenau, 1865, typog. de Edler; in-12,
front, lith., 143 p. et musique gravée . 1-60 ; à Strasbourg, chez Noiriel
et Sehmidt , libraires. — 1 f r 60 c.
SomiAiRR : I. UntercIsAsser Ltedcr. — II. Slrosxburjer Stûckle. — III Volks-
scenle. — IV. Verzfihiungeu. — V. Verschiodeni Gedichter. — VI à IX. Uewer-
sclzungc vum Béranfrer, vum P. hiiponl un Verschiedeni — X. Klein'k
Noochworl.
( 159 )
77. Efsai snr les origines dn protestantisme k Colmar, par Ch. Hild.
Strasbourg , typog. de Q. Silbermannj 1865; in -8*, 35 p.
Tlièse pour obtenir le grade de bachelier en théologie.
78. Jdrg Wickram's Roliwagenbachlein, herausgegeben and mit £r-
I&atertingen verseben Ton Heinrich Karz. Leipzig f 1865, librairie
C. F. Sehmidt : pet. in-8*, L-252 p. — 6 fr.
SoavAiai: Introdactioo. Leben. Schriflen. Dai Rollwagenbflchlein. I.Aat-
gaben. 2. Verblitniss der Auigaben zu einander. .3. Neoe Ausgabe. 4. Qaellen
uod fpAtere Bearbeitungen. 5. Sprache und Orthographie. 6. Styl und Darstel-
lungen. 7. Inbalt und dichterische Behandlung. Das Roftwagenbûchlein CXI.
Lesarten, Anmerkungen und Wœrterrerzeichniss.
79. Joannes Sturmus Argentinensis. Oratlo quam in mcmoriam Au-
gostan» confessionis e lege beneflcii lynckeriani die XXX Mali
1860 in temple Panlino academico babait Hugo Rieth , theol. cond.
donenaviensis. lenœ; in*8*>, 32 p.
80. Uozart's Briefe. Nach den Originalcn herausgegeben von Lud-
wigNohl, mit cinem Fac-similé. Salzburg, 1865; in-8*, XIV-498 p.
Strasbourg, V Berger- Levrault et Fils, libraires. — 8 fr.
Deux lettre* sont datées de Strasbourg, des 15 et 20 octobre 1778.
Il écrit à «on père qu'il ne peut pas se soustraire à Strasbourg. • Vous ne
pouvez pas vous imaginer l'estime et l'affection qu'on a pour moi. Tout le
monde dit que J'agis si noblement, que Je suis si posé, si poli cl que J'ai une
si bonne conduite. Chacun me connaît. Dès que l'on eut appris mon nom ,
MM. Silbermann, Ilcpp (l'organiste) et M. le maître de chapelle Ricbter vin-
rent immédiatement me voir. Ce dernier est maintenant plus réservé: an lieu
de quarante bouteilles de vin , il n'en boit plus que viugt par Jour. J'ai aussi
Joué ici sur les deux meilleures orgues de Silbermann , qui se trouvant l'une
h l'église luthérienne et l'autre à l'église Saint-Thomas. Si le cardinal (qui
était tres-malade lorsque Je vins) était mort, j'aurais obtenu une bonne place;
car M. Ricbter est Agé de 78 ans. Dimanche dernier J'ai entendu h la cathé-
drale une nouvelle messe de M. Ricbter, die charmant geschrieben ist. »
81. Inauguration dn chemin de fer de Nicdcrbronu. Couplets cbantés
par les élèves de M.Huck, instituteur protestant de Schweighansen,
le 18 décembre 1864. ln-8", 1 page avec encadrement. Lithog. Ober-
thtir à Bischwiller.
Gloire au Préfet , Honneur k Coumes ,
Dont le projet Qui de coutume
A bien réussi; Agit prudemment;
Et l'on peut d'ici Et fait savamment
Bien voyager La noble tAche
Au loin et près' Et sans relâche I
Et l'on ne dira pas qu'il n'y a point de poètes on Alsace I
( 160 )
82. Les chemins de fer vicinaux projetés en 1858 et livrés à l'exploi-
tation en 1864 dans le département du Bas-Rhin. Recueil des docu-
ments officiels concernant Jes projets, la création des ressources,
les conditions techniques et financières , le mode d'exécution , la
dépense et la concession. Strasbourg y V* Berger-Levrault et Filé,
1866; gr. in 8', XXI-664 p., avec 1 carte. — 12 fr.
< Ce que noaa offrons aux aatontéssdminÎBtratJrei, aux hommes de l'art...
< ce n'est point un traité sur le chemin de fer d'intérêt local . c'est un moyen
■ de s'éclairer sur une œuvre réalisée avec quelque succès dsns un de nos
• plus beaux départements. •
83. Revue des thèses de la Faculté de médecine de Strasbourg pon-
dant Tannée scolaire 1862-1863 , par G. Tonrdes. Strasbourg, typog.
de G, Silbermann ; 27 p. in-8».
Le nombre des thèses est de 1,365 pour toute la durée de l'ancienne uni-
versité de Strasbourg: 22 ont été soutenues dans le XVI* siècle, 61 S dsns
le XVII*, 725 dans le XVHI*. Ces thèses se rapportent à toutes les branches
de la médecine: 182 à l'anatomie et à la physiologie, 6^4 à la médecine et
il la thérapeutique, 111 & la chirurgie, 105 à l'obstétricie et à la médecine
légale, 141 à la matière médicale, 132 k diverses questions. Les deux pre-
mières thèses ont été soutenues en 1574; la dernière, le 18 août 1792. Après
nne interruption de huit années, le 18 vendémiaireanVIII, la première thèse fut
soutenue devant la nouvelle école devenue l'nne des trois facultés française^.
Depuis cette époque , le chiffre des thèses s'élève A 1,984. Pendant l'année
scolaire 1S62-1863, le chifl're des thèses s'est élevé à 72. Le prix de thusv
a été décerné h M. I^uth , et des mentions honorables ont été décernées à
MM. de Mirbeck, Vanmerri , Cros, Ritter, Schlagdenhsuffien et Pingaud.
84. t)e l'amour platonique , par Ch. Waddington. Strasbourg y typog.
de V Berger-Levrault y 1865; în-8'.
Discours prononcé le 30 avril 1864 en séance publique de la SociPte h((e-
rairs de Strasbourg.
85. La vie et les œuvres de Shakespeare, par M. Bcrgmann. Stras-
bourg y typog. de V* Berger-Levrault y 1865; in-8", 16 p.
Lecture publique faite à Strasbourg le 23 avril 1864.
86. Le comte de Zinzendorf, par Félix Bovet. 2* édition. Paris ^ 1865,
typog. de V* Berger-Levrault ; 2 vol. in-8% ensemble X 544 p.
Le comte de Zinz^ndorf naquit à Dresde le 26 mai 1760. A la fois poète et
théologien, pastpur, missionnaiie et législateur, il fut le chff, l'organisa-
teur des frères moraves; c'est à lui que la Nouxtells Vnttè des Frères « est re-
devable de celle universalité qui a fait la gloire et l'a distinguée de toutes
les autres communautés religieuses.!
H7. Le comto de Zinzendorf, par Félix Bovet. 3' édition. Pari», 186.**,
l'jpog. de V* Berger-Levrault; in-18, X-.502 p.
Rihliotlieque des paroisses.
( 1«1 )
88. Révolution d'Angleterre de 1688, par M. Foacher de Careil. Stras-
bourg ^ typog. de V' Berger-LevrauH j 1864; in-8', 3 p.
89. Trésorerie, par M. le marquis d'Audriffret. Strasbourg ^ typog. de
F» Berger-LevrauUy 1864; in-8% 3 p.
90. Tiers état, par M. Gnizot. Strasbourg^ typog. de V'Berger-Levrault,
1864 ; in-8% 4 p.
91. Révolution de 1830, par M. P.Duvcrgier deHanranne. Strasbourg,
typog. de V' Berger-Levrault , 1864 (août) ; in-8», 4 p.
Les D** 88 à 91 soûl extraita du Dictionnaire général ds la.jtolilique, de
M. Maurice Block.
9S. Recueil de fac-similé de toutes oBpèccs d'écritures française et
anglaise, etc. , pour exercer à la lecture des manuscrits et des écri-
tnres difficiles. Strasbourg , litfiog. de V Berger-Levrault et Fils,
in-8*, 84 p. — -eOc.
Ce recueil contient des fac-similt de Labeauroellc, d'AIembert, Parny.
Grétry, Portalis, Daniel Elseviet, Cassini, Bussy Rabnlin, etc.
93. Discours prononcés sur la tombe de M. le contre-amiral de Hcil,
par MM. le général de Vives, Blandin, Fée. Strasbourg, typ. de Ed.
Huder, 1864; in-8% 13 p.
M. de Hell est décédé à la campagne d'Oberkircb, le 4 octobre 1864.
94. Souvenirs du temps passé, par une Suissesse. NeueMtel, 1865,
typog. de V* Berger-Levrault ; in-12, 128 p.
Je recherche en ces brumes lointaines
Qui Toilenl le passé
Quelques brillants reflntd des amours et des haines
De plus d'un conur glacé!
95. Mémoires de l'Académie de Stanislas, 1863. Nancy, 1864; in- 8»,
CXIX-086 p.
On trouve dans ces MéMoiRis une Promenade botanique aux environs de
Benreld faite le 20 aott 1863 par M. Nicklei. — La terre végétale du Rietb
français , par le mémo.
96. Résumé des doctrines récentes sur la vie future, par J. Seller.
Strasbourg , 1864, typog. de O. Silbermann : in-lS, 83 p.
< Ils y trouveront (les lecteurs) plus d'une citation qui les charmera par la
• nouveauté et la haute pensée qu'elle exprime. > Le but de l'autour sera at-
teint, s'il réussit à démontrer à soi cAers lecteur» f que la destinée qui nous
« altead dans la vie future est incomparable et rupérieura à celle de la vie
• terrestre, et que nous retrouverons dans un monde meilleur les parents et
« les amis que la mort nous a enlevés. *
( 1«2 )
97. Histoire de la Réforroation française , par F. Puaux. Paritj Michel
Lévy frères t 196i ; Straêbourg ^ ttjpog. de V Berger-Levraulifln-'l8,
378 p., t. VII» et dernier. — 3 fr.
98. La composition du conslitoire snpérienr est-elle légale? Examen
des empiétements du consistoire Ifithérien de Paris. Stroêbourg ,
typog. de Frid. Ch. HeitZj 1864; in-8», 31 p. — 25 c.
Les tendances esseotielIemeDt large*, tolérantes, progressives qui dis-
« tinguaienl le protestantisme de Strasbourg et d'Alsace, sont sourdemeni
« minées par une infloence autrefois inconnue et qui menace de paralyser
« toute Tîe et tout progrès au sein des Églises. •
99. Extraits des circulaires du directoire de l'église de la Confession
d'Augsbourg du 3 septembre 1817 et du 12 mai 1830. Typog.de O.Sil-
bermann, in-fol. ,1p.
Affiche imprimée en couleur.
100. église évangélique à Qenève. Stroêbourg ^ typog. de V* Bergcr-
Levraultf ln-8% 9 p.
« Des chrétiens érangéliques de Genève, séparés eu apparence jusqu'à ce
«jour par des formes ecclésiastiques diflTérentes, mais réellement unis dc-
« puis longtemps par une entière communauté de foi , ont éprouvé le besoin
■ do se rapprocher plus étroitement et de rendre plus manifeste Tbannonic
■ de leurs principes. >
Profession de foi. — Constitution de l'Église. — Du ministère. — Du
gouvernement de l'Église. — ■ Du culte. — De la discipline.
Art. 7. « Nous croyons que ncl homme ne peut entrer dans le royaume de
• Dieu , s'il n'a subi dans son ftme , par la vertu du Saint-Esprit, le change-
• ment surnaturel que l'Écriture appelle nouvelle naissance, régénération,
« conversion . passage de la vie à la mort. *
Et c'est une Église protestante qui proclame ce principe au XIX** «iècle!
Quelle inconséquence ! Que ne renlre-t-elle dans le giron de l'Église romaine?
101. Le Culte de famille. Méditations et prières pour chaque jour de
l'année, étude simple et pratique de la vie de Jésus-Christ, d'après
les évangiles, précédée et suivie de méditations sur quelques sujets
de l'Ancien Testament et des épîtres. Stroêbourg^ typog. de V'Berger-
Ltvroultf gr. in-8*, 748 p; — 6 fr.
Ouvrage couronné et publié par le jury d'examen du concours de 1862.
102. Le saint Ministère. Résumé dogmatique, historique et critique,
par O. Horning. Typog. de O. Silbermaruif 1864 ; in-8*, 156 p.
• Quiconque professe un Jésus d'aujourd'hui qui n'est pas aussi le Jésus
« d'hier, n'aura d'autre consolation dans les douleurs d'enfantement du siècle
« présent que de se promener dans les jardins prétendus de ses rêveries théo-
• logiques, etc. •
( 1«3 )
103. éloge de M. Théodore Fritz, professeur à la Faculté de théologie
et aa Séminaire, prononcé en séance solennelle le 28 juillet 1864,
par Charles Waddington, professeur de philosophie, correspon-
dant de rinstitnt , in-8*. Strasbourg, typog. de O. Silbermann, 30 p.
M. Théodore Frits , né à Barr, le 13 Juin 1796, était Je fils d'un ancien pé-
dagogue de Saint-Guillauuie, alors paiteur A Barr, qui fut plus lard prédica-
teur au Temple-Neuf, professeur de théologie au Séminaire, directeur du
Gymnase, professeur de morale évangélique à la Faculté de théologie et in-
specteur ecclésiastique.
M. Fritz, après avoir terminé ses études, fit un séjour de quelques mois h
Gœttingue et à Paris où il se livra A l'étude sérieuse de l'hébreu , de l'arabe et
dn sanscrit. A la mort de son père et avant l'Age de 25 ans , il fut nommé pro-
fesseor suppléant au Séminaire. En 1832 , il obtint la chaire d'exégèse A la
Faculté do théologie et la conserva Jusqu'à sa mort, le 27 mars 1864. M. Fritz
a publié un grand nombre d'ouvrages relatifs A la pédagogie; ils sont re-
latés par ordre chronologique A la fin du discours de M. Wuddington.
104. Zflge ans demLoben des Zimmermanns Johann Michael Meckert.
StroMhùurgt typog. de Heitz, 1864 ; in-8*, 20 p.
105. Predigt auf die Jnbilarmesse , von Johann BaptistBarzell, Kan-
tonalpfarrer in Egisheim, den 14ten Septembcr, am Ged&chtniss-
tage der Erhdhung des hoiligen Kreuzes, 1864, vorgetragen von dem
77jahrigen Greise Th. Mich. Fritsch, Kautonalpfarrcr in Schlett-
stadt. Typog. de Ch. Heïbig à Sehleatadt (novembre); in-8', 12 p.
106. Théorie des Bewusstsoins. Ein psychologischer Versuch, von
O' J. Fr. Brnch, Professor der Théologie uud Prediger in Strass-
bnrg. Strasbourg, Treuttelet Wûrtz, 1864; in-8». VIII-387 p.
Ouvrage dédié A H. le D' Charles Schmidt , professeur de théologie A
Strasbourg.
107. Enseignements spirites et moraux, selon saint Éloi: La Sagesse.
Strasbourg, typog. de V Berger-Levrault , in-18, VIII-59 p. La Vertu,
In-18, Vni-113 p.
N** 14 Pt 15 des ■ ouvrages en manifestation de saint Éloi, écrits f>ar
Sebron. •
108. Cantiques chrétiens. 10* édit. revue et modifiée. 1" édlt. avec mu-
sique. Paris, à la librairie évangilique ^ 1864; Strasbourg , typog. de
F* Berger-Levrault , in-18 , VII-425 p.
109. Erz&hinngen fttr Liebhaber der Oottseligkeit. Strasbourg , typog.
de O. Silbermann, in-8*, 16 p.
ZtshU d'rottf, von Bôgner , Pfarrer. — Zir«t Ziige mis dtm Leben des Admi-
rait von Coligny , Bastisn , Pfarrer , etc.
( 164 )
110. étude 0ur l'épîtro de Luther à la noblesse allciuaude, par
Ch. Fuchs. Stroêhourçy typog. de O. Silbertnannf lu-8*, 34 p.
Thèse.
111. Essai sur l'origine delà théorie du Logos et sur les rapports do la
doctrine de Jean avec celle de Philon, par J. J. Gaillard. Stras-
bourg , typog. de Q. Silbermann , in-8*, 35 p.
112. Neue Btbelabschnitte , von D'^ienlen. Typ. de O. Silbermann,
in-8% 8 p.
lis. Les détenus Israélites des maisons centrales, par Jonas Weyl,
rabbin de la maison centrale de Nîmes. Strasbourg y typog. de
Christophe f 1864. in-S», 7 p. et 1 tableau.
114. Journal d'un colon d'Algérie, par Ch. Dubois. Strasbourg , typog.
de Ed. Iluder. pet. in-8% 84 p.
115. Quelques cas exceptionnels de hernies, parM. le D<'£ug. Bœckel.
Strasbourg^ typog. de O. Silbermann^ in*8*, 12 p.
116. Citolégie rationnelle. Méthode de lecture rédigée d'après un plan
entièrement nouveau. Manuel du maître, par Th. Hatt, instituteur
public. Bisehwillerftyp. de Frid. Posth, 1864; in-4-, IV-74 p., et atlas
de 34 tableaux. — 6 fr. 90 c.
117. Guide de la conversation français-anglais à l'usage des voyageurs
et des étudiants , par L. Smith, édition augmentée de la prononcia-
tion figurée de l'anglais. Paris t Fouraut (1864), typog. de O. Silber-
mann, in-16 carré, 356 p.
118. L'allemand enseigné par la pratique, par M. Lévy et M. Courtin.
1'* partie. Méthode ou Petite grammaire. Paris, 1864, typ. de 0. Sil-
bermann; IV-92 p.
119. Conseil général du département du Bas-Rhin. Rapport de M. Mi-
gneret, préfet du département, i l'oivverture de la session ordinaire
de 1864. Strasbourg , typog. de F» Berger-Levrault , in-4', VIII-239 p.
(Août 1864.)
Sanreillance de la librairie étrangère , p. 61. — Description du départe-
ment, p. 160. — Société des amis des arts, p. 161. — Société littéraire,
p 162. — Société pour la conservation des monuments historiques d'Alsace,
p. 163. — Monuments historiques, p. 164. — L' Alsace ancienne et moderne,
p. 16b.
ISO. Von den Volksbanken, nach Sohultse-DelitRch. von Seinguerlet.
Strasbourg, typog. de O. Silbermann (août 1864); pet. in-8», 69 p.
Elirait du journal IsTemps. reproduit avec texte et traduction par le Courrier
du Bas- Rhin.
( 165 )
1S1. Mémoire lar le polissuge des lignes de honblon au moyeu de
groMec perches ou poteaux, d« ehafnea et de fll de fer, do M. Ch. H.
Schattenmann. Stroêbourgf typog. de O. Silbermanni 1864; in-8*, 8 p-
avee une planche.
Le même mémoire en allemand, 8 pages
128. Banque du peuple do Strasbourg. Projet do statuts. Strasbourg ,
tgpog, de O, Silbermaniif in-12, 18 p.
I Le présent projet de statuts est proposé par M. Rcederer , Grandes-Ar-
cailes, 41 , qui offre de donner les renseignements qu'on pourrait désirer. •
188. Conseil général du Bas-Rhin. Session de 1864. Rapport du Préfet et
procès-verbal des séances. Stroêbourg^ typog. de V Berger-Levrault,
in-4% XII-2S5-839 p.
184. Ville de Strasbourg. Cahier d'observations présenté par le Maire
à l'appui du compte administratif de 1863, suivi dos comptes spé-
ciaux. Strasbourg f typ» de V* Berger -Levraultt in-8*, 318 p.
186. école professionnelle de Mulhouse. Discours prononcé à la dis-
tribution des prix du 9 août 1864, par M. Russ , professeur de ma-
thématiques élémentaires. Strasbourg , typog. de G. Silbermann ,
1864(aoat);in^%16p.
186. I^tnde sur la pachyméningito hémorrhagique , par J. Christian.
Strasbourg f typog. de F* Berger-Levrault ^ août 1864; gr. in-8*, 104 p.
Tirage k part d'une thèse préf entée à la Facetté de médecine de Strasbourg.
Iç 18 août 1864, pour obtenir le grade de docteur en médecine.
187. Topographie et histoire médicale de Strasbourg et du département
du BaS'Rhin , par V. Stœber et Q. Tourdes. Typog. de F* Berger-
Levraultf gr. In •8', 617 p. — 8 fr. 50 c.
Tirage k part de la Dticriplton du dèparUmtnt du Ba$'Bhin. t* volume.
188. Arithmétique simplifiée et appliquée au service militaire, par
P. J. Laplaine, 3* édit. Typog. de F* Berger- Levrault ^ in-18, 164 p.
— 1 fr. 60 c.
189. Considérations sur la praticiflture et les pâturages en Alsace, pré-
sentées au concours ouvert par la Société des sciences , agriculture
et arts du Bas^Rhin , le 1" octobre 1863 (par Flaxland). Autog. de
H. Wieger à Strasbourg j pet. in-fol., 47 p. (Août 1864.)
130. Mémoire sur la statistique des prairies du Bas*Rhin.ConcourH do
1863 de la Société d'agriculture , sciences et arts du Bas-Rhin , par
Kirschleger. Autog. de H. Wieger à Strasbourg , pet. in-fol., 47 p., id.
Êpifcraphr: Wass^r niailit gras».
( 16« )
131. Dea préparations mercurielles, mercnre et compoicti mercuriaiix
usités en médecine , par M. C.Kasmaun. Strasbourg , typog. de HeiU,
1864; in-4*, 100 p.
Tbèie de concours pour l'agrégalion en pharmacie.
132. Statuts de la Société dea courses de Strasbourg. Statut», iu-8*,
4 p. Typog. de V' Bergêr-LevrauU.
La coUiation annuelle est de 25 fr. I41 Société est fondée pour l'auiéiiora-
tion des racen chevalines de l'Alsace.
Périodiques.
RBVtJB d'âi<kack. Janvier 1865 :
H. Lbbbbt. Notice nur les développements du dessin d'impres-
sion de toiles peintes en Alsace. — J. F. Flaxlakd. études sur
l'élevage, etc., de la race bovine en Alsace. -^ D. Figcuxa. Le
conseil de la Régence de Tévéché de Strasbourg. — F. Kirsch-
LKOBR. La plante f par Qrimard. — Fki^d. Kubtjs. Une taiaon en
AUetnagnef pur A. Sehnéegans. — Annale* de VAtêoeiation philo -
nuUique , par Kirsohleger.
Février : D. Fisohbb. JLe conseil de la Régence. (Suite.) —
FXiAZiiARD. études sur l'élevage. (Suite.) — H. Lbbbbt. Notice ,
etc. (Suite.) — J. J. Laubbkt. Légendes d'Alsace. VL L'hermitc
de Saint-Jean. — Kibschucobb. La plante. (Suite.)
Mars i L. Spacq. Le grand-duohé de Bade on 1848 et 1849. —
Plazlabd. Études sur l'élevage. (Suite.) — Daoobbet Fischkk.
Le conseil de la Régence. (Suite et fin.) — Simonnbt. Lettre»
alsaciennes, V. — Kibbbb. Tissage par air comprimé. — Fbéd.
KuBTZ. Les coutume* du val d^Orhtfff par Bonvalot. — VAUaee
antienne et moderne. Publications relatives aux voies ferrées en
Alsace.
Rbvub catholiqub db l'Ai.8acb. Janvier 1865 :
A. GfiTULiH. Le positivisme. — Habaubr. Affranchissemeut
des communes. — Bocbbkmbybb. Un curé, (l*' art.) — P. Mubt.
Fleure dowdnieameêf par le vicomte de Bnssierre. — Le Courrier
du Boê'Bhin et l'eneyelique.
Février: Vieomte db Bdssibbbb. Visite au quartier du Traste-
vere. — P. Mitby. S. J. Le bienheureux Canisius en Alsace. —
F.Dbtroybs. L'Alsace au V* siècle était-elle al émane? — J.Muby.
I>e Courrier du Bas-Rhin et les conflits religieux d'Allemagne. —
Chroviqub.- — Le Courrier du Bas-Rhin et Tartufe f etc.
Mars : Ko. Borvalot. Le droit du Jnveigneur en Alsace. —
Cazbaux. L'abbé Mfibe. — A. Outhuh. Le positivisme et la
i^cicnce. (8uite.) — Bockemmeybk. Un curé. (2* art.) — D. F. A
( leî )
Pie IX. (Poéeie '.) — Cmkokiquk. Notice nécrologique sur M. l'abbé
Rencker.
Bulletin dk la Société pour la cokskbvation des uonuukntk
HUTOBIQUB8 d'Alsack, 2* téric , tome III, 1" livraison.
1" partie : Procès-verbaux dos séances (11 avril -12 décembre
1864). — 3 planches lithographiées : Sépulture romaine, décou-
verte À Bernolsheim. — Plan du château de Uob-Landsporg. —
Plan dn château de Plixbourg.
S' partie : Mémoires : L. Spacii. Découverte d'une villa ro-
maine à Trêves (extrait d'un mémoire de M. Milmowski). —
L. Spach. Bruno do Ribeanpierre et les délégués de Strasbourg,
prisonniers à Schwanberg. — P. Hcot. Rapport sur l'ancienne
cloche de Lauttenbach (XV« siècle), détruite en 1863. — Sipfer.
Note tar nne pierre épigraphique consacrée â deux divinités ,
trouvée à Niederbroun en 1842. — Siffbr. Description de deux
monuments romains faisant partie do la statuaire, retrouvés l'un
•n 1842 â Niederbronn , l'autre en 1844 à I^angensonltzbach, où
l'on voit figurées deux divinités : Vénus et Abondance. — Siffbb.
Notice sur deux bas-reliefs figurant Pallas, découverts tous deux
â Niederbronn, l'un en 1842, l'autre en 1760. — Qdiqubbbz. No-
tice sur le château de Liebstoin. — Heitz. Ancienne gravure re-
présentant la cathédrale et l'horloge astronomique do Strasbourg.
— Saboubib de Nahton. L'Abbaye de Saint-Apollinaire. — De
MoBLET. Les Cromlech's de Mackwiller, avec 10 gravures sur
enivre et 2 grandes planches. — Siffbb. Notice sur une baignoire
' romaine à eau chaude et à transpiration, existant à Niederbronn.
— Siffbb. Notice sur un autel épigraphique d'origine païenne ,
eonsaoré aux dieux-mânes, découvert à Niederbronn vers le mi-
lien de la seconde décade du siècle courant. — Spaoh. Le moine
Ofcfrit et l'abbaye de Wissembourg au XIX« siècle.
EL8JB88MCUB8 Saicstaosblatt. N*» 40 {1" octobro) à 53 (31 décembre
1864):
Dao. Fischeb. Vcrdammungsurtheil eines Skeptikers, 1530. —
F. O. Karl Bernhard , elsftssicher Dichter. — Dao. Fisohbb. Die
ehmalige Priorei Sanct Quirin. -^ Auo. St. Zur Gkschiohte der
Buchdrnokerei in Mttlhausen. — Th. Kleib. Zur Geschichte der
Qraftchaft Hanau-Lichtenberg. — Mao. Fbieobbich. Strassbur-
ger Briefe. — Bœse. Aus Algier. — Chronik : année 1865, n** 1 à
9. 1*^ Janvier au 4 mars. — Dao. Fiscueb. Die Stadt Pfalzburg.
— A. St. JBIsftssische Volkssagen : Maria in der Eich, bel Ruc-
I Que signifient ecs cris et cm clsmeurit étranges
Pareils aux bruits confus que font les avalanches (!
I a-rime est dure pour des oreille» italienne».
( 168 )
lisheini. — Tu. Klkix. Der Conscrit von Gaujot. — Zur Gc-
•chlchte des strassburger MUnsterbaus. — Kisschleobr. Rhei-
niscbe Badliteratnr. — Une saison en Allemagne , par A. Schnée-
gans. — St. Kapello Mûlhausen, bel BollwiUer. — Strassburger
Briefe. — Chronik. — Briefe aus Algier.
Zritschrift fOr DIB Qkschicutk DBS Obebrbbins. 17ter Baud. ates
Heft , 1865 :
MoMB. Benierkungen zur Kunsigeschichte. — lDEM..Ueber das
Kriegswosen vom ISten bis 17ten Jahrhundert. — Pfalcgraf Fri-
derich bekenut dass ihm die Stadt Uagenau ihre grosse BUchse
goliehen habe. Iter October 1452. — Wachtdienst der Zftnfte eu
Strassburg bei der Gefahr des Bundschuhs. 16ter Mai 1502.
(FortsetK.) — Dambacuer. Urkunden sur Geschichte der Grafen
von Freibarg. (Fortsetx.) — Idbm. Schw&bisobe Kldster. (Fort-
selE.) — loBM. Kloster Bebenhausen. (FortsetE.) — Badbr. Land-
vogtei Schliengen. (Fortseta. ) — Idbm. Oeffnnng des Stift-
Sftckingisohen Dinghofs su Schliengen. (17tes Jahrh.) — Monb.
Stadtordnnngen des 14ten und 15ten Jahrhunderts von Caub
und Bregens. — Idbm. Oeschichtliche Notisen. Legeê et Canones.
Échos du Rhxr. 3* année , 1865. N-* 1 à 8.
Laurent. Apologie de la pèche à la ligne. (Poésie.) — K.«:ppb-
lir. De l'utilité des forêts. — Bavrlabr. Martin Bchœn ou
Schœngauer. — Kjeppelih. Chasseurs et braconniers. — Sociétés
chorales. — Gjrmnastique. — Révélations de Gambrinus, etc.
Rbvub maritime bt colohialb , février 1865 :
La guerre d'Amérique. Campagne du Kentuckjr, par M. A.Kralz.
Maoazin rflR die Litbratur des Auslandbs , 1864. n* 48 :
Die historische Gesellschaft in Strassburg und Colmar, p. 768.
Estampes.
1. Vue générale de la vallée du Volcan de JoruUo, par Henri de
Saussure, lithographie teintée. F. Simon, à Strcubourg. Longueur,
J**.40; hauteur, 37 cent.
S. Cirque de Gavarnie. Frossard deliu. Chromo-lithographie. F. Si-
mon , à Streubourg.
3. Une Noce à la ville , par Victor Adam. Wentzel, lithog. à WUtem-
bourg.
4. Une Noce au village, par Victor Adam. Wentztl^ lithog. à Wisêtmbourg.
5. La Promenade à la campagne, par Victor Adam. Wentsel , lithotj.
à Wisafmhoiirg.
NumAbos 7bt8 HOCCCLIV Avsil • Juik
LE
BIBLIOGRAPHE ALSACIEN
GAZETTE
LITTÉRAIRE, HISTORIQUE, ARTISTIQUE
ANCIENNES INDUSTRIES D'ALSACE
ET DE LORRAINE.»
Manufacturée de porcelaine et de faïence.
VU.
Joseph Uannoug rétablit I* fabrique de porcelaine do Strasbourg. —
Son procès avec les liéritiers de Rohaii. — établissements nou-
▼eaax à Haguenau , Bade ot Colmar.
Beyenons maintenant au fils aîné de Paul Haimong
que nou8 avons laissé en Alsace , à la tête des établisse-
ments de sa famille. Si , de ce côté , la décadence fut
moins prompte , elle n'en aboutit pas moins à un désastre
complet. Joseph se borna d'abord à la fabrication de la
faïence ; mais lorsque l'arrêt du 15 février 1766 eut per-
mis de fabriquer , en France , de la porcelaine décorée
1. Yoy. le Bibliographe alsacien, 2* année, p. 277, ot 3* année, p. 1 ,
89, 89 et 133.
#'
( 170 )
en bleu ou en camaïeu xl'une seule couleur, il transforma
son usine et s^occupa surtout de la production de cette
dernière sorte de poterie. Ses établissements étaient,
prétend-il , dans une situation prospère , lorsqa'en 1774
les entrepreneurs de la ferme royale , sans égard pour les
dispositions de l'arrêt du Conseil d'Ëtat du 17 janvier
1723 qui avait réduit à 3 livres le droit sur les faïences
provenant des provinces réputées étrangères *, voulurent
taxer sa marchandise au taux du tarif de 1664 , c'est-à-
-^ dire à 28 livres du cent pesant brut pour les faïences ,
et 140 livres pour les porcelaines. Hannoug n'oublia pas
d'observer qu'en 1754, lorsqu*on avait obligé son père à
quitter la France , le Conseil avait basé sa décision sur
ce que l'Alsace était réputée province étrangère, sans
l'être effectivement. N'y avait-il pas injustice flagrante à
répudier aujourd'hui cette interprétation pour exécuter
une mesure qui devait nécessairement amener la ruine
de ses manufactures? Le nouveau droit excéderait, en
effet , le plus souvent le prix d'achat de la marchandise ,
car il serait de 5 livres 6 sous pour les faïences, et de
28 livres pour les porcelaines , tandis que la douzaine
d'assiettes de la première sorte coûte 4 livres en qualité
moyenne , et celle de la seconde sorte , 20 livres.
Malgré l'activité de ses démarches et l'appui que dai-
1. Cet arrêt avait été rendu sur les réclamations des fabricants de
bordeaux et de Lille, qui se trouvaient, bous ce /apport, dans les
mêmes conditions que leur confrère d'Alsace. — PIur tard, la même
modération de droits fut accordée aux manufactures de Saint -Clé-
mont et Niederwlller. -
( 171 )
gnaient lui prêter les princes de Rohan , qui tous deux ,
comme marque particulière de leur haute bienveillance ,
avaient honoré de leur signature son contrat de mariage ,
Hannong n'avait pas encore obtenu , en 1779 , de solu-
tion favorable à cette affaire. Pendant ces quatre ou cinq
années , son commerce était resté en soufirance , les em-
barras de sa situation n'avaient fait que s'accroître : une
catastrophe était imminente.
8uf ces entrefaites , le cardinal Constantin étant mort
(11 mars 1779), ses héritiers ordonnent immédiatement
la liquidation de sa succession. Le 21 mai , le sieur Pet-
messer , receveur général do Tévêché de Strasbourg ^
procède à la vérification de la caisse du sieur Schmîtt ,
receveur dudit évôché, et constate un déficit de 445,359
livres. Schmitt déclare que les avances successives qu'il
avait faites au sieur Hannong , entrepreneur de la manu-
facture de faïence de Strasbourg, étaient la cause de son
embarras , et il remet les reconnaissances de ce dernier,
datées de 1777 et 1778, lesquelles contiennent promesse
de remboursement, lorsque le gouvernement aura permis
au sieur Hannong de faire librement, le commerce de la
faïence dans l'intérieur du royaume.
Dès le 25 mai , Hannong adresse au cardinal un mé-
moire dans lequel il lui ofire la cession de ses usines ,
sur le pied de l'inventaire qui en sera dressé , et s'eng^e
à rembourser, avant un an , les sommes qu'il doit à la
succession , si Son Altesse veut bien lui faire obtenir la
réduction des droits qu'il sollicite de la ferme royale. Il
demande seulement qu'on lui accorde un intérêt quel-
( 172 )
conque daiis les bénéfices de la fabrication ultérieure ;
la divulgation des secrets de la fabrication des porcelaines
par son frère , nonobstant les réserves faites à son profit
personnel , et les exigences des fermiers généraux , à par-
tir do 1775, sont, dit-il, les seules causes de ses embarras.
Avant même que cette lettre soit parvenue à sa desti-
nation , Schmitt et Hannong étaient arrêtés en vertu d'un
ordre du prince de Montbarrey, et, sans autre forme de
procès , conduits dans la prison militaire du fort Blanc.
La femme de Hannong se hâte d'adresser au cardinal
une supplique dans laquelle elle lui représente les incon-
vénients de cette incarcération et le tort que leur fait la
saisie de Tusine , qui doit entraîner leur perte et les mettre
par suite dans l'impossibilité de se libérer. De son côté ,
le prisonnier ofire caution pour sa personne, afin de pou-
voir continuer ses travaux dont la cessation est préjudi-
ciable aux intérêts des princes, à lui-même et à ses nom-
breux ouvriers.
Ces supplications restent néanmoins sans effet; toute
communication est interdite aux prisonniers, on ne leur
permet même plus de voir leur famille. L'agent des
princes , le sieur Hann , prend en leur nom les mesures
les plus rigoureuses; il paraît cependant que l'opinion
publique était favorable à Hannong, car l'ammeistre-ré-
gent de la ville de Strasbourg et le grand sénat refusè-
rent l'autorisation nécessaire pour procéder à une saisie
des biens du fabricant. Il fallut s'adresser au conseil sou-
verain d'Alsace , et dans le courant du mois d'août , les
scellés furent apposés sur les deux manufactures.
( 173 )
Uaniioug ne se décourage pas ; il présente au conseil
une requête pour obtenir communication des ordres en
vertu desquels il a été incarcéré et fait remettre au car-
dinal un mémoire renfermant vingt et un projets de liqui-
dation. Dans toutes ces pièces , il repousse avec énergie
raccusation de fraude portée contre lui et refuse de con-
sentir, comme Pavait fait Schmitt, à l'abandon général
de 868 biens. Sa réponse à une consultation d'un sieur
de J. , sur cette affaire , est surtout d'une grande fermeté.
« Si la dette de M. Schmitt, dit-il, était extraordinaire,
la nature de la mienne était civile et loyale. La gêne de
la ferme, ma situation, mon travail, tout rendait mon em-
prunt licite. L'honnêteté demande que je pense à ma ré-
putation, à mon honneur et au bien de ma famille, et
non pas à justifier par des démarches ridicules la procé-
dure des princes. Si j'ai commis un abus condamnable,
comme on le dit, pourquoi hésite- t-on à faire nommer un
jnge qui me condamne, et pourquoi m'a-t-on défendu
tonte communication avec les gens de lois?
c Toute remise, ai-je dit dans mes propositions, ne
peut convenir ni à mon honnêteté , ni à mon crédit : il faut
que tout le monde soit payé et que je n'aie pas l'air d'un
commerçax^t en faillite. Après le mal que la ville et la
province confessent que j'endure injustement, quelle
confiance le prince pourrait-il avoir à ma sincérité? Quel
intérêt aurais-je de travailler avec zèle pour lui ? Toutes
vos propositions tendent à dégrader mes sentiments : si
j'étais capable d'y accéder, mériterais-je alors les bonnes
grâces du prince?
( 174 )
« Si j^ai le malheur de lui déplaire par ma roideur ,
j*en serais au désespoir; mais au moins ai-je fait que mon
honnêteté méritera son estime.»
Ce n*est point là , en tout cas , le langage d*un mal-
honnête homme , et malgré Torigine quelque peu équi-
voque de la dette dont il s'agit, on ne peut parcourir les
nombreux mémoires, requêtes, suppliques et documents
justificatifis publiés par Hannong sans éprouver une sym-
pathie réelle pour le malheureux manufacturier; il reste
du moins bien établi par les pièces mêmes du procès que
Tagent des princes n'a pas agi suivant l'intérêt bien en-
tendu de ses clients, et, en tout cas, n'a pas toujours
procédé avec les ménagements et la légalité que com-
mandait la position des personnes engagées dans cette
affaire. Le cardinal Louis' n'avait, du reste, jamais paru
disposé à continuer au potier strasbourgeois la protection
dont son oncle l'avait honoré, et lorsque survinrent ces
difficultés , il l'abandonna sans hésitation au zèle de ses
1. Je u'ai pas à jnger ici ce prélat auquel les débats dn Collier ont
fait une triste célébrité; mais Je ne puis résister au désir do citer une
petite anecdote qui met on évidence la sotte légèreté de son carac-
tère; il s'agit, d'ailleurs, de porcelaines et de faïences. A diverses
époques de l'année, il y avait, au siôole dernier, sur la place du
Dôme de Strasbourg, en face dn palais épiscopal, une foire de ces
sortes de marchandises. Un Jour que la place était littéralement cou-
verte de vaisselles de toutes sortes, exposées par les marchands de
la ville et des environs , le cardinal vint i sortir de chez lui en grand
équipage. A la vue de ce fragile déballage, il fut pris soudain de la
singulière fantaisie de faire une action d'éclat, et ordonna au cocher
de lancer ses quatre chevaux au galop sur la place, qu'il traversa ainsi
au grand ébahissement du {Populaire... On paya largement le dégât....
Mais les pauvres du diocètie n'eu furent pas plus riehes.
( 175 )
agents; atissi, plus tard, Hannong ne se fît- il pas faute
de lui reprocher dans ses écrits d^avoir abusé de son in-
fluence pour provoquer contre lui des mesures vexatoîres
et illégales; il Taccuse notamment d'avoir fait menacer
8» femme d'une lettre de cachet, parce qu'elle s'était per-
mis de présenter à la reine un de ses mémoires imprimés,
et d^avoir fait saisir et détruire ces mêmes mémoires sans
«neiin titre judiciaire *.
A partir de ce moment, octobre 1779, la procédure
suivit son cours, sinon régulier, du moins assez rapide ;
malgré les protestations et oppositions de Hannong, la
saîde est maintenue ; les chevaux et mai-chandises sont
vendus à la requête des princes agissant sous le nom du
tteur Schmitt, créancier; les ouvriers déliés de leurs en-
gagements et serments envers le manufacturier ; les livres
de commerce, documents et papiers déposés au grand
aénat de Strasbourg.
Cependant, après une année de détention, Hannong
avait consenti à signer une transaction par laquelle il lui
était accordé dix années de terme et une remise de
200,000 livres. Rendu à la liberté par suite d'un arrêt
de surséance du 4 août 1780, il s'applique à remonter
ses usines; après quatre mois, il travaillait avec 75 ou-
vriers et avait payé 20,000 livres à ses créanciers. Mais
on lui avait imposé des commissaires gardiens qui , dit-il ^
gênaient ses opérations, lui refusaient les matériaux, trai-
1. Ce* docnmenUi que jo u'ai vus mentionués nulle part, août, en
«ffet, at^ourd'hui d'nne extrême rareté. Voir, note IV, quelques in-
dleationt bibliographiques sur ce sujet.
( 176)
taient tyranniquement ses ouvriers et les obligeaient aa
travail sous peine de prison en leur refusant leurs salaires
et la nourriture. De jour en jour, la situation devient
plus difficile et plus embarrassée.
Après avoir fait des efforts inimaginables pour conju-
rer sa ruine , et épuisé tous les moyens de conciliation ,
rinfortuné porte pour la seconde fois ses plaintes au pied
du trône; le 2 avril 1781, il dépose un objet de porce-
laine, décoré par sa fille, dans le cabinet de la reine qui
répond par des paroles encourageantes; puis toute la fa-
mille se jette aux pieds du roi , à la porte de la chapelle
du château de la Muette, implorant justice et protection.
Enfin Hannong adresse mémoires sur mémoires au mi-
nistre , demandant la permission de présenter ses moyens
de défense et se plaignant toujours de l'irrégularité de
la procédure.
Tout fut inutile ; sur 'les renseignements défavorables
donnés par M. de la Galaizière, Hannong fut éconduit.
Découragé cette fois, et à bout de ressources, il s'enfuit
en Allemagne , et de là , adressa au roi de nouveaux mé-
moires justificatif qu'il fit imprimer et répandre en Al-
sace. Mais déjà ses créanciers, profitant de son absence,
l'avaient fait déclarer en état de faillite, et toutes ses
protestations ne purent empêcher la vente de ses usineer.
Peu de temps après , Joseph Hannong revint en France.
D était à Paris en 1787 et 1790 ; puis, à cette époque ,
il alla définitivement se fixer à Munich où , selon toute
probabilité, il resta jusqu'à sa mort. Cette dernière partie
de son existence fut non moins triste et non moins agitée
( 177 )
qae celle qui Tavait prëcédëe, car après les revers de
fortune, d'affreux malheurs de famille vinrent accabler
le pauvre vieillard; mais le récit de ces évënements/qui
ne se rattachent qu'indirectement à mon sujet, ne peut
iei trouver sa place, et je noterai seulement, pour termi-
ner, que, dans Tâge lo plus avancé^ Hannong n'avait
rien perdu de son ardent amour pour les travaux céra^
miques, car, en 1800, il se préoccupait encore de mon-
ter, aux environs de Munich, des usines pour la fabrica-
tion d'une ardoise factice de son invention.
L'usine de Strasbourg cessa d'exister en 1780; quant
k ceUe de Hagnenau , elle survécut à la ruine de Han-
nong. Le frère de ce dernier, Pierre , avait racheté toutes
les marchandises non finies et les matériaux vendus aux
enchères, et, pour avoir les moyens d'en achever la fa-
brication , il fut obligé de s'associer avec le sieur Xavier
Hallez, receveur municipal du lieu et acquéreur de l'im-
meuble. — Plus tard, la manufacture fut exploitée par
la veuve Anstett , à laquelle succédèrent Anstett fils,
M. Barth et M. Vollet, en 1786. Ce dernier monta, vers
la même époque , uneseconde manufacture pour la fabri-
cation de la faïence , de la terre anglaise et de la terre de
Luxembourg. C'est l'usine qui existe encore aujourd'hui
et dans laquelle on fait des poêles en faïence.
Pour clore cette longue liste des établissements fondés
par la famille Hannong , il me reste à citer une fabrique
d^aïence et de terre de pipe montée à Bade, vers 1799,
par Charles-Stanislas Hannong, petit-fils de Balthasar,
que la République avait condamné à l'exil. C'est à cette
( "8 )
oocaBÎon que Joseph entretint avec son cousin la con*es-
pondance dont j*ai parlé et dans laquelle j'ai puisé quel-
ques-uns des faits qui précèdent.
Plusieurs autres établissements céramiques ont existé
en Alsace au siècle dernier ou au commencement de ce-
lui-ci; mais leurs productions ne m'ont pas paru avoir
un caractère artistique suffisant pour qu'il convienne d'en
parler ici. Je mentionnerai cependant, d'après des indi-
cations que je dois à l'obligeance de M. Mossmann , de
Thann, des essais d'impression sur faïence , faits en 1803^
à Colmar, par le nommé Anstett dont il a déjà été ques-
tion ci-dessus. Ce fabricant fit même de la porcelaine ,
ainsi que le prouvent deux pièces déposées au musée de
la ville et portant l'une la marque Colmar, et l'autre la
signature Anstett en lettres d'or. Ce sont un bol et une
soucoupe à filets d'or et décor polychrome de sujets
champêtres, guirlandes de. fleurs et papillons.
A'. T.
(Syra coatinnc. )
LES COMMENCEMENTS DE L'IMPRIMERIE
DANS LES VOSGES.
Tout le monde sait que , par son influence sur la civi-
lisation et les progrès de l'humanité en général , l'im-
primerie occupe le rang le plus distingué parmi les
découvertes de l'esprit humain. Elle fait donc à bon
droit époque dans l'histoire du monde et doit aussi Aire
époque <lans l'histoire des provinces.
Dans les Vosges , la ville de Saint-Dié peut se glorifier
( 179 )
d*ayoir mis an jour les premiers produits typographiques
du département. M. Beaupré , membre correspondant de
la Société des antiquaires de France , dans son admirable
ouvrage , intitulé Recherches historiques et bibliographiques
sur les commencements de l'imprimerie en Lorraine et sur
ses progrès, nous apprend que Saint-Dié possédait de
bonne heure une imprimerie dont l'existence est révélée
par des livres datés de 1507 et 1609 , mais rarissimes et
complètement ignorés des bibliographes du siècle dernier.
M. Gravier , dans son Histoire de Saint-Dié , nous donne
aussi quelques détails intéressants sur l'introduction de
rimprimerie à Saint-Dié par le chanoine Gauthier Lud ,
aidé de Mathias Ringmann :
«Un des auteurs les plus anciens qui aient écrit sur
l'Imprimerie depuis son origine jusqu'en 1689 , est Jean
de la Caille. H a traité cette partie avec un rare talent
pour l'époque. Cependant il est à regretter qu'il n'ait pas
donné de plus grands développements sur tous les im-
primeurs de la province. Il explique la naissance de
l'imprimerie , il donne les noms des imprimeurs et des
libraires dans le temps de son origine , leurs impressions ,
leurs devises , leurs marques , leurs épitaphes , le nom
des villes où l'imprimerie a commencé et son accroisse-
ment jusqu'au commencement du XVI" siècle , et cepen-
dant il ne dit pas un mot de rimprimerie de Saint - Dié.
Jean de la Caille , qui était auteur et imprimeur à Paris
en 1689 , était plus que personne à même de faire l'his-
toire de rimprimerie , de connaître ceux qui ont attiré
cet art à Paris , et qui l'ont exercé dans toutes les villes
( 180 )
de la province : il le dit lai - même , il a été le premier
qui ait fait paraître un traité historique sur Fimprimeric,
en £u8ant suivre son ouvrage d'une table alphabétique
des villes où Ton a imprimé jusqu^en 1689 , avec les
noms des imprimeurs et libraires qui ont exercé cet art ,
et nous n'y voyons pas figurer la ville de Saint-Dié , ni
le nom de Gauthier Lud qui depuis longtemps avait fait
sortir de ses presses «es premiers ouvrages; nous n'y
trouvons pas davantage celui de Mathias Bingmann ,
rhabile continuateur de Lud au commencement du XVF
siècle.
«Pourquoi cette lacune? Devons- nous l'attribuer aux
guerres qui ont si longtemps dérobé les Vosges aux in-
stitutions introduites dans le pays durant la longue occu-
pation des Français , ou aux désastres causés par ces
mêmes guerres? C'est ce que nous n'avons pas pu véri-
fier.»
Cependant Louis XIV, devenu, en 1679, par le
traité de Nimègue , propriétaire des évêchés de Metz ,
Toul et Verdun , et de leurs dépendances , avait réuni
presque toute la Lorraine à sa couronne. Il est étonnant
qu'il ne se soit pas plus préoccupé des progrès d'une
province nouvellement conquise. Tout se tient dans le
développement intellectuel d'un peuple , et Louis XIV
le comprenait cependant bien, car il est à remarquer
qu'il imprima à tous les arts le cachet qu'ils ont depuis
toujours gardé.
M. Gravier nous apprend qu'il se trouvait parmi Ici*
chanoines de Saint - Dié un vénérable prêtre , Gauthier
( 181 )
Lnd , associé par la suite à Matbias Ringmann , connu
sous le nom de Philésius des Vosges, qui signala la fin du
XV* siècle par Tintroduction de rimprimerie à Saint-Dië.
Lud fut un de ces êtres privilégiés que la nature se
plaît à créer de siècle en siècle pour conserver le type
de Tespècc humaine au milieu de la barbarie. Il ne prê-
chait les vertus que par ses exemples et par le sacrifice
de sa fortune. Dans le même temps qu'il en employait
•une partie à introduire la lumière au milieu des ténèbres
par le secours de son imprimerie , il sacrifiait l'autre à
combattre Tîmpiété de ses collègues par des fondations
religieuses. Il consacra les premiers essais de ses presses
à la publication des bulles d'institution du pape Paul II ,
sur trois feuilles in-4°, imprimées à deux colonnes en
lettres rondes , sans chifi&cs ni réclames. Cette première
impression annonce l'enfance de l'art. Au verso du der-
nier feuillet y Lud a écrit ce distique sur son nom , selon
l'esprit du temps :
Poêt bU quinque sedenê aller quem quinqve aecuntur ,
— Et tuba cum Ludo («i caret orbe) voeor. —
(Waltor Lud.)
A la suite de ce dbtique est écrit de la même main le
cérémonial observé dans la fête de 1494. Il parait n'avoir
été réglé qu'après l'impression des bulles.
Dès la fin du XV® siècle le chanoine Lud donnait une
grande activité au perfectionnement de ces procédés
typographiques; ce qui le distinguait surtout, c'était le
choix des ouvrages et la netteté des caractères. Nous
voyons sortir de ses j^resacsFlutarqtie, Sénèque, Pétrarque,
( 182 )
qui , tour à tour , furent mis à contribution , et qui four-
nirent un choix de morale que Lud répandit avec profu-
sion comme pour répondre à un besoin du siècle.
Nous voyons , dans une note fournie par M. Gravier,
qu'en 1507 il fit paraître un ouvrage dédié à l'évêque
de Toul , intitulé GrammaUca figwraia, à la fin duquel
on lit ces deux vers :
Hie Gualtheruê Lud née non Fhileêiuê ipte
— Prcêstrunt mirit hee elementa typis.
Anno Dominl MDIX ,
Kalen. Janii.
Lud était un homme remarquable pour son temps:
doué d'une imagination vive qui produisait chez lui des
idées neuves , solides et nobles , il découvrait et saisissait
dans les objets ce vrai beau que les esprits ordinaires n'y
voient pas ; on ^mirait surtout chez lui l'élévation des
pensées , la noblesse et la grandeur des sentiments. Le
champ qui s'ouvrait à ses yeux était d'une étendue im-
mense , il voyait dans l'invention de l'imprimerie les pro-
grès de l'histoire embrassant toutes les actions des hommes
célèbres, tous les événements dont l'univers a été le
théâtre. 11 voyait l'historien s'annoncer aux siècles à venir
pour être l'organe de la vérité , et il s'écriait déjà avec
l'enthousiasme du poëte : « A vous qui voulez présenter
aux siècles futurs le tableau des siècles passés, mes
presses sont à vous. »
Voyons maintenant comment M. Beaupré, dans ses
Recherches historiques et bibliographiques sur les commen-
cements de l'imprimerie en Lorrame, s'exprime sur Tira-
( 188 )
primerie qui existait à Saint-Dié au commencement du
XVI* siècle. U nous permettra de citer quelques passages
de sa notice que je considère , à juste titre , comme le
trayail le plus consciencieux sur la typographie en Lor-
raine. € L'imprimerie de Saint-Dié, nous dit M. Beaupré,
créée par un chanoine de Tinsigue et antique Église que
les noms de Blarru , d'Herculanus , de Pilladius , de
B.nyr et de Riguet ont rendue célèbre dans les annales
littéraires de la contrée , est remarquable , et le premier
livre qu'elle a produit est du plus haut intérêt pour
l'histoire de la géographie. »
Comment se fait-il que Dom Calmet n'en ait pas fait
mention , ni dans la Bibliothèque lorraine , ni dans sa
Notice, où pourtant un article de plusieurs pages est
consacré à la ville et à la collégiale de Saint-Dié? Pas un
mot du livre, pas un mot des presses, qui, en le mettant
au jour , ont publié eu Lorraine la découverte du nou-
veau monde , et il est question pour la première fois , de
la typographie de Saint-Dié , dans un ouvrage publié en
1785 ; je veux parler du texte historique que l'abbé Gran-
didier a joint aux Vues pittoresques de TAlsœe , dessinées,
gravées et terminées au bistre par Walter. (Strasbourg ,
grand in-4°.)
< Ce fut, dit cet écrivain, aux environs de l'abbaye de
Pairis , dans un village de la vallée d'Orbey , que prit
naissance, en 1482, Mathias Ringmaun , plus connu par
le surnom de Philésius des Vosges.
« Disciple de Wimpheiing à Schlestadt et du fameux
Jacques Lefèvrc d'Étaples à Paris , il fut un des premiers
( 184 )
qui osèrent secouer les entraves de la barbarie scolastique
et s'élever au-dessus du pédantisme de Técole. Ses maîtres
lui inspirèrent le goût des belles-lettres , des études solides
et , en particulier , celui des anciens auteurs dans leur
langue originale. Bingmann s'établit à Saint-Dié où , de
concert avec Gauthier Lud , qui en était chanoine , il
forma une imprimerie qui se distingua par le choix des
ouvrages et par la netteté des caractères. Les piiesses de
Strasbourg doivent aussi aux soins de Ringmann le texte
des quatre évangélistes sur la passion de Jésus-Christ ,
orné de belles figures , supérieurement gravées sur bois ,
une vie allemande de Jides César y les Comédies de Plante y
etc., ouvrages dont il ne fut pas l'imprimeur, mais l'édi-
teur. Plusieurs de ses vers latins ont été conservés , et on
doit regretter son pocme sur l'Alsace , dont il ne reste
que quelques fragments. Ce savant compatriote mourut
en loi 1 à la fleur de son âge. Beatus Rhenanus com-
posa son épitaphe qu'on voit encore à Schlestadt dans le
cloître de la commanderie de Saint-Jean. >
Saboubin de Nanton.
(Seracootione.^
EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ DES AHIS
DES ARTS DE STRASBOURG.
On se rappelle peut-être que dans les comptes rendus
des expositions de la Société des amis des arts , qui ont
paru dans le Bibliographe alsacien^ en 1863 et en 1864,
M. F. Tainturier formulait nettement l'idée que la So-
ciété des amis des arts de Strasbourg n'avait qu'à perdre
( 186 )
à rester invariablement nnie aux six sociétés qui com-
posent, avec elle, ce qu'on a appelé TAssociation rhé-
nane pour Tencouragement des beaux-arts.
Il tirait son argument principal de la faiblesse succes-
sivement croissante de nos expositions et faisait remar-
quer qu'une cinquantaine de tableaux, envoyés directe-
ment de Paris et qui ne devaient être exposés qu'a
Strasbourg, contribuaient presque seuls à leur donner
quelque valeur.
Cette observation devait ne pas manquer de justesse ;
car le président de la Société de Strasbourg pour 1864,
M. Marcotte, vient, dans son discours à l'assemblée géné-
rale du 5 février 1865, de proposer, en son nom person-
nel, un changement radical dans la constitution de la
Société. D'après lui , la Société de Strasbourg devrait se
séparer de l'Association rhénane, et comme il lui serait
peut-être difficile de marcher avec ses seules ressources,
H. Marcotte conseille une affiliation avec les Sociétés de
Metz et de Nancy, qui viennent de se reconstituer. Voici,
au surplus, les arguments mis en avant à l'appui de son
opinion.
• Il peut être bon et utile* d'aOilior deux ou trois sociétés des
«amis des'arts; mais que la combinaison aille jusqu'à réunir sept
• sociétés et à prolonger une exposition pendant huit mois , c'est
• évidemment en exagérer et en fausser le principe. Le résultat
• en est la preuve. L'appel des sept sociétés réunies n'est, à bien
«peu d'exceptions prôs, entendu que des enfants perdus de Tart.
• Les artistes français s'abstiennent d'une manière presque ab-
1. Compte rendu de la Société des amU des arta , assemblée générale
dn 5 février 1865, p. 6.
2
( 18« )
8olue; et quant aux artistes allemands d'un certain renom, dont
le talent, s'il nous était donné d'en juger, nous consolerait au
moins de l'absence de nos compatriotes, combien en peut-on
citer qui consentent, ne fût-ce que de loin en loin, à figurer aux
expositions rhénanes? Aussi chaque année, la médiocrité de
ces expositions excite les mômes doléances chez nos voisins
d'outre-Rhin, comme chez nous-mêmes, et les uns et les autres
nous nous ingénions vainement h trouver un remède à ce qui
tient, tout bien examiné-, au vice fondamental de notre organi-
sation. C'est donc cotte organisation qii'ii importe de changer.
En nous séparant, quoiqu'il doive nous en coûter, des six socié-
tés allemandes, non parce qu'elles appartiennent à une nationa-
lité différente, mais parce que le faisceau que nous formons
avec elles est trop nombreu.lf; en cherchant dans des villes
françaises et voisines de nous, les éléments d'une association
moins compliquée et d'expositions d'une durée plus restreinte ,
combinaison que la reconstitution des Sociétés de Metz et de
Nancy vient de rendre possible, nous prendrions la seule réso-
lution que la situation réclame et cette résolution profiterait
également à toutes les sociétés de ce côté comme de l'autre
côté du Rhin. >
J'approuve entièrement la mesure que propose M. Mar-
cotte, mais par un motif différent des siens, motif que,
sans doute , il ne siérait pas de donner dans un discours
destiné à être lu par les membres de T Association rhé-
nane, mais que nous pouvons dire ici où nous ne sommes
pas tenu à la même réserve.
Nous avons foi en l'avenir de la peinture française et
nous pensons que c'est là qu'il nous faut chercher nos
exemples ; c'est du côté de la France que nous vient la
lumière ; c'est de ce côté qu'il faut nous diriger. Si l'on
compare, dans nos expositions , les tableaux français aux
tableaux allemands, d'un œil non prévenu, une personne
qui n'aurait même pas une grande habitude de la pein-
( 187 )
tare, n^h éditerait pas à reconnaître la supériorité relative
de nos peintres français. Je ne prétends pas exalter,
toutefois, tout ce qui nous vient de Paris ou de la Pro-
vince ; je ne prétends pas dire que nous n'en recevons
que des chefs-d'œuvre ; mais ce qui «est vrai et ce qui
peut s'affirmer , c'est que la partie française de l'exposi-
tion peut se voir; elle est passable, quoique non sans dé-
buts, tandis qu'à part un très-petit nombre de toiles, la
partie allemande est plutôt susceptible de fausser que de
développer le goût. Voilà pourquoi nous désirons voir la
Société de Strasbourg se séparer de l'Âissociation rhé-
nane ; qu'elle garde un souvenir de reconnaissance à
TAsBOciation , qui lui a permis de vivre , rien de mieux ;
mais la Société de Strasbourg ne doit pas, touchée qu'elle
peut être par des sentiments de vieille confraternité, aller
jusqu'à sacrifier son avenir sous le prétexte insignifiant
de relations qui sont restées excellentes pendant trente
ans. Elle est tenue de se relever et non de s'endormir, de
marcher et non de se traîner.
Une association avec Mulhouse et Colmar nous aurait
plus souri qu'une association avec Metz et Nancy. Les
Sociétés de Metz et de Nancy sont constituées, il est
vrai , tandis que tout est à créer à Mulhouse et à Colmar.
Mais avec de la bonne volonté , ces deux villes pourraient
être prêtes pour l'époque où la Société de Strasbourg se
séparerait de l'Association rhénane; ce serait alors une
association alsacienne des beaux -arts qu'on pourrait
fonder.
Après ces observations préliminaires , entrons à l'expo-
( 188 )
sition et étudions les œuvres d*art qui y sont rassem-
blées.
Ce qui m'y frappe tout d'abord, ce sont deux bustes
touchés de main de maître , les bustes de MM. les profes-
seurs Stoltz et Sdititzenberger, qui sont dus au ciseau
de M. Ph. Grass.
M. Grass est un artiste consommé , dans toute la force
et la maturité de son talent; aussi voyez le soin avec le-
quel ces bustes sont étudiés , avec quel bonheur il a su ,
en conservant la ressemblance, accuser, d'un côté, la
vigueur et l'intelligence, de l'autre, la pénétration et
l'esprit méditatif de ses modèles.
La statuette de M. l'abbé Miihe est remarquablement
traitée ; c'est bien là l'attitude que nous connaissons tous
de ce type de dévouement et de charité. La tète n'a pas,
il est vrai , l'affaissement du visage , la proéminence ex-
cessive de la lèvre inférieure de son modèle , vers la fin
de sa vie; M. Grass a eu raison de nous rendre cette
figure triste , douce et bonne qui était celle de M. l'abbé
Mtthe, il y a quelques années. Le petit buste de
M. Herzog est traité avec beaucoup de finesse et de vé-
rité, et le médaillon de M. Hugueny avec une rare dis-
tinction.
Il m'est revenu qu'un autre buste, qui se trouve dans
l'atelier de M. Grass, aurait ajouté un fleuron de plus à
sa couronne s'il avait été exposé.
Je passe à l'examen de l'exposition de peinture , où je
ne compte signaler que les œuvres qui me paraîtront
mériter une étude sérieuse ; je dirai franchement ce que
( 189 )
je pense , car dans le métier de critique , on ne peut être
utile qu'à la condition d'être vrai.
M. Zuber-Biebler a exposé la Reine bacchanale; ce ta-
bleau est joli de composition, de dessin et de couleur:
mais où avez-vous vu , Monsieur, deux mètres carrés de
toile employés à représenter une descente de Courtille?
Les maîtres bollandais et flamands, pour les petits sujets,
avaient de petites toiles; c'était une manière de mettre
chaque chose à son rang. Je sais bien qu'il y a là, dans le
coin droit de votre tableau , un ouvrier qui montre , sans
doute avec indignation et pitié , cette scène à son jeune
fils. Mais si vouliez vous élever jusqu'à faire de votre ta-
bleau une leçon de morale , cet ouvrier devait occuper le
centre de la composition; la scène qui couvre votre
tableau devait être sur le second plan. Tout votre talent
de peintre devait se concentrer sur la tête de l'ouvrier
que nous ne voyons que de profll, et sur celle de l'enfant
que nous ne voyons pas du tout. Je ne veux point vous
chicaner sur certaines jambes et sur certaines mains qui
ne me semblent pas irréprochables, mais il m'est bien
permis de vous demander comment l'homme , de figure
si fine , qui est sur le char, se trouve égaré dans le cor-
tège , comment une pauvre jeune femme qui n'a pas le
vêtement de cette fête, s'y trouve emprisonnée à la
gauche du tableau.
Vous avez rétofi*e d'un peintre. Monsieur, mais vous
avez encore la fougue de la jeunesse : la mesure viendra.
M. Jules de Magy a exposé les Abords d'un marché sur
la lùière du Tell et du Sahara, Il y a beaucoup de cha-
( 190 )
lenr et de vérité dans votre pa}aage ; vos montagnes sont
à bonne distance ; ici sans doute la natnre est presque
tout, rhomme est l'accessoire; j'avoue cependant que
j'eusse désiré que la tête de l'Arabe monté sur le chameau
placé au centre du tableau , fût étudiée avec plus de soin.
M. Clève a pris comme titre de son tableau : La Sor-
cière de Cervara, Votre intérieur est bien éclairé ; le
contraste de cette vieille et.de cette jeune femme est
heureux , l'attitude de cette dernière est charmante ; ses
yeux trahissent une douleur concentrée . une colère
prête à faire explosion ; c'est très-beau. Mais tout en ap-
prouvant votre tableau sans restriction , j'aurais désiré
une légende explicative. Que prépare cette sorcière dans
ce vase ? est-ce un filtre amoureux , est-ce un breuvage
empoisonné ? le sujet manque de clarté.
M. Otto Weber expose un Paysage et des animaux; je
ne vous connais , Monsieur, que depuis l'an dernier. Vous
aviez exposé à Strasbourg un Pdivrage sur un haut pla-
tea/u^ que notre Société des amis des arts a eu le bon
esprit de vous acheter. Je suis moins content de votre
dernier tableau , quoique le paysage y fuie bien et quoi-
que quelques-unes de vos vaches soient très-belles ; mais
celle du premier plan , qui est debout, a un air de torti-
colis qui ne me paraît pas naturel , si je ne fais erreur.
Un peintre de l'école de Genève, M. Castan, nous
montre une Entrée de foret, d'une fraîcheur et d'une vé-
rité surprenantes. Je ferai remarquer toutefois qu'il m'a
semblé qu'il y avait un peu de confusion dans le fourré
qui est à la gauche du chemin.
( 191 )
M. Moutfallet a envoyé uu tiiblcuu spirituellement
traité , sous ce titre : Bateleurs sur la place de l'Institut
au XVIII* siècle. Ses personnages ont beaucoup de
finesse et de vérité ; on les dirait empruntés aux estampes
de r époque.
M. Schiitzenberger nous a donné un joli Panneau dé'
coToJUf, Dans un chemin creux des environs de Naples,
bien encadré, descend un âne portant deux enfants, et
conduit par une jeune femme au teint halé. C'est sans
doute une étude que M. Schiitzenberger a voulu
faire; car, pour un tableau, il aurait choisi autrement
son type de femme et fait Tenfant du premier plan un
peu moins laid.
M. Ponthus-Linicr, qui étudie consciencieusement ses
paysages , nous a envoyé deux très - belles toiles : la
Vue du vieux château de Crémieux et les Anciennes Car-
rières de Keversniont.
M. Braun a joliment dessiné et peint les chevaux de
son Écurie; mais nous y aurions désiré un peu plus de
lumière pour voir complètement les détails.
M. Verwée a composé une Cour de ferme dans les
environs d'Anvers, qui est éclairée avec beaucoup de
vérité.
M. Fabius Brest a envoyé un paysage : les Bords du
canal de Milan, dont l'eau est d'une transparence et d'un
effet remar^iuables.
M. Veyrassat a laissé ses chevaux cette année , et nous
a peint uu Vieux Berger au soleil couchant , très-vigou-
reux , quoique peu import^int. *
( 192 )
M. Viot nous a euvoyé deux paysages : Paysage dans
le Bugey, où on désirerait que les figures fussent traitées
avec plus de soin; le Lac de Challain, étude solide et
d'un bel effet.
M. Toussaint a donné , sous le titre de Contentement, un
tableau de ^enre un peu sec peut-être, mais dont les
personnages ont beaucoup de vérité.
Sous le titre de Souvenirs du premier Empire, M. Kien-
len expose une tête de l'Empereur qui rappelle , de loin ,
celle de Napoléon peinte par Gros , dans la bataille
d'Eylau du Loavre ; la tête du curé me plaît moins : je
ne trouve pas à sa physionomie l'embarras et le respect
que commandait la situation.
M"* Léonide Bourges mérite une mention pour son
Paysage-marine (baie de la Somme} y et pour sa Petite
fille se chauffant; j'en dirai autant de MM. Charles et
Théodore Frère pour la Sangle et la Caravane.
n y a de l'originalité dans la Bacchante endormie et la
Bonde des Sylvains, de M Chevrier; mais la couleur est
de fantaisie.
Li'Enfr'acte de M. Dansaërt est bien composé; mais
les figures sont insignifiantes et- les étoffes n'ont pas
d'éclats.
Les Applaudissements de M. Rœrlé ont, par contre, des
étoffes bien peintes ; mais la femme , qui applaudit , pose
et n'écoute pas; ses mains, d'ailleurs, sont impossibles.
Le Vase cassée que M. Kœrlé nous avait donné l'an
dernier, valait mieux.
M. Stademann nous a donné, cette année, plutôt la
( 193 )
quantité que la qualité ; cependant sa Journée d'hiver
(n^ 151) n'est pas sans mérite.
M. Gebhardt a exposé un remarquable Paysage, effet
de lune.
M. Gaertner a un joli eflfet de lumière dans un Inté-
rieur de maison à Téiouan (Maroc).
Le Moine des Alpes bavaroises se rendant à la pêche y
de M. Spitzweg, est un paysage qui m'a paru bien
peint.
Dans le genre religieux , ce que j*ai trouvé de moins
£ûble, est le Christ à la fontaine de Jacob /de M. Palmer.
n y a du sentiment dans la pose et la tête de la jeune
femme; pas assez de noblesse dans la tête du Christ.
Le Christ en croix, de M. Antony Serres, manque
d'expression ; la Vierge et les saintes femmes sont trop
effacées et la peinture manque de relief.
La Petite Marchande de violettes, de M"« Olivier, est
une bonne étude, quoiqu'il y ait quelque prétention à
poser la tête de la jeune fille comme celle de Mignon as-
pirant au ciel, d'Ary Scheifer.
Parmi les paysagistes , je citerai encore MM. Zimmer-
mann , Roeth , Krœner, Metz et Lortet.
n me reste à faire quelques remarques sur les œuvres
exposées par quelques-uns de nos compatriotes.
Les deux tableaux de genre , la Partie de dés et la
Scène de cabaret, de M. Beyer, sont bien exécutés et
plus lumineux que les autres tableaux de genre du même
peintre; je trouve, cependant , un peu d'uniformité dans
sa couleur.
( 194 )
Le Cep avec raisins et oùeaux, de M. Cbristmann , De
me paraît pas terminé ; les feuilles ne me semblent pas
finies , du côté gauche du moins ; je voudrais plus de
transparence dans la couche de cire qui couvre ses rai-
sins ; ses oiseaux sont bien posés et bien peints.
Un cabaret au XVIP siècle, à Strasbourg, de M. Touche-
molin, n*est pas d'un effet heureux; la salle est mal
éclairée, les figures sont maigres, sans caractère, les
contours trop arrêtés. Nous avons vu de M. Touchemolin ,
aux expositions précédentes, des combats franchement
dessinés , des troupiers pleins d*entrain ; quand il voudra ,
il fera mieux que ce qu*il nous a envoyé cette année.
M. Hortefeux a exposé deux Jardinières habilement
sculptées.
Après avoir terminé cette revue , me sera-t-il permis
de demander pourquoi tant d'artistes alsaciens, dont nous
tiendrions à connaître et à apprécier les œuvres, ne
nous ont rien envoyé ?
Si Texposition de Paris doit être le but envié vers le-
quel convergent tous les efforts, ne pourrait-il se faire
que nos artistes réservassent une partie de leur temps à
leurs compatriotes et à leurs amis?
Espérons que ce vœu sera entendu.
Y. X.
P. S, Je viens de voir un tableau qui arrive à Tinstant :
les Bords du Nil (vieux Caire) ^ par M. Belly; je m'em-
presse de le signaler comme Tune des œuvres les plus
remarquables de Texposition.
Je regrette de ne pouvoir parler de quelques autres*
( 195 )
tableaux reçus depuis la rédaction de ce compte rendu ;
je tiens toutefois à réparer un oubli. L'effet de soleil
dans une forêt , du Paysage de M. Biihlmayer, est vrai et
bien rendu.
Strasbourg, le 22 mai 1865.
Y-X.
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
Topographie et histoire médicale de Strasbourg et du
département du Bas^Rhiriy par V. Stœber et G. Toiirdes,
professeurs à la Faculté de médecine de Strasbourg. —
1 vol. gr. in-8° do 617 p. F« Berger-Levrault et Fils,
libraires- éditeurs à Strasbourg et à Paris — 8 fr.
Ceci est un livre savant , sérieux , utile , s'adressant par-
ticulièrement à tous ceux qui sont chargés do veiller à
la santé publique.
Ce n'est pas à dire qu'il ne constate ou ne rappelle
plus d'un fait intéressant pour tout lecteur éclairé, quoi-
que profane, si je puis me servir de l'expression familière
aux adeptes d'Ësculapc^ quand ils désignent quiconque
n'est pas initié à leurs mystères.
L'avantage de la statistique , en accumulant les chiffres,
en les comparant entre eux, est de tirer d'une étude, aride
en elle-même, des renseignements précis sur une foule
de questions litigieuses, d'affirmer les faits positifs, de
rejeter les erreurs, de réduire les exagérations.
( 196 )
Qui de nous, enfants de TAlsace, n'a senti sa fibre
patriotique douloureusement affectée par les médisances
des étrangers sur notre climat, d'après eux si malsain, si
meurtrier! Notre livre fait justice de ces assertions. si exa-
gérées : il faut s'y résigner , il est vrai ; il fait plus froid
chez novLÉ que dans mainte région de la même latitude ,
il y tombe plus d'eau , et le sol est plus humide ; mais les
chiffres qui établissent ces faits montrent en même t^mps
combien est petite la différence qui constitue notre infé-
riorité sous ce rapport.
Autre ' constatation peu flatteuse pour notre amour-
propre et qui, cette fois, confirme pleinement les asser-
tions malicieuses de nos compatriotes de l'intérieur. Il
s'agit de la constitution des habitants de l'Alsace : < Les
membres sont gros et longs , les pieds grands. Les cor-
donniers de Strasbourg savent qu'il leur faut des semelles
plus Isffges pour les pieds alsaciens Nous savons que
les chapeliers font venir pour l'Alsace les formes les plus
larges, le plus souvent le n° 6.» Ainsi nous méritons
bien et dûment ce vieux sobriquet de têtes carrées.
Courbons la partie incriminée et résignons-nous.
Parmi nous existent , relativement à la médecine , bien
des préjugés qui ne sont pas, du reste, particuliers à
notre département et qui , probablement ailleurs comme
chez nous, sont démentis par la statistique.
Quelle est la mauvaise saison par excellence , celle qui
brise le plus de ces existences déjà minées par la mala-
die ? L'automne , l'époque de la chute « de la dépouille
de nos bois , > dira le poëte , et avec lui , la sagesse des
( 197 )
nations. Blrrenr, répond la statistique , Tautomne est la
saison la plus belle , la plus sai^e ; et la plus mauvaise ,
lapins meurtrière, c^est celle du réveil de la nature, c'est
le poétique printemps. — Quand y a-t-il le plus de con-
gestions cérébrales, d'apoplexies? £n été , répond le gros
bon sens, quand la chaleur porte le sang au cerveau.
Non, dit la statistique , en hiver, et cela, ajoute la science ,
parce que le froid refoule le sang vers les organes inté-
rieurs et en favorise ainsi la congestion.
Si la délicatesse de votre système nerveux vous le per-
met, parcourez le chapitre qui traite des maladies endé-
miques et épidémiques, et constatez, une fois de plus,
combien les faits les plus lugubres perdent de leur gra-
vité quand ils sont examinés, analysés, comptés.
Au moyen âge, sur une population de 25 à 30,000
fimes , au plus , Strasbourg a perdu plusieurs fois , d'après
les chroniques, plus de 15,000 habitants. Voilà les faits
tels que nous les rapporte la tradition , écho de la rumeur
publique ; voyons ce que nous disent les chiôres sur ce
qui s'est passé à une époque plus rapprochée de nous. Le
typhus de 1813 et 1814, le choléra de 1854 ont fait cha-
cun , dans la population civile de notre ville , un peu plus
de 500 victimes , et ce sont les plus fortes épidémies de-
puis le commencement du XIX'' siècle; toutes les autres
n'ont pas eu d'influence marquée sur le chiffire de la mor-
talité die l'année qui est en moyenne de 2,000 et quelques
centaines.
La connaissance de pareils faits devrait être répandue
autant que possible et servirait à guérir bien de ces ter-
( 198 )
reurs folles qui , eu tempe d'épidémie , font peut-être plus
de mal que l'agent épidémique.
Bien plus que la peste et la fièvre , le prix du pain in-
flue sur le mouvement général de la population. Quand
les vivres sont chers , la mortalité augmente , ce qui n'a
rien que de tout naturel ; mids , chose plus curieuse , ce
n'est pas seulement à cause d'un plus grand déchet que
la population diminue , mais aussi parce que la produc-
tion est moindre ; en temps de cherté on se marie moins et
on fait moins d'enfants. Ainsi voilà l'antique sme Cererc
et Bcxcho confirmé par la statistique du Bas-Rhin.
Ce livre est l'œuvre de deux hommes des plus compé-
tents en pareille matière; professeurs de notre Faculté,
auteurs de nombreux écrits sur diverses branches de la
médecine, membres de la Société de salubrité du Bas-
Rhin , ils avaient la science , le talent et l'autorité néces-
saires pour mener à bonne fin un travail qui les intéres-
sait tout particulièrement en leur qualité d'eniuiits de
Strasbourg.
On n'y trouvera pas seulement une sèche nomencla-
ture de faits et de chiffi-es : les auteurs ont su grouper
judicieusement les uns et les autres, de façon à en faire
jaillir la lumière et à tirer de leur rapprochement de
nombreux enseignements. Aussi la lecture de leur ouvrage
est plus attrayante que l'on ne pourrait croire : par une
division claire et méthodique v par de nombreux tableaux
intercalés, par des résumés succincts et précis, ils reposent
l'attention du lecteur, ils constatent les résultats acquis.
Nous ne pouvons mieux terminer qu'en citant les der-
( 199 )
nières lignée du livre de MM. Stœber et Tourdes et en
nous associant de tout cœur au vœu qu'ils expriment.
« Si cette étude a coûté à ses auteurs du temps et de
laborieuses recherches, ils en ont été dédommagés par
l'intérêt scientifique et patriotique qui s'attachait à un
travail de ce genre ; puisse le même sentiment faire ac-
cueillir favorablement leur ouvrage !» X.
***
1. Les Payeanë de V Alsace au moyen âge: Etude sur les
C0W8 colongères d'Alsace^ par M. l'abbé Hanauer, 1 vol.
in-8^ Paris et Strasbourg, 1865.
2. Lies Constitutions des campagnes de V Alsace au moyen
âge. Recueil de documents inédits^ publiés par M. l'abbé
Hanauer, 1 vol. in-8^ Paris et Strasbourg, 1865.
M. l'abbé Hanauer est un amateur de nos antiquités
alsaciennes, il les fouille avec ardeur et avec un très-
visible et très-légitime désir de s'y faire sa place. De
plus , sa polémique — car il ne craint pas la guerre et il
l'a quelquefois cherchée — n'a pas ce ton d'aigreur, ni
cet air provocateur et rogne , qui quelquefois , à ce que
l'on prétend, caractérise les défenseurs attitrés de l'arche
sainte.
Ce sont là des mérites que nous savons apprécier et
plus de motifs qu'il n'en fallait pour nous faire lire avec
intérêt les deux volumes que le savant abbé vient de pu-
blier. Malgré la différence de leurs titres, pittoresques
d'ailleurs et habilement choisis pour piquer la curiosité ,
( 200 )
tous les deux ont trait au même sujet. Le premier est un
tirage à part d^articles publiés sur les cours colongères
alsaciennes, dans la Revue cqtholique d'Alsace; le second
renferme le complément des études de Tauteur avec les
matériaux et les documents réunis par lui à Toccasion de
son travail. «
Les cours colongères sont à la mode. C'est un sujet
intéressant sans doute , pourtant, pas plus que de rien au
monde, il ne faudrait en abuser. Bien des gens pour-
raient trouver qu'après tant de travaux récents, après
surtout les publications de MM. Burckhardt et Stoôel,
deux volumes in-8° à la fois , deux volumes de près de
400 pages chacun sur cette même question , c'est beau-
coup, c'est trop. M. Hanauer leur répondrait peut-être
qu'il n'a pas eu le temps d'être plus court. C'est qu'eu
effet il faut se hâter; l'attention des personnes, assez
peu nombreuses d'ailleurs, qui s'occupent de ces
études spéciales, commence visiblement à se lasser.
M. Hanauer — nous demandons humblement pardon de
l'image — est dans la position d'un voyageur qui , ayant
voulu s'arrêter un instant à une station de chemin de
fer, mais étant descendu trop tard, entend tout à coup
siffler la locomotive; il se précipite pour arriver en-
core , et dans son trouble il oublie do réparer suffisam-
ment le désordre de sa toilette. On voit bien que le docte
abbé a eu peur de manquer le train , et c'est ce qui ex-
plique la manière quelque peu décousue dont sont com-
posés ses deux volumes. 11 ne faut pas y chercher de
l'ordre ou de la méthode ; ce sont ses cahiers de notes tels
( 201 )
quels qu'il nous donne : quelques pages de constitutions
colongères copiées dans les dépôts publics, puis quel-
ques pages d'extraits de s«s lectures , puis de nouvelles
constitutions et ainsi de suite. On assiste au spectacle
intéressant de voir comment un érudit comme M. Ha-
nauer étudie une question. Le tout est d'ailleurs recou-
vert d'un style brillant let à elSPct , qui vous laisse la con-
viction que l'auteur doit être un excellent professeur de
rhétorique.
Quand on veut absolument, en ces matières, traiter le
sujet du jour au moment où ce sig'et commence à devenir
celui du lendemain, il semble qu'il n'y ait guère que
deux partis à prendre. Il faut, ou bien donner simple-
ment et sans phrases un recueil de faits nouveaux, de
documents non encore publics, ou bien entrer en con-
quérant dans la question et Tépuiser en un travail ap-
profondi et définitif. L'ouvrage de M. Burckhardt , qui a
obtenu, il y a cinq ans, un si grand et si légitime suc-
cès, était conçu dans le premier système. De pareils tra-
vaux , modestes et consciencieux , ne font pas de fracas ,
mais l'approbation des juges compétents leur est acquise
d'emblée et leur reste. Ces humbles visées ne pouvaient
sans doute convenir à M. Hanauer. Nous a-t-il donc
donné dans ses deux gros volumes le dernier mot de la
question? A-t-il moissonné le champ laissant à peine à
celui qui pourrait les trouver après lui quelques épis à
glaner? L'auteur des Paysans et des Constitutions est
trop homme d'esprit pour le croire, nous en sommes con-
vaincu, n sait bien, comme nous, que pour prétendre
3
( 202 )
remplir un pareil programme , il ne suffirait pas d'avoir
lu en courant Touvrage de M. Maurer et les Antiquités du
droit germanique de Zsepâ , et d'en avoir traduit et para-
phrasé agréablement quelques pages. Une étude appro-
fondie de l'ancien droit germanique , une connaissance
complète de ces jurisconsultes, dont M. Hanauer mé-
prise si fort les travatix secs et scholastiques , est ici avant
tout absolument nécessaire. Car des titres ingénieux ne
peuvent pas changer le fond des choses; écrire sur les
cours colongères , c'est traiter une matière de droit et du
droit le plus difficile, le plus compliqué qui fût jamais,
celui dont un professeur allemand, forcé, lui, de s'en
occuper, écrivait: «L'ancien droit allemand, il existe
bien , mais en donner une idée c'est presque impossible I »
On conçoit que se lancer sans préparation suffisante dans
ces études , c'est s'exposer à n'avoir pas même une idée
nette du sujet que l'on prétend traiter, à mêler toutes
les données dans une déplorable confusion , ou même
simplement à tomber à l'occasion dans des méprises un
peu fortes, comme celle que l'on peut voir, pour n'en
citer qu'une , aux pages 40 et 41 des Paysans relative-
ment à la terre salique.
En résumé , si l'orthodoxie de M. Hanauer est heureu-
sement inattaquable en matière de foi, il faut bien
avouer qu'en matière de cours colongères elle ne nous
inspûre pas la même confiance. Il n'écrit pas , dit-il , pour
les érudits de. profession, race difficile à contenter, ani-
mée d'un désagréable esprit de critique et dont il parsût
fort se défier. Il aime mieux d'honnêtes gens d'une in-
( 203 )
strncdon, profonde au besoin, pourvu que ce ue soit
pas en ces matières. C*cst à merveille ; mais si quelque
homme du monde avait Tidëe de se risquer en ce pays
inconnu, nous croyons pouvoir lui prédire qu'il sortira
aesez mal satisfait de la lecture de ces deux volumes , s'il
va jusqu'au bout — ce dont l'auteur, nous lui en don-
nons acte, paraît douter lui-même' — et assez mal édifié
auT le sujet qu'il voulait étudier. Des détails infinis, sans
cesse répétés, sans lien apparent, sans aucun intérêt
pour lui , il en trouvera à profusion , mais il cherchera
vainement une solution aux questions essentielles , prin-
cipales, qui se poseront tout d'abord à son esprit.
Pourquoi les cours colongères ont-elles été un produit
en quelque sorte spécial au sol de notre Alsace, et des
pays voisins? Comment sont-elles nées? Comment ont-
elles fini? Quel rôle ont-elles joué? Quelle importance
vraie ont-elles eue? Leurs constitutions, si belles sur le
papier, étaient-elles toujours observées? £t quand on ne
les observait pas , qu'arrivait-il ? Sur tous ces points et
sur bien d'autres, pas de réponse! £t pourtant, si vous
voulez intéresser d'autres personnes que des hommes de
science à ces matières ardues , comment y parviendrez-
vous si vous ne savez pas y faire entrer les vues géné-
rales accessibles à tous , seules capables d'attacher et de
retenir le gros des lecteurs?
Nous le savons bien, plusieurs des problèmes que
nous indiquions tout à l'heure ne sont pas encore réso-
1. A U page 805 des Constitution*, in fine.
( 204 )
lus. C'est là la partie difficile du sujet, et c'est de ce côté
peu exploré que nous nous attendions à voir Tauteur
d'un nouveau travail sur les colonges porter ses efforts.
A quoi bon répéter plus ou moins exactement ce qui a
été dit déjà et exposé à satiété ? M. Hanauer n'aime pas
ces voies nouvelles. Il écrit volontiers et fort bien , mais
c'est toujours à propos de ce qu'un autre vient d'écrire :
à propos de la Chronique des Dommicams, de MM. Gé-
rard et Liblin;*à propos de la Réforme à Colmar, de
M. Mossmanu. Un homme de génie a dit pourtant : « Si
vous marchez toujours à la suite des autres, comment
voulez-vous être le premier? >
C'est d'ailleurs une mauvaise recommandation pour un
travail, d'érudition , que d'avoir les allures d'un plaidoyer
en faveur d'une opinion préconçue. L'auteur des Pay-
sans et des Constitutions a trop souvent Tair de faire l'a-
pologie quand même du moyen âge, cet âge d'or trop
calomnié aujourd'hui d'après lui. Ces choses-là mettent
le lecteur en défiance. Le bonheur des colongers était-il
donc si complet, et les paysans de nos campagnes, bien
qu'ils n'aient plus le bonheur de vivre sous la crosse, ont-
ils donc tant à regretter? Ne parlons pas , si vous voulez,
de la corvée {Frohndienst) ^ ni de la défense d'épouser
une personne étrangère à la colonge ( Ungenossame) , ni
de la prohibition d'habiter et de s'établir en dehors de
son enceinte , toutes choses qui aujourd'hui seraient con-
sidérées comme passablement vexatoires. Mais, en con-
science, que restait -il à l'heureux hubarius, de quoi
vivait-il, lorsqu'il avait payé : V la rente de ses biens
( 205 )
{Hofzinê) ; 2° la dîme (Zehnt) ; 3° ]a Landgarhe, c'est-à-
dire un sixième des produits de ses récoltes , une gerbe ,
par exemple, sur six, et cela après prélèvement de la
dîme ; 4° Timpôt (Steuer) ; lorsqu'en outre , le maître , au
décès de son père , lui avait pris 5° son meilleur cheval,
son meilleur bœuf, ou son meilleur habit {Fall) , et 6",
qu^l avait acquitté , à l'occasion , le laudemium f Et no-
tez que ce n'était pas tout! En vérité, si le moyen âge
avait quelque chose à apprendre , ce n'était pas en ma-
tière fiscale. Des gens qui avaient trouvé moyen de pré-
lever tant d'impôts sur leurs misérables colons étaient
à coup sûr habiles, et M. Hanauer a raison, il ne faut
pas leur marchander notre admiration.
Cependant soyons justes à notre tour. Ce régime était
dur sans doute , mais comparé à celui de pays voisins, il
était vraiment humain et libéral. Les restrictions à la li-
berté individuelle étaient nombreuses et vexatoires , mais
strictement définies, sans bon plaisir; les redevances *
étaient lourdes , mais elles ne pouvaient être arbitraire-
ment augmentées. Après tout, les colongcrs étaient des
hommes et traités comme tels ; ils n'étaient pas soumis à
l'atroce et impie maxime alors en vigueur en France
qu* «entre le seigneur et son vilain il n'y a pas de juge
fors Dieu.» Le vieux principe du droit germanique, le
Herkotnmen^ avait conservé et maintenu, au sein de ces
institutions, comme un parfum des forêts natales, un
souvenir de la liberté et de l'égalité premières. Pourtant
ici encore n'allons pas trop loin. Prenons garde de nous
enthousiasmer, et si nous étions tenté de voir les choses
( 206 )
trop en beau , méditons ce passage d'nn auteur que nous
sommes (t^^i'eux de signaler à M. Hanauer, car il ne
figure pas dans la liste qu*îl nous donne des écrivains
qui ont traité de ces matières, auteur d^autant plus inté-
ressant et plus digne de foi qu'il parle de viêu : Magna
pars propriorum homînum pacta hahent curtalia, mirifice
variantia, — qtws pacta quatenus iii favorem Dommi
9unt, arcte servantur; utmam efiam in parte, qun homî-
num jura et favores descripti stmt, servarentur! (V.
Wehner, Observât iones , édit. Schilter, p. 83.)
« Beaucoup de serfs ont des pactes colongers variés à
merveille, — ces pactes, tant qu'ils sont en faveur du
maître, sont observés avec rigueur; plût au ciel qu'ils
fussent observés aussi en ce qui touche les droits et pri-
vilèges des vilains ! »
Nous devons borner ici nos observations, car le Bi-
bliographe alsacien n'est pas un recueil juridique et nous
ne pouvons entrer dans le fond de la question. Nous au-
rions aimé à donner à ces quelques pages le ton d'une
approbation sans réserve. Si M. Hanauer avait laissé
reposer ses articles au lieu où ils ont paru pour la pre-
mière fois, il eût pu compter sur notre silence; mais
puisqu'il veut une plus grande publicité , qu'il les repro-
duit avec éclat, il est de notre devoir d'avertir nos amis
et de les mettre en garde contre un travail hâtif, dont les
affirmations ne peuvent être acceptées qu'avec défiance.
— M. Hanauer, à ce que disent ses amis, est un paléo-
graphe hors ligne, un archéologue distingué, un érudit
remarquable : qu'il reste donc dans ses spécialités , qu'il
■*^
( 207 )
8*y choisisse un siyet cette fois bien à lui , qu*il Tétudie
consciencieusement , et il peut être sûr que nous serons
des premiers à applaudir à son succès.
RoD. F.
# *
Mémoire pour servir à Vhistoire de l'Ordre de la Bois-
son, revu, corrigé et augmenté de nombreuses anecdotes,
tic,, par un membre actif de l'ordre de la Treille, affilié
OMx Bons-Compagnons de Strasbourg, Haut et Bas-Rhin;
correspondant des Amis de la Dive-Bouteille , et» Pro-
vence; de Vide-Flacons, à Beaune; des Altérés^ de
Mâcon; du cercle de Saute-Bouchon, en Champa^gne; de
^Académie des Verbes, de Bordeaux, et autres sociétés
nationales et étrangères. Pet. in-8°, 50 p. X cf. prél. fig.
Nancy , Cayon-Ldébault , 1864. 120 exempl. — 4 fr. pap.
vergé d'Annonay.
Sans parler des joyeuses allures du moyen âge , on
sait combien les francs buveurs couvraient la France et
les pays circonvoisins , où , à la grande conservation du
corps et de Tesprit , le seul jus de la treille était mis et
réputé à grand honneur. Au XVII* siècle notamment , et
jusque sous le grand roi , florissaient encore les sociétés
fameuses de FAloyau , Tordre des chevaliers de la Joye ,
celui de la Ribalderie, et Thistoire littéraire de cette
époque a consacré la mémoire d'un fameux ordre des
Coteaux, où fi^iiraient les plus grands et les plus déli-
cats seigneurs ; le cabaret de la Pomme de pin est à
jamais illustré par la réunion de Molière , Lafontaine ,
Chapelle, Boileau, Racine, des Yveteaux, etc.
( 208 )
C!est vers ce temps d'agréable souvenir que furent
fondées trois de ces institutions bachiques en Provence :
V ordre de la Grappe^ à Arles, en 1693; la Méduse^ à
Toulon en 1700, et la Boisson^ à Avignon , l'an de
grâce 1703.
François de Posquières créa cette dernière , et donna
à son ordre nouveau le titre d'Étroite-Observance , il prit
lui-même en religion le nom de frère Réjouissant avec
la qualité d^Exeellence. De grands dignitaires surgirent
aussitôt : un inspecteur général des caves, un secré-
taire et un historiographe, lequel fut l'abbé de.Chames,
rédacteur des statuts.
Les initiés à ces joyeux mystères portaient des noms
en . rapport avec leurs qualités morales, tels on citait:
Frère Jean-des-Vignes , frère Roger Bon-Temps, frère
Bacquet, frère Boit-Sans-Cesse, etc., gens au reste d'in-
struction variée autant que profonde, comme le témoi-
gnent le Recueil de diverses pièces de fous^ par frère
Godiveau ; la Vie de Jlf"® Guerhois , par frère Jean
Broche ; la Manière nouvelle de dresser une batterie de cui-
sine^ par un ingénieur de l'ordre, etc.
Le Mémoire pour servir à l'histoire de V ordre de la
Boisson parut dans le Mercure de France^ au XVIIP
siècle , et ce travail aussi instructif que plaisant était de-
meuré enseveli dans ces immenses catacombes littéraires.
Il vient d'en être extrait, et mis à la portée des curieux
et adeptes de la gaie science et des bonnes recherches.
Cet opuscule de divertissante lecture e§t précédé d'un
discours de frère Belle-Humeur, grand-maître de l'ordre
( 209 )
de la Treille , en Lorraine , ordre nouveau qui s'efforce
de ne pas se montrer indigne de ses aînës. Nous remar-
quons ainsi dans le catalogue des œuvres de ses mem-
bres: Pensées et réflexions sur le dicton: Qui a bu boira,
par frère Persévérant; Traité de Vohîigation, quand le
via est tiré, il faut le boire , par frère Obéissant, ouvrage
vivement recommandé par le conseil de Tordre ; Flacons
^honneur; et surtout une savante dissertation : La bière
est-elle une ddve boisson? ou les doutes de frère Boit- Vin,
dissipés par le frère Moose, avec l'éloge de sœur La Ca-
nette et de sœur La Choppe . dédié à la ville de Stras-
bourg, ancienne cité impériale et libre, etc.
£n somme, nous terminons en disant que la forme
matérielle du livre répond à l'originalité et l'intérêt du
sujet, ce qui ne peut manquer, à notre avis, d'un cer-
tain attrait pour les amateurs , et qui ne l'est pas de la
Dive-BouteiUe?
Nancy. X.
VARIÉTÉS.
Un bibliophile de Naucj nous envoie la note suivante, qu'il a
reçue d'un de ses confrères du midi de la France, relative à l'article
du bibliophile Jacob : Un poëte provençal à la eour de Lorraine , inséré
dans le Bibliographe aUaeien de novembre 1864.
• Je suis bien aise de vous apprendre que je possède un exemplaire
• de la première édition des pièces du poCte provençal , laquelle est
« restée Invisible au savant bibliophile Jacob ; elle ent , comme la se-
• eonde. à la date de 1877 et forme un mince in-folio de 27 pages.
• Voici sou titre :
( 210 )
• Diverêtê poésieê françoUeêf latint» etprovençaleêy prétenties au Roy,
t au retour de »es armée» de Flandre» , p&r le sieur de La Tour (Paris ,
• Théodore Girard, 1677), avec permis d'imprimer du 26 août 1676.
« Les pièces de ee recueil se retrouvent dans la seconde édition.
« Elles se bornent d'ailleurs à un certain nombre de sonnets au roi ,
• aux duos d'Orléans, d'Enghien, au prince de Gondé, au Prieur de
« Vendôme , etc.
• Oe volume étant des plus rares , sa révélation ne peut que com-
«pléter le travail judicieux de M. Paul Lacroix. ■ N
***
Nous signalons à nos lecteurs la 2* édition de l'Ancienne Académie des
inecription» et bellet-lettre» que M. Alfred Maury vient de publier à la
librairie Didier. Nous trouvons dans cet ouvrage , remarquable à
plus d'un titre , des renseignements très-intéressants pour l'histoire
littéraire do notre province. «Un des correspondants les plus assidus
de l'Académie était à cette époque Schœpflin , qui éclaira l'histoire
d'Alsace par les monuments et donna à cette compagnie, dans son
mémoire sur les Tribocci, un spécimen des vastes recherches consi-
gnées dans sou AUatia illuetrdta. Il s'était formé en Italie à l'étude de
l'archéologie. Un do ses premiers envois date du 10 Juillet 1731 ; c'est
une dissertation sur un monument de la VIII« légion Auguste, com-
posée à l'occasion de briques découvertes dans la ville qu'habitait
l'auteur, briques sur lesquelles se lisait l'indication de la légion. On
peut regarder ce mémoire comme la première trace de l'érudition
d'ontre-Rhin. Sa manière aurait pu servir de modèle à plus d'un aca-
démicien du temps peu fait à cette discussion sévère, persévérante,
hérissée de textes, soigneuse de bien rétablir les vraies leçons et qui
ne néglige aucun témoignage. •
En parcourant ce volume, nous lisons «que lors d'un de «es
• voyages à Paris, Schœpflin, qui avait ramassé en parcourant
• l'Allemagne et réuni à Strasbourg une belle suite de ces singulières
• monnaies appelées bractéate», dont Berlin possède aujourd'hui une
«collection, en entretint ses confrères dans une piquante notice.
• C'était alors en numismatique un problème difficile. Recouvertes
■ d'une feuille métallique, les bractéate» n'ont ni le titre ni la valeur
• qu'elles présentent do prime abord à l'œil, produits de la fraude des
( 211 )
«XI*, Zn*, XIII* et Xiy* siècles, lenr histoire n'avait pas moinA d'in-
« térét qno celle des monnaies véritables. •
n est aassi question dans ce même ouvrage de Schweighssuser,
aMooié à la section des langues anciennes. Ce professeur si distingué
Insérait an tome I* du Recueil pnblié en l'an VI un mémoire sur
SimpUeiuê « qui montre que, sous l'influence de l'Allemagne, la bonne
• philologie grecque continuait à asseoir en France, au sein de l'Insti*
«tut, de dignes ceprésentants. Oberlin, Brunck, alsaciens comme
« Bohweighseuser et comme lui philologues dans la vraie acception
• du mot, avaient également été nommés associés de l'ancienne Aoa-
t demie des inscriptions et belles-lettres. >
M. Manry signale encore au nombre des associés l'abbé Grandidier,
et au nombre des lauréats pour les questions soumises au concours
an émdlt alsacien, F. S. Schmidt, qui remporta, en 1760, le prix pour
an mémoire sur la recherche des différents noms que l'antiquité don-
nait au Nil, et la description du culte qui lui était rendu. Ce mémo
savant fut encore couronné, deux ans après, dans le concours qui
avait poor programme de fixer l'étendue de la navigation et du com-
merce sous les PtolémécR.
***
M. H. d'A..., dans une petite notice, relative aux vieilles faïences
de Haguenan , insérée dans VJndicateur de cette ville du 6 mai 1865,
exprime un vœn qui trouvera peut-être un écho parmi ses concitoyens:
«c'est que la ville de Haguenau applique une modique part do ses
« beaux revenus à former à côté de sa bibliothèque publique une gale-
• rie dans laquelle seraient recueillis les plus beaux spécimens de ces
« anciennes faïences. Une telle collection , facile encore à constituer
• ai^ourd'hui, serait plus tard d'une réalisation onéreuse et difficile.
«Formée dès à présent et & peu de frais, elle deviendrait avec le
• temps une véritable richesse , un musée spécial et des plus curieux,
• qui attirerait certainement dans notre ville une foule d'étrangers
« empressés d'admirer cette originale et précieuse réunion de»
• chefs-d'œuvre de nos pères dans l'art de la céramique.»
***
(212 )
Un Brxtvbt alsatique bt les bibliothèques db MM. Juno bt
Brauitwajld. — La progression consUnto des prix auxquels les livres
relatifs à l'Alssce sont vendus depuis plusieurs années mérite d'être
signalée. Certains volumes que Ton payait il y a dix ans à peine
8 et 3 fr. sont adjugés à présent dans les ventes publiques & 6, 8 et 10 fr.
Quant aux ouvrages réputés rares, dont les prix n'avaient Jamais de-
passé 12 ou 15 fr., ils atteignent 20 et 30 fr. et parfois davantage. II
n'est pas Jusqu'à ces brochures de circonstance ^sermons, panégy-
riques, mémoires), qu'un Jour aurait dû le plus souvent voir naître
et mourir, qui ne soient disputées par de nombreux collectionneurs.
On eût hésité naguère à les cataloguer, tout au plus en formait-on
des lots quand ces écrits éphémères n'étaient pas destinés à un autre
usage; mais aujourd'hui, on les détaille avec un soin minutieux, et
l'amateur qui les recherche n'hésite pas à les payer 1 fr. et 1 fr. 50 c.
la pièce. Relever les prix qu'ont atteints les AUatiea aux principales
ventes qui ont eu lieu à Strasbourg et à Colmar dans ces derniers
temps, nous amènerait tout naturellement & faire un dictionnaire
bibliographique. L'utilité d'un pareil répertoire est, nous le savons,
incontestable, et bien des collectionneurs, bien des libraires regret-
tent l'absence d'un semblable ouvrage. Mais c'est un labeur bien in-
grat que celui de transcrire de vi»u les titres souvent très-longs de
tant de livres, de signaler les diverses éditions de chaque ouvrage,
de faire connaître leurs moindres particularités et d'indiquer, pour
les curieux, ces bibliophiles passés à l'état de manea^ le nombre des
feaillets, des gravures et Jusqu'aux papiers sur lesquels ces livres ont
été imprimés.
Bien des provinces ont déjà leur bibliographie : elle manque en-
core complètement à l'Alsace; car le catalogue abrégé de telle ou
telle bibliothèque d'amateur ne peut en tenir lieu.
L'idée de ce travail nous a déjà souvent préoccupé, et si la persé-
vérance ne nous fait pas défaut, arriverons-nous peut-être un Jour
à la mettre à exécution.
Le concours de certains bibliophiles nous est déjà acquis, et nous
osons espérer que celui de nos abonnés ne nous fera pas défaut
lorsque nous commencerons l'inventaire des richesses bibliogra-
phiques de notre province.
Nous faisons connaître, aujourd'hui, les prix auxquels ont été ven-
dus les livres les plus Importants des bibliothèques Jung et Braun-
wald.
( 213 )
Catalogrue de la bibliothèque de M. Jung.
1065.
197S.
1984.
1009.
8011.
9018.
8088.
8088.
8085.
8086.
8044.
8046.
8047.
8056.
8061.
8078.
8073.
.8086.
8110.
8111.
8118.
8187.
8149.
8156.
8166.
8167.
8178.
8188.
8198.
8811.
8817.
Berstett. Mftnzgegchichte
Bulletin de la Société des monumcnta hist., 1856-1863
Cdrberas J. Lanrus. BenfeldiauA
Fêtes de Quteuberg (30 pièces)
Fischart. £hezachtbachlein, 1607
Idem. GroBsmutter, 1535
Gans Kœnig, 1607
Qolbéry et Schweighœuser. Antiquités
Grandidier. Histoire de l'Église
Idem, Histoire ecclésiastique d'Alsace . . .
Hertzog. Chronicon Alsatiaa, 1592
Hist. mediani in monte Yosago, etc., 1724 ....
Hoffineister, J. Warbafftige , etc
Karsthasis. Gesprœch unter Murncr, etc
Kirchenordnung der HerrscbaftMUmpelgart . . .
Kdnlgshovcn. Chronik, 1698
LaFaucbe. La foire de Strasbourg, 1644 (incomplet).
Margarlta facetiarum
Mnrner. Die Scbelmenzunft, 1574
Idem. Ritusy etc., s. l
Murschel. £ls. trawr-Predigt, 1648
Pfalzbnrgischer Statt, etc., 1568
Relation des fêtes de Gntenberg, in-folio ....
Schers, J. G. Glossarium
Schnnrr. £in schdnes Gedicbt, 1612
Schœpflin. Alsatia illustrata
Spelta. Sapiens stultitia , 1622
Stœber. Erwinia
Strobel. Vaterlftndische Geschichtc
Wencker. Dissertatio de Pfalburgeris
Die Gftnchmatt, 1582
llf
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46
■
12 50
12
•
7
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»
35
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15
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8
11
10
18
Nous signalons en outre les prix de quelques ouvrages ayant trait
à la théologie , à l'histoire générale et à la littérature :
564. Th. de Bése. Histoire ecclésiastique des Églises réfor-
mées de France. ilnt;er«, 1580; 3 vol. in-8* bas lOOr
( 214 )
»57. Psaslonal Christi und Antiohristi. 8. l. n. d.; iD-4* der.,
avec 81 grav. sur bois (XVI* slôole) 70 f
1298. 80 pièces diverses (hist. religieuse du XVI' siècle), der. . 102
2236. Dictionnaire de la conversation. 68 vol. Part«, 1832 . . 50
2301. Du Cange. Olossarinm. Bàle^ 1762; 3 vol. in-folio ... 25
2439. Virgilil opéra. Parité 1798; n. rog 40
2468. DeliUe, J. Œuvres. 18 vol. gr. in-4*, n. rog 39
2503. Robespierre. Œuvres. Pari«, 1840 17
2513. P. Aretino. Ragionamenti, 1684 26
2669. Paupertas poetarum. TnMnyiB , 1566, der 11
Poésie de 432 vers dont tous les mots commencenl par la lettre P.
Catalogue de la bibliothèque de M. Braunwald.
(Première partie contenant les ouTrages relatifs à l'Alsace, 1132 nnroéros.)
7. Topographia Alsatias. Franc/. ^ 1663 15r *c
8. ScboBpflin. Alsatia illuctrata 38 t
9. Idem. Alsatia diplomatica 45 >
10. Inventaire des meubles, effets, etc., de Mgr de Rohan,
évéque, 1779-1781. Jfanu«e 23 >
20. Acta conventus eccl. 1588-1615. Manuêc 167 •
66. L. Baldner. Besclireibung der Wasservdgel, 1666. Origi-
nal manuse. Autog. Balduer's 85 •
72. Scherz. Olossarium 30 *
75. Kdnigshoven. Chronik, 1698^2 Ex 12 fr. 9 50
81. Ichtersheim. £la. topog., 1710 10 •
CM.
(Suite au prochain numéro. )
BULLETIN MENSUEL D'ALSATICA.
133. Les coutumes du val d'Orbey, publiées avec Introduction et
notes par M. £d. Bonvalot , conseiller à la cour impériale de Col-
mar. ParUf Durand ^ 1865 ; in-8*, 60 p. — 2 fr.
Extrait de la Rmnte hiitoriqu$ d» droit français et itrangm-f nnméro de no-
vembre-décembre 1864.
A propos d'un petit coin d'Alsace, nous apprenons que ce qu'on nous
donne pour une nouveauté , datant à peine du siècle dernier, est souvent
( 215 )
d'tto auge fort ancien. Gir en coutumes qu'on publie pour la première foi»,
sont autbentiquenient du XVI* fiëcl«| et eu matière de succeMion, par
eiemple, ellei sont aoffi avancées que notre législation actuelle; le Jury s'y
trouYO oon-seolement en matière criminelle, mais encore en matière cÏTile.
Quand donc connattrons-nous notre pays? Quand donc les historiens ces-
seront'ils de se copier les uns les autres? Les publications comme celles de
M. Bonvalot facilitent leur besogne. La Presse (29 mai 1865).
134. Die ehemalige Priorei 8t. Qaierin, von Dagobert Fischer. Mut-
kouê« , typog. BUtler , 1864 ; in-8*, 18 p.
186. Die Stedt Pfalzbarg. von Dagobert Fischer. Mulhoute, 1866,
tffpog, Bisêler; in-8* , SO p.
Ces deux brochures sont des tirages i part du Elt$œ$iuhe$ SamitagibUut.
196. De hagenoa alsati* Inferioris clvitate palatina. Disaertatio inan-
gnralls historica qnam ad summos in philosophia honores anctoritate
amplissimi philosophornm ordinis in Acadcmiaalbertina rite capes-
•endoB die XVIII menais febrnarii annl 1866 publiée defendet
■eriptor Georgins Ellendt. Regimonti , in-8% 88 p., chez C. F. Sehmidl
€i Noiriel , à Stratbourg. — 80 c.
I. De condita rilla hagvnoa et de Friderici I iroperatorispririlegio Juris.
II. De diplomate a. 1815. De sculieto Wolfelino. De populi Judaici
▼exationibus.
m. De Guilelmi et Ricbardi regum priTÏIegiis. De hagenoa libéra civitate.
187. Société pour la conservation des monuments historiques d'Al-
sace. Statuts. Strasbourg j typog. de V* Berger-Levrault , iu-4*, 8 p.
188. Exposé des travaux de la chambre de commerce de Strasbourg.
Années 1868, 1864, 1865. Strasbourg j typog. de Ff Berger-Levrault.
189. Galerie universelle des peuples , publiée par MH. Lallemand et
Hart. Alsacb, par P. Risteihuber, petit in-4*, 23 p. Stroêbourg ,
typog. de 0. Silbermmm , avec 12 photographies. — 25 fr. Strasbourg,
rue de la Mésange , 6.
140. M. Louis Sers , préfet du Bas-Rhin. Notice biographique, par
Louis Spach. Strasbourg ^ typog. de O.Silbermannj 1865; petit in-12*,
89 p.
141. M. le vicomte Th. Renouard de Bnssierre, par Louis Spach.
Strasbourg, 1866, typog. de V* Berger-Levrault , in-8*, 12 p.
Extrait du Bibliographe altacien.
148. Réminiacences, par J. J. Coulmann, tome II. Paris, Michel hévy,
frères , 1866. (Octobre 1864.) Strasbourg , typog. de G. Silbermann ,
in-8». 800 p. — 6 fr.
148. Dor Pflngstmontag , comédie en è actes en dialecte sirasbour*
( 216 )
g«oi8, par Jean-GeorgeS'Daniel Arnold, ancien doyen dela^fbcnlté
de droit de Strasbourg. (Analyse.) 7 décembre 1864. Strasbourg,
typog. de V* Berger-Levrault ^ in-8», 8 p.
Cette pièce, qui représente le tableau des mœurs itrasbonrgeoises en 1789.
n été donnée dans les salons de la Préfecture , le 7 décembre 1864, par
une société d'amateurs avec le plus grand succès.
144. Prolog zu Arnold'* Pângstmontag , gesprochen von Mehlbrtthe
(vers), par J. Léser , in-8*, 2 p. Typog. de Q. Silbermann.
146. Kléber. Documents Inédits sur la vie du général Kléber, par
Ad. Morpain. Strasbourg . typog. de Christophe , 1865 ; ixi-8*, 37 p.
El trait du Monitsttr du Bas-Rhin.
146. Un regard sur l'Alsace (poésie), par Ch. Dubois. Strasbourg,
typog. dt Christophe, 1865; in-8*, 6 p.
Extrait du Monitsur du Bas-Rh4n.
147. Tombes celtiques de l'Alsace. Nouvelle suite de mémoires, par
Max. de Ring. Strasbourg, typog, d«E. Simon» 1865; in-fol., rv*46 p.,
front, et 16 pi. lithographiées et en couleurs. — 25 fr.
Ouf rage tiré à 200 exemplaires numérotés sur papier vélin.
Table dss matière». Arant-propos. — I. Les tombes celtiques de la forêt
communale de Seitz (Bas-Rbin). — II. Les tombes de la forêt de Scbir»
rbein (2* art.). — III. Id. de Brumaih (2* art). — IV. /d. de Dessenheim
(Haut-Rhin). — T. Id. du Hartwald. — VI. id. de la prairie de Wiltenheim
et des bois de Reiningen. — VII. Antiquités de l'Age de pierre trouvées sur
le territoire de la commune de Schiltigheim.
148. Histoire de la Révolution française dans le département du
Haut-Rhin, 1789-1795, par M. Véron-Réville, conseiller à la cour
impériale de Colmar. Coîmar, typog.de Hoffmann, 1865, Barth,
libraire-éditeur ; in-8*, X-SOl p. — 4 fr. f^
« Il ressort (pour l'auteur) de l'étude de cette époque. Jusqu'à la dernière
< évidence , à savoir : que le pécbé originel de la révolution française , la
< cause première de tous les maux qu'elle a entraînés k sa suite , c'est la con-
( stitutiou civile du clergé.... *
149. écrivains alsaciens du XVII* siècle. Simplidssimus. Roman de
l'époque de la guerre de Trente ans, par L. Spach. In-8*. 34 p.
Colmar, typog. de Decker,
Extrait de la Rmaus d'Alsace.
150. Mathieu et Catherine Zell , par Walther. Strasbourg , typog. de
G. Silbermann; in-8*, 100 p.
Thèse de théologie. Deux réformateurs de Strasbourg. Mathieu naquit è
Kajrsersberg en 1477.
(217 )
161. Ber Mftniterbaa. Oratorio en qaatre parties. PoSme de M. Louis
Spach , musique de M. Yiator Hlbel. BtraAbQVkrq , typog, de ChrU-
tofhe , 1865; in-9*, 85 p. — 60 c.
Cei eeTrafe a éU txéeeté an théAIrA de Stratboarf , aous la dirtoUon de
l'avtaar, le 6 laai 1855 , par les sociélAs masieales de la Tille . l'onbestre du
théâtre et la musique du 6* d'artillerie -pontonniers. Le potaie est précédé
d'une notice sommaire sur la oonstmctien de la cathédrale et suivi d'une
analyse sommaire du texte allemand du libreito.
169. La peinture sur verre; lecture faite le 20 janvier 1865 à la pré-
fecture du Bas-Rhin par le baron P. R. de Schauenburgi ancien
pair de France. Strathourçy typoç. de JETuder, 1865; in-8*, 29 p.
...La peinture sur verre « se montre dès les premières années du XII* siècle
« dans notre Alsace, dans le Bas-Rbin , è Obernai , représentant des person-
• nages et l'un des faits les plus intéressants de notre histoire locale, notre
f sainte patronne , recevant des mains de son père, converti par elle , les clefs
«du monastère de Sainte-Odile. Mais cette verrière qui n'existe plus n'était
• pas un spécimen unique des premières productions de l'art verrier en Alsace ;
t notre cathédrale en a conservé un assez grand nombre et des plus précieux. •
168. Das Pfarrhaus von Sessenheim. £in Liederspiel von £d. SchQI-
I«r, mit einem Titelbilde , von W. von Kanlbach, in Photographie.
Berlin, 1865. — 23 Sgr.
154. Découverte de la marche du soleil, par Fahmer. Sehleêtadty
1865, typog, de Helbig; pet. in-4% 84 p., 8 pi. lith.
155. Jésus, portrait historique, par le docteur Schenkel, traduit de
Fallemand sur la 8* édition avec l'autorisation de l'auteur. Parie ^
O, Etinwald, 1865, typog. de Q. Silbermatm; gr. in-6*, Xyi-292 p 6 fr.
On verra facilement «pie H. Schenkel prétend concilier la raison et la foi,
la eritiqne historique et le sentiment religieux; que, partant de priadpes
scieatîBqnes assez semblables k ceux de M. Renan , il croit pouvoir nous
donner, comme résultat de ses études, un portrait de Jésus, qui n'est sans
doute pas celui d'un Dieu fait homme, mais qui, malgré ses couleurs tout
hamaines, assure au fondateur du christianisme une position unique dans
l'histoirs et dans la vie spirituelle de l'Église. (Préface du traducteur.)
156. Histoire de France. Révocation de l'Édit de Nantes. 10 planches
in-4", dessinées et photographiées par Eugène Beyer, peintre,
avec text« explicatif imprimé au bas de chaque planche. Typog. de
G. Stlbermann (1864).
Ces c<Mnpositions, inspirées psr le livre de Michelet, sont saisissanl#>s de
vérité; l'artiste a su rendre les dragonnades, cette flétrissure du grand siècle,
avee une mâle énergie. Cependant la planche de ce recueil qui séduit le
plus, est la première: Une famille protestante chantant un cantique, elle
est ravissante, de calme, de douceur et d'austérité.
4
( 218 )
157. Simple avis d*ane femme «nr la Bible de rbamanltd» de M. Miche-
let. Strasbourg f typog. de G, Silbermanny 1865; ln-8*, 36 p.
c Gardons-noai de faire de nos femmes des philosophes! On le dit, on
« réerit. Étrange illogisme masoolin! Vous lear confiez votre honnear, tos
f enfants, Totre fortune, Totre bonbeor, et toos leor refusez la possession
• d'elles -mêmes ! •
158. Matériaux pour l'étnde des glaciers , par Dolfuss-Ansset , t. I",
2* partie , auteurs. ParU , Savif, 1865, Streubourg , typog, de O. SUber-
mann; gr. in-8*, 304 p.
Périodiques.
Rbtub d'AijSACB, avril 1865 :
L. Spaoh. Le grand-duobé de Bade en 1848 et 1849. (Fin.) — Fl.ax-
LAMD. études sur l'élevage. (4* art.) — TAiiLOV. Étude sur Hirts-
bacb. — Abbé Grahoidibb. Les lois municipales de Strasbourg
portées vers Tan MXOVII par Otton , 60* évéque-comte de Stras-
bourg. -^ Fréd. Kurts. Chronique de Tbann.
Mai 1865 :
Abbé Grahoioibr. Les lois municipales. (Fin.) — Flazlasd.
études sur rélevage. (Suite.) — A. Wbkokbr. Sur l'émigration des
campagnes, par M. Mathieu Thierry - Mieg. — Diterb. Notes et
documents pour servir à l'histoire de la Révolution en Alsace. —
Fréd. Kurtz. Leê chemin* de fer vicinaux. Le» Alsaciens illustres.
L'Alsace ancienne et moderne.
Rbvub oatboliqub d'Alsaob , avril 1865 :
DoMMAKOST. L'enseignement élémentaire et l'éducation des filles
dans les campagnes. (1" art.) — A. Guthlih. Du positivisme , etc.
(Suite.) — Oazbaux. L'abbé Mûbe. (2* art.) — P. P. S. Les confé-
rences ecclésiastiques pour 1865. — Ohroniqub. Un erratum*.
Mai 1865 :
DoMMAKGBT. L'cnseignement. ( Fin. ) — Fritsch. Bataille de
Scberwiller et la foi catholique i Scblestadt, 1523*1625. — A. Guth-
Liir. Le positivisme et la morale. — Cazbaux. L'abbé Mflhe. (3* art.)
X. Argument tout nouveau contre le célibat ecclésiastique. —
Ohroriqub.
BL8JBSSI8CHB8 Samstaosblatt, 10* année, 11 mars - 27 mai , n** 10 à 21 :
Th. Klbin. Das alte Gasthaus zum Hirzen, eines der <esten
1. L'autear des Ters adressés à S. S. Pie IX prie de lire comme sait les vers
qae noos a?ons signalés à nos lecteurs, page 167 :
Qae signifient ces cris , ces dsmenrs singnlières ,
Dont le bruit retentit dans le^denx hémisphères?
(219 )
Strassbargs. — D. Fischer. GratoUtionsschreiben der 'Bflrger von
Zabem an den Fflrtten Wilhelm Egon von Fdntenberg, nach sel-
ner Brhebnng aaf den bischftflichen Stahl von Strasiburg. —
KntflOBLBOBB. Die Thanner Chronik. — A Stœbbk. Fortgesetste Bel-
trig« sur Oeichichte der Baohdrnckerkanst in MQlhansen. —
Ohbosik. BL8iR88i8CHB8. Die Pfiogstmontags • Oetellschaft in MAI-
hauten. — Ch. Ci^iumsT. Bfartin SobOngauer. (Extrait des Débats.)
— A. 8t<bbbb. Des Architekten Daniel Speckel's Karte des
Elsasses, 1376. — B<K8B. Briefe ans Algier. -r- Th. Klbin. Ans Ver-
gangenheit nnd Qogenwart. — A. Stœbek. Ein elsftsslscbes Sol-
datenlied ans dem Jabr 1793. — C. Bœsb. M. Hatt. Wbskiho. Ottb.
Fiilhblnmen anf Th. Klein's Grab. — Fr. Kirbchlbobb. VadminU-
m
dation de Bieehwiller par le docteur Lurothf maire. — Th. Klbir.
Kliber, par Ad. Morpain. — A. Stœbbr. Der Stoff an Hebel's alle-
maaisehen Gedicht : • Der Bettler». — Maomtbr Fribdrbich
(Kirscbleger). Strassbnrger Briefe. (L. Spacb, Vorlesung (Iber
SehIHer. Wilhelm Tell. — Gognel, liber M- de Sévigné. — Biblio-
thèque Brannwald. — Mouvement de propagande intellectuelle en
AUaeey par J. Macé. — Karten der Vogesen nnd des Elsasses, von
HHm. Bflrgy nnd Bartin.) — Der Mflnsterban.
ZaïTtoutirr pOr dib Qbschichtb db8 Oberrhbik8. 17*toI., 4* livr. :
MÔBB. Rftmische nnd celtische Ucberbleibscl. (Fortsetz.) — (R5-
misehe Strassen, Banten und Pl&tze, 5, Elsasi, p. 395-405 *.)— Idbm.
Ueber das Kricgswesen. (Fortsetz.) — (Freibnrg Usst Kriegspferde
sa Strassbnrg kaufen. 30ter Jnnl 1517. — Sôldnervertrag mit der
Stadt Strassbnrg, 1323.) — Dambaciier. Urknnden zur Geschichto
der Grafeu von Freibnrg. 14tes Jahrh. (Fortsetz.) — Idem. Urknn-
denlese sur Geschiohte sohw&biseher Kldster^e, Engenthal. (Fort-
sets.) — loBM. Urknndenarchiv des Klosters Bebenhansen. 14te8
Jahrh. (Fortsetz.) — Badbr. Urknnden nnd Regeste fiber die ehe-
malige Hochstift Baselsohe Landvogtei Schliengen. — Morb. Gc-
schtehtliche Notizen. — Preise der Colonialwaaren im 16ten und
17ten Jahrh. in Constanz, Freibnrg, Heidelberg.
Zabbrvbr Wochexblatt. Année 1864 :
N* 1. Das alte Zabern, von D. Fischer. — Ch. xxTiii. Die Elenden-
Herberge. — Ch. xxix. Der Convent der Klansnerinnen. — N* 2,
eh. XXX. Die St. Nikolanskapelle. — N* 6, ch. xxxi. Der Begninen-
▼erein. — N* 9, ch. xxxii. Die Badb&nser. — N* 10, ch. xxxiii. Die
ehemalige Kanzlei nnd dasjetzige Tribunal. — N* 12, ch. xxxiy. Das
ehemalige Hans der Stadtcoramandanten. — Ch. xxxv. Das ehema-
lige Zenghans. — N** 19 et 22, ch. xxxyi. Die chemaligen Herren-
I. Il est fait mention dsns cet article des études de H M. Costa sur Argentovaria ,
de N. Nicklès sur Helvétas , et de Morlet sur les Cimetières gaulois découverte
aux environs de Strasbourg.
( 220 )
and Bflrferatnbeii. — N*S6, ch. xxxvii. Die Leichenh9fe. — N** 28-
80, oh. zxxmi. Die Jftdiaehe BegrlbniHstelle. — N* 81 , ch. zxziz.
Dio Anlegnng des eraten Pflastera. — Ch. xl. Die peinliche Richt-
stitte. — N* 40, eh. xu. Das H&Iseisen and der Triller. — N** 50, 51 ,
68, ch. xui. Die Zaberner Steige. — Ôh. xliu. Die Allmenden.
Année 1865 :
N** 4 et 6, eh. xXiiv. Die Qemarkang. — N* 9, ch. xlt. Die ehema-
ligen Stadt- and Spitalweiher. — N* 15, ch. xlvi. Der Stadtatall. —
Ch. XI.VII. Die Wasserstaben.
MoBOnrBLATT FUS ofeBiLDKTB LB8BK. N* 8. Stuttgart y 19 février 1865.
Straubarger Freande im Jahr 1793. Brzfthlang.
LlTBBAKlSOHJBS CSITTRAUKULTT FOB DBDTCCHJLAVO. Létptig , 1865.
Heraaigegeben Ton Profeuor Docior Zarncke, 15 avril, n* 16:
BvUtttn de la Soeiéti litièrairt de Strat^ovrg. (|r« et 2« liv.) Ueiureg pti-
U/4«M,i8ô4.
Gazbttb ifiDiCALB DB Stbasbouro. Année 1864, n"* 11 et 12 :
Notice topograpbiqae et médicale «nr Neaf-Briucb, ptr le doclear Cbambé.
Mémoire couronné par la Société de médecine de Straabonrg.
SoMMAiBB : Situation. — ^ Historique. — De la TÏIIe. — Bfttiments pablics.
— Configaratioii générale. — Hydrographie. — Agriculture. — Météorolo-
gie. — Population. — Recrutement — Habitants. — Alimentatiofl. — Ma-
ladies. — Commerce et industrie.
FBDIIiLB DB8 BAUX DB NlBDBRBBOHB , 1864. N** 19, 80, 21, 22 :
Relse Ton Blidab in's Niederbronner Bad und Retour, von C. Bœse.
Affichbs DB BiscBWiUiBR, 1865. N" SI, 88, 84 :
Le peatenr Oberlia. Élude historique (1740-1826), par J. Clermout.
L'Alsaoibb , 1865. 80 man, 9 et 20 avril :
Causeries sur les paysans du moyen Ige. Étude de H. l'abbé Hauaoer, par
6. Bebra. — Y. Gerber. A propos du maltrcHiutel de Saint-George h Baguenau.
L'Eubopb. 4 mai 1865 : "RhgiKmt* et refrain* , par M. P. Ristelhnber.
Échos du Rhib. 3* année, n** 4'6. Mars, avril et mai 1865 :
Ch. KcBHio , fils. Quelques mots sur Télagage dans les forêts. —
L. IiAKDmahk. Quelques mots à propos du positivisme. — R. Kmp
PBLur. friture et impression.— >DbQajars. Un lièvre fantastique
— Bo. Bavbi^abb. Martin Schœn oa Schœngauer. — T. Thomakh
Rhythmea et refrain* ^ par P. Ristelbuber; Chanson* et poiiie* al*a
eiennea , par Ch. Berdellé. — Ad. Waltz. Waterloo , par Erckmann
Chatriau. — A. Klesck. Carte en relief du massif principal des
Vosges dressée par M. Bflrgi. — Chbgniqub, etc. — Photooraphibb.
La Vierge an buisson de roses, de Martin Schœngauer. (XV* siècle.)
Vue de Mulhouse, prise du canal. Monument Brnat.
NumAro 9 MOCCCLXV Juillet -Août
LE
BIBLIOGRAPHE ALSACIEN
GAZETTE
LITTÉRAIRE, HISTORIQUE, ARTISTIQUE
L LA SOCIÉTÉ DES' AMIS DES ARTS DE STRAS-
BOURG. — II. LES ARTISTES ^ALSACIENS AU
SALON DE 1865.
Je vous ai promis, mon cher directeur, quelques notes
sur Texposîtion des artistes alsaciens, au Salon de 1865;
je viens tenir cette promesse , mais permettez-moi d'a-
bord de revenir sur un sujet dont je me suis longuement
occupé avec vous , ces dernières années , et que je n*ai
point perdu de vue, bien qu'éloigné de Strasbourg.
I.
Votre Société des Amis des Arts est, m'a-t-on dit, en
voie de réorganisation , et va enfin sortir de cette voie
obflcure dans laquelle elle se ti*aîne inutile et languis-
sante depuis bien des années. Mais pourquoi , puisque ce
sage parti est adopté , le président de cette association
vient-il aujourd'hui incriminer ceux qui, en toute sincé-
( 222 )
rite , ont fait connaître les dangers d*une situation que
lui-même jugeait, naguère, si sainement?
Je viens de recevoir, indirectement et très-tardive-
ment, le compte rendu de l'assemblée générale du 5 fé-
vrier dernier, et j'y trouve un discours de M. Marcotte ,
qui contient des récriminations manifestement imméri-
tées à l'adresse de la presse locale et parisienne.
n est désirable , dit M. le président , que « la presse
locale, sortant de son indifférence à l'égard de la So-
ciété , se décide à s'occuper avec plus de suite et d'at-
tention de ses actes , de ses tendances et surtout de ses
expositions annuelles. » — Evidemment ce reproche ne
peut concerner le Bibliographe qui n'a laissé échapper
aucune occasion de traiter longuement, trop longuement
peut-être au' gré de ses lecteurs , toutes les questions se
rattachant aux travaux et aux expositions de l'Association
rhénane , et ne s'est pas borné , comme on le prétend
plus loin , à « enregistrer, sans discussion , quelques ar-
ticles insérés dans des journaux de Paris. »
Il suffira, du reste, de se reporter à vos livraisons de
juillet 1863 et avril 1864 pour apprécier la valeur et
l'exactitude de semblables allégations, et, en cherchant
bien, on trouverait encore dans d'autres journaux de la
localité des preuves de l'intérêt que nous attachions à
ces questions. Est-ce donc là de rindijBTérence?
Quant à la presse parisienne , elle aussi s'est montrée
attentive aux travaux de l'Association rhénane, et elle
Ta prouvé par l'organe de deux de ses critiques les plus
distingués , qui ont traité le même sujet , dans la Presse
( 223 )
et la Gaxette des Beaux- Arts , non-seulement avec un
soin et un talent incontestables, mais encore avec Tau-
toritë de juges dont la compétence ne saurait être dis-
cutée.
Ce que Ton reproche aux signataires de ces articles ,
c'est une sévérité exagérée. Mais, en bonne conscience,
Monsieur le Président, y ayait-il lieu de ne décerner
que des éloges , alors que yous-même , hier encore , dé-
ploriez la médiocrité de vos expositions qui , dites-vous ,
ne sont qu*à très-peu d'exceptions près , alimentées par
, les c Enfants perdus de Tart » {Compte rendu de 1865,
p; 7)? Que dire enfin d*une exposition où sur 400 ou 500
peintures allemandes, dix à peine méritent une indul-
gente mention dans un compte rendu sérieux , et je m*cn
.réfère à cet égard aux appréciations du critique éclairé
et bienveillant qui a parlé de l'Association rhénane dans
le dernier numéro de ce recueil.
Non, mille fois non, cette critique n'a été que juste
et prévoyante; elle a vu un danger et l'a signalé, comme
c'était son devoir de le faire, et notons, en passant,
qu'elle n'a laissé échapper aucune occasion de constater
les louables efforts tentés par divers membres du Comité,
en particulier par M. Marcotte lui-même , pour ramener
la Société dans une voie meilleure. Il nous suffira de
rappeler ce que nous avons dit du projet de création
d'un musée alsacien, du mérite des acquisitions dernières
et des démarches faites pour accroître aux expositions le
contingent français.
Pour ce qui est de l'organisation de la Société, nous
( 224 )
étions encore en pleine communion d'idées avec M. le
président. Ainsi que lui, nous regardions comme une en-
trave cette union avec les Sociétés allemandes , et nous
avons indiqué une solution qui n'était point si mauvaise
apparemment, puisque c*est celle que le Comité vient
d'adopter. Voici, en effet, dans quelle direction, dès
Tannée 1863, nous engagions ici même la Société à
chercher de nouveaux éléments de succès et d'avenir.
«Sans rien changer à l'organisation actuelle, on peut,
selon nous, employer d'une manière bien plus profitable
les moyens d'action et les ressources dont on dispose. Il
suffit pour cela de s'affranchir de la tutelle onéreuse des
Sociétés allemandes , et tout en conservant des relations
suivies et directes avec les peintres étrangers , de cher-
cher à obtenir le concours des artistes irançais , de ceux ^
qui appartiennent à l'Alsace surtout. Une alliance avec
les autres Sociétés établies dans les départements de l'Est
pourrait encore, ce semble, donner de bons résultats, à
la condition toutefois qu'il y aurait , de part et d'autre ,
indépendance de direction et comptabilité distincte.»
Quelle conclusion devons-nous tirer de ce débat?
Nous laisserons ce soin à nos lecteurs et à M. Marcotte
lui-même et, en terminant, nous nous croyons en droit
do dire que si, dans une circonstance récente, M. le
président s'est mépris sur nos intentions, nous n'avons,
de notre côté , jamais méconnu le goût éclairé avec lequel
il a dirigé, pendant plusieurs années, une Société qui a
toutes nos sympathies et à laquelle nous serons toujours
heureux de prêter un consciencieux et loyal concours.
( 225 )
II.
Parlons maintenant du Salon de 18G5. C'est là, en
réalité, je vous Tai dit des longtemps, qu'il faut suivre
le progrès des études artistiques en Alsace.
Je parlerai , en premier lieu , de M. Schiitzenberger,
qui a exposé deux tableaux importants et fort remar-
quables. Son Enlèvement d'Euroye est une œuvre amou-
reusement caressée et dont la coloration rose et bleue ne
manque pas d'un certain charme ; le personnage princi-
pal a de la légèreté et de la grûce , mais on peut , cepen-
dant , regretter que M. Schtitzenberger n'ait pas accusé
plus nettement, dans cette figure, la structure anato-
mique et le jeu des muscles qui apparaissent sous l'épi -
derme , même dans les formes féminines. Quant à la tête
du taureaii qui personnifie le maître des dieux , elle n'a
pas précisément les caractères de la beauté antique , et
sa couleur autant que sa position au niveau des flots ne
pouvaient manquer de motiver les critiques plaisantes
dont elle a été l'objet. Il y a, selon moi, infiniment jilus
de grandeur dans le second tableau de M. Schittzeu-
berger, dont le sujet est emprunté aux Géorgiques de
Virgile. « Sur le soir que ton troupeau s'abreuve et
paisse encore à l'heure où Vesper commence à rafraîchir
l'air, où la lune ranime, etc.. » L'effet du soir dans les
montagnes et sur ce beau lac si calme? est très-poétique-
ment rendu, et la figure du pâtre antique qui contemple
l'astre dtîs nuit.«* est d'un caractère simple et Kcvère.
C'est encore un talent bien pracieux que celui de
( 226 )
M. Laville, de Saveme, Son Christ et les petits enfants
est une des bonnes peintures religieuses du Salon, et
bien que le coloris en soit un peu effacé , Tensemble a
un aspect d*une parfaite distinction. La Sirène et les pê-^
cheurs, de M. Ëhrmann , est également une œuvre con-
sciencieusement étudiée et dans laquelle je remarque des
figures d*un mouvement bien trouvé et habilement exé-
cutées.
M. Brion ne fait pas voyager sa muse dans des régions
aussi élevées ; il se contente de prendre ses sujets autour
de lui , et, chaque année, il envoie au Salon une nouvelle
scène empruntée aux mœurs et aux usages traditionnels
de l'Alsace. Son Jour des Rois est, sous tous les rapports,
à la hauteur de ses précédentes productions. Trois gamins
affublés de couronnes en papier doré et portant des bâ-
tons et des lanternes -en guise de sceptre et d'étoile,
figurent les rois mages et viennent chanter Noël chez un
riche cultivateur de la vallée du Rhin. — La ménagère
s'empresse de servir le gâteau et de congédier ces trois
galopins, dont l'accoutrement burlesque et les figures
barbouillées de suie épouvantent le bébé joufflu qui se
blottit tout tremblant sur les genoux de sa sœur aînée.
Tout cela est très-largement peint et d'une grande vé-
rité , car M. Brion a un talent merveilleux pour disposer
une scène d'intérieur, grouper les personnages, saisir
leur physionomie , accentuer les détails utiles et mettre
d'accord les colorations les plus osées. Il y a là, par
exouiplo, une note d'un rouge intense qui éclate' sur le
manteau de l'un des enfants, se reproduit en s'éteiguant
( 227 )
sur la veste de la petite fille, puis sur le gilet du paysan,
sans rompre rharmonie du tableau.
M. Jundt a moins de hardiesse ; tout au contraire, il
éteint ses effets dans une brume demi-transparente qui ,
•*il n'y prend garde , finira par absorber tout à fait sa
peinture. Passe encore dans le Retour du concours régio*
%ai, où l'effet de brouillard est voulu , et, soit dit en pas-
sant, parfaitement réussi. Mais si sombre que soit cet in-
térieur de chaumière tyrolienne, j'aimerais à y voi];plus
clair et à distinguer plus nettement les formes opulentes
de cette fraîche mariée sous son unique vêtement de
toile blanche. Le gamin qui se regarde au miroir placé
à sa portée sur une chaise , la grand'mère et la sœur qui
apportent les b\joux et le Sdiosppel de clinquant, le vieux
père qui met sa cravate à l'écart, tout cela est bien étu-
dié sans doute, mais, encore une fois, j'aimerais à voir
cette scène charmante éclairée par une lumière plus
franche.
Parlez-moi de M. Beyer; voilà un artiste qui affec-
tionne les effets vigoureux ; je n'aurais jamais soupçonné
en lui un élève de Paul Delaroche, tant il y a de fougue,
d'ftpreté et d'énergie dans ses œuvres. Sa Famille réfor»
mée, en 1686, manque peut-être un peu de correction
dans le dessin de certaines parties, mais les ombres
et les lumières y sont nettement accusées et l'ensemble
a bien ce caractère de calme et d'austérité qui convenait
à un semblable sujet. Autre contraste! Voici maintenant
M. Lix qui, sous prétexte d'idylle, nous traduit une
scène militaire empruntée à quelque journal comique
( 228 )
ou à un vaudeville du Palais-Royal. Dumanet se dispose
à ofirir une fleur et son coeur à une grosse maritome qui
est venue puiser de l'eau à la fontaine de la prairie,
lorsque apparaît, galopant dans le lointain, un sous-offi-
cier dont la vue semble couper court à Téloquencc du
timide conscrit. C'est une petite charge dite avec esprit ,
mais nous aimerions voir M. Lix employer son joli talent
à des sujets plus sérieux.
Ainsi fait M. Jules Holtzapfel, de Strasbourg, qui ex-
pose un intérieur qui rappelle les meilleures toiles d'Ysa-
bey, le maître du genre. On y voit le roi Louis XIIÏ,
suivi de toute sa cour, descendant les degrés d'un esca-
lier monumental, pour se rendre à la chapelle. Toutes
ces flgurines sont touchées avec infiniment d'esprit et de
fermeté, les différents caractères des principaux person-
nages sont très-heureusement exprimés, et la variété,
la richesse des costumes et des tentures donnent à cette
petite toile un aspect très-piquant.
M. Pabst, de Colmar, est aussi un très-habile peintre
de genre; sa Jeune femme accordant une guitare a une
grâce nerveuse qui plaît, et l'ensemble du tableau est
d'une fine harmonie de ton.
Les peintures de bataille de M. Touchemolin ont un
grand mérite à mes yeux; elles sont, ou du moins pa-
raissent être d'une parfaite exactitude; l'artiste, on le
voit, a consciencieusement étudié la manœuvre des
troupes , et personne mieux que lui ne sait mettre une
pièce en batterie. Toutes ces qualités se retrouvent dîuis
sou épisode <Ie la BaJaiUc de Solferino , où rartillerie de
( 229 )
la division de La Motterougc engage le feu avec une
batterie autrichienne ; un peu plus dQ souplesse dans les
mouvements des chevaux et des personnages, moins
d*aniformité dans la disposition des groupes, n'auraient
eependant rien gâté dans ce tableau.
Je ne suis pas bien sûr que M. Vettcr soit de Stras-
bourg, mais il y a, je le sais, de nombreux amis, et je
veux ici lui donner une petite place. Ses personnages
sont empruntés à Molière; c'est Mascarilh présentant
Jodtlet à Cathos et à Madelon, Les Préciettses sont su-
perbes de grâces prétentieuses et maniérées; quant aux
valets, ils jouent leur rôle à ravir. La tôte Jaune et
rance de Jodelet est d'un comique et d'un fini achevés.
Je ferai de même à l'égard de M. Bellj^, qui a main-
tenant droit do cité chez vous, et je veux, tout au moins,
signaler son Coucher de soleil, à marée basse, sur les
côt€8 de Normandie, paysage d'un effet très-puissant et
très-original.
Ah ! Monsieur Haffner, que vous avez raison de ne pas
quitter ces rives du Khiu qui vous ont déjà fourni de si
magnifiques sujets d'étude ! mais ne vous semble-t-il pas
que votre patriotisme vous porte à en exagérer quelque
peu les beautés? — Ce soleil couchant sur les Bords de
VIU a des colorations violentes que je n'ai jamais remar-
quées dans les ciels d'Alsace ; mais je me hâte de le dire,
vos deux vues de la liobcrtsau et de la Font de la
Wantzenau n'en sont pas moins de splcudide» paysages,
où je retrouve avec plaisir votre exécution lar;re, atcen-
tuée et lumineuse.
( 230 )
MM. Saltzmann et Bemier, de Colmar, sont aussi des
paysagistes d'un grand talent, mais leurs vues prises à
Borne ou en Normandie ont moins d'intérêt pour nous ;
j*en dirai autant de la Mosquée de M. Sonntag et des
Vues de Constantinople de M. Homig; si remarquables
que soient ces peintures, je ne puis que les mention-
ner ici.
J'insisterai davantage sur le Coin de vignes, de
M. Thumer, de Mulhouse, où les feuillages et les raisins
Aont mêlés aux volubilis; ce grand panneau décoratif
est, de même que celui de M. ELreyder (d'Andlau), inti-
tulé Offrande à Bacchus, magnifiquement peint et com-
posé, qualités que je retrouve également dans les bou-
quets de fleurs de M"^ Marie Bohly, de Colmar, dont la
couleur est peut-être moins puissante , mai3 tout aussi
harmonieuse.
Parmi les dessins, j*ai remarqué ceux de M. Fuchs , de
Thann , pour V Invasion, de M. Erkmann-Chatrian, — le
Christ guérissant les malades, par M. Bonrcart, de Gueb-
willer, — les fusains de M. Kœchlin-Schwartz , de Mul-
house , et de délicieux portraits à l'aquarelle par M. Zu-
ber-Buhler.
En architecture^ je signalerai un excellent projet
d'hôtel, par M. Frantz Hugelin, et je passerai à la sculp-
ture où je rencontre une statue de M. Zœgger, de Wis-
sembourg, représentant Télémaque, et une œuvre émi-
nemment remarquable de M. Grœss , le buste du docteur
Stoltz. Je ne crois pas qu'aucun de nos maîtres actuels
sache plus heureusement conserver le caractère indivi-
(231 )
duel de la phTsionomie du modèle et tailler le marbre
ayec pins de science et d*habileté.
Enfin , pour terminer par la gravure , je constate que
les œuvres les plus importantes et, sous beaucoup de
rapports, les plus dignes d'intérêt, ont été exposées par
des artistes alsaciens. H me suffira de citer VArt pour
tùua, de M. Beiber, et V Album du Salon de 1865, par
MM. Charles et Ernest Bœtzel , de Saar-Union *. Je ne
saurais mieux clore cet article qu'en recommandant à
Tos lecteurs cette excellente publication, éditée par la
QazeUe des Beaux- Arts; non-seulement elle est, quant à
Tezécution des bois , entièrement Tœuvre d'artistes alsa-
ciens, mais encore vous y trouverez reproduits la plupart
des tableaux dont je viens de parler, notamment ceux de
MM. Yetter, Brion , Jundt et Schiitzenberger.
A. Taintusieb.
LES COMMENCEMENTS DE L'IMPRIMERIE
DANS LES VOSGES.*
Comme on le voit , les renseignements que nous four-
nit M. Beaupré sont en tout point conformes à ceux de
M. Gravier. L'un et l'autre nous ont initiés aux premiers
pas de l'imprimerie dans les Vosges et nous ont laissé des
1. Le Salon d« Î866. — Cinquante tabloanx et tcnlpturet de«Rinét
par len artistes exposants, gravés par M. Bœtzel. Paris, aux bureaux
de la Gazette det Beaux- Art*, rue Vi vienne, 55; uu chrz V' Bcrgor-
Lovrault et Fils, libraires-éditeurs à Strasbourg. Prix: 5 fr. Exem-
plaires do luxe , 10 fr.
2. Voy. le Bibliographe alsacien, 3* année, p. 17K.
( 232 )
documents complets à cet égard. Voyons maintenant quels
sont les ouvrages qui sont sortis des presses de Saiut-
Dié, et ici encore nous ne pouvons mieux faire que de
citer M. Beaupré. Nous voyons d'abord en première ligue
Cosmographiœ vntroductio, LiBwper quatuor Amen'ci Ve-
spucii navigationes, Deodatce, 1507, in-4°. Cet incunable
de Saint-Dié se trouve à la bibliothèque de Nancy, et
c'est d'après cet exemplaire que M. Beaupré le décrit. Il
est formé de deux parties bien distinctes , dont la pre-
mière contient l'Introduction à la cosmographie , et la
seconde les Navigations d'Améric Vespuce. Toutes deux
sont imprimées sur bon papier , en beaux caractères ro-
mains , mais avec de nombreuses abréviations et des
fautes d'impression qui trahissent l'inexpérience du
typographe. La première partie a vingt feuillets réunis
en quatre cahiers , dont les deux premiers ont chacun
six feuillets , et les deux autres n'en ont que quatre. On
y rencontre cinq figures de cosmographie, dont quatre
imprimées dans le texte et la cinquième sur un feuillet
détaché. Cette première partie contient d'abord une dé-
dicace à l'empereur Maximilien , datée de Saint - Dié ,
1507. Le texte de l'Introduction à la cosmographie pré-
sente aussi quelques passages qui méritent d'être signalés
à l'attention , car ils intéressent à la fois la bibliographie
et l'histoire de la géographie moderne. Ainsi c'est d'après
une traduction française que l'éditeur de Saint-Dié donne
en latin les quatre navigations d'Améric Vespuce, publiées
originairement en langue italienne.
Le «econd ouvrage, sorti des presses de Saint-Dié,
( 233 )
porte le titre de Philem Vosyetngeiiœ Grammatica /î(/it-
raia; octo jiartes orationis, secundum Donaii ediUonem et
regtUam Memîgii , ita imagùiibus expressœ ut xmert jucundo
chartarum ludo faciltora grammaticœ ])rœludia disccre et
exercere queanl, Deodatœ,p€r Gualterum Ltid, 1509, in-4°.
(Gravures sur bois.)
Ce volume doit être au moins aussi rare que le précé-
dent; recommandé par le nom de son auteur, décoré
d^images amusantes , destiné aux enfants , peu d'années
ont dû suffire à sa destruction , et la difficulté d'en trouver
an exemplaire bien conservé devait déjà le recommander
aux bibliomanes du siècle suivant. Du reste , ce n'est pas,
en voici bien la preuve, une nouveauté que l'emploi
des cartes pour renseignement de l'enfance. Au com-
mencement du XVI® siècle nous voyons Matbias Riiig-
mann s*en servir pour familiariser les enfants avec les
premières notions de la grammaire , et ce n'est pas à lui
qu'appartient l'invention de cet ingénieux procédé. Deux
ans auparavant , Thomas Murncr, professeur de pbilo-
Bopbie à Cracovie , publia un livre intitulé : Charti-
ludium logicœ scu logica poetica vcl memoniitva. C'est,
suivant M. Leber , le premier exemple connu de l'appli-
cation du jeu de cartes à l'enseignement des sciences.
La décadence et la chute de l'imprimerie dans les
Vosges ne se sont pas fait attendre. Quelles en sont les
causes présumables ? C'est ce que nous allons rechercher
sans nous arrêter longtemps sur ce sujet. Il est des situa-
tions qui se résument en quelques mots, parce qu'elles
sont le résultat de vérités incontestées , dont l'applica-
(234)
tion frappe tons les esprits. M. Beaupré nous apprend
qu'après 1509 , languissante et comme épuisée par les
premiers efforts , la bibliographie ne fournit plus dans
les années suivantes que de rares et maigres produits ;
elle ne travaille plus que pour satisfaire les premiers
besoins de la piété, et encore ces produits marquent
répoque de la décadence, et cette décadence a été
rapide. Et cependant un fait bien important dans This-
toire , c'était la Réformation qui , à cette époque , avait
rendu la presse Pun des instruments du prosélytisme
religieux. C'est au milieu de cette fermentation générale
des intelligences que survient la querelle commencée à
propos des indulgences par le moine Augustin Luther.
< Auxiliaire à la fois et des réformateurs et de leurs
antagonistes , nous dit M. Beaupré , Timprimerie verse
chaque jour dans le publicisme leurs livres dogmatiques
et leurs pamphlets. Et partout où la prédication ne peut
retentir , c'est la presse qui est l'organe de cette polé-
mique passionnée par laquelle les partis religieux du
XVI" siècle préludent aux combats de la guerre étran-
gère, aux massacres de la guerre civile.»
Au milieu de tout ce fracas , la presse lorraine reste
muette , et son silence est celui de la mort. Quelles sont
les causes de cette décadence , tandis que partout ail-
leurs l'imprimerie était active et florissante ?
L'intérêt que le clergé de la Lorraine , alarmé des
progrès toigours croissants de la Réformation , avait à
briser dans la presse un instrument dont le prosélytisme
religieux pouvait se servir avec succès , était constant ,
( 235 )
et j'ai indiqué cet intérêt, si prépondérant alors , comme
ime des causes possibles , probables même , de Tanéan-
tiasement de la typographie dans ce pays. Mais dans les
circonstancefi où se trouvait la Lorraine aux approches
de la guerre des Rustauds , et qui se prolongèrent long-
temps après cet événement, si les grands dignitaires
ecclésiastiques du pays conseillèrent au prince de réduire
rimprimerie au silence et même de la supprimer entière-
ment par mesure de précaution , on peut croire que leur
Toix eut de l'écho , et que , pour persuader , il ne leur
âdlut pas de grands efforts. Car ce n'était pas seulement
dans sa foi religieuse que ce prince se trouvait inquiété
par les réformateurs , et il en était ainsi de sa famille et
de toute la noblesse de la contrée.
C'est ainsi que les presses lorraines furent frappées
d'une paralysie mortelle , à laquelle elles ne tardèrent pas
à succomber.
On peut , avec quelque probabilité^ fixer vers Tan
1530 la chute de la typographie de Saint -Nicolas du
Port ; celle de Saint-Dié , son unique rivale , n'existait
plus depuis longtemps. L'imprimerie de Saint-Dié, née
en 1506 , ne fonctionnait d^'à plus en 1510; et un peu
plus tard , elle abandonnait au Strasbourgeois Jean Schott
son matériel et l'exécution des ouvrages qu'elle avait
entrepris.
L'introduction de l'imprimerie dans la ville d'Epinal
date de 1617, peu d'années après la miyorité de Louis XIII
et au commencement de cette guerre que l'on nomme or-
dinairement la guerre de Trente ans et où la France vit
( 23(i )
toute la ligne de ses frontières se hdrisser de combats ,
qui ne furent pas sans quelques revers. Peut - on atti*i-
buer la réapparition de l'imprimerie dans les Vosges au
goût pour les arts , que le roi cultivait avec succès , ou
la doit-on au duc de Lorraine, qui, lui aussi, avait su
introduire dans son duché les progrès de toute espèce,
car il favorisait les gens de lettres et les artistes , et ou
lui doit une grande partie des bienfaits répandus pendant
son règne sur les savants, les poëtes et tous les hommes
dont les talents ajoutent à T éclat présent et futur d'une
époque.
On voit paraître pour la première fois en 1617, nous
apprend M. Beaupré , des livres imprimés à Ëpinal. Les
travaux de Timprimerie dans cette ville ne s'étendent pas
au delà d'un laps de dix-sept ans. En 1635 ils cessèrent
tout à coup pour ne plus être repris de longtemps. Le
âéau de la guerre , restreint pendant quel.que temps dans
le Barrois et le bailliage de Nancy , désolait alors toute
la Lorraine.
L'histoire nous apprend , en effet, que Louis XIII oc-
cupa militairement, en 1633, le duché de Lorraine, qui
resta aux mains de la France jusqu'à la fin de ce siècle.
Je vais tâcher de donner une analyse succincte des
principaux ouvrages qui ont été imprimés à Epiual de-
puis 1617 jusqu'en 1635. Cette analyse pourra nous ini-
tier à la connaissance complète de l'état de l'imprimerie
à cette époque , nous tâcherons de pénétrer le secret de
ces hommes laborieux , qui nous ont laissé tant de docu-
ments historiques et littéraires. Nous verrons comment
1 237 ;
rfaomme do fifénîe sait dinposer de ses ressources , de
quelle manière il coml)iiie et pratique Tart avec lequel
la civilisation a fait tant de progrès.
Le premier ouvrage dont il est fait mention par M. Beau-
pré , est intitulé : Discovrs des choses advenves en Ijorraine
depuis le decez du duc Kicolas , iusques à celui du duc
Béné. (A Espinal par Pierre Houion, 1617, petit in-4°.)
Ce petit ouvrage contient le titre , qui est gravé , le por-
trait du duc René et la dédicace au duc Maximilien de
Bavière. Texte paginé de 1 à 158. Au bas de cette der-
nière page , on lit: A Espinal , par Pierre Houion , im-
inrimeur de Son Altesse ,1617.
Le titre gravé et le portrait placé en tête de cette
réimpression de Touvragc de Nicolas Remy , sont de
mauvaises copies de gravures de T édition originale.
L'exécution typographique est fort médiocre, et pour
rhonneur du pays, ajoute M. Beaupré, je voudrais voir
réimprimer sur plus beau papier un livre où on lit que
les moulins à papier de la Lorraine sont Tunique magasin
des presses de T Allemagne et des Pays-Bas. Ce n'est pas
néanmoins par la consistance que pèche celui-ci , il n'est
ni flasque , ni spongieux , comme le papier de notre
époque ; c'est par la couleur où domine une teinte de
rouille , qu'on a trop souvent à reprocher aux livres impri-
més en Lorraine dans la première moitié du XVIP siècle.
Durival cite pour premiers imprimeurs à Epinal: 1®
Pierre Houion, de 1616 à 1626; 2^ Amboise Amboise,
de 1631 à 1634 ; 3» Claude Cardinet, en 1633 , associé
avec Amboise Amboise.
2
( 238 )
NouB trouvons un volume, imprimé dans cette ville en
1617 , intitulé : Les Roy s et Ducs d'Austraste, depvis
Théodoric P'^ fils aisné de Clovts, ivsque à Henry de
Lorraine II, à présent régnât, — faict par Nicolas Clé-
ment; traduit en français par François Guibaudet, dijon-
nais. A Ëspinal , par Pierre Houion , imprimeur de Son
Altesse, 1617. In-4® avec figures sur bois. — L'exécution
de ce volume n'est guère meilleure que celle du précé-
dent. Les figures, dont le graveur, Amboise Amboise,
■ est nommé dans la dédicace , sont tout au plus dignes
de figurer dans un almanach.
L'imprimerie fut portée à Senones en 1762 par Joseph
Parisot , imprimeur-libraire.
Dom Augustin Fange , abbé de Senones et neveu de
Dom Calmet , a fait imprimer à Senones la biographie
de son oncle, ouvrage dont il est l'auteur: La Vie de
très ' révérend Père Doni Augustin Calmet, abbé de Se-
nones; avec un catalogue , raisonné de tous ses ouvrages ,
tant imprimés que manuscrits , auquel on a joint plu-
sieurs pièces , qui ont rapport à cette vie. A Senones,
chez Joseph Parisot , imprimeur-libraire, 1762. In-8° de
Vm et 518 pages.
Étival (Stivagium)^ abbaye do Prémontrés, à trois
lieues de Saint -Dié , avait aussi son imprimerie. Nous
trouvons Jean - Martin Heller , imprimeur à Étival en
1728; mais il n'imprima que des livres liturgiques.
Je termine ici cette notice , bien imparfaite sans doute ,
que je soumets au jugement des nombreux amateurs des
recherches philologiques. Plus tard , un autre , partant
( 239 )
du point où je me suis arrête , jugera peut-être à propos
de compléter , sur un plan plus étendu , un travail dont
oelui-ci parq^tra alors Tébauche.
Strasbourg, le 25 janvier 1865.
Saboubin de Nanton.
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE.
Histoire de la Révolution française dans le département
du Haut-Rhin (1789-1795), par Véron-Réville , conseil-
ler à la Cour impériale de Colmar. — Paris, Durand;
Colmar, Barth et Held, Baltzinger. 1865; in-8% X-
301 p. 4 fir.
Voici un livre qui nous embarrasse un peu ; nous vou-
drions en dire beaucoup de bien parce que nous y trou-
vons les traces d*un consciencieux travail, mais nous
voudrions en dire du mal aussi , parce qu'il nous a pro-
curé moins de satisfaction que de fatigue. Heureusement
que les travaux antérieurs de M. Véron-Réville ont des
qualités assez sérieuses que nous avons toigours été dis-
posé à reconnaître , pour que la justice que nous préten-
dons mettre dans nos appréciations ne puisse pas être ac-
cusée de parti pris malveillant. Nous consentons, du
reste, à réduire nous-même la valeur de notre jugement,
en déclarant de prime abord que , né en dehors du Haut-
Rhin , nous en connaissions fort peu l'histoire , qu'aucun
intérêt spécial ne nous y rattache et que, dès lors, nous
( 240 )
Bommes susceptible de nous faire illusion sur le mérite
de nos convictions; mais il nous semble que cette situa-
tion même est favorable pour voir juste sur la valeur
d'un livre d'histoire.
De 1789 à 1795 M. Véron-Réville suit pas à pas, sur
tous les points du département^ les manifestations di-
verses du mouvement révolutionnaire et en dresse un
procès-verbal qui a tous les défauts de ses qualités,
c'est-à-dire une minutie pleine de sécheresse. Nous vou-
lons bien croire que l'exactitude de ce tableau est com-
plète , que les contemporains de ces événements y re-
trouvent leurs souvenirs, mais le résultat final de cette
enquête judiciaire, quel est-il? De nous faire voir que le
désarroi est immense dans les esprits, dans les con-
sciences , dans les habitudes , lorsque , de haut en bas ,
la Société est obligée par la force de modifier les condi-
tions de son existence. U peut être fort intéressant d'ac-
cumuler les faits pour faire un pareil tableau, mais à
quelle démonstration arriverons-nous que nous ne con-
naissions déjà? C'est de la pathologie révolutionnaire
qui a ses règles rigoureuses que l'on peut vérifier à
chaque mouvement populaire, et les recherches patientes
que notre auteur a dû faire pour rédiger ce compte
rendu nous laissent tout au plus assez étonné de l'ab-
négation d'un pareil travail. Peut-être est-ce par un es-
prit d'impartialité trop exagéré que M. Véron-Réville
s'est résigné à effacer sa personnalité d'historien pour
ne laisser parler que le fait : nous le voulons bien , mais
nous sommes surpris qu'un esprit aussi judicieux que le
( 241 )
aien et qui a donné ses preuves n'ait pas songé plus sou-
vent à 8*élevcr au-dessus de son récit pour en embrasser
dans une peinture saisissante le côté philosophique. Il a
voulu se faire annaliste scrupuleux : mais, à la différence
de Tacite , il ne s'est pas cru tenu à la sobriété ni à la
féconde étude des passions humaines. Reconnaissons-le,
du reste, tout en le regrettant : c'est bien les événements
dans leur crudité qu'il s'est proposé d'enregistrer et il a
convié les hommes patients comme lui à faire dans tous
les départements de France la môme enquête pour abou-
tir dans l'avenir à une Histoire de la Révolution fran-
çaise exclusivement i)hilosophiqu(î. L'idée a du bon ,
mais nous trompons-nous en supposant que l'analyse a
trop étouffé la synthèse et que notre auteur, embarrassé
de l'immense variété de faits que ses recherches avaient
mis au jour, pliant sous la tâche d'en dégager les causes
et les effets, n'a donné à son travail cette portée que
parce que le second plan du tableau lui semblait trop
difficile à éclairer? Quoi qu'il en soit de cette hypothèse
qu'il est peut-être présomptueux à nous de présenter,
nous y avons été amené par cette thèse singulière que
M. Véron-Réville expose à la fin de sa préface, comme
8*11 sentait la nécessité de formuler une conclusion , à sa-
voir que la vraie cause des excès de la révolution a été la
constitution civile du clergé. Nous sommes quelque peu
confondu de cette conclusion, qui a du moins le mérite
de l'originalité à défaut d'autre. Groupez les faits comme
vous voudrez, époussetez les documents de toutes les
archives, montrez-moi les excès que Tidée religieuse a
( 242 )
provoqués, les irritations populaires que le mépris public
des convictions a occasionnées , vous ne me ferez jamais
croire que la révolution française , même dans le Haut-
Rhin, a germé et s'est développée sous ces influences-là.
D nous semblerait vraiment puéril de présenter en anti-
thèse la vérité sociale de la Révolution comme une né-
cessité politique et économique , car, à chaque page , à
Taide des documents mêmes amassés dans le livre de
M. Véron-Réville , nous la voyonfl reluire avec une force
entièrement concluante. Nous ne saurions donc accepter
la question présentée sous cette face et nous eussions
mieux aimé encore la sécheresse d'une instruction que'
des conclusions aussi aventurées.
Nous n'avons pu nous défendre de cette sévérité d'ap-
préciation d'une opinion qui dénature aussi violemment
les données de l'histoire.
n nous reste à parler de la forme du livre. 11 est bien
écrit * , mais il subit fatalement la loi du genre de récit
adopté pat" l'auteur. Les phrases sont élégantes ; mais elles
se pressent comme les faits eux-mêmes, et dès lors ne
tardent pas à produire sur l'esprit une fatigue dont on
ne peut se défendre. Au bout de quelques pages, on
s'arrête exténué par cette course haletante , au milieu de
laquelle l'auteur ne consent que très-rarement à s'arrêter
1. Nous ne ferons qu'une observation grammatioale. Pourquoi in-
▼enter le mot de loi fortêtaU (page 8, ligne 18 ), quand fortêUire est
généralement admis et que l'autre ne Test par aucun des diction-
naires que nous avons consultés, aussi peu que par le code et par la
langue des tribunaux, si nous ne nous trompons?
( 243 )
sreç le lecteur, pour lui faire mesurer le chemin par-
couru.
Faut-il donner nos conclusions? Ayez ce livre dans
votre bibliothèque si vous n*avez pas la collection des
journaux publiés dans lé Haut-Rhin de 1789 à 1795, car
vous y retrouverez des faits divers d'une grande variété
BUT Fagitation populaire de ce temps-là; lisez-le très-
lentement pour apprécier le mérite du style , et arrêtez-
vous à une appréciation de la révolution dans le Haut-
Bhin , différente de celle de Tauteur.
X.
**«
i> Westrich , par M. Louis Benoit. Brochure in-8® de
27 pages , avec carte et gravures ; imprimée chez A.
Lepage , Grand*-rue , 14, à Nancy.
M. Louis Benoit , maire de Berthelming (Meurthe) , a
publié dans le Recueil d'archéologie lorraine, à Nancy,
dont il est un des collaborateurs les plus laborieux , un
intéressant mémoire sur la contrée que le moyen âge a
appelée Westrich, Westerrich, Westerreich, Westrasia,
Vastum regnum. L'auteur a essayé de fixer , d'après les
anciens monuments géographiques, l'étendue et les limites
de cette province située entre la Lorraine et l'Alsace et
qu*on désigne généralement aujourd'hui sous le nom de
« Lorraine allemande > , et, comme la description qu'en a
. donnée Sébastien Mtinster dans sa Cosmographie, éditée
à Bâle en 1552 , lui a paru le plus en harmonie avec les
chartes et les titres du moyen âge , il n'a pas hésité à la
( 244 )
reproduire in extenso. M. Benoit a établi d'une manière
certaine que l'ancien comté de Liitzelstein , que Schœp-
flin place en Alsace , et que M. Spach , le savant archi-
viste du département du Bas-Rhin , appelle la Sibérie
alsacienne*, était une dépendance du Westrich.
L'auteur nous présente un tableau exact du morcelle-
ment de ce pays en une foule de seigneuries particulières,
il n'a rien négligé pour rendre son travail aussi intéres-
sant que possible ; il Ta enrichi de deux pièces inédites ,
tirées du trésor dit Chartes de Lorraine y et destinées à
nous faire connaître la noblesse et les abbayes de la Lor-
raine allemande , et il a joint 1° un fac-similé d'une gra-
vure sur bois , tirée de la Descriptiœi du Westrich , par
Sébastien Miinster (édition française de 1568), et repré-
sentant un pêcheur à la ligne , an bord d'un étang, en-
touré de nasses , sans doute pour marquer que les étangs
et les viviôrs étaient fort nombreux danfi cette contrée
et qu'ib formaient, comme le dit le cosmographe bâlois,
le principal revenu de ses seigneurs ; 2° une carte géo-
graphique du Westrich , tirée de la Cosmographie de Jean
Schott, éditée en 1513 , et 3° deux gravures, représen-
tant les armoiries de cette province , l'une d'après le
même ouvrage , et l'autre d'après un Wàppenbuch de
1667.
La contrée qui a été l'objet de» recherches de M. Be-
noit , a déjà fourni à Jean-Philippe Croll , de Deux-Ponts ,
le sujet d'un mémoire qui a été publié en 1751 , soup le
1. Lettres sur les areh. dip. du Bas-Rhin, édit. inl9, p. 17.
( 245 )
titre : De Wcstritsia , regione Germania' cisrhenana. U est
à regretter que M. Benoit n'ait pas eu connaissance du
travail du savant bipontois, où Ton trouve des détails
intéressants sur la contrée qui s'étend entre la Sarre et
les Vosges.
Croll n'hésite pas à qualifier de ridicule la dénomina-
tion de Vastum regnum , que les géographes du XVP
siècle se sont plu à donner au Westrich.
M. Benoit, à l'instar de la plupart des écrivains qui
ont parlé du « Westcrrich » , a pensé que cette dénomi-
nation appartenait à la langue allemande et qu'elle signi-
fiait le royaume de l'ouest ; mais , s'il faut s'en rapporter
à M. Mone de Carlsruhe , qui en a recherché l'origine et
le sens dans lequel elle doit être employée , elle appar-
tiendrait à la langue primitive de cette contrée , c'est-à-
dire à la langue celtique , indiquerait un pays monta-
gneux et boisé et voudrait proprement dire le pays haut ,
daa Hochland* ; la position géographique de cette contrée,
qui n'est, à proprement parler, qu'un plateau très- élevé .
semble justifier l'interprétation du savant étymologiste
badois. La Société archéologique lorraine a fait faire un
tirage à part du mémoire de M. Benoit, mais j'ignorr
si les exemplaires en ont été mis dans le commerce.
D. F.
l. feltiiche Forschungen , p. 125.
( 246 )
VARIÉTÉS.
NÉCROLOOIB. — Lo monde savant vient de faire à Strasbourg une
perte sensible. M. Colin, doyen honoraire de la Faculté des lettres,
est mort, le 11 juillet dernier, âgé de 63 ans.
Fils d'un principal de collège, il suivit, comme son pore, la car-
rière de renseignement, il débuta fort Jeune à Phalsbourg en qualité
de maître d'études et devint successivement professeur aux collèges
de Mulhouse , de Troyes, de Limoges et de Saint-Dié.
En 1836, chargé de la clxMse de 3* au lycée de Strasbourg, il se fit
remarquer par sa parole facile et par un esprit fin , brillant et origi-
nal. Attaché, en 1842, comme professeur suppléant à la Faculté des
lettres, il fut nommé titulaire en 1845, et, dix ans après, doyen et
chevalier de la Légion d'honneur. En 1859, il sollicita sa retraite et
continua d'habiter Strasbourg, qu'il avait pris en grande affection,
et où il s'était créé de vives amitiés.
Vivant d'une vie toujours active, M. Colin fut, avec M. Spach,
notre savant et infatigable archiviste, l'un des créateurs de la So-
ciété littéraire. Il parut prendre une assez grande part aux travaux
de cette société , bien qu'il ne se trouve aucun travail de ce profes-
seur dans le bulletin qu'elle publie chaque année depuis 186S. Les
procès-verbaux signalent cependant, pour mémoire, plusieurs lec-
tures faites par M. Colin , entre autres , une étude sur l'origine de la
littérature et plusieurs poésies.
On regrette que l'auteur se soit opposé à leur publication; mais,
maintenant qu'il n'est plus, on espère (les absents ont toujours tort)
• que cette partie de son héritage intellectuel ne sera point perdue
• pour ses nombreux amis et pour le public d'élite , amateur de beaux
• vers. »
An nombre des travaux sérieux de M. Colin , sa traduction de Pim-
DAXB, couronnée par l'Institut, lui assigne une place honorable parmi
les hellénistes français; quant à sa Clef de la comédie grecque, qui est
la réunion de lectures publiques faites eu 1856 à la mairie de Stras-
bourg, elle n'a pas eu tout le succès que pouvaient en attendre ceux
qui les ont entendues. Il y a beaucoup d'érudition dans ce petit vo-
lume, et peut-être trop d'esprit. L'oubli dans lequel il est tcmbé
est dû à son titre non justifié et surtout aux doutes qu'a émin
( 247 )
H. Colin I Ini-méme, d&ns sa découverte snr les origines de la comé-
die grecque.
«Ne me suis-Je pas trompé, dit-il , avec beaucoup de franchise, en
< terminant cet ouvrage, quand J'ai voulu faire voir dans épicharme,
• l'inventeur de la comédie des mœurs , de la vraie comédie ? ■
M. Colin laisse encore un autre travail entièrement inédit qui a
trait à MiVAVDBS ; il l'a fait imprimer, mais sans le publier. Ce travail
date de 1853, époque à laquelle une étude historique et littéraire
■ur ce poète fut mise au concours. On se rappelle que c'est M. Ouil-
lanme Guizot qui remporta le prix.
Lorsque le travail couronné parut, il faut penser que M. Colin le
trouva sinon supérieur au sien , du cnoins de nature , par la distinc-
tion qu'il venait de recevoir, à nuire à sa publication. C'est ce qui
expliquerait la note laissée sur son manuscrit : • à garder inédit • et la
présence derrière un rayon de sa bibliothèque de tout le tirage de
l'édition. Cette étude , dont 4 ou 6 exemplaires seulement ont été
brochés et distribués, se divise en deux parties : la première est inti-
tulée : Époque de Ménandre ou deê prineip<Ue$ aoureeê du comique chez
Uê Âthénienêf de Van 842 à Van 290 avant Jésus-Christ , elle forme
16 chapitres suivis de notes; la seconde concerne la Vie de Ménandre,
elle a 12 chapitres*.
Notre devoir de bibliographe nous obligerait encore à signaler À
nos lecteurs une autre brochure de M. Colin; mais nous demandons
pour elle, vu son caractère agressif , i la protection de l'oublia que
l'auteur avait alors demandé pour lui lorsqu'il la fit paraître.
•*»
Les ToMBKS CBLTIQUB8. — Nous avous aunoucé dans notre der-
nière livraison (p. 816) l'apparition d'une nouvelle suite de mémoires
sur les tombes celtiques de l'Alsace, par M. de Ring. Cette intéres-
sante publication est le résultat de nombreuses fouilles faites par
l'auteur lui-même i Scltz, à Brnmath, i Schirrhein (Bas-Rhin) et à
Dessenheim , à Willenheim , à la Hartwald (Haut-Rhin).
Ceux qui ne sont pas indifférents aux études historiques, doivent
1. Lan d« la veote de la bibliothèque de M. Colin, toute l'édition encore en
feoillei de cet oavrage fut achetée comme vieux papier par divers épiciers de la
viHe. Quant au manuscrit, nous l'avons trouvé au Gùnptimœrk :
( 248 )
voir avec plaiiiir M. de Ring poursnivrc avec tant de porscvêrancr
la continuation de ses travaux. Ou dirait môme que son activité a
augmenté depuis qu'il n'appartient plus à la Société des monuments
historiques, aussi beaucoup de «es anciens collègues rcgrcttcut-ils
de n'avoir plus dans leur bulletin les curieuses monographies de ce
savant sur les origines du pays.
C'est avec le plus vif plaisir que nous donnons aujourd'hui à noi«
lecteurs l'appréciation de M. Baudot, l'auteur des Sépultures des
Barbares de l'époque mérovingienne en Bourgogne y sur le nouveau tra-
vail de M. de Ring.
fl Nous avons reçu de M. Mazimilien de Ring sa dernière publication
des Tombes celtiques de VAlsaee-y et nous en avons admiré les magni-
fiques dessins qui sont rendus avec une rare perfection.
tKous avons lu le texte d'un bout à l'autre, et il nous a vivement
intéressé. Le lecteur assiste réellement aux fouilles que l'auteur a
pratiquées avec un soin si utile à la science; il rconeillo ainsi le
fruit de ses investigations, et il apprend à connaître cette époque
de transition voisine de la conquête, et qui a précédé la pratique
des usages romains adoptés pins tard par les peuples vaincus et
asservis. C'est là ce qui explique le mélange d'objets romains avec
ceux de l'époque celtique qu'il est si diflScilo de déterminer. Ce-
pendant, il y a un certain cachet d'origine qu'une longue expé-
rience peut seule éclairer, et, encore, il est presque impossible
d'établir une limite bien positive; par exemple, à l'égard des bra-
celets, nous eu avons trouvé d'exactement semblables à ceux dé-
crits par M. do Ring dans des sépultures romaines, non pas do ceux
dont l'intérieur est rempli par un anneau en bois, mais bien de
ceux en bronze massif. Il eu est de même des fibules : nous en pos-
sédons aussi plusieurs d'origine romaine identiquement semblables
i quelques-unes trouvées dans les tumuli d'Alsace, notamment le
n* 18 de la planche III , et le n* 1 de la planche XII. Leur présence,
au surplus, dans les tombelles de cette province s'explique, comme
M. de Ring l'a très-bien dit, à l'occasion des deux fragments de
cette poterie en relief représentant : l'un, un chien en course, et
l'autre , le nom du potier, i
Ubnri Baudot ,
Président de la Commission archéoh>giqttr
de la Côte-d'Or.
( 249 )
Nons annonçons, comme devant paraître dans le courant de ce
mois, la Contre- JiémlHtion , eu Alsace, dr 1780 à Î703. Fiéeeg et doeu-
ment* relatif ê à cette époque j publiés par M. Heitz. Ce recueil est le
eomplément indispensable des publications du môme auteur: la Vie
et U» écrite d'Euloge Schneider (1862), les Sociétés politiques de Stras-
bcurg^U aara, nons n'en doutons pas, autant de snccés que ces deux
ouvrages.
L'Académie française vient de décerner un prix do 2,500 fr. à
M. Futtel de Coulanges, pour la Cité antique, et un prix de 2,000 fr. à
MM. Oampaux, pour les Legs de Marc Antoine, et Martha, pour les
MortUistes sous l'empire romain.
Les Paysans de l'Alstue aum^yen Agcj et les Constitutions des cam-
pagnes de V Alsace au moyen âge f de M. l'abbé Hanauer, ont obtenu
ano médaille d'or de l'Académie des inscriptions et belles-lettres.
Le Bibliographe alsacien , tout en maintenant ses f critiques mal-
veillantes > à regard de trois do ces ouvrages ^ enregistre avec autant
de plaisir que les autres périodiques de l'Alsace les distinctions
flatteuses dont ils ont été l'objet.
***
M. GrasH , sculpteur, et M. Maurial , professeur do philosophie i la
Faculté dos lettres de Strasbourg, viennent d'être nommés chevaliers
de la Légion d'honueur; M. Stoltz, professeur à la Faculté de mé-
decine , a été élevé au grade d'officier.
Un décret impérial vient de déclarer d'utilité publique la Société
pour la consertfation des monuments historiques de V Alsace.
BULLETIN MENSUEL D'ALSATICA.
1&9. Quelques discours prononcés eu différentes circonstances par
Mgr l'évOquc de Strasbiinrg. Strasbourg ^ typog. de Le Houx, 1865;
in-8-, 2» p.
BénèdielioD des baira>ix h vapeur du Hliin, de Strasbourg à Cologne, en
|«4i. _ Bénédiction du chemin d»' f«*r do Strasbourg il BAle, prononcée k
Mulhouse en I8V2. — Inauguration de l'horloge Schwilgué k la cathédrale.
! Voir le Bibléographt . 2* vol. , p. 261 ; a' vol. . p. 44 et 199.
( 250 )
3t décembre 1842. — Iniugaration du chemin de fer de Strasbourg k Pari».
18 jaillet 1852. — Bénédiction da cbemin de fer de Strasbourg à Molsheim,
Barrel Waaaelonne, 23 septembre 1864. — Jdm» de Hagnenau k Nieder-
bronn, 18 décembre 1864. — Jd^m de Scblesladt il Sainte-Marie-aux^Mines,
29 décembre 1864.
160. Lea Alaaciens iUnstrea , 4* livraison. Lti>. C. F. Sehmidtt P^t. in -8*.
— »fr.
Jean Sturm, 1507-1589, pbol. d'après le portrait peint par Tobie Stim-
mer, et gr. par J. de Heyden. — Kléber, 1754-1800, pbot. d'après un*por-
trsit dessiné par J. Gaérin, et gr. par Eles. Herban. — Koch, 1737-1813.
phot. d'après un portrait peint à l'huile par Robert LefèTre. — Humann ,
1780-I842, phot. d'après un portrait peint par Guérin.
161. Nouveaux mélanges d'histoire et de critique littéraire, par Louis
Spach. Stroêbourg, typog. Silbermann, 1865; pet. in-8*, 270 p.
Ce Tolume n'a pas été mis dans le commerce, c'est la réunion d'articles
païus dans le Courrier dit Bas-IAin et tirés k part. Il contient : Rèminiictncfs,
par J. J. Coulmann. — Bibliothèque de H. Fritx. — Don CaWos, par
M. Wamkœnig. — Le prédicateur Colani. — Ls Sicile ^ par Locber. — Le
moine Olfrit. — H. L. Sers, préfet. — Lit Payêans d'Âlaace, par H. Hananer.
~~ M. Colin. — Emilia Go/oUt , de Leasing. — Les Châteaux du PtUatinat,
par M. Lehmann. — la Cité antique ^ par H. Fustel de Coulanges, etc.
168. La Dame de Hangerstein I par F. 6. Frantz. Ouebibillerf 1865;
typog. Jung, in-S^, 16 p. Strcubourg, Noiriel, libraire. — 50 c.
Extrait de la Revue d'Alsace: Fragment de l'histoire de la ville de Goeb-
willer.
163. Die Kirche Sanct-Âurelien In Straasburg. Ein Beitrag zur Qe-
schichte unserer Vaterstadt, von J. G. Heinemann,miteiner Abbil-
daog. Stroêbourg f typog. Heittf 1865; in -8% IV-118p.
Vorwort. — Krbauang ond Schicksale der Kirebe Sanct-Anrelien bis zur
Reformation. — Wie es Tor der Reformation mil der Religion in der christ-
lichen Kirche aossah. — Wie die Reformation in die Kirche Yon Straasburg
eingefQhrt worde. — Reparaiuren an der altan Kirche Sanct-Aurelien. —
Kirchliche Einrichtungen. — VerhAltnisa der Kirebe Sanct-Anrelien zom
Slift Sancl-Thomfi. — Fabrikgater. — Scbenknngen uad VermAchtnisse.
— Die Scbule von Sancl-Aurelieo. — Das Kirchen-Archiv. — Beilagen.
164. Jean Erbe. Légende atrasbourgeoiae du XIV* siècle, par Ch. Du-
bois. Btratbourgy typog. Christophe , in-12 , 28 p.
165. Jacques Baldé, le grand poSte de l'Alsace. Notice historique et
littéraire I par l'abbé L. Brunner. GuebwiUer, 1865; typog. Jung,
in-8", 20 p. Stroêbourgt lib. Noiriel. — 50 o.
Jacques Baldé naquit en 1603 à Knsisheim, il fut sornomroé V Horace alle-
mand ^ il mournt h Nenbourg, sur le Danube, en 16A8.
( 251 )
166. fin vacances. Alsace et Vosges , par Éyariste Thevenin. Paris,
Uh, Hachette y à Strasbourg ^ chez Schmidt, rue de» HaUéhardeê ^ 1865;
In-18,188p. — 2fr.
Livre à l'asage des Jeunes touristes et susceptible d'intéresser môme les
Tieux. Itinérsire en Alsace et dans les Vosges dÏTisè en vingt Jonrnées. I. De
Paris à Barr. II. De Rarr au Hohwald. III. De Barr à Sainte-Odile. lY. De
Barr à Bosheim. V. De Barr à Colmar. VI. De Colmar à Betournemer. VII. De
Belonmemer à Gérardmer. VIII. De Saint- Dié à Scbirmeck. IX. De Schir-
meck à Grand-Foniaine. X. De Grand-Fontaine ft Soldatenthal. XI. De Sol-
datenthal à Saveme. XII. Environs de Saveme. XIII. De Saverne à Dabo .
XIV. De Dabo à Raslach. XV. De Hasiach à Saverne. XVI. Séjour à Saverne.
XVII. La Steinbach et le Rant-Barr. XVIIL Environs de Saveme. XIX. Grauf-
Ihal. XX. Nancy.
167. Carte et légende historique de Sainte-Odile et de ses environs ,
4 p. etl carte. Lith. Lemailre, à Strasbourg. — 60 c.
168. Guide du voyageur pour le Hohwald et ses environs , par J. H.
Kants, 1866. Lith. Emerich, à Barr, 1 feuille.
169. études critiques sur quelques papes du moyen âge du profes-
seur Dœllinger, par Tabbé Ph. Reinhard , docteur en théologie ,
vicaire à Colmar. Colmar, typog. Hoffmann , in -8", 136 p.
Préface. — Ch. I*'. La papesse Jeanne. — Le pape Cyriaque. — Mar-
cellin. — Constantin et Sylvestre. — La donation de Constantin. — Libère
et Félii. — Anastase II. — Honorins I". — Grégoire II et l'empereur Léon
risaarian. — Sylvestre II.
Périodiques.
Rbyub D'AiiSAOB. Juin 1865.
A. Kbosbsb. Documents inédits relatifs à l'histoire d'Alsace
Urée de la bibliothèque de l'Institut. — Dao. Fisohks. Étude sur
Forganisation municipale de Saverne sous la domination des
iréques de Strasbourg. — Fjlaxlamd. lâtudes sur l'élevage (6* suite).
— - DivBXS. Notes et documents pour servir à l'histoire de la Révé-
lation en Alsace (suite). — Fréd. Kustz. Histoire de la Bivolution
dmnê le Haut'BhiUf 1789-1795, par M. Véron-Réville ; Morale en ae-
Hof») par Jean Macé.
Juillet 1866.
Dao. FiiCHSR. étude sur l'organisation municipale de Saverne
(suite). — A. Kbœbbr. Documents inédits (suite). — Oe. Kflss.
Philosophie religieuse et scientifique. Analyse d'un livre. Destinée
de Vhomme dans les deux mondes^ par H. Renaud, suivie d'une
Étude sur la seconde vie, par le docteur Jsanger, de Colmar. —
Oh. Dsioh. Un nouveau chapitre de l'Histoire politique des réformés
de France (1681-1686), par M. Anguea. — FrAd. Korte. Revue d'hy-
( 252 )
drologie médical*', he Samstagsbfatt. Le Tcmpa ci la corrc»pondaiict>
d'Allemagne. Les travaux archéologiques de M. de Kiiig. La iio
tice 8ur le chemin de fer d'Alsace y de MM. Warroy et Juudt.
Août 1865 :
A. Krœbkb. Correspondance de Grandidier. — A. Gilliot. Les
ohemins de fer vicinaux. — Flaxland. Études sur l'élevage (7* art.*).
— PuTHOD. Expédition du baron Nicolas de Polweiler on Bresse;
siège de Bourg, 1557. ~ Kdbtz. La Kaùertburg d'AUaee, récit du
XIII* siècle f par R. A. Richard, docteur en médecine.
Rrvuk CATnoLiQUE d'Alsace. Juin :
F. Detroybh. L'Alsace au V« siècle était-elle alémano? (2* art.)
— WiNTEREB. Los Misciions chrétiennes. — F. Bockbkueykr. Un
Curé (3* art.). — P. P. S. Les Conférences ecclésiastiques pour
1865. — Chronique. Tridnum en l'honneur du B. Canisins. Notice»
nécrologiques sur MM. les abbés Dongelzer et Homion.
Juillet 1865 :
L. Cazeaux. L'abbé Mflhe (4» art.). — F. Dstroyeb. L'Alsace
au V* siècle était-elle alémaneV (3' art.). — A. Guthlin. Du Positi-
visme de MM. Renan , etc. (fin). — Wihtrrxr. Les Missions chré-
tiennes (2* art.). — A. Schaub. Chronique de TTiann. Histoire de la
Révolution française, par M. Véron-Réville.
Août 1865 :
D' Flj:ck. Ecce Homo. — F. Dst&oybs. L'Alsace au V* siècle. —
L. Cazeaux. L'abbé Mûhe. — Fritsch. Bataille de Scherwiller
(2* art.).
Zbitscheift fur DIB Geschichtb des Obsrrhbins. 18* vol., 1865.
l'« livraison :
MoNE. Predigerpfrûnden im 14ten und 15ton Jahrhundert. —
MoNE. Zunftorganisation (Schluss) (Bruderscbaft dcr Roth- und
Weissgerbergesellen su Colmar, 1470. Aufhebnng der Zflnfte zn
Ruffaoh , SOter Angust 1806). — Momb. Ueber das Kriegswesen
(Schluss). — MoNB. Weisthûmer des 13(on bis 16ten Jahrhunderts
(Schluss). — MoNB. Frucht- und Hcucrtrag vom 16ten bis 18ten
Jahrhundert. — Mone. Jahrgeschichten der Stiftskirche zu Wolf,
von Adam Rees, von 1478 bis 1524. — Mohb. Stadtrechte von Mark-
dorf, 1414. — Dambacbeb. Urkunden zur Gcschichte der Grafen
von Freibnrg, 14te8 Jahrhundert (Forts.). — Badbr. Urkundenlese
zur Geschichte schwftbischcr Klôster, 6, Engelthal (Forts.). —
Dambacher. Urkundenarcliiv des Klosters Bobenhausen, 14tcfi
Jahrhundert (Forts.). — Moke. Geschichtliche Notizen. Sanct»
moniales. Rothe ThQrme.
1. Beaucoup d'abonnés de la Revut d'Aisace, tout en rendant justice aux con-
naissances profondes de H. Flaxlaud , pensent que ses Études sur l'élevage, etc.,
seraient mieux appréciées dans un bulletin de comice agricole.
HiiMiKO 10 HDCCCLIV Sbptsmbrk- Octobre
LE
BIBLIOGRAPHE ALSACIEN
GAZETTE
LITTÉRAIRE , HISTORIQUE , ARTISTIQUE
ANCIENNES INDUSTRIES D'ALSACE
ET DE LORRAINE.'
Manufactures de porcelaine et de faïence.
vm.
Churaetèret et marques des poteries alsaciennes. — Manufacture de
Hœehst-snr-le-Meln. — Influence dos fabriques d'Alsace sur les
antres manufactures françaises.
Dans les chapitres qui précèdent j^ai retracé Thistoire
des denx principales manufactures d'Alsace , m'efforçant
fortout de mettre en évidence la part considérable que
les divers représentants de la famille Hannong ont prise
aux progrès do Tart céramique en France , et particuliè-
rement à la vulgarisation des secrets de la fabrication
1. Yoy. le Bibliographe alsacien, 2' année, p. flT, et 3* année , p. 1 »
19, 89, 18S et ISA.
( 254 )
allemande. Nous avons vu trois générations d'habiles
manafacturicrs , poursuivre avec une courageuse persé-
vérance les perfectionnements de leur industrie, lutter
énergiquement contre la mauvaise fortune qui a toujours
•Btcavé lenrs entreprise!, et bo 8uoc<iBiWr que sovlb le
poids accumulé des événements les plus désastreux.
Cette étude serait incomplète , si , pour rendre pleine
et entière justice à la mémoire des potiers alsaciens , je
n'ajoutais ici quelques détails sur les produits de leur
fabrication et ne signalais les œuvres les plus propres à
faire connaître le degré de perfection qu'ils ont atteint
par d'incessants et laborieux efforts. H n'est point sans
intérêt, en effet, d'étudier les résultats de tant de la-
beurs accumulés pendant deux tiers de siècle , et , à une
époque où les collectionneurs recherchent si avidement
les poteries de toutes provenances , de marquer la place
honorable qui revient de droit aux faïences alsaciennes
parmi les productions céramiques du siècle dernier.
Pour atteindre ce résultat , il me suffira d'indiquer les
principaux caractères des produits de chaque époque et
de signaler quelques pièces d'origine sûre , que je m'ap-
pliquerai à décrire aussi fidèlement que possible. Quant
aux marques, j'en relaterai le plus possible, sans cepen-
dant donner à cette partie de mon travail une importance
exagérée , et me garderai bien surtout de prendre ces
indications , souvent mal interprétées , comme base prin-
cipale de mes appréciations. Les qualités céramiques et
les caractères artistiques du décor sont non-seulement,
à mon avis , les éléments les plus certains qui puissent
( 256 )
aerfir au classement des poteries , mais seuls ils justifient
l'intérêt que les amateurs accordent aujourd'hui aux pro-
dwstiona de Tart céramique ancien. U ne faut donc pas
perdre de vue que la condition essentielle et primitive de
tdute œuvre d'art c'est la beauté , et qu'un signe ou un
monogramme , quel qu'il soit , ne mérite de fixer Tatten-
tian qu'autant qu'il se trouve sur un objet recomman-
dable par ses formes ou sa décoration.
Depuis le moment de leur fondation par Charles Han-
nmig, jusqu'à la fin du XYIU* siècle, les usines de
Strasbourg et de Haguenau ont traversé diverses phases
de fabrication , qu'il convient d'étudier séparément. Je
diviserai donc cet espace de soixante-dix années en quatre
périodes distinctes :
La première comprend les travaux de Charles Han-
nong et de Wackenfeld; 1710 à 1739.
La deuxième se rapporte à l'exploitation de Paul Han-
nong , en Alsace , jusqu'à son départ pour Franckenthal ;
1739 à 1754.
La troisième est relative à l'établissement de Francken-
thal; 1754 à 1760.
La quatrième , enfin , concerne la gestion des usines
d'Alsace, par Joseph Hannong; 1760 à 1780.
Je mentionnerai ensuite les travaux exécutés à Paris
par Pierre-Antoine Hannong, et indiquerai brièvement,
' Ban£ à y revenir plus tard , l'influence exercée par les
usines d'Alsace sur beaucoup d'autres établissements de
la Lorraine et du reste de la France. Mais , avant tout ,
je veux dire quelques mots de l'usine de Hœchst, près
( 266 )
Mayence , que j*ai signalée comme ayant eu des relations
suivies avec les manufactures alsaciennes.
Cet établissement , qui paraît avoir été fondé au com-
mencement du XVlll* siècle, produisait, déjà à cette
époque, des faïences très-renommées en Allemagne. H
appartenait alors à un sieur Gelz , de Francfort , qui ,
vers 1720 , voulut essayer la fabrication de la porcelaine
et s'associa, à cet effet, avec un de ses ouvriers, du nom
de Bengraf et le potier Lœwenfinck, que nous avons
retrouvé , quelques années après , à Strasbourg. Les pre-
mières tentatives ne furent pas heureuses , et Gelz ne
parvint à atteindre le but qu'il poursuivait que lorsque
Ringler , échappé de la manufacture de Meissen , lui eut
apporté le plan des fours de cet établissement.
Toutefois Ringler ne livra pas ses secrets , et comme
il les portait toujours sur lui , Bengraf et un autre ou-
vrier de Hœchst profitèrent d'un moment où il était ivre,
pour les lui enlever. Indigné de cette spoliation , Ringler
passa en France et , comme nous l'avons vu , vint s'asso-
cier avec Paul Hannong.
Ces deux faits me paraissent suffisants pour établir
réchange de relations qui existait entre les usines de
Hœchst et de Strasbourg, relations motivées d'ailleurs
uar le voisinage des deux établissements et la nécessité
dans laquelle se trouvaient les potiers alsaciens de re-
courir aux ouvriers allemands pour le genre de fabrica-
tion qu'ils avaient adopté. H suffit d'ailleurs de comparer
les faïences de ces derniers à celles de la fabrique élec-
torale , pour se convaincre de la similitude des procédés
(267 )
mis en œuvre de part et d'aatre et du concours des mêmes
mftinB à la décoration des pièces.
Les produits de Hœchst doivent, en effet, leur grande
réputation à la beauté de Témail et à la vivacité des cou-
leurs employées dans leur ornementation , et Ton sait
que ce sont là aussi les caractères les plus saillants des
poteries alsaciennes. Paul et Joseph Hannong ont atteint
à cet égard un degré de perfection qui n*a été sul^assé
. par aucune fabrique française. De même que Gelz , ils
s'efforcèrent de donner à leur émail de fond une blancheur
éelatante, une grande finesse, unie à une dureté suffisante,
et ne recherchèrent l'effet décoratif que dans la forme ca-
pricieuse et la coloration puissante des fleurs qui ornent
leurs vaisselles. Us créèrent ainsi un genre de poterie qui ,
pour le décoc, procède des porcelaines de Saxe , mais con-
serve cependant un caractère tout particulier, dû à la har-
diesse de Tezécution et à la grandeur de l'effet, toujours
plus facile à obtenir sur la faïence que sur la porcelaine.
Je crois inutile d'insister davantage sur les qualités
des porcelaines et des faïences de Hœchst. Tout le monde
connait les vaisselles de luxe marquées de la roue à six
rayons , tirée des armoiries de l'archevêque de Mayence ,
et ces charmantes figurines de Melchior , célèbre sculp-
teur et modeleur , qui fut attaché à cette manufacture ,
en 1762, par le dernier électeur, et ces vases d'orne-
ment , ces consoles aux formes capricieusement contour-
nées et enrichies de guirkmdes 'de fleurs en relief; mais
il est d'autres productions moins connues , sur lesquelles
je veux m'arrêter un instant.
( 268 )
Ce sont de grandes pièces de faïence figurant des oi-
seaux , notamment des pies , des geais , des perroquets ,
etc. ; ou bien encore des vases , compotiers et légumiers
ayant la forme d^animaux , de fruits ou de légumes , tels
que faisans , dindons , canards , perdrix , bécasses , arti-
chauts , choux , asperges , têtes de sanglier , etc. , mo-
delés et émaillés au naturel. Ces objets , qui sont d*une
remarquable beauté d'exécution et sont recouverts d*un
émail magnifique , ont été jusqu'ici attribués aux fabri-
ques de Delft, d'où sont sorties, en efiet, des pièces
analogues , mais infiniment moins parfaites sous bien des
rapports.
Cependant les caractères céramiques des faïences dont
je parle , sont très-différents de ceux des poteries hollan-
daises , et il convient de faire remarquer , en outre , que
ces oiseaux et ces fruits sont habituellement placés sur
des plateaux ronds. ou ovales, dont le décor, formé de
bouquets polychromes d'oeillets et de roses, appartient
évidemment à la fabrication rhénane. Aussi, en exa-
minant avec attention la magnifique collection de ces
, faïences qui existe au château de la Favorite ,
i y près de Bade , n'ai-je pas été étonné de retrou-
ver sur quelques pièces la roue qui caractérise
les produits de Hœchst. Cette marque était,
en outre, accompagnée des différents mono-
grammes ci-contre , qui se rencontrent fréquemment sur
^ les poteries alsaciennes. La lettre Z , qui a
^ iS • été longtemps considérée comme la marque
de la fabrique de Zurich, n'est donc, en réalité, qu'une
R
( 269 )
aigiiatare, et j*ai lieu de croire qa*elle appartient à un
peintre appelé Zesehîn- ^^
ger, car j'ai trouvé ce (£7 < ^^ C ^ < ^^9 ^^
nom en toutes lettres,
tonjoors avec la roue de Hœchst, sur un oiseau sem-
blable à ceux du musée de la Favorite.
A titre de renseignement , je rapporte encore ici une
quatrième marque, dans laquelle se retrouve la même
lettre initiale ; je Tai relevée sur une soupière j^
en £Bïenee, de forme ovale, contournée, dé- «^
oorée en bleu dans le style rouennais; le bouton
était figuré par un artichaut en relief, émaiUé
de vert, avec rehauts de traits noirs. Cette pièce
était certainement de fabrication alsacienne. La lettre B
était placée à Tintérieur du couvercle et le Z sous le
vase.
Revenons maintenant à la fabrique de Strasbourg , et
examinons successivement les produits de chacune des
quatre périodes dont il a été question ci-dessus.
I^Pébiode. — W<MÎkenftld et Gharleê Hannong;
Ï710 à 1739.
Tout au début je me trouve arrêté par une difficulté ,
qui était d'ailleurs facile à prévoir. Vainement j'ai cherché
pendant plusieurs années , en Alsace , des spé-
cimens des porcelaines de Wackenfeld et de
Ch. Hannong. Seules, les marques ci-contre
m'avaient paru pouvoir appartenir à leur fabrique, car
( 260 )
elles figurent Fécu barré de la ville de Strasbourg et se
rencontrent fréquemment d^ailleurs sur des pièces de ser-
vice et des figurines généralement blanches,
d*une pâte assez fine et d* origine certainement
rhénane. Il n'est pas sans intérêt non plus de
noter que cet écusson, probablement à cause
de la lettre A qui l'accompagne quelquefois, a été jus-
qu'ici attribué à cette ville d'Anspach d'où Wackenfeld
était originaire.
Tous ces rapprochements rendaient mon hypothèse
fort admissible ; malheureusement des observations plus
récentes sur de nouveaux échantillons m'ont fait recon-
nidtre , particulièrement dans les figurines en question ,
un style indiquant le milieu du XYUI" siècle, de telle
sorte qu'en définitive je me suis demandé s'il ne conve-
nait pas plutôt de rapporter ces objets à la fabrication de
Paul Hannong , alors qu'il remonta l'usine de Strasbourg ,
vers 1760.
J'ai été plus heureux en ce qui concerne les faïences
de Charles Hannong , et s'il ne m'a pas été permis d'en
étudier la fabrication sur un grand nom-
/^ Lmf bre de pièces, j'en ai, du moins, ren-
* «^ contré un spécimen bien complet et
d'une authenticité non suspecte , car il porte une signa-
ture et est encore conservé , comme souvenir de fai^iUe ,
chez les descendants du potier strasbourgeois. C'est un
grand plat à décor bleu de chinoiseries, évidemment
inspiré par les poteries hollandaises, mais n'ayant pas, à
beaucoup près , le même éclat. La faïence est aussi plus
( 261 )
épaisse , et rémail , d'un blanc verdâtre , est légèrement
eraqnelé.
Ce seal exemple est sans doute bien insuffisant pour
peimettre de caractériser les produits alsaciens de cette
époque , mais il ne faut pas oublier que Hannong était
d'origine hollandaise , et il me paraît intéressant de sa-
Toir qu'il se préoccupa d*abord de l'imitation des pote-
ries de son pays. H ne s'en tint pas là, d'ailleurs, ei
parmi les pièces que je crois pouvoir attribuer à sa fabri-
cation , j'en trouve quelques-unes qui dénotent l'influence
d'autres manufactures , comme le prouvent les exemples
suivants. .
Marque en noir ; plats et assiettes ; faïence d'un bel
émail blanc, bord chantourné à filet brun, décor
polychrome genre chinois à fleurs et oiseaux. 4— -ï
Dessin chatironné; couleurs dures; rouge violacé
sans transparence ; jaune ; deux bleus , l'un gris , l'autre
verdfttre.
Marque en bleu; soupière à décor bleu assez lu
terne, façon de Rouen ; émail craquelé.
M. Greslou donne (p. 149) une marque formée des let-
tres C et H , relevée sur des faïences du genre dit Rouen
à la corne, qui me paraît également concerner Charles
Hannong. / g
Enfin, je citerai certaines pièces portant la ^^
marque ci -contre, qui constituent des imita- ^^\^
dons faibles des formes et du décor polychrome de
Mous tiers.
{ 262 )
2« Période. — Patd Hannony; 1739 à 1754.
A cette période correspond la grande prospérité des
faïenceries alsaciennes ; aussi les exemples ne font-ils pas
défaut. Paul Hannong avait amené sa fabrication à un
tel degré de perfection , qu'il put entreprendre avec succès
les pièces les plus compliquées et de Texécution la plus
difficile. Je citerai , entre autres chefe-d*œuvre de ce
genre , les deux pendules i^partenant à MM. Hiigelin et
Heitz , de Strasbourg. La première a 0*,6ô de hauteur ;
elle est du style rocaille le plus mouvementé , les arêtes
rehaussées de violet et or, et décorée sur les parties
*
planes de bouquets polychromes exécutés avec une
grande perfection. L'autre , moins élevée , est égale-
ment d'une forme plus simple et ornée de fleurs en
relief; sur les côtés deux bustes de femmes terminés en
gaîne , et au sommet la figure du Temps ; les couleurs
dominantes sont le vert, le jaune, le rouge, le bleu, et
un ton jaspé ^
Dans le même genre , on rencontre encore des con-
soles , des appliques porte-bougies , des cartels et des
brûle-parfums d'une grande richesse et dans lesquels se
trouvent des pièces de rapport admirablement réussies,
telles que guirlandes de fleurs, oiseaux , guigres et autres
animaux chimériques. J'ai reproduit ici l'un des plus cu-
rieux échantillons de cette époque. C'est une saucière en
1. Cette pièce a figuré dans une vente à l'hôtel Dronot, en février
1865. Elle a atteint le prix de 1,600 fr.
( 263 )
forme de nacelle , qui fait partie du musée de Serrée. Le
corps du vase est d'un ton brun imitant le bois , et les
Q
n
putiea omâes sont émuUëes en bien rose, jaune et
noir. An revers , cette pièce porte la marque
CÏ-conbre tracée en blea.
Deni autres apécimens non moins intéres-
Mtntfl des b^vanz de Paul Hanaong ont été
enTOfés par M. Achille Jubiual à l'exposition de l' Vntott
eeiUrcdt dit» beanx-arU, en 1865. Ce sont deux plaquée
de bïence de O'',^! sur 0°',28, peintes en camaïeu rose
et représentant des scènes de Savoyard*, d'après lierre.
L'exécution en est aussi parfaite que possible, mais je
considère toutefois ces pièces comme des produite eicep-
tioanela dce manufactures dont je m'occupe et no les
mentionne que pour montrer avec quel succès Hannong
•bordait les plus grandes difficultés de son art.
Les tableaux do M. Jubinal ne sont point d'ailleurs les
( 264 )
seules pièces de ce genre que j*afe rencontrées : j'ai eu
occasion de voir , en Alsace , deux autres plaques , non
plus en faïence , mais cette fois en porcelaine et signées
du même monogramme P. H. Les sujets peints i en émail
polychrome mal cuit, représentaient des intérieurs de
ménage alsacien et étaient placés dans un encadrement
rocaille qui faisait corps avec la pièce.
Parmi les objets de fabrication courante, on trouve
encore des pièces d*uiie très-belle exécution ; j*en citerai
deux ou troiB exemples choisis entre mille.
Marque en bleu ; assiette ronde ; bord encadré d'un
^^ I double rang de rinceaux bleus en relief, avec
jJl filet d*or à l'extérieur; au milieu, bouquet de
^^\f chrysanthèmes et d'oeillets, peint au naturel et
mis à l'effet au moyen de hachures noires. (Collection
Massé, à Strasbourg.)
Même marque ; bouquetiers et vases , style rocaille ,
découpés à jour dans quelques parties , ornés de fleurs
en relief et de bouquets peints sur fond blanc.
^ "^ ^ (Même collection.)
Marque en rouge ; pièces de service , à dé-
cor de bouquets polychromes dont les contours
sont arrêtés par un trait brun. (Musée de
Schlestadt.)
^' D ne faut pas oublier, enfin, que Paul Hannong
a, le premier, en France, employé l'or dans la déco-
ration des poteries , et je dois mentionner ici sa vaisselle
blanche à bordure dorée. On la distinguera de celles de
S.
( 266 )
Saint-Clëment et Toumaj à la qualité de Témail, qui
est d*une blancheur moins parfaite et souvent parsemé
de granules grisâtres. A. T.
(Sera couimë.)
l'encrier D'EULOGE SCHNEIDER.
M. Champfleury , dont tout le monde connaît l'esprit
et le talent, vient de publier, dans la Bévue des provinces*
(créée à Paris pour faire de la décentralisation littéraire),
et que nous recommandons à tous les bibliophiles alsa-
ciens, une étude d'archéologie révolutionnaire très-
curieuse.
Cette étude, dont nos lecteurs nous sauront gré de
leur faire connaître un chapitre , a trait à Tencrier d'Euloge
Schneider, conservé à la bibliothèque de Strasbourg.
M. Champfleury , qui juge des sentiments révolution-
judres d'une province par sa céramique, nous promet de
démontrer dans un second article comment il se fait que
les faïenciers d'Alsace aient laissé si peu de trace de leur
patriotisme dans l'émail. C. M.
II.
11 existe dans une armoire de la bibliothèque de Strasbourg un
monument curieux relatif à la Révolution.
1. 15 octobre 1805, vol. IX, l** liv. Rédacteur en chef: M. Édouaud
FoimaïKB. Un an , 30 fr.; 6 moi», 16 fr. ; 3 mol», 8 fr. Paris, impasse
dês Filles-Dieu, 5.
( 266 )
Il ne s'agit que d'un encrier; mais rien que su taille, le soin
avec lequel ont e'te' traite's les décors, et surtout l'ancierf posses-
seur pour qui il a e'té fabriqué, donnent à cet objet une impor-
tance qu'essayera de faire connaître le descripteur.
Sur un large plateau de faïence se détachent deux encriers,
deux sabliers, quatre longs tuyaux ayant la forme de faisceaux
de licteurs, sur les couvercles des encriers une statuette de la
République, un coq; ces objets divers, rehaussés d'un6 bordure
tricolore, à laquelle se joignent quelques notes de vert destinées
à rendre les couronnes civiques de chêne, mêlées aux trophées
d'armes et de tambours , do piques et de bonnets phrygiens se
détachant en relief.
Autour de ces emblèmes sont entrelacées les inscriptions:
Droits de r homme;
Notre union fait notre force;
Libertés égnhté ou la mort;
Tout pour la liberté.
L'aspect général du monument, sorti des fabriques de terre de
Lorraine , est plutôt singulier que beau.
Le style grêle des dernières années du règne de Louis XVI
est inscrit dans la voie que la Révolution n'aura pas le temps
de creuser. Ces aspirations malheureuses vers le grec no réus-
sissent qu'à appauvrir le monument, quoique son auteur ait
fait évidemment de vifs efforts pour donner une idée de son
mérite.
En style de fabrique, l'encrier est un chef-d'œuvre y le $ummum.
des efforts d'un ouvrier joint au côté matériel que pouvait alors
donner la meilleure fabrique du pays.
Cet encrier est celui dont se servait Euloge Schneider pendant
ses fonctions d'accusateur public.
De l'encrier est sortie plus d'une sentence de mort; la plume
qui, hâtive , signait les ordres d'arrestation, se reposa quelque-
fois dans ces faisceaux do licteurs. C'est une pièce historique, et
il est regrettable que l'administration strasbourgeoise ne la mette
pas en évidence.
Je vais cependant montrer (et cela sans imagination) l'impor-
tance de cette céramique, et quel parti on peut en tirer pour
éclairer la chute d'un homme dont le rôle , sous la Révolution ,
prête encore aujourd'hui à de nombreux commentaires.
( 267 )
En regardant les excellentsdessinsd'unmonumeutqueM. Alfred
Kampmaun a bien voulu reproduire sous toutes ses faces à mon
Intention, je pense à la mise en scène que l'accusateîir public
devait apporter dans l'exercice de ses fonctions. '
L'encrier c'est l'emblème du pouvoir. Un seul mot fait tomber
une tête; une signature peut rendre la liberté à un prisonnier.
Un mot c'est un ordre; d'un mot on met en marche des armées,
on remue des populations, on décrète, on absout, on condamne.
Le peuple vit dans l'encrier le blason de l'accusateur public; et
Schneider, qui, en sa qualité de poète, lisait dans les secrets sen-
timents du peuple, entreprit de frapper les esprits naïfs par une
sorte d^apparat dont cette terre ëmaillée est la preuve.
Saint-Jûst accusa le commissaire civil des armées d'un fa$te
insolent
L'encrier donne presque raison au < faste insolent • signalé au
tribunal révolutionnaire par Saint-Just.
Le peuple, qui aime la force, la puissance, s'enthousiasmait
pour ces personnages consulaires, dont la plupart sortaient de
son sein. Schneider commanda donc h un potier de lui pétrir un
objet témoignant de ses pouvoirs extraordinaires, qui appel&t
l'attention sur la plume, de la plume à la main, de la main à
l'homme.
tOn sait par tradition, m'écrit M. Charles Mehl, directeur du
Bibliographe ahacien, que cet encrier était posé sur le bureau du
comité de saint public , et comme Schneider a exerce les fonctions
d'accusateur public, on l'a désigné encrier de Schneider.
« On ignore môme depuis quand il se trouve à la bibliothèque;
les anciens inventaires n'en font pa:s mention. *
Une autre céramique de la môme manufacture prouve que l'en-
crier fut fabriqué pour Schneider. C'est un bu.ste de l'accusateur
public que me signale M. Â. Tainturier qui , depuis plus d'un an
déjà, ébauche, dans le Bibliographe alsacien, l'histoire des ma-
nufactures de porcelaine et de faïence du pay:>. Les personnages
marquants du mouvement révolutionnaire parisien étaient repré-
sentés sous mille formes. Schneider voulut avoir sou buste, et le
même potier qui avait sculpté les figurines du fameux encrier,
s'ingénia à rendre le.s traits de l'accu-satcur public. Je n'ai pas vu
ce buste, mais M. Tainturier, très-expert en ce qui touche l'art de
( 268 )
terre, n'hésite pasàaltribiier la mônie origine aux deux céra-
miques.
Cobusfe, cet encrier colossal ont-ils été modelés spontanément
par un ouvrier 'enthousiaste des écrits de Taccusateur public?
Un potier, soupçonné de modérantisme, a-t-ihnis ses biens et sa
vie À couvert on flattant la vanité du journaliste, dont le pouvoir
était considérable ?
Le courant patriotique qu'on constate dans les fabriques de
fsâence du Nivernais, dé la Normandie et de l'Artois, avait-il
gagné l'Alsace?
Telles sont les questions qui , pendant ce travail, se pressaient
à chaque ligne. -
Sans doute, les écrits do Schneider eurent des partisans; on l'a
vu par le procès. Il se peut que le propriétaire d'une fabrique de
faïences frtt inquiété; mais Strasbourg ne répondit pas par des
faïences nationales à l'entraînement patriotique des ateliers du
centre de la France (je le démontrerai par un prochain article),
et c'est exceptionnellement que furent fabriquées en Alsace des
céramiques révolutionnaires.
La vanité connue d'iiommes appelés à jouer un rôle politique
a poussé Schneider à laisser son image (et en cela il eut raison ,
car son portrait est rare, et le cabinet des estampes n'eu possède
pas d'exemplaires). Schneider se sentait appelé à figurer dans la
Révolution : il avait une grande idée de sa mission. Un ouvrier
habile était seul capable de rendre ses traits ou de témoigner, par
un symbole, de l'emploi qu'il exerçait au tribunal révolutionnaire.
Ainsi sortit du four avec le buste un encrier qui, peut-être,
paraîtra à quelques-uns une preuve médiocre dans une affaire si
grave.
Je n'ai préleudu faire autre chose que de l'archéologie, regret-
tant qu'à l'heure qu'il est nous ne connaissions pas plus d'objets
usuels relatifs à l'époque révolutionnaire. La vie intime des
hommes d'alors fut si courte et leur rôle politique si rapide, qu'ils
n'ont pas trouvé de biographes allant au fond de leur existence.
Qu'à défaut do biographes, les objets fabriqués à l'usage des
acteurs de la Révolution parlent pour eux. C'est ce que j'ai voulu
montrer en étudiant l'encrier d'Euloge Schneider.
Champpjukuby.
( 269 )
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
Table méthodique des Mémoires de Trévoux (1701-1776),
par le père P. (•. Sommervogel. 2° partie, bibliographie
(Paria, Durand, 1866); 2 vol. in- 18, 8 fr. IV-923 p.
Nous avons déjà fait connaître dans une de nos précé-
dentes livraisons toute Timportance de cet ouvrage et
tous les services qu^il est appelé à rendre aux hommes
d*étude. Nous ne reviendrons pas sur l'utilité de sem-
blables répertoires , elle est incontestable. Cette seconde
partie contient le catalogue méthodique de tous les écrits
dont les Mémoires de Trcvotix, ce journal presque cente-
naire, ont fait Tanalyse.
M. Sommervogel , dans les 9,497 ouvrages qu'il a re-
levés , ne s'est pas seulement borné à les classer par ma-
tières, ce qui constitue déjà 30 divisions pour les belles-
lettres, 72 pour l'histoire, 46 pour la théologie, 16 pour
la jurisprudence, et 74 pour les arts et les sciences, mais
il a indiqué les auteurs de la plupart des articles et a re-
levé bien des erreurs, bien des omissions commises par
Barbier et M. Quérard.
Ajoutons qu'une table alphabétique des noms d'au-
teurs (environ 6,000) termine ce vaste répertoire. Bien
des recueils littéraires négligés aujourd'hui seraient con-
sultés avec fruit si l'on tentait de faire pour eux ce que
M. Sommervogel a si bien fait pour les Mémoires de Tré-
voux. Mais pour entreprendre de nos jours un semblable
( 270 )
travail, il faut, lorsque Ton n'a pas trente ans, ou toute
Tabnëgation d'un père de la Compagnie de Jésus, ou toute
Tardeur scientifique d'un bénédictin. M. Sommervogel a
depuis longtemps déjà acquis la première de ces qualités ;
il vient de conquérir la seconde.
En relevant les ouvrages des auteurs alsaciens qui ont
été l'objet d'analyses dans les Mémoires de Trévoux ,
nous n'avons remarqué qu'une erreur. M. Sommervogel
attribue à Pfefitil, le poëte, deux ouvrages historiques
ci-dessous indiqués , qui émanent de son frère Chrétien-
fVédérîc, diplomate et jurisconsulte. C. M.
1. Chimie. J. R. Spiclmaun. lustltutiones chcmiœ. Strasbourçt 176C,
in-8*. (Décembre 1767 . p. 527.)
i. Jdem. Instituts do chimie, trad. par Cadet. Tar m, 1770. (Janvier 1770,
p. 185.)
3. Médecine. F^reytag. Dissertatio medica cataracta, etc. Strcubonrg^
1721 ; iu-4v (Juillet 1722, p. 1277.) (Qnérard dit 1711.)
4. Idetn. J. A. Lorens. Morbi deterloris note Gallornm castra trand
Rhenum sita ab anno 1757 ad 1762 infesta. ,Schleêtadt , 1765. (Jan-
vier 1766, p. 345.)
h. Astronomie. B. Stœber. M. Manilii antronomicon , etc. Strasbourg,
1767. (Juin 1768, p. 533.) (Quôrard dit Straber.)
6. Rhétorique. Oraison funèbre de Louis XIV à Strasbourg, pendant
le service solennel célébré dans l'église de Saint-Louis , des Pères
do la Compagnie de Jésus, le IG novembre 1715, par le P. Ign. de
Laubrussel. Strasbourg, 1715, in-4*. (Noverobro 1716, p. 2016.)
(Omis par Quérard.)
7. Idem» Dans l'église cathédrale de Strasbourg, le 18 novembre 1715,
par le P. Louis Laguille. Strasbourg y 1715; in-4*. (Novembre 1716,
p. 2025.)
8. Histoire do France, J. D. Schœpfllni vindicite Celticss. Stra^ourg,
1754; in-4'. (Avril H.'id, p. 1010.)
9. Idem. Panegyricns Ludovieo XV pacatori Rurop^e anno 1737.
Strasbourg, 1737. (Août 1744, p. 1525.)
( 271 )
io. Histoire de France. Histoire fl'AlRace, parle P. B. J. Laguille.
Straibourg f 1721 i 2 vol. in-fol. (Avril 1727, p. 0.10. Juin, p. 10.37.)
(Août, p. 137.3. Novembre, p. 1071.)
11. fdem. Al8at!aillnRtrataaiict..8cbœpflin. ColiD.ir, 1751. (Soptrinhrc .
p. 1U77. Janvier 1753, p. 52. Jnin, p. 120!),)
12. Idem. Dissertatio. Uist. de Bnrgnodia cin et traiiKJuraiin a
D. Schœpflin. {Stratbourg, 1731.) (Juillet 1732, p. 1103.)
18. Hlutofro d'Espagne. Excerpta hist. et Juridioa de natnra nue-
eemlonis in monareliiam Hiipanis roense deeembri 1700, «tr.
Stroêbourg, 1701. (Par Obrecht.) (Mars 1701, p. 90. Mai, p. 194.)
14. Histoire de Pologne. Etat de la Pologne, avec nn abrégé de Kon
droit public, par Pfeffel et Hérissant. Parié, 1770. (Octobre 1770.
p. 5.)
15. Histoire d'Allemagne. Abrégé chronologique de Thistoiro dn
droit public d'Allemagne, par (M. P. Pfeffel). ParUt 1754. 2«' éd.
Mannheim^ 1758. Nouvelle édition. PariJi , 1765. (Avril 1775, p. 95.3.
Juillet, p. 1725.)
16. Antiquités. J. Casp. Eiitenschmidt. De pondoribus et mensnris vp-
terum Romanornm Qrœcorum et HcbraBomm , etc. Stratbonrgy 1708.
(Septembre 1708, p. 1618.)
17. Biblio^aphie. J. D. Schœpflini VindiciiB typog. Stmthourrf^ 17G0.
(Juin 1760, p. 138G.) Lettre sur l'origine do l'impriuicrio, servant
de réponse aux obscrvationii publiées par M. Fourtiiei-, Io Jeune.
Nur l'ouvrage de M. Schœpflin (par Brt). Strasbourg, 1701. (Oc-
tobre 1762, p. 329.)
18. Poétique. Fables nouvelles (par Pfi'flTcl), tr.id. libre )>ar Lichtwohr.
8tra»bourgj 1763. (Février 1"G3, p. 530.)
19. Supplément. .^Illanl .x op In Ht.*? varia; hislorinp librl XV. Kdilio nova
cnra J. H. Lederlin. Strnnbourgy 1713. (Octobre 171 1 , p. nco.)
Étude fittr hi fn'gyiifirati'on def> twmn de lieux m France,
par A. Honzy;. Paris, V. Hënaut, 18G4; in-8«, lV-140 p.
Le petit li\TO dont le titre pr(k*èdc a été , an moment
de son apparition, d.iiis le Blhlioffraphe même (tome II,
( 272 )
p. 249 et 299), l'objet d'une critique de détail qui n'était
que trop juste. Oui , La Baroche est incontestablement
La Paroisne et non La BasUigue, Nous qui sommes sur
les lieux, nous ne pouvons nous y méprendre. Mais il
serait très-regrettable qu'une erreur si légère fît juger
défavorablement un ouvrage bien fait, plein de recher-
ches, d'une érudition très-saine, rigoureux dans ses dé-
ductions, original dans sa forme un peu familière, et qui
me semble établir, pour l'étude des noms de lieux , des
principes, des règles et une méthode dont nous pouvons
faire notre profit.
Tout le monde est curieux de l'origine des dénomina-
tions locales. En tout temps le peuple même leur a cher-
ché des étjmologies, et il y a telle ville en Alsace dont
la légende n'est pas autre chose qu'une interprétation
populaire de son nom. C'est précisément parce que tant
de gens s'en mêlent que cette étude est tombée en dis-
crédit, et que les vrais savants s'en sont longtemps abste-
nus. Y a-t-il en efiet une matière plus obscure ? Il est
reconnu que nos plus anciens noms ont été imposés aux
localités par les Celtes , et il y a grande apparence que
ceux mêmes qui se présentent sous une forme latine ou
allemande ont gardé des traces de leur radical primitif.
Or comment déterminer la raison d'être d'un nom prove-
nant d'un peuple depuis longtemps disparu , qui n'a laissé
(le sa langue que des monuments douteux, des textes
altérés, des patois plus ou moins impurs, et dont il fau-
drait avant tout retrouver l'idion^e par un procédé ana-
logue à celui qui fait reconstituer aujourd'hui la langue
i 273 )
primitive de» Aryas, par la comparaison des différents
idiomes qui en sont dérivés ?
C'est là la grande difl5culté des études celtiques ; ce
n'est pas la seule. Comment distinguer l'origine d'un
nom quand il est entré dans sa formation une racine
commune au celte, au latin, a l'allemand, ainsi qu'il
arrive nécessairement pour des langues de la morne fa-
mille? Quand avec cela les peuples qui les ont parlées
ont successivement occupé le même pays, la question
peut à bon droit paraître insoluble. Et cependant tant de
difficultés ne rebutent plus les bons esprits : grâce à
M. Houzé, on comprend que leurs efforts peuvent être
jusqu'à un certain point couronnés de succès.
Lorsqu'il s'agit de noms de lieux à l'usage de toute
vne famille de peuples, comme les peuples de langue
romane, la première condition est de ne pas restreindre
le champ d'exploration à une province particulière. Ce
n'est qu'en multipliant le plus possible les points de com-
paraison qu'on peut arriver à des résultats avouables.
M. Houzé l'a compris ainsi. Il a commencé par faire avec
beaucoup de soin le dépouillement des noms de lieux qui
86 rencontrent le plus habituellement dans les pays de
race latine, il a recherché la forme qu'ils ont successi-
vement revêtue en remontant jusqu'aux plus anciens do-
cuments où ils sont consignés, et il est ainsi parvenu à
les réunir par groupes, où il est facile de reconnaître ce
qui appartient au radical, et ce qui n'est qu'une flexion .
un préfixe ou un sufiixe, qui varie selon les zones, suivant
les peuples qui ont tour à tour fait usage de ces noms.
( 274 )
11 est iiiiifiti parvenu à déterminer rori^iiic celtique ou
latine d'un grand nombre de dénominations inspirées soit
par la situation des lieux ^ soit par la culture dominante,
soit par la nature des établissements qu'on y créait^ soit
])ar les personnages qui eu prenaient possession. 11 a en
même temps déterminé la valeur des finales qui modifient
le sens des noms , il a montré quels sont leurs équivalents
eu passant du celtique an latin, aux langues romanes et
même en partie à Tallemand.
. Il est aisé de comprendre de quelle utilité est pour
rbistoire locale la connaissance des noms de lieux, et
M. Houzé Ta fait voir lui-même dans sa lettre sur Metz
et ses environs. Armé de sa méthode et des données
qu^cUe lui fournit, il indique avec toute Tautorité d'un
maître quels sont dans le pays Messin les noms de lieux
d'origine celtique, les noms imposés par la conquête ro-
maine ou par les Barbares en leur qualité d'auxiliaires
(les légion» et do vassaux de l'Empire romain , ceux dont
la forme révèle une influence romane ou gallo-franquc.
Des exemples feraient mieux comprendre et la méthode
de M. Houzé et. ses résultats ; maïs il y a un danger que
je dois éviter : c'est qu'un petit nombre de faits ne suffi-
raient pas pour établir la preuv(* de ce qui précède. D'un
autre côté , si je m'étends trop , je dépasse le cadre dans
lequel je dois me maintenir. Mieux vaut donc essayer de
faire pour les noms de lieux d'Alsace, ce que M. Houzé
a si bien fait pour ceux du pays Messin, et d'indiquer à
grands traits à «luelle période de notre histoire répond
telle fnmillo de noms. Quand l'étude des noms de lieux
( a75 )
ne s'étend pas à Tenscmble et ne multiplie pas autant
que possible les points de comparaison , à moins de cir-
constances locales qui eu expliquent le sens , elle ne peut
guère s*élever au-dessus de l'hypothèse qu'à la condition
d'av.oir recours aux faits historiques. Examinons donc de
quelle manière se classent les vocables de notre géogra-
phie dans leurs rapports avec les peuples qui ont succes-
sivement foulé le sol de l'Alsace.
En fait de noms antiques de lieux habités, il y en a
trèe-peu qui remontent jusqu'aux Celtes et qui nous soient
parvenus sans autre altération qu'une flexion grecque ou
latine. ArgentorcUum , Strasbourg, Argentovaria y Hor-
hourgj ^^0^, Elvetum , EU, Broeomagus, Brumath
(l'endroit du marécage), ^sovientum (la ville des prés),
EbersmOnster , voilà à peu près tout ce que nous trouvons
de celtique dans notre géographie ancienne. Mais peut-
être faut -il faire remonter jusqu'aux Celtes les noms,
profondément altérés du reste , terminés en it^gen. Cette
finale répond à la désinence d'aovm (Peterlingen = Fa-
iemtacum), qui est la forme gallo-romaine de Vek celtique
(gwmiek, le vignoble, gwemek, l'aunaie. d'où Vigny et
Vemy). Dans la partie romane de la province la finale
mgen se rend par ans, comme Pfefiingen = Phaffans ,
tandis que dans la Lorraine acum devient ange après avoir
été inge9i : PcUemia^mm = Pétrauge , dont la forme fran-
çaise est Périgny.
De même le latin ne se renconti'c sans mélange que
dans un très-petit nombre de nos noms. On cite Tabemœf
Saveme, Stabula, Bantzenheini , Columbarium, Colmar,
( 27(î )
ou , comme ont parle longtemps les populations romanes
de TAlsace, de la Lorraine et de la Suisse, la ville de
Colombier,
Par contre la terminaison wifler^ vnhr (villa, villarc),
génëralement déterminée par un nom de personne à ra-
dical germanique, prouve que pour coloniser T Alsace,
TËmpire romain a fait de larges emprunts aux popula-
tions allemandes. Il faut sans donte faire remonter à la
même période quelques noms en dorff et en hoven, qui
répondent aux expressions latines de curia et de ctêrtis,
et même de villa, comme Hugshoven = Hugonis ctêria =
Honcourt , Lnffendorf = Levoncourt , Didenhoven =
Thionville, Goersdorf = Gerlagesvilare , Rimsdorf =
Rimovillare, Dans la partie romane de la province , vriller
peut avoir pour équivalent magny (mansionile) : Bem-
hardswiller = Bellemagnj. Tout cela démontre com-
bien était rapproché le sens primitif de villa, de curti^t
et de ma/nsionile.
Puis viennent les noms en keim qui appartiennent à la
période germanique , mais qui ne se produisent qu'au fur
et à mesure que nos campagnes se repeuplent après la
longue période des invasions. C'est peut-être après les
dénominations de la géographie physique , cette fcunille
de noms qui présente le plus de radicaux celtiques , les
Allemands s'étant souvent bornés à joindre leur substantif
heim au nom primitif du canton , de la forêt, de la colline ,
du ruisseau où ils fixaient leurs demeures , comme Aven-
heim (de abh, ave, eve, eau), dans le canton de Truch-
tersheim , où se rencontre encore aiyourd'hui une source
( 277 )
remarquable. Mais cela ne veut pas dire que le premier
radical des noms en heini ne puisse pas être allemand :
Bergheim , la demeure de la montagne , Ingmarsh'eim , la
demeure d*Ingmar.
Cette esquisse, dont presque tous les traits sont em-
pruntés à M. Houzé , indique les grands faits qu'on peut
tirer de Tétude de nos noms de lieux. Il ne faut pas son-
ger à en appliquer les principes avec une rigueur absolue :
dans une province où les races celtique , gallo-romaine ,
allemande se sont touchées ou se touchent encore de si
près, des noms peuvent emprunter leur désinence tantôt
à Fun , tantôt à Tautrc peuple , substituer à une flexion
gallo-romaine une finale latine : Theodherctacum = Theot-
hertovUlare = Diettwiller ; ou à une finale latine un
vocable allemand : BruningaviUare = Pringheim , Stoz-
zcfvtlare = Stotzheim ; et par Teffet de circonstances
particulières, certains noms, quoique d'origine allemande,
peuvent prendre une terminaison latine , comme Bisch-
wîller = Bîschofswiller , et non Bischhcim = Bischofs-
heim.
En gros les exceptions confirment la règle, et si en
Alsace cette règle se montre assez précise pour permettre
de déterminer, à défaut d'autres documents, l'époque
approximative où remonte une localité donnée, à quel
peuple , à quelles formes politiques , à quel système d'ad-
ministration elle doit son origine . c'est un résultat assez
considérable pour que nous soyons roconnaissant^ h
M. Houzé de nous avoir ouvert et fravé la voie.
X. M.
( 278 )
VARIÉTÉS.
Société littéraire de Strasbourg.
Du mui» de novombre 1864 au mois de niai 1865, lu Socit^té lillé*
rnire a donné leis preuves les plus évidentes de son désir d'accli-
Hiater détiuitivcment à Stra:$bourg la < lecture publique.* L'atten-
tion empressée du publie n'a certes pas fait défaut à ceux qui se
sont aventures à réagir contre les traditions d'insouciance litté-
raire et scicntiflque qui, depuis un certain nombre d'années,
avaient pris droit de cité au milieu de nous et nous ne pouvons,
pour notre part, cjuc notis féliciter trôs-vivcmont de ces tenta-
tives, de jeter en aliment à la curiwité autre chose que la litté-
rature des petits journaux. Mais il nous faut bien avouer aussi
que l'épreuve no nous parait pas décisive, que l'émulation jetée
dans le public ne nous semble pas bien ardente, que les audi-
teurs rentrent plus dans la catégorie des écouteurs bienveillants
que dans celle des élèves attentifs ou des critiques autorisés.
Nous ne fiiisons certes pas cette observation pour diminuer lu
valeur d'une institution qui nous semble très-heureuse, mais
uniquement pour rechercher les raisons de cette espèce de mol-
lesse avec laquelle beaucoup accueillent ces lectures et de l'ab-
sence complète d'enthousiasme dans les auditoires. Cette maladie
d'insouciaucc doit évidemment tenir à des causes sérieuses qui
facilitent son développement, et dès lors il est de notre devoir
de découvrir le spécifique le meilleur à lui opposer.
Est-il admissible logiquement que lorsque des professeurs dis-
tingués, des hommes de lettres émérites, des amateurs de talent
se présentent devant le public avec des leçons soigneusement
méditées sur des sujets intéressants, il ne se produise aucun
mouvement d'opinion qui encourage ces efforts?
Est-il admissible que l'auditoire du premier jour reste, presque
sans variation, le môme pendant quatre mois et ne s'agrège
aucun élément nouveau attire par l'utilité d'une entreprise litté-
raire?
Est-il admissible enfin que dans une ville qui a occupé pendant
si longtemps une place brillante parmi les plus savantes, une ville
( 279 )
])i)urvii(' (1*1111 recteur cl MtMtinii faciillùs, on uo trouve d'ardeui
audituiro «[ue parmi les femmes, el (|ue tout ce (fui esl jeune et
voud pur ëlat au travail de la pensée se tienne éloigne de cua
lectures ?
Quelque pénible ({u'en soit Taveu, n'hésitons pas ù le dire:
Malgré le dévouement des professeurs, malgré la masse flottante
déjeunes inlelligcnce.s que renferme notre université, les lec-
tures puhliipies n'ont produit aucun résultat sensible sur les
goûts de la population. Uuelle est donc la vraie cause du mal?
Avant de formuler nos conclusions, il est de notre devoir de
donner acte à M. Spacli de la déférence flatteuse qu'il a montrée
pournoj conseils eu étudiant plusieurs des chefs-d'œuvre do la
littérature allemande, suivant les observations que nous nous
étions permis de lui soumettre dans le n* 10 du Biblio^aphe de
ltM4, cl nous remplissons d'autant plus volontiers ce devoir ijue
le succès do ces leçons nous autorise ù penser que si nous avions
bien apprécié l'iutérôt de ces études, nous n'apprécions non
moins bien l'utilité des réformes ouxqnelles il nous semble urgeni
que la Société littéraire pourvoie si elle tient à cœur de donner
une existence déflnitive ù dos « lectures publiques. >
Si l'on examine sans parti pris l'état de l'opinion en matière
littéraire, il nous sembhi douteux ({u'on y piii^isc trouver autre
chose qu'une indilTérence caractérisée pour les admirations tra-
ditionnelles, et une grande curiosité pour ce mouvement immense
qui nous ]>ou8se, dans la presse et dans les livres, depuis unt;
trentaine d'années. Ce point admis, il nous semble dangereux
de placer les iecturett publiques en dehors des conditions néces-
saires iK>ur les rendre utiles par la popularité qu'elles pourraient
acquérir et de vouloir remonter en quelque sorte le courant de
l*opioion au lieu de l'accompagner. Or, il nous semble évident
que les cours que nous avons entendus, sans pouvoir prêter à
aucune critique* isolée, car chacune de ces lectures rentre fort
légitimement dans^uu programme littéraire, ne flattent en rien
les préoccupations du public. Ce qu'il demande à entendre à tout
prix, c'est une solution raisonnée et savante des problèmes jour-
naliers ((uo son activité rencontre sur ses pas; ce qu'il demande.
c*est un guide autorise qui se jette, lui aussi, dans le mouvemeiil
d'analyse critique qui nous emiiorle et lui fasse toucher du doigt
les causes «'t les efl'ets des fluctuations au milieu desquelles nous
( 280 )
vivons. Si la Sociéle litleraire veut se tenir ferme sur lo terrain
purement littéraire qu'elle exploite presque exclusivement ,
qu'elle se préoccupe plus des auteurs voisins de 1789 ot de 1830
(jue de ceux qui ont brillé du temps de Périclès, d'Auguste ou do
Louis XIV. Rien de mieux que les érudits de loisirs se retrempent
aux sources classiques du beau et du vrai , mais nous ne croyons
pas nous tromper en afDrmant que le public qui consent à donner
une heure par semaine à un cours littéraire, n'emporte aucun
savoir précis de ces séances et ne retient aucun enseignement de
ces revues rétrospectives sur l'histoire de l'esprit humain. Lors-
que, rentré chez lui , un dé ces auditeurs trouve sous sa main
Gh&teaubriand, Balzac, Alfred do Musset, Victor Hugo, Alfred
de Vigny, Lamartine, ou bien encore le roman de la veille qu'il
voit signé George Sand ou Mérimée, il le lira avec plaisir, mais
souvent, sans autre guide que des notions littéraires fort incom-
plètes. A notre avis, le meilleur et le plus utile de la tÀcbe des
membres savants de la Société littéraire, serait de s'emparer un
peu de la direction critique des œuvres contemporaines en l'é-
clairant des lumières que lesjgpiodèles anciens leur fournissent
d'une manière si sûre.
Mais ce que nous préférerions encore, ce serait une préoccupa-
tion littéraire moins excluaive. Si notre souvenir est exact, le pro-
gramme que M. le Recteur traçait en ouvrant ces cours , n'a pas
été sui\d comme nous l'espérions. Qu'est devenue, par exemple,
la leçon sur la philosophie contemporaine que nous attendions
avec une légitime impatience? Nous n'avons rien entendu qui se
rapport&t soit au spiritualisme, soit au pantliéisme, soit au natu-
ralisme, soit au positivisme, et cependant c'est bien au milieu
«les irritantes controverses de tous les ^sternes que nous nous
agitons aujourd'hui. On les porte dans la chaire sans les expli-
quer, dans les livres sans les commenter: ne serait-ce pas aux
hommes qui ont vécu et assisté à la naissance de quelques-unes
de ces théories, à les éclairer des lumières defleur expérience et
de leur loyauté ? Le terrain serait-il trop brûlant, nous en indi-
querons facilement d'autres.
Sans aller plus loin que 1830, l'histoire française ou européenne
ne serait-elle pas une source abondante d'éfudes du plus vif inté-
rêt? Lo Directoire, les Cent Jours, l'éducation parlementaire du
'pays , de 181.5 à 1830, donneraient facilement matière à des leçons
( ^1 )
du plus sérieux et du plus piquaut atlrait ; pourquoi? parce que
nous procédons de tout cela et que nous avons la maladie des
études pratiques. C'est cette domination un peu tyrannique que
l'utilitarisme exerce sur nous et qu'on voudrait vainement dé-
truire par la pure contemplation des choses littéraires qui nous
fait regretter qu'aucune place n'ait été donnée aux études écono-
miques. Cette science -là, dans tes données .élémentaires, est
accessible à tout le monde et n'a pas la mine revôeho dont on la
pare trop souvent. Ne pensez-vous pas que lorsque l'attention
universelle est forcement attirée par les traités de commerce,
les grandes entreprises de crédit, les associations de toutes
sortes, que lorsqu'un mouvement générai emporte vers la prati
que de ces questions les classes ouvrières elles-mêmes, il ne soit
pas opportun de s'emparer de tous ces faits qui nous entourent
et de les expliquer en public par les théories si intéressantes de
la production et de la consommation? Faites-en l'expérience,
vous verrez do quelle curieuse animation seront pris les audi-
toires.
Nous faisons-uous illusion et la Société littéraire, arrêtée par
son titre mùme, ne pourrait-elle pas s'engager dans une entre-
prise de cette nature? Mais la liltéraluro est bien élastique et nul
ne se plaindrait que la Société élargit sa sphère d'activité.
Toutes ces observations, nous les faisons avec une double con-
viction : la première, qu'elles portent en elles le germe d'une
féconde utilité des lectures publiques; lasecondf, c'est que la
Société littéraire renferme dans son sein des aptitudes très-nom-
breuses pour traiter avec ampleur et talent toutes les questions
que nous avons indiquées.
Puissent les lectures de cet hiver donner raison à nos conseils
et À nos espérances !
Y.
V: *
Uk MoRéRi CONSACRÉ PAR VoLTAiRK. — II y a quelque8 jouf» , un
des professeurs le» plus dlstingnés du lycée de Colmar, M. Th. Le-
elairo, faisait une recherche dans sou Moréri (édition de Bâte, 1732.
en 6 volumes , avec 3 volumes de supplément do 1743-1745), provenant
d(t la bilitiothèqnc de M* Bruges , avocat nu conseil rouvcruin d Al-
sace et père <Iu conseiller du mi^me nom. Il trouva dans le tome II
( ÛS2 )
<lu RU|ipl(^niont nn billot ainsi conçu, qui Rombln do In inaiii do C«d
lini :
• M. do Voltaîro snpplio M. Brnjço» do vouloir bien lui onvoïor !«•
< tome 5 du Dirtionairo do Morcri do l'édition de Ti/lle, et le Kuplé-
• ment. *
, Le Bibliographe s'empresse do faire ses compliments à M. Lcclairo.
Il possède nn exemplaire de Moréri qui pourra bion Otro couché dt>f.
maintenant sur le carnet don degiderata de plus d'un amateur pour
avoir RcrvI à Voltaire, «ans compter que la note «lui raccompagne
permet de placer M* Bruges, avec M* Dupont, parmi ces savants Ju-
riscouDultos do Tanclen barreau do Colmar chez lesquels l'illustre
écrivain trouva tant de secours pour la composition de ses Annales
de V empire.
*
W Vi
Une trouvaille intéressante a été faite récemment à la hibliothéqno
de Bàle. C'est une poésie du poGte strasbourgeois Sébastien Braud ,
l'auteur du Narremehiff, relative à l'aréolithe t<Jnibé à Kusis^heim lo
17 décembre 1492.
V.'
• • ■•
W -A*
Un portrait de Kepplor, grandeur nature, se trouve à la biblio-
thèque de Strasbourg. Dans une ancienne biographie de Kepplor
parnc à Leipzig en 171H sous le patronage de l'empereur Charles Vf,
ce portrait est relaté comme lo meilleur de tous ceux qui ont eu-
faits.
II appartenait au professeur Berneggor, un intime ami do Kopplor,
qui le donna eu IG^l à la bibliothèque, encore du vivant do Kepplor.
De ce portrait ou fit, en 1G20 ot plus tard, un certain nombre do
copies, qui n'ont aucune valeur spéciale. On vient aujourd'hui
de le reproduire par la photographie.
{LiterartMche» Convernatimi^hloit .)
.V.
■ BiBMOTiièQUK DK STRASBOURG. — M. Augusto Saum , inspecteur
vérificateur de la librairie étrangère et sons-chef de division h la
préfecture du Ban-Rhiu, vient d'être nommé, par arrêté do M. le
maire do Stras^bourg, bibliothécaire do la ville, on remplacement do
( 283 )
M.Alfred Schweighsenser, archIviAto paléographe, dém irai on n aire
Nom n'avons pas à apprécier les motifs qni ont poussé M. Schweig-
bisnseràse démettre aussi subitement de fonctions que ses goûts,
i^atant que ses titres universitaires, ses profondes connaissances
bibliographiques et sa vaste érudition devaient lui faire chérir; nous
ne pouvons que regretter sincèrement cette fAcheuso détermination.
Son luocefseur mettra, nous n'en doutons pas, dans l'exercice de
■•• nouvelles fonctions , tout son zèle et tonte son activité, et nous
osons espérer qu'il continuera l'impulsion donnée par M. Schweig-
h«nser pour compléter à la bibliothèque tout ce qui touche à la lit-
térature française et aux beaux-arts, deux parties trop négligées par
•es prédécesseurs.
Qu'il se garde surtout d'oublier que la bibliothèque de Strasbourg
appartient A l'étude, qu'elle n'a été fondée que dans ce but, que les
savants, les érudits, les écrivains, en un mot, tous les travailleurs,
doivent seuls composer son public et que Jamais elle ne doit tomber
«a niveau d'un cabinet de lecture on devenir un chanffoir c pour les
« oisifs qui savent lire , cette tourbe do lecteurs qu'on nomme , hélas !
• le public I , comme l'a dit, avec tant de raison, M. Paul Lacroix,
le savant conservateur de la Bibliothèque de l'Arsenal. C. M.
BULLETIN MENSUEL D'ALSATICA.
170. Les Doctrines positivistes eu France. Etude sur les œuvres phi-
losophiques de MM. Littré , Renan, Tainc et About, par M. l'abbé
A. Gnthlin. Paria f 1865. Typog. Le Roux, à Strasbourg. Or. in-8»,
XVM78 p.
Cet ouvrage a été pulilié en maji'urn partie dans lu Revue raîhoUqv* de
VAlsact. M. Lillré est l'organÎMitear définitif des doctrines positivistes insti-
taées par H. Comte. M. Renan en est le Troubadour, M. Taino, ie Kénippr.
171 Les éditions et les traductions de la collection hippocratique,par
le D' Kissen. Strasbourg, t;fp. de 0. Silbernuinn, 18C5, ln-8*, 23 p.
Extrait de la Gatetlt médicale de Sîra$bourg.
172. Un regard sur l'Alsace (poésie), par Charles Dubois. Strasbourg,
typ. Christophe, 1865, in-8«,C p.
Extrait du Maniirttr du Baf-nhin.
( 284 )
173. Le Minnetinger Hartmann von Aue, par Louis Spach. Strag-
bourg, typ. de V* B erg er- Levraut t, 18d5; In-8", 65 p.
174. Le Vaincu de Zama à Oarthage et sur la terre d'exil, par Ed. Go*
guel. Strasbourg , typ. de V' Berger-Levrault t 1865; in-8*, 55 p.
175. Les Vies maltienreuiie<*. La Paysanne (Jeanne), par M. Fée.
Typ. de V* Berger- LevrauH , 1865 ; in-8o, 61 p.
1^1 II-* i73 ft 175 «ont extraiu du BullHin Uitiratre, loms II , 2* lirniisoii.
176. Excursion de la Société phiiomatique TOgéso-rhénane, Ies3 ,4.
5 et 6 février 1865, parleD'Kirschleger. Streubourg.typ. Chri/ttophe^
1865; in-18. 23 p.
Exlrsitdu Monileurdu Bat-Rhin.
177. Esquisse d'un projet de loi sur l'instruction primaire, fondé sur
le principe de la liberté, précédée d'un avant>propos et d'un ex-
posé des motifs. Parié, 1865; typ. Silbermann ; in-8*, 16 p.
178. Badische Qeschichte bis znm Ende des Mittelalters , von Karl
Friederich Vierort. Tûbingen, 1865; in-8^ XII-509 p. — 9 fr.
179. Niederbronn et ses environs, par le D' Knhn, fils. Strasbourg,
typog. de F* Berger-Levrault^ mai 1865; in-18, 145 p. ; 1 planche et
1 carte.
180. Exposé des travaux de la Chambre de commerce de Strasbourg.
Années 1863, 1864, 1865. Strasbourg , typog. de V Berger-Levrault ;
gr. in-8*, 46 p.
loduttrie cotaDoière. — Enquêtes rsIsUves sdx courtiers de marchindises.
an laiix de l'intérêt de l'argent, à la circalaliou monétaire ei fiduciaire. —
Traité entre la France et la Prusse. — Questions de navigation. — Clieoiins
de fer. — Service postal. — Houilles étrangères. — Assiette do l'impôt «ur
les établissements industriels. — Chambre cousnltative de Bischwillcr. —
AlcooDi hollandais, gare d'Austerlitz. — Hôtel de commerce. — Rapports
périodiques.
181. Die verlorenen Schriften des Aristotelea, von Emil HeitK, Pro-
fesser am protestantischen Qymnasinm in Strassbnrg. Leipzig ^
1865; in-8*, 318 p. — 8 fr. Strasbourg ^ lib. C. P. Schmidt.
188. Znr Llteratur Johann Fisoharts. Kleine BeitrAge von D^ \ilmar,
8te Auflage. Francfort^ 1865; gr. in-8% 55 p. — 2 fk-. Strasbourg,
Uh, de V* Berger-Levrault.
I. Zur Lileratar des Bieneokorheii. — II. Die Reimsldcke im Réveille-
Mstin oder Wacht frOh suF. — lli. Anmshniing lur cbristiichcn Kindenucht.
— IV. Erinalinung «n die Biindpfibsllcr. — Y. Vorbericbt znm Ismenius. —
VI. Kleinc Notizen zur Fiscliartliteratiir. — Vif. Zur Orthographie Fiscliartf.
NuMÉaofl 11 BT IS ■ D C C C L X V Movbmbbb-D Acbmbrb
LE
BIBLIOGRAPHE ALSACIEN
GAZETTE
LITTÉRAIRE, HISTORIQUE, ARTISTIQUE
NOTICE NÉCROLOGIQUE.
M. HUGOT.
M. Hugot, bibliothécaire- archiviste de la ville de Col -
mar, est né à Strasbourg, le 26 août 1805. En 1829, il
eutra à TÉcole des chartes; il en sortit, en 1831, avec
le diplôme d^archivistc-paléographe. Jusqu'en 1837, il
occupa une place d'archiviste aux archives de la cou-
ronne, époque à laquelle il fut nommé à Colmar. En
1889, il fonda dans cette ville une société littéraire qui
dura jusqu'en 1855. En 1847, il créa le Musée Schcen-
gauer, qui n'est pas l'un des moins intéressants de la
province. — Sous son administration, la bibliothèque
s'enrichit de plus de 6,000 ouvrages; près de 10,000
médailles, jetons, classés avec un soin infini sont venus
enrichir les collections existantes ; 600 manuscrits ont été
catalogués avec une grande sûreté d'érudition dont témoi-
( 286 )
gnent les notes étendues qui accompagnent les principaux
d'entre eux ; enfin les collections ethnographiques d'anti-
quités gallo-romaines et celtiques, etc., ont été créées.
Nous avons nous-même déjà annoncé que M. Hugot
laissait en manuscrit un remarquable travail : la Préfec-
ture de Ilaguenau et la Décapole d* Alsace. M. Brièle nous
fait connaître que ce travail n'est pas le seul , qu'il y a
en outre une collection considérable de notes bibliogra-
phiques, un glossaire de l'idiome de la haute et basse
Alsace pendant les XIIP et XIV* siècles , des recherches
sur l'iconographie des saints , etc. , etc.
M. Hugot sentit les premières atteintes de son mal en
1862; l'année suivante, il dut abandonner ses travaux
pour aller demander à un frère tendrement aimé les soins
que réclamait son état. Le 7 juin 1864, une méningite
aiguë l'enleva à son frère et à ses nombreux amis.
Le cadre de notre petite gazette ne nous ayant pas
permis de reproduire m extenso l'article biographique de
M. Brièle, inséré dans la Bibliothèque de VÉcole des
chartes (année 1865, 4* livraison), l'auteur nous pardon-
nera d'en avoir extrait ces quelques notes.
L'homme le mieux doué, lorsqu'il a la conscience de
sa valeur, n'^habite pas une petite ville de province pen-
dant vingt-six ans sans faire naître certains petits griefs.
Il eût fallu à M. Hugot un centre d'activité plus grand ,
l'émulation lui manquait. A Colmar, il était au-dessus
de sa position, c'est ce qu'avouait encore tout récem-
ment le directeur de la plus importante des publications
périodiques littéraires de l'Alsace.
( 287 )
Cet aveu est un hommage rendu à M. Hugot, les
petites rancunes se sont évanouies, et il ne reste plus
que des regrets pour le savant que Colmar vient de
perdre.
n serait à désirer atgourd'hui que, dans l'intérêt de
notre histoire provinciale, les manuscrits de M. Hugot,
qui sont entre les mains de son frère , ne fussent point
perdus. Leur publication serait le plus beau monument
que la ville de Colmar, si «reconnaissante de tous les
services qui lui sont rendus,» pût élever à la mémoire
du savant qui fit tant pour elle et qui alliait si bien à une
érudition aussi vaste que profonde une nature d'artiste ,
c'est-à-dire l'honnêteté , la délicatesse , l'enthousiasme et
l'esprit. C. M.
LES TABLEAUX DE SCHŒNGAUER AU MUSÉE
DE COLMAR.
Le musée de Colmar a reçu dernièrement la visite de
M. A. Eigner , conservateur du musée d'Augsbourg , ac-
compagné de M. Ed. His-Heusler, l'un des membres les
plus éclairés de la commission du musée de Bâle. Nulle
visite ne pouvait être plus utile pour les collections de
Colmar. Les curieux qui aiment savoir comment le beau
s'est peu à peu dégagé des profondeurs de l'âme hu-
maine et qui s'occupent de l'histoire de l'art, connaissent
les difficultés que présente l'étude des origines de l'art
allemand , représenté à Colm&r par tant d'oeuvres remar-
( 288 )
quableâ. Ainsi que feu M. L. Hugot Ta fait observer avec
tant de justesse dans son Livret-indicateur du musée de
Colmar, que , par parenthèse , il serait bien à désirer de
voir réimprimer, les écoles primitives de l'Allemagne
sont pour ainsi dire restées indépendantes de toute tra-
dition; car elles n*ont pas connu Tantique et s* étaient
dégagées de Tinfluence byzantine. Leurs œuvres sont
donc jusqu'à un certain point, pour me ser\'ir des expres-
sions mêmes de M. Hugot , de véritables créations spon-
tanées de l'Europe occidentale , bien propres à caracté-
riser 6on génie. A ce titre on peut considérer les plus
anciens maîtres comme de vrais révélateurs. Tel est, entre
autres , Martin Schœngauer. L'un des premiers représen-
tants de l'école de Souabe , il date d'une époque où la
technique à ses débuts n'avait pas encore créé ces types
nécessaires qui donnent aux diverses écoles leur carac-
tère et leur originalité. Lui-mcmc se montre hésitant : il
tâtonne , il essaie , il cherche à serrer de plus en plus la
forme qui rend le mieux sa conception de Tidéal. De là,
dans son œuvre cette inégalité qui a dérouté les hommes
les plus compétents , et qui a suggéré sur le même ta-
bleau les opinions les plus divergentes.
Je le répète, la visite de M. Eigner était une véritable
bonne fortune. Indépendamment de sa position au musée
de la ville d'où les Schœngauer de Colmar tiraient leur
origine, M. Eigner est lui-même artiste et peut-être le
plus habile restaurateur de tableaux de notre temps.
Comme tel il a eu entre les mains un nombre considé-
rable de tableaux de l'école de Souabe, et mieux que
( 289 )
personne au monde il a pu se rendre compte du faire et
de la manière de chacun de ses artfstes. M. His , de sou
côté, formé par la contemplation journalière des incom-
parables richesses du musée de Bâle et par de nombreux
voyages, s'est fait connaître par la restitution à Thistoire
de la peinture d'un des meilleurs disciples de Martin
Schœngauer, Hans Fries, qu'une notice publiée dans les
Curiosités d'Alsace a suffisamment fait connaître parmi
nous, n faut le tact et les connaissances spéciales de ces
messieurs pour saisir le fil qui permet de suivre un
vieux maître dans l'évolution de son talent , de recon-
naître son dessin , sa couleur, sa touche dans les produc-
tions les plus énigmatiques de son pinceau.
Pour M. £igner, Schœngauer se trahit par sa manière
de modeler le front et les tempes, de dessiner la bouche,
de fendre les yeux , de rendre les mains , de former les
plis. Si une peinture où Ton peut constater ces signes
se recommande en même temps par la noblesse et la sim-
plicité particulières aux compositions du maître de Colmar,
son origine est incontestable.
Guidé par l'observation la plus attentive, M. Eigner a
marqué du doigt les tableaux de Schœngauer que possède
le musée de Colmar , et qu'il a trouvés plus nombreux
qu'on ne pensait. Il était étrange, en effet, de croire que
les collections de la ville où l'artiste a passé sa vie, où il
a formé une école qui ne parait pas lui avoir survécu
de beaucoup , fussent réduites à n'avoir de lui que deux
ou troiç tableaux plus ou moins authentiques. H se peut
que , pris isolément , tel de ces panneaux ne révèle pas
( 290 )
du premier coup la main du maître , mais je crois que
pour dissiper les douces il suffit de classer chronologique-
ment rœuvre entière que le musée renferme.
Ainsi il faut placer en tête , en suivant les numéros
et les indications du Livret :
133. L'Annonciation .
134. La Vierge et saint Joseph , en adoration devant
PEnfant.
136. Le Christ en croix.
135. La Vierge et saint Jean en adoration devant le
Christ en croix.
131. La Ptetà^ admirable tableau, d'une expression
saisissante, que tant d'analogies rattachent aux précé-
dents ; l'artiste , déjà maître de son pinceau , en a fait un
chef-d'œuvre de noblesse et de simplicité.
Les deux volets peints des deux côtés portant :
202. L'ange de l' Annonciation.
204. La Vierge de l'Annonciation.
201. La Vierge adorant l'Enfant.
203. Saint Antoine.
Ces dernières œuvres sont de véritables perles, et
ce qui a surtout émerveillé M. Eigner , c'est que nulle
retouche maladroite ne paraît avoir adultéré l'exécution
du maître.
M. Eigner n'hésite pas à attribuer à Schœngauer et à
placer aussi haut que les œuvres précédentes , un autre
tableau (168), forme oblongue, que sa mauvaise conser-
vation avait fait placer à contre-jour, et qui a été ^ peine
remarqué jusqu'ici. C'est le devant d'un cofire d'autel
( 291 )
provenant de la chapelle du Tempelhof, près de Bergheim.
Le tableau réunit deux si^ets : à droite, saint George
combattant le dragon , à gauche , le Précurseur , signa-
lant Jésus au peuple par ces mots : Ecce a^ftius Det, Les
deux savants visiteurs ont reconnu dans cette œuvre tous
les caractères de la peinture de Schœngauer , le dessin ,
la couleur , le sentiment , la noblesse et la vérité de Tex-
pression , et ces qualités sont d'autant plus sensibles que
Texécution a été remarquablement soignée. Certains
traits particuliers rendent aux yeux de MM. £igner et
His ce tableau aussi authentique que si Schœngauer
Tavait signé : tels sont le dragon, en tout semblable à un
monstre reproduit dans un tableau du musée de Bâle , le
rocher auquel il est adossé , le perroquet qui y grimpe ,
les menues plantes dont la terre est ornée , le panache
en plumes de paon qui flotte sur le casque de saint
George.
Quant à la suite des stations (114-130), qui ofirent
tant d*analogie avec la passion gravée du maître, quoique
Texécution soit assez relâchée, M. Eigner est convaincu
que c'est une œuvre exécutée dans l'atelier de Schœn-
gauer et sous sa direction. La composition est presque
totyonrs excellente . et doit lui être attribuée en grande
partie. La noblesse de la plupart des têtes semble égale-
ment indiquer la touche du maître. M. His-Heusler croit
même reconnaître dans le trait vigoureux qui accuse le
dessin , le tracé à l'aide duquel il a guidé le pinceau no-
vice de ses disciples , ou la correction de leurs écarts.
Le fait est que ce trait n'accompagne que les parties les
( 292 )
pins faibles de la peinture , ou celles que leur peu d'im-
portance réservait d*avance aux collaborateurs.
Après s'être arrêtés devant la charmante statue , que ,
d*une main pieuse , M. Aug. Bartholdi a élevée à la mé-
moire de Schœngauer dans le préau du vieux cloître des
Unterlinden, les deux étrangers ont voulu voir encore la
célèbre Madone au buisson de roses qui décore aujour-
d'hui l'autel de la nouvelle sacristie de Saint-Martin.
Faut-il le dire ? de toutes les productions que Colmar
possède de son peintre , c*est peut-être celle qu'ils ont le
moins admirée. Avant tout , M. Eigner a constaté plus
qu'ailleurs des retouches et des surcharges modernes. Le
maître se retrouve dans les rosiers qui caractérisent son
tableau , dans les oiseaux qui d'y jouent , dans les deux
angçs qui planent dans les airs en soutenant la couronne
céleste de Marie. L'Enfant est très-beau , quoique les
chairs paraissent en partie repeintes. Le front de la Ma-
done rappelle également , avec un peu d'exagération , il
est vrai , le modelé de Schœngauer ; mais où est cette
pure et noble expression qui distingue les vierges du
musée ? M. Eigner pense que cette oeuvre maniérée est
l'une des dernières du maître. Si, dans la Nativité et dans
le Christ en croix du musée qu'il place en tête, l'exécu-
tion est inférieure au sentiment , ici c'est le sentiment
qui est resté inférieur à l'exécution.
MM. Eigner et His-Heusler , attirés par nos œuvres
d'art et les jugeant après MM. de Quandt, Passavant et
Waagen, ont été les très-bien venus; leur visite fera date
comme celle de ces savants critiques, et j'ose croire qu'il
( 293 )
ne leur déplaira pas de voir les ophiîoiis qu^ils ont ex-
primées, recueillies ici et mises à jamais à Tabrî des dé-
faillances de la mémoire.
.X. M.
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE.
DBUX NOUVELLES PB0DUCTI0N8 DE L*IMPBIMEBIE DE M. VICK,
Pour le Bibliogr<$phe , le champ de la critique est res-
treint : quand un livre n'est pas publié entre les Vosges
et le Rhin , à moins que , par son siget, il ne présente un
intérêt exceptionnel pour nos érudits, nous ne pouvons
que le saluer de loin. Mais Itf petite revue des choses de
Fesprit et du goût en Alsace reprend ses droits quand il
s'agît de chefs-d'œuvre typographiques. Le beau est de
tous les pays , et , à ce titre , nous nous faisons un plai-
sir et un devoir d'annoncer aux bibliophiles deux nou-
velles publications de M. Fick , de Genève.
La première est une charmante plaquette qui , sous le
titre de : Bluettea et boutades (in- 16 de 77 pages), ras-
semble en une seule gerbe toute une moisson de pensées
de M. J. Petit-Senn , fines, ingénieuses, à fleur de coin ,
pleines d'humour, de sens et de vivacité. M. Petit-Senn
est un moraliste de la bonne école, comme M. Fick,
m merveilleux imprimeur, et rien n'est mieux mérité
que le douzain à l'antique qui précède l'adorable petit
volume :
( 29* )
Le Ubraire «a lecteur.
Voici pour toi, pUivant publie ,
Une œayre accorte, fine et brève:
Petit-Senn imprimé par l'ick,
Toas les deux bourgeois de Oenôve.
Vif et dru , bien que sage et vieux ,
Jamais l'auteur n'a visé mieux.
Tiré plus droit, touché plus Juste;
Jamais l'imprimeur excellent
N'a fait un habit plus galant:
Le costume i l'esprit s'ajuste.
Comme l'imprimeur et l'auteur,
Fais ton devoir, ami lecteur.
La seconde publication de M. Fick est un choix des
œuvres de Guillaume Farel , sous le titre de : Dv vray
vsage de la croix de lesus- Christ, par Gvillamne Farel,
suivi de divers écrits du même auteur (in-8" de XL - 320
pages). Farel est presque un des pères de la Réforme en
Alsace. Il 7 trouva un asile , quand, en 1523, la nouveauté
de ses opinions Tout fait chasser de Meaux. La dédicace
du vrai usage de la croix à Très-illvstre prince Jean,
conte de Kassav, Sarbruck, Niors et Saruerden est une
preuve de la sympathie dont il fut Tobjet, comme de
rinfluence qu'il exerça. Il n'eut pas moins de succès au-
près du duc de Wurtemberg, et Montbéliard doit la Ré-
forme à sa prédication. Ses écrits en français étaient
presque perdus , quand , à l'occasion du 300* anniversaire
de sa mort, l'église de Neufchâtel, dont il fut le premier
ministre^ a entrepris de les faire réimprimer. Cette édition,
confiée aux presses de M. Fick , est assurément la plus
belle médaille commémorative que l'église fondée par
Farel pouvait faire frapper en son honneur.
( 295 )
Ce n'est pas le premier prosateur de la Réforme que
nous voyons renaître de ses cendres : M. Paul Lacroix
nous avait déjà donné les Œuvres françaises de Calvin.
Farel est certainement digne de prendre rang à côté de
Tapôtre de la Réforme à Genève. Outre les poëtes , on
n'avait guère retenu, en fait d'écrivains du XVP siècle,
que le nom et les œuvres des satiriques , des conteurs ,
des linguistes , des philosophes. U est bon que Ton nous
rende enfin les écrits des théologiens.
X. M.
VARIÉTÉS.
Un Moreri consacré par Voltaire.
X»« très-innocente nouvelle bibliographique que nous avions pu-
bliée I ions ce titre . dans notre dernier numéro , a provoqué de la
part de M. L. Winterer , vicaire à Colmari une charge d/ond de train
contre l'illustre philosophe. Quand donc nos écrivains êaeriê com-
prendront-ils que la charité qu'ils prêchent avec tant d'onction
devrait tout au moins débuter par la Justice, et quand s'apercO"
vront-ils de la maladresse qu'ils commettent si souvent d'imputer
avee véhémence à leurs adversaires des faiblesses et des vices qui
ont été partagés et même dépassés par des hommes de leur jobe et
de leur croyance! — Que Voltaire , dont nous ne sommes pas les
jll«f mais les admirateurs, ait été trop obséquieux envers certaines
puissances de son temps, qu'il ait été porté quelquefois, par le
péril même de la mission qu'il s'était imposée , à compromettre l'in-
dépendance, et, si l'on veut même, la dignité du penseur, en laissant
tomber des hommages là où nous ne voyons plus de place que pour
le mépris, nous sommes d'accord à le reconnaître et à le regretter.
— Mais y a-t-il de l'équité à le rendre seul responsable , devant la
postérité , de ces chutes de caractère , si fréquentes , on pourrait dire
( 296 )
si habitaelles , à l'époque où il a vécu? M. l'abbé a raison lorsqu'il
Jnge que la Povipadour (comme il l'appelle) n'eût dû trouver, dans le
monde qui Tentourait, ni admirateurs ni adulateurs. Mais il oublie,
on 11 ignore , sans doute, que parmi ceux qui étalaient la pins ram-
pante btuêesêe devhni Iti heWe marquise, se faisaient remarquer, en
première ligne , des prinees de T^glise , entre autres le fameux car-
dinal de Bemis^ auquel ses fades madrigaux ont valu le sobriquet
immortel de Babet la Bouquetière. Qu'est donc la lettre de Voltaire,
qui a si fortement scandalisé M. Winterer, à côté de la pièce pour-
prée qui débute ainsi :
• On amit dit que renfaut de Cythèrd
• Prêt do Lignon avait perdu le jour.
• Mais Je l'ai vu dam le bois solitaire
• Où va rêver la Jeune Pompadour, etc.*
Je suis tout porté à croire que M. le vicaire n'a pas lu ces poésies
plus que galantes; mais s'il ne connaît pas le XVÎII^ siècle et ses prin-
cipaux acteurs, qu*avaU'il à faire dtms cette galère où rien ne l'appe-
lait?
La Communion de Colmar n'est certainement pas une des belles pages
de la vie du pbilosophe ; mais que d'exemples de ces défaillances hy-
pocrites dans les tristes temps où il vivait ! Le scandaleux sacre du
cardinal Dubois, auquel n'hésitèrent pas à concourir les prélats les
plus illustres par leurs rangs et leurs noms, ne donne-t-ll pas à lui
seul la mesure do ce que les toutes-puissantes influences du Jour pou-
vaient alors arracher de coupables condescendances aux âmes qui
auraient dû étoe les mieux trempées! — Il y a, à mon sens, une
grande étonrderie ou tout au moins un profond aveuglement à susci-
ter constamment de semblables rapprochements dont abonde (chacun
le sait) une ère de dissolution morale comme celle que traversait
alors la société française , et en vérité , dans le diocèse qui , vers le
déclin de cette époque , a ou le malheur d'avoir A sa tète le triste
ooopérateur à l'ignoble intrigue du Collier , il y aurait mieux à faire
pour le vrai zèle religieux que de se livrer sans cesse à de haineuses
exhumations qui ne font qu'autoriser de légitimes représailles. Qu'est-
ce qu'on peut espérer gagner à ce rieurreetionisme des misères d*au-
trefois?8i Voltaire, malheureusement pour sa gloire, n'a pas pu se
soustraire entièrement A la décrépitude du milieu qui l'entourait, il a
partagé ce tort avec les plus éminents de ses eonteroporains , avec
( 297 )
ceux mêmes que le titre et la dignité de leurs fonctions devaient éle-
▼er le pins an-dessns de cette molle complaisance pour le vice puis-
sant; mais au moins, autant qu'il était en lui , a-t-it racheté ces fai-
blesses qui étaient plutôt l'œuvre de son temps que le ft-ult de sa
propre corruption , en rendant à l'humanité tout entière des services
que n'ont pu lui rendre ni les Dubois, ni les Tencin , ni les Bemls,
ni les Rohan , tout cardinaux qu'ils furent , et quoiqu'ils lui ressem-
blassent par certains défauts. Oui I il a rendu à l'humanité des ser-
vices dont elle lui doit une éternelle reconnaissance, ne fAt-ee que
celui d'avoir porté au hideux fanatisme qui sévissait eneore, même
de son temps, un coup dont, grâce à Dieu , il ne se relèvera Jamais.
— Voilà pourquoi , même à Colmar, on peut attacher du prix à un
livre manié par ce grand penseur, ce lutteur infatigable! On n'y
est plus asseas ChmoUf ni assez IroquoU pour y faire un ouio-da-fi
solennel du DietUmnaire de BayUj et puisque M. le vicaire a cherché
à exciter le courroux de ses paroissiens contre l'ancien h6te qui,
dans quelques-unes do ses lettres, aurait à ce propos outragé leur
ville natale, J'emprunterai à éette même correspondance quelques
courts extraits :
• Je suis enchanté do votre Haute-Alsace. On y est pauvre , à la
«vérité; mais l'évèque do Porrentruy a deux cent mille livres de
• rentes, et cela est Juste... Je vous supplie encore de vouloir dire à
• M. de Bruges combien Jo l'estime et combien Je le regrotte. Je com-
• mençals à regarder Colmar comme ma patrie ; II a fallu en partir
« dans le temps que Je voulais m'y établir.»
Voltaire avait trouve, parmi nos aïeux, des hommes qui no brû-
laient pas Bayle, et s'il pouvait revenir aujourd'hui dans la ville dont
il a tant regretté le séjour. Il y trouverait plus de gens sensés dispo-
sés à siffler ceux qui pousseraient à de si stupldes exécutions, que
de Chinoiê prêts à y applaudir.
Colmar. O.
»*»
Vm PLACABD DE 1462. — Parmi les plus rares productions typogra-
phiques des premiers temps , il faut compter le Manifeste de l'arche-
vêque de Mayence , Dlother ou Thierry d'Isemburg, contre son com-
pétiteur Adolphe de Nassau, daté de Hœohst, mardi après Làstare
(80 mars) 1468. C'est un placard en allemand, de 106 lignes embrassant
( 298 )
tonte la largear da papier) imprimé avec lei caractères du Raiionale
de Gntenberg. Les premiers bibliographes qui l'ont connu , tels que
Hain (Repertorium biblioçraphieum, t. II, p. 86S), Pont attribué k l'in-
venteur de l'imprimerie ; mais les recherches modernes ont rendu
cette opinion insoutenable. M. Aug. Bernard {De r origine et de» dd-
but» de Vimprimerie en Europe ^ 1. 1'\ pp. 239-240), et M. Schaab {Die
Oeeehiehte der Erflndung der Buehdruekerkunet , t. I*') pp. 417 et 199)
s'aecordent pour établir que cet incunable a été imprimé par J. Fust
et P. SoboBiTer après la dissolution de leur société avec Gntenberg.
M. Bchaab ne mentionne que deux ou trois exemplaires de cette rare
a£Bche , la première sans doute qu'on ait Imprimée. M. Bernard en
connaît quatre: l'un à la bibliothèque de Munich; le second dans celle
de lord Spencer, k Althorp ; le troisième dans celle de Strasbourg ; le
quatrième dans les archives de Francfort. On vient d'en trouver un
cinquième, d'une admirable conservation, dans les archives de la
ville de Colmar. Il est k supposer que cet exemplaire , le second ac-
tuellement connu en France — les grandes collections de Paris n'en
possèdent pas un — y est parvenu par suite de la publicité donnée au
manifeste par sou auteur.
*
Suicide d'un ivÂi^uB a Strasbourg. On lit dans les Curioeitiê bio-
graphique» (do M. Lud. Lalaune), au chapitre des Suicide» (p. 149,
édit. Paulin, 1846) : « Au dit mois de Janvier 1484, dit une chronique
• de Mets, les nouvelles furent apportées à Metz qu'un évéque de
• Strasbourg s'était pendu et étranglé, et que la justice dudit lieu
< l'avait fait enfoncer dans un tonneau et le mettre sur le Rhin et le
« laisser aller à l'aventure. • — Ce fait est complètement erroné; il
suffit, du reste, pour s'en convaincre, d'ouvrir l'excellent ouvrage :
VAUaee ancienne et moderne f de Baquol, dont M. Salomon, libraire-
éditeur, à Strasbourg, vient de donner une troisième édition entière-
ment refondue, par M. P. Risteihuber. On y voit, page 875, qu'Albert
de Bavière fut évéque de Strasbourg, de 1478 à 1506, époque do sa
mort.
(Strasbourg.) C. M.
LUntervUdieUre de» chercheur» et curieux,
10 novembre 1865 , no 45.
I/erreur de la chronique de Meta provient sans doute du conte qui
( 299 )
courait «ur Wlderold, érêqae de Strasbourg de 991 à 999. Ce conte
lQi>méme était renouvelé de celui de Hatto, archeréque de Hayence,
qu*on prétend avoir été, en 909, mangé, dans une tour au milieu du
Rhin , par une armée de souris, pour avoir refusé de nourrir despau*
vres dans ces temps de famine.
P. R.
L'Intermédiaire, du 85 décembre 1865, no48.
Nous saisissons cette occasion pour rappeler à nos lecteurs que
V Intermédiaire de$ chercheur m et curieux vient de commencer sa troi-
sième année avec un légitime succès. Les 48 livraisons qui forment
les deux premiers volumes de cet attrayant bulletin, contiennent
1,896 questions et 8,166 réponses. Au nombre des correspondants 'de
ce recueil nous trouvons MH. Paul Lacroix, Ed. Fournier, G. Bru-
net, Champfleury, Ph. Burty, Blanchemain, Bonnardot, de Lescure,
Feuillet de Couches, P. Ristelhuber, etc.
BULLETIN MENSUEL D'ALSATICA.
18S. Œuvres choisies de M. Louis Spach, archiviste du Bas-Rhin.
Biographies alsaciennes. Typog, V* Berger-Levrault , 1866; tomes I
et II, 2 vol. gr. in-8% VII-54S p. — 13 fr.
l^' SéRiB. — Saint Léon. — Godefroi de Strasbourg. — Daniel
Specklé. ^ Dominique Dietrich. — Schœpflin. — Grandidier. —
Frédéric de Dietrich. — J. J. Oberlin. — J. F. Oberlin. — Lesay-
Marnésia. — Rapp. — De Cœhorn.
»• SiaiB. — Otfrit. — Wernher. — Bruno de Rlbeaupierre. —
Conrad de Bnssnang. — Sébastien Brand et Thomas Humer. — Jean
Fischart. — Moscherosch. — Grimmelshansen. — Lens. — Ozaneauz.
— Guiard. — Génin. — Willm. — Bartholmess. — Kreiss. —
Th. Renouard de Bussierre. — Lebort. — Frédéric de Tflrckheim.
— Frédéric Schûtzenborger. — Louis Sers.
La réanion des œuvres de M. Loait Spacb était désirée déji depuis plu-
sieurs années. Oo regrettait, en effet, de voir, Jusqu'à ce jour, disséminés
( 800 )
dans des recaeils si dirers, tant d« ehamanles notices biographiques sur
les hommes qui ont illttslré notre province , et tant de travaux historiques et
archéologiques sur les anciens chftteaux et abbayes des Vosges qui font en-
core ai^ourd'bui l'admiration de tons les touristes. Ceux qui apprécient le
talent littéraire de notre savant archiviste, et ils sont nombreux non-seule-
ment en Alsace, maii encore en France, en Suisse et en Allemagne, ont
aocoeilli avec plaisiir, cette belle publication. Édités avec un soin et un goût
tout particuliers qui font honneur aux presses de la maison Berger-Levrault,
ces deux premiers volumes, nous n'en doutons pas, s'écouleront rapide-
ment.
Le Journal des Dibaltt le Cowrritr du Bas-Min, la Bévue d^Msacê^ la Bevut
des Provi'neet et plusieurs feuilles allemandes ont déjà rendu compte do cet
important ouvrage. Le Biblioffrapk» ttltaet0n lui consacrera un article spécial
' dans son prochain numéro ; pourrait-il mieux faire que d'inaugurer sa qua-
trième année sous les auspices de M. Spacb?
ISShiê. Oberlin, pasteur an Ban • de • la •Roche, par Lonls Spach.
Stroêhourçt typog. de F* Berger-Levrault ; in-18 , VII-244 p. Portrait
avec vue du presbytère. — 1 fr. 60 c.
L'auteur, ei. écrivant ce petit volume destiné k nos bibliothèques popu-
laires, a bien voulu oublier momentanément ses travaux historiques; l'éro-
dit, le savant, l'arthéologue ne s'est souvenu que d'une chose, c'est qu'il
est aussi poète. L'apôtre du Ban-de-ia-Roche n'a pas eu de biographe plus
sympathique pour raconter sa belle et noble mission. M. Spach peut être
heureux, l'émotion qu'il a éprouvée pendant ce travail se communiquera i
ses lecteurs. ,
183 ter. Do Colmar à Alspach. Promenade archéologique , par Paul
Huot. Strcubourgy typog. de V* Berger-Levrault, 1865; gr. in -8',
23 p.
Extrait du Bulletin de la Société des monuments historiques d'Msace. Pro-
menade très-attrayante entremêlée de récils historiques.
184. Notice sur la famille de Rosen, par Ernest Lehr. Straébourg,
typog. V Berger-Levrault et Fils, 1805; pet. in-4*, 83 p., 8 pi. Papier
de Hollande, titre ronge et noir. Tiré en petit nombre.
Détails très-curieux et très- intéressants sur une ancienne famille alsacienne
originaire de la Suède, extraits d'un manuscrit des premières années du
XVIII' siècle. M. £. Lehr a complété cette chronique à l'aide de documents
également inédits qu'il a recueillis pour l'important ouvrage qu'il prépare
sur la nobiliaire alsatique. 11 le baron de Schauenburg, dont le talent ar-
tistique est toujours au service de ses confrères de la Société des monuments
historiques , a bien voulu illustrer celte élégante plaquette de trois beaux
dessins. C'est une bonne fortune pour l'amear et pour le lacteer.
(801 )
185. Lft CoBtre-RévolnUon en Alsace de 1789 A 1798. Pièces et docn-
ments relatifs k cette époque, publiés par F. C. Heits. Strathcurg^
typog. Heits, 1865; iii-8*, IV-882 p. — 6 fir.
Recoeil trèt-curieHx d« tons les écriu publiés dsns le but de combattre le
mouvement révolutionnaire en Alsace. Cet ouvrage complète les deux autres
publications de M. Heitx : La Vie et l«f ècriti d'Suloge Scknetim-yHUêSociétèt
poKftgtMt ât Slratbcuqf pendant le$ aiiiMM 1790-1795.
M. Heits , par la patience qu'il a eue à réunir les matériaux de cas trois
volumes , s'acquerra la reconnaissance de celui qui voudra publier une his-
toire complète de la Révolution en Alsace, car on y trouve de précieux
documents.
186. Lettres sur les archives de la ville de Strasbourg. Stnuhourg, typbg.
SUbtrmann, 1866; ln-8o, 49 p. Librairie Noiriel, à Stroêlourg. — 1 fîr.
Celte lettre paraît adressée à MH. les conseillers municipaux de Stras-
bourg. L'auteur, M. ***, dont nous ne dévoilerons pas l'incognito, de
peur de blesser sa modestie, a été prié par l'un d'eux, par plusieurs
peut-être, de donner quelques notes sur les archives de la ville. Il résulte
de cette lettre que le premier archiviste de Strasbourg fut un nommé Haimo,
en 723, le dernier, M. Schweigheusser , démissionnaire en 1865, que la
place est vacante et qu'il n'est pas de l'intérêt de la ville de repousser de ce
service les hommes dont la fortune Toumit «ne garante de pItM de teur
intégrité.
Cette brochure contient, du reste, des renseignements historiques très-
intéressants, et elle a sa place marquée dans toute bibliothèque alsatique.
Comme elle touche è une branche Importante du service municipal , il y a
lieu de s'étonner qu'aucun Journal de la localité ne l'ait pas encore mention-
née. Elle ne mérite pas la conspiration du silence.
187. Histoire d*an homme heureux, par Adolphe Schsdffer. Paris,
Michel Livg, 1865; tgpog. Silbermann; in -18, 388 p. — 3 ftr.
Nous n'envions pas le sort de cet homme heureux , dont « l'Étemel est le
berger. • C'est un roman évangélique ! Si , k l'avenir, les romanciers doivent
faire des sermons et les pasteurs des romans , on n'ira guère entendra les
uns et on lira encore moins les antres. Un proverbe dit aussi qu'il ne faut
pas courir deux lièvres.
188. Œuvres historiques inédites de Ph. And. Orandidier. CoUnar, an
bureau de la Revue d' Alsace; 3 vol. gr. in-8*. — S6 fr.
f •' volume. Avant-propos de l'éditeur. M. J. Liblin, XIV. — Histoire de
l'Église et des évéques-princes de Strasbourg, livres Vil*, VIII* et IX*. —
Tables chronologiques et pièces Justificatives. 585 p., S* vol., liv. IX, suite
et X\ 51 1 p. 3* vol., X k XII, 412 p.
Publication très-importante, elle se recommande k tons les amis de l'his-
toire d'Alsace et elle bit grand honneur k M. Liblin.
*
( 802 )
189. GloTis était-il A Tolbiac? par L. W. Havenés, 8- édition. LilUf
ISeSilA-S*, SO p.
Mémoire lu k l'Académie impériale de Reims, ea 1857, sur cette question :
Est-ce bien à Tolbiac que Clovis a remporté la victoire k la suite de laquelle
il s'est fait chrétieu ?
Ne serait-ce pas plutôt sous les murs de Strasbourg que cette bataille a eu
lieu?
190. Les Curiosités de Colmar. L'ancien Gymnase, par J. L. (Liblin),
l" fascicule. Colmar, librairie Barth, 1866| typog. Decker; in-S^, 16 p.,
pap. vergé. — 1 fr. 50 c.
Cette livraison est accompagnée d'une photographie représentant l'ancien
Gymnase. La notice est extraite du GUuuwr.
191. Les Légendes d'Alsace (poésies), par M. Laurent, professeur à
Colmar. Paris, Dentu, 18G5 ; Coltnar, typog. Decker; in-S*", 120 p. — 2 fr.
192. Les Alsaciens illustres. 6" livraison. Stra^^urg, typog, Silber-
matm,photog. Winter, librairie C. F, Sehmidt, ~ 2 fr.
Martin Bocer, 1491-1551, d'après une gravure sur bois do XVI* siècle. —
Théophile-Conrad Pfeffel, 1736-1809, d'après une gravure de la fin du
XVIII* siècle. — Jmu Schweighnusser, 1742-1830, d'après une gravure de
Thomson. — Jean-Baptiste Scbwilgué, 17761856, d'après une gravure de
Ch. A. Scbuler.
193. Aperçu des oiseaux de l'Alsace et des Vosges, par C. A. Krœner,
conservateur adjoint du musée d'histoire natarelle de Strasbourg.
Strasbourg , libr. Dérivaux , 1865, typog, SUbermann ; in-8*, 11-43 p.
La villa de Strasbourg , située au centre de la vallée da Rhin , est unti de»
meilleures localités pour l'étude de l'ornithologie. Les pentes des Vosges ei
de la Forèt-Noire sont peuplées d'oiseaua qui habitent les contrées monta-
gneuses, boisées, rocheuses, tandis que le fleuve maiestueux qui traverse la
grande vallée du Rhin voit apparaître régulièrement ou accidentellement les
oiseaux des contrées boréales...
194. Jdrg Wickram, Volksschriftstellor und Stifter der Oolmarer
Meisters&ngerschale im 16ten Jahrhnndert, und dessen voraûglichste
Schriften, von A. Stœber. Zweite Bearbeitung. MUlhtuuen, typog.
Kiêler, 1866; in-12, vm-56 p. — 1 fr.
Extrait du Sanutagtblatt.
195. Die bistorischen Volksliedcr der Deutschen vom 13ten bis 16ten
Jalirhundort I gesammelt und erl&utert von R. Liliencron. £rster
Band. Leipzig, 1865 ; Strasbourg^ librairie F* Serger-LevrauU et Jtils ;
gr. in-8«, XLIII-606 p. — 16 fr.
On trouva dans cet important recueil beaacoup de poésies relatives à l'Al-
sace.
( 303 )
196. Die Rheinpfals la der Revolatlonsseit von 1793 bis 1796. von
W FraoE Xaver Remling. Briter Band. Speytr, 1865, UbrairU C. F.
Schmidt, àStraàbourg; lB-8<>y VIII-576 p. — 10 tr.
197. Des Vosges aa Rhin. Excursions et causeries alsaciennes, par
Paul Huot, conseiller A la Cour de Colmar. 1 vol. in*18 de 500 à 600
pages. Prix du volume , pour les souscripteurs , 4 fr. 50 o. — On
êouêerii à la librairie de F* Berger- Levrault et File. — Proêp^ctua.
198. Topographie médicnle de la commune de Hatten. Thèse de ipé-
declne, par Ch. Eckert. Typog. ^ilbenaanni 1865; in-4% 44 p.
199. Statistique agricole du canton de Benfeldj accompagnée de 16
cartes, par N. Guérin. Strasbourg j autog. de E. Simon; in-fol., XII-
205 p.
Ouvrage couronné par VAcadénaie dei science» dan* sa séance du 6 février
1865.
200. Dàs Pfarrhaus von Sessenheiro. Ein Liederspiel in drel Âufxtt-
gen von Ed. Schflller, mit einem Titelbllde von W. v. Kaulbach.
Berlin^ 1866, Strcuhourgy libr. C. F. Sehmidt; in-lS. — 4 fr.
201. Les Commencements de l'imprimerie dans les Vosges, par Sabou-
rin de Nanton. Stroêbourg , typog. F* Berger-LevratUt ; in-8*, 16 p.
Extrait du Bibtiogmphe oisaden , 1865.
202. Bericht flber die schriftliche Untersuchung in Sachen xwischen
der Stadt Oberehnheim und der Oemcinde Bernhardsweiler. Sehle-
êtadt, autog. Helbig y 1865; in-4*, 119 p.
203. Excursion de la Société philomatique vogéso-rhénane, lesd, 4
5 et6Jnln 18C5, par le docteur F. Kimchleger. Strasbourg, typog..
Christophe, 1865; in-12, 23 p.
804. Znr Geschichte dentscher Volksrechte im Mittelalter, von A. F.
Gfrttrer, herausgegeben von Weiss. Sehaffhausen, 1865-1866; librai-
rie y» Berger-Levrault et Fils ; 2 vol. In -8*, XX-441-892 p. — 21 fr. 60 c.
Cap. XXI. Dai Suedteweien. Slraisburg. — Cap. XXIII. Ein Bild sUedti-
scben Lebens. Maint uod Straisburg.
206. Souvenir de la Sainte-Cécile. Instruction adressée à la Bodité
Chorale, le samedi 25 novembre 1865 (par M. T...). Ch. FassoU, lHhog.
à Strasbourg; in -8*, 10 p.
Épigraphe : Bonum vinum latifitat eor hominis. Ces paroles sont tirées du
Uwrt des bombances, cbap. I", ▼. 3. et se tradviacat ainsi: Pour bien se di-
vertir, il faut, au lien de piquette, boire beaucoup de bon vin.
( 30* )
806. Galerie anlverselle du peuple , par Ch. Lallemand. Wnrtemberg,
pet. in-4% 15 p. Orand-daché de Bade, texte par émile Soliéi pet.
in-4*, 43 p. Typog. Silbermann» On êouserit à Bade , n' 183.
807. Matériaux pour les bibliuthéqitei populaires, par Dolfau-Aniset,
n» 1; mars 1865. JlfnIlk>tMe, 1865; typog. Silhtrmannf in-lS , 48 p.
808. Die Kirche Sanct-Aarelien in Strassbnrg. Sin Beitrag sur Ge-
Bchicjite nnserer Vaterstadt, Ton Heinemann. Straahourgt typog,
HHtM, 1865; 1 pi. , IV-118 p.
809. Tableaux chronologiques-critiques de Thistoire de rJÉglise uni-
yerselle, par le P. J. MoKxoni, traduits de l'Italien par l'abbé
J. Sattler, XI* siècle. Typog. Siwion; in-4% 19 feuilles.
810. Dersellge Petms Canisins. EIne Predigt sur Fêler seiner Selig-
sprechung, gehalten im Hflnster su Strassburg, von D' J. B. Hein-
rich. Mairu, 1865; in-8% 84 p. — 85 c. Librairie de C. F, Schmidt à
Straêbourg.
811. Oberlin Jeho siwjeitjé a skutkowanjé w kan^Je^jodoli se
wBchelakIch zorkow wnc serpak Jan Bartko. W. Budyêehinje, 1865 ;
in-18, 56 p. — 55 c.
818. Nécrologie. Notice sur M. l'abbé Rencker, par M. Huder. Straê-
bourg ^ typog. de Huder, in-8*, 7 p.
Extrait de l'AlÊaeitn, do Si témier 1865.
818. M. l'abbé Roncker. Notice biographique , par M. l'abbé X. Stras-
bourg j typog. HudeTf 1865; in-8*, 834 p.
814. Abbé Hflhe. Notice biographique . par J. Guerbec. Typoj^. Le
Boux; in-8% 83 p.
815. Passe -temps équestres, par Dolfùss-Ausset. Straêbourg, typog.
Silbermann, 1865; librairie C. F. Schmidt; in-18, 880 p. — 3 fr.
816. L'éloquence au XVIII' siècle, par M. Lafltte, professeur à la
faculté des lettres. Straêbourg , typog. Silbermann ; in*8*, 48 p.
Oiscoars prononcé à la rentrée des fscoltés. (Extrail du Comritr du Bat-
Bhin.)
817. Bibliothoca bibliographica. Kritlsches Verseiehniss der das Ge-
sammtgebiet der Bibliographie betreffenden Litteratur des In- und
Auslandes, in systematischer Ordnung bearbeitet von D' Julius
Petsholdt, mit alphabetischen Namen- und Sachregister. Leiptig,
1866; librairie Noiriel; gr. in.8-, Xn-9d8 p. — 16 fr.
On trouve dans cet importaol ouvrage , fait avec la conMience d'an érudit
allemand , toutes lei publications bibliographiques.
( 805 )
PériodiquoB.
Rbvub d'Alsaob. Septembre 1865 :
A. Kecbbbb. Correapondance de Gnindidier. — Flaxi«abd. étndes
BUT l'élevage. — D. Fischbk. lÊtude sur rorganisation municipale
de Saverne. — Ch. Kfltfl. Philosophie religieuse et scientifique. —
KuBTz. Bibliographie.
Octobre 1866 :
Ejicebbr. Correspondance de Qrandidier. (Suite.) — L. Spaoh.
Les MInnesinger. Conrad de WQrtzbonrg, 1S50-1289. — NiCKi^it.
Deux exécutions à Benfeld. — Divers. Notes etdocuments pour servir
à l'histoire de la Révolution en Alsace. (Suite.) — FRiD.KuRTs. La
Contre-révolution en AUaeef par M. Heita. Nouveaux Mélange» d*hi4-
toire et de critique littéraire , par M. L. Spach. Histoire d'itn homme
heureux , par M. SchtsiTer.
Novembre 1865 :
L. Spacu. Conrad de Wflrtsbonrg. (Fin.) — A. Kboebbs. Corres-
pondance de Qrandidier. (Suite.) — Allbblibb. Fondation de l'é-
cole de Marbach et de Belchenthal. — Poltokatzkt. Bulletin biblio-
graphique.
Décembre 1865:
lo. Chaufpour. Quelques mots sur les cours colongérei d'Alsace,
(l'^art.*) — A. Ksoebbb. Correspondance de Qrandidier. (Suite.) —
M. DB RiHO. Symbolisme et légende de sainte Geneviève. —
KuBTz. Œuvre» choisie» de Louis Spaeh. — Table des matières de
l'année 1865.
BULLBTIN DB LA SOCIÉTÉ POUB LA COVSBBYATXOH DB8 MOMUMBBTS
HUTOBIQUB8 d'Alsacb , II* séric , S* vol. , f livraison.
1** partie: Procès-verbaux des séances (9 Janvier 1865| — 26 juin
1865). Une planche: Plan des ruines du château de Morimont.
2* partie: Mémoires. — Klotz. Note sur une médaille offerte à la
ville de Strasbourg par H. le doyen Sachs, de Carlsruhe. — Lbbb.
Notice sur la famille de Rosen (3 pi. dessinées par M. le baron de
Schauenbnrg). — L. Spach. Un extrait de la chronique de Wissem-
bourg, de Balthasar Bœll. — Huot. Frédéric II et ses fils en Alsace.
~~ SijrPBB. Note sur deux anciens monastères. — Qt88. Le château
impérial des Hohenstauffen à Obernai. — L. Spach. Donation des
1. Le Bibliographt aliaeitn est heureux de s'être rencontré dans son sppréeia-
tion sur les ouvrages de M. l'abbé Hanauer avec M. ChaulToar, dont la profonde
érudition et la compétence hors ligne en matière d'ancien droit alsacien ne
peuvent être conslatées.
Ce travail qui se poursuit dans la Rttue dCAleat» parait devoir épuiser la ques-
tion et en donner le dernier mot.
( 306 )
terres faites à Tabbaje de Marbach par le comte A. d'Égaisheim. —
CosTE. Recherches archéologiques concernant la station de Gra
matum (avec nne carte). — L. Bbmoit. Craufthal (8pl.)« — I^« Spach.
Rapport sur les doux ouvrages de M. l'abbé Hananer : Ua Paysan»
d' Alsace f etc. — SiFrca. Notice sur quelques monuments lapidaires,
d'origine païenne, conservés à Walbonrg (1 pi.).
Rbtvb catholiqux d*Al8acb. Septembre 1865 :
A. Campaux. Soultzbach. (Poésie.) — Fritsch. Bataille de Scher-
wlller. (Fin.) — F. Dstroyss. L'Alsace au V* siècle était-elle aie-
mane? (5* art.) — L. Cazkaux. I/abbé Hfihe. (6* art.) — J. Jknnbr.
Une protestante convertie an catholicisme par sa Bible. — Bockbn-
MKTBR. Un curé. (Fin.)
Octobre 1865 :
Vicomte de Bussibbrr. Visite au quartier du Trastevere à Rome.
— J. Jbnkbb. Une protestante. (Fin.) — Ch. Duboib. Les lettres do
saint François de Sales, etc. — Cazbaox. L'abbé Mahc. (7* art.)
Novembre 1865:
F. Dbtrotbs. L'Alsace an V siècle. (6* art.) — E. Frbppbl. Traité
de saint Cyprien sur VUnité de VÉglUe. — Hahacbr. Histoire de la
Révolution française dans le Baut-Wiinf 1789-17&5, par Véron-Ré ville.
Décembre 1865 :
F. pBTROTBS. L'Alsace au V* siècle. (Fin.) — Cazbaux. L'abbé
Mflhe. (Fin.) — Ch. Dubois. Lettres de saint François de Sales, etc.
(Fin.) — E. Frbppxl. Saint -Cyprien. (Fin.) — A. Stradb. Dénom-
brement des juifs d'Alsace en 1784. — Ohboxk^ub. Les Convertis-
seurs de la Réforme , par Mgr Rœss, évèqno de Strasbourg. — Table
des matières.
ZBXTSCHRiirT rliR DIE GsscuiCHTB DBS Obbrrueihs. 18* voI. Livraisons
2, 3 et 4 :
MoKB. Dcr Schwarzwald und Breisgau im spanlschcn Erbfolge-
krieg von 1702 bis 1705. — Geldknrs vom 15ten bis 16ten Jahr-
bundert (Strassburg, 1393-1479. Maucrsmflnster, 1166. Breisach,
1386. Bergheim,1386). — Gtlter- und Morgenpreiso vom llten bis
17ten Jahrhnndert. — Urkunden flber dcn Taubergrund vom ISten
bis 15ten Jahrhundert. — Rœmlsches Recht fm Mittelalter am Ober-
rhein. — Kriegsleiden der Stadt und des Amtes Baden von 1690-
1698. — Urkunden des Klosters SchSnau bel Heidelberg von 1200-
1537. — Finanzstatistik der Herrschaft Liechtenberg in der Ortenau,
1414. — Einkflnfte des Klosters S&ckingen in Glarus ira 14ten Jahr-
hundert.— Romanisohe Feldelntheilung. — Badbr. Urkunden flbcr
dieSekneeburg beiBbrlngen im Breisgau. — Urkundenregeste tiber
di« ehemaligeHoohstiftbasel'sche Landvogtei 8chlieBgen,Monehen,
Steinenstatt. — Dambachbr. Urkunden sur Gesehichte der Grafen
von Freiburg y 14te« Jahrhnndert (Forta.). — SehwAbische Kldsler
(Forts.). — Die schliengoner Dorfordnnng von 1546. — Dambachbb.
( 307 )
Kloster Bebenbansen. 14tes Jahrbnndert (Forti.). — Mohb. Stadt-
ordnuDg von KreuKoach, Ster Okt. 1495. — Mokb. Oeschicbtllcbe
Notixeu. Dio OrtMoameu. Ulœ. Nntrimentum. Thiergarten, Kunst-
notiien, Teutsche Ânsiedlung nnter den Romanen. Lotterie. Ge-
haite von Beamten tind Dienern. Rbqistbr.
KhBMBBiacuKB Sam BTA08BLATT. N**22à52.3 Juinau 30 décembre 1865:
Fréd. Otte. Tb. Klein. — Mibo. Bad and Stadt Saltsbach vor
80 Jabren. — D. Fischbb. Sigiamond von Hattstadt nnd die Arma-
gnaken. — Die Heidenmaner anf dem Odllicnberg. — A. St<ebbr.
Die geistige Volkabowegung-im bbcrelsass. — A. Stœbbb. Jdrg
Wickram. — SiaeFBiBD. Volkttinterricht im Elsass. — Christopho-
Rua. Bruno von Rappolstein. — F. O. Els&ssiscbe Rheinsagen. —
O. MauL. £in ElsAsser nnd Scbillers Riiuber. — M. Nicklès. Die
Mûble von Werd. — A. SrasBR. Blsftsgisebe Mnndarten : dan Wort
Vogel. — D. FiscuBR. Die ebemalige Abtei nnd die Stadt Lixbeim.
— N.NiCBLàs. Der Bpital von Benfeld nnd der alte Kirobtbnrm da-
selbst. — BcBSB, G. MaHL, Wbnkirq, F. Ottb, A. Stcbbbr, etc.
Poésies allemandes — Magibtbr Fribdrbich. Strassbnrger Brlafe.
— K. BcESB. Briofe ans Algérien. — Chronique. — Nouvelles litl4-
raires.
Zaubrher Wochbxblatt. Année 1865.
Doê alte Zabem, von D. Fischer, n« 15, ch. 46. Der Stadtstall,
ch. 47. Dio Waker Stube, ch. 49. Das Ballhaus und die Wachtbftu-
scr, n° 18, cb. 50. Die Metzig, ch. 51. Die vier kleincn Mflhlen,
n*' 81 , ch. 51. Die Lohstampfe , n» 28, ch. 53. Die verscbwundenen
Loch- und Bischofs-MQhlen , n» 81 , cb. 54. Die Greifensteiner
MUhle, n» 36, ch. 55. Die Walke, n» 40, ch. 56. Die ebemalige
RamstluUer Silgmable, n» 41, ch. 57. Die Ziegelhfltten , n» 43,
cb. 58. Die ehemaligen Kanincbengilrten.
Inoioatbur i>K Hagcbm AU. Année 1865.
N« 13. Le maître-autel de Saint-Georges, n** 14, 19, 22. J. CIck-
mont. Haguonau et ses souvenirs. (Richard Cœur de Lion, 1193. —
Waltber de Geroldseck, 1262. — Wœlflé, préfet impérial, 1216-1218.)
N»* 86 et 37. Les travaux de l'église Saint-Georges en 1865, par IL...
Affichbs db Wissbubourg. Année 1865 :
N" 84 et 45. Le château impérial de Wegelnbourg (Palatinat).
ArFiCHBS DE B18CUWIL.LBR. Année 1865 :
N" 40 et 41. Comment, au XIV* siècle , la réforme religieuse a été
introduite à Biscbwiller.
ALI.OEUBIKB Zbitumo. Augêburg, Beilage, 8-12 novembre 1865:
Ans Oberlotbringen (histoire, littérature, mœurs de la Lorraine
allemande et de l'Alsace).
Magasin fur dis Litbratur des Auslahobs. Berlin, 28 octobre 1865:
Die Conirc-Revolution im Blsass, von Heltz.
( 308 )
L'iMTBUiiDXAiRB. 2* année , 1866 , n« 46 :
Les Sociétés Badines en Alsace.
Oazkttb iciDXCALK DE Stbabboubo. 85« année, 26 mai, 26 Juin 1865 :
Les éditions et les traductions de la collection hippocratique *
par le docteur Eissen.
BsTux DB THioLOOXB. S' séric , t. II (année 1864), formant 6 liyr. :
C0L.AK1. La vie de Jésus, de M. Benan. — Stbbo. Amos. — Bvs-
FBLDBB. Les prophéties messianiques d'Eséchiel. — Doput. De la
méthode. — Bck. Le baptême de Jésus. — Schwalb. JÊtudo sur
l'Bcclésiaste. — B Co<iUBRBL. Le christianisme et le théisme. —
BÉviUiB. jâtude historique sur le 4* évangile , par le docteur Schol-
ten (trad.par). — Docteur Scbbxckbl. La personne de Jésus. — Bmi-
FBi«DBB. La vie de Jésus, d'après Schleiermacher. — Bcuwalb. Bxa*
men des Miditatiotiê de M. Guixot. — Wbbbb. De la conscience , à
propos du livre de M. Bruoh. — MTBiAvmàs. Le clergé grec en
Palestine et les notes de voyage, de M. Bd. de Pressensé. — Sohwalb.
La doctrine de Jésus, d'après Baur. (l"art.) — Nicolas. L'jâvangile
des CUmentinei. — Cubohiqub. H* Bost. Le proteêtantûmt libéral,
Beuss. HUtoire de la théologie ehrétierme au êiicle apoêtoliqu€f etc.
S* série , t. III (année 1866), formant 4 livraisons.
Baub. La doctrine des Synoptiques. — Albabic. La vie de Jésus,
d'après Schenkel et Keim. — Schwalb. Les proverbes de Salomon.
— BiviLLB. Bssai historique sur le 4* évangile, par le D' Scholter
(suite). — BAviLLB. Do l'usage du symbole des Apôtres. — Oa-
H0U8. Des rapports du surnaturel avec la foi et la vie chrétienne. —
Bbuss. Fragments littéraires et critiques relatifs i l'histoire de la
Bible française (la Bible d'Oliveton). — Nicolas. De la descente
de Jésus-Christ aux enfers. — Bbusto». Quelques remarques sur le
texte des Psaumes. — Baub. La doctrine de l'apôtre Paul (1" art.).
— Bost. De Pnsage de l'Ancien Testament dans l'instnietion reli-
gieUSe. — OhBOVIQUB SIBLlOOBAPHiqUB. — Yamiètèb.
Bullbtiv dx la Soci^Ti lxttAbaibb db Stbasboubo. Tome U, 2« li-
vraison. Typog. V* Berger- LevrauU , 1866; in-80, 153-246 p. :
Procès-verbaux. — Mémoires : L. Spach. Le Minnesinger Hart-
mann von Aue. — Fâb. Les Vies malheureuses. — Gooubl. Le
Vaincu de Zama.
La Bbvub DBS Pbovxkcbs. Vol. X, !'• livraison, 16 Janvier 1866:
Fbbd. Obimobt. Les Biographies alsaciennes , par L. Spach. —
Pbilibxbt SoDPi. Salomé Kirscher (histoire qui s'est passée dans
la vallée de Saint-Amarin).
L'f-'
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B l B L. 1 V.) Cj h a r" M b
ALSACIEN
GAZETTE
LITTÉRAIRE, HISTORIQUE, ARTISTIQUE
FaXlïh FI riliUK PAN CIIARLHS MEHL
IV
... y- --svj .-
M. D. CGC. LXIX
LE
BIBLIOGRAPHE
ALSACIEN
Exemplaire de la bibliothèque
de M .
•TkASBocac , ncpamifta de ticyi Misii-urtACtT.
LE
BIBLIOGRAPHE
ALSACIEN
GAZETTE
LITTÉRAIRE, HISTORIQUE, ARTISTIQUE
FONDE ET PUBUE PAR CHARLES MEHL
IV
STRASBOURG
M. D. CGC. LXIX
TABLE DES MATIÈRES.
Pâ«e».
Avis aux abonnés.
Œuvres choisios de L.Spach.DiograpIii os alsaciennes. . i,6i, 137
Anciennes industries d'Alsace et do Lorraine. Manufactures
do porcelaine et de faïence 7
Note sur les imprimeurs de rÉvôchë de Strasbourg 20
Jœrgo Wickram's RoUwagenbùchlein 26
Les Origines de la typographie et Thistoire de rimprimerio. 49
Alfred Tainturier 56
Graveurs sur bois strasbourgcois 66
Une lettre inédite de Jodoque Coccius 81
L'ancien palais ëpiscopal do Strasbourg 84
Pfeffel et Alfleri 87
La Chasse 89
Les Anabaptistes à Colmar (1534-1535) lis
Auguste Stœber 118
Les Institutions communales du Westrich 123
Mémoires de Félix Flatter 130
( VI )
Le Factum de M. Risteihueber 138
Le Régime coloDger 153
Souvenirs d'un aumônier 156
Lettres inédites de l'intendant du Harlay 160
Correspondance inédite du poète PfefTel avec le professeur
Oberlin 164
La Famille Genseileisch à Strasbourg 201
De l'Ancienneté du ch&teau de Morimont (Môrsperg), on Al-
sace 204
Lettres inédites de Metternich an professeur Oberlin .... 207
Wimpheling 212
Chronique de Colmar 215
La Bibliothèque Gérard 2 18
Musée de Colmar 2211
Études généalogiques 238
Exposition de la Société des amis des arts de Strasbourg . . 244
Un Âlsatique rarissime 255
L'abbé Rumpler 305
Le Vieux Saverne et le comté do Ferrëtte 308
Chronique de Colmar 314
Les Règlements colongers d'Alsace 316
La Bibliothèque âlsatique de M. Heitz 317
Variétés.
Est-il juste et prudent de prêter ses livres ? 3o
M. Henri Schirmer et l'histoire dramatique et populaire des
partisans de 1814 ai
Bibliothèque de M. Van dor N... (Correspondance de du Har-
lay) 32
( VII )
Bibliographie mulbousienne 3S
Découverte d'une statue de Mithra à Strasbourg 34
La Petite Revue et l'église Saint-Tbomas 67
M. Eugène Kœberlé .... » 69
Correspondance de M. d'Angervillers 91
Collection de médailles du docteur ELnoll, do Nuremberg . . 92
Bibliotbôques Braunwald , Coste , Edel 92
La Société d'archéologie lorraine 98
VEmpereur Sigitmond à Strasbourg, par L. Spach 99
Livres du XVI« siècle imprimés à Haguenau 135, I7i
Baron Grimm 135
Der ParadenpkUz in Strassburg; Lustspiel 136
Dot EUàêsiêche Samstagsblatl 136
Publications de M. Fick ' 172, 269
Musée de Colmar 173
Le Pulverthurm do Mulhouse 174
Heim (François-Joseph), peintre 174
Le Pont du Rhin , 176
M. Heitz, imprimeur à Strasbourg 259
Découverte de deux tronçons du mur d'enceinte de l'an-
. cienne cité gallo-romaine d'Ârgentorat 260
Les Tombes celtiques, par M. de Ring 261
La Bibliothèque de Yomencicz. Missale ecclesiœ Argentinensis 262
Œuvres inédites de Grandidier 263
Kléber 264
Une nouvelle édition de Glosener et de Kœnigshoven .... 266
Photographies de M. Ad. Braun , de Thann 266
Chroniques et mémoires concernant l'Alsace 321
Les Chats, par Charopfleury 323
M. de la Galaizière 325
A propos de Kléber 326
( VIII )
Le Monnniont de Pigalle. Diîliberntion de la Chnmbre ôoa XIII. 327
Une indiscrdtion bien accueillie .127
Un tableau de G. Jundt 328
Bibliograplile alsatiquo 36, 70, lOO, 177, 265, 327
Périodiques 44, 78, 108, 195, 224, 295
— MM*-
Le Bibliographe alsacien commence au-
jourd'hui son quatrième volume après une
interruption de plusieurs mois, causée par
des circonstances indépendantes de notre
volonté.
U accueil bienveillant qui lui a été fait
lors de son apparition^ et surtout les mar-
ques de sympathie dont il a été Vobjet
depuis la publication du dernier numéro,
eussent suffi pour nous, encourager à le
continuer si Vidée de l'abandonner aiJait
pu nous venir.
Mais telle n'a jamais été notre pensée.
Les difficultés dont est hérissée toute revue
périodique, les ennuis qu'elle suscite, les
soucis qu'elle crée, les sacrifices qu'elle im-
( VI )
pose, n'ont pu nous décourager. Etranger
à toute considération de spéculation, nous
n'avons jamais entendu faire du Biblio-
graphe une affaire; nous avouons que sous
ce rapport nos prévisions ont été même de
beaucoup dépassées. Si contre notre attente
nous avions réalisé des bénéfices, ils eussent
servi à améliorer notre publication.
Grâce à la collaboration bienveillante de
plusieurs de nos abonnés et amis, nous
avons pu faire précéder la partie biblio-
graphique de chacune de nos livraisons
d'intéressantes monographies et d'études
critiques sur les principaux ovvrages rela-
tifs à notre province.
Nous nous faisons un plaisir et un devoir
de remercier ici MM. L. Spach, Paul La-
croix, Gérard, X. Mossmann, D. Fischer,
A. Tainturier, etc., de leur précieux con-
cours qui, nous Vespérons, ne nous man-
quera pas davantage à Vavenir.
Publié en dehors de tout esprit de parti
ou de coterie, le Bibliographe alsacien
( VII )
s^ adresse à tous ceux qui aiment les livres
et collectionnent ce qui de près ou de loin
touche à r Alsace.
C'est sotis les auspices de ces amis de la.
curiosité que nous plaçons notre petite
gazette , sa devise n' est-elle pas :
Nostrûm et amicorum.
C. M.
- •■^ t^^p^f:^"^^- —
Numéros 1kt2 MOCCCLIVI Jakvieb- Juillet
LE
BIBLIOGRAPHE ALSACIEN
GAZETTE
LITTÉRAIRE, HISTORIQUE, ARTISTIQUE
ŒUVRES CHOISIES DE LOUIS SPACH.
BIOGRAPHIES ALSACIENNES.
1" ST 2* 8ÉRIB8.
Nous avons annoncé dans notre dernier nu-
méro la publication des deux premiers volumes
des œuvres complètes de M. Spach, mais nous de-
vons à l'importance de cette' publication plus
qu'une simple indication bibliographique. Les
deux livres que nous avons sous les yeux ont une
valeur considérable, et, bien qu'ils ne contien-
nent que des biographies qui ont toutes déjà vu
le jour de la publicité, nous voulons remercier la
maison Berger-Levrault d avoir compris l'intérêt
que présente pour l'Alsace la réunion en volumes
( 2 )
des excellents travaux de M. Spach sur les hom-
mes les plus marquants dans Thistoire de notre
contrée. C'est une pensée intelligente qui Ta
poussée à entreprendre une splendide édition des
écrits de notre savant archiviste; c'est un hom-
mage qu'elle rend à un mérite reconnu en même
temps qu'elle élève un monument littéraire dont
le patriotisme local lui saura gré.
Nous avons lu avec entraînement ces deux vo-
lumes, et le charme que nous y avons trouvé nous
y fera revenir: l'impression dernière qui reste est
douce et tient qi^elque peu du recueillement, car
rien ne heurte , rien n'irrite l'esprit dans ces étu-
des biographiques où les controverses de l'érudi-
tion ne tiennent aucune place et qui semblent
toutes entreprises au seul point de vue de la cu-
riosité philosophique. Une délicatesse constante
servie par un style clair et simple , une patiente
recherche des sentiments vrais, facilitée par une
sensibilité bienveillante , un attachement visible
pour toutes ces figures que l'auteur semble ne
faire renaître que pour le bonheur de vivre quel-
ques instants dans la compagnie de cœurs hauts
et d'esprits d'élite, tout cela attache à la fois a
ces hommes d'autrefois et à leur interprète d'au-
jourd'hui. On ne trouve peut-être pas dans cette
lecture ce vaillant ressort moral que donnent les
( 3 )
Vies de Plutarqtie, mais à coup sûr un refuge
bienfaisant pour les agitations souvent malsaines
de Texistence compliquée qui nous est faite. D'où
vient cette influence morale?
Dans les trente-deux biographies de ces deux
volumes nous croyons avoir rencontré toutes les
formes de l'activité et de l'ambition humaines:
papes et rois, poëtes, artistes, savants, adminis^a-
teurs, hommes de cape, homme d'épée, penseurs,
ils ont tous passé sous nos yeux, et les luttes où ils
ont été mêlés ont prêté à toutes les défaillances
comme à tous les héroïsmes; et cependant, de
toutes les surexcitations provoquées par les dis-
sensions civiles, les controverses religieuses, les
gloires de la parole ou du combat, les ambitions
détrompées, quel souvenir nous reste-t-il? pas
autre chose qu'une prédilection singulière pour
ces hommes que nous ne voyons que dans la
pénombre du passé, mais dont nous avons pu son-
der tous les sentiments et qui nous apparaissent
parfaitement identiques à nous-mêmes. Après les
avoir vus sur leur piédestal, nous pouvons nous
rapprocher d'eux, car nous sommes sûrs de les
avoir compris et de retrouver en eux une partie
de nous-mêmes.
C'est là le grand mérite <le M. Spach. Derrière
l'événement extraordinaire il nous fait apercevoir
(4)
toujours le sentiment humain; derrière la noblesse
de l'action ou l'éclat de la pensée nous découvrons
le moteur psychologique. Connaissons-nous le hé-
ros? peut-être; nous connaissons l'homme à coup
sûr. N'en demandons pas davantage. Nous aimons
mieux trouver la pensée philosophique que de
chercher dans ces existences qui ont eu chacune
leur grandeur des preuves à l'appui de telle ligne
de conduite, des émulations qui nous poussent
vers le but de nos ambitions. Aussi bien , ces hom-
mes ont vécu en des temps différents du nôtre, et
les circonstances avec lesquelles ils ont eu à
compter ne sont plus celles qui nous entourent :
il nous suffit de connaître la règle logique de nos
sentiments.
Il ne nous serait pas possible, dans cet article
qui ne doit être , dans notre pensée, qu'un éloge
de l'ensemble de l'œuvre de M. Spach , de nous
appesantir sur le mérite particulier de l'une ou
de l'autre de ses biographies; toutes ont une tou-
che excellente , des proportions savantes , un co-
loris sûr, souvent nerveux , plus souvent encore
doux et caressant. Il en est une cependant qui nous
a frappé particulièrement : c'est celle de l'abbé
Grandidier. Outre le mérite d'avoir été esquissée
pour la première fois par M. Spach, elle nous pa-
raît donner le ton exact du sentiment dans lequel
( 5 )
Tauteur a entrepris toutes ses études. Après avoir
raconté les luttes douloureuses soutenues par Té-
minent écrivain de <tV Histoire ecclésiastiqtie de
Strasbourg y> j M. Spach termine en disant: «J'ai
« longtemps tenu mes yeux fixés sur ces contours
« délicats (il est question du portrait de Qrandi-
«dier) empreints d'une inexprimable douceur;
«une profonde émotion s'est emparée de moi, et
«si le lien mystérieux qui unit deux âmes n'est
« point une illusion de nos sens , si ce n'est point
« de ma part une présomption de penser que ce
« lien a pu s'établir entre un prédécesseur-modèle
« — (Grandidier était, comme M. Spach, archi-
« viste de Strasbourg) — et un successeur-élève ,
«j'aimerai n'avoir détaché mes regards de cette
«gravure, qui exerçait sur moi un empire irrésis-
«tible, qu'après m'être bercé de l'espérance que
«je retrouverai un jour dans Grandidier une âme
« protectrice et amie. »
C'est bien là l'expression complète de la pensée
de M. Spach; il aime les portraits qu'il crée et
veut être aimé de ses créations ; cette communion
intime de l'écrivain et de son modèle fait aimer
l'un et l'autre, car il en jaillit des accents d'une
sincérité entière.
Nous savons que M. Spach prépare en ce mo-
ment un volume d'études littéraires, et cela nous
< 6)
permet de mettre ici une critique relativement à
la composition des deux volumes de biographies.
Pourquoi intercaler au milieu de tous les Alsa-
ciens , dont il a étudié Texistence , les portraits
de Quiard, de Génin, d'Ozaneaux? Le passage
à Strasbourg de ces professeurs, hommes distin-
gués et estimés, mais plus connus par leurs titres
scientifiques que par leurs attaches alsaciennes,
n'a pas été assez long pour qu'ils y prissent droit
de cité et il nous semble que ces études eussent
mieux figuré dans un volume plus spécialement
littéraire.
Nous finirons en émettant le vœu que les so-
ciétés des bibliothèques populaires de nos dépar-
tements du Rhin répandent partout la lecture
saine et attachante des Biographies alsaciennes,
Y...
( 7 ).
ANCIENNES INDUSTRIES D'ALSACE
ET DE LORRAINE.*
Manufactures de porcelaine et de faïence.
3* Période. — Manufacture de porcelaine de FVanckenthaî.
Paul Hannony; 1754 à 1760,
On sait que, grâce à Paul Hannong, cet établissement
devint un des plus importants d'Allemagne , et livra au
commerce des poteries translucides qui pouvaient riva-
lîser avec celles de la première fabrique de porcelaine
de Saxe. Je ne reviendrai pas sur ce que j'ai déjà dit à
ce sujet (vol. III , p. 94), et me bornerai à rappeler que, pour
les qualités céramiques et le genre de décoration , les pro-
duits de Franckenthal ont la plus grande analogie avec
ceux de Meissen. On pourra, d'ailleurs, juger de la ré-
putation dont jouissait, au XVIU* siècle , l'usine de Paul
Hannong par l'extrait suivant puisé dans le Journal du
commerce de juillet et août 1760 :
< La porcelaine de Franckenthal a le même fonds de
richesse que celles de Saxe et de France ; elle est, comme
ces dernières, bien au-dessus de celles de la Chine et du
Japon , non-seulement par l'éclat du blanc et le brillant
de sa couverte , mais encore pour l'élégance de ses car-
1. Yoy. le Bibliographe aUacien, S* année , p. 277, et 3* année, p. 1 ,
29, 89, 133, 169 et 253.
(.8)
touches ; pour la manière dont les fleurs sont groupées ,
variées et finies; par le goût, la noblesse des contours,
l'exactitude , la netteté , la variété des dessins, et pour la
beauté , la force et la vivacité des couleurs.
«Cette manufacture excelle surtout dans les figures.
Elle a atteint le degré de perfection de celles de la Saxe
et de France, pour la variété et le dessin des statues,
par la force et le naturel des attitudes et par la vérité de
Texpression. A cet avantage, on a ajouté celui du bon
marché; les prix sont de plus d'un tiers au-dessous de
ceux des porcelaines de Saxe et de France. »
Le même recueil renferme, en outre, un tarif très-
■
étendu des produits de Tusine de Franckenthal. Si inté-
ressant que soit ce document, il ne peut trouver place
ici dans son entier, et je dois me borner à signaler quel-
ques articles dont les descriptions peuvent servir à carac-
tériser la fabrication de Paul Hannong^
< Assiettes peintes à fleurs naturelles , en paysages avec
rocailles, à fleurs des Indes; fond couronne ; des fleurs
en relief, à fins bouquets, bord en osier doré , bord doré
ou à dentelle d'or, de . . . . 3 1. 5 s. à 8 1. 15 s.
« Chandelier peint au naturel, bord et ornements dorés.
17 1. 10 s.
« Paniers ovales, en forme de jatte, les anses branchées,
bords rocailles en relief, peints à fleurs naturelles , bord
doré 24 1.
1. M. Jacquemart a reproduit la plus grande partie do ce tarif da us
son excellente Uiaioire de la porcelaine.
(9 )
« Pots à oille, ou terrines rondes, contournées, unies
et en osier, sur le couTercle un citron, un artichot ou
bigarrade peint à fleurs naturelles, 'bord doré . . 77 1.
« Pots pourris f forme de vase, 9 pouces de haut; le
vase orné de fleurs, reliefs en guirlande, un dragon vo-
lant sur le couvercle , bord doré 57 1.
« Roses, pour servir au lieu de salières ou poivrières.
1 1. 10 s.
« Dessert, suivant la peinture et le nombre des pièces,
de 2,000 1. à G,000 1. et plus.
« Service à thé et caffé, savoir : une caffetière , une
théière , un pot à lait , un pot à sucre , une jatte à rincer,
un flacon à thé, six ou douze tasses à chocolat avec sous-
coupes, douze tasses à thé et cafi'é avec sous-coupes, selon
la peinture et forme . . 80 1. jusqu'à 1,000 1. et plus.
« Rosettes ou boutons pour pendants d'oreilles , peints
à fleurs naturelles 3 1. 10 s. à 8 1. 10 s.
« Pluton au char avec huit chevaux courants , attelés
et bridés, sur une terrasse de 20 pouces de long, 6,550 1.
« Idem, avec quatre chevaux 980 1.
< Idem, avee deux chevaux 435 1.
< Groupes de chasse à cerf ou sanglier, avec chiens ,
sur une terrasse de 21 pouces de long, avec des arbres.
330 1.
« Groupes de bergers , à deux figures , avec une niche
de rocaille 96 1. »
A ces indications, déjà très-précises, j'en ajouterai
quelques autres résultant de mes observations person-
nelles et qui me permettront, à l'aide des marques rele-
( 10 )
vées, de donner un classement chronologiqae des œuvres
de cette période.
Chiffre de l'ëlecteur palatin Charles-Théodore , habi-
tuellement tracé en bleu sous vernis et accom-
Se&^ pagné des initiales de Paul Hanuong, tracées
^^ à la pointe et en quelque sorte dissimulées dans
une partie peu visible* de Tobjet.
Plus tard , ce chiffre fut remplacé par le lion rampant,
qui est le cimier du Palatinat, comme dans l'exemple
ci-joint emprunté à une pièce d'une fort belle
fabrication et méritant, à ce titre, une des-
cription spéciale.
Bol d'accouchée; décor de bouquets poly-
chromes sur fond blanc, alternant avec des
réserves gros -bleu, couvertes de coquilles
d'or. Anse rocaille, avec fleurs détachées et
boutons de fruits sur le couvercle. Les lettres PHI sont
tracées en creux dans la pâte; le lion est en bleu sous
vernis.
Voici une autre série de monogrammes relevée sur de
charmantes figurines d'enfants , aussi spirituellement trai-
tées que les meilleures pièces de ce genre sorties de
% PH
l'usine de Meissen. La porcelaine était d'un beau blanc
et recouverte, dans certaines parties seulement, d'une
coloration très-sobre. Les petits personnages portaient le
(11)
costume Louis XV et représentaient des bergers , ber-
gères , magistrats , Turcs , etc.
Assiette blanche; le bord décoré d'une dentelle d'or;
on reconnaît facilement là Fun des articles men- (p
ttonnés dans le tarif qui précède. 'l
L'initiale .de Hannong est ici accompagnée de cette
letti'e Z qui se retrouve si fréquemment sur
les poteries alsaciennes et rhénanes; la pré- LJ >
sence du chiffire de Charles -Théodore ne
laisse aucune incertitude sur l'origine de cette pièce.
M. Greslou donne ce monogramme comme se rappor-
tant à l'association qu'il suppose avoir existé entre Paul
Hannong et son fils Joseph. N'ayant trouvé ^.^
aucune trace de cette société dans les do- * .
cuments qui ont été mis à ma disposition hA
par la famille Hannong, je n'en fais ici
mention que dans le but d'appeler l'attention des curieux
sur un fait qui me paraît demander quelques éclaircisse-
ments.
Monogramme de Joseph- Adam Hannong. De même
que celui de son père, on le rencontre tan-
tôt seul, tantôt accompagné du lion du
Palatinat. En tout cas, il me paraît être le
signe caractéristique des produits de Fran-
ckenthal pendant la courte gestion de Joseph Hannong
(1760-1761).
On trouve des porcelaines de Franckenthal dans pres-
que tous les cabinets et les musées de France et d'Alle-
magne où une place a été faite à la céramique; mais la
( 12 )
collection la plus intéressante que je connaisse est celle
du château de Heîdelberg. J'ai vu, là notanunent, les
statuettes de Télecteur Charles- Théodore et de sa femme
Maric-Ëlisabeth-Augusta; puis des groupes allégoriques
importants, modelés par Conrad Linck, et représentant
le PcUatmcU s'affligeant du départ de Télecteur palatin ,
V Université de Heidelberg, les Éléments, etc.; un service
de table de Charles-Théodore, décoré de sujets d'après
Grcuze et Teniers; enfin le buste d'Adam Bechtoldt, di-
recteur de la fabrique de IiVanckenthal , en 1766, et
diverses autres figurines, par Pierre de Verschaôeld,
premier sculpteur de la cour palatine de Mannheim.
4® Pébiode. — Joseph Hannong, Fabriques de Strasbourg
et Haguenau; 1760 à 1780.
Peu après la mort de Paul Hannong, les deux usines
de Strasbourg et de Haguenau , on s*en souvient , passè-
rent entre les mains de son fils Joseph-Adam, qui continua
d'abord à produire ces belles faïences colorées auxquelles
ces établissements avaient dû , jusque-là , leur réputation
et leur prospérité ; puis, après 1766, reprit à Strasbourg
la fabrication de la porcelaine.
Nous nous trouvons donc de nouveau en présence
d'une double production céramique. De la faïence , j'ai
peu de choses à dire ici ; Hannong n'ayant fait que con-
tinuer les traditions de son père, les caractères restent
les mêmes qu'aux époques précédentes, et s'il n'y a pas
progrès, on trouve du moins encore des pièces d'une
( 13 )
rénssite admirable comme coloration et comme email. Il
paraît cependant que Joseph Hannong visait plutôt à
une production abondante qu'à la perfection du travail.
J'en trouve la preuve dans l'immense quantité de mar-
chandises qui encombrait ses magasins au moment de sa
déconfiture , et dans les conseils qu'il donna plus tard à
son cousin Stanislas. « Préoccupez- vous plutôt, dit-il, de
la modicité des prix que de la beauté; vous aurez un
plus grand débit dans ce pays- ci (l'Allemagne) et notam-
ment en Suisse,.. Si vous êtes sur une bonne route, ne
la quittez point sous prétexte de trouver mieux ; ces sortes
de rectifications ont causé le malheur de votre gran£
père et le désordre de mon frère. Souvent le moindre
changement peut causer des désordres énormes. »
n ne faudrait pas toutefois conclure de ces lignes,
écrites par un vieillard cruellement éprouvé par toutes
les infortunes , que Hannong fût un vulgaire spéculateur.
U avait fait, au contraire, des études sérieuses et aussi
complètes que le comportait l'état des sciences naturelles
à cette époque ; ainsi il possédait, en chimie et en phy-
sique, des connaissances plus que suffisantes pour les
besoins de son industrie, et parmi les travaux scienti-
fiques dont il s'occupa toute sa vie , je trouve un traité
sur la Terre de pipe, produit qu'il méprisait souveraine-
ment, d'ailleurs, et appelait une < drogue de mauvais aloi
et usage » ; des études de métallurgie et plusieurs volumes
d'expériences sur la conduite du feu dans les fours à
porcelaine.
Mais revenons aux faïences, et, par quelques exemples.
( H )
précisons , 8*il est possible , les caractères particuliers de
la fabrication alsacienne à cette époque. Le décor n*a
pas varié : ce sont toujours les bouquets aux couleurs
éclatantes , formés de roses , pivoines , hyacinthes , myo-
sotis, œillets, tulipes et fleurettes jaunes, jetés avec la
même hardiesse sur le marly ou la bordure des plats et
exécutés tantôt par un procédé de hachures fines , tantôt
lavés , au contraire , comme les peintures sur porcelaine
de la même période. Ce décor est habituellement poly-
chrome; mais parfois aussi, on le trouve en camaïeu
rouge. On a vu à Texposition de V Union centrale, en
1865, de splendides échantillons de ces faïences appar-
tenant à MM. Jubinal , Patrice Salin , Périlleux et quel-
ques autres encore qui nous viennent de la collection
( 16 )
Massé, de Strasbourg. U se trouvait là aussi deux pièces
exposées par M. Brio.n et qui présentaient un caractère
exceptionnel; ce sont deux plateaux, Tun avec décor
bleu en imitation des faïences de Boueu , Tautre à bor-
dure ajourée et dorée.
Voici maintenant les marques employées p|ur Joseph
Hannong. D est sans doute inutile de faire observer que
ces lettres figurent le monogramme du fabricant et non
l'initiale de la ville de Haguenau, où se trouvait l'une de
&ea usines, comme on Fa cru longtemps, même en Alsace.
// Ji^y^SÙuro
)76%
Cette dernière inscription, Strctsburg, 1762, a été
relevée sur la charmante pendule rocaille qui a fait par-
tie de la collection Leweel et se trouve actuellement au
musée de Cluny.
Ce fut sans doute une grande gloire pour la maison
Hannong d'avoir pu fabriquer, la première en France,
de véritable porcelaine dure, et certes, les efibrts persé-
vérants des potiers strasbourgeois sont dignes des plus
sérieux éloges; mais maintenant que j'ai à apprécier leurs
produits, je dois, en toute sincérité, déclarer qu'ici les
résultats sont restés inférieurs à ceux que j'ai constatés
à propos de la fabrication des faïences.
La pâte de la porcelaine de Strasbourg est bise , l'émail
souvent enfumé ou parsemé de granules imparfaitement
( 16 )
dissimules par le décor , et la coloration violacée n'a pas
la vivacité des émaux appliqués sur la faïence. Ces im-
perfections ont sans doute contribué, autant que les
entraves de la Ferme générale , à accélérer la ruine de
Joseph Hannoug ; car il ne faut point accepter, sans bé-
néfice d'inventaire , les éloges qu'il prodigue lui-même à
ses produits.
Cependant il est sorti de l'usine de Strasbourg cer-
taines porcelaines qui, en dehors de l'intérêt qu'elles
présentent au point de vue des progrès et de l'histoire
de la céramique, sont dignes d'être remarquées et té-
moignent de hardies tentatives. Ce sont notamment des
pièces de service à décor de chinoiseries sur fond blanc
et portant la marque ci-contre, dans la-
M quelle les initiales de Joseph Ilanuong
\f r lu 2-^* ®^"* accompagnées des lettres V et C in-
diquant la série des vataeelles et d'un nu-
méro d'ordre correspondant à celui du catalogue de la
maison. — L'élévation du nombre relaté dans cet exem-
ple fait voir quelle immense quantité de modèles Han-
nong possédait dans ses ateliers.
Je mentionnerai encore une série de
figurines exécutées avec un véritable ta-
« ^ lent; ainsi, le Petit Tailleur de pierres,
iP fl 0 Boucher, modèle emprunté à Sèvres ; la
Bouquetière qui a brisé son pot de fleurs,
^ Ip etc., charmants sujets d'une coloration
très-soignée et très-harmonieuse ; et en-
fin , des groupes en biscuit tels que Silène couché et
H
(17 )
appuyé mr son âne. Ces objets sont habituellement mar-
qués avec un poinçon figurant les lettres ci-contre dont
il est facile de trouver la signification.
Cette autre marque , formée de la lettre H seule , est
celle qnJ a été déposée aux archives de Sèvres par Pierre-
Antoine Hannong, lorsqu'il fonda l'usine de la
rue Saint-Denis ; elle se rencontre sur des pièces
de fabrication généralement imparfaite et décorées en
rouge plus ou moins foncé.
M. Jacquemart reconnaît encore la signature de Pierre
Hannong dans les marques ci-contre qu'il a relevées sur
des porcelaines d'une pâte très-feldspathique ^-^
et décorées de bouquet» polychromes où do- ^/^
mine un rouge violacé. Sans contester l'exac- ^^y^y
titude de ces attributions , je crois devoir
faire remarquer que les sigles dont il s'agit ^ '
ayant la plus grande analogie avec les mo- /^
nogrammcs de Paul Hannong, il convient
d'examiner attentivement les caractères céramiques des
pièces qui les portent, si l'on veut en déterminer sûre-
ment la provenance.
Je donne enfin, pour terminer, quatre marques rele-
vées sur des poteries ayant tous les caractères des pro-
duits alsaciens et qui empruntent un certain intérêt à la
présence du monogramme W appartenant, sans aucun
doute, à un artiste de ces contrées, et un arflite des plus
habiles, car j'ai vu de lui des décors de fleurs admirable-
ment compris et exécutés.
Porte-huilier en faïence , à treillages jaunes mis à l'effet
^
( 1« )
au moyen d*ombres d'un brun rosâtre. Forme rocaille
s simple, avec arêtes décorées de rinceaux peints
^^^^ en rouge ou bleu. Dans Ips godets, de délicieux
bouquets, genre Saxe. On reconnaît dans cette pièce la
même main qui a peint deux flambeaux de ma collection
portant lé monogramme de Joseph Hannong, accompa-
gné du numéro de série 934.
v\^ Autres pièces de même genre, avec
«^ I ^^ fleurs en relief.
Porcelaine dure. Belle soupière, style
rocaille, avec bouquets détachés et riche
décor polychrome à fleurs. Les arêtes et les
pieds sont garnis de rinceaux peints en vert
et or, et autour de chaque pied s'enlace une
branche de chêne. Un citron avec fleurs et feuilles, éga-
lement en relief, forme le bouton du couvercle.
La marque est en bleu sous couverte.
Quelques mots maintenant des matériaux que Hannong
avait à sa disposition. On conserve dans la famille un
manuscrit qui me paraît avoir été rédigé vers la fln du
XVIIPsiècle et contient un certain nombre de recettes pour
la fabrication de la porcelaine. Ce document nous apprend
que les potiers alsaciens employaient pour la fabrication
de la pâte à porcelaine les quatre substances suivantes :
P Une terre blanche provenant d'Oberzell, entre Pas-
sau et Lintif sur le Danube (c'est le kaolin) ;
2® Une terre rougeâtre qui se trouve à deux lieues
d'Oberkirch , outre Durbach et Oberau (Baden), à dix-
sept lieues de Strasbourg:
( 19 )
3° Du gravier blanc ;
4» Du plâtre.
D*un autre côté, je vois, dans la correspondance déjà
citée , que Joseph Hannong avait fait de nombreux essais
des terres d* Alsace ; il signale la terre de Gœrsdorff , près
de Wœrth (Bas-Khin), comme aussi belle que celle de Li-
moges, et prétend que le Rmzel de Haguenau peut don-
ner de la porcelaine; «la tractation fait tout,» dit-il;
opinion dont je crois devoir lui laisser toute la respon-
sabilité.
Les potiers alsaciens ont fait école en France , je l'ai
dit. Un peu partout, en effet, on vit se produire la
faïence japon ée à Vinstar de Strasbourg. Sans parler des
manufactures lorraines, qui s'inspirent directement de
r Alsace et auxquelles je consacrerai un chapitre spécial ,
je retrouve la même influence en Bourgogne , à Aprey et
à Meillonas surtout , fabriques peu connues dont je dirai
quelques mots aussi; dans le Midi, à Marseille; en Pi-
cardie et en Artois, à Saint- Omer, Desvres et Arras ; et
cntîn à Paris et à Sceaux.
Quant au rôle que cette vaisselle aux couleurs gaies
et vives joue dans les collections modernes , je suis loin
de le désapprouver, et, pour mon compte personnel, je
ne connais rien de plus réjouissant à Fœil qu'un dressoir
garni de cette imagerie sous émail vigoureusement enlu-
minée , et j'ai toujours souvenir des joies de mon enfance ,
alors que, à la campagne, nous voyions apparaître la
gigantesque soupière aux anses et bouton chargés de
fruits peints au naturel , flanquée de salières et de porte-
( 20)
huilier aussi richement décorés ; puis circuler les assiettes
et les plats au fond desquels s* épanouissaient de beaux
bouquets polychromes et des Chinois grotesques péchant
à la ligne ou poursuivant de légers papillons.
N'était-ce pas là la vraie vaisselle des champs , le décor
eu harmonie avec la saine gaîté de nos aïeux, monté de
ton comme elle, mais toujours plein de cette admirable
franchise qui , en dépit des fadeurs et des visées préten-
tieuses de la société actuelle, restera toujours le fonds
du caractère gaulois ? (Sw» eoBiinné.)
A. T.
NOTE SUR LES IMPRIMEURS DE L'ÉVÊCHÉ
DE STRASBOURG.
L'imprimerie semble n'avoir pas été en grande estime
auprès des évêques de Strasbourg ; ces prélats ne virent ,
selon toutes les probabilités, dans Tinvention de l'art
typographique, qu'une innovation, sinon inutile, du
moins dangereuse, et n'accordaient que rarement leur
bienveillance aux hommes qui se livraient à cette pro-
fession; ils virent l'art de la typographie se répandre et
s'introduire dans les principales villes d'Alsace , sans faire
aucune tentative pour attirer des imprimeurs dans leurs
terres , et la ville de Saverne , quoiqu'elle fût le chef-lieu
de leurs possessions et le siège de leurs dicastères , ne vit
jamais , sous leur domination , une presse typographique
s'établir dans ses murs ; quand ils furent dans la nécessité
de recourir à l'art de l'imprimerie, ils s'adressèrent aux
( 21 )
presses de Strasbourg, et lorsque cette ville eut embrass<^
la Réforme, à celles de Mayence et de Cologne. L*évêque
Bobert de Bavière fit imprimer, à Strasbourg, en 1478 ,
dans le format in-24 , le diurnal du bréviaire , sous le titre
de Dùimcde eceleste Argentmennum; ce livre, où se fait
remarquer Tabsence du nom de l'imprimeur, est devenu
d'une extrême rareté; il s'en trouve un exemplaire dans
la riche collection d'alsatiques de M. Heitz , imprimeur à
Strasbourg, et selon les dires de ce bibliophile, il serait
le seul que le temps eût épargné.
L'évêque Guillaume de Honstein confia , en 1508, aux
presses de René Beck , établies à Strasbourg , l'impres-
sion d'un agenda ou rituel sur la manière d'administrer
les sacrements et les autres cérémonies de l'Église ; il en
existe encore plusieurs exemplaires.
Érasme de Limbourg, qui succéda à Guillaume de
Honstein sur le siège épiscopal de Strasbourg, fit im-
primer, en 1566 , dans le format in-4% par François Beck,
imprimeur à Mayencc , les statuts et décrets du synode
tenu en 1549 à Saveme , sous sa présidence.
En 1590 il sortit des presses de Jean Quentel, impri-
meur à Cologne, un agenda ou rituel à l'usage de l'é-
glise de Strasbourg, qui fut publié sous les auspices de
révêque Jean de Manderscheid.
Le collège des Jésuites de Mofsheim, fondé en 1580
par révêque Jean de Manderscheid , fut en peu d'années
l'un des établissements littéraires les plus distingués
d'Allemagne; lorsqu'il fut érigé en 1617 par le pape
Paul V et l'empereur d'Allemagne , Mathîas , en une Uni-
( 22)
yersité , pour que des grades académiques 7 pussent être
conférés pour la philosophie et la théologie, Tévêque
Léopold d'Autriche crut nécessaire d'établir une impri-
merie à Molsheim ; ce prince en donna la direction à un
habile typographe , nommé Jean Hartmann ; il sortit du
nouvel établissement typographique , outre les divers ou-
vrages du R. P. Jodoque Coccius , un assez grand nombre
d'ouvrages de théologie et de polémique religieuse; cette
imprimerie n'eut qu'une courte existence, elle fut entiè-
rement ruinée dans la guerre de Trente ans.
Quelque temps après la paix de WestphaJie , en 1654 ,
Eberhard Wclper , € mathématicien et typographe à Stras-
bourg», sollicita du conseil de la régence de Saverne
la charge d'imprimeur de l'évêchd de Strasbourg; mais
il ne paraît pas que sa demande ait été favorablement
accueillie , car peu après , l'imprimerie de Molsheim fut
rétablie; la direction en fut donnée à Jean-Henri Slraub-
haar, avec le tilxe d'imprimeur de l'évêché; il sortit, en
1670, des presses de cet établissement, dans le format
in-4^, un Agenda ecclesiœ argentmensis , qui se trouve en-
core dans quelques bibliothèques.
En 1 685 , la charge d'imprimeur de l'évêché de Stras-
bourg étant devenue vacante , deux candidats , Frédéric-
Guillaume Schmuck et Georges-André Dolhopff, qui
étaient tous deux imprimeurs à Strasbourg , se mirent sur
les rangs; cette concurrence mit la division dans le sein
du conseil de la Régence de l'évêché , le vice-chancelier
Philippe de Joosten ne put s'entendre avec les autres
membres du conseil sur le choix du nouvel imprimeur, et
(23 )
nommade 8a propre autorité Frédéric-Guillaume Schmuck,
imprimeur de Févêcbé ; cette nomination ne fut pas ra-
tifiée par le conseil de la Régence ; elle fut aussi désap-
prouvée par le Grand-Chapitre de Strasbourg , à qui ap-
partenait la haute direction des affaires administratives
en Tabsence de Tévêque. Le brevQt d'imprimeur de l'é-
vêché et de l'académie de Molsheim fut donné à Georges-
André Dolhopff, et dès le 25 janvier 1686 le conseil do
la Régence rendit une ordonnance par laquelle il défendit
à tout imprimeur de Strasbourg de prendre le titre de
libraire et d'imprimeur de l'évêché, si ce n'est à Georges-
André Dolhopff, qui a été pourvu de patentes de cet
office. Le Grand-Chapitre et son doyen, François-Ber-
nard, comte de Nassau, confirmèrent cette ordonnance,
le 27 du même mois, et en même temps ils révoquèrent
toutes provisions d'imprimeur de l'évêché qui pour-
raient avoir été données par le vice-chancelier à d'antres
qu'au sieur Dolhopff*.
'.«S'est à remarquer que, dans l'ordonnance du 25 jan-
vralr 1686, le conseil de la Régence défend à tout autre
imprimeur qu'au sieur Dolhopff, d'imprimer aucun livre
sous la qualification d'imprimeur de l'évêché, sous peine
de confiscation de l'ouvrage, et que le Grand Chapitre,
dans son ordonnance de confirmation, n'étend cette dé-
fense qu'à certains livres qui y sont spécifiés. Le sieur
Dolhopff conserva pendant quelques années l'établisse-
ment typographique de Molsheim, qui, sous son habile
1. Archive* départementaUg du Bas -Rhin, fonds de l'évêché de
Strasbourg, armoire des Droits.
- ( 24 )
direction, devint une digne succursale de son impri-
merie de Strasbourg, avec laquelle il fut enfin réuni
après 1690.
Des lettres patentes, émanées du cardinal Guillaume-
Egon de Furstenberg , évêque de Strasbourg , le 3 juin
1695, confirmèrent au sieur DolhopiF la qualité d'im-
primeur de révêché. Michel Storck , typographe à Stras-
bourg, succéda au sieur Dolhopff; un décret épiscopal
du 3 février 1705 lui conféra le titre d'imprimeur de
révêché avec tous les privilèges qui y étaient attachés.
Le sieur Storck ayant abandonné son imprimerie , le
typographe Jean-François Leroux en acquit le fonds et
reçut le titre d*imprimeur de l'évêché , qui lui fut conféré
par lettres patentes du cardinal Armand-Gaston de Kohan,
en date du 14 juillet 1729. Parmi les ouvrages qui sor-
tirent des presses de cet établissement , Ton cite encore ,
pour la beauté de l'exécution typographique , le BittiaJe
argentinense que le cardinal de Rohan fit imprimer , en
1742 , dans le format in-^**; il est orné de plu8ieur8^||M
guettes , dessinées par P. Parrocel et gravées par J. Stried-
beck, parmi lesquelles on distingue surtout celles du
frontispice et du premier feuillet, qui représentent les
belles armoiries du prélat.
Jean-François Leroux fut le chef d'une dynastie de
typographes , dans laquelle son établissement s'est hono-
rablement maintenu jusqu'à ce jour. Après sa mort , ar-
rivée en 1791, sa veuve continua à exploiter son impri-
merie jusqu'en 1799 , où son fils , Louis-François Leroux ,
en prit la direction. Celui-ci , lors de la restauration du
( 26)
culte , fut nommé imprimeur de révêclié ' ; il eu transmit '
le titre avec son établissement à son fils , Louis-François
Leroux , troisième de ce nom. D. F.
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE.
Jœrge Wickram's Hoîlwagenbtichlem (le Livret des voya-
geurs, par George Wickram)^ Leipzig, J. J. Weber.
Cette réimpression d'un des plus rares opuscules alle-
mands du XVP siècle fait partie de la «Bibliothèque
olcévirienne allemande » publiée à Leipzig par MM. We-
ber et Kurz. Les savants éditeurs de cette collection se
proposent d'y faire figurer les œuvres les plus intéres-
santes et les plus introuvables de l'ancienne littérature
germanique. Ils ont déjà fait paraître, outre le «Livret»
de Wickram , deux ouvrages plus considérables , sur les-
quels nous aurons à revenir : V Ésope de Waldis , l'un
des apôtres populaires de la Réforme , et le» principaux
1. Pendant plasieurs années rimprimerie de M. François-Laurent
Levrault fut chargée des impressions de l'évéché et en 1811 de celle
dn Catéchisme de l'Empire.
2. En 1819. Cette imprimerie, aujourd'hui encore imprimerie de
l'évéché, est gérée par M. Leroux, François -Hippolyte, depuis la
mort de son père , survenue en 1854.
8. Nous empruntons cet intéressant article au Bulletin du hiblio-
phile et du bibliothécaire, la revue bibliographique la plus ancienne
et la plus estimée. Créée par M. Joseph Techener en 1833, elle est
continuée depuis le 1*' Janvier 1866 par H. Léon Techener, son fils,
avee le même succès. {NoUs de la Rédaction.)
( 26 )
écrits de Grimmelshaueen , auteur précieux pour l'histoire
de la guerre de Trente ans.
Quant à George Wickram, bien qu'il occupe un rang
assez distingué parmi les littérateurs populaires allemands
du XVP siècle , il y a pénurie complète de renseigne-
ments bibliographiques à son scget , et toutes les investi-
gations des érudits n'ont fait, jusqu'à présent, que re-
doubler cette obscurité. On sait, par les intitulés de ses
livres, qu'il était originaire de Colmar, où il habita
longtemps ; qu'il a exercé longtemps les fonctions de
greffier dans une ville nommée Burckheim ou Burgheim ;
qu'il vivait dans la première moitié du X VP siècle ; mais
on ignore absolument jusqu'ici l'époque de sa naissance ,
celle de sa mort et toutes les circonstances de sa vie.
Malgré les recherches les plus minutieuses, le savant
M. Kurz n'a pas même pu déterminer ce que c'était que
cette ville de Burgheim où Wickram aurait été greffier.
Il y a deux Burgheim, l'un en Alsace, l'autre dans le
duché de Bade ; les savants alsaciens , consultés par
M. Kurz , s'accordent à dire que leur Burgheim est un
misérable village qui n'a jamais possédé le moindre
greffe , et qu'il faut frapper à l'autre porte ; les savants
badois, de leur côté, font exactement la même réponse.
Quelle situation pour un éditeur! Mais M. Kurz est de
ces investigateurs qui ne perdent pas facilement courage.
11 nous promet la publication d'autres opuscules du même
auteur, non moins rares que celui-ci ; peut-être , à cette
occasion, fera-t-il quelque découverte. En attendant, il
semble qu'on se hâte un peu trop d'éliminer le Burgheim
( 27 )
d* Alsace. Dans plusieurs de ses ouvrages, Wickram prend
le titre de bourgeois de Colmar; parle des amis qu'il a
conservés dans cette ville, < dont il n'est séparé, dit-il ,
que par un intervalle de quelques lieues , » ce qui se
rapporte à merveille , et ne peut se rapporter qu'au vil-
lage de Burgheim dans le Haut-Rhin , si piteux qu'il soit
présentement. Il résulte, d'ailleurs, de renseignements
communiqués à M. Knrz par M. Thomas, bibliothécaire
à Colmar, que ce Burgheim, ruiné de fond en comble
pendant la guerre de Trente ans, devait avoir une cer-
taine importance à l'époque du moyen âge et de la re-
naissance , puisqu'il est cité dans les capitulaires de Char-
lemagne, et que les Templiers y avaient une commanderie.
Le Eollwagenbuchlem est, comme son titre l'indique,
un recueil d'historiettes facétieuses,' tpropres à déscn-
nnyer jeunes et vieux dans les pérégrinations en coche
ou eu charrette, dans les foires, chez les hôteliers ou
baigneurs ,» quelque chose, en un mot, de fort semblable
à nos vieux opuscules français , aujourd'hui si recherchés
( trop recherchés , hélas ! ) des bibliophiles , comme < la
Nouvelle Fabrique des excellents traits de vérité.» Ce
sont des traits de naïveté ou d'espièglerie villageoises ,
des anecdotes grivoises sur le clergé catholique et les
moines. On y voit, par exemple, c comment un frère
quêteur extirpa une épine du pied d'une jeune paysanne.»
La même tendance satirique se retrouve dans l'historiette
de l'aventurier qui soutenait être le frère du bon Dieu
de Schaffhouse , de la bonne Vierge d'£insiedlen et du
diable de Constance, énigme dont il donne le mot en
(28 )
expliquant qu'il est le fils de Timagier qui a fait ces
trois figures.
De toutes ces anecdotes, Tune des plus facétieuses et
des mieux racontées est celle qui donne Tét^mologie d'un
ancien proverbe allemand: «Méfait pour bienfait, c'est
la reconnaissance du diable.» Un pèlerin, encore plus
niais que dévot, après avoir fait ses dévotions, et mis
des cierges aux chapelles des différents saints, avise
dans un recoin obscur une vieille figure de diable, et,
par bonté d'âme , met également un cierge à ce pauvre
délaissé. Quelques jours après, le diable reconnaissant
lui apparaît en rêve, l'emmène dans une vaste forêt où
il lui désigne un arbre au pied duquel est enterré un
trésor immense , et l'engage à (S'en aller chercher au plus
vite des outils «d'est fort bien, dit l'homme, mais com-
ment retrouverai -je le bon endroit? » Le diable lui donne
alors un conseil que nous ne saurions indiquer honnête-
ment que par une longue périphrase ; il l'engage à mar-
quer l'emplacement du trésor d'un tel signe, qu'au re-
tour l'odorat pourra suffire pour le guider, à défaut de la
vue. L'imbécile suit ponctuellement cette indication... et
est réveillé en sursaut par les malédictions et les horions
de sa femme ; car ce rêve et sa conclusion trop réaliste
ont eu pour théâtre le lit conjugal. £t telle est la recon-
naissance du diable !
L'œuvre populaire de Wickram eut évidemment un
grand succès de vogue dans son temps, car M. Kurz a
retrouvé dix éditions du XVI* siècle, publiées les unes à
Mulhouse, Francfort -sur- le -Mein et Magdebourg, les
( 29 )
autres sans indicatîoB de lieu ni d'imprimeur. Parmi ces
dernières figure Tédition originale de 1555, qui a servi
à M. Kurz pour sa réimpression. C'est une plaquette de
62 feuillets , dont on ne connaît que deux exemplaires.
Cette édition, la seule qui paraisse avoir été revue par
Fauteur , ne contient que soixante-sept histoires : on en
trouve trente-trois de plus dans une réimpression ano-
nyme de 1557, qui est déjà visiblement une contrefaçon.
M. Kurz a cependant cru devoir joindre cette suite apo-
cryphe à sa réimpression, sous forme de supplément;
mais il prouve sans réplique que toutes les éditions pos-
térieures à celle de 1555 présentent des variantes d'or-
thographe qui ne se rapportent plus au dialecte de la
haute Alsace dans lequel écrivait l'auteur, et que, par
conséquent , il n'a pu y avoir aucune part.
La vignette sur bois placée en tête de l'édition origi-
nale , et reproduite également dans celle-ci , ofire un cu-
rieux spécimen des véhicules du temps. C'est une lourde
charrette non suspendue, fermée par des claies d'osier,
avec une large ouverture sur le côté en guise de portière.
Dans cette patache, péniblement remorquée par quatre
forts chevaux , les voyageurs sont entassés pêle-mêle avec
les paquets, sans autre abri qu'une toile sur des cer-
ceaux. Il fallait plus d'une historiette pour charmer les
ennuis d'un long voyage dans de semblables conditions.
La forme du véhicule se modifie et devient un peu plus
confortable dans les vignettes des éditions subséquentes,
aussi rares pour la plupart que l'originale. Dans une édi-
tion de Mulhouse, sans date, dont un exemplaire se
3
( 30)
trouve à la bibliothèque de Berlin , et dans deux éditions de
Francfort, de 1565 et 1597 , le voyage est censé se faire
par eau; la vignette représente , par conséquent, un coche
et non une voiture. B®° ërkouf.
VARIÉTÉS.
Est -IL JUSTE et prudent de prêter ses livres? La
solution à cette question, qui embarrasse bien des collec-
tionneurs et surtout les bibliomanes , se trouve dans un
délicieux petit volume que vient de publier M. J. Janin :
V Amour des livres,
Grolier inscrivait sur ses livres : /. Grolierii et amicorutn.
Scaliger avait écrit au fronton de sa bibliothèque : Ite ad
vendentes!
Gondorcet s'était écrié :
Chères délices de mon Amey
OArdeE-vons bien de me quîtteri
Quoiqu'on vienne yoni emprunter.
Chacun de vous m'est une femme
Qui peut se laisser voir sans blAme
Kt ne se doit jamais i>réter.
Gh. Nodier avait fait, à i*usage de son ami Pixérécourt,
ce distique :
Tel est le triste sort de tout livre prôté.
Souvent il est perdu, toujours il est gftté.
et Schœlcher ' avait pour devise : Pour tous et pour moi I
Gertes, c'est M. Janin qui parle maintenant, «ces diverses
• opinions méritent qu'on s'en inquiète Or voici notre
« avis :
« Accepter les devises de Grolier et de Schœlcher ;
«Se conduire à la façon de Scaliger, de Gondorcet et de
Pixérécourt. »
1. M. J. Janin écrit à une page : SthtWkert et k l'antre, SchUeheté
(31 )
Depuis que je bouquine, J'ai acheté peu de livres qui
m'aient &it autant de plaisir que cet opuscule de 60 pages.
Bien peu, il est vrai, contiennent une causerie aussi aimable,
aussi spirituelle , et des conseils d'un goût aussi éclairé jpour
se former une bibliothèque.
Nous recommandons ce petit volume à tous nos abonnés,
mais qu'ils sachent qu'il est déjà épuisé; après l'avis de
M. J. Janin, trouveront-ils aujourd'hui à le lire? Nous n'ose-
rions l'afifirmer. Maintenant une seconde édition est -elle
permise, lorsque l'ouvrage épuisé porte: tiré à 204 exem-
plaires. Cette solution , nous la demandons à un de nos col-
laborateurs de V Intermédiaire. G. M.
» »
M. Henri Schirmer, l'auteur des Lettres eTun père de
famille à M. Duruy et de V Indemnité OU, réunit actuelle-
ment les éléments d'une Histoire dramatique et populaire
des partisans en 1814 dans les départements de l'Est, notam-
ment dans les Vosges et en Alsace.
Un ûiit, une date, un nom propre, une anecdote quel-
conque, ayant trait à ces événements, seraient extrême-
ment précieux pour reconstituer la tradition nationale que
M. Schirmer désire faire revivre.
Nous prions instamment nos lecteurs, qui seraient à môme
de donner quelques renseignements à ce siyet, de vouloir
bien les adresser à M. Schirmer, Strasbourg, rue du Dôme, 15.
•*•
Le catalogue des livres rares provenant du cabinet de
M. Van der N... dont la vente a eu lieu les t7 et 18 janvier
dernier, à Paris, contient un recueil manuscrit d'une cer-
taine importance pour l'histoire d'Alsace. Les archives du
Bas-Rhin et la bibliothèque de la ville de Strasbourg ont dû
(32)
se relirer devant les offres élevées faites par la bibliotbèque
impériale. Ce recueil est intitulé, d'après le catalogue publié
par M»« Bachelin-Deflorenne , chargée de la vente :
• Alsace. Correspondance officielle de M. du Harlay, in-
tondant d'Alsace, avec M. le marquis de Bretcuil, secrétaire
d'État de la guerre; M. Dodun, contrôleur général des
finances; M. Le Blanc, etc. — Le tout classé par ordre de
dates, de 1724 à 1727 inclus. 8 vol. in-fol. reliés en vélin.
« Ces huit volumes manuscrits, très-importants pour l'his-
toire générale de la France , sont encore plus précieux pour
l'histoire particulière de l'Alsace. Tous les. faits relatifs à
cette province, qui était sous la juridiction do M. du Harlay,
sont relatés dans cette correspondance authentique , que le
hasard des révolutions a fait retrouver en Bretagne, à
Nantes 1 chez un ferrailleur I qui, lui-même, en avait fait
l'acquisition aux enchères publiques, dans une vente après
décès de l'un des héritiers de M. du Harlay.
« On joindra à ces huit volumes précieux un volume égale-
ment in-foho , contenant les lettres écrites par M. du Harlay
en 1718 à divers conseillers des finances et du commerce do
Lorraine et autres provinces; plus un autre volume intitulé :
Registre des lettres écrites A LA COUR, par M. du Harlay,
INTENDANT DE Paris, commoncé le s juillet 1728 et finy le
31 mars 1729. Ces 10 forts volumes ne seront pas divisés aux
enchères. •
»%
Bibliographie mulHodsienne. — H a été vendu cet hiver
à Paris, à la salle Silvestre, par les soins de M. Claudin ,
jeune libraire, qui suit avec succès la voie tracée par les Te-
chener , les Potier , les Aubry , un alsatique dont nous ex-
trayons du catalogue le titre et la description.
« Ein warhaftige history ausz dent heiligen Euangelio Luce
amxvj. Cap. Van dent Reychem mann undarmen Lazaro.
( 33)
Gespill zù Zûrych von einer lob lichen Burgerschafft. (Une
histoire véritable tirée de l'Évangile de saint Luc , xvi« cha-
pitre: De l'homme riche et du pauvre Lazare; jouée à Zurich
devant [un cercle de nobles bourgeois.) Getruckt zU Mût-
husen im obèrent Elsasz , by Bans Schirenbrand unnd Peter
Schmid. (Imprimé à Mulhouse , dans la haute Alsace , par
H. Schirenbrand et Pierre Schmid, vers 1550.) Pet. in-8»,
gothique, fîg. sur bois, v. fauve , fil. , tr. dor. (Muller.)
« Mystère ou Moralité, en vers allemands, par personnages.
Ce petit volume est fort rare et intéressant sous plusieurs
rapports.
« Les figures sur bois, celle du titre non comprise, et dont
quelques-unes sont répétées, sont au nombre de treize. Elles
sont fort curieuses et rappellent la manière d'Holbein ou de
Hans Sebald Behem*. On y trouve une représentation de la
Danse des morts. (La Mort dansant porte sur l'épaule un cer-
cueil qu'elle retient de la main droite ; dans la gauche , on
voit un sablier surmonté d'un cadran.)
La figure au bas du titre (ce qui fait en tout quatorze
figures) représente un festin au XYI« siècle et est en partie
coloriée en rouge à la presse typographique. Les deux pre-
mières figures du titre sont tirées en rouge, ainsi qu'un petit
fleuron. Le volume porte des signatures de A ii à G v, et se
compose en tout de 24 feuillets non chifi'rés. La souscription
est en gros caractères gothiques allemands au recto du der-
nier feuillet. C'est le plus ancien livre imprimé à Mulhouse,
en Alsace, que nous ayons pu découvrir. Quoiqu'il soit sans
date, il est aisé d'en fixer une d'après les caractères et les
gravures sur bois. Nous avons de fortes raisons pour croire
ce volume imprimé vers 1550; il se pourrait même qu'il fût
imprimé un peu avant, vers 1540 ou 1545'.
« Le premier livre imprimé à Mulhouse, connu jusqu'ici, ne
1. Lisez : Beham.
8. O'est pins vraisemblable , Beham étant mort vers 1550.
' ( 34 )
porte pas de nom d'imprimeur et est cité ainsi par M. Wer-
det: Eleutherures. De arbore scientiœ boni et mali ex quo
Adamas mortem comedit. Mulhusi, 1561. Nous craignons
que ce titre ne soit pas tout à fait exact, car l'ouvrage de
M. Werdet fourmille de fautes et de titres estropiés. Néan-
moins, voici une date certaine pour l'introduction de l'im-
primerie à Mulhouse, h* Eleutherures {sic), que nous n'avons
pas vu, nous parait être, d'après son titre, une tragédie
pieuse dans le genre de l'Histoire (fti riche et de Lazare, et
pourrait bien être sorti des presses de Hans Schirenbrand
et Pierre Schmid, associés. Quoi qu'il en soit, nous récla-
mons la priorité pour notre volume , qui n'a pas encore été
décrit , que nous sachions. »
Nous signalerons cependant une plaquette plus ancienne
portant la date de 1537. Beukantnus unsers heyligen chri-
stenlichen Gloubens, wie es die Kilch zu Mulhuszen hait.
January im Jahr noch der geburt Christ unsere eynigen
Heyiands, gezelt tusendt fUnlbundert, syben und dryssig,
in-4« , 5 ff. avec le titre.
•**
DÉCOUVERTE d'une STATUE DE MlTHRA A STRASBOURG. —
Le Musée lapidaire de la bibliothèque de la ville vient de
s'enrichir d'un petit monument intéressant à la fois par sa
signification et par sa rareté. C'est un bas-relief, haut de
69 centimètres et large de 40 centimètres, représentant
Mithra, divinité persane, qui se rattache au culte de Zo-
roastre , et qui , introduite à Rome sous Pompée , a pénétré
successivement, vers le III* siècle , à la suite des légions ro-
maines, jusque sur les confins de la Germanie. Cette pierre
a été trouvée, par hasard, au centre de la ville, en exécu-
tant des travaux pour l'approfondissement d'une cave.
Il existe dans la vallée du Rhin, tant sur la rive gauche
que sur la rive droite , quelques sanctuaires consacrés à ce
(86)
culte mithriaque, mais ils sont peu nombreux, car l'on n*en
compte dans les pays rhénans que sept à huit, et tous repré-
sentent le sacrifice symbolique d'un taureau immolé par un
homme jeune en costume oriental , image à la fois allégo-
rique et zodiacale , Mithra étant le symbole du soleil.
Un petit nombre de monuments, infiniment plus rares et
dont il ne se trouvait jusqu'à ce jour aucun exemplaire dans
le bassin du Hbin, représente le Mithra avec des attributs
différents , parmi lesquels on remarque comme signes carac-
téristiques quatre ailes, deux aux épaules et deux aux han-
ches, une face léonine encadrée dans une crinière , une clef
en main, un sceptre, puis encore comme accessoires dis-
posés autour de la figure principale , le lion , le serpent mys-
tique et des vases renfermant l'eau et le feu, les deux élé-
ments rivaux et créateurs.
Or, c'est à ce genre de symbolisme que se rattache le bas-
relief que la bibliothèque vient d'acquérir et sur lequel tous
ces divers attributs caractéristiques se trouvent reproduits.
Ce qui augmente un peu la valeur de cette figure , c'est
que, tandis que le sacrifice du taureau, les tauroboles, ainsi
qu'on les désigne habituellement, paraissent avoir été pré-
sentés aux yeux des profanes dans les lieux consacrés au
culte mithriaquo , les images du genre de ce bas-relief étaient
au contraire soigneusement cachées au fond du sanctuaire ,
pour n'ôtrc montrées aux seuls adeptes qu'après diverses
épreuves mystérieuses et des initiations successives.
Au6. Saun, bibliothécaire.
{Courrier du Bas-Rhin du 17 juin 1866.)
(36)
BIBLIOGRAPHIE ALS ATIQUE *.
1. M. DB RiHo. Notice sur des antiquités celtiques de l'ftge de
pierre, trouvées sur le territoire de la commune de Schiltig-
heim, près Strasbourg. In-8«, s p. Paris, imprimerie impériale ;
Strasbourg, librairie Salomon, — 90 c.
2. Cb. Brauh, abbé. Légendes du florival ou la Mythologie alle-
mande dans une vallée d'Alsace. Guebwiller, typog. Jung, 1866.
In-8«», XVI-212 p. — 2 fr. 60 c.
3. D- FiscBKR. Étude sur rorganiçation municipale deSaveme,
sous la domination des évoques de Strasbourg. Co/mar,l865,
In-8o, 60 p.
Extrait de la Revue d'AUaee,
4. Paul Didibr. Le Hohwald et ses environs. Strasbourg, typog.
V* Berger-Levraultf 1866 ; in-l8, 82 p. i carte et 2 vues lithog. 2 ft.
Le guide le plus complet et le plus Intéressant de cette belle
partie des Vosges.
5. ScHJEFFBR. Introduction de la Réforme dans le comté de Hanau-
liichtenberg. Strasbourg, typog, Silbermann, 1865; in-8<>i 70 p.
Thèse de théologie. • Nons nous sommes efforcé de présenter
« sons son vrai Jour l'histoire de la réformation dans notre pays,
t en nous bomilit autant que possible à la partie purement reli-
«gieuse de notre sujet, tout en rendant de fréquents hommages
• à la sage administration politique de Philippe IV, principal
• promoteur de la nouvelle doctrine dans sa seigneurie de
• HanaU'Lichtenbcrg. >
6. p. HuOT. Frédéric II et ses fils en Alsace. Strasbourg, typog,
V* Berger- Levrault et Fils , 1865 ; gr. in-8®, 12 p.
« M. Haillard-Bréolle , aidé par le généreux concours de M. le
• duc de Luynes, a réuni, sous le titre de: Historia diplomatica
< Frideriei ««eurtdt, en treize volumes in-4o, de 500 à 600 pages
• chacun, tous les documents authentiques se rapportant à cette
i période si curieuse de l'histoire; M. le duc de Luynes a bien
«voulu en adresser un exemplaire à la bibliotlièque de Oolmar,
• et c'est de cet ouvrage, véritable monument historiquej contenant
t de nombreux documents relatifs à l'Alsace, que Je viens ontre-
• tenir le comité. >
1. Tous les ouvrages parus depuis le mois de Janvier dernier flgU'
rent dans ce numéro.
~ ( 87 ) .
Tous ceux qni d'ocoupent de l'histoire de notre province sau-
ront gré à M. Hnot d'avoir bien voulu relever dans ces 13 volumes
ln-40 tontes les indications relatives à f Alsace.
7. P. Hdot. Des Vosges au Rhin. Excursions et causeries alsa-
ciennes. Strasbourg, typog. V* Berger-Levrault; in-i8, VIlI-596 p.
Titre rouge et noir. — 6 fr. ; relié en pelrc. angl.» 6 fr.
L'auteur n'a voulu ■ livrer au public qu'une sorte de Manuel,
■ portatif, d'un prix modique , et pouvant néanmoins suppléer,
« dans une certaine mesure, les volumineux et coûteux ouvrages
« où il a largement puisé une sorte de Vade-meeum qui soit
cponr l'étranger un Ouide, moins aride peut-être que la plupart
• des ouvrages portant ce titre ; pour les Alsaciens un Mémento
• qui remette sous leurs yeux les points les plus intéressants de
• leur beau pays, i
On lit avec plaisir les excursions des Vogget au Rhin, elles sont
écrites avec facilité , même avec beaucoup de verve, c'est vous
dire que M. Huot est un cicérone aimable, spirituel, qui n'ex-
clut pas de ses causeries le mot pour rire; non-seulement il décrit
avec exactitude tout ce qu'il y a de curieux à voir ; mais il .vous
raconte aussi en érudit l'histoire du passé et l'histoire contem-
poraine et indique pour chaque localité, pour chaque château,
les sources & consulter. An nombre de ces dernières, nous avons
été très-surpris de ne pas trouver les nombreuses et intéressantes
études de M. Spach, le savant archiviste du Bas-Rhin. Si M. Huot
avait consulté, pour n'en citer que quelques-unes, les monogra-
phies sur le HohkOnigêhourg , la Préfecture de Haguenau et la Ré-
gence d*EnHêheifn, le Château d'Oberbronn, les Abbaye* de WUêem-
bourg et le Mûn*ter, VÉglUe de Niederhoêlach , les Châteaux-fort* de
VAUace, le Comté de Hanau-Liehtenberg , Bruno de Ribeaupierre ,
les Lettre* *ur le* Archive* , VHittoire de la Ba**e-Al»aee , les Bio-
graphie* aUacienne*, etc., ses Bxoubsiohs et ses Cacsbribs alsa-
CIB1TKB8 n'auraient pu qu'y gagner, et ses lecteurs ne lui repro-
cheraient pas avec raison une omission aussi regrettable.
8. Les Alsaciens illustres. Strasbourg y C. F. Schmidt, éditeur,
1866; 6* livraison. — 2 fr.
Beatus Rhenanus (1485-1547) , d'après une gravure sur bois du
XVT« siècle. — Joan-Laureut Blessig (1747-1816) , d'après un por-
trait peint par Sophie Beyer, et gravé par Guérin. — Jean-Fré-
déric Kirstein (1765-1838) , d'après un médaillon sculpté par
Kirstein fils. — Adam-Walther Strobel (1792-1850), d'après un
médaillon sculpté par Kirstein fils.
9. D' WolfgangCaplto, der erste evangeiische Prediger amJungen
Sanct-Poter in Strassburg. Strasbourg , lypog» de V* Berger- Le-
Vtiault , 1865. In-8o ; 24 p.
. (38 )
10. Die erste Secularfeier der Erbauung der SimultaD-Kirche in
Schiltigheim, am 26ten November 1866, nebat geschichtlichen
Notizen. Strasbourg, typog. de Heilz; 1866, in-8<>, 40 p.
11. lo. GHAurFOUB. Quelques mots sur lea cours coloogôres d'Al-
sace à propos des livres de M. Hanauer sur cette matiôre; gr.
in -8», 90 p. Colmar, typog, Decker, 1866.
Extrait de la Revue d'Alsace.
iS. Hasauxb. Lettres à M. Ignace Ghauffour, avocat A la Cour im-
périale de Golmar. Typog. Leroux; gr. in-8o, 40 p.
Extrait de la Revue catholique d^ Alsace,
18. la. CHAurrouB. Gourte réponse à M. l'abbd Hanauer. Colmar,
typog, Decker; 17 p. in-8».
Extrait de la Revue d* Alsace.
14. Hanacbb. Quatrième lettre à M. Ig. Ghauffour. Strasbourg,
typog. Le Roux; gr. in-8o, 16 p.
Extrait de la Revue cathoUque d^ Alsace,
15. lo. GHAurroDB. Résumé et conclusion de ma discussion sur
les colonges. Colmar, typog, Decker; gr. in-8o, e4 p.
Extrait de la Revue d^ Alsace,
16. Dm FzsoHBB. Die ehemalige Abtei und die Stadt Lixbeim. Atul-
houêCi typ, Rissler; 1865 , in-8o , so p.
17. N. NiCKi^ifl. Der Spital von Benfeld und der alte Kircbtburm
daselbst. Mulhouse ^ typog, Rissler; in-8«, 18 p.
18. Tbouxllat bt L. Vactbbt. Liber Marcarum veteris episcopa-
tus basileensis. État de l'ancien évôché de fiàle, dressé par ordre
de Frédéric de Ze Rein, évoque de Bàle, en 1441, avec le pouiilé
et une carte de l'ancien diocèse. Porrentruy, 1866; gr. Ln-8«,
186 p. et un fae-simile du manuscrit, 8 fr. Librairie Noiriel, à
Strasbourg.
19. Abbé Gt8b. Histoire de la ville d'Obernai et de ses rapports
avec les autres villes ci-devant impériales d'Alsace et avec les
seigneuries voisines, comprenant l'histoire du mont Sainte-
Odile , des anciens monastères et châteaux de la contrée et des
localités limitrophes. T. I«^ Strasbourg, Salomon, éditeur,
1866, in-8«, vni-510 p., 2 tableaux ; typog, Huder . 6 fr.
Le second Tolnme est sons presse. Nous reviendrons sur cet
important ouvrage j en attendant, nous félicitons radministnUioji
(39 )
municipale d'Obemai de n'avoir rien négli^ ponr cette publi-
cation. Il serait à désirer, comme nous avons déjà en l'occasion
de lo dire, que de semblables travaux historiques fussent encou-
ragés par toutes les villes d'Alsace.
30. L. Bbvoit. L'abbaye de Crauftbal (Claustriacum), avec 2 plan-
ches lithographiëes. Strasbourg, typog, V' Berger-LevrauU , gr.
in -8», S4 p
81. L. Spacii. Donation de terres faite à l'abbaye de Marbach par
le comte Albert d'Éguisheim. Strasbourg^ typog. V" Berger-Le-
vrauU et Fils ; gr. in-s^, 4 p.
22. Recherches archéologiques concernant la station de Grama-
tum (avec une carte lithog.). Strasbourg, typog. V* Berger-Le-
vrauU, 1885 ; in-8*>, 2 p.
23. MncK. Notice sur une statuette de Mercure découverte à
KœnigshofTeu. 2 fig. Strasbourg, typog. V* Berger-LevrauU,
1866;in-18,10p.
Les n<>« 20, 21 , 22 et 23 sont extraits du Bulletin de la Société de$
monumentê hietoriqueê d*ÂUaee.
24. E. VifcROH. Les Institutions ouvrières de Mulhouse et des envi-
rons. Paris , HacheUe » 1866 , in -S» , 404 p. 7 fr. 60 c
Introd. Quelques mots sur Vhistoire de Mulhouse. — 1** Partie:
Lutte contre la misère. (Condition des ouvriers à Mulhouse , as-
sistance, sociétés coopératives, cités ouvrières.) 2« Partie: Lutte
contre l'ignorance. (Société industrielle, bibliothèques, écoles,
cours populaires.)
25. Gh. Dubois. Hermann et Adalgise. Élude historique du XIY«
siècle. Strasbourg, typog. Christophe, 1866, in-ê», 42 p.
Bxtrait du M<miteut du Boê-Rhin.
26. Ad. MoRpAiir. Exposition des Beaux- Arts de Paris de 1865. Les
Alsaciens. Strasbourg, typog. Christophe t 1866, in-8«, 46 p.
Extrait du MonUeur du Beu-BfUn.
27. Auo. Saum. Relevé des ouvrages nouveaux acquis à la biblio-
thèque de la ville de Strasbourg, depuis le l*' janvier 1862 jus-
qu'au 81 décembre 1865 ; 12« relevé. Strasbourg, typog. Silber-
mann ; 1866 ; in-8» , 108 p.
On trouve dans ce relevé 81 ouvrages relatifs à l'Alsace , de
ce nombre 52 ont été publiés antérieurement A 1860.
28. Comte DE Lku8B£. Les Ghevaux du Bas -Rhin. Strasbourg,
typog. Silbermannt 1866; in-8«, 12 p.
(40)
29. D' MovoTKB. Emploi du legs Strauss-Oûrckheim. Érection à
Strasbourg d'une école d'instruction pour les aveugles. Strat-
bourg, typog. Silbermann, in-s», 30 p.
Extrait da Courrier du Bcu-Rhin.
30. L. Spach. Les Poètes didactiques allemands du moyen &ge
(XII*-XV« siècle). Strasbourg, typog. V* Berger-LevratUl, 1866,
in-8«, 3 p.
SI. Ph. h. Bbgk. Des Sermons de Bossuet. Strasbourg, typog,
V* Berger-Levrault; 1866, in-8% 24 p.
88. Ed. Gogukl. Le Commerce d'Athènes après les guerres mddl-
ques. Strasbourg , typog. F« Berger-Levrault; 1866, in-8«, 60 p.
33. Ed. Goguel. Explication d'un passage de Tite-Live. Stras-
bourg, typog. F» Berger-Levrault; 1866, in-8», 16 p.
34. CoLLiN. Une Pêche aux truites au fond du Val d'Enfer et frag-
ments de poésies. Strasbourg, typog. V" Berger -LevroMli; 1866,
in-8o, 24 p.
35. Campaux. Soultzbach (Poésie). Strasbourg, typog. V" Berger -
LevrauU; 1866, in-8o, 8 p.
Lea no* 30 à 36 sont des tirages à part du Bulletin de la Société
littéraire de Straehonrg, t. III, l** livraiton.
36. E. Lbhk. Études sur l'histoire et la généalogie de quelques-
unes des principales maisons souveraines de l'Europe, et spé-
cialement sur la généalogie paternelle et maternelle do leurs
chefs actuels. Strasbourg, typog. F« Berger - LevrauU et Fils,
1866 ; in.40, XV-350 p. — Prix : 60 fr.
Beaa volume iUnstré de 7 grandes photographies, représentant
les grands sceaux do l'empire de Russie, des royaumes do Ha-
novre, de la Grande-Bretagne, des Pays-Bas. de Belgique et de
Wurtemberg, et les grandes armes de la Maison royale de Pru#iBe.
Nous signalons cet ouvrage à tous ceux qui s'occupent spéciale-
ment d'histoire héraldique.
37. L. Spach. Les Minnesiuger. Conrad de Wùrzbourg <1850-1289),
gr. in -8», 38 p. Typog. Decker.
Extrait de la Revue d^AUaee.
38. Bbromahk. Origine et signification du nom do Franc. Colmar,
typoy. Decker, 1866, in-8«, 28 p.
Mémoire offert à M. Bopp pour sa fête du 16 mai 1866. Bxtrait
do la Revue d'Als<tee,
(41 )
S9. Otto Lohkhz. Catalogue géDéral de la librairie française pen-
dant 85 ans (1840-1865) ou Dictionnaire bibliographique de tous
les ouvrages publiés en France ou en langue française à l'étran-
ger. 1" livraison, Âago-Barthëlemy. — Paris, Lorenz, éditeur;
Strasbourg f typog. V' Berger - LevrauU , 1866; gr. in-8«>, 160 p.
Prix:6fr.
Cet import&nt ouvrage sera publié en 16 livraisons , d'environ
10 feuilles , et formera 4 vol. — La 2« livraison paraîtra en août,
et le l«r volume sera complet à la fin de 1866, l'ouvrage sera ter-
miné en 1868.
Les collectionneurs d'Alsatica pourront le consulter avec fruit.
Cette 1^ livraison contient la bibliographie détaillée des ou-
vrages de MM. Ackermann (Jean), Ackermann (Paul) , Arnold ,
Aufschlager., Bach, Baquol, H. Bardy.
40. Karl Schmidt. Nicolaus von Basel , Leben und ausgewûhlte
Schriften. Wien , 1866, in-8«; XV-S43 p. Strasbourg, librairie
a /•'. Schmidt.
41. L. Spach. Une ligue contre Tévôque Guillaume de Oiest.
^asbourg. typog. V» Berger-LevrauU, 1866; in-8«, 24 p.
Bxtrait.dn Bulletin de la Soeiiti des monumerUt historiques d^ Al-
sace,
42. KuuH, ûls. Niederbronn et ses environs. Strasbourg, typog.
Ke Berger-LevrauH; in-i2, 176 p. i fr. 50 c.
Niederbronn. Direction de Philippsbourg. — Idem de Jasger-
thal. — Idem de Frœschwiller. — Idem d'Oberbronn. — Idem de
Haguenau. — Mines de fer et voies romaines. — Appendice. Y ojkge
de Gœthe en Basse-Alsace. — La Naïade et une Journée A Nie-
derbronn, par P. Lehr.
43. 0' KuHK FILS. Études cliniques sur les eaux chlorurées fer-
rugineuses de Niederbronn. Strasbourg, typog. K« Berger-Le'
vrault; in-18, 135 p. l fr. 50 c
44. A. A. Dans les Vosges. Le bon Curé (poésie); in-8o, 4 p. Stras-
bourg . typog. Silbertnann.
45. A. Paulihb Kopp. Einfache Lieder und Gedichte. Strasbourg,
typog. Siibermann, I866; in-i8, 45 p.
Geb. Goldenberg den 13. Januar 1832, gest. den 23. Jnni 1864.
46. D' Andréas Rass. Die Convertirten seit der Reformation ,
nach ihrem Leben aus ihren Schriften dargestellt. Colmar,
typogr. Hoffmann ; in-fio, XVI-604 p. — 9 fr.
1" vol. Vom Anfang der Reformation bis 1566.
(42)
47. Gh. Lallrmand. Courses de fiaden. Strasbourg, typog, Silber-
fiumn; 4 vol. io-foiio, ensemble de 263 feuillets.
Pablleation tirée à S5 ezemplairei. Cet quatre volumes con-
tiennent les programmes des courtes, qui ont eu lieu à Baden
depuis leur fondation , 1858, jusqu'en 1865, avec les engagements
et les noms des chevaux vainqueurs imprimés en ronge. Cliaque
feuillet est orné d'un encadrement imprimé en couleur, composé
et dessiné par M. Ch. Lallemand, d'après les Petittê Heurté
d*Anne de Bretagne de la Bibliothèque impériale. Où vont-elles
se nicher!
48. Gh. Laxlkmavd. Le Mercure de fiade. Moniteur illustré de la
saison des eaux. Strasbourg, typog. Silbermann, 1866; iu-40. —
2fr.
Le Parachute, fantaisie dramatique en un acte et en vers.
Bxcnrsions aux sept cascades d'AUerhelligen , courses, etc.
49. Quelques observations sur le système de défense de la France.
Strasbourg, typog, V* Berger-LevrauU ; 1866, in-«<», 16 p.
50. £■ Gbuckbr. De Plotinianis libris qui inscribuntur IIcpi tou
xaXou et IIcpi tou voi]tou xoXXou;. Paris, Durand, 1966;
Strasbourg, typog. Silbertnann! in-8«, 7S p.
51. E. Gruckbb. François Hemsterhuis , sa vie et ses œuvres.
Paris, Durand 1 1866, in-80, 897 p.; typog. Silbertnann.
Thèses pour le doctorat es lettres , présentées à Paris en Juin
dernier et soutenues avec une rare distinction. La seconde est
une étude très-profonde et d'un style sévère et élégant sur la vie,
.les écrits et la doctrine d'Hemsterhuis , philosophe hollandais
platonicien. Nous signalons avec plaisir ce remarquable travail
& l'attention de nos lecteurs, notamment les chapitres « amour
BTAMiTxifc» et cLB BXAU BT l'abt*. L'auteur y critiquo avec
beaucoup de talent la théorie de ce philosophe, qui présente
l'amour et l'amitié entre des personnes de sexe différent comme
deux principes ennemis, dont l'un ne tend qu'à corrompre et à
détruire l'autre. M. Grucker s'élève avec une éloquence tout
émue contre Hemsterhuis, qui ne veut pas voir • qu'au contraire
• ce qui fait la noblesse et la beauté de notre nature, c'est qu'en
• elle ces deux principes s'unissent pour se compléter; que l'in-
• stinet physique est ennobli par la sympathie morale , et que la
« nature arrive ainsi à ses fins indirectement par un détour qui est
c comme un hommage rendu à la dignité morale de l'homme >
En les isolant l'un de l'autre , en les condamnant à aimer chacun
pour soi et de son côté . que resto-t-il ? ■ D'un côté , répond
M. Grucker avec la chaleur d'un homme plein de son sqjet,
■ une adoration stérile qui se consume elle-môme, qui vent être
(43)
« plus que de l'ainitié et qnl n'ose pas être de Tamonr; do l'antre,
« an désir tont physique , sans poésie et sans pudeur, au lieu de
• ce sentiment où les instincts de la matière se rencontrent avec
• les aspirations idéales de l'âme i qui les transforme et les trans-
■ figure par la vertu de sa divine nature. >
52. ÂD. ScBiBrFBB. Orthodoxe et libéral. Paris, 1865; Cohnar,
typog. Decker; in-8o, 51 p.
Êtes «vous orthodoxe? Êtes- vous libéral? tJe suis du Juste
milieu!! >
53. Wbhcksr et g. Silbermahit. Catalogue des coléoptères de
l'Alsace et des Vosges, suivi de descriptions de plusieurs es-
pèces nouvelles, par Ch. Brisoult de Barneville et Wencker.
Strasbourg, typog, Silbermann; in-8<», VM42p.
54. (V. MoHLBB XT V. NasTiNaxR.) Petit Traité de la culture des
plantes dans les appartements , dédié aux dames patronesses
de la Société d'horticulture du Bas-Rhin. Strasbourg ^ typog.
Stlbermann ; VIII - 72 p.
• Un pofite allemand du siècle dernier disait que si la femme
t n'existait pas , il n'y aurait pas de fleurs sur la terre. Nous ve-
c nous donc recommander notre opuscule à leur amour pour ce
• monde enchanté, ne vivant, comme elles, que pour embellir ce
« qu'il touche. •
55. (P. RiBTBLuuBBB.} Représentations thé&trales données à l'oc-
casion du concours régional agricole, les 22, 23 et 24 mai 1866.
Prologue (poésie). Strasbourg, typog. Silbermann; in-8», 3 p.
Ce prologue, qui devait donner un avant-goût des vers de
Ponsard {le Lion amoureux), n'a , malheureusement pour l'auteur,
pas été prononcé ; on y lit :
Comme au temps où les dieux foulaient le pAturage,
L'objet de la fête est eneor le labourage ;
Mais llmmense nature a détrôné Cérés,
Les prémices du jour sont les primeurs de Mets;
L'homme veut après tout du pain et le spectacle,
Le pain — A bon marché — rentre dans vos concours.
L'essentiel pour nous c'est d'éviter les /ottr«/
56. X. MossMAVH. Étude sur l'histoire des Juifs à Colmar. MeLz,
1866; in-8o, 80 p.
Extrait de la Revue de VEêt {V AuHraeie). 25* année (mars -juin
1866). Travail très -intéressant sur les Juifs, non-seulement à
Colmar , mais en Alsace ; on y trouve des renseignements très-
curieux et la reproduction d'importants documents pour Hiis-
toire du pays. C. M.
(44)
Pèriodiçnies.
Rbtub d'Ali ace. 17* année, 1866 :
Janvier. lo. GHAurFOUB. Quelques mots sur les cours colungères
d'Alsace. (Suite.) — Onxmus. Mémoire sur l'aliénation et le défri-
chement de la forôt et sur les irrigations du territoire de la Harth.
— Auo.STŒBEB.Note sur le lieu de naissance de Jean Geiler, dit
de Kaysersberg. — L. Spaoh. Histoire d'un homme heureux, par
A. Schseffer.
Février. lo. GuAurFouB. Gours colongères. (Suite et fin.) —
Ohimus. Territoire de la Harth. (Pin.) — Gbavdidibb. Speckel
(Daniel). — Oivbbs. Notes et documents pour servir à l'histoire
de la Révolution en Alsace. (Suite.) — Fb^. Kubtz. Les Cou-
tumet du val de Rosemont, par M. Bonvalot.
Mars. D. Fzscheb. Étude sur l'organisation de Saverne sous la
domination des évoques de Strasbourg. (Fin.)~PuTHOD. Expédi-
tion du baron Nicolas de Polweiler en Bresse, siège de Bourg,
1557. (Fin.) — A. QuiQUEBBz. La pierre des mauvaises langues.
— DivEBs. Révolution en Alsace. (Suite.)
Avril. QuxQUBBEz. Landskron. — Éo. Goqubl. Les confréries
des métiers. — F^AxiiANo. Études sur l'élevage. (Suite.) — Abbé
Gbandidibb. Abjuration. — Oivbbs. Documents relatifs à la Ré-
volution en Alsace. — F. Kubtz. Bibliographie.
Mai. Bbbgmahh. Origine et signification du mot franc, —
Gb. Kholl. Histoire de la ville de Soultz. (Suite.) — Goouxl. Les
confréries des métiers. (Fin.) — Fb^d. Kubtz. Bibliographie.
Juin. QuK^UEBBz. Landskron. (Fin.) — Flaxxabo. Études sur
l'élevage. (Suite.) — Gh. Kholl. Histoire de la ville de Soultz.
(Suite.) — Ghauffoub. Résumé et conclusion de la discussion
sur les colonges.
Juillet Ghauffoub. Résumé et conclusion de la discussion sur
les colonges. (Fin.)
Bulletin db la Société des icobumehts histobiquxs d'Alsacb.
Il* série, t. IV. i" livraison :
Pbocàs-vebbaux des 7 juillet et 30 décembre 1865. — Liste des
membres de la Société- — Gatalogue et répertoire alphabétique
des livres de la Société. — MAmoibes.— Quzquebbz. Objets d'an-
tiquité provenant de l'abbaye de Moutier - Grand -Val. i pi. et
4 fig. dans le texte. — Sxffxb. Notice sur une idole sans nom. —
<45)
L. Spacu. Due ligue contre l'ëvôquc Guillaume de Oiest. —
V.GuKRBBs. Chapelle de Saint-Jacques à Téglise de Saint-George
à Haguenau. — X. Mommavh. Murbach et Guebwitler. Histoire
d'une abbaye et d'une commune rurale d'Alsace. — Quiqubbkz.
Morimonl.
Rkvue catholique de l'Alsace. Année 186G :
Janvier. Mbllier. Étude sur le second paragraphe du Sylla-
bus. — J. Muet. L'archevêque Herrmann. — L. Dachbux. Geiler
et les fôtes religieuses du XV* siècle. — Bogkbmmeyek- Le Mithra
persan en Alsace. Symbolisme et légende de Max. de Ring- —
p. MuBY. La guerre de Trente ans. Valeur historique de Schiller.
(Critique des appréciations deM.L.Spach.)— L. Wzhtebbb. «Un
Moreri consacré par Voltaire.» (Critique de la note du Biblio-
graphe alsacien.)
Février. A- Uasadeb- Lettres à M. Ig. Chauffour. — L. Spagii-
Lettre relative à la critique ci-dessus mentionnée.
Mars. Stumpf. La nouvelle école théologique protestante. —
J. Mdby. Kolpiug. — A. Uabaubr. Lettres à M. Chauffour. (Suite.)
— LichtlA. Tolérance religieuse en Norwége. — L. Wikterbk.
Réplique au Bibliographe alsa^en relative au Moreri.
Mars. Stumpf. La nouvelle école théologique protestante. —
Jof . MvBY. Kolping. — Hahaubb. Lettres & M. Ig. Chauffour. —
LiCHTLÉ. Tolérance religieuse en Norwége. Colmar. Réplique à
M. G. (Le séjour de Voltaire à Colmar et le Bibliographe altacien.)
Avril. Mbllxbb. Ëtude sur le second paragraphe du Syllabus.
(Pin.) — Haraubb. 4« lettre à M. Ig. Chauffour. — Lichtlé. Mis-
sion de Christiania.
Mai. Mgr. Rjbis. Jean-Jacques Rabus. (Extrait des Convertis de-
puis la Réforme.) — Ch. Gbad. Unité de l'espèce humaine. —
Ch. Dubois. Aimer, c'est savoir. (Stances.) — Wxhtbbeb. Saint
Cyprien, par M. l'abbé Freppel.
Juin. Dblcasso. Do la nécessité de rendre à l'enseignement
secondaire des lettres une autorité doctrinale. — Ed. Bokvalot.
Chasse et pèche dans le Rosemont. — Hahaubb. Un dernier mot
À M. Ig. Chauffour.
EL8JBB8I80HB8 Sak8tao8blatt. Aunéc 1866. l^^' scmestro 1866 :
A. Stcebeb. Die Bedeutung der rothen Farbe im Volksleben
und Volksglauben , mit besonderer Beziehung auf das Ëlsass. —
4
( « )
F. Ottk- Tristan et Iseult, (Poëme.) Oolfrit de Strasbourg, par
Bossert. — G. D. Der Stadt Mûlhausen erster fiund mit der Stadt
fiasel im Jahr 1323. — 0. Mdhi.. Aus dem Treibeu der Oegenrevo-
lutioD im Elsasse im letzten Jahrhundert, bei Gelegenheit des
fiuches : la Contre-révolution en Alsace , par Heitz. — A. Stcbbbb.
Moscherosch's weniger bekannte Schrlften. — X. Mossvahv.
Auszug aus einem Schreiben des Û" David Capito aus Speier
an die Stadt Kolmar, I9ter August 1S57. — X. Aus den Vogesen.
— A. St<sbbb. Conrat der Pulier von Holenburg, ein elsâssischer
Alinnesinger des idten Jahrhunderts. — A. Stœbeb. Ursprung
und Bedeutung des Namens der Stadt Hagenau. — D. Fischer.
Die Brûderschaft der Gutleutlmuser im Bisthum Stràssburg. —
A. Stœbbr. Die Erbauung des Sctilosses Brunnstatt durch Kudo
von Berkbeim, 1295. — D. Fischer. Die ehemalige Abtei Hesse.
— St. Das Mûihauser Turnfest. — KiB8CHi.BaBR. Strassburger
Briefe. — B<B8B. Briefe aus Algier.^ Gqbobiqub et bibliographie.
m
Zbitschbxft pîJb DIB Gbscbichtb DBS Obbbbhbihs. 19* vol. ]'* li-
vraison :
Vorwort. — MoNB. Vermôgen und Verbrauch der Privatleule
vom I4ten bis I7ten Jahrhundert. — Mohb. Mainzer Urkunden
vom I2ten bis I7ten Jahrhundert. — Movb. Beitrage zur Ge-
schicbte des Eherechts vom isten bis isten Jahrhundert. (Ver-
bot der Ehegelôbnisse ohne Einwilligung der Eltern und Ver-
wandten, zu Stràssburg , 1340, Juni i. — Eheversprechen zu
Golmar. 1372. — Witthumsrecht zu Stràssburg, 1455 , Jan. 10. —
Erbrecht der Ehegatten zu Elsass-Zabern , 1481, Febr. 7.) — Dam -
BACHBR. Urkunden zur Geschichte der Grafen von Freiburg, I3tes
bis I4tes Jahrhundert (Suite.) — Dambachbb. Bebenhausen, 14tes
Jahrhundert. (Suite.) — .Badbb. Landvogtei Schliengen. (Suite.)
19' vqI. 2« livraison :
MoNB- Strassenbau vom I4ten bis I6ten Jahrhundert in der
Schweiz, Baden, Blsass und Bayern. (Verordnungen ûber das
Strasseupflaster zu Stràssburg, 1322.) — Mokb. Das brisgauische
Gontingent im venetianischen Rriege von 1509 bis 1511. — Movb.
Zur Geschichte des Bettels von 1363 bis 1667. — Mokb. Urkunden
ùber die bayerische Pfalz vom I2ten bis leten Jahrhundert. —
Badbr. Urkunden ùber die ehemalige Hochstift Basersche Land-
vogtei Schliengen- — Dambachbb. Urkunden zur Geschichte der
(47 )
Grareu von Freiburg (I3tes bis Utes Jahrhundert). — Oauba-
CHSR. Urkundenarchiv des Klosters BebenhauseD, I4les Jahr-
hundert — Geschichtliche Notizen. — Wolfsjagd- — Walirahrton.
fiULLBTIH DK LA SOCIÉTÉ LITTÉRAIRE DB StRASBOURO. T. III. l**!!*
vraisoD , 1866 :
L. Spach. Les poètes didactiques allemands du moyen âge
(XII« - XV« siècle). — Ph. H. Bbcr. Des sermons de Bossuet. —
GoousL. Le commerce d'Âthônes après les guerres mëdiques.^
Gampaux. Soultzbach. (Poésie.) — Fragments de poésies de feu
M. Colin.
On troave encore dans cette livrRlton les analyses de plusieurs
lectures faites par des membres do la Société : par M. le profes-
seur Fée, sur l'Ouvrier; par M. Cuvier , sur les éthiopiens du
bassin du Nil, au point de vue de la géographie, de Tethnogra-
phie et de l'histoire; par M. Goguel, sur Tite-Live et Timagéne ;
et trois éloges prononcés par M. Spach , président de la Société ,
à l'occasion de la mort de MM. Colin , LerebouUet et P. Lehr.
Revus de l'Est (l'Austrasie). 25* année. Nouvelle série. 8* année.
Mars et avril 1866. MeUt librairie Rousseau- Pallez. — 12 fr. par an.
X. MossMARH. Ëtude sur l'histoire des Juifs à Colmar.
Ce Recueil embrasse la philosophie, l'histoire, les voyages,
les beaux-arts , la littérature française et étrangère ; il traite de
tout à l'exception de politique, c'est dire qu'il a du succès, puis-
qu'il est dans sa 25« année d'existence. MM. Spach, Mossmann,
Zweifel, etc., sont an nombre des collaborateurs de cette revue,
qui forme chaque année un beau volume de 600 p.
On s'abonne & Mets à la librairie Roussean-Pallex. 12 fr- par au.
Bibliothèque ubiverselle et Revue suisse. 71* année. 20 janvier
et 30 février 1866 :
M»« LiNA Beck. Théophile-Conrad Pfeffel , le poète aveugle.
Bibliothèque de l'École des Chartes. 27* année. 2* livraison :
L. B. (Brièle). Les ConsHlutiont de l'Alsace au moyen d^, par
l'abbé Hanauer.
Mao ASIE pittoresque, 1866:
Le Vendredi-Saint dans les Vosges. Dessin de Th. Schuler, p. 97.
Idem, 1866:
Colmar. Fontaine de Martin Schœn, par Bartholdi. Dessin.
Une bonne bête , Une ferme dans les Vosges , l'I^ranchenr des
Vosges, 4 compositions de Th. Schuler.
IvDiCATBUR DE Haouemad. 12 mal 1866:
Un épisode de la Révolution à Hagueuau, par le comte de Pons.
( 48 )
Pbtit Bulletin du bibliothAcairb. N* 1. Avril 1866. iSTenry, li-
braire-éditeur à Parié :
La bibliothèque de Strasbourg. Fondation. Richesses. Budget.
Personnel. Installation.
LxTTEBARiscHKS Gentbalblatt fûb Deutaculand , von Fr.
•Zarncke. Leipzig , 1866 , n* 18 :
Œuvre» choisies de M. L. Spach. T. I et II.
AmoHES DE BiflCHwiLLEB. 19 mal 1866 :
P. K. Les peintres alsaciens.
Idem. 30 de'cembre 1865, 6 janvier 1866 :
Compte rendu d'un procès entre les villes de Uaguonau ei de
fiischwiller relativement aux foires et marchés.
Zabbbkbb Wochbkblatt, 1866:
N*ld. D. FiscHBB. Das alte Zabern. LIX. Der Bûchelberg.
Ivdicatbur de Haqubkau. 9 janvier 1866 :
Travaux de l'église de Saint-George.
Études belioieuses, historiques et littéraires des pères de
la Compagnie de Jésus (1865, 11088, tome 8*)* Carlos Somnier-
vogel. M. le V**Marie-Théo4ore Renouard de Bussierre (p. 83-163).
Nous emprunterons plusieurs passages concernant M. de Bus-
sierre , aux quelques pages pleines de touchants sentiments j
consacrées par M. Spach, le savant archiviste de Strasbourg
(dans l9 Bibliographe aUaeien , cette revue littéraire, historique
et artistique , fondée à Strasbourg , qui se recommande par l'in-
térêt et le sérieux de ses articles non moins que par son élégance
typographique), i la mémoire d'un homme qui lui fut toujours
oher, malgré de grandes divergences dans le domaine de la foi.
Courrier du Bas-Rhib. Année 1866 :
L. Spaoh. David Richard , le directeur de Stéphansfeld.
(No* des 8, 8, 4, 9 et 10 janvier.) — F. Koll. éloge historique
de Davonst. (N»* des 6,î, 9 et 10 février.) — E. Lbhr. Oherlin,
par Louis Spach. (N° du 8 février.) — A. Saum. Tombes gallo-
romaines découvertes à Strasbourg sous la place Saint-Pierre-
le-Jeune à Strasbourg. (N« du 8 avril.) — Oh. Bœrscb. Notice
sur la famille Haffner de Wasselnheim. (N» du 1«' mai.) — X. Les
Artistes alsaciens au Salon de 1866. ÇS°* des 15 et 16 mai.) —
X. Album Kirsteln. (N® du 17 mai.) — L. N. Bxposition de la
Société dfts Amis des arts de Strasbourg. (N» du 18 mal.) —
X. Les Traités de 1815 et le département du Haut-Rhin. (N» du
19 mai.) C. M.
MDMéaosSBTi IDCCCLIVI Aout-Octobrb
LE
BIBLIOGRAPHE ALSACIEN
GAZETTE
LITTÉRAIRE, HISTORIQUE, ARTISTIQUE
LES ORIGINES DE LA TYPOGRAPHIE
ET L'HISTOIRE DE LA LIBRAIRIE." -
En 18G3 nous avons signalé aux bibliophiles
la belle publication faite en Allemagne des
gravures de Wechtlin dit Pilgrim, le peintre et
l . Die An/ange der Druckerkunst in Bild und Schrift, an
deren frûhesten Erzeugnissen in der WeigeVschen Samm-
lung erlautert von T. 0. Weigel und Dr. Ad. Zestermann,
mit 145 Facsimiles und vielen in den Text gedruckten Holz-
schnitten. Leipzig, 186G, Weigel. 1 vol. in-folio, rel. en toile,
300 p. Strasbourg, à la librairie C F. Schmidt. 300 fr.
Dilderhefte zur Geschichte des BUcherhandels und der
mit demselben verwandten Kanste und Gewerbe, herausge-
geben von Heinrich Lempertz, Buch- und ;Kunsthândler.
65 Tafeln mit 280 bildlichen Darstellungen in Kupferstich,
Lithographie , Farbendruck und Hoizschnitt mit Text. Cûln,
1853-1865. Verlag von Ueberlé. In-folio. A Strasbourg, à la
librairie de C. F. Schmidt. 120 fr.
I
( 50 )
graveur strasbourgeois. Aujourd'hui nous venons
encore appeler leur attention sur deux autres
ouvrages d'un intérêt beaucoup moins local, mais
se rapportant cependant en partie à notre pro-
vince et qui ont également paru de Tautre côté
du Rhin.
L'un est publié par M. T. O. Weigel, de Leip-
zig, l'autre par M. Lempertz, de Cologne, deux
savants libraires dont la réputation est européenne.
M. Weigel, de même que M. Ambroise-Firmin
Didot, est un collectionneur intrépide qui a réuni ,
à force de sacrifices et de patience, les plus impor-
tants spécimens de la typographie au XV® siècle.
C'est de cette collection remarquable qu'il a tiré
les belles planches qui ornent les deux volumes
in-folio qu'il vient d'éditer.
Le 1®^ volume traite des origines de l'impri-
merie et de la gravure sur métaux et sur bois, le
second volume est consacré aux ouvrages xylo-
graphiqUes, aux jeux de cartes, à la gravure sur
acier, aux œuvres typographiques et aux marques
du papier. Bien que le prix de l'ouvrage de
M. Weigel ne soit pas trpp élevé lorsque l'on con-
sidère les frais immenses que nécessitent de sem-
blables publications , nos modestes ressources n'ont
pu néanmoins nous permettre d'en enrichir notre
bibliothèque. Nous avons dû nous borner à le par-
( 51 )
courir rapidement, bienheureux encore de Tavoir
eu en communication pendant quelques heures.
£n le feuilletant nous avons remarqué des indi-
cations bibliographiques sur la deuxième édition
de Y Antéchrist, sans date, imprimée à Stras-
bourg par Math. Hupfuff dans la première dizaine
du XVP siècle. C'est un petit in-4° de 22 feuillets,
avec 65 belles figures en bois, dont voici le titre :
ft|t 90 I h$ (ErM kriits itbtu si regierang bir^ serl^eogiiisj ,
9^ts, mît er )U WdX Ut uxktxtu mit fçneB fnksà^t in, su)
rat hti tiffii, tn&i q% èanuidi Mr jor iiro]il|ftf , duùài ni
StUias Me crist(l|dt mW btktti mit prùx^t, Un cristê giottbrn,
B1I) jom Irtjte son Itn . XV« 3fi|(t|( Me^ I0 ^tsàitliit lorm jnngstr
ttg (nrd) tfotâ 9rrl|tngttâi).
On trouve encore dans le recueil de M. Wei-
gel des reproductions parfaitement exécutées de
gravures de Martin Schœngauer, le Couronm:
nient de la Vierge, la Naissance du Christ, V An-
nonciation ; un fac-similé d'un prospectus * de Jean
1. U a autre prospectus de Mentelin a été trouvé collé,
(ï&près les Curiosités bibiiographiques de L. Lalanne, à la
couverture d'un livre de la bibliothèque royale de Munich ;
on y lit: «Que celui qui veut acheter le présent livre et
d'autres vienne au magasin désigné ci-dessous. Il y trouvera
un libraire qui s'empressera de le lui vendre , ainsi que les
ouvrages suivants : » item Spéculum historiale Vincencii ,
item Summam astexaniensem , item Archidyaconum super
decretis , item Ysidorum ethimologiarum.
( Ô2 )
Mcntelin relatif à une édition de la Somme du
frère Âstexanus; Summa de casibus conscientiœ j
sortie de ses presses en 1469 * et des renseigne-
ments précieux sur l'édition allemande Mirahilia
urhis Bomœ, imprimée à Strasbourg en 1500, pet.
in-4°, probablement par HupfuflF.
L'ouvrage de M. Lempertz, moins riche comme
exécution typographique, mais aussi intéressant,
contient toute une série de planches et de ren-
seignements curieux sur l'histoire de la typo-
graphie en Alsace. L'une des planches représente
les sceaux de Guttemberg, #André Heilmann,
de Conrad de Sassbach, de H. Egstein,les armoi-
ries de Gânsfleisch , ces dernières d'après un des-
sin d'un peintre strasbourgeois, Séb. Btihelers, et
la reproduction de la pierre commémorative de
l. Très-gros volume in-folio, à deux colonnes de 60 lignes
chacune. Schœpflin, dans ses Vind. typogr. pi. IV, a donné
un fac-similé d'une souscription manuscrite, que portait
l'exemplaire de la bibliothèque de l'ordre de Saint-Jean de
Jérusalem, de Strasbourg. «Ëxplicit summa patris Astexani,
• arte impressaria formata per venerabilem virum Joh. Men-
ti tel, anno Domini MGGGCLXIX. 1469. Deo gratias.» L'exac-
titude de la date de l'année , dit M. Aug. Bernard dans son
ouvrage De V origine et des débuts de V imprimerie en Europe,
répétée ici en chiffres romains et arabes, est confirmée par
la souscription qui se trouve à la fin du 1er volume d'un
exemplaire divisé en deux tomes que possède la biblio-
thèque nationale.
( 53 )
Menfelin qui se trouve à Tentrée de la Biblio-
thèque de Strasbourg *. Ces divers dessins , ainsi
que les notices qui les accompagnent, sont de
M.L.Schnéegans, ancien archiviste de la ville. Une
autre planche de cet intéressant recueil reproduit
en fac-similé \xn catalogue autographe de Diebold
Lauber* qui, en 1447, était à Haguenau Tun des
plus importants marchands de manuscrits.
L Voici la traduction de l'épitaphe d'après des vers alle-
mands, cités par Schilter, dans Kcmigshoven, page 451 :
«Je repose ici, Jean Mentelin, qui, par la grâce de Dieu,
«ai le premier inventé, dans Strasbourg, les caractères d'im-
• primerie au moyen desquels un homme écrira plus dans
«un jour qu'autrefois dans un an...»
On sait qu'il a été fait plusieurs tentatives pour attribuer
ù Mentelin l'invention de l'imprimerie, elles ont eu le même
résultat que celles faites au profit de Gostar. Cependant une
nouvelle tentative doit encore être faite par notre conci-
toyen M. Heitz, connu par sa belle et curieuse bibliothèque
alsatique. Il a réuni dans ce but les preuves les plus irrécu-
sables, pour enlever, dit- il, l'auréole qui depuis quatre
siècles illustre Guttemberg. Un mémoire volumineux de
documents authentiques est sous presse, il va paraître pro-
chainement. Il est superflu d'ajouter que ce mémoire fera
sensation dans le monde littéraire, surtout si l'auteur par-
vient à convaincre ses lecteurs. Si ses efl*orts ne sont pas
couronnés de succès, M. Heitz aura toujours pour fiche de
consolation le fameux dicton : « II n'y a pas de pire sourd
que celui qui ne veut pas entendre I ■
2. Nous avons déjà parlé de ce catalogue dans le le' vo-
lume du Bibliographe^ page 15. L'original a figuré à la vente
Paeiinck et a été acquis par l'Angleterre.
( 54 )
Une troisième planche donne plusieurs marques
et initiales de Timprimeur Thomas Anshelm, de
Bade, et un fac-similé parfaitement exécuté d'une
lettre de trois pages in-4^, qu'il écrivit en 1518 à
un libraire célèbre de Nuremberg, Jean Kobur-
ger , qui faisait aussi imprimer à Bâle et à Lyon.
Thomas Anshelm avait pour amis Reuchlin,
Mélanchthon, Pirckheimer. En 1500 il imprimait à
Pforzheim, en 1511 àTtibingen et de 1516 à 1522,
époque de sa mort, il fut établi à Haguenau. C'est
dans cette ville qu'il imprima pour Koburger, à
Nuremberg, et Lucas Alantsee, à Vienne {BarthoL
Colon, Dialogus mythol, 1516 mense Nov. impr.)j
{1517 Vigerii decachordon Christ)^ plusieurs
autres beaux ouvrages avec gravures sur bois et
grandes initiales et des missels pour les bénédic-
tins du couvent de Bursfeld et le diocèse de Mar-
bourg, qui lui ont fait le plus grand honneur. La
marque qu'il employait à Haguenau et qui figure
sous la lettre D, est en partie une copie de la gra-
vure d'Albert Dllrer: Zcs^rois^yemes (Bartsch, n°66).
Enfin une quatrième planche contient une marque
de Griininger de 1514 tirée d'un sermon de Geiler
de Kaysersberg, des encadrements de l'édition du
Ptolemœus de 1525 dont l'un contient le mono-
gramme do l'imprimeur, et le fac-similé sur papier
de l'époque d'une lettre que Grtininger écrivit
( 56)
en 1525 à Pirckheimer. Cette lettre, dont Torigi-
nal fait partie de la collection de M. Lempertz,
est un chef-d'œuvre de reproduction. Personne
n'ignore que le véritable nom de Gruninger était
Reinhard; le nom qu'il a illustré dans la typogra-
phie est celui de son lieu de naissance, Grtiningen
ou Greningen en Souabe. L'un des ouvrages qu'il
a imprimés en 1489, Nie. Saliceti medîtationum
liber, porte à la dernière page : imprimendum
tradidit viro magistro Johanni Reynardi {alias
Grunynger) in insigni civitate Argentin, Les prin-
cipaux ouvrages de cet imprimeur célèbre qui a
produit de 1483 à 1528 plus de 40 ouvrages re-
marquables par leurs gravures sur bois, sont le
Térence de 1496, Y Horace de 1498 et le Ptolémée.
Ce dernier contient des cartes, des gravures, des
fleurons , des encadrements de toute beauté et un
bois d'après un dessin d'Albert Diirer.
Il nous eût été facile, si nous avions pu garder
quelques heures de plus les ouvrages de MM. Wei-
gel et Lempertz, de poursuivre la nomenclature
des richesses bibliographiques qui y sont repro-
duites et décrites. Nous avons dû nous borner à
indiquer sommairement les parties ayant trait à
notre province. Mais que de trésors n'avons-nous
pas négligé de signaler; que de reproductions
fidèles d'anciennes gravures, de cartes à jouer.
(56 )
de spécimens de belles reliures des XIV*^, XV®
et XVP siècles, d'ex libris des principaux savants
des siècles passés, que nous n'avons fait qu'entre-
voir, tels que le Christ en croix, impression sur
métal du XH® siècle; la V^ édition de VArs mo-
rtendij toutes pièces des plus intéressantes au
point de vue de Fart et de l'histoire de la typo-
graphie, et qui font partie des collections de ces
deux célèbres éditeurs. Les recueils de IVEtf. Wei-
gel et Lempertz leur font le plus grand honneur;
ils sont du petit nombre de ces ouvrages qui cau-
sent aux bibliophiles de grandes jouissances. Leur
place est réservée dans toute belle bibliothèque,
et, à ce titre, nous nous faisons un devoir de les
recommander à nos lecteurs et plus particulière-
ment à MM. les bibliothécaires des villes de Stras-
bourg et de Colmar. C. M.
ALFRED TAINTURIER.
Une nature artistique, une âme douce, mo-
deste, loyale, une vie trop courte, hélas, vient
d'être enlevée subitement à sa famille, à ses amis.
Tainturier est mort, il y a quelques jours à peine,
foudroyé par l'affreuse épidémie. 11 fut un de nos
meilleurs amis et notre collaboratem* le plus dér
(67 )
voué et le plus actif. Sa santé , après nous avoir
donné beaucoup d'inquiétudes Thiver passé , pa-
raissait entièrement remise , et il se faisait une
joie d'enfant à l'idée de quitter Paris pour quelque
temps et de s'occuper tout entier de ses chères
faïences. L'avant-veille de son départ, il nous
adressait encore la première partie de son article,
sur les Manufactures de Lorraine et nous recom-
mandait mille recherches pour la continuation
de ses travaux, ne se doutant pas qu'il ne les
reprendrait plus. La nouvelle de sa mort nous a
bien douloureusement affecté. Tous ceux qui
ont connu l'ami que nous pleurons aujourd'hui
regretteront cet esprit distingué, dont la vie,
d'ailleurs très-simple, était entièrement renfer-
mée dans les devoirs de ses modestes fonctions,
dans des travaux artistiques et dans les douces
affections de la famille. Nos lecteurs ne liront pas
sans émotion la notice pleine de cœur qu'un de
nos amis , M. Ph. Burty , vient de consacrer à la
mémoire de M. Tainturier, et que nous nous em-
pressons de reproduire '. • Cn. Mehl.
Au moment où ce numéro de la Chronique allait pa-
raître, une bien triste nouvelle est venue nous surprendre :
1. Chronique de lu Gazette des beaux-arts, du 20 soptcm-
bre iSGO.
( 58)
celle de la mort, presque subite, d*an de nos collabora-
teurs et amis, Alfred Tainturier.
Nous reviendrons un jour avec plus de détails sur la
vie et l'œuvre de cet homme aussi honnête qu'aimable ,
de cet esprit aussi distingué que modeste. Qu'on excuse
donc le désordre de notes rapides prises au milieu d'un
trouble de cœur que comprendront tous ceux qui l'ont
approché. Sous une dignité qui n'avait rien de joué ni
de refroidissant, Tainturier cachait les plus rares quali-
tés de l'ami.
Il était né à Beaune, en 1826. Son père était un avo-
cat distingué qui, par sa probité, avait conquis la pre-
mière place au barreau de sa ville natale. Son souvenir 7
est encore tout vivant aujourd'hui. Sa mère , femme d'une
distinction et d'un charme rares , devint veuve très-jeune
et se voua à l'éducation de ses deux enfants. Il avait pour
aïeul le colonel et pour grand-oncle le général Vallot.
Il fut pendant toute son enfance et sa jeunesse timide ,
affectueux, singulièrement tenace à l'étude. C'est aussi
avec ces qualités que je l'ai connu depuis un jour où ,
passant à Strasbourg pour aller à Bade, j'allai frapper à
sa porte, comme collaborateur de la Gazette. U nous
avait déjà envoyé des articles très-sensés et très-indé-
pendants sur les expositions de la Société des Amis des
arts de cette ville. Il était alors inspecteur des contribu-
tions directes*, et, lorsqu'il apprit que des amis qui con-
naissaient ses rares qualités de comptable sollicitaient
1. CoDtrdlear principal.
(69 )
spontanément pour lui son passage à Paris , il leur recom-
manda < de ne faire valoir ses droits qu*avec discrétion , et
d'éviter de désobliger un collègue par la moindre allusion. »
Il s'était destiné d'abord à l'École forestière. C'est à
Dijon,. chez M. Boichot, qu'il fit ses premières études
administratives et qu'il épousa une femme aimable et
simple qu'il laisse veuve avec deux charmants enfants.
C'est à Dijon, où il avait rencontré ce grand bonheur,
qu'une amère dérision du hasard l'a été faire mourir.
Lundi dernier il partait de Paris , tranquille , aussi solide
que le permettaient la fatigue redoublée de ses derniers
travaux administratif et une congestion pulmonaire dont
son cousin et ami, le docteur Piogej, l'avait sauvé déjà
deux fois. Il arrive dans la famille de sa femme, les
poches pleines de bouquins et de notes, la tête pleine
de ces projets de bon travail, que nous appelons notre
repos... Dans la nuit, le choléra l'atteint avec la plus
sauvage violence et quelques heures après il meurt, sans
un mot d'amertume, avec la résignation d'un stoïque!...
Alfred Tainturier a occupé des fonctions administra-
tives à Amiens, à Dijon, à Strasbourg et à Paris. Il
trouvait le temps de rassembler des notes , de les coor-
donner, d'étudier, de donner des articles à la Société
archéologique de Dijon dont ii faisait partie, au Biblio-
graphe alsacien qui n'a point encore achevé la publication
de son excellente histoire des faïences et porcelaines du
nord de la France. La Chronique a maintes fois reçu de
lui des morceaux très-délicats et très -intéressants et il
lui en avait promis bien d'autres. Il allait collaborer aux
(60)
Collections célèbres de M. Ed. Lièvre. Tous nos lecteurs
connaissent ou possèdent les deux seuls volumes qu*il ait
publiés: Notice sur les faïences du XVP siècle, dites de
Henri II, 1860; et les Terres émaillées de Bernard Pa-
lissy et de ses continuateurs, 1865, in-S". L'une eiiTautre
de ces études sont suivies de catalogues très-utiles à
consulter, alors même que des découvertes imprévues
auraient renversé ses hypothèses. Il dessinait très-adroi-
tement. C'est lui qui a lithographie les pierres qui ornent
son livre, et gravé les pièces qui sont semées dans lo
Bibliographe alsacien,
Tainturier était un des premiers qui s'étaient groupés
autour de l'idée féconde de V Union centrale des beaux-
arts appliqués à l'industrie. Quand V Union centrale orga^
nisa l'Exposition rétrospective, au Palais des Champs-
Elysées, le dévouement d'Alfred Tainturier, pour avoir
été discret et modeste , n'en fut que plus utile au but de
cette institution , et le directeur de la Gazette , qui paya
plus qu'aucun aussi de sa personne , peut témoigner du
zèle et de l'activité sérieuse et raisonnée de Tainturier.
Il avait réuni quelques belles toiles, entre autres un
portrait d'ecclésiastique peint par Prud'hon; quelques
dessins, entre autres une gouache délicieuse de Law-
rence; des curiosités, parmi lesquelles on n'a point ou-
blié une étude à cire perdue de Coysevox pour un buste
de Louis XIV et une pendule reproduite par la Gazette.
Il avait aussi une bonne bibliothèque de travailleur et
d'artiste. Sauvageot, et plus récemment un homme dont
l'estime est un brevet, M. Riocreux, le tenaient en
(61 )
estime particulière. Il avait ses entrées dans tous les
grands cabinets.
Quel cruel aveuglement des lois naturelles ! Foudroyer
en plein avenir un esprit recherché et vivace , en plein
bonheur un homme pour qui le foyer domestique n'avait
que des consolations! Ph. Bubty.
ANCIENNES INDUSTRIES D'ALSACE
ET DE LORRAINE'.
Manufactures de porcelaine et de faïence.
I.
NIDERWILLER.
Baron de Beyerlé) fondateur de rétablissement. — Ses successeurs:
le comte Custine, J. Lanfrey. — Principaux artistes: Lemirc,
Faveau . Deuschler. — Tarifs et marques.
En 1754, précisément à l'époque où les directeurs de
la manufacture de Vincennes portaient la première at-
teinte à la prospérité des établissements fondés en Alsace
par Charles et Paul Hannong, un personnage éminent
de Strasbourg , M. le baron Jean-Louis de Beyerlé ,
conseiller du roi et directeur de la Monnaie, créait, non
loin de cette ville , sur la frontière de Lorraine , dans le
petit village de Niderwiller, une fabrique de faïence
1. Voy. le Bibliographe aîtacien, 2' année, p. 277; 3* auuée, p. 1 ,
89, 89| ISS, 169 et 253; et 4* année, p. 7.
( 62)
dont le rapide développement s'accomplit sans obstacles ,
et la fortune se maintint constamment florissante bien
au delà de Tépoque révolutionnaire. Aussi l'histoire de
cette usine peut-elle se résumer en quelques noms et
quelques dates.
Au commencement du XVIII' siècle , la terre de Ni-
derwiller appartenait à un chanoine du chapitre de Saint-
Pierre -le -Jeune de Strasbourg, nommé Bernard du
Conte , ainsi que le constate un bail du 23 janvier 1722,
consenti par cet ecclésiastique au profit du baron Jean-
Valentin de Beyerlé , père du baron Louis et qui , comme
lui, dirigea la Monnaie de Strasbourg. Ce n'était alors
qu'un bien rural avec une très-modeste habitation, bonne ,
tout au plus , à servir de rendez-vous de chasse , et , eu
effet, telle fut d'abord la destination de cette propriété.
M. de Beyerlé fils en fit l'acquisition en 1748, et, dès
cette époque, il prend, dans les actes de la vie civile,
le titre de seigneur de Niderwiller et autres lieux.
La date à laquelle eut lieu l'établissement de la faïen-
cerie, n'a pu être déterminée exactement; tout ce que
l'on sait, c'est que M. de Beyerlé dressa lui-même les
plans de son usine, qu'il en dirigea la construction et
que les bâtiments étaient achevés en 1754 ou 1755. Si,
plus tard, cette fabrique subit l'influence des autres
manufactures de Lorraine , dont elle était très-voisine , il
est certain que, à ses débuts, elle fonctionna d'après
les procédés importés en Alsace par Hannong, et que
son personnel se composait^ en grande partie, d'ouvriers
allemands. M. de Beyerlé voulut, d'ailleurs, en conser-
(68)
ver personnellement la direction, tout en s'adjoignant
son chimiste de la manufacture de Strasbourg, un nommé
Anstett, qui passe pour avoir employé, le premier,
le précipité pourpre de Cassius dans la décoration des
faïences.
Sous cette habile administration , la manufacture par-
vint rapidement à un haut degré de prospérité et passa
bien vite de la fabrication des poteries communes à celle
des faïences artistiques, auxquelles une influence fémi-
nine sut donner un rare caractère de distinction. Si l'on
en croit la tradition. M"" de Beyerlé elle-même aurait,
en effet, fourni aux peintres décorateurs leurs plvs ex-
quis modèles, et M. Riocreux m*a assuré qu*un vieil
ouvrier de Niderwiller avait reconnu au musée céramique
certaines pièces dont le décor était entièrement de la
main de cette dame.
Quoi qu'il en soit, M. de Beyerlé ne se contenta pas
de ces succès, et, dès 1765, il fit venir des ouvriers de
Saxe et entreprit, avec leur concours, la fabrication de
la porcelaine. £n 1768, il livrait déjà au commerce de
très-remarquables poteries de ce genre M. Jacquemart a
donc pu, avec infiniment de raison, dire que les produits
de l'usine de la Meurthe peuvent être considérés comme
les plus anciens représentants de la porcelaine marchande
faite en France, puisqu'à cette date de 1768, on en
était encore à Sèvres aux essais du kaolin de Saint-
Yrieix*. Comme à Strasbourg, on employa d'abord des
1. Histoire de la porcelaine , p. 566.
( 64 )
matériaux provenant d'Allemagne, mais, plus tard, on
vint chercher le kaolin dans les environs de Limoges,
où M. de Beyerlé eut la précaution de s'assurer la pro-
priété de toute une carrière.
Des mains de ce seigneur, Tusine passa en celles du
général, comte Custine, qui la fit exploiter de 1780 à
1793 par François Lanfrey, manufacturier des plus ha-
biles. Celui-ci, sans négliger la fabrication de la faïence,
introduisit à Niderwiller celle de la terre de pipe ou
terre anglaise; mais c'est surtout du perfectionnement et
du développement de la production de la porcelaine
qu'il paraît s'être préoccupé.
En 1789, on ne comptait pas moins de 150 ouvriers
dans l'usine, qui, suivant le Tableau du commerce, pro-
duisait alors « tout ce qu'on peut désirer en peinture et
formes de tout genre, de la porcelaine, surtout des
groupes et biscuits d'une très-belle pâte ; de la terre de
pipe blanche et peinte , et enfin de la terre anglaise qui ,
par les formes, la couleur et la solidité, est, dit-on,
égale à celle même d'Angleterre. »
Sans aucun doute, Lanfrey fit preuve d'une grande
habileté commerciale en spéculant sur cette triste nou-
veauté qu'on appelait alors la terre anglaise, mais il fut
mieux avisé encore le jour où il s'attacha le sculpteur
Lemire , de Lunéville , auteur de ces charmantes figurines
auxquelles Niderwiller est redevable d'une bonne part de
sa réputation de jadis et d'aujourd'hui. Cet artiste eut,
en réalité , pendant plus de vingt ans la direction artis-
tique de rétablissement, et son nom se rattache si étroi-
( 65)
tement aux recherches qui noue occupent, que nous
croyons ne pouvoir nous dispenser de placer ici , à son
sujet, quelques détails biographiques.
Charles Sauvage, dit Lemire, était originaire de Lu-
néville, et, suivant une tradition que je n'ai pu vérifier,
il reçut les premières notions des aJrts du dessin dans
Tatelier de l'un de ces excellents artistes que le roi Sta-
nislas avait appelés en Lorraine. Tout d'abord, il fut
employé à la manufacture de faïence et s'essaya à mode-
ler quelques-unes de ces gracieuses figurines que Cyfilé
avait mises à la mode.. Heureusement, dans cette lutte
avec un redoutable concurrent, Lemire fut assez fort
pour conserver intacte son intéressante personnalité et
suivre, sans dévier, les inspirations qu'il avait puisées
dans une étude attentive et intelligente de la nature et
de la statuaire antique; aussi, bien que les œuvres de
ces deux artistes soient aigourd'hui confondues dans les
collections et jusque dans les tarifs des manufactures qui
les ont produites, sous la désignation commune de Fi-
gurines de lA)rrame, il est cependant toujours possible
de faire la part de chacun.
Tandis que Cyfflé, joyeux compère avant tout, amuse
son public avec ses sujets grivois , ses galants chasseurs ,
ses bergerades risquées ou ses types populaires, Lemire
modèle , avec un goût simple et presque sévère , de pe-
tits amours, des bergers, des enfcints, des vases aux
formes châtiées, mais toujours élégantes. Les capricieuses
fantaisies de l'époque ne le troublent pas , et le soin avec
lequel il retouche ses épreuves, toutes façonnées en beau
2
( 66 )
biscnît de porcelaine, prouve tout le respect qu'il avait
pour son art. Entre ces deux maîtres presque contempo-
rains , il 7 a près d'un demi-siècle de distance ; Tun ap-
partient encore à la Régence et Tautre subit déjà Tîn-
fluence plus grave et plus élevée du règne de Louis XVI.
Lemire n'a laissé que peu de traces de son passage
dans les usines de Lunéville, mais il a beaucoup tra-
vaillé pour celle de Niderwiller. C'est là qu'il exécuta tons
ses meilleurs modèles, comme V Enlèvement. A. T.
(8cr« coMWM.)
GRAVEURS SUR BOIS STRASBOURGEOIS.
H. Vogtherr le vieux grava déjà sur bois en 1526,
bien que M. Passavant en doute. Je communique le
titre d'un livre dont il fît au moins une partie des gra-
vures sur bois.
Dos niiw Testament hurtz || und gruntlich m ein ord-
nung und text, die vier Euangelisten, mit schônen figur || en
durch aus gefiirt sampt den anderen Apostolen, Vnd m der
keiserlichen stat speicr \\ volendet durch Jacobum Bertnger
Leuiten. In dem iar desz heiligen reichstags 1526. Folio.
Après ce titre vient un grand bois dont le monogramme
se trouve reproduit dans Passavant (vol. III, p. 344).
Und t'st diêz biich gedruckt, in Her Jacob Beréngers
Kasten || zu Sirassburg, von Johanniê Chrieningem, t^
den Christ || ahent, an dem M. D, und, XXVII jar.
Dans ce volume , les bois de la vie du Christ et des
apôtres sont d'un grand intérêt pour l'histoire de l'art.
( 67 )
Ils rappellent souvent la manière de Molbein , bien qu'ils
laissent à désirer sous le rapport du dessin ; mais Je doute
qu'ils soient tous de ce maître.
J'ai déjà indiqué, dans un de mes catalogues, que la
carte de Lorraine gravée sur bois, qui se trouve dans
Ptolemjei GEOQRAPBiA^ArgentorattjJoannesScotuê, 1520,
gr. fol. , est imprimée en noir, en rouge et en bistre.
J'ai remarqué , dans deux exemplaires de ce livre , qui
m'ont passé par les mains il y a quelques années, que le
beau bois servant de frontispice, haut de 38 centimètres et
large de 25 centimètres, était imprimé en noir et bistre.
Ce même bois se trouve encore dans cet exemplaire au
feuillet kiij recto, mais tiré en noir; tous les autres exem-
plaires de cette édition que j'ai vus avaient le titre seu-
lement tiré en noir. La grande planche n'a pas de mo-
nogramme, elle est habilement dessinée et on peut
l'attribuer à Johann Wechtlin. Edwin TB088^
VARIÉTÉS.
La Petite Revue * continue à marcher sur les traces de la
Revue anecdotique en donnant accès à toutes les indiscré-
tions. Celle que nous empruntons à ce curieux recueil
émane de Strasbourg, et a trait au chef-d'œuvre de Pigalle.
1. Traduit da Sérapéum, année 1864, no 12, da 30 Juin, p. 189.
2. N* 148, dn 8 septembre 1866. La Petite Revue, par les rédacteurs
de l'ancienne Revue anecdotique, paraissant le samedi. Paris, librairie
Ptncebourde, rue Richelieu, 78. Abonnement: 5 fr. par Bemestre»
10 fr. par an ; 4 vol. par an.
(68)
Nous la publions d'tutant plus volontiers que nous parta-
geons complètement les sentiments qui l'ont provoquée.
A M. le Directeur de la Peiile Bévue.
Strasbourg y 20 août.
« Monsieur,
« Il existe de par le monde une grande ville qui se pique , à
bon droit , de patriotisme , de science , d'intelligence , trait
d'union entre la France et l'Allemagne; elle mérite néan-
moins d'être traduite à la barre de votre justice de paix.
« Sous le prétexte d'un décret du premier Empire , qui a
déclaré propriété ecclésiastique un monument religieux , elle
tolère la mise sous clé du tombeau du maréchal de Saxe ,
selon moi propriété nationale : gloire d'un héros , gloire d'un
artiste.
« Pour voir ce monument , il faut payer une somme relati-
vement élevée : jamais d'heures gratuites; le soldat, l'ou-
vrier, enfin tout ce qui ne veut point plier devant l'omnipo-
tence d'un sacristain , j'allais dire d'un guichetier, ne peut
voir comment la France savait, il y a un siècle, solder la
dette contractée à Fontenoy.
«C'est le petit-neveu de trois gentilshommes qui y restèrent,
qui vous signale ce fait. Il est vrai qu'un comptoir où se dé-
bitent des photographies se tient sous la voûte sacrée, de-
vant la tombe du héros.
« U est vrai que , dit-on dans la ville , le dernier guichetier
s'est retiré propriétaire de beaux immeubles.
«Je soumets à votre appréciation ces faits, m'étant d'abord
inutilement adressé à la presse locale; en Luther on ne se
mange pas.
« Un de vos abonnés et lecteur assidu. »
Puisque nous sommes à Saint-Thomas , restons-y encore
pour dire que nous approuvons aussi les deux mots de
( 69 )
M. Paul Huot', relatife à l'exhibition des restes du comte de
Nassau-Saarbrûck que Ton peut y voir moyennant une rétri-
bution à la volonté des personnes.
«On comprend qu'à Bordeaux, par exemple, on montre
le caveau de Saint-Michel qui a la propriété de momifier les
corps ou du moins do conserver intacts les squelettes de
ceux qui y ont été inhumés; il y a là un phénomène scienti-
fique intéressant pour les savants et même pour les profanes;
en outre , les restes qu**!! renferme sont à leur place : celui
qui y pénètre a sous les yeux le spectacle de la mort avec
tout ce qu'il ofl*ro de grave, d'austère, de hideux , si vous
voulez. Mais pouvez-vous imaginer quelque chose de plus
lugubrement grotesque que cette mascarade Ainèbre de
Saint-Thomas, que ces deux cadavres auxquels je ne sais
qui, le costumier du théâtre peut-être, confectionne un
costume moyen âge, comme à quelque étudiant en goguettes
qui se prépare au bai masqué ? Je ne sais à. quelles personnes
il appartient d'autoriser ou de défendre une semblable exhi-
bition ; mais je sais que si j'étais à leur place, je tiendrais à
honneur de faire cesser au plus tôt cette sépulcrale incon-
venance.»
***
M. Eugène Kœberlé, professeur agrégé près la Faculté de
médecine de Strasbourg , notre jeune et habile ovarioto-
mîste , a été nommé chevalier de la Légion d'honneur à
l'occasion du 15 août. Cest un devoir pour nous de signaler
à nos lecteurs cette nomination, qui a été accueillie avec
joie non -seulement en Alsace, mais dans tout le monde
scientifique.
1. Den Voêgeg au Jihin, p. 60.
( 70)
BIBLIOGRAPHIE ALSATIQUE.
57. MossMANs. Murbacb et Guebwiller. Histoire d'une abbaye et
d'une commune rurale d'Alsace. Guebwiller. 18G6, J. B.Jung,
libraire, typog. V* Berger-Levrauli à Strasbourg; in -12, 95 p
2 fr. 50 c.
Extrait dn Bulletin de la Société deê numument» hiêtoriqtteg.
Excellente monographie qni pent o<^tnpter an nombre des œn-
rrei les plus sérieases et les plus intéressantes publiées par la
Société.
Sommaire : L'abbaye. — Le pagns. — La colonge. — Les mi-
nistérianx. — L'avoué. — La paroisse. — La commune. — Dispa-
rition de la colonge. — Situation de Pabbaye. — Assujettissement
de la commune. — La vie monastique dans l'abbaye féodale. —
Tendances protestantes. — Dernières luttes de la commune contre
l'abbaye. -^ Sécularisation de l'abbaye. — La révolution.
L'histoire de la décadence de l'abbaye et du développement
progressif de la commune est bien décrite; ce petit volume est le
prodrome d'un travail plus considérable que l'auteur rêve depuis
vingt ans. Après avoir lu cette monographie f on fait des vcbux
pour la réalisation du rêve de M. Mossmann.
58. L. Spach. Une ligue contre l'évoque Guillaume de Oiest. Stras-
bourg, typog. Fe Berger-Levrauli; gr. in-8®, 24 p.
Ouillaume de Diest, évéque d'Utrecht, acquit l'évéché de Stras-
bourg de Frédéric de Blankenheim ; il y fit son entrée après une
lutte, à main armée, de plus d'une année. Avide de domination
et de Jouissances mondaines, II aliéna, par des emprunts ruineux ,
environ 20 châteaux appartenant au domaine de l'évéché. Il mou-
rut en 1439. Son règne éplscopal fut très-agité ; dans un écrit du
temps, les chanoines traitent leur évéque de • destrnoteur de
leur église, dilapldateur de leurs deniers et d'homme notoire-
ment immoral ».
M. Spaoh^a fait suivre son travail de documents authentiques
très-intéressants : 1* Alliance offensive et défensive entre les
abbayes et les chapitres d'Alsace contre Guillaume de Diest;
2o Spruch Pfaltzgrave zwischen Bischoff Wilhelroen und Wern-
hern Burggraven Amptmann in der Monthat 1418'; 3° copie d'un
acte de transaction entre Guillaume et Simon de Hochfelden an
sujet des villages de Lflttenheim et Lflppstein sous la médiation
de Fréd. de Fleckenstein , Unterlandvogt d'Alsace ; 4fi copie d*nn
1. Et non 1481
( 71 )
diplôme d'Albert, roi des Romains, accordant le rachat de Mar-
ley, Northeim, Tbann, Hochfelden , à Guillaume, des mains
d'étienne, eomte palatin du Rhin , duc en Bavière, engagiste des-
dites localités (22 mars 1432).
5U. L. Spach. Mélanges d'histoire et de critique littéraire. Z" série.
Str<ubourg, typog. Silbermann; pet. in-8«, 819 p.
t Je liyro à quelques amis indulgents le recueil des feuilletons
littéraires publiés par le Courrier du Ba»-Rhin pendant le semestre
d'hiver de 1865-1866. Cette petite collection fait suite A deux sé-
ries qui ont paru dans le même format , en 1864 et 1866. Les Étude»
êur quelque* poète» aleacienê du moyen âge rentrent dans la même
catégorie ; elles ont précédé de deux années les Mélangea d'hintoire
et de critique littéraire. »
Ce recueil contient les conférences publiques de l'auteur sur
Jeanne d'Arc, Guillaume Tell et Wallenstein de Schiller; l'éloge
de MM. Lereboullet et P. Lehr. la biographie de David Richard,
et des critiques littéraires sur les œuvres hlstorfqnes inédites de
Grandidier (3 vol.); la Contre-révolution en AUaee (1789-1793), pu-
bliée par M. Heitz, et le Comte Emeet de Manêfeld dan» la guerre
de Bokime de 1618 à 1621 , par Rodolphe Reuss.
60. J. Gt88. Histoire de la ville d'Obernai. Tome II. Strasbourg.
Saiom(m, éditeur; typog. Huder; in-S», 479 p. ot un tableau. —
les 2 vol. 32 fr.
Chap.. VIII. Obernai avant la guerre de Trente ans. — Chap. ix.
Obernai pendant la guerre de Trente ans. — Chap. x. Obernai
après la guerre de Trente ans. — Chap. xi. Obernai sous le ré-
gime français. — Chap. xii. Obernai pendant la Révolution.
Cette histoire cesse en 1795, à l'époque où Obernai, c devenu
• chef-lieu de canton, entra, à l'instar de ses soeurs de la déca-
• pôle, dans ce droit commun qui est la base de l'organisation
• sociale actuelle*.
Ce volume est suivi de notices biographiques sur quelques
personnages célèbres originaires d'Obernai ( le Minnesinger
Gœsll d*£benheim ; le satirique Thomas Murner ; le Jurisconsulte
Schenckbeeker; Fr. Ig. Woog} le chanoine Rumpler; les frères
Wolff, poëtes; le lieutenant -général comte Bœgert-Becker;
Hirsinger; J. Ph. Meyer; le Père Gabriel Rumpler) et d'une table
analytique des matièrcR contenues dans les deux volumes.
61. A. QoiQuxsKz. Objets d'antiquités provenant de Tabbaye de
Mouiiers - Grandval , avec planche ïithographiée et gravures
dans le texte. Strasbourg, typog. V* Berger-LevrauU , i86«; gr.
in-8<', 13 p
Abbaye fondée vers le VII* siècle. Description de divers objets
du premier abbé saint Germain , mort vers 677. L'un de ces objetiî
(72 )
les plus précieux est une bible qu'on regardait comme ayant ap-
partenu k cet abbé. Cependant on ne la oroit pas aussi ancienne ;
elle remonterait au IX* siècle. Ce manuscrit, longtemps relégué
dans un galetas, à Délémont, a été vendu S fr. 75 c. et se trouve
aujourd'hui à Londres, où on l'a payé plus de 30,000 fr.
62. A. QuiQDERcz. Morimont (Uaut-Rbin, près d'Oberlarg). Stras-
bourg, typog. V* Berger ' Levrault ; gr. in -S», 19 p.
Histoire de Morimont. — Description de la forteresse. —
Environs.
63. Haas. Urzustsade Alemaniens, Schwabens und ihrer Nach-
barlaender bei ihrem Uebergang zur seltesten Geschichte Ger-
maDiens, in historisch- geographisch- statistischen Umrissen,
nach neuen, durch Kritik und Vergleichung der Quellen,
dnrùber gewonnenen Ansichten dargestellt, von H. Haas. Er-
langen, 1865; à Strasbourg, chez C F. Schmidt; in-8«, XIM43 p.
et 4 p. d'additions. — 2 fr.
64. A. Dblvau. Du pont des Arts au pont* de Kehl (Reisebilder
d'un Parisien) , avec un frontispice, par E. Benassif. Paris,
Faure. in-i8, 344 p. — 3 fr.
Excursion humoristique du pont de Kehl par l'île des lÊpIs,
Illkiroh, Benfeld, Schlestadt, Sainte-Marie-aux-Mines, Gérard-
mer, le Hohneck, le Ballon, à Bftie et retour par le duché de
Bade Jusqu'au Sponeck, et de 14 en bateau sur le Rhin jusqu'au
point de départ.
L'auteur a entrepris cette excursion avec M. Daudet, un poSto
charmant et aimable. Excité par l'esprit de son compagnon de
voyage, il a cherché i en prodiguer à son tour beaucoup trop
dans le récit do ses pérégrinations. • Ah! nous pouvons nous van-
« ter, s'écrie-t-il, d'impressionner fortement les populations!
• Notre passage on Alsace et en Allemagne fera époque. ■ Nous
aurions préféré ponr M. Delvan que ce fût son livre qui y fît
époque, mais l'on ne peut pas disputer des goûts.
65. D' WiLu. LÛBKB. Geschichte der Plastik von den ûltesten Zei-
teu bis zur Gegenwart, mit 231 Illustrationen. Leipzig, F. A.
Seemann, 1864, gr. in-8«, 775 p. — 21 fr. 25 c.
CoLUAR. Mfiaenm. Chorstflhic, Schnitsaltar, p. 540. OoUeêaeker.
Kalvarienberg, p. 687. — Stbasboubo. Munster. Frflhgoth. Por-
Ulsculpt. , p. 372-873; Frûhgoth. Grabst., p. 376; Kansel, XV.
Jahrh. , p. 687; Portai, XV. Jahrh.. p. 587. S. Thoma». Rdm.
1. Le frontispice manquait aux exemplaires que nous avons vus
chez les libraires de Strasbourg.
( 73 )
Orabntein, p. 305; Denkm. t. Pfgalle, p. 710. Rottvtarkt. Chttten-
berg. Deoknial, p. 747. — Thavh. Goth. Portalsculpt.. p. 408. Cet
onvrage est dédié à son ami le D' Herrmann Kestner, à Mal-
honse , ■ in Erinnerung «m die Jahre 1845-1848. *
66. Dr WiLH. LiiBKE, Geschichte der Architektur mit 583 Illustra-
tionen , gr. în-8», 779 p. Leipzig, 1864. A Strcubourg. à la librairie
Noiriel. — 22 fr. 50 c.
CoLMAu. S. Martin, p. 560; Dominikanerkirche; p. 566; Re-
naissanceh&nser, p. 740. — Exsisheim. RenalssaDcebau , p. 741.
— Haouekau. Georgskirche, p. 384. — Mulhouse. Rathhans,
p. 739. — Nbuwillbr. Doppelkapelle. p. 384; Stiftskirche, p. 887-
559; protestantiscbe Kirche, p. 887. — Roshbim. Kirche, p. 884.
— Saikt<Jean-de8-Choux. Kl08terkirclie,p.384. — Schlestadt.
Fideskirche, p. 386; MQnster, p. 560; Dominikanerkirobei p. 566.
— Strasbourg. Manster, p. 387-556; Stephanskirche , p. 387.
— TuAKN. Kirchc , p. 599. — Wissbicbourq. Mflnster, p. 560.
67. D' Klein. Des eaux salines purgatives de Niederbrono, 2« édi-
tion. Strasbourg, J, SchmitL libraire, rue dei Hallebardet ; typog.
Huder, 1866; in-8o, 217 p.
Ancienneté de l'nsage des eaux do Niederbronn. — Travaux
entrepris par le comte de Hanan , en 1592 , dans le bnt d'isoler la
source. — Découvertes des fondations romaines. — Utilité des
eaux do Niederbronn. — Description de Niederbronn. — Consi-
dérations géologiques. — Propriétés cbimiques des eaux; leur
application , etc.
68. D' Hbrrqott. Notice sur le docteur Lereboullet, doyen de
la Faculté des sciences. Strasbourg, typog. Silbermann; in -8®,
28 p.
Cette notice a été lue à la séance annuelle de la Société de
médecine de Strasbourg, le 5 juillet 1866. M. Lereboullet est né
à épinal, le 19 septembre 1804, Il vint à Strasbourg en 1827 pour
y faire la médecine; il soutint sa tbése le 29 août 1832; elle est
intitulée : ChoUra-morbus obsen^é à Paris et dans la Meuse pendant
Vannée 1832. Le 29 septembre 1838, il est nommé professeur de
zoologie et de physiologie animale & la Faculté des sciences, che-
valier do la Légion d'honneur en 1855, doyen de 1^ Faculté des
sciences en 1861. M. Lereboullet a été membre et correspondant
de plus de 20 académies ou sociétés savantes; il a publié pins de
40 dissertations et mémoires dont plusieurs ont obtenu des prix
et des médailles.
M. le docteur Herrgott, dans l'adieu supr^^me qu'il a adressé à
son collègue an bord de la tombe, s'est écrié : t Dêvouenent est le
mot qui résume toute sa vie.* Ou trouve dans cette intéressante
( 74 )
notice la nomenclatore de toutes les poblicationB du docteur
Lereboullet.
69. N. N1CKLÈ8. Le Bain dit Holzbad près de Westhausen. Stras-
bourg, typog. Silbermann; in-8«, 4 p.
A2 kilomètres de Westhausen. Bain populaire, jouissant d'une
certaine vogue au siècle dernier. Une thèse , présentée A la Fa-
culté de médecine de Strasbourg en 1757, est consacrée entière-
ment à ce bain. M. Heitz possède un dessin du Holzbad du
milieu du siècle dernier.
70. KiBsoHiiBoxa. La Métamorphose des plantes, de Gœtbe. Stras-
bourg f typog. Christophe; I866 ; in-8o, 18 p.
71. Idem. Gœthe, naturaliste et spécialement botaniste. Stras-
bourg, typog. Christophe; 1865; in -80, 25 p.
Lectures publiques. Extrait du Moniteur du Bcu-Rhin.
78. Idem. Le monde végétal, dans ses rapports avec les us et cou-
tumes, les légendes et la poésie populaire sur les bords du Rhin.
Strasbourg, typog. Christophe, 1866, in -80, 18 p.
Extrait du Moniteur du Bcu-Rhin , lecture faite à la mairie de
Strasbourg, le 14 mars 1866.
78. V. F. Flaxlavd. Quelques observations relatives à l'enquôle
agricole dans les départements frontières du Nord-Est. Stras-
bourg, typog. Silbermann; in-8», 47 p.
74. DoLrus8-ÂD88KT. Matériauxpour lesbibUothôques populaires.
N" 2, avril 1866. Mulhouse, Baret, impr. libr., I8G6.* Typog.
Simon , à Strasbourg. Pet. in-8*, 99 p.
Proverbes , adages, etc. Souvenir du banquet de la Société in-
dustrielle de Mulhouse (17 mars 1866). — Der Baseler hinkende
Bote, 1779. — Mfllhuser Sprichwftrter un G'setsle. — Us em hun-
dertj&hrige MQlhuserkalender, anno 1766.
75. Féb. L'hôpital et la famille dans les villes secondaires, |)ar le
D' Gochet. Strasbourg, typog. Silbermann. In-8», Il p.
(Extrait du Courrier du Bas-Rhin.)
76. E. St<b88. Du Traitement du Varus. Paris, Béchet. libr. édit..
1866. In-8*, 52 p. , 2 pi. contenant 9 fig. dessinées par l'auteur.
Le père de l'auteur de cette intéressante étude a fait de l'art
orthopédique l'objet spécial do ses travaux pendant plus do
trente ans ; il a le premier, en France , apporté d'heureuses mo-
difications aux procédés de section sous-cutanée du tendon d'A-
chille. Son fils , nous n'en doutons pas , saura suivre les traces de
son père et apporter k cette importante partie de la science médi-
cale le contingent do ses recherches et de ses études personnelles.
( 75)
77. Mémoires de la Société des sciences naturelles de Strasbourg.
Tome VI*, i" livraison, in-i*. Strasbourg, typog, V' Berger-
LevrauU.
LbrsboulXiBt. Observations sur les métamorphoses et le genre
de vie des larves de Barides , 1 pi. cont. 80 flg. , 88 p. — Fis.
Description do fougères exotiques rares ou nouvelles, 3* partie ,
pi. 88 à 44, 30 p. -- Frjéd. Ekoblhardt. Mémoire sur la forma-
tion do la glace au fond de Teau, 1 pi., 18 p. — Bkrtih. Nou-
veaux opuscules de physique (Expérience sur Tinduction et dis-
joncteur automatique. — Mémoires sur les courants interrom-
pus sur un nouveau voltamètre. — Propriétés optiques de la
glace. — Modifications apportées à quelques appareils de phy-
Bique). 8 pi., 50 p. — Bach. Des passages de Vénus sur le dis-
que du soleil et du passage du 8 octobre 1874 en particulier,
18 pi., 44 p. — Jacqusmin. De l'acide pyrogallique en présence
des sels de fer, 3 p. — Idxk. Quelques considérations sur les
agents anesthésiques, 4 p. — HuouaiiY. De la définition et de
la détermination de la dureté, 1 pi. , 18 p. — Bach. Éloge his-
torique de M. le professeur Sarrus avec la liste bibliographique
de ses travaux, 18 p. — Idbm. Note sur la position géographique
de Strasbourg, d'après les observations astronomiques de M. Ivan
Yillarceau et en particulier sur la triangulation destinée à relier
le bastion sud-ouest de la citadelle an sommet de la flèche du
Mfinster, 1 pi. , 7 p. — Ebobl. Résumé analytique des iravaux
présentés à la Société pendant les années 1868-1865, 16 p. Liste
des membres de la Société. (44 membres , 3 associés , 148 cor-
respondants.)
78. E- HnouEBY. De la définition et de la détermination de la du-
reté. Strasbourgt typog. V* Berger-LevrauH; in-4o, 18 p. , l pi.
79. FaiD. Ekoblhardt. Mémoire sur la formation de la glace
au fond de Peau (Grundeis des Allemands), ^rasbourg, typog.
V' Berger- LevrauU; in-4«, 18 p., i pi.
(Extrait des Mémoire* de . la Société de* geienee* naturelles de
Strasbourg y tome VI.)
80. H. Wagner. Voyages de découvertes : Tome I"". Promenades
dans la ctiambre, trad. de l'allemand par P. Rémy. Strasbourg,
typog. V* Berger-Levrault, 1866; in-8' carré, VII -178 p. 4 grav.
hors texte et un grand nombre de vignettes.
81. H. Wagmbr. Tome II«. Promenades dans la maison et dans la
cour. 184 p. Idem.
82. P. Bach. Pootisclio Versuche. Strasbourg, typog. Silbermann;
in-18, 70 p.
(76 )
83. K. F. SoHJEFrxB. Elementarkursus der Pflichten der Menschen
gegen die Thierwelt, ziim Gebrauch der Primûrschulen , Klein-
kinderscbulen , Abendschuleo , Pensionnale und Familien.
Slrassburg, 1866. Bei Dérivaux. Typog. Silbermann. In-12, 60 p.
— 75 c.
84. JuLKs G AT. Discours prononce à la distribution des prix du
lycée impérial de Strasbourg le il août 1866. Strasbourg, typog.
Silbermann. In-S», 13 p.
Disconrs sur l'unité et la grandeur des scienoes. Unité des types
dans les sciences naturelles , unité de principes dans les sciences
physiques. « Rien ne se perd , rien ne se crée. > Des transforma-
tions, Jamais de créations. Dans les phénomènes des cieux encore
une cause unique: l'attraction. La pile de Volta, le potassium, le
sodium, l'aluminium, la photographie, la lumière nouveau
moyen d'analyse, etc.
85. Précis de l'histoire de France, par un officier d'infanterie (de la
garnison de Strasbourg). Strasbourg, typog. Silbermann; in-8o,
1« vol., VIII -344 p.
• Modeste interprète de MM. Duruy, LavoUée, Rayé, Dussleux,
i qui j'ai très-souvent laissé la parole, mon but est d'être utile
aux sous-offioiers, soit qu'ils poursuivent leur carrière militaire,
soit qu'ils rentrent dans la vie civile. • Le premier volume s'ar-
rête au 5 mai 1789. Le second volume comprendra la République
et r£mpire.
86. BouBBODLON, lieutenaut d'infanterie. Géographie physique et
politique de la France, avec l'étude des voies de communica-
tion. Strasbourg, typog. Silbermann; gr. in -8*, 344 p.
87. H. ScHiBMBs. L'indemnité Ott, ne pas lire Prilchard, dialogue
de deux Alsaciens sur l'affaire Ott-Ëulenbourg. 8« édition;
Paris , Dentu, 1866; 31 p. — 1 fr.
88. loBM. Le môme, traduction allemande. Mannheim, 1866; in-8o,
42 p. — 1 fr. Avec une note de M. E. Singuerlet. ..
89. J. H. SoHHiTZLEB. L'Ëmpiro des Tsars au point de vue actuel
de la science. Tome III«, 2« partie : L'État et l'Église. Stras-
bourg, lypog. F» Berger-Levrault, 18C6 (mai); in-8», 209-934 p.
Le tome IV paraîtra autant que possible dans l'espace d'un an.
Tonte la situation économique actuelle de la Rnssie, depuis
l'émancipation des serfs, y sera exposée et commentée.
90. ScHKiTZLEB. Los lustitutions do la Russie depuis les réformes
(77 )
dePempereur Alexandre II. Strasbourg, typog- F« Berger-Le-
VrauU, 1866, 2 vol. iQ-8o, l*' vol., 495 p.; 2* vol., 584 p.
Voir, snr cet ouvrage, le feuilleton de M. Spach, publié dans
le Courrier du Bcu-Rhin du 31 juillet 1866.
91. (V. DiAKcouBT.) Hercule et Ompbale. tragédie ,-''1866; in-is,
XII-80 p. Strasbourg, iypog. V*> Berger- LevrauU.
Imprimé à petit nombre aux dépens de l'auteur pour ses amis.
5 exemplaires papier vélin double.
5 exemplaires papier vergé bistré.
40 exemplaires papier de Hollande.
Petit chef-d'œuvre dramatique ; de l'originalité, de la verve,
de l'esprit, de "délicieux dessins, le tout rehaussé par un luxe
d'impression et de papier de nature à exciter l'envie du bibIio>
phile le plus délicat et le plus difficile.
En un mot, un bijou littéraire et typographique, qui ne saurait
être relié que par l'artiste le plus habile, Cape ou Lortic.
Mais quel malheur que ce petit volume soit tiré à si petit
nombre , et quel malheur plus grand qu'on n%f>uisse , même pas
au poids de l'or, se le procurerl Que d'ennuis l'auteur s'est pré-
parés et que d'autographes vont remplir son panier! Avis à
MM. Charavay. ,
92. M. ScHWAi^B. Luther. Ses opinions religieuses et morales pen-
dant la 1^' période de la Réforme (1517-1525). Strasbourg , typog.
Silbermann. In-8-, 199 p.
Thèse présentée à la Faculté de théologie protestante de
Straiibourg pour obtenir le grade de docteur en théologie.
• ...Luther, par ses tendances les plus énergiques et les plus
efficaces, a été ce qu'on appelle aujourd'hui dans nos églises pro-
testantes un ultra-libéral ; il en résulte que ses héritiers les plus
légitimes et les vrais continuateurs de son œuvre, ce sont les
hommes que les néo-luthériens en Allemagne et les orthodoxes
on France appellent les ennemis de l'JÉvangile. On voudrait les
exclure d'une église qui a été fondée au nom des principes qu'ils
défendent. Mais par le développement des esprits, cette église
deviendra un jour leur propriété. •
9S. A. Ébichson. Jésus et les questions sociales. Thèse de théolo-
gie pour le grade de bachelier. Strasbourg, typog. V* Berger-
LevrauU. In-8®, 57 p.
Questions de droit naturel. — La légitime défense. — La peine
de mort. — Le droit de guerre. — Le recours en justice. — Prêt
A intérêt. — L'esclavage. C. M.
( 78 )
Périodiques.
Hbvus d'âlsacb. Août 1866.
Gh. Goutzwillsb. Le Musée de Golmar. — J. F. Flaxlakd.
Études SD»rëlevage, l'entretien et l'amëlioration de la race bo-
vine en Alsace (il« article). — Ch. Kvol.l. Histoire de la ville
de Soultz (suite). — Ch. Grad. De l'influence des forêts sur la
distribution des eaux. — Gbahdidibr. Jean de Dambach et Jean
Tauier. — A. db Basthi^lbict. Les Épopées françaises, par
M. Gautier. — FrAd. Kurts. Études sur l'histoire des juifs à Col-
mar, par X. Mossmann.
Septembre 1866 :
Auo. Sadm. Un bas-relief de Mitbra découvert à Strasbourg et
acquis par la bibliothèque de cette ville. — Ch. Godtswxllbr.
Le Musée de Colmar (suite). — Flaxlakd. Études sur l'éle-
vage, etc. (18^ article; un). — Gh. BBRaMABK. Deux premières
années d*€Ulemand, par U. Schmidt. Notice de grammaire et
d'orthographe, etc., par Beck. — L. Spaoh. Recherches sur le
plan de la création et la structure de rdme» par H. de Madiis.
Zbxtschript pur dxb Gbschichtb DBS Obbbrhbiiis. 19* volume»
8« livraison.
MoRB. Rechtssymbole. — Idbm. Arbeitslohn. — Idbm. Gehalte
von Beamten und Dienern vom XV. bis XVII. Jahrb. — Idbm. Ein-
fall des spanischen Régiments von Bellement in der Grafscbaft
Sponbeim , 1588. — Idbm. Notizen zur Kunstgeschichte. (Die alte
Klostergeschichte zu Welssenburg. — Mortuar fur den Kirohen-
bau zû Golmar, 1382.) ~ Idbm. Urkunden ûber die bayrische
Pfalz. (Forts.) — Badeb. Der Frohn- und Dinghof zu Istein. —
Dambacher. Urkunden zur Geschichte der Grafen von Freiburg.
(Forts.)
Bbtub de l'Est*. Juillet et août 1866.
ViBOK-RiTXLLB. Le Régime colonger en Alsace. Caractères
de la colonge. Agents colongers. Tournées coiongères. Titnt»8 et
1. Comme on le remarquera par les articles de cette liyraiton, la
Revue de PEst est de nature à prendre sa place dans tonte biblio-
thèque alsatiqne. Le prix de l'abonnement est de 18 fr. Une livraison
tons les 2 mois.
( 79 )
rotules. — Auo. Prost. Murbach et Guebwiller, par Mossmann.*
— MoflsuAMM. Légendes du florival ou la Mythologie allemande
dans une vallée d'Alsace ^ par l'abbé Braun.
EL8JE88i8cnK8 Sam8tao8blatt. N' 27, 7 juillet 1866. — N*38 , 2S sep-
tembre 1866.
D. FiscBBB. Die eberoalige Abtei Hesse — Œuvres choisies de
L. Spach. — A.Stœbbr. Der Wasgenstein. — NAP.NiOKLies. Das
rômische Ehl , Hohenburg und Hohengeroldseck. (I. Helvetus,
die ehemalige Rômerstadt. II. Strassen und Wege. III. Umge-
gend. IV. Von Ilohenburg nach Hohengeroldseck. V. Grabstût-
ten. VI. Geschichtiiches. Anhang. Sagen. A. Der Heidengott von
Ehl.% Schutze bei Ehl. C. Das weisse Pferd bei Rossfelden. D.
Kônigsherberg. £. Das Quermânnel. F. Der schwarze Klaus bei
Westhausen. G. Der Stubenhanzel von Benfelden. H. Andere
Sagen von Benfelden. I. Die heilige Odilia und die heilige Câci-
lia. J. Das Kramergâssel. K. Die weisse Frau von Schwanau. L.
Andere Sagen von Schwanau. M. Der Wiwelosweg. N. Don-
nerûxte, Donnerkeile.) — N. Nicxl^s. Das Sûngerfest in Ben-
felden. — F. 0. Étude sur l'histoire dm juifs à Colmar, —
Murbach el Guebwiller, par A.Mossmann. — F. Ottb. Noch eine
Erinnerung an den Yerfasser der alemanischen Gedichtc. —
— Brief der StadtKolmar an ihren Syndicus J. H. Mogg, in Paris
K1B8CULEOBB. Slrassburger Briefe. (Une visite agricole k Boux-
willer.) — Le !•' fascicule du 3« volume du Bulletin de la Société
littéraire. — La i'« livraison du 4« volume du Bulletin des mofiu-
ments historiques. — "te Hohwald, par P. Didier. — Alsace et
Vosges, par Conty. — Hemslerhuis , par Grucker. — Mélanges
d'histoire» par L. Spach.
Rbvub catholxqub db l'Alsaob. Juillet 1866.
DBXiOAsso. Organisation des études littéraires dans les lycées
et les collèges. — Ed. Bonvalot. Chasse et pêche dans le Rose-
mont. (Fin.) — L. WiKTBBBB. Clément d'Alexandrie, par M. l'abbé
Freppel. — Révolution française. État général des émigrés du
district de Strasbourg. — Une excommunication protestante à
Bàle, le 1*' mai 1866.
Août 1866 :
Lb Rot. Thiébaut Henning. — Rbimbabd. Bossuet et le protes-
tantisme. — État général des émigrés. (Suite.) — X. M. le cha-
(80)
noino Birgy*. — BiBLxooBAPnia. Le» Convertis de ia Réforme ,
par Mgr. Ress. — Histoire d'un pauvre musicien, X. Marinier.
Juillet 1866 :
Fix. Les Dialogues des morts de Lucien. — St&aub. L'ancienne
abbaye de Saint-Pierre et Saint-Paul à Neuwiller. (4« art.*) —
Ueihuabd. fiossuet et le protestantisme, (i* art.) — Rhbtosici
«CHOLABBS MXXOKIS BBUXXARII ABOBNTXKB1IB18. Ad AndreOm
Rœss f argent, episcopum. (Ode.) — Lallibb. Catholique et
Français. — État général des émigrés. (Fin.) — Fô te jubilaire de
Mgr. RaBss. — M. LerebouUet. — Une dynastie de typographes*.
Rbtub db tuéolooib. S« série. Vol. IV. l^* et2« livraisons. 1866 :
Rbuss. La Bible française. La Bible d'Olivetan. (Suite^^ Ré-
* VXZ.JLB. Le 4* évangile. (4« art.) — Stbbo. La théologie moderne.
(!«' art.) — Katbbb , Stuauss. La nouvelle vie de Jésus. — Chro-
nique bibliographique et variétés. — Souffrir et croire » par
A. Paira.
Gbbmkbotb, I, 1865 t
Bewegungenim Protestantismus Frankreichs, 1, Colani, von
W. Lang,p. 121-138..
GaZBTTB MÉDXGAIiB DB StBASBOUBO, 1866. 26* VOl. N°* 1 Ot ^.
D' WiXiLEMiN, fils. Excursion dans les Pyrénées. — Gcaboia.
Une semaine À Strasbourg (extrait du Temp*), Appréciation ra-
pide de la Faculté de Strasbourg.
Rbvub d'hydbolooib médicalb, 1866. 9« vol. N^* 8 et 8.
- Dr A. Robbbt. Les Bains de WattMriller (Haut-Rhin).
• C. Mbhl..
■I fc
1. Naquit à DanneoMirle Tan 1676. Docteur en droit i la Sorbonne,
chanoine à Reims, obtint l'abbaye de Saint-Martin de Ne vers, et en
1618 abbé commendataire de Saint-Jean du Jard, près Melun.
2. Voir la Revue ecUholique, 1861» livraisons d'octobre et de dé-
cembre ; 1863) livraison de Juin.
3. On lit dans la Revite : • Le dernier numéro du Bibliographe aleaeien
renferme, sur les imprimeurs de Pévéché de Strasbourg, une note
dont les premières lignes sont un outrage gratuit à la mémoire de
nos évéques. « Le Bibliographe a constaté un fait qui l'a frappé, c'est
l'abseucc de tout effort et même de toute velléité, de la part des
évéques de Strssbourg , pour établir, dans les deux premiers siècles
qui suivirent l'iuvcntiou de la typographie , une presse dans une
localité quelconque de leur domaine. Quant ù l'outrage gratuit,
nous avouons ne pas le voir. {Note de la lUdaetion,)
NumAbo 5 aOCCCLIVI NovbmbbkDéobmbbb
LE
BIBLIOGRAPHE ALSACIEN
• GAZETTE
LITTÉRAIRE, HISTORIQUE, ARTISTIQUE
UNE LETTRE INÉDITE DE JODOQUE COCCIUS.
Le père Jodoque Coccius fut, comme on sait,
Fun des professeurs les plus distingués du collège
des jésuites de Molsheim*. En compulsant les
archives du tribunal civil de Saveme, j'ai trouvé,
1. Le savant Coccius est connu dans l'histoire littéraire de
l'Alsace par les ouvrages suivants :
Panegyricus Leopoldo archiduci Austriœ , episcopo Argen^
tinensi, Molshemensis academiœ nomine dictus. Molsb. ,
1618; in-4°.
Inauguralia collegii societ. Jesu Mohhemensis. Molsh. ,
1619; in-K
Dagobertus rex Argent, episcopatus fundatar prœvius.
Molsh., 1623;in-4o.
Coccius était de Trêves ; il enseigna la philosophie et la
théologie à l'université de Molsheim; il devint, dans la suite,
confesseur de l'archiduc Léopold ; il mourut le 25 octobre
IG22.
I
(82)
dans une liasse de papiers de rebut , une lettre
autographe que ce jésuite écrivit, en 1621 , à Tar-
chiduc Léopold d'Autriche, évêque de Strasbourg;
cette lettre, d'un latin moderne, très-pur, est de
la teneur suivante :
Reuerendissime ac serenissîme Archiduz , Princeps
Clementîfisime.
Prœiiia humillima indignarum precum et seruitiorum
oblatione. Hac ipsa hora , qua Patar Hector renerendum
Patrem Prouincialem Sclestadium hinc comitatus est, et
qua prsesentîum latores ad serenissimam Vestram Celsi-
tndinem abittui sunt , accepi cum débita veneratione
Serenitads Vestrse literas. Ac liceat mîhi compertum ait ,
\J8dem à Pâtre Bectore traditas esse literas , quibus se de
mora in mittendo Rubeacum arculario excusarf humillime
petit , bas tamen ad excusandum fortius Patrem Becto-
m
rem adiungendas putaui , quod nulli alteri hsec retardatio
(quam scimus Serenitati Vestrse displicituram fuisse) non
nisi materise et instromentorum defectui ait adscribenda,
prout citra dubium clarius serenissima Celsitudo vestra
ex Patris Rectoris adiunctis intelligit. Quad Patrem Hen-
ricum exosculor ac veneror Serenîtatis Yestrœ vere pa-
temum et amorîs plénum affectum , qui ne quid in nostra
ilU débita cantate desideret, eo amplius nos obstrictos
agnoscîmus que magîs Serenitati Vestrse bonum Patrem
curae cordique esse pervidemus. Is abhinc quatriduo sa-
cris omnibus rite ac pie procuratus est, ob destillationem
apoplecticam quœ dextrum latus adeo maligne occupauit,
( 83 )
ub ab eo teïnpore nec brachîo nec pede dextero utî
potuerit. Cumque humores nozii ctîamnum caput obti-
néant , magis nos sollicitos habent , ne quid grauîus bono
Patrî in corpore eueniat. Itaque assiduo illo dies noctes-
que adhaeremuB ut plané credam diuînam bonitatem sin-
gularîter Patrcm hue tempestîuè destinasse , quo in graui
hac infîrmitate consortio suorum et solatio spiritali ac
religioso irueretur. Sane serultium illud , quo Serenitati
Vestrae ego infimus debeo , et ad extremum usque spiri-
tum , si necesse fuerit , impendere humillime st^m paratis-
simus , lubens volens Patrî Henrico defero pro meis vi-
ribus plura etiam déferre promptus, si possem. Salntem
ex Serenitatis Vestrœ clementissima voluntate ita gra-
tanter in lectulo doloris accepit , ut mire se recreatum
ostenderet , adderetque in cœlo pro sua Serenitate Deum
obnixe rogaturum , si quidem (quod prope diem futurum
se sperare aiebat) ex hac misera vita ad immortalem euo-
catus fuerit. De Patris Prouincialis ad nos aduentu scripsi
nuperrimis meis per Nobiiem Dominum Ascanium * ,
quas spero intereà Serenitatem Vestram gratiosissimè ac-
cepisse. Et quia nuper à Serenitate Vestra in Alsatiam
euocatus propter pericula et temporis breuitatem se ,
t. Le colonel Ascagne Albertini, originaire de la ville de
Sinigaglia, dans le duché d'Urbino, vint en Alsace sous l'ar-
chiduc Léopold d Autriche, évèquo de Strasbourg; il s'ac-
quit la faveur de ce prince et reçut de lui l'investiture du
village d'ichtratzheim ; il reçut aussi en engagement le vil-
lage impérial de Hochfelden; il fut le fondateur de la famille
Albertini d'ichtratzheim, et mourut on 1639.
( 84 )
prout debuit, sistere nequiait , ità nunc paratum se humil-
lime sistît etiam ad excurrendum Œnipontum , sîquidem
ità Serenitas Vestra clementissime demandaret. Intérim
ego me Serenissimœ Vestrse Celsitudini intimo cordis af-
fectu humillime quidquid sum et possum dedo offeroque.
Molshemij secunda die Aug. MDCXXI.
ReverendissimsB atque SereniBsimaB Celsitudinis Ves-
trsB Inutilis Beruulus in Christo.
JoDocn9 Coocius.
Snscripto
R"« ac Sereniss** Principi ac D"<» D. Leopoldo D. G.
Archidnci Austriœ et £p° Argent, et Passau , et Principi
ac D^ Buo Clementissimo Œniponti.
Cette lettre vient d*être versée aux archives
départementales du Bas-Rhin , en exécution de
la circulaire de M. le ministre de l'intérieur , du
4 avril 1861. _ ' D. F.
L'ANCIEN PALAIS ÉPISCOPAL
DE STRASBOURG*.
£n conformité de vos désirs , je m^empresse de vous
réunir, en toute hâte, les données principales que je pos-
sède sur la construction du château, ci -devant palms
épùcopal.
Cet édifice somptueux, à mon avis le plus heau de ce
sfyle que nous ayons à Strasbourg, a été construit par le
1. Lettre de M. L. Schnéegans, ancien archlyiBte de U ville de
Strasbourg, découverte dans les papiers de M. Massé, en son vivant
conservateur du musée de Strasbourg.
( 85 )
cardinal de Bohan, évêque de Strasbourg, de 1727 à
1742, comme vous le feront voir les dates suivantes.
Dès Tannée 1727 , le cardinal de Rohan avait obtenu
des lettres patentes, qui lui accordèrent une imposition
sur les habitants de révêcbé , pour la construction du
palais épiscopal.
Toutefois les travaux ne semblent pas avoir été com-
mencés immédiatement. Plusieurs années paraissent même
s^être écoulées entre l'obtention des lettres patentes et le
commencement des constructions. Ces dernières, néan-
moins , étaient en train en 1732 et en pleine activité en
1734. C'est pour cela aussi que Ton indique cette année
comme ayant été celle de la construction. La terrasse
régnant au-devant de la grande façade méridionale, le
long de la rivière , ne fut établie qu'en 1742. Cette date
paraît donc avoir été celle de l'achèvement des travaux.
Le nouveau palais épiscopal fut élevé sous la direction
du sieur Massol , architecte du cardinal de Bohan. Je vois
néanmoins , par le procès- verbal de la séance des XŒ
du 13 mars 1738, que cet artiste n'eut, en cette occa-
sion , que la direction des travaux de construction , et
qu'il ùe fit, qu'exécuter des plans conçus et dessinés par
un autre artiste. Le préteur royal de Klinglin le dit dans
les termes les plus exprès, dans la délibération que je
viens d'alléguer. Si je ne me trompe , je crois me rappeler
d'avoir lu quelque part que ce fat un artiste parisien ,
ou du moins firançais , qui traça le plan du palais.
J'espère que ces renseignements , quelque sommaires
qu'ils soient , suffiront pour le moment.
(86)
Quant aux lettres patentes de 1727, j^ajoute encore
qu'elles accordèrent au cardinal une imposition de 12,000
livres par an sur les justiciables de Tëvêché , pendant
douze ans , et un emprunt de 200,000 livres pour la con-
êtructton du palais épiêcopal, ainsi que je Tai dit.
Tout à la hâte.
Votre dévoué ,
L. Sch.
Vendredi, 25 avril 1861.
P. S, Les lettres patentes de 1727 sont insérées dans
le Recueil d'arrêts, p. 769 , et dans les Ordonnances d'Aï'
sace, par M. Du Bourg, t. XI, p. 25.
Comme, par mégarde, ma lettre ne vous a pas été
portée , et que je la retrouve ce soir en rentrant de la
Bibliothèque , j'ajoute :
Que Herinann (Notices historiques, etc. , sur Strasbourg,
t. P% p. 301) dit également que le ci-devant palais épis-
copal a été «commencé en 1728» et «achevé en 1741».
L'achèvement de l'édifice aurait donc précédé d'une
année l'établissement de la terrasse.
Cette seconde date coïncide avec un renseignement
. fourni par Grandidier {Essai sur la Cathédrale, p. 181) ,
au sujet de l'arrivée de Louis XV à Strasbourg, le 5 oc-
tobre 1744. « Il (le roi) alla à pied , dit-il , depuis la porte
« de l'église jusqu'au palais épiscopal, qui était achevé de^
€puis trois ans, et où il logea pendant tout son séjour. »
Cela revient donc encore à la date de l'achèvement
marquée par Hermanu. L. Sch.
( 87 )
PFEFFEL ET ALFIERI.
Des souvenirs biographiques sur Pfeffel , le poëte de
Colmar, ont* été récemment publiés à Lausanne * par son
arrière-petite-fille , M"'^ Lina Beck-Bernard. Nous nous
empressons de les signaler, car ils sont écrits avec un
sentiment exquis de piété filiale. On y trouve un grand
nombre de lettres du poè'te , inédites ou traduites pour la
première fois , ainsi que des réponses de Florian , de
Marmontel , de François de Neufchâteau , de Rapp , de
M. de Gerando , etc.
Nous extrayons , de ces souvenirs , une lettre de Pfeffel
à Jacobi , concernant Alfieri , dont il fit la connaissance
à Colmar en 1787. C^est le portrait d'un poëte italien par
un poëte allemand.
«Ci-joint, mon ami, un prospectus des œuvres intéres-
santes d'un auteur encore plus intéressant que ses écrits , et
que nous n'avons appris à connaître qu'il y a très-peu de
temps, quoiqu'il ait déjà passé trois étés dans notre voisi-
nage. Il est grand-matire de la princesse de Stolberg, femme
du prétendant (comtesse Albany) ^ qui passe la belle saison
dans une agréable campagne à une lieue d'ici. Alfieri a tout
à fait l'àme d'un Romain des temps consulaires, et la prin-
cesse est une femme aimable et très- instruite ; elle nous a
fait visite plusieurs fois. Si vous trouvez des amateurs pour
le livre, écrivez-le à Lersé ou à moi. >
M°>" Lina Beck-Bernard rapporte aussi , dans ses Sou-
ventre, une charmante scène d'intérieur du château de
Wettolsheim :
1. Théophile ' Conrad P/effel. Souvenin hiographiqueê. Lausanne
1866, in-8o, 48 p. ; tirage à part de la Revue euiêee, année 1866. Voir
le no 184 de notre Bibliographie alsatiqtie.
( 88 )
« La fille d'uno amie de la famille Pfeflel nous parlait ainsi
de ses souvenirs sur Alfieri : « La comtesse Albany me vit
chez ma cousine de Malzan ; j'avais alors 6 ans , les cheveux
frisés et les joues roses. La princesse déclara que je res-
semblais à l'Amour et demanda à ma mère la permission de
m'emmener à son château de Wettolsheim. Elle me fit
mettre un maillot de soie rose tendre , une tunique de crêpe
bleu céleste , au dos de laquelle étaient attachées des ailes
de gaze diaprées d'ceils de plumes de paon. Pour complé-
ter mon équipage d'amour, on me donna un arc et un car-
quois en bois doré, et ainsi faite on me disposait au pied
d'un vaste sopha de damas jaune , surmonté d'un daU pa-
reil. Sur ce sopha était étendu le comte Alfieri , enveloppé
de pelisses, même au gros de l'été. La princesse et quel-
ques dames de ses amies étaient assises à l'entour, pendant
qu'Alfieri leur déclamait avec une fureur poétique des
passages de ses tragédies. Ses gestes emportés, ses cris
passionnés m'intimidaient au possible. La princesse, qui
aimait beaucoup les enfants, me retenait près d'elle aussi
longtemps qu'elle pouvait. Lorsque , fatigué de mon rôle
d* Amour, je demandais avoir ma mère, le comte Alfieri me
conduisait, toujours lui-même, àColmar, dans un phaéton
dont il guidait à merveille les deux magnifiques chevaux. >
Ce curieux récit prouverait que les mystérieux amants
avaient cependant quelques relations à Colmar et qu^Al-
fieri , ainsi que la comtesse d*Albany, n*ont pas toujours
craint de 8*y rendre ou de recevoir du monde dans leur
c chère oasis » . Ces deux extraits , faits au livre de
M"*® Beck- Bernard, sont un appendice à Fintéressante
étude de M. Ernest de Neyremand , publiée dans la Pe-
tite Gazette d'Alsace en 1861 , sous le titre : S^our en
Ahace de quelques hommes célèbres, C. M.
( 89 )
LA CHASSE \
« Mais rautomne ofTre encor d'autres amusements ,
« Où le courage et l'art mènent à la victoire ;
«Diane» dans ses jeux, se propose la gloire. »
Ainsi parlait le poè'te Saint -Lambert', et tel est Favis
de M. de Nejremand , le savant conseiller de la cour
de Colmar. On comprend dès lors son désir d'examiner
non-seulement en adepte , mais notamment en juriscon-
sulte , les questions les plus intéressantes de la matière ,
et d'analyser à cœur joie la jurisprudence de la cour de
Colmar, placée mieux qu'aucune autre cour au milieu
des contrées où la chasse est aimée et pratiquée.
Cette étude est destinée à devenir le vade-mecum du
chasseur soucieux de connaître ses droits et d'éviter les
difficultés avec Thémis ; elle convient particulièrement
aux membres de la magistrature et du barreau, journelle-
ment appelés à se prononcer. Et en parcourant ces pages ,
où la science s'allie aux observations d'un spirituel con-
naisseur, l'homme non initié se trouvera fort surpris, en
face^es problèmes complexes, des situations embarras-
santes que présente le sujet.
Savez- vous, MM. les amateurs, qui vous êtes associés
pour l'exploitation en commun de vos droits de chasse,
1. Queitionê sur la ehtuse; jurisprudence de la cour de Colmar en
Cette matière , par M. de Neyremand , conseiller à la cour impè'
riale do Colmar. Colmar, Eugène Barth, libraire; Held-Baltzinger
libraire, 1866.
3. Leê SaieoM. Parit*, Didot , 1795; p. 112
(90 )
que vous formez une société civile pouvant agir en jus-
tice par le comité d'administration que vous avez consti-
tué, sans qu'on puisse invoquer contre vous la vieille
règle : « Nul ne plaide par procureur > ?
Un Nemrod fracasse la patte à un lièvre : est-ce là
une blessure mortelle ? Oui. Aussi le propriétaire du ter-
rain où l'animal, toujours poursuivi, viendrait se réfu-
gier, commettrait non pas un acte d'indélicatesse , mais un
véritable vol en achevant et en s'emparant de la victime.
Vous qui êtes si chatouilleux pour le maintien de vos
droits , et qui vivez en si mauvaise intelligence avec vos
voisins , prenez-y garde : car il y a délit de chasse de la
part de celui qui est trouvé sur un terrain où il n'avait
pas le droit de chasser , ayant son fusil armé sous le bras
et laissant quêter son chien d'arrêt devant lui, encore
bien que ce ten*ain soit un champ de peu d'étendue et
que l'auteur du fait devait traverser ce champ pour arri'
ver à d'autres parcelles où il avait la faculté de chasser.
Vous qui gémissez sur le morcellement de la propriété
et sur le fractionnement de la location des chasses , sou-
haitez avec l'auteur de voir un jour, à l'exemple de la
Bavière et du pays de Bade , attribuer la chasse aux com-
munes , en exceptant toutefois les propriétés d'une cer-
taine étendue et d'un seul tenant.
Vous vous inquiétez des animaux nuisibles en parcou-
rant Buffon. Très-bien. Mais la loi, que dit-elle? Elle ne
s'explique pas ; elle abandonne aux préfets le soin de la
nomenclature des animaux nuisibles et de l'autorisation
de les détruire : votre guide enseigne que les arrêtés des
( 91 )
préfets ne sont pas constitutifs, mais seulement déclara-
tifs, n en résulte que , si un animal vraiment malfaisant
ou nuisible a été omis par eux , il n'en a pas moins ce
caractère, et que le juge a la mission de le constater; car
le propriétaire exerce un droit naturel et absolu de légi-
time défense qui ne peut être soumis à des formalités
administratives. Un gastronome s*est- il déjà demandé si,
pris en flagrant délit de consommation d'un perdreau dans
un restaurant , en temps de fermeture de chasse , il avait
commis un délit? Le jurisconsulte répond, et beaucoup
en seront heureux, que la condamnation lui paraît îm-
possible ; en effet , ce qui est acheté et payé n'est pas ,
à proprement parler, du gibier, c'est un produit quasi-
industriel, une subëtance transformée, un mets, en un
mot, qui fait partie de la composition du repas. Mais
trêve de citations : il faut lire , et chacun applaudira au
travail dont nous annonçons la publication , sous le pa-
tronage assuré de saint Hubert. A. M.
VARIÉTÉS.
M. Spach, archiviste du Bas -Rhin , a fait récemment l'ac-
quisition , dans le département de l'Yonne , d'une série de
sept volumes in-folio manuscrits, qui se rattachent à l'his-
toire de l'intendance d'Alsace. Dans son rapport communi-
qué pur M. le préfet au conseil général (session de 1866),
nous lisons que «quatre do ces volumes contiennent des mé-
t» moires sur les diverses branches d'administration de notre
« province ; un volume renferme des états statistiques relatifs
( 92 )
« au milieu du XVIlIe siècle; un autre la correspondance de
«M. d'Angervillers, intendant d'Alsace de 1716 à 1724; le
« dernier, enfin , est formé de la table des matières et se ter-
«mine par un mémoire confidentiel sur M. de Klinglin et sur
« son fils. Ce mémoire renferme des révélations curieuses et
« éclaire d'un jour nouveau la scandaleuse affaire de concu3-
«sion, qui a rendu tristement célèbre le nom de ce fonction-
« naire.» Ce factum, dit M. Spach dans l'analyse qu'il a donnée
de ces manuscrits et qui a été annexée , sur la demande du
conseil, au volume des délibérations, semble appartenir à
l'année 1761.
Ces volumes, achetés dans une vente après décès , d'une
descendante de M. le baron d'Étigny, intendant du Béam
au siècle dernier, ont coûté 214 fr. 50 c.
•••
Le catalogue de la précieuse collection de médailles et
monnaies do M. le D' Knoll, de Nuremberg, vient de pa-
raître; c'est un in-8« de 232 pages, qui comprend 3,901 nu-
méros. L'époque de la vente de cette collection n'est pas
encore fixée , mais on espère qu'elle aura lieu en mai 1867.
En parcourant cet important catalogue , que l'on peut se
procurer à la librairie Stein, de Nuremberg, au prix de
36 kr. , nous y avons remarqué un certain nombre de mon-
naies et do médailles en or et en argent de Strasbourg, Gol-
mar, Haguenau, Thann et de l'abbaye de Murbach.
***
Bibliothèques Braunwald, Goste, Edel*. — La vente
de la bibliothèque de M. Braunwald, la plus importante qui
ait eu lieu à Strasbourg depuis celle de M. Busch en 1856,
se composait de 3,854 numéros, dont plus de 1,600 relatif à
l'histoire d'Alsace. Cette collection, remarquable par son en-
semble , tant sous le rapport théologique que sous celui de
1. Voir le Bibliographe alêcuHen , S« année , p. 212-814.
^
(93 )
l'histoire religieuse et de l'histoire do notre province , était
riche en livres rares , mais d'une condition de reliure et de
conservation laissant beaucoup à désirer. C'étaient des exem-
plaires de travail , mais non des livres d'amateur. La môme
observation peut s'adresser à la bibliothèque de M. Goste.
Quant à celle de M. Edel, elle laissait à désirer sous tous les
rapports : par son ensemble , sa composition et surtout par
rétat défectueux des exemplaires; à l'exception de quelques
ouvrages, cette bibhothèque paraissait être le fonds d'un
bouquiniste plutôt que celle d'un savant et d'un homme de
goûl. Cependant les livres se sont tous fort bien vendus, et
depuis les vingt ans que je fréquente la salle Sylvestre stras-
bourgeoise, j'ai rarement vu des enchères aussi disputées.
M. Edel a exercé à Strasbourg le ministère de pasteur pen-
dant plus de cinquante ans; ce fait explique le succès prodi-
gieux de cette vente et les commissions nombreuses dont
étaient chargés les principaux libraires de la ville. Tous ses
amis, tous ceux qui l'ont connu voulaient un souvenir !
Bibliothèque Braunwald.
l'« partie. (Suite.)
MO*
108. Grandidier. Histoire de l'Église . * 25f »«
127. Schadœus. Strassburgisches , etc 10 25
128. Idem. Gebùrliche, etc 10 25
145. Elsàssische Predigten 17 »
154. Réveille-matin (1592) 12 50
160. Côrrer, Laurus. Benfeldiana 10 »
177. Révolutions Schriflen 33 »
^178. Recueil des costumes de la République 20 50
189. Rothmùller. Vues d'Alsace , 1836 12 »
201. Albrecht. Historié von Hohenburg 12 50
206. Mûrschel. Flos reipub. Argent 16 »
238. Pappus. Defensiones 12 25
249. Schadseus. Summum Argent 15 »
309. Rœsslin. Das Elsass, etc 10 •
( 94 )
310. Han. Dos seolzagende Ëisass IT^oO*
312. Beschreibung der Herzoge von Lothringen. . . 13 50
316. Billing. Geschichte des Ëlsasses (dessins orig.). 16 25
380. Strobel. Vaterlàndische Geschichte 10 ■
422. Kleidortrachten , deux recueils j ' ia «;n
' 1 autre . . • . lo ou
427. Trouillat. Monuments de l'histoire de Bàle. . . 39 »
499. Busch. Découvertes d'un bibliophile 10 50
502. Les Prêtres abjurant l'imposture (53 pièces) . . 18 50
543. Le Soldat suédois, 1633 10 »
588. E. Schneider. De philosophia, 1786 10 »
594. Ueber E. Schneider (33 pièces) 20 50
613. Sammlung von Lieder 15 »
630. Bulletin de la Société des monuments historiq. 17 50
704. Hermann. Notices historiques sur Strasbourg. . 7 55
708. Descharrières. Fortifications de Strasbourg . . 10 25
740. Dinckel. De origine , etc 15 »
860. Oberlin. Bihtebuoch .dabei , etc 9 »
861. Idem. Patois lorrain 10 »
866. Wimphelingii Elegantiarummedulla, etc. ... 10 »
867. Adolescentia J. Wimpheling 15 50
911. L. Lavater (L. Spach), Henri Parel Il 25
922. DerBûrgerfreund,4vol., 1776-1777 42 »
923. Oberlin. Almanachs de Strasbourg, 12 vol. . . 16 »
927. Argos, Oder der Mann mit 100 Augen, 1792-1794. 26 »
934. Fargès-Méricourt, etc. Ann. du Bas-Rhin, 48 vol. 10 »
946. Katholisches Kirchen- und Schulblatt, 17 vol. 12 »
948. Revue catholique d'Alsace, 8 vol 20 ■
949. Revue d'Alsace. Co/war, 1850-1864, 15 vol. ... 65 » '
2« partie , venduo le 20 novembre 1865 et joars «nivanta.
(2,722 numéros.)
▲L8ATICA.
1956. Alsace française, 1706 20 »
1979. Beaurain. Carte du cours du Rhin 14 25
( 95)
NO.
2002. Bruckner.Merkwùrdigk. (lerLandschallBasel. 24' »«
20U. Galmet. Histoire ecclés. de Lorraine, i vol. 32 »
2015. /rf«m. Bibliothèque lorraine , 1751 ....... 19 »
2021. Cartes de Gassini 17 50
2038. Couplets patriotiques* (65 pièces) 25 »
2069. Engelhardt. Herrad von Landsperg 10 »
2205. Merian. Todtentanz, 1696 9 »
2279. Reussner. Icônes sive imagines, etc. , 1590. . . 15 »
2339. Speckel. Karte des Elsasses, 1576 (coloriée). . 19 50
2340. Idem. Idem 12 »
2376. Titot. Naturac etususRerm. Plumbar., 1706. 10 25
24036m. Wiebcking. Cathédrale de Strasbourg, 1839. 10 »
2412a. Quatre liasses : Strassburger Verordnungen. 90 75
2412d. Quadruvium ecclesi^, etc., 1504 15 »
2480. Bibliothek des litterarischen Vereins in Stutt-
gart, 1843-1864», 75 vol 220 -
Bibliothèque Coste,
vendue le IS mars 1866 et Jours suivants.
483. Bulletin de la Société des monuments historiq. 31 »
484. Oberlin. Almanachs du Bas-Rhin, Il vol. ... 33 25
495. Alsatica. Dissertationes, 2vol 15 »
517. Historié von Hohenburg , 175l,in-4o 12 »
553. Chansons patriotiques , 1 vol., an II 22 50
555. Der Biirgerfreuud 15 »
559. Mémoires sur le général d'Erlach 10 »
563. Oberlin. Le Patois lorrain 9 75
1. Ce recneil de couplets contenait entre autres l'édition originale
de la MarteillaUe , dont le titre était alors Chant de guerre pour l'armée
du Rhin, dédié au maréchal Lnekner. A Strasbourg, de Tlmpriineric do
Ph. J. Dannbach , imprimeur de la municipalité ; obloug ,4 p.
Une ÉpUre d'un militaire de la gami*on aux dames êtraahonrgeoisea ,
coureuses de casernes. Pièce très-curieuse. Une Chanson sur les extra-
vagances eatJioUques du beau sexe de Strasbourg , etc.
2. On sait que cette collection contient plusieurs ouvrages relatifs
à l'Alsace.
(96)
567. Strobel. Vaterlàndische Geschichte 18^ »
573. Kœnigshofen, 1698 13 »
579. Schadœus. Summum Argent 14 50
584. Vie de sainte Odile, 1699 12 »
594. Kleinlaw. Strassburger Chronik, 1685 9 50
598. Erfind.derBuchdruckerkunstinStrassb., 1640. 10 25
614. Statuta Argent 15 »
631. Vues d'Alsace^ par RothmûUer. Colmar . ; • . 13 75
632. Histoirede l'Église, par Grandidier 20
634. Vues d'Alsace (recueil factice) 12
635. Topog. Alsatiae, 1644 11 50
639. Alsatica (3 cartons de brochures) 17
640. Hertzog. Chr. Alsatise , 1592 16
643. Arnold. Pfingstmonda , in-4o 16
651. Piton. Strasbourg illustré 36
652. Silbermann. Localgeschichte , 1775 13
655. Schœpflin. Alsatia diplomatica 36
656. Idem. Alsatia illustrata 25
663. flan. Das seelzagende Elsass 18 50
664. Campagnes de Gréquy en Alsace Il
677. Engelhardt. Herrad von Landsperg 9
680. Golbéry et Schweighaeuser. Antiquités 46
692. Trouillat. Monuments de l'histoire de Bâle ... 24
694. Grandidier. Vues d'Alsace , 1785 9
697. Revue d'Alsace , 1834-1837 10 50
mbis. Idem. Colmar, 1850-1865 41
704. Code historique et diplomatique de Strasbourg. 13
708. Scherzii glossarium Argent., 1781 35
711. Schilter. Thés, ant., 1728 22
715. Coste. Réunion de Strasbourg à la France, 1841 •. 7
1. Avec le droit do propriété littéraire bovlb réserve de ropposition
faite par M. Heito , qai a revendiqué , au moment de la vente , la
paternité de cet ouvrage.
( 97 )
Catalogue de la bibliothèque de feu M. Edel,
vendue le 19 novembre 1866 et Jonrs suivants.
232. Bœgner. Études siff l'égl. prot. de Strasb. Thèse. 6^ 75«
242. DerBùrgerfreund, 1776-1777, 4 vol 12 -
269-. Costumes strasbourgeois (10 pi.), incomplet . . 24 »
274. Busch. Découvertes d'un bibliophile 7 50
279. Descriptions des fôtes (Louis XV), 1744, in-4o. . 12 50
296. Strassburger Moden, 1731 (Il pi.), défectueux
et incomplet 30 »
318. Galerie alsacienne, 1823 (30 portraits) 12 50
320. Oberlin. Gefàngniss, Geschichte, etc 11 »
322. Geiler v. Kaysersberg. Der Hasz im Pfeffer (fig.) 20 »
360. Ilertzog. Ghr. Alsatiae, 1592 26 •
370. Ichtersheim. Els. topogr. , 1710 9 50
375. Journal de la Réforme protestante, 25 numéros. 14 »
377. Jub. Luth. Acad. Argent. 1617 14 »
379. Les Juifs d'Alsace , 1790 5 25
381. Jung. Hist.de la Réform. à Wissembourg, 1841. 7 50
392. Kœnigshoven, 1698 10 •
425. Merian. Top. Alsatiœ 10 »
495. Relatio ex Parnasse, 1618 15 25
497. Costumes strasbourgeois, pet. in-4o (20 pi. )\ . . 10 »
498. Revidirte Kirchenordnung , 1670 15 50
528. Schmitt(Joh.F.). Beschreibungwassichbeider
Reform. 1517-1569 zuStrassb., etc. (Manusc). 26 »
533. Schœpflin. Alsatia diplomatica 52 »
534. Idem. Alsatia illustrata 35 »
538. Schweigha?user et Golbéry. Antiquités 41 »
552. Spach.Rapportssurlesarchives,etc.(17pièces). 14 •
558. Specklé. Architectura , 1608 40 50
619. Hist.delaRéformationàSchlestadt, 1843; thèse. 7 75
627. Specklé. Carte d'Alsace 12 50
636. Actes des Apôtres, 10 vol., 1789, etc 35 »
895. Meyer. Todten-Dftntz. Zurich, 1650 18 »
* 2
(98)
La SociÉTé d'archéologie lorraine qui, depuis 1855, a
entrepris la publication d'un Jtecueil de documents sur l'his-
toire de Lorraine, vient d'ajouter un nouveau volume à sa
sérieuse et intéressante collection. Cfe volume , dont l'intérêt
bibliographique ne se sépare pas de l'intérêt historique , est
la réimpression de pièces originales , rares et introuvables ,
pour la plupart, sur la guerre de Trente ans en Lorraine \
jusqu'à la destruction de la ville et du château de La Mothe
(1632-1645).
Parmi ces pièces, les suivantes offrent de l'intérêt pour
l'histoire d'Alsace :
— « Les prises et redvctions de la très-importante ville de
flaguenau, et du Chasteau d'Aubar (en Allemagne) à l'obéis-
sance du Roy. Ensemble les Articles, qui ont esté accordées
de part et d'autre , auec le comte de Salm. Par Monsieur le
Mareschal de la Force, général de l'armée de sa Majesté, le
31 lanuier 1634.»
— «L'entrée de l'armée. dvRoy. Dans la Ville et Chasteau
de Saueme , réduitte à l'obeyssance de Sa Maiesté le leudi
neufiesme Feurier mil six cens trente-quatre. £t tout ce qui
s'est passé en icelle , Auec Monsieur le Cardinal de Lorraine,
Par Monsieur le Mareschal de la Force. >
— « Relation véritable de ce qvi s'est fait et passé à la ré-
duction des villes et chasteaux du pays d'Alsasse à l'obeys-
sance du Roy, depuis le 12. du mois de lanuier iusques à
présent. Par Monsieur le Mareschal de la Force Lieutenant
général des Armées de sa M£jesté. »
On peut regretter que cette publication, destinée à un
petit nombre d'amateurs, ne soit tirée qu'à 125 exemplaires
seulement.
**»
1. Nancy, Lucien Wiener, 1866. !'• partie, 1vol. In-8*, note sur
papier fort de xix-S70 pages. — La 2* partie paraîtra dans le Tolnme
de 1867.
(99 )
M. Spach est un esprit laborieux et fécond; il ne saurait
rester inactif; le peu de loisirs que lui laissent ses fonctions
sont consacrée à des travaux historiques, archéologiques et
littéraires. Après avoir corrigé les épreuves d'un inventaire
immense , il publie des monographies sur les principaux châ-
teaux de l'Alsace , des biographies sur les hommes qui ont
illustré notre province ; il prépare le si^jet d'une conférence
sur Lessing, Goethe ou Schiller, et lorsque l'on croit que la
fatigue l'oblige au repos, il enfante une œuvre lyrique. Ainsi
que nous l'avons déjà dit, il y a un poôte sous l'enveloppe de
l'archiviste : l'an dernier c'était le MUnsterbau, aujourd'hui
c'est l'Empereur Sigismond à Strasbourg K Notre confrère de
\&Aevue d Alsace réclame , pour traduire en sons harmonieux
ce nouveau chef-d'œuvre de M. Spach, un Lortzing alsacien.
S'en trouvera-t-il un? Nous l'espérons! G, M.
ut
* *
1. ^«r Kaiser Sigitmund in Strcuêburg. Ein hlstorisches Singsplel fn
fflnf Auf^ttgen. Petit in-8% typog. Silbermann, 88 p.
( 100 )
BIBLIOGRAPHIE ALSATIQUE.
94. L. Lkvrault. Uiêtoire de la ville (VObernai, par l'abbë Gyss.
Typog. Huder; in-i*», S p.
Extrait de VAU«ieien.
9Abiê, D. FiscHKB. Die ehemalige AhieiEeBse.Mûlhaiaen, typog.
Riêtler, 1866; ia-8^ 20 p.
Tirage à part du EUàêêiêch«n Samatagàblatt.
95. N. NxoKLii. Das rômische Ehl , Hohenburg und Hobengerolds-
eck, nebst den Sagen dieser Gegend. Mûlhauien, typog. Ruler,
1866; in-8o, 67 p.
Tirage à part da BU&ttUchtn SaniMtagthlatt.
Une grande partie de cette intéressante monographie a déjà
pam en 1864, en françaii, sons le titre : Helvittu et seê environ*,
dans le Bulletin de ta Soeiité des monumentê historiques. La partie
inédite de cette brochure consiste dans une série de légendes fort
cnrienses.
96. Babdt. Détails météorologiques sur lo XIII« siècle et sur les
années 1755 et suivantes (en Alsace). ÉpincU, 1866; in-8<>y M p.
Extrait des Annales de la Société d'émulation des Vosges. (T. XII,
8* cahier, 1865.) — Tout ce qui a trait an climat de l'Alsace an
XIII* siècle se trouve consigné dans les Annales des Dominicains
de Cohnar (1211-1308) et a été extrait de l'édition donnée par
MM. Oérard et Liblin ; les antres renseignements sont complète*
ment inédits et proviennent des archives de la ville de Belfort.
97. G. Braicbach. Corpus inscriptionum Rhenanarum consilio et
auctorite societatis antiquariorum Rhenanœ. Elberfdd; onpeut
souscrire à la librairie Noiriel, à Strasbourg; gr. in-4« de
54 feuilles.
Ouvrage sous presse. Ce recueil contiendra toutes les inscrip-
tions sur pierre, bronze, etc., trouvées en Hollande, dans la
Prusse rhénane , les grands-duchés de Hesse , de Bade , de Nassau,
dans les royaumes de Bavière , de Wurtemberg, dans le Palatinat
et en Alsace. Les membres de la Société des Amis dé VantiquUédu
pays du Rhin ne payeront l'ouvrage que 8 th. (82 fr.) ; les per-
sonnes qui voudront y souscrire avant la publication, 10 th. (40 fk*.),
et l'ouvrage sera porté, le Jour de la mise en vente, & 18 th. (48 tr.).
Le prospectus fait connaître qu'au nombre des savants qui ont
prêté leur concours à cette publication se trouvent, pour l'Alsace ,
MM. de Ring, Merck, de Strasbourg, et Thomas, de Colmar.
( 101')
98. D^ JÔHAHHE8 Jakssbm. Frankfuits ReichscorrespoDdeDz, nebst
andern verwandten Âktenstûcken von 1376-1519. Freiburg m
Breisgau, 1868-1866; i" vol. in-S», XII-818 p., et i»* partie du
2« vol., 445 p. — 18 fr.
On trouve dans cet important recueil un grand nombre de
documents relatifs à l'Alsace.
99. BoMVALOT. Les coutumes de l'assise et les terriers de 157S
et de 1742. Paris, librairie Durand; in-8», 81 p. — l fr. 50 c.
100. J^oBB. Précis historique de la commune de Sainte-Groix-
aux-Mines, suivi de notices sur les administrations municipales,
les institutions de bienfaisance , sociétés de secours mutuels ,
etc. Strasbourg, typog. Huder, 1866; in-8o, 64 p. — i fr. 60 c.
Précis historique. — Notices sur les diverses administrations
de cette commune de 1722 k 1865. — Associations de prévoyance.
— Bibliotlièque communale. — Do la paroisse. — Statistique. —
Usages locaux. — Cadastre et arrêtés municipaux.
• Cliaque page de ce livre, dit l'auteur, évoque un souvenir et
< rappelle des faits curieux et instructifs * ; aussi recommandons-
nous Tivement aux habitants de Sainte-Croix-aux-Mines ce livre
d*or du clocher, si toutefois le Bibliographe aliacien pénétre dans
cette commune.
101. RiBBB (Cu. db). Des institutions rurales de l'Alsace au moyeu
âge. Paris, 1866 ; in-s», 24 p.
Extrait du Bulletin de la Société d'économie êociale. Mars 1866.
102. J. Grimm. Weisthûmcr. Gœttingue, 1866; tome V, in-8o,viii-
764 p. Strasbourg, librairie K« Berger -LevrauU et Fils. — 16 fr.
Dernier volume d'un recueil de documents très - importants
pour l'histoire d'Alsace. Les pages 338 à 398 sont consacrées
an naut-Rhin et les pages 399 à 543 au Bas-Rhin.
Le volume est terminé par une table générale des cinq volumes.
L'ouvrage complet coûte 16 thalers (64 fr.).
103. Dr Cabl Richteb. Staats- und Geseilschaftsrecht der franzô-
sischen Révolution von 1789-1804. Berlin. 1866 ; 2 vol. gr. in-a» ;
Strasb., F» Berger-LevrauU et Fils-, X-502 et 702 p. — 12 fr. 70 c.
Détails intéressants relatifs à l'histoire de la Révolution en
Alsace.
104. Conseil oénébal du Bas-Rhin. Session do 1866. Rapport du
Préfet et procès- verbal des délibérations. Strasbourg, typog.
V' Berger- Levrault ; 'm-4k°, 243-308 p.
(102)
"iBiBLiOTHÂitnss scoLAiBas dani 489 commîmes; total des vo-
lumes, 97,000. Le nombre def prêts s'est élevé à 10,369. — École
ZMPÉRXALB DK8 BBACX-AST8. Le département accorde des subven-
tions à S élèves: M. Ringel, sculpteur de l'atelier de M. Jouffiroy,
2« au concours, en avril 1866, 3« médaille pour, une figure modelée
d'après l'antique au concours de 1866; M. Meyer, peintre, élève
de M. Cabonel; M. Relier, peintre, travaille dans l'atelier de
M. Gtôronx, peintre, et dans celui de M. Farocbon, graveur en
médailles. — Abohxvbs i>èvamtkmkktal,kb bt ooiimukalbs. Im-
pression de l'inventaire, 5« livraison renfermant les fonds de la
seigneurie de Linange , du comté de Montbéliard et d'une partie
du comté de Sponheim. Don fait aux archives du département
par M. le baron F. de Tflrckheim de mémoires provenant de son
grand -père. Acquisition de manuscrits. (Voir la page 191.) —
DBSOBil^iOK DU DiPARTBMBKT DU Bas-Rhib. M. le Préfet promet
de s'efforcer de combler les lacunes qui existent encore dans cet
ouvrage. — Monuments histokiquai. M. le Ministre a accordé
une subvention de 85,000 fr. pour la réparation des verrières et
du dallage de l'église de Niederhaslach ; la commune a voté une
somme de 65,000 fr. pour la restauration de la tour. Vote de
1,000 fr. pour la recherche et la conservation de monuments et
d'objets ayant une valeur historique. — SoczAtéb SAVAXTBa.
Subvention de 500 fr. à la Soeitii de médecine ; de 500 fr. à la
Sociité de» eeieneee naturellee ; de 500 f r. à la Société littéraire ; de
SOO fr. à la Société de» Avà» de» Art». — Libbairib âtranoèbb. En
1864, importations , 55,088^,3 ; transit, 6,117^,8 ; saisies, 6^9. En
1865, importations, 61.865^,8; transit, 4,142^5; saisies, 14^. An-
née 1866. 1*' semestre, importations, 32,084^,4; transit, 6,700^,5;
saisies pouf contrefaçons , 63^,8.
105. D'Eoos. De l'état actuel des prisons civiles de Strasbourg au
point de vue sanitaire et médical. Strasbourg, tt/pog. Siiber-
mann, 1866; in-8^ 64 p.
M* le docteur Marchai fit imprimer, en 1841 , une notice sur les
prisons civiles de Strasbourg, en sa qualité de médecin en chef
de ces établissements ; M. le docteur d'Eggs, son sueeessenr,
retrace aujourd'hui toutes les améliorations qui se sont produites
depuis cette époque Jusqu'à ce Jour. Le Courrier du Ba»-Rhinf
dans une série d'articles signés P. Cadet, a donné une analyse
très-eomplète de cette intéressante monographie, qui a également
été appréciée par la presse parisienne. (Voir la Bévue nationale
du l«r novembre 1866.)
106. Ville de Stbasbouro. Cahier d'observations présenté par le
Maire à l'appui du compte administratif de 1865, suivi des
comptes spéciaux. Strasbourg , typog. I « Berger- LevtiauU, 1866;
in-80, 354 p.
( 108 )
Noua trouvons dans oe rolnme que le mniée de peinture et de
•calptare de Strasbourg a fait l'acquisition de plusieurs toiles
importantes : 2«« Bordé du Nil, par M. Léon Belly , tableau acheté
S,500 fr. ; Pygmalion animant «a ttatne, par M. L. Schfitsenberger,
tableau acheté 8,000 fr. ; la lionne aventure , par M. Eugène Beyer,
tableau acheté 500 fr.; le Maire a, en outre, reçu comme don du
Gouvernement la Syrine et Uê pêcheur».
107. Champollioh-Figbac. Annuaire de l'archiviste des préfec-
tures , des mairies et des hospices pour 1866. 6« année. Paris,
1866; in-8«, 251 p. — 8 fr. 60 C.
Cet annuaire fait suite au Manuel de Varehiviete qui a paru en
1860. 1 vol. in -8* de 400 p. On y trouve divers renseignements
relatifs aux archives du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.
108. Le Grand Messager boiteux de Strasbourg. Almanach his-
torique, moral et récréatif pour 1867. 52« année. Strasbourg,
typog. Le Roux, 1866; in-8<' carré, 80 p., grav. sur bois. — 80 c.
109. Der Grosse Strassburger hinkende Bote. Eîn Kalender auf
das Jahr 1867. Strasbourg, typog. Le Roux; iir-8<' à 2 col., 72 p.,
avec flg. — 30 c.
110. Der Gute Bote fur das Jahr der Gnade 1867. Strasbourg, typog.
F« Berger-LevrauU; in-8o, 72 p., flg. — 80 c.
Bls&ssische Geschichte (1469).
111. Almanach des Familles pour 1867. 14« année. Strasbourg,
typog. V^ Berger-LevrauU; in-8«, 84 p., fig. — 80 c.
112. Der Grosse hinkende Bote an der lU und am Rhein fur 1867.
Strasbourg , typog. HeUz; in-8*, 52 p., fig. — 80 c.
Der Schnupfdflwack (in strassburger Mundart), poésie.
118. Der Elsœ^ser Stadt- und Landhote fur 1867. Strasbourg,
typog. Christophe; in-8*», 72 p., flg. — 80 c.
114. Marienthaler Kalender fur 186 7. I2eannée.ira9uefiatt, ^ypo^.
EdUer; in'8o, 68 p., flg.
Die Kirchweihe lu Marienthal.
115. Der Hinkende Bote am Rhein fur 1867. Strasbourg, typog.
SUbermann; in-8S t^ P-î ^S* — ^0 c*
116. Der Elsâssische Landbote. Ein Kalender und Hilfsbuch auf
das Jahr 1867. 27« année. Mulhouse, typog. Rissler; in-8oà 2 col.,
62 p. , avec fig.
117. Bbkomaks. Dante, sa vie et ses œuvres. Paris, 1866 ; in-8i>,
53 p.
( 104 )
lâxtrait de la Revue de§ cours lUtéraireê. N** SI et 32. Année 1866
I. La poésie lyrlqae dea œnvres de Dante. II. Dante , po6te
didactique. ^ .
118. GoouBL. La politique d'Athènes pendant les huit années qui
suivirent la bataille de Platée. Reims, 1865; in-8o, 72 p.
119. A. ScHULEB. Dorothea Trûdel und Samuel Zeller in Mûnne-
dorf, nach gedruckton Nachrichten und aus eigener Anschauung
kurz dargestellt. Strasbourg, typog. Silbermann; in-8<>, 18 p.
Extrait du EvangeUsehen Sonntagêblatt.
180. K. KiuAN (de Schiltigheim). Epheublûtter auf Wiege und
Grab. SttUtgart, 1866; chez Noiriel, HbraÀre; in-38, XVI-808 p.
— 3 fr.
An das straasburger Mftnster. An das EUass , etc.
181. DsiiCAsso. Œuvres complètes de Cicéron, t. II. Rhétorique
à Herennius. Nouvelle édition, traduite par Delcasso. Paris,
Garnier; in-i8. — S fr. 60 e.
188. Kasthkb. Parémiologie musicale de la langue firançaise, ou
explication des proverbes , locutions proverbiales, mots figurés
qui tirent leur origine de la musique , accompagnée de recher-
ches sur un grand nombre d'expressions du même genre em-
pruntées aux langues étrangères et suivie de la Saint-Julien des
ménétriers, symphonie-cantate à grand orchestre avec solos et
chœurs. Paris, librairie Aubry, 1866; in-40, XX-858 p.
Voir, pour cet ouvrage, dans le Courrier du Btu-Rhin, les ar-
ticles de MM. Spach et F. Schwab.
183. J. N:£baup. Botanique de ma fille, revue et complétée par
Jean Macé, illustrée par Lallemand. Paris, Hetzel; Strasbourg,
typog. Silbermann; in-s», 240 p. — 6 fr.
Description instructive et amusante des plantes qui font géné-
ralement l'ornement des Jardins et des serres; le tout entremêlé
de récits anecdotiques sur les mœurs et les coutumes des pays qui
les produisent. Les illustrations sont de M. Ch. Lallemand. L'au-
teur de ce joli volume est mort il y a environ dix ans; il habitait
La Châtre , où il s'était fkit pépiniériste-amateur, après avoir her-
borisé un peu partout: dans l'île de France, à Madagascar, et
avoir môme essayé du métier d'avocat. Une partie de cet ouvrage,
BOUS le titre de : Leçon* à ma fille, a déjà paru en 1847, à Lau-
sanne , sans nom d'auteur , et a été très-appréciée. O. Sand s'était
alors fait le parrain de cet ouvrage. Aujourd'hui les parties en-
core inédites ont été réunies à la l'c édition par M. Macé, et
( 105)
tout Touvrage a été soumis à l'examen de M. Baebiuger, notre
savant botaniste. Il y a peat-étre dans ce volnme des pages un
pea trop scientifiques ; mais c'est l'écneil de tous les livres de ce
genre, et il est bien difficile de s'y soustraire. Dans tons les cas,
c'est un beau et bon livre d'étrennes, d'un prix modique i et qui
est susceptible d'intéresser les parents autant que les enfants à
qui il est destiné.
124. Otto Lorbnz. Catalogue général de la librairie française.
Strcubourg, typog, F* Berger-LevrauU ; 2» livraison, gr. in-S®,
p. 161 à 304. — 5 fr.
On trouve dans cette livraison la bibliographie des auteurs al-
saciens suivants : Baktholubss (1816-1856), professeur de philo-
sophie au Séminaire protestant de Strasbourg. — Bauu , né en
1809, td«m. — Bbck, né à Bitschwiller, en 1827, professeur au
Gymnase de Strasbourg. — Bbok-Bxbhabd (M>»> Amélie-Lina) ,
née en 1824. En 1856 , elle a quitté la Suisse pour se rendre dans
la république Argentine , où elle a séjourné cinq ans. M»* Beek
a collaboré à la Revue de» Deux-Mondes , Revue euiête , Revue chré-
tienne, etc. — Bbhtz (J.), auteur d'une description de Lauterbonrg.
— Bebgmamh , professeur k la Faculté, né en 1810. — Bibchy,
professeur, né à Colmar. — Bi^cht , médecin , son frère. — Bxao-
BiB DB Labghamps, premier président de la cour de Colmar. —
BiLDBKBBCK, né à Wisscmbourg, en 1766, romancier. — Bx^vchet,
professeur. — Block (Simon), né à Reiehshoffen, k 1808^ rédac-
teur de V Univers israilite. — Bœckbl (JB.), professeur agrégé.
126. MoRBLLET. Cinq jours du siège de Calais; drame en vers.
Colmar, typog. Hoffmann, 1866; in-i2, 256 p.
Dédicace : A mes amis d'Alsace. — !'« journée. iÉdouard III
arrive devant Calais. — 2« Journée. Le conseil de guerre et le
parloir des bourgeois. — 3« Journée. Arrivée de Philippe de
Valois en vue de Calais. — 4« Journée. Départ de Philippe YI;
dévouement. — 5* Journée. Les six bourgeois de Calais au camp
d'Edouard. — Eclaircissements historiques. — Parmi les ouvrages
que l'auteur se propose de publier successivement, dans le for-
mat in-12, nous trouvons : Colmar et ses origines, notes d'histoire
prises en courant. Le Olaneur du Haut -Rhin a commencé la
publication de ce travail en feuilleton.
126. Hbrmabn Waokbr. Voyages de découvertes, t. III. Prome-
nades dans la forôt et dans les landes; traduit de l'allemand
par Ernest Lehr. Strasbourg , typog. F* Berger -LevrauU, 1866 ;
in-8o, 204 p. , 4 gr. pi. et un grand nombre de bois dans le
texte.
(106)
127. Ad. Morpai». Exposition des beaux-arts de Paris de 1866. L'Al-
sace et ses artistes. Strasb., typog. Christophe, 1866 ; in-B», 40 p.
Bxtrait du Moniteur du Bag-Bhin.
M. Morpain<est de ces oritlquei * qui croient qne , devant n'im-
• porte quelle œuvre d'art, soit de peinture et de seulpture, fût-
telle même mauvaise, il faut toujours faire une large part au
t sentiment qui l'a créée, au travail qui l'a produite, et ne point
c détruire d'un seul trait les illusions. ■ Aussi notre critique en
est-il arrivé à ne voir que des chefs-d'œuvre , et il nous oblige à
user du mémo procédé ison égard.
128. Âbbc Galiaki. Contes, lettres et pensées, avec introduc-
tion et notes, par P. Ristelhuber. Paris, 1866; in-i6 carré,
XI-144 p., pap. vergé. — 3 fr. 60 c.
Volume publié à l'imitation de la BibUothique originale. On re-
grette que la partie anecdotique y soit trop négligée. L'éditeur,
au lieu de faire une tirade à l'adresse de M. Zola , qui < croît avoir
• jugé dans [l'Événement) le livre d'aujourd'hui {Rhythme* et re-
'frain») on de demain, en criant par-dessus le toit de sa mansarde
• qu'il n'a pu le lire», eût mieux fait, disons-nous, dépenser
davantage à l'abbé Galianl. Bien que VEêpion dévaliêi soit cité
dans une note, page 40, nous doutons fort que l'éditeur ait lu les
pages 88 à 97 de ce violent et curieux pamphlet ; nous doutons
également qu'il ait eu entre les mains le Recueil des lettres de
Diderot à MU« Voland; il en eût certes fait son profit. M. Ristel-
huber, par contre , a beaucoup emprunté A la charmante notice
consacrée par M. Sainte-Beuve à ce facétieux abbé napolitain ;
il 7 a même trouvé son épigraphe. Toutefois 11 faut ouvrir les
Cauteriee du Lundi pour s'en apercevoir, et là est le reproche qne
ses lecteurs pourraient avec raison lui adresser.
189. ËKCKMAKs-CiiATKiAK. Goutcs popuIaircs. Paris, Hetzel; in-i8,
266 p. — 3 fr.
Le citoyen Schneider. — Le Juif polonais. — Les bohémiens
d'Alsace sons la Révolution.
130. Die Bischofsjubelfeier zu Strassburg und die Kirchweihe zu
Marienthal, von der Rédaction des Volksfreundes. Strasbourg,
typog. Le Roux, 1866; in-8o, 62 p.
131. Relations des solennités qui ont eu lieu les il et 12 sep-
tembre 1866, à l'occasion de la fôte jubilaire de Mgr. Raess, évo-
que de Strasbourg, et de la consécration de la nouvelle église
de Marienthal. Strasbourg, typog. Le Rouj:, 1866; in-S*, 64 p.
Introduction. Réception des évéques étrangers. Allocutions,
sermons, banquets, illuminations, etc.
( 107 )
M. l'abbé Straub «.composé , pour accompagner cette brochure ,
un fort Joli frontiapice représentant la cathédrale de Strasbourg
et Mgr. RassSf entouré des portraits en médaillons des 12 digni-
taires de l'église qui ont assisté i ces solennités. Ce frontispice
a été habilement photographié par M. Winter.
132. Fb. Horhiho. Examen de la proposition faite par la munici-
palité de Strasbourg au conseil presbytéral et au consistoire
de l'église de Saint-Pierre-le-Jeune (confession d'Âugsbourg),
de céder son église paroissiale à la paroisse catholique. Strcu-
bourg, typog. Silbermann, 1866; in-s®, 37 p. Se trouve à la li-
brairie Vomhoff, GrancTrue, 119.
Trente-cinq pages de récriminations à l'adresse de M. le pré-
sident du Directoire. — Dix d'un style plus littéraire eussent
suffi pour faire connaître que le Conseil presbytéral consent i
abandonner, »ion lui donné mieux en échange, «un édifice reli-
• gieux qui lui est cher à tant de titres et que la conscience éran-
• gélique surtout refuse de céder à des intérêts soit politiques,
• soit particuliers , en tout cas égoïstes , et à un principe d'utili-
( tarisme plus que contestable. Le local n'est-11 pas sanctifié à
t leurs yeux, depuis plus de trois siècles , par la prédication de
tVÉytingilB et par la distribution du sacrifice de la nonvelle
• alliance ?t
133. F. LxcaTEHBBBOKB. Sormou pour l'ouverture solennelle de
la session du consistoire supérieur de l'Église de la confession
d'Âugsbourg. Strasbourg, typog, Silbermann, 1866; in-8<>, 15 p.
Prononcé le 25 octobre , à l'église Saint- Thomas, à Strasbourg,
et imprimé en vertu d'une décision du consistoire supérieur. L'o-
rateur parle de la crise redoutable où est engagée l'Église pro-
testante, de ses déchirements, de la tendance matérialiste de
notre époque, et il s'écrie avec le prophète Jérémie : «N'y a-t-il
pas de baume en Galaad! • Le remède qu'il indique à ces maux
consiste à ne pins faire partie dé la communauté par droit de
naissance, mais par droit de conquête et de lutte spirituelle.
L'orateur reconnaît que le privilège de l'Église protestante est
de se prêter i tous les progrès de la civilisation; mais il recon-
naît aussi que le plus redoutable ennemi de l'homme, c'est le
piehi, et que Vexpérience de la grâce est la source de toute force,
de toute consolation, de toute sainteté. Il ne veut pas le retour
au passé, mais il ne vent pas rompre avec lui; il admire la gran-
deur du siècle ; il applaudit à ses conquêtes, mais il veut une belle
et Hche tradition ; il veut voir encore Lazare sortir du tombeau !
Cu. M.
( 108 )
Périodiques.
Rbvuk d'Alsace. Octobre 1866.
Â. Ebocbek. Correspondance de l'abbé Grandidier. (Suite.) ~
D. FiscuBB. Le tribunal de Savorne. — Ch. Kwoll. Histoire
de la ville de Soultz. (Suite.) — Fb6d. Kubtz. Histoire de la ville
(VObernai, par M. l'abbé Gys. — Des Vosges au Rhin, par
M. Paul Huot. — Mélanges (V histoire et de critique littéraÂre, par
H. L. Spach. — Détails météorologiques sur le XJIl* siècle et sur
les années 1755 et suivantes, recueillis par M. Bardy.
Novembre 1866 :
Â. Kbœbbb. Correspondance de l'abbé Grandidier. (Fin.) —
Ch. Kû88. Études d'histoire contemporaine. — Du mouvement
religieux parmi les protestants d'Allemagne. — Ch. Kvoll.
HistoirjB de la ville de Soultz. (Fin.) — P. Huot. Le onzième plai-
doyer de l'avocat Patin. — Abbé Gbakdidieb. Armoiries des
évoques de Strasbourg. — Ch. Gbad. Reliefs et cartes des
Vosges. — Fbâd. Kubtz. Recherches anthropologiques sur le
pays de MontbéUard, par le docteur Muston. — Questions sur
la chasse. Jurisprudence de la cour de Oolmar en cette matière,
par M. de Neyromand. — Le Bibliographe alsacien. — - Exposi-
tion des beaux-arts de Paris, — L'Alsace et ses artistes, par Ad.
Morpain.
Rbvub catholique db l'Alsace. Octobre 1866.
BocKBBUETEB. Totzel. (II« partie , suite.) — Boubquabd. Jésus-
Christ. — Rbinhabd. Bossuet et le protestantisme. (8« art.). —
L. Dacheux. Décadence religieuse de Strasbourg au XV« siècle.
— Chbonique.
Novembre.
P. MuRY. Épisodes de la guerre de Trente ans en Alsace. —
L. Dachedx. Décadence religieuse de Strasbourg au XV* siècle.
(Fin.) — Reinhard. Bossuet et le protestantisme. (4« art.) —
P. Mdry. La photographie des évoques. — Noblat. Recherches
historiques sur la ville de Mandeure par l'abbé Bouchey. —
Chronique. A. S. Découverte d'une peinture murale à Vieux-
Thann.
( 109 )
Kl8^88I8Crk8Sam8tao&blatt. N° 39. 29 Septembre. < ^
L. FÛHSBR. Die Jagd. — D. Fischer. Das Drei Kùnigsfest zu
Zabern in frùhern Zoiten. — A. Stœber. Die Drei Aehren als
Sommeraufenthalt. — SiEorsiED. Ein Besuch in Schiliers Wohn-
zimmer zu Weimar. — D. Fischer. Ein Aufstand der Bauem
von "Weitersweiler im Jahr 1789. — A. Stoebbr. Pfingstapruch
der Hirsinger Waidbuben. — Stbinbbach. Der Auswanderer,
Novelle. — F. Ottb. Eosposition de» beaux-arts de Paris, de 1866,
par M. Ad. Morpain. — Ein Jahr des Jûgers. — Idem. Grossvû-
terchens Hochzeitsfrack (MûlhauserMundart), poésie. — Kibsch-
. LEGER. Strassburger Briefe. — Sainte - Odile. Bûhl , le Hoh-
wald et le livre de M. Didier. — Eine flûchtige Inspections-
Reise durchs Niederelsass im October 1866. — Brbch. Bilder
ans dem Mûnsterthale : der letzte Hirsch, 1789 (poésie). —
Fb. Ottb. Distichen. — Ad. Stœbbb. Eines Vaters Nachtge-
danken (poésie). — Ghrobiqub.
Zbitschript rÛR die Geschichtb des Oberrheiits. 19* volume,
4« livraison.
Moue. Preise der Lobensmittel vom I2tenbi8 I7ten Jahrh. —
Idem. Die Schauenburger Fehdc, 1432. — Idem. Urkundcnûber
die bayrische Pfalz. (Forts.) -- Dambacher. Wûrtembergische
Orte betreffende Urkunden. — Idem. Urkunden zur Geschichte
der Grafen von Freiburg, I4tes Jahrh. (Forts.) — Bader. Dorf-
ordnung von Istein und Huttingen. — Idsm. Urkundenregeste
ûber die Orte der Kantone SchafThausen und Zurich. — Mone.
Gechichtliche Notizen. (Medicinalwbsen; 1) Aerzte , Apotheker
und Hebammen ; 2) Absperrung bei Seuchen ; 3) Badwesen. —
Bibliotheken zu Hôchingen, 1635, zu Thenncbach, 1631.) —
~ Namen- und Sachregister.
Revue de l.'Ebt. Septembre et octobre 1866.
VAROir-RÉviZiL.B. Le régime colonger en Alsace. (Corvées et
prestations personnelles, lenrs redevances; repas colonger, Jus-
tice colongére, délits et contraventions, appels.) — X. Mossmakk.
Le Itvain du ealviniêmç , ou eommeneetnent de VhériHe à Genève.
Publication de M. Fick.
CouBBXBR DD Bas-Rhin. Auuéo 1866.
L. Spach. Hemsterhius, par F. Grucker(2i août). — Bourlot.
Notice sur les tremblements de terre qui ont agité l'Alsace et
( "0)
les pays de Basle dans les XIII^ et XIV siècles (6 septembre). —
C. Ds D. Le lac de la Maix*. — L. Spach. Georges Kastner (19 et
20 septembre). — F. Kopp. Revue scientifique (7 août et 25 sep-
tembre). — ScHNiTZLEH '. Lo premier voyage de Joseph II à la
cour de Marie - Antoinette en 1777 (24, 25, 26 octobre). —
L. Spaoh*. Egmont, de Gœthe (3 et 4 octobre). — L. Spach.
Sigismund in Strassburg (5, 6, 7, 9, 10 octobre). — L. Spach*.
Marie Stuart, de Schiller (18 et 14 novembre). — Faudbl. Note
sur la découverte d'ossements humains fossiles dans le lehm
olpin de la vallée du Rhin , à Éguisheim , prôs Colmar. — Ché-
RUKL. L'ancienne université et l'académie moderne de Stras-
bourg. Discours prononcé par M. le recteur à la séance de
rentrée de l'Académie (16 novembre*).
L'InDuiTRiBL Ai«8AciBx *. OctobrB ot novBmbre 1866.
Badbr. L'empereur Sigismond à Strasbourg; pièce historique
et lyrique , par M. L. Spach.
RozY. Lettres sur l'Alsace adressées au rédacteur du Journal
de Toulouse. — A. Klenck. Oberkampf. Profits industriels. —
Gh. Grad. Un martyr de la science.
Magasib pxttorbsqub. Année 1866.
Th. Schui.br. Le Berceau et F Après-midi du dimanche en Al-
sace; compositions et dessins de Th. Schuler, p. 209 et 241.
1. Près Senones, aux environs dn Donon.
2. Oonférences faiteg A l'hôtel de ville de Strmabourg, en 1866.
Nons noua étonnons que M. Schnitxler n'mlt pas connu l'onvrage dn
chevalier du Coudray, publié A Vienne, en 1777, sons le titre : Anec-
doieê intértêtanteê et hiatoriqtieê de ViUuêtre voyageur pendant ion ê^jour
à Paria, dédUe» à la reine; vol. in-12, orné d'un portrait du comte de
Falkonstein.
S. Le Courrier de ce jour contient , sons la signature de M. P. Cadet,
au siijet de ce discours certaines restrictions.
4. Ce journal , dont M. L. L. Bader vient de prendre la direction,
a subi une heureuse transformation , et nous ne doutons pas de son
succès. Il a des correspondances de Paris et d'Allemagne fort ap-
préciées, et les articles littéraires et d'économie sociale qu'il publie
sont très-Intéressants. Ijinduêtriel parait S fois par semaine ; le prix
d'abonnement est de 7 fr. ponr 3 mois, 14 fr. pour 6 mois et 88 fr.
pour 1 an.
(111 )
Zabbrnbr Wochbkblatt.
Dao. Fischbr. Des alte Zabern. N» 27. LIX. Der Buchelberg.
(Fin.) — N» 36. LX. Das Landhaus des Freiherrn von Reischach.
— LXI. Die protesUntische Kirche. — No 45. LXII. Das Kolie-
gium. — LXIII. Die Fruchthalle und die Gendarmeriekaserne.
— N» 47. LXIV. Die grosse Metzig und das alte Schlachthaus.
— LXV. Daa Gemeindehaus. — LXVI. Die Zerstôrung der
Festungswerke und die Erbauung der nachherigen Jiingmauer
der Oberstadt.
Ai<LGBusiNB LxTTBBATDBCBXTuiio , zunâchst fÛF das katholischo
Deutschland. Vienne, 19 novembre 1866. N® 47. 18^ anne'e.
D' Job. Bach. JVieqjÇaiM von Basel*, von D' Karl Schmidt.
Akhales dx l'Assocxatiom phxlouatiqux vooiso-KBAiTAitB , fai-
sant suite à la Flore d* Alsace de F. Kirschleger, par le môme.
I^rasbùurg, au bureau de la Société, Grand*rue, 186.
Cette publication scientifique , littéraire, historique et biblio-
graphique que nous avons annoncée dans le l^** volume du BiiMo-
graphe, p. 885, comprend 6 livraisons qui forment aujourd'hui
un volume in-18de 838p. M. Kirschleger annonce, dans la dernière
livraison qui vient de paraître, qu'il va suspendre la publication
de ses AnnaUê pendant quelques mois, pour donner tout son temps
et tous ses soins à la rédaction d'une Flore analytique dee rigkma
vogéso-rhénane». « Ce sera en même temps , dit-il , une 8* édition
de la Flore d'AUaee, mais trés-abrégée et destinée spécialeitaent
aux herborisations.* M. Kirschleger signalera, dans le Bulletin
de la Société botanique de France et dans celui de la Société d'îû*-
toire naturelle de Colmar, les faits nouveaux relatifs i la Flore et
à la Phytostatiqne des Vosges.
Nous espérons que M. Kirschleger ne retardera pas trop long-
temps la publication d'un recueil cher aux amis de la flore alsa-
cienne et même recherché, pour son utilité, de tous ceux qui
aiment à parcourir notre beau pays.
IvTBKNATioNALE Rbvub. Monatsschrift fur das gesammte geistige
Leben und Streben der ausser deutschen Culturwelt. Wien,
Arnold Hilbergs Verlag; Strasbourg, V* Berger ■ LevrauU et
Noiriel, libraires. — 4 fr. la livraison.
Revue internationale destinée à populariser en Allemagne les
productions intellectuelles de l'étranger et à faire connaître aux
1. Cet ouvrage , que nous avons déjà mentionné , coûte 2 th. 20 sgr.
( 112 )
autre» pays le jugement de rAlIemagne touchant ces inêniei« pro-
ductions. Les collaborateurs distingués auxquels M. Hilberger a
confié la rédaction de sa revue nous permettent d'espérer que le
succès lui sera acquis. •
Chaque numéro de cette revue estiiivisé en 4 parties : Lai*** par-
tic est plus spécialement consacrée aux articles de fonds ; la 2* par-
tie comprendra les correspondances inédites de tous le* paya
relatives à la vie sociale et politique , i la littérature , aux beaux-
arts, au théâtre et à la musique; la S*" partie, par de petits ar-
ticles d'histoire et d'archéologie, etc., complétera les deux pre-
mières , et enfin la 4« partie sera pour les abonnés une anthologie
des classiques anciens et modernes de la littérature des divers
pays de l'Europe, l'Allemagne exceptée. '
L9 premier numéro de cette Revue a narn dans le courant de
juillet. La livraison du mois d'août connent un article relatif &
l'Alsace de M. Trauttwein von Belle , auteur allemand très-appré-
cié en Alsace et auquel la Société pour la consertatUm des monU'
mente hUtoriqueê a décerné le titre flatteur de membre corres-
pondant. Cet article est intitulé : Daa geûtige Leben im ?ieutigen
BUtuê, p. 201-208'.
1. Dans cet article , l'auteur attribue le Bibliographe aUaeien à
M. P. Ristelhuber. C'est une erreur ; nous n'aurions Jamais songé à
la relever, si elle ne se produisait pas avec persistance, depuis quel-
ques années , dans certains recueils , journaux et revues. Si M. Ristel-
huber, dans une lettre A M. A. Polo , de la Revue de Paris, s'est donné
le titre de dirbctsuk du Bibliographe, il ne pensait sans donte paa
que sa lettre serait publiée.
Nous lisons , en effet , dans cette lettre , qui est une réponse de
M. Ristelhuber à une critique dont son volume Rhythme» et refrain* a
été l'objet (t. VII de la Bevtte de Paris, p. 289) : Je suis donc on
confrère , c'est-à-dire quelqu'un qu'on ménage , qui peut rendre ser-
vice et qui se souviendra de vous à Voeeasion; Je suis dxrbctsur d'une
revue qui existait avant la vôtre et avant que votre nom fût imprimé
quelque part; Je suis encore auteur d'une thèse dedoctorat es lottres ;
je suis auteur de dix volumes dont certains sont indiqués au boni des
rhythmes (sic)... »
Nous ajouterons que M. Ristelhuber a publié dans le Bibliographe
une série d'excellents articles , et que , sans sa collaboration , nous
aurions peut-être hésité à entreprendre la publication de notre pe-
tite gazette , charge très-lourde sous tous les rapports ; mais nons
nous faisons aussi un devoir de déclarer qu'il n'en a Jamais été ni le
fondatettr, ni le rédacteur en chef, ni le directeur, ni même co-pro-
priétaire , bien que nous lui ayons offert de supporter en eomman
les risques de l'entreprise. Et voici sans doute la raison pour la*
quelle nous sommes privés complètement, depuis deux ans, de sa
collaboration. C. M.
Nninéso 6 ■DCCCLXVII Janvisk-FAvribb
LE
BIBLIOGRAPHE ALSACIEN
GAZETTE
LITTÉRAIRE, HISTORIQUE, ARTISTIQUE
LES ANABAPTISTES A COLMAR.
1534-1535.
Quand les anabaptistes de Westphalie se lurent
emparés de MUnster, ce succès devint le signal
de nouvelles rigueurs contre les malheureux sec-
taires des autres provinces. Partout les magistrats,
les officiers impériaux et seigneuriaux poursui-
virent par le fer et par le feu l'anéantissement de
communautés religieuses qui apparaissaient comme
un commencement de révolte ou de Bundschuh,
ainsi que s'exprime le bailli de Rouflfach dans une
lettre du 7 a\Til 1534, adressée à la ville de
Colmar.
En faisant arrêter quelques anabaptistes, cet
officier, nommé Louis Ilorneck de Hornberg , avait
appris qu'ils venaient de se réunir à deux reprises,
I
( 114 )
au nombre de trois cents, hommes et femmes,
entre Colmar et Eguisheiin, et plus récemment,
la veille de Pâques, 4 avril, dans une chapelle,
entre Sîgolsheim et Riquewihr. U s'empressa d'en
informer le magistrat de Colmar, en lui signalant
un nommé Biaise Bcck, de Wcstlialten, habitant
la ville, qui devait plus particulièrement s'être
fait remarquer.
Le bailli de Sainte-Croix avait reçu un avis
semblable. Plusieurs habitants de la villctte,
connus comme anabaptistes, avaient pris la fuite.
Il fit arrêter la femme de Martin Schiiider, Tun
d'eux , et l'interrogea. Il apprit par ses réponses
que les anabaptistes du pays formaient quatre
communautés, Tune au-dessus de Baie, l'autre
dans la Mortenau, la troisième au-dessous do
Schlestadt, la quatrième entre Ribauvillé et Ri-
quewihr; que l'accusée avait pris part avec son
mari à une réunion de trente-six personnes qui
s'était tenue au delà du Landgraben , près de Châ-
tenois , que la cérémonie avait commencé par une
lecture pieuse qui avait duré trois heures, après
laquelle on s'agenouilla et on pria pour les auto-
rités spirituelles et temporelles et pour les persé-
cuteurs. Puis on mit en commun le pain et le vin
que chacun avait apportés, et on mangea, les maris
réunis à leurs femmes , et ceux des assistants qui
( ll''^ )
étaient venus seuls groupés par sexe. A ceux des
frères qui manquent de vêtements ou d'instru-
ments de travail, la communauté fait des avances
remboursables à rassemblée suivante, s'ils en ont
le moyen. Dans une autre réunion, composée
d'une vingtaine de personnes et tenue le samedi
après Reminiscere (7 mars), entre Kientzheim et
Riquewihr, dans la foret, sur la montagne à droite,
on avait lu une lettre écrite par les anabaptistes
de Lahr, pour consoler leurs frères et pour les
engager à persévérer dans la foi. Biaise Beck avait
pris part à cette réunion. L'accusée ajouta encore
qu'il y avait dans le nombre beaucoup de frères
qui n'étaient point baptisés, qu'on n'admettait
personne qui ne fût pas de bonnes mœurs, et
qu'avant de recevoir définitivement un néophyte,
on l'éprouvait ^pendant six mois. Le bailli de
Sainte -Croix s'empressa de communiquer une
copie de cet interrogatoire au magistrat de Colmar.
Colmar avait déjà eu à poursuivre sur ce chef
un nommé Thomas Mtiller. I\ avait essayé de
prêcher le dimanche de Quasimodo (24 avril) 1530,
du haut de la chaire de Saint-Martin, et pour ce
fait il avait été mis une première fois en prison.
Il avait l-econnu non-seulement qu'il était ana-
baptiste, mais encore qu'il avait rebaptisé des
néophytes , et qu'il ne croyait pas à la présence
( 116 )
réelle. Cet aveu aurait permis de lui appli-
quer les peines édictées par Tempereur contre
les anabaptistes , à savoir la peine de mort par le
feu ou le glaive. Mais Taccusé avait témoigné un
si vif regret de ses erreurs , que la ville , usant
dlndulgence envers lui, ainsi que le mandement
de 1529 le recommandait quand les prévenus
donnaient des marques de repentir, s'était con-
tentée de lui faire jurer et prendre rengagement
écrit de ne plus retourner à ses erreurs.
Cette promesse n'avait pas été tenue ^ et à la
suite des derniers mouvements des anabaptistes,
la ville fit de nouveau emprisonner Thomas MtiUer.
Il fut interrogé le 12 mai 1535, en présence
du stettmestre Jean Stromeyer , du prévôt Pien-e
Nugarter , de deux XITI et de deux conseillers.
Sans avoir été mis à la question, il avoua qu'il
n'avait eu aucun repentir de ses erreurs passées,
que lors du renouvellement du magistrat et du
conseil, il s'était abstenu de prêter serment
comme les autres i>ourgeois, qu'il avait pris part
à toutes les assemblées de la secte sur les digues
de Katzwangen, près des carrières de Wettols-
heim, entre Kientzheim et Ammerschwihr et dans
la forêt du Neulând, qu il avait traité entre autres
la question des autorités et soutenu que celles qui
persécutaient son troupeau n'étaient pas instituées
( 117 )
par Dieu, mais par le diable. Il déclara encore
qu'il se repentait amèrement de s'être rétracté
autrefois et qu'il était résolu à ne plus trahir la
foi qu'il avait reprise.
Aucun témoignage formel n'indique le sort
que subit ce malheureux; mais il se devine. Une
espèce de réquisitoire conclut contre Thomas
Millier et quelques accusés non dénommés à la
peine du feu. Avant le jugement qui les frappa ,
d'autres anabaptistes moins compromis ou qui
firent amende honorable, avaient été exilés au
delà du Rhin. Ils s'étaient réfugiés d'abord à
Brisach, puis à Achtcarn, enfin à Burgheim,
partout signalés et pourchassés comme hérétiques.
Enfin, Jacques Stedlin, l'un d'eux, écrivit le
16 mai à la ville de Colmar,.au nom de ses com-
pagnons , pour la prier d'intervenir en leur faveur
auprès du magistrat de Burgheim ou de tout autre
lieu où elle aura pour agréable qu'ils se rendent,
afin qu'ils ne soient plus exposés aux vexations des
gens mal intentionnés qui voudraient les pousser
à perdre les bonnes grâces de Messieurs de Colmar,
et avec elles l'espérance d'être rappelés de l'exil.
Ces mesures rigoureuses ne mirent pas fin aux
pratiques des sectaires; peu d'années après, la
ville fit publier une proclamation qui se résume
en ces termes :
( n« )
« Considérant que , malgré les condamnation»
au feu et à d'autres peines auxquelles on a eu
recours pour se débarrasser des anabaptistes, le
magistrat est informé qu'il s'en trouve toujours
un certain nombre qui ne se contentent pas de
l'être pour eux-mêmes, mais qui font partager
leurs erreurs à leurs femmes et à leurs enfants et
hébergent des coreligionnaires étrangers;
« Considérant que cette secte est contraire à
toutes les lois divines et humaines , comme aussi
à toute bonne police;
« Il est fait défense à qui que ce soit de persé-
vérer dans ces erreurs , d'ouvrir sa maison à des
sectaires forains;
«En outre, ordre est donné à chaque bour-
geois, au nom du serment qu'il a prêté, de dé-
noncer les anabaptistes dont il aura connaissance.
« Le tout sous les peines de droit. »
X. MOSSMANN.
AUGUSTE STCEBER».
n y aura bientôt trente ans qne j*ai , pour la première
fois, salue dans «rAIbum alsacien t le début de deux
1. Oedichte von Auguêt Staber, — Poésies d'Auguste Stœber, nou-
relle édition, revue et augmentée. Mulhouse, chez Riêler, 1867; 1 vol.
in-8o de i57 p.
( 119 )
jeunes poètes, MM. Auguste et Adolphe Stœber. Les
deux frères, fils d'un père adonné an culte des muses
alsaciennes, avaient, en 1838, confondu leurs inspira-
tions lyriques dans un seul et même volume; ils mar-
chaient, les bras entrelaces et les mains jointes, à la
conquête de la gloire , d'une gloire locale d'abord , mais
qui a franchi le Rhin et qui a trouvé des critiques bien-
veillants, môme de l'autre côté des Vosges.
M. Auguste Stœber, voué par devoir à l'enseignement
public, a consacré ses loisirs à collecter les traditions
alsaciennes, à étudier les curiosités de notre province et
à consigner ses recherches , avec quelques collaborateurs,
tels que feu Louis Schnéegans, dans une revue annuelle
qui porte le titre d'Alsaita, Depuis quelques années (de
1856 à 18()6), il a publié, en commun avec M. Zetter,
plus connu sous le pseudonyme d'Otte , une feuille heb-
domadaire , le Samstagsblatt , consacrée à un but analogue
à celui que remplissait VAhalia de 1850 à 1861. Nous
apprenons, en ce moment même, que le Samstaysblatl a
cessé de paraitre avec l'année 1866. C'est une lacune
dans les publications périodiques de notre province rhé-
nane. Cette feuille intéressante répondait, ce nous sem-
ble, aux besoins intellectuels d'un groupe de lecteurs al-
saciens et suisses ; il y a lieu de s'étonner que le succès
matériel n'ait pas répondu au zèle des éditeurs. Toute-
fois M. Stœber doit se souvenir de l'horoscope que nous
avons tracé en mai 1838. On nous en a beaucoup voulu
des paroles que, à cette occasion, nous avons adressées
au jeune poëte et à son frère. Sans prétendre décourager
( 120 )
les deux chantres , nous leur disions que se faire poètes
allemands en Alsace, c'est-à-dire en France, c'était prendre
le rôle de l'oiseau des bois; c'était, à l'avance , renoncer
à un auditoire considérable ; c'était chercher et trouver
sa récompense dans l'exercice même de la poésie , sans
arrière-pensée. Nous ne croyons pas que, depuis trente
ans , le cercle des amateurs de la littérature allemande se
soit étendu en Alsace ; à en juger d'après la statistique
de la librairie , il semble même que ce cercle s'est rétréci ;
et tandis que, à Paris, au siège même du grand mouve-
ment intellectuel, les études allemandes gagnent tous les
ans du terrain et que beaucoup de littérateurs se créent
une réputation à l'aide de récoltes , ou tranchons le mot ,
à l'aide du maraudage exercé dans les champs de la poésie
et de la science de l'Allemagne, on tourne de plus en
plus, en Alsace, les yeux vers l'Occident, et non vers
l'Orient et le Nord.
Est-ce un mal? est-ce un bien?... Il ne nous appar-
tient pas de blâmer le mouvement qui pousse nos enfants
à se fondre dans le grand tout de la nation française ;
mais , à notre gré , c'est renoncer u un précieux privilège
que de renier totalement la langue de nos pères; à ce
compte , nous déplorons la clôture d'une publication
destinée à entretenir le feu sacré de la littérature alle-
mande en Alsace.
Après ce détour, nous revenons, par une pente natu-
relle, vers le volume de poésies que M. Aug. Stœber
vient de livrer au public ; c'est en partie la reproduction
des vers de sa jeunesse^ ; mais bon nombre de morceaux
( 121 )
voient le jour pour la première fois. M. Stœber approche
peu à peu de l'époque de la vie où Ton sent le besoin de
se recueillir et d'abriter dans une serre commune les âeurs
confiées pendant Tété au plein air et à des cantons séparés.
Les vers de M. Stœber se distinguent par une simpli-
cité , une naïveté charmantes. Comme poëte , il appartient
à récole d'Uhland et de Schwab ; il ne renie point son ori-
gine. Des vers touchants sont consacrés à leur souvenir.
Traduire les vers de M. A. Stœber, c'est enlever le
parfum de ces fleurs sauvages; c'est effacer, c'est con-
fondre leur coloris ; c'est faire œuvr§, de traître ; cepen-
dant je ne puis me dispenser, pour donner une idée de
son faire l3Tique, d'indiquer quelques contours.
La pièce intitulée : les Pillards nous montre le pocto
couché sur les bords d'un ruisseau. Je dirai en passant
que la plupart de ses promenades aboutissent aux « eaux
et forêts > , et qu'il aime à s'y retremper au sortir des
classes. Le voilà donc couché sur les bords d'un ruisseau ,
et dans cette attitude contemplative et paresseuse , il
maudit la race des pillards.
Qu'entend-il par là ?
« Oh ! quel ennui ! quel ennui de les voir envelopper
de filets les ondulations du ruisseau , à les voir attirer le
poisson agile hors du cristal des ondes !
« Oh ! quel ennui de voir les pharmaciens , aux regards
avides , se baisser et cueillir, sous mes yeux , à ma barbe ,
les fleurs des prairies et mettre au pillage les plantas de
la vaste forêt.
« Oh ! quel ennui ! lorsque j'entends retentir le cor de
( 122 )
chasse; lorsque j'enteuds les coups de fusil, et que je
vois tomber lièvres et perdrix , et que la biche et le cerf
8*eufuient suant des gouttas de sang.
<0h! quel euuui ! mais quel bonheur que vous, mes
ëtoiles chéries, vous poursuiviez votre marche bien loin
au-dessus de leurs têtes; car volontiers Jls mettraient au
pillage le ciel même ! »
£t cette autre inspiration printanière :
«Les boutons enveloppent encore le calice et le sein
des fleurs. Il faut que Féclat du soleil les délivre... La
terre elle seule no le peut ... il faut que le ciel donne sa
bénédiction et qu'il brise le scellé de la mort par Tattou-
chement d'un saint amour. »
La partie saillante des poésies de M. Stœber est con-
tenue dans les ballades , les romances , les légendes alsa-
ciennes. Au pied des Vosges, dans les vallées, sur les
sommets, dans les vieux châteaux et jusqu'en plaine, le
poëte a recueilli de la bouche du peuple les souvenirs lo-
caux et leur a prêté une forme animée. Dans ces produc-
tions épiques, il reste fidèle à son talent primitif; il est
simple ; j'y reconnais le genre 4'Uhlaud ; jamais la pompe
et l'exquise élégance de la ballade ou romance de Schiller.
Il se complaît plutôt dans les indications écourtées
que dans les développements. Je vais plus loin ; je dirai
que les développements, lorsqu'il s'y livre, ne lui réus-
sissent qu'à demi ; et, à ce propos, au risque de blesser
la prédilection personnelle de l'auteur, je suis médiocre*
ment ému de ses fantaisies vinicolcs et nocturnes dans le
château de Ilohkœuigsbourg. M. Stœber, au surplus,
( 123 )
peut se passer démon assentiment; bien sûr, il a pour J ni
l'estime de tous les dégustateurs des bons crus de TAlsace.
Je ne puis quitter ce volume de poésies sans rappeler
au souvenir de mes lecteurs quelques-unes des publica-
tions de M. Auguste Stœber ; par exemple , les pages char-
mantes sur Saltzmann , le commensal et Tami de Goethe ;
la description du canton de Kochersberg , celle de la val-
lée de rill ; la notice sur le? diplomate Pfeffel ; sur Frédé-
rique de Sessenheim ; sur l'école militaire de Colmar '.
M. Stœber n'a pas encore atteint Tâge fâcheux où l'on
ne produit plus.
Je ne pense pas que lui , que son frère Adolphe , que
son ami Otte aient dit leur dernier mot. Je désire vivre
assez longtemps pour souhaiter encore la bienveinie h
toutes les productions de ce groupe de chantres alsaciens ;
cela me mènerait peut-ctre aussi loin que si j'étais un
membre de la famille de Méthusalem. L. Spach.
LES INSTITUTIONS COMMUNALES
DU WESTRICH».
La première partie de cette notice, dont l'auteur a
réuni les éléments épars à l'aide de laborieuses recher-
ches, est consacrée à l'étude des institutions communales
du Westrich, et la seconde à celles de Fénétrange au
1. Cette dernière monographie e&t écrite en français.
2. Etude sur les ingtitntions communalm du We$trich et sur le livre du
Hngtiiwie jour de Fénétrange, par M. Louis (de Bcrtlieiming) ; bro-
chure in -Ho de M p. Nancif, 18«fi.
( 124 )
XVII* siècle. L'auteur, à qui les récents travaux des
Maurer , des Burkard , des Grimm , des Mone et de notre
compatriote, M. Hauauer, sur les institutions colongères
ne sont pas inconnus, établit que le régime colonger
n'était pas circonscrit à l'Alsace , qu'il avait franchi les
Vosges et qu'il s'était étendu dans cette contrée , arrosée
par la Sarre, et «qui n'était ni messine, ni lorraine, ni
alsatique » ; il en a retrouvé» des traces dans plusieurs
localités , < où les habitants nommaient le maire et ren-
daient la justice sans l'assistance d'aucun seigneur»; il
trace a larges traits , aussi clairement que le sujet le com-
porte , l'organisation des campagnes depuis le XIP jus-
qu'au XVIP siècle, sans négliger nulle part d'indiquer
les sources auxquelles il a été puiser les matériaux dont
il use pour composer son résumé historique. Après avoir
énuméré les charges, les corvées, les redevances fixes
en argent, blé , œufs, poules, et auxquelles les colongers,
fermiers, villageois et tenanciers de lots étaient soumis,
il nous conduit à l'afirauchisscment des communes et à
l'abolition de la servitude ; il proteste ensuite contre < la
« fausse érudition du XVIU® siècle , qui a fait grand bruit
«d'une foule de légendes apocryphes contre lesquelles
<^ ou ne s'est pas assez tenu en garde et qu'il faut exa-
« miner avec la plus grande réserve sous peine d'être en-
« traîné à de grossières méprises. Le moyen âge, dit-il,
« a eu assez de misères sans qu'on aille le gratifier de
«tous les ressorts usés du mélodrame : les malheureux
«serfs condamnés à battre les fossés du château pour
« faire cesser les coassements des grenouilles , etc. »
( 125 )
Ici nous nous permettons d'arrêter l'auteur et de lui
faire observer que cette avilissante et bizarre servitude
existait à Steînbourg, village situe près de Saverne et
appartenant jadis à Tabbaye d'Audlau. Lorsque Tabbesse
se rendait dans cette localité , pour y tenir les plaids an-
naux , son vassal , le noble de Still , qui tenait d'elle un
verger en fief, était obligé de venir battre l'eau de l'étang
voisin pour empêcher le bruit des grenouilles la nuit
qu'elle y passait, afin qu'elle pût dormir tranquillement.
Le registre des fiefs (Lehenbuck) de l'abbaye , qui remonte
à l'an 13 02 (Grandidier le cite dans son Histoire de l'évê-
ché de Strasbourg *j, contient la mention suivante au su-
jet de cette singulière servitude qui peint à elle seule
l'état d'abaissement auquel les grands seigneurs et les
opulentes abbayes rédui£<aient leurs vassaux : Krafft vmi
Still isi man von dcm Domgarten zu Steingewirck , dannen-
von sol er diefrosche sweigeti, magen, so cin eptischin do
ist. Ce texte est tellement clair qu'il n'a pas besoin de
commentaire. Au reste , l'existence de cette servitude
était une réalité constatée par les Grimm et les Maurer,
ces savants dont toute l'Allemagne reconnaît l'autorité**,
l'éminent publiciste d'Erlaugen n'y voit qu'un hommage
symbolique que les vassaux et les serfs rendaient à leur
seigneur ^.
Après avoir exposé l'origine et l'ensemble des institu-
1. Œuvres inédites , éditées par M. Lieblin , t. I, p. 267.
2. Grimm's Weitthûmtr, 11 , 725. Voii Maurer, Qeêchichtt der Frohn-
hC/e, 3,261.
3. Von Maurer, Und. , 3 , 30G.
( 12« )
tions colongeros auxquelles des rëvolutions successives
firent subir de nombreuses modifications qui les dénatu-
rèrent insensiblement , M. Benoit nous fait connaître l'or-
ganisation de la ville de Fiustîngen, dont le nom allemand
a cto transformé par les Français en celui de Fénétrange,
comme s'il dérivait de fenêtre*.
Cette ville , dont Ton trouve pour la première fois le
nom dans un titre de 1070, eii elle est appelée Filùtin-
gis ', doit sa naissance à un château bâti sur l'emplace-
ment qu'elle occupe et autour duquel se sont successive-
ment élevées des habitations; elle a donné son nomades
dynastes qui tenaient un rang distingué parmi les sei-
gneurs du Westrich ; elle était le chef-lieu d'une baron*
nie «isolée entre l'Alsace et la Lorraine par son titre
d'archimaréchaussée » et qui jouissait de la pleine supé-
riorité territoriale et de toutes les prérogatives d'un État
de l'empire; ses possesseurs avaient siège et sufi&age
aux diètes, et les sentences de la justice locale pouvaient
être déférées par la voie de l'appel à la Chambre impé-
riale de Spire ^.
Après l'extinction de la race mâle des dynastes de
Fénétrange, elle fut possédée par différents seigneurs
qui en étaient simultanément propriétaires et que les
troubles religieux qui agitaient le XVI* siècle ne tardè-
rent pas à rendre ennemis : c'étaient les rhingraves , les
princes de Salm, les comtes de Croy-Havré, les Bayer
1. Mono, Crgeachichte de» badischen Landes, t. II, p. 148.
2. 51. Lepagc, les Communes de la Meurthe, t. I, p. 339.
3. 8prcnger , Lncerna statua imperii, p. 413.
( 127 ;
de Boppart ; k ceux-ci succédèrent les nobles de Rath-
sambausen zum Stein, qui eurent pour béritiers les
Landsperg.
Au commencement du XVII' siècle, la baronnic de
Fénétrange était divisée en quatre seigneuries : 1* celle
du Col-de-Cygne , ou Schwanenhah ; 2" celle de la Tête-
de-Braque, ou Brakenkopf ; 3° celle de Geroldseck; et
4° la Seigneurie commune.
La seigneurie de Scbwanenbals appartenait aux rbin-
graves et était, selon toutes les probabilités, ainsi dénom-
tnëe du col de cygne que ses seigneurs portaient pour
cimier ; celle de Brakenkopf appartenait aux princes de
Croy-Havré et tenait son nom de la tête de braque qui
ornait le beaume de ces princes ; la seigneurie de Ge-
roldseck , dont une part très - minime appartenait aux
Landsperg, était ainsi appelée du cbâteau de ce nom
qui 8*élevait sur le bord de la Sari'C, au lerritoire de
Niederstiuzel ; la Seigneurie commune , dans laquelle
était comprise la ville de Fénétrange , resta indivise entre
les divers seigneurs comparsonnicrs. Tel était l'état po-
litique de la terre de Fénétrange , où la religion protes-
tante avait été introduite par les rbingraves vers l'an 1 505 V
M Benoit nous fait connaître, dans la seconde partie
de son travail, le mécanisme administratif de la ville de
Fénétrange qui, à l'instar des villes libres d'Allemagne,
avait un magistrat électif chargé à la fois de l'administra-
tion de la commune et de l'administration de la justice :
1. M. Lcpage, fes Communes de la Meurlhe, t. I, {i. 34f).
( 128 )
il nous montre l'antagonisme des divers agents du pou-
voir seigneurial que la religion divisait et < qui appor-
taient au sein du conseil les haines de leurs maîtres et
leurs jalousies personnelles » . Les élections avaient ordi-
nairement lieu le vingtième jour, c'est-à-dire le 13 jan-
vier, qui était ainsi nommé, parce que Tannée commen-
çait jadis à Noël * ; c'est pour cette raison que le registre
« relatant tous les ans , de 1599 à 1 726 , le nom des fonc-
< tionnaires précédés de Tindication de la charge qu'ils
« avaient à remplir » , est appelé par M. Benoit le livre
du vingtième jour^. Le seul personnage remarquable
dont le nom soit inscrit sur les pages de cette espèce de
nobiliaire démocratique , c'est celui du bailli Môschcrosch
« que les hasards d'une vie agitée avaient fait parvenir
« aux fonctions d'édile de Fénétrauge » et qui se fit con-
naitre dans la suite par ses compositions littéraires. L'au-
teur trace < resquisi»e de la physionomie particulière de
< chacun des fonctionnaires municipaux depuis ceux d'un
« ordre supérieur jusqu'aux agents subalternes » et nous
fait iissister à la déchéance politique de la ville de Féné-
trauge. c La transformation , dit- il , qui devait faire d'une
c viiie libre de l'empire germanique une cité lorraine , ne
< s'opéra pas sans des secousses violentes qui préparèrent
1. Haltaus, Calendar. med. avi.
2. Il existe do Bomblablos registres dans les archives de presque
tontes les Tilles d'Alsace ; les greffiers y inscrivaient , avec plas ou
moin» d'exactitude y au commencement de chaque année» le nom des
bourgeois qui venaient d'être appelés aux diverses charges oommn-
ualcs ; à Saverne, ce registre remonte à l'an 1591, il est intitulé:
ASmpler-Betetzung.
( 129 )
« la réunion du pays à la France. » M. Benoit ne m Bcrait-
il pas trompe en donnant à Fénétrange la qualification
de ville libre de Tempire germanique ? Nqus le croyons ;
cette ville ne sut jamais gagner le droit d'une commune
libre , conquérir Fautonomic ou le droit de se gouverner
elle-même et se donner une administration indépendante ;
elle resta toujours une ville seigneuriale ou médiate , qui
avait, il est vrai, quelques institutions démocratiques,
mais qui ne sut jamais s'afiranchir entièrement des liens
de la féodalité.
L'auteur nous apprend que, à la veille de la Révolution,
en 1785, le duc et la duchesse de Polignac, qui tenaient
la terre de Fénétrange de la libéralité du roi Louis XYI',
ont sollicité du conseil d*£tat le rétablissement de la
vieille institution du plaid annal , afin de faire cesser Ta-
narchie, l'impunité des contraventions rurales, etc.
M. Benoît a joint à cette remarquable étude sur les
institutions communales du Westrich un appendice où
se trouvent réunies la description du sceau de Féné-
trange', des notes étymologiques et les preuves à l'ap-
pui. En rendant hommage à l'érudition de l'auteur, nous
souhaitons à son substantiel opuscule, de ce côté- ci des
Vosges , le même succès que celui qu^il a obtenu dans le
département de la Meurthe. D. F.
1. Louis concéda, par arrêt da cousell d'état du 4 Juin 1782, ù
titre d'aliénation , la baronnie de Fénétrange au duc et à la duchoue
de Polignac, bous la réserve de cortalnn droits, moyennant lasomme
de 1,200,000 livre» ; cette concession fut vivemout attaquée , on se le
rappelle , après la révolution do 1830, par le National de cette époque.
2. La' ville de Fénétrange porte d'axur i une fasce d'argent.
( 180 )
MÉMOIRES DE FEUX FLATTER.
Les hommes de goût n'ont pas oublié Taccueil fait aux
Mémoires de Thomas Flatter, traduits et imprimés par
M. Fick. C'était le premier de ces chcfe-d'œuvre typo-
graphiques qui dépassait le petit cercle de happy few
pour lesquels seuls M. Fick semble avoir, jusqu*alors,
fait gémir ses presses. U se trouva aussi que ce merveil-
leux habit couvrait une des plus intéressantes autobiogra-
phies qui puissent se lire. Ce n*est pas sans une secrète
complaisance que Fauteur de cette note se souvient de
cet écrit, qui a été Tune des séductions de sa jeunesse,
et que, en 1847, il a fait connaître en partie aux lec-
teurs d*un petit journal d'Alsace. Ce sont ces extraits
qui, sous le titre de: l<i Vit éCun savant au XVP siècle,
sont devenus une plaquette de VI -23 pages, tirée à
36 exemplaires sans plus , quoique non numérotés à la
presse, que le Bibliogra;yhe réclamait naguère à tous les
échos d'alentour.
M. Fick vient de donner une suite à ce volume en
publiant les Mémoires du fils de Thomas Flatter, traduits
par lui avec non moins de bonheur que les Mémoires du
père. Livre de bonne foi, confession naïve, cette se-
conde autobiographie n'ofire plus le tableau de ce rude
combat contre la misère et Tignorance qui jette un si
grand jour sur la société allemande du XVI" siècle. Nous
1. Oenive, imprimerie Jule* Gii^^-Fick, 1866; in-8-, XVI-148 p., titre
encAdré , portrait gravé en bois.
( 131 )
avons affaire ici presque à un fils de famille qui n'ignore
pas la gêne, mais qui ents-e dans la carrière soutenu et
guidé par son père. Dès le premier moment , sa vie a un
but; il étudie les lettres à Bâie, la médecine à Mont-
pellier, revient dans sa patrie pour le couronnement de
son éducation, cVst-à-dire pour prendre le bonnet de
docteur et se marier , en attendant le succès qui ne tarde
pas à venir. Ce sont les sérieuses années d'apprentissage
et d'amour d'une honnête et riche nature, et quoique
moins animées que les récits du père, il n'y a pas de
plus saine lecture que ces pages où se révèlent avec tant
de vérité les mœurs simples et austères de nos aïeux.
Dans ses vieux ans, quand la fortune est venue, mais,
hélas! sans la famille, l'auteur charme ses lobirs en se
retraçant à lui-même les impressions de sa jeunesse.
La traduction est , je le répète , faite de main de maître.
Elle suit avec une rare flexibilité l'original allemand,
qu'on devine , qu'on entrevoit sous le réseau transparent
d'un français un peu archaïque, quoique sans affecta-
tion. Que M. Fick me permette cependant une petite
chicane. Félix Flatter rapporte , p. 84 , que les convives
qui assistèrent à ses noces apprécièrent fort le mérite
d'un certain vin de Rangen qu'on leur servit. Dans une
de ses notes, p. 137 , le traducteur fait ce vin originaire
du village de Rangen, près de Saveme. Ce n'est pas du
village qu'il s'agit, mais de la côte de Rangen, à Thann.
Puisse M. Fick me pardonner cette querelle d'Alsacien !
X. M.
( 132 )
M. Paul Rîstclhubcr, homme do lettres, ancien colla-
borateur (lu Biblioffraphe alsacien, «autour d'une thèse
de doctorat es lettres 9, etc., etc., nous a adressé, par
ministère d'huissier , l'acte suivant :
(7Vm6r« 50 c) ACTE EN RÉPONSE.
L'an mil huit cent .soixante-six, lo vingt-six ddcembro;
A 1a reqilôto de M. Paul Ristelhuber, homme de lettres, domi-
cilié à Strasbourg,
Jo soussigné Antoine Ichter, huissier audiencior du tribunal
civil séant à Strasbourg, y demeurant, rue des Juifs, il, ai signiflc
et déclaré au sieur Mehl, domicilié à Strasbourg, en
son domicile, où étant J'ai parlé à sa personne ,
Que lo requérant, en réponse à une note du journal dit ie Bi-
bliographe et pour l'édification de quelques lecteurs étrangers à
la ville, se fait un devoir de maintenir quMl a été fondateur ou
rédacteur on chef, ou directeur du journal eu question, et il s'ap-
puie sur les sept raisons suivantes:
l« Qu'il a fourni lo titre , auquel il n'a pas renoncé ;
«o Qu'il a corrigé la devise qui lui avait été présentée par lo
propriétaire ainsi: Nobts elamicorum (sic); qu'il a aussi corrigé
les épreuves et corrigé certaines élucubrations du propriétaire,
notamment celle du tome I, page 132, où le propriétaire se désigne
simplement sous le nom d'un collaborateur;
8« Qu'il a fourni l'avis -prospectus ;
4" Qu'il a fourni une foule d'articles, petits ou grands, signés
de son nom ou de ses initiales, ou non signés, alors que les loi*
tiales du propriétaire n'apparaissent pour la première fois que
tome II , page 298 ;
50 Qu'il a correspondu au nom du journal avec MM. Coste,
Kirschleger, Fischer, Mossmann, etc. ;
6« Qu'il lui était loisible, dans l'origine, do faire mettre son
adresse sur le journal, et celle qui fut mise ne concernait que
Va<lmi7iistraHon ;
70 Que la qualification dont s'agit ne lui est contestée que de-
puis ({u'il a cessé un travail dont il ne recueillait point de fruit
moral , tout en risquant de partager la responsabilité de pointes
qui n'étaient pas de son goût.
J'ai, en conséquence, sommé le requis de faire insérer le présent
acte dans le plus prochain numéro du journal en question.
Pour que lo requis n'en ignore, je lui ai remis cette copie.
Coût: cinq francs cinquante-cinq centimes.
Signé : UUITEL.HUBBB.
Signé : ICHTEK.
( 133 )
LE FACTUW DE M. RISTELHUBER.
Nous devons une réponse à ce factnm. La voici :
Nous maintenons, dans toute sa teneur, notre note
publiée dans le précédent numéro , c*est - à - dire que
M. Ristelhuber u'a jamais été ni le fondateur, ni le direc-
teur, ni le rédacteur en chef du Bibliographe alsacien. A
cette déclaration, nous lyouterons qu'il n'a pas fourni le
titre, qu'il n'a jamais donné aucun bon à tirer, qu'il ne
lui a jamais été loisible de faire mettre son adresse sur
le journal, qu'il n'a jamais exercé, ni pu exercer, dans
aucune circonstance « depuis la création de cette feuille ,
aucune espèce d'autorité ni dans la rédaction, ni dans
l'administration du recueil, et, par conséquent, que ja-
mais il n'a eu qualité pour correspondre, au nom du jour-
nal, avec les personnes dénommées dans sa sommation.
Nous avions promis à M. Ristelhuber, avec lequel nous
étions alors trop lié et au désintéressement duquel nous
avions cru , la moitié des bénéfices de l'entreprise pour
sa collaboration ; mais au lieu de bénéfices , il 7 a eu un
déficit que du reste nous avons supporté seul. Des béné-
fices! c'est là, sans doute, «ce fruit moral» qui a fait
défaut à notre collaborateur. Le Bibliographe alsacien a
regretté ce résultat , tout comme il regrette les frais de
4'assignation que M. Ristelhuber a dû débourser ; il eût
inséré sa réclamation alors même qu'il la lui eût adressée
sur papier libre. Puisse cette nouvelle ne pas trop affli-
ger notre ancien collaborateur!
Quant «à la responsabilité de pointes qui n'étaient
( 134 )
pas de son goût » , nous avouons n'avoir pas bien saisi
le sens de cette phrase. Le Bibliographe alsacien possède
dans ses cartons certain article dirigé contre un rédac-
teur de la Revue catholique d'Alsace, qu'il s'est formelle-
ment refusé d'insérer à cause de sa forme grossière et
inconvenante, malgré les vives instances de l'auteur
M. Paul Bistelhuber.
Beste l'alliance ridicule d'un génitif avec un datif qui
n*a jamais existé que dans l'imagination maladive et ai-
grie de l'auteur des Rhythmes et refrains. Au surplus, ces
détails ne sauraient intéresser nos lecteurs, à moins toute-
fois que notre poëte n'ait tenu, *pour l'édification de quel-
ques lecteurs étrangers à la ville » , à prouver que si le
ridicule tue en France , il n'est pas encore complètement
mort. Nous souhaitons qu'il se remette, il est assez jeune
pour y parvenir. Enfin, pour terminer cette réponse déjà
trop longue, nous dirons que, si M. Bistelhuber a fourni ,
dans l'origine , d'excellents articles à notre petite gazette,
il vient de lui en adresser un bien mauvais. Ses anciens
lecteurs étaient en droit d'exiger mieux de « Vautew d'une
thèse de doctorat es lettres > , quoique non docteur.
M. Bistelhuber a-t-il voulu justifier la décision de ses
juges ? Nous ne le pensons pas ; mais , dans tous les cas ,
il a tenu à prouver, une fois de plus (on se rappelle ses
précédentes réclamations au Figaro, k\& Bévue de Paris*
et à V Événement) , c qu'on peut être aussi mal inspiré en
prose qu'en vers » . Chables Mehl.
1. Voir IVL Revue de Parié , tomo VII} page 288. — Aa moins nous
eitoni noi sonrees.
( 185 )
VARIÉTÉS.
A la liste des livres imprimés à Haguenau au commence-
ment du XVl» siècle , liste établie par Schœpflin dans ses
Vindiciœ Typographicœ, cap. XI, et complétée, en partie,
par M. Ristelhuber, dans sa nouvelle édition de Baquol
{FàIs. anc. et mod., p. 169), je puis ajouter les deux ouvrages
suivants :
l» Vocabularius Gemma \ gemmarû. Quia per in \ sertio-
nem multorum vo \ cabularû emendatus est \ ideo merito
Gemma gé^ marû appellatur.
Gevocabulaire latin -allemand, dont les mots sont classés
par ordre alphabétique, est imprimé sur deux colonnes,
format petit in-4<>; les feuillets sont comptés par alphabets;
la dernière indication porte E 5. A la fin du volume se trou-
vent des « Régule iuris ex Sexto decre • ; puis viennent les
mots: Vocabulari \ us Géma getnarû diligêtêr renissu^ et
ca I stigat» impssusq i impiali oppido Ha \ genaw p industriû
Henricû Gran inibi | incolâ, impensis ac sumptibs circû-
specti I viri archibibliopole Joannis JRynmâde Oringaw finit
féliciter. Anno virgi \ nei partus. 1507. iiij. die mêss Augusti.
L'exemplaire que je possède appartenait d'abord au couvent
de Beyharting, en Prusse, et en dernier lieu au célèbre
philologue allemand Heyse.
2® Defensio Christianorum de cruce, id est. Luther ano-
rum. Cum pia admonitione T. Thomœ Murnar, lutheromas-
tigis, etc. Haganoia, 1520, 4®. Je ne connais que le litre de
ce livre ; il est probablement sorti des presses de Thomas
Anshelm. Aug. St.
Un ami de Gotha, M. Ad. Bube, directeur du musée du-
cal, vient de me communiquer quelques données, encore
inconnues, sur le célèbre Baron Grimm, mort à Gotha, le
( 136 )
19 (lécembro 1807 ot enterré ù Siebloben, village situé ù une
dcmi-lioue de cette ville, et où Grimm possédait une maison
de campagne. Cette villa appartient aujourd'hui à l'auteur
do l'excellent roman «5o// und Haben* (Doit et Avoir),
M. Freytag, qui vient do faire restaurer à ses frais la tombe
délabrée de l'ôminent critique et littérateur. Les archives
ducales do Gotha conservent encore un grand nombre de
lettres inédites du baron Grimm, ainsi que plusieurs volumes
do ses Bulletins littéraires y également inédits. Aug. St.
VKf
Je possède, depuis quelques années, un exemplaire incom-
plet, car il y manque les jjages 5 à 12, d'un alsatique inconnu
à M. CF. Heitz, notre bibliophile alsacien. En voici le titre:
Der I Paraden-Platz | in \ Straszburg , \ oder | Der be-
kehrte Schwelger. | Ein Original- Lustspiel in ô Aufzûgen,
von Philipp Melk. 1789, 78 p. petit in-S».
Cette comédie, écrite en prose, me semble procéder de
l'un des membres de la Société littéraire de l'Aktuar Salz-
mann; elle rappelle, quant au style, certaines pièces du
malheureux Lenz. Quel en est l'auteur? le nom de Pfielk lu
h rebours donnerait Klein. Notre compatriote, l'excellent
libraire J. Noiriel, croit en posséder également un exem-
plaire, mais il n'a pu le retrouver jusqu'à ce jour.
AuG. St.
*%
Une intéressante et très-originale publication alsacienne
vient de disparaître après onze années d'existence. Tous les
amis de la littérature alsacienne regrettent sincèrement la
perte du Elsœssisches Samstagsblatt , un recueil qui repré-
sentait si bien l'un des principaux côtés du mouvement in-
tellectuel de notre province. Puisse cette feuille, que M. Fréd.
Otte a dirigée avec tant de sollicitude, renaître bientôt!
La Bibliographie «Isatique paraîtra dans le prochain namén>.
Fabrique de Niederwiller.
PLATEAU EN FAÏENCE POLVCHRÔHE.
NomAko8 7-8 ■DCCCLIVM Mars-Mai
LE
BIBLIOGRAPHE ALSACIEN
GAZETTE
LITTÉRAIRE, HISTORIQUE, ARTISTIQUE
ANCIENNES INDUSTRIES D'ALSACE
ET DE LORRAINE».
Manufactures de porcelaine et de faïence.
I.
NIDERWILLER.
(SUITB.)
Lemire n^a laissé que peu de traces de son passage
dans les usines de Lunéyille , mais il a beaucoup travaillé
pour celles de Niderwiller. C'est là qu'il exécuta ses meil-
leurs modèles, dont quelques-uns étaient de dimensions
peu ordinaires, et qu'il reproduisit la Vénus accroupie
dans une proportion qui est au-dessus de demi -nature.
1. Voy. le Bibliographe alsacien , 2« année, p. 877; 3* année, p. 1 ,
29 , 89 , 133 , 169 et 253 ; et 4<' année , p. 7 et 61.
C'est grâce à l'obligeance de M. le baron Le Bel, un do nos collec-
tionnears les pluë entendus en matière de céramique, que nous avons
pu terminer la publication de cette intéressante monographie. C. M.
( 138 )
Tout nous fait présumer que Lemire est également
Tauteiir d'un fort beau groupe allégorique en porcelaine
qui se trouve aujourd'hui au musée de Colmar ', et qui ,
d'après la tradition , aurait été commandé par la ville de
Strasbourg pour être placé dans la chambre à coucher
de Tarchiduchesse d'Autriche , lorsqu'elle passa à Stras-
bourg, le 7 mai 1770, pour épouser le Dauphin, plus
tard Louis XVI.
Lemire donnait une partie de son temps à la direction
des travaux artistiques de la manufacture; en outre, il
avait fondé une école de dessin et de modelage pour les
ouvriers. Aussi le sieur Lanfrey put -il, grâce à cette
active et intelligente collaboration , maintenir la réputa-
tion de ses produits et résister à la criée qui , à la fin du
1. En effet, il existe au musée de Colmar an délicieux groupe
allégorique ayant trait au mariage de Louis XVI et de Marie-Antoi-
nette.
Ce groupe représente un autel triangulaire dont la partie de devant
porte en lettres d'or l'inscription : • Cara Deûm SohoUê >. Sur cet an-
tel sont placés depx écussons portant l'un les armes du dauphin ,
l'antre celles d'Autriche et de Lorraine.
A gauche est un génie ailé debout, couronné de fleuri, tenant de
la main droite le flambeau de l'hyménéo entre les deux écussons
qu'il semble éclairer et qu'il enlace de la main gauche d'une guir*
lande de fleurs , ainsi que l'autel. Au bas gît une branche de rosier
arec un bouton , et un peu plus loin une rose à moitié épanouie ar-
rachée de sa tige. Ce groupe ne porte ni signature, ni estampille, ni
marque qui puisse en indiquer l'origine. Il a été offert au musée par
Mm* veuve Boillot , en 1861.
Nous transcrivons le billet dont la donatrice avait accompagné cet
objet, t Ce monument a été fait à la main exprès pour la reine Marie-
Antoinette; il était posé dans sa chambre à coucher, an palais, à
( 139 )
dernier siècle, a emporté tant d'établissements de ce
genre. Lemire resta à Niderwiller jusqu'en 1806 ou
1808. Il vint alors se fixer à Paris. A cette époque , en
effet, un artiste de cette valeur n'était plus à sa place
dans les manufactures lorraines , envahies par la fabrica-
tion de la terre de pipe, et où, d'ailleurs, les modèles
et sujets de fantaisie abondaient depuis la dispersion des
moules de Cyfflé.
A partir de cette date, Lemire ne s'occupe plus que
de sculpture. Il prit part à tous les Salons jusqu'en 1819.
Pour ses débuts, il produisit une statue de berger qui
lui valut une médaille d'encouragement (1808). La gra-
vure publiée dans les Annales de Landon peut donner
une idée suffisante de ce talent simple et distingué.
En 1810, il expose ¥ Amour mettant une corde à son
Strasbourg; , quand elle a passé comme dauphine , pour épouser
LouiM XVI. Pendant la grande Révolution , ce monument est resté
caché dans une cave, et, en 1824, M. Raspieler (le célèbre avocat)
en a fait cadeau à mon mari, M. Boillot, professeur do dessin au
coUégo de Colmar, et moi, à mon tour, je l'ai ofifort, par reconnais-
sance, à la ville de Colmar, en décembre 1861. •
Au verso de ce billet se trouvent les mots suivants : * Lemire , sculp-
teur à la fabrique de porcelaine de Niderwiller. ■
M. Taiuturier m'écrivait peu de Jours avant va mort :
• Il m'importe de savoir ce qu'il y a de vrai dans cette tradition, et
surtout de connaître l'auteur du sujet qui , je vous le répète , est d'une
admirable exécution. Je ne crois que Lemice capable d'exécuter une
oeuvre aussi réussie. >
Malgré toutes nos invei<tigatiuns, nous n'avons rien pu découvrir
concernant cet objet; la ville de Strasbourg l'a-t-elle réellement fait
faire pour cette circonstance ? Comment M. Raspieler l'a-t-il eu en sa
possession ? C. Mbhl.
( 140 )
arc, statue en marbre que Ton peut voir dans les gale-
ries de la sculpture moderne au Louvre ;
Puis, en 1812, le Génie de la Poésie chantant et s*ac-
compaguaut de sa lyre *,
En 1814, un Jeune Berger méditant un air champêtre,
et un bas-relief allégorique pour le tombeau de M^^Belloc.
En 1817, V Innocence, statue en marbre exécutée pour
le ministère de Tintérieur ;
Enfin, en 1819, un enfant de grandeur naturelle.
Lemire eut un fils , André Sauvage , dit Lcmire , né ,
en 1773, à Lunéville, et qui fut un peintre d'histoire
distingué. Il remporta deux médailles de l'® classe aux
Expositions de 1806 et 1808. La femme d'André et son
élève , M"" Sophie Lemire , née Bruisholtz , a laissé de
très-jolis tableaux de genre qui lui ont valu plusieurs
récompenses aux Expositions , notamment une médaille
de 2* classe au Salon de 1812.
Après la mort du comte Custine , Lanfrey conserva la
direction de l'usine, dont il devint définitivement pro-
priétaire lors de l'adjudication qui eut lieu au profit de
la nation et des créanciers du général , le 25 germinal
an X.
Enfin cet établissement passa, en 1827, entre les mains
de M. Drjander, mort tout récemment. Ses fils continuent
de l'exploiter. On ay fait plus de poteries d'art, mais
d'excellente vaisselle en terre de pipe ou cailloutage.
Revenons maintenant à ces intéressants produits qui
ont valu à Niderwiller une réputation si justement mé-
ritée.
( 141 )
La fabrication eut, on a pu s'en apercevoir par l'ex-
posé qui précède , trois phases distinctes :
Sous M. de Beyerlë , c'est la faïence qui a la priorité ;
on fait alors surtout des pièces de service, mais la ri-
chesse de leur forme et la beauté de leur décor placent
ces objets au rang des meilleurs produits artistiques de
ce genre.
M. de Custine maintient cette branche de son industrie
à ce niveau élevé , ainsi qu'on peut s'en convaincre par
l'examen des belles faïences que renferment nos collec-
tions modernes, et notamment le Musée de Cluny. Le
plat ovale dont nous donnons la gravure est un des plus
remarquables spécimens de cette époque que nous ayons
rencontrés. Des rinceaux rehaussés de teintes douces et
harmonieuses en dessinent le contour élégant; un riche
écusson armorié, accompagné de lambrequins, palmes
et feuillages, garnit le bord supérieur; au centre s'épa-
nouit un superbe bouquet de roses et de myosotis, et
d'autres fleurettes semblables occupent les espaces libres
de la bordure. Tout cela est disposé avec un goût parfait,
et l'exécution , d'une habileté consommée , peut suppor-
ter la comparaison avec celle des meilleurs produits de
Sèvres et de Saxe.
Cette pièce , qui a figuré à l'Exposition rétrospective
de 1865, porte au revers le chifire du comte Custine.
Le général avait fait faire , pour son usage personnel ,
un service dont on rencontre encore quelques pièces dé-
tachées dans les collections. Le bord est treillage à jour,
avec filets roses ou lilas; au centre se trouve le chifire
( H2 )
du comte entre deux palmes verte» reliées par un ruban
rose et surmonté d*nne banderole avec la devise : « Fais
ce que dois , advienne que pourra. »
A la vente Mathieu Meusnier, en 1865, une de ces
assiettes a atteint un prix très-élevé'.
L'usine do Niderwiller a produit, pendant la même
période, des porcelaines également bien réussies; mais
c'est surtout sous l'administration de Lanfrey que ce
genre de produit atteint toute sa perfection. Par le tarif
que nous publions à la suite de ce travail , on pourra
juger de l'importance exceptionnelle de cette fabrication,
en ce qui concerne les groupes, figurines et vases d'or-
nement en biscuit ou pâte colorée. H 7 en avait plus de
trois cents modèles différents dont les moules existent
encore dans la fabrique , où maintenant on les laisse sans
emploi.
Nous avons cité les principaux sujets fournis par Le-
mire ; parmi ceux de Cyfiié , nous mentionnerons : le Bé-
lisaire, groupe; Renaud et Armide, les Cris de Paris,
qui s'exécutaient en biscuit , comme les principales figures
de Lemire; le Savetier, H Ravaudeuse , les Cria de Paris,
les Ramoneurs et Mendiants, que l'on trouve plus habi-
tuellement en faïence ou en porcelaine émaillée.
On avait aussi une ravissante série de vases d'ome-
1. Pendant la période Boyerlé, les produits de raslne n'étaient
marqués que par exception. Quelquefois ils portaient l'initiale on
le nom du décorateur, sans aucune indication do fabrique. C'est ce
qui les distingue de la période suivante, dont les produits étaient
régulièrement marqués. B«" Lb Bel.
( 1*8 )
ment, style Louis XV et Louis XVI, depuis les plus
petites dimensions jusqu'aux proportions les plus grandes
qui dépassent 1 mètre de hauteur.
Je citerai enfin une pièce exceptionnelle^ un bouquet
de fleur exécuté avec une extrême délicatesse en biscuit
de porcelaine, et qui, suivant la tradition, aurait été
offert à la comtesse de Custine , pour le jour de sa fête ,
par les ouvriers de la manufacture où ce précieux objet
est encore conservé aujourd'hui.
Quant à la vaisselle de service , on finit par lui donner
un décor d'une grande simplicité. C'est celui qui est
connu sous le nom de décor barbeau, ou décor à bleuets.
La faveur dont jouissent en ce moment les produits
de la manufacture de Niderwiller est donc complètement
justifiée par leurs remarquables qualités qui peuvent se
résumer ainsi : variété, élégance et richesse des formes,
entente parfaite du décor, surtout pour les faïences,
beauté de l'émail.
D'une coloration moins vive que les faïences alsa-
ciennes , de forme moins capricieuse que celle des autres
manufactures lorraines, ces poteries me paraissent, en
effet, tenir le premier rang dans le groupe de la région
dont je m'occupe.
Deux marques différentes caractérisent la
période de l'exploitation du baron de Beyerlé
ce sont, d'une part , les lettres A et B enlacées ;
d'autre part, le B uni à la lettre N, initiale du mot
Niderwiller.
Comme spécimens de cette époque , je citerai une
'M
( 1*4 )
grande assiette à bord festonné de la collection de Sèvres
dont le centre est occupé par nn paysage en terrasse
avec animaux, d'après Berghem, et le pourtour orné de
fleurs en bouquets détacfhés. Une assiette de la collection
de M. le baron Le Bel, de Strasbourg, sur laquelle se
trouve cette marque un peu modifiée. £t enfin une sou-
pière qui a figuré à la vente de M. Mathieu Meusnier, du
30 mars 1865, et dont le décor de fleurs polychromes
était rehaussé par des rinceaux en relief émaillés en vert
vif, jaune et bleu pâle ; le bouton figurait des légumes,
tels que champignon, haricot, poireau, etc., groupés
avec art.
Les décors de cette époque sont toujours exécutés
avec une très-grande délicatesse et consistent en fleurs ,
paysages , oiseaux et insectes ; l'émail du fond est d'un
beau blanc , non pas laiteux comme celui de Strasbourg ,
mais légèrement jaunâtre comme, d'ailleurs, sont tous
les engobes de Lorraine qui se rapprochent toujours ,
plus ou moins, des teintes de la terre de pipe.
Le comte Custîne a combiné également cette lettre N
avec l'initiale de son nom ; puis il s'est borné à marquer
JB^ iO ses produits de deux C croisés surmontés par-
Scy^ fois d'une couronne, qu'il importe de ne pas
confondre avec la couronne de l'usine de Louisbourg
(Wurtemberg).
La matrice qui servait à imprimer cette marque sous
les pièces de grande dimension existe encore à l'usine de
Niderwiller. Les produits de cette période sont trop
connus pour qu'il soit utile de les décrire ; ils consistent
. ( 145 )
principalement en pièces de service décorées
avec un soin particulier et une finesse d'exé- OC* K
cution qui cependant ne va pas jusqu*à la
sécheresse et donne aux faïences surtout un aspect ^^^A*
particulier qui peut servir à les distinguer de celles V
de Strasbourg , dont le décor est large et éclatant. "^
J'ai déjà signalé, comme pièces exceptionnelles de cette
période , le plat avec armoiries de ma collection et Tas-
siette avec chiffire et devise du comte Custine , de la col-
lection Le Bel.
A partir de 1794, on trouve tantôt une seule lettre N,
tantôt le commencement du nom Nider en lettres cursives,
ou en toutes lettres NiderwiUer. On voit cette dernière
marque sous une soupière de la collection Leveel , ornée
d'un cartouche renfermant un paysage peint en rose.
Quelques pièces de cette série portent, en outre, des
noms qui peuvent être des signatures d'artistes. Tels
seraient, par exemple, des vases de services peints en
imitation de bois sur lesquels sont figurées en trompe-
l'œil des feuilles d'images représentant généralement des
paysages ; le dessin est imité en noir, rose ou violet et
souvent accompagné d'inscriptions telles que les sui-
vantes :
Joseph Delnich in et del Xi'derwiller.
(Collection Capruas à Dijon.)
Kilmn pinxit . de, 1767. SCHEIDENIO.
(Collection Leveel.)
Le musée de Lyon possède une pièce du même genre,
( 146 )
datée de 1775. Enfin j^ai rencontré ailleurs la signature
Rttst.
Il faudrait encore , ce me semble , rapporter à la même
période la marque ci-contre, qui ne parait être qu'une
altération du double C du comte Custine.
Je les trouve sur des pièces de faïence
présentant tous les caractères des pro-
duits de Niderwiller, décor rose en pourpre de Cassius,
filets roses sur les arêtes avec fleurons verts modelés par
des noirs, ou bien encore sur des faïences à décor de
bleuets.
Lorsqu'il devint propriétaire de Tusine, Claude-Fran-
çois Lanfirey adopta, à son tour, une marque
nouvelle (les trois initiales de son nom entre-
lacées) qu'il traçait en bleu (au grand feu) au
moyen d'une vignette à jour.
Les statuettes et vases en biscuit de porcelaine, qui
étaient encore, au commencement de ce siècle, de fabri-
cation courante dans l'usine , portent en toutes lettres le
mot NIDERVILLER imprimé eu creux au moyen d'un
cachet.
Pour en finir avec cette intéressante fabrique, il ne
reste plus qu'à publier le tarif.
( 147 )
TARIF
Det grotipeif , fiffures et vases peints et en biscuit qui se fabriquent
dans la manufacture de porcelaine et teirre de pipe d£ Niderwil-
1er, arrondissement de Sarrebourg , département de la Meurthe.
FIGURES. ponc*.. ?'™
Enfants habillés, paysans 3 8
Petits Amonrs nus {Lemire) 3 8
Enfants, les quatre parties du monde 3'/, 4
Idem nus, les JÉlémentii 3', 4
Jdem , les Arts 3 y, 4
Jâtm paysans , bergers pendants 4 8
Idem avec chat, chien, sonris, etc 4 8
Chasspnrs, tambours, marchands 4 8
Dragon , hussard , Turc et autres 4 4
Vitriers, jardiniers, etc 4',', 8
Musiciens, fauconniers. Jardiniers 4',, 8
Abbé, sœur 4 '/t 2
Musiciens maigres 4'/, 12
Moissonneurs, enfants 5 S
Marchands d'œufs 5 4
Musique espagnole 5 4
Idem turque 5 4
Marchands d'oubliés, etc. [Lemire) 5 4
Paysans avec ruche 5 2
Musique de Satyre, et enfants nus 5 8
Les quatre parties du monde avec attributs .... 5 4
RamoneurH, chanteurs et pendants {Cyffiê) .... 6 4
Savoyards et pendants {Idem) G 4
Pâtissiers et autres marchands (Idem) G 4
Mendiants et pendants {Idem) G 4
Chaudronniers , cris do Paris et autres {Idem) ... G 4
Chasseurs avec chien et pendants {Idem) 6 2
Divinités et Saisons demi-nues 6 8
Muses et Apollon 6 10
Amours et Saisons nus 6 8
Apôtres, saint Joseph et bon pasteur 6 14
Tailleurs de pierres, faucheurs, etc 7 8
Patineurs (Saisons) 7 4
Jardinier et pendant 7 2
Chasseur avec cerf, 5 comptent pour 7 7 2
Saisons et divinités nues 7 8
Prix
de la pièce.
2f50«
2 60
3 *
3 »
3 •
3 50
3 50
3 50
S 50
4 •
4 *
4 *
4 •
5 50
5 50
5 50
5 50
5 60
5 50
5.50
15 .
7 50
7 50
7 50
7 50
7 50
7 50
7 5i»
7 50
7 50
7 50
9 50
9 50
9 50
9 50
9 50
( 148 )
FIOURBS. Po..».. °"*;-
ram.
Jardiniora et pendants f paysans 8 4
Marchands, décrottonrs ot pendants 8 4
Les quatre Saisons habillées , j>atineur 8 4
Paysans et pondants avec chien 8 8
Paris, Ganyméde, Zéphir, Flore et pendants nus. 8 8
Les quatre Saisons avec attributs 9 4
Vieillard assis avec chien et pendant 9 2
Berger, bergère , Apollon , Hébé , Adonis , Vénus ,
Mars 10 8
Fanohon la Vielleuse il 1
Paysans avec fagots, les quatre Saisons 11 4
Bacchus , Mercure ot pendants 11 4
Amours et Saisons nus 11 8
Mars, Victoire, Mnscius, prêtresse, fleuve, etc. . 12 8
Tailleurs de pierre , faucheurs , psysans 12 8
Ohasseur assis, Auteur et pendant 12 14
Muses et Apollon , etc. (Lemire) 12 0
Académies assises (Idem) 12 2
La Peinture , la Sculpture {Idem) 2
Méditation et fileuse assises {Idem) 2
Bacchus et bacchante {Idem) ^18 2
Apollon et Vénus (Idem) 18 2
Jupiter et Jnnon {Idem) 21 2
Génie avec vase {Idem) 1
Grand berger et pendant (Idem) 24 2
Vénus agenouillée, grande (/dem) 1
Christ (Idem) 1 gr. 9 •
Idem (Idem) 2 gr. ■ 1
Vidrge avec enfant 10 1
Idem 9 1
Idem 8% 1
Idem 6% 1
Idem 6 1
Idem 4 1
Les Évangélistes • 4
Saints Pierre et Paul ■ 2
Saints Antoine ermite et de Padoue • 2
Saints Louis (Michel-Charles), Jean avec agneau,
ange conducteur ; . . . • •
Saintes Adélaïde , Elisabeth , Geneviève , Rosalie,
Sophie, Marguerite, Catherine, Thérèse •
Saints Labre , Bruno et François • •
Saint Joseph avec enfant et bon pasteur 6 2
Apôtres 6 12
Pris
<k lapidée
Uf .e
11
11
11
11
14
14
19
23
23
23
23
28
28
28
28
28
89
45
51
51
72
90
200
400
15
12
30
21
15
10
8
5
16
16
16
50
12
12
9
7
7
50
60
( H9 )
GROUPES. ^^:
Renaud et Armide 1
Bélisaire , à trois figures •
Henri IV
Enlèvement d'Hélène (Lemire) 1
Idem 2
Berger grand, ancien
Chassenr idtm, *
L'Hymen •
Diogène •
Lucrèce •
Annibal •
Vénus et Adonis , ou la mort d'Adonis {Lemire) >
Hercule et géant *
Les quatre JÉléments, en enfants •
Jupiter et Calisto 1
Idem 2
Jeux d'enfants , à six enfants et deux animaux
Idem idem et pendant. >
La Porte •
L'aveugle trompé
Hercule et Omphalc *
Jupiter et Antiope, pendant •
L'Eau (petit) 2 '/■ pouces ■
Prit
de la pièce.
90r .«
90
72
90
36
84
84
120
90
SO
30
84
51
27
54
27
66
66
36
40
20
20
Le Fou 2 "
idem
idevi
idem
idem
idem
idem
idem
L'Air 2 V,
La Terre 2 •/.
Le Printemps (Cyfflé) 2 7,
L'Été 2 •/,
L'Automne 2 */•
L'Hiver 2 •/,
Pygmalion »
Baiser de sifSet avec chien (Cyfflé) '
Berger et bergère [Lemire)
Pendant »
Renaud et Armide 2
Le Printemps et l'été, enfants anciens •
L'Automne et l'Hiver , idem
Feuille à l'envers
Sabot cassé ■
Vénus fouettant l'Amonr »
Paysan menant une fille
Petit à deux enfants avec chat
Idem avec chien •
Mangeur de lait •
Querelle d'enfants
60
20
36
36
48
16
16
30
30
10
10
16
15
(160 )
«ROCPES. 2,"- j.,:^
Vendeur de gâteaux • 16f
Avec arbre et socle haut 45
Vendeur de lait, pendant • 16
Avec arbre et socle haut 45
Berger avej^ mouton 27
Jeux de toupies , à deux enfants 15
Querelle d'enfants • 15
Jugement de PAris (Lemire) • 300
Vénus et Bacchus {Idem) • 200
Bacohanal avec piédestal {Idem) 66
Amour tirant ses flèches, à deux figures 30
Idem à trois figures 36
Amour aiguisant SCS flèches, à deux figures « 30
Idem i trois figures 36
Dormeuse volée • 36
La Cage 30
Pommes versées 80
^crevisse, à deux figures • 16
Idem à trois figures , enfants • 20
Poissons , à deux figures , idem 16-
Idem A trois figures , idem ■ 20
La Fontaine 84
Dormeur, socle carré ou rond • 36
Pleureuse, son pendant ■ 36
Mausolée de Turenne 72
Vase orné , A trois figures 60
Pendant du bacchanal • 66
Bergère surprise • 80
Pendant de dormeuse volée « 36
Tonnelier t 21
Louis XVI . 84
Sacrifice A Cérès • 36
Pendant • 36
Musique d'enfants 10
Pendant 10
Le Bouc ' 21
Pendant de vase orné 1 60
Alliance de sifflet {Cyjffié) • 72
Jean-Jacques Rousseau ■ 150
Pendant du Bouc • 21
Petit vase orné, socle uni 36
Boite d'horloge A deux enfants • 60
Baiser de Satyre • 16
Chinois , trois figures 48
Vendangeur, sept figures 240
hce.
c
( 151 )
GROUPES. 5"- . ,''".«.
dmrt. de U piV'
L'Oiseau mort t d6f
Chasseur et gibier, à trois figures • 90
Pendant . 90
Tombeau do M*»" Langhaus 42
Baiser avec arbre 48
Alliance , à six figures 72
Hercule et Ompbale, à trois enfants . 120
Bf iser forcé , à deux enfants et socle • 21
L'Agréable Leçon 36
Vendeuse de lait, à trois enfants et arbre • 45
Pendant, vendeur de gâteaux, À trois enfants . 45
Pendant du vase orné idem 2 36
Pygmalion , trois figures , socle haut ^ • 96
Chinois, à sept figures ■ 96
Pendant de bergère surprise 80
Saron , socle haut 16
Baiser pendant . I6
Musique de Satyre • 54
Vendangeur 2 108
Avec enfant et étendard * 36
Musique espagnole 42
Cymbale sans rocher 72
Los quatre Saisons, Cupidon sur terrasse 84
Pendant , 84
A quxUre figures et vase ■ 144
Pendant de musique de Satyres 54
Acceptation t ■
Pendant de cymbale 72
Bacchanal , T. 6. (Lemire) » 140
Pendule, à deux enfants . 54
Pendant du grand bacchanal 140
Marchand de lait, à cinq figurei» 48
Marchand de bouquets, pendant • 48
Bacchns , à onze enfants 180
Pendant d'alliance , à six enfants 72
Espérance avec attributs 27
Pendant 27
L'Amour et l'Amitié . 240
La Vieille , à quatre figures, avec arbre 72
Vieillard. idem idem 72
Vénus désarmant l'Amour t 30
Amour endormant le TempK • 50
Le Boudonr 84
Pendant 1 84
Pendule avec enfant tirant des flèches 60
l 162 )
GROUPES. J^*;;
Avoc chèvre ot enfantu
Pendant
A six enfant»
Vénus entrant dans le bain
Vénus sortant du bain , pendant
Le Bouc 1
Pendant 1
Enfants avec cbat i
Idem pendant -
Grand , offrande & l'Amour
Pendant
Grand Faune
Boudeurs ^ 2
Pendant 2
Amours , à quatre figures
Pendant
A deux figures , avec flambeau •
Idem Zépbyr, pendant •
Jupiter et les dieux •
L'Abondance et les Saisons , pendant •
Amours forgerons , à deux figures
Jdem papillon , idem pendant •
Avec agneau et colombe , à deux figures
Avec carquois, pendant >
Pendule, socle carré) Paris et Vénus •
Sur Rocher, Bacchus et Vénus >
Petite Cage •
,La Dormeuse
Avec enfants et raisins •
Fille arrangeant des fleurs sur son chapeau , et enfant. . »
Avec Amour tirant sa flèche »
Avec berger et bergère
Avec grande figure génie >
Savetier , pendant (Cyjffié)
Ravaudeuse, pendant {Idem) >
Animaux.
Grand *
Moyen . . . .* *
Petit .
Frii
delapiêcr.
40f
40
84
108
108
00
60
30
30
IGO
160
250
72
72
48
48
80
27
90
(10
80
30
30
30
dO
96
82
40
36
86
15
60
72
27
27*
8 •
2 50
2 •
VASES.
Vases de différentes formes , de 3 à 24 pouces , de 2 fr. 50 o. à 600 fr.
( 153 )
LE RÉGIME COLONGER*.
11 est peu de questions historiques qui aient fait plus
de bruit, dans ces derniers temps, que le régime colon-
ger. Les deux volumes de M. l'abbé Hanauer Tont mis à
Tordre du jour. La distinction dont ils ont été Tobjet a
contribué à fixer l'attention sur ce sujet. Enfin la contro-
verse qu'ils ont soulevée a achevé de lui donner un vrai
retentissement. On peut douter cependant que la question
eût été généralement comprise , si M^ Y éron-Réville ne
s'était donné la peine d'écrire pour la Eevue de VEst les
articles dont il vient de former une brochure de 95 pages.
Ce n'est pas la première fois que l'auteur de ce travail
s'applique à vulgariser les notions de droit si utiles pour
l'intelligence de notre histoire. Son beau livre sur les
anciennes juridictions d'Alsace est assurément l'un des
plus grands services qu'on ait rendus aux études histori-
ques depuis dix ans. Grâce aux lumières spéciales qu'il
a répandues , il sera possible dorénavant à l'historien de
faire toucher du doigt ce conflit de juridiction entre
l'Empire et la maison d'Autriche, dont les villes impé-
riales étaient l'objectif et qui est, pour ainsi dire, le
nœud et le pivot de toute l'histoire municipale de la dé-
capolc.
1. £.« Régime colonger en AUaee d*apri» le» dernier» documenté, par
M. Véron-Réville. Metz, 1866; in-S».
Bê»ai historique »nr le eolowU en Oaule depui» le» première» conquête»
romaine» jutqu' à l'établi»»ement du eervage, par Félix Blanc. Bloii,
1866; in-8<>.
( 154 )
Dans la question des colonges, M. Véron-Révillc a
voulu résumer définitivement les plus récents travaux
sur la matière en dégageant les faits et la doctrine de
certaines appréciations contestables et de Tobscuritc tech-
nique que la discussion n'avait pas dissipée. En partant
de Tanalogic que présentent le régime colonger et le ré-
gime féodal , il a montré quels étaient Torganisation de la
colonge , son caractère économique , la nature de sa ju-
ridiction et ses rapports avec la juridiction ordinaire. Cet
exposé , fait avec beaucoup de lucidité et sans nulle sé-
cheresse, est une excellente leçon de droit et d'histoire
que, de même que V Essai sur l^s juridictions , nous vou-
drions voir entre les mains de tout le monde.
Rien ne prouve mieux Tintérôt général de ces recher-
ches siir la condition des classes agricoles au moyen âge
que la brochure de M. F. Blanc. Lui aussi a été saisi par
le courant, et il a voulu se rendre compte de l'état des
personnes qui résulte du colonat romain et des diverses
transformations qu'il a subies. Il a dépouillé dans ce but
les monuments du droit chez les Romains et chez les
Barbares qui leur ont succédé , et ce travail , qui se dis-
tingue autant par la méthode et la sagacité que par l'é-
tendue des recherches, éclaire d'un grand jour Tétudc
de nos colonges. M. Blanc, paléographe distingué, que
sa connaissance de l'allemand a fait appeler récemment
aux fonctions d'archiviste du Haut-Rhin , ne pouvait ar-
river chez nous avec de meilleurs titres au droit de cité
parmi les érudits de la ])rovince.
Cette comparaison des textes fournit la meilleure preuve
( 155 )
quo si , par leur juridiction , nos colonges tiennent essen-
tiellement aux institutions germaniques, par leurs rap-
ports économiques, leur origine romaine n'est pas dou-
teuse. Leur création remonte sans doute à ces temps
calamitcux où la Kome des Césars ne recrutait plus ses'
légions que parmi les Barbares, et où elle leur ouvrait
elle-même ses frontières pour leur en confier la défense.
De là cette organisation colongère qui ne s'étend guère
qu'aux rives du Khin et aux anciens champs décumates.
La politique des empereurs s'accommoda de très-bonne
heure de cette nécessité , et les marchés passés ainsi pour
fixer au sol des races qui ne songeaient d'abord qu'à le
piller, ont dû se conclure à des conditions inégales, sui-
vant les circonstances. De Gallicn aux Trente Tyrans , à
Dioclétien et à Julien, la marche fut rapide, la chute
précipitée. Il ne sera sans doute jamais possible de fixer
l'heure précise où, tout en acceptant, jusqu'à un certain
point , la suzeraineté et les cadres administratifs de l'Em-
pire, les Barbares étaient déjà assez forts pour s'assurer,
en faveur des droits utiles ou politiques qu'ils acqué-
raient sur le sol, la garantie du jugement par les pairs.
Les derniers venus. Francs, Allémans ou Burgondes,
furent aussi ceux qui mirent leurs services au plus haut
prix. De là ces concessions de territoire qui impliquaient,
jusqu'à un certain point, l'abandon de la souveraineté:
arrivés à ce point, les Barbares s'en remirent du soin de
cultiver la terre aux indigènes , colons ou hommes libres
réduits à l'état de colons , comme aussi aux lides germa-
niques qui les avaient suivis, que, en échange de leurs
( 156 )
prestations et de leurs redevances, ils se chargèrent de
protéger de leurs armes. Tel fut Tesprit des rapports de
la noblesse avec nos campagnes pendant tout le moyen
âge. Ce ne fut guère qu'à l'invasion des Armagnacs que
la défection , la trahison flagrante de leurs bcigneurs ap-
prit aux paysans à ne plus compter sur l'efficacité du lien
qui les attachait à eux et dont ils supportaient les charges
sans plus en tirer les anciens bénéfices. X. M.
SOUVENIRS D'UN AUMONIER».
Ce journal, d'un très-jeune aumônier protestant, alsacien,
qui part au mois d'août 1855 pour assister, en Crimée , les
soldats français de sa confession , est d'un intérêt saisis-
sant par la naïveté du récit et par la foi sincère qui anime
le narrateur. On reçoit des impressions pour ainsi dire
immédiates ; car le jeune ecclésiastique consigne , aussi
vite et aussi souvent qu'il le peut, le résultat de ses labo-
rieuses et pénibles journées. Souvent ce sont des lettres,
écrites à ses parents, qui nous racontent ses visites sous
les tentes des malades et des mourants , ses courses à tra-
vers le camp et dans les tranchées ; quelquefois , mais
c'est l'exception , le lecteur arrive , avec l'auteur, à jeter
un coup d'œil à la dérobée sur quelque point de vue des
^
1. Erinnerungen eines evangelitehen Feldpredigert m frantôsùehen
Loger vor Sebattopol (Souvenirs d'an aumônier évangéliqne dans le
camp français sous les murs de Sébastopol), 1855-1856, von Max.
Reicbard. Bielefeld und Leipsig, 1867; in-12.
( 157 )
environs de Timmense circonvallation formée par Tannée
anglo-française autour de Sébastopol : un couvent grec ,
un cimetière , une ville délabrée , une oasis d'arbres verts,
épargnés par hasard ou négligés par les maraudeurs , re-
posent un instant l'attention ; puis on revient au milieu
du bruit des armes, de la canonnade, au milieu des gé-
missements des blessés ou des mourants ; et au-dessus de
cette gloire ou de ces douleurs s'élève toujours la péné-
trante voix du consolateur, qui s'adresse à qui la lui de-
mande , qui prononce une prière même pour ceux qui ne
la lui demandent pas et qui se prêche lui-même et ses
confrères dans les courts instants qu'il peut donner au
repos.
M. Max. Reichard arrive au camp sous les murs de Sé-
bastopol vers la fin d'août 1855 ; il le quitte au printemps
de 1866, parce qu'il est dévoré par la fièvre et renvoyé
à toutes forces, par les médecins, à Constantinople , où il
guérit lentement et difiicilement. Le semestre qu'il a
passé en pleine activité de service est rempli d'expérien-
ces , les unes douces , les autres amèrcs ; les soufi&ances
qu*il a endurées sont grandes ; mais il a l'avantage d'être
abrité , tant bien que mal , par une tente d'abord , puis
par une mince baraque en bois, et d'être en compagnie
de collègues qui deviennent ses amis fraternels. Il sait
apprécier son bonheur relatif, lorsqu'il traverse les laza-
rets, ou qu'il y séjourne momentanément dans une at-
mosphère empestée, en face de douleurs physiques et
morales dont aucune langue ne peut donner une idée ;
car les deux hivers , près de Sébastopol , ont reproduit ,
( 168 )
heureusement sur une moindre échelle, les atroces souf-
frances de la campagne de 1812.
On aime à retrouver dans les souvenirs de M. Reichard
les noms de quelques officiers alsaciens dont il a ohtenn
un appui sympathique et une inappréciable aasistance
au milieu de difficultés souvent journalières et des expé-
dients auxquels il fallait recourir pour se chauffer, se
nourrir, se préserver contre les maladies épidémiques.
Parmi ces noms, que Taumônier cite avec gratitude, je
lis et relis celui de M. de Berckheim, alors chef d'esca-
dron , qui a comblé M. Reichard de soins et d'attentions.
Notre aumônier reçoit aussi des visites du colonel
Hartung, du lieutenant de- Ttirckheim; il voit assister
au service divin , dans une pauvre baraque , le général
anglais Sir Hugh Rose; il se loue de la protection du
général en chef commandant le éiége ; on devine , en un
mot , dans les confidences faites à des amis d'abord , à un
public plus nombreux maintenant , que ces bienfaits , ces
attentions tombaient sur un bon terrain.
La description d'un dimanche dans le camp est à la
fois naïve , originale , saisissante ; on voit se presser dans
la chapelle improvisée, sur des banquettes chancelantes,
en face d'une pauvre table qui sert d'autel et de chaire,
les blessés , les convalescents , les valides , et les rats qui
se promènent impunément autour des pieds des assistants ;
mais ces derniers sont attentifs, recueillis, malgré les trou-
ble-fetes. Parmi les ouailles improvisées du pasteur alsacien
se trouve mentionné un de ses compatriotes, autrefois son
camarade de classe ; ce malheureux succombe pendant le
( 159 )
Biége et est enterré par son jeune compatriote. Dans cette
même chapelle de bois , nous assistons au baptême d*un
enfant, d'une petite fille, Tenfant d'un horloger suisse,
établi temporairement à Kamiesch. Les scènes d'intérieur
qui précèdent la cérémonie sont empreintes d'une pro-
fonde tristesse. L'aumônier, appelé en premier lieu au-
près de cet industriel commerçant, le trouve aJité, en
proie à une violente fièvre, et, à côté de lui, un enfant
de 10 ans qui venait d'expirer ; la mère malade , avec un
nourrisson , au pied du lit de son mari et de son enfant
mort; elle, résignée, le mari exaspéré contre le sort qui
le poursuit. L'aumônier cherche à calmer le malade , à
relever les forces morales de la jeune mère ; il enterre le
petit défunt, prend les soins nécessaires pour le baptême
du survivant. — Les militaires protestants voient, avec
un étonnement mêlé d'une douce satisfaction , les apprêts
de la cérémonie après le service ordinaire du dimanche;
tout cela est d'une simplicité qui peut très-bien rappeler
les premiers siècles du christianisme. L'aumônier ra-
conte, avec une émotion que la sincérité rend éloquente,
les sentiments qui l'agitent, lui officiant, puis l'attitude
des marraines et des parrains, pris dans la population
passagère de Kamiesch. C'est un tableau d'une vérité
qu'on n'inventerait point; il semble photographié, sauf
l'inspiration du pasteur qui ne se commande et ne se
traduit point.
Un des tableaux les plus saisissants de ce journal de
l'aumônier est celui de l'explosion d'un parc d'artillerie,
près des lazarets, et près d'un moulin à vent, qui servait
( 160)
de magasin à poudre. La détonation prolongée , l'horrible
dévastation , le trouble , Tefiroi dans les tentes et bara-
ques serrant d'hôpital, le danger menaçant qui plane
pendant quelque temps sur la poudrière, les scènes de
sauvetage , le rôle des aumôniers au milieu de ces scènes
de terreur, tous ces incidents tragiques sont reproduits
par M. Reichard avec un saisissement qui s'empare de
lui au seul souvenir de la terrible catastrophe.
M. Reichard ne peut qu'indiquer très-sommairement
les événements mêmes du siège; il les suppose connus du
lecteur ; il n'a d'autre but que de raconter des faits indi-
viduels la plupart du temps ; puis des biographies suc-
cinctes de quelques blessés j malades ou mourants qu'il a
pu soigner ou rassurer contre les terreurs d'un passage ,
plus cruel sur un lit de douleur, loin des soins affec-
tueux de la famille, que sur le champ do bataille. On
s'intéresse au récit , grâce à sa vivacité , grâce au coloris
naturel qui anime ces tableaux à peu près improvisés , et
Ton apprend à aimer le peintre et le narrateur.
L. Spaoh.
LETTRES INÉDITES
DE L'INTENDANT DU HARLAY.
Le Bibliographe alsacien a déjà fait connaître à ses
lecteurs (4* année, p. 31) l'acquisition faite par la Biblio-
thèque impériale d'un recueil manuscrit que les archives
du Bas-Rhin et la bibliothèque de la ville de Strasbourg
avaient vainement disputé à cet établissement. C'est une
( 161 )
collection de dix registres contenant la correspondance
officielle de M. da Harlay , conseiller d'État et intendant
d'Alsace. Nous en détachons les denz lettres suivantes
adressées au comte de Morville , ministre des affaires
étrangères. (jFV. nouv, acq,, n» 2600, fol. 152-164.)
Auo. Kbœbeb.
I.
A M. le comte de Morville.
A Wissembonrg, le 30 Juin 1725.
MONSEIQNEUB,
U se trouve une place vacante dans le magistrat de
Colmar par la mort du nommé Tanner, Tun des bourgue-
maîtres catholiques , arrivée jl y a environ deux mois , et
cette place m'ajant été demandée par la princesse de
Pologne, notre future Reyne, pour le S' Mtiller, secré-
taire interprète près le Conseil supérieur de Colmar,
j'estois convenu avec M. le Maréchal Dubourg que j'é-
crirois aux magistrats pour leur insinuer de nommer le
sujet auquel cette princesse s'intéresse et dont elle m'a
fait rhonneur de me parler plusieurs fois. Mais étant in-
formé d'une démarche que les magistrats ont faite auprès
de vous indirectement pour rendre inutile une recomman-
dation si respectable, je me suis suspendu et j'ay cru
avant toutes choses devoir vous rendre compte du fait.
Les magistrats qui ont sçu sans doute la protection
dont la princesse de Pologne honore le S*" Millier, se sont
adressés à M. le Comte de Ch&tillon , en qualité de grand-
baillj de la préfecture d'Haguenau , et luj ont fait en-
tendre qu'on vouloit les troubler dans la liberté de leur
( 162 )
élection , à roccasion de ]a place vacante ; je ne présame
pas qu'ils luy ayent expliqué de quoy il étoit question ,
mais je ne puis douter que le motif secret qui les a fait
agir, n*ait été d* écarter le S' Millier de la magistrature ,
puisqu'ils ont fait cette démarche à mon insçu et sans en
donner connoissance à M. le Maréchal Dubourg. Vous
verrez , Monsieur, par les deux lettres écrites aux magis-
trats par M. le Comte de Châtillon et par celle que vous
luy avez écrite à ce sig'et, qu'il leur a envoyée et dont
je joins icy des copies , quelles sont les mesures qu'ils ont
prises pour se précautionner contre toute recommanda-
tion , bien que jusqu'à présent je ne leur aye ny écrit ny
parlé de celle de la princesse.
Cette conduite de la part des magistrats paroist peu
convenable dans tous les sens , et je croy, Monsieur, que
vous en apercevrez facilement toute l'irrégularité , sans
qu'il soit nécessaire de vous la faire remarquer , non plus
que l'esprit d'indépendance qui règne encore dans ce
magistrat et qui se rapporte toujours à l'ancienne domi-
nation.
Je pense, Monsieur, qu'il seroit à propos que vous
eussiez la bonté de leur écrire pour leur ordonner de
mettre en place le S*^ Millier, sans tirer à conséquence
et même sans qu'il soit nécessaire de procéder à une
élection. Cela n'est pas sans exemple, et M. de la Hous-
saye en a usé de la sorte à l'égard même de la ville de
Colmar, en deux occasions différentes , pendant qu'il étoit
intendant de cette province.
Le %^ Mtiller est un très-bon sujet, et il mériteroit
( 163 )
cette place indëpendammcnt de la protection de la Prin-
cesse. Je Juy remettray à elle-même la lettre que vous
écrirez aux magistrats, si vous me faites Thonncur de me
Tadrcsser, et j'ose vous asseurer qu'elle vous en sçaura
très-bon gré. Je suis , etc.
II.
A M, de Morville.
A Strasbourg, le 4 Juillet 1725.
MOXSEIGXBUR ,
J'ay reçu, avec la lettre que vous m'avez fait l'hon-
neur de m'écrire le 25 du mois passé, les copies de deux
routes , l'une pour les équipages qui partiront de Paris
pour se rendre à Strasbourg, et qui mèneront M"® de
Clermont avec une partie de la maison de la Reyne , et
l'autre pour le retour des mêmes équipages qui amène-
ront la Reyne à Fontainebleau.
J'ay pourvu d'avance. Monsieur, à la réparation des
chemins dans toute la partie de la route qui est en Al-
sace. Us sont, dès à présent, en très-bon état.
Quant aux logements , comme il n'y en a qu'un seul
de marqué sur les deux routes, qui est celuy qui doit
estrc i)ri8 à Savcrne, il ne sera pas nécessaire que je m'en
mesle , M. le Cardinal de Kohan étant sur les lieux ; il se
jiropose de loger dans son château M"« de -Clermont et
toutes les dames qui arrivent, et d'avoir l'honneur d'y
recevoir la Kcyne à son passage , de même que toute sa
suite. II soroit à souhaiter qu'on pût trouver de pareils
logements sur toute la route. Je suis, etc.
( 164 )
CORRESPONDANCE INÉDITE
DU POÈTE PFEFFEL AVEC LE PROFESSEUR OBERLIN.
£n 1840 , dans la notice biographique qui précède la
traduction des Fables et Poésies chômes de Pfeffel, Paul
Lehr exprimait le désir de voir publier la correspondance
du poè'te aveugle de Colmar (p. 22). cDans ses lettres
c nombreuses , disait -il , dont le recueil ne serait pas le
< moins intéressant de ses ouvrages , la sérénité de son
«âme et la bonté de son cœur s*épanchent à chaque
«ligne.» Depuis cette époque, M. Aug. Stœber et
M"** Lina Bcck-Bemard ont publié un grand nombre de
lettres de Th. Conrad Pfeffel , de sa fille Frédérique , de
son petit -neveu Charles et de ses amis. La correspon-
dance de Jér. J. Oberlin , conservée à la Bibliothèque
impériale de Paris {Fonds allemand, n° 200) , renferme
onze lettres du fabuliste et deux de son neveu Chr. Hu-
bert, auteur d'une dissertation sur les limites de la France
et d'une Notice sur V École militaire de Colmar, publiée
également par M. Aug. Stœber. Nous en donnons quel-
ques extraits avec une réponse d'Oberlin. On trouvera ,
dans les lettres que nous éditons, de nouvelles preuves
de l'indépendance et de la délicatesse de notre poëte.
Aug. Rrœbeb.
I.
Lettre de Pfeffel à Oberlin. - - Original,
Monsieur,
Je vous suis infiniment obligé des complimens que
vous avés bien voulu me faire au sujet de l'agrément que
( 165)
la Cour vient de donner au plan que je lui avois fait
présenter d'une école militaire protestante. «Je ne pense
pas que cet établissement deviendra jamais assés brillant
pour donner du lustre à ma ville , mais je ferai tout ce
qui dépendra de moi pour convaincre le public éclairé
qu'on peut partout former de bons sujets. Au reste Taveu
et la protection du R07, qui ont été accordés à cet insti-
tut, n'en font pas pour cela une école royale, et tant
que j'aimerai ma liberté , je ne ferai assurément aucune
tentative pour en changer la constitution.
Quant aux antiquités que j'ai eu le plaisir de montrer
à M. Cappaun , ce sont les mêmes que vous avés vu à
Strasbourg , excepté une hache d'armes de for qui a été
trouvée au même endroit, et qui me paraît être une
arme germaine assés ressemblante aux francisques de nos
ancêtres. Dès que je viendrai à Strasbourg, ce qui toute-
fois ne pourra se faire si tôt , j'aurai l'honneur de vous
montrer cette pièce , et si vous êtes curieux de la voir
plus tôt , je me ferai un plaisir de vous l'envoyer par
quelque occasion. Une autre découverte, qui a été furieu-
sement négligée , c'est qu'en creusant le fossé de la nou-
velle chaussée d'Ingcrsheim , on trouva deux cercueils de
pierre, renfermant autant de squelettes très-bien conser-
vés , que les ouvriers ont anéanti avec leurs pioches ,
dans l'espérance de trouver quelque chose de plus pré-
cieux que des ossemens. Au reste , comme il n'y eut que
les extrémités inférieures de ces cercueils qui ont donné
vers le fossé , tout le reste se trouve encore enchâssé
dans la chaussée , et l'on n*a pas même eu l'attention de
( 166 )
la découvrir à quatre ou ciuq pieds de profondeur pour
examiner s'il n'y a point d'inscription sur les couvercles.
Je n*ai appris cette belle histoire que trois jours après
qu'elle fut arrivée. Cependant j'ai prié plusieurs per-
sonnes de bien remarquer l'endroit, qui n'est qu'à une
demi-lieue de notre ville
Agréés , Monsieur , les assurances de la plus haute
considération , avec laquelle j'ai l'honneur d'ctre ,
Monsieur,
V. T. H. E. T. O. S.
Colmar, ce 8 juillet 1773. Pfbfpel.
II.
Lettre de Pfeffel au comte de Lœvenhtelm,
(Copie transmise par le comte & Oberlin, le 12 mars 1785.)
MoNsiEUB LE Comte,
Vivement pénétré de la confiance dont Votre Excel-
lence veut bien m'honorer, je la supplie d'en agréer
l'hommage de ma profonde rcconnoissance. Il me seroit
bien doux, Monsieur, de répondre à un sentiment si
flatteur pour moi , si des obstacles , qui me paroissent
insurmontables , ne s'opposoient aux vœux de mon cœur.
Toutes les places do notre Institut , qui viendront à
vaquer dans le courant de cette année, sont grevées
d'expectatives. Nous en avons entre autres accordé trois
à M. le Comte de Pîpper et deux à M. le Baron de Jaube,
qui seront occupées l'automne prochaine ; mais , Mon-
sieur , ce contretems n'est pas le seul qui me lie les
mains. Depuis vingt ans , je suis en liaison d'amitié avec
( 167 )
M. Oberlin , rétablissement de M. Lapré est sous sa di-
rection, et pourquoi balancerois-je d'avouer à Votre
Excellence que je ne saurois me permetti*e un procédé
qui ne manqueroit pas de causer du chagrin à un homme
dont je respecte les talents et la probité ?
Je m'en remets à votre délicatesse , Monsieur, et je ne
crains pas de vous nommer juge dans votre propre causé.
J'attends encore plus de la justice de Votre Excellence ,
c'est qu'Elle daignera me rendre celle de croire que l'im-
possibilité de l'obliger me pénètre d'une douleur pro-
portionnée au prix que sa lettre m'a fait attiicher à son
estime et à sa confiance.
Je suis avec, un profond respect , etc.
A Colmar, ce 23 février 1786,
m.
Lettre df Oberlin àPfeffel, — Minute,
Je me hâte , Monsieur , de vous faire parvenir la lettre
de S. E. M. le Comte de Lœvenhielm au sujet de Mes-
sieurs ses £ls , qu'il auroit envie de placer chez vous sur
la fin de l'année. La réponse que vous aviez faite à sa
demande et qu'il a bien voulu me communiquer, m'a
fait voir que l'amitié dont vous m'honorez vous emp(3-
choit de vous rendre à la sollicitation de -M. le Comte.
Faites - moi le plaisir , Monsieur , de croire que si j'ai
placé Messieurs les Comtes dans la pension où ils sont
encore , cela a été parce que j'étois le plus à portée de
les y surveiller et de diriger leurs études , que M. leur
père m'avoît confiées. Aussi n'ont-ils pas mal profité.
( 168)
M« le Comte avoit dessein de le» retirer vers rarrîère-
saison de cette année chez lui , à Berlin ^ ponr les fàiie
instruire sons ses jenx à TUniversité de cette ville. U a
changé d'avis et sonhaiteroit de les faire entrer chez
vous ; je n^ai certainement pas la moindre chose à j re-
dire , et je vous conjure , Monsieur , de ne point vous
imaginer que cette complaisance que vous auriez pour
M. le Comte , pourroît altérer en aucune façon les senti-
mens de Tamitié et du respectueux attachement avec les-
quels j'ai l'honneur, etc.
IV.
Réponse de Pfeffel à OherHn, — OriginaL
Monsieur,
U ne m'a pas fallu moins que la lettre pleine d'amitié
que vous venés de m'adresser, pour me déterminer à faire
à M. le Comte de Lœvenhielm la réponse ci -jointe , que
je vous prie de lui expédier après eu avoir pris lecture.
Si vous ne m'aviés pas assuré, mon respectable ami, que
Mess, ses fils auroient également quitté Strasbourg vers
la fin de l'année, il seroit toujours resté à mon cœur une
difficulté , à laquelle les égards que j'aime devoir à
M. Lapré auroient ajouté un nouveau poids. Au re-ste ,
si MM. de Lœvenhielm doivent faire un cours d'études
en règle , notre maison ne peut leur en procurer que les
exercices préliminaires.
Je profite de cette occasion pour vous envoyer , mon
respectable ami , un petit cachet antique, composé de la
matière dont on fond les caractères. Je ne l'ai reçu que
(169)
depuis quelques jours ; sans cela je vous aurois plus tôt
tenu ma promesse. Je n'ai pas besoin d6 vous observer
que ces empreintes peuvent se faire en bosse comme en
creux
A Colmar , ce 24 mars 1785. Pfbffel.
V.
Extrait (ftme lettre du neveu de Ffeffel à Oberlm.
A Versailles , lo 16 septembre 1787.
Je tâcherai , Monsieur , de déterrer quelques vieux
diplômes français. Je me trouve malheureusement dans
une ville qui n^est pas plus la résidence des arts que
celle des sciences. On s*y occupe trop peu des muses
pour en attirer les bienfaits , et les revendeurs qui mar-
chent à la suite des lettres , ne s'y trouvent qu*en petit
nombre. J'engagerai quelques-uns de mes amis k s'occu-
per de cette recherche à Paris. Cette capitale présente à
cet égard des facilités qu'on chercherait en vain partout
ailleurs
H. Pfeffbl.
VI.
Lettre de Pfeffel à Oberlm. ~ Origmah
Colmar, 26 pluviôse X (15 février WiOt),
MiUe grâces , cher et digne ami , de l'attention que
vous avez eue de me faire aggréger à la Société litté-
raire du Bas-Rhin. J'ai très-bien reçu le diplôme de mon
admission , et j'ai remis à leur adresse ceux qui y étoient
( 170 )
joints. £n revanche , je prends la liberté de vous trans-
mettre la lettre de remercîments que j'adresse à la So-
ciété , en vons priant de vouloir bien la présenter à son
Président, dans la première séance à laquelle vous assis-
terez. Ce corps renferme beaucoup de membres que je
ne puis qu'admirer , sans oser me placer dans leur rang ;
mais , comme le vrai mérite est toujours indulgent , je
me trouverai toujours à mon aise dans leur cercle.
Recevez , cher et digne ami , avec les complimens
empressés de toute ma famille , Tassurance de mon tendre
et inviolable dévouement. Pfeffel.
VII.
Lettre de Pfeffel à Oberlin. — OrigmaL
Colmar, le 18 messidor XII (!«' Juillet 1804).
Vous m*avez sensiblement obligé , cher et respectable
ami , en me procurant Thonneur et le plaisir de faire la
connoissance de Madame votre nièce. Ma famille , qui a
partagé ce plaisir , partage de même ma reconnoîssance ,
dont nous vous prions d'agréer l'expression. Tout ce que
nous regrettons , c'est la brièveté du séjour que Madame
Wolf a fait parmi nous. C'est un sentiment qu'une per-
sonne de son mérite doit toujours laisser dans les âmes
de ceux qui se sont trouvés à portée de l'apprécier. Mais
quand est-ce que vos amis du Haut-Rhin pourront jouir
du bonheur de vous posséder à votre tour? L'indifférence
que vous leur témoignés est d'autant moins excusable
que vous ne pouvez ignorer combien ils vons révèrent et
vous chérissent. Si j'avois des vacances comme vous , je
^'
( lîl )
n^îmiterois pas à cet égard votre exemple , qui , à tous
antres , est si bon à suivre.
Adieu , cher et respectable ami , recevez , avec les
devoirs empressés de ma famille , Fassurance de mon
tendre et inviolable dévouement. Pfeffel.
P. S, La Société d*émulation du Haut-Rhin , voulant
s^honorer elle-même, vient de vous agréger par accla-
mation au nombre de ses membres. Je me flatte , mon
cher collègue, que vous ne dédaignerez pas cet hommage
qu'elle rend k votre mérite.
VARIÉTÉS.
Les listes des livres imprimés à Hoguenau au commence-
ment du XVI« siècle , établies successivement par Schœpflin
{Vindic. Typog:, c. xi), par M. Ristelhuber {V Alsace an-
cienne et moderne, par Bacquol, nouvelle édit. , p. 169), et
dernièrement dans cette revue par M. Aug. Stœbcr {Biblio-
graphe alsacien, 4« année, p. 135), ont omis une des plus
belles productions sorties de cet atelier : c'est Thistoire na-
turelle de Pline, imprimée en 1518. Voici le titre exact:
C. Plyn^j [sic) secundi naturalium historiarum libri
XXXV IL
A la On du volume on lit :
Excus. Hagenoce typis ac formulis Thonue Anshelmi Ba-
densis. Anno à Christi natali MDXVIII. Mense nov.
C'est un beau \olume in-folio, de papier solide et d'une
impression très-nette. J'en possède un exemplaire dans ma
bibliothèque alsatique. • J. Ch.
(172 )
Le Bibliographe alsacien met sous presse , et je n'ai que
le temps d'annoncer les deux nouveaux chefs-d'œuvre de
M. Fick : // Sacco di Roma nel 1527, relazione del commis-
sario imp. Mercurino Gattinara {Ginevra, 1866; in- 16 de
84 p.)i et le Sommaire de Guillaume Farel {Genève, 1867;
pet. in-8o de XV-162 p.).
Adressée à Gbarles-Quint par le commissaire de l'armée
impériale Mercurino, comte de Gattinara, neveu du célèbre
Arborio do Gattinara , conseiller et chancelier du même em-
pereur, qui Alt créé cardinal en 1529, la relation du siège de
Rome a été publiée par les soins de M. le professeur GalifTe
et de M. Ëd. Fick, d'après un manuscrit inédit; avec Tintro-
duction et les notes dont le baron Camille Trassmondo-Fran-
gipani l'a accompagnée, c'est un document considérable pour
l'histoire d'une catastrophe à laquelle l'Alsace , on le sait ,
ne resta pas étrangère.
Le Sommaire de Guillaume Farel complète le choix des
œuvres françaises publié en 1865 par M. Fick, en commémo-
ration du troisième anniversaire séculaire de la mort du ré-
formateur. Ainsi que le remarque notre compatriote, M. le
professeur J. G. Baum, dans la savante introduction qu'il a
placée en tète du volume , c'est le plus ancien exposé , en
langue française , des doctrines religieuses de la Réforme ,
et, sous sa forme primitive, le meilleur ouvrage de Farel.
M. Baum établit qu'il a été composé pendant le premier sé-
jour de l'auteur à Montbéliard, de 1524 à 1525. Destinée à
l'enseignement vulgaire, cette œuvre n'était connue que par
un exemplaire unique de l'édition de 1552 , conservé à la bi-
bliothèque de Saint-Gall : c'est cet exemplaire qui a fourni
à M. Fick les extraits joints à son édition du Vray usage de
la croix; mais cette édition, publiée aune époque où la Ré-
forme s'était laissé détourner de son esprit par la scolasti-
que des théologiens, avait subi des altérations, des additions
f&cheuses. Heureusement que M. Baum a retrouvé à la bi-
bliothèque de Zurich un exemplaire d'une édition de 1534
W
( "8 )
qui lui parait reproduire l'œuvre telle que Farel l'avait com-
posée, pour tirer les simples « des horribles abuz de l'Anté-
christ». 11 était digne du savant éditeur de Calvin de remettre
en lumière l'écrit qui a vulgarisé la doctrine nouvelle parmi
les populations romanes de la Suisse et du comté de Montbé-
liard. 11 est toujours intéressant de connaître le verbe qui a
déterminé les grands mouvements de l'histoire , tels que les
Croisades, la Réforme et la Révolution.
Remercions encore M. Fick de ce double cadeau. En tout
bien, telle est sa devise; et, malgré sa fertilité, il y reste
fidèle. Dans les livres, grands et petits, gros et menus, qui
paraissent sous sa marque — le triton sonnant de la conque
— tout s'accorde si jiarfaitement : le choix des œuvres, la
correction des textes, la beauté et la solidité du papier, la
netteté et l'appropriation des caractères, le goût sévère et
la variété des ornements, que , prise en elle-même , chacune
de ces impressions semble être le chef-d'œuvre unique d'un
artiste qui s'y est voué tout entier, et après lequel il renonce
à jamais produire une aussi belle chose. X. M.
♦ *
Musée de Colmar. — M. le baron Meyer de Schauensée a
enrichi le musée de Colmar de plusieurs objets précieux.
Nous devons signaler avant tout une plaque en argent doré
et repoussé qui a dû faire partie d'une coiffure de femme au
XVI* siècle. Au centre de la plaque qui fait saillie est en-
châssé un gros grenat entouré de trois petites pierres fines.
Le pourtour extérieur est formé d'entrelacs et do pommes
de pin sur lesquels courent des chiens en haut relief.
Un autre objet d'art, non moins intéressant, est ime grande
épingle à cheveux pour femme du XVII« siècle. Elle est en
argent doré; la tète est travaillée à jour et du plus bel efi'et;
la tige est ondulée à 20 centimètres de long.
Enfin un verre en cristal à bord doré sur lequel sont gra
( 174 )
vées, avec beaucoup de goût, des armoiries qui, d'après
leur forme , annoncent le XV11I« siècle.
{Journal du Haut-Bhin.)
* ♦
On démolit, en ce moment, l'un des plus vieux vestiges de
l'ancienne ville autonome de Mulhouse, la dernière des quatre
poudrières, enclavées autrefois dans les murs d'enceinte de
la cité. Placé au bord du Trankbach , à l'extrémité méridio-
nale de la rue Henriette , le Pulverthurm, autrefois à trois
étages, présentait ses meurtrières menaçantes à l'ennemi
qui faisait mine d'attaquer la ville du côté sud-est. Au lieu
de la poudre à canon que la vieille tour recelait dans ses
caves mystérieuses, nous verrons, dans quelques mois d'ici,
s'étaler, en plein soleil, dans la brillante devanture d'une
maison grandiose, les bonbons renommés d'un de nos pre-
miers confiseurs. Post utile dulce! Une photographie, sortie
des ateliers de M. Adolphe Braun et exécutée aux frais d'un
membre de la commission d'organisation du musée histori-
que de Mulhouse, perpétuera le souvenir de la poudrière
du Trankbach. Cette photographie fait partie de la collection
dudit musée. A. St.
{Industriel alsacien,)
# *
M. de Saint-Santin vient de consacrer à M. Heim, un artiste
alsacien , une étude très-complète dans la Gazette des Beaux-
ilr^(l«' janvier 1867).
«M. Heim, François-Joseph, étaitnéàBelfort, en Alsace,
le 15 janvier 1787, ou, selon d'autres renseignements, le
5 juillet 1784. Je le dis à son honneur, il resta toute sa vie at-
taché à sa province, et, jusqu'aux derniers jours, il aimait à
y retremper ses forces et y endormir ses inquiétudes. Il fit
ses études au collège de Strasbourg, obtint, dès l'âge de
N
, 175 )
U ans, le premier prix de dessin à l'école centrale de la
înôme Yille ; on voulait en faire un mathématicien pour le
pousser vers l'arme du génie, mais la passion de l'art Ait la
plus forte : il vint à Paris, en iS03 , et entra dans l'atelier de
Vincent. Il est bon de le noter en passant, l'atelier de Vin-
cent et celui de Regnault valaient hardiment celui de David...
M. Heim, on peut le dire, a eu , pendant vingt ans, un très-
réel et très-énergique tempérament d'artiste. En 1806, il avait
concouru pour le prix de Rome contre Boisselier l'aîné, des-
sinateur plein de grande espérance , de fougue et d'inven-
tion. Boisselier l'emporta. En 1807, le sijget était Thésée vain-
queur du Minotaure. Cette fois, M. Heim obtint le premier
grand prix ; il avait juste 20 ans. >
M. de Saint-Santin , après avoir donné une longue nomen-
clature des principales œuvres de notre compatriote , conclut
ainsi :
« Oui , M. Heim eût pu être un maître. Il avait l'énergie ,
celle du dessin comme celle de la brosse. Il avait la vigueur
du mouvement, il avait l'ampleur du geste... mais son mau-
vais sort voulut qu'il manquât à M. Heim je ne sais quelle
hardiesse un peu intempérante des vrais maîtres : la confiance
dans ses propres yeux, le dédain instinctif des manières fa-
vorisées du public , enfin cette indépendance de l'esprit qui
vient plutôt du tempérament que de l'éducation. M. Heim ,
soit timidité , soit prudence , n'osa jamais s'afl*ranchir de la
tradition académique, si puissante dans sa jeunesse, jamais
il ne trancha résolument les lisières de cette tradition , et s'il
recueillit, par des commandes régulières , les bénéfices d'une
telle sagesse de conduite, il y perdit les meilleures chances
de sa gloire. »
M. Heim est mort à Paris, le 30 septembre 1865. En 1855,
il obtint à l'Exposition la grande médaille d'honneur et la
croix d'officier; il était Chevalier depuis 1825. «Dans la bril-
lante histoire de l'école française au XIX« siècle , sa place
sera gardée par trois ou quatre excellents ouvrages», dit
À
(176)
M. de Saint-SaDtîD. «C'était, on tout cas, 9joute-t>il, le de-
voir de cette revue de ne point laisser s'éteindre sons hom-
mage la mémoire de l'un des artistes de notre siècle qui au-
ront maintenu haut l'honneur et le respect de la grande
peinture historique, historique dans les deux meilleurs sens.»
« *
M. L. Larchey, dans son amusant et spirituel volume les
Joueurs de mots, dont toute la presse française a fait l'éloge ,
mentionne une épigrammo sur le pont de Kehl, attribuée au
légendaire Monsieur On « que tout le monde entend et que
personne n'a vu».
«(1858.) — On fait cette épigramme sur le pont du Rhin,
construit, si on se le rappelle, à frais communs, par la France
et l'Allemagne :
Le pont fixe du Rhin sera bien fait , Je crois ,
Oar on * confié chaque œnvre aox plus habiles :
L'AIlemagrne fournit le bois.
La France se charge des pileê,
«N'oublions pas que la Prusse nous forçait alors à former
une armée do l'Est, car elle mobilisait sa lundwehr pour
empêcher les Italiens d'entrer en Vénétie. Ceci est do
l'histoire. »
Nous forcerait- elle à lui on donner aujourd'hui... des
piles ?
G. &I.
\
( 177 )
BIBLIOGRAPHIE ALSATIQUE.
184. JoHAVH Fischart's sûmmtliclie Diclitungen, herausgegeben
und mit Ërlûutorungou versehcn von Hoiorich Kurz. Leipzig,
1867; à Strasbourg, chez M, C. F. Schmidt; i vol. pet. in-S*»,
LIV-888 , LIV-468 p.
Ces 2 volâmes forment les tomes 8 et 9 de la Bibliothèque
aXlemande, dont le RoUwagenbûehlein forme le 7* volume ; YÉêope,
de Barkhard WaldiB, les !•' et %*>, et les œavres de Jean- Jacob-
Christophe de Grimmelshausen , les volâmes 3 i 6. Le l^** volume
des œavres de Fischart contient : Naeht E<»b oder Nebel Kràh. Der
Bar/ÛMêer Seeten- und Kuttenstreit , von 8. Dominici , dea Prediger-
mOnehê. — Le 2* volnme ; FlOh Hax , Weiber Traz, Dos GlUekhafft
Sehiff von Zurich. Die Wunderlichst YnerhOriett legend und Be-
echreibung. Bewarung und ErkWrung deê Bra$ten gemeijnen Sprieh-
wortê : die Otlehrten, die Verkehrten, — Le 8* volnme, qui n'a pas
encore parn, contiendra les petits pofimes.
185. A. Chékusl. L'Âncienno Univorsitë et rÂcadëmio moderno
de Strasbourg. Strasbourg, typog. Huder, 1866 ; ia*8<^, 28 p.
Discours prononcé à la rentrée des facultés de l'Académie de
Strasbourg t 1® ^^ novembre 1866.
136. D. Fischer. Lo Tribunal civil de Saverno. Colmar, 1866 ; in>8<>,
14 p.
JSxtrait de la Revue d'Alsace, Notice historique dans laquelle
M. Fischer retrace , avec beaucoup d'intérêt, les efforts que firent
Haguenau et Saverue pour obtenir le siège du tribunal en 1790.
Cette monographie est remplie de faits curieux et de notes bio •
graphiques très-Intéressantes pour l'histoire de la magistrature
en Alsace.
187. Auo. Stcibbb. Jôrg Wickram , Volksschriftsteller und Stifter
der Colmarer Meistersûngerschule im I6ten Jahrhundort und
dcsson vorzfiglichste Schriflon. 2« ddition, revue et augmentée.
Mulhouse, 1866; pet. in-8^ 67 p.
Cette étude , trôs-compléte , sur l'un des écrivains les plus popu-
laires du XVI* siècle , a paru, pour la première fols, dans le Elêâe-
êiêchen Sawutagêblatt , à l'occasion de la publication de la Jolie
édition du RoUtcagenbûchlcin faite par M. Henri Kurk , il y a
deux ans environ. Cette brochure dénote, de la part de l'auteur,
une grande érudition et la profonde connaissance des œuvres
littéraires allemandes des siècles passés.
(178)
138. Abthub Dimaux. Les Sociétés badines, bachiques , chantantes
et littéraires ; leur histoire et leurs travaux. Ouvrage posthume,
revu et classé par M. Gustave Brunet, avec un portrait dessiné
et gravé à l'eau-forte par G. Staal. Paris, BacheUn-Deflorenne ,
1867; S vol. in-8*, 458 et 410 p. — 14 fr.
Un répertoire den pins cnrieux de tontes les sociétés plus
on moins littéraires qnl ont existé jnsqn'à ce jonr. Ce travail,
qne tons les bibliophiles attendaient' avec impatience depuis le
23 juillet 1865, époqne à laquelle il fut annoncé par une question
aux lecteurs de l'Intermédiaire (t. II, p. 424), contient cependant
certaines omissions qu'il eût été facile à M. O. Brunet d'éviter.
Les sociétés littéraires et gastronomiques de la Pomme-de'Pin et
du Barbeau n'ont, dans l'ouvrage de M. Dinanx, aucune men-
tion. Cependant nous avons donné, en réponse à la question
de VlnterinédicUre, des renseignements assez étendus sur ces deux
sociétés (p. 504). h* Académie du dimane?te de Colmar et la Société
théfttrale de la Grenouille verte, qui a monté à Strasbourg, avec
le plus grand succès, uAe tragédie antique avec chœurs: le Vea-
pilion adultère on le Triomphe de l'innocence , n'y sont non plus ci-
tées. Malgré ces omissions, l'ouvrage de M. Dinaux n'en restera pas
moins une œuvre très-originale et d'un grand intérêt pour l'his-
toire littéraire de l'Europe.
139. L. Spach. Augusta Rauracoruin(Augst); son fondateur et ses
ruines. Typog. K« Berger-LevrauU ; gr. in-8°, 12 p.
Extrait du Bulletin de la Société deê monument» historiquee.
La peuplade celtique qui portait ee nom occupait une partie
du Haut-Rhin (le Sundgau) et une partie des cantons actuels de
BAle et de Berne. Leur petite capitale était située à l'est de Bile,
à une distance de quelques kilomètres.
140. NAPOLioK NiCKLÈs. Le Moulin de Sand. Paru, 1867 ; gr. in-8o,
4 p.
Extrait du Journal d^ agriculture pratique du 10 Janvier 1867. N*2.
Ce moulin est l'un des plus anciens de l'Alsace. On connaît un
titre de 1363 qui en fait déjà mention. Propriété de M. Louis Al-
brecht depuis 1840; réduit en cendres, en 1860; reconstruit d'après
le système américain. Aujourd'hui il a 5 turbines d'une force de
20 chevaux chacune; 4 turbines font mouvoir 16 paires de meules
qui , en 24 heures, convertissent de 250 à 800 quintaux métriques
de blé en farine. La &" turbine est louée à la maison Tœlcker, qui
l'emploie pour motidre de la chicorée.
141. Dr Faudbl. Note sur la découverte d'ossements fossiles hu-
mains dans le lehm de la vallée du Rhin à Êguisheim , près
fe
( 179 )
Colmar, suivie de recherches chimiques sur lesdits ossements,
par M. Schourer-Kestner. Colmar, typog. Decker, 1867; in-8«,
42 p. et 1 pi.
Extrait du Bulletin de la Soeiité d'histoire naturelle de Colmar.
D'après les recherches chimiques qui ont été faites par M. Scheu-
rer, on pourrait conclure que les débris dont M. Faudel a donné
une description très-intéressante, seraient non-seulement très-
anciens, mais même contemporains des animaux quaternaires
trouTés dans le même terrain , et, par conséquent, fossiles comme
eux.
142. A. Pbnot. Les Institutions privées du Haut-Rhin. Notes re-
mises au comité départemental pour l'Exposition universelle
de 1867. Mulhouse, typog. Bader; gr. in-8°, 102 p. — i fr. 50 c.
Mémoire très-complet et très-intéressant sur toutes les institu-
tions de prévoyance fondées par les fabricants du Haut-Rhin
dans le but d'améliorer et de relever la condition physique et
morale de la population ouvrière. Ces diverses créations, fondées
par l'initiative individuelle , en dehors de l'action administrative,
sont décrites, avec le soin le plus minutieux, par un économiste
distingué qui s'est toujours occupé , avec beaucoup de sollicitude,
de toutes les questions touchant à l'amélioration du sort des ou-
vriers.
Ce travail ne sera pas seulement lu avec intérêt par les hommes
spéciaux, mais par tons ceux qui comprennent, — et souhaitons
qu'ils soient nombreux en Alsace, — qu'aider au développement
moral des populations déshéritées, de ces masses laborieuses, est
le plus saint devoir des classes privilégiées.
148. A. DcBBAu. Notes bihliographiques pour servir à Tétude de
riiidtoire et do l'archéologie, i'» année, 1863. Paris, Joubertf
décembre 1866 ; in-i8, 276 p. — 3 fr.
Ce volume, destiné aux amis des études historiques, contient
l'indication de tous les ouvrages, brochures, plaquettes, mémoires,
notes, articles de journaux publiés, pendant l'année 1863, sur l'his-
toire et l'archéologie (antiquités, inscriptions, numismatique).
Il est divisé en cinq parties : 1* ouvrages imprimés en France,
800 articles; 2* travaux divers insérés dans les mémoires et bulle-
tins de 130 sociétés savantes de France; 3* articles divers publiés
dans^lns de 100 journaux français; 4* livres et brochures impri-
més à l'étranger; 5* travaux insérés dans des journaux de 120
sociétés savantes de l'étranger. On trouve, en outre, dans ce
volume , une table alphabétique des 3,370 articles qui y sont men-
tionnés et dont plusieurs sont de MM. Bockenmeyer, Caxeaux,
Moesmann , Stranb, de Ring, H. Bardy, Ingold, StolTel, de Mor-
( 180 )
let, L. Spach. Dacheux, Ouerbor, Mary, Huot, de Neyremand,
A. StoBber, Hananer, Spindlori Taintarier, etc.
L'Annuaire de M.Dnrean sera bientôt suivi de celui de 1864, et
1865 paraîtra encore avant la fin de cotte année. Nous ne saurions
assez recommander cette utile publication à tous les érudits et
collectionneurs de notre province.
Ii4. Voiv WisKowATOPF. Jacol) Wiinpholing, sein Lebon und seine
Schriften. Ein Boitrag zur Geschichto der deutschcn Huma-
nisten. Berlin, 1867; Strasbourg, Ubrairiet C, F, Schmidt et
Noiriel; in-8o, 238 p. — 4 fr. 80 c.
Btude consacrée à un savant théologien, historien et philolo-
gue , et l'un des principaux restaurateurs des lettres en Alsace.
Wimpheling a publié un grand nombre d'écrits et certains opus-
cules trés-ourieux et aujourd'hui très-rares.
Oe volume comble une lacune dans l'histoire littéraire des XY"
et XVI* siècles. Aussi M. de Wiskowatoff a-t-il droit, pour son
excellent travail biographique et critique, à la reconnaissance de
tous les érudits et de ceux de l'Alsace en particulier. Wimphe-
ling est né à Schlestadt, le 27 juillet 1450; il a fait ses études à
Fribourg, a été recteur de l'Université de Heidelberg, prédica-
teur à Spire; il a ensuite séjourné à Strasbourg, oA il a eu des
différends très-vifs avec Murner; appelé à Bile, par l'évoque
Christophe d'Uttenheim , il quitte Strasbourg en 1508. Ses écrits,
souvent très-agressifs, lui ont suscité de nombreuses querelles
avec les moines. Vers 1520, âgé de 70 ans, fatigué , souffrant beau-
coup de la goutte, ainsi que le constate une lettre très-spiri-
tuelle qu'il écrivit à Érasme, il se retire à Schlestadt, ohes sa
sœur, et meurt lo 17 novembre 1528.
145. Mkkok. Notice sur deux autels votifs découverts à Kœnigs-
boffen. Strasbourg, typog,V^ Berger-Levrault, 1867; in-i2, 10 p.
avec 2 grav.
Oes deux autels ont été trouvés dans les caves de MM. Gruber
et Reeb.
146. QuiQUBRBz. Le Château de la fiurg. Strasbourg, typog. F» Ber-
ger-Levrault; gr. in-8°, 1 pi.
147. A. SiFFSB. Antiquités du moyen ftge et de Tépoque gallo-ro-
maine. Strasbourg, typog. V* Berger-Levrault; gr. in-8o, 16 p., i pi.
Les numéros 145, 146 et 147 sont extraits du Bulletin des monu-
ment» hiêtoriqueê tVAUace,
148. ViBOH-RiviLLB. Le Régime colonger en Alsace , d'aprôs les
derniers documents. Metz, typog, Housseau-Pallez ; in-8o, 96 p.
Extrait de la Revue de VEat, Voir l'article de notre collabora-
teur, M. Mossmann , page 153, consacré à cette excellente étude.
( 181 )
149. Marrtat. Histoire des poteries, fù'ences et porcelaines. Ou-
vrage traduit de l'anglais sur la 2« édition et accompagne de
notes et additions par MM. le comte d'Armaillë et Salvetat, avec
une prdface de M. Riocreux. Paris, F» Renotiard, 1866; Stras-
bourg, Noiriel; 2 vol. in-8o, XVI-436-480 p. — 20 fr.
Ces deux volumes sont illustrés d'un grand nombre de bois. Oa
trouve, dans le chapitre VI consacré aux additions sur les faTenoes
firançaises, des renseignements sur Haguenau et Strasbourg, em-
pruntés à l'étude de M- Tainturicr. L'ouvrage est terminé par le
tableau des marques et monogrammes des peintres-décorateurs et
doreurs attachés à la manufacture de Qévres de 1753 à 1800.
150. Bruch. Les Bibliothùqucs publiques à Strasbourg. Note. iStrof-
bourg, typog, Heilz, 1867; in-8°, 15 p.
Cette note, faite en séance du Séminaire du 21 Janvier 1867,
reproduit la plupart des documents publiés déjà en 1844 dans la
Notice 9ur l'origine des bibliothèques publiques dans la ville de Stras-
bourg, attribuée à M. Jung. Elle est divisée en trois parties :
lo L'historique qui relate la convention du 6 vendémiaire an XII,
conclue entre le président du Consistoire général et la ville de
Strasbourg, et pa)r laquelle l'Académie protestante cède à la com-
mune l'usage gratuit du chœur du Temple-Neuf pour y placer la
bibliothèque de la ci-devant Ecole centrale du département, à
condition qu'aucun changement ne pourra être fait aux murs du
bâtiment, sans le consentement de ladite Académie. 2* Les chargea
de la ville et celles du Séminaire relativement à la séance du
conseil municipal du 17 décembre 1866, où il a été question des
travaux i exécuter à la bibliothèque. So Rapport de la commission
du budget touchant la séparation à faire entre la bibliothèque de
la ville et celle du Séminaire qui , aujourd'hui, ne forment, pour
ainsi dire, qu'une pièce. M. Bruch pense que, si quelques habitants
se sont faits. Jusqu'à ce Jour, les échos d'erreurs répandues dans
le public, ii n'y a plus lieu de parler désormais « de Vaffaire delà
• Bibliothèque, comme s'il y avait là une affaire, un litige ou même
« une simple difficulté. Le Séminaire, du moins, ne parvient pas à
• découvrir en quoi ses vues diffèrent de celles des représentants
t de la ville.» Le Séminaire ne demande qu'une chose, c'est de ne
pas être blâmé s'il entend garder la nue propriété du bâtiment et
d'être consulté pour les travaux à y entreprendre.
151. Otto Lorbnz. Catalogue gênerai de la librairie française
pendant vingt-cinq ans (1840-1865). 3^ livraison. Strasbourg,
typog. l'c Berger-LevrauU, 1867; p. 805-464. — 5 fr.
Cette 3« livraison comprend la bibliographie d'un grand nombre
d'auteurs appartenant à l'Alsace :
( Ï82 )
BouMingault, Boateron , Th. Braun , Bréal , Bremond , Bmiére
(A. Sohnéegans), Buob, Th. de Biuaierre, do Batret, Campaux.
158. Oblbob ot J. KfxcHiiiv-ScHLuiiBSROBB. Descriptlon géologique
et minéralogique du déparlement du Haut-Rhin , publiée sous
les auspices du Conseil général du département. Mulhome,
E, Perrin, éditeur; Colmar, typog. Decker; s vol. gr. in-8°,
XXIII-484 et 547 p. Stratbourg, librairie Salomon, — 80 fr.
Une carte géologique du département, à l'échelle Vmnm» P^i* 1®"
mêmes auteurs , chromo-lithographlée en 43 couleurs , par les
presses de E. Simon , de Strasbourg , plus 4 grandes planches de
coupes, en parties coloriées, accompagnent cet important ouvrage.
Cet ouvrage, bien qu'il contienne seulement la description géo-
logique et minéralogique du Haut-Rhin, n'en est pas moins d'un
intérêt général pour HM. les ingénieurs et pour toutes les per-
sonnes qui s'occupent, par goût on par état, d'études géologiques,
parce que le département du Haut-Rhin, grâce k ses nombreux
accidents de terrain , à la variété de ses roches et à l'Importance
des travaux dont il a été l'objet , constitue , au point de vue
géologique , une des régions classiques de la France.
153. A. F. Les Ombres. Strasbourg, typog. Simon; in-8o, 8 p.
88 strophes datées de Strasbourg. Juillet 1866.
154. A. DK Lappabkmt. Conseils à un jeune amateur de géologie.
Poème didactique composé à l'occasion des courses géologi-
ques de l'école des mines. Paris, 1867; Streubourg, typog.
V« Berger- LevrauU; il p.
«Naguère un grand poète, oubliant ses colères.
Mettait Pégase au vert* ; allons encor plus loin :
A ce vaillant coursier faisons manger des pierres;
C'est plus noble, à mes yeux, que de le mettre au foin! •
155. Th. fiBAUB. La Fiancée de Messine, de Schiller, traduite en
vers, Strasbourg, typog. Silbermann; gr. in-8o, Vni-i6i p.
M. Braun vient de clore, avec cette tragédie, ta traduction en
vers français des œuvres dramatiques que Schiller a lui-même
écrites en vers. Cette traduction est la seule complète et est de
beaucoup supérieure à tons les essais de traduction tentés Jusqu'à
ce Jour. Il ne reste plus à M. Braun qu'à réunir en nne édition
uniforme ses précédents volumes.
1. V. Huao. Chanêotu des rue* et des b<ri*.
\
{ 18« )
166. HsTEBL. Le Royaume dos gourmands. Paru, Hetzel; Stras-
bourg, typogr, Silbermann; in-40, avec* planches en camaïeu,
104 p. — 6 ft".
Trét-joli volame d'étrennes ponr enfants. C'est Thlstolre d'un
peuple qui avait an grand défaut : celui de trop aimer la tarte
aux prunes. Pour le punir, le monarque fit manger à ses âdéles
sujets tant de pâtisseries qu'à la fin ils s'écrièrent : Rien que de
la tarte, mieux vaut la mort! Les illustrations sont très-jolies et
spirituellement faites.
167. Abbé Cazbaux. Essai sur la conservation de la langue alle-
mande en Alsace. Strasbourg, typog. Silbermann, 1867; pet.
in-80, 44 p.
Kztrait du Courrier du Beu-Rhin, Le même essai traduit en alle-
mand; pet. in-8% 44 p.
158. BoBDMAVN. Horr Abbo Mûhe. — Meiendorf. — Poésies en pa-
tois strasbourgeois. Strasbourg, typog, Huder; m-B^, 4 p.
159. Ahva Fbbttao. Poésies. Strasbourg, typog, Silbermann;
in-18, 10 p.
Les titres sont quelquefois bien trompeurs I
160. Cu. Dubois. Dialogue (en vers) entre un Alsacien et un bour-
geois de Paris. Strasbourg, typog. Christophe, 1866; in-8®, 8 p.
Extrait du Moniteur du Bœ-Rhin, lu à la Société littéraire de
Strasbourg dans sa séance du 11 décembre 1866.
161. G H. Ddbozs. Conte alsacien. Comment il se fit que le jeune
Lucien, parti pour aller chercher une femme à Barr, en revint
sans l'avoir vue. Strasbourg, typog. Christophe, 1866; in-8<»,
17 p.
« Quand de l'idéal que je trace au roman , je descends à la
c réalité, hélasl je suis forcé de l'avouer, l'idéal est réalisé trop
< rarement. • {Conêidérationê morale» et littirairee
sur le roman , par Gh. Dubois.)
162. ScHAUBB. Marie-Thérèse d'Autriche et Frédéric IL Événe-
ments militaires de 1740 à 1763, suivis d'anecdotes historiques
sur la Prusse. Paris, Amyot; in-i8, 269 p.
163. G. GuiBAL. Les Hohenstaufen et la lutte du sacerdoce et de
l'Empire. Strasbourg, typog. Silbermann, 1867; in-8o, 24 p.
Discours d'ouverture prononcé à la Faculté des lettres de Stras-
bourg, le 14 janvier 1867.
164. LAoR Fbeb. La Puissance et la civilisation mongoles au
(184)
XIII<> siècle. Paris, 1867; Strasbourg, typog, Berger-Levrault;
in-s», 40 p.
Ce travail a été lu , en décembre 1866 , à Técole des langnci
orientales ponr la réouverture du cours de tibétain et de mongol.
165. M. le comte de Saint-Marsaulti sénateur. Notice nécrologique.
Strasbourg, typog. Berger -LevrauU; in-s^, il p.
Bxtrait de V Annuaire dt Seine-0t-Oiêe , 1867.
166. P. DB8CUAMP8. Dictionnaire de géographie ancienne et mo-
derne à l'usage du libraire et de l'amateur de livres , par un
bibliophile. Paris, librairie Didot, 1866; livraisons i às, gr. in-8<>
à 2 col. , format du Manuel du libraire, p. i à 63.
Cet ouvrage contient : 1° la géographie ancienne et mo-
derne de l'Europe, avec le nom vulgaire des localités i depuis la
décadence latine Jusqu'à la découverte de l'imprimerie ; 8" les
recherches bibliographiques les plus étendues sur l'introduction
de l'imprimerie dans les différentes villes de l'Europe; y* une
liste des abbayes appartenant aux ordres lettrés ayant existé en
Europe et particulièrement en France. Les conditions de la sous-
cription sont : 1 fr. la livraison , 20 fr. l'ouvrage complet.
La seconde livraison contient , aux articles Argentoratvm et
AridUiinum, une notice sur len premiers livres imprimés à Stras-
bourg et & Mulhouse. En ce qui concerne cette dernière ville , on
y fait remonter l'établissement de la typographie k l'année 1561.
Dans une précédente livraison (p. 83) , nous avons signalé un
petit volume imprimé A Mulhouse et portant la date de 1537.
167. Thomas Wsiqht. Histoire de la caricature et du grotesque
dans la littérature et dans l'^t; traduite par Octave Sachot,
éditée par Âmudéo Pichot, directeur de la Aetme britannique,
précédée d'une notice do l'éditeur, et illustrée de 838 grav.
dans le texte. Paris, 1867; gr. in-8o, XXXV-457 p. — 10 fr.
Oe eurieux volume contient, à la page 76, une notice bien in-
complète et la reproduction des deux sculptures grotesques du
Xin« siècle qui se trouvaient A la cathédrale et^qui ont été dé-
truites en 1685 ; aux pages 195 et suivantes, des notices sur 1* Nef
detfoua , de Brandt, sur le Miroir des sots, de Geller, sur la NeJ
deê folUê, de Badius, avec 3 gravures ; aux pages 881 A 888, des ap-
préciations sur Thomas Mnrner et ses satires, notamment sur sa
JYarrenft««cAw(}nmy et sa Schelmemunft , avec 8 ligures.
168. Glémeht Juglab. De la circulation Ûducioire sous le régime
de l'unité et de la liberté d'omission en Franco , en Angleterre
( 186 )
et aux États-Unis. Strasbottrg, iypog. K* Berger • LevrauU ;
gr. in-8o, 24 p.
Extrait dn Journal de la SoeUti de êiatietique. Mars et avril 1806.
169. VooT. Des finances de la Suisse, par Vogt, professeur k
l'université de Berne. Strasbourg ^typog. F» Berger- LevrauU,
1866; in-80, 100 p.; 1 tableau.
170. Lboott kt Voot. La Suisse. Strasbourg, typog. r« Berger-
LevrauU, 1866 ; in-8", 280 p.
Notice préliminaire. — Vac d'ensemble »ur les phénomènes
sociaux, moraux, économiques. — Plan de l'ouvrage : Livre I*'.
1" partie : Territoire et population. 2« partie : Forces produc-
tives. 3* partie : Histoire de la Suisse. 4* partie : Institutions po-
litiques. — Livre II. lr« partie : Les finances de la confédération.
2* partie : Les finances des cantons. — Livre III. Annexes : Po-
pulation. — Agriculture. — Commerce. — Assurances. — Instruc-
tion publique. — Institutions de prévoyance. — Statistique cri-
minelle. — Statistique financière.
171. VicTOB m TuiiRT. Biographie populaire du maréchal comte
de Castcilano , par un engagé volontaire ; 8« édition. Strasbourg,
typog. V* Berger-LevrauU ; in-i8, 35 p. — 40 c.
172. Marc Minghetti, ancien préaident du conseil des ministres
du royaume d'Italie, à ses électeurs. Préface et traduction par
Armand Pommier. Paris, Dentu, 1866; Strasbourg, typog,
Silbermann; in-s^t ^0 p.
Papier vergé , tiré à 50 exemplaires.
178. F. Loua. Deuxième mémoire surquelques questions de sta-
tistique. Paris, 1866; Strasbourg, typog. V* Berger - LevrauU;
gr. in-8o, 56 p.
Extrait du Journal de la SoeUti de etatUtique de Parie,
Dn suffrage universel dans ses rapports avec les mouvements
de la population. — De la mortalité dans les hôpitaux de Paris.
— L'industrie parisienne, d'après l'enquête de la chambre de
commerce en 1860. — Influence de la détention sur la mortalité.
— Influence des saisons sur les naissances, les mariages et les
décès.
174. Fatxt. Des moyens de déterminer la population scolaire.
Paris, 1866; typog, V* Berger-LevrauU à Strasbourg; gr. in-8o,
16 p.
Extrait du Journal de laSœUté de etatietique de Parie. Juillet 1866.
175. Dn Plvsst. Attributions dea préfets, sous-préfets et maires*
( 186 )
Paris, 1866; typog. V* Berger- Levrault à Strasbourg; in-8o,
VI-266 p. — 3 fr. 50 c.
176. Académie de Strasbourg. Séance annuelle de rentrée des
facultés, le 15 novembre i9Be. StrMbottrg, typog. Huder ;m'8°.
104 p.
Personnel académique. — Discours de H. Chéruel, recteur
(histoire de l'Université de Strasbourg). — L'année scolaire 1865-
1866 avait 740 élèves : Faculté do théologie, 48; Faculté de droit,
117 ; Faculté de médecine , 511 ; école supérieure de pharmacie ,
64. — éloge de M. Leroboullet, par M. Baudelot. — Compte
rendu des diverses facultés, par MM. Bruch, Aubry, Ehrmann,
Bach, Bergmann , Oppermann, Delbos (au compte rendu de
M. Ehrmann est annexée une liste de 64 ouvrages et mémoires
publiés pendant l'année scolaire par MM. les professeurs et
agrrégés de la Faculté do médecine; i celui de M. Bergmann la
liste des ouvrages publiés par MM. les professeurs de la Faculté
des lettres au nombre de 7). — Liste des médailles et prix décer-
nés i MA. les étudiants.
177. Notice statistique et historique sur l'arrondissement de
Mantes, avec l'indication des usages locaux et accompagnée
d'une carte coloriée par cantons. Versailles, 1867; Strasbourg,
typog. F» Berger-LevratUt ; in-i8, 92 p. et i carte.
Extrait de V Annuaire de 8eine-et-0ûe.
178. Notice sur M. J. A. Carrey, ancien bibliothécaire de la Cham-
bre des pairs. Strasbourg, typog. V^ Berger- Levrault ;in'9*>, 2 p.
Extrait do V Annuaire de Setne^et-Oiêe.
179. J. WiBTH. La Langue française dans les départements de
l'Est, ou Des moyens et des méthodes à employer pour propa-
ger la langue nationale dans les parties de l'Alsace et de la
Lorraine où l'idiome allemand est encore en usage; Paris,
1867; Strasbourg, typog. V« Berger-LevrauU ; in-i8, 274 p. —
2 fr.
Ce volume est bien pensé et sa place est marquée dans toutes
les bibliothèques populaires; outre les meilleures méthodes à
employer pour la propagation de la langue française , on y trouve
des chapitres très-intéressants : lei Tribulatiom d'ttne famille aUa-
eienne qui ne êavait pas le français sont très-amusantes , quoique
très-exagérées, et le Coup d*ail JUatorique sur les dioers idiomes
parlés en Alsace est un chapitre curieux.
180. HuMAHv, maire. Ville de Strasbourg. Budget pour l'an 1867.
Strasbourg, typog. F» Berger-LevrauU, 1867; in-8o, 208 p.
( 187 )
183. V. NoTiMOKR. Association des sociëtës chorales. Sëauce du
24 janvier 1867. Strasbourg, typog. Siibermann; in-8<», 4 p.
182. V. NacTiHOjBs. Association des socidtes chorales d'Alsace.
Comité central. Strasbourg^ typog. Silbermanny 1867 ; in-8o, ii p.
183. V. Nœtinobr. Projet des nouveaux statuts de l'association
des sociétés chorales iï Alaaco. Strasbourg t typog. Siibermann;
in-8*', 11 p.
184. Société des Amis des Arts de Strasbourg. Compte rendu par
le comité en assemblée générale du 27 janvier. Gestion de
1866. Strasbourg, typog. Siibermann, 1867; in-8°, 19 p.
Discours de M. J. Sengenwald. Rapport de M. Blanck, secré-
taire. Comptes.
185. ScHMiDT, SoHxÉEOAirs, Lbsbr. Discours prononcés à la dis-
tribution du prix du Gymnase protestant de Strasbourg, le
9 août 1866. Strasbourg, typog. Heitz; in-8o, 24 p.
186. Campaux. Lettres ù un instituteur sur la musique. Colmar,
typog. Hoffmann; in-8o, 14 p.
187. Dklcasso. Recueil de morceaux de chant à une, deux et
trois voix, à l'usage des écoles normales et des écoles pri-
maires ; musique choisie et arrangée par M. Gross. Strasbourg,
typog. Siibermann ; libr. Dérivaux , 1867; 3 parties, S vol. in-i8,
de 64 p. chaque.
188. Pabbkt. Méthode facile pour l'enseignement élémentaire de
la lecture musicale. Strasbourg^ typog. Siibermann, 1867; in-i8,
br., 72 p.
189. Conférences pédagogiques des instituteurs du Bas-Hhin.
Août 1866. Strasbourg, typog. Siibermann; in-i8, 100 p.
Extrait du Bulletin académique du Haut-Rhin.
190. Rapports de la commission de contrôle de la Société de cré-
dit mutuel, J. G. Rœderer et C<«, à Strasbourg. Strasbourg,
typog. Siibermann; in-8^ 16 p.
191. Kablé. Réflexions et renseignements soumis aux sociétaires
du crédit mutuel de Strasbourg, par un de leurs coassociés.
Strasbourg, typog. Siibermann; in-8<>, 8 p.
1 92. Rœdbbeb. Société du crédit mutuel de Strasbourg. Strasbourg,
typog. Siibermann; in-8o, 10 p.
193. Crédit mutuel do Strasbourg. Réponse de la commission de
contrôle à la brochure de M. Rœderer. Strasbourg, typog. Sii-
bermann, 1867; in-8^ 19 p.
( 188 ) ■
194. V. NoTivGBR. Assooiaiion des sociétés chorales d'Alsace.
Réunion do Benfeld. Strasbourg, typog. SUbermann, 1866;
in-80, 16 p.
195. Db Castbx. Examen de quelques questions relatives à l'en-
quête sur l'état de l'agriculture en France. Typog. Sflbermann;
in-80, 56 p.
196. J. F. Flaxlaiid. Quelques observations à propos de l'en-
quête agricole on Alsace. Strasbourg, Noiriel, 1866; typog,
Silbermann; in -12, 82 p.
Extrait da Courrier du Ba§-Rhi» (avril et leptembre 1866).
197. Vicomte db Gastbx. L'Enquête agricole au point de vue par-
ticulier de l'Alsace. Strasbourg, typog. r« Berger-LevrauU ;
in-8o, 45 p.
Cbap. I«r. Le crédit en Alsace. — II. La Titionltare en Alsace.
— lU. Canalisation de l'Ill. — IV. Vœux.
198. J. NiGKLàs. Sur la dénaturation du sel destiné à l'agriculture.
Nanq/, I866; in-s®, 28 p.
Extrait du Bulletin de la Société centrtUe d'ciçrieuUure de Kaney,
199. H. Waoitbb. Voyages de découvertes, t. IV. Promenades
dans la campagne, trad. par V. Lehr. Paris, 1867; Strasbourg,
typog. r« Berger-Levrault ; in -16, 172 p., fig.
200. Comte P18AN1-J0CBDAN. Réflexions militaires. Strasbourg,
typog. V« Berger-LevrauU; in-8", 8 p.
Armement. Cavalerie.
201. Quelques observations sur le système de défense de la
France. Strasbourg, typog. V« Berger-LevrauU, I866; in-8o, 16 p.
202. Quelques observations sur le recrutement et l'organisation
do l'armée française. Strasbourg, typog. K« Berger-Levrault,
1866; in-80, 40 p.
203. Souvenirs du 18« régiment d'artillerie, commandé par le
colonel Ducasse , de 186I à 1865. Strasbourg, typog. Beitz ;in-9^,
49 p.
204. V. Saussivb. Dictionnaire de législation et d'administration
militaires. Recueil des lois, décrets, décisions et règlements
qui régissent l'armée de terre, classés selon l'ordre alphabé-
tique des matières. Strasbourg, typog. V^ Bergêr-Levrouà ,
1866; 1" livraison, in-8o, 128 p.
L'oavrage aura 85 livraisons et formera 8 voIamM, avee réper-
toire alphabétique et table générale.
( 189 )
205. Champt. Un chemin de fer stratëgique dans les Vosges, par
Paul Champy, ex -capitaine d'artillerie. Paris, typog. Chaix
et €*•; in-80, 24 p. et i plan.
Voir le C(mrrier du Boâ-Rhin et VTmpartial du Rhin dO mois de
marf, qui ont rendu eompte de cette brocbtire.
206. P. ÂB0N88OUN. Pathologie des tumeurs. Cours professé à
l'Université de Berlin, par R. Virchow, trad. de l'allemand par
P. Aronssohn. Paris, Germer- Baillière, 1867 ; 1. 1»"", 107 flg. dans
le texte, in-S», XIV-644 p. — 12 fr.
207. Cn. ScHÛTZBiTBBROBR. Dc Tespril de l'enseignement de la
Faculté de médecine de Strasbourg et les conditions de son
développement progressif. Strasbourg , typog. Silbermann ,
in-s», 16 p.
Discours prononcé à la séance d'inauguration du nonreau bâ-
timent do la Faculté de médecine do Strasbourg.
208. OBKBLiar. Aperçu systématique de végétaux médicinaux ali-
mentaires, etc. Strasbourg, Salomon libraire; typog. Silber-
mann; in-18, 72 p.
209. Alph. Morpaiv. Lettres obstétricales, par von Siebold, pro-
fesseur d'accouchement à Gœttingue, traduites par A. Morpain ,
avec une introduction et des notes par M. Stoitz, professeur
d'accouchement & Strasbourg. Paris, 1866; Strasbourg, chez
Noiriel; in-18, 272 p. — 2 fr. 50 c.
210. ScHÛTZRiTBEBOBR. Dcs coulcurs au poiut de vue physique,
physiologique, artistique et industriel, par le docteur E. Brucke,
traduit de Tallemand par Schûtzenbcrger. Paris, 1866; 46 fig.
dans le texte, in-i8, 350 p.
211. CozB KT Feltz. Physiologie pathologique. Recherches ex-
périmentales sur la présence des infusoires et l'état du sang
dans les maladies infectieuses. Strasbourg, typog, Silbermann,
1866; in-8o, 86 p.
212. Bulletin de la Société médicale du Haut-Rhin. Strasbourg,
typog. Silbermann; t. II, fascicule V (80 avril et 15 octobre
1865), in-80, 497-463 p.
213. F. KœbeblA. Opération césarienne pratiquée avec succès
dans un cas de grossesse dans un utérus bicorne 21 mois après
la mort d'un fœtus au 7« mois. Strcubourg, typog. SUbermann,
1866; in-80, 23 p. 1 pi.
( 190 )
21A. G. TouKDKs. Revue des thèses de la Faculté de médecine de
Strasbourg pendant les deux années scolaires 1863-1864 et
1864-1865. Strasbourg, typog. Silbermann; in-8®, 57 p.
Bxtrait de la OatetU médicale de Strasbourg,
75 thèses ont été soutenues : 34 par des élèves civils , 41 par de»
élèves militaires, en 1863-1864; 76 en 1864-1865, dont 19 par des
élèves civils et 57 par des élèves militaires.
215. G. TouBDBs. Revue des thèses de laFa(:uUu de médecine de
Strasbourg pendant l'année scolaire 1865-1866. Strasbourg,
typog. Silbermann, 1867; in-8o, 66 p.
L'ancienne Université a laissé une collection de thèses fort in-
téressantes, dont le nombre s'élève à 1,865 et qui ont été soute-
nues de 1574 à 1792. La nouvelle collection comprend 2,129 thèses
soutenues du 18 vendémiaire an VIII au SI décembre 1866.
216. Mémoires de la Société de médecine de Strasbourg. Stras-
bourg, typog. Silbermann, 1866 ; t. V, 4 fascicules.
Procès-verbaux. Mémoires. SchAtzenbesoer. Des faits extraor-
dinaires en médecine et des difficultés de los apprécier. — Fbltz.
Mémoire sur la leucémie. — Th. Bœckbl. Do Toxono comme élé-
ment do météorologie. — Eissbn. Des devoirs du corps médical
de France en présence du choléra. ^ Coze bt Fbltx. Recherche»
sur la présence des infusoires et l'état du sang dans les maladies
infectieuses. — He&bgoit. Imperforation de l'anus, communica-
tion du rectum avec le vagin, opération, guérison. — Hbcht.
Rapport sur les travaux de la Société pendant Tanuée 1864-1865.
— KoRUKKLÉ. Opération césarienne. — E. Bœckbl. Résection
cunéiforme du genou.
217. ZiBOLBB. Le Fluide vital. Mulhouse, typog. Bader; in-8^ 15 p.
218. Bbbtin. Étude sur la glace des glaciers. Strasbourg, typog.
Silbermann ; in-8o, 8 p.
Mémoire lu à la Société des sciences naturelles de Strasbourg,
dans sa séance du 7 août 1866. Extrait de la Revne d'hydrologie
médicale française et étrangère.
219. D»" Heinuicu Fret. Le Microscope. Manuel à l'usage des étu-
diante, traduit de l'allemand, sur la 2« édition, parP.Spillmann,
avec 62 fig. dans le texte. Paris, 1867; Strasbourg, typog.
¥« Berger-Levrault ; in- 18, VIII-261 p.
220. A. L. A. FiB. Histoire des fougères et des lycopodiacées des
Antilles. Strasbourg, typog. V« Berger -Levrault: in-40, XVI-
164 p., 34 pi. dessinées par Jobin et Uthographiées par E. Simon.
Onzième et dernier mémoire sur la famille des fougères. • Ce
( 191 )
• livre, qui continue le Traiié deê fougireê d'Amérique , de Plu,*
• mler, est consacré à la mémoire de ce savant , l'une des gloires
• de ranclenne botanique française , 1705-18G6. •
221. Ch. Edmond. Morale et religion. Réponse à M. F. Boissière.
Strasbourg, typog, Silbermann; in- 8°,. 14 p.
L'article de M. Boissière a paru dans VInduêtriel alsacien du
7 février 18G7 : • Les pères de la Révolution française , en proda-
« mant les Droite de rhomme, ont rompu ouvertement avec le passé,
• c'est-à-dire avec la religion; en tant que institution sociale,
• ils l'ont reléguée dans la conscience individuelle, son seul et
■ véritable domaine... Dans cent ans, celui qui reprochera i son
< semblable d'être catholique, athée ou Juif, sera tout bonnement
• traité d'Jroquois, et ce sera Justice.»
222. Lkblois. Mort et immortalité. Trois lettres à un rationaliste.
Strasbourg, typog. Heitz, 1866; in-B», 36 p.
223. Lbblois. La Doctrine de Jésus et la doctrine sur Jésus. Paris,
librairie Cher butiez, 1867 ; in-B^, 14 p.
Extrait du Disciple de Jéeua-Chriet.
224. LsBLois. Impressions de voyage. Lettres écrites de la Sa-
bastière (Tarn) à M^e la présidente de la Société de lecture et
de bienfaisance do Strasbourg. Strasbourg , i^^ janvier 1861 ,
typog. Heitz ; 42 p.
Si, parmi les nombreuses publications de M. Leblois, il eu est
quelques-unes qui nous aient intéressé , nous regrettons de n'en
pouvoir dire autant de celle-ci. Le récit de Mulhouse est par trop
naïf; et si t la réflexion a déjà bien modifié les impressions de
l'auteur •, elle n'a pas encore terminé sa tâche. Nous n'en dirons
pas davantage , bien que l'histoire du parapluie soit également
excellente. Nous voulons être , à l'égard de M. Leblois, plus cha-
ritable qu'il ne l'a été envers un pauvre curé, qui pensait sans
doute qu'il ne fallait abandonner personne, pas même son para-
pluie. Ces derniers (les parapluies) sont déjà asscs malheureux ,
on ne les fait Jamais sortir par le beau temps.
225. E. Malionas. Essai sur la vie et les idées philosophiques et
religieuses de Synésius , évoque de Ptolémaïs. Strasbourg,
typog. Heitz ; in-9°f AT p.
Synésius naquit à Cyréne vers 965 ou 370.
226. A. Chauvbt. Étude sur le système thoologique de Servet.
Strasbourg, typog. Heitz; in-B®, 44 p.
227. T. E. RocHBicH. La Doctrine de la prédestination et l'écoio
de Saumur. Strasbourg, typog. Heitz; in-B», 53 p.
L'Académie de Saumur fut fondée par Dnplessis-Mornay, le
( 192)
foayern«ar de cette ville, en 1604. Amjrravt, Joeué de la PUoe
•t Louis Cappel ont caractérisé la tendance de l'école de Banmar.
828. L. Roux. Étude sur la prédication de Basile le Grand, arche-
vêque de Cësarëe. Strasbourg, typog. Heitz, 1867; in-8*, 44 p.
Né vers la fin de 329, évéqae en 369, mort le 1** Janvier 379; a
contribué à donner an dogme de la Trinité sa formule définitive.
829. A. SouLST. Essai sur l'Octavius de Minucius Félix. Stras-
. bourg, typog. Heitz, 1867; in-s*», 89 p.
280. F. Broussouz. Sébastien Castellion. Sa vie , ses œuvres et sa
théologie. Strasbourg, typog, Heitz; in-8<», 71 p.
Castellion est né à Saint-Martin-du-Fresne , près Nantua (Ain),
en 1515. Bn 1540, le désir de connaître Calvin le conduisit i Stras-
bourg. Il mourut à Bftle en 1563. Ses démêlés avec Calvin et Th. de
Bèze l'ont rendu célèbre autant que see écrits.
281. Ahdké. Étude sur le livre de Jonas. Strasbourg, typog. Heitz;
in-80, 82 p.
282. Gabt. Exposition critique des opinions de saint Augustin
sur la nature et Torlgine du péché. Strasbourg, typog. Eeitz ;
in-8<>, 51 p.
288. PauvoT. Essai biblique sur la préexistence du Christ, d'aprôs
les épitres de saint Paul. Strasbourg, typog. SUbermann; in-8S
62 p.
234. Dk Visme. Essai exégétique et dogmatique sur le passage
Rom., VII, 7-12. Strasbourg, typog. SUbermann ; in-s^j 58 p.
N«* 225 à 234, thèses présentées à la Faculté de théologie pro-
testante, pour obtenir le grade de bachelier en théologie.
285. DiETTKBLKir. Der cUristliche Ilausfreund. Hambourg, 1867 ;
Strasbourg, libraèrie C. F. Schmidt; pet. in-8®, 208 p.
236. Dr M. ScHWALB. Prodigt gehalten in der St. Martinikirche ,
am I7ten Mûrz 1867. Bremen, 1867; in-8^ 12 p.
287. Allez et faites de môme. Souvenirs chrétiens. Strasbourg,
typog. r« Berger- Levrault, 1867; in-i2, 128 p. — i fr.
288. Ahtoh Jeak-Jeah. Predigtcn. 14« vol. Lobreden. Strasbowg,
typog. Le Roux, 1866; in-8^ 390 p.
289. L'Avenir ou les Grands traits de la prophétie non accomplis.
Paris, 1867; Strasbourg, typog. V9Berger-Levrault;in-iitiBp.
240. Der Halbmond und das Kreuz. Strasbourg, typog. SUbermann,
1867 (1866); in-8o, 36 p.
241. Maria Rebe. Im Wein ertrinken mehr als im Wassar* Fûnf
( «93 )
ËrzûliluDgen. Strasbourg, typog, ¥• Berger- Levrault, 1867; in- 8<*,
46 p.
842. Paroles prononcées sur la tombe de M. Boigeol-Japy, le
27 décembre 1866. Strasbourg, typog. V^ Berger Levrault, 1867;
m-8'>, 16 p.
243. Trésor de la cathédrale de Reims, photographié par MM. A.
Margiiet et A. Dauphinot, texte par M. l'abbé Cerf; in-4o, 44 p.
et 88 photographies. Strasbourg, typog. K* Berger-LevrauU. —
100 fr.
Tiré à 200 exemplaires numérotés à la presse , sur papier vélin,
dont 10 exemplaires sur papier vélin surfin , avec texte imprimé
d'un seul côté. Remarquable publication dédiée à Mgr. le cardi-
nal Gousset.
An nombre d es planches qui méritent une mention toute spéciale,
nous signalerons lé reliquaire de Saint-Pierre et de Saint-Paul du
Xrv* siècle, un précieux morceau de l'art gothique; le reliquaire
du Saint-Sépulcre du XVI*siécle , présent de Henri II ; le vaisseau
de Sainte-Ursule du XVI'' siècle, présent de Henri III; un man-
tel rouge de forme antique, enrichi de galons du XIII« siècle,
damassés et couverts de perles fines; des chasubles du XVI* siècle
en velours broché or; la chasuble du sacre de Louis XIII en da-
mas d'argent; la chasuble dite de Letellier, une des pièces les
plus curieuses et les plus estimées; elle pèse 18 kilogrammes et
ne peut être portée que difScilement; les ornements du sacre de
Charles X; des dentelles de l'époqne de Louis XIV; des tapisse-
ries du XVI" et du XVII« siècle, données les unes, on 1530, par Ro-
bert de Lenoncourt, les autres , en 1637, par Henri de Lorraine,
et an grand nombre d'autres objets dus à la libéralité des rois à
l'occasion de leurs sacres.
244. A. Stœbbk. Le satirique Thomas Mumer est-il né à Obemai
ou ù Strasbourg? Colmar, typog. Decker; in-8°, 5 p.
Kxtrait de la Revue d'AUace.
M. Stœber, dans ces quelques pages très-Intéressantes et très-
érudites, établit d'une manière formelle que Thomas Mnrner est
né à Strasbourg.
246. Bibliothèque de la ville de Strasbourg. Bibliothèque du sé-
minaire. Strasbourg, typog. F* Berger-LevrauU; in-8*», 7 p.
Extrait de V Annuaire du Bas-Rhin t 1867. — Historique, fonda-
tion 1765; elle est due à Schœpflin , qui cède sa bibliothèque à la
ville, 10,692 volumes, ainsi que ses médailles et ses antiquités.
Aujourd'hui on compte 180,000 volumes , dont 2,500 incunables.
Les manuscrits, pour la plupart, proviennent de l'ancienne Corn-
manderle de 8aint>Jean, Ils sont an nombre de 1,900 Tolmmes,
( 194 )
qui forment I d'après l*iaventaire , 6,788 ouvrages ou fragments
divers. Le Joyau de la bibliothèque est, sans contredit, le Hortut
delicianim. Budget, 11,000 fr., dont 4,300 fr. pour acquisition de
livres. Personnel. — Installation. — Bibliothèque du séminaire
protestant fondée en 1531 par Stnrm de Sturmeck. 80,000 volumos
et 700 manuscrits.
24G. RoMBT. Notice SUT i'CEuvro Notro-Dame ot la catliédralo de
Strasbourg. Strasbourg, tifpog. F« Berger- Levrault; in-8<», 8 p.
Extrait de V Annuaire du Bas-Hhin, 1867.
247. Daqobbbt Fischer. Notice historique sur le ch&teau de Sa-
verne. Coltnar, typog. Decker, 1867; in-s», 26 p.
Les singulières transformations que ce palais a subies depuis
1417, époque à laquelle remonte sa fondation , sont relatées dans
cette notice avec tons les incidents historiques qui les ont pro-
voquées. On y lit l'histoire de sa démolition en 1670, celle de sa
réédification par l'évéquc Armand-Qaston de Rohan, qui appela
à Saverne Robert le Lorrain , ce célèbre artiste, pour lui confier
la décoration du palais. M. Fiseher raconte le séjour qu'y fit
Louis XV en 1744, lors de son voyage en Alsace; l'incendie qui
dévora ce château presque complètement, sa nouvelle recon-
struction par Louis de Rohan, que le fameux procès du Collier
a rendu si tristement célèbre; les relations de ce prélat se livrant
avec Cagliostro aux opérations mystérieuses de l'alchimie; le
pillage du palais en 1790 par les paysans, sa transformation eu
caserne sous la Révolution , sa désignation, en 1802, comme hos-
pice pour y recueillir les légionnaires invalides , et enfin son état
de délabrement Jusqu'au 22 Janvier 1862, époque à laquelle le
Prince-Présidont ordonna sa restauration pour l'affecter aux
veuves des hauts fonctionnaires civils et militaires.
L'asile impérial de Saverne renferme actuellement un grand
nombre de logements , mais la plupart sont inoccupés, et ce pa-
lais, dit l'auteur de cette intéressante notice, «attend avec im-
patience une nouvelle destination •.
248. JuLius Metbr. Geschichte der modernen franzôsiscben Ma-
lerei seit 1789, zuglcich in ihrem Verhûltniss zum poUtlschen
Leben, zur Gesittung und Literatur. Leipzig ^ 1867. Librairie
r* Berger-LevrauU et fih à Strasbourg ; VIII-794 p., 31 gravures.
Dans le chapitre 3 du livre VI« , Dtu Sittenbild der bâurUeJten
Stdmme, il est question des artistes alsaciens Brion, Hafftaer,
Sohfltzenberger, Th. Schuler, G. Jundt, et une gravure repré-
sente le tableau de Brion : Une noce en AUace.
249. A. PoMuiEB. Madame la comtesse d'Agoult (Daniel Stero),
( 195)
avec un portrait sur acier gravé par Flaroeng. Paris y Dentu;
1867. Strasbourg, typog. Silbermann; in-8o, 47 p.
Elle naquit à Francfort en 18... , de Marie-élisabeth de Beth-
mann, fille du banquier de ce nomi et d'Alexandre, comte de
Flavigny, qui fut page de Marie*Ântoinette; en 1^7 elle épousa
le comte Charles d'Agoult, colonel de cavalerie.
Femme d'une intelligence remarquable , M°>« la comtesse d'A-
goult marche avec les plus hardis penseurs de notre époque.
CM.
Périodiques.
Rbvus d'Alsacb. Décembre 1866.
Abbé Gbakdidikh. Persécutions des Vaudois à Strasbourg.
— Musiciens d'Alsace. — Ch. Gbad. Études sur les Vosges. —
Ch. Goutzwiller. L'Anniversaire de Martin Schœngauer. —
Frûd. Kdetz. L'Empereur Sigisinond d Strasbourg, par M. L.
Spach. — De F état des prisons de Strasbourg, par M. le doc-
teur d'Eggs. — Table des matières de l'année.
Janvier 1867 :
Abbé Gbaboidibr. Triboques. — Ou. Gbad. Études sur les
Vosges. — A. Stosbeb. Imprécations populaires qui se ratta-
chent à certaines maladies. — Saboubim de Nabtob. Les An-
ciens Couvents. Luppach. — J. F. Flaxlakd. Un mot à propos
de la Société des vétérinaires d'Alsace. — Auo. Kbœbbb. Lettre
inédite de Schœpflin. — F. K. Note sur les nobles de Bock, à
propos de l'opéra de M. L. Spach , F Empereur Sigismond à Stras-
bourg.—Fkûo. Kubtz. Annales de la Société philomathiquevogéso-
rhénane. — Gedichte von A. Stœber. Le Samstagsblatl et quel-
ques tirages à part de ses travaux historiques.
Février 1867 :
Auo. Stœbbb. Imprécations populaires. (Suite.) — Saboubik
DB Nantob. Luppach. (Fin.) — Abbé Gbandidieb. Famille des
Obrecht. — Cn. Goutzwillbb. Le Musée de Colmar. (Suite.) —
Âco. Kbcebbb. Correspondance inédite de Paul-Louis Courrier
et d'Ansse de Villoison avec Jérémie-Jacques Oberlin. — M. db
RiBo. Les Tumuli celtiques dans le comté de Dorset, par Ch.Warne.
— Fbéd. Kubtz. Le Régvtne colonger en Alsace, par M. Véron-
Réville.
{ 196 )
Mars 1867:
Abbé GsAVDiDiKB. Gebhard de Trucbsess, archevêque de
Cologne. — D. Fischer. Notice historique sur le chftteau impé-
rial de Saverne. — Ed. Gooubl. Étude sur M"« de Sévigoé. —
Aco. Stcbbbb. Le satirique Thomas Murner est-il né à Obemai
ou à Strasbourg? — pRéD.KnBTz. Le Régime colonger en Alstice.
(Fin.) — Essai historique sur le colonat en Gaule, depuis les pre-
mières conquêtes romaines, par F. Blanc.
Avril 1867 :
Abbé Gbaboidibb. Église ëquestrale do Guebwiller. — Dao.
FiscnsB. Notice historique sur le ch&teau impérial de Saverne.
— Ch. Goutzwilleb. Le Musée de Colmar. (Suite.) — F. Kubte.
Essai historique sur le colonat. (Suite.)
Mai 1867 :
A. Kbœbeb. Correspondance inédite de la Tour d'Auvergne et
de J. Le Brigaut avec J. J. Oberlin. — Abbé Gbamdidxbb. Ana-
baptistes. — GoouBii. Étude sur M»» de Sévigné. <Suite.) —
Flaxlakd. Économie du bétail, par Sanson.
Hbvub catholique de l'Alsace. Décembre 1866.
DoMiiAHOBT. Les Solidaires devant la loi civile. — *** On
n'est jamais trahi que par les siens! (A propos de la brochure
de M. le pasteur Homing relative à l'église de Saint-Pierre-le-
Jeune.) — **♦ Autre enfant terrible. (M. P. Cadet et son article
du Courrier du Bas-Rhin relatif au discours de M. le recteur.)
— •♦* Caveant consules! (A propos du discours de M. le pro-
fesseur Schûtzcnberger à l'inauguration do la nouvelle Société
de médecine.) — Table des matières de l'année 1866.
Janvier 1867: .
Delcasso. Enseignement primaire obligatoire. — L. Vautbby.
Lucelle. Description de l'abbaye (i planche). — L. W. Les Arti-
cles de Durlach.
Février 1867 :
- P. MuBT. Les Convertis depuis la Réforme, par Mgr. Ross, t.rv.
— De Vétat des prisons de Strasbourg, par M. d'Eggs. — Revue
des questions historiques. — A. Habaubb. Histoire de la ville
d*Obernai, par M. Gyss. — A. Stbaub. Mémoires sur les habita-
tions gauloises, par le P. Bach. — P. Muet. M. Leblois» touriste.
( 197 )
Mars 1867 :
ÛoMicAKOBT. Du serment judicinire. — Ph. RbIkhard. Bossuet
et le protestantisme. (a« partie.) — Dbloasso. Le» Finances firan-
çaises sont Vancienne monarchie, etc., par le baron de Nervo.
— Ghboniqub. (M. Liùs-Bodard et les viandes de la Plata. — L'O-
piniàtretë des vieux luthériens, etc.)
Avril 1867:
Cb. Martin. Questions alsaciennes à propos de YUistoire de
Juks César, par Napoléon III. (i*r art.) — Dbloasso. Les Finances
françaises, etc. — Ch. Dubois. Le Crucifix. Poësie. — A. Stbaub.
Anthologie ëpigraphique.
Mai 1867 :
WiKTBBEB. Murbach. — L.DACHBox.Do'cadence religieuse do
Strasbourg au XV^siècle. — Ch. Martin. Questions alsaciennes,
etc. — Dblcasso. Les Finances françaises, etc. — P. Mubt.
Souvenirs d'un aspirant de marine , par le comte Paul de Leusse.
— Souscription Voltaire '.
L'Impartial du Rhik.
Feuille politique, littéraire, économique, agricole et finan-
cière paraissant tous les jours, à l'exception du lundi, depuis
le 27 décembre 1866. 44 fr. par an. M. Meneguin, administra-
teur; M. Percz-Roldan , rédacteur en chef; M. Christophe, im-
primeur. Ce journal a publié :
Comte DB Leusse. Souvenirs d'un aspirant de marine. (Jan-
vier-mars.) — Sabourin de Nantoh. Blotzheim, son passé,
son présent. Étude historique et archéologique. (9 au 16 mars.)
— L. Larcubt. Lettres parisiennes. (Les numéros du dimanche
de janvier, février et mars.) — Ch. Probt. Lettres sur l'Exposi-
1. • On y lisait (dans le Siècle) nne mention qae Ton l'attendait à
voir démentie. La voici sans eomsientaire :
• 73 élèvea de philosophie, rhétorique, mathématiques spécialee et
mathématiques élémentaires du Lycée de Strcubourg: 36 fr. >
Cette mention n'a heureusement pas lété démentie, et nous félici-
tons les 73 souscripteurs de leur manifestation. C'est quand on est
Jeune, qu'il faut surtout savoir honorer les grands hommes qui ont
illustré le monde. Voltaire , maigre ses défauts et ses erreurs et quoi
qu'en pense on en dise la Revne catholique de V Alsace, comptera
toqJoar« au nombre des génies que la France nous a donnés.
( 1»8 )
tioii universelle. (Avril et mai.) — Cu. Dubois. Cousidëratioiis
morales et littéraires sur le roman. (22 et 23 mars.) — Noël.
Feuilletons scientifiques. (Mars, avril.) — Pikkrr (M« A. M.).
Feuilleton théâtral. (Janvier, avril.)
Courrier du Bas-Rhir.
GoouKL. Le Mouvement littéraire en province et la Société
littéraire. (N» 308, 1866.) — D»" Brouardel. Le docteur Guil-
laume-Ernest Fritz. (No 41, 1867.) — d'âlmbert. Un duel de
19 ans commencé à Strasbourg en 1794. (N*» 50.) — A. Schmée-
GAN8. Société des bibliothèques populaires et communales du
Bas-Bhin. Rapport. (28 et 29 mars.) — Ad. Lsrkboul.lkt. L'Art
et la vie, par A. CoUignon. (5 avriL) — Gooukl. La Fiancée de
Messine, de Schiller, traduite en vers par Th. Braun. — E. Gau-
CKER. Le Cerveau et lu pensée, par Janet.
L'Industriel alsacien.
A. Klenck. Les Institutions privées du Haut-Rhin. -« Cn. Grad.
Un séjour au col de Théodule dans les Alpes. (N<>* 28 et 29, 1867.)
— Idem. L'Ancien Mulhouse à table. (Le p&té de foie gras. —
L'hospitalité mulhousienne. — Le menu d'un dîner donné à
l'hôtel de ville, le 19 novembre 1705. — Le poisson et le co-
chon de lait. — 14 chapitres, un appendice très-intéressant au
livre type : F Alsace à table, par M. Gérard.) — About. La Fille
du chanoine. — £. Boissibrre. Causeries du jeudi. (Critique
littéraire.)
Zabbbner Wochenblatt. 1867.
D. Fischer. Das alte Zabern. (Suite.) N^ 1. LXXI. Die Lands-
perg'sche Behausung. — LXXII. Der ehemalige Wilspergerhof.
— N0 2.LXXIIL Der ehemalige Flachslànd'sche Hof. — LXXIV.
Der Mauermùuster'sche Hof. — LXXV. Die Zwanger'sche Be-
hausung. — N» 4. LX?;VI. Das sogenannte Storchnest. — N<» 5.
LXXVII. Die ehemalige adelige Behausung derer von Westhau-
sen. — LXXVIII. Der Hof desHerm Bemhard von Lûtzelburg. —
No 6. LXXIX. Das ehemalige Gasthaus «Zum GauU. — N^ is.
LXXX. Die Herberge.
Elsjbssisches Saustaosblatt. No 47, 24 novembre. N^ 52, 29 dé-
cembre 1866.
Otte. Das Murchen vom Felsenstûckler. — X. Im Passeier-
thaï. — G. Mûhl. Einiges ûber Theaterzustœnde in Berlin in der
( 199 )
zweiten Hâlfte des vorigeu Jahrliuuderts. — Ottk. Uet Vo»ges
au Rfiin, par M. P. Huot. — Karl Bsrdellé. Ini Hirte Jcrri sin
verborjeuer Schatz« — X. Der Grossmeister, der BufTos und
seine Kamelie. — D. M. Die Kirche von Ottmarsbeim. — Ottk.
Gedichte von A. Stœber. — Popsies de MM. Kreutzberger, Vogl,
Marzroth, Bresch. — Kirscblbobb. Strassburger Briefe. (Ben-
tr(^e solennelle de l'Académie. — La Société littéraire : Euloge
Schneider, littérateur et poète, par L. Spach. — Le Christkin--
delsniarkt.) — Chroitique. Titre et table dos matières de l'an-
née 18G6 (la dernière de ce charmant recueil <)•
BiBLioTuÈQUB DK l'Écolk DBS Chartbs. 27« aunéo , 1866. l*"* li-
vraison; et 28* année, 1867. i'» livraison.
Ado. Krcebbb. Œuvre» historiqueê inédite* de Pb. And. Grandi-
dier, publiées par Liblin , t. I-IV.
BlJSTTBR FflR LITBRARI8CHB UhTBRHALTXTNO. (N^ 59, 1866.)
X. Les Biographie» al»aei»nne» , par M. L. Spach.
Pbtbrmakn's M1TTIIBI1.UNOKH. (N^ 11, 1866.)
L'Empire des Tsars, par Schnitsler.
Le Mousquetaire. Journal littéraire quotidien , publié par Alex.
Dumas. (Janvier -mars 1867.)
A. Dumas. Les Blancs et les biens. Roman commencé le 13 Jan-
vier, en fenilletou. (Le prologue se passe à Strasbourg; c'est l'ar-
rivée de Oh. Nodier se présentant chez Schneider, l'accusatear
public, pour apprendre le grec.) Ce feuilleton, interrompu dans
le Moutquetaire , est publié actuellement par la Petite Prt»»t
(27 mai 1867).
Messager des sciences historiques , ou Archives des arts et de
la bibliographie de Belgique. 1867. i^e livraison.
Max. de Rinq. Un diptyque de la fin du XIT* siècle ou du com-
mencement du xy« siècle. Cet article est accompagné d'une pho-
tographie.
1. Dans notre précédente livraison, nous avons déjà exprimé tous
nos regrets de la ceMation de cette publication, qui avait un cachets!
original. Nous y revenons aujourd'hui, car nous sentons, surtout de-
puis cinq mois, le vide qu'elle a produit. Le 8am»tag»bUUt de M. Otte
n'a pas encore été remplacé :
• Viclleicht gelingt es sp&ter einmal einer Jugendlichern , begabtern
I Hand, dcn Fadcn, den wir sinken lassen , wieder aufiunehmen.
tDies der Wunsch, den wir auf die Schwelle des neuen Jahres
fl niederlegcn. *
Nous commençons à craindre que le vœu de l'éditeur de cette
petite feuille si populaire ne se réalise pas.
( 200 )
hRvuB ARORioLoeiQua. 8* année, mai 1867.
FsBD. Chabdik. Antel romain décourert à Straibonrg eu 1865.
RsTUx DBB QUBSTioirs HISTORIQUES. 4^ Hvraiaon :
Abbé Mubt. La Consultation du pape Zacliarie. L'antenr cher-
che à établir que Pépin n'a pas été un usurpateur, qu'il est de-
Tenu roi en vertu des institutions nationales, et que le pape
Zacharie n'a point empiété sur le domaine temporel des rois.
AmiALBS DR LX. SoCIÉTi^ PHILOUATHIQUE YOOÉSO-RHJÊKAKB. NOU-
velle série, 7« livraison.
La reprise de cette publication est une bonne fortune pour
tous ceux qui s'occupent des sciences naturelles, et nous en féli-
citons M. Kirschleger. Cette 7* liyraison contient une série de
renseignements curieux et intéressants sur la bibliographie vo-
géso-rhénane , la littérature glaciériste et préhistorique, la géo-
logie rhénane, la météorologie vosgienne, la littérature pério»
dique alsato-rhénane et les services académiques. On y trouve
également le programme de l'excursion que la Société compte
faire du 8 au 11 Juin prochain A Wesserling, Saulxures, Qérard-
mer, la Schlucht et Munster. Nous nous r^oulssons déjà de lire,
dans la prochaine livraison , le compte rendu de cette prome-
nade, qui, nous n'en doutons pas, ne laissera rien i désirer.
RsTUB DBS Dbux-Mordbs. i^i* mars 1867 :
Ed. About. La Fille du chanoine.
Cette histoire, qui rappelle les plus Jolis contes de M. About,
a vivement piqué la curiosité des lecteurs strasbourgeois par les
noms des personnages qui sont trés>répandu8 ici.
Elle fat racontée A l'auteur par M. le notaire Zlmmer, dont
M. About a tracé le portrait le plus flatteur. « Tous ceux qui pen-
sent librement, et il y en a beaucoup dans ce noble coin de la
France, recherchaient ses conseils et suivaient ses exemples; il
exerçait amicalement sur ses égaux l'autorité que donne un bon
sens infaillible doublé d'une irréprochable vertu. Aucune œuvre
de bienfaisance intelligente ne fut entreprise sans son concours :
il était l'âme de la digne et patriarcale cité. On ferait une répu-
blique autrement belle qu'Athènes et Sparte, si l'on pouvait
réunir un million d'hommes tels que lui. Ce citoyen de l'Age d'or
n'affeotait pas de dédaigner le présent; sa tolérance s'étendait
jusqu'aux œuvres de l'art et de la littérature oontemporal»^. Il
allait au théâtre, il lisait tous nos livres, exaltait volontiers ««
qui lui semblait bon , et notait sans aigreur les défaillanoes pu-
bliques et privées. •
C* H*
Numéro 0 ■DCCCLXVII Juisi-OcionuE
LE
BIBLIOGRAPHE ALSACIEN
GAZETTE
LITTÉRAIRE, HISTORIQUE, ARTISTIQUE
LA FAMILLE GENSEFLEISCH A STRASBOURG.
La Bibliothèque de la ville de Strasbourg vient
de s'enrichir d'un modeste petit morceau de pa-
pier, qui n a d autre mérite que celui de porter
le nom de Gensejleisch de Mayence, c'cbt-à-dire
celui de l'immortel inventeur de l'imprimerie ,
généralement connu par son autre nom ou sur-
nom de Gntenberg. — Ce document est une quit-
tance émanant de Friele Gensefleisch de Mayencc
et donnée au magistrat de la ville de Strasbourg,
au sujet du payement d'une somme de vingt-six flo-
rins, montant d'une rente viagère échue au jour
des Rameaux.
Voici la transcription et la traduction de ce
titre :
( 202 )
« Ich Friele Gensefleisch von Mentzc bekennc
< inich mit dieszim offen briefFe dasz micli die
« crbn und wisen ludc die meister und Rat dcr
« Stat Straszborg wol gewert und bezalt hant Ses
«vndzwetzig Glt. die mir escliennê und fallen
«sint off den heilgen Phalme dag. die ich em-
«phanh....n von dem Erbn Heiuriche Thesse Die
« da stent off myne leptage vnd nit...er der vor-
«geschr. Ses vndzwentzig sage ich Friele obgent
« die vorgeschr. meister... d Rat der Stat Strasz-
«borggwit ledig und losz zu dieszem zile und
«ander vgang. Zilen desz zu Orkunde han ich
« Friele obgnt myne Ingesegel an dieszin brieff
« gedrucket In dem lare nach Crist geburte fertze-
« hin hundert und nun und zwentzig lare off den
«Samszdag vor halb vaste.» (L. S.)
«Moi Friele Gensefleisch, de Mayenee, je re-
connais par cette lettre patente que les honorables
et sages hommes, les maître et conseil delà ville
de Strasbourg ont dûment acquitté et payé vingt-
six florins, qui sont échus en ma faveur au saint
jour des Rameaux, que j'ai reçus de l'honorable
Heinrich Thesse et qui me sont dus à titre viager,
et moi Friele sus-nommé je déclare quittes, libres
et francs de ces vingt-six florins, les susdits maître
et conseil de la Ville de Strasbourg, pour ce
terme et j)our tçus autres termes précédents. —
( 20.3 )
En témoignage de quoi moi Fricle subnommc
j*ai apposé mon scel à cette lettre, Tan après la
naissance du Christ , quatorze cent vingt-neuf
ans, le samedi avant mi-carême.» (L. S.)
L'empreinte du cachet porte les mots S. Friel
Gensjleisch autour d'un écusson sur lequel Pon
distingue un petit bonhomme paraissant tenir
une canne a la main. Ce cachet ressemble, bien
que sans être complètement ])areil , au sceau en
cire verte appendu par Jean (lensefleisch, dit
Gutenberg, à un titi'e en parchemin que la Bi-
bliothèque possédait déjà et par lequel le cha-
pitre de Saint-Thomas de Strasbourg a prêté , en
date du 15 des kalendes de décembre 1442, une
somme de 80 livres audit Jean Gensefleisch, le
Gutenberg liistoriquc.
Il convient de remarquer que le nom de Priele
(Frédéric ou Fridolin?) inscrit sur le document
nouvellement découvert, est celui de plusieurs
membres de la famille Gensefleisch : selon les
uns le père et selon une généalogie, sans doute
plus exacte, loncle de Tinventeur, le portaient,
ainsi qu'un frère et un cousin de Jean. — La
date de 1429 donne, en outre, quelque impor-
tance H cette pièce, parce qu'elle semble prouver
que dès cette époque la famille Gensefleisch ,
non-seulement avait des représentants à Stras*
( 204 )
bourg-, mais quelle jouissait dans cette ville
d'une certaine considération, attestée par ce fait
que le magistrat entrait en relation d'affaires avec
lun de ses membres.
Ce reçu signé par Friele Gensefleisch , de
Mayence , u été retrouvé , par les soins de
M. Brucker, le consciencieux «archiviste de la
ville, au milieu de ce même fouillis de vieux
papiers successivement déposés dans les greniers
des grandes boucheries , puis dans une salle dé-
pendant de la Bibliothèque et que j'ai récemment
restitués aux archives municipales, parmi les-
quels M. le professeur Jung avait déjà précédem-
ment découvert le titre de 1442.
Auu. Salm,
Bibliothécaire de la ville de Strœhoury,
DE L'ANCIENNETÉ DU CHATEAU DE MORI-
MONT (MÔRSPERG), EN ALSACE.
Dom Calmet* public une charte crAugclram par la-
quelle cet évêque do Metz donne à l'abbaye de ScànU
Avold quelques biens situés dans les endroits indiqués
ci-après :
« Nomina villarum Walo quae est juxta Morsperc cas-
1. Jliitoirc de J.vrraine , Prouves, I, col. 2î>â, l'c éUiliui^
( 205 )
hnm in EUsacki; jiixta Ilnmhvre, lioyoc; vîllam apiid
Jvgcfivilo; quatuor mansos juxto Sidrab; Cmuh'r cum
ccclceîa; vîllam juxta Bozonts viUam. Itcmque Ogtwgixm
viUam et novem mauFos apud AHorf juxta Tannœ ^^îllam
et'unum maueum apud Hinhngam vi'llam, '>
Graudidier', en regestant cette charte «aiino 787^ lô
Junii » , attribue la citation de Walo au village d'Aile ,
près de Porreutruy, et celle de Tannœ vUlam à TanviUers,
faisant entendre ainsi que celle de Moruxiere s'appliquait
au château de Morimont, en allemand Morftpnv/, près
d'Oberlarg et non loin d'Aile.
Trouîllat', en reproduisant, d'après Dom Calmet, la
charte de 797 (et non 787 comme l'indique Grandid.),
attribue Walo à Afle, près de Porrentruy, Morttperc h
Morimont, Salrab à Salarie (?), AHorf k Altdorf (ûépHr-
tement du Bas -Rhin), Tamw viilam à Thanvt'flé (Boa-
Rhin). Il croyait ainsi, de même que Grandidier, qu'il
s'agissait du Morimont situé non loin d'Aile.
Nous -même, nous fiant à ces autorités, nous avons
donné cette date de 797 à notre Morimont d'Alsace.
(V. Mone , ZeiUchrift fur die Geschiehte rfeu Ober-
liheins, 185G, p. 453.) Enfin M. Quiquerez^ et généra-
lement tous ceux qui se sont occupés de l'histoire de
Morimont n'ont pas hésité à suivre les m(ime8 errements.
Remarquons, en passant, combien ce nom de Mërsperg
a donné lieu à de confusions. M. Mone {hc. cit., p. 182)
1. HtJitoire d'Algaee, Pièce» justif. , I, xi.v.
2. Monuments de l'hiêtoire de Vancieti rrirhé de liâle. I, 84.
3. AVrtie tPAhace de 1859, p. 340.
( 206 )
attribuait notre château à celui de MSrsporg près do
Winterthur, eu Suisse , et uous, en voulant rectifier
cette application, nous avons donné à noti*e château d'Aï-
pacc une date qui concernait le Mërsperg de la Lorraine.
C'est, en effet, dans la Lorraine allemande qu*il faut
chercher le Movfijjcrc cité dans le diplôme de 797. Lais-
sons pour un moment de côté le nom à'Elisacia qui se
trouve accolé à celui de ce château, et voyons si les vil-
lages cités dans le titre de Févêché de Metz ne se ren-
contrent pas dans les environs de Saint-Avold même.
1° Walo, Le Dictionnaire topographique du départe-
ment de laMeurthe, par M. Lepage, mentionne VahJ,
canton d'AlhcHroff, Les citations qui accompagnent ce
nom sont les suivantes : Wa'lenpropc Morfhtrg, de 14()0 ;
Vcden près de Mei^spi-ich, de 1571, etc.
2^ Morspei'c, Le même Dictionnaire mentionne Mari-
mont , canton d'Alhestroff, Les citations qui suivent co
nom s'expriment ainsi: Cafitrum de Mora^erch, de 12G6;
Mertqmch, de 1571: Marimont o« Morsperg , de 1710,
etc. Marimont, fief du bailliage d'Allemagne, fut le
chef-lieu d'une châtellenie et d'une mairie qualifiée de
mère-court, de laquelle dépendaient les villages de
Cutting, etc.
Ces citations suôisent pour établir qu'il ne s'agit pas
du Morimont d'Alsace, mais bien du Marimont de la
Lorraine. Il est donc inutile de rappeler que Huwhure
est Hambourg, aujourd'hui station du chemin de fer
près de Saint- AvokK que Uopac=zRorhach , Cundic=:
Cititing, ai\jourd'hni du canton de Dieuze , qvL*A?torf=
( 207 )
Alfroff, aujourd'hui du canton d'AlbestrofF, dépendaient
autrefois de la cliatellenie de Marimont; que Salrab ne
peut être qnc Sarralbef dans la Moselle, ci Jhzonts viHa ,
BouzonviUc dans le même dc'partcmcut.
Mais s'il Q&i liien prouve que tous ces endroits sont
situés hors d'Alsace, pourquoi le diplôme porte -t- il Mors-
2)€rc in Elhacia? Nous croyons que ce nom est mis ici
pour Allemannia, l'Alsace ayant fait partie du duché
d'AlIemannie avant de devenir duché d'Alsatia, et nous
avons vu plus haut que Marimont était un fief du bail-
liage d'Allemagne.
Cette rectification ôte considérablement d'importance
à notre château, qui se trouve ainsi relégué au XIIP
siècle, quant a sou antiquité historique. C'est dans un
diplôme de 1243, qu'on le trouve mentionné pour la
première foi?. (Trouillat, Monvm,, I, 563.)
.T. (t. Stoffkl.
LETTRES INÉDITES DE METTERNiCH
AU PROFESSEUR OBERLIN.
Dans une intéressante notice sur V Archéologue J. J.
Oberim (Bulletin de la Société des mon. hist. d'Alsace,
2' série, 1. 1", 2* liv.), M. L. Spach a nommé, parmi les
jeunes gens de grande maison instruits par ce savant
professeur, les fils de M"* Hélène de Dietz, épouse de
M. de Krock, conseiller intime de l'empereur de Russie.
Nous pourrions en citer beaucoup d'autres, venus de tous
( 208 )
les pays , tels i\x\o. le prince Charles de Stolberg-Gederii ,
les comtes Ch. et Oust, do Lœvenhîolm , de Watt<îvîUc
de Montbenay, etc. Mais le plus illustre de tous ces élèves
était Clément -Wcnceslas-Lothaire, comte, puis prince
de Metternich-Winnebourg. Issu d'une des plus anciennes
familles de l'élcotorat de Trêves, il naquit à Coblence,
on 1773, et reçut les prénoms de deux archevêquos-
électours de ce pays, Lothaire de Metternich et Clément-
Wenceslas de Saxe. Il fut envoyé, h l'Age de quinze ans,
h Tunivorsîté do Strasbourg, si importante à cette époque .
pour y suivre les cours do Koch et d'Oberlin. Troublé
dans soB études par la révolution française , il quitta
Strasbourg pour aller assister au couronnement de l'em-
pereur Léopold à Francfort, le 9 octobre 1790. C'est de
là qu'il adressa sa première lettre à Oberlin. 11 reprit en-
suite ses études à l'université de Mayence : il eut là pour
professeur Thistorien Nicolas Vogt, auquel il éleva plus
tard un monument dans la chapelle de son château de
Johanhisberg. Mais ses études furent de nouveau inter-
rompues par les Français, qui s'emparèrent de Mayence
eu 1792. Nommé, quelques années après, ministre de
l'empereur à La Haye, il fut encore chassé de la Hol-
lande par les Français, qui dépouillaient on même temps
son père de ses possessions sur les bords de la Moselle.
En 1801 , le comte Clément fut nommé ministre à Dresde ,
d'où il écrivit deux nouvelles lettres à Oberlin. En 1803,
il fut envoyé à Berlin , et au mois de juillet 1806 à Paris.
En passant à Strasbourg, il n'oublia pas son ancien pro-
fesseur et lui adressa le billet que nous publions plus
loin. On voit que le d'irbrc liomme d'Etnt était un élève
j*cconiiftis8aiit : la mort dOberlin, qui eut lieu le 1(> oc-
tobre suivant, put eeulc briser leurs relations.
La eorrespoudancc de Metternicb avec Texcellent pro-
fesseur de Strasbourg est conservée î\ la Hiblîotbèque
impériale. (Fondu allematid , n® 197.)
Aro. Krœbru.
I.
Francfort, co 13 octobre 17îh>.
Monsieur le PnoFESHErit,
Je vous joins ici une médaille frappée pour le Couron-
nement. On en a jette de semblables en or et de moindre
taille en argent, qui ont toutes la même légende. Je sup-
pose que peut-être vous n'en aurez pas encore vu ou que
vous n'en possédez point, ce qui me fait espérer que
vous ne rejetterez pas l'offre que je vous fais de celle-ci ,
quelque petit que soit le don. Je vous prie de le regarder
comme une marque de reconnoissance pour toute l'amitié
que vous m'avez toujours témoigné et comme l'avant-
coureur de toutes les choses que je pourrai ramasser pour
aider à orner votre Cabinet.
J'ai l'honneur d'être,
Monsieur le professeur.
Votre très humble et très obéissant ser>'iteur.
Le Comte Clément de Metternich.
Mon frère et l'abbé Bertrand me prient de les rappeler
à votre souvenir.
f 210 )
II.
Dresde, ce G m.ir« 1802.
Le repos qui règne maiiiteuant en France , doit y faire
refluer de nouveau les étrangers de tous les pays. Stras-
bourg sera choisi de préférence pour achever l'éducation
de jeunes gens qui désireraient réunir le précieux avan-
tage dos deux langues ; les Allemands, les Polonais et les
Russes peuplaient anciennement votre université ; je ne
doute point qu'ils ne suivront dans la suite cette route
anciennement tracée, si les mêmes moyens d'instruction
B*y retrouvent. C'est sur ceux-cy que je viens vous de-
mander des renseignemens. Une des premières familles
de la Russie, avec laquelle je suis intimement lié, est
intentionnée de faire passer deux ou trois ans a Stras-
bourg à deux fils, âgés de IG et de 13 ans. Elle s'est
adressée à moi pour consulter mon opinion , et je lui ai
promis de prendre toutes les informations possibles, tant
sur les i^rofesseurs de votre ville que sur tous les autres
moyens d'instruction. C'est de vous, Monsieur, que je
les réclame ; et qui en effet serait plus fait pour inspirer
une entière confiance? Je me rappellerai toujoura avec
plaisir les momens que j'ai passés avec vous, et si tous
les professeurs de l'université vous ressemblent de loin ,
mon but sera parfaitement rempli. Ayez la bonté de me
répondre aussi vite que possible et d'entrer dans tous les
détails qui, sous le point de vue que j'ai eu l'honneur
de vous proposer, contribueront à éclairer et à décider le
choix de parens respectables par leur attachement pour
( 211 •)
leurs enfans, et au succt's desquels je m'intéresse eomine
eux-mêmes.
Recevez les assurances de mon ancienne et éternelle
amitié et considération.
Le Comte C. de Metternich,
Mifihtre de V Empereur à fa Cour de Saxe.
III.
Dresde, on 18 juin I80g.
Je viens vous remercier, mon ancien et respectable
ami , de la lettre pleine de détails les plus intéressants
sur la situation actuelle de votre université. Elle a produit
l'efifet que j'en attendais : le prince et la princesse Dol-
gorouky se sont décidés de faire passer quelques années
ù Strasbourg à leurs fils , jeunes gens remplis de talents
et de bonne volonté. Je vous les recommande comme
mes frères; ils s'appuycront des boutés que vous avés eu
anciennement pour moi, et les réclameront également.
Ils doivent vous arriver dans le courant de juillet: ce
u*eBt que sur les lieux qu'ils se décideront pour leurs
arrangemens domestiques. £n attendant ont-ils pris la
liberté de vous adresser une malle remplie de livres, que
vous voudrez bien avoir la bonté de garder en dépôt
jusqu'au moment de leur arrivée. Les irais desquels vous
vous serez chargés, vous seront remboursés à la même
époque avec infiniment de reconnoissance.
Agréez les assurances de ma constante et inaltérable
amitié et de ma considération bien distinguée.
C. METTEBNirH-WiNNEDOURO.
( 212 )
IV.
Ce 2C juillet 1800. •
tlo serai à vos ordres demain avant on^c heures , mon
cher professeur, et passerai , si vous permettez , chez vous
pour aller vous chercher. Les Muses et les armes ont
depuis nombre d'années formé une si étroite alliance, que
je verrai avec grand plaisir à la fois le manuscrit de
Thèbes et la parade à Strasbourg.
Recevez les asHurances de mon ancien et sincère atta-
chement et de ma considération la plus distinguée.
Mettehnuh -Winnebourg.
WmPHELING'.
Une étude comme celle que j'ai sous les yeux est une
bonne fortune non -seulement pour l'histoire de la litté-
rature , mais encore pour la science de la pédagogie. La
ville de Schlcstadt, qui compte avec orgueil Jacques
Wimj)holing au nombre de ses enfants, doit être fîère du
monument élevé par M. de Wiskowatoff à la gloire de
l'émincnt écrivain , qui , placé entre la fin du XV* sioclc
et le commencement du XVI*, est généralement con-
sidéré comme le restaurateur des lettres dans le sud de
1. Jacquet WintphelinÇf »a vie et set êcritt. JCtude hi»torique sur le»
humanistes allemands, par lo docteur Paul de WiskowatofT. Berllu,
1867; 1 vol. 'in-8» de 238 psgcx. {Jacoh Wimpheling, sein Leheu wsd
seine Schri/teu. Kin Beitrag znr Gesrhiehte der deut^eheu IFumanintm ,
von Dr. Paul von Wiskowatoff.)
213 »
rAlleinagnc, L'auteur de cette étude nous reti'ace , dans
une savante introduction qui précède sa notice biogx*a-
^hique , le tableau moral et intellectuel de cette époque
brillante qui précéda la Réforme et dont Wimpheling
fut un des représentants les plus illustres. Il nous montre
ensuite la jeunesse studieuse de Wimpheling, qui fut
placé, jusqu'à l'Age de 12 ans, dans la célèbre école que
Louis Dringenberg tenait à Schlestadt , par son père ,
(|ue le bon sens et le travail , à défaut d'instruction et
de fortune , rendaient capable de seconder, par les bien-
faits de l'éducation , le développement des dons heureux
que son fils tenait de la nature. En 146^1, après la mort
de son père , le jeune Wimpheling alla étudier la philo-
sophie à l'université de Fribourg, sous Kilian AVolf et .
Jean Geiler de Kaisersberg, et eut dans les hautes études
le même succès qu'à l'école de Schlestadt. Après un sé-
jour de deux années à Fribourg , il alla visiter l'univer-
sité d'Erfurt et de Heidelberg, y obtint les divers grades
universitaires , se voua à l'état ecclésiastique , et fut
nommé, en 1481, par l'électeur palatin Frédéric, recteur
de l'université de Heidelberg. M. de Wiskowatoif a suc-
cessivement analysé et apprécié toutes les œuvres de
l'éminent écrivain alsacien, ses poésies, ses pamphlets,
ses ouvrages de pédagogie et les discours qu'il a pro-
noncés pendant sa longue carrière et les hautes fonctions
qu'il a occupées dans l'enseignement. Il nous montre
tous les eÔbrts qu'il fit pour extirper les vices de l'en-
seignement scolastique , le ramener à des sources plus
pures, et donner aux élèves le plus haut degi'é de Tin-
f 214 )
sU'uction et de rcducution par des méthodes avauta-
geusea et faciles.
■
Je ne puis pas avoir la i)rétentiou de suivre pas à, pas
Tauteur daus les divei*sc8 appréciatious qu'il fait du
génie de Wimpheling et des nombreux ouvrages que
produisit sa plume féconde et variée. Le cat^ilogue des
évoques de Strasbourg, qui passe chez nous pour l'œuvre
capitale de Wimpheling, est trcs-convenablement appré-
cié , c'est celui de ses ouvrages qui assure une durée à
son nom.
M. de Wiskowatott'nousreti'ace les longs démêlés que
Wimpheling eut avec les moines de son temps et la haine
(ju'il avait vouée au peuple d'Israël, et nous apprend
qu'il passa les dernières années de sa vie daus Tobscurîté
et qu'il vint terminer ses jours à Schlestadt, le 17 no-
vembre 1528, à l'âge de 79 ans.
Après avoir parcouru ce volume avec un intérêt tou-
jours croissant, il me reste à rendre hommage à la vaste
érudition de l'auteur ; la conscience et l'impartialité avec
lesquelles il a traité son sujet, et les notes savantes et
bibliographiques qu'il y a ajoutées, assurent à son travail
une place marquée dans toute bibliothèque alsatique.
D.F.
f 215 }
CHRONIQUE DE COLMAR'.
Les Annales et la Chronique des dominicains de Cohnar,
qui coustitueiit un des monuments importants de l'histoire
d'Allemagne pendant le moycin âge , et qui ont déjà eu
la bonne fortune d'être traduite» eu fi'ançais, eu 1854,
pal* MM. Gérard , avocat à la cour impériale de Colmar,
et Liblin, directeur de la Eevue d* Alsace, viennent d'être
traduites en allemand par M. Pabst. Cette traduction .
qui vient de paraître à Berlin, fait partie de la grande
collection des historiens allemands du moyen âge, que
publient, sous les auspices du roi de Prusse, MM. Pertz,
Grimm , Lachmann , Beuke et Ritter. Le texte dont
M. Pal>st s'est servi est celui des Monumenta Germaniœ,
publiés par M. Pertz. M. Pabst a cherché à rectifier, au-
tant que possible, les négligences inévitables qui se sont
glissées dans le travail de MM. Gérard et Liblin , dont il
se plaît , d'ailleurs , à reconnaître tout le mérite. Sa
traduction se divise en deux parties principales : la
première comprend les petites annales de Colmar, qui
embrassent la période 1228-1298, les annales de Bâle
(1266-1277), les grandes annales de Colmar (1277-1305),
et plusieurs appendices, tels qu'une nomenclature des
parents d'Albert, roi des Romains, un récit des faits re-
marquables qui se sont passés dans les années 1458 et
1. La Aniiuln ci la Chronique de Cohnar, traduitou en allemand jiar
lo docteur H. Pabst. Berlin; 1 vul. in-12 de 195 pagos. {Annalen ttnd
ChroHik van Kolinar, flbcrjctat von Dr. H. Pabst.)
( 216 )
1172, un tableau rétrospectif de l'Alsace au couuucuce-
uiont du XlIP siècle , et une dcscriptiou de l'Alsace et
de rAUemugue. Ces appendices si intéressants pour l'his-
toire des niœui*s de l'Alsace à cette époque et l'étude de
la géogi-apbie ont été également reproduits dans l'édition
française. La deuxième partie se compose de la chronique
de Colmai', qui , quoiqu'elle révèle quelque sentiment de
l'ordre historique, une certaine méthode d'exposition,
est plutôt un faisceau de récits qu'une histoire propre-
ment dite.
Je ne signalerai pas toutes les différences qui existent
entre la version fi*ançaise et la version allemande; je
ferai seulement remarquer que la tâche du traducteur
allemand a été singulièrement facilitée par la version
française, quoiqu'il n'ait pas toujours proposé la meil-
leure version. En voici un exemple :
12S0.Eex liudoIj)Inie jrro triginiu librU arye^iH cavcom
m BufiU'a avi iisitaco comjparavit*. Ce passage a été tra-
duit par MM. Gérard et Liblin de la manière suivante :
Le roi Rodolphe acheta pour trente livres d'argent la
cave dite Au Terroquet à Bâio. M. Pabst le rend ainsi :
Le roi Rodolphe acheta à Bâle pour trente livres d'ar-
gent une cage pour un perroquet*. M. Moritz, de Bâlc,
nous a appris , dans une lettre qu'il adressa , le 26 août
1861, ù M. le directeur de la Uemie (VÂhacc^^ qu'il exis-
tait t\ Bâle une maison dite Au Pen'oquef , et que , par
1. KUit. do Colmar, p. 140.
2. édit. de Ucrlin^p. 62.
3. lievuc d'Alsace f ï'^ série, 5^ auucc, p. 429.
( 217 )
conséquent , MM. Gérard et Liblin avaient parfaitement
rendu le sens du texte latin.
Voici un passage où le traducteur berlinois parait
remporter sur les traducteurs français :
1 266. Clauêtrum et villam Lticeianh ventus sive turbo pro
nuiffna parte destntxH '. Le veut ou un ouragan détruisit
en grande partie le monastère et la ville de Lucerue. La
version allemande porte : le monastère et le Wllage de
Lucello {KioêUr wid Dorf Liittel) *.
M. Pabst a fait précéder son travail d'une intéressante
préface, qui se compose de 17 pages. Je ne doute nulle-
ment que les AnncUes et la Chronique de Colmar, sous
cette forme nouvelle, ne reçoivent le même accueil bien-
veillant qui leur a été fait eu 1854. D. F.
Vlnduêtrkl de Mulhouse publie, depuis le 24 juin der-
nier, sous le titre de Chronique de Colmar, une véritable
histoire de cette ville , que Ton attribue généralement à
M. Liblin, Tinfatigable et savant éditeur des œuvres
inédites de Graudidier. < Le titre de cette publication ,
«dit Tauteur dans ravcrtisscmcnt qui la précède , en in-
« dique le plan et le programme. Ce n'est ni une œuvre
« d'érudition , ni une œuvre d'imagination : elle se borne
« à l'enregistrement chronologique des faits et des événe^
«ments.» M. Liblin s'est appliqué à ne rien produire
qui no fût basé soit sur don documents^ originaux , soit
1. Kdit. de Colmar, p. iét
2. lâdit» de Berlin^ pi \f.
( 218 )
snr les travaux des Schœpflin , des Laguille , des Gh-an-
didier, etc. Il ne marche qn^appuyé de preuves, et a soin
de citer, au bas de chaque paragraphe , les sources 4m il
a été puiser. Les feuilletons de Vlndustriel, que j*ai sous
les yeux, nous conduisent depuis l'année 58 de Tère
chrétienne jusqu'à Tannée 1289.
Espérons que M. Liblin continuera la publication de
ses laborieuses et intéressantes recherches sur Thistoire
du chef-lieu judiciaire de notre chère province, et qu'elles
seront, au fur et à mesure de leur insertion, Tobjet d*un
tirage à part^ réservé à une publication d'ensemble, qui
recevra le même accueil bienveillant qui a été fait aux
antres publications du savant directeur de la Bévue d'Aï*
êoce, D.F. .
LA BIBLIOTHÈQUE GÉRARD.
L'an dernier, en mai ou juin 1866, le fils du célèbre
M. Pertz, conservateur de la Bibliothèque royale de
Berlin , un savant et un érudit lui-même suivant digne-
ment les traces de son père , vint faire quelques recher-
ches aux archives de Colmar. Le hasard voulut qu'il mit
la main sur le catalogue- manuscrit de la bibliothèque
alsatique de M. Gérard qui se trouvait sur la table de
1. Ce tirage à part vieutdc paraître, il forme un beanvolume In-S»,
imprimé par M. Bader, l'intelligent direetear de Vbtditêtriet aUacitn
de Malhouite.
( 219 )
M. MoflBittanD, Tarchiviste de la ville de Colmar, à qui
notre avocat bibliophile Favait prêté. M. Pertz demanda
à le paMonrir, et, le trouvant intéressant ot bien conçu ,
il a'enqnit du nom de Theureiui pomessenr de cette biblio-
tiièque.
Pour un collectionneur et un bibliothécaire , une biblio-
thèque particulière éveille toujours des convoitises; ces
collections,* à moins de lega spéciaux , ne sont>elles pas
dispersées aux feux des enchères à la mort de celui qui
les a formées pour aller en grossir^'autres qui seront
vendues à leur tour ?
La convoitise du bouquin est le péché mignon du
monde bibliophile , et il n'est pas un amateur qui n*en
ait ressenti les effets en admirant la bibliothèque d'un
confrère.
L'idée d'augmenter les richesses bibliographiques de
la Bibliothèque de Berlin vint naturellement à Tesprit de
M. Pertz. Posséder d*un coup, sur les bords de la Sprée ,
une collection toute faite de tous les ouvrages relatifs k
TAlsace , cette belle province qui a appartenu à rAllc-
magne jusqu'à la fin du XVII" siècle, était un désir
séduisant.
M. Pertz , à son retour à Berlin , fit faire à M. Gérard
la proposition de l'acquérir, et l'affaire fut réglée à la
satisfaction des deux parties.
Jusque-là, rien que de très-naturel.
Biais un esprit étroit et surtout jaloux, correspondant
de VEurope nouvelle, dans le but de déverser un blâme
indirect sur l'un de nos collectionneurs les plus érudits,
( 2^ )
et peut-être aussi on vue d'augmenter sfi eoj^f'e de quelques
Hgnès, annonça la nouvelle avec fracas et y mêla df«
considérations' politiques.
« Le monde des bibliophiles alsaciens , écrivaiMl , est
«en émoi. On assure que M. Gérard, avocat à Colmai^,
« éditeur d*une chronique dominicaine et auteur delMfi-
< oienne Âhaioe à table, a vendu à radminlstration de la
« Bibliodièque de Berlin «a coUectioti de manuscrits et
c de vieux écrits pour la somme de SO,<K)0 fr.
«M. de Bismarclt, avant de tenter de nowelles an-
« nexionA , sentirait-il le besoin do feuilleter dans les livres
« et de ehercher dans Thistoire des considérants diplo-
< matiqnes? »
Le Courrier du Bus^Ekin et Vlmpartiai du Bkm ont
reproduit cette nouvelle , le premier en se bornant au fait,,
et le second en ajoutant cette phrase : «Si le fkit est
faux, nous serions heureux de le voir démenti.»
Voici la lettre qui nous a été adressée à ce sujet par
notre ami et confrère en bibliographie, M. Clérard.
\y H.
Tolmar, 18 octobre 1>^7.
« MOX CHBB DlRSOTBUX ,
< 11 est parfaitement vrai que j*ai cédé à la Bibliothè-
que rojale de Berlin ma collection d'ouvrages relatifs à
rAlsaco. Mids cette collection était^oniquement composée
d'ouvrages mprméê soit en France , soit en Allemagne ;
( 221 )
il ne s'y trouvait ni vanubcbits , ni vieux écbitb d*ftu-
cune sotte. Cette collection ressemblait à celle de la lu*
bliothique publique de Strasbourg, à celle de la biblio-
thèque publique de Schlestadt , et à celles que forment
les villes de Colmar, de Mulhouse et de Haguenau dans
leurs bibliothèques publiques aussi. Beaucoup de particu-
Hers en possèdent de semblables , plus ou moins impor-
tantes, dans notre province. Il ne faut, pour former ces
sortes de collectioBs, que des soins, de la patience, du
temps , quelques connaissances bibliographiques et passa-
blement de dépenses. Voilà tout le secr^
< Je pense que chacun en France a encore la liberté
de disposer de ce qui lui appartient, et de ne consulter
que ses convenances dans un acte aussi légitime et aussi
ordinaire. Je ne comprends donc pas aisément le motif
qui porte VImpartial à désirer que la nouvelle annoncée
par lui soit démentie. Je ne m'aviserais pas de m'étonner
et de manifester un regret si j'apprenais que le rédacteur
de Vlw^ariial, ou tout autre de mes concitoyens, eût
vendu à un Anglais sa maison, ou à un Allemand sa
collection de gravures ou de vieilles faïences.
« Je conviendrai qu'on peut souhaiter que des collec-
tions intéressantes et péniblement formées restent dans
notre province. Je l'ai souhaité tout le premier. Mais il
faut pour cela que le pays le souhaite lui-même. J'ai offert
de céder ma collection de préférence à des personnes
opulentes de notre pajs et à une ville. EUes n'ont point
jugé que la proposition eût l'intérêt dont r/mpar/îaf veut
bien se préoccuper.
( 222 )
< Si V Impartial et d^autres pensent qu*41 est véritable-
ment intéressant pour notre pays, et pour le gouveme-
ment luirmême, de conseryer en France les coUeelions
historiques sur nos provinees, TiâniMKriîaZ et ces personnes
ont une belle occasion de montrer leur lèle. La fomille
Heits, de Strasbourg, possède une collection alsatiqite
que je crois aussi riche et aussi nombreuse que Tétait la
mienne. Elle est le fruit de trente ans 4o recherches
d*un de nos plus intrépides et plus intelligents chasseurs
de livres. Elle est à la disposition des amateora, particu-
liers , villes ou gouvernement. Voilà un trésor qu*il iaut
retenir chez nous et ne pas laisser disperser aux en«
chères.
«Enfin, puisque V Impartial s'intéresse à ces questions
bibliographiques , je me fais un plaisir de Tinformer que
j'ai recommencé une nouvelle collection alsatiqae et
qu'elle a d^à atteint, en trois mois, la moitié de Pim-
portance de celle que j'ai cédée. Il peut venir l'examiner
chez moi , s'il en a la curiosité.
< Agréez , mou cher directeur , l'assurance renouvelée
de mes sentiments affectueux.
< Ch; Gébard. »
Pour clore cet incident, nous reproduirons quelques
lignes très-sensées du Glaneur du Haut-Rhin,
«Le fait est vrai. Mais ce qui est vrai aussi, c'est que
cette transaction ne saurait avoir la couleur que l'on
Bemble vouloir lui donner. Ce ne sont pas les bibliophiles
qui seront tentés de la lui prêter. Ils ne trouvent pas
même extraordinaire le prix qui a été obtenu , ce qui ne
( 228 )
les empêche pas de regretter que cette collection ait
passé le Rhin , an lien de rester de ce côté-ci, qne peut-être
elle aurait pu ne pas quitter, même à un prix inférieur de
plusieurs milliers de francs , si l'on avait, comme de l'autre
côté , l'amour et le culte des choses de la vie intellectuelle
du pays natal.
« On a la mémoire courte parmi nous, et dans des temps
comme le nôtre, la seule chose qui frappe ce sont les
20,000 fr. payés pour une bibliothèque de près de 4,000
volumes. Or , il y a quelques années , le roi de Bavière
payait 18,000 fr. pour un manuscrit provenant de la
bibliothèque de Colmar. Il ne vint alors à l'esprit de per*
sonne de supposer que le roi de Bavière avait des vues
d'annexion. Il est vrai que la théorie n'était pas encore
à l'ordre du jour.
cNous ne disons pas cela à l'adresse de V Impartial,
qui ne peut encore être au courant des particularités de
notre vie locale. Mais nous le disons à l'adresse d'un
assez grand nombre de personnes dont V Impartial a exac-
tement rendu les sentiments. »
( 224 )
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Colmar. (Suite.) — H. Kibrlrm. Entre les Alpes et le Jura. (Fin.)
— Gbahdidibb. OUwiller. — KiBioHi:.aoBB. Lettre ft M. Kurtz
relative aux annales vogéso-rhénanes.
( 2S5 )
Octobre 1867 :
L. Spach. Wilhelm Mcistor, ilo Cicnihe. — (îoutswillks. Le
Musée de Colmar. (Fin.) — A. Kroeber. Uelalions de la France
nveo Strasbourg ot Colmar en 1635. — Bi^akc. Examen du bnilt
public qui voulait qu'Albert d'Autriche eût reculé les limites de
la France jusqu'au Illiin. ~ G. Woi^rr. La Lauter portait au
VIII* siècle le nom do Murga, concurremment avec celui de
Lutra. — Gbavdioieb. I\upreclit;!iau. -^ A. Bkroit. Nouveaux
renseignements sur le blocus d'Huningue. — A. Stocbrr. L'Au«
leur du buste du poète Pfoffel au musde de Colmar.
Novembre J867 :
L. Spach. Wilhelm Meistcr. (Fin.) — Gsaxdioirk. Sch'weig-
iinusen.— Kbœber. Règlement colongcr d'Andolsheim. ^ D. Fi-
KCHBB. Soumission do l'évèquo do Strasbourg François-Égon
de Fûrstenberg à la couronne de France. — Toxr Graxdidikb.
Fragments généalogiques. ~ Gbaxoidubb. Scblestadt.
Hrvub catuoliqce de l'Alsace. Juin 1867.
WivTBBEB. Coup d'œil sur l'histoire de l'abbaye de Murbacb.
— Ph. Rbishabd. Bossuet et le protestantisme. (6* art.) — Ch.
Mabtib. Questions alsaciennes à propos de l'histoire de Jules
César. (s« art.) — Dblcasso. Do l'Industrie culinaire appliquée
au foie d'oie chez les Romains. — CnRoxi<)UR.
Juillet 1867 :
Cir. Mabtii. Uncstious alsaciennes. (i« ot dernier urt.) —
Drlcasso. Les Finances fhincai.ses. Henri IV et Sully. — V. M.
Histoire du collège de Porentruy. — Chroxi^ue.
Août 1867 :
N*'\ Histoire de l'ancien hôpital do Molsheim. — Wixtrbbr.
Coup d'œil sur l'histoire do l'ablwiye de llurbach. (Suite.) —
Rribhabo. Bossuet et le protestantisme. (Fin.) — Cuboukile.
Septembre 1867 :
Cm. Mabtim. Le Collège. — >Virtbbbb. — Murliach. (Fin.) —
Cm. Grad. Le Désastre de Franklin (I84&-1860). — Chboxi^uk.
Octobre 1867 :
N*«*. Pie IX, (Poésie.) — Dacmritz. Geiler et les ordres reli-
gieux. — Ch. Qbad. Le Désastre de Franklin. (Fin.) — Jos.
GuBBBEB. HOioire populaire de êoini Français «^Auiee, par le
comte de Ségur.
( 226 )
Novembre 1867 :
WivTBBBR. Un Bbbe' de Murbaeli. ^ N. Histoire de l'ancien
hApital de Molsbeiin. — Dubo». La Décadence. Étude de cri-
tique morale et littéraire. — N***. Les Convertis depuis la
Réforme, par Mgr. Ratss. — Stbaub. Description de l'ancienne
église d'Obemai.
ZBiTiORBirT rÙR DIB Gbscbicbtb DBS Obbbrhbikb. 20^ volumc.
j'* livraison.
MoHB. Stûdtische Verfsssung und Verwaltung vom isten bis
leten Jahrbundert. (Dienstgeheimniss des Rathes zu Colmar,
1376. ~ Rathskleidung zu Colmar, 1408. ^ Berichtoines kôl-
ner Bûrgers ûber die Stadtverfassung von Strassburg, I5tes
Jabrhundert. — Rathsbesetzung zu Breisach, 1558.) — Idbm. Zur
praktischen Diplomatik. — Idbm. Volkssitten und Gebrûuche.
(Die Kinderkôuigin zu RuflDich und Elsass-Zabem , 1386.) —
Dambachbb. Urkunden zur Geschichte der Grafen von Frei-
burg. (Fortsetzung.) — Idbm. Urkundenarchiv des Klosters hc
benbausen. (Fortsetzung.) — Movb. Die Murg und der Bien-
wald.
i« livraison :
MoxB. Urkunden ûber Graubùnden und Wallis vom I2teu
bis I6ten Jabrhundert. — Idem. Einige pfTilziscbe Urkunden
vom isten bis leten Jobrhundort. ~ Idbm. Nassauische Ur-
kunden vom I4tcn bis i6ten Jabrhundert. — Dambaohbr.
Wûrtembergische Orte betroffondo Urkunden. (Fortsetzung.) —
Idbm. Kloster Bebenhausen. (Fortsetzung.) — Mobk. Oberrieii
bei Freiburg, Bruhrain, Hausmarkcn.
30 livraison :
MoMB. Verhandlungen der Gesellschaft des S. Georgenschildn
in Schwaben und iro Hcgau von 1464 bis 1465. -- Idbm. Ueber
Hanf, Flachs und BaumwoUe vom I4ten bis I7tcn Jabrhun-
dert. — Idbm. Urkunden ûber die baierischePfalz, 1294 bis 1818.
(Fortsetzung.) — Dambaohbb. Urkunden zur Geschichte der
Grafen von Freiburg. (Fortsetzung.) — Badbb. Urkunden ûber
den Domeapitel - Gonstanzischen Dingliof im Glotterrhale. —
MoBB. Ûeschichtliche Notizen. — FlussschiiirahrtundFlûzerei.
— Tûrkische Gefangenschaft.
( î«5^7 )
-!• livraison :
MuKK. nuusorpruise voni iston bis isteu Jalirhiindert'. —
loBii. Rômischo Ueberbleibsel. (Scbluss.) — Dambachbk. Wûr*
tombergischo Orte betrefTende Urkunden. (Scbluss.) — Idbii.
Urkunden zur Gescbicbte der Orafcn von Freiburg. (Nachtrag.)
~ Badbb. Urkunden ùber den Domcapiiel - Conatanuschen
Dinghof im Glottertliale. (SchlussO ~ Titres et tables des vo-
lumes.
UULLBTIH DE LA SoCIKTi POUK LA CO«8XRYATIOS DES UOXUlIKKTf
HISTORIQUES d'Alsacx. 2« sérîe , tome V, l** livraison :
I^ocès- verbaux dos séances du 9 Juillet 1866 au 18 décembre
1866, p. 1 à 50. — D. Fischer. L'Abbaye de Saint-Jean des
Choux. (1 pi. lithog.) — L. Spach. Charte de Tévéque Gueb-
hardt confirmant les privilèges de l'abbaye de Baumgarten.
— Idku. Charte de Tëvôquc Gucbhardt relative à l'abbaye de
Saintc-Walpurge. ~ Siffer. Note sur quelques antiquités de
l'ère celtique. — L. Levrault. A propos d'une fibule trouvée
à Finhey. — Matuszteski. Note sur les fragments d'architec-
ture trouvés à Eschau, avec l planche photographiée.
BCLLETIV DE LA SoCIliTÉ LITTÉRAIRE DE STRASBOURG. TomO III,
2e livraison :
Procôs- verbaux des scauces du lo janvier 1866 au 26 mard
1867. — L. Spach. Le Moine Lambreclit et son poème d'A
Icxandre le Grand. — T. Hauliv. Le Sire de Créqui. (Pseudo
poème du XIII« siècle.) ~ Dklcasbo. L'Kcole normale supe
rieure en I816. Épitre à V. Cousin. — Idem. Les Sirènes. (Pou
sie.) — L. Spach. Euloge Schneider comme poète et écrivain
— EscHEMAUBR. La Paticuce. (Poésie.) — Gogoel. Sénèque le
philosophe. — Campaux. Le Ménage d'Iscomachos.
1. A Laadser une maison seigueurimle a été vendue i en 1269,
200 marcs d'argent (10,665 fr.). A Mulhouse, en 1266, une maison a
été vendue pour 790 fr. A Bnsisheim, en 1681 , la maison d'une dame
noble , avec cour, grange , éeurle et un Jardin , a été vendue 10,760 fr.
A Strasbourg, en 1816, une maison eoûtalt 270 florins; en 1881 , une
autre 864 florins; en 1882, 670 florins; en 1887, 1,188 florins; en 1861
des maisons ont été vendues à 267 florins et 821 florins.
( 228 )
Bulletin* de la Socii^tx ikdubtbielle de Mulhouse. Anuée
1867. Tome 87.
Getto publication parait par livraisons mensuelles qui for-
ment 1 vol. gr. in-8^ avec planches, à la fin de Taune'e. 15 fr.
pour Mal liouse; 16 fi*. dO c. pour le Haut-Rhin et les départe-
- ments limitrophes, et 18 fir. pour les outres départements.
Sommaire des principaux articles des livraisons de janvier a
octobre : A. Prxot. Les lustitutions privées du Haut-Rhiu. —
Lbloutrb. Recherches expérimentales sur les machines à va-
peur, expériences entreprises au Lo'gelbach avec le concours
du comité de mécanique. — Bains et lavoirs établis à Mulhouse.
— M. ZtuoLBR. Note sur ranilinc naturelle. — Grossstkste.
Rapport sur le concours entre les cliauffeurs du Haut-Rhin eu
1861. — JuHDT. Rapport sur des reproductions photographiques
des cartons des grands maîtres (collections du Louvre), offertes
par M. Braun. — Pk»ot. Rapport sur la marche de l'école su-
périeure de commerce pendant 1866-1867. — Idem. Dotation
Hfeffely. — G. ScncsK. Rapport sur l'école de dessin industriel
et architeoturaL ~ Webee. Rapport sur la Description géologi-
que et minérahgique tlu département du Haut-Rhin f par MH.Del<
)k>s et Kœchlin-Schlumberger. ~ Pexot. Rapport sur la situa-
tion des cours populaires de 1866*1867. — Procès-verbaux du
comité de mécanique et résumés des séances de la Société.
La io« livraison paraîtra tin janvier, et donnera la nomencla-
ture complète de tous les ouvrages imprimés en Alsace du
!•»" mai au si décembre 1867.
Numéros 10 -il. MOCCCLKVIII Novkvbrk-Juillkt
LE
BIBLIOGRAPHE ALSACIEN
GAZETTE
LITTÉRAIRE, HISTORIQUE, ARTISTIQUE
MUSÉE DE COLMAR.
Le musée de Colmar renferme un certain
nombre de tableaux qui seront longtemps un signe
de contradiction , une pomme de discorde entre
les juges les plus compétents. A quels peintres
faut-il attribuer ces vieux chefs-d'œuvre qui ,
parmi les splendeurs du culte catholique, ont
peut-être le plus frappé Timagination de nos an-
cêtres ? Grammatici certant, on discute , on re-
tourne la question dans tous les sens , et rarement
on parvient à se mettre d'accord. Les témoignages
contemporains sont insuf&sants, et c'est en vain
qu'on retourne la poussière de nos archives pour
en faire sortir la lumière. Moins heureux que les
érudits belges, hollandais et suisses , qui sont par-
( 230 )
venus à rétablir, pièce par pièce, l'histoire en-
tière de quelques-uns de leurs artistes, les archi-
vistes alsaciens n*ont trouvé, jusqu'ici, que de
rares textes, se démentant souvent les uns les
autres, qui ont été d*un faible secours pour dissi-
per l'obscurité de ces problèmes.
L'analogie est peut-être ici le mode d'informa-
tion, sinon le plus sûr, du moins le plus fécond,
et quand des hommes comme MM. Alfred Mi-
chiels, de Quandt, Passavant, Waagen, Emile
Galichon , Eigner , veulent bien visiter notre col-
lection de peinture et nous faire part de leurs
impressions , de leur jugement, il faut tenir grand
compte des rapprochements, des comparaisons
qui se présentent à leur esprit. Grâce aux rensei-
gneinents qui nous sont parvenus par cette voie ,
on peut aujourd'hui attribuer, avec certitude, à
Martin Schœngauer tel tableau dont, il y a peu
d'années encore , l'auteur était parfaitement ano-
nyme.
Notre rôle est de noter l'opinion de ces savants
visiteurs, et, par une critique intelligente et né-
cessairement éclectique, de dégager de plus en
plus l'inconnue qui s'attache à ces nobles pan-
neaux. Nous parviendrons peut-être ainsi à arra-
cher leur secret à ces madones si profondément
expressives, à ces saints personnages qui s'impo-
( 231 )
sent encore à la piété des fidèles, à ces anges
ravissants, EngeUkœpfchen avf Eheinu-eingold-
grand j comme parle Henri Heine dans sa langue
pittoresque. M. Ch. Goutzwiller a bien voulu se
charger de cette tâche.
Voué aux plus sérieux travaux d'administration,
M. Goutzwiller, déjà connu par ses recherches
sur lancien comté de Ferrette dont on prépare
en ce moment une nouvelle édition, s'en délasse
dans la pratique et l'étude des arts. L'occupation
de ses loisirs le désignait naturellement pour la
révision du catalogue du musée publié en 1860,
et qu'il était nécessaire de rééditer. En mettant
les notices primitives au courant , il reconnut
qu'il lui restait à faire l'inventaire de ce qu'on
sait aujourd'hui de ces tableaux célèbres et de
leurs auteurs ; il se mit résolument à une entre-
prise si utile, et pour laquelle il était on ne peut
mieux préparé. A des connaissances techniques
étendues, à un goût sûr, à un sentiment très- vif
du beau , M. Goutzwiller joint ce que j'appellerai
le sens historique , c'est-à-dire que chez lui
l'homme du XIX^ siècle sait assez se dépouiller
des idées de son temps pour comprendre l'art du
XV® et du XVP. Il écrivit , pour la Revue d'Al-
sace y une série d'articles qui ont été très-remar-
ques et dont il a fait faire , pour un petit nombre
( 232 )
d'amis, un tiragé4i(Nii^ sous le titre de : le Mu-
sée de Cohnarj notice sur les peintures de Martin
Schœngauer et de divers artistes des anciennes écoles
allemandes, (Colmar , imprimerie de C. Decker,
1867, in 8°.de (II)-80 pages.) Que les amateurs
prennent note de cette plaquette , dont il n'existe
que 50 exemplaires, et à laquelle un excellent
portrait de Schœngauer, gravé à Teau-forte par
M. Goutzwiller, donne beaucoup d'intérêt. Cette
étude résume et critique toutes les données ac-
tuellement acquises sur les tableaux de Fanciennc
école allemande conservés à Colmar. A ce titre ,
comme aussi pour les opinions personnelles de
l'auteur, elle sera longtemps le premier docu-
ment à consulter en ces matières.
Cependant , moins d'un an s'est passé et déjà
il y aurait lieu de la modifier. Le musée a reçu ,
depuis lors, la visite de M. Al. Pinchart, chef
de section aux archives de Bruxelles , connu
par d'heureuses découvertes sur l'histoire de la
peinture flamande; de M. de Hefner-Alteneek,
conservateur du cabinet des estampes à Munich ;
de M. le docteur Alfred Woltmann, de Berlin,
auteur d'une étude sur Holbein ; et le passage de
ces savants étrangers à Colmar a procuré de nou«
velles informations qu'il ne faut pas . laisser se
perdre. C'est ainsi que M. Pinchart, le récent
( 233 )
biographe de Roger van de^*'Weyden ou de le
Pasture, dont on croyait avoir retrouvé le faire
et la manière dans les tableaux de Schœngauer,
se refuse à voir le moindre rapport entre le pein-
tre de Bruxelles et celui de Colmar; attendons
les raisons qu'il ne pourra manquer d'en donner,
soit dans le complément de son étude sur van der
Weyden , publiée dans le Bulletin des commissions
royales d'art et d'archéologie y et publiée à part
sous le titre de : Roger de le Pasture, dit van der
Weyden (in-8° de 87 pages) , soit dans le livre
actuellement sous presse, où il rend compte de
sa visite au musée de Colmar. Quant à MM. do
Hefner et Woltmann, leur attention s'est plus
particulièrement portée sur le grand autel dlscn-
heim, et la divergence de leurs opinions doit
nous mettre singulièrement en défiance. Tandis
que le premier voit dans ce grand rétable l'œuvre
de Mathias Grtinewald, d'Aschaffenbourg, qu'un
témoignage de 1573 semble désigner en effet , le
second le revendique au nom de Hans Baldung
Griin, dans un article de la Zeitschriftfilr Mldende
Kunsty du docteur C. von Ltitzow(2® année), in-
titulé : Ein deutsches Meisterwerk auf franzosi-
schem Boden, Si ces juges si autorisés n'ont pu
s'entendre sur des peintures dont l'un et l'autre
portent la valeur très-haut, par contre ils sont
( 284 )
tombés d'accord pMr reconnaître comme une œu-
vre allemande la belle Pitié que M. de Quandt a
le premier attribuée à Schœngauer , et que d au-
tres critiques , dont M. Goutzwiller adopte Topi-
nion , croient le produit d'un pinceau italien.
M. Ed. His-Heusler, auteur d'intéressantes
études sur des artistes suisses, président de la
commission du musée de Bâle, servit d'introduc-
teur à M. de Hefner et au docteur Woltmann.
Lui-même, admirateur éclairé de nos richesses
artistiques, il passe rarement une année sans
renouveler connaissance avec elles. Un article
des Mittheïlungen der k. k, Centralkommission ,
de Vienne, où M. K. Schnaase contestait l'au-
thenticité de la date de la mort de Schœngauer,
fournie par l'obituaire ou registre des anni-
versaires de Saint-Martin, lui donna occasion
d'examiner à son tour ce problème , que d'autres
découvertes avaient beaucoup compliqué ; il a
publié le résultat de ses recherches dans VArchiv
fUr die zeichnenden Kunste, de Leipzig, avec un
tirage à part sous le titre de : Dos Todesjahr
Martin Schœngau^rs, {Leipzig ^ Verlag von R, Wei-
gel, 1867, in-8° de 16 pages.)
La démonstration de M. Schnaase avait, il faut
le dire , une base assez légère. Il supposait d'a-
bord que le registre de Saint- Martin suivait, non
( 236 )
pas Tordre chronologique des décès, mais, à
r exemple de la plupart des documents de ce
genre , celui du calendrier , le plus commode pour
le service du culte, et, dans sa pensée, l'annota-
teur qui avait inscrit la fondation de notre pein-
tre , aurait négligé une dizaine du millésime ,
c'est-à-dire qu'au lieu de LXXXVIII (1488) , il
aurait dû mettre LXXXXVIII (1498). D'un autre
côté, il croyait qu'à cette époque le diocèse de
Bâle commençait Tannée à l'Annonciation ou à
Pâques , tandis que dans le reste de l'Allemagne
elle s'ouvrait au 1®"* janvier. Cette double hypo-
thèse servait à M. Schnaase à établir une concor-
dance entre le registre de Saint-Martin et la note
inscrite au revers du portrait de Schœngauer,
conservé à la pinacothèque de Munich , qui , on
le sait , le fait mourir seulement le 2 février 1499.
Ce qui confirmait M. Schnaase dans cette opi-
nion , c'est la mention dans un colligende ou livre
des cens dus au chapitre de Saint-Martin , qu'en
1490 le peintre payait encore une rente foncière
pour une maison située à Colmar.
Dans une de ses visites au musée, M. His-
Heusler avait eu occasion de voir Tobituaire de
Saint-Martin ; il fut frappé de ne lui trouver au-
cune ressemblance avec le type imaginé par
M. Schnaase. C'est, par ordre de date , un relevé
*( 236 )
des décès qui avaimit donné lieu à des fondar
tiens pieuses ; la mention de la mort de Martin
Schœngauer est à son rang, et elle présente même
des caractères particuliers d'exactitude; il n'y
a donc pas lieu de supposer l'omission d'une
dizaine dans le millésime. Quant à la seconde
hypothèse de M. Schnaase, à savoir que dans
le diocèse de Baie Tannée ne devait commen-
cer qu'après la Circoncision , il ne fut pas diffi-
cile à M. His-Heusier d'en montrer l'inanité :
dans la haute Alsace, à Colmar notamment, il
n'y a pas d'exemple que le commencement de
l'année ait été ramené à Pâques ou à l'Annoncia-
tion ; au XY® siècle des usages particuliers au-
torisaient peut-être à le fixer à Noël ; du moins
existe-t-il , dans les archives de Mulhouse , deux
lettres de Pierre de Hagenbach , dont la date dé-
montre que dans sa chancellerie le style natal
prévalait.
U restait à expliquer comment le nom du
peintre figure encore, en 1490, parmi les censi-
taires de Saint-Martin. Un examen approfondi
du colligende de cette année et de ceux qui l'ont
précédé en 1471 , en 1469, en 1446 et en 1371 ,
fit voir à M. His-Heusler que cette circonstance
ne fournit pas une objection sérieuse contre l'au-
thenticité de l'obituaire. Le fait est qu'en renou-
( 237 )
vêlant les registres, on avait soin de reproduire ,
à chaque article , les noms qui y avaient figuré
précédemment, et de conserver. ainsi la trace de
tous les changements opérés depuis rétablisse-
ment de cette espèce de cadastre en 1371.
Ce raisonnement est décisif. M. His-Heusler
conclut très-justement que rien ne permet jus-
qu4ci d'infirmer l'exactitude de la date du 2 fé-
vrier 1488, assignée par Tobituaire de Saint-
Martin à la mort de Schœngauer. Si je suis bien
informé , M. Schnaase n'a pas fait difficulté de le
reconnaître, et sans aucun doute, Texcellente
dissertation dont je parle mettra fin à toutes les
hésitations des futurs historiens de la peinture
allemande.
Je ne saurais clore cet article £ians parler de la
reconstitution de la Société Schœngauer. C'est à
cette association et à son fondateur , M. L. Hugot,
que le musée dé Colmar doit ce qu'il est aujour-
d'hui. Diverses circonstances avaient , peu à peu,
affaibli son action, au grand regret de ceux qui
jugent qu'il est toujours bon d'intéresser le public
aux œuvres d'art , aux choses de l'esprit. Au com-
mencement de l'année dernière, M. I. Chauffeur
proposa au maire de Colmar, M. H. de Peyerim-
hoff, de reconstituer une association à laquelle
la ville avait tant d'obligations. L'administration
( 238 )
municipale s'empressa d'adhérer à la proposition,
et , grâce au concours de tous , la Société a relevé
aujourd'hui son . patriotique drapeau. Depuis un
an , elle s'est installée ; elle a fait d'importantes
acquisitions. Dans l'avenir il s'offre à son activité
plus d'un but à poursuivre. Il serait beau pour la
nouvelle Société d'enrichir ses portefeuilles des
principales gravures de Schœngauer, des admi-
rables reproductions de dessins de maîtres de
M. Braun. Mais la réalisation de ce programme
ne devrait-elle pas se subordonner à la nécessité
de restaurer les vieux tableaux qui sont la gloire
du musée ? Quelques-uns des plus importants ont
souffert des outrages des hommes , de Tinjure du
temps ; les connaisseurs ont constaté que des pan-
neaux s'écaillent, et si l'on n'y prend garde, si
l'on n'avise pas à temps, le dommage sera diffi-
cilement réparable. X. M.
ÉTUDES GÉNÉALOGIQUES.
Les études généalogiques, sans être aujour-
d'hui «particulièrement en honneur dans presque
tous les pays de l'Europe » , offrent cependant , si
l'on en juge par les nombreux ouvrages parus
( 239 )
depuis plus de deux siècles sur cette science, un
certain intérêt d'utilité et même de curiosité que
nous ne saurions nier.
Ces études, toutefois, sont arides, et les jouis-
sances intellectuelles que Ton en retire ne doi-
vent rien avoir de bien séduisant. Il faut, pour
s'y adonner avec ardeur, nous le croyons du
moins , un mobile plus vif que le goût simple de
rhistoire. Jadis ce mobile pouvait consister dans
l'ambition d'une charge de généalogiste des ordres
du roi ; mais aujourd'hui que ces charges ont été
supprimées par la Révolution, la généalogie exige,
et c'est le cas chez M. Lehr, une grande abnéga-
tion de soi-même, puisée dans le désir seul de
donner aux familles nobles la preuve irrécusable
de leur parenté avec les monarques régnants.
M. Lehr ne s'est pas borné à étudier l'origine,
la filiation et le développement des maisons sou-
veraines, il donne dans son ouvrage, et c'est là
qu'il faut admirer toute la patience de bénédictin
qu'il a su déployer, non-seulement la clef de la
grandeur actuelle de certaines puissances , les
prétentions qu'on a vu surgir dans les congrès et
parfois s affirmer sur les champs de bataille , mais
les indications les plus précises sur les armoiries,
les titres et dignités , l'origine et les diverses ra-
mifications : 1^ de toutes les maisons souveraines
( 2^0 )
d'origine germanique; 2^ de Timmense majorité
des maisons princières et comtales médiatisées de
l'Allemagne ; 3° d'Un grand nombre d'autres mai-
sons de l'ancienne noblesse d'Empire , qui, toutes,
ont des titres particuliers à l'attention par les ser-
vices qu'elles ont rendus ou par les dignités dont
elles ont été revêtues , et sont alliées, à un degré
plus ou moins rapproché, au chef de l'une des
maisons souveraines de l'Europe.
Dans ce volume , le premier ouvrage d'his-
toire généalogique de l'auteur, M. Lehr nous
dit qu'il s'est attaché de préférence à un groupe
qu'ont cimenté de fréquentes alliances et qui se
trouve resserré par les liens d'une commune ori-
gine et de croyances religieuses analogues , du
moins pendant des siècles. Ce groupe comprend
treize maisons, régnant éparses sur les principaux
trônes de l'Europe du Centre et du Nord , mais
toutes issues de l'Allemagne et professant la re-
ligion protestante ou la religion grecque. La pre-
mière partie de ce volume comprend la généalo-
gie paternelle et maternelle des chefs des treize
maisons en remontant jusqu'à leurs aïeuls au
douzième degré, et la seconde complète, nous dit
l'auteur, jusqu'à nos jours, les grands diction-
naires généalogiques du siècle dernier.
Les tableaux , qui forment la partie la plus im-
( 241 )
portante de Touvrage, sont, ajoute M. Lehr, les
plus étendus qu'on ait encore publiés. «La plu-
part des généalogistes se bornent à remonter à
trente- deux aïeuls, c'est-à-dire jusqu'aux tris-
aïeuls du père et de la mère du de cujus ; il en
est très-peu qui aient dressé leurs tableaux jus-
qu'à 64 ou 128 aïeuls. Notre ouvrage remonte à
4,096 aïeuls, ou en d'autres termes, il établit la
noblesse de 4,096 quartiers du chef actuel de la
famille; pour certaines familles ou certains per-
sonnages, il prouve même 8,192 et 16,384 quar-
tiers de noblesse. »
Les noms et les dates ont fait l'objet d'une vé-
rification minutieuse, pour laquelle M. Lehr s'est
inspiré de tous les travaux récemment publiés ,
soit en France, soit à l'étranger, sur les familles
historiques de l'Europe.
M. Lehr, pour faciliter les recherches à ses
lecteurs, s'est appliqué à observer Tordre alpha-
bétique. Cette méthode , excellente pour un ou-
vrage de ce genre, nous a permis immédiatement
de découvrir l'intérêt alsatique qui s'attache à ce
livre. Aussi nous empressons-nous d'en extraire
la notice relative à la famille d'Andlau, l'une des
plus anciennes de notre province.
* « Andlau. — Armes : D'or à la croix de gueules.
« Titres : Premier des quatre chevaliers héré-
( 242 )
ditaires du Saint-Empire romain , 1347 ; baron
d'Empîi*e, 16 mars 1676; comte français, 1750,
confirmé par Napoléon P*"; comte autrichien, 1814.
«Louis d'Andlau et Jean d'Andlau figurent
parmi les ancêtres du duc de Saxe-Cobourg et
du roi de Wurtemberg. Ils appartiennent tous
deux à Tune des maisons les plus anciennes et
les plus illustres de la noblesse alsacienne. Les
ruines de leur château patrimonial dominent en-
core aujourd'hui une petite ville située au pied
des Vosges, nommée de leur nom, et célèbre par
une abbaye que leurs ancêtres y avaient fondée
au X® siècle , et qui , agrandie par Timpératrice
sainte Richarde , devint plus tard princière.
«Nous publions dans notre Alsace rtohle^ da-
près des documents en grande partie inédits , une
généalogie historique complète de la maison
d'Andlau. Nous nous bornerons à dire ici , qu'au
XVIII® siècle cette maison formait deux grandes
lignes.
«La ligne aînée, ou d^Andlau-Kingersheim,
s'est éteinte peu avant la Révolution française.
« La ligne cadette s'est divisée : 1® en la branche
à^Andlau, dont le rameau d^Andlau^Birseck fleurit
seul de nos jours, et a pour chef le baron Fran-
çois, né le 6 octobre 1799, chambellan et con-
seiller intime du grand-duc de Bade ; le rameau
( 248 )
à^AndlavrAndlau a disparu en 1770; celui à!And-
lavr-Wittenheim est éteint dans les mâles depuis
1833 ; — 2° en la branche de Hambourg , qui se
compose des deux rameaux à! Andlav/^Uombourg
et d!Andlau de Petit^Landau (ou de Paris). Ces
deux rameaux portent le titre de comte , lun en
Autriche, l'autre en France. Ils ont pour chefs,
le premier, le comte Othon d'Andlau-Hombourg ,
né le 7 septembre 1811 , marié à la baronne An-
toinette de Schauenburg , dont il a deux £ls ; le
second , le comte Gustave d'Andlau , chef d'esca-
dron d'état-major, attaché militaire à l'ambassade
française de Vienne , marié à demoiselle Marie-
Thérèse-Berthc Le Pelletier de Saint-Remy.
«La maison de Berckheim, qui est fixée en
partie en France, en partie dans l'Allemagne oc-
cidentale , a une commune origine avec celle
d'Andlau et porte les mêmes armes. »
Les études de M. Lehr offriront, nous n'en dou-
tons pas, un intérêt réel aux membres des fa-
milles princières dont il établit la généalogie ,
dans des proportions tout à fait inusitées jusqu'à ce
jour , ainsi qu'on peut en juger par cet extrait.
M. Lehr mérite, à tous égards, l'épithète que
donna l'abbé de Marolles à Pierre d'Hozier , lors-
que Louis XIV, après avoir créé pour lui la charge
de généalogiste de France, lui remit, en 1654, le
( 244 )
brevet de conseiller d'Etat : « le ncm-^pareil généa-
• logiste, le premier homme de son temps dans
«cette sorte de curiosité».
Les Études sur l'histoire et la généalogie , bien
qu'elles n'aient paru qu'il y a un an, ont été
accueillies avec distinction par les divers princes
régnants auxquels elles ont été présentées jusqu'à
ce jour, et ont déjà valu à l'auteur de nombreuses
marques honorifiques. Pouvait-il en être autre-
ment?
Des illustres maisons il publia la gloire.
Ses talents surprendront tous les âges suivants.
Il rendit tous les morts vivants dans sa mémoire.
Il ne mourra jamais dans celle des vivants.
Ajoutons, pour terminer, que l'ouvrage est pu-
blié dans des conditions toutes particulières d'élé-
gance et de rareté, le volume n'ayant été tiré
qu'à 300 exemplaires, dont 2G0 seulement sont
dans le commerce. C. M.
EXPOSITION DE LÀ SOCIÉTÉ DES AMIS
DES ARTS DE STRASBOURG.
« La critique est aiseo , et l'art est difficile >,
a dit Tundcs maîtres do Tart... poétique. La critique ba-
nale, consistant à blÂmer ou à applaudir à tort et à tra-
vers, est sans doute la chose la plus facile.
( 246)
Mais une critique qui cherche à être sérieuse, exige
des qualités qui sont bien rarement réunies: un jugement
sûr, du goût, des connaissances étendues, une impartialité
qui ne refuse à aucune école la part de bien qui peut la
distinguer.
En fait d'art, lorsqu'un critique apprécie l'œuvre sou-
vent longuement étudiée d'un peintre, il devrait con-
naître , aussi bien que l'artiste , l'histoire , l'archéologie ,
l'anatomie, les mœurs, les costumes, les armes, les instru-
ments et les ustensiles de tout genre et de toutes les
époques ; il devrait connaître les modifications que les pas-
sions et les autres affections de l'âme impriment à la figure
humaine ; il devrait avoir étudié la beauté de la forme dans
les œuvres de l'antiquité et dans celles des grands artistes
du XVI* et du XVIP siècle ; il devrait avoir la connais-
sance approfondie des perspectives aérienne et linéaire ;
il devrait avoir étudié les effets de la lumière sur les
corps isolés et sur les masses; il devrait avoir un senti-
ment exact des proportions ; il devrait enfin avoir le don
de la composition.
Toutes ces qualités réunies placeraient-elles le critique
au niveau de l'artiste ? Non, car l'artiste doit posséder
encore une qualité que le critique n'est pas tenu d'avoir
et n'a pas en général , la faculté d'exécution.
Les critiques (l'art remplissent-ils les conditions dont
nous venons de parler? Hélas non, le plus souvent.
Moi-même qui tiens la plume, ai-je la prétention de pos-
séder la dixième partie des qualités nécessaires pour ap-
précier sûrement une exposition artistique? Pas davan-
( 246)
tage. Pourquoi donc vais-jc donner ici un compte rendu
de l'Exposition de la Société des Amis des Arts de Stras-
bourg? Parce qu*on m*a prié si instamment et si gra-
cieusement de le faire que , malgré le sentiment de mon
incapacité , je n*ai osé refuser.
Et comme la déclaration que je viens de fairp me met
à Taise vis-à-vis du lecteur, pourquoi ne lui dirai-je pas
aussi ce que je pense de lui? Si le lecteur n*aime pas les
arts, s'il n'en sent pas les beautés, qu'il passe outre : mes
observations ne l'atteindront pas. On ne peut reprocher à
un aveugle de ne pas aimer les couleurs.
Mais si le lecteur s'occupe d'art , non par ton ou par
mode, mais par sentiment, avec la passion qu'inspire
toujours la beauté, sous les mille formes que les pein-
tres ont su découvrir, je lui dirai qu'il lui faudrait,
ce qui lui manque le plus souvent, les qualités que
j'attribuais au critique, pour goûter une œuvre complète-
ment et non vaguement, non par imitation, non sous l'in-
fluence du prestige d'un nom illustre , mais en analysant
avec soin toutes ses beautés, voire même ses défauts.
Les discussions qui s'élèvent fréquemment sur les pro-
ductions de l'art, tirent le plus souvent leur origine
des connaissances bien inégales que possèdent les ama-
teurs.
A cette cause s'en joint une physiologique. Il est des
personnes que la grâce , la beauté plastique , la distinc-
tion, les sentiments tendres et passionnés impression-
nent plus que la puissance physique , intellectuelle ou
morale ; il en est d'autres qui sont plus touchées par l'ex-
(247)
pression de ces dernières facultés. De là des jugements
très-divers , des eonyictions arrêtées , sans que la discus-
sion puisse éclairer personne.
J'ai vu les œuvres les plus remarquables de Raphaël
et de Michel- Ange, et j'ai toujours été impressionné plus
vivement par celles du premier que par celles du se-
cond.
Je préfère donc Baphaël, et c'est par raison que je mets
sur la même ligne Michel-Ange et Raphaël.
Il est encore dans les arts un autre motif, peu sérieux
il est vrai , de divergence dans les opinions. On a pré-
tendu opposer le réalisme à l'idéalisme.
On a feint de ne pas voir que le réalisme est une
étape dans le développement de l'art , et que l'idéalisme
en est le but.
Lorsque l'artiste est arrivé à reproduire fidèlement un
modèle donné , il arrive , par une pente naturelle , à
choisir les plus beaux modèles , et puis , comme aucun
modèle ne possède la perfection de chaque détail et
l'exacte proportion des diverses parties de l'ensemble,
l'artiste choisit et proportionne ; et le travail qu'il fait
pour la forme , il le fait pour l'expression du visage , qui
doit refléter les qualités intellectuelles , les sentiments et
les passions de Thomme.
Beaucoup de personnes s'imaginent que le goût qu'el-
les ont pour la peinture peut suppléer à ce qui leur man-
que du côté de l'instruction ; les unes sont habituées à la
peinture d'enseignes ou à la peinture d'images, les autres
à voir tous les tableaux à la loupe ; il en est qui mesu-
i
( 248 )
reni l'iinportance d'une composition à l'étendue de 1»
toile , d'autres à l'intensité et à l'éclat des couleurs.
Quelques-unes se prosternent devant une signature et
dédaignent les tableaux qui n'en portent pas. Il y a des
amateurs qui admirent tout^ d'autres qui critiquent tout,
et ceux qui attendent prudemment l'avis du voisin. Tou-
tes les formes du caractère humain se décèlent ici avec
une naïveté, une vérité et une vivacité que Ton n'a pas
souvent l'occasion de constater dans les relations sociales
ordinaires.
Toutefois le goût des artâ doit être encouragé , car il
est un des signes du développement de la civilisation
d'un pays , et je rappellerai , dans ce but, un passage re-
marquable de la préface des Études sur les Beaucu-Arts
en général, de M. Guizot :
«L'étude des arts a ce charme incomparable qu'elle
«est absolument étrangère aux affaires et aux combats de
«la vie. Les intérêts privés, les questions politiques, les
«problèmes philosophiques divisent profondément et met-
«tent aux prises les hommes. En dehors et au-dessus de
«toutes ces divisions , le goût du beau dans les arts les
«rapproche et les unit: c'est un plaisir à la fois personnel
«et désintéressé, facile et profond, qui met enjeu et sa-
«tisfait en même temps nos plus nobles et nos plus douces
«facultés, l'imagination et le jugement, le besoin d'émo-
«tion et le besoin de méditation, les élans de l'admiration
«et les instincts de la critique, nos sens et notre âme.
<£t les dissentiments, les débats auxquels donne lieu
«un mouvement intellectuel si animé et si varié, ont ce
( 24d )
«singulier caractère qu'ils peuvent être très -vifs sans
«grande âpreté, que leur vivacité ne laisse guère de ran*
«cune, et qu'ils semblent adoucir les passions mêmes
«qu'ils soulèvent. Tant le beau a de puissance sur Tâme
«humaine , et efface ou subordonne , au moment où elle
« le contemple, les impressions qui troubleraient les jouis-
< sauces qu'il lui procure.»
Après cette digression en manière d'exorde , j'entre à
l'Exposition K
Je constate d'abord que beaucoup de tableaux parmi
les plus importants sont mal éclairés ; d'autres sont embue,
c'est-à-dire rendus ternes par l'absorption de l'huile par
la couleur. On s«pt que les artistes ont la précaution de
ne pas vernir leurs tableaux avant que la peinture soit
sèche, parce que le vernis, déposé trop tot^ donne lieu à
un accident plus ou moins grave, la formation des craque'
lures. L'amateur devra ne pas se rebuter par cette double
difficulté et tâcher de découvrir ce qu'il y a do vraiment
bon dans l'Exposition.
Je n'ai pas l'intention de suivre un ordre systématique
dans la revue que je vais faire : je prendrai au hasard
dans les salles ce qui me irappera le plus,
« Mêlant le grave au doux , le plaijiaol ou sévère *,
et j'ajoute que , pour être bref , je ne caractériserai le
plus souvent les tableaux que par un mot.
Dans la salle d'entrée, j'aperçois à droite deux tableaux
1. L'Expositiou a été ouverte , lo 13 Juin, dans les salles du rcs-de
chaussée de la Mairie , pour se dore le 6 Juillet.
( 250 )
de M. Yundt. Je croirais volontiers que M. Yundt cherche
à mériter Tépithcte de peintre du brouillard. Il en met
dans presque tous ses tableaux. Dans le Départ des
hirondelles, brouillard intense dans le fond; comment
alors la chemise de cette délicieuse jeune fille , qui con-
temple les hirondelles, peut-elle être aussi finement et
aussi délicatement éclairée , alors que rien n'indique Tap-
parition du soleil dans le paysage?
Le Printemps a un fond qui ne fuit pas suffisamment,
des personnages qui ne rappellent pas , par le type , les
bergers de Florian , qui regardent d'un peu trop près les
fleurs d'un pommier ou d'un poirier. Quant à leurs sen-
timents, deux pigeons à la gauche de la composition les
commentent clairement.
Le coloris de M. Yundt est agréable ; ses scènes, pres-
que toutes villageoises, sont rendues avec naïveté et vérité.
En face des tableaux de M. Yundt, j'aperçois un pay-
sage au crayon de M. RiedmtiUer, traité avec vigueur
dans certaines parties, mais un peu confus dans d'autres.
Dans la salle de gauche , mon attention s'arrête d'abord
sur une série de photographies de M. Adolphe Braun, de
Domach, qui ont failli m'enthousiasmer.
On sait que la photographie, sans parler de son appli-
cation ordinaire, a rendu de très-grands services par la
reproduction des monuments, des paysages et des tableaux.
L'astronomie elle-même en a tiré parti. M. Ad. Braun
vient d'en faire , et sur une très-grande échelle , une ap-
plication à la reproduction des dessins des grands maî-
tres. Les artistes et les amateurs pourront, pour un prix
( 251 )
relativement minime , se procurer, conformes aux origi-
naux , les dessins de leur choix que la chalcographie a
reproduits, mais avec moins de perfection que la photo-
graphie ne peut le faire : j'ai vu là avec un extrême plai-
sir des dessins de Raphaël, de Léonard de Vinci, de IIol-
bein, d'Albert Durer, d'Adrien van de Velde , etc.
Cette même salle renferme un Crieur public espagnol
très-bien traité, par M. Guillemin ; VAge d'or, jeune fille
dans une cuisine , par M. Patrois, peinte avec un fini et
une exactitude de détails qui rappellent, à distance, le
faire de Gérard Dow. On croirait que M. Berchère pro-
cède de M. Fromentin. Son petit tableau: l'Hiver en Syrie
a des qualités sérieuses comme composition et comme
perspective ; mais les chevaux y sont incomplètement
dessinés ou peints. MM. Louis Isabey et Kuwasseg ont
exposé, le premier, une marine vigoureusement traitée,
le second, une marine calme, plus sèche, mais qui a du
mérite. MM. Boze et Huguet exposent, le premier, un
Village arabe, effet du soir, et un Abreuvoir; le second, les
Bords du Kil (haute Egypte) et un Abreuvoir. Les deux
artistes se connaissent-ils, ont-ils travaillé ensemble? je
le supposerais volontiers par l'analogie de leurs sujets :
leurs toiles sont peintes avec sentiment, je ne puis dire
avec vérité, car je ne connais pas l'Orient, et parmi elles
j'ai particulièrement admiré le Village arabe et les Bords
du Nil. Je vois, dans cette même salle, un tableau de
M. Dubuisson qui traite les chevaux en maître et le pay-
sage en rapin. Pour M. Dubuisson, rien n'est beau que le
cheval ; le cheval seul mérite l'attention. Je [dois signa-
( 252 )
1er encore une belle téfe de Christ mort, de M. Eugène
Laville, VÉcurte de M. Jeanniot, le Service amical do
M. Friedlasnder, les pastels remarquables de M. Gratia,
les puissantes aquarelles de M. Martin , celles spirituelles,
quoiqu'un peu sèches, de M. Touchemolin et les paysages
(dessins) de MM. Auteroche et Simon.
'Dans la première salle à droite , deux paysages avec
moutons*, pleins de sentiment, et un grand paysage avec
bœufîs attelés et moutons qui , le matin, vont partir pour
les pâturages. La lumière qui tombe sur les animaux est
d'un ton excellent et rappelle , à distance toutefois , celle
de quelques toiles de W^^ Rosa Bonheur. Ces trois tableaux
sont dus à M. Brissot de Warvillc. On voit, dans les
salles de droite, trois toiles de M. Keynaud, qui sont
fort belles. Le Bepa^ de midi dans les Ahruzzes est une
grande toile, bien ordonnée, avec une grande variété de
figures et du mouvement; ses deux autres toiles, la Fi-
leuse, environs de Naples, et la Jernue Fille à la fontaine,
sont des études d'après nature , chaudes de ton et bien
dessinées. M. Yan Dargent, bien connu par ses illustra-
tions, est un peintre habile. Ses deux tableaux, En vor
cances et les HatUeurs de la Boche Maurice, effet du soir,
sont d'une grande vérité. M. Philippe Rousseau a exposé
des Chiens au chenil, reproduits avec fidélité et finement
peints. M. A. Dumarescq a exposé une grande toile,
V Hospitalier volontaire, correcte de dessin, mais qui man-
que d'expression. M. de Couinck nous fait voir, sous le
titre: le Petit frileux, un petit Savoyard qui demande
l'aumône. La tête a de l'expression , l'attitude est bonne ;
( 253 )
mais la lumière n*est pas assez vigoureuse, et Tair man-
que à sa composition ; pour les dimensions de ce tableau,
il fallait réduire de moitié les dimensions de l'enfant.
MM. Diaz, Appian, Lambinet, K. Daubignoy, Bichet,
Michel , nous ont donné des paysages remarquablement
traités, M. Suchet une jolie marine, M™® Lecomte-Cher-
pin de belles fleurs, .M"« Léonide Bourges une Jeune Fille
veillant un enfant qui dort , d'une touche un peu molle,
mais pleine de sentiment.
M. Fabius Brest, dont j'aime beaucoup le coloris, a ex-
posé trois tableaux entre lesquels j'ai surtout remarqué
les Bords du Nil; M. Ranzoni nous a donné une Écurie
avec moutons , d'un dessin correct ; MM. Yongkind et van
Ëlven ont exposé des vues de villes, dans un style fort
original.
La deuxième salle renferme la toile capitale exposée
*par M. Schiitzenberger : Charlemagne apprenant à écrire,
composition sévère, dessin correct, effets de lumière bien
rendus, un des tableaux essentiels de l'Exposition. Le
Coucher de soleil, avec vapeurs paludéennes, souvenir d'Italie,
est une belle étude , sérieusement peinte , mais qui mal-
heureusement recevait un jour qui ne lui était pas favo-
rable. Le Payiage des bords du Rhin, tout en présentant
certaines qualités, me paraît inférieur. L'eau manque de
transparence ; elle est trop uniformément éclairée , elle
ne fuit pas, et la jeune fille de pêcheur qui raccommode
les filets, me paraît trop grande. MM. Accard et Hamman
ont exposé des compositions distinguées , dans leur genre
habituel: scènes empruntées au XVP et au XVII® siècle.
( 264 )
M. Stademann est toujours le peintre de ï Hiver ; M. La-
minais a encadré, dans un joli paysage, deux petits pay-
sans, garçon et fille cueillant des nénuphars dans un
marais : une des plus belles toiles de l'Exposition . M. Las-
salle représente une bonne vieille faisant des crêpes en
plein vent et en hiver, avec un cortège d*enfants qui la
regardent faire : tableau conçu avec naïveté. M. Veyras-
sat, qui dessine si bien les chevaux, en a placé deux près
d'une meule de blé, qui sont d'un remarquable effet.
MM. Burnier, Fritsch et Renié se font remarquer par de
bons paysages. On avait placé trop haut le paysage de
M Saglio, pour qu'on pût le voir.
La troisième salle enfin renferme une Vue d'Orient de
M. Ziem, qui est éblouissante. J'ai entendu dire par des
personnes qui avaient vu le Bosphore, qu*clles n'avaient
pas observé d'effets de lumière semblables sur ses bords.
Cette observation me touche peu. M. Ziemaété en Orient*
et y a vu, à toutes les heures du jour, les effets de lumière
avec l'attention qu'on leur donne pour les reproduire, et
non avec les yeux plus ou moins distraits d'un touriste. «Fa-
joute qu'alors même que l'œuvre de M. Ziem serait une
fantasmagorie, elle me charmerait encore par sa beauté.
£n face du tableau de M. Ziem, j'aperçois une toile de
M. Fichel, représentant un petit souper sous la Régence,
finement et spirituellement dessiné, mais un peu uniforme
de ton. MM. de Cock, Pradelles, Maglione ont, dans cette
salle , de très-beaux paysages , M. Rave une Jeune Fille
avec une gerbe sur la tête , d'un bon sentiment , malgré
quelques incorrections de dessin. Citons encore MM. Jus-
( 255 )
tin Ouvrié, Tesson, Soycr, Guichard, P. Braun et Mont-
fallet.
M. Bartholdi a fait acte de présence par un buste exé-
cuté avec soin.
J*ai été surpris de ne pas trouver, au nombre des ex-
posants, notre éminent statuaire M. Grass, nos peintres
distingués MM. Théophile Schuler, Beyer et Chrîst-
mann, qui nous ont habitués à voir, chaque année, leur
nom figurer au livret. Quant à d'autres artistes alsaciens,
tels que MM. Brion, Haffncr, Marchai, Lix , £hrmann,etc.,
nous exprimons le désir qu'ils n'oublient pas complète-
ment notre Société et que, de temps en temps, ils nous
permettent de renouveler connaissance avec eux.
V. F.
Strasbourg, le 1«?«- juillet 1868.
UN ALSATIQUE RARISSIME.
M. Dagobcrt Fischer, dont nos lecteurs ont déjà sou-
vent eu l'occasion d'apprécier la profonde érudition,
vient de publier une intéressante monographie sur l'ab-
baye de Saint-Jean-des-Choux , près Saverne. L'auteur
retrace, dans cette brochure, l'origine, la splendeur et
la décadence de ce couvent, dont l'histoire avait déjà
au siècle dernier excité la verve poétique de l'abbé
Rumplcr.
L'opuscule de cet abbé , de batailleuse mémoire , est
( 256 )
intitulé : Tonnéide ou Tonniade. La DoUmachie, ou la
Guerre du tonneau, pol^mc héroï-comique, publié à Ar-
'gencourt, la 7* de la métamorphoêe des Francs,
Ce poëmc , imprimé à Strasbourg , chez Dannbach ,
a 18 chants et contient des notes historiques très-cu-
rieuses ; il est fait à Timitation du Ververt de Gresset ,
mais il n'en a, il est' vrai, ni la grâce, ni le charme. Le
poëte chante l'histoire d'un tonneau qui se trouvait dans
le couvent , et qui , d'après la tradition , avait servi de
berceau au fondateur de l'abbaye.
Le comte Peterié de Ltitzelbourg vint au monde dans
la cave où sa mère rafriûchissait de temps en temps les
envies de sa grossesse. « Les annales de son siècle , dit
une note du livre , nous la représentent comme une des
plus intrépides hiberonnes du pajrs.
« Mont-Choux , qu'un antiquaire habile découvrira fa-
cilement dans les annales de l'Egypte , est une nonnière
de vierges de l'ordre de San-Benedict , situé à quelques
stades de l'ancienne Argentine, près des confins de 1'^/-
sassie et de la Lotharingie, Milord Pampley, dans ses
Vues pittoresques, lui donne le nom de Krautberg, et
don Fernando Alonzo di Cavaleiros , dans son Voyage du
Caire, l'appelle Sanct- Giovanni dei CaroUi. Cette non-
nière fut fondée l'an 112G du règne de Sémiramis, par
Peterlé, Grave von lAitzelenhurg, L'endroit où elle fut
bâtie était, dans son origine, une hauteur d'où les habi-
tants des trois tavernes, de NeuveviUe et de Moinemoutier
allaient chercher leurs choux pour en faire ce que nos
modernes Teutons nomment aujourd'hui Sauerkraut, De
(267 )
là vient qu'elle porte encore actuellement le nom de
Mont-Choux, »
Une autre note de ce volume nous apprend aussi que ,
lorsque Tabbesse se rendait au village de Steinbourg ,
situé tout près de l'abbaye de Mont-Choux , pour y tenir
son assemblée colongère, les nobles de Still, qui y te-
naient un verger en fief de Tabbaye d'AndIau, étaient
obligés de faire taire les grenouilles de la rivière voisine
de la Zorn, la nuit qu'elle y passait, afin que Tabbcsse
pût dormir tranquillement.
Cette bizarre servitude est mentionnée dans le livre
des fiefs de Tabbaye d'Andlau, qui remonte à Tan 1362.
Grandidier en fait mention tome P', page 2G7 des
Œuvres inédites, éditées par M. Liblin. Le village de
Steinbourg n'a jamais appartenu à l'abbaye de Saint-
Jean-des-Choux , mais bien à celle d'Andlau , et l'abbé
Rumpler a confondu l'abbcsse de Saint-Jean avec l'ab-
besse d'Andlau.
L'histoire du tonneau de Mont-Choux est puisée « dans
la source de la vérité pure ». « Tous ceux qui ont vu ,
dit l'abbé-poëte , le réfectoire de l'abbaye doivent avoir
remarqué cette vieille tonne, toiyours bien garnie, que
nos bonnes mères y avaient laissée , par respect simple-
ment pour l'ancien usage et sans la moindre vue d'ivro-
gnerie. »
Eu dévoilant, a l'instar de Gresset,
a des Donnes les mystères secrets ,
* L'art (les parloirs, la science des grilles,
• •( Les graves riens, les mystiques vétilles*,
( 258 )
notre facétieux abbé a respecté la traditiou : c U n'y a
de fictions que dans quelques détails épisodiques » .
L*aimable AUi, dont parle M. Tabbé Rumpler ,
tf Âimablo AUij tu veux donc que je chante
« Ces saints débats , cette guerre éclatante ,
« Qu'un vieux tonneau »
serait M"® Marie-Odile de Peyrimhoff, de Landser, qui a
gouverné Tabbayc de Saint-Jean-des-Cboux de 1734 à
1762.
Bien qu'il ne soit pas fait mention de ce volume dans
la monographie, d'ailleurs, si complète de M. Fischer,
l'auteur n'en ignorait pas l'existence; la crainte, sans
doute, de déplaire, en le citant, à quelque membre de
l'aréopage qui préside à la réception des mémoires des-
tinés au Bulletin de la Société des monuments historiques ,
l'aura retenu.
£n province , il est souvent épineux d'allier le plaisant
au sévère , surtout lorsqu'il s'agit d'une pièce « mi-reli-
gieuse, mi-croustilleusc». Mais honni soit qui mal y pense,
CM.
I 259 )
VARIÉTÉS.
M. Fick vient d'enrichir sa collection d'une nouvelle pla-
quette : Pavlvs Odontivs, chapelain de Waldstein en Styrie,
ses démêles avec Vinqvisitiony sa condamnation a mort et
sa délivrance miracvlevse (Genève, imprimerie de Jvles
Gvillavme Fick, 1868, pet. in-S^do 43 pages). C'est l'autobio-
graphie d'un obscur confesseur de la foi protestante, victime
de l'intolérance de l'archiduc Ferdinand qui, comme empe-
reur, devint le promoteur do la guerre do Trente ans. Ce
simple récit, traduit par M. Ed. Fick avec son goût et sa jus-
tesse ordinaires, est un document de plus h ajouter à cette
suite de mémoires sur le XV I« siècle dont il a entrepris la
publication. L'impression est digne de M. Fick et des happy
few pour lesquels il travaille. Papier, caractère, format,
correction et jusqu'à la couverture, tout est irréprochable et
parfait. C'est h désespérer les bibliophiles qui ont besoin de
formules pour exprimer leur admiration. X. M.
***
M. Heitz. — Depuis la publication de notre dernier nu-
méro , l'Alsace bibliographique a perdu l'un de ses membres
les plus actifs, M. Heitz, père, imprimeur, qui remplissait
près la Société des monuments historiques d'Alsace la charge
de bibliothécaire-archiviste.
M. Heitz était connu de toutes les personnes qui s'oc-
cupent de l'histoire de Strasbourg et d'Alsace ; avec une
complaisance à toute épreuve, il donnait aux érudits et aux
amateurs les renseignements puisés dans sa belle biblio-
thèque alsatique. Lui-môme, il a usé de cette vaste collec-
tion de livres, de manuscrits, de cartes, de dessins et de
gravures pour une série de publications parmi lesquelles
( 260 )
nous mentionnerons plus spécialement : une monographie
en allemand sur l'église de Saint-Thomas, une autre dans
la même langue sur les corporations de Strasbourg, une
brochure on français contenant des documents sur les deux
blocus de Strasbourg (de 1814 et 1815), un volume de docu-
ments sur les sociétés populaires à Strasbourg (de 1790
à 1795), un volume très-curieux sur le terroriste Ëuloge
Schneider, etc., etc.
Le décès de M. Heitz , mort à l'âge de 69 ans, laisse une
regrettable lacune dans les rangs des hommes voués à
l'étude de notre histoire locale.
Il serait fort à désirer que la bibliothèque formée pendant
un demi-siècle par M. Heitz pût être intégralement conservée;
disséminée, elle perdrait évidemment la moitié de sa valeur.
Son fils, qui vient de lui succéder comme imprimeur,
s'occupe en ce moment de l'impression du catalogue do
cette belle bibliothèque. Ce catalogue, s'il est bien fait,
comme tout nous le fait espérer, pourra tenir lieu de ma-
nuel de bibliographie alsatique.
* #
Les travaux exécutés pour asseoir les fondations d'un nou-
veau bâtiment que l'on vient d'élever au Gymnase protes-
tant dans le prolongement de la façade du Temple-Neuf, et
l'établissement d'une cave que l'on creuse tout à côté dans
la propriété SiegfVied, au coin de la place vers la rue de
l'Outre, viennent de mettre à découvert deux tronçons du
mur d'enceinte de l'ancienne cité gallo-romaine d'Argen-
torat.
Ces témoins d'un passé vieux de plus de quinze siècles
se relient immédiatement entre eux (la rue seule les sépare),
et leur découverte justifie complètement le tracé indiqué
par Silbermann , pour le côté nord de la place du Temple-
Neuf. En effet, la façade de la maison Siegfiried se trouve
( 261 )
exactement alignée sur ce mur d'enceinte, qui lui sert de
base.
La muraille a environ l«n,70 d'épaisseur; elle est con-
struite principalement en pierres grises basaltiques du Kay-
serstuhl, noyées dans un bain de mortier; quelques points
rouges qui y apparaissent signalent la présence de fragments
de briques romaines. Ce mur a acquis la dureté du roc:
les moellons et le ciment ne forment plus qu'un tout com-
pacte que l'on est obligé de tailler au ciseau.
Il y a lieu de remarquer, à ce sujet, que l'on attribue géné-
ralement aux constructions romaines faites en pierres du
Kayserstuhi, que l'on trouve à Strasbourg, une antiquité
plus reculée qu'à celles en grès et en calcaire vosgiens, les
communications par eau ayant été les plus faciles et les plus
usitées avant l'établissement de voies régulières par terre.
Les morceaux de briques, par contre, qui apparaissent dans
le mortier, semblent se rapportera des travaux plus récents
et sans doute à des réparations postérieures.
La partie de la muraille mise à découvert dans l'enceinte
du Gymnase présente sur sa face extérieure un massif pas-
sablement déformé, mais accusant cependant un relief à
peu près demi-circulaire, qui, du côté nord, fait saillie en
dehors de l'enceinte. Cet hémicycle appartient évidemment
à l'une des tours qui de distance en distance complétaient
le système de fortifications employé par les Romains.
Aucune trouvaille particulière n'a d'ailleurs été faite à
cette occasion , ces fouilles n'ayant amené au jour ni mé-
dailles ni autres objets antiques.
Le Bibliothécaire de la ville, Au6. Saum.
*
Par décision de M. le ministre de l'instruction publique,
6 exemplaires du tome I«r et du tome III des Tombes celtiques
( 262 )
de C Alsace, édition in-folio, publiées par M. de Hing, corres-
pondant du ministère pour les travaux historiques, viennent
d'être acquis pour son département.
Ces 6 volumes du tome I«' sont les derniers exemplaires
restant de l'édition, ce qui fait, déjà aiyourdhui , une ra-
reté bibliographique de cette oeuvre de M. de Ring, dont le
tome II est lui-môme depuis longtemps épuisé. — 11 ne reste
plus de disponible qu'une vingtaine d'exemplaires du
tome III, qui, ainsi que les deux autres volumes précé-
demment pubhés, forme par lui-môme un tout complet,
chacun do ces cahiers étant composé d'un nombre plus
ou moins considérable de mémoires, indépendants l'un de
l'autre.
On sait que l'Académie des inscriptions et belles-lettres
de l'Institut de France a successivement donné une mention
honorable à chacune de ces publications, au concours annuel
pour les antiquités nationales.
La vente de la bibliothèque do M. Yemeniz a eu un im-
mense retentissement; elle a produit 724,252 fr. 75 c.
Le catalogue formait un volume grand in-S» de plus de
800 pages et contenait 3,954 numéros.
Cette belle collection se composait de: 38 manuscrits sur
vélin des XlIP, XIV*, XV" et XV1« siècles avec miniatures,
plus de 30 ouvrages imprimés sur peau vélin, une vingtaine
d'exemplaires de livres uniques ou seuls connus, et des
centaines de volumes ayant appartenu aux rois de France
et princes du sang depuis François I«', à des reines, des
princesses, des favorites et des personnages célèbres.
Nous y avons remarqué un manuscrit qui avait appartenu
à un ancien évoque de Strasbourg, et qui lui avait été offert
par Nicolas de Trutenhusen, l'an 1467. Ce manuscrit intitulé:
( 263 )
Missale ecclesiœ argentinensis ^ scriptum anno 1467, in-4o
(maroquin bleu, riches compartiments, doublé de tabis,
tranches dorées ; 109 feuillets) , contenait 38 miniatures in-
tercalées dans le volume, peintures curieuses par leur an-
cienneté. Vingt de ces peintures paraissaient appartenir
à l'époque des croisades et avoir été enlevées d'un manuscrit
historique.
« Il serait impossible de trouver, dit le rédacteur du ca-
« talogue, rien de plus remarquable, de plus curieux et de
« plus varié que les miniatures do ce recueil unique en ce
« genre. »
Le prélat auquel était dédié ce manuscrit est Rupert, do
Bavière, qui occupa le siège de Strasbourg de 1440 à 1478.
Au folio 109, verso, on lit la souscription suivante en latin:
« L'an 14G7, Nicolas de Trutenhuscn, suivant la règle de
« Saint- Augustin uu mont Sainte-Odile , offre à son géné-
« reux seigneur qui le couvre de l'ombre de sa protection ,
« à Rupert, serviteur de Dieu, comme témoignage de son
« affection, ce livre qu'il a écrit. Que Dieu le conserve, etc. »
Ce manuscrit a été vendu 2,400 fr.
Le Conseil général du Bas-Rhin, dans sa session de 1867,
a voté un crédit de 360 îr. pour l'acquisition de 5 exem-
plaires des Œuvres inédites de Grandidier, publiées par
M. Liblin. Le nom de l'abbé Grandidier, dit le rapport du
bureau, figure en tète de la phalange respectable de tous ces
investigateurs laborieux qui se sont imposé la tâche dif-
ficile, souvent ingrate, de tirer de l'oubli les faits et les
événements qui ont illustré notre province , ainsi que les
noms et les actions des hommes éminents qui, dans les
temps passés, ont jeté un vif éclat sur le pays, soit en bien,
soit en mal.
( 264 )
Il faut donc savoir gré au savant distingué qui dirige la
publication de la Revue d'Alsace avec autant do talent que
de tact, d'avoir entrepris la publication des manuscrits de
Grandidier que la Bibliothèque de Strasbourg a eu la chance
heureuse t il y a quelques années, d'acquérir à une vente de
livres à Leipzig.
Kléber. — Dans un catalogue publié par M. Gharavay
nous trouvons, sous le n^ 134, une lettre autographe de Kléber
à un de ses amis, datée de l'an III, 1 page '/, et cotée 22.
Il envoie à un ami son portrait peint par Guérin. 11 ne
peut mieux, écrit-il, lo placer que dans le soin d'une famille
qui l'a comblé de bontés. Il ajoute : « C'est également en vos
mains que seront déposés tous les manuscrits concernant
mes campagnes, si, comme Dampierre, j'avais le bonheur de
mourir sur le champ de bataille. Je ne vous prescrirai rien
sur l'usage que vous voudrez en ûiire, ces pièces ne peu-
vent être intéressantes que pour celui qui aurait l'intention
d'écrire l'histoire. »
Quelle est cette famille, ce portrait existe-t-il encore, que
sont devenus ces manuscrits ?
Nous lisons dans V Industriel alsacien du 19 juillet 1868 : -
«Une découverte assez intéressante vient d'être faite à
Ulfholtz. Le secrétaire de la mairie, chargé de faire l'inven-
taire des archives de la commune, a trouvé, dans le fonds
de l'église , divers devis de travaux de restauration du cime-
tière et de l'église dressés en 1791 et signés par le général
Kléber, alors architecte de l'arrondissement.
«C'est à cette époque que le héros d'Héliopolis recher-
chait en mariage la fille du juge de paix de Cemay , qui lui
préféra le secrétaire de la mairie aux maigres appointements
d'alors. A quoi tiennent les destinées? Si le mariage avait
eu lieu >
( 265 )
M. le professeur Hegel, d'Ërlangen, prépare, pour la col-
lection de Chroniques des villes allemandes, une nouvelle
édition de Glosener et de Kœnigshoven.
M. Ad. Braun , de Thann , publie des photographies qui
sont de véritables /ac-^/mi/e de dessins des grands maître»,
et dont la perfection est telle qu'on croit voir les originaux
eux-mêmes dérobés aux vitrines des musées. Le catalogue
des reproductions de M. Braun se complète chaque jour :
outre les dessins des musées du Louvre et de Bàle , des ga-
leries du grand-duc de Saxe-Weimar, on peut se procurer
maintenant les dessins du musée de Vienne photographiés
par les mêmes procédés. Les résultats obtenus par l'artiste
semblent miraculeux : tout est reproduit, même la couleur
du papier, les taches, les piqûres de vers et la teinte des
dessins. Non-seulement pas une hachure , pas un trait n'est
omis, mais la couleur variée du crayon sanguine, de la mine
de plomb, des sépias, etc., est exactement fixée sur ces co-
pies, qui, en un mot, ne dilT^rent absolument pas des modè-
les. L'invention de M. Braun est donc décidément appelée
à rendre les plus grands services en mettant entre les mains
des artistes et des amateurs les dessins authentiques des plus
grands maîtres.
BIBLIOGRAPHIE ALSATIQUE.
350. X. M088MAHV. La Guerre des Six deniers (Sechs Plappert-
krieg) à Mulhouse. Strasbourg, typog, V*' Berger- LevrauU; gr.
in-80, 28 p.
Extrait da Bulletin déê monument* Metoriquee.
8eeh$ Plappertkrieg , c'est le nom qu'on Ini a donné fort Impro-
prement, à en Jnger par les pièces des archives ; mais cette guerre
( 266 )
constitue , dit l'antenr, • un de ces moments décisifs qu'il ne fant
Jamais perdre de vue. On sait quelle avait été Jusque-là la situa-
tion de la yille. Comprise k l'origine dans la Juridiction des land-
graves de la Haute-Alsace, quoique relevant directement des
évéques de Strasbourg , comme Colmar, elle dut à son érection
en cité impériale de n'être pas absorbée dans le patrimoine des
ducs d'Autriche , et elle resta une enclave indépendante au
centre du territoire où ces princes ont fini par exercer tous les
droits de domaine et de seigneurie. >
251. JoH. Brbhz. Anecdota Brentiana. Ungodruckte Briefe von
J. Brenz; gesammelt und herauBgegeben von b^ Th. Pressel.
Tûbingm, 1868; gr. in-8^ xl-567 p. Strcahourg, chez C. F,
Schmidt. — 15 fr. 75 c.
Théologien célèbre dont les œuvres ont été imprimées i Tu-
bingue de 1575 à 1590 et forment 8 volumes in-folio. On trouve
dans ce recueil une lettre de 1525, 1*' décembre: Die Predigtr
von Stroêêburg an die Herren von Gemmingen , et une réponse.
252. L. Spach. laventairo sommairo dos Archives départemen-
tales antérieures à 1790. 7« livraison. Strasbourg, iypog.
V* Berger-LevrauU', in-40, p. 73 ù 256; série G, tome 8.
Cette livraison contient l'introduction des Archives ecclésias-
tiques , qui fait connaître que cette partie du dépôt départemen-
tal du Bas-Rhin est beaucoup plus considérable que les Archives
civiles. Les Archives ecclésiastiques , indépendamment du vaste
fonds de l'évéché do Strasbourg , de ceux du Grand-Chapitre et
du Grand-Chœur qui s'y rattachent, embrassent tous les cha-
pitres intra et extra muroa^ tels que les Chapitres de Saint-Pierre-
le-Vieux et de Saint-Pierre-le-Jeune , ceux do Haslach , de Ncu-
vriller, deSaverne, deSelts etdeWissembourg; elles contiennent,
lorsque l'on quitte le terrain du clergé séculier, une série d'ab-
bajes d'hommes et de femmes, savoir : le fonds d'AltorflT, de Mar-
moutier, de Meubourg, de Saint-étieune, do Sainte-Madeleine et
de Sainte-Marguerite, d'Andlau, de Saint-Jean-dcs-Choux, do
Biblishoim et de Kœnigsbrflck ; enfin le fonds capital de l'ordre
de Malte.
Dans la plupart de ces fonds se trouve, sans compter une
innombrable quantité de titres de propriété, de comptabilité et
de procédure, une série de chartes historiques et de liasses de
correspondances.
A l'aide de ces documents et do ces dossiers, il n'est point im-
possible de reconstruire l'histoire ecclésiastique et eu partie
l'histoire civile do la Basse-Alsace, c Uàtons-nous, toutefois, de
dire, i^onte notre savant archiviste, que l'histoire politique et
( 267 )
munielpale de la ville même de Strasboarg n'est guère repré-
aontée dans notre dépôt', et que , pour se familiariser avec le
régime complexe do l'ancienne cité souveraine , il est indispen-
sable de recourir aux archives municipales elles-mômes; c'est un
dépôt d'une richesse incomparable, et qui oflfre surtout, en fait de
correspondance de la ville avec les souverains étrangers et les
cités d'Allemagne, des ressources appréciées et exploitées par
les savants des deux rives du Khin.
253. D. FisciiBR. Étude sur Thistoire dos juifs dans les terres de
rdvôché do Strasbourg avant et depuis la rëunion de l'Alsace
à la France. Metz, 1867; in-8°, 32 p.
Extrait de la Revue de VEèt. Juillet et août 1867.
Dés le Xn« siècle, des juifs habitaient l'Alsace vivant dissémi-
nés sous le poids du mépris et de la haine. Les sanglantes persé-
cutions qui éclatèrent contre eux vers le milieu du XIV* siècle
sont parfaitement retracées dans la monographie de M. Fischer.
On sait que la peste qui éclata en 1349 eu Alsace leur fut attri*
buée ; ou croyait qu'ils avaient empoisonné les puits et les fon-
taines dans le but de dépeupler le pays. Les violences inouTes
auxquelles ils furout en butte pendant des siècles de la part des
chrétiens, sont tristes à signaler. Ils n'ont jamais trouvé de pro-
tection près des seigneurs et du clergé qu'à la condition de payer
des droits énormes. Il faut lire les dispositions vexatoires du rè-
glement du 22 mai 1613 promulgué par l'évéché de Strasbourg et
donné tout au long par M. Fischer dans son intéressante mono-
graphie.
254. Idem. Die Wallfahrtskircho von Reinacker. Stra$bourg,
typog. Heitz ; in-8o, 10 p.
255. Idbm. Die ehemalige Herrschaft Burscheid. Ëiu Beitrag
zur Gcschichto des Westreiclis, dargestellt von D. Fischer.
Strasbourg , typog. Heitz; in- 8**, 17 p.
256. Idbm. Das ehemalige Zunftwesen in Zabem. Strcubourg ,
typog. Heitz; in-8*>, 12 p.
Ces trois brochures de M. Fischer sont des tirages à part du
Samstagâblatt.
257. H. Wbiss. Kostùrakunde. Ilandbuch dcr Geschiclito der
Tracht und des Geistes vom I4ten Jahrhundert bis auf die
Gegenwart. Stuttgart, Ebncr et Seubert, 1867; iu-8<>.
2 livraisons ont paru Jusqu'à ce jour. (Il y est question de l'Al-
sace aux pages 205, 206, 213 et suivantes.)
( 268 )
958. Historical sketch of the Gatbedral or Munster of Strasburg.
6th édition. Strasbourg, typog. Silbermann; in- 18, 96 p.
259. Lbhmavh. Kurzo urkundlîche Geschichte des grûilich Zwei-
brùckischen Hanses. Mûnchen, 1867; in-i^, 90 p. Strasbourg,
C. F. Schmidt, — 4 fr. 50 c.
260. A. VON CoHAusBH. Gûsar's Hheinbrucken. Philologiscb , mili-
târisch und techniscli untersucbt, mit 88 in den Text gedruck-
ten Holzschnitten. Leipzig, 1867; Strasbourg, C. F. Schtnidt,
Ubraire. — 2 fr. 15 c.
861. D>^ W. B&AMBAOH. Denkmale der Kunst und Gescbichto Ba-
dens. Daden unter rômischer Herrschafl. Freiburg, 1867; in-40,
1 pi., SI p.; Strasbourg, C. F. Schmidt, — 1 fr. 80 c.
868. Bibliotheca rerum Germanicanim , tom. 4. Monumenta Ga-
rolinaediditPhilippus Jaffd. Berolini, 1867; gr. in-8<*, XII-780 p.;
Strtubourg, C F. Schmidt, libraire. — 18 fr. 70 c.
Les trois premiers volumes de cette importante pablieation
contiennent les Monumenta Corheientia, Oregoriana, Moguntina.
263. D. F18CHBB. Das alte Zabem, archeologisch und topogra-
phisch dargestellt. Saverne, typog, CastiUon, 1868; in-8<>, 888 p.
Extrait des Affichée de Saverne. Monographie archéologique et
topographique trés-intëressante.
Le Bibliographe alsacien a donné l'intitulé de tous les chapitres
de ce livre sons la rubrique : Piriodiquee aleatique» {Affichée de
Saverne).
864. EazrouF. Le Gënéral Klëber, par le baron Ëmouf. Paris ,
Didier, 1867; in-i8, VII-355 p.
Oe volume est divisé en trois livres : I. Siège de Mayence.
Guerre de Vendée. II. Allemagne. III. Expédition d'Agjpte.
Lie premier livre contient une courte notice biographique. • Il
n'existe pas de descendants directs do Kléber; mais il a laissé,
eomme Epaminondas, des filles immortelles: les Journées de
Gholet, d'AltenkIrchen, de Mont-Thabor, d'Héliopolis. >
M. le baron Brnouf compare Kléber à un héros de Plutarque ,
et il 16 fait le plus souvent parler Inl-méme en interrogeant ses
mémoires et sa correspondance officielle et intime. Ge livre est
an monument de plus élevé à l'une des gloires militaires les ping
pures et les plus sympathiques de la Révolution française.
865. Ge que peut un frôre laïque dans une ëglise protestante.
Strasbourg, Treuttel et Wûrtz, 1867; typog. Moulin, à Saint-
Denis; in-80, 87 p.
( 269 )
Extrait du Disciple de Jéeue-Chriêt. On trouve Joint à cette bro-
chure un portrait photographié de M. Zimmer, ancien notaire et
conseiller municipal à Strasbourg , avec cette légende :
Soas c« portrait, le Christ lai-ntéme
Mettrait : c II eat la pitié.
Le courage , la charité
Qae Ja recommande et que J'aime. •
Le sentiment qui a dicté cette strophe est excellent ; malheu-
reusement ces vers rappellent trop la fkcture de ceux employés
par les confiseurs.
S'il est donné à l'homme, lorsqu'il n'est plus, de percevoir
encore quelque chose d'ici-bas, M. Zimmer a dd sourire dans la
tombe.
266. D'' H. Pabst. ÂJinoIea und Ghronik von Kolmar, nach der
Âuagabe der Monumenta Germaniœ, ûbersetzt von Pabst.
Berlin, 1867; pet. in-s», XVII-196 p. Strasbourg, Noiriel et
C. F, Schmidt, 'libraires.
48* livraison d'une publication éditée par Duncker sons le titre :
Die Oeêchichteeehreiber der deutsehen Vorf eU, in deutséher Bearbei-
tung, unter dem Schutze 8. M. dee KSnig» Fried. Wilhelm IV. von
Preutêen; herautgegeben von Pertz, J. Qrimm, Lachmannf Ranke,
Ritter. Xlllteê Jahr. lier Band.
267. CuRisTOPHoaus. Pourquoi appelle-t-on Lott-Âspi la com-
mune d'Aspach, et Drold les habitants d'une section de celle
de Walheim? — A propos de loups. (1589, Altkirch; procès de
sorcellerie.) AUlnrch, typog. Bœhrer; in-8o, 8 p.
268. Idem. Die drei Grilber im Langenholz. Altkirch, typog, Bœh-
rer; in-80, 8 p.
269. IdsM. Der Klausmarkt zu PQrdt. — Les Origines alsaciennes.
— Varia. (Poésies.) — Sur la transformation réciproque des
noms de famille allemands et français en Alsace. AUkirch,
typog. Bœhrer ;in'S^, 82 p.
Ces petits écrits , qui ne manquent pas d'un certain intérêt,
sont des tirages à part d'articles parus dans le Journal d'Altkireh.
270. L. Spacu. Archives départementales. Strasbourg, typog.
Ke Berger- Levrautt ; in-s^, 12 p.
Extrait de V Annuaire du Boê-Rhin pour 1867. Rapport sur l'achat
de 7 volumes manuscrits se rattachant au fonds de l'intendance.
(Voir le Bibliographe dUaeien, p. 91.)
271. Abbé Ch. Maxtiv. Questions alsaciennes, a propos de rUis-
( 270 )
toire de Jules Cësar, par Tempereur Napoléon III. ^rcubourg,
typog. Le Roux; gr. in-8^ 40 p.
Extrait de la Rtvue eaiholiqut â^AUace.
272. Pôlcrioage au tombeau do sainte Odile, ou Exercices de
piété propres à accomplir saintement cet acte de dévotion,
par l'auteur du Guide du pôlerln au mont Sainte-Odile. 2« édi-
tion. Strasbourg, typog. Huder, 1867; in-i8, 132 p.
Origines des pèlerinages. — Vie de sainte Odile. — Recomman-
dations aux pèlerins , exercices pour le chemin , pieux itinéraire,
litanies , prières , etc. — Par un bref du 16 mars 1858, Pie IX a
attaché deux indulgences à l'église de Sainte-Odile : 1^ une in-
dulgence plénière à gagner une fois par an par tous les fidèles
qui visiteront cette église ; et 2o une indulgence de sept ans et
d'autant de quarantaines A ceux qui visiteront cette église pen-
dant l'octave de la fête commémorative de la translation des re-
liques de la sainte. Cette octave commence le 7 Juillet et finit le 11.
273. ViTZTHUM d'Eckstibdt. Maurice, comte de Saxe, et Marie-
Josèphe do Saxe, daupliine de France. Lettres et documents
inédits des archives de Dresde, publiés par le comte G. E.
Vitzthum d'Eckstaedt. Leipzig, 1867 ; gr. in-s*», XXVI-525 p.
Strasbourg, librairie C, F. Schmidt. — 13 fr. 35 c.
274. J. Trouillat et Vautset. Monuments de l'histoire de Tévô-
chéde B&le. Tome V (1400-1500). Porentruy, 1867; gr. in-8°,
y III- 948 p. — 13 fr.
Cette publication , dont le 1*' volume a paru il y a six ans, a été
faite par ordre du Conseil exécutif de la république de Berne.
M. J. Troulllat, ancien professeur an collège de Porentmy, a
publié les quatre premiers volumes après sa mort, survenue le
27 décembre 1863. M. L. Vantrey, curé-doyen à Délé^iont, a
continué cet important ouvrage d'après les notes laissées par
M. Trouillat et avec le concours de collaborateurs dévoués à la
science historique.
276. L. Spach. CEuvres choisies. 3« volume. Mélanges d'histoire
alsatiquo (660-1849). Strasbourg, typog. F« Berger- LevrauU;
in-80, 619 p.
Ce 3* volume est composé d'une série d'articles très-intéressants
qui ont paru dans le Bulletin de la Société historique et dans la
Revue d'Alsace.
Les principales abbayes et églises, les principaux châteaux-
forts de notre ancienne province figurent dans cette série. On y
trouve aussi un mémoire sur l'ensemble de nos châteaux rangés
par groupes, qui a été élaboré pour le congrès archéologique
( 271 )
siégeant à StrMboarg en 1859| le Ublean de la Fille et VUniver'
Hti de Strasbourg en 1770, qui remonte à la lession dn congrès
scientifique de 1842, où ce mémoire a été lu en assemblée géné-
rale, à titre d'introduction an congrès; l'histoire du comté de
Uanau-Lichtenberg, composée en partie à l'aide des documents
originaux que renferme le dépôt des archives départementales,
et les monographies allemandes qui racontent les origines et le
sort de cette illustre maison princière.
M. Spach a encore joint à ces mélanges les Deux Voyagea d'iJU-
êabelh d* Autriche, ipouae de Charles IX, roi de France, qu'il a pu
décrire grâce à une correspondance inédite de Jean de Mander-
scheidi évdque de Strasbourg, avec les dynastes et seigneurs al-
saciens, et enfin un mémoire qui touche à l'histoire contempo-
raine et qu'il a intitulé : le Orand-Duché de Bade en 1848 et 1849.
Les Journanx de cette époque agitée, les mémoires de Corvinus,
l'un des chefs de la garnison de Rastadt, et les souvenirs person-
nels de l'auteur, ont fourni les matériaux de cet intéressant et
dramatique épisode.
L'ensemble de ces monographies complète heureusement
V Histoire de la Basse- Alsace et de la ville de Strcuhourg qui sert
d'introduction i la Description du Bas-Rhin.
Nous félicitons M. Spach d'offrir A ses contemporains ses nom-
breux et savants travaux réunis en une aussi belle édition.
Ajoutons que les Mélanges d'histoire alsatique sont accompagnés
de belles planches en chromo-lithographie et de nombreuses gra-
vures intercalées dans le texte, qui font honneur à l'habile et
intelligent éditeur des Œuvres choisies de M. Spach.
876. D.FiscasB. Oie Schûtzengosellschaft und die Vertheldigungs-
massrcgeln zu Zabern in ûitern Zoiten. Strasbourg, typog. Heilz;
iii-8®, 14 p.
Extrait de la Feuille du Samedi.
877. Lehmahk. Geschichte des Ilcrzogthums Zweibrûckou und
seiner Fùrsten, dor Stamm- und Vorâltern des kôniglich-
bayorisciion Uauses, nach Urkundon undsonstigen archiviichen
QuuUcn bcarbeitot von Johann Georg Lehmann, protestanti-
schor Pfarrer zu Nussdorf. Mûnchen, 1867; Strasbourg, chez
M, C. F. Schmidt, libraire; in-8°, VII-616 p., avec 5 tableaux
gdnéalogiques. — 5 fr. 65 c.
878. Feurabis. Notice historique sur le pèlerinage des Trois-
Épis. Colmar, typog. Hoffmann, 1867; in-84, 7» p., 4 lithog.
879. Dr G. Stuokb. MathisB Neoburgensis Gbronica cum coati-
( 272 )
nuatione et viu Bercbtholdi de Buchegg, episcop. Ârgeatin.
Zurich, 1867; in-s», LII-259 p.
Publication d'après les mannicrlU de Strasbourg et de Berne.
On y trouve beaucoup de renseignements relatif à 1* Alsace.
280. Ch. Foltz. Guide , vue et carte des Trois-Épis , près Col-
mar. Cohnar, typog. Decker, 1867; in-84, 88 p.
881. G. Brambach. Corpus inscriptionum Rhonanarum. Elber-
feld, 1867; in-40, 438 p.
888. AuousT Stoebs». Alsatia. Beitrûge zur elsûssischen Gc-
scbichte, Sage, Sitte und Sprache. Zweite Abtheiluog. 1868-
1867. In•8^ 1868, p. 887-581.
La première partie de cet intéressant recueil a paru en 186I.
Cette seconde partie complète le huitième volume de la collec-
tion et contient une série de mémoires historiques relatifs 4
notre province. Ij*Alêatia a paru pour la première fois en 1850.
A partir de 1868 elle paraîtra tous les trois mois en livraisons Se
185 à 150 pages. En voici le sommaire :
K1S8CIUJBOBR. Hieronymus Bock , genannt Tragus, der Refor-
mator der Pflanzenknnde in der ersten H&lfte des 16ten Jahr-
bundorts. ~ Acqdst Michbl. Notixen und Sittengeschichte der
Stadt Maihausen Im 16ten, 17ten und 18ten Jahrhundert, aus einem
handschriftlichen Famillenbuch. — Idku. Festésson welcbes die
Stadt Mflibausen, bei Gelegenheit der Geburtdes Dauphins, den
84sten October 1789, gegeben. — X. Mossuanv. Zwei Urkunden
von 1848 und 1548, das Kloster Unterllnden in Oolmar betreffend.
— Hbitz. Die Rappolsteinischen ku Hunawihr. — Frahtz. Kr-
bauungs-Urkunde des Schlosses Brunstatt, durchCuno von Berk-
heim, 1895. — Vertrag zwiscben dem Probst von Truttenhausen
und dem Schultheiss von Heiligenstein. — Klage der Heimburger
von B5rsch wider Jacob Gross von Rosheim, weil dieser die
Bdrsober Esel nannte. 1555. — Karl Scumidt. Zwei strassbnrger
Ordnungen des Verkaufs von Vdgeln und Wildprctt. 1381-1399.
— Aua. Stœbbr. Strassbnrger Ordnung des Vogelfangs. 16teK
Jabrbnndert. — Ehrsam. Ein israelitisebes DankgebetzurWobl-
fahrtderStadtMQlhansen.— RuD.RBDSfl.BeitrâgezurGeschiehte
des Blsasses Im SOJ&hrigen Kriege. — I. Strassburg und die evan-
gelische Union. 1618-1681. — DerOberehnheimerPistolenwein.—
Chromxk von Augustl861 bis zu Ende M&rz 1867.— I. Nokrologie.
(J. Rothmtlller, J. B. Dorlan , H. Lobort, C. Billot, X. Boyer,
A. Jung, J. Kœchlin-Sehlumberger, Ph. Hœrter, L. Lorg, Gh.
Engelbardt, K. Fr. Hartmann , Th. Fritz , J. B. Merklcn , L. Ph.
Hugot, N. Schir, J. Matter. K. Bemhard, J. G. Mieg, Th. Jung,
Th. Renoaard de Bnssierre , A. MEdor, G. Th. Klein , Strauss-
\
( 273 )
oarckheim^D. B. MQller, 19. Zlpelins, F. J. Heim, P. L«hr,
A. Coste, F. W. Edel, R&venex, A. OrOn, Peter Grots, F. K.
Ueitz.) — Els&iisische Literator.
288. F. VouLOT. Petite géograpliio historique et politique des
dëpartements du Haut et du Bas-Rliia (ancienne province
d'Alsace). 7» édition, augmentée. Strasbourg, Dérivaux, li-
braire; typog. Silbermann; in-i8, 88 p. — 30 c.
284. Ccrnay au dehors, ou État des personnes établies en de-
hors du canton de Cemay et y ayant droit de cité. Guebfviller,
typog. Jung; in-s», 12 p.
285. Gh. Gkao. Essai sur l'hydrologie du bassin de l'Ill. MuUiouse,
typog. Bader, 1867; in-8o, 46 p.
286. H. IIooARD. Carte des Vosges. ^857, in-plano.
287. M. Dkutsch. Mulhouse dans la plus haute antiquité. Appel
.aux philologues et archéologues de tous les pays civilisés.
Nancy, 1867; in-8o, 20 p.
288. BsKNARDiiTi. Notice sur les écoles de Mulhouse, rédigée
d'après des notes réunies par le comité d'utilité publique de
la Société industrielle. Mulhouse, typog. Bader, 1867; in-8°,
103 p., 1 pi. chromo-lithog.
289. Compte rendu du comice agricole de l'arrondissement de
Mulhouse. (Année 1866.) III. Mulhouse, typog. Bader, 1867;
in-80, 102 p.
290. Ansicht des Herrn Maires von PfaffenholTen ûber die neuen
Gebâude welche in PfafTenhoiren zu machen sind und durch
die Oborbehôrden begehrt werden. Strasbourg, typog. F« Ber-
ger-LevrauU; in-40, 4 p.
291. V« Berger-Lovrault et fils, imprimeurs -libraires à Stras-
bourg, ^oiico. Strasbourg , typog. V^ Berger 'Levrault;gT.in-8<^,
53 p.
Notice publiée à l'occasion de rExposition nnivcrsello de 1867.
On y trouve les rapport* des Jurys des Expositions de 1855 et de
1862; le tableau ^nôalogiqne des chefs successifs de la maison
depuis 1685 ; la notice sur les diverses braiiches d'exploitation de
la maison : librairie , imprimerie typographique , ateliers de ré-
glnrO) de séchage et de satinage, lithographie, reliure, fonderie
de caractères, stéréotypie. galvanoplastie , gravure sur cuivre;
progrès réalisés depuis l'Exposition de 1855 et produits exposés.
( 274 )
292. De Dietrich et C*«, maîtres de forges et constructeurs à
Niederbronn. Strasbourg ^ typog, K« Berger- LevrnuU ; gr. în-8<»,
35 p.
Notice pnbliéo à l'ocoasion do rBxposition nniverselle de 18C7.
La fonderie de Niederbronn est exploitée par la maison depnia
1790. Cette nsine a pour spécialité la fabrication des fontes d'or-
nement et des pièces de mécanique; la fonderie de MertEwiller
est exploitée par la maison depuis 1842; les forges du Jssgerthal,
avec l'annexe de Rauschendwasseri sont exploitées par la maison
depuis 1685; l'usine de Zinswilleri depuis 1690; les forges et lami-
noirs de Mouterhausen , depuis 1842; et les ateliers de construo-
tien de Reichshoffen , depuis 1830.
293. Ville de Strasbourg. Cahier d'observations pre'sentd par le
maire à l'appui du compte do 1866. StrcLsbourg, typog. F« Ber-
ger-LevrauU; in-8o, 328 p.
BibliothAqus. Traitement des bibliothécaires , 3,000 fr. Entre-
tien de la bibliothèque, 7,000 fr. Dans cette dernière somme figu-
rent le chiffre de4,551 fr. 46 o. pour achats de livres ; celui de SOStr,
pour frais de reliure; celui de 419 fr. pour l'impression du cata-
logue , 12« relevé.
MusiÉB. Crédit, 5,000 fr. Acquisitions. Album contenant les
dessins-types du cortège industriel qui devait avoir lien à Stras-
bourg à lloccasion de l'arrivée de Leurs Majestés Impériales.
(25 planches à 75 fr. : 1,875 fr.)
Cet album a été offert à S. M. l'Impératrice ; les planches ont
été peintes par MM. Schweitzer et Lix.
Acquisition d'un tableau de M. Beyer, la Donne Aventure.
Un Pasaage de troupeê en Algérie ^ don du Gouvernement.
Deux tableaux peints par Helmsdorff.
294. Concours régional de Golmar. Strasbourg, typog. Christophe;
in-80, 36 p.
Rapport de M. Chadenet, rapporteur de la commission impé-
riale chargée de décerner la prime d'honneur.
295. Mémoire à l'appui de la percée des Vosges par la vallée de
Munster. Strasbourg, typog. V^ Bergcr-LevrauU; in-l^f 19 Pm
2 cartes.
Ce mémoire est signé par MM. de Peyrimhoff, maire de Colmar ;
Ed. Birkelf président du tribunal de commerce; A. Hersog, con-
seiller général; A, Kiener, ancien président du tribunal de com-
merce} Fréd. Hartmann, conseiller général , rapporteur.
296. Statuts de la Société des francs-tireurs de Strasbourg (1867).
Typog. Christophe; in-s®, 12 p.
k
(275)
La Société est instituée pour l'exercice du tir à la carabine et
an fusil do chasse.
297. Sociétd des francs- tireurs de la valide de la Brusche. Règle-
ment. Strasbourg, typog, Silbermann; in -8°, 12 p.
298. L. Gazkaux. Essai sur la conservation de la langue alle-
mande en Alsace , par L. Cazeaux , chanoine honoraire de la
cathédrale de Strasbourg et curd do la paroisse de Saint-Jean»
Strasbourg, typog. Silbermann; in-s®, 44 p.
Extrait du Courrier du Bas-Bhin, Le mâme ouvrage a paru en
allemand. Même format et même typographie.
299. Conseil gdndral du Bas-Rhin. Session de 1867. Rapport du
prdfet et procès-verbal des séances. Strasbourg, typog, ¥• Ber-
ger-Levrault; in-40, 207-290 p.
300. Dk Lbusss. La Traction à vapeur sur les chemins entre
Lauterbourg et Strasbourg. Strasbourg , typog. Christophe ;
in-s», 7 p.
301. ÂMBBoisK-FiRMiir DiDOT. Cataloguo raisonne des livres de
la bibliothèque de M. A.. F. Didot. Tome l•^ Livres avec figures
sur bois, solennités, romans de chevalerie. 1^0 livraison. Pa-
ri*, typog. A. Firmin Didot, avril 1867 j in- 80, 383 p. — 8 fr.
Les ouvrages sont disposés, dans ce remarquable catalogue, par
ordre de contrées. Strasbourg, n'ayant été réunie i la Franco
qu'en 1681 , figure sous la rubrique : • Allemagne, ville libre im-
périale *. M. Didot y a catalogué 40 ouvrages à gravures imprimés
dans cette ville de 1483 à 1590.
La plupart de ces curieux volumes sortent des presses de Grfl-
ninger, de Knobloch, de Schott, de Beck , de Jobin et sont illus-
trés par Hans Baldung, par Urso Gamberloin, élève de Martin
Schœn , par Wechtlin, par Holbein et Tobias Stimmer.
302. Auo. Saum. Relevd des ouvrages nouveaux acquis à la bi-
bliothèque de la ville do Strasbourg depuis le i^^i" janvier I866
jusqu'au 31 ddcembro 1867. 13* relevd. Strasbourg, typog. Sil-
bermann; in-8o, 88 p.
Ce catalogue mentionne 50 ouvrages classés sous la rubrique
Alsatica.
303. Bibliothèque et cours populaires do Guebwiller. Notice.
Strasbourg, typog. Vf Berger-LevrauU; gr. in-8S ^0 p.
C'est en 1858 que M. J. J. Bourcart, fondateur de la biblio-
thèque et des cours populaires de Guebwiller, commença à mettre
à exécution le projet qu'il avait formé, projet qui eut pour suite
la création de l'œuvre la plus importante de ces derniers temps.
( 276 )
On trouve dans cette brochnre les stAtnts pour PonTerture d'un
local d'ntlllté publique et morale, ceux de la Société chorale de
Onebwiller, le règlement du cabinet de lecture , lea statuts réglant
les associations de jeunes gens voulant suivre des cours offerts
dans le local de M. J. J. Bourcart, ceux de la bibliothèque et des
cours populaires, et le compte rendu financier de l'œuvre.
304. Catalogue do la bibliothèque communale de Domach (Haut-
Rhin), 1867-1868. Strasbourg, typog. SUbermann; in-8o, 64 p.
305. Société des bibliothèques populaires et communales du
Bas-Rhin. 2« réunion annuelle de l'assemblée générale tenue
le 3 mars 1867. Typog. Silbermann; in-s^.
Discours de M. Kflss , président de la Société. Rapport de
M. Schnéegans sur la situation morale de la Société. Comptes de
l'exercice 1866. Liste des sociétaires.
806. Euo. Hepp. Promenade à travers l'Exposition universelle de
Paris, 1867. Strasbourg, Treuttelet Wûrtz, 1867; typog, SUber-
mann; in-80, 188 p.
Cette promenade, si remplie de faits intéressants, a paru en
feuilletons dans le Courrier du Boê-Bhin (numéros des 31 mai ,
13, 18, 29 juin, 18 et 80 Juillet, 8 et 23 août, 13 et 20 septembre
1867).
L'auteur de ce charmant volume , dans lequel les traits abon-
dent, y ft fait preuve de connaissances sérieuses très-étendues et
d'un esprit critique très-fin. M. Hepp est un cicérone aimable et
surtout spirituel ; aussi engageons-nous tous nos lecteurs à re*
voir avec lui ces grandes assises de l'industrie et des arts.
Principaux extraits relatifs à l'Alsace : I. La Brasserie de Stras-
bourg. — II. Mulhouse au Champ-de-Mars. — V. Schlitteurs et
bûcherons des Vosges. — Où l'Alsace résume l'univers. — VI. Rix-
heim. — VIII. Les Arts typographiques. MM. Berger-Levrault et
Silbermann.
307. N. Lettre à M. le professeur Michel, directeur des cours
d'adultes à Mulhouse. Mulhouse, Ubrairie Pétry; Strasbourg,
typog. Silbermann; in-8®, 20 p. — i fr.
308. Unobrbb. Zum Andenken an Friedrich Karl Heitz, Buch-
drucker und Buchhûndler. Strasbourg ^ typog. Heitz; in-8®, 16 p.
Sermon prononcé à la maison mortuaire. Ce sermon est suivi
de paroles prononcées par M. Leblois, pasteur, sur la tombe de
feu M. Heits , et d'une poésie allemande de M. Hirts.
309. Discours prononcés le 27 novembre 1867 aux obsèques de
M. Charles Drion, décédé le 25 novembre 1867. Strasbourg,
typog, SUbermann; in -80, 20 p.
( 277 )
310. Relation de la fôte et du banquet des anciens élèves du
collège de Bouxwiller, célébrés le i" août 1867. Strasbourg,
typog, Silbermann ; in -8®, 24 p.
311. Gymnase protestant et collège de Saint-Guillaume de Stras-
bourg. Compte rendu de la commission du Gymnase. Stras-
bourg, typog. Silbermann, 1867? in-8o, si p.
312. Imlin. De la Ladrerie du porc. Mesures h prendre à Stras-
bourg. Strasbourg, lypog. Silbermann, 1867; in-S», 16 p.
Kztrait du Recutil des travaux du Conseil d'hygiènt publique du
Bas-Rhin.
313. Société des amis des arts de Strasbourg. Catalogue des ou-
vrages de peinture , sculpture , gravure et littiographie d'ar-
tistes vivants. Exposition de 1867 (6-30 juin). Strasbourg, typog.
Simon; in-8«, 27 p. — 50 c.
Beyer (Eagéne), Ghristmann (Âugante), Ensfelder (Engàno),
Kintein (Adolphe), Pradelles (Hippolyte), Rosé (Aagnste), S&glio
(Camille), Sohfitzenborger (Lonis), Schweitser, Toaohemolin,
Voulot, Graffenauer (Ch. Louis), Laville (Eagène), Kœchlin-
Schwarts (Alfred), artistes alsaciens, ont pris part à cette ex-
position.
314. Société des amis des arts. Exposition de 1868. Catalogue
des ouvrages de peinture,, sculpture et gravure d'artistes
vivants exposés à Strasbourg, à l'IIôtel de ville, du 13 juin au
5 juillet. Strasbourg, typog. Simon, 1868; pot. in-8®, 81 p. —
50 c.
Voir ce numéro , p. 244, et VImpartial du Rhin an 30 Juin et dn
2Jaillet qui a publié deux charmantA feuilletons sur l'Exposition.
Exposants alsaciens : Bartholdi , Ensfelder, Qraffenauer, Kir-
stein, Jundt, Matbis, Pradelles, Saglio , Schweitzer, Ortlieb,
Laville, Braun, Schfitzenberger, Touchemolin.
Ensemble de l'exposition très-médiocre , quoi qu'en dise notre
collaborateur, beaucoup trop Indulgent. Les œuvres alsaciennes
qui ont figuré à l'exposition étaient, pour la plupart , au-dessous
de toute critique.
315. A. ScHHÉBOANs. Coutcs. PttHs , Hctzel, 1868 (1867); Stras-
bourg, typog. Silbermann; in-i8, 242 p. — 2 fr. 50 c.
Le Chevalier Pygmalion. — Le Maestro Antonio Casca. — Une
Histoire mystérieuse. — La Reine morte. — Le Petit Masque
rose. — Les étonnements du pèlerin. — Les Expériences d'un
fou.
Lire un charmant article deM. Winoc-Jacquemin dans le JouT'
( 278 )
nal de Paris du 4 avril 1868, auquel noufl «mpruutous quelque»
lignes :
• Un Jeune écrivain do la presae libérale , M. Schnéegans, ré-
dacteur du Courrier du Bat-lihin, offre au public , sous le simple
titre de Contes, un petit volume composé, en effet, d'une demi-
dousaine de contes philosophiques, politiques, moraux ou fan-
tastiques. La fine satire se glisse sous les fleurs de l'esprit, l'idéal
peint de mille couleurs la réalité, le caprice va de pair avec la
raison, pour faire de ces courts récits une lecture agréable et
variée.
«Il faut croire que la fée ne peut pas mourir, puisqu'elle se
réveille encore à Thenre qu'il est dans les roseaux des bords du
Rhin
• A côté de ces fables remplies d'imagination et de fantaisie ,
M. Schnéegans en a placé d'autres , telles que les Étonnement
d'un pèlerin , ou les Expériences d*un fou, et dans lesquelles per-
cent à chaquo ligne l'allusion mordante et la fine satire. Le fou
Prilkipo fait le tour de la terre et arrive dans le Pays-Bleu. Il y
rencontre un peuple en bourrelet, gouverné par des perroquets
tout chamarrés d'or. Mais quand on soulève le bec do l'oiseau, on
perçoit dessous le plus gracieux minois de fonctionnaire.
( On voit qu'il y a encore de beaux Jours pour les contes , lo
fouR et les fées dans la France du XIX« siècle. 8i la Fée gauloise
n'entre plus dans la peau du Chat botté, on ne se coiffe pins du
Chaperon rouge, elle sait encore habilement se glisser dans lo
corps d'un Prilkipo on d'un Prince Ctmiehe, pour nous égayer à
nos dépens.»
316. H. Vbjbkeuil. Les Petits Pdchds d'une grande dame, avec
une préface do J. Janin. Paris, Faure, 1867; in-is, VIII-3i0p.
— 3 fr.
• Honorez d'un sincère intérêt cotte émouvante histoire où tout
■ abonde, et si parfois vous trouves que ce Jeune homme a pris
• le chemindes écoliers, au moins reconnaîtres-vousque sa fiction
1 est écrite dans le véritable accent de la passion , de la douleur
• et de l'amour. C'est court, il est vrai; mais c'est raconté de la
« façon la plus délicate et la plus Juvénile.» J. Janin.
Une Jeune dame, habitant Mutzlg , se cacherait, nous assure-
t-on, sous le pseudonyme de Henri Vernouil.
17. Sandy odcr die Anvorraahlten. Berne, 1867; Strasbourg,
C. F. SchmicU, libraire; in-i2, 223 p. — i fr. 60 c.
Roman dont la plupart des scènes se passent à Strasbourg ot
dans les Vosges i l'époque du premier Empire et do la Restaura-
tion.
( 279 )
318. A. Robert. Le Lord de ramiravité. Roman. Strasbourg, ti/poy.
Christophe, 18G7; pot. in-s®, 270 p.
Roman parn en feuilleton dann Vlmpartial du Rhin. (Tirage à
part.)
319. n. KuBz. Johann Fischart's sumintliche DichtuDgen. Dritler
Theil. Leipzig, 1867; Strasbourg, C. F. Schmidt, ~ 10 fr.
C'est le 10« volume de la collection de la Deutsche Bibliothek et
le dernier des Œnvres de Fischart.
320. Jules ëbckuann. Le Pôro do la Vondde. Paris, Mansartt
1868; Strasbourg, Noiriel; in-i8, 234 p. — 2 fr. 60 c.
Tableau des atrocités que certains princes allemands commet-
taient avant la Révolution française dans cette partie de la con-
trée qui appartenait aux duos de Deux-Ponts et qui a été répartie
par la Convention entre les départements do la Moselle , de la
Menrthe et du Bas-Rhin.
321. EBCKMANR-CnATRiAK. Lc Blocus. Épisodo de la fln do l'Em-
pire. Paris, Uetzel, 1867; in-i8, 835 p. — 3 fr.
La scène se passe i Pbalsbonrg. Un des meilleurs romans de
ces deux autours.
322. Idem. Histoire d'un paysan. Paris, Hetzel, 1868; in-18. —
8 fr.
L'action se passe en partie en Alsace et à Phalsbourg.
Histoire do l'état du peuple sous l'ancienne monarchie fran-
çaise, racontée par un vieux paysan, pour faire voir par quels
cataclysmes un pauvre serf d'avant 1789 peut dire aujourd'hui:
J'at mon petit-fils Jacques à V École polytechnique ; j'ai ma petite'
fille Christine mariée avec Vinspecteur des forêts Martin ^ un homme
rempli de hon sens ; mon autre petite-fille Juliette est mariée avec le
commandant du génie Forhin; et le dernier, Michel, celui que j'aime
pour ainsi dire le plus, parce qu'il est le demierf veut être médecin.
Il s'est déjà fait recevoir bacJulier Vannée dernière à Nancy ; pourvu
qu'il travaille, tout ira bien.
Tout cela t je le dois à la Kévolulion. Avant 1789, je n'aurais rien
eu; j'aurcUs travaillé toute ma vie pour le seigneur et le couvent,
«De pareils livres, a dit, avec raison, M. Sicbecker, feront
plus pour l'avenir de la patrie et de l'humanité que toutes les tar-
tines des faiseurs de phrases; c'est que le peuple y sentira palpi-
ter son âme à lui, et qu'il verra qu'il ne doit pas, sous peine de
lâcheté et de déshonneur, laisser aliéner l'héritage que ses an-
cêtres lui ont conquis au prix d'un fleuve de larmes et de sang*
«Nous ne voulons pas terminer sans prévenir le publie contre
une confusion dans laquelle certains individus pourraient avoir
intérêt à l'entretenir.
( 280 )
• Depuis quelque temps, on aperçoit cbex les libraires des ou-
vrages d'un M. Jules Erokmann , et, par suite de bruits étranges,
auxquels nous voulons bien croire que ce monsieur soit resté
étranger, beaucoup de personnes ont la persuasion que la raison
littéraire Erckmann-Cbatrian est disloquée. Il suffirait de lire un
de ces livres pour s'apercevoir bien vite que les auteurs du
Conterit de 1818 n'y sont absolument pour rien.
«Cependant une certaine teinte de cbauvinisme et une grande
admiration pour Napoléon pourraient amener, avec cette ana-
logie de nom, une erreur fort désagréable pour M. JÊmile £rck>
manu , le collaborateur de M. Chatrian.
« Il est donc de notre devoir de prévenir le public que les au-
teurs des Conteê populaire* et des Romans nationaux ne sont pas
près de briser une collaboration, qui dure depuis plus de quinze
ans, à laquelle ils doivent leurs succès, et que tous leurs livres
sont signés : Erckmann' Chatrian.
« A bon entendeur salut I •
323. Th. lUuuv. Raoul, sire do Créqui; prétendu poëmo inédit
du XlIIe siècle. Étude critique. Strasbourg, lypog. V« Berger-
Levrault, 1867; in-8o, 24 p.
Extrait du Bulletin de la Société littéraire de Strasbourg.
Monographie curieuse et spirituellement écrite. Elle a trait à
un soi-disant pofime du XIII« siècle qu'un savant archéologue
alsacien, M.Max, de Ring, crut publier pour la première fois
dans le Messager des sciences historiques de Belgique en 1851 d'a-
près une copie manuscrite trouvée dans les papiers de Dalayrac
et que possédait M. Mattcr. Ce poSme, qui n'était, du reste,
qu*nn mauvais pastiche du XVIII* siècle attribué au Père Daire ,
avait été publié en 1775 par d'Arnaud de Baculard à la fin d'une
de ses Nouvelles historiques.
Ce qu'il y a de piquant dans la monographie de M. Raulin, c'est
de voir un inspecteur général des bibliothèques, M. Matter, et
l'érudit M. Glénin, se tromper tous deux. Ce dernier, dont on se
rappelle la polémique ardente, croit le pastiche l'œuvre de
MM. de Ring et Matter, et il vent y reconnaître « les tournures et
les idlotismes du XIX« siècle , le langage d'une habitante du quar-
tier Bréda ■ ; et l'autre a la certitude de posséder au moins on
manuscrit remontant au XVII* siècle.
Le travail de M. Raulin est très-intéressant et il y a déployé
beaucoup de verve et un grand talent critique.
324. Émilb Gruckbr. Discours prononcé à l'ouverture du cours
do littérature étrangère. (S« sem. 18G7-1868.) Poitierg, 1868;
in-8®, 27 p.
i
( 281 )
Littérature allemande au XVIII* siècle. — Influence de la lit-
térature française. -^ Rôle de Lessing.
M. Émllo Grucker, professeur de philosophie an Qymnase
protestant de Strasbourg, agrégé de philosophie et de langues
étrangères , ancien secrétaire de Cousin , a été appelé récemment
i la chaire de littérature étrangère de Poitiers.
325. Louis Ratisbohkb. Auteurs et livres. Variétés littéraires.
Paris, Amyot, 1868; in-l8, 839 p. — 3 fr. 60 c.
Réunion d'articles qui ont paru dans les Débat»,
On y trouve un remarquable essai sur M. Louis Veuillot. M.Ra-
tisbonne a rencontré un mot charmant pour définir le rédacteur
en chef de VUnivers, et c'est M. Veuillot lui*méme qui le lui a
fourni : 11 l'appelle le boulevardier de Rome.
326. A. CuuQUBT. Gulyas Hus. Strasbourg, typog. K« Berger-
LevrauU, 1868; in-12, 23 p. avec gravures.
édition tirée à petit nombre sur papier chamois.
• Un plat historico-culinaire • , dédié aux amis de l'auteur.
Le Oulyaê Hum, ou OolUacht ou viande des bouviers, est un
mets particulier à la cuisina hongroise.
Cette curiosité littéraire a été publiée à l'occasion de l'ouver-
turc récente, à Strasbourg, d'un estaminet-restaurant viennois
qui a mis à la mode un plat désigné par les amateurs soas le nom
de Paprika.
Paprika est le nom que les Hongrois donnent au poivre d'£s-
pagne ou de Cayenne.
La brochure de M. Chuquet est pul)liée avec beaucoup de goût ;
c'est une petite plaquette qui fait honneur à la typographie stras-
bourgeoise. L'auteur nous promet toute une série de petits vo-
lumes : le CimttièTt de* vivant» j Ouvre-Vail et le Wagonneur,
327. GiHiH. Le XIXe Siècle comparé aux époques de Poriclôs,
d'Auguste et de Louis XIV. Paris, Machette; Haguenau, typog.
Edler, 1867; in-12, 352 p.
828. Dahibl. Promenade burlesque dans le quartier de cavalerie
do Colmar (vers), par Daniel, porto-étendard du 3« régiment
de lanciers. Colmar, autog. Million; in-8», 16 p.
329. Ed. Fbbybel. A sainte Cécile, patronne des chanteurs. A
la Chorale de Strasbourg. (Poésie.) Strasbourg, typog. V« Ber-
ger-Levrault , 30 novembre 1867; in-8®, 4 p.
330. Ph. Eb. Fétc de famille de Schiltighcim, le 23 juin 1867.
Strasbourg, typog. Silbermann ; iu-8'», 4 p.
331. Hélène à la solitude. Roman épistolaire. Paris, Tardieu,
1866; Mulhouse, typog. Bader; in-i8, 215 p.
( 282 )
352. Dklcasso. L'École normale supérieure en 1816. Épitro ;\
Victor Cousin. Strasbourg, typog. F® Berger • Levrautt ; in-8°, 8 p-
333. Idbic. Les Sirènes, d'aprùs George Kastncr. Strasbourg,
typog. F« Berger-LevrauU ; in-s®, 10 p.
334. EscHBHAusB. La Patience ; poésie d'après le poète allemand
Spitta. Strasbourg, typog. F« Berger-LevrauU; in-8S 2 p.
335. L. Spach. Le Moine Lamprecht et son poème d'AJcxandre
le Grand. Strasbourg ^ typog. F« Berger-LevrauU; in.8», 24 p.
Lamprecht est un moine néerlandali qni a vécn au XIII« siècle
et qni s*est fait le biographe d'Alexandre le Grand.
M. Spach, en érudlt savant, snit, dans son analyse dn po6mc
de Lamprecht, le développement dn mythe d'Alexandre en
Orient et en Occident, sans négliger les traditions persanes et
talmndiqnes, et il fait ressortir avec talent le fond réellement
historiqae de ce po6me.
336. loBM. Eulogo Schneider comme poète et «écrivain. Stras-
bourg, typog. F» Berger-LevrauU; in-8o, 25 p.
Cette sinistre figure de notre histoire révolutionnaire est étu-
diée sous un aspect tout nouveau. Cet homme ambitieux , dévoré
de passions ardentes, et dans la vie duquel la religion, la poésie
et la politique ont tour i tour Joué un grand rôle, a été étudié
par M. Spach avec un rare bonheur.
Les cinq numéros ci-dessus sont des tirages à part du BulUtin
de la Société littéraire de Strcubourg.
337. b>Bu. Hamlet. Metz, typog. Rousseau- PaUez ; in-8<>, 26 p.
Tirage à part de la Revue de VEêtf janvier et février 1868.
Conférence tenue à Strasbourg, i l'Hôtel de ville, eu janvier 1867.
338. Cu. Dubois. Marguerite. Nouvelle strasbourgeoise (1789).
Strasbourg, typog. Christophe; in-S», 74 p.
Tirage i part do l'Indicateur du Dcu-Bhin.
339. Idkm. Un vieux conte. Strasbourg, typog. Christophe; pet.
in-S", 60 p.
Extrait de V Indicateur du Boi-Bhin.
340. Éd. Schubé. Histoire du Lied, ou la Chanson populaire en
Allemagne , avec une centaine de traductions en vers et sept
mélodies. Paris, 1868; in-i8, 540 p. — 3 fr.
La valeur de ce volume ne consiste pas seulement dans la par-
tie historique et esthétique de l'œuvre. M. Scburé est également
poëte, et comme tel , il était, plus qu'un autre, appelé i faire
connaître à ses compatriotes les beauté» du Lied allemand.
M. Schuré est un disciple du savant professeur de -littératuro
( 283 )
allemande, M. Â. Qrfln, dont les travaux sont très-estimes et
dont les conférences, faites, il y a quelques années, A l'Hôtel
de ville de Strasbourg, ont eu le plus grand succès.
341. ScnLEiNiNOER. Nouvollo antliologio , ou Manuel rie la llttë*
rature allemande, contenant près de 500 morcoaux-modôles
en prose et en vers, avec les notices biographiques et biblio-
graphiques do 200 autours allemands anciens et modernes.
Strasbourg, Saloman, éditeur; typog. Leroux; in-i2, 715 p.
342. Fr. Waltkr. Recueil de poésies, dédie à la jeunesse chré-
tienne. 4« édition. Strasbourg ftypog, V^ Derger-LevrauU; in-i2f
295 p. — 1 fr. 60 c.
343. M°)e CousTARD DR NsRROKKB. Récréation des adolescents.
Dialogues, proverbes, fables, contes, etc. Paris, 1867; Stras-
bourg, Salomon; typog. Silbermann; in-i2, 148 p. — 8 fr.
344. J. BoRHST. La Banqueroute; comédie en deux actes, en
vers. Strasbourg, typog, Silbermann; in -8», 46 p.
Théâtre de l'Avenir. M. Bornet s'intitule le trouvère du XIX«
siècle!!
345. Die Frau Veltcn. Zweite Kunkelstube. (Poéaio.) Strasbourg ,
typog. V' Berger-Levrault, 1867; in-8^ 13 p.
346. K. Berdellâ. Im Hirtejerri sin verborjener Schatz; Kome-
dio in 1 Act , in nidderelsûsser Sprôch , nôch ero Verzûhlung :
«le Trésor de Biaise », von Ëug. Mûller. Prisz: 25 c. Mulhouse f
typog. Rissler^ tSCl; in- 12, 24 p.
Bxtrait du Samstagsblatt.
347. Â. Kbktzel. Muscn - Knospen. Strasbourg, typog. Silber-
mann; in-12, 131 p.
348. K. Staub. Poctische Versucho. Mulhouse, typog. Rissler,
1867; iu-16, 12 p.
3 19. Dahlbn. Dorlishcim und seine Umgegend. Gedichte. Stras-
bourg, typog'. Silbermann, 1867; in-8o, 35 p.
Recueil de poésies. — Dorligheim. — Unaere "Welnberge. —
Unsere Wlesen und Weidg&nge. — Unscre Waldnngen, etc.
350. G. SoMifBRvooBL. Duc Correspoudance pendant l'émigra-
tion (1792-1797). 48 lettres inédites de Louis-Joseph de Bour-
bon, prince de Condé, du duc de Berry et du duc d'Ënghien.
Parts, Douniol, 1867; in-S®, 54 p.
Bxtrait des Étvde* religietueê, hittorignet et littiraire»^
( 284 )
Supplément à l'Hittoire des trois derniers princes de la maison
de Condé, par M. Crétineau-Joly.
L'autenr n'a pas publié daus son entière intégrité la corres-
pondance du duc de Berry.
• On doit un grand respect à ceux qui ne sont plus, a-t-il dit,
• feurtont quand il s'agit de pénétrer, sans leur aven , dans Plnti-
• mité de leurs confidences. ■ Mais cette réflexion a valu au
P. Sommeryogel une réponse assez Juste de M. de Oerminy.
(Voir le Correspondant du 25 juillet 1867.) t Mais lorsque, excitant
• ma curiosité, on me permet de regarder par le trou de la ser-
• rnre, je ne vois pas quelle raison de ne pas m'onvrlr la porte
• toute grande.!
351. Ravkrez. Histoire du cardinal François de Sourdis, du titre
de Saint-Praxôde , archevêque de Bordeaux, primat d'Aqui-
taine, abbé de Maulëon et d'Oyrvaux. Parité 1867; in-8<*,
XI-669 p.
359. BsBOMARv. De l'Influence exercée par les Slaves sur les
Scandinaves dans l'antiquité. Colmar, typog, Decker, 1867 ;
in-8°, 18 p.
Extrait do la Revue d* Alsace.
353. Comte Paul de Lbussb. Souvenirs d'un aspirant de marine.
Paris, Dentu, 1867 ; Strasbourg, typog. Cfiristophe; in-i8, 274 p.,
frontispice dessiné par M. B... — 8 fr.
Ces souvenirs ont paru en feuilleton dans VImpartial du Rhin.
c On y trouve , a dit avec beaucoup d'à-propos M. Klenck , le cri-
tique de l'Industriel alsacien, toute la fraîchefr du jeune ftge ,
une certaine naïveté d'imagination et parfois même la gtminerie
du collégien émancipé. >
Un des principaux mérites de ce petit livre , c'est d'être écrit
sans prétention.
354. Ch. de Lohbagu. Saint-Émilion , son histoire, ses monu-
ments, ses vins; avec illustrations de Ch. Lallemand. Stras-
bourg, typog. Silbermann ; in-4o, 44 p.
Beau volume.
355. Dx LoBBAcu et Cu. Lallemand. Les Richesses gastronomi-
ques de Franco. Les vins de Bordeaux, i""» partie : Crus classés.
Strasbourg, typog. Silbermann; in-4o, 154 p.
Splendlde volume illustré de 57 gravures sur bois, dont an
grand nombre tirées sur chine.
356. Ch. Vogbl. Du Commerce et dos progrès de la puissance
( 285 )
commerciale de l'Angleterre et de la France. Tome II. Stras-
bourg, typog. F» Berger- LevrauU; gr. in-8®, 678 p. — il fr.
Ouvrage fait an point de vne de l'histoire , de la législation et
de la statistique, d'après les sources et données ofiBciclles, avec
une introduction comprenant un aperçu de l'histoire générale du
commerce jusqu'à nos Jours.
357. Oscar Bbrgbk • Lbyrault. Les Timbres-poste. Catalogtie
méthodique et descriptif de tous les timbres-poste connus,
l^e parties Timbres-poste proprement dits. Paris, 1867; Stras-
bourg, typog. V^ Berger- LevrauU; in-i8, XIII-147 p.
358. Dictionnaire pour la correspondance tëldgraphiquo secrète ,
précède' d'instructions détaillées et suivi de la convention
télégraphique internationale conclue le 17 mai 1865 , par un
secrétaire de légation. Strasbourg, typog, F« Berger- LevrauU;
in-18, XX-185 p. — 7 fr. 50 c.
359. Du Plessy et L. Dssazars. Traité élémentaire do législation
usuelle (droit public , administratif, civil et criminel). Stras-
bourg, typog. K® Berger- LevrauU; in-i8, VIII-455 p.
360. Dr Gourvol. La Réorganisation de Tarméo et les défenses
de la France, par M. le marquis de Gourvol. Strasbourg, typog.
F« Berger- LevrauU; in- 8», VI-223 p.
361. Àlmanach impérial pour 1867. 169« année. Paris, 1867;
Strasbourg, typog. K« Berger- LevrauU ; gt. in-8o, XII -1231 p.
et 44 p. d'annonces. — il fr.
Bas-Rhin et Haut-Rhin , p. 674-676.
36i. Boschreibung der von dem Weberraeister Wendelin Bigot
ans Fort-Louis orfundencn und selbstvorfertigten kûustlichen
Uhr, nebst cinigon kurzen NotizenausdessenLobon. (Von ihm
selbst erklûrt.) BischwiUer, typog. Post; in-8o, 4 p.
363. J. B. Baubt. Guide pratique do la fabrication de la biôre,
d'après les procédés les plus récents et du code des contribu-
tions indirectes on ce qui concerne la brasserie. Strasbourg ,
typog. Le Roux, 1867; in-40, 136 p., 16 pi.
364. F. Kopp. Propriétés et emploi de ia nitroglycérine dans les
carrières. Strasbourg, typog. Silbermann; in-8", 24 p.
Extrait du Courrier du Bas- Rhin.
( 286 )
365. Auo. UawiLLER. Traite théorique et pratique ries extraits
do comptes avec intérêts. Chez Cautcur, à Benfeld; Stras-
hourg, typog. Silbermann; in-8o, 59 p.
3U6. Dr Faudxl. Rapport gdndral sur la situation et les travaux
de la Société d'histoire naturelle du Colmar, depuis sa fonda-
tion jusqu'à la fln de l'exercice 1866. Colmar, typog. Decker,
1867; in-80, p. 343-411.
Extrait du Bulletin de la Soeiité.
367. Statuts do l'Académie des sciences de Strasbourg. Autog.
Simon; in-40 autographic, «7 p.
C'est an projet. — Article 1*'. La Société dos sciences natnrcUos
de Strasbourg prend le titre d'Académie des sciences de Stras-
bourg. — Art. 2. L'Académie a pour but les progrés et la diffusion
des sciences mathématiques, physiques et naturelles dans toutes
leurs branches théoriques et appliquées. Elle y concourt par ses
travaux, par ses publications, par des prix et par des encourage-
monts.
Ce projet se compose de 89 articles.
368. Cu. ScHÛTZENBBBOER. Do l'EspHt do ronseigncmont de la
Faculté de médecine de Strasbourg et des conditions de son
développement progressif , par Ch. Schûlzonberger, professeur
à la môme Faculté. Strasbourg , typog. SUbermann; in-8^ 16 p.
Discours prononcé A la séance d'inangoration des nouveaux
bâtiments de la Faculté do médecine.
369. I. Seblxomarh. Bade et ses eaux thermales, chlorurées, so-
diques et leurs vertus curatives. Paris, 1867; Strasbourg, typog.
Silbermann; in-8o, IV-137 p.
370. SÉDiLLOT. De l'Évidement sous-périosté des os. 2» édition
avec 6 pi. Strasbourg, typog. Silbermann; IV-438 p. — 14 fr.
371. loBif. Notice sur les titres et les travaux scientifiques
du docteur Sédillot, présentée à l'appui de sa candidature à
l'Académie des sciences (section de médecine et de chirurgie).
Strasbourg, typog. Silbermann; in-40, 22 p.
Docteur, 1829; agrégé de la Faculté de Paris, 1835; professeur
à la Faculté de Strasbourg, 1841; chevalier, 1835; officier, 1850;
commandeur de la Légion d'honneur, 1863; médecin inspecteur
de l'armée, directeur de l'école do santé militaire, 1860; lauréat
do l'Institut, grand prix de chirurgie, 1867.
372. Idem. De l'Oblation des malléoles fracturées dans les luxa-
tions du pied compliquées de l'issue des os de la jambe au
k
( 287 )
travers des téguments. Strasbourg , typog. Stlbermann; io-8<»,
12 p.
Communication à l'Acadûmic des sciences.
373. J. EiiRif ANN (do Mulhouse). Trachéotomie. Notice. Strasbourçt
typog. Stlbermann; gr. in-8°, 16 p.
Extrait de la thèse de M. le doctear Éd. Bœckeli De la Trachéo-
tomie dans le croup , 1867.
374. D' Kleih. Gliaiquo chirurgicale do M. le professeur Sddillot.
Semestre d'été' 1866. Strasbourg, typog. Stlbermann; 32 p.
375. D*^ MoKOTER. Une Extraction de cataracte. Strasbourg ,
typog. SiWcrmann; in-8°, 23 p.
376. CozK et Feltz. Recherches expérimentales sur la présence
des infùsoires ut l'état du sang dans les maladies infectucuses.
2« mémoire. Strasbourg, typog. Silbennann; in-8<», 16 p.
377. Cii. SciiÛTZBirBERaER. De la Confraternité médicale. Strcu-
bourg, typog. Stlbermann; in- 8°, 15 p.
Discoars prononcé le i Juillet 1867 à la séance annnelle de la
Société de. médecine de Strasbourg.
378. Dr J. EuRif AHM. Ouranoplastic. Note. Strasbourg , typog.
Silbertnann; in-8o, 7 p.
Extrait du Bulletin de la Société médicale du Haut-Rhin. Séance
du 12 mai 1867.
379. II. Reacmis et Bouchard. Nouveaux éléments d'anatomie
descriptive et d'embryologie. 404 ûg. dans le texte , dessinées
d'aprùs nature. Strasbourg, typog. Stlbermann; gr. in-8o, XVI-
1043 p.
380. G. TouRDRs. Remarques suT* la vie d'un savant allemand.
Strasbourg, typog. Stlbermann; in-8<», 16 p.
Siebold, célèbre accoucheur allemand à Gœttinguo. Dans ses
Lettrée obêtétricalee , traduites par M. Alph. MorpalUi un de nos
compatriotes, docteur on médecine à Paris , avec une introduc-
tion et des notes de M. le professeur StoltZi l'autenr s'occupe de
lui-même et de l'art auquel il s'est voué.
341. Académie de Strasbourg. Séance annuelle de rentrée den
Facultés. Strasbourg, typog. Huder, 1867 (1868); in-8*', 98 p.
La reutrée a eu lieu le 18 novembre 1867. On trouve annexé
aux divers rapports de MM. Icn doyens des Facultés do Strasbourg
celui de M. Maurial, professeur de philosophie à la Faculté dcK
lettres, rédigé au nom du Jury institué pour décerner le prix quin-
( 288 )
qnennal de 3,000 fr., fonda par feu M. Lamey, pour une question
ouéCart, ou de UHirature, ou de perfectionnement eocial. 24 ma-
nuscrits ont été déposés, dont 6 en langue allemande. Le prix a
été décorné à M. Adolphe Honriez, secrétaire adjoint de la ré-
gence de Magdebonrg, pour son mémoire intitulé : Théorie hypo-
thétique de l'art.
382. Ch. Dollfds. Do la Nature humaine. Parité Germer-BaiUière;
in -80. — 5 fr.
Importante étude philosophique. Les questions que soulève
M. DolIfQs dans cet ouvrage sont dignes de fixer l'attention des
hommes qui pensent.
Voici les principaux chapitres du volume : Misère et contra-
diction de la condition humaine. — L'Idéal humain. — L'Ame ,
le Corps. — Dieu dans la nature, dans l'homme , dans la raison ,
dans la conscience, dans le cœur. — Variétés religieuses, le
Christ et l'humanité. — La Liberté et la démocratie. — De l'Édu-
cation. — Des Destinées et des langues.
On trouve, en outre, à la fin du volume, sous le titre: «Ré-
flexions diverses t , tonte une série de pensées très-ingénieuses :
• Qui aime ne demande plus si la vie a un but.
« Alceste le misanthrope aime l'homme , et c'est pour cela qu'il
déteste les hommes.
t Demander conseil au prochain , c'eut lui demander d'être de
notre avis.
c Le vin et l'éloge se ressemblent. Un peu d'éloge encourage
et fortifie , beaucoup d'éloge enivre. Prenons garde à l'ivrognerie.
• La femme est parfaite , les femmes ne le sont pas. •
383. Éd. Goodel. So'nèque le philosophe, écrivain moraliste.
Strcubourg, typog, V» Berger -LevrauU; in-s®, 88 p.
Extrait du Bulletin littéraire de Strasbourg.
384. J. J. L. et R. D. Morale indépendante et morale chrétienne.
Mulhouse, typog. Bader, 1867; in-s», 8 p.
385. Hors de l'abime. Histoire de la vie d'une femme; traduit de
l'anglais. Paris, 1867; Strasbourg, typog. V^ Berger • LevrauU -,
in-8<> anglais, 371 p.
386. J. G. Baum. Le Sommaire de Guillaume Farel, réimprimé
d'après l'édition de l'an 1534 et précédé d'une introduction.
Genève, typog. Fick, 1867 ; in-l2, XV-ieo p.
387. Bibelgesellschaft zu Strassburg. 50ster Jahresbericht. Stras-
bourg, typog. V« Berger- LevrauU i in-8«, 71 p.
^
( 289 )
388. Fr. Bernard. Oberlin, pasteur du Bnn-de-la-Roche. Paris,
1867; in-18, 220 p.
389. Éd. Verky. Sermons précédés d'une notice biographique et
suivis de quelques fragments d'articles et de discours. Paris,
1867; in-80, 394 p.
390. H. C. Dieu avec nous. Simples notes sur Tévangile selon
saint Matthieu. Paris, 1867; Strasbourg, typog. V* Berger-
LevrauU; gr. in-8«, VI-485 p.
391. L. Lebloib. Servitude ou liberté. Discours. Strasbourg,
typog, Silbermann; in-8o, 24 p.
392. G. Unoerbr. Sermon pour l'ouverture solennelle de la ses-
sion du Consistoire supérieur de l'Église de la Confession
d'Augsbourg, prononcé le 24 octobre 1867 à Strasbourg. Stras-
bourg, typog. Silbennann; in-8o, 16 p.
893. R. Rbuss. 'La Destruction du protestantisme en Bohême.
Épisode de la guerre de Trente ans. Strasbourg, typog. Silber-
mann, 1867; in-80, 67 p.
Extrait de la Revue de théologie.
394. Abbé X. Les Missions des religieuses de Marie-Réparatrice
au Maduré (Indes - Orientales). Strasbourg, typog. Le Roux
in-80, 30 p.
Extrait de la Revue eaiJu>lique d*Alsace.
395. J. W. Bauh. Schrift und Geist. Eine Rede bci der 50sten Ju-
belfeior der strassburger Bibelgesellschafl. Strasbourg, typog,
K« Berger- LevrauU; in-S», 12 p.
396. Die Diener des Worts. Strasbourg, typog. V« Berger-Le-
vrault, 1867; in-8o, 28 p.
Histoire de la Réforme à Strasbourg en 1521.
397. Gerold. De Justificatione per fidem quid M. Lutherus sense-
rit demonstratur. Argentoraii, 1867, typog. Silbermann; 24 p.
Thèse pour la licence en théologie.
398. Stbbo. J. Johannis Scoti Erigense de verbo divino incarnato,
redemptore sententia seu christologia. Argentorati, typog.
Silbermann, 1867; in-8*>, 34 p.
Thèse pour obtenir le grade de licencié en théologie.
( 290 )
399. J. Steko. Le Messie d'après les prophôtes. Strasbourg,
TreuUelet WûrU, 1867; typog. G. Silbermann; in-8», 114 p.
Thèse pour obtenir lo grade de licencié en théologie.
•100. Saint Paul. La Rddomption dans saint PauL Strasbourg ,
typog. Silbermann, 1867; in-8°, 62 p.
401. Maclbb. Études sur Ulrich de Hutten dans ses rapports avec
la Reforme. Strasbourg t typog. Silbermann; in-8^ Ô4 p.
402. G. ScHMiDT. Essai sur lo rôle du Saint-Esprit dans l'ëcono-
mie du salut. Strasbourg, typog, Silbermann; in-8°, 47 p.
403. Gh. Ybbkes. Étude sur la sainteté. Strasbourg, typog. Sil-
bermann; in-8°, 62 p.
404. N. Weiss. Du Plcssis-Momay comme théologien et comme
caractère politique. Strcubourg, typog Silbermann; 64 p.
405. S. Berorr. F. G. Baur. Los Origines de l'école de Tubingue
et SOS principes (1826-1844). Strasbourg, typog. r« Berger-Le-
vrault; in -8°, 77 p.
406. Pn. HicKBL. Essai sur les rapports de l'Église morave avec
l'ancienne Église des frères bohèmes. Strasbourg, typog. Sil-
bermann; in-8°, 35 p.
407. G. P. ScHuiDT. Étude dogmatique sur la résurrection de
Jésus-Ghrist et sur son rôle dans l'économie du salut. Stras-
bourg, typog. Silbcnnann ; in-8», 86 p.
408. A. ScHALLEB. Essai sur le néo-catholicisme allemand. Stras-
bourg, typog. Silbermann; in-S», 62 p.
409. Davaivb. Étude dogmatique sur la l'c upîtro de saint Pierre.
Strasbourg, typog. Silbermann; in-s^, 54 p.
Les n*' 400 à 409 sont des thèses poar obtenir le gr&de de bache-
lier en théologie.
410. Ed. Heuss. Rapport sur lo 120 concours triennal de la fon-
dation Schmutz, lu on séance publique le 4 juillet 1867. Stras-
bourg, typog. Silbermann; in-8o, 32 p.
La question proposée était la snivanto : 1 Exposer d'une ma-
nière critique et ralsonnéo l'histoire des discussions qui ont eu
lieu sur Tévangile selon saint Jean depuis la publication du pre-
mier ouvrage marquant qui ouvrit autrefois la controverse, les
ProhabiUa de Bretschneider, 1820.»
Le 1" prix est échu à M. Gangloff . de Lohr, étudiant en théo-
( 291 )
logie; le l" accessit A M. Kauflfinann, de Selts, bachelier ou
théologie ; le 2« à M. S. Berger, candidat en théologie.
La fondation Schmntz eni administrée par le séminaire de la
Confession d'Angsbonrg.
411. F. LicBTENBSBOER. SoTmous. StrosbouTg , Treuttel et Wûrtz,
1867 ; in-18, 276 p. — 3 fr. 60 C.
Recueil de douze sermons ; le dernier est intitulé : la Génération
présente. C'est un discours politico-religieux. L'orateur voit pour
la société trois périls : le premier, « sérieux et imminent, dans le
prodigieux accroissement de nos ressources matérielles > ; le se-
cond, • non moins grave, dans notre culture intellectuelle, trop
raffinée*; le troisième pi^ril, plus redoutable encore, «c'est
l'affaibliRsement du sens moral au sein do notre génération •.
Tontefois l'orateur a la confiance , « appelez-la naïve ou présomp-
tueuse >, que Dieu ne nous a pas encore abandonnés. Le remède
pour guérir les plaies de l'époque actuelle, c'est l'union de l'É-
vaugile et do la liberté. • Rien que l'Évangile. Arrière les com-
mentaires, arrière les formules et les traditions. . . Kn matière
religieuse, nous l'avons assez démontré, l'autorité est impuis-
sante à rien fonder de vraiment durable.. *
412. Ad. Schiffer. Do la Bontd morale, oii Esquisse d'une apo-
logie du christianisme , prticddde d'une lettre de M. Éd. Labou-
laye. Paris, Grassart, 1868; in-18, XII-320 p. — S fr. 60 c.
Avant-propos de l'auteur. — 1" partie: Le But. — 8« partie :
Les Moyens. — 3« partie : Notes et éclaircissements.
Livre bien pensé. On y trouve cependant un peu trop de reli-
giosité. C'est un livre de pasteur, ce n'est pas l'œuvre d'un philo-
sophe. La question par excellence, c'e^t la Justice; la bonté, la
charité, etc., ne sont que des dérivatifs de la Justice , qui est l'es-
sence même de l'humanité ; c'est en elle, a dit Proudhon , que le
vrai , l'utile, le beau trouvent leur garantie et leur identité. Sa-
luons la Justice comme la raison première et dernière de l'Uni-
vers. M. 8ch«>ffer, en écrivant: «La Justice dit: Tu ne feras
point de mal > , confond la Justice avec la loi.
413. A. DE MoLTZHEiM. Ësquisso historique de l'artillorie fran-
çaise, depuis le moyen âge jusqu'à nos jours; avec un atlas
de 64 pi. dessindes par A. do Moltzheim, capitaine en i^"" au
train d'artillerie. Stratbourg, typog. cl lUhog. Siihon, 1868;
in-fol., 61 p.
Le volume-album do M. de Moltzheim est divisé en huit cha-
pitres : I. L'artillerie avant l'invention de la poudre. II. Do
Philippe de Valois à Louis XI (1328-1461). m. De Louis XI à
( 292 )
Henri II (1461-1547). lY. De Henri II A Louis XIV (1547-1643).
V. De Lonis XIV au Bystémc Valliére (1643-1732). VI. Du système
Valliére an système Gribeanval (1732-1765). VII. Du système
Gribeanval au système actuel (1765-1829). VIII. Du système ac-
tuel (1829-1860). On trouve A la suite de ces chapitres un appen-
dice qui a trait A Torigine des grades militaires, auï grands-
oflBciers de la Couronne , aux oflBoiers généraux , aux officiers
supérieurs et subalternes, aux sous-officiers, aux épanlettes, aux
marques distinctives des sous-officiers et soldats, aux principaux
ordres militaire» et , enfin , aux drapeaux et étendards. L'ouvrage
est terminé par des tableaux de la composition des troupes de
l'artillerie depuis leur organisation militaire sous Louis XIV
Jusqu'A nos jours.
Cette esquisse liistorique, ainsi que les planches, sortent des
ateliers de M. Simon , A Strasbourg. C'est dire que l'exécution
typographique de oet ouvrage est très-soignée.
414. Dr C. VON LûTzow. Die Moistorwerke der KircheDbaukunst.
Eîne Darstcllung der Geschichte des cbristlicheo Kirchen-
baues durch ihre hauptsûcblichsten Donknialer. MitHoizschnit-
ten und 26 Àbbildungen in Tondruck. Leipzig, 1867; gr. in-S»,
421 p. — 2 Th.
Der MQnster von Strassburg, p. 219-237.
415. A. GuRLiHG. Geschichte der Malerei, ister Theil, bis zur
fiiùthe der Kûnste im I6ten Jahrhundert. Hit 127 Holzschnit-
ten. Leipzig, 1866; XII-452 p.
Cet ouvrage a deux volumes; 4e premier va Jusqu'au milieu du
•XVI« siècle.
Page 210 : Horttu delieiarum. — Page 224 : Vitraux de la cathé-
drale de Strasbourg. — Page 277 : Colmar, Martin Schœn.
Le second, publié en 1866, contient 65 bols, 334 p.
416. H. G. HoTHo. Geschichte der christlichen Malcrei in ilirem
Entwicklungsgang. Stuttgart, 1867; ir® livraison, VIII-238 p.
Page 165 : Horfus delieiarum. — Page 186 : Quelques lignes sur
la peinture A Strasbourg. On constate qu'elle a été pauvre A
toutes les époques.
417. Hbrmanm Wbiss. Kostùmkunde. Handbuch der Geschichte
der Tracht und des Gerûthes, vom I4ten Jahrhundert bis aui
die Gegenwart. Mit niustrationen. Stuttgart, 1866-1867; l^ et
2« li\Taisons.
Costumes strasbourgeois , p. 205-213.
418. PoooK. Les Contes de Pogge, Florentin. Avec une intro-
^
( 293 )
duclioQ ot des notes, par P. Ristelhueber. Paris, 1867, librai-
rie Lemerre; in- 16, XXXII- 160 p. — 5 fr.
édition tirée à 200 exemplaires, sur papier vergé, et 12 sur
papier de Chine.
L'édition latine de No61, Paris, 1798, contient 272 contes et
facéties; celle-ci n'en a que 112. Les curieux attendent encore
une édition bien complète des Contes de Pogge.
419. Gbandioieb. Œuvres historiques inédites. Colmar, typog.
Decker; tomes V ot VI, in-8°, III- 583 p.
Ces deux volumes contiennent la fin de l'histoire des princes-
évêques de Strasbourg et les autres œuvres inédites laissées par
l'historiographe d'Alsace. Ainsi se trouvera accompli , a dit
M. Krœber dans la Revue de l'École des chartes, au bout de quatre-
vingts ans, grâce au dévouement de M. Liblin, le vœu exprimé ,
lors de la mort de Grandidier, par un grand nombre de savants
français , tels que Moreau , dom Grappin , J. J. Oberlin , de Tflrck-
heim, le baron de Zurlauben, Melchior Bangon , etc.
420. S. MiGHBBBT. Enquôte agricole. 2« circonscription. Orne,
Mayenne, Sarthe et Maine-et-Loire. Paris, imprimerie impé-
riale, 1867, in-40, 706 p.
M. Migneret, conseiller d'Etat, ancien préfet du Bas-Rhin , a
présidé l'enquête dans la 2* circonscription. Dans son rapport
d'ensemble, Questions génércUes, § Lois réglementaires des par-
tages et de la transmission de propriété , M. Migneret dit que :
«sans modifier notre loi de succession et à l'aide de quelques chan-
gements de détails, de quelques applications de principes, mis
en oubli plutôt qu'effacés de notre législation , on pourrait* com-
battre ce que le morcellement a d'excessif et de menaçant pour
l'agriculture. Cette observation trouve , dit-il , une confirmation
sérieuse dans un fait qui s'est produit, à une époque déjà reculée
dans une contrée de la Lorraine soumise à l'influence d'un
homme intelligent et éclairé.
«Le comté de Neuwiller, appartenant, en 1770, à M. de la Galai-
sière , intendant de Lorraine , comprenait les communes de
Rohrwiller et de NeuwiUer sous le nom de Chaimnent. Ce magis-
trat, frappé des inconvénients du morcellement toujours crois-
sant des propriétés , obtint des habitants le <^onsentement A un
partage nouveau et proportionnel au droit de chacun, à la recti-
fication des chemins dont il fournit lui-même le sol , et à des
restrictions quant au droit de divisibilité et de culture des héri-
tages. •
M. Migneret reproduit textuellement un acte authentique du
15 décembre 1771 , rédigé pour la commune de Neuwiller et qui
( 294 )
fait connaître très*exaotemeni l'état antérfcnr ot nouvean de ce
village.
M. do la OalaiHièro était intendant d'Alvace. « Créatare de
M. de C'hoiReuI , il est, dit un pamphlet de l'époqne [rEgpion
dévcUiêé, 1785)> fait par an mattre des requêtes d'une inffisance à
crosser. Qaelle peine un ôtro de cette trempe se donnerolt-il
pour connoîtro l'Alsace ? •
421. WESTSBMATKB.JacobusBaldus. Sein LeboDund seine Werke.
Eino literar - historische Skizze. Mùnchen, 1868. Strasbourg,
Fréd. Bull, successeur de C. F. Schmidt; in-8«, VIII - 320 p. —
5 fr. 25 c.
LepôreBalde, jésuite, est né, en 1603, à Ensisheim ; il est
mort 4 Neubourg (Bayiôre) sur le Danube en 1668. Quoique né A
Knslsheim , il peut être regardé comme Belfortalui dit l'abbé
Descharriéresdans son Histoire de£ei/orf (Mansc), pour avoir été
élevé dans cette ville, où il était venu apprendre le bourguignon
(français du pays). On conservait à Belfort , avant la Révolution,
quelques pièces inédites de poésie latine, adressées à ses anciens
hôtes et aux bourgeois de Belfort (ad Belfortenêêê)^ elles ont dis-
paru depuis.
Balde a été prédicateur de l'électeur de Bavière et a été appelé
l'Horace des Allemands. Herder a fait le plus grand éloge de ses
talents. Le comte d' A vaux , l'un des négociateurs de la paix de
Westphalie, lui a témoigné une amitié toute particulière, ainsi
que le constatent les lettres qu'il écrivit A Voiture et qui ont été
publiées A Paris en 1858 par M. Amédée Roux.
On trouve des renseignements sur Balde dans VHistoire de la
vilU d^Eruisheim, de M. Merklon. Colmar, 1840; 2 vol. in-S».
422. D'AvxzAc. Voyage d'exploration ot de découverte à travers
quelques épitres dëdicatoires , préfaces , opuscules , on prose
et en vers, du commencement du XVI« siècle. Notes, causeries
et digressions bibliographiques et autres. Paris, 1867; in-8o.
Cet ouvrage a trait aux ouvrages de Martin HylacoroyluH
Waltzenmflller et de ses collaborateurs. Voir les passages qui
ont trait aux éditions de cet auteur conservées A la bibliothèque
de la village Strasbourg , et les notes flatteuses de M. d'Avezac
sur M. Sanm, bibliothécaire.
( 295 )
Périodiques.
Rbyux d'âlsack. Décembre 1867 :
Gbakdioibr. Schlostadt. — Arth. Bbhoit. La Tombe du ba*
ron de Lutzow à Vintersbourg. Le Chant des hussards de la
mort. — H. Bardt. Belfort sous le régime de la Terreur. —
Auo. Kr<kbkr. Notes tirées de lUistoire d'Alsace do Joseph-
Sibylle de Cheverry. — Fk^d. Kurtz. Questions alsaciennes,
à propos de l'histoire do J. César, par M. l'abbé Ch. Martin. —
Réimpression des principaux mémoires disséminés dans les
bulletins épuisés de la Société industrielle de Mulhouse. —
Troisième séance annuelle de la Société des bibliothèques
communales du Haut-Rhin. — Statuts do la Société des eaux
minérales de Wattwiiler. — Essai sur l'hydrologie du bassin
de rill, par Ch. Qrad. — Annales de l'Association philomatique
vogéso-rhénane , faisant suite à la Flore d^ Alsace de F. Kirsch-
leger. — Tablb dss matières.
Janvier 1868. 19« année. s« série, tome IV :
F. Blanc. Progrès sociaux des classes agricoles en France ,
depuis l'établissement de la féodalité , à la fin du IX« siècle ,
jusqu'au XII» siècle, époque de la révolution communale. —
Grahdidxbb. Sclilestadt. (Fin.) — J. F. Flaxland. Un mot à
propos de la Société dos arrosants de Kogenheim. — Max. de
RiHG. Champ de bataille de J. César contre Ariovistc. —
A. SciiAPPER. Contes, par A. Schndegans. — F. Kirschleger à
F. Kurtz. (A propos du Temporel ut du Spirituel.)
Février :
F. G. BsKOMANN. La Priamèle dans les différentes littéra-
tures. — H. Bardy. Belfort sous le régime de la Terreur.
(Suite.) — Auo. Krœber. Motifs de l'annexion d'une partie du
Ban-de-là-Roche au département des Vosges. — L. Hobst. De
la Bonté morale, ou Esquisse d'une apologie du christianisme y
par Ad. SchaBffor. — Fréd. Kurtz. Alsatia, 2« partie du volume
pour 1862 à 1867, par Aug. Stœber. — Monumctits de Thistoire
de rancien évéchc de Bdle, recueillis et publiés par ordre du
Conseil executif de la république de Berne , par MM. Trouillat
(H Vautrcv.
( 296 )
Mars :
P. HuoT. Les Prisonniers d'Orléans (1792-1795). — Gkaitdi-
DiER. Soultz. — BEBoifAHN. La Priamèle. (Fin.) — H. Bardt.
Belfort. (Fin.) — Arth. Bekoit. Un Épisode du blocus de Phals-
bourg en 1815. — F. Kurtz. Recherches sur les anciennes
manufactures de porcelaine et de faïence (Alsace et Lorraine),
par A. Tainturier.
Avril :
Saboûeik DR Nantoh. Jean-Louis d'Erlach, gouverneur de
firisach. — P. Hdot. Les Prisonniers d'Orléans. (Suite.) —
F. Blarc. L'Église et le prieuré de Notre-Damo-des-Trois-Êpis.
Origines et fondation. — Stanislas Jehak. De l'Impôt sur la
production étrangère au point de vue du droit moderne et du
progrès. — J. Dibtrich. Le Roi Louis de Bavière.
Mai :
H. ScRifiDT. Étude sur Wieland. — Sabourim de Nahtok.
Jean-Louis d'Erlach, gouverneur de Brisach. — Stanislas
Jehan. De l'Impôt sur la production étrangère. — P. Huot. Les
Prisonniers d'Orléans. — Ch. Grad. Comité alsacien pour l'ex-
ploration du pôle Nord. — L. Spach. Le Cardinal Richelieu y
conférence par F. Trauttwein de Belle. .
Juin :
P. Huot. Les Prisonniers d'Orléans. (Fin.) — Stanislas Jehan.
De l'Impôt sur la production étrangère. (Fin.) — De Rokchaud.
Charles Weiss, conservateur de la bibliothèque de Besançon.
Revue catholique d'Alsace. Décembre 1867 :
Dubois. La Décadence. Étude de critique morale et litté-
raire. — Dblcasso. Les Finances françaises. (5« art.) — Chro-
nique. — Enquête archéologique au sujet de l'ancienne Église.
— Écolo du Temple -Neuf. — Les Convertis depuis la Reforme,
Janvier 1868 :
BouLAY. Goethe et la science do la nature. — Delcasso. Les
Finances françaises sous Cancienne monarchie. (6« art.) —
Chronique.
Février :
L. Dacheux. Décadence morale de Strasbourg à la fin du
XV« siècle. — N. Véritable orthographe du nom de la Pucelle
( 297 )
d'Orléans. — Boulât. Gœthe. (2* art.) — Delcasbo. Les Financex
françaûtes. (T** art.) — Straub. Peintures murales h RoufTach.
— BiBLIOGRAPHIB Ut ClIRONIQUE.
Mars :
Cn. Grad. Les Habitations ouvrières en Alsace. — N. Le
Thc&tro à Home. — J. B. Mbbl. La Géologie et la Gonôse, à
propos de la Revue des Deux Mondes. — C. Martin. Lettre à
M. le directeur de la Revue d'Alsace*. (À. propos des questions
alsaciennes relatives à l'histoire de Jules César.)
Avril :
BouRQUARD. Controverses philosophiques du temps présent.
— Cu. Durcis. Revue littéraire de l'année 1867. — Boulay.
Gœthe et la science do la nature. (3« art.) — Ch. Grad. Les
Habitutions ouvrières cn Alsace. (Fin.) — Chronique.
Mai :
Dblcasso. Cours de droit civil français j d'après l'ouvrage
do ZacharitHe, i)ar MM. Aubry et Rau. — Bourquard. Contro-
verses philosophiques du temps présent. (Fin.) — Boulay.
Gœthe et la science de la nature. (4« art.) — Marbach. Chro-
nique religieuse. Question des écoles dans 1«? grand-duché de
Bade. Chronique jl' Alsace. Tomo VI des Convertis depuis la
Réforme. M. François Le Roux.
Juin :
SiMONis. Lettres à M. J. Simon sur l'instruction primaire. —
Jo8. GuERBBR. Suintc Cécile. Poëme tragique par M. le comte
A. de Légier. — Marbach. Chronique rehgieuse. (Question des
écoles, principalement en Allemagne.) — Wintbreb. Origène,
par M. l'abbé FreppeL — Chronique.
Bulletin de la Société pour la conservation des monuments
historiques d'Alsace. 2^ série, tome V, 8« livraison :
Procès-verbaux des séances du 14 janvier au 28 décembre
1867. — SiFPEB. Mémoire sur un cimetière chrétien de l'époque
mérovingienne, découvert à Morschwiller, au canton dit Bûhn.
— A. Straub. Tapisseries de Neuwiller. — L. Spach. Rapport
1. Cette lettre, dit M. P. M., a été adressée à la Revue d'Alsace, qui
en a refusé l'insertion.
( 298 )
sur quelques ouvrages et revues reçus en échange du Bulletin,
par M. L. Spach. — Siffek. Mémoire supplémentaire sur le
cimetière gallo-romain do RoichslioGTen , présenté à l'occasion
de nouvelles découvertes. — V. Gdbrbbr. La Basilique de Saint-
Clément à Rome et les récentes découvertes qu'on y a faites.
— L. Spach. Extrait des ouvrages donnés à la Société. — Siffbh.
Notice sur un ancien cimetière et particulièrement sur un mo-
nument épigraphique d'origine romaine, découverts l'un et
l'autre au pied du Reubberg vis-à-vis de l'ancienne commau-
derie teutonique de Dahn. — X. Mossmann. La Guerre des Six
deniers à Mulhouse. — V. Gukrbes. La Burg impériale de Ha-
guenau et sa basilique. — La table générale des matières et
les titres du 5« volume.
Zeitscurift fur die Gkschichtb des Oberrheins. 81* volume.
1" livraison. 1867:
More. Organisation der Stiftskirchen vom I2ten bis I6ten
Jahrhundert. — Idem. Goidgeschûfte vom ]2ten bis iTten
Jahrhundert. — Dambacher. Urkundenarchiv des Klosters Be-
bonhausen. (Fortsetzung.) — Idem. Urkunden zur Geschichte
der Grafen von Freiburg. (Fortsetzung.) — Bader. Urkunden -
Regeste ûbcr das Glottorthal.
2* livraison :
MoNE. Stadtrocht von Feldkirch nach der Abfassung von
1399. — Idem. Geldgeschtlfte. (Schluss.)— Idem. Urkunden ûber
die baierische Pfalz. (Fortsetzung.) — Dambacher. Urkunden
zur Geschichte der Grafen von Freiburg. (Fortsetzung.) — Idem.
Urkundenlese zur Geschichte schwûbischer Klôster. — Bader.
Urkunden-Regeste ûber das Glotterthal. (Schluss.) Geschicht-
liche Notizen. (Bûrenfûhrer. Siebel- und Pflogelhenke. Klausen.)
263. The Book-Worm, an illustrated literary and bibliographica]
review. London; années 1866 et 1867 ; 2 vol. gr. in-s». — 24 sh.
Janvier 1866. France and Frenchmen , .by a Strasbarg wrlter
of the XVtb oenturj. — Avril. Jobanu Reinhard, aliat Qrflninger,
1483-1528. — Avril 1867. Martin FI ach , altiu fiimus. Strassburg,
1475-l.SOO. — Sepiembro. Tbomat» AnfiolmaBBadenFis, Pfortsheim,
1502-1511; Tttbingeii, 1511-1520; Haguenan, 15171526. — I>é
cenibre. Johannes Secer Lauchensii. Hagaenau , 1519-1535.
Cette intérosMante revae ent la continuation dn fiiblinphife
( 299 )
illuêtré que M. Pb.Berjean publiait à Londres et dont noua avons
en Toccasion de parler à diverses reprises.
liSL coUeciion dn BibUophile , qui contient un grand nombre de
notices relatives aux éditions xylograpbiqnes strasbourgeoises,
se compose de 25 numéros t les no* 1 à 12 sont gr. in-S» (15 août
1861 au 15 juillet 1862), 196 p. ; les n»* 13 à 24 sont in-8» (1^' Janvier
au l"" décembre 1863), 146 p.; le n» 25 , roâme format, e^t du
1«' janvier 1865. La table comprend les 25 numéros.
On joint à cette collection le Bibliomane qui a servi d'intro-
duction au Bibliophile. 2 livraisons gr. in-S" de 42 p. (1^' janvier
an 1«<^ juillet 1861.)
Annales ob l'Association philomatique vooéso-BHiHANB. Nou-
velle se'rio, livraisons 2 et 3. Typog. Huder, 1867-1868.
Kxcursion printaniôre du U au 12 juin 1867. — Concours
régional do Colmar. — Exposition de houblons à Haguenau. —
Lettres de Oœtbe et de Sternbcrg. — Bulletin de la Société des
monuments historiques. — Programme de l'excursion du 30 mai an
l*»juin 1868.
Bibliothèque de l'École des chartes. Janvier 1867 :
A. Kkœber. Notice sur le tome V des Œuvres historiques de
Grandidier.
La Feuille du samedi. KlsassiscuesSahstaosblatt. 12^ année.
Strasbourg, typog. Heitz; ia-l». 4 janvier au 20 juin 1868.
Cette feuille est préflentéo par son directeur comme une con-
tinuation do l'ancien Elsdssisches Samstagshlatt , publié à Mul-
house par M. Otte, et qui a cessé de paraître en décembre 1866,
après onse années d'une existence bien remplie.
Le Journal de M. Otte avait une physionomie très-originale.
C'était une feuille populaire, dans toute l'acception du mot, et
qui représentait parfaitement l'un des côtés du mouvement litté-
raire de notre province. Le Samstagshlatt de Mulhouse a laissé
de profonds regrets que le nouvel éditeur de la Feuille du Samedi
est bien loin d'avoir fait oublier. Bile paraît irrégulièrement de-
puis un mois.
Sommaire des numéros publiés. — Partie française :
No 1 . Auguste Lamet. Origine de la foire de Noël. — Cn. Grad.
UneStatisticiue do la France. — Sabourin db Nanton. Épinal et
l'imagerie dans les Vosges. — Ch. Grad. Bibliothèque commu
nale de Tùrckheim. Le Mur païen à Sainte-Odile. — J. J. Lau-
rent. Les Gnomes du Mordfeld. (Poésie.) — X. M. Un Mystère
joué h Colmar. — Klenck. Rapport sur les bibliothèques com-
( 300 )
niunales du Haut-Rhin. — J. Euckmann. Le Tombeau du
Russe*. — Wkrkbr-Hauk. Le Krist d'Otfrid do Wissembourg.
— IL Bardy. Un Manuscrit entoinologique <lo la bibliothèque
de Saint-Dié. — D. Fischer. Donatis Marca. — P. R. De l'Kn-
seigncment supérieur. — X. Société des bibliothèques po-
pulaires et communales du Ras-Rhin. — Sabourik de Nan-
TOK. Ilermann le partisan. — Cu. Dedlin. Ganibrinus, roi de
la bière*. — X. Mossmanh. Deitràge zur Geschichie des El-
sasses im sojàhrigen Kriege. Strassburg und die evangelifche
Union, 1618-1621, von R. Reuss. — G. Claudik. Méry à Bade.
— X. Bibliographie du Bas-Rhin pour 1867 •. — H. Berthoud.
Le Livre du charbonnier*. — X. Bibliographie du Haut-Rhin. —
RiiEiRWALD. Stanislas, roi de Pologne, avant et après son so'-
jour ÙL Wissembourg*. — M. de Riho. Antiquités de Schiltig-
lioira. — X. L'Alsace au Salon do 1868*.
Partie allemande :
I). Fischer. Die Wallfahrtfikirche von Reinackor.— Schnezler.
Die Schlacht von Molsheim. (Poésie.) - D. Fischer. WieZabern
einebischoflichoStadtgoworden ist.— F.Ottb. DasFriederiken-
album. — Wenniho. Dor tiefo Schmerz. (Poésie.) — D. Fischer.
*Feierlichcr Kinzug des Cardinals Ludwig Renatus Ëduardus
von Rohan in Zaborn. — Braurr. Marschall von Villars vor
Froiburg. (Poésie.) — D. Fiscmkr. Die ehemaligen Gerichts-
laubeu im Elsasse. — Idem. Der gute Bruunen. — Mùllkr.
Ga'tho. (Poésie.) — D. Fischer. Die Sanct-Urbans-Prozession.
— RuD. Hankk. Die Kronick Albrochts von Strassburg und
Kaiser Cari IV. — D. Fischer. Das ohemalige Zunftwesen in
Zaborn. — Idem. Das Zabernor Boten- und Postwesen in
frùhern Zeiten. — X. Das Wasser im Oborrhein. — Archives
de Wasselonne. Fin Lehrerbricf von 1802. — Ardiives de Mois-
heiin. Ernewerto Policoy-Ordnuug der Stadt Cron - Weissen-
burg im Jahr M.DC. XIII die Wùrth betreffend*. — D. Fischer.
Die ehemalige Herrschaft Burscheid. — Bresch. Bilderausdem
1. Extrait du Barbier êaru pareil, par J.Erckmann. — 2. Extrait des
Conteg d'un buveur de bière. — 3. Extrait de l'Annuaire du Bas-Rhin
de 1868 en trèi-graude partie. — 4. Extrait de la Vie à la campagne.
— 5. Extrait dos Affichée de WUeembourg. — 6. Extrait de VIndu*lriel
alêoeien.
( 301 )
Mùnsterthal. — Archives de Wiiseinbourg (1614). Von dera
Schwertag und andero SchonkeD. — D. Fischbh. Die Schùtzen-
gesoUschafl und dio Vertheidigunsmassregeln zu Zabern in
ûltern Zoiten. — Ohlbtbb. Die gute alto Zeit. — D. Fischer.
Ëin goschichtlichor Blickaufdie ehemalige rabbinische Schule
in EttendorfT und beiden israelitischen Leichonhôfo bei Ëtten-
dorff und Rosenweiler.
Le Glaneub (de Colmar). 28 juillet 1867 :
J. S. Hamme et nature, ou Rang, destinée ^ progrès, droits et
devoirs de Tkumanité dans Vordre universel, par R. Kseppelin.
Le Magasi» littébaibe de l'étbangbb. Berlin, 12 janvier 1867.
No 2, p. 18 à 20 :
Ârbeits- und Baugenossenscbaften nach dem Princip der
Selbsthilfe im Elsass.
Iin>iCATBUB DB Haouehau. 1866. Nos 36, 37, 38, 39 et 40 :
X. L'Église Saint-Georges à Haguenau.
La Vie a la campaohb. Tome XIII, 7* année :
F. DE Lacombb. Souvenirs archéologiques de TÂlsaco , avec
ligures. — Mtbtxlb BEAuriLs. Bêtes bovines. Race alsacienne ,
avec ^gures.
Affiches de Wisseuboubo. 66« année. 1868 :
No 11. Prof. Ohlbtbb. Emeworte Policey-Ordnung der Stadt
Cron-Woissenburg im Jahr M. DC. XIIII dio Wùrth bctreffend.
— No 15. Idem. Von dem Schwertag iind andern Schonken. —
Von Fastnacht, Butzen und Singicht Feuern, bctreffend Knecht,
Magdt und Dienstboton. — No 18. Idem. Von Uandwercksleu-
ten,Taglôhner und Fuhrleuten. — No 19. Idem. Von Vogtheycn.
— No 21. Idem. Erbschaften betreffend. — No» 16, 18, 19. Idem.
Nouveaux détails sur Stanislas , roi de Pologne, avant et après
son séjour à Wissembourg. — No 24. Idem. Le Triefels et Ri-
chard Cœur de Lion.
Bulletin académique du Uaut et du Bas-Rhin. 17« année. 1868:
Ebeblin et Faulhabeb. Rapport présenté à M. le Maire de
Strasbourg sur la partie scolaire do l'Exposition uuivorselle.
( 302 )
ÉTUOEfl RELI0IBD8ES, HISTORIQUES BT LITTiSAIBES. Année 1868.
P. SoMMEBYooBL. Albert de Brandebourg, premier duc de
Prusse.
Sa mort eut lieu en ISCS, et bien qn'&acnn historien ne se soit
douté de sa conversion depuis trois siècles, le R. P. Theiner en
a cependant découvert les preuves il y a vingt ans.
Ces preuves ont été rejetées comme apocryphes par un histo-
rien prussien , M. Jean Voigt. « Sa brochure ne nous est pas par-
« venue; mais Mgr. Rasss, après l'avoir lue, n'a pas cru devoir si*
• rendre i Targumentation pleine d'aigreur, d'impolitesse etd'ar-
I rogance de cet auteur. Mous ne conclurons pas autrement que
• Mgr. de Strasbourg (sjoute le Père Sommervogel , bien qu'il
• n'ait pas lu l'écrit de Voigt), et, Jusqu'à nouvel ordre, nous
■ admettons l'authenticité des pièces publiées par le P. Theiner.»
Notre compatriote ignorait lui-même complètement le fait du
retour au catholicisme d'Albert de Brandebourg Jusqu'à l'appari-
tion de l'ouvrage de BIgr. de Strasbourg, Uê Convertie depui* la
Réforme, auquel il a emprunté son personnage.
Bullutir db la SociiTÉ industbiblle de Mulbousb. Tome 37.
Année 1867. Octobre & décembre :
Pekot. Rapport sur la situation des cours populaires en
1866-1867. — Programme des prix proposés par la Société in-
dustrielle de Mulhouse.
Tome 38. Année 1868. Livraisons do janvier à juin :
F. ZuBEB. Rapport annuel. — L. Bleg. Notes statistiques sur
l'industrio textile des départements du Haut-Rhin et des Vos-
ges. — Procès- verbaux des comités de mécanique et de chi-
mie. Travaux divers.
Bulletin de la Société des sciebcbs naturelles db Stras-
bourg, i»"» année. N^» i à 3. Stratbourg, typog, Silbermann;
in-8*>.
Publication mensuelle. Les personnes étrangères peuvent la
recevoir au prix de 3 fr. par an.
RÈOLEiCBBT DB LA SOCIÉTÉ. — But : ooncmirir aux progrès des
sciences naturelles dans tontes leurs branches et dans toutes
leurs applications. — Nombre des titulaires fixé à 60. — Les
membres associés habitent Strasbourg ou le Bas-Rhin ; ils sont
nommés par la Société et peuvent assister aux séances avec voix
consultative. — Cotisation : 25 fr. par an pour les titulaires et
les associés.
La Société publie des mémoires par volumes in-4o, enrichis de
( 803 )
planches y à dei époques indéterminées; et lornqnc les ressources
le permettent , elle publie, en outre, le Bulletin mensuel conte-
nant le résumé de ses travaux. — Liste des membres. — Travaux
divers de physique et d'astronomie, par MM. Bach, Saint-Loup,
Monoyer, J. Nlcklés, etc.
Gazette médicale de Strasbourg. SlS^ année. N<** 1 à 11.
10 janvier au 10 juin 1868 :
WiLLEMiN. Note sur la mortalité des enfants placés en
nourrice dans la banlieue do Strasbourg. — Stoltz. Compte
rendu des travaux de la Faculté do médecine do Strasbourg
pondant l'année scolaire 1866-1867. — Travaux do la Société
de médecine. — N. La Thèse de M. Grenier.
Revue d*hydbolooie mj^dicale. 11^ année. N^' 1 à 7. 30 janvier
au 15 juin 1868 :
F. HuouENY. Notes sur l'Exposition universelle de Paris eu
1867. La météorologie, les instruments enregistreurs et le
métoorographo du R. P. SocchL — Procès- verbaux des séances
de la Société dos sciences naturelles de Strasbourg. --Travaux
divers.
Revue de théolooie. S® série. VoL IV. 1866. 3» et 4« livraisons :
Reuss. Fragments littéraires et critiques relatifs d l'iiistoiro
do la Bible française. La Bible d'Olivetan. — Bubckhauskk.
Étude psychologique sur la conscience. — Fbaho. Les Apôtre* ,
par Renan. — Bobt. Theûm doctrinal and practical, par New-
man. ,
Brustow. Un Problème exégétique. Remarques philologiques
sur le psaume XVI. — Gat. Schleiermacher, sa vie, ses ou-
vrages. — Titre et table.
3« série. VoL V. 1867. i»"®, 2» et s® livraisons:
RuMPF. Examen des prétendues découvertes de M. Tischen-
dorff. — Reusb. La Destruction du protestantisme en Bohème,
(le»" art.) — Gat. Schleiermacher. (Suite.) — Chronique.
Reuss. (2« art.) — Gat. (3« art.) — Scholtbk. Lo Supranatu-
ralisme dans ses rapports avec la Bible, le christianisme et le
protestantisme. — Vauohbr. Histoire de la critique, par Mazza-
rella.
Révillr. Jésus et l'essénisme. — N***. La Doctrine dos
épitres deutéro-pauliennes, d'après Baur. — SonoLTEv. (2« art.)
— Nicolas. Les Mystères de Mithra. — Chrovique.
{ 304 )
3« série. Volume VI. i»"* livrai son. Janvier et février 1868 :
DouEK. Notes sur les altérations catholiques et protestantes
du Nouveau Testament traduit en français, (l» art.) — Nico-
las. Les Thérapeutes. — Chrokiqub. — Wkbee. Haehne , An-
selmi Cantuarensis philotophia. — Stbœhlui. Huet, la Révo-
lution reUgieuse au XIX« Hècle. — 'M....K. Haune, Der Geist de*
Christenthums, etc. — Carriàse. Scholten, Die àUesten Zeug-
nisse betreffend die Schrtften des Neuen TestanienU^ historisch
untertucht. — Grjbtz. Sincû et Golgotha. — Rod. Beuss. Cla-
parôde, Une IléroJne protestante, — VariAtAs. — Carriàbb.
La Revue des Deux Mondes et l'origine des Vaudois.
Lb Prooràs rblioibux. Journal des Églises protestantes de l'Est,
paraissant le samedi. Strasbourg , typog. Heitz; in-i^, 4 p. ; 6 fr.
par an. N" i, 4 janvier. — N» 26, 27 juin 1868.
Rédacteur: M. Schillinger. Collaboratonrs : MM. KaaffteBnn,
Gérold, Colani , Th. Beck , Jeanmairo , Ch. Nesalor , A. Romane y
F. Paris, Ch. Kflss, Ad. Schieffer, Dangler, Rod. Reasa, A.
Vignié, Gaussorgaca, Ericbson , Horat, Priard.
t Mous ne sommes pa»do ceux qui pensent qn'll faut nne reli-
gion pour le peuple. La religion est la mdme pour le plus simple
comme pour le plus aavant doa hommes; elle est easentlellement
une et tond précisément à établir un lien entre les intelligences
les plus diverses, à faire que tons, richea on pauvres, faibles on
puissants, ne soient « qu'un cœur et qu'une âme • et se aentent
égaux , en tant qu'enfants également aimés de leur Père suprême.
■ Nous visons, avant tout, aux résultats pratiques. C'cat la mo-
rale évangélique que nous voulons faire comprendre et accepter
de tous. •
Ces principes sont ceux du Progris religieux.
Notice nécrologique sur M. Charles-Onillaume Schweighsnaer,
professeur au Gymnase. — L'Orthodoxie luthérienne en Alsace
et son Journal, par A. Schillinger. — Nouvelles eoclésiaatiquea.
— Artiolea de philoaophie religieaae.
K1RCHBBBL.ATT FUR ChRISTBN AU08BUR0ISCHBR CoKFBSSIOR. TjfpOg.
Silbermann; in-s^*. Année I868.
Publication mensuelle fondée en janvier 1868 par M. L.Greiner.
Prix: 2 fr. par an. Feuille purement religieuse, couleur anti-
libérale. L'un des principaux rédacteurs, M. le paatenr Horning.
Ik
Numéro 12. ■OCCCLXVIII Août-Décbmbrb.
LE
BIBLIOGRAPHE ALSACIEN
GAZETTE
LITTÉRAIRE, HISTORIQUE, ARTISTIQUE
L'ABBÉ RUMPLER.
Notre note sur la Tonnéide* avait déjà paru depuis
plusieurs mois, lorsque le hasard nous fit découvrir, en
parcourant le Bulletin du Bibliophile de 1858, une in-
téressante étude sur son auteur. Elle est intitulée : Coup
d'ail sur la vie et les écrits du chanoine Bumpler , de
Bohrbach, par M. Justin Lanioureux*. Sa naissance, ses
études juridiques, ses voyages à Paris, à Rome, son
entrée dans les ordres, ses démêlés avec l'officialité de
Strasbourg et plus tard avec les magistrats de cette ville,
et ses nombreux écrits y sont étudiés avec un soin scru-
puleux. La vie aventureuse et agitée de ce chanoine
oÔTC des incidents, dit M. Lamoureux , qui en feraient
1. Voir le Bibliographe, page 255.
S. M. Lamonroux, ué en 1782 à Nancy, y e«t mort en 1859. Il a fourni
de nombreux articles à la Biographie générale de Didot, et un grand
nombre de notes à M. Barbier pour son Dictionnaire des anonifmeêf
ot à M. Quérard pour les Supercheries littéraireê dévoilées.
( 306 )
une espèce de Gil Bios tonsuré, si les convenances de
son état ne lui eussent interdit quelques faiblesses hu-
maines.
Nous signalons cette curieuse notice à nos lecteurs,
car il est possible qu'elle ait échappé à la plupart des
cUsatiqueurs , ayant été publiée d^ns un recueil trop peu
répandu eu Alsace , quoique excellent. Dans la troisième
partie de sa notice, M. Lamoureux parle ainsi du yo-
lu me rarissime , la Tonnéide :
< Aucun bibliographe , dit-il , n*a mentionné ce poëme ,
remarquable, d'ailleurs, par sa singularité et qui est
devenu rare; in-8° de 84 pages et de 3 feuillets non
chiflfrés.
« Une dédicace et une vignette satiriques , où il tourne
en dérision deux ecclésiastiques, qu'il qualifie de chefs
des préposés catholiques de la Confession de Strasbourg,
et qui l'avaient blâmé d'avoir prêté le serment de liberté
et d'égalité, peuvent être cousidérées comme une re-
présaille plus cruelle que l'offense.
< Nous avons sous les yeux un exemplaire de la Ton-
néide, provenant de la bibliothèque du savant naturaliste
Hermann , qui a inscrit sur la garde une annotation que
nous croyons devoir rapporter textuellement, parce
qu'elle nous paraît être l'expression naïve du sentiment
d'un compatriote sur l'ouvrage et l'auteur; cette note
est ainsi conçue: «Par l'archicrâue, bon diable d'ail-
« leurs , Rumpler, chanoine de Varsovie. Ce livre , mau-
«vais en lui-même, sera un jour une curiosité pour le
« caustique qui y règne. »
( 307 )
« On remarque , parmi les pièces qui sont à la ûi\ du
poëme, une lettre du cardinal Zeloda à Rumpler, qui
avait consulté le Saint-Siège sur la légitimité des ser-
ments de soumission aux lois de la république , de liberté
et d'égalité , qu'il avait successivement prêtés. Par cette
lettre, datée du 18 novembre 1795, le cardinal répond
que la cour de Rome n'a encore prononcé aucun juge-
ment définitif sur le premier, et que , quant au second ,-
les laïques et les ecclésiastiques qui l'avaient prêté devaient
consulter leur conscience. Comme l'authenticité de cette
lettre avait été contestée , Rumpler la fît déposer d'abord
chez un notaire, ensuite au greffe d'une justice de paix
de Strasbourg, et par un ajppel spécial invita les catho-
liques à aller en prendre connaissance. L'originalité de
l'onomatopée qui précède le texte de cet appel, et par
laquelle le facétieux écrivain a cherché à imiter d'une
manière bizarre des roulements de tambour, au moyen
des lettres et des syllabes qui composent son nom , nous
engage à la reproduire :
Rrmr, rum ; mm , rum ; rrrrr,
Rum , nimplerum y rumplerum pierum ;
Rrrrrr, rum; rrrrnrrr, rumi!!
< Ce roulement de tambour ne fut-il pas le précurseur
des baound, baound, de la grosse caisse du Charivari f*
L'exemplaire de Hermann doit se trouver aujourd'hui
à la bibliothèque de Schlestadt, car une note à la fin
de l'article fait supposer que ce volume a été commu-
niqué à M. Lamoureux , par M. Dorlan , avocat à Schle-
stadt, ancien membre de l'Assemblée constituante, et
( 308 )
Ton sait que la riche bibliothèque alsatique de ce col-
lectionneur a été acquise par cette ville.
C. M.
LE VIEUX SAVERNE ET LE COnTÉ
DE FERRETTE'.
On pourrait partager les hommes en deux catégories :
ceux qui ont des souvenirs et ceux qui ne les gardent
pas. Ce n*est pas toujours faute de mémoire qu'on ne se
souvient pas ; cela tient plutôt à une certaine habitude
de vivre dans le présent qui exclut tout rapport avec le
passé. On n'eu peut assurément rien induire contre le
coeur ou contre rintelligence : il y a des esprits qui ré-
pugnent aux méthodes expérimentales, et qui s'accom-
modent mieux des abstractions de la raison pure ; cepen-
dant il arrive un moment où les études du juriste, du
métaphybicien, même du géomètre les poussent k recher-
cher de quelle manière la vérité et Terreur se sont pro-
duites dans la science, et comment la science s'est for-
mée.
En est-il de même des divers foyers , des divers tour-
billons de vie dont la société humaine se compose, et
1. Dag alte Zahem, archeologisch und topogmpblsch dargCBtellt von
Dagobcrt Fischer. (Âbdruck aus dcm Zabemer Woehenblatt.) Zabero.
1868. In-8o de IV-232 pages.
Le Comté de Ferrette, esquisses historiques par Charles Qoutzwiller.
2< édition. Âltkirch. 1868. In-18 de VUI-IU pages.
( 309 )
leur est-il indifférent d'avoir ou de n'avoir pas des sou-
venirs communs , une tradition , une histoire ? Les hom-
mes ne se groupent pas pour une seule génération,
et si leur action collective doit durer, il est indispen-
sable que leur passé laisse des traces, et que la com-
mune, la province, la nation prennent le sentiment de
leur existence distincte, de leur personnalité, de leur
nationalité.
C'est donc pour chacun un devoir pieux de rechercher
les souvenirs de l'histoire, de contribuer à reconstituer
le passé, parce que rien n'est plus propre à éclairer
l'homme que de le mettre en rapport avec ceux qui l'ont
devancé, à lui montrer de quelle manière s'acquiert, se
conserve et s'augmente le trésor moral et matériel qu'ils
nous ont légué. Les caractères se fortifient, le but devient
plus apparent et la marche s'assure. Sous ce rapport
l'Alsace est une terre privilégiée. Combien de provinces
peuvent montrer une aussi riche bibliothèque historique?
Quels sont les pays qui, à toutes les époques, ont fourni
d'aussi nombreux éclaireurs du passé V N'en doutons pas :
le rang que l'Alsace a su conquérir parmi les provinces
de France tient en partie au culte qu'elle a voué à son
histoire.
La plus récente moisson nous fournit deux monogra-
phies qui doivent être les bienvenues, non-seulement
pour les localités qu'elles concernent, mais encore pour
les érudits à qui rien ne convient plus que de trou-
ver réuni eu corps d'ouvrage l'ensemble des faits dont
se compose une histoire particulière. La première gerbe
( 310 )
est une suite de notices bien faites, où le laborieux
M. Dag. Fischer a rassemblé tout ce qui intéresse son
vieux Saveme sous le rapport de la topographie et de
Tarchéologie. H 7 a un souvenir pour tout : sites, monu-
ments , établissements publics et privés , maisons parti-
culières. Ces notices forment un utile complément aux
diverses publications que M. Fischer a déjà consacrées
à Saverne , et elles sont dignes de la réputation qu*il s'est
faite en Alsace comme explorateur exact, patient et in-
fatigable. Que de documents il a fallu dépouiller dans la
poussière des archives pour obtenir tant de détails mi-
nutieux sur des sujets si divers ! On sait que M. Edmoiid
About est devenu bourgeois de Saveme , et ses lecteurs
ont dû souvent se demander ce qu'est la Schlettenbach
d'où le spirituel écrivain a daté quelques-uns de ses ro-
mans. M. Fischer le leur apprendra : dans un paisible
vallon , à un quart de lieue à Touest de Saveme , jaillis-
sent des sources abondantes, dont les eaux formaient
autrefois quatre étangs réduits aujourd'hui à deux : c'est
de là que le ruisseau de Schlettenbach prend sa course
vers la Zorn , à travers de vertes prairies ; M. About ha-
bite sur ses bords une maison de campagne qui ne serait
pas indigne d'Horace , quoiqu'il ne la doive pas à Mécène.
Le second opuscule dont j'ai à rendre compte est une
nouvelle édition des recherches sur le comté de Ferrette
de M. Ch. Goutzwiller, publiées en 1854 dans la Eevue
d'Alsace, Ce travail, où les faits inédits abondent, mé-
ritait d'être plus répandu , et en le publiant de nouveau
avec do nombreuses additions, l'auteur a prouvé que
( 311 )
dans rinteryalle son petit livre n'avait pas cessé d'être
l'objet de ses préoccupations. On se souvient que M. Goutz-
willer a le premier fait connaître la confession m arUculo
tnorUs , où Ulric de Ferrette s'accusait d'être l'auteur de
la mort de son père , le comte Frédéric , crime que jus-
que-là les historiens avaient attribué à son frère , Louis
le parricide. Cette découverte donnait tout un autre ca-
ractère à cette sombre tragédie : au malheureux Louis ,
dépouillé , proscrit et excommunié , qui mourut à Rieti
en 1236, on dut substituer le vrai coupable, le grand
hypocrite qui , comblé de biens , d'honneur et de bon-
heur, semblait avoir joui paisiblement des fruits de son
crime. Cependant quand on lit les actes des fondations
pieuses sur lesquelles il comptait pour le salut de son
âme , on sent le remords qui rongeait cette conscience ,
et qui , de plus en plus implacable, finit par éclater dans
la confession funèbre dont M. Goutzwiller et après lui
M. Trouillat ont publié le texte. On sait que ce fut Ulric
de Ferrette qui convertit les alleux de ses ancêtres en un
fief oblat mouvant des évêques de Bâle : je me demande
si dans ce marché il ne faut pas voir l'arrière-pensée de
changer le mode de possession de l'héritage paternel
qu'Ulric cessait do tenir de son forfait. Je me demande
encore si ce n'est pas au parricide qu'il faut attribuer cet
admirable grand portail de l'église de Thann , à ma con-
naissance le plus ancien monument de l'architecture go-
thique en Alsace , fragment incomplet , mutilé , remanié
d'une basilique inachevée dont le grand criminel aurait
entrepris l'érection.
(312)
Je donne cette supposition pour ce qu'elle peut valoir :
ce qui est hors de doute , c'est que T église de Thann est
rœuyre des Ferrette , dont les bars adossés se retrouvent
en plus d'un endroit. La tradition qui fait honneur de la
fondation aux anciens seigneurs du pays est d'accord sur
ce point avec les témoignages sculptés du monument,
mais Je ne crois pas qu'on puisse remonter avec elle jus-
qu'en 1160 : l'évêque de Bâle, Berthold de Ferrette, le
propre frère du parricide, n'aurait pas cédé, en 1254,
au chapitre de Saint- Amarin, les revenus de Saint-Thié-
baud de Thann, si à ce moment cette église avait en
pour sa famille l'intérêt qu'on prétend.
Le drame dont le comte Frédéric a été la victime n'est
pas le seul dont M. Goutzwiller entretienne ses lecteurs.
Il essaye de rattacher au comté de Ferrette la famille de
Wart, dont un des membres, Rodolphe de Wart, figure
parmi les assassins de l'empereur Albert P'. L'auteur
rappelle le dévouement admirable de la femme du cou-
pable qui Tassista dans son supplice. Mais il ignore que
ce modèle des épouses, digne de faire suite aux trois
bonnes femmes dont parle Montaigne, loin de mourir
de douleur dans un couvent de Bâic , se remaria , en
1317 , avec le chevalier Ulric de Ramstein. C'est du
moins ce que nous apprend une note de feu M. J. J. Hi-
sely, dans son Essai sur les libertés des Waldstetien (Lau-
sanne, 1839, p. 170), et peut-être faut- il voir dans ce
second mariage avec un Ramstein une probabilité de
plus en faveur de l'origine alsacienne de la famille de
Wart.
( 313 )
C*est dans ses recherches sur le comté de Ferrettc
que M. Goutzwillcr a rëvélë Texistence de la coutume de
Perrette qu'on croyait perdue depuis la guerre de Trente
ans. Je joins mes vœux à ceux de l'auteur pour la con-
servation de ce précieux manuscrit ; comme lui je crois
qu'elle ne peut être assurée que par un généreux aban-
don du vieux code à un dépôt public. La coutume de
Ferrette est surtout connue par une disposition singulière
sur le partage des conquêts entre les époux après la dis-
solution du mariage : au mari deux tiers , à la femme un
tiers. Cette inégale répartition , vestige évident de l'in-
fériorité primitive de la femme dans la famille germa-
niquC) rappelle les lois des Barbares, celle des Ripuaires
notamment , qui renferme la même disposition , quoiqu'il
convienne peut-être mieux de la faire remonter à celle des
Burgondes, qui accordait à la veuve le tiers de la suc-
cession du mari, quand il ne laissait pas de fils, ou qu'il
n'en laissait qu'un et qu'elle ne se remariait pas. Quoi
qu'il en soit, la coutume de Ferrette a été en vigueur
dans une grande partie du Sundgau jusqu'à la promul-
gation du Code Napoléon, et s'il faut la mettre au compte
des Burgondes, ce ne serait pas le vestige le moins re-
marquable de leurs conquêtes en Alsace.
Par le peu que je rappelle, on voit que M. Goutzwiller,
non plus que M. Fischer, n'a fait son livre rien qu'avec
les livres d'autrui. Une critique judicieuse et un style
coloré, oii se reconnaît l'artiste en même temps que l'é-
rudit, font de son travail une lecture aussi agréable
qu'instructive. X. Mossmann.
( 314 )
CHRONIQUE DE COLMAR».
Nous avons reçu de M. Liblin , le savant directeur de
la Eemtc d'Alsace, la troisième partie de sa C?ir<mique de
Colmar, qu'on ne lira pas sans plaisir et sans profit ; elle
offirc, en effet, un vif et piquant intérêt non-seulement
aux enfants de Colmar, mais encore à tous les esprits se-
rieux, à toutes les intelligences élevées qui aiment le
souvenir du passé ; elle comprend tout le XIV* siècle ,
qui est « la période héroïque de Texistence politique » de
cette ville. Après l'avoir vue partir des degrés les plus
infimes pour édifier sa vie civile, on la trouve mêlée aux
luttes de T-Ëmpire contre l'Église ; on la voit entrer dans
l'arène et en sortir victorieuse ; s'afiranchir peu à peu de
la juridiction princièrc , tout en reconnaissant la souve-
raineté de l'Empire ; conquérir l'autonomie ou le droit
de se gouverner par elle-même ; se former en commu-
nauté libre et indépendante; prendre le titre de ville
impériale ; se donner son administration et sa juridiction
propres ; élire toutes les autorités et magistratures dont
elle avait besoin et former avec les autres villes d'Alsace
une ligue pour se protéger mutuellement, tenir en res-
pect les seigneurs mal disposés contre elles et aider
chaque membre de la confédération à soutenir son droit.
Mise plusieurs fois au ban de l'Empire pendant la durée
1. Chronique de Colmar, par J. Liblin, directeur de la Revue d*Aliaee.
3f partie , de l'an 1801 à Tan 1400. Broch. in-8o.
(315)
de ce siècle orageux, les empereurs lui pardonnèrent et
lui accordèrent la confirmation des libertés acquises.
L^auteur, fidèle au plan qu'il s'est tracé, a continué à
recueillir année par année , en glanant dans les chroni-
ques du moyen âge , dans les monuments diplomatiques
publiés par les Schœpflin et les Trouillat, dans les
régestes de Bœhmer , dans les œuvres des Laguille et
des Grandidier les faits accumulés dans cette conscien-
cieuse monographie; il donne au bas de chaque para-
graphe les sources où il a été puiser et ne donne aucun
fait qui ne soit établi par des documents; il encadre
dans son récit les savantes recherches de M. Mossmann
sur Tancienne constitution de Colmar et l'histoire des
Juifs de cette ville , et M. Dieterich , chef de division à
la préfecture du Haut-Rhin , lui a fourni des matériaux
précieux.
La brochure de M. Liblin est ornée de deux planches
lithographiées d'après les dessins de M. Goutzwiller, se-
crétaire en chef de la mairie de Colmar.
Cette intéressante monographie , où l'on trouve la
science de l'historien réunie à celle de l'archéologue,
nous croyons pouvoir lui prédire un légitime succès à
cause du but éminemment patriotique que son auteur
s'est proposé. Grandidier, dont M. Liblin a édité les
œuvres inédites , n'a-t-il pas dit quelque part : Bes quœ
vero pro palriâ acribuntur œtemœ sunt,
D. t'.
( 316 )
LES RÈGLEMENTS COLONGERS D'ALSACE".
Le Dibh'ograjthe est en retard avec M. Tabbé Hanaaer.
Cet infatigable chercheur de nos antiquités alsaciennes
a fourni, il 7 a déjà plus de deux années, à Jacques
Grimm, pour sa grande collection des Weisthiimer ou
règlements colongers, un grand nombre de ces vieilles
constitutions de nos villages, ou, pour employer Tex-
pression consacrée , de ces rotules colongers qui se
rapportent à l'Alsace. Ces Wcisthtimer, que M. Hanauer
a tirés do la poussière de nos archives , ou qu'il a trans-
crits sur des documents déjà insérés dans d'autres col-
lections, ont été livrés à la pu])licité dans le tome Y de
la collection de Jacques Grimm. Le tirage à part qui en
a été fait se compose de soixante-dix-neuf règlements,
parmi lesquels figurent ceux de Ribeauvillé, Barr, Mois-
heim, Rouflfach, Saint-Hippolyte , Wangcn et Wasse-
loune, etc. Ce volume de 174 pages forme le complé-
ment de la collection des Weisthiimer alsaciens, publiée
antérieurement par M. Stopffel, de Ilabsheim. La plu-
part de ces curieux documents sont transcrits en langue
allemande , quelques-uns sont en latin , d'autres , qui se
rapportent à des communes du département du Haut-
Rhin*, où la langue française est usuelle, sont en fran-
çais. M. Hanauer avait déjà antérieurement publié et
traduit en français quelques-uns de ces intéressants rè-
glements colongers dans son ouvrage qui a été si divcr-
1. WeitthUmtr des EU<uêe*, g^sammolt von Hanauer (Réglemente co-
longers collecté» par M. Hanauer). 1866. 1 vol. lu-S».
(317 )
scmcnt apprécié des Bavants et qui porte pour titre : hs
Constitutions des campagnes de V Alsace au moyen âge,
La collection de M. Hanaucr, qui est une œuvre de
patiente érudition et de laborieuses recherches, a excité
non-seulement Tattcntion des savants, mais encore la
reconnaissance de tous ceux qui s'occupent de l'étude de
nos origines. Puisse ce chercheur laborieux et dévoué
continuer à faire revivre le passé de notre province et à
livrer à la publicité les nombreux Weisthiimcr inédits
qui reposent au sein de nos archives départementales et
communales. * D. F.
LA BIBLIOTHÈQUE ALSATIQUE DE M. HEITZ.
La bibliothèque de M. Hcitz , dont le catalogue a paru
en novembre dernier, forme une remarquable collection
de livres , de documents, d^estampes et d'autographes
relatifs à l'Alsace.
M. Rodolphe Reuss, un jeune et savant érudit, a bien
voulu se charger de la rédaction de ce riche répertoire
bibliographique qui comprend plus de 5,400 numéros
répartis en 13 grandes divisions et 128 subdivisions.
Tout en admirant l'érudition, la méthode et les soins
apportés au classement de cette collection, auquel M. Reuss
a consacré un travail assidu d'une année , nous regrettons
que les ouvrages n'ayant pas trait à l'Alsace , et qui sont
assez nombreux , n'aient pas été éliminés d'un livre inti-
tulé : Bibiioihcque ahatique.
On est, en effet, tout surpris de compter au nombre
( 318 )
des poètes alsaciens M. Ath. Coquerel , et au nombre des
romanciers et conteurs de notre province H. de Balsac ,
M"® Guizot, Sterne, etc.
Nous reprocherons encore à M. Reuss de n'avoir pas
réuni sous une rubrique spéciale , ainsi que c'est Tusage ,
les nombreux manuscrits contenus dans ce catalogue, et
de ne pas les avoir fait suivre de notes faisant connaitze
le nombre de feuillets de chacun d'eux et leur importance
au point de vue de l'histoire. Personne n'eût cependant
été mieux que lui à même de faire ce travail.
Ces manuscrits sont &u nombre de 1,800; mab la
simple énonciation de leurs titres est-elle suffisante à les
faire connaître aux amateurs? La plupart ne nous parais-
sent être que des recueils de notes auxquels on a donné
le nom pompeux de manuscrits. Il s'en trouve toutefois
dans le nombre de fort curieux , et leur place à la Biblio-
thèque de notre ville serait à désirer.
Malgré ces quelques critiques, que nous faisons à re-
gret, le catalogue de la bibliothèque Heitz forme, dès
aujourd'hui, le répertoire alsatique le plus précieux que
nous ayons ; il sera consulté avec fruit par tous les col-
lectionneurs , et celui qui voudra un jour doter son pays
d'une bibliographie complète et raisonnée des ouvrages
relatifs à TAlsacc y trouvera les principaux éléments de
son travail.
L'apparition de ce catalogue a fait sensation dans le
monde littéraire; les journaux de Strasbourg, de Colmar,
de Mulhouse , de Paris et de l'Allemagne s'en sont occu-
pés. Tous ont émis le vœu que cette collection , presque
( 319 )
QDÎqac, à laquelle un homme a consacré quarante ans
de sa vie , ne fût pas , dans Tintérêt des études histo-
riques mêmes, dispersée aux feux des enchères.
Il a été question , dès la mort de M. Heitz , de l'acqué-
rir pour la Bibliothèque de la ville : c'était un vœu que
cet ardent collectionneur caressait déjà longtemps avant
de mourir, et nous souhaitons vivement qu'il se réalise.
Bien que la Bibliothèque de Strasbourg possède la ma-
jeure partie des livres mentionnés dans le catalogue , il
en est beaucoup qu'elle n'a pas , et ce sont les plus rares.
N'est-il pas regrettable , par exemple , de ne pas trouver
dans un dépôt aussi riche, et l'un des plus importants
de France, les nombreux périodiques publiés à Stras-
bourg depuis un siècle , et ces feuilles volantes de toute
sorte , si utiles à l'étude de l'histoire , qui ont surgi sous
la Réforme, la guerre de Trente ans et la Révolution
française ? Cette raison seule ne devrait-elle pas suffire
pour engager nos édiles à acquérir cette belle collection?
Une pareille occasion de combler des lacunes ne se
présente que trop rarement pour que l'hésitation soit
permise.
Avec les nombreux exemplaires doubles et triples de
livres rares et précieux qui se trouvent à la Bibliothèque ,
25,000 et peut-être 30,000 volumes, la ville de Stras-
bourg, si elle les faisait cataloguer et vendre, n'aurait
bien certainement pas un sou à dépenser pour Tacquisi-
tion de la bibliothèque Heitz. Elle trouverait même dans
le résultat d'une vente des ressources suffisantes pour
combler encore d'autres lacunes dans les diverses bran-
( 320 )
ches de la bibliographie , notamment en ce qui concerne
la littérature ft-ançaisc. Mais il est h craindre que le
bruit fait à la suite de la publication du catalogue n*ait
amené les héritiers de M. Heitz à s'exagérer la valeur
de cette bibliothèque, et, par suite, à trop élever leurs
prétentions.
Si nous n'écoutions que notre sentiment de collection-
neur, une adjudication de la bibliothèque Heitz nous
sourirait davantage ; que de jouissances les feux des en-
chères n'ofirent-ils pas aux amateurs ; que d'émotions et
à combien de folies ne se livrerait-on pas pour la con-
quête de certains numéros !
Cependant une vente a aussi ses revers ; les grandes
raretés y sont , il est vrai , disputées au poids de For, mais
tous les autres livres , les plus nombreux , sont adjugés à
vil prix et très-souvent ne trouvent même pas d'acquéreurs.
Une vente aux enchères pourrait, dès lors, être la
source de grandes déceptions pour les héritiers, la pres-
que totalité des ouvrages composant la bibliothèque
Heitz , à l'exception des éditions rarissimes , étant des
livres de travailleurs et non des exemplaires d'amateurs.
Cette dernière considération doit être de nature à les
faire réfléchir et à les engager à ne pas repousser les
oâres raisonnables qui pourraient leur être faites, d'au-
tant plus que la bibliothèque alsatique , vendue , il y a
dix-huit mois, à la Bibliothèque royale de Berlin, ne
saurait, dans aucun cas, servir de point de comparaison.
CM.
( 321 )
VARIÉTÉS.
Chroniques et hémoires concernant l'histoire d'Al-
sace. — Quelques hommes, appliqués depuis des années à
la recherche et à l'étude de documents de cette nature, ont
fait un appel à leurs concitoyens pour obtenir les moyens
de publier une série de chroniques. Leur désir se restreint
à réunir quelques centaines de souscripteurs qui s'engage-
raient à une cotisation annuelle de 20 fr. et recevraient en
échange deux forts volumes (in-8o) de documents indigènes.
Le premier chroniqueur en titre serait Daniel Specklé,
dont le manuscrit allemand , inédit jusqu'ici , et portant le
titre de Collectanées ^ consiste en deux volumes in-folio et
quelques parties endommagées par le feu.
«Nous publierons successivement, dit la circulaire des mem-
bres du Comité « , sans pouvoir dès à présent préciser l'ordre
qui sera suivi , la chronique très-curieuse de la cathédrale
de Strasbourg, par Heckler (1736) ; celle de Sébastien Bûhe-
ter, bourgeois catholique de Strasbourg, et artiste peintre.
Il est à peu près contemporain de Specklé, et son œuvre a
été composée , en partie , à l'aide de mémoires que Bûheler,
père , directeur de l'arsenal , mort en 1553, a laissés dans sa
succession.
« Ultérieurement, on aborderait une série de chroniques
allemandes, du XVI» et du XVII« siècle, composées par
des Strasbourgeois ou relatives à l'histoire de Strasbourg ,
telles que celles de Trausch , de Conrad de Duntzenheim,
du jardinier Balthazar Kozman , de Reiseissen ;
«Ainsi que les manuscrits historiques de Saladin, d'Olry ,
de Spach, de Wencker, de Henri Kugler, de Staedel, de
Schad.
1. Publioation de chroniques et mémoires concernant l'histoire
d'Alsace. Straêhonrg, typog. V* Berger-LevrauU ; in-io, 8 p.
( 822 )
«Nous publierons également les chroniques dey^anVocg^M
Luck, qui, sous le titre d'Annales Rappolsteinenses , a com-
posé deux volumes in-folio , manuscrits , en dépôt aux Ar-
chives du Haut-Rhin, et offrant un intérêt majeur pour l'his-
toire de l'ancienne seigneurie de Hibeauvillé.
« La Chronique de Guebviler, dite du Cordonnier, donne
de curieux renseignements sur la guerre des Paysans ; elle
consiste en un volume in-4o , déposé à la Bibliothèque de
Golmar.
« Pour l'histoire de Munster, et plus spécialement pour celle
de son abbaye, nous offrons d'éditer un manuscrit (in-4o de
369 pages), intitulé: Histoire de V abbaye de Saint-Grégoire,
que l'on suppose être de Dom Galmet'.
« La chronique latine de Nicolas Amberg , abbé de Lucelle
(XV^ siècle), comprend, en grande partie, l'histoire de
la guerre des Armagnacs ; elle porte le titre d'Histoire des
faits mémorables qui se sont passés dans notre pays , plus
spécialement depuis l'entrée du Dauphin en Alsace jusqu'à
son départ. C'est un témoin, contemporain de cette époque
agitée, qui raconte les événements.
« On pourra faire suivre les œuvres que nous venons de
mentionner :
« \o Des chroniques des Jésuites *, maisons de Molsheim et
de Haguenau ;
« 2° D'une collection de pièces relatives à la tendance sé-
culaire de la France à s'annexer l'Alsace ;
« 30 De la correspondance et des mémoires de l'Intendance
d'Alsace.
« Sur un arrière-plan, nous placerons ici, comme plus haut,
à titre do publications à faire ultérieurement:
« La Chronique du bourgmestre Jacques Frey, de Schles-
1. L'original, très-vicieux, se trouve entre les maint de M. Laurent,
pharmacien à Hagneuau; une copie, faite aveo soin et inielligenoe
par M. Moasmann , est déposée à la Bibliothèque de Colmar.
( 323 )
ladt (1622-1678) et celle de Jean StreckliDger (XV11I«
siècle) ; toutes les deux relatives à la ville de Schlestadt ;
« La Chronique de Michel Hospein , oonceraant la ville de
Golmar, et la Petite Chronique de la môme ville [Kleine
Chronik der Stadt Colmar), qui renferme des renseigne-
ments inappréciables sur la guerre de Trente ans et la
réunion de l'Alsace à la France.
« La publication ne sera entreprise que du jour où le nom-
bre des souscriptions aura atteint le chiffre de 250.
« A cet effet, la liste reste ouverte jusqu'au 28 février 1869,
et si le chiffre est atteint , l'année do publication courra du
lar avril 1869. Les noms des souscripteurs sont imprimés en
tôte du volume.
« Les souscriptions seront préalablement reçues : chez
MM. V* Bbrger-Levrault et Fils, imprimeurs-libraires,
rue des Juifs , à Strasbourg.
« Les ouvrages édités par la Société ne seront mis dans le
commerce qu'un an après leur expédition aux souscripteurs,
leur prix sera augmenté de moitié pour les non-souscripteurs.
« Les Membres du Coml^^: Ignace Chauffour, Gérard,
GuERBER , curé à Ilaguenau ; Ernest Lbhr , Louis
Spach, Auguste Stgeber, l'abbé Strauo. »
»
Le volume do M. Champfleury, les Chats, a eu, dans l'es-
pace de quelques mois, un succès prodigieux. La 3« édition
est déjà épuisée.
Ce succès s'explique par le talent do l'auteur, par sa pro-
fonde érudition et par le charme do son esprit. Après avoir con-
quis une célébrité comme romancier, — qui n'a lu les Aven-
tures de Jf 'J« Mariette , les Bourgeois de Molinchart, Chien
Caillou, le Violon de faïence?— M. Champfleury s'est occupé
avec bonheur d'érudition : son histoire de la Caricature an-
tique est un chef-d'œuvre. Si l'histoire de la Caricature mo-
dernen'dk pas la même valeur, la faute n'en est pas à l'auteur,
( 324)
mais à des susceptibilités et aune situation qu'il fallait ména-
ger. Comme collectionneur, V Histoire Ues/atencespopulaireê,
y Histoire de Vimagerie et ses nombreuses monographies ont
attesté les vastes connaissances artistiques de M. Champfleury.
Nous ne pouvons donner uue meilleure idée du nouvel
ouvrage de l'auteur du Violon de faïence qu'en citant le
passage suivant qui nous fait connaître le rôle qu'ont joué
jadis les chats à Strasbourg; à notre point de vue local, ce
passage intéressera plus particulièrement nos lecteurs :
«Faut-il ranger uu nombre des ennemis des chats l'inven-
teur du XVI« siècle qui imagina de ré])andre la terreur dans
les rangs des armées ennemies en remplissant d'odeurs abo-
minables des canons que des rhats portaient attachés sur
leur dos? »
Vapeurs empouonniet laneéeê par le moyen dee animaum. Ce procédé
ne doit peu être employé contre le» chrétiene.
(Fac-similé d'un dessin du livre manuscrit du maître d'ar-
tillerie Christophe de Habspug, donné en 1535 au Conseil
des XXI de Strasbourg et conservé atgourd'hui à la biblio-
thèque de cette ville.)
Ce renseignement et ce dessin , M. Champfleury les doit à
la bienveillance de M. Lorédan Larchey, qui a parcouru
toute la France, visitant les musées, les archives et lés bi-
bliothèques pour enrichir de monuments inédits ses Origines
de r artillerie française.
( 325 )
Une 4« édition des Chats, entièrement revue et augmentée
de nombreuses vignettes et d'une eau-forte , va paraître ; elle
sera imprimée par M. Silbermann. L'auteur vient de passer
trois jours à Strasbourg pour en corriger les épreuves.
C'est M. Rothschild, rue Saint- André-des- Arts, 43, à Paris,
qui est l'éditeur intelligent et heureux de cette publication.
**»
Nous recevons de M. Arthur Benoit, un savant lorrain,
très-connu en Alsace par ses nombreuses et intéressantes
monographies, la lettre suivante :
< Berthelming, le 28 novembre 1868.
« Monsieur le Directeur,
«Dans son rapport sur l'enquête agricole , signalé par vous
dans le dernier numéro du Bibliographe alsacien (p. 293) ,
l'honorable M. Mignoret, conseiller d'Ëtat, ancien préfet du
département du Bas-Rhin , cite comme exemple d'une com-
mune rurale sagement administrée, avant la Révolution, le
village de «Neuwiller», appartenant, selon lui, ainsi que le
village de Rohrwiller, à M. de la Galaizière , intendant de
Lorraine.
«Neuviller-sur-Moselle se trouve en Lorraine (aujourd'hui
du canton d'Haroué, Meurthe). Stanislas, en 1749, acheta la
terre et seigneurie de ce nom, l'érigea on comté, et, en 1751,
en fit cession à son intendant, Antoine- Martin de Ghaumont
de la Galaizière. En 1776, Neuviller dut s'appeler Ghaumont,
par ordonnance du roi; mais à la Révolution, la commune
reprit son ancienne dénomination.
«Le village de «Rohrwiller» est Roville- devant -Bayon
(Meurthe) ; la ferme et l'école qu'y établirent MM. Berthier
et Mathieu de Dombasle ont rendu le nom de cette petite
commune célèbre dans toute l'Europe.
« M. Ghaumont de la Galaizière eut l'honneur d'être atta-
qué, à cause de ses utiles réformes rurales, par l'école phi-
losophique du temps et entre autres par Saint-Lambert,
dans son poème des Saisons.
( 326 )
« Le fils de l'intendant de la Galaiziôre fut intendant d'Al-
sace en 1777 ; son portrait a été gravé par Gaerin. 11 se qua^
lifiait de comte de Gbaumont, marquis de Bayon, seigneur
de Roville. C'est de lui , et non de son père , que parle V Es-
pion dévalisé (nSb),
« Stanislas avait réuni Roville au comté de Gbaumont , le
18 février 1754.
«Neuwiller, en Alsace, appartenait, avant 1789, au cha-
pitre de ce nom {Almanach d'Alsace). On ne peut pas con-
fondre ce bourg avec son homonyme du département de la
Meurthe.
« Telle est la petite note qui m'a été dictée par la lecture
du passage du rapport de M. Migneret. L'honorable magis-
trat me permettra de le féliciter d'avoir cité comme excel-
lents à suivre des documents antérieurs au siècle actuel , et
d'avoir ainsi rendu justice à une époque généralement ca-
lomniée.
« Veuillez recevoir, Monsieur le Directeur, l'hommage de
mon sincère dévouement.
« Votre très^bumble serviteur,
«A. Benoit.»
D'après M. G , fils d'un vice-président du tribunal de
Strasbourg, sous le premier Empire, M. Reiner, professeur
de dessina l'école d'artillerie etarchitecte de la préfecture*,
demeurant à Thôtcl de l'écolo, sur le Broglie, avait été un
des grands amis du général Kléber. 11 avait beaucoup do
choses de lui, et entre autres la culotte qu'il portait lorsqu'il
fut tué. Serait-ce à M. Reiner que s'adresserait la lettre du
catalogue publié par M. Gharavay sous le n« 134? (p. 264 du
Bibliographe.) M. Reiner fils mourut, je crois, à Saveme;
1. C'est lai qui donna le dessin et surveilla rexéoution du aonument
de Kléber au Polygone ot celui d'Abatucci à Uuningue.
( 327 )
il était architecte; il publia, entre autres, une brochure
sur les eaux de Niederbronn et quelques vues d'Alsace. Il
n'avait pas été marié.
Bottin {Annuaire du Bas-Rhin de Van IX) dit que Kléber,
depuis son entrée au service, rédigeait chaque jour le jour-
nal des événements qui se passaient sous ses yeux ; et plu-
sieurs pages de cet écrit, surtout celles ofi il trace les causes
préparatoires et les premiers événements do la Vendée, sont,
au dire des connaisseurs, dignes de figurera côté du texte
de Tacite. Sans doute l'amitié , dépositaire de ce précieux
recueil , ne le dérobera pas toujours à l'attente des^imis des
lettres et du nom français. (P. 212.)
Bottin aurait bien dû nommer l'ami de Kléber qui avait
les précieux souvenirs de l'illustre général. A. B.
Une DéLIBÉRATlON DE LA GhAMBRB DES XIII, A PROPOS DU
MOîfUMENT DE PiGALLE. — Extrait dcs procès-verbaux, séance
du 20 juin 1776 Ensuite M. le préteur royal daigna
faire connaUro que le mausolée de feu M. le maréchal de
Saxe était arrivé hier à Strasbourg, et il soumit à l'appré-
ciation de Messe igneurs l'opportunité d'adresser à M. le
comte d'Angervillers, auquel l'envoi.de ce monument avait
occasionné beaucoup de peines , une lettre de remerclments,
accompagnée d'un témoignage de reconnaissance consistant
en cent bouteilles de vin du Rhin, et de faire à M. Pigalle,
occupé en ce moment de la pose dudit monument, la galan*
ierie d'un déjeuner. Les voix ayant été recueillies , cette pro-
position Alt adoptée à l'unanimité.
Une indiscrétion qui sera bien accueillie. — On lit dans
la Chronique des arts du 20 décembre, dans un article de
M. Eugène Mûntz sur le musée Schoengauer :
« Je ne veux pas quitter Colmar sans commettre une petite
( 328 )
indiscrétion, dont plus d'un savant me saura gré. Undeséru-
dits les plus distingués de l'Alsace, un excellent écrivain,
— en bon français gaulois et non alsacien, — M. Gérard,
l'auteur de V Alsace à table, réunit en ce moment les maté-
riaux d'une histoire complète des artistes alsaciens. Cet ou-
vrage, auquel il travaille, depuis de longues années, com-
prendra la biographie de tous les artistes qui appartiennent
à l'Alsace d'une manière quelconque, et même des notices
sur les artistes apocryphes, sur ceux qui ne sont connus
que par leur monogramme. Nous ne doutons pas que cette
œuvre monumentale (elle formera trois ou quatre volumes)
ne vienne heureusement compléter les autres grands tra-
vaux récents sur l'art ])rovincial et ne donne une nouvelle
impulsion à l'étude des monuments d'une contrée qui compte
parmi ses gloires Erwin de Steinbach et Martin Schœn.»
* *
Une publication hebdomadaire allemande, intitulée : Ueber
Land und Meer, Allgemeine illustrirteZ€itung,ArepTO(\u'\U
dans un numéro du mois d'octobre 1864, le tableau très-connu
de notre compatriote Gustave Jundt, sous ce titre: Bauern
in den Ufflzien von Florenz. L'article qui accompagne cette
planche est intitulé: FArl et le peuple en Italie. Et voilà les
supercheries que l'on emploie dans certaines feuilles illus-
trées. On fait passer le musée de Carlsruhe pour une galerie
de Florence , la Vénus de Milo pour le Saint Etienne de Gi-
gali, et les paysans badois pour ceux do la Toscane.
G. M.
t^.0^3f-f^->
( 329 )
BIBLIOGRAPHIE ALSATIQUE.
423. A la mëmoire de M. le baron Erost-Maximilien Zorn de Bu-
lacb. Strasbourg, typog. r« Berger-LevrauU; in-8°, 16 p.
Récit des fanéraillea, discoars de M. l'abbé Bembardt, de
M. le premier président de la cour de Colmar.
424. Â. Bbhoit. Le Blocus de Pbalsbourg. Histoire du 9o bataillon
des gardes nationaux d'élite du département de la Meurtbe.
(Armée du Rhin, 1815.) Metz, 1868; in-8o, 89 p.
Extrait de la Bévue de VEêt. Septembre et octobre 1868.
425. Idbm. Les Gendarmes rouges à Lunéville (1768*1788). Lu-
néville, 1868; in-8o, 78 p., i pi.
La gendarmerie était le plus ancien corps de cavalerie dn pays ;
elle remontait i 725. Voir la monographie de M. d'Isnard , la Gen-
darmerie de France, »on origine , son rang , êeê prérogatives et $on
êervice. Dédiée au maréchal de Castries. Strasbourg, 1781; in-8o,
86 p.
426. Idbu. L'École des cadets-gentilshommes du roi de Pologne
à Lunéville (1738-1766). Lunéville, 1868; in-8^
427. loBM. Les Corps francs du commandant Brice en Lorraine.
(Souvenirs de 1815.) Vilry -le- Français , 1868; ïn-è^.
428. Idbm. L'Ancienne Église collégiale de Saint • Nicolas de
Munster (Meurthe). Lunéville, 1867; in-8<>.
429. Idbm. Relation de la fôte donnée le 28 pluviôse an IX (17 fé-
vrier 1801), à Paris, par le ministre des afifaircs étrangères,
à l'occasion de la paix de Lunéville. Lunéville, 1868 ; in-8o, 18 p.
Extrait des Petites Affiches, journal de Lunéville.
480. Bibliothèque publique de Strasbourg. Strasbourg, typog.
V« Berger-LevrauU; in- 12, 7 p.
Extrait de V Annuaire du Bas-Rhin pour 1868. Oette notice pent
être considérée comme une seconde édition, revue et corrigée de
celle publiée en 1867.
431. D. FiscHBB. Die Schûtzengesellschaft und die Verthoidigungs-
( 330 )
massregeln zu Zabern in ûltern Zeiten. Strasbourg, typog. Heitz;
in-s®, 14 p.
Extrait dt U FeuiXU du Sawudi.
438. D. FiBCHBB. Ein geschichtlicher Blickaufdio ehomalige rab-
binische Schule in ËttendorlTuDd die boiden israelitischen Lei-
cbonhôfe bei EttendorfT und Rosenweiler. Strasbourg, typog.
HeUz; in-8®, lo p.
Bztrait du StUMtagêhlatt.
433. Idbm. Les Chapelles de Saint-Michol et de Sain te- Barbe, près
de Saverne. Strasbourg, typog. Le Roux, in-S^, il p.
Extrait de U Feuille du Samedi,
434. Idbm. Dio Sanct Gallus- und Sanct Wendelinskapellen in
der ehemaligen Mark Mauersmûnster. Strcubourg, typog. Le
Roux; in-8S ^ P-
Extrait de la Feuille du Samedi,
485. Gb. Goctswillbb. Le Comt(5 do Ferretto. Esquisses histo-
riques, a» édition. AUkirch, 1868 , typog, Bœhrer; in-i2, VIII-
114 p.
Cette étade a para poar la première foli dans la Stvue d*Al-
êoee en 1853.
436. Gbandidibb. Essais historiques sur l'église cathédrale de
Strasbourg. Supplément et appendice. Strasbourg, typog.
V« Berger- LevrauU; in-i«, IV-127 p.
Les Eêêaiê publiés on 1782 ne ae composaient que des deux
premiers livres de l'ouvrage.
437. Dr EtBOBWAXA. Âus den Papieren ein es deutschen Patrioten.
Carlsruhe, 1868; Strasbourg, librairie V« Berger-LevrauU et
fils; in-80, 131 p. — l fr. 80 c.
Page 26 : Deutsche Stimmen ans dem Elsass.
438. KiBFBB. Le Gouvernement français et les protestants d'Al-
sace (1648-1697). Strasbourg, typog. Heitz; in-8o, 48 p.
Thèse de théologie. Sommaire : Paix de Westphalie. — Réu-
nion de Strasbourg à la France. — Révocation de i'Édit de Nan-
tes. — Conversions à Strasbourg. — Lettre de M. de Helsa (17 oc-
tobre 1685) tirée des archives de Bisohwiller.
439. L. Labohbt. Niederbronn (1868). Strcubourg, typog, F« Ber-
ger-LevrauU; in-80, 16 p.
Extrait de V Impartial du Bhin, Spirituelle lettre sur bb aéjottr
k
( 381 )
qno Tanteur a fait A Niederbronn pendant le mola d'août 1868.
Promenade A Lembaeh.
440. E. LsHB. La Soigneurio de Hohengeroldseck et ses posses-
seurs successifs. Strasbourg, typog, F« Berger-LevrauU; librai-
rie Noiriel; gr. in-so, 38 p., l carte , un double tableau génda-
logiiiue et un fac-similé de sceau , papier vélin. — 8 fr.
Mémoire très-étendn snr les dynastes de Hobengeroldseek et
ricbe en données historiques et généalogiques. Tirage à part du
Bulletin de la Soeiilé des monumentê hUtoriques d* Alsace, revu et
augmenté d'après des documents importants parvenus A la con-
naissance de M. Lehr, ce Jenne savant, digne sneceseenr des
d'Hozier, postérieurement A l'impression du Bulletin.
441. LiBMMBBT. Die neun Foison, vor fûnfhundert Jahreo geschrio-
ben durcb Rulman Merswin, Kaufberrn in Strassburg, und in
dor Spracho unserer Zoit neu herausgegebon. 2« édition. Sti/Ut-
gart; Strasbourg, librairie F» Berger-LevrauU et fils ; pet. in-8®»
84 p. — 90 c.
448. J. LxBLiv. Chronique de Godefh>i d'Ensmingen , notaire
épiscopal à Strasbourg (1138-1378), tirée des Ghronicalia do
P. Â. Orandidier, annotée et publiée par J. Liblin. Strasbourg ,
typog. Simon ; in-S», XV-54 p.
Cette chronique est précédée d'un avant-propos historique,
dans lequel M. Liblin expose , avec beaucoup de sagacité , l'ori-
grlne, le sort et la description du manuscrit et les recherches
auxquelles il s'est livré pour reconstituer la transcription qui en
a été faite au siècle dernier par l'abbé Orandidier, lors d'un
voyage qu'il fit en 1784 à Saint-Biaise, dans la Forôt-Nolre, chez
son ami dom Qerbert, alors possesseur dudit manuscrit de G-ode-
froi d'Ënsmingen.
Cette chronique a été écrite sous l'inspiration d'BlIenhard, un
patricien qui vivait A Strasbourg, dans la dernière moitié du
XIII« siècle, et qui s'est signalé A la célèbre bataille que ses con-
citoyens ont livrée, A Oberhausbergen , A leur évéque Gauthier
de Geroldseok.
443. J. Lévt. Paris-Bade. Guide-annuaire illustré. Saison de 1868.
Strasbourg, Salomon; typog. Silbermann; in-l8, 118 p., 14 grav.
- 8fr.
Renseignements intéressants sur Strasbourg. Vues de la gare
de Strasbourg, de la cathédrale, du pont du Rhin. Ce guide, qui
a obtenu cette année l'accaeil le plus flatteur, sera considérable-
ment augmenté en 1869.
( 332 )
444. Notice explicative y historique et géographique accompa-
gnant la carte des esLCursions dans la chaîne des Vosges et de
la Forét-Noire. Strasbourg, Fietta, éditeur; typog. Christophe;
pet in-8<>, 86 p. , avec carte.
445. OHL.STKB. Die gute alte Zeit. Strasbourg, typog. HcitJt ; in-S'* ,
85 p.
Extrait da Samêtagthlatt,
446. H. Saum. La Famille Gensefleisch à Strasbourg. Strasbourg ,
typog. F» Berger 'Levrault, 1868; in-8o, 4 p.
Extrait da Bibliographe alsacien.
447. Saboubis db Nakton. Épinal et rimageric dans les Vosges.
Strasbourg, typog. Beitz; in-8S 22 p.
Extrait de la Feuille du Samedi.
448. Idbm. Hermann le partisan. Stra>sbourg, typog. Heitz, 1868;
in-8®, 8 p. .
Extrait de la Feuille du Samedi.
449. SirrsB. Notice sur quelques cimetières des temps mérovin-
giens et gallo-romains découverts dans la Basse-Alsace. Stras-
bourg, typog. K« Berger-LevrauU; gr. ln-8*», 19 p.
Extrait du Bulletin de la Société dee monuments hiatoriquee d* Al-
sace.
450. L. Spach. Los deux Schweighœuser. Strasbourg, typog.
r« Berger-LevrauU; gr. in-8o, lo p.
Extrait da Bulletin des monuments historiques.
Jean Schweighœaser, l'iielléniste, et son fils Oeoffroi, Tanti-
qaaire , deux maîtres de la science philologique.
451. Idbm. L'Ile et l'abbaye de Reichenau, avec une vue de
Reichenau. Strasbourg, typog. F» Berger-LevrauU; gr. in-8«,
85 p.
Extrait da Bulletin des monuments historiques.
452. Gboboes STOFrBL. Dictionnaire topographique du départe-
ment du Haut-Rhin, comprenant les noms de lieux anciens et
modernes, rédigé sous les auspices do la Société industrielle
de MuUiouse. Paris, Imprimerie impériale, 1868; in-4o, XXIV-
260 p. et 1 feuillet de corrections.
L'introduction comprend la partie descriptive , la partie histo-
rique et la liste alphabétique des sources où l'auteur a puisé les
renseignements contenus dans ce dictionnaire.
( 333 )
453. Stbobbl. Das Munster in Strassburg , geschiclitlich und nacb
seinen Theilen gescbildert. 8« édition. Strasbourg ^ Fr. Btdl,
typog. Silbermann; in- 18, 36 p.
454. Jou. Vbtteb. Ueber das rumiscbe Ânsiediungs- und Befesti-
gungswescn im AUgemeinen , so wie ûber den Ursprung der
Stiidto und Burgen, und die Einfùhrung des Cbristenthums im
sùdwestlicben Deutscbland. Carlsruhe, 1868; Strasbourg, à la
librairie Te Berger- Levrault et fils ; in-40, 82 p., 2 cartes. — 6fr.
40 c.
455. V. Walthbb. L'Abbaye bernardine de Neubourg, dans la
forêt de Haguenau (Basse -Alsace). Haguenau, typog. Edler;
in-18, 96 p., 1 plan.
La fondation de cette abbaye remonte aa Xn* siècle (1188);
elle est due au comte Renand de Latselbonrg et au dnc de Sonabe
et d'Alsace y Frédéric le Borgne.
Les divers chapitres de cette monographie onttrait Al'épanoais-
nement de l'abbaye, à ses legs et donations, à ses déboires, A sa
décadence, à son agonie, à ses tombes. «Le 11 septembre 1790 le
citoyen Gerst , de Pfaffenhoffen, a£Blié an parti démagogique de
Schneider, fut chargé de notifier et d'appliquer les décrets de la
Constituante aux membres de la communauté bernardine d'Al-
sace... Il signifia aux reclus l'ordre de déguerpir incontinent des
cellules ou de prêter entre ses mains le serment légal à la Con-
stitution.*
456. Wbnhiitg. Bruno von Stein. (Nach einer Volksage.) Stras-
bourg, typog. Simon; in-8o, 7 p.
Poésie datée du Hohwald (1868). Légende alsacienne.
457. Académie de Strasbourg. Séance annuelle de rentre'e des Fa-
cultés (16 novembre I868). Strasbourg, typog. Huder; in-8S 96 p.
Personnel de l'Académie. — Discours de MM. Chéruel, rec-
teur, Bruch , Aubry, Stoltz , Bach , Bergmann , Oppermann , Del-
bos, Campaux (éloge de M. Bautain), Lannsse (Concours de la
Faculté de droit).
458. C. F. Bbbobb. Le Patronage, le Besoin. (Poésies.) Stras-
bourg, typog. F« Berger- Levrault: gr. in-s», 4 p.
459. Campaux. L'Abbé Bautain. Strasbourg, typog. V^ Berger-
Levrault; ln-8o, 32 p.
Discours prononcé, le 16 novembre 1868 , A la séance de ren-
trée des Facultés de l'Académie de Strasbourg.
Extrait de V Impartial du Rhin.
( 334 )
460. Dblcasso. L'Ovariotomie. (Poësio.) Au docteur Kœbcrlé.
Strasbourg f iypog, V^ Berger- LevrauU; in-8», 7 p.
Hardi praticien qui , dans l'£tre vivant.
Promènes, sans pâlir, un bistouri savant;
Qui, soua les flancs ouverts, inspectant les entrailles,
Les deux mains dans le sang, rajustes et travailles :
J'admire ton coup d*œil et ta dextérité ;
En face du péril que d'intrépidité I
Tes mains promptes et sûres
Découpent dans le vif, réparent les blessures ,
Jusque* à l'utérus suivent le mal caché ,
Tranchent le pédoncule à Tovaire attaché ,
Extirpent la tumeur , serrent les ligatures
Et des tissus rejointa rapprochent les sutures.
Deux heures on te vit opposer, attentif,
Aux dangers renaissants ton génie inventif,
Et l'opérée enfin , s'éveillant ravivée,
Te regarde , sourit et dit : « Je suis sauvée! •
461. Idbm. Un opéra comique de Piaute, mis en vers iVançais.
Charançon, ou lo Parasite. Strasbourg, typog. V* Berger-Le-
vrauti; in-8o, 59 p.
Cette traduction est suivie d'un'Q note Intitulée : De VInduêtrie
culinaire appliquée au foie d'oie vhez les Botnainê, à propos du vers
248 du Charançon de Piaute. Athénée, qui écrivait au deuxième
siècle de notre ère , dit (1. IX , chap. vui) « que, chez les Romaina,
le foie d'oie était très-recherché des connaisseurs et qu'on y dé-
signait BOUS le nom XT)VOpoaxot ceux qui faisaient profession
d'engraisser ces volatiles. •
Tirage à part du Bulletin de la Soeiiti littéraire de Strasbourg.
46](. A. DiBzicAXH. Gœtho's Liebschaften und Liebcsbriefe. Leip-
zig, 1868; pet. in-8<>, 890 p.
Zwei TSchter eines Tanzmcisters in Strassburg, p. 1S6-149. —
Friederike von Sessenheim, p. 149-231.
463. A. Ebchbhaubb. Poésies diverses. La Fille de Thôtesse (Uh-
land). — L'Église perdue (Uhland). — Excelsior (Longfellow). —
Shakspeare's cliff. Strasbourg, typog. V^ Berger -LewrauU, 1868;
in- 8°, 6 p.
Extrait du Bulletin de la Société Httéraire de Straàbourg,
464. A. Fia. Les Vies difQciles. Strasbourg, typog, V^ Berger-
LevrauU; in-8<>, 86 p.
Extrait du BuUetin de la Société littéraire de Strasbourg,
( 335 )
466. A. Fi^B. Les Ombres. (Poésie.) Strasbourg, t^og. V* Btrger'
LevrauU ; in-B^, S p.
466. Idbm. Paroles prononcées à la fln du banquet annuel de la
Soeie'td des sciences, agriculture et arts du Bas-Rhin et de la
Société littéraire de Strasbourg réunies, le 15 décembre 1867.
Strasbourg, typog. V^ Berger- LewaitU; in-8», 8 p.
467. H. FiscuBAcn. E Gsprûch von zwci Wâschere im Kaffee
Hûehnerloch. (Poésie.) Strasbourg, typog. Silbermann; gr. in*8<>.
468. Friederike von Sessenheim. Wahrhoit und Dichtung , trou
nach Wolfgang von Gœthe. Eine deutsche Lîebesidylle in drei
Bûchern. Berlin, 1869; Strasbourg, librairie Noiriel;^etAn'8°t
64 p.
469. F. Gbsslbb. Friedcrikenalbum. Liedergabon deutscber Dich-
ter und Dichterinnen im Âuftrag des Briondenkstein-Comite's.
LaJir, 1867; pet. in-8o, 878 p.
Friederike von Sesaenhetip aU Einleltnng , n** 1 à 15. — Oau-
LKR. Reinhold Lenc; ein Dram», p. 81 à 169 (Le 1" acte lepatfe
sur la cathédrale de Strasbourg; le 2* acte dans la maison d'éeole
do Sessenheim , et le 8* acte aux environs de Sessenheim.) — Obib-
SEBACH. Goethe und Friederike. — Albert OrUr. Sessenheim. —
Blflthe und Blatt verweh'n. — Wenn einer geht, ein lieber Gast.
— Es muss das Herz etwas hangen. — Fr. Otte. Friederike von
Sessenheim. — An einem FrUhlingstage. — Ad. Stosbbr. Friede-
rike von Sessenheim. — Avq. Stcbber. Waagau und Schwarawald.
— Mittagsfeier im Wald. — Gewitter.
470. J. J. HosBUAKN. Voix évangéliques. Nouvelle édition, con-
sidérablement augmentée. Strasbourg, typog, Berger-Levrault,
1868; in-18, VII.249 p. — 2 fr.
Poésies chrétiennes. Une partie des pièces de ce recueil a d^à
vu le Jour en 1841 sons le môme titre. Paru, Delay et DiUu,
■ Je me serais probablement borné à cette première édition , n'etit
• été le sentiment qui m'a fait dire alors que notre littérature
■ française, si abondante et si belle i tant de titres, est peu riche
c en poésiea purement chrétiennes, c'est-à-dire puisées à la source
t même de l'enseignement sacré , à la Parole divine | seule lumière
■ sans tache, seule vérité parfaite. •
On ne trouve dans Lamartine et Victor Hugo c qu'un déplorable
alliage de l'amour divin et de l'amour profane *.
Il est vraiment à regretter que M. Hosemann, qui a puisé A la
vrai* source, n'ait pas été mieux inspiré.
( 386 )
471. Gd. db Hitvbouro. Hommage à saint Martin qui prête son
grand jour au bonhour des Dartein. Strasbourg, Hlhog. FaêêoH;
in-40, 7 p.
Poésie lue aux noces de M. J. do D.... et de M^* S...., célébrées
à Sainte*Marie-aux-Miiie8 , le 11 novembre 1868.
472. G. MÛHL. Zwei Gedicbte. Strasbourg, typog. Heitz i in-S^f
12 p.
Bergfahrt. — An den Mond.
473. Mabia Rxbb. Erzuhlungen fur das Volk. Zwickau, 1868;
Strasbourg, librairie Bull, successeur de C. F, Sckmidt; in-B^f
142 p. — 70 c.
Maria Rebe , pseudonyme de M»* Michel , femme da pasteur de
Ribeauvillé.
474. LuDwio Schhxboams. Maria, Kônigin von Schottland ; Drama
in fûnf Âufzûgen. Heidelberg, 1868; Strasbourg, Kbrairie Noi-
riel; in-s®, 176 p. ^
475. L. Spach. Le Minnesinger Henri de Veldegke (1150-1189).
Strasbourg, typog. V^ Berger -Levrault; in-8S 13 P-
Extrait du Bulletin de la Société littéraire.
Henri de Veldegke était d'origine néerlandaise; il était admis,
dit M. Spach, à la cour des princes de Cléves, et c'est entre les
mains d'une comtesse de cette maison qu'il a remis , vers 1175, le
manuscrit inachevé de son Énéite allemande.
476. Tbauthavh Rosa. Bel Gelegenheit des zweiten Âckerbau-
festes zu ^V'ôrth an der Sauer, am iiten October 1868. Stras-
bourg, typog. Silbermann; in-40, 4 p.
Poésie.
477. Taschenkalender fiir das Jahr 1869. Strasbourg, typog. Heitz;
in-S2, 32 p.
Poésies de Victor Brumder.
478. Der Grosse hinkende Bote an derlllund am Rhein fiir 1869.
Strasbourg, typog. Heitjz; in-8o, 70 p., grav. sur bois.
Ein Brief vom Vetter Georg. Ruprechtsau, den 20stenNovem>
ber 1867.
479. Der Gute Bote (1869). 5ïr(w6ourp,/ypo9. V^ Berger-LevrauU;
in-80, 72 p., grav.
Vaterl&ndische Qeschichte (1457-1498).
( 837 )
480. Dor Hinkcnde Bote am Rhein fûr 1869. Strasbourg, typog,
Silbermann ; in-8», 78 p., grav. sur boia.
481. Âlmanach des familles pour 1869. 16« année. Strasbourg,
typog. V* Berger- LevrauU; in-8o, 66 p.
482. Le Grand Messager boiteux de Strasbourg pour 1869. 54« an-
née. Strasbourg, typog. Le Houx; pet. in-4<>, 80 p. — 80 c.
Le même en allemand.
483. Dcr Grosse hinlcende Bote an der 111 und am Rhein fûur 1869.
Strasbourg y typog. Heitz; pet. in-4o, 68 p.
Petites notices historiques sons la rubrique de chaque mois de
l'année. Strasbourg. — Le carnaval. — Schlestadt. — Ouebwiller.
— Colmar. — Thann. — Zellenberg. — Mulhouse. — HohkOnigs-
bourg. — Andlau. — Ruffach. — Le Christkindelsmarkt à Stras-
bourg.
Ein Brief vom Vetter Georg. Ruprechtsan , den SOsten Novem-
ber 1867.
484. Almanach impérial pour 1868, présenté à Leurs Majestés.
170« année. Paris, 1868; Strasbourg, typog. K« Berger-Le-
vrauH; gr. in-8o, VII-1,256 p.
Bas-Rhin , p. 689. — Haut-Rhin , p. 690.
485. Almanach dos sapours - pompiers (1869). Administration.
Stratégie de Tincendie. Matériel. Incendies. Sauvetages. Anec-
dotes. Poésies. Strasbourg , typog. V« Berger- LevrauU; in-i8,
144 p., fig. — 60 c.
Page 84 : Les sapeurs-pompiers de Strasbourg.
486. Avis de la Commission d'enquôto du Uaut-Rhin sur les divers
projets de percée des Vosges. Strasbourg, typog. V^ Berger-
LevrauU; in-40| 12 p.
487. BouBOBois. Travail de taxes , à l'usage du commerce et de
l'industrie , applicable sur tout le réseau des chemins de fer
de l'Est et établi d'après les pièces et documents officiels de
cette administration actuellement connus. (Mai 1868.) Strcu-
bourg, typog. Silbermann; in-4o, 75 p.
488. DuBocQ. Rapport sur les résultats de l'Exposition universelle
de 1867 relativement au Bas-Rhin. Strasbourg, typog. F» Ber-
ger-LevrauJt ; in-8°, 32 p. et 6 tableaux.
« Les beaux spécimens d'impression ot de typographie de
( ds« )
«MM. Berger -Loyraiilt et Sllbermanii nons moBtretit que Ut
• patrie d'adoption de Gutenberg ee maintient à la hauteur de
• tous les progrès de Tart de l'imprimerie. •
489. Ë. IIuAULT. Annuaire du Bas-Hkiu. Année 1868. Strcubourg,
typog. F« Berger-LevrauUi in-ia, 606 p.
Bibliothèque de Strasbourg. Note historique, p. 365-371. — Bi-
bliographie des ouvrages imprimés dans le Bas-tthlli en 1867,
p. 385 à 404.
490. À. GoLDEimsRo. Notes sur lu travail des enfkntd dans les
mannractures et ateliers. Strasbourg, atUog. Wieger; in-rol. ,
89 p.
491. Idbm. Note sur le commerce des blés en 1867. Strasbourg,
auiog. Wieger; in-fol., 18 p.
498. Idbm. Observations sur les inconvénients qu'entrainerait la
suppression de la vaine p&ture, présentées au Conseil général
du Bas-Rhin, à l'occasion du projet de code rural. Strasbourg,
typog, Silbermann; in-8o, 9 p.
493. Habtuavh. Percée des Vosges, Projet mixte consistant à
prolonger la ligne do Wessorling et celle de Munster, par le
Rothenbach, jusqu'à Wildenstein, et, à partir de ce point de
jonction, à continuer la ligne par le Brament et la Mosselotte
jusqu'à Remiremont. Strasbourg, typog, V« Berger-Levrault ;
in-40, 8 p.
494. Jouissances forestières. Strasbourg , autog. Wieger ; ia-tol, ,
62 p.
« Les forêts sont pour le gouyernement une fortune d'autant
plus préoleuse qu'elle tend à s'accroître d'année en année , mette
dans de très-fortes proportions ; mais indépendamment dee rêve*
nus que ces forôts procurent à l'État, elles fournissent encore
aux milliers de communes qui les avoisiuont des ressources inap-
préciables au point de vue do leur existence et de leur blen-étre.t
C'est surtout cette dernière considération qui a détermitié l'au-
teur A écrire cette notice.
495. KiBvsR. Manuel des adresses du commerce, de l'iDdustrie ,
des professions et des administrations du Bas-Rhin (1868).
Strasbourg, Fréd, BuU, Horaire-éditeur; typog» SUbermantii
in-18, IV-677 p.
496. J. LivT. Ou Prêt conventionnel et des opérations de ban-
que. Strasbourg, aulog. Longini; in-8^ is p..
( 389 )
497. Memonto des trésoreries générales. Stra$b(mrg, typog^
Fb BtrgeT'LevrauU; m-4®, 84 p. — 4 fr.
498. A. MoHiiBB. Réflexions et études sur le percement des Vos-
ges et le raccordement direct des chemins de fer de Schlestadt
à Sainte-Mario-aux-Mlnes et de Saint-Oié à LunévlUe. Siroi-
bourg, typog. F« Berger-LewauU , 1868; in-4o, 8 p., l plan.
499. Percée des Vosges. Projet de jonction. Chemin de fer de la
Haute-Alsace à la Haute-Lorraine , comprenant trois sections.
Strasbourg, typog. et Uthog. V* Berger-LevrauU et fils; pet. in -fol.,
23 feuilles et 4 cartes.
500. Recueil officiel des actes do la préfecture du Bas-Rhin.
68« vol. (1867,) Strasbourg, typog, F» Berger-LevrauU f in-4o,
XVIII-sas p.
Arcbives départementAles. Inventaire » p. 263.
501. Statuts de la Société de gymnastique do Strasbourg. Typog ,
SiR>ermann; in-8<», 7 p.
502. Statistique de la France. Agriculture. Résultats généraux de
Tenquète décennale de 1862. Strasbourg, typog. K« Berger-
Levrault; gr. in-s®, 272 p.
Publication du ministère de l'agriculture et du commerce.
508. Ville do Strasbourg. Cahier d'observations présenté par le
maire, à l'appui du compte administratif do 186T. Strasbourg,
typog. F« Berger-LevrauU; in-8®, 228 p.
On Ut dans le détail des dépenses : t Photographie de types de
pierres antiques, 167 fr. 50 c. Achat de livres, 8,314 fr. 19 e. •
604. Général Ambxrt. Arabesques. Paris, 1868; Strasbourg,
typog. V« Berger-LevrauU; in-i8, 414 p.
505. F. Chapuy. Anecdote. Sagacité et fidélité d'un chien. Stras-
bourg, lypog. Simon, in -8°, 4 p.
506. E. Gbucrkr. Discours prononcé à l'ouverture des cours de
littérature étrangère (2« semestre 1867-1868), à la Faculté des
lettres de Poitiers. Poitiers, in-8<>, 27 p.
Littérature allemande au XYHl* siècle. — Influence de la litté-
rature française. — Lessing.
507. Lb Hbkcibr db Nsdvzi.lb. ThéÀtro des Pupazzi. Fleur de
guitare; scènes de la vie amoureuse et tourmentée, en un
(340 )
acte, en vers et en chansoDS, avec accompagnement de gui-
tare. Strasbourg , librairie Durry , 1868; tt^og. V^ Berger- Le-
vrautt; m-8», 20 p.
Tirage à part de Vlmpartial du Rhin. L'auteur, se trouvant en
Alsace au moment de la réyolntlon espagnole , a compote . cette
petite pièoe à Strasbourg , en octobre 1868.
Bluette trés-spirituelle.
508. J. MacA et J. Stahl. Le Premier livre des petits enfants. Al-
phabet complot, illustré par Th. Schuler. Parié ^ Hetzel, 1868;
Strasbourg, typog. Silbermann; in -80, VIII>886 p.
35 Jolies compositions tirées k part.
509. Mburibb-Paldsson. Le Livre de Job, suivi du Chant de Dé-
borah et de l'Ame exilde. Strasbourg, Salomon; typog. Silber-
mann; in-18, XIII-874 p.
510. MoHLBB. Aventures d'Achille • Hercule • Hector Poupardin.
Wissembourg, typog. Wentsel; in-4<>, 19 p., illustrations en cou-
leurs, avec texte.
511. Le Nouveau Robinson suisse; traduction nouvelle , revue,
corrigée et mise au courant de la science par P. J. Stahl et
F. Mûller; vignettes par Yan' d'Argent. Strasbourg, typog,
Silbermann; Paris, Hetzel; in-8«, VIII-467 p.
51S. Comte ob Pibssao. Les Légendes d'outre-tombe satanico-
historiques , ou les Seuls Mémoires véridiques du Juif errant.
Ire légende. L'Esprit de Pilate; légende suisse du XVI« siècle.
Strasbourg, typog. Christophe; Paris, Douniol, Hbraire-édiieur;
in-18, 165 p. — 1 fr.
513. A. Poumibb. Rôves de printemps; scènes et récits. Paris,
Coumol; Strasbourg, typog. Silbermann; in-i8, 809 p.
élise ; comédie en 8 actes. — La Duchesse de 8an Qiuliano. —
Victoire. — Don Juan le Chaste. — Nouvelles.
514. loBir. A travers la vie. Paris, 1868; Strasbourg, typog. Sil-
bermann; in-18, br., 380 p.
515. Le Roi des Marmots; vignettes par L. Frœlich. Paris, Betzel;
Strasbourg, typog. Silbermann; in-40, 16 feuillets.
516. J. Stahl (Hetzel). Mademoiselle Pimbêche; vignettes par
Lorenz Frœlich, gravures par Matthis. Paris, Hetzel; Stras-
bourg, typog. Silbermann; m-49, 16 feuillets.
(341 )
517. A. AcBABo. La Vie errante. Paris, Dentu, 1869; in-i8, 343 p.
— 3 fr.
Promenade dans la Forôt-Koire. La Herrenwies et la yallée de
laHarg, p. S.
On lit page 858 : cVoilà un compagnon (M. Ch. Lallemand , le di-
recteur de Vnitutration dt Badt) qae Je loahaiterais à tons les ton-
ristes. Il a le pied infatigable, le coup d'œil infaillible. Il tire un
coup de fusil comme Léon Bertrand , et il manie le crayon comme
le fusil. Chasseur et paysagiste, il connaît tous les sentiers et
toutes les légendes de la forêt ; Jamais il n'hésite dans sa marche ,
pas plus que dans ses récits , et il parle la langue d*ontre-Khin
comme le fameux prince de Mettemich en personne. »
518. E. Arhaud. La Palestine ancienne et moderne, ou Géogra-
phie historique et physique de la Terre-Sainte , avec s cartes
chromo-lithographides. Paris, 1868; Strasbourg, typog. V»Ber-
ger-Levrauk; in-s», XXIV-600 p.
519. A. GoBBAssiiiBB. Services militaires rendus par les Polonais
à la France (1798-1815, 1830-1831). Historique sommaire de la
bataille de Leipzig. Strasbourg, typog, V» Berger- Levrault,
1868; in-8o, 46 p.
Tiré à 30 exemplaires.
On lit page 28 : • En 1880, à la première nouvelle des Journées
do Juillet, le czar Nicolas s'était empressé d'organiser une nou-
velle coalition contre notre patrie. Il en était l'âme, devait en
être le chef, et l'armée polonaise allait servir d'avant-garde 4 son
armée. Mais comme il ébranlait déjà ses troupes, alors que ses
soldats, comme dans d'autres Jours néfastes, poussaient le cri :
Paris! Paris! il trouva le chemin de la France barré par tout un
peuple, par les Polonais, qui, se retournant contre les Russes et
se dévouant, comme aux plus beaux Jours de leur histoire, pour
faire reculer une fois encore la barbarie , arrêtèrent l'autocrate
dans sa marche envahissante. Ils succombèrent dans cette lutte
Inégale I « L'ordrt put régner à Varsovie ! ■ Mais le caar, épuisé par
sa victoire, dut renoncera la guerre qu'il n'était plus en état
d'entreprendre contre notre pays. *
580. (CouPT.) Marie Dorval (1798-1849). Documents inédits. Bio-
graphie. Critique-et bibliographie. Part», 1868; in-i8, XII-47] p.
— 3 fr. 50 c.
Monument élevé à une do nos gloires dramatiques.
M. Coupy , professeur de mathématiques an prytanée militaire
de La Flèche, est un bibliophile très-connu, qui a en le bon-
heur de voir et de connaître M">« Dorval « aux heures radieuses
(342 )
et verdoyantes de t« I8« annéd • , 6t qvt n'a pat onblW ■ l'Impres-
sion profonde, Ineffaçable qu'elle lai a causée •. C'est en sonve-
nir de ces émotions , qu'il n'a plus retrouvées, qu'il a compbsé
ce volume, véritable monument littéraire élevé à la mémoire de
Marie Dorval.
Cette admirable artiste tat trés-aimée A Strasbourg, oit elle
Joua en 1817 et 1818; elle vint alors à Paris et fut engagée A la
Porte-Saint-Hartin, sur la recommandation de Potier, qui, l'ayant
rencontrée en province, • avait soupçonné le feu qui couvait
dans le cœur de la jeune artiste •.
631. Ëbokmavv-Chatbiah. Madame Thërôso. Ueborsetzung von
den Yerfassem ermûchtigt uod durchgesehn. Strasbourg , Noi-
rid; typog. Silhermann; pet. iD-8°, 234 p., avec 20 pi. do Rion,
tirées à part. — 8 fin.
522. Éd. GoauKi.. Les Juifs d'Egypte avant l'ôre ohrëtienne. Stras-
bourg ^ typog. V« Berger-LevravUt, 1868; ln-8S ^7 P<
528. À. Hahv. Notice archëologique et historique sur le canton
de Luzarches, avec l'indication des usages locaux, et prëcë-
dëe d'une introduction. VertaiUesi Straêbowg, typog» F« B€r-
ger-LevrauU , 1868; in-l8, 48 p., i carte.
524. Histoire vëridique de quelques bipèdes de La Bruyère.
Stroêbourg, typog. V^ Berger- LevrmUt; in-iB, 98 p., i vi^etto.
625. G. JuoLAB. Statistique comparée des principaux États, d'a-
près les documents officiels. Strasbourg, typog. V« Berger-
LevrauU; in-8*>, 8 p.
Bxtrait du Journal de la Société dé êtatiêti^ê 4ê Parti , octobre
1868.
626. Gh. db LorbXch. Lo P'ronsadais, son histoire ot ^os vins;'
24 illustrations par Lallemaud. Paris, ffetzel, éditeur; Stras-
bourg, typog. Silbermawi ; in -40, 44 p*
Cet ouvrage fait partie det Riehe»êe« goêtronomiques de laFrttkee.
527. Idem. Les Vins de Graves des environs do Bordeaux. Paris,
Hetzel; Strasbourg, typog. Silbermann; in-40, 62 p.
86 dessins de Ch. Lallemand. Cet ouvrage fait partie de la pu-
blication lei Biehettea goêtronomiqueê de la jPraneé.
528. Ce. Martin. Lettre à M. le directeur de la « Revue d'Alsace ».
Strasbourg, typog. Leroux; in- 8°, 8 p.
Réponse i l'occasion d'articles parus dans la Revue d*AUaee
touchant les Çuettions tdêacietmee, à propoa de VHxêtoire de Julee-
Oiêar, par l'empereur Napoléon IJI, par M. l'abbé Ch. Martin.
( 3*3 )
589. Dk Pubsac. Trois lettres à M. le cumlo de Bismarck. Stras-
bourg, typog. Chriêtophet 1867 ; in-8^ 15 p.
530. Max. Rbichabd. Souvenirs d'un aumônier protestant au
camp français devant Sébastopol; traduit de l'allemand par
Camille Selden. SStr(u6our^, typog. V»» Berger-Levrault ; in-i8,
195 p.
Voir le BibUographt altaoUn, tome IV, p. 156 , et VImpartial du
Bhin da 18 Janvier 1869, article eriiiqae signé B- Lehr.
531. R. Rbum. La Destruction du protestantisme en fiohôme.
Épisode de la guerre de Trente ans. Nouvelle édition , revue
et augmentée. Strasbourg, TreiUtel et Wûrtz; typog. Silber-
mann; in-i^, 140 p.
L'antenr a joint à cette édition nne bibliographie très-oomplète
de feaillet volantes contemporaines, dont le pins grand nombre
se trouve dans la belle collection des brochures politiques et reli-
gienses du XVII« siècle , formée Jadis par J. J. Wencker^ le sa-
vant archiviste de Strasbourg, collection qui appartient at^oo^*
d'hui à la bibliothèque du séminaire protestant de cette ville.
Voir la Btvue eritiqu* d*hi*Mrê et de littérature de Paris et le
LUterarUcheê Centralblatt de Leipzig.
538. Baron os Sohaubkburo. Note sur la Sénégambio. Strasbourg,
typog, F* Berger-Leurault, 1868; in-8S 6 p.
Bxtrait du BuUetin de la SoeUti Uttératre.
583. ScHHiTZLBB. L'Agriculture et la population agricole en Rus-
sie. Strasbourg, typog. Heitz ; in-S», 18 p.
Discours prononcé à la séance annuelle de la Société d'agri-
culture (1867). Extrait du bulletin de cette Société.
534. C. SoMifBBvoeBL (\e Père). Un ministre de l'intérieur sous
le Directoire. Paris, Durand, 1868; in-8o, 38 p.
Bxtndt des Études religieuees , TUttoriquee et littérairu, sep-
tembre 1868.
Pierre Benezech est né à Montpellier en 1749. Ministre de l'in-
térieur en 1795, démissionnaire en 1796; chargé de l'administra-
tion des Tuileries en 1799. Préfet colonial au Cap en 1808. Il y
meurt peu après son arrivée, laissant deux filles. L'une d'elles a
épousé un secrétaire général du grand-duché de Berg, M. Blan-
chard, plus tard nudre de Mulhouse, puis sous-préfet do Schle-
stadt et secrétaire général de la préfecture de Strasbourg, grand-
père maternel de l'auteur.
On a dit de Benezech : • Nous avons eu beaucoup de minis-
tres plus habiles que lui ; nous en cherchons vainement do plus
( 344 )
probei. • F*ire eonnattre cette élogienie appréciation ne paraît
paa avoir été Tunique bat de l'aatevr; on dirait, en Ilaantsa bro-
chure, qu'il était poursuivi surtout de IMdée de compter un répu>
blieain au nombre de ses ancêtres. Aussi sa piété toute filiale
l'égare-t-elle jusqu'à représenter son grand-père • comme faisant
taire , du moins officiellement , ses pensées intimes qui l'attiraient
▼ers un autre ordre de choses • (2a Boyauti).
585. Spaoh. Cola Rienzi et l'unitô de l'Italie. Stroêbourg, typog.
K« Berger-Levrcmll; in-8®, 84 p.
Extrait du Bulletin de la Soeiiii littéraire de Straebourç.
Ce travail , fait d'après une monographie de Poppencordt et le
récit qu'en a donné Grégorovins, dans le 6* volume de son Uiêtoire
de Borne au moyen âge, est très>émouvant| et il a été traité par
M. Spach avec talent. Mais l'auteuri possédant sur les événements
contemporains qui s'accomplissent à Rome et en Italie « une con-
viction fortement assise •, n'aurait pas dû se borner, après avoir
deviné dans ce tribun romain du XIY* siècle le précurseur des
destinées unitaires de l'Italie, àun simple récit de laviedeRienai.
Le travail' de M. Spach aurait eu un intérêt d'actualité beau-
coup plus grand, s'il avait tiré lui-même les conclusions des pré-
misses posées, plutôt que de laisser ce soin à ses lecteurs. Il faut
savoir se prononcer.
686. Caebaux. Souvenir de la messe militaire, composée par
Victor Elbel et exécutée dans l'église de Saint- Jean le 26 avril
1868. Strasbourg, typog. Huder, 1868; in-8«, 7 p.
Allocution prononcée par H. Cazeaux, curé de Saint- Jean, sur
les rapports entre le clergé et l'armée.
587. Courses de fiaden. Tome Y. Années 1866 et 1867. Stras-
bourg, typog. Silbermann; in-fol., loo feuillets, papier vélin.
Les encadrements composés et dessinés par H. Charles Lalle-
mand, d'après les Petites Heures d'Anne de Bretagne, de la Bi-
bliothèque impériale, ont été imprimés en or et en couleurs. Ces
planches nous rappellent beaucoup des reproductions analogues
faites par Toudouze et imprimées également chez M. Silbermann
en 1846.
Ijea Courses de Bade forment un spicndido recueil grand in-folio,
tiré seulement à 25 exemplaires. C'est le Livre d*or du turf inter-
national d'Iffetzheim. Le dernier volume contient l'historique de
cet hippodrome célèbre rivalisant aujourd'hui avec celui d'Epsom.
588. FuBCT Dblaistbb. Notice nécrologique. Strasbourg , typog.
V^ Berger- LevrauU; iu-8o, 2 p.
Hn« Edwige Quéroult, veuve de M. Ch. Fréd. Ncpvcu, l'émi-
( 345 )
nent architecte qnf , som la monarchie de JafUeti transforma le
palaia de yeraalUes en mnsée historique.
Bxtrait de V Annuaire de 8eine-et-0Ue (1868).
539. E. PiToiB. Ordonnance royale sur les grandes manœuvres
de Tarmée prussienne, en date du 89 juin 1861. Strasbourg ,
typog, K» Berger- LevrauU; in-i2, 120 p., s pi. —-2 fr. 75 c.
540. Statuts de la Société de gymnastique de Strasbourg. Stroê-
bourg , typog, Simon; in-s^, 8 p.
Eag. Diemer, président. J. Flach, secrétaire. ■ Entretenir la
rigaenr du corps, pour consenrer celle de l'esprit, développer
les goûta et les sentiments virils , tel est le but de la Société de
gymnastique. >
541. A. Thomas. Inauguration du nouveau local de la Société
chorale (de Strasbourg). Strasbourg, lithog, Fasêoli; in-8o, 16 p.
Biographie de Ph. Hœrter. — L'ensemble des œuvres de Hœrter
se compose do 18 numéros pour la musique instrumentale, 49
chœurs pour voix d'hommes, 20 chœurs mixtes, 20 œuvrcH diverses.
Cette nomenclature est loin d'être complète. Hœrter est né à
Strasbourg en 1795 ; il est mort en 1863. Cette brochure est accom-
pagnée d'un fae-êimile d'un choeur de Hœrter et de 3 pages de
strophes allemandes de J. Léser, prononcées dans la nouvelle
salle , à l'occasion de son inauguration et de la pose du buste do
Philippe Hœrter, sculpté par A. Friedcrieh.
642. (Thomas.) Souvenir de la Sainte-Cécile de 1867. Strasbourg,
autog. Foêsoli; in-8^ 15 p.
543. H. Babdt. Un manuscrit ontomologique do la bibliothèque
de Saint-Dié des Vosges. Strasbourg, typog, HeUz; in-8®, 8 p.
La bibliothèque de Saint-DIé possède 75 manuscrits d'asses peu
de valeur, à l'exception du Orciduel et du Livre-Bouge ; mais l'au-
teur ne parle", dans cette brochure, que d'un manuscrit plus mo-
deste intitulé : Ineeeteê de Lorraine, Journal d'observations faites
en 1776 et 1777 sur les insectes des environs do l'abbaye de Moyen-
monstier, située dans les Vosges, par D. C. F. R. B. 2 vol. in-4o.
544. Baudslot. Recherches d'anatomie comparée. Strasbourg,
typog. Silbermann; in-8<», 36 p.
545. Alph. Cambkest. Dictionnaire minier et métallurgique alle-
mand-français. Paris, Dunod, 1868; Strasbourg, typog. Silber-
mann; in-12, 203 p.
540. DoLLrDs-ADssBT. Matériaux pour l'étude des glaciers. Tome
VIII. ir« partie : Observations météorologiques et glaciaires au
( 3^6 )
col de Saint-Thdodule (Valais), station DoUfus-Auaset, d»S33 mô-
tres d'altitudo. Parié, Savy,^ 1868 ; Strasbourg , typog. Simon ,
in-80, 630 p.
547. Fahkhbr. Système solaire d'après la marche réelle du so-
leil. ir« édition, avec 4 pi. Schlestadt, typog. A, HeUng; in-40,
29 p. — 1 fr. 60 c.
548. G. A. HiRN. Conséquences philosophiques et métaphysiques
de la thermodynamique. Analyse élémentaire de l'univers.
Paris f Gauthier-Villars; Strasbourg ^ typog, Si^lufrrnann; gr.
in-8S XII-556 p.
Le premier titre de cet ouvrage n*en indiqae qne le point do
départ et la méthode générale. Le lecond , an contraire , en in-
dique clairement le bot.
• Procéder à l'égard dos êtres distincts dans le monde sensible
comme le chimiste procède à l'égard d'an corps qn'tl analyse;
chercher quelle est la constitntion élémentaire des êtres, depuis
le grain de sable jusqu'aux étoiles du firmament, depuis Thumble
cryptogame Jusqu'à l'homme : telle est l'entreprise (mdacieuêe que
Je me suis proposée. •
549. F. KxBscBLKOBs. Sociétç TDgéso-rhénane. Programme do
l'excursion printanièro de 1868, les 80, 81 mai et !<* juin.
Strasbourg, typog. Huder; in-8®, 4 p.
650. E. LsHK. La Machine à vapeur. Esquisses do l'histoire de sa
découverte et de ses principales applications. Cohnar, typog.
Decker; in-8«>, 32 p.
Extrait de la Bévue d*AUttee,
651. Saivt-Lgup. Théorie des miroirs tournants. Strasbourg,
typog, Silbermann; in-s^, 16 p,
652. Idbm. Notice sur le pianimôtro statique, Strasbourg, typog,
SUbermann; in-8o, 4 p.
663. WoLowsKi. Allocution prononcée lo 19 juillet 1867, à la
première séance publique de la Société do statistique do Paris.
Strasbourg, typog. Vo Berger- Levrault; iu-40, 7 p.
654, Bbbxhbim. Des FièvrjBs typhiques on général. Strasbourg,
typog. Silbermann; in-8o, 80 p., l tableau.
666. C. Blbt. Quelques observations do deliriumtrem eus. Sfra«-
bourg, typog. SUbermann; in-8o, 81 p.
( 347)
556. Hbbboott. Excursion dans TEngadine. Bains de 8aint-Mo-
rftx, le Prose, Bormio et Tarosp, avec une carte. Sircubourg,
typog, Silbermann; in-8^ 20 p.
Sxtrait de la Revue d'hydrologie.
557. Mabqubs. Notice nécrologique sur le docteur MoIk« Stroê-
bourg t typog. Silbermann f 1867 ; in-8<>, 7 p.
Lue à U Société médicale du Hant-Bbin (80 octobre 1867). Jean-
Conrad Molk eit né en 1803 , à KrantwiUer (Bat-Rbin) , doctenr
en 18S8i pui* médecin cantonal A Strasbourg, a quitté cette ville
en 1884 ponr se fixer A Colmar.
558. A. NxTTBB. Le Matérialisme et les castors. Str<ubourg ,
typog, Silbermann; Hbrairie TretUtelet Wûrtz; in-8S 78 p.
 paru en feallleton dans la Oeuttte midt&Uedt StratUmrg (1868).
559. G. TouKDKs. Revue des thèses do la Faculté de médecine de
Strasbourg pendant Tannée scolaire 1866-1867. Strasbourg ,
typog. Silbermann ; in-8», 70 p.
560. F. BouBDiv. Recherches statistiques sur Tinstruction pri-
maire dans l'armée française. Strasbourg, typog. ¥• Berger-
LewrauU; gr. in-8o, 15 p., l pi.
Extrait du Journal de la SoeUti de etoHetique de Parie. Janvier
1867.
561. Cazmaxjx. Lettre à M. le Préfet du Bas-Rhin sur la coosorra-
tion de la langue allemande. Strasbourg, Hthog. Fassoli; in-i^,
4 p.
568. CuLMAxv. Schlùssel zum Studium des Deutschen. Litera
animi nuntia. Ëin spracbwissenschaftlicher Versuch. Leipzig,
1868; BischwiUer, typog. Posth; in-8<>, 886 p.
563. Discours prononcés à la distribution dos prix du Gymnase
protestant de Strasbourg, le 6 août 1868. Strasbourg, typog.
Heitz; in-80, 34 p.
564. DoLLFus-ÂDSSBT. Motériaux pour les bibliothôquos popu-
laires, n0 4, avril 1868. Mulhouse, Bader, Hbrdire; Strasbourg,
typog. Simon; pet. in-8<», 102 p.
Mahlhnser-Ditsch'B Wdrter-Bûcble. — SpriehwSrter. — Gsetzle.
— Vers. — Spieler Im Preie nn in der Stnbwe. — Varia.
565. Ph. Ebbblib et Ch. Faulhabxb. Rapport présenté à M. lo
Maire de Strasbourg sur la partie scolaire de l'Exposition uni-
verselle. Strasbourg, typog. Silbermann; pot. in-8", 47 p.
(348)
666. ËvoKL. Discours prononcé à la distribution dos prix du
Gymnase de Biscbwiller. 7« année scolaire 1867-1868. Biêch-
willer, typog. Poêth ; in-8o, 14 p.
567. J. Lbvbl. Système métrique démontré d'après l'appareil dit
Méthode Level. Strasbourg, typog, Heitz; in-32| S6 p.
568. Rsn< CailliA (M^ie). Mémoire sur les moyens de substituer
la langue française à l'usage des patois et idiomes étrangers.
Strasbourg, typog. Silbermann ; in-i», 8 p.
M°>« René-Caillié , déléguée spéciale des salles d'asile deTAca-
démie de Strasbourg, indique les tableaux d'images comme un
procédé facile pour substituer l'usage de la langue nationale à
celui des patois et des idiomes étrangers dans toutes les écoles
de l'enfance, en commençant par la salle d'asile.
569. ScHBBDLxir. De l'Enseignement de la langue allemande en
Alsace et spécialement au Gymnase protestant de Strasbourg.
Strasbourg, typog. Heitz; in -8®, 22 p.
Discours prononcé le 6 août 1868.
570. Société des bibliothèques communales et populaires du
Das-Rliin. Strasbourg, typog. Silbemumn; pet. in-8<>, 47 p. et
1 tableau.
8« réunion annuelle do l'assemblée générale, tenue le 1«> mars
1Q68.
671. Ueber den Unterricht der deutschen Sprache in den nord-
ôstlichen Dopartementen Frankreichs. Strasbourg, typog.
Le Roux; in-8<>, 16 p.
572. Der Âugustinermônch Luther in Rom. Strasbourg, typog.
Silbermann; in-8o, 16 p.
573. BiiiND. Marguerite de Navarre dans ses rapports avec la
Réforme. Strasbourg, typog. Heitz; in-8o, 34 p.
Thèse de théologie.
574. 0. DouBH. Histoire de la Société biblique protestante de
Paris (1818-1868), avec des notices biographiques, par F. Schick-
1er. Paris, 1868; Strasbourg, typog. V« Berger-Levrault; gr.
in-80, VIII-420 p.
Notices biographiques sur Qœpp, Rapp, Boissard, baron de
Tflrckheim, Willm, Billing, Verny, Mattor.
575. Jubilé semi-séculaire de la Société biblique protestante do
(849 )
Paris. Paris t 1868; Stratbowg, typog. F« Berger-LevrauU; gr.
ia-8S 81 p.
Disconra de MM. le comte Reinhard, Schickler et Ath. Coqne-
rel fila.
576. Kbllt. Introduction à l'étude des évangiles; traduit de l'an-
glais par H. C. Slraibourg f typog. F« Berger-LevrauU', in-l8,
232 p.
I et II. Matthieu et Marc.
577. G. Kopp. Sennon pour l'ouverture solennelle de la session
du Consistoire supérieur de l'Église de la Confession d'Âugs-
bourg. Strasbourg f typog. Silbermann; in-8<^, 20 p.
Prononcé le 21 octobre 1868 à l'église Saint-Thomaa.
578. L. Leblois. Du Rôle de la douleur. Strasbourg, typog. Heitz;
in-8®, 18 p.
579. Lbonharot. Cbarles-Quint ot sa position vis-à-vis de la Ré-
formation en Allemagne. Strasbourg, typog. Silbermann; in-8°y
104 p.
Thèse de théologie.
580. RiPF. Was haben wir zu halton von dem Gesangbuch fur
Christen Augsburgischer Confession ? (Strasbourg, 1866.) Kurzer
freimiitbiger Rericht. Strasbourg, typog. Heitz; in-8o, 47 p.
581. E. Lkhr. Dictionnaire d'administration ecclésiastique, à
l'usage des deux Églises protestantes do France. Strasbourg ,
typog. F« Berger-LevrauU; in-8«>, VIII-S63 p.
Cet ouvrage est le résumé de dix années de travaux et d'études,
n expose la législation et la Jurisprudence des deux églises.
Voir le Courrier du Beu-Bhin du 9 mars , qui contient un article
critique de M. Eug. Hepp.
582. J. F. Lbhtz. Goheiligter Kinder Gottes Betkûmmorlein.
Strasbourg, typog. Silbermann; in-8o, 1,142 p., firontispice litho-
graphie.
Lents, ancien pasteur à Sundhausen et de 8aint-Pierre-le*
Vieux, est mort à Strasbourg en 1762.
583. Les Ouvriers selon Dieu et leurs œuvres, i^'^ et 2« série.
2« édition. Paris, 1868 ; Strasbourg, typog. F« Berger-LevrauU
{Bibliothèque des Écoles du dimanche); in-i8, 135 p. — 75 c.
Pages 73 À 100 : Outenberg. — Pages 101 à 135 : Oberkampf.
584. PuAux. Vie de Jean Cavalier. Strasbourg, typog. K« Berger-
LevrauU; in-i8, 182 p., 12 Ûg.
( 360 )
585. J. Rathobbvb. Spener et le réveil religieux de son époque
(1635-1705). Paris, Meyrueis, 1868; Strasbourg, Ubrairiê BuU,
successeur de C, F. Schmidt; in-i8, 2S8 p* — ^ fr.
Spener, docteur en théologie , né à RibeAnvilIé le 85 Janvier
1635 1 mort à Berlin en 1705. Ch&p. I^^. Enfance de Spener, in-
fluence de la comtesse de Ribeaupierre et du chapelain Btoll sur
son éducation. Cbap. II. Ses études à Oolmar et à Strasbom'g.
Chap. in. Son ministère à Strasbourg oomme prédicatevr*
La famille Bartholdi de Colmar deseend de Spener.
L'anniversaire de sa naissance fni-eélébré le 85 Janvier 183j5 à
Strasbourg et 4 RJbeauvillé , et a donné lieu i une brochure
contenant le récit de cette cérémonie , publiée en 1836 et intitu-
lée : Spenerê Saeularfeier. Le volume de M. Rathgeber , pasteur à
Sultzeren (Haut-Rhin ), fait partie de la Nouvelle Bibttothè^e des
Voir dans le Progré» religieux, n» 50, année 1868. nn article de
M. L. Horst.
586. RxFF. 366 liebe gute Sprûchleiu. Strasbourg, typog. Heiiz;
ill-38| 38 p.
587. W. HoBsivo. Bemerkungen ùber Hra. FfarrerRifTs Schrifl-
chen, betroffond das Gesangbucii fur CUristen Augsburgischor
Confession. Strasbourg, typog. SUbemiann; in-8S ^S P-
Polémique qui serait amusante, si elle n'était triste, i l'occa-
sion du livre de cantiques en usage dans l'Eglise protestante.
L'auteur traite avec une charité tout évangélique ses adver-
saires de rationalistes. Il serait curieux de oonnattre l'oplolon
dos partisans de M. Comte sur ces derniers.
Montesquieu disait que les Français construisaient des Petite*-
Maiêom où ils enfermaient des fous, pour faire croire que les
gens qui n'y étaient pas n'étaient pas des fous.
588. SoHALLEB. Badcn und seine Umgebung, voneinem Preunde
der Natur und ihres Sohôpfers. Strasbourg, typog, Si9)ertnann;
io-8S SS P*
589. ScHATTBKifAMs. Mdmoiro relatif à la contestation entre les
autorités de l'Église protestante de la Confession d'Âugsbourg
et la Commission administrative de Thospice civil de Boux-
willer, BU sujet d'une redevance pour entretien d'églises et de
cimetières. Strasbourg, typog. Silbermann; in-8^ 84 p.
590. Souvenir des derniers jours et des funérailles de M. le pas-
teur Louis lieyer. Dédié à ses amis. Strasbourg , typog. K« Ber-
ger'Leffrault ; iU'i8 , 96 p,
M. Meyer était président du Conaistoiro de l'église de la Oon-
(851 )
feaston d'Augtboarg à PatU et inspecteur eooIétiMtiquc; il eut
né à Montbéliard le 1<' Janyier 1809 et décédé à PatIa le U oc-
tobre 1867.
091. Groupe colmarien de la liguo do renseignement. i«r bulle-
tin. 19 juillet 1868. Coknar, typog. Decker-, in-8^ IS p.
592. HALLBz-CLAPAsiox. Dcs Noms propres. Paris, 1868; in-8^
27 p.
Extrait dn Correêpondant.
593. IIuoT. Les Prisonniers d'Orléans. Épisode révolutionnaire
(1792-1795). Colmar, typog. Decker; in-s», 60 p.
Extrait de la Reifue â^AUaee.
594. Stocbkb. Âlphons Gosto. Biographisclio Noii2. Mulhouse,
typog. Risler; in-S®, 14 p.
Extrait de VAUatia.
595. J. BsHTz. Seconde partie de l'appendice à la Description
historique et archéologique de Lautorbourg, avec des notes
explicatives et historiques. Strasbourg , typog, Siïbermann;
in-80, 28 p.
La l'« partie a para en 1864. Voir le B^Xiogrophe, tome IIX,
p. 273. Oette 2<^ partie , comme la l'«, est écrite en verB deseriptifs.
L'auteur annonce une 3* et dernière qui formera le complément
de la Description do Laaterboarg depais la Bévolntion française
jusqu'à nos jours.
L'auteur a été mal inspiré en adoptant la forme poétique :
« Pour lui Phébus est tourd et Pégase est rétif. •
596. Baron Baiisn. Présentation, sous forme do toast, du vin de
la récolte do 1472 au banquet des FélibreSi à Saint-Remy, le
13 septembre 1868. Nimes, in-s», 4 p.
Vin de la récolte de 1472 offert aux Zurichois en 1576 , i Stras-
bourg, lors du tir fédéral. Tout n'ayant pas été bu , le surplus fut
conservé dans les caves de l'hospice civil et confié an sommelier
Jean Hartmann. Celui-ci légua sa charge à ses enfants, et aujour-
d'hui c'est son arriére-petit-neven , Georges Popp, qui est le ton-
nelier de l'hospice et « qui soigne avec amour et respect ce qui
reste de la récolte de 1472».
597. J. D. La Sorcière de Munster. Sa torture à Wihr-au-Val et
son exécution à Gumsbach (1631). Colmar, librairie Barth;
typog. Jung à Guebwiller; in-s^, 13 p., papier vergé.
598. G. KŒCHLiir. Chapitre XVI do la statistique du Haut-Rhin ,
( 352 )
ou Historique de rindionne a Mulhouse jusqu'en 1830. Mul'
housBt typog. Bcuier ; in-é^ , VII-49 p.
599. Db Nbtrbiiamd. Du Droit de destruction des animaux mal-,
faisants ou nuisibles. Colmar, typog. Hoffmann; Barth, libraire;
in -8°.
Cette broehore est an trôs-ntlle supplément anx QuetHon» «ut*
la eJuuêe du savant Jnrliconialte de Colmar. (Voir le Bibliographef
tome IV, p. 89.)
600. Max. db Riho. Champ de bataille de Jules Cësar contre Aiio-
viste. Colmar, 1868; in-8°, 4 p.
Bxtrait de la Bêvue d* Alsace,
601. Sabodrin db Nabtoh. Notice historique sur le monastère
de Michelfold. Colmar, typog. Decker; in-8®, 16 p.
Extrait de la Bévue d'AUaee.
602. Idbm. Une Nuit au château de Hohenkônigsbourg. Colmar,
typog, Decker; in-80, 15 p.
Extrait de la Bévue d'Aleaee,
603. Die Waldensor in Piémont. Strasbourg , typog, Silbermann;
in-80, 8 p.
604. Stosber. ë Firobe im e Sundgauer Wirthshus. Volksscenen
in zwei Abtheilungen. 2^ édition. MiUhoitse, typog, Bader;
in-8», 89 p.
La mniiqne est de M. Jos. Heyberger, directeur de la société
chorale la Concorde de Mulhouse.
605. ScHEURBR - Kestbbb. Rocherches sur la combustion do la
houille. Mulhouse f typog, Bader; in-8o, 85 pi.
Extrait du Bulletin de la Société industrielle.
606. Le Vespilion adultère , ou le Triomphe de l'innocence; tra-
ge'die par MM.***, musique de M. ***, frontispice romantique
de M. ***. impression êpéciaJe faite par la BibUomania^: Society.
1868; pet. Ul-12, Xn-59 p.
Collection des Oayetés françaises , publiées à Genève parM.Gay.
Tirage à 100 exemplaires numérotés, papier vergé. — 6 fr.
Pièce représentée à Strasbourg, deux fois : le 18 et le 27 février
1859.
Voir la Bévue aneedotique des excentricités contemporaines, 1859;
la ChrenotiiUe verte, feuilleton intermittent des thé&tres bourgeois
d'Asie et d'Europe (parue À Strasbourg en 1^59).
( 353 )
Périodiques.
Rbvub d'âlbacs. 19c année, 1868, 3^ sdric, tome IV. Juillet :
F. Blaxc. L'Église et le prieurd de Noirc-Damo des Trois-Épis.
(Fin.) — Sabourxk db Nahtoh. Jean-Louis d'Rrlach, gouver-
neur de Brisach. (Suite.) — IL Schuidt. Étude sur Wicland.
(Fin.) — E. Lbhb. La Machine à vapeur. — Â. Kbœbbb. Corres-
pondance de Koch avec Jdr. Oberlin. — Les Volontaires do
1792. (Lettre de Jër. Oberlin à Ph. Ruhi; députd du Bas-Rhin
à l'Assemblée législative.)
Août :
F. Bl,axc. Lettres à M. Ignace Chaufi'our sur Thistoire de la
condition de la population agricole de l'Alsace au moyen âge.
— E. Lbhb. La Machine à vapeur. (Fin.) — Saboubin de Nam-
TOH. — J. L. d'Erlach. (Fin.) — A. Kbcebbr. Les anciens impri-
meurs de Sainte-Marie-aux-Mines.
Septembre :
F. Blanc. Lettres ù M. Ig. Cliauffour. (Suite.) — A. Uuk^uk-
BEz. Notice sur les causes de l'appauvrissement graduel de
plusieurs familles nobles de la Haute- Alsace. — A. Benoit.
Notes pour servir à Tliistoire des ordres religieux militaires
en Alsace. — A. B. Notes sur le buste de Kléber. — Dao. Fi-
scuER. Nomination d'un assesseur à la Chambre impériale do
Wetzlar, sur la présentation de l'évoque de Strasbourg. — Auo.
Krobbbr. Actes en langue française passés à Échery au XVI«
siècle. — Abbé Grandidibr. Armoiries d'anciennes familles
d'Alsace éteintes.
Octobre :
F. Blanc. Lettres à M. Ig. ChaufTour. — IL Scuuidt. Étude sur
Wicland. (Suite.) — Stanislas Jehan. Le Spiritualisme et le ma-
térialisme , ou Économie politique considérée dans les rapports
des fabricants de l'Alsace avec leurs ouvriers. — Ch. Gbad.
Études sur les Vosges. — Dao. Fischbb. Documents historiques.
Novembre :
F. Blanc. Lettres à M. Ig. ChauiTour. (Suite.) — Stanislas
Jehan. Spiritualisme et matérialisme. (Fin.) — H. Scbmidt.
( 354 )
"Wieland. (Suite.) — Tohy Gbahdidies. Chevalerie. — A. Bk-
KoiT. Pièces historiques sur 1813, 1814, 1815. — Âuo. Kr<kbkb.
Diplôme do Lothaire, roi de Lorraine, pour le prieure de
Liepvre.
Décembre :
F. Blanc. Lettres à M. Ig. Chauffeur. (Suite.) — Tobt Gbak-
DIDIER. Chevalerie. (Fin^ — E. Lehb. Bibliothèque alsatique
de M. Heitz. — Fbâd. Kubtz. Conséquences métaphysiques et
physiologiques de la thermodynamique, par M. Hirn. — Dic-
tionnaire topographique du département du Haut- Rhin, par
Georges StoffcL — Saveme dans les temps anciens , par Dag.
Fischer. — La Retraite dans une auberge du Sundgau, par Aug.
Stœber. — Les Gendarmes rouges à Lunéville, 1768-1788, par
Arth. Benoit. — Le Blocus de Phalsbourg en 1813, par le môme.
Les Corps francs du commandant Brice en Lorraine, par le
. môme. — Table des matières de l'annëe 1868.
Rbvub catholique de l'Alsace. 1868, Juillet :
WiNTEBEB. Jean-Louis Rosengardt*. — Simohis. Lettres à
M. J. Simon sur l'instruction primaire. (Suite.) — Boulât.
Gœtho et la science do la nature. (Suite.) — Mabbaob. Inau-
guration do la statue do Luther à Worms.
Août :
P. MuRT. Une voix cléricale en faveur de l'Université de
1. KaquitàThann le 15 août 1612. A4 ans, til se fit nn petit Rutel» ;
à 5 ans , il parlait • l'âme émao des plaies et des souffrances du Sau-
veur • ; à 7 ans , c il Jeûnait toutes les semaines au pain et à l'eau , le
mercredi, Le vendredi et le samedi i ; à 11 ans, il entre au collège
des Pères Jésuites d'Ensisheiro; à 18 ans, il sortait du lit à minuit,
s'étendait à terre et se donnait la discipline pendant qu'il récitait le
Mùerere et le Deprofundii; à 13 ans, on était forcé de modérer son
ardeur; à 14 ans, il entre au noviciat de Lueerne; à 15 ans, il fit set
vœux au couvent des Franciscains de Tbann. II mourut à 20 ans, à
Lueerne, revêtu de l'habit de saint François, épuisé par les Jeûnes
et les macérations. On s'étonne qu'à ce régime, il ait atteint cet ftge,
mais on a dit de lui : i Jean-Louis était une de ces fleurs que Dieu
se bâte de cueillir, parce qu'elles sont plus particulièrement faites
pour fleurir an ciel. •
( 355 )
France. — P. Bach. Une question do philologie sacre'e. — Si-
MOVI8. Lettres à M. J. Simon. (Suite.) — Spitz. Mme Sultzer ,
supérieure des sœurs de la Charité de Strasbourg. — SirpxB
et P. Mdbt. Deux épisodes de la Révolution en Alsace (l'abbé
Stacklor et M»« Oberlé).
Septembre :
Boulât. Gœthe et la science de la nature. (6» art.) — P. M.
Un apostat (M. Beck, conseiller auliquc de Carlsruhe). — Si-
uoNis. Lettres à M. J. Simon. (Suite.) — Makbach. Dos Bôlchen-
glôckchen. — Légendes du Fiorival, par M. l'abbé Braun. —
Bach. Étymologie du nom de Haguenau.
Octobre :
BouLAY. Gœthe. (?• art.) — Wiittxrbb. Sainte Richarde '. —
X. Gentillesses du Progrès religieux à l'égard de l'Église catho-
lique.
Novembre :
Dblcasso. Développement historique de l'idée du droit chez
les Romains. — Simonis. Lettres à M. J. Simon. (Suite.) — Bou-
lât. Gœthe. (7« art.)
Décembre :
Gaiipaux. L'Abbé Bautain». Discours prononcé à la rentrée
1. Article fait d'après la tradition d*AndIau consignée dans nn
manuscrit do XYIII'' siècle. Le mannscriti dit l'auteuri invoque toar
àtonr le bréviaire de Strasbourg, les archives d'élival et d'Andlau,
la chronique de Régrinon, Ilerrmann Contract, Arnold Vion, Oaspi-
nianus, Aventius, Holanus, Baronlus, Raderus in Bavaria Sancta,
Antoine Aubertin , la chronique d'JÉtival, la chronique de Hertzog,
les tableaux de l'abbaye d'AndIau , etc. *
8. L'appendice contient d'intéressantes notices biographiques sur
Mlle Humann, • l'inspiratrice de M. Hautain , l'âme du cénacle formé
par lui et ses amis, rue de la Toussaint, de 1822 i 1830 • ; Adolphe
Cari, Théodore Ratisbonne, Isidore Goschler, Jules Lewol. Alphonse
Qratry, Ilenri de Bonnechose, Eagône de Rogny, Jacques Mertian,
Adrien de Rcinach. On y trouve encore la liste des documents à
coniulter sur la polémique de l'abbé Bautain avec Mgr. le Pappe de
Trevern, et la bibliographie complète dos ouvrages de M. Bautain ,
dressée par M. l'abbé de Regny.
( 356 )
solennelle dos Facultés. — Appendice sur l'école Bautain.
— X. Chemin de fer de Golmar à Munster. (Absence de prières
à Toccasion de l'inauguration de la ligne.) — Obeist. Feu
M. Rœmer) curé d'Hirsingen. — SaiLLXEàs. Tombeau de dom
Calmet découvert dans l'église de Sénones. — Table dos ma-
tiôros de l'année 1868.
La Fbuillb DU Samedi. N^ 24^ 6 juillet — n<> 42, 26 décembre 1866*.
Sommaire de la partie française :
De Mûlikbn. Jacques HUglin d'Ingersheim. — Db Moelbt.
Coexistence do l'homme et de certaines espèces d'animaux.
— D"^ KuuN. Maximes. — P. R. Les Armoiries de Hochfeldcn. —
Saboubih db Naetok. Souvenirs de Wildbad. — D. Fischbe.
Un mot sur les armoiries de Hochfelden. — Gh. Gbad. Société
alsacienne des bihliothùques populaires. — X. Wattwiller. —
P. R. A propos du Dictionnaire biographique d'Alsace. — De
MoKLKT. Notice sur une inscription gallo-romaine trouvée à
Lupberg. — Ch. Gr'ad. Un observatoire alsacien dans les
Alpes. — Sabodbin db Nanton. Une sentence de Henri do Bla-
mont contre Jean de Ribeaupierre. — X. Andlau. — S. Voyage
à Sainte-Odile. — D. Fischer. La Schlettenbach. — X. Nouvel
Alléluia', pour faire suite à une vieille épitaphe. — Toast du
baron Brisse à Saint-Remy (à propos du vin de 1472 de l'hos-
pice do Strasbourg). — D. Fischer. Les Chapelles de Saint-
Michel et do Sainte-Barbe, près Saverne. — X. La Chronique
1. Cette feuille, fondée à la fin de décembre 1867, devEit pEraître
chaque semaine et donner au 31 décembre 1868 à ses abonnés 52 nu-
méros. M. le directeur, vu son succès, a Jugré prudent de n'en donner
que 42. Un libraire , qui s'était avisé de réclamer, reçut cette réponse ,
digne d'Escobar : * J'ai annoncé que ma feuille paraîtrait le eamedi,
mais je n'ai pae dit chaque samedi!!!* Espérons que les nombreux
abonnés ne chercheront pas chicane à M. le directeur de la FeuilU du
Samedi.
2. Mauvaises satires dirigées contre un travailleur infatigable et
modeste, et inspirées par la jalousie; l'esprit y est remplacé par du
fiel «t de la grossièreté : • La plus Jolie fille du monde ne peut don-
ner que ce qu'elle a. •
(357 )
de Colmar'. — Oboxhaibb db Lacolohok. Le SoDge d'Éticbon*.
— Stahdabbt. Les Vins de rOchsenfeld*. — P. R. Des Noms
propres. — Esti^off. Do Mulhouse à Ferrettc». — R. Rbuss*.
La Guerre des Six deniers à Mulhouse, par X. Mossmann. —
X. Rosheim. — Napoléon Nicklès. Prix décernes par la So-
ciété protectrice des animaux. — G. Paris. Histoire du Lied,
ou la Chanson populaire en Allemag?ie, par Ed. Schuré». —
D. FiscHBR. Le Réclusoire de Hœgen. — X. Sainte-Mario-aux-
Mines. — X. M. L. Larchcy et le mot bouquin. — D. Fischkr.
Quelques mots sur les armoiries des évoques de Strasbourg.
X. Mossmahk. Dictionnaire topographique du Haut-Rhin, par
G. StoflfeP. — Stœbxr. Le plus ancien maître d'école connu
de Mulhouse». — Idem. L'Inventeur du vélocipôde. — D. Fi-
scher. Le Dénombrement du comté de Dabo. — Euo. Mhrtz.
Congrès international d'histoire et d'archéologie à Bonn'. —
D. Fischer. Une vieille enseigne. — Klemck. Inauguration de
1. Voir la note 2 de la page précédente.
8. extrait do la Légende d'Étiehon. Bordeaux, 1868.
8. Extrait de V Industriel aUaeien, sans indication de soarce.
4. Article extrait de la Revue critique d'histoire et de littérature.
M. le directeur de \a Feuille du Samedi, selon sa louable habitude, no
fait pas connaître la source de ses emprunts; ce procédé habile , mais
peu loyal, est employé pour faire croire sans doute à l'existence
de nombreux collaboratnurs. L'nn des écrivains, êan» le vouloir, du
Sanutagsblatt , nous écrit: «J'ai été outré de passer pour collabora-
teur de ce de l'Alsace. >
5. Article tiré de la même revue, sans indication et tronqué par
M. le directeur de la Feuille du Samedi.
6. Nouvel emprunt, sans mention, fait À la Revue critique; sup-
pressions, sans le consentement de l'auteur, de certains passages que
M. le directeur aura trouvés élogieux pour M. Stoffel. Aussi pourquoi
M. Stoffel s'est-il borné à citer la 2e édition du Dictionnaire Baquol
et non la 3*, revue par M. Ristclhueber?
7. Extrait de l& Revue de Vinatruction publique , sans indication de
source.
( 358 )
la salle de rduaion de Dornach •. — P. R. Jérôme Gcbwiller. —
D. F18OHBB. Simple histoire d'un tableau. — X. Variétés *.
Sommaire do la partie allemande :
Kebutzbbbqbr , K. Mulleb, Tbauttwbih von Bbll, âuq.
StcebbBi Bbbsch, Wbnnibo, Iloenat. Poésies. — Ohzjetbb.
Die gute alto Zeit. — D. Fiscubb. Wangenburg, Freudeneck,
Schacheneck und Haselburg topographisch-historiscU dargc-
stellt. — Fbjbiicrbl. Ein Mûncher Gasthausbild. — D. Fischer.
Dos ehomalige Kloster Reutingen. — Idem. Die Sanct Gallus-
undSanctWondclinskapollen in der chemaligen Mark Mauers-
mùnster. — X. Elsôssor Grobsteine. -- X. Ailerheiligen im
Schwarzwald. — Ein schwûbischer Ilcrbst. — Rosalie Falk.
Weimar in 18 13. — Regel. Die Wulflr. — X. Sanct Martins-
kircho in Colmar. — Staub. Kûs und Brod. — Fxsoubach. Turn-
fest in Mùlhausen". — Pbtersek. Die Hufeison in mythologi-
schor Bcdeutung. — X. Die Schwarzwûlder Musikuhren. —
ZopFF. Wesen und Charakter der Oper. — Stoffbl. Der Ka-
thrinemarkt in Altkirch. — Bieblikoeb. Alemannischos. —
Stoffbl. Der Rlausmarkt zu Pfirdt.
Revue critique d'histoire et de littébaturb.
Recueil hebdomadaire publié sous la direction de MM. P.
Meyer, Ch. Morel, G.Paris. Un an, Paris: 15 fr.; départements:
17 fr. Paris, librairie A. Franck. In-s». Chaque numéro, 16 p.
Rovne fondée en 1866 f pour apprécier, an seul point de vue
de la science , les œuvres do l'érudition contemporaine ■. C'est le
recueil littéraire le plus sérieux de ce genre que nous ayons en
France; les ouvrages dont la Revue rend compte sont tons Jugés
par des hommes spéciaux, et les articles qui leur sont consacrés
^ sont faits avec méthode et impartialité. Bi l'on y trouve , avec plai-
sir, beaucoup de verdeur et do franchise, c'est que l'élément
jeune domine parmi ses rédacteurs. Les 6 volumes que nous avons
1. Extrait de VInduêtriel almcien, sans indication do source.
8. C'est sous ce titre : Variitiê que , dans les n*» 37, 41 et 42, M. le
directeur de la Feuille du Samedi nous a prodigué ses plus spirituelles
et plus mordantes saillies. Ne nous en plaignons pas : elles ont été
son chant du cygne.
3. Extrait da Courrier du Bcu-RMn , sans indication de source.
*.
( 359 )
soas les yeux forment un répertoire critique des plus attrayants
et dans lesquels le monyement littéraire de la France et de l'étran-
ger est tout spécialement étudié.
Nous recommandons vivement cet Intéressant recueil à tous nos
lecteurs ; il serait regrettable de le voir échouer contre l'indiffé-
rence du public.
Nos sympathies les plus vives sont acquises aux collaborateurs
de la Revue critique, à cette vaillante phalange d'érudits et do
jeunes savants au nombre desquels l'Alsace compte plusieurs des
siens : HM. Rodolphe Rcass, Bug. Mflntz, X. MossmanUi émilo
Hoitz, A. Schillingor, etc.
AoiiûG 1866, ic' volume :
G. P. Triêtan et IseuH, poêmo do Gottfrid do Strasbourg,
par Bossert, p. 56. — Ch. Mobbl. La Cité antique^ par Fustel
de Coulanges, p. 233 et 852. — Fustbl db Codlavobs. Corres-
pondance, p. 377.
2« volume :
ËBN. LxBBi. François Hemsterhuis, sa vie et ses œuvrcê, par
Emile Gruckcr, p. 28. — Verfa^sungtgeschichte, von G. Waitz,
p. 97. — Ch. TnuEOT. Die verlorenen Schrifïen des Aristotelest
von E. Hoitz, p. 197. — Rod. Hbuss. Œuvres choisies de L.
Spacli, tomes l et 2, p. 207. — Idem. Étude sur l'histoire dos
juifs à Colmar, par Mossmann, p. 224. — Idbm. Les Connlitu-
tiofis des campagnes de F Alsace au moyen dge. Les Paysans de
F Alsace au moyen dge, par l'abbë Hanauor, p. 251. — Idem.
Murbach et GuebwiUer, par Mossmann, p. 283. — X. GaMani,
Contes, lettres et pensées, par P. Ristelhueber , p. 227.
Année 1867, i»»" volume :
Rod. Rbuss. Les Coutumes du val d*Orbey. — Les Coutumes
du val de Rosemont. — Les Coutumes de t assise et les terriers de
1573 et de 1742, par Éd. Bonvalot, p. 47. — X. Martin Hylaco-
mylus WaltzemûUeTf par d'Avezac, p. 310.
Année 1868, i*"" volume :
X. Mossmann. Beitràge zur GeschicfUe des EUasses im 30jàh-
Hgen Kriege, von Reuss.
Année 1868, 2» volume :
X. Mossmann. Dictionnaire lopographique du Haut-Rhin, par
G. Stoffel, p. 307.
( 360 )
Zbitsohbipt rÛR nut Gbschxchtb dbs Obbbrhbzvs^ 81^ volume,
$• livraison , 1867.
MosB. Ortenauische Urkunden vom I3ten bis I6tea Johr-
hundert. (Bcproductioa de divers documonts déposés aux ar-
chives de la préfecture du Bas- Rhin et dans celles de la ville
1. Cette livraison est terminée par un avis de deux pages qui fait
connaitre aux abonnés de cet intéressant recueil que M. Mono se re-
tire de la direction des Archives grand-ducales et de la rédaction de
la Revtie higtorique dont il fut le fondateur.
c D'autres plumes, plus autorisées que la nôtre, dit M. Aug. Stœber
dans VInduêtriel alsacien du 16 Janvier 1869, retraceront un Jour les
mérites Incontestables, les découvertes littéraires et historiques, les
innovations si remarquables et souvent si hardies que cet infatigable
pionnier a faites dans le domaine de la science. Nous nous bornerons
à lui exprimer ici notre profonde reconnaissance pour tout ce que
son recueil renferme do trésors relatifs à l'histoire de l'Alsace. En
effet, quelque volume qu'on ouvre de sa belle et riche collection, on
y trouve des documents, des faits, des appréciations utiles, indispen-
sables pour l'intelligence de l'histoire des fondations religieuses ou
civiles, du droit, des mœurs et des coutumes de notre pays pendant
tout le moyen âge.
■ Deux autres ouvrages de M. Mone : les Étudea etUiques (Celtische
Forschungen) et la CoUeetion de» souree» de l'histoire du payé de Bade
(Quellensammlnng dor badischen Landesgeschichte), sont également
du plus haut intérêt pour nos études alsatiques. La Collection des
sources, etc., renferme, entre autres, un po6me épique dont Pierre
de Hagenbach est le héros , ainsi qu'une série de documents inédits sur
le trop fameux mandataire de Charles le Téméraire.
• Que M. Mone , qui compte aujourd'hui prés de 73 ans et 52 années
d'exercice , soit comme professeur, soit comme auteur et archiviste,
Jouisse encore pendant de longues années du calme de sa retraite si
bien méritée!
« Bon sucoeseeur, M. le docteur baron Roth de Schreckeostein , a
déjà donné, par plusieurs publications historiques, des preuves de
goût et de savoir ; il ne laissera pas , nous l'espérons , dépérir entre
ses mains les bonnes traditions et l'oeuvre si importante de son illustre
prédécesseur. •
( 361 )
do Strasbourg.) — Idbm. Organisation der Stiftskirchen. (Fort-
setzung.) — Idkm. Urkunden ùberdie bayerische Pfalz. (Schiuss.)
— Daicbaohxr. Urkundenlese zur Gescbichte 8«hwûbischor
Klôster. (Schiuss.) — Idkm. Urkunden zur Gescbichte der Gra-
fcn von Froiburg. — Badbb. Urkunden der ehemaligen Âbtoi
Sanct Trudbert im Schwarzwald. (Document do Tévôquo Henri
de Strasbourg, 16 août 1216.) — Goschichtlicho Notizen.
4* livraison, 1868 ; «
Dambacubr. Urkundenarchiv des Klosters Bebenhausen.
(Schiuss.) — Badbb. Der Dingrôtel von Sanct Trudbert im
Breisgau. — Idbm. Einige Urkunden ùbcr Krotzingen. — Na-
men- und Sachregister. — Summarisches Begister fibor don
Inhalt der ersten 21 Bûnde.
BuLIiBTIR DB LA SoCI^TÉ IHDC8TBIBLLB DB MuLROUSB. Juillot-
novembre 1868.
Pbnot. Rapport sur la situation de la bibliothèque et dos
cours populaires en 1867-1868. — EnssASc. Notice historique
sur les armoiries de la ville de Mulhouse, avec une planche
chromo-lithographidfl. — J. Sieopbibd. Des Cercles d'ouvriers,
à propos des Working raen's clubs d'Angleterre.
MrTTnEiLDMOBN Aus DEM Antiquabiatb , von S. Calvary u. Gomp.
in Berliu. i»"® année. Public.ition bi-mensuelle, in-8o. Chaque
numéro contient environ 50 p. do texte avec planches, l «/« A»
par an. On s'abonne à ta librairie V* Berger- Levrautt.
Excellente publication bibliographique, que noua sommei heu-
reux de signaler à l'attention de nos lecteurs.
i""» livraison. Octobre et novembre 1868. I. Der Antiquariat
und die Bibliotheken , nebst einem Anhange ; Vier Capitol aus
Mumer's Eulenspfegel von 1515. Strassburg, in-4o.
2» livraison. Décembre 1868 à janvier 1869. V. Beitrûgo zur
Reformationsgeschichte von Strassburg: i. Daserste bekannte
evangelische Messbuch der Strassburger Kirche. Nebst einer
photolithographirten Beilage. — 2. Das erste Strassburger
Gesangbuch. — 3. Ein Strassburger Gesangbuch von 1586.
Nebst photolithographirten Beilagen. — 4. Die Zehn Gebote.
Eine Wandtafel fur den Schulgebrauch. — 5. Das Vater-Unser
in Versen. — «. Butzer's Apologie von 1626. — 7. Ein Frag-
ment Schwcnkfeld'scher Thoson.
( 362 )
Ei^^RsiscuEs VoLKSBLATT. Elno DorfzuituQg. Politische Welt-
hûndel, Ackorbau, Erheiterungen. Erscheiot jedon Samstag.
N° 1, 5 décembre 1868. Directeur: L. L. Bador. Muïhou»e,
typog. Bader; in-49 de 8 p. 6 fr. par an.
Pabis-Magazinb. S« série. 2 août 1868, n^ 4, in-s^.
G. Maillard. Los Villes de France. Strasbourg.
• Boanconp de moavoment, de brait et d'activité tant que le
soleil n'est pas couché. Dos que le crépuscule arrivai plus rien,
pas une âme dans les rues, pas une boutique ouverte. La vieille
ville de Gutenberg est à table et va dormir. ■
Journal dks Débats. SI décembre 1868.
Saiht-Mabc Gibabdin. Légendes d*AUacet par Rosse eu wSaint-
Hilairc.
ÂLLGBicBiNB Zbitdno (Wochenausgabe). 2« année. N^ Si, 31 juil-
let 1868.
Gottfriod von Strassburg und das Gottesurtheil seiner Zeit.
MaGAZIN FÛB DIB LlTTEB^TUB DES AuSLANDBS. 1^^ aOÛt 1868.
Noa 30 et 31.
Éd. SchurA. Eino Gcschichto des deutschen Lledes {Histoire
du Lied).
Lb Pbtit Figabo. 31 octobre 1868.
À. Lbbbboullbt. La Cabane du Scblitteur.
Rbyde abchéolooiqub. 8^ année. Mai 1867.
Fbbd. Ce abdin. Autel romain découvert à Strasbourg on i86iS.
La Pbtitb Pbesse. 4® année. 15 janvier 1869.
ToKT Kbvillon. Los Oies, les PAtés de Strasbourg.
Lb Pbggbès bblioieux. 11^ année. No 87, 4 juillet — n^sa, 26 dé-
cembre 1868.
X. Fôte de Worms. — Tn. Gebold. L'Église d'Irlande. —
A. ScHiLLiNOBR. L'Orthodoxic luthérienne on Alsace et son
journal. — Fontanks. Simplicité et popularité du christianisme.
— Kauffmann. Nomination d'un pasteur libéral au Nouhof. —
IIoBST. La Dernière session du Consistoire supérieur. — Rod.
Rbus8. Les Martyrs protestants. Blanche Gamond. — Kadfp-
MANH. Le Gymnase de Strasbourg. — X. Orthodoxie et liberté.
— - A. SonALLBR. Le Dogme de la chute ot la loi du travail. —
( 363 )
IIoK8T. llccneil de t'aiiliiiuesàl'iisago des chrétiens d»? l'Égliso
de la Confession d'Aiigsbourg. — Gkrold. Bernard Palissy. —
Ch. Kiiss. De la Destinée humaine. — ■ A. Kauffuarn. Spiritua-
lisme et matérialisme. — Rikf. La Fôte annuelle do la Société
de Gustave-Adolphe. - Schillikobr. Les Grandes colères do
M. Mettetal. — Idem. La Destruction du protestantiêine en Bo-
hême, par \Uu\. Ueuss. — Horst. La Situation do Tégliso do
Paris. — Hauu. L'Église réformée sous la croix. — Gkrold,
Schleicrmacher. — Cii. Kiiss. La Mort et la douleur, à proj»os
de deux brochures de M. Lebh)is. — Lkhlois. Lettre à M. Kiiss
sur le mOme sujet '. — Knoeluanm. Les Fûtes de l'Avcnt. —
Avis aux lecteurs*. — Table des matières do l'année 1868.
1. « Lcfl crrcurd et les écarts des gOnératious qui nous ont précédés
exercent tfur nous leur funeste inilucucc , et plus d'une tombe s'ou-
vrirait moins tût, si, à l'exemple de Jéhus, nous revenions des tradi-
tions humaines aux lois de Dieu. • M. Flourcns a traité la question de
la longévité humaine au point do vue matériel ; à M. Lcblois à la trai-
ter au point de vue spirituel. Kt dire qu'on a pu lui donner l'épithèto
do rationaliste !
2. I.)an8 notre d(;rnier numéro , nous avons signalé M. Schillinger
eorame n'd.iotour en chef du Progr«}g relitjieux. C'était, il paraît, uno
erreur, et cette erreur nous a valu le poulet suivant : • Le jonrnal
n'a pas pour rédacteur M. Kauifmanu seulement. II y a, comme l'in-
diquait le numéro spécimen , publié \ la fin du mois de décembre 1867,
un comité de rédaction composé dn MM. (lérold, Schillinger et Kauff-
mann. Comme nous l'avons dit dans un «les premiers numéros, ces
trois rédacteurs sont égaux. Il n'y a pas de rédacteur en chef; du reste,
vous avez pu vous convaincre par la lecture que celui des rédacteurs
qui a fourni le plus d'articles jusqu'ici n'est pas celui que vous an-
noncez. Vous voudrez donc rectifier votre erreur dans un des numé-
ros du JJibliograiihe qui suivront.* «A. KaufTmann.i Nous avons, en
effet, remarqué plus d'articles signés KaufTmann. Voilà de quoi stimu-
ler l'ardeur de MM. Schillinger et Gérold; mais qu'ils n'oublient
pas le proverbe : • Qualité vaut mieux «lue quantité. • C'est, nous
l'espérons, l'avis des lecteurs du Pmgrèg.
~C. M.
l'iu du ijCdbirini' whauc «'/ f/c /<' /'/« ninv*' svnc
.In
nim,n.»i;nAi'iiK .\i.s.\i;n:N.
• • 111 II II ■ I I ' Il I
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