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Full text of "Le Bibliographe alsacien"

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LE 


BIBLIOGRAPHE 


ALSACIEN 


Exemplatre  de  la  bibliothèque 
de  M. __ 


STKASlOUkC  ,  mPaiMBtlC  OB  TBOTB  BBROBB-LBVBADLT. 


LE 


BIBLIOGRAPHE 


ALSACIEN 


GAZETTE 

LITTÉRAIRE,  HISTORIQUE,  ARTISTIQUE 


III 


STRASBOURG 


M.  D,  CCC.  LXV 


Eocemplaire  de  la  bibliothèque 
de  M.  ..      ..    -.-  .       . 


l-LBIflAOLT. 


LE 


BIBLIOGRAPHE 


ALSACIEN 


GAZETTE 

LITTÉRAIRE,  HISTORIQUE,  ARTISTIQUE 


III 


STRASBOURG 


M.  D.  CCC.  LXV 


^ 


0 

0 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


Anciennes  industries  d'AIsaoe  et  de  Lorraine.  Mannfactures  de 

porcelaine  et  de  faïence         2,  29,  89,  117,  253 

Les  Armoiries  de  Sainte-Marie-aux-Hines 6 

Cixarles  Bemhard 7 

Le  Jnif  Errant 9 

Les  Collections  strasbourgooises 34 

Un  Alsatiqne  qui  n'existe  plus  (Tliomas  Murneri  Nova  Germania)  .  57 

Un  poSte  provençal  à  la  cour  de  Lorraine 72,209 

Livres  français  imprimés  à  Strasbourg  aux  XVI*  et  XVII*  siècles .  94 

M.  le  vicomte  Théodore  Renonard  de  Bussierre 130 

Les  Sigillés  et  les  Armoiries  de  Savernc 141 

La  Société  des  Amis  des  arts  do  Strasbourg.  Les  Artistes  alsa- 
ciens au  salon  de  1865 221 

Les  Commencements  de  l'imprimerie  dans  les  Vosges    ....  231 

L'Bncrier  d'Enloge  Schneider 265 

M.  Hngot.  Notice  nécrologique 285 

Les  Tableaux  de  Schœngauer  au  musée  de  Colmar 287 

Rerue  bibIioeTaplii<Iue. 

^{«a<ia.  Erste  Abtheilung,  1862-1 S64,  von  A.  Stœber 12 

La  Chaiêt  dam  la  vallée  du  Rhin  (Alsace  et  Bade),  par  M.  Maurice 

Engelhard ' 39 

IrA  C»<^ antique,  par  M.  Fustel  de  Conlanges 44 


(    VI    ) 

B.nUetin  de  la  Société  pour  la  Con$ervation  des  monumentg  higtori- 

9fie«,  2*  série  ,  tome  II .  79 

Table  méthodique  deê  tuémoireê  de  Trévoux  (1701-1775).  par  le  père 

C.  Sommervogel 84  ,  26U 

Wallenatein ,  de  Schiller,  traductiou  de  M.  Th.  BrAun   ....  100 

Deux  VUUee  à  Nicolas  de  Fine,  tradaites  par  M.  Ed.  Fiek    ...  145 
Recherchée  expérimentales  êur  la  dureté  des  eorpe.  —  Recherehtn 

*  êur  la  eompoêition  chimique  des  eaux  potables t  par  M.  Hagueny  .  148 

Chronijue  de  Tliann 151 

Histoire  de  Gabriel  Malagrida^  par  ^.  Mury 158 

X>e«  C(mfe«  S^mow,  par  le  comte  de  Ghevigné 155 

Histoire  de  la  Révolution  française  dans  le  département  du  Haut- 
Rhin  y  phr  M.  Y  éron-Révïlle   239 

Le  Westrieh,  ptLT  M.  houU  Benoît 843 

Études  sur  la  sign^ation   des  noms   de    lieux  en  France  y  par 

M.  Ilonsé 271 

Deux  nouvelles  productions  de  l'imprimerie  de  M.  Fix.     .     ■     .  293 


VaHétés. 

Une  haute  école  de  critique  rellgieuae 15 

Le  LeibnitE  de  M.  Foucher  de  Careil 16 

Armoiries  de  Salnte-Marie-auZ'Minei 48 

Le  Compositeur  Reyer  et  Bartholdy 49 

Le  Dictionnaire  des  communes  de  FVance ,  ptkr  M,  JoAnne.     ...  50 

Le  Dictionnaire  des  communes  de  France  et  M.  Brièle 87 

Les  Poésies  de  Lénau 103 

M.Coulmann  eties  A^mm»«e«n<;«« 104 

Le  Roman  alsacien 104 

Violon 15r. 

L'ancienne  Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres  ....  210 

Faïences  de  Haguenau ....  211 

Catalogue  de  la  Bibliothèque  de  M.  Jung 213 

M.  Colin ,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres 246 

Les  Tombes  celtiques,  pskv  M.  do  Ring 247 

La  Contre-RévolutUm  en  Alsace,  par  M.  Hoitz 249 


(_  VII    ) 

Paget 

Prix  de  l'Académie  française  à  MM.  Campanx ,  Fnstel  de  Cou- 
langes  et  Martha.  Mention  honorable  à  M.  Hanauer  par  l'Aca- 
démie des  inscriptions  et  belles-lettres )iA9 

MM.  Maurial  et  Qrass,  chevaliers  de  la  Légion  d'honneur  ...  249 

Société  littéraire  de  Strasbonrg 278 

Un  Moréri  consacré  par  Voltaire 281,995 

Poésie  de  S.  Brandt  trouvée  à  Bftle 28t 

Un  portrait  de  Keppler 282 

Bibliothèque  de  Strasbonrg 282 

Un  Placard  en  1462 297 

Suicide  d'un  évéque  à  Strasbourg 298 


Bibliographie. 

Bulletin  mensuel  d'Alsatica  .     .    .     18,  51,  106,  157,  214,  249, 283,  299 

Périodiques 19,  55,  109,  166,  218,  251,  305 

Estampes 168 

Livres  rares  et  curieux 21,111 


(  2  ) 

peler  brièvement  la  situation  de  cette  industrie  en  Europe, 
dans  les  premières  années  du  XVIII'  siècle. 

Tandis  que  l'Allemagne  attendait  encore  les  décou- 
vertes de  ses  arcanistes^  on  fabriquait  d^' à  en  France  une 
poterie  qui ,  sans  être  de  véritable  porcelaine ,  en  avait 
du  moins  Taspect  et  quelques-unes  des  qualités  secon- 
daires; c'est  ce  qu'on  a  nommé  porcelaine  artificielle  ou 
à  pâte  tendre.  Dès  la  fin  du  XYII*  siècle ,  cette  sorte  de 
poterie  était  de  fabrication  courante  dans  l'usine  de  Saint- 
Cloud ,  et  peu  d'années  après ,  on  en  faisait  également  à 
Lille  et  à  Rouen.  Mais  c'est  seulement  en  1769  que  la 
manufacture  de  Sèvres  commença  à  fabriquer  de  la  por- 
celaine dure  dont,  dès  1761,  elle  avait  acquis  les  procé- 
dés d'un  descendant  de  Charles  Hannong,  ainsi  que  nous 
le  verrons  plus  loin. 

La  faïence  était  donc,  au  commencement  du  XVIII* 
siècle ,  la  plus  belle  poterie  qu'on  eût  pour  l'usage  cou- 
rant; et  on  en  faisait  alors  de  fort  remarquable  un  peu 
partout,  en  Allemagne,  en  Hollande,  à  Nevers,  àEouen 
et  en  Provence.  Ainsi,  sous  ce  rapport,  l'Alsace  n'était 
pas  précisément  en  progrès ,  puisque  je  n'ai  pu  constater 
l'existence  d'aucun  établissement  de  ce  genre  en  activité 
à  cette  date ,  et  que ,  selon  toute  apparence ,  la  contrée  ne 
produisait  alors  que  des  gi'ès  communs  et  des  terrailles 
vernissées.  £lle  ne  tarda  pas  cependant  à  prendre  part  au 
grand  mouvement  industriel  qui  déjà  se  faisait  sentir  en 
Allemagne. 

La  grande  affaire  du  moment,  celle  qui  préoccupait 
surtout  les  savants  et  même  les  souverains  de  ce  pays, 


(  3) 

c'était,  on  le  sait,  la  recherche  de  la  transmutation  des 
métaux  ou  de  la  pierre  philosophale  ;  mais  les  alchimistes 
faisaient  aussi  depuis  longtemps  de  vains  efforts  pour 
trouver  le  moyen  de  reproduire  ces  belles  poteries  blan- 
ches et  translucides  que  les  Portugais  avaient,  dès  le 
XYI*  siècle ,  rapportées  de  la  Chine  et  du  Japon.  L'électeur 
de  Saxe ,  Frédéric- Auguste  P*^,  attachait  un  prix  immense 
à  cette  découverte ,  et  pour  y  arriver,  il  avait  en  quelque 
sorte  séquestré  dans  son  château  d'Albrecht,  à  Meissen, 
deux  habiles  alchimistes  nommés  Tschirnhaus  et  Bôttger, 
qui,  sous  une  surveillance  sévère,  poursuivirent  ce  ré- 
sultat pendant  plusieurs  années.  Comme  cela  arrive  le 
plus  souvent,  leurs  recherches  n'aboutirent  pas,  mais  le 
hasard  vint  à  leur  aide ,  et  en  fabriquant  des  creusets  de 
fusion  pour  les  besoins  de  leur  laboratoire,  ils  obtinrent 
une  poterie  rouge  dure  et  solide  qui  avait  toutes  les  qua- 
lités de  la  porcelaine ,  moins  la  blancheur  et  la  transluci- 
dité. Enfin ,  par  une  autre  circonstance  toute  fortuite  en- 
core ,  Bdttger  ayant  eu  à  sa  disposition  une  terre  blanche 
des  environs  d'Aue,  le  kaolin,  la  base  de  la  porcelaine, 
cette  matière  si  longtemps  cherchée,  était  trouvée,  et  dès 
Tannée  suivante,  1710,  parut  à  la  foire  de  Leipzig  la 
première  porcelaine  blanche  d'Europe. 

A  partir  de  ce  moment,  les  précautions  prises  pour 
assurer  la  conservation  des  secrets  de  la  fabrication  furent 
portés  au  delà  de  tout  ce  qu'on  pourrait  croire.  Le  point 
fondamental  des  instructions  données  à  tous  ceux  qui 
travaillaient  dans  la  manufacture  de  Meissen,  depuis  le 
directeur  jusqu'au  simple  ouvrier,  était:  secret  jusqu au 


(4  ) 

tombeau.  Cette  instruction  était  répétée  aux  principaux 
chefs  tous  les  mois  et  affichée  pour  les  inférieurs  à  la  porte 
des  ateliers.  Quiconque  trahissait  un  des  secrets  était  me- 
nacé d'être  enfermé  pour  la  vie  comme  prisonnier  d'État 
à  la  forteresse  de  Kœnigstein.  La  fabrique  était  traitée 
en  véritable  place  forte  dont  rentrée  était  interdite  à 
quiconque  n'en  faisait  pas  partie. 

Malgré  toute  cette  surveillance,  les  secrets  ne  tardè- 
rent pas  à  être  répandus  dans  jl'autres  parties  de  TAUe- 
magne  par  divers  transfuges  échappés  de  la  forteresse  de 
Meissen.  C'est  par  cette  voie  que  nous  les  verrons  bientôt 
parvenir  à  Strasbourg. 

Si  l'Alsace  ne  possédait  pas  encore,  à  cette  date  de 
1710,  de  fabrique  de  faïence  artistique,  on  comptait  ce- 
pendant dans  la  province  de  nombreuses  manufactures 
de  poteries  de  toutes  sortes.  A  Strasbourg,  nous  l'avons 
dit,  leafiguit^  potiers  de  terre  et  fabricants  de  poêles  de 
faïence ,  formaient  un  corps  de  métier  qui  avait  son  im- 
portance et  dont  faisaient  partie  des  ouvriers  habiles  et 
des  chefs  versés  dans  la  connaissance  de  toutes  les  pra- 
tiques du  métier. 

Parmi  ces  derniers,  le  plus  capable  et  le  plus  instruit, 
sans  aucun  doute ,  était  Charles-François  Hannong  qui , 
depuis  quelques  années,  avait  fondé,  dans  lame  du  Fou- 
lon, une  manufacture  de  pipes  en  terre.  Originaire  de 
Maastricht,  Hannong  vint  s'établir  à  Strasbourg,  vers 
1709*,    après   avoir   habité    pendant    plusieurs   années 


1.  Le  6  octobre  1710,  Hannong  est  admis  membre  de  la  Tribu  den 
maçons;  pt,  en  1712,  dans  l'acte  de  décès  d'an  de  ses  enfants,  il  prend 


(5) 

MayeDce;  c'est  pendant  son  séjour  dans  cette  dernière 
localité  qn^il  acquit  sans  doute  ses  premières  connais- 
sances céramiques ,  car  dans  les  environs ,  à  HSchst,  exis- 
tait alors  une  fabrique  de  faïences  fines  qui  avait  déjà 
une  certaine  célébrité  et  devint  par  la  suite  un  des  éta- 
blissements les  plus  remarquables  de  T Allemagne.  Quoi 
qu'il  en  soit,  c'est  là  que  plus  tard  Charles  Hannong  et 
ses  fils  vinrent  chercher  les  moyens  de  perfectionner  leur 
fabrication  en  empruntant  à  l'usine  de  Hëchst  non-seule- 
ment ses  procédés,  mais  encore  des  matériaux  et  même 
des  ouvriers.  Ce  fait  ne  serait  pas  établi  par  les  docu- 
ments qui  ont  été  mis  à  ma  disposition,  que  la  similitude 
des  produits  des  deux  établissements  ne  pourrait  guère 
laisser  de  doutes  à  cet  égard;  j'y  reviendrai,  du  reste, 
lorsqu'il  s'agira  de  déterminer  les  caractères  des  faïences 
de  Haguenau  et  de  Strasbourg. 

Ainsi  Hannong  ne  s'occupa  d'abord  que  de  la  fabrica- 
tion des  pipes  ;  mais  il  donna  promptement  une  grande 
extension  à  son  établissement  et  acquit  lui-même  bientôt 
une  position  des  plus  honorables  parmi  les  notables  de  la 
cité.  Nous  voyons,  en  effet,  que,  en  1718,  il  est  nommé 
échevin  par  la  corporation  des  maçons  unie  à  celle  des 
potiers,  et  que,  en  1729,  il  est  appelé  à  siéger  dans  le 
petit  Sénat.  Pour  que  de  pareilles  distinctions  viennent 
trouver  un  étranger  établi  depuis  peu  d'années  dans  une 
ville  où  les  corps  de  métiers  et  la  bourgeoisie  avaient  une 
importance  considérable,   il  fallait  nécessairement  que 


la  qualité  do  bourgeois  do  Strasbourg,  co  qui  suppose  bleu  une  ré- 
sidence de  quelques  années  dans  la  ville. 


(  6  ) 
celui-ci  fût  an  homme  aaesi  recommandable  par  sa  va- 
leur personnelle  que  par  son  influence  sur  une  partie  de 
la  population.  (SmcoMnuitf.) 


A.  T. 


LES  ARMOIRIES  DE  SAINTE-MARIE- 

AUX-MINES. 

La  ville  actuelle  de  Sainte-Marie-aux-Mines  n'est  pas 
une  cité  semblable  à  la  plupart  de  nos  anciennes  cites 
d'Alsace.  Elle  n'a  jamais  été  murée  comme  RibeauviUé 
ou  Ammerschwir,  et  le  beffroi  n'a  jamais  appelé  les 
bourgeois  au  moment  du  danger.  D  faut  la  considérer 
plutôt,  dans  les  siècles  derniers,  comme  une  colonie  pla- 
cée sur  les  deux  rives  de  la  Liepvrette  où  les  princes  al- 
lemands et  les  princes  lorrains  envoyaient  des  hommes 
pour  y  exploiter  des  mines  qui  furent  un  moment  telle- 
ment prospères,  dit-on ,  qu'elles  devinrent  un  fief  de  l'em- 
pire d'Allemagne.  Un  côté  de  Sainte-Marie  était  lorrain , 
l'autre  allemand.  Maintenant  encore ,  la  langue  allemande 
domine  sur  la  rive  droite  et  la  langue  française  sur  la  rive 
gauche.  Une  agglomération  d'individus  placée  dans  de 
telles  conditions  ne  pouvait  constituer  une  cité  homo- 
gène et  avoir,  par  conséquent,  un  drapeau  commun,  ou, 
si  l'on  préfère,  un  blason.  Aussi  ne  trouve-t-on  pas  d'ar- 
moiries propres  à  la  ville  de  Sainte-Marie.  U  n'y  a  que 
des  armoiries  de  communautés;  celle  des  mineurs,  par 
exemple ,  qui  porte  :  d'argent  à  deux  marteaux  de  sable 
en  sautoir.  On  n'est  pas  bien  d'accord  sur  la  nature  des 


(  7  ) 

émaux.  Des  armoiries  assez  singulières  ont  passé  pendant 
quelque  temps  pour  être  celles  de  Sainte-Marie.  Elles 
étaient  :  parti  de  Ribeaupierre  et  d'azur  à  la  double  croix 
de  Lorraine.  Mais  ce  sont  des  armes  imaginaires  dues 
sans  doute  à  Timagination  d'un  archéologue  fantaisiste. 
Lorsque  Louis  XIV  imposa,  comme  moyen  fiscal,  des 
blasons  aux  communautés  et  aux  habitants  plus  ou  moins 
notables  des  villes  et  villages  d'Alsace,  Sainte-Marie  eut 
sa  part  dans  la  distribution.  D'Hozier,  généalogiste  de 
France,  donna,  non  peu  à  la  ville,  mais  à  la  communauté 
des  habitants  du  village  de  Sainte-Marie-aux-Mines ,  les 
armes  suivantes  :  d'azur  à  une  Notre-Dame  d'argent  po- 
sant ses  pieds  sur  une  montagne  d'or.  Ainsi  donc ,  à  pro- 
prement parler.  Sainte* Marie  n'a  point  d'armoiries  à  elles 
comme  l'ont  Strasbourg,  Schlestadt,  Colmar,  Mulhouse, 
Haguenau,  etc.  Elle  n'a,  si  elle  veut  en  adopter,  que 
celles  que  je  viens  de  décrire  et  qui  furent  imposées  à  la 
communauté  de  ses  habitants  par  l'administration  fiscale 
du  roi  Louis  XIV.  Léon  Landvavn. 


CHARLES  BERNHARD. 

Charles  Bernhard,  qui  vient  de  mourir  à  l'âge  48  ans , 
n'était  qu'un  modeste  ouvrier  typographe  ;  mais  il  sentait 
en  lui  l'inspiration  du  poëte ,  et  de  bonne  heure  U  eut  la 
noble  ambition  d'imprimer  ses  propres  écrits.  Dès  1848, 
il  publia  un  recueil  de  poésies  intitulé  :  Ermnerungtblàtter 
ans  Algérien,  souvenirs  de  l'Algérie ,  où  il  avait  pris  part, 
comme  sous-officier,  à  plusieurs  expéditions.  En  1849, 


(8) 
1850  et  1851 ,  il  collabora  activement  au  Démocrate  du 
Bhm  et  à  la  Volkêrepublik ,  et  plusieurs  de  ses  feuilletons 
attirèrent  Tattention.  A  cette  même  époque ,  il  fonda  une 
société,  ou  caisse  de  secours,  alimentée  par  des  cotisa- 
tions mensuelles  et  procurant  des  secours  médicaux  et 
des  médicaments  aux  ouvriers  malades.  Cette  société ,  qui 
s'appelle  la  Cordiale,  a  prospéré  et  compte  aujourd'hui 
plus  de  400  familles  d'ouvriers.  £n  1852,  quand  il  ne  lui 
fut  plus  possible  de  discuter  les  choses  à  son  point  de 
vue ,  Bemhard  fit  la  guerre  aux  préjugés  en  les  couvrant 
de  ridicule  dans  les  Stroeburfer  Wibhle,  En  1860 ,  il  pu- 
blia les  Gedichte  emes  Strasaburgerê ,  poésies  toutes  pleines 
de  grâce  et  d'imagination.  De  1860  à  1861  parut  le  fa- 
meux Ha$iê  im  Scknôkenloch  (Jean^  du  Trou  des  Cousins), 
espèce  de  Charivari  ou  de  Kladderadatêch  strasbourgeois , 
qui  valut  à  son  auteur  beaucoup  de  rancunes  et  peu  d'ar- 
gent. En  1863  vinrent  les  Strosbutyer  He^e;  peu  après, 
le  Volkêbarbier ,  ein  Wochenblatt  gegen  dos  Perriicken- 
wesen,  petite  revue  satirique  qui  méritait  de  vivre  et  qui 
mourut  au  bout  de  trois  semaines.  H  collabora  aussi  de 
temps  en  temps  au  Samstagsblatt  de  Mulhouse  :  cette  pe- 
tite feuille  littéraire  dont  le  succès  va  toujours  en  aug- 
mentant. Enfin  pendant  la  dernière  année  de  sa  vie, 
malgré  les  souffrances  et  les  privations,  Bemhard  com- 
posa une  comédie  en  cinq  actes  intitulée  :  le  Steekelburfer, 
inédite  encore,  et  qui  est  destinée  à  rivaliser  avec  le 
Pfmgstmontag ;  car  la  pièce  de  Bemhard  est,  comme  celle 
d'Arnold,  écrite  en  vers  du  dialecte  strasbourgeois,  et, 
comme  elle  aussi,  elle  dépeint  et  elle  critique  les  habi- 


(9  ) 
tudes ,  les  travers ,  les  idiotismes  des  habitants  de  la  ca- 
pitale de  TAlsace. 

Charles  Bemhard  a  vécu  presque  ignoré ,  et  pour  lui , 
comme  pour  Hégésippe  Moreau ,  la  célébrité  ne  commen- 
cera qu'avec  la  mort.  Inutile  d'ajouter  qu'il  a  toujours  été 
pauvre ,  mais  il  eut  du  caractère  et  fut  riche  d'imagina- 
tion et  de  cœur.  ** 

LE  JUIF  ERRANT. 

M.  Champfleury  vient  de  publier  dans  la  Bévue  ger- 
manique et  française*  une  première  étude  fort  curieuse 
sur  la  légende  gothique  du  Juif  errant. 

Il  appartenait  à  un  écrivain  aussi  original  de  recher- 
cher dans  l'imagerie  populaire  la  physionomie  et  l'esprit 
des  générations  passées.  Déjà  ses  articles  sur  la  carica- 
ture antique  publiés  dans  la  Gazette  des  Beaux-  Arts  ont 
vivement  intéressé ,  et  les  travaux  qu'il  prépare  sur  les 
marionnettes,  sur  les  feuilles  satiriques  et  symboliques 
sont  attendus  avec  impatience  par  les  nombreux  amis  de 
la  curiosité. 

De  toutes  les  légendes  merveilleuses  qui  sont  ancrées 
dans  l'esprit  du  peuple,  dit  M.  Champfleury,  celle  du 
Juif  errant  est  la  plus  tenace,  aussi  le  remercions-nous 
d'avoir  la  patience  d'en  rechercher  le  sens  à  travers  tous 
les  matériaux  qu'historiens ,  philosophes ,  poëtes ,  roman- 
ciers, peintres,  érudits  nous  ont  laissés  depuis  le  XUV* 
siècle. 


1.  l"'  août  1864.  7«  aunée,  tonio  XXX. 


(  10  ) 

Cette  légende  remonte  au  temps  des  croisades ,  et  Mat- 
thieu Paris  est  le  premier  historien  qui  Tait  racontée 
dans  sa  grande  histoire;  Philippe  Mouskes,  évêque  de 
Toumay,  dans  sa  Chronique  rùnée,  fait  également  men- 
tion de  Cartaphilus  et  de  son  châtiment;  mais  ce  sont  les 
seuls  auteurs  du  moyen  fige  qui  s*en  «oient  préoccupés. 
Ce  n*est  que  trois  siècles  plus  tard  que  le  Juif  errant  se 
retrouve  en  Allemagne.  Il  paraît  qu'il  traversait  alors 
TEurope ,  car  voici ,  du  reste ,  ce  que  nous  lisons  sur  son 
passage  à  Strasbourg  dans  les  Curwsitéê  de  l'histoire  des 
croyances  populaires  au  moyen  âge,  publiées,  eu  1859, 
par  le  Bibliophile  Jacob  : 

«A  quelques  années  de  là  (157Ô  environ),  le  Juif 
«errant  entrait  à  Strasbourg,  se  présentait  aux  magîs- 
«trats  et  leur  déclarait  qu*il  avait  passé  par  leur  cité 
«deux  cents  ans  auparavant,  ce  qui  fut  vérifié  dans  les 
«registres  de  la  ville.  Ce  Juif  parlait  si  bien  allemand 
«  qu*il  dut  expliquer  cette  particularité  suspecte  en  disant 
«que,  suivant  la  permission  de  Dieu,  il  entendait  et  par- 
«  lait  la  langue  locale  dès  qu'il  avait  le  pied  dans  un  pays, 
«n  ne  demeura  pas  longtemps  à  Strasbourg,  et  il  ox- 
«  prima  le  regret  do  n'y  pouvoir  plus  revenir,  puisque 
c  son  pèlerinage  serait  terminé  quand  il  aurait  parcouru 
«les  Indes  occidentales  et  que  le  jugement  dernier  ne 
«manquerait  pas  d'arriver*.  » 

Cette  première  étude  de  M.  Champfleury  sur  le  Juif 


1.  Ceux  de  nos  lecteurs  qui  posséderaient  quelques  données  sur  le 
passage  du  Juif  errant  à  Strasbourg  on  dans  d'autres  localités  de  l'Al- 
sace nons  obligeraient  beaucoup  en  nous  les  commnniquant.    C.  M. 


(  "  ) 

errant  se  compose  de  trois  chapitres  :  1°  les  légendes  sui- 
vant les  récits;  2®  ballades  et  poésies;  3*^  images  popu- 
laires. C'est  à  ce  dernier  chapitre  que  nous  empruntons 
les  lignes  qui  suivent  et  qui  ont  un  intérêt  tout  spécial 
pour  TAlsace.  C.  M. 

c  Un  modeste  imagier  de  Wissembourg ,  après  tant  de 
€  fatras,  de  commentaires,  d'équivoques  sur  ce  person- 
«  nage  fantastique ,  a  donné  la  véritable  leçon. 

«Le  peuple  fait  quelquefois  de  ces  heureuses  trou- 
«  vailles. 

«  Un  pauvre  artisan ,  se  révoltant  contre  le  châtiment 
«  étemel  du  Juif  errant,  en  a  tenté  la  réhabilitation. 

€  Sur  un  Evangile ,  en  tête  de  Testampe ,  est  écrit  :  Frap- 
*pez,  on  vou»  ouvrira, 

«  Une  idée  a  traversé  Tesprit  du  pauvre  imagier. 

«  Que  faisait  le  Juif  errant  de  ses  éternels  cinq  sous? 

«  Dans  un  cartouche  au  bas  de  l'estampe ,  un  pauvre  au 
«  crâne  chauve  tend  son  chapeau  au  Juif  errant  qui  passe. 

«  £t  le  Juif  laisse  tomber  ses  cinq  sous  dans  le  feutre 
«  du  pauvre. 

«Touchante  conclusion  qu'avait  indiquée  Béranger 
«  dans  son  poëme  : 

■  Pins  d'un  pauvre  vient  implorer 

•  Le  denier  qae  Je  pnis  répandre 

*  Qui  ix*a  pas  le  temps  de  serrer 

t  La  main  qn'an  passant  J'aime  à  tendre. 

«  Ainsi ,  pour  la  première  fois ,  la  gravure  a  montré  le 
«  Juif  errant  humain  ;  son  rôle  finit.  Il  est  sauvé.  Puni 
«  pour  son  manque  de  charité ,  il  est  relevé  par  la  charité. 


(  12) 

«C'est  chez  l'éditear  Wentzel,  à  Wissembourg,  qu*a 
«  été  publiée  cette  importante  imagerie. 

«Il  existe  au  ministère  de  Tintérieur  une  Société  de 
«  colportage  qui  censure  les  livres  populaires  et  en  biffe 
«  les  parties  mauvaises;  mais  récompense-t-elle  les  bonnes? 

«Un  homme  d'État  devrait  avoir  connaissance  des 
«  œuvres  modestes  qui  font  acte  de  haute  morale.  Si  j*é- 
«  tais  ministre ,  je  n'hésiterais  pas  à  payer  de  ses  efforts 
«l'homme  qui,  par  le  dessin,  a  fait  comprendre  à  des 
«  milliers  de  citoyens  la  chrétienne  et  touchante  interpré- 
«tation  de  la  légende  du  Juif  errant,  l'imagier  de  Wis- 
«sembourg.  Chahpfleuby.  > 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE. 


AlêoUa.  lieitrage  zur  elsâssiachen  Geschichte,  Sage,  Siiie 
tmd  Sprache^  herausgegehen  von  August  Stœber.  Neue 
Folge,  ersteAbÛieaung,  1862-1864}  Mulhausen,  Risler, 
in-S^,  226  p. 

Cette  première  partie  d'un  nouveau  volume  de  VAhaiia 
soutient  dignement  la  réputation  de  ses  aînées.  Rappelons 
ici  que  la  publication  prit  modestement  naissance  en  1850 
sous  le  titre  de  :  Neujahrs-StoUen;  c'était  alors  une  petite 
brochure  d'une  centaine  de  pages  exclusivement  compo- 
sée par  M.  Stœber.  L'année  suivante ,  son  étendue  était 
déjà  double  et  elle  s'était  conquis  plusieurs  collabora- 
teurs.  En  1852,  elle  se  développait  encore  et  en  1864 
elle  formera  un  volume  Tie  plus  de  400  pages.  Tout  ami 


(  13) 
de  l'Alsace  voudra  posséder  un  livre  qui  h  Tagrément  des 
sujets  les  plus  variés  joint  encore  la  séduction  de  ne  don- 
ner que  des  travaux  neufs;  car  M.  Stœber  a  le  mérite 
d'avoir  compris  qu'il  fallait  quitter  les  sentiers  battus  et 
rentrer  dans  l'étude  de  l'histoire  d'Alsace  par  les  côtés 
inexplorés.  Sa  part  principale  dans  la  confection  du  tome 
nouveau  consiste  dans  un  recueil  de  proverbes  et  de  fa- 
çons de  parler  proverbiales  tirés  des  écrits  de  Geiler  de 
Kaysersberg.  Pour  la  connaissance  des  mœurs  et  de  la 
langue  dans  la  seconde  moitié  du  XV'  siècle  et  dans  les 
dix  premières  années  du  XVP,  il  n'existe  pas  de  source 
plus  abondante  que  les  écrits  de  Geiler  (1445-1510); 
c'est  ce  qu'ont  éprouvé  tous  ceux  qui  les  ont  étudiés  en 
détail.  Aussi  les  frères  Grimm ,  dans  le  monument  Icxico- 
graphique  qu'ils  se  proposaient  d'élever  à  la  langue  alle- 
mande, ont- ils  fait  à  notre  compatriote  une  place  impor- 
tante. Dans  la  dissertation  de  Vierling  sur  Geiler  (1786) 
sont  cités  30  proverbes  du  célèbre  prédicateur;  Ammon 
(1826)  en  ajouta  6  ;  plus  récemment  Eiselein  (Die  Spriich- 
wôHer  des  deutschen  Volkes,  Fribourg,  1840)  s'est  oc- 
cupé du  même  sujet;  enfin  M.  Stœber  se  présente  avec 
une  moisson  de  496  proverbes  et  expressions  proverbiales, 
dont  certains  accompagnés  de  notes  et  commentaires  dont 
nous  pouvons  faire  notre  profit. 

Proverbe  95  :  «  Un  pois  véreux  surnage  toiyours.  » 
A  propos  de  pois ,  Geiler  mentionne  aussi  le  jeu  suivant 
qui  se  pratique  encore  à  l'aide  de  boulettes  de  pain  : 
«  Mets  un  pois  sur  la  table ,  croise  un  doigt  sur  l'autre  et 
tourne ,  tu  croiras  qu'il  y  a  deux  pois.  »  Proverbe  343  : 


(  14  ) 

«  Snr  de  la  viande  fraîche  on  ne  sème  pas  du  poivre  jaune.  » 
Ceci  est  une  allusion  aux  voiles  jaunes  que  les  femmes 
portaient  du  temps  de  Greiler.  Il  dit  dans  le  Brosamlem, 
102  :  «  Les  femmes  portent  des  voiles  jaunes  qu^clles  la- 
vent toutes  les  semaines  et  sont  forcées  de  faire  reteindre 
en  jaune;  c*est  pourquoi  le  safran  est  si  cher...  Les  vieilles 
femmes  avec  leurs  voiles  jaunes  font  l'effet  d'une  viande 
fumée  dans  une  sauce  jaune.  » 

Le  volume  contient  encore  une  biographie  de  Frédéric- 
Rodolphe  Saltzmann,  par  M.  Matter^  dont  l'Alsace  déplore 
la  perte  récente.  Ce  Saltzmann  est  un  écrivain  religieux 
qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  son  cousin  Jean-Daniel 
Saltzmann ,  secrétaire  de  la  Chambre  des  tutelles  de  Stras- 
bourg. Quant  à  celui  -  ci ,  le  volume  contient  les  procès- 
verbaux  (1776-1777)  de  la  Société  littéraire  qu'il  fonda 
vers  1762  et  à  laquelle  s'affilièrent  successivement  un 
assez  grand  nombre  d'hommes  distingués  parmi  lesquels 
on  remarque  Lerse,  Meyer  de  Lindau,  Herder,  Lenz, 
Ramond,  Michaelis,  Jung-Stilling  et  Goethe,  tous  alors 
étudiants  de  l'Université  de  Strasbourg.  Les  relations 
littéraires  engendrèrent,  contre  l'usage,  de  chaudes  et 
fidèles  amitiés,  et  celles-ci  firent  naître  un  échange  de 
correspondances  dont  une  partie  a  échappé  à  la  destruc- 
tion et  se  trouve  dans  VÂiscUia  de  1853.  M.  Costc  a  fait 
une  communication  sur  la  révolte  des  paysans  du  Sund- 
gau  en  1633;  M.  Stoffel  a  envoyé  des  statuts  et  ordon- 
nances de  la  petite  ville  de  Sainte-Croix;  M.  Mossmann 
une  exhortation  de  la  comtesse  Âlexandrine  de  Rappol- 
stein  à  son  fils  Egenolf ;  M.  Ingold  des  chants  populaires; 


(  15  )  . 
M.  Rleîtz  six  missives  relatives  à  la  guerre  des  Bour- 
guignons (1470);  enfin  M.  Mtihl  a  esquissé  la  biographie 
de  Louis  Schnëegans,  travail  intéressant,  malheureuse- 
ment gâté  par  un  panég3rrique  intempestif  de  la  langue 
allemande. 

Telle  est  la  trop  courte  analyse  de  ce  volume  qui  est 
sans  doute  déjà  entre  les  mains  de  tous  ceux  qui  aiment 
notre  vieille  histoire.  P.  R. 


VARIÉTÉS. 


Umb  haute  icoLU  DE  CRITIQUE  BBLIOIBU8B.  Loa  boAux  Joars  de  la 
théologie  lont  revenu*,  dit  M.  Albert  Réville ,  dans  un  savant  et  pro- 
fond artiole  sur  lei  Origines  du  Nouveau  Ttstament^  et  Strasbourg, 
comme  on  le  verra  par  l'extrait  que  nous  en  donnons,  tient  uno 
large  place  dans  ce  courant  d'activité  matériello  et  d'ardente  inves- 
tigation des  choses  sacrées. 

•  Nous  n'avons  pas  même  toujours  connu  la  part  que  plusieurs  de 
t  nos  compatriotes  prenaient  à  ce  grand  travail  d'inventaire,  opéré 

•  sur  les  traditions  religieuses  de  tout  genfe.  Combien  par  exemple, 

•  il  y  a  peu  de  temps  encore,  savaient  qu'en  France  même,  au  sein 

•  d'une  ville  allemande  sous  certains  rapports,  mais  éminemment 

•  française  de  cœur,  à  Strasbourg,  s'était  constituée  une  haute  école 

•  de  critique  religieuse?  La  réputation  de  la  Faculté  de  théologie  de 

•  cette  ville,  depuis  longtemps  établie  dans* les  universités  d'outre- 

•  Rhin ,   était  à  peu  prés  Ignorée  parmi  nous. 

<  M.  le  professeur  Schmidt,  par  ses  beaux  travaux  sur  les  Cathare» 

•  du  moyen  Ag^ ,  avait  sans  doute  attiré  l'attention  des  lecteurs  d'élite  ; 

•  mais  les  autres  professeurs ,  MM.  Brnch  et  Renss ,  savaient  écrire  en 

•  allemand  des  ouvrages  qui  n'eussent  pas  encore  trouvé  de  public 

•  français  disposé  à  leur  faire  accueil*.  En  1849,  une  revue  française 


I.  M.  Bracb  .doyen  de  la  Faculté,  STsit  pablié  dans  cette  laogoe  des  EMtrM  $ur 
le  ehrtiuùmi$m»  f  dont  une  traduction  françaises  paru  il  y  s  quelques  années,  et  un 


(  16  ) 

de  théologie  et  <lo  philosophie  se  fondait  sona  la  direction  de 
MM.  Colani  et  Scherer.  C'était  une  première  tentative  aériense  de 
translation  anr  notre  aol  national  de  plantea  qni  Jusqu'alors  n'a- 
vaient pas  semblé  pouvoir  même  y  prendre  racine.  Ce  recueil ,  bien 
que  peu  lu ,  fit  dans  le  monde  savant  de  notre  pays  une  de  ces 
trouées  obscures  mais  profondes,  dont  nul  ne  se  doute  Jusqu'à 
l'heure  où  des  ébranlements  considérables  avertiaa^t  les  plus 
sourds  que  le  sol  est  miné  sous  leurs  pas. 

c  Parmi  les  œuvres  qui  témoignent  de  l'intérêt  véritable  avec  lequel 
le  public  s'occupe  des  questions  religieuses,  et  surtout  de  celles  qui 
sont  relatives  aux  origines  du  christianisme,  il  faut  distinguer  l'ex- 
cellent livre  que  M.  Reuss  a  publié  en  18êS,  sous  ce  titre  :  Hiêtoire  du 
canon  deê  Écriture»  saintet  dan*  VÉglUe  chrétienne.  M.  Reuss  possède 
le  talent  rare  d'être  un  écrivain  distingué  en  deux  langues  aussi  dis- 
parates que  le  français  et  l'allemand,  qui  est  fort  beau;  mais  il  a 
une  vivacité  et  une  lucidité  aussi  agréables  que  nécessaires  dans  le 
développement  de  questions  arides |  souvent  obscures,  et  il  Joint  i 
ces  qualités  tontes  françaises  une  certaine  saveur  étrangère  qui  ne 
manque  ni  d'originalité  ni  de  charme.  Quant  à  ses  tendances  et  à 
son  point  de  vue,  on  aura  tout  dit  en  le  définissant  un  critique  pnr. 
Ni  le  dogme,  ni  la  philosophie,  mais  la  recherche  historique  de  la 
vérité  autant  qu'elle  est  accessible ,  tel  est  son  but  exclusif. 

«  Cest  à  ce  désintéressement  que  sa  critique  doit  sa  force  par  la 
confiance  qu'elle  inspire  à  ceux  qui  cherchent  non  pour  conserver 
on  pour  détruire ,  mais  pbur  savoir.  • 

•*• 

Le  Lbibhitz  dk  M.  Fgucukb  db  Cabbil.  —  Il  se  publie  en  ce  moment 
deux  éditions  des  œuvres  de  Leibnits  :  une  française ,  par  les  soins 
de  M.  Foucher  de  Careil  ;  une  allemande ,  due  à  M.  O.  Klopp.  De  celle 
de  M.  Klopp  a  paru  il  y  a  quelques  semaines  le  second  volume ,  et  ce 
second  volume  a   été  acconjpagné  d'une    brochure  dans  laquelle 


traité  fort  remarquable  sur  la  Doctrtnt  cU  la  êageeêt  ehêz  U*  H4brnue,  M.  Reuit 
avait  auiBi  rédigé  en  allemand  une  Hittoirt  dt»  livrti  du  Nouveau  Testament ,  dont 
plasiears  éditions,  augmenlées  et  réTitées.  aUestent  le  laccès  prolongé  auprès 
det  théologiens  étrangers,  et  en  français  une  MUoire  de  la  théologie  au  etiele  apoi- 
lolique  ,  qui  est  srrivée  à  sa  Iroisième  édition. 


(  17  ) 

M.  Klopp  noQs  fait  de  curiettses  révélations  sur  les  procédés  d'édi» 
Mor  de  M.  deCareil.  Dans  son  cinquième  volauMly  l'écrivain  français 
prétend  qae  le  Coneilium  œgyptiaeum  on  le  projet  d'expédition  d'JÉ- 
gypte  de  LeibnitE  est  le  mémoire  complet  du  philosophe  sur  les  ma- 
tières, tandis  que,  au  contraire,  ce  n'en  est  qu'un  extrait.  Le  mé* 
moire  complet  se  compose  de  trois  parties  dont  la  seconde  a  été 
trouvée  postérieurement  aux  deux  autres.  M.  Foucher  a  omis  cette 
seconde  partie  et  soudé*  ensemble  la  première  et  la  troisième  sans 
s'apercevoir  de  la  lacune.  Aussi  n'est-il  plus  étonnant  de  l'entendre 
dire  :  •  Ce  manuscrit  nous  est  arrivé  dans  un  désordre  qui  nuit  i  son 
effet,  malgré  tout  le  soin  que  nous  avons  pris  pour  en  recoudre  les 
lambeaux.  •  Mais  ce  qu'il  y  a  de  plus  plaisant,  c'est  la  manière  dont 
M.  Foucher  s'y  est  pris  pour  effacer  les  taches  de  son  auteur.  Leib* 
nitz ,  par  exemple ,  montre  qu'un  prince  qui  voudrait  dompter  les 
Hollandais  devrait  employer  surtout  des  forces  maritimes,  car  la 
perte  des  villes  de  l'intérieur,  comme  Mafistricht,  Rheinbergen  on 
Bois>le-Dnc  \8ylva  dueû),  serait  petite.  M.  Foucher  traduit:  «Car 
pour  les  affaires  maritimes,  surtout  celles  de  quelques  villes  situées 
dans  les  terres ,  telles  que  Maastricht  sur  la  Meuse ,  Bheim*  et,  si  vous 
voulez ,  Sidouy  leur  commerce  est  faible  et  sans  poids  aucun  sur  la 
souveraineté  des  choses,  t 

M.  Foucher  parle  d'une  maison  de  Brandebourg-Lunebourg,  alors 
que  Leibnitz  mentionne  les  maisons  de  Brandebourg  et  de  Lunebourg. 
Mais  c'est  1&  un  détail  en  comparaison  de  ce  qui  suit  :  Leibnitz  dit 
que  si  l'Espagne  était  aussi  peuplée  que  la  France,  elle  aurait  les 
côte*  en  sa  puissance  et  Louis  XIV  n'eût  pas  pris  La  Rochelle,  ni 
Gustave- Adolphe  la  Poméranie.  M.  Foucher  traduit:  Louis XIV  n'eût 
pas  gardé  Rupehwmdt.  Le  trait  géographique  suivant  vaut  encore 
mieux  :  Leibnitz  dit  que  la  réputation  du  roi  ne  perdrait  rien  de  son 
prestige,  môme  si  l'expédition  d'Egypte  n'avait  pas  une  issue  heureuse, 
et  il  rappelle  Gigeri  et  Candie ,  conquêtes  que  les  Français  furent  for- 
cés de  rendre.  M.  Foucher  introduit. . .  Oentérie  qui  abandonna  peu 
glorieusement  Candie.  Voici  le  bouquet  :  Leibnitz  fait  dire  à  Pom- 
ponne qu'il  y  a  plus  de  huguenots  de  ccBur  qu'on  n'en  voit  au  temple 
de  Charenton.  Traduction  Foucher  :  Les  huguenots  sont  paisibles  à 
peu  près  comme  ceux  que  l'on  enferme  dans  Vétablis§ement  de  Cha- 
renton. Tel  est  le  traducteur  qui  publie  les  œuvres  de  Leibnitz, 
«  pour  la  première  fois  d'après  les  manuscrits  originaux,  i        P.  R. 


(  1«  ) 

BULLETIN  MENSUEL  D'ALSATICA 


Livres. 


1.  Hclvetns  et  «es  enTironi  (Ehl  prés  Benfeld),  an  V*  siècle,  par 

Napoléon  Nickiès,  avec  nne  carte  topographlqne  et  archéologique. 

Typog.  de  F*  Berger-Levrault,  à  Strtubourg,  1864;  gr.  Iii*8*,  50  p.  — 

S  fr.  60  c. 
S.  Saint  Léon ,  le  pape  alsacien ,  par  Lonii  Spach.  Strtubourg,  typog. 

de  V*  Berger-Lévrault t  1864;  gr.  in-S*,  87  p. 

Eitraiu  du  BulUtin  de  la  Sodki  âe$  monumentê  hittotitiuts  d'Altact. 
S.  écrivains  alsaciens  dn  XVII*  siècle.  Simplioissimus,  roman  de 

l'époque  de  la  guerre  de  Trente  ans,  par  Louis  Spach.  Typog.  de 

C.  Decker,  à  Colmar'^  in-8*,  83  p. 
Extrait  de  la  Bewu  d'AUace. 

4.  Les  Alsaciens  illustres.  Portraits  en  photographie  avec  notices 
biographiques;  8*  livraison.  Streubourg,  librairie  C.  F.  SehnUdt, 
typog.  de  O.  Silbermann;  in-8*,  8  p.,  et  4  portraits  photographiés  par 
M.  Ch.  Winter.  —  8  fr. 

La  2*  lirraicon  de  celte  intéressante  publication  contient  les  portraits  de 
Mabtin  ScaflBH  (d'après  un  portrait  grarè  par  Schœn  lui-mAoïe  et  reproduit 
par  Petrak,  de  Vienne,  dans  MH^mMrkt  von  Sehan.  Rstitbonue,  1857),  do 
SsBASTiBN  BsANOT  (d'après  un  portrait  gravé  en  1631  par  Jacques  de  Heyden). 
de  Faiaisic  ns  Disraica  (d'après  un  portrait  deuiné  et  gravé  par  C.  Guérin), 
de  JBAN-Faiaiaic  OssaLiii  (d'après  un  portrait  gravé  par  Mûller). 

Nous  rappelons  A  nos  lecteurs  que  la  i*«  livraison  de  ce  recueil  contient 
les  portraits  de  Gkilsb  os  Katssbsbbbc  (d'après  une  gravure  sur  bois  ornant 
le  titre  du  recueil  de  sermont  de  Griler,  intitulé  :  Potull.  Strasbourg,  1522  ; 
in-folio),  de  Jacoobs  Stcbm  (d'après  une  gravure  in-rolio  publiée  à  Stras- 
bourg par  le  libraire  BemaM  Jobin  ,  2*  moitié  du  XVI*  siècle),  de  ScHoarPLin 
(d'après  un  portrait  dessiné  et  gravé,  i  Mannheim ,  par  E.  Verheft) ,  de  Hbb- 
BSNScHNsiosB,  J.  L.  (d'spres  on  portrait  peint  à  l'huile  par  Strintx  en  1834). 

5.  Mélanges  d'histoire  et  de  critique  littéraire,  par  Louis  Spach, 

archiviste   du   département  du  Bas -Rhin.   Strcubourg,   typog.   de 

G.  Silbermann;  pet.  in-8*,  876  p. 

Ce  sont  des  feuilletons  qui  ont  été  insérés  depuis  deux  ans  dans  le  Cour- 
n'«r  du  Bas-Rhin,  et  qui,  su  fur  et  à  mesure  de  cette  insertion,  ont  été 
l'objet  d'un  tirage  à  part  k  très-petit  nombre  réservé  à  une  publication  d'eu- 
semble.  Ce  volume  contient  :  1*  Carvé,  un  touriste  de  1635  en  Alsace;  2*  le 
chevalier  de  SlauflTenberg;  3*  Histoire  diplomatique  dn  comté  de  Hauau- 


(  19  ) 

Lichlcnbergt  par  M.  Lebmann,  S  vol.  ;  4*  Saint  Léoo  IX,  le  pape  alsacien  ; 
5*  Lenx  le  rival  de  G»the;  6*  le  Rio  Parana,  par  M**  L.  Beck-Bemard; 
7'  H.  Matter;  8*  Brono  de  Ribeaapierre. 

6.  Notea  sur  la  Lorntlne  allemande.  Les  oorporatlona  de  Fénétrange, 
pas  M.  Lonis  Benoît.  Nancy,  typog.  de  Lepage,  1864;  in-8*,  S)ip. , 
avec  4  lithographlea. 

7.  Das  Schiff  des  Heila  von  Oeiler  von  Kaiaersbcrg.  In  freier  Ueber* 
■etxang  and  Bearbeitung  von  Heinrich  Bono,  Director  ara  Gym- 
naaium  sn  Mains.  Mainz,  1864,  librairie  de  C.  F.  Sehmidt  à  Strtu- 
bourg;  pet.  ln-8»,  Xyi-444  p.  —  4  fr.  50  c. 

8.  Les  Renaissances  de  Don  Jaan ,  histoire  morale  du  théâtre  mo- 
derne,  par  Désiré  Laverdant.  Parié  f  Hetzel;  2  vol.  ln-18  do  678  p. 

—  6fr. 

Il  est  question  dans  cet  oarrage  des  Êtudet  tur  Faust,   publiées  par 
MM.  Blancbet  et  P.  Risteihuber. 

Périodiques. 

Revuk  o'Alsacb.  Août  18r»4  : 

A.  QuiQUSREz.  Histoire  de  l'abbayo  de  LuccIIe.  (Suite.)  —  Bbbo- 
UAJXV.  La  vl.HJon  du  Dante  au  paradis  terrestre.  —  Daoobbrt 
FiscuEB.  Document  relatif  &  l'histoire  numismatique  de  l'Alsace. 

—  P.  HuoT.  Des  calendes,  du  calendrier  et  des  calendes  grecques 
et  incidemment  de  la  dénomination  de  quelques  fêtes  catholiques. 
C.  Desohabrièbbs.  Cravanches ,  berceau  de  Belfort  au  préjudice 
de  Brasse  ou  Epoque  celtique,  romaine,  franco-bourguignonne  et 
germanique  de  Belfort  et  de  son  arrondissement.  —  J.  F.  Flaxland. 
Voyages  agricoles  de  M.  le  comte  de  Oourcy. 

Revus  catholique  d'Alsace.  Août  1864  : 

Ch.  Dubois.  L'assomption.  (Poésie.)—  Cn.  Martin.  Des  oie»  sau- 
vageê  et  de  leurs  rapports  avec  les  origines  de  quelques  villes  de  France, 
par  le  P.  Julien  Buch.  —  S.  J.  et  Argentovaria  j  par  M.  Coste.  —  X. 
Rome  devant  la  civilisation  moderne.  —  Jos.  Guerber.  Tilly.  — 
A.  GflTiiLiK.  Du  positivisme  de  MM.  Renan,  Llttré,  Taine  et 
About.  (2«  art.)  —  P.  Mury.  Notice  nécrologique  sur  M.  le  curé 
Braun  de  Dorlisheim. 

Zeitscurift  fur  dis  Geschicute  des  Oberrueihs.  16*  vol.  4*  livr.  : 
MoKB.  Kanzleiwescn  im  14ten  und  15ten  Jahrhundert.  —  Idem. 
Urkunden  (Iber  das  Untcrelsass.  (Schlnsa.)  —  Idem.  Uebcr  das 
Kriegswesen.  (Fortsetz.)  Burgfiriedeu.  FlQchtung.  Fremde  Kriegs- 
dienstc.  Generalmarsch.  —  Damhacher.  Urkunden  sur  Geschichte 
der  Grafen  von  Freiburg,  14tcs  Jahrhundert.  (Fortsetz.)  —  Idem. 


(  20  ) 

Urkandenlese  sur  Getohiohte  schwftblBcher  KIOster,  6,  Engenthal. 
(Fortsets.)  —  lOBM.  Urknndanarchiv  dei  Klosten  Nebenbansen , 
litesJabrhandert.  (Fortsets.)  —  MovB.OescbichtllcheNotizen.  Orts- 
nameoi  K6nig«d8rfer ,  Wildernamen.  Tables  du  16*  volnme. 

L'iLLnsTKATiov  DX  Badb.  N»*  7  à  II.  29  Juillet -27  août  : 

FÉLIX  MosvAMD.  Chronique  de  la  saison.  —  Richakd  Porl.  Mar- 
guerite en  prison,  tableau  de  H.  Orund,  peintre  de  la  cour  de 
S.  A.  R.  le  grand-duo  de  Bade.  (Dessin  de  Ch.  Lallemand.)  —  Hor- 
logers do  la  Fordt-Noire.  (Dessin  de  O.  Jundt.)  —  M.  Gustave  Héquel, 
compositeur.  Naudin.  (Portraits.) 

BhBMBBiBCRMB  Sam8TA08BLatt.  N«*  SI,  30  Juillet  -  35,  27  août  : 

A.  ScHULBR.  Wanderung  durch  den  Kanton  Wœrth  an  der  Sauer. 
(Fragment.)  —  Th.  Klbib.  Urkundliche  Getchichte  der  Grafscbaft 
Hanau-Lichtenberg,  von  J.  G.  Lehmann.  —  FhAd.  Stbiitbbaoh. 
Isabella  Morton.  —  Bomb.  Briefe  auri  Algier.  —  Aue.  Stcbbbb.  Lo- 
tharinglsche  Volksgebrftnche  bei  TodesAllen.  —  Maoistbr  Fribd- 
BBiOH.  Strassburger  Briefe.  —  £.  A.  Schdlbr.  Flflchtige  Roisebil- 
der.  —  Th.  Klbib.  Herbitzheim.  étude  par  J.  ThiUoy.  —  X...  Zur 
Geschichte  des  els&ssisohen  Bauemkrlegs. 

BULLBTIB   DB    LA   SOOlÉTi   POUR  LA  CON8BRVATIOV   DBS    MOBCMBNTS 

HiBTORiQUBi  d'Alsacb.  11*  série,  tome  II,  2«  livraison  (juillet  1864)  : 

1*^  partie.  Proci*^«rbaux  :  Séances  du  comité.  (3  août  1863  au 
14  mars  1864.)  Assemblée  générale  du  10  décembre  1863.  3  planches 
relatives  aux  antiquités  de  Btéphansfeld. 

2*  partie.  Mitnoireê  :  Napoléob  Nxcklès.  Helvetus  et  ses  envi- 
rons (Ehl ,  près  Benfeld,  au  V*  siècle),  avec  une  carte.  —  L.  Spach. 
Saint  Léon  IX,  le  pape  alsacien.  —  P.  Ristblhubbr.  La  Marche 
d'Aquilée.  —  Colohbl  db  Morlbt.  Notice  sur  les  cimetières  gau- 
lois et  germaniques  découverts  dans  les  environs  de  Strasbourg. 
(1  planche.)  —  Jér.  Ahs.  Sippbr.  Analyse  d'une  charte  datée  du 
26  mars  1415,  faisant  mention  entre  autres  de  Ramshardt,  de  Cro- 
nenbruch  et  de  Buchhurst ,  trois  lieux  habités  dans  le  canton  de 
Wœrth  qui  n'existent  plus. 

Cette  liTTsison  contient  en  outre  les  titres  et  tables  da  tome  II. 

Lbi  écBOS  DU  RuiB,  2*  année ,  n«  14,  août  1864  : 

Programme  de  la  fête  d'inauguration  de  la  statue  de  l'amiral 
Bruat.  —  Biographie  artistique  de  M.  Bartholdi,  statuaire  par 
M.  Bavbl^r.  (Le  mttaée  Schœngauer  et  la  statue  de  Martin  Schœn. 
Les  statues  oolmariennes.  Hommage  i  Bartholdi,  chœur  d'Heyber» 
ger.  Un  prix  de  Rome.  Cantate  à  l'amiral  Bruat  fle  MM.  Foumier 
et  Weckerlin.)  —  Chronique  générale.  —  Annonces  artistiques. 


(  21  ) 


LIVRES  RARES  ET  CURIEUX  A  PRIX  MARQUÉS. 


1.  L'BtPiOM  DÈYÂUBÈ.  (Mirabeau.)  Londre«,1788;  in-12,  dem.  rel.  5  fr. 

Volume  trèsocurieux,  détails  piqnanU  «ur  la  coor,  ratentnre  du  banquier 
PeixoUe ,  pièce*  de  vers.  Détails  sur  lei  intendant*  de  proTÎnee.  (Voir  le 
B<hliofnpK$  olMc^en ,  S*  année ,  page  304.) 

8.  DiCTioMHAiBB  d'amoub.  (Dreux  du  Radier.)  La  Haye,  174^;  in^lSi 

dem.  rel 4  fr. 

On  y  trouve  l'explication  des  termes  les  plus  usités  dans  cette  lanf  ne. 

3.  MÉMOIBBS  DB  M"*  DB  MOBPBVSIBR.  Avuterdam,  1735;  8  vol.  in-18, 

relief  en  4,  V.  br 8  £r. 

Édition  la  plus  estimée  et  la  plus  complète.  On  y  trouve  les  amours  de 
Mademoiselle  avec  Lantnn  et  diverses  pièces  de  cette  princesse  ou  qui  ser- 
vent h  son  histoire. 

4.  Okiobi.  Histoire  véritable  traduite  du  Japonais  (de  Cahnsao.)  A 

Nangiuaki  Van  du  monde  59,749  ;  in*  18 , 8  vol.  en  1 ,  v.  f.  fll.  2  fr.  50  e. 

Une  mouillure  à  l'un  des  coins  du  volume.  Roman  dans  le  genre  de  ceux 
deCrébiUon  fils.  Voir  la  BMiognuphiê  êpietiOê  de  M.  le  comte  d*l**,  p.  371. 
2*  édition. 

5.  HlMTOIBB    BBCBJkTB     DB    LA    OUCBBHB    D'HaBOVBB  ,     éponse     de 

Georges  I".  Londres,  1788;  in-18,  v.  br 4  fr. 

Les  malheurs  de  cette  princesse,  ses  intelligences  secrètes  avte  le  eomte 
de  Kônigsmark.  Volume  rare,  une  mouillure  sur  quelques  pages.  Voir  les 
catalogues  Veinant ,  i  0  fr.  50  c.  ;  Labédoyère ,  36  fr. 

6.  Lb  plus  pabcb  de*  farceur*.  Paris  ^  imp.  Didot  Vatné,  «.  d.  — 
Almabach  du  IX*  siècle  on  étrenne*  da  bon  vieux  temp*.  Paris 1 1880 
(front,  curieux).  —  Lb  Plaisabt  de  bonne  compagnie.  Parié ^  1880. 
—  Amusbmbbts  d'un  *olitaire.  Lyon,  1764;  4  vol.  in-18  réuni*  en  1 , 
cart 8  fr. 

Signature  sur  les  titres  et  quelques  notes  manuscrites. 

7.  Lbs  PsAUMBfl  DB  David  ,  mi*  en  vers  français  avec  mn*iqne. 

'  Amsterdam,  1759.  —  Lbs  Cahtiqdbs  *acré8  pour  les  principale*  so- 
lennité* de*  chrétien*.  Amsterdam,  1759;  in-18 mar.  rouge,  fil.  dent, 
sur  le*  plat*  d.  *.  t^ 8  fr. 

Ancienne  reliure ,  bien  conservée. 


I.  Aucune  remise  n'est  accordée,  ni  aux  amateurs,  ni  aux  libraires,  sur  les  prix 
da  catalogue. 


(22) 

8.  GtTBB,  histoire  critique  de  l'âme  des  bdtes  contenant  les  senti- 
ments des  philosophes  anciens  et  ceux  des  modernes  sur  cette  ma- 
tière. Anuttrdamy  1749;  2  vol.  in-8*,  dos  cuir  de  Russie  non  rogn. 
bon  exemplaire 5  fr. 

9.  LAFOiTTAiirs.  Contes  et  nouvelles  en  vers.  ParUj  Desovy  s.  d.  ;  v.ro. 
ill.  d.  s.  tr.  2  vol.  in-S2 4  fr. 

10.  BoiSTB.  Dictionnaire  universel,  14*  édition.  Paris ^  Didot t  1857; 
gr.  in-4*  dem.  rel 15  fr. 

11.  OuPiBH.  Lettres  de  critique  de  littérature  et  d'histoire  ^  in-4*  v. 
br.  Awiêterdam ,  1755 5  fr. 

12.  NiBWPOORT.  Ritus  Romanornm.  Berlin,  1767;  in-8',  dem.  v.  1  tr. 

13.  QuiLLBT.  La  Callipédie,  trad.  du  latin.  Pari»,  1749  ;  in-l2  cart.  8  tr. 

14.  (Vah  Nxdkck).  Antiqnitates  Romanornm  explicat».  La  Haye,  1726; 
in-folio  avec  planches,  latin  et  français,  veau 7  fr. 

16.  Ddcovdut.  Essai  de  Rhythmiqne  française.  Paritf  1856;  in-12 
dem.  rel 2  fr. 

16.  JoAXisu.  Itinéraire  de  V  Allemagne  du  Nord,  in-12  br.  (14  cartes 
et  13  plans  de  ville).    . 5  flr. 

17.  Du  Pays.  Itinéraire  de  l'Italie  et  de  la  Sicile  avec  25  cartes  et 
plans.  2*  édit. .  in-12  br 6  fr. 

18.  Saut-Mabo  OiBABoiir.  Souvenirs  de  voyages  et  d'études ,  2*  se- 
rie.  Pari«,  1853  ;  in-18  br 1  fr.  50  c. 

19.  ViTST.  études  sur  les  beaux-arts.  Paris^  1847  ;  2  vol.  ln-18  br.  8  fr. 

20.  J.  jAimr.  Contes  et  nouvelles  littéraires ,  histoire  de  la  poésie  et 
de  la  littérature  ches  tous  les  peuples.  Pari*  y  3  vol.  in-18  br.  S  tr. 

21.  Cabo.  études  morales  sur  le  temps  présent.  Pari*,  1856;  in-12  br. 

1  fr.  50  c. 

22.  P.  Lbbbuk.  Œuvres.  Pari* y  1844;  2  vol.  in-8*,  br 5  f^. 

23.  CoLLiN  DB  Plahct.  Légendes  infernales.  Part»,  in-8*,  br.    4  fr. 

24.  Jaoob  Obimii.  Deutsche  Mythologie.  Oattingen,  1835;  in-8*,  dem. 
veau 16  fr. 

25.  Abchitbctcbb  toscavb  on  Palais,  maisons  et  autres  édifices  de 
la  Toscane,  mesurés  et  dessinés  par  A.  Grandjean  de  Montigny  et 
A.  Fsmin.  Pari*,  imp.  de  P.  Didot  t'atntf ,  I8I54  in-folio  cart.  av.  tit. 
n.  rog 25  ftr. 

Bel  exemplaire  orné  de  i09  pi.  (voir  BrunH  ,  tome  II,  II*  partie). 

26.  Battxsta  CoeTAOUTi.  Architettura  délia  basillca  di  8.  Pietro 
in  Vaticano  opora  di  Bramante  Laaxari,  Michel  Angelo  Bonanit», 


(  23  ) 

Carlo  Modérai,  ed  altri  flamotl  architetti,  etc.,  inBùmat  1684;  in- 
folio, maz.  br.  n.  rog 15  fr. 

Bel  exemplaire.  27  pegee  de  texte,  nn  frontispice,  30  pi.  numérotée*  et 
2  pi.  non  numérotées ,  et  qui  ne  sont  pts  indiquées  dans  le  texte  explicatif. 

27.  Atkvturxs  cnrientes  et  plaisantes  de  M.  Qalimafrée,  homme  dn 
Jour,  ouvrage  que  personne  n'a  Jamais  la  et  qne  tout  le  monde  lira, 
par  un  solitaire  du  Palais-Boyal.  Paris t  18U;  1  flg.  col.,  in-18, 
br 2fr. 

28.  AuiLisz.  Amoars  et  amourettes ,  par  M.  le  Pays.  Amêterdamy  1693  ; 
in-12,  front,  v.  br 2  fr. 

29.  Lx  DiABLB  A  Paris.  Paris  et  les  Parisiens ,  illustrations  do  Ga- 

varni  et  Bertall.  Paris,  Hettel^  1845;  2  vol.  gr.  in-8*,  dem.  rel.  ohag. 

Lavallière 28  Ar. 

Bel  exemplaire,  uns  piqûres  d'un  livre  devenu  rare  et  qui  donne  le  tableau 
complet  de  la  vie  privée,  publique,  politique,  artistique,  littéraire  et  industrielle 
des  habitants  de  Ptris.  Ce  curieux  ouvrage  est  précédé  d'une  histaire  de  Paris, 
par  M.  Théophile  Lavollée. 

30.  HiSTOiRK  des  campagnes  de  Maria,  ou  Episodes  de  la  vIo  d'une 

Jolie  femme,  par  Restif  de  la  Bretonne.  Parié,  1811  ;  3  vol.  in-12, 

cart 4  fr. 

Exemplaire  assez  bien  conservé ,  quoique  provenant  d'un  cabinet  de  lecture. 
Le  1"  volume  contient  nne  notice  de  200  pages  sur  la  vie  et  les  ouvrages  de  cet 
*    auteur  aussi  original  qu'extraordinaire. 

SI.  Il  prestiere  istrutto  nelle  cose  pin'  rare  di  architettnra  e  di  alcune 
pitture  della  citta  di  Vicenza.  Vieenzaj  1780;  in-8*,  papier  fort,  cart. 
n.  rog. ,  36  pi 3  ft*. 

32.  JouRMAL  DB8  ARTI8TB8,  aunonco  et  compte  rendu  des  ouvrages 
de  peinture,  sculpture,  etc.  Paris,  1827-1831;  10  vol.  in-8*,  flg.  veau 

pi lOfir. 

Ce  journal  a  commencé  k  paraître  en  Janvier  i827;  il  coûtait  5  tr,  par  trimes- 
tre. Cet  exemplaire  provient  de  la  loterie  Gutenberg  organisée  k  Strasbourg  en 
1840  k  l'occasion  du  4*  Jubilé  centenaire.  Il  manque  quelques  planches. 

38.  Arbcdotbs  sur  M'*  la  comtesse  Dn  Barri  (par  Theveneau  do  Mo- 

rande).  5.  Z.,  1776;  in-12,  V.  br 3  fr. 

Volume  curieux. 

34.  Lb8  Œuvres  db  Tabarin,  avec  préface  et  notes,  par  G.  d'Har- 
monvllle.  Pari«,  1858;  in-12,  pap.  vélin  br 2  ft*.  75  c. 

35.  Lbs  Papilt^otbs,  scènes  de  tète,  de  cœur  et  d'éplgastre,  par 

Jean  Louis.  Parie,  1831;  in-8*,  cart 1  fr.  50  o. 

Volume  un  peu  fatigué. 


(24) 

S6.  ABA88AI.  HIatoire  orientale  (par  M**«  Fanqne).  Parié,  1758;  flf. , 
8  Tol.  en  1,  ▼.  br 1  fr.  86  c. 

87.  CuBiOBiTit  DX  Pabi1|  par  Dalanre,  8*  édition.  Parié,  1791;  8  vol. 
in-12,  V.  br 1  fr. 

88.  L'HiSTOiSB  et  les  amonrs  de  Sapbo  et  de  Hjrtilène.  Parig,  1784; 

ln-18,  V.  br 8  fr. 

Ce  Tolame  contient  one  lettre  sur  les  accosation»  formées  contre  les  oMsar* 
de  Sapho. 

89.  La  Vis  db  Oaspabd  db  Colioxy  (par  Sondraa  de  Conrtales).  A 

Cologne  f  eheu  Pierre  Marteau,  1686;  in-12|  cart.     .     .     .    1  fr.  50  e. 

Voir  BrunH,  tome  V,  II*  partie.  Exemplaire  taché,  mais  assex  grand  de 
marge*. 

40.  Lb  Cabtiqub  DE8  Oartiqubs,  expliqué  dans  son  sens  littéral ,  par 
M.  F.  Avrat-Prétre.  Ljfon,  1698  ;  pet.  in -8*,  ▼.  br 8  fr. 

41.  PoooKOLOOix  on  Histoire  philosophique  de  la  barbe,  par  M.  J.  A.D. 

(Dnlanre.)  Conêtantinople  et  Parie ,  1786  ;  fig.,  in-18|  cart.    .     .    3  fr. 

Mentons  à  barbes.  Mentons  rasés.  Femmes  barbae*.  Moustaches.  Barbes  pos- 
tiche*. Barbes  des  prêtres.  J.  J.  Rousseau  trouve  qu'à  moins  d'avoir  cinq  pieds 
et  demi  de  haut,  une  voix  de  basse-taille  et  de  la  barbe  au  menton,  l'on  ne 
doit  point  se  mêler  d'être  homme. 

42.  Mbiioriam  Jeremi»  Jacobi  Oberlini ,  etc.  par  J.  Schweighnuser. 
Argentorati,  Heitz,  1806  ;  in-8',  br 50  c. 

48.  ViTAM  JoH.  Hbrmarb  scripsit  Thomas  Lauth.  Argentorati,  1801; 
gr.  in-8»,  br 1  fr. 

44.  Hxbtoibb  DB8  DIX  V1LLB8  jadis  libres  et  impériales  de  la  Préfec> 
tnre  de  Hagnenan ,  selon  Schdpflin.  Colmar,  Deeker,  1825;  in-18| 
br 75  c. 

45.  BiLLiBO.  Geschichte  des  Elsasses  nnd  selner  Bewohner.  Baêel, 
1782;  in-S»,  br 1  fr.  50  c. 

Le  titre  est  endommagé. 

46.  KuBBB  Abhahdluho  von  den  Ammeistem  der  Stadt  Strassburg , 
von  J.  M.  Pastorins.  Straêêhurg,  1761  ;  in-12|  cart 2  fr. 

Ce  volume  contient  i80  armoiries. 

47.  EVTBBTIBB8  snr  la  nature  de  l'âme  des  bétes  (par  l'abbé  Lambert). 
Colmar,  1756;  in-12,  br 1  fr. 

48.  Sabiha  la  sculptrice ,  épisode  strasbonrgeois  du  XV*  siècle ,  types 
archéologiques ,  par  C.  des  Trois-Ponts  (Morpain).  Strasbourg^  1857; 
in-12br.,  2flg 50  c. 

49.  AirBCDOTB8  intéressantes  et  historiques  de  l'illustre  voyageur 


(  25  ) 

pendant  son  séjour  à  Paris,  dédiées  à  la  reine,  par  dn  Oondray. 

Vienne,  1777;  in-lS  br.,  n.  rog ^  tr, 

Cest  le  récit  du  voyofe  de  Jo«eph  II,  empereur  d'Autriche,  qui  vint  en 
France ,  «oos  le  nom  de  comte  de  Feikenstein ,  pour  voir  ta  tœur  Marie-Antoi- 
nette. Le»  premières  pages  sont  consacrées  k  l'Alsace. 

50.  Gkadaus.  Bine  Volksschrift  in  Oesprftcben,  Ton  Ehr.  Stœber. 
N-«4,6,6,7,  9etl0 3  fr. 

51.  Sako.  Gescbicbte  der  Stadt  Golmar  von  ihrer  Qrfindnng  an  bis 
1850.  Colmar,  1854;  in-8* 8  fr. 

Les  4  premières  livraisons  avec  les  portraits  de  Reubell  et  de  Pfeffel. 

52.  Lbs  PoAsikb  de  Théodore  de  Banville,  1841-1854.  Paris ^  1857; 
front.,  gr.  in-12,  mar.  dn  Levant,  fil.  dent.,  tête  dorée,  n.  rog.  8fr. 

53.  MÉLAHOB8  d'histoire  et  de  littérature,  par  de  Vlgnenl-Marville. 
Rotterdain,  1708  ;  3  vol.  en  1,  parch.  (Notes  manuse.)  .     .    1  fr.  50  c. 

64.  ZiHCHA,  reine  d'Angola,  par  Carrilhon.  Bouillon,  1769;  8  vol.  — 
La  Pa&isxbvss  en  province.  Amsterdam,  1769.  —  Dialogues  et  his- 
toire d'un  baron  picard.  4  vol.  en  1,  dem.  rel 1  fr. 

55.  Db  Pilbs.  Oonrs  de  peinture.  Amst.  1766  ;  in-18,  fig.,  v.  br.  1  fr. 50  c. 

56.  ABTESjesuiticflB,  etc.,  per  Ghristianum  Aletophilum.  Argentorati, 
1717;  ln-18,  v.  br 1  fr. 

57.  Tuba  m aok Amirnm  clangens  sonnm  ad  sanot.  D.  N.  Papam  Glemen- 
tem  XI,  etc.  ArgenHna,  1717;  in-18,  mar.  vert,  fil.  d.  s.  tr.,  8  vol.  8  ftr. 

58.  CoLLBCTiOH  DB  mAdaillbs  anciennes  recueillies  au  palais  du  Va- 
tican et  dans  les  divers  musées  de  Rome.  Paris ,  A,  Cavart,  1859.  — 
GoLLBCTiov  nit  CAJiiBS  tirés  do  l'histoire  des  dieux  de  la  mytholo- 
gie grecque,  500  BV^eU.  Paris,  photographié  par  H.  Voland ,  publié 
j»ar  CavaW,  1860;  8  vol.  en  1,  in •4'*,  toile 80  ftr. 

Très-bel  album  de  ti  planches  photographiques  reproduisant  environ  mille 
médailles  et  camées. 

59.  ŒnvBBS  DB  Rabblais,  édition  publiée  par  L.  Jacob.  Paris,  1850 
{Charpentisr)  ;  dem.  rel 1  fr.  50  c. 

60.  HisTOiBB  DB8  thAobibs  et  des  idées  morales  dans  l'antiquité ,  par 
J.  Denis.  Paris,  Durand,  1856;  8  vol.  in-8*,  br 6  ftr. 

Ouvrage  couronné  par  l'Institut  et  devenu  rare. 

61.  Gambba  lucida.  Portraits  contemporains,  par  Gh.  Nisard.  Paris, 
1845;  in -8-,  br 8  fr. 

68.  AifiDiB  Thibbbt.  Récits  de  l'histoire  romaine  an  V*  siècle.  Pa- 
ris, Didier,  1860;  in-8*,  br 8fr.  50  c. 


(26) 

63.  Ckll^rius.  La  Danse  des  salona.  Dessins  de  Gavarni.  ParU,  Hettely 
1847  ;  br 2  fr. 

64.  Cazottb.  Le 'Diable  amonrenz.  ParU,  1853;  in-18,  oart.  avec  tit. 
n.  rog 50  c. 

65.  ŒuYBES  DK  P.  BT  Th.  Corhbillk.  Poriê  f  Fumt,  1844.  Portrait  et 
gramre  gr.  in-8*,  dos  chag.  br.  comp.  dor 5  fr. 

66.  CoHTBS  MOBAUX  ct  nouvelles  idylles  de  D...  (Diderot)  et  P.  Gess- 

ner.  ^Zurich,  1773;  in-4*,  anc.  rel.  fll 8  fr. 

Très-bon  eienplalra  Uloslré  de  10  belles  grayores  et  de  14  Jolies  TÎgnettes  à 
l'ean-forte  de  Gessner. 

07.  (Abbé  Bbbtin.)  Contes  en  vers.  Paris,  1797;  in-18,  dem.  rel.  10  fr. 

Conte»  gaillard!  illustrée  de  Jolies  gravures  dessinées  et  gravées  par  Le  Grand. 
Ce  Tolome  a  appartenu  k  Louis-Philippe;  il  porte  sur  le  titre  le  timbre  :  BMio- 
thifue  au  châuau  d^Bu ,  et  sur  le  dos  le  chiffe  doré  surmonté  d'une  couronne 
L.  P.  O. 

68.  HoBHT  80IT  qui  MAL  T  PBV8B ,  OQ  Histoire  des  filles  célèbres  du 
XVni*  siècle.  Londru,  1780  ;  6  parties  en  8  vol.,  br.  n.  rog.     .    8  fr. 

Les  parties  3  et  4  manquent. 

69.  Db  Jubé  et  ssquitate  forensis  disputatio,  etc.,  pcr  D.  Joannem 
Oldcndorplnm.  Coloniœ,  Joanneê  Chfmnieus,  1541.  —  Collatio  jubis 
civilis  et  canonici,  otc.  (du  môme).  Cologne  ^  1541.  —  D.  ANDBBiE 
Alciati  jure  consnltl  clariss.  in  celeberrlmo  Ticinensi  gymnasio, 
etc.  Paru,  1536.  —  Ahd.  Alciati  libellas ,  de  pondoribas  et  mensu- 
ris,  etc.  Haganoœ;  4  vol.  en  1,  in-^,  peau  de  truie     .     .     .     .    2  fr. 

70.  La  Bbblcb.  A  Londreê,  1760.  —  Lbttbb  au  doctbub  Maty  sur 
les  Patagons,  par  Farewell.  Bruxelles,  1767;  in-l8  .     .     .     .     1  fr. 

71.  Emuhdi  fiobelii,  de  status  illnstriuro  Romanorum.  Holmiœ,  1656; 
in-12,  dem.  rel 1  f^.  50  c. 

72.  O.  Schbbobb.  Studiosus  Jovlalis  seu  auxilia  ad  jocose  et  Uoneste 
discurrendum,  etc.  Pedeponf»!  1757;  v.  br. 3  fr. 

73.  Laclos.  Les  Liaisons  dangereuses.  Lettres  recueillies  dauH  une 
société  et  publiées  pour  l'instruction  de  quelques  autres.  Londres  y 
1796;  2  vol.  in-8%  flg.,  mar.  rouge,  fil.  dent,  d.  s.  tr.      .     .     .    40  fr. 

Édition  très-rare.  Quelques  légères  piqûres. 

74.  Th.  Oautibb.  iémaux  et  camées,  2*  édition.  ParU,  1858;  front, 
mar.  chag.  Lavallière ,  fil.  d.  s.  tr 6  fr. 

75.  Db  Sbbabcoub.  De  l'Amour  selon  les  lois  primordiales.  ParU, 
1829;  in-12,  dem.  rel.,  n.  rog 2  fr.  50  c. 


(  27  ) 

76.  BiBLiOQRAPniB  den  onvragen  relatif»  à  Tamonr,  aux  femmes,  an 
mariage ,  par  le  comte  d'I . . .  Pari* ,  J.  Qay^  1861  ;  in-8",  don  et  coins 
cbag.  ronge,  n.  rog.,  tête  dorée 10  fr. 

77.  L'ÂLPHABBT  DB  LA  MORT ,  de  Hans  Holbein,  entouré  de  bordures 
du  xyi«  siècle ,  publié  par  A.  de  Montaiglon.  Pari* ,  Edwin  Troêê , 
1856;  in-d*,  toile  n.rog 6  fr. 

Ptpter  vergé  ;  èpoiié. 

78.  Ahioste.  Roland  furieux,  trad.  par  de  la  Madelaine,  fig.  de  Jo- 
hannot,  Baron,  etc.  Part«,  1844;  gr.  in-8*,  dos  mar.  ch.,  tétc  dorée , 
n.  rog :     .     .     lOfr. 

Exemplaire  sans  piqûres. 

79.  J.  GoRAKi.  Mémoires  secrets  et  critiques  des  gouvernements  et 
des  mœurs  des  principaux  États  de  l'Italie.  Pari*,  1794  ;  3  vol.  in-19, 
cart 8  fk*.  50  c. 

80.  Watelbt.  L'Art  de  peindre.  Po6me  avec  des  réflexions  sur  la 
peinture,  fig.  Avutterdamt  1761  ;  in-12,  dem.  rel.     .    .     .    8  fr.  50  e. 

Bon  exemplaire. 

81.  8DÉTOHB.  L'biatoire  des  empereurs  romains  avec  leurs  portraits 
en  taille-douce,  traduite  par  Du  Teil.  AM*terdam,  1699;  gros  in-lS, 
parch %tT. 

88.  VoTAOB  PITTORB8QUB  de  Paris  (par  d'Argonvillc).  Parité  de  Bure  y 
1778;  in-18,  fig.  ,v.  br S  fr. 

83.  Lb8  CDSI08ITB8  DB  PARIS,  de  Versailles,  de  Marly,  etc.,  avec 
beaucoup  de  figures,  par  M.  L.  R.  Pari*,  1719;  8  vol.  in-12,  v.  br.  3  fr. 

84.  Laxolois.  Notice  sur  l'incendie  de  la  cathédrale  de  Rouen,  6  pi. 
iiouen,  1883;  in-8*,  180  pages,  cart 1  fr.  50  c. 

85.  Lb8  Avbbturbs  de  Calliope ,  par  M.  L.  B.  Pari*,  1780;  in-18,  front, 
v.  br 1  fr.  50  c. 

86.  Arnoldiama,  on  Sophie  Arnould  et  ses  contemporaines.  Pari*, 
1813;  in-18,  cart.,  n.  rog 4  fr.  50  o. 

Très-rsre.  Le  plus  spirituel  des  Ana.  Le  portrait  manque. 

87.  MoBiiii88.  ViROiBis  Annœ  Mari»  a  Schurman,  opU8Cula.  Lugd. 
Batavor.,  ex  ojjieina  EUeeiriorum,  1648;  pet.  in-8*,  parch.,  portr.  4  fr. 

Bon  exemplaire ,  Toir  Bruntt. 

88.  ABTIQUITB8  de  la  ville  de  Lyon ,  ou  Explication  de  ses  plus  an- 
ciens  monuments,  par  le  P.  D.  D.  C.  J.  Ly<m,  1788;  gr.  in-18,  broch., 
n.  rogné,  avec  un  atlas  de  17  planches,  broch 10  tr. 


(  28) 

86.  Pbuubau.  Alfred  de  Mniset.  L'homme  et  le  pofite.  Parût  186S; 
in-l»,  br 1  fr. 

90.  A.  Floqukt.  Histoire  du  Parlement  de  Normandie.  Bouen,  1840- 
1842;7  vol.  in.8%br 16  fr. 

91.  La  Chromiqob  soajtoalsusb  ,  on  Mémoires  pour  servir  &  l'histoire 

de  la  présente  génération.  A  Parist  dan*  un  coin  d'oU  Von  voit  touf , 

1786;  8  vol.  en  1,  dem.  rel.  —  Idbm,  tome  m,  cart 5  fr. 

Ce  rncoeil  renferme  les  snecdolcs  les  plus  piqusntes  que  l'hiitoire  secrète  ■ 
offertes  Jasqu'su  {"jenTier  1785. 

9S.  DiDBBOT.  Les  Bijonx  indiscrets.  Monomotapaj  s.  cl.;  8  vol.  in-12, 
fig.,  V.  br 8  fr.  50  e. 

93.  BfiMOiBBS  du  comte  de  Brienne.  Amsterdam  ^  1719;  3  vol.  in-ia, 

cart 7  fr. 

Ces  Mémoires  contiennent  les  éTénemeots  les  plus  remarqusbles  du  règne  de 
Louis  Xlli  et  de  celui  de  Louis  XIV  Jusqu'à  Is  mort  de  Mszarin.  Voir  BrunH 

9i.  BouFFunts.  Œuvres,  flg.  Gen^e,  1788;  in-84,  v.ec,  fli.,  d.  s.  tr.  8  fr. 

95.  Obktii.  Bbshabd.  Œnvres  complètes.  Canin t  s.  I.  n.  d.,  in-38|  v. 
ec.y  iii.|  Q.  s.  tr.   «.•••••••.•••••X  ir.  ou  c. 

96.  Odu  AHACsAcHTiQuaB.  Gontos  en  vers  de  Méro.  I^ondres ,  1781  ; 
in-S8|  V.  eo.f  fil.|  d.  s.  tr 1  fr.  85  c. 

97.  VOLTAISB.  Candide.  Genivef  1761  ;  pet.  in-18,  mar.  vert,  fil.  d.  s.  tr. 

3fr. 

98.  (Hamiltor.)  Mémoires  de  la  vie  dn  comte  de  Orammont  conte- 
nant particulièrement  l'histoire  amoureuse  de  la  cour  d'Angleterre 
sous  le  règne  de  Charles  IL  A  Cologne  f  chez  Pierre  Marteau  j  1713; 
in-18|V.  br 4  fr. 

Édition  originale  de  ces  mémoires.  Elle  a  cela  de  particulier  qu'un  grand 
nombre  de  mots  y  sont  imprimés  en  italique  pour  mieux  les  signaler  à  l'al- 
tention  do  lecteur.  8  fr.  25  c.  à  la  Tente  Girand ,  40  fr,  catalogue  de  la  li- 
brairie de  L.  Potier,  et  Jusqu'à  lil  fr.  Duplessis  (Bruoet;  S*  édition  du  Ma- 
nnel).  Cet  exemplaire  a  une  mouillure  au  milieu  du  volume,  et  le  nom  de 
l'auteur  est  écrit  à  l'encre  sur  le  titre. 

99.  Fablbs  choi8IB8|  mises  en  vers,  par  J.  de  la  Fontaine,  avec  ûg. 

A  Amsterdam ,  chet  J.  Van  Oulick,  1808 ;  6  vol.  in-8*,  br.  n.  rog.    40  fr. 

Celle  édition,  qui  est  très-recherchée,  a  été  publiée  à  Leiden,  ches  Luuc  et 
van  Damme,  en  1786.  Les  vignettes  sont  réduites  d'après  les  figures  d'Oudry 
«t  gravées  par  Puni,  pour  les  volumesl  et  II,  elpsr  Winkelis,  pour  les  autres. 
Le  libraire  Gulick,  qui  avait  acheté  on  certain  nombre  d'exemplaires,  fit  grsver 
plus  Isrd  d'autres  titres  à  son  nom.  Voir  Bruntt ,  le  Catalogtte  Deburtf  etc. 


NDMéRO  2  MDCCCLIIV  KbPTKMBHB  KT  OCTOBKK 


LE 

BIBLIOGRAPHE  ALSACIEN 


% 


,  GAZETTE 

LITTÉRAIRE,  HISTORIQUE,  ARTISTIQUE 


SOMMAIRE 

Ahcibkrbb  IRDUSTBIE8  d'Alsace  bt  db  Lorbaikb.  Manufactures  de 
porcelaine  et  de  faïence  («lùte).  —  Lbs  collbctiorb  strasboub- 
0BOI8B8.  —  Rbvub  BIBLIO0BAPUIQI7B  :  La  Chotae  datu  la  valUe  du 
Rhin  (Alsace  et  Bade),  par  M.  Maurice  Engelhard.  —  La  Cité  an- 
tique. Étude  tur  le  culte ,  le  droit ,  leê  inêtitutionê  de  la  Grèce  et  de 
R<nne,  par  M.  Fnatel  de  Coulanges.  —  Vabiktés  :  A  propos  des  ar- 
moiries de  Sainte-Marie-aux-Mlnes.  —  Le  compositeur  Reyer  i 
Barr.  —  Le  Dictionnaire  dtêconununeê  de  France,  par  M.  Joanne.  — 
Bulletin  mbhsubl  d'àlbatica.  Périodiques. 

anciennes'  industries  D'ALSACE 
ET  DE  LORRAINE.» 


Manufactures  de  porcelaine  et  de  faïence. 


III. 

Premiers  essais  de  porcelaine  dure  en  France.  —  Ktablissement  fondé 
à  Strasbourg  par  Jean-Henri  Wackenfeld|  transfuge  allemand. 

C'est  à  peu  près  à  cette  époque ,  croyons-nous ,  que 
doivent  remonter  les  premiers  essais,  faits  à  Strasbourg, 
pour  rétablissement  d'une  manufacture  de  porcelaine ,  ou 


1.  Voy.  le  Bibliographe  alsacien,  2'  année,  p.  277,  et  3*  année ,  p.  1. 


(  30  ) 

tout  au  moins  d'une  fabrique  de  faïence.  Mai»  les  faits 
ont  ici  un  tel  intérêt  que  je  me  bornerai  à  traduire  tex- 
tuellement, en  abrégeant  toutefois,  les  procès-verbaux  de 
la  Chambre  des  XXI*  et  du  Comité  des  directeurs  des 
bâtiments,  où  se  trouvent  rapportées  les  différentes  cir- 
constances ayant  trait  à  ce  sujet. 

«Le  21  octobre  1719,  M.  TAmmeister  réunit  les  direc- 
teurs des  bâtiments  et  leur  expose  qu'un  industriel  d'An- 
spach,  arrivé  depuis  quelque  temps  à  Strasbourg,  de- 
mande aide  et  protection  à  l'administration  communale , 
se  faisant  fort,  s'il  peut  obtenir  la  terre  et  le  sable  néces- 
saires, de  fabriquer  de  la /aïewcc  ou  de  la  porcelaine.  Cette 
personne  s'était  adressée  primitivement  à  des  potiers  et 
notamment  à  celui  qui  loge  près  du  pont  du  Brochet, 
afin  de  se  servir  de  son  four;  mais  ayant  eu  des  discus- 
sions avec  les  maîtres  potiers,  elle  fut  évincée  de  là  et 
chercha  près  de  l'aumônerie  de  Saint-Marc ,  puis  près  de 
l'atelier  de  la  ville,  un  emplacement  convenable  pour 
établir  un  four.  Repoussée  de  partout,  elle  s'adressa  alors 
à  M.  le  comte  du  Bourg  (intendant  de  la  province)  et  à 
M.  le  préteur  royal  de  Klinglin,  auxquels  elle  présenta 
des  épreuves  assez  réussies  ;  et  c'est  sur  la  recommandation 
expresse  de  ces  messieurs  qu'invitation  est  faite  à  MM.  les 
directeurs  de  visiter  le  Zimmerhof  (chantier  de  la  ville) , 
afin  d'y  établir  cet  individu,  aussi  convenablement  que 
possible ,  et  de  faire  construire ,  près  de  cet  emplacement , 
un  four  pour  lui  permettre  de  continuer  ses  essais.  » 


1.  Conseil  de  vingt  et  un  membres  chargés  de  l'administration  in- 
térieure de  la  cité. 


(31  ) 

Le  jour  même  on  procéda  à  une  visite  des  lieux,  et 
naturellement  on  en  resta  là  pour  cette  fois  :  mais  il  paraît 
que  les  magistrats  attachaient  une  importance  réelle  à  la 
prompte  et  bonne  solution  de  cette  affaire  ;  car ,  dès  le 
26,  les  directeurs  sont  de  nouveau  invités  à  s'en  occuper 
activement ,  et  <  à  accorder  la  demande  de  cet  individu , 
qui  est  particulièrement  recommandé  par  M.  le  comte 
du  Bourg  »  En  effet,  le  31  octobre,  le  comité  décide 
«  que  Tarchitecte  de  la  ville  sera  chargé  d'arranger  quel- 
ques pièces  de  l'habitation  des  contre-maîtres  pour  y  loger 
Jean-Henri  Wackenfeld,  le  faïencier,  ou  fabricant  de  po- 
terie de  porcelaine,  et  de  construire  non  loin  de  là  un 
four  avec  une  séparation  du  chantier  par  des  palissades.  » 

Quel  était  ce  Wackenfeld  qui  avait  ainsi  la  prétention 
d'importer  à  Strasbourg  une  industrie  nouvelle?  Il  me 
semble  impossible  de  ne  pas  reconnaître  en  lui  un  de  ces 
ouvriers  échappés  de  Meissen  et  qui  commençaient  à  par- 
courir l'Allemagne  pour  j  colporter  ce  qu'ils  avaient  pu 
dérober  des  secrets  de  la  fabrication.  Celui-là,  se  disant 
originaire  d'Anspach,  m'a  tout  l'air  d'être  l'un  de  ces 
deux  transfuges  qui,  selon  M.  GrSsse*,  tentèrent  sans 
succès  de  fonder,  en  1718,  une  manufacture  de  porce- 
laine dans  cette  petite  localité  de  la  Bavière.  L'entreprise 
ayant  échoué,  ces  industriels  ont  dû  porter  ailleurs  leur 
science  et  leur  misère,  et  nul  autre  lieu  ne  pouvait  être 
mieux  à  leur  convenance  que  Strasbourg,  où  du  moins 
ils  étaient  à  l'abri  des  poursuites  de  l'électeur. 


1.  Beitrâge  zur  Oe»ehichte  der  Qef&nêhildnerei  y  Porzellan/ahrieation  ^ 
von  D'  Qr&xse  ,  p.  37. 


(32  ) 

Quant  à  la  qualification  douteuse  de  faïencier  ov  fabri- 
cant de  poterie  de  porcelaine ,  qui  est  donnée  tout  d^abord 
à  Wackenfeld ,  elle  s'explique  jusqu'à  un  certain  point 
par  l'ignorance  dans  laquelle  devaient  être ,  pendant  les 
premiers  jours, -les  directeurs  des  bâtiments,  relativement 
à  la  nature  des  poteries  que  voulait  fabriquer  le  nouveau 
venu.  Cette  incertitude  disparaît,  en  effet,  dès  les  séances 
suivantes ,  et,  dans  les  procès- verbaux ,  il  n'est  plus  ques- 
tion que  de  poterie  de  porcelaine  (Porzellan),  11  est  très- 
probable  ,  d'ailleurs ,  que  Wackenfeld ,  comme  la  plupart 
des  ouvriers  porcelainiers  de  cette  époque,  était  un  an- 
cien faïencier  et  qu'ainsi  l'une  ou  l'autre  qualification 
pouvait  lui  être  appliquée. 

On  remarquera  ensuite  que,  tout  en  présentant  des 
épreteves  assez  réussies ,  il  n'en  était  encore  qu'aux  essais 
et  n'était  pas  bien  certain  de  la  réussite  ;  il  lui  fallait  pour 
cela  le  sable  et  la  terre  nécessaires.  Là  était  toute  la  diffi- 
culté. Les  carrières  de  kaolin,  connues  à  cette  époque, 
étaient  toutes  sur  la  rive  droite  du  Rhin  et  soigneusement 
gardées  ;  il  ne  fallait  donc  pas  penser  à  aller  s'approvi- 
sionner de  ce  côté.  Aussi  Wackenfeld  s'occupe-t-il  tout 
d'abord  de  rechercher  aux  environs  de  Strasbourg  les 
matériaux  dont  il  a  besoin.  Le  23  août  1720,  il  se  fait 
autoriser  à  prendre ,  hors  la  porte  de  l'Hôpital ,  quelques 
voitures  de  terre  pour  sa  poterie  de  porcelaine. 

Pendant  tout  le  cours  de  cette  année ,  il  continue  ses 
expériences ,  non  plus  au  Zimmcrhof  qu'il  avait  dû  quit- 
ter à  Pâques  pour  céder  la  place  aux  maîtres  charpentiers , 
mais  à  la  recette  de  Taumônerie  de  Saint-Marc ,  où  la  ville 


(  88  ) 

lui  avait  fait  construire  un  nouveau  four.  Jusque-là,  il 
est  vrai,  les  résultats  paraissent  avoir  été  à  peu  près 
nuls;  la  faute  en  était-elle  à  rârchitecte  qui ,  dès  le  début, 
s'était  montré  tout  disposé  à  se  débarrasser  de  cet  hôte 
incommode  et  insolvable ,  de  ce  <  mouleur  qui ,  disait-il , 
n'entendait  rien  à  son  art;  »  ou  bien  Tinsuccès  doit-il  être 
attribué  à  Tinsuffisance  de  ce  dernier?  C'est  ce  qu'on  ne 
saurait  dire.  Ce  qu'il  y  a  de  certain  toutefois,  c'est  que 
les  *  matériaux  employés  pour  la  construction  du  four 
étaient  de  bien  mauvaise  qualité,  car  par  troia  fois  ce 
four  s'écroula  pendant  la  cuisson. 

J'ai  lieu  de  croire  aussi  que  Wackenfeld,  comme  le 
prétendait  l'architecte,  n'était  pas  fort  eotendu  dans  la 
conduite  du  feu ,  et  que ,  pendant  son  séjour  à  Mcissen , 
il  avait  été  surtout  employé  dans  l'atelier  des  modeleurs. 
£u  tous  cas,  en  admettant  que  la  matière  première  ne 
lui  ait  pas  fait  défaut,  il  n'est  nullement  prouvé  qu'il 
connût  tous  les  détails  de  la  fabrication  de  la  porcelaine. 
Ce  fut  donc  pour  lui  une  bonne  fortune  de  rencontrer 
à  Strasbourg  un  auxiliaire  aussi  habile  que  Charles  Han- 
nong  avec  lequel  il  s'associa  au  mois  de  septembre  1721, 
alors  que  les  magistrats  commençaient  sans  doute  à  trou- 
ver suffîsauts  les  sacrifices  qu'ils  avaient  faits  pour  doter 
la  ville  d'une  industrie'  nouvelle. 

L'administration  locale  n'en  eut  pas  moins  le  graad 
mérite  d'avoir  encouragé ,  autant  qu'il  dépendait  d'elle , 
une  entreprise  des  plus  utiles ,  et  bien  qu'elle  n'en  ^t 
pas  tiré  immédiatement  tout  le  profit  qu'on  en  pouvfijt 
espérer,  il  est  constant,  d'ailleurs,  que  l'établissement  fut 


(34  ) 

profitable  au  pays ,  car  lorsque  Haunoug  sollicita  du  Con- 
seil des  XXI  rautorisation  de  transférer  la  fabrique  dans 
sa  propre  maison ,  sa  demande  fut  agréée  en  considéra- 
tion de  ce  que  «  ladite  fabrique ,  laquelle  est  la  première 
établie  dans  le  pays ,  a  été  utile  non-seulement  à  la  ville , 
mais  encore  à  toute  la  province.» 

On  voit  donc  d'après  ces  considérants  que  les  efforts  de 
Wackenfeld  n'étaient  cependant  pas  restés  sans  résultats , 
et  que ,  en  définitive ,  il  avait  réussi  à  produire  une  po- 
terie dont  l'usage  s'était  répandu  dans  toute  la  contrée. 
» 
Etait-ce  bien  de  véritable  porcelaine  V  On  doit  le  croire , 

si  l'on  s'en  rapporte  aux  indications  données  par  les  textes 
qui  vont  suivre.  s*™  cooUam.j 

A.  T. 


LES  COLLECTIONS  STRASBOURGEOISES. 

M.  Ph.  Burty ,  l'un  des  principaux  rédacteurs  de  la 
Gazette  des  Beaux- Arts ,  un  artiste  érudit ,  un  critique 
aimable,  spirituel,  fut  chaudement  invité  cet  été  par 
son  collaborateur  et  ami  M.  Viardot ,  l'auteur  des  Musées 
de  VEurope  et  le  mari  de  notre  grande  tragédienne  ly- 
rique ,  à  venir  voir  à  Bade  sa  remarquable  Galerie  de 
tableaux.  11  se  mit  en  route  et  rêva  beaux-arts ,  le  hasard 
voulut  qu'il  pensât  aux  nombreuses  monographies  artis- 
tiques, émanées  de  la  province  depuis  quelques  années. 
On  y  parlait  faïences ,    émaux  ,  porcelaines  ,  bronzes  , 


(  35  ) 

gravures  et  même  de  tableaux  anciens  qu'il  ne  connais- 
sait pas  ,  lui  qui  avait  vu  et  revu  toutes  les  richesses  de 
Paris  et  parcouru  les  principaux  musées  des  capitales  de 
TEurope. 

<  Si  je  pouvais  faire  une  trouvaille  !  »  Voilà  le  rêve  de 
tout  Parisien  qui  pénètre  en  province.  Que  faire?  en 
dépit  de  la  vapeur  il  s'arrêta  en  chemin. 

Après  avoir  visité  Nancy,  Strasbourg  et  Bade ,  M.  Burty 
fut  tout  surpris  de  ce  qu'un  Voyage  à  travers  les  coUec- 
tions  de  la  Province  n'existât  point.  L'idée  avait  à  peine 
germé  dans  sou  cerveau,  qu'il  la  mît  à  exécution. 

De  retour  à  Paris,  il  réunit  ses  notes  ,  ses  souvenirs  et 
inséra  dans  la  Gazette  des  Beaux  -  Arts  *  une  charmante 
étude  ,  dans  laquelle  il  raconte  avec  beaucoup  de  vérité 
et  d'esprit  tout  ce  qu'il  a  vu  dans  les  musées  et  dans  les 
collections  particulières  de  l'Alsace ,  de  la  Lorraine  et 
de  Bade.  Nous  empruntons  à  cette  étude,  le  prologue 
du  Voyage ,  rêvé  par  M.  Burty  ,  les  lignes  consacrées  à 
Strasbourg. 

■  Le  peu  que  nous  avons  vu  de  l'exposition  de  la  Société  rhénane 

•  nous  avait  sembld  si  indigne  d'une  telle  institution  et  d'une  ville 

•  comme  Strasbourg ,  que  nous  avions  formd  le  projet  de  n'en 

•  point  parler.  Mais  les  plaintes  unanimes  que  nous  avons  entendu 
«formuler  contre  les  statuts  de  cette  Société,  les  articles  que 

•  nous  avons  lus  dans  les  journaux  de  la  ville  nous  décident  à  ap- 

•  peler  de  nouveau  cette  ro'volution  radicale  que  notre  collabora- 

•  teur,  Léou  Lagrange ,  réclamait  en  1861,  dans  Xa  Gazelle^  avec 

•  cette  autorité  ([ue  donne  l'étude  approfondie  d'une  question. 

«  La  Société  de  Strasbourg  s'est  malheureusement  lié  les  mains 


1.  98*  livraison,  tome  XVII,  f  août  1864. 


(  86  ) 

•  dans  son  traité  avec  les  villes  de  Dannstadt ,  Mannheim  y  StuU- 

•  gart,  Carlsruhe,  Fribourg  et  Mayence.  Elle  ne  recueille  que  les 

•  œuvres  les  plus  mddiocros  des  peintres  les  plus  ignorés  de  l'Al- 

•  lemagne.  Elle  contribue,  sans  profit  pour  son  Musée,  ni  pour  ses 

•  artistes,  ni  pour  ses  amateurs,  à  nourrir  les  entrepreneurs  de 
■  tableaux  pour  les  expositions.  Elle  cherche  en  vain  je  ne  sais 

•  quelle  combinaison  d'actions  pour  augmenter  son  capital.  Elle 

•  fait  appel  au  concours  et  à  l'appui  du  département  et  de  la  com- 

•  mune  ;  cet  appui,  c*est  surtout  dans  une  dissolution  courageuse 

•  et  une  reconstitution  intelligente  qu'il  faut  en  rechercher  les 

•  éléments. 

•  Cette  année ,  du  reste ,  ce  besoin  de  se  réchauffer  devant  une 

•  peinture  moins  glacialement  enfantine  ou  prétentieuse  que  celle 

•  des  petits-maitres  de  Munich  ou  de  Dûsseldorff  semblai-t  avoir 

•  gagné  du  terrain  dans  le  comité  directeur.  Strasbourg  s'était 
i  payé  un  suppléme?ii!  supplément  de  nourriture,  comme  font  les 
«jeunes  estomacs,  dans  les  dîners  à  prix  fixe.  Pour  ce  supplé- 
«  ment  on  avait  dû  faire  appel  aux  peintres  de  l'intérieur  de  la 

•  France.  Il  y  a  eu  environ  pour  8,000  fr.  d'acquisitions  :  6,000  fr. 
i  par  la  Société,  1,400  fr.  par  la  ville ,  600  fr.  par  les  amateurs.  On 

•  remarque  parmi  les  bonnes  toiles  qui  restent  à  Strasbourg  :  des 

•  Jeunes  lévriers  ^  par  M.  Jadin;  un  Paysage ^  parDaubigny;  des 

•  Bœufs  au  pâturage  t  franche  étude  d'efi'et  lumineux ,  par  M.  Otto 

•  Weber;  les  Bords  d'un  canal  à  Milan  j  par  M.  Fabius  Brest;  une 

•  Scène  d' hiver j  par  M.  Stademann,  de  Munich. 

I  Mais  pour  prendre  le  goût  de  la  bonne  peinture  moderne , 

•  pourquoi  la  Société  ne  tient-elle  pas  ses  séances  chez  son  prési- 

•  dent,  M.  Marcotte?  En  présence  d'un  Corot  empreint  d'une  mé- 

•  lancolie  souveraine,  d'un  Troyon  peint  sur  nature,  un  Moulin  à 

•  eau;  d'un  Daubigny,  représentant  des  vaches  buvant  dans  une 

•  grande  mare  sous  bois;  d'une  aquarelle  de  Dauzats,  fine  et  bien 
«  établie,  peut-être  la  Société  s'écrierait-elle  à  son  tour:  «Je  vois , 

•  je  crois  !»  et  refuserait- elle  à  tout  jamais  de  sacrifier  aux  miévre- 

•  ries  sentimentales  des  descendants  de  Gessner. 

«  M.  A.  Klein  ne  recherche  que  les  tableaux  anciens.  Nous  ro- 

•  trouvons  dans  nos  notes  un  Greuze  lestement  touché,  et  une 
.  petite  gouache  ovale ,  par  Louis  Moreau ,  un  Parc  à  Vanglaisc, 

•  M.  A.  Tainturier,  le  très-obligeant  correspondant  do  la  Gazette ^ 

•  l'auteur  de  deux  études  sur  les  faioncerioH  dites  de  Henri  II,  et 


(  37  ) 

sur  l'œuvre  de  Bernard  de  Palissy,  possède  un  choix  de  faïences 
des  fabriques  du  Nord  qui  lui  servira  de  matériaux  pour  Tliis- 
toire  qu'il  publiera  procliainement  de  ce  rameau  do  la  céramique 
nationale;  un  piquant  dessin  de  Lauterbourg,  d'un  comique 
très-sérieux;  des  dessins  de  l'extrême  jeunesse  de  Proudhon, 
exécutés  pour  illustrer  un  cours  de  musique  de  son  protecteur, 
et  une  Pantorale  peinte  par  Fragonard,  tout  à  fait  dans  le  goût 
de  Boucher,  mais  avec  plus  de  souplesse.  Un  magistrat,  M.  Le- 
bel ,  a  réuni  de  belles  armes ,  des  faïences ,  des  vitraux 


•  Le  cabinet  de  M.  Simonis  mériterait  assurément  une  étude  à 

•  part.  Les  deux  statuettes  d'enfant ,  par  Pigalle ,  que  M.  Tarbé 

•  ne  cite  pas  dans  son  livre  sur  Pigalle,  auraient  même  été  repro- 
'  dnites  ici ,  si  nous  en  avions  reçu  à  temps  les  photographies:  un 

•  petit  garçon  tient  dans  ses  mains  un  oiseau ,  une  petite  ûUe 
«  pleure  en  portant  un  nid  dont  les  œufs  commencent  à  éciore  ; 
■  rien  n'est  plus  souple,  quoique  étudié  de  phis  près,  que  oes 

•  deux  jolies  statuettes.  Sur  une  cheminée,  deux  brûle -parfums 
^  Louis  XVI,  -en  marbre  deSienne,  forme  de  trépied,  montés  en 

•  cuivre,  attirent  les  yeiix  par  la  gr&ce  do  l'ensemble  et  les  re- 

•  tiennent  par  l'exquise  perfection  dn  détail.  Un  magnifique  Site 

•  de 'montagne  y  traversé  par  uu  largo  torrent-,  signé  en  bolles  ca- 

•  pitales,  A.  V.  EVERDI^iGËN ,  une  Vierge  avec^EnfarU  Jénut,  par 

•  Carlo  Dolci  ;  deux  'Hondekœter,  pleine  de  franchise,  des  poules, 

r 

•  des  canards,  des  paons,  etc.;  V Automne  et  VEtéy  deux  composi- 

•  tiens  qui  tiennent  à  l'école  française  et  à  l'école  flamande,  peut- 

•  être  par  l'un  des  Coypel^  un  Butor  culbuté  par  un  chien  barbet 

•  danx  un  marais  t  exposé  par  Oudry,  en  I7i5,  sur  la  place  ûau- 

•  phine*;  une  NaXure  morte  y  traitée,  par  Van  Es,  aussi  grasse- 

•  ment  que  l'eût  fait  Chardin Tels  sont  les  principaux  mor- 

•  ceaux  qui  vous  appellent,  lorsque  l'on  a  étudié  les  deux  grands 


1.  Voir  la  cnricnse  notice  que  vient  do  publier  notre  collaborateur 
F.  Bellier  de  la  Chavigneric ,  soub  ce  titre  :  Notes  pour  servir  à  Vhis- 
toire  de  Vexpoêition  de  la  Jeunesse,  Parii«,  V*  J.  Kenouard. 


(38  ) 

Laulerbourg  que  M.  Siinuuis  a  acquis  cet  liiver:  c'est  le  Passage 
duguéel  le  Repas  champêtre;  ils  sont  très-blonds,  très-lumi- 
ueux,  très-hardiment  touchés ,  et  ils  ont  eu,  au  XVIII*  siècle, 
les  honneurs  de  la  gravure. 

•  Les  appartements  oiliciels  de  l'Hôtel  de  ville,  qui  est  l'ancien 
palais  des  princes  de  Danustadt,  régnent  au-dessus  des  salles 
du  musée,  lequel ,  par  parenthèse,  renferme  un  superbe  Ostade 
et  un  tableau  de  l'école  de  Bruges ,  mais  est  classé  avec  une  né- 
gligence déplorable.  Les  murs  des  deux  salons  principaux  sont 
décorés  par  deux  des  plus  belles  tapisseries  qu'on  ait  exécutées 
aux  Gobelins,  et  qui  sont  d'une  fraîcheur  et  d'un  ton  incroya- 
bles :  le  Parnasse  et  le  Jugement  de  PdriSj  d'après  Kaphaël.  Le 
beau  corps  des  déesses  a  été  voilé  par  de  chastes  draperies  et  le 
berger  Paris  est  coiffé  d'une  perruque  à  la  Louis  XIY....  Adroite 
et  fine  flatterie  ! 

■  Dans  ces  salons  sont  distribués,  sans  grand  souci  de  leur  haute 
valeur,  les  plus  riches  et  les  plus  grands  vases  ou  bassins  japo- 
nais que  nous  connaissions.  Il  y  a  des  pièces  réticulées,  des 
fonds  jaunes  vermiculés,  des  vases  à  dragons  en  relief  d'une 
exécution  merveilleuse.  Mais  nous  aurions  tout  dit  en  rappelant 
qu'ils  furent  achetés  en  plein  XVIII"  siècle  par  ce  prodigue  Ro- 
han ,  le  Rohan  du  collier  de  la  reine.  Pourquoi  laisser  dans  des 
appartements  qui  s'ouvrent  à  peine  poyr  des  étrangers,  des  cu- 
riosités de  cet  ordre?  Pourquoi  ne  pas  les  joindre  aux  objets 
antiques,  aux  vitraux  qui  disparaissent  sous  la  poussière  dans 
les  greniers  de  la  bibliothèque  de  la  ville?  Ga  serait  les  sauver 
d'accidents  semblables  à  ceux  qui  les  ont  déjà  mutilés  en  quel- 
ques places.  Strasbourg  semble  pousser  jusqu'au  mépris  l'indif- 
férence pour  ces  richesses.  L'appropriation  d'un  local  décent  ne 
saurait  faire  reculer  une  ville  aussi  importante ,  lorsqu'il  s'agit 
de  l'instruction  générale.  • 


(  39  ) 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE 


La  Chasse  dans  la  vallée  du  Rhin  (Alsace  et  Bade), 
par  Maurice  Engelhard.  Strasbourg,  1864,  typographie 
de  V*»  Berger-Levrault ,  in-12 ,  VII  -  105  «. 

Ami  chasseur,  avez- vous  encore  une  place  dans  votre 
carnier?  —  Oui.  —  Eh  bien,  mettez-y  le  livre  que  je 
vous  présente. 

Votre  bibliothèque  ,  je  n'en  doute  pas ,  renferme  des 
œuvres  de  plus  longue  haleine ,  et  d'un  plus  grand  for- 
mat. J'aperçois  sur  les  rayons  Blaze^  d'Houdetot,  Vtardot, 
Towfsenel  et  tant  d'autres  :  ce  sont  pour  vous  de  vieilles 
connaissances ,  et  vous  renouerez  vos  relations  au  coin 
de  votre  feu. 

•  Le  foyer ,  des  plaisirs  est  la  source  féconde  , 

•  Il  fixe  doucement  notre  humeur  vagabonde  . . .  • 

Cependant  dans  vos  haltes  de  chasse ,  dans  vos  dépla- 
cements ,  le  soir  après  le  bruit  et  les  émotions  de  la 
journée ,  avant  l'heure  du  sommeil  qui  répare ,  il  vous 
faut  un  compagnon ,  un  petit  volume  facile  à  transpor- 
ter. Parcourez  alors  ces  feuilletas' tracés  par  la  plume  élé- 
gante et  facile  d'un  adepte ,  et  vous  serez  content  ;  car 
vos  sympathies  seront  bien  vite  acquises  à  ces  récits  cy- 
négétiques, véritables  études  psychologiques  des  types 
les  plus  intéressants  du  gros  et  du  menu  gibier  ;  histoires 


1.  Edition  tirée  sur  grand  papier  de  Hollande  à  200  exemplaires  : 
5  fr.  Cinq  exemplaires  ont  été  tirés  sur  chine  et  cinq  sur  papier  de 
couleur  :  10  fr. 


(  40  ) 

d'animaux  qui  valent  bien  celles  de  beaucoup  d'hommes 
d'aujourd'hui. 

Dans  un  premier  chapitre  l'auteur  se  rejouit  de  l'abon- 
dance du  gibier  qui  peuple  notre  belle  vallée  du  Rhin  , 
il  en  recherche  les  causes  géographiques  avec  beaucoup 
de  sagacité ,  et  proclame  hautement  le  grand  principe 
de  l'aménagement  du  gibier  :  le  respect  du  sexe. 

Vient  la  description  des  canardièrcs  de  Guémar  dans 
le  département  du  Haut  -  Rhin  et  de  Memprechtshoffen 
dans  le  pays  de  Bade  :  cette  seconde  étude  nous  £Eut 
assister,  non  sans  frémir,  à  la  trahison  des  canards  do- 
mestiques ,  conduisant  au  trépas  leurs  parents ,  leurs 
firères  ^  les  canards  sauvages. 

Voici  maintenant,  à  propos  d'une  battue  de  lièvres  en 
plaine ,  un  chapitre  plein  d'observation  et  d'humour  :  rien 
n'est  plus  vrai  que  ces  bofiquins  et  ces  hases  se  mettant 
sur  leur  séant  ^  dressant  les  oreilles  ,  regardant  à  droite 
et  à  gauche  pour  distinguer  parmi  les  ennemis  qui  les 
entourent  quels  sont  les  tireurs  maladroits. 

8alut  à  la  caille  verte  !  oiseau  singulier ,  victime  du 
sommeil  et  de  l'indolence  et  néanmoins  d'un  courage 
intrépide^  Car  ses  querelles  se  terminent  souvent  par  ia 
mort  mutuelle  des  combattants  ;  aussi  les  Romains  éle- 
vaient les  cailles  pour  la  lutte  ,  et  les  vainqueurs  deve- 
naient si  considérés  ({\x^ Âugxiste  punit  de  mort  un  préfet 
è! Egypte ,  pour  «voir  fait  servir  sur  sa  table  un  de  ces 
oiseaux  devenu  célèbre  par  ses  victoires.  Combien  de 
nos  gourmands  mériteraient ...  !  mais  sa  chair  est  si  ex- 
quise...! D'ailleurs,  Varroii  ne  raconte -t- il  pas  qu'ZTc?*- 


(  41  ) 
cuie  ayant  été  taé  par  Triphon^  son  camarade  Solaiiê  le 
fit  revenir  à  la  vie  ,  en  lui  passant  sous  le  nez  une  caille 
cuite  à  point  ? 

La  chasse  à  l'appeau,  qui  doit  imiter  exactement  le  cri 
d'amour  de  la  femelle,  forme  un  charmant  épisode  où  la 
science  du  narrateur  nous  apprend  que,  dans  Tespèce  des 
cailles  les  mâles  étant  beaucoup  plus  nombreux  que  les 
femelles ,  il  en  résulte  naturellement  que  celles-ci  sont 
très-fort  recherchées  par  ceux  -  là  ,  ce  qui  explique  leur 
empressement  au  premier  cri  d'appel. 

A  la  page  31  je  m'arrête  avec  satisfaction  au  récit 
d'une  chasse  au  blaireau.  C'était  dans  la  forêt  de  Sckir- 
rhem  :  trois  paysans ,  un  père  et  ses  deux  fils ,  s'éver- 
tuaient à  fouiller  un  terrier. . . .  Cette  mémorable  aventure 
est  précédée  d'une  dissertation  philosophique  sur  le  poil 
du  blaireau,  poil  blanc,  à  l'extrémité  noire,  poil  très-fin, 
très- tendre  ,  très-souple  ,  transformé  en  savonnettes  par 
le  sybaritisme  de  l'homme. 

A  votre  tour,  Messieurs  les  braconniers ,  que  la  loi  de 
1844  n'efirayera  jamais.  (On  devrait  écrire  braquenier; 
car  ce  mot  servait  dans  l'origine  à  désigner  ceux  qui 
chassaient  en  fraude  à  l'aide  de  chiens  braques ,  les  plus 
terribles  maraudeurs  de  la  gent  canine.)  Il  importe  que 
chacun  sache  comment  vous  pratiquez  le  braconnage  au 
bâton  du  lièvre  qui  tient.  Honneur  à  votre  esprit  d'ob- 
servation ,  à  votre  patience ,  à  votre  ruse ,  mais  soyez 
maudits  par  ceux  que  saint  Hubert  patronne.  Qui  soup- 
çonnerait ,  à  vous  voir  portant  sur  l'épaule  gauche  une 
pioche  et  affectant  d'aller  travailler  aux  champs ,  qu'un 


(  42  ) 

bâton  meurtrier  traîne  derrière  vous  dans  le  sillon  ,  et 
qu'il  sera  dans  votre  main  dès  que  votre  œil  exercé  aura 
aperçu  un  lièvre  au  gîte  ? 

Il  faut  lire  et  relire  les  lignes  consacrées  au  coq  de 
bruyère  :  comment  ne  pas  s'intéresser  à  cet  oiseau  en 
proie  à  tous  les  feux  de  Vénus  qui  chante  ses  amours  sur 
des  notes  aussi  éclatantes  et  qui  se  livre  à  ce  point  à  sa 
folie  erotique  qu'il  n'entend  pas  le  chasseur  qui  s'ap- 
proche pour  le  frapper  d'un  plomb  mortel ,  à  moins  que 
le  plomb  lui-môme  ne  se  détourne  par  respect  pour  cette 
bruyante  réclame  d'amour. 

Je  m'intéresse  également  à  la  chienne  Valdine  ,  aux 
prises  avec  un  renard  au  terrier  et  je  m'attendris  au  récit 
de  l'amour  d'une  renarde  pour  son  renardeau.  Une  larme 
coule  ,  mais  elle  se  tarit  heureusement  dans  une  prome- 
nade à  travers  les  îles  du  Rhin ,  où  le  gibier  abonde ,  et 
où  le  faisan  surtout  élit  domicile  en  automne  ,  quand 
l'eau  devient  rare  dans  les  grands  bois  de  la  plaine. 

Le  faisan  est  sans  contredit ,  après  le  paon ,  le  plus 
beau  des  oiseaux  qui  habitent  nos  climats  ;  son  port  est 
noble  ,  sa  démarche  fière ,  son  plumage  magnifique  , 
mais  il  passe  pour  être  stupide.  Cette  opinion  est  peut- 
être  exagérée.  J'accorde  volontiers  que  le  faisan  a  la 
bosse  du  changement,  qu'il  a  la  passion  du  vagabondage  ; 
toutefois  la  recherche  de  sa  nourriture  et  de  l'eau  ex- 
plique jusqu'à  un  certain  point  ses  allées  et  venues 
tant  critiquées. 

Quel  charmant  portrait  que  celui  du  faisan  «  se  souve- 
nant de  son  origine  asiatique,  allant  offrir  ses  hommages 


(  43    I 

«  la  poule  qui  les  refuse  parce  qu*elle  appartient  tout  en- 
tière à  ses  enfants;  du  faisan  se  montant  la  tête,  entrant  en 
fureu,r,  s'en  prenant  aux  enfants  des  dédains  de  leur  mère , 
recherchant  le  nid^  cassant  les  œufs,  assassinant  à  coups 
de  bec  les  jeunes  faisandeaux,  et  tout  couvert  d'omelette 
et  de  sang ,  revenant  réclamer  le  prix  de  son  crime  à  la 
propre  mère  de  ses  victimes  innocentes,,,  » 

Le  sang  veut  du  sang:  Tanteur  fait  assister  ses  lec- 
teurs à  un  massacre  d'étourneaux  dans  les  marais  de 
Marlen.  La  scène  est  épouvantable  !  quelles  froides  hor- 
reurs !  et  comment  peut-on  tuer  par  milliers  les  oiseaux 
les  plus  utiles  de  la  création  ! 

Heureusement,  la  fin  de  ce  lugubre  chapitre  est  con- 
sacrée à  la  légende  du  sansonnet  du  barbier  de  Marlen. 
C*est  là  tout  un  drame  dont  le  sujet  n'est  qu'un  oiseau , 
mais  combien  Ton  s'intéresse  à  cette  petite  bête  jetant 
son  cri  de  détresse  quand  vient  son  tour  d'être  massa- 
crée. Par  bonheur  Jeannot  parlait  l'allemand.  Quoi  d'é- 
tonnant puisque  les  fils  de  l'empereur  Claude  avaient  un 
sansonnet  qui  parlait  le  grec  et  le  latin  ? 

Le  sanglier  est-il  un  cochon  sauvage  ou  le  cochon 
est-il  un  sanglier  domestique  ,  tel  est  le  grave  problème 
discuté  au  commencement  de  la  dernière  partie  de 
l'œuvre. 

Ensuite  vous  lirez  la  description  d'une  de  nos  mo- 
destes traces,  si  difiéreutes  de  la  chasse  avec  les  grandes 
meutes  et  les  brillants  équipages  du  vautrait.  Vous  re- 
gretterez enfin  les  causes  de  la  diminution  de  ces  bêtes 
de  grandes  chasses  ;  vous  vous  réjouirez  néanmoins  de 


(  44  ) 

vivre  dans  des  temps  où  il  n*est  plus  nécessaire  d'être, 
comme  autrefois  eu  Angleterre ,  le  graud  -  veneur  de 
Guillaufne  le  Conquércmi,  pour  avoir  la  permission  de 
chasser  le  sanglier  depuis  la  mi-novembre  jusqu'au  com- 
mencement de  décembre  ;  et  où  la  perte  de  la  vue  était 
le  châtiment  de  ceux  qui  étaient  convaincus  d'avoir  tué 
des  sangliers  dans  les  forêts  royales. 

Ma  faible  esquisse  se  termine  ici  ;  elle  est  d'une  main 
profane.  Que  l'auteur  pardonne  à  ma  présomption  ,  et 
Diane  aussi.  Je  la  respecte  et  la  respecterai  toujours  : 
elle  fut  si  sévère  pour  ce  pauvre  Aetéon,  A.  M. 

La  Cité  antique.  Étude  sur  le  cuite,  le  droit,  les  insti- 
tutions de  la  Grèce  et  de  Borne,  par  Fustel  de  Coulanges. 
Paris,  Durand;  Strasbourg,  Treuttel  et  Wurtz,  Déri- 
vauz  ;  1  vol.  in-8°  de  526  pages. 

Nous  avons  lu  ce  volume  avec  une  attention  égale, 
sinon  supérieure  à  celle  d'un  professeur  qui  lit  une  thèse. 
La  thèse  ici  est  qu'il  faut  étudier  les  plus  vieilles  croyances 
des  anciens  pour  connaître  leurs  institutions ,  thèse  sou- 
tenue avec  infiniment  de  ressources  dans  la  présentation 
des  arguments  et  un  peu  moins  de  bonheur  dans  le  tour 
de  la  phrase.  En  effet,  dès  le  commencement,  l'auteur, 
pénétré  sans  doute  de  la  maxime  que  le  «  moi  »  était  haïs- 
sable ,  s'efiace  devant  l'indéfini  d'un  pronom  ,  puis  il  fait 
rapporter  ce  même  pronom  à  un  autre  sujet.  Nous  ne 
voulons,  point  paraître  plus  pédant  que  les  hommes  du 
métier ,  aussi  avons-nous  hâte  de  passer  à  la  fin  de  l'in- 


(  45  ) 

troductioii  où  nous  enregistrons  une  opinion  précieuse  : 
«Le  sens  intime  d*uu  radical ,  dit  M.  Fustel ,  peut  quelque- 
fois révéler  une  ancienne  opinion  ou  un  ancien  usage  ; 
les  idées  se  sont  transformées  et  les  souvenirs  se  sont 
évanouis  ;  mais  les  mots  sont  restés ,  immuables  témoins 
de  croyances  qui  ont  disparu.  »  Administrons ,  d'après 
M.  Fustel,  quelques  exemples  de  cette  révélation  des 
usages  par  les  mots. 

Le  sens  primitif  de  héros  paraît  avoir  été  celui 
d'homme  mort ,  la  langue  des  inscriptions ,  qui  est 
celle  du  vulgaire,  l'emploie  souvent  avec  cette  signifi- 
cation; or,  les  morts  ont  passé,  chez  les  Grecs  et  les 
Romains,  pour  des  ôtres  sacrés,  pour  des  dieux.  L'an- 
cienne langue  grecque  désignait  la  famille  par  le  mot 
iTClffXlOV ,  qui  signifie  ce  qui  est  auprès  du  foyer  ;  c'est 
que  le  foyer  était  l'objet  de  la  religion  et  la  religion  con- 
stitua la  famille.  Dans  des  temps  fort  reculés  régna  le 
droit  d'aînesse,  la  vieille  langue  latine  en  conserve  un 
vestige  remarquable  :  on  appelait  sors  un  lot  de  terre , 
consortes  se  disait  donc  de  ceux  qui  n'avaient  entre  eux 
qu'un  domaine  et  qui  vivaient  ensemble  sur  un  même  lot. 
Or,  ce  mot  consortes  est  resté  dans  la  langue ,  et  quoique 
le  droit  d'aînesse  n'existât  plus  et  que  la  loi  permît  le 
partage  du  patrimoine ,  il  a  continué  à  s'appliquer  à  des 
frères  et  même  à  des  parents  à  un  degré  assez  éloigné. 
M.  Fustel  ne  se  contente  pas  d'étudier  les  Grecs  et  les 
Romains;  en  homme  informé  de  l'engouement  ou  de  l'en- 
thousiasme du  jour,  il  interroge  les  Aryas  de  l'Orient 
(plateau  de  l'Asie  centrale)  et  constate  que  le  mot  pater 


(  46  ) 
est  le  même  en  grec ,  en  latin ,  en  Banscrit ,  avec  Tâdée 
non  de  paternité ,  mais  de  puissance  et  d'autorité.  Nous 
nous  permettrons  une  petite  remarque  :  Si  M.  F.  Baudry 
donne  à  pûar  la  même  origine  qu*à  pati ,  Tépoux ,  c^est- 
à-dire  le  miutre,  on  revanche,  M.  Pictet  le  fait  venir  de 
la  racine  pâ ,  protéger,  nourrir. 

M.  Fustel  continue  à  demander  des  enseignements  aux 
termes  de  la  langue  :  il  reconnaît  dans  le  mot  gens  celui 
de  genus^  qui  porte  en  soi  Tidée  de  filiation,  il  dérive 
calendes  de  calatio^  c'est-à-dire  la  convocation  du  peu- 
ple par  le  pontife  au  premier  jour  du  mois  pour  indiquer 
les  fêtes  de  ce  même  mois.  Après  une  victoire,  Tarmée 
rentrait  dans  la  \'ille  et  se  rendait  au  temple  en  chantant 
un  hymne  sacré,  â^piafx^o^y  d'où  le  nom  de  la  cérémo- 
nie du  triomphe  ;  un  traité  était  marqué  par  l'immolation 
d'une  victime,  les  Latins  disaient  frapper  un  chevreau, 
icere  hœdus  oufœdm,  le  nom  de  la  victime  le  plus  ordi- 
nairement employée  est  resté  dans  la  langue  usuelle  pour 
désigner  l'acte  tout  entier. 

M.  Fustel  termine  son  troisième  livre  en  posant  que  les 
anciens  ignoraient  la  liberté  :  la  loi  de  Sparte  réglait  la 
coiffure  des  femmes  et  celle  d'Athènes  leur  interdisait 
d'emporter  en  voyage  plus  de  trois  robes.  Nous  ne  sui- 
vrons pas  l'auteur  dans  les  deux  derniers  livres  plus  par- 
ticulièrement historiques  et  moins  largement  méditatifs  ; 
aussi  bien,  quand  il  s'élève  contre  l'erreur  qui  a  fait  du 
citoyen  antique  un  homme  libre ,  il  nous  ramène  à  l'in- 
troductiou  qui  nous  dit  qu'on  s'est  fait  illusion  sur  la 
liberté  chez  les  anciens  et  qu'il  faut  étudier  ceux-ci  avec 


(  47  ) 

un  esprit  libre  et  un  d^intéressement  complet.  Cepen- 
dant cette  liberté  d^esprît  ne  peut  -  elle  pas  s*allier  avec 
Texpression  du  souci  que  Ton  prend  pour  des  parents , 
des  ancêtres  après  tout?  Ce  désintéressement  doit- il  nous 
empêcher  de  faire  un  retour  sur  nous-mêmes,  d'établir 
quelques  comparaisons?  Si  Touvrage  savant  que  nous 
n'avons  qu'effleuré ,  satisfaisait  en  quelque  point  au  désir 
que  nous  laissons  entrevoir,  il  ajouterait  sans  doute  à 
ses  autres  et  nombreux  mérites  celui  de  la  chaleur  et  de 
la  vie.  L'érudition  la  plus  exacte ,  la  plus  étendue ,  peut 
encore  être  communicative  ;  dans  l'ordre  d'impressions 
qui  répond  à  cette  qualité ,  nous  avons  fini  par  trouver 
l'alinéa  suivant  :  «  Une  croyance  est  l'œuvre  de  notre 
esprit,  mais  nous  ne  sommes  pas  libres  de  la  modifier  à 
notre  gré.  Elle  est  notre  création ,  mais  nous  ne  le  savons 
pas.  Elle  est  humaine  et  nous  la  croyons  divine.  Elle  est 
l'effet  de  notre  puissance  et  elle  est  plus  forte  que  nous. 
Elle  est  en  nous ,  elle  ne  nous  quitte  pas ,  elle  nous  parle 
à  tout  moment.  Si  elle  nous  dit  d'obéir,  nous  obéissons; 
si  elle  nous  trace  des  devoirs,  nous  nous  soumettons. 
L'homme  peut  bien  dompter  la  nature  ,  mais  il  est  assu- 
jetti à  sa  pensée.  »  Ce  passage  demanderait  des  explica- 
tions. Aristote  dit  que  l'esprit  devient  toutes  choses  et 
Bossuet  le  répète  sans  sortir  de  l'orthodoxie  ;  Hegel  s'en- 
tendrait peut-être  avec  Aristote ,  mais  M.  Huet ,  l'auteur 
de  la  Science  de  V esprit^  ne  renie  pas  Bossuet. 

Notre  auteur ,  dans  le  cas  particulier ,  s'est  relâché  de 
sa  prudence  accoutumée ,  nous  le  trouvons  même  un  peu 
léger  quand  il  dit,  dans  le  chapitre  du  mariage,  que  le 


■\. 


^  48  ) 

moment  de  la  pudeur  n*était  pas  encore  venu.  N^est-ee 
pas  Montesquieu  (le  seul  écrivain  moderne  cite  dans  le 
volume)  qui  a  écrit  :  «Toutes  les  nations  se  sont  égale- 
ment accordées  à  attacher  du  mépris  à  l'incontinence  des 
femmes  :  c'est  que  la  nature  a  parlé  à  toutes  les  nations. 
Elle  a  établi  la  défense ,  elle  a  établi  l'attaque  et ,  ayant 
mis  des  deux  côtés  des  désirs,  elle  a  placé  dans  l'un  la 
témérité  et  dans  l'autre  la  honte.  Elle  a  donné  aux  indi- 
vidus, pour  se  conserver,  de  longs  espaces  de  temps  et 
ne  leur  a  donné,  pour  se  perpétuer,  que  des  moments.  » 
Si  dans  une  première  partie  l'auteur  refuse  aux  anciens 
la  connaissance  de  la  liberté  ,  il  conclut  en  disant  que 
le  christianisme  a  été  la  source  d'où  a  pu  venir  la  liberté 
parmi  les  hommes.  Nous  eu  resterons  sur  cette  parole 
consolante  ,  eu  invitant  à  la  lecture  d'une  œu\Te  qui  ne 
s'étaye  que  sur  des  citations  antiques  et  se  développe 
sévèrement  sans  contenir  un  écho  du  jour  ni  de  l'époque. 

P.  R. 

VARIÉTÉS. 


Nuus  rccevonii  do  M.  Jean  Cayon,  do  Nancy,  A  roccasion  do  l'ar- 
ticle If  s  Armoirieê  de  Sainte -Marie-aux- llines  ^  publié  dans  notro  der- 
nier nnniéro,  la  cominuuicatioii  Huivante  : 

>'ancy.  le  21  leptpuibre  1864. 
MoxsiKUK  LE  Directeur  , 
Dans  l'article  inséré  dernièremout  dans  le  Bibliographe  alsacien  , 
on  remarque  avec  justesse  que  la  ville  de  Saiute-Marie-aux-Mines  , 
que  loB  Allemands  appelaient  Markirch  ,  était  Jadis  diviHce  on  doux 
parties  ,  l'une  alsacienne  ,  l'autre  lorraine. 
Cette  dernière,  lapins  considérable  , considérée  comme  bonne  ville 


(  49  ) 

du  duché  de  LorrainCi  portait  comme  tonte*  celles  ayant  droit  à  cette 
qualification  exceptionnelle  ,  les  armoiries  mêmes  du  prince  :  d'or , 
à  la  bande  de  gueules  ,  chargée  de  trois  alérions  d'argent ,  qui  est  de 
Lorraine  simple.  Tons  les  anciens  hérauts  d'armes  du  pays  et  jus- 
qu'à Stanislas  le  Bienfaisant,  dernier  duc  bénéficiaire  de  Lorraine 
et  de  Bar,  mort  en  1766,  en  font  mention  expresse. 

Quant  aux  armoiries  octroyées  par  Louis  XIV ,  ceci  mérite  une 
explication  à  part.  Lors  de  ses  conquêtes  en  Lorraine  et  en  Alsace , 
le  monarque  ou  ses  conseillers  n'eurent  rien  de  plus  pressé  que 
d'aliéner  le  plus  de  souyenirs  de  l'ancienne  nationalité  et  suppri- 
mèrent d'abord  les  signes  visibles  qui  en  tenaient  lieu  ,  en  leur  sub- 
stituant de  nouveaux  emblèmes.  Ainsi  Nancy  ,  capitale  de  Lorraine  , 
qui  portait  un  chardon  ,  avec  cette  devise  un  peu  fière  :  Non  inultu» 
premorj  qui  s'y  frotte  ,  s'y  pique  ,  vit  remplacer  son  antique  écu  par 
«deux  canons  en  sautoir»,  en  souvenir  de  l'entrée  du  grand  roi  vain- 
queur, et  comme  menace  pour  l'avenir. 

On  conviendra  que  Sainte-Marie-aux-Mines  ,  en  perdant  les  blancs 
alérions  ,  fut  plus  poétiquement  traitée  :  d'azur  k  une  Notre  -  Dame 
d'argent ,  posant  les  pieds  sur  une  montagne  d'or  ;  mais  c'était  ma- 
gnifique comme  rébus  politique. 

Il  ne  faut  ici  se  méprendre  sur  la  différence  de  ville  et  celle  de 
communauté  ;  avec  un  peu  de  réflexion  ,  il  est  aisé  de  conclure  que 
les  compères  en  annexion  de  ces  temps-là  savaient  leur  affaire  ;  par 
ce  mot  communauté  on  mettait  à  néant  les  distinctions  entre  Saiute- 
Harie-aux-Mines  lorraine  et  Sainte-Marie  alsacienne  ,  le  tout  était 
désormais  français;  Louis  XIV  ne  voulait  pas  qu'on  l'oubliât  jamais. 

Votre  très-dévoué  serviteur  et  lecteur, 
Jban  Cayom. 

»** 

Le  compositeur  Reyer  se  trouvait  ces  jours-ci  dans  la  petite  ville 
de  Barr,  encore  tout  émue  de  l'inauguration  de  sou  chemin  de  fer 
vicinal. 

Il  s'empresse  d'aller  serrer  la  main  à  Gustave  Doré  qui  passe  chaque 
année  un  mois  àBarr  et  à  Sainte- Odile.  Kn  route ,  il  veut  entrer  dans 
un  café.  Le  café  était  un  casino.  Quelques  indigènes,  voyant  surgir 
un  particulier  aux  allures  un  peu  excentriques  ,  crurent  devoir  rap- 
peler à  Keyer  que  leur  salle  était  close  pour  les  profanes.  Reyer  dé- 
cline son  nom,  sa  qualité  de  compositeur  et  croit  devoir  justifier  son 
titre  en  ajoutant  qu'il  est  l'auteur  de  la  Statue. 

—  Elle  est  bonne  ,  celle-là!  réplique  un  bel  esprit  de  l'endroit; 
nous  connaissons  l'auteur  de  la  statue,  ce  n'est  pas  vous;  c'est  Bar- 
tholdl ,  de  Colmar. 


(  SO  ) 

Les  raalhearenz  ne  eomialeMiiemt  qu'une  tUitneT  et  encore  pur 
onï-dtre  ,  celle  de  ramlral  Bmmt,  qui  a  été  inangarée,  il  y  a  an  mois, 
dam  le  chef-lien  dn  Haut-Rhin. 

La  Petùe  Revue  (n*  48,  8  octobre  1864). 

»*. 

Le  Dictionnaire  des  comnuneë  de  la  France  que  vient  de  publier 
M.  Jeanne  ,  est  un  ouvrage  qui  *  contient  des  renseignements  fort 
utiles  sur  les  localités  grandes  et  petites  de  notre  pays  et  qui  témoigne 
d'efforts  sérieux  de  la  part  de  certains  de  ses  rédacteurs.  Malgré  ces 
efforts  il  contient  beaucoup  d'inexactitudes ,  chose  que  nous  ne  relè- 
rerions  pas  si  le  prospectas  du  Dictionnaire  n'était  bien  pompeux  et 
si  M.  Deschanel  n'avait ,  dans  le  Jtmmal  de«  Débat» ,  sippelé  le  Die- 
tionnaire  même  une  œnvre  de  génie.  Ces  inexactitudes  se  concevront 
d'ailleurs  facilement  pour  le  Bas  •  Rhin ,  par  exemple  ,  lorsque  l'on 
aura  lu ,  dès  les  premières  pages,  que  l'auteur  doit  des  remercimenta 
pour  le  Haut  et  le  Bas -Rhin  à  . . .  M.  Briéle.  A  distance  ,  les  mots 
«  Haut  et  Bas  -  Rhin  >  peuvent  Jouer  une  fusion  que  le  rapproche- 
ment des  lieux  dissipe  en  partie. 

Comme  l'auteur  prie  les  personnes  qui  auront  constaté  des  erreurs 
ou  des  lacunes ,  de  les  lui  signaler,  nous  userons  un  instant  de  la 
permission. 

Nous  nous  étonnerons  d'abord  de  voir  la  bibliographie  du  Bas- 
Rhin  représentée  uniquement  et  spécialement  par  :  le  Bulletin  de  la 
Société  deê  monumentê  historique» ,  la  Description  du  département  et  les 
Promenade»  en  AUaee  de  F.  Piton.  De  ces  trois  ouvrages  le  premier 
concerne  particulièrement  l'archéologie ,  le  second  est  inachevé  et 
le  troisième  s'occupe  de  Uibeauvlllé.  Il  y  avait  à  citer  des  publioa- 
tlons  plus  oompréhensivos  que  certaine  au  moins  de  celles-ci.  Parmi 
lesjpoinis  cul«iMiai»<«  nous  trouvons  :  le  hautKœnigsbourg-le-Climont, 
tout  cela  d'une  pièce.  La  source  minérale  de  Brumath  vient  après 
celle  do  Niederbronn.  Strasbourg,  selon  l'archiviste  ou  le  géographe 
autour  de  l'article,  est  sur  la  Bruche  ;  l'étage  supérieur  du  château 
impérial  sert  d'évéché  \  sur  la  place  Outenborg  se  trouvent  la  maison 
Nouvriller  et  la  maison  Marmoutier....  Nous  nous  arrêtons  ,  car  notre 
critique  est  bienveillante  et  souhaite  au  Dictionnaire  une  prompte 
amélioration. 


(  51  ) 


BULLETIN  MENSUEL  D'ALSATICA. 


Livres. 

9.  Inventaire  sommaire  des  archives  départementales  antérieures  i 
1790.  Département  du  Bas-Rhin  ;  archiviste  :  M.  Spach.  S*  livraison. 
StnubourÇf  typog.  de  V*  Berger-Levrault,  1864;  in-4*,  pages  137  à  804. 

Série  E.  Comté  rhénan  Licbtenberg. 

10.  L'église  deWalbonrg,  par  l'abbé  Straub.  8tr<ubourg,  typog,  de 
V  Berger-LevrauUj  1864;  gr.  in-8*,  11  p.,  vignettes  et  inscriptions. 

Eitrsit  dn  Bulletin  dêe  monuments  historique»  d^AleacÊ. 

11.  Considérations  générales  sur  les  tombes  celtiques  de  l'Alsace 

(Haat  et  Bas-Rhin) ,  d'après  les  documents  publiés  par  la  Société 

pour  la  conservation  des  monuments  historiques  d'Alsace,  par 

M.  Morpain.  Paris ,  1863,  in-8*,  16  p. 

Extrait  des  BullHin»  de  la  Sodèti  d'anthropologie  de  Paris,  t.  Ill,  4*  Tstci- 
cule,  1862. 

12.  Précis  de  l'histoire  politique  et  religieuse  de  la  France ,  par  l'abbé 

P.  MurjTf  professeur  au  Petit-Séminaire  de  Strasbourg.  2  vol.  in-12, 

format  Charpentier  (1042  p.).  Prix  :  7  fr.  (Prospectus  in*8%  4  p.  Typog. 

de  Le  Roux  à  Straebourg.) 

•  Ce  prospectus  contient  l'apprécistion  des  principaux  organes  de  la  presse 
catholique  qui  a  rendu  compte  de  cet  ouvrage.  Le  Monde ,  le  Correspondani , 
l'Bspèranee,  le  Courrier  d«  l^Tonry ,  V Alsacien,  la  Obtienne,  Itê  Annales  eathoèi- 
ques  de  Genive  et  celles  de  UMgrs  André ,  évéque  de  Strasbourg,  Louis-Marie, 
évèqne  de  Saint-Dié,  Henri,  archevêque  de  Rouen,  etc. 

13.  Librairie  de  V  Berger -Levrault  et  Plis.  Strasbourg  ^  rue  des 
Juifs  f  26 1  Paris,  rue  des  Saints-Pires.  Catalogue  des  livres  de  fonds 
et  en  nombre.  Août  1864;  in-8%  47  p.  Typog.  de  V  Berger-LevrauU. 

Psges  32,  33  et  34.  AlsaUoa. 

14.  Exposition  hygiénique  et  pharmaceutique  dn  16  au  19  août  (1864), 
par  F.  Kirsehleger;  in-8*,  7  p.  Typog.  de  Q.  Silbermaniu 

Programme  de  l'exposition  ;  extrait  du  Courrier  du  Bas-Rhin. 

15.  lâtudes  historiques  sur  l'opération  de  la  fistule  vésico-vaginale  et 
examen  de  quelques  perfectionnements  récents  dont  elle  a  été 
l'objet,  avec  5  observations  de  guérison  et  6  gravures,  par  M.  le 
docteur  Herrgott,  professeur  agrégé  à  la  Faculté  de  médecine  de 
Strasbourg  ;  in>8%  iy-56  p.  Streulmirgy  DMvaumy  librairs  ;  1864  (août). 


(  52  ) 

16.  Étude  snr  la  trichina  »piralùt,  par  H.  Kettner,  docteur  en  méde- 
cine, avec  2  planches  lithog^raphlées.  (Ençelmann  à  Mulhouse.) 
Str€ubourg ,  typog.  dt  G.  Siîbermann;  iu-8*,  89  p. 

17.  Du  régime  sanitaire  on  France  et  dans  les  pays  étrangers,  par 
M.  le  docteur  Borchard.  Parié ^  chez  l'auteur,  rue  de  Montholotif  3. 
Strasbourg^  typog.  de  V'  Berger-LevrauU  ;  in-12,  24  fr. 

Exlrsit  du  Dictionnaire  giniral  de  la  politique  de  M.  Maurice  Block. 

18.  De  la  régénération  des  os,  par  M.  Sédillot,  professeur  à  la  Fa- 
culté de  médecine  de  Strasbourg.  Strcubourg^  typ.  de  O-SilbermanUf 
1864  (juillet);  17  p.  in-S». 

Commanication  à  la  Société  de  médecine.  Extrait  de  la  GatetU  médical*  dt 
Stratbourg  du  28  juin  1864. 

19.  Matériaux  pour  Tétude  dos  glaciers,  par  Dollfus-Ausset,  t.  V, 
1**  partie.  Strasbourg  ^  typog.  de  E.  Simon  ;  gr.  in-8*,  602  p. 

Glaciers  eo  activité  dans  les  Alpes. 

20.  Thèse  d'analyse.  De  l'intégration  dos  équations  aux  différentielles 
partielles  du  premier  ordre.  —  Thèse  d'astronomie.  JBtudo  sur  les 
étoiles  doubles,  par  £mile  Stoffcl.  Strasbourg j  typog.  de  V"  Berger- 
Levraulty  1864  (Juillet);  in-4%  70-45  p.,  2  planches. 

Thèses  pour  obtenir  le  grade  de  docteur  es  sciences  mathématiques. 

21.  Recueil  officiel  des  actes  de  la  Préfecture  du  Bas  •  Rhin.  Tome 
LXIV  (1863).  Strasbourg ,  typog.  de  V*  Berger-LevrauU  ;  in-4%  468  p. 
—  12  fr. 

22.  Mairie  de  Strasbourg.  Budget  primitif  pour  l'an  1864.  Strasbourg, 
typog.  de  V  Berger-LevrauU,  1864  (Juin);  in-8%  201  p. 

23.  Do  la  correspondance  privée  postale  ou  télégraphique  dans  ses 
rapports  avec  le  droit  civil ,  le  droit  commercial ,  le  droit  adminis- 
tratif et  le  droit  pénal ,  par  Edgar  Hopp ,  secrétaire  particulier 
du  préfet  du  Bas-Rhin  ,  docteur  en  droit.  Paris,  A.  Durand,  1864. 
Typog.  de  V  Berger-LevrauU  à  Strasbourg  ;  in-8',  VIII-143  p.  —  2  fr. 

Bibliographie.  —  1'*  partie.  Historique  de  l'administration  des  postes  et 
de  l'administration  télégrsphiqoe.  —  Utilité  Juridique  des  communications 
par  télégraphe.  —  2*  partie.  Des  rapports  généraux  qui  existent  entre  les 
administrations  postales  et  télégraphiques  et  les  particuliers.  —  3*  partie. 
Des  rapports  formés  entre  le*  particuliers  par  la  correspondance. 

24.  Création  d'un  hôpital  à  Bischwiller.  Bisehwiller ,  typog.  de  Posth , 
1864;  iu-8-.  16  p. 

25.  Des  chemins  vicinaux  ,  construits  pour  être  convertis  en  voies 
ferrées.  Compte  rendu  ,  extrait  du  Rapport  de  M.  Migneret ,  préfet 


(  53  ) 

du  Baa-Rhin  ,  aa  Conseil  général ,  gesaioa  de  1864  ;  gr.  in-8*.  StroM- 
bourg  ,  typog.  de  V*  Berger-Levrault ,  85  p. 

26.  Cahier  des  charges  poar  Tentroprise  du  théâtre  communal  de  la 
ville  de  Strasbourg.  Année  1864-1865;  in -8*,  18  p.  Typog.  de 
V  Berger-Levrault. 

27.  La  Propriété  ,  par  K.  Levassour.  Strathourg  ,  typog,  de  V*  Berger- 
Levrault,  1864  ;  in-8* ,  12  p.  (juillet). 

Extrait  du  DieUonnaire  gininU  d«  la  politique. 

28.  Impôt  sur  le  revenu,  par  M.  C.  Perler.  Strasbourg,  typog.  de 
V*  Berger-Levrault ,  1864  ;  in-8%  7  p. 

Extrait  du  Dictionnairt  général  de  la  politique. 

^J.  M.  l'abbé  Erny,  chanoine  de  Strasbourg.  Notice  biographique 
par  M.  l'abbé  Umhang.  Strasbourg,  typog.  de  L.  F.  Le /2ouz  (juin 
1864)  ;  in-8*.  15  p. 

Extrait  de  la  Revue  catholique  d'Alsace. 

30.  Le  Pèlerinage  de  Marienthal ,  par  M.  Atzenhoffer  ,  directeur  du 
pèlerinage;  in-8*,  8  p.  Typog.  de  L.  F.  Le  Roux  (mai  1864),  eu  fran- 
çais et  en  allemand. 

Circulaire  illustrée  de  l'église  de  Marientbal  d'après  le  plan  dressé  par 
M.  Morin,  arcbilecle  du  département,  de  deux  TÏgnettes,  représentant  la 
Mère  de  douleurs,  consolatrice  des  affligés,  et  la  Vierge  immaculée,  auxi- 
Matrice  des  chrétiens.  On  informe  les  fidèles  qu'une  messe  foudée  k  perpé- 
tuité sera  célébrée  tous  les  vendredis  pour  les  bienfaiteurs  tant  Tirants  que 
décédés.. •  Seront  réputés  bienfaiteurs  tous  ceux  qui  feront  une  offrande  d'au 
•  moins  tin  franc  comme  solde  de  la  présente  notice  on  qui  ont  déjà  con- 
■  tribué  pour  nn  don  de  même  râleur.  > 

31.  Jésus  enfant,  par  M.  le' pasteur  Leblois.  Strasbourg,  typog.  de 
Frid.  Ch.  Heitx  ,  1864  ;  in-18  ,  82  p. ,  3  vignettes. 

82.  Essai  sur  le  VU*  chapitre  de  l'épître  aux  Romains  ,  par  Ch.  Aug. 
Weber.  Strasbourg  ,  typog.  de  O.  Silbermann  :  in-8*,  18  p. 

38.  Die  Orthodoxie  und  das  Evangelium  in  der  protestantischen 
Kirche  ,  par  Buisson.  Strasbourg,  Treuttel  et  Wûrtz,  C.  F,  Sehmidt, 
J.  Noiriel ,  1864.  Typog.  de  O.  Silbermann  ;  in-8*,  20  p. 

84.  Histoire  de  la  théologie  chrétienne  au  siècle  apostolique  ,  par 

Edouard  Reuss,  professeur  à  la  Faculté  de  théologie  et  au  Séminaire 

protestant  de  Strasbourg.  3*  édition.  Strasbourg ,  Treuttel  et  Wûrtz, 

1864.  Typog.  de  O.  Silbermann  ;  2  vol.  in-8*  de  XX  -  489  et  VI  -  629  p. 

Introduction.   —  Le  Judaïsme.  —  L'Évangile.  —  L'Église  apostolique. 
—  La  théologie  Judéo-chrétienne.  —  La  théologie  paulinieune.  —  La  théo- 


(  54  ) 

logi«  de  trtnsition.  —  La  théologie  Jobaonjqoe.  —  CoaclMion.  —  Glos- 
saire  théologiqne  du   Nouveau   Tettamenu  —    Répertoire  de«   passages 
expliqués. 

35.  Andaehtsbach  fflr  die  Mitglleder  derMarianiachen  Congrégation, 
errichtet  in  der  Pfarrkirche  sa  Dangolsheim.  Strasbourg  ,  typog. 
Le  Roux,  1864;  In-12*,  248  p.  Onillet). 

36.  La  définition  de  la  Justification  par  la  foi  selon  Calvin  ,  exposée 

dans  sa  nature,  ses  sources  et  ses  conséquences ,  parU.Bolavoine. 

Strasbourg,  typog.  de  G.  Silbermann ,  in-S;  31  p.  (Juillet). 

Tlièse  présentée  k  la  Faculté  de  théologie  protestante  pourobtrnir  le  grade 
de  bachelier. 

37.  Worte  gesproohen  durch  H.  Pfarrer  Hœrter  bel  der  Bestattung- 
von  H.  Jacob  Matter ,  P rof essor  am  protestantlschcn  Seminar  au 
Strassburg,  geb.  den  81.  Mai  1791,  entschl.  den  22.  Jnni  1864. 
Strasbourg ,  typog,  de  0.  Silbermann  ;  in-8*,  10  p.  (Juillet). 

38.  Johann  Tanler's  Predigten ,  nach  den  besten  Ausgaben  in  die 
jetzige  Schriftsprache  llbertragen  ,  2.  Auflage.  Neue  Bearbeitnngr 
der  Ausgabe  von  1826  von  J.  Hamberger.  Erster  Theil.  Vom  Ad- 
vent  bis  som  Himmelfahrtstage.  Frankfurt  am  Main  ,  1864.  Stras- 
bourg,  librairie  Ch.  Fr.  Schmidti  erstes  Heft.  —  2  fr.  40  o.  X-144  p. 
Or.  in-8». 

Tauler  est  né  k  Strasbourg  en  1290  d'une  Tsmille  sisée.  H  y  mouml 
en  1361.  H.  le  professeur  Chsries  Schmidt  a  consacré  une  étude  à  ce  pré- 
dicateur célèbre  :  JohannêM  Titulsr,  Hombourg,  1841. 

39.  Hédion  ,  essai  biographique  et  littéraire  par  Ch.  Spiudler,  Stras- 
bourg ,  typog.  de  O.  Silbemann ,  1864;  in-8*,  96  p. 

Étude  sur  l'histoire  de  Is  réformation  k  Strasbourg. 

40.  étude  sur  l'origine  des  iéglises  réformées  en  France.  1510  - 1590. 
Adversaires  et  obstacles  ,  par  E.  H.  Yollct.  Strasbourg  ,  typog.  cU 
G.  SUbermanUf  in-8*,  59  p. 

Les  a-  39  et  40  sont  des  thèses  présentées  à  la  Faculté  de  théologie  pro- 
testante de  Strasbourg  pour  obtenir  le  grade  de  bachelier  eu  théologie. 

41.  Etudes  historiques  sur  l'origine ,  la  formation  et  Torganisation 

dea  lÉglises  réformées  de  France,  par  E.   H.  VoUet  -  Révillou. 

V  étude.  Strasbourg,  TreuUeî  et  Wûrtx,  1864  ;  in-8-,  59  p. 

C'est  le  même  trarail  et  le  mémo  tirage  que  l'ouvrage  annoncé  sous  le 
n*  40  avec  une  modification  dans  le  titre. 


(  55  ) 

42.  JLeUre  d'un  père  de  famille  à  M.  Durny,  par  M.  Henri  Sohinner. 
Paru  y  DentUy  1»64;  in-8o,  16  p.  —  50  c. 

43.  Seconde  lettre  d'un  père  de  famille  à  M.  Dnmy,  par  M.  Henri 
Schirmer.  Paris ,  DentUy  1864;  inS',  8  p.  —  26  c. 


Périodiques. 

Rbvub  d'âlsacs.  Septembre  1864. 

QuiQUKKBz.  Histoire  de  l'abbaye  de  Lucelle  (suite}.  —  Dkr- 
CHARRiJERES.  Cravanches,  berceau  do  Belfort  au  préjudice  de 
Brasse  (suite).  —  J.  Flaxlanu.  De  la  moyenne  propriété.  — 
Ch.  Frad.  Le  Foyer  alsacien ,  III.  Le  Oasqne  de  fer.  —  J.  L. 
Incident  à  propos  de  la  chronique  des  dominicains  de  Golmar. 
—  Frko.  Kubtz.  Bulletin  bibliographique. 

Rbvub  catholiqub  dr  l'âlsacb.  Septembre  1864. 

J.  BocH.  Los  origines  de  Saverno.  —  H.  Quthblik.  Du  positi- 
visme de  MM.  Renan,  Littré,  Taine  et  About  (8*  art.).  —  X.  Con- 
férences ecclésiastiques  pour  1864.  —  Chronique.  Strasbourg, 
Insuffisance  d'églises.  —  Roshbim,  Notice  sur  feu  M.  Rsbss.  — 
Barr  ,  Notice  sur  feu  M.  £ok.  —  ëbbrsmIImstbb  ,  Réclamations 
à  r:Église.  Bibliographie.  —  P.  Mury.  Lettre  à  M.  Duruy. 

BL8JB88I80HB8  SAiiaTA08BL.ATT.  N**  36  -  39.  8  •  24  Septembre  1864. 

A.  Habtuakn.  Der  Nesselhof  vor  150  Jahren.  —  Chronik.  — 
Der  Jahrmarkt  von  Ostrowna.  —  A.  Stceber.  Sanct  Autor's 
Brflnnlein  in  Mauersmflnster.  —  Th.  Elkix.  Die  Belagerung  der 
Veste  Kchl  im  Winter  1796  •  1797.  —  Zur  Brinnerung  an  Alex. 
Vinet.  —  Poésies  von  Th.  Klein  und  A.  Bube.  —  F.  Ottb.  Alsatia 
von  A.  Stœber.  Erste  Abtheilung.  1862-1864. 

Rbvub  dbs  Dbux-Monobs  .  15  août  1864. 

Appréciation  littéraire  s ar  le  volnme  rie  H.  Campeux  :  l«s  L^ft  dt  Marc'An- 
toine.  —  La  Bibliographie  de  la  France,  dans  ton  naméro  da  13  août  1864  ,  a 
enregistré  cet  ouvrage  sous  le  titre  de  :  le$  Legs  de  Marie-Antoinelte  l  :  ! 

Lb  Magasin  pittorbsqub. 

Juin  1864.  —  Le  fea  de  la  Saint-Jean  en  Alsace,  par  M.  Piqiiart,  percep- 
tear  h  Strasbourg,  arec  nn  dessin  de  H.  Th.  Scboler. 

Juillet  1864.  —  Les  Bancs  du  roi  de  Rome  ,  dessin  de  M.  I.4on  Cogniei. 
(Bancs  établis  sur  les  routes  impériales  et  déparUtuMatales ,  par  M.  Leiay- 
Marnésia  ,  ancien  préfet  do  Bas-Rbin.) 

La  Pbtxtb  Rbvub.  N*  46. 24  septembre  1864. 

La  Chasse  dans  la  Tallée  du  Rhin,  par  M. Engelliard. 


(  se  ) 

La  Prtit  Poucet.  Journal  non  politique,  paraiitHant  touilles  diman- 
che». Nancy  y  in-4*,  H  p. 

N»  18.  28  août.  Revue  de»  caiix  de  rB«t.  Nlcderbronn.  —  N»  I». 
Etudcfl  HurdivorsOB  sociétés  bachiqut'H',  par  E...  Jean  Kaisiu. 

MoROEUBLATT  pQe  orbildktb  IjBSRk.  1864.  58*  année,  n*  30. 

Corretpondincp  de  Strasbourg.  MM.  Matter,  Jung  ,  Fritz  H  CoUni. 

Dis  GARTB5LADBB,  ILLU8TRIRTKS  Familienrlatt.  Herau»gehtr  ErtlMt 

Keil  in  Leipzig.  Wœchcntlich  1  1/2  bis  2  Uogon.  1864.  N-  81  et  34. 

Ein  Frùblingtgiing  nach  Se*senbeini  roo  Jos.  Victor  Widmann,  p.  330- 
332.  —  AafFim  und  Eis,  ErinD<*ruDg  ans  den  Rergcn  Tun  S.  (M.  Dolfu«s- 
Ausiet) .  p.  532-535. 

RkVDE  des    cours  L.ITTÉRAIRR8    OR    LA    FrARCR    ET    DE    L'ÉTRAROBlt. 

1 1**  année.  N«*  33 ,  35  et  36. 

Conférences  de  M.  A.  Campaux  :  la  Question  des  femmes  au  XV*  siècle  ;  et 
de  M.  Waddington  :  De  Tamour  platonique.  [Extrait  du  Courrier  du  Bas- 
Rhin.) 

La  Pressb.  21  et  24  Juin  1864. 

Pb.  Borty.  Excursion  artistique.  —  Musée  de  Nancy.  —  Exposition  rhé- 
nane ,  musée  et  bibliothèque  de  Strasbourg.  —  Collections  particulières.  — 
Le  GimpelœArck. 

Magasin  fur  die  Litbratur  des  âuslandbb.  1864.  N*  33.  Berlin , 

14  août. 

Die  Gescbicbtschreibnng  des  Elsasses.  Lndwig  Spach  und  sein  Wirken, 
par  Trautwein  von  Délie;  p.  521-523.  (Cet  article  contient  la  bibliographie 
des  principales  publications  de  M.  L.  Spach.)  —  Eine  strassburger  tbeolo- 
gische  Studie  (du  même)  ;  p.  526. 

Le  Temps  «  22  septembre  1864. 

De  l'enseignement  de  l'économie  politique  par  l'Université  de  France ,  par 
Brnière  (A.  Scbnéegans). 
Lr  Courrier  du  Bas-Rhin,  13  octobre  1864. 

Mlgtmtin*  Gt$chicht9  dtr  Husik ,  Ton  A.  Reissmann.  Article  critique  par 
M.  F.  Schwab. 
La  Correspondance  littArairr,  publiée  par  MM.   L.   Lalanno  , 
Lanrent-Pichot  et  Servois.  8*  année,  avril  1864. 

Lettre  de  M.  Cbauffbur-Kestner  relative  à  la  bibliographie  de  la  Vie  de 
CalTÎn.  —  Septembre  1864.  Le  Bibliographe  aluaeien  et  M.  Foucberde  Careil. 

Moniteur  du  Bas-Rhin  ,  18  août  1864. 

Découverte  d'une  sépulture  romaine  sur  le  territoire  de  Schleithal,  par  X.... 


1.  Voir  le  BtUiographe,  2'  année ,  p.  314. 


NaifàBO  3  MOCCCLXIV  Noybmbrk 


LE 


BIBLIOGRAPHE  ALSACIEN 


GAZETTE 

LITTÉRAIRE,   HISTORIQUE,  ARTISTIQUE 


SOMMAIRE 

Uk  AL8ATIQUK   yt'I   K'BXISTE   PLUS.    THOUJE  MuRMBRI  A'or«  GenNUMMl. 

Argentor.  150:i{,  in-4*.  —  Um  poêtb  provençal  a  la  coub  dk  Lok- 
RAIHE.  —  Rbvub  BIBLIOGRAPIIK2UE  :  Bulletin  de  la  Société  jyour  la 
eoruervation  de»  monument»  hittorique».  —  Tahle  méthodique  de»  mé- 
moire» de  Trévoux  (1701-1775),  l'«  partie,  par  le  Père  P.  C.  Sommcr- 
vogol. 

UN  ALSATIQUE  QUI  N'EXISTE  PLUS. 

Thom£  Murneri  Nova  Germama 
(Argentor.  1502),  in-4*'. 

Je  me  propose  de  donner  aux  lecteurs  du  Bibliographe 
alsacien  quelques  notices  sur  des  livres  intéressant  notre 
histoire  politique  et  littéraire ,  devenus  rares  et  difficiles 
à  trouver.  L'injure  du  temps  eu  a  beaucoup  détruit;  Tin- 
souciancc  des  bibliothécaires  a  négligé  d'en  sauver  d'au- 
très,  et  l'épicier,  ce  minotaure  des  vieux  livres,  achève 
tranquillement  l'œuvre  de  ruine  devant  laquelle  gémira 
un  jour  la  postérité. 


(  58  ) 

Le  livre  dont  je  veux  parler  aujourd'hui  n'a  pas  suc- 
combé sous  Toutrage  des  années;  aucun  bibliophile  ne 
peut  se  faire  le  remords  de  Tavoir  laissé  passer  aux  mains 
des  infidèles;  nul  épicier  n'a  la  gloire  d'en  avoir  servi  les 
détails  à  ses  pratiques.  Néanmoins ,  ce  livre  n'existe  plus. 
L'on  n'en  connaît  pas  un  seul  exemplaire,  pas  un  aeul^ 
entendez  bien  ce  mot  fatal.  Aucune  bibliothèque  d'Eu- 
rope  n'a  été  assez  heureuse  pour  lui  donner  asile;  aucun 
caveau  d'archives  n'a  réussi  à  le  cacher;  aucun  cabinet 
d'amateur  n'a  été  assez  secret,  assez  sûr,  assez  adroit, 
pour  en  arracher  un  seul  à  la  mort. 

Sait-on,  du  moins,  ce  que  ce  livre  contenait,  ce  qu'il 
voulait?  Oui,  à  peu  près,  très  en  gros,  bien  superficiel- 
lement, et  l'on  s'en  contente,  faute  de  mieux.  Il  y  a 
même  des  gens  qui  en  ont  parlé  tout  naturellement, 
comme  du  premier  livre  venu ,  comme  s'ils  l'avaient  vu , 
touché  et  lu ,  sans  se  douter  que  ce  livre  dont  ils  disser- 
taient si  pertinemment  et  qu'ils  prétendaient  fEÙre  con- 
naître, n'a  eu  qu'un  jour  d'existence,  ou  plutôt  qu'il 
était  un  véritable  mort-né  dans  la  république  des  lettres. 

n  m'a  paru  intéressant  d'ouvrir  ma  série  de  notices 
sur  les  alsatiques  rares  par  celle  d'un  livre  qui  n'existe 
plus,  conséquemment  du  plus  rare  de  tous ,  si  l'on  peut  se 
servir  de  cette  expression  en  parlant  de  ce  qui  n'est  pas. 

Voici  son  titre  :  Thoma  Mubnebi  Nova  Germama, 
Argentorati,  Johan.  Grieninger,  1502,  in-4°. 

Les  bibliographes  qui  ont  le  plus  visé  aux  curiosités 
ne  disent  pas  un  inot  de  cet  ouvrage ,  et  je  ne  l'ai  trouvé 
indiqué  dans  aucun  des  dictionnaires  historiques  qui  ont 


(  59  ) 

parlé  de  Mumer.  Luc  Wadding ,  qui  a  donné  la  liste  des 
ouvrages  que  nous  devons  aux  moines  des  ordres  mi- 
neurs ,  n*en  fait  pas  mention ,  et  T Allemand  Waldau ,  qui 
a  écrit,  en  1775,  une  notice  spéciale  sur  la  personne  et 
les  écrits  de  Thomas  Murner,  ne  Ta  pas  connu. 

Je  vais  essayer  d*en  raconter  l'histoire. 

Vers  la  fin  du  XV"  siècle ,  cela  est  indubitable ,  il  s*é- 
tait  manifesté,  dans  la  ville  de  Strasbourg,  quelques 
vagues  tendances  vers  une  réunion  à  la  France.  Dans  la 
renaissance  générale  des  idées  et  des  lettres  on  voit 
poindre  aussi  certains  problèmes  historiques.  Cela  est 
tout  à  fait  naturel.  L'esprit  humain,  une  fois  réveillé, 
porte  sa  curiosité  dans  toutes  les  directions;  il  remue  ce 
qui  tient  aux  passions  et  aux  besoins  du  moment,  tout 
comme  il  s'éprend  de  ce  qui  paraît  n'appartenir  qu'au 
monde  de  la  spéculation  et  au  domaine  de  l'idéal.  La 
question  de  savoir  où  était  la  frontière  naturelle,  géo- 
graphique et  historique  de  la  France  à  l'égard  des 
nations  germaniques ,  était  une  grosse  question ,  et  d'his- 
toire, et  de  droit,  et  d'avenir.  La  France  avait  souvent 

r 

fait  soutenir  par  ses  juristes  et  ses  hommes  d^tat  que 
sa  domination  légitime  allait  jusqu'au  Rhin ,  que  la  terre 
française,  la  terre  salique,  se  prolongeait  jusqu'aux  ri- 
vages de  ce  fleuve,  que  tout  l'ancien  royaume  d'Ans- 
trasie  était  une  dépendance  de  la  couronne  et  que 
celle-ci  n'en  avait  été  dépouillée  que  par  le  malheur 
des  temps,  indûment  et  d'une  façon  passagère.  Quand 
le  dauphin,  depuis  Louis  XI,  vint,  à  la  tête  de  ses 
bandes  d'Armagnacs,  ravager  l'Alsace,  en  1444,  il  pré- 


tendait  reconquérir  un  membre  de  l*uncienne  France. 
On  en  pourrait  citer  de  notables  témoignages ,  et  nom- 
breux. Je  n'en  choisirai  que  deux.  Olivier  de  la  Marche, 
qui  écrivait  au  XV"  siècle,  disait  :  «Je  trouve  par  les 
«anciennes  croniqucs  et  escritures  que  le  royaume  de 
«Bourgongne  s'étendait  bien  avant  comprenant  Pied- 
«mont,  Ast,  Provence,  Dauphiné,  Savoie ,  duché  et 
«  comté  de  Bourgongne  et  jusqu'à  Sens ,  et  de  l'autre 
«part,  Ferrattc  et  Lorraine,  Bar  et  grande  partie  des 
«  basses  Allemaignes  et  jusqucs  au  Rhin.  »  £t  Charles  VII 
ne  disait-il  pas  à  l'empereur  d'Allemagne ,  dans  l'année 
mOme  où  il  envoyait  le  dauphin  en  Alsace  :  «  Nous  avons 
«cédé  d'autant  plus  volontiers  à  ce  désir  (de  réprimer 
«les  Suisses)  que  la  couronne  de  France  a  été,  depuis 
«  beaucoup  d'années,  dépouillée  de  ses  limites  naturelles, 
«  qui  allaient  jusqu'au  fleuve  du  Rhin ,  et  qu'elle  veut  y 
«  rétablir  sa  souveraineté.  > 

Cette  doctrine  nationale  de  l'ancienne  royauté  sera 
surtout  mise  en  lumière  au  XVP  siècle  par  François  I*' 
et  Henri  U ,  et  poursuivie  au  XVII*  par  Henri  IV,  Ri- 
chelieu ,*  Mazarin  et  Louis  XIV.  On  verra  alors  une 
foule  de  légistes,  payés  sur  le  trésor  de  l'État,  ressusci- 
ter, défendre  et  agrandir  cette  vieille  prétention ,  souvent 
journée,  mais  jamais  abdiquée,  que  tout  l'empire  cis- 
rhénan  de  Charlemagne  est  terre  de  France,  que  le 
droit  des  Carloviugîcns  a  passé  à  Charles  le  Simple ,  que 
les  renonciations  forcées  ou  surprises  de  Louis  III  et  de 
Carloman  étaient  nulles,  à  raison  de  la  bâtardise  pré- 
tendue de  ces  princes,  que  le  domaine  français  est  de  sa 


(  61  ) 

uature  et  par  essence  inaliéaable  et  imprescriptible,  et 
qu'il  suffit  qu'uu  État  ait  été  une  seule  fois  détenu  par  la 
France  pour  être  perpétuellement  français.  Ces  raides  et 
menaçantes  théories  auront  pour  organes  principaux  Le 
Royer  de  Prade ,  Jacques  de  Cassan ,  Blondel ,  Aubery, 
et  tant  d'autres  à  leur  suite.  L*on  mettra  bien  Aubery  à 
la  Bastille  pour  apaiser  l'Électeur  de  Mayence,  mais  il 
en  sortira  chargé  d'honneurs  et  de  marques  de  recon- 
naissance, et,  en  1679,  Duval  osera  dire  dans  son  livre 
Des  Acquisitions  de  la  JPrance^  et  sans  encourir  la  Bas- 
tille, en  parlant  de  l'Alsace  :  «Le  domaine  de  ses  an- 
«  cêtres  que  Sa  Majesté  a  reconquis  avecque  tant  de  va- 
«  leur  et  de  justice...  Nos  roys  ont  possédé  l'Alsace 
«  pendant  plus  de  deux  cents  ans;  elle  faisoit  partie  pour 
«  lors  du  royaume  d'Austrasie ,  et  elle  a  même  quelque- 
«  fois  porté  le  nom  de  Petite-France.  »  Je  ne  creuserai 
pas  plus  loin  dans  ce  sujet  qui  mérite  qu'on  lui  consacre 
tout  un  livre.  Je  n'ai  voulu  que  préciser  une  question 
historique  très-délicate  et  très-curieuse  qui  se  rattache 
au  livre  dont  j*ai  entrepris  de  faire  connaître  l'origine, 
la  cause  et  la  destinée. 

Ces  tendances  à  un  retour  dans  le  sein  de  la  France 
dès  le  XV*  siècle  étaient,  sans  doute,  bien  timides  et 
très-voilées.  Elles  étaient,  dans  tous  les  cas,  assez  sé- 
rieuses pour  éveiller  l'attention  de  quelque  esprit  clair- 
voyant. Cet  esprit  clairvoyant  fut  le  célèbre  Jacques 
Wimpheling,  l'âme  et  le  centre  de  la  renaissance  litté- 
raire en  Alsace. 

Wimpheling  habitait  alors  Strasbourg,  au  couvent  des 


(  62  ) 

Guillelmites.  Son  patriotisme  germanique  8*alarma  des 
symptômes  de  défection  qui  se  produisaient  autour  de 
lui ,  et  jusque  dans  les  rangs  de  la  magistrature.  Il  exhala 
ses  inquiétudes  et  son  indignation  dans  un  écrit  intitulé  : 
Germania  ad  rempublicam  argentinensem.  Cet  écrit  était 
compris  dans  un  volume  in-4*  qu*il  confia  aux  presses  de 
Jean  Priiss ,  entre  une  déclamation  de  Philippe  Beroalde 
et  un  discours  sur  TAnnonciation  de  la  Vierge  adressé  à 
Tuniversité  de  Heidelberg.  L'impression  est  datée  du  13 
des  calendes  de  janvier  lôOl.  Cette  édition  est  devenue 
fort  rare.  Mais  en  1649,  Jean  Michel  Moscherosch  eu 
donna  une  nouvelle,  chez  Pickel,  sous  le  titre  de  Cia- 
rhenum  (rtrmania^  in-4",  de  VI-47  p. 

Wimpheling ,  entraîné  par  Timportance  de  son  sujet , 
avait  composé  son  écrit  en  latin  et  en  allemand.  D  ne  fit 
paraître  en  1501  que  le  texte  latin.  Les  tribulations  que 
ce  livre  lui  attira  le  décidèrent  à  retenir  la  version  alle- 
mande qui  ne  vit  le  jour  qu*en  1 648 ,  chez  Timprimour 
Jean  Philippe  Mulben ,  par  les  soins  du  même  Mosche- 
rosch ,  qui  devait  donner,  Tannée  suivante ,  la  nouvelle 
édition  latine.  Elle  parut  sous  ce  titre  :  Tutschland  Jacob 
Wtmpfflingers  von  Slettstait  zu  Ere  dcr  Statt  Strasshurg 
%md  des  Rinstroma ,  jetzo  nack  147  Jahren  zum  Truck  ge- 
geben.  in-4"  de  23  ff.  n.  p. 

«Beaucoup  de  personnes,  dit  Wimpheling,  professent 
<  Topinîon  que  la  ville  de  Strasbourg  et  les  autres  cités 
«  assises  de  ce  côté-ci  du  Rhin  ont  appartenu  aux  rois  de 
«  France ,  et  cette  opinion  porte  ces  rois  à  i*evendiquer 
«  notre  pays.  Cette  erreur,  qui  provient  de  l'ignorance 


(  «3  ) 

«des  anciennes  histoires,  se  loge  d'autant  plus  ferme - 
«  ment  dans  la  tête  des  Français  que  nous  avons  nous- 
«  mêmes  sur  ce  point  des  idées  entièrement  fausses  et 
«  que  beaucoup  d'entre  nous  ont  plus  d'affection  pour  le 
«royaume  de  France  que  pour  Fempire  germanique. 
«  Nous  députons  de  temps  à  autre  vers  les  rois  de  France 
«  des  ambassadeurs  qui  sont  d^'à  à  moitié  français  (senu- 
€galh').  Parce  qu'ils  sont  reçus  amicalement  dans  ce 
«  pays ,  nos  envoyés  caressent  les  rois  et  se  montrent  en 
«tout  favorables  à  leurs  vues.  Ils  espèrent  que  si  la 
«  France  parvient  à  conquérir  notre  pays ,  ils  obtiendront 
«  des  honneurs  et  des  dignités  auxquels  ils  ne  pourront 
<  atteindre  sous  la  domination  des  aigles  romaines.  » 

Wimpheling  cherche  alors  à  démontrer  qu'aucun  Fran- 
çais ne  fut  empereur  ni  roi  des  Romains ,  depuis  Jules- 
César  jusqu'à  Maximilien  P%  alors  régnant;  que  César  a 
commis  une  erreur  géographique  immense  en  donnant  le 
nom  de  Gaule  au  pays  compris  entre  l'Océan  et  le  Bhin , 
et  qu'il  aurait  dû  prendre  pour  ligne  de  démarcation  na- 
turelle entre  la  Germanie  et  la  Gaule,  la  chsûne  des 
Vosges. 

N*est-il  pas  curieux  de  voir  apparaître  de  si  loin  la  fa- 
meuse question  qui  sert  encore  atgourd'hui  de  levier  aux 
prétentions  d'une  certaine  école  historique  et  politique 
de  l'Allemagne  moderne? 

L'on  voit  sur  quelles  démonstrations  le  docte  huma- 
niste de  Schlestadt  fonde  son  système  ou ,  pour  mieux 
dire ,  son  paradoxe.  Pépin  était  Allemand ,  ce  qu'il  induit 
inutilement  d'un  proverbe  en  usage  même  parmi  les  en- 


(  «4  ) 

fants  ;  Charleraagne  était  Allemand  ;  toute  la  rive  gauche 
du  Rhin  était  germanique ,  au  dire  de  Tacite ,  d* Ammien 
Marcellin  et  de  plusieurs  papes;  Pétrarque  appelait  la 
vallée  du  Rhin  la  plus  noble  portion  de  Tempire;  Sué- 
tone et  Végèce  sont  invoqués  pour  établir  la  radicale 
dissemblance  qui  signale  les  Germains  d'avec  les  Gau- 
lois. Aussi ,  Wimpheling  s'échaufiant  sur  la  valeur  irré- 
sistible de  ses  preuves,  souhaite-t-il  aux  ambassadeara 
infidèles  dont  il  a  déjà  parlé ,  le  sort  de  Pierre  de  Hagen- 
bach,  —  la  décapitation  tout  simplement.  —  La  pré- 
sence de  la  fleur  de  lis  sur  les  monnaies  strasbourgeoises, 
qui  paraît  avoir  été  un  argument  des  gallophiles  de  son 
temps,  rembarrasse  bien  un  peu,  mais  il  s'en  tire  à  force 
de  distinctions  et  d'arguties.  Chemin  faisant,  il  trouve 
moyen  de  nous  humilier  en  nous  apprenant  que  Hugues 
Capet  n'est  que  le  fils  d'un  boucher  de  l'Isle-de-France. 
Soit.  Dans  la  profonde  tristesse  qui  l'accable ,  il  fait  éner- 
giquement  appel  à  l'union,  à  l'amour  du  bien  public,  à 
la  prévoyance  militaire.  «Gardons-nous  de  tout  fol  orgueil, 
s'écrie-t-il,  qui  ne  peut  que  conduire  à  la  perdition;  res- 
serrons nos  alliances  et  nos  amitiés  avec  nos  bons  voi- 
sins;  pratiquons  la  justice  envers  les  étrangers  et  faisone- 
la  fleurir  surtout  dans  le  sein  de  la  république  ;  que  la 
concorde  règne  entre  les  trois  ordres ,  clergé ,  noblesse  et 
bourgeoisie.»  £n  retraçant  les  devoirs  des  magistrats,  il 
leur  en  impose  un  qu'on  trouve  certainement  pour  la 
première  fois  au  nombre  des  obligations  gouvernemen- 
tales; c'est  de  consigner  dans  des  livres  officiels,  dans 
des  chroniques  publiques,    les    événements  dignes    de 


(   65 

souvenir.  Le  patriote  n'absorbe  pas  le  lettré,  et  ce  vœu 
est  un  des  signes  du  temps.  C'est  encore  le  lettré ,  l'hu- 
maniste,  l'homme  de  la  régénération  intellectuelle,  qui 
s'élève  avec  amertume  et  avec  un  sentiment  de  pitié 
contre  l'ignorance  grossière  du  peuple  et  surtout  contre 
les  ennemis  de  l'instruction  et  des  lumières.  Il  recom- 
mande avec  feireur  l'étude  du  latin.  Quelques-unes  des 
raisons  qu'il  donne  pour  faire  ressortir  l'utilité  de  cette 
étude  sont  naïves  et  singulières  aujourd'hui  :  <  L'on  ap- 
«  prendrait  ainsi ,  dit-il ,  à  lire  et  à  comprendre  les  épi- 
«taphes  des  tombeaux  et  les  légendes  des  monnaies;  on 

<  saurait  que  le  couvent  de  Saint-Nicolas  m  widts  prend 
«  son  nom  de  sa  situation  entre  deux  cours  d'eau  et  ne 

<  s'appelle  point  Saîntr-Nicolas-aux-Chiens  (zu  den  Htm- 
«  den).  »  Il  cite  encore  d'autres  dépravations  populaires 
de  noms  de  lieux ,  intelligibles  seulement  pour  ceux  qui 
sont  familiers  avec  la  langue  allemande.  Enfin ,  une  no- 
table partie  de  la  Germania  est  consacrée  à  développer 
les  idées  de  Wimpheling  sur  l'éducation  et  l'instruction 
de  la  jeunesse ,  sa  plus  pure ,  sa  plus  infatigable  préoccu- 
pation ,  celle  qui  a  fait  de  lui  la  plus  noble  figure  de  la 
renaissance  des  lettres  en  Alsace.  Il  propose  au  magistrat 
la  création  d'une  école  d'humanités,  d'un  gymnase 
{Vâhisdifd)^  qui  dispenserait  à  la  jeunesse  l'enseigne- 
ment des  langues  savantes ,  de  Fhistoire ,  de  la  morale.  A 
cette  époque,  Strasbourg  ne  possédait  que  des  écoles 
paroissiales  ou  monastiques;  aucune  institution  littéraire 
d'un  degré  plus  élevé  et  d'un  caractère  laïque  n'y  avait 
encore  été  fondée. 


(  66  ) 

Ce  vœu  si  sage ,  si  conforme  aux  besoins  du  temps ,  et 
exprime  par  l^homme  dans  la  bouche  duquel  il  <Stait  le 
plus  naturellement  placé ,  déchaîna  une  tempête. 

Wimpheling  avait  expliqué  avec  toute  la  prudence 
imaginable  que  l'institution  proposée  ne  devait  pas  pré* 
judicier  aux  écoles  dépendant  des  églises  et  des  couvents, 
et  qu'elle  ne  recevrait  que  les  enfants  destinés  à  cher- 
cher l'instruction  dans  les  villes  étrangères  et  ceux  qui , 
faute  de  ressources,  étaient  condamnés  à  s'en  passer. 
Cependant  l'envie ,  l'amour  de  la  domination  exclusive , 
et  aussi  l'esprit  de  routine ,  soulevèrent  contre  son  projet 
une  ardente  hostilité.  La  théorie  historique  défendue 
dans  la  Germama  n'eut,  selon  toutes  les  vraisemblances, 
provoqué  aucune  contradiction ,  puisqu'il  fallait  ouverte- 
ment irriter  toutes  les  susceptibilités  du  patriotisme  local 
pour  en  démontrer  la  fausseté.  Mais  l'atteinte  portée  au 
privilège  ou  au  monopole  des  couvents  qui  donnaient 
l'enseignement  excita  l'animosité  des  moines.  Il  n'y  eut 
d'embarras  que  sur  la  manière  dont  cette  animosité  pour- 
rait éclater.  L'autorité  qui  s'attachait  au  nom  de  Wim- 
pheling, la  vénération  dont  sa  personne  et  ses  vertus 
étaient  entourées ,  rendaient  l'agression  difficile  et  pres- 
que dangereuse.  Le  clergé ,  parmi  lequel  il  avait  des  dis- 
ciples et  des  amis ,  hésitait  à  l'attaquer.  Personne  ne  sem- 
blait vouloir  courir  le  péril  d'une  polémique  avec  ce  sage 
chrétien,  ce  pieux  personnage,  la  lumière  de  sa  pro- 
vince. 

L'esprit  monacal  triompha  de  ces  répugnances.  Un 
homme ,  un  franciscain ,  se  présenta  pour  injurier  Wim- 


(  67  ) 
pheling ,  et  pour  cacher  dans  une  controverse  d'histoire 
la  haine  que  les  moines  lui  avaient  vouée.  C'était  Tho- 
mas Murner,  père  gardien  du  couvent  des  franciscains 
de  Strasbourg ,  un  des  midtres  de  T école ,  assez  célèbre 
alors ,  de  ce  monastère ,  jeune ,  ardent ,  un  peu  dédaigné 
à  cause  de  sa  conduite  relâchée.  Mumer  avait  été  grand 
coureur  d'universités ,  il  était  le  type  de  ces  écoliers  alle- 
mands débauchés,  vagabonds,  aventuriers,  connus  dans 
l'histoire  sous  le  nom  de  Bacchanien  et  fàhrende  Schuler. 
Tête  remuante ,  inquiète ,  intelligence  fantasque ,  imagi- 
nation vive  et  originale ,  tournée ,  comme  par  un  aimant 
naturel ,  à  la  satire ,  à  la  vision  comique.  Cette  individua- 
lité singulière  penchait  dans  les  retardements  du  passé  et 
dans  toutes  les  impatiences  de  l'avenir.  Mumer  était  à  la 
fois  réactionnaire  et  progressiste,  incertain  entre  deux 
pôles,  n  inclinait  à  la  réforme  par  la  pensée  et  était  ca- 
tholique opiniâtre  dans  ses  actes  et  sa  doctrine.  Esprit 
alerte,  hardi,  sans  scrupules;  nature  sensuelle  et  exi- 
geante; moralité  équivoque  qui  glissait  aisément  dans  le 
désordre ,  dans  le  cymsme  du  langage  et  dans  les  tableaux 
obscènes.  Il  était  passionné  dans  sa  manière  de  sentir  et 
pourtant  vénal.  Par  un  étrange  contraste ,  il  soutenait  la 
scolastique  étouffante  du  moyen  âge  et  inventait  des  mé- 
thodes d'enseignement  expéditivcs,  amusantes,  presque 
révolutionnaires  ;  il  imagina  d'enseigner  la  logique  et  le 
droit  romain  au  moyen  de  jeux  de  cartes.  Ignorant  en 
grammaire,  il  fut  un  écrivain  éloquent;  latiniste  barbare, 
il  excella,  comme  poëte ,  dans  le  dialecte  souabique ,  alors 
la  langue  vulgaire  de  Strasbourg.  A  côté  de  ces  mérites 


(  68  ) 

que  la  postérité  reconnaît ,  il  fui  digne  de  figurer,  eu  son 
temps ,  parmi  les  hommes  que  le  ridicule  a  immortaliflés 
dans  les  Epistolœ  obscurorum  virorum.  Mumor  fat  un 
homme  double  et  excessif  dans  tous  les  sens ,  un  véritable 
gladiateur  de  lettres  qui  n'aspirait  qu'au  bruit  et  à  la 
renommée.  Orgueilleux  et  téméraire ,  bizarre  et  mouvant, 
il  semblait  créé  pour  le  tumulte  des  polémiques  et  pour 
la  bataille  des  pamphlets  ;  il  cherchait  avec  délices  tons 
les  hasards  de  la  pensée  et  s'y  jouait  avec  une  aisance , 
une  humeur,  une  verve  à  la  fois  bouffonnes  et  puis- 
santes. 

Murner  se  mit  à  Toeuvre  et  réfuta  Wimpbeling  dans 
un  livre  qu'il  appela  Nova  Germa/nia.  11  y  défend  avant 
tout  l'excellence  des  études  monastiques  et  fait  l'apologie 
de  l'école  de  son  couvent.  C'était  là  son  but.  Mais  pour 
ruiner  le  projet  de  Wimpheling  dans  l'opinion ,  il  fallait 
essayer  de  le  représenter  sous  les  couleurs  d'un  ignorant, 
d'un  faux  érudit,  d'un  esprit  nourri  de  chimères  et  de 
visions.  Il  s'empara  de  sa  thèse ,  (]ui  prêtait  assurément  k 
la  critique ,  la  combattit  et  la  retourna  de  fond  en  comble. 
Selon  Murner,  la  rive  gauche  du  Rhin  est  un  domaine 
naturel  et  légitime  des  rois  de  France,  et  Strasbourg,  en 
particulier,  est  une  ville  essentiellement  gauloise  et  Ta 
toujours  été.  Voilà  tout  ce  que  nous  savons  de  son  livre  ; 
tel  en  était  le  fond.  Il  serait  intéressant  de  connaître  la 
forme  et  l'allure  que  Mumcr  a  imprimées  à  sa  pensée, 
par  quelles  déductions ,  et  sur  quels  appuis ,  il  arrivait  à 
sa  conclusion  historique.  Cet  examen  est  impossible  puis- 
que son  livre  a  ontioremont  péri.  Nous  savons  seulement 


(   09   ) 

encore,  par  le  témoignage  des  contemporains  et  par  les 
aigreurs  de  la  lutte  que  ce  livre  excita,  que  Wimpheling 
était  outrageusement  traité  et  diffamé  dans  ce  pamphlet, 
et  que  Murner  déversa  sur  ce  vénérable  personnage 
toutes  les  richesses  de  son  génie  satirique,  tous  les  poi- 
sons de  sa  langue  mordante  et  injurieuse. 

Ce  qui  doit  le  plus  vivement  nous  frapper  aigourd'hni 
dans  la  conduite  de  Murner,  c'est  la  témérité  de  sa  pro- 
position historique  au  sein  d'une  ville  allemande,  dans 
un  petit  État  très-jaloux  de  sa  nationalité  et  de  sou  indé- 
pendance, et  où  circulait  déjà  un  certain  courant  d'affec- 
tions françaises.  Son  œuvre  était  donc  dangereuse,  et, 
par  cela  aussi,  empreinte  d'un  incontestable  courage. 
Elle  pouvait  jeter  le  trouble  dans  la  république ,  allumer 
les  passions  et  attirer  sur  son  auteur  les  rigueurs  du  gou- 
vernement qui  avait  toujours  passé  pour  très-ombrageux 
et  très-sévère  en  matière  de  tendances  politiques.  L'é- 
poque même  était  critique  et  prêtait  aux  plus  vives  dé- 
fiances. H  n'y  avait  qu'un  demi-siècle  que  le  dauphin  de 
France  avait  essayé  de  reprendre  l'Alsace,  vingt-cinq 
ans  que  le  duc  de  Bourgogne  avait  étendu  sa  main  me- 
naçante du  même  côté,  et  la  dernière  révolution  constitu- 
tionnelle intérieure  ne  datait  que  de  1482.  Dans  ces  con- 
jonctures, et  en  face  de  ces  souvenirs,  se  lancer  dans 
une  controverse  de  nationalité  et  traiter  une  question 
d'origines  dans  le  sens  qui  flattait  les  prétentions  de  l'é- 
tranger, de  l'ennemi ,  c'était  faire  un  acte  d'une  incroya- 
ble audace.  D  n'y  avait  qu'un  moine  pour  l'oser,  et  en- 
core fallait-il  que  ce  moine  s'appelât  Thomas  Murner.  Si 


(  70  ) 

le  personnage  n*était  pas  d'un  bout  à  l'autre  un  tissa  de 
fantaisies  extraordinaires,  il  ne  tiendrait  qu*à  un  cher- 
cheur de  curiositës  historiques  de  faire  de  Mumer  un  des 
prophètes  de  la  réunion  de  la  Petite-France  à  la  grande , 
et  le  précurseur  de  Richelieu. 

Wimpheling  et  ses  amis  surent  que  Murner  venait 
d^achever  un  venimeux  libelle  contre  la  Germania,  Ils  en 
furent  très-ëmus.  Mumer  était  alors  dans  des  rapports 
assez  intimes  avec  Wimpheling;  il  le  visitait  souvent, 
mangeait  chez  lui ,  lui  empruntait  des  livres.  Wimpheling 
eut  un  entretien  avec  Mumer,  à  la  suite  duquel  le  moine 
lui  envoya  son  manuscrit  avec  une  lettre  qui  autorisait 
Wimpheling  à  le  jeter  au  feu.  Le  fit-il?  on  n'en  sait 
rien.  Mais  Mumer  en  avait  une  copie.  Cédant  probable- 
ment à  des  influences  qu'il  n'était  pas  le  maître  de  dé- 
tourner, ou ,  peut-ôtre  tout  simplement  emporté  par  une 
de  ces  bourrasques  de  caractère  auxquelles  il  était  siyet, 
il  porta  son  livre  à  l'imprimeur  Jean  Grieninger,  son 
ami,  dont  l'atelier  était  établi  dans  la  rue  de  VChUre, 
Dans  le  même  moment,  il  adressa  une  lettre  irritée  et 
grossière  à  Jean  Geîler,  le  fameux  prédicateur  de  la  ca- 
thédrale et  le  plus  affectionné  des  amis  de  Wimpheling. 
Bientôt  après  le  livre  sortait  des  presses  de  Grieninger. 

Dès  que  son  apparition  fut  certaine ,  Wimpheling  ap- 
pela tous  ses  amis  à  sa  défense  et  déposa  une  plainte  en 
forme  entre  les  mains  des  chefis  de  la  république.  Le  sé- 
nat fut  épouvanté  à  l'idée  du  levain  dangereux  que  le 
libelle  du  franciscain  pouvait  jeter  dans  les  esprits.  Il  fit 
de  la  chose  une  affaire  d'État.  Grieninger  fut  mandé  de- 


(   71    ; 

vaut  le  magistrat.  Il  déclara  que  T  édition  était  tirée  à 
600  exemplaires,  mais  qn*il  n*en  avait  encore  vendu  que 
six. 

Le  21  août  1502,  on  lui  intima  Tordre  de  n*eu  plus 
vendre,  sans  une  permission  expresse  de  l'autorité,  et 
on  lui  fît  prêter  Iberment  qu'il  les  retiendrait  tous ,  sous 
peine  de  la  vie.  La  décision  du  sénat  fut  confirmée  par 
un  décret  spécial  de  l'empereur  Maximilien,  en  suite 
duquel  toute  l'édition  fut  juridiquement  confisquée  et 
anéantie. 

Grieninger  n'a  que  trop  bien  tenu  son  serment.  H  n'a 
pas  voulu  exposer  sa  tête  pour  faire  le  bonheur  de  quel- 
que bibliophile  futur.  Toute  l'édition  de  la  Nova  Germa- 
nta  a  été  ou  brûlée  ou  livrée  au  pilon.  Ce  pamphlet  fut 
jugé  si  dangereux ,  tant  par  les  questions  qu'il  soulevait 
que  par  les  révélations  compromettantes  dont  il  était 
rempli,  que  le  sénat  n'en  réserva  pas  même  un  exem- 
plaire pour  les  archives  de  l'État,  ce  qu'il  faisait  pour- 
tant pour  tous  les  livres  prohibés  ou  condamnés.  D'après 
la  tradition  conservée  aux  archives  de  la  ville ,  Jacques 
Wencker,  le  célèbre  archiviste  du  XVII"  siècle,  aurait 
seul  eu  en  sa  possession  quelques  feuilles  éparses  de  la 
Nova  Germanta;  ces  feuilles,  à  la  recherche  desquelles 
M.  le  bibliothécaire  Jung  s'était  curieusement  attaché, 
n'ont  pas  été  retrouvées,  et  ne  le  seront,  sans  doute, 
jamais. 

Que  sont  devenus  les  six  exemplaires  que  Grieninger 
confessait  d'avoir  vendus?....  Eux  aussi  ont  été  anéantis, 
soit  par  les  amis  de  Wimpheling,  soit  par  la  police  du 


(  72  ) 

déliât,  soit  par  Grieiiingcr  qui  a  pu  les  retirer  des  mainB 
de  ses  acheteurs ,  soit  par  les  possesseurs ,  trop  peureux 
pour  conserver  le  redoutable  libelle.  Il  faut  bien  qu'il  en 
soit  ainsi .  puisque  aucun  do  ces  exemplaires  n'a  jamaiB 
revu  le  jour.  Le  livre  de  Murner  est  donc  un  livre  défi- 
nitivement supprimé  et  disparu.  Peut-être  est-il  Texcmple 
unique  d'une  destruction  absolue  et  intégrale  dans  This- 
toire  de  la  bibliographie.  Oiiarler  Géeard. 


UN  POETE  PROVENÇAL  A  LA  COUR 
DE  LORRAINE. 

Ce  po^te  provençal  se  nommait  le  sieur  do  La  Tour  ; 
il  ne  nous  est  connu  que  par  une  tragi-  comédie,  restée 
inédite ,  et  par  un  recueil  de  poésies  françaises  .  latines 
et  provençales,  publié  à  Paris  en  107 7.  Ce  n'est  pas  là 
un  bagage  littéraire  hissez  important  pour  que  le  sieur 
de  La  Tour  ait  mérité  de  trouver  son  gitc  dans  les  bio- 
graphies générales.  Nous  doutons  fort  que  les  biblio- 
graphes se  soient' jamais  occupés  de  lui  et  de  ses  œuvres. 

Cependant  sa  tragi-comédie  a  été  analysée,  sans  doute 
par  Mercier ,  abbé  de  Saint-Léger ,  dans  la  Biblioihèqtit 
du  Théâtre  françoù  (Dresde,  Michel  Grœll,  1768,  3  voL 
in-12 ,  t.  I,  p.  528  et  suiv.)  que  ce  savant  universel  ne 
dédaignait  pas  de  rédiger,  en  grande  partie,  pour  le 
compte  et  sous  le  nom  du  duc  de  La  Vallière.  Nous  n'a- 
vons donc  pas  à  revenir  sur  cette  analyse ,  qui  nous  fait 
connaître  le  sujet  de  la  pièce  et  la  manière  de  l'auteur. 


(  73  ) 

C'est  une  tragi-comédie  dans  le  goût  de  celles  de  Rotrou  ; 
le  style  en  est  tour  à  tour  trivial  et  ampoulé  ;  on  y  dé- 
couvrirait pourtant  quelques  beaux  vers  et  quelques 
scènes  assez  bien  posées ,  à  travers  un  imbroglio  roma- 
nesque, qui  équivaut  à  une  date  certaine.  De  1620  à 
1640  ,  le  Théâtre  français  jetait  sans  cesse  dans  le  même 
moule  tragi  -  comique  les  mêmes  amours  ,  les  mêmes  dé- 
guisements ,  les  mêmes  caractères  et  presque  les  mêmes 
sentiments  exprimés  de  la  même  façon.  On  peut  donc 
supposer  avec  certitude  que  la  tragi-comédie  à'Isoîite  a 
été  composée  vers  1635  ou  1638.  En  voici  le  titre  d'a- 
près le  manuscrit  qui  est  à  la  Bibliothèque  de  l'Ar- 
senal : 

lêolite  ou  l* Amante  courageuse  ,  poëme  tragi-comique  , 
dédié  à  Son  Altesse  de  Lorraine ,  par  le  sieur  de  La  Tour. 
In-folio  de  65  feuillets ,  sur  papier ,  écriture  du  XVII* 
siècle  ,  relié  en  vélin  blanc ,  avec  dos  moderne  en  maro- 
quin rouge.  (N°  34.  Belles  •  lettres  françaises.)  Le  titre 
est  encadré  en  couleurs  ;  au  verso,  les  armoiries  de  Lor- 
raine ,  également  coloriées.  L'auteur  a  répété  son  nom  à 
la  fin  du  manuscrit ,  où  on  lit  :  Par  le  sieur  de  Im  Tour^ 
Pro^^  (Provençal), 

Ce  manuscrit ,  qui  est  certainement  celui  que  le  sieur 
de  La  Tour  ofint  à  la  duchesse  de  Lorraine  ,  commence 
par  la  dédicace ,  à  la  suite  de  laquelle  se  trouve ,  suivant 
l'usage,  un  argument  en  prose  très-compliqué  et  très- 
alambiqué.  La  dédicace  est  bonne  à  conserver,  comme 
un  document  d'histoire  littéraire ,  ainsi  que  le  sonnet  qui 
l'accompagne. 

* 


(    74    ; 

A  Soii  AUessi'  de  Lorraine. 

Madame. 

Cette  généreuse  princesse  dont  je  trace  icy  les  mer- 
veilles vient  offrir  à  Vostre  Grandeur  Thistoiro  de  ses 
avantures.  La  renommée  a  qui  vostre  gloire  est  si  chère 
a  si  avantageusement  publie  vos  perfections ,  qu'elle  hxy 
a  fait  naistre  le  désir  de  vous  rendre  ceste  reconnoissance. 
Je  confesse ,  Madame ,  que  c'est  vous  fournir  un  entre- 
tien fort  désagréable,  que  de  vous  présenter  cest  ouvrage  : 
Vostre  Mfyestë  qui  n'a  des  yeux  que  pour  les  choses 
grandes  trouvera  ce  présent  de  si  petite  considération , 
qu'elle  aura  suject  de  bhismer  la  liberté  que  je  prends  de 
vous  le  donner.  Isolite  mesme  craiud  que  le  récit  de  ses 
infortunes  ne  touche  trop  sensiblement  vostre  vertu.  £lle 
voudroit  bien  vous  compter  les  divers  événements  qui 
ont  exercé  sa  constance ,  vous  dire  les  malheurs  qui  luy 
sont  arrivez  et  qu'elle  a  surmonté.  Elle  voudroit  bien 
vous  faire  scauoir  les  jjIus  secrets  ennuis  qui  ont  troublé 
la  tranquillité  de  sa  vie  et  les  orages  que  le  veut  d'une 
mauuaise  fortune  auoit  sousleué  contre  son  repos.  Mais 
comme  elle  sçait  que  le  discours  des  afflictions  est  ordi- 
nairement contagieux  ,  elle  appréhende  que  celui  de  ses 
disgrâces  n'esueille  dans  vostre  ame  des  ressentiments 
d'une  trop  grande  pitié  et  que  ceste  tendresse  de  cœur 
qui  vous  rend  adorable  et  qui  roluist  sur  vostre  visage 
(avec  tant  d'autres  belles  qualitez  que  vous  possédez)  ne 
vous  face  piirticiper  à  ses  desplaisirs  par  une  rcflection 
que  Vostre  Majesté  seule  connoist.  Mais  quoy  !  Madame , 


(  75  ) 

si  vous  auez  de  la  compassion  ,  vous  n'aucz  paA  moins 
de  prudence  pour  luy  donner  des  limites.  Celuy  qui  vous 
a  donné  Testre  et  à  qui  tant  de  monde  est  obligé  pour 
un  si  rare  bienfaict,  a  fauorisé  vostrc  naissance  de  tant 
d'aduantages  ,  qu'il  est  bien  aise  de  voir  que  vostre  esprit 
a  reçeu  de  luy  ceste  égalité  qui  ne  se  rencontre  parfai- 
tement qu'au  sien.  Authorisez  donc  les  souhaicts  de  ceste 
Princesse ,  ayez  aggreable  qu'elle  vous  consacre  ses  vœux; 
vostre  nom  glorieux  est  l'object  qu'elle  a  choisi  pour  ipé- 
riter  l'honneur  de  vostre  protection.  Le  Hure  qu'elle  vous 
donne  a  quelque  chose  de  plus  releué  que  les  amours 
qu'il  semble  traicter.  Vous  y  remarquerez ,  Madame  ,  la 
différence  qu'il  y  a  des  bons  aux  mauuais  conseillers  des 
Roys ,  les  dangers  que  courent  les  princes  qui  se  déchar- 
gent sur  eux  de  la  conduite  de  leur  estât ,  combien  de 
malheurs  arriuent  de  ceste  authorité  dont  ils  se  dépouil- 
lent en  leur  faueur  et  qui  doit  estre  inséparable  d'un 
grand  monarque ,  et  qu'enfin  Dieu  opère  dans  un  rien 
des  reconsiliations  qui  confondent  le  jugement  des  hom- 
mes. Voila,  en  somme,  l'histoire  dont  Isolite  veut  vous 
entretenir.  Voila  les  premières  saillies  de  son  interprète 
et  le  moindre  des  ouvrages  qu'il  a  voué  à  Vostre  Altesse. 
Ne  considérez  pas  tant ,  Madame  ,  les  ornements  dont 
ceste  Princesse  est  reuestue  :  elle  suit  trop  l'affetterie 
pour  chercher  dans  l'artifice  la  grâce  qu'on  ne  trouve 
que  dans  la  négligence.  Elle  vient  d'une  contrée  où  la 
uaifueté  est  tout  l'embellissement  qu'on  y  recherche  . 
contrée  qui  conserue  tousjours  entières  les  flammes  de 
ceste  mesmc  affection,  que  vos  yeux  ont  tousjours  allumé 


(  76  ) 

dans  le  cœur  de  ses  peuples  (dont  ils  eatoient  les  deux 
régents)  et  qui  ne  seront  jamais  esteintes  de  leur  ame  qae 
par  la  reuolutiou  de  mille  siècles  ,  ny  de  la  mienne  que 
par  la  vie , 

Madame  , 
de 
Vostre  très-humble  et  très-obeissant  serviteur, 

DE  La  Tour. 

Pour  Madame  la  ducliesse  de  Lorraine. 

SONNET. 

Miracle  de  nosjoars,  adorable  Princesse, 
Dont  les  raren  vertns  charment  tons  le»  morteU  ; 
Qai  peut  voas  rofaiier  Justement  des  autels  ? 
Qnoy  !  la  fille  d'no  Dieu  n'est-elle  pas  Déesse? 

Tant  de  Roys  ,  yos  ayenlz  y  m'accusent  de  paresse , 
Que  je  conçois  pour  vous  mille  vœux  immortels: 
Je  Bcay  que  vostre  gloire  en  mérite  de  tels , 
Mais  pour  les  exprimer  l'art  a  trop  de  foiblesse. 

Geste  aymable  douceur  tient  euchaisncz  mes  sens.  % 

Aussy ,  pos»edez-vons  des  attraiots  si  puissants 
Que  Charles  vous  publie  A  nulle  antre  seconde. 

Mais  d'où  vient  que  son  bras  cueille  tant  de  lauriers  ? 

Si  vous  devez  ravir  par  amour  tout  le  monde , 

Que  ne  Joinct-il  la  myrtho  à  ses  exploicts  guerriers  ? 

La  Tous. 

Cette  dédicace  ,  empreinte  d*une  galanterie  raffinée  , 
quoique  respectueuse ,  nous  paraît  établir  que  le  sieur  de 
La  Tour  fut ,  à  cette  époque ,  un  des  commensaux  de  la 
cour  de  Lorraine  et,  sans  doute ,  un  des  officiers  de  la 
maison  de  la  duchesse.  Mais  quelle  serait  cette  duchesse? 
Nous  sommes   porté  à  croire,  en  nous  autorisant  des 


(  77  ) 

termes  mêmes  de  la  dédicace  âCIsoHie  ,  que  c'était  Béatriz 
deCosenza,  veuve  du  comte  de  CantecroLx,  que  Charles  IV 
avait  épousée  publiquement,  au  mois  d*avril  1637,  quoi- 
que sa  femme  légitime  ,  Nicole ,  fille  de  Henri ,  duc  de 
Lorraine ,  et  de  Marguerite  de  Gonzague ,  fût  encore  vi- 
vante. 

La  dédicace  nous  donne  à  entendre  que  le  poë'me  ren- 
ferme des  allusions  transparentes  qui  se  rapportent  à  la 
duchesse  elle  -  même.  C'était  la  mode  du  temps  ,  et  les 
écrivains ,  romanciers  ou  dramaturges ,  se  montraient 
jaloux  de  mettre  en  scène ,  sous  des  noms  supposés ,  les 
grands  personnages ,  qui  avaient  fait  parler  d'eux  par 
leurs  aventures  amoureuses.  Nous  laissons  à  d'autres  le 
soin  de  découvrir  si  ce  n'est  pas  Béatrix  de  Cosenza  que 
le  poëte  a  représentée  dans  le  rôle  d'holite.  Quant  à 
Daphné  ,  rivale  de  cette  princesse ,  elle  consent  à  épouser 
un  prince ,  qu'elle  n'avait  pas  choisi ,  mais  qu'elle  ne 
juge  pas  indigne  d'elle  ,  car  elle  se  dit  tout  bas  : 

La  pomme  en  est  trop  belle  ,  il  faut  que  Je  la  morde. 

Certaines  analogies  littéraires ,  qui  sont  des  traits  de 
lumière  en  bibliographie ,  nous  permettent  de  constater 
que  l'auteur  d'Iaolite  pourrait  bien  être  aussi  l'auteur  de 
plusieurs  Histoires  romanesques,  qui  parurent  à  Paris 
vers  la  même  époque.  Le  sieur  de  La  Tour,  dans  la  dé- 
dicace de  sa  tragi  -  comédie  ,  dit  que  cette  pièce  est  le 
moindre  des  ouvrages  qvkil  a  voués  a  la  duchesse  de  Lor- 
raine. Nous  trouvons,  en  1627  et  1634 ,  deux  ouvrages 
publiés  par  un  sieur  de  La  Tour  -  Hotman ,  qui  nous 
semble  être  le  même  que  le  sieur  de  La  Tour,  Provençal. 


i    7«   } 

Celui-ci  n*aurait-il  pas  pris  une  épouse  dans  la  famille 
dos  Hotman  et  ajouté  depuis  à  son  nom  celui  de  sa  femme? 
Quoi  qu*il  en  soit,  nous  indiquerons  ici  ces  deux  ouvrages 
dont  le  premier  offre  le  portrait  de  l'auteur ,  gravé  par 
Crispin  de  Passe. 

Histoire  du  rvyiie  r/e  Henry  VTI,  depuis  son  avènement 
à  la  couronne  jusqu'à  sa  mort  eu  1509  ,  traduit  de  Tan- 
glais  de  François  Bayon ,  chancelier  d'Angleterre.  Paris, 
P.  Rocolct^  1627,  in-8°,  avec  un  portrait  de  Henri  VII, 
gravé  par  Michel  Lasne. 

Histoire  Celtique ,  où  sous  les  noms  d' Amindoriz  et  de 
Celanire  sont  comprises  les  principales  actions  de  nos 
Rois  et  les  diverses  fortunes  de  la  Graule  et  de  la  France. 
Paris,  1634,  3  vol.  in-8». 

Le  sieur  de  La  Tour  ne  devait  pas  avoir  plus  de  30 
ans  lorsqu'il  était  h  la  cour  de  Lorraine ,  car ,  trente  ana 
plus  tard ,  il  eut  l'idée  de  recueillir  ses  poésies  et  de  les 
mettre  au  jour.  La  première  édition  nous  est  inconnue, 
mais  voici  le  titre  de  la  seconde ,  que  possède  la  Biblio- 
thèque de  r Arsenal  : 

Diverses  j-orsifs.-  framboises ,  latines  et  provençales ,  pré- 
sentées au  Roy  au  retour  des  armées  de  Flandres ,  divi- 
sées en  deux  parties ,  par  le  sieur  de  La  Tour.  Seconde 
édition,  augmentée  et  reveue  par  l'autheur.  Paris,  Tho- 
mas Girard.  1677,  in- 8°. 

On  trouve  ,  dans  ce  recueil ,  des  Stances  jtréseniées  en 
1638  à  Ijouis  le  Juste  sur  la  naissance  du  Roy  glorieuse- 
nient  régnant,  La  dédicace  au  Roy  peut  fournir  un  petit 
nombre  de  renseignements  sur  l'auteur ,  qui  n'avait  pas 


(  79  ) 

gardé  ,  sans  doute  ,  uu  bon  souvenir  de  son  séjour  à  la 
cour  de  Lorraine  ,  puisqu'il  assure  avoir  toujours  vécu 
éloigné  de  la  cour  :  c  Maintenant  qu'un  destin  plus  favo- 
rable m'en  rapproche ,  dit  -  il ,  lorsque  je  fus  averty  que 
Vostre  Majesté  prenoit  un  plaisir  singulier  aux  inscrip- 
tions que  tant  de  beaux  esprits  avoient  composées  pour 
la  magnificence  du  Louvre ,  j'ay  voulu  prendre  part  à 
cet  honneur  et  travailler  avec  eux  sur  une  matière  qui 
doit  servir  d'éloge  éternel  à  la  gloire  de  Louis  le  Grand.  » 
Quand  le  sieur  de  La  Tour  faisait  paraître  ses  poésies 
et  s'occupait  d'épigraphie ,  en  1677,  il  n'avait  pas  moins 
de  60  ans  et  il  remplissait  alors  quelque  charge  dans  la 
maison  du  roi.  Était  -  il  valet  de  chambre  ou  valet  de 
garde-robe  ?  Nous  voudrions  pouvoir  répondre  qu'il  était 
poët«  et  qu'il  tenait  un  rang  honorable  parmi  les  beaux 
esprits  du  siècle  de  Louis  XTV. 

P.  L.  Jacob,  bibliophile. 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE 


Bulletm  dt  la  Société  pour  la  conservatiœi  des  nio^ 
ituments  fustoriqttes,  2*  série ,  tome  II.  Imprimerie  F*  Ber- 
ger-Levrault  ^  1864,  in-8**. 

La  Société  des  monuments  historiques  d'Alsace  vient 
de  compléter  le  second  volume  de  la  nouvelle  série  de 
ses  mémoires,  et  l'on  peut  dire  que  c'est  un  fleuron  de 
plus  à  la  couronne  que  la  docte  association  tresse  à  l'his- 
toire de  notre  province. 


(  «^  ) 

Fondée  il  y  a  quelques  aimées  par  des  hommes  qui  ne 
pouvaiejit  au  premier  abord  compter  que  sur  eux-mêmes, 
mais  qui  auguraient  bien  du  patriotisme  des  autres,  la 
Société  pour  la  conservation  des  monuments  historiques 
a  su  grouper  autour  d*elle  toutes  les  forces  vives  du  pays. 
Elle  multiplie  ses  recherches  et  ses  fouilles,  elle  étend 
son  patronage  sur  des  monuments  de  plus  en  plus  nom- 
breux —  en  deçà  comme  au  delà  de  la  €remein-Mark  — 
enfin  elle  a  réuni  en  un  faisceau  fraternel  tous  les  tra- 
vailleurs sérieux  qui  ont  voué  leurs  veilles  à  Fétude  de 
notre  passé. 

Je  ne  dissimule  pas  mes  préférences  :  à  mes  yeux  le 
Bulletin  est  la  plus  belle  part  de  ses  travaux.  Sans 
doute  il  est  bon  de  conserver  à  nos  arrière-neveux  ces 
temples,  ces  vieux  châteaux,  tant  de  ruines  et  tant  de 
souvenirs  !  Mais  il  est  encore  mieux  de  nous  les  expliquer 
à  nous-mêmes,  et  quand  des  hommes  comme  M.  le  co- 
lonel de  Morlct,  M.  le  baron  de  Schaueuburg,  M.  L.  Le- 
vrault,  M.  l'abbé  Straub,  M.  Coste,  M.  l'abbé  SiflFer, 
d'autres  encore,  veulent  bien  nous  décrire  les  décou- 
vertes qui  se  font  chaque  jour,  les  ramener  aux  textes 
des  historiens  et  à  la  topographie  ancienne  ,  ils  ouvrent 
à  l'esprit  des  perspectives  que  pour  le  plus  grand  nombre 
la  vue  seule  des  objets,  des  constructions  et  des  sites 
n'eût  pas  suffi  à  révéler. 

Grâce  à  ces  travaux  ou  commence  à  mieux  se  rendre 
compte  de  l'état  de  l'Alsace  dans  les  temps  reculés  qui 
ont  précédé  les  invasions  des  Barbares  ;  on  comprend 
enfin  de  quelle  manière  les  Romains  ont  pris  possession 


(  81  ) 
du  sol;  on  voit  apparaître  leurs  centres  d'habitations, 
leurs  voies  de  communication  ;  les  sépultures  antiques 
nous  rendent  ce  que  leur  avaient  confié  tant  de  popula- 
tions diverses,  celtiques,  gallo-romaines,  germaniques. 
Les  matériaux  que  la  Société  des  monuments  historiques 
amasse  sur  ce  point,  ^joutent  des  renseignements  consi- 
dérables au  peu  que  les  historiens  nous  apprennent.  Je 
n'en  veux  pour  preuves  que  les  excellents  travaux  de 
M.  le  colonel  de  Morlet  sur  les  voies  romaines  du  Bas- 
Rhin,  sur  les  cimetières  antiques  des  environs  de  Stras- 
bourg ,  insérés  dans  le  dernier  volume  du  Bulletin. 

D'autres  collaborateurs  portent  leurs  recherches  sur 
une  seule  localité ,  et  l'on  peut  citer  comme  l'une  des 
meilleures  monographies  que  la  Société  ait  publiées ,  le 
mémoire  de  M.  N.  Nicklès  sur  l'antique  Helvetus  :  c'est 
un  travail  complet,  où  l'antiquaire  emprunte  les  pro- 
cédés exacts  du  géologue.  Les  deux  sciences  ont  plus 
d'un  rapport  entre  elles,  témoin  les  découvertes  de 
M.  Boucher  de  Perthes  :  l'archéologie  est-elle  au  fond 
autre  chose  que  la  géologie  des  surfaces  ? 

A  côté  de  cette  étude  il  faut  distinguer  encore  la  mo- 
nographie de  M.  Jules  Thilloy  sur  l'abbaye  et  sur  la 
commune  d'Herbitzheim ,  dont  il  a  restitué  l'histoire.  Ce 
travail  est  un  modèle  qui  devrait  trouver  partout  des 
imitateurs. 

Nous  citerons  encore  la  notice  sur  l'hôtel  de  ville  et 
sur  les  anciens  emplacements  judiciaires  d'Obemai ,  de 
M.  l'abbé  Gyss.  Ce  titre  modeste  cache  une  étude  très- 
complète  sur  l'organisation  de  l'ancienne  commune  d'O- 


(  82  ) 

l>emai.  Lcr  institutions  du  moyen  âge  n'ofirent  pas  moiiiB 
d'intëret  que  les  débris  matériels  des  figes  anténeors,  et 
ne  remontent  souvent  pas  moins  haut.  Ainsi  M.  Tabbë 
Gyss  entrevoit  en  germe  les  institutions  judiciaires  do  la 
commune  d*Obemai  dès  le  temps  du  duc  Athic  ot  des 
rois  d'Austrasie.  Cette  consciencieuse  étude  est  un  jalon 
de  plus  dans  une  voie  où  nous  voudrions  voir  entrer  un 
plus  grand  nombre  do  travailleurs. 

Dans  une  note  fort  courte  sur  la  marche  d*Aqailée, 
M.  P.  Ristelhuber  a  éclairci  un  point  obscur  de  la  topo- 
graphie ancienne  de  Tarrondissement  de  Saverne.  La 
nouvelle  édition  du  Dictionnaire  de  Baquol  à  laquelle 
M.  Ristelhuber  s'est  voué ,  lui  a  sans  doute  fourni  l'oc- 
casion de  ces  pages  substantielles.  Elles  nous  initient  à  la 
méthode  suivie  par  le  savant  éditeur  pour  déterminer  les 
étymologies  dont  il  a  enrichi  le  Dictionnaire.  Ainsi  con- 
çue, rétymologie  n'est  plus  la  moins  certaine  des  études; 
elle  s'élève  à  la  hauteur  d'une  science  positive  ;  elle  se 
justifie  à  la  fois  par  la  situation  des  lieux  et  par  la  langue 
et  les  idées  des  populations  qui  les  ont  baptisés;  elle 
prête  aux  aperçus  les  plus  neu&  et  aux  rapprochements 
les  plus  ingénieux. 

M.  L.  Spach,  l'infatigable  président  de  la  Société, 
l'Atlas  qui  soutient  sur  ses  épaules  tout  ce  monde  archéo- 
logique et  historique,  a  enrichi  ce  nouveau  volume  de 
deux  études  du  plus  haut  intérêt.  Dans  la  première  , 
réminent  archiviste  du  Bas-Rhin  retrace  un  épisode  im- 
portant de  l'histoire  de  Mulhouse  ;  dans  la  seconde  il 
racontai  la  vie  tour  à  tour  triomphante  et  humiliée  de 


(  83  ) 

Léon  IX,  du  premier  des  grands  papes  du  moyen  âge 
qui  ont  travaillé  à  la  réforme  de  TÉglise.  M.  Spach  ex- 
celle à  tirer  d'un  dossier  poudreux ,  de  légendes  informes, 
de  belles  pages  d'histoire  nuancées  avec  un  art  infini , 
où  ne  perce  pas  moins  cette  virile  conviction  qu'en  dépit 
de  toutes  les  agitations  la  solution  des  problèmes  sociaux 
qui  surgissent  est  en  dernière  analyse  toujours  libérale.  — 
De  même  que  les  corps  liquides  abandonnés  à  eux-mêmes 
tendent  à  un  niveau  commun ,  l'humanité  dans  sa  marche 
vers  l'avenir  réalise  de  plus  en  plus  cet  idéal  resplendis- 
sant de  justice  qui  éclaire  et  qui  affermit  sa  conscience. 

Le  Bulletin  de  la  Société  historique  amasse ,  on  le 
voit,  d'admirables  matériaux  pour  cette  Histoire  d'Alsace 
que  tant  d'hommes  distingués  se  sont  proposé  d'écrire 
depuis  Schœpflin  et  Grandidier.  Leurs  tentatives  avaient 
peut-être  le  tort  d'être  prématurées  ;  celles  de  leurs  héri- 
tiers ne  le  seront  plus.  Le  moment  approche ,  on  peut 
l'affirmer ,  où  il  sera  possible  d'embrasser  tous  les  faits 
complexes  qui  forment  le  tissu  de  nos  annales ,  et  de  les 
ramener  à  des  vues  générales  propres  adonner  à  la  com- 
position l'unité  indispensable  pour  que  les  hommes  du 
monde  lisent  les  élucubrations  des  savants. 

A  ce  propos,  que  l'on  me  permette  de  présenter  une 
humble  requête  aux  représentants  officiels  de  la  Société. 

Dans  les  deux  départements  du  Rhin  on  s'occupe  en  . 
ce  moment  avec  ardeur  des  inventaires  de  nos  arcl^ives. 
Les  plus  importants  seront  publiés.  Ne  serait-ce  pas  le 
cas  de  s'occuper  d'un  autre  inventaire ,  de  celui  des  di- 
plômes déjà  connus,  disséminés  dans  des   recueib   de 


(  84  ) 

plus  en  pins  nombrenx  ?  Ces  doenments  fonnent  anjonr- 
d*hui,  pour  l'étude  de  notre  passé ,  un  appoint  pins  con- 
sidérable qu'on  ne  croit,  et  ce  serait  une  bonne  avance 
pour  le  futur  historien  de  TAlsace,  comme  pour  toiu 
ceux  qui  ont  besoin  de  se  reporter  à  ces  textes ,  de  les 
trouver  analysés  et  classés.  Cette  tâche  mériterait  assu- 
rément d'occuper  quelques-uns  des  bénédictins  de  la 
Société  des  monuments  historiques.  Bréquigny  en  France, 
feu  M.  Bœhmer  en  Allemagne  ont  fourni  des  modèles 
qu'il  serait  aisé  de  suivre ,  et  dans  ce  moment  même  la 
Suisse  entreprend  la  publication  de  ses  Régestes.  Puisse 
le  vœu  que  j'ose  exprimer  ne  pas  rester  trop  longtemps 
parmi  lespia  deaideria  de»  érudits  de  l'Alsace  ! 

X.  MOSSMANK. 

Table  nUiliodùjue  des  mémoires  de  Trévoux  (1701- 
1775).  Première  partie.  Dissertations,  pièces  originales 
ou  rares,  mémoires.  Précédée  d'une  notice  historique, 
par  le  Père  P.  C.  Sommcrvogcl,  de  la  Compagnie  de 
Jésus.  Paris,  A.  Durand,  1864,  in-18,  CM98  p.» 

Les  périodiques  du  siècle  dernier  sont,  pour  ainsi  dire, 
ensevelis  sous  la  poussière.  Qui  consulte  encore  les  Nou- 
velles de  l<i  Mépublique  des  Lettres,  le  Journal  littéraire, 
le  Pour  et  le  Contre,  les  Mémoires  secrets,  et  tant  d'au- 
tres publications  dans  lesquelles  est  enfoui  tout  l'es- 
prit militant  du  XVIIX®  siècle?  Ces  collections,  justement 


1.  SignalouA  une  fautu  typographique  :  la  pagination  est  Irrégu- 
liére ,  les  folios  169  et  170  manquent. 


(  85  ) 

estimées  alors,  sont  aujourd'hui,  pour  la  plupart,  sinon 
dédaignées  du  moins  très-négligées  par  Tabsence  de 
tables  qui  eu  rend  Tabord  peu  facile.  En  effet,  que  de 
loisirs  ne  faut-il  pas  pour  parcourir  des  milliers  de  vo- 
lumes, et  la  patience  la  plus  opiniâtre  résiste -t-elle  tou- 
jours à  de  semblables  recherches  ? 

On  n'entreprend  pas  de  gaieté  de  cœur,  de  nos  jours 
surtout,  un  travail  ingrat,  et  en  est-il  de  plus  pénible 
que  celui  de  dresser  l'inventaire  raisonné  d'un  recueil 
qui  se  compose  de  800  volumes  environ  ! 

M.  Carlos  Sommervogel ,  de  la  Compagnie  de  Jésus , 
un  de  nos  compatriotes ,  n'a  pas  reculé  devant  une  tâche 
aussi  lourde. 

Dans  le  seul  but  d'être  utile  aux  hommes  d'étude  et 
pour  les  guider  sûrement  au  milieu  des  richesses  entas- 
sées dans  l'un  des  meilleurs  journaux  littéraires ,  il  vient 
d'enrichir  l'histoire  de  la  bibliographie  d'une  table  mé- 
thodique des  Mémoires  de  Trévoux, 

L'essai  historique  qui  précède  la  première  partie  de 
son  travail ,  constitue  une  monographie  très-intéressante  ; 
toutes  les  particularités  relatives  à  ce  journal ,  qui  a  eu 
quatre-vingt-trois  années  d'existence ,  y  sont  consignées 
avec  le  plus  grand  soin.  M.  Sommervogel  a  reproduit, 
dans  cette  consciencieuse  étude ,  et  les  éloges  et  les  cri- 
tiques qui  ont  été  décernés  à  ce  recueil  ;  son  impartialité 
lui  a  même  fait  insérer,  parmi  ces  dernières,  l'épi- 
gramme  si  connue  de  J.  B.  Rousseau  : 

Petits  auteurs  d'un  fort  mauvais  journal , 
Qui  d'Apollon  vous  croyes  les  apôtres, 


(  8«  ) 

Pour  Dion!  tâchez  d'écrire  nn  peu  moiiu  mal , 

Ou  talHex-vouB  sur  Ich  écrita  dos  autre*. 

Voua  tous  tues  à  chercher  dans  les  ndtres 

De  quoi  blâmer,  et  l'y  trouves  trés-bien. 

Nous,  au  rebours,  nous  cherchons  dans  les  vôtres 

De  finoi  louer,  et  nous  n'y  trouvons  rien. 

Les  journalistes  de  Trévoux  ont  soulevé  par  leur  esprit 
et  leurs  tendances  de  grandes  colères ,  surtout  parmi  les 
encyclopédistes.  Voltaire  fut  un  de  leurs  adversaires  les 
plus  ardents,  mais  c*est  particulièrement  contre  le  Père 
Bcrthicr,  Tâme  du  journal ,  qu'il  dirigeait  ses  sarcasmes*. 

Notre  but  u*est  pas  ,  dans  ces  quelques  lignes ,  d'ëtu- 
dier  le  pour  et  le  contre  dans  une  lutte  à  laquelle  ont 
pris  part  tous  les  membres  de  Tesprit  libéral  au  siècle 
dernier;  nous  ne  voulons  que  signaler  à  nos  lecteurs  un 
travail  utile  qui  devrait  être  imité  pour  toutes  les  autres 
collections  de  cette  époque  *. 

Le  Journal  de  Trévoux  doit  cependant,  de  Tavis  de  Tun 
de  nos  critiques  les  plus  distingués,  être  considéré,  «  pour 
«  les  portions  qui  confinent  le  plus  au  XVIP  siècle  et 
«  qui  offi*ent  un  fonds  mélangé  d'instruction  et  de  goût , 

«  COMME    LE    VRAI    MONUMENT    DE    LA    LITTÉRATURE    DES  JE- 

«SUITES  EN  FRANÇAIS,  ct  quî ,  aiusi  qu'il  sied  à  ce  corps 
*  obéissant  et  dévoué  à  un  seul  esprit,  n'a  porté  à  la  rc- 
«  nommée  le  nom  singulier  d'aucun  membre'.  » 


1.  Voir  la  PïtceHe  (3«  chant). 

2.  Feu  M.  Fortoul  a  chargé,  il  y  a  déJA  plusieurs  années, 
M.  K.  Loudnn  do  dresser  une  table  m^'thodiqne  pour  Ici  Mémoire» 
secrets  de  Bachaumout;  mais  quand  paraîtra-t-elle? 

3.  Sainte-Beuve ,  Portraits  contemporains  ,  tome  II ,  p.  364. 


(    87   ) 

Aussi  est-ce  pour  sauver  ce  journal  d'un  injuste  oubli 
que  M.  Sommen'ogel  a  <5crit  son  histoire. 

«  La  gloire  et  Thonneur  do  nos  pères  sont  un  bien  de 
«  famille  ;  nous  ne  pouvons  ni  ne  voulons  y  renoncer.  » 

Nous  avons  cependant  lieu  de  nous  étonner  que 
M.  Sommervogel  qui  a  indiqué  tous  les  autres  ouvrages 
parlant  des  Mcmcirea  de  Trévoux,  n'ait  pas  mentionné, 
dans  son  essai  historique ,  V Histoire  politique  et  littéraire 
de  la  presse  en  France*,  par  M.  Hatin.  Nous  regrettons 
qu'il  ait  ignoré  Texistence  de  cette  importante  histoire, 
il  n'eût  pas  marché  c  forcément  au  hasard  sur  une  route 
à  peine  battue  » ,  car  M.  Hatin  a  consacré  une  notice  de 
plus  de  20  pages  à  ces  mémoires. 

CM. 

p.  8.  En  parcourant  la  table  des  Mémoiret  de  Trévoux ,  nous  avons 
remarqué  deux  articleo  ayant  un  intérêt  alsatique. 

Page  122,  n**  1195.  Discours  prononcé  par  le  cardinal  do  Rohan  i 
l'abjuration'de  M»'  Elisabeth-Henriette  Zorn  de  Boulach. 
De  Rohan.  ~  Décembre  1726  ,  page  2325. 
Page  168)  n*  1069.  Mémoires  touchant  la  vie  et  les  ouvrages  de  feu 
M.  Ulric  Obrecht. 

Anontub.  —  Novembre  et  décembre  1701,  p.  216. 


VARIÉTÉS. 


Nous  avons  reçu  de  M.  Briélc,  archiviste  du  Haut-Rhin,  A  l'occa- 
sion du  dernier  numéro  du  Bibliographe  ahacieiif  quelques  explica- 
tions sur  sa  collaboration  au  Dictionnaire  dea  cotnmuneê  de  M.  Jeanne. 


1.  Paris.  Poulct-Malassis  et  de  Broise  ,  lii59;  8  vol.  in-8*,  tome  II, 
p.  260-279 


(  «8  ) 

Bien  quG  ce  numéro  ait  déjà  été  imprimé  en  partie  lorcqu'elles 
nons  sont  parvenaea,  nooR  nous  itommes  liait  un  devoir  et  un  plaisir 
d'en  retarder  le  tirage,  afin  de  pouvoir  les  porter  encore  ce  moii-ei 
à  la  connaissance  de  uoh  lecteurs: 

•  J'ai  livré  mon  travail  i  M.  Joanue  en  septembre  1869,  et  depala 

•  lors  Je  n'ai  en  de  nouvelles  du  Dictionnaire  des  commune*  que  lors- 

•  qu'il  a  paru  il  y  a  trois  mois. 

•  Aussi  est-ce  avec  une  véritable  stupeur  que,  en  ouvrant  le  livre 

•  aux  articles  Colmar,  Strasbourg  et  autres,  J'ai  trouvé  de  mous- 

•  trucuses  erreurs  qui  n'auraient  pas  été  commises  si  M.  Jeanne  m'a- 

•  vait  communiqué  les  épreuves  typographiques. 

•  D'ailleurs  ,  mon  travail  a  été ,  dans  certaines  parties ,  compléte- 

•  ment  remanié  i  Paris,  au  point  même  que  Je  serais  presque  antorlaé 

•  à  en  décliner  la  responsabilité. 

«Mon  critique,  inconnu,  me  reprocherait  avec  raison  le  peu  de 
<  sources  bibliographiques  indiquées  pour  le  Bas-Rhin,  si  Je  n'avait, 

•  au   contraire ,    fourni  l'indication    d'un    asses  grand   nombre  de 

•  sources  dont  on  s'est  contenté  de  publier  celles  qu'on  a  Jugé  être 
«les  plus  importantes.  Quant  aux  autres  Inexactitudes,  Je  puis  en 

•  toute  conscience  les  mettre  sur  le  compte  d'erreurs  typographiques 
«et  d'interpolations  qui,  encore  une  fois,  auraient  été  évitées  si 

•  l'on  avait  pris  soin  de  m'envoyer  les  épreuves.  > 

Ces  explications,  nous  sommes  heureux  de  le  dire,  dégagent  com- 
plètement la  responsabilité  de  M.  Briélc ,  et  font  peser  sur  M.  Jeanne 
seul  les  inexactitudes  inconcevables  que  le  IJibliographe  alsticien  a 
relevées.  Ajoutons  encore  que  nous  remercions  M.  l'archiviste  du 
Haut-Rhin  d'avoir  bien  voulu  nous  les  donner  et  que  nous  regrettons 
vivement  d'avoir  pu  un  moment  lui  attribuer  le  fait  de  ces  erreurs. 


Numéro  4  MOCCCLIV  DéCBMBRS-JAMvisR 


LE 

BIBLIOGRAPHE  ALSACIEN 


GAZETTE 

LITTÉRAIRE,  HISTORIQUE,  ARTISTIQUE 


SOMMAIRE 

ÂXCIBNKR8  INDUSTRIES  d' ALSACE  ET  DE  LORRAINE.    ManufactorOS  do 

porcelaine  et  de  faïence  (êiiite).  —  Livres  français  iuprimks  a 
Strasbourg  aux  xvi*  et  xyii*  siècles.  —  Revue  bibliographique  : 
Wallerutein  do  Schiller,  traduit  en  vers  par  Théodore  Braun. — 
Variétés  :  Les  oies  sauvages  en  poésie.  —  M.  Coulmann  et  ses 
Réntiniêcenceâ.  —  Le  Koman  ahacien.  —  Bulletin  mensuel  d'alsa- 
TiCA.  Périodiques.  —  Catalogue  dr  livres  rares  et  curiei-x. 


ANCIENNES  INDUSTRIES  D'ALSACE 
ET  DE  LORRAINE.» 


Manufactures  de  porcelaine  et  de  faïence. 


IV. 

Manufactures  de  porcelaine  et  de  faïence  do  Strasbourg  et  Hagnonau. 

Charles-François  Hannong. 

L'association  entre  Wackenfeld  et  Hannong  est  très- 
expressément  mentionnée  dans  la  requête  dont  il  vient 
d'être  question ,  laquelle  requête  fut  présentée  au  Conseil 

1.  Voy.  le  Bihliog.  altaeien,  2'  année,  p.  277,  et  3'  année,  p.  1  et 29. 


(  90  ) 

le  15  septembre  1721.  J'ai  reproduit  dans  lep  notes  qui 
font  suite  k  cet  opuscule  '  ce  documcut  qui  m'a  paru  des 
plus  int<5re8saiits ,  non -seulement  parce  qu'on  y  trouve 
relatés  une  partie  des  faits  (jui  précèdent,  mais  encore 
parce  que  le  but  de  Tentreprise  y  est  do  nouveau  très- 
nettement  indiqué.  Los  requérants  supplient,  en  effet, 
humblement  Leurs  Seigneuries  de  permettre  qu'un  four 
destiné  à  la  fabrication  de  la  porcelaine  puisse  être  con- 
struit dans  la  susdite  maison  de  Hannong,  et  que  les 
deux  soussignés  soient  autorisés  à  se  livrer  là  à  la  cofitt- 
nuation  de  la  fabrication  de  la  porcelaine. 

A  partir  de  cette  époque,  Haunong  prend  la  direction 
de  rentreprisc;  seul  il  inter\'ient  dans  les  rapports  avec 
les  magistrats;  de  Wackenfeld,  il  n'en  est  i)lus  question. 
Ce  qui  me  porte  à  croire,  comme  je  l'ai  dit  plus  haut, 
que  ce  dernier  était  un  ancien  ouvrier  faïencier,  c'est 
que  le  premier  soin  de  Hannong  fut  de  transformer  sa 
fabrique  de  pipes  en  faïencerie  :  tout  d'abord ,  il  sut  ainsi 
mettre  à  profit  les  connaissances  les  plus  certaines  de  son 
associé,  et  s'il  continua  à  s'occuj)er  avec  lui  de  la  fabrica- 
tion de  la  porcelaine,  ce  ne  fut,  je  le  suppose,  qu'à  titre 
d'essais.  L'habile  manufacturier  avait  sans  doute  compris 
de  suite  que  la  difficulté  des  approvisionnements  de  ma- 
tières premières  rendait,  pour  le  moment,  impossible  une 
cxploitiition  régulière  et  lucrative.  Cependant  il  poursuivit 
cette  idée  avec  persévérance  et  ne  tarda  pas  à  obtenir  des 
résultats ,  car  je  vois  que ,  dans  diverses  circonstances ,  il 
continue  à  prendre  le  titre  de  fabricant  de  porcelaine. 


I.  Voir  note  1. 


(91  ) 

notamment  dans  les  procès-verbaux  de  la  tribu  des  ma- 
çons dont  il  faisait  partie  ainsi  que  ses  fils,  et  dans  ses 
rapports  avec  les  magistrats.  Ainsi ,  le  10  mars  1726,  «il 
fait  présent  à  sa  corporation  de  trois  douzaines  d'as- 
siettes ,  en  porcelaine ,  deux  saladiers  et  trois  grands  plats, 
le  tout  d'un  travail  fin  et  blanc.  > 

Il  paraît,  néanmoins,  que  les  produits  de  notre  fabri- 
cant n'étaient  point  encore  d'irréprochables  chefs-d'œu- 
vre, car,  en  1724,  il  intenta  un  procès  à  un  nommé 
Nedel  qui  s'était  permis  de  décrier  hautement  sa  mar- 
chandise ,  prétendant  «  qu'elle  était  au  plus  bonne  à  être 
vendue  au  Christktndel-Markt*.  y>  Ces  mesquines  tracas- 
series n'empêchaient  d'ailleurs  pas  l'établissement  de 
grandir  et  de  prospérer.  En  1723  ,  Haunoug  avait  obtenu 
des  directeurs  des  bâtiments  la  concession  d'un  emplace- 
ment près  du  Rhin ,  pour  y  établir  un  moulin  à  broyer 
l'émail  (Glasur)  nécessaire  à  sa  profession;  une  aiguiserie 
qui  s'y  trouvait  fut  transformée  à  cet  effet,  aux  frais  de 
la  ville ,  et  louée  à  l'habile  manufacturier,  à  raison  de 
25  livres  de  loyer.  Plus  tard,  le  moteur  de  cette  usine 
étant  devenu  insuffisant  par  suite  de  la  construction  d'une 
jetée,  il  sollicite  successivement  l'autorisation  d'établir 
un  nouveau  moulin  à  broyer,  en  aval  de  l'aiguiserie ,  et 
la  cession  d'un  terrain  communal  pour  y  laver  sa  terre  à 
porcelaine  (20  juin  1736).  Enfin,  l'un  des  actes  les  plus 
importants  de  l'existence  de  Ch.  Hannong  fut  la  créa- 
tion.  en  1724,  delà  manufacture  de  Uaguenau,  dont 


I.  Foire  de  Noël  pour  les  pctiU  onfaut.^ 


(  î»2  ) 

Hiistoiro  est  si  intimement  liée  à  celle  de  rusine  stras- 
bourgeoise  que  je  ne  puis  me  dispenser  d'en  parler  ici. 

Déjà  en  1696,  une  première  tentative  avait  été  faite 
pour  fonder  un  établissement  de  ce  genre  à  Hagaenau; 
le  fait  est  rapporte  dans  un  mémoire  rédigé,  vers  1698, 
par  M.  le  marquis  de  La  Grange ,  intendant  d*Alsace.  Cet 
exposé  de  la  situation  de  la  province  embrasse  une  pé- 
riode de  24  années  (1674  à  1698),  et  renferme  des  ren- 
seignements précieux  sur  l'état  de  l'agriculture  et  de  Tiu- 
dustrie.  à  cette  éx)oque.  J'en  extrais  le  passage  suivant 
auquel  je  n'ai  malheureusement  aucune  autre  indication 
à  ajouter,  bien  que  je  n'aie  rien  négligé  pour  retrouver 
les  noms  des  entrepreneurs  et  le  texte  du  privilège  royal 
qui  leur  avait  été  octroyé  '. 

«  L'on  avait  tenté ,  il  y  a  quelque  temps ,  d'établir  une 
manufacture  de  porcelaines  ou  fayences  à  Hagucnau,  et 
ceux  qui  avaient  fait  cette  entreprise  en  avaient  même 
obtenu  vn  privilège  du  Roy;  mais  le  manque  d'vn  chef 
pour  conduire  cet  ouvrage  et  la  difficulté  d'animer  des 
ouvriers  ont  été  la  cause  qu'elle  a  cessé  depuis  environ 
un  an.  Les  terres  et  sables  y  sont  très-propres  et  ont  pro- 
duit des  hémeaux  aussi  considérables  que  ceux  d*Hol- 
lande ,  ce  qui  fait  qu'il  y  a  lieu  d'espérer  qu'elle  pourra 
se  rétablir  à  la  paix.  » 


1.  Co  privilège  est  encore  mentionné  dans  uu  arrôt  contradictoire 
du  Conseil  du  roi,  du  10  jaillet  1696,  qui  ordonne  que  les  faïences 
manufacturées  à  Hagucnau,  on  Alsace,  ne  payeront  que  dix  livres  du 
cent  pesant  à  l'entrée,  conformément  au  tarif  do  1664.  (Voir  Pi^ee« 
juêtificative$  du  procèa  de  Joscjth  Hannong,  1  br.  in-8',  1779.) 


(  93  ) 

Le  vœu  exprimé  par  le  marquis  de  La  Grange  ne  de- 
vait se  réaliser  qu'un  quart  de  siècle  plus  tard,  car  c'est 
seulement  au  mois  de  novembre  1724  que  Charles  Han- 
nong  fut  autorisé  par  les  magistrats  de  Haguenau  à  fon- 
der dans  cette  ville  une  fabrique  de  faïence.  L'accord 
qui  eut  lieu  à  ce  sujet  entre  le  manufacturier  et  les  ad- 
ministrateurs de  la  cité  porte  que  Hannong  sera  exempt 
de  tous  droits ,  dispensé ,  pour  lui-même  et  ses  ouvriers 
étrangers ,  du  logement  des  gens  de  guerre ,  pendant  une 
période  de  dix  années,  à  partir  de  172Ô,  et  qu'il  ne  sera 
permis  à  personne  d'établir  aucune  autre  manufacture  ni 
dans  la  ville,  ni  dans  ses  dépendances'. 

Au  commencement  de  l'année  1725,  Ch.  Hannong  se 
trouvait  donc  à  la  tète  de  deux  grands  établissements; 
sous  son  habile  direction,  les  usines  de  Strasbourg  et 
Haguenau  prirent  un  rapide  accroissement,  et  bientôt  le 
fardeau  devint  si  lourd  que  le  vieillard  déjà  sexagénaire 
le  remit  aux  mains  de  ses  deux  fils  l'aul  -  Antoine  et  Bal- 
thasar,  qui,  depuis  longtemps,  le  secondaient  dans  ses 
entreprises.  Par  acte  du  22  septembre  1732,  il  leur  céda 
les  deux  manufactures ,  pour  les  tenir  en  société ,  moyen- 
nant une  pension  et  une  somme  de  deniers. 

Charles-François  Hannong  décéda,  à  Strasbourg,  le 
29  avril  1739  ,  à  l'âge  de  70  ans.  Il  laissait  pour  héritage 
à  ses  fils  un  nom  entouré  d'une  juste  considération ,  des 
établissements  en  pleine  voie  de  prospérité ,  et  toute  une 
fortune  en  perspective  dans  la  continuation  de  ses  tra- 


1.  Registre  des  délibérations  des  magistrats  de  Haguenau.  20  no- 
vembre 1784.  Voir,  note  2,  un  extrait  de  ce  document. 


(  94  ) 

vaux  sur  la  porcelaine.  Ne  ressort-il  pas,  en  eflPét,  claire- 
ment de  ce  qui  précède  que  tout  en  s'occupant  spéciale- 
ment de  la  production  des  poteries  de  faïence ,  Charies 
Hannong  fabriquait  également  de  la  porcelaine  blanche? 
Comment  expliquer  autrement  la  qualification  que  lui 
donnent  les  rédacteurs  des  procès-verbaux  de  la  juridic- 
tion de  sa  tribu  ,  les  textes  des  protocoles  des  divers  con- 
seils dont  il  faisait  partie ,  et  surtout  les  indications  assez 
précises  qu*on  trouve  dans  ces  documents  sur  la  nature 
des  produits  de  ses  usines?  Si,  dans  le  principe,  il  peut 
y  avoir  eu  confusion  sur  la  dénomination  des  poteries 
présentées  par  Wackcnfold ,  la  même  erreur  ne  pouvait 
plus  être  commise  dix  ans  plus  tard,  alors  que  la  décoa- 
verte  de  Bcîttgcr  était  connue  de  l'Europe  entière,  et  les 
produits  de  Mcissen  et  de  quelques  autres  usines  répan- 
dus dans  toute  l'Allemagne.  C'est  pour  cette  raison  que 
j'ai  tenu  à  reproduire  littéralement  et  souli^é  parfois 
les  passages  très-significatifs  des  textes  français  ou  alle- 
mands, qui  me  permettent  de  considérer  le  cbef  de  la 
famille  Hannong  comme  ayant  possédé  le  premier  en 
France  les  secrets  do  la  fa})rication  des  porcelaines  de 

oaXC.  •  Sera  fonlinne.  I 

A.  T. 


LIVRES  FRANÇAIS  IMPRIMÉS  A  STRASBOURG 
AUX  XVI"  ET  XVir  SIÈCLES. 

L'histoire  de  l'imprimerie  à  Strasbourg  est  encore  à 
faire ,  quoique  ce  sujet  soit  plus  curieux  que  l'histoire  de 


(  95  ) 

l'imprimerie  dans  toute  autre  ville  de  France  ,  mais  il 
est  aussi  beaucoup  plus  vaste  et ,  par  conséquent ,  plus 
difficile  à  traiter ,  car  il  se  rapporte  autant  à  la  biblio- 
graphie allemande  qu'à  la  bibliographie  latine  et  fran- 
çaise. Le  nombre  des  incunables,  sortis  des  presses  de 
cette  ville ,  n'est  pas  moins  considérable  que  celui  des 
incunables  de  Mayence,  de  Venise  et  de  Rome  ;  le  nombre 
des  livres  imprimés  au  XVI*  siècle  à  Strasbourg  égale 
peut-être  le  nombre  de  ceux  qui  ont  paru  à  Paris  ou  à 
Lyon  ,  mais  la  plupart  de  ces  livres  sont  latins  ou  alle- 
mands ,  et  les  livres  français  ne  figurent  dans  le  nombre 
qu'en  très -minime  quantité;  ce  sont  d'ailleurs  des  ou- 
vrages presque  insignifiants.  Es  n'en  ont  pas  moins  d'im- 
portance dans  une  histoire  de  l'imprimerie  locale  et  ils 
prouvent  que  l'antique  cité  impériale  de  Strasbourg 
(Argentinœ)  a  toujours  compté  parmi  ses  habitants  indi- 
gènes une  petite  colonie  française. 

Voici,  d'après  la  Bibliolheca  classicade  Georges  Drau- 
dius  {Francofurti ,  1625),  les  seuls  livres  français  qui 
auraient  été  imprimés  à  Strasbourg  jusqu'à  cette  époque  ; 
on  n'en  trouve  qu'une  partie  mentionnée  dans  la  Biblio- 
thèque française  de  Du  Verdier ,  qui  en  a  puisé  l'indica- 
tion dans  les  catalogues  officinaux  des  foires  de  Franc- 
fort. Le  savant  auteur  du  Manuel  du  libraire  n'en  a  cité 
que  deux. 

1°  Instruction  très  utile  par  laquelle  un  chacun  se 
pourra  maintenir  en  santé  ,  tant  au  temps  de  peste  comme 
en  autre  temps  ,  par  maistre  Jehan  Guinter,  d'Audernac. 
Strasbourg  y  au  Pélican  ,  1547,  in-8°. 


(  'àij  ) 

C'est  la  traduction  de  Touvragc  latiu  :  De  victus  et  me- 
dwinœ  raiione ,  tum  alto ,  tu  m  pestilentiœ  (empare  obêer- 
vanda  {Argent,^  1542,  in-8").  Ce  célèbre  médecin  Guin- 
ter  on  Gonthior  (GunÛtenus)  mourut  à  Strasbourg,  le 
4  octobre  1594,  dans  su  87®  année. 

2**  Livre  de  la  Cène ,  par  J.  do  Rochcfort.  Strcubourg^ 
1648. 

«  Calvinique  ,  »  dit  Du  Verdier. 

3°  Confession  de  la  Foy  cbrestienne ,  faicte  et  déclarée 
en  rÉglise  frauyoise  de  Strasbourg,  par  Jean  Gamier. 
Strasbourg,  par  Jacqwti  Poidlain  et  Hené  Jloitldouyn, 
lôôf);  in-b". 

Jean  Garnier  était  ministre  de  la  religion  réformée  à 
Strasbourg ,  avant  d'aller  exercer  sou  ministère  à  Mets. 
Son  ouvrage  avait  paru ,  pour  la  première  fois ,  sans  nom 
de  lieu  d'impression ,  en  1 5ô2  :  Brïefve  et  claire  cùnfession 
de  la  Foy  chrestienne ,  contenant  cent  articles  selon  l'ordre 
du  Symbole  des  ajwstres ,  faicte  et  declairce  l'an  J649,  par 
Jean  Gamier.  (Sans  nom  ,  1552 ,  pet.  in-8®  de  7  ff.  pré- 
lim.  et  89  pages.)  Cet  opuscule  fut  réimprimé  à  Stras- 
bourg par  J.  Poullain  et  Aut.  Kebul,  1558 ,  iu-16. 

4^  Actes  de  la  dispute  et  conférence  tenue  à  Paris  es 
mois  de  juillet  et  aoust  1566  ,  entre  deux  docteurs  de  la 
Sorbonne  et  deux  ministres  de  TËglise  reformée ,  distin- 
guez selon  les  journées.  Strasbourg,  Pierre  Estuard^ 
1567  ;  in-8^ 

5°  Missive  envoyée  u  très-illustre  prince  Jean  Casimir, 
comte  Palatin  du  Rhin,  etc.,  par  Henry  de  Condé,  duc  de 
Bourbon,  escritte  à  Strasbourg.  (Strasbourg  f)  1577;  in-8". 


(  97  ) 

6°  Des  deux  fontaines  dites  de  Creysbach  et  de  Saint- 
Pierre.  Strasbourg  y  Antoine  Bertram,  1590  ;  in-8®. 

7**  Tableau  des  actions  du  jeune  gentilhomme  ,  divisé 
en  forme  de  dialogue  pour  l'usage  de  ceux  qui  apprennent 
la  langue  françoise ,  par  Samuel  Bemart ,  de  Genève. 
Strasbourg ,  par  Paul  Ledert,  1615;  in-8°. 

8**  Les  Pseaulmcs  de  David ,  avec  les  hymnes  de  D. 
M.  Luther  et  autres  docteurs  de  l'Eglise ,  mis  en  vers 
françois  selon  la  rime  et  composition  allemande.  Stras- 
bourg, chez  les  hoirs  de  feu  Lazare  Zetner,  1619;  in -12. 

Je  n'ai  pas  découvert  de  livres  français  imprimés  dans 
les  autres  villes  d'Alsace ,  à  Colmar ,  à  Haguenan ,  à 
Schlestadt,  etc.,  où  l'imprimerie  a  fonctionné  dès  le  com- 
mencement du  XYP  siècle  ,  mais  il  en  est  quelques-  uns 
qui  ont  vu  le  jour  dans  le  Palatinat.  On  pourrait  les 
énumérer,  pour  réunir  en  un  seul  groupe  les  produits  des 
presses  françaises  aux  bords  du  Rhin.  Ainsi ,  la  petite 
ville  de  Franckenthal ,  en  Bavière,  a  publié  plus  de  livres 
français  que  Nuremberg  ,  Heidelberg,  Oppenheim  ,  etc., 
à  la  fois. 

Voici  la  liste  des  éditions  françaises  de  Franckenthal  : 

1®  Le  livre  des  marchands  ou  plus  tost  des  aflfronteurs 
et  vendeurs  de  hapelourdes.  Franckenthal,  1588  ;  in-16. 

2°  Le  vray  guidon  d'un  homme  chrestien  ,  par  Daniel 
Toussain.  Franckenthal ,  Roland  Pape  ^  1603. 

3°  Consolation  de  la  conscience  troublée  du  povre  pé- 
cheur ,  par  vraye  repentance  vers  son  Dieu ,  par  Guil- 
laume Perkens  ,  mise  en  frauçois  par  Charles  de  Dieu. 
Franckenthal ,  pour  Roland  Pape,  1608;  in-12. 


(  î>«  ) 

4°  Petit  livre  de  diverses  chansons  tant  du  Pays  -  Bas 
comme  de  France  et  d'Angleterre.  Item  les  chansons 
touchant  TËscalade  donnée  à  la  ville  de  Genève  par  le 
duc  de  Savoye ,  le  12  décembre  do  Tau  1602.  JFVanctot- 
thal y  jiour  Roland  Paj)e,  1609  ;  îu-12. 

6**  Le  bastiment  des  Receptes ,  contenant  trois  parties 
de  receptaires.  Franckeiithal ,  Roland  Pajye ,  1609  ;  in-16. 

6°  Propositions  theologiques  de  la  faulse  Eglise  du  Pape 
romain  très  grand  pontife  ,  dcscrites  par  Robert  Bellar- 
min ,  et  de  la  vraye  Eglise  du  Christ ,  grand  pontife , 
fondée  es  sacrées  Escritures  :  traduictcs  du  latin  en  fran- 
çois.  FrancJcefitJéal ,  pour  Roland  Pape,  1611;  in-8*. 

7°  Anticotton  ou  réfutation  de  la  lettre  du  père  Cotton, 
livre  où  est  prouué  que  les  Jésuites  sont  coulpables  et 
autheurs  du  iiarrecide  du  Roy  très  chrestien  Henry  IV, 
d'heureuse  mémoire.  Franckenthal ,  chez  Roland  Pape, 
1611. 

8°  Réponse  apologétique  k  l'Anticotton  et  à  ceux  delà 
suite  ,  présentée  à  la  Royne ,  mère  du  Roy  ,  régente  de 
France.  Franckenthal,  Roland  Pape,  IGll;  in-8®. 

9°  Les  CL  Pseaumes  de  David  mis  en  rime  françoise 
par  Cl.  Marot  et  Théodore  de  Beze.  Franquedal  (sic) , 
1621. 

Ce  Roland  Pape ,  qui  faisait  imprimer  des  livres  fran- 
çais à  Franckenthal ,  avait  été  libraire  à  Sedan  avant 
1603;  on  peut  supposer  qu'il  en  fut  expulsé,  car  le 
marché  de  Sedan,  où  l'usage  de  la  langue  française  était 
général ,  lui  ofirait  plus  d'avantages  que  celui  de  Fran- 
ckenthal. 


(  99  )  , 

Je  ne  connais  qu'un  seul  livre  français  imprimé  à  Nu- 
remberg : 

L'ABC ,  avec  plusieurs  prières ,  fort  propre  à  instruire 
la  jeunesse,  gallo  -  germanice.  Nuremberg,  Christophe 
Lochner,  1591:  in-8^ 

Heidelberg  ne  me  présente  que  trois  livres  français  , 
dont  l'un  est  très-important,  puisque  le  savant  M.  Brunet 
n'eût  pas  manqué  de  le  décrire ,  s'il  l'avait  connu  : 

1°  Exhortation  chrestienne  sur  le  trespas  de  très  haut 
prince  Frédéric ,  comte  Palatin  du  Hhiu.  Heidelberg , 
1577  ;  iu-8°. 

2°  Institution  harmonique ,  divisée  en  deux  parties , 
par  Salomon  de  Caus,  ingénieur  et  architecte  de  Son 
Altesse  Electeur  Palatin.  Heidelberg ,  1614  ;  in-fol. 

M.  Brunet  ne  cite  de  cet  ouvrage  (jue  la  seconde  édi- 
tion ,  qui  fut  imprimée  à  Francfort ,  comme  tous  ceux 
de  Salomon  de  Caus. 

3**  Pourtraict  du  Duel  chrestien  faict  sur  les  paroles  de 
TApostre  aux  Galates ,  V,  v.  17.  Heidelberg,  chez  Corn- 
melin,  1617. 

Je  mentionnerai  encore  deux  li^Tes  français,  sortis  des 
presses  d'Oppenheim  : 

1°  Dictionnaire  françois  -  allemand  et  allemand  -  fran- 
çois ,  avec  une  briefne  instruction  de  la  pronunciation 
des  deux  langues,  par  Levinus  Hulsius ,  quatriesme  édi- 
tion.  Oppenheim ,  chez  la  vefue  de  Hulsius  ^  1614,  in-8°. 

2°  Traitté  de  la  dysenterie,  c'est-à-dire  du  flux  de 
ventre  sanguinolent ,  contenant  ses  causes ,  signes ,  pro- 
nostique ,  curation  et  préservation ,  par  Guillaume  Fabri 


(  100  ) 

de  Hîldcn;  seconde  édition.  Oppevheim^  Hierome  GaOer^ 
1617;  in-8°. 

Je  me  propose  de  dresser  aussi  Tinvcntaîre  des  nom- 
breuses éditions  françaises  qui  ont  paru  à  Montbéliard  , 
de  1570  à  1625.  P.  L.  Jacob,  bibliophile. 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE. 


Wanenêtein^  de  Schiller,  traduit  en  vers  par  Théodore 
Braun.  Strasbourg,  Treuttel et  Wttrtz ,  1864;  1vol.  in-8» 
de  488  pages. 

Ce  volume  continue  la  traduction  par  M.  Braun  des 
œuvres  que  SchiUer  a  écrites  en  vers  pour  le  théâtre. 
Commencée  il  y  a  plus  de  vingt  et  un  ans ,  interrompue 
pendant  sept,  imprimée  partiellement  en  1858  et  en  1861, 
à  compléter  de  la  Fiancée  de  Messine^  elle  sera  réunie  an 
jour  en  une  seule  publication,  si  vie  et  santé  restent  an 
traducteur.  Celui-ci  est  pour  les  traductions  en  vers ,  et 
il  a  raison.  Un  poëte  ne  se  reproduit  pas  au  compas  ni  en 
photographie.  Ce  n^est  pas  la  lettre  de  sa  poésie  qu*il 
s'agit  de  copier,  c'est  la  couleur,  la  mélodie  et  Tharmo- 
nie ,  les  effets  particuliers ,  les  formes  préférées ,  les  fautes 
même,  le  style  enfin.  Voilà  pourquoi  les  poëtes  gagnent 
à  être  traduits  en  vers;  les  quelques  hérésies  nécessitées 
par  la  prosodie  française,  se  rachètent  par  des  conformités 
bien  autrement  importantes  que  celles  de  la  lettre  morte. 
Voilà  pourquoi  aussi  traduire  en  vers ,  c'est  créer  de  se- 
conde main.  Le  moulage,  même  pratiqué  par  les  mains 


(  101  ) 

les  plus  habiles,  est  le  plus  sûr  moyen  d*ôter  la  vie;  on 
en  a  fait  Texpérience  décisive  sur  Milton  et  sur  Dante. 
M.  Braun  n'a  pas  traduit  le  prologue  prononcé  à  la  réou- 
verture du  théâtre  de  Weimar,  en  octobre  1798;  nous  le 
regrettons ,  car  ce  prologue  contient  de  belles  choses  : 

L'art  merveilleux  du  comédieu  pauiie 
Rapidemout  et  sans  laisser  de  trace, 
AIor«  qu'un  chant  de  poëte  est  resté 
Jeune  de  gloire  et  d'immortalité. 
Ici  le  charme  expire  avec  l'artiste 
Kt  de  son  œuvre  aucun  trait  ne  subsiste , 
Comme  d'un  son  qui  meurt  en  s'épuisant. 
Donc  il  doit  être  avare  du  présent. 
Mettre  à  protlt  l'heure  dont  il  dispose 
iât  dans  l'élite  affermir  bien  sa  cause. 
Qui  I  de  son  temps,  satisfait  les  meilleurs, 
Pour  tous  les  temps  est  entré  dans  les  cœurs. 

M.  Braun  a  traduit  le  Camp  de  Wallenstein  en  vers 
libres ,  et  nous  l'en  approuvons  :  le  vers  libre ,  mieux  que 
tout  autre ,  suit  les  mouvements  de  la  pensée  et  se  prête 
à  tous  les  effets  scéuiques.  £n  se  servant  avec  résolution 
d'un  instrument  aussi  souple ,  le  traducteur  était  sûr  de 
rendre  non-soulcment  l'idée,  mais  même  le  style  de  la 
poésie  du  maître.  Benjamin  Constant  a  fait  pour  Wallen- 
êtem  ce  que  Pierre  Lebrun  a  fait  pour  Marie  Stuart  :  il 
l'a  refroidi  en  croyant  séparer  l'or  pur  du  plomb  vil, 
comme  s'exprimaient  les  Aristarques  de  TËmpire  ;  malgré 
cela,  sa  tragédie  semi -romantique  ne  fut  pas  goûtée  par 
Napoléon,  qui  le  renvoya  à  la  Poétique  d'Aristote.  Plus 
tard,  M.  Villenave  fit  représenter  à  l'Odéon  un  Wahtein 
dont  on  a  dit  que  c'était  du  Schiller  dédié  à  la  garde  na- 


(   lOi  ) 
tioiiulc,  parce  que  Tautcur  était  officier  de  Ja  onzième. 

Wallenstem  j)eut  donc  encore  être  refait  et  approprié  à  la 
Hcène  française,  comme  a  été  refaite  et  appropriée itfbritf 
Sttiarty  car  on  ne  le  jouera  pas  dans  son  entier.  C'est, 
d'ailleurB ,  un  drame  de  transition.  Schiller  obéissait  alon 
à  la  critique  de  son  pays  et  réformait  peu  à  peu  les  ex- 
centricités de  sa  première  manière.  Les  Bn'f/ands,  Don 

Carlos  y  Cabale  et  Amour ,  ces  œuvres  inspirées  de  sa 
jeunesse,  s'effayaient  devant  des  drames  réguliers,  mais 
stériles.  L'action  de  Walltubtein  est  trop  simple  pourtant 
de  moyens  si  longuement  déjiloyés;  Tainour  de  Max  et  de 
Thécla  y  jette  seul  un  intérêt  romanesque.  Voici  comment 
Thécla  décrit  à  Max  la  tour  astrologique  de  son  père  : 

De  8ix  ou  do  bcpt  roirt  à  la  huuto  ntaturo, 

ItAiigé^  autour  de  moi ,  Jo  voyaia  la  âgure  : 

Ci'it  rolK,  (]uc  l'on  avait  jilacÛH  en  doinl-rond, 

Ktaieiit  tous  bcoiitro  en  main ,  toufl  une  étoile  au  front, 

VA  la  clarté  semblait  dohcendre  do  U'urs  tôteii. 

Mon  guide  alorii  nio  dit  :  v  C'o  sout  lu  lo.h  jilanètes; 

Touto  la  doKtinée  OHt  HOumiM>.  ti  loura  loii>, 

AukmI  leur  dounc-t-on  la  figure  do  rois. 

Lo  doruicr,  en  vieillard  chagrin  et  taciturue, 

L'«.' toile  jaune  ^ombre,  il  s'appelle  Saturne. 

lii'i ,  viu-à-vls  de  lui,  l'autre,  aux  rougoâtrcs  l'eus, 

Au  eoBtume  guerrier,  c'est  Mar».  Aucun  des  doux 

Ne  donne  le  bonheur.  Là  cette  belle  femme. 

Dont  rétoile  répand  .si  doucement  ^a  tiammc  , 

("ORt  Venu»;  à  la  joie  elle  préside.  AUèx 

Ver»  la  gauche:  voilà  Mercure  aux  piedH  ailé.s. 

Ce  front  royal  au  centre,  argenté  de  lumière, 

Serein,  c'est  Jupiter,  l'atïtre  de  votre  ]»ére. 

Thécla,  comme  la  plupai-t  des  femmes  de  Schiller,  a 
un  caractère  sérieux;  la  tille  de  VN'idlenstein  marche  dans 


(  103  ) 

la  vie  eu  sentant  planer  sur  les  rêves  attendris  du  pre- 
mier amour  le  vol  de  la  fatalité  -,  c'est  comme  une  ombre 
du  cloître  qui  légèrement  nous  effleure  pour  disparaître 
dans  la  nuit.  De  même  cette  Fiancée  de  Messine  pour  la- 
quelle se  livre  un  combat  entre  des  frères  ennemis  :  son 
bonheur  ne  va  pas  au  delà  du  pressentiment,  et  bientôt 
toutes  les  puissances  de  la  destinée  fondent  sur  la  mal- 
heureuse victime.  Schiller  a  été  un  peintre  idéaliste  des 
femmes;  il  n'a  point  créé  une  Marguerite,  une  Claire, 
une  Philine.  Schiller  est  plutôt  le  prêtre  que  le  poète  de 
rÉternel  féminin;  mais  il  est  le  poëte  de  la  noblesse  hu- 
maine ,  des  sentiments  virils ,  et  c'est  pour  cela  qu'il  est 
devenu  le  favori  des  femmes,  qui  s'éprennent  toujours  de 
la  force  d'âme  et  du  courage.  P.  Ristelhubeb. 

VARIÉTÉS. 


T.ta  Poéties  de  X.  Lcnau  appréciée»  an  point  de  vue  chrétien,  par 
Ch.  Th.  Schwalb';  c'est  le  titre  d'une  thèse  présentée  à  la  Faculté  de 
théologie  protestante  de  Strasbourg,  nous  allions  dire  la  Faculté  des 

lettres,  et  dans  laquelle  on  trouve  environ  450  vers françaiH. 

MM.  les  professeurs  ignoreraient -il»  aujourd'hui  ausoz  l'allcniaud 
pour  que  l'auteur  se  soit  cru  dans  l'obligation  de  traduire  Lenau;  et 
Ki  *  ces  traduetionê ,  covime  il  le  dit,  n'ambitionnent  que  Vexactitiide 
littérale  d'«n  mot  à  mot  »,  pourquoi  les  avoir  rimées?  M.  Schwalb  eût 
mieux  fait  de  donner  le  texte  original  ou  au  moins  de  traduire  Louau 
en  prose;  il  se  serait  épargné  de  faire  observer  à  MM.  les  professeurs 
de  la  Faculté  de  théologie  •  que  Voriginal  allemand  ne  parle  pas  de 
grues,  mais  d'oies  sauvages  qu'il  est  dijffieile  de  faire  entrer  dans  des 
vers  français.  *  Âvi<i  aux  polîtes!!  C;.  M. 


I.  Strasbourg,  typog.  il<'  G.  Silbcrmann,  lS<>i;  in-8".  97  p. 


(  1«*  ) 

M.  CouLMAKN  et  lei  Réminiteeneea.  —  •  A  le  Jager  tel  qu'il  ae 
montre  dans  cet  «onvcnlrs ,  Je  le  voIh  en  politique ,  en  littérature ,  an 
art,  en  tout,  n'ayant  rien  de  bien  tranché  ni  de  saillant.  Il  est  pour  la 
Charte  en  1814,  et  cela  ne  l'ompéche  pas  d'aroir  des  restes  d'impéria- 
lisme ,  d'aller  rendre  vinite  dans  ses  voyages  anz  principaux  membres 
dispersés  de  la  famille  de  Napoléon.  Il  est  l'un  des  h6tes  et  de«  risi- 
teurs  d'Arenenberg,  et  il  s'en  sourient  aujourd'hui  à  rarir;  mais 
alors  pourquoi  ce  coup  do  lance  subit  en  faveur  de  M.  Necker,  qu'il 
ose  mettre  en  balance  d'une  manlùre  incroyable  avec  Mapoléoa? 
M.  Ooulmann  est  constitutionnel,  et  en  même  temps  il  a  besoin  de 
nous  avertir  par  une  note  qu'il  nn  blâme  pas  absolument  un  coup 
d'état  qui  éuit  encore  récent.  Remarques  que  ce  n'est  pas  l'impar- 
tialité  ni  la  modération  dont  Je  lui  fain  un  léger  reproche,  c'est  l'in- 
détermination. Il  n'est  pas  non  plus  nn  pur  classique  en  littérature , 
ni  encore  moins  un  romantique  décidé;  il  est  ballotté  entre  les  deux. 
Byron  lui  paraît  un  grand  poète,  mais  M.  de  Jony  reste  pour  lui 
notre  premier  prosateur.  Lui-même,  il  n'écrit  pas  mal,  il  n'écrit  pas 
bien  non  plus  ;  Il  semble  à  un  moment ,  d'après  Cluvier ,  prêt  à  abjurer 
la  rhétorique;  puis  tout  aussitôt  les  fausses  fleurs  reviennent  etal>on- 
dent  sous  sa  plume.  S'il  tient  d'un  côté  A  rAUomagne,  ce  n'est  point 
par  Gœtho ,  c'est  par  Augutte  Lafontalne.  £n  un  mot,  il  a  le  goût  nn 
peu  hybride;  son  esprit,  qui  est  assez  solide,  n'a  pas  la  trempe  ni  le 
fil  :  il  ne  lui  a  manqué  peut-être  que  le  dur  besoin ,  la  nécessité ,  eette 
pierre  à  aiguiser;  mais  le  fait  est  qu'il  ne  sépare  pas  nettement  lea 
choses;  il  ne  discerne  pas  toujours  vivement  les  personnes;  son  mé- 
tal n'est  pas  d'un  son  clair  et  net:  il  admet  quelque  amalgame.  A  cela 
près ,  le  plus  galant  homme,  le  plus  droit,  le  plus  véridique.  Je  le  erola 
sans  peine ,  bon  A  écouter  de  temps  en  temps  on  à  parcourir  ot  méri- 
tant, comme  Je  viens  de  le  faire,  qu'on  aille  glaner  chez  lui.  • 

Saimte-Bkdtk. 
{Le  ConttitutionneJ  y  28  et  29  novembre  186i.) 

**» 

Mous  extrayons  d'une  étude  sur  le  Eoman  alsacien,  qne  M.  Ch. 
Aubertin  a  publiée  dans  le  Journal  la  France  (!*'  novembre  1864),  une 
appréciation  du  mérite  littéraire  de  MM.  Erckmann-Chatrlan  et 
About. 

•  Depuis  quelques  années ,  l'Alsace  est  le  pays  adoptif  dea  beaux 
•  esprits  et  la  terre  nourricièro  de  la  littérature.  Nos  romanciers, 
«dont  la  veine  est  sujette  à  s'appauvrir  sous  l'atmosphère  poudreuse 
t  du  bois  et  du  boulevard,  émigrcnt  vers  les  attraits  tout  neufs  et  les 
«sentimentalités  robustes   qui    fleurissent  A  Altkirch,  Ensisheim, 


(  105  ) 

▲ndolsheiiUf  Marekolaheim  et  Schlestadt:  ils  s*y  retrempent  et  l'y 
restaurent.  C'est  comme  un  Vichy  des  imaginations  délabrées,  c'est 
le  Lignon,  un  peu  sauvagi» ,  o&  se  met  an  vert  la  moderne  pastorale. 

•  Tons  les  six  mois  on  voit  s'abattre  sur  les  croupes  du  Dagsberg; 
du  RIgelberg,  du  Hoh-Barr  et  du  Geroldseck,  le  long  des  rives  de 
la  Zorn,  de  la  Frau,  do  TIU ,  du  Giesen  et  de  la  Feoht,  une  légion, 
une  cargaison,  un  déballage  de  fantaisies  et  de  drôleries  parisiennes, 
colportées  par  le  caprice  ennuyé  do  quelque  rêveur:  bons  mots  de 
petits  Journaux,  Jargon  de  sport,  vertus  d'opéra,  appétits  du  café 
anglais;  tout  ce  monde  pétillant  et  frétillant,  cette  crème  de  la  civi- 
lisation, cette  colonie  légère  des  plaisirs  admirés  et  des  modes  ré- 
centes s'étale  et  se  trémousse  en  un  coin  obscur,  en  un  gîte  bien 
agreste,  an  Krallenweyer  ^  au  Bœuf -Bouge  ^  au  Cruchon  d^Or^  dans  la 
rue  de  la  Soupe  à  V Oignon  ou  des  Pommet  de  terre  bouillie»  f  dans 
tons  les  réduits  onctueux  et  les  Cadran-Bleu  d'une  plantureuse 
rusticité. 

•  Boileau  frémirait  s'il  lisait  les  récits  de  nos  Calprenède  et  de  nos 
d'Urfé.  Ità  cent  noms  d'une  terrible  harmonie  résonnent  et  éclatent 
à  chaque  pas  dans  les  sentiers  riants  de  la  description  :  Harth,  Erth, 
Orth,  Klein,  Karl,  Kasper,  Hans,  Franz,  Kllpfel,  Rosel,  Gredel, 
Margredel  ! 

•  Cette  forme  nouvelle  du  roman  contemporain ,  toute  succulente 
de  naïvetés  épaisses,  toute  pénétrée  des  fortes  senteurs  de  l'Alsace, 
de  la  Lorraine  et  des  Vosges,  estampée  de  rudes  paysages,  enlumi- 
née de  types  vigoureux,  écarte  peu  à  peu  des  prédilections  et  des 
mains  du  public  le  Berri  radieux  et  ample  de  Georges  Sand,  la 
grasse  Touraine  du  profond  Balzac  et  l'épopée  comique,  le  Ba- 
mayana  cosmopolite  d'Alex.  Dumas.  C'est  le  triomphe  du  genre- 
Mulhouse  en  littérature. 

•  Il  y  a  cependant  deux  manières  très-distinctes  de  mettre  l'Alsace 
en  roman  ou  le  roman  en  Alsace:  le  faire  de  M.  About,  par  exemple, 
ne  ressemble  pas  A  celui  du  romancier  en  doux  personnes  qui  signe 
Erckmann  Chatrian. 

•  M.  About  est  un  spéculatoor  parisien  qui  exploite  l'Alsace  .     .     . 

•  M.  Aboni  est  Alsacien  à  peu  près  comme  Voltaire  à  Genève  était 

•  Suisse. 

flM.  ISrckmann-Chatrian ,  au  contraire,  est  Alfemand  de  cœur, 
t  sinon  d'origine.  Il  aime  nos  provinces  semi-germaniques  de  l'Est, 

•  leurs  vieilles  mœurs,  leurs  vieilles  modes C'est  le  Gessner  sans 

•  fadeur  de  l'Allemagne  française.  Ch.  Aubbetiv.  t 

{La  France ,  1*'  novembre  1864.) 


(   100   ) 


BULLETIN   MENSUEL  D'ALSATICA. 


Livres. 


44.  Dcr  grosne  straHflbQrgerhinkondo  Bote.  Ein  Kalender  fOr  RSmisch- 
Katholii»cbe  und  Protestantcu  ,  auf  daB  Jahr  18G5;  pet.  \o-8\  carré  , 
72  p. ,  avec  gravures  sur  boi».  Typog.  de  Le  Roux.  68*  aiiuée. 

45.  Le  grand  Mcsbager  boiteux  de  Strasbourg.  Almanack  hUtorique, 
moral  et  récréatif,  pour  18G5.  ^0*  aunée.  Gravures  sur  bois.  60  p. 
Pet.  in-8*  carré.  Typog.  de  Le  Roux. 

4G.  Vcrbcsrierter  Kaleudcr  gonaunt  der  binkende  Bote  am  Rhcin,  fOr 
d.i»  JaUr  18C5.  Strasbourg  ^  typog.  de  G.  SilbermanUt  pet.  lu-8*  carrô, 
72  p. ,  gravures  Hur  bois. 

47.  Der  grosse  hiukende  Bote  au  dcr  111  uud  ani  Rbeiu,  fOr  das  Jahr 
1805.  Stratbourg  f  typog.  de  Ileitz ,  pet.  in-8*  carré ,  52  p.  i  gravarea  sar 
bois. 

48.  Der  gutc  Bote  fOr  das  Jahr  dcr  Gnadc  1865  (29*  année).  Straêbourg, 
typog.  de  V  Berger-Levrautt ,  in-8*  carré,  72  p.  —  30  c.  (Gravarea  et 
carte  du  royaume  do  Danemark.) 

41>.  Almanacb  des  Familles  pour  Tau  de  grâce  18C5  (12*  année).  Striu- 
bourg,  typog.  de  V  lierger-Levrault  j  in-8'  carré,  68  p.  —  30  c.  (Gra- 
vures et  carte  du  royaume  do  Danemark.) 

50.  Der  elsœsserStadt-  und  Laudbote,  Hauskalcndor  fflrjedcrmaniiy 
anf  das  Jahr  1865.  Strasbourg,  typog.  de  Christophe,  in*8*,  carré, 
72  p. ,  gravures  sur  bols. 

Inauguration  de  la  italue  de  l'amiral  Brust  à  Culmar,  avec  plancbes. 

51.  Fleurs  dominicahK'R,  ou  les  Mystiques  d'Untcrlinden  à  Golmar, 

par  le  vicomte  de  Bussierre.  Paris,  1304;  in-12,  X-288  p.  —  2  fr. 

Avanupropus.  Introduction.  Cliap.  I*'.  La  ville  de  Colmar.  II.  Comme  Dce- 
menl  de«  Lnlerlinden.  XIII.  Coup  d'œil  sur  la  situation  da  couvent  des  Cu'* 
terlinden  pendant  le  XV*  siècle  et  au  commencement  du  XVI*.  XIV.  La  Bè- 
furmc  k  Colmar,  les  Uuterlindeu  après  la  Réforme,  leur  destruction  en  1792. 
La  destination  actuelle. 

58.  Une  saison  en  Allemagne.   Souvenirs  des  bords  du  Rhin  i  par 

A.  S.  Bruière.  (Auguste  Schnéegans.)  (Extrait  du  Tempe.)  ParUf 

J.  i/e(se2  (1864)  ;  pot.  in-8*,  95  p. 

Bsde.  Kiksingen    Carisbad.  Dii  Minores.  Rippoldsau.  Antogast.  Baden- 


(  107   ) 

weiler.  CannaUdt.  Frendenstadi.  Suggeiibad.  Herrenalp ,  etc.  Let  bains  in- 
connus. Bade  atant  et  après  les  courses. 

Quelle  belle  excursion,  quelle  fratcbeur  dans  ce  petit  Yolume.  On  lit  cette 
saiêon  d'une  haleine,  elle  est  si  courte,  mais  on  la  reroramence. 

53.  Tableaux  chronologiques  critiques  de  l'iiisioire  de  l'église  uni- 
verselle, avec  éclaircissements  tirés  de  l'archéologie  et  de  la  géo- 
graphie, par  le  P.  Ignace  Mozzoni,  traduits  de  l'italien  par  l'abbé 
F.  Joseph  Sattler,  professeur  d'histoire  ecclésiastique  du  Graud- 
Sémiuaire  de  Strasbourg.  Texte ,  notes  et  citations  pour  le  I*"  siècle. 
Stratbourgf  typog.  de E.  Simon,  1865  (décembre  1864) ;  VIII>67  p.,  pa- 
pier vélin,  in-4». 

Fi|r.  Cartes  et  monnaies  gravées  dans  le  texte. 

54.  ]âchos,  par  P.  T.  Gontard.  Biiehwiller,  typog.  de  Fr.  Posthy  1864; 

in-12,  Vin-1»9. 

Poésies  précédées  d'une  préface  ayant  pour  titre  :  Notre  But.  «  Cet  ou- 
«  rrage  n'est  point  destiné  dans  notre  pensée  à  devenir  un  livre  de  classe 

•  proprement  dit ,  nous  tenons!  déclarer  qne  nous  ambitionnons  pour  lui 

•  une  autre  fottune.  Nous  préférons  lui  voir  occaper  une  place  amie  au  foyer 
t  domestique,  sur  la  table  de  famille,  s'adressent  A  tous  sans  distinction 

•  d'âge,  depuis  le  vieillard  chargé  d'années,  Jusqu'à  l'enfant  qui  commence 

•  à  prendre  goût  à  la  lecture.  Voilà  toute  notre  ambition.»  On  ne  saurait  être 
plus  modeste! 

55.  Mémoires  d'un  protestant  condamné  aux  galères  de  France  pour 

cause  de  religion ,  avec  4  gravures ,  par  M.  L.  Morel-Fatio.  Pariêf 

Société  deê  École»  du  Dimanche,  1865;  in-12.   Typog.  de   V*  Berger- 

Levrault  ;  IX-561  p. 

Édition  réimprimée  par  M.  Henry  Pommier,  d'après  le  Journal  original 
de  Jean  Marleilbe,  de  Bergerac,  publié  k  Rotterdam  en  1757. 

56.  L'administration  municipale  de  Biscbwilier  à  partir  de  l'année 
1840,  par  le  docteur  Luroth ,  maire  de  Bischwillcr.  Biiehwiller, 
typog.  de  Fréd.  Posthy  1864;  gr.  in-8-,  XII-348  p. 

■  Biscbwilier,  jeune  cité  manufacturière,  qui  se  développe  à  vue  d'osil,  et 
t  qui ,  malgré  l'obscurité  de  son  origine,  n'uspire  à  rien  moins  qu'à  devenir 

•  le  Mulhouse  du  Bas-Rhin.  • 

Coup  d'oeil  statistique  sur  la  ville.  —  Compte  rendu  des  actes  de  l'admi- 
nistration en  ce  qui  concerne  le«crvice  des  revenus  communaux.  —  Dotation 
financière  des  divers  services  municipaux  et  leur  direction  morale.  —  Pro« 
gramme  de  l'avenir. 

57.  La  mission  do  la  femme  et  son  rôle  dans  l'éducation  religieuse 
de  l'enfance.  Extraits  d'une  correspondance  entre  une  Jeune  mère 


{  108  ; 

et  nn  pasteur  protestant,  pnbllé*  par  L.  Leblois.  StrûthourÇf  hfpoç. 
de  Fréd.  Heitz  (1»  Janv.  18G5);  in-8%  48  p. 

•  J'ai  TU  dans  riIistoire-Stinle  de  M . . .  le*  légende*  de  Daaiel .  de  Naba- 

•  cbodonosor,  etc.,  présentée*  comme  de*  faiu  anlhentiqae*.  Poarqaoi  n'eel- 

•  il  pas  reça  de  raconter,  arec  le  même  sérieax.  l'histoire  de  Thésée,  de 
>  Jason ,  des  doase  iraranx  d'Hercole,  etc.  ?  Aujonrd'hoi  l'an  a  aatoit  de 
■  raison  d'être  qae  l'autre 

c  Chaque  peuple  a  une  histoire  tainU.  Cela  étant,  pourquoi  chercher  a« 

•  loin?  Pourquoi  choisir  une  nation  qui  a  \écu  dans  une  antre  partie  da 

•  monde,  sous  un  autre  climat  dont  nos  enfants  ne  peuvent  se  fhire  nne  idée 

•  Juste,  et  dans  Att  conditions  religieuses  et  sociales  qui  différent  si  prodi- 

•  gieusement  des  nettes?  Pourquoi  ne  pas  prendre  le  peuple  même  dent 
t  l'enfant  rst  un  membre?  •  etc. 

68.  Allgemeine  Geschichte  dcr  Mnaik,  von  A.  Reittmann,  8*  et  dar^ 
nier  yolume.  Leipzig,  1864  ;  Strasbourgj  typog,  de  F*  Berftr-Lêvramlt^ 
gr.  in-8',  VIII-374  p.  et  63  p.  de  musique  typographique.  — 11  Rthir. 
(41  fr.  25  oO  complet. 

IV*  liTre.  Dit  JnâlvidiÊalitœt  gtwinnt  Anthetl  an  der  IFeAerenltofcWsmy  êmr 
Tonkuntt;  daukrint  $o  vorxugliehên  Orgtln  mtkr  gtbaut  «Mrd«t»,  «ofe  dt0  àrr 
SW6crmann'«  (Gottfried,  1684-1756.  and  Joh.  Andréas.  1711-1783).  Mer- 
kUrrlich ,  page  361. 

59.  La  féto  des  Morts  (poésie},  par  Ch.  Dubois.  StratbourÇf  ij/pog,  4ê 
L.  F.  Le  RouXf  gr.  in-8*,  3  p. 

60.  Dio  beilige  PfalzgrAdn  Qenovefa.  Kine  rflhrende  Hiitorie  aea 
ersâhlt  von  Ottmar  F.  II.  Schœnbach.  Wistembourg ,  ttfpoç.  de 
Wentzel  y  iseï;  in-12,  48  p. 

61.  Journal  d'un  colon  d'Algérie,  par  Ch.  Dubois.  8tr<uhourg^  ^9Pog, 
de  Ed.  Huder,  pot.  lu -8*,  84  p. 

62.  Thoater  Journal.  RQckschau  der  verflossonen  Thoateraalson  la 
Bischweiler.  Milrz  bis  Angust  1864.  Verseicbniss  aller  wfthread 
derselben  unter  dcr  Direction  des  Hrn.  Bille  aufgefflhrten  Btficke, 
u.  s.  vr.  Biêchioiller  f  typog.  de  Poêth  (août  1864);  in-8*,  8  p. 

63.  Dictionnaire  général  de  la  politique ,  par  M.  Maurice  Block ,  avec 

la  collaboration  d'hommes  d'état,  de  publicistes  et  d'éorivaina  de 

tous  les  pays.  13'  et  14*  livraisons.  Strathourg ,  typog.  de  F*  Berger- 

Levrault.  Parie ,  Lorenz ,  Ubraire-iàitettr,  L'ouvrage  complet ,  40  fr., 

2  vol.  gr.  in-8*,  do  plus  de  1, 100  pages  chaque.  Résistanoe(DroU  da)- 

Zollveroln  .  pages  801-1124,  et  Uble  alphabétique  des  matièrea. 

C'rst  sous  l'inspiration  do  la  Jrod«ra(ion ,  do  la  Uberti  et  du  Progrèt  que  le 
Dictionnaire  général  de  la  politique  a  été  commencé  et  achevé ,  et  c*eal  toas 


(  109  ) 

les  aaspicra  de  cet  trois  vertat  cardinales  de  la  vie  civile  que  l'aateur  le  pré- 
seale  au  lecteur. 

Les  principani  collaborateurs  de  M.  Block  sont  :  MM.  Bartltéleaiy  Saint- 
Hilaire.  AadilTret,  Chevalier  (Michel),  Coquerel,  Dollftis  (Cb.) ,  Duvergier 
de  Hauranne.  Ploquet,  Franck,  E.  de  Girardin.Guiiot,  F.  Hèlie,  P.  Janet, 
Laboulaye.  de  Lasteyrie,  Montègut ,  Fréd.  Morin,  Pfefllzer,  Ortolan,  Parieu, 
de  Rémuaat,  E.  Renan,  Cb.  Robert,  Saint-Maro  Girardin,  J.  Simon,  Wo- 
lowski ,  ZacbarisB ,  etc. 

Périodiques. 

Rbyuk  d'Al.8acb,  octobre  1864: 

Ch.  Qhao.  Le  Casque  de  fer.  (Fin.)  —  A.  Quk^usbkz.  L'abbaye 
de  Lucelles.  (Fin.)  — DsscHABBiàRBS.  Cravanchos.  (Suite.)  —  £.Qo- 
ouBL.  La  mort  de  Socrate.  (SoUe.)  —  Fbéd.  Kubtz.  Balletin  biblio- 
graphique.  I.  Bulletin  de  la  Société  d'histoire  naturelle  de  Colmar. 
IL  La  Chasse  dans  la  Tallée  da  Rhin ,  par  M.  Engelhard. 
Novembre  1864: 

C.  DBScuABRiàBBS.  Cravanchos,  berceau  de  Belfort,  etc.  (Suite  et 
fin.)  —  Ed.  Qooubl.  La  mort  de  Socrate.  (T**  suite.)  —  X.  Boybb. 
Le  potier  Georges  Pnll  de  Wissembourg.  —  F.  Boissiêre.  Marie 
Stnart  et  le  comte  de  Bothwell ,  par  L.  Wiesener.  —  FmAd.  Kurti:. 
L  Bulletin  bibliographique.  Étude  critique  et  géographique,  de 
l'abbé  Martin.  II.  Mélanges  d'histoire  et  de  critiqueiittéralre ,  de 
.    L.  Spach. 

Décembre  1864: 

H.  Bardy.  Les  franchises  de  Belfort.  (Mai  1307.  PI.)  —  Ed.  Go- 
ouxL.  La  mort  de  Socrate*.  (Suite  et  fin.)  —  F.  BoissiàRS.  Marie 
Stuart.  (Suite  et  fin.)  —  Costb.  Nouvelles  observations  à  propos 
d'Ârgentovaria*.  —  J.  P.  Tal.loh.  Règlement  de  la  paroisse  de 
Salnt-Disier  da  7  mal  1657.  Acte  du  18  mai  1751  contre  les  Haans, 
de  Lebetain.  —  Ch.  Kflss.  Bulletin  bibliographique:  Citologie  ra- 
tionnelle ,  par  M.  Hatt.  —  Fréd.  Kurtz.  Catalogue  de  la  biblio- 
thèque de  Beblenheim ,  par  Jean  Macé.  —  J.  F.  Flaxlavd.  Revue 
synoptique  des  principaux  vignobles  de  l'univers,  par  M.  Winckler. 
—  Table  des  matières. 

Rbvur  catholiqcb  d'Ai«8acb  ,  octobre  : 

C.  Hakaubr.  Le  servage  en  Alsace.  —  Bbrhhard.  Des  divers 


rr  £nin  !  !  Quelle  agonie  que  celle  que  procure  la  ciguë ,  huit  mois  !  Avis  aux 
partisans  do  suicide. 

S.  Noie  iaporlanle.  Les  deux  derniers  paragraphes  da  l'article  Àr§«nto9aria , 
dirigés  contra  notre  collaborateur  M.  P.  Ristelhuber,  ont  été  ajoutés  par  M.  le 
direcleor  do  la  Revua  d'àliaet ,  contrairement  aux  volontés  de  l'aoteor.  M.  Liblin 
les  a  extraits  d'une  lettre  particulière  qu'il  a  reçue  de  M.  Coste.  C'est  un  procédé 
littéraire  que  nous  regrettons  vivemenL 


(  "0  ) 

hyAtëmes  de  chronologie  sacrée.  —  A.  Outulim.  Du  poaltiTiBaie  de 
M.  Kenau,  etc.  (4*  article.)  —  Chroniquh. 

Novembre  1864  : 

Cn.  Ddbois.  La  tète  dos  morts.  (Poésie.)  —  A.  Hamaukr.  Le  droit 
d'asllo  dans  les  campagnes  de  1  Alsace.  —  Jo8.  Qux&bbr.  Tllly. 
(Fin.)  —  Et.  Kiefveu.  Sort  de  quelques  ennemis  du  saint  siège.  — 
A.  Hanauxr.  La  Revue  cTAlêoee  et  hos  adversaires*.  —  P.  Murt.  De 
V instruction  publique  en  France,  dans  le  pa»»i  etdanê  lepréseni,  par 
uu  ancien  professeur.  —  Oukokiquk.  Strasbourg.  Lutte  intestine 
du  protestantisme. 

Décembre  18C4: 

A.  Uakaubr.  Le  droit  d'asile.  (Fin.)  —  Et.  KuarrcR.  Sort  de  quel- 
ques ennemis  du  saint  siège.  (Fin.)  —  A.  Outhlih.  Du  positlvisaie 
de  MM.  Renan ,  Littré ,  Taine  et  About.  (5*  article.)  —  Uv  amoibh 
PROFB88BUR.  Lettre  i  M.  le  directeur  de  la  Bévue  catholique  d*Al- 
sace.  —  Chrokiqub.  La  Petite -Pierre.  (Découverte  de  peintures 
muraleM.)  —  Table  des  matières. 

ZEITSCHRIFTFaR  DIE  GRSCinCRTB  DBH  OBERRnBINS.  l7*V0l.,  l**  llvr.  : 

MosB.  Ualtbazars  Bdll's  diront k  von  Weissenbnrg  im  spanisehen 
Erbfolgekriege ,  von  1706  bis  1712.  —  Home.  ZnnftorganlMtion. 
(Fortscts.)  —  Zuuftgoricht  der  Kflrschner  su  Strassburg,  nm  1470. 
—  Znnftgericht  der  Kcsfler  im  Obcrolsass  nnd  Breisgau,  1496, 
Mai  20.  —  Entsclieid  dcH  Stadtratbs  zu  Strassbnrg  fiber  die  Znnft- 
kcrzen  und  die  Begr«lbuiH«e  der  dortigon  Schuhmachor  und  Gerber, 
1330,  Jnni  15.  —  Schreibou  des  Stadtratbs  zu  Freiburg  au  Jenen  sn 
Strassburg  (ibor  das  Verh&Itniss  der  Bftckcrkncchto  zu  den  Bmder- 
«ichaftcn  im  EIoasR  und  Brcisgau,  11.  Juli  1496.  —  Gosellon  der 
WolleuschlUger  zu  Strassbnrg,  IStes  Jahrhnndcrt.  —  Gescllen  der 
Kflrschner  zu  Strassbnrg,  l.'itcs  Jabrhundert.  Statute  flber  die  Ar- 
beit  der  Scbubmachergoscllen  zu  Strassbnrg.  18.  Mai  1387.  —  Dam- 


i.  La  Rkvuk  o'Alsack  fcraii  niirax  d'accorder  il  une  légitime  réclamation  la  pu- 
blicité dont  elle  dispose,  que  d'iuiprimer  une  appréciation  qui  n'était  pas  destinée 
il  te»  lecteurs  et  qui  arail  uu  caractère  tout  privé. 

Dans  CCI  article,  M.  Hanauer  demande  si  le  nom  de  M.  Moritz  est  un  pseado- 
nymo.  t  Le  bureau  d'un  Joarnal,  dit-il,  n'est  pas  un  magasin  de  morqoea.  La 

1  Rnue  d'Altact  a  déjà  les  Allerlieb ,  les  Kariz Non,  la  chose  serait  trop 

■  plaisante.  Dans  les  circonstances  présentes,  ce  mot  ne  serait  pas  même  assn 
•  fort.  Quoi!  la  /levM«  est  engagée  dans  une  polémique,  proToquée  par  elle-même, 
«  contre  le  BiUiographe alsacien  ;  la  rt^dartion  vient  prêcher  la  concorde;  elle  dé- 
f  clare  avoir  reçu  de  tous  côtés  des  leitres  de  syropaibiv;  elle  a  fait  k  l'amour  de 
«  la  parz  le  sacrifice  de  tous  ces  volontaires;  et  il  se  trouverait  que  la  «raie  lettre , 
(  poar  laquelle  une  exception  est  admise,  serait  sortie  do  ses  propres  bureaux! 
<  J'ai  recule  devant  de  pareilles  conclusions.  II  me  répogneraitde  mettre  en  doals 
«  l'existcnoL'  de  M.  Morîtz.  » 


(  1"  ) 

BACHSR.  Urknnden  sur  Getcbichte  der  Grafen  von  Freiburg,  14tes 
Jahrhuadcrt.  (Fortseis.)  —  Dambachbk.  Urkundeaiese  xur  Ge- 
8chichte8ehwftbi8cherK158ter,6,Engenthal.(Fort8.)  —  Dambachkh. 
Urkundenarchiv  des  Klo8ter8  Bebenhauseu,  14te8  Jabrbnndert. 
(Fortsetz.)  —  Bader.  Urknnden  und  Hegcate  Qber  dio  ehemalige 
nochstift-Basersche  Laudvogtei  Schliengen.  (Fortsetz.)  —  Moxk. 
Gescblchtliche  Notizen.  —  Alte  Kirchen  in  Breisgau.  —  Orgeln.  — 
Templerorden. 

IT**  volume ,  2«  livraison  : 
MoxB.  Weiethûmer  de»  ISten  bi8  16ten  Jahrhunderta  ans  der 
Schweiz,  Badeu»  £lHas8,  Bayern  und  Rhoinpreussen.  (Weinthum 
des  Schwarzacher  KIosterhofes  zu  Schwindratzheim,  IStes  Jahr- 
hundert.  Weisthum  desDlngbofes  zu  Offenbeim  vor  1478.)  —  Monx. 
Volksfeste.  —  Momk.  Die  Bibliothek  der  Bischdfe  von  Speier  zu 
Pbilipptburg,  1646.  ^  Dahbachbr.  Urknnden  znr  Qeschichte  der 
Grafen  von  Freiburg,  lites  Jahrhuudert.  (Fortsetz.)  —  Daubachbk. 
Urkundenlese  zur  Geschichto  schw&bischer  KIdster,  Engelthal. 
(Fortsetz.)  —  Dambacher.  Urkundenarchiv  des  Klosters  Beben- 
hausen ,  14te8  Jabrbnndert.  (Fortsetz.)  —  Badbr.  Urkunden  nnd 
Regeste  flber  die  ebemallgo  Hocbstift  -  Basel'scbe  Landvogtei 
Scblicngen.  (Fortsetz.)  —  Movb.  Geschicbtiiche  Notizen.  (Bad- 
westen.  Spielkartenhandel.  Baampflanznngen.  Krantgftrten.  Ki- 
serne  Oefen.) 

L'Alsacirit. 

Souvenir  de  ia  fête  donnée  par  les  habitants  de  Tdrckheim  (Haut-Rhin)  ii 
M.  V.  Sieg,  grand  prix  de  IJonie,  le  15  septembre  1861. 

Lxtf  Débats,   11  novembre  1864.   —  La  Gazbttb  o'ÂUGSBOURa  du 

9  novembre  1863.  —  Le  Courrier  du  Bas-Riuh  du  6  janvier  1864. 

la  CtU  antiqtu,  par  M.  Fustel  de  Conlanges;  pur  M.  Taine,  par  K.  L. 
(Paris);  par  A.  Schpéegans. 

Lx  Musée  dbs  Enfants.  Journal  hebdomadaire  illustré. 

L'horloge  astronomique  de  la   cathédrale  de  Stra»bonrg  et  son  auteur 
J.  R.  Schwilgué,  par  M.  (l.ehr),  aveo  portrait  et  dessin  de  l'horloge. 

Staats-Lexicom,  XI.  Leipzig ,  Broekhaus  éditettr. 

Ostsee- Provinzeu.  (Geogr.  statiat.  Uebersicht.  Ilintoriscber  Ueberblick. 
GegeDwârtiger  Culturstand.)  I.  Einleitung  von  Sehnitzier,  p.  S4i-S49. 

DiOASKALiA.  Supplément  littéraire  du  Journal  de  Francfort  ^  30  no- 
vembre 1864,  n*  333. 

Die  Arbeitersiadt  bei  Hûlbansen  im  Elsasa. 
L'Ill.u8tbation  ,  5  novembre  1864. 

Algérie.  Épisode  de  la  défense  du  camp  de  l'Ouetl-Dermel ,  par  le  3*  ti- 
railleurs,  d'après  uii  croquis  do  M.  F.  Cailliot. 


(  lia  ) 


LIVRES  RARES  ET  CURIEUX  A  PRIX  lARQUÉS. 


100.  Dosât.  Lettres  on  vers  et  œuvres  mêlées.  Pari»,  Delalahif  179S; 
2  vol.,  iQ-8*|  br. I  n.  rog.,  gravures,  vignettes  et  cnl*de-]ain|»« 
d'Eiffsen S  fr. 

101.  Idbm.  La  Déclamation  théâtrale.  PoCme.  Parit,  DelalaiHf  1771; 
gr.  in-8%  br.,  n.  rog.,  flg.  d'Eissen  (grand  papier) S  Ar. 

102.  Idem.  Mes  fantaisies.  Paru,  1770;  in-8*,  br..  u.  rog.,  front,  et  vfg. 
d'Eissen 1  f^.  50  e. 

lOS.  Idbm.  Recueil  de  contes  et  de  poCmes.  Pari*,  1776}  ln-8*,  br.,  a. 
rog Itt. 

104.  Idkm.  Recueil  de  contes  et  do  pofimes.  ParU,  1776;  in-8*,  v.  br. 

9tr, 
Figures  et  Tignetlet  de  Hsrillier,  Bitsen,  etc.  Ce  volame  contient  l'Isle 
menreilleuse,  Alphonse,  Irt  Cerises,  la  Méprise,  le  Coareur,  etc. 

105.  Idbu.  Mes  nouveaux  torts.  Mélanges  de  poésies.  Parié,  in-8*,  br. 
n.  rog.,  front,  do  Marillier 8  fr. 

106.  Idem.  Mes  nouveaux  torts.  Mélanges  de  poésies.  Paria,  tn-8*y  ▼., 
br.  (papier  plus  fort) 1  ft.  60  e. 

107.  IDEM.  Les  Victimes  de  l'Amour.  Parts,  1790;  in>8*,  br.,  n.  rog., 
front,  de  Marillier 1  fr.  50  e. 

108.  Idem.  Les  Sacrifices  do  l'amour.  Paris,  1772;  2  fig.  de  Qoeverdo, 
ln-8*,  br. ,  n.  rog 8  fr. 

109.  Idem.  Les  Malheurs  de  l'inconstance.  Pari»,  1772;  2  vol.,  iii*8", 
br.,  n.  rog S  fr. 

110.  Idem.  Théâtre.  Regnlus,  la  Feinte  par  Amour  et  le  CéllbaUlre. 
Paris,  1782;  in-8*,  br.,  n.  rog.,  front 1  f^. 

111.  Idem.  Théâtro.  Le  Tartuffe  littéraire,  le  Malheureux  imagi- 
naire. Pari»,  1177  ;  in-8*,  br.,  n.  rog.,  front 1  fk*. 

112.  Théâtro.  Adélaïde,  le  Chevalier  français  i  Turin  et  à  Londr«e. 
Paris,  1778;  in-8*,  br..  n.  rog.,  front 1  f r. 

113.  Idem.  Les  Baisers,  précédés  du  Mois  de  mai.  Paris,  1770;  in-8% 
br.,  n.  rog.,  47  vig.  d'Eissen ,  etc 6  f^. 


1.  Aucune  remise  n'est  accordée,  ni  aux  amateurs,  ni  aux  libraires,  sur  las  prix 
du  catalogue. 


(  113  ) 

114.  Lb8  Solitairss  en  belle  humeur.  Parité   au  pilier  des  Lingire§f 

1785;  SgrosTol.  in-18enl,  V.  br 6  tr. 

«  A  l'égard  du  style  on  m'astore  qo'il  est  bon.  Il  plaît  aux  renmes.  c'est 
tout  dire.  D'ailleurs  on  sait,  Dien  merci,  qae  Je  n'imprime  rien  que  de  léger 
et  de  délié,  c'est  par  où  ma  boutique  est  en  vogue.  •  (ÀTertissement  du  li- 
braire.) 

115.  Lbttbs  philosophique  de  M.  de  V.  (Voltaire]  y  aveo  plusieurs 

pièces  galantes. /«on<ire«,  1757;  in -12,  cart 3  tr. 

Volume  rare.  La  comtesse  d'OIonne,  comédie  do  Bussy-Rabatin.  —  Contes 
en  vers ,  épigramœes. 

116.  ŒuYBSS  DB  Rabblajs  ,  publiées  par  Louis  Barré.  Parié ,  Oamier; 
in-18»  dos  ch.,  rog 8  fr. 

117.  L'EsPiOH  dévalisé  (par  Mirabeau).  Londre«,  1788  ;  in-8*.  br.  fort, 
n.  rog 6  fr. 

Livre  rare.  Bel  exemplaire.  Anecdotes  des  plus  piquantes. 

118.  M  Akard.  Histoire  des  antiquités  de  la  vlllcdeNismes,  flg.  Nitmetf 
1823;  in-8,  cart 1  fr. 

119.  L'Ombre  du  grand  Colbert.  Le  Louvre  et  la  ville  de  Paris.  (La- 
font  de  Saint-Tennes.)  S.  l.  (Paris),  1752 1  fr. 

180.  Rbcvbil  de  quelques  pièces  concernant  les  arts.  Paru,  1757; 

ln-18  ,  V.  br 1  fr. 

Extraits  du  Mercvrt  dt  Fmnct,  relatifs  aux  o'rfévrcs,  sculpteurs ,  ciseleurs, 
à  la  peinture,  aux  tbéAtres,  etc. 

181.  L'Abt  db  lavbb,  par  H.  Qautier.  BruâêeUet  1708;  pet.  ln-18. 1  fr. 
188.  Catalogob  de  livres  du  cabinet  de  M.  (Lamy).  PaHê ,  Renouard, 

1807  ;  in-8*,  dem.  rel.,  n.  rog 1  fjr.  50  e. 

Avec  les  prix. 

183.  Albuk  alsacibh.  Recueil  de  planches,  dessinées  par  Sandmann. 

M"  1  À  27.  2*  année 2  fr.  50  c. 

Gérardmer.  —  Sponecli.  —  GratTenstaden.  —  Niederbronn.  —  Kaysers- 
berg.  —  Oberbronn.  —  Selti.  —  Altkircb,  etc. 

184.  Kbbpsakb  militaibb  ou  12  tableaux  de  la  vie  de  Napoléon  avec 

son  portrait.  Paritf  Goupil.  1836;  in-4*,  en  feuilles 5  fr. 

Belles  gravures  sur  acier,  tirées  sur  cbine,  d'après  les  tableaux  de  H.  Ver- 
net,  Grocs,  Bellangé.  Rsffel,  etc. 

185.  RiDiHOBB.  Recueil  (original)  de  18  planches  (numérotées  1  à  18), 
pet.  in-4*,  représentant  des  chiens 6  fr. 

186.  EuLooius  ScHNBiDBB.  Gedichte.  8te  Ansgabe.  Fraukfurt,  1790; 
pet.  in-8*,  earU 4  fr. 

Portrait  de  Schneider,  dessiné  par  Lohbauer,  gravé  par  Kettarlinns.  — 


(  114  ) 

On  a  «jouté  à  ce  volome  plaaieart  ditcoars  :  t*  Anf  di«  Erktlraiif  en  !!■• 
tioDal-VersanimluDff  Frankreicht,  etc.,  1791.  Poéties  <te  4  p.  *-  t*  Dot 
Fraiike  au  die  bie«lern  DeuUcben.  Poésie  lie  4  p.  —  3*  Die  Uel»rrtiBitiM'- 
uiong  de»  Evaugeliuint  mil  der  neueii  SlaftU«Ver(a*iUD|r  der  Fr«ak»a,  «b  II. 
ftermoii  prononcé  à  la  calhédralf,  l'an  II.  —  4"  Das  Bild  des  iratea  Tolkcltk» 
rers.  Strasbourg,  an  III.  --  ;>*  Das  Beiragen  eines  anrgeilirten  Palrioten. 
Stroibovrg ,  an  III.  —  6*  Die  Quellen  des  Undaukes.  Slnuhourg,  •■  tll. — 
E.  Schueiders  politisolios  Glaubensbekenniniu,  der  Gesel.  der  Cooat.  vorye- 
legt  ani  M.  Kebroar  1792. 

127.  Paires  (lu  Patriote  alsacien,  on  Défense  prononcée  contre  I* 
Cour  d'assises  du  Bas-Khin,  le  15  Juin  1820,  parO.  Marcbaxid.fiffraf- 
6otir/7  (1820),  in -8%  48  p 1  fr.  S5  c. 

128.  GsDiciiTK,  von  Ehrenfricd  Stœber.  Jiaiel,  1815;  2to  Aafl«(«, 

In-12,  dcra.  roi.,  flg.  d'après  Zix .     .     S  fr. 

On  lit  sur  la  garde  de  ce  volume:  •  Meinem  edeln  Freunde  dem  BiklhaBcr 
Obmarbt,  vom  Verfaster.  Den  Sien  Sept*  ISlCi.  » 

129.  SÉOL'R.  Napoléon  et  la  grande  Armée,  en  1812.  ParUt  18t5;  por- 
traits, 2  vol.  in-8*,  v.  br Sfk-. 

130.  Akkcuotes  Kur  M"'  la  comtesse  Dubarri  (par  Tbeveaeaa  de  Mo- 
randc),  «.  ^,  1775;  iu-12,  dom.  rcl.,n.  rog.  (Aux  armes.)     .    .     5  fr. 

Bon  exemplaire.  Heliurc  anr.  fatiguée. 

131.  VoYAGK  DE  i.'Arabik  liEt'KBUSK,  par  (La  Koque).  AMuierdam^ 
17KÎ;  In-12,  V.  br l  fr. 

132.  Mautial..  Les  épigraniiucs,  traduites  eu  vers  françAia,  par 
M.  Constant  Dubob,  précédées  d'un  essai  sur  la  vie  et  les  ouTran^ 
de  Martial,  par  J.  Janin.  Paris,  1841  ;  gr.  in-8%  br 6  fr. 

fiel  e\em|>Iairi>  tiré  sur  papier  grand  in-8*. 

133.  ŒuvKKi  de  Bernard  (avec  une  notice  Hur  sa  vie  et  «es  ouTrafl^M), 
par  Fayolle.  Cart.  élégant  av.  tit.  Pariit,  1803;  2  vol.  in-S*  .     .     S  fr. 

On  sait  que  celte  édition  est  la  seule  complète  de  cet  auteur  qui,  selon 

Voltaire, 

Doit  faire  encor  les  délices  da  monde 

Quand  des  premiers'  on  ne  parlera  plus. 

134.  Rboubil  des  cohtrs  du  sieur  de  Lafontaine,  des  satyres  de  Bol* 
Icau  et  autres  pièces  curieuses.  A  Anuterdavit  ehes  Jean  VerAoeren, 
16r>8;  pot.  in-12,  mar.  du  Levant,  rouge  ,  fil.  dent,,  dor.  sur  tranche. 
{Uériny.) ÎM)  fr. 

Bel  exemplaire  d'un  petit  volume  rare  et  recbercbé.  Voir  Brunet, 

I.  Bernard  le  lapucin  et  Bernard  le  fermier  général. 


(  115  ) 

135.  Mbrcibr.  Le  Tableau  de  Parin.  Amsterdum ,  1782-1783;  8  vol., 
in-8»,   V.  f :     .     .     4  fr. 

Bon  exemplaire. 

136.  OciEOT.  EbmIb  sur  l'histoire  de  Fraoce.  Parié,  1833;  in-8*^,  dent, 
rel 1  fr.  60  c. 

137.  MéuoiBBS  d'Hfppolyte  Clairon.  Paris,  anVII.in-S*,  dem.  rel. 

1  fr.  50  c. 

138.  Archives  dk  l'Art  rBASÇAis,  par  A.  Montaiglon.  2*  série.  Par>«, 
Traê»f  1861 2  fr.  50  c. 

4  livraisons, pages  l-3i0.  Notices  sur  Jean  de  Paris,  Cli.  Lebrun,  les  Ver- 
net,  Pierre  Vallet,  L,ecomte,  Jean  Dangers,  Jean  Leroux,  Claude  Varin,  Baie- 
chou  ,  etc. 

139.  HiSTOiRKDES  LIVRES  POPULAIRES  OU  la  Littérature  de  colportage 

depuis  le  XV*  siècle  jusqu'à  l'établissement  de  la  commission  du 

colportage,  par  M.  Ch.  Nisard.  Paris,  Amyot,  1854;  2  vol.,  gr.  in-8*, 

br.  (neuf) ^ 25  fr. 

Tous  les  nombreux  bois  de  calto  première  édition ,  aujourd'hui  devenue 
très-rare,  sont  tirés  sur  chine. 

140.  JoAHKis  Mbursii  elegantiflD  latiui  sermonis  scu  Aloisia,  etc. 
Birminghamiœ ,  1770;  2  vol.  in-12,  mar.  rouge,  fll. ,  d.  s.  t.  {une.  re- 
liure)   5  fr. 

L«  premier  volume  manque  et  le  second  a  une  forte  mouillure  qui  s'étend 
des  pages  17  à  31. 

141.  Lbs  UIVBR8B8  LEÇONS  de  Pierre  Messie ,  mises  en  françois  par 
C.  Oruget,  avec  les  sept  dialogues  de  l'autbenr.  Rouen ,  1643;  pet. 
in-8*,  parch.  XVI-1052  p 3  fr. 

l  ne  piqûre  de  vers  traverse  les  60  premières  pages. 

142.  Cubp8-d'<butbbs  politiques  et  littérairea  de  la fln  du  XVIII*  siècle. 
8.  L,  1788;  3  voL  in-8*  rel 12  fr. 

•  Choix  des  productions  les  plus  piquantes  que  les  Inmières  et  le  ridicule  , 
fia  philosophie  et  la  gaieté,  la  raison  et  la  bizarrerie  ont  fait  éclore  dans 
<  cette  époqne  intéressante.  ■ 

Recueil  très-rare. 

* 

143.  MAmoirbs  sur  la  vie  et  la  mort  de  la  Sér.  princesse  Loyse-Juliane, 
électrice  palatine ,  née  princesse  d'Orange  (par  8panheim).  A  Ley- 
den,  1645;  pet.  in-4*,  v.  br.,  front 6  fr. 

144.  Floqdbt.  Histoire  du  privilège  de  Saint-Romain.  Rouen,  1834; 
2  vol.  in-8*,  br '  .  ■ 6  fr. 

146.  CA<tuBT-BoEBBC.  La  Poule  à  ma  tante.  Poëme  badin.  S.  l.,  1763; 
iig.  in-8*,  br 2  fr. 


(  "6  ) 


146.  AxchAolooix  db  la  Cotr-d'Ob,  rédigée  par  ordre  de  loe«lité«, 
par  Uiraul t.  2>(;(m,  1823;iu-8*br 1  fr.  60  e. 

147.  Lk  Moii.  Résumé  montneli  historique  et  politique  de  tons  les 

évéoemenlSi  jonr  par  Jour ,  bonre  par  heure,  entièrement  rédigé 

par  Alex.  Dumas.  Parié,  1848-1841) ;  X  vol.  ^r.  in-8«  cart.  ay.  tlt.    11  fr. 

Histoire  de  F^vrifr.  ^-  RéTolalion  de  18 16.  — 14  naméros  de  !•'  aai»  ea 
!•' décembre  i)<l9. 
Ce  rrcaeil  e»!  devenu  très-rare ,  surtout  conpIeL 

148.  Ojisekvatioxb  dn  M.  l'abbé  de  Mably  sur  la  réforme  des  loU  de  la 

Pologuo  à  M.  le  comto  de  WiUorskyi  in-4*.  S.l.n.  d.  ;  v.  m.  fll.  iO  f^. 

Hannicrit  inédit  du  XVIII*  siècle  de  193  P«f««;  très  •belle  écritare. 
Ancienne  reliure. 

•  AvAMT-rtoros.   L'intention  de  M.  Tsbbé  de  Mably,  en  composaat  eet 

•  écrit,  est  de  l'adresser  uniquement  à  des  citoyens  philosophes  et  veriaees, 

■  exem|ils  des  préjugés  de  la  nation.  Cet  écrit  n'est  point  fait  pour  être  pu- 

•  blié;  si  tel  eût  été  son  dessein,  sa  composition  eût  été  absolnmeat  dif^ 

•  rente.  »  • 

149.  DÉTAIL  Hi8TQKi<|ux  de  U  RéTolutlon  arrlTée  en  Baze  à  la  fla  de 
l'année  1745.  —  Considérations  sur  la  capitulation  des  Saxoni  à 
Ebenheit.  Pet.  iu-fol.,  v.  f.  fil.,  anc.  rcl 80  fkr. 

Msuuscriu  inédits  du  XVIII*  siècle:  Is  premiers  165  pages;  il  est  préeééé 
d'une  préface  de  23  pages.  L'écriture  en  est  fott  belle;  la  deuxième,  qai  eel 
de  la  même  écriture ,  a  31  pages.  On  remarque  dans  ces  manuscrits  de  légèiea 
corrections  de  la  main  de  I  auteur. 

■  On  ne  trouvera  dans  ce  récit  qu'une  petite  partie  des  grands  évënewente 

•  qui  ont  agité  l'Europe  depuis  vingt  ans  et  qui  l'sgitent  encore.  Qaelqoe 

■  attention  que  J'aie  <>ue  à  ne  i>arler  des  princes  qui  y  ont  eu  la  pins  fr—ds 

•  part  qu'avec  cette  impartialité  que  demande  la  vérité  de  l'bistoire,  J'ai  senti 
«  combien  il  est  difficile  de  tenir  toujours  la  balance  égale  et  de  se  garantir 

•  des  préventions  qui  portent  k  Is  faire  pencher  pour  ceux  que  lears  alliences 
i  et  leurs  intérêts  lient  avec  notre  patrie.  • 

150.  Chboxiquk  Bi:iiL.B8QUK  uu  Recueil  d'histoires  divertUtantef  et 

d'aventures  comiques  arrivées  do  fraîche  date  dans  les  paya  voiiina. 

Loficires,  1742;  pet.  in-12,  dos  et  coins  mar.  rouge,  n.  rog.   .     18  fr. 

Petit  volume  très-rare.  Bel  exemplaire.  Voir  Catalogué  de  Cb.  Nodier.*— 
Les  Planteure  de  cornes  en  idée ,  etc. 

LOI.  Variétés  histokiqubs  et  littébaikes,  par  Éd.  Fournier.  Pariêf 
Jonntt,  1855  à  1863;  10  vol.  cart.  en  toile,  n.  rog.  (CoIIeel^ois  elstfvj- 
rifnne.)  Bxempl.  bien  frais SO  fr. 

152.  ŒuvBBS  DE  Rabelais,  notice  par  P.  Dupont,  dessins  par  O.  Doré. 
Parit,  Bry,  1858;  2  vol.  in-8*  rcl.  en  1 ,  dos  mar.  ch.  .     .     2  fr.  50 "b. 


NuMéROsSRTG  MDGCCLXV  Févuier  et  Mars 

LE 

BIBLIOGRAPHE  ALSACIEN 


GAZETTE 

LITTÉRAIRE.  HISTORIQUE,  ARTISTIQUE 


ANCIENNES  INDUSTRIES  D'ALSACE 
ET  DE  LORRAINE.» 


Manufactures  de  porcelaine  et  de  faïence. 


V. 

P«al>Antoine  et  BaUhaaar  Ilannong.  —  Demande  de  privilège  poar  la 
manufoctare  de  porcelaine  de  Strasbourg.  —  Arrêt  de  1754.  —  Paul 
Hannong  transporte  son  établissement  i  Franckenthal. 

L'association  entre  Paul  et  Balthasar  Hannong ,  dont 
il  a  été  question  dans  le  chapitre  précédent ,  ne  dura  que 
quelques  années;  le  20  avril  1737,  les  deux  frères  se  sé- 
parèrent et  la  dissolution  de  la  société  fut  prononcée. 
Balthasar  prit  à  son  compte  Tusinc  de  Haguenau ,  et  Paul 
celle  de  Strasbourg. 

Cet  arrangement  ne  fut  encore  que  transitoire  :  l'année 


1.  Voy.  In  IHbliographc  aUacim,  2*  .tnnée,  p.  277,  nt  3'  année,  p.  1 , 
2»  ot  m. 


(    118    ) 

suivante  ,  Paul  rachott*  à  son  frère»  Im  manufacture  de 
Uaguenau  et  lui  en  concode  la  location  pour  neuf  années 
consëcutives,  h  partir  de  Noël  1738,  inoyenuant  uuc  re- 
devance de  500  florins.  Le  bail ,  dat<^  du  13  janvier  1739, 
comprenait  en  outre  abandon  de  tous  les  matériaux ,  pour 
le  prix  de  949  florins  :  et  par  un  article  spécial ,  il  fut 
convenu  qu'aussi  longtemps  (|ue  Paul ,  sti  femme  ou  leurs 
héritiers,  exploiteraient  la  manufacture  de  Strasbour^^, 
il  ne  serait  pas  permis  à  Ralthasaï  d'avoir  un  magasin 
ou  entrepôt  quelconque  de  porcelaine  ou  faïeucc ,  ni  de 
vendre  cette  marchandise  dans  ladite  ville,  sous  peine 
d'une  amende  irrémissible  de  200  florins. 

Je  ne  sais  si  le  fils  cadet  de  Charles  Haunong  n^avait 
pas  la  même  aptitude  que  son  père  pour  les  travaux  cé- 
ramiques ,  ou  si  les  fonctions  de  garde-marteau  des  eaux 
et  forêts  dont  il  était  investi  ne  lui  permettaient  pas  de 
s'occuper  assez  activement  de  l'établissement  à  la  tête 
duquel  il  était  placé:  mais  dès  l'année  1742,  Paul  jugea 
à  propos  d'en  reprendre  la  direction.  Il  laissa,  k  la  vérité, 
à  son  frère  le  titre  de  régisseur ,  que  celui-ci  conserva 
jusqu'en  1752,  époque  à  laquelle  les  fils  de  Ch.  Han- 
nong  se  séparèrent  définitivement ,  après  avoir  fait  régler 
leurs  contestations  par  le  Conseil  souverain  d*Alsace.  — 
Nous  verrons  plus  loin  quel  fut  le  successeur  de  Baltha- 
sar  à  Haguenau. 

P(;ndant  que  cette  dernière  usine  subissait  ces  chances 
diverses  de  succès ,  la  manufacture  de  Strasbourg  pros- 
pérait rapidement  sous  l'intelligente  direction  de  Paul 
Hannong.  Déjà  la  fabrication  «le  la  faïence  y  avait  atteint 


(  H9  ) 

un  degré  de  perfection  très- remarquable  par  Temploi  des 
brillantes  couleurs  données  par  le  pourpre  de  Cassius  et 
Inapplication  de  la  dorure.  Eu  1744  ^  lors  du  passage  de 
Louis  XV  à  Strasbourg,  notre  fabricant  fut  admis  à  pré- 
senter au  roi  des  produits  de  ses  manufactures ,  et  il  lui 
offrit,  notamment ,  les  premiers  spécimens  de  cette  faïence 
dorée  qui  avait  été  l'objet  de  ses  dernières  recherches. 

En  même  temps  qu'il  trouvait ,  dans  l'accroissement 
rapide  de  sa  fortune ,  la  juste  récompense  de  ses  labeurs, 
Hannong  recevait  de  ses  concitoyens  des  témoignages 
certains  de  considération  et  d'estime.  Après  avoir,  à  di- 
verses reprises ,  remplacé  son  père  dans  les  fonctions 
d'échevin  et  de  syndic  de  sa  tribu,  puis  fait  partie  des 
différents  conseils  d'administration  de  la  cité ,  il  fut  ap- 
pelé, le  2  janvier  1744,  à  siéger  dans  le  grand  sénat. 
Son  activité  incessante  lui  permettait  de  suffire  à  toutes  ces 
obligations  et  de  donner  en  même  temps  la  plus  vive 
impulsion  à  ses  travaux  industriels  ;  ainsi ,  tandis  qu'il 
agrandit ,  par  l'acquisition  de  maisons  voisines ,  son  prin- 
cipal établissement ,  situé  rue  du  Foulon ,  il  monte  une 
fabrique  de  poêles  en  faïence ,  dans  la  rue  de  la  Made- 
leine ,  prend  à  fermage  les  tuileries  de  la  ville ,  et  fait 
construire  une  maison  et  un  moulin  à  broyer  les  maté- 
riaux nécessaires  à  son  industrie. 

Cette  fois  encore ,  les  procès- verbaux  des  délibérations 
des  directeurs  des  bâtiments  nous  donnent  la  preuve  que 
Paul  Hannong  n'avait  pas  abandonné  l'enti-eprise  com- 
mencée par  son  père.  Dans  le  registre  de  l'année  1741 , 
ou  trouve ,  en  effet ,  le  compte  rendu  d'une  visite  faite  à 


(  120  ) 

la  fabrique ,  ut  Iv  rapporteur  coiiHtnte  ^  r|u'lLuiuoii||^  n 
^  dc^jà  construit ,  dans  cette  cour ,  une  aile  de  23  pieds 
<  de  profondeur  sur  30  pieds  de  larp^eur ,  dans  laquelle 
«  il  a  établi  un  four  à  porcelaine  ,  entouré  de  uiurailles 
«  épaisses.  >  Puis ,  vient  cette  mention  non  moins  inté- 
ressante :  -t  Le  préteur  royal ,  attendu  que  la  manufacture 
«  de  porcelaine  du  requérant  est  utile  à  la  chose  publique , 
«  propose  d'accorder  la  demande ,  à  condition  qu'il  payera 
«  10  schillings  de  rente  foncière'.  *  Enfin,  quelques  on* 
nées  plus  tard,  en  1745,  Ilannong  se  rend  ac^udicAtaire 
du  matériel  de  «  Tancienne  fabrique  de  porcelaine ,  près 
«  du  ruisseau  de  la  tuilerie ,  »  qui ,  comme  on  le  sait ,  ap- 
partenait h  la  ville,  puis,  il  se  fait  autoriser  par  le  Conseil 
des  Quinze ,  à  construire  près  du  pont  dit  Langenbmck , 
sur  le  Ziegclwasser ,  une  nouvelle  usine  beaucoup  plus 
importante  que  la  première.  Le  nom  de  cet  établissement, 
qui ,  malgré  son  changement  de  destination ,  s'appelle  en- 
core aujourd'hui  Porzclhin-Multl ,  indique  suffisamment 
dans  quel  but  il  avait  été  construit'. 

Confiant  dans  la  protection  que  lui  accordaient  les  au- 
torités locales  ,  et  se  croyant  d'ailleurs  suffisamment  ga- 
ranti par  les  privilèges  exceptionnels  et  les  franchises 
dont  Strasbourg,  ancienne  ville  libre,  avait  obtenu  1a 
conservation  ,  lors  de  son  annexion  à  la  France ,  Han- 
nong  ne  recula  devant  aucune  dépense  propre  à  assurer 


1.  Rogistrosdes  directeurs  de»  b.itiinents,  1741,  fol.  14^,  et  délibéra^ 
tion  do  la  Chambre  des  Quinze.  —  Kî  neptembrc  1741. 

2.  Kn  1783,  aprùB  la  déconfiture  de  Joseph  Ilnnnotitr,  cette  tmino 
fut  veiidui"  <'t  tr.iUKforinée  en  moulin  h  tabnr. 


(  121  ) 

le  succès  de  son  entreprise.  Il  recruta  en  Allemagne ,  et 
particulièrement  en  Saxe ,  de  nombreux  ouvriers ,  et  s'as- 
sura le  concours  d'auxiliaires  d'uùe  habileté  incontesta- 
ble ,  en  s'attachant  deux  hommes  réputés  comme  les  plus 
actife  propagateurs  des  secrets  de  Bottger.  L'un  d'eux , 
Riugler ,  après  être  parvenu  à  s'échapper  de  Meissen , 
avait  concouru  à  la  fondation  de  la  fabrique  de  Vienne , 
puis  était  venu  à  HSchst  sur  le  Mêin ,  prendre  la  direc- 
tion d'une  manufacture  appartenant  au  sieur  Gelz ,  négo- 
ciant de  Francfort.  C'est  de  ce  même  établissement  que 
venait  Lëwenfinck^  l'autre  associé  de  Hannong.  U  avait 
étudié  la  fabrication  de  la  porcelaine  avec  un  de  ses  ca- 
marades ^  nommé  Bengraf ,  et  était  d'ailleurs  un  des  plus 
habiles  chefs  d'atelier  de  l'ancienne  faïencerie  de  H5chst. 
La  présence  de  Ringler  et  de  Lowenfînck  dans  les  ate- 
liers de  Strasbourg  est  attestée  par  Joseph  Hannong  dans 
sa  correspondance.  J'ai  vu  aussi  dans  les  pièces  du  procès 
intenté  par  Balthasar  à  son  frère  Paul ,  que  L5wenfinck 
fut  placé  par  ce  dernier  à  la  tête  de  la  manufacture  de 
Haguenau ,  en  1752,  et  qu'il  recevait  2,400  livres  de 
traitement.  Enfin ,  sur  les  registres  de  la  paroisse  Saint- 
Pierre-le-Vieux ,  à  Strasbourg ,  se  trouve  mentionné ,  à  la 
date  du  19  février  1753  ,  le  décès  de  Chrétien- Guillaume 
Lowenfincken  ,  peintre  saxon  ;  cet  artiste  est-il  le  même 
que  celui  dont  il  est  question  ci-dessus?  Je  ne  puis  l'af- 
firmer ,  mais  cela  me  paraît  probable ,  car  nous  verrons 
plus  tard  paraître  une  dame  de  Lowenfincken  qui,  après 
la  mort  de  Paul  Hannong ,  prit  la  direction  de  l'usine  de 
Strasbourg. 


(  122  ) 

Quant  à  ri'poque  à  Jaquolle  Loweiifinck  et  Rluglcr 
vinrent  prêter  u  Ilannong  le  concours  «le  leurs  lumières , 
je  ne  suis  pas  en  mesure  de  l'indiquer  d'une  manière  pn*- 
cise  ;  j'ai  lieu  de  croire ,  toutefois,  que  ce  fut  en  1748  , 
car  V  cette  annéo-là  ,  le  manufacturier  strasbouT^geois  re- 
construisit entièrement  sou  établissement  en  lui  donnant 
une  ^ande  extension.  N'est* on  pas  en  droit  de  supposer 
qu'il  ne  prit  ce  parti  que  d'après  les  conseils  do  ses  nou- 
veaux associés  ?  Ce  qu'il  y  a  de  certain ,  c'est  qu'eu  1750 , 
la  nouvelle  usine  était  en  pleine  activité  et  que,  dès  lors, 
rien  ne  paraissait  plus  devoir  entraver  le  succès  de  Ton- 
treprise. 

Malheureusement ,  il  n'en  fut  pas  ainsi  ;  deux  années 
à  peine  étaient  écoulées ,  que  Hannong  se  trouvait  eu 
face  de  nouvelles  et  graves  difficultés.  Les  entrepreneurs 
de  la  manufacture  de  Vincennes ,  inquiets  des  progrès  de 
l'usine  strasbourgeoise  ,  dont  la  réputation  était  parrenue 
jusqu'à  eux ,  réclamèrent  le  bénéfice  du  privilège  trente- 
naire  qui  leur  avait  été  accordé  en  1745.  Hannong,  éclairé 
un  peu  tardivement  sur  les  dangers  de  sa  situation ,  s'em- 
pressa alors  de  faire  des  démarches  pour  obtenir ,  do  son 
côté  ,  des  lettres  patentes  l'autorisant  à  continuer  sa  fa- 
brication. J'ai  sous  les  yeux  la  requête  qu'il  adressa  à  cet 
effet  à  M.  de  Machault,  contrôleur  général.  Après  avoir 
rappelé  les  trente  années  employées  par  lui  au  perfec- 
tionnement de  ses  procédés ,  les  dépenses  considérables 
qu'il  avait  été  obligé  de  faire  .  tant  pour  attirer  dans  ses 
ateliers  de  bons  ouvriers  de  la  Saxe  et  d'autres  pays  étran- 
gers ,  que  pour  amasser  de  gi*ands  approvisionnements 


(  123  ) 

de  matière  première  ;  après  avoir  vant<^  les  qualités  de  sa 
porcelaine ,  qui  se  modèle  comme  une  terre  fine ,  est  à 
r épreuve  de  la  braise  et  susceptible  de  recevoir  les  plus 
belles  décorations ,  le  fabricant  demande  la  permission 
de  fabriquer  et  vendre  ,  comme  premier  inventeur  ,  cette 
espèce  de  marchandise  dan»  toute  l'étendue  du  royaume 
et  à  l'étranger. 

Cette  supplique  étant  restée  sans  résultat .,  Hannong 
se  rendit  à  Paris  pour  chercher  à  coiyurer  le  danger  dont 
il  était  menacé.  C'est  alors  qu'il  proposa  à  Boileau ,  di- 
recteur de  l'usine  privilégiée ,  de  lui  faire  la  cession  de 
ses  secrets ,  dont  il  lui  prouva  l'efficacité  par  des  expé- 
riences qu'il  fit  lui-même  dans  les  ateliers  de  Vincennes. 
Il  s'ensuivit  entre  eux  un  traité  écrit  qui  comprend  la 
description  détaillée  des  procédés  et  se  termine  de  la  ma- 
nière suivante  :  «  Le  détail  des  terres  et  procédés  conte- 
«  nus  dans  le  présent  écrit,  ont  été  faits  et  communiqués 
«  par  moi ,  soussigné  ,  en  conséquence  des  traités  passés 
«entre  M.  Boileau  et  moi,  à  Paris,  ce  l**"  septembre 
«  1753.  «  P.  A.  Hamnono'.  » 

Les  circonstances  qui  empêchèrent  l'exécution  de  cette 
convention  ne  sont  pas  connues  de  nous;  mais  on  sait 
par  suite  de  quelles  odieuses  persécutions  ,  Hannong  fut 
obligé  de  transporter  sou  industrie  à  l'étranger.   Boileau 


1.  Un  exemplaire  do  ce  traité  est  conservé  aux  archives  de  Sèvres. 
Trompé  par  la  similitude  dos  prénoms ,  H.  Brongniart  a.  par  erreur, 
attribué  la  signature  qa'il  porto  à  Plcrrc-Ântoino  Hannong,  âls  de 
Paul;  il  ignorait  les  prénoms  de  ce  dernier  qui  se  nommait  Paul- 
Adam  Hannong.  (Voir  Traité  des  artê  eéramiqitei  y  t.  Il,  p.  502.) 


(    124   ) ■ 

obtint  coutrc  lui,  en  février  1754,  un  arrêt  portant  dé- 
fense de  continuer  la  fabrication  de  la  porcelaine  et  ordre 
de  démolir  le  four  dans  la  quinzaine  ;  malgré  riutervcn- 
tion  du  maréchal  de  Noailles ,  qui  avait  cherché  à  inté- 
resser le  roi  en  faveur  de  notre  fabricant ,  celui-ci  ne  put 
pas  même  obtenir  un  sursis  jusqu'à  la  décision  de  la  cour 
sur  l'appel  qu'il  avait  formé.  On  lui  permit  seulement 
de  terminer  les  ouvrages  en  cours  d'exécution. 

L'année  suivante,  1 7  55,  nous  retrouvons  Paul  Hannong 
à  (Vanckenthal ,  dans  le  Palatinat,  où  l'électeur  lui  avait 
concédé  ,  moyennant  1 ,000  écus  d'argent  de  l'empire  • 
un  vaste  local  pour  monter  une  fabrique  de  porcelaine. 
Charles- Théodore ,  qui  avait  compris  de  quelle  utilité 
cctto  industrie  devait  être  pour  ses  Etats ,  voulut ,  on 
outre ,  faire  Tavance  ,  sans  intérêts ,  d'une  partie  des  pre- 
miers frais  d'établissement  et ,  en  toutes  circonstances , 
ne  cessa  de  donner  des  marques  de  sa  haute  bienveillance 
H  l'exilé  strasbourgeois ,  auquel  il  conféra  le  titre  de  Con- 
seiller de  commerce. 

Cette  fois  ,  le  succès  le  plus  complet  vint  récompenser 
les  efforts  persévérants  de  Paul  Hannong  ;  bientôt  la  ré- 
putation de  son  usine  se  répandit  en  Europe  ,  et ,  de  fait, 
ses  produits  pouvaient  soutenir  la  comparaison  avec  les 
plus  belles  porcelaines  de  Saxe.  Nous  pouvons  en  juger 
aujourd'hui  par  les  échantillons  recueillis  dans  les  mu- 
sées ou  les  collections  particiilicrcs ,  et  on  se  fera  une 
idée  de  l'importance  et  de  la  variété  de  cette  fabrication 
par  la  nomenclature  que  donne  M.  Jacquemart  des  nom- 
breux modèlcH  qui  fipruraient  sur  Ioh  tarifs  d(i  In  maison 


(  125  ) 
Hannong ,  depuis  les  petits  objets  de  fantaisie ,  tels  que 
lanternes,  pommes  de  canne,  boutons,  étuis,  ocritoîres, 
manches  de  couteaux ,  etc. ,  jusqu'aux  magnifiques  ser- 
vices de  table  ,  peints  et  dorés  ,  aux  statuettes  et  groupes 
de  grandes  dimensions  ^ 

En  mariant  son  fils  aîné ,  Joseph-Adam ,  au  mois  de 
juin  1759,  Paul  Hannong  lui  abandonna  en  toute  pro- 
priété rétablissement  de  Franckenthal ,  moyennant  une 
somme  de  125,273  livres,  qui,  en  1760 ,  après  le  décès 
du  chef  de  famille,  fut,  par  suite  d'un  accord  entre  ses 
enfants ,  réduite  à  73,000  livres.  Suivant  M.  Graesse , 
Charles- Théodore  racheta  cette  usine  ,  pour  son  propre 
compte  ,  en  1761  *. 

VI. 

Joseph-Adam  et  Pierre-Antoine  Hannong.  —  Cession  des  procédés  à 
la  manufacture  de  Sèvres.  —  Décadence  de  la  famille  Hannong.  — 
Pierre  monte  de  nouvelles  usines  à  Vincennos  et  à  Paris. 

Paul-Adam  Hannong  est  décédé  à  Strasbourg,  le  31  mai 
1760,  âgé  de  60  ans  environ;  il  avait  été  marié  deux 
fois  et  n'avait  pas  ou  moins  de  quinze  enfants  \  Deux  de 
ses  fils,  Joseph- Adam  et  Pierre- Antoine,  recueillirent  son 
héritage  industriel  ;  le  premier  conserva  l'usine  de  Fran- 
ckenthal ,  le  second  devint  propriétaire  des  manufactures 
de  faïence  de  Strasbourg  et  Haguenau  ,  évaluées  au  prix 
de  118,000  Uvres. 


1.  Histoire  de  la  porcelaine ^  p.  440. 

2.  Beitràge  zur  Qetehiehte  der  Porzellan/abrieatioH  (1863),  p.  SU. 
S.  Voir  note  3,  la  généalogie  de  la  famille  Hannong. 


(    12»)    ) 

P:ir  une  l'onvciitioii .,  ou  ilnte  du  uiOmc  jour.  31  dé- 
eouibri.*  17G0,  lo»  deux  fabricante  stîpuItTGut  que  Joseph 
aurait  seul  le  droit  do  disposer  du  secret  de  la  porcelaine. 
mais .  en  cas  de  vente ,  le  tiers  du  i)rix  devait  revenir  à 
son  frcro  ;  de  plus .  ils  s'interdirent  réciproquement , 
l'un  la  fabrication  de  la  porcelaine ,  l'autre  celle  de  la 
faïence  *;  Voilà  encore  des  engagements  qui  ne  paraissent 
pas  avoir  été  fidèlement  tenus. 

Nous  avons  vu  que  Paul  Hannong  avait  proposé  an 
directeur  de  la  manufacture  de  Vincennes  la  cession  de  ses 
procédés  ;  mais  il  mettait  à  cette  communication  des  con- 
ditions si  onéreuses  (100,000  fr,  cbmptaut  et  12,000  fr. 
de  rente  viagère)  que  ces  premières  négociations  ne 
purent  aboutir.  —  A  sa  mort,  les  ministres  de  Louis XV, 
et  notamment  M.  Bertin  .  qui  attachaient  une  grande  im- 
portance au  progrès  d'une  industrie  dans  laquelle  la 
France  s'était  laissé  devancer  par  l'Allemagne ,  firent 
faire  de  nouvelles  ouvertures  ù  Joseph  Hannong,  qui  se 
disait  propriétaire  de  secrets  particuliers  :  mais ,  celui-ci 
apporta  encore  plus  de  difficultés  que  son  père  à  la  com- 
munication des  procédés.  Boilcau  s^assura ,  d'ailleurs , 
dans  un  voyage  qu'il  lit  à  Franckenthal ,  (^ue  ces  secrets 
ne  différaient  en  rien  de  ceux  communiqués  en  1753.  On 
s'adressa  alors  au  frère  ciulet,  Pierre -Antoine  Hannong, 
que  Ton  trouva  plus  accommodant,  et  le  29  juillet  1761, 
par-devant  les  conseillers  notaires  au  Châtelet  de  Paris , 
en  l'étude  de  M'  Vivien,  l'un  d'eux,  fut  signé  un  acte 


1.  Contrat,  M'  nnmboarK»  notaire  royal  à  «Strasbourg,  et  délibé* 
ration  des  béritier8  Hanuoug,  31  sci>t<Mnbrc  ITHO.   -  Archive»  Momy. 


(  127  ) 

portant  vente  par  ledit  Hannong  «  des  procédés  secrets 
de  la  porcelaine ,  au  directeur  de  la  manufacture  royale 
de  Sèvres ,  le  sieur  Boileau ,  dûment  autorisé  à  traiter 
de  ce  marché  ,  moyennant  la  somme  do  6,000  li^Tes  en 
espèces  et  de  3,000  livres  de  rente  viagère  ou  gratifica- 
tion annuelle ,  qui  lui  sera  assignée  sur  telle  partie  des 
revenus  du  Roi ,  qu'il  Jui  plaira  de  désigner.  »  Le  traité 
signé ,  on  s'aperçut  bientôt  de  Timpossibilité  de  le  mettre 
à  exécution  par  suite  du  défaut  de  matières  premières , 
et  c'est  seulement  à  partir  de  1765,  époque  de  la  décou- 
verte' du  kaolin  en  France ,  que  Ton  put  tirer  parti  de 
cette  acquisition  ;  mais  ,  préalablement ,  on  eut  soin  de 
liquider  à  Pierre  Hannong  ses  créances  de  toute  espèce  , 
et  on  lui  fit  accepter  la  résiliation  de  son  marché  moyen- 
nant 4,000  livres  comptant  et  une  pension  viagère  de 
1,200  francs. 

A  partir  de  cette  époque,  la  fortune  de  la  famille  Han- 
nong marcha  rapidement  vers  son  déclin.  —  Pierre , 
après  avoir  pris  pour  associé  un  nommé  Deis ,  abandonne 
l'administration  des  usines  alsaciennes  à  la  veuve  de 
Lowenfinck  *,  puis  il  cède  définitivement  ces  établisse- 
ments à  son  frère  Joseph,  qui  avait  quitté  Franckenthal. 

Le  fils  cadet  de  Paul  Hannong  commence  alors  cette 
vie  errante  qui  devait  le  conduire  à  sa  ruine.  En  1766  , 
il  monte ,  à  Vincennes  ,  de  concert  avec  le  sieur  Martin 
des  Aubiez  ,   une  manufacture  dans  laquelle  ,  sous  pré- 


1.  Dans  les  documents  quo  j'ai  eus  à  ma  disposition ,  ce  nom  est 
orthographié  de  deux  manières:  Lowenfinck  et  Lowenfincken  ;  Jo- 
seph écrit  même  quelquefois:  de  Lowenfinck. 


(   12S  ) 

toxtc  (!<'  faire  «le  la  faïence  ,  faf;oii  «le  Strasbourg .  il 
eHBayait  de  fabriquer  <1e  la  i)orccIaine.  On  l^accusa  mumc 
«le  chercher  à  débaucher  les  ou\Tiers  de  Tusine  royale  . 
et ,  pour  ce  fait ,  M.  do  Sartincs  fut  sur  le  point  do  lui 
faire  fermer  son  établissement;  il  se  contenta  toutefois 
d'exiger  une  soumission  par  laquelle  les  entrepreneurs  de 
la  manufacture  de  Vincennes  s'engageaient  à  n*emp]o3rcr. 
désormais ,  que  des  ouvriers  dûment  congédiés ,  sans 
distinction  do  nationalité^. 

A  la  fin  de  Tannée  1771  ,  Hanuong  se  trouvait  déjà 
dans  une  situation  très  -  précaire ,  bien  qu'il  prétendit 
avoir  des  ressources  plus  que  suffisantes  pour  acquitter 
Hcs  dettes  par  les  appointements  arriérés  auxquels  il  avait 
droit ,  et  sa  pension  de  1 ,200  fr.  dont  il  n'avait  pas  en- 
core touché  les  quartiers  échus.  Ses  associés,  las  d*eni- 
ployer  leurs  fonds  à  une  entreprise  qui ,  apr^  quatre 
années,  n'avait  pas  encore  donné  de  résultats  satisfai- 
sants, l'obligèrent  à  cesser  ses  travaux.  II  essaya  alors 
de  former,  pour  son  propre  compte,  un  nouvel  établis- 
sement qu'il  ne  parvint  même  pas  à  mettre  en  pleine 
activité. 

Ces  déboires ,  pas  plus  que  les  poursuites  dont  il  'était 
l'objet ,  ne  découragèrent  Hannong  ;  il  réussit ,  en  effet , 
2i  trouver  des  commanditaires  desquels  il  obtint,  en  1773  « 
l'argent  nécessaire  pour  créer  dans  la  rue  du  Faubourg- 
Saint-Donis,  à  Paris,  une  autre  fabrique  de  porcelaine. 
C'est  cet  établissement  qui  prit  plus  tanl  le  titre  de  Ma- 
nufacture du  comte  dWrtois ,  et  pros])éra  si  bien  sous  la 
direction  du  sieur  Bourdon  -  Desplanehes  :  Hannong  en 


(   129  ) 

ébiit  sorti  au  bout  de  quelques  années.  En  1*785,  nous 
le  retrouvons ,  sans  emploi ,  au  château  de  Vemeuil , 
faisant ,  cette  fois ,  des  essais  de  cuisson  à  la  houille. 
L*année  suivante  ,  sa  manufacture  n'était  pas  encore  en 
état  de 'roulement  et,  dans  une  lettre  adressée  à  son  cou- 
sin de  Haguenau ,  il  reconnaît  «  qu'il  n'en  est,  pour  ainsi 
«  dire ,  qu'aux  épreuves.  » 

Enfin  ,  le  nom  du  second  fils  de  Paul  Hannong  appa- 
raît une  dernière  fois  dans  les  archives  de  Sèvres  ;  c*est 
pendant  la  Terreur,  au  mois  d'août  1793.  Comme  tant  de 
bons  patriotes  d'alors ,  l'ancien  propriétaire  des  faïence- 
ries alsaciennes ,  après  avoir  dissipé  son  patrimoine  ,  et 
compromis  la  fortune  de  ses  associés  ,  vient  se  poser  en 
victime  des  tyrans  et  demander  à  la  République  ,  en  ré- 
paration des  torts  causés  à  sa  famille  par  les  ministres  de 
la  royauté  déchue ,  la  place  de  directeur  à  l'usine  natio- 
nale. 

S'il  faut  en  croire  les  allégations  contenues  dans  une 
correspondance  qui  m'a  été  communiquée,  Hannong 
aurait  obtenu  cet  emploi  quelque  temps  avant  sa  mort. 
Je  ne  mentionne ,  cependant ,  ce  fait  que  sous  toutes 
réserves ,  car  la  réclamation  dont  il  s'agit  avait  été  com- 
battue par  le  célèbre  chimiste  Darcet  avec  une  énergie 
qui  ne  laissait  que  bien  peu  de  chances  de  succès  à  son 

auteur.  {Sm  conunné.) 

A.  T. 


(   130  ) 

W.    LE   VICOMTE   THÉODORE    RENOUARD 

DE  BUSSIERRE. 

Le  21  janvier  dernier  est  mort,  au  château  de  Reicbs- 
hoffcn,  à  rage  de  soixante-deux  ans  et  demi ,  M.  le  ricomte 
Théodore  Renouard  de  Bussierre ,  qui  a  fait  sa  prcmièro 
entrée  dans  le  monde  littéraire  en  1829,  avec  deux  vo- 
lumes de  Lettres  sur  V Orient.  Depuis  cette  époque,  c'est- 
à-dire,  pendant  trente-cinq  ans,  M.  Th.  de  Bussierre  a 
beaucoup  écrit;  il  a  fait  des  ouvrages  d'histoire,  d'ar- 
chéologie historique  et  de  controverse.  Comme  compa- 
triote et  comme  écrivain ,  il  a  donc  doublement  droit  à 
notre  attention.  Celui  qui  écrit  ces  lignes  a  été  honoré , 
pendant  de  longues  années ,  de  Tamitié  du  défunt.  Cette 
amitié  d'enfance  et  de  jeunesse  n'a  point  été  altérée  pai* 
de  grandes  divergences  dans  le  domaine  de  la  foi  dog- 
matique ;  elle  est  restée  la  même ,  malgré  la  différence 
des  positions  sociales. 

Pour  rester  dans  ces  termes  avec  des  amis  haut  placés, 
—  je  ne  dis  point  cela  par  application  à  M.  de  Bussierre, 
qui  eût  été  serviable  à  toute  épreuve ,  —  pour  rester  dans 
ces  termes,  la  seule  règle  de  conduite  à  donner,  c'est  de 
ne  jamais  rien  demander;  c'est  le  plus  sûr  moyen  de  ne 
pas  éprouver  de  mécomptes. 

Je  conserve  donc  une  parfaite  liberté  d'esprit  et  une 
impartialité  complète,  même  en  portant  un  jugement  sur 
un  homme  qui  m'a  été  cher,  et  dont  j'ai  toigours  respecté 
les  sincères  convictions.  Mes  sympathies  profondes  pour 
un  cœur  aimant  et  fidèle  n'influeront  en  rien  sur  uiou 


(  131  ; 

appréciation  du  touriste ,  de  T historien  d'Alsace  ,  de 
rhagiographe  et  du  controversiste  catholique  fervent  et 
convaincu. 

n  faut  cependant  que  je  fasse  tout  d'abord  un  aveu. 
Je  me  reporte  de  préférence  vers  ces  belles  années  de 
premier  épanchement,  où  M.  de  Bussierre  s'ignorait  en- 
core lui-nïême.  Rien  ne  peut  rendre ,  ni  reproduire  Ta- 
bandon ,  la  naïveté  des  relations  de  jeunesse.  Même  entre 
hommes  qui  continuent  à  suivre  la  même  direction  poli- 
tique, sociale,  religieuse  et  scientifique,  les  rapports  de 
l'âge  viril  et  de  la  vieillesse  ne  sont  plus  que  l'ombre 
des  premières  belles  journées  de  mai.  L'amitié  a  son 
printemps  comme  l'amour. 

M.  de  Bussierre  était,  en  1827 ,  secrétaire  d'ambassade 
à  Vienne ,  lorsqu'il  se  sentit  poussé  par  le  désir  irrésisti- 
ble de  voir  des  pays  un  peu  plus  lointains  que  ceux  des 
bords  du  Danube.  U  demande  un  congé  d*un  an ,  l'obtient 
et  part  pour  Coustantinople  en  traversant  la  Galicie ,  la 
Pologne  et  la  Russie  méridionale.  De  Byzance,  il  comp- 
tait se  rendre  sur  les  bords  du  Nil  et  de  là  en  Palestine. 

Il  7  a  quarante  ans,  un  voyage  en  Turquie  et  en 
Egypte,  en  Nubie  et  en  Arabie  était  une  grosse  affaire. 
Les  riches,  les  jeunes,  les  privilégiés  de  ce  monde  pou- 
vaient seuls  se  permettre  pareille  fantaisie.  M.  Théodore 
de  Bussierre  était  du  nombre  de  ces  heureux.  Il  suivit,  à 
peu  de  chose  près,  toute  la  route  qu'il  s'était  tracée. 
Dessinateur  habile  et  peintre  dilettante ,  il  fixa  ses  sou- 
venirs dans  une  collection  d'albums,  qu'il  eut  le  bonheur 
de  rapporter  sains  et  saufs  d'au  delà  des  cataractes  du  Nil, 


(  132  ) 

avec  une  collection  de  petites  antiquités  égyptiennes. 
Dans  ces  innombrables  croquis  il  fit  un  choix ,  et  écrivit 
un  commentaire  intéressant  qui  fut  publié  sous  le  titre 
modeste  de  :  Lettres  sur  r  Orient. 

Le  style  de  ces  lettres  est  un  peu  mou  et  diffus.  L'au- 
teur n'avait  pas  encore  l'habitude  de  manier  la  plume;  il 
n'avait  point  refait  ses  études  clafisiques.  Mais  par  la 
naïveté  des  impressions ,  par  l'exactitude  des  détails  et  de 
la  description ,  il  rachète  ce  qui  lui  manquait  du  côté  du 
faire.  Chez  un  écrivain ,  quel  qu'il  soit ,  rien  ne  remplace 
le  pfemier  duvet,  la  fleur  première,  le  laisser-aller  de 
l'inspiration  au  matin  de  la  vie.  Tout  jeune ,  on  se  donne 
tel  qu'on  est,  sans  arrière-pensée.  Plus  tard  on  pose,  on 
a  un  autre  but  que  celui  de  plaire  ou  d'amuser.  Homme 
politique,  on  veut  gagner  des  partisans;  poëte,  on  veut 
être  de  l'Académie;  homme  de  foi,  on  veut  faire  des 
prosélytes.  Le  jeune  auteur,  le  jeune  voyageur,  ne  veut 
qu'une  chose:  voir,  aimer  et  être  aimé. 

Les  lithographies  qui  accompagnent  le  premier  ou- 
vrage sont  remarquables;  elles  ont  été  exécutées,  il  est 
vrai,  par  des  artistes  distingués;  mais  ces  artistes  n'a- 
vaient qu'à  prendre  les  contours,  les  lumières  et  les  om- 
bres dans  les  portefeuillçs  du  touriste  qui  a  le  sentiment 
profond,  l'adoration  de  la  nature  pittoresque,  et  qui  choisit, 
par  conséquent,  les  sites  avec  une  délicatesse  que  bien 
des  peintres  de  profession  envieraient. 

Ce  que  je  disais  tout  à  l'heure  de  la  fraîcheur  des  im- 
pressions que  recueille  et  que  reproduit  un  écrivain  dé- 
butant, s'applique  par  la  même  raison   au  crayon  et  au 


(  133  ) 

pinceau.  Le  culte  du  paysage  est  pour  le  moins  autant 
une  a£BEÛre  d'inspiration  que  d'étude;  rien* ne  remplace , 
dans  un  âge  avancé ,  chez  Tartiste  mûri  par  Tétude  et  la 
comparaison  des  chefs-d'œuvre ,  Tivresse  du  premier  coup 
d'oeil  lorsque  les  yeux  voient  pour  la  première  fois  des 
palmiers  se  dresser  au  pied  des  minarets  ou  former  un 
ddme  de  verdure  au-dessus  des  huttes  des  Nubiens,  ou 
rafraîchir  sous  leur  ombre  le  voyageur  dans  les  oasis  de 
la  presqu'île  du  Sinaï. 

Ce  voyage  de  M.  de  Bussierre  était  d'ailleurs  semé 
d'incidents  plus  ou  moins  romanesques  qui  en  rendent  la 
lecture  attachante.  Le  jeune  touriste  avait  pris  le  costume 
turc ,  qui  lui  allait  à  merveille ,  et  il  marchait  de  compa- 
gnie, du  moins  en  Egypte,  avec  un  jeune  lord  anglais, 
fort  aimable  comme  le  sont  les  jeunes  lords  lorsqu'ils  se 
donnent  la  peine  d'être  gracieux. 

Les  deux  associés  avaient  fait  au  Caire,  devant  notre 
consul,  un  accord  avec  des  Arabes  de  je  ne  sais  plus 
qnelle  tribu,  et  d'après  ces  conventions  bien  réglées  ils 
devaient  être  escortés  fidèlement  au  couvent  du  Sinaï,  et 
de  là  en  Palestine.  En  route  déjà,  ils  eurent  lieu  de 
s'apercevoir  des  dispositions  peu  bienveillantes  de  leurs 
guides  ;  ils  se  tinrent  sur  leurs  gardes  et  atteignirent  le 
*  premier  but  de  leur  tournée.  Mais  au  couvent  de  Sainte- 
Catherine  commencèrent  des  difficultés  plus  sérieuses. 
Les  Bédouins ,  pour  aller  à  Jérusalem ,  exigèrent  le  dou- 
ble ou  le  triple  de  la  somme  convenue  dans  le  principe. 
Impossibilité  de  les  satisfaire ,  sans  épuiser  les  moyens  de 
continuer  la  route.   Les  pourparlers  durèrent  plusieurs 

2 


(  184  ) 

jours,  peudaut  lesquels  nos  jeunes  étourdis  restèrent  blo- 
qués dans  le  couvent  par  la  caravane  qui  stationnait  au 
pied  de  cette  forteresse  naturelle.  11  est  évident  pour  moi 
que  les  Arabes  avaient  des  raisons  mercantiles  pour  re- 
tourner en  Egypte ,  probablement  la  vente  de  peaux  de 
moutons  ou  de  vieilles  peaux  de  chameaux.  Par  leurs 
exigences  exorbitantes,  ils  voulaient  mettre  les  Francs 
dans  l'impossibilité  de  poursuivre  leur  pèlerinage  vers 
Jérusalem. 

U  fallut  passer  sous  les  fourches  Caudines ,  dressées  par 
ces^  drôles  et  retourner  au  Caire.  Les  moines  grecs  du 
couvent  de  Sainte-Catherine ,  effirayés  des  mauvaises  dis- 
positions de  ces  chameliers  avides,  voulaient  persuader  à 
M.  de  Bussierre  et  à  lord  Brabason  de  demeurer  au  cou- 
vent et  d'attendre  l'arrivée  d'autres  pèlerins  ou  d'une 
autre  caravane.  La  belle  expectative  !  rester  enfermés  pen- 
dant six  mois ,  pendant  une  année  ou  davantage  peut-être 
avec  des  moines  crasseux  et  ignorants;  et  laisser  en  Eu- 
rope ,  pendant  ce  long  espace  de  temps ,  des  parents  et 
des  amis  plongés  dans  une  efiroyable  anxiété  ! 

Les  prisonniers  se  remirent  entre  les  mains  des  Bé- 
douins, ne  dormirent  jamais  qu'à  tour  de  rôle  et  revinrent 
au  Caire ,  sans  avoir  été  molestés  davantage ,  ce  qui  me 
confirme  dans  ma  première  appréciation  que  M.  de  Bus- 
sierre ne  contredit  pas ,  mais  qu'il  ne  laisse  qu'entrevoii*. 

Ces  messieurs  furent  peu  généreux  ;  ils  portèrent  plainte 
devant  leurs  consulats  respectif ,  et  je  n'ai  jamais  pu  tirer 
au  clair  avec  M.  Théodore  de  Bussierre ,  combien  de 
coups  de  bâ^on  fiu'ent  appliqués  sur  la  plante  des  pied8 


(  135  ) 

de  ces  pauvres  diables.  Je  suis  sûr  que  notre  touriste ,  qui 
ayaît  bien  le  meilleur  cœur  du  monde ,  expia  plus  tard 
M»  petto  ce  manque  de  charité  chrétienne  par  un  repentir 
sincère  et  par  plus  d'une  prière  rétrospective. 

£n  1831 ,  M.  de  Bussierre  quitta  la  carrière  diplomati- 
que; il  était  alors  secrétaire  de  légation  à  Carlsruhe  Nou- 
vellement marié,  il  fut  heureux  d'être  afiranchi  de  toute 
responsabilité  officielle.  A  partir  de  ce  moment,  usant  de 
toute  sa  liberté  d'action,  il  reprit  ses  courses  dans  le  Midi 
et  publia,  en  1836,  un  volume  plein  d'intérêt  sur  la  Si- 
cile. Ou  y  retrouve  encore  la  même  verve  juvénile  que 
dans  les  précédentes  Lettres  sur  r Orient,  toutefois  avec 
un  talent  mûri.  Le  voyageur  aborde  l'antique  Trinacrie 
mieux  préparé  qu'il  ne  Tétait  pour  l'Egypte.  Il  connaît 
bien  l'histoire  du  pays  qu'il  va  parcourir ,  et  les  tableaux 
de  genre  n'occupent  plus  la  première  place.  Il  fait  brave- 
ment l'ascension  complète  de  FEtna,  en  compagnie  de 
son  frère  Léon  et  d'un  jeune  naturaliste  allemand,  le 
docteur  Helfer,  qui  accompagna  un  peu  plus  tard  le  co- 
lonel Chesney  dans  son  expédition  sur  l'Ëuphrate,  et 
alla  mourir ,  malheureusement ,  dans  l'archipel  des  îles 
Andaman  et  Nicobar.  gr 

Quelque  intéressantes  que  soient  les  relations  de  voyage 
imprimées  de  M.  de  Bussierre ,  son  commentaire  verbal 
l'était  davantage,  car  l'auteur  avait  toutes  les  belles  qua- 
lités de  l'homme  du  monde,  de  l'homme  d'imagination  et 
de  cœur. 

Je  voyage  encore  maintenant  de  souvenir  avec  lui ,  et 
certaines  scènes  de  l'intérieur  de  la  Sicile ,  racontées  par 


(  136  ) 

lui ,  exercent  encore  un  grand  charme  et  nue  intiuence 
irrésistible  sur  moi.  Voici ,  par  exemple ,  une  anecdote 
qui  m*a  profondément  remué  : 

En  chevauchant  à  dos  de  mulet,  dans  l'intérieur  de 
rîle,  nos  voyageurs  sont  tout  à  coup  abordés  par  un  jeune 
cheval  sauvage  qui  se  dresse  devant  eux  et  semble  vou- 
loir leur  barrer  le  sentier  ou  la  fondrière  qui  portait  le 
nom  de  route.  On  chasse  le  poulain,  il  revient  à  la  charge, 
en  hennissant,  non  pas  de  joie ,  mais  avec  des  démonstra- 
tions qui  semblaient  provenir  de  tout  autre  chose  que 
de  l'exubérance  des  forces  et  de  la  jeunesse.  On  Técarte 
à  coups  de  fouet ,  il  se  sauve  un  instant  et  revient ,  tantôt 
sur  le  devant,  tantôt  sur  les  flancs  de  la  caravane,  tou- 
jours avec  les  mêmes  signes  d'impatience  et  de  tristesse. 
—  «  Vous  vous  moquerez  de  moi  tant  que  vous  voudrez , 
dit  notre  touriste  à  ses  compagnons,  cette  pauvre  bête  a 
quelque  chose  à  nous  dire  ou  à  nous  montrer,  elle  est  in- 
quiète. »  —  <£h  bien,  voyons,  dit  un  autre  membre  delà 
caravaner,  nous  allons  faire  mine  de  la  suivre  au  moment  où 
nous  l'aurons  chassée.  »  Ceci  fut  dit  et  fait.  Au  bout  d'une 
course  désordonnée  de  quelques  centaines  de  pas  à  travers 
Ièl|tliardons,  le  poulain  s'arrêta  tout  court  près  du  cadavre 
d'une  jument  sauvage  étendue  dans  ce  désert  loin  de  toute 
habitation.  Il  tournait  autour  de  ces  restes  de  sa  mère  et 
continuait  à  pousser  de  douloureux  hennissements ,  tantôt 
flairant  le  corps  mort,  tantôt  se  redressant  avec  un  fré- 
missement nerveux  vers  les  voyageurs  pour  implorer  leur 
aide  et  assistance ,  comme  s'ils  avaient  pu  remettre  sur 
pied  sa  pauvre  nourrice.  Lorsqu'il  vit  partir  les  étrangers 


(  187  ) 

sans  avoir  obtenu  d'eux  le  secours  espéré ,  il  resta  la  tête 
et  la  crinière  penchées  près  du  cadavre. 

Cette  scène  du  désert  sicilien ,  racontée  avec  simplicité 
et  une  vive  émotion  par  M.  de  Bussierre ,  m'a  laissé  une 
impression  inefiaçable  qui  se  rattache  pour  moi  à  toute 
une  série  d'idées ^  que  je  n'oserais  développer,  de  crainte 
d'être  accusé  de  ridicule  sensiblerie.  Fort  heureusement 
la  compassion  et  la  sympathie  pour  les  êtres  inférieurs  de 
la  création  commencent  à  être  prêchées  par  des  hommes 
compétents,  et  il  est  permis  de  regarder  comme  l'une 
des  conquêtes  de  notre  civilisation  contemporaine  ce 
respect  pour  la  vie  dans  toutes  ses  manifestations ,  aussi 
longtemps  qu'un  intérêt  évident  de  défense  ou  de  conser- 
vation personnelle  ne  prescrit  ou  ne  permet  pas  de  l'ôter. 

Me  voilà  bien  loin  des  ouvrages  de  M.  de  Bussierre: 
j'y  reviens  pour  ne  plus  m'en  détourner. 

Des  séjours  prolongés ,  et  souvent  renouvelés ,  dans  la 
ville  étemelle  avaient  familiarisé  M.  de  Bussierre  avec 
les  débris  et  les  monuments  de  tout  ftge  qu'elle  ren- 
ferme, n  était  devenu  archéologue  et  Romain  par  affec- 
tion. Ce  séjour  de  Rome ,  joint  à  des  études  faites  dans 
une  direction  exclusive  et  à  l'influence  de  quelques 
hommes  éminents ,  agit  singulièrement  sur  son  imagina- 
tion ,  son  esprit  et  son  cœur.  M.  de  Bussierre  quitta  la 
confession  au  sein  de  laquelle  il  avait  été  élevé  pour  re- 
tourner à  la  foi  de  ses  pères.  C'est  le  titre  que  porte  celui 
de  ses  ouvrages  capitaux ,  où  il  examine  à  nouveau  les 
points  qui  séparent  l'Église  catholique  de  celles  qui  sont 
sorties  du  mouvement  de  la  réforme  au  XVP  siècle. 


(  138  ) 

Nous  n'avons  point  à  juger  ici ,  soit  en  condamnant , 
soit  en  approuvant,  la  révolution  intérieure  qui  s'était 
faite  dans  la  conscience  et  les  convictions  de  M.  de  Bus- 
sierre;  c'est  un  secret  entre  Dieu  et  lui.  Ce  qu'il  est  juste 
de  dire,  c'est  que  Marie- Théodore  de  Bussierre,  comme 
il  va  s'appeler  à  partir  de  là,  avait  franchi  ce  pas  redou- 
table en  pleine  connaissance  de  cause ,  sans  mobile  pris 
dans  l'ordre  de  choses  matériel.  De  sa  part,  c'était,  en  un 
mot,  un  acte  désintéressé. 

De  ce  moment,  les  nombreux  ouvrages  qu'il  continue 
à  publier,  porteront  tous,  à  peu  près  sans  exception , 
l'empreinte  de  la  nouvelle  direction  d'idées  à  laquelle  il 
s'était  abandonné.  En  sa  qualité  de  néophyte,  il  s'impose 
l'obligation,  le  devoir,  de  proclamer  hautement  sa  foi 
nouvelle ,  sa  <  régénération  »  ;  il  veut  contribuer ,  par 
son  exemple  et  par  sa  plume ,  à  redresser  les  erreurs  de 
ses  anciens  coreligionnaires. 

Pour  atteindre  ce  but,  il  se  servit  tantôt  des  armes  que 
lui  fournissait  l'histoire  locale  d'Alsace  ou  l'histoire  gé- 
nérale ,  étudiée  ou  interprétée  à  son  point  de  vue,  tantôt 
des  armes  aiguisées  de  la  controverse,  tantôt  du  récit 
biographique ,  en  proposant  à  l'émulation  des  fidèles  la 
vie  des  saints.  Toute  l'activité  de  M.  de  Bussierre  —  et 
elle  était  prodigieuse  —  s'était,  pendant  les  vingt-cinq 
dernières  années  de  sa  vie ,  concentrée  dans  les  recherches 
historiques  et  dans  la  reproduction  ou  la  récapitulation 
des  résultats  obtenus  par  lui. 

Je  ne  voudrais  rien  dire  qui  pût ,  de  loin  ou  de  près  , 
blesser  cette  mémoire  qui  m'est  chère  à  plus  d'un  titre , 


(  139  ) 
et  je  m'efforce  d'écrire  ou  de  parler  comme  si  lui-même 
était  à  mes  côtés  et  qu'il  pût  encore  prêter  Torcille  à  mes 
objections  faites  avec  franchise ,  mais  sans  amertume  et 
sans  parti  préconçu.  £h  bien  !  qu'il  me  permette  de  ré- 
péter —  et  cette  remarque  a  dû  lui  être  faîte  par  plus 
d*nn  catholique  fervent  —  que  l'histoire  est  devenue  très- 
souvent  entre  ses  mains  un  bélier  offensif.  S'il  a  eu ,  et 
je  ne  saurais  en  douter ,  la  sincère  volonté  de  ramener 
des  âmes  <  égarées  » ,  de  les  ramener  par  l'argumentation 
et  par  les  leçons  de  l'histoire  ,  il  a  manqué  son  but  en 
le  dépassant  ;  il  a  envenimé  les  plaies  au  lieu  de  chercher 
à  les  cicatriser.  C'était  l'ardeur  du  nouveau  converti  qui 
le  poussait  en  avant. 

Après  ces  réserves ,  j'accorderai  sans  peine  à  M.  de 
Bussierre  que  ses  recherches  ont  été  fÎEdtes  avec  une  in- 
fatigable patience ,  et  que ,  dans  la  disposition  des  maté- 
riaux ,  il  avait  acquis  une  grande  habileté.  Le  travail  du 
bénédictin  précédait  chez  lui  celui  de  l'ordonnateur  et 
de  l'écrivain.  U  avait  la  satisfaction  de  trouver,  parmi  ses 
nouveaux  amis ,  de  nombreux  lecteurs  ;  le  cercle  de  son 
auditoire  s'étendait  même  parmi  les  personnes  qui  ne 
partageaient  point  ses  convictions  :  les  amis  de  l'histoire 
d'Alsace  conserveront  son  souvenir,  h' Histoire  de  Véta- 
hlissement  du  protestantisme  à  Strasbourg  et  en  Alsace  a 
été  faite  en  partie  à  l'aide  de  documents  inédits.  En  lui 
ouvrant  les  cartons  de  nos  archives ,  il  y  a  une  dizaine 
d'années,  j'ai  pu  m'assurer,  de  visu,  à  quel  point  il 
s'appliquait  à  cette  préparation  des  matériaux  qui  de- 
vaient lui  servir. 


(  140  ) 

Seulement  je  persiste  à  croire  que  Thistorieu  ,  sans 
être  voue  à  Tindifférence ,  a  des  devoirs  sérieux  et  géné- 
raux à  remplir  ;  il  doit  savoir,  au  besoin  ,  rendre  justice 
à  des  adversaires ,  examiner  avec  calme  quels  grie&  ils 
avaient  à  faire  valoir.  Tout  en  réservant  les  sympathies 
pour  ce  que  Ton  croit  ou  ce  que  Ton  sait  être  la  bonne 
cause ,  pourquoi  ne  pas  distribuer  le  blâme  ou  la  louange 
avec  une  main  et  une  bouche  sanctifiées  par  Tesprit  de 
mansuétude  et  de  douceur  ?  * 

Ce  n*est  point  l'approbation  de  Louis  Veuillot ,  l'élo- 
quent ,  mais  aussi  le  virulent  protagoniste  des  ultramon- 
tains  ,  qu'il  fallait  chercher;  c'est  celle  de  Fénelon  et  de 
saint  Vincent  de  Paul ,  ces  modèles  d'évangélique  cha- 
rité ,  que  sans  aucun  doute  notre  ami  et  compatriote  est 
allé  rejoindre  dans  le  monde  meilleur ,  que  nous  effleu- 
rons tous  de  notre  pied ,  mais  où  bien  peu  d'entre  nous 
—  à  quelque  confession  que  nous  appartenions,  — seront 
jugés  dignes  d'entrer  *.  Louis  Spach. 


1.  Mont  donnons  ici  la  simple  liste  des  ouvrages  de  M.  de  Bassi erre. 
Les  bornes  de  ce  Jonrnal  (purement  bibliographique)  nous  ont  em- 
pêché d'entrer  dans  une  analyse  plus  détaillée  de  ses  nombreux  écrits  : 

Lettrée  *ur  VOrient.9  Toi.  in-8*.  Paris  et  Strasbourg,  1829. 

Voyage  en  Sicile.  1  vol.  in-8*.  1886. 

Hiêtoire  de  eainte  Odile ,  patronne  d* Alsace,  Paris,  184S;  in  -  18. 
2*  édition.  Paris ,  1853  ;  in-8*. 

La  Foi  de  noê  pèret  ou  la  Perpétuité  du  catholiciemef  ouvrage  dédié  à 
ses  anciens  coreligionnaires.  Paris,  1844;  1  vol.  In-S". 

1res  s<p(  Baeiliquee  de  Rome  ou  Visite  des  sept  église».  Paris,  1845; 
S  vol.  in-8*. 

Vie  de  sainte  Françoise  Romaine  ,  précédée  d'une  introduction  sur 
la  mystique  chrétienne.  Paris,  1848  ;  2  vol.  in-8^ 


(  141  )      ' 

LES  SIGILLES  ET  LES  ARMOIRIES 
DE  SAVERNE. 

Saverne  eut  dès  le  XIII*  siècle  deux  sigillés,  le  grand 
qoi  était  le  sigillé  authentique,  celui  qu'on  employait 
dans  les  afiaires  publiques ,  et  le  petit  dont  on  se  servait 
dans  les  actes ,  les  affaires  secrètes ,  la  correspondance , 
etc.  Le  grand  qui  était  de  forme  ronde ,  de  0°',06  de  dia- 
mètre, représentait  trois  tours  accouplées,  celle  du  mi- 
lieu ronde ,  et  couverte  en  dôme ,  et  les  deux  autres  car- 
rées et  couronnées  de  créneaux ,  que  la  ville  y  avait  fait 
graver  pour  consacrer  le  souvenir  de  sa  haute  origine  et 
le  nom  de  Très  Tabemœ,  qu'elle  reçut  des  Romains;  il 
portait  pour  légende  :  -l-  Sigillum  civitatù  Zabemie,  Le 
petit  qui  était  également  de  forme  ronde  de  0">,045  de 


HUtoire  de  saint  Vincent  de  Paul.  S  vol.  in-8*.  Paris,  1850. 
Hiêtoire  de  Mainte  Radegonde ,  reine  »  et  de  la  eour  de  Neustrie.  Pari*, 
1850  ;  1  vol.  in-8*. 
Hiêtoire  de  la  guerre  des  paysans  au  XVP  siècle.  Paris,  1858  ,  8  vol. 

Hiêtoire  des  anabaptistes.  8  vol. 

Histoire  de  l'établissement  du  protestantisme  à  Strasbourg  et  en  Al- 
êoee.  Paris,  1856;  1  vol.  in-8*. 

Culte  et  pèlerinage  de  la  tris-sainte  Vierge  en  Alsace.  Paris,  1868; 
in-8*. 

Histoire  des  religieuses  du  couvent  de  Sainte- Marguerite  et  deSainte- 
Agnés  de  Strasbourg.  Pari»  ,  1864  ;  1  vol.  in-18. 

FUurs  dominicaines  ou  les  Mystiques  d'Unterlinden  à  Colmar,  Paris, 
1864;  in-18. 

A  cette  liste  il  faut  igouter  une  série  d'articles  publiés  par  la  Revue 
catholique  d'Alsace  :  l'Histoire  on  Chronique  de  Charles  le  Téméraire  ; 
l'Histof ro  du  développement  du  protestantisme  en  Alsace ,  l'Histoire 
du  Mexique  ,  etcr 


(  142  ) 

diamètre,  portait,  selon  Tusagç  généralement  adopté,  les 
armoiries  de  la  ville,  et  représentait  dans  un  champ  treil- 
lissé  et  semé  de  quintefeuilles  une  licorne  en  défense  ;  on 
lisait  autour  :  -{'  S,  secretum  oppiâi  de  2!abemia, 

A  cette  époque ,  l'existence  de  la  licorne  n'était  pas 
révoquée  en  doute;  elle  tenait  dans  le  blason  un  rang 
des  plus  distingués;  on  la  considérait  non-seulement 
comme  le  symbole  de  la  puissance  et  du  courage,  mais 
encore  comme  Temblème  de  Tinnocence  et  de  la  virgi- 
nité. L'adoption  que  fit  Saveme  d'une  licorne  pour  ses 
armoiries  est  racontée  de  deux  manières  différentes. 
M.  François  Feigenthal,  directeur  des  bâtiments  de  l'é- 
vêché  de  Strasbourg  en  1673,  assure  que  la  découverte 
que  Ton  fit  anciennement  à  Saveme  ^  près  de  la  fontaine 
dite  Badbmnnen^  d'une  corne  pétrifiée  qu'on  prenait 
pour  une  corne  de  licorne,  décida  cette  ville  à  placer 
une  licorne  dans  son  écusson  ' . 

Schad'  et  Grandidier'  racontent  qu'on  conservait  dans 
le  trésor  de  la  cathédrale  de  Strasbourg  une  corne  de 
licorne^,  qui  était  regardée  comme  une  des  principales 
raretés  de  la  ville ,  qu'on  prétendait  que  le  roi  Dagobcrt 
en  avait  fait  présent  à  cette  église,  et  que  la  ville  de 
Saveme ,  chef-lieu  de  l'évêché ,  avait  adopté  une  licorne 
pour  ses  armoiries,  pour  marquer  son  obéissance  et  sa 


1.  Manascrit  conservé  aux  archives  départementales  du  Bas-Rhiu. 
8.  Beêchreibitng  dea  Mûntterê  zu  Strasêburg  »  p.  9. 

3.  Eêtaii  hUtoHqueê  sur  la  cathédrale  de  Strasbourg,  p.  56. 

4.  Cette  prétendue  corne  de  licorne  n'était  que  la  dcut  du  narval, 
appelé  par  les  marlnu  licorne  de  mer.  (Voy.  Grandidier,  Esêaiê  hist., 
p.  58.) 


(  143  ) 

sujétion  au  grand -chapitre;  mais  ces  deux  auteurs  ne 
font  remonter  cette  adoption  qu'à  Tannée  1380,  où  il 
a  été  fait  mention  poifr  la  première  fois  de  cette  corne 
de  licorne ,  et  la  licorne  figure  bien  antérieurement  sur 
le  petit  sigillé  de  Saverne. 

En  1525,  pendant  que  la  ville  de  Saverne  était  occu- 
pée par  les  paysans  insurgés ,  les  deux  sigillés  qui  étaient 
d'argent  disparurent  ;  ils  furent  remplacés  aussitôt  que  la 
tempête  se  fut  calmée.  Le  grand  sigillé  de  forme  ronde 
de  O^fiôb  de  diamètre  représentait  trois  tours  accouplées 
et  couvertes  en  dôme  ;  celle  du  milieu ,  au  haut  de  la- 
quelle flottaient  deux  drapeaux ,  était  ronde  et  plus  haute 
que  les  deux  autres  qui  étaient  carrées;  on  lisait  autour  : 
Sigillv  cMtaUs  Zahemerms  FCTVM  ÂNO  1525.  Le 
petit  sigillé  était  également  de  forme  ronde  de  O'^fOSô  de 
diamètre  et  représentait  un  écu  avec  une  bande  chargée 
d'une  licorne  courante  ;  autour  de  Técu  se  lisait  la  lé- 
gende suivante  :  8,  seereti  oppidi  de  Zabemia  FCTVM 
ANO  Ï626.  Quand  on  transformait  Tempreinte  de  ce  si- 
gillé en  armoiries ,  Fécu  était  d'or  à  la  bande  de  sable , 
chargée  d'une  licorne  courante  d'or,  accomée  et  onglée 
d'argent. 

Lorsque ,  vers  la  fin  du  XVII*  siècle ,  les  malheurs  de 
la  guerre  et  la  pénurie  d'argent  suggérèrent  au  gou- 
vernement de  Louis  XIV  l'idée  d'ouvrir  boutique  d'ar- 
moiries ,  avec  injonction  aux  communes ,  à  la  noblesse , 
aux  communautés  religieuses ,  aux  chapitres ,  voire  même 
aux  roturiers ,  de  faire  enregistrer,  moyennant  droits  de 
finances,  leurs  armes  ou  celles  qu'on  leur  accorderait, 


(  144  ) 

Saveme  fit  présenter,  en  1697,  à  Tenregistremeut  dans 
VArmorml  de  la  province  d'Alsace,  l'empreinte  de  ses 
deux  sigillés  que  les  agents  fiscaux  du  grand  roi  blason - 
nèrent  selon  leur  fantaisie ,  sans  appeler  le  magistrat  de 
la  viUe  à  la  vérification  des  émaux  employés  dans  ses  ar- 
moiries. 

li'Armorùd  d'Alsace  donne  à  la  ville  de  Saveme  les 
armes  suivantes  :  de  gueules  à  un  château  composé  de 
trois  tours  d'argent,  couvertes  en  dôme,  celle  du  milieu 
ronde  et  les  deux  autres  carrées,  sans  songer  que  ces 
tours  devaient  seulement  figurer  sur  le  grand  sceau ,  et 
qu'elles  n'étaient  pas  ses  véritables  armoiries,  et  il 
fait  figurer  sur  le  sceau  destiné  aux  actes  publics,  les 
véritables  armoiries  de  la  ville,  qu'il  blasonne  ainsi  : 
d'argent  à  une  bande  de  gueules,  chargée  d'une  licorne 
d'or.  Le  magistrat  de  Saveme  n'adopta  pas  les  change- 
ments arbitraires  introduits  dans  son  blason  par  les  em- 
ployés chargés  de  dresser  ï Armoriai  d'AJsace  ;  il  continua 
à  faire  figurer  la  licorne  dans  son  écusson ,  et  lorsqu'il 
fit  graver  en  1754,  pour  VAleatia  illustratade  Schœpfliu, 
une  vue  de  Saveme,  ornée  de  ses  armoiries,  il  fit  donner 
à  ceUes-ci  les  anciens  émaux. 

La  licorne  se  voyait  encore  sur  la  bannière  de  la  ville 
et  le  magistrat  l'avait  fait  sculpter  sur  les  édifices  publics 
et  même  sur  les  pierres-bornes  de  la  banlieue. 

La  Révolution  abrogea  la  légalité  des  armoiries  et  or- 
donna la  suppression  des  anciens  sceaux  des  communes. 
La  suppression  de  ceux  de  Saverne  eut  lieu  le  30  mars 
1791. 


(  "6  ) 

A  répoque  de  la  Re^tAuration ,  le  gouvernement  ayant 
appelé  les  villes  à  reprendre  leurs  armoiries ,  Saveme  re- 
prit les  insignes  qui  lui  retraçaient  sa  splendeur  passée  ; 
cette  yille  était  de  tout  temps  fière  d'avoir  adopté  la  li- 
corne pour  ses  armoiries ,  et  la  fontaine  qui  orne  la  place 
du  marché,  consacre  ce  souvenir;  cette  fontaine  est 
composée  d'un  piédestal  de  forte  dimension,  surmonté 
d'une  licorne  couchée ,  qui  est  l'œuvre  de  M.  Friederich, 
à  qui  l'Alsace  et  le  grand-duché  de  Bade  sont  redevables 
de  tant  de  monuments  distingués. 

D.  FiSCHEB. 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE. 


Deux  visites  à  Nicolas  de  Flue,  Relations  de  Ican  de 
WcUdheim  et  d'Albert  de  Bonsteiten ,  traduites  par  Edouard 
Fick ,  docteur  en  droit  et  en  philosophie  (Genève ,  im- 
primerie de  J.  G.  Fick,  1864),  in-8%  carré,  de  72  p. 

M.  Fick  vient  d'ajouter  un  nouveau  joyau  à  sa  mer- 
veilleuse collection  d'écrits  du  XV*  et  du  XVP  siècle, 
et  cette  plaquette  mérite  d'autant  plus  d'être  signalée 
aux  bibliophiles  qui  collectionnent  au  nord  de  la  Suisse 
—  entre  le  Rhin  et  les  Vosges  —  que  dès  son  vivant  la 
renommée  de  Nicolas  de  Flue  était  ]|^uTenue  en  Alsace  ; 
j'en  atteste  les  visites  qu'il  a  reçues  de  notre  pauvre 
Pierre  Schott  et  de  son  ami  le  docteur  Geiler  de  Kai- 
'sersberg. 

Si  je  pouvais  me  fier  à  la  devise  du  Bibliographe  aha- 


(  1*6  ) 

cieti,  il  devrait  m*êti'e  permis  d'y  faire  mes  confideiices 
au  groupe  sacré  des  initiés.  Je  décrirais  les  joies  de  Ta- 
mateur  recevant  une  de  ces  perles  bibliographiques ,  ou- 
vrant les  précieus  feuillets,  épelant  le  titre  de  crainte 
d'abréger  le  plaisir  en  lisant  couramment ,  contemplant 
cet  encadrement,  ces  petits  bois  où  il  croit  revoir  les 
tailles  d'Ours  Graff  ou  de  Baldung  GrUn  ,  tâtant  et  pal- 
pant ce  papier  bien  étoffé ,  aux  marges  amples  et  monu; 
mentales,  épluchant  le  texte  lettre  par  lettre,  et  n'y 
trouvant,  mirahile  dictu!  i^  une  tache,  pas  la  moindre 
faute  typographique;  puis  fermant  l'incomparable  opus- 
cule pour  voir  son  enveloppe  si  bien  appropriée  à  l'ar- 
chaïsme de  l'impression,  et  découvrant  enfin  sous  uu 
feuillet  de  garde  Vex  donc  auctorù  et  typographi  qui  fait 
de  ce  chef-d'œuvre  non-seulement  votre  chose,  votre 
propriété,  avec  droit  d'en  user  et  d'en  abuser  —  aux 
dépens  de  vos  amis  moins  bien  partagés  (nostrûm  et  ami- 
carwn)  —  mais  qui  en  ùàt  de  plus  un  souvenir!  £n  ma- 
niant et  tournant  ce  mince  livret,  on  sent  «au  touche- 
ment  d'icelluy  ung  doulx  prurit  des  ongles  et  desgour- 
dissement  des  bras;  ensemble  tentation  véhémente  en 
son  esperit»...  d'embrasser  l'auteur  et  l'imprimeur  pareil- 
lement. 

Ce  sont  là  les  plaisirs  raffinés  des  curieux,  les  joies 
d'un  petit  nombre  ^'honnêtes  gens  qui  aiment  les  livres 
non-seulement  pour  ce  qu'ils  renferment,  mais  encore 
pour  l'habit  qu'ils  portent,  qui  exigent  que  leur  appa- 
rence prévienne  en  leur  faveur,  et  qui  ne  sont  satisfaits 
que  quand  la  forme  réalise  avec  le  fond  un  ensemble 


(  147  ) 

également  rare  et  harmonieux.  M.  Fick  excelle  à  créer 
de  ces  œuvres  d'art  bibliographiques.  Il  emprunte  quel- 
ques pages  à  Tun  de  ses  siècles  de  prédilection,  à  cette 
époque  mémorable  où  la  conscience  et  l'intelligence  de 
rhumanité  se  sont  mises  hors  de  page,  il  les  couve  eu 
son  entendement,  il  se  les  assimile,  il  les  rend  en  fran- 
çais comme  si  l'auteur  lui-même  les  avait  écrites  dans 
cette  langue.  Là-dessus  vite  la  copie  à  l'imprimerie,  la 
presse  gémit  et  il  en  sort  un  de  ces  objets  de  prix  d'au- 
tant plus  recherchés  qu'ils  n'ont  été  destinés  d'abord 
qu'à  un  petit  nombre  d'hommes  de  goût,  et  que  sa  va- 
leur n'emprunte  rien  à  la  matière  et  n'est  due  qu'au  luxe 
de  l'exécution. 

Notez  encore  que  M.  Fick  sait  donner  à  ses  impressions 
l'âge  qu'il  veut.  U  a  introduit  une  gradation  dans  l'ar- 
chaïsme ,  et  il  n'y  a  pas  une  seule  époque  typographique 
du  XVI®  siècle  —  le  grand  siècle  de  l'imprimerie  — 
qu'il  n'ait  reproduite  avec  un  merveilleux  talent  d'imita- 
tion. 

L'édition  des  Deux  visites  à  Nicolas  de  Flue  appar- 
tient au  commencement  du  XVI'  siècle  :  c'est  un  Froben 
du  meilleur  style,  et  l'on  ne  saurait  croire  combien  le 
pieux  ermite  d'Unterwalden  gagne  à  nous  être  présenté 
sous  cette  robe.  La  forme  vient  en  aide  à  la  légende  au 
point  d'endormir  la  réflexion ,  et  quand  on  lit  les  naïfs 
témoignages  des  contemporains,  qui  attribuaient  à  frère 
Nicolas  la  faculté  de  se  passer  de  nourriture,  et  qui  n'é- 
taient pas  éloignés  de  croire  qu'il  avait  le  don  d'ubiquité, 
c'est  à  peine  s'il  vous  vient  un  doute  et  l'on  ne  songe 


(  148  ) 

qu'à  rinflaence  heureuse  que ,  dans  une  circonstance  so- 
lennelle, l'humble  solitaire  exerça  sur  les  affaires  de 
son  pays  —  grâce  à  la  grande  opinion  qu'il  avait  donnée 
de  lui. 

Heureux  les  bibliophiles  qui  peuvent  jouter  les  Deux 
visites  à  toutes  ces  belles  impressions  qui  composent 
l'œuvre  de  M.  Fick  :  Le  Levain  du  calvinisme  au  com- 
mencement de  rhérésie  de  Genève;  par  sœur  Jeanne  de 
Jussy  (1863);  les  Actes  et  Gestes  merveilleux  de  la  cité  de 
Genève^  par  Anthoine  Fromment  (1854);  Advis  et  devis 
de  la  source  de-  l'idolâtrie  et  tyrannie  papale ,  par  Bonni- 
vard-(18ô6);  Satyres  chresUermes  de  la  cuisine  papale 
(1857);  Annales  de  la  cité  de  Genève,  par  Jean  Savyon 
(1868);  j^pw<rc  de  Jacques  Sadolet,  cardinal,  avec  la  res- 
ponse  de  Jehan  Calvin  (1860);  Traité  des  reliques  de 
Calvin;  le  Chroniqueur  Jean  Kessler;  sans  compter  les 
mémoires  de  Thomas  Flatter  (un  alsatique  î) ,  auxquels 
M.  Fick  s'apprête ,  si  je  ne  me  trompe ,  à  donner  un  pen- 
dant :  les  mémoires  de  Gœtz  de  Berliching^n  ! 

X.  MOSSMANN. 

#** 

Recherches  eocpérimentales  sur  la  dureté  des  corps  et 
spédcUement  sur  celle  des  métaux,  par  M.  F.  Hugueny. 
Strasbourg,  Sakmon,  1866,  grand  in-8*.  IV-109  p.  6  pi. 
—  Recherches  sur  la  composition  chimique  et  les  propriétés 
qu'on  doit  exiger  des  eaux  potables ,  par  M.  F.  Hugueny. 
Strasbourg,  Sahmon,  1866,  grand  in-8^  XnM66  p. 

Nous  venons  d'achever  la  lecture  des  deux  mémoires 


(  1«  ) 

que  M.  Hugueny,  professeur  au  lycée  de  Strasbourg,  a 
présentés  à  la  Faculté  des  sciences  pour  obtenir  le  titre 
de  doctetir.  Nous  devions  déjà  en  rendre  compte  dans  la 
dernière  livraison  de  notre  revue,  mais  nous  n*avons 
voulu  parler  de  travaux  aussi  sérieux  qu'après  les  avoir 
étudiés  complètement,  de  manière  à  pouvoir  féliciter  leur 
auteur  en  connaissance  de  cause.  Nous  sommes,  du  reste, 
obligé  de  dire  que  M.  Hugueny  a  rendu  la  tâche  facile  à 
ceux  qui  veulent  étudier  ses  ouvrages;  il  écrit  aussi  bien 
qu'il  parle,  et  par  la  clarté  de  son  style  et  la  méthode  qu'il 
sait  mettre  dans  ses  travaux ,  ses  lecteurs  sont  de  suite  au 
courant  des  questions  les  plus  délicates  dans  la  science. 

Dans  l'un  de  ses  mémoires ,  M.  Hugueny  parle  de  la 
dureté  des  corps  ;  il  nous  montre  les  diverses  phases 
par  lesquelles  a  passé  cette  partie  si  obscure  de  la  physi- 
que ;  les  efforts  des  expérimentateurs  les  plus  distingués 
et  les  plus  consciencieux  se  sont  de  tout  temps  portés  de 
ce  côté  ;  mais  ils  n'ont  jamais  pu  qu'aborder  la  question , 
parce  qu'ils  se  plaçaient  à  des  points  de  vue  trop  restreints 
et  qu'ils  ne  joignaient  pas  à  leur  talent  d'observateurs , 
le  calcul  et  le  raisonnement  qui  sont  actuellement  la  base 
des  découvertes  en  physique.  M.  Hugueny  commence 
par  définir  la  dureté ,  et  alors ,  la  question  étant  nette- 
ment posée,  il  nous  fait  connaître  les  appareils  qui  lui 
ont  servi  dans  ses  recherches,  les  difficultés  qui  se  sont 
présentées  et  les  méthodes  ingénieuses  par  lesquelles  il 
les  a  tournées  ou  résolues. 

L'auteur  est  arrivé  ainsi  à  deux  résultats  importants  : 
il  a  pu,  d'une  part,  généraliser  la  loi  sur  le  frottement 

3 


(  1.^0  ) 

que  Coulomb  avait  donnée  pour  les  surfaces ,  et  retendre 
au  cas  d'une  pointe  pénétrant  dans  un  corps  dur  ;  d'autre 
part ,  M.  Hugueny  a  appliqué  les  appareils  à  la  détermi- 
nation des  duretés  des  métaux  et  des  principaux  alliages 
du  commerce ,  et  a  ainsi  rendu  service  non  pas  seulement 
à  la  science  pure ,  mais  encore  à  l'industrie. 

Le  second  mémoire  de  M.  Hugueny,  ainsi  qu'on  le 
voit  par  son  titre ,  nous  promet  déjà  un  livre  intéressant  ; 
tout  le  monde  n'a  pas  étudié  la  médecine ,  mais  chacun 
se  croit  un  peu  médecin  ;  et  un  ouvrage  qui  promet  de 
nous  initier  dans  quelques  secrets  du  grand  art,  sera  lu 
par  tous,  soit  au  point  de  vue  scientifique,  soit  dans 
l'espoir  d'y  trouver  des  enseignements  utiles,  et  nous 
pouvons  dire  d'avance  que  personne  ne  sera  trompé  dans 
son  attente. 

Le  travail  de  M.  Hugueny  se  divise  en  plusieurs  par- 
ties ;  il  étudie  séparément  l'influence  qu'exercent  sur  les 
eaux  potables ,  les  matières  organiques ,  les  matières  inor- 
ganiques ,  l'air  en  dissolution  et  la  température  ;  il  les 
considère  au  point  de  vue  de  leur  odeur ,  de  leur  saveur 
et  de  leur  limpidité  et  finalement  il  étudie  l'emploi  de 
Teau  dans  l'industrie  et  dans  l'économie  domestique. 

La  place  nous  manque  pour  consigner  ici  tous  les  ré- 
sultats auxquels  est  arrivé  l'auteur  ;  nous  nous  bornerons 
à  citer  les  principaux  :  Une  eau  potable  ne  doit  renfermer 
aucune  matière  organique  ;  la  présence  de  la  chaux  est 
inutile  pour  les  adultes  et  n'est  favorable  aux  enfants  que 
lorsque  les  aliments  en  renferment  trop  peu  ;  l'acide  car- 
bonique est  utile  à  la  digestion  ;  l'air  en  dissolution  dans 


(   151   ) 

Teau  lui  paraît  également  favorable  ;  la  température  de 
Teau  ne  semble  avoir  aucune  influçnce  sur  la  santé  ;  une 
eau  qui  a  de  Todeur,  de  la  saveur,  ou  qui  n'est  point 
limpide ,  ne  doit  pas  être  employée  dans  l'alimentation  ; 
dan^  rindustrie  également  c'est  l'eau  la  plus  pure  qui 
convient  généralement  le  mieux. 

Enfin ,  M.  Hugueny  consacre  encore  un  paragraphe  de 
son  ouvrage  à  l'étude  d'une  question  qui  depuis  long- 
temps intéresse  la  ville  de  Strasbourg  :  c'est  celle  d'une 
conduite  amenant  l'eau  des  sources  des  Vosges ,  ou ,  à  son 
défaut,  l'eau  de  la  nappe  souterraine  du  Rhin  ;  la  pre- 
mière serait  préférable,  mais  dans  les  questions  de  ce 
genre ,  il  y  a  toujours  à  tenir  compte  d'un  élément  im- 
portant, la  dépense.  La  solution  de  cette  difficulté  appar- 
tient à  d'autres ,  mais  il  est  incontestable  que  Strasbourg 
devrait  beaucoup  à  Tadministration  municipale  si ,  assai- 
nissant toutes  les  rues  de  la  ville  par  une  distribution 
d'eau ,  elle  fournissait  encore  une  excellente  eau  potable 
aux  habitants. 

L'on  voit  par  cette  courte  analyse  combien  les  ques- 
tions abordées  par  M.  Hugueny  sont  sérieuses  et  impor- 
tantes ;  s'il  ne  les  a  pas  complètement  résolues ,  il  n'en 
a  pas  moins  fait  faire  un  pas  à  la  science ,  et  il  a  eu  de 
plus  le  talent  d'appliquer  ses  découvertes  aussi  bien  à 
l'industrie  qu'à  l'hygiène  publique.  F.  S. 


»•» 


Chronique  de  Thann ,  Annalen  oder  Jahrsgeschichten  der 
Boarfiiseren  oder  Mtnderen  Brudem  S,  Franc.  Ord.  ms- 


(  152  ) 

gemem  Conventtmlen  genannt,  zu  Thann,  durdi  P,  F.  Ma- 
Idchiam  Tachambser,  publiée  par  M.  Tabbé  A.  G.  Zimber- 
lin,  avec  une  introduction  de  Tabbé  A.  Merkien.  Colmar, 
typog.  Hoffmann,  1864;  2  forts  vol.  gr.  in-8°,  ornés  de 
vues  lithographiées,  XXyn-1475  p.  —  12  fr. 

C'est  à  une  administration  municipale  que  les  biblio- 
philes alsaciens  doivent  la  jouissance  de  posséder  aujour- 
d'hui sur  les  rayons  de  leur  bibliothèque  cette  chronique 
qui ,  sans  l'initiative  de  M.  le  maire  de  Thann  et  le  dé- 
vouement de  M.  l'abbé  Zimberlin,  un  antiquaire  zélé, 
n'eût  jamais  vu  le  jour.  On  ne  saurait  assez  louer  la  ville 
de  Thann  d'avoir  voté  l'impression  de  ces  annales ,  non 
pas  tant  pour  leur  valeur  historique ,  qui  est  contestable , 
mais  pour  avoir  secondé  et  réalisé  le  vœu  déjà  émis  par 
tant  de  collectionneurs  de  voir  les  communes  entreprendre 
la  publication  des  principaux  documents  relatifs  à  This- 
toire  de  leur  passé. 

Le  Père  Malachie  Tschamser,  l'auteur  de  cette  chro- 
nique, naquit  le  12  août  1678;  il  passa  quelques  années 
dans  un  couvent  de  Franciscains  à  Luceme  et  revint 
ensuite  dans  sa  ville  natale ,  où  il  resta  jusqu'à  sa  mort , 
en  qualité  de  supérieur  du  monastère  de  Thann.  C'était 
une  âme  simple  et  crédule  dont  le  but  unique  était  d'édi- 
fier les  fidèles  et  de  chercher  à  ramener  les  pécheurs. 
Étranger  au  grand  mouvement  des  idées  qui,  depuis  deux 
siècles,  agitaient  les  esprits,  ainsi  qu'aux  grands  événe- 
ments de  l'histoire ,  le  Père  Malachie  s'est  borné  à  con- 
signer dans  ses  annales  tous  les  faits  qui  parvenaient  à 
sa  connaissance.  Les  récits  de  sorcellerie ,  les  revenants , 


(  163  ) 

les  naissances  merveillettses ,  les  apparitions  de  comètes 
en  fonnent  la  majenre  partie.  On  trouve  cependant  aussi 
dans  sa  chronique  tous  les  faits  relatifs  à  Thistoire  d'Al- 
sace et  principalement  à  la  ville  de  Thann.  C'est  à  ce 
dernier  point  de  vue  surtout  qu'elle  est  intéressante  et 
qu'elle  peut  donner  une  idée  assez  nette  de  l'esprit  d'une 
petite  ville  d'Alsace  au  commencement  du  siècle  dernier. 
Le  manuscrit  de  Tschamser,  ou  tout  au  plus  la  copie 
authentique  qui  en  avait  été  faite  pour  le  couvent,  existe 
encore  et  fait  aujourd'hui  partie  de  la  bibliothèque  de 
M.  l'abbé  Zimberlîn.  Ce  prêtre  a  mis  ce  manuscrit  à  la 
disposition  de  M.  le  maire  de  Thann  et  a  bien  voulu  se 
charger  d'en  surveiller  l'impression  :  <  Aussi  la  chronique 
«  de  Thann ,  retrouvée ,  corrigée  et  publiée  par  lui ,  est- 

<  elle  sienne  par  droit  d'adoption.  Puisse  cette  paternité 
«  lui  porter  bonheur  !  Puissent  tant  de  laborieuses  veilles, 

<  consacrées  à  un  pénible  travail ,  être  appréciées  juste- 
«  ment  par  un  intelligent  public  !  » 

Cette  chronique,  imprimée  avec  soin,  est  précédée 
d'une  introduction  française  de  M.  l'abbé  Merklen,  divisée 
en  deux  parties  :  la  première  contient  une  notice  biogra- 
phique du  Père  Tschamscr  ;  la  seconde ,  une  appréciation 
de  l'œuvre.  C.  M. 

Histoire  de  Gabriel  McUagrida,  de  la  compagnie  de  Jéstts, 
par  P.  Paul  Mury,  de  la  même  compagnie.  Paris,  Dotmiol, 
1865;  IV-272  p. 

Ce  livre  est  la  réhabilitation  d'un  jésuite  que  Porabal, 


(  154  ) 

premier  ministre  de  Joseph,  roi  de  Portugal,  fît  périr 
pour  avoir  été  Finstigatear  d'un  complot  contre  la  vie 
du  souverain.  Pombal,  que  Ton  a  cherché  à  dépeindre 
pour  les  besoins  d*une  cause  comme  un  disciple  des  en- 
cyclopédistes, n'a  été  qu'un  homme  ambitieux  et  cruel.  Il 
s'éleva  par  l'intrigue,  il  tomba  par  elle.  Quant  à  Malagrida, 
il  n'a  guère  été  qu'un  mystique  ardent  et  un  fou ,  si  Ton 
en  juge  par  une  Vie  de  sainte  Thérèse  qu'on  lui  attribue  et 
dans  laquelle  il  affirme  «  que  sainte  Anne ,  dans  le  ventre 
de  sa  mère ,  connaissait,  aimait  et  servait  Dieu;  que ,  dans 
le  ventre  de  sa  mère,  elle  avait  déjà  fait  ses  vœux,  etc.» 
Pombal ,  pour  donner  plus  de  poids  à  ses  ressentiments 
contre  les  jésuites,  fit  condamner  Mnlagrida  par  l'inqui- 
sition sous  prétexte  d'hérésie.  Loin  de  vouloir  prendre 
fait  et  cause  pour  les  membres  de  la  compagnie  de  Jésus, 
nous  dirons  cependant  que  ce  ministre  profita  de  ropinioii 
publique  qui  s'élevait  contre  eux  par  suite  de  leur  soif 
insatiable  du  gain,  pour  renverser  une  puissance  qu'il  re- 
doutait. Pombal  fut  plus  habile  que  les  jésuites;  c'est  son 
seul  mérite  pour  passer  à  la  postérité.  Aussi  M.  Mury  le 
représente-t-il  comme  le  mauvais  génie  de  tous  les  évé- 
nements survenus  pendant  son  règne ,  comme  un  homme 
imbu  des  doctrines  impies  des  philosophes  du  XVIIl®  siècle. 
Biais,  ainsi  qu'on  l'a  déjà  dit,  ces  derniers  n'ont  jamais 
vu  qu'un  bourreau  dans  l'étrange  allié  que  le  hasard  leur 
donnait.  Voltaire  n'écrivait-il  pas  à  cette  époque:  «Tout 
«  cela  fait  pitié  et  horreur.  L'inquisition  a  trouvé  le  secret 
«  d'inspirer  de  la  compassion  pour  les  jésuites.  J'aimerais 
«  mieux  être  né  nègre  que  Portugais.  » 


(  155  ) 

La  première  partie  de  Touvrage  de  M.  Mury  est  consa- 
crée à  Tapostolat  de  Malagrîda.  Ses  premières  années, 
son  entrée  dans  la  compagnie,  ses  missions  au  Brésil, 
ses  prédications  à  Lisbonne  sont  racontées  avec  chaleur, 
et  Ton  suit  avec  assez  d'intérêt  toutes  les  péripéties  de 
cette  vie  si  accidentée  ;  cependant  Ton  sent  trop  que  ce 
livre  n'est  qu'un  plaidoyer.  C.  M. 


»*« 


Les  Contes  Rémois^  par  le  comte  de  Chevigné,  dessins 
de  E.  Meissonier;  6*  édition.  Parts,  Michel  Lévy,  1864; 
pet.  in-8°,  pap.  vélin  rose.  —  10  fr. 

Quel  livre  charmant!  de  jolis  vers,  de  la  gaieté,  de  la 
verve ,  le  rire  du  curé  de  Meudon ,  la  grâce  naïve  de  La- 
fontaine  ,  le  trait  incisif  de  J.  B.  Rousseau  et  l'esprit  de 
Voltaire.  Voilà  pour  le  contenu  ;  c'est  plus  qu'il  n'en  fal- 
lait pour  assurer  leur  succès.  Quant  à  la  forme ,  une  exé- 
cution typographique  irréprochable ,  des  dessins  de  Meis- 
sonier, malheureusement  réduits  (l'auteur  nous  permettra 
cette  critique  indirecte ,  la  seule ,  du  reste ,  que  nous 
ayons  à  lui  faire) ,  et  une  photographie  délicieuse ,  Laure 
et  Clémence  : 

•  L'une  a  vingt  ans  et  l'antre  quinze  à  peine.  • 

Un  inspecteur  de  l'Académie  de  Paris  a  écrit  :  «  Je  suis 
convaincu  que  ces  contes  deviendront  classiques  et  qu'ils 
seront  considérés  comme  des  modèles  du  genre.  *  Ils  sont 
donc  de  tous  les  pays,  et,  à  ce  titre,  ils  ont  droit  de  cité 
dans  toute   bibliothèque  alsatique.   La  6*  édition   est  à 


(  166  ) 

peine  ëpuisée  que  déjà  tous  les  bibliophiles  etl  sollicitent 
une  nouvelle;  c'est  qu'ils  savent  que  certains  contes  de 
M.  de  Chevigné,  et  des  plus  piquants,  sont  encore  iné- 
dits. Si  l'auteur  consent  à  la  donner,  ainsi  qu'on  nous  Ta 
feût  espérer,  nous  le  prions  de  la  publier  avec  une  jolie 
suite  d'eaux-fortes. 

Les  Contes  Rémois  doivent  non-seulement  par  l'esprit, 
mais  encore  par  les  figures,  les  vignettes  et  Jes  culs-de- 
lampe,  se  rapprocher  des  contes  de  Lafontaine,  de  Vol- 
taire, de  Vergier,  de  Grécourt,  les  parrains  de  M.  de 
Chevigné.  Ils  nous  les  rappellent  déjà  par  le  style  ;  qu'ils 
nous  rappellent  aussi  le  genre  si  gracieux  de  ceux  qui  les 
ont  traduits  par  le  crayon  :  Boucher,  Saint- Aubin ,  Eissen . 
Marillier,  Moreau  et  Duplessi-Bertaux.  C.  M. 


VARIÉTÉS. 


Violon.  —  Dés  le  XII*  siècle,  il  existait  en  Alsace,  sons  le  nom 
de  violon,  un  supplice  infligé  À  ceux  qui  se  rendaient  coupable» 
de  tapage  nocturne,  d'injure  verbale  «  de  libertinage  et  de  paillar- 
dise; il  consistait  en  une  sorte  de  carcan  qui,  par  un  bout,  prenait 
son  homme  à  la  gorge ,  et,  par  l'autre ,  lui  maintenait  le  bras  dans  la 
position  d'un  artiste  qui  Joue  du  violon.  I^e  patient  restait  dans  cette 
attitude  durant  une  heure,  deux  heures,  trois  heures  et  plus,  selon 
la  gravité  de  l'infraction.  Ordinairement  l'exécution  avait  lieu  sur  la 
place  publique,  et  les  amateurs  de  violon  accouraient  on  foule  pour 
Juger  de  la  force  du  violoniste;  d'autres  fois,  le  condamné  subissait 
la  peine  dans  un  local  spécialement  aflTecté  à  ce  genre  de  supplice  . 
et  auquel  on  avait  fini  par  donner  le  nom  de  violon. 

Le  violon  fut  à  la  mode  Jusqu'en  l'année  1678;  on  en  jouait  sur 


(  157  ) 

toat  les  points  de  l'AlMace  ;  mais  si  le  violon  avait  ses  partisans,  11 
avait  aussi  ses  détracteurs,  qui  persistaient  à  soutenir  qu'on  abusait 
de  cet  instrument  et  qu'on  l'appliquait  aux  infractions  les  plus  lé- 
gères. Âpres  des  discussions  fort  vives,  la  question  fut  enfin  soumise 
an  conseil  souverain  d'Alsace ,   qui   prononça  la    suppression   du 

violon 

Le  supplice  du  violon-  a  disparu  par  autorité  de  justice;  mais  le 
nom  de  violon  ,  donné  au  lieu  de  l'exécution  ,  a  survécu  ;  il  a  franchi 
les  limites  de  l'Alsace,  fait  son  tour  de  France;  et ,  partout  aujour- 
d'hui, désigne  le  local  qui  sert  de  résidence  momentanée  aux  ivrognes, 
aux  auteurs  de  musique  injuricude  et  nocturne,  et  aux  autres  con- 
trevenants recueillis  par  la  police  sur  la  voie  publique. 

ErKEST  DR  NBYRBIf  AKD. 

(Extrait  du  Journal  du  Notariat,  29  octobre  1864.) 


BULLETIN  MENSUEL  D'ALSATICA. 


64.  Les  Alsaciens  illustres,  3*  livraison.  Strasbourg,  librairie  C  F. 

Sehmidt;  pet.  in-8'.  —  2  fr. 

Celle  livrsison  contient  les  biograptiiec  et  les  porlraiis  de  Jean  Sleidsn 
(1506-1556),  d'après  un  portrait  gravé  par  J.  de  Leyden  ;  de  Daniel 
Specklé  (1536-  1589),  d'après  un  portrait  gravé  par  Th.  de  Bry;  de  Lazare 
dn  Scbwendi  (15S2«  158-1),  d'après  une  gravure  in-folio  du  XVI*  siècle;  de 
Jean  Herrmann  (1738-1800),  d'après  un  portrait  gravé  par  C.  Gaérin. 

65.  Antiquités  de  Niederbronn ,  par  l'abbé  J.  A.  Siffer.  Straabourg , 
typog.  de-V*  Berger- Levrault ,  gr.  in-8*,  13  p. 

66.  Otfrit,  le  moine  de  Wissembourg,  par  M.  Louis  8pach.  Stras- 
bourg  f  typog.  de  V*  Bergcr-Levrault  j  gr.  in -S",  16  p. 

67.  Les  Gromlech's  de  Mackwillor,  décritii  par  M.  le  colonel  de  Mor- 
Ict,  avec  22  planches  et  10  grav.  sur  cuivfe.  Strasbourg ,  typog.  de 
V*  Berger- Levrault  :  gr.  in-8*,  14  p. 

68.  L'Abbaye  de  Saint-Apollinaire,  par  Sabourin  de  Nanton.  Stras- 
bourg, typog.  de  V*  Berger-Lerranît ^  1865;  gr.  in-8*,  8  p. 

69.  Bruno  (Braun)  de  Ribeaupierrc  et  le»  délégués  de  Strasbourg, 
prisonniers  à  Schwanberg,  par  L.  Spach.  Strasbourg,  typog.  de 
V*  B^rger-J.evrauU ,  gr.  in-8»,  47  p. 


(.  168  ) 

70.  Rapport  sur  ranctenne  cloche  de  LauUenbach  (XV*  siècle),  dé- 
truite en  1863,  par  P.  Hnot.  StroêbourÇftypog.  de  V  Berger-Levraulty 
gr.  in-8',  7  p. 

Les  n**  65  à  70  sont  des  articles,  tirés  k  part,  à  très-petit  nombre,  da  But- 
tetin  de  la  Société  dê$  Monuments  histortque$  d'Alsace, 

71.  Les  Paysans  de  l'ÂIsace  an  moyen  ftge.  iÉtude  sur  les  cours  colon- 
gères  do  l'Alsace,  par  M.  l'abbé  Hanauer.  Strasbourg,  typog.  de  Le 
Roux.  SaUmorit  libraire,  1865;  in-8*,  XV- 851  p.  —  6  fr. 

Préface.—  Introduction. —  I.  Deux  rotules  colongers.  —  II.  État  des  terres. 
—  III.  Étal  des  personnes.  —  IV.  La  justice  dans  les  colonges.  —  V.  Le  bud- 
get des  colonges.  —  VI.  Questions  historiques.  —  Pièce*  justificatites. 

c  J'estime  les  philosophes  qui  demandent  au  passé  une  lumière  pour  l'ave- 
«  nir.  Mais  Je  n'ai  osé  m'aventurer  dans  cette  roie.  Les  progrès  de  l'industrie. 
«  les  découvertes  do  la  science ,  ont  produit  dsns  le  monde  un  bouleverse- 

•  ment  si  profond!  Entre  le  moyen  âge  et  nous,  la  distance  est  si  grande,  les 

•  conditions  économiques  et  sociales  des  deux  époques  sont  si  apposées!  Il 
■  est  bien  permis  de  comprendre,  d'approuver  même  les  institutioiis  des  p^res, 
«  sans  admettre  qu'elles  puissent  être  appliquées  aux  fils.  Mon  unique  but  a  été 
«  d'exposer  l'organisation  de  nos  campagnes  aux  XIl*.  XIU*  et  XIV*  siècles.  ■ 

72.  Les  constitutions  des  campagnes  de  l'Alsace  au  moyen  âge,  par 

M.  l'abbé  Hanauer.  Colmarj  typog.  de  Hoffmann ,  1865.  Strojtbourg, 

Salomon,  libraire;  in-8*.  —  6  fr. 

Ce  livre  est  nn  recueil  de  constitutions  villageoises.  Ces  documents  sont 
tous  inédits.  Une  traduction  et  des  notes  facilitent  rintelligenre  des  textes 
allemands. 

73.  Das  Elsass  im  I7ten  und  18tcn  Jahrhnndert.  Vortrag  gchalton  im 
wissenschaftlichen  Verein  zu  Berlin,  am  28.  Januar  1865,  von 
Trauttwein  von  Belle.  Berlin ,  1865;  in-8*,  24  p.  —  70  c. 

74.  Le  droit  du  juveigneur  en  Alsace .  par  M.  Ed.  Bonvalot,  conseiller 
à  la  cour  de  Colmar.  Strasbourg,  typog.  de  L.  F.  Leroux;  in-8*,  16  p. 

Extrait  de  la  Rgvw  catholique  d* Alsace. 

75.  L'Alsace  à  l'exposition  des  beaux-arts  de  Paris  (1864),  par  Ad.  Mor- 
pain.  Strasbourg,  typog.  de  Ad.  Christophe ,  1864;  in-8*,  51  p. 

76.  Els&ssischi  Lieder  un  Gedichter  in  Stadt-  un  Landasprooch,  vum 

o  Hauenauer  (Ch.  Berdellé).  ifayuenau,  1865,  typog.  de  Edler;  in-12, 

front,  lith.,  143  p.  et  musique  gravée .  1-60  ;  à  Strasbourg,  chez  Noiriel 

et  Sehmidt ,  libraires.  —  1  f r  60  c. 

SomiAiRR  :  I.  UntercIsAsser  Ltedcr.  —  II.  Slrosxburjer Stûckle.  —  III  Volks- 
scenle.  —  IV.  Verzfihiungeu.  —  V.  Verschiodeni  Gedichter.  —  VI  à  IX.  Uewer- 
sclzungc  vum  Béranfrer,  vum  P.  hiiponl  un  Verschiedeni  —  X.  Klein'k 
Noochworl. 


(  159  ) 

77.  Efsai  snr  les  origines  dn  protestantisme  k  Colmar,  par  Ch.  Hild. 
Strasbourg ,  typog.  de  Q.  Silbermannj  1865;  in -8*,  35  p. 

Tlièse  pour  obtenir  le  grade  de  bachelier  en  théologie. 

78.  Jdrg  Wickram's  Roliwagenbachlein,  herausgegeben  and  mit  £r- 
I&atertingen  verseben  Ton  Heinrich  Karz.  Leipzig f  1865,  librairie 
C.  F.  Sehmidt  :  pet.  in-8*,  L-252  p.  —  6  fr. 

SoavAiai:  Introdactioo.  Leben.  Schriflen.  Dai Rollwagenbflchlein.  I.Aat- 
gaben.  2.  Verblitniss  der  Auigaben  zu  einander.  .3.  Neoe  Ausgabe.  4.  Qaellen 
uod  fpAtere  Bearbeitungen.  5.  Sprache  und  Orthographie.  6.  Styl  und  Darstel- 
lungen.  7.  Inbalt  und  dichterische  Behandlung.  Das  Roftwagenbûchlein  CXI. 
Lesarten,  Anmerkungen  und  Wœrterrerzeichniss. 

79.  Joannes  Sturmus  Argentinensis.  Oratlo  quam  in  mcmoriam  Au- 
gostan»  confessionis  e  lege  beneflcii  lynckeriani  die  XXX  Mali 
1860  in  temple  Panlino  academico  babait  Hugo  Rieth  ,  theol.  cond. 
donenaviensis.  lenœ;  in*8*>,  32  p. 

80.  Uozart's  Briefe.  Nach  den  Originalcn  herausgegeben  von  Lud- 
wigNohl,  mit  cinem  Fac-similé.  Salzburg,  1865;  in-8*,  XIV-498  p. 
Strasbourg,  V  Berger- Levrault  et  Fils,  libraires.  —  8  fr. 

Deux  lettre*  sont  datées  de  Strasbourg,  des  15  et  20  octobre  1778. 

Il  écrit  à  «on  père  qu'il  ne  peut  pas  se  soustraire  à  Strasbourg.  •  Vous  ne 
pouvez  pas  vous  imaginer  l'estime  et  l'affection  qu'on  a  pour  moi.  Tout  le 
monde  dit  que  J'agis  si  noblement,  que  Je  suis  si  posé,  si  poli  cl  que  J'ai  une 
si  bonne  conduite.  Chacun  me  connaît.  Dès  que  l'on  eut  appris  mon  nom , 
MM.  Silbermann,  Ilcpp  (l'organiste)  et  M.  le  maître  de  chapelle  Ricbter  vin- 
rent immédiatement  me  voir.  Ce  dernier  est  maintenant  plus  réservé:  an  lieu 
de  quarante  bouteilles  de  vin  ,  il  n'en  boit  plus  que  viugt  par  Jour.  J'ai  aussi 
Joué  ici  sur  les  deux  meilleures  orgues  de  Silbermann ,  qui  se  trouvant  l'une 
h  l'église  luthérienne  et  l'autre  à  l'église  Saint-Thomas.  Si  le  cardinal  (qui 
était  tres-malade  lorsque  Je  vins)  était  mort,  j'aurais  obtenu  une  bonne  place; 
car  M.  Ricbter  est  Agé  de  78  ans.  Dimanche  dernier  J'ai  entendu  h  la  cathé- 
drale une  nouvelle  messe  de  M.  Ricbter,  die  charmant  geschrieben  ist.  » 

81.  Inauguration  dn  chemin  de  fer  de  Nicdcrbronu.  Couplets  cbantés 
par  les  élèves  de  M.Huck,  instituteur  protestant  de  Schweighansen, 
le  18  décembre  1864.  ln-8",  1  page  avec  encadrement.  Lithog.  Ober- 
thtir  à  Bischwiller. 

Gloire  au  Préfet ,  Honneur  k  Coumes , 

Dont  le  projet  Qui  de  coutume 

A  bien  réussi;  Agit  prudemment; 

Et  l'on  peut  d'ici  Et  fait  savamment 

Bien  voyager  La  noble  tAche 

Au  loin  et  près'  Et  sans  relâche  I 


Et  l'on  ne  dira  pas  qu'il  n'y  a  point  de  poètes  on  Alsace  I 


(  160  ) 

82.  Les  chemins  de  fer  vicinaux  projetés  en  1858  et  livrés  à  l'exploi- 
tation en  1864  dans  le  département  du  Bas-Rhin.  Recueil  des  docu- 
ments officiels  concernant  Jes  projets,  la  création  des  ressources, 
les  conditions  techniques  et  financières ,  le  mode  d'exécution ,  la 
dépense  et  la  concession.  Strasbourg  y  V*  Berger-Levrault  et  Filé, 
1866;  gr.  in  8',  XXI-664  p.,  avec  1  carte.  —  12  fr. 

<  Ce  que  noaa  offrons  aux  aatontéssdminÎBtratJrei,  aux  hommes  de  l'art... 
<  ce  n'est  point  un  traité  sur  le  chemin  de  fer  d'intérêt  local .  c'est  un  moyen 
■  de  s'éclairer  sur  une  œuvre  réalisée  avec  quelque  succès  dsns  un  de  nos 
•  plus  beaux  départements.  • 

83.  Revue  des  thèses  de  la  Faculté  de  médecine  de  Strasbourg  pon- 
dant Tannée  scolaire  1862-1863 ,  par  G.  Tonrdes.  Strasbourg,  typog. 
de  G,  Silbermann  ;  27  p.  in-8». 

Le  nombre  des  thèses  est  de  1,365  pour  toute  la  durée  de  l'ancienne  uni- 
versité de  Strasbourg:  22  ont  été  soutenues  dans  le  XVI*  siècle,  61 S  dsns 
le  XVII*,  725  dans  le  XVHI*.  Ces  thèses  se  rapportent  à  toutes  les  branches 
de  la  médecine:  182  à  l'anatomie  et  à  la  physiologie,  6^4  à  la  médecine  et 
il  la  thérapeutique,  111  &  la  chirurgie,  105  à  l'obstétricie  et  à  la  médecine 
légale,  141  à  la  matière  médicale,  132  k  diverses  questions.  Les  deux  pre- 
mières thèses  ont  été  soutenues  en  1574;  la  dernière,  le  18  août  1792.  Après 
nne  interruption  de  huit  années,  le  18  vendémiaireanVIII,  la  première  thèse  fut 
soutenue  devant  la  nouvelle  école  devenue  l'nne  des  trois  facultés  française^. 
Depuis  cette  époque ,  le  chiffre  des  thèses  s'élève  A  1,984.  Pendant  l'année 
scolaire  1S62-1863,  le  chifl're  des  thèses  s'est  élevé  à  72.  Le  prix  de  thusv 
a  été  décerné  h  M.  I^uth ,  et  des  mentions  honorables  ont  été  décernées  à 
MM.  de  Mirbeck,  Vanmerri ,  Cros,  Ritter,  Schlagdenhsuffien  et  Pingaud. 

84.  t)e  l'amour  platonique  ,  par  Ch.  Waddington.  Strasbourg  y  typog. 
de  V  Berger-Levrault  y  1865;  în-8'. 

Discours  prononcé  le  30  avril  1864  en  séance  publique  de  la  SociPte  h((e- 
rairs  de  Strasbourg. 

85.  La  vie  et  les  œuvres  de  Shakespeare,  par  M.  Bcrgmann.  Stras- 
bourg y  typog.  de  V*  Berger-Levrault  y  1865;  in-8",  16  p. 

Lecture  publique  faite  à  Strasbourg  le  23  avril  1864. 

86.  Le  comte  de  Zinzendorf,  par  Félix  Bovet.  2*  édition.  Paris  ^  1865, 
typog.  de  V*  Berger-Levrault  ;  2  vol.  in-8%  ensemble  X  544  p. 

Le  comte  de  Zinz^ndorf  naquit  à  Dresde  le  26  mai  1760.  A  la  fois  poète  et 
théologien,  pastpur,  missionnaiie  et  législateur,  il  fut  le  chff,  l'organisa- 
teur des  frères  moraves;  c'est  à  lui  que  la  Nouxtells  Vnttè  des  Frères  «  est  re- 
devable de  celle  universalité  qui  a  fait  la  gloire  et  l'a  distinguée  de  toutes 
les  autres  communautés  religieuses.! 

H7.  Le  comto  de  Zinzendorf,  par  Félix  Bovet.  3' édition.  Pari»,  186.**, 
l'jpog.  de  V*  Berger-Levrault;  in-18,  X-.502  p. 
Rihliotlieque  des  paroisses. 


(  1«1  ) 

88.  Révolution  d'Angleterre  de  1688,  par  M.  Foacher  de  Careil.  Stras- 
bourg ^  typog.  de  V'  Berger-LevrauH  j  1864;  in-8',  3  p. 

89.  Trésorerie,  par  M.  le  marquis  d'Audriffret.  Strasbourg ^  typog.  de 
F»  Berger-LevrauUy  1864;  in-8%  3  p. 

90.  Tiers  état,  par  M.  Gnizot.  Strasbourg^  typog.  de  V'Berger-Levrault, 
1864  ;  in-8%  4  p. 

91.  Révolution  de  1830,  par  M.  P.Duvcrgier  deHanranne.  Strasbourg, 

typog.  de  V'  Berger-Levrault ,  1864  (août)  ;  in-8»,  4  p. 

Les  D**  88  à  91  soûl  extraita  du  Dictionnaire  général  ds  la.jtolilique,  de 
M.  Maurice  Block. 

9S.  Recueil  de  fac-similé  de  toutes  oBpèccs  d'écritures  française  et 

anglaise,  etc. ,  pour  exercer  à  la  lecture  des  manuscrits  et  des  écri- 

tnres  difficiles.  Strasbourg ,  litfiog.  de   V  Berger-Levrault  et  Fils, 

in-8*,  84  p.  — -eOc. 

Ce  recueil  contient  des  fac-similt  de  Labeauroellc,  d'AIembert,  Parny. 
Grétry,  Portalis,  Daniel  Elseviet,  Cassini,  Bussy  Rabnlin,  etc. 

93.  Discours  prononcés  sur  la  tombe  de  M.  le  contre-amiral  de  Hcil, 
par  MM.  le  général  de  Vives,  Blandin,  Fée.  Strasbourg,  typ.  de  Ed. 
Huder,  1864;  in-8%  13  p. 

M.  de  Hell  est  décédé  à  la  campagne  d'Oberkircb,  le  4  octobre  1864. 

94.  Souvenirs  du  temps  passé,  par  une  Suissesse.  NeueMtel,  1865, 
typog.  de  V*  Berger-Levrault  ;  in-12, 128  p. 

Je  recherche  en  ces  brumes  lointaines 

Qui  Toilenl  le  passé 
Quelques  brillants  reflntd  des  amours  et  des  haines 

De  plus  d'un  conur  glacé! 

95.  Mémoires  de  l'Académie  de  Stanislas,  1863.  Nancy,  1864;  in- 8», 

CXIX-086  p. 

On  trouve  dans  ces  MéMoiRis  une  Promenade  botanique  aux  environs  de 
Benreld  faite  le  20  aott  1863  par  M.  Nicklei.  —  La  terre  végétale  du  Rietb 
français ,  par  le  mémo. 

96.  Résumé  des  doctrines  récentes  sur  la  vie  future,  par  J.  Seller. 
Strasbourg ,  1864,  typog.  de  O.  Silbermann  :  in-lS,  83  p. 

<  Ils  y  trouveront  (les  lecteurs)  plus  d'une  citation  qui  les  charmera  par  la 

•  nouveauté  et  la  haute  pensée  qu'elle  exprime.  >  Le  but  de  l'autour  sera  at- 
teint, s'il  réussit  à  démontrer  à  soi  cAers  lecteur»  f  que  la  destinée  qui  nous 
«  altead  dans  la  vie  future  est  incomparable  et  rupérieura  à  celle  de  la  vie 

•  terrestre,  et  que  nous  retrouverons  dans  un  monde  meilleur  les  parents  et 
«  les  amis  que  la  mort  nous  a  enlevés.  * 


(  1«2  ) 

97.  Histoire  de  la  Réforroation  française ,  par  F.  Puaux.  Paritj  Michel 
Lévy  frères t  196i ;  Straêbourg ^  ttjpog.  de  V  Berger-Levraulifln-'l8, 
378  p.,  t.  VII»  et  dernier.  —  3  fr. 

98.  La  composition  du  conslitoire  snpérienr  est-elle  légale?  Examen 

des  empiétements  du  consistoire  Ifithérien  de  Paris.  Stroêbourg , 

typog.  de  Frid.  Ch.  HeitZj  1864;  in-8»,  31  p.  —  25  c. 

Les  tendances  esseotielIemeDt  large*,  tolérantes,  progressives  qui  dis- 
«  tinguaienl  le  protestantisme  de  Strasbourg  et  d'Alsace,  sont  sourdemeni 
«  minées  par  une  infloence  autrefois  inconnue  et  qui  menace  de  paralyser 
«  toute  Tîe  et  tout  progrès  au  sein  des  Églises.  • 

99.  Extraits  des  circulaires  du  directoire  de  l'église  de  la  Confession 
d'Augsbourg  du  3  septembre  1817  et  du  12  mai  1830.  Typog.de  O.Sil- 
bermann,  in-fol.  ,1p. 

Affiche  imprimée  en  couleur. 

100.  église  évangélique  à  Qenève.  Stroêbourg  ^  typog.  de  V*  Bergcr- 
Levraultf  ln-8%  9  p. 

«  Des  chrétiens  érangéliques  de  Genève,  séparés  eu  apparence  jusqu'à  ce 
«jour  par  des  formes  ecclésiastiques  diflTérentes,  mais  réellement  unis  dc- 
«  puis  longtemps  par  une  entière  communauté  de  foi ,  ont  éprouvé  le  besoin 

■  do  se  rapprocher  plus  étroitement  et  de  rendre  plus  manifeste  Tbannonic 

■  de  leurs  principes.  > 

Profession  de  foi.  —  Constitution  de  l'Église.  —  Du  ministère.  —  Du 
gouvernement  de  l'Église.  — ■  Du  culte.  —  De  la  discipline. 

Art.  7.  «  Nous  croyons  que  ncl  homme  ne  peut  entrer  dans  le  royaume  de 

•  Dieu  ,  s'il  n'a  subi  dans  son  ftme ,  par  la  vertu  du  Saint-Esprit,  le  change- 

•  ment  surnaturel  que  l'Écriture  appelle  nouvelle  naissance,  régénération, 
«  conversion  .  passage  de  la  vie  à  la  mort.  * 

Et  c'est  une  Église  protestante  qui  proclame  ce  principe  au  XIX**  «iècle! 
Quelle  inconséquence  !  Que  ne  renlre-t-elle  dans  le  giron  de  l'Église  romaine? 

101.  Le  Culte  de  famille.  Méditations  et  prières  pour  chaque  jour  de 
l'année,  étude  simple  et  pratique  de  la  vie  de  Jésus-Christ,  d'après 
les  évangiles,  précédée  et  suivie  de  méditations  sur  quelques  sujets 
de  l'Ancien  Testament  et  des  épîtres.  Stroêbourg^  typog.  de  V'Berger- 
Ltvroultf  gr.  in-8*,  748  p;  —  6  fr. 

Ouvrage  couronné  et  publié  par  le  jury  d'examen  du  concours  de  1862. 

102.  Le  saint  Ministère.  Résumé  dogmatique,  historique  et  critique, 

par  O.  Horning.  Typog.  de  O.  Silbermaruif  1864  ;  in-8*,  156  p. 

•  Quiconque  professe  un  Jésus  d'aujourd'hui  qui  n'est  pas  aussi  le  Jésus 
«  d'hier,  n'aura  d'autre  consolation  dans  les  douleurs  d'enfantement  du  siècle 
«  présent  que  de  se  promener  dans  les  jardins  prétendus  de  ses  rêveries  théo- 

•  logiques,  etc.  • 


(  1«3  ) 

103.  éloge  de  M.  Théodore  Fritz,  professeur  à  la  Faculté  de  théologie 
et  aa  Séminaire,  prononcé  en  séance  solennelle  le  28  juillet  1864, 
par  Charles  Waddington,  professeur  de  philosophie,  correspon- 
dant de  rinstitnt ,  in-8*.  Strasbourg,  typog.  de  O.  Silbermann,  30  p. 

M.  Théodore  Frits ,  né  à  Barr,  le  13  Juin  1796,  était  Je  fils  d'un  ancien  pé- 
dagogue de  Saint-Guillauuie,  alors  paiteur  A  Barr,  qui  fut  plus  lard  prédica- 
teur au  Temple-Neuf,  professeur  de  théologie  au  Séminaire,  directeur  du 
Gymnase,  professeur  de  morale  évangélique  à  la  Faculté  de  théologie  et  in- 
specteur ecclésiastique. 

M.  Fritz,  après  avoir  terminé  ses  études,  fit  un  séjour  de  quelques  mois  h 
Gœttingue  et  à  Paris  où  il  se  livra  A  l'étude  sérieuse  de  l'hébreu ,  de  l'arabe  et 
dn  sanscrit.  A  la  mort  de  son  père  et  avant  l'Age  de  25  ans ,  il  fut  nommé  pro- 
fesseor  suppléant  au  Séminaire.  En  1832  ,  il  obtint  la  chaire  d'exégèse  A  la 
Faculté  do  théologie  et  la  conserva  Jusqu'à  sa  mort,  le  27  mars  1864.  M.  Fritz 
a  publié  un  grand  nombre  d'ouvrages  relatifs  A  la  pédagogie;  ils  sont  re- 
latés par  ordre  chronologique  A  la  fin  du  discours  de  M.  Wuddington. 

104.  Zflge  ans  demLoben  des  Zimmermanns  Johann Michael  Meckert. 
StroMhùurgt  typog.  de  Heitz,  1864  ;  in-8*,  20  p. 

105.  Predigt  auf  die  Jnbilarmesse ,  von  Johann  BaptistBarzell,  Kan- 
tonalpfarrer  in  Egisheim,  den  14ten  Septembcr,  am  Ged&chtniss- 
tage  der  Erhdhung  des  hoiligen  Kreuzes,  1864,  vorgetragen  von  dem 
77jahrigen  Greise  Th.  Mich.  Fritsch,  Kautonalpfarrcr  in  Schlett- 
stadt.  Typog.  de  Ch.  Heïbig  à  Sehleatadt  (novembre);  in-8',  12  p. 

106.  Théorie  des  Bewusstsoins.  Ein  psychologischer  Versuch,  von 

O'  J.  Fr.  Brnch,  Professor  der  Théologie  uud  Prediger  in  Strass- 

bnrg.  Strasbourg,  Treuttelet  Wûrtz,  1864;  in-8».  VIII-387  p. 

Ouvrage  dédié  A  H.  le  D'  Charles  Schmidt ,  professeur  de  théologie  A 
Strasbourg. 

107.  Enseignements  spirites  et  moraux,  selon  saint  Éloi:  La  Sagesse. 

Strasbourg,  typog.  de  V  Berger-Levrault ,  in-18,  VIII-59  p.  La  Vertu, 

In-18,  Vni-113  p. 

N**  14  Pt  15  des  ■  ouvrages  en  manifestation  de  saint  Éloi,  écrits  f>ar 
Sebron.  • 

108.  Cantiques  chrétiens.  10*  édit.  revue  et  modifiée.  1"  édlt.  avec  mu- 
sique. Paris,  à  la  librairie  évangilique  ^  1864;  Strasbourg ,  typog.  de 
F*  Berger-Levrault ,  in-18 ,  VII-425  p. 

109.  Erz&hinngen  fttr  Liebhaber  der  Oottseligkeit.  Strasbourg ,  typog. 
de  O.  Silbermann,  in-8*,  16  p. 

ZtshU  d'rottf,  von  Bôgner ,  Pfarrer.  —  Zir«t  Ziige  mis  dtm  Leben  des  Admi- 
rait von  Coligny ,  Bastisn ,  Pfarrer ,  etc. 


(  164  ) 

110.  étude  0ur  l'épîtro  de  Luther  à  la  noblesse  allciuaude,  par 
Ch.  Fuchs.  Stroêhourçy  typog.  de  O.  Silbertnannf  lu-8*,  34  p. 

Thèse. 

111.  Essai  sur  l'origine  delà  théorie  du  Logos  et  sur  les  rapports  do  la 
doctrine  de  Jean  avec  celle  de  Philon,  par  J.  J.  Gaillard.  Stras- 
bourg ,  typog.  de  Q.  Silbermann ,  in-8*,  35  p. 

112.  Neue  Btbelabschnitte ,  von  D'^ienlen.  Typ.  de  O.  Silbermann, 
in-8%  8  p. 

lis.  Les  détenus  Israélites  des  maisons  centrales,  par  Jonas  Weyl, 
rabbin  de  la  maison  centrale  de  Nîmes.  Strasbourg  y  typog.  de 
Christophe  f  1864.  in-S»,  7  p.  et  1  tableau. 

114.  Journal  d'un  colon  d'Algérie,  par  Ch.  Dubois.  Strasbourg  ,  typog. 
de  Ed.  Iluder.  pet.  in-8%  84  p. 

115.  Quelques  cas  exceptionnels  de  hernies, parM.  le  D<'£ug.  Bœckel. 
Strasbourg^  typog.  de  O.  Silbermann^  in*8*,  12  p. 

116.  Citolégie  rationnelle.  Méthode  de  lecture  rédigée  d'après  un  plan 
entièrement  nouveau.  Manuel  du  maître,  par  Th.  Hatt,  instituteur 
public.  Bisehwillerftyp.  de  Frid.  Posth,  1864;  in-4-,  IV-74  p.,  et  atlas 
de  34  tableaux.  —  6  fr.  90  c. 

117.  Guide  de  la  conversation  français-anglais  à  l'usage  des  voyageurs 
et  des  étudiants ,  par  L.  Smith,  édition  augmentée  de  la  prononcia- 
tion figurée  de  l'anglais.  Paris  t  Fouraut  (1864),  typog.  de  O.  Silber- 
mann, in-16  carré,  356  p. 

118.  L'allemand  enseigné  par  la  pratique,  par  M.  Lévy  et  M.  Courtin. 
1'*  partie.  Méthode  ou  Petite  grammaire.  Paris,  1864,  typ.  de  0.  Sil- 
bermann; IV-92  p. 

119.  Conseil  général  du  département  du  Bas-Rhin.  Rapport  de  M.  Mi- 
gneret,  préfet  du  département,  i  l'oivverture  de  la  session  ordinaire 
de  1864.  Strasbourg ,  typog.  de  F»  Berger-Levrault ,  in-4',  VIII-239  p. 
(Août  1864.) 

Sanreillance  de  la  librairie  étrangère ,  p.  61.  —  Description  du  départe- 
ment, p.  160.  —  Société  des  amis  des  arts,  p.  161.  —  Société  littéraire, 
p  162.  —  Société  pour  la  conservation  des  monuments  historiques  d'Alsace, 
p.  163.  —  Monuments  historiques,  p.  164.  —  L' Alsace  ancienne  et  moderne, 
p.  16b. 
ISO.  Von  den  Volksbanken,  nach  Sohultse-DelitRch.  von  Seinguerlet. 
Strasbourg,  typog.  de  O.  Silbermann  (août  1864);  pet.  in-8»,  69  p. 

Elirait  du  journal  IsTemps.  reproduit  avec  texte  et  traduction  par  le  Courrier 
du  Bas- Rhin. 


(  165  ) 

1S1.  Mémoire  lar  le  polissuge  des  lignes  de  honblon  au  moyeu  de 
groMec  perches  ou  poteaux,  d«  ehafnea  et  de  fll  de  fer,  do  M.  Ch.  H. 
Schattenmann.  Stroêbourgf  typog.  de  O.  Silbermanni  1864;  in-8*,  8  p- 
avee  une  planche. 

Le  même  mémoire  en  allemand,  8  pages 

128.  Banque  du  peuple  do  Strasbourg.  Projet  do  statuts.  Strasbourg , 
tgpog,  de  O,  Silbermaniif  in-12,  18  p. 

I  Le  présent  projet  de  statuts  est  proposé  par  M.  Rcederer ,  Grandes-Ar- 
cailes,  41 ,  qui  offre  de  donner  les  renseignements  qu'on  pourrait  désirer.  • 

188.  Conseil  général  du  Bas-Rhin.  Session  de  1864.  Rapport  du  Préfet  et 
procès-verbal  des  séances.  Stroêbourg^  typog.  de  V  Berger-Levrault, 
in-4%  XII-2S5-839  p. 

184.  Ville  de  Strasbourg.  Cahier  d'observations  présenté  par  le  Maire 
à  l'appui  du  compte  administratif  de  1863,  suivi  dos  comptes  spé- 
ciaux. Strasbourg  f  typ»  de  V*  Berger -Levraultt  in-8*,  318  p. 

186.  école  professionnelle  de  Mulhouse.  Discours  prononcé  à  la  dis- 
tribution des  prix  du  9  août  1864,  par  M.  Russ ,  professeur  de  ma- 
thématiques élémentaires.  Strasbourg ,  typog.  de  G.  Silbermann , 
1864(aoat);in^%16p. 

186.  I^tnde  sur  la  pachyméningito  hémorrhagique ,  par  J.  Christian. 
Strasbourg  f  typog.  de  F*  Berger-Levrault  ^  août  1864;  gr.  in-8*,  104  p. 
Tirage  k  part  d'une  thèse  préf  entée  à  la  Facetté  de  médecine  de  Strasbourg. 
Iç  18  août  1864,  pour  obtenir  le  grade  de  docteur  en  médecine. 

187. Topographie  et  histoire  médicale  de  Strasbourg  et  du  département 
du  BaS'Rhin ,  par  V.  Stœber  et  Q.  Tourdes.  Typog.  de  F*  Berger- 
Levraultf  gr.  In •8',  617  p.  —  8  fr.  50  c. 

Tirage  k  part  de  la  Dticriplton  du  dèparUmtnt  du  Ba$'Bhin.  t*  volume. 

188.  Arithmétique  simplifiée  et  appliquée  au  service  militaire,  par 
P.  J.  Laplaine,  3*  édit.  Typog.  de  F*  Berger- Levrault  ^  in-18,  164  p. 
—  1  fr.  60  c. 

189.  Considérations  sur  la  praticiflture  et  les  pâturages  en  Alsace,  pré- 
sentées au  concours  ouvert  par  la  Société  des  sciences ,  agriculture 
et  arts  du  Bas^Rhin ,  le  1"  octobre  1863  (par  Flaxland).  Autog.  de 
H.  Wieger  à  Strasbourg  j  pet.  in-fol.,  47  p.  (Août  1864.) 

130.  Mémoire  sur  la  statistique  des  prairies  du  Bas*Rhin.ConcourH  do 
1863  de  la  Société  d'agriculture  ,  sciences  et  arts  du  Bas-Rhin  ,  par 
Kirschleger.  Autog.  de  H.  Wieger  à  Strasbourg ,  pet.  in-fol.,  47  p.,  id. 
Êpifcraphr:  Wass^r  niailit  gras». 


(  16«  ) 

131.  Dea  préparations  mercurielles,  mercnre  et  compoicti  mercuriaiix 
usités  en  médecine ,  par  M.  C.Kasmaun.  Strasbourg ,  typog.  de  HeiU, 
1864;  in-4*,  100  p. 

Tbèie  de  concours  pour  l'agrégalion  en  pharmacie. 

132.  Statuts  de  la  Société  dea  courses  de  Strasbourg.  Statut»,  iu-8*, 

4  p.  Typog.  de  V'  Bergêr-LevrauU. 

La  coUiation  annuelle  est  de  25  fr.  I41  Société  est  fondée  pour  l'auiéiiora- 
tion  des  racen  chevalines  de  l'Alsace. 

Périodiques. 

RBVtJB  d'âi<kack.  Janvier  1865  : 

H.  Lbbbbt.  Notice  nur  les  développements  du  dessin  d'impres- 
sion de  toiles  peintes  en  Alsace.  —  J.  F.  Flaxlakd.  études  sur 
l'élevage,  etc.,  de  la  race  bovine  en  Alsace.  -^  D.  Figcuxa.  Le 
conseil  de  la  Régence  de  Tévéché  de  Strasbourg.  —  F.  Kirsch- 
LKOBR.  La  plante  f  par  Qrimard.  —  Fki^d.  Kubtjs.  Une  taiaon  en 
AUetnagnef  pur  A.  Sehnéegans.  —  Annale*  de  VAtêoeiation  philo - 
nuUique ,  par  Kirsohleger. 

Février  :  D.  Fisohbb.  JLe  conseil  de  la  Régence.  (Suite.)  — 
FXiAZiiARD.  études  sur  l'élevage.  (Suite.)  —  H.  Lbbbbt.  Notice , 
etc.  (Suite.)  —  J.  J.  Laubbkt.  Légendes  d'Alsace.  VL  L'hermitc 
de  Saint-Jean.  —  Kibschucobb.  La  plante.  (Suite.) 

Mars  i  L.  Spacq.  Le  grand-duohé  de  Bade  on  1848  et  1849.  — 
Plazlabd.  Études  sur  l'élevage.  (Suite.)  —  Daoobbet  Fischkk. 
Le  conseil  de  la  Régence.  (Suite  et  fin.)  —  Simonnbt.  Lettre» 
alsaciennes,  V.  —  Kibbbb.  Tissage  par  air  comprimé.  —  Fbéd. 
KuBTZ.  Les  coutume*  du  val  d^Orhtfff  par  Bonvalot.  — VAUaee 
antienne  et  moderne.  Publications  relatives  aux  voies  ferrées  en 
Alsace. 

Rbvub  catholiqub  db  l'Ai.8acb.  Janvier  1865  : 

A.  GfiTULiH.  Le  positivisme.  —  Habaubr.  Affranchissemeut 
des  communes.  —  Bocbbkmbybb.  Un  curé,  (l*'  art.)  —  P.  Mubt. 
Fleure  dowdnieameêf  par  le  vicomte  de  Bnssierre.  —  Le  Courrier 
du  Boê'Bhin  et  l'eneyelique. 

Février:  Vieomte  db  Bdssibbbb.  Visite  au  quartier  du  Traste- 
vere.  —  P.  Mitby.  S.  J.  Le  bienheureux  Canisius  en  Alsace.  — 
F.Dbtroybs.  L'Alsace  au  V*  siècle  était-elle  al  émane?  —  J.Muby. 
I>e  Courrier  du  Bas-Rhin  et  les  conflits  religieux  d'Allemagne.  — 
Chroviqub.- —  Le  Courrier  du  Bas-Rhin  et  Tartufe  f  etc. 

Mars  :  Ko.  Borvalot.  Le  droit  du  Jnveigneur  en  Alsace.  — 
Cazbaux.  L'abbé  Mfibe.  —  A.  Outhuh.  Le  positivisme  et  la 
i^cicnce.  (8uite.)  —  Bockemmeybk.  Un  curé.  (2*  art.)  —  D.  F.  A 


(  leî  ) 

Pie  IX.  (Poéeie  '.)  —  Cmkokiquk.  Notice  nécrologique  sur  M.  l'abbé 
Rencker. 
Bulletin  dk  la  Société  pour  la  cokskbvation  des  uonuukntk 
HUTOBIQUB8  d'Alsack,  2*  téric ,  tome  III,  1"  livraison. 

1"  partie  :  Procès-verbaux  dos  séances  (11  avril -12  décembre 
1864).  —  3  planches  lithographiées  :  Sépulture  romaine,  décou- 
verte À  Bernolsheim.  —  Plan  du  château  de  Uob-Landsporg.  — 
Plan  dn  château  de  Plixbourg. 

S'  partie  :  Mémoires  :  L.  Spacii.  Découverte  d'une  villa  ro- 
maine à  Trêves  (extrait  d'un  mémoire  de  M.  Milmowski).  — 
L.  Spach.  Bruno  do  Ribeanpierre  et  les  délégués  de  Strasbourg, 
prisonniers  à  Schwanberg.  —  P.  Hcot.  Rapport  sur  l'ancienne 
cloche  de  Lauttenbach  (XV«  siècle),  détruite  en  1863.  —  Sipfer. 
Note  tar  nne  pierre  épigraphique  consacrée  â  deux  divinités , 
trouvée  à  Niederbroun  en  1842.  —  Siffbr.  Description  de  deux 
monuments  romains  faisant  partie  do  la  statuaire,  retrouvés  l'un 
•n  1842  â  Niederbronn ,  l'autre  en  1844  à  I^angensonltzbach,  où 
l'on  voit  figurées  deux  divinités  :  Vénus  et  Abondance.  —  Siffbb. 
Notice  sur  deux  bas-reliefs  figurant  Pallas,  découverts  tous  deux 
â  Niederbronn,  l'un  en  1842,  l'autre  en  1760.  —  Qdiqubbbz.  No- 
tice sur  le  château  de  Liebstoin.  —  Heitz.  Ancienne  gravure  re- 
présentant la  cathédrale  et  l'horloge  astronomique  do  Strasbourg. 

—  Saboubib  de  Nahton.  L'Abbaye  de  Saint-Apollinaire.  —  De 
MoBLET.  Les  Cromlech's  de  Mackwiller,  avec  10  gravures  sur 
enivre  et  2  grandes  planches.  —  Siffbb.  Notice  sur  une  baignoire 

'    romaine  à  eau  chaude  et  à  transpiration,  existant  à  Niederbronn. 

—  Siffbb.  Notice  sur  un  autel  épigraphique  d'origine  païenne , 
eonsaoré  aux  dieux-mânes,  découvert  à  Niederbronn  vers  le  mi- 
lien  de  la  seconde  décade  du  siècle  courant.  —  Spaoh.  Le  moine 
Ofcfrit  et  l'abbaye  de  Wissembourg  au  XIX«  siècle. 

EL8JB88MCUB8  Saicstaosblatt.  N*»  40  {1"  octobro)  à  53  (31  décembre 
1864): 

Dao.  Fischeb.  Vcrdammungsurtheil  eines  Skeptikers,  1530.  — 
F.  O.  Karl  Bernhard ,  elsftssicher  Dichter.  —  Dao.  Fisohbb.  Die 
ehmalige  Priorei  Sanct  Quirin.  -^  Auo.  St.  Zur  Gkschiohte  der 
Buchdrnokerei  in  Mttlhausen.  —  Th.  Kleib.  Zur  Geschichte  der 
Qraftchaft  Hanau-Lichtenberg.  —  Mao.  Fbieobbich.  Strassbur- 
ger  Briefe.  —  Bœse.  Aus  Algier.  —  Chronik  :  année  1865,  n**  1  à 
9. 1*^  Janvier  au  4  mars.  —  Dao.  Fiscueb.  Die  Stadt  Pfalzburg. 

—  A.  St.  JBIsftssische  Volkssagen  :  Maria  in  der  Eich,  bel  Ruc- 


I  Que  signifient  ecs  cris  et  cm  clsmeurit  étranges 

Pareils  aux  bruits  confus  que  font  les  avalanches  (! 
I  a-rime  est  dure  pour  des  oreille»  italienne». 


(  168  ) 

lisheini.  —  Tu.  Klkix.  Der  Conscrit  von  Gaujot.  —  Zur  Gc- 
•chlchte  des  strassburger  MUnsterbaus.  —  Kisschleobr.  Rhei- 
niscbe  Badliteratnr.  —  Une  saison  en  Allemagne ,  par  A.  Schnée- 
gans.  —  St.  Kapello  Mûlhausen,  bel  BollwiUer.  —  Strassburger 
Briefe.  —  Chronik.  —  Briefe  aus  Algier. 

Zritschrift  fOr  DIB  Qkschicutk  DBS  Obebrbbins.  17ter  Baud.  ates 
Heft ,  1865  : 

MoMB.  Benierkungen  zur  Kunsigeschichte.  —  lDEM..Ueber  das 
Kriegswosen  vom  ISten  bis  17ten  Jahrhundert.  —  Pfalcgraf  Fri- 
derich  bekenut  dass  ihm  die  Stadt  Uagenau  ihre  grosse  BUchse 
goliehen  habe.  Iter  October  1452.  —  Wachtdienst  der  Zftnfte  eu 
Strassburg  bei  der  Gefahr  des  Bundschuhs.  16ter  Mai  1502. 
(FortsetK.)  —  Dambacuer.  Urkunden  sur  Geschichte  der  Grafen 
von  Freibarg.  (Fortsetx.)  —  Idbm.  Schw&bisobe  Kldster.  (Fort- 
selE.)  —  loBM.  Kloster  Bebenhausen.  (FortsetE.) —  Badbr.  Land- 
vogtei  Schliengen.  (Fortseta.  )  —  Idbm.  Oeffnnng  des  Stift- 
Sftckingisohen  Dinghofs  su  Schliengen.  (17tes  Jahrh.)  —  Monb. 
Stadtordnnngen  des  14ten  und  15ten  Jahrhunderts  von  Caub 
und  Bregens.  —  Idbm.  Oeschichtliche  Notisen.  Legeê  et  Canones. 

Échos  du  Rhxr.  3*  année ,  1865.  N-*  1  à  8. 

Laurent.  Apologie  de  la  pèche  à  la  ligne.  (Poésie.)  —  K.«:ppb- 
lir.  De  l'utilité  des  forêts.  —  Bavrlabr.  Martin  Bchœn  ou 
Schœngauer.  —  Kjeppelih.  Chasseurs  et  braconniers.  —  Sociétés 
chorales.  —  Gjrmnastique.  —  Révélations  de  Gambrinus,  etc. 

Rbvub  maritime  bt  colohialb  ,  février  1865  : 

La  guerre  d'Amérique.  Campagne  du  Kentuckjr,  par  M.  A.Kralz. 
Maoazin  rflR  die  Litbratur  des  Auslandbs  ,  1864.  n*  48  : 

Die  historische  Gesellschaft  in  Strassburg  und  Colmar,  p.  768. 

Estampes. 

1.  Vue  générale  de  la  vallée  du  Volcan  de  JoruUo,  par  Henri  de 
Saussure,  lithographie  teintée.  F.  Simon,  à  Strcubourg.  Longueur, 
J**.40;  hauteur,  37  cent. 

S.  Cirque  de  Gavarnie.  Frossard  deliu.  Chromo-lithographie.  F.  Si- 
mon ,  à  Streubourg. 

3.  Une  Noce  à  la  ville ,  par  Victor  Adam.  Wentzel,  lithog.  à  WUtem- 
bourg. 

4.  Une  Noce  au  village,  par  Victor  Adam.  Wentztl^  lithog.  à  Wisêtmbourg. 

5.  La  Promenade  à  la  campagne,  par  Victor  Adam.  Wentsel ,  lithotj. 
à  Wisafmhoiirg. 


NumAbos  7bt8  HOCCCLIV  Avsil •  Juik 


LE 

BIBLIOGRAPHE  ALSACIEN 


GAZETTE 

LITTÉRAIRE,  HISTORIQUE,   ARTISTIQUE 


ANCIENNES  INDUSTRIES  D'ALSACE 
ET  DE  LORRAINE.» 


Manufacturée  de  porcelaine  et  de  faïence. 


VU. 


Joseph  Uannoug  rétablit  I*  fabrique  de  porcelaine  do  Strasbourg.  — 
Son  procès  avec  les  liéritiers  de  Rohaii.  —  établissements  nou- 
▼eaax  à  Haguenau ,  Bade  ot  Colmar. 

Beyenons  maintenant  au  fils  aîné  de  Paul  Haimong 
que  nou8  avons  laissé  en  Alsace  ,  à  la  tête  des  établisse- 
ments de  sa  famille.  Si ,  de  ce  côté ,  la  décadence  fut 
moins  prompte  ,  elle  n'en  aboutit  pas  moins  à  un  désastre 
complet.  Joseph  se  borna  d'abord  à  la  fabrication  de  la 
faïence  ;  mais  lorsque  l'arrêt  du  15  février  1766  eut  per- 
mis de  fabriquer ,  en  France  ,  de  la  porcelaine  décorée 


1.  Yoy.  le  Bibliographe  alsacien,  2*  année,  p.  277,  ot  3*  année,  p.  1 , 
89,  89  et  133. 


#' 


(  170  ) 

en  bleu  ou  en  camaïeu  xl'une  seule  couleur,  il  transforma 
son  usine  et  s^occupa  surtout  de  la  production  de  cette 
dernière  sorte  de  poterie.  Ses  établissements  étaient, 
prétend-il ,  dans  une  situation  prospère ,  lorsqa'en  1774 
les  entrepreneurs  de  la  ferme  royale  ,  sans  égard  pour  les 
dispositions  de  l'arrêt  du  Conseil  d'Ëtat  du  17  janvier 
1723  qui  avait  réduit  à  3  livres  le  droit  sur  les  faïences 
provenant  des  provinces  réputées  étrangères  *,  voulurent 
taxer  sa  marchandise  au  taux  du  tarif  de  1664 ,  c'est-à- 
-^  dire  à  28  livres  du  cent  pesant  brut  pour  les  faïences , 

et  140  livres  pour  les  porcelaines.  Hannoug  n'oublia  pas 
d'observer  qu'en  1754,  lorsqu*on  avait  obligé  son  père  à 
quitter  la  France ,  le  Conseil  avait  basé  sa  décision  sur 
ce  que  l'Alsace  était  réputée  province  étrangère,  sans 
l'être  effectivement.  N'y  avait-il  pas  injustice  flagrante  à 
répudier  aujourd'hui  cette  interprétation  pour  exécuter 
une  mesure  qui  devait  nécessairement  amener  la  ruine 
de  ses  manufactures?  Le  nouveau  droit  excéderait,  en 
effet ,  le  plus  souvent  le  prix  d'achat  de  la  marchandise  , 
car  il  serait  de  5  livres  6  sous  pour  les  faïences,  et  de 
28  livres  pour  les  porcelaines ,  tandis  que  la  douzaine 
d'assiettes  de  la  première  sorte  coûte  4  livres  en  qualité 
moyenne  ,  et  celle  de  la  seconde  sorte  ,  20  livres. 

Malgré  l'activité  de  ses  démarches  et  l'appui  que  dai- 


1.  Cet  arrêt  avait  été  rendu  sur  les  réclamations  des  fabricants  de 
bordeaux  et  de  Lille,  qui  se  trouvaient,  bous  ce /apport,  dans  les 
mêmes  conditions  que  leur  confrère  d'Alsace.  —  PIur  tard,  la  même 
modération  de  droits  fut  accordée  aux  manufactures  de  Saint -Clé- 
mont  et  Niederwlller.  - 


(  171  ) 
gnaient  lui  prêter  les  princes  de  Rohan  ,  qui  tous  deux , 
comme  marque  particulière  de  leur  haute  bienveillance  , 
avaient  honoré  de  leur  signature  son  contrat  de  mariage , 
Hannong  n'avait  pas  encore  obtenu  ,  en  1779  ,  de  solu- 
tion favorable  à  cette  affaire.  Pendant  ces  quatre  ou  cinq 
années  ,  son  commerce  était  resté  en  soufirance  ,  les  em- 
barras de  sa  situation  n'avaient  fait  que  s'accroître  :  une 
catastrophe  était  imminente. 

8uf  ces  entrefaites  ,  le  cardinal  Constantin  étant  mort 
(11  mars  1779),  ses  héritiers  ordonnent  immédiatement 
la  liquidation  de  sa  succession.  Le  21  mai ,  le  sieur  Pet- 
messer ,  receveur  général  do  Tévêché  de  Strasbourg  ^ 
procède  à  la  vérification  de  la  caisse  du  sieur  Schmîtt , 
receveur  dudit  évôché,  et  constate  un  déficit  de  445,359 
livres.  Schmitt  déclare  que  les  avances  successives  qu'il 
avait  faites  au  sieur  Hannong ,  entrepreneur  de  la  manu- 
facture de  faïence  de  Strasbourg,  étaient  la  cause  de  son 
embarras ,  et  il  remet  les  reconnaissances  de  ce  dernier, 
datées  de  1777  et  1778,  lesquelles  contiennent  promesse 
de  remboursement,  lorsque  le  gouvernement  aura  permis 
au  sieur  Hannong  de  faire  librement,  le  commerce  de  la 
faïence  dans  l'intérieur  du  royaume. 

Dès  le  25  mai ,  Hannong  adresse  au  cardinal  un  mé- 
moire dans  lequel  il  lui  ofire  la  cession  de  ses  usines , 
sur  le  pied  de  l'inventaire  qui  en  sera  dressé ,  et  s'eng^e 
à  rembourser,  avant  un  an  ,  les  sommes  qu'il  doit  à  la 
succession  ,  si  Son  Altesse  veut  bien  lui  faire  obtenir  la 
réduction  des  droits  qu'il  sollicite  de  la  ferme  royale.  Il 
demande  seulement  qu'on  lui  accorde  un  intérêt  quel- 


(  172  ) 

conque  daiis  les  bénéfices  de  la  fabrication  ultérieure  ; 
la  divulgation  des  secrets  de  la  fabrication  des  porcelaines 
par  son  frère ,  nonobstant  les  réserves  faites  à  son  profit 
personnel ,  et  les  exigences  des  fermiers  généraux ,  à  par- 
tir do  1775,  sont,  dit-il,  les  seules  causes  de  ses  embarras. 

Avant  même  que  cette  lettre  soit  parvenue  à  sa  desti- 
nation ,  Schmitt  et  Hannong  étaient  arrêtés  en  vertu  d'un 
ordre  du  prince  de  Montbarrey,  et,  sans  autre  forme  de 
procès ,  conduits  dans  la  prison  militaire  du  fort  Blanc. 

La  femme  de  Hannong  se  hâte  d'adresser  au  cardinal 
une  supplique  dans  laquelle  elle  lui  représente  les  incon- 
vénients de  cette  incarcération  et  le  tort  que  leur  fait  la 
saisie  de  Tusine ,  qui  doit  entraîner  leur  perte  et  les  mettre 
par  suite  dans  l'impossibilité  de  se  libérer.  De  son  côté , 
le  prisonnier  ofire  caution  pour  sa  personne,  afin  de  pou- 
voir continuer  ses  travaux  dont  la  cessation  est  préjudi- 
ciable aux  intérêts  des  princes,  à  lui-même  et  à  ses  nom- 
breux ouvriers. 

Ces  supplications  restent  néanmoins  sans  effet;  toute 
communication  est  interdite  aux  prisonniers,  on  ne  leur 
permet  même  plus  de  voir  leur  famille.  L'agent  des 
princes ,  le  sieur  Hann ,  prend  en  leur  nom  les  mesures 
les  plus  rigoureuses;  il  paraît  cependant  que  l'opinion 
publique  était  favorable  à  Hannong,  car  l'ammeistre-ré- 
gent  de  la  ville  de  Strasbourg  et  le  grand  sénat  refusè- 
rent l'autorisation  nécessaire  pour  procéder  à  une  saisie 
des  biens  du  fabricant.  Il  fallut  s'adresser  au  conseil  sou- 
verain d'Alsace ,  et  dans  le  courant  du  mois  d'août ,  les 
scellés  furent  apposés  sur  les  deux  manufactures. 


(  173  ) 

Uaniioug  ne  se  décourage  pas  ;  il  présente  au  conseil 
une  requête  pour  obtenir  communication  des  ordres  en 
vertu  desquels  il  a  été  incarcéré  et  fait  remettre  au  car- 
dinal un  mémoire  renfermant  vingt  et  un  projets  de  liqui- 
dation. Dans  toutes  ces  pièces ,  il  repousse  avec  énergie 
raccusation  de  fraude  portée  contre  lui  et  refuse  de  con- 
sentir, comme  Pavait  fait  Schmitt,  à  l'abandon  général 
de  868  biens.  Sa  réponse  à  une  consultation  d'un  sieur 
de  J. ,  sur  cette  affaire ,  est  surtout  d'une  grande  fermeté. 

«  Si  la  dette  de  M.  Schmitt,  dit-il,  était  extraordinaire, 
la  nature  de  la  mienne  était  civile  et  loyale.  La  gêne  de 
la  ferme,  ma  situation,  mon  travail,  tout  rendait  mon  em- 
prunt licite.  L'honnêteté  demande  que  je  pense  à  ma  ré- 
putation, à  mon  honneur  et  au  bien  de  ma  famille,  et 
non  pas  à  justifier  par  des  démarches  ridicules  la  procé- 
dure des  princes.  Si  j'ai  commis  un  abus  condamnable, 
comme  on  le  dit,  pourquoi  hésite- t-on  à  faire  nommer  un 
jnge  qui  me  condamne,  et  pourquoi  m'a-t-on  défendu 
tonte  communication  avec  les  gens  de  lois? 

c Toute  remise,  ai-je  dit  dans  mes  propositions,  ne 
peut  convenir  ni  à  mon  honnêteté ,  ni  à  mon  crédit  :  il  faut 
que  tout  le  monde  soit  payé  et  que  je  n'aie  pas  l'air  d'un 
commerçax^t  en  faillite.  Après  le  mal  que  la  ville  et  la 
province  confessent  que  j'endure  injustement,  quelle 
confiance  le  prince  pourrait-il  avoir  à  ma  sincérité?  Quel 
intérêt  aurais-je  de  travailler  avec  zèle  pour  lui  ?  Toutes 
vos  propositions  tendent  à  dégrader  mes  sentiments  :  si 
j'étais  capable  d'y  accéder,  mériterais-je  alors  les  bonnes 
grâces  du  prince? 


(  174  ) 

«  Si  j^ai  le  malheur  de  lui  déplaire  par  ma  roideur , 
j*en  serais  au  désespoir;  mais  au  moins  ai-je  fait  que  mon 
honnêteté  méritera  son  estime.» 

Ce  n*est  point  là ,  en  tout  cas ,  le  langage  d*un  mal- 
honnête homme ,  et  malgré  Torigine  quelque  peu  équi- 
voque de  la  dette  dont  il  s'agit,  on  ne  peut  parcourir  les 
nombreux  mémoires,  requêtes,  suppliques  et  documents 
justificatifis  publiés  par  Hannong  sans  éprouver  une  sym- 
pathie réelle  pour  le  malheureux  manufacturier;  il  reste 
du  moins  bien  établi  par  les  pièces  mêmes  du  procès  que 
Tagent  des  princes  n'a  pas  agi  suivant  l'intérêt  bien  en- 
tendu de  ses  clients,  et,  en  tout  cas,  n'a  pas  toujours 
procédé  avec  les  ménagements  et  la  légalité  que  com- 
mandait la  position  des  personnes  engagées  dans  cette 
affaire.  Le  cardinal  Louis'  n'avait,  du  reste,  jamais  paru 
disposé  à  continuer  au  potier  strasbourgeois  la  protection 
dont  son  oncle  l'avait  honoré,  et  lorsque  survinrent  ces 
difficultés ,  il  l'abandonna  sans  hésitation  au  zèle  de  ses 


1.  Je  u'ai  pas  à  jnger  ici  ce  prélat  auquel  les  débats  dn  Collier  ont 
fait  une  triste  célébrité;  mais  Je  ne  puis  résister  au  désir  do  citer  une 
petite  anecdote  qui  met  on  évidence  la  sotte  légèreté  de  son  carac- 
tère; il  s'agit,  d'ailleurs,  de  porcelaines  et  de  faïences.  A  diverses 
époques  de  l'année,  il  y  avait,  au  siôole  dernier,  sur  la  place  du 
Dôme  de  Strasbourg,  en  face  dn  palais  épiscopal,  une  foire  de  ces 
sortes  de  marchandises.  Un  Jour  que  la  place  était  littéralement  cou- 
verte de  vaisselles  de  toutes  sortes,  exposées  par  les  marchands  de 
la  ville  et  des  environs ,  le  cardinal  vint  i  sortir  de  chez  lui  en  grand 
équipage.  A  la  vue  de  ce  fragile  déballage,  il  fut  pris  soudain  de  la 
singulière  fantaisie  de  faire  une  action  d'éclat,  et  ordonna  au  cocher 
de  lancer  ses  quatre  chevaux  au  galop  sur  la  place,  qu'il  traversa  ainsi 
au  grand  ébahissement  du  {Populaire...  On  paya  largement  le  dégât.... 
Mais  les  pauvres  du  diocètie  n'eu  furent  pas  plus  riehes. 


(  175  ) 

agents;  atissi,  plus  tard,  Hannong  ne  se  fît- il  pas  faute 
de  lui  reprocher  dans  ses  écrits  d^avoir  abusé  de  son  in- 
fluence pour  provoquer  contre  lui  des  mesures  vexatoîres 
et  illégales;  il  Taccuse  notamment  d'avoir  fait  menacer 
8»  femme  d'une  lettre  de  cachet,  parce  qu'elle  s'était  per- 
mis de  présenter  à  la  reine  un  de  ses  mémoires  imprimés, 
et  d^avoir  fait  saisir  et  détruire  ces  mêmes  mémoires  sans 
«neiin  titre  judiciaire  *. 

A  partir  de  ce  moment,  octobre  1779,  la  procédure 
suivit  son  cours,  sinon  régulier,  du  moins  assez  rapide  ; 
malgré  les  protestations  et  oppositions  de  Hannong,  la 
saîde  est  maintenue  ;  les  chevaux  et  mai-chandises  sont 
vendus  à  la  requête  des  princes  agissant  sous  le  nom  du 
tteur  Schmitt,  créancier;  les  ouvriers  déliés  de  leurs  en- 
gagements et  serments  envers  le  manufacturier  ;  les  livres 
de  commerce,  documents  et  papiers  déposés  au  grand 
aénat  de  Strasbourg. 

Cependant,  après  une  année  de  détention,  Hannong 
avait  consenti  à  signer  une  transaction  par  laquelle  il  lui 
était  accordé  dix  années  de  terme  et  une  remise  de 
200,000  livres.  Rendu  à  la  liberté  par  suite  d'un  arrêt 
de  surséance  du  4  août  1780,  il  s'applique  à  remonter 
ses  usines;  après  quatre  mois,  il  travaillait  avec  75  ou- 
vriers et  avait  payé  20,000  livres  à  ses  créanciers.  Mais 
on  lui  avait  imposé  des  commissaires  gardiens  qui ,  dit-il  ^ 
gênaient  ses  opérations,  lui  refusaient  les  matériaux,  trai- 


1.  Ce*  docnmenUi  que  jo  u'ai  vus  mentionués  nulle  part,  août,  en 
«ffet,  at^ourd'hui  d'nne  extrême  rareté.  Voir,  note  IV,  quelques  in- 
dleationt  bibliographiques  sur  ce  sujet. 


(  176) 

taient  tyranniquement  ses  ouvriers  et  les  obligeaient  aa 
travail  sous  peine  de  prison  en  leur  refusant  leurs  salaires 
et  la  nourriture.  De  jour  en  jour,  la  situation  devient 
plus  difficile  et  plus  embarrassée. 

Après  avoir  fait  des  efforts  inimaginables  pour  conju- 
rer sa  ruine ,  et  épuisé  tous  les  moyens  de  conciliation , 
rinfortuné  porte  pour  la  seconde  fois  ses  plaintes  au  pied 
du  trône;  le  2  avril  1781,  il  dépose  un  objet  de  porce- 
laine, décoré  par  sa  fille,  dans  le  cabinet  de  la  reine  qui 
répond  par  des  paroles  encourageantes;  puis  toute  la  fa- 
mille se  jette  aux  pieds  du  roi ,  à  la  porte  de  la  chapelle 
du  château  de  la  Muette,  implorant  justice  et  protection. 
Enfin  Hannong  adresse  mémoires  sur  mémoires  au  mi- 
nistre ,  demandant  la  permission  de  présenter  ses  moyens 
de  défense  et  se  plaignant  toujours  de  l'irrégularité  de 
la  procédure. 

Tout  fut  inutile  ;  sur  'les  renseignements  défavorables 
donnés  par  M.  de  la  Galaizière,  Hannong  fut  éconduit. 
Découragé  cette  fois,  et  à  bout  de  ressources,  il  s'enfuit 
en  Allemagne ,  et  de  là ,  adressa  au  roi  de  nouveaux  mé- 
moires justificatif  qu'il  fit  imprimer  et  répandre  en  Al- 
sace. Mais  déjà  ses  créanciers,  profitant  de  son  absence, 
l'avaient  fait  déclarer  en  état  de  faillite,  et  toutes  ses 
protestations  ne  purent  empêcher  la  vente  de  ses  usineer. 

Peu  de  temps  après ,  Joseph  Hannong  revint  en  France. 
D  était  à  Paris  en  1787  et  1790  ;  puis,  à  cette  époque , 
il  alla  définitivement  se  fixer  à  Munich  où ,  selon  toute 
probabilité,  il  resta  jusqu'à  sa  mort.  Cette  dernière  partie 
de  son  existence  fut  non  moins  triste  et  non  moins  agitée 


(  177  ) 

qae  celle  qui  Tavait  prëcédëe,  car  après  les  revers  de 
fortune,  d'affreux  malheurs  de  famille  vinrent  accabler 
le  pauvre  vieillard;  mais  le  récit  de  ces  évënements/qui 
ne  se  rattachent  qu'indirectement  à  mon  sujet,  ne  peut 
iei  trouver  sa  place,  et  je  noterai  seulement,  pour  termi- 
ner, que,  dans  Tâge  lo  plus  avancé^  Hannong  n'avait 
rien  perdu  de  son  ardent  amour  pour  les  travaux  céra^ 
miques,  car,  en  1800,  il  se  préoccupait  encore  de  mon- 
ter, aux  environs  de  Munich,  des  usines  pour  la  fabrica- 
tion d'une  ardoise  factice  de  son  invention. 

L'usine  de  Strasbourg  cessa  d'exister  en  1780;  quant 
k  ceUe  de  Hagnenau ,  elle  survécut  à  la  ruine  de  Han- 
nong. Le  frère  de  ce  dernier,  Pierre ,  avait  racheté  toutes 
les  marchandises  non  finies  et  les  matériaux  vendus  aux 
enchères,  et,  pour  avoir  les  moyens  d'en  achever  la  fa- 
brication ,  il  fut  obligé  de  s'associer  avec  le  sieur  Xavier 
Hallez,  receveur  municipal  du  lieu  et  acquéreur  de  l'im- 
meuble. —  Plus  tard,  la  manufacture  fut  exploitée  par 
la  veuve  Anstett ,  à  laquelle  succédèrent  Anstett  fils, 
M.  Barth  et  M.  Vollet,  en  1786.  Ce  dernier  monta,  vers 
la  même  époque ,  uneseconde  manufacture  pour  la  fabri- 
cation de  la  faïence ,  de  la  terre  anglaise  et  de  la  terre  de 
Luxembourg.  C'est  l'usine  qui  existe  encore  aujourd'hui 
et  dans  laquelle  on  fait  des  poêles  en  faïence. 

Pour  clore  cette  longue  liste  des  établissements  fondés 
par  la  famille  Hannong ,  il  me  reste  à  citer  une  fabrique 
d^aïence  et  de  terre  de  pipe  montée  à  Bade,  vers  1799, 
par  Charles-Stanislas  Hannong,  petit-fils  de  Balthasar, 
que  la  République  avait  condamné  à  l'exil.  C'est  à  cette 


(  "8  ) 
oocaBÎon  que  Joseph  entretint  avec  son  cousin  la  con*es- 
pondance  dont  j*ai  parlé  et  dans  laquelle  j'ai  puisé  quel- 
ques-uns des  faits  qui  précèdent. 

Plusieurs  autres  établissements  céramiques  ont  existé 
en  Alsace  au  siècle  dernier  ou  au  commencement  de  ce- 
lui-ci; mais  leurs  productions  ne  m'ont  pas  paru  avoir 
un  caractère  artistique  suffisant  pour  qu'il  convienne  d'en 
parler  ici.  Je  mentionnerai  cependant,  d'après  des  indi- 
cations que  je  dois  à  l'obligeance  de  M.  Mossmann ,  de 
Thann,  des  essais  d'impression  sur  faïence ,  faits  en  1803^ 
à  Colmar,  par  le  nommé  Anstett  dont  il  a  déjà  été  ques- 
tion ci-dessus.  Ce  fabricant  fit  même  de  la  porcelaine , 
ainsi  que  le  prouvent  deux  pièces  déposées  au  musée  de 
la  ville  et  portant  l'une  la  marque  Colmar,  et  l'autre  la 
signature  Anstett  en  lettres  d'or.  Ce  sont  un  bol  et  une 
soucoupe  à  filets  d'or  et  décor  polychrome   de  sujets 

champêtres,  guirlandes  de. fleurs  et  papillons. 

A'.  T. 

(Syra  coatinnc.  ) 


LES  COMMENCEMENTS  DE  L'IMPRIMERIE 
DANS  LES  VOSGES. 

Tout  le  monde  sait  que ,  par  son  influence  sur  la  civi- 
lisation et  les  progrès  de  l'humanité  en  général ,  l'im- 
primerie occupe  le  rang  le  plus  distingué  parmi  les 
découvertes  de  l'esprit  humain.  Elle  fait  donc  à  bon 
droit  époque  dans  l'histoire  du  monde  et  doit  aussi  Aire 
époque  <lans  l'histoire  des  provinces. 

Dans  les  Vosges ,  la  ville  de  Saint-Dié  peut  se  glorifier 


(  179  ) 

d*ayoir  mis  an  jour  les  premiers  produits  typographiques 
du  département.  M.  Beaupré  ,  membre  correspondant  de 
la  Société  des  antiquaires  de  France ,  dans  son  admirable 
ouvrage ,  intitulé  Recherches  historiques  et  bibliographiques 
sur  les  commencements  de  l'imprimerie  en  Lorraine  et  sur 
ses  progrès,  nous  apprend  que  Saint-Dié  possédait  de 
bonne  heure  une  imprimerie  dont  l'existence  est  révélée 
par  des  livres  datés  de  1507  et  1609  ,  mais  rarissimes  et 
complètement  ignorés  des  bibliographes  du  siècle  dernier. 
M.  Gravier ,  dans  son  Histoire  de  Saint-Dié ,  nous  donne 
aussi  quelques  détails  intéressants  sur  l'introduction  de 
rimprimerie  à  Saint-Dié  par  le  chanoine  Gauthier  Lud , 
aidé  de  Mathias  Ringmann  : 

«Un  des  auteurs  les  plus  anciens  qui  aient  écrit  sur 
l'Imprimerie  depuis  son  origine  jusqu'en  1689  ,  est  Jean 
de  la  Caille.  H  a  traité  cette  partie  avec  un  rare  talent 
pour  l'époque.  Cependant  il  est  à  regretter  qu'il  n'ait  pas 
donné  de  plus  grands  développements  sur  tous  les  im- 
primeurs de  la  province.  Il  explique  la  naissance  de 
l'imprimerie ,  il  donne  les  noms  des  imprimeurs  et  des 
libraires  dans  le  temps  de  son  origine ,  leurs  impressions , 
leurs  devises  ,  leurs  marques  ,  leurs  épitaphes ,  le  nom 
des  villes  où  l'imprimerie  a  commencé  et  son  accroisse- 
ment jusqu'au  commencement  du  XVI"  siècle ,  et  cepen- 
dant il  ne  dit  pas  un  mot  de  rimprimerie  de  Saint  -  Dié. 
Jean  de  la  Caille  ,  qui  était  auteur  et  imprimeur  à  Paris 
en  1689  ,  était  plus  que  personne  à  même  de  faire  l'his- 
toire de  rimprimerie ,  de  connaître  ceux  qui  ont  attiré 
cet  art  à  Paris ,  et  qui  l'ont  exercé  dans  toutes  les  villes 


(  180  ) 

de  la  province  :  il  le  dit  lai  -  même  ,  il  a  été  le  premier 
qui  ait  fait  paraître  un  traité  historique  sur  Fimprimeric, 
en  £u8ant  suivre  son  ouvrage  d'une  table  alphabétique 
des  villes  où  Ton  a  imprimé  jusqu^en  1689 ,  avec  les 
noms  des  imprimeurs  et  libraires  qui  ont  exercé  cet  art , 
et  nous  n'y  voyons  pas  figurer  la  ville  de  Saint-Dié ,  ni 
le  nom  de  Gauthier  Lud  qui  depuis  longtemps  avait  fait 
sortir  de  ses  presses  «es  premiers  ouvrages;  nous  n'y 
trouvons  pas  davantage  celui  de  Mathias  Bingmann , 
rhabile  continuateur  de  Lud  au  commencement  du  XVF 
siècle. 

«Pourquoi  cette  lacune?  Devons- nous  l'attribuer  aux 
guerres  qui  ont  si  longtemps  dérobé  les  Vosges  aux  in- 
stitutions introduites  dans  le  pays  durant  la  longue  occu- 
pation des  Français ,  ou  aux  désastres  causés  par  ces 
mêmes  guerres?  C'est  ce  que  nous  n'avons  pas  pu  véri- 
fier.» 

Cependant  Louis  XIV,  devenu,  en  1679,  par  le 
traité  de  Nimègue ,  propriétaire  des  évêchés  de  Metz  , 
Toul  et  Verdun  ,  et  de  leurs  dépendances ,  avait  réuni 
presque  toute  la  Lorraine  à  sa  couronne.  Il  est  étonnant 
qu'il  ne  se  soit  pas  plus  préoccupé  des  progrès  d'une 
province  nouvellement  conquise.  Tout  se  tient  dans  le 
développement  intellectuel  d'un  peuple  ,  et  Louis  XIV 
le  comprenait  cependant  bien,  car  il  est  à  remarquer 
qu'il  imprima  à  tous  les  arts  le  cachet  qu'ils  ont  depuis 
toujours  gardé. 

M.  Gravier  nous  apprend  qu'il  se  trouvait  parmi  Ici* 
chanoines  de  Saint  -  Dié  un  vénérable  prêtre  ,  Gauthier 


(  181  ) 

Lnd  ,  associé  par  la  suite  à  Matbias  Ringmann  ,  connu 
sous  le  nom  de  Philésius  des  Vosges,  qui  signala  la  fin  du 
XV*  siècle  par  Tintroduction  de  rimprimerie  à  Saint-Dië. 
Lud  fut  un  de  ces  êtres  privilégiés  que  la  nature  se 
plaît  à  créer  de  siècle  en  siècle  pour  conserver  le  type 
de  Tespècc  humaine  au  milieu  de  la  barbarie.  Il  ne  prê- 
chait les  vertus  que  par  ses  exemples  et  par  le  sacrifice 
de  sa  fortune.  Dans  le  même  temps  qu'il  en  employait 
•une  partie  à  introduire  la  lumière  au  milieu  des  ténèbres 
par  le  secours  de  son  imprimerie  ,  il  sacrifiait  l'autre  à 
combattre  Tîmpiété  de  ses  collègues  par  des  fondations 
religieuses.  Il  consacra  les  premiers  essais  de  ses  presses 
à  la  publication  des  bulles  d'institution  du  pape  Paul  II , 
sur  trois  feuilles  in-4°,  imprimées  à  deux  colonnes  en 
lettres  rondes ,  sans  chifi&cs  ni  réclames.  Cette  première 
impression  annonce  l'enfance  de  l'art.  Au  verso  du  der- 
nier feuillet  y  Lud  a  écrit  ce  distique  sur  son  nom  ,  selon 
l'esprit  du  temps  : 

Poêt  bU  quinque  sedenê  aller  quem  quinqve  aecuntur  , 
—  Et  tuba  cum  Ludo  («i  caret  orbe)  voeor.  — 

(Waltor  Lud.) 

A  la  suite  de  ce  dbtique  est  écrit  de  la  même  main  le 
cérémonial  observé  dans  la  fête  de  1494.  Il  parait  n'avoir 
été  réglé  qu'après  l'impression  des  bulles. 

Dès  la  fin  du  XV®  siècle  le  chanoine  Lud  donnait  une 
grande  activité  au  perfectionnement  de  ces  procédés 
typographiques;  ce  qui  le  distinguait  surtout,  c'était  le 
choix  des  ouvrages  et  la  netteté  des  caractères.  Nous 
voyons  sortir  de  ses  j^resacsFlutarqtie,  Sénèque,  Pétrarque, 


(  182  ) 

qui ,  tour  à  tour ,  furent  mis  à  contribution ,  et  qui  four- 
nirent un  choix  de  morale  que  Lud  répandit  avec  profu- 
sion comme  pour  répondre  à  un  besoin  du  siècle. 

Nous  voyons ,  dans  une  note  fournie  par  M.  Gravier, 
qu'en  1507  il  fit  paraître  un  ouvrage  dédié  à  l'évêque 
de  Toul ,  intitulé  GrammaUca  figwraia,  à  la  fin  duquel 
on  lit  ces  deux  vers  : 

Hie  Gualtheruê  Lud  née  non  Fhileêiuê  ipte 
—  Prcêstrunt  mirit  hee  elementa  typis. 

Anno  Dominl  MDIX , 
Kalen.  Janii. 

Lud  était  un  homme  remarquable  pour  son  temps: 
doué  d'une  imagination  vive  qui  produisait  chez  lui  des 
idées  neuves ,  solides  et  nobles ,  il  découvrait  et  saisissait 
dans  les  objets  ce  vrai  beau  que  les  esprits  ordinaires  n'y 
voient  pas  ;  on  ^mirait  surtout  chez  lui  l'élévation  des 
pensées ,  la  noblesse  et  la  grandeur  des  sentiments.  Le 
champ  qui  s'ouvrait  à  ses  yeux  était  d'une  étendue  im- 
mense ,  il  voyait  dans  l'invention  de  l'imprimerie  les  pro- 
grès de  l'histoire  embrassant  toutes  les  actions  des  hommes 
célèbres,  tous  les  événements  dont  l'univers  a  été  le 
théâtre.  11  voyait  l'historien  s'annoncer  aux  siècles  à  venir 
pour  être  l'organe  de  la  vérité ,  et  il  s'écriait  déjà  avec 
l'enthousiasme  du  poëte  :  «  A  vous  qui  voulez  présenter 
aux  siècles  futurs  le  tableau  des  siècles  passés,  mes 
presses  sont  à  vous.  » 

Voyons  maintenant  comment  M.  Beaupré,  dans  ses 
Recherches  historiques  et  bibliographiques  sur  les  commen- 
cements de  l'imprimerie  en  Lorrame,  s'exprime  sur  Tira- 


(  188  ) 

primerie  qui  existait  à  Saint-Dié  au  commencement  du 
XVI*  siècle.  U  nous  permettra  de  citer  quelques  passages 
de  sa  notice  que  je  considère ,  à  juste  titre ,  comme  le 
trayail  le  plus  consciencieux  sur  la  typographie  en  Lor- 
raine. €  L'imprimerie  de  Saint-Dié,  nous  dit  M.  Beaupré, 
créée  par  un  chanoine  de  Tinsigue  et  antique  Église  que 
les  noms  de  Blarru ,  d'Herculanus ,  de  Pilladius ,  de 
B.nyr  et  de  Riguet  ont  rendue  célèbre  dans  les  annales 
littéraires  de  la  contrée ,  est  remarquable ,  et  le  premier 
livre  qu'elle  a  produit  est  du  plus  haut  intérêt  pour 
l'histoire  de  la  géographie.  » 

Comment  se  fait-il  que  Dom  Calmet  n'en  ait  pas  fait 
mention ,  ni  dans  la  Bibliothèque  lorraine ,  ni  dans  sa 
Notice,  où  pourtant  un  article  de  plusieurs  pages  est 
consacré  à  la  ville  et  à  la  collégiale  de  Saint-Dié?  Pas  un 
mot  du  livre,  pas  un  mot  des  presses,  qui,  en  le  mettant 
au  jour ,  ont  publié  eu  Lorraine  la  découverte  du  nou- 
veau monde ,  et  il  est  question  pour  la  première  fois ,  de 
la  typographie  de  Saint-Dié ,  dans  un  ouvrage  publié  en 
1785  ;  je  veux  parler  du  texte  historique  que  l'abbé  Gran- 
didier  a  joint  aux  Vues  pittoresques  de  TAlsœe ,  dessinées, 
gravées  et  terminées  au  bistre  par  Walter.  (Strasbourg , 
grand  in-4°.) 

< Ce  fut,  dit  cet  écrivain,  aux  environs  de  l'abbaye  de 
Pairis ,  dans  un  village  de  la  vallée  d'Orbey ,  que  prit 
naissance,  en  1482,  Mathias  Ringmaun ,  plus  connu  par 
le  surnom  de  Philésius  des  Vosges. 

«  Disciple  de  Wimpheiing  à  Schlestadt  et  du  fameux 
Jacques  Lefèvrc  d'Étaples  à  Paris ,  il  fut  un  des  premiers 


(  184  ) 
qui  osèrent  secouer  les  entraves  de  la  barbarie  scolastique 
et  s'élever  au-dessus  du  pédantisme  de  Técole.  Ses  maîtres 
lui  inspirèrent  le  goût  des  belles-lettres ,  des  études  solides 
et ,  en  particulier ,  celui  des  anciens  auteurs  dans  leur 
langue  originale.  Bingmann  s'établit  à  Saint-Dié  où ,  de 
concert  avec  Gauthier  Lud ,  qui  en  était  chanoine ,  il 
forma  une  imprimerie  qui  se  distingua  par  le  choix  des 
ouvrages  et  par  la  netteté  des  caractères.  Les  piiesses  de 
Strasbourg  doivent  aussi  aux  soins  de  Ringmann  le  texte 
des  quatre  évangélistes  sur  la  passion  de  Jésus-Christ , 
orné  de  belles  figures  ,  supérieurement  gravées  sur  bois , 
une  vie  allemande  de  Jides  César  y  les  Comédies  de  Plante  y 
etc.,  ouvrages  dont  il  ne  fut  pas  l'imprimeur,  mais  l'édi- 
teur. Plusieurs  de  ses  vers  latins  ont  été  conservés ,  et  on 
doit  regretter  son  pocme  sur  l'Alsace  ,  dont  il  ne  reste 
que  quelques  fragments.  Ce  savant  compatriote  mourut 
en  loi  1  à  la  fleur  de  son  âge.  Beatus  Rhenanus  com- 
posa son  épitaphe  qu'on  voit  encore  à  Schlestadt  dans  le 
cloître  de  la  commanderie  de  Saint-Jean.  > 

Saboubin  de  Nanton. 

(Seracootione.^ 

EXPOSITION  DE  LA  SOCIÉTÉ  DES  AHIS 
DES  ARTS  DE  STRASBOURG. 

On  se  rappelle  peut-être  que  dans  les  comptes  rendus 
des  expositions  de  la  Société  des  amis  des  arts ,  qui  ont 
paru  dans  le  Bibliographe  alsacien^  en  1863  et  en  1864, 
M.  F.  Tainturier  formulait  nettement  l'idée  que  la  So- 
ciété des  amis  des  arts  de  Strasbourg  n'avait  qu'à  perdre 


(  186  ) 

à  rester  invariablement  nnie  aux  six  sociétés  qui  com- 
posent, avec  elle,  ce  qu'on  a  appelé  TAssociation  rhé- 
nane pour  Tencouragement  des  beaux-arts. 

Il  tirait  son  argument  principal  de  la  faiblesse  succes- 
sivement croissante  de  nos  expositions  et  faisait  remar- 
quer qu'une  cinquantaine  de  tableaux,  envoyés  directe- 
ment de  Paris  et  qui  ne  devaient  être  exposés  qu'a 
Strasbourg,  contribuaient  presque  seuls  à  leur  donner 
quelque  valeur. 

Cette  observation  devait  ne  pas  manquer  de  justesse  ; 
car  le  président  de  la  Société  de  Strasbourg  pour  1864, 
M.  Marcotte,  vient,  dans  son  discours  à  l'assemblée  géné- 
rale du  5  février  1865,  de  proposer,  en  son  nom  person- 
nel, un  changement  radical  dans  la  constitution  de  la 
Société.  D'après  lui ,  la  Société  de  Strasbourg  devrait  se 
séparer  de  l'Association  rhénane,  et  comme  il  lui  serait 
peut-être  difficile  de  marcher  avec  ses  seules  ressources, 
H.  Marcotte  conseille  une  affiliation  avec  les  Sociétés  de 
Metz  et  de  Nancy,  qui  viennent  de  se  reconstituer.  Voici, 
au  surplus,  les  arguments  mis  en  avant  à  l'appui  de  son 
opinion. 

•  Il  peut  être  bon  et  utile*  d'aOilior  deux  ou  trois  sociétés  des 
«amis  des'arts;  mais  que  la  combinaison  aille  jusqu'à  réunir  sept 

•  sociétés  et  à  prolonger  une  exposition  pendant  huit  mois ,  c'est 

•  évidemment  en  exagérer  et  en  fausser  le  principe.  Le  résultat 

•  en  est  la  preuve.  L'appel  des  sept  sociétés  réunies  n'est,  à  bien 
«peu  d'exceptions  prôs,  entendu  que  des  enfants  perdus  de  Tart. 

•  Les  artistes  français  s'abstiennent  d'une  manière  presque  ab- 


1.  Compte  rendu  de  la  Société  des  amU  des  arta ,  assemblée  générale 
dn  5  février  1865,  p.  6. 

2 


(  18«  ) 

8olue;  et  quant  aux  artistes  allemands  d'un  certain  renom,  dont 
le  talent,  s'il  nous  était  donné  d'en  juger,  nous  consolerait  au 
moins  de  l'absence  de  nos  compatriotes,  combien  en  peut-on 
citer  qui  consentent,  ne  fût-ce  que  de  loin  en  loin,  à  figurer  aux 
expositions  rhénanes?  Aussi  chaque  année,  la  médiocrité  de 
ces  expositions  excite  les  mômes  doléances  chez  nos  voisins 
d'outre-Rhin,  comme  chez  nous-mêmes,  et  les  uns  et  les  autres 
nous  nous  ingénions  vainement  h  trouver  un  remède  à  ce  qui 
tient,  tout  bien  examiné-,  au  vice  fondamental  de  notre  organi- 
sation. C'est  donc  cotte  organisation  qii'ii  importe  de  changer. 
En  nous  séparant,  quoiqu'il  doive  nous  en  coûter,  des  six  socié- 
tés allemandes,  non  parce  qu'elles  appartiennent  à  une  nationa- 
lité différente,  mais  parce  que  le  faisceau  que  nous  formons 
avec  elles  est  trop  nombreu.lf;  en  cherchant  dans  des  villes 
françaises  et  voisines  de  nous,  les  éléments  d'une  association 
moins  compliquée  et  d'expositions  d'une  durée  plus  restreinte , 
combinaison  que  la  reconstitution  des  Sociétés  de  Metz  et  de 
Nancy  vient  de  rendre  possible,  nous  prendrions  la  seule  réso- 
lution que  la  situation  réclame  et  cette  résolution  profiterait 
également  à  toutes  les  sociétés  de  ce  côté  comme  de  l'autre 
côté  du  Rhin.  > 

J'approuve  entièrement  la  mesure  que  propose  M.  Mar- 
cotte, mais  par  un  motif  différent  des  siens,  motif  que, 
sans  doute ,  il  ne  siérait  pas  de  donner  dans  un  discours 
destiné  à  être  lu  par  les  membres  de  T Association  rhé- 
nane, mais  que  nous  pouvons  dire  ici  où  nous  ne  sommes 
pas  tenu  à  la  même  réserve. 

Nous  avons  foi  en  l'avenir  de  la  peinture  française  et 
nous  pensons  que  c'est  là  qu'il  nous  faut  chercher  nos 
exemples  ;  c'est  du  côté  de  la  France  que  nous  vient  la 
lumière  ;  c'est  de  ce  côté  qu'il  faut  nous  diriger.  Si  l'on 
compare,  dans  nos  expositions ,  les  tableaux  français  aux 
tableaux  allemands,  d'un  œil  non  prévenu,  une  personne 
qui  n'aurait  même  pas  une  grande  habitude  de  la  pein- 


(  187  ) 

tare,  n^h éditerait  pas  à  reconnaître  la  supériorité  relative 
de  nos  peintres  français.  Je  ne  prétends  pas  exalter, 
toutefois,  tout  ce  qui  nous  vient  de  Paris  ou  de  la  Pro- 
vince ;  je  ne  prétends  pas  dire  que  nous  n'en  recevons 
que  des  chefs-d'œuvre  ;  mais  ce  qui  «est  vrai  et  ce  qui 
peut  s'affirmer ,  c'est  que  la  partie  française  de  l'exposi- 
tion peut  se  voir;  elle  est  passable,  quoique  non  sans  dé- 
buts, tandis  qu'à  part  un  très-petit  nombre  de  toiles,  la 
partie  allemande  est  plutôt  susceptible  de  fausser  que  de 
développer  le  goût.  Voilà  pourquoi  nous  désirons  voir  la 
Société  de  Strasbourg  se  séparer  de  l'Âissociation  rhé- 
nane ;  qu'elle  garde  un  souvenir  de  reconnaissance  à 
TAsBOciation ,  qui  lui  a  permis  de  vivre ,  rien  de  mieux  ; 
mais  la  Société  de  Strasbourg  ne  doit  pas,  touchée  qu'elle 
peut  être  par  des  sentiments  de  vieille  confraternité,  aller 
jusqu'à  sacrifier  son  avenir  sous  le  prétexte  insignifiant 
de  relations  qui  sont  restées  excellentes  pendant  trente 
ans.  Elle  est  tenue  de  se  relever  et  non  de  s'endormir,  de 
marcher  et  non  de  se  traîner. 

Une  association  avec  Mulhouse  et  Colmar  nous  aurait 
plus  souri  qu'une  association  avec  Metz  et  Nancy.  Les 
Sociétés  de  Metz  et  de  Nancy  sont  constituées,  il  est 
vrai ,  tandis  que  tout  est  à  créer  à  Mulhouse  et  à  Colmar. 
Mais  avec  de  la  bonne  volonté  ,  ces  deux  villes  pourraient 
être  prêtes  pour  l'époque  où  la  Société  de  Strasbourg  se 
séparerait  de  l'Association  rhénane;  ce  serait  alors  une 
association  alsacienne  des  beaux -arts  qu'on  pourrait 
fonder. 

Après  ces  observations  préliminaires ,  entrons  à  l'expo- 


(  188  ) 
sition  et  étudions  les  œuvres  d*art  qui  y  sont  rassem- 
blées. 

Ce  qui  m'y  frappe  tout  d'abord,  ce  sont  deux  bustes 
touchés  de  main  de  maître ,  les  bustes  de  MM.  les  profes- 
seurs Stoltz  et  Sdititzenberger,  qui  sont  dus  au  ciseau 
de  M.  Ph.  Grass. 

M.  Grass  est  un  artiste  consommé ,  dans  toute  la  force 
et  la  maturité  de  son  talent;  aussi  voyez  le  soin  avec  le- 
quel ces  bustes  sont  étudiés ,  avec  quel  bonheur  il  a  su , 
en  conservant  la  ressemblance,  accuser,  d'un  côté,  la 
vigueur  et  l'intelligence,  de  l'autre,  la  pénétration  et 
l'esprit  méditatif  de  ses  modèles. 

La  statuette  de  M.  l'abbé  Miihe  est  remarquablement 
traitée  ;  c'est  bien  là  l'attitude  que  nous  connaissons  tous 
de  ce  type  de  dévouement  et  de  charité.  La  tète  n'a  pas, 
il  est  vrai ,  l'affaissement  du  visage ,  la  proéminence  ex- 
cessive de  la  lèvre  inférieure  de  son  modèle ,  vers  la  fin 
de  sa  vie;  M.  Grass  a  eu  raison  de  nous  rendre  cette 
figure  triste ,  douce  et  bonne  qui  était  celle  de  M.  l'abbé 
Mtthe,  il  y  a  quelques  années.  Le  petit  buste  de 
M.  Herzog  est  traité  avec  beaucoup  de  finesse  et  de  vé- 
rité, et  le  médaillon  de  M.  Hugueny  avec  une  rare  dis- 
tinction. 

Il  m'est  revenu  qu'un  autre  buste,  qui  se  trouve  dans 
l'atelier  de  M.  Grass,  aurait  ajouté  un  fleuron  de  plus  à 
sa  couronne  s'il  avait  été  exposé. 

Je  passe  à  l'examen  de  l'exposition  de  peinture ,  où  je 
ne  compte  signaler  que  les  œuvres  qui  me  paraîtront 
mériter  une  étude  sérieuse  ;  je  dirai  franchement  ce  que 


(  189  ) 

je  pense ,  car  dans  le  métier  de  critique ,  on  ne  peut  être 
utile  qu'à  la  condition  d'être  vrai. 

M.  Zuber-Biebler  a  exposé  la  Reine  bacchanale;  ce  ta- 
bleau est  joli  de  composition,  de  dessin  et  de  couleur: 
mais  où  avez-vous  vu ,  Monsieur,  deux  mètres  carrés  de 
toile  employés  à  représenter  une  descente  de  Courtille? 
Les  maîtres  bollandais  et  flamands,  pour  les  petits  sujets, 
avaient  de  petites  toiles;  c'était  une  manière  de  mettre 
chaque  chose  à  son  rang.  Je  sais  bien  qu'il  y  a  là,  dans  le 
coin  droit  de  votre  tableau ,  un  ouvrier  qui  montre ,  sans 
doute  avec  indignation  et  pitié ,  cette  scène  à  son  jeune 
fils.  Mais  si  vouliez  vous  élever  jusqu'à  faire  de  votre  ta- 
bleau une  leçon  de  morale ,  cet  ouvrier  devait  occuper  le 
centre  de  la  composition;  la  scène  qui  couvre  votre 
tableau  devait  être  sur  le  second  plan.  Tout  votre  talent 
de  peintre  devait  se  concentrer  sur  la  tête  de  l'ouvrier 
que  nous  ne  voyons  que  de  profll,  et  sur  celle  de  l'enfant 
que  nous  ne  voyons  pas  du  tout.  Je  ne  veux  point  vous 
chicaner  sur  certaines  jambes  et  sur  certaines  mains  qui 
ne  me  semblent  pas  irréprochables,  mais  il  m'est  bien 
permis  de  vous  demander  comment  l'homme ,  de  figure 
si  fine ,  qui  est  sur  le  char,  se  trouve  égaré  dans  le  cor- 
tège ,  comment  une  pauvre  jeune  femme  qui  n'a  pas  le 
vêtement  de  cette  fête,  s'y  trouve  emprisonnée  à  la 
gauche  du  tableau. 

Vous  avez  rétofi*e  d'un  peintre.  Monsieur,  mais  vous 
avez  encore  la  fougue  de  la  jeunesse  :  la  mesure  viendra. 

M.  Jules  de  Magy  a  exposé  les  Abords  d'un  marché  sur 
la  lùière  du  Tell  et  du  Sahara,  Il  y  a  beaucoup  de  cha- 


(  190  ) 

lenr  et  de  vérité  dans  votre  pa}aage  ;  vos  montagnes  sont 
à  bonne  distance  ;  ici  sans  doute  la  natnre  est  presque 
tout,  rhomme  est  l'accessoire;  j'avoue  cependant  que 
j'eusse  désiré  que  la  tête  de  l'Arabe  monté  sur  le  chameau 
placé  au  centre  du  tableau ,  fût  étudiée  avec  plus  de  soin. 

M.  Clève  a  pris  comme  titre  de  son  tableau  :  La  Sor- 
cière de  Cervara,  Votre  intérieur  est  bien  éclairé  ;  le 
contraste  de  cette  vieille  et.de  cette  jeune  femme  est 
heureux ,  l'attitude  de  cette  dernière  est  charmante  ;  ses 
yeux  trahissent  une  douleur  concentrée .  une  colère 
prête  à  faire  explosion  ;  c'est  très-beau.  Mais  tout  en  ap- 
prouvant votre  tableau  sans  restriction  ,  j'aurais  désiré 
une  légende  explicative.  Que  prépare  cette  sorcière  dans 
ce  vase  ?  est-ce  un  filtre  amoureux ,  est-ce  un  breuvage 
empoisonné  ?  le  sujet  manque  de  clarté. 

M.  Otto  Weber  expose  un  Paysage  et  des  animaux;  je 
ne  vous  connais ,  Monsieur,  que  depuis  l'an  dernier.  Vous 
aviez  exposé  à  Strasbourg  un  Pdivrage  sur  un  haut  pla- 
tea/u^  que  notre  Société  des  amis  des  arts  a  eu  le  bon 
esprit  de  vous  acheter.  Je  suis  moins  content  de  votre 
dernier  tableau ,  quoique  le  paysage  y  fuie  bien  et  quoi- 
que quelques-unes  de  vos  vaches  soient  très-belles  ;  mais 
celle  du  premier  plan  ,  qui  est  debout,  a  un  air  de  torti- 
colis qui  ne  me  paraît  pas  naturel ,  si  je  ne  fais  erreur. 

Un  peintre  de  l'école  de  Genève,  M.  Castan,  nous 
montre  une  Entrée  de  foret,  d'une  fraîcheur  et  d'une  vé- 
rité surprenantes.  Je  ferai  remarquer  toutefois  qu'il  m'a 
semblé  qu'il  y  avait  un  peu  de  confusion  dans  le  fourré 
qui  est  à  la  gauche  du  chemin. 


(  191  ) 

M.  Moutfallet  a  envoyé  uu  tiiblcuu  spirituellement 
traité ,  sous  ce  titre  :  Bateleurs  sur  la  place  de  l'Institut 
au  XVIII*  siècle.  Ses  personnages  ont  beaucoup  de 
finesse  et  de  vérité  ;  on  les  dirait  empruntés  aux  estampes 
de  r époque. 

M.  Schiitzenberger  nous  a  donné  un  joli  Panneau  dé' 
coToJUf,  Dans  un  chemin  creux  des  environs  de  Naples, 
bien  encadré,  descend  un  âne  portant  deux  enfants,  et 
conduit  par  une  jeune  femme  au  teint  halé.  C'est  sans 
doute  une  étude  que  M.  Schiitzenberger  a  voulu 
faire;  car,  pour  un  tableau,  il  aurait  choisi  autrement 
son  type  de  femme  et  fait  Tenfant  du  premier  plan  un 
peu  moins  laid. 

M.  Ponthus-Linicr,  qui  étudie  consciencieusement  ses 
paysages ,  nous  a  envoyé  deux  très  -  belles  toiles  :  la 
Vue  du  vieux  château  de  Crémieux  et  les  Anciennes  Car- 
rières de  Keversniont. 

M.  Braun  a  joliment  dessiné  et  peint  les  chevaux  de 
son  Écurie;  mais  nous  y  aurions  désiré  un  peu  plus  de 
lumière  pour  voir  complètement  les  détails. 

M.  Verwée  a  composé  une  Cour  de  ferme  dans  les 
environs  d'Anvers,   qui  est  éclairée  avec  beaucoup  de 

vérité. 

M.  Fabius  Brest  a  envoyé  un  paysage  :  les  Bords  du 
canal  de  Milan,  dont  l'eau  est  d'une  transparence  et  d'un 
effet  remar^iuables. 

M.  Veyrassat  a  laissé  ses  chevaux  cette  année ,  et  nous 
a  peint  uu  Vieux  Berger  au  soleil  couchant ,  très-vigou- 
reux ,  quoique  peu  import^int.     * 


(  192  ) 

M.  Viot  nous  a  euvoyé  deux  paysages  :  Paysage  dans 
le  Bugey,  où  on  désirerait  que  les  figures  fussent  traitées 
avec  plus  de  soin;  le  Lac  de  Challain,  étude  solide  et 
d'un  bel  effet. 

M.  Toussaint  a  donné ,  sous  le  titre  de  Contentement,  un 
tableau  de  ^enre  un  peu  sec  peut-être,  mais  dont  les 
personnages  ont  beaucoup  de  vérité. 

Sous  le  titre  de  Souvenirs  du  premier  Empire,  M.  Kien- 
len  expose  une  tête  de  l'Empereur  qui  rappelle ,  de  loin , 
celle  de  Napoléon  peinte  par  Gros ,  dans  la  bataille 
d'Eylau  du  Loavre  ;  la  tête  du  curé  me  plaît  moins  :  je 
ne  trouve  pas  à  sa  physionomie  l'embarras  et  le  respect 
que  commandait  la  situation. 

M"*  Léonide  Bourges  mérite  une  mention  pour  son 
Paysage-marine  (baie  de  la  Somme}  y  et  pour  sa  Petite 
fille  se  chauffant;  j'en  dirai  autant  de  MM.  Charles  et 
Théodore  Frère  pour  la  Sangle  et  la  Caravane. 

n  y  a  de  l'originalité  dans  la  Bacchante  endormie  et  la 
Bonde  des  Sylvains,  de  M  Chevrier;  mais  la  couleur  est 
de  fantaisie. 

Li'Enfr'acte  de  M.  Dansaërt  est  bien  composé;  mais 
les  figures  sont  insignifiantes  et- les  étoffes  n'ont  pas 
d'éclats. 

Les  Applaudissements  de  M.  Rœrlé  ont,  par  contre,  des 
étoffes  bien  peintes  ;  mais  la  femme ,  qui  applaudit ,  pose 
et  n'écoute  pas;  ses  mains,  d'ailleurs,  sont  impossibles. 
Le  Vase  cassée  que  M.  Kœrlé  nous  avait  donné  l'an 
dernier,  valait  mieux. 

M.  Stademann  nous  a  donné,  cette  année,  plutôt  la 


(  193  ) 

quantité  que  la  qualité  ;  cependant  sa  Journée  d'hiver 
(n^  151)  n'est  pas  sans  mérite. 

M.  Gebhardt  a  exposé  un  remarquable  Paysage,  effet 
de  lune. 

M.  Gaertner  a  un  joli  eflfet  de  lumière  dans  un  Inté- 
rieur de  maison  à  Téiouan  (Maroc). 

Le  Moine  des  Alpes  bavaroises  se  rendant  à  la  pêche  y 
de  M.  Spitzweg,  est  un  paysage  qui  m'a  paru  bien 
peint. 

Dans  le  genre  religieux ,  ce  que  j*ai  trouvé  de  moins 
£ûble,  est  le  Christ  à  la  fontaine  de  Jacob /de  M.  Palmer. 
n  y  a  du  sentiment  dans  la  pose  et  la  tête  de  la  jeune 
femme;  pas  assez  de  noblesse  dans  la  tête  du  Christ. 

Le  Christ  en  croix,  de  M.  Antony  Serres,  manque 
d'expression  ;  la  Vierge  et  les  saintes  femmes  sont  trop 
effacées  et  la  peinture  manque  de  relief. 

La  Petite  Marchande  de  violettes,  de  M"«  Olivier,  est 
une  bonne  étude,  quoiqu'il  y  ait  quelque  prétention  à 
poser  la  tête  de  la  jeune  fille  comme  celle  de  Mignon  as- 
pirant au  ciel,  d'Ary  Scheifer. 

Parmi  les  paysagistes ,  je  citerai  encore  MM.  Zimmer- 
mann ,  Roeth ,  Krœner,  Metz  et  Lortet. 

n  me  reste  à  faire  quelques  remarques  sur  les  œuvres 
exposées  par  quelques-uns  de  nos  compatriotes. 

Les  deux  tableaux  de  genre ,  la  Partie  de  dés  et  la 
Scène  de  cabaret,  de  M.  Beyer,  sont  bien  exécutés  et 
plus  lumineux  que  les  autres  tableaux  de  genre  du  même 
peintre;  je  trouve,  cependant ,  un  peu  d'uniformité  dans 
sa  couleur. 


(  194  ) 

Le  Cep  avec  raisins  et  oùeaux,  de  M.  Cbristmann ,  De 
me  paraît  pas  terminé  ;  les  feuilles  ne  me  semblent  pas 
finies ,  du  côté  gauche  du  moins  ;  je  voudrais  plus  de 
transparence  dans  la  couche  de  cire  qui  couvre  ses  rai- 
sins ;  ses  oiseaux  sont  bien  posés  et  bien  peints. 

Un  cabaret  au  XVIP  siècle,  à  Strasbourg,  de  M.  Touche- 
molin,  n*est  pas  d'un  effet  heureux;  la  salle  est  mal 
éclairée,  les  figures  sont  maigres,  sans  caractère,  les 
contours  trop  arrêtés.  Nous  avons  vu  de  M.  Touchemolin , 
aux  expositions  précédentes,  des  combats  franchement 
dessinés ,  des  troupiers  pleins  d*entrain  ;  quand  il  voudra , 
il  fera  mieux  que  ce  qu*il  nous  a  envoyé  cette  année. 

M.  Hortefeux  a  exposé  deux  Jardinières  habilement 
sculptées. 

Après  avoir  terminé  cette  revue ,  me  sera-t-il  permis 
de  demander  pourquoi  tant  d'artistes  alsaciens,  dont  nous 
tiendrions  à  connaître  et  à  apprécier  les  œuvres,  ne 
nous  ont  rien  envoyé  ? 

Si  Texposition  de  Paris  doit  être  le  but  envié  vers  le- 
quel convergent  tous  les  efforts,  ne  pourrait-il  se  faire 
que  nos  artistes  réservassent  une  partie  de  leur  temps  à 
leurs  compatriotes  et  à  leurs  amis? 

Espérons  que  ce  vœu  sera  entendu. 

Y.  X. 

P.  S,  Je  viens  de  voir  un  tableau  qui  arrive  à  Tinstant  : 
les  Bords  du  Nil  (vieux  Caire)  ^  par  M.  Belly;  je  m'em- 
presse de  le  signaler  comme  Tune  des  œuvres  les  plus 
remarquables  de  Texposition. 

Je  regrette  de  ne  pouvoir  parler  de  quelques  autres* 


(  195  ) 
tableaux  reçus  depuis  la  rédaction  de  ce  compte  rendu  ; 
je  tiens  toutefois  à  réparer  un  oubli.  L'effet  de   soleil 
dans  une  forêt ,  du  Paysage  de  M.  Biihlmayer,  est  vrai  et 
bien  rendu. 

Strasbourg,  le  22  mai  1865. 

Y-X. 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE 


Topographie  et  histoire  médicale  de  Strasbourg  et  du 
département  du  Bas^Rhiriy  par  V.  Stœber  et  G.  Toiirdes, 
professeurs  à  la  Faculté  de  médecine  de  Strasbourg.  — 
1  vol.  gr.  in-8°  do  617  p.  F«  Berger-Levrault  et  Fils, 
libraires- éditeurs  à  Strasbourg  et  à  Paris  —  8  fr. 

Ceci  est  un  livre  savant ,  sérieux ,  utile ,  s'adressant  par- 
ticulièrement à  tous  ceux  qui  sont  chargés  do  veiller  à 
la  santé  publique. 

Ce  n'est  pas  à  dire  qu'il  ne  constate  ou  ne  rappelle 
plus  d'un  fait  intéressant  pour  tout  lecteur  éclairé,  quoi- 
que  profane,  si  je  puis  me  servir  de  l'expression  familière 
aux  adeptes  d'Ësculapc^  quand  ils  désignent  quiconque 
n'est  pas  initié  à  leurs  mystères. 

L'avantage  de  la  statistique ,  en  accumulant  les  chiffres, 
en  les  comparant  entre  eux,  est  de  tirer  d'une  étude,  aride 
en  elle-même,  des  renseignements  précis  sur  une  foule 
de  questions  litigieuses,  d'affirmer  les  faits  positifs,  de 
rejeter  les  erreurs,  de  réduire  les  exagérations. 


(  196  ) 

Qui  de  nous,  enfants  de  TAlsace,  n'a  senti  sa  fibre 
patriotique  douloureusement  affectée  par  les  médisances 
des  étrangers  sur  notre  climat,  d'après  eux  si  malsain,  si 
meurtrier!  Notre  livre  fait  justice  de  ces  assertions. si  exa- 
gérées :  il  faut  s'y  résigner ,  il  est  vrai  ;  il  fait  plus  froid 
chez  novLÉ  que  dans  mainte  région  de  la  même  latitude , 
il  y  tombe  plus  d'eau ,  et  le  sol  est  plus  humide  ;  mais  les 
chiffres  qui  établissent  ces  faits  montrent  en  même  t^mps 
combien  est  petite  la  différence  qui  constitue  notre  infé- 
riorité sous  ce  rapport. 

Autre  '  constatation  peu  flatteuse  pour  notre  amour- 
propre  et  qui,  cette  fois,  confirme  pleinement  les  asser- 
tions malicieuses  de  nos  compatriotes  de  l'intérieur.  Il 
s'agit  de  la  constitution  des  habitants  de  l'Alsace  :  <  Les 
membres  sont  gros  et  longs ,  les  pieds  grands.  Les  cor- 
donniers de  Strasbourg  savent  qu'il  leur  faut  des  semelles 

plus  Isffges  pour  les  pieds  alsaciens Nous  savons  que 

les  chapeliers  font  venir  pour  l'Alsace  les  formes  les  plus 
larges,  le  plus  souvent  le  n°  6.»  Ainsi  nous  méritons 
bien  et  dûment  ce  vieux  sobriquet  de  têtes  carrées. 
Courbons  la  partie  incriminée  et  résignons-nous. 

Parmi  nous  existent ,  relativement  à  la  médecine ,  bien 
des  préjugés  qui  ne  sont  pas,  du  reste,  particuliers  à 
notre  département  et  qui ,  probablement  ailleurs  comme 
chez  nous,  sont  démentis  par  la  statistique. 

Quelle  est  la  mauvaise  saison  par  excellence ,  celle  qui 
brise  le  plus  de  ces  existences  déjà  minées  par  la  mala- 
die ?  L'automne ,  l'époque  de  la  chute  «  de  la  dépouille 
de  nos  bois ,  >  dira  le  poëte ,  et  avec  lui ,  la  sagesse  des 


(  197  ) 

nations.  Blrrenr,  répond  la  statistique ,  Tautomne  est  la 
saison  la  plus  belle ,  la  plus  sai^e  ;  et  la  plus  mauvaise , 
lapins  meurtrière,  c^est  celle  du  réveil  de  la  nature,  c'est 
le  poétique  printemps.  —  Quand  y  a-t-il  le  plus  de  con- 
gestions cérébrales,  d'apoplexies?  £n  été ,  répond  le  gros 
bon  sens,  quand  la  chaleur  porte  le  sang  au  cerveau. 
Non,  dit  la  statistique ,  en  hiver,  et  cela,  ajoute  la  science , 
parce  que  le  froid  refoule  le  sang  vers  les  organes  inté- 
rieurs et  en  favorise  ainsi  la  congestion. 

Si  la  délicatesse  de  votre  système  nerveux  vous  le  per- 
met,  parcourez  le  chapitre  qui  traite  des  maladies  endé- 
miques et  épidémiques,  et  constatez,  une  fois  de  plus, 
combien  les  faits  les  plus  lugubres  perdent  de  leur  gra- 
vité quand  ils  sont  examinés,  analysés,  comptés. 

Au  moyen  âge,  sur  une  population  de  25  à  30,000 
fimes ,  au  plus ,  Strasbourg  a  perdu  plusieurs  fois ,  d'après 
les  chroniques,  plus  de  15,000  habitants.  Voilà  les  faits 
tels  que  nous  les  rapporte  la  tradition ,  écho  de  la  rumeur 
publique  ;  voyons  ce  que  nous  disent  les  chiôres  sur  ce 
qui  s'est  passé  à  une  époque  plus  rapprochée  de  nous.  Le 
typhus  de  1813  et  1814,  le  choléra  de  1854  ont  fait  cha- 
cun ,  dans  la  population  civile  de  notre  ville ,  un  peu  plus 
de  500  victimes ,  et  ce  sont  les  plus  fortes  épidémies  de- 
puis le  commencement  du  XIX''  siècle;  toutes  les  autres 
n'ont  pas  eu  d'influence  marquée  sur  le  chiffire  de  la  mor- 
talité die  l'année  qui  est  en  moyenne  de  2,000  et  quelques 
centaines. 

La  connaissance  de  pareils  faits  devrait  être  répandue 
autant  que  possible  et  servirait  à  guérir  bien  de  ces  ter- 


(  198  ) 

reurs  folles  qui ,  eu  tempe  d'épidémie ,  font  peut-être  plus 
de  mal  que  l'agent  épidémique. 

Bien  plus  que  la  peste  et  la  fièvre ,  le  prix  du  pain  in- 
flue sur  le  mouvement  général  de  la  population.  Quand 
les  vivres  sont  chers ,  la  mortalité  augmente ,  ce  qui  n'a 
rien  que  de  tout  naturel  ;  mids ,  chose  plus  curieuse ,  ce 
n'est  pas  seulement  à  cause  d'un  plus  grand  déchet  que 
la  population  diminue ,  mais  aussi  parce  que  la  produc- 
tion est  moindre  ;  en  temps  de  cherté  on  se  marie  moins  et 
on  fait  moins  d'enfants.  Ainsi  voilà  l'antique  sme  Cererc 
et  Bcxcho  confirmé  par  la  statistique  du  Bas-Rhin. 

Ce  livre  est  l'œuvre  de  deux  hommes  des  plus  compé- 
tents en  pareille  matière;  professeurs  de  notre  Faculté, 
auteurs  de  nombreux  écrits  sur  diverses  branches  de  la 
médecine,  membres  de  la  Société  de  salubrité  du  Bas- 
Rhin  ,  ils  avaient  la  science ,  le  talent  et  l'autorité  néces- 
saires pour  mener  à  bonne  fin  un  travail  qui  les  intéres- 
sait tout  particulièrement  en  leur  qualité  d'eniuiits  de 
Strasbourg. 

On  n'y  trouvera  pas  seulement  une  sèche  nomencla- 
ture de  faits  et  de  chiffi-es  :  les  auteurs  ont  su  grouper 
judicieusement  les  uns  et  les  autres,  de  façon  à  en  faire 
jaillir  la  lumière  et  à  tirer  de  leur  rapprochement  de 
nombreux  enseignements.  Aussi  la  lecture  de  leur  ouvrage 
est  plus  attrayante  que  l'on  ne  pourrait  croire  :  par  une 
division  claire  et  méthodique  v  par  de  nombreux  tableaux 
intercalés,  par  des  résumés  succincts  et  précis,  ils  reposent 
l'attention  du  lecteur,  ils  constatent  les  résultats  acquis. 

Nous  ne  pouvons  mieux  terminer  qu'en  citant  les  der- 


(  199  ) 

nières  lignée  du  livre  de  MM.  Stœber  et  Tourdes  et  en 
nous  associant  de  tout  cœur  au  vœu  qu'ils  expriment. 

«  Si  cette  étude  a  coûté  à  ses  auteurs  du  temps  et  de 
laborieuses  recherches,  ils  en  ont  été  dédommagés  par 
l'intérêt  scientifique  et  patriotique  qui  s'attachait  à  un 
travail  de  ce  genre  ;  puisse  le  même  sentiment  faire  ac- 
cueillir favorablement  leur  ouvrage  !»  X. 


*** 


1.  Les  Payeanë  de  V Alsace  au  moyen  âge:  Etude  sur  les 
C0W8  colongères  d'Alsace^  par  M.  l'abbé  Hanauer,  1  vol. 
in-8^  Paris  et  Strasbourg,  1865. 

2.  Lies  Constitutions  des  campagnes  de  V Alsace  au  moyen 
âge.  Recueil  de  documents  inédits^  publiés  par  M.  l'abbé 
Hanauer,  1  vol.  in-8^  Paris  et  Strasbourg,  1865. 

M.  l'abbé  Hanauer  est  un  amateur  de  nos  antiquités 
alsaciennes,  il  les  fouille  avec  ardeur  et  avec  un  très- 
visible  et  très-légitime  désir  de  s'y  faire  sa  place.  De 
plus ,  sa  polémique  —  car  il  ne  craint  pas  la  guerre  et  il 
l'a  quelquefois  cherchée  —  n'a  pas  ce  ton  d'aigreur,  ni 
cet  air  provocateur  et  rogne ,  qui  quelquefois ,  à  ce  que 
l'on  prétend,  caractérise  les  défenseurs  attitrés  de  l'arche 
sainte. 

Ce  sont  là  des  mérites  que  nous  savons  apprécier  et 
plus  de  motifs  qu'il  n'en  fallait  pour  nous  faire  lire  avec 
intérêt  les  deux  volumes  que  le  savant  abbé  vient  de  pu- 
blier. Malgré  la  différence  de  leurs  titres,  pittoresques 
d'ailleurs  et  habilement  choisis  pour  piquer  la  curiosité , 


(  200  ) 

tous  les  deux  ont  trait  au  même  sujet.  Le  premier  est  un 
tirage  à  part  d^articles  publiés  sur  les  cours  colongères 
alsaciennes,  dans  la  Revue  cqtholique  d'Alsace;  le  second 
renferme  le  complément  des  études  de  Tauteur  avec  les 
matériaux  et  les  documents  réunis  par  lui  à  Toccasion  de 
son  travail.  « 

Les  cours  colongères  sont  à  la  mode.  C'est  un  sujet 
intéressant  sans  doute ,  pourtant,  pas  plus  que  de  rien  au 
monde,  il  ne  faudrait  en  abuser.  Bien  des  gens  pour- 
raient trouver  qu'après  tant  de  travaux  récents,  après 
surtout  les  publications  de  MM.  Burckhardt  et  Stoôel, 
deux  volumes  in-8°  à  la  fois ,  deux  volumes  de  près  de 
400  pages  chacun  sur  cette  même  question ,  c'est  beau- 
coup, c'est  trop.  M.  Hanauer  leur  répondrait  peut-être 
qu'il  n'a  pas  eu  le  temps  d'être  plus  court.  C'est  qu'eu 
effet  il  faut  se  hâter;  l'attention  des  personnes,  assez 
peu  nombreuses  d'ailleurs,  qui  s'occupent  de  ces 
études  spéciales,  commence  visiblement  à  se  lasser. 
M.  Hanauer  —  nous  demandons  humblement  pardon  de 
l'image  —  est  dans  la  position  d'un  voyageur  qui ,  ayant 
voulu  s'arrêter  un  instant  à  une  station  de  chemin  de 
fer,  mais  étant  descendu  trop  tard,  entend  tout  à  coup 
siffler  la  locomotive;  il  se  précipite  pour  arriver  en- 
core ,  et  dans  son  trouble  il  oublie  do  réparer  suffisam- 
ment le  désordre  de  sa  toilette.  On  voit  bien  que  le  docte 
abbé  a  eu  peur  de  manquer  le  train ,  et  c'est  ce  qui  ex- 
plique la  manière  quelque  peu  décousue  dont  sont  com- 
posés ses  deux  volumes.  11  ne  faut  pas  y  chercher  de 
l'ordre  ou  de  la  méthode  ;  ce  sont  ses  cahiers  de  notes  tels 


(  201   ) 

quels  qu'il  nous  donne  :  quelques  pages  de  constitutions 
colongères  copiées  dans  les  dépôts  publics,  puis  quel- 
ques pages  d'extraits  de  s«s  lectures ,  puis  de  nouvelles 
constitutions  et  ainsi  de  suite.  On  assiste  au  spectacle 
intéressant  de  voir  comment  un  érudit  comme  M.  Ha- 
nauer  étudie  une  question.  Le  tout  est  d'ailleurs  recou- 
vert d'un  style  brillant  let  à  elSPct ,  qui  vous  laisse  la  con- 
viction que  l'auteur  doit  être  un  excellent  professeur  de 
rhétorique. 

Quand  on  veut  absolument,  en  ces  matières,  traiter  le 
sujet  du  jour  au  moment  où  ce  sig'et  commence  à  devenir 
celui  du  lendemain,  il  semble  qu'il  n'y  ait  guère  que 
deux  partis  à  prendre.  Il  faut,  ou  bien  donner  simple- 
ment et  sans  phrases  un  recueil  de  faits  nouveaux,  de 
documents  non  encore  publics,  ou  bien  entrer  en  con- 
quérant dans  la  question  et  Tépuiser  en  un  travail  ap- 
profondi et  définitif.  L'ouvrage  de  M.  Burckhardt ,  qui  a 
obtenu,  il  y  a  cinq  ans,  un  si  grand  et  si  légitime  suc- 
cès, était  conçu  dans  le  premier  système.  De  pareils  tra- 
vaux ,  modestes  et  consciencieux ,  ne  font  pas  de  fracas , 
mais  l'approbation  des  juges  compétents  leur  est  acquise 
d'emblée  et  leur  reste.  Ces  humbles  visées  ne  pouvaient 
sans  doute  convenir  à  M.  Hanauer.  Nous  a-t-il  donc 
donné  dans  ses  deux  gros  volumes  le  dernier  mot  de  la 
question?  A-t-il  moissonné  le  champ  laissant  à  peine  à 
celui  qui  pourrait  les  trouver  après  lui  quelques  épis  à 
glaner?  L'auteur  des  Paysans  et  des  Constitutions  est 
trop  homme  d'esprit  pour  le  croire,  nous  en  sommes  con- 
vaincu, n  sait  bien,   comme  nous,  que  pour  prétendre 

3 


(  202  ) 

remplir  un  pareil  programme ,  il  ne  suffirait  pas  d'avoir 
lu  en  courant  Touvrage  de  M.  Maurer  et  les  Antiquités  du 
droit  germanique  de  Zsepâ ,  et  d'en  avoir  traduit  et  para- 
phrasé agréablement  quelques  pages.  Une  étude  appro- 
fondie de  l'ancien  droit  germanique ,  une  connaissance 
complète  de  ces  jurisconsultes,  dont  M.  Hanauer  mé- 
prise si  fort  les  travatix  secs  et  scholastiques ,  est  ici  avant 
tout  absolument  nécessaire.  Car  des  titres  ingénieux  ne 
peuvent  pas  changer  le  fond  des  choses;  écrire  sur  les 
cours  colongères ,  c'est  traiter  une  matière  de  droit  et  du 
droit  le  plus  difficile,  le  plus  compliqué  qui  fût  jamais, 
celui  dont  un  professeur  allemand,  forcé,  lui,  de  s'en 
occuper,  écrivait:  «L'ancien  droit  allemand,  il  existe 
bien ,  mais  en  donner  une  idée  c'est  presque  impossible  I  » 
On  conçoit  que  se  lancer  sans  préparation  suffisante  dans 
ces  études ,  c'est  s'exposer  à  n'avoir  pas  même  une  idée 
nette  du  sujet  que  l'on  prétend  traiter,  à  mêler  toutes 
les  données  dans  une  déplorable  confusion ,  ou  même 
simplement  à  tomber  à  l'occasion  dans  des  méprises  un 
peu  fortes,  comme  celle  que  l'on  peut  voir,  pour  n'en 
citer  qu'une ,  aux  pages  40  et  41  des  Paysans  relative- 
ment à  la  terre  salique. 

En  résumé ,  si  l'orthodoxie  de  M.  Hanauer  est  heureu- 
sement inattaquable  en  matière  de  foi,  il  faut  bien 
avouer  qu'en  matière  de  cours  colongères  elle  ne  nous 
inspûre  pas  la  même  confiance.  Il  n'écrit  pas ,  dit-il ,  pour 
les  érudits  de. profession,  race  difficile  à  contenter,  ani- 
mée d'un  désagréable  esprit  de  critique  et  dont  il  parsût 
fort  se  défier.  Il  aime  mieux  d'honnêtes  gens  d'une  in- 


(  203  ) 

strncdon,  profonde  au  besoin,  pourvu  que  ce  ue  soit 
pas  en  ces  matières.  C*cst  à  merveille  ;  mais  si  quelque 
homme  du  monde  avait  Tidëe  de  se  risquer  en  ce  pays 
inconnu,  nous  croyons  pouvoir  lui  prédire  qu'il  sortira 
aesez  mal  satisfait  de  la  lecture  de  ces  deux  volumes ,  s'il 
va  jusqu'au  bout —  ce  dont  l'auteur,  nous  lui  en  don- 
nons acte,  paraît  douter  lui-même'  —  et  assez  mal  édifié 
auT  le  sujet  qu'il  voulait  étudier.  Des  détails  infinis,  sans 
cesse  répétés,  sans   lien   apparent,  sans  aucun  intérêt 
pour  lui ,  il  en  trouvera  à  profusion  ,  mais  il  cherchera 
vainement  une  solution  aux  questions  essentielles ,  prin- 
cipales,   qui    se   poseront   tout    d'abord    à   son    esprit. 
Pourquoi  les  cours  colongères  ont-elles  été  un  produit 
en  quelque  sorte  spécial  au  sol  de  notre  Alsace,  et  des 
pays  voisins?  Comment  sont-elles  nées?  Comment  ont- 
elles  fini?  Quel  rôle  ont-elles  joué?  Quelle  importance 
vraie  ont-elles  eue?  Leurs  constitutions,  si  belles  sur  le 
papier,  étaient-elles  toujours  observées?  £t  quand  on  ne 
les  observait  pas ,  qu'arrivait-il  ?  Sur  tous  ces  points  et 
sur  bien  d'autres,  pas  de  réponse!  £t  pourtant,  si  vous 
voulez  intéresser  d'autres  personnes  que  des  hommes  de 
science  à  ces  matières  ardues ,  comment  y  parviendrez- 
vous  si  vous  ne  savez  pas  y  faire  entrer  les  vues  géné- 
rales accessibles  à  tous ,  seules  capables  d'attacher  et  de 
retenir  le  gros  des  lecteurs? 

Nous  le  savons  bien,   plusieurs  des    problèmes  que 
nous  indiquions  tout  à  l'heure  ne  sont  pas  encore  réso- 


1.  A  U  page  805  des  Constitution*,  in  fine. 


(  204  ) 

lus.  C'est  là  la  partie  difficile  du  sujet,  et  c'est  de  ce  côté 
peu  exploré  que  nous  nous  attendions  à  voir  Tauteur 
d'un  nouveau  travail  sur  les  colonges  porter  ses  efforts. 
A  quoi  bon  répéter  plus  ou  moins  exactement  ce  qui  a 
été  dit  déjà  et  exposé  à  satiété  ?  M.  Hanauer  n'aime  pas 
ces  voies  nouvelles.  Il  écrit  volontiers  et  fort  bien ,  mais 
c'est  toujours  à  propos  de  ce  qu'un  autre  vient  d'écrire  : 
à  propos  de  la  Chronique  des  Dommicams,  de  MM.  Gé- 
rard et  Liblin;*à  propos  de  la  Réforme  à  Colmar,  de 
M.  Mossmanu.  Un  homme  de  génie  a  dit  pourtant  :  «  Si 
vous  marchez  toujours  à  la  suite  des  autres,  comment 
voulez-vous  être  le  premier?  > 

C'est  d'ailleurs  une  mauvaise  recommandation  pour  un 
travail,  d'érudition ,  que  d'avoir  les  allures  d'un  plaidoyer 
en  faveur  d'une  opinion  préconçue.  L'auteur  des  Pay- 
sans et  des  Constitutions  a  trop  souvent  Tair  de  faire  l'a- 
pologie quand  même  du  moyen  âge,  cet  âge  d'or  trop 
calomnié  aujourd'hui  d'après  lui.  Ces  choses-là  mettent 
le  lecteur  en  défiance.  Le  bonheur  des  colongers  était-il 
donc  si  complet,  et  les  paysans  de  nos  campagnes,  bien 
qu'ils  n'aient  plus  le  bonheur  de  vivre  sous  la  crosse,  ont- 
ils  donc  tant  à  regretter?  Ne  parlons  pas ,  si  vous  voulez, 
de  la  corvée  {Frohndienst)  ^  ni  de  la  défense  d'épouser 
une  personne  étrangère  à  la  colonge  (  Ungenossame) ,  ni 
de  la  prohibition  d'habiter  et  de  s'établir  en  dehors  de 
son  enceinte ,  toutes  choses  qui  aujourd'hui  seraient  con- 
sidérées comme  passablement  vexatoires.  Mais,  en  con- 
science, que  restait -il  à  l'heureux  hubarius,  de  quoi 
vivait-il,  lorsqu'il  avait  payé  :  V  la  rente  de  ses  biens 


(  205  ) 

{Hofzinê)  ;  2°  la  dîme  (Zehnt)  ;  3°  ]a  Landgarhe,  c'est-à- 
dire  un  sixième  des  produits  de  ses  récoltes  ,  une  gerbe , 
par  exemple,  sur  six,  et  cela  après  prélèvement  de  la 
dîme  ;  4°  Timpôt  (Steuer)  ;  lorsqu'en  outre ,  le  maître ,  au 
décès  de  son  père ,  lui  avait  pris  5°  son  meilleur  cheval, 
son  meilleur  bœuf,  ou  son  meilleur  habit  {Fall) ,  et  6", 
qu^l  avait  acquitté ,  à  l'occasion  ,  le  laudemium  f  Et  no- 
tez que  ce  n'était  pas  tout!  En  vérité,  si  le  moyen  âge 
avait  quelque  chose  à  apprendre ,  ce  n'était  pas  en  ma- 
tière fiscale.  Des  gens  qui  avaient  trouvé  moyen  de  pré- 
lever  tant  d'impôts  sur  leurs  misérables  colons  étaient 
à  coup  sûr  habiles,  et  M.  Hanauer  a  raison,  il  ne  faut 
pas  leur  marchander  notre  admiration. 

Cependant  soyons  justes  à  notre  tour.  Ce  régime  était 
dur  sans  doute ,  mais  comparé  à  celui  de  pays  voisins,  il 
était  vraiment  humain  et  libéral.  Les  restrictions  à  la  li- 
berté individuelle  étaient  nombreuses  et  vexatoires ,  mais 
strictement  définies,  sans  bon  plaisir;  les  redevances  * 
étaient  lourdes ,  mais  elles  ne  pouvaient  être  arbitraire- 
ment augmentées.  Après  tout,  les  colongcrs  étaient  des 
hommes  et  traités  comme  tels  ;  ils  n'étaient  pas  soumis  à 
l'atroce  et  impie  maxime  alors  en  vigueur  en  France 
qu* «entre  le  seigneur  et  son  vilain  il  n'y  a  pas  de  juge 
fors  Dieu.»  Le  vieux  principe  du  droit  germanique,  le 
Herkotnmen^  avait  conservé  et  maintenu,  au  sein  de  ces 
institutions,  comme  un  parfum  des  forêts  natales,  un 
souvenir  de  la  liberté  et  de  l'égalité  premières.  Pourtant 
ici  encore  n'allons  pas  trop  loin.  Prenons  garde  de  nous 
enthousiasmer,  et  si  nous  étions  tenté  de  voir  les  choses 


(  206  ) 

trop  en  beau ,  méditons  ce  passage  d'nn  auteur  que  nous 
sommes  (t^^i'eux  de  signaler  à  M.  Hanauer,  car  il  ne 
figure  pas  dans  la  liste  qu*îl  nous  donne  des  écrivains 
qui  ont  traité  de  ces  matières,  auteur  d^autant  plus  inté- 
ressant et  plus  digne  de  foi  qu'il  parle  de  viêu  :  Magna 
pars  propriorum  homînum  pacta  hahent  curtalia,  mirifice 
variantia,  —  qtws  pacta  quatenus  iii  favorem  Dommi 
9unt,  arcte  servantur;  utmam  efiam  in  parte,  qun  homî- 
num jura  et  favores  descripti  stmt,  servarentur!  (V. 
Wehner,  Observât iones ,  édit.  Schilter,  p.  83.) 

«  Beaucoup  de  serfs  ont  des  pactes  colongers  variés  à 
merveille,  —  ces  pactes,  tant  qu'ils  sont  en  faveur  du 
maître,  sont  observés  avec  rigueur;  plût  au  ciel  qu'ils 
fussent  observés  aussi  en  ce  qui  touche  les  droits  et  pri- 
vilèges des  vilains  !  » 

Nous  devons  borner  ici  nos  observations,  car  le  Bi- 
bliographe alsacien  n'est  pas  un  recueil  juridique  et  nous 
ne  pouvons  entrer  dans  le  fond  de  la  question.  Nous  au- 
rions aimé  à  donner  à  ces  quelques  pages  le  ton  d'une 
approbation  sans  réserve.  Si  M.  Hanauer  avait  laissé 
reposer  ses  articles  au  lieu  où  ils  ont  paru  pour  la  pre- 
mière fois,  il  eût  pu  compter  sur  notre  silence;  mais 
puisqu'il  veut  une  plus  grande  publicité ,  qu'il  les  repro- 
duit avec  éclat,  il  est  de  notre  devoir  d'avertir  nos  amis 
et  de  les  mettre  en  garde  contre  un  travail  hâtif,  dont  les 
affirmations  ne  peuvent  être  acceptées  qu'avec  défiance. 
—  M.  Hanauer,  à  ce  que  disent  ses  amis,  est  un  paléo- 
graphe hors  ligne,  un  archéologue  distingué,  un  érudit 
remarquable  :  qu'il  reste  donc  dans  ses  spécialités ,  qu'il 


■*^ 


(  207  ) 

8*y  choisisse  un  siyet  cette  fois  bien  à  lui ,  qu*il  Tétudie 
consciencieusement ,  et  il  peut  être  sûr  que  nous  serons 
des  premiers  à  applaudir  à  son  succès. 


RoD.  F. 


#  * 


Mémoire  pour  servir  à  Vhistoire  de  l'Ordre  de  la  Bois- 
son,  revu,  corrigé  et  augmenté  de  nombreuses  anecdotes, 
tic,,  par  un  membre  actif  de  l'ordre  de  la  Treille,  affilié 
OMx  Bons-Compagnons  de  Strasbourg,  Haut  et  Bas-Rhin; 
correspondant  des  Amis  de  la  Dive-Bouteille  ,  et»  Pro- 
vence;  de  Vide-Flacons,  à  Beaune;  des  Altérés^  de 
Mâcon;  du  cercle  de  Saute-Bouchon,  en  Champa^gne;  de 
^Académie  des  Verbes,  de  Bordeaux,  et  autres  sociétés 
nationales  et  étrangères.  Pet.  in-8°,  50  p.  X  cf.  prél.  fig. 
Nancy ,  Cayon-Ldébault ,  1864.  120  exempl.  —  4  fr.  pap. 
vergé  d'Annonay. 

Sans  parler  des  joyeuses  allures  du  moyen  âge ,  on 
sait  combien  les  francs  buveurs  couvraient  la  France  et 
les  pays  circonvoisins ,  où ,  à  la  grande  conservation  du 
corps  et  de  Tesprit ,  le  seul  jus  de  la  treille  était  mis  et 
réputé  à  grand  honneur.  Au  XVII*  siècle  notamment ,  et 
jusque  sous  le  grand  roi ,  florissaient  encore  les  sociétés 
fameuses  de  FAloyau ,  Tordre  des  chevaliers  de  la  Joye , 
celui  de  la  Ribalderie,  et  Thistoire  littéraire  de  cette 
époque  a  consacré  la  mémoire  d'un  fameux  ordre  des 
Coteaux,  où  fi^iiraient  les  plus  grands  et  les  plus  déli- 
cats seigneurs  ;  le  cabaret  de  la  Pomme  de  pin  est  à 
jamais  illustré  par  la  réunion  de  Molière ,  Lafontaine , 
Chapelle,  Boileau,  Racine,  des  Yveteaux,  etc. 


(  208  ) 

C!est  vers  ce  temps  d'agréable  souvenir  que  furent 
fondées  trois  de  ces  institutions  bachiques  en  Provence  : 
V ordre  de  la  Grappe^  à  Arles,  en  1693;  la  Méduse^  à 
Toulon  en  1700,  et  la  Boisson^  à  Avignon  ,  l'an  de 
grâce  1703. 

François  de  Posquières  créa  cette  dernière ,  et  donna 
à  son  ordre  nouveau  le  titre  d'Étroite-Observance ,  il  prit 
lui-même  en  religion  le  nom  de  frère  Réjouissant  avec 
la  qualité  d^Exeellence.  De  grands  dignitaires  surgirent 
aussitôt  :  un  inspecteur  général  des  caves,  un  secré- 
taire et  un  historiographe,  lequel  fut  l'abbé  de.Chames, 
rédacteur  des  statuts. 

Les  initiés  à  ces  joyeux  mystères  portaient  des  noms 
en . rapport  avec  leurs  qualités  morales,  tels  on  citait: 
Frère  Jean-des-Vignes ,  frère  Roger  Bon-Temps,  frère 
Bacquet,  frère  Boit-Sans-Cesse,  etc.,  gens  au  reste  d'in- 
struction variée  autant  que  profonde,  comme  le  témoi- 
gnent le  Recueil  de  diverses  pièces  de  fous^  par  frère 
Godiveau  ;  la  Vie  de  Jlf"®  Guerhois ,  par  frère  Jean 
Broche  ;  la  Manière  nouvelle  de  dresser  une  batterie  de  cui- 
sine^ par  un  ingénieur  de  l'ordre,  etc. 

Le  Mémoire  pour  servir  à  l'histoire  de  V ordre  de  la 
Boisson  parut  dans  le  Mercure  de  France^  au  XVIIP 
siècle ,  et  ce  travail  aussi  instructif  que  plaisant  était  de- 
meuré enseveli  dans  ces  immenses  catacombes  littéraires. 
Il  vient  d'en  être  extrait,  et  mis  à  la  portée  des  curieux 
et  adeptes  de  la  gaie  science  et  des  bonnes  recherches. 

Cet  opuscule  de  divertissante  lecture  e§t  précédé  d'un 
discours  de  frère  Belle-Humeur,  grand-maître  de  l'ordre 


(  209  ) 

de  la  Treille ,  en  Lorraine ,  ordre  nouveau  qui  s'efforce 
de  ne  pas  se  montrer  indigne  de  ses  aînës.  Nous  remar- 
quons ainsi  dans  le  catalogue  des  œuvres  de  ses  mem- 
bres: Pensées  et  réflexions  sur  le  dicton:  Qui  a  bu  boira, 
par  frère  Persévérant;  Traité  de  Vohîigation,  quand  le 
via  est  tiré,  il  faut  le  boire ,  par  frère  Obéissant,  ouvrage 
vivement  recommandé  par  le  conseil  de  Tordre  ;  Flacons 
^honneur;  et  surtout  une  savante  dissertation  :  La  bière 
est-elle  une  ddve  boisson?  ou  les  doutes  de  frère  Boit- Vin, 
dissipés  par  le  frère  Moose,  avec  l'éloge  de  sœur  La  Ca- 
nette  et  de  sœur  La  Choppe .  dédié  à  la  ville  de  Stras- 
bourg, ancienne  cité  impériale  et  libre,  etc. 

£n  somme,  nous  terminons  en  disant  que  la  forme 
matérielle  du  livre  répond  à  l'originalité  et  l'intérêt  du 
sujet,  ce  qui  ne  peut  manquer,  à  notre  avis,  d'un  cer- 
tain attrait  pour  les  amateurs ,  et  qui  ne  l'est  pas  de  la 
Dive-BouteiUe? 

Nancy.  X. 


VARIÉTÉS. 


Un  bibliophile  de  Naucj  nous  envoie  la  note  suivante,  qu'il  a 
reçue  d'un  de  ses  confrères  du  midi  de  la  France,  relative  à  l'article 
du  bibliophile  Jacob  :  Un  poëte  provençal  à  la  eour  de  Lorraine ,  inséré 
dans  le  Bibliographe  aUaeien  de  novembre  1864. 

•  Je  suis  bien  aise  de  vous  apprendre  que  je  possède  un  exemplaire 

•  de  la  première  édition  des  pièces  du  poCte  provençal ,  laquelle  est 
«  restée  Invisible  au  savant  bibliophile  Jacob  ;  elle  ent ,  comme  la  se- 

•  eonde.  à  la  date  de  1877  et  forme  un  mince  in-folio  de  27  pages. 

•  Voici  sou  titre  : 


(  210  ) 

•  Diverêtê  poésieê  françoUeêf  latint»  etprovençaleêy  prétenties  au  Roy, 
t  au  retour  de  »es  armée»  de  Flandre» ,  p&r  le  sieur  de  La  Tour  (Paris , 

•  Théodore  Girard,  1677),  avec  permis  d'imprimer  du  26  août  1676. 

«  Les  pièces  de  ee  recueil  se  retrouvent  dans  la  seconde  édition. 
«  Elles  se  bornent  d'ailleurs  à  un  certain  nombre  de  sonnets  au  roi , 

•  aux  duos  d'Orléans,  d'Enghien,  au  prince  de  Gondé,  au  Prieur  de 
«  Vendôme ,  etc. 

•  Oe  volume  étant  des  plus  rares ,  sa  révélation  ne  peut  que  com- 
«pléter  le  travail  judicieux  de  M.  Paul  Lacroix.  ■  N 


*** 


Nous  signalons  à  nos  lecteurs  la  2*  édition  de  l'Ancienne  Académie  des 
inecription»  et  bellet-lettre»  que  M.  Alfred  Maury  vient  de  publier  à  la 
librairie  Didier.  Nous  trouvons  dans  cet  ouvrage ,  remarquable  à 
plus  d'un  titre ,  des  renseignements  très-intéressants  pour  l'histoire 
littéraire  do  notre  province.  «Un  des  correspondants  les  plus  assidus 
de  l'Académie  était  à  cette  époque  Schœpflin  ,  qui  éclaira  l'histoire 
d'Alsace  par  les  monuments  et  donna  à  cette  compagnie,  dans  son 
mémoire  sur  les  Tribocci,  un  spécimen  des  vastes  recherches  consi- 
gnées dans  sou  AUatia  illuetrdta.  Il  s'était  formé  en  Italie  à  l'étude  de 
l'archéologie.  Un  do  ses  premiers  envois  date  du  10  Juillet  1731  ;  c'est 
une  dissertation  sur  un  monument  de  la  VIII«  légion  Auguste,  com- 
posée à  l'occasion  de  briques  découvertes  dans  la  ville  qu'habitait 
l'auteur,  briques  sur  lesquelles  se  lisait  l'indication  de  la  légion.  On 
peut  regarder  ce  mémoire  comme  la  première  trace  de  l'érudition 
d'ontre-Rhin.  Sa  manière  aurait  pu  servir  de  modèle  à  plus  d'un  aca- 
démicien du  temps  peu  fait  à  cette  discussion  sévère,  persévérante, 
hérissée  de  textes,  soigneuse  de  bien  rétablir  les  vraies  leçons  et  qui 
ne  néglige  aucun  témoignage.  • 

En  parcourant  ce   volume,   nous  lisons    «que   lors  d'un  de  «es 

•  voyages   à  Paris,   Schœpflin,    qui    avait  ramassé   en   parcourant 

•  l'Allemagne  et  réuni  à  Strasbourg  une  belle  suite  de  ces  singulières 

•  monnaies  appelées  bractéate»,  dont  Berlin  possède  aujourd'hui  une 
«collection,  en  entretint  ses  confrères  dans  une  piquante  notice. 

•  C'était  alors  en  numismatique  un  problème  difficile.  Recouvertes 
■  d'une  feuille  métallique,  les  bractéate»  n'ont  ni  le  titre  ni  la  valeur 

•  qu'elles  présentent  do  prime  abord  à  l'œil,  produits  de  la  fraude  des 


(  211  ) 

«XI*,  Zn*,  XIII*  et  Xiy*  siècles,  lenr  histoire  n'avait  pas  moinA  d'in- 
«  térét  qno  celle  des  monnaies  véritables.  • 

n  est  aassi  question  dans  ce  même  ouvrage  de  Schweighssuser, 
aMooié  à  la  section  des  langues  anciennes.  Ce  professeur  si  distingué 
Insérait  an  tome  I*  du  Recueil  pnblié  en  l'an  VI  un  mémoire  sur 
SimpUeiuê  «  qui  montre  que,  sous  l'influence  de  l'Allemagne,  la  bonne 

•  philologie  grecque  continuait  à  asseoir  en  France,  au  sein  de  l'Insti* 
«tut,  de  dignes  ceprésentants.  Oberlin,  Brunck,  alsaciens  comme 
«  Bohweighseuser  et  comme  lui  philologues  dans  la  vraie  acception 

•  du  mot,  avaient  également  été  nommés  associés  de  l'ancienne  Aoa- 
t  demie  des  inscriptions  et  belles-lettres.  > 

M.  Manry  signale  encore  au  nombre  des  associés  l'abbé  Grandidier, 
et  au  nombre  des  lauréats  pour  les  questions  soumises  au  concours 
an  émdlt alsacien,  F.  S.  Schmidt,  qui  remporta,  en  1760,  le  prix  pour 
an  mémoire  sur  la  recherche  des  différents  noms  que  l'antiquité  don- 
nait au  Nil,  et  la  description  du  culte  qui  lui  était  rendu.  Ce  mémo 
savant  fut  encore  couronné,  deux  ans  après,  dans  le  concours  qui 
avait  poor  programme  de  fixer  l'étendue  de  la  navigation  et  du  com- 
merce sous  les  PtolémécR. 


*** 


M.  H.  d'A...,  dans  une  petite  notice,  relative  aux  vieilles  faïences 
de  Haguenan ,  insérée  dans  VJndicateur  de  cette  ville  du  6  mai  1865, 
exprime  un  vœn  qui  trouvera  peut-être  un  écho  parmi  ses  concitoyens: 
«c'est  que  la  ville  de  Haguenau  applique  une  modique  part  do  ses 
«  beaux  revenus  à  former  à  côté  de  sa  bibliothèque  publique  une  gale- 

•  rie  dans  laquelle  seraient  recueillis  les  plus  beaux  spécimens  de  ces 
«  anciennes  faïences.  Une  telle  collection  ,  facile  encore  à  constituer 

•  ai^ourd'hui,  serait  plus  tard  d'une  réalisation  onéreuse  et  difficile. 
«Formée  dès  à  présent  et  &  peu  de  frais,  elle  deviendrait  avec  le 

•  temps  une  véritable  richesse ,  un  musée  spécial  et  des  plus  curieux, 

•  qui  attirerait  certainement  dans  notre  ville  une  foule  d'étrangers 
«  empressés    d'admirer   cette    originale    et    précieuse    réunion   de» 

•  chefs-d'œuvre  de  nos  pères  dans  l'art  de  la  céramique.» 


*** 


(212  ) 

Un  Brxtvbt  alsatique  bt  les  bibliothèques  db  MM.  Juno  bt 
Brauitwajld.  — La  progression  consUnto  des  prix  auxquels  les  livres 
relatifs  à  l'Alssce  sont  vendus  depuis  plusieurs  années  mérite  d'être 
signalée.  Certains  volumes  que  Ton  payait  il  y  a  dix  ans  à  peine 
8  et  3  fr.  sont  adjugés  à  présent  dans  les  ventes  publiques  &  6, 8  et  10  fr. 
Quant  aux  ouvrages  réputés  rares,  dont  les  prix  n'avaient  Jamais  de- 
passé  12  ou  15  fr.,  ils  atteignent  20  et  30  fr.  et  parfois  davantage.  II 
n'est  pas  Jusqu'à  ces  brochures  de  circonstance  ^sermons,  panégy- 
riques, mémoires),  qu'un  Jour  aurait  dû  le  plus  souvent  voir  naître 
et  mourir,  qui  ne  soient  disputées  par  de  nombreux  collectionneurs. 
On  eût  hésité  naguère  à  les  cataloguer,  tout  au  plus  en  formait-on 
des  lots  quand  ces  écrits  éphémères  n'étaient  pas  destinés  à  un  autre 
usage;  mais  aujourd'hui,  on  les  détaille  avec  un  soin  minutieux,  et 
l'amateur  qui  les  recherche  n'hésite  pas  à  les  payer  1  fr.  et  1  fr.  50  c. 
la  pièce.  Relever  les  prix  qu'ont  atteints  les  AUatiea  aux  principales 
ventes  qui  ont  eu  lieu  à  Strasbourg  et  à  Colmar  dans  ces  derniers 
temps,  nous  amènerait  tout  naturellement  &  faire  un  dictionnaire 
bibliographique.  L'utilité  d'un  pareil  répertoire  est,  nous  le  savons, 
incontestable,  et  bien  des  collectionneurs,  bien  des  libraires  regret- 
tent l'absence  d'un  semblable  ouvrage.  Mais  c'est  un  labeur  bien  in- 
grat que  celui  de  transcrire  de  vi»u  les  titres  souvent  très-longs  de 
tant  de  livres,  de  signaler  les  diverses  éditions  de  chaque  ouvrage, 
de  faire  connaître  leurs  moindres  particularités  et  d'indiquer,  pour 
les  curieux,  ces  bibliophiles  passés  à  l'état  de  manea^  le  nombre  des 
feaillets,  des  gravures  et  Jusqu'aux  papiers  sur  lesquels  ces  livres  ont 
été  imprimés. 

Bien  des  provinces  ont  déjà  leur  bibliographie  :  elle  manque  en- 
core complètement  à  l'Alsace;  car  le  catalogue  abrégé  de  telle  ou 
telle  bibliothèque  d'amateur  ne  peut  en  tenir  lieu. 

L'idée  de  ce  travail  nous  a  déjà  souvent  préoccupé,  et  si  la  persé- 
vérance ne  nous  fait  pas  défaut,  arriverons-nous  peut-être  un  Jour 
à  la  mettre  à  exécution. 

Le  concours  de  certains  bibliophiles  nous  est  déjà  acquis,  et  nous 
osons  espérer  que  celui  de  nos  abonnés  ne  nous  fera  pas  défaut 
lorsque  nous  commencerons  l'inventaire  des  richesses  bibliogra- 
phiques de  notre  province. 

Nous  faisons  connaître,  aujourd'hui,  les  prix  auxquels  ont  été  ven- 
dus les  livres  les  plus  Importants  des  bibliothèques  Jung  et  Braun- 
wald. 


(  213  ) 


Catalogrue  de  la  bibliothèque  de  M.  Jung. 


1065. 
197S. 
1984. 
1009. 
8011. 
9018. 
8088. 
8088. 
8085. 
8086. 
8044. 
8046. 
8047. 
8056. 
8061. 
8078. 
8073. 
.8086. 
8110. 
8111. 
8118. 
8187. 
8149. 
8156. 
8166. 
8167. 
8178. 
8188. 
8198. 
8811. 
8817. 


Berstett.  Mftnzgegchichte 

Bulletin  de  la  Société  des  monumcnta  hist.,  1856-1863 

Cdrberas  J.  Lanrus.  BenfeldiauA 

Fêtes  de  Quteuberg  (30  pièces) 

Fischart.  £hezachtbachlein,  1607 

Idem.     GroBsmutter,  1535 

Gans  Kœnig,  1607 

Qolbéry  et  Schweighœuser.  Antiquités 

Grandidier.  Histoire  de  l'Église 

Idem,         Histoire  ecclésiastique  d'Alsace   .     .     . 

Hertzog.  Chronicon  Alsatiaa,  1592 

Hist.  mediani  in  monte  Yosago,  etc.,  1724    .... 

Hoffineister,  J.  Warbafftige ,  etc 

Karsthasis.  Gesprœch  unter  Murncr,  etc 

Kirchenordnung  der  HerrscbaftMUmpelgart    .     .     . 

Kdnlgshovcn.  Chronik,  1698 

LaFaucbe.  La  foire  de  Strasbourg,  1644  (incomplet). 

Margarlta  facetiarum 

Mnrner.  Die  Scbelmenzunft,  1574 

Idem.     Ritusy  etc.,  s.  l 

Murschel.  £ls.  trawr-Predigt,  1648 

Pfalzbnrgischer  Statt,  etc.,  1568 

Relation  des  fêtes  de  Gntenberg,  in-folio     .... 

Schers,  J.  G.  Glossarium 

Schnnrr.  £in  schdnes  Gedicbt,  1612 

Schœpflin.  Alsatia  illustrata 

Spelta.  Sapiens  stultitia ,  1622 

Stœber.  Erwinia 

Strobel.  Vaterlftndische  Geschichtc 

Wencker.  Dissertatio  de  Pfalburgeris 

Die  Gftnchmatt,  1582 


llf 

> 

46 

■ 

12  50 

12 

• 

7 

50 

12 

• 

22 

• 

58 

» 

29 

• 

13 

50 

22 

• 

10 

50 

8 

> 

6 

• 

10 

• 

12 

J 

5  25 

15 

» 

25 

* 

15 

t 

6  25 

10  50 

26 

» 

35 

50 

15 

25 

18 

8 

11 

10 

18 

Nous  signalons  en  outre  les  prix  de  quelques  ouvrages  ayant  trait 
à  la  théologie ,  à  l'histoire  générale  et  à  la  littérature  : 

564.  Th.  de  Bése.  Histoire  ecclésiastique  des  Églises  réfor- 
mées de  France.  ilnt;er«,  1580;  3  vol.  in-8*  bas lOOr 


(  214  ) 

»57.  Psaslonal  Christi  und  Antiohristi.  8.  l.  n.  d.;  iD-4*  der., 

avec  81  grav.  sur  bois  (XVI*  slôole) 70  f 

1298.  80  pièces  diverses  (hist.  religieuse  du  XVI'  siècle),  der.    .  102 

2236.  Dictionnaire  de  la  conversation.  68  vol.  Part«,  1832    .     .  50 

2301.  Du  Cange.  Olossarinm.  Bàle^  1762;  3  vol.  in-folio    ...  25 

2439.  Virgilil  opéra.  Parité  1798;  n.  rog 40 

2468.  DeliUe,  J.  Œuvres.  18  vol.  gr.  in-4*,  n.  rog 39 

2503.  Robespierre.  Œuvres.  Pari«,  1840 17 

2513.  P.  Aretino.  Ragionamenti,  1684 26 

2669.  Paupertas  poetarum.  TnMnyiB ,  1566,  der 11 

Poésie  de  432  vers  dont  tous  les  mots  commencenl  par  la  lettre  P. 

Catalogue  de  la  bibliothèque  de  M.  Braunwald. 
(Première  partie  contenant  les  ouTrages  relatifs  à  l'Alsace,  1132  nnroéros.) 

7.  Topographia  Alsatias.  Franc/. ^  1663 15r  *c 

8.  ScboBpflin.  Alsatia  illuctrata 38     t 

9.  Idem.      Alsatia  diplomatica 45     > 

10.  Inventaire  des  meubles,  effets,  etc.,  de  Mgr  de  Rohan, 

évéque,  1779-1781.  Jfanu«e 23  > 

20.  Acta  conventus  eccl.  1588-1615.  Manuêc 167  • 

66.  L.  Baldner.  Besclireibung  der  Wasservdgel,  1666.  Origi- 
nal manuse.  Autog.  Balduer's 85  • 

72.  Scherz.  Olossarium 30  * 

75.  Kdnigshoven.  Chronik,  1698^2  Ex 12  fr.  9  50 

81.  Ichtersheim.  £la.  topog.,  1710 10  • 

CM. 

(Suite  au  prochain  numéro.  ) 


BULLETIN  MENSUEL  D'ALSATICA. 


133.  Les  coutumes  du  val  d'Orbey,  publiées  avec  Introduction  et 
notes  par  M.  £d.  Bonvalot ,  conseiller  à  la  cour  impériale  de  Col- 
mar.  ParUf  Durand  ^  1865  ;  in-8*,  60  p.  —  2  fr. 

Extrait  de  la  Rmnte  hiitoriqu$  d»  droit  français  et  itrangm-f  nnméro  de  no- 
vembre-décembre 1864. 

A  propos  d'un  petit  coin  d'Alsace,  nous  apprenons  que  ce  qu'on  nous 
donne  pour  une  nouveauté ,  datant  à  peine  du  siècle  dernier,  est  souvent 


(  215  ) 

d'tto  auge  fort  ancien.  Gir  en  coutumes  qu'on  publie  pour  la  première  foi», 
sont  autbentiquenient  du  XVI*  fiëcl«|  et  eu  matière  de  succeMion,  par 
eiemple,  ellei  sont  aoffi  avancées  que  notre  législation  actuelle;  le  Jury  s'y 
trouYO  oon-seolement  en  matière  criminelle,  mais  encore  en  matière  cÏTile. 
Quand  donc  connattrons-nous  notre  pays?  Quand  donc  les  historiens  ces- 
seront'ils  de  se  copier  les  uns  les  autres?  Les  publications  comme  celles  de 
M.  Bonvalot  facilitent  leur  besogne.  La  Presse  (29  mai  1865). 

134.  Die  ehemalige  Priorei  8t.  Qaierin,  von  Dagobert  Fischer.  Mut- 
kouê« ,  typog.  BUtler ,  1864  ;  in-8*,  18  p. 

186.  Die  Stedt  Pfalzbarg.  von  Dagobert  Fischer.  Mulhoute,  1866, 
tffpog,  Bisêler;  in-8* ,  SO  p. 

Ces  deux  brochures  sont  des  tirages  i  part  du  Elt$œ$iuhe$  SamitagibUut. 
196.  De  hagenoa  alsati*  Inferioris  clvitate  palatina.  Disaertatio  inan- 
gnralls  historica  qnam  ad  summos  in  philosophia  honores  anctoritate 
amplissimi  philosophornm  ordinis  in  Acadcmiaalbertina  rite  capes- 
•endoB  die  XVIII  menais  febrnarii  annl  1866  publiée  defendet 
■eriptor  Georgins  Ellendt.  Regimonti ,  in-8%  88  p.,  chez  C.  F.  Sehmidl 
€i  Noiriel ,  à  Stratbourg.  —  80  c. 

I.  De  condita  rilla  hagvnoa  et  de  Friderici  I  iroperatorispririlegio  Juris. 

II.  De  diplomate  a.   1815.  De  sculieto  Wolfelino.    De   populi   Judaici 
▼exationibus. 

m.  De  Guilelmi  et  Ricbardi  regum  priTÏIegiis.  De  hagenoa  libéra  civitate. 

187.  Société  pour  la  conservation  des  monuments  historiques  d'Al- 
sace. Statuts.  Strasbourg  j  typog.  de  V*  Berger-Levrault ,  iu-4*,  8  p. 

188.  Exposé  des  travaux  de  la  chambre  de  commerce  de  Strasbourg. 
Années  1868,  1864, 1865.  Strasbourg  j  typog.  de  Ff  Berger-Levrault. 

189.  Galerie  universelle  des  peuples ,  publiée  par  MH.  Lallemand  et 
Hart.  Alsacb,  par  P.  Risteihuber,  petit  in-4*,  23  p.  Stroêbourg , 
typog.  de  0.  Silbermmm ,  avec  12  photographies.  —  25  fr.  Strasbourg, 
rue  de  la  Mésange ,  6. 

140.  M.  Louis  Sers ,  préfet  du  Bas-Rhin.  Notice  biographique,  par 
Louis  Spach.  Strasbourg  ^  typog.  de  O.Silbermannj  1865;  petit  in-12*, 
89  p. 

141.  M.  le  vicomte  Th.  Renouard  de  Bnssierre,  par  Louis  Spach. 
Strasbourg,  1866,  typog.  de  V*  Berger-Levrault ,  in-8*,  12  p. 

Extrait  du  Bibliographe  altacien. 
148.  Réminiacences,  par  J.  J.  Coulmann,  tome  II.  Paris,  Michel  hévy, 

frères ,  1866.  (Octobre  1864.)  Strasbourg ,  typog.  de  G.  Silbermann  , 

in-8».  800  p.  —  6  fr. 
148.  Dor  Pflngstmontag ,  comédie  en  è  actes  en  dialecte  sirasbour* 


(  216  ) 

g«oi8,  par  Jean-GeorgeS'Daniel  Arnold,  ancien  doyen  dela^fbcnlté 
de  droit  de  Strasbourg.  (Analyse.)  7  décembre  1864.  Strasbourg, 
typog.  de  V*  Berger-Levrault  ^  in-8»,  8  p. 

Cette  pièce,  qui  représente  le  tableau  des  mœurs  itrasbonrgeoises  en  1789. 

n  été  donnée  dans  les  salons  de  la  Préfecture ,  le  7  décembre  1864,   par 

une  société  d'amateurs  avec  le  plus  grand  succès. 

144.  Prolog  zu  Arnold'*  Pângstmontag ,  gesprochen  von  Mehlbrtthe 
(vers),  par  J.  Léser ,  in-8*,  2  p.  Typog.  de  Q.  Silbermann. 

146.  Kléber.  Documents  Inédits  sur  la  vie  du  général  Kléber,  par 
Ad.  Morpain.  Strasbourg .  typog.  de  Christophe ,  1865  ;  ixi-8*,  37  p. 
El  trait  du  Monitsttr  du  Bas-Rhin. 

146.  Un  regard  sur  l'Alsace  (poésie),  par  Ch.  Dubois.  Strasbourg, 
typog.  dt  Christophe,  1865;  in-8*,  6  p. 

Extrait  du  Monitsur  du  Bas-Rh4n. 

147.  Tombes  celtiques  de  l'Alsace.  Nouvelle  suite  de  mémoires,  par 
Max.  de  Ring.  Strasbourg,  typog,  d«E.  Simon»  1865;  in-fol.,  rv*46  p., 
front,  et  16  pi.  lithographiées  et  en  couleurs.  —  25  fr. 

Ouf  rage  tiré  à  200  exemplaires  numérotés  sur  papier  vélin. 

Table  dss  matière».  Arant-propos.  —  I.  Les  tombes  celtiques  de  la  forêt 
communale  de  Seitz  (Bas-Rbin).  —  II.  Les  tombes  de  la  forêt  de  Scbir» 
rbein  (2*  art.).  —  III.  Id.  de  Brumaih  (2*  art).  —  IV.  /d.  de  Dessenheim 
(Haut-Rhin).  —  T.  Id.  du  Hartwald.  —  VI.  id.  de  la  prairie  de  Wiltenheim 
et  des  bois  de  Reiningen.  —  VII.  Antiquités  de  l'Age  de  pierre  trouvées  sur 
le  territoire  de  la  commune  de  Schiltigheim. 

148.  Histoire  de  la  Révolution  française  dans  le  département  du 
Haut-Rhin,  1789-1795,  par  M.  Véron-Réville,  conseiller  à  la  cour 
impériale  de  Colmar.  Coîmar,  typog.de  Hoffmann,  1865,  Barth, 
libraire-éditeur  ;  in-8*,  X-SOl  p.  —  4  fr.  f^ 

«  Il  ressort  (pour  l'auteur)  de  l'étude  de  cette  époque.  Jusqu'à  la  dernière 

<  évidence ,  à  savoir  :  que  le  pécbé  originel  de  la  révolution  française ,  la 

<  cause  première  de  tous  les  maux  qu'elle  a  entraînés  k  sa  suite ,  c'est  la  con- 
(  stitutiou  civile  du  clergé....  * 

149.  écrivains  alsaciens  du  XVII*  siècle.  Simplidssimus.  Roman  de 
l'époque  de  la  guerre  de  Trente  ans,  par  L.  Spach.  In-8*.  34  p. 
Colmar,  typog.  de  Decker, 

Extrait  de  la  Rmaus  d'Alsace. 

150.  Mathieu  et  Catherine  Zell ,  par  Walther.  Strasbourg ,  typog.  de 

G.  Silbermann;  in-8*,  100  p. 

Thèse  de  théologie.  Deux  réformateurs  de  Strasbourg.  Mathieu  naquit  è 
Kajrsersberg  en  1477. 


(217  ) 

161.  Ber  Mftniterbaa.  Oratorio  en  qaatre  parties.  PoSme  de  M.  Louis 
Spach ,  musique  de  M.  Yiator  Hlbel.  BtraAbQVkrq ,  typog,  de  ChrU- 
tofhe ,  1865;  in-9*, 85  p.  —  60  c. 

Cei  eeTrafe  a  éU  txéeeté  an  théAIrA  de  Stratboarf ,  aous  la  dirtoUon  de 
l'avtaar,  le  6  laai  1855 ,  par  les  sociélAs  masieales  de  la  Tille .  l'onbestre  du 
théâtre  et  la  musique  du  6*  d'artillerie -pontonniers.  Le  potaie  est  précédé 
d'une  notice  sommaire  sur  la  oonstmctien  de  la  cathédrale  et  suivi  d'une 
analyse  sommaire  du  texte  allemand  du  libreito. 

169.  La  peinture  sur  verre;  lecture  faite  le  20  janvier  1865  à  la  pré- 
fecture du  Bas-Rhin  par  le  baron  P.  R.  de  Schauenburgi  ancien 
pair  de  France.  Strathourçy  typoç.  de  JETuder,  1865;  in-8*,  29  p. 

...La  peinture  sur  verre  «  se  montre  dès  les  premières  années  du  XII*  siècle 
«  dans  notre  Alsace,  dans  le  Bas-Rbin ,  è  Obernai ,  représentant  des  person- 

•  nages  et  l'un  des  faits  les  plus  intéressants  de  notre  histoire  locale,  notre 
f  sainte  patronne ,  recevant  des  mains  de  son  père,  converti  par  elle ,  les  clefs 
«du  monastère  de  Sainte-Odile.  Mais  cette  verrière  qui  n'existe  plus  n'était 

•  pas  un  spécimen  unique  des  premières  productions  de  l'art  verrier  en  Alsace  ; 
t  notre  cathédrale  en  a  conservé  un  assez  grand  nombre  et  des  plus  précieux.  • 

168.  Das  Pfarrhaus  von  Sessenheim.  £in  Liederspiel  von  £d.  SchQI- 

I«r,  mit  einem  Titelbilde ,  von  W.  von  Kanlbach,  in  Photographie. 

Berlin,  1865.  —  23  Sgr. 

154.  Découverte  de  la  marche  du  soleil,  par  Fahmer.  Sehleêtadty 
1865,  typog,  de  Helbig;  pet.  in-4%  84  p.,  8  pi.  lith. 

155.  Jésus,  portrait  historique,  par  le  docteur  Schenkel,  traduit  de 

Fallemand  sur  la  8*  édition  avec  l'autorisation  de  l'auteur.  Parie  ^ 

O,  Etinwald,  1865,  typog.  de  Q.  Silbermatm;  gr.  in-6*,  Xyi-292  p 6  fr. 

On  verra  facilement  «pie  H.  Schenkel  prétend  concilier  la  raison  et  la  foi, 
la  eritiqne  historique  et  le  sentiment  religieux;  que,  partant  de  priadpes 
scieatîBqnes  assez  semblables  k  ceux  de  M.  Renan ,  il  croit  pouvoir  nous 
donner,  comme  résultat  de  ses  études,  un  portrait  de  Jésus,  qui  n'est  sans 
doute  pas  celui  d'un  Dieu  fait  homme,  mais  qui,  malgré  ses  couleurs  tout 
hamaines,  assure  au  fondateur  du  christianisme  une  position  unique  dans 
l'histoirs  et  dans  la  vie  spirituelle  de  l'Église.  (Préface  du  traducteur.) 

156.  Histoire  de  France.  Révocation  de  l'Édit  de  Nantes.  10  planches 

in-4",  dessinées  et  photographiées  par  Eugène  Beyer,  peintre, 

avec  text«  explicatif  imprimé  au  bas  de  chaque  planche.  Typog.  de 

G.  Stlbermann  (1864). 

Ces  c<Mnpositions,  inspirées  psr  le  livre  de  Michelet,  sont  saisissanl#>s  de 
vérité;  l'artiste  a  su  rendre  les  dragonnades,  cette  flétrissure  du  grand  siècle, 
avee  une  mâle  énergie.  Cependant  la  planche  de  ce  recueil  qui  séduit  le 
plus,  est  la  première:  Une  famille  protestante  chantant  un  cantique,  elle 
est  ravissante,  de  calme,  de  douceur  et  d'austérité. 

4 


(  218  ) 

157.  Simple  avis  d*ane  femme  «nr  la  Bible  de  rbamanltd»  de  M.  Miche- 
let.  Strasbourg  f  typog.  de  G,  Silbermanny  1865;  ln-8*,  36  p. 

c  Gardons-noai  de  faire  de  nos  femmes  des  philosophes!  On  le  dit,  on 
«  réerit.  Étrange  illogisme  masoolin!  Vous  lear  confiez  votre  honnear,  tos 
f  enfants,  Totre  fortune,  Totre  bonbeor,  et  toos  leor  refusez  la  possession 
•  d'elles  -mêmes  !  • 

158.  Matériaux  pour  l'étnde  des  glaciers ,  par  Dolfuss-Ansset ,  t.  I", 
2*  partie ,  auteurs.  ParU ,  Savif,  1865,  Streubourg ,  typog,  de  O.  SUber- 
mann;  gr.  in-8*,  304  p. 

Périodiques. 

Rbtub  d'AijSACB,  avril  1865  : 

L.  Spaoh.  Le  grand-duobé  de  Bade  en  1848  et  1849.  (Fin.)  —  Fl.ax- 
LAMD.  études  sur  l'élevage.  (4*  art.)  —  TAiiLOV.  Étude  sur  Hirts- 
bacb.  —  Abbé  Grahoidibb.  Les  lois  municipales  de  Strasbourg 
portées  vers  Tan  MXOVII  par  Otton ,  60*  évéque-comte  de  Stras- 
bourg. -^  Fréd.  Kurts.  Chronique  de  Tbann. 

Mai  1865  : 
Abbé  Grahoioibr.  Les  lois  municipales.  (Fin.)  —  Flazlasd. 
études  sur  rélevage.  (Suite.)  —  A.  Wbkokbr.  Sur  l'émigration  des 
campagnes,  par  M.  Mathieu  Thierry  -  Mieg.  —  Diterb.  Notes  et 
documents  pour  servir  à  l'histoire  de  la  Révolution  en  Alsace.  — 
Fréd.  Kurtz.  Leê  chemin*  de  fer  vicinaux.  Le»  Alsaciens  illustres. 
L'Alsace  ancienne  et  moderne. 

Rbvub  oatboliqub  d'Alsaob  ,  avril  1865  : 

DoMMAKOST.  L'enseignement  élémentaire  et  l'éducation  des  filles 
dans  les  campagnes.  (1"  art.)  —  A.  Guthlih.  Du  positivisme ,  etc. 
(Suite.)  —  Oazbaux.  L'abbé  Mûbe.  (2*  art.)  —  P.  P.  S.  Les  confé- 
rences ecclésiastiques  pour  1865.  —  Ohroniqub.  Un  erratum*. 

Mai  1865  : 
DoMMAKGBT.  L'cnseignement.  (  Fin.  )  —  Fritsch.  Bataille  de 
Scberwiller  et  la  foi  catholique  i  Scblestadt,  1523*1625.  —  A.  Guth- 
Liir.  Le  positivisme  et  la  morale.  —  Cazbaux.  L'abbé  Mflhe.  (3*  art.) 
X.  Argument  tout  nouveau  contre  le  célibat  ecclésiastique.  — 
Ohroriqub. 

BL8JBSSI8CHB8  Samstaosblatt,  10*  année,  11  mars  -  27  mai ,  n**  10  à  21  : 
Th.  Klbin.  Das  alte  Gasthaus  zum  Hirzen,  eines  der  &ltesten 


1.  L'autear  des  Ters  adressés  à  S.  S.  Pie  IX  prie  de  lire  comme  sait  les  vers 

qae  noos  a?ons  signalés  à  nos  lecteurs,  page  167  : 

Qae  signifient  ces  cris ,  ces  dsmenrs  singnlières  , 
Dont  le  bruit  retentit  dans  le^denx  hémisphères? 


(219  ) 

Strassbargs.  —  D.  Fischer.  GratoUtionsschreiben  der 'Bflrger  von 
Zabem  an  den  Fflrtten  Wilhelm  Egon  von  Fdntenberg,  nach  sel- 
ner  Brhebnng  aaf  den  bischftflichen  Stahl  von  Strasiburg.  — 
KntflOBLBOBB.  Die  Thanner  Chronik.  —  A  Stœbbk.  Fortgesetste  Bel- 
trig«  sur  Oeichichte  der  Baohdrnckerkanst  in  MQlhansen.  — 
Ohbosik.  BL8iR88i8CHB8.  Die  Pfiogstmontags •  Oetellschaft  in  MAI- 
hauten.  —  Ch.  Ci^iumsT.  Bfartin  SobOngauer.  (Extrait  des  Débats.) 
—  A.  8t<bbbb.  Des  Architekten  Daniel  Speckel's  Karte  des 
Elsasses,  1376.  —  B<K8B.  Briefe  ans  Algier.  -r-  Th.  Klbin.  Ans  Ver- 
gangenheit  nnd  Qogenwart.  —  A.  Stœbek.  Ein  elsftsslscbes  Sol- 
datenlied  ans  dem  Jabr  1793.  —  C.  Bœsb.  M.  Hatt.  Wbskiho.  Ottb. 
Fiilhblnmen  anf  Th.  Klein's  Grab.  —  Fr.  Kirbchlbobb.  VadminU- 

m 

dation  de  Bieehwiller  par  le  docteur  Lurothf  maire.  —  Th.  Klbir. 
Kliber,  par  Ad.  Morpain.  —  A.  Stœbbr.  Der  Stoff  an  Hebel's  alle- 
maaisehen  Gedicht  :  •  Der  Bettler».  —  Maomtbr  Fribdrbich 
(Kirscbleger).  Strassbnrger  Briefe.  (L.  Spacb,  Vorlesung  (Iber 
SehIHer.  Wilhelm  Tell.  —  Gognel,  liber  M-  de  Sévigné.  —  Biblio- 
thèque Brannwald.  —  Mouvement  de  propagande  intellectuelle  en 
AUaeey  par  J.  Macé.  —  Karten  der  Vogesen  nnd  des  Elsasses,  von 
HHm.  Bflrgy  nnd  Bartin.)  —  Der  Mflnsterban. 

ZaïTtoutirr  pOr  dib  Qbschichtb  db8  Oberrhbik8.  17*toI.,  4*  livr.  : 

MÔBB.  Rftmische  nnd  celtische  Ucberbleibscl.  (Fortsetz.)  —  (R5- 
misehe  Strassen,  Banten  und  Pl&tze,  5,  Elsasi,  p. 395-405 *.)—  Idbm. 
Ueber  das  Kricgswesen.  (Fortsetz.)  —  (Freibnrg  Usst  Kriegspferde 
sa  Strassbnrg  kaufen.  30ter  Jnnl  1517.  —  Sôldnervertrag  mit  der 
Stadt  Strassbnrg,  1323.)  —  Dambaciier.  Urknnden  zur  Geschichto 
der  Grafeu  von  Freibnrg.  14tes  Jahrh.  (Fortsetz.)  —  Idem.  Urknn- 
denlese  sur  Geschiohte  sohw&biseher  Kldster^e,  Engenthal.  (Fort- 
sets.)  —  loBM.  Urknndenarchiv  des  Klosters  Bebenhansen.  14te8 
Jahrh.  (Fortsetz.)  —  Badbr.  Urknnden  nnd  Regeste  fiber  die  ehe- 
malige  Hochstift  Baselsohe  Landvogtei  Schliengen.  —  Morb.  Gc- 
schtehtliche  Notizen.  —  Preise  der  Colonialwaaren  im  16ten  und 
17ten  Jahrh.  in  Constanz,  Freibnrg,  Heidelberg. 

Zabbrvbr  Wochexblatt.  Année  1864  : 

N*  1.  Das  alte  Zabern,  von  D.  Fischer.  —  Ch.  xxTiii.  Die  Elenden- 
Herberge.  —  Ch.  xxix.  Der  Convent  der  Klansnerinnen.  —  N*  2, 
eh.  XXX.  Die  St.  Nikolanskapelle.  —  N*  6,  ch.  xxxi.  Der  Begninen- 
▼erein.  —  N*  9,  ch.  xxxii.  Die  Badb&nser.  —  N*  10,  ch.  xxxiii.  Die 
ehemalige  Kanzlei  nnd  dasjetzige  Tribunal.  —  N*  12,  ch.  xxxiy.  Das 
ehemalige  Hans  der  Stadtcoramandanten.  —  Ch.  xxxv.  Das  ehema- 
lige Zenghans.  —  N**  19  et  22,  ch.  xxxyi.  Die  chemaligen  Herren- 


I.  Il  est  fait  mention  dsns  cet  article  des  études  de  H  M.  Costa  sur  Argentovaria  , 
de  N.  Nicklès  sur  Helvétas ,  et  de  Morlet  sur  les  Cimetières  gaulois  découverte 
aux  environs  de  Strasbourg. 


(  220  ) 

and  Bflrferatnbeii.  —  N*S6,  ch.  xxxvii.  Die  Leichenh9fe.  —  N**  28- 
80,  oh.  zxxmi.  Die  Jftdiaehe  BegrlbniHstelle.  —  N*  81 ,  ch.  zxziz. 
Dio  Anlegnng  des  eraten  Pflastera.  —  Ch.  xl.  Die  peinliche  Richt- 
stitte.  —  N*  40,  eh.  xu.  Das  H&Iseisen  and  der  Triller.  —  N**  50, 51 , 
68,  ch.  xui.  Die  Zaberner  Steige.  —  Ôh.  xliu.  Die  Allmenden. 

Année  1865  : 
N**  4  et  6,  eh.  xXiiv.  Die  Qemarkang.  —  N*  9,  ch.  xlt.  Die  ehema- 
ligen  Stadt-  and  Spitalweiher.  —  N*  15,  ch.  xlvi.  Der  Stadtatall.  — 
Ch.  XI.VII.  Die  Wasserstaben. 

MoBOnrBLATT  FUS  ofeBiLDKTB  LB8BK.  N*  8.  Stuttgart  y  19  février  1865. 

Straubarger  Freande  im  Jahr  1793.  Brzfthlang. 

LlTBBAKlSOHJBS    CSITTRAUKULTT    FOB    DBDTCCHJLAVO.     Létptig ,     1865. 

Heraaigegeben  Ton  Profeuor  Docior  Zarncke,  15  avril,  n*  16: 

BvUtttn  de  la  Soeiéti  litièrairt  de  Strat^ovrg.  (|r«  et  2«  liv.)  Ueiureg  pti- 
U/4«M,i8ô4. 

Gazbttb  ifiDiCALB  DB  Stbasbouro.  Année  1864,  n"*  11  et  12  : 

Notice  topograpbiqae  et  médicale  «nr  Neaf-Briucb,  ptr  le  doclear  Cbambé. 
Mémoire  couronné  par  la  Société  de  médecine  de  Straabonrg. 

SoMMAiBB  :  Situation.  — ^  Historique.  —  De  la  TÏIIe.  —  Bfttiments  pablics. 
—  Configaratioii  générale.  —  Hydrographie.  —  Agriculture.  —  Météorolo- 
gie. —  Population.  —  Recrutement  —  Habitants.  —  Alimentatiofl.  —  Ma- 
ladies. —  Commerce  et  industrie. 

FBDIIiLB  DB8  BAUX  DB  NlBDBRBBOHB ,  1864.  N**  19,  80,  21,  22  : 

Relse  Ton  Blidab  in's  Niederbronner  Bad  und  Retour,  von  C.  Bœse. 

Affichbs  DB  BiscBWiUiBR,  1865.  N"  SI,  88,  84  : 

Le  peatenr  Oberlia.  Élude  historique  (1740-1826),  par  J.  Clermout. 

L'Alsaoibb  ,  1865.  80  man,  9  et  20  avril  : 

Causeries  sur  les  paysans  du  moyen  Ige.  Étude  de  H.  l'abbé  Hauaoer,  par 
6.  Bebra.  — Y.  Gerber.  A  propos  du  maltrcHiutel  de  Saint-George  h  Baguenau. 

L'Eubopb.  4  mai  1865  :  "RhgiKmt*  et  refrain* ,  par  M.  P.  Ristelhnber. 

Échos  du  Rhib.  3*  année,  n**  4'6.  Mars,  avril  et  mai  1865  : 

Ch.  KcBHio ,  fils.  Quelques  mots  sur  Télagage  dans  les  forêts.  — 
L.  IiAKDmahk.  Quelques  mots  à  propos  du  positivisme.  —  R.  Kmp 
PBLur.  friture  et  impression.— >DbQajars.  Un  lièvre  fantastique 
—  Bo.  Bavbi^abb.  Martin  Schœn  oa  Schœngauer.   —  T.  Thomakh 
Rhythmea  et  refrain*  ^  par  P.  Ristelbuber;  Chanson*  et  poiiie*  al*a 
eiennea ,  par  Ch.  Berdellé.  —  Ad.  Waltz.  Waterloo ,  par  Erckmann 
Chatriau.  —  A.  Klesck.  Carte  en  relief  du  massif  principal  des 
Vosges  dressée  par  M.  Bflrgi.  —  Chbgniqub,  etc.  —  Photooraphibb. 
La  Vierge  an  buisson  de  roses,  de  Martin  Schœngauer.  (XV*  siècle.) 
Vue  de  Mulhouse,  prise  du  canal.  Monument  Brnat. 


NumAro  9  MOCCCLXV  Juillet -Août 


LE 

BIBLIOGRAPHE  ALSACIEN 


GAZETTE 

LITTÉRAIRE,  HISTORIQUE,  ARTISTIQUE 


L  LA  SOCIÉTÉ  DES'  AMIS  DES  ARTS  DE  STRAS- 
BOURG. —  II.  LES  ARTISTES  ^ALSACIENS  AU 
SALON  DE   1865. 

Je  vous  ai  promis,  mon  cher  directeur,  quelques  notes 
sur  Texposîtion  des  artistes  alsaciens,  au  Salon  de  1865; 
je  viens  tenir  cette  promesse ,  mais  permettez-moi  d'a- 
bord de  revenir  sur  un  sujet  dont  je  me  suis  longuement 
occupé  avec  vous ,  ces  dernières  années ,  et  que  je  n*ai 
point  perdu  de  vue,  bien  qu'éloigné  de  Strasbourg. 

I. 

Votre  Société  des  Amis  des  Arts  est,  m'a-t-on  dit,  en 
voie  de  réorganisation ,  et  va  enfin  sortir  de  cette  voie 
obflcure  dans  laquelle  elle  se  ti*aîne  inutile  et  languis- 
sante depuis  bien  des  années.  Mais  pourquoi ,  puisque  ce 
sage  parti  est  adopté ,  le  président  de  cette  association 
vient-il  aujourd'hui  incriminer  ceux  qui,  en  toute  sincé- 


(  222  ) 

rite ,  ont  fait  connaître  les  dangers  d*une  situation  que 
lui-même  jugeait,  naguère,  si  sainement? 

Je  viens  de  recevoir,  indirectement  et  très-tardive- 
ment, le  compte  rendu  de  l'assemblée  générale  du  5  fé- 
vrier dernier,  et  j'y  trouve  un  discours  de  M.  Marcotte , 
qui  contient  des  récriminations  manifestement  imméri- 
tées à  l'adresse  de  la  presse  locale  et  parisienne. 

n  est  désirable ,  dit  M.  le  président ,  que  «  la  presse 
locale,  sortant  de  son  indifférence  à  l'égard  de  la  So- 
ciété ,  se  décide  à  s'occuper  avec  plus  de  suite  et  d'at- 
tention de  ses  actes ,  de  ses  tendances  et  surtout  de  ses 
expositions  annuelles.  »  —  Evidemment  ce  reproche  ne 
peut  concerner  le  Bibliographe  qui  n'a  laissé  échapper 
aucune  occasion  de  traiter  longuement,  trop  longuement 
peut-être  au'  gré  de  ses  lecteurs ,  toutes  les  questions  se 
rattachant  aux  travaux  et  aux  expositions  de  l'Association 
rhénane ,  et  ne  s'est  pas  borné ,  comme  on  le  prétend 
plus  loin ,  à  «  enregistrer,  sans  discussion ,  quelques  ar- 
ticles insérés  dans  des  journaux  de  Paris.  » 

Il  suffira,  du  reste,  de  se  reporter  à  vos  livraisons  de 
juillet  1863  et  avril  1864  pour  apprécier  la  valeur  et 
l'exactitude  de  semblables  allégations,  et,  en  cherchant 
bien,  on  trouverait  encore  dans  d'autres  journaux  de  la 
localité  des  preuves  de  l'intérêt  que  nous  attachions  à 
ces  questions.  Est-ce  donc  là  de  rindijBTérence? 

Quant  à  la  presse  parisienne ,  elle  aussi  s'est  montrée 
attentive  aux  travaux  de  l'Association  rhénane,  et  elle 
Ta  prouvé  par  l'organe  de  deux  de  ses  critiques  les  plus 
distingués ,  qui  ont  traité  le  même  sujet ,  dans  la  Presse 


(  223  ) 

et  la  Gaxette  des  Beaux- Arts ,  non-seulement  avec  un 
soin  et  un  talent  incontestables,  mais  encore  avec  Tau- 
toritë  de  juges  dont  la  compétence  ne  saurait  être  dis- 
cutée. 

Ce  que  Ton  reproche  aux  signataires  de  ces  articles , 
c'est  une  sévérité  exagérée.  Mais,  en  bonne  conscience, 
Monsieur  le  Président,  y  ayait-il  lieu  de  ne  décerner 
que  des  éloges ,  alors  que  yous-même ,  hier  encore ,  dé- 
ploriez la  médiocrité  de  vos  expositions  qui ,  dites-vous , 
ne  sont  qu*à  très-peu  d'exceptions  près ,  alimentées  par 
,  les  c  Enfants  perdus  de  Tart  »  {Compte  rendu  de  1865, 
p;  7)?  Que  dire  enfin  d*une  exposition  où  sur  400  ou  500 
peintures  allemandes,  dix  à  peine  méritent  une  indul- 
gente mention  dans  un  compte  rendu  sérieux ,  et  je  m*cn 
.réfère  à  cet  égard  aux  appréciations  du  critique  éclairé 
et  bienveillant  qui  a  parlé  de  l'Association  rhénane  dans 
le  dernier  numéro  de  ce  recueil. 

Non,  mille  fois  non,  cette  critique  n'a  été  que  juste 
et  prévoyante;  elle  a  vu  un  danger  et  l'a  signalé,  comme 
c'était  son  devoir  de  le  faire,  et  notons,  en  passant, 
qu'elle  n'a  laissé  échapper  aucune  occasion  de  constater 
les  louables  efforts  tentés  par  divers  membres  du  Comité, 
en  particulier  par  M.  Marcotte  lui-même ,  pour  ramener 
la  Société  dans  une  voie  meilleure.  Il  nous  suffira  de 
rappeler  ce  que  nous  avons  dit  du  projet  de  création 
d'un  musée  alsacien,  du  mérite  des  acquisitions  dernières 
et  des  démarches  faites  pour  accroître  aux  expositions  le 
contingent  français. 

Pour  ce  qui  est  de  l'organisation  de  la  Société,  nous 


(  224  ) 

étions  encore  en  pleine  communion  d'idées  avec  M.  le 
président.  Ainsi  que  lui,  nous  regardions  comme  une  en- 
trave cette  union  avec  les  Sociétés  allemandes ,  et  nous 
avons  indiqué  une  solution  qui  n'était  point  si  mauvaise 
apparemment,  puisque  c*est  celle  que  le  Comité  vient 
d'adopter.  Voici,  en  effet,  dans  quelle  direction,  dès 
Tannée  1863,  nous  engagions  ici  même  la  Société  à 
chercher  de  nouveaux  éléments  de  succès  et  d'avenir. 

«Sans  rien  changer  à  l'organisation  actuelle,  on  peut, 
selon  nous,  employer  d'une  manière  bien  plus  profitable 
les  moyens  d'action  et  les  ressources  dont  on  dispose.  Il 
suffit  pour  cela  de  s'affranchir  de  la  tutelle  onéreuse  des 
Sociétés  allemandes ,  et  tout  en  conservant  des  relations 
suivies  et  directes  avec  les  peintres  étrangers ,  de  cher- 
cher à  obtenir  le  concours  des  artistes  irançais ,  de  ceux  ^ 
qui  appartiennent  à  l'Alsace  surtout.  Une  alliance  avec 
les  autres  Sociétés  établies  dans  les  départements  de  l'Est 
pourrait  encore,  ce  semble,  donner  de  bons  résultats,  à 
la  condition  toutefois  qu'il  y  aurait ,  de  part  et  d'autre , 
indépendance  de  direction  et  comptabilité  distincte.» 

Quelle  conclusion  devons-nous  tirer  de  ce  débat? 
Nous  laisserons  ce  soin  à  nos  lecteurs  et  à  M.  Marcotte 
lui-même  et,  en  terminant,  nous  nous  croyons  en  droit 
do  dire  que  si,  dans  une  circonstance  récente,  M.  le 
président  s'est  mépris  sur  nos  intentions,  nous  n'avons, 
de  notre  côté ,  jamais  méconnu  le  goût  éclairé  avec  lequel 
il  a  dirigé,  pendant  plusieurs  années,  une  Société  qui  a 
toutes  nos  sympathies  et  à  laquelle  nous  serons  toujours 
heureux  de  prêter  un  consciencieux  et  loyal  concours. 


(  225  ) 

II. 

Parlons  maintenant  du  Salon  de  18G5.  C'est  là,  en 
réalité,  je  vous  Tai  dit  des  longtemps,  qu'il  faut  suivre 
le  progrès  des  études  artistiques  en  Alsace. 

Je  parlerai ,  en  premier  lieu ,  de  M.  Schiitzenberger, 
qui  a  exposé  deux  tableaux  importants  et  fort  remar- 
quables. Son  Enlèvement  d'Euroye  est  une  œuvre  amou- 
reusement caressée  et  dont  la  coloration  rose  et  bleue  ne 
manque  pas  d'un  certain  charme  ;  le  personnage  princi- 
pal a  de  la  légèreté  et  de  la  grûce ,  mais  on  peut ,  cepen- 
dant ,  regretter  que  M.  Schtitzenberger  n'ait  pas  accusé 
plus  nettement,  dans  cette  figure,  la  structure  anato- 
mique  et  le  jeu  des  muscles  qui  apparaissent  sous  l'épi - 
derme ,  même  dans  les  formes  féminines.  Quant  à  la  tête 
du  taureaii  qui  personnifie  le  maître  des  dieux ,  elle  n'a 
pas  précisément  les  caractères  de  la  beauté  antique ,  et 
sa  couleur  autant  que  sa  position  au  niveau  des  flots  ne 
pouvaient  manquer  de  motiver  les  critiques  plaisantes 
dont  elle  a  été  l'objet.  Il  y  a,  selon  moi,  infiniment  jilus 
de  grandeur  dans  le  second  tableau  de  M.  Schittzeu- 
berger,  dont  le  sujet  est  emprunté  aux  Géorgiques  de 
Virgile.  «  Sur  le  soir  que  ton  troupeau  s'abreuve  et 
paisse  encore  à  l'heure  où  Vesper  commence  à  rafraîchir 
l'air,  où  la  lune  ranime,  etc..  »  L'effet  du  soir  dans  les 
montagnes  et  sur  ce  beau  lac  si  calme?  est  très-poétique- 
ment rendu,  et  la  figure  du  pâtre  antique  qui  contemple 
l'astre  dtîs  nuit.«*  est  d'un  caractère  simple  et  Kcvère. 

C'est   encore  un   talent  bien  pracieux    que  celui  de 


(  226  ) 

M.  Laville,  de  Saveme,  Son  Christ  et  les  petits  enfants 
est  une  des  bonnes  peintures  religieuses  du  Salon,  et 
bien  que  le  coloris  en  soit  un  peu  effacé ,  Tensemble  a 
un  aspect  d*une  parfaite  distinction.  La  Sirène  et  les  pê-^ 
cheurs,  de  M.  Ëhrmann ,  est  également  une  œuvre  con- 
sciencieusement étudiée  et  dans  laquelle  je  remarque  des 
figures  d*un  mouvement  bien  trouvé  et  habilement  exé- 
cutées. 

M.  Brion  ne  fait  pas  voyager  sa  muse  dans  des  régions 
aussi  élevées  ;  il  se  contente  de  prendre  ses  sujets  autour 
de  lui ,  et,  chaque  année,  il  envoie  au  Salon  une  nouvelle 
scène  empruntée  aux  mœurs  et  aux  usages  traditionnels 
de  l'Alsace.  Son  Jour  des  Rois  est,  sous  tous  les  rapports, 
à  la  hauteur  de  ses  précédentes  productions.  Trois  gamins 
affublés  de  couronnes  en  papier  doré  et  portant  des  bâ- 
tons et  des  lanternes  -en  guise  de  sceptre  et  d'étoile, 
figurent  les  rois  mages  et  viennent  chanter  Noël  chez  un 
riche  cultivateur  de  la  vallée  du  Rhin.  —  La  ménagère 
s'empresse  de  servir  le  gâteau  et  de  congédier  ces  trois 
galopins,  dont  l'accoutrement  burlesque  et  les  figures 
barbouillées  de  suie  épouvantent  le  bébé  joufflu  qui  se 
blottit  tout  tremblant  sur  les  genoux  de  sa  sœur  aînée. 
Tout  cela  est  très-largement  peint  et  d'une  grande  vé- 
rité ,  car  M.  Brion  a  un  talent  merveilleux  pour  disposer 
une  scène  d'intérieur,  grouper  les  personnages,  saisir 
leur  physionomie ,  accentuer  les  détails  utiles  et  mettre 
d'accord  les  colorations  les  plus  osées.  Il  y  a  là,  par 
exouiplo,  une  note  d'un  rouge  intense  qui  éclate' sur  le 
manteau  de  l'un  des  enfants,  se  reproduit  en  s'éteiguant 


(  227  ) 

sur  la  veste  de  la  petite  fille,  puis  sur  le  gilet  du  paysan, 
sans  rompre  rharmonie  du  tableau. 

M.  Jundt  a  moins  de  hardiesse  ;  tout  au  contraire,  il 
éteint  ses  effets  dans  une  brume  demi-transparente  qui , 
•*il  n'y  prend  garde ,  finira  par  absorber  tout  à  fait  sa 
peinture.  Passe  encore  dans  le  Retour  du  concours  régio* 
%ai,  où  l'effet  de  brouillard  est  voulu ,  et,  soit  dit  en  pas- 
sant,  parfaitement  réussi.  Mais  si  sombre  que  soit  cet  in- 
térieur de  chaumière  tyrolienne,  j'aimerais  à  y  voi];plus 
clair  et  à  distinguer  plus  nettement  les  formes  opulentes 
de  cette  fraîche  mariée  sous  son  unique  vêtement  de 
toile  blanche.  Le  gamin  qui  se  regarde  au  miroir  placé 
à  sa  portée  sur  une  chaise ,  la  grand'mère  et  la  sœur  qui 
apportent  les  b\joux  et  le  Sdiosppel  de  clinquant,  le  vieux 
père  qui  met  sa  cravate  à  l'écart,  tout  cela  est  bien  étu- 
dié sans  doute,  mais,  encore  une  fois,  j'aimerais  à  voir 
cette  scène  charmante  éclairée  par  une  lumière  plus 
franche. 

Parlez-moi  de  M.  Beyer;  voilà  un  artiste  qui  affec- 
tionne les  effets  vigoureux  ;  je  n'aurais  jamais  soupçonné 
en  lui  un  élève  de  Paul  Delaroche,  tant  il  y  a  de  fougue, 
d'ftpreté  et  d'énergie  dans  ses  œuvres.  Sa  Famille  réfor» 
mée,  en  1686,  manque  peut-être  un  peu  de  correction 
dans  le  dessin  de  certaines  parties,  mais  les  ombres 
et  les  lumières  y  sont  nettement  accusées  et  l'ensemble 
a  bien  ce  caractère  de  calme  et  d'austérité  qui  convenait 
à  un  semblable  sujet.  Autre  contraste!  Voici  maintenant 
M.  Lix  qui,  sous  prétexte  d'idylle,  nous  traduit  une 
scène   militaire    empruntée  à  quelque  journal  comique 


(  228  ) 

ou  à  un  vaudeville  du  Palais-Royal.  Dumanet  se  dispose 
à  ofirir  une  fleur  et  son  coeur  à  une  grosse  maritome  qui 
est  venue  puiser  de  l'eau  à  la  fontaine  de  la  prairie, 
lorsque  apparaît,  galopant  dans  le  lointain,  un  sous-offi- 
cier dont  la  vue  semble  couper  court  à  Téloquencc  du 
timide  conscrit.  C'est  une  petite  charge  dite  avec  esprit , 
mais  nous  aimerions  voir  M.  Lix  employer  son  joli  talent 
à  des  sujets  plus  sérieux. 

Ainsi  fait  M.  Jules  Holtzapfel,  de  Strasbourg,  qui  ex- 
pose un  intérieur  qui  rappelle  les  meilleures  toiles  d'Ysa- 
bey,  le  maître  du  genre.  On  y  voit  le  roi  Louis  XIIÏ, 
suivi  de  toute  sa  cour,  descendant  les  degrés  d'un  esca- 
lier monumental,  pour  se  rendre  à  la  chapelle.  Toutes 
ces  flgurines  sont  touchées  avec  infiniment  d'esprit  et  de 
fermeté,  les  différents  caractères  des  principaux  person- 
nages sont  très-heureusement  exprimés,  et  la  variété, 
la  richesse  des  costumes  et  des  tentures  donnent  à  cette 
petite  toile  un  aspect  très-piquant. 

M.  Pabst,  de  Colmar,  est  aussi  un  très-habile  peintre 
de  genre;  sa  Jeune  femme  accordant  une  guitare  a  une 
grâce  nerveuse  qui  plaît,  et  l'ensemble  du  tableau  est 
d'une  fine  harmonie  de  ton. 

Les  peintures  de  bataille  de  M.  Touchemolin  ont  un 
grand  mérite  à  mes  yeux;  elles  sont,  ou  du  moins  pa- 
raissent être  d'une  parfaite  exactitude;  l'artiste,  on  le 
voit,  a  consciencieusement  étudié  la  manœuvre  des 
troupes ,  et  personne  mieux  que  lui  ne  sait  mettre  une 
pièce  en  batterie.  Toutes  ces  qualités  se  retrouvent  dîuis 
sou  épisode  <Ie  la  BaJaiUc  de  Solferino ,  où  rartillerie  de 


(  229  ) 

la  division  de  La  Motterougc  engage  le  feu  avec  une 
batterie  autrichienne  ;  un  peu  plus  dQ  souplesse  dans  les 
mouvements  des  chevaux  et  des  personnages,  moins 
d*aniformité  dans  la  disposition  des  groupes,  n'auraient 
eependant  rien  gâté  dans  ce  tableau. 

Je  ne  suis  pas  bien  sûr  que  M.  Vettcr  soit  de  Stras- 
bourg, mais  il  y  a,  je  le  sais,  de  nombreux  amis,  et  je 
veux  ici  lui  donner  une  petite  place.  Ses  personnages 
sont  empruntés  à  Molière;  c'est  Mascarilh  présentant 
Jodtlet  à  Cathos  et  à  Madelon,  Les  Préciettses  sont  su- 
perbes de  grâces  prétentieuses  et  maniérées;  quant  aux 
valets,  ils  jouent  leur  rôle  à  ravir.  La  tôte  Jaune  et 
rance  de  Jodelet  est  d'un  comique  et  d'un  fini  achevés. 

Je  ferai  de  même  à  l'égard  de  M.  Bellj^,  qui  a  main- 
tenant droit  do  cité  chez  vous,  et  je  veux,  tout  au  moins, 
signaler  son  Coucher  de  soleil,  à  marée  basse,  sur  les 
côt€8  de  Normandie,  paysage  d'un  effet  très-puissant  et 
très-original. 

Ah  !  Monsieur  Haffner,  que  vous  avez  raison  de  ne  pas 
quitter  ces  rives  du  Khiu  qui  vous  ont  déjà  fourni  de  si 
magnifiques  sujets  d'étude  !  mais  ne  vous  semble-t-il  pas 
que  votre  patriotisme  vous  porte  à  en  exagérer  quelque 
peu  les  beautés?  —  Ce  soleil  couchant  sur  les  Bords  de 
VIU  a  des  colorations  violentes  que  je  n'ai  jamais  remar- 
quées dans  les  ciels  d'Alsace  ;  mais  je  me  hâte  de  le  dire, 
vos  deux  vues  de  la  liobcrtsau  et  de  la  Font  de  la 
Wantzenau  n'en  sont  pas  moins  de  splcudide»  paysages, 

où  je  retrouve  avec  plaisir  votre  exécution  lar;re,  atcen- 
tuée  et  lumineuse. 


(  230  ) 

MM.  Saltzmann  et  Bemier,  de  Colmar,  sont  aussi  des 
paysagistes  d'un  grand  talent,  mais  leurs  vues  prises  à 
Borne  ou  en  Normandie  ont  moins  d'intérêt  pour  nous  ; 
j*en  dirai  autant  de  la  Mosquée  de  M.  Sonntag  et  des 
Vues  de  Constantinople  de  M.  Homig;  si  remarquables 
que  soient  ces  peintures,  je  ne  puis  que  les  mention- 
ner ici. 

J'insisterai  davantage  sur  le  Coin  de  vignes,  de 
M.  Thumer,  de  Mulhouse,  où  les  feuillages  et  les  raisins 
Aont  mêlés  aux  volubilis;  ce  grand  panneau  décoratif 
est,  de  même  que  celui  de  M.  ELreyder  (d'Andlau),  inti- 
tulé Offrande  à  Bacchus,  magnifiquement  peint  et  com- 
posé, qualités  que  je  retrouve  également  dans  les  bou- 
quets de  fleurs  de  M"^  Marie  Bohly,  de  Colmar,  dont  la 
couleur  est  peut-être  moins  puissante ,  mai3  tout  aussi 
harmonieuse. 

Parmi  les  dessins,  j*ai  remarqué  ceux  de  M.  Fuchs ,  de 
Thann ,  pour  V Invasion,  de  M.  Erkmann-Chatrian,  —  le 
Christ  guérissant  les  malades,  par  M.  Bonrcart,  de  Gueb- 
willer,  —  les  fusains  de  M.  Kœchlin-Schwartz ,  de  Mul- 
house ,  et  de  délicieux  portraits  à  l'aquarelle  par  M.  Zu- 
ber-Buhler. 

En  architecture^  je  signalerai  un  excellent  projet 
d'hôtel,  par  M.  Frantz  Hugelin,  et  je  passerai  à  la  sculp- 
ture où  je  rencontre  une  statue  de  M.  Zœgger,  de  Wis- 
sembourg,  représentant  Télémaque,  et  une  œuvre  émi- 
nemment remarquable  de  M.  Grœss ,  le  buste  du  docteur 
Stoltz.  Je  ne  crois  pas  qu'aucun  de  nos  maîtres  actuels 
sache  plus  heureusement  conserver  le  caractère  indivi- 


(231  ) 

duel  de  la  phTsionomie  du  modèle  et  tailler  le  marbre 
ayec  pins  de  science  et  d*habileté. 

Enfin ,  pour  terminer  par  la  gravure ,  je  constate  que 
les  œuvres  les  plus  importantes  et,  sous  beaucoup  de 
rapports,  les  plus  dignes  d'intérêt,  ont  été  exposées  par 
des  artistes  alsaciens.  H  me  suffira  de  citer  VArt  pour 
tùua,  de  M.  Beiber,  et  V Album  du  Salon  de  1865,  par 
MM.  Charles  et  Ernest  Bœtzel ,  de  Saar-Union  *.  Je  ne 
saurais  mieux  clore  cet  article  qu'en  recommandant  à 
Tos  lecteurs  cette  excellente  publication,  éditée  par  la 
QazeUe  des  Beaux- Arts;  non-seulement  elle  est,  quant  à 
Tezécution  des  bois ,  entièrement  Tœuvre  d'artistes  alsa- 
ciens, mais  encore  vous  y  trouverez  reproduits  la  plupart 
des  tableaux  dont  je  viens  de  parler,  notamment  ceux  de 
MM.  Yetter,  Brion ,  Jundt  et  Schiitzenberger. 

A.  Taintusieb. 


LES  COMMENCEMENTS  DE  L'IMPRIMERIE 
DANS  LES  VOSGES.* 

Comme  on  le  voit ,  les  renseignements  que  nous  four- 
nit M.  Beaupré  sont  en  tout  point  conformes  à  ceux  de 
M.  Gravier.  L'un  et  l'autre  nous  ont  initiés  aux  premiers 
pas  de  l'imprimerie  dans  les  Vosges  et  nous  ont  laissé  des 


1.  Le  Salon  d«  Î866.  —  Cinquante  tabloanx  et  tcnlpturet  de«Rinét 
par  len  artistes  exposants,  gravés  par  M.  Bœtzel.  Paris,  aux  bureaux 
de  la  Gazette  det  Beaux- Art*,  rue  Vi vienne,  55;  uu  chrz  V'  Bcrgor- 
Lovrault  et  Fils,  libraires-éditeurs  à  Strasbourg.  Prix:  5  fr.  Exem- 
plaires do  luxe  ,  10  fr. 

2.  Voy.  le  Bibliographe  alsacien,  3*  année,  p.  17K. 


(  232  ) 

documents  complets  à  cet  égard.  Voyons  maintenant  quels 
sont  les  ouvrages  qui  sont  sortis  des  presses  de  Saiut- 
Dié,  et  ici  encore  nous  ne  pouvons  mieux  faire  que  de 
citer  M.  Beaupré.  Nous  voyons  d'abord  en  première  ligue 
Cosmographiœ  vntroductio,  LiBwper  quatuor  Amen'ci  Ve- 
spucii  navigationes,  Deodatce,  1507,  in-4°.  Cet  incunable 
de  Saint-Dié  se  trouve  à  la  bibliothèque  de  Nancy,  et 
c'est  d'après  cet  exemplaire  que  M.  Beaupré  le  décrit.  Il 
est  formé  de  deux  parties  bien  distinctes ,  dont  la  pre- 
mière contient  l'Introduction  à  la  cosmographie  ,  et  la 
seconde  les  Navigations  d'Améric  Vespuce.  Toutes  deux 
sont  imprimées  sur  bon  papier  ,  en  beaux  caractères  ro- 
mains ,  mais  avec  de  nombreuses  abréviations  et  des 
fautes  d'impression  qui  trahissent  l'inexpérience  du 
typographe.  La  première  partie  a  vingt  feuillets  réunis 
en  quatre  cahiers ,  dont  les  deux  premiers  ont  chacun 
six  feuillets  ,  et  les  deux  autres  n'en  ont  que  quatre.  On 
y  rencontre  cinq  figures  de  cosmographie,  dont  quatre 
imprimées  dans  le  texte  et  la  cinquième  sur  un  feuillet 
détaché.  Cette  première  partie  contient  d'abord  une  dé- 
dicace à  l'empereur  Maximilien  ,  datée  de  Saint  -  Dié  , 
1507.  Le  texte  de  l'Introduction  à  la  cosmographie  pré- 
sente aussi  quelques  passages  qui  méritent  d'être  signalés 
à  l'attention  ,  car  ils  intéressent  à  la  fois  la  bibliographie 
et  l'histoire  de  la  géographie  moderne.  Ainsi  c'est  d'après 
une  traduction  française  que  l'éditeur  de  Saint-Dié  donne 
en  latin  les  quatre  navigations  d'Améric  Vespuce,  publiées 
originairement  en  langue  italienne. 

Le  «econd  ouvrage,  sorti  des  presses  de  Saint-Dié, 


(  233  ) 

porte  le  titre  de  Philem  Vosyetngeiiœ  Grammatica  /î(/it- 
raia;  octo  jiartes  orationis,  secundum  Donaii  ediUonem  et 
regtUam  Memîgii ,  ita  imagùiibus  expressœ  ut xmert  jucundo 
chartarum  ludo  faciltora  grammaticœ  ])rœludia  disccre  et 
exercere  queanl,  Deodatœ,p€r  Gualterum  Ltid,  1509,  in-4°. 
(Gravures  sur  bois.) 

Ce  volume  doit  être  au  moins  aussi  rare  que  le  précé- 
dent; recommandé  par  le  nom  de  son  auteur,  décoré 
d^images  amusantes ,  destiné  aux  enfants  ,  peu  d'années 
ont  dû  suffire  à  sa  destruction ,  et  la  difficulté  d'en  trouver 
an  exemplaire  bien  conservé  devait  déjà  le  recommander 
aux  bibliomanes  du  siècle  suivant.  Du  reste ,  ce  n'est  pas, 
en  voici  bien  la  preuve,  une  nouveauté  que  l'emploi 
des  cartes  pour  renseignement  de  l'enfance.  Au  com- 
mencement du  XVI®  siècle  nous  voyons  Matbias  Riiig- 
mann  s*en  servir  pour  familiariser  les  enfants  avec  les 
premières  notions  de  la  grammaire ,  et  ce  n'est  pas  à  lui 
qu'appartient  l'invention  de  cet  ingénieux  procédé.  Deux 
ans  auparavant ,  Thomas  Murncr,  professeur  de  pbilo- 
Bopbie  à  Cracovie ,  publia  un  livre  intitulé  :  Charti- 
ludium  logicœ  scu  logica  poetica  vcl  memoniitva.  C'est, 
suivant  M.  Leber ,  le  premier  exemple  connu  de  l'appli- 
cation du  jeu  de  cartes  à  l'enseignement  des  sciences. 

La  décadence  et  la  chute  de  l'imprimerie  dans  les 
Vosges  ne  se  sont  pas  fait  attendre.  Quelles  en  sont  les 
causes  présumables  ?  C'est  ce  que  nous  allons  rechercher 
sans  nous  arrêter  longtemps  sur  ce  sujet.  Il  est  des  situa- 
tions qui  se  résument  en  quelques  mots,  parce  qu'elles 
sont  le  résultat  de  vérités  incontestées  ,  dont  l'applica- 


(234) 

tion  frappe  tons  les  esprits.  M.  Beaupré  nous  apprend 
qu'après  1509  ,  languissante  et  comme  épuisée  par  les 
premiers  efforts ,  la  bibliographie  ne  fournit  plus  dans 
les  années  suivantes  que  de  rares  et  maigres  produits  ; 
elle  ne  travaille  plus  que  pour  satisfaire  les  premiers 
besoins  de  la  piété,  et  encore  ces  produits  marquent 
répoque  de  la  décadence,  et  cette  décadence  a  été 
rapide.  Et  cependant  un  fait  bien  important  dans  This- 
toire  ,  c'était  la  Réformation  qui ,  à  cette  époque ,  avait 
rendu  la  presse  Pun  des  instruments  du  prosélytisme 
religieux.  C'est  au  milieu  de  cette  fermentation  générale 
des  intelligences  que  survient  la  querelle  commencée  à 
propos  des  indulgences  par  le  moine  Augustin  Luther. 

<  Auxiliaire  à  la  fois  et  des  réformateurs  et  de  leurs 
antagonistes ,  nous  dit  M.  Beaupré ,  Timprimerie  verse 
chaque  jour  dans  le  publicisme  leurs  livres  dogmatiques 
et  leurs  pamphlets.  Et  partout  où  la  prédication  ne  peut 
retentir ,  c'est  la  presse  qui  est  l'organe  de  cette  polé- 
mique passionnée  par  laquelle  les  partis  religieux  du 
XVI"  siècle  préludent  aux  combats  de  la  guerre  étran- 
gère, aux  massacres  de  la  guerre  civile.» 

Au  milieu  de  tout  ce  fracas ,  la  presse  lorraine  reste 
muette ,  et  son  silence  est  celui  de  la  mort.  Quelles  sont 
les  causes  de  cette  décadence ,  tandis  que  partout  ail- 
leurs l'imprimerie  était  active  et  florissante  ? 

L'intérêt  que  le  clergé  de  la  Lorraine ,  alarmé  des 
progrès  toigours  croissants  de  la  Réformation ,  avait  à 
briser  dans  la  presse  un  instrument  dont  le  prosélytisme 
religieux  pouvait  se  servir  avec  succès ,  était  constant , 


(  235  ) 

et  j'ai  indiqué  cet  intérêt,  si  prépondérant  alors  ,  comme 
ime  des  causes  possibles ,  probables  même ,  de  Tanéan- 
tiasement  de  la  typographie  dans  ce  pays.  Mais  dans  les 
circonstancefi  où  se  trouvait  la  Lorraine  aux  approches 
de  la  guerre  des  Rustauds ,  et  qui  se  prolongèrent  long- 
temps après  cet  événement,  si  les  grands  dignitaires 
ecclésiastiques  du  pays  conseillèrent  au  prince  de  réduire 
rimprimerie  au  silence  et  même  de  la  supprimer  entière- 
ment par  mesure  de  précaution ,  on  peut  croire  que  leur 
Toix  eut  de  l'écho ,  et  que  ,  pour  persuader ,  il  ne  leur 
âdlut  pas  de  grands  efforts.  Car  ce  n'était  pas  seulement 
dans  sa  foi  religieuse  que  ce  prince  se  trouvait  inquiété 
par  les  réformateurs ,  et  il  en  était  ainsi  de  sa  famille  et 
de  toute  la  noblesse  de  la  contrée. 

C'est  ainsi  que  les  presses  lorraines  furent  frappées 
d'une  paralysie  mortelle ,  à  laquelle  elles  ne  tardèrent  pas 
à  succomber. 

On  peut ,  avec  quelque  probabilité^  fixer  vers  Tan 
1530  la  chute  de  la  typographie  de  Saint -Nicolas  du 
Port  ;  celle  de  Saint-Dié  ,  son  unique  rivale ,  n'existait 
plus  depuis  longtemps.  L'imprimerie  de  Saint-Dié,  née 
en  1506  ,  ne  fonctionnait  d^'à  plus  en  1510;  et  un  peu 
plus  tard ,  elle  abandonnait  au  Strasbourgeois  Jean  Schott 
son  matériel  et  l'exécution  des  ouvrages  qu'elle  avait 
entrepris. 

L'introduction  de  l'imprimerie  dans  la  ville  d'Epinal 
date  de  1617,  peu  d'années  après  la  miyorité  de  Louis  XIII 
et  au  commencement  de  cette  guerre  que  l'on  nomme  or- 
dinairement la  guerre  de  Trente  ans  et  où  la  France  vit 


(  23(i  ) 

toute  la  ligne  de  ses  frontières  se  hdrisser  de  combats , 
qui  ne  furent  pas  sans  quelques  revers.  Peut  -  on  atti*i- 
buer  la  réapparition  de  l'imprimerie  dans  les  Vosges  au 
goût  pour  les  arts  ,  que  le  roi  cultivait  avec  succès ,  ou 
la  doit-on  au  duc  de  Lorraine,  qui,  lui  aussi,  avait  su 
introduire  dans  son  duché  les  progrès  de  toute  espèce, 
car  il  favorisait  les  gens  de  lettres  et  les  artistes ,  et  ou 
lui  doit  une  grande  partie  des  bienfaits  répandus  pendant 
son  règne  sur  les  savants,  les  poëtes  et  tous  les  hommes 
dont  les  talents  ajoutent  à  T éclat  présent  et  futur  d'une 
époque. 

On  voit  paraître  pour  la  première  fois  en  1617,  nous 
apprend  M.  Beaupré ,  des  livres  imprimés  à  Ëpinal.  Les 
travaux  de  Timprimerie  dans  cette  ville  ne  s'étendent  pas 
au  delà  d'un  laps  de  dix-sept  ans.  En  1635  ils  cessèrent 
tout  à  coup  pour  ne  plus  être  repris  de  longtemps.  Le 
âéau  de  la  guerre ,  restreint  pendant  quel.que  temps  dans 
le  Barrois  et  le  bailliage  de  Nancy ,  désolait  alors  toute 
la  Lorraine. 

L'histoire  nous  apprend ,  en  effet,  que  Louis  XIII  oc- 
cupa militairement,  en  1633,  le  duché  de  Lorraine,  qui 
resta  aux  mains  de  la  France  jusqu'à  la  fin  de  ce  siècle. 

Je  vais  tâcher  de  donner  une  analyse  succincte  des 
principaux  ouvrages  qui  ont  été  imprimés  à  Epiual  de- 
puis 1617  jusqu'en  1635.  Cette  analyse  pourra  nous  ini- 
tier à  la  connaissance  complète  de  l'état  de  l'imprimerie 
à  cette  époque ,  nous  tâcherons  de  pénétrer  le  secret  de 
ces  hommes  laborieux ,  qui  nous  ont  laissé  tant  de  docu- 
ments historiques  et  littéraires.  Nous  verrons  comment 


1    237    ; 

rfaomme  do  fifénîe  sait  dinposer  de  ses  ressources ,  de 
quelle  manière  il  coml)iiie  et  pratique  Tart  avec  lequel 
la  civilisation  a  fait  tant  de  progrès. 

Le  premier  ouvrage  dont  il  est  fait  mention  par  M.  Beau- 
pré ,  est  intitulé  :  Discovrs  des  choses  advenves  en  Ijorraine 
depuis  le  decez  du  duc  Kicolas ,  iusques  à  celui  du  duc 
Béné.  (A  Espinal  par  Pierre  Houion,  1617,  petit  in-4°.) 
Ce  petit  ouvrage  contient  le  titre ,  qui  est  gravé ,  le  por- 
trait du  duc  René  et  la  dédicace  au  duc  Maximilien  de 
Bavière.  Texte  paginé  de  1  à  158.  Au  bas  de  cette  der- 
nière page  ,  on  lit:  A  Espinal ,  par  Pierre  Houion  ,  im- 
inrimeur  de  Son  Altesse  ,1617. 

Le  titre  gravé  et  le  portrait  placé  en  tête  de  cette 
réimpression  de  Touvragc  de  Nicolas  Remy ,  sont  de 
mauvaises  copies  de  gravures  de  T  édition  originale. 

L'exécution  typographique  est  fort  médiocre,  et  pour 
rhonneur  du  pays,  ajoute  M.  Beaupré,  je  voudrais  voir 
réimprimer  sur  plus  beau  papier  un  livre  où  on  lit  que 
les  moulins  à  papier  de  la  Lorraine  sont  Tunique  magasin 
des  presses  de  T Allemagne  et  des  Pays-Bas.  Ce  n'est  pas 
néanmoins  par  la  consistance  que  pèche  celui-ci ,  il  n'est 
ni  flasque ,  ni  spongieux  ,  comme  le  papier  de  notre 
époque  ;  c'est  par  la  couleur  où  domine  une  teinte  de 
rouille ,  qu'on  a  trop  souvent  à  reprocher  aux  livres  impri- 
més en  Lorraine  dans  la  première  moitié  du  XVIP  siècle. 

Durival  cite  pour  premiers  imprimeurs  à  Epinal:  1® 
Pierre  Houion,  de  1616  à  1626;  2^  Amboise  Amboise, 
de  1631  à  1634  ;  3»  Claude  Cardinet,  en  1633  ,  associé 
avec  Amboise  Amboise. 

2 


(  238  ) 

NouB  trouvons  un  volume,  imprimé  dans  cette  ville  en 
1617 ,  intitulé  :  Les  Roy  s  et  Ducs  d'Austraste,  depvis 
Théodoric  P'^  fils  aisné  de  Clovts,  ivsque  à  Henry  de 
Lorraine  II,  à  présent  régnât,  —  faict  par  Nicolas  Clé- 
ment; traduit  en  français  par  François  Guibaudet,  dijon- 
nais.  A  Ëspinal ,  par  Pierre  Houion ,  imprimeur  de  Son 
Altesse,  1617.  In-4®  avec  figures  sur  bois.  —  L'exécution 
de  ce  volume  n'est  guère  meilleure  que  celle  du  précé- 
dent. Les  figures,  dont  le  graveur,  Amboise  Amboise, 
■  est  nommé  dans  la  dédicace ,  sont  tout  au  plus  dignes 
de  figurer  dans  un  almanach. 

L'imprimerie  fut  portée  à  Senones  en  1762  par  Joseph 
Parisot ,  imprimeur-libraire. 

Dom  Augustin  Fange ,  abbé  de  Senones  et  neveu  de 
Dom  Calmet ,  a  fait  imprimer  à  Senones  la  biographie 
de  son  oncle,  ouvrage  dont  il  est  l'auteur:  La  Vie  de 
très ' révérend  Père  Doni  Augustin  Calmet,  abbé  de  Se- 
nones; avec  un  catalogue ,  raisonné  de  tous  ses  ouvrages , 
tant  imprimés  que  manuscrits ,  auquel  on  a  joint  plu- 
sieurs pièces ,  qui  ont  rapport  à  cette  vie.  A  Senones, 
chez  Joseph  Parisot ,  imprimeur-libraire,  1762.  In-8°  de 
Vm  et  518  pages. 

Étival  (Stivagium)^  abbaye  do  Prémontrés,  à  trois 
lieues  de  Saint  -Dié  ,  avait  aussi  son  imprimerie.  Nous 
trouvons  Jean  -  Martin  Heller ,  imprimeur  à  Étival  en 
1728;  mais  il  n'imprima  que  des  livres  liturgiques. 

Je  termine  ici  cette  notice  ,  bien  imparfaite  sans  doute , 
que  je  soumets  au  jugement  des  nombreux  amateurs  des 
recherches  philologiques.  Plus  tard ,  un  autre ,  partant 


(  239  ) 

du  point  où  je  me  suis  arrête ,  jugera  peut-être  à  propos 
de  compléter ,  sur  un  plan  plus  étendu ,  un  travail  dont 
oelui-ci  parq^tra  alors  Tébauche. 
Strasbourg,  le  25  janvier  1865. 

Saboubin  de  Nanton. 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE. 

Histoire  de  la  Révolution  française  dans  le  département 
du  Haut-Rhin  (1789-1795),  par  Véron-Réville ,  conseil- 
ler à  la  Cour  impériale  de  Colmar.  — Paris,  Durand; 
Colmar,  Barth  et  Held,  Baltzinger.  1865;  in-8%  X- 
301  p.  4  fir. 

Voici  un  livre  qui  nous  embarrasse  un  peu  ;  nous  vou- 
drions en  dire  beaucoup  de  bien  parce  que  nous  y  trou- 
vons les  traces  d*un  consciencieux  travail,  mais  nous 
voudrions  en  dire  du  mal  aussi ,  parce  qu'il  nous  a  pro- 
curé moins  de  satisfaction  que  de  fatigue.  Heureusement 
que  les  travaux  antérieurs  de  M.  Véron-Réville  ont  des 
qualités  assez  sérieuses  que  nous  avons  toigours  été  dis- 
posé à  reconnaître ,  pour  que  la  justice  que  nous  préten- 
dons mettre  dans  nos  appréciations  ne  puisse  pas  être  ac- 
cusée de  parti  pris  malveillant.  Nous  consentons,  du 
reste,  à  réduire  nous-même  la  valeur  de  notre  jugement, 
en  déclarant  de  prime  abord  que ,  né  en  dehors  du  Haut- 
Rhin  ,  nous  en  connaissions  fort  peu  l'histoire ,  qu'aucun 
intérêt  spécial  ne  nous  y  rattache  et  que,  dès  lors,  nous 


(  240  ) 

Bommes  susceptible  de  nous  faire  illusion  sur  le  mérite 
de  nos  convictions;  mais  il  nous  semble  que  cette  situa- 
tion même  est  favorable  pour  voir  juste  sur  la  valeur 
d'un  livre  d'histoire. 

De  1789  à  1795  M.  Véron-Réville  suit  pas  à  pas,  sur 
tous  les  points  du  département^  les  manifestations  di- 
verses du  mouvement  révolutionnaire  et  en  dresse  un 
procès-verbal  qui  a  tous  les  défauts  de  ses  qualités, 
c'est-à-dire  une  minutie  pleine  de  sécheresse.  Nous  vou- 
lons bien  croire  que  l'exactitude  de  ce  tableau  est  com- 
plète ,  que  les  contemporains  de  ces  événements  y  re- 
trouvent leurs  souvenirs,  mais  le  résultat  final  de  cette 
enquête  judiciaire,  quel  est-il?  De  nous  faire  voir  que  le 
désarroi  est  immense  dans  les  esprits,  dans  les  con- 
sciences ,  dans  les  habitudes ,  lorsque  ,  de  haut  en  bas , 
la  Société  est  obligée  par  la  force  de  modifier  les  condi- 
tions de  son  existence.  U  peut  être  fort  intéressant  d'ac- 
cumuler les  faits  pour  faire  un  pareil  tableau,  mais  à 
quelle  démonstration  arriverons-nous  que  nous  ne  con- 
naissions déjà?  C'est  de  la  pathologie  révolutionnaire 
qui  a  ses  règles  rigoureuses  que  l'on  peut  vérifier  à 
chaque  mouvement  populaire,  et  les  recherches  patientes 
que  notre  auteur  a  dû  faire  pour  rédiger  ce  compte 
rendu  nous  laissent  tout  au  plus  assez  étonné  de  l'ab- 
négation d'un  pareil  travail.  Peut-être  est-ce  par  un  es- 
prit d'impartialité  trop  exagéré  que  M.  Véron-Réville 
s'est  résigné  à  effacer  sa  personnalité  d'historien  pour 
ne  laisser  parler  que  le  fait  :  nous  le  voulons  bien ,  mais 
nous  sommes  surpris  qu'un  esprit  aussi  judicieux  que  le 


(  241   ) 

aien  et  qui  a  donné  ses  preuves  n'ait  pas  songé  plus  sou- 
vent à  8*élevcr  au-dessus  de  son  récit  pour  en  embrasser 
dans  une  peinture  saisissante  le  côté  philosophique.  Il  a 
voulu  se  faire  annaliste  scrupuleux  :  mais,  à  la  différence 
de  Tacite ,  il  ne  s'est  pas  cru  tenu  à  la  sobriété  ni  à  la 
féconde  étude  des  passions  humaines.  Reconnaissons-le, 
du  reste,  tout  en  le  regrettant  :  c'est  bien  les  événements 
dans  leur  crudité  qu'il  s'est  proposé  d'enregistrer  et  il  a 
convié  les  hommes  patients  comme  lui  à  faire  dans  tous 
les  départements  de  France  la  môme  enquête  pour  abou- 
tir dans  l'avenir  à  une  Histoire  de  la  Révolution  fran- 
çaise exclusivement  i)hilosophiqu(î.  L'idée  a  du  bon , 
mais  nous  trompons-nous  en  supposant  que  l'analyse  a 
trop  étouffé  la  synthèse  et  que  notre  auteur,  embarrassé 
de  l'immense  variété  de  faits  que  ses  recherches  avaient 
mis  au  jour,  pliant  sous  la  tâche  d'en  dégager  les  causes 
et  les  effets,  n'a  donné  à  son  travail  cette  portée  que 
parce  que  le  second  plan  du  tableau  lui  semblait  trop 
difficile  à  éclairer?  Quoi  qu'il  en  soit  de  cette  hypothèse 
qu'il  est  peut-être  présomptueux  à  nous  de  présenter, 
nous  y  avons  été  amené  par  cette  thèse  singulière  que 
M.  Véron-Réville  expose  à  la  fin  de  sa  préface,  comme 
8*11  sentait  la  nécessité  de  formuler  une  conclusion ,  à  sa- 
voir que  la  vraie  cause  des  excès  de  la  révolution  a  été  la 
constitution  civile  du  clergé.  Nous  sommes  quelque  peu 
confondu  de  cette  conclusion,  qui  a  du  moins  le  mérite 
de  l'originalité  à  défaut  d'autre.  Groupez  les  faits  comme 
vous  voudrez,  époussetez  les  documents  de  toutes  les 
archives,  montrez-moi  les  excès  que  Tidée  religieuse  a 


(  242  ) 

provoqués,  les  irritations  populaires  que  le  mépris  public 
des  convictions  a  occasionnées ,  vous  ne  me  ferez  jamais 
croire  que  la  révolution  française ,  même  dans  le  Haut- 
Rhin,  a  germé  et  s'est  développée  sous  ces  influences-là. 
D  nous  semblerait  vraiment  puéril  de  présenter  en  anti- 
thèse la  vérité  sociale  de  la  Révolution  comme  une  né- 
cessité politique  et  économique ,  car,  à  chaque  page ,  à 
Taide  des  documents  mêmes  amassés  dans  le  livre  de 
M.  Véron-Réville ,  nous  la  voyonfl  reluire  avec  une  force 
entièrement  concluante.  Nous  ne  saurions  donc  accepter 
la  question  présentée  sous  cette  face  et  nous  eussions 
mieux  aimé  encore  la  sécheresse  d'une  instruction  que' 
des  conclusions  aussi  aventurées. 

Nous  n'avons  pu  nous  défendre  de  cette  sévérité  d'ap- 
préciation d'une  opinion  qui  dénature  aussi  violemment 
les  données  de  l'histoire. 

n  nous  reste  à  parler  de  la  forme  du  livre.  11  est  bien 
écrit  * ,  mais  il  subit  fatalement  la  loi  du  genre  de  récit 
adopté  pat"  l'auteur.  Les  phrases  sont  élégantes  ;  mais  elles 
se  pressent  comme  les  faits  eux-mêmes,  et  dès  lors  ne 
tardent  pas  à  produire  sur  l'esprit  une  fatigue  dont  on 
ne  peut  se  défendre.  Au  bout  de  quelques  pages,  on 
s'arrête  exténué  par  cette  course  haletante ,  au  milieu  de 
laquelle  l'auteur  ne  consent  que  très-rarement  à  s'arrêter 


1.  Nous  ne  ferons  qu'une  observation  grammatioale.  Pourquoi  in- 
▼enter  le  mot  de  loi  fortêtaU  (page  8,  ligne  18  ),  quand  fortêUire  est 
généralement  admis  et  que  l'autre  ne  Test  par  aucun  des  diction- 
naires que  nous  avons  consultés,  aussi  peu  que  par  le  code  et  par  la 
langue  des  tribunaux,  si  nous  ne  nous  trompons? 


(  243  ) 

sreç  le  lecteur,  pour  lui  faire  mesurer  le  chemin  par- 
couru. 

Faut-il  donner  nos  conclusions?  Ayez  ce  livre  dans 
votre  bibliothèque  si  vous  n*avez  pas  la  collection  des 
journaux  publiés  dans  lé  Haut-Rhin  de  1789  à  1795,  car 
vous  y  retrouverez  des  faits  divers  d'une  grande  variété 
BUT  Fagitation  populaire  de  ce  temps-là;  lisez-le  très- 
lentement  pour  apprécier  le  mérite  du  style ,  et  arrêtez- 
vous  à  une  appréciation  de  la  révolution  dans  le  Haut- 
Bhin ,  différente  de  celle  de  Tauteur. 


X. 


**« 


i>  Westrich ,  par  M.  Louis  Benoit.  Brochure  in-8®  de 
27  pages ,  avec  carte  et  gravures  ;  imprimée  chez  A. 
Lepage  ,  Grand*-rue ,  14,  à  Nancy. 

M.  Louis  Benoit ,  maire  de  Berthelming  (Meurthe) ,  a 
publié  dans  le  Recueil  d'archéologie  lorraine,  à  Nancy, 
dont  il  est  un  des  collaborateurs  les  plus  laborieux ,  un 
intéressant  mémoire  sur  la  contrée  que  le  moyen  âge  a 
appelée  Westrich,  Westerrich,  Westerreich,  Westrasia, 
Vastum  regnum.  L'auteur  a  essayé  de  fixer ,  d'après  les 
anciens  monuments  géographiques,  l'étendue  et  les  limites 
de  cette  province  située  entre  la  Lorraine  et  l'Alsace  et 
qu*on  désigne  généralement  aujourd'hui  sous  le  nom  de 
«  Lorraine  allemande  > ,  et,  comme  la  description  qu'en  a 
.  donnée  Sébastien  Mtinster  dans  sa  Cosmographie,  éditée 
à  Bâle  en  1552  ,  lui  a  paru  le  plus  en  harmonie  avec  les 
chartes  et  les  titres  du  moyen  âge  ,  il  n'a  pas  hésité  à  la 


(  244  ) 

reproduire  in  extenso.  M.  Benoit  a  établi  d'une  manière 
certaine  que  l'ancien  comté  de  Liitzelstein  ,  que  Schœp- 
flin  place  en  Alsace  ,  et  que  M.  Spach  ,  le  savant  archi- 
viste du  département  du  Bas-Rhin  ,  appelle  la  Sibérie 
alsacienne*,  était  une  dépendance  du  Westrich. 

L'auteur  nous  présente  un  tableau  exact  du  morcelle- 
ment de  ce  pays  en  une  foule  de  seigneuries  particulières, 
il  n'a  rien  négligé  pour  rendre  son  travail  aussi  intéres- 
sant que  possible  ;  il  Ta  enrichi  de  deux  pièces  inédites , 
tirées  du  trésor  dit  Chartes  de  Lorraine  y  et  destinées  à 
nous  faire  connaître  la  noblesse  et  les  abbayes  de  la  Lor- 
raine allemande ,  et  il  a  joint  1°  un  fac-similé  d'une  gra- 
vure sur  bois ,  tirée  de  la  Descriptiœi  du  Westrich ,  par 
Sébastien  Miinster  (édition  française  de  1568),  et  repré- 
sentant un  pêcheur  à  la  ligne ,  an  bord  d'un  étang,  en- 
touré de  nasses ,  sans  doute  pour  marquer  que  les  étangs 
et  les  viviôrs  étaient  fort  nombreux  danfi  cette  contrée 
et  qu'ib  formaient,  comme  le  dit  le  cosmographe  bâlois, 
le  principal  revenu  de  ses  seigneurs  ;  2°  une  carte  géo- 
graphique du  Westrich  ,  tirée  de  la  Cosmographie  de  Jean 
Schott,  éditée  en  1513  ,  et  3°  deux  gravures,  représen- 
tant les  armoiries  de  cette  province ,  l'une  d'après  le 
même  ouvrage ,  et  l'autre  d'après  un  Wàppenbuch  de 
1667. 

La  contrée  qui  a  été  l'objet  de»  recherches  de  M.  Be- 
noit ,  a  déjà  fourni  à  Jean-Philippe  Croll ,  de  Deux-Ponts , 
le  sujet  d'un  mémoire  qui  a  été  publié  en  1751  ,  soup  le 


1.  Lettres  sur  les  areh.  dip.  du  Bas-Rhin,  édit.  inl9,  p.  17. 


(  245  ) 

titre  :  De  Wcstritsia ,  regione  Germania'  cisrhenana.  U  est 
à  regretter  que  M.  Benoit  n'ait  pas  eu  connaissance  du 
travail  du  savant  bipontois,  où  Ton  trouve  des  détails 
intéressants  sur  la  contrée  qui  s'étend  entre  la  Sarre  et 
les  Vosges. 

Croll  n'hésite  pas  à  qualifier  de  ridicule  la  dénomina- 
tion de  Vastum  regnum ,  que  les  géographes  du  XVP 
siècle  se  sont  plu  à  donner  au  Westrich. 

M.  Benoit,  à  l'instar  de  la  plupart  des  écrivains  qui 
ont  parlé  du  «  Westcrrich  »  ,  a  pensé  que  cette  dénomi- 
nation appartenait  à  la  langue  allemande  et  qu'elle  signi- 
fiait le  royaume  de  l'ouest  ;  mais ,  s'il  faut  s'en  rapporter 
à  M.  Mone  de  Carlsruhe ,  qui  en  a  recherché  l'origine  et 
le  sens  dans  lequel  elle  doit  être  employée ,  elle  appar- 
tiendrait à  la  langue  primitive  de  cette  contrée  ,  c'est-à- 
dire  à  la  langue  celtique  ,  indiquerait  un  pays  monta- 
gneux et  boisé  et  voudrait  proprement  dire  le  pays  haut , 
daa  Hochland*  ;  la  position  géographique  de  cette  contrée, 
qui  n'est,  à  proprement  parler,  qu'un  plateau  très- élevé . 
semble  justifier  l'interprétation  du  savant  étymologiste 
badois.  La  Société  archéologique  lorraine  a  fait  faire  un 
tirage  à  part  du  mémoire  de  M.  Benoit,  mais  j'ignorr 
si  les  exemplaires  en  ont  été  mis  dans  le  commerce. 
D.   F. 

l.  feltiiche  Forschungen ,  p.  125. 


(  246  ) 
VARIÉTÉS. 


NÉCROLOOIB.  —  Lo  monde  savant  vient  de  faire  à  Strasbourg  une 
perte  sensible.  M.  Colin,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres, 
est  mort,  le  11  juillet  dernier,  âgé  de  63  ans. 

Fils  d'un  principal  de  collège,  il  suivit,  comme  son  pore,  la  car- 
rière de  renseignement,  il  débuta  fort  Jeune  à  Phalsbourg  en  qualité 
de  maître  d'études  et  devint  successivement  professeur  aux  collèges 
de  Mulhouse ,  de  Troyes,  de  Limoges  et  de  Saint-Dié. 

En  1836,  chargé  de  la  clxMse  de  3*  au  lycée  de  Strasbourg,  il  se  fit 
remarquer  par  sa  parole  facile  et  par  un  esprit  fin ,  brillant  et  origi- 
nal. Attaché,  en  1842,  comme  professeur  suppléant  à  la  Faculté  des 
lettres,  il  fut  nommé  titulaire  en  1845,  et,  dix  ans  après,  doyen  et 
chevalier  de  la  Légion  d'honneur.  En  1859,  il  sollicita  sa  retraite  et 
continua  d'habiter  Strasbourg,  qu'il  avait  pris  en  grande  affection, 
et  où  il  s'était  créé  de  vives  amitiés. 

Vivant  d'une  vie  toujours  active,  M.  Colin  fut,  avec  M.  Spach, 
notre  savant  et  infatigable  archiviste,  l'un  des  créateurs  de  la  So- 
ciété littéraire.  Il  parut  prendre  une  assez  grande  part  aux  travaux 
de  cette  société ,  bien  qu'il  ne  se  trouve  aucun  travail  de  ce  profes- 
seur dans  le  bulletin  qu'elle  publie  chaque  année  depuis  186S.  Les 
procès-verbaux  signalent  cependant,  pour  mémoire,  plusieurs  lec- 
tures faites  par  M.  Colin ,  entre  autres ,  une  étude  sur  l'origine  de  la 
littérature  et  plusieurs  poésies. 

On  regrette  que  l'auteur  se  soit  opposé  à  leur  publication;  mais, 
maintenant  qu'il  n'est  plus,  on  espère  (les  absents  ont  toujours  tort) 

•  que  cette  partie  de  son  héritage  intellectuel  ne  sera  point  perdue 

•  pour  ses  nombreux  amis  et  pour  le  public  d'élite ,  amateur  de  beaux 

•  vers.  » 

An  nombre  des  travaux  sérieux  de  M.  Colin ,  sa  traduction  de  Pim- 
DAXB,  couronnée  par  l'Institut,  lui  assigne  une  place  honorable  parmi 
les  hellénistes  français;  quant  à  sa  Clef  de  la  comédie  grecque,  qui  est 
la  réunion  de  lectures  publiques  faites  eu  1856  à  la  mairie  de  Stras- 
bourg, elle  n'a  pas  eu  tout  le  succès  que  pouvaient  en  attendre  ceux 
qui  les  ont  entendues.  Il  y  a  beaucoup  d'érudition  dans  ce  petit  vo- 
lume, et  peut-être  trop  d'esprit.  L'oubli  dans  lequel  il  est  tcmbé 
est  dû  à  son   titre   non  justifié  et   surtout  aux   doutes   qu'a  émin 


(  247  ) 

H.  Colin  I  Ini-méme,  d&ns  sa  découverte  snr  les  origines  de  la  comé- 
die grecque. 

«Ne  me  suis-Je  pas  trompé,  dit-il ,  avec  beaucoup  de  franchise,  en 
<  terminant  cet  ouvrage,  quand  J'ai  voulu  faire  voir  dans  épicharme, 
•  l'inventeur  de  la  comédie  des  mœurs ,  de  la  vraie  comédie  ?  ■ 

M.  Colin  laisse  encore  un  autre  travail  entièrement  inédit  qui  a 
trait  à  MiVAVDBS  ;  il  l'a  fait  imprimer,  mais  sans  le  publier.  Ce  travail 
date  de  1853,  époque  à  laquelle  une  étude  historique  et  littéraire 
■ur  ce  poète  fut  mise  au  concours.  On  se  rappelle  que  c'est  M.  Ouil- 
lanme  Guizot  qui  remporta  le  prix. 

Lorsque  le  travail  couronné  parut,  il  faut  penser  que  M.  Colin  le 
trouva  sinon  supérieur  au  sien  ,  du  cnoins  de  nature  ,  par  la  distinc- 
tion qu'il  venait  de  recevoir,  à  nuire  à  sa  publication.  C'est  ce  qui 
expliquerait  la  note  laissée  sur  son  manuscrit  :  •  à  garder  inédit  •  et  la 
présence  derrière  un  rayon  de  sa  bibliothèque  de  tout  le  tirage  de 
l'édition.  Cette  étude ,  dont  4  ou  6  exemplaires  seulement  ont  été 
brochés  et  distribués,  se  divise  en  deux  parties  :  la  première  est  inti- 
tulée :  Époque  de  Ménandre  ou  deê  prineip<Ue$  aoureeê  du  comique  chez 
Uê  Âthénienêf  de  Van  842  à  Van  290  avant  Jésus-Christ ,  elle  forme 
16  chapitres  suivis  de  notes;  la  seconde  concerne  la  Vie  de  Ménandre, 
elle  a  12  chapitres*. 

Notre  devoir  de  bibliographe  nous  obligerait  encore  à  signaler  À 
nos  lecteurs  une  autre  brochure  de  M.  Colin;  mais  nous  demandons 
pour  elle,  vu  son  caractère  agressif ,  i  la  protection  de  l'oublia  que 
l'auteur  avait  alors  demandé  pour  lui  lorsqu'il  la  fit  paraître. 

•*» 

Les  ToMBKS  CBLTIQUB8.  —  Nous  avous  aunoucé  dans  notre  der- 
nière livraison  (p.  816)  l'apparition  d'une  nouvelle  suite  de  mémoires 
sur  les  tombes  celtiques  de  l'Alsace,  par  M.  de  Ring.  Cette  intéres- 
sante publication  est  le  résultat  de  nombreuses  fouilles  faites  par 
l'auteur  lui-même  i  Scltz,  à  Brnmath,  i  Schirrhein  (Bas-Rhin)  et  à 
Dessenheim ,  à  Willenheim ,  à  la  Hartwald  (Haut-Rhin). 

Ceux  qui  ne  sont  pas  indifférents  aux  études  historiques,  doivent 


1.  Lan  d«  la  veote  de  la  bibliothèque  de  M.  Colin,  toute  l'édition  encore  en 
feoillei  de  cet  oavrage  fut  achetée  comme  vieux  papier  par  divers  épiciers  de  la 
viHe.  Quant  au  manuscrit,  nous  l'avons  trouvé  au  Gùnptimœrk : 


(  248  ) 


voir  avec  plaiiiir  M.  de  Ring  poursnivrc  avec  tant  de  porscvêrancr 
la  continuation  de  ses  travaux.  Ou  dirait  môme  que  son  activité  a 
augmenté  depuis  qu'il  n'appartient  plus  à  la  Société  des  monuments 
historiques,  aussi  beaucoup  de  «es  anciens  collègues  rcgrcttcut-ils 
de  n'avoir  plus  dans  leur  bulletin  les  curieuses  monographies  de  ce 
savant  sur  les  origines  du  pays. 

C'est  avec  le  plus  vif  plaisir  que  nous  donnons  aujourd'hui  à  noi« 
lecteurs  l'appréciation  de  M.  Baudot,  l'auteur  des  Sépultures  des 
Barbares  de  l'époque  mérovingienne  en  Bourgogne  y  sur  le  nouveau  tra- 
vail de  M.  de  Ring. 

fl  Nous  avons  reçu  de  M.  Mazimilien  de  Ring  sa  dernière  publication 
des  Tombes  celtiques  de  VAlsaee-y  et  nous  en  avons  admiré  les  magni- 
fiques dessins  qui  sont  rendus  avec  une  rare  perfection. 
tKous  avons  lu  le  texte  d'un  bout  à  l'autre,  et  il  nous  a  vivement 
intéressé.  Le  lecteur  assiste  réellement  aux  fouilles  que  l'auteur  a 
pratiquées  avec  un  soin  si  utile  à  la  science;  il  rconeillo  ainsi  le 
fruit  de  ses  investigations,  et  il  apprend  à  connaître  cette  époque 
de  transition  voisine  de  la  conquête,  et  qui  a  précédé  la  pratique 
des  usages  romains  adoptés  pins  tard  par  les  peuples  vaincus  et 
asservis.  C'est  là  ce  qui  explique  le  mélange  d'objets  romains  avec 
ceux  de  l'époque  celtique  qu'il  est  si  diflScilo  de  déterminer.  Ce- 
pendant, il  y  a  un  certain  cachet  d'origine  qu'une  longue  expé- 
rience peut  seule  éclairer,  et,  encore,  il  est  presque  impossible 
d'établir  une  limite  bien  positive;  par  exemple,  à  l'égard  des  bra- 
celets, nous  eu  avons  trouvé  d'exactement  semblables  à  ceux  dé- 
crits par  M.  do  Ring  dans  des  sépultures  romaines,  non  pas  do  ceux 
dont  l'intérieur  est  rempli  par  un  anneau  en  bois,  mais  bien  de 
ceux  en  bronze  massif.  Il  eu  est  de  même  des  fibules  :  nous  en  pos- 
sédons aussi  plusieurs  d'origine  romaine  identiquement  semblables 
i  quelques-unes  trouvées  dans  les  tumuli  d'Alsace,  notamment  le 
n*  18  de  la  planche  III ,  et  le  n*  1  de  la  planche  XII.  Leur  présence, 
au  surplus,  dans  les  tombelles  de  cette  province  s'explique,  comme 
M.  de  Ring  l'a  très-bien  dit,  à  l'occasion  des  deux  fragments  de 
cette  poterie  en  relief  représentant  :  l'un,  un  chien  en  course,  et 

l'autre ,  le  nom  du  potier,  i 

Ubnri  Baudot  , 

Président  de  la  Commission  archéoh>giqttr 
de  la  Côte-d'Or. 


(  249  ) 

Nons  annonçons,  comme  devant  paraître  dans  le  courant  de  ce 
mois,  la  Contre- JiémlHtion ,  eu  Alsace,  dr  1780  à  Î703.  Fiéeeg  et  doeu- 
ment*  relatif ê  à  cette  époque  j  publiés  par  M.  Heitz.  Ce  recueil  est  le 
eomplément  indispensable  des  publications  du  môme  auteur:  la  Vie 
et  U»  écrite  d'Euloge  Schneider  (1862),  les  Sociétés  politiques  de  Stras- 
bcurg^U  aara,  nons  n'en  doutons  pas,  autant  de  snccés  que  ces  deux 
ouvrages. 

L'Académie  française  vient  de  décerner  un  prix  do  2,500  fr.  à 
M.  Futtel  de Coulanges,  pour  la  Cité  antique,  et  un  prix  de  2,000  fr.  à 
MM.  Oampaux,  pour  les  Legs  de  Marc  Antoine,  et  Martha,  pour  les 
MortUistes  sous  l'empire  romain. 

Les  Paysans  de  l'Alstue  aum^yen  Agcj  et  les  Constitutions  des  cam- 
pagnes de  V Alsace  au  moyen  âge  f  de  M.  l'abbé  Hanauer,  ont  obtenu 
ano  médaille  d'or  de  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres. 

Le  Bibliographe  alsacien ,  tout  en  maintenant  ses  f  critiques  mal- 
veillantes >  à  regard  de  trois  do  ces  ouvrages  ^  enregistre  avec  autant 
de  plaisir  que  les  autres  périodiques  de  l'Alsace  les  distinctions 
flatteuses  dont  ils  ont  été  l'objet. 

*** 

M.  GrasH ,  sculpteur,  et  M.  Maurial ,  professeur  do  philosophie  i  la 
Faculté  dos  lettres  de  Strasbourg,  viennent  d'être  nommés  chevaliers 
de  la  Légion  d'honueur;  M.  Stoltz,  professeur  à  la  Faculté  de  mé- 
decine ,  a  été  élevé  au  grade  d'officier. 

Un  décret  impérial  vient  de  déclarer  d'utilité  publique  la  Société 
pour  la  consertfation  des  monuments  historiques  de  V Alsace. 


BULLETIN   MENSUEL  D'ALSATICA. 


1&9.  Quelques  discours  prononcés  eu  différentes  circonstances  par 
Mgr  l'évOquc  de  Strasbiinrg.  Strasbourg ^  typog.  de  Le  Houx,  1865; 
in-8-,  2»  p. 

BénèdielioD  des  baira>ix  h  vapeur  du  Hliin,  de  Strasbourg  à  Cologne,  en 
|«4i.  _  Bénédiction  du  chemin  d»'  f«*r  do  Strasbourg  il  BAle,  prononcée  k 
Mulhouse  en  I8V2.  —  Inauguration  de  l'horloge  Schwilgué  k  la  cathédrale. 


!    Voir  le  Bibléographt .  2*  vol. ,  p.  261  ;  a'  vol. .  p.  44  et  199. 


(  250  ) 

3t  décembre  1842.  —  Iniugaration  du  chemin  de  fer  de  Strasbourg  k  Pari». 
18  jaillet  1852.  —  Bénédiction  da  cbemin  de  fer  de  Strasbourg  à  Molsheim, 
Barrel  Waaaelonne,  23  septembre  1864.  —  Jdm»  de  Hagnenau  k  Nieder- 
bronn,  18  décembre  1864.  —  Jd^m  de  Scblesladt  il  Sainte-Marie-aux^Mines, 
29  décembre  1864. 

160.  Lea  Alaaciens  iUnstrea ,  4*  livraison.  Lti>.  C.  F.  Sehmidtt  P^t.  in -8*. 
—  »fr. 

Jean  Sturm,  1507-1589,  pbol.  d'après  le  portrait  peint  par  Tobie  Stim- 
mer,  et  gr.  par  J.  de  Heyden.  —  Kléber,  1754-1800,  pbot.  d'après  un*por- 
trsit  dessiné  par  J.  Gaérin,  et  gr.  par  Eles.  Herban.  —  Koch,  1737-1813. 
phot.  d'après  un  portrait  peint  à  l'huile  par  Robert  LefèTre.  —  Humann , 
1780-I842,  phot.  d'après  un  portrait  peint  par  Guérin. 

161.  Nouveaux  mélanges  d'histoire  et  de  critique  littéraire,  par  Louis 

Spach.  Stroêbourg,  typog.  Silbermann,  1865;  pet.  in-8*,  270  p. 

Ce  Tolume  n'a  pas  été  mis  dans  le  commerce,  c'est  la  réunion  d'articles 
païus  dans  le  Courrier  dit  Bas-IAin  et  tirés  k  part.  Il  contient  :  Rèminiictncfs, 
par  J.  J.  Coulmann.  —  Bibliothèque  de  H.  Fritx.  —  Don  CaWos,  par 
M.  Wamkœnig.  —  Le  prédicateur  Colani.  —  Ls  Sicile ^  par  Locber.  —  Le 
moine  Olfrit.  —  H.  L.  Sers,  préfet.  —  Lit  Payêans  d'Âlaace,  par  H.  Hananer. 
~~  M.  Colin.  —  Emilia  Go/oUt ,  de  Leasing.  —  Les  Châteaux  du  PtUatinat, 
par  M.  Lehmann.  —  la  Cité  antique  ^  par  H.  Fustel  de  Coulanges,  etc. 

168.  La  Dame  de  Hangerstein  I  par  F.  6.  Frantz.  Ouebibillerf  1865; 

typog.  Jung,  in-S^,  16  p.  Strcubourg,  Noiriel,  libraire.  —  50  c. 

Extrait  de  la  Revue  d'Alsace:  Fragment  de  l'histoire  de  la  ville  de  Goeb- 
willer. 

163.  Die  Kirche  Sanct-Âurelien  In  Straasburg.  Ein  Beitrag  zur  Qe- 

schichte  unserer  Vaterstadt,  von  J.  G.  Heinemann,miteiner  Abbil- 

daog.  Stroêbourg f  typog.  Heittf  1865;  in -8%  IV-118p. 

Vorwort.  —  Krbauang  ond  Schicksale  der  Kirebe  Sanct-Anrelien  bis  zur 
Reformation.  —  Wie  es  Tor  der  Reformation  mil  der  Religion  in  der  christ- 
lichen  Kirche  aossah.  —  Wie  die  Reformation  in  die  Kirche  Yon  Straasburg 
eingefQhrt  worde.  —  Reparaiuren  an  der  altan  Kirche  Sanct-Aurelien.  — 
Kirchliche  Einrichtungen.  —  VerhAltnisa  der  Kirebe  Sanct-Anrelien  zom 
Slift  Sancl-Thomfi.  —  Fabrikgater.  —  Scbenknngen  uad  VermAchtnisse. 
—  Die  Scbule  von  Sancl-Aurelieo.  —  Das  Kirchen-Archiv.  —  Beilagen. 

164.  Jean  Erbe.  Légende  atrasbourgeoiae  du  XIV*  siècle,  par  Ch.  Du- 
bois. Btratbourgy  typog.  Christophe ,  in-12 ,  28  p. 

165.  Jacques  Baldé,  le  grand  poSte  de  l'Alsace.  Notice  historique  et 

littéraire I  par  l'abbé  L.  Brunner.  GuebwiUer,  1865;  typog.  Jung, 

in-8",  20  p.  Stroêbourgt  lib.  Noiriel.  —  50  o. 

Jacques  Baldé  naquit  en  1603  à  Knsisheim,  il  fut  sornomroé  V Horace  alle- 
mand ^  il  mournt  h  Nenbourg,  sur  le  Danube,  en  16A8. 


(  251  ) 

166.  fin  vacances.  Alsace  et  Vosges ,  par  Éyariste  Thevenin.  Paris, 

Uh,  Hachette  y  à  Strasbourg  ^  chez  Schmidt,  rue  de»  HaUéhardeê  ^  1865; 

In-18,188p.  —  2fr. 

Livre  à  l'asage  des  Jeunes  touristes  et  susceptible  d'intéresser  môme  les 
Tieux.  Itinérsire  en  Alsace  et  dans  les  Vosges  dÏTisè  en  vingt  Jonrnées.  I.  De 
Paris  à  Barr.  II.  De  Rarr  au  Hohwald.  III.  De  Barr  à  Sainte-Odile.  lY.  De 
Barr  à  Bosheim.  V.  De  Barr  à  Colmar.  VI.  De  Colmar  à  Betournemer.  VII.  De 
Belonmemer  à  Gérardmer.  VIII.  De  Saint- Dié  à  Scbirmeck.  IX.  De  Schir- 
meck  à  Grand-Foniaine.  X.  De  Grand-Fontaine  ft  Soldatenthal.  XI.  De  Sol- 
datenthal  à  Saveme.  XII.  Environs  de  Saveme.  XIII.  De  Saverne  à  Dabo . 
XIV.  De  Dabo  à  Raslach.  XV.  De  Hasiach  à  Saverne.  XVI.  Séjour  à  Saverne. 
XVII.  La  Steinbach  et  le  Rant-Barr.  XVIIL  Environs  de  Saveme.  XIX.  Grauf- 
Ihal.  XX.  Nancy. 

167.  Carte  et  légende  historique  de  Sainte-Odile  et  de  ses  environs , 
4  p.  etl  carte.  Lith.  Lemailre,  à  Strasbourg.  —  60  c. 

168.  Guide  du  voyageur  pour  le  Hohwald  et  ses  environs ,  par  J.  H. 
Kants,  1866.  Lith.  Emerich,  à  Barr,  1  feuille. 

169.  études  critiques  sur  quelques  papes  du  moyen  âge  du  profes- 
seur Dœllinger,  par  Tabbé  Ph.  Reinhard ,  docteur  en  théologie , 
vicaire  à  Colmar.  Colmar,  typog.  Hoffmann ,  in -8",  136  p. 

Préface.  —  Ch.  I*'.  La  papesse  Jeanne.  —  Le  pape  Cyriaque.  —  Mar- 
cellin.  —  Constantin  et  Sylvestre.  —  La  donation  de  Constantin.  —  Libère 
et  Félii.  —  Anastase  II.  —  Honorins  I".  —  Grégoire  II  et  l'empereur  Léon 
risaarian.  —  Sylvestre  II. 

Périodiques. 

Rbyub  D'AiiSAOB.  Juin  1865. 

A.  Kbosbsb.  Documents  inédits  relatifs  à  l'histoire  d'Alsace 
Urée  de  la  bibliothèque  de  l'Institut.  —  Dao.  Fisohks.  Étude  sur 
Forganisation  municipale  de  Saverne  sous  la  domination  des 
iréques  de  Strasbourg.  —  Fjlaxlamd.  lâtudes  sur  l'élevage  (6*  suite). 
— -  DivBXS.  Notes  et  documents  pour  servir  à  l'histoire  de  la  Révé- 
lation en  Alsace  (suite).  —  Fréd.  Kustz.  Histoire  de  la  Bivolution 
dmnê  le  Haut'BhiUf  1789-1795,  par  M.  Véron-Réville  ;  Morale  en  ae- 
Hof»)  par  Jean  Macé. 

Juillet  1866. 
Dao.  FiiCHSR.  étude  sur  l'organisation  municipale  de  Saverne 
(suite).  —  A.  Kbœbbr.  Documents  inédits  (suite).  —  Oe.  Kflss. 
Philosophie  religieuse  et  scientifique.  Analyse  d'un  livre.  Destinée 
de  Vhomme  dans  les  deux  mondes^  par  H.  Renaud,  suivie  d'une 
Étude  sur  la  seconde  vie,  par  le  docteur  Jsanger,  de  Colmar.  — 
Oh.  Dsioh.  Un  nouveau  chapitre  de  l'Histoire  politique  des  réformés 
de  France  (1681-1686),  par  M.  Anguea.  —  FrAd.  Korte.  Revue  d'hy- 


(  252  ) 

drologie  médical*',  he  Samstagsbfatt.  Le  Tcmpa  ci  la  corrc»pondaiict> 
d'Allemagne.  Les  travaux  archéologiques  de  M.  de  Kiiig.  La  iio 
tice  8ur  le  chemin  de  fer  d'Alsace  y  de  MM.  Warroy  et  Juudt. 
Août  1865  : 
A.  Krœbkb.  Correspondance  de  Grandidier.  —  A.  Gilliot.  Les 
ohemins  de  fer  vicinaux.  —  Flaxland.  Études  sur  l'élevage  (7* art.*). 

—  PuTHOD.  Expédition  du  baron  Nicolas  de  Polweiler  on  Bresse; 
siège  de  Bourg,  1557.  ~  Kdbtz.  La  Kaùertburg  d'AUaee,  récit  du 
XIII* siècle f  par  R.  A.  Richard,  docteur  en  médecine. 

Rrvuk  CATnoLiQUE  d'Alsace.  Juin  : 

F.  Detroybh.  L'Alsace  au  V«  siècle  était-elle  alémano?  (2*  art.) 

—  WiNTEREB.  Los  Misciions  chrétiennes.  —  F.  Bockbkueykr.  Un 
Curé  (3*  art.).  —  P.  P.  S.  Les  Conférences  ecclésiastiques  pour 
1865.  —  Chronique.  Tridnum  en  l'honneur  du  B.  Canisins.  Notice» 
nécrologiques  sur  MM.  les  abbés  Dongelzer  et  Homion. 

Juillet  1865  : 
L.  Cazeaux.  L'abbé  Mflhe  (4»  art.).  —  F.  Dstroyeb.  L'Alsace 
au  V*  siècle  était-elle  alémaneV  (3'  art.). —  A.  Guthlin.  Du  Positi- 
visme de  MM.  Renan ,  etc.  (fin).  —  Wihtrrxr.  Les  Missions  chré- 
tiennes (2*  art.).  —  A.  Schaub.  Chronique  de  TTiann.  Histoire  de  la 
Révolution  française,  par  M.  Véron-Réville. 

Août  1865  : 
D'  Flj:ck.  Ecce  Homo.  —  F.  Dst&oybs.  L'Alsace  au  V*  siècle.  — 
L.  Cazeaux.  L'abbé  Mûhe.  —  Fritsch.  Bataille  de  Scherwiller 
(2*  art.). 

Zbitscheift  fur  DIB  Geschichtb  des  Obsrrhbins.  18*  vol.,  1865. 
l'«  livraison  : 
MoNE.  Predigerpfrûnden  im  14ten  und  15ton  Jahrhundert.  — 
MoNE.  Zunftorganisation  (Schluss)  (Bruderscbaft  dcr  Roth-  und 
Weissgerbergesellen  su  Colmar,  1470.  Aufhebnng  der  Zflnfte  zn 
Ruffaoh ,  SOter  Angust  1806).  —  Momb.  Ueber  das  Kriegswesen 
(Schluss).  —  MoNB.  Weisthûmer  des  13(on  bis  16ten  Jahrhunderts 
(Schluss).  —  MoNB.  Frucht-  und  Hcucrtrag  vom  16ten  bis  18ten 
Jahrhundert.  —  Mone.  Jahrgeschichten  der  Stiftskirche  zu  Wolf, 
von  Adam  Rees,  von  1478  bis  1524.  —  Mohb.  Stadtrechte  von  Mark- 
dorf,  1414.  —  Dambacbeb.  Urkunden  zur  Gcschichte  der  Grafen 
von  Freibnrg,  14te8  Jahrhundert  (Forts.).  —  Badbr.  Urkundenlese 
zur  Geschichte  schwftbischcr  Klôster,  6,  Engelthal  (Forts.).  — 
Dambacher.  Urkundenarcliiv  des  Klosters  Bobenhausen,  14tcfi 
Jahrhundert  (Forts.).  —  Moke.  Geschichtliche  Notizen.  Sanct» 
moniales.  Rothe  ThQrme. 


1.  Beaucoup  d'abonnés  de  la  Revut  d'Aisace,  tout  en  rendant  justice  aux  con- 
naissances profondes  de  H.  Flaxlaud  ,  pensent  que  ses  Études  sur  l'élevage,  etc., 
seraient  mieux  appréciées  dans  un  bulletin  de  comice  agricole. 


HiiMiKO  10  HDCCCLIV  Sbptsmbrk- Octobre 


LE 


BIBLIOGRAPHE  ALSACIEN 


GAZETTE 

LITTÉRAIRE ,  HISTORIQUE  ,  ARTISTIQUE 


ANCIENNES  INDUSTRIES  D'ALSACE 
ET  DE  LORRAINE.' 


Manufactures  de  porcelaine  et  de  faïence. 


vm. 


Churaetèret  et  marques  des  poteries  alsaciennes.  —  Manufacture  de 
Hœehst-snr-le-Meln.  —  Influence  dos  fabriques  d'Alsace  sur  les 
antres  manufactures  françaises. 

Dans  les  chapitres  qui  précèdent  j^ai  retracé  Thistoire 
des  denx  principales  manufactures  d'Alsace ,  m'efforçant 
fortout  de  mettre  en  évidence  la  part  considérable  que 
les  divers  représentants  de  la  famille  Hannong  ont  prise 
aux  progrès  do  Tart  céramique  en  France ,  et  particuliè- 
rement à  la  vulgarisation  des  secrets  de  la  fabrication 


1.  Yoy.  le  Bibliographe  alsacien,  2'  année,  p.  flT,  et  3*  année ,  p.  1  » 
19,  89,  18S  et  ISA. 


(  254  ) 

allemande.  Nous  avons  vu  trois  générations  d'habiles 
manafacturicrs ,  poursuivre  avec  une  courageuse  persé- 
vérance les  perfectionnements  de  leur  industrie,  lutter 
énergiquement  contre  la  mauvaise  fortune  qui  a  toujours 
•Btcavé  lenrs  entreprise!,  et  bo  8uoc<iBiWr  que  sovlb  le 
poids  accumulé  des  événements  les  plus  désastreux. 

Cette  étude  serait  incomplète ,  si ,  pour  rendre  pleine 
et  entière  justice  à  la  mémoire  des  potiers  alsaciens  ,  je 
n'ajoutais  ici  quelques  détails  sur  les  produits  de  leur 
fabrication  et  ne  signalais  les  œuvres  les  plus  propres  à 
faire  connaître  le  degré  de  perfection  qu'ils  ont  atteint 
par  d'incessants  et  laborieux  efforts.  H  n'est  point  sans 
intérêt,  en  effet,  d'étudier  les  résultats  de  tant  de  la- 
beurs accumulés  pendant  deux  tiers  de  siècle  ,  et ,  à  une 
époque  où  les  collectionneurs  recherchent  si  avidement 
les  poteries  de  toutes  provenances  ,  de  marquer  la  place 
honorable  qui  revient  de  droit  aux  faïences  alsaciennes 
parmi  les  productions  céramiques  du  siècle  dernier. 

Pour  atteindre  ce  résultat ,  il  me  suffira  d'indiquer  les 
principaux  caractères  des  produits  de  chaque  époque  et 
de  signaler  quelques  pièces  d'origine  sûre  ,  que  je  m'ap- 
pliquerai à  décrire  aussi  fidèlement  que  possible.  Quant 
aux  marques,  j'en  relaterai  le  plus  possible,  sans  cepen- 
dant donner  à  cette  partie  de  mon  travail  une  importance 
exagérée  ,  et  me  garderai  bien  surtout  de  prendre  ces 
indications  ,  souvent  mal  interprétées ,  comme  base  prin- 
cipale de  mes  appréciations.  Les  qualités  céramiques  et 
les  caractères  artistiques  du  décor  sont  non-seulement, 
à  mon  avis ,  les  éléments  les  plus  certains  qui  puissent 


(  256  ) 

aerfir  au  classement  des  poteries ,  mais  seuls  ils  justifient 
l'intérêt  que  les  amateurs  accordent  aujourd'hui  aux  pro- 
dwstiona  de  Tart  céramique  ancien.  U  ne  faut  donc  pas 
perdre  de  vue  que  la  condition  essentielle  et  primitive  de 
tdute  œuvre  d'art  c'est  la  beauté  ,  et  qu'un  signe  ou  un 
monogramme ,  quel  qu'il  soit ,  ne  mérite  de  fixer  Tatten- 
tian  qu'autant  qu'il  se  trouve  sur  un  objet  recomman- 
dable  par  ses  formes  ou  sa  décoration. 

Depuis  le  moment  de  leur  fondation  par  Charles  Han- 
nmig,  jusqu'à  la  fin  du  XYIU*  siècle,  les  usines  de 
Strasbourg  et  de  Haguenau  ont  traversé  diverses  phases 
de  fabrication ,  qu'il  convient  d'étudier  séparément.  Je 
diviserai  donc  cet  espace  de  soixante-dix  années  en  quatre 
périodes  distinctes  : 

La  première  comprend  les  travaux  de  Charles  Han- 
nong  et  de  Wackenfeld;  1710  à  1739. 

La  deuxième  se  rapporte  à  l'exploitation  de  Paul  Han- 
nong ,  en  Alsace ,  jusqu'à  son  départ  pour  Franckenthal  ; 
1739  à  1754. 

La  troisième  est  relative  à  l'établissement  de  Francken- 
thal; 1754  à  1760. 

La  quatrième ,  enfin ,  concerne  la  gestion  des  usines 
d'Alsace,  par  Joseph  Hannong;  1760  à  1780. 

Je  mentionnerai  ensuite  les  travaux  exécutés  à  Paris 
par  Pierre-Antoine  Hannong,  et  indiquerai  brièvement, 
'  Ban£  à  y  revenir  plus  tard ,  l'influence  exercée  par  les 
usines  d'Alsace  sur  beaucoup  d'autres  établissements  de 
la  Lorraine  et  du  reste  de  la  France.  Mais ,  avant  tout , 
je  veux  dire  quelques  mots  de  l'usine  de  Hœchst,  près 


(  266  ) 

Mayence ,  que  j*ai  signalée  comme  ayant  eu  des  relations 
suivies  avec  les  manufactures  alsaciennes. 

Cet  établissement ,  qui  paraît  avoir  été  fondé  au  com- 
mencement du  XVlll*  siècle,  produisait,  déjà  à  cette 
époque,  des  faïences  très-renommées  en  Allemagne.  H 
appartenait  alors  à  un  sieur  Gelz ,  de  Francfort ,  qui , 
vers  1720 ,  voulut  essayer  la  fabrication  de  la  porcelaine 
et  s'associa,  à  cet  effet,  avec  un  de  ses  ouvriers,  du  nom 
de  Bengraf  et  le  potier  Lœwenfinck,  que  nous  avons 
retrouvé ,  quelques  années  après ,  à  Strasbourg.  Les  pre- 
mières tentatives  ne  furent  pas  heureuses ,  et  Gelz  ne 
parvint  à  atteindre  le  but  qu'il  poursuivait  que  lorsque 
Ringler ,  échappé  de  la  manufacture  de  Meissen ,  lui  eut 
apporté  le  plan  des  fours  de  cet  établissement. 

Toutefois  Ringler  ne  livra  pas  ses  secrets ,  et  comme 
il  les  portait  toujours  sur  lui ,  Bengraf  et  un  autre  ou- 
vrier de  Hœchst  profitèrent  d'un  moment  où  il  était  ivre, 
pour  les  lui  enlever.  Indigné  de  cette  spoliation ,  Ringler 
passa  en  France  et ,  comme  nous  l'avons  vu ,  vint  s'asso- 
cier avec  Paul  Hannong. 

Ces  deux  faits  me  paraissent  suffisants  pour  établir 
réchange  de  relations  qui  existait  entre  les  usines  de 
Hœchst  et  de  Strasbourg,  relations  motivées  d'ailleurs 
uar  le  voisinage  des  deux  établissements  et  la  nécessité 
dans  laquelle  se  trouvaient  les  potiers  alsaciens  de  re- 
courir  aux  ouvriers  allemands  pour  le  genre  de  fabrica- 
tion qu'ils  avaient  adopté.  H  suffit  d'ailleurs  de  comparer 
les  faïences  de  ces  derniers  à  celles  de  la  fabrique  élec- 
torale ,  pour  se  convaincre  de  la  similitude  des  procédés 


(267  ) 

mis  en  œuvre  de  part  et  d'aatre  et  du  concours  des  mêmes 
mftinB  à  la  décoration  des  pièces. 

Les  produits  de  Hœchst  doivent,  en  effet,  leur  grande 
réputation  à  la  beauté  de  Témail  et  à  la  vivacité  des  cou- 
leurs employées  dans  leur  ornementation ,  et  Ton  sait 
que  ce  sont  là  aussi  les  caractères  les  plus  saillants  des 
poteries  alsaciennes.  Paul  et  Joseph  Hannong  ont  atteint 
à  cet  égard  un  degré  de  perfection  qui  n*a  été  sul^assé 
.  par  aucune  fabrique  française.  De  même  que  Gelz  ,  ils 
s'efforcèrent  de  donner  à  leur  émail  de  fond  une  blancheur 
éelatante,  une  grande  finesse,  unie  à  une  dureté  suffisante, 
et  ne  recherchèrent  l'effet  décoratif  que  dans  la  forme  ca- 
pricieuse et  la  coloration  puissante  des  fleurs  qui  ornent 
leurs  vaisselles.  Us  créèrent  ainsi  un  genre  de  poterie  qui , 
pour  le  décoc,  procède  des  porcelaines  de  Saxe ,  mais  con- 
serve cependant  un  caractère  tout  particulier,  dû  à  la  har- 
diesse de  Tezécution  et  à  la  grandeur  de  l'effet,  toujours 
plus  facile  à  obtenir  sur  la  faïence  que  sur  la  porcelaine. 

Je  crois  inutile  d'insister  davantage  sur  les  qualités 
des  porcelaines  et  des  faïences  de  Hœchst.  Tout  le  monde 
connait  les  vaisselles  de  luxe  marquées  de  la  roue  à  six 
rayons ,  tirée  des  armoiries  de  l'archevêque  de  Mayence , 
et  ces  charmantes  figurines  de  Melchior ,  célèbre  sculp- 
teur et  modeleur  ,  qui  fut  attaché  à  cette  manufacture , 
en  1762,  par  le  dernier  électeur,  et  ces  vases  d'orne- 
ment ,  ces  consoles  aux  formes  capricieusement  contour- 
nées et  enrichies  de  guirkmdes  'de  fleurs  en  relief;  mais 
il  est  d'autres  productions  moins  connues ,  sur  lesquelles 
je  veux  m'arrêter  un  instant. 


(  268  ) 

Ce  sont  de  grandes  pièces  de  faïence  figurant  des  oi- 
seaux ,  notamment  des  pies ,  des  geais ,  des  perroquets , 
etc.  ;  ou  bien  encore  des  vases ,  compotiers  et  légumiers 
ayant  la  forme  d^animaux ,  de  fruits  ou  de  légumes ,  tels 
que  faisans  ,  dindons ,  canards ,  perdrix ,  bécasses ,  arti- 
chauts ,  choux ,  asperges ,  têtes  de  sanglier ,  etc. ,  mo- 
delés et  émaillés  au  naturel.  Ces  objets ,  qui  sont  d*une 
remarquable  beauté  d'exécution  et  sont  recouverts  d*un 
émail  magnifique ,  ont  été  jusqu'ici  attribués  aux  fabri- 
ques de  Delft,  d'où  sont  sorties,  en  efiet,  des  pièces 
analogues ,  mais  infiniment  moins  parfaites  sous  bien  des 
rapports. 

Cependant  les  caractères  céramiques  des  faïences  dont 
je  parle ,  sont  très-différents  de  ceux  des  poteries  hollan- 
daises ,  et  il  convient  de  faire  remarquer ,  en  outre ,  que 
ces  oiseaux  et  ces  fruits  sont  habituellement  placés  sur 
des  plateaux  ronds. ou  ovales,  dont  le  décor,  formé  de 
bouquets  polychromes  d'oeillets  et  de  roses,  appartient 
évidemment  à  la  fabrication  rhénane.  Aussi,  en  exa- 
minant avec  attention  la  magnifique  collection  de  ces 
,  faïences  qui  existe  au  château  de  la  Favorite , 

i    y     près  de  Bade ,  n'ai-je  pas  été  étonné  de  retrou- 
ver  sur  quelques  pièces  la  roue  qui  caractérise 
les  produits  de  Hœchst.  Cette  marque  était, 
en  outre,  accompagnée   des  différents  mono- 
grammes ci-contre ,  qui  se  rencontrent  fréquemment  sur 
^        les  poteries  alsaciennes.  La  lettre  Z ,  qui  a 
^  iS  •      été  longtemps  considérée  comme  la  marque 
de  la  fabrique  de  Zurich,  n'est  donc,  en  réalité,  qu'une 


R 


(  269  ) 

aigiiatare,  et  j*ai  lieu  de  croire  qa*elle  appartient  à  un 
peintre  appelé  Zesehîn-      ^^ 

ger,  car  j'ai  trouvé  ce      (£7    <  ^^  C  ^  <  ^^9  ^^ 
nom  en  toutes  lettres, 

tonjoors  avec  la  roue  de  Hœchst,  sur  un  oiseau  sem- 
blable à  ceux  du  musée  de  la  Favorite. 

A  titre  de  renseignement ,  je  rapporte  encore  ici  une 
quatrième  marque,  dans  laquelle  se  retrouve  la  même 
lettre  initiale  ;  je  Tai  relevée  sur  une  soupière       j^ 
en  £Bïenee,  de  forme  ovale,  contournée,  dé-        «^ 
oorée  en  bleu  dans  le  style  rouennais;  le  bouton 
était  figuré  par  un  artichaut  en  relief,  émaiUé 
de  vert,  avec  rehauts  de  traits  noirs.  Cette  pièce 
était  certainement  de  fabrication  alsacienne.  La  lettre  B 
était  placée  à  Tintérieur  du  couvercle  et  le  Z  sous  le 
vase. 

Revenons  maintenant  à  la  fabrique  de  Strasbourg ,  et 
examinons  successivement  les  produits  de  chacune  des 
quatre  périodes  dont  il  a  été  question  ci-dessus. 

I^Pébiode.  —  W<MÎkenftld  et  Gharleê  Hannong; 

Ï710  à  1739. 

Tout  au  début  je  me  trouve  arrêté  par  une  difficulté  , 
qui  était  d'ailleurs  facile  à  prévoir.  Vainement  j'ai  cherché 
pendant  plusieurs  années ,  en  Alsace ,  des  spé- 
cimens des  porcelaines  de  Wackenfeld  et  de 
Ch.  Hannong.  Seules,  les  marques  ci-contre 
m'avaient  paru  pouvoir  appartenir  à  leur  fabrique,  car 


(  260  ) 

elles  figurent  Fécu  barré  de  la  ville  de  Strasbourg  et  se 
rencontrent  fréquemment  d^ailleurs  sur  des  pièces  de  ser- 
vice et  des  figurines  généralement  blanches, 
d*une  pâte  assez  fine  et  d* origine  certainement 
rhénane.  Il  n'est  pas  sans  intérêt  non  plus  de 
noter  que  cet  écusson,  probablement  à  cause 
de  la  lettre  A  qui  l'accompagne  quelquefois,  a  été  jus- 
qu'ici attribué  à  cette  ville  d'Anspach  d'où  Wackenfeld 
était  originaire. 

Tous  ces  rapprochements  rendaient  mon  hypothèse 
fort  admissible  ;  malheureusement  des  observations  plus 
récentes  sur  de  nouveaux  échantillons  m'ont  fait  recon- 
nidtre  ,  particulièrement  dans  les  figurines  en  question  , 
un  style  indiquant  le  milieu  du  XYUI"  siècle,  de  telle 
sorte  qu'en  définitive  je  me  suis  demandé  s'il  ne  conve- 
nait pas  plutôt  de  rapporter  ces  objets  à  la  fabrication  de 
Paul  Hannong ,  alors  qu'il  remonta  l'usine  de  Strasbourg , 
vers  1760. 

J'ai  été  plus  heureux  en  ce  qui  concerne  les  faïences 
de  Charles  Hannong ,  et  s'il  ne  m'a  pas  été  permis  d'en 

étudier  la  fabrication  sur  un  grand  nom- 
/^  Lmf  bre  de  pièces,  j'en  ai,  du  moins,  ren- 
*  «^  contré  un  spécimen  bien  complet  et 
d'une  authenticité  non  suspecte ,  car  il  porte  une  signa- 
ture et  est  encore  conservé ,  comme  souvenir  de  fai^iUe , 
chez  les  descendants  du  potier  strasbourgeois.  C'est  un 
grand  plat  à  décor  bleu  de  chinoiseries,  évidemment 
inspiré  par  les  poteries  hollandaises,  mais  n'ayant  pas,  à 
beaucoup  près ,  le  même  éclat.  La  faïence  est  aussi  plus 


(  261  ) 

épaisse ,  et  rémail ,  d'un  blanc  verdâtre ,  est  légèrement 
eraqnelé. 

Ce  seal  exemple  est  sans  doute  bien  insuffisant  pour 
peimettre  de  caractériser  les  produits  alsaciens  de  cette 
époque ,  mais  il  ne  faut  pas  oublier  que  Hannong  était 
d'origine  hollandaise ,  et  il  me  paraît  intéressant  de  sa- 
Toir  qu'il  se  préoccupa  d*abord  de  l'imitation  des  pote- 
ries de  son  pays.  H  ne  s'en  tint  pas  là,  d'ailleurs,  ei 
parmi  les  pièces  que  je  crois  pouvoir  attribuer  à  sa  fabri- 
cation ,  j'en  trouve  quelques-unes  qui  dénotent  l'influence 
d'autres  manufactures ,  comme  le  prouvent  les  exemples 
suivants. . 

Marque  en  noir  ;  plats  et  assiettes  ;  faïence  d'un  bel 
émail  blanc,  bord  chantourné  à  filet  brun,  décor 
polychrome  genre  chinois  à  fleurs  et  oiseaux.     4— -ï 
Dessin  chatironné;  couleurs  dures;  rouge  violacé 
sans  transparence  ;  jaune  ;  deux  bleus ,  l'un  gris ,  l'autre 
verdfttre. 

Marque  en  bleu;  soupière  à  décor  bleu  assez    lu 
terne,  façon  de  Rouen  ;  émail  craquelé. 

M.  Greslou  donne  (p.  149)  une  marque  formée  des  let- 
tres C  et  H ,  relevée  sur  des  faïences  du  genre  dit  Rouen 
à  la  corne,  qui  me  paraît  également  concerner  Charles 
Hannong.  /  g 

Enfin,  je  citerai  certaines  pièces  portant  la         ^^ 
marque  ci -contre,  qui  constituent  des  imita-         ^^\^ 
dons  faibles  des   formes   et  du   décor  polychrome   de 
Mous  tiers. 


{  262  ) 

2«  Période.  —  Patd  Hannony;  1739  à  1754. 

A  cette  période  correspond  la  grande  prospérité  des 
faïenceries  alsaciennes  ;  aussi  les  exemples  ne  font-ils  pas 
défaut.  Paul  Hannong  avait  amené  sa  fabrication  à  un 
tel  degré  de  perfection ,  qu'il  put  entreprendre  avec  succès 
les  pièces  les  plus  compliquées  et  de  Texécution  la  plus 
difficile.  Je  citerai ,  entre  autres  chefe-d*œuvre  de  ce 
genre ,  les  deux  pendules  i^partenant  à  MM.  Hiigelin  et 
Heitz  ,  de  Strasbourg.  La  première  a  0*,6ô  de  hauteur  ; 
elle  est  du  style  rocaille  le  plus  mouvementé  ,  les  arêtes 

rehaussées  de  violet  et  or,   et  décorée  sur  les  parties 

* 

planes  de  bouquets  polychromes  exécutés  avec  une 
grande  perfection.  L'autre ,  moins  élevée ,  est  égale- 
ment d'une  forme  plus  simple  et  ornée  de  fleurs  en 
relief;  sur  les  côtés  deux  bustes  de  femmes  terminés  en 
gaîne ,  et  au  sommet  la  figure  du  Temps  ;  les  couleurs 
dominantes  sont  le  vert,  le  jaune,  le  rouge,  le  bleu,  et 
un  ton  jaspé  ^ 

Dans  le  même  genre ,  on  rencontre  encore  des  con- 
soles ,  des  appliques  porte-bougies ,  des  cartels  et  des 
brûle-parfums  d'une  grande  richesse  et  dans  lesquels  se 
trouvent  des  pièces  de  rapport  admirablement  réussies, 
telles  que  guirlandes  de  fleurs,  oiseaux ,  guigres  et  autres 
animaux  chimériques.  J'ai  reproduit  ici  l'un  des  plus  cu- 
rieux échantillons  de  cette  époque.  C'est  une  saucière  en 


1.  Cette  pièce  a  figuré  dans  une  vente  à  l'hôtel  Dronot,  en  février 
1865.  Elle  a  atteint  le  prix  de  1,600  fr. 


(  263  ) 
forme  de  nacelle ,  qui  fait  partie  du  musée  de  Serrée.  Le 
corps  du  vase  est  d'un  ton  brun  imitant  le  bois ,  et  les 


Q 


n 


putiea   omâes  sont  émuUëes   en  bien  rose,  jaune  et 
noir.  An  revers ,  cette  pièce  porte  la  marque 
CÏ-conbre  tracée  en  blea. 

Deni  autres  apécimens  non  moins  intéres- 
Mtntfl  des  b^vanz  de  Paul  Hanaong  ont  été 
enTOfés  par  M.  Achille  Jubiual  à  l'exposition  de  l' Vntott 
eeiUrcdt  dit»  beanx-arU,  en  1865.  Ce  sont  deux  plaquée 
de  bïence  de  O'',^!  sur  0°',28,  peintes  en  camaïeu  rose 
et  représentant  des  scènes  de  Savoyard*,  d'après  lierre. 
L'exécution  en  est  aussi  parfaite  que  possible,  mais  je 
considère  toutefois  ces  pièces  comme  des  produite  eicep- 
tioanela  dce  manufactures  dont  je  m'occupe  et  no  les 
mentionne  que  pour  montrer  avec  quel  succès  Hannong 
•bordait  les  plus  grandes  difficultés  de  son  art. 

Les  tableaux  do  M.  Jubinal  ne  sont  point  d'ailleurs  les 


(  264  ) 

seules  pièces  de  ce  genre  que  j*afe  rencontrées  :  j'ai  eu 
occasion  de  voir ,  en  Alsace ,  deux  autres  plaques ,  non 
plus  en  faïence ,  mais  cette  fois  en  porcelaine  et  signées 
du  même  monogramme  P.  H.  Les  sujets  peints  i  en  émail 
polychrome  mal  cuit,  représentaient  des  intérieurs  de 
ménage  alsacien  et  étaient  placés  dans  un  encadrement 
rocaille  qui  faisait  corps  avec  la  pièce. 

Parmi  les  objets  de  fabrication  courante,  on  trouve 
encore  des  pièces  d*uiie  très-belle  exécution  ;  j*en  citerai 
deux  ou  troiB  exemples  choisis  entre  mille. 

Marque  en  bleu  ;  assiette  ronde  ;  bord  encadré  d'un 

^^  I     double  rang  de  rinceaux  bleus  en  relief,  avec 

jJl      filet  d*or  à  l'extérieur;  au  milieu,  bouquet  de 

^^\f      chrysanthèmes  et  d'oeillets,  peint  au  naturel  et 

mis  à  l'effet  au  moyen  de  hachures  noires.  (Collection 

Massé,  à  Strasbourg.) 

Même  marque  ;  bouquetiers  et  vases  ,  style  rocaille  , 
découpés  à  jour  dans  quelques  parties ,  ornés  de  fleurs 
en  relief  et  de  bouquets  peints  sur  fond  blanc. 
^  "^  ^      (Même  collection.) 

Marque  en  rouge  ;  pièces  de  service ,  à  dé- 
cor de  bouquets  polychromes  dont  les  contours 
sont  arrêtés  par  un  trait  brun.  (Musée  de 
Schlestadt.) 

^'  D  ne  faut  pas  oublier,  enfin,  que  Paul  Hannong 
a,  le  premier,  en  France,  employé  l'or  dans  la  déco- 
ration des  poteries ,  et  je  dois  mentionner  ici  sa  vaisselle 
blanche  à  bordure  dorée.  On  la  distinguera  de  celles  de 


S. 


(  266  ) 

Saint-Clëment  et  Toumaj  à  la  qualité  de  Témail,  qui 
est  d*une  blancheur  moins  parfaite  et  souvent  parsemé 
de  granules  grisâtres.  A.  T. 

(Sera  couimë.) 


l'encrier  D'EULOGE  SCHNEIDER. 

M.  Champfleury ,  dont  tout  le  monde  connaît  l'esprit 
et  le  talent,  vient  de  publier,  dans  la  Bévue  des  provinces* 
(créée  à  Paris  pour  faire  de  la  décentralisation  littéraire), 
et  que  nous  recommandons  à  tous  les  bibliophiles  alsa- 
ciens, une  étude  d'archéologie  révolutionnaire  très- 
curieuse. 

Cette  étude,  dont  nos  lecteurs  nous  sauront  gré  de 
leur  faire  connaître  un  chapitre ,  a  trait  à  Tencrier  d'Euloge 
Schneider,  conservé  à  la  bibliothèque  de  Strasbourg. 

M.  Champfleury ,  qui  juge  des  sentiments  révolution- 
judres  d'une  province  par  sa  céramique,  nous  promet  de 
démontrer  dans  un  second  article  comment  il  se  fait  que 
les  faïenciers  d'Alsace  aient  laissé  si  peu  de  trace  de  leur 
patriotisme  dans  l'émail.  C.  M. 


II. 

11  existe  dans  une  armoire  de  la  bibliothèque  de  Strasbourg  un 
monument  curieux  relatif  à  la  Révolution. 


1.  15  octobre  1805,  vol.  IX,  l**  liv.  Rédacteur  en  chef:  M.  Édouaud 
FoimaïKB.  Un  an ,  30  fr.;  6  moi»,  16  fr.  ;  3  mol»,  8  fr.  Paris,  impasse 
dês  Filles-Dieu,  5. 


(  266  ) 

Il  ne  s'agit  que  d'un  encrier;  mais  rien  que  su  taille,  le  soin 
avec  lequel  ont  e'te'  traite's  les  décors,  et  surtout  l'ancierf  posses- 
seur pour  qui  il  a  e'té  fabriqué,  donnent  à  cet  objet  une  impor- 
tance qu'essayera  de  faire  connaître  le  descripteur. 

Sur  un  large  plateau  de  faïence  se  détachent  deux  encriers, 
deux  sabliers,  quatre  longs  tuyaux  ayant  la  forme  de  faisceaux 
de  licteurs,  sur  les  couvercles  des  encriers  une  statuette  de  la 
République,  un  coq;  ces  objets  divers,  rehaussés  d'un6  bordure 
tricolore,  à  laquelle  se  joignent  quelques  notes  de  vert  destinées 
à  rendre  les  couronnes  civiques  de  chêne,  mêlées  aux  trophées 
d'armes  et  de  tambours ,  do  piques  et  de  bonnets  phrygiens  se 
détachant  en  relief. 

Autour  de  ces  emblèmes  sont  entrelacées  les  inscriptions: 

Droits  de  r homme; 

Notre  union  fait  notre  force; 

Libertés  égnhté  ou  la  mort; 

Tout  pour  la  liberté. 

L'aspect  général  du  monument,  sorti  des  fabriques  de  terre  de 
Lorraine ,  est  plutôt  singulier  que  beau. 

Le  style  grêle  des  dernières  années  du  règne  de  Louis  XVI 
est  inscrit  dans  la  voie  que  la  Révolution  n'aura  pas  le  temps 
de  creuser.  Ces  aspirations  malheureuses  vers  le  grec  no  réus- 
sissent qu'à  appauvrir  le  monument,  quoique  son  auteur  ait 
fait  évidemment  de  vifs  efforts  pour  donner  une  idée  de  son 
mérite. 

En  style  de  fabrique,  l'encrier  est  un  chef-d'œuvre  y  le  $ummum. 
des  efforts  d'un  ouvrier  joint  au  côté  matériel  que  pouvait  alors 
donner  la  meilleure  fabrique  du  pays. 

Cet  encrier  est  celui  dont  se  servait  Euloge  Schneider  pendant 
ses  fonctions  d'accusateur  public. 

De  l'encrier  est  sortie  plus  d'une  sentence  de  mort;  la  plume 
qui,  hâtive ,  signait  les  ordres  d'arrestation,  se  reposa  quelque- 
fois dans  ces  faisceaux  do  licteurs.  C'est  une  pièce  historique,  et 
il  est  regrettable  que  l'administration  strasbourgeoise  ne  la  mette 
pas  en  évidence. 

Je  vais  cependant  montrer  (et  cela  sans  imagination)  l'impor- 
tance de  cette  céramique,  et  quel  parti  on  peut  en  tirer  pour 
éclairer  la  chute  d'un  homme  dont  le  rôle ,  sous  la  Révolution , 
prête  encore  aujourd'hui  à  de  nombreux  commentaires. 


(  267  ) 

En  regardant  les  excellentsdessinsd'unmonumeutqueM.  Alfred 
Kampmaun  a  bien  voulu  reproduire  sous  toutes  ses  faces  à  mon 
Intention,  je  pense  à  la  mise  en  scène  que  l'accusateîir  public 
devait  apporter  dans  l'exercice  de  ses  fonctions.  ' 

L'encrier  c'est  l'emblème  du  pouvoir.  Un  seul  mot  fait  tomber 
une  tête;  une  signature  peut  rendre  la  liberté  à  un  prisonnier. 
Un  mot  c'est  un  ordre;  d'un  mot  on  met  en  marche  des  armées, 
on  remue  des  populations,  on  décrète,  on  absout,  on  condamne. 

Le  peuple  vit  dans  l'encrier  le  blason  de  l'accusateur  public;  et 
Schneider,  qui,  en  sa  qualité  de  poète,  lisait  dans  les  secrets  sen- 
timents du  peuple,  entreprit  de  frapper  les  esprits  naïfs  par  une 
sorte  d^apparat  dont  cette  terre  ëmaillée  est  la  preuve. 

Saint-Jûst  accusa  le  commissaire  civil  des  armées  d'un  fa$te 
insolent 

L'encrier  donne  presque  raison  au  <  faste  insolent  •  signalé  au 
tribunal  révolutionnaire  par  Saint-Just. 

Le  peuple,  qui  aime  la  force,  la  puissance,  s'enthousiasmait 
pour  ces  personnages  consulaires,  dont  la  plupart  sortaient  de 
son  sein.  Schneider  commanda  donc  h  un  potier  de  lui  pétrir  un 
objet  témoignant  de  ses  pouvoirs  extraordinaires,  qui  appel&t 
l'attention  sur  la  plume,  de  la  plume  à  la  main,  de  la  main  à 
l'homme. 

tOn  sait  par  tradition,  m'écrit  M.  Charles  Mehl,  directeur  du 
Bibliographe  ahacien,  que  cet  encrier  était  posé  sur  le  bureau  du 
comité  de  saint  public ,  et  comme  Schneider  a  exerce  les  fonctions 
d'accusateur  public,  on  l'a  désigné  encrier  de  Schneider. 

«  On  ignore  môme  depuis  quand  il  se  trouve  à  la  bibliothèque; 
les  anciens  inventaires  n'en  font  pa:s  mention.  * 

Une  autre  céramique  de  la  môme  manufacture  prouve  que  l'en- 
crier fut  fabriqué  pour  Schneider.  C'est  un  bu.ste  de  l'accusateur 
public  que  me  signale  M.  Â.  Tainturier  qui ,  depuis  plus  d'un  an 
déjà,  ébauche,  dans  le  Bibliographe  alsacien,  l'histoire  des  ma- 
nufactures de  porcelaine  et  de  faïence  du  pay:>.  Les  personnages 
marquants  du  mouvement  révolutionnaire  parisien  étaient  repré- 
sentés sous  mille  formes.  Schneider  voulut  avoir  sou  buste,  et  le 
même  potier  qui  avait  sculpté  les  figurines  du  fameux  encrier, 
s'ingénia  à  rendre  le.s  traits  de  l'accu-satcur  public.  Je  n'ai  pas  vu 
ce  buste,  mais  M.  Tainturier,  très-expert  en  ce  qui  touche  l'art  de 


(  268  ) 

terre,  n'hésite  pasàaltribiier  la  mônie  origine  aux  deux  céra- 
miques. 

Cobusfe,  cet  encrier  colossal  ont-ils  été  modelés  spontanément 
par  un  ouvrier 'enthousiaste  des  écrits  de  Taccusateur  public? 

Un  potier,  soupçonné  de  modérantisme,  a-t-ihnis  ses  biens  et  sa 
vie  À  couvert  on  flattant  la  vanité  du  journaliste,  dont  le  pouvoir 
était  considérable  ? 

Le  courant  patriotique  qu'on  constate  dans  les  fabriques  de 
fsâence  du  Nivernais,  dé  la  Normandie  et  de  l'Artois,  avait-il 
gagné  l'Alsace? 

Telles  sont  les  questions  qui ,  pendant  ce  travail,  se  pressaient 
à  chaque  ligne.    - 

Sans  doute,  les  écrits  do  Schneider  eurent  des  partisans;  on  l'a 
vu  par  le  procès.  Il  se  peut  que  le  propriétaire  d'une  fabrique  de 
faïences  frtt  inquiété;  mais  Strasbourg  ne  répondit  pas  par  des 
faïences  nationales  à  l'entraînement  patriotique  des  ateliers  du 
centre  de  la  France  (je  le  démontrerai  par  un  prochain  article), 
et  c'est  exceptionnellement  que  furent  fabriquées  en  Alsace  des 
céramiques  révolutionnaires. 

La  vanité  connue  d'iiommes  appelés  à  jouer  un  rôle  politique 
a  poussé  Schneider  à  laisser  son  image  (et  en  cela  il  eut  raison , 
car  son  portrait  est  rare,  et  le  cabinet  des  estampes  n'eu  possède 
pas  d'exemplaires).  Schneider  se  sentait  appelé  à  figurer  dans  la 
Révolution  :  il  avait  une  grande  idée  de  sa  mission.  Un  ouvrier 
habile  était  seul  capable  de  rendre  ses  traits  ou  de  témoigner,  par 
un  symbole,  de  l'emploi  qu'il  exerçait  au  tribunal  révolutionnaire. 

Ainsi  sortit  du  four  avec  le  buste  un  encrier  qui,  peut-être, 
paraîtra  à  quelques-uns  une  preuve  médiocre  dans  une  affaire  si 
grave. 

Je  n'ai  préleudu  faire  autre  chose  que  de  l'archéologie,  regret- 
tant qu'à  l'heure  qu'il  est  nous  ne  connaissions  pas  plus  d'objets 
usuels  relatifs  à  l'époque  révolutionnaire.  La  vie  intime  des 
hommes  d'alors  fut  si  courte  et  leur  rôle  politique  si  rapide,  qu'ils 
n'ont  pas  trouvé  de  biographes  allant  au  fond  de  leur  existence. 

Qu'à  défaut  do  biographes,  les  objets  fabriqués  à  l'usage  des 
acteurs  de  la  Révolution  parlent  pour  eux.  C'est  ce  que  j'ai  voulu 
montrer  en  étudiant  l'encrier  d'Euloge  Schneider. 

Champpjukuby. 


(  269  ) 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE 


Table  méthodique  des  Mémoires  de  Trévoux  (1701-1776), 
par  le  père  P.  (•.  Sommervogel.  2°  partie,  bibliographie 
(Paria,  Durand,  1866);  2  vol.  in- 18,  8  fr.  IV-923  p. 

Nous  avons  déjà  fait  connaître  dans  une  de  nos  précé- 
dentes livraisons  toute  Timportance  de  cet  ouvrage  et 
tous  les  services  qu^il  est  appelé  à  rendre  aux  hommes 
d*étude.  Nous  ne  reviendrons  pas  sur  l'utilité  de  sem- 
blables répertoires  ,  elle  est  incontestable.  Cette  seconde 
partie  contient  le  catalogue  méthodique  de  tous  les  écrits 
dont  les  Mémoires  de  Trcvotix,  ce  journal  presque  cente- 
naire, ont  fait  Tanalyse. 

M.  Sommervogel ,  dans  les  9,497  ouvrages  qu'il  a  re- 
levés ,  ne  s'est  pas  seulement  borné  à  les  classer  par  ma- 
tières, ce  qui  constitue  déjà  30  divisions  pour  les  belles- 
lettres,  72  pour  l'histoire,  46  pour  la  théologie,  16  pour 
la  jurisprudence,  et  74  pour  les  arts  et  les  sciences,  mais 
il  a  indiqué  les  auteurs  de  la  plupart  des  articles  et  a  re- 
levé bien  des  erreurs,  bien  des  omissions  commises  par 
Barbier  et  M.  Quérard. 

Ajoutons  qu'une  table  alphabétique  des  noms  d'au- 
teurs (environ  6,000)  termine  ce  vaste  répertoire.  Bien 
des  recueils  littéraires  négligés  aujourd'hui  seraient  con- 
sultés avec  fruit  si  l'on  tentait  de  faire  pour  eux  ce  que 
M.  Sommervogel  a  si  bien  fait  pour  les  Mémoires  de  Tré- 
voux. Mais  pour  entreprendre  de  nos  jours  un  semblable 


(  270  ) 

travail,  il  faut,  lorsque  Ton  n'a  pas  trente  ans,  ou  toute 
Tabnëgation  d'un  père  de  la  Compagnie  de  Jésus,  ou  toute 
Tardeur  scientifique  d'un  bénédictin.  M.  Sommervogel  a 
depuis  longtemps  déjà  acquis  la  première  de  ces  qualités  ; 
il  vient  de  conquérir  la  seconde. 

En  relevant  les  ouvrages  des  auteurs  alsaciens  qui  ont 
été  l'objet  d'analyses  dans  les  Mémoires  de  Trévoux , 
nous  n'avons  remarqué  qu'une  erreur.  M.  Sommervogel 
attribue  à  Pfefitil,  le  poëte,  deux  ouvrages  historiques 
ci-dessous  indiqués ,  qui  émanent  de  son  frère  Chrétien- 
fVédérîc,  diplomate  et  jurisconsulte.  C.  M. 

1.  Chimie.  J.  R.  Spiclmaun.  lustltutiones  chcmiœ.  Strasbourçt  176C, 

in-8*.  (Décembre  1767 .  p.  527.) 
i.  Jdem.  Instituts  do  chimie,  trad.  par  Cadet.  Tar  m,  1770.  (Janvier  1770, 

p.  185.) 

3.  Médecine.  F^reytag.  Dissertatio  medica  cataracta,  etc.  Strcubonrg^ 
1721  ;  iu-4v  (Juillet  1722,  p.  1277.)  (Qnérard  dit  1711.) 

4.  Idetn.  J.  A.  Lorens.  Morbi  deterloris  note  Gallornm  castra  trand 
Rhenum  sita  ab  anno  1757  ad  1762  infesta.  ,Schleêtadt ,  1765.  (Jan- 
vier 1766,  p.  345.) 

h.  Astronomie.  B.  Stœber.  M.  Manilii  antronomicon  ,  etc.  Strasbourg, 
1767.  (Juin  1768,  p.  533.)  (Quôrard  dit  Straber.) 

6.  Rhétorique.  Oraison  funèbre  de  Louis  XIV  à  Strasbourg,  pendant 
le  service  solennel  célébré  dans  l'église  de  Saint-Louis ,  des  Pères 
do  la  Compagnie  de  Jésus,  le  IG  novembre  1715,  par  le  P.  Ign.  de 
Laubrussel.  Strasbourg,  1715,  in-4*.  (Noverobro  1716,  p.  2016.) 
(Omis  par  Quérard.) 

7.  Idem»  Dans  l'église  cathédrale  de  Strasbourg,  le  18  novembre  1715, 
par  le  P.  Louis  Laguille.  Strasbourg  y  1715;  in-4*.  (Novembre  1716, 
p.  2025.) 

8.  Histoire  do  France,  J.  D.  Schœpfllni  vindicite  Celticss.  Stra^ourg, 
1754;  in-4'.  (Avril  H.'id,  p.  1010.) 

9.  Idem.  Panegyricns  Ludovieo  XV  pacatori  Rurop^e  anno  1737. 
Strasbourg,  1737.  (Août  1744,  p.  1525.) 


(  271  ) 

io.  Histoire  de  France.  Histoire  fl'AlRace,  parle  P.  B.  J.  Laguille. 
Straibourg f  1721  i  2  vol.  in-fol.  (Avril  1727,  p.  0.10.  Juin,  p.  10.37.) 
(Août,  p.  137.3.  Novembre,  p.  1071.) 

11.  fdem.  Al8at!aillnRtrataaiict..8cbœpflin.  ColiD.ir,  1751.  (Soptrinhrc  . 
p.  1U77.  Janvier  1753,  p.  52.  Jnin,  p.  120!),) 

12.  Idem.  Dissertatio.  Uist.  de  Bnrgnodia  cin  et  traiiKJuraiin  a 
D.  Schœpflin.  {Stratbourg,  1731.)  (Juillet  1732,  p.  1103.) 

18.  Hlutofro  d'Espagne.  Excerpta  hist.  et  Juridioa  de  natnra  nue- 
eemlonis  in  monareliiam  Hiipanis  roense  deeembri  1700,  «tr. 
Stroêbourg,  1701.  (Par  Obrecht.)  (Mars  1701,  p.  90.  Mai,  p.  194.) 

14.  Histoire  de  Pologne.  Etat  de  la  Pologne,  avec  nn  abrégé  de  Kon 
droit  public,  par  Pfeffel  et  Hérissant.  Parié,  1770.  (Octobre  1770. 
p.  5.) 

15.  Histoire  d'Allemagne.  Abrégé  chronologique  de  Thistoiro  dn 
droit  public  d'Allemagne,  par  (M.  P.  Pfeffel).  ParUt  1754.  2«' éd. 
Mannheim^  1758.  Nouvelle  édition.  PariJi ,  1765.  (Avril  1775,  p.  95.3. 
Juillet,  p.  1725.) 

16.  Antiquités.  J.  Casp.  Eiitenschmidt.  De  pondoribus  et  mensnris  vp- 
terum  Romanornm  Qrœcorum  et  HcbraBomm ,  etc.  Stratbonrgy  1708. 
(Septembre  1708,  p.  1618.) 

17.  Biblio^aphie.  J.  D.  Schœpflini  VindiciiB  typog.  Stmthourrf^  17G0. 
(Juin  1760,  p.  138G.)  Lettre  sur  l'origine  do  l'impriuicrio,  servant 
de  réponse  aux  obscrvationii  publiées  par  M.  Fourtiiei-,  Io  Jeune. 
Nur  l'ouvrage  de  M.  Schœpflin  (par  Brt).  Strasbourg,  1701.  (Oc- 
tobre 1762,  p.  329.) 

18.  Poétique.  Fables  nouvelles  (par  Pfi'flTcl),  tr.id.  libre  )>ar  Lichtwohr. 
8tra»bourgj  1763.  (Février  1"G3,  p.  530.) 

19.  Supplément.  .^Illanl  .x  op  In  Ht.*?  varia;  hislorinp  librl  XV.  Kdilio  nova 
cnra  J.  H.  Lederlin.  Strnnbourgy  1713.  (Octobre  171 1 ,  p.  nco.) 


Étude  fittr  hi  fn'gyiifirati'on  def>  twmn  de  lieux  m  France, 
par  A.  Honzy;.  Paris,  V.  Hënaut,  18G4;  in-8«,  lV-140  p. 

Le  petit  li\TO  dont  le  titre  pr(k*èdc  a  été ,  an  moment 
de  son  apparition,  d.iiis  le  Blhlioffraphe  même  (tome  II, 


(  272  ) 

p.  249  et  299),  l'objet  d'une  critique  de  détail  qui  n'était 
que  trop  juste.  Oui ,  La  Baroche  est  incontestablement 
La  Paroisne  et  non  La  BasUigue,  Nous  qui  sommes  sur 
les  lieux,  nous  ne  pouvons  nous  y  méprendre.  Mais  il 
serait  très-regrettable  qu'une  erreur  si  légère  fît  juger 
défavorablement  un  ouvrage  bien  fait,  plein  de  recher- 
ches, d'une  érudition  très-saine,  rigoureux  dans  ses  dé- 
ductions, original  dans  sa  forme  un  peu  familière,  et  qui 
me  semble  établir,  pour  l'étude  des  noms  de  lieux ,  des 
principes,  des  règles  et  une  méthode  dont  nous  pouvons 
faire  notre  profit. 

Tout  le  monde  est  curieux  de  l'origine  des  dénomina- 
tions locales.  En  tout  temps  le  peuple  même  leur  a  cher- 
ché des  étjmologies,  et  il  y  a  telle  ville  en  Alsace  dont 
la  légende  n'est  pas  autre  chose  qu'une  interprétation 
populaire  de  son  nom.  C'est  précisément  parce  que  tant 
de  gens  s'en  mêlent  que  cette  étude  est  tombée  en  dis- 
crédit, et  que  les  vrais  savants  s'en  sont  longtemps  abste- 
nus. Y  a-t-il  en  efiet  une  matière  plus  obscure  ?  Il  est 
reconnu  que  nos  plus  anciens  noms  ont  été  imposés  aux 
localités  par  les  Celtes ,  et  il  y  a  grande  apparence  que 
ceux  mêmes  qui  se  présentent  sous  une  forme  latine  ou 
allemande  ont  gardé  des  traces  de  leur  radical  primitif. 
Or  comment  déterminer  la  raison  d'être  d'un  nom  prove- 
nant d'un  peuple  depuis  longtemps  disparu ,  qui  n'a  laissé 
(le  sa  langue  que  des  monuments  douteux,  des  textes 
altérés,  des  patois  plus  ou  moins  impurs,  et  dont  il  fau- 
drait avant  tout  retrouver  l'idion^e  par  un  procédé  ana- 
logue à  celui  qui  fait  reconstituer  aujourd'hui  la  langue 


i  273  ) 

primitive  de»  Aryas,  par  la  comparaison  des  différents 
idiomes  qui  en  sont  dérivés  ? 

C'est  là  la  grande  difl5culté  des  études  celtiques  ;  ce 
n'est  pas  la  seule.  Comment  distinguer  l'origine  d'un 
nom  quand  il  est  entré  dans  sa  formation  une  racine 
commune  au  celte,  au  latin,  a  l'allemand,  ainsi  qu'il 
arrive  nécessairement  pour  des  langues  de  la  morne  fa- 
mille? Quand  avec  cela  les  peuples  qui  les  ont  parlées 
ont  successivement  occupé  le  même  pays,  la  question 
peut  à  bon  droit  paraître  insoluble.  Et  cependant  tant  de 
difficultés  ne  rebutent  plus  les  bons  esprits  :  grâce  à 
M.  Houzé,  on  comprend  que  leurs  efforts  peuvent  être 
jusqu'à  un  certain  point  couronnés  de  succès. 

Lorsqu'il  s'agit  de  noms  de  lieux  à  l'usage  de  toute 
vne  famille  de  peuples,  comme  les  peuples  de  langue 
romane,  la  première  condition  est  de  ne  pas  restreindre 
le  champ  d'exploration  à  une  province  particulière.  Ce 
n'est  qu'en  multipliant  le  plus  possible  les  points  de  com- 
paraison qu'on  peut  arriver  à  des  résultats  avouables. 
M.  Houzé  l'a  compris  ainsi.  Il  a  commencé  par  faire  avec 
beaucoup  de  soin  le  dépouillement  des  noms  de  lieux  qui 
86  rencontrent  le  plus  habituellement  dans  les  pays  de 
race  latine,  il  a  recherché  la  forme  qu'ils  ont  successi- 
vement  revêtue  en  remontant  jusqu'aux  plus  anciens  do- 
cuments où  ils  sont  consignés,  et  il  est  ainsi  parvenu  à 
les  réunir  par  groupes,  où  il  est  facile  de  reconnaître  ce 
qui  appartient  au  radical,  et  ce  qui  n'est  qu'une  flexion  . 
un  préfixe  ou  un  sufiixe,  qui  varie  selon  les  zones,  suivant 
les  peuples  qui  ont  tour  à  tour  fait  usage  de  ces  noms. 


(  274  ) 

11  est  iiiiifiti  parvenu  à  déterminer  rori^iiic  celtique  ou 
latine  d'un  grand  nombre  de  dénominations  inspirées  soit 
par  la  situation  des  lieux ^  soit  par  la  culture  dominante, 
soit  par  la  nature  des  établissements  qu'on  y  créait^  soit 
])ar  les  personnages  qui  eu  prenaient  possession.  11  a  en 
même  temps  déterminé  la  valeur  des  finales  qui  modifient 
le  sens  des  noms ,  il  a  montré  quels  sont  leurs  équivalents 
eu  passant  du  celtique  an  latin,  aux  langues  romanes  et 
même  en  partie  à  Tallemand. 

.  Il  est  aisé  de  comprendre  de  quelle  utilité  est  pour 
rbistoire  locale  la  connaissance  des  noms  de  lieux,  et 
M.  Houzé  Ta  fait  voir  lui-même  dans  sa  lettre  sur  Metz 
et  ses  environs.  Armé  de  sa  méthode  et  des  données 
qu^cUe  lui  fournit,  il  indique  avec  toute  Tautorité  d'un 
maître  quels  sont  dans  le  pays  Messin  les  noms  de  lieux 
d'origine  celtique,  les  noms  imposés  par  la  conquête  ro- 
maine ou  par  les  Barbares  en  leur  qualité  d'auxiliaires 
(les  légion»  et  do  vassaux  de  l'Empire  romain ,  ceux  dont 
la  forme  révèle  une  influence  romane  ou  gallo-franquc. 

Des  exemples  feraient  mieux  comprendre  et  la  méthode 
de  M.  Houzé  et.  ses  résultats  ;  maïs  il  y  a  un  danger  que 
je  dois  éviter  :  c'est  qu'un  petit  nombre  de  faits  ne  suffi- 
raient pas  pour  établir  la  preuv(*  de  ce  qui  précède.  D'un 
autre  côté ,  si  je  m'étends  trop ,  je  dépasse  le  cadre  dans 
lequel  je  dois  me  maintenir.  Mieux  vaut  donc  essayer  de 
faire  pour  les  noms  de  lieux  d'Alsace,  ce  que  M.  Houzé 
a  si  bien  fait  pour  ceux  du  pays  Messin,  et  d'indiquer  à 
grands  traits  à  «luelle  période  de  notre  histoire  répond 
telle  fnmillo  de  noms.    Quand  l'étude  des  noms  de  lieux 


(  a75  ) 

ne  s'étend  pas  à  Tenscmble  et  ne  multiplie  pas  autant 
que  possible  les  points  de  comparaison ,  à  moins  de  cir- 
constances locales  qui  eu  expliquent  le  sens ,  elle  ne  peut 
guère  s*élever  au-dessus  de  l'hypothèse  qu'à  la  condition 
d'av.oir  recours  aux  faits  historiques.  Examinons  donc  de 
quelle  manière  se  classent  les  vocables  de  notre  géogra- 
phie dans  leurs  rapports  avec  les  peuples  qui  ont  succes- 
sivement foulé  le  sol  de  l'Alsace. 

En  fait  de  noms  antiques  de  lieux  habités,  il  y  en  a 
trèe-peu  qui  remontent  jusqu'aux  Celtes  et  qui  nous  soient 
parvenus  sans  autre  altération  qu'une  flexion  grecque  ou 
latine.  ArgentorcUum ,  Strasbourg,  Argentovaria y  Hor- 
hourgj  ^^0^,  Elvetum ,  EU,  Broeomagus,  Brumath 
(l'endroit  du  marécage),  ^sovientum  (la  ville  des  prés), 
EbersmOnster ,  voilà  à  peu  près  tout  ce  que  nous  trouvons 
de  celtique  dans  notre  géographie  ancienne.  Mais  peut- 
être  faut -il  faire  remonter  jusqu'aux  Celtes  les  noms, 
profondément  altérés  du  reste ,  terminés  en  it^gen.  Cette 
finale  répond  à  la  désinence  d'aovm  (Peterlingen  =  Fa- 
iemtacum),  qui  est  la  forme  gallo-romaine  de  Vek  celtique 
(gwmiek,  le  vignoble,  gwemek,  l'aunaie.  d'où  Vigny  et 
Vemy).  Dans  la  partie  romane  de  la  province  la  finale 
mgen  se  rend  par  ans,  comme  Pfefiingen  =  Phaffans , 
tandis  que  dans  la  Lorraine  acum  devient  ange  après  avoir 
été  inge9i  :  PcUemia^mm  =  Pétrauge ,  dont  la  forme  fran- 
çaise est  Périgny. 

De  même  le  latin  ne  se  renconti'c  sans  mélange  que 
dans  un  très-petit  nombre  de  nos  noms.  On  cite  Tabemœf 
Saveme,  Stabula,  Bantzenheini ,  Columbarium,  Colmar, 


(  27(î  ) 

ou ,  comme  ont  parle  longtemps  les  populations  romanes 
de  TAlsace,  de  la  Lorraine  et  de  la  Suisse,  la  ville  de 
Colombier, 

Par  contre  la  terminaison  wifler^  vnhr  (villa,  villarc), 
génëralement  déterminée  par  un  nom  de  personne  à  ra- 
dical germanique,  prouve  que  pour  coloniser  T Alsace, 
TËmpire  romain  a  fait  de  larges  emprunts  aux  popula- 
tions allemandes.  Il  faut  sans  donte  faire  remonter  à  la 
même  période  quelques  noms  en  dorff  et  en  hoven,  qui 
répondent  aux  expressions  latines  de  curia  et  de  ctêrtis, 
et  même  de  villa,  comme  Hugshoven  =  Hugonis  ctêria  = 
Honcourt ,  Lnffendorf  =  Levoncourt ,  Didenhoven  = 
Thionville,  Goersdorf  =  Gerlagesvilare ,  Rimsdorf  = 
Rimovillare,  Dans  la  partie  romane  de  la  province ,  vriller 
peut  avoir  pour  équivalent  magny  (mansionile)  :  Bem- 
hardswiller  =  Bellemagnj.  Tout  cela  démontre  com- 
bien était  rapproché  le  sens  primitif  de  villa,  de  curti^t 
et  de  ma/nsionile. 

Puis  viennent  les  noms  en  keim  qui  appartiennent  à  la 
période  germanique ,  mais  qui  ne  se  produisent  qu'au  fur 
et  à  mesure  que  nos  campagnes  se  repeuplent  après  la 
longue  période  des  invasions.  C'est  peut-être  après  les 
dénominations  de  la  géographie  physique ,  cette  fcunille 
de  noms  qui  présente  le  plus  de  radicaux  celtiques ,  les 
Allemands  s'étant  souvent  bornés  à  joindre  leur  substantif 
heim  au  nom  primitif  du  canton ,  de  la  forêt,  de  la  colline , 
du  ruisseau  où  ils  fixaient  leurs  demeures ,  comme  Aven- 
heim  (de  abh,  ave,  eve,  eau),  dans  le  canton  de  Truch- 
tersheim ,  où  se  rencontre  encore  aiyourd'hui  une  source 


(  277  ) 

remarquable.  Mais  cela  ne  veut  pas  dire  que  le  premier 
radical  des  noms  en  heini  ne  puisse  pas  être  allemand  : 
Bergheim ,  la  demeure  de  la  montagne ,  Ingmarsh'eim ,  la 
demeure  d*Ingmar. 

Cette  esquisse,  dont  presque  tous  les  traits  sont  em- 
pruntés à  M.  Houzé ,  indique  les  grands  faits  qu'on  peut 
tirer  de  Tétude  de  nos  noms  de  lieux.  Il  ne  faut  pas  son- 
ger à  en  appliquer  les  principes  avec  une  rigueur  absolue  : 
dans  une  province  où  les  races  celtique ,  gallo-romaine , 
allemande  se  sont  touchées  ou  se  touchent  encore  de  si 
près,  des  noms  peuvent  emprunter  leur  désinence  tantôt 
à  Fun ,  tantôt  à  Tautrc  peuple ,  substituer  à  une  flexion 
gallo-romaine  une  finale  latine  :  Theodherctacum  =  Theot- 
hertovUlare  =  Diettwiller  ;  ou  à  une  finale  latine  un 
vocable  allemand  :  BruningaviUare  =  Pringheim  ,  Stoz- 
zcfvtlare  =  Stotzheim  ;  et  par  Teffet  de  circonstances 
particulières,  certains  noms,  quoique  d'origine  allemande, 
peuvent  prendre  une  terminaison  latine ,  comme  Bisch- 
wîller  =  Bîschofswiller ,  et  non  Bischhcim  =  Bischofs- 
heim. 

En  gros  les  exceptions  confirment  la  règle,  et  si  en 
Alsace  cette  règle  se  montre  assez  précise  pour  permettre 
de  déterminer,  à  défaut  d'autres  documents,  l'époque 
approximative  où  remonte  une  localité  donnée,  à  quel 
peuple ,  à  quelles  formes  politiques ,  à  quel  système  d'ad- 
ministration elle  doit  son  origine .  c'est  un  résultat  assez 
considérable    pour    que    nous    soyons    roconnaissant^    h 

M.  Houzé  de  nous  avoir  ouvert  et  fravé  la  voie. 

X.  M. 


(  278  ) 
VARIÉTÉS. 


Société  littéraire  de  Strasbourg. 

Du  mui»  de  novombre  1864  au  mois  de  niai  1865,  lu  Socit^té  lillé* 
rnire  a  donné  leis  preuves  les  plus  évidentes  de  son  désir  d'accli- 
Hiater  détiuitivcment  à  Stra:$bourg  la  <  lecture  publique.*  L'atten- 
tion empressée  du  publie  n'a  certes  pas  fait  défaut  à  ceux  qui  se 
sont  aventures  à  réagir  contre  les  traditions  d'insouciance  litté- 
raire et  scicntiflque  qui,  depuis  un  certain  nombre  d'années, 
avaient  pris  droit  de  cité  au  milieu  de  nous  et  nous  ne  pouvons, 
pour  notre  part,  cjuc  notis  féliciter  trôs-vivcmont  de  ces  tenta- 
tives, de  jeter  en  aliment  à  la  curiwité  autre  chose  que  la  litté- 
rature des  petits  journaux.  Mais  il  nous  faut  bien  avouer  aussi 
que  l'épreuve  no  nous  parait  pas  décisive,  que  l'émulation  jetée 
dans  le  public  ne  nous  semble  pas  bien  ardente,  que  les  audi- 
teurs rentrent  plus  dans  la  catégorie  des  écouteurs  bienveillants 
que  dans  celle  des  élèves  attentifs  ou  des  critiques  autorisés. 
Nous  ne  fiiisons  certes  pas  cette  observation  pour  diminuer  lu 
valeur  d'une  institution  qui  nous  semble  très-heureuse,  mais 
uniquement  pour  rechercher  les  raisons  de  cette  espèce  de  mol- 
lesse avec  laquelle  beaucoup  accueillent  ces  lectures  et  de  l'ab- 
sence complète  d'enthousiasme  dans  les  auditoires.  Cette  maladie 
d'insouciaucc  doit  évidemment  tenir  à  des  causes  sérieuses  qui 
facilitent  son  développement,  et  dès  lors  il  est  de  notre  devoir 
de  découvrir  le  spécifique  le  meilleur  à  lui  opposer. 

Est-il  admissible  logiquement  que  lorsque  des  professeurs  dis- 
tingués, des  hommes  de  lettres  émérites,  des  amateurs  de  talent 
se  présentent  devant  le  public  avec  des  leçons  soigneusement 
méditées  sur  des  sujets  intéressants,  il  ne  se  produise  aucun 
mouvement  d'opinion  qui  encourage  ces  efforts? 

Est-il  admissible  que  l'auditoire  du  premier  jour  reste,  presque 
sans  variation,  le  môme  pendant  quatre  mois  et  ne  s'agrège 
aucun  élément  nouveau  attire  par  l'utilité  d'une  entreprise  litté- 
raire? 

Est-il  admissible  enfin  que  dans  une  ville  qui  a  occupé  pendant 
si  longtemps  une  place  brillante  parmi  les  plus  savantes,  une  ville 


(  279  ) 

])i)urvii('  (1*1111  recteur  cl  MtMtinii  faciillùs,  on  uo  trouve  d'ardeui 
audituiro  «[ue  parmi  les  femmes,  el  (|ue  tout  ce  (fui  esl  jeune  et 
voud  pur  ëlat  au  travail  de  la  pensée  se  tienne  éloigne  de  cua 
lectures  ? 

Quelque  pénible  ({u'en  soit  Taveu,  n'hésitons  pas  ù  le  dire: 
Malgré  le  dévouement  des  professeurs,  malgré  la  masse  flottante 
déjeunes  inlelligcnce.s  que  renferme  notre  université,  les  lec- 
tures puhliipies  n'ont  produit  aucun  résultat  sensible  sur  les 
goûts  de  la  population.  Uuelle  est  donc  la  vraie  cause  du  mal? 

Avant  de  formuler  nos  conclusions,  il  est  de  notre  devoir  de 
donner  acte  à  M.  Spacli  de  la  déférence  flatteuse  qu'il  a  montrée 
pournoj  conseils  eu  étudiant  plusieurs  des  chefs-d'œuvre  do  la 
littérature  allemande,  suivant  les  observations  que  nous  nous 
étions  permis  de  lui  soumettre  dans  le  n*  10  du  Biblio^aphe  de 
ltM4,  cl  nous  remplissons  d'autant  plus  volontiers  ce  devoir  ijue 
le  succès  do  ces  leçons  nous  autorise  ù  penser  que  si  nous  avions 
bien  apprécié  l'iutérôt  de  ces  études,  nous  n'apprécions  non 
moins  bien  l'utilité  des  réformes  ouxqnelles  il  nous  semble  urgeni 
que  la  Société  littéraire  pourvoie  si  elle  tient  à  cœur  de  donner 
une  existence  déflnitive  ù  dos  «  lectures  publiques.  > 

Si  l'on  examine  sans  parti  pris  l'état  de  l'opinion  en  matière 
littéraire,  il  nous  sembhi  douteux  ({u'on  y  piii^isc  trouver  autre 
chose  qu'une  indilTérence  caractérisée  pour  les  admirations  tra- 
ditionnelles, et  une  grande  curiosité  pour  ce  mouvement  immense 
qui  nous  ]>ou8se,  dans  la  presse  et  dans  les  livres,  depuis  unt; 
trentaine  d'années.  Ce  point  admis,  il  nous  semble  dangereux 
de  placer  les  iecturett  publiques  en  dehors  des  conditions  néces- 
saires iK>ur  les  rendre  utiles  par  la  popularité  qu'elles  pourraient 
acquérir  et  de  vouloir  remonter  en  quelque  sorte  le  courant  de 
l*opioion  au  lieu  de  l'accompagner.  Or,  il  nous  semble  évident 
que  les  cours  que  nous  avons  entendus,  sans  pouvoir  prêter  à 
aucune  critique*  isolée,  car  chacune  de  ces  lectures  rentre  fort 
légitimement  dans^uu  programme  littéraire,  ne  flattent  en  rien 
les  préoccupations  du  public.  Ce  qu'il  demande  à  entendre  à  tout 
prix,  c'est  une  solution  raisonnée  et  savante  des  problèmes  jour- 
naliers ((uo  son  activité  rencontre  sur  ses  pas;  ce  qu'il  demande. 
c*est  un  guide  autorise  qui  se  jette,  lui  aussi,  dans  le  mouvemeiil 
d'analyse  critique  qui  nous  emiiorle  et  lui  fasse  toucher  du  doigt 
les  causes  «'t  les  efl'ets  des  fluctuations  au  milieu  desquelles  nous 


(  280  ) 

vivons.  Si  la  Sociéle  litleraire  veut  se  tenir  ferme  sur  lo  terrain 
purement  littéraire  qu'elle  exploite  presque  exclusivement , 
qu'elle  se  préoccupe  plus  des  auteurs  voisins  de  1789  ot  de  1830 
(jue  de  ceux  qui  ont  brillé  du  temps  de  Périclès,  d'Auguste  ou  do 
Louis  XIV.  Rien  de  mieux  que  les  érudits  de  loisirs  se  retrempent 
aux  sources  classiques  du  beau  et  du  vrai ,  mais  nous  ne  croyons 
pas  nous  tromper  en  afDrmant  que  le  public  qui  consent  à  donner 
une  heure  par  semaine  à  un  cours  littéraire,  n'emporte  aucun 
savoir  précis  de  ces  séances  et  ne  retient  aucun  enseignement  de 
ces  revues  rétrospectives  sur  l'histoire  de  l'esprit  humain.  Lors- 
que, rentré  chez  lui ,  un  dé  ces  auditeurs  trouve  sous  sa  main 
Gh&teaubriand,  Balzac,  Alfred  do  Musset,  Victor  Hugo,  Alfred 
de  Vigny,  Lamartine,  ou  bien  encore  le  roman  de  la  veille  qu'il 
voit  signé  George  Sand  ou  Mérimée,  il  le  lira  avec  plaisir,  mais 
souvent,  sans  autre  guide  que  des  notions  littéraires  fort  incom- 
plètes. A  notre  avis,  le  meilleur  et  le  plus  utile  de  la  tÀcbe  des 
membres  savants  de  la  Société  littéraire,  serait  de  s'emparer  un 
peu  de  la  direction  critique  des  œuvres  contemporaines  en  l'é- 
clairant des  lumières  que  lesjgpiodèles  anciens  leur  fournissent 
d'une  manière  si  sûre. 

Mais  ce  que  nous  préférerions  encore,  ce  serait  une  préoccupa- 
tion littéraire  moins  excluaive.  Si  notre  souvenir  est  exact,  le  pro- 
gramme que  M.  le  Recteur  traçait  en  ouvrant  ces  cours ,  n'a  pas 
été  sui\d  comme  nous  l'espérions.  Qu'est  devenue,  par  exemple, 
la  leçon  sur  la  philosophie  contemporaine  que  nous  attendions 
avec  une  légitime  impatience?  Nous  n'avons  rien  entendu  qui  se 
rapport&t  soit  au  spiritualisme,  soit  au  pantliéisme,  soit  au  natu- 
ralisme, soit  au  positivisme,  et  cependant  c'est  bien  au  milieu 
«les  irritantes  controverses  de  tous  les  ^sternes  que  nous  nous 
agitons  aujourd'hui.  On  les  porte  dans  la  chaire  sans  les  expli- 
quer, dans  les  livres  sans  les  commenter:  ne  serait-ce  pas  aux 
hommes  qui  ont  vécu  et  assisté  à  la  naissance  de  quelques-unes 
de  ces  théories,  à  les  éclairer  des  lumières  defleur  expérience  et 
de  leur  loyauté  ?  Le  terrain  serait-il  trop  brûlant,  nous  en  indi- 
querons facilement  d'autres. 

Sans  aller  plus  loin  que  1830,  l'histoire  française  ou  européenne 
ne  serait-elle  pas  une  source  abondante  d'éfudes  du  plus  vif  inté- 
rêt? Lo  Directoire,  les  Cent  Jours,  l'éducation  parlementaire  du 
'pays ,  de  181.5  à  1830,  donneraient  facilement  matière  à  des  leçons 


(  ^1  ) 

du  plus  sérieux  et  du  plus  piquaut  atlrait  ;  pourquoi?  parce  que 
nous  procédons  de  tout  cela  et  que  nous  avons  la  maladie  des 
études  pratiques.  C'est  cette  domination  un  peu  tyrannique  que 
l'utilitarisme  exerce  sur  nous  et  qu'on  voudrait  vainement  dé- 
truire par  la  pure  contemplation  des  choses  littéraires  qui  nous 
fait  regretter  qu'aucune  place  n'ait  été  donnée  aux  études  écono- 
miques. Cette  science -là,  dans  tes  données  .élémentaires,  est 
accessible  à  tout  le  monde  et  n'a  pas  la  mine  revôeho  dont  on  la 
pare  trop  souvent.  Ne  pensez-vous  pas  que  lorsque  l'attention 
universelle  est  forcement  attirée  par  les  traités  de  commerce, 
les  grandes  entreprises  de  crédit,  les  associations  de  toutes 
sortes,  que  lorsqu'un  mouvement  générai  emporte  vers  la  prati 
que  de  ces  questions  les  classes  ouvrières  elles-mêmes,  il  ne  soit 
pas  opportun  de  s'emparer  de  tous  ces  faits  qui  nous  entourent 
et  de  les  expliquer  en  public  par  les  théories  si  intéressantes  de 
la  production  et  de  la  consommation?  Faites-en  l'expérience, 
vous  verrez  do  quelle  curieuse  animation  seront  pris  les  audi- 
toires. 

Nous  faisons-uous  illusion  et  la  Société  littéraire,  arrêtée  par 
son  titre  mùme,  ne  pourrait-elle  pas  s'engager  dans  une  entre- 
prise de  cette  nature?  Mais  la  liltéraluro  est  bien  élastique  et  nul 
ne  se  plaindrait  que  la  Société  élargit  sa  sphère  d'activité. 

Toutes  ces  observations,  nous  les  faisons  avec  une  double  con- 
viction :  la  première,  qu'elles  portent  en  elles  le  germe  d'une 
féconde  utilité  des  lectures  publiques;  lasecondf,  c'est  que  la 
Société  littéraire  renferme  dans  son  sein  des  aptitudes  très-nom- 
breuses pour  traiter  avec  ampleur  et  talent  toutes  les  questions 
que  nous  avons  indiquées. 

Puissent  les  lectures  de  cet  hiver  donner  raison  à  nos  conseils 

et  À  nos  espérances  ! 

Y. 

V:    * 

Uk  MoRéRi  CONSACRÉ  PAR  VoLTAiRK.  —  II  y  a  quelque8  jouf» ,  un 
des  professeurs  le»  plus  dlstingnés  du  lycée  de  Colmar,  M.  Th.  Le- 
elairo,  faisait  une  recherche  dans  sou  Moréri  (édition  de  Bâte,  1732. 
en  6  volumes ,  avec  3  volumes  de  supplément  do  1743-1745),  provenant 
d(t  la  bilitiothèqnc  de  M*  Bruges  ,  avocat  nu  conseil  rouvcruin  d  Al- 
sace et  père  <Iu  conseiller  du  mi^me  nom.  Il  trouva  dans  le  tome  II 


(  ÛS2  ) 

<lu  RU|ipl(^niont  nn  billot  ainsi  conçu,  qui  Rombln  do  In  inaiii  do  C«d 
lini  : 

•  M.  do  Voltaîro  snpplio  M.  Brnjço»  do  vouloir  bien  lui  onvoïor  !«• 
<  tome  5  du  Dirtionairo  do  Morcri  do  l'édition  de  Ti/lle,  et  le  Kuplé- 
•  ment.  * 

,  Le  Bibliographe  s'empresse  do  faire  ses  compliments  à  M.  Lcclairo. 
Il  possède  nn  exemplaire  de  Moréri  qui  pourra  bion  Otro  couché  dt>f. 
maintenant  sur  le  carnet  don  degiderata  de  plus  d'un  amateur  pour 
avoir  RcrvI  à  Voltaire,  «ans  compter  que  la  note  «lui  raccompagne 
permet  de  placer  M* Bruges,  avec  M*  Dupont,  parmi  ces  savants  Ju- 
riscouDultos  do  Tanclen  barreau  do  Colmar  chez  lesquels  l'illustre 
écrivain  trouva  tant  de  secours  pour  la  composition  de  ses  Annales 
de  V empire. 

* 


W      Vi 


Une  trouvaille  intéressante  a  été  faite  récemment  à  la  hibliothéqno 
de  Bàle.  C'est  une  poésie  du  poGte  strasbourgeois  Sébastien  Braud  , 
l'auteur  du  Narremehiff,  relative  à  l'aréolithe  t<Jnibé  à  Kusis^heim  lo 
17  décembre  1492. 


V.' 

•  •         ■• 

W     -A* 


Un  portrait  de  Kepplor,  grandeur  nature,  se  trouve  à  la  biblio- 
thèque de  Strasbourg.  Dans  une  ancienne  biographie  de  Kepplor 
parnc  à  Leipzig  en  171H  sous  le  patronage  de  l'empereur  Charles  Vf, 
ce  portrait  est  relaté  comme  lo  meilleur  de  tous  ceux  qui  ont  eu- 
faits. 

II  appartenait  au  professeur  Berneggor,  un  intime  ami  do  Kopplor, 
qui  le  donna  eu  IG^l  à  la  bibliothèque,  encore  du  vivant  do  Kepplor. 
De  ce  portrait  ou  fit,  en  1G20  ot  plus  tard,  un  certain  nombre  do 
copies,  qui  n'ont  aucune  valeur  spéciale.  On  vient  aujourd'hui 
de  le  reproduire  par  la  photographie. 

{LiterartMche»  Convernatimi^hloit .) 


.V. 


■  BiBMOTiièQUK  DK  STRASBOURG.  —  M.  Augusto  Saum ,  inspecteur 
vérificateur  de  la  librairie  étrangère  et  sons-chef  de  division  h  la 
préfecture  du  Ban-Rhiu,  vient  d'être  nommé,  par  arrêté  do  M.  le 
maire  do  Stras^bourg,  bibliothécaire  do  la  ville,  on  remplacement  do 


(  283  ) 

M.Alfred  Schweighsenser,  archIviAto  paléographe,  dém  irai  on  n  aire 
Nom  n'avons  pas  à  apprécier  les  motifs  qni  ont  poussé  M.  Schweig- 
bisnseràse  démettre  aussi  subitement  de  fonctions  que  ses  goûts, 
i^atant  que  ses  titres  universitaires,  ses  profondes  connaissances 
bibliographiques  et  sa  vaste  érudition  devaient  lui  faire  chérir;  nous 
ne  pouvons  que  regretter  sincèrement  cette  fAcheuso  détermination. 

Son  luocefseur  mettra,  nous  n'en  doutons  pas,  dans  l'exercice  de 
■••  nouvelles  fonctions  ,  tout  son  zèle  et  tonte  son  activité,  et  nous 
osons  espérer  qu'il  continuera  l'impulsion  donnée  par  M.  Schweig- 
h«nser  pour  compléter  à  la  bibliothèque  tout  ce  qui  touche  à  la  lit- 
térature française  et  aux  beaux-arts,  deux  parties  trop  négligées  par 
•es  prédécesseurs. 

Qu'il  se  garde  surtout  d'oublier  que  la  bibliothèque  de  Strasbourg 
appartient  A  l'étude,  qu'elle  n'a  été  fondée  que  dans  ce  but,  que  les 
savants,  les  érudits,  les  écrivains,  en  un  mot,  tous  les  travailleurs, 
doivent  seuls  composer  son  public  et  que  Jamais  elle  ne  doit  tomber 
«a  niveau  d'un  cabinet  de  lecture  on  devenir  un  chanffoir  c  pour  les 
«  oisifs  qui  savent  lire ,  cette  tourbe  do  lecteurs  qu'on  nomme ,  hélas  ! 
•  le  public  I , comme  l'a  dit,  avec  tant  de  raison,  M.  Paul  Lacroix, 
le  savant  conservateur  de  la  Bibliothèque  de  l'Arsenal.  C.  M. 


BULLETIN  MENSUEL  D'ALSATICA. 


170.  Les  Doctrines  positivistes  eu  France.  Etude  sur  les  œuvres  phi- 
losophiques de  MM.  Littré ,  Renan,  Tainc  et  About,  par  M.  l'abbé 
A.  Gnthlin.  Paria  f  1865.  Typog.  Le  Roux,  à  Strasbourg.  Or.  in-8», 
XVM78  p. 

Cet  ouvrage  a  été  pulilié  en  maji'urn  partie  dans  lu  Revue  raîhoUqv*  de 
VAlsact.  M.  Lillré  est  l'organÎMitear  définitif  des  doctrines  positivistes  insti- 
taées  par  H.  Comte.  M.  Renan  en  est  le  Troubadour,  M.  Taino,  ie  Kénippr. 
171  Les  éditions  et  les  traductions  de  la  collection  hippocratique,par 
le  D'  Kissen.  Strasbourg,  t;fp.  de  0.  Silbernuinn,  18C5,  ln-8*,  23  p. 
Extrait  de  la  Gatetlt  médicale  de  Sîra$bourg. 
172.  Un  regard  sur  l'Alsace  (poésie),  par  Charles  Dubois.  Strasbourg, 
typ.  Christophe,  1865,  in-8«,C  p. 
Extrait  du  Maniirttr  du  Baf-nhin. 


(  284  ) 

173.  Le  Minnetinger  Hartmann  von  Aue,  par  Louis  Spach.  Strag- 
bourg,  typ.  de  V*  B erg er- Levraut t,  18d5;  In-8",  65  p. 

174.  Le  Vaincu  de  Zama à Oarthage et  sur  la  terre  d'exil,  par  Ed.  Go* 
guel.  Strasbourg ,  typ.  de  V'  Berger-Levrault  t  1865;  in-8*,  55  p. 

175.  Les  Vies  maltienreuiie<*.  La  Paysanne  (Jeanne),  par  M.  Fée. 
Typ.  de  V*  Berger- LevrauH ,  1865  ;  in-8o,  61  p. 

1^1  II-*  i73  ft  175  «ont  extraiu  du  BullHin  Uitiratre,  loms  II ,  2*  lirniisoii. 

176.  Excursion  de  la  Société  phiiomatique  TOgéso-rhénane,  Ies3  ,4. 
5  et  6  février  1865,  parleD'Kirschleger.  Streubourg.typ.  Chri/ttophe^ 
1865;  in-18.  23  p. 

Exlrsitdu  Monileurdu  Bat-Rhin. 

177.  Esquisse  d'un  projet  de  loi  sur  l'instruction  primaire,  fondé  sur 
le  principe  de  la  liberté,  précédée  d'un  avant>propos  et  d'un  ex- 
posé des  motifs.  Parié,  1865;  typ.  Silbermann  ;  in-8*,  16  p. 

178.  Badische  Qeschichte  bis  znm  Ende  des  Mittelalters ,  von  Karl 
Friederich  Vierort.  Tûbingen,  1865;  in-8^  XII-509  p.  —  9  fr. 

179.  Niederbronn  et  ses  environs,  par  le  D'  Knhn,  fils.  Strasbourg, 
typog.  de  F*  Berger-Levrault^  mai  1865;  in-18, 145  p.  ;  1  planche  et 
1  carte. 

180.  Exposé  des  travaux  de  la  Chambre  de  commerce  de  Strasbourg. 

Années  1863,  1864,  1865.  Strasbourg  ,  typog.  de  V  Berger-Levrault  ; 

gr.  in-8*,  46  p. 

loduttrie  cotaDoière.  —  Enquêtes  rsIsUves  sdx  courtiers  de  marchindises. 
an  laiix  de  l'intérêt  de  l'argent,  à  la  circalaliou  monétaire  ei  fiduciaire.  — 
Traité  entre  la  France  et  la  Prusse.  —  Questions  de  navigation.  —  Clieoiins 
de  fer.  —  Service  postal.  —  Houilles  étrangères.  —  Assiette  do  l'impôt  «ur 
les  établissements  industriels.  —  Chambre  cousnltative  de  Bischwillcr.  — 
AlcooDi  hollandais,  gare  d'Austerlitz.  —  Hôtel  de  commerce.  —  Rapports 
périodiques. 

181.  Die  verlorenen  Schriften  des  Aristotelea,  von  Emil  HeitK,  Pro- 
fesser am  protestantischen  Qymnasinm  in  Strassbnrg.  Leipzig  ^ 
1865;  in-8*,  318  p.  —  8  fr.  Strasbourg  ^  lib.  C.  P.  Schmidt. 

188.  Znr  Llteratur  Johann  Fisoharts.  Kleine  BeitrAge  von  D^  \ilmar, 
8te  Auflage.  Francfort^  1865;  gr.  in-8%  55  p.  —  2  fk-.  Strasbourg, 
Uh,  de  V*  Berger-Levrault. 

I.  Zur  Lileratar  des  Bieneokorheii.  —  II.  Die  Reimsldcke  im  Réveille- 
Mstin  oder  Wacht  frOh  suF.  —  lli.  Anmshniing  lur  cbristiichcn  Kindenucht. 
—  IV.  Erinalinung  «n  die  Biindpfibsllcr.  —  Y.  Vorbericbt  znm  Ismenius.  — 
VI.  Kleinc  Notizen  zur  Fiscliartliteratiir.  — Vif.  Zur  Orthographie  Fiscliartf. 


NuMÉaofl  11  BT  IS  ■  D  C  C  C  L  X  V  Movbmbbb-D Acbmbrb 


LE 


BIBLIOGRAPHE  ALSACIEN 


GAZETTE 

LITTÉRAIRE,  HISTORIQUE,  ARTISTIQUE 
NOTICE  NÉCROLOGIQUE. 

M.    HUGOT. 

M.  Hugot,  bibliothécaire- archiviste  de  la  ville  de  Col - 
mar,  est  né  à  Strasbourg,  le  26  août  1805.  En  1829,  il 
eutra  à  TÉcole  des  chartes;  il  en  sortit,  en  1831,  avec 
le  diplôme  d^archivistc-paléographe.  Jusqu'en  1837,  il 
occupa  une  place  d'archiviste  aux  archives  de  la  cou- 
ronne, époque  à  laquelle  il  fut  nommé  à  Colmar.  En 
1889,  il  fonda  dans  cette  ville  une  société  littéraire  qui 
dura  jusqu'en  1855.  En  1847,  il  créa  le  Musée  Schcen- 
gauer,  qui  n'est  pas  l'un  des  moins  intéressants  de  la 
province.  —  Sous  son  administration,  la  bibliothèque 
s'enrichit  de  plus  de  6,000  ouvrages;  près  de  10,000 
médailles,  jetons,  classés  avec  un  soin  infini  sont  venus 
enrichir  les  collections  existantes  ;  600  manuscrits  ont  été 
catalogués  avec  une  grande  sûreté  d'érudition  dont  témoi- 


(  286  ) 

gnent  les  notes  étendues  qui  accompagnent  les  principaux 
d'entre  eux  ;  enfin  les  collections  ethnographiques  d'anti- 
quités gallo-romaines  et  celtiques,  etc.,  ont  été  créées. 

Nous  avons  nous-même  déjà  annoncé  que  M.  Hugot 
laissait  en  manuscrit  un  remarquable  travail  :  la  Préfec- 
ture de  Ilaguenau  et  la  Décapole  d* Alsace.  M.  Brièle  nous 
fait  connaître  que  ce  travail  n'est  pas  le  seul ,  qu'il  y  a 
en  outre  une  collection  considérable  de  notes  bibliogra- 
phiques, un  glossaire  de  l'idiome  de  la  haute  et  basse 
Alsace  pendant  les  XIIP  et  XIV*  siècles ,  des  recherches 
sur  l'iconographie  des  saints ,  etc. ,  etc. 

M.  Hugot  sentit  les  premières  atteintes  de  son  mal  en 
1862;  l'année  suivante,  il  dut  abandonner  ses  travaux 
pour  aller  demander  à  un  frère  tendrement  aimé  les  soins 
que  réclamait  son  état.  Le  7  juin  1864,  une  méningite 
aiguë  l'enleva  à  son  frère  et  à  ses  nombreux  amis. 

Le  cadre  de  notre  petite  gazette  ne  nous  ayant  pas 
permis  de  reproduire  m  extenso  l'article  biographique  de 
M.  Brièle,  inséré  dans  la  Bibliothèque  de  VÉcole  des 
chartes  (année  1865,  4*  livraison),  l'auteur  nous  pardon- 
nera d'en  avoir  extrait  ces  quelques  notes. 

L'homme  le  mieux  doué,  lorsqu'il  a  la  conscience  de 
sa  valeur,  n'^habite  pas  une  petite  ville  de  province  pen- 
dant vingt-six  ans  sans  faire  naître  certains  petits  griefs. 
Il  eût  fallu  à  M.  Hugot  un  centre  d'activité  plus  grand , 
l'émulation  lui  manquait.  A  Colmar,  il  était  au-dessus 
de  sa  position,  c'est  ce  qu'avouait  encore  tout  récem- 
ment le  directeur  de  la  plus  importante  des  publications 
périodiques  littéraires  de  l'Alsace. 


(  287  ) 

Cet  aveu  est  un  hommage  rendu  à  M.  Hugot,  les 
petites  rancunes  se  sont  évanouies,  et  il  ne  reste  plus 
que  des  regrets  pour  le  savant  que  Colmar  vient  de 
perdre. 

n  serait  à  désirer  atgourd'hui  que,  dans  l'intérêt  de 
notre  histoire  provinciale,  les  manuscrits  de  M.  Hugot, 
qui  sont  entre  les  mains  de  son  frère ,  ne  fussent  point 
perdus.  Leur  publication  serait  le  plus  beau  monument 
que  la  ville  de  Colmar,  si  «reconnaissante  de  tous  les 
services  qui  lui  sont  rendus,»  pût  élever  à  la  mémoire 
du  savant  qui  fit  tant  pour  elle  et  qui  alliait  si  bien  à  une 
érudition  aussi  vaste  que  profonde  une  nature  d'artiste , 
c'est-à-dire  l'honnêteté ,  la  délicatesse ,  l'enthousiasme  et 
l'esprit.  C.  M. 


LES  TABLEAUX  DE  SCHŒNGAUER  AU   MUSÉE 

DE  COLMAR. 

Le  musée  de  Colmar  a  reçu  dernièrement  la  visite  de 
M.  A.  Eigner ,  conservateur  du  musée  d'Augsbourg ,  ac- 
compagné de  M.  Ed.  His-Heusler,  l'un  des  membres  les 
plus  éclairés  de  la  commission  du  musée  de  Bâle.  Nulle 
visite  ne  pouvait  être  plus  utile  pour  les  collections  de 
Colmar.  Les  curieux  qui  aiment  savoir  comment  le  beau 
s'est  peu  à  peu  dégagé  des  profondeurs  de  l'âme  hu- 
maine et  qui  s'occupent  de  l'histoire  de  l'art,  connaissent 
les  difficultés  que  présente  l'étude  des  origines  de  l'art 
allemand ,  représenté  à  Colm&r  par  tant  d'oeuvres  remar- 


(  288  ) 

quableâ.  Ainsi  que  feu  M.  L.  Hugot  Ta  fait  observer  avec 
tant  de  justesse  dans  son  Livret-indicateur  du  musée  de 
Colmar,  que  ,  par  parenthèse  ,  il  serait  bien  à  désirer  de 
voir  réimprimer,  les  écoles  primitives  de  l'Allemagne 
sont  pour  ainsi  dire  restées  indépendantes  de  toute  tra- 
dition; car  elles  n*ont  pas  connu  Tantique  et  s* étaient 
dégagées  de  Tinfluence  byzantine.  Leurs  œuvres  sont 
donc  jusqu'à  un  certain  point,  pour  me  ser\'ir  des  expres- 
sions mêmes  de  M.  Hugot ,  de  véritables  créations  spon- 
tanées de  l'Europe  occidentale ,  bien  propres  à  caracté- 
riser 6on  génie.  A  ce  titre  on  peut  considérer  les  plus 
anciens  maîtres  comme  de  vrais  révélateurs.  Tel  est,  entre 
autres ,  Martin  Schœngauer.  L'un  des  premiers  représen- 
tants  de  l'école  de  Souabe ,  il  date  d'une  époque  où  la 
technique  à  ses  débuts  n'avait  pas  encore  créé  ces  types 
nécessaires  qui  donnent  aux  diverses  écoles  leur  carac- 
tère et  leur  originalité.  Lui-mcmc  se  montre  hésitant  :  il 
tâtonne ,  il  essaie ,  il  cherche  à  serrer  de  plus  en  plus  la 
forme  qui  rend  le  mieux  sa  conception  de  Tidéal.  De  là, 
dans  son  œuvre  cette  inégalité  qui  a  dérouté  les  hommes 
les  plus  compétents ,  et  qui  a  suggéré  sur  le  même  ta- 
bleau les  opinions  les  plus  divergentes. 

Je  le  répète,  la  visite  de  M.  Eigner  était  une  véritable 
bonne  fortune.  Indépendamment  de  sa  position  au  musée 
de  la  ville  d'où  les  Schœngauer  de  Colmar  tiraient  leur 
origine,  M.  Eigner  est  lui-même  artiste  et  peut-être  le 
plus  habile  restaurateur  de  tableaux  de  notre  temps. 
Comme  tel  il  a  eu  entre  les  mains  un  nombre  considé- 
rable de  tableaux  de  l'école  de  Souabe,  et  mieux  que 


(  289  ) 

personne  au  monde  il  a  pu  se  rendre  compte  du  faire  et 
de  la  manière  de  chacun  de  ses  artfstes.  M.  His ,  de  sou 
côté,  formé  par  la  contemplation  journalière  des  incom- 
parables richesses  du  musée  de  Bâle  et  par  de  nombreux 
voyages,  s'est  fait  connaître  par  la  restitution  à  Thistoire 
de  la  peinture  d'un  des  meilleurs  disciples  de  Martin 
Schœngauer,  Hans  Fries,  qu'une  notice  publiée  dans  les 
Curiosités  d'Alsace  a  suffisamment  fait  connaître  parmi 
nous,  n  faut  le  tact  et  les  connaissances  spéciales  de  ces 
messieurs  pour  saisir  le  fil  qui  permet  de  suivre  un 
vieux  maître  dans  l'évolution  de  son  talent ,  de  recon- 
naître son  dessin ,  sa  couleur,  sa  touche  dans  les  produc- 
tions les  plus  énigmatiques  de  son  pinceau. 

Pour  M.  £igner,  Schœngauer  se  trahit  par  sa  manière 
de  modeler  le  front  et  les  tempes,  de  dessiner  la  bouche, 
de  fendre  les  yeux ,  de  rendre  les  mains ,  de  former  les 
plis.  Si  une  peinture  où  Ton  peut  constater  ces  signes 
se  recommande  en  même  temps  par  la  noblesse  et  la  sim- 
plicité particulières  aux  compositions  du  maître  de  Colmar, 
son  origine  est  incontestable. 

Guidé  par  l'observation  la  plus  attentive,  M.  Eigner  a 
marqué  du  doigt  les  tableaux  de  Schœngauer  que  possède 
le  musée  de  Colmar ,  et  qu'il  a  trouvés  plus  nombreux 
qu'on  ne  pensait.  Il  était  étrange,  en  effet,  de  croire  que 
les  collections  de  la  ville  où  l'artiste  a  passé  sa  vie,  où  il 
a  formé  une  école  qui  ne  parait  pas  lui  avoir  survécu 
de  beaucoup  ,  fussent  réduites  à  n'avoir  de  lui  que  deux 
ou  troiç  tableaux  plus  ou  moins  authentiques.  H  se  peut 
que ,  pris  isolément ,  tel  de  ces  panneaux  ne  révèle  pas 


(  290  ) 

du  premier  coup  la  main  du  maître ,  mais  je  crois  que 
pour  dissiper  les  douces  il  suffit  de  classer  chronologique- 
ment rœuvre  entière  que  le  musée  renferme. 

Ainsi  il  faut  placer  en  tête ,  en  suivant  les  numéros 
et  les  indications  du  Livret  : 

133.  L'Annonciation . 

134.  La  Vierge  et  saint  Joseph ,  en  adoration  devant 
PEnfant. 

136.  Le  Christ  en  croix. 

135.  La  Vierge  et  saint  Jean  en  adoration  devant  le 
Christ  en  croix. 

131.  La  Ptetà^  admirable  tableau,  d'une  expression 
saisissante,  que  tant  d'analogies  rattachent  aux  précé- 
dents ;  l'artiste ,  déjà  maître  de  son  pinceau ,  en  a  fait  un 
chef-d'œuvre  de  noblesse  et  de  simplicité. 

Les  deux  volets  peints  des  deux  côtés  portant  : 

202.  L'ange  de  l' Annonciation. 
204.  La  Vierge  de  l'Annonciation. 
201.  La  Vierge  adorant  l'Enfant. 

203.  Saint  Antoine. 

Ces  dernières  œuvres  sont  de  véritables  perles,  et 
ce  qui  a  surtout  émerveillé  M.  Eigner ,  c'est  que  nulle 
retouche  maladroite  ne  paraît  avoir  adultéré  l'exécution 
du  maître. 

M.  Eigner  n'hésite  pas  à  attribuer  à  Schœngauer  et  à 
placer  aussi  haut  que  les  œuvres  précédentes ,  un  autre 
tableau  (168),  forme  oblongue,  que  sa  mauvaise  conser- 
vation avait  fait  placer  à  contre-jour,  et  qui  a  été  ^  peine 
remarqué  jusqu'ici.  C'est  le  devant  d'un  cofire  d'autel 


(  291  ) 
provenant  de  la  chapelle  du  Tempelhof,  près  de  Bergheim. 
Le  tableau  réunit  deux  si^ets  :  à  droite,  saint  George 
combattant  le  dragon ,  à  gauche ,  le  Précurseur ,  signa- 
lant Jésus  au  peuple  par  ces  mots  :  Ecce  a^ftius  Det,  Les 
deux  savants  visiteurs  ont  reconnu  dans  cette  œuvre  tous 
les  caractères  de  la  peinture  de  Schœngauer ,  le  dessin , 
la  couleur ,  le  sentiment ,  la  noblesse  et  la  vérité  de  Tex- 
pression ,  et  ces  qualités  sont  d'autant  plus  sensibles  que 
Texécution  a  été  remarquablement  soignée.  Certains 
traits  particuliers  rendent  aux  yeux  de  MM.  £igner  et 
His  ce  tableau  aussi  authentique  que  si  Schœngauer 
Tavait  signé  :  tels  sont  le  dragon,  en  tout  semblable  à  un 
monstre  reproduit  dans  un  tableau  du  musée  de  Bâle ,  le 
rocher  auquel  il  est  adossé ,  le  perroquet  qui  y  grimpe , 
les  menues  plantes  dont  la  terre  est  ornée ,  le  panache 
en  plumes  de  paon  qui  flotte  sur  le  casque  de  saint 
George. 

Quant  à  la  suite  des  stations  (114-130),  qui  ofirent 
tant  d*analogie  avec  la  passion  gravée  du  maître,  quoique 
Texécution  soit  assez  relâchée,  M.  Eigner  est  convaincu 
que  c'est  une  œuvre  exécutée  dans  l'atelier  de  Schœn- 
gauer et  sous  sa  direction.  La  composition  est  presque 
totyonrs  excellente .  et  doit  lui  être  attribuée  en  grande 
partie.  La  noblesse  de  la  plupart  des  têtes  semble  égale- 
ment indiquer  la  touche  du  maître.  M.  His-Heusler  croit 
même  reconnaître  dans  le  trait  vigoureux  qui  accuse  le 
dessin ,  le  tracé  à  l'aide  duquel  il  a  guidé  le  pinceau  no- 
vice de  ses  disciples ,  ou  la  correction  de  leurs  écarts. 
Le  fait  est  que  ce  trait  n'accompagne  que  les  parties  les 


(  292  ) 

pins  faibles  de  la  peinture ,  ou  celles  que  leur  peu  d'im- 
portance réservait  d*avance  aux  collaborateurs. 

Après  s'être  arrêtés  devant  la  charmante  statue ,  que , 
d*une  main  pieuse ,  M.  Aug.  Bartholdi  a  élevée  à  la  mé- 
moire de  Schœngauer  dans  le  préau  du  vieux  cloître  des 
Unterlinden,  les  deux  étrangers  ont  voulu  voir  encore  la 
célèbre  Madone  au  buisson  de  roses  qui  décore  aujour- 
d'hui l'autel  de  la  nouvelle  sacristie  de  Saint-Martin. 
Faut-il  le  dire  ?  de  toutes  les  productions  que  Colmar 
possède  de  son  peintre  ,  c*est  peut-être  celle  qu'ils  ont  le 
moins  admirée.  Avant  tout ,  M.  Eigner  a  constaté  plus 
qu'ailleurs  des  retouches  et  des  surcharges  modernes.  Le 
maître  se  retrouve  dans  les  rosiers  qui  caractérisent  son 
tableau ,  dans  les  oiseaux  qui  d'y  jouent ,  dans  les  deux 
angçs  qui  planent  dans  les  airs  en  soutenant  la  couronne 
céleste  de  Marie.  L'Enfant  est  très-beau ,  quoique  les 
chairs  paraissent  en  partie  repeintes.  Le  front  de  la  Ma- 
done rappelle  également ,  avec  un  peu  d'exagération ,  il 
est  vrai ,  le  modelé  de  Schœngauer  ;  mais  où  est  cette 
pure  et  noble  expression  qui  distingue  les  vierges  du 
musée  ?  M.  Eigner  pense  que  cette  oeuvre  maniérée  est 
l'une  des  dernières  du  maître.  Si,  dans  la  Nativité  et  dans 
le  Christ  en  croix  du  musée  qu'il  place  en  tête,  l'exécu- 
tion est  inférieure  au  sentiment ,  ici  c'est  le  sentiment 
qui  est  resté  inférieur  à  l'exécution. 

MM.  Eigner  et  His-Heusler ,  attirés  par  nos  œuvres 
d'art  et  les  jugeant  après  MM.  de  Quandt,  Passavant  et 
Waagen,  ont  été  les  très-bien  venus;  leur  visite  fera  date 
comme  celle  de  ces  savants  critiques,  et  j'ose  croire  qu'il 


(  293  ) 

ne  leur  déplaira  pas  de  voir  les  ophiîoiis  qu^ils  ont  ex- 
primées, recueillies  ici  et  mises  à  jamais  à  Tabrî  des  dé- 
faillances de  la  mémoire. 

.X.  M. 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE. 


DBUX  NOUVELLES  PB0DUCTI0N8  DE  L*IMPBIMEBIE  DE  M.  VICK, 

Pour  le  Bibliogr<$phe ,  le  champ  de  la  critique  est  res- 
treint :  quand  un  livre  n'est  pas  publié  entre  les  Vosges 
et  le  Rhin ,  à  moins  que ,  par  son  siget,  il  ne  présente  un 
intérêt  exceptionnel  pour  nos  érudits,  nous  ne  pouvons 
que  le  saluer  de  loin.  Mais  Itf  petite  revue  des  choses  de 
Fesprit  et  du  goût  en  Alsace  reprend  ses  droits  quand  il 
s'agît  de  chefs-d'œuvre  typographiques.  Le  beau  est  de 
tous  les  pays ,  et ,  à  ce  titre  ,  nous  nous  faisons  un  plai- 
sir et  un  devoir  d'annoncer  aux  bibliophiles  deux  nou- 
velles publications  de  M.  Fick ,  de  Genève. 

La  première  est  une  charmante  plaquette  qui ,  sous  le 
titre  de  :  Bluettea  et  boutades  (in- 16  de  77  pages),  ras- 
semble en  une  seule  gerbe  toute  une  moisson  de  pensées 
de  M.  J.  Petit-Senn ,  fines,  ingénieuses,  à  fleur  de  coin , 
pleines  d'humour,  de  sens  et  de  vivacité.  M.  Petit-Senn 
est  un  moraliste  de  la  bonne  école,  comme  M.  Fick, 
m  merveilleux  imprimeur,  et  rien  n'est  mieux  mérité 
que  le  douzain  à  l'antique  qui  précède  l'adorable  petit 
volume  : 


(  29*  ) 

Le  Ubraire  «a  lecteur. 

Voici  pour  toi,  pUivant  publie , 
Une  œayre  accorte,  fine  et  brève: 
Petit-Senn  imprimé  par  l'ick, 
Toas  les  deux  bourgeois  de  Oenôve. 
Vif  et  dru ,  bien  que  sage  et  vieux , 
Jamais  l'auteur  n'a  visé  mieux. 
Tiré  plus  droit,  touché  plus  Juste; 
Jamais  l'imprimeur  excellent 
N'a  fait  un  habit  plus  galant: 
Le  costume  i  l'esprit  s'ajuste. 
Comme  l'imprimeur  et  l'auteur, 
Fais  ton  devoir,  ami  lecteur. 

La  seconde  publication  de  M.  Fick  est  un  choix  des 
œuvres  de  Guillaume  Farel ,  sous  le  titre  de  :  Dv  vray 
vsage  de  la  croix  de  lesus- Christ,  par  Gvillamne  Farel, 
suivi  de  divers  écrits  du  même  auteur  (in-8"  de  XL  -  320 
pages).  Farel  est  presque  un  des  pères  de  la  Réforme  en 
Alsace.  Il  7  trouva  un  asile ,  quand,  en  1523,  la  nouveauté 
de  ses  opinions  Tout  fait  chasser  de  Meaux.  La  dédicace 
du  vrai  usage  de  la  croix  à  Très-illvstre  prince  Jean, 
conte  de  Kassav,  Sarbruck,  Niors  et  Saruerden  est  une 
preuve  de  la  sympathie  dont  il  fut  Tobjet,  comme  de 
rinfluence  qu'il  exerça.  Il  n'eut  pas  moins  de  succès  au- 
près du  duc  de  Wurtemberg,  et  Montbéliard  doit  la  Ré- 
forme à  sa  prédication.  Ses  écrits  en  français  étaient 
presque  perdus ,  quand ,  à  l'occasion  du  300*  anniversaire 
de  sa  mort,  l'église  de  Neufchâtel,  dont  il  fut  le  premier 
ministre^  a  entrepris  de  les  faire  réimprimer.  Cette  édition, 
confiée  aux  presses  de  M.  Fick ,  est  assurément  la  plus 
belle  médaille  commémorative  que  l'église  fondée  par 
Farel  pouvait  faire  frapper  en  son  honneur. 


(  295  ) 

Ce  n'est  pas  le  premier  prosateur  de  la  Réforme  que 

nous  voyons  renaître  de  ses  cendres  :  M.  Paul  Lacroix 

nous  avait  déjà  donné  les  Œuvres  françaises  de  Calvin. 

Farel  est  certainement  digne  de  prendre  rang  à  côté  de 

Tapôtre  de  la  Réforme  à  Genève.  Outre  les  poëtes ,  on 

n'avait  guère  retenu,  en  fait  d'écrivains  du  XVP  siècle, 

que  le  nom  et  les  œuvres  des  satiriques ,  des  conteurs , 

des  linguistes ,  des  philosophes.  U  est  bon  que  Ton  nous 

rende  enfin  les  écrits  des  théologiens. 

X.  M. 


VARIÉTÉS. 


Un  Moreri  consacré  par  Voltaire. 

X»«  très-innocente  nouvelle  bibliographique  que  nous  avions  pu- 
bliée I  ions  ce  titre .  dans  notre  dernier  numéro ,  a  provoqué  de  la 
part  de  M.  L.  Winterer ,  vicaire  à  Colmari  une  charge  d/ond  de  train 
contre  l'illustre  philosophe.  Quand  donc  nos  écrivains  êaeriê  com- 
prendront-ils que  la  charité  qu'ils  prêchent  avec  tant  d'onction 
devrait  tout  au  moins  débuter  par  la  Justice,  et  quand  s'apercO" 
vront-ils  de  la  maladresse  qu'ils  commettent  si  souvent  d'imputer 
avee  véhémence  à  leurs  adversaires  des  faiblesses  et  des  vices  qui 
ont  été  partagés  et  même  dépassés  par  des  hommes  de  leur  jobe  et 
de  leur  croyance!  —  Que  Voltaire ,  dont  nous  ne  sommes  pas  les 
jll«f  mais  les  admirateurs,  ait  été  trop  obséquieux  envers  certaines 
puissances  de  son  temps,  qu'il  ait  été  porté  quelquefois,  par  le 
péril  même  de  la  mission  qu'il  s'était  imposée ,  à  compromettre  l'in- 
dépendance, et,  si  l'on  veut  même,  la  dignité  du  penseur,  en  laissant 
tomber  des  hommages  là  où  nous  ne  voyons  plus  de  place  que  pour 
le  mépris,  nous  sommes  d'accord  à  le  reconnaître  et  à  le  regretter. 
—  Mais  y  a-t-il  de  l'équité  à  le  rendre  seul  responsable ,  devant  la 
postérité ,  de  ces  chutes  de  caractère ,  si  fréquentes ,  on  pourrait  dire 


(  296  ) 

si  habitaelles ,  à  l'époque  où  il  a  vécu?  M.  l'abbé  a  raison  lorsqu'il 
Jnge  que  la  Povipadour  (comme  il  l'appelle)  n'eût  dû  trouver,  dans  le 
monde  qui  Tentourait,  ni  admirateurs  ni  adulateurs.  Mais  il  oublie, 
on  11  ignore ,  sans  doute,  que  parmi  ceux  qui  étalaient  la  pins  ram- 
pante btuêesêe  devhni  Iti  heWe  marquise,  se  faisaient  remarquer,  en 
première  ligne ,  des  prinees  de  T^glise ,  entre  autres  le  fameux  car- 
dinal de  Bemis^  auquel  ses  fades  madrigaux  ont  valu  le  sobriquet 
immortel  de  Babet  la  Bouquetière.  Qu'est  donc  la  lettre  de  Voltaire, 
qui  a  si  fortement  scandalisé  M.  Winterer,  à  côté  de  la  pièce  pour- 
prée qui  débute  ainsi  : 

•  On  amit  dit  que  renfaut  de  Cythèrd 

•  Prêt  do  Lignon  avait  perdu  le  jour. 

•  Mais  Je  l'ai  vu  dam  le  bois  solitaire 

•  Où  va  rêver  la  Jeune  Pompadour,  etc.* 

Je  suis  tout  porté  à  croire  que  M.  le  vicaire  n'a  pas  lu  ces  poésies 
plus  que  galantes;  mais  s'il  ne  connaît  pas  le  XVÎII^  siècle  et  ses  prin- 
cipaux  acteurs,  qu*avaU'il  à  faire  dtms  cette  galère  où  rien  ne  l'appe- 
lait? 

La  Communion  de  Colmar  n'est  certainement  pas  une  des  belles  pages 
de  la  vie  du  pbilosophe  ;  mais  que  d'exemples  de  ces  défaillances  hy- 
pocrites dans  les  tristes  temps  où  il  vivait  !  Le  scandaleux  sacre  du 
cardinal  Dubois,  auquel  n'hésitèrent  pas  à  concourir  les  prélats  les 
plus  illustres  par  leurs  rangs  et  leurs  noms,  ne  donne-t-ll  pas  à  lui 
seul  la  mesure  do  ce  que  les  toutes-puissantes  influences  du  Jour  pou- 
vaient alors  arracher  de  coupables  condescendances  aux  âmes  qui 
auraient  dû  étoe  les  mieux  trempées!  —  Il  y  a,  à  mon  sens,  une 
grande  étonrderie  ou  tout  au  moins  un  profond  aveuglement  à  susci- 
ter constamment  de  semblables  rapprochements  dont  abonde  (chacun 
le  sait)  une  ère  de  dissolution  morale  comme  celle  que  traversait 
alors  la  société  française ,  et  en  vérité ,  dans  le  diocèse  qui ,  vers  le 
déclin  de  cette  époque ,  a  ou  le  malheur  d'avoir  A  sa  tète  le  triste 
ooopérateur  à  l'ignoble  intrigue  du  Collier ,  il  y  aurait  mieux  à  faire 
pour  le  vrai  zèle  religieux  que  de  se  livrer  sans  cesse  à  de  haineuses 
exhumations  qui  ne  font  qu'autoriser  de  légitimes  représailles.  Qu'est- 
ce  qu'on  peut  espérer  gagner  à  ce  rieurreetionisme  des  misères  d*au- 
trefois?8i  Voltaire,  malheureusement  pour  sa  gloire,  n'a  pas  pu  se 
soustraire  entièrement  A  la  décrépitude  du  milieu  qui  l'entourait,  il  a 
partagé  ce  tort  avec  les  plus  éminents  de  ses  eonteroporains ,  avec 


(  297  ) 

ceux  mêmes  que  le  titre  et  la  dignité  de  leurs  fonctions  devaient  éle- 
▼er  le  pins  an-dessns  de  cette  molle  complaisance  pour  le  vice  puis- 
sant; mais  au  moins,  autant  qu'il  était  en  lui ,  a-t-it  racheté  ces  fai- 
blesses qui  étaient  plutôt  l'œuvre  de  son  temps  que  le  ft-ult  de  sa 
propre  corruption ,  en  rendant  à  l'humanité  tout  entière  des  services 
que  n'ont  pu  lui  rendre  ni  les  Dubois,  ni  les  Tencin ,  ni  les  Bemls, 
ni  les  Rohan ,  tout  cardinaux  qu'ils  furent ,  et  quoiqu'ils  lui  ressem- 
blassent par  certains  défauts.  Oui  I  il  a  rendu  à  l'humanité  des  ser- 
vices dont  elle  lui  doit  une  éternelle  reconnaissance,  ne  fAt-ee  que 
celui  d'avoir  porté  au  hideux  fanatisme  qui  sévissait  eneore,  même 
de  son  temps,  un  coup  dont,  grâce  à  Dieu ,  il  ne  se  relèvera  Jamais. 
—  Voilà  pourquoi ,  même  à  Colmar,  on  peut  attacher  du  prix  à  un 
livre  manié  par  ce  grand  penseur,  ce  lutteur  infatigable!  On  n'y 
est  plus  asseas  ChmoUf  ni  assez  IroquoU  pour  y  faire  un  ouio-da-fi 
solennel  du  DietUmnaire  de  BayUj  et  puisque  M.  le  vicaire  a  cherché 
à  exciter  le  courroux  de  ses  paroissiens  contre  l'ancien  h6te  qui, 
dans  quelques-unes  do  ses  lettres,  aurait  à  ce  propos  outragé  leur 
ville  natale,  J'emprunterai  à  éette  même  correspondance  quelques 
courts  extraits  : 

•  Je  suis  enchanté  do  votre  Haute-Alsace.  On  y  est  pauvre ,  à  la 
«vérité;  mais  l'évèque  do  Porrentruy  a  deux  cent  mille  livres  de 

•  rentes,  et  cela  est  Juste...  Je  vous  supplie  encore  de  vouloir  dire  à 

•  M.  de  Bruges  combien  Jo  l'estime  et  combien  Je  le  regrotte.  Je  com- 

•  mençals  à  regarder  Colmar  comme  ma  patrie  ;  II  a  fallu  en  partir 
«  dans  le  temps  que  Je  voulais  m'y  établir.» 

Voltaire  avait  trouve,  parmi  nos  aïeux,  des  hommes  qui  no  brû- 
laient pas  Bayle,  et  s'il  pouvait  revenir  aujourd'hui  dans  la  ville  dont 
il  a  tant  regretté  le  séjour.  Il  y  trouverait  plus  de  gens  sensés  dispo- 
sés à  siffler  ceux  qui  pousseraient  à  de  si  stupldes  exécutions,  que 
de  Chinoiê  prêts  à  y  applaudir. 

Colmar.  O. 

»*» 

Vm  PLACABD  DE  1462.  —  Parmi  les  plus  rares  productions  typogra- 
phiques des  premiers  temps ,  il  faut  compter  le  Manifeste  de  l'arche- 
vêque de  Mayence ,  Dlother  ou  Thierry  d'Isemburg,  contre  son  com- 
pétiteur Adolphe  de  Nassau,  daté  de  Hœohst,  mardi  après  Làstare 
(80  mars)  1468.  C'est  un  placard  en  allemand,  de  106  lignes  embrassant 


(  298  ) 

tonte  la  largear  da  papier)  imprimé  avec  lei  caractères  du  Raiionale 
de  Gntenberg.  Les  premiers  bibliographes  qui  l'ont  connu ,  tels  que 
Hain  (Repertorium  biblioçraphieum,  t.  II,  p.  86S),  Pont  attribué  k  l'in- 
venteur de  l'imprimerie  ;  mais  les  recherches  modernes  ont  rendu 
cette  opinion  insoutenable.  M.  Aug.  Bernard  {De  r origine  et  de»  dd- 
but»  de  Vimprimerie  en  Europe  ^  1. 1'\  pp.  239-240),  et  M.  Schaab  {Die 
Oeeehiehte  der  Erflndung  der  Buehdruekerkunet ,  t.  I*')  pp.  417  et  199) 
s'aecordent  pour  établir  que  cet  incunable  a  été  imprimé  par  J.  Fust 
et  P.  SoboBiTer  après  la  dissolution  de  leur  société  avec  Gntenberg. 
M.  Bchaab  ne  mentionne  que  deux  ou  trois  exemplaires  de  cette  rare 
a£Bche ,  la  première  sans  doute  qu'on  ait  Imprimée.  M.  Bernard  en 
connaît  quatre:  l'un  à  la  bibliothèque  de  Munich;  le  second  dans  celle 
de  lord  Spencer,  k  Althorp  ;  le  troisième  dans  celle  de  Strasbourg  ;  le 
quatrième  dans  les  archives  de  Francfort.  On  vient  d'en  trouver  un 
cinquième,  d'une  admirable  conservation,  dans  les  archives  de  la 
ville  de  Colmar.  Il  est  k  supposer  que  cet  exemplaire ,  le  second  ac- 
tuellement connu  en  France  —  les  grandes  collections  de  Paris  n'en 
possèdent  pas  un  —  y  est  parvenu  par  suite  de  la  publicité  donnée  au 
manifeste  par  sou  auteur. 

* 

Suicide  d'un  ivÂi^uB  a  Strasbourg.  On  lit  dans  les  Curioeitiê  bio- 
graphique» (do  M.  Lud.  Lalaune),  au  chapitre  des  Suicide»  (p.  149, 
édit.  Paulin,  1846)  :  «  Au  dit  mois  de  Janvier  1484,  dit  une  chronique 

•  de  Mets,  les  nouvelles  furent  apportées  à  Metz  qu'un  évéque  de 

•  Strasbourg  s'était  pendu  et  étranglé,  et  que  la  justice  dudit  lieu 
<  l'avait  fait  enfoncer  dans  un  tonneau  et  le  mettre  sur  le  Rhin  et  le 
«  laisser  aller  à  l'aventure.  •  —  Ce  fait  est  complètement  erroné;  il 
suffit,  du  reste,  pour  s'en  convaincre,  d'ouvrir  l'excellent  ouvrage  : 
VAUaee  ancienne  et  moderne  f  de  Baquol,  dont  M.  Salomon,  libraire- 
éditeur,  à  Strasbourg,  vient  de  donner  une  troisième  édition  entière- 
ment refondue,  par  M.  P.  Risteihuber.  On  y  voit,  page  875,  qu'Albert 
de  Bavière  fut  évéque  de  Strasbourg,  de  1478  à  1506,  époque  do  sa 
mort. 

(Strasbourg.)  C.  M. 

LUntervUdieUre  de»  chercheur»  et  curieux, 
10  novembre  1865  ,  no  45. 

I/erreur  de  la  chronique  de  Meta  provient  sans  doute  du  conte  qui 


(  299  ) 

courait  «ur  Wlderold,  érêqae  de  Strasbourg  de  991  à  999.  Ce  conte 

lQi>méme  était  renouvelé  de  celui  de  Hatto,  archeréque  de  Hayence, 

qu*on  prétend  avoir  été,  en  909,  mangé,  dans  une  tour  au  milieu  du 

Rhin ,  par  une  armée  de  souris,  pour  avoir  refusé  de  nourrir  despau* 

vres  dans  ces  temps  de  famine. 

P.  R. 

L'Intermédiaire,  du  85  décembre  1865,  no48. 

Nous  saisissons  cette  occasion  pour  rappeler  à  nos  lecteurs  que 
V  Intermédiaire  de$  chercheur  m  et  curieux  vient  de  commencer  sa  troi- 
sième année  avec  un  légitime  succès.  Les  48  livraisons  qui  forment 
les  deux  premiers  volumes  de  cet  attrayant  bulletin,  contiennent 
1,896  questions  et  8,166  réponses.  Au  nombre  des  correspondants 'de 
ce  recueil  nous  trouvons  MH.  Paul  Lacroix,  Ed.  Fournier,  G.  Bru- 
net,  Champfleury,  Ph.  Burty,  Blanchemain,  Bonnardot,  de  Lescure, 
Feuillet  de  Couches,  P.  Ristelhuber,  etc. 


BULLETIN  MENSUEL  D'ALSATICA. 


18S.  Œuvres  choisies  de  M.  Louis  Spach,  archiviste  du  Bas-Rhin. 
Biographies  alsaciennes.  Typog,  V*  Berger-Levrault ,  1866;  tomes  I 
et  II,  2  vol.  gr.  in-8%  VII-54S  p.  —  13  fr. 

l^'  SéRiB.  —  Saint  Léon.  —  Godefroi  de  Strasbourg.  —  Daniel 
Specklé.  ^  Dominique  Dietrich.  —  Schœpflin.  —  Grandidier.  — 
Frédéric  de  Dietrich.  —  J.  J.  Oberlin.  —  J.  F.  Oberlin.  —  Lesay- 
Marnésia.  —  Rapp.  —  De  Cœhorn. 

»•  SiaiB.  —  Otfrit.  —  Wernher.  —  Bruno  de  Rlbeaupierre.  — 
Conrad  de  Bnssnang.  —  Sébastien  Brand  et  Thomas  Humer.  —  Jean 
Fischart.  —  Moscherosch.  —  Grimmelshansen.  —  Lens. —  Ozaneauz. 

—  Guiard.   —   Génin.   —  Willm.   —   Bartholmess.    —  Kreiss.  — 
Th.  Renouard  de  Bussierre.  —  Lebort.  —  Frédéric  de  Tflrckheim. 

—  Frédéric  Schûtzenborger.  —  Louis  Sers. 

La  réanion  des  œuvres  de  M.  Loait  Spacb  était  désirée  déji  depuis  plu- 
sieurs années.  Oo  regrettait,  en  effet,  de  voir,  Jusqu'à  ce  jour,  disséminés 


(  800  ) 

dans  des  recaeils  si  dirers,  tant  d«  ehamanles  notices  biographiques  sur 
les  hommes  qui  ont  illttslré  notre  province ,  et  tant  de  travaux  historiques  et 
archéologiques  sur  les  anciens  chftteaux  et  abbayes  des  Vosges  qui  font  en- 
core ai^ourd'bui  l'admiration  de  tons  les  touristes.  Ceux  qui  apprécient  le 
talent  littéraire  de  notre  savant  archiviste,  et  ils  sont  nombreux  non-seule- 
ment en  Alsace,  maii  encore  en  France,  en  Suisse  et  en  Allemagne,  ont 
aocoeilli  avec  plaisiir, cette  belle  publication.  Édités  avec  un  soin  et  un  goût 
tout  particuliers  qui  font  honneur  aux  presses  de  la  maison  Berger-Levrault, 
ces  deux  premiers  volumes,  nous  n'en  doutons  pas,  s'écouleront  rapide- 
ment. 

Le  Journal  des  Dibaltt  le  Cowrritr  du  Bas-Min,  la  Bévue  d^Msacê^  la  Bevut 
des  Provi'neet  et  plusieurs  feuilles  allemandes  ont  déjà  rendu  compte  do  cet 
important  ouvrage.  Le  Biblioffrapk»  ttltaet0n  lui  consacrera  un  article  spécial 
'  dans  son  prochain  numéro  ;  pourrait-il  mieux  faire  que  d'inaugurer  sa  qua- 
trième année  sous  les  auspices  de  M.  Spacb? 

ISShiê.  Oberlin,  pasteur  an  Ban  •  de  •  la  •Roche,  par  Lonls  Spach. 
Stroêhourçt  typog.  de  F*  Berger-Levrault  ;  in-18 ,  VII-244  p.  Portrait 
avec  vue  du  presbytère.  —  1  fr.  60  c. 

L'auteur,  ei.  écrivant  ce  petit  volume  destiné  k  nos  bibliothèques  popu- 
laires, a  bien  voulu  oublier  momentanément  ses  travaux  historiques;  l'éro- 
dit,  le  savant,  l'arthéologue  ne  s'est  souvenu  que  d'une  chose,  c'est  qu'il 
est  aussi  poète.  L'apôtre  du  Ban-de-ia-Roche  n'a  pas  eu  de  biographe  plus 
sympathique  pour  raconter  sa  belle  et  noble  mission.  M.  Spach  peut  être 
heureux,  l'émotion  qu'il  a  éprouvée  pendant  ce  travail  se  communiquera  i 
ses  lecteurs.  , 

183  ter.  Do  Colmar  à  Alspach.  Promenade  archéologique ,  par  Paul 
Huot.  Strcubourgy  typog.  de  V*  Berger-Levrault,  1865;  gr.  in -8', 
23  p. 

Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  des  monuments  historiques  d'Msace.  Pro- 
menade très-attrayante  entremêlée  de  récils  historiques. 

184.  Notice  sur  la  famille  de  Rosen,  par  Ernest  Lehr.  Straébourg, 
typog.  V Berger-Levrault  et  Fils,  1805;  pet.  in-4*,  83  p.,  8  pi.  Papier 
de  Hollande,  titre  ronge  et  noir.  Tiré  en  petit  nombre. 

Détails  très-curieux  et  très- intéressants  sur  une  ancienne  famille  alsacienne 
originaire  de  la  Suède,  extraits  d'un  manuscrit  des  premières  années  du 
XVIII'  siècle.  M.  £.  Lehr  a  complété  cette  chronique  à  l'aide  de  documents 
également  inédits  qu'il  a  recueillis  pour  l'important  ouvrage  qu'il  prépare 
sur  la  nobiliaire  alsatique.  11  le  baron  de  Schauenburg,  dont  le  talent  ar- 
tistique est  toujours  au  service  de  ses  confrères  de  la  Société  des  monuments 
historiques ,  a  bien  voulu  illustrer  celte  élégante  plaquette  de  trois  beaux 
dessins.  C'est  une  bonne  fortune  pour  l'amear  et  pour  le  lacteer. 


(801  ) 

185.  Lft  CoBtre-RévolnUon  en  Alsace  de  1789  A  1798.  Pièces  et  docn- 
ments  relatifs  k  cette  époque,  publiés  par  F.  C.  Heits.  Strathcurg^ 
typog.  Heits,  1865;  iii-8*,  IV-882  p.  —  6  fir. 

Recoeil  trèt-curieHx  d«  tons  les  écriu  publiés  dsns  le  but  de  combattre  le 
mouvement  révolutionnaire  en  Alsace.  Cet  ouvrage  complète  les  deux  autres 
publications  de  M.  Heitx  :  La  Vie  et  l«f  ècriti  d'Suloge  Scknetim-yHUêSociétèt 
poKftgtMt  ât  Slratbcuqf  pendant  le$  aiiiMM  1790-1795. 

M.  Heits ,  par  la  patience  qu'il  a  eue  à  réunir  les  matériaux  de  cas  trois 
volumes ,  s'acquerra  la  reconnaissance  de  celui  qui  voudra  publier  une  his- 
toire complète  de  la  Révolution  en  Alsace,  car  on  y  trouve  de  précieux 
documents. 

186.  Lettres  sur  les  archives  de  la  ville  de  Strasbourg.  Stnuhourg,  typbg. 
SUbtrmann,  1866;  ln-8o,  49  p.  Librairie  Noiriel,  à  Stroêlourg.  —  1  fîr. 

Celte  lettre  paraît  adressée  à  MH.  les  conseillers  municipaux  de  Stras- 
bourg. L'auteur,  M.  ***,  dont  nous  ne  dévoilerons  pas  l'incognito,  de 
peur  de  blesser  sa  modestie,  a  été  prié  par  l'un  d'eux,  par  plusieurs 
peut-être,  de  donner  quelques  notes  sur  les  archives  de  la  ville.  Il  résulte 
de  cette  lettre  que  le  premier  archiviste  de  Strasbourg  fut  un  nommé  Haimo, 
en  723,  le  dernier,  M.  Schweigheusser ,  démissionnaire  en  1865,  que  la 
place  est  vacante  et  qu'il  n'est  pas  de  l'intérêt  de  la  ville  de  repousser  de  ce 
service  les  hommes  dont  la  fortune  Toumit  «ne  garante  de  pItM  de  teur 
intégrité. 

Cette  brochure  contient,  du  reste,  des  renseignements  historiques  très- 
intéressants,  et  elle  a  sa  place  marquée  dans  toute  bibliothèque  alsatique. 
Comme  elle  touche  è  une  branche  Importante  du  service  municipal ,  il  y  a 
lieu  de  s'étonner  qu'aucun  Journal  de  la  localité  ne  l'ait  pas  encore  mention- 
née. Elle  ne  mérite  pas  la  conspiration  du  silence. 

187.  Histoire  d*an  homme  heureux,  par  Adolphe  Schsdffer.  Paris, 
Michel  Livg,  1865;  tgpog.  Silbermann;  in -18,  388  p.  —  3  ftr. 

Nous  n'envions  pas  le  sort  de  cet  homme  heureux ,  dont  «  l'Étemel  est  le 
berger.  •  C'est  un  roman  évangélique  !  Si ,  k  l'avenir,  les  romanciers  doivent 
faire  des  sermons  et  les  pasteurs  des  romans ,  on  n'ira  guère  entendra  les 
uns  et  on  lira  encore  moins  les  antres.  Un  proverbe  dit  aussi  qu'il  ne  faut 
pas  courir  deux  lièvres. 

188.  Œuvres  historiques  inédites  de  Ph.  And.  Orandidier.  CoUnar,  an 
bureau  de  la  Revue  d' Alsace;  3  vol.  gr.  in-8*.  —  S6  fr. 

f •'  volume.  Avant-propos  de  l'éditeur.  M.  J.  Liblin,  XIV.  —  Histoire  de 
l'Église  et  des  évéques-princes  de  Strasbourg,  livres  Vil*,  VIII*  et  IX*.  — 
Tables  chronologiques  et  pièces  Justificatives.  585  p.,  S*  vol.,  liv.  IX,  suite 
et  X\  51 1  p.  3*  vol.,  X  k  XII,  412  p. 

Publication  très-importante,  elle  se  recommande  k  tons  les  amis  de  l'his- 
toire d'Alsace  et  elle  bit  grand  honneur  k  M.  Liblin. 

* 


(  802  ) 


189.  GloTis  était-il  A  Tolbiac?  par  L.  W.  Havenés,  8-  édition.  LilUf 
ISeSilA-S*,  SO  p. 

Mémoire  lu  k  l'Académie  impériale  de  Reims,  ea  1857,  sur  cette  question  : 
Est-ce  bien  à  Tolbiac  que  Clovis  a  remporté  la  victoire  k  la  suite  de  laquelle 
il  s'est  fait  chrétieu  ? 

Ne  serait-ce  pas  plutôt  sous  les  murs  de  Strasbourg  que  cette  bataille  a  eu 
lieu? 

190.  Les  Curiosités  de  Colmar.  L'ancien  Gymnase,  par  J. L.  (Liblin), 

l"  fascicule.  Colmar,  librairie  Barth,  1866|  typog.  Decker;  in-S^,  16  p., 

pap.  vergé.  —  1  fr.  50  c. 

Cette  livraison  est  accompagnée  d'une  photographie  représentant  l'ancien 
Gymnase.  La  notice  est  extraite  du  GUuuwr. 

191.  Les  Légendes  d'Alsace  (poésies),  par  M.  Laurent,  professeur  à 
Colmar.  Paris,  Dentu,  18G5 ;  Coltnar,  typog.  Decker;  in-S*",  120 p.  —  2  fr. 

192.  Les  Alsaciens  illustres.  6"  livraison.  Stra^^urg,  typog,  Silber- 

matm,photog.  Winter,  librairie  C.  F,  Sehmidt,  ~  2  fr. 

Martin  Bocer,  1491-1551,  d'après  une  gravure  sur  bois  do  XVI*  siècle.  — 
Théophile-Conrad  Pfeffel,  1736-1809,  d'après  une  gravure  de  la  fin  du 
XVIII*  siècle.  —  Jmu  Schweighnusser,  1742-1830,  d'après  une  gravure  de 
Thomson.  —  Jean-Baptiste  Scbwilgué,  17761856,  d'après  une  gravure  de 
Ch.  A.  Scbuler. 

193.  Aperçu  des  oiseaux  de  l'Alsace  et  des  Vosges,  par  C.  A.  Krœner, 

conservateur  adjoint  du  musée  d'histoire  natarelle  de  Strasbourg. 

Strasbourg ,  libr.  Dérivaux ,  1865,  typog,  SUbermann  ;  in-8*,  11-43  p. 

La  villa  de  Strasbourg ,  située  au  centre  de  la  vallée  da  Rhin ,  est  unti  de» 
meilleures  localités  pour  l'étude  de  l'ornithologie.  Les  pentes  des  Vosges  ei 
de  la  Forèt-Noire  sont  peuplées  d'oiseaua  qui  habitent  les  contrées  monta- 
gneuses, boisées,  rocheuses,  tandis  que  le  fleuve  maiestueux  qui  traverse  la 
grande  vallée  du  Rhin  voit  apparaître  régulièrement  ou  accidentellement  les 
oiseaux  des  contrées  boréales... 

194.  Jdrg  Wickram,  Volksschriftstellor  und  Stifter  der  Oolmarer 
Meisters&ngerschale  im  16ten  Jahrhnndert,  und  dessen  voraûglichste 
Schriften,  von  A.  Stœber.  Zweite  Bearbeitung.  MUlhtuuen,  typog. 
Kiêler,  1866;  in-12,  vm-56  p.  —  1  fr. 

Extrait  du  Sanutagtblatt. 

195.  Die  bistorischen  Volksliedcr  der  Deutschen  vom  13ten  bis  16ten 

Jalirhundort  I  gesammelt  und  erl&utert  von  R.  Liliencron.  £rster 

Band.  Leipzig,  1865  ;  Strasbourg^  librairie  F*  Serger-LevrauU  et  Jtils  ; 

gr.  in-8«,  XLIII-606  p.  —  16  fr. 

On  trouva  dans  cet  important  recueil  beaacoup  de  poésies  relatives  à  l'Al- 
sace. 


(  303  ) 

196.  Die  Rheinpfals  la  der  Revolatlonsseit  von  1793  bis  1796.  von 
W  FraoE  Xaver  Remling.  Briter  Band.  Speytr,  1865,  UbrairU  C.  F. 
Schmidt,  àStraàbourg;  lB-8<>y  VIII-576  p.  —  10  tr. 

197.  Des  Vosges  aa  Rhin.  Excursions  et  causeries  alsaciennes,  par 
Paul  Huot,  conseiller  A  la  Cour  de  Colmar.  1  vol.  in*18  de  500  à  600 
pages.  Prix  du  volume ,  pour  les  souscripteurs ,  4  fr.  50  o.  —  On 
êouêerii  à  la  librairie  de  F*  Berger- Levrault  et  File.  —  Proêp^ctua. 

198.  Topographie  médicnle  de  la  commune  de  Hatten.  Thèse  de  ipé- 
declne,  par  Ch.  Eckert.  Typog.  ^ilbenaanni  1865;  in-4%  44  p. 

199.  Statistique  agricole  du  canton  de  Benfeldj  accompagnée  de  16 

cartes,  par  N.  Guérin.  Strasbourg  j  autog.  de  E.  Simon;  in-fol.,  XII- 

205  p. 

Ouvrage  couronné  par  VAcadénaie  dei  science»  dan*  sa  séance  du  6  février 
1865. 

200.  Dàs  Pfarrhaus  von  Sessenheiro.  Ein  Liederspiel  in  drel  Âufxtt- 
gen  von  Ed.  Schflller,  mit  einem  Titelbllde  von  W.  v.  Kaulbach. 
Berlin^  1866,  Strcuhourgy  libr.  C.  F.  Sehmidt;  in-lS.  —  4  fr. 

201.  Les  Commencements  de  l'imprimerie  dans  les  Vosges,  par  Sabou- 
rin  de  Nanton.  Stroêbourg ,  typog.  F*  Berger-LevratUt ;  in-8*,  16  p. 

Extrait  du  Bibtiogmphe  oisaden ,  1865. 

202.  Bericht  flber  die  schriftliche  Untersuchung  in  Sachen  xwischen 
der  Stadt  Oberehnheim  und  der  Oemcinde  Bernhardsweiler.  Sehle- 
êtadt,  autog.  Helbig  y  1865;  in-4*,  119  p. 

203.  Excursion  de  la  Société  philomatique  vogéso-rhénane,  lesd,  4 
5  et6Jnln  18C5,  par  le  docteur  F.  Kimchleger.  Strasbourg,  typog.. 
Christophe,  1865;  in-12,  23  p. 

804.  Znr  Geschichte  dentscher  Volksrechte  im  Mittelalter,  von  A.  F. 
Gfrttrer,  herausgegeben  von  Weiss.  Sehaffhausen,  1865-1866;  librai- 
rie y» Berger-Levrault  et  Fils  ;  2  vol.  In -8*,  XX-441-892  p.  —  21  fr.  60  c. 

Cap.  XXI.  Dai  Suedteweien.  Slraisburg.  —  Cap.  XXIII.  Ein  Bild  sUedti- 
scben  Lebens.  Maint  uod  Straisburg. 

206.  Souvenir  de  la  Sainte-Cécile.  Instruction  adressée  à  la  Bodité 
Chorale,  le  samedi  25 novembre  1865  (par M.  T...).  Ch.  FassoU,  lHhog. 
à  Strasbourg;  in -8*,  10  p. 

Épigraphe  :  Bonum  vinum  latifitat  eor  hominis.  Ces  paroles  sont  tirées  du 
Uwrt  des  bombances,  cbap.  I",  ▼.  3.  et  se  tradviacat  ainsi:  Pour  bien  se  di- 
vertir, il  faut,  au  lien  de  piquette,  boire  beaucoup  de  bon  vin. 


(  30*  ) 

806.  Galerie  anlverselle  du  peuple ,  par  Ch.  Lallemand.  Wnrtemberg, 
pet.  in-4%  15  p.  Orand-daché  de  Bade,  texte  par  émile  Soliéi  pet. 
in-4*,  43  p.  Typog.  Silbermann»  On  êouserit  à  Bade ,  n'  183. 

807.  Matériaux  pour  les  bibliuthéqitei  populaires,  par  Dolfau-Aniset, 
n»  1;  mars  1865.  JlfnIlk>tMe,  1865;  typog.  Silhtrmannf  in-lS ,  48  p. 

808.  Die  Kirche  Sanct-Aarelien  in  Strassbnrg.  Sin  Beitrag  sur  Ge- 
Bchicjite  nnserer  Vaterstadt,  Ton  Heinemann.  Straahourgt  typog, 
HHtM,  1865;  1  pi. ,  IV-118  p. 

809.  Tableaux  chronologiques-critiques  de  Thistoire  de  rJÉglise  uni- 
yerselle,  par  le  P.  J.  MoKxoni,  traduits  de  l'Italien  par  l'abbé 
J.  Sattler,  XI*  siècle.  Typog.  Siwion;  in-4%  19  feuilles. 

810.  Dersellge  Petms  Canisins.  EIne  Predigt  sur  Fêler  seiner  Selig- 
sprechung,  gehalten  im  Hflnster  su  Strassburg,  von  D' J.  B.  Hein- 
rich.  Mairu,  1865;  in-8%  84  p.  —  85  c.  Librairie  de  C.  F,  Schmidt  à 
Straêbourg. 

811.  Oberlin  Jeho  siwjeitjé  a  skutkowanjé  w  kan^Je^jodoli  se 
wBchelakIch  zorkow  wnc  serpak  Jan  Bartko.  W.  Budyêehinje,  1865  ; 
in-18,  56  p.  —  55  c. 

818.  Nécrologie.  Notice  sur  M.  l'abbé  Rencker,  par  M.  Huder.  Straê- 
bourg ^  typog.  de  Huder,  in-8*,  7  p. 

Extrait  de  l'AlÊaeitn,  do  Si  témier  1865. 

818.  M.  l'abbé  Roncker.  Notice  biographique ,  par  M.  l'abbé  X.  Stras- 
bourg j  typog.  HudeTf  1865;  in-8*,  834  p. 

814.  Abbé  Hflhe.  Notice  biographique .  par  J.  Guerbec.  Typoj^.  Le 
Boux;  in-8%  83  p. 

815.  Passe -temps  équestres,  par  Dolfùss-Ausset.  Straêbourg,  typog. 
Silbermann,  1865;  librairie  C.  F.  Schmidt;  in-18,  880  p.  —  3  fr. 

816.  L'éloquence  au  XVIII'  siècle,  par  M.  Lafltte,  professeur  à  la 

faculté  des  lettres.  Straêbourg ,  typog.  Silbermann  ;  in*8*,  48  p. 

Oiscoars  prononcé  à  la  rentrée  des  fscoltés.  (Extrail  du  Comritr  du  Bat- 
Bhin.) 

817.  Bibliothoca  bibliographica.  Kritlsches  Verseiehniss  der  das  Ge- 

sammtgebiet  der  Bibliographie  betreffenden  Litteratur  des  In-  und 

Auslandes,  in  systematischer  Ordnung  bearbeitet  von  D' Julius 

Petsholdt,  mit  alphabetischen  Namen- und  Sachregister.  Leiptig, 

1866;  librairie  Noiriel;  gr.  in.8-,  Xn-9d8  p.  —  16  fr. 

On  trouve  dans  cet  importaol  ouvrage ,  fait  avec  la  conMience  d'an  érudit 
allemand ,  toutes  lei  publications  bibliographiques. 


(  805  ) 

PériodiquoB. 

Rbvub  d'Alsaob.  Septembre  1865  : 

A.  Kecbbbb.  Correapondance  de  Gnindidier.  —  Flaxi«abd.  étndes 
BUT  l'élevage.  —  D.  Fischbk.  lÊtude  sur  rorganisation  municipale 
de  Saverne.  —  Ch.  Kfltfl.  Philosophie  religieuse  et  scientifique.  — 
KuBTz.  Bibliographie. 
Octobre  1866  : 

Ejicebbr.  Correspondance  de  Qrandidier.  (Suite.)  —  L.  Spaoh. 
Les  MInnesinger.  Conrad  de  WQrtzbonrg,  1S50-1289.  —  NiCKi^it. 
Deux  exécutions  à  Benfeld.  —  Divers.  Notes  etdocuments  pour  servir 
à  l'histoire  de  la  Révolution  en  Alsace.  (Suite.)  —  FRiD.KuRTs.  La 
Contre-révolution  en  AUaeef  par  M.  Heita.  Nouveaux  Mélange»  d*hi4- 
toire  et  de  critique  littéraire ,  par  M.  L.  Spach.  Histoire  d'itn  homme 
heureux ,  par  M.  SchtsiTer. 
Novembre  1865  : 

L.  Spacu.  Conrad  de  Wflrtsbonrg.  (Fin.)  —  A.  Kboebbs.  Corres- 
pondance de  Qrandidier.  (Suite.)  —  Allbblibb.  Fondation  de  l'é- 
cole de  Marbach  et  de  Belchenthal.  —  Poltokatzkt.  Bulletin  biblio- 
graphique. 

Décembre  1865: 

lo.  Chaufpour.  Quelques  mots  sur  les  cours  colongérei  d'Alsace, 
(l'^art.*)  —  A.  Ksoebbb.  Correspondance  de  Qrandidier.  (Suite.)  — 
M.  DB  RiHO.  Symbolisme  et  légende  de  sainte  Geneviève.  — 
KuBTz.  Œuvre»  choisie»  de  Louis  Spaeh.  —  Table  des  matières  de 
l'année  1865. 

BULLBTIN    DB   LA    SOCIÉTÉ  POUB  LA   COVSBBYATXOH    DB8   MOMUMBBTS 

HUTOBIQUB8  d'Alsacb  ,  II*  séric ,  S*  vol. ,  f  livraison. 

1**  partie:  Procès-verbaux  des  séances  (9 Janvier  1865|  —  26  juin 
1865).  Une  planche:  Plan  des  ruines  du  château  de  Morimont. 

2*  partie:  Mémoires.  —  Klotz.  Note  sur  une  médaille  offerte  à  la 
ville  de  Strasbourg  par  H.  le  doyen  Sachs,  de  Carlsruhe.  —  Lbbb. 
Notice  sur  la  famille  de  Rosen  (3  pi.  dessinées  par  M.  le  baron  de 
Schauenbnrg).  —  L.  Spach.  Un  extrait  de  la  chronique  de  Wissem- 
bourg,  de  Balthasar  Bœll.  —  Huot.  Frédéric  II  et  ses  fils  en  Alsace. 
~~  SijrPBB.  Note  sur  deux  anciens  monastères.  —  Qt88.  Le  château 
impérial  des  Hohenstauffen  à  Obernai.  —  L.  Spach.  Donation  des 


1.  Le  Bibliographt  aliaeitn  est  heureux  de  s'être  rencontré  dans  son  sppréeia- 
tion  sur  les  ouvrages  de  M.  l'abbé  Hanauer  avec  M.  ChaulToar,  dont  la  profonde 
érudition  et  la  compétence  hors  ligne  en  matière  d'ancien  droit  alsacien  ne 
peuvent  être  conslatées. 

Ce  travail  qui  se  poursuit  dans  la  Rttue  dCAleat»  parait  devoir  épuiser  la  ques- 
tion et  en  donner  le  dernier  mot. 


(  306  ) 

terres  faites  à  Tabbaje  de  Marbach  par  le  comte  A.  d'Égaisheim.  — 
CosTE.  Recherches  archéologiques  concernant  la  station  de  Gra 
matum  (avec  nne  carte).  —  L.  Bbmoit.  Craufthal  (8pl.)«  —  I^«  Spach. 
Rapport  sur  les  doux  ouvrages  de  M.  l'abbé  Hananer  :  Ua  Paysan» 
d' Alsace  f  etc.  —  SiFrca.  Notice  sur  quelques  monuments  lapidaires, 
d'origine  païenne,  conservés  à  Walbonrg  (1  pi.). 

Rbtvb  catholiqux  d*Al8acb.  Septembre  1865  : 

A.  Campaux.  Soultzbach.  (Poésie.)  —  Fritsch.  Bataille  de  Scher- 
wlller.  (Fin.)  —  F.  Dstroyss.  L'Alsace  au  V*  siècle  était-elle  aie- 
mane?  (5*  art.)  —  L.  Cazkaux.  I/abbé  Hfihe.  (6*  art.)  —  J.  Jknnbr. 
Une  protestante  convertie  an  catholicisme  par  sa  Bible.  —  Bockbn- 
MKTBR.  Un  curé.  (Fin.) 
Octobre  1865  : 

Vicomte  de  Bussibbrr.  Visite  au  quartier  du  Trastevere  à  Rome. 
—  J.  Jbnkbb.  Une  protestante.  (Fin.)  —  Ch.  Duboib.  Les  lettres  do 
saint  François  de  Sales,  etc.  —  Cazbaox.  L'abbé  Mahc.  (7*  art.) 
Novembre  1865: 

F.  Dbtrotbs.  L'Alsace  an  V siècle.  (6* art.)  —  E.  Frbppbl.  Traité 
de  saint  Cyprien  sur  VUnité  de  VÉglUe.  —  Hahacbr.  Histoire  de  la 
Révolution  française  dans  le  Baut-Wiinf  1789-17&5,  par  Véron-Ré  ville. 

Décembre  1865  : 
F.  pBTROTBS.  L'Alsace  au  V*  siècle.  (Fin.)  —  Cazbaux.  L'abbé 
Mflhe.  (Fin.)  —  Ch.  Dubois.  Lettres  de  saint  François  de  Sales,  etc. 
(Fin.) —  E.  Frbppxl.  Saint -Cyprien.  (Fin.)  —  A.  Stradb.  Dénom- 
brement des  juifs  d'Alsace  en  1784.  —  Ohboxk^ub.  Les  Convertis- 
seurs de  la  Réforme ,  par  Mgr  Rœss,  évèqno  de  Strasbourg.  —  Table 
des  matières. 

ZBXTSCHRiirT  rliR  DIE  GsscuiCHTB  DBS  Obbrrueihs.  18*  voI.  Livraisons 
2,  3  et  4  : 

MoKB.  Dcr  Schwarzwald  und  Breisgau  im  spanlschcn  Erbfolge- 
krieg  von  1702  bis  1705.  —  Geldknrs  vom  15ten  bis  16ten  Jahr- 
bundert  (Strassburg,  1393-1479.  Maucrsmflnster,  1166.  Breisach, 
1386.  Bergheim,1386).  —  Gtlter-  und  Morgenpreiso  vom  llten  bis 
17ten  Jahrhnndert.  —  Urkunden  flber  dcn  Taubergrund  vom  ISten 
bis  15ten  Jahrhundert.  —  Rœmlsches  Recht  fm  Mittelalter  am  Ober- 
rhein.  —  Kriegsleiden  der  Stadt  und  des  Amtes  Baden  von  1690- 
1698.  —  Urkunden  des  Klosters  SchSnau  bel  Heidelberg  von  1200- 
1537.  —  Finanzstatistik  der  Herrschaft  Liechtenberg  in  der  Ortenau, 
1414.  —  Einkflnfte  des  Klosters S&ckingen  in  Glarus  ira  14ten  Jahr- 
hundert.—  Romanisohe  Feldelntheilung.  —  Badbr.  Urkunden  flbcr 
dieSekneeburg  beiBbrlngen  im  Breisgau.  —  Urkundenregeste  tiber 
di«  ehemaligeHoohstiftbasel'sche  Landvogtei  8chlieBgen,Monehen, 
Steinenstatt.  —  Dambachbr.  Urkunden  sur  Gesehichte  der  Grafen 
von  Freiburg  y  14te«  Jahrhnndert  (Forta.).  —  SehwAbische  Kldsler 
(Forts.).  —  Die  schliengoner  Dorfordnnng  von  1546.  —  Dambachbb. 


(  307  ) 

Kloster  Bebenbansen.  14tes  Jahrbnndert  (Forti.).  —  Mohb.  Stadt- 
ordnuDg  von  KreuKoach,  Ster  Okt.  1495.  —  Mokb.  Oeschicbtllcbe 
Notixeu.  Dio  OrtMoameu.  Ulœ.  Nntrimentum.  Thiergarten,  Kunst- 
notiien,  Teutsche  Ânsiedlung  nnter  den  Romanen.  Lotterie.  Ge- 
haite  von  Beamten  tind  Dienern.  Rbqistbr. 

KhBMBBiacuKB  Sam BTA08BLATT.  N**22à52.3  Juinau  30  décembre  1865: 

Fréd.  Otte.  Tb.  Klein.  —  Mibo.  Bad  and  Stadt  Saltsbach  vor 
80  Jabren.  —  D.  Fischbb.  Sigiamond  von  Hattstadt  nnd  die  Arma- 
gnaken.  —  Die  Heidenmaner  anf  dem  Odllicnberg.  —  A.  St<ebbr. 
Die  geistige  Volkabowegung-im  bbcrelsass.  —  A.  Stœbbb.  Jdrg 
Wickram.  —  SiaeFBiBD.  Volkttinterricht  im  Elsass.  —  Christopho- 
Rua.  Bruno  von  Rappolstein.  —  F.  O.  Els&ssiscbe  Rheinsagen. — 
O.  MauL.  £in  ElsAsser  nnd  Scbillers  Riiuber.  —  M.  Nicklès.  Die 
Mûble  von  Werd.  —  A.  SrasBR.  Blsftsgisebe  Mnndarten  :  dan  Wort 
Vogel.  —  D.  FiscuBR.  Die  ebemalige  Abtei  nnd  die  Stadt  Lixbeim. 

—  N.NiCBLàs.  Der  Bpital  von  Benfeld  nnd  der  alte  Kirobtbnrm  da- 
selbst.  —  BcBSB,  G.  MaHL,  Wbnkirq,  F.  Ottb,  A.  Stcbbbr,  etc. 
Poésies  allemandes —  Magibtbr  Fribdrbich.  Strassbnrger  Brlafe. 

—  K.  BcESB.  Briofe  ans  Algérien.  —  Chronique.  —  Nouvelles  litl4- 
raires. 

Zaubrher  Wochbxblatt.  Année  1865. 

Doê  alte  Zabem,  von  D.  Fischer,  n«  15,  ch.  46.  Der  Stadtstall, 
ch.  47.  Dio  Waker  Stube,  ch.  49.  Das  Ballhaus  und  die  Wachtbftu- 
scr,  n°  18,  cb.  50.  Die  Metzig,  ch.  51.  Die  vier  kleincn  Mflhlen, 
n*'  81 ,  ch.  51.  Die  Lohstampfe ,  n»  28,  ch.  53.  Die  verscbwundenen 
Loch-  und  Bischofs-MQhlen ,  n»  81 ,  cb.  54.  Die  Greifensteiner 
MUhle,  n»  36,  ch.  55.  Die  Walke,  n»  40,  ch.  56.  Die  ebemalige 
RamstluUer  Silgmable,  n»  41,  ch.  57.  Die  Ziegelhfltten ,  n»  43, 
cb.  58.  Die  ehemaligen  Kanincbengilrten. 

Inoioatbur  i>K  Hagcbm AU.  Année  1865. 

N«  13.  Le  maître-autel  de  Saint-Georges,  n**  14,  19,  22.  J.  CIck- 
mont.  Haguonau  et  ses  souvenirs.  (Richard  Cœur  de  Lion,  1193.  — 
Waltber  de  Geroldseck,  1262.  — Wœlflé,  préfet  impérial,  1216-1218.) 
N»*  86  et 37.  Les  travaux  de  l'église  Saint-Georges  en  1865,  par  IL... 

Affichbs  db  Wissbubourg.  Année  1865  : 

N"  84  et  45.  Le  château  impérial  de  Wegelnbourg  (Palatinat). 
ArFiCHBS  DE  B18CUWIL.LBR.  Année  1865  : 

N"  40  et  41.  Comment,  au  XIV*  siècle ,  la  réforme  religieuse  a  été 
introduite  à  Biscbwiller. 

ALI.OEUBIKB  Zbitumo.  Augêburg,  Beilage,  8-12  novembre  1865: 

Ans  Oberlotbringen  (histoire,  littérature,  mœurs  de  la  Lorraine 
allemande  et  de  l'Alsace). 

Magasin  fur  dis  Litbratur  des  Auslahobs.  Berlin,  28  octobre  1865: 
Die  Conirc-Revolution  im  Blsass,  von  Heltz. 


(  308  ) 

L'iMTBUiiDXAiRB.  2*  année ,  1866 ,  n«  46  : 

Les  Sociétés  Badines  en  Alsace. 

Oazkttb  iciDXCALK  DE  Stbabboubo.  85« année,  26  mai,  26  Juin  1865  : 

Les  éditions  et  les  traductions  de  la  collection  hippocratique  * 
par  le  docteur  Eissen. 

BsTux  DB  THioLOOXB.  S' séric ,  t.  II  (année  1864),  formant  6  liyr.  : 

C0L.AK1.  La  vie  de  Jésus,  de  M.  Benan.  —  Stbbo.  Amos.  —  Bvs- 
FBLDBB.  Les  prophéties  messianiques  d'Eséchiel.  —  Doput.  De  la 
méthode.  —  Bck.  Le  baptême  de  Jésus.  —  Schwalb.  JÊtudo  sur 
l'Bcclésiaste.  —  B  Co<iUBRBL.  Le  christianisme  et  le  théisme.  — 
BÉviUiB.  jâtude  historique  sur  le  4*  évangile ,  par  le  docteur  Schol- 
ten  (trad.par). — Docteur  Scbbxckbl.  La  personne  de  Jésus.  —  Bmi- 
FBi«DBB.  La  vie  de  Jésus,  d'après  Schleiermacher.  —  Bcuwalb.  Bxa* 
men  des  Miditatiotiê  de  M.  Guixot.  —  Wbbbb.  De  la  conscience ,  à 
propos  du  livre  de  M.  Bruoh.  —  MTBiAvmàs.  Le  clergé  grec  en 
Palestine  et  les  notes  de  voyage,  de  M.  Bd.  de  Pressensé.  —  Sohwalb. 
La  doctrine  de  Jésus,  d'après  Baur.  (l"art.)  —  Nicolas.  L'jâvangile 
des  CUmentinei.  —  Cubohiqub.  H*  Bost.  Le  proteêtantûmt  libéral, 
Beuss.  HUtoire  de  la  théologie  ehrétierme  au  êiicle  apoêtoliqu€f  etc. 

S*  série ,  t.  III  (année  1866),  formant  4  livraisons. 

Baub.  La  doctrine  des  Synoptiques.  —  Albabic.  La  vie  de  Jésus, 
d'après  Schenkel  et  Keim.  —  Schwalb.  Les  proverbes  de  Salomon. 

—  BiviLLB.  Bssai  historique  sur  le  4*  évangile,  par  le  D'  Scholter 
(suite).  —  BAviLLB.  Do  l'usage  du  symbole  des  Apôtres.  —  Oa- 
H0U8.  Des  rapports  du  surnaturel  avec  la  foi  et  la  vie  chrétienne.  — 
Bbuss.  Fragments  littéraires  et  critiques  relatifs  i  l'histoire  de  la 
Bible  française  (la  Bible  d'Oliveton).  —  Nicolas.  De  la  descente 
de  Jésus-Christ  aux  enfers.  —  Bbusto».  Quelques  remarques  sur  le 
texte  des  Psaumes.  —  Baub.  La  doctrine  de  l'apôtre  Paul  (1"  art.). 

—  Bost.  De  Pnsage  de  l'Ancien  Testament  dans  l'instnietion  reli- 

gieUSe.  —  OhBOVIQUB  SIBLlOOBAPHiqUB.  —  Yamiètèb. 

Bullbtiv  dx  la  Soci^Ti  lxttAbaibb  db  Stbasboubo.  Tome  U,  2«  li- 
vraison. Typog.  V*  Berger- LevrauU ,  1866;  in-80,  153-246  p.  : 

Procès-verbaux.  —  Mémoires  :  L.  Spach.  Le  Minnesinger  Hart- 
mann von  Aue.  —  Fâb.  Les  Vies  malheureuses.  —  Gooubl.  Le 
Vaincu  de  Zama. 

La  Bbvub  DBS  Pbovxkcbs.  Vol.  X,  !'•  livraison,  16  Janvier  1866: 

Fbbd.  Obimobt.  Les  Biographies  alsaciennes ,  par  L.  Spach.  — 
Pbilibxbt  SoDPi.  Salomé  Kirscher  (histoire  qui  s'est  passée  dans 
la  vallée  de  Saint-Amarin). 


L'f-' 


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LE 


....  /.'>  ■ 


B  l  B  L.  1 V.)  Cj  h  a  r"  M  b 


ALSACIEN 


GAZETTE 


LITTÉRAIRE,   HISTORIQUE,   ARTISTIQUE 


FaXlïh  FI    riliUK  PAN  CIIARLHS  MEHL 


IV 


...  y-  --svj .- 


M.  D.  CGC.  LXIX 


LE 


BIBLIOGRAPHE 


ALSACIEN 


Exemplaire  de  la  bibliothèque 
de  M . 


•TkASBocac ,  ncpamifta  de  ticyi  Misii-urtACtT. 


LE 


BIBLIOGRAPHE 


ALSACIEN 


GAZETTE 

LITTÉRAIRE,   HISTORIQUE,  ARTISTIQUE 


FONDE  ET  PUBUE  PAR  CHARLES  MEHL 


IV 


STRASBOURG 


M.  D.  CGC.  LXIX 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


Pâ«e». 

Avis  aux  abonnés. 

Œuvres choisios  de  L.Spach.DiograpIii os  alsaciennes.  .  i,6i,  137 

Anciennes  industries  d'Alsace  et  do  Lorraine.  Manufactures 

do  porcelaine  et  de  faïence 7 

Note  sur  les  imprimeurs  de  rÉvôchë  de  Strasbourg 20 

Jœrgo  Wickram's  RoUwagenbùchlein 26 

Les  Origines  de  la  typographie  et  Thistoire  de  rimprimerio.    49 

Alfred  Tainturier 56 

Graveurs  sur  bois  strasbourgcois 66 

Une  lettre  inédite  de  Jodoque  Coccius 81 

L'ancien  palais  ëpiscopal  do  Strasbourg 84 

Pfeffel  et  Alfleri 87 

La  Chasse 89 

Les  Anabaptistes  à  Colmar  (1534-1535) lis 

Auguste  Stœber 118 

Les  Institutions  communales  du  Westrich 123 

Mémoires  de  Félix  Flatter 130 


(  VI  ) 

Le  Factum  de  M.  Risteihueber 138 

Le  Régime  coloDger 153 

Souvenirs  d'un  aumônier 156 

Lettres  inédites  de  l'intendant  du  Harlay 160 

Correspondance  inédite  du  poète  PfefTel  avec  le  professeur 

Oberlin 164 

La  Famille  Genseileisch  à  Strasbourg 201 

De  l'Ancienneté  du  ch&teau  de  Morimont  (Môrsperg),  on  Al- 
sace   204 

Lettres  inédites  de  Metternich  an  professeur  Oberlin  ....  207 

Wimpheling 212 

Chronique  de  Colmar 215 

La  Bibliothèque  Gérard 2 18 

Musée  de  Colmar 2211 

Études  généalogiques 238 

Exposition  de  la  Société  des  amis  des  arts  de  Strasbourg  .  .  244 

Un  Âlsatique  rarissime 255 

L'abbé  Rumpler 305 

Le  Vieux  Saverne  et  le  comté  do  Ferrëtte 308 

Chronique  de  Colmar     314 

Les  Règlements  colongers  d'Alsace 316 

La  Bibliothèque  âlsatique  de  M.  Heitz 317 


Variétés. 

Est-il  juste  et  prudent  de  prêter  ses  livres  ? 3o 

M.  Henri  Schirmer  et  l'histoire  dramatique  et  populaire  des 

partisans  de  1814 ai 

Bibliothèque  de  M.  Van  dor  N...  (Correspondance  de  du  Har- 
lay)     32 


(    VII    ) 

Bibliographie  mulbousienne 3S 

Découverte  d'une  statue  de  Mithra  à  Strasbourg 34 

La  Petite  Revue  et  l'église  Saint-Tbomas 67 

M.  Eugène  Kœberlé   ....  » 69 

Correspondance  de  M.  d'Angervillers 91 

Collection  de  médailles  du  docteur  ELnoll,  do  Nuremberg  .  .     92 

Bibliotbôques  Braunwald ,  Coste ,  Edel 92 

La  Société  d'archéologie  lorraine 98 

VEmpereur  Sigitmond  à  Strasbourg,  par  L.  Spach 99 

Livres  du  XVI«  siècle  imprimés  à  Haguenau 135,  I7i 

Baron  Grimm 135 

Der  ParadenpkUz  in  Strassburg;  Lustspiel 136 

Dot  EUàêsiêche  Samstagsblatl 136 

Publications  de  M.  Fick '  172,  269 

Musée  de  Colmar 173 

Le  Pulverthurm  do  Mulhouse 174 

Heim  (François-Joseph),  peintre 174 

Le  Pont  du  Rhin , 176 

M.  Heitz,  imprimeur  à  Strasbourg 259 

Découverte  de  deux  tronçons  du  mur  d'enceinte  de  l'an- 

.  cienne  cité  gallo-romaine  d'Ârgentorat 260 

Les  Tombes  celtiques,  par  M.  de  Ring 261 

La  Bibliothèque  de  Yomencicz.  Missale  ecclesiœ  Argentinensis  262 

Œuvres  inédites  de  Grandidier 263 

Kléber 264 

Une  nouvelle  édition  de  Glosener  et  de  Kœnigshoven  ....  266 

Photographies  de  M.  Ad.  Braun ,  de  Thann 266 

Chroniques  et  mémoires  concernant  l'Alsace 321 

Les  Chats,  par  Charopfleury 323 

M.  de  la  Galaizière 325 

A  propos  de  Kléber 326 


(    VIII    ) 

Le  Monnniont  de  Pigalle.  Diîliberntion  de  la  Chnmbre  ôoa  XIII.  327 

Une  indiscrdtion  bien  accueillie .127 

Un  tableau  de  G.  Jundt 328 

Bibliograplile  alsatiquo 36,  70,  lOO,  177,  265,  327 

Périodiques 44,  78,  108,  195,  224,  295 


—  MM*- 


Le  Bibliographe  alsacien  commence  au- 
jourd'hui son  quatrième  volume  après  une 
interruption  de  plusieurs  mois,  causée  par 
des  circonstances  indépendantes  de  notre 
volonté. 

U accueil  bienveillant  qui  lui  a  été  fait 
lors  de  son  apparition^  et  surtout  les  mar- 
ques de  sympathie  dont  il  a  été  Vobjet 
depuis  la  publication  du  dernier  numéro, 
eussent  suffi  pour  nous,  encourager  à  le 
continuer  si  Vidée  de  l'abandonner  aiJait 
pu  nous  venir. 

Mais  telle  n'a  jamais  été  notre  pensée. 
Les  difficultés  dont  est  hérissée  toute  revue 
périodique,  les  ennuis  qu'elle  suscite,  les 
soucis  qu'elle  crée,  les  sacrifices  qu'elle  im- 


(    VI    ) 

pose,  n'ont  pu  nous  décourager.  Etranger 
à  toute  considération  de  spéculation,  nous 
n'avons  jamais  entendu  faire  du  Biblio- 
graphe une  affaire;  nous  avouons  que  sous 
ce  rapport  nos  prévisions  ont  été  même  de 
beaucoup  dépassées.  Si  contre  notre  attente 
nous  avions  réalisé  des  bénéfices,  ils  eussent 
servi  à  améliorer  notre  publication. 

Grâce  à  la  collaboration  bienveillante  de 
plusieurs  de  nos  abonnés  et  amis,  nous 
avons  pu  faire  précéder  la  partie  biblio- 
graphique de  chacune  de  nos  livraisons 
d'intéressantes  monographies  et  d'études 
critiques  sur  les  principaux  ovvrages  rela- 
tifs à  notre  province. 

Nous  nous  faisons  un  plaisir  et  un  devoir 
de  remercier  ici  MM.  L.  Spach,  Paul  La- 
croix, Gérard,  X.  Mossmann,  D.  Fischer, 
A.  Tainturier,  etc.,  de  leur  précieux  con- 
cours qui,  nous  Vespérons,  ne  nous  man- 
quera pas  davantage  à  Vavenir. 

Publié  en  dehors  de  tout  esprit  de  parti 
ou  de  coterie,   le  Bibliographe  alsacien 


(  VII  ) 

s^ adresse  à  tous  ceux  qui  aiment  les  livres 
et  collectionnent  ce  qui  de  près  ou  de  loin 
touche  à  r Alsace. 

C'est  sotis  les  auspices  de  ces  amis  de  la. 
curiosité  que  nous  plaçons  notre  petite 
gazette ,  sa  devise  n' est-elle  pas  : 

Nostrûm  et  amicorum. 

C.  M. 


-  •■^  t^^p^f:^"^^- — 


Numéros  1kt2  MOCCCLIVI  Jakvieb- Juillet 


LE 


BIBLIOGRAPHE  ALSACIEN 


GAZETTE 

LITTÉRAIRE,  HISTORIQUE,  ARTISTIQUE 

ŒUVRES  CHOISIES  DE  LOUIS  SPACH. 


BIOGRAPHIES  ALSACIENNES. 

1"  ST  2*  8ÉRIB8. 

Nous  avons  annoncé  dans  notre  dernier  nu- 
méro la  publication  des  deux  premiers  volumes 
des  œuvres  complètes  de  M.  Spach,  mais  nous  de- 
vons à  l'importance  de  cette'  publication  plus 
qu'une  simple  indication  bibliographique.  Les 
deux  livres  que  nous  avons  sous  les  yeux  ont  une 
valeur  considérable,  et,  bien  qu'ils  ne  contien- 
nent que  des  biographies  qui  ont  toutes  déjà  vu 
le  jour  de  la  publicité,  nous  voulons  remercier  la 
maison  Berger-Levrault  d  avoir  compris  l'intérêt 
que  présente  pour  l'Alsace  la  réunion  en  volumes 


(  2  ) 
des  excellents  travaux  de  M.  Spach  sur  les  hom- 
mes les  plus  marquants  dans  Thistoire  de  notre 
contrée.  C'est  une  pensée  intelligente  qui  Ta 
poussée  à  entreprendre  une  splendide  édition  des 
écrits  de  notre  savant  archiviste;  c'est  un  hom- 
mage qu'elle  rend  à  un  mérite  reconnu  en  même 
temps  qu'elle  élève  un  monument  littéraire  dont 
le  patriotisme  local  lui  saura  gré. 

Nous  avons  lu  avec  entraînement  ces  deux  vo- 
lumes, et  le  charme  que  nous  y  avons  trouvé  nous 
y  fera  revenir:  l'impression  dernière  qui  reste  est 
douce  et  tient  qi^elque  peu  du  recueillement,  car 
rien  ne  heurte ,  rien  n'irrite  l'esprit  dans  ces  étu- 
des biographiques  où  les  controverses  de  l'érudi- 
tion ne  tiennent  aucune  place  et  qui  semblent 
toutes  entreprises  au  seul  point  de  vue  de  la  cu- 
riosité philosophique.  Une  délicatesse  constante 
servie  par  un  style  clair  et  simple  ,  une  patiente 
recherche  des  sentiments  vrais,  facilitée  par  une 
sensibilité  bienveillante ,  un  attachement  visible 
pour  toutes  ces  figures  que  l'auteur  semble  ne 
faire  renaître  que  pour  le  bonheur  de  vivre  quel- 
ques instants  dans  la  compagnie  de  cœurs  hauts 
et  d'esprits  d'élite,  tout  cela  attache  à  la  fois  a 
ces  hommes  d'autrefois  et  à  leur  interprète  d'au- 
jourd'hui. On  ne  trouve  peut-être  pas  dans  cette 
lecture  ce  vaillant  ressort  moral  que  donnent  les 


(  3  ) 
Vies  de  Plutarqtie,  mais  à  coup  sûr  un  refuge 
bienfaisant  pour  les  agitations  souvent  malsaines 
de  Texistence  compliquée  qui  nous  est  faite.  D'où 
vient  cette  influence  morale? 

Dans  les  trente-deux  biographies  de  ces  deux 
volumes  nous  croyons  avoir  rencontré  toutes  les 
formes  de  l'activité  et  de  l'ambition  humaines: 
papes  et  rois,  poëtes,  artistes,  savants,  adminis^a- 
teurs,  hommes  de  cape,  homme  d'épée,  penseurs, 
ils  ont  tous  passé  sous  nos  yeux,  et  les  luttes  où  ils 
ont  été  mêlés  ont  prêté  à  toutes  les  défaillances 
comme  à  tous  les  héroïsmes;  et  cependant,  de 
toutes  les  surexcitations  provoquées  par  les  dis- 
sensions civiles,  les  controverses  religieuses,  les 
gloires  de  la  parole  ou  du  combat,  les  ambitions 
détrompées,  quel  souvenir  nous  reste-t-il?  pas 
autre  chose  qu'une  prédilection  singulière  pour 
ces  hommes  que  nous  ne  voyons  que  dans  la 
pénombre  du  passé,  mais  dont  nous  avons  pu  son- 
der tous  les  sentiments  et  qui  nous  apparaissent 
parfaitement  identiques  à  nous-mêmes.  Après  les 
avoir  vus  sur  leur  piédestal,  nous  pouvons  nous 
rapprocher  d'eux,  car  nous  sommes  sûrs  de  les 
avoir  compris  et  de  retrouver  en  eux  une  partie 
de  nous-mêmes. 

C'est  là  le  grand  mérite  <le  M.  Spach.  Derrière 
l'événement  extraordinaire  il  nous  fait  apercevoir 


(4) 

toujours  le  sentiment  humain;  derrière  la  noblesse 
de  l'action  ou  l'éclat  de  la  pensée  nous  découvrons 
le  moteur  psychologique.  Connaissons-nous  le  hé- 
ros? peut-être;  nous  connaissons  l'homme  à  coup 
sûr.  N'en  demandons  pas  davantage.  Nous  aimons 
mieux  trouver  la  pensée  philosophique  que  de 
chercher  dans  ces  existences  qui  ont  eu  chacune 
leur  grandeur  des  preuves  à  l'appui  de  telle  ligne 
de  conduite,  des  émulations  qui  nous  poussent 
vers  le  but  de  nos  ambitions.  Aussi  bien ,  ces  hom- 
mes ont  vécu  en  des  temps  différents  du  nôtre,  et 
les  circonstances  avec  lesquelles  ils  ont  eu  à 
compter  ne  sont  plus  celles  qui  nous  entourent  : 
il  nous  suffit  de  connaître  la  règle  logique  de  nos 
sentiments. 

Il  ne  nous  serait  pas  possible,  dans  cet  article 
qui  ne  doit  être ,  dans  notre  pensée,  qu'un  éloge 
de  l'ensemble  de  l'œuvre  de  M.  Spach ,  de  nous 
appesantir  sur  le  mérite  particulier  de  l'une  ou 
de  l'autre  de  ses  biographies;  toutes  ont  une  tou- 
che excellente ,  des  proportions  savantes ,  un  co- 
loris sûr,  souvent  nerveux ,  plus  souvent  encore 
doux  et  caressant.  Il  en  est  une  cependant  qui  nous 
a  frappé  particulièrement  :  c'est  celle  de  l'abbé 
Grandidier.  Outre  le  mérite  d'avoir  été  esquissée 
pour  la  première  fois  par  M.  Spach,  elle  nous  pa- 
raît donner  le  ton  exact  du  sentiment  dans  lequel 


(  5  ) 
Tauteur  a  entrepris  toutes  ses  études.  Après  avoir 
raconté  les  luttes  douloureuses  soutenues  par  Té- 
minent  écrivain  de  <tV Histoire  ecclésiastiqtie  de 
Strasbourg  y>  j  M.  Spach  termine  en  disant:  «J'ai 
«  longtemps  tenu  mes  yeux  fixés  sur  ces  contours 
«  délicats  (il  est  question  du  portrait  de  Qrandi- 
«dier)  empreints  d'une  inexprimable  douceur; 
«une  profonde  émotion  s'est  emparée  de  moi,  et 
«si  le  lien  mystérieux  qui  unit  deux  âmes  n'est 
«  point  une  illusion  de  nos  sens ,  si  ce  n'est  point 
«  de  ma  part  une  présomption  de  penser  que  ce 
«  lien  a  pu  s'établir  entre  un  prédécesseur-modèle 
« —  (Grandidier  était,  comme  M.  Spach,  archi- 
«  viste  de  Strasbourg)  —  et  un  successeur-élève , 
«j'aimerai  n'avoir  détaché  mes  regards  de  cette 
«gravure,  qui  exerçait  sur  moi  un  empire  irrésis- 
«tible,  qu'après  m'être  bercé  de  l'espérance  que 
«je  retrouverai  un  jour  dans  Grandidier  une  âme 
«  protectrice  et  amie.  » 

C'est  bien  là  l'expression  complète  de  la  pensée 
de  M.  Spach;  il  aime  les  portraits  qu'il  crée  et 
veut  être  aimé  de  ses  créations  ;  cette  communion 
intime  de  l'écrivain  et  de  son  modèle  fait  aimer 
l'un  et  l'autre,  car  il  en  jaillit  des  accents  d'une 
sincérité  entière. 

Nous  savons  que  M.  Spach  prépare  en  ce  mo- 
ment un  volume  d'études  littéraires,  et  cela  nous 


<  6) 

permet  de  mettre  ici  une  critique  relativement  à 
la  composition  des  deux  volumes  de  biographies. 
Pourquoi  intercaler  au  milieu  de  tous  les  Alsa- 
ciens ,  dont  il  a  étudié  Texistence ,  les  portraits 
de  Quiard,  de  Génin,  d'Ozaneaux?  Le  passage 
à  Strasbourg  de  ces  professeurs,  hommes  distin- 
gués et  estimés,  mais  plus  connus  par  leurs  titres 
scientifiques  que  par  leurs  attaches  alsaciennes, 
n'a  pas  été  assez  long  pour  qu'ils  y  prissent  droit 
de  cité  et  il  nous  semble  que  ces  études  eussent 
mieux  figuré  dans  un  volume  plus  spécialement 
littéraire. 

Nous  finirons  en  émettant  le  vœu  que  les  so- 
ciétés des  bibliothèques  populaires  de  nos  dépar- 
tements du  Rhin  répandent  partout  la  lecture 
saine  et  attachante  des  Biographies  alsaciennes, 

Y... 


(  7  ). 


ANCIENNES  INDUSTRIES  D'ALSACE 
ET  DE  LORRAINE.* 


Manufactures  de  porcelaine  et  de  faïence. 


3*  Période.  —  Manufacture  de  porcelaine  de  FVanckenthaî. 
Paul  Hannony;  1754  à  1760, 

On  sait  que,  grâce  à  Paul  Hannong,  cet  établissement 
devint  un  des  plus  importants  d'Allemagne ,  et  livra  au 
commerce  des  poteries  translucides  qui  pouvaient  riva- 
lîser  avec  celles  de  la  première  fabrique  de  porcelaine 
de  Saxe.  Je  ne  reviendrai  pas  sur  ce  que  j'ai  déjà  dit  à 
ce  sujet  (vol.  III ,  p.  94),  et  me  bornerai  à  rappeler  que,  pour 
les  qualités  céramiques  et  le  genre  de  décoration ,  les  pro- 
duits de  Franckenthal  ont  la  plus  grande  analogie  avec 
ceux  de  Meissen.  On  pourra,  d'ailleurs,  juger  de  la  ré- 
putation dont  jouissait,  au  XVIU*  siècle ,  l'usine  de  Paul 
Hannong  par  l'extrait  suivant  puisé  dans  le  Journal  du 
commerce  de  juillet  et  août  1760  : 

<  La  porcelaine  de  Franckenthal  a  le  même  fonds  de 
richesse  que  celles  de  Saxe  et  de  France  ;  elle  est,  comme 
ces  dernières,  bien  au-dessus  de  celles  de  la  Chine  et  du 
Japon ,  non-seulement  par  l'éclat  du  blanc  et  le  brillant 
de  sa  couverte ,  mais  encore  pour  l'élégance  de  ses  car- 


1.  Yoy.  le  Bibliographe  aUacien,  S*  année ,  p.  277,  et  3*  année,  p.  1 , 
29,  89,  133,  169  et  253. 


(.8) 
touches  ;  pour  la  manière  dont  les  fleurs  sont  groupées , 
variées  et  finies;  par  le  goût,  la  noblesse  des  contours, 
l'exactitude ,  la  netteté ,  la  variété  des  dessins,  et  pour  la 
beauté ,  la  force  et  la  vivacité  des  couleurs. 

«Cette  manufacture  excelle  surtout  dans  les  figures. 
Elle  a  atteint  le  degré  de  perfection  de  celles  de  la  Saxe 
et  de  France,  pour  la  variété  et  le  dessin  des  statues, 
par  la  force  et  le  naturel  des  attitudes  et  par  la  vérité  de 
Texpression.  A  cet  avantage,  on  a  ajouté  celui  du  bon 
marché;  les  prix  sont  de  plus  d'un  tiers  au-dessous  de 
ceux  des  porcelaines  de  Saxe  et  de  France.  » 

Le  même  recueil  renferme,  en  outre,  un  tarif  très- 

■ 

étendu  des  produits  de  Tusine  de  Franckenthal.  Si  inté- 
ressant que  soit  ce  document,  il  ne  peut  trouver  place 
ici  dans  son  entier,  et  je  dois  me  borner  à  signaler  quel- 
ques articles  dont  les  descriptions  peuvent  servir  à  carac- 
tériser la  fabrication  de  Paul  Hannong^ 

<  Assiettes  peintes  à  fleurs  naturelles ,  en  paysages  avec 
rocailles,  à  fleurs  des  Indes;  fond  couronne  ;  des  fleurs 
en  relief,  à  fins  bouquets,  bord  en  osier  doré ,  bord  doré 
ou  à  dentelle  d'or,  de      .     .     .     .     3  1.  5  s.  à  8  1.  15  s. 

«  Chandelier  peint  au  naturel,  bord  et  ornements  dorés. 

17  1.  10  s. 

«  Paniers  ovales,  en  forme  de  jatte,  les  anses  branchées, 
bords  rocailles  en  relief,  peints  à  fleurs  naturelles ,  bord 
doré 24  1. 


1.  M.  Jacquemart  a  reproduit  la  plus  grande  partie  do  ce  tarif  da us 
son  excellente  Uiaioire  de  la  porcelaine. 


(9  ) 

«  Pots  à  oille,  ou  terrines  rondes,  contournées,  unies 
et  en  osier,  sur  le  couTercle  un  citron,  un  artichot  ou 
bigarrade  peint  à  fleurs  naturelles, 'bord  doré  .     .     77  1. 

«  Pots  pourris f  forme  de  vase,  9  pouces  de  haut;  le 
vase  orné  de  fleurs,  reliefs  en  guirlande,  un  dragon  vo- 
lant sur  le  couvercle ,  bord  doré 57  1. 

«  Roses,  pour  servir  au  lieu  de  salières  ou  poivrières. 

1  1.  10  s. 

«  Dessert,  suivant  la  peinture  et  le  nombre  des  pièces, 
de 2,000  1.  à  G,000  1.  et  plus. 

«  Service  à  thé  et  caffé,  savoir  :  une  caffetière ,  une 
théière ,  un  pot  à  lait ,  un  pot  à  sucre ,  une  jatte  à  rincer, 
un  flacon  à  thé,  six  ou  douze  tasses  à  chocolat  avec  sous- 
coupes,  douze  tasses  à  thé  et  cafi'é  avec  sous-coupes,  selon 
la  peinture  et  forme  .     .     80  1.  jusqu'à  1,000 1.  et  plus. 

«  Rosettes  ou  boutons  pour  pendants  d'oreilles ,  peints 
à  fleurs  naturelles 3  1.  10  s.  à  8  1.  10  s. 

«  Pluton  au  char  avec  huit  chevaux  courants ,  attelés 
et  bridés,  sur  une  terrasse  de  20  pouces  de  long,  6,550  1. 

«  Idem,  avec  quatre  chevaux 980 1. 

<  Idem,  avee  deux  chevaux 435 1. 

<  Groupes  de  chasse  à  cerf  ou  sanglier,  avec  chiens , 
sur  une  terrasse  de  21  pouces  de  long,  avec  des  arbres. 

330  1. 

«  Groupes  de  bergers ,  à  deux  figures ,  avec  une  niche 
de  rocaille 96  1.  » 

A  ces  indications,  déjà  très-précises,  j'en  ajouterai 
quelques  autres  résultant  de  mes  observations  person- 
nelles et  qui  me  permettront,  à  l'aide  des  marques  rele- 


(  10  ) 

vées,  de  donner  un  classement  chronologiqae  des  œuvres 
de  cette  période. 

Chiffre  de  l'ëlecteur  palatin  Charles-Théodore ,  habi- 
tuellement tracé  en  bleu  sous  vernis  et  accom- 
Se&^       pagné  des  initiales  de  Paul  Hanuong,  tracées 
^^  à  la  pointe  et  en  quelque  sorte  dissimulées  dans 

une  partie  peu  visible*  de  Tobjet. 
Plus  tard ,  ce  chiffre  fut  remplacé  par  le  lion  rampant, 
qui  est  le  cimier  du  Palatinat,  comme  dans  l'exemple 
ci-joint  emprunté  à  une  pièce  d'une  fort  belle 
fabrication  et  méritant,  à  ce  titre,  une  des- 
cription spéciale. 

Bol  d'accouchée;  décor  de  bouquets  poly- 
chromes sur  fond  blanc,  alternant  avec  des 
réserves  gros -bleu,  couvertes  de  coquilles 
d'or.  Anse  rocaille,  avec  fleurs  détachées  et 
boutons  de  fruits  sur  le  couvercle.  Les  lettres  PHI  sont 
tracées  en  creux  dans  la  pâte;  le  lion  est  en  bleu  sous 
vernis. 

Voici  une  autre  série  de  monogrammes  relevée  sur  de 
charmantes  figurines  d'enfants ,  aussi  spirituellement  trai- 
tées que  les  meilleures  pièces  de  ce  genre  sorties  de 

%  PH 

l'usine  de  Meissen.  La  porcelaine  était  d'un  beau  blanc 
et  recouverte,  dans  certaines  parties  seulement,  d'une 
coloration  très-sobre.  Les  petits  personnages  portaient  le 


(11) 

costume  Louis  XV  et  représentaient  des  bergers ,  ber- 
gères ,  magistrats ,  Turcs ,  etc. 

Assiette  blanche;  le  bord  décoré  d'une  dentelle  d'or; 
on  reconnaît  facilement  là  Fun  des  articles  men-     (p 
ttonnés  dans  le  tarif  qui  précède.  'l 

L'initiale  .de  Hannong  est  ici  accompagnée  de  cette 
letti'e  Z  qui  se  retrouve  si  fréquemment  sur 
les  poteries  alsaciennes  et  rhénanes;  la  pré-      LJ  > 
sence  du  chiffire  de  Charles -Théodore  ne 
laisse  aucune  incertitude  sur  l'origine  de  cette  pièce. 

M.  Greslou  donne  ce  monogramme  comme  se  rappor- 
tant à  l'association  qu'il  suppose  avoir  existé  entre  Paul 
Hannong  et  son  fils  Joseph.  N'ayant  trouvé         ^.^ 
aucune  trace  de  cette  société  dans  les  do-         *       . 
cuments  qui  ont  été  mis  à  ma  disposition  hA 

par  la  famille  Hannong,  je  n'en  fais  ici 
mention  que  dans  le  but  d'appeler  l'attention  des  curieux 
sur  un  fait  qui  me  paraît  demander  quelques  éclaircisse- 
ments. 

Monogramme  de  Joseph- Adam  Hannong.  De  même 
que  celui  de  son  père,  on  le  rencontre  tan- 
tôt seul,  tantôt  accompagné  du  lion  du 
Palatinat.  En  tout  cas,  il  me  paraît  être  le 
signe  caractéristique  des  produits  de  Fran- 
ckenthal  pendant  la  courte  gestion  de  Joseph  Hannong 
(1760-1761). 

On  trouve  des  porcelaines  de  Franckenthal  dans  pres- 
que tous  les  cabinets  et  les  musées  de  France  et  d'Alle- 
magne où  une  place  a  été  faite  à  la  céramique;  mais  la 


(  12  ) 
collection  la  plus  intéressante  que  je  connaisse  est  celle 
du  château  de  Heîdelberg.  J'ai  vu,  là  notanunent,  les 
statuettes  de  Télecteur  Charles- Théodore  et  de  sa  femme 
Maric-Ëlisabeth-Augusta;  puis  des  groupes  allégoriques 
importants,  modelés  par  Conrad  Linck,  et  représentant 
le  PcUatmcU  s'affligeant  du  départ  de  Télecteur  palatin , 
V Université  de  Heidelberg,  les  Éléments,  etc.;  un  service 
de  table  de  Charles-Théodore,  décoré  de  sujets  d'après 
Grcuze  et  Teniers;  enfin  le  buste  d'Adam  Bechtoldt,  di- 
recteur de  la  fabrique  de  IiVanckenthal ,  en  1766,  et 
diverses  autres  figurines,  par  Pierre  de  Verschaôeld, 
premier  sculpteur  de  la  cour  palatine  de  Mannheim. 

4®  Pébiode.  —  Joseph  Hannong,  Fabriques  de  Strasbourg 

et  Haguenau;  1760  à  1780. 

Peu  après  la  mort  de  Paul  Hannong,  les  deux  usines 
de  Strasbourg  et  de  Haguenau ,  on  s*en  souvient ,  passè- 
rent entre  les  mains  de  son  fils  Joseph-Adam,  qui  continua 
d'abord  à  produire  ces  belles  faïences  colorées  auxquelles 
ces  établissements  avaient  dû ,  jusque-là ,  leur  réputation 
et  leur  prospérité  ;  puis,  après  1766,  reprit  à  Strasbourg 
la  fabrication  de  la  porcelaine. 

Nous  nous  trouvons  donc  de  nouveau  en  présence 
d'une  double  production  céramique.  De  la  faïence ,  j'ai 
peu  de  choses  à  dire  ici  ;  Hannong  n'ayant  fait  que  con- 
tinuer les  traditions  de  son  père,  les  caractères  restent 
les  mêmes  qu'aux  époques  précédentes,  et  s'il  n'y  a  pas 
progrès,  on  trouve  du  moins  encore  des  pièces  d'une 


(  13  ) 

rénssite  admirable  comme  coloration  et  comme  email.  Il 
paraît  cependant  que  Joseph  Hannong  visait  plutôt  à 
une  production  abondante  qu'à  la  perfection  du  travail. 
J'en  trouve  la  preuve  dans  l'immense  quantité  de  mar- 
chandises qui  encombrait  ses  magasins  au  moment  de  sa 
déconfiture ,  et  dans  les  conseils  qu'il  donna  plus  tard  à 
son  cousin  Stanislas.  «  Préoccupez- vous  plutôt,  dit-il,  de 
la  modicité  des  prix  que  de  la  beauté;  vous  aurez  un 
plus  grand  débit  dans  ce  pays- ci  (l'Allemagne)  et  notam- 
ment en  Suisse,..  Si  vous  êtes  sur  une  bonne  route,  ne 
la  quittez  point  sous  prétexte  de  trouver  mieux  ;  ces  sortes 
de  rectifications  ont  causé  le  malheur  de  votre  gran£ 
père  et  le  désordre  de  mon  frère.  Souvent  le  moindre 
changement  peut  causer  des  désordres  énormes.  » 

n  ne  faudrait  pas  toutefois  conclure  de  ces  lignes, 
écrites  par  un  vieillard  cruellement  éprouvé  par  toutes 
les  infortunes ,  que  Hannong  fût  un  vulgaire  spéculateur. 
U  avait  fait,  au  contraire,  des  études  sérieuses  et  aussi 
complètes  que  le  comportait  l'état  des  sciences  naturelles 
à  cette  époque  ;  ainsi  il  possédait,  en  chimie  et  en  phy- 
sique, des  connaissances  plus  que  suffisantes  pour  les 
besoins  de  son  industrie,  et  parmi  les  travaux  scienti- 
fiques dont  il  s'occupa  toute  sa  vie ,  je  trouve  un  traité 
sur  la  Terre  de  pipe,  produit  qu'il  méprisait  souveraine- 
ment, d'ailleurs,  et  appelait  une  <  drogue  de  mauvais  aloi 
et  usage  »  ;  des  études  de  métallurgie  et  plusieurs  volumes 
d'expériences  sur  la  conduite  du  feu  dans  les  fours  à 
porcelaine. 

Mais  revenons  aux  faïences,  et,  par  quelques  exemples. 


(  H  ) 

précisons ,  8*il  est  possible ,  les  caractères  particuliers  de 
la  fabrication  alsacienne  à  cette  époque.  Le  décor  n*a 
pas  varié  :  ce  sont  toujours  les  bouquets  aux  couleurs 
éclatantes ,  formés  de  roses  ,  pivoines ,  hyacinthes ,  myo- 
sotis, œillets,  tulipes  et  fleurettes  jaunes,  jetés  avec  la 
même  hardiesse  sur  le  marly  ou  la  bordure  des  plats  et 
exécutés  tantôt  par  un  procédé  de  hachures  fines ,  tantôt 


lavés ,  au  contraire ,  comme  les  peintures  sur  porcelaine 
de  la  même  période.  Ce  décor  est  habituellement  poly- 
chrome; mais  parfois  aussi,  on  le  trouve  en  camaïeu 
rouge.  On  a  vu  à  Texposition  de  V  Union  centrale,  en 
1865,  de  splendides  échantillons  de  ces  faïences  appar- 
tenant à  MM.  Jubinal ,  Patrice  Salin ,  Périlleux  et  quel- 
ques autres  encore  qui  nous  viennent  de  la  collection 


(  16  ) 
Massé,  de  Strasbourg.  U  se  trouvait  là  aussi  deux  pièces 
exposées  par  M.  Brio.n  et  qui  présentaient  un  caractère 
exceptionnel;  ce  sont  deux  plateaux,  Tun  avec  décor 
bleu  en  imitation  des  faïences  de  Boueu ,  Tautre  à  bor- 
dure ajourée  et  dorée. 

Voici  maintenant  les  marques  employées  p|ur  Joseph 
Hannong.  D  est  sans  doute  inutile  de  faire  observer  que 
ces  lettres  figurent  le  monogramme  du  fabricant  et  non 
l'initiale  de  la  ville  de  Haguenau,  où  se  trouvait  l'une  de 
&ea  usines,  comme  on  Fa  cru  longtemps,  même  en  Alsace. 


//     Ji^y^SÙuro 


)76% 


Cette  dernière  inscription,  Strctsburg,  1762,  a  été 
relevée  sur  la  charmante  pendule  rocaille  qui  a  fait  par- 
tie de  la  collection  Leweel  et  se  trouve  actuellement  au 
musée  de  Cluny. 

Ce  fut  sans  doute  une  grande  gloire  pour  la  maison 
Hannong  d'avoir  pu  fabriquer,  la  première  en  France, 
de  véritable  porcelaine  dure,  et  certes,  les  efibrts  persé- 
vérants des  potiers  strasbourgeois  sont  dignes  des  plus 
sérieux  éloges;  mais  maintenant  que  j'ai  à  apprécier  leurs 
produits,  je  dois,  en  toute  sincérité,  déclarer  qu'ici  les 
résultats  sont  restés  inférieurs  à  ceux  que  j'ai  constatés 
à  propos  de  la  fabrication  des  faïences. 

La  pâte  de  la  porcelaine  de  Strasbourg  est  bise ,  l'émail 
souvent  enfumé  ou  parsemé  de  granules  imparfaitement 


(  16  ) 

dissimules  par  le  décor ,  et  la  coloration  violacée  n'a  pas 
la  vivacité  des  émaux  appliqués  sur  la  faïence.  Ces  im- 
perfections ont  sans  doute  contribué,  autant  que  les 
entraves  de  la  Ferme  générale ,  à  accélérer  la  ruine  de 
Joseph  Hannoug  ;  car  il  ne  faut  point  accepter,  sans  bé- 
néfice d'inventaire ,  les  éloges  qu'il  prodigue  lui-même  à 
ses  produits. 

Cependant  il  est  sorti  de  l'usine  de  Strasbourg  cer- 
taines porcelaines  qui,  en  dehors  de  l'intérêt  qu'elles 
présentent  au  point  de  vue  des  progrès  et  de  l'histoire 
de  la  céramique,  sont  dignes  d'être  remarquées  et  té- 
moignent de  hardies  tentatives.  Ce  sont  notamment  des 
pièces  de  service  à  décor  de  chinoiseries  sur  fond  blanc 

et  portant  la  marque  ci-contre,  dans  la- 

M  quelle  les  initiales  de  Joseph  Ilanuong 

\f  r  lu  2-^*  ®^"*  accompagnées  des  lettres  V  et  C  in- 
diquant la  série  des  vataeelles  et  d'un  nu- 
méro  d'ordre  correspondant  à  celui  du  catalogue  de  la 
maison.  —  L'élévation  du  nombre  relaté  dans  cet  exem- 
ple fait  voir  quelle  immense  quantité  de  modèles  Han- 
nong  possédait  dans  ses  ateliers. 

Je  mentionnerai  encore  une  série  de 
figurines  exécutées  avec  un  véritable  ta- 
«     ^       lent;  ainsi,  le  Petit  Tailleur  de  pierres, 
iP     fl     0       Boucher,  modèle  emprunté  à  Sèvres  ;  la 

Bouquetière  qui  a  brisé  son  pot  de  fleurs, 
^   Ip  etc.,  charmants  sujets  d'une  coloration 

très-soignée  et  très-harmonieuse  ;  et  en- 
fin ,  des  groupes   en  biscuit  tels  que  Silène  couché  et 


H 


(17  ) 

appuyé  mr  son  âne.  Ces  objets  sont  habituellement  mar- 
qués avec  un  poinçon  figurant  les  lettres  ci-contre  dont 
il  est  facile  de  trouver  la  signification. 

Cette  autre  marque ,  formée  de  la  lettre  H  seule ,  est 
celle  qnJ  a  été  déposée  aux  archives  de  Sèvres  par  Pierre- 
Antoine  Hannong,  lorsqu'il  fonda  l'usine  de  la 
rue  Saint-Denis  ;  elle  se  rencontre  sur  des  pièces 
de  fabrication  généralement  imparfaite  et  décorées  en 
rouge  plus  ou  moins  foncé. 

M.  Jacquemart  reconnaît  encore  la  signature  de  Pierre 
Hannong  dans  les  marques  ci-contre  qu'il  a  relevées  sur 
des  porcelaines  d'une  pâte  très-feldspathique  ^-^ 

et  décorées  de  bouquet»  polychromes  où  do-        ^/^ 
mine  un  rouge  violacé.  Sans  contester  l'exac-    ^^y^y 
titude   de  ces   attributions ,  je  crois  devoir 
faire  remarquer  que  les  sigles  dont  il  s'agit        ^  ' 
ayant  la  plus  grande  analogie  avec  les  mo-       /^ 
nogrammcs  de  Paul  Hannong,   il   convient 
d'examiner  attentivement  les  caractères  céramiques  des 
pièces  qui  les  portent,  si  l'on  veut  en  déterminer  sûre- 
ment la  provenance. 

Je  donne  enfin,  pour  terminer,  quatre  marques  rele- 
vées sur  des  poteries  ayant  tous  les  caractères  des  pro- 
duits alsaciens  et  qui  empruntent  un  certain  intérêt  à  la 
présence  du  monogramme  W  appartenant,  sans  aucun 
doute,  à  un  artiste  de  ces  contrées,  et  un  arflite  des  plus 
habiles,  car  j'ai  vu  de  lui  des  décors  de  fleurs  admirable- 
ment compris  et  exécutés. 

Porte-huilier  en  faïence ,  à  treillages  jaunes  mis  à  l'effet 


^ 


(  1«  ) 

au  moyen  d*ombres  d'un  brun  rosâtre.  Forme  rocaille 
s  simple,  avec  arêtes  décorées  de  rinceaux  peints 
^^^^  en  rouge  ou  bleu.  Dans  Ips  godets,  de  délicieux 
bouquets,  genre  Saxe.  On  reconnaît  dans  cette  pièce  la 
même  main  qui  a  peint  deux  flambeaux  de  ma  collection 
portant  lé  monogramme  de  Joseph  Hannong,  accompa- 
gné du  numéro  de  série  934. 

v\^  Autres  pièces  de  même  genre,  avec 

«^     I    ^^      fleurs  en  relief. 

Porcelaine  dure.  Belle  soupière,  style 
rocaille,   avec   bouquets   détachés   et  riche 
décor  polychrome  à  fleurs.  Les  arêtes  et  les 
pieds  sont  garnis  de  rinceaux  peints  en  vert 
et  or,  et  autour  de  chaque  pied  s'enlace  une 
branche  de  chêne.  Un  citron  avec  fleurs  et  feuilles,  éga- 
lement en  relief,  forme  le  bouton  du  couvercle. 
La  marque  est  en  bleu  sous  couverte. 
Quelques  mots  maintenant  des  matériaux  que  Hannong 
avait  à  sa  disposition.  On  conserve  dans  la  famille  un 
manuscrit  qui  me  paraît  avoir  été  rédigé  vers  la  fln  du 
XVIIPsiècle  et  contient  un  certain  nombre  de  recettes  pour 
la  fabrication  de  la  porcelaine.  Ce  document  nous  apprend 
que  les  potiers  alsaciens  employaient  pour  la  fabrication 
de  la  pâte  à  porcelaine  les  quatre  substances  suivantes  : 
P  Une  terre  blanche  provenant  d'Oberzell,  entre  Pas- 
sau  et  Lintif  sur  le  Danube  (c'est  le  kaolin)  ; 

2®  Une  terre  rougeâtre  qui  se  trouve  à  deux  lieues 
d'Oberkirch ,  outre  Durbach  et  Oberau  (Baden),  à  dix- 
sept  lieues  de  Strasbourg: 


(  19  ) 

3°  Du  gravier  blanc  ; 

4»  Du  plâtre. 

D*un  autre  côté,  je  vois,  dans  la  correspondance  déjà 
citée ,  que  Joseph  Hannong  avait  fait  de  nombreux  essais 
des  terres  d* Alsace  ;  il  signale  la  terre  de  Gœrsdorff ,  près 
de  Wœrth  (Bas-Khin),  comme  aussi  belle  que  celle  de  Li- 
moges, et  prétend  que  le  Rmzel  de  Haguenau  peut  don- 
ner de  la  porcelaine;  «la  tractation  fait  tout,»  dit-il; 
opinion  dont  je  crois  devoir  lui  laisser  toute  la  respon- 
sabilité. 

Les  potiers  alsaciens  ont  fait  école  en  France ,  je  l'ai 
dit.  Un  peu  partout,  en  effet,  on  vit  se  produire  la 
faïence  japon ée  à  Vinstar  de  Strasbourg.  Sans  parler  des 
manufactures  lorraines,  qui  s'inspirent  directement  de 
r Alsace  et  auxquelles  je  consacrerai  un  chapitre  spécial , 
je  retrouve  la  même  influence  en  Bourgogne ,  à  Aprey  et 
à  Meillonas  surtout ,  fabriques  peu  connues  dont  je  dirai 
quelques  mots  aussi;  dans  le  Midi,  à  Marseille;  en  Pi- 
cardie et  en  Artois,  à  Saint- Omer,  Desvres  et  Arras  ;  et 
cntîn  à  Paris  et  à  Sceaux. 

Quant  au  rôle  que  cette  vaisselle  aux  couleurs  gaies 
et  vives  joue  dans  les  collections  modernes ,  je  suis  loin 
de  le  désapprouver,  et,  pour  mon  compte  personnel,  je 
ne  connais  rien  de  plus  réjouissant  à  Fœil  qu'un  dressoir 
garni  de  cette  imagerie  sous  émail  vigoureusement  enlu- 
minée ,  et  j'ai  toujours  souvenir  des  joies  de  mon  enfance , 
alors  que,  à  la  campagne,  nous  voyions  apparaître  la 
gigantesque  soupière  aux  anses  et  bouton  chargés  de 
fruits  peints  au  naturel ,  flanquée  de  salières  et  de  porte- 


(  20) 

huilier  aussi  richement  décorés  ;  puis  circuler  les  assiettes 
et  les  plats  au  fond  desquels  s*  épanouissaient  de  beaux 
bouquets  polychromes  et  des  Chinois  grotesques  péchant 
à  la  ligne  ou  poursuivant  de  légers  papillons. 

N'était-ce  pas  là  la  vraie  vaisselle  des  champs ,  le  décor 
eu  harmonie  avec  la  saine  gaîté  de  nos  aïeux,  monté  de 
ton  comme  elle,  mais  toujours  plein  de  cette  admirable 
franchise  qui ,  en  dépit  des  fadeurs  et  des  visées  préten- 
tieuses de  la  société  actuelle,  restera  toujours  le  fonds 

du  caractère  gaulois  ?  (Sw»  eoBiinné.) 

A.  T. 


NOTE  SUR  LES  IMPRIMEURS  DE  L'ÉVÊCHÉ 

DE  STRASBOURG. 

L'imprimerie  semble  n'avoir  pas  été  en  grande  estime 
auprès  des  évêques  de  Strasbourg  ;  ces  prélats  ne  virent , 
selon  toutes  les  probabilités,  dans  Tinvention  de  l'art 
typographique,  qu'une  innovation,  sinon  inutile,  du 
moins  dangereuse,  et  n'accordaient  que  rarement  leur 
bienveillance  aux  hommes  qui  se  livraient  à  cette  pro- 
fession; ils  virent  l'art  de  la  typographie  se  répandre  et 
s'introduire  dans  les  principales  villes  d'Alsace ,  sans  faire 
aucune  tentative  pour  attirer  des  imprimeurs  dans  leurs 
terres ,  et  la  ville  de  Saverne ,  quoiqu'elle  fût  le  chef-lieu 
de  leurs  possessions  et  le  siège  de  leurs  dicastères ,  ne  vit 
jamais ,  sous  leur  domination ,  une  presse  typographique 
s'établir  dans  ses  murs  ;  quand  ils  furent  dans  la  nécessité 
de  recourir  à  l'art  de  l'imprimerie,  ils  s'adressèrent  aux 


(  21  ) 

presses  de  Strasbourg,  et  lorsque  cette  ville  eut  embrass<^ 
la  Réforme,  à  celles  de  Mayence  et  de  Cologne.  L*évêque 
Bobert  de  Bavière  fit  imprimer,  à  Strasbourg,  en  1478  , 
dans  le  format  in-24 ,  le  diurnal  du  bréviaire ,  sous  le  titre 
de  Dùimcde  eceleste  Argentmennum;  ce  livre,  où  se  fait 
remarquer  Tabsence  du  nom  de  l'imprimeur,  est  devenu 
d'une  extrême  rareté;  il  s'en  trouve  un  exemplaire  dans 
la  riche  collection  d'alsatiques  de  M.  Heitz ,  imprimeur  à 
Strasbourg,  et  selon  les  dires  de  ce  bibliophile,  il  serait 
le  seul  que  le  temps  eût  épargné. 

L'évêque  Guillaume  de  Honstein  confia ,  en  1508,  aux 
presses  de  René  Beck ,  établies  à  Strasbourg ,  l'impres- 
sion d'un  agenda  ou  rituel  sur  la  manière  d'administrer 
les  sacrements  et  les  autres  cérémonies  de  l'Église  ;  il  en 
existe  encore  plusieurs  exemplaires. 

Érasme  de  Limbourg,  qui  succéda  à  Guillaume  de 
Honstein  sur  le  siège  épiscopal  de  Strasbourg,  fit  im- 
primer, en  1566 ,  dans  le  format  in-4%  par  François  Beck, 
imprimeur  à  Mayencc ,  les  statuts  et  décrets  du  synode 
tenu  en  1549  à  Saveme ,  sous  sa  présidence. 

En  1590  il  sortit  des  presses  de  Jean  Quentel,  impri- 
meur à  Cologne,  un  agenda  ou  rituel  à  l'usage  de  l'é- 
glise de  Strasbourg,  qui  fut  publié  sous  les  auspices  de 
révêque  Jean  de  Manderscheid. 

Le  collège  des  Jésuites  de  Mofsheim,  fondé  en  1580 
par  révêque  Jean  de  Manderscheid ,  fut  en  peu  d'années 
l'un  des  établissements  littéraires  les  plus  distingués 
d'Allemagne;  lorsqu'il  fut  érigé  en  1617  par  le  pape 
Paul  V  et  l'empereur  d'Allemagne ,  Mathîas ,  en  une  Uni- 


(  22) 

yersité ,  pour  que  des  grades  académiques  7  pussent  être 
conférés  pour  la  philosophie  et  la  théologie,  Tévêque 
Léopold  d'Autriche  crut  nécessaire  d'établir  une  impri- 
merie à  Molsheim  ;  ce  prince  en  donna  la  direction  à  un 
habile  typographe ,  nommé  Jean  Hartmann  ;  il  sortit  du 
nouvel  établissement  typographique ,  outre  les  divers  ou- 
vrages du  R.  P.  Jodoque  Coccius ,  un  assez  grand  nombre 
d'ouvrages  de  théologie  et  de  polémique  religieuse;  cette 
imprimerie  n'eut  qu'une  courte  existence,  elle  fut  entiè- 
rement ruinée  dans  la  guerre  de  Trente  ans. 

Quelque  temps  après  la  paix  de  WestphaJie ,  en  1654  , 
Eberhard  Wclper ,  €  mathématicien  et  typographe  à  Stras- 
bourg», sollicita  du  conseil  de  la  régence  de  Saverne 
la  charge  d'imprimeur  de  l'évêchd  de  Strasbourg;  mais 
il  ne  paraît  pas  que  sa  demande  ait  été  favorablement 
accueillie ,  car  peu  après ,  l'imprimerie  de  Molsheim  fut 
rétablie;  la  direction  en  fut  donnée  à  Jean-Henri  Slraub- 
haar,  avec  le  tilxe  d'imprimeur  de  l'évêché;  il  sortit,  en 
1670,  des  presses  de  cet  établissement,  dans  le  format 
in-4^,  un  Agenda  ecclesiœ  argentmensis ,  qui  se  trouve  en- 
core dans  quelques  bibliothèques. 

En  1 685 ,  la  charge  d'imprimeur  de  l'évêché  de  Stras- 
bourg étant  devenue  vacante ,  deux  candidats ,  Frédéric- 
Guillaume  Schmuck  et  Georges-André  Dolhopff,  qui 
étaient  tous  deux  imprimeurs  à  Strasbourg ,  se  mirent  sur 
les  rangs;  cette  concurrence  mit  la  division  dans  le  sein 
du  conseil  de  la  Régence  de  l'évêché ,  le  vice-chancelier 
Philippe  de  Joosten  ne  put  s'entendre  avec  les  autres 
membres  du  conseil  sur  le  choix  du  nouvel  imprimeur,  et 


(23  ) 

nommade  8a  propre  autorité  Frédéric-Guillaume  Schmuck, 
imprimeur  de  Févêcbé  ;  cette  nomination  ne  fut  pas  ra- 
tifiée par  le  conseil  de  la  Régence  ;  elle  fut  aussi  désap- 
prouvée par  le  Grand-Chapitre  de  Strasbourg ,  à  qui  ap- 
partenait la  haute  direction  des  affaires  administratives 
en  Tabsence  de  Tévêque.  Le  brevQt  d'imprimeur  de  l'é- 
vêché  et  de  l'académie  de  Molsheim  fut  donné  à  Georges- 
André  Dolhopff,  et  dès  le  25  janvier  1686  le  conseil  do 
la  Régence  rendit  une  ordonnance  par  laquelle  il  défendit 
à  tout  imprimeur  de  Strasbourg  de  prendre  le  titre  de 
libraire  et  d'imprimeur  de  l'évêché,  si  ce  n'est  à  Georges- 
André  Dolhopff,  qui  a  été  pourvu  de  patentes  de  cet 
office.  Le  Grand-Chapitre  et  son  doyen,  François-Ber- 
nard, comte  de  Nassau,  confirmèrent  cette  ordonnance, 
le  27  du  même  mois,  et  en  même  temps  ils  révoquèrent 
toutes  provisions  d'imprimeur  de  l'évêché  qui  pour- 
raient avoir  été  données  par  le  vice-chancelier  à  d'antres 
qu'au  sieur  Dolhopff*. 

'.«S'est  à  remarquer  que,  dans  l'ordonnance  du  25  jan- 
vralr  1686,  le  conseil  de  la  Régence  défend  à  tout  autre 
imprimeur  qu'au  sieur  Dolhopff,  d'imprimer  aucun  livre 
sous  la  qualification  d'imprimeur  de  l'évêché,  sous  peine 
de  confiscation  de  l'ouvrage,  et  que  le  Grand  Chapitre, 
dans  son  ordonnance  de  confirmation,  n'étend  cette  dé- 
fense qu'à  certains  livres  qui  y  sont  spécifiés.  Le  sieur 
Dolhopff  conserva  pendant  quelques  années  l'établisse- 
ment typographique  de  Molsheim,  qui,  sous  son  habile 

1.   Archive*  départementaUg  du  Bas -Rhin,  fonds  de   l'évêché   de 
Strasbourg,  armoire  des  Droits. 


-      (  24  ) 

direction,  devint  une  digne  succursale  de  son  impri- 
merie de  Strasbourg,  avec  laquelle  il  fut  enfin  réuni 
après  1690. 

Des  lettres  patentes,  émanées  du  cardinal  Guillaume- 
Egon  de  Furstenberg ,  évêque  de  Strasbourg ,  le  3  juin 
1695,  confirmèrent  au  sieur  DolhopiF  la  qualité  d'im- 
primeur de  révêché.  Michel  Storck ,  typographe  à  Stras- 
bourg, succéda  au  sieur  Dolhopff;  un  décret  épiscopal 
du  3  février  1705  lui  conféra  le  titre  d'imprimeur  de 
révêché  avec  tous  les  privilèges  qui  y  étaient  attachés. 

Le  sieur  Storck  ayant  abandonné  son  imprimerie ,  le 
typographe  Jean-François  Leroux  en  acquit  le  fonds  et 
reçut  le  titre  d*imprimeur  de  l'évêché ,  qui  lui  fut  conféré 
par  lettres  patentes  du  cardinal  Armand-Gaston  de  Kohan, 
en  date  du  14  juillet  1729.  Parmi  les  ouvrages  qui  sor- 
tirent des  presses  de  cet  établissement ,  Ton  cite  encore , 
pour  la  beauté  de  l'exécution  typographique ,  le  BittiaJe 
argentinense  que  le  cardinal  de  Rohan  fit  imprimer ,  en 
1742 ,  dans  le  format  in-^**;  il  est  orné  de  plu8ieur8^||M 
guettes ,  dessinées  par  P.  Parrocel  et  gravées  par  J.  Stried- 
beck,  parmi  lesquelles  on  distingue  surtout  celles  du 
frontispice  et  du  premier  feuillet,  qui  représentent  les 
belles  armoiries  du  prélat. 

Jean-François  Leroux  fut  le  chef  d'une  dynastie  de 
typographes ,  dans  laquelle  son  établissement  s'est  hono- 
rablement maintenu  jusqu'à  ce  jour.  Après  sa  mort ,  ar- 
rivée en  1791,  sa  veuve  continua  à  exploiter  son  impri- 
merie jusqu'en  1799 ,  où  son  fils ,  Louis-François  Leroux , 
en  prit  la  direction.  Celui-ci ,  lors  de  la  restauration  du 


(  26) 
culte ,  fut  nommé  imprimeur  de  révêclié  '  ;  il  eu  transmit  ' 
le  titre  avec  son  établissement  à  son  fils ,  Louis-François 
Leroux ,  troisième  de  ce  nom.  D.  F. 


REVUE  BIBLIOGRAPHIQUE. 


Jœrge  Wickram's  Hoîlwagenbtichlem  (le  Livret  des  voya- 
geurs, par  George  Wickram)^  Leipzig,  J.  J.  Weber. 

Cette  réimpression  d'un  des  plus  rares  opuscules  alle- 
mands du  XVP  siècle  fait  partie  de  la  «Bibliothèque 
olcévirienne  allemande  »  publiée  à  Leipzig  par  MM.  We- 
ber et  Kurz.  Les  savants  éditeurs  de  cette  collection  se 
proposent  d'y  faire  figurer  les  œuvres  les  plus  intéres- 
santes et  les  plus  introuvables  de  l'ancienne  littérature 
germanique.  Ils  ont  déjà  fait  paraître,  outre  le  «Livret» 
de  Wickram ,  deux  ouvrages  plus  considérables ,  sur  les- 
quels nous  aurons  à  revenir  :  V Ésope  de  Waldis ,  l'un 
des  apôtres  populaires  de  la  Réforme ,  et  le»  principaux 


1.  Pendant  plasieurs  années  rimprimerie  de  M.  François-Laurent 
Levrault  fut  chargée  des  impressions  de  l'évéché  et  en  1811  de  celle 
dn  Catéchisme  de  l'Empire. 

2.  En  1819.  Cette  imprimerie,  aujourd'hui  encore  imprimerie  de 
l'évéché,  est  gérée  par  M.  Leroux,  François -Hippolyte,  depuis  la 
mort  de  son  père ,  survenue  en  1854. 

8.  Nous  empruntons  cet  intéressant  article  au  Bulletin  du  hiblio- 
phile  et  du  bibliothécaire,  la  revue  bibliographique  la  plus  ancienne 
et  la  plus  estimée.  Créée  par  M.  Joseph  Techener  en  1833,  elle  est 
continuée  depuis  le  1*' Janvier  1866  par  H.  Léon  Techener,  son  fils, 
avee  le  même  succès.  {NoUs  de  la  Rédaction.) 


(  26  ) 

écrits  de  Grimmelshaueen ,  auteur  précieux  pour  l'histoire 
de  la  guerre  de  Trente  ans. 

Quant  à  George  Wickram,  bien  qu'il  occupe  un  rang 
assez  distingué  parmi  les  littérateurs  populaires  allemands 
du  XVP  siècle ,  il  y  a  pénurie  complète  de  renseigne- 
ments bibliographiques  à  son  scget ,  et  toutes  les  investi- 
gations des  érudits  n'ont  fait,  jusqu'à  présent,  que  re- 
doubler cette  obscurité.  On  sait,  par  les  intitulés  de  ses 
livres,    qu'il  était  originaire   de  Colmar,  où  il  habita 
longtemps  ;  qu'il  a  exercé  longtemps  les  fonctions  de 
greffier  dans  une  ville  nommée  Burckheim  ou  Burgheim  ; 
qu'il  vivait  dans  la  première  moitié  du  X VP  siècle  ;  mais 
on  ignore  absolument  jusqu'ici  l'époque  de  sa  naissance , 
celle  de  sa  mort  et  toutes  les  circonstances  de  sa  vie. 
Malgré  les  recherches  les  plus  minutieuses,  le  savant 
M.  Kurz  n'a  pas  même  pu  déterminer  ce  que  c'était  que 
cette  ville  de  Burgheim  où  Wickram  aurait  été  greffier. 
Il  y  a  deux  Burgheim,  l'un  en  Alsace,  l'autre  dans  le 
duché  de   Bade  ;  les  savants   alsaciens ,  consultés    par 
M.  Kurz ,  s'accordent  à  dire  que  leur  Burgheim  est  un 
misérable  village   qui   n'a  jamais  possédé  le   moindre 
greffe ,  et  qu'il  faut  frapper  à  l'autre  porte  ;  les  savants 
badois,  de  leur  côté,  font  exactement  la  même  réponse. 
Quelle  situation  pour  un  éditeur!  Mais  M.  Kurz  est  de 
ces  investigateurs  qui  ne  perdent  pas  facilement  courage. 
11  nous  promet  la  publication  d'autres  opuscules  du  même 
auteur,  non  moins  rares  que  celui-ci  ;  peut-être ,  à  cette 
occasion,  fera-t-il  quelque  découverte.  En  attendant,  il 
semble  qu'on  se  hâte  un  peu  trop  d'éliminer  le  Burgheim 


(  27  ) 

d* Alsace.  Dans  plusieurs  de  ses  ouvrages,  Wickram  prend 
le  titre  de  bourgeois  de  Colmar;  parle  des  amis  qu'il  a 
conservés  dans  cette  ville,  <  dont  il  n'est  séparé,  dit-il , 
que  par  un  intervalle  de  quelques  lieues ,  »  ce  qui  se 
rapporte  à  merveille ,  et  ne  peut  se  rapporter  qu'au  vil- 
lage de  Burgheim  dans  le  Haut-Rhin ,  si  piteux  qu'il  soit 
présentement.  Il  résulte,  d'ailleurs,  de  renseignements 
communiqués  à  M.  Knrz  par  M.  Thomas,  bibliothécaire 
à  Colmar,  que  ce  Burgheim,  ruiné  de  fond  en  comble 
pendant  la  guerre  de  Trente  ans,  devait  avoir  une  cer- 
taine importance  à  l'époque  du  moyen  âge  et  de  la  re- 
naissance ,  puisqu'il  est  cité  dans  les  capitulaires  de  Char- 
lemagne,  et  que  les  Templiers  y  avaient  une  commanderie. 
Le  Eollwagenbuchlem  est,  comme  son  titre  l'indique, 
un  recueil  d'historiettes  facétieuses,' tpropres  à  déscn- 
nnyer  jeunes  et  vieux  dans  les  pérégrinations  en  coche 
ou  eu  charrette,  dans  les  foires,  chez  les  hôteliers  ou 
baigneurs ,»  quelque  chose,  en  un  mot,  de  fort  semblable 
à  nos  vieux  opuscules  français ,  aujourd'hui  si  recherchés 
(  trop  recherchés ,  hélas  !  )  des  bibliophiles ,  comme  <  la 
Nouvelle  Fabrique  des  excellents  traits  de  vérité.»  Ce 
sont  des  traits  de  naïveté  ou  d'espièglerie  villageoises , 
des  anecdotes  grivoises  sur  le  clergé  catholique  et  les 
moines.  On  y  voit,  par  exemple,  c comment  un  frère 
quêteur  extirpa  une  épine  du  pied  d'une  jeune  paysanne.» 
La  même  tendance  satirique  se  retrouve  dans  l'historiette 
de  l'aventurier  qui  soutenait  être  le  frère  du  bon  Dieu 
de  Schaffhouse ,  de  la  bonne  Vierge  d'£insiedlen  et  du 
diable  de  Constance,  énigme  dont  il  donne  le  mot  en 


(28  ) 

expliquant  qu'il  est  le  fils  de  Timagier  qui  a  fait  ces 
trois  figures. 

De  toutes  ces  anecdotes,  Tune  des  plus  facétieuses  et 
des  mieux  racontées  est  celle  qui  donne  Tét^mologie  d'un 
ancien  proverbe  allemand:  «Méfait  pour  bienfait,  c'est 
la  reconnaissance  du  diable.»  Un  pèlerin,  encore  plus 
niais  que  dévot,  après  avoir  fait  ses  dévotions,  et  mis 
des  cierges  aux  chapelles  des  différents   saints,  avise 
dans  un  recoin  obscur  une  vieille  figure  de  diable,  et, 
par  bonté  d'âme ,  met  également  un  cierge  à  ce  pauvre 
délaissé.  Quelques  jours  après,  le  diable  reconnaissant 
lui  apparaît  en  rêve,  l'emmène  dans  une  vaste  forêt  où 
il  lui  désigne  un  arbre  au  pied  duquel  est  enterré  un 
trésor  immense ,  et  l'engage  à  (S'en  aller  chercher  au  plus 
vite  des  outils   «d'est  fort  bien,  dit  l'homme,  mais  com- 
ment retrouverai -je  le  bon  endroit?  »  Le  diable  lui  donne 
alors  un  conseil  que  nous  ne  saurions  indiquer  honnête- 
ment que  par  une  longue  périphrase  ;  il  l'engage  à  mar- 
quer l'emplacement  du  trésor  d'un  tel  signe,  qu'au  re- 
tour l'odorat  pourra  suffire  pour  le  guider,  à  défaut  de  la 
vue.  L'imbécile  suit  ponctuellement  cette  indication...  et 
est  réveillé  en  sursaut  par  les  malédictions  et  les  horions 
de  sa  femme  ;  car  ce  rêve  et  sa  conclusion  trop  réaliste 
ont  eu  pour  théâtre  le  lit  conjugal.  £t  telle  est  la  recon- 
naissance du  diable  ! 

L'œuvre  populaire  de  Wickram  eut  évidemment  un 
grand  succès  de  vogue  dans  son  temps,  car  M.  Kurz  a 
retrouvé  dix  éditions  du  XVI*  siècle,  publiées  les  unes  à 
Mulhouse,  Francfort -sur- le -Mein  et  Magdebourg,   les 


(  29  ) 
autres  sans  indicatîoB  de  lieu  ni  d'imprimeur.  Parmi  ces 
dernières  figure  Tédition  originale  de  1555,  qui  a  servi 
à  M.  Kurz  pour  sa  réimpression.  C'est  une  plaquette  de 
62  feuillets ,  dont  on  ne  connaît  que  deux  exemplaires. 
Cette  édition,  la  seule  qui  paraisse  avoir  été  revue  par 
Fauteur ,  ne  contient  que  soixante-sept  histoires  :  on  en 
trouve  trente-trois  de  plus  dans  une  réimpression  ano- 
nyme de  1557,  qui  est  déjà  visiblement  une  contrefaçon. 
M.  Kurz  a  cependant  cru  devoir  joindre  cette  suite  apo- 
cryphe à  sa  réimpression,  sous  forme  de  supplément; 
mais  il  prouve  sans  réplique  que  toutes  les  éditions  pos- 
térieures à  celle  de  1555  présentent  des  variantes  d'or- 
thographe qui  ne  se  rapportent  plus  au  dialecte  de  la 
haute  Alsace  dans  lequel  écrivait  l'auteur,  et  que,  par 
conséquent ,  il  n'a  pu  y  avoir  aucune  part. 

La  vignette  sur  bois  placée  en  tête  de  l'édition  origi- 
nale ,  et  reproduite  également  dans  celle-ci ,  ofire  un  cu- 
rieux spécimen  des  véhicules  du  temps.  C'est  une  lourde 
charrette  non  suspendue,  fermée  par  des  claies  d'osier, 
avec  une  large  ouverture  sur  le  côté  en  guise  de  portière. 
Dans  cette  patache,  péniblement  remorquée  par  quatre 
forts  chevaux ,  les  voyageurs  sont  entassés  pêle-mêle  avec 
les  paquets,  sans  autre  abri  qu'une  toile  sur  des  cer- 
ceaux. Il  fallait  plus  d'une  historiette  pour  charmer  les 
ennuis  d'un  long  voyage  dans  de  semblables  conditions. 
La  forme  du  véhicule  se  modifie  et  devient  un  peu  plus 
confortable  dans  les  vignettes  des  éditions  subséquentes, 
aussi  rares  pour  la  plupart  que  l'originale.  Dans  une  édi- 
tion de  Mulhouse,    sans  date,  dont  un  exemplaire  se 

3 


(  30) 
trouve  à  la  bibliothèque  de  Berlin ,  et  dans  deux  éditions  de 
Francfort,  de  1565  et  1597 ,  le  voyage  est  censé  se  faire 
par  eau;  la  vignette  représente ,  par  conséquent,  un  coche 
et  non  une  voiture.  B®°  ërkouf. 

VARIÉTÉS. 


Est -IL  JUSTE  et  prudent  de  prêter  ses  livres?  La 
solution  à  cette  question,  qui  embarrasse  bien  des  collec- 
tionneurs et  surtout  les  bibliomanes ,  se  trouve  dans  un 
délicieux  petit  volume  que  vient  de  publier  M.  J.  Janin  : 
V Amour  des  livres, 

Grolier  inscrivait  sur  ses  livres  :  /.  Grolierii  et  amicorutn. 
Scaliger  avait  écrit  au  fronton  de  sa  bibliothèque  :  Ite  ad 
vendentes! 

Gondorcet  s'était  écrié  : 

Chères  délices  de  mon  Amey 
OArdeE-vons  bien  de  me  quîtteri 
Quoiqu'on  vienne  yoni  emprunter. 
Chacun  de  vous  m'est  une  femme 
Qui  peut  se  laisser  voir  sans  blAme 
Kt  ne  se  doit  jamais  i>réter. 

Gh.  Nodier  avait  fait,  à  i*usage  de  son  ami  Pixérécourt, 

ce  distique  : 

Tel  est  le  triste  sort  de  tout  livre  prôté. 
Souvent  il  est  perdu,  toujours  il  est  gftté. 

et  Schœlcher  '  avait  pour  devise  :  Pour  tous  et  pour  moi  I 
Gertes,  c'est  M.  Janin  qui  parle  maintenant,  «ces  diverses 

•  opinions  méritent  qu'on  s'en  inquiète Or  voici  notre 

«  avis  : 
«  Accepter  les  devises  de  Grolier  et  de  Schœlcher  ; 
«Se  conduire  à  la  façon  de  Scaliger,  de  Gondorcet  et  de 

Pixérécourt.  » 


1.  M.  J.  Janin  écrit  à  une  page  :  SthtWkert  et  k  l'antre,  SchUeheté 


(31  ) 

Depuis  que  je  bouquine,  J'ai  acheté  peu  de  livres  qui 
m'aient  &it  autant  de  plaisir  que  cet  opuscule  de  60  pages. 
Bien  peu,  il  est  vrai,  contiennent  une  causerie  aussi  aimable, 
aussi  spirituelle ,  et  des  conseils  d'un  goût  aussi  éclairé  jpour 
se  former  une  bibliothèque. 

Nous  recommandons  ce  petit  volume  à  tous  nos  abonnés, 
mais  qu'ils  sachent  qu'il  est  déjà  épuisé;  après  l'avis  de 
M.  J.  Janin,  trouveront-ils  aujourd'hui  à  le  lire?  Nous  n'ose- 
rions l'afifirmer.  Maintenant  une  seconde  édition  est -elle 
permise,  lorsque  l'ouvrage  épuisé  porte:  tiré  à  204  exem- 
plaires. Cette  solution ,  nous  la  demandons  à  un  de  nos  col- 
laborateurs de  V Intermédiaire.  G.  M. 

»  » 

M.  Henri  Schirmer,  l'auteur  des  Lettres  eTun  père  de 
famille  à  M.  Duruy  et  de  V Indemnité  OU,  réunit  actuelle- 
ment les  éléments  d'une  Histoire  dramatique  et  populaire 
des  partisans  en  1814  dans  les  départements  de  l'Est,  notam- 
ment dans  les  Vosges  et  en  Alsace. 

Un  ûiit,  une  date,  un  nom  propre,  une  anecdote  quel- 
conque, ayant  trait  à  ces  événements,  seraient  extrême- 
ment précieux  pour  reconstituer  la  tradition  nationale  que 
M.  Schirmer  désire  faire  revivre. 

Nous  prions  instamment  nos  lecteurs,  qui  seraient  à  môme 
de  donner  quelques  renseignements  à  ce  siyet,  de  vouloir 
bien  les  adresser  à  M.  Schirmer,  Strasbourg,  rue  du  Dôme,  15. 

•*• 

Le  catalogue  des  livres  rares  provenant  du  cabinet  de 
M.  Van  der  N...  dont  la  vente  a  eu  lieu  les  t7  et  18  janvier 
dernier,  à  Paris,  contient  un  recueil  manuscrit  d'une  cer- 
taine importance  pour  l'histoire  d'Alsace.  Les  archives  du 
Bas-Rhin  et  la  bibliothèque  de  la  ville  de  Strasbourg  ont  dû 


(32) 

se  relirer  devant  les  offres  élevées  faites  par  la  bibliotbèque 
impériale.  Ce  recueil  est  intitulé,  d'après  le  catalogue  publié 
par  M»«  Bachelin-Deflorenne ,  chargée  de  la  vente  : 

•  Alsace.  Correspondance  officielle  de  M.  du  Harlay,  in- 
tondant d'Alsace,  avec  M.  le  marquis  de  Bretcuil,  secrétaire 
d'État  de  la  guerre;  M.  Dodun,  contrôleur  général  des 
finances;  M.  Le  Blanc,  etc.  —  Le  tout  classé  par  ordre  de 
dates,  de  1724  à  1727  inclus.  8  vol.  in-fol.  reliés  en  vélin. 

«  Ces  huit  volumes  manuscrits,  très-importants  pour  l'his- 
toire générale  de  la  France ,  sont  encore  plus  précieux  pour 
l'histoire  particulière  de  l'Alsace.  Tous  les.  faits  relatifs  à 
cette  province,  qui  était  sous  la  juridiction  do  M.  du  Harlay, 
sont  relatés  dans  cette  correspondance  authentique ,  que  le 
hasard  des  révolutions  a  fait  retrouver  en  Bretagne,  à 
Nantes  1  chez  un  ferrailleur I  qui,  lui-même,  en  avait  fait 
l'acquisition  aux  enchères  publiques,  dans  une  vente  après 
décès  de  l'un  des  héritiers  de  M.  du  Harlay. 

«  On  joindra  à  ces  huit  volumes  précieux  un  volume  égale- 
ment in-foho ,  contenant  les  lettres  écrites  par  M.  du  Harlay 
en  1718  à  divers  conseillers  des  finances  et  du  commerce  do 
Lorraine  et  autres  provinces;  plus  un  autre  volume  intitulé  : 
Registre  des  lettres  écrites  A  LA  COUR,  par  M.  du  Harlay, 
INTENDANT  DE  Paris,  commoncé  le  s  juillet  1728  et  finy  le 
31  mars  1729.  Ces  10  forts  volumes  ne  seront  pas  divisés  aux 
enchères.  • 

»% 

Bibliographie  mulHodsienne.  —  H  a  été  vendu  cet  hiver 
à  Paris,  à  la  salle  Silvestre,  par  les  soins  de  M.  Claudin , 
jeune  libraire,  qui  suit  avec  succès  la  voie  tracée  par  les  Te- 
chener ,  les  Potier ,  les  Aubry ,  un  alsatique  dont  nous  ex- 
trayons du  catalogue  le  titre  et  la  description. 

«  Ein  warhaftige  history  ausz  dent  heiligen  Euangelio  Luce 
amxvj.  Cap.  Van  dent  Reychem  mann  undarmen  Lazaro. 


(  33) 

Gespill  zù  Zûrych  von  einer  lob  lichen  Burgerschafft.  (Une 
histoire  véritable  tirée  de  l'Évangile  de  saint  Luc ,  xvi«  cha- 
pitre: De  l'homme  riche  et  du  pauvre  Lazare;  jouée  à  Zurich 
devant  [un  cercle  de  nobles  bourgeois.)  Getruckt  zU  Mût- 
husen  im  obèrent  Elsasz ,  by  Bans  Schirenbrand  unnd  Peter 
Schmid.  (Imprimé  à  Mulhouse ,  dans  la  haute  Alsace ,  par 
H.  Schirenbrand  et  Pierre  Schmid,  vers  1550.)  Pet.  in-8», 
gothique,  fîg.  sur  bois,  v.  fauve ,  fil. ,  tr.  dor.  (Muller.) 

«  Mystère  ou  Moralité,  en  vers  allemands,  par  personnages. 
Ce  petit  volume  est  fort  rare  et  intéressant  sous  plusieurs 
rapports. 

«  Les  figures  sur  bois,  celle  du  titre  non  comprise,  et  dont 
quelques-unes  sont  répétées,  sont  au  nombre  de  treize.  Elles 
sont  fort  curieuses  et  rappellent  la  manière  d'Holbein  ou  de 
Hans  Sebald  Behem*.  On  y  trouve  une  représentation  de  la 
Danse  des  morts.  (La  Mort  dansant  porte  sur  l'épaule  un  cer- 
cueil qu'elle  retient  de  la  main  droite  ;  dans  la  gauche ,  on 
voit  un  sablier  surmonté  d'un  cadran.) 

La  figure  au  bas  du  titre  (ce  qui  fait  en  tout  quatorze 
figures)  représente  un  festin  au  XYI«  siècle  et  est  en  partie 
coloriée  en  rouge  à  la  presse  typographique.  Les  deux  pre- 
mières figures  du  titre  sont  tirées  en  rouge,  ainsi  qu'un  petit 
fleuron.  Le  volume  porte  des  signatures  de  A  ii  à  G  v,  et  se 
compose  en  tout  de  24  feuillets  non  chifi'rés.  La  souscription 
est  en  gros  caractères  gothiques  allemands  au  recto  du  der- 
nier feuillet.  C'est  le  plus  ancien  livre  imprimé  à  Mulhouse, 
en  Alsace,  que  nous  ayons  pu  découvrir.  Quoiqu'il  soit  sans 
date,  il  est  aisé  d'en  fixer  une  d'après  les  caractères  et  les 
gravures  sur  bois.  Nous  avons  de  fortes  raisons  pour  croire 
ce  volume  imprimé  vers  1550;  il  se  pourrait  même  qu'il  fût 
imprimé  un  peu  avant,  vers  1540  ou  1545'. 

«  Le  premier  livre  imprimé  à  Mulhouse,  connu  jusqu'ici,  ne 


1.  Lisez  :  Beham. 

8.  O'est  pins  vraisemblable ,  Beham  étant  mort  vers  1550. 


'    (  34  ) 

porte  pas  de  nom  d'imprimeur  et  est  cité  ainsi  par  M.  Wer- 
det:  Eleutherures.  De  arbore  scientiœ  boni  et  mali  ex  quo 
Adamas  mortem  comedit.  Mulhusi,  1561.  Nous  craignons 
que  ce  titre  ne  soit  pas  tout  à  fait  exact,  car  l'ouvrage  de 
M.  Werdet  fourmille  de  fautes  et  de  titres  estropiés.  Néan- 
moins, voici  une  date  certaine  pour  l'introduction  de  l'im- 
primerie à  Mulhouse,  h* Eleutherures  {sic),  que  nous  n'avons 
pas  vu,  nous  parait  être,  d'après  son  titre,  une  tragédie 
pieuse  dans  le  genre  de  l'Histoire  (fti  riche  et  de  Lazare,  et 
pourrait  bien  être  sorti  des  presses  de  Hans  Schirenbrand 
et  Pierre  Schmid,  associés.  Quoi  qu'il  en  soit,  nous  récla- 
mons la  priorité  pour  notre  volume ,  qui  n'a  pas  encore  été 
décrit ,  que  nous  sachions.  » 

Nous  signalerons  cependant  une  plaquette  plus  ancienne 
portant  la  date  de  1537.  Beukantnus  unsers  heyligen  chri- 
stenlichen  Gloubens,  wie  es  die  Kilch  zu  Mulhuszen  hait. 
January  im  Jahr  noch  der  geburt  Christ  unsere  eynigen 
Heyiands,  gezelt  tusendt  fUnlbundert,  syben  und  dryssig, 
in-4« ,  5  ff.  avec  le  titre. 

•** 

DÉCOUVERTE  d'une  STATUE  DE  MlTHRA  A  STRASBOURG.  — 

Le  Musée  lapidaire  de  la  bibliothèque  de  la  ville  vient  de 
s'enrichir  d'un  petit  monument  intéressant  à  la  fois  par  sa 
signification  et  par  sa  rareté.  C'est  un  bas-relief,  haut  de 
69  centimètres  et  large  de  40  centimètres,  représentant 
Mithra,  divinité  persane,  qui  se  rattache  au  culte  de  Zo- 
roastre ,  et  qui ,  introduite  à  Rome  sous  Pompée ,  a  pénétré 
successivement,  vers  le  III* siècle ,  à  la  suite  des  légions  ro- 
maines,  jusque  sur  les  confins  de  la  Germanie.  Cette  pierre 
a  été  trouvée,  par  hasard,  au  centre  de  la  ville,  en  exécu- 
tant des  travaux  pour  l'approfondissement  d'une  cave. 

Il  existe  dans  la  vallée  du  Rhin,  tant  sur  la  rive  gauche 
que  sur  la  rive  droite ,  quelques  sanctuaires  consacrés  à  ce 


(86) 

culte  mithriaque,  mais  ils  sont  peu  nombreux,  car  l'on  n*en 
compte  dans  les  pays  rhénans  que  sept  à  huit,  et  tous  repré- 
sentent le  sacrifice  symbolique  d'un  taureau  immolé  par  un 
homme  jeune  en  costume  oriental ,  image  à  la  fois  allégo- 
rique et  zodiacale ,  Mithra  étant  le  symbole  du  soleil. 

Un  petit  nombre  de  monuments,  infiniment  plus  rares  et 
dont  il  ne  se  trouvait  jusqu'à  ce  jour  aucun  exemplaire  dans 
le  bassin  du  Hbin,  représente  le  Mithra  avec  des  attributs 
différents ,  parmi  lesquels  on  remarque  comme  signes  carac- 
téristiques quatre  ailes,  deux  aux  épaules  et  deux  aux  han- 
ches, une  face  léonine  encadrée  dans  une  crinière ,  une  clef 
en  main,  un  sceptre,  puis  encore  comme  accessoires  dis- 
posés autour  de  la  figure  principale ,  le  lion ,  le  serpent  mys- 
tique et  des  vases  renfermant  l'eau  et  le  feu,  les  deux  élé- 
ments rivaux  et  créateurs. 

Or,  c'est  à  ce  genre  de  symbolisme  que  se  rattache  le  bas- 
relief  que  la  bibliothèque  vient  d'acquérir  et  sur  lequel  tous 
ces  divers  attributs  caractéristiques  se  trouvent  reproduits. 

Ce  qui  augmente  un  peu  la  valeur  de  cette  figure ,  c'est 
que,  tandis  que  le  sacrifice  du  taureau,  les  tauroboles,  ainsi 
qu'on  les  désigne  habituellement,  paraissent  avoir  été  pré- 
sentés aux  yeux  des  profanes  dans  les  lieux  consacrés  au 
culte  mithriaquo ,  les  images  du  genre  de  ce  bas-relief  étaient 
au  contraire  soigneusement  cachées  au  fond  du  sanctuaire , 
pour  n'ôtrc  montrées  aux  seuls  adeptes  qu'après  diverses 
épreuves  mystérieuses  et  des  initiations  successives. 

Au6.  Saun,  bibliothécaire. 

{Courrier  du  Bas-Rhin  du  17  juin  1866.) 


(36) 
BIBLIOGRAPHIE  ALS ATIQUE  *. 


1.  M.  DB  RiHo.  Notice  sur  des  antiquités  celtiques  de  l'ftge  de 
pierre,  trouvées  sur  le  territoire  de  la  commune  de  Schiltig- 
heim,  près  Strasbourg.  In-8«,  s  p.  Paris,  imprimerie  impériale  ; 
Strasbourg,  librairie  Salomon,  —  90  c. 

2.  Cb.  Brauh,  abbé.  Légendes  du  florival  ou  la  Mythologie  alle- 
mande dans  une  vallée  d'Alsace.  Guebwiller,  typog.  Jung,  1866. 
In-8«»,  XVI-212  p.  —  2  fr.  60  c. 

3.  D-  FiscBKR.  Étude  sur  rorganiçation  municipale  deSaveme, 
sous  la  domination  des  évoques  de  Strasbourg.  Co/mar,l865, 
In-8o,  60  p. 

Extrait  de  la  Revue  d'AUaee, 

4.  Paul  Didibr.  Le  Hohwald  et  ses  environs.  Strasbourg,  typog. 

V*  Berger-Levraultf  1866  ;  in-l8,  82  p.  i  carte  et  2  vues  lithog.  2  ft. 

Le  guide  le  plus  complet  et  le  plus  Intéressant  de  cette  belle 
partie  des  Vosges. 

5.  ScHJEFFBR.  Introduction  de  la  Réforme  dans  le  comté  de  Hanau- 

liichtenberg.  Strasbourg,  typog,  Silbermann,  1865;  in-8<>i  70  p. 

Thèse  de  théologie.  •  Nons  nous  sommes  efforcé  de  présenter 
«  sons  son  vrai  Jour  l'histoire  de  la  réformation  dans  notre  pays, 
t  en  nous  bomilit  autant  que  possible  à  la  partie  purement  reli- 
«gieuse  de  notre  sujet,  tout  en  rendant  de  fréquents  hommages 

•  à  la  sage  administration   politique  de  Philippe  IV,  principal 

•  promoteur  de    la  nouvelle    doctrine    dans   sa  seigneurie  de 

•  HanaU'Lichtenbcrg.  > 

6.  p.  HuOT.  Frédéric  II  et  ses  fils  en  Alsace.  Strasbourg,  typog, 
V*  Berger- Levrault  et  Fils ,  1865  ;  gr.  in-8®,  12  p. 

«  M.  Haillard-Bréolle ,  aidé  par  le  généreux  concours  de  M.  le 

•  duc  de  Luynes,  a  réuni,  sous  le  titre  de:  Historia  diplomatica 
<  Frideriei  ««eurtdt,  en  treize  volumes  in-4o,  de  500  à  600  pages 

•  chacun,  tous  les  documents  authentiques  se  rapportant  à  cette 
i  période  si  curieuse  de  l'histoire;  M.  le  duc  de  Luynes  a  bien 
«voulu  en  adresser  un  exemplaire  à  la  bibliotlièque  de  Oolmar, 

•  et  c'est  de  cet  ouvrage,  véritable  monument  historiquej  contenant 
t  de  nombreux  documents  relatifs  à  l'Alsace,  que  Je  viens  ontre- 

•  tenir  le  comité.  > 


1.  Tous  les  ouvrages  parus  depuis  le  mois  de  Janvier  dernier  flgU' 
rent  dans  ce  numéro. 


~      (  87  ) . 

Tous  ceux  qni  d'ocoupent  de  l'histoire  de  notre  province  sau- 
ront gré  à  M.  Hnot  d'avoir  bien  voulu  relever  dans  ces  13  volumes 
ln-40  tontes  les  indications  relatives  à  f  Alsace. 

7.  P.  Hdot.  Des  Vosges  au  Rhin.  Excursions  et  causeries  alsa- 
ciennes. Strasbourg,  typog.  V*  Berger-Levrault;  in-i8,  VIlI-596  p. 
Titre  rouge  et  noir.  —  6  fr.  ;  relié  en  pelrc.  angl.»  6  fr. 

L'auteur  n'a  voulu  ■  livrer  au  public  qu'une  sorte  de  Manuel, 
■  portatif,  d'un  prix  modique ,  et  pouvant  néanmoins  suppléer, 
«  dans  une  certaine  mesure,  les  volumineux  et  coûteux  ouvrages 

«  où  il  a  largement  puisé une  sorte  de  Vade-meeum  qui  soit 

cponr  l'étranger  un  Ouide,  moins  aride  peut-être  que  la  plupart 

•  des  ouvrages  portant  ce  titre  ;  pour  les  Alsaciens  un  Mémento 

•  qui  remette  sous  leurs  yeux  les  points  les  plus  intéressants  de 

•  leur  beau  pays,  i 

On  lit  avec  plaisir  les  excursions  des  Vogget  au  Rhin,  elles  sont 
écrites  avec  facilité ,  même  avec  beaucoup  de  verve,  c'est  vous 
dire  que  M.  Huot  est  un  cicérone  aimable,  spirituel,  qui  n'ex- 
clut pas  de  ses  causeries  le  mot  pour  rire;  non-seulement  il  décrit 
avec  exactitude  tout  ce  qu'il  y  a  de  curieux  à  voir  ;  mais  il  .vous 
raconte  aussi  en  érudit  l'histoire  du  passé  et  l'histoire  contem- 
poraine et  indique  pour  chaque  localité,  pour  chaque  château, 
les  sources  &  consulter.  An  nombre  de  ces  dernières,  nous  avons 
été  très-surpris  de  ne  pas  trouver  les  nombreuses  et  intéressantes 
études  de  M.  Spach,  le  savant  archiviste  du  Bas-Rhin.  Si  M.  Huot 
avait  consulté,  pour  n'en  citer  que  quelques-unes,  les  monogra- 
phies sur  le  HohkOnigêhourg ,  la  Préfecture  de  Haguenau  et  la  Ré- 
gence d*EnHêheifn,  le  Château  d'Oberbronn,  les  Abbaye*  de  WUêem- 
bourg  et  le  Mûn*ter,  VÉglUe  de  Niederhoêlach ,  les  Châteaux-fort*  de 
VAUace,  le  Comté  de  Hanau-Liehtenberg ,  Bruno  de  Ribeaupierre , 
les  Lettre*  *ur  le*  Archive* ,  VHittoire  de  la  Ba**e-Al»aee ,  les  Bio- 
graphie* aUacienne*,  etc.,  ses  Bxoubsiohs  et  ses  Cacsbribs  alsa- 
CIB1TKB8  n'auraient  pu  qu'y  gagner,  et  ses  lecteurs  ne  lui  repro- 
cheraient pas  avec  raison  une  omission  aussi  regrettable. 

8.  Les  Alsaciens  illustres.  Strasbourg  y  C.  F.  Schmidt,  éditeur, 

1866;  6*  livraison.  —  2  fr. 

Beatus  Rhenanus  (1485-1547) ,  d'après  une  gravure  sur  bois  du 
XVT«  siècle.  —  Joan-Laureut  Blessig  (1747-1816) ,  d'après  un  por- 
trait peint  par  Sophie  Beyer,  et  gravé  par  Guérin.  —  Jean-Fré- 
déric Kirstein  (1765-1838)  ,  d'après  un  médaillon  sculpté  par 
Kirstein  fils.  —  Adam-Walther  Strobel  (1792-1850),  d'après  un 
médaillon  sculpté  par  Kirstein  fils. 

9.  D' WolfgangCaplto,  der  erste  evangeiische  Prediger  amJungen 
Sanct-Poter  in  Strassburg.  Strasbourg ,  lypog»  de  V*  Berger- Le- 
Vtiault ,  1865.  In-8o  ;  24  p. 


.  (38  ) 

10.  Die  erste  Secularfeier  der  Erbauung  der  SimultaD-Kirche  in 
Schiltigheim,  am  26ten  November  1866,  nebat  geschichtlichen 
Notizen.  Strasbourg,  typog.  de  Heilz;  1866,  in-8<>,  40  p. 

11.  lo.  GHAurFOUB.  Quelques  mots  sur  lea  cours  coloogôres  d'Al- 
sace à  propos  des  livres  de  M.  Hanauer  sur  cette  matiôre;  gr. 
in -8»,  90  p.  Colmar,  typog,  Decker,  1866. 

Extrait  de  la  Revue  d'Alsace. 

iS.  Hasauxb.  Lettres  à  M.  Ignace  Ghauffour,  avocat  A  la  Cour  im- 
périale de  Golmar.  Typog.  Leroux;  gr.  in-8o,  40  p. 
Extrait  de  la  Revue  catholique  d^ Alsace, 

18.  la.  CHAurrouB.  Gourte  réponse  à  M.  l'abbd  Hanauer.  Colmar, 
typog,  Decker;  17  p.  in-8». 

Extrait  de  la  Revue  d* Alsace. 

14.  Hanacbb.  Quatrième  lettre  à  M.  Ig.  Ghauffour.  Strasbourg, 
typog.  Le  Roux;  gr.  in-8o,  16  p. 

Extrait  de  la  Revue  cathoUque  d^ Alsace, 

15.  lo.  GHAurroDB.  Résumé  et  conclusion  de  ma  discussion  sur 
les  colonges.  Colmar,  typog,  Decker;  gr.  in-8o,  e4  p. 

Extrait  de  la  Revue  d^ Alsace, 

16.  Dm  FzsoHBB.  Die  ehemalige  Abtei  und  die  Stadt  Lixbeim.  Atul- 
houêCi  typ,  Rissler;  1865 ,  in-8o ,  so  p. 

17.  N.  NiCKi^ifl.  Der  Spital  von  Benfeld  und  der  alte  Kircbtburm 
daselbst.  Mulhouse  ^  typog,  Rissler;  in-8«,  18  p. 

18.  Tbouxllat  bt  L.  Vactbbt.  Liber  Marcarum  veteris  episcopa- 
tus  basileensis.  État  de  l'ancien  évôché  de  fiàle,  dressé  par  ordre 
de  Frédéric  de  Ze  Rein,  évoque  de  Bàle,  en  1441,  avec  le  pouiilé 
et  une  carte  de  l'ancien  diocèse.  Porrentruy,  1866;  gr.  Ln-8«, 
186  p.  et  un  fae-simile  du  manuscrit,  8  fr.  Librairie  Noiriel,  à 
Strasbourg. 

19.  Abbé  Gt8b.  Histoire  de  la  ville  d'Obernai  et  de  ses  rapports 
avec  les  autres  villes  ci-devant  impériales  d'Alsace  et  avec  les 
seigneuries  voisines,  comprenant  l'histoire  du  mont  Sainte- 
Odile  ,  des  anciens  monastères  et  châteaux  de  la  contrée  et  des 
localités  limitrophes.  T.  I«^  Strasbourg,  Salomon,  éditeur, 
1866,  in-8«,  vni-510  p.,  2  tableaux  ;  typog,  Huder .  6  fr. 

Le  second  Tolnme  est  sons  presse.  Nous  reviendrons  sur  cet 
important  ouvrage  j  en  attendant,  nous  félicitons  radministnUioji 


(39  ) 

municipale  d'Obemai  de  n'avoir  rien  négli^  ponr  cette  publi- 
cation. Il  serait  à  désirer,  comme  nous  avons  déjà  en  l'occasion 
de  lo  dire,  que  de  semblables  travaux  historiques  fussent  encou- 
ragés par  toutes  les  villes  d'Alsace. 

30.  L.  Bbvoit.  L'abbaye  de  Crauftbal  (Claustriacum),  avec  2  plan- 
ches lithographiëes.  Strasbourg,  typog,  V'  Berger-LevrauU ,  gr. 
in -8»,  S4  p 

81.  L.  Spacii.  Donation  de  terres  faite  à  l'abbaye  de  Marbach  par 
le  comte  Albert  d'Éguisheim.  Strasbourg^  typog.  V"  Berger-Le- 
vrauU et  Fils  ;  gr.  in-s^,  4  p. 

22.  Recherches  archéologiques  concernant  la  station  de  Grama- 
tum  (avec  une  carte  lithog.).  Strasbourg,  typog.  V*  Berger-Le- 
vrauU, 1885  ;  in-8*>,  2  p. 

23.  MncK.  Notice  sur  une  statuette  de  Mercure  découverte  à 
KœnigshofTeu.  2  fig.  Strasbourg,  typog.  V*  Berger-LevrauU, 

1866;in-18,10p. 

Les  n<>«  20,  21 ,  22  et  23  sont  extraits  du  Bulletin  de  la  Société  de$ 
monumentê  hietoriqueê  d*ÂUaee. 

24.  E.  VifcROH.  Les  Institutions  ouvrières  de  Mulhouse  et  des  envi- 
rons. Paris ,  HacheUe  »  1866 ,  in -S» ,  404  p.  7  fr.  60  c 

Introd.  Quelques  mots  sur  Vhistoire  de  Mulhouse.  —  1**  Partie: 
Lutte  contre  la  misère.  (Condition  des  ouvriers  à  Mulhouse ,  as- 
sistance, sociétés  coopératives,  cités  ouvrières.)  2«  Partie:  Lutte 
contre  l'ignorance.  (Société  industrielle,  bibliothèques,  écoles, 
cours  populaires.) 

25.  Gh.  Dubois.  Hermann  et  Adalgise.  Élude  historique  du  XIY« 
siècle.  Strasbourg,  typog.  Christophe,  1866,  in-ê»,  42  p. 

Bxtrait  du  M<miteut  du  Boê-Rhin. 

26.  Ad.  MoRpAiir.  Exposition  des  Beaux- Arts  de  Paris  de  1865.  Les 
Alsaciens.  Strasbourg,  typog.  Christophe  t  1866,  in-8«,  46  p. 

Extrait  du  MonUeur  du  Beu-BfUn. 

27.  Auo.  Saum.  Relevé  des  ouvrages  nouveaux  acquis  à  la  biblio- 
thèque de  la  ville  de  Strasbourg,  depuis  le  l*'  janvier  1862  jus- 
qu'au 81  décembre  1865  ;  12«  relevé.  Strasbourg,  typog.  Silber- 
mann  ;  1866  ;  in-8» ,  108  p. 

On  trouve  dans  ce  relevé  81  ouvrages  relatifs  à  l'Alsace ,  de 
ce  nombre  52  ont  été  publiés  antérieurement  A  1860. 

28.  Comte  DE  Lku8B£.  Les  Ghevaux  du  Bas -Rhin.  Strasbourg, 
typog.  Silbermannt  1866;  in-8«,  12  p. 


(40) 

29.  D'  MovoTKB.  Emploi  du  legs  Strauss-Oûrckheim.  Érection  à 
Strasbourg  d'une  école  d'instruction  pour  les  aveugles.  Strat- 
bourg,  typog.  Silbermann,  in-s»,  30  p. 

Extrait  da  Courrier  du  Bcu-Rhin. 

30.  L.  Spach.  Les  Poètes  didactiques  allemands  du  moyen  &ge 
(XII*-XV« siècle).  Strasbourg,  typog.  V*  Berger-LevratUl,  1866, 
in-8«,  3  p. 

SI.  Ph.  h.  Bbgk.  Des  Sermons  de  Bossuet.  Strasbourg,  typog, 
V*  Berger-Levrault;  1866,  in-8%  24  p. 

88.  Ed.  Gogukl.  Le  Commerce  d'Athènes  après  les  guerres  mddl- 
ques.  Strasbourg ,  typog.  F«  Berger-Levrault;  1866,  in-8«,  60  p. 

33.  Ed.  Goguel.  Explication  d'un  passage  de  Tite-Live.  Stras- 
bourg, typog.  F»  Berger-Levrault;  1866,  in-8»,  16  p. 

34.  CoLLiN.  Une  Pêche  aux  truites  au  fond  du  Val  d'Enfer  et  frag- 
ments de  poésies.  Strasbourg,  typog.  V"  Berger -LevroMli;  1866, 
in-8o,  24  p. 

35.  Campaux.  Soultzbach  (Poésie).  Strasbourg,  typog.  V"  Berger - 

LevrauU;  1866,  in-8o,  8  p. 

Lea  no*  30  à  36  sont  des  tirages  à  part  du  Bulletin  de  la  Société 
littéraire  de  Straehonrg,  t.  III,  l**  livraiton. 

36.  E.  Lbhk.  Études  sur  l'histoire  et  la  généalogie  de  quelques- 
unes  des  principales  maisons  souveraines  de  l'Europe,  et  spé- 
cialement sur  la  généalogie  paternelle  et  maternelle  do  leurs 
chefs  actuels.  Strasbourg,  typog.  F«  Berger  -  LevrauU  et  Fils, 
1866  ;  in.40,  XV-350  p.  —  Prix  :  60  fr. 

Beaa  volume  iUnstré  de  7  grandes  photographies,  représentant 
les  grands  sceaux  do  l'empire  de  Russie,  des  royaumes  do  Ha- 
novre, de  la  Grande-Bretagne,  des  Pays-Bas.  de  Belgique  et  de 
Wurtemberg,  et  les  grandes  armes  de  la  Maison  royale  de  Pru#iBe. 
Nous  signalons  cet  ouvrage  à  tous  ceux  qui  s'occupent  spéciale- 
ment d'histoire  héraldique. 

37.  L.  Spach.  Les  Minnesiuger.  Conrad  de  Wùrzbourg  <1850-1289), 
gr.  in -8»,  38  p.  Typog.  Decker. 

Extrait  de  la  Revue  d^AUaee. 

38.  Bbromahk.  Origine  et  signification  du  nom  do  Franc.  Colmar, 

typoy.  Decker,  1866,  in-8«,  28  p. 

Mémoire  offert  à  M.  Bopp  pour  sa  fête  du  16  mai  1866.  Bxtrait 
do  la  Revue  d'Als<tee, 


(41  ) 

S9.  Otto  Lohkhz.  Catalogue  géDéral  de  la  librairie  française  pen- 
dant 85  ans  (1840-1865)  ou  Dictionnaire  bibliographique  de  tous 
les  ouvrages  publiés  en  France  ou  en  langue  française  à  l'étran- 
ger. 1"  livraison,  Âago-Barthëlemy.  —  Paris,  Lorenz,  éditeur; 
Strasbourg  f  typog.  V' Berger  -  LevrauU ,  1866;  gr.  in-8«>,  160  p. 
Prix:6fr. 

Cet  import&nt  ouvrage  sera  publié  en  16  livraisons ,  d'environ 
10  feuilles ,  et  formera  4  vol.  —  La  2«  livraison  paraîtra  en  août, 
et  le  l«r  volume  sera  complet  à  la  fin  de  1866,  l'ouvrage  sera  ter- 
miné en  1868. 

Les  collectionneurs  d'Alsatica  pourront  le  consulter  avec  fruit. 
Cette  1^  livraison  contient  la  bibliographie  détaillée  des  ou- 
vrages de  MM.  Ackermann  (Jean),  Ackermann  (Paul) ,  Arnold , 
Aufschlager.,  Bach,  Baquol,  H.  Bardy. 

40.  Karl  Schmidt.  Nicolaus  von  Basel ,  Leben  und  ausgewûhlte 
Schriften.  Wien ,  1866,  in-8«;  XV-S43  p.  Strasbourg,  librairie 
a  /•'.  Schmidt. 

41.  L.  Spach.   Une  ligue  contre  Tévôque  Guillaume  de  Oiest. 

^asbourg.  typog.  V»  Berger-LevrauU,  1866;  in-8«,  24  p. 

Bxtrait.dn  Bulletin  de  la  Soeiiti  des  monumerUt  historiques  d^ Al- 
sace, 

42.  KuuH,  ûls.  Niederbronn  et  ses  environs.  Strasbourg,  typog. 

Ke  Berger-LevrauH;  in-i2, 176  p.  i  fr.  50  c. 

Niederbronn.  Direction  de  Philippsbourg.  —  Idem  de  Jasger- 
thal.  —  Idem  de  Frœschwiller.  —  Idem  d'Oberbronn.  —  Idem  de 
Haguenau.  — Mines  de  fer  et  voies  romaines. —  Appendice.  Y ojkge 
de  Gœthe  en  Basse-Alsace.  —  La  Naïade  et  une  Journée  A  Nie- 
derbronn, par  P.  Lehr. 

43.  0'  KuHK  FILS.  Études  cliniques  sur  les  eaux  chlorurées  fer- 
rugineuses de  Niederbronn.  Strasbourg,  typog.  K«  Berger-Le' 
vrault;  in-18, 135  p.  l  fr.  50  c 

44.  A.  A.  Dans  les  Vosges.  Le  bon  Curé  (poésie);  in-8o,  4  p.  Stras- 
bourg .  typog.  Silbertnann. 

45.  A.  Paulihb  Kopp.  Einfache  Lieder  und  Gedichte.  Strasbourg, 
typog.  Siibermann,  I866;  in-i8,  45  p. 

Geb.  Goldenberg  den  13.  Januar  1832,  gest.  den  23.  Jnni  1864. 

46.  D'  Andréas  Rass.  Die  Convertirten  seit  der  Reformation , 
nach  ihrem  Leben  aus  ihren  Schriften  dargestellt.  Colmar, 
typogr.  Hoffmann  ;  in-fio,  XVI-604  p.  —  9  fr. 

1"  vol.  Vom  Anfang  der  Reformation  bis  1566. 


(42) 

47.  Gh.  Lallrmand.  Courses  de  fiaden.  Strasbourg,  typog,  Silber- 

fiumn;  4  vol.  io-foiio,  ensemble  de  263  feuillets. 

Pablleation  tirée  à  S5  ezemplairei.  Cet  quatre  volumes  con- 
tiennent les  programmes  des  courtes,  qui  ont  eu  lieu  à  Baden 
depuis  leur  fondation ,  1858,  jusqu'en  1865,  avec  les  engagements 
et  les  noms  des  chevaux  vainqueurs  imprimés  en  ronge.  Cliaque 
feuillet  est  orné  d'un  encadrement  imprimé  en  couleur,  composé 
et  dessiné  par  M.  Ch.  Lallemand,  d'après  les  Petittê  Heurté 
d*Anne  de  Bretagne  de  la  Bibliothèque  impériale.  Où  vont-elles 
se  nicher! 

48.  Gh.  Laxlkmavd.  Le  Mercure  de  fiade.  Moniteur  illustré  de  la 

saison  des  eaux.  Strasbourg,  typog.  Silbermann,  1866;  iu-40.  — 

2fr. 

Le  Parachute,  fantaisie  dramatique  en  un  acte  et  en  vers. 
Bxcnrsions  aux  sept  cascades  d'AUerhelligen ,  courses,  etc. 

49.  Quelques  observations  sur  le  système  de  défense  de  la  France. 
Strasbourg,  typog,  V*  Berger-LevrauU ;  1866,  in-«<»,  16  p. 

50.  £■  Gbuckbr.  De  Plotinianis  libris  qui  inscribuntur  IIcpi  tou 
xaXou  et  IIcpi  tou  voi]tou  xoXXou;.  Paris,  Durand,  1966; 
Strasbourg,  typog.  Silbertnann!  in-8«,  7S  p. 

51.  E.  Gruckbb.  François  Hemsterhuis ,  sa  vie  et  ses  œuvres. 

Paris,  Durand 1 1866,  in-80,  897  p.;  typog.  Silbertnann. 

Thèses  pour  le  doctorat  es  lettres ,  présentées  à  Paris  en  Juin 
dernier  et  soutenues  avec  une  rare  distinction.  La  seconde  est 
une  étude  très-profonde  et  d'un  style  sévère  et  élégant  sur  la  vie, 
.les  écrits  et  la  doctrine  d'Hemsterhuis ,  philosophe  hollandais 
platonicien.  Nous  signalons  avec  plaisir  ce  remarquable  travail 
&  l'attention  de  nos  lecteurs,  notamment  les  chapitres  «  amour 
BTAMiTxifc»  et  cLB  BXAU  BT  l'abt*.  L'auteur  y  critiquo  avec 
beaucoup  de  talent  la  théorie  de  ce  philosophe,  qui  présente 
l'amour  et  l'amitié  entre  des  personnes  de  sexe  différent  comme 
deux  principes  ennemis,  dont  l'un  ne  tend  qu'à  corrompre  et  à 
détruire  l'autre.  M.  Grucker  s'élève  avec  une  éloquence  tout 
émue  contre  Hemsterhuis,  qui  ne  veut  pas  voir  •  qu'au  contraire 

•  ce  qui  fait  la  noblesse  et  la  beauté  de  notre  nature,  c'est  qu'en 

•  elle  ces  deux  principes  s'unissent  pour  se  compléter;  que  l'in- 

•  stinet  physique  est  ennobli  par  la  sympathie  morale ,  et  que  la 
«  nature  arrive  ainsi  à  ses  fins  indirectement  par  un  détour  qui  est 

c  comme  un  hommage  rendu  à  la  dignité  morale  de  l'homme > 

En  les  isolant  l'un  de  l'autre ,  en  les  condamnant  à  aimer  chacun 
pour  soi  et  de  son  côté .  que  resto-t-il  ?  ■  D'un  côté ,  répond 
M.  Grucker  avec  la  chaleur  d'un  homme  plein  de  son  sqjet, 
■  une  adoration  stérile  qui  se  consume  elle-môme,  qui  vent  être 


(43) 

«  plus  que  de  l'ainitié  et  qnl  n'ose  pas  être  de  Tamonr;  do  l'antre, 
«  an  désir  tont  physique ,  sans  poésie  et  sans  pudeur,  au  lieu  de 

•  ce  sentiment  où  les  instincts  de  la  matière  se  rencontrent  avec 

•  les  aspirations  idéales  de  l'âme  i  qui  les  transforme  et  les  trans- 
■  figure  par  la  vertu  de  sa  divine  nature.  > 

52.  ÂD.  ScBiBrFBB.  Orthodoxe  et  libéral.  Paris,  1865;  Cohnar, 

typog.  Decker;  in-8o,  51  p. 

Êtes  «vous  orthodoxe?  Êtes- vous  libéral?  tJe  suis  du  Juste 
milieu!!  > 

53.  Wbhcksr  et  g.  Silbermahit.  Catalogue  des  coléoptères  de 
l'Alsace  et  des  Vosges,  suivi  de  descriptions  de  plusieurs  es- 
pèces nouvelles,  par  Ch.  Brisoult  de  Barneville  et  Wencker. 
Strasbourg,  typog,  Silbermann;  in-8<»,  VM42p. 

54.  (V.  MoHLBB  XT  V.  NasTiNaxR.)  Petit  Traité  de  la  culture  des 

plantes  dans  les  appartements ,  dédié  aux  dames  patronesses 

de  la  Société  d'horticulture  du  Bas-Rhin.  Strasbourg ^  typog. 

Stlbermann  ;  VIII  -  72  p. 

•  Un  pofite  allemand  du  siècle  dernier  disait  que  si  la  femme 
t  n'existait  pas ,  il  n'y  aurait  pas  de  fleurs  sur  la  terre.  Nous  ve- 
c  nous  donc  recommander  notre  opuscule  à  leur  amour  pour  ce 

•  monde  enchanté,  ne  vivant,  comme  elles,  que  pour  embellir  ce 
«  qu'il  touche.  • 

55.  (P.  RiBTBLuuBBB.}  Représentations  thé&trales  données  à  l'oc- 
casion du  concours  régional  agricole,  les  22,  23  et  24  mai  1866. 
Prologue  (poésie).  Strasbourg,  typog.  Silbermann;  in-8»,  3  p. 

Ce  prologue,  qui  devait  donner  un  avant-goût  des  vers  de 
Ponsard  {le  Lion  amoureux),  n'a ,  malheureusement  pour  l'auteur, 
pas  été  prononcé  ;  on  y  lit  : 

Comme  au  temps  où  les  dieux  foulaient  le  pAturage, 

L'objet  de  la  fête  est  eneor  le  labourage  ; 

Mais  llmmense  nature  a  détrôné  Cérés, 

Les  prémices  du  jour  sont  les  primeurs  de  Mets; 

L'homme  veut  après  tout  du  pain  et  le  spectacle, 

Le  pain  —  A  bon  marché  —  rentre  dans  vos  concours. 

L'essentiel  pour  nous  c'est  d'éviter  les /ottr«/ 

56.  X.  MossMAVH.  Étude  sur  l'histoire  des  Juifs  à  Colmar.  MeLz, 
1866;  in-8o,  80  p. 

Extrait  de  la  Revue  de  VEêt  {V AuHraeie).  25*  année  (mars -juin 
1866).  Travail  très -intéressant  sur  les  Juifs,  non-seulement  à 
Colmar ,  mais  en  Alsace  ;  on  y  trouve  des  renseignements  très- 
curieux  et  la  reproduction  d'importants  documents  pour  Hiis- 
toire  du  pays.  C.  M. 


(44) 

Pèriodiçnies. 

Rbtub  d'Ali  ace.  17*  année,  1866  : 

Janvier.  lo.  GHAurFOUB.  Quelques  mots  sur  les  cours  colungères 
d'Alsace.  (Suite.)  —  Onxmus.  Mémoire  sur  l'aliénation  et  le  défri- 
chement de  la  forôt  et  sur  les  irrigations  du  territoire  de  la  Harth. 

—  Auo.STŒBEB.Note  sur  le  lieu  de  naissance  de  Jean  Geiler,  dit 
de  Kaysersberg.  —  L.  Spaoh.  Histoire  d'un  homme  heureux,  par 
A.  Schseffer. 

Février.  lo.  GuAurFouB.  Gours  colongères.  (Suite  et  fin.)  — 
Ohimus.  Territoire  de  la  Harth.  (Pin.)  —  Gbavdidibb.  Speckel 
(Daniel).  —  Oivbbs.  Notes  et  documents  pour  servir  à  l'histoire 
de  la  Révolution  en  Alsace.  (Suite.)  —  Fb^.  Kubtz.  Les  Cou- 
tumet  du  val  de  Rosemont,  par  M.  Bonvalot. 

Mars.  D.  Fzscheb.  Étude  sur  l'organisation  de  Saverne  sous  la 
domination  des  évoques  de  Strasbourg.  (Fin.)~PuTHOD.  Expédi- 
tion du  baron  Nicolas  de  Polweiler  en  Bresse,  siège  de  Bourg, 
1557.  (Fin.)  —  A.  QuiQUEBBz.  La  pierre  des  mauvaises  langues. 

—  DivEBs.  Révolution  en  Alsace.  (Suite.) 

Avril.  QuxQUBBEz.  Landskron.  —  Éo.  Goqubl.  Les  confréries 
des  métiers.  —  F^AxiiANo.  Études  sur  l'élevage.  (Suite.)  —  Abbé 
Gbandidibb.  Abjuration.  —  Oivbbs.  Documents  relatifs  à  la  Ré- 
volution en  Alsace.  —  F.  Kubtz.  Bibliographie. 

Mai.  Bbbgmahh.  Origine  et  signification  du  mot  franc,  — 
Gb.  Kholl.  Histoire  de  la  ville  de  Soultz.  (Suite.)  —  Goouxl.  Les 
confréries  des  métiers.  (Fin.)  —  Fb^d.  Kubtz.  Bibliographie. 

Juin.  QuK^UEBBz.  Landskron.  (Fin.)  —  Flaxxabo.  Études  sur 
l'élevage.  (Suite.)  —  Gh.  Kholl.  Histoire  de  la  ville  de  Soultz. 
(Suite.)  —  Ghauffoub.  Résumé  et  conclusion  de  la  discussion 
sur  les  colonges. 

Juillet  Ghauffoub.  Résumé  et  conclusion  de  la  discussion  sur 
les  colonges.  (Fin.) 
Bulletin  db  la  Société  des  icobumehts  histobiquxs  d'Alsacb. 
Il*  série,  t.  IV.  i"  livraison  : 

Pbocàs-vebbaux  des  7  juillet  et  30  décembre  1865.  —  Liste  des 
membres  de  la  Société-  —  Gatalogue  et  répertoire  alphabétique 
des  livres  de  la  Société.  —  MAmoibes.—  Quzquebbz.  Objets  d'an- 
tiquité provenant  de  l'abbaye  de  Moutier  -  Grand -Val.  i  pi.  et 
4  fig.  dans  le  texte.  —  Sxffxb.  Notice  sur  une  idole  sans  nom.  — 


<45) 

L.  Spacu.  Due  ligue  contre  l'ëvôquc  Guillaume  de  Oiest.  — 
V.GuKRBBs.  Chapelle  de  Saint-Jacques  à  Téglise  de  Saint-George 
à  Haguenau.  —  X.  Mommavh.  Murbach  et  Guebwitler.  Histoire 
d'une  abbaye  et  d'une  commune  rurale  d'Alsace.  —  Quiqubbkz. 
Morimonl. 

Rkvue  catholique  de  l'Alsace.  Année  186G  : 

Janvier.  Mbllier.  Étude  sur  le  second  paragraphe  du  Sylla- 
bus.  —  J.  Muet.  L'archevêque  Herrmann.  —  L.  Dachbux.  Geiler 
et  les  fôtes  religieuses  du  XV*  siècle.  —  Bogkbmmeyek- Le  Mithra 
persan  en  Alsace.  Symbolisme  et  légende  de  Max.  de  Ring-  — 
p.  MuBY.  La  guerre  de  Trente  ans.  Valeur  historique  de  Schiller. 
(Critique  des  appréciations  deM.L.Spach.)—  L.  Wzhtebbb.  «Un 
Moreri  consacré  par  Voltaire.»  (Critique  de  la  note  du  Biblio- 
graphe alsacien.) 

Février.  A-  Uasadeb-  Lettres  à  M.  Ig.  Chauffour.  —  L.  Spagii- 
Lettre  relative  à  la  critique  ci-dessus  mentionnée. 

Mars.  Stumpf.  La  nouvelle  école  théologique  protestante.  — 
J.  Mdby.  Kolpiug.  —  A.  Uabaubr.  Lettres  à  M.  Chauffour.  (Suite.) 
—  LichtlA.  Tolérance  religieuse  en  Norwége.  —  L.  Wikterbk. 
Réplique  au  Bibliographe  alsa^en  relative  au  Moreri. 

Mars.  Stumpf.  La  nouvelle  école  théologique  protestante.  — 
Jof .  MvBY.  Kolping.  —  Hahaubb.  Lettres  &  M.  Ig.  Chauffour.  — 
LiCHTLÉ.  Tolérance  religieuse  en  Norwége.  Colmar.  Réplique  à 
M.  G.  (Le  séjour  de  Voltaire  à  Colmar  et  le  Bibliographe  altacien.) 

Avril.  Mbllxbb.  Ëtude  sur  le  second  paragraphe  du  Syllabus. 
(Pin.)  —  Haraubb.  4«  lettre  à  M.  Ig.  Chauffour.  —  Lichtlé.  Mis- 
sion de  Christiania. 

Mai.  Mgr.  Rjbis.  Jean-Jacques  Rabus.  (Extrait  des  Convertis  de- 
puis la  Réforme.)  —  Ch.  Gbad.  Unité  de  l'espèce  humaine.  — 
Ch.  Dubois.  Aimer,  c'est  savoir.  (Stances.)  —  Wxhtbbeb.  Saint 
Cyprien,  par  M.  l'abbé  Freppel. 

Juin.  Dblcasso.  Do  la  nécessité  de  rendre  à  l'enseignement 
secondaire  des  lettres  une  autorité  doctrinale.  —  Ed.  Bokvalot. 
Chasse  et  pèche  dans  le  Rosemont.  —  Hahaubb.  Un  dernier  mot 
À  M.  Ig.  Chauffour. 

EL8JBB8I80HB8  Sak8tao8blatt.  Aunéc  1866.  l^^'  scmestro  1866  : 
A.  Stcebeb.  Die  Bedeutung  der  rothen  Farbe  im  Volksleben 
und  Volksglauben ,  mit  besonderer  Beziehung  auf  das  Ëlsass.  — 

4 


(  «  ) 

F.  Ottk-  Tristan  et  Iseult,  (Poëme.)  Oolfrit  de  Strasbourg,  par 
Bossert.  —  G.  D.  Der  Stadt  Mûlhausen  erster  fiund  mit  der  Stadt 
fiasel  im  Jahr  1323.  —  0.  Mdhi..  Aus  dem  Treibeu  der  Oegenrevo- 
lutioD  im  Elsasse  im  letzten  Jahrhundert,  bei  Gelegenheit  des 
fiuches  :  la  Contre-révolution  en  Alsace ,  par  Heitz.  —  A.  Stcbbbb. 
Moscherosch's  weniger  bekannte  Schrlften.  —  X.  Mossvahv. 
Auszug  aus  einem  Schreiben  des  Û"  David  Capito  aus  Speier 
an  die  Stadt  Kolmar,  I9ter  August  1S57.  —  X.  Aus  den  Vogesen. 

—  A.  St<sbbb.  Conrat  der  Pulier  von  Holenburg,  ein  elsâssischer 
Alinnesinger  des  idten  Jahrhunderts.  —  A.  Stœbeb.  Ursprung 
und  Bedeutung  des  Namens  der  Stadt  Hagenau.  —  D.  Fischer. 
Die  Brûderschaft  der  Gutleutlmuser  im  Bisthum  Stràssburg.  — 
A.  Stœbbr.  Die  Erbauung  des  Sctilosses  Brunnstatt  durch  Kudo 
von  Berkbeim,  1295.  —  D.  Fischer.  Die  ehemalige  Abtei  Hesse. 

—  St.  Das  Mûihauser  Turnfest.  —  KiB8CHi.BaBR.  Strassburger 
Briefe.  — B<B8B.  Briefe  aus  Algier.^  Gqbobiqub  et  bibliographie. 

m 

Zbitschbxft  pîJb  DIB  Gbscbichtb  DBS  Obbbbhbihs.  19*  vol.  ]'*  li- 
vraison : 

Vorwort.  —  MoNB.  Vermôgen  und  Verbrauch  der  Privatleule 
vom  I4ten  bis  I7ten  Jahrhundert.  —  Mohb.  Mainzer  Urkunden 
vom  I2ten  bis  I7ten  Jahrhundert.  —  Movb.  Beitrage  zur  Ge- 
schicbte  des  Eherechts  vom  isten  bis  isten  Jahrhundert.  (Ver- 
bot  der  Ehegelôbnisse  ohne  Einwilligung  der  Eltern  und  Ver- 
wandten,  zu  Stràssburg ,  1340,  Juni  i.  —  Eheversprechen  zu 
Golmar.  1372.  —  Witthumsrecht  zu  Stràssburg,  1455 ,  Jan.  10.  — 
Erbrecht  der  Ehegatten  zu  Elsass-Zabern ,  1481,  Febr.  7.)  —  Dam - 
BACHBR.  Urkunden  zur  Geschichte  der  Grafen  von  Freiburg,  I3tes 
bis  I4tes  Jahrhundert  (Suite.)  —  Dambachbb.  Bebenhausen,  14tes 
Jahrhundert.  (Suite.)  —  .Badbb.  Landvogtei  Schliengen.  (Suite.) 

19'  vqI.  2«  livraison  : 

MoNB-  Strassenbau  vom  I4ten  bis  I6ten  Jahrhundert  in  der 
Schweiz,  Baden,  Blsass  und  Bayern.  (Verordnungen  ûber  das 
Strasseupflaster  zu  Stràssburg,  1322.)  —  Mokb.  Das  brisgauische 
Gontingent  im  venetianischen  Rriege  von  1509 bis  1511.  —  Movb. 
Zur  Geschichte  des  Bettels  von  1363  bis  1667.  —  Mokb.  Urkunden 
ùber  die  bayerische  Pfalz  vom  I2ten  bis  leten  Jahrhundert.  — 
Badbr.  Urkunden  ùber  die  ehemalige  Hochstift  Basersche  Land- 
vogtei Schliengen-  —  Dambachbb.  Urkunden  zur  Geschichte  der 


(47  ) 

Grareu  von  Freiburg  (I3tes  bis  Utes  Jahrhundert).  —  Oauba- 
CHSR.  Urkundenarchiv  des  Klosters  BebenhauseD,  I4les  Jahr- 
hundert —  Geschichtliche  Notizen.  —  Wolfsjagd- — Walirahrton. 

fiULLBTIH  DK  LA  SOCIÉTÉ  LITTÉRAIRE  DB  StRASBOURO.  T.  III.  l**!!* 

vraisoD ,  1866  : 

L.  Spach.  Les  poètes  didactiques  allemands  du  moyen  âge 
(XII«  -  XV«  siècle).  —  Ph.  H.  Bbcr.  Des  sermons  de  Bossuet.  — 
GoousL.  Le  commerce  d'Âthônes  après  les  guerres  mëdiques.^ 
Gampaux.  Soultzbach.  (Poésie.)  —  Fragments  de  poésies  de  feu 
M.  Colin. 

On  troave  encore  dans  cette  livrRlton  les  analyses  de  plusieurs 
lectures  faites  par  des  membres  do  la  Société  :  par  M.  le  profes- 
seur Fée,  sur  l'Ouvrier;  par  M.  Cuvier ,  sur  les  éthiopiens  du 
bassin  du  Nil,  au  point  de  vue  de  la  géographie,  de  Tethnogra- 
phie  et  de  l'histoire;  par  M.  Goguel,  sur  Tite-Live  et  Timagéne ; 
et  trois  éloges  prononcés  par  M.  Spach ,  président  de  la  Société , 
à  l'occasion  de  la  mort  de  MM.  Colin ,  LerebouUet  et  P.  Lehr. 

Revus  de  l'Est  (l'Austrasie).  25*  année.  Nouvelle  série.  8*  année. 
Mars  et  avril  1866.  MeUt  librairie  Rousseau- Pallez.  — 12  fr.  par  an. 
X.  MossMARH.  Ëtude  sur  l'histoire  des  Juifs  à  Colmar. 

Ce  Recueil  embrasse  la  philosophie,  l'histoire,  les  voyages, 
les  beaux-arts ,  la  littérature  française  et  étrangère  ;  il  traite  de 
tout  à  l'exception  de  politique,  c'est  dire  qu'il  a  du  succès,  puis- 
qu'il est  dans  sa  25«  année  d'existence.  MM.  Spach,  Mossmann, 
Zweifel,  etc.,  sont  an  nombre  des  collaborateurs  de  cette  revue, 
qui  forme  chaque  année  un  beau  volume  de  600  p. 

On  s'abonne  &  Mets  à  la  librairie  Roussean-Pallex.  12 fr-  par  au. 

Bibliothèque  ubiverselle  et  Revue  suisse.  71*  année.  20 janvier 
et  30  février  1866  : 
M»«  LiNA  Beck.  Théophile-Conrad  Pfeffel ,  le  poète  aveugle. 
Bibliothèque  de  l'École  des  Chartes.  27*  année.  2*  livraison  : 
L.  B.  (Brièle).  Les  ConsHlutiont  de  l'Alsace  au  moyen  d^,  par 
l'abbé  Hanauer. 
Mao  ASIE  pittoresque,  1866: 

Le  Vendredi-Saint  dans  les  Vosges.  Dessin  de  Th.  Schuler,  p.  97. 

Idem,  1866: 

Colmar.  Fontaine  de  Martin  Schœn,  par  Bartholdi.  Dessin. 
Une  bonne  bête ,  Une  ferme  dans  les  Vosges ,  l'I^ranchenr  des 
Vosges,  4  compositions  de  Th.  Schuler. 

IvDiCATBUR  DE  Haouemad.  12  mal  1866: 

Un  épisode  de  la  Révolution  à  Hagueuau,  par  le  comte  de  Pons. 


(  48  ) 

Pbtit  Bulletin  du  bibliothAcairb.  N*  1.  Avril  1866.  iSTenry,  li- 
braire-éditeur à  Parié  : 

La  bibliothèque  de  Strasbourg.  Fondation.  Richesses.  Budget. 
Personnel.  Installation. 
LxTTEBARiscHKS    Gentbalblatt    fûb     Deutaculand  ,    von   Fr. 
•Zarncke.  Leipzig ,  1866 ,  n*  18  : 
Œuvre»  choisies  de  M.  L.  Spach.  T.  I  et  II. 
AmoHES  DE  BiflCHwiLLEB.  19  mal  1866  : 

P.  K.  Les  peintres  alsaciens. 
Idem.  30  de'cembre  1865,  6  janvier  1866  : 

Compte  rendu  d'un  procès  entre  les  villes  de  Uaguonau  ei  de 
fiischwiller  relativement  aux  foires  et  marchés. 
Zabbbkbb  Wochbkblatt,  1866: 

N*ld.  D.  FiscHBB.  Das  alte  Zabern.  LIX.  Der  Bûchelberg. 
Ivdicatbur  de  Haqubkau.  9  janvier  1866  : 

Travaux  de  l'église  de  Saint-George. 
Études  belioieuses,  historiques  et  littéraires  des  pères  de 
la  Compagnie  de  Jésus  (1865,  11088,  tome  8*)*  Carlos  Somnier- 
vogel.  M.  le  V**Marie-Théo4ore  Renouard  de  Bussierre  (p.  83-163). 
Nous  emprunterons  plusieurs  passages  concernant  M.  de  Bus- 
sierre ,  aux  quelques  pages  pleines  de  touchants  sentiments  j 
consacrées  par  M.  Spach,   le  savant  archiviste  de  Strasbourg 
(dans  l9  Bibliographe  aUaeien ,  cette  revue  littéraire,  historique 
et  artistique ,  fondée  à  Strasbourg ,  qui  se  recommande  par  l'in- 
térêt et  le  sérieux  de  ses  articles  non  moins  que  par  son  élégance 
typographique),  i  la  mémoire  d'un  homme  qui  lui  fut  toujours 
oher,  malgré  de  grandes  divergences  dans  le  domaine  de  la  foi. 

Courrier  du  Bas-Rhib.  Année  1866  : 

L.  Spaoh.  David  Richard  ,  le  directeur  de  Stéphansfeld. 
(No*  des  8,  8,  4,  9  et  10  janvier.)  —  F.  Koll.  éloge  historique 
de  Davonst.  (N»*  des  6,î,  9  et  10  février.)  —  E.  Lbhr.  Oherlin, 
par  Louis  Spach.  (N°  du  8  février.)  —  A.  Saum.  Tombes  gallo- 
romaines  découvertes  à  Strasbourg  sous  la  place  Saint-Pierre- 
le-Jeune  à  Strasbourg.  (N«  du  8  avril.)  —  Oh.  Bœrscb.  Notice 
sur  la  famille  Haffner  de  Wasselnheim.  (N»  du  1«'  mai.)  —  X.  Les 
Artistes  alsaciens  au  Salon  de  1866.  ÇS°*  des  15  et  16  mai.)  — 
X.  Album  Kirsteln.  (N®  du  17  mai.)  —  L.  N.  Bxposition  de  la 
Société  dfts  Amis  des  arts  de  Strasbourg.  (N»  du  18  mal.)  — 
X.  Les  Traités  de  1815  et  le  département  du  Haut-Rhin.  (N»  du 
19  mai.)  C.  M. 


MDMéaosSBTi  IDCCCLIVI  Aout-Octobrb 


LE 


BIBLIOGRAPHE  ALSACIEN 


GAZETTE 

LITTÉRAIRE,  HISTORIQUE,  ARTISTIQUE 


LES   ORIGINES    DE   LA   TYPOGRAPHIE 
ET  L'HISTOIRE  DE  LA  LIBRAIRIE."      - 

En  18G3  nous  avons  signalé  aux  bibliophiles 
la  belle  publication  faite  en  Allemagne  des 
gravures  de  Wechtlin  dit  Pilgrim,  le  peintre  et 

l .  Die  An/ange  der  Druckerkunst  in  Bild  und  Schrift,  an 
deren  frûhesten  Erzeugnissen  in  der  WeigeVschen  Samm- 
lung  erlautert  von  T.  0.  Weigel  und  Dr.  Ad.  Zestermann, 
mit  145  Facsimiles  und  vielen  in  den  Text  gedruckten  Holz- 
schnitten.  Leipzig,  186G,  Weigel.  1  vol.  in-folio,  rel.  en  toile, 
300  p.  Strasbourg,  à  la  librairie  C  F.  Schmidt.  300  fr. 

Dilderhefte  zur  Geschichte  des  BUcherhandels  und  der 
mit  demselben  verwandten  Kanste  und  Gewerbe,  herausge- 
geben  von  Heinrich  Lempertz,  Buch-  und  ;Kunsthândler. 
65  Tafeln  mit  280  bildlichen  Darstellungen  in  Kupferstich, 
Lithographie ,  Farbendruck  und  Hoizschnitt  mit  Text.  Cûln, 
1853-1865.  Verlag  von  Ueberlé.  In-folio.  A  Strasbourg,  à  la 
librairie  de  C.  F.  Schmidt.  120  fr. 

I 


(  50  ) 

graveur  strasbourgeois.  Aujourd'hui  nous  venons 
encore  appeler  leur  attention  sur  deux  autres 
ouvrages  d'un  intérêt  beaucoup  moins  local,  mais 
se  rapportant  cependant  en  partie  à  notre  pro- 
vince et  qui  ont  également  paru  de  Tautre  côté 
du  Rhin. 

L'un  est  publié  par  M.  T.  O.  Weigel,  de  Leip- 
zig, l'autre  par  M.  Lempertz,  de  Cologne,  deux 
savants  libraires  dont  la  réputation  est  européenne. 
M.  Weigel,  de  même  que  M.  Ambroise-Firmin 
Didot,  est  un  collectionneur  intrépide  qui  a  réuni , 
à  force  de  sacrifices  et  de  patience,  les  plus  impor- 
tants  spécimens  de  la  typographie  au  XV®  siècle. 
C'est  de  cette  collection  remarquable  qu'il  a  tiré 
les  belles  planches  qui  ornent  les  deux  volumes 
in-folio  qu'il  vient  d'éditer. 

Le  1®^  volume  traite  des  origines  de  l'impri- 
merie et  de  la  gravure  sur  métaux  et  sur  bois,  le 
second  volume  est  consacré  aux  ouvrages  xylo- 
graphiqUes,  aux  jeux  de  cartes,  à  la  gravure  sur 
acier,  aux  œuvres  typographiques  et  aux  marques 
du  papier.  Bien  que  le  prix  de  l'ouvrage  de 
M.  Weigel  ne  soit  pas  trpp  élevé  lorsque  l'on  con- 
sidère les  frais  immenses  que  nécessitent  de  sem- 
blables publications  ,  nos  modestes  ressources  n'ont 
pu  néanmoins  nous  permettre  d'en  enrichir  notre 
bibliothèque.  Nous  avons  dû  nous  borner  à  le  par- 


(  51  ) 

courir  rapidement,  bienheureux  encore  de  Tavoir 
eu  en  communication  pendant  quelques  heures. 
£n  le  feuilletant  nous  avons  remarqué  des  indi- 
cations bibliographiques  sur  la  deuxième  édition 
de  Y  Antéchrist,  sans  date,  imprimée  à  Stras- 
bourg par  Math.  Hupfuff  dans  la  première  dizaine 
du  XVP  siècle.  C'est  un  petit  in-4°  de  22  feuillets, 
avec  65  belles  figures  en  bois,  dont  voici  le  titre  : 

ft|t  90  I  h$  (ErM  kriits  itbtu  si  regierang  bir^  serl^eogiiisj , 
9^ts,  mît  er  )U  WdX  Ut  uxktxtu  mit  fçneB  fnksà^t  in,  su) 
rat  hti  tiffii,  tn&i  q%  èanuidi  Mr  jor  iiro]il|ftf ,  duùài  ni 
StUias  Me  crist(l|dt  mW  btktti  mit  prùx^t,  Un  cristê  giottbrn, 
B1I)  jom  Irtjte  son  Itn .  XV«  3fi|(t|(  Me^  I0  ^tsàitliit  lorm  jnngstr 
ttg  (nrd)  tfotâ  9rrl|tngttâi). 

On  trouve  encore  dans  le  recueil  de  M.  Wei- 
gel  des  reproductions  parfaitement  exécutées  de 
gravures  de  Martin  Schœngauer,  le  Couronm: 
nient  de  la  Vierge,  la  Naissance  du  Christ,  V An- 
nonciation ;  un  fac-similé  d'un  prospectus  *  de  Jean 

1.  U a  autre  prospectus  de  Mentelin  a  été  trouvé  collé, 
(ï&près  les  Curiosités  bibiiographiques  de  L.  Lalanne,  à  la 
couverture  d'un  livre  de  la  bibliothèque  royale  de  Munich  ; 
on  y  lit:  «Que  celui  qui  veut  acheter  le  présent  livre  et 
d'autres  vienne  au  magasin  désigné  ci-dessous.  Il  y  trouvera 
un  libraire  qui  s'empressera  de  le  lui  vendre ,  ainsi  que  les 
ouvrages  suivants  :  »  item  Spéculum  historiale  Vincencii , 
item  Summam  astexaniensem ,  item  Archidyaconum  super 
decretis ,  item  Ysidorum  ethimologiarum. 


(  Ô2  ) 

Mcntelin  relatif  à  une  édition  de  la  Somme  du 
frère  Âstexanus;  Summa  de  casibus  conscientiœ  j 
sortie  de  ses  presses  en  1469  *  et  des  renseigne- 
ments précieux  sur  l'édition  allemande  Mirahilia 
urhis  Bomœ,  imprimée  à  Strasbourg  en  1500,  pet. 
in-4°,  probablement  par  HupfuflF. 

L'ouvrage  de  M.  Lempertz,  moins  riche  comme 
exécution  typographique,  mais  aussi  intéressant, 
contient  toute  une  série  de  planches  et  de  ren- 
seignements curieux  sur  l'histoire  de  la  typo- 
graphie en  Alsace.  L'une  des  planches  représente 
les  sceaux  de  Guttemberg,  #André  Heilmann, 
de  Conrad  de  Sassbach,  de  H.  Egstein,les  armoi- 
ries de  Gânsfleisch ,  ces  dernières  d'après  un  des- 
sin d'un  peintre  strasbourgeois,  Séb.  Btihelers,  et 
la  reproduction  de  la  pierre  commémorative  de 


l.  Très-gros  volume  in-folio,  à  deux  colonnes  de  60  lignes 
chacune.  Schœpflin,  dans  ses  Vind.  typogr.  pi.  IV,  a  donné 
un  fac-similé  d'une  souscription  manuscrite,  que  portait 
l'exemplaire  de  la  bibliothèque  de  l'ordre  de  Saint-Jean  de 
Jérusalem,  de  Strasbourg.  «Ëxplicit  summa  patris  Astexani, 
•  arte  impressaria  formata  per  venerabilem  virum  Joh.  Men- 
ti tel,  anno  Domini  MGGGCLXIX.  1469.  Deo  gratias.»  L'exac- 
titude de  la  date  de  l'année ,  dit  M.  Aug.  Bernard  dans  son 
ouvrage  De  V origine  et  des  débuts  de  V imprimerie  en  Europe, 
répétée  ici  en  chiffres  romains  et  arabes,  est  confirmée  par 
la  souscription  qui  se  trouve  à  la  fin  du  1er  volume  d'un 
exemplaire  divisé  en  deux  tomes  que  possède  la  biblio- 
thèque nationale. 


(  53  ) 

Menfelin  qui  se  trouve  à  Tentrée  de  la  Biblio- 
thèque de  Strasbourg  *.  Ces  divers  dessins ,  ainsi 
que  les  notices  qui  les  accompagnent,  sont  de 
M.L.Schnéegans,  ancien  archiviste  de  la  ville.  Une 
autre  planche  de  cet  intéressant  recueil  reproduit 
en  fac-similé  \xn  catalogue  autographe  de  Diebold 
Lauber*  qui,  en  1447,  était  à  Haguenau  Tun  des 
plus  importants  marchands  de  manuscrits. 

L  Voici  la  traduction  de  l'épitaphe  d'après  des  vers  alle- 
mands, cités  par  Schilter,  dans  Kcmigshoven,  page  451  : 

«Je  repose  ici,  Jean  Mentelin,  qui,  par  la  grâce  de  Dieu, 
«ai  le  premier  inventé,  dans  Strasbourg,  les  caractères  d'im- 
•  primerie  au  moyen  desquels  un  homme  écrira  plus  dans 
«un  jour  qu'autrefois  dans  un  an...» 

On  sait  qu'il  a  été  fait  plusieurs  tentatives  pour  attribuer 
ù  Mentelin  l'invention  de  l'imprimerie,  elles  ont  eu  le  même 
résultat  que  celles  faites  au  profit  de  Gostar.  Cependant  une 
nouvelle  tentative  doit  encore  être  faite  par  notre  conci- 
toyen M.  Heitz,  connu  par  sa  belle  et  curieuse  bibliothèque 
alsatique.  Il  a  réuni  dans  ce  but  les  preuves  les  plus  irrécu- 
sables, pour  enlever,  dit- il,  l'auréole  qui  depuis  quatre 
siècles  illustre  Guttemberg.  Un  mémoire  volumineux  de 
documents  authentiques  est  sous  presse,  il  va  paraître  pro- 
chainement. Il  est  superflu  d'ajouter  que  ce  mémoire  fera 
sensation  dans  le  monde  littéraire,  surtout  si  l'auteur  par- 
vient à  convaincre  ses  lecteurs.  Si  ses  efl*orts  ne  sont  pas 
couronnés  de  succès,  M.  Heitz  aura  toujours  pour  fiche  de 
consolation  le  fameux  dicton  :  «  II  n'y  a  pas  de  pire  sourd 
que  celui  qui  ne  veut  pas  entendre  I  ■ 

2.  Nous  avons  déjà  parlé  de  ce  catalogue  dans  le  le'  vo- 
lume du  Bibliographe^  page  15.  L'original  a  figuré  à  la  vente 
Paeiinck  et  a  été  acquis  par  l'Angleterre. 


(  54  ) 

Une  troisième  planche  donne  plusieurs  marques 
et  initiales  de  Timprimeur  Thomas  Anshelm,  de 
Bade,  et  un  fac-similé  parfaitement  exécuté  d'une 
lettre  de  trois  pages  in-4^,  qu'il  écrivit  en  1518  à 
un  libraire  célèbre  de  Nuremberg,  Jean  Kobur- 
ger ,  qui  faisait  aussi  imprimer  à  Bâle  et  à  Lyon. 

Thomas  Anshelm  avait  pour  amis  Reuchlin, 
Mélanchthon,  Pirckheimer.  En  1500  il  imprimait  à 
Pforzheim,  en  1511  àTtibingen  et  de  1516  à  1522, 
époque  de  sa  mort,  il  fut  établi  à  Haguenau.  C'est 
dans  cette  ville  qu'il  imprima  pour  Koburger,  à 
Nuremberg,  et  Lucas  Alantsee,  à  Vienne  {BarthoL 
Colon,  Dialogus  mythol,  1516  mense  Nov.  impr.)j 
{1517  Vigerii  decachordon  Christ)^  plusieurs 
autres  beaux  ouvrages  avec  gravures  sur  bois  et 
grandes  initiales  et  des  missels  pour  les  bénédic- 
tins du  couvent  de  Bursfeld  et  le  diocèse  de  Mar- 
bourg,  qui  lui  ont  fait  le  plus  grand  honneur.  La 
marque  qu'il  employait  à  Haguenau  et  qui  figure 
sous  la  lettre  D,  est  en  partie  une  copie  de  la  gra- 
vure d'Albert  Dllrer:  Zcs^rois^yemes  (Bartsch,  n°66). 
Enfin  une  quatrième  planche  contient  une  marque 
de  Griininger  de  1514  tirée  d'un  sermon  de  Geiler 
de  Kaysersberg,  des  encadrements  de  l'édition  du 
Ptolemœus  de  1525  dont  l'un  contient  le  mono- 
gramme do  l'imprimeur,  et  le  fac-similé  sur  papier 
de  l'époque  d'une  lettre  que  Grtininger  écrivit 


(  56) 

en  1525  à  Pirckheimer.  Cette  lettre,  dont  Torigi- 
nal  fait  partie  de  la  collection  de  M.  Lempertz, 
est  un  chef-d'œuvre  de  reproduction.  Personne 
n'ignore  que  le  véritable  nom  de  Gruninger  était 
Reinhard;  le  nom  qu'il  a  illustré  dans  la  typogra- 
phie est  celui  de  son  lieu  de  naissance,  Grtiningen 
ou  Greningen  en  Souabe.  L'un  des  ouvrages  qu'il 
a  imprimés  en  1489,  Nie.  Saliceti  medîtationum 
liber,  porte  à  la  dernière  page  :  imprimendum 
tradidit  viro  magistro  Johanni  Reynardi  {alias 
Grunynger)  in  insigni  civitate  Argentin,  Les  prin- 
cipaux ouvrages  de  cet  imprimeur  célèbre  qui  a 
produit  de  1483  à  1528  plus  de  40  ouvrages  re- 
marquables par  leurs  gravures  sur  bois,  sont  le 
Térence  de  1496,  Y  Horace  de  1498  et  le  Ptolémée. 
Ce  dernier  contient  des  cartes,  des  gravures,  des 
fleurons ,  des  encadrements  de  toute  beauté  et  un 
bois  d'après  un  dessin  d'Albert  Diirer. 

Il  nous  eût  été  facile,  si  nous  avions  pu  garder 
quelques  heures  de  plus  les  ouvrages  de  MM.  Wei- 
gel  et  Lempertz,  de  poursuivre  la  nomenclature 
des  richesses  bibliographiques  qui  y  sont  repro- 
duites et  décrites.  Nous  avons  dû  nous  borner  à 
indiquer  sommairement  les  parties  ayant  trait  à 
notre  province.  Mais  que  de  trésors  n'avons-nous 
pas  négligé  de  signaler;  que  de  reproductions 
fidèles  d'anciennes  gravures,  de  cartes  à  jouer. 


(56  ) 

de  spécimens  de  belles  reliures  des  XIV*^,  XV® 
et  XVP  siècles,  d'ex  libris  des  principaux  savants 
des  siècles  passés,  que  nous  n'avons  fait  qu'entre- 
voir, tels  que  le  Christ  en  croix,  impression  sur 
métal  du  XH®  siècle;  la  V^  édition  de  VArs  mo- 
rtendij  toutes  pièces  des  plus  intéressantes  au 
point  de  vue  de  Fart  et  de  l'histoire  de  la  typo- 
graphie, et  qui  font  partie  des  collections  de  ces 
deux  célèbres  éditeurs.  Les  recueils  de  IVEtf.  Wei- 
gel  et  Lempertz  leur  font  le  plus  grand  honneur; 
ils  sont  du  petit  nombre  de  ces  ouvrages  qui  cau- 
sent aux  bibliophiles  de  grandes  jouissances.  Leur 
place  est  réservée  dans  toute  belle  bibliothèque, 
et,  à  ce  titre,  nous  nous  faisons  un  devoir  de  les 
recommander  à  nos  lecteurs  et  plus  particulière- 
ment à  MM.  les  bibliothécaires  des  villes  de  Stras- 
bourg et  de  Colmar.  C.  M. 


ALFRED  TAINTURIER. 

Une  nature  artistique,  une  âme  douce,  mo- 
deste, loyale,  une  vie  trop  courte,  hélas,  vient 
d'être  enlevée  subitement  à  sa  famille,  à  ses  amis. 
Tainturier  est  mort,  il  y  a  quelques  jours  à  peine, 
foudroyé  par  l'affreuse  épidémie.  11  fut  un  de  nos 
meilleurs  amis  et  notre  collaboratem*  le  plus  dér 


(67  ) 

voué  et  le  plus  actif.  Sa  santé ,  après  nous  avoir 
donné  beaucoup  d'inquiétudes  Thiver  passé ,  pa- 
raissait entièrement  remise ,  et  il  se  faisait  une 
joie  d'enfant  à  l'idée  de  quitter  Paris  pour  quelque 
temps  et  de  s'occuper  tout  entier  de  ses  chères 
faïences.  L'avant-veille  de  son  départ,  il  nous 
adressait  encore  la  première  partie  de  son  article, 
sur  les  Manufactures  de  Lorraine  et  nous  recom- 
mandait mille  recherches  pour  la  continuation 
de  ses  travaux,  ne  se  doutant  pas  qu'il  ne  les 
reprendrait  plus.  La  nouvelle  de  sa  mort  nous  a 
bien  douloureusement  affecté.  Tous  ceux  qui 
ont  connu  l'ami  que  nous  pleurons  aujourd'hui 
regretteront  cet  esprit  distingué,  dont  la  vie, 
d'ailleurs  très-simple,  était  entièrement  renfer- 
mée dans  les  devoirs  de  ses  modestes  fonctions, 
dans  des  travaux  artistiques  et  dans  les  douces 
affections  de  la  famille.  Nos  lecteurs  ne  liront  pas 
sans  émotion  la  notice  pleine  de  cœur  qu'un  de 
nos  amis ,  M.  Ph.  Burty ,  vient  de  consacrer  à  la 
mémoire  de  M.  Tainturier,  et  que  nous  nous  em- 
pressons de  reproduire  '.  •     Cn.  Mehl. 

Au  moment  où  ce  numéro  de  la  Chronique  allait  pa- 
raître, une  bien  triste  nouvelle  est  venue  nous  surprendre  : 


1.  Chronique  de  lu  Gazette  des  beaux-arts,  du  20  soptcm- 
bre  iSGO. 


(  58) 

celle  de  la  mort,  presque  subite,  d*an  de  nos  collabora- 
teurs et  amis,  Alfred  Tainturier. 

Nous  reviendrons  un  jour  avec  plus  de  détails  sur  la 
vie  et  l'œuvre  de  cet  homme  aussi  honnête  qu'aimable , 
de  cet  esprit  aussi  distingué  que  modeste.  Qu'on  excuse 
donc  le  désordre  de  notes  rapides  prises  au  milieu  d'un 
trouble  de  cœur  que  comprendront  tous  ceux  qui  l'ont 
approché.  Sous  une  dignité  qui  n'avait  rien  de  joué  ni 
de  refroidissant,  Tainturier  cachait  les  plus  rares  quali- 
tés de  l'ami. 

Il  était  né  à  Beaune,  en  1826.  Son  père  était  un  avo- 
cat distingué  qui,  par  sa  probité,  avait  conquis  la  pre- 
mière place  au  barreau  de  sa  ville  natale.  Son  souvenir  7 
est  encore  tout  vivant  aujourd'hui.  Sa  mère ,  femme  d'une 
distinction  et  d'un  charme  rares ,  devint  veuve  très-jeune 
et  se  voua  à  l'éducation  de  ses  deux  enfants.  Il  avait  pour 
aïeul  le  colonel  et  pour  grand-oncle  le  général  Vallot. 

Il  fut  pendant  toute  son  enfance  et  sa  jeunesse  timide , 
affectueux,  singulièrement  tenace  à  l'étude.  C'est  aussi 
avec  ces  qualités  que  je  l'ai  connu  depuis  un  jour  où , 
passant  à  Strasbourg  pour  aller  à  Bade,  j'allai  frapper  à 
sa  porte,  comme  collaborateur  de  la  Gazette.  U  nous 
avait  déjà  envoyé  des  articles  très-sensés  et  très-indé- 
pendants sur  les  expositions  de  la  Société  des  Amis  des 
arts  de  cette  ville.  Il  était  alors  inspecteur  des  contribu- 
tions directes*,  et,  lorsqu'il  apprit  que  des  amis  qui  con- 
naissaient ses  rares  qualités  de  comptable  sollicitaient 


1.  CoDtrdlear  principal. 


(69  ) 

spontanément  pour  lui  son  passage  à  Paris ,  il  leur  recom- 
manda <  de  ne  faire  valoir  ses  droits  qu*avec  discrétion ,  et 
d'éviter  de  désobliger  un  collègue  par  la  moindre  allusion.  » 

Il  s'était  destiné  d'abord  à  l'École  forestière.  C'est  à 
Dijon,. chez  M.  Boichot,  qu'il  fit  ses  premières  études 
administratives  et  qu'il  épousa  une  femme  aimable  et 
simple  qu'il  laisse  veuve  avec  deux  charmants  enfants. 
C'est  à  Dijon,  où  il  avait  rencontré  ce  grand  bonheur, 
qu'une  amère  dérision  du  hasard  l'a  été  faire  mourir. 
Lundi  dernier  il  partait  de  Paris ,  tranquille ,  aussi  solide 
que  le  permettaient  la  fatigue  redoublée  de  ses  derniers 
travaux  administratif  et  une  congestion  pulmonaire  dont 
son  cousin  et  ami,  le  docteur  Piogej,  l'avait  sauvé  déjà 
deux  fois.  Il  arrive  dans  la  famille  de  sa  femme,  les 
poches  pleines  de  bouquins  et  de  notes,  la  tête  pleine 
de  ces  projets  de  bon  travail,  que  nous  appelons  notre 
repos...  Dans  la  nuit,  le  choléra  l'atteint  avec  la  plus 
sauvage  violence  et  quelques  heures  après  il  meurt,  sans 
un  mot  d'amertume,  avec  la  résignation  d'un  stoïque!... 

Alfred  Tainturier  a  occupé  des  fonctions  administra- 
tives à  Amiens,  à  Dijon,  à  Strasbourg  et  à  Paris.  Il 
trouvait  le  temps  de  rassembler  des  notes ,  de  les  coor- 
donner, d'étudier,  de  donner  des  articles  à  la  Société 
archéologique  de  Dijon  dont  ii  faisait  partie,  au  Biblio- 
graphe alsacien  qui  n'a  point  encore  achevé  la  publication 
de  son  excellente  histoire  des  faïences  et  porcelaines  du 
nord  de  la  France.  La  Chronique  a  maintes  fois  reçu  de 
lui  des  morceaux  très-délicats  et  très -intéressants  et  il 
lui  en  avait  promis  bien  d'autres.  Il  allait  collaborer  aux 


(60) 

Collections  célèbres  de  M.  Ed.  Lièvre.  Tous  nos  lecteurs 
connaissent  ou  possèdent  les  deux  seuls  volumes  qu*il  ait 
publiés:  Notice  sur  les  faïences  du  XVP  siècle,  dites  de 
Henri  II,  1860;  et  les  Terres  émaillées  de  Bernard  Pa- 
lissy  et  de  ses  continuateurs,  1865,  in-S".  L'une  eiiTautre 
de  ces  études  sont  suivies  de  catalogues  très-utiles  à 
consulter,  alors  même  que  des  découvertes  imprévues 
auraient  renversé  ses  hypothèses.  Il  dessinait  très-adroi- 
tement. C'est  lui  qui  a  lithographie  les  pierres  qui  ornent 
son  livre,  et  gravé  les  pièces  qui  sont  semées  dans  lo 
Bibliographe  alsacien, 

Tainturier  était  un  des  premiers  qui  s'étaient  groupés 
autour  de  l'idée  féconde  de  V  Union  centrale  des  beaux- 
arts  appliqués  à  l'industrie.  Quand  V  Union  centrale  orga^ 
nisa  l'Exposition  rétrospective,  au  Palais  des  Champs- 
Elysées,  le  dévouement  d'Alfred  Tainturier,  pour  avoir 
été  discret  et  modeste ,  n'en  fut  que  plus  utile  au  but  de 
cette  institution ,  et  le  directeur  de  la  Gazette ,  qui  paya 
plus  qu'aucun  aussi  de  sa  personne ,  peut  témoigner  du 
zèle  et  de  l'activité  sérieuse  et  raisonnée  de  Tainturier. 

Il  avait  réuni  quelques  belles  toiles,  entre  autres  un 
portrait  d'ecclésiastique  peint  par  Prud'hon;  quelques 
dessins,  entre  autres  une  gouache  délicieuse  de  Law- 
rence; des  curiosités,  parmi  lesquelles  on  n'a  point  ou- 
blié une  étude  à  cire  perdue  de  Coysevox  pour  un  buste 
de  Louis  XIV  et  une  pendule  reproduite  par  la  Gazette. 
Il  avait  aussi  une  bonne  bibliothèque  de  travailleur  et 
d'artiste.  Sauvageot,  et  plus  récemment  un  homme  dont 
l'estime  est  un  brevet,  M.  Riocreux,   le   tenaient   en 


(61  ) 

estime  particulière.  Il  avait  ses  entrées  dans  tous  les 
grands  cabinets. 

Quel  cruel  aveuglement  des  lois  naturelles  !  Foudroyer 
en  plein  avenir  un  esprit  recherché  et  vivace ,  en  plein 
bonheur  un  homme  pour  qui  le  foyer  domestique  n'avait 
que  des  consolations!  Ph.  Bubty. 


ANCIENNES  INDUSTRIES  D'ALSACE 
ET  DE  LORRAINE'. 


Manufactures  de  porcelaine  et  de  faïence. 


I. 
NIDERWILLER. 

Baron  de  Beyerlé)  fondateur  de  rétablissement.  —  Ses  successeurs: 
le  comte  Custine,  J.  Lanfrey.  —  Principaux  artistes:  Lemirc, 
Faveau .  Deuschler.  —  Tarifs  et  marques. 

En  1754,  précisément  à  l'époque  où  les  directeurs  de 
la  manufacture  de  Vincennes  portaient  la  première  at- 
teinte à  la  prospérité  des  établissements  fondés  en  Alsace 
par  Charles  et  Paul  Hannong,  un  personnage  éminent 
de  Strasbourg ,  M.  le  baron  Jean-Louis  de  Beyerlé , 
conseiller  du  roi  et  directeur  de  la  Monnaie,  créait,  non 
loin  de  cette  ville ,  sur  la  frontière  de  Lorraine ,  dans  le 
petit  village  de  Niderwiller,   une  fabrique  de  faïence 


1.  Voy.  le  Bibliographe  aîtacien,  2'  année,  p.  277;  3*  auuée,  p.  1  , 
89,  89|  ISS,  169  et  253;  et  4*  année,  p.  7. 


(  62) 
dont  le  rapide  développement  s'accomplit  sans  obstacles , 
et  la  fortune  se  maintint  constamment  florissante  bien 
au  delà  de  Tépoque  révolutionnaire.  Aussi  l'histoire  de 
cette  usine  peut-elle  se  résumer  en  quelques  noms  et 
quelques  dates. 

Au  commencement  du  XVIII'  siècle ,  la  terre  de  Ni- 
derwiller  appartenait  à  un  chanoine  du  chapitre  de  Saint- 
Pierre -le -Jeune  de  Strasbourg,  nommé  Bernard  du 
Conte ,  ainsi  que  le  constate  un  bail  du  23  janvier  1722, 
consenti  par  cet  ecclésiastique  au  profit  du  baron  Jean- 
Valentin  de  Beyerlé ,  père  du  baron  Louis  et  qui ,  comme 
lui,  dirigea  la  Monnaie  de  Strasbourg.  Ce  n'était  alors 
qu'un  bien  rural  avec  une  très-modeste  habitation,  bonne , 
tout  au  plus ,  à  servir  de  rendez-vous  de  chasse ,  et ,  eu 
effet,  telle  fut  d'abord  la  destination  de  cette  propriété. 
M.  de  Beyerlé  fils  en  fit  l'acquisition  en  1748,  et,  dès 
cette  époque,  il  prend,  dans  les  actes  de  la  vie  civile, 
le  titre  de  seigneur  de  Niderwiller  et  autres  lieux. 

La  date  à  laquelle  eut  lieu  l'établissement  de  la  faïen- 
cerie, n'a  pu  être  déterminée  exactement;  tout  ce  que 
l'on  sait,  c'est  que  M.  de  Beyerlé  dressa  lui-même  les 
plans  de  son  usine,  qu'il  en  dirigea  la  construction  et 
que  les  bâtiments  étaient  achevés  en  1754  ou  1755.  Si, 
plus  tard,  cette  fabrique  subit  l'influence  des  autres 
manufactures  de  Lorraine ,  dont  elle  était  très-voisine ,  il 
est  certain  que,  à  ses  débuts,  elle  fonctionna  d'après 
les  procédés  importés  en  Alsace  par  Hannong,  et  que 
son  personnel  se  composait^  en  grande  partie,  d'ouvriers 
allemands.  M.  de  Beyerlé  voulut,  d'ailleurs,  en  conser- 


(68) 

ver  personnellement  la  direction,  tout  en  s'adjoignant 
son  chimiste  de  la  manufacture  de  Strasbourg,  un  nommé 
Anstett,  qui  passe  pour  avoir  employé,  le  premier, 
le  précipité  pourpre  de  Cassius  dans  la  décoration  des 
faïences. 

Sous  cette  habile  administration ,  la  manufacture  par- 
vint rapidement  à  un  haut  degré  de  prospérité  et  passa 
bien  vite  de  la  fabrication  des  poteries  communes  à  celle 
des  faïences  artistiques,  auxquelles  une  influence  fémi- 
nine sut  donner  un  rare  caractère  de  distinction.  Si  l'on 
en  croit  la  tradition.  M""  de  Beyerlé  elle-même  aurait, 
en  effet,  fourni  aux  peintres  décorateurs  leurs  plvs  ex- 
quis modèles,  et  M.  Riocreux  m*a  assuré  qu*un  vieil 
ouvrier  de  Niderwiller  avait  reconnu  au  musée  céramique 
certaines  pièces  dont  le  décor  était  entièrement  de  la 
main  de  cette  dame. 

Quoi  qu'il  en  soit,  M.  de  Beyerlé  ne  se  contenta  pas 
de  ces  succès,  et,  dès  1765,  il  fit  venir  des  ouvriers  de 
Saxe  et  entreprit,  avec  leur  concours,  la  fabrication  de 
la  porcelaine.  £n  1768,  il  livrait  déjà  au  commerce  de 
très-remarquables  poteries  de  ce  genre  M.  Jacquemart  a 
donc  pu,  avec  infiniment  de  raison,  dire  que  les  produits 
de  l'usine  de  la  Meurthe  peuvent  être  considérés  comme 
les  plus  anciens  représentants  de  la  porcelaine  marchande 
faite  en  France,  puisqu'à  cette  date  de  1768,  on  en 
était  encore  à  Sèvres  aux  essais  du  kaolin  de  Saint- 
Yrieix*.  Comme  à  Strasbourg,  on  employa  d'abord  des 


1.  Histoire  de  la  porcelaine ,  p.  566. 


(  64  ) 

matériaux  provenant  d'Allemagne,  mais,  plus  tard,  on 
vint  chercher  le  kaolin  dans  les  environs  de  Limoges, 
où  M.  de  Beyerlé  eut  la  précaution  de  s'assurer  la  pro- 
priété de  toute  une  carrière. 

Des  mains  de  ce  seigneur,  Tusine  passa  en  celles  du 
général,  comte  Custine,  qui  la  fit  exploiter  de  1780  à 
1793  par  François  Lanfrey,  manufacturier  des  plus  ha- 
biles. Celui-ci,  sans  négliger  la  fabrication  de  la  faïence, 
introduisit  à  Niderwiller  celle  de  la  terre  de  pipe  ou 
terre  anglaise;  mais  c'est  surtout  du  perfectionnement  et 
du  développement  de  la  production  de  la  porcelaine 
qu'il  paraît  s'être  préoccupé. 

En  1789,  on  ne  comptait  pas  moins  de  150  ouvriers 
dans  l'usine,  qui,  suivant  le  Tableau  du  commerce,  pro- 
duisait alors  «  tout  ce  qu'on  peut  désirer  en  peinture  et 
formes  de  tout  genre,  de  la  porcelaine,  surtout  des 
groupes  et  biscuits  d'une  très-belle  pâte  ;  de  la  terre  de 
pipe  blanche  et  peinte ,  et  enfin  de  la  terre  anglaise  qui , 
par  les  formes,  la  couleur  et  la  solidité,  est,  dit-on, 
égale  à  celle  même  d'Angleterre.  » 

Sans  aucun  doute,  Lanfrey  fit  preuve  d'une  grande 
habileté  commerciale  en  spéculant  sur  cette  triste  nou- 
veauté qu'on  appelait  alors  la  terre  anglaise,  mais  il  fut 
mieux  avisé  encore  le  jour  où  il  s'attacha  le  sculpteur 
Lemire ,  de  Lunéville ,  auteur  de  ces  charmantes  figurines 
auxquelles  Niderwiller  est  redevable  d'une  bonne  part  de 
sa  réputation  de  jadis  et  d'aujourd'hui.  Cet  artiste  eut, 
en  réalité ,  pendant  plus  de  vingt  ans  la  direction  artis- 
tique de  rétablissement,  et  son  nom  se  rattache  si  étroi- 


(  65) 

tement  aux  recherches  qui  noue  occupent,  que  nous 
croyons  ne  pouvoir  nous  dispenser  de  placer  ici ,  à  son 
sujet,  quelques  détails  biographiques. 

Charles  Sauvage,  dit  Lemire,  était  originaire  de  Lu- 
néville,  et,  suivant  une  tradition  que  je  n'ai  pu  vérifier, 
il  reçut  les  premières  notions  des  aJrts  du  dessin  dans 
Tatelier  de  l'un  de  ces  excellents  artistes  que  le  roi  Sta- 
nislas avait  appelés  en  Lorraine.  Tout  d'abord,  il  fut 
employé  à  la  manufacture  de  faïence  et  s'essaya  à  mode- 
ler quelques-unes  de  ces  gracieuses  figurines  que  Cyfilé 
avait  mises  à  la  mode.. Heureusement,  dans  cette  lutte 
avec  un  redoutable  concurrent,  Lemire  fut  assez  fort 
pour  conserver  intacte  son  intéressante  personnalité  et 
suivre,  sans  dévier,  les  inspirations  qu'il  avait  puisées 
dans  une  étude  attentive  et  intelligente  de  la  nature  et 
de  la  statuaire  antique;  aussi,  bien  que  les  œuvres  de 
ces  deux  artistes  soient  aigourd'hui  confondues  dans  les 
collections  et  jusque  dans  les  tarifs  des  manufactures  qui 
les  ont  produites,  sous  la  désignation  commune  de  Fi- 
gurines de  lA)rrame,  il  est  cependant  toujours  possible 
de  faire  la  part  de  chacun. 

Tandis  que  Cyfflé,  joyeux  compère  avant  tout,  amuse 
son  public  avec  ses  sujets  grivois ,  ses  galants  chasseurs , 
ses  bergerades  risquées  ou  ses  types  populaires,  Lemire 
modèle ,  avec  un  goût  simple  et  presque  sévère ,  de  pe- 
tits amours,  des  bergers,  des  enfcints,  des  vases  aux 
formes  châtiées,  mais  toujours  élégantes.  Les  capricieuses 
fantaisies  de  l'époque  ne  le  troublent  pas ,  et  le  soin  avec 
lequel  il  retouche  ses  épreuves,  toutes  façonnées  en  beau 

2 


(  66  ) 

biscnît  de  porcelaine,  prouve  tout  le  respect  qu'il  avait 
pour  son  art.  Entre  ces  deux  maîtres  presque  contempo- 
rains ,  il  7  a  près  d'un  demi-siècle  de  distance  ;  Tun  ap- 
partient encore  à  la  Régence  et  Tautre  subit  déjà  Tîn- 
fluence  plus  grave  et  plus  élevée  du  règne  de  Louis  XVI. 
Lemire  n'a  laissé  que  peu  de  traces  de  son  passage 
dans  les  usines  de  Lunéville,  mais  il  a  beaucoup  tra- 
vaillé pour  celle  de  Niderwiller.  C'est  là  qu'il  exécuta  tons 
ses  meilleurs  modèles,  comme  V Enlèvement.         A.  T. 

(8cr«  coMWM.) 

GRAVEURS  SUR  BOIS  STRASBOURGEOIS. 

H.  Vogtherr  le  vieux  grava  déjà  sur  bois  en  1526, 
bien  que  M.  Passavant  en  doute.  Je  communique  le 
titre  d'un  livre  dont  il  fît  au  moins  une  partie  des  gra- 
vures sur  bois. 

Dos  niiw  Testament  hurtz  ||  und  gruntlich  m  ein  ord- 
nung  und  text,  die  vier  Euangelisten,  mit  schônen  figur  ||  en 
durch  aus  gefiirt  sampt  den  anderen  Apostolen,  Vnd  m  der 
keiserlichen  stat  speicr  \\  volendet  durch  Jacobum  Bertnger 
Leuiten.  In  dem  iar  desz  heiligen  reichstags  1526.  Folio. 

Après  ce  titre  vient  un  grand  bois  dont  le  monogramme 
se  trouve  reproduit  dans  Passavant  (vol.  III,  p.  344). 

Und  t'st  diêz  biich  gedruckt,  in  Her  Jacob  Beréngers 
Kasten  ||  zu  Sirassburg,  von  Johanniê  Chrieningem,  t^ 
den  Christ  ||  ahent,  an  dem  M.  D,  und,  XXVII jar. 

Dans  ce  volume ,  les  bois  de  la  vie  du  Christ  et  des 
apôtres  sont  d'un  grand  intérêt  pour  l'histoire  de  l'art. 


(  67  ) 

Ils  rappellent  souvent  la  manière  de  Molbein ,  bien  qu'ils 
laissent  à  désirer  sous  le  rapport  du  dessin  ;  mais  Je  doute 
qu'ils  soient  tous  de  ce  maître. 

J'ai  déjà  indiqué,  dans  un  de  mes  catalogues,  que  la 
carte  de  Lorraine  gravée  sur  bois,  qui  se  trouve  dans 
Ptolemjei  GEOQRAPBiA^ArgentorattjJoannesScotuê,  1520, 
gr.  fol. ,  est  imprimée  en  noir,  en  rouge  et  en  bistre. 

J'ai  remarqué ,  dans  deux  exemplaires  de  ce  livre ,  qui 
m'ont  passé  par  les  mains  il  y  a  quelques  années,  que  le 
beau  bois  servant  de  frontispice,  haut  de  38  centimètres  et 
large  de  25  centimètres,  était  imprimé  en  noir  et  bistre. 

Ce  même  bois  se  trouve  encore  dans  cet  exemplaire  au 
feuillet  kiij  recto,  mais  tiré  en  noir;  tous  les  autres  exem- 
plaires de  cette  édition  que  j'ai  vus  avaient  le  titre  seu- 
lement tiré  en  noir.  La  grande  planche  n'a  pas  de  mo- 
nogramme, elle  est  habilement  dessinée  et  on  peut 
l'attribuer  à  Johann  Wechtlin.  Edwin  TB088^ 


VARIÉTÉS. 


La  Petite  Revue  *  continue  à  marcher  sur  les  traces  de  la 
Revue  anecdotique  en  donnant  accès  à  toutes  les  indiscré- 
tions. Celle  que  nous  empruntons  à  ce  curieux  recueil 
émane  de  Strasbourg,  et  a  trait  au  chef-d'œuvre  de  Pigalle. 


1.  Traduit  da  Sérapéum,  année  1864,  no  12,  da  30  Juin,  p.  189. 

2.  N*  148,  dn  8  septembre  1866.  La  Petite  Revue,  par  les  rédacteurs 
de  l'ancienne  Revue  anecdotique,  paraissant  le  samedi.  Paris,  librairie 
Ptncebourde,  rue  Richelieu,  78.  Abonnement:  5  fr.  par  Bemestre» 
10  fr.  par  an  ;  4  vol.  par  an. 


(68) 

Nous  la  publions  d'tutant  plus  volontiers  que  nous  parta- 
geons complètement  les  sentiments  qui  l'ont  provoquée. 

A  M.  le  Directeur  de  la  Peiile  Bévue. 

Strasbourg  y  20  août. 

«  Monsieur, 

«  Il  existe  de  par  le  monde  une  grande  ville  qui  se  pique ,  à 
bon  droit ,  de  patriotisme ,  de  science ,  d'intelligence ,  trait 
d'union  entre  la  France  et  l'Allemagne;  elle  mérite  néan- 
moins d'être  traduite  à  la  barre  de  votre  justice  de  paix. 

«  Sous  le  prétexte  d'un  décret  du  premier  Empire ,  qui  a 
déclaré  propriété  ecclésiastique  un  monument  religieux ,  elle 
tolère  la  mise  sous  clé  du  tombeau  du  maréchal  de  Saxe , 
selon  moi  propriété  nationale  :  gloire  d'un  héros ,  gloire  d'un 
artiste. 

«  Pour  voir  ce  monument ,  il  faut  payer  une  somme  relati- 
vement élevée  :  jamais  d'heures  gratuites;  le  soldat,  l'ou- 
vrier, enfin  tout  ce  qui  ne  veut  point  plier  devant  l'omnipo- 
tence d'un  sacristain ,  j'allais  dire  d'un  guichetier,  ne  peut 
voir  comment  la  France  savait,  il  y  a  un  siècle,  solder  la 
dette  contractée  à  Fontenoy. 

«C'est  le  petit-neveu  de  trois  gentilshommes  qui  y  restèrent, 
qui  vous  signale  ce  fait.  Il  est  vrai  qu'un  comptoir  où  se  dé- 
bitent des  photographies  se  tient  sous  la  voûte  sacrée,  de- 
vant la  tombe  du  héros. 

«  U  est  vrai  que ,  dit-on  dans  la  ville ,  le  dernier  guichetier 
s'est  retiré  propriétaire  de  beaux  immeubles. 

«Je  soumets  à  votre  appréciation  ces  faits,  m'étant  d'abord 

inutilement  adressé  à  la  presse  locale;  en  Luther  on  ne  se 

mange  pas. 

«  Un  de  vos  abonnés  et  lecteur  assidu.  » 

Puisque  nous  sommes  à  Saint-Thomas ,  restons-y  encore 
pour  dire  que  nous  approuvons  aussi    les  deux  mots  de 


(  69  ) 

M.  Paul  Huot',  relatife  à  l'exhibition  des  restes  du  comte  de 
Nassau-Saarbrûck  que  Ton  peut  y  voir  moyennant  une  rétri- 
bution à  la  volonté  des  personnes. 

«On  comprend  qu'à  Bordeaux,  par  exemple,  on  montre 
le  caveau  de  Saint-Michel  qui  a  la  propriété  de  momifier  les 
corps  ou  du  moins  do  conserver  intacts  les  squelettes  de 
ceux  qui  y  ont  été  inhumés;  il  y  a  là  un  phénomène  scienti- 
fique intéressant  pour  les  savants  et  même  pour  les  profanes; 
en  outre ,  les  restes  qu**!!  renferme  sont  à  leur  place  :  celui 
qui  y  pénètre  a  sous  les  yeux  le  spectacle  de  la  mort  avec 
tout  ce  qu'il  ofl*ro  de  grave,  d'austère,  de  hideux ,  si  vous 
voulez.  Mais  pouvez-vous  imaginer  quelque  chose  de  plus 
lugubrement  grotesque  que  cette  mascarade  Ainèbre  de 
Saint-Thomas,  que  ces  deux  cadavres  auxquels  je  ne  sais 
qui,  le  costumier  du  théâtre  peut-être,  confectionne  un 
costume  moyen  âge,  comme  à  quelque  étudiant  en  goguettes 
qui  se  prépare  au  bai  masqué  ?  Je  ne  sais  à. quelles  personnes 
il  appartient  d'autoriser  ou  de  défendre  une  semblable  exhi- 
bition ;  mais  je  sais  que  si  j'étais  à  leur  place,  je  tiendrais  à 
honneur  de  faire  cesser  au  plus  tôt  cette  sépulcrale  incon- 
venance.» 

*** 

M.  Eugène  Kœberlé,  professeur  agrégé  près  la  Faculté  de 
médecine  de  Strasbourg ,  notre  jeune  et  habile  ovarioto- 
mîste  ,  a  été  nommé  chevalier  de  la  Légion  d'honneur  à 
l'occasion  du  15  août.  Cest  un  devoir  pour  nous  de  signaler 
à  nos  lecteurs  cette  nomination,  qui  a  été  accueillie  avec 
joie  non -seulement  en  Alsace,  mais  dans  tout  le  monde 
scientifique. 


1.  Den  Voêgeg  au  Jihin,  p.  60. 


(  70) 
BIBLIOGRAPHIE  ALSATIQUE. 


57.  MossMANs.  Murbacb  et  Guebwiller.  Histoire  d'une  abbaye  et 
d'une  commune  rurale  d'Alsace.  Guebwiller.  18G6,  J.  B.Jung, 

libraire,  typog.  V*  Berger-Levrauli  à  Strasbourg;  in -12,  95  p 

2  fr.  50  c. 

Extrait  dn  Bulletin  de  la  Société  deê  numument»  hiêtoriqtteg. 

Excellente  monographie  qni  pent  o<^tnpter  an  nombre  des  œn- 
rrei  les  plus  sérieases  et  les  plus  intéressantes  publiées  par  la 
Société. 

Sommaire  :  L'abbaye.  —  Le  pagns.  —  La  colonge.  —  Les  mi- 
nistérianx.  —  L'avoué.  —  La  paroisse.  —  La  commune.  —  Dispa- 
rition de  la  colonge.  —  Situation  de  Pabbaye.  —  Assujettissement 
de  la  commune.  —  La  vie  monastique  dans  l'abbaye  féodale.  — 
Tendances  protestantes.  — Dernières  luttes  de  la  commune  contre 
l'abbaye.  -^  Sécularisation  de  l'abbaye.  —  La  révolution. 

L'histoire  de  la  décadence  de  l'abbaye  et  du  développement 
progressif  de  la  commune  est  bien  décrite;  ce  petit  volume  est  le 
prodrome  d'un  travail  plus  considérable  que  l'auteur  rêve  depuis 
vingt  ans.  Après  avoir  lu  cette  monographie  f  on  fait  des  vcbux 
pour  la  réalisation  du  rêve  de  M.  Mossmann. 

58.  L.  Spach.  Une  ligue  contre  l'évoque  Guillaume  de  Oiest.  Stras- 
bourg, typog.   Fe  Berger-Levrauli;  gr.  in-8®,  24  p. 

Ouillaume  de  Diest,  évéque  d'Utrecht,  acquit  l'évéché  de  Stras- 
bourg de  Frédéric  de  Blankenheim  ;  il  y  fit  son  entrée  après  une 
lutte,  à  main  armée,  de  plus  d'une  année.  Avide  de  domination 
et  de  Jouissances  mondaines,  II  aliéna,  par  des  emprunts  ruineux , 
environ  20  châteaux  appartenant  au  domaine  de  l'évéché.  Il  mou- 
rut en  1439.  Son  règne  éplscopal  fut  très-agité  ;  dans  un  écrit  du 
temps,  les  chanoines  traitent  leur  évéque  de  •  destrnoteur  de 
leur  église,  dilapldateur  de  leurs  deniers  et  d'homme  notoire- 
ment immoral  ». 

M.  Spaoh^a  fait  suivre  son  travail  de  documents  authentiques 
très-intéressants  :  1*  Alliance  offensive  et  défensive  entre  les 
abbayes  et  les  chapitres  d'Alsace  contre  Guillaume  de  Diest; 
2o  Spruch  Pfaltzgrave  zwischen  Bischoff  Wilhelroen  und  Wern- 
hern  Burggraven  Amptmann  in  der  Monthat  1418';  3°  copie  d'un 
acte  de  transaction  entre  Guillaume  et  Simon  de  Hochfelden  an 
sujet  des  villages  de  Lflttenheim  et  Lflppstein  sous  la  médiation 
de  Fréd.  de  Fleckenstein  ,  Unterlandvogt  d'Alsace  ;  4fi  copie  d*nn 


1.  Et  non  1481 


(  71  ) 

diplôme  d'Albert,  roi  des  Romains,  accordant  le  rachat  de  Mar- 
ley,  Northeim,  Tbann,  Hochfelden ,  à  Guillaume,  des  mains 
d'étienne,  eomte  palatin  du  Rhin ,  duc  en  Bavière,  engagiste  des- 
dites localités  (22  mars  1432). 

5U.  L.  Spach.  Mélanges  d'histoire  et  de  critique  littéraire.  Z"  série. 

Str<ubourg,  typog.  Silbermann;  pet.  in-8«,  819  p. 

t  Je  liyro  à  quelques  amis  indulgents  le  recueil  des  feuilletons 
littéraires  publiés  par  le  Courrier  du  Ba»-Rhin  pendant  le  semestre 
d'hiver  de  1865-1866.  Cette  petite  collection  fait  suite  A  deux  sé- 
ries qui  ont  paru  dans  le  même  format ,  en  1864  et  1866.  Les  Étude» 
êur  quelque*  poète»  aleacienê  du  moyen  âge  rentrent  dans  la  même 
catégorie  ;  elles  ont  précédé  de  deux  années  les  Mélangea  d'hintoire 
et  de  critique  littéraire.  » 

Ce  recueil  contient  les  conférences  publiques  de  l'auteur  sur 
Jeanne  d'Arc,  Guillaume  Tell  et  Wallenstein  de  Schiller;  l'éloge 
de  MM.  Lereboullet  et  P.  Lehr.  la  biographie  de  David  Richard, 
et  des  critiques  littéraires  sur  les  œuvres  hlstorfqnes  inédites  de 
Grandidier  (3  vol.);  la  Contre-révolution  en  AUaee  (1789-1793),  pu- 
bliée par  M.  Heitz,  et  le  Comte  Emeet  de  Manêfeld  dan»  la  guerre 
de  Bokime  de  1618  à  1621 ,  par  Rodolphe  Reuss. 

60.  J.  Gt88.  Histoire  de  la  ville  d'Obernai.  Tome  II.  Strasbourg. 
Saiom(m,  éditeur;  typog.  Huder;  in-S»,  479  p.  ot  un  tableau.  — 
les  2  vol.  32  fr. 

Chap..  VIII.  Obernai  avant  la  guerre  de  Trente  ans.  —  Chap.  ix. 
Obernai  pendant  la  guerre  de  Trente  ans.  —  Chap.  x.  Obernai 
après  la  guerre  de  Trente  ans.  —  Chap.  xi.  Obernai  sous  le  ré- 
gime français.  —  Chap.  xii.  Obernai  pendant  la  Révolution. 

Cette  histoire  cesse  en  1795,  à  l'époque  où  Obernai,  c  devenu 

•  chef-lieu  de  canton,  entra,  à  l'instar  de  ses  soeurs  de  la  déca- 

•  pôle,  dans  ce  droit  commun  qui  est  la  base  de  l'organisation 

•  sociale  actuelle*. 

Ce  volume  est  suivi  de  notices  biographiques  sur  quelques 
personnages  célèbres  originaires  d'Obernai  (  le  Minnesinger 
Gœsll  d*£benheim  ;  le  satirique  Thomas  Murner  ;  le  Jurisconsulte 
Schenckbeeker;  Fr.  Ig.  Woog}  le  chanoine  Rumpler;  les  frères 
Wolff,  poëtes;  le  lieutenant -général  comte  Bœgert-Becker; 
Hirsinger;  J.  Ph.  Meyer;  le  Père  Gabriel  Rumpler)  et  d'une  table 
analytique  des  matièrcR  contenues  dans  les  deux  volumes. 

61.  A.  QoiQuxsKz.  Objets  d'antiquités  provenant  de  Tabbaye  de 
Mouiiers  -  Grandval ,  avec  planche  ïithographiée  et  gravures 
dans  le  texte.  Strasbourg,  typog.  V*  Berger-LevrauU ,  i86«;  gr. 
in-8<',  13  p 

Abbaye  fondée  vers  le  VII*  siècle.  Description  de  divers  objets 
du  premier  abbé  saint  Germain  ,  mort  vers  677.  L'un  de  ces  objetiî 


(72  ) 

les  plus  précieux  est  une  bible  qu'on  regardait  comme  ayant  ap- 
partenu k  cet  abbé.  Cependant  on  ne  la  oroit  pas  aussi  ancienne  ; 
elle  remonterait  au  IX*  siècle.  Ce  manuscrit,  longtemps  relégué 
dans  un  galetas,  à  Délémont,  a  été  vendu  S  fr.  75  c.  et  se  trouve 
aujourd'hui  à  Londres,  où  on  l'a  payé  plus  de  30,000  fr. 

62.  A.  QuiQDERcz.  Morimont  (Uaut-Rbin,  près  d'Oberlarg).  Stras- 
bourg, typog.  V*  Berger  '  Levrault  ;  gr.  in -S»,  19  p. 

Histoire  de  Morimont.  —  Description  de  la  forteresse.  — 
Environs. 

63.  Haas.  Urzustsade  Alemaniens,  Schwabens  und  ihrer  Nach- 
barlaender  bei  ihrem  Uebergang  zur  seltesten  Geschichte  Ger- 
maDiens,  in  historisch-  geographisch-  statistischen  Umrissen, 
nach  neuen,  durch  Kritik  und  Vergleichung  der  Quellen, 
dnrùber  gewonnenen  Ansichten  dargestellt,  von  H.  Haas.  Er- 
langen,  1865;  à  Strasbourg,  chez  C  F.  Schmidt;  in-8«,  XIM43  p. 
et  4  p.  d'additions.  —  2  fr. 

64.  A.  Dblvau.  Du  pont  des  Arts  au  pont* de  Kehl  (Reisebilder 
d'un  Parisien) ,  avec  un  frontispice,  par  E.  Benassif.  Paris, 
Faure.  in-i8,  344  p.  —  3  fr. 

Excursion  humoristique  du  pont  de  Kehl  par  l'île  des  lÊpIs, 
Illkiroh,  Benfeld,  Schlestadt,  Sainte-Marie-aux-Mines,  Gérard- 
mer,  le  Hohneck,  le  Ballon,  à  Bftie  et  retour  par  le  duché  de 
Bade  Jusqu'au  Sponeck,  et  de  14  en  bateau  sur  le  Rhin  jusqu'au 
point  de  départ. 

L'auteur  a  entrepris  cette  excursion  avec  M.  Daudet, un  poSto 
charmant  et  aimable.  Excité  par  l'esprit  de  son  compagnon  de 
voyage,  il  a  cherché  i  en  prodiguer  à  son  tour  beaucoup  trop 
dans  le  récit  do  ses  pérégrinations.  •  Ah!  nous  pouvons  nous  van- 
«  ter,  s'écrie-t-il,  d'impressionner  fortement  les  populations! 
•  Notre  passage  on  Alsace  et  en  Allemagne  fera  époque.  ■  Nous 
aurions  préféré  ponr  M.  Delvan  que  ce  fût  son  livre  qui  y  fît 
époque,  mais  l'on  ne  peut  pas  disputer  des  goûts. 

65.  D'  WiLu.  LÛBKB.  Geschichte  der  Plastik  von  den  ûltesten  Zei- 

teu  bis  zur  Gegenwart,  mit  231  Illustrationen.  Leipzig,  F.  A. 

Seemann,  1864,  gr.  in-8«,  775  p.  —  21  fr.  25  c. 

CoLUAR.  Mfiaenm.  Chorstflhic,  Schnitsaltar,  p.  540.  OoUeêaeker. 
Kalvarienberg,  p.  687.  —  Stbasboubo.  Munster.  Frflhgoth.  Por- 
Ulsculpt. ,  p.  372-873;  Frûhgoth.  Grabst.,  p.  376;  Kansel,  XV. 
Jahrh.  ,  p.  687;  Portai,  XV.  Jahrh..   p.  587.  S.  Thoma».    Rdm. 


1.  Le  frontispice  manquait  aux  exemplaires  que  nous  avons  vus 
chez  les  libraires  de  Strasbourg. 


(  73  ) 

Orabntein,  p.  305;  Denkm.  t.  Pfgalle,  p.  710.  Rottvtarkt.  Chttten- 
berg.  Deoknial,  p.  747.  —  Thavh.  Goth.  Portalsculpt..  p.  408.  Cet 
onvrage  est  dédié  à  son  ami  le  D'  Herrmann  Kestner,  à  Mal- 
honse ,  ■  in  Erinnerung  «m  die  Jahre  1845-1848.  * 

66.  Dr  WiLH.  LiiBKE,  Geschichte  der  Architektur  mit  583  Illustra- 

tionen ,  gr.  în-8»,  779  p.  Leipzig,  1864.  A  Strcubourg.  à  la  librairie 

Noiriel.  —  22  fr.  50  c. 

CoLMAu.  S.  Martin,  p.  560;  Dominikanerkirche;  p.  566;  Re- 
naissanceh&nser,  p.  740.  —  Exsisheim.  RenalssaDcebau ,  p.  741. 

—  Haouekau.  Georgskirche,  p.  384.  —  Mulhouse.  Rathhans, 
p.  739.  —  Nbuwillbr.  Doppelkapelle.  p.  384;  Stiftskirche,  p.  887- 
559;  protestantiscbe  Kirche,  p.  887.  —  Roshbim.  Kirche,  p.  884. 

—  Saikt<Jean-de8-Choux.  Kl08terkirclie,p.384.  —  Schlestadt. 
Fideskirche,  p.  386;  MQnster,  p.  560;  Dominikanerkirobei  p.  566. 

—  Strasbourg.  Manster,  p.  387-556;  Stephanskirche ,  p.  387. 

—  TuAKN.  Kirchc  ,  p.  599.  —  Wissbicbourq.  Mflnster,  p.  560. 

67.  D'  Klein.  Des  eaux  salines  purgatives  de  Niederbrono,  2«  édi- 
tion. Strasbourg,  J,  SchmitL  libraire,  rue  dei  Hallebardet  ;  typog. 
Huder,  1866;  in-8o,  217  p. 

Ancienneté  de  l'nsage  des  eaux  do  Niederbronn.  —  Travaux 
entrepris  par  le  comte  de  Hanan ,  en  1592 ,  dans  le  bnt  d'isoler  la 
source.  —  Découvertes  des  fondations  romaines.  —  Utilité  des 
eaux  do  Niederbronn.  —  Description  de  Niederbronn.  —  Consi- 
dérations géologiques.  —  Propriétés  cbimiques  des  eaux;  leur 
application ,  etc. 

68.  D'  Hbrrqott.  Notice  sur  le  docteur  Lereboullet,  doyen  de 
la  Faculté  des  sciences.  Strasbourg,  typog.  Silbermann;  in -8®, 
28  p. 

Cette  notice  a  été  lue  à  la  séance  annuelle  de  la  Société  de 
médecine  de  Strasbourg,  le  5  juillet  1866.  M.  Lereboullet  est  né 
à  épinal,  le  19  septembre  1804,  Il  vint  à  Strasbourg  en  1827  pour 
y  faire  la  médecine;  il  soutint  sa  tbése  le  29  août  1832;  elle  est 
intitulée  :  ChoUra-morbus  obsen^é  à  Paris  et  dans  la  Meuse  pendant 
Vannée  1832.  Le  29  septembre  1838,  il  est  nommé  professeur  de 
zoologie  et  de  physiologie  animale  &  la  Faculté  des  sciences,  che- 
valier do  la  Légion  d'honneur  en  1855,  doyen  de  1^  Faculté  des 
sciences  en  1861.  M.  Lereboullet  a  été  membre  et  correspondant 
de  plus  de  20  académies  ou  sociétés  savantes;  il  a  publié  pins  de 
40  dissertations  et  mémoires  dont  plusieurs  ont  obtenu  des  prix 
et  des  médailles. 

M.  le  docteur  Herrgott,  dans  l'adieu  supr^^me  qu'il  a  adressé  à 
son  collègue  an  bord  de  la  tombe,  s'est  écrié  :  t  Dêvouenent  est  le 
mot  qui  résume  toute  sa  vie.*  Ou  trouve  dans  cette  intéressante 


(  74  ) 

notice  la  nomenclatore  de  toutes  les  poblicationB  du  docteur 
Lereboullet. 

69.  N.  N1CKLÈ8.  Le  Bain  dit  Holzbad  près  de  Westhausen.  Stras- 
bourg, typog.  Silbermann;  in-8«,  4  p. 

A2  kilomètres  de  Westhausen.  Bain  populaire,  jouissant  d'une 
certaine  vogue  au  siècle  dernier.  Une  thèse ,  présentée  A  la  Fa- 
culté de  médecine  de  Strasbourg  en  1757,  est  consacrée  entière- 
ment à  ce  bain.  M.  Heitz  possède  un  dessin  du  Holzbad  du 
milieu  du  siècle  dernier. 

70.  KiBsoHiiBoxa.  La  Métamorphose  des  plantes,  de  Gœtbe.  Stras- 
bourg f  typog.  Christophe;  I866  ;  in-8o,  18  p. 

71.  Idem.  Gœthe,  naturaliste  et  spécialement  botaniste.  Stras- 
bourg, typog.  Christophe;  1865;  in -80,  25  p. 

Lectures  publiques.  Extrait  du  Moniteur  du  Bcu-Rhin. 
78.  Idem.  Le  monde  végétal,  dans  ses  rapports  avec  les  us  et  cou- 
tumes, les  légendes  et  la  poésie  populaire  sur  les  bords  du  Rhin. 

Strasbourg,  typog.  Christophe,  1866,  in -80, 18  p. 

Extrait  du  Moniteur  du  Bcu-Rhin ,  lecture  faite  à  la  mairie  de 
Strasbourg,  le  14  mars  1866. 

78.  V.  F.  Flaxlavd.  Quelques  observations  relatives  à  l'enquôle 
agricole  dans  les  départements  frontières  du  Nord-Est.  Stras- 
bourg, typog.  Silbermann;  in-8»,  47  p. 

74.  DoLrus8-ÂD88KT.  Matériauxpour  lesbibUothôques  populaires. 

N"  2,  avril  1866.  Mulhouse,    Baret,  impr.    libr.,  I8G6.*  Typog. 

Simon  ,  à  Strasbourg.  Pet.  in-8*,  99  p. 

Proverbes  ,  adages,  etc.  Souvenir  du  banquet  de  la  Société  in- 
dustrielle de  Mulhouse  (17  mars  1866).  —  Der  Baseler  hinkende 
Bote,  1779.  —  Mfllhuser  Sprichwftrter  un  G'setsle. —  Us  em  hun- 
dertj&hrige  MQlhuserkalender,  anno  1766. 

75.  Féb.  L'hôpital  et  la  famille  dans  les  villes  secondaires,  |)ar  le 
D' Gochet.  Strasbourg,  typog.  Silbermann.  In-8»,  Il  p. 

(Extrait  du  Courrier  du  Bas-Rhin.) 

76.  E.  St<b88.  Du  Traitement  du  Varus.  Paris,  Béchet.  libr.  édit.. 

1866.  In-8*,  52  p. ,  2  pi.  contenant  9  fig.  dessinées  par  l'auteur. 

Le  père  de  l'auteur  de  cette  intéressante  étude  a  fait  de  l'art 
orthopédique  l'objet  spécial  do  ses  travaux  pendant  plus  do 
trente  ans  ;  il  a  le  premier,  en  France ,  apporté  d'heureuses  mo- 
difications aux  procédés  de  section  sous-cutanée  du  tendon  d'A- 
chille. Son  fils ,  nous  n'en  doutons  pas ,  saura  suivre  les  traces  de 
son  père  et  apporter  k  cette  importante  partie  de  la  science  médi- 
cale le  contingent  do  ses  recherches  et  de  ses  études  personnelles. 


(  75) 

77.  Mémoires  de  la  Société  des  sciences  naturelles  de  Strasbourg. 
Tome  VI*,  i"  livraison,  in-i*.  Strasbourg,  typog,  V'  Berger- 
LevrauU. 

LbrsboulXiBt.  Observations  sur  les  métamorphoses  et  le  genre 
de  vie  des  larves  de  Barides ,  1  pi.  cont.  80  flg. ,  88  p.  —  Fis. 
Description  do  fougères  exotiques  rares  ou  nouvelles,  3*  partie , 
pi.  88  à  44,  30  p.  --  Frjéd.  Ekoblhardt.  Mémoire  sur  la  forma- 
tion do  la  glace  au  fond  de  Teau,  1  pi.,  18  p.  —  Bkrtih.  Nou- 
veaux opuscules  de  physique  (Expérience  sur  Tinduction  et  dis- 
joncteur automatique.  —  Mémoires  sur  les  courants  interrom- 
pus sur  un  nouveau  voltamètre.  —  Propriétés  optiques  de  la 
glace.  —  Modifications  apportées  à  quelques  appareils  de  phy- 
Bique).  8  pi.,  50  p.  —  Bach.  Des  passages  de  Vénus  sur  le  dis- 
que du  soleil  et  du  passage  du  8  octobre  1874  en  particulier, 
18  pi.,  44  p.  — Jacqusmin.  De  l'acide  pyrogallique  en  présence 
des  sels  de  fer,  3  p.  —  Idxk.  Quelques  considérations  sur  les 
agents  anesthésiques,  4  p.  —  HuouaiiY.  De  la  définition  et  de 
la  détermination  de  la  dureté,  1  pi. ,  18  p.  —  Bach.  Éloge  his- 
torique de  M.  le  professeur  Sarrus  avec  la  liste  bibliographique 
de  ses  travaux,  18  p.  —  Idbm.  Note  sur  la  position  géographique 
de  Strasbourg,  d'après  les  observations  astronomiques  de  M.  Ivan 
Yillarceau  et  en  particulier  sur  la  triangulation  destinée  à  relier 
le  bastion  sud-ouest  de  la  citadelle  an  sommet  de  la  flèche  du 
Mfinster,  1  pi. ,  7  p.  —  Ebobl.  Résumé  analytique  des  iravaux 
présentés  à  la  Société  pendant  les  années  1868-1865,  16  p.  Liste 
des  membres  de  la  Société.  (44  membres ,  3  associés ,  148  cor- 
respondants.) 

78.  E-  HnouEBY.  De  la  définition  et  de  la  détermination  de  la  du- 
reté. Strasbourgt  typog.  V*  Berger-LevrauH;  in-4o,  18  p. ,  l  pi. 

79.  FaiD.  Ekoblhardt.  Mémoire  sur  la  formation  de  la  glace 

au  fond  de  Peau  (Grundeis  des  Allemands),  ^rasbourg,  typog. 

V'  Berger- LevrauU;  in-4«,  18  p.,  i  pi. 

(Extrait  des  Mémoire*  de .  la  Société  de*  geienee*  naturelles  de 
Strasbourg  y  tome  VI.) 

80.  H.  Wagner.  Voyages  de  découvertes  :  Tome  I"".  Promenades 
dans  la  ctiambre,  trad.  de  l'allemand  par  P.  Rémy.  Strasbourg, 
typog.  V*  Berger-Levrault,  1866;  in-8' carré,  VII -178  p.  4  grav. 
hors  texte  et  un  grand  nombre  de  vignettes. 

81.  H.  Wagmbr.  Tome  II«.  Promenades  dans  la  maison  et  dans  la 
cour.  184  p.  Idem. 

82.  P.  Bach.  Pootisclio  Versuche.  Strasbourg,  typog.  Silbermann; 
in-18,  70  p. 


(76  ) 

83.  K.  F.  SoHJEFrxB.  Elementarkursus  der  Pflichten  der  Menschen 
gegen  die  Thierwelt,  ziim  Gebrauch  der  Primûrschulen ,  Klein- 
kinderscbulen ,  Abendschuleo ,  Pensionnale  und  Familien. 
Slrassburg,  1866.  Bei  Dérivaux.  Typog.  Silbermann.  In-12,  60  p. 
—  75  c. 

84.  JuLKs  G  AT.  Discours  prononce  à  la  distribution  des  prix  du 
lycée  impérial  de  Strasbourg  le  il  août  1866.  Strasbourg,  typog. 
Silbermann.  In-S»,  13  p. 

Disconrs  sur  l'unité  et  la  grandeur  des  scienoes.  Unité  des  types 
dans  les  sciences  naturelles ,  unité  de  principes  dans  les  sciences 
physiques.  «  Rien  ne  se  perd ,  rien  ne  se  crée.  >  Des  transforma- 
tions, Jamais  de  créations.  Dans  les  phénomènes  des  cieux  encore 
une  cause  unique:  l'attraction.  La  pile  de  Volta,  le  potassium,  le 
sodium,  l'aluminium,  la  photographie,  la  lumière  nouveau 
moyen  d'analyse,  etc. 

85.  Précis  de  l'histoire  de  France,  par  un  officier  d'infanterie  (de  la 
garnison  de  Strasbourg).  Strasbourg,  typog.  Silbermann;  in-8o, 
1«  vol.,  VIII -344  p. 

•  Modeste  interprète  de  MM.  Duruy,  LavoUée,  Rayé,  Dussleux, 
i  qui  j'ai  très-souvent  laissé  la  parole,  mon  but  est  d'être  utile 
aux  sous-offioiers,  soit  qu'ils  poursuivent  leur  carrière  militaire, 
soit  qu'ils  rentrent  dans  la  vie  civile.  •  Le  premier  volume  s'ar- 
rête au  5  mai  1789.  Le  second  volume  comprendra  la  République 
et  r£mpire. 

86.  BouBBODLON,  lieutenaut  d'infanterie.  Géographie  physique  et 
politique  de  la  France,  avec  l'étude  des  voies  de  communica- 
tion. Strasbourg,  typog.  Silbermann;  gr.  in -8*,  344  p. 

87.  H.  ScHiBMBs.  L'indemnité  Ott,  ne  pas  lire  Prilchard,  dialogue 
de  deux  Alsaciens  sur  l'affaire  Ott-Ëulenbourg.  8«  édition; 
Paris ,  Dentu,  1866;  31  p.  —  1  fr. 

88.  loBM.  Le  môme,  traduction  allemande.  Mannheim,  1866;  in-8o, 
42  p.  —  1  fr.  Avec  une  note  de  M.  E.  Singuerlet. .. 

89.  J.  H.  SoHHiTZLEB.  L'Ëmpiro  des  Tsars  au  point  de  vue  actuel 
de  la  science.  Tome  III«,  2«  partie  :  L'État  et  l'Église.  Stras- 
bourg, lypog.  F»  Berger-Levrault,  18C6  (mai);  in-8»,  209-934  p. 

Le  tome  IV  paraîtra  autant  que  possible  dans  l'espace  d'un  an. 
Tonte  la  situation  économique  actuelle  de  la  Rnssie,  depuis 
l'émancipation  des  serfs,  y  sera  exposée  et  commentée. 

90.  ScHKiTZLEB.  Los  lustitutions  do  la  Russie  depuis  les  réformes 


(77  ) 
dePempereur  Alexandre  II.  Strasbourg,  typog-  F«  Berger-Le- 

VrauU,  1866,  2  vol.  iQ-8o,  l*'  vol.,  495  p.;  2*  vol.,  584  p. 

Voir,  snr  cet  ouvrage,  le  feuilleton  de  M.  Spach,  publié  dans 
le  Courrier  du  Bcu-Rhin  du  31  juillet  1866. 

91.  (V.  DiAKcouBT.)  Hercule  et  Ompbale.  tragédie  ,-''1866;  in-is, 

XII-80  p.  Strasbourg,  iypog.  V*>  Berger- LevrauU. 

Imprimé  à  petit  nombre  aux  dépens  de  l'auteur  pour  ses  amis. 
5  exemplaires  papier  vélin  double. 
5  exemplaires  papier  vergé  bistré. 
40  exemplaires  papier  de  Hollande. 

Petit  chef-d'œuvre  dramatique  ;  de  l'originalité,  de  la  verve, 
de  l'esprit,  de  "délicieux  dessins,  le  tout  rehaussé  par  un  luxe 
d'impression  et  de  papier  de  nature  à  exciter  l'envie  du  bibIio> 
phile  le  plus  délicat  et  le  plus  difficile. 

En  un  mot,  un  bijou  littéraire  et  typographique,  qui  ne  saurait 
être  relié  que  par  l'artiste  le  plus  habile,  Cape  ou  Lortic. 

Mais  quel  malheur  que  ce  petit  volume  soit  tiré  à  si  petit 
nombre ,  et  quel  malheur  plus  grand  qu'on  n%f>uisse ,  même  pas 
au  poids  de  l'or,  se  le  procurerl  Que  d'ennuis  l'auteur  s'est  pré- 
parés et  que  d'autographes  vont  remplir  son  panier!  Avis  à 
MM.  Charavay.     , 

92.  M.  ScHWAi^B.  Luther.  Ses  opinions  religieuses  et  morales  pen- 
dant la  1^'  période  de  la  Réforme  (1517-1525).  Strasbourg ,  typog. 
Silbermann.  In-8-,  199  p. 

Thèse  présentée  à  la  Faculté  de  théologie  protestante  de 
Straiibourg  pour  obtenir  le  grade  de  docteur  en  théologie. 

•  ...Luther,  par  ses  tendances  les  plus  énergiques  et  les  plus 
efficaces,  a  été  ce  qu'on  appelle  aujourd'hui  dans  nos  églises  pro- 
testantes un  ultra-libéral  ;  il  en  résulte  que  ses  héritiers  les  plus 
légitimes  et  les  vrais  continuateurs  de  son  œuvre,  ce  sont  les 
hommes  que  les  néo-luthériens  en  Allemagne  et  les  orthodoxes 
on  France  appellent  les  ennemis  de  l'JÉvangile.  On  voudrait  les 
exclure  d'une  église  qui  a  été  fondée  au  nom  des  principes  qu'ils 
défendent.  Mais  par  le  développement  des  esprits,  cette  église 
deviendra  un  jour  leur  propriété.  • 

9S.  A.  Ébichson.  Jésus  et  les  questions  sociales.  Thèse  de  théolo- 
gie pour  le  grade  de  bachelier.  Strasbourg,  typog.  V*  Berger- 
LevrauU.  In-8®,  57  p. 

Questions  de  droit  naturel.  —  La  légitime  défense.  —  La  peine 
de  mort.  —  Le  droit  de  guerre.  —  Le  recours  en  justice.  —  Prêt 
A  intérêt.  —  L'esclavage.  C.  M. 


(  78  ) 
Périodiques. 

Hbvus  d'âlsacb.  Août  1866. 

Gh.  Goutzwillsb.  Le  Musée  de  Golmar.  —  J.  F.  Flaxlakd. 
Études  SD»rëlevage,  l'entretien  et  l'amëlioration  de  la  race  bo- 
vine en  Alsace  (il«  article).  —  Ch.  Kvol.l.  Histoire  de  la  ville 
de  Soultz  (suite).  —  Ch.  Grad.  De  l'influence  des  forêts  sur  la 
distribution  des  eaux.  —  Gbahdidibr.  Jean  de  Dambach  et  Jean 
Tauier.  —  A.  db  Basthi^lbict.  Les  Épopées  françaises,  par 
M.  Gautier.  —  FrAd.  Kurts.  Études  sur  l'histoire  des  juifs  à  Col- 
mar,  par  X.  Mossmann. 

Septembre  1866  : 
Auo.  Sadm.  Un  bas-relief  de  Mitbra  découvert  à  Strasbourg  et 
acquis  par  la  bibliothèque  de  cette  ville.  —  Ch.  Godtswxllbr. 
Le  Musée  de  Colmar  (suite).  —  Flaxlakd.  Études  sur  l'éle- 
vage, etc.  (18^ article;  un).  —  Gh.  BBRaMABK.  Deux  premières 
années  d*€Ulemand,  par  U.  Schmidt.  Notice  de  grammaire  et 
d'orthographe,  etc.,  par  Beck.  —  L.  Spaoh.  Recherches  sur  le 
plan  de  la  création  et  la  structure  de  rdme»  par  H.  de  Madiis. 

Zbxtschript  pur  dxb  Gbschichtb  DBS  Obbbrhbiiis.  19*  volume» 
8«  livraison. 

MoRB.  Rechtssymbole.  —  Idbm.  Arbeitslohn.  —  Idbm.  Gehalte 
von  Beamten  und  Dienern  vom  XV.  bis  XVII.  Jahrb.  — Idbm.  Ein- 
fall  des  spanischen  Régiments  von  Bellement  in  der  Grafscbaft 
Sponbeim ,  1588.  —  Idbm.  Notizen  zur  Kunstgeschichte.  (Die  alte 
Klostergeschichte  zu  Welssenburg.  —  Mortuar  fur  den  Kirohen- 
bau  zû  Golmar,  1382.)  ~  Idbm.  Urkunden  ûber  die  bayrische 
Pfalz.  (Forts.)  —  Badeb.  Der  Frohn-  und  Dinghof  zu  Istein.  — 
Dambacher.  Urkunden  zur  Geschichte  der  Grafen  von  Freiburg. 
(Forts.) 

Bbtub  de  l'Est*.  Juillet  et  août  1866. 

ViBOK-RiTXLLB.  Le  Régime  colonger  en  Alsace.  Caractères 
de  la  colonge.  Agents  colongers.  Tournées  coiongères.  Titnt»8  et 


1.  Comme  on  le  remarquera  par  les  articles  de  cette  liyraiton,  la 
Revue  de  PEst  est  de  nature  à  prendre  sa  place  dans  tonte  biblio- 
thèque alsatiqne.  Le  prix  de  l'abonnement  est  de  18  fr.  Une  livraison 
tons  les  2  mois. 


(  79  ) 

rotules.  —  Auo.  Prost.  Murbach  et  Guebwiller,  par  Mossmann.* 

—  MoflsuAMM.  Légendes  du  florival  ou  la  Mythologie  allemande 
dans  une  vallée  d'Alsace  ^  par  l'abbé  Braun. 

EL8JE88i8cnK8  Sam8tao8blatt.  N'  27,  7  juillet  1866.  —  N*38 ,  2S  sep- 
tembre 1866. 

D.  FiscBBB.  Die  eberoalige  Abtei  Hesse  —  Œuvres  choisies  de 
L.  Spach.  —  A.Stœbbr.  Der  Wasgenstein.  —  NAP.NiOKLies.  Das 
rômische  Ehl ,  Hohenburg  und  Hohengeroldseck.  (I.  Helvetus, 
die  ehemalige  Rômerstadt.  II.  Strassen  und  Wege.  III.  Umge- 
gend.  IV.  Von  Ilohenburg  nach  Hohengeroldseck.  V.  Grabstût- 
ten.  VI.  Geschichtiiches.  Anhang.  Sagen.  A.  Der  Heidengott  von 
Ehl.%  Schutze  bei  Ehl.  C.  Das  weisse  Pferd  bei  Rossfelden.  D. 
Kônigsherberg.  £.  Das  Quermânnel.  F.  Der  schwarze  Klaus  bei 
Westhausen.  G.  Der  Stubenhanzel  von  Benfelden.  H.  Andere 
Sagen  von  Benfelden.  I.  Die  heilige  Odilia  und  die  heilige  Câci- 
lia.  J.  Das  Kramergâssel.  K.  Die  weisse  Frau  von  Schwanau.  L. 
Andere  Sagen  von  Schwanau.  M.  Der  Wiwelosweg.  N.  Don- 
nerûxte,  Donnerkeile.)  —  N.  Nicxl^s.  Das  Sûngerfest  in  Ben- 
felden. —  F.  0.  Étude  sur  l'histoire  dm  juifs  à  Colmar,  — 
Murbach  el  Guebwiller,  par  A.Mossmann.  —  F.  Ottb.  Noch  eine 
Erinnerung  an  den  Yerfasser  der  alemanischen  Gedichtc.  — 

—  Brief  der  StadtKolmar  an  ihren  Syndicus  J.  H.  Mogg,  in  Paris 
K1B8CULEOBB.  Slrassburger  Briefe.  (Une  visite  agricole  k  Boux- 
willer.)  —  Le  !•'  fascicule  du  3«  volume  du  Bulletin  de  la  Société 
littéraire.  —  La  i'«  livraison  du  4«  volume  du  Bulletin  des  mofiu- 
ments  historiques.  —  "te  Hohwald,  par  P.  Didier.  —  Alsace  et 
Vosges,  par  Conty.  —  Hemslerhuis ,  par  Grucker.  —  Mélanges 
d'histoire»  par  L.  Spach. 

Rbvub  catholxqub  db  l'Alsaob.  Juillet  1866. 

DBXiOAsso.  Organisation  des  études  littéraires  dans  les  lycées 
et  les  collèges.  —  Ed.  Bonvalot.  Chasse  et  pêche  dans  le  Rose- 
mont.  (Fin.)  —  L.  WiKTBBBB.  Clément  d'Alexandrie,  par  M.  l'abbé 
Freppel.  —  Révolution  française.  État  général  des  émigrés  du 
district  de  Strasbourg.  —  Une  excommunication  protestante  à 
Bàle,  le  1*'  mai  1866. 

Août  1866  : 
Lb  Rot.  Thiébaut  Henning.  —  Rbimbabd.  Bossuet  et  le  protes- 
tantisme. —  État  général  des  émigrés.  (Suite.)  —  X.  M.  le  cha- 


(80) 

noino  Birgy*.  —  BiBLxooBAPnia.  Le»  Convertis  de  ia  Réforme , 
par  Mgr.  Ress.  —  Histoire  d'un  pauvre  musicien,  X.  Marinier. 
Juillet  1866  : 
Fix.  Les  Dialogues  des  morts  de  Lucien.  —  St&aub.  L'ancienne 
abbaye  de  Saint-Pierre  et  Saint-Paul  à  Neuwiller.  (4«  art.*)  — 
Ueihuabd.  fiossuet  et  le  protestantisme,  (i*  art.)  —  Rhbtosici 

«CHOLABBS    MXXOKIS     BBUXXARII     ABOBNTXKB1IB18.    Ad    AndreOm 

Rœss f  argent,  episcopum.  (Ode.)  —  Lallibb.  Catholique  et 
Français.  —  État  général  des  émigrés.  (Fin.)  —  Fô te  jubilaire  de 
Mgr.  RaBss.  —  M.  LerebouUet.  —  Une  dynastie  de  typographes*. 

Rbtub  db  tuéolooib.  S«  série.  Vol.  IV.  l^*  et2«  livraisons.  1866  : 
Rbuss.  La  Bible  française.  La  Bible  d'Olivetan.  (Suite^^  Ré- 

*  VXZ.JLB.  Le  4*  évangile.  (4«  art.)  —  Stbbo.  La  théologie  moderne. 
(!«'  art.)  —  Katbbb  ,  Stuauss.  La  nouvelle  vie  de  Jésus.  —  Chro- 
nique bibliographique  et  variétés.  —  Souffrir  et  croire  »  par 

A.  Paira. 
Gbbmkbotb,  I,  1865  t 

Bewegungenim  Protestantismus  Frankreichs,  1,  Colani,  von 

W.  Lang,p.  121-138.. 

GaZBTTB   MÉDXGAIiB  DB  StBASBOUBO,  1866.  26*  VOl.  N°*  1  Ot  ^. 

D'  WiXiLEMiN,  fils.  Excursion  dans  les  Pyrénées.  —  Gcaboia. 
Une  semaine  À  Strasbourg  (extrait  du  Temp*),  Appréciation  ra- 
pide de  la  Faculté  de  Strasbourg. 

Rbvub  d'hydbolooib  médicalb,  1866.  9«  vol.  N^*  8  et  8. 
-  Dr  A.  Robbbt.  Les  Bains  de  WattMriller  (Haut-Rhin). 

•  C.  Mbhl.. 

■I  fc 

1.  Naquit  à  DanneoMirle  Tan  1676.  Docteur  en  droit  i  la  Sorbonne, 
chanoine  à  Reims,  obtint  l'abbaye  de  Saint-Martin  de  Ne  vers,  et  en 
1618  abbé  commendataire  de  Saint-Jean  du  Jard,  près  Melun. 

2.  Voir  la  Revue  ecUholique,  1861»  livraisons  d'octobre  et  de  dé- 
cembre ;  1863)  livraison  de  Juin. 

3.  On  lit  dans  la  Revite  :  •  Le  dernier  numéro  du  Bibliographe  aleaeien 
renferme,  sur  les  imprimeurs  de  Pévéché  de  Strasbourg,  une  note 
dont  les  premières  lignes  sont  un  outrage  gratuit  à  la  mémoire  de 
nos  évéques.  «  Le  Bibliographe  a  constaté  un  fait  qui  l'a  frappé,  c'est 
l'abseucc  de  tout  effort  et  même  de  toute  velléité,  de  la  part  des 
évéques  de  Strssbourg  ,  pour  établir,  dans  les  deux  premiers  siècles 
qui  suivirent  l'iuvcntiou  de  la  typographie ,  une  presse  dans  une 
localité  quelconque  de  leur  domaine.  Quant  ù  l'outrage  gratuit, 
nous  avouons  ne  pas  le  voir.  {Note  de  la  lUdaetion,) 


NumAbo  5  aOCCCLIVI  NovbmbbkDéobmbbb 


LE 


BIBLIOGRAPHE  ALSACIEN 


•       GAZETTE 

LITTÉRAIRE,  HISTORIQUE,  ARTISTIQUE 

UNE  LETTRE  INÉDITE  DE  JODOQUE  COCCIUS. 

Le  père  Jodoque  Coccius  fut,  comme  on  sait, 
Fun  des  professeurs  les  plus  distingués  du  collège 
des  jésuites  de  Molsheim*.  En  compulsant  les 
archives  du  tribunal  civil  de  Saveme,  j'ai  trouvé, 

1.  Le  savant  Coccius  est  connu  dans  l'histoire  littéraire  de 
l'Alsace  par  les  ouvrages  suivants  : 

Panegyricus  Leopoldo  archiduci  Austriœ ,  episcopo  Argen^ 
tinensi,  Molshemensis  academiœ  nomine  dictus.  Molsb. , 
1618;  in-4°. 

Inauguralia  collegii  societ.  Jesu  Mohhemensis.  Molsh. , 
1619;  in-K 

Dagobertus  rex  Argent,  episcopatus  fundatar  prœvius. 
Molsh.,  1623;in-4o. 

Coccius  était  de  Trêves  ;  il  enseigna  la  philosophie  et  la 
théologie  à  l'université  de  Molsheim;  il  devint,  dans  la  suite, 
confesseur  de  l'archiduc  Léopold  ;  il  mourut  le  25  octobre 
IG22. 

I 


(82) 

dans  une  liasse  de  papiers  de  rebut ,  une  lettre 
autographe  que  ce  jésuite  écrivit,  en  1621 ,  à  Tar- 
chiduc  Léopold  d'Autriche,  évêque  de  Strasbourg; 
cette  lettre,  d'un  latin  moderne,  très-pur,  est  de 
la  teneur  suivante  : 

Reuerendissime  ac  serenissîme  Archiduz ,  Princeps 
Clementîfisime. 

Prœiiia  humillima  indignarum  precum  et  seruitiorum 
oblatione.  Hac  ipsa  hora ,  qua  Patar  Hector  renerendum 
Patrem  Prouincialem  Sclestadium  hinc  comitatus  est,  et 
qua  prsesentîum  latores  ad  serenissimam  Vestram  Celsi- 
tndinem  abittui  sunt ,  accepi  cum  débita  veneratione 
Serenitads  Vestrse  literas.  Ac  liceat  mîhi  compertum  ait , 
\J8dem  à  Pâtre  Bectore  traditas  esse  literas ,  quibus  se  de 
mora  in  mittendo  Rubeacum  arculario  excusarf  humillime 
petit ,  bas  tamen  ad  excusandum  fortius  Patrem  Becto- 

m 

rem  adiungendas  putaui ,  quod  nulli  alteri  hsec  retardatio 
(quam  scimus  Serenitati  Vestrse  displicituram  fuisse)  non 
nisi  materise  et  instromentorum  defectui  ait  adscribenda, 
prout  citra  dubium  clarius  serenissima  Celsitudo  vestra 
ex  Patris  Rectoris  adiunctis  intelligit.  Quad  Patrem  Hen- 
ricum  exosculor  ac  veneror  Serenîtatis  Yestrœ  vere  pa- 
temum  et  amorîs  plénum  affectum  ,  qui  ne  quid  in  nostra 
ilU  débita  cantate  desideret,  eo  amplius  nos  obstrictos 
agnoscîmus  que  magîs  Serenitati  Vestrse  bonum  Patrem 
curae  cordique  esse  pervidemus.  Is  abhinc  quatriduo  sa- 
cris  omnibus  rite  ac  pie  procuratus  est,  ob  destillationem 
apoplecticam  quœ  dextrum  latus  adeo  maligne  occupauit, 


(  83  ) 
ub  ab  eo  teïnpore  nec  brachîo  nec  pede  dextero  utî 
potuerit.  Cumque  humores  nozii  ctîamnum  caput  obti- 
néant ,  magis  nos  sollicitos  habent ,  ne  quid  grauîus  bono 
Patrî  in  corpore  eueniat.  Itaque  assiduo  illo  dies  noctes- 
que  adhaeremuB  ut  plané  credam  diuînam  bonitatem  sin- 
gularîter  Patrcm  hue  tempestîuè  destinasse ,  quo  in  graui 
hac  infîrmitate  consortio  suorum  et  solatio  spiritali  ac 
religioso  irueretur.  Sane  serultium  illud ,  quo  Serenitati 
Vestrae  ego  infimus  debeo ,  et  ad  extremum  usque  spiri- 
tum ,  si  necesse  fuerit ,  impendere  humillime  st^m  paratis- 
simus ,  lubens  volens  Patrî  Henrico  defero  pro  meis  vi- 
ribus  plura  etiam  déferre  promptus,  si  possem.  Salntem 
ex  Serenitatis  Vestrœ  clementissima  voluntate  ita  gra- 
tanter  in  lectulo  doloris  accepit ,  ut  mire  se  recreatum 
ostenderet ,  adderetque  in  cœlo  pro  sua  Serenitate  Deum 
obnixe  rogaturum ,  si  quidem  (quod  prope  diem  futurum 
se  sperare  aiebat)  ex  hac  misera  vita  ad  immortalem  euo- 
catus  fuerit.  De  Patris  Prouincialis  ad  nos  aduentu  scripsi 
nuperrimis  meis  per  Nobiiem  Dominum  Ascanium  * , 
quas  spero  intereà  Serenitatem  Vestram  gratiosissimè  ac- 
cepisse.  Et  quia  nuper  à  Serenitate  Vestra  in  Alsatiam 
euocatus  propter  pericula  et  temporis  breuitatem    se , 


t.  Le  colonel  Ascagne  Albertini,  originaire  de  la  ville  de 
Sinigaglia,  dans  le  duché  d'Urbino,  vint  en  Alsace  sous  l'ar- 
chiduc Léopold  d Autriche,  évèquo  de  Strasbourg;  il  s'ac- 
quit la  faveur  de  ce  prince  et  reçut  de  lui  l'investiture  du 
village  d'ichtratzheim  ;  il  reçut  aussi  en  engagement  le  vil- 
lage impérial  de  Hochfelden;  il  fut  le  fondateur  de  la  famille 
Albertini  d'ichtratzheim,  et  mourut  on  1639. 


(  84  ) 

prout  debuit,  sistere  nequiait ,  ità  nunc  paratum  se  humil- 
lime  sistît  etiam  ad  excurrendum  Œnipontum ,  sîquidem 
ità  Serenitas  Vestra  clementissime  demandaret.  Intérim 
ego  me  Serenissimœ  Vestrse  Celsitudini  intimo  cordis  af- 
fectu  humillime  quidquid  sum  et  possum  dedo  offeroque. 

Molshemij  secunda  die  Aug.  MDCXXI. 

ReverendissimsB  atque  SereniBsimaB  Celsitudinis  Ves- 

trsB  Inutilis  Beruulus  in  Christo. 

JoDocn9  Coocius. 
Snscripto 

R"«  ac  Sereniss**  Principi  ac  D"<»  D.  Leopoldo  D.  G. 
Archidnci  Austriœ  et  £p°  Argent,  et  Passau  ,  et  Principi 
ac  D^  Buo  Clementissimo  Œniponti. 

Cette  lettre  vient  d*être  versée  aux  archives 
départementales  du  Bas-Rhin ,  en  exécution  de 
la  circulaire  de  M.  le  ministre  de  l'intérieur ,  du 
4  avril  1861.  _  '  D.  F. 

L'ANCIEN  PALAIS  ÉPISCOPAL 
DE  STRASBOURG*. 

£n  conformité  de  vos  désirs ,  je  m^empresse  de  vous 
réunir,  en  toute  hâte,  les  données  principales  que  je  pos- 
sède sur  la  construction  du  château,  ci -devant  palms 
épùcopal. 

Cet  édifice  somptueux,  à  mon  avis  le  plus  heau  de  ce 
sfyle  que  nous  ayons  à  Strasbourg,  a  été  construit  par  le 

1.  Lettre  de  M.  L.  Schnéegans,  ancien  archlyiBte  de  U  ville  de 
Strasbourg,  découverte  dans  les  papiers  de  M.  Massé,  en  son  vivant 
conservateur  du  musée  de  Strasbourg. 


(  85  ) 
cardinal  de  Bohan,  évêque  de  Strasbourg,  de  1727  à 
1742,  comme  vous  le  feront  voir  les  dates  suivantes. 

Dès  Tannée  1727 ,  le  cardinal  de  Rohan  avait  obtenu 
des  lettres  patentes,  qui  lui  accordèrent  une  imposition 
sur  les  habitants  de  révêcbé ,  pour  la  construction  du 
palais  épiscopal. 

Toutefois  les  travaux  ne  semblent  pas  avoir  été  com- 
mencés immédiatement.  Plusieurs  années  paraissent  même 
s^être  écoulées  entre  l'obtention  des  lettres  patentes  et  le 
commencement  des  constructions.  Ces  dernières,  néan- 
moins ,  étaient  en  train  en  1732  et  en  pleine  activité  en 
1734.  C'est  pour  cela  aussi  que  Ton  indique  cette  année 
comme  ayant  été  celle  de  la  construction.  La  terrasse 
régnant  au-devant  de  la  grande  façade  méridionale,  le 
long  de  la  rivière ,  ne  fut  établie  qu'en  1742.  Cette  date 
paraît  donc  avoir  été  celle  de  l'achèvement  des  travaux. 

Le  nouveau  palais  épiscopal  fut  élevé  sous  la  direction 
du  sieur  Massol ,  architecte  du  cardinal  de  Bohan.  Je  vois 
néanmoins ,  par  le  procès- verbal  de  la  séance  des  XŒ 
du  13  mars  1738,  que  cet  artiste  n'eut,  en  cette  occa- 
sion ,  que  la  direction  des  travaux  de  construction ,  et 
qu'il  ùe  fit,  qu'exécuter  des  plans  conçus  et  dessinés  par 
un  autre  artiste.  Le  préteur  royal  de  Klinglin  le  dit  dans 
les  termes  les  plus  exprès,  dans  la  délibération  que  je 
viens  d'alléguer.  Si  je  ne  me  trompe ,  je  crois  me  rappeler 
d'avoir  lu  quelque  part  que  ce  fat  un  artiste  parisien , 
ou  du  moins  firançais ,  qui  traça  le  plan  du  palais. 

J'espère  que  ces  renseignements  ,  quelque  sommaires 
qu'ils  soient ,  suffiront  pour  le  moment. 


(86) 

Quant  aux  lettres  patentes  de  1727,  j^ajoute  encore 
qu'elles  accordèrent  au  cardinal  une  imposition  de  12,000 
livres  par  an  sur  les  justiciables  de  Tëvêché ,  pendant 
douze  ans  ,  et  un  emprunt  de  200,000  livres  pour  la  con- 
êtructton  du  palais  épiêcopal,  ainsi  que  je  Tai  dit. 

Tout  à  la  hâte. 

Votre  dévoué  , 

L.  Sch. 
Vendredi,  25  avril  1861. 

P.  S,  Les  lettres  patentes  de  1727  sont  insérées  dans 
le  Recueil  d'arrêts,  p.  769  ,  et  dans  les  Ordonnances  d'Aï' 
sace,  par  M.  Du  Bourg,  t.  XI,  p.  25. 

Comme,  par  mégarde,  ma  lettre  ne  vous  a  pas  été 
portée ,  et  que  je  la  retrouve  ce  soir  en  rentrant  de  la 
Bibliothèque ,  j'ajoute  : 

Que  Herinann  (Notices  historiques,  etc. ,  sur  Strasbourg, 
t.  P%  p.  301)  dit  également  que  le  ci-devant  palais  épis- 
copal  a  été  «commencé  en  1728»  et  «achevé  en  1741». 

L'achèvement  de  l'édifice  aurait  donc  précédé  d'une 
année  l'établissement  de  la  terrasse. 

Cette  seconde  date  coïncide  avec  un  renseignement 
.  fourni  par  Grandidier  {Essai  sur  la  Cathédrale,  p.  181) , 
au  sujet  de  l'arrivée  de  Louis  XV  à  Strasbourg,  le  5  oc- 
tobre 1744.  «  Il  (le  roi)  alla  à  pied ,  dit-il ,  depuis  la  porte 
«  de  l'église  jusqu'au  palais  épiscopal,  qui  était  achevé  de^ 
€puis  trois  ans,  et  où  il  logea  pendant  tout  son  séjour.  » 

Cela  revient  donc  encore  à  la  date  de  l'achèvement 
marquée  par  Hermanu.  L.  Sch. 


(  87  ) 

PFEFFEL  ET  ALFIERI. 

Des  souvenirs  biographiques  sur  Pfeffel ,  le  poëte  de 
Colmar,  ont*  été  récemment  publiés  à  Lausanne  *  par  son 
arrière-petite-fille ,  M"'^  Lina  Beck-Bernard.  Nous  nous 
empressons  de  les  signaler,  car  ils  sont  écrits  avec  un 
sentiment  exquis  de  piété  filiale.  On  y  trouve  un  grand 
nombre  de  lettres  du  poè'te ,  inédites  ou  traduites  pour  la 
première  fois ,  ainsi  que  des  réponses  de  Florian ,  de 
Marmontel ,  de  François  de  Neufchâteau ,  de  Rapp ,  de 
M.  de  Gerando ,  etc. 

Nous  extrayons ,  de  ces  souvenirs ,  une  lettre  de  Pfeffel 
à  Jacobi ,  concernant  Alfieri ,  dont  il  fit  la  connaissance 
à  Colmar  en  1787.  C^est  le  portrait  d'un  poëte  italien  par 
un  poëte  allemand. 

«Ci-joint,  mon  ami,  un  prospectus  des  œuvres  intéres- 
santes d'un  auteur  encore  plus  intéressant  que  ses  écrits ,  et 
que  nous  n'avons  appris  à  connaître  qu'il  y  a  très-peu  de 
temps,  quoiqu'il  ait  déjà  passé  trois  étés  dans  notre  voisi- 
nage. Il  est  grand-matire  de  la  princesse  de  Stolberg,  femme 
du  prétendant  (comtesse  Albany)  ^  qui  passe  la  belle  saison 
dans  une  agréable  campagne  à  une  lieue  d'ici.  Alfieri  a  tout 
à  fait  l'àme  d'un  Romain  des  temps  consulaires,  et  la  prin- 
cesse est  une  femme  aimable  et  très- instruite  ;  elle  nous  a 
fait  visite  plusieurs  fois.  Si  vous  trouvez  des  amateurs  pour 
le  livre,  écrivez-le  à  Lersé  ou  à  moi.  > 

M°>"  Lina  Beck-Bernard  rapporte  aussi ,  dans  ses  Sou- 

ventre,  une  charmante  scène  d'intérieur  du  château  de 

Wettolsheim  : 


1.   Théophile  '  Conrad  P/effel.    Souvenin   hiographiqueê.    Lausanne 
1866,  in-8o,  48  p.  ;  tirage  à  part  de  la  Revue  euiêee,  année  1866.  Voir 
le  no  184  de  notre  Bibliographie  alsatiqtie. 


(  88  ) 

«  La  fille  d'uno  amie  de  la  famille  Pfeflel  nous  parlait  ainsi 
de  ses  souvenirs  sur  Alfieri  :  «  La  comtesse  Albany  me  vit 
chez  ma  cousine  de  Malzan  ;  j'avais  alors  6  ans ,  les  cheveux 
frisés  et  les  joues  roses.  La  princesse  déclara  que  je  res- 
semblais à  l'Amour  et  demanda  à  ma  mère  la  permission  de 
m'emmener  à  son  château  de  Wettolsheim.  Elle  me  fit 
mettre  un  maillot  de  soie  rose  tendre ,  une  tunique  de  crêpe 
bleu  céleste ,  au  dos  de  laquelle  étaient  attachées  des  ailes 
de  gaze  diaprées  d'ceils  de  plumes  de  paon.  Pour  complé- 
ter mon  équipage  d'amour,  on  me  donna  un  arc  et  un  car- 
quois en  bois  doré,  et  ainsi  faite  on  me  disposait  au  pied 
d'un  vaste  sopha  de  damas  jaune ,  surmonté  d'un  daU  pa- 
reil. Sur  ce  sopha  était  étendu  le  comte  Alfieri ,  enveloppé 
de  pelisses,  même  au  gros  de  l'été.  La  princesse  et  quel- 
ques dames  de  ses  amies  étaient  assises  à  l'entour,  pendant 
qu'Alfieri  leur  déclamait  avec  une  fureur  poétique  des 
passages  de  ses  tragédies.  Ses  gestes  emportés,  ses  cris 
passionnés  m'intimidaient  au  possible.  La  princesse,  qui 
aimait  beaucoup  les  enfants,  me  retenait  près  d'elle  aussi 
longtemps  qu'elle  pouvait.  Lorsque ,  fatigué  de  mon  rôle 
d*  Amour,  je  demandais  avoir  ma  mère,  le  comte  Alfieri  me 
conduisait,  toujours  lui-même,  àColmar,  dans  un  phaéton 
dont  il  guidait  à  merveille  les  deux  magnifiques  chevaux.  > 

Ce  curieux  récit  prouverait  que  les  mystérieux  amants 
avaient  cependant  quelques  relations  à  Colmar  et  qu^Al- 
fieri ,  ainsi  que  la  comtesse  d*Albany,  n*ont  pas  toujours 
craint  de  8*y  rendre  ou  de  recevoir  du  monde  dans  leur 
c  chère  oasis  » .  Ces  deux  extraits ,  faits  au  livre  de 
M"*®  Beck- Bernard,  sont  un  appendice  à  Fintéressante 
étude  de  M.  Ernest  de  Neyremand ,  publiée  dans  la  Pe- 
tite Gazette  d'Alsace  en  1861 ,  sous  le  titre  :  S^our  en 
Ahace  de  quelques  hommes  célèbres,  C.  M. 


(  89  ) 


LA  CHASSE  \ 


«  Mais  rautomne  ofTre  encor  d'autres  amusements , 
«  Où  le  courage  et  l'art  mènent  à  la  victoire  ; 
«Diane»  dans  ses  jeux,  se  propose  la  gloire.  » 


Ainsi  parlait  le  poè'te  Saint -Lambert',  et  tel  est  Favis 
de  M.  de  Nejremand ,  le  savant  conseiller  de  la  cour 
de  Colmar.  On  comprend  dès  lors  son  désir  d'examiner 
non-seulement  en  adepte ,  mais  notamment  en  juriscon- 
sulte ,  les  questions  les  plus  intéressantes  de  la  matière , 
et  d'analyser  à  cœur  joie  la  jurisprudence  de  la  cour  de 
Colmar,  placée  mieux  qu'aucune  autre  cour  au  milieu 
des  contrées  où  la  chasse  est  aimée  et  pratiquée. 

Cette  étude  est  destinée  à  devenir  le  vade-mecum  du 
chasseur  soucieux  de  connaître  ses  droits  et  d'éviter  les 
difficultés  avec  Thémis  ;  elle  convient  particulièrement 
aux  membres  de  la  magistrature  et  du  barreau,  journelle- 
ment appelés  à  se  prononcer.  Et  en  parcourant  ces  pages , 
où  la  science  s'allie  aux  observations  d'un  spirituel  con- 
naisseur, l'homme  non  initié  se  trouvera  fort  surpris,  en 
face^es  problèmes  complexes,  des  situations  embarras- 
santes que  présente  le  sujet. 

Savez- vous,  MM.  les  amateurs,  qui  vous  êtes  associés 
pour  l'exploitation  en  commun  de  vos  droits  de  chasse, 


1.  Queitionê  sur  la  ehtuse;  jurisprudence  de  la  cour  de  Colmar  en 
Cette  matière ,  par  M.  de  Neyremand  ,  conseiller  à  la  cour  impè' 
riale  do  Colmar.   Colmar,  Eugène   Barth,  libraire;  Held-Baltzinger 
libraire,  1866. 

3.  Leê  SaieoM.  Parit*,  Didot ,  1795;  p.  112 


(90  ) 

que  vous  formez  une  société  civile  pouvant  agir  en  jus- 
tice par  le  comité  d'administration  que  vous  avez  consti- 
tué, sans  qu'on  puisse  invoquer  contre  vous  la  vieille 
règle  :  «  Nul  ne  plaide  par  procureur  >  ? 

Un  Nemrod  fracasse  la  patte  à  un  lièvre  :  est-ce  là 
une  blessure  mortelle  ?  Oui.  Aussi  le  propriétaire  du  ter- 
rain où  l'animal,  toujours  poursuivi,  viendrait  se  réfu- 
gier, commettrait  non  pas  un  acte  d'indélicatesse ,  mais  un 
véritable  vol  en  achevant  et  en  s'emparant  de  la  victime. 

Vous  qui  êtes  si  chatouilleux  pour  le  maintien  de  vos 
droits ,  et  qui  vivez  en  si  mauvaise  intelligence  avec  vos 
voisins ,  prenez-y  garde  :  car  il  y  a  délit  de  chasse  de  la 
part  de  celui  qui  est  trouvé  sur  un  terrain  où  il  n'avait 
pas  le  droit  de  chasser ,  ayant  son  fusil  armé  sous  le  bras 
et  laissant  quêter  son  chien  d'arrêt  devant  lui,  encore 
bien  que  ce  ten*ain  soit  un  champ  de  peu  d'étendue  et 
que  l'auteur  du  fait  devait  traverser  ce  champ  pour  arri' 
ver  à  d'autres  parcelles  où  il  avait  la  faculté  de  chasser. 

Vous  qui  gémissez  sur  le  morcellement  de  la  propriété 
et  sur  le  fractionnement  de  la  location  des  chasses ,  sou- 
haitez avec  l'auteur  de  voir  un  jour,  à  l'exemple  de  la 
Bavière  et  du  pays  de  Bade ,  attribuer  la  chasse  aux  com- 
munes ,  en  exceptant  toutefois  les  propriétés  d'une  cer- 
taine étendue  et  d'un  seul  tenant. 

Vous  vous  inquiétez  des  animaux  nuisibles  en  parcou- 
rant Buffon.  Très-bien.  Mais  la  loi,  que  dit-elle?  Elle  ne 
s'explique  pas  ;  elle  abandonne  aux  préfets  le  soin  de  la 
nomenclature  des  animaux  nuisibles  et  de  l'autorisation 
de  les  détruire  :  votre  guide  enseigne  que  les  arrêtés  des 


(  91  ) 

préfets  ne  sont  pas  constitutifs,  mais  seulement  déclara- 
tifs, n  en  résulte  que ,  si  un  animal  vraiment  malfaisant 
ou  nuisible  a  été  omis  par  eux ,  il  n'en  a  pas  moins  ce 
caractère,  et  que  le  juge  a  la  mission  de  le  constater;  car 
le  propriétaire  exerce  un  droit  naturel  et  absolu  de  légi- 
time défense  qui  ne  peut  être  soumis  à  des  formalités 
administratives.  Un  gastronome  s*est- il  déjà  demandé  si, 
pris  en  flagrant  délit  de  consommation  d'un  perdreau  dans 
un  restaurant ,  en  temps  de  fermeture  de  chasse ,  il  avait 
commis  un  délit?  Le  jurisconsulte  répond,  et  beaucoup 
en  seront  heureux,  que  la  condamnation  lui  paraît  îm- 
possible  ;  en  effet ,  ce  qui  est  acheté  et  payé  n'est  pas , 
à  proprement  parler,  du  gibier,  c'est  un  produit  quasi- 
industriel,  une  subëtance  transformée,  un  mets,  en  un 
mot,  qui  fait  partie  de  la  composition  du  repas.  Mais 
trêve  de  citations  :  il  faut  lire ,  et  chacun  applaudira  au 
travail  dont  nous  annonçons  la  publication ,  sous  le  pa- 
tronage assuré  de  saint  Hubert.  A.  M. 


VARIÉTÉS. 


M.  Spach,  archiviste  du  Bas -Rhin ,  a  fait  récemment  l'ac- 
quisition ,  dans  le  département  de  l'Yonne ,  d'une  série  de 
sept  volumes  in-folio  manuscrits,  qui  se  rattachent  à  l'his- 
toire de  l'intendance  d'Alsace.  Dans  son  rapport  communi- 
qué pur  M.  le  préfet  au  conseil  général  (session  de  1866), 
nous  lisons  que  «quatre  do  ces  volumes  contiennent  des  mé- 
t»  moires  sur  les  diverses  branches  d'administration  de  notre 
«  province  ;  un  volume  renferme  des  états  statistiques  relatifs 


(  92  ) 

«  au  milieu  du  XVIlIe  siècle;  un  autre  la  correspondance  de 
«M.  d'Angervillers,  intendant  d'Alsace  de  1716  à  1724;  le 
«  dernier,  enfin ,  est  formé  de  la  table  des  matières  et  se  ter- 
«mine  par  un  mémoire  confidentiel  sur  M.  de  Klinglin  et  sur 
«  son  fils.  Ce  mémoire  renferme  des  révélations  curieuses  et 
«  éclaire  d'un  jour  nouveau  la  scandaleuse  affaire  de  concu3- 
«sion,  qui  a  rendu  tristement  célèbre  le  nom  de  ce  fonction- 
«  naire.»  Ce  factum,  dit  M.  Spach  dans  l'analyse  qu'il  a  donnée 
de  ces  manuscrits  et  qui  a  été  annexée ,  sur  la  demande  du 
conseil,  au  volume  des  délibérations,  semble  appartenir  à 
l'année  1761. 

Ces  volumes,  achetés  dans  une  vente  après  décès ,  d'une 
descendante  de  M.  le  baron  d'Étigny,  intendant  du  Béam 
au  siècle  dernier,  ont  coûté  214  fr.  50  c. 

••• 

Le  catalogue  de  la  précieuse  collection  de  médailles  et 
monnaies  do  M.  le  D'  Knoll,  de  Nuremberg,  vient  de  pa- 
raître; c'est  un  in-8«  de  232  pages,  qui  comprend  3,901  nu- 
méros. L'époque  de  la  vente  de  cette  collection  n'est  pas 
encore  fixée ,  mais  on  espère  qu'elle  aura  lieu  en  mai  1867. 

En  parcourant  cet  important  catalogue ,  que  l'on  peut  se 
procurer  à  la  librairie  Stein,  de  Nuremberg,  au  prix  de 
36  kr. ,  nous  y  avons  remarqué  un  certain  nombre  de  mon- 
naies et  do  médailles  en  or  et  en  argent  de  Strasbourg,  Gol- 
mar,  Haguenau,  Thann  et  de  l'abbaye  de  Murbach. 

*** 

Bibliothèques  Braunwald,  Goste,  Edel*.  —  La  vente 
de  la  bibliothèque  de  M.  Braunwald,  la  plus  importante  qui 
ait  eu  lieu  à  Strasbourg  depuis  celle  de  M.  Busch  en  1856, 
se  composait  de  3,854  numéros,  dont  plus  de  1,600  relatif  à 
l'histoire  d'Alsace.  Cette  collection,  remarquable  par  son  en- 
semble ,  tant  sous  le  rapport  théologique  que  sous  celui  de 

1.  Voir  le  Bibliographe  alêcuHen ,  S«  année ,  p.  212-814. 


^ 


(93  ) 

l'histoire  religieuse  et  de  l'histoire  do  notre  province ,  était 
riche  en  livres  rares ,  mais  d'une  condition  de  reliure  et  de 
conservation  laissant  beaucoup  à  désirer.  C'étaient  des  exem- 
plaires de  travail ,  mais  non  des  livres  d'amateur.  La  môme 
observation  peut  s'adresser  à  la  bibliothèque  de  M.  Goste. 
Quant  à  celle  de  M.  Edel,  elle  laissait  à  désirer  sous  tous  les 
rapports  :  par  son  ensemble ,  sa  composition  et  surtout  par 
rétat  défectueux  des  exemplaires;  à  l'exception  de  quelques 
ouvrages,  cette  bibhothèque  paraissait  être  le  fonds  d'un 
bouquiniste  plutôt  que  celle  d'un  savant  et  d'un  homme  de 
goûl.  Cependant  les  livres  se  sont  tous  fort  bien  vendus,  et 
depuis  les  vingt  ans  que  je  fréquente  la  salle  Sylvestre  stras- 
bourgeoise,  j'ai  rarement  vu  des  enchères  aussi  disputées. 
M.  Edel  a  exercé  à  Strasbourg  le  ministère  de  pasteur  pen- 
dant plus  de  cinquante  ans;  ce  fait  explique  le  succès  prodi- 
gieux de  cette  vente  et  les  commissions  nombreuses  dont 
étaient  chargés  les  principaux  libraires  de  la  ville.  Tous  ses 
amis,  tous  ceux  qui  l'ont  connu  voulaient  un  souvenir  ! 

Bibliothèque  Braunwald. 

l'«  partie.  (Suite.) 
MO* 

108.  Grandidier.  Histoire  de  l'Église  .  * 25f  »« 

127.  Schadœus.  Strassburgisches ,  etc 10  25 

128.  Idem.  Gebùrliche,  etc 10  25 

145.  Elsàssische  Predigten 17    » 

154.  Réveille-matin  (1592) 12  50 

160.  Côrrer,  Laurus.  Benfeldiana 10    » 

177.  Révolutions  Schriflen 33    » 

^178.  Recueil  des  costumes  de  la  République 20  50 

189.  Rothmùller.  Vues  d'Alsace ,  1836 12    » 

201.  Albrecht.  Historié  von  Hohenburg 12  50 

206.  Mûrschel.  Flos  reipub.  Argent 16    » 

238.  Pappus.  Defensiones 12  25 

249.  Schadseus.  Summum  Argent 15    » 

309.  Rœsslin.  Das  Elsass,  etc 10    • 


(  94  ) 

310.  Han.  Dos  seolzagende  Ëisass IT^oO* 

312.  Beschreibung  der  Herzoge  von  Lothringen.  .  .  13  50 

316.  Billing.  Geschichte  des  Ëlsasses  (dessins  orig.).  16  25 

380.  Strobel.  Vaterlàndische  Geschichte 10    ■ 

422.  Kleidortrachten ,  deux  recueils  j        ' ia  «;n 

'  1  autre  .  .  •  .  lo  ou 

427.  Trouillat.  Monuments  de  l'histoire  de  Bàle.  .  .  39    » 

499.  Busch.  Découvertes  d'un  bibliophile 10  50 

502.  Les  Prêtres  abjurant  l'imposture  (53  pièces)  .  .  18  50 

543.  Le  Soldat  suédois,  1633 10    » 

588.  E.  Schneider.  De  philosophia,  1786 10    » 

594.  Ueber  E.  Schneider  (33  pièces) 20  50 

613.  Sammlung  von  Lieder 15    » 

630.  Bulletin  de  la  Société  des  monuments  historiq.  17  50 

704.  Hermann.  Notices  historiques  sur  Strasbourg.  .  7  55 

708.  Descharrières.  Fortifications  de  Strasbourg  .  .  10  25 

740.  Dinckel.  De  origine ,  etc 15    » 

860.  Oberlin.  Bihtebuoch  .dabei ,  etc 9    » 

861.  Idem.  Patois  lorrain 10    » 

866.  Wimphelingii  Elegantiarummedulla,  etc.  ...  10    » 

867.  Adolescentia  J.  Wimpheling 15  50 

911.  L.  Lavater  (L.  Spach),  Henri  Parel Il  25 

922.  DerBûrgerfreund,4vol.,  1776-1777 42    » 

923.  Oberlin.  Almanachs  de  Strasbourg,  12  vol.  .  .  16  » 
927.  Argos,  Oder  der  Mann  mit  100  Augen,  1792-1794.  26  » 
934.  Fargès-Méricourt,  etc.  Ann.  du  Bas-Rhin,  48  vol.  10  » 
946.  Katholisches  Kirchen-  und  Schulblatt,  17  vol.  12    » 

948.  Revue  catholique  d'Alsace,  8  vol 20    ■ 

949.  Revue  d'Alsace.  Co/war,  1850-1864,  15  vol.  ...  65    »  ' 

2«  partie ,  venduo  le  20  novembre  1865  et  joars  «nivanta. 

(2,722  numéros.) 

▲L8ATICA. 

1956.  Alsace  française,  1706 20    » 

1979.  Beaurain.  Carte  du  cours  du  Rhin 14  25 


(  95) 

NO. 

2002.  Bruckner.Merkwùrdigk.  (lerLandschallBasel.  24'  »« 

20U.  Galmet.  Histoire  ecclés.  de  Lorraine,  i  vol.  32    » 

2015.  /rf«m.  Bibliothèque  lorraine ,  1751  .......  19    » 

2021.  Cartes  de  Gassini 17  50 

2038.  Couplets  patriotiques*  (65  pièces) 25    » 

2069.  Engelhardt.  Herrad  von  Landsperg 10    » 

2205.  Merian.  Todtentanz,  1696 9    » 

2279.  Reussner.  Icônes  sive  imagines,  etc. ,  1590.  .  .  15    » 

2339.  Speckel.  Karte  des  Elsasses,  1576  (coloriée).  .  19  50 

2340.  Idem.               Idem 12    » 

2376.  Titot.  Naturac  etususRerm.  Plumbar.,  1706.  10  25 

24036m.  Wiebcking.  Cathédrale  de  Strasbourg,  1839.  10    » 

2412a.  Quatre  liasses  :  Strassburger  Verordnungen.  90  75 

2412d.  Quadruvium  ecclesi^,  etc.,  1504 15    » 

2480.  Bibliothek  des  litterarischen  Vereins  in  Stutt- 
gart, 1843-1864»,  75  vol 220    - 

Bibliothèque  Coste, 
vendue  le  IS  mars  1866  et  Jours  suivants. 

483.  Bulletin  de  la  Société  des  monuments  historiq.  31    » 

484.  Oberlin.  Almanachs  du  Bas-Rhin,  Il  vol.    ...  33  25 

495.  Alsatica.  Dissertationes,  2vol 15    » 

517.  Historié  von  Hohenburg ,  175l,in-4o 12    » 

553.  Chansons  patriotiques ,  1  vol.,  an  II 22  50 

555.  Der  Biirgerfreuud 15    » 

559.  Mémoires  sur  le  général  d'Erlach 10    » 

563.  Oberlin.  Le  Patois  lorrain 9  75 

1.  Ce  recneil  de  couplets  contenait  entre  autres  l'édition  originale 
de  la  MarteillaUe ,  dont  le  titre  était  alors  Chant  de  guerre  pour  l'armée 
du  Rhin,  dédié  au  maréchal  Lnekner.  A  Strasbourg,  de  Tlmpriineric  do 
Ph.  J.  Dannbach ,  imprimeur  de  la  municipalité  ;  obloug  ,4  p. 

Une  ÉpUre  d'un  militaire  de  la  gami*on  aux  dames  êtraahonrgeoisea , 
coureuses  de  casernes.  Pièce  très-curieuse.  Une  Chanson  sur  les  extra- 
vagances eatJioUques  du  beau  sexe  de  Strasbourg ,  etc. 

2.  On  sait  que  cette  collection  contient  plusieurs  ouvrages  relatifs 
à  l'Alsace. 


(96) 

567.  Strobel.  Vaterlàndische  Geschichte 18^  » 

573.  Kœnigshofen,  1698 13    » 

579.  Schadœus.  Summum  Argent 14  50 

584.  Vie  de  sainte  Odile,  1699 12    » 

594.  Kleinlaw.  Strassburger  Chronik,  1685 9  50 

598.  Erfind.derBuchdruckerkunstinStrassb.,  1640.  10  25 

614.  Statuta  Argent 15    » 

631.  Vues  d'Alsace^  par  RothmûUer.  Colmar  .  ;  •  .  13  75 

632.  Histoirede  l'Église,  par  Grandidier 20 

634.  Vues  d'Alsace  (recueil  factice) 12 

635.  Topog.  Alsatiae,  1644 11  50 

639.  Alsatica  (3  cartons  de  brochures) 17 

640.  Hertzog.  Chr.  Alsatise ,  1592 16 

643.  Arnold.  Pfingstmonda ,  in-4o 16 

651.  Piton.  Strasbourg  illustré 36 

652.  Silbermann.  Localgeschichte ,  1775 13 

655.  Schœpflin.  Alsatia  diplomatica 36 

656.  Idem.  Alsatia  illustrata 25 

663.  flan.  Das  seelzagende  Elsass 18  50 

664.  Campagnes  de  Gréquy  en  Alsace Il 

677.  Engelhardt.  Herrad  von  Landsperg 9 

680.  Golbéry  et  Schweighaeuser.  Antiquités 46 

692.  Trouillat.  Monuments  de  l'histoire  de  Bâle ...  24 

694.  Grandidier.  Vues  d'Alsace ,  1785 9 

697.  Revue  d'Alsace ,  1834-1837 10  50 

mbis.  Idem.  Colmar,  1850-1865 41 

704.  Code  historique  et  diplomatique  de  Strasbourg.  13 

708.  Scherzii  glossarium  Argent.,  1781 35 

711.  Schilter.  Thés,  ant.,  1728 22 

715.  Coste.  Réunion  de  Strasbourg  à  la  France,  1841  •.  7 


1.  Avec  le  droit  do  propriété  littéraire  bovlb  réserve  de  ropposition 
faite  par  M.  Heito ,  qai  a  revendiqué ,  au  moment  de  la  vente ,  la 
paternité  de  cet  ouvrage. 


(  97  ) 

Catalogue  de  la  bibliothèque  de  feu  M.  Edel, 
vendue  le  19  novembre  1866  et  Jonrs  suivants. 

232.  Bœgner.  Études  siff  l'égl.  prot.  de  Strasb.  Thèse.  6^ 75« 

242.  DerBùrgerfreund,  1776-1777,  4  vol 12    - 

269-.  Costumes  strasbourgeois  (10  pi.),  incomplet  .  .  24    » 

274.  Busch.  Découvertes  d'un  bibliophile 7  50 

279.  Descriptions  des  fôtes  (Louis  XV),  1744,  in-4o.  .  12  50 
296.  Strassburger  Moden,  1731  (Il  pi.),  défectueux 

et  incomplet 30    » 

318.  Galerie  alsacienne,  1823  (30  portraits) 12  50 

320.  Oberlin.  Gefàngniss,  Geschichte,  etc 11    » 

322.  Geiler  v.  Kaysersberg.  Der  Hasz  im  Pfeffer  (fig.)  20    » 

360.  Ilertzog.  Ghr.  Alsatiae,  1592 26    • 

370.  Ichtersheim.  Els.  topogr. ,  1710 9  50 

375.  Journal  de  la  Réforme  protestante,  25  numéros.  14    » 

377.  Jub.  Luth.  Acad.  Argent.  1617 14     » 

379.  Les  Juifs  d'Alsace ,  1790 5  25 

381.  Jung.  Hist.de  la  Réform.  à  Wissembourg,  1841.  7  50 

392.  Kœnigshoven,  1698 10    • 

425.  Merian.  Top.  Alsatiœ 10    » 

495.  Relatio  ex  Parnasse,  1618 15  25 

497.  Costumes  strasbourgeois,  pet.  in-4o  (20  pi. )\  .  .  10    » 

498.  Revidirte  Kirchenordnung ,  1670 15  50 

528.  Schmitt(Joh.F.).  Beschreibungwassichbeider 

Reform.  1517-1569  zuStrassb., etc.  (Manusc).  26    » 

533.  Schœpflin.  Alsatia  diplomatica 52    » 

534.  Idem.  Alsatia  illustrata 35    » 

538.  Schweigha?user  et  Golbéry.  Antiquités 41     » 

552.  Spach.Rapportssurlesarchives,etc.(17pièces).  14    • 

558.  Specklé.  Architectura ,  1608 40  50 

619.  Hist.delaRéformationàSchlestadt,  1843;  thèse.  7  75 

627.  Specklé.  Carte  d'Alsace 12  50 

636.  Actes  des  Apôtres,  10  vol.,  1789,  etc 35    » 

895.  Meyer.  Todten-Dftntz.  Zurich,  1650 18    » 

*  2 


(98) 

La  SociÉTé  d'archéologie  lorraine  qui,  depuis  1855,  a 
entrepris  la  publication  d'un  Jtecueil  de  documents  sur  l'his- 
toire de  Lorraine,  vient  d'ajouter  un  nouveau  volume  à  sa 
sérieuse  et  intéressante  collection.  Cfe  volume ,  dont  l'intérêt 
bibliographique  ne  se  sépare  pas  de  l'intérêt  historique ,  est 
la  réimpression  de  pièces  originales ,  rares  et  introuvables , 
pour  la  plupart,  sur  la  guerre  de  Trente  ans  en  Lorraine  \ 
jusqu'à  la  destruction  de  la  ville  et  du  château  de  La  Mothe 
(1632-1645). 

Parmi  ces  pièces,  les  suivantes  offrent  de  l'intérêt  pour 
l'histoire  d'Alsace  : 

—  «  Les  prises  et  redvctions  de  la  très-importante  ville  de 
flaguenau,  et  du  Chasteau  d'Aubar  (en  Allemagne)  à  l'obéis- 
sance du  Roy.  Ensemble  les  Articles,  qui  ont  esté  accordées 
de  part  et  d'autre ,  auec  le  comte  de  Salm.  Par  Monsieur  le 
Mareschal  de  la  Force,  général  de  l'armée  de  sa  Majesté,  le 
31  lanuier  1634.» 

—  «L'entrée  de  l'armée.  dvRoy.  Dans  la  Ville  et  Chasteau 
de  Saueme ,  réduitte  à  l'obeyssance  de  Sa  Maiesté  le  leudi 
neufiesme  Feurier  mil  six  cens  trente-quatre.  £t  tout  ce  qui 
s'est  passé  en  icelle ,  Auec  Monsieur  le  Cardinal  de  Lorraine, 
Par  Monsieur  le  Mareschal  de  la  Force.  > 

—  «  Relation  véritable  de  ce  qvi  s'est  fait  et  passé  à  la  ré- 
duction des  villes  et  chasteaux  du  pays  d'Alsasse  à  l'obeys- 
sance du  Roy,  depuis  le  12.  du  mois  de  lanuier  iusques  à 
présent.  Par  Monsieur  le  Mareschal  de  la  Force  Lieutenant 
général  des  Armées  de  sa  M£jesté.  » 

On  peut  regretter  que  cette  publication,  destinée  à  un 
petit  nombre  d'amateurs,  ne  soit  tirée  qu'à  125  exemplaires 
seulement. 

**» 


1.  Nancy,  Lucien  Wiener,  1866.  !'•  partie,  1vol.  In-8*,  note  sur 
papier  fort  de  xix-S70  pages.  —  La  2*  partie  paraîtra  dans  le  Tolnme 
de  1867. 


(99  ) 

M.  Spach  est  un  esprit  laborieux  et  fécond;  il  ne  saurait 
rester  inactif;  le  peu  de  loisirs  que  lui  laissent  ses  fonctions 
sont  consacrée  à  des  travaux  historiques,  archéologiques  et 
littéraires.  Après  avoir  corrigé  les  épreuves  d'un  inventaire 
immense ,  il  publie  des  monographies  sur  les  principaux  châ- 
teaux de  l'Alsace ,  des  biographies  sur  les  hommes  qui  ont 
illustré  notre  province  ;  il  prépare  le  si^jet  d'une  conférence 
sur  Lessing,  Goethe  ou  Schiller,  et  lorsque  l'on  croit  que  la 
fatigue  l'oblige  au  repos,  il  enfante  une  œuvre  lyrique.  Ainsi 
que  nous  l'avons  déjà  dit,  il  y  a  un  poôte  sous  l'enveloppe  de 
l'archiviste  :  l'an  dernier  c'était  le  MUnsterbau,  aujourd'hui 
c'est  l'Empereur  Sigismond  à  Strasbourg  K  Notre  confrère  de 
\&Aevue  d Alsace  réclame ,  pour  traduire  en  sons  harmonieux 
ce  nouveau  chef-d'œuvre  de  M.  Spach,  un  Lortzing  alsacien. 
S'en  trouvera-t-il  un?  Nous  l'espérons!  G,  M. 

ut 
*  * 


1.  ^«r  Kaiser  Sigitmund  in  Strcuêburg.  Ein  hlstorisches  Singsplel  fn 
fflnf  Auf^ttgen.  Petit in-8%  typog.  Silbermann,  88  p. 


(  100  ) 
BIBLIOGRAPHIE  ALSATIQUE. 


94.  L.  Lkvrault.  Uiêtoire  de  la  ville  (VObernai,  par  l'abbë  Gyss. 
Typog.  Huder;  in-i*»,  S  p. 

Extrait  de  VAU«ieien. 
9Abiê,  D.  FiscHKB.  Die  ehemalige  AhieiEeBse.Mûlhaiaen,  typog. 
Riêtler,  1866;  ia-8^  20  p. 

Tirage  à  part  du  EUàêêiêch«n  Samatagàblatt. 

95.  N.  NxoKLii.  Das  rômische  Ehl ,  Hohenburg  und  Hobengerolds- 
eck,  nebst  den  Sagen  dieser  Gegend.  Mûlhauien,  typog.  Ruler, 
1866;  in-8o,  67  p. 

Tirage  à  part  da  BU&ttUchtn  SaniMtagthlatt. 

Une  grande  partie  de  cette  intéressante  monographie  a  déjà 
pam  en  1864,  en  françaii,  sons  le  titre  :  Helvittu  et  seê  environ*, 
dans  le  Bulletin  de  ta  Soeiité  des  monumentê  historiques.  La  partie 
inédite  de  cette  brochure  consiste  dans  une  série  de  légendes  fort 
cnrienses. 

96.  Babdt.  Détails  météorologiques  sur  lo  XIII«  siècle  et  sur  les 

années  1755  et  suivantes  (en  Alsace).  ÉpincU,  1866;  in-8<>y  M  p. 

Extrait  des  Annales  de  la  Société  d'émulation  des  Vosges.  (T.  XII, 
8*  cahier,  1865.)  —  Tout  ce  qui  a  trait  an  climat  de  l'Alsace  an 
XIII*  siècle  se  trouve  consigné  dans  les  Annales  des  Dominicains 
de  Cohnar  (1211-1308)  et  a  été  extrait  de  l'édition  donnée  par 
MM.  Oérard  et  Liblin  ;  les  antres  renseignements  sont  complète* 
ment  inédits  et  proviennent  des  archives  de  la  ville  de  Belfort. 

97.  G.  Braicbach.  Corpus  inscriptionum  Rhenanarum  consilio  et 
auctorite  societatis  antiquariorum  Rhenanœ.  Elberfdd;  onpeut 
souscrire  à  la  librairie  Noiriel,  à  Strasbourg;  gr.  in-4«  de 
54  feuilles. 

Ouvrage  sous  presse.  Ce  recueil  contiendra  toutes  les  inscrip- 
tions sur  pierre,  bronze,  etc.,  trouvées  en  Hollande,  dans  la 
Prusse  rhénane ,  les  grands-duchés  de  Hesse ,  de  Bade ,  de  Nassau, 
dans  les  royaumes  de  Bavière ,  de  Wurtemberg,  dans  le  Palatinat 
et  en  Alsace.  Les  membres  de  la  Société  des  Amis  dé  VantiquUédu 
pays  du  Rhin  ne  payeront  l'ouvrage  que  8  th.  (82  fr.)  ;  les  per- 
sonnes qui  voudront  y  souscrire  avant  la  publication,  10  th.  (40  fk*.), 
et  l'ouvrage  sera  porté,  le  Jour  de  la  mise  en  vente,  &  18  th.  (48  tr.). 

Le  prospectus  fait  connaître  qu'au  nombre  des  savants  qui  ont 
prêté  leur  concours  à  cette  publication  se  trouvent,  pour  l'Alsace , 
MM.  de  Ring,  Merck,  de  Strasbourg,  et  Thomas,  de  Colmar. 


(  101') 

98.  D^  JÔHAHHE8  Jakssbm.  Frankfuits  ReichscorrespoDdeDz,  nebst 

andern  verwandten  Âktenstûcken  von  1376-1519.  Freiburg  m 

Breisgau,  1868-1866;  i"  vol.  in-S»,  XII-818  p.,  et  i»*  partie  du 

2«  vol.,  445  p.  —  18  fr. 

On  trouve  dans  cet  important  recueil  un  grand  nombre  de 
documents  relatifs  à  l'Alsace. 

99.  BoMVALOT.  Les  coutumes  de  l'assise  et  les  terriers  de  157S 
et  de  1742.  Paris,  librairie  Durand;  in-8»,  81  p.  —  l  fr.  50  c. 

100.  J^oBB.  Précis  historique  de  la  commune  de  Sainte-Groix- 
aux-Mines,  suivi  de  notices  sur  les  administrations  municipales, 
les  institutions  de  bienfaisance ,  sociétés  de  secours  mutuels , 
etc.  Strasbourg,  typog.  Huder,  1866;  in-8o,  64  p.  —  i  fr.  60  c. 

Précis  historique.  —  Notices  sur  les  diverses  administrations 
de  cette  commune  de  1722  k  1865.  —  Associations  de  prévoyance. 
—  Bibliotlièque  communale.  —  Do  la  paroisse.  —  Statistique.  — 
Usages  locaux.  —  Cadastre  et  arrêtés  municipaux. 

•  Cliaque  page  de  ce  livre,  dit  l'auteur,  évoque  un  souvenir  et 
<  rappelle  des  faits  curieux  et  instructifs  *  ;  aussi  recommandons- 
nous  Tivement  aux  habitants  de  Sainte-Croix-aux-Mines  ce  livre 
d*or  du  clocher,  si  toutefois  le  Bibliographe  aliacien  pénétre  dans 
cette  commune. 

101.  RiBBB  (Cu.  db).  Des  institutions  rurales  de  l'Alsace  au  moyeu 
âge.  Paris,  1866  ;  in-s»,  24  p. 

Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  d'économie  êociale.  Mars  1866. 

102.  J.  Grimm.  Weisthûmcr.  Gœttingue,  1866;  tome  V,  in-8o,viii- 
764  p.  Strasbourg,  librairie  K«  Berger -LevrauU  et  Fils.  —  16  fr. 

Dernier  volume  d'un  recueil  de  documents  très  -  importants 
pour  l'histoire  d'Alsace.  Les  pages  338  à  398  sont  consacrées 
an  naut-Rhin  et  les  pages  399  à  543  au  Bas-Rhin. 

Le  volume  est  terminé  par  une  table  générale  des  cinq  volumes. 
L'ouvrage  complet  coûte  16  thalers  (64  fr.). 

103.  Dr  Cabl  Richteb.  Staats-  und  Geseilschaftsrecht  der  franzô- 

sischen  Révolution  von  1789-1804.  Berlin.  1866  ;  2  vol.  gr.  in-a»  ; 

Strasb.,  F» Berger-LevrauU  et  Fils-,  X-502  et  702  p.  —  12  fr.  70  c. 

Détails  intéressants  relatifs  à  l'histoire  de  la  Révolution  en 
Alsace. 

104.  Conseil  oénébal  du  Bas-Rhin.  Session  do  1866.  Rapport  du 
Préfet  et  procès- verbal  des  délibérations.  Strasbourg,  typog. 
V'  Berger- Levrault  ;  'm-4k°,  243-308  p. 


(102) 

"iBiBLiOTHÂitnss  scoLAiBas  dani  489  commîmes;  total  des  vo- 
lumes, 97,000.  Le  nombre  def  prêts  s'est  élevé  à  10,369.  —  École 
ZMPÉRXALB  DK8  BBACX-AST8.  Le  département  accorde  des  subven- 
tions à  S  élèves:  M.  Ringel,  sculpteur  de  l'atelier  de  M.  Jouffiroy, 
2«  au  concours,  en  avril  1866,  3«  médaille  pour,  une  figure  modelée 
d'après  l'antique  au  concours  de  1866;  M.  Meyer,  peintre,  élève 
de  M.  Cabonel;  M.  Relier,  peintre,  travaille  dans  l'atelier  de 
M.  Gtôronx,  peintre,  et  dans  celui  de  M.  Farocbon,  graveur  en 
médailles.  —  Abohxvbs  i>èvamtkmkktal,kb  bt  ooiimukalbs.  Im- 
pression de  l'inventaire,  5«  livraison  renfermant  les  fonds  de  la 
seigneurie  de  Linange ,  du  comté  de  Montbéliard  et  d'une  partie 
du  comté  de  Sponheim.  Don  fait  aux  archives  du  département 
par  M.  le  baron  F.  de  Tflrckheim  de  mémoires  provenant  de  son 
grand -père.  Acquisition  de  manuscrits.  (Voir  la  page  191.)  — 
DBSOBil^iOK  DU  DiPARTBMBKT  DU  Bas-Rhib.  M.  le  Préfet  promet 
de  s'efforcer  de  combler  les  lacunes  qui  existent  encore  dans  cet 
ouvrage.  —  Monuments  histokiquai.  M.  le  Ministre  a  accordé 
une  subvention  de  85,000  fr.  pour  la  réparation  des  verrières  et 
du  dallage  de  l'église  de  Niederhaslach  ;  la  commune  a  voté  une 
somme  de  65,000  fr.  pour  la  restauration  de  la  tour.  Vote  de 
1,000  fr.  pour  la  recherche  et  la  conservation  de  monuments  et 
d'objets  ayant  une  valeur  historique.  —  SoczAtéb  SAVAXTBa. 
Subvention  de  500  fr.  à  la  Soeitii  de  médecine  ;  de  500  fr.  à  la 
Sociité  de»  eeieneee  naturellee  ;  de  500  f  r.  à  la  Société  littéraire  ;  de 
SOO  fr.  à  la  Société  de»  Avà»  de»  Art».  —  Libbairib  âtranoèbb.  En 

1864,  importations ,  55,088^,3 ;  transit,  6,117^,8 ;  saisies,  6^9.  En 

1865,  importations,  61.865^,8;  transit,  4,142^5;  saisies,  14^.  An- 
née 1866.  1*'  semestre,  importations,  32,084^,4;  transit,  6,700^,5; 
saisies  pouf  contrefaçons  ,  63^,8. 

105.  D'Eoos.  De  l'état  actuel  des  prisons  civiles  de  Strasbourg  au 
point  de  vue  sanitaire  et  médical.  Strasbourg,  tt/pog.  Siiber- 
mann,  1866;  in-8^  64  p. 

M*  le  docteur  Marchai  fit  imprimer,  en  1841 ,  une  notice  sur  les 
prisons  civiles  de  Strasbourg,  en  sa  qualité  de  médecin  en  chef 
de  ces  établissements  ;  M.  le  docteur  d'Eggs,  son  sueeessenr, 
retrace  aujourd'hui  toutes  les  améliorations  qui  se  sont  produites 
depuis  cette  époque  Jusqu'à  ce  Jour.  Le  Courrier  du  Ba»-Rhinf 
dans  une  série  d'articles  signés  P.  Cadet,  a  donné  une  analyse 
très-eomplète  de  cette  intéressante  monographie,  qui  a  également 
été  appréciée  par  la  presse  parisienne.  (Voir  la  Bévue  nationale 
du  l«r  novembre  1866.) 

106.  Ville  de  Stbasbouro.  Cahier  d'observations  présenté  par  le 
Maire  à  l'appui  du  compte  administratif  de  1865,  suivi  des 
comptes  spéciaux.  Strasbourg ,  typog.  I  «  Berger- LevtiauU,  1866; 
in-80,  354  p. 


(  108  ) 

Noua  trouvons  dans  oe  rolnme  que  le  mniée  de  peinture  et  de 
•calptare  de  Strasbourg  a  fait  l'acquisition  de  plusieurs  toiles 
importantes  :  2««  Bordé  du  Nil,  par  M.  Léon  Belly ,  tableau  acheté 
S,500  fr.  ;  Pygmalion  animant  «a  ttatne,  par  M.  L.  Schfitsenberger, 
tableau  acheté  8,000  fr.  ;  la  lionne  aventure ,  par  M.  Eugène  Beyer, 
tableau  acheté  500  fr.;  le  Maire  a,  en  outre,  reçu  comme  don  du 
Gouvernement  la  Syrine  et  Uê  pêcheur». 

107.  Champollioh-Figbac.  Annuaire  de  l'archiviste  des  préfec- 
tures ,  des  mairies  et  des  hospices  pour  1866.  6«  année.  Paris, 
1866;  in-8«,  251  p.  —  8  fr.  60  C. 

Cet  annuaire  fait  suite  au  Manuel  de  Varehiviete  qui  a  paru  en 
1860.  1  vol.  in -8*  de  400  p.  On  y  trouve  divers  renseignements 
relatifs  aux  archives  du  Bas-Rhin  et  du  Haut-Rhin. 

108.  Le  Grand  Messager  boiteux  de  Strasbourg.  Almanach  his- 
torique, moral  et  récréatif  pour  1867.  52«  année.  Strasbourg, 
typog.  Le  Roux,  1866;  in-8<'  carré,  80  p.,  grav.  sur  bois.  —  80  c. 

109.  Der  Grosse  Strassburger  hinkende  Bote.  Eîn  Kalender  auf 
das  Jahr  1867.  Strasbourg,  typog.  Le  Roux;  iir-8<'  à  2  col.,  72  p., 
avec  flg.  —  30  c. 

110.  Der  Gute  Bote  fur  das  Jahr  der  Gnade  1867.  Strasbourg,  typog. 
F«  Berger-LevrauU;  in-8o,  72  p.,  flg.  —  80  c. 

Bls&ssische  Geschichte  (1469). 

111.  Almanach  des  Familles  pour  1867.  14«  année.  Strasbourg, 
typog.  V^  Berger-LevrauU;  in-8«,  84  p.,  fig.  —  80  c. 

112.  Der  Grosse  hinkende  Bote  an  der  lU  und  am  Rhein  fur  1867. 
Strasbourg ,  typog.  HeUz;  in-8*,  52  p.,  fig.  —  80  c. 

Der  Schnupfdflwack  (in  strassburger  Mundart),  poésie. 
118.  Der  Elsœ^ser  Stadt-  und  Landhote  fur  1867.  Strasbourg, 
typog.  Christophe;  in-8*»,  72  p.,  flg.  —  80  c. 

114.  Marienthaler  Kalender  fur  186 7.  I2eannée.ira9uefiatt,  ^ypo^. 
EdUer;  in'8o,  68  p.,  flg. 

Die  Kirchweihe  lu  Marienthal. 

115.  Der  Hinkende  Bote  am  Rhein  fur  1867.  Strasbourg,  typog. 
SUbermann;  in-8S  t^  P-î  ^S*  —  ^0  c* 

116.  Der  Elsâssische  Landbote.  Ein  Kalender  und  Hilfsbuch  auf 
das  Jahr  1867.  27«  année.  Mulhouse,  typog.  Rissler;  in-8oà  2  col., 
62  p. ,  avec  fig. 

117.  Bbkomaks.  Dante,  sa  vie  et  ses  œuvres.  Paris,  1866  ;  in-8i>, 
53  p. 


(  104  ) 

lâxtrait  de  la  Revue  de§  cours  lUtéraireê.  N**  SI  et  32.  Année  1866 
I.  La  poésie  lyrlqae  dea  œnvres  de  Dante.  II.  Dante ,  po6te 
didactique.  ^  . 

118.  GoouBL.  La  politique  d'Athènes  pendant  les  huit  années  qui 
suivirent  la  bataille  de  Platée.  Reims,  1865;  in-8o,  72  p. 

119.  A.  ScHULEB.  Dorothea  Trûdel  und  Samuel  Zeller  in  Mûnne- 
dorf,  nach  gedruckton  Nachrichten  und  aus  eigener  Anschauung 
kurz  dargestellt.  Strasbourg,  typog.  Silbermann;  in-8<>,  18  p. 

Extrait  du  EvangeUsehen  Sonntagêblatt. 

180.  K.  KiuAN  (de  Schiltigheim).  Epheublûtter  auf  Wiege  und 
Grab.  SttUtgart,  1866;  chez  Noiriel,  HbraÀre;  in-38,  XVI-808  p. 
—  3  fr. 

An  das  straasburger  Mftnster.  An  das  EUass ,  etc. 

181.  DsiiCAsso.  Œuvres  complètes  de  Cicéron,  t.  II.  Rhétorique 
à  Herennius.  Nouvelle  édition,  traduite  par  Delcasso.  Paris, 
Garnier;  in-i8.  —  S  fr.  60  e. 

188.  Kasthkb.  Parémiologie  musicale  de  la  langue  firançaise,  ou 
explication  des  proverbes ,  locutions  proverbiales,  mots  figurés 
qui  tirent  leur  origine  de  la  musique ,  accompagnée  de  recher- 
ches sur  un  grand  nombre  d'expressions  du  même  genre  em- 
pruntées aux  langues  étrangères  et  suivie  de  la  Saint-Julien  des 
ménétriers,  symphonie-cantate  à  grand  orchestre  avec  solos  et 
chœurs.  Paris,  librairie  Aubry,  1866;  in-40,  XX-858  p. 

Voir,  pour  cet  ouvrage,  dans  le  Courrier  du  Btu-Rhin,  les  ar- 
ticles de  MM.  Spach  et  F.  Schwab. 

183.  J.  N:£baup.  Botanique  de  ma  fille,  revue  et  complétée  par 
Jean  Macé,  illustrée  par  Lallemand.  Paris,  Hetzel;  Strasbourg, 
typog.  Silbermann;  in-s»,  240  p.  —  6  fr. 

Description  instructive  et  amusante  des  plantes  qui  font  géné- 
ralement l'ornement  des  Jardins  et  des  serres;  le  tout  entremêlé 
de  récits  anecdotiques  sur  les  mœurs  et  les  coutumes  des  pays  qui 
les  produisent.  Les  illustrations  sont  de  M.  Ch.  Lallemand.  L'au- 
teur de  ce  joli  volume  est  mort  il  y  a  environ  dix  ans;  il  habitait 
La  Châtre ,  où  il  s'était  fkit  pépiniériste-amateur,  après  avoir  her- 
borisé un  peu  partout:  dans  l'île  de  France,  à  Madagascar,  et 
avoir  môme  essayé  du  métier  d'avocat.  Une  partie  de  cet  ouvrage, 
BOUS  le  titre  de  :  Leçon*  à  ma  fille,  a  déjà  paru  en  1847,  à  Lau- 
sanne ,  sans  nom  d'auteur ,  et  a  été  très-appréciée.  O.  Sand  s'était 
alors  fait  le  parrain  de  cet  ouvrage.  Aujourd'hui  les  parties  en- 
core inédites  ont  été  réunies  à  la  l'c  édition  par  M.  Macé,  et 


(  105) 

tout  Touvrage  a  été  soumis  à  l'examen  de  M.  Baebiuger,  notre 
savant  botaniste.  Il  y  a  peat-étre  dans  ce  volnme  des  pages  un 
pea  trop  scientifiques  ;  mais  c'est  l'écneil  de  tous  les  livres  de  ce 
genre,  et  il  est  bien  difficile  de  s'y  soustraire.  Dans  tons  les  cas, 
c'est  un  beau  et  bon  livre  d'étrennes,  d'un  prix  modique i  et  qui 
est  susceptible  d'intéresser  les  parents  autant  que  les  enfants  à 
qui  il  est  destiné. 

124.  Otto  Lorbnz.  Catalogue  général  de  la  librairie  française. 
Strcubourg,  typog,  F*  Berger-LevrauU ;  2»  livraison,  gr.  in-S®, 
p.  161  à  304.  —  5  fr. 

On  trouve  dans  cette  livraison  la  bibliographie  des  auteurs  al- 
saciens suivants  :  Baktholubss  (1816-1856),  professeur  de  philo- 
sophie au  Séminaire  protestant  de  Strasbourg.  —  Bauu  ,  né  en 
1809,  td«m.  —  Bbck,  né  à  Bitschwiller,  en  1827,  professeur  au 
Gymnase  de  Strasbourg.  —  Bbok-Bxbhabd  (M>»>  Amélie-Lina) , 
née  en  1824.  En  1856 ,  elle  a  quitté  la  Suisse  pour  se  rendre  dans 
la  république  Argentine ,  où  elle  a  séjourné  cinq  ans.  M»*  Beek 
a  collaboré  à  la  Revue  de»  Deux-Mondes ,  Revue  euiête ,  Revue  chré- 
tienne, etc.  —  Bbhtz  (J.), auteur  d'une  description  de  Lauterbonrg. 
—  Bebgmamh ,  professeur  k  la  Faculté,  né  en  1810.  —  Bibchy, 
professeur,  né  à  Colmar.  —  Bi^cht  ,  médecin ,  son  frère.  —  Bxao- 
BiB  DB  Labghamps,  premier  président  de  la  cour  de  Colmar.  — 
BiLDBKBBCK,  né  à  Wisscmbourg,  en  1766,  romancier.  —  Bx^vchet, 
professeur.  —  Block  (Simon),  né  à  Reiehshoffen,  k  1808^  rédac- 
teur de  V  Univers  israilite.  —  Bœckbl  (JB.),  professeur  agrégé. 

126.  MoRBLLET.  Cinq  jours  du  siège  de  Calais;  drame  en  vers. 
Colmar,  typog.  Hoffmann,  1866;  in-i2,  256  p. 

Dédicace  :  A  mes  amis  d'Alsace.  —  !'«  journée.  iÉdouard  III 
arrive  devant  Calais.  —  2«  Journée.  Le  conseil  de  guerre  et  le 
parloir  des  bourgeois.  —  3«  Journée.  Arrivée  de  Philippe  de 
Valois  en  vue  de  Calais.  —  4«  Journée.  Départ  de  Philippe  YI; 
dévouement.  —  5*  Journée.  Les  six  bourgeois  de  Calais  au  camp 
d'Edouard.  —  Eclaircissements  historiques.  —  Parmi  les  ouvrages 
que  l'auteur  se  propose  de  publier  successivement,  dans  le  for- 
mat in-12,  nous  trouvons  :  Colmar  et  ses  origines,  notes  d'histoire 
prises  en  courant.  Le  Olaneur  du  Haut -Rhin  a  commencé  la 
publication  de  ce  travail  en  feuilleton. 

126.  Hbrmabn  Waokbr.  Voyages  de  découvertes,  t.  III.  Prome- 
nades dans  la  forôt  et  dans  les  landes;  traduit  de  l'allemand 
par  Ernest  Lehr.  Strasbourg ,  typog.  F*  Berger -LevrauU,  1866  ; 
in-8o,  204  p. ,  4  gr.  pi.  et  un  grand  nombre  de  bois  dans  le 
texte. 


(106) 

127.  Ad.  Morpai».  Exposition  des  beaux-arts  de  Paris  de  1866.  L'Al- 
sace et  ses  artistes.  Strasb.,  typog.  Christophe,  1866  ;  in-B»,  40  p. 

Bxtrait  du  Moniteur  du  Bag-Bhin. 

M.  Morpain<est  de  ces  oritlquei  *  qui  croient  qne ,  devant  n'im- 

•  porte  quelle  œuvre  d'art,  soit  de  peinture  et  de  seulpture,  fût- 
telle  même  mauvaise,  il  faut  toujours  faire  une  large  part  au 
t  sentiment  qui  l'a  créée,  au  travail  qui  l'a  produite,  et  ne  point 
c  détruire  d'un  seul  trait  les  illusions.  ■  Aussi  notre  critique  en 
est-il  arrivé  à  ne  voir  que  des  chefs-d'œuvre ,  et  il  nous  oblige  à 
user  du  mémo  procédé  ison  égard. 

128.  Âbbc  Galiaki.  Contes,  lettres  et  pensées,  avec  introduc- 
tion et  notes,  par  P.  Ristelhuber.  Paris,  1866;  in-i6  carré, 
XI-144  p.,  pap.  vergé.  —  3  fr.  60  c. 

Volume  publié  à  l'imitation  de  la  BibUothique  originale.  On  re- 
grette que  la  partie  anecdotique  y  soit  trop  négligée.  L'éditeur, 
au  lieu  de  faire  une  tirade  à  l'adresse  de  M.  Zola ,  qui  <  croît  avoir 

•  jugé  dans  [l'Événement)  le  livre  d'aujourd'hui  {Rhythme*  et  re- 
'frain»)  on  de  demain,  en  criant  par-dessus  le  toit  de  sa  mansarde 

•  qu'il  n'a  pu  le  lire»,  eût  mieux  fait,  disons-nous,  dépenser 
davantage  à  l'abbé  Galianl.  Bien  que  VEêpion  dévaliêi  soit  cité 
dans  une  note,  page  40,  nous  doutons  fort  que  l'éditeur  ait  lu  les 
pages  88  à  97  de  ce  violent  et  curieux  pamphlet  ;  nous  doutons 
également  qu'il  ait  eu  entre  les  mains  le  Recueil  des  lettres  de 
Diderot  à  MU«  Voland;  il  en  eût  certes  fait  son  profit.  M.  Ristel- 
huber, par  contre ,  a  beaucoup  emprunté  A  la  charmante  notice 
consacrée  par  M.  Sainte-Beuve  à  ce  facétieux  abbé  napolitain  ; 
il  7  a  même  trouvé  son  épigraphe.  Toutefois  11  faut  ouvrir  les 
Cauteriee  du  Lundi  pour  s'en  apercevoir,  et  là  est  le  reproche  qne 
ses  lecteurs  pourraient  avec  raison  lui  adresser. 

189.  ËKCKMAKs-CiiATKiAK.  Goutcs  popuIaircs.  Paris,  Hetzel;  in-i8, 

266  p.  —  3  fr. 

Le  citoyen  Schneider.  —  Le  Juif  polonais.  —  Les  bohémiens 
d'Alsace  sons  la  Révolution. 

130.  Die  Bischofsjubelfeier  zu  Strassburg  und  die  Kirchweihe  zu 
Marienthal,  von  der  Rédaction  des  Volksfreundes.  Strasbourg, 
typog.  Le  Roux,  1866;  in-8o,  62  p. 

131.  Relations  des  solennités  qui  ont  eu  lieu  les  il  et  12  sep- 
tembre 1866,  à  l'occasion  de  la  fôte  jubilaire  de  Mgr.  Raess,  évo- 
que de  Strasbourg,  et  de  la  consécration  de  la  nouvelle  église 
de  Marienthal.  Strasbourg,  typog.  Le  Rouj:,  1866;  in-S*,  64  p. 

Introduction.  Réception  des  évéques  étrangers.  Allocutions, 
sermons,  banquets,  illuminations,  etc. 


(  107  ) 

M.  l'abbé  Straub  «.composé ,  pour  accompagner  cette  brochure , 
un  fort  Joli  frontiapice  représentant  la  cathédrale  de  Strasbourg 
et  Mgr.  RassSf  entouré  des  portraits  en  médaillons  des  12  digni- 
taires de  l'église  qui  ont  assisté  i  ces  solennités.  Ce  frontispice 
a  été  habilement  photographié  par  M.  Winter. 

132.  Fb.  Horhiho.  Examen  de  la  proposition  faite  par  la  munici- 
palité de  Strasbourg  au  conseil  presbytéral  et  au  consistoire 
de  l'église  de  Saint-Pierre-le-Jeune  (confession  d'Âugsbourg), 
de  céder  son  église  paroissiale  à  la  paroisse  catholique.  Strcu- 
bourg,  typog.  Silbermann,  1866;  in-s®,  37  p.  Se  trouve  à  la  li- 
brairie Vomhoff,  GrancTrue,  119. 

Trente-cinq  pages  de  récriminations  à  l'adresse  de  M.  le  pré- 
sident du  Directoire.  —  Dix  d'un  style  plus  littéraire  eussent 
suffi  pour  faire  connaître  que  le  Conseil  presbytéral  consent  i 
abandonner,  »ion  lui  donné  mieux  en  échange,  «un  édifice  reli- 

•  gieux  qui  lui  est  cher  à  tant  de  titres  et  que  la  conscience  éran- 

•  gélique  surtout  refuse  de  céder  à  des  intérêts  soit  politiques, 

•  soit  particuliers ,  en  tout  cas  égoïstes ,  et  à  un  principe  d'utili- 
(  tarisme  plus  que  contestable.  Le  local  n'est-11  pas  sanctifié  à 
t  leurs  yeux,  depuis  plus  de  trois  siècles ,  par  la  prédication  de 
tVÉytingilB  et  par  la  distribution  du  sacrifice  de  la  nonvelle 

•  alliance  ?t 

133.  F.  LxcaTEHBBBOKB.  Sormou  pour  l'ouverture  solennelle  de 
la  session  du  consistoire  supérieur  de  l'Église  de  la  confession 
d'Âugsbourg.  Strasbourg,  typog,  Silbermann,  1866;  in-8<>,  15  p. 

Prononcé  le  25  octobre ,  à  l'église  Saint- Thomas,  à  Strasbourg, 
et  imprimé  en  vertu  d'une  décision  du  consistoire  supérieur.  L'o- 
rateur parle  de  la  crise  redoutable  où  est  engagée  l'Église  pro- 
testante, de  ses  déchirements,  de  la  tendance  matérialiste  de 
notre  époque,  et  il  s'écrie  avec  le  prophète  Jérémie  :  «N'y  a-t-il 
pas  de  baume  en  Galaad!  •  Le  remède  qu'il  indique  à  ces  maux 
consiste  à  ne  pins  faire  partie  dé  la  communauté  par  droit  de 
naissance,  mais  par  droit  de  conquête  et  de  lutte  spirituelle. 
L'orateur  reconnaît  que  le  privilège  de  l'Église  protestante  est 
de  se  prêter  i  tous  les  progrès  de  la  civilisation;  mais  il  recon- 
naît aussi  que  le  plus  redoutable  ennemi  de  l'homme,  c'est  le 
piehi,  et  que  Vexpérience  de  la  grâce  est  la  source  de  toute  force, 
de  toute  consolation,  de  toute  sainteté.  Il  ne  veut  pas  le  retour 
au  passé,  mais  il  ne  vent  pas  rompre  avec  lui;  il  admire  la  gran- 
deur du  siècle  ;  il  applaudit  à  ses  conquêtes,  mais  il  veut  une  belle 
et  Hche  tradition  ;  il  veut  voir  encore  Lazare  sortir  du  tombeau  ! 

Cu.  M. 


(  108  ) 
Périodiques. 


Rbvuk  d'Alsace.  Octobre  1866. 

Â.  Ebocbek.  Correspondance  de  l'abbé  Grandidier.  (Suite.)  ~ 
D.  FiscuBB.  Le  tribunal  de  Savorne.  —  Ch.  Kwoll.  Histoire 
de  la  ville  de  Soultz.  (Suite.)  —  Fb6d.  Kubtz.  Histoire  de  la  ville 
(VObernai,  par  M.  l'abbé  Gys.  —  Des  Vosges  au  Rhin,  par 
M.  Paul  Huot.  —  Mélanges  (V histoire  et  de  critique  littéraÂre,  par 
H.  L.  Spach.  —  Détails  météorologiques  sur  le  XJIl*  siècle  et  sur 
les  années  1755  et  suivantes,  recueillis  par  M.  Bardy. 
Novembre  1866  : 

Â.  Kbœbbb.  Correspondance  de  l'abbé  Grandidier.  (Fin.)  — 
Ch.  Kû88.  Études  d'histoire  contemporaine.  —  Du  mouvement 
religieux  parmi  les  protestants  d'Allemagne.  —  Ch.  Kvoll. 
HistoirjB  de  la  ville  de  Soultz.  (Fin.)  —  P.  Huot.  Le  onzième  plai- 
doyer de  l'avocat  Patin.  —  Abbé  Gbakdidieb.  Armoiries  des 
évoques  de  Strasbourg.  —  Ch.  Gbad.  Reliefs  et  cartes  des 
Vosges.  —  Fbâd.  Kubtz.  Recherches  anthropologiques  sur  le 
pays  de  MontbéUard,  par  le  docteur  Muston.  —  Questions  sur 
la  chasse.  Jurisprudence  de  la  cour  de  Oolmar  en  cette  matière, 
par  M.  de  Neyromand.  —  Le  Bibliographe  alsacien.  — -  Exposi- 
tion des  beaux-arts  de  Paris,  —  L'Alsace  et  ses  artistes,  par  Ad. 
Morpain. 
Rbvub  catholique  db  l'Alsace.  Octobre  1866. 

BocKBBUETEB.  Totzel.  (II«  partie ,  suite.)  —  Boubquabd.  Jésus- 
Christ.  —  Rbinhabd.  Bossuet  et  le  protestantisme.  (8«  art.).  — 
L.  Dacheux.  Décadence  religieuse  de  Strasbourg  au  XV«  siècle. 
—  Chbonique. 
Novembre. 

P.  MuRY.  Épisodes  de  la  guerre  de  Trente  ans  en  Alsace.  — 
L.  Dachedx.  Décadence  religieuse  de  Strasbourg  au  XV*  siècle. 
(Fin.)  —  Reinhard.  Bossuet  et  le  protestantisme.  (4«  art.)  — 
P.  Mdry.  La  photographie  des  évoques.  —  Noblat.  Recherches 
historiques  sur  la  ville  de  Mandeure  par  l'abbé  Bouchey.  — 
Chronique.  A.  S.  Découverte  d'une  peinture  murale  à  Vieux- 
Thann. 


(  109  ) 

Kl8^88I8Crk8Sam8tao&blatt.  N°  39.  29  Septembre.        <  ^ 

L.  FÛHSBR.  Die  Jagd.  —  D.  Fischer.  Das  Drei  Kùnigsfest  zu 
Zabern  in  frùhern  Zoiten.  —  A.  Stœber.  Die  Drei  Aehren  als 
Sommeraufenthalt.  —  SiEorsiED.  Ein  Besuch  in  Schiliers  Wohn- 
zimmer  zu  Weimar.  —  D.  Fischer.  Ein  Aufstand  der  Bauem 
von  "Weitersweiler  im  Jahr  1789.  —  A.  Stoebbr.  Pfingstapruch 
der  Hirsinger  Waidbuben.  —  Stbinbbach.  Der  Auswanderer, 
Novelle.  —  F.  Ottb.  Eosposition  de»  beaux-arts  de  Paris,  de  1866, 
par  M.  Ad.  Morpain.  —  Ein  Jahr  des  Jûgers.  —  Idem.  Grossvû- 
terchens  Hochzeitsfrack  (MûlhauserMundart),  poésie.  —  Kibsch- 

.  LEGER.  Strassburger  Briefe.  —  Sainte  -  Odile.  Bûhl ,  le  Hoh- 
wald  et  le  livre  de  M.  Didier.  —  Eine  flûchtige  Inspections- 
Reise  durchs  Niederelsass  im  October  1866.  —  Brbch.  Bilder 
ans  dem  Mûnsterthale  :  der  letzte  Hirsch,  1789  (poésie).  — 
Fb.  Ottb.  Distichen.  —  Ad.  Stœbbb.  Eines  Vaters  Nachtge- 
danken  (poésie).  —  Ghrobiqub. 

Zbitschript  rÛR  die  Geschichtb  des  Oberrheiits.  19*  volume, 
4«  livraison. 

Moue.  Preise  der  Lobensmittel  vom  I2tenbi8  I7ten  Jahrh.  — 
Idem.  Die  Schauenburger  Fehdc,  1432.  —  Idem.  Urkundcnûber 
die  bayrische  Pfalz.  (Forts.)  --  Dambacher.  Wûrtembergische 
Orte  betreffende  Urkunden.  —  Idem.  Urkunden  zur  Geschichte 
der  Grafen  von  Freiburg,  I4tes  Jahrh.  (Forts.)  —  Bader.  Dorf- 
ordnung  von  Istein  und  Huttingen.  —  Idsm.  Urkundenregeste 
ûber  die  Orte  der  Kantone  SchafThausen  und  Zurich.  —  Mone. 
Gechichtliche  Notizen.  (Medicinalwbsen;  1)  Aerzte ,  Apotheker 
und  Hebammen  ;  2)  Absperrung  bei  Seuchen  ;  3)  Badwesen.  — 
Bibliotheken  zu  Hôchingen,  1635,  zu  Thenncbach,  1631.)  — 
~  Namen-  und  Sachregister. 

Revue  de  l.'Ebt.  Septembre  et  octobre  1866. 

VAROir-RÉviZiL.B.  Le  régime  colonger  en  Alsace.  (Corvées  et 
prestations  personnelles,  lenrs  redevances;  repas  colonger,  Jus- 
tice colongére,  délits  et  contraventions,  appels.)  —  X.  Mossmakk. 
Le  Itvain  du  ealviniêmç ,  ou  eommeneetnent  de  VhériHe  à  Genève. 
Publication  de  M.  Fick. 

CouBBXBR  DD  Bas-Rhin.  Auuéo  1866. 

L.  Spach.  Hemsterhius,  par  F.  Grucker(2i  août).  —  Bourlot. 

Notice  sur  les  tremblements  de  terre  qui  ont  agité  l'Alsace  et 


(  "0) 

les  pays  de  Basle  dans  les  XIII^  et  XIV  siècles  (6  septembre).  — 
C.  Ds  D.  Le  lac  de  la  Maix*.  —  L.  Spach.  Georges  Kastner  (19  et 
20  septembre).  —  F.  Kopp.  Revue  scientifique  (7  août  et  25  sep- 
tembre). —  ScHNiTZLEH  '.  Lo  premier  voyage  de  Joseph  II  à  la 
cour  de  Marie  -  Antoinette  en  1777  (24,  25,  26  octobre).  — 
L.  Spaoh*.  Egmont,  de  Gœthe  (3  et  4  octobre).  —  L.  Spach. 
Sigismund  in  Strassburg  (5,  6,  7,  9,  10  octobre).  —  L.  Spach*. 
Marie  Stuart,  de  Schiller  (18  et  14  novembre).  —  Faudbl.  Note 
sur  la  découverte  d'ossements  humains  fossiles  dans  le  lehm 
olpin  de  la  vallée  du  Rhin ,  à  Éguisheim ,  prôs  Colmar.  —  Ché- 
RUKL.  L'ancienne  université  et  l'académie  moderne  de  Stras- 
bourg. Discours  prononcé  par  M.  le  recteur  à  la  séance  de 
rentrée  de  l'Académie  (16  novembre*). 

L'InDuiTRiBL  Ai«8AciBx  *.  OctobrB  ot  novBmbre  1866. 

Badbr.  L'empereur  Sigismond  à  Strasbourg;  pièce  historique 
et  lyrique ,  par  M.  L.  Spach. 

RozY.  Lettres  sur  l'Alsace  adressées  au  rédacteur  du  Journal 
de  Toulouse.  —  A.  Klenck.  Oberkampf.  Profits  industriels.  — 
Gh.  Grad.  Un  martyr  de  la  science. 

Magasib  pxttorbsqub.  Année  1866. 

Th.  Schui.br.  Le  Berceau  et  F  Après-midi  du  dimanche  en  Al- 
sace; compositions  et  dessins  de  Th.  Schuler,  p.  209  et  241. 


1.  Près  Senones,  aux  environs  dn  Donon. 

2.  Oonférences  faiteg  A  l'hôtel  de  ville  de  Strmabourg,  en  1866. 
Nons  noua  étonnons  que  M.  Schnitxler  n'mlt  pas  connu  l'onvrage  dn 

chevalier  du  Coudray,  publié  A  Vienne,  en  1777,  sons  le  titre  :  Anec- 
doieê  intértêtanteê  et  hiatoriqtieê  de  ViUuêtre  voyageur  pendant  ion  ê^jour 
à  Paria,  dédUe»  à  la  reine;  vol.  in-12,  orné  d'un  portrait  du  comte  de 
Falkonstein. 

S.  Le  Courrier  de  ce  jour  contient ,  sons  la  signature  de  M.  P.  Cadet, 
au  siijet  de  ce  discours  certaines  restrictions. 

4.  Ce  journal ,  dont  M.  L.  L.  Bader  vient  de  prendre  la  direction, 
a  subi  une  heureuse  transformation ,  et  nous  ne  doutons  pas  de  son 
succès.  Il  a  des  correspondances  de  Paris  et  d'Allemagne  fort  ap- 
préciées, et  les  articles  littéraires  et  d'économie  sociale  qu'il  publie 
sont  très-Intéressants.  Ijinduêtriel  parait  S  fois  par  semaine  ;  le  prix 
d'abonnement  est  de  7  fr.  ponr  3  mois,  14  fr.  pour  6  mois  et  88  fr. 
pour  1  an. 


(111  ) 

Zabbrnbr  Wochbkblatt. 

Dao.  Fischbr.  Des  alte  Zabern.  N»  27.  LIX.  Der  Buchelberg. 
(Fin.)  —  N»  36.  LX.  Das  Landhaus  des  Freiherrn  von  Reischach. 

—  LXI.  Die  protesUntische  Kirche.  —  No  45.  LXII.  Das  Kolie- 
gium.  —  LXIII.  Die  Fruchthalle  und  die  Gendarmeriekaserne. 

—  N»  47.  LXIV.  Die  grosse  Metzig  und  das  alte  Schlachthaus. 

—  LXV.  Daa  Gemeindehaus.  —  LXVI.  Die  Zerstôrung  der 
Festungswerke  und  die  Erbauung  der  nachherigen  Jiingmauer 
der  Oberstadt. 

Ai<LGBusiNB  LxTTBBATDBCBXTuiio ,  zunâchst  fÛF  das  katholischo 
Deutschland.  Vienne,  19  novembre  1866.  N®  47.  18^  anne'e. 
D'  Job.  Bach.  JVieqjÇaiM  von  Basel*,  von  D'  Karl  Schmidt. 

Akhales  dx  l'Assocxatiom  phxlouatiqux  vooiso-KBAiTAitB ,  fai- 
sant suite  à  la  Flore  d* Alsace  de  F.  Kirschleger,  par  le  môme. 
I^rasbùurg,  au  bureau  de  la  Société,  Grand*rue,  186. 

Cette  publication  scientifique ,  littéraire,  historique  et  biblio- 
graphique  que  nous  avons  annoncée  dans  le  l^**  volume  du  BiiMo- 
graphe,  p.  885,  comprend  6  livraisons  qui  forment  aujourd'hui 
un  volume  in-18de  838p.  M.  Kirschleger  annonce,  dans  la  dernière 
livraison  qui  vient  de  paraître,  qu'il  va  suspendre  la  publication 
de  ses  AnnaUê  pendant  quelques  mois,  pour  donner  tout  son  temps 
et  tous  ses  soins  à  la  rédaction  d'une  Flore  analytique  dee  rigkma 
vogéso-rhénane».  «  Ce  sera  en  même  temps ,  dit-il ,  une  8*  édition 
de  la  Flore  d'AUaee,  mais  trés-abrégée  et  destinée  spécialeitaent 
aux  herborisations.*  M.  Kirschleger  signalera,  dans  le  Bulletin 
de  la  Société  botanique  de  France  et  dans  celui  de  la  Société  d'îû*- 
toire  naturelle  de  Colmar,  les  faits  nouveaux  relatifs  i  la  Flore  et 
à  la  Phytostatiqne  des  Vosges. 

Nous  espérons  que  M.  Kirschleger  ne  retardera  pas  trop  long- 
temps la  publication  d'un  recueil  cher  aux  amis  de  la  flore  alsa- 
cienne et  même  recherché,  pour  son  utilité,  de  tous  ceux  qui 
aiment  à  parcourir  notre  beau  pays. 

IvTBKNATioNALE  Rbvub.  Monatsschrift  fur  das  gesammte  geistige 
Leben  und  Streben  der  ausser  deutschen  Culturwelt.  Wien, 
Arnold  Hilbergs  Verlag;  Strasbourg,  V*  Berger  ■  LevrauU  et 
Noiriel,  libraires.  —  4  fr.  la  livraison. 

Revue  internationale  destinée  à  populariser  en  Allemagne  les 
productions  intellectuelles  de  l'étranger  et  à  faire  connaître  aux 


1.  Cet  ouvrage ,  que  nous  avons  déjà  mentionné ,  coûte  2  th.  20  sgr. 


(  112  ) 

autre»  pays  le  jugement  de  rAlIemagne  touchant  ces  inêniei«  pro- 
ductions. Les  collaborateurs  distingués  auxquels  M.  Hilberger  a 
confié  la  rédaction  de  sa  revue  nous  permettent  d'espérer  que  le 
succès  lui  sera  acquis.  • 

Chaque  numéro  de  cette  revue  estiiivisé  en  4 parties  :  Lai***  par- 
tic  est  plus  spécialement  consacrée  aux  articles  de  fonds  ;  la  2*  par- 
tie comprendra  les  correspondances  inédites  de  tous  le*  paya 
relatives  à  la  vie  sociale  et  politique ,  i  la  littérature ,  aux  beaux- 
arts,  au  théâtre  et  à  la  musique;  la  S*"  partie,  par  de  petits  ar- 
ticles d'histoire  et  d'archéologie,  etc.,  complétera  les  deux  pre- 
mières ,  et  enfin  la  4«  partie  sera  pour  les  abonnés  une  anthologie 
des  classiques  anciens  et  modernes  de  la  littérature  des  divers 
pays  de  l'Europe,  l'Allemagne  exceptée.  ' 

L9  premier  numéro  de  cette  Revue  a  narn  dans  le  courant  de 
juillet.  La  livraison  du  mois  d'août  connent  un  article  relatif  & 
l'Alsace  de  M.  Trauttwein  von  Belle ,  auteur  allemand  très-appré- 
cié  en  Alsace  et  auquel  la  Société  pour  la  consertatUm  des  monU' 
mente  hUtoriqueê  a  décerné  le  titre  flatteur  de  membre  corres- 
pondant. Cet  article  est  intitulé  :  Daa  geûtige  Leben  im  ?ieutigen 
BUtuê,  p.  201-208'. 


1.  Dans  cet  article  ,  l'auteur  attribue  le  Bibliographe  aUaeien  à 
M.  P.  Ristelhuber.  C'est  une  erreur  ;  nous  n'aurions  Jamais  songé  à 
la  relever,  si  elle  ne  se  produisait  pas  avec  persistance,  depuis  quel- 
ques années ,  dans  certains  recueils ,  journaux  et  revues.  Si  M.  Ristel- 
huber, dans  une  lettre  A  M.  A.  Polo ,  de  la  Revue  de  Paris,  s'est  donné 
le  titre  de  dirbctsuk  du  Bibliographe,  il  ne  pensait  sans  donte  paa 
que  sa  lettre  serait  publiée. 

Nous  lisons ,  en  effet ,  dans  cette  lettre ,  qui  est  une  réponse  de 
M.  Ristelhuber  à  une  critique  dont  son  volume  Rhythme»  et  refrain*  a 

été  l'objet  (t.  VII  de  la  Bevtte  de  Paris,  p.  289)  : Je  suis  donc  on 

confrère ,  c'est-à-dire  quelqu'un  qu'on  ménage ,  qui  peut  rendre  ser- 
vice et  qui  se  souviendra  de  vous  à  Voeeasion;  Je  suis  dxrbctsur  d'une 
revue  qui  existait  avant  la  vôtre  et  avant  que  votre  nom  fût  imprimé 
quelque  part;  Je  suis  encore  auteur  d'une  thèse  dedoctorat  es  lottres  ; 
je  suis  auteur  de  dix  volumes  dont  certains  sont  indiqués  au  boni  des 
rhythmes  (sic)...  » 

Nous  ajouterons  que  M.  Ristelhuber  a  publié  dans  le  Bibliographe 
une  série  d'excellents  articles ,  et  que ,  sans  sa  collaboration ,  nous 
aurions  peut-être  hésité  à  entreprendre  la  publication  de  notre  pe- 
tite gazette ,  charge  très-lourde  sous  tous  les  rapports  ;  mais  nons 
nous  faisons  aussi  un  devoir  de  déclarer  qu'il  n'en  a  Jamais  été  ni  le 
fondatettr,  ni  le  rédacteur  en  chef,  ni  le  directeur,  ni  même  co-pro- 
priétaire ,  bien  que  nous  lui  ayons  offert  de  supporter  en  eomman 
les  risques  de  l'entreprise.  Et  voici  sans  doute  la  raison  pour  la* 
quelle  nous  sommes  privés  complètement,  depuis  deux  ans,  de  sa 
collaboration.  C.  M. 


Nninéso  6  ■DCCCLXVII  Janvisk-FAvribb 


LE 


BIBLIOGRAPHE  ALSACIEN 


GAZETTE 

LITTÉRAIRE,  HISTORIQUE,  ARTISTIQUE 


LES  ANABAPTISTES  A  COLMAR. 

1534-1535. 

Quand  les  anabaptistes  de  Westphalie  se  lurent 
emparés  de  MUnster,  ce  succès  devint  le  signal 
de  nouvelles  rigueurs  contre  les  malheureux  sec- 
taires des  autres  provinces.  Partout  les  magistrats, 
les  officiers  impériaux  et  seigneuriaux  poursui- 
virent par  le  fer  et  par  le  feu  l'anéantissement  de 
communautés  religieuses  qui  apparaissaient  comme 
un  commencement  de  révolte  ou  de  Bundschuh, 
ainsi  que  s'exprime  le  bailli  de  Rouflfach  dans  une 
lettre  du  7  a\Til  1534,  adressée  à  la  ville  de 
Colmar. 

En  faisant  arrêter  quelques  anabaptistes,  cet 
officier,  nommé  Louis  Ilorneck  de  Hornberg ,  avait 
appris  qu'ils  venaient  de  se  réunir  à  deux  reprises, 

I 


(  114  ) 

au  nombre  de  trois  cents,  hommes  et  femmes, 
entre  Colmar  et  Eguisheiin,  et  plus  récemment, 
la  veille  de  Pâques,  4  avril,  dans  une  chapelle, 
entre  Sîgolsheim  et  Riquewihr.  U  s'empressa  d'en 
informer  le  magistrat  de  Colmar,  en  lui  signalant 
un  nommé  Biaise  Bcck,  de  Wcstlialten,  habitant 
la  ville,  qui  devait  plus  particulièrement  s'être 
fait  remarquer. 

Le  bailli  de  Sainte-Croix  avait  reçu  un  avis 
semblable.  Plusieurs  habitants  de  la  villctte, 
connus  comme  anabaptistes,  avaient  pris  la  fuite. 
Il  fit  arrêter  la  femme  de  Martin  Schiiider,  Tun 
d'eux ,  et  l'interrogea.  Il  apprit  par  ses  réponses 
que  les  anabaptistes  du  pays  formaient  quatre 
communautés,  Tune  au-dessus  de  Baie,  l'autre 
dans  la  Mortenau,  la  troisième  au-dessous  do 
Schlestadt,  la  quatrième  entre  Ribauvillé  et  Ri- 
quewihr;  que  l'accusée  avait  pris  part  avec  son 
mari  à  une  réunion  de  trente-six  personnes  qui 
s'était  tenue  au  delà  du  Landgraben ,  près  de  Châ- 
tenois ,  que  la  cérémonie  avait  commencé  par  une 
lecture  pieuse  qui  avait  duré  trois  heures,  après 
laquelle  on  s'agenouilla  et  on  pria  pour  les  auto- 
rités spirituelles  et  temporelles  et  pour  les  persé- 
cuteurs. Puis  on  mit  en  commun  le  pain  et  le  vin 
que  chacun  avait  apportés,  et  on  mangea,  les  maris 
réunis  à  leurs  femmes ,  et  ceux  des  assistants  qui 


(  ll''^  ) 

étaient  venus  seuls  groupés  par  sexe.  A  ceux  des 
frères  qui  manquent  de  vêtements  ou   d'instru- 
ments de  travail,  la  communauté  fait  des  avances 
remboursables  à  rassemblée  suivante,  s'ils  en  ont 
le  moyen.  Dans  une   autre   réunion,   composée 
d'une  vingtaine  de  personnes  et  tenue  le  samedi 
après  Reminiscere  (7  mars),  entre  Kientzheim  et 
Riquewihr,  dans  la  foret,  sur  la  montagne  à  droite, 
on  avait  lu  une  lettre  écrite  par  les  anabaptistes 
de  Lahr,  pour  consoler  leurs  frères  et  pour  les 
engager  à  persévérer  dans  la  foi.  Biaise  Beck  avait 
pris  part  à  cette  réunion.  L'accusée  ajouta  encore 
qu'il  y  avait  dans  le  nombre  beaucoup  de  frères 
qui  n'étaient  point   baptisés,   qu'on  n'admettait 
personne  qui  ne  fût  pas  de  bonnes  mœurs,  et 
qu'avant  de  recevoir  définitivement  un  néophyte, 
on   l'éprouvait  ^pendant   six    mois.   Le  bailli  de 
Sainte -Croix    s'empressa   de    communiquer  une 
copie  de  cet  interrogatoire  au  magistrat  de  Colmar. 
Colmar  avait  déjà  eu  à  poursuivre  sur  ce  chef 
un  nommé  Thomas  Mtiller.  I\  avait   essayé  de 
prêcher  le  dimanche  de  Quasimodo  (24  avril)  1530, 
du  haut  de  la  chaire  de  Saint-Martin,  et  pour  ce 
fait  il  avait  été  mis  une  première  fois  en  prison. 
Il  avait  l-econnu  non-seulement  qu'il  était  ana- 
baptiste, mais  encore   qu'il  avait  rebaptisé  des 
néophytes ,  et  qu'il  ne  croyait  pas  à  la  présence 


(  116  ) 

réelle.  Cet  aveu  aurait  permis  de  lui  appli- 
quer les  peines  édictées  par  Tempereur  contre 
les  anabaptistes ,  à  savoir  la  peine  de  mort  par  le 
feu  ou  le  glaive.  Mais  Taccusé  avait  témoigné  un 
si  vif  regret  de  ses  erreurs ,  que  la  ville ,  usant 
dlndulgence  envers  lui,  ainsi  que  le  mandement 
de  1529  le  recommandait  quand  les  prévenus 
donnaient  des  marques  de  repentir,  s'était  con- 
tentée de  lui  faire  jurer  et  prendre  rengagement 
écrit  de  ne  plus  retourner  à  ses  erreurs. 

Cette  promesse  n'avait  pas  été  tenue  ^  et  à  la 
suite  des  derniers  mouvements  des  anabaptistes, 
la  ville  fit  de  nouveau  emprisonner  Thomas  MtiUer. 

Il  fut  interrogé  le  12  mai  1535,  en  présence 
du  stettmestre  Jean  Stromeyer ,  du  prévôt  Pien-e 
Nugarter ,  de  deux  XITI  et  de  deux  conseillers. 
Sans  avoir  été  mis  à  la  question,  il  avoua  qu'il 
n'avait  eu  aucun  repentir  de  ses  erreurs  passées, 
que  lors  du  renouvellement  du  magistrat  et  du 
conseil,  il  s'était  abstenu  de  prêter  serment 
comme  les  autres  i>ourgeois,  qu'il  avait  pris  part 
à  toutes  les  assemblées  de  la  secte  sur  les  digues 
de  Katzwangen,  près  des  carrières  de  Wettols- 
heim,  entre  Kientzheim  et  Ammerschwihr  et  dans 
la  forêt  du  Neulând,  qu  il  avait  traité  entre  autres 
la  question  des  autorités  et  soutenu  que  celles  qui 
persécutaient  son  troupeau  n'étaient  pas  instituées 


(  117  ) 

par  Dieu,  mais  par  le  diable.  Il  déclara  encore 
qu'il  se  repentait  amèrement  de  s'être  rétracté 
autrefois  et  qu'il  était  résolu  à  ne  plus  trahir  la 
foi  qu'il  avait  reprise. 

Aucun  témoignage  formel  n'indique  le  sort 
que  subit  ce  malheureux;  mais  il  se  devine.  Une 
espèce  de  réquisitoire  conclut  contre  Thomas 
Millier  et  quelques  accusés  non  dénommés  à  la 
peine  du  feu.  Avant  le  jugement  qui  les  frappa , 
d'autres  anabaptistes  moins  compromis  ou  qui 
firent  amende  honorable,  avaient  été  exilés  au 
delà  du  Rhin.  Ils  s'étaient  réfugiés  d'abord  à 
Brisach,  puis  à  Achtcarn,  enfin  à  Burgheim, 
partout  signalés  et  pourchassés  comme  hérétiques. 
Enfin,  Jacques  Stedlin,  l'un  d'eux,  écrivit  le 
16  mai  à  la  ville  de  Colmar,.au  nom  de  ses  com- 
pagnons ,  pour  la  prier  d'intervenir  en  leur  faveur 
auprès  du  magistrat  de  Burgheim  ou  de  tout  autre 
lieu  où  elle  aura  pour  agréable  qu'ils  se  rendent, 
afin  qu'ils  ne  soient  plus  exposés  aux  vexations  des 
gens  mal  intentionnés  qui  voudraient  les  pousser 
à  perdre  les  bonnes  grâces  de  Messieurs  de  Colmar, 
et  avec  elles  l'espérance  d'être  rappelés  de  l'exil. 

Ces  mesures  rigoureuses  ne  mirent  pas  fin  aux 
pratiques  des  sectaires;  peu  d'années  après,  la 
ville  fit  publier  une  proclamation  qui  se  résume 
en  ces  termes  : 


(  n«  ) 

«  Considérant  que ,  malgré  les  condamnation» 
au  feu  et  à  d'autres  peines  auxquelles  on  a  eu 
recours  pour  se  débarrasser  des  anabaptistes,  le 
magistrat  est  informé  qu'il  s'en  trouve  toujours 
un  certain  nombre  qui  ne  se  contentent  pas  de 
l'être  pour  eux-mêmes,  mais  qui  font  partager 
leurs  erreurs  à  leurs  femmes  et  à  leurs  enfants  et 
hébergent  des  coreligionnaires  étrangers; 

«  Considérant  que  cette  secte  est  contraire  à 
toutes  les  lois  divines  et  humaines ,  comme  aussi 
à  toute  bonne  police; 

«  Il  est  fait  défense  à  qui  que  ce  soit  de  persé- 
vérer dans  ces  erreurs ,  d'ouvrir  sa  maison  à  des 
sectaires  forains; 

«En  outre,  ordre  est  donné  à  chaque  bour- 
geois, au  nom  du  serment  qu'il  a  prêté,  de  dé- 
noncer les  anabaptistes  dont  il  aura  connaissance. 

«  Le  tout  sous  les  peines  de  droit.  » 

X.  MOSSMANN. 


AUGUSTE  STCEBER». 

n  y  aura  bientôt  trente  ans  qne  j*ai ,  pour  la  première 
fois,  salue  dans  «rAIbum  alsacien t  le  début  de  deux 


1.  Oedichte  von  Auguêt  Staber,  —  Poésies  d'Auguste  Stœber,  nou- 
relle  édition,  revue  et  augmentée.  Mulhouse,  chez  Riêler,  1867;  1  vol. 
in-8o  de  i57  p. 


(    119  ) 

jeunes  poètes,  MM.  Auguste  et  Adolphe  Stœber.  Les 
deux  frères,  fils  d'un  père  adonné  an  culte  des  muses 
alsaciennes,  avaient,  en  1838,  confondu  leurs  inspira- 
tions lyriques  dans  un  seul  et  même  volume;  ils  mar- 
chaient, les  bras  entrelaces  et  les  mains  jointes,  à  la 
conquête  de  la  gloire ,  d'une  gloire  locale  d'abord ,  mais 
qui  a  franchi  le  Rhin  et  qui  a  trouvé  des  critiques  bien- 
veillants, môme  de  l'autre  côté  des  Vosges. 

M.  Auguste  Stœber,  voué  par  devoir  à  l'enseignement 
public,  a  consacré  ses  loisirs  à  collecter  les  traditions 
alsaciennes,  à  étudier  les  curiosités  de  notre  province  et 
à  consigner  ses  recherches ,  avec  quelques  collaborateurs, 
tels  que  feu  Louis  Schnéegans,  dans  une  revue  annuelle 
qui  porte  le  titre  d'Alsaita,  Depuis  quelques  années  (de 
1856  à  18()6),  il  a  publié,  en  commun  avec  M.  Zetter, 
plus  connu  sous  le  pseudonyme  d'Otte ,  une  feuille  heb- 
domadaire ,  le  Samstagsblatt ,  consacrée  à  un  but  analogue 
à  celui  que  remplissait  VAhalia  de  1850  à  1861.  Nous 
apprenons,  en  ce  moment  même,  que  le  Samstaysblatl  a 
cessé  de  paraitre  avec  l'année  1866.  C'est  une  lacune 
dans  les  publications  périodiques  de  notre  province  rhé- 
nane. Cette  feuille  intéressante  répondait,  ce  nous  sem- 
ble, aux  besoins  intellectuels  d'un  groupe  de  lecteurs  al- 
saciens et  suisses  ;  il  y  a  lieu  de  s'étonner  que  le  succès 
matériel  n'ait  pas  répondu  au  zèle  des  éditeurs.  Toute- 
fois M.  Stœber  doit  se  souvenir  de  l'horoscope  que  nous 
avons  tracé  en  mai  1838.  On  nous  en  a  beaucoup  voulu 
des  paroles  que,  à  cette  occasion,  nous  avons  adressées 
au  jeune  poëte  et  à  son  frère.  Sans  prétendre  décourager 


(  120  ) 
les  deux  chantres ,  nous  leur  disions  que  se  faire  poètes 
allemands  en  Alsace,  c'est-à-dire  en  France,  c'était  prendre 
le  rôle  de  l'oiseau  des  bois;  c'était,  à  l'avance , renoncer 
à  un  auditoire  considérable  ;  c'était  chercher  et  trouver 
sa  récompense  dans  l'exercice  même  de  la  poésie ,  sans 
arrière-pensée.  Nous  ne  croyons  pas  que,  depuis  trente 
ans ,  le  cercle  des  amateurs  de  la  littérature  allemande  se 
soit  étendu  en  Alsace  ;  à  en  juger  d'après  la  statistique 
de  la  librairie ,  il  semble  même  que  ce  cercle  s'est  rétréci  ; 
et  tandis  que,  à  Paris,  au  siège  même  du  grand  mouve- 
ment intellectuel,  les  études  allemandes  gagnent  tous  les 
ans  du  terrain  et  que  beaucoup  de  littérateurs  se  créent 
une  réputation  à  l'aide  de  récoltes ,  ou  tranchons  le  mot , 
à  l'aide  du  maraudage  exercé  dans  les  champs  de  la  poésie 
et  de  la  science  de  l'Allemagne,  on  tourne  de  plus  en 
plus,  en  Alsace,  les  yeux  vers  l'Occident,  et  non  vers 
l'Orient  et  le  Nord. 

Est-ce  un  mal?  est-ce  un  bien?...  Il  ne  nous  appar- 
tient pas  de  blâmer  le  mouvement  qui  pousse  nos  enfants 
à  se  fondre  dans  le  grand  tout  de  la  nation  française  ; 
mais ,  à  notre  gré ,  c'est  renoncer  u  un  précieux  privilège 
que  de  renier  totalement  la  langue  de  nos  pères;  à  ce 
compte  ,  nous  déplorons  la  clôture  d'une  publication 
destinée  à  entretenir  le  feu  sacré  de  la  littérature  alle- 
mande en  Alsace. 

Après  ce  détour,  nous  revenons,  par  une  pente  natu- 
relle, vers  le  volume  de  poésies  que  M.  Aug.  Stœber 
vient  de  livrer  au  public  ;  c'est  en  partie  la  reproduction 
des  vers  de  sa  jeunesse^  ;  mais  bon  nombre  de  morceaux 


(  121   ) 
voient  le  jour  pour  la  première  fois.  M.  Stœber  approche 
peu  à  peu  de  l'époque  de  la  vie  où  Ton  sent  le  besoin  de 
se  recueillir  et  d'abriter  dans  une  serre  commune  les  âeurs 
confiées  pendant  Tété  au  plein  air  et  à  des  cantons  séparés. 

Les  vers  de  M.  Stœber  se  distinguent  par  une  simpli- 
cité ,  une  naïveté  charmantes.  Comme  poëte ,  il  appartient 
à  récole  d'Uhland  et  de  Schwab  ;  il  ne  renie  point  son  ori- 
gine. Des  vers  touchants  sont  consacrés  à  leur  souvenir. 

Traduire  les  vers  de  M.  A.  Stœber,  c'est  enlever  le 
parfum  de  ces  fleurs  sauvages;  c'est  effacer,  c'est  con- 
fondre leur  coloris  ;  c'est  faire  œuvr§,  de  traître  ;  cepen- 
dant je  ne  puis  me  dispenser,  pour  donner  une  idée  de 
son  faire  l3Tique,  d'indiquer  quelques  contours. 

La  pièce  intitulée  :  les  Pillards  nous  montre  le  pocto 
couché  sur  les  bords  d'un  ruisseau.  Je  dirai  en  passant 
que  la  plupart  de  ses  promenades  aboutissent  aux  «  eaux 
et  forêts  > ,  et  qu'il  aime  à  s'y  retremper  au  sortir  des 
classes.  Le  voilà  donc  couché  sur  les  bords  d'un  ruisseau , 
et  dans  cette  attitude  contemplative  et  paresseuse ,  il 
maudit  la  race  des  pillards. 

Qu'entend-il  par  là  ? 

«  Oh  !  quel  ennui  !  quel  ennui  de  les  voir  envelopper 
de  filets  les  ondulations  du  ruisseau ,  à  les  voir  attirer  le 
poisson  agile  hors  du  cristal  des  ondes  ! 

«  Oh  !  quel  ennui  de  voir  les  pharmaciens ,  aux  regards 
avides ,  se  baisser  et  cueillir,  sous  mes  yeux ,  à  ma  barbe , 
les  fleurs  des  prairies  et  mettre  au  pillage  les  plantas  de 
la  vaste  forêt. 

«  Oh  !  quel  ennui  !  lorsque  j'entends  retentir  le  cor  de 


(   122  ) 

chasse;  lorsque  j'enteuds  les  coups  de  fusil,  et  que  je 
vois  tomber  lièvres  et  perdrix ,  et  que  la  biche  et  le  cerf 
8*eufuient  suant  des  gouttas  de  sang. 

<0h!  quel  euuui  !  mais  quel  bonheur  que  vous,  mes 
ëtoiles  chéries,  vous  poursuiviez  votre  marche  bien  loin 
au-dessus  de  leurs  têtes;  car  volontiers Jls  mettraient  au 
pillage  le  ciel  même  !  » 

£t  cette  autre  inspiration  printanière  : 

«Les  boutons  enveloppent  encore  le  calice  et  le  sein 
des  fleurs.  Il  faut  que  Féclat  du  soleil  les  délivre...  La 
terre  elle  seule  no  le  peut ...  il  faut  que  le  ciel  donne  sa 
bénédiction  et  qu'il  brise  le  scellé  de  la  mort  par  Tattou- 
chement  d'un  saint  amour.  » 

La  partie  saillante  des  poésies  de  M.  Stœber  est  con- 
tenue dans  les  ballades ,  les  romances ,  les  légendes  alsa- 
ciennes. Au  pied  des  Vosges,  dans  les  vallées,  sur  les 
sommets,  dans  les  vieux  châteaux  et  jusqu'en  plaine,  le 
poëte  a  recueilli  de  la  bouche  du  peuple  les  souvenirs  lo- 
caux et  leur  a  prêté  une  forme  animée.  Dans  ces  produc- 
tions épiques,  il  reste  fidèle  à  son  talent  primitif;  il  est 
simple  ;  j'y  reconnais  le  genre  4'Uhlaud  ;  jamais  la  pompe 
et  l'exquise  élégance  de  la  ballade  ou  romance  de  Schiller. 

Il  se  complaît  plutôt  dans  les  indications  écourtées 
que  dans  les  développements.  Je  vais  plus  loin  ;  je  dirai 
que  les  développements,  lorsqu'il  s'y  livre,  ne  lui  réus- 
sissent qu'à  demi  ;  et,  à  ce  propos,  au  risque  de  blesser 
la  prédilection  personnelle  de  l'auteur,  je  suis  médiocre* 
ment  ému  de  ses  fantaisies  vinicolcs  et  nocturnes  dans  le 
château  de  Ilohkœuigsbourg.   M.  Stœber,  au  surplus, 


(  123  ) 

peut  se  passer  démon  assentiment;  bien  sûr,  il  a  pour  J ni 
l'estime  de  tous  les  dégustateurs  des  bons  crus  de  TAlsace. 

Je  ne  puis  quitter  ce  volume  de  poésies  sans  rappeler 
au  souvenir  de  mes  lecteurs  quelques-unes  des  publica- 
tions de  M.  Auguste  Stœber  ;  par  exemple ,  les  pages  char- 
mantes sur  Saltzmann ,  le  commensal  et  Tami  de  Goethe  ; 
la  description  du  canton  de  Kochersberg ,  celle  de  la  val- 
lée de  rill  ;  la  notice  sur  le?  diplomate  Pfeffel  ;  sur  Frédé- 
rique  de  Sessenheim  ;  sur  l'école  militaire  de  Colmar  '. 

M.  Stœber  n'a  pas  encore  atteint  Tâge  fâcheux  où  l'on 
ne  produit  plus. 

Je  ne  pense  pas  que  lui ,  que  son  frère  Adolphe ,  que 
son  ami  Otte  aient  dit  leur  dernier  mot.  Je  désire  vivre 
assez  longtemps  pour  souhaiter  encore  la  bienveinie  h 
toutes  les  productions  de  ce  groupe  de  chantres  alsaciens  ; 
cela  me  mènerait  peut-ctre  aussi  loin  que  si  j'étais  un 
membre  de  la  famille  de  Méthusalem.  L.  Spach. 


LES  INSTITUTIONS  COMMUNALES 
DU  WESTRICH». 

La  première  partie  de  cette  notice,  dont  l'auteur  a 
réuni  les  éléments  épars  à  l'aide  de  laborieuses  recher- 
ches, est  consacrée  à  l'étude  des  institutions  communales 
du  Westrich,  et  la  seconde  à  celles  de  Fénétrange  au 

1.  Cette  dernière  monographie  e&t  écrite  en  français. 

2.  Etude  sur  les  ingtitntions  communalm  du  We$trich  et  sur  le  livre  du 
Hngtiiwie  jour  de  Fénétrange,  par  M.  Louis  (de  Bcrtlieiming) ;  bro- 
chure in -Ho  de  M  p.  Nancif,  18«fi. 


(  124  ) 

XVII*  siècle.  L'auteur,  à  qui  les  récents  travaux  des 
Maurer ,  des  Burkard ,  des  Grimm ,  des  Mone  et  de  notre 
compatriote,  M.  Hauauer,  sur  les  institutions  colongères 
ne  sont  pas  inconnus,  établit  que  le  régime  colonger 
n'était  pas  circonscrit  à  l'Alsace ,  qu'il  avait  franchi  les 
Vosges  et  qu'il  s'était  étendu  dans  cette  contrée ,  arrosée 
par  la  Sarre,  et  «qui  n'était  ni  messine,  ni  lorraine,  ni 
alsatique  »  ;  il  en  a  retrouvé»  des  traces  dans  plusieurs 
localités ,  <  où  les  habitants  nommaient  le  maire  et  ren- 
daient la  justice  sans  l'assistance  d'aucun  seigneur»;  il 
trace  a  larges  traits ,  aussi  clairement  que  le  sujet  le  com- 
porte ,  l'organisation  des  campagnes  depuis  le  XIP  jus- 
qu'au XVIP  siècle,  sans  négliger  nulle  part  d'indiquer 
les  sources  auxquelles  il  a  été  puiser  les  matériaux  dont 
il  use  pour  composer  son  résumé  historique.  Après  avoir 
énuméré  les  charges,  les  corvées,  les  redevances  fixes 
en  argent,  blé ,  œufs,  poules,  et  auxquelles  les  colongers, 
fermiers,  villageois  et  tenanciers  de  lots  étaient  soumis, 
il  nous  conduit  à  l'afirauchisscment  des  communes  et  à 
l'abolition  de  la  servitude  ;  il  proteste  ensuite  contre  <  la 
«  fausse  érudition  du  XVIU®  siècle ,  qui  a  fait  grand  bruit 
«d'une  foule  de  légendes  apocryphes  contre  lesquelles 
<^  ou  ne  s'est  pas  assez  tenu  en  garde  et  qu'il  faut  exa- 
«  miner  avec  la  plus  grande  réserve  sous  peine  d'être  en- 
«  traîné  à  de  grossières  méprises.  Le  moyen  âge,  dit-il, 
«  a  eu  assez  de  misères  sans  qu'on  aille  le  gratifier  de 
«tous  les  ressorts  usés  du  mélodrame  :  les  malheureux 
«serfs  condamnés  à  battre  les  fossés  du  château  pour 
«  faire  cesser  les  coassements  des  grenouilles ,  etc.  » 


(  125  ) 

Ici  nous  nous  permettons  d'arrêter  l'auteur  et  de  lui 
faire  observer  que  cette  avilissante  et  bizarre  servitude 
existait  à  Steînbourg,  village  situe  près  de  Saverne  et 
appartenant  jadis  à  Tabbaye  d'Audlau.  Lorsque  Tabbesse 
se  rendait  dans  cette  localité ,  pour  y  tenir  les  plaids  an- 
naux ,  son  vassal ,  le  noble  de  Still ,  qui  tenait  d'elle  un 
verger  en  fief,  était  obligé  de  venir  battre  l'eau  de  l'étang 
voisin  pour  empêcher  le  bruit  des  grenouilles  la  nuit 
qu'elle  y  passait,  afin  qu'elle  pût  dormir  tranquillement. 
Le  registre  des  fiefs  (Lehenbuck)  de  l'abbaye ,  qui  remonte 
à  l'an  13  02  (Grandidier  le  cite  dans  son  Histoire  de  l'évê- 
ché  de  Strasbourg  *j,  contient  la  mention  suivante  au  su- 
jet de  cette  singulière  servitude  qui  peint  à  elle  seule 
l'état  d'abaissement  auquel  les  grands  seigneurs  et  les 
opulentes  abbayes  rédui£<aient  leurs  vassaux  :  Krafft  vmi 
Still  isi  man  von  dcm  Domgarten  zu  Steingewirck ,  dannen- 
von  sol  er  diefrosche  sweigeti,  magen,  so  cin  eptischin  do 
ist.  Ce  texte  est  tellement  clair  qu'il  n'a  pas  besoin  de 
commentaire.  Au  reste  ,  l'existence  de  cette  servitude 
était  une  réalité  constatée  par  les  Grimm  et  les  Maurer, 
ces  savants  dont  toute  l'Allemagne  reconnaît  l'autorité**, 
l'éminent  publiciste  d'Erlaugen  n'y  voit  qu'un  hommage 
symbolique  que  les  vassaux  et  les  serfs  rendaient  à  leur 
seigneur  ^. 

Après  avoir  exposé  l'origine  et  l'ensemble  des  institu- 


1.  Œuvres  inédites ,  éditées  par  M.  Lieblin ,  t.  I,  p.  267. 

2.  Grimm's  Weitthûmtr,  11 ,  725.  Voii  Maurer,  Qeêchichtt  der  Frohn- 
hC/e,  3,261. 

3.  Von  Maurer,  Und. ,  3  ,  30G. 


(  12«  ) 

tions  colongeros  auxquelles  des  rëvolutions  successives 
firent  subir  de  nombreuses  modifications  qui  les  dénatu- 
rèrent insensiblement ,  M.  Benoit  nous  fait  connaître  l'or- 
ganisation de  la  ville  de  Fiustîngen,  dont  le  nom  allemand 
a  cto  transformé  par  les  Français  en  celui  de  Fénétrange, 
comme  s'il  dérivait  de  fenêtre*. 

Cette  ville ,  dont  Ton  trouve  pour  la  première  fois  le 
nom  dans  un  titre  de  1070,  eii  elle  est  appelée  Filùtin- 
gis  ',  doit  sa  naissance  à  un  château  bâti  sur  l'emplace- 
ment qu'elle  occupe  et  autour  duquel  se  sont  successive- 
ment élevées  des  habitations;  elle  a  donné  son  nomades 
dynastes  qui  tenaient  un  rang  distingué  parmi  les  sei- 
gneurs du  Westrich  ;  elle  était  le  chef-lieu  d'une  baron* 
nie  «isolée  entre  l'Alsace  et  la  Lorraine  par  son  titre 
d'archimaréchaussée  »  et  qui  jouissait  de  la  pleine  supé- 
riorité territoriale  et  de  toutes  les  prérogatives  d'un  État 
de  l'empire;  ses  possesseurs  avaient  siège  et  sufi&age 
aux  diètes,  et  les  sentences  de  la  justice  locale  pouvaient 
être  déférées  par  la  voie  de  l'appel  à  la  Chambre  impé- 
riale de  Spire  ^. 

Après  l'extinction  de  la  race  mâle  des  dynastes  de 
Fénétrange,  elle  fut  possédée  par  différents  seigneurs 
qui  en  étaient  simultanément  propriétaires  et  que  les 
troubles  religieux  qui  agitaient  le  XVI*  siècle  ne  tardè- 
rent pas  à  rendre  ennemis  :  c'étaient  les  rhingraves ,  les 
princes  de  Salm,  les  comtes  de  Croy-Havré,  les  Bayer 


1.  Mono,  Crgeachichte  de»  badischen  Landes,  t.  II,  p.  148. 

2.  51.  Lepagc,  les  Communes  de  la  Meurthe,  t.  I,  p.  339. 

3.  8prcnger ,  Lncerna  statua  imperii,  p.  413. 


(   127   ; 

de  Boppart  ;  k  ceux-ci  succédèrent  les  nobles  de  Rath- 
sambausen  zum  Stein,  qui  eurent  pour  béritiers  les 
Landsperg. 

Au  commencement  du  XVII'  siècle,  la  baronnic  de 
Fénétrange  était  divisée  en  quatre  seigneuries  :  1*  celle 
du  Col-de-Cygne ,  ou  Schwanenhah ;  2"  celle  de  la  Tête- 
de-Braque,  ou  Brakenkopf  ;  3°  celle  de  Geroldseck;  et 
4°  la  Seigneurie  commune. 

La  seigneurie  de  Scbwanenbals  appartenait  aux  rbin- 
graves  et  était,  selon  toutes  les  probabilités,  ainsi  dénom- 
tnëe  du  col  de  cygne  que  ses  seigneurs  portaient  pour 
cimier  ;  celle  de  Brakenkopf  appartenait  aux  princes  de 
Croy-Havré  et  tenait  son  nom  de  la  tête  de  braque  qui 
ornait  le  beaume  de  ces  princes  ;  la  seigneurie  de  Ge- 
roldseck ,  dont  une  part  très  -  minime  appartenait  aux 
Landsperg,  était  ainsi  appelée  du  cbâteau  de  ce  nom 
qui  8*élevait  sur  le  bord  de  la  Sari'C,  au  lerritoire  de 
Niederstiuzel  ;  la  Seigneurie  commune ,  dans  laquelle 
était  comprise  la  ville  de  Fénétrange ,  resta  indivise  entre 
les  divers  seigneurs  comparsonnicrs.  Tel  était  l'état  po- 
litique de  la  terre  de  Fénétrange ,  où  la  religion  protes- 
tante avait  été  introduite  par  les  rbingraves  vers  l'an  1 505  V 

M  Benoit  nous  fait  connaître,  dans  la  seconde  partie 
de  son  travail,  le  mécanisme  administratif  de  la  ville  de 
Fénétrange  qui,  à  l'instar  des  villes  libres  d'Allemagne, 
avait  un  magistrat  électif  chargé  à  la  fois  de  l'administra- 
tion de  la  commune  et  de  l'administration  de  la  justice  : 


1.  M.  Lcpage,  fes  Communes  de  la  Meurlhe,  t.  I,  {i.  34f). 


(  128  ) 

il  nous  montre  l'antagonisme  des  divers  agents  du  pou- 
voir seigneurial  que  la  religion  divisait  et  <  qui  appor- 
taient au  sein  du  conseil  les  haines  de  leurs  maîtres  et 
leurs  jalousies  personnelles  » .  Les  élections  avaient  ordi- 
nairement lieu  le  vingtième  jour,  c'est-à-dire  le  13  jan- 
vier, qui  était  ainsi  nommé,  parce  que  Tannée  commen- 
çait jadis  à  Noël  *  ;  c'est  pour  cette  raison  que  le  registre 
«  relatant  tous  les  ans ,  de  1599  à  1 726 ,  le  nom  des  fonc- 

<  tionnaires  précédés  de  Tindication  de  la  charge  qu'ils 
«  avaient  à  remplir  » ,  est  appelé  par  M.  Benoit  le  livre 
du  vingtième  jour^.  Le  seul  personnage  remarquable 
dont  le  nom  soit  inscrit  sur  les  pages  de  cette  espèce  de 
nobiliaire  démocratique ,  c'est  celui  du  bailli  Môschcrosch 
«  que  les  hasards  d'une  vie  agitée  avaient  fait  parvenir 
«  aux  fonctions  d'édile  de  Fénétrauge  »  et  qui  se  fit  con- 
naitre  dans  la  suite  par  ses  compositions  littéraires.  L'au- 
teur trace  <  resquisi»e  de  la  physionomie  particulière  de 

<  chacun  des  fonctionnaires  municipaux  depuis  ceux  d'un 
«  ordre  supérieur  jusqu'aux  agents  subalternes  »  et  nous 
fait  iissister  à  la  déchéance  politique  de  la  ville  de  Féné- 
trauge. c  La  transformation ,  dit- il ,  qui  devait  faire  d'une 
c  viiie  libre  de  l'empire  germanique  une  cité  lorraine ,  ne 

<  s'opéra  pas  sans  des  secousses  violentes  qui  préparèrent 


1.  Haltaus,  Calendar.  med.  avi. 

2.  Il  existe  do  Bomblablos  registres  dans  les  archives  de  presque 
tontes  les  Tilles  d'Alsace  ;  les  greffiers  y  inscrivaient ,  avec  plas  ou 
moin»  d'exactitude  y  au  commencement  de  chaque  année»  le  nom  des 
bourgeois  qui  venaient  d'être  appelés  aux  diverses  charges  oommn- 
ualcs  ;  à  Saverne,  ce  registre  remonte  à  l'an  1591,  il  est  intitulé: 
ASmpler-Betetzung. 


(  129  ) 
«  la  réunion  du  pays  à  la  France.  »  M.  Benoit  ne  m  Bcrait- 
il  pas  trompe  en  donnant  à  Fénétrange  la  qualification 
de  ville  libre  de  Tempire  germanique  ?  Nqus  le  croyons  ; 
cette  ville  ne  sut  jamais  gagner  le  droit  d'une  commune 
libre ,  conquérir  Fautonomic  ou  le  droit  de  se  gouverner 
elle-même  et  se  donner  une  administration  indépendante  ; 
elle  resta  toujours  une  ville  seigneuriale  ou  médiate ,  qui 
avait,  il  est  vrai,  quelques  institutions  démocratiques, 
mais  qui  ne  sut  jamais  s'afiranchir  entièrement  des  liens 
de  la  féodalité. 

L'auteur  nous  apprend  que,  à  la  veille  de  la  Révolution, 
en  1785,  le  duc  et  la  duchesse  de  Polignac,  qui  tenaient 
la  terre  de  Fénétrange  de  la  libéralité  du  roi  Louis  XYI', 
ont  sollicité  du  conseil  d*£tat  le  rétablissement  de  la 
vieille  institution  du  plaid  annal ,  afin  de  faire  cesser  Ta- 
narchie,  l'impunité  des  contraventions  rurales,  etc. 

M.  Benoît  a  joint  à  cette  remarquable  étude  sur  les 
institutions  communales  du  Westrich  un  appendice  où 
se  trouvent  réunies  la  description  du  sceau  de  Féné- 
trange', des  notes  étymologiques  et  les  preuves  à  l'ap- 
pui. En  rendant  hommage  à  l'érudition  de  l'auteur,  nous 
souhaitons  à  son  substantiel  opuscule,  de  ce  côté- ci  des 
Vosges ,  le  même  succès  que  celui  qu^il  a  obtenu  dans  le 
département  de  la  Meurthe.  D.  F. 


1.  Louis  concéda,  par  arrêt  da  cousell  d'état  du  4  Juin  1782,  ù 
titre  d'aliénation  ,  la  baronnie  de  Fénétrange  au  duc  et  à  la  duchoue 
de  Polignac,  bous  la  réserve  de  cortalnn  droits,  moyennant  lasomme 
de  1,200,000  livre»  ;  cette  concession  fut  vivemout  attaquée  ,  on  se  le 
rappelle ,  après  la  révolution  do  1830,  par  le  National  de  cette  époque. 

2.  La' ville  de  Fénétrange  porte  d'axur  i  une  fasce  d'argent. 


(  180  ) 

MÉMOIRES  DE  FEUX  FLATTER. 

Les  hommes  de  goût  n'ont  pas  oublié  Taccueil  fait  aux 
Mémoires  de  Thomas  Flatter,  traduits  et  imprimés  par 
M.  Fick.  C'était  le  premier  de  ces  chcfe-d'œuvre  typo- 
graphiques qui  dépassait  le  petit  cercle  de  happy  few 
pour  lesquels  seuls  M.  Fick  semble  avoir,  jusqu*alors, 
fait  gémir  ses  presses.  U  se  trouva  aussi  que  ce  merveil- 
leux habit  couvrait  une  des  plus  intéressantes  autobiogra- 
phies qui  puissent  se  lire.  Ce  n*est  pas  sans  une  secrète 
complaisance  que  Fauteur  de  cette  note  se  souvient  de 
cet  écrit,  qui  a  été  Tune  des  séductions  de  sa  jeunesse, 
et  que,  en  1847,  il  a  fait  connaître  en  partie  aux  lec- 
teurs d*un  petit  journal  d'Alsace.  Ce  sont  ces  extraits 
qui,  sous  le  titre  de:  l<i  Vit  éCun  savant  au  XVP  siècle, 
sont  devenus  une  plaquette  de  VI -23  pages,  tirée  à 
36  exemplaires  sans  plus ,  quoique  non  numérotés  à  la 
presse,  que  le  Bibliogra;yhe  réclamait  naguère  à  tous  les 
échos  d'alentour. 

M.  Fick  vient  de  donner  une  suite  à  ce  volume  en 
publiant  les  Mémoires  du  fils  de  Thomas  Flatter,  traduits 
par  lui  avec  non  moins  de  bonheur  que  les  Mémoires  du 
père.  Livre  de  bonne  foi,  confession  naïve,  cette  se- 
conde autobiographie  n'ofire  plus  le  tableau  de  ce  rude 
combat  contre  la  misère  et  Tignorance  qui  jette  un  si 
grand  jour  sur  la  société  allemande  du  XVI"  siècle.  Nous 


1.  Oenive,  imprimerie  Jule*  Gii^^-Fick,  1866;  in-8-,  XVI-148  p.,  titre 
encAdré ,  portrait  gravé  en  bois. 


(  131  ) 

avons  affaire  ici  presque  à  un  fils  de  famille  qui  n'ignore 
pas  la  gêne,  mais  qui  ents-e  dans  la  carrière  soutenu  et 
guidé  par  son  père.  Dès  le  premier  moment ,  sa  vie  a  un 
but;  il  étudie  les  lettres  à  Bâie,  la  médecine  à  Mont- 
pellier, revient  dans  sa  patrie  pour  le  couronnement  de 
son  éducation,  cVst-à-dire  pour  prendre  le  bonnet  de 
docteur  et  se  marier ,  en  attendant  le  succès  qui  ne  tarde 
pas  à  venir.  Ce  sont  les  sérieuses  années  d'apprentissage 
et  d'amour  d'une  honnête  et  riche  nature,  et  quoique 
moins  animées  que  les  récits  du  père,  il  n'y  a  pas  de 
plus  saine  lecture  que  ces  pages  où  se  révèlent  avec  tant 
de  vérité  les  mœurs  simples  et  austères  de  nos  aïeux. 
Dans  ses  vieux  ans,  quand  la  fortune  est  venue,  mais, 
hélas!  sans  la  famille,  l'auteur  charme  ses  lobirs  en  se 
retraçant  à  lui-même  les  impressions  de  sa  jeunesse. 

La  traduction  est ,  je  le  répète ,  faite  de  main  de  maître. 
Elle  suit  avec  une  rare  flexibilité  l'original  allemand, 
qu'on  devine ,  qu'on  entrevoit  sous  le  réseau  transparent 
d'un  français  un  peu  archaïque,  quoique  sans  affecta- 
tion. Que  M.  Fick  me  permette  cependant  une  petite 
chicane.  Félix  Flatter  rapporte ,  p.  84 ,  que  les  convives 
qui  assistèrent  à  ses  noces  apprécièrent  fort  le  mérite 
d'un  certain  vin  de  Rangen  qu'on  leur  servit.  Dans  une 
de  ses  notes,  p.  137 ,  le  traducteur  fait  ce  vin  originaire 
du  village  de  Rangen,  près  de  Saveme.  Ce  n'est  pas  du 
village  qu'il  s'agit,  mais  de  la  côte  de  Rangen,  à  Thann. 
Puisse  M.  Fick  me  pardonner  cette  querelle  d'Alsacien  ! 

X.  M. 


(  132  ) 

M.  Paul  Rîstclhubcr,  homme  do  lettres,  ancien  colla- 
borateur (lu  Biblioffraphe  alsacien,  «autour  d'une  thèse 
de  doctorat  es  lettres 9,  etc.,  etc.,  nous  a  adressé,  par 
ministère  d'huissier ,  l'acte  suivant  : 

(7Vm6r«  50  c)  ACTE  EN  RÉPONSE. 

L'an  mil  huit  cent  .soixante-six,  lo  vingt-six  ddcembro; 

A  1a  reqilôto  de  M.  Paul  Ristelhuber,  homme  de  lettres,  domi- 
cilié à  Strasbourg, 

Jo  soussigné  Antoine  Ichter,  huissier  audiencior  du  tribunal 
civil  séant  à  Strasbourg,  y  demeurant,  rue  des  Juifs,  il,  ai  signiflc 

et  déclaré  au  sieur  Mehl, domicilié  à  Strasbourg,  en 

son  domicile,  où  étant  J'ai  parlé  à  sa  personne , 

Que  lo  requérant,  en  réponse  à  une  note  du  journal  dit  ie  Bi- 
bliographe et  pour  l'édification  de  quelques  lecteurs  étrangers  à 
la  ville,  se  fait  un  devoir  de  maintenir  quMl  a  été  fondateur  ou 
rédacteur  on  chef,  ou  directeur  du  journal  eu  question,  et  il  s'ap- 
puie sur  les  sept  raisons  suivantes: 

l«  Qu'il  a  fourni  lo  titre ,  auquel  il  n'a  pas  renoncé  ; 

«o  Qu'il  a  corrigé  la  devise  qui  lui  avait  été  présentée  par  lo 
propriétaire  ainsi:  Nobts  elamicorum  (sic);  qu'il  a  aussi  corrigé 
les  épreuves  et  corrigé  certaines  élucubrations  du  propriétaire, 
notamment  celle  du  tome  I,  page  132,  où  le  propriétaire  se  désigne 
simplement  sous  le  nom  d'un  collaborateur; 

8«  Qu'il  a  fourni  l'avis -prospectus  ; 

4"  Qu'il  a  fourni  une  foule  d'articles,  petits  ou  grands,  signés 
de  son  nom  ou  de  ses  initiales,  ou  non  signés,  alors  que  les  loi* 
tiales  du  propriétaire  n'apparaissent  pour  la  première  fois  que 
tome  II ,  page  298  ; 

50  Qu'il  a  correspondu  au  nom  du  journal  avec  MM.  Coste, 
Kirschleger,  Fischer,  Mossmann,  etc.  ; 

6«  Qu'il  lui  était  loisible,  dans  l'origine,  do  faire  mettre  son 
adresse  sur  le  journal,  et  celle  qui  fut  mise  ne  concernait  que 
Va<lmi7iistraHon  ; 

70  Que  la  qualification  dont  s'agit  ne  lui  est  contestée  que  de- 
puis ({u'il  a  cessé  un  travail  dont  il  ne  recueillait  point  de  fruit 
moral ,  tout  en  risquant  de  partager  la  responsabilité  de  pointes 
qui  n'étaient  pas  de  son  goût. 

J'ai,  en  conséquence,  sommé  le  requis  de  faire  insérer  le  présent 
acte  dans  le  plus  prochain  numéro  du  journal  en  question. 

Pour  que  lo  requis  n'en  ignore,  je  lui  ai  remis  cette  copie. 

Coût:  cinq  francs  cinquante-cinq  centimes. 

Signé  :  UUITEL.HUBBB. 

Signé  :  ICHTEK. 


(  133  ) 

LE  FACTUW  DE  M.  RISTELHUBER. 

Nous  devons  une  réponse  à  ce  factnm.  La  voici  : 
Nous  maintenons,  dans  toute  sa  teneur,  notre  note 
publiée  dans  le  précédent  numéro  ,  c*est  -  à  -  dire  que 
M.  Ristelhuber  u'a  jamais  été  ni  le  fondateur,  ni  le  direc- 
teur, ni  le  rédacteur  en  chef  du  Bibliographe  alsacien.  A 
cette  déclaration,  nous  lyouterons  qu'il  n'a  pas  fourni  le 
titre,  qu'il  n'a  jamais  donné  aucun  bon  à  tirer,  qu'il  ne 
lui  a  jamais  été  loisible  de  faire  mettre  son  adresse  sur 
le  journal,  qu'il  n'a  jamais  exercé,  ni  pu  exercer,  dans 
aucune  circonstance  «  depuis  la  création  de  cette  feuille , 
aucune  espèce  d'autorité  ni  dans  la  rédaction,  ni  dans 
l'administration  du  recueil,  et,  par  conséquent,  que  ja- 
mais il  n'a  eu  qualité  pour  correspondre,  au  nom  du  jour- 
nal,  avec  les  personnes  dénommées  dans  sa  sommation. 

Nous  avions  promis  à  M.  Ristelhuber,  avec  lequel  nous 
étions  alors  trop  lié  et  au  désintéressement  duquel  nous 
avions  cru ,  la  moitié  des  bénéfices  de  l'entreprise  pour 
sa  collaboration  ;  mais  au  lieu  de  bénéfices ,  il  7  a  eu  un 
déficit  que  du  reste  nous  avons  supporté  seul.  Des  béné- 
fices! c'est  là,  sans  doute,  «ce  fruit  moral»  qui  a  fait 
défaut  à  notre  collaborateur.  Le  Bibliographe  alsacien  a 
regretté  ce  résultat ,  tout  comme  il  regrette  les  frais  de 
4'assignation  que  M.  Ristelhuber  a  dû  débourser  ;  il  eût 
inséré  sa  réclamation  alors  même  qu'il  la  lui  eût  adressée 
sur  papier  libre.  Puisse  cette  nouvelle  ne  pas  trop  affli- 
ger notre  ancien  collaborateur! 

Quant  «à  la  responsabilité  de  pointes  qui  n'étaient 


(  134  ) 

pas  de  son  goût  » ,  nous  avouons  n'avoir  pas  bien  saisi 
le  sens  de  cette  phrase.  Le  Bibliographe  alsacien  possède 
dans  ses  cartons  certain  article  dirigé  contre  un  rédac- 
teur de  la  Revue  catholique  d'Alsace,  qu'il  s'est  formelle- 
ment refusé  d'insérer  à  cause  de  sa  forme  grossière  et 
inconvenante,  malgré  les  vives  instances  de  l'auteur 
M.  Paul  Bistelhuber. 

Beste  l'alliance  ridicule  d'un  génitif  avec  un  datif  qui 
n*a  jamais  existé  que  dans  l'imagination  maladive  et  ai- 
grie de  l'auteur  des  Rhythmes  et  refrains.  Au  surplus,  ces 
détails  ne  sauraient  intéresser  nos  lecteurs,  à  moins  toute- 
fois que  notre  poëte  n'ait  tenu,  *pour  l'édification  de  quel- 
ques lecteurs  étrangers  à  la  ville  » ,  à  prouver  que  si  le 
ridicule  tue  en  France ,  il  n'est  pas  encore  complètement 
mort.  Nous  souhaitons  qu'il  se  remette,  il  est  assez  jeune 
pour  y  parvenir.  Enfin,  pour  terminer  cette  réponse  déjà 
trop  longue,  nous  dirons  que,  si  M.  Bistelhuber  a  fourni , 
dans  l'origine ,  d'excellents  articles  à  notre  petite  gazette, 
il  vient  de  lui  en  adresser  un  bien  mauvais.  Ses  anciens 
lecteurs  étaient  en  droit  d'exiger  mieux  de  «  Vautew  d'une 
thèse  de  doctorat  es  lettres  > ,  quoique  non  docteur. 

M.  Bistelhuber  a-t-il  voulu  justifier  la  décision  de  ses 
juges  ?  Nous  ne  le  pensons  pas  ;  mais ,  dans  tous  les  cas , 
il  a  tenu  à  prouver,  une  fois  de  plus  (on  se  rappelle  ses 
précédentes  réclamations  au  Figaro,  k\& Bévue  de  Paris* 
et  à  V Événement) ,  c  qu'on  peut  être  aussi  mal  inspiré  en 
prose  qu'en  vers  » .  Chables  Mehl. 


1.  Voir  IVL  Revue  de  Parié ,  tomo  VII}  page  288.  —  Aa  moins  nous 
eitoni  noi  sonrees. 


(  185  ) 

VARIÉTÉS. 


A  la  liste  des  livres  imprimés  à  Haguenau  au  commence- 
ment du  XVl»  siècle ,  liste  établie  par  Schœpflin  dans  ses 
Vindiciœ  Typographicœ,  cap.  XI,  et  complétée,  en  partie, 
par  M.  Ristelhuber,  dans  sa  nouvelle  édition  de  Baquol 
{FàIs.  anc.  et  mod.,  p.  169),  je  puis  ajouter  les  deux  ouvrages 
suivants  : 

l»  Vocabularius  Gemma  \  gemmarû.  Quia  per  in  \  sertio- 
nem  multorum  vo  \  cabularû  emendatus  est  \  ideo  merito 
Gemma  gé^  marû  appellatur. 

Gevocabulaire  latin -allemand,  dont  les  mots  sont  classés 
par  ordre  alphabétique,  est  imprimé  sur  deux  colonnes, 
format  petit  in-4<>;  les  feuillets  sont  comptés  par  alphabets; 
la  dernière  indication  porte  E  5.  A  la  fin  du  volume  se  trou- 
vent des  «  Régule  iuris  ex  Sexto  decre  •  ;  puis  viennent  les 
mots:  Vocabulari  \  us  Géma  getnarû  diligêtêr  renissu^  et 
ca  I  stigat»  impssusq  i  impiali  oppido  Ha  \  genaw  p  industriû 
Henricû  Gran  inibi  |  incolâ,  impensis  ac  sumptibs  circû- 
specti  I  viri  archibibliopole  Joannis  JRynmâde  Oringaw  finit 
féliciter.  Anno  virgi  \  nei  partus.  1507.  iiij.  die  mêss  Augusti. 
L'exemplaire  que  je  possède  appartenait  d'abord  au  couvent 
de  Beyharting,  en  Prusse,  et  en  dernier  lieu  au  célèbre 
philologue  allemand  Heyse. 

2®  Defensio  Christianorum  de  cruce,  id  est.  Luther ano- 
rum.  Cum  pia  admonitione  T.  Thomœ  Murnar,  lutheromas- 
tigis,  etc.  Haganoia,  1520,  4®.  Je  ne  connais  que  le  litre  de 
ce  livre  ;  il  est  probablement  sorti  des  presses  de  Thomas 
Anshelm.  Aug.  St. 

Un  ami  de  Gotha,  M.  Ad.  Bube,  directeur  du  musée  du- 
cal, vient  de  me  communiquer  quelques  données,  encore 
inconnues,  sur  le  célèbre  Baron  Grimm,  mort  à  Gotha,  le 


(  136  ) 

19  (lécembro  1807  ot  enterré  ù  Siebloben,  village  situé  ù  une 
dcmi-lioue  de  cette  ville,  et  où  Grimm  possédait  une  maison 
de  campagne.  Cette  villa  appartient  aujourd'hui  à  l'auteur 
do  l'excellent  roman  «5o//  und  Haben*  (Doit  et  Avoir), 
M.  Freytag,  qui  vient  do  faire  restaurer  à  ses  frais  la  tombe 
délabrée  de  l'ôminent  critique  et  littérateur.  Les  archives 
ducales  do  Gotha  conservent  encore  un  grand  nombre  de 
lettres  inédites  du  baron  Grimm,  ainsi  que  plusieurs  volumes 
do  ses  Bulletins  littéraires  y  également  inédits.    Aug.  St. 


VKf 


Je  possède,  depuis  quelques  années,  un  exemplaire  incom- 
plet, car  il  y  manque  les  jjages  5  à  12,  d'un  alsatique  inconnu 
à  M.  CF.  Heitz, notre  bibliophile  alsacien.  En  voici  le  titre: 

Der  I  Paraden-Platz  |  in  \  Straszburg ,  \  oder  |  Der  be- 
kehrte  Schwelger.  |  Ein  Original-  Lustspiel  in  ô  Aufzûgen, 
von  Philipp  Melk.  1789,  78  p.  petit  in-S». 

Cette  comédie,  écrite  en  prose,  me  semble  procéder  de 
l'un  des  membres  de  la  Société  littéraire  de  l'Aktuar  Salz- 
mann;  elle  rappelle,  quant  au  style,  certaines  pièces  du 
malheureux  Lenz.  Quel  en  est  l'auteur?  le  nom  de  Pfielk  lu 
h  rebours  donnerait  Klein.  Notre  compatriote,  l'excellent 
libraire  J.  Noiriel,  croit  en  posséder  également  un  exem- 
plaire, mais  il  n'a  pu  le  retrouver  jusqu'à  ce  jour. 

AuG.  St. 

*% 

Une  intéressante  et  très-originale  publication  alsacienne 
vient  de  disparaître  après  onze  années  d'existence.  Tous  les 
amis  de  la  littérature  alsacienne  regrettent  sincèrement  la 
perte  du  Elsœssisches  Samstagsblatt ,  un  recueil  qui  repré- 
sentait si  bien  l'un  des  principaux  côtés  du  mouvement  in- 
tellectuel de  notre  province.  Puisse  cette  feuille,  que  M.  Fréd. 
Otte  a  dirigée  avec  tant  de  sollicitude,  renaître  bientôt! 


La  Bibliographie  «Isatique  paraîtra  dans  le  prochain  namén>. 


Fabrique  de  Niederwiller. 


PLATEAU  EN  FAÏENCE  POLVCHRÔHE. 


NomAko8  7-8  ■DCCCLIVM  Mars-Mai 

LE 

BIBLIOGRAPHE  ALSACIEN 


GAZETTE 

LITTÉRAIRE,  HISTORIQUE,  ARTISTIQUE 


ANCIENNES  INDUSTRIES  D'ALSACE 
ET  DE  LORRAINE». 


Manufactures  de  porcelaine  et  de  faïence. 


I. 
NIDERWILLER. 

(SUITB.) 

Lemire  n^a  laissé  que  peu  de  traces  de  son  passage 
dans  les  usines  de  Lunéyille ,  mais  il  a  beaucoup  travaillé 
pour  celles  de  Niderwiller.  C'est  là  qu'il  exécuta  ses  meil- 
leurs modèles,  dont  quelques-uns  étaient  de  dimensions 
peu  ordinaires,  et  qu'il  reproduisit  la  Vénus  accroupie 
dans  une  proportion  qui  est  au-dessus  de  demi -nature. 


1.  Voy.  le  Bibliographe  alsacien ,  2«  année,  p.  877;  3*  année,  p.  1 , 
29 ,  89 ,  133 ,  169  et  253  ;  et  4<'  année ,  p.  7  et  61. 

C'est  grâce  à  l'obligeance  de  M.  le  baron  Le  Bel,  un  do  nos  collec- 
tionnears  les  pluë  entendus  en  matière  de  céramique,  que  nous  avons 
pu  terminer  la  publication  de  cette  intéressante  monographie.    C.  M. 


(  138  ) 

Tout  nous  fait  présumer  que  Lemire  est  également 
Tauteiir  d'un  fort  beau  groupe  allégorique  en  porcelaine 
qui  se  trouve  aujourd'hui  au  musée  de  Colmar  ',  et  qui , 
d'après  la  tradition ,  aurait  été  commandé  par  la  ville  de 
Strasbourg  pour  être  placé  dans  la  chambre  à  coucher 
de  Tarchiduchesse  d'Autriche ,  lorsqu'elle  passa  à  Stras- 
bourg, le  7  mai  1770,  pour  épouser  le  Dauphin,  plus 
tard  Louis  XVI. 

Lemire  donnait  une  partie  de  son  temps  à  la  direction 
des  travaux  artistiques  de  la  manufacture;  en  outre,  il 
avait  fondé  une  école  de  dessin  et  de  modelage  pour  les 
ouvriers.  Aussi  le  sieur  Lanfrey  put -il,  grâce  à  cette 
active  et  intelligente  collaboration ,  maintenir  la  réputa- 
tion de  ses  produits  et  résister  à  la  criée  qui ,  à  la  fin  du 


1.  En  effet,  il  existe  au  musée  de  Colmar  an  délicieux  groupe 
allégorique  ayant  trait  au  mariage  de  Louis  XVI  et  de  Marie-Antoi- 
nette. 

Ce  groupe  représente  un  autel  triangulaire  dont  la  partie  de  devant 
porte  en  lettres  d'or  l'inscription  :  •  Cara  Deûm  SohoUê  >.  Sur  cet  an- 
tel  sont  placés  depx  écussons  portant  l'un  les  armes  du  dauphin  , 
l'antre  celles  d'Autriche  et  de  Lorraine. 

A  gauche  est  un  génie  ailé  debout,  couronné  de  fleuri,  tenant  de 
la  main  droite  le  flambeau  de  l'hyménéo  entre  les  deux  écussons 
qu'il  semble  éclairer  et  qu'il  enlace  de  la  main  gauche  d'une  guir* 
lande  de  fleurs ,  ainsi  que  l'autel.  Au  bas  gît  une  branche  de  rosier 
arec  un  bouton ,  et  un  peu  plus  loin  une  rose  à  moitié  épanouie  ar- 
rachée de  sa  tige.  Ce  groupe  ne  porte  ni  signature,  ni  estampille,  ni 
marque  qui  puisse  en  indiquer  l'origine.  Il  a  été  offert  au  musée  par 
Mm*  veuve  Boillot ,  en  1861. 

Nous  transcrivons  le  billet  dont  la  donatrice  avait  accompagné  cet 
objet,  t  Ce  monument  a  été  fait  à  la  main  exprès  pour  la  reine  Marie- 
Antoinette;  il  était  posé  dans  sa  chambre  à  coucher,  an  palais,  à 


(  139  ) 

dernier  siècle,  a  emporté  tant  d'établissements  de  ce 
genre.  Lemire  resta  à  Niderwiller  jusqu'en  1806  ou 
1808.  Il  vint  alors  se  fixer  à  Paris.  A  cette  époque ,  en 
effet,  un  artiste  de  cette  valeur  n'était  plus  à  sa  place 
dans  les  manufactures  lorraines ,  envahies  par  la  fabrica- 
tion de  la  terre  de  pipe,  et  où,  d'ailleurs,  les  modèles 
et  sujets  de  fantaisie  abondaient  depuis  la  dispersion  des 
moules  de  Cyfflé. 

A  partir  de  cette  date,  Lemire  ne  s'occupe  plus  que 
de  sculpture.  Il  prit  part  à  tous  les  Salons  jusqu'en  1819. 
Pour  ses  débuts,  il  produisit  une  statue  de  berger  qui 
lui  valut  une  médaille  d'encouragement  (1808).  La  gra- 
vure publiée  dans  les  Annales  de  Landon  peut  donner 
une  idée  suffisante  de  ce  talent  simple  et  distingué. 

En   1810,  il  expose  ¥  Amour  mettant  une  corde  à  son 


Strasbourg;  ,  quand  elle  a  passé  comme  dauphine ,  pour  épouser 
LouiM  XVI.  Pendant  la  grande  Révolution ,  ce  monument  est  resté 
caché  dans  une  cave,  et,  en  1824,  M.  Raspieler  (le  célèbre  avocat) 
en  a  fait  cadeau  à  mon  mari,  M.  Boillot,  professeur  do  dessin  au 
coUégo  de  Colmar,  et  moi,  à  mon  tour,  je  l'ai  ofifort,  par  reconnais- 
sance,  à  la  ville  de  Colmar,  en  décembre  1861.  • 

Au  verso  de  ce  billet  se  trouvent  les  mots  suivants  :  *  Lemire ,  sculp- 
teur  à  la  fabrique  de  porcelaine  de  Niderwiller. ■ 

M.  Taiuturier  m'écrivait  peu  de  Jours  avant  va  mort  : 

•  Il  m'importe  de  savoir  ce  qu'il  y  a  de  vrai  dans  cette  tradition,  et 
surtout  de  connaître  l'auteur  du  sujet  qui ,  je  vous  le  répète ,  est  d'une 
admirable  exécution.  Je  ne  crois  que  Lemice  capable  d'exécuter  une 
oeuvre  aussi  réussie.  > 

Malgré  toutes  nos  invei<tigatiuns,  nous  n'avons  rien  pu  découvrir 
concernant  cet  objet;  la  ville  de  Strasbourg  l'a-t-elle  réellement  fait 
faire  pour  cette  circonstance  ?  Comment  M.  Raspieler  l'a-t-il  eu  en  sa 
possession  ?  C.  Mbhl. 


(  140  ) 

arc,  statue  en  marbre  que  Ton  peut  voir  dans  les  gale- 
ries de  la  sculpture  moderne  au  Louvre  ; 

Puis,  en  1812,  le  Génie  de  la  Poésie  chantant  et  s*ac- 
compaguaut  de  sa  lyre  *, 

En  1814,  un  Jeune  Berger  méditant  un  air  champêtre, 
et  un  bas-relief  allégorique  pour  le  tombeau  de  M^^Belloc. 

En  1817,  V Innocence,  statue  en  marbre  exécutée  pour 
le  ministère  de  Tintérieur  ; 

Enfin,  en  1819,  un  enfant  de  grandeur  naturelle. 

Lemire  eut  un  fils ,  André  Sauvage ,  dit  Lcmire ,  né , 
en  1773,  à  Lunéville,  et  qui  fut  un  peintre  d'histoire 
distingué.  Il  remporta  deux  médailles  de  l'®  classe  aux 
Expositions  de  1806  et  1808.  La  femme  d'André  et  son 
élève ,  M""  Sophie  Lemire ,  née  Bruisholtz ,  a  laissé  de 
très-jolis  tableaux  de  genre  qui  lui  ont  valu  plusieurs 
récompenses  aux  Expositions ,  notamment  une  médaille 
de  2*  classe  au  Salon  de  1812. 

Après  la  mort  du  comte  Custine ,  Lanfrey  conserva  la 
direction  de  l'usine,  dont  il  devint  définitivement  pro- 
priétaire lors  de  l'adjudication  qui  eut  lieu  au  profit  de 
la  nation  et  des  créanciers  du  général ,  le  25  germinal 
an  X. 

Enfin  cet  établissement  passa,  en  1827,  entre  les  mains 
de  M.  Drjander,  mort  tout  récemment.  Ses  fils  continuent 
de  l'exploiter.  On  ay  fait  plus  de  poteries  d'art,  mais 
d'excellente  vaisselle  en  terre  de  pipe  ou  cailloutage. 

Revenons  maintenant  à  ces  intéressants  produits  qui 
ont  valu  à  Niderwiller  une  réputation  si  justement  mé- 
ritée. 


(  141  ) 

La  fabrication  eut,  on  a  pu  s'en  apercevoir  par  l'ex- 
posé qui  précède ,  trois  phases  distinctes  : 

Sous  M.  de  Beyerlë ,  c'est  la  faïence  qui  a  la  priorité  ; 
on  fait  alors  surtout  des  pièces  de  service,  mais  la  ri- 
chesse de  leur  forme  et  la  beauté  de  leur  décor  placent 
ces  objets  au  rang  des  meilleurs  produits  artistiques  de 
ce  genre. 

M.  de  Custine  maintient  cette  branche  de  son  industrie 
à  ce  niveau  élevé ,  ainsi  qu'on  peut  s'en  convaincre  par 
l'examen  des  belles  faïences  que  renferment  nos  collec- 
tions modernes,  et  notamment  le  Musée  de  Cluny.  Le 
plat  ovale  dont  nous  donnons  la  gravure  est  un  des  plus 
remarquables  spécimens  de  cette  époque  que  nous  ayons 
rencontrés.  Des  rinceaux  rehaussés  de  teintes  douces  et 
harmonieuses  en  dessinent  le  contour  élégant;  un  riche 
écusson  armorié,  accompagné  de  lambrequins,  palmes 
et  feuillages,  garnit  le  bord  supérieur;  au  centre  s'épa- 
nouit un  superbe  bouquet  de  roses  et  de  myosotis,  et 
d'autres  fleurettes  semblables  occupent  les  espaces  libres 
de  la  bordure.  Tout  cela  est  disposé  avec  un  goût  parfait, 
et  l'exécution ,  d'une  habileté  consommée ,  peut  suppor- 
ter la  comparaison  avec  celle  des  meilleurs  produits  de 
Sèvres  et  de  Saxe. 

Cette  pièce ,  qui  a  figuré  à  l'Exposition  rétrospective 
de  1865,  porte  au  revers  le  chifire  du  comte  Custine. 

Le  général  avait  fait  faire ,  pour  son  usage  personnel , 
un  service  dont  on  rencontre  encore  quelques  pièces  dé- 
tachées dans  les  collections.  Le  bord  est  treillage  à  jour, 
avec  filets  roses  ou  lilas;  au  centre  se  trouve  le  chifire 


(  H2  ) 

du  comte  entre  deux  palmes  verte»  reliées  par  un  ruban 
rose  et  surmonté  d*nne  banderole  avec  la  devise  :  «  Fais 
ce  que  dois ,  advienne  que  pourra.  » 

A  la  vente  Mathieu  Meusnier,  en  1865,  une  de  ces 
assiettes  a  atteint  un  prix  très-élevé'. 

L'usine  do  Niderwiller  a  produit,  pendant  la  même 
période,  des  porcelaines  également  bien  réussies;  mais 
c'est  surtout  sous  l'administration  de  Lanfrey  que  ce 
genre  de  produit  atteint  toute  sa  perfection.  Par  le  tarif 
que  nous  publions  à  la  suite  de  ce  travail ,  on  pourra 
juger  de  l'importance  exceptionnelle  de  cette  fabrication, 
en  ce  qui  concerne  les  groupes,  figurines  et  vases  d'or- 
nement en  biscuit  ou  pâte  colorée.  H  7  en  avait  plus  de 
trois  cents  modèles  différents  dont  les  moules  existent 
encore  dans  la  fabrique ,  où  maintenant  on  les  laisse  sans 
emploi. 

Nous  avons  cité  les  principaux  sujets  fournis  par  Le- 
mire  ;  parmi  ceux  de  Cyfiié ,  nous  mentionnerons  :  le  Bé- 
lisaire,  groupe;  Renaud  et  Armide,  les  Cris  de  Paris, 
qui  s'exécutaient  en  biscuit ,  comme  les  principales  figures 
de  Lemire;  le  Savetier,  H  Ravaudeuse ,  les  Cria  de  Paris, 
les  Ramoneurs  et  Mendiants,  que  l'on  trouve  plus  habi- 
tuellement en  faïence  ou  en  porcelaine  émaillée. 

On  avait  aussi  une  ravissante  série  de  vases  d'ome- 


1.  Pendant  la  période  Boyerlé,  les  produits  de  raslne  n'étaient 
marqués  que  par  exception.  Quelquefois  ils  portaient  l'initiale  on 
le  nom  du  décorateur,  sans  aucune  indication  do  fabrique.  C'est  ce 
qui  les  distingue  de  la  période  suivante,  dont  les  produits  étaient 
régulièrement  marqués.  B«"  Lb  Bel. 


(  1*8  ) 

ment,  style  Louis  XV  et  Louis  XVI,  depuis  les  plus 
petites  dimensions  jusqu'aux  proportions  les  plus  grandes 
qui  dépassent  1  mètre  de  hauteur. 

Je  citerai  enfin  une  pièce  exceptionnelle^  un  bouquet 
de  fleur  exécuté  avec  une  extrême  délicatesse  en  biscuit 
de  porcelaine,  et  qui,  suivant  la  tradition,  aurait  été 
offert  à  la  comtesse  de  Custine ,  pour  le  jour  de  sa  fête , 
par  les  ouvriers  de  la  manufacture  où  ce  précieux  objet 
est  encore  conservé  aujourd'hui. 

Quant  à  la  vaisselle  de  service ,  on  finit  par  lui  donner 
un  décor  d'une  grande  simplicité.  C'est  celui  qui  est 
connu  sous  le  nom  de  décor  barbeau,  ou  décor  à  bleuets. 

La  faveur  dont  jouissent  en  ce  moment  les  produits 
de  la  manufacture  de  Niderwiller  est  donc  complètement 
justifiée  par  leurs  remarquables  qualités  qui  peuvent  se 
résumer  ainsi  :  variété,  élégance  et  richesse  des  formes, 
entente  parfaite  du  décor,  surtout  pour  les  faïences, 
beauté  de  l'émail. 

D'une  coloration  moins  vive  que  les  faïences  alsa- 
ciennes ,  de  forme  moins  capricieuse  que  celle  des  autres 
manufactures  lorraines,  ces  poteries  me  paraissent,  en 
effet,  tenir  le  premier  rang  dans  le  groupe  de  la  région 
dont  je  m'occupe. 

Deux  marques  différentes  caractérisent  la 
période  de  l'exploitation  du  baron  de  Beyerlé 
ce  sont,  d'une  part ,  les  lettres  A  et  B  enlacées  ; 
d'autre  part,  le  B  uni   à  la  lettre  N,  initiale  du  mot 
Niderwiller. 

Comme  spécimens  de  cette   époque ,  je  citerai  une 


'M 


(  1*4  ) 
grande  assiette  à  bord  festonné  de  la  collection  de  Sèvres 
dont  le  centre  est  occupé  par  nn  paysage  en  terrasse 
avec  animaux,  d'après  Berghem,  et  le  pourtour  orné  de 
fleurs  en  bouquets  détacfhés.  Une  assiette  de  la  collection 
de  M.  le  baron  Le  Bel,  de  Strasbourg,  sur  laquelle  se 
trouve  cette  marque  un  peu  modifiée.  £t  enfin  une  sou- 
pière qui  a  figuré  à  la  vente  de  M.  Mathieu  Meusnier,  du 
30  mars  1865,  et  dont  le  décor  de  fleurs  polychromes 
était  rehaussé  par  des  rinceaux  en  relief  émaillés  en  vert 
vif,  jaune  et  bleu  pâle  ;  le  bouton  figurait  des  légumes, 
tels  que  champignon,  haricot,  poireau,  etc.,  groupés 
avec  art. 

Les  décors  de  cette  époque  sont  toujours  exécutés 
avec  une  très-grande  délicatesse  et  consistent  en  fleurs , 
paysages ,  oiseaux  et  insectes  ;  l'émail  du  fond  est  d'un 
beau  blanc ,  non  pas  laiteux  comme  celui  de  Strasbourg , 
mais  légèrement  jaunâtre  comme,  d'ailleurs,  sont  tous 
les  engobes  de  Lorraine  qui  se  rapprochent  toujours , 
plus  ou  moins,  des  teintes  de  la  terre  de  pipe. 

Le  comte  Custîne  a  combiné  également  cette  lettre  N 
avec  l'initiale  de  son  nom  ;  puis  il  s'est  borné  à  marquer 
JB^  iO  ses  produits  de  deux  C  croisés  surmontés  par- 
Scy^  fois  d'une  couronne,  qu'il  importe  de  ne  pas 
confondre  avec  la  couronne  de  l'usine  de  Louisbourg 
(Wurtemberg). 

La  matrice  qui  servait  à  imprimer  cette  marque  sous 
les  pièces  de  grande  dimension  existe  encore  à  l'usine  de 
Niderwiller.  Les  produits  de  cette  période  sont  trop 
connus  pour  qu'il  soit  utile  de  les  décrire  ;  ils  consistent 


.  (  145  ) 

principalement  en  pièces  de  service  décorées 
avec  un  soin  particulier  et  une  finesse  d'exé-    OC*     K 
cution  qui  cependant  ne  va  pas  jusqu*à  la 
sécheresse  et  donne  aux  faïences  surtout  un  aspect  ^^^A* 
particulier  qui  peut  servir  à  les  distinguer  de  celles      V 
de  Strasbourg ,  dont  le  décor  est  large  et  éclatant.     "^ 

J'ai  déjà  signalé,  comme  pièces  exceptionnelles  de  cette 
période ,  le  plat  avec  armoiries  de  ma  collection  et  Tas- 
siette  avec  chiffire  et  devise  du  comte  Custine ,  de  la  col- 
lection Le  Bel. 

A  partir  de  1794,  on  trouve  tantôt  une  seule  lettre  N, 
tantôt  le  commencement  du  nom  Nider  en  lettres  cursives, 
ou  en  toutes  lettres  NiderwiUer.  On  voit  cette  dernière 
marque  sous  une  soupière  de  la  collection  Leveel ,  ornée 
d'un  cartouche  renfermant  un  paysage  peint  en  rose. 

Quelques  pièces  de  cette  série  portent,  en  outre,  des 
noms  qui  peuvent  être  des  signatures  d'artistes.  Tels 
seraient,  par  exemple,  des  vases  de  services  peints  en 
imitation  de  bois  sur  lesquels  sont  figurées  en  trompe- 
l'œil  des  feuilles  d'images  représentant  généralement  des 
paysages  ;  le  dessin  est  imité  en  noir,  rose  ou  violet  et 
souvent  accompagné  d'inscriptions  telles  que  les  sui- 
vantes : 

Joseph  Delnich  in  et  del  Xi'derwiller. 

(Collection  Capruas  à  Dijon.) 

Kilmn  pinxit  .  de,  1767.  SCHEIDENIO. 

(Collection  Leveel.) 

Le  musée  de  Lyon  possède  une  pièce  du  même  genre, 


(  146  ) 

datée  de  1775.  Enfin  j^ai  rencontré  ailleurs  la  signature 
Rttst. 

Il  faudrait  encore ,  ce  me  semble ,  rapporter  à  la  même 
période  la  marque  ci-contre,  qui  ne  parait  être  qu'une 

altération  du  double  C  du  comte  Custine. 
Je  les  trouve  sur  des  pièces  de  faïence 
présentant  tous  les  caractères  des  pro- 
duits de  Niderwiller,  décor  rose  en  pourpre  de  Cassius, 
filets  roses  sur  les  arêtes  avec  fleurons  verts  modelés  par 
des  noirs,  ou  bien  encore  sur  des  faïences  à  décor  de 
bleuets. 

Lorsqu'il  devint  propriétaire  de  Tusine,  Claude-Fran- 
çois Lanfirey  adopta,  à  son  tour,  une  marque 
nouvelle  (les  trois  initiales  de  son  nom  entre- 
lacées) qu'il  traçait  en  bleu  (au  grand  feu)  au 
moyen  d'une  vignette  à  jour. 
Les  statuettes  et  vases  en  biscuit  de  porcelaine,  qui 
étaient  encore,  au  commencement  de  ce  siècle,  de  fabri- 
cation courante  dans  l'usine ,  portent  en  toutes  lettres  le 
mot  NIDERVILLER  imprimé  eu  creux  au  moyen  d'un 
cachet. 

Pour  en  finir  avec  cette  intéressante  fabrique,  il  ne 
reste  plus  qu'à  publier  le  tarif. 


(  147  ) 


TARIF 

Det  grotipeif ,  fiffures  et  vases  peints  et  en  biscuit  qui  se  fabriquent 

dans  la  manufacture  de  porcelaine  et  teirre  de  pipe  d£  Niderwil- 
1er,  arrondissement  de  Sarrebourg ,  département  de  la  Meurthe. 

FIGURES.  ponc*..  ?'™ 

Enfants  habillés,  paysans 3  8 

Petits  Amonrs  nus  {Lemire) 3  8 

Enfants,  les  quatre  parties  du  monde 3'/,  4 

Idem    nus,  les  JÉlémentii 3',  4 

Jdem ,  les  Arts 3  y,  4 

Jâtm    paysans ,  bergers  pendants 4  8 

Idem    avec  chat,  chien,  sonris,  etc 4  8 

Chasspnrs,  tambours,  marchands 4  8 

Dragon  ,  hussard  ,  Turc  et  autres 4  4 

Vitriers,  jardiniers,  etc 4',',  8 

Musiciens,  fauconniers.  Jardiniers 4',,  8 

Abbé,  sœur 4 '/t  2 

Musiciens  maigres 4'/,  12 

Moissonneurs,  enfants 5  S 

Marchands  d'œufs 5  4 

Musique  espagnole 5  4 

Idem     turque 5  4 

Marchands  d'oubliés,  etc.  [Lemire) 5  4 

Paysans  avec  ruche 5  2 

Musique  de  Satyre,  et  enfants  nus 5  8 

Les  quatre  parties  du  monde  avec  attributs  ....  5  4 

RamoneurH,  chanteurs  et  pendants  {Cyffiê)    ....  6  4 

Savoyards  et  pendants  {Idem) G  4 

Pâtissiers  et  autres  marchands  (Idem) G  4 

Mendiants  et  pendants  {Idem) G  4 

Chaudronniers  ,  cris  do  Paris  et  autres  {Idem) ...  G  4 

Chasseurs  avec  chien  et  pendants  {Idem) 6  2 

Divinités  et  Saisons  demi-nues 6  8 

Muses  et  Apollon 6  10 

Amours  et  Saisons  nus 6  8 

Apôtres,  saint  Joseph  et  bon  pasteur 6  14 

Tailleurs  de  pierres,  faucheurs,  etc 7  8 

Patineurs  (Saisons) 7  4 

Jardinier  et  pendant 7  2 

Chasseur  avec  cerf,  5  comptent  pour  7 7  2 

Saisons  et  divinités  nues 7  8 


Prix 
de  la  pièce. 

2f50« 

2  60 

3     * 

3     » 

3     • 

3  50 

3  50 

3  50 

S  50 

4     • 

4     * 

4     * 

4     • 

5  50 

5  50 

5  50 

5  50 

5  60 

5  50 

5.50 

15     . 

7  50 

7  50 

7  50 

7  50 

7  50 

7  50 

7  5i» 

7  50 

7  50 

7  50 

9  50 

9  50 

9  50 

9  50 

9  50 

(  148  ) 

FIOURBS.  Po..»..  °"*;- 

ram. 

Jardiniora  et  pendants  f  paysans 8  4 

Marchands,  décrottonrs  ot  pendants 8  4 

Les  quatre  Saisons  habillées ,  j>atineur 8  4 

Paysans  et  pondants  avec  chien 8  8 

Paris,  Ganyméde,  Zéphir,  Flore  et  pendants  nus.      8  8 

Les  quatre  Saisons  avec  attributs 9  4 

Vieillard  assis  avec  chien  et  pendant 9  2 

Berger,  bergère ,  Apollon ,  Hébé ,  Adonis ,  Vénus , 

Mars 10  8 

Fanohon  la  Vielleuse il  1 

Paysans  avec  fagots,  les  quatre  Saisons 11  4 

Bacchus ,  Mercure  ot  pendants 11  4 

Amours  et  Saisons  nus 11  8 

Mars,  Victoire,  Mnscius,  prêtresse,  fleuve,  etc.  .     12  8 

Tailleurs  de  pierre ,  faucheurs ,  psysans 12  8 

Ohasseur  assis,  Auteur  et  pendant 12  14 

Muses  et  Apollon  ,  etc.  (Lemire) 12  0 

Académies  assises  (Idem) 12  2 

La  Peinture ,  la  Sculpture  {Idem) 2 

Méditation  et  fileuse  assises  {Idem) 2 

Bacchus  et  bacchante  {Idem) ^18  2 

Apollon  et  Vénus  (Idem) 18  2 

Jupiter  et  Jnnon  {Idem) 21  2 

Génie  avec  vase  {Idem) 1 

Grand  berger  et  pendant  (Idem) 24  2 

Vénus  agenouillée,  grande  (/dem) 1 

Christ  (Idem) 1  gr.      9  • 

Idem  (Idem) 2  gr.       ■  1 

Vidrge  avec  enfant 10  1 

Idem  9  1 

Idem  8%    1 

Idem  6%    1 

Idem  6  1 

Idem  4  1 

Les  Évangélistes •  4 

Saints  Pierre  et  Paul ■  2 

Saints  Antoine  ermite  et  de  Padoue •  2 

Saints  Louis  (Michel-Charles),  Jean  avec  agneau, 

ange  conducteur ;  .  .  .       •  • 

Saintes  Adélaïde ,  Elisabeth ,  Geneviève ,  Rosalie, 

Sophie,  Marguerite,  Catherine,  Thérèse • 

Saints  Labre ,  Bruno  et  François •  • 

Saint  Joseph  avec  enfant  et  bon  pasteur 6  2 

Apôtres 6  12 


Pris 
<k  lapidée 

Uf    .e 

11 
11 
11 
11 
14 
14 


19 
23 
23 
23 
23 
28 
28 
28 
28 
28 
89 
45 
51 
51 
72 
90 
200 
400 
15 
12 
30 
21 
15 
10 
8 
5 
16 
16 
16 


50 


12 

12 
9 
7 
7 


50 
60 


(  H9  ) 


GROUPES.  ^^: 

Renaud  et  Armide 1 

Bélisaire  ,  à  trois  figures • 

Henri  IV 

Enlèvement  d'Hélène  (Lemire) 1 

Idem  2 

Berger  grand,  ancien 

Chassenr        idtm,         * 

L'Hymen • 

Diogène   • 

Lucrèce • 

Annibal • 

Vénus  et  Adonis ,  ou  la  mort  d'Adonis  {Lemire) > 

Hercule  et  géant * 

Les  quatre  JÉléments,  en  enfants • 

Jupiter  et  Calisto 1 

Idem  2 

Jeux  d'enfants ,  à  six  enfants  et  deux  animaux 

Idem  idem  et  pendant.     > 

La  Porte • 

L'aveugle  trompé 

Hercule  et  Omphalc * 

Jupiter  et  Antiope,  pendant • 

L'Eau  (petit) 2  '/■  pouces     ■ 


Prit 

de  la  pièce. 

90r  .« 

90 
72 
90 
36 
84 
84 
120 
90 
SO 
30 
84 
51 
27 
54 
27 
66 
66 
36 
40 
20 
20 


Le  Fou 2  " 


idem 
idevi 
idem 
idem 
idem 
idem 
idem 


L'Air 2  V, 

La  Terre 2  •/. 

Le  Printemps  (Cyfflé) 2  7, 

L'Été 2  •/, 

L'Automne 2  */• 

L'Hiver 2  •/, 

Pygmalion » 

Baiser  de  sifSet  avec  chien  (Cyfflé) ' 

Berger  et  bergère  [Lemire) 

Pendant » 

Renaud  et  Armide 2 

Le  Printemps  et  l'été,  enfants  anciens • 

L'Automne  et  l'Hiver ,  idem  

Feuille  à  l'envers 

Sabot  cassé ■ 

Vénus  fouettant  l'Amonr » 

Paysan  menant  une  fille 

Petit  à  deux  enfants  avec  chat 

Idem  avec  chien • 

Mangeur  de  lait • 

Querelle  d'enfants 


60 
20 
36 
36 
48 


16 
16 
30 
30 
10 
10 
16 
15 


(160  ) 


«ROCPES.  2,"-  j.,:^ 

Vendeur  de  gâteaux •  16f 

Avec  arbre  et  socle  haut 45 

Vendeur  de  lait,  pendant •  16 

Avec  arbre  et  socle  haut 45 

Berger  avej^ mouton 27 

Jeux  de  toupies ,  à  deux  enfants 15 

Querelle  d'enfants •  15 

Jugement  de  PAris  (Lemire) •  300 

Vénus  et  Bacchus  {Idem) •  200 

Bacohanal  avec  piédestal  {Idem) 66 

Amour  tirant  ses  flèches,  à  deux  figures 30 

Idem                 à  trois  figures 36 

Amour  aiguisant  SCS  flèches,  à  deux  figures «  30 

Idem                       i  trois  figures 36 

Dormeuse  volée •  36 

La  Cage 30 

Pommes  versées 80 

^crevisse,  à  deux  figures •  16 

Idem        à  trois  figures ,  enfants •  20 

Poissons ,  à  deux  figures ,       idem      16- 

Idem       A  trois  figures ,       idem      ■  20 

La  Fontaine 84 

Dormeur,  socle  carré  ou  rond •  36 

Pleureuse,  son  pendant ■  36 

Mausolée  de  Turenne 72 

Vase  orné  ,  A  trois  figures 60 

Pendant  du  bacchanal •  66 

Bergère  surprise •  80 

Pendant  de  dormeuse  volée «  36 

Tonnelier t  21 

Louis  XVI .  84 

Sacrifice  A  Cérès •  36 

Pendant •  36 

Musique  d'enfants 10 

Pendant 10 

Le  Bouc ' 21 

Pendant  de  vase  orné 1  60 

Alliance  de  sifflet  {Cyjffié) •  72 

Jean-Jacques  Rousseau ■  150 

Pendant  du  Bouc •  21 

Petit  vase  orné,  socle  uni 36 

Boite  d'horloge  A  deux  enfants •  60 

Baiser  de  Satyre •  16 

Chinois  ,  trois  figures 48 

Vendangeur,  sept  figures 240 


hce. 

c 


(  151  ) 


GROUPES.  5"- .  ,''".«. 

dmrt.  de  U  piV' 

L'Oiseau  mort t  d6f 

Chasseur  et  gibier,  à  trois  figures •  90 

Pendant .  90 

Tombeau  do  M*»"  Langhaus 42 

Baiser  avec  arbre 48 

Alliance  ,  à  six  figures 72 

Hercule  et  Ompbale,  à  trois  enfants .  120 

Bf  iser  forcé ,  à  deux  enfants  et  socle •  21 

L'Agréable  Leçon 36 

Vendeuse  de  lait,  à  trois  enfants  et  arbre •  45 

Pendant,  vendeur  de  gâteaux,  À  trois  enfants .  45 

Pendant  du  vase  orné idem          2  36 

Pygmalion ,  trois  figures ,  socle  haut ^ •  96 

Chinois,  à  sept  figures ■  96 

Pendant  de  bergère  surprise 80 

Saron ,  socle  haut 16 

Baiser  pendant .  I6 

Musique  de  Satyre •  54 

Vendangeur 2  108 

Avec  enfant  et  étendard *  36 

Musique  espagnole 42 

Cymbale  sans  rocher 72 

Los  quatre  Saisons,  Cupidon  sur  terrasse 84 

Pendant ,  84 

A  quxUre  figures  et  vase ■  144 

Pendant  de  musique  de  Satyres 54 

Acceptation t  ■ 

Pendant  de  cymbale 72 

Bacchanal ,  T.  6.  (Lemire) »  140 

Pendule,  à  deux  enfants .  54 

Pendant  du  grand  bacchanal 140 

Marchand  de  lait,  à  cinq  figurei» 48 

Marchand  de  bouquets,  pendant •  48 

Bacchns ,  à  onze  enfants 180 

Pendant  d'alliance  ,  à  six  enfants 72 

Espérance  avec  attributs 27 

Pendant 27 

L'Amour  et  l'Amitié .  240 

La  Vieille  ,  à  quatre  figures,  avec  arbre 72 

Vieillard.                idem                     idem       72 

Vénus  désarmant  l'Amour t  30 

Amour  endormant  le  TempK •  50 

Le  Boudonr 84 

Pendant 1  84 

Pendule  avec  enfant  tirant  des  flèches 60 


l  162  ) 


GROUPES.  J^*;; 

Avoc  chèvre  ot  enfantu 

Pendant  

A  six  enfant» 

Vénus  entrant  dans  le  bain 

Vénus  sortant  du  bain ,  pendant 

Le  Bouc 1 

Pendant   1 

Enfants  avec  cbat i 

Idem  pendant - 

Grand  ,  offrande  &  l'Amour 

Pendant   

Grand  Faune 

Boudeurs ^ 2 

Pendant 2 

Amours ,  à  quatre  figures 

Pendant  

A  deux  figures ,  avec  flambeau • 

Idem  Zépbyr,  pendant • 

Jupiter  et  les  dieux • 

L'Abondance  et  les  Saisons ,  pendant • 

Amours  forgerons ,  à  deux  figures 

Jdem    papillon ,  idem  pendant • 

Avec  agneau  et  colombe ,  à  deux  figures 

Avec  carquois,  pendant > 

Pendule,  socle  carré)  Paris  et  Vénus • 

Sur  Rocher,  Bacchus  et  Vénus > 

Petite  Cage • 

,La  Dormeuse 

Avec  enfants  et  raisins • 

Fille  arrangeant  des  fleurs  sur  son  chapeau ,  et  enfant.  .     » 

Avec  Amour  tirant  sa  flèche » 

Avec  berger  et  bergère 

Avec  grande  figure  génie > 

Savetier ,  pendant  (Cyjffié) 

Ravaudeuse,  pendant  {Idem) > 

Animaux. 

Grand * 

Moyen  .  .  .  .* * 

Petit . 


Frii 
delapiêcr. 

40f 

40 

84 
108 
108 

00 

60 

30 

30 
IGO 
160 
250 

72 

72 

48 

48 

80 

27 

90 

(10 

80 

30 

30 

30 

dO 

96 

82 

40 

36 

86 

15 

60 

72 

27 

27* 


8  • 
2  50 
2     • 


VASES. 
Vases  de  différentes  formes ,  de  3  à  24  pouces ,  de  2  fr.  50  o.  à  600  fr. 


(  153  ) 

LE  RÉGIME  COLONGER*. 

11  est  peu  de  questions  historiques  qui  aient  fait  plus 
de  bruit,  dans  ces  derniers  temps,  que  le  régime  colon- 
ger.  Les  deux  volumes  de  M.  l'abbé  Hanauer  Tont  mis  à 
Tordre  du  jour.  La  distinction  dont  ils  ont  été  Tobjet  a 
contribué  à  fixer  l'attention  sur  ce  sujet.  Enfin  la  contro- 
verse qu'ils  ont  soulevée  a  achevé  de  lui  donner  un  vrai 
retentissement.  On  peut  douter  cependant  que  la  question 
eût  été  généralement  comprise ,  si  M^  Y éron-Réville  ne 
s'était  donné  la  peine  d'écrire  pour  la  Eevue  de  VEst  les 
articles  dont  il  vient  de  former  une  brochure  de  95  pages. 

Ce  n'est  pas  la  première  fois  que  l'auteur  de  ce  travail 
s'applique  à  vulgariser  les  notions  de  droit  si  utiles  pour 
l'intelligence  de  notre  histoire.  Son  beau  livre  sur  les 
anciennes  juridictions  d'Alsace  est  assurément  l'un  des 
plus  grands  services  qu'on  ait  rendus  aux  études  histori- 
ques depuis  dix  ans.  Grâce  aux  lumières  spéciales  qu'il 
a  répandues ,  il  sera  possible  dorénavant  à  l'historien  de 
faire  toucher  du  doigt  ce  conflit  de  juridiction  entre 
l'Empire  et  la  maison  d'Autriche,  dont  les  villes  impé- 
riales étaient  l'objectif  et  qui  est,  pour  ainsi  dire,  le 
nœud  et  le  pivot  de  toute  l'histoire  municipale  de  la  dé- 
capolc. 


1.  £.«  Régime  colonger  en  AUaee  d*apri»  le»  dernier»  documenté,  par 
M.  Véron-Réville.  Metz,  1866;  in-S». 

Bê»ai  historique  »nr  le  eolowU  en  Oaule  depui»  le»  première»  conquête» 
romaine»  jutqu' à  l'établi»»ement  du  eervage,  par  Félix  Blanc.  Bloii, 
1866;  in-8<>. 


(  154  ) 

Dans  la  question  des  colonges,  M.  Véron-Révillc  a 
voulu  résumer  définitivement  les  plus  récents  travaux 
sur  la  matière  en  dégageant  les  faits  et  la  doctrine  de 
certaines  appréciations  contestables  et  de  Tobscuritc  tech- 
nique que  la  discussion  n'avait  pas  dissipée.  En  partant 
de  Tanalogic  que  présentent  le  régime  colonger  et  le  ré- 
gime féodal ,  il  a  montré  quels  étaient  Torganisation  de  la 
colonge ,  son  caractère  économique ,  la  nature  de  sa  ju- 
ridiction et  ses  rapports  avec  la  juridiction  ordinaire.  Cet 
exposé ,  fait  avec  beaucoup  de  lucidité  et  sans  nulle  sé- 
cheresse, est  une  excellente  leçon  de  droit  et  d'histoire 
que,  de  même  que  V Essai  sur  l^s  juridictions ,  nous  vou- 
drions voir  entre  les  mains  de  tout  le  monde. 

Rien  ne  prouve  mieux  Tintérôt  général  de  ces  recher- 
ches siir  la  condition  des  classes  agricoles  au  moyen  âge 
que  la  brochure  de  M.  F.  Blanc.  Lui  aussi  a  été  saisi  par 
le  courant,  et  il  a  voulu  se  rendre  compte  de  l'état  des 
personnes  qui  résulte  du  colonat  romain  et  des  diverses 
transformations  qu'il  a  subies.  Il  a  dépouillé  dans  ce  but 
les  monuments  du  droit  chez  les  Romains  et  chez  les 
Barbares  qui  leur  ont  succédé ,  et  ce  travail ,  qui  se  dis- 
tingue autant  par  la  méthode  et  la  sagacité  que  par  l'é- 
tendue des  recherches,  éclaire  d'un  grand  jour  Tétudc 
de  nos  colonges.  M.  Blanc,  paléographe  distingué,  que 
sa  connaissance  de  l'allemand  a  fait  appeler  récemment 
aux  fonctions  d'archiviste  du  Haut-Rhin ,  ne  pouvait  ar- 
river chez  nous  avec  de  meilleurs  titres  au  droit  de  cité 
parmi  les  érudits  de  la  ])rovince. 

Cette  comparaison  des  textes  fournit  la  meilleure  preuve 


(  155  ) 

quo  si ,  par  leur  juridiction ,  nos  colonges  tiennent  essen- 
tiellement aux  institutions  germaniques,  par  leurs  rap- 
ports économiques,  leur  origine  romaine  n'est  pas  dou- 
teuse. Leur  création  remonte  sans  doute  à  ces  temps 
calamitcux  où  la  Kome  des  Césars  ne  recrutait  plus  ses' 
légions  que  parmi  les  Barbares,  et  où  elle  leur  ouvrait 
elle-même  ses  frontières  pour  leur  en  confier  la  défense. 
De  là  cette  organisation  colongère  qui  ne  s'étend  guère 
qu'aux  rives  du  Khin  et  aux  anciens  champs  décumates. 
La  politique  des  empereurs  s'accommoda  de  très-bonne 
heure  de  cette  nécessité ,  et  les  marchés  passés  ainsi  pour 
fixer  au  sol  des  races  qui  ne  songeaient  d'abord  qu'à  le 
piller,  ont  dû  se  conclure  à  des  conditions  inégales,  sui- 
vant les  circonstances.  De  Gallicn  aux  Trente  Tyrans ,  à 
Dioclétien  et  à  Julien,  la  marche  fut  rapide,  la  chute 
précipitée.  Il  ne  sera  sans  doute  jamais  possible  de  fixer 
l'heure  précise  où,  tout  en  acceptant,  jusqu'à  un  certain 
point ,  la  suzeraineté  et  les  cadres  administratifs  de  l'Em- 
pire, les  Barbares  étaient  déjà  assez  forts  pour  s'assurer, 
en  faveur  des  droits  utiles  ou  politiques  qu'ils  acqué- 
raient sur  le  sol,  la  garantie  du  jugement  par  les  pairs. 
Les  derniers  venus.  Francs,  Allémans  ou  Burgondes, 
furent  aussi  ceux  qui  mirent  leurs  services  au  plus  haut 
prix.  De  là  ces  concessions  de  territoire  qui  impliquaient, 
jusqu'à  un  certain  point,  l'abandon  de  la  souveraineté: 
arrivés  à  ce  point,  les  Barbares  s'en  remirent  du  soin  de 
cultiver  la  terre  aux  indigènes ,  colons  ou  hommes  libres 
réduits  à  l'état  de  colons ,  comme  aussi  aux  lides  germa- 
niques qui  les  avaient  suivis,  que,  en  échange  de  leurs 


(  156  ) 

prestations  et  de  leurs  redevances,  ils  se  chargèrent  de 
protéger  de  leurs  armes.  Tel  fut  Tesprit  des  rapports  de 
la  noblesse  avec  nos  campagnes  pendant  tout  le  moyen 
âge.  Ce  ne  fut  guère  qu'à  l'invasion  des  Armagnacs  que 
la  défection ,  la  trahison  flagrante  de  leurs  bcigneurs  ap- 
prit aux  paysans  à  ne  plus  compter  sur  l'efficacité  du  lien 
qui  les  attachait  à  eux  et  dont  ils  supportaient  les  charges 
sans  plus  en  tirer  les  anciens  bénéfices.  X.  M. 


SOUVENIRS  D'UN  AUMONIER». 

Ce  journal,  d'un  très-jeune  aumônier  protestant,  alsacien, 
qui  part  au  mois  d'août  1855  pour  assister,  en  Crimée ,  les 
soldats  français  de  sa  confession ,  est  d'un  intérêt  saisis- 
sant par  la  naïveté  du  récit  et  par  la  foi  sincère  qui  anime 
le  narrateur.  On  reçoit  des  impressions  pour  ainsi  dire 
immédiates  ;  car  le  jeune  ecclésiastique  consigne ,  aussi 
vite  et  aussi  souvent  qu'il  le  peut,  le  résultat  de  ses  labo- 
rieuses et  pénibles  journées.  Souvent  ce  sont  des  lettres, 
écrites  à  ses  parents,  qui  nous  racontent  ses  visites  sous 
les  tentes  des  malades  et  des  mourants ,  ses  courses  à  tra- 
vers le  camp  et  dans  les  tranchées  ;  quelquefois ,  mais 
c'est  l'exception ,  le  lecteur  arrive ,  avec  l'auteur,  à  jeter 
un  coup  d'œil  à  la  dérobée  sur  quelque  point  de  vue  des 


^ 


1.  Erinnerungen  eines  evangelitehen  Feldpredigert  m  frantôsùehen 
Loger  vor  Sebattopol  (Souvenirs  d'an  aumônier  évangéliqne  dans  le 
camp  français  sous  les  murs  de  Sébastopol),  1855-1856,  von  Max. 
Reicbard.  Bielefeld  und  Leipsig,  1867;  in-12. 


(  157  ) 

environs  de  Timmense  circonvallation  formée  par  Tannée 
anglo-française  autour  de  Sébastopol  :  un  couvent  grec , 
un  cimetière ,  une  ville  délabrée ,  une  oasis  d'arbres  verts, 
épargnés  par  hasard  ou  négligés  par  les  maraudeurs ,  re- 
posent un  instant  l'attention  ;  puis  on  revient  au  milieu 
du  bruit  des  armes,  de  la  canonnade,  au  milieu  des  gé- 
missements des  blessés  ou  des  mourants  ;  et  au-dessus  de 
cette  gloire  ou  de  ces  douleurs  s'élève  toujours  la  péné- 
trante voix  du  consolateur,  qui  s'adresse  à  qui  la  lui  de- 
mande ,  qui  prononce  une  prière  même  pour  ceux  qui  ne 
la  lui  demandent  pas  et  qui  se  prêche  lui-même  et  ses 
confrères  dans  les  courts  instants  qu'il  peut  donner  au 
repos. 

M.  Max.  Reichard  arrive  au  camp  sous  les  murs  de  Sé- 
bastopol vers  la  fin  d'août  1855  ;  il  le  quitte  au  printemps 
de  1866,  parce  qu'il  est  dévoré  par  la  fièvre  et  renvoyé 
à  toutes  forces,  par  les  médecins,  à  Constantinople ,  où  il 
guérit  lentement  et  difiicilement.  Le  semestre  qu'il  a 
passé  en  pleine  activité  de  service  est  rempli  d'expérien- 
ces ,  les  unes  douces ,  les  autres  amèrcs  ;  les  soufi&ances 
qu*il  a  endurées  sont  grandes  ;  mais  il  a  l'avantage  d'être 
abrité ,  tant  bien  que  mal ,  par  une  tente  d'abord ,  puis 
par  une  mince  baraque  en  bois,  et  d'être  en  compagnie 
de  collègues  qui  deviennent  ses  amis  fraternels.  Il  sait 
apprécier  son  bonheur  relatif,  lorsqu'il  traverse  les  laza- 
rets, ou  qu'il  y  séjourne  momentanément  dans  une  at- 
mosphère empestée,  en  face  de  douleurs  physiques  et 
morales  dont  aucune  langue  ne  peut  donner  une  idée  ; 
car  les  deux  hivers ,  près  de  Sébastopol ,  ont  reproduit , 


(  168  ) 

heureusement  sur  une  moindre  échelle,  les  atroces  souf- 
frances de  la  campagne  de  1812. 

On  aime  à  retrouver  dans  les  souvenirs  de  M.  Reichard 
les  noms  de  quelques  officiers  alsaciens  dont  il  a  ohtenn 
un  appui  sympathique  et  une  inappréciable  aasistance 
au  milieu  de  difficultés  souvent  journalières  et  des  expé- 
dients auxquels  il  fallait  recourir  pour  se  chauffer,  se 
nourrir,  se  préserver  contre  les  maladies  épidémiques. 
Parmi  ces  noms,  que  Taumônier  cite  avec  gratitude,  je 
lis  et  relis  celui  de  M.  de  Berckheim,  alors  chef  d'esca- 
dron ,  qui  a  comblé  M.  Reichard  de  soins  et  d'attentions. 
Notre  aumônier  reçoit  aussi  des  visites  du  colonel 
Hartung,  du  lieutenant  de-  Ttirckheim;  il  voit  assister 
au  service  divin ,  dans  une  pauvre  baraque ,  le  général 
anglais  Sir  Hugh  Rose;  il  se  loue  de  la  protection  du 
général  en  chef  commandant  le  éiége  ;  on  devine ,  en  un 
mot ,  dans  les  confidences  faites  à  des  amis  d'abord ,  à  un 
public  plus  nombreux  maintenant ,  que  ces  bienfaits ,  ces 
attentions  tombaient  sur  un  bon  terrain. 

La  description  d'un  dimanche  dans  le  camp  est  à  la 
fois  naïve ,  originale ,  saisissante  ;  on  voit  se  presser  dans 
la  chapelle  improvisée,  sur  des  banquettes  chancelantes, 
en  face  d'une  pauvre  table  qui  sert  d'autel  et  de  chaire, 
les  blessés ,  les  convalescents ,  les  valides ,  et  les  rats  qui 
se  promènent  impunément  autour  des  pieds  des  assistants  ; 
mais  ces  derniers  sont  attentifs,  recueillis,  malgré  les  trou- 
ble-fetes.  Parmi  les  ouailles  improvisées  du  pasteur  alsacien 
se  trouve  mentionné  un  de  ses  compatriotes,  autrefois  son 
camarade  de  classe  ;  ce  malheureux  succombe  pendant  le 


(  159  ) 

Biége  et  est  enterré  par  son  jeune  compatriote.  Dans  cette 
même  chapelle  de  bois ,  nous  assistons  au  baptême  d*un 
enfant,  d'une  petite  fille,  Tenfant  d'un  horloger  suisse, 
établi  temporairement  à  Kamiesch.  Les  scènes  d'intérieur 
qui  précèdent  la  cérémonie  sont  empreintes  d'une  pro- 
fonde tristesse.  L'aumônier,  appelé  en  premier  lieu  au- 
près de  cet  industriel  commerçant,  le  trouve  aJité,  en 
proie  à  une  violente  fièvre,  et,  à  côté  de  lui,  un  enfant 
de  10  ans  qui  venait  d'expirer  ;  la  mère  malade ,  avec  un 
nourrisson ,  au  pied  du  lit  de  son  mari  et  de  son  enfant 
mort;  elle,  résignée,  le  mari  exaspéré  contre  le  sort  qui 
le  poursuit.  L'aumônier  cherche  à  calmer  le  malade ,  à 
relever  les  forces  morales  de  la  jeune  mère  ;  il  enterre  le 
petit  défunt,  prend  les  soins  nécessaires  pour  le  baptême 
du  survivant.  —  Les  militaires  protestants  voient,  avec 
un  étonnement  mêlé  d'une  douce  satisfaction ,  les  apprêts 
de  la  cérémonie  après  le  service  ordinaire  du  dimanche; 
tout  cela  est  d'une  simplicité  qui  peut  très-bien  rappeler 
les  premiers  siècles  du  christianisme.  L'aumônier  ra- 
conte, avec  une  émotion  que  la  sincérité  rend  éloquente, 
les  sentiments  qui  l'agitent,  lui  officiant,  puis  l'attitude 
des  marraines  et  des  parrains,  pris  dans  la  population 
passagère  de  Kamiesch.  C'est  un  tableau  d'une  vérité 
qu'on  n'inventerait  point;  il  semble  photographié,  sauf 
l'inspiration  du  pasteur  qui  ne  se  commande  et  ne  se 
traduit  point. 

Un  des  tableaux  les  plus  saisissants  de  ce  journal  de 
l'aumônier  est  celui  de  l'explosion  d'un  parc  d'artillerie, 
près  des  lazarets,  et  près  d'un  moulin  à  vent,  qui  servait 


(  160) 

de  magasin  à  poudre.  La  détonation  prolongée ,  l'horrible 
dévastation ,  le  trouble ,  Tefiroi  dans  les  tentes  et  bara- 
ques serrant  d'hôpital,  le  danger  menaçant  qui  plane 
pendant  quelque  temps  sur  la  poudrière,  les  scènes  de 
sauvetage ,  le  rôle  des  aumôniers  au  milieu  de  ces  scènes 
de  terreur,  tous  ces  incidents  tragiques  sont  reproduits 
par  M.  Reichard  avec  un  saisissement  qui  s'empare  de 
lui  au  seul  souvenir  de  la  terrible  catastrophe. 

M.  Reichard  ne  peut  qu'indiquer  très-sommairement 
les  événements  mêmes  du  siège;  il  les  suppose  connus  du 
lecteur  ;  il  n'a  d'autre  but  que  de  raconter  des  faits  indi- 
viduels la  plupart  du  temps  ;  puis  des  biographies  suc- 
cinctes de  quelques  blessés  j  malades  ou  mourants  qu'il  a 
pu  soigner  ou  rassurer  contre  les  terreurs  d'un  passage , 
plus  cruel  sur  un  lit  de  douleur,  loin  des  soins  affec- 
tueux de  la  famille,  que  sur  le  champ  do  bataille.  On 
s'intéresse  au  récit ,  grâce  à  sa  vivacité ,  grâce  au  coloris 
naturel  qui  anime  ces  tableaux  à  peu  près  improvisés ,  et 
Ton  apprend  à  aimer  le  peintre  et  le  narrateur. 

L.  Spaoh. 

LETTRES  INÉDITES 
DE   L'INTENDANT  DU   HARLAY. 

Le  Bibliographe  alsacien  a  déjà  fait  connaître  à  ses 
lecteurs  (4*  année,  p.  31)  l'acquisition  faite  par  la  Biblio- 
thèque impériale  d'un  recueil  manuscrit  que  les  archives 
du  Bas-Rhin  et  la  bibliothèque  de  la  ville  de  Strasbourg 
avaient  vainement  disputé  à  cet  établissement.  C'est  une 


(  161  ) 
collection  de  dix  registres  contenant  la  correspondance 
officielle  de  M.  da  Harlay ,  conseiller  d'État  et  intendant 
d'Alsace.  Nous  en  détachons  les  denz  lettres  suivantes 
adressées  au  comte  de  Morville ,  ministre  des  affaires 
étrangères.  (jFV.  nouv,  acq,,  n»  2600,  fol.  152-164.) 

Auo.  Kbœbeb. 

I. 

A  M.  le  comte  de  Morville. 

A  Wissembonrg,  le  30  Juin  1725. 
MONSEIQNEUB, 

U  se  trouve  une  place  vacante  dans  le  magistrat  de 
Colmar  par  la  mort  du  nommé  Tanner,  Tun  des  bourgue- 
maîtres  catholiques ,  arrivée  jl  y  a  environ  deux  mois ,  et 
cette  place  m'ajant  été  demandée  par  la  princesse  de 
Pologne,  notre  future  Reyne,  pour  le  S'  Mtiller,  secré- 
taire interprète  près  le  Conseil  supérieur  de  Colmar, 
j'estois  convenu  avec  M.  le  Maréchal  Dubourg  que  j'é- 
crirois  aux  magistrats  pour  leur  insinuer  de  nommer  le 
sujet  auquel  cette  princesse  s'intéresse  et  dont  elle  m'a 
fait  rhonneur  de  me  parler  plusieurs  fois.  Mais  étant  in- 
formé d'une  démarche  que  les  magistrats  ont  faite  auprès 
de  vous  indirectement  pour  rendre  inutile  une  recomman- 
dation si  respectable,  je  me  suis  suspendu  et  j'ay  cru 
avant  toutes  choses  devoir  vous  rendre  compte  du  fait. 

Les  magistrats  qui  ont  sçu  sans  doute  la  protection 
dont  la  princesse  de  Pologne  honore  le  S*"  Millier,  se  sont 
adressés  à  M.  le  Comte  de  Ch&tillon ,  en  qualité  de  grand- 
baillj  de  la  préfecture  d'Haguenau ,  et  luj  ont  fait  en- 
tendre qu'on  vouloit  les  troubler  dans  la  liberté  de  leur 


(  162  ) 

élection ,  à  roccasion  de  ]a  place  vacante  ;  je  ne  présame 
pas  qu'ils  luy  ayent  expliqué  de  quoy  il  étoit  question , 
mais  je  ne  puis  douter  que  le  motif  secret  qui  les  a  fait 
agir,  n*ait  été  d*  écarter  le  S'  Millier  de  la  magistrature , 
puisqu'ils  ont  fait  cette  démarche  à  mon  insçu  et  sans  en 
donner  connoissance  à  M.  le  Maréchal  Dubourg.  Vous 
verrez ,  Monsieur,  par  les  deux  lettres  écrites  aux  magis- 
trats par  M.  le  Comte  de  Châtillon  et  par  celle  que  vous 
luy  avez  écrite  à  ce  sig'et,  qu'il  leur  a  envoyée  et  dont 
je  joins  icy  des  copies ,  quelles  sont  les  mesures  qu'ils  ont 
prises  pour  se  précautionner  contre  toute  recommanda- 
tion ,  bien  que  jusqu'à  présent  je  ne  leur  aye  ny  écrit  ny 
parlé  de  celle  de  la  princesse. 

Cette  conduite  de  la  part  des  magistrats  paroist  peu 
convenable  dans  tous  les  sens ,  et  je  croy,  Monsieur,  que 
vous  en  apercevrez  facilement  toute  l'irrégularité ,  sans 
qu'il  soit  nécessaire  de  vous  la  faire  remarquer ,  non  plus 
que  l'esprit  d'indépendance  qui  règne  encore  dans  ce 
magistrat  et  qui  se  rapporte  toujours  à  l'ancienne  domi- 
nation. 

Je  pense,  Monsieur,  qu'il  seroit  à  propos  que  vous 
eussiez  la  bonté  de  leur  écrire  pour  leur  ordonner  de 
mettre  en  place  le  S*^  Millier,  sans  tirer  à  conséquence 
et  même  sans  qu'il  soit  nécessaire  de  procéder  à  une 
élection.  Cela  n'est  pas  sans  exemple,  et  M.  de  la  Hous- 
saye  en  a  usé  de  la  sorte  à  l'égard  même  de  la  ville  de 
Colmar,  en  deux  occasions  différentes ,  pendant  qu'il  étoit 
intendant  de  cette  province. 

Le  %^  Mtiller  est  un  très-bon  sujet,  et  il  mériteroit 


(  163  ) 

cette  place  indëpendammcnt  de  la  protection  de  la  Prin- 
cesse. Je  Juy  remettray  à  elle-même  la  lettre  que  vous 
écrirez  aux  magistrats,  si  vous  me  faites  Thonncur  de  me 
Tadrcsser,  et  j'ose  vous  asseurer  qu'elle  vous  en  sçaura 
très-bon  gré.  Je  suis ,  etc. 

II. 

A  M,  de  Morville. 

A  Strasbourg,  le  4  Juillet  1725. 
MOXSEIGXBUR  , 

J'ay  reçu,  avec  la  lettre  que  vous  m'avez  fait  l'hon- 
neur de  m'écrire  le  25  du  mois  passé,  les  copies  de  deux 
routes ,  l'une  pour  les  équipages  qui  partiront  de  Paris 
pour  se  rendre  à  Strasbourg,  et  qui  mèneront  M"®  de 
Clermont  avec  une  partie  de  la  maison  de  la  Reyne ,  et 
l'autre  pour  le  retour  des  mêmes  équipages  qui  amène- 
ront la  Reyne  à  Fontainebleau. 

J'ay  pourvu  d'avance.  Monsieur,  à  la  réparation  des 
chemins  dans  toute  la  partie  de  la  route  qui  est  en  Al- 
sace. Us  sont,  dès  à  présent,  en  très-bon  état. 

Quant  aux  logements ,  comme  il  n'y  en  a  qu'un  seul 
de  marqué  sur  les  deux  routes,  qui  est  celuy  qui  doit 
estrc  i)ri8  à  Savcrne,  il  ne  sera  pas  nécessaire  que  je  m'en 
mesle ,  M.  le  Cardinal  de  Kohan  étant  sur  les  lieux  ;  il  se 
jiropose  de  loger  dans  son  château  M"«  de  -Clermont  et 
toutes  les  dames  qui  arrivent,  et  d'avoir  l'honneur  d'y 
recevoir  la  Kcyne  à  son  passage ,  de  même  que  toute  sa 
suite.  II  soroit  à  souhaiter  qu'on  pût  trouver  de  pareils 
logements  sur  toute  la  route.  Je  suis,  etc. 


(  164  ) 

CORRESPONDANCE  INÉDITE 
DU  POÈTE  PFEFFEL  AVEC  LE  PROFESSEUR  OBERLIN. 

£n  1840 ,  dans  la  notice  biographique  qui  précède  la 
traduction  des  Fables  et  Poésies  chômes  de  Pfeffel,  Paul 
Lehr  exprimait  le  désir  de  voir  publier  la  correspondance 
du  poè'te  aveugle  de  Colmar  (p.  22).  cDans  ses  lettres 
c  nombreuses  ,  disait -il ,  dont  le  recueil  ne  serait  pas  le 
<  moins  intéressant  de  ses  ouvrages ,  la  sérénité  de  son 
«âme  et  la  bonté  de  son  cœur  s*épanchent  à  chaque 
«ligne.»  Depuis  cette  époque,  M.  Aug.  Stœber  et 
M"**  Lina  Bcck-Bemard  ont  publié  un  grand  nombre  de 
lettres  de  Th.  Conrad  Pfeffel ,  de  sa  fille  Frédérique  ,  de 
son  petit -neveu  Charles  et  de  ses  amis.  La  correspon- 
dance de  Jér.  J.  Oberlin ,  conservée  à  la  Bibliothèque 
impériale  de  Paris  {Fonds  allemand,  n°  200) ,  renferme 
onze  lettres  du  fabuliste  et  deux  de  son  neveu  Chr.  Hu- 
bert, auteur  d'une  dissertation  sur  les  limites  de  la  France 
et  d'une  Notice  sur  V École  militaire  de  Colmar,  publiée 
également  par  M.  Aug.  Stœber.  Nous  en  donnons  quel- 
ques extraits  avec  une  réponse  d'Oberlin.  On  trouvera , 
dans  les  lettres  que  nous  éditons,  de  nouvelles  preuves 
de  l'indépendance  et  de  la  délicatesse  de  notre  poëte. 

Aug.  Rrœbeb. 

I. 

Lettre  de  Pfeffel  à  Oberlin.  -  -  Original, 

Monsieur, 
Je  vous  suis  infiniment  obligé  des  complimens  que 
vous  avés  bien  voulu  me  faire  au  sujet  de  l'agrément  que 


(  165) 

la  Cour  vient  de  donner  au  plan  que  je  lui  avois  fait 
présenter  d'une  école  militaire  protestante.  «Je  ne  pense 
pas  que  cet  établissement  deviendra  jamais  assés  brillant 
pour  donner  du  lustre  à  ma  ville ,  mais  je  ferai  tout  ce 
qui  dépendra  de  moi  pour  convaincre  le  public  éclairé 
qu'on  peut  partout  former  de  bons  sujets.  Au  reste  Taveu 
et  la  protection  du  R07,  qui  ont  été  accordés  à  cet  insti- 
tut, n'en  font  pas  pour  cela  une  école  royale,  et  tant 
que  j'aimerai  ma  liberté ,  je  ne  ferai  assurément  aucune 
tentative  pour  en  changer  la  constitution. 

Quant  aux  antiquités  que  j'ai  eu  le  plaisir  de  montrer 
à  M.  Cappaun ,  ce  sont  les  mêmes  que  vous  avés  vu  à 
Strasbourg ,  excepté  une  hache  d'armes  de  for  qui  a  été 
trouvée  au  même  endroit,  et  qui  me  paraît  être  une 
arme  germaine  assés  ressemblante  aux  francisques  de  nos 
ancêtres.  Dès  que  je  viendrai  à  Strasbourg,  ce  qui  toute- 
fois ne  pourra  se  faire  si  tôt ,  j'aurai  l'honneur  de  vous 
montrer  cette  pièce ,  et  si  vous  êtes  curieux  de  la  voir 
plus  tôt ,  je  me  ferai  un  plaisir  de  vous  l'envoyer  par 
quelque  occasion.  Une  autre  découverte,  qui  a  été  furieu- 
sement négligée ,  c'est  qu'en  creusant  le  fossé  de  la  nou- 
velle chaussée  d'Ingcrsheim ,  on  trouva  deux  cercueils  de 
pierre,  renfermant  autant  de  squelettes  très-bien  conser- 
vés ,  que  les  ouvriers  ont  anéanti  avec  leurs  pioches , 
dans  l'espérance  de  trouver  quelque  chose  de  plus  pré- 
cieux que  des  ossemens.  Au  reste  ,  comme  il  n'y  eut  que 
les  extrémités  inférieures  de  ces  cercueils  qui  ont  donné 
vers  le  fossé ,  tout  le  reste  se  trouve  encore  enchâssé 
dans  la  chaussée ,  et  l'on  n*a  pas  même  eu  l'attention  de 


(  166  ) 

la  découvrir  à  quatre  ou  ciuq  pieds  de  profondeur  pour 
examiner  s'il  n'y  a  point  d'inscription  sur  les  couvercles. 
Je  n*ai  appris  cette  belle  histoire  que  trois  jours  après 
qu'elle  fut  arrivée.  Cependant  j'ai  prié  plusieurs  per- 
sonnes de  bien  remarquer  l'endroit,  qui  n'est  qu'à  une 
demi-lieue  de  notre  ville 

Agréés ,  Monsieur ,  les  assurances  de  la  plus  haute 
considération  ,  avec  laquelle  j'ai  l'honneur  d'ctre , 

Monsieur, 

V.  T.  H.  E.  T.  O.  S. 

Colmar,  ce  8  juillet  1773.  Pfbfpel. 

II. 

Lettre  de  Pfeffel  au  comte  de  Lœvenhtelm, 

(Copie  transmise  par  le  comte  &  Oberlin,  le  12  mars  1785.) 

MoNsiEUB  LE  Comte, 

Vivement  pénétré  de  la  confiance  dont  Votre  Excel- 
lence veut  bien  m'honorer,  je  la  supplie  d'en  agréer 
l'hommage  de  ma  profonde  rcconnoissance.  Il  me  seroit 
bien  doux,  Monsieur,  de  répondre  à  un  sentiment  si 
flatteur  pour  moi ,  si  des  obstacles ,  qui  me  paroissent 
insurmontables ,  ne  s'opposoient  aux  vœux  de  mon  cœur. 

Toutes  les  places  do  notre  Institut ,  qui  viendront  à 
vaquer  dans  le  courant  de  cette  année,  sont  grevées 
d'expectatives.  Nous  en  avons  entre  autres  accordé  trois 
à  M.  le  Comte  de  Pîpper  et  deux  à  M.  le  Baron  de  Jaube, 
qui  seront  occupées  l'automne  prochaine  ;  mais ,  Mon- 
sieur ,  ce  contretems  n'est  pas  le  seul  qui  me  lie  les 
mains.  Depuis  vingt  ans ,  je  suis  en  liaison  d'amitié  avec 


(  167  ) 

M.  Oberlin ,  rétablissement  de  M.  Lapré  est  sous  sa  di- 
rection, et  pourquoi  balancerois-je  d'avouer  à  Votre 
Excellence  que  je  ne  saurois  me  permetti*e  un  procédé 
qui  ne  manqueroit  pas  de  causer  du  chagrin  à  un  homme 
dont  je  respecte  les  talents  et  la  probité  ? 

Je  m'en  remets  à  votre  délicatesse ,  Monsieur,  et  je  ne 
crains  pas  de  vous  nommer  juge  dans  votre  propre  causé. 
J'attends  encore  plus  de  la  justice  de  Votre  Excellence  , 
c'est  qu'Elle  daignera  me  rendre  celle  de  croire  que  l'im- 
possibilité de  l'obliger  me  pénètre  d'une  douleur  pro- 
portionnée au  prix  que  sa  lettre  m'a  fait  attiicher  à  son 
estime  et  à  sa  confiance. 

Je  suis  avec,  un  profond  respect ,  etc. 

A  Colmar,  ce  23  février  1786, 

m. 

Lettre  df  Oberlin  àPfeffel,  —  Minute, 

Je  me  hâte ,  Monsieur ,  de  vous  faire  parvenir  la  lettre 
de  S.  E.  M.  le  Comte  de  Lœvenhielm  au  sujet  de  Mes- 
sieurs ses  £ls ,  qu'il  auroit  envie  de  placer  chez  vous  sur 
la  fin  de  l'année.  La  réponse  que  vous  aviez  faite  à  sa 
demande  et  qu'il  a  bien  voulu  me  communiquer,  m'a 
fait  voir  que  l'amitié  dont  vous  m'honorez  vous  emp(3- 
choit  de  vous  rendre  à  la  sollicitation  de -M.  le  Comte. 
Faites  -  moi  le  plaisir ,  Monsieur  ,  de  croire  que  si  j'ai 
placé  Messieurs  les  Comtes  dans  la  pension  où  ils  sont 
encore  ,  cela  a  été  parce  que  j'étois  le  plus  à  portée  de 
les  y  surveiller  et  de  diriger  leurs  études ,  que  M.  leur 
père  m'avoît  confiées.   Aussi  n'ont-ils  pas  mal  profité. 


(  168) 

M«  le  Comte  avoit  dessein  de  le»  retirer  vers  rarrîère- 
saison  de  cette  année  chez  lui ,  à  Berlin  ^  ponr  les  fàiie 
instruire  sons  ses  jenx  à  TUniversité  de  cette  ville.  U  a 
changé  d'avis  et  sonhaiteroit  de  les  faire  entrer  chez 
vous  ;  je  n^ai  certainement  pas  la  moindre  chose  à  j  re- 
dire ,  et  je  vous  conjure ,  Monsieur ,  de  ne  point  vous 
imaginer  que  cette  complaisance  que  vous  auriez  pour 
M.  le  Comte ,  pourroît  altérer  en  aucune  façon  les  senti- 
mens  de  Tamitié  et  du  respectueux  attachement  avec  les- 
quels j'ai  l'honneur,  etc. 

IV. 

Réponse  de  Pfeffel  à  OherHn,  —  OriginaL 

Monsieur, 

U  ne  m'a  pas  fallu  moins  que  la  lettre  pleine  d'amitié 
que  vous  venés  de  m'adresser,  pour  me  déterminer  à  faire 
à  M.  le  Comte  de  Lœvenhielm  la  réponse  ci  -jointe ,  que 
je  vous  prie  de  lui  expédier  après  eu  avoir  pris  lecture. 
Si  vous  ne  m'aviés  pas  assuré,  mon  respectable  ami,  que 
Mess,  ses  fils  auroient  également  quitté  Strasbourg  vers 
la  fin  de  l'année,  il  seroit  toujours  resté  à  mon  cœur  une 
difficulté ,  à  laquelle  les  égards  que  j'aime  devoir  à 
M.  Lapré  auroient  ajouté  un  nouveau  poids.  Au  re-ste , 
si  MM.  de  Lœvenhielm  doivent  faire  un  cours  d'études 
en  règle ,  notre  maison  ne  peut  leur  en  procurer  que  les 
exercices  préliminaires. 

Je  profite  de  cette  occasion  pour  vous  envoyer ,  mon 
respectable  ami ,  un  petit  cachet  antique,  composé  de  la 
matière  dont  on  fond  les  caractères.  Je  ne  l'ai  reçu  que 


(169) 

depuis  quelques  jours  ;  sans  cela  je  vous  aurois  plus  tôt 
tenu  ma  promesse.  Je  n'ai  pas  besoin  d6  vous  observer 
que  ces  empreintes  peuvent  se  faire  en  bosse  comme  en 

creux 

A  Colmar ,  ce  24  mars  1785.  Pfbffel. 

V. 

Extrait  (ftme  lettre  du  neveu  de  Ffeffel  à  Oberlm. 

A  Versailles ,  lo  16  septembre  1787. 

Je  tâcherai ,  Monsieur ,  de  déterrer  quelques  vieux 
diplômes  français.  Je  me  trouve  malheureusement  dans 
une  ville  qui  n^est  pas  plus  la  résidence  des  arts  que 
celle  des  sciences.  On  s*y  occupe  trop  peu  des  muses 
pour  en  attirer  les  bienfaits ,  et  les  revendeurs  qui  mar- 
chent à  la  suite  des  lettres ,  ne  s'y  trouvent  qu*en  petit 
nombre.  J'engagerai  quelques-uns  de  mes  amis  k  s'occu- 
per de  cette  recherche  à  Paris.  Cette  capitale  présente  à 
cet  égard  des  facilités  qu'on  chercherait  en  vain  partout 

ailleurs 

H.  Pfeffbl. 

VI. 

Lettre  de  Pfeffel  à  Oberlm.  ~  Origmah 

Colmar,  26  pluviôse  X  (15  février  WiOt), 

MiUe  grâces ,  cher  et  digne  ami ,  de  l'attention  que 
vous  avez  eue  de  me  faire  aggréger  à  la  Société  litté- 
raire du  Bas-Rhin.  J'ai  très-bien  reçu  le  diplôme  de  mon 
admission ,  et  j'ai  remis  à  leur  adresse  ceux  qui  y  étoient 


(  170  ) 

joints.  £n  revanche ,  je  prends  la  liberté  de  vous  trans- 
mettre la  lettre  de  remercîments  que  j'adresse  à  la  So- 
ciété ,  en  vons  priant  de  vouloir  bien  la  présenter  à  son 
Président,  dans  la  première  séance  à  laquelle  vous  assis- 
terez. Ce  corps  renferme  beaucoup  de  membres  que  je 
ne  puis  qu'admirer ,  sans  oser  me  placer  dans  leur  rang  ; 
mais ,  comme  le  vrai  mérite  est  toujours  indulgent ,  je 
me  trouverai  toujours  à  mon  aise  dans  leur  cercle. 

Recevez ,  cher  et  digne  ami ,  avec  les  complimens 
empressés  de  toute  ma  famille ,  Tassurance  de  mon  tendre 
et  inviolable  dévouement.  Pfeffel. 

VII. 

Lettre  de  Pfeffel  à  Oberlin.  —  OrigmaL 

Colmar,  le  18  messidor  XII  (!«' Juillet  1804). 

Vous  m*avez  sensiblement  obligé ,  cher  et  respectable 
ami ,  en  me  procurant  Thonneur  et  le  plaisir  de  faire  la 
connoissance  de  Madame  votre  nièce.  Ma  famille ,  qui  a 
partagé  ce  plaisir ,  partage  de  même  ma  reconnoîssance  , 
dont  nous  vous  prions  d'agréer  l'expression.  Tout  ce  que 
nous  regrettons  ,  c'est  la  brièveté  du  séjour  que  Madame 
Wolf  a  fait  parmi  nous.  C'est  un  sentiment  qu'une  per- 
sonne de  son  mérite  doit  toujours  laisser  dans  les  âmes 
de  ceux  qui  se  sont  trouvés  à  portée  de  l'apprécier.  Mais 
quand  est-ce  que  vos  amis  du  Haut-Rhin  pourront  jouir 
du  bonheur  de  vous  posséder  à  votre  tour?  L'indifférence 
que  vous  leur  témoignés  est  d'autant  moins  excusable 
que  vous  ne  pouvez  ignorer  combien  ils  vons  révèrent  et 
vous  chérissent.  Si  j'avois  des  vacances  comme  vous  ,  je 


^' 


(  lîl  ) 

n^îmiterois  pas  à  cet  égard  votre  exemple ,  qui ,  à  tous 
antres ,  est  si  bon  à  suivre. 

Adieu ,  cher  et  respectable  ami ,  recevez ,  avec  les 
devoirs  empressés  de  ma  famille ,  Fassurance  de  mon 
tendre  et  inviolable  dévouement.  Pfeffel. 

P.  S,  La  Société  d*émulation  du  Haut-Rhin  ,  voulant 
s^honorer  elle-même,  vient  de  vous  agréger  par  accla- 
mation au  nombre  de  ses  membres.  Je  me  flatte ,  mon 
cher  collègue,  que  vous  ne  dédaignerez  pas  cet  hommage 
qu'elle  rend  k  votre  mérite. 


VARIÉTÉS. 


Les  listes  des  livres  imprimés  à  Hoguenau  au  commence- 
ment du  XVI«  siècle ,  établies  successivement  par  Schœpflin 
{Vindic.  Typog:,  c.  xi),  par  M.  Ristelhuber  {V Alsace  an- 
cienne et  moderne,  par  Bacquol,  nouvelle  édit. ,  p.  169),  et 
dernièrement  dans  cette  revue  par  M.  Aug.  Stœbcr  {Biblio- 
graphe alsacien,  4«  année,  p.  135),  ont  omis  une  des  plus 
belles  productions  sorties  de  cet  atelier  :  c'est  Thistoire  na- 
turelle de  Pline,  imprimée  en  1518.  Voici  le  titre  exact: 

C.  Plyn^j  [sic)  secundi  naturalium  historiarum  libri 
XXXV IL 

A  la  On  du  volume  on  lit  : 

Excus.  Hagenoce  typis  ac  formulis  Thonue  Anshelmi  Ba- 
densis.  Anno  à  Christi  natali  MDXVIII.  Mense  nov. 

C'est  un  beau  \olume  in-folio,  de  papier  solide  et  d'une 
impression  très-nette.  J'en  possède  un  exemplaire  dans  ma 
bibliothèque  alsatique.  •  J.  Ch. 


(172  ) 

Le  Bibliographe  alsacien  met  sous  presse ,  et  je  n'ai  que 
le  temps  d'annoncer  les  deux  nouveaux  chefs-d'œuvre  de 
M.  Fick  :  //  Sacco  di  Roma  nel  1527,  relazione  del  commis- 
sario  imp.  Mercurino  Gattinara  {Ginevra,  1866;  in- 16  de 
84  p.)i  et  le  Sommaire  de  Guillaume  Farel  {Genève,  1867; 
pet.  in-8o  de  XV-162  p.). 

Adressée  à  Gbarles-Quint  par  le  commissaire  de  l'armée 
impériale  Mercurino,  comte  de  Gattinara,  neveu  du  célèbre 
Arborio  do  Gattinara ,  conseiller  et  chancelier  du  même  em- 
pereur, qui  Alt  créé  cardinal  en  1529,  la  relation  du  siège  de 
Rome  a  été  publiée  par  les  soins  de  M.  le  professeur  GalifTe 
et  de  M.  Ëd.  Fick,  d'après  un  manuscrit  inédit;  avec  Tintro- 
duction  et  les  notes  dont  le  baron  Camille  Trassmondo-Fran- 
gipani  l'a  accompagnée,  c'est  un  document  considérable  pour 
l'histoire  d'une  catastrophe  à  laquelle  l'Alsace ,  on  le  sait , 
ne  resta  pas  étrangère. 

Le  Sommaire  de  Guillaume  Farel  complète  le  choix  des 
œuvres  françaises  publié  en  1865  par  M.  Fick,  en  commémo- 
ration du  troisième  anniversaire  séculaire  de  la  mort  du  ré- 
formateur. Ainsi  que  le  remarque  notre  compatriote,  M.  le 
professeur  J.  G.  Baum,  dans  la  savante  introduction  qu'il  a 
placée  en  tète  du  volume ,  c'est  le  plus  ancien  exposé ,  en 
langue  française ,  des  doctrines  religieuses  de  la  Réforme , 
et,  sous  sa  forme  primitive,  le  meilleur  ouvrage  de  Farel. 
M.  Baum  établit  qu'il  a  été  composé  pendant  le  premier  sé- 
jour de  l'auteur  à  Montbéliard,  de  1524  à  1525.  Destinée  à 
l'enseignement  vulgaire,  cette  œuvre  n'était  connue  que  par 
un  exemplaire  unique  de  l'édition  de  1552 ,  conservé  à  la  bi- 
bliothèque de  Saint-Gall  :  c'est  cet  exemplaire  qui  a  fourni 
à  M.  Fick  les  extraits  joints  à  son  édition  du  Vray  usage  de 
la  croix;  mais  cette  édition,  publiée  aune  époque  où  la  Ré- 
forme s'était  laissé  détourner  de  son  esprit  par  la  scolasti- 
que  des  théologiens,  avait  subi  des  altérations,  des  additions 
f&cheuses.  Heureusement  que  M.  Baum  a  retrouvé  à  la  bi- 
bliothèque de  Zurich  un  exemplaire  d'une  édition  de  1534 


W 


(  "8  ) 

qui  lui  parait  reproduire  l'œuvre  telle  que  Farel  l'avait  com- 
posée, pour  tirer  les  simples  «  des  horribles  abuz  de  l'Anté- 
christ». 11  était  digne  du  savant  éditeur  de  Calvin  de  remettre 
en  lumière  l'écrit  qui  a  vulgarisé  la  doctrine  nouvelle  parmi 
les  populations  romanes  de  la  Suisse  et  du  comté  de  Montbé- 
liard.  11  est  toujours  intéressant  de  connaître  le  verbe  qui  a 
déterminé  les  grands  mouvements  de  l'histoire ,  tels  que  les 
Croisades,  la  Réforme  et  la  Révolution. 

Remercions  encore  M.  Fick  de  ce  double  cadeau.  En  tout 
bien,  telle  est  sa  devise;  et,  malgré  sa  fertilité,  il  y  reste 
fidèle.  Dans  les  livres,  grands  et  petits,  gros  et  menus,  qui 
paraissent  sous  sa  marque  —  le  triton  sonnant  de  la  conque 
—  tout  s'accorde  si  jiarfaitement  :  le  choix  des  œuvres,  la 
correction  des  textes,  la  beauté  et  la  solidité  du  papier,  la 
netteté  et  l'appropriation  des  caractères,  le  goût  sévère  et 
la  variété  des  ornements,  que ,  prise  en  elle-même ,  chacune 
de  ces  impressions  semble  être  le  chef-d'œuvre  unique  d'un 
artiste  qui  s'y  est  voué  tout  entier,  et  après  lequel  il  renonce 
à  jamais  produire  une  aussi  belle  chose.  X.  M. 

♦  * 

Musée  de  Colmar.  —  M.  le  baron  Meyer  de  Schauensée  a 
enrichi  le  musée  de  Colmar  de  plusieurs  objets  précieux. 
Nous  devons  signaler  avant  tout  une  plaque  en  argent  doré 
et  repoussé  qui  a  dû  faire  partie  d'une  coiffure  de  femme  au 
XVI*  siècle.  Au  centre  de  la  plaque  qui  fait  saillie  est  en- 
châssé un  gros  grenat  entouré  de  trois  petites  pierres  fines. 
Le  pourtour  extérieur  est  formé  d'entrelacs  et  do  pommes 
de  pin  sur  lesquels  courent  des  chiens  en  haut  relief. 

Un  autre  objet  d'art,  non  moins  intéressant,  est  ime  grande 
épingle  à  cheveux  pour  femme  du  XVII«  siècle.  Elle  est  en 
argent  doré;  la  tète  est  travaillée  à  jour  et  du  plus  bel  efi'et; 
la  tige  est  ondulée  à  20  centimètres  de  long. 

Enfin  un  verre  en  cristal  à  bord  doré  sur  lequel  sont  gra 


(  174  ) 

vées,  avec  beaucoup  de  goût,  des  armoiries  qui,  d'après 
leur  forme ,  annoncent  le  XV11I«  siècle. 

{Journal  du  Haut-Bhin.) 

*  ♦ 

On  démolit,  en  ce  moment,  l'un  des  plus  vieux  vestiges  de 
l'ancienne  ville  autonome  de  Mulhouse,  la  dernière  des  quatre 
poudrières,  enclavées  autrefois  dans  les  murs  d'enceinte  de 
la  cité.  Placé  au  bord  du  Trankbach ,  à  l'extrémité  méridio- 
nale de  la  rue  Henriette ,  le  Pulverthurm,  autrefois  à  trois 
étages,  présentait  ses  meurtrières  menaçantes  à  l'ennemi 
qui  faisait  mine  d'attaquer  la  ville  du  côté  sud-est.  Au  lieu 
de  la  poudre  à  canon  que  la  vieille  tour  recelait  dans  ses 
caves  mystérieuses,  nous  verrons,  dans  quelques  mois  d'ici, 
s'étaler,  en  plein  soleil,  dans  la  brillante  devanture  d'une 
maison  grandiose,  les  bonbons  renommés  d'un  de  nos  pre- 
miers confiseurs.  Post  utile  dulce!  Une  photographie,  sortie 
des  ateliers  de  M.  Adolphe  Braun  et  exécutée  aux  frais  d'un 
membre  de  la  commission  d'organisation  du  musée  histori- 
que de  Mulhouse,  perpétuera  le  souvenir  de  la  poudrière 
du  Trankbach.  Cette  photographie  fait  partie  de  la  collection 
dudit  musée.  A.  St. 

{Industriel  alsacien,) 

#  * 

M.  de  Saint-Santin  vient  de  consacrer  à  M.  Heim,  un  artiste 
alsacien ,  une  étude  très-complète  dans  la  Gazette  des  Beaux- 
ilr^(l«' janvier  1867). 

«M.  Heim,  François-Joseph,  étaitnéàBelfort,  en  Alsace, 
le  15  janvier  1787,  ou,  selon  d'autres  renseignements,  le 
5  juillet  1784.  Je  le  dis  à  son  honneur,  il  resta  toute  sa  vie  at- 
taché à  sa  province,  et,  jusqu'aux  derniers  jours,  il  aimait  à 
y  retremper  ses  forces  et  y  endormir  ses  inquiétudes.  Il  fit 
ses  études  au  collège  de  Strasbourg,  obtint,  dès  l'âge  de 


N 


,  175  ) 

U  ans,  le  premier  prix  de  dessin  à  l'école  centrale  de  la 
înôme  Yille  ;  on  voulait  en  faire  un  mathématicien  pour  le 
pousser  vers  l'arme  du  génie,  mais  la  passion  de  l'art  Ait  la 
plus  forte  :  il  vint  à  Paris,  en  iS03 ,  et  entra  dans  l'atelier  de 
Vincent.  Il  est  bon  de  le  noter  en  passant,  l'atelier  de  Vin- 
cent et  celui  de  Regnault  valaient  hardiment  celui  de  David... 
M.  Heim,  on  peut  le  dire,  a  eu ,  pendant  vingt  ans,  un  très- 
réel  et  très-énergique  tempérament  d'artiste.  En  1806,  il  avait 
concouru  pour  le  prix  de  Rome  contre  Boisselier l'aîné,  des- 
sinateur plein  de  grande  espérance ,  de  fougue  et  d'inven- 
tion. Boisselier  l'emporta.  En  1807,  le  sijget  était  Thésée  vain- 
queur du  Minotaure.  Cette  fois,  M.  Heim  obtint  le  premier 
grand  prix  ;  il  avait  juste  20  ans.  > 

M.  de  Saint-Santin ,  après  avoir  donné  une  longue  nomen- 
clature des  principales  œuvres  de  notre  compatriote ,  conclut 
ainsi  : 

«  Oui ,  M.  Heim  eût  pu  être  un  maître.  Il  avait  l'énergie , 
celle  du  dessin  comme  celle  de  la  brosse.  Il  avait  la  vigueur 
du  mouvement,  il  avait  l'ampleur  du  geste...  mais  son  mau- 
vais sort  voulut  qu'il  manquât  à  M.  Heim  je  ne  sais  quelle 
hardiesse  un  peu  intempérante  des  vrais  maîtres  :  la  confiance 
dans  ses  propres  yeux,  le  dédain  instinctif  des  manières  fa- 
vorisées du  public ,  enfin  cette  indépendance  de  l'esprit  qui 
vient  plutôt  du  tempérament  que  de  l'éducation.  M.  Heim , 
soit  timidité ,  soit  prudence ,  n'osa  jamais  s'afl*ranchir  de  la 
tradition  académique,  si  puissante  dans  sa  jeunesse,  jamais 
il  ne  trancha  résolument  les  lisières  de  cette  tradition ,  et  s'il 
recueillit,  par  des  commandes  régulières ,  les  bénéfices  d'une 
telle  sagesse  de  conduite,  il  y  perdit  les  meilleures  chances 
de  sa  gloire.  » 

M.  Heim  est  mort  à  Paris,  le  30  septembre  1865.  En  1855, 
il  obtint  à  l'Exposition  la  grande  médaille  d'honneur  et  la 
croix  d'officier;  il  était  Chevalier  depuis  1825.  «Dans  la  bril- 
lante histoire  de  l'école  française  au  XIX«  siècle ,  sa  place 
sera  gardée  par  trois  ou  quatre  excellents  ouvrages»,  dit 


À 


(176) 

M.  de  Saint-SaDtîD.  «C'était,  on  tout  cas,  9joute-t>il,  le  de- 
voir de  cette  revue  de  ne  point  laisser  s'éteindre  sons  hom- 
mage la  mémoire  de  l'un  des  artistes  de  notre  siècle  qui  au- 
ront maintenu  haut  l'honneur  et  le  respect  de  la  grande 
peinture  historique,  historique  dans  les  deux  meilleurs  sens.» 

«  * 

M.  L.  Larchey,  dans  son  amusant  et  spirituel  volume  les 
Joueurs  de  mots,  dont  toute  la  presse  française  a  fait  l'éloge , 
mentionne  une  épigrammo  sur  le  pont  de  Kehl,  attribuée  au 
légendaire  Monsieur  On  «  que  tout  le  monde  entend  et  que 
personne  n'a  vu». 

«(1858.)  —  On  fait  cette  épigramme  sur  le  pont  du  Rhin, 
construit,  si  on  se  le  rappelle,  à  frais  communs,  par  la  France 
et  l'Allemagne  : 

Le  pont  fixe  du  Rhin  sera  bien  fait ,  Je  crois , 
Oar  on  *  confié  chaque  œnvre  aox  plus  habiles  : 

L'AIlemagrne  fournit  le  bois. 

La  France  se  charge  des  pileê, 

«N'oublions  pas  que  la  Prusse  nous  forçait  alors  à  former 
une  armée  do  l'Est,  car  elle  mobilisait  sa  lundwehr  pour 
empêcher  les  Italiens  d'entrer  en  Vénétie.  Ceci  est  do 
l'histoire.  » 

Nous  forcerait- elle  à  lui  on  donner  aujourd'hui...  des 

piles  ? 

G.  &I. 


\ 


(  177  ) 


BIBLIOGRAPHIE  ALSATIQUE. 


184.  JoHAVH  Fischart's  sûmmtliclie  Diclitungen,  herausgegeben 

und  mit  Ërlûutorungou  versehcn  von  Hoiorich  Kurz.  Leipzig, 

1867;  à  Strasbourg,  chez  M,  C.  F.  Schmidt;  i  vol.  pet.  in-S*», 

LIV-888 ,  LIV-468  p. 

Ces  2  volâmes  forment  les  tomes  8  et  9  de  la  Bibliothèque 
aXlemande,  dont  le  RoUwagenbûehlein  forme  le  7*  volume  ;  YÉêope, 
de  Barkhard  WaldiB,  les  !•'  et  %*>,  et  les  œavres  de  Jean- Jacob- 
Christophe  de  Grimmelshausen ,  les  volâmes  3  i  6.  Le  l^**  volume 
des  œavres  de  Fischart  contient  :  Naeht  E<»b  oder  Nebel  Kràh.  Der 
Bar/ÛMêer  Seeten-  und  Kuttenstreit ,  von  8.  Dominici ,  dea  Prediger- 
mOnehê.  —  Le  2*  volnme  ;  FlOh  Hax ,  Weiber  Traz,  Dos  GlUekhafft 
Sehiff  von  Zurich.  Die  Wunderlichst  YnerhOriett  legend  und  Be- 
echreibung.  Bewarung  und  ErkWrung  deê  Bra$ten  gemeijnen  Sprieh- 
wortê  :  die  Otlehrten,  die  Verkehrten,  —  Le  8*  volnme,  qui  n'a  pas 
encore  parn,  contiendra  les  petits  pofimes. 

185.  A.  Chékusl.  L'Âncienno  Univorsitë  et  rÂcadëmio  moderno 
de  Strasbourg.  Strasbourg,  typog.  Huder,  1866  ;  ia*8<^,  28  p. 

Discours  prononcé  à  la  rentrée  des  facultés  de  l'Académie  de 
Strasbourg  t  1®  ^^  novembre  1866. 

136.  D.  Fischer.  Lo  Tribunal  civil  de  Saverno.  Colmar,  1866  ;  in>8<>, 
14  p. 

JSxtrait  de  la  Revue  d'Alsace,  Notice  historique  dans  laquelle 
M.  Fischer  retrace ,  avec  beaucoup  d'intérêt,  les  efforts  que  firent 
Haguenau  et  Saverue  pour  obtenir  le  siège  du  tribunal  en  1790. 
Cette  monographie  est  remplie  de  faits  curieux  et  de  notes  bio  • 
graphiques  très-Intéressantes  pour  l'histoire  de  la  magistrature 
en  Alsace. 

187.  Auo.  Stcibbb.  Jôrg  Wickram ,  Volksschriftsteller  und  Stifter 

der  Colmarer  Meistersûngerschule  im  I6ten  Jahrhundort  und 

dcsson  vorzfiglichste  Schriflon.  2«  ddition,  revue  et  augmentée. 

Mulhouse,  1866;  pet.  in-8^  67  p. 

Cette  étude ,  trôs-compléte ,  sur  l'un  des  écrivains  les  plus  popu- 
laires du  XVI*  siècle ,  a  paru,  pour  la  première  fols,  dans  le  Elêâe- 
êiêchen  Sawutagêblatt ,  à  l'occasion  de  la  publication  de  la  Jolie 
édition  du  RoUtcagenbûchlcin  faite  par  M.  Henri  Kurk ,  il  y  a 
deux  ans  environ.  Cette  brochure  dénote,  de  la  part  de  l'auteur, 
une  grande  érudition  et  la  profonde  connaissance  des  œuvres 
littéraires  allemandes  des  siècles  passés. 


(178) 

138.  Abthub  Dimaux.  Les  Sociétés  badines,  bachiques ,  chantantes 
et  littéraires  ;  leur  histoire  et  leurs  travaux.  Ouvrage  posthume, 
revu  et  classé  par  M.  Gustave  Brunet,  avec  un  portrait  dessiné 
et  gravé  à  l'eau-forte  par  G.  Staal.  Paris,  BacheUn-Deflorenne , 
1867;  S  vol.  in-8*,  458  et  410  p.  —  14  fr. 

Un  répertoire  den  pins  cnrieux  de  tontes  les  sociétés  plus 
on  moins  littéraires  qnl  ont  existé  jnsqn'à  ce  jonr.  Ce  travail, 
qne  tons  les  bibliophiles  attendaient'  avec  impatience  depuis  le 
23  juillet  1865,  époqne  à  laquelle  il  fut  annoncé  par  une  question 
aux  lecteurs  de  l'Intermédiaire  (t.  II,  p.  424),  contient  cependant 
certaines  omissions  qu'il  eût  été  facile  à  M.  O.  Brunet  d'éviter. 
Les  sociétés  littéraires  et  gastronomiques  de  la  Pomme-de'Pin  et 
du  Barbeau  n'ont,  dans  l'ouvrage  de  M.  Dinanx,  aucune  men- 
tion. Cependant  nous  avons  donné,  en  réponse  à  la  question 
de  VlnterinédicUre,  des  renseignements  assez  étendus  sur  ces  deux 
sociétés  (p.  504).  h* Académie  du  dimane?te  de  Colmar  et  la  Société 
théfttrale  de  la  Grenouille  verte,  qui  a  monté  à  Strasbourg,  avec 
le  plus  grand  succès,  uAe  tragédie  antique  avec  chœurs:  le  Vea- 
pilion  adultère  on  le  Triomphe  de  l'innocence ,  n'y  sont  non  plus  ci- 
tées. Malgré  ces  omissions,  l'ouvrage  de  M.  Dinaux  n'en  restera  pas 
moins  une  œuvre  très-originale  et  d'un  grand  intérêt  pour  l'his- 
toire littéraire  de  l'Europe. 

139.  L.  Spach.  Augusta  Rauracoruin(Augst);  son  fondateur  et  ses 
ruines.  Typog.  K«  Berger-LevrauU  ;  gr.  in-8°,  12  p. 

Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  deê  monument»  historiquee. 

La  peuplade  celtique  qui  portait  ee  nom  occupait  une  partie 
du  Haut-Rhin  (le  Sundgau)  et  une  partie  des  cantons  actuels  de 
BAle  et  de  Berne.  Leur  petite  capitale  était  située  à  l'est  de  Bile, 
à  une  distance  de  quelques  kilomètres. 

140.  NAPOLioK  NiCKLÈs.  Le  Moulin  de  Sand.  Paru,  1867  ;  gr.  in-8o, 
4  p. 

Extrait  du  Journal  d^  agriculture  pratique  du  10  Janvier  1867.  N*2. 

Ce  moulin  est  l'un  des  plus  anciens  de  l'Alsace.  On  connaît  un 
titre  de  1363  qui  en  fait  déjà  mention.  Propriété  de  M.  Louis  Al- 
brecht  depuis  1840;  réduit  en  cendres,  en  1860;  reconstruit  d'après 
le  système  américain.  Aujourd'hui  il  a  5  turbines  d'une  force  de 
20  chevaux  chacune;  4  turbines  font  mouvoir  16  paires  de  meules 
qui ,  en  24  heures,  convertissent  de  250  à 800  quintaux  métriques 
de  blé  en  farine.  La  &"  turbine  est  louée  à  la  maison  Tœlcker,  qui 
l'emploie  pour  motidre  de  la  chicorée. 

141.  Dr  Faudbl.  Note  sur  la  découverte  d'ossements  fossiles  hu- 
mains dans  le  lehm  de  la  vallée  du  Rhin  à  Êguisheim ,  près 


fe 


(  179  ) 

Colmar,  suivie  de  recherches  chimiques  sur  lesdits  ossements, 
par  M.  Schourer-Kestner.  Colmar,  typog.  Decker,  1867;  in-8«, 
42  p.  et  1  pi. 

Extrait  du  Bulletin  de  la  Soeiité  d'histoire  naturelle  de  Colmar. 
D'après  les  recherches  chimiques  qui  ont  été  faites  par  M.  Scheu- 
rer,  on  pourrait  conclure  que  les  débris  dont  M.  Faudel  a  donné 
une  description  très-intéressante,  seraient  non-seulement  très- 
anciens,  mais  même  contemporains  des  animaux  quaternaires 
trouTés  dans  le  même  terrain ,  et,  par  conséquent,  fossiles  comme 
eux. 

142.  A.  Pbnot.  Les  Institutions  privées  du  Haut-Rhin.  Notes  re- 
mises au  comité  départemental  pour  l'Exposition  universelle 
de  1867.  Mulhouse,  typog.  Bader;  gr.  in-8°,  102  p.  —  i  fr.  50  c. 

Mémoire  très-complet  et  très-intéressant  sur  toutes  les  institu- 
tions de  prévoyance  fondées  par  les  fabricants  du  Haut-Rhin 
dans  le  but  d'améliorer  et  de  relever  la  condition  physique  et 
morale  de  la  population  ouvrière.  Ces  diverses  créations,  fondées 
par  l'initiative  individuelle ,  en  dehors  de  l'action  administrative, 
sont  décrites,  avec  le  soin  le  plus  minutieux,  par  un  économiste 
distingué  qui  s'est  toujours  occupé ,  avec  beaucoup  de  sollicitude, 
de  toutes  les  questions  touchant  à  l'amélioration  du  sort  des  ou- 
vriers. 

Ce  travail  ne  sera  pas  seulement  lu  avec  intérêt  par  les  hommes 
spéciaux,  mais  par  tons  ceux  qui  comprennent, —  et  souhaitons 
qu'ils  soient  nombreux  en  Alsace,  —  qu'aider  au  développement 
moral  des  populations  déshéritées,  de  ces  masses  laborieuses,  est 
le  plus  saint  devoir  des  classes  privilégiées. 

148.  A.  DcBBAu.  Notes  bihliographiques  pour  servir  à  Tétude  de 

riiidtoire  et  do  l'archéologie,  i'»  année,  1863.  Paris,  Joubertf 

décembre  1866  ;  in-i8,  276  p.  —  3  fr. 

Ce  volume,  destiné  aux  amis  des  études  historiques,  contient 
l'indication  de  tous  les  ouvrages,  brochures,  plaquettes,  mémoires, 
notes,  articles  de  journaux  publiés,  pendant  l'année  1863,  sur  l'his- 
toire et  l'archéologie  (antiquités,  inscriptions,  numismatique). 
Il  est  divisé  en  cinq  parties  :  1*  ouvrages  imprimés  en  France, 
800  articles;  2*  travaux  divers  insérés  dans  les  mémoires  et  bulle- 
tins de  130  sociétés  savantes  de  France;  3*  articles  divers  publiés 
dans^lns  de  100  journaux  français;  4*  livres  et  brochures  impri- 
més à  l'étranger;  5*  travaux  insérés  dans  des  journaux  de  120 
sociétés  savantes  de  l'étranger.  On  trouve,  en  outre,  dans  ce 
volume ,  une  table  alphabétique  des  3,370  articles  qui  y  sont  men- 
tionnés et  dont  plusieurs  sont  de  MM.  Bockenmeyer,  Caxeaux, 
Moesmann ,  Stranb,  de  Ring,  H.  Bardy,  Ingold,  StolTel,  de  Mor- 


(  180  ) 

let,  L.  Spach.  Dacheux,  Ouerbor,  Mary,  Huot,  de  Neyremand, 
A.  StoBber,  Hananer,  Spindlori  Taintarier,  etc. 

L'Annuaire  de  M.Dnrean  sera  bientôt  suivi  de  celui  de  1864,  et 
1865  paraîtra  encore  avant  la  fin  de  cotte  année.  Nous  ne  saurions 
assez  recommander  cette  utile  publication  à  tous  les  érudits  et 
collectionneurs  de  notre  province. 

Ii4.  Voiv  WisKowATOPF.  Jacol)  Wiinpholing,  sein  Lebon  und  seine 
Schriften.  Ein  Boitrag  zur  Geschichto  der  deutschcn  Huma- 
nisten.  Berlin,  1867;  Strasbourg,  Ubrairiet  C,  F,  Schmidt  et 
Noiriel;  in-8o,  238  p.  —  4  fr.  80  c. 

Btude  consacrée  à  un  savant  théologien,  historien  et  philolo- 
gue ,  et  l'un  des  principaux  restaurateurs  des  lettres  en  Alsace. 
Wimpheling  a  publié  un  grand  nombre  d'écrits  et  certains  opus- 
cules trés-ourieux  et  aujourd'hui  très-rares. 

Oe  volume  comble  une  lacune  dans  l'histoire  littéraire  des  XY" 
et  XVI*  siècles.  Aussi  M.  de  Wiskowatoff  a-t-il  droit,  pour  son 
excellent  travail  biographique  et  critique,  à  la  reconnaissance  de 
tous  les  érudits  et  de  ceux  de  l'Alsace  en  particulier.  Wimphe- 
ling est  né  à  Schlestadt,  le  27  juillet  1450;  il  a  fait  ses  études  à 
Fribourg,  a  été  recteur  de  l'Université  de  Heidelberg,  prédica- 
teur à  Spire;  il  a  ensuite  séjourné  à  Strasbourg,  oA  il  a  eu  des 
différends  très-vifs  avec  Murner;  appelé  à  Bile,  par  l'évoque 
Christophe  d'Uttenheim ,  il  quitte  Strasbourg  en  1508.  Ses  écrits, 
souvent  très-agressifs,  lui  ont  suscité  de  nombreuses  querelles 
avec  les  moines.  Vers  1520,  âgé  de  70  ans,  fatigué ,  souffrant  beau- 
coup de  la  goutte,  ainsi  que  le  constate  une  lettre  très-spiri- 
tuelle qu'il  écrivit  à  Érasme,  il  se  retire  à  Schlestadt,  ohes  sa 
sœur,  et  meurt  lo  17  novembre  1528. 

145.  Mkkok.  Notice  sur  deux  autels  votifs  découverts  à  Kœnigs- 
boffen.  Strasbourg,  typog,V^  Berger-Levrault,  1867;  in-i2, 10  p. 
avec  2  grav. 

Oes  deux  autels  ont  été  trouvés  dans  les  caves  de  MM.  Gruber 
et  Reeb. 

146.  QuiQUBRBz.  Le  Château  de  la  fiurg.  Strasbourg,  typog.  F»  Ber- 
ger-Levrault; gr.  in-8°,  1  pi. 

147.  A.  SiFFSB.  Antiquités  du  moyen  ftge  et  de  Tépoque  gallo-ro- 
maine. Strasbourg,  typog.  V*  Berger-Levrault;  gr.  in-8o,  16  p.,  i  pi. 

Les  numéros  145, 146  et  147  sont  extraits  du  Bulletin  des  monu- 
ment» hiêtoriqueê  tVAUace, 

148.  ViBOH-RiviLLB.  Le  Régime  colonger  en  Alsace ,  d'aprôs  les 
derniers  documents.  Metz,  typog,  Housseau-Pallez ;  in-8o,  96  p. 

Extrait  de  la  Revue  de  VEat,  Voir  l'article  de  notre  collabora- 
teur, M.  Mossmann ,  page  153,  consacré  à  cette  excellente  étude. 


(  181  ) 

149.  Marrtat.  Histoire  des  poteries,  fù'ences  et  porcelaines.  Ou- 
vrage traduit  de  l'anglais  sur  la  2«  édition  et  accompagne  de 
notes  et  additions  par  MM.  le  comte  d'Armaillë  et  Salvetat,  avec 
une  prdface  de  M.  Riocreux.  Paris,  F»  Renotiard,  1866;  Stras- 
bourg, Noiriel;  2  vol.  in-8o,  XVI-436-480  p.  —  20  fr. 

Ces  deux  volumes  sont  illustrés  d'un  grand  nombre  de  bois.  Oa 
trouve,  dans  le  chapitre  VI  consacré  aux  additions  sur  les  faTenoes 
firançaises,  des  renseignements  sur  Haguenau  et  Strasbourg,  em- 
pruntés à  l'étude  de  M-  Tainturicr.  L'ouvrage  est  terminé  par  le 
tableau  des  marques  et  monogrammes  des  peintres-décorateurs  et 
doreurs  attachés  à  la  manufacture  de  Qévres  de  1753  à  1800. 

150.  Bruch.  Les  Bibliothùqucs publiques  à  Strasbourg.  Note.  iStrof- 

bourg,  typog,  Heilz,  1867;  in-8°,  15  p. 

Cette  note,  faite  en  séance  du  Séminaire  du  21  Janvier  1867, 
reproduit  la  plupart  des  documents  publiés  déjà  en  1844  dans  la 
Notice  9ur  l'origine  des  bibliothèques  publiques  dans  la  ville  de  Stras- 
bourg,  attribuée  à  M.  Jung.  Elle  est  divisée  en  trois  parties  : 
lo  L'historique  qui  relate  la  convention  du  6  vendémiaire  an  XII, 
conclue  entre  le  président  du  Consistoire  général  et  la  ville  de 
Strasbourg,  et  pa)r  laquelle  l'Académie  protestante  cède  à  la  com- 
mune l'usage  gratuit  du  chœur  du  Temple-Neuf  pour  y  placer  la 
bibliothèque  de  la  ci-devant  Ecole  centrale  du  département,  à 
condition  qu'aucun  changement  ne  pourra  être  fait  aux  murs  du 
bâtiment,  sans  le  consentement  de  ladite  Académie.  2*  Les  chargea 
de  la  ville  et  celles  du  Séminaire  relativement  à  la  séance  du 
conseil  municipal  du  17  décembre  1866,  où  il  a  été  question  des 
travaux  i  exécuter  à  la  bibliothèque.  So  Rapport  de  la  commission 
du  budget  touchant  la  séparation  à  faire  entre  la  bibliothèque  de 
la  ville  et  celle  du  Séminaire  qui ,  aujourd'hui,  ne  forment,  pour 
ainsi  dire,  qu'une  pièce.  M.  Bruch  pense  que,  si  quelques  habitants 
se  sont  faits.  Jusqu'à  ce  Jour,  les  échos  d'erreurs  répandues  dans 
le  public,  ii  n'y  a  plus  lieu  de  parler  désormais  «  de  Vaffaire  delà 

•  Bibliothèque,  comme  s'il  y  avait  là  une  affaire,  un  litige  ou  même 
«  une  simple  difficulté.  Le  Séminaire,  du  moins,  ne  parvient  pas  à 

•  découvrir  en  quoi  ses  vues  diffèrent  de  celles  des  représentants 
t  de  la  ville.»  Le  Séminaire  ne  demande  qu'une  chose,  c'est  de  ne 
pas  être  blâmé  s'il  entend  garder  la  nue  propriété  du  bâtiment  et 
d'être  consulté  pour  les  travaux  à  y  entreprendre. 

151.  Otto  Lorbnz.  Catalogue  gênerai  de  la  librairie  française 

pendant  vingt-cinq  ans  (1840-1865).  3^  livraison.  Strasbourg, 

typog.  l'c  Berger-LevrauU,  1867;  p.  805-464.  —  5  fr. 

Cette  3«  livraison  comprend  la  bibliographie  d'un  grand  nombre 
d'auteurs  appartenant  à  l'Alsace  : 


(  Ï82  ) 

BouMingault,  Boateron ,  Th.  Braun ,  Bréal ,  Bremond ,  Bmiére 
(A.  Sohnéegans),  Buob,  Th.  de  Biuaierre,  do  Batret,  Campaux. 

158.  Oblbob  ot  J.  KfxcHiiiv-ScHLuiiBSROBB.  Descriptlon  géologique 
et  minéralogique  du  déparlement  du  Haut-Rhin ,  publiée  sous 
les  auspices  du  Conseil  général  du  département.  Mulhome, 
E,  Perrin,  éditeur;  Colmar,  typog.  Decker;  s  vol.  gr.  in-8°, 
XXIII-484  et  547  p.  Stratbourg,  librairie  Salomon,  —  80  fr. 

Une  carte  géologique  du  département,  à  l'échelle  Vmnm»  P^i*  1®" 
mêmes  auteurs ,  chromo-lithographlée  en  43  couleurs ,  par  les 
presses  de  E.  Simon ,  de  Strasbourg ,  plus  4  grandes  planches  de 
coupes,  en  parties  coloriées,  accompagnent  cet  important  ouvrage. 

Cet  ouvrage,  bien  qu'il  contienne  seulement  la  description  géo- 
logique et  minéralogique  du  Haut-Rhin,  n'en  est  pas  moins  d'un 
intérêt  général  pour  HM.  les  ingénieurs  et  pour  toutes  les  per- 
sonnes qui  s'occupent,  par  goût  on  par  état,  d'études  géologiques, 
parce  que  le  département  du  Haut-Rhin,  grâce  k  ses  nombreux 
accidents  de  terrain ,  à  la  variété  de  ses  roches  et  à  l'Importance 
des  travaux  dont  il  a  été  l'objet ,  constitue ,  au  point  de  vue 
géologique ,  une  des  régions  classiques  de  la  France. 

153.  A.  F.  Les  Ombres.  Strasbourg,  typog.  Simon;  in-8o,  8  p. 
88  strophes  datées  de  Strasbourg.  Juillet  1866. 

154.  A.  DK  Lappabkmt.  Conseils  à  un  jeune  amateur  de  géologie. 
Poème  didactique  composé  à  l'occasion  des  courses  géologi- 
ques de  l'école  des  mines.  Paris,  1867;  Streubourg,  typog. 
V«  Berger- LevrauU;  il  p. 

«Naguère  un  grand  poète,  oubliant  ses  colères. 
Mettait  Pégase  au  vert*  ;  allons  encor  plus  loin  : 
A  ce  vaillant  coursier  faisons  manger  des  pierres; 
C'est  plus  noble,  à  mes  yeux,  que  de  le  mettre  au  foin!  • 

155.  Th.  fiBAUB.  La  Fiancée  de  Messine,  de  Schiller,  traduite  en 

vers,  Strasbourg,  typog.  Silbermann;  gr.  in-8o,  Vni-i6i  p. 

M.  Braun  vient  de  clore,  avec  cette  tragédie,  ta  traduction  en 
vers  français  des  œuvres  dramatiques  que  Schiller  a  lui-même 
écrites  en  vers.  Cette  traduction  est  la  seule  complète  et  est  de 
beaucoup  supérieure  à  tons  les  essais  de  traduction  tentés  Jusqu'à 
ce  Jour.  Il  ne  reste  plus  à  M.  Braun  qu'à  réunir  en  nne  édition 
uniforme  ses  précédents  volumes. 


1.  V.  Huao.  Chanêotu  des  rue*  et  des  b<ri*. 


\ 


{  18«  ) 

166.  HsTEBL.  Le  Royaume  dos  gourmands.  Paru,  Hetzel;  Stras- 
bourg, typogr,  Silbermann;  in-40,  avec* planches  en  camaïeu, 
104  p.  —  6  ft". 

Trét-joli  volame  d'étrennes  ponr  enfants.  C'est  Thlstolre  d'un 
peuple  qui  avait  an  grand  défaut  :  celui  de  trop  aimer  la  tarte 
aux  prunes.  Pour  le  punir,  le  monarque  fit  manger  à  ses  âdéles 
sujets  tant  de  pâtisseries  qu'à  la  fin  ils  s'écrièrent  :  Rien  que  de 
la  tarte,  mieux  vaut  la  mort!  Les  illustrations  sont  très-jolies  et 
spirituellement  faites. 

167.  Abbé  Cazbaux.  Essai  sur  la  conservation  de  la  langue  alle- 
mande en  Alsace.  Strasbourg,  typog.  Silbermann,  1867;  pet. 
in-80,  44  p. 

Kztrait  du  Courrier  du  Beu-Rhin,  Le  même  essai  traduit  en  alle- 
mand; pet.  in-8%  44  p. 

158.  BoBDMAVN.  Horr  Abbo  Mûhe.  —  Meiendorf.  —  Poésies  en  pa- 
tois strasbourgeois.  Strasbourg,  typog,  Huder;  m-B^,  4  p. 

159.  Ahva  Fbbttao.  Poésies.  Strasbourg,  typog,  Silbermann; 
in-18,  10  p. 

Les  titres  sont  quelquefois  bien  trompeurs  I 

160.  Cu.  Dubois.  Dialogue  (en  vers)  entre  un  Alsacien  et  un  bour- 
geois de  Paris.  Strasbourg,  typog.  Christophe,  1866;  in-8®,  8  p. 

Extrait  du  Moniteur  du  Bœ-Rhin,  lu  à  la  Société  littéraire  de 
Strasbourg  dans  sa  séance  du  11  décembre  1866. 

161.  G  H.  Ddbozs.  Conte  alsacien.  Comment  il  se  fit  que  le  jeune 
Lucien,  parti  pour  aller  chercher  une  femme  à  Barr,  en  revint 
sans  l'avoir  vue.  Strasbourg,  typog.  Christophe,  1866;  in-8<», 
17  p. 

«  Quand  de  l'idéal  que  je  trace  au  roman ,  je  descends  à  la 
c  réalité,  hélasl  je  suis  forcé  de  l'avouer,  l'idéal  est  réalisé  trop 
<  rarement.  •  {Conêidérationê  morale»  et  littirairee 

sur  le  roman ,  par  Gh.  Dubois.) 

162.  ScHAUBB.  Marie-Thérèse  d'Autriche  et  Frédéric  IL  Événe- 
ments militaires  de  1740  à  1763,  suivis  d'anecdotes  historiques 
sur  la  Prusse.  Paris,  Amyot;  in-i8,  269  p. 

163.  G.  GuiBAL.  Les  Hohenstaufen  et  la  lutte  du  sacerdoce  et  de 

l'Empire.  Strasbourg,  typog.  Silbermann,  1867;  in-8o,  24  p. 

Discours  d'ouverture  prononcé  à  la  Faculté  des  lettres  de  Stras- 
bourg, le  14  janvier  1867. 

164.  LAoR  Fbeb.  La  Puissance  et  la  civilisation  mongoles  au 


(184) 

XIII<>  siècle.  Paris,  1867;  Strasbourg,  typog,  Berger-Levrault; 

in-s»,  40  p. 

Ce  travail  a  été  lu ,  en  décembre  1866 ,  à  Técole  des  langnci 
orientales  ponr  la  réouverture  du  cours  de  tibétain  et  de  mongol. 

165.  M.  le  comte  de  Saint-Marsaulti  sénateur.  Notice  nécrologique. 
Strasbourg,  typog.  Berger -LevrauU;  in-s^,  il  p. 

Bxtrait  de  V Annuaire  dt  Seine-0t-Oiêe ,  1867. 

166.  P.  DB8CUAMP8.  Dictionnaire  de  géographie  ancienne  et  mo- 
derne à  l'usage  du  libraire  et  de  l'amateur  de  livres ,  par  un 
bibliophile.  Paris,  librairie  Didot,  1866;  livraisons  i  às,  gr.  in-8<> 
à  2  col. ,  format  du  Manuel  du  libraire,  p.  i  à  63. 

Cet  ouvrage  contient  :  1°  la  géographie  ancienne  et  mo- 
derne de  l'Europe,  avec  le  nom  vulgaire  des  localités i  depuis  la 
décadence  latine  Jusqu'à  la  découverte  de  l'imprimerie  ;  8"  les 
recherches  bibliographiques  les  plus  étendues  sur  l'introduction 
de  l'imprimerie  dans  les  différentes  villes  de  l'Europe;  y*  une 
liste  des  abbayes  appartenant  aux  ordres  lettrés  ayant  existé  en 
Europe  et  particulièrement  en  France.  Les  conditions  de  la  sous- 
cription sont  :  1  fr.  la  livraison ,  20  fr.  l'ouvrage  complet. 

La  seconde  livraison  contient ,  aux  articles  Argentoratvm  et 
AridUiinum,  une  notice  sur  len  premiers  livres  imprimés  à  Stras- 
bourg et  &  Mulhouse.  En  ce  qui  concerne  cette  dernière  ville ,  on 
y  fait  remonter  l'établissement  de  la  typographie  k  l'année  1561. 

Dans  une  précédente  livraison  (p.  83) ,  nous  avons  signalé  un 
petit  volume  imprimé  A  Mulhouse  et  portant  la  date  de  1537. 

167.  Thomas  Wsiqht.  Histoire  de  la  caricature  et  du  grotesque 
dans  la  littérature  et  dans  l'^t;  traduite  par  Octave  Sachot, 
éditée  par  Âmudéo  Pichot,  directeur  de  la  Aetme  britannique, 
précédée  d'une  notice  do  l'éditeur,  et  illustrée  de  838  grav. 
dans  le  texte.  Paris,  1867;  gr.  in-8o,  XXXV-457  p.  —  10  fr. 

Oe  eurieux  volume  contient,  à  la  page  76,  une  notice  bien  in- 
complète et  la  reproduction  des  deux  sculptures  grotesques  du 
Xin«  siècle  qui  se  trouvaient  A  la  cathédrale  et^qui  ont  été  dé- 
truites en  1685  ;  aux  pages  195  et  suivantes,  des  notices  sur  1*  Nef 
detfoua ,  de  Brandt,  sur  le  Miroir  des  sots,  de  Geller,  sur  la  NeJ 
deê  folUê,  de  Badius,  avec  3  gravures  ;  aux  pages  881  A  888,  des  ap- 
préciations sur  Thomas  Mnrner  et  ses  satires,  notamment  sur  sa 
JYarrenft««cAw(}nmy  et  sa  Schelmemunft ,  avec  8  ligures. 

168.  Glémeht  Juglab.  De  la  circulation  Ûducioire  sous  le  régime 
de  l'unité  et  de  la  liberté  d'omission  en  Franco ,  en  Angleterre 


(  186  ) 

et  aux  États-Unis.  Strasbottrg,  iypog.   K*  Berger •  LevrauU ; 
gr.  in-8o,  24  p. 

Extrait  dn  Journal  de  la  SoeUti  de  êiatietique.  Mars  et  avril  1806. 

169.  VooT.  Des  finances  de  la  Suisse,  par  Vogt,  professeur  k 
l'université  de  Berne.  Strasbourg ^typog.  F»  Berger- LevrauU, 
1866;  in-80,  100  p.;  1  tableau. 

170.  Lboott  kt  Voot.  La  Suisse.  Strasbourg,  typog.   r«  Berger- 

LevrauU,  1866  ;  in-8",  280  p. 

Notice  préliminaire.  —  Vac  d'ensemble  »ur  les  phénomènes 
sociaux,  moraux,  économiques.  —  Plan  de  l'ouvrage  :  Livre  I*'. 
1"  partie  :  Territoire  et  population.  2«  partie  :  Forces  produc- 
tives. 3*  partie  :  Histoire  de  la  Suisse.  4*  partie  :  Institutions  po- 
litiques. —  Livre  II.  lr«  partie  :  Les  finances  de  la  confédération. 
2*  partie  :  Les  finances  des  cantons.  —  Livre  III.  Annexes  :  Po- 
pulation. —  Agriculture.  —  Commerce.  —  Assurances.  —  Instruc- 
tion publique.  —  Institutions  de  prévoyance.  —  Statistique  cri- 
minelle. —  Statistique  financière. 

171.  VicTOB  m  TuiiRT.  Biographie  populaire  du  maréchal  comte 
de  Castcilano ,  par  un  engagé  volontaire  ;  8«  édition.  Strasbourg, 
typog.  V*  Berger-LevrauU  ;  in-i8,  35  p.  —  40  c. 

172.  Marc  Minghetti,  ancien  préaident  du  conseil  des  ministres 
du  royaume  d'Italie,  à  ses  électeurs.  Préface  et  traduction  par 
Armand  Pommier.  Paris,  Dentu,  1866;  Strasbourg,  typog, 
Silbermann;  in-s^t  ^0  p. 

Papier  vergé ,  tiré  à  50  exemplaires. 

178.  F.  Loua.  Deuxième  mémoire  surquelques  questions  de  sta- 
tistique. Paris,  1866;  Strasbourg,  typog.  V*  Berger  -  LevrauU; 
gr.  in-8o,  56  p. 

Extrait  du  Journal  de  la  SoeUti  de  etatUtique  de  Parie, 
Dn  suffrage  universel  dans  ses  rapports  avec  les  mouvements 
de  la  population.  —  De  la  mortalité  dans  les  hôpitaux  de  Paris. 

—  L'industrie  parisienne,  d'après  l'enquête  de  la  chambre  de 
commerce  en  1860.  —  Influence  de  la  détention  sur  la  mortalité. 

—  Influence  des  saisons  sur  les  naissances,  les  mariages  et  les 
décès. 

174.  Fatxt.  Des  moyens  de  déterminer  la  population  scolaire. 

Paris,  1866;  typog,  V*  Berger-LevrauU  à  Strasbourg;  gr.  in-8o, 

16  p. 

Extrait  du  Journal  de  laSœUté  de  etatietique  de  Parie.  Juillet  1866. 

175.  Dn  Plvsst.  Attributions  dea  préfets,  sous-préfets  et  maires* 


(  186  ) 

Paris,  1866;  typog.  V*  Berger- Levrault  à  Strasbourg;  in-8o, 
VI-266  p.  —  3  fr.  50  c. 

176.  Académie  de  Strasbourg.  Séance  annuelle  de  rentrée  des 
facultés,  le  15  novembre  i9Be. StrMbottrg, typog.  Huder ;m'8°. 

104  p. 

Personnel  académique.  —  Discours  de  H.  Chéruel,  recteur 
(histoire  de  l'Université  de  Strasbourg).  —  L'année  scolaire  1865- 
1866  avait  740  élèves  :  Faculté  do  théologie,  48;  Faculté  de  droit, 
117  ;  Faculté  de  médecine ,  511  ;  école  supérieure  de  pharmacie , 
64.  —  éloge  de  M.  Leroboullet,  par  M.  Baudelot.  —  Compte 
rendu  des  diverses  facultés,  par  MM.  Bruch,  Aubry,  Ehrmann, 
Bach,  Bergmann ,  Oppermann,  Delbos  (au  compte  rendu  de 
M.  Ehrmann  est  annexée  une  liste  de  64  ouvrages  et  mémoires 
publiés  pendant  l'année  scolaire  par  MM.  les  professeurs  et 
agrrégés  de  la  Faculté  do  médecine;  i  celui  de  M.  Bergmann  la 
liste  des  ouvrages  publiés  par  MM.  les  professeurs  de  la  Faculté 
des  lettres  au  nombre  de  7).  —  Liste  des  médailles  et  prix  décer- 
nés i  MA.  les  étudiants. 

177.  Notice  statistique  et  historique  sur  l'arrondissement  de 
Mantes,  avec  l'indication  des  usages  locaux  et  accompagnée 
d'une  carte  coloriée  par  cantons.  Versailles,  1867;  Strasbourg, 
typog.  F»  Berger-LevratUt ;  in-i8,  92  p.  et  i  carte. 

Extrait  de  V Annuaire  de  8eine-et-0ûe. 

178.  Notice  sur  M.  J.  A.  Carrey,  ancien  bibliothécaire  de  la  Cham- 
bre des  pairs.  Strasbourg,  typog.  V^  Berger- Levrault ;in'9*>,  2  p. 

Extrait  do  V Annuaire  de  Setne^et-Oiêe. 

179.  J.  WiBTH.  La  Langue  française  dans  les  départements  de 
l'Est,  ou  Des  moyens  et  des  méthodes  à  employer  pour  propa- 
ger la  langue  nationale  dans  les  parties  de  l'Alsace  et  de  la 
Lorraine  où  l'idiome  allemand  est  encore  en  usage;  Paris, 
1867;  Strasbourg,  typog.  V«  Berger-LevrauU ;  in-i8,  274  p.  — 
2  fr. 

Ce  volume  est  bien  pensé  et  sa  place  est  marquée  dans  toutes 
les  bibliothèques  populaires;  outre  les  meilleures  méthodes  à 
employer  pour  la  propagation  de  la  langue  française ,  on  y  trouve 
des  chapitres  très-intéressants  :  lei  Tribulatiom  d'ttne  famille  aUa- 
eienne  qui  ne  êavait  pas  le  français  sont  très-amusantes ,  quoique 
très-exagérées,  et  le  Coup  d*ail  JUatorique  sur  les  dioers  idiomes 
parlés  en  Alsace  est  un  chapitre  curieux. 

180.  HuMAHv,  maire.  Ville  de  Strasbourg.  Budget  pour  l'an  1867. 
Strasbourg,  typog.  F»  Berger-LevrauU,  1867;  in-8o,  208  p. 


(  187  ) 

183.  V.  NoTiMOKR.  Association  des  sociëtës  chorales.  Sëauce  du 
24  janvier  1867.  Strasbourg,  typog.  Siibermann;  in-8<»,  4  p. 

182.  V.  NacTiHOjBs.  Association  des  socidtes  chorales  d'Alsace. 
Comité  central.  Strasbourg^  typog.  Silbermanny  1867  ;  in-8o,  ii  p. 

183.  V.  Nœtinobr.  Projet  des  nouveaux  statuts  de  l'association 
des  sociétés  chorales  iï Alaaco.  Strasbourg t  typog.  Siibermann; 
in-8*',  11  p. 

184.  Société  des  Amis  des  Arts  de  Strasbourg.  Compte  rendu  par 
le  comité  en  assemblée  générale  du  27  janvier.  Gestion  de 
1866.  Strasbourg,  typog.  Siibermann,  1867;  in-8°,  19  p. 

Discours  de  M.  J.  Sengenwald.  Rapport  de  M.  Blanck,  secré- 
taire. Comptes. 

185.  ScHMiDT,  SoHxÉEOAirs,  Lbsbr.  Discours  prononcés  à  la  dis- 
tribution du  prix  du  Gymnase  protestant  de  Strasbourg,  le 
9  août  1866.  Strasbourg,  typog.  Heitz;  in-8o,  24  p. 

186.  Campaux.  Lettres  ù  un  instituteur  sur  la  musique.  Colmar, 
typog.  Hoffmann;  in-8o,  14  p. 

187.  Dklcasso.  Recueil  de  morceaux  de  chant  à  une,  deux  et 
trois  voix,  à  l'usage  des  écoles  normales  et  des  écoles  pri- 
maires ;  musique  choisie  et  arrangée  par  M.  Gross.  Strasbourg, 
typog.  Siibermann  ;  libr.  Dérivaux ,  1867;  3  parties,  S  vol.  in-i8, 
de  64  p.  chaque. 

188.  Pabbkt.  Méthode  facile  pour  l'enseignement  élémentaire  de 
la  lecture  musicale.  Strasbourg^  typog.  Siibermann,  1867;  in-i8, 
br.,  72  p. 

189.  Conférences  pédagogiques  des  instituteurs  du  Bas-Hhin. 
Août  1866.  Strasbourg,  typog.  Siibermann;  in-i8,  100  p. 

Extrait  du  Bulletin  académique  du  Haut-Rhin. 

190.  Rapports  de  la  commission  de  contrôle  de  la  Société  de  cré- 
dit mutuel,  J.  G.  Rœderer  et  C<«,  à  Strasbourg.  Strasbourg, 
typog.  Siibermann;  in-8^  16  p. 

191.  Kablé.  Réflexions  et  renseignements  soumis  aux  sociétaires 
du  crédit  mutuel  de  Strasbourg,  par  un  de  leurs  coassociés. 
Strasbourg,  typog.  Siibermann;  in-8<>,  8  p. 

1 92.  Rœdbbeb.  Société  du  crédit  mutuel  de  Strasbourg.  Strasbourg, 
typog.  Siibermann;  in-8o,  10  p. 

193.  Crédit  mutuel  do  Strasbourg.  Réponse  de  la  commission  de 
contrôle  à  la  brochure  de  M.  Rœderer.  Strasbourg,  typog.  Sii- 
bermann, 1867;  in-8^  19  p. 


(  188  )    ■ 

194.  V.  NoTivGBR.  Assooiaiion  des  sociétés  chorales  d'Alsace. 
Réunion  do  Benfeld.  Strasbourg,  typog.  SUbermann,  1866; 
in-80,  16  p. 

195.  Db  Castbx.  Examen  de  quelques  questions  relatives  à  l'en- 
quête sur  l'état  de  l'agriculture  en  France.  Typog.  Sflbermann; 
in-80,  56  p. 

196.  J.  F.  Flaxlaiid.  Quelques  observations  à  propos  de  l'en- 
quête agricole  on  Alsace.  Strasbourg,  Noiriel,  1866;  typog, 

Silbermann;  in -12,  82  p. 

Extrait  da  Courrier  du  Ba§-Rhi»  (avril  et  leptembre  1866). 

197.  Vicomte  db  Gastbx.  L'Enquête  agricole  au  point  de  vue  par- 
ticulier de  l'Alsace.  Strasbourg,  typog.  r«  Berger-LevrauU ; 
in-8o,  45  p. 

Cbap.  I«r.  Le  crédit  en  Alsace.  —  II.  La  Titionltare  en  Alsace. 
—  lU.  Canalisation  de  l'Ill.  —  IV.  Vœux. 

198.  J.  NiGKLàs.  Sur  la  dénaturation  du  sel  destiné  à  l'agriculture. 
Nanq/,  I866;  in-s®,  28  p. 

Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  centrtUe  d'ciçrieuUure  de  Kaney, 

199.  H.  Waoitbb.  Voyages  de  découvertes,  t.  IV.  Promenades 
dans  la  campagne,  trad.  par  V.  Lehr.  Paris,  1867;  Strasbourg, 
typog.  r«  Berger-Levrault ;  in -16,  172  p.,  fig. 

200.  Comte  P18AN1-J0CBDAN.  Réflexions  militaires.  Strasbourg, 
typog.  V«  Berger-LevrauU;  in-8",  8  p. 

Armement.  Cavalerie. 

201.  Quelques  observations  sur  le  système  de  défense  de  la 
France.  Strasbourg,  typog.  V«  Berger-LevrauU,  I866;  in-8o,  16  p. 

202.  Quelques  observations  sur  le  recrutement  et  l'organisation 
do  l'armée  française.  Strasbourg,  typog.  K«  Berger-Levrault, 
1866;  in-80,  40  p. 

203.  Souvenirs  du  18«  régiment  d'artillerie,  commandé  par  le 
colonel  Ducasse ,  de  186I à  1865.  Strasbourg,  typog. Beitz ;in-9^, 
49  p. 

204.  V.  Saussivb.  Dictionnaire  de  législation  et  d'administration 
militaires.  Recueil  des  lois,  décrets,  décisions  et  règlements 
qui  régissent  l'armée  de  terre,  classés  selon  l'ordre  alphabé- 
tique des  matières.  Strasbourg,  typog.  V^  Bergêr-Levrouà , 
1866;  1"  livraison,  in-8o,  128  p. 

L'oavrage  aura  85  livraisons  et  formera  8  voIamM,  avee  réper- 
toire alphabétique  et  table  générale. 


(  189  ) 

205.  Champt.  Un  chemin  de  fer  stratëgique  dans  les  Vosges,  par 

Paul  Champy,  ex -capitaine  d'artillerie.  Paris,  typog.  Chaix 

et  €*•;  in-80,  24  p.  et  i  plan. 

Voir  le  C(mrrier  du  Boâ-Rhin  et  VTmpartial  du  Rhin  dO  mois  de 
marf,  qui  ont  rendu  eompte  de  cette  brocbtire. 

206.  P.  ÂB0N88OUN.  Pathologie  des  tumeurs.  Cours  professé  à 
l'Université  de  Berlin,  par  R.  Virchow,  trad.  de  l'allemand  par 
P.  Aronssohn.  Paris,  Germer- Baillière,  1867  ;  1. 1»"",  107  flg.  dans 
le  texte,  in-S»,  XIV-644  p.  —  12  fr. 

207.  Cn.  ScHÛTZBiTBBROBR.  Dc  Tespril  de  l'enseignement  de  la 
Faculté  de  médecine  de  Strasbourg  et  les  conditions  de  son 
développement   progressif.   Strasbourg ,  typog.  Silbermann , 

in-s»,  16  p. 

Discours  prononcé  à  la  séance  d'inauguration  du  nonreau  bâ- 
timent do  la  Faculté  de  médecine  do  Strasbourg. 

208.  OBKBLiar.  Aperçu  systématique  de  végétaux  médicinaux  ali- 
mentaires, etc.  Strasbourg,  Salomon  libraire;  typog.  Silber- 
mann; in-18,  72  p. 

209.  Alph.  Morpaiv.  Lettres  obstétricales,  par  von  Siebold,  pro- 
fesseur d'accouchement  à  Gœttingue,  traduites  par  A.  Morpain , 
avec  une  introduction  et  des  notes  par  M.  Stoitz,  professeur 
d'accouchement  &  Strasbourg.  Paris,  1866;  Strasbourg,  chez 
Noiriel;  in-18,  272  p.  —  2  fr.  50  c. 

210.  ScHÛTZRiTBEBOBR.  Dcs  coulcurs  au  poiut  de  vue  physique, 
physiologique,  artistique  et  industriel,  par  le  docteur  E.  Brucke, 
traduit  de  Tallemand  par  Schûtzenbcrger.  Paris,  1866;  46  fig. 
dans  le  texte,  in-i8,  350  p. 

211.  CozB  KT  Feltz.  Physiologie  pathologique.  Recherches  ex- 
périmentales sur  la  présence  des  infusoires  et  l'état  du  sang 
dans  les  maladies  infectieuses.  Strasbourg,  typog,  Silbermann, 

1866;  in-8o,  86  p. 

212.  Bulletin  de  la  Société  médicale  du  Haut-Rhin.  Strasbourg, 
typog.  Silbermann;  t.  II,  fascicule  V  (80  avril  et  15  octobre 

1865),  in-80,  497-463  p. 

213.  F.  KœbeblA.  Opération  césarienne  pratiquée  avec  succès 
dans  un  cas  de  grossesse  dans  un  utérus  bicorne  21  mois  après 
la  mort  d'un  fœtus  au  7«  mois.  Strcubourg,  typog.  SUbermann, 

1866;  in-80,  23  p.  1  pi. 


(  190  ) 

21A.  G.  TouKDKs.  Revue  des  thèses  de  la  Faculté  de  médecine  de 
Strasbourg  pendant  les  deux  années  scolaires  1863-1864  et 
1864-1865.  Strasbourg,  typog.  Silbermann;  in-8®,  57  p. 

Bxtrait  de  la  OatetU  médicale  de  Strasbourg, 

75  thèses  ont  été  soutenues  :  34  par  des  élèves  civils ,  41  par  de» 
élèves  militaires,  en  1863-1864;  76  en  1864-1865,  dont  19  par  des 
élèves  civils  et  57  par  des  élèves  militaires. 

215.  G.  TouBDBs.  Revue  des  thèses  de  laFa(:uUu  de  médecine  de 

Strasbourg  pendant  l'année  scolaire   1865-1866.  Strasbourg, 

typog.  Silbermann,  1867;  in-8o,  66  p. 

L'ancienne  Université  a  laissé  une  collection  de  thèses  fort  in- 
téressantes, dont  le  nombre  s'élève  à  1,865  et  qui  ont  été  soute- 
nues de  1574  à  1792.  La  nouvelle  collection  comprend  2,129  thèses 
soutenues  du  18  vendémiaire  an  VIII  au  SI  décembre  1866. 

216.  Mémoires  de  la  Société  de  médecine  de  Strasbourg.  Stras- 
bourg, typog.  Silbermann,  1866  ;  t.  V,  4  fascicules. 

Procès-verbaux.  Mémoires.  SchAtzenbesoer.  Des  faits  extraor- 
dinaires en  médecine  et  des  difficultés  de  los  apprécier.  —  Fbltz. 
Mémoire  sur  la  leucémie.  —  Th.  Bœckbl.  Do  Toxono  comme  élé- 
ment do  météorologie.  —  Eissbn.  Des  devoirs  du  corps  médical 
de  France  en  présence  du  choléra.  ^  Coze  bt  Fbltx.  Recherche» 
sur  la  présence  des  infusoires  et  l'état  du  sang  dans  les  maladies 
infectieuses.  —  He&bgoit.  Imperforation  de  l'anus,  communica- 
tion du  rectum  avec  le  vagin,  opération,  guérison.  —  Hbcht. 
Rapport  sur  les  travaux  de  la  Société  pendant  Tanuée  1864-1865. 
—  KoRUKKLÉ.  Opération  césarienne.  —  E.  Bœckbl.  Résection 
cunéiforme  du  genou. 

217.  ZiBOLBB.  Le  Fluide  vital.  Mulhouse,  typog.  Bader;  in-8^  15  p. 

218.  Bbbtin.  Étude  sur  la  glace  des  glaciers.  Strasbourg,  typog. 

Silbermann  ;  in-8o,  8  p. 

Mémoire  lu  à  la  Société  des  sciences  naturelles  de  Strasbourg, 
dans  sa  séance  du  7  août  1866.  Extrait  de  la  Revne  d'hydrologie 
médicale  française  et  étrangère. 

219.  D»"  Heinuicu  Fret.  Le  Microscope.  Manuel  à  l'usage  des  étu- 
diante, traduit  de  l'allemand,  sur  la  2«  édition,  parP.Spillmann, 
avec  62  fig.  dans  le  texte.  Paris,  1867;  Strasbourg,  typog. 
¥«  Berger-Levrault  ;  in- 18,  VIII-261  p. 

220.  A.  L.  A.  FiB.  Histoire  des  fougères  et  des  lycopodiacées  des 
Antilles.  Strasbourg,  typog.  V«  Berger -Levrault:  in-40,  XVI- 
164  p.,  34  pi.  dessinées  par  Jobin  et  Uthographiées  par  E.  Simon. 

Onzième  et  dernier  mémoire  sur  la  famille  des  fougères.  •  Ce 


(  191  ) 

•  livre,  qui  continue  le  Traiié  deê  fougireê  d'Amérique ,  de  Plu,* 

•  mler,  est  consacré  à  la  mémoire  de  ce  savant ,  l'une  des  gloires 

•  de  ranclenne  botanique  française ,  1705-18G6.  • 

221.  Ch.  Edmond.  Morale  et  religion.  Réponse  à  M.  F.  Boissière. 

Strasbourg,  typog,  Silbermann;  in- 8°,. 14  p. 

L'article  de  M.  Boissière  a  paru  dans  VInduêtriel  alsacien  du 
7  février  18G7  :  •  Les  pères  de  la  Révolution  française ,  en  proda- 
«  mant  les  Droite  de  rhomme,  ont  rompu  ouvertement  avec  le  passé, 

•  c'est-à-dire  avec  la  religion;  en  tant  que  institution  sociale, 

•  ils  l'ont  reléguée  dans  la  conscience  individuelle,  son  seul  et 
■  véritable  domaine...  Dans  cent  ans,  celui  qui  reprochera  i  son 
<  semblable  d'être  catholique,  athée  ou  Juif,  sera  tout  bonnement 

•  traité  d'Jroquois,  et  ce  sera  Justice.» 

222.  Lkblois.  Mort  et  immortalité.  Trois  lettres  à  un  rationaliste. 
Strasbourg,  typog.  Heitz,  1866;  in-B»,  36  p. 

223.  Lbblois.  La  Doctrine  de  Jésus  et  la  doctrine  sur  Jésus.  Paris, 
librairie  Cher  butiez,  1867  ;  in-B^,  14  p. 

Extrait  du  Disciple  de  Jéeua-Chriet. 

224.  LsBLois.  Impressions  de  voyage.  Lettres  écrites  de  la  Sa- 
bastière  (Tarn)  à  M^e  la  présidente  de  la  Société  de  lecture  et 
de  bienfaisance  do  Strasbourg.  Strasbourg ,  i^^  janvier  1861 , 
typog.  Heitz  ;  42  p. 

Si,  parmi  les  nombreuses  publications  de  M.  Leblois,  il  eu  est 
quelques-unes  qui  nous  aient  intéressé  ,  nous  regrettons  de  n'en 
pouvoir  dire  autant  de  celle-ci.  Le  récit  de  Mulhouse  est  par  trop 
naïf;  et  si  t  la  réflexion  a  déjà  bien  modifié  les  impressions  de 
l'auteur  •,  elle  n'a  pas  encore  terminé  sa  tâche.  Nous  n'en  dirons 
pas  davantage ,  bien  que  l'histoire  du  parapluie  soit  également 
excellente.  Nous  voulons  être  ,  à  l'égard  de  M.  Leblois,  plus  cha- 
ritable qu'il  ne  l'a  été  envers  un  pauvre  curé,  qui  pensait  sans 
doute  qu'il  ne  fallait  abandonner  personne,  pas  même  son  para- 
pluie. Ces  derniers  (les  parapluies)  sont  déjà  asscs  malheureux  , 
on  ne  les  fait  Jamais  sortir  par  le  beau  temps. 

225.  E.  Malionas.  Essai  sur  la  vie  et  les  idées  philosophiques  et 
religieuses  de  Synésius ,  évoque  de  Ptolémaïs.  Strasbourg, 
typog.  Heitz  ;  in-9°f  AT  p. 

Synésius  naquit  à  Cyréne  vers  965  ou  370. 

226.  A.  Chauvbt.  Étude  sur  le  système  thoologique  de  Servet. 
Strasbourg,  typog.  Heitz;  in-B®,  44  p. 

227.  T.  E.  RocHBicH.  La  Doctrine  de  la  prédestination  et  l'écoio 
de  Saumur.  Strasbourg,  typog.  Heitz;  in-B»,  53  p. 

L'Académie  de  Saumur  fut  fondée  par  Dnplessis-Mornay,  le 


(  192) 

foayern«ar  de  cette  ville,  en  1604.  Amjrravt,  Joeué  de  la  PUoe 
•t  Louis  Cappel  ont  caractérisé  la  tendance  de  l'école  de  Banmar. 

828.  L.  Roux.  Étude  sur  la  prédication  de  Basile  le  Grand,  arche- 
vêque de  Cësarëe.  Strasbourg,  typog.  Heitz,  1867;  in-8*,  44  p. 

Né  vers  la  fin  de  329,  évéqae  en  369,  mort  le  1**  Janvier  379;  a 
contribué  à  donner  an  dogme  de  la  Trinité  sa  formule  définitive. 

829.  A.  SouLST.  Essai  sur  l'Octavius  de  Minucius  Félix.  Stras- 
.  bourg,  typog.  Heitz,  1867;  in-s*»,  89  p. 

280.  F.  Broussouz.  Sébastien  Castellion.  Sa  vie ,  ses  œuvres  et  sa 

théologie.  Strasbourg,  typog,  Heitz;  in-8<»,  71  p. 

Castellion  est  né  à  Saint-Martin-du-Fresne ,  près  Nantua  (Ain), 
en  1515.  Bn  1540,  le  désir  de  connaître  Calvin  le  conduisit  i  Stras- 
bourg. Il  mourut  à  Bftle  en  1563.  Ses  démêlés  avec  Calvin  et  Th.  de 
Bèze  l'ont  rendu  célèbre  autant  que  see  écrits. 

281.  Ahdké.  Étude  sur  le  livre  de  Jonas.  Strasbourg,  typog.  Heitz; 
in-80,  82  p. 

282.  Gabt.  Exposition  critique  des  opinions  de  saint  Augustin 
sur  la  nature  et  Torlgine  du  péché.  Strasbourg,  typog.  Eeitz  ; 
in-8<>,  51  p. 

288.  PauvoT.  Essai  biblique  sur  la  préexistence  du  Christ,  d'aprôs 
les  épitres  de  saint  Paul.  Strasbourg,  typog.  SUbermann;  in-8S 
62  p. 

234.  Dk  Visme.  Essai  exégétique  et  dogmatique  sur  le  passage 

Rom.,  VII,  7-12.  Strasbourg,  typog.  SUbermann  ;  in-s^j  58  p. 

N«*  225  à  234,  thèses  présentées  à  la  Faculté  de  théologie  pro- 
testante, pour  obtenir  le  grade  de  bachelier  en  théologie. 

285.  DiETTKBLKir.  Der  cUristliche  Ilausfreund.  Hambourg,  1867  ; 

Strasbourg,  libraèrie  C.  F.  Schmidt;  pet.  in-8®,  208  p. 
236.  Dr  M.  ScHWALB.  Prodigt  gehalten  in  der  St.  Martinikirche , 

am  I7ten  Mûrz  1867.  Bremen,  1867;  in-8^  12  p. 

287.  Allez  et  faites  de  môme.  Souvenirs  chrétiens.  Strasbourg, 
typog.  r«  Berger- Levrault,  1867;  in-i2,  128  p.  —  i  fr. 

288.  Ahtoh  Jeak-Jeah.  Predigtcn.  14«  vol.  Lobreden.  Strasbowg, 
typog.  Le  Roux,  1866;  in-8^  390  p. 

289.  L'Avenir  ou  les  Grands  traits  de  la  prophétie  non  accomplis. 
Paris,  1867;  Strasbourg,  typog.  V9Berger-Levrault;in-iitiBp. 

240.  Der Halbmond  und  das  Kreuz.  Strasbourg,  typog. SUbermann, 
1867  (1866);  in-8o,  36  p. 

241.  Maria  Rebe.  Im  Wein  ertrinken  mehr  als  im  Wassar*  Fûnf 


(  «93  ) 

ËrzûliluDgen.  Strasbourg,  typog,  ¥•  Berger- Levrault,  1867;  in- 8<*, 
46  p. 
842.  Paroles  prononcées  sur  la  tombe  de  M.  Boigeol-Japy,  le 
27  décembre  1866.  Strasbourg,  typog.  V^  Berger  Levrault,  1867; 
m-8'>,  16  p. 

243.  Trésor  de  la  cathédrale  de  Reims,  photographié  par  MM.  A. 
Margiiet  et  A.  Dauphinot,  texte  par  M.  l'abbé  Cerf;  in-4o,  44  p. 
et  88  photographies.  Strasbourg,  typog.  K*  Berger-LevrauU.  — 
100  fr. 

Tiré  à  200  exemplaires  numérotés  à  la  presse  ,  sur  papier  vélin, 
dont  10  exemplaires  sur  papier  vélin  surfin  ,  avec  texte  imprimé 
d'un  seul  côté.  Remarquable  publication  dédiée  à  Mgr.  le  cardi- 
nal Gousset. 

An  nombre  d  es  planches  qui  méritent  une  mention  toute  spéciale, 
nous  signalerons  lé  reliquaire  de  Saint-Pierre  et  de  Saint-Paul  du 
Xrv*  siècle,  un  précieux  morceau  de  l'art  gothique;  le  reliquaire 
du  Saint-Sépulcre  du  XVI*siécle ,  présent  de  Henri  II  ;  le  vaisseau 
de  Sainte-Ursule  du  XVI''  siècle,  présent  de  Henri  III;  un  man- 
tel  rouge  de  forme  antique,  enrichi  de  galons  du  XIII«  siècle, 
damassés  et  couverts  de  perles  fines;  des  chasubles  du  XVI*  siècle 
en  velours  broché  or;  la  chasuble  du  sacre  de  Louis  XIII  en  da- 
mas d'argent;  la  chasuble  dite  de  Letellier,  une  des  pièces  les 
plus  curieuses  et  les  plus  estimées;  elle  pèse  18  kilogrammes  et 
ne  peut  être  portée  que  difScilement;  les  ornements  du  sacre  de 
Charles  X;  des  dentelles  de  l'époqne  de  Louis  XIV;  des  tapisse- 
ries du  XVI"  et  du  XVII«  siècle,  données  les  unes,  on  1530,  par  Ro- 
bert de  Lenoncourt,  les  autres ,  en  1637,  par  Henri  de  Lorraine, 
et  an  grand  nombre  d'autres  objets  dus  à  la  libéralité  des  rois  à 
l'occasion  de  leurs  sacres. 

244.  A.  Stœbbk.  Le  satirique  Thomas  Mumer  est-il  né  à  Obemai 
ou  ù  Strasbourg?  Colmar,  typog.  Decker;  in-8°,  5  p. 

Kxtrait  de  la  Revue  d'AUace. 

M.  Stœber,  dans  ces  quelques  pages  très-Intéressantes  et  très- 
érudites,  établit  d'une  manière  formelle  que  Thomas  Mnrner  est 
né  à  Strasbourg. 

246.  Bibliothèque  de  la  ville  de  Strasbourg.  Bibliothèque  du  sé- 
minaire. Strasbourg,  typog.  F*  Berger-LevrauU;  in-8*»,  7  p. 

Extrait  de  V Annuaire  du  Bas-Rhin t  1867.  —  Historique,  fonda- 
tion 1765;  elle  est  due  à  Schœpflin ,  qui  cède  sa  bibliothèque  à  la 
ville,  10,692  volumes,  ainsi  que  ses  médailles  et  ses  antiquités. 
Aujourd'hui  on  compte  180,000  volumes ,  dont  2,500  incunables. 
Les  manuscrits,  pour  la  plupart,  proviennent  de  l'ancienne  Corn- 
manderle  de  8aint>Jean,  Ils  sont  an  nombre  de  1,900  Tolmmes, 


(  194  ) 

qui  forment  I  d'après  l*iaventaire ,  6,788  ouvrages  ou  fragments 
divers.  Le  Joyau  de  la  bibliothèque  est,  sans  contredit,  le  Hortut 
delicianim.  Budget,  11,000  fr.,  dont  4,300  fr.  pour  acquisition  de 
livres.  Personnel.  —  Installation.  —  Bibliothèque  du  séminaire 
protestant  fondée  en  1531  par  Stnrm  de  Sturmeck.  80,000  volumos 
et  700  manuscrits. 

24G.  RoMBT.  Notice  SUT  i'CEuvro  Notro-Dame  ot  la  catliédralo  de 
Strasbourg.  Strasbourg,  tifpog.  F«  Berger- Levrault;  in-8<»,  8  p. 
Extrait  de  V Annuaire  du  Bas-Hhin,  1867. 

247.  Daqobbbt  Fischer.  Notice  historique  sur  le  ch&teau  de  Sa- 
verne.  Coltnar,  typog.  Decker,  1867;  in-s»,  26  p. 

Les  singulières  transformations  que  ce  palais  a  subies  depuis 
1417,  époque  à  laquelle  remonte  sa  fondation ,  sont  relatées  dans 
cette  notice  avec  tons  les  incidents  historiques  qui  les  ont  pro- 
voquées. On  y  lit  l'histoire  de  sa  démolition  en  1670,  celle  de  sa 
réédification  par  l'évéquc  Armand-Qaston  de  Rohan,  qui  appela 
à  Saverne  Robert  le  Lorrain  ,  ce  célèbre  artiste,  pour  lui  confier 
la  décoration  du  palais.  M.  Fiseher  raconte  le  séjour  qu'y  fit 
Louis  XV  en  1744,  lors  de  son  voyage  en  Alsace;  l'incendie  qui 
dévora  ce  château  presque  complètement,  sa  nouvelle  recon- 
struction par  Louis  de  Rohan,  que  le  fameux  procès  du  Collier 
a  rendu  si  tristement  célèbre;  les  relations  de  ce  prélat  se  livrant 
avec  Cagliostro  aux  opérations  mystérieuses  de  l'alchimie;  le 
pillage  du  palais  en  1790  par  les  paysans,  sa  transformation  eu 
caserne  sous  la  Révolution  ,  sa  désignation,  en  1802,  comme  hos- 
pice pour  y  recueillir  les  légionnaires  invalides ,  et  enfin  son  état 
de  délabrement  Jusqu'au  22  Janvier  1862,  époque  à  laquelle  le 
Prince-Présidont  ordonna  sa  restauration  pour  l'affecter  aux 
veuves  des  hauts  fonctionnaires  civils  et  militaires. 

L'asile  impérial  de  Saverne  renferme  actuellement  un  grand 
nombre  de  logements ,  mais  la  plupart  sont  inoccupés,  et  ce  pa- 
lais, dit  l'auteur  de  cette  intéressante  notice,  «attend  avec  im- 
patience une  nouvelle  destination  •. 

248.  JuLius  Metbr.  Geschichte  der  modernen  franzôsiscben  Ma- 
lerei  seit  1789,  zuglcich  in  ihrem  Verhûltniss  zum  poUtlschen 
Leben,  zur  Gesittung  und  Literatur.  Leipzig  ^  1867.  Librairie 
r*  Berger-LevrauU  et  fih  à  Strasbourg  ;  VIII-794  p.,  31  gravures. 

Dans  le  chapitre  3  du  livre  VI« ,  Dtu  Sittenbild  der  bâurUeJten 
Stdmme,  il  est  question  des  artistes  alsaciens  Brion,  Hafftaer, 
Sohfltzenberger,  Th.  Schuler,  G.  Jundt,  et  une  gravure  repré- 
sente le  tableau  de  Brion  :  Une  noce  en  AUace. 

249.  A.  PoMuiEB.  Madame  la  comtesse  d'Agoult  (Daniel  Stero), 


(  195) 

avec  un  portrait  sur  acier  gravé  par  Flaroeng.  Paris  y  Dentu; 
1867.  Strasbourg,  typog.  Silbermann;  in-8o,  47  p. 

Elle  naquit  à  Francfort  en  18... ,  de  Marie-élisabeth  de  Beth- 
mann,  fille  du  banquier  de  ce  nomi  et  d'Alexandre,  comte  de 
Flavigny,  qui  fut  page  de  Marie*Ântoinette;  en  1^7  elle  épousa 
le  comte  Charles  d'Agoult,  colonel  de  cavalerie. 

Femme  d'une  intelligence  remarquable ,  M°>«  la  comtesse  d'A- 
goult  marche  avec  les  plus  hardis  penseurs  de  notre  époque. 

CM. 

Périodiques. 

Rbvus  d'Alsacb.  Décembre  1866. 

Abbé  Gbakdidikh.  Persécutions  des  Vaudois  à  Strasbourg. 
—  Musiciens  d'Alsace.  —  Ch.  Gbad.  Études  sur  les  Vosges.  — 
Ch.  Goutzwiller.  L'Anniversaire  de  Martin  Schœngauer.  — 
Frûd.  Kdetz.  L'Empereur  Sigisinond  d  Strasbourg,  par  M.  L. 
Spach.  —  De  F  état  des  prisons  de  Strasbourg,  par  M.  le  doc- 
teur d'Eggs.  —  Table  des  matières  de  l'année. 

Janvier  1867  : 
Abbé  Gbaboidibr.  Triboques.  —  Ou.  Gbad.  Études  sur  les 
Vosges.  —  A.  Stosbeb.  Imprécations  populaires  qui  se  ratta- 
chent à  certaines  maladies.  —  Saboubim  de  Nabtob.  Les  An- 
ciens Couvents.  Luppach.  —  J.  F.  Flaxlakd.  Un  mot  à  propos 
de  la  Société  des  vétérinaires  d'Alsace.  —  Auo.  Kbœbbb.  Lettre 
inédite  de  Schœpflin.  —  F.  K.  Note  sur  les  nobles  de  Bock,  à 
propos  de  l'opéra  de  M.  L.  Spach ,  F  Empereur  Sigismond  à  Stras- 
bourg.—Fkûo.  Kubtz.  Annales  de  la  Société philomathiquevogéso- 
rhénane.  —  Gedichte  von  A.  Stœber.  Le  Samstagsblatl  et  quel- 
ques tirages  à  part  de  ses  travaux  historiques. 

Février  1867  : 
Auo.  Stœbbb.  Imprécations  populaires.  (Suite.)  —  Saboubik 
DB  Nantob.  Luppach.  (Fin.)  —  Abbé  Gbandidieb.  Famille  des 
Obrecht.  —  Cn.  Goutzwillbb.  Le  Musée  de  Colmar.  (Suite.)  — 
Âco.  Kbcebbb.  Correspondance  inédite  de  Paul-Louis  Courrier 
et  d'Ansse  de  Villoison  avec  Jérémie-Jacques  Oberlin.  —  M.  db 
RiBo.  Les  Tumuli  celtiques  dans  le  comté  de  Dorset,  par  Ch.Warne. 
—  Fbéd.  Kubtz.  Le  Régvtne  colonger  en  Alsace,  par  M.  Véron- 
Réville. 


{  196  ) 

Mars  1867: 
Abbé  GsAVDiDiKB.  Gebhard  de  Trucbsess,  archevêque  de 
Cologne.  —  D.  Fischer.  Notice  historique  sur  le  chftteau  impé- 
rial de  Saverne.  —  Ed.  Gooubl.  Étude  sur  M"«  de  Sévigoé.  — 
Aco.  Stcbbbb.  Le  satirique  Thomas  Murner  est-il  né  à  Obemai 
ou  à  Strasbourg?  —  pRéD.KnBTz.  Le  Régime  colonger  en  Alstice. 
(Fin.)  —  Essai  historique  sur  le  colonat  en  Gaule,  depuis  les  pre- 
mières  conquêtes  romaines,  par  F.  Blanc. 

Avril  1867  : 
Abbé  Gbaboidibb.  Église  ëquestrale  do  Guebwiller.  —  Dao. 
FiscnsB.  Notice  historique  sur  le  ch&teau  impérial  de  Saverne. 

—  Ch.  Goutzwilleb.  Le  Musée  de  Colmar.  (Suite.)  —  F.  Kubte. 
Essai  historique  sur  le  colonat.  (Suite.) 

Mai  1867  : 
A.  Kbœbeb.  Correspondance  inédite  de  la  Tour  d'Auvergne  et 
de  J.  Le  Brigaut  avec  J.  J.  Oberlin.  —  Abbé  Gbamdidxbb.  Ana- 
baptistes. —  GoouBii.  Étude  sur  M»»  de  Sévigné.  <Suite.)  — 
Flaxlakd.  Économie  du  bétail,  par  Sanson. 

Hbvub  catholique  de  l'Alsace.  Décembre  1866. 

DoMiiAHOBT.  Les  Solidaires  devant  la  loi  civile.  —  ***  On 
n'est  jamais  trahi  que  par  les  siens!  (A  propos  de  la  brochure 
de  M.  le  pasteur  Homing  relative  à  l'église  de  Saint-Pierre-le- 
Jeune.)  —  **♦  Autre  enfant  terrible.  (M.  P.  Cadet  et  son  article 
du  Courrier  du  Bas-Rhin  relatif  au  discours  de  M.  le  recteur.) 

—  •♦*  Caveant  consules!  (A  propos  du  discours  de  M.  le  pro- 
fesseur Schûtzcnberger  à  l'inauguration  do  la  nouvelle  Société 
de  médecine.)  —  Table  des  matières  de  l'année  1866. 

Janvier  1867:  . 
Delcasso.  Enseignement  primaire  obligatoire.  —  L.  Vautbby. 
Lucelle.  Description  de  l'abbaye  (i  planche).  —  L.  W.  Les  Arti- 
cles de  Durlach. 

Février  1867  : 
-  P.  MuBT.  Les  Convertis  depuis  la  Réforme,  par  Mgr.  Ross,  t.rv. 

—  De  Vétat  des  prisons  de  Strasbourg,  par  M.  d'Eggs.  —  Revue 
des  questions  historiques.  —  A.  Habaubb.  Histoire  de  la  ville 
d*Obernai,  par  M.  Gyss.  —  A.  Stbaub.  Mémoires  sur  les  habita- 
tions gauloises,  par  le  P.  Bach.  —  P.  Muet.  M.  Leblois»  touriste. 


(  197  ) 

Mars  1867  : 
ÛoMicAKOBT.  Du  serment  judicinire.  —  Ph.  RbIkhard.  Bossuet 
et  le  protestantisme.  (a«  partie.)  —  Dbloasso.  Le»  Finances  firan- 
çaises  sont  Vancienne  monarchie,  etc.,  par  le  baron  de  Nervo. 

—  Ghboniqub.  (M.  Liùs-Bodard  et  les  viandes  de  la  Plata.  —  L'O- 
piniàtretë  des  vieux  luthériens,  etc.) 

Avril  1867: 

Cb.  Martin.  Questions  alsaciennes  à  propos  de  YUistoire  de 
Juks  César,  par  Napoléon  III.  (i*r  art.)  —  Dbloasso.  Les  Finances 
françaises,  etc.  —  Ch.  Dubois.  Le  Crucifix.  Poësie.  —  A.  Stbaub. 
Anthologie  ëpigraphique. 
Mai  1867  : 

WiKTBBEB.  Murbach.  —  L.DACHBox.Do'cadence  religieuse  do 
Strasbourg  au  XV^siècle.  —  Ch.  Martin.  Questions  alsaciennes, 
etc.  —  Dblcasso.  Les  Finances  françaises,  etc.  —  P.  Mubt. 
Souvenirs  d'un  aspirant  de  marine ,  par  le  comte  Paul  de  Leusse. 

—  Souscription  Voltaire  '. 

L'Impartial  du  Rhik. 

Feuille  politique,  littéraire,  économique,  agricole  et  finan- 
cière paraissant  tous  les  jours,  à  l'exception  du  lundi,  depuis 
le  27  décembre  1866.  44  fr.  par  an.  M.  Meneguin,  administra- 
teur; M.  Percz-Roldan ,  rédacteur  en  chef;  M.  Christophe,  im- 
primeur. Ce  journal  a  publié  : 

Comte  DB  Leusse.  Souvenirs  d'un  aspirant  de  marine.  (Jan- 
vier-mars.) —  Sabourin  de  Nantoh.  Blotzheim,  son  passé, 
son  présent.  Étude  historique  et  archéologique.  (9  au  16  mars.) 

—  L.  Larcubt.  Lettres  parisiennes.  (Les  numéros  du  dimanche 
de  janvier,  février  et  mars.)  —  Ch.  Probt.  Lettres  sur  l'Exposi- 


1.  •  On  y  lisait  (dans  le  Siècle)  nne  mention  qae  Ton  l'attendait  à 
voir  démentie.  La  voici  sans  eomsientaire  : 

•  73  élèvea  de  philosophie,  rhétorique,  mathématiques  spécialee  et 
mathématiques  élémentaires  du  Lycée  de  Strcubourg:  36  fr.  > 

Cette  mention  n'a  heureusement  pas  lété  démentie,  et  nous  félici- 
tons les  73  souscripteurs  de  leur  manifestation.  C'est  quand  on  est 
Jeune,  qu'il  faut  surtout  savoir  honorer  les  grands  hommes  qui  ont 
illustré  le  monde.  Voltaire ,  maigre  ses  défauts  et  ses  erreurs  et  quoi 
qu'en  pense  on  en  dise  la  Revne  catholique  de  V Alsace,  comptera 
toqJoar«  au  nombre  des  génies  que  la  France  nous  a  donnés. 


(  1»8  ) 

tioii  universelle.  (Avril  et  mai.)  —  Cu.  Dubois.  Cousidëratioiis 
morales  et  littéraires  sur  le  roman.  (22  et  23  mars.)  —  Noël. 
Feuilletons  scientifiques.  (Mars,  avril.)  —  Pikkrr  (M«  A.  M.). 
Feuilleton  théâtral.  (Janvier,  avril.) 
Courrier  du  Bas-Rhir. 

GoouKL.  Le  Mouvement  littéraire  en  province  et  la  Société 
littéraire.  (N»  308,  1866.)  —  D»"  Brouardel.  Le  docteur  Guil- 
laume-Ernest Fritz.  (No  41,  1867.)  —  d'âlmbert.  Un  duel  de 
19  ans  commencé  à  Strasbourg  en  1794.  (N*»  50.)  —  A.  Schmée- 
GAN8.  Société  des  bibliothèques  populaires  et  communales  du 
Bas-Bhin.  Rapport.  (28  et  29  mars.)  —  Ad.  Lsrkboul.lkt.  L'Art 
et  la  vie,  par  A.  CoUignon.  (5  avriL)  —  Gooukl.  La  Fiancée  de 
Messine,  de  Schiller,  traduite  en  vers  par  Th.  Braun.  —  E.  Gau- 
CKER.  Le  Cerveau  et  lu  pensée,  par  Janet. 
L'Industriel  alsacien. 

A.  Klenck.  Les  Institutions  privées  du  Haut-Rhin.  -«  Cn.  Grad. 
Un  séjour  au  col  de  Théodule  dans  les  Alpes.  (N<>*  28  et  29, 1867.) 

—  Idem.  L'Ancien  Mulhouse  à  table.  (Le  p&té  de  foie  gras.  — 
L'hospitalité  mulhousienne.  —  Le  menu  d'un  dîner  donné  à 
l'hôtel  de  ville,  le  19  novembre  1705.  —  Le  poisson  et  le  co- 
chon de  lait.  —  14  chapitres,  un  appendice  très-intéressant  au 
livre  type  :  F  Alsace  à  table,  par  M.  Gérard.)  —  About.  La  Fille 
du  chanoine.  —  £.  Boissibrre.  Causeries  du  jeudi.  (Critique 
littéraire.) 

Zabbbner  Wochenblatt.  1867. 

D.  Fischer.  Das  alte  Zabern.  (Suite.)  N^  1.  LXXI.  Die  Lands- 
perg'sche  Behausung.  —  LXXII.  Der  ehemalige  Wilspergerhof. 

—  N0  2.LXXIIL  Der  ehemalige  Flachslànd'sche  Hof.  —  LXXIV. 
Der  Mauermùuster'sche  Hof.  —  LXXV.  Die  Zwanger'sche  Be- 
hausung. —  N»  4.  LX?;VI.  Das  sogenannte  Storchnest.  —  N<»  5. 
LXXVII.  Die  ehemalige  adelige  Behausung  derer  von  Westhau- 
sen.  —  LXXVIII.  Der  Hof  desHerm  Bemhard  von  Lûtzelburg.  — 
No  6.  LXXIX.  Das  ehemalige  Gasthaus  «Zum  GauU.  —  N^  is. 
LXXX.  Die  Herberge. 

Elsjbssisches  Saustaosblatt.  No  47,  24  novembre.  N^  52,  29  dé- 
cembre 1866. 

Otte.  Das  Murchen  vom  Felsenstûckler.  —  X.  Im  Passeier- 
thaï.  —  G.  Mûhl.  Einiges  ûber  Theaterzustœnde  in  Berlin  in  der 


(  199  ) 

zweiten  Hâlfte  des  vorigeu  Jahrliuuderts.  —  Ottk.  Uet  Vo»ges 
au  Rfiin,  par  M.  P.  Huot.  —  Karl  Bsrdellé.  Ini  Hirte  Jcrri  sin 
verborjeuer  Schatz«  —  X.  Der  Grossmeister,  der  BufTos  und 
seine  Kamelie.  —  D.  M.  Die  Kirche  von  Ottmarsbeim.  —  Ottk. 
Gedichte  von  A.  Stœber.  —  Popsies  de  MM.  Kreutzberger,  Vogl, 
Marzroth,  Bresch.  —  Kirscblbobb.  Strassburger  Briefe.  (Ben- 
tr(^e  solennelle  de  l'Académie.  —  La  Société  littéraire  :  Euloge 
Schneider,  littérateur  et  poète,  par  L.  Spach.  —  Le  Christkin-- 
delsniarkt.)  —  Chroitique.  Titre  et  table  dos  matières  de  l'an- 
née 18G6  (la  dernière  de  ce  charmant  recueil  <)• 
BiBLioTuÈQUB  DK  l'Écolk  DBS  Chartbs.  27«  aunéo ,  1866.  l*"*  li- 
vraison; et  28*  année,  1867.  i'»  livraison. 

Ado.  Krcebbb.  Œuvre»  historiqueê  inédite*  de  Pb.  And.  Grandi- 
dier,  publiées  par  Liblin ,  t.  I-IV. 

BlJSTTBR  FflR  LITBRARI8CHB  UhTBRHALTXTNO.  (N^  59,   1866.) 

X.  Les  Biographie»  al»aei»nne» ,  par  M.  L.  Spach. 
Pbtbrmakn's  M1TTIIBI1.UNOKH.  (N^  11,  1866.) 

L'Empire  des  Tsars,  par  Schnitsler. 
Le  Mousquetaire.  Journal  littéraire  quotidien ,  publié  par  Alex. 
Dumas.  (Janvier -mars  1867.) 

A.  Dumas.  Les  Blancs  et  les  biens.  Roman  commencé  le  13  Jan- 
vier, en  fenilletou.  (Le  prologue  se  passe  à  Strasbourg;  c'est  l'ar- 
rivée de  Oh.  Nodier  se  présentant  chez  Schneider,  l'accusatear 
public,  pour  apprendre  le  grec.)  Ce  feuilleton,  interrompu  dans 
le  Moutquetaire ,  est  publié  actuellement  par  la  Petite  Prt»»t 
(27  mai  1867). 
Messager  des  sciences  historiques  ,  ou  Archives  des  arts  et  de 
la  bibliographie  de  Belgique.  1867.  i^e  livraison. 

Max.  de  Rinq.  Un  diptyque  de  la  fin  du  XIT*  siècle  ou  du  com- 
mencement du  xy«  siècle.  Cet  article  est  accompagné  d'une  pho- 
tographie. 


1.  Dans  notre  précédente  livraison,  nous  avons  déjà  exprimé  tous 
nos  regrets  de  la  ceMation  de  cette  publication,  qui  avait  un  cachets! 
original.  Nous  y  revenons  aujourd'hui,  car  nous  sentons,  surtout  de- 
puis cinq  mois,  le  vide  qu'elle  a  produit.  Le  8am»tag»bUUt  de  M.  Otte 
n'a  pas  encore  été  remplacé  : 

•  Viclleicht  gelingt  es  sp&ter  einmal  einer  Jugendlichern ,  begabtern 
I  Hand,  dcn  Fadcn,  den  wir  sinken  lassen  ,  wieder  aufiunehmen. 

tDies  der  Wunsch,  den  wir  auf  die  Schwelle  des  neuen  Jahres 
fl  niederlegcn.  * 

Nous  commençons  à  craindre  que  le  vœu  de  l'éditeur  de  cette 
petite  feuille  si  populaire  ne  se  réalise  pas. 


(  200  ) 

hRvuB  ARORioLoeiQua.  8*  année,  mai  1867. 

FsBD.  Chabdik.  Antel  romain  décourert  à  Straibonrg  eu  1865. 

RsTUx  DBB  QUBSTioirs  HISTORIQUES.  4^  Hvraiaon  : 

Abbé  Mubt.  La  Consultation  du  pape  Zacliarie.  L'antenr  cher- 
che à  établir  que  Pépin  n'a  pas  été  un  usurpateur,  qu'il  est  de- 
Tenu  roi  en  vertu  des  institutions  nationales,  et  que  le  pape 
Zacharie  n'a  point  empiété  sur  le  domaine  temporel  des  rois. 

AmiALBS  DR   LX.  SoCIÉTi^   PHILOUATHIQUE   YOOÉSO-RHJÊKAKB.   NOU- 

velle  série,  7«  livraison. 

La  reprise  de  cette  publication  est  une  bonne  fortune  pour 
tous  ceux  qui  s'occupent  des  sciences  naturelles,  et  nous  en  féli- 
citons M.  Kirschleger.  Cette  7*  liyraison  contient  une  série  de 
renseignements  curieux  et  intéressants  sur  la  bibliographie  vo- 
géso-rhénane ,  la  littérature  glaciériste  et  préhistorique,  la  géo- 
logie rhénane,  la  météorologie  vosgienne,  la  littérature  pério» 
dique  alsato-rhénane  et  les  services  académiques.  On  y  trouve 
également  le  programme  de  l'excursion  que  la  Société  compte 
faire  du  8  au  11  Juin  prochain  A  Wesserling,  Saulxures,  Qérard- 
mer,  la  Schlucht  et  Munster.  Nous  nous  r^oulssons  déjà  de  lire, 
dans  la  prochaine  livraison ,  le  compte  rendu  de  cette  prome- 
nade, qui,  nous  n'en  doutons  pas,  ne  laissera  rien  i  désirer. 

RsTUB  DBS  Dbux-Mordbs.  i^i*  mars  1867  : 

Ed.  About.  La  Fille  du  chanoine. 

Cette  histoire,  qui  rappelle  les  plus  Jolis  contes  de  M.  About, 
a  vivement  piqué  la  curiosité  des  lecteurs  strasbourgeois  par  les 
noms  des  personnages  qui  sont  trés>répandu8  ici. 

Elle  fat  racontée  A  l'auteur  par  M.  le  notaire  Zlmmer,  dont 
M.  About  a  tracé  le  portrait  le  plus  flatteur.  «  Tous  ceux  qui  pen- 
sent librement,  et  il  y  en  a  beaucoup  dans  ce  noble  coin  de  la 
France,  recherchaient  ses  conseils  et  suivaient  ses  exemples;  il 
exerçait  amicalement  sur  ses  égaux  l'autorité  que  donne  un  bon 
sens  infaillible  doublé  d'une  irréprochable  vertu.  Aucune  œuvre 
de  bienfaisance  intelligente  ne  fut  entreprise  sans  son  concours  : 
il  était  l'âme  de  la  digne  et  patriarcale  cité.  On  ferait  une  répu- 
blique autrement  belle  qu'Athènes  et  Sparte,  si  l'on  pouvait 
réunir  un  million  d'hommes  tels  que  lui.  Ce  citoyen  de  l'Age  d'or 
n'affeotait  pas  de  dédaigner  le  présent;  sa  tolérance  s'étendait 
jusqu'aux  œuvres  de  l'art  et  de  la  littérature  oontemporal»^.  Il 
allait  au  théâtre,  il  lisait  tous  nos  livres,  exaltait  volontiers  «« 
qui  lui  semblait  bon  ,  et  notait  sans  aigreur  les  défaillanoes  pu- 
bliques et  privées.  • 

C*  H* 


Numéro  0  ■DCCCLXVII  Juisi-OcionuE 


LE 


BIBLIOGRAPHE  ALSACIEN 


GAZETTE 

LITTÉRAIRE,  HISTORIQUE,  ARTISTIQUE 

LA  FAMILLE  GENSEFLEISCH  A  STRASBOURG. 

La  Bibliothèque  de  la  ville  de  Strasbourg  vient 
de  s'enrichir  d'un  modeste  petit  morceau  de  pa- 
pier, qui  n  a  d  autre  mérite  que  celui  de  porter 
le  nom  de  Gensejleisch  de  Mayence,  c'cbt-à-dire 
celui  de  l'immortel  inventeur  de  l'imprimerie , 
généralement  connu  par  son  autre  nom  ou  sur- 
nom de  Gntenberg.  —  Ce  document  est  une  quit- 
tance émanant  de  Friele  Gensefleisch  de  Mayencc 
et  donnée  au  magistrat  de  la  ville  de  Strasbourg, 
au  sujet  du  payement  d'une  somme  de  vingt-six  flo- 
rins, montant  d'une  rente  viagère  échue  au  jour 
des  Rameaux. 

Voici  la  transcription  et  la  traduction  de  ce 
titre  : 


(  202  ) 

«  Ich  Friele  Gensefleisch  von  Mentzc  bekennc 
<  inich  mit  dieszim  offen  briefFe  dasz  micli  die 
«  crbn  und  wisen  ludc  die  meister  und  Rat  dcr 
«  Stat  Straszborg  wol  gewert  und  bezalt  hant  Ses 
«vndzwetzig  Glt.  die  mir  escliennê  und  fallen 
«sint  off  den  heilgen  Phalme  dag.  die  ich  em- 
«phanh....n  von  dem  Erbn  Heiuriche  Thesse  Die 
«  da  stent  off  myne  leptage  vnd  nit...er  der  vor- 
«geschr.  Ses  vndzwentzig  sage  ich  Friele  obgent 
«  die  vorgeschr.  meister...  d  Rat  der  Stat  Strasz- 
«borggwit  ledig  und  losz  zu  dieszem  zile  und 
«ander  vgang.  Zilen  desz  zu  Orkunde  han  ich 
«  Friele  obgnt  myne  Ingesegel  an  dieszin  brieff 
«  gedrucket  In  dem  lare  nach  Crist  geburte  fertze- 
«  hin  hundert  und  nun  und  zwentzig  lare  off  den 
«Samszdag  vor  halb  vaste.»  (L.  S.) 

«Moi  Friele  Gensefleisch,  de  Mayenee,  je  re- 
connais par  cette  lettre  patente  que  les  honorables 
et  sages  hommes,  les  maître  et  conseil  delà  ville 
de  Strasbourg  ont  dûment  acquitté  et  payé  vingt- 
six  florins,  qui  sont  échus  en  ma  faveur  au  saint 
jour  des  Rameaux,  que  j'ai  reçus  de  l'honorable 
Heinrich  Thesse  et  qui  me  sont  dus  à  titre  viager, 
et  moi  Friele  sus-nommé  je  déclare  quittes,  libres 
et  francs  de  ces  vingt-six  florins,  les  susdits  maître 
et  conseil  de  la  Ville  de  Strasbourg,  pour  ce 
terme  et  j)our  tçus  autres  termes  précédents.  — 


(  20.3  ) 

En  témoignage  de  quoi  moi  Fricle  subnommc 
j*ai  apposé  mon  scel  à  cette  lettre,  Tan  après  la 
naissance  du  Christ ,  quatorze  cent  vingt-neuf 
ans,  le  samedi  avant  mi-carême.»  (L.  S.) 

L'empreinte  du  cachet  porte  les  mots  S.  Friel 
Gensjleisch  autour  d'un  écusson  sur  lequel  Pon 
distingue  un  petit  bonhomme  paraissant  tenir 
une  canne  a  la  main.  Ce  cachet  ressemble,  bien 
que  sans  être  complètement  ])areil ,  au  sceau  en 
cire  verte  appendu  par  Jean  (lensefleisch,  dit 
Gutenberg,  à  un  titi'e  en  parchemin  que  la  Bi- 
bliothèque possédait  déjà  et  par  lequel  le  cha- 
pitre de  Saint-Thomas  de  Strasbourg  a  prêté ,  en 
date  du  15  des  kalendes  de  décembre  1442,  une 
somme  de  80  livres  audit  Jean  Gensefleisch,  le 
Gutenberg  liistoriquc. 

Il  convient  de  remarquer  que  le  nom  de  Priele 
(Frédéric  ou  Fridolin?)  inscrit  sur  le  document 
nouvellement  découvert,  est  celui  de  plusieurs 
membres  de  la  famille  Gensefleisch  :  selon  les 
uns  le  père  et  selon  une  généalogie,  sans  doute 
plus  exacte,  loncle  de  Tinventeur,  le  portaient, 
ainsi  qu'un  frère  et  un  cousin  de  Jean.  —  La 
date  de  1429  donne,  en  outre,  quelque  impor- 
tance H  cette  pièce,  parce  qu'elle  semble  prouver 
que  dès  cette  époque  la  famille  Gensefleisch , 
non-seulement  avait  des  représentants  à  Stras* 


(  204  ) 

bourg-,  mais  quelle  jouissait  dans  cette  ville 
d'une  certaine  considération,  attestée  par  ce  fait 
que  le  magistrat  entrait  en  relation  d'affaires  avec 
lun  de  ses  membres. 

Ce  reçu  signé  par  Friele  Gensefleisch ,  de 
Mayence  ,  u  été  retrouvé  ,  par  les  soins  de 
M.  Brucker,  le  consciencieux  «archiviste  de  la 
ville,  au  milieu  de  ce  même  fouillis  de  vieux 
papiers  successivement  déposés  dans  les  greniers 
des  grandes  boucheries ,  puis  dans  une  salle  dé- 
pendant de  la  Bibliothèque  et  que  j'ai  récemment 
restitués  aux  archives  municipales,  parmi  les- 
quels M.  le  professeur  Jung  avait  déjà  précédem- 
ment découvert  le  titre  de  1442. 

Auu.  Salm, 

Bibliothécaire  de  la  ville  de  Strœhoury, 


DE    L'ANCIENNETÉ    DU    CHATEAU   DE    MORI- 
MONT  (MÔRSPERG),  EN  ALSACE. 

Dom  Calmet*  public  une  charte  crAugclram  par  la- 
quelle cet  évêque  do  Metz  donne  à  l'abbaye  de  ScànU 
Avold  quelques  biens  situés  dans  les  endroits  indiqués 
ci-après  : 

«  Nomina  villarum  Walo  quae  est  juxta  Morsperc  cas- 


1.  Jliitoirc  de  J.vrraine ,  Prouves,  I,  col.  2î>â,  l'c  éUiliui^ 


(  205  ) 

hnm  in  EUsacki;  jiixta  Ilnmhvre,  lioyoc;  vîllam  apiid 
Jvgcfivilo;  quatuor  mansos  juxto  Sidrab;  Cmuh'r  cum 
ccclceîa;  vîllam  juxta  Bozonts  viUam.  Itcmque  Ogtwgixm 
viUam  et  novem  mauFos  apud  AHorf  juxta  Tannœ  ^^îllam 
et'unum  maueum  apud  Hinhngam  vi'llam,  '> 

Graudidier',  en  regestant  cette  charte  «aiino  787^  lô 
Junii  » ,  attribue  la  citation  de  Walo  au  village  d'Aile , 
près  de  Porreutruy,  et  celle  de  Tannœ  vUlam  à  TanviUers, 
faisant  entendre  ainsi  que  celle  de  Moruxiere  s'appliquait 
au  château  de  Morimont,  en  allemand  Morftpnv/,  près 
d'Oberlarg  et  non  loin  d'Aile. 

Trouîllat',  en  reproduisant,  d'après  Dom  Calmet,  la 
charte  de  797  (et  non  787  comme  l'indique  Grandid.), 
attribue  Walo  à  Afle,  près  de  Porrentruy,  Morttperc  h 
Morimont,  Salrab  à  Salarie  (?),  AHorf  k  Altdorf  (ûépHr- 
tement  du  Bas -Rhin),  Tamw  viilam  à  Thanvt'flé  (Boa- 
Rhin).  Il  croyait  ainsi,  de  même  que  Grandidier,  qu'il 
s'agissait  du  Morimont  situé  non  loin  d'Aile. 

Nous -même,  nous  fiant  à  ces  autorités,  nous  avons 
donné  cette  date  de  797  à  notre  Morimont  d'Alsace. 
(V.  Mone ,  ZeiUchrift  fur  die  Geschiehte  rfeu  Ober- 
liheins,  185G,  p.  453.)  Enfin  M.  Quiquerez^  et  généra- 
lement tous  ceux  qui  se  sont  occupés  de  l'histoire  de 
Morimont  n'ont  pas  hésité  à  suivre  les  m(ime8  errements. 
Remarquons,  en  passant,  combien  ce  nom  de  Mërsperg 
a  donné  lieu  à  de  confusions.  M.  Mone  {hc.  cit.,  p.  182) 


1.  HtJitoire  d'Algaee,  Pièce»  justif. ,  I,  xi.v. 

2.  Monuments  de  l'hiêtoire  de  Vancieti  rrirhé  de  liâle.  I,  84. 

3.  AVrtie  tPAhace  de  1859,  p.  340. 


(  206  ) 

attribuait  notre  château  à  celui  de  MSrsporg  près  do 
Winterthur,  eu  Suisse  ,  et  uous,  en  voulant  rectifier 
cette  application,  nous  avons  donné  à  noti*e  château  d'Aï- 
pacc  une  date  qui  concernait  le  Mërsperg  de  la  Lorraine. 

C'est,  en  effet,  dans  la  Lorraine  allemande  qu*il  faut 
chercher  le  Movfijjcrc  cité  dans  le  diplôme  de  797.  Lais- 
sons pour  un  moment  de  côté  le  nom  à'Elisacia  qui  se 
trouve  accolé  à  celui  de  ce  château,  et  voyons  si  les  vil- 
lages cités  dans  le  titre  de  Févêché  de  Metz  ne  se  ren- 
contrent  pas  dans  les  environs  de  Saint-Avold  même. 

1°  Walo,  Le  Dictionnaire  topographique  du  départe- 
ment de  laMeurthe,  par  M.  Lepage,  mentionne  VahJ, 
canton  d'AlhcHroff,  Les  citations  qui  accompagnent  ce 
nom  sont  les  suivantes  :  Wa'lenpropc  Morfhtrg,  de  14()0  ; 
Vcden  près  de  Mei^spi-ich,  de  1571,  etc. 

2^  Morspei'c,  Le  même  Dictionnaire  mentionne  Mari- 
mont ,  canton  d'Alhestroff,  Les  citations  qui  suivent  co 
nom  s'expriment  ainsi:  Cafitrum  de  Mora^erch,  de  12G6; 
Mertqmch,  de  1571:  Marimont  o«  Morsperg ,  de  1710, 
etc.  Marimont,  fief  du  bailliage  d'Allemagne,  fut  le 
chef-lieu  d'une  châtellenie  et  d'une  mairie  qualifiée  de 
mère-court,  de  laquelle  dépendaient  les  villages  de 
Cutting,  etc. 

Ces  citations  suôisent  pour  établir  qu'il  ne  s'agit  pas 
du  Morimont  d'Alsace,  mais  bien  du  Marimont  de  la 
Lorraine.  Il  est  donc  inutile  de  rappeler  que  Huwhure 
est  Hambourg,  aujourd'hui  station  du  chemin  de  fer 
près  de  Saint- AvokK  que  Uopac=zRorhach ,  Cundic=: 
Cititing,  ai\jourd'hni  du  canton  de  Dieuze ,  qvL*A?torf= 


(  207  ) 

Alfroff,  aujourd'hui  du  canton  d'AlbestrofF,  dépendaient 
autrefois  de  la  cliatellenie  de  Marimont;  que  Salrab  ne 
peut  être  qnc  Sarralbef  dans  la  Moselle,  ci  Jhzonts viHa , 
BouzonviUc  dans  le  même  dc'partcmcut. 

Mais  s'il  Q&i  liien  prouve  que  tous  ces  endroits  sont 
situés  hors  d'Alsace,  pourquoi  le  diplôme  porte -t- il  Mors- 
2)€rc  in  Elhacia?  Nous  croyons  que  ce  nom  est  mis  ici 
pour  Allemannia,  l'Alsace  ayant  fait  partie  du  duché 
d'AlIemannie  avant  de  devenir  duché  d'Alsatia,  et  nous 
avons  vu  plus  haut  que  Marimont  était  un  fief  du  bail- 
liage d'Allemagne. 

Cette  rectification  ôte  considérablement  d'importance 
à  notre  château,  qui  se  trouve  ainsi  relégué  au  XIIP 
siècle,  quant  a  sou  antiquité  historique.  C'est  dans  un 
diplôme  de  1243,  qu'on  le  trouve  mentionné  pour  la 
première  foi?.  (Trouillat,  Monvm,,  I,  563.) 

.T.  (t.  Stoffkl. 


LETTRES  INÉDITES  DE  METTERNiCH 
AU  PROFESSEUR  OBERLIN. 

Dans  une  intéressante  notice  sur  V Archéologue  J.  J. 
Oberim  (Bulletin  de  la  Société  des  mon.  hist.  d'Alsace, 
2'  série,  1. 1",  2*  liv.),  M.  L.  Spach  a  nommé,  parmi  les 
jeunes  gens  de  grande  maison  instruits  par  ce  savant 
professeur,  les  fils  de  M"*  Hélène  de  Dietz,  épouse  de 
M.  de  Krock,  conseiller  intime  de  l'empereur  de  Russie. 
Nous  pourrions  en  citer  beaucoup  d'autres,  venus  de  tous 


(  208  ) 

les  pays ,  tels  i\x\o.  le  prince  Charles  de  Stolberg-Gederii , 
les  comtes  Ch.  et  Oust,  do  Lœvenhîolm ,  de  Watt<îvîUc 
de  Montbenay,  etc.  Mais  le  plus  illustre  de  tous  ces  élèves 
était  Clément -Wcnceslas-Lothaire,  comte,  puis  prince 
de  Metternich-Winnebourg.  Issu  d'une  des  plus  anciennes 
familles  de  l'élcotorat  de  Trêves,  il  naquit  à  Coblence, 
on  1773,  et  reçut  les  prénoms  de  deux  archevêquos- 
électours  de  ce  pays,  Lothaire  de  Metternich  et  Clément- 
Wenceslas  de  Saxe.  Il  fut  envoyé,  h  l'Age  de  quinze  ans, 
h  Tunivorsîté  do  Strasbourg,  si  importante  à  cette  époque . 
pour  y  suivre  les  cours  do  Koch  et  d'Oberlin.  Troublé 
dans  soB  études  par  la  révolution  française ,  il  quitta 
Strasbourg  pour  aller  assister  au  couronnement  de  l'em- 
pereur Léopold  à  Francfort,  le  9  octobre  1790.  C'est  de 
là  qu'il  adressa  sa  première  lettre  à  Oberlin.  11  reprit  en- 
suite ses  études  à  l'université  de  Mayence  :  il  eut  là  pour 
professeur  Thistorien  Nicolas  Vogt,  auquel  il  éleva  plus 
tard  un  monument  dans  la  chapelle  de  son  château  de 
Johanhisberg.  Mais  ses  études  furent  de  nouveau  inter- 
rompues par  les  Français,  qui  s'emparèrent  de  Mayence 
eu  1792.  Nommé,  quelques  années  après,  ministre  de 
l'empereur  à  La  Haye,  il  fut  encore  chassé  de  la  Hol- 
lande par  les  Français,  qui  dépouillaient  on  même  temps 
son  père  de  ses  possessions  sur  les  bords  de  la  Moselle. 
En  1801 ,  le  comte  Clément  fut  nommé  ministre  à  Dresde , 
d'où  il  écrivit  deux  nouvelles  lettres  à  Oberlin.  En  1803, 
il  fut  envoyé  à  Berlin ,  et  au  mois  de  juillet  1806  à  Paris. 
En  passant  à  Strasbourg,  il  n'oublia  pas  son  ancien  pro- 
fesseur et  lui  adressa  le  billet  que  nous  publions  plus 


loin.  On  voit  que  le  d'irbrc  liomme  d'Etnt  était  un  élève 
j*cconiiftis8aiit  :  la  mort  dOberlin,  qui  eut  lieu  le  1(>  oc- 
tobre suivant,  put  eeulc  briser  leurs  relations. 

La  eorrespoudancc  de  Metternicb  avec  Texcellent  pro- 
fesseur de  Strasbourg  est  conservée  î\  la  Hiblîotbèque 
impériale.  (Fondu  allematid ,  n®  197.) 

Aro.  Krœbru. 

I. 

Francfort,  co  13  octobre  17îh>. 

Monsieur  le  PnoFESHErit, 

Je  vous  joins  ici  une  médaille  frappée  pour  le  Couron- 
nement. On  en  a  jette  de  semblables  en  or  et  de  moindre 
taille  en  argent,  qui  ont  toutes  la  même  légende.  Je  sup- 
pose que  peut-être  vous  n'en  aurez  pas  encore  vu  ou  que 
vous  n'en  possédez  point,  ce  qui  me  fait  espérer  que 
vous  ne  rejetterez  pas  l'offre  que  je  vous  fais  de  celle-ci , 
quelque  petit  que  soit  le  don.  Je  vous  prie  de  le  regarder 
comme  une  marque  de  reconnoissance  pour  toute  l'amitié 
que  vous  m'avez  toujours  témoigné  et  comme  l'avant- 
coureur  de  toutes  les  choses  que  je  pourrai  ramasser  pour 
aider  à  orner  votre  Cabinet. 

J'ai  l'honneur  d'être, 

Monsieur  le  professeur. 

Votre  très  humble  et  très  obéissant  ser>'iteur. 

Le  Comte  Clément  de  Metternich. 

Mon  frère  et  l'abbé  Bertrand  me  prient  de  les  rappeler 
à  votre  souvenir. 


f  210  ) 

II. 

Dresde,  ce  G  m.ir«  1802. 

Le  repos  qui  règne  maiiiteuant  en  France ,  doit  y  faire 
refluer  de  nouveau  les  étrangers  de  tous  les  pays.  Stras- 
bourg sera  choisi  de  préférence  pour  achever  l'éducation 
de  jeunes  gens  qui  désireraient  réunir  le  précieux  avan- 
tage  dos  deux  langues  ;  les  Allemands,  les  Polonais  et  les 
Russes  peuplaient  anciennement  votre  université  ;  je  ne 
doute  point  qu'ils  ne  suivront  dans  la  suite  cette  route 
anciennement  tracée,  si  les  mêmes  moyens  d'instruction 
B*y  retrouvent.  C'est  sur  ceux-cy  que  je  viens  vous  de- 
mander des  renseignemens.  Une  des  premières  familles 
de  la  Russie,  avec  laquelle  je  suis  intimement  lié,  est 
intentionnée  de  faire  passer  deux  ou  trois  ans  a  Stras- 
bourg à  deux  fils,  âgés  de  IG  et  de  13  ans.  Elle  s'est 
adressée  à  moi  pour  consulter  mon  opinion ,  et  je  lui  ai 
promis  de  prendre  toutes  les  informations  possibles,  tant 
sur  les  i^rofesseurs  de  votre  ville  que  sur  tous  les  autres 
moyens  d'instruction.  C'est  de  vous,  Monsieur,  que  je 
les  réclame  ;  et  qui  en  effet  serait  plus  fait  pour  inspirer 
une  entière  confiance?  Je  me  rappellerai  toujoura  avec 
plaisir  les  momens  que  j'ai  passés  avec  vous,  et  si  tous 
les  professeurs  de  l'université  vous  ressemblent  de  loin , 
mon  but  sera  parfaitement  rempli.  Ayez  la  bonté  de  me 
répondre  aussi  vite  que  possible  et  d'entrer  dans  tous  les 
détails  qui,  sous  le  point  de  vue  que  j'ai  eu  l'honneur 
de  vous  proposer,  contribueront  à  éclairer  et  à  décider  le 
choix  de  parens  respectables  par  leur  attachement  pour 


(   211   •) 
leurs  enfans,  et  au  succt's  desquels  je  m'intéresse  eomine 


eux-mêmes. 


Recevez  les  assurances  de  mon  ancienne  et  éternelle 
amitié  et  considération. 

Le  Comte  C.  de  Metternich, 
Mifihtre  de  V Empereur  à  fa  Cour  de  Saxe. 

III. 

Dresde,  on  18  juin  I80g. 

Je  viens  vous  remercier,  mon  ancien  et  respectable 
ami ,  de  la  lettre  pleine  de  détails  les  plus  intéressants 
sur  la  situation  actuelle  de  votre  université.  Elle  a  produit 
l'efifet  que  j'en  attendais  :  le  prince  et  la  princesse  Dol- 
gorouky  se  sont  décidés  de  faire  passer  quelques  années 
ù  Strasbourg  à  leurs  fils ,  jeunes  gens  remplis  de  talents 
et  de  bonne  volonté.  Je  vous  les  recommande  comme 
mes  frères;  ils  s'appuycront  des  boutés  que  vous  avés  eu 
anciennement  pour  moi,  et  les  réclameront  également. 
Ils  doivent  vous  arriver  dans  le  courant  de  juillet:  ce 
u*eBt  que  sur  les  lieux  qu'ils  se  décideront  pour  leurs 
arrangemens  domestiques.  £n  attendant  ont-ils  pris  la 
liberté  de  vous  adresser  une  malle  remplie  de  livres,  que 
vous  voudrez  bien  avoir  la  bonté  de  garder  en  dépôt 
jusqu'au  moment  de  leur  arrivée.  Les  irais  desquels  vous 
vous  serez  chargés,  vous  seront  remboursés  à  la  même 
époque  avec  infiniment  de  reconnoissance. 

Agréez  les  assurances  de  ma  constante  et  inaltérable 
amitié  et  de  ma  considération  bien  distinguée. 

C.  METTEBNirH-WiNNEDOURO. 


(  212  ) 
IV. 

Ce  2C  juillet  1800.      • 

tlo  serai  à  vos  ordres  demain  avant  on^c  heures ,  mon 
cher  professeur,  et  passerai ,  si  vous  permettez ,  chez  vous 
pour  aller  vous  chercher.  Les  Muses  et  les  armes  ont 
depuis  nombre  d'années  formé  une  si  étroite  alliance,  que 
je  verrai  avec  grand  plaisir  à  la  fois  le  manuscrit  de 
Thèbes  et  la  parade  à  Strasbourg. 

Recevez  les  asHurances  de  mon  ancien  et  sincère  atta- 
chement et  de  ma  considération  la  plus  distinguée. 

Mettehnuh  -Winnebourg. 


WmPHELING'. 

Une  étude  comme  celle  que  j'ai  sous  les  yeux  est  une 
bonne  fortune  non -seulement  pour  l'histoire  de  la  litté- 
rature ,  mais  encore  pour  la  science  de  la  pédagogie.  La 
ville  de  Schlcstadt,  qui  compte  avec  orgueil  Jacques 
Wimj)holing  au  nombre  de  ses  enfants,  doit  être  fîère  du 
monument  élevé  par  M.  de  Wiskowatoff  à  la  gloire  de 
l'émincnt  écrivain ,  qui ,  placé  entre  la  fin  du  XV*  sioclc 
et  le  commencement  du  XVI*,  est  généralement  con- 
sidéré comme  le  restaurateur  des  lettres  dans  le  sud  de 


1.  Jacquet  WintphelinÇf  »a  vie  et  set  êcritt.  JCtude  hi»torique  sur  le» 
humanistes  allemands,  par  lo  docteur  Paul  de  WiskowatofT.  Berllu, 
1867;  1  vol. 'in-8»  de  238  psgcx.  {Jacoh  Wimpheling,  sein  Leheu  wsd 
seine  Schri/teu.  Kin  Beitrag  znr  Gesrhiehte  der  deut^eheu  IFumanintm , 
von  Dr.  Paul  von  Wiskowatoff.) 


213   » 

rAlleinagnc,  L'auteur  de  cette  étude  nous  reti'ace ,  dans 
une  savante  introduction  qui  précède  sa  notice  biogx*a- 
^hique ,  le  tableau  moral  et  intellectuel  de  cette  époque 
brillante  qui  précéda  la  Réforme  et  dont  Wimpheling 
fut  un  des  représentants  les  plus  illustres.  Il  nous  montre 
ensuite  la  jeunesse  studieuse  de  Wimpheling,  qui  fut 
placé,  jusqu'à  l'Age  de  12  ans,  dans  la  célèbre  école  que 
Louis  Dringenberg  tenait  à  Schlestadt ,  par  son  père , 
(|ue  le  bon  sens  et  le  travail ,  à  défaut  d'instruction  et 
de  fortune ,  rendaient  capable  de  seconder,  par  les  bien- 
faits de  l'éducation ,  le  développement  des  dons  heureux 
que  son  fils  tenait  de  la  nature.  En  146^1,  après  la  mort 
de  son  père ,  le  jeune  Wimpheling  alla  étudier  la  philo- 
sophie à  l'université  de  Fribourg,  sous  Kilian  AVolf  et  . 
Jean  Geiler  de  Kaisersberg,  et  eut  dans  les  hautes  études 
le  même  succès  qu'à  l'école  de  Schlestadt.  Après  un  sé- 
jour de  deux  années  à  Fribourg ,  il  alla  visiter  l'univer- 
sité d'Erfurt  et  de  Heidelberg,  y  obtint  les  divers  grades 
universitaires ,  se  voua  à  l'état  ecclésiastique  ,  et  fut 
nommé,  en  1481,  par  l'électeur  palatin  Frédéric,  recteur 
de  l'université  de  Heidelberg.  M.  de  Wiskowatoif  a  suc- 
cessivement analysé  et  apprécié  toutes  les  œuvres  de 
l'éminent  écrivain  alsacien,  ses  poésies,  ses  pamphlets, 
ses  ouvrages  de  pédagogie  et  les  discours  qu'il  a  pro- 
noncés pendant  sa  longue  carrière  et  les  hautes  fonctions 
qu'il  a  occupées  dans  l'enseignement.  Il  nous  montre 
tous  les  eÔbrts  qu'il  fit  pour  extirper  les  vices  de  l'en- 
seignement scolastique ,  le  ramener  à  des  sources  plus 
pures,  et  donner  aux  élèves  le  plus  haut  degi'é  de  Tin- 


f  214  ) 

sU'uction  et  de  rcducution  par  des   méthodes   avauta- 
geusea  et  faciles. 

■ 

Je  ne  puis  pas  avoir  la  i)rétentiou  de  suivre  pas  à,  pas 
Tauteur  daus  les  divei*sc8  appréciatious  qu'il  fait  du 
génie  de  Wimpheling  et  des  nombreux  ouvrages  que 
produisit  sa  plume  féconde  et  variée.  Le  cat^ilogue  des 
évoques  de  Strasbourg,  qui  passe  chez  nous  pour  l'œuvre 
capitale  de  Wimpheling,  est  trcs-convenablement  appré- 
cié ,  c'est  celui  de  ses  ouvrages  qui  assure  une  durée  à 
son  nom. 

M.  de  Wiskowatott'nousreti'ace  les  longs  démêlés  que 
Wimpheling  eut  avec  les  moines  de  son  temps  et  la  haine 
(ju'il  avait  vouée  au  peuple  d'Israël,  et  nous  apprend 
qu'il  passa  les  dernières  années  de  sa  vie  daus  Tobscurîté 
et  qu'il  vint  terminer  ses  jours  à  Schlestadt,  le  17  no- 
vembre 1528,  à  l'âge  de  79  ans. 

Après  avoir  parcouru  ce  volume  avec  un  intérêt  tou- 
jours croissant,  il  me  reste  à  rendre  hommage  à  la  vaste 
érudition  de  l'auteur  ;  la  conscience  et  l'impartialité  avec 
lesquelles  il  a  traité  son  sujet,  et  les  notes  savantes  et 
bibliographiques  qu'il  y  a  ajoutées,  assurent  à  son  travail 
une  place  marquée  dans  toute  bibliothèque  alsatique. 

D.F. 


f  215  } 

CHRONIQUE  DE  COLMAR'. 

Les  Annales  et  la  Chronique  des  dominicains  de  Cohnar, 
qui  coustitueiit  un  des  monuments  importants  de  l'histoire 
d'Allemagne  pendant  le  moycin  âge ,  et  qui  ont  déjà  eu 
la  bonne  fortune  d'être  traduite»  eu  fi'ançais,  eu  1854, 
pal*  MM.  Gérard ,  avocat  à  la  cour  impériale  de  Colmar, 
et  Liblin,  directeur  de  la  Eevue  d* Alsace,  viennent  d'être 
traduites  en  allemand  par  M.  Pabst.  Cette  traduction . 
qui  vient  de  paraître  à  Berlin,  fait  partie  de  la  grande 
collection  des  historiens  allemands  du  moyen  âge,  que 
publient,  sous  les  auspices  du  roi  de  Prusse,  MM.  Pertz, 
Grimm ,  Lachmann ,  Beuke  et  Ritter.  Le  texte  dont 
M.  Pal>st  s'est  servi  est  celui  des  Monumenta  Germaniœ, 
publiés  par  M.  Pertz.  M.  Pabst  a  cherché  à  rectifier,  au- 
tant que  possible,  les  négligences  inévitables  qui  se  sont 
glissées  dans  le  travail  de  MM.  Gérard  et  Liblin ,  dont  il 
se  plaît ,  d'ailleurs ,  à  reconnaître  tout  le  mérite.  Sa 
traduction  se  divise  en  deux  parties  principales  :  la 
première  comprend  les  petites  annales  de  Colmar,  qui 
embrassent  la  période  1228-1298,  les  annales  de  Bâle 
(1266-1277),  les  grandes  annales  de  Colmar  (1277-1305), 
et  plusieurs  appendices,  tels  qu'une  nomenclature  des 
parents  d'Albert,  roi  des  Romains,  un  récit  des  faits  re- 
marquables qui  se  sont  passés  dans  les  années  1458  et 


1.  La  Aniiuln  ci  la  Chronique  de  Cohnar,  traduitou  en  allemand  jiar 
lo  docteur  H.  Pabst.  Berlin;  1  vul.  in-12  de  195  pagos.  {Annalen  ttnd 
ChroHik  van  Kolinar,  flbcrjctat  von  Dr.  H.  Pabst.) 


(   216  ) 

1172,  un  tableau  rétrospectif  de  l'Alsace  au  couuucuce- 
uiont  du  XlIP  siècle ,  et  une  dcscriptiou  de  l'Alsace  et 
de  rAUemugue.  Ces  appendices  si  intéressants  pour  l'his- 
toire des  niœui*s  de  l'Alsace  à  cette  époque  et  l'étude  de 
la  géogi-apbie  ont  été  également  reproduits  dans  l'édition 
française.  La  deuxième  partie  se  compose  de  la  chronique 
de  Colmai',  qui ,  quoiqu'elle  révèle  quelque  sentiment  de 
l'ordre  historique,  une  certaine  méthode  d'exposition, 
est  plutôt  un  faisceau  de  récits  qu'une  histoire  propre- 
ment dite. 

Je  ne  signalerai  pas  toutes  les  différences  qui  existent 
entre  la  version  fi*ançaise  et  la  version  allemande;  je 
ferai  seulement  remarquer  que  la  tâche  du  traducteur 
allemand  a  été  singulièrement  facilitée  par  la  version 
française,  quoiqu'il  n'ait  pas  toujours  proposé  la  meil- 
leure version.  En  voici  un  exemple  : 

12S0.Eex  liudoIj)Inie  jrro  triginiu  librU  arye^iH  cavcom 
m  BufiU'a  avi iisitaco  comjparavit*.  Ce  passage  a  été  tra- 
duit par  MM.  Gérard  et  Liblin  de  la  manière  suivante  : 
Le  roi  Rodolphe  acheta  pour  trente  livres  d'argent  la 
cave  dite  Au  Terroquet  à  Bâio.  M.  Pabst  le  rend  ainsi  : 
Le  roi  Rodolphe  acheta  à  Bâle  pour  trente  livres  d'ar- 
gent une  cage  pour  un  perroquet*.  M.  Moritz,  de  Bâlc, 
nous  a  appris ,  dans  une  lettre  qu'il  adressa ,  le  26  août 
1861,  ù  M.  le  directeur  de  la  Uemie  (VÂhacc^^  qu'il  exis- 
tait t\  Bâle  une  maison  dite  Au  Pen'oquef ,  et  que ,  par 


1.  KUit.  do  Colmar,  p.  140. 

2.  édit.  de  Ucrlin^p.  62. 

3.  lievuc  d'Alsace f  ï'^  série,  5^  auucc,  p.  429. 


(  217  ) 

conséquent ,  MM.  Gérard  et  Liblin  avaient  parfaitement 
rendu  le  sens  du  texte  latin. 

Voici  un  passage  où  le  traducteur  berlinois  parait 
remporter  sur  les  traducteurs  français  : 

1 266.  Clauêtrum  et  villam  Lticeianh  ventus  sive  turbo  pro 
nuiffna  parte  destntxH  '.  Le  veut  ou  un  ouragan  détruisit 
en  grande  partie  le  monastère  et  la  ville  de  Lucerue.  La 
version  allemande  porte  :  le  monastère  et  le  Wllage  de 
Lucello  {KioêUr  wid  Dorf  Liittel)  *. 

M.  Pabst  a  fait  précéder  son  travail  d'une  intéressante 
préface,  qui  se  compose  de  17  pages.  Je  ne  doute  nulle- 
ment que  les  AnncUes  et  la  Chronique  de  Colmar,  sous 
cette  forme  nouvelle,  ne  reçoivent  le  même  accueil  bien- 
veillant qui  leur  a  été  fait  eu  1854.  D.  F. 

Vlnduêtrkl  de  Mulhouse  publie,  depuis  le  24  juin  der- 
nier, sous  le  titre  de  Chronique  de  Colmar,  une  véritable 
histoire  de  cette  ville ,  que  Ton  attribue  généralement  à 
M.  Liblin,  Tinfatigable  et  savant  éditeur  des  œuvres 
inédites  de  Graudidier.  <  Le  titre  de  cette  publication , 
«dit  Tauteur  dans  ravcrtisscmcnt  qui  la  précède ,  en  in- 
«  dique  le  plan  et  le  programme.  Ce  n'est  ni  une  œuvre 
«  d'érudition ,  ni  une  œuvre  d'imagination  :  elle  se  borne 
«  à  l'enregistrement  chronologique  des  faits  et  des  événe^ 
«ments.»  M.  Liblin  s'est  appliqué  à  ne  rien  produire 
qui  no  fût  basé  soit  sur  don  documents^  originaux ,  soit 


1.  Kdit.  de  Colmar,  p.  iét 

2.  lâdit»  de  Berlin^  pi  \f. 


(  218  ) 

snr  les  travaux  des  Schœpflin ,  des  Laguille ,  des  Gh-an- 
didier,  etc.  Il  ne  marche  qn^appuyé  de  preuves,  et  a  soin 
de  citer,  au  bas  de  chaque  paragraphe ,  les  sources 4m  il 
a  été  puiser.  Les  feuilletons  de  Vlndustriel,  que  j*ai  sous 
les  yeux,  nous  conduisent  depuis  l'année  58  de  Tère 
chrétienne  jusqu'à  Tannée  1289. 

Espérons  que  M.  Liblin  continuera  la  publication  de 
ses  laborieuses  et  intéressantes  recherches  sur  Thistoire 
du  chef-lieu  judiciaire  de  notre  chère  province,  et  qu'elles 
seront,  au  fur  et  à  mesure  de  leur  insertion,  Tobjet  d*un 
tirage  à  part^  réservé  à  une  publication  d'ensemble,  qui 
recevra  le  même  accueil  bienveillant  qui  a  été  fait  aux 
antres  publications  du  savant  directeur  de  la  Bévue  d'Aï* 
êoce,  D.F.  . 


LA  BIBLIOTHÈQUE  GÉRARD. 

L'an  dernier,  en  mai  ou  juin  1866,  le  fils  du  célèbre 
M.  Pertz,  conservateur  de  la  Bibliothèque  royale  de 
Berlin ,  un  savant  et  un  érudit  lui-même  suivant  digne- 
ment les  traces  de  son  père ,  vint  faire  quelques  recher- 
ches aux  archives  de  Colmar.  Le  hasard  voulut  qu'il  mit 
la  main  sur  le  catalogue-  manuscrit  de  la  bibliothèque 
alsatique  de  M.  Gérard  qui  se  trouvait  sur  la  table  de 


1.  Ce  tirage  à  part  vieutdc  paraître,  il  forme  un  beanvolume  In-S», 
imprimé  par  M.  Bader,  l'intelligent  direetear  de  Vbtditêtriet  aUacitn 
de  Malhouite. 


(  219  ) 
M.  MoflBittanD,  Tarchiviste  de  la  ville  de  Colmar,  à  qui 
notre  avocat  bibliophile  Favait  prêté.  M.  Pertz  demanda 
à  le  paMonrir,  et,  le  trouvant  intéressant  ot  bien  conçu , 
il  a'enqnit  du  nom  de  Theureiui  pomessenr  de  cette  biblio- 
tiièque. 

Pour  un  collectionneur  et  un  bibliothécaire ,  une  biblio- 
thèque particulière  éveille  toujours  des  convoitises;  ces 
collections,* à  moins  de  lega spéciaux ,  ne  sont>elles  pas 
dispersées  aux  feux  des  enchères  à  la  mort  de  celui  qui 
les  a  formées  pour  aller  en  grossir^'autres  qui  seront 
vendues  à  leur  tour  ? 

La  convoitise  du  bouquin  est  le  péché  mignon  du 
monde  bibliophile ,  et  il  n'est  pas  un  amateur  qui  n*en 
ait  ressenti  les  effets  en  admirant  la  bibliothèque  d'un 
confrère. 

L'idée  d'augmenter  les  richesses  bibliographiques  de 
la  Bibliothèque  de  Berlin  vint  naturellement  à  Tesprit  de 
M.  Pertz.  Posséder  d*un  coup,  sur  les  bords  de  la  Sprée , 
une  collection  toute  faite  de  tous  les  ouvrages  relatifs  k 
TAlsace ,  cette  belle  province  qui  a  appartenu  à  rAllc- 
magne  jusqu'à  la  fin  du  XVII"  siècle,  était  un  désir 
séduisant. 

M.  Pertz ,  à  son  retour  à  Berlin ,  fit  faire  à  M.  Gérard 
la  proposition  de  l'acquérir,  et  l'affaire  fut  réglée  à  la 
satisfaction  des  deux  parties. 

Jusque-là,  rien  que  de  très-naturel. 

Biais  un  esprit  étroit  et  surtout  jaloux,  correspondant 
de  VEurope  nouvelle,  dans  le  but  de  déverser  un  blâme 
indirect  sur  l'un  de  nos  collectionneurs  les  plus  érudits, 


(  2^  ) 

et  peut-être  aussi  on  vue  d'augmenter  sfi  eoj^f'e  de  quelques 
Hgnès,  annonça  la  nouvelle  avec  fracas  et  y  mêla  df« 
considérations' politiques. 

«  Le  monde  des  bibliophiles  alsaciens ,  écrivaiMl ,  est 
«en  émoi.  On  assure  que  M.  Gérard,  avocat  à  Colmai^, 
«  éditeur  d*une  chronique  dominicaine  et  auteur  delMfi- 

<  oienne  Âhaioe  à  table,  a  vendu  à  radminlstration  de  la 
«  Bibliodièque  de  Berlin  «a  coUectioti  de  manuscrits  et 
c  de  vieux  écrits  pour  la  somme  de  SO,<K)0  fr. 

«M.  de  Bismarclt,  avant  de  tenter  de  nowelles  an- 
«  nexionA ,  sentirait-il  le  besoin  do  feuilleter  dans  les  livres 
«  et  de  ehercher  dans  Thistoire  des  considérants  diplo- 

<  matiqnes?  » 

Le  Courrier  du  Bus^Ekin  et  Vlmpartiai  du  Bkm  ont 
reproduit  cette  nouvelle ,  le  premier  en  se  bornant  au  fait,, 
et  le  second  en  ajoutant  cette  phrase  :  «Si  le  fkit  est 
faux,  nous  serions  heureux  de  le  voir  démenti.» 

Voici  la  lettre  qui  nous  a  été  adressée  à  ce  sujet  par 
notre  ami  et  confrère  en  bibliographie,  M.  Clérard. 

\y     H. 

Tolmar,  18  octobre  1>^7. 
«  MOX  CHBB  DlRSOTBUX , 


<  11  est  parfaitement  vrai  que  j*ai  cédé  à  la  Bibliothè- 
que rojale  de  Berlin  ma  collection  d'ouvrages  relatifs  à 
rAlsaco.  Mids  cette  collection  était^oniquement  composée 
d'ouvrages  mprméê  soit  en  France ,  soit  en  Allemagne  ; 


(  221  ) 

il  ne  s'y  trouvait  ni  vanubcbits  ,  ni  vieux  écbitb  d*ftu- 
cune  sotte.  Cette  collection  ressemblait  à  celle  de  la  lu* 
bliothique  publique  de  Strasbourg,  à  celle  de  la  biblio- 
thèque publique  de  Schlestadt ,  et  à  celles  que  forment 
les  villes  de  Colmar,  de  Mulhouse  et  de  Haguenau  dans 
leurs  bibliothèques  publiques  aussi.  Beaucoup  de  particu- 
Hers  en  possèdent  de  semblables ,  plus  ou  moins  impor- 
tantes, dans  notre  province.  Il  ne  faut,  pour  former  ces 
sortes  de  collectioBs,  que  des  soins,  de  la  patience,  du 
temps ,  quelques  connaissances  bibliographiques  et  passa- 
blement de  dépenses.  Voilà  tout  le  secr^ 

<  Je  pense  que  chacun  en  France  a  encore  la  liberté 
de  disposer  de  ce  qui  lui  appartient,  et  de  ne  consulter 
que  ses  convenances  dans  un  acte  aussi  légitime  et  aussi 
ordinaire.  Je  ne  comprends  donc  pas  aisément  le  motif 
qui  porte  VImpartial  à  désirer  que  la  nouvelle  annoncée 
par  lui  soit  démentie.  Je  ne  m'aviserais  pas  de  m'étonner 
et  de  manifester  un  regret  si  j'apprenais  que  le  rédacteur 
de  Vlw^ariial,  ou  tout  autre  de  mes  concitoyens,  eût 
vendu  à  un  Anglais  sa  maison,  ou  à  un  Allemand  sa 
collection  de  gravures  ou  de  vieilles  faïences. 

«  Je  conviendrai  qu'on  peut  souhaiter  que  des  collec- 
tions intéressantes  et  péniblement  formées  restent  dans 
notre  province.  Je  l'ai  souhaité  tout  le  premier.  Mais  il 
faut  pour  cela  que  le  pays  le  souhaite  lui-même.  J'ai  offert 
de  céder  ma  collection  de  préférence  à  des  personnes 
opulentes  de  notre  pajs  et  à  une  ville.  EUes  n'ont  point 
jugé  que  la  proposition  eût  l'intérêt  dont  r/mpar/îaf  veut 
bien  se  préoccuper. 


(  222  ) 

<  Si  V Impartial  et  d^autres  pensent  qu*41  est  véritable- 
ment intéressant  pour  notre  pays,  et  pour  le  gouveme- 
ment  luirmême,  de  conseryer  en  France  les  coUeelions 
historiques  sur  nos  provinees,  TiâniMKriîaZ  et  ces  personnes 
ont  une  belle  occasion  de  montrer  leur  lèle.  La  fomille 
Heits,  de  Strasbourg,  possède  une  collection  alsatiqite 
que  je  crois  aussi  riche  et  aussi  nombreuse  que  Tétait  la 
mienne.  Elle  est  le  fruit  de  trente  ans  4o  recherches 
d*un  de  nos  plus  intrépides  et  plus  intelligents  chasseurs 
de  livres.  Elle  est  à  la  disposition  des  amateora,  particu- 
liers ,  villes  ou  gouvernement.  Voilà  un  trésor  qu*il  iaut 
retenir  chez  nous  et  ne  pas  laisser  disperser  aux  en« 
chères. 

«Enfin,  puisque  V Impartial  s'intéresse  à  ces  questions 
bibliographiques ,  je  me  fais  un  plaisir  de  Tinformer  que 
j'ai  recommencé  une  nouvelle  collection  alsatiqae  et 
qu'elle  a  d^à  atteint,  en  trois  mois,  la  moitié  de  Pim- 
portance  de  celle  que  j'ai  cédée.  Il  peut  venir  l'examiner 
chez  moi ,  s'il  en  a  la  curiosité. 

<  Agréez ,  mou  cher  directeur ,  l'assurance  renouvelée 

de  mes  sentiments  affectueux. 

<  Ch;  Gébard.  » 

Pour  clore  cet  incident,  nous  reproduirons  quelques 
lignes  très-sensées  du  Glaneur  du  Haut-Rhin, 

«Le  fait  est  vrai.  Mais  ce  qui  est  vrai  aussi,  c'est  que 
cette  transaction  ne  saurait  avoir  la  couleur  que  l'on 
Bemble  vouloir  lui  donner.  Ce  ne  sont  pas  les  bibliophiles 
qui  seront  tentés  de  la  lui  prêter.  Ils  ne  trouvent  pas 
même  extraordinaire  le  prix  qui  a  été  obtenu ,  ce  qui  ne 


(  228  ) 

les  empêche  pas  de  regretter  que  cette  collection  ait 
passé  le  Rhin ,  an  lien  de  rester  de  ce  côté-ci,  qne  peut-être 
elle  aurait  pu  ne  pas  quitter,  même  à  un  prix  inférieur  de 
plusieurs  milliers  de  francs ,  si  l'on  avait,  comme  de  l'autre 
côté ,  l'amour  et  le  culte  des  choses  de  la  vie  intellectuelle 
du  pays  natal. 

«  On  a  la  mémoire  courte  parmi  nous,  et  dans  des  temps 
comme  le  nôtre,  la  seule  chose  qui  frappe  ce  sont  les 
20,000  fr.  payés  pour  une  bibliothèque  de  près  de  4,000 
volumes.  Or ,  il  y  a  quelques  années ,  le  roi  de  Bavière 
payait  18,000  fr.  pour  un  manuscrit  provenant  de  la 
bibliothèque  de  Colmar.  Il  ne  vint  alors  à  l'esprit  de  per* 
sonne  de  supposer  que  le  roi  de  Bavière  avait  des  vues 
d'annexion.  Il  est  vrai  que  la  théorie  n'était  pas  encore 
à  l'ordre  du  jour. 

cNous  ne  disons  pas  cela  à  l'adresse  de  V Impartial, 
qui  ne  peut  encore  être  au  courant  des  particularités  de 
notre  vie  locale.  Mais  nous  le  disons  à  l'adresse  d'un 
assez  grand  nombre  de  personnes  dont  V Impartial  a  exac- 
tement rendu  les  sentiments.  » 


(  224  ) 


BIBLIOGRAPHIE  ALSATÏQUE. 


Périodiques. 

Bbvub  D'ALf  acc.  Juin  1867. 

Félix  Blakc.  De  TUtilitô  d'un  examen  approfondi  dea  inati- 
tutions  de  la  domination  romaine  dans  les  Gaules,  au  point  de 
vue  de  rintelligence  des  institutions  du  moyen  fige.  —  Abbci 
Otss.  La  Question  de  Toriginc  de  Thomas  Murner.  —  Aue. 
Stcbbxb.  Conclusions  Uréea  de  la  réponse  de  M.  Tabbd  Qyss.  — 
H.  DB  Madus.  Plan  de  la  création.  ~  Ed.  QoouJiL.  Étude  sur 
Mb*  de  Sëvigné.  —  Abbo'  Gbavdioibr.  Lièvre.  —  FbAo.  Kubti. 
Eiiai  hiêtorique  twr  le  colonat  en  Gaukf  par  F.  Blanc.  (Suite 
et  fin.)  ~  Fableê,  poétiet  elpmsée$,  par  Yemier. 
Juillet  1867 1 

A.  Quiqcbrbz.  Souvenirs  dos  XV«  et  XYI«  slOcles.  Relations 
existantes  entre  l'Alsace  et  Porentruy.  —  A.  Kbobbbb.  État  de 
l'industrie  on  Alsace  vers  1786.  —  Gb.  Gbad.  Les  Glaciers  de 
la  Viège.  Fragment  d'un  voyage  dans  les  Alpes.  —  A.  G.  Z. 
Droils  et  coutumes  de  Ferrette.  ~  F.  Kubte.  Description  géo- 
logique et  minéralugiquc  du  département  du  Haut-Rliin,  i^ir 
Joseph  Delbos  et  Joseph  Kœohlin*Schlumborger. 

Août  1867  : 
Aua.  Krœbrb.  État  de  l'industrie  en  Alsace.  (Suite  et  fin.)  — 
Dr  Nrtrrmavo.  Colmar  sous  le  re'gime  de  la  Terreur.  —  H.  Kibk- 
LRM.  Entre  les  Alpes  et  le  Jura.  —  Graxdidxbb.  Niedermûnster. 

—  FrAd.  Kurtb.  Association  philomatique.  La  Fiancée  du  p&tre 
Georges,  par  Ch.  Berdellë.  Les  Cités  ouvrières  et  les  établisse- 
ments d'instruction  k  Mulhouse. 

Septembre  1867  : 
Brromarv.  De  l'Influence  exercée  par  les  Slaves  sur  les  Scan- 
dinaves dans  l'antiquité.  —  Cii.  Godtswiij;.kr.  Le  Musée  de 
Colmar.  (Suite.)  —  H.  Kibrlrm.  Entre  les  Alpes  et  le  Jura.  (Fin.) 

—  Gbahdidibb.  OUwiller.  —  KiBioHi:.aoBB.  Lettre  ft  M.  Kurtz 
relative  aux  annales  vogéso-rhénanes. 


(  2S5  ) 

Octobre  1867  : 
L.  Spach.  Wilhelm  Mcistor,  ilo  Cicnihe.  —  (îoutswillks.  Le 
Musée  de  Colmar.  (Fin.)  —  A.  Kroeber.  Uelalions  de  la  France 
nveo  Strasbourg  ot  Colmar  en  1635.  —  Bi^akc.  Examen  du  bnilt 
public  qui  voulait  qu'Albert  d'Autriche  eût  reculé  les  limites  de 
la  France  jusqu'au  Illiin.  ~  G.  Woi^rr.  La  Lauter  portait  au 
VIII*  siècle  le  nom  do  Murga,  concurremment  avec  celui  de 
Lutra.  —  Gbavdioieb.  I\upreclit;!iau.  -^  A.  Bkroit.  Nouveaux 
renseignements  sur  le  blocus  d'Huningue.  —  A.  Stocbrr.  L'Au« 
leur  du  buste  du  poète  Pfoffel  au  musde  de  Colmar. 

Novembre  J867  : 
L.  Spach.  Wilhelm  Meistcr.  (Fin.)  —  Gsaxdioirk.  Sch'weig- 
iinusen.— Kbœber.  Règlement  colongcr  d'Andolsheim.  ^  D.  Fi- 
KCHBB.  Soumission  do  l'évèquo  do  Strasbourg  François-Égon 
de  Fûrstenberg  à  la  couronne  de  France.  —  Toxr  Graxdidikb. 
Fragments  généalogiques.  ~  Gbaxoidubb.  Scblestadt. 

Hrvub  catuoliqce  de  l'Alsace.  Juin  1867. 

WivTBBEB.  Coup  d'œil  sur  l'histoire  de  l'abbaye  de  Murbacb. 
—  Ph.  Rbishabd.  Bossuet  et  le  protestantisme.  (6*  art.)  —  Ch. 
Mabtib.  Questions  alsaciennes  à  propos  de  l'histoire  de  Jules 
César.  (s«  art.)  —  Dblcasso.  Do  l'Industrie  culinaire  appliquée 
au  foie  d'oie  chez  les  Romains.  —  CnRoxi<)UR. 
Juillet  1867  : 
Cir.  Mabtii.  Uncstious  alsaciennes.  (i«  ot  dernier  urt.)  — 
Drlcasso.  Les  Finances  fhincai.ses.  Henri  IV  et  Sully.  —  V.  M. 
Histoire  du  collège  de  Porentruy.  —  Chroxi^ue. 
Août  1867  : 
N*'\  Histoire  de  l'ancien  hôpital  do  Molsheim.  —  Wixtrbbr. 
Coup  d'œil  sur  l'histoire  do  l'ablwiye  de  llurbach.  (Suite.)  — 
Rribhabo.  Bossuet  et  le  protestantisme.  (Fin.)  —  Cuboukile. 
Septembre  1867  : 
Cm.  Mabtim.  Le  Collège.  —  >Virtbbbb.  —  Murliach.  (Fin.) — 
Cm.  Grad.  Le  Désastre  de  Franklin  (I84&-1860).  —  Chboxi^uk. 
Octobre  1867  : 
N*«*.  Pie  IX,  (Poésie.)  —  Dacmritz.  Geiler  et  les  ordres  reli- 
gieux. —  Ch.  Qbad.  Le  Désastre  de  Franklin.  (Fin.)  —  Jos. 
GuBBBEB.  HOioire  populaire  de  êoini  Français  «^Auiee,  par  le 
comte  de  Ségur. 


(  226  ) 

Novembre  1867  : 
WivTBBBR.  Un  Bbbe'  de  Murbaeli.  ^  N.  Histoire  de  l'ancien 
hApital  de  Molsbeiin.  —  Dubo».  La  Décadence.  Étude  de  cri- 
tique morale  et  littéraire.  —  N***.  Les  Convertis  depuis  la 
Réforme,  par  Mgr.  Ratss.  —  Stbaub.  Description  de  l'ancienne 
église  d'Obemai. 

ZBiTiORBirT  rÙR  DIB  Gbscbicbtb  DBS  Obbbrhbikb.  20^  volumc. 
j'*  livraison. 

MoHB.  Stûdtische  Verfsssung  und  Verwaltung  vom  isten  bis 
leten  Jahrbundert.  (Dienstgeheimniss  des  Rathes  zu  Colmar, 
1376.  ~  Rathskleidung  zu  Colmar,  1408.  ^  Berichtoines  kôl- 
ner  Bûrgers  ûber  die  Stadtverfassung  von  Strassburg,  I5tes 
Jabrhundert.  —  Rathsbesetzung  zu  Breisach,  1558.)  —  Idbm.  Zur 
praktischen  Diplomatik.  —  Idbm.  Volkssitten  und  Gebrûuche. 
(Die  Kinderkôuigin  zu  RuflDich  und  Elsass-Zabem ,  1386.)  — 
Dambachbb.  Urkunden  zur  Geschichte  der  Grafen  von  Frei- 
burg.  (Fortsetzung.)  —  Idbm.  Urkundenarchiv  des  Klosters  hc 
benbausen.  (Fortsetzung.)  —  Movb.  Die  Murg  und  der  Bien- 
wald. 

i«  livraison  : 
MoxB.  Urkunden  ûber  Graubùnden  und  Wallis  vom  I2teu 
bis  I6ten  Jabrhundert.  —  Idem.  Einige  pfTilziscbe  Urkunden 
vom  isten  bis  leten  Jobrhundort.  ~  Idbm.  Nassauische  Ur- 
kunden vom  I4tcn  bis  i6ten  Jabrhundert.  —  Dambaohbr. 
Wûrtembergische  Orte  betroffondo  Urkunden.  (Fortsetzung.) — 
Idbm.  Kloster  Bebenhausen.  (Fortsetzung.)  —  Mobk.  Oberrieii 
bei  Freiburg,  Bruhrain,  Hausmarkcn. 

30  livraison  : 
MoMB.  Verhandlungen  der  Gesellschaft  des  S.  Georgenschildn 
in  Schwaben  und  iro  Hcgau  von  1464  bis  1465.  --  Idbm.  Ueber 
Hanf,  Flachs  und  BaumwoUe  vom  I4ten  bis  I7tcn  Jabrhun- 
dert. —  Idbm.  Urkunden  ûber  die  baierischePfalz,  1294  bis  1818. 
(Fortsetzung.)  —  Dambaohbb.  Urkunden  zur  Geschichte  der 
Grafen  von  Freiburg.  (Fortsetzung.)  —  Badbb.  Urkunden  ûber 
den  Domeapitel  -  Gonstanzischen  Dingliof  im  Glotterrhale.  — 
MoBB.  Ûeschichtliche  Notizen.  —  FlussschiiirahrtundFlûzerei. 
—  Tûrkische  Gefangenschaft. 


(  î«5^7  ) 

-!•  livraison  : 
MuKK.  nuusorpruise  voni  iston  bis  isteu  Jalirhiindert'.  — 
loBii.  Rômischo  Ueberbleibsel.  (Scbluss.)  —  Dambachbk.  Wûr* 
tombergischo  Orte  betrefTende  Urkunden.  (Scbluss.)  —  Idbii. 
Urkunden  zur  Gescbicbte  der  Orafcn  von  Freiburg.  (Nachtrag.) 
~  Badbb.  Urkunden  ùber  den  Domcapiiel  -  Conatanuschen 
Dinghof  im  Glottertliale.  (SchlussO  ~  Titres  et  tables  des  vo- 
lumes. 

UULLBTIH  DE  LA  SoCIKTi  POUK  LA  CO«8XRYATIOS   DES  UOXUlIKKTf 

HISTORIQUES  d'Alsacx.  2«  sérîe ,  tome  V,  l**  livraison  : 

I^ocès- verbaux  dos  séances  du  9  Juillet  1866  au  18  décembre 

1866,  p.  1  à  50.  —  D.  Fischer.  L'Abbaye  de  Saint-Jean  des 
Choux.  (1  pi.  lithog.)  —  L.  Spach.  Charte  de  Tévéque  Gueb- 
hardt  confirmant  les  privilèges  de  l'abbaye  de  Baumgarten. 

—  Idku.  Charte  de  Tëvôquc  Gucbhardt  relative  à  l'abbaye  de 
Saintc-Walpurge.  ~  Siffer.  Note  sur  quelques  antiquités  de 
l'ère  celtique.  —  L.  Levrault.  A  propos  d'une  fibule  trouvée 
à  Finhey.  —  Matuszteski.  Note  sur  les  fragments  d'architec- 
ture trouvés  à  Eschau,  avec  l  planche  photographiée. 

BCLLETIV    DE   LA   SoCIliTÉ  LITTÉRAIRE  DE  STRASBOURG.   TomO  III, 

2e  livraison  : 
Procôs- verbaux  des  scauces  du  lo  janvier  1866  au  26  mard 

1867.  —  L.  Spach.  Le  Moine  Lambreclit  et  son  poème  d'A 
Icxandre  le  Grand.  —  T.  Hauliv.  Le  Sire  de  Créqui.  (Pseudo 
poème  du  XIII«  siècle.)  ~  Dklcasbo.  L'Kcole  normale  supe 
rieure  en  I816.  Épitre  à  V.  Cousin.  —  Idem.  Les  Sirènes.  (Pou 
sie.)  —  L.  Spach.  Euloge  Schneider  comme  poète  et  écrivain 

—  EscHEMAUBR.  La  Paticuce.  (Poésie.)  —  Gogoel.  Sénèque  le 
philosophe.  —  Campaux.  Le  Ménage  d'Iscomachos. 


1.  A  Laadser  une  maison  seigueurimle  a  été  vendue  i  en  1269, 
200  marcs  d'argent  (10,665  fr.).  A  Mulhouse,  en  1266,  une  maison  a 
été  vendue  pour  790  fr.  A  Bnsisheim,  en  1681 ,  la  maison  d'une  dame 
noble ,  avec  cour,  grange ,  éeurle  et  un  Jardin ,  a  été  vendue  10,760  fr. 
A  Strasbourg,  en  1816,  une  maison  eoûtalt  270  florins;  en  1881 ,  une 
autre  864  florins;  en  1882,  670  florins;  en  1887, 1,188  florins;  en  1861 
des  maisons  ont  été  vendues  à  267  florins  et  821  florins. 


(  228  ) 

Bulletin*  de   la  Socii^tx  ikdubtbielle  de  Mulhouse.  Anuée 
1867.  Tome  87. 

Getto  publication  parait  par  livraisons  mensuelles  qui  for- 
ment 1  vol.  gr.  in-8^  avec  planches,  à  la  fin  de  Taune'e.  15  fr. 
pour  Mal liouse;  16  fi*.  dO  c.  pour  le  Haut-Rhin  et  les  départe- 

-  ments  limitrophes,  et  18  fir.  pour  les  outres  départements. 
Sommaire  des  principaux  articles  des  livraisons  de  janvier  a 
octobre  :  A.  Prxot.  Les  lustitutions  privées  du  Haut-Rhiu.  — 
Lbloutrb.  Recherches  expérimentales  sur  les  machines  à  va- 
peur, expériences  entreprises  au  Lo'gelbach  avec  le  concours 
du  comité  de  mécanique.  —  Bains  et  lavoirs  établis  à  Mulhouse. 
—  M.  ZtuoLBR.  Note  sur  ranilinc  naturelle.  —  Grossstkste. 
Rapport  sur  le  concours  entre  les  cliauffeurs  du  Haut-Rhin  eu 
1861.  —  JuHDT.  Rapport  sur  des  reproductions  photographiques 
des  cartons  des  grands  maîtres  (collections  du  Louvre),  offertes 
par  M.  Braun.  —  Pk»ot.  Rapport  sur  la  marche  de  l'école  su- 
périeure de  commerce  pendant  1866-1867.  —  Idem.  Dotation 
Hfeffely.  —  G.  ScncsK.  Rapport  sur  l'école  de  dessin  industriel 
et  architeoturaL  ~  Webee.  Rapport  sur  la  Description  géologi- 
que et  minérahgique  tlu  département  du  Haut-Rhin  f  par  MH.Del< 
)k>s  et  Kœchlin-Schlumberger.  ~  Pexot.  Rapport  sur  la  situa- 
tion des  cours  populaires  de  1866*1867.  —  Procès-verbaux  du 
comité  de  mécanique  et  résumés  des  séances  de  la  Société. 


La  io«  livraison  paraîtra  tin  janvier,  et  donnera  la  nomencla- 
ture complète  de  tous  les  ouvrages  imprimés  en  Alsace  du 
!•»"  mai  au  si  décembre  1867. 


Numéros  10 -il.  MOCCCLKVIII  Novkvbrk-Juillkt 


LE 


BIBLIOGRAPHE  ALSACIEN 


GAZETTE 

LITTÉRAIRE,  HISTORIQUE,  ARTISTIQUE 


MUSÉE  DE  COLMAR. 

Le  musée  de  Colmar  renferme  un  certain 
nombre  de  tableaux  qui  seront  longtemps  un  signe 
de  contradiction ,  une  pomme  de  discorde  entre 
les  juges  les  plus  compétents.  A  quels  peintres 
faut-il  attribuer  ces  vieux  chefs-d'œuvre  qui , 
parmi  les  splendeurs  du  culte  catholique,  ont 
peut-être  le  plus  frappé  Timagination  de  nos  an- 
cêtres ?  Grammatici  certant,  on  discute ,  on  re- 
tourne la  question  dans  tous  les  sens ,  et  rarement 
on  parvient  à  se  mettre  d'accord.  Les  témoignages 
contemporains  sont  insuf&sants,  et  c'est  en  vain 
qu'on  retourne  la  poussière  de  nos  archives  pour 
en  faire  sortir  la  lumière.  Moins  heureux  que  les 
érudits  belges,  hollandais  et  suisses ,  qui  sont  par- 


(  230  ) 

venus  à  rétablir,  pièce  par  pièce,  l'histoire  en- 
tière de  quelques-uns  de  leurs  artistes,  les  archi- 
vistes alsaciens  n*ont  trouvé,  jusqu'ici,  que  de 
rares  textes,  se  démentant  souvent  les  uns  les 
autres,  qui  ont  été  d*un  faible  secours  pour  dissi- 
per l'obscurité  de  ces  problèmes. 

L'analogie  est  peut-être  ici  le  mode  d'informa- 
tion, sinon  le  plus  sûr,  du  moins  le  plus  fécond, 
et  quand  des  hommes  comme  MM.  Alfred  Mi- 
chiels,  de  Quandt,  Passavant,  Waagen,  Emile 
Galichon ,  Eigner ,  veulent  bien  visiter  notre  col- 
lection de  peinture  et  nous  faire  part  de  leurs 
impressions ,  de  leur  jugement,  il  faut  tenir  grand 
compte  des  rapprochements,  des  comparaisons 
qui  se  présentent  à  leur  esprit.  Grâce  aux  rensei- 
gneinents  qui  nous  sont  parvenus  par  cette  voie , 
on  peut  aujourd'hui  attribuer,  avec  certitude,  à 
Martin  Schœngauer  tel  tableau  dont,  il  y  a  peu 
d'années  encore ,  l'auteur  était  parfaitement  ano- 
nyme. 

Notre  rôle  est  de  noter  l'opinion  de  ces  savants 
visiteurs,  et,  par  une  critique  intelligente  et  né- 
cessairement éclectique,  de  dégager  de  plus  en 
plus  l'inconnue  qui  s'attache  à  ces  nobles  pan- 
neaux. Nous  parviendrons  peut-être  ainsi  à  arra- 
cher leur  secret  à  ces  madones  si  profondément 
expressives,  à  ces  saints  personnages  qui  s'impo- 


(  231  ) 

sent  encore  à  la  piété  des  fidèles,  à  ces  anges 
ravissants,  EngeUkœpfchen  avf  Eheinu-eingold- 
grand  j  comme  parle  Henri  Heine  dans  sa  langue 
pittoresque.  M.  Ch.  Goutzwiller  a  bien  voulu  se 
charger  de  cette  tâche. 

Voué  aux  plus  sérieux  travaux  d'administration, 
M.  Goutzwiller,  déjà  connu  par  ses  recherches 
sur  lancien  comté  de  Ferrette  dont  on  prépare 
en  ce  moment  une  nouvelle  édition,  s'en  délasse 
dans  la  pratique  et  l'étude  des  arts.  L'occupation 
de  ses  loisirs  le  désignait  naturellement  pour  la 
révision  du  catalogue  du  musée  publié  en  1860, 
et  qu'il  était  nécessaire  de  rééditer.  En  mettant 
les  notices  primitives  au  courant ,  il  reconnut 
qu'il  lui  restait  à  faire  l'inventaire  de  ce  qu'on 
sait  aujourd'hui  de  ces  tableaux  célèbres  et  de 
leurs  auteurs  ;  il  se  mit  résolument  à  une  entre- 
prise si  utile,  et  pour  laquelle  il  était  on  ne  peut 
mieux  préparé.  A  des  connaissances  techniques 
étendues,  à  un  goût  sûr,  à  un  sentiment  très- vif 
du  beau ,  M.  Goutzwiller  joint  ce  que  j'appellerai 
le  sens  historique  ,  c'est-à-dire  que  chez  lui 
l'homme  du  XIX^  siècle  sait  assez  se  dépouiller 
des  idées  de  son  temps  pour  comprendre  l'art  du 
XV®  et  du  XVP.  Il  écrivit ,  pour  la  Revue  d'Al- 
sace y  une  série  d'articles  qui  ont  été  très-remar- 
ques et  dont  il  a  fait  faire ,  pour  un  petit  nombre 


(  232  ) 

d'amis,  un  tiragé4i(Nii^  sous  le  titre  de  :  le  Mu- 
sée  de  Cohnarj  notice  sur  les  peintures  de  Martin 
Schœngauer  et  de  divers  artistes  des  anciennes  écoles 
allemandes,  (Colmar ,  imprimerie  de  C.  Decker, 
1867,  in  8°.de  (II)-80  pages.)  Que  les  amateurs 
prennent  note  de  cette  plaquette ,  dont  il  n'existe 
que  50  exemplaires,  et  à  laquelle  un  excellent 
portrait  de  Schœngauer,  gravé  à  Teau-forte  par 
M.  Goutzwiller,  donne  beaucoup  d'intérêt.  Cette 
étude  résume  et  critique  toutes  les  données  ac- 
tuellement acquises  sur  les  tableaux  de  Fanciennc 
école  allemande  conservés  à  Colmar.  A  ce  titre , 
comme  aussi  pour  les  opinions  personnelles  de 
l'auteur,  elle  sera  longtemps  le  premier  docu- 
ment à  consulter  en  ces  matières. 

Cependant ,  moins  d'un  an  s'est  passé  et  déjà 
il  y  aurait  lieu  de  la  modifier.  Le  musée  a  reçu , 
depuis  lors,  la  visite  de  M.  Al.  Pinchart,  chef 
de  section  aux  archives  de  Bruxelles  ,  connu 
par  d'heureuses  découvertes  sur  l'histoire  de  la 
peinture  flamande;  de  M.  de  Hefner-Alteneek, 
conservateur  du  cabinet  des  estampes  à  Munich  ; 
de  M.  le  docteur  Alfred  Woltmann,  de  Berlin, 
auteur  d'une  étude  sur  Holbein  ;  et  le  passage  de 
ces  savants  étrangers  à  Colmar  a  procuré  de  nou« 
velles  informations  qu'il  ne  faut  pas .  laisser  se 
perdre.  C'est  ainsi  que  M.  Pinchart,   le  récent 


(  233  ) 

biographe  de  Roger  van  de^*'Weyden  ou  de  le 
Pasture,  dont  on  croyait  avoir  retrouvé  le  faire 
et  la  manière  dans  les  tableaux  de  Schœngauer, 
se  refuse  à  voir  le  moindre  rapport  entre  le  pein- 
tre de  Bruxelles  et  celui  de  Colmar;  attendons 
les  raisons  qu'il  ne  pourra  manquer  d'en  donner, 
soit  dans  le  complément  de  son  étude  sur  van  der 
Weyden ,  publiée  dans  le  Bulletin  des  commissions 
royales  d'art  et  d'archéologie  y  et  publiée  à  part 
sous  le  titre  de  :  Roger  de  le  Pasture,  dit  van  der 
Weyden  (in-8°  de  87  pages) ,  soit  dans  le  livre 
actuellement  sous  presse,  où  il  rend  compte  de 
sa  visite  au  musée  de  Colmar.  Quant  à  MM.  do 
Hefner  et  Woltmann,  leur  attention  s'est  plus 
particulièrement  portée  sur  le  grand  autel  dlscn- 
heim,  et  la  divergence  de  leurs  opinions  doit 
nous  mettre  singulièrement  en  défiance.  Tandis 
que  le  premier  voit  dans  ce  grand  rétable  l'œuvre 
de  Mathias  Grtinewald,  d'Aschaffenbourg,  qu'un 
témoignage  de  1573  semble  désigner  en  effet ,  le 
second  le  revendique  au  nom  de  Hans  Baldung 
Griin,  dans  un  article  de  la  Zeitschriftfilr  Mldende 
Kunsty  du  docteur  C.  von  Ltitzow(2®  année),  in- 
titulé :  Ein  deutsches  Meisterwerk  auf  franzosi- 
schem  Boden,  Si  ces  juges  si  autorisés  n'ont  pu 
s'entendre  sur  des  peintures  dont  l'un  et  l'autre 
portent  la  valeur  très-haut,  par  contre  ils  sont 


(  284  ) 

tombés  d'accord  pMr  reconnaître  comme  une  œu- 
vre allemande  la  belle  Pitié  que  M.  de  Quandt  a 
le  premier  attribuée  à  Schœngauer ,  et  que  d  au- 
tres critiques ,  dont  M.  Goutzwiller  adopte  Topi- 
nion ,  croient  le  produit  d'un  pinceau  italien. 

M.  Ed.  His-Heusler,  auteur  d'intéressantes 
études  sur  des  artistes  suisses,  président  de  la 
commission  du  musée  de  Bâle,  servit  d'introduc- 
teur à  M.  de  Hefner  et  au  docteur  Woltmann. 
Lui-même,  admirateur  éclairé  de  nos  richesses 
artistiques,  il  passe  rarement  une  année  sans 
renouveler  connaissance  avec  elles.  Un  article 
des  Mittheïlungen  der  k.  k,  Centralkommission , 
de  Vienne,  où  M.  K.  Schnaase  contestait  l'au- 
thenticité de  la  date  de  la  mort  de  Schœngauer, 
fournie  par  l'obituaire  ou  registre  des  anni- 
versaires de  Saint-Martin,  lui  donna  occasion 
d'examiner  à  son  tour  ce  problème ,  que  d'autres 
découvertes  avaient  beaucoup  compliqué  ;  il  a 
publié  le  résultat  de  ses  recherches  dans  VArchiv 
fUr  die  zeichnenden  Kunste,  de  Leipzig,  avec  un 
tirage  à  part  sous  le  titre  de  :  Dos  Todesjahr 
Martin  Schœngau^rs,  {Leipzig ^  Verlag  von  R,  Wei- 
gel,  1867,  in-8°  de  16  pages.) 

La  démonstration  de  M.  Schnaase  avait,  il  faut 
le  dire ,  une  base  assez  légère.  Il  supposait  d'a- 
bord que  le  registre  de  Saint- Martin  suivait,  non 


(  236  ) 

pas  Tordre  chronologique  des  décès,  mais,  à 
r exemple  de  la  plupart  des  documents  de  ce 
genre ,  celui  du  calendrier ,  le  plus  commode  pour 
le  service  du  culte,  et,  dans  sa  pensée,  l'annota- 
teur qui  avait  inscrit  la  fondation  de  notre  pein- 
tre ,  aurait  négligé  une  dizaine  du  millésime , 
c'est-à-dire  qu'au  lieu  de  LXXXVIII  (1488) ,  il 
aurait  dû  mettre  LXXXXVIII  (1498).  D'un  autre 
côté,  il  croyait  qu'à  cette  époque  le  diocèse  de 
Bâle  commençait  Tannée  à  l'Annonciation  ou  à 
Pâques ,  tandis  que  dans  le  reste  de  l'Allemagne 
elle  s'ouvrait  au  1®"*  janvier.  Cette  double  hypo- 
thèse servait  à  M.  Schnaase  à  établir  une  concor- 
dance entre  le  registre  de  Saint-Martin  et  la  note 
inscrite  au  revers  du  portrait  de  Schœngauer, 
conservé  à  la  pinacothèque  de  Munich ,  qui ,  on 
le  sait ,  le  fait  mourir  seulement  le  2  février  1499. 

Ce  qui  confirmait  M.  Schnaase  dans  cette  opi- 
nion ,  c'est  la  mention  dans  un  colligende  ou  livre 
des  cens  dus  au  chapitre  de  Saint-Martin ,  qu'en 
1490  le  peintre  payait  encore  une  rente  foncière 
pour  une  maison  située  à  Colmar. 

Dans  une  de  ses  visites  au  musée,  M.  His- 
Heusler  avait  eu  occasion  de  voir  Tobituaire  de 
Saint-Martin  ;  il  fut  frappé  de  ne  lui  trouver  au- 
cune ressemblance  avec  le  type  imaginé  par 
M.  Schnaase.  C'est,  par  ordre  de  date ,  un  relevé 


*(  236  ) 

des  décès  qui  avaimit  donné  lieu  à  des  fondar 
tiens  pieuses  ;  la  mention  de  la  mort  de  Martin 
Schœngauer  est  à  son  rang,  et  elle  présente  même 
des  caractères  particuliers  d'exactitude;  il  n'y 
a  donc  pas  lieu  de  supposer  l'omission  d'une 
dizaine  dans  le  millésime.  Quant  à  la  seconde 
hypothèse  de  M.  Schnaase,  à  savoir  que  dans 
le  diocèse  de  Baie  Tannée  ne  devait  commen- 
cer qu'après  la  Circoncision ,  il  ne  fut  pas  diffi- 
cile  à  M.  His-Heusier  d'en  montrer  l'inanité  : 
dans  la  haute  Alsace,  à  Colmar  notamment,  il 
n'y  a  pas  d'exemple  que  le  commencement  de 
l'année  ait  été  ramené  à  Pâques  ou  à  l'Annoncia- 
tion ;  au  XY®  siècle  des  usages  particuliers  au- 
torisaient peut-être  à  le  fixer  à  Noël  ;  du  moins 
existe-t-il ,  dans  les  archives  de  Mulhouse  ,  deux 
lettres  de  Pierre  de  Hagenbach ,  dont  la  date  dé- 
montre que  dans  sa  chancellerie  le  style  natal 
prévalait. 

U  restait  à  expliquer  comment  le  nom  du 
peintre  figure  encore,  en  1490,  parmi  les  censi- 
taires de  Saint-Martin.  Un  examen  approfondi 
du  colligende  de  cette  année  et  de  ceux  qui  l'ont 
précédé  en  1471 ,  en  1469,  en  1446  et  en  1371 , 
fit  voir  à  M.  His-Heusler  que  cette  circonstance 
ne  fournit  pas  une  objection  sérieuse  contre  l'au- 
thenticité de  l'obituaire.  Le  fait  est  qu'en  renou- 


(  237  ) 

vêlant  les  registres,  on  avait  soin  de  reproduire , 
à  chaque  article ,  les  noms  qui  y  avaient  figuré 
précédemment,  et  de  conserver. ainsi  la  trace  de 
tous  les  changements  opérés  depuis  rétablisse- 
ment de  cette  espèce  de  cadastre  en  1371. 

Ce  raisonnement  est  décisif.  M.  His-Heusler 
conclut  très-justement  que  rien  ne  permet  jus- 
qu4ci  d'infirmer  l'exactitude  de  la  date  du  2  fé- 
vrier 1488,  assignée  par  Tobituaire  de  Saint- 
Martin  à  la  mort  de  Schœngauer.  Si  je  suis  bien 
informé ,  M.  Schnaase  n'a  pas  fait  difficulté  de  le 
reconnaître,  et  sans  aucun  doute,  Texcellente 
dissertation  dont  je  parle  mettra  fin  à  toutes  les 
hésitations  des  futurs  historiens  de  la  peinture 
allemande. 

Je  ne  saurais  clore  cet  article  £ians  parler  de  la 
reconstitution  de  la  Société  Schœngauer.  C'est  à 
cette  association  et  à  son  fondateur ,  M.  L.  Hugot, 
que  le  musée  dé  Colmar  doit  ce  qu'il  est  aujour- 
d'hui. Diverses  circonstances  avaient ,  peu  à  peu, 
affaibli  son  action,  au  grand  regret  de  ceux  qui 
jugent  qu'il  est  toujours  bon  d'intéresser  le  public 
aux  œuvres  d'art ,  aux  choses  de  l'esprit.  Au  com- 
mencement de  l'année  dernière,  M.  I.  Chauffeur 
proposa  au  maire  de  Colmar,  M.  H.  de  Peyerim- 
hoff,  de  reconstituer  une  association  à  laquelle 
la  ville  avait  tant  d'obligations.  L'administration 


(  238  ) 

municipale  s'empressa  d'adhérer  à  la  proposition, 
et ,  grâce  au  concours  de  tous ,  la  Société  a  relevé 
aujourd'hui  son .  patriotique  drapeau.  Depuis  un 
an ,  elle  s'est  installée  ;  elle  a  fait  d'importantes 
acquisitions.  Dans  l'avenir  il  s'offre  à  son  activité 
plus  d'un  but  à  poursuivre.  Il  serait  beau  pour  la 
nouvelle  Société  d'enrichir  ses  portefeuilles  des 
principales  gravures  de  Schœngauer,  des  admi- 
rables reproductions  de  dessins  de  maîtres  de 
M.  Braun.  Mais  la  réalisation  de  ce  programme 
ne  devrait-elle  pas  se  subordonner  à  la  nécessité 
de  restaurer  les  vieux  tableaux  qui  sont  la  gloire 
du  musée  ?  Quelques-uns  des  plus  importants  ont 
souffert  des  outrages  des  hommes ,  de  Tinjure  du 
temps  ;  les  connaisseurs  ont  constaté  que  des  pan- 
neaux s'écaillent,  et  si  l'on  n'y  prend  garde,  si 
l'on  n'avise  pas  à  temps,  le  dommage  sera  diffi- 
cilement réparable.  X.  M. 


ÉTUDES  GÉNÉALOGIQUES. 

Les  études  généalogiques,  sans  être  aujour- 
d'hui «particulièrement  en  honneur  dans  presque 
tous  les  pays  de  l'Europe  » ,  offrent  cependant ,  si 
l'on  en  juge  par  les  nombreux  ouvrages  parus 


(  239  ) 

depuis  plus  de  deux  siècles  sur  cette  science,  un 
certain  intérêt  d'utilité  et  même  de  curiosité  que 
nous  ne  saurions  nier. 

Ces  études,  toutefois,  sont  arides,  et  les  jouis- 
sances intellectuelles  que  Ton  en  retire  ne  doi- 
vent rien  avoir  de  bien  séduisant.  Il  faut,  pour 
s'y  adonner  avec  ardeur,  nous  le  croyons  du 
moins ,  un  mobile  plus  vif  que  le  goût  simple  de 
rhistoire.  Jadis  ce  mobile  pouvait  consister  dans 
l'ambition  d'une  charge  de  généalogiste  des  ordres 
du  roi  ;  mais  aujourd'hui  que  ces  charges  ont  été 
supprimées  par  la  Révolution,  la  généalogie  exige, 
et  c'est  le  cas  chez  M.  Lehr,  une  grande  abnéga- 
tion de  soi-même,  puisée  dans  le  désir  seul  de 
donner  aux  familles  nobles  la  preuve  irrécusable 
de  leur  parenté  avec  les  monarques  régnants. 

M.  Lehr  ne  s'est  pas  borné  à  étudier  l'origine, 
la  filiation  et  le  développement  des  maisons  sou- 
veraines, il  donne  dans  son  ouvrage,  et  c'est  là 
qu'il  faut  admirer  toute  la  patience  de  bénédictin 
qu'il  a  su  déployer,  non-seulement  la  clef  de  la 
grandeur  actuelle  de  certaines  puissances ,  les 
prétentions  qu'on  a  vu  surgir  dans  les  congrès  et 
parfois  s  affirmer  sur  les  champs  de  bataille ,  mais 
les  indications  les  plus  précises  sur  les  armoiries, 
les  titres  et  dignités ,  l'origine  et  les  diverses  ra- 
mifications :  1^  de  toutes  les  maisons  souveraines 


(  2^0  ) 

d'origine  germanique;  2^  de  Timmense  majorité 
des  maisons  princières  et  comtales  médiatisées  de 
l'Allemagne  ;  3°  d'Un  grand  nombre  d'autres  mai- 
sons de  l'ancienne  noblesse  d'Empire ,  qui,  toutes, 
ont  des  titres  particuliers  à  l'attention  par  les  ser- 
vices qu'elles  ont  rendus  ou  par  les  dignités  dont 
elles  ont  été  revêtues ,  et  sont  alliées,  à  un  degré 
plus  ou  moins  rapproché,  au  chef  de  l'une  des 
maisons  souveraines  de  l'Europe. 

Dans  ce  volume ,  le  premier  ouvrage  d'his- 
toire généalogique  de  l'auteur,  M.  Lehr  nous 
dit  qu'il  s'est  attaché  de  préférence  à  un  groupe 
qu'ont  cimenté  de  fréquentes  alliances  et  qui  se 
trouve  resserré  par  les  liens  d'une  commune  ori- 
gine et  de  croyances  religieuses  analogues ,  du 
moins  pendant  des  siècles.  Ce  groupe  comprend 
treize  maisons,  régnant  éparses  sur  les  principaux 
trônes  de  l'Europe  du  Centre  et  du  Nord ,  mais 
toutes  issues  de  l'Allemagne  et  professant  la  re- 
ligion protestante  ou  la  religion  grecque.  La  pre- 
mière partie  de  ce  volume  comprend  la  généalo- 
gie paternelle  et  maternelle  des  chefs  des  treize 
maisons  en  remontant  jusqu'à  leurs  aïeuls  au 
douzième  degré,  et  la  seconde  complète,  nous  dit 
l'auteur,  jusqu'à  nos  jours,  les  grands  diction- 
naires généalogiques  du  siècle  dernier. 

Les  tableaux ,  qui  forment  la  partie  la  plus  im- 


(  241  ) 

portante  de  Touvrage,  sont,  ajoute  M.  Lehr,  les 
plus  étendus  qu'on  ait  encore  publiés.  «La  plu- 
part des  généalogistes  se  bornent  à  remonter  à 
trente- deux  aïeuls,  c'est-à-dire  jusqu'aux  tris- 
aïeuls du  père  et  de  la  mère  du  de  cujus  ;  il  en 
est  très-peu  qui  aient  dressé  leurs  tableaux  jus- 
qu'à 64  ou  128  aïeuls.  Notre  ouvrage  remonte  à 
4,096  aïeuls,  ou  en  d'autres  termes,  il  établit  la 
noblesse  de  4,096  quartiers  du  chef  actuel  de  la 
famille;  pour  certaines  familles  ou  certains  per- 
sonnages, il  prouve  même  8,192  et  16,384  quar- 
tiers de  noblesse.  » 

Les  noms  et  les  dates  ont  fait  l'objet  d'une  vé- 
rification minutieuse,  pour  laquelle  M.  Lehr  s'est 
inspiré  de  tous  les  travaux  récemment  publiés , 
soit  en  France,  soit  à  l'étranger,  sur  les  familles 
historiques  de  l'Europe. 

M.  Lehr,  pour  faciliter  les  recherches  à  ses 
lecteurs,  s'est  appliqué  à  observer  Tordre  alpha- 
bétique. Cette  méthode ,  excellente  pour  un  ou- 
vrage de  ce  genre,  nous  a  permis  immédiatement 
de  découvrir  l'intérêt  alsatique  qui  s'attache  à  ce 
livre.  Aussi  nous  empressons-nous  d'en  extraire 
la  notice  relative  à  la  famille  d'Andlau,  l'une  des 
plus  anciennes  de  notre  province. 
*  «  Andlau.  —  Armes  :  D'or  à  la  croix  de  gueules. 

«  Titres  :  Premier  des  quatre  chevaliers  héré- 


(  242  ) 

ditaires  du  Saint-Empire  romain ,  1347  ;  baron 
d'Empîi*e,  16  mars  1676;  comte  français,  1750, 
confirmé  par  Napoléon  P*";  comte  autrichien,  1814. 

«Louis  d'Andlau  et  Jean  d'Andlau  figurent 
parmi  les  ancêtres  du  duc  de  Saxe-Cobourg  et 
du  roi  de  Wurtemberg.  Ils  appartiennent  tous 
deux  à  Tune  des  maisons  les  plus  anciennes  et 
les  plus  illustres  de  la  noblesse  alsacienne.  Les 
ruines  de  leur  château  patrimonial  dominent  en- 
core aujourd'hui  une  petite  ville  située  au  pied 
des  Vosges,  nommée  de  leur  nom,  et  célèbre  par 
une  abbaye  que  leurs  ancêtres  y  avaient  fondée 
au  X®  siècle ,  et  qui ,  agrandie  par  Timpératrice 
sainte  Richarde ,  devint  plus  tard  princière. 

«Nous  publions  dans  notre  Alsace  rtohle^  da- 
près  des  documents  en  grande  partie  inédits ,  une 
généalogie  historique  complète  de  la  maison 
d'Andlau.  Nous  nous  bornerons  à  dire  ici ,  qu'au 
XVIII®  siècle  cette  maison  formait  deux  grandes 
lignes. 

«La  ligne  aînée,  ou  d^Andlau-Kingersheim, 
s'est  éteinte  peu  avant  la  Révolution  française. 

«  La  ligne  cadette  s'est  divisée  :  1®  en  la  branche 
à^Andlau,  dont  le  rameau  d^Andlau^Birseck  fleurit 
seul  de  nos  jours,  et  a  pour  chef  le  baron  Fran- 
çois, né  le  6  octobre  1799,  chambellan  et  con- 
seiller intime  du  grand-duc  de  Bade  ;  le  rameau 


(  248  ) 

à^AndlavrAndlau  a  disparu  en  1770;  celui  à!And- 
lavr-Wittenheim  est  éteint  dans  les  mâles  depuis 
1833  ;  —  2°  en  la  branche  de  Hambourg ,  qui  se 
compose  des  deux  rameaux  à! Andlav/^Uombourg 
et  d!Andlau  de  Petit^Landau  (ou  de  Paris).  Ces 
deux  rameaux  portent  le  titre  de  comte ,  lun  en 
Autriche,  l'autre  en  France.  Ils  ont  pour  chefs, 
le  premier,  le  comte  Othon  d'Andlau-Hombourg , 
né  le  7  septembre  1811 ,  marié  à  la  baronne  An- 
toinette de  Schauenburg ,  dont  il  a  deux  £ls  ;  le 
second ,  le  comte  Gustave  d'Andlau ,  chef  d'esca- 
dron d'état-major,  attaché  militaire  à  l'ambassade 
française  de  Vienne ,  marié  à  demoiselle  Marie- 
Thérèse-Berthc  Le  Pelletier  de  Saint-Remy. 

«La  maison  de  Berckheim,  qui  est  fixée  en 
partie  en  France,  en  partie  dans  l'Allemagne  oc- 
cidentale ,  a  une  commune  origine  avec  celle 
d'Andlau  et  porte  les  mêmes  armes.  » 

Les  études  de  M.  Lehr  offriront,  nous  n'en  dou- 
tons pas,  un  intérêt  réel  aux  membres  des  fa- 
milles princières  dont  il  établit  la  généalogie , 
dans  des  proportions  tout  à  fait  inusitées  jusqu'à  ce 
jour ,  ainsi  qu'on  peut  en  juger  par  cet  extrait. 

M.  Lehr  mérite,  à  tous  égards,  l'épithète  que 
donna  l'abbé  de  Marolles  à  Pierre  d'Hozier ,  lors- 
que Louis  XIV,  après  avoir  créé  pour  lui  la  charge 
de  généalogiste  de  France,  lui  remit,  en  1654,  le 


(  244  ) 

brevet  de  conseiller  d'Etat  :  «  le  ncm-^pareil  généa- 
•  logiste,  le  premier  homme  de  son  temps  dans 
«cette  sorte  de  curiosité». 

Les  Études  sur  l'histoire  et  la  généalogie ,  bien 
qu'elles  n'aient  paru  qu'il  y  a  un  an,  ont  été 
accueillies  avec  distinction  par  les  divers  princes 
régnants  auxquels  elles  ont  été  présentées  jusqu'à 
ce  jour,  et  ont  déjà  valu  à  l'auteur  de  nombreuses 
marques  honorifiques.  Pouvait-il  en  être  autre- 
ment? 

Des  illustres  maisons  il  publia  la  gloire. 
Ses  talents  surprendront  tous  les  âges  suivants. 
Il  rendit  tous  les  morts  vivants  dans  sa  mémoire. 
Il  ne  mourra  jamais  dans  celle  des  vivants. 

Ajoutons,  pour  terminer,  que  l'ouvrage  est  pu- 
blié dans  des  conditions  toutes  particulières  d'élé- 
gance et  de  rareté,  le  volume  n'ayant  été  tiré 
qu'à  300  exemplaires,  dont  2G0  seulement  sont 
dans  le  commerce.  C.  M. 


EXPOSITION  DE  LÀ  SOCIÉTÉ  DES  AMIS 
DES  ARTS  DE  STRASBOURG. 

«  La  critique  est  aiseo ,  et  l'art  est  difficile  >, 

a  dit  Tundcs  maîtres  do  Tart...  poétique.  La  critique  ba- 
nale, consistant  à  blÂmer  ou  à  applaudir  à  tort  et  à  tra- 
vers, est  sans  doute  la  chose  la  plus  facile. 


(  246) 

Mais  une  critique  qui  cherche  à  être  sérieuse,  exige 
des  qualités  qui  sont  bien  rarement  réunies:  un  jugement 
sûr,  du  goût,  des  connaissances  étendues,  une  impartialité 
qui  ne  refuse  à  aucune  école  la  part  de  bien  qui  peut  la 
distinguer. 

En  fait  d'art,  lorsqu'un  critique  apprécie  l'œuvre  sou- 
vent longuement  étudiée  d'un  peintre,  il  devrait  con- 
naître ,  aussi  bien  que  l'artiste  ,  l'histoire ,  l'archéologie  , 
l'anatomie,  les  mœurs,  les  costumes,  les  armes,  les  instru- 
ments et  les  ustensiles  de  tout  genre  et  de  toutes  les 
époques  ;  il  devrait  connaître  les  modifications  que  les  pas- 
sions et  les  autres  affections  de  l'âme  impriment  à  la  figure 
humaine  ;  il  devrait  avoir  étudié  la  beauté  de  la  forme  dans 
les  œuvres  de  l'antiquité  et  dans  celles  des  grands  artistes 
du  XVI*  et  du  XVIP  siècle  ;  il  devrait  avoir  la  connais- 
sance approfondie  des  perspectives  aérienne  et  linéaire  ; 
il  devrait  avoir  étudié  les  effets  de  la  lumière  sur  les 
corps  isolés  et  sur  les  masses;  il  devrait  avoir  un  senti- 
ment exact  des  proportions  ;  il  devrait  enfin  avoir  le  don 
de  la  composition. 

Toutes  ces  qualités  réunies  placeraient-elles  le  critique 
au  niveau  de  l'artiste  ?  Non,  car  l'artiste  doit  posséder 
encore  une  qualité  que  le  critique  n'est  pas  tenu  d'avoir 
et  n'a  pas  en  général ,  la  faculté  d'exécution. 

Les  critiques  (l'art  remplissent-ils  les  conditions  dont 
nous  venons  de  parler?  Hélas  non,  le  plus  souvent. 
Moi-même  qui  tiens  la  plume,  ai-je  la  prétention  de  pos- 
séder la  dixième  partie  des  qualités  nécessaires  pour  ap- 
précier sûrement  une  exposition  artistique?  Pas  davan- 


(  246) 

tage.  Pourquoi  donc  vais-jc  donner  ici  un  compte  rendu 
de  l'Exposition  de  la  Société  des  Amis  des  Arts  de  Stras- 
bourg? Parce  qu*on  m*a  prié  si  instamment  et  si  gra- 
cieusement de  le  faire  que ,  malgré  le  sentiment  de  mon 
incapacité ,  je  n*ai  osé  refuser. 

Et  comme  la  déclaration  que  je  viens  de  fairp  me  met 
à  Taise  vis-à-vis  du  lecteur,  pourquoi  ne  lui  dirai-je  pas 
aussi  ce  que  je  pense  de  lui?  Si  le  lecteur  n*aime  pas  les 
arts,  s'il  n'en  sent  pas  les  beautés,  qu'il  passe  outre  :  mes 
observations  ne  l'atteindront  pas.  On  ne  peut  reprocher  à 
un  aveugle  de  ne  pas  aimer  les  couleurs. 

Mais  si  le  lecteur  s'occupe  d'art ,  non  par  ton  ou  par 
mode,  mais  par  sentiment,  avec  la  passion  qu'inspire 
toujours  la  beauté,  sous  les  mille  formes  que  les  pein- 
tres ont  su  découvrir,  je  lui  dirai  qu'il  lui  faudrait, 
ce  qui  lui  manque  le  plus  souvent,  les  qualités  que 
j'attribuais  au  critique,  pour  goûter  une  œuvre  complète- 
ment et  non  vaguement,  non  par  imitation,  non  sous  l'in- 
fluence du  prestige  d'un  nom  illustre ,  mais  en  analysant 
avec  soin  toutes  ses  beautés,  voire  même  ses  défauts. 
Les  discussions  qui  s'élèvent  fréquemment  sur  les  pro- 
ductions de  l'art,  tirent  le  plus  souvent  leur  origine 
des  connaissances  bien  inégales  que  possèdent  les  ama- 
teurs. 

A  cette  cause  s'en  joint  une  physiologique.  Il  est  des 
personnes  que  la  grâce ,  la  beauté  plastique ,  la  distinc- 
tion, les  sentiments  tendres  et  passionnés  impression- 
nent plus  que  la  puissance  physique ,  intellectuelle  ou 
morale  ;  il  en  est  d'autres  qui  sont  plus  touchées  par  l'ex- 


(247) 

pression  de  ces  dernières  facultés.  De  là  des  jugements 
très-divers ,  des  eonyictions  arrêtées ,  sans  que  la  discus- 
sion puisse  éclairer  personne. 

J'ai  vu  les  œuvres  les  plus  remarquables  de  Raphaël 
et  de  Michel- Ange,  et  j'ai  toujours  été  impressionné  plus 
vivement  par  celles  du  premier  que  par  celles  du  se- 
cond. 

Je  préfère  donc  Baphaël,  et  c'est  par  raison  que  je  mets 
sur  la  même  ligne  Michel-Ange  et  Raphaël. 

Il  est  encore  dans  les  arts  un  autre  motif,  peu  sérieux 
il  est  vrai ,  de  divergence  dans  les  opinions.  On  a  pré- 
tendu opposer  le  réalisme  à  l'idéalisme. 

On  a  feint  de  ne  pas  voir  que  le  réalisme  est  une 
étape  dans  le  développement  de  l'art ,  et  que  l'idéalisme 
en  est  le  but. 

Lorsque  l'artiste  est  arrivé  à  reproduire  fidèlement  un 
modèle  donné ,  il  arrive ,  par  une  pente  naturelle ,  à 
choisir  les  plus  beaux  modèles ,  et  puis ,  comme  aucun 
modèle  ne  possède  la  perfection  de  chaque  détail  et 
l'exacte  proportion  des  diverses  parties  de  l'ensemble, 
l'artiste  choisit  et  proportionne  ;  et  le  travail  qu'il  fait 
pour  la  forme ,  il  le  fait  pour  l'expression  du  visage ,  qui 
doit  refléter  les  qualités  intellectuelles ,  les  sentiments  et 
les  passions  de  Thomme. 

Beaucoup  de  personnes  s'imaginent  que  le  goût  qu'el- 
les ont  pour  la  peinture  peut  suppléer  à  ce  qui  leur  man- 
que du  côté  de  l'instruction  ;  les  unes  sont  habituées  à  la 
peinture  d'enseignes  ou  à  la  peinture  d'images,  les  autres 
à  voir  tous  les  tableaux  à  la  loupe  ;  il  en  est  qui  mesu- 


i 


(  248  ) 

reni  l'iinportance  d'une  composition  à  l'étendue  de  1» 
toile ,  d'autres  à  l'intensité  et  à  l'éclat  des  couleurs. 
Quelques-unes  se  prosternent  devant  une  signature  et 
dédaignent  les  tableaux  qui  n'en  portent  pas.  Il  y  a  des 
amateurs  qui  admirent  tout^  d'autres  qui  critiquent  tout, 
et  ceux  qui  attendent  prudemment  l'avis  du  voisin.  Tou- 
tes les  formes  du  caractère  humain  se  décèlent  ici  avec 
une  naïveté,  une  vérité  et  une  vivacité  que  Ton  n'a  pas 
souvent  l'occasion  de  constater  dans  les  relations  sociales 
ordinaires. 

Toutefois  le  goût  des  artâ  doit  être  encouragé ,  car  il 
est  un  des  signes  du  développement  de  la  civilisation 
d'un  pays  ,  et  je  rappellerai ,  dans  ce  but,  un  passage  re- 
marquable de  la  préface  des  Études  sur  les  Beaucu-Arts 
en  général,  de  M.  Guizot  : 

«L'étude  des  arts  a  ce  charme  incomparable  qu'elle 
«est  absolument  étrangère  aux  affaires  et  aux  combats  de 
«la  vie.  Les  intérêts  privés,  les  questions  politiques,  les 
«problèmes  philosophiques  divisent  profondément  et  met- 
«tent  aux  prises  les  hommes.  En  dehors  et  au-dessus  de 
«toutes  ces  divisions ,  le  goût  du  beau  dans  les  arts  les 
«rapproche  et  les  unit:  c'est  un  plaisir  à  la  fois  personnel 
«et  désintéressé,  facile  et  profond,  qui  met  enjeu  et  sa- 
«tisfait  en  même  temps  nos  plus  nobles  et  nos  plus  douces 
«facultés,  l'imagination  et  le  jugement,  le  besoin  d'émo- 
«tion  et  le  besoin  de  méditation,  les  élans  de  l'admiration 
«et  les  instincts  de  la  critique,  nos  sens  et  notre  âme. 
<£t  les  dissentiments,  les  débats  auxquels  donne  lieu 
«un  mouvement  intellectuel  si  animé  et  si  varié,  ont  ce 


(  24d  ) 

«singulier  caractère  qu'ils  peuvent  être  très -vifs  sans 
«grande  âpreté,  que  leur  vivacité  ne  laisse  guère  de  ran* 
«cune,  et  qu'ils  semblent  adoucir  les  passions  mêmes 
«qu'ils  soulèvent.  Tant  le  beau  a  de  puissance  sur  Tâme 
«humaine ,  et  efface  ou  subordonne  ,  au  moment  où  elle 
«  le  contemple,  les  impressions  qui  troubleraient  les  jouis- 
< sauces  qu'il  lui  procure.» 

Après  cette  digression  en  manière  d'exorde ,  j'entre  à 
l'Exposition  K 

Je  constate  d'abord  que  beaucoup  de  tableaux  parmi 
les  plus  importants  sont  mal  éclairés  ;  d'autres  sont  embue, 
c'est-à-dire  rendus  ternes  par  l'absorption  de  l'huile  par 
la  couleur.  On  s«pt  que  les  artistes  ont  la  précaution  de 
ne  pas  vernir  leurs  tableaux  avant  que  la  peinture  soit 
sèche,  parce  que  le  vernis,  déposé  trop  tot^  donne  lieu  à 
un  accident  plus  ou  moins  grave,  la  formation  des  craque' 
lures.  L'amateur  devra  ne  pas  se  rebuter  par  cette  double 
difficulté  et  tâcher  de  découvrir  ce  qu'il  y  a  do  vraiment 
bon  dans  l'Exposition. 

Je  n'ai  pas  l'intention  de  suivre  un  ordre  systématique 
dans  la  revue  que  je  vais  faire  :  je  prendrai  au  hasard 
dans  les  salles  ce  qui  me  irappera  le  plus, 

«  Mêlant  le  grave  au  doux ,  le  plaijiaol  ou  sévère  *, 

et  j'ajoute  que ,  pour  être  bref ,  je  ne  caractériserai  le 
plus  souvent  les  tableaux  que  par  un  mot. 

Dans  la  salle  d'entrée,  j'aperçois  à  droite  deux  tableaux 


1.  L'Expositiou  a  été  ouverte  ,  lo  13  Juin,  dans  les  salles  du  rcs-de 
chaussée  de  la  Mairie ,  pour  se  dore  le  6  Juillet. 


(  250  ) 

de  M.  Yundt.  Je  croirais  volontiers  que  M.  Yundt  cherche 
à  mériter  Tépithcte  de  peintre  du  brouillard.  Il  en  met 
dans  presque  tous  ses  tableaux.  Dans  le  Départ  des 
hirondelles,  brouillard  intense  dans  le  fond;  comment 
alors  la  chemise  de  cette  délicieuse  jeune  fille ,  qui  con- 
temple les  hirondelles,  peut-elle  être  aussi  finement  et 
aussi  délicatement  éclairée ,  alors  que  rien  n'indique  Tap- 
parition  du  soleil  dans  le  paysage? 

Le  Printemps  a  un  fond  qui  ne  fuit  pas  suffisamment, 
des  personnages  qui  ne  rappellent  pas ,  par  le  type ,  les 
bergers  de  Florian ,  qui  regardent  d'un  peu  trop  près  les 
fleurs  d'un  pommier  ou  d'un  poirier.  Quant  à  leurs  sen- 
timents, deux  pigeons  à  la  gauche  de  la  composition  les 
commentent  clairement. 

Le  coloris  de  M.  Yundt  est  agréable  ;  ses  scènes,  pres- 
que toutes  villageoises,  sont  rendues  avec  naïveté  et  vérité. 

En  face  des  tableaux  de  M.  Yundt,  j'aperçois  un  pay- 
sage au  crayon  de  M.  RiedmtiUer,  traité  avec  vigueur 
dans  certaines  parties,  mais  un  peu  confus  dans  d'autres. 
Dans  la  salle  de  gauche  ,  mon  attention  s'arrête  d'abord 
sur  une  série  de  photographies  de  M.  Adolphe  Braun,  de 
Domach,  qui  ont  failli  m'enthousiasmer. 

On  sait  que  la  photographie,  sans  parler  de  son  appli- 
cation ordinaire,  a  rendu  de  très-grands  services  par  la 
reproduction  des  monuments,  des  paysages  et  des  tableaux. 
L'astronomie  elle-même  en  a  tiré  parti.  M.  Ad.  Braun 
vient  d'en  faire ,  et  sur  une  très-grande  échelle  ,  une  ap- 
plication à  la  reproduction  des  dessins  des  grands  maî- 
tres. Les  artistes  et  les  amateurs  pourront,  pour  un  prix 


(  251  ) 

relativement  minime  ,  se  procurer,  conformes  aux  origi- 
naux ,  les  dessins  de  leur  choix  que  la  chalcographie  a 
reproduits,  mais  avec  moins  de  perfection  que  la  photo- 
graphie ne  peut  le  faire  :  j'ai  vu  là  avec  un  extrême  plai- 
sir des  dessins  de  Raphaël,  de  Léonard  de  Vinci,  de  IIol- 
bein,  d'Albert  Durer,  d'Adrien  van  de  Velde ,  etc. 

Cette  même  salle  renferme  un  Crieur  public  espagnol 
très-bien  traité,  par  M.  Guillemin  ;  VAge  d'or,  jeune  fille 
dans  une  cuisine ,  par  M.  Patrois,  peinte  avec  un  fini  et 
une  exactitude  de  détails  qui  rappellent,  à  distance,  le 
faire  de  Gérard  Dow.  On  croirait  que  M.  Berchère  pro- 
cède de  M.  Fromentin.  Son  petit  tableau:  l'Hiver  en  Syrie 
a  des  qualités  sérieuses  comme  composition  et  comme 
perspective  ;  mais  les  chevaux  y  sont  incomplètement 
dessinés  ou  peints.  MM.  Louis  Isabey  et  Kuwasseg  ont 
exposé,  le  premier,  une  marine  vigoureusement  traitée, 
le  second,  une  marine  calme,  plus  sèche,  mais  qui  a  du 
mérite.  MM.  Boze  et  Huguet  exposent,  le  premier,  un 
Village  arabe,  effet  du  soir,  et  un  Abreuvoir;  le  second,  les 
Bords  du  Kil  (haute  Egypte)  et  un  Abreuvoir.  Les  deux 
artistes  se  connaissent-ils,  ont-ils  travaillé  ensemble?  je 
le  supposerais  volontiers  par  l'analogie  de  leurs  sujets  : 
leurs  toiles  sont  peintes  avec  sentiment,  je  ne  puis  dire 
avec  vérité,  car  je  ne  connais  pas  l'Orient,  et  parmi  elles 
j'ai  particulièrement  admiré  le  Village  arabe  et  les  Bords 
du  Nil.  Je  vois,  dans  cette  même  salle,  un  tableau  de 
M.  Dubuisson  qui  traite  les  chevaux  en  maître  et  le  pay- 
sage en  rapin.  Pour  M.  Dubuisson,  rien  n'est  beau  que  le 
cheval  ;  le  cheval  seul  mérite  l'attention.  Je  [dois  signa- 


(  252  ) 

1er  encore  une  belle  téfe  de  Christ  mort,  de  M.  Eugène 
Laville,  VÉcurte  de  M.  Jeanniot,  le  Service  amical  do 
M.  Friedlasnder,  les  pastels  remarquables  de  M.  Gratia, 
les  puissantes  aquarelles  de  M.  Martin ,  celles  spirituelles, 
quoiqu'un  peu  sèches,  de  M.  Touchemolin  et  les  paysages 
(dessins)  de  MM.  Auteroche  et  Simon. 

'Dans  la  première  salle  à  droite  ,  deux  paysages  avec 
moutons*,  pleins  de  sentiment,  et  un  grand  paysage  avec 
bœufîs  attelés  et  moutons  qui ,  le  matin,  vont  partir  pour 
les  pâturages.  La  lumière  qui  tombe  sur  les  animaux  est 
d'un  ton  excellent  et  rappelle ,  à  distance  toutefois ,  celle 
de  quelques  toiles  de  W^^  Rosa Bonheur.  Ces  trois  tableaux 
sont  dus  à  M.  Brissot  de  Warvillc.  On  voit,  dans  les 
salles  de  droite,  trois  toiles  de  M.  Keynaud,  qui  sont 
fort  belles.  Le  Bepa^  de  midi  dans  les  Ahruzzes  est  une 
grande  toile,  bien  ordonnée,  avec  une  grande  variété  de 
figures  et  du  mouvement;  ses  deux  autres  toiles,  la  Fi- 
leuse,  environs  de  Naples,  et  la  Jernue  Fille  à  la  fontaine, 
sont  des  études  d'après  nature  ,  chaudes  de  ton  et  bien 
dessinées.  M.  Yan  Dargent,  bien  connu  par  ses  illustra- 
tions, est  un  peintre  habile.  Ses  deux  tableaux,  En  vor 
cances  et  les  HatUeurs  de  la  Boche  Maurice,  effet  du  soir, 
sont  d'une  grande  vérité.  M.  Philippe  Rousseau  a  exposé 
des  Chiens  au  chenil,  reproduits  avec  fidélité  et  finement 
peints.  M.  A.  Dumarescq  a  exposé  une  grande  toile, 
V Hospitalier  volontaire,  correcte  de  dessin,  mais  qui  man- 
que d'expression.  M.  de  Couinck  nous  fait  voir,  sous  le 
titre:  le  Petit  frileux,  un  petit  Savoyard  qui  demande 
l'aumône.  La  tête  a  de  l'expression ,  l'attitude  est  bonne  ; 


(  253  ) 

mais  la  lumière  n*est  pas  assez  vigoureuse,  et  Tair  man- 
que à  sa  composition  ;  pour  les  dimensions  de  ce  tableau, 
il  fallait  réduire  de  moitié  les  dimensions  de  l'enfant. 
MM.  Diaz,  Appian,  Lambinet,  K.  Daubignoy,  Bichet, 
Michel ,  nous  ont  donné  des  paysages  remarquablement 
traités,  M.  Suchet  une  jolie  marine,  M™®  Lecomte-Cher- 
pin  de  belles  fleurs,  .M"«  Léonide  Bourges  une  Jeune  Fille 
veillant  un  enfant  qui  dort ,  d'une  touche  un  peu  molle, 
mais  pleine  de  sentiment. 

M.  Fabius  Brest,  dont  j'aime  beaucoup  le  coloris,  a  ex- 
posé trois  tableaux  entre  lesquels  j'ai  surtout  remarqué 
les  Bords  du  Nil;  M.  Ranzoni  nous  a  donné  une  Écurie 
avec  moutons ,  d'un  dessin  correct  ;  MM.  Yongkind  et  van 
Ëlven  ont  exposé  des  vues  de  villes,  dans  un  style  fort 
original. 

La  deuxième  salle  renferme  la  toile  capitale  exposée 
*par  M.  Schiitzenberger  :  Charlemagne  apprenant  à  écrire, 
composition  sévère,  dessin  correct,  effets  de  lumière  bien 
rendus,  un  des  tableaux  essentiels  de  l'Exposition.  Le 
Coucher  de  soleil,  avec  vapeurs  paludéennes,  souvenir  d'Italie, 
est  une  belle  étude ,  sérieusement  peinte ,  mais  qui  mal- 
heureusement recevait  un  jour  qui  ne  lui  était  pas  favo- 
rable. Le  Payiage  des  bords  du  Rhin,  tout  en  présentant 
certaines  qualités,  me  paraît  inférieur.  L'eau  manque  de 
transparence  ;  elle  est  trop  uniformément  éclairée ,  elle 
ne  fuit  pas,  et  la  jeune  fille  de  pêcheur  qui  raccommode 
les  filets,  me  paraît  trop  grande.  MM.  Accard  et  Hamman 
ont  exposé  des  compositions  distinguées ,  dans  leur  genre 
habituel:  scènes  empruntées  au  XVP  et  au  XVII® siècle. 


(  264  ) 
M.  Stademann  est  toujours  le  peintre  de  ï Hiver  ;  M.  La- 
minais a  encadré,  dans  un  joli  paysage,  deux  petits  pay- 
sans, garçon  et  fille  cueillant  des  nénuphars  dans  un 
marais  :  une  des  plus  belles  toiles  de  l'Exposition .  M.  Las- 
salle  représente  une  bonne  vieille  faisant  des  crêpes  en 
plein  vent  et  en  hiver,  avec  un  cortège  d*enfants  qui  la 
regardent  faire  :  tableau  conçu  avec  naïveté.  M.  Veyras- 
sat,  qui  dessine  si  bien  les  chevaux,  en  a  placé  deux  près 
d'une  meule  de  blé,  qui  sont  d'un  remarquable  effet. 
MM.  Burnier,  Fritsch  et  Renié  se  font  remarquer  par  de 
bons  paysages.  On  avait  placé  trop  haut  le  paysage  de 
M   Saglio,  pour  qu'on  pût  le  voir. 

La  troisième  salle  enfin  renferme  une  Vue  d'Orient  de 
M.  Ziem,  qui  est  éblouissante.  J'ai  entendu  dire  par  des 
personnes  qui  avaient  vu  le  Bosphore,  qu*clles  n'avaient 
pas  observé  d'effets  de  lumière  semblables  sur  ses  bords. 
Cette  observation  me  touche  peu.  M.  Ziemaété  en  Orient* 
et  y  a  vu,  à  toutes  les  heures  du  jour,  les  effets  de  lumière 
avec  l'attention  qu'on  leur  donne  pour  les  reproduire,  et 
non  avec  les  yeux  plus  ou  moins  distraits  d'un  touriste.  «Fa- 
joute  qu'alors  même  que  l'œuvre  de  M.  Ziem  serait  une 
fantasmagorie,  elle  me  charmerait  encore  par  sa  beauté. 
£n  face  du  tableau  de  M.  Ziem,  j'aperçois  une  toile  de 
M.  Fichel,  représentant  un  petit  souper  sous  la  Régence, 
finement  et  spirituellement  dessiné,  mais  un  peu  uniforme 
de  ton.  MM.  de  Cock,  Pradelles,  Maglione  ont,  dans  cette 
salle ,  de  très-beaux  paysages ,  M.  Rave  une  Jeune  Fille 
avec  une  gerbe  sur  la  tête ,  d'un  bon  sentiment ,  malgré 
quelques  incorrections  de  dessin.  Citons  encore  MM.  Jus- 


(  255  ) 

tin  Ouvrié,  Tesson,  Soycr,  Guichard,  P.  Braun  et  Mont- 
fallet. 

M.  Bartholdi  a  fait  acte  de  présence  par  un  buste  exé- 
cuté avec  soin. 

J*ai  été  surpris  de  ne  pas  trouver,  au  nombre  des  ex- 
posants, notre  éminent  statuaire  M.  Grass,  nos  peintres 
distingués  MM.  Théophile  Schuler,  Beyer  et  Chrîst- 
mann,  qui  nous  ont  habitués  à  voir,  chaque  année,  leur 
nom  figurer  au  livret.  Quant  à  d'autres  artistes  alsaciens, 
tels  que  MM.  Brion, Haffncr,  Marchai,  Lix ,  £hrmann,etc., 
nous  exprimons  le  désir  qu'ils  n'oublient  pas  complète- 
ment notre  Société  et  que,  de  temps  en  temps,  ils  nous 
permettent  de  renouveler  connaissance  avec  eux. 

V.  F. 

Strasbourg,  le  1«?«- juillet  1868. 


UN  ALSATIQUE  RARISSIME. 

M.  Dagobcrt  Fischer,  dont  nos  lecteurs  ont  déjà  sou- 
vent eu  l'occasion  d'apprécier  la  profonde  érudition, 
vient  de  publier  une  intéressante  monographie  sur  l'ab- 
baye de  Saint-Jean-des-Choux ,  près  Saverne.  L'auteur 
retrace,  dans  cette  brochure,  l'origine,  la  splendeur  et 
la  décadence  de  ce  couvent,  dont  l'histoire  avait  déjà 
au  siècle  dernier  excité  la  verve  poétique  de  l'abbé 
Rumplcr. 

L'opuscule  de  cet  abbé ,  de  batailleuse  mémoire ,  est 


(  256  ) 

intitulé  :  Tonnéide  ou  Tonniade.  La  DoUmachie,  ou  la 
Guerre  du  tonneau,  pol^mc  héroï-comique,  publié  à  Ar- 
'gencourt,  la  7*  de  la  métamorphoêe  des  Francs, 

Ce  poëmc ,  imprimé  à  Strasbourg ,  chez  Dannbach  , 
a  18  chants  et  contient  des  notes  historiques  très-cu- 
rieuses ;  il  est  fait  à  Timitation  du  Ververt  de  Gresset , 
mais  il  n'en  a,  il  est' vrai,  ni  la  grâce,  ni  le  charme.  Le 
poëte  chante  l'histoire  d'un  tonneau  qui  se  trouvait  dans 
le  couvent ,  et  qui ,  d'après  la  tradition ,  avait  servi  de 
berceau  au  fondateur  de  l'abbaye. 

Le  comte  Peterié  de  Ltitzelbourg  vint  au  monde  dans 
la  cave  où  sa  mère  rafriûchissait  de  temps  en  temps  les 
envies  de  sa  grossesse.  «  Les  annales  de  son  siècle ,  dit 
une  note  du  livre ,  nous  la  représentent  comme  une  des 
plus  intrépides  hiberonnes  du  pajrs. 

«  Mont-Choux ,  qu'un  antiquaire  habile  découvrira  fa- 
cilement dans  les  annales  de  l'Egypte ,  est  une  nonnière 
de  vierges  de  l'ordre  de  San-Benedict ,  situé  à  quelques 
stades  de  l'ancienne  Argentine,  près  des  confins  de  1'^/- 
sassie  et  de  la  Lotharingie,  Milord  Pampley,  dans  ses 
Vues  pittoresques,  lui  donne  le  nom  de  Krautberg,  et 
don  Fernando  Alonzo  di  Cavaleiros ,  dans  son  Voyage  du 
Caire,  l'appelle  Sanct- Giovanni  dei  CaroUi.  Cette  non- 
nière fut  fondée  l'an  112G  du  règne  de  Sémiramis,  par 
Peterlé,  Grave  von  lAitzelenhurg,  L'endroit  où  elle  fut 
bâtie  était,  dans  son  origine,  une  hauteur  d'où  les  habi- 
tants des  trois  tavernes,  de  NeuveviUe  et  de  Moinemoutier 
allaient  chercher  leurs  choux  pour  en  faire  ce  que  nos 
modernes  Teutons  nomment  aujourd'hui  Sauerkraut,  De 


(267  ) 

là  vient  qu'elle  porte  encore  actuellement  le  nom  de 
Mont-Choux,  » 

Une  autre  note  de  ce  volume  nous  apprend  aussi  que , 
lorsque  Tabbesse  se  rendait  au  village  de  Steinbourg , 
situé  tout  près  de  l'abbaye  de  Mont-Choux ,  pour  y  tenir 
son  assemblée  colongère,  les  nobles  de  Still,  qui  y  te- 
naient un  verger  en  fief  de  Tabbaye  d'AndIau,  étaient 
obligés  de  faire  taire  les  grenouilles  de  la  rivière  voisine 
de  la  Zorn,  la  nuit  qu'elle  y  passait,  afin  que  Tabbcsse 
pût  dormir  tranquillement. 

Cette  bizarre  servitude  est  mentionnée  dans  le  livre 
des  fiefs  de  Tabbaye  d'Andlau,  qui  remonte  à  Tan  1362. 
Grandidier  en  fait  mention  tome  P',  page  2G7  des 
Œuvres  inédites,  éditées  par  M.  Liblin.  Le  village  de 
Steinbourg  n'a  jamais  appartenu  à  l'abbaye  de  Saint- 
Jean-des-Choux ,  mais  bien  à  celle  d'Andlau ,  et  l'abbé 
Rumpler  a  confondu  l'abbcsse  de  Saint-Jean  avec  l'ab- 
besse  d'Andlau. 

L'histoire  du  tonneau  de  Mont-Choux  est  puisée  «  dans 
la  source  de  la  vérité  pure  ».  «  Tous  ceux  qui  ont  vu , 
dit  l'abbé-poëte ,  le  réfectoire  de  l'abbaye  doivent  avoir 
remarqué  cette  vieille  tonne,  toiyours  bien  garnie,  que 
nos  bonnes  mères  y  avaient  laissée ,  par  respect  simple- 
ment pour  l'ancien  usage  et  sans  la  moindre  vue  d'ivro- 
gnerie. » 

Eu  dévoilant,  a  l'instar  de  Gresset, 

a des  Donnes  les  mystères  secrets , 

*  L'art  (les  parloirs,  la  science  des  grilles, 
•  •(  Les  graves  riens,  les  mystiques  vétilles*, 


(  258  ) 

notre  facétieux  abbé  a  respecté  la  traditiou  :  c  U  n'y  a 
de  fictions  que  dans  quelques  détails  épisodiques  » . 
L*aimable  AUi,  dont  parle  M.  Tabbé  Rumpler , 

tf  Âimablo  AUij  tu  veux  donc  que  je  chante 
«  Ces  saints  débats ,  cette  guerre  éclatante , 
«  Qu'un  vieux  tonneau » 

serait  M"®  Marie-Odile  de  Peyrimhoff,  de  Landser,  qui  a 
gouverné  Tabbayc  de  Saint-Jean-des-Cboux  de  1734  à 
1762. 

Bien  qu'il  ne  soit  pas  fait  mention  de  ce  volume  dans 
la  monographie,  d'ailleurs,  si  complète  de  M.  Fischer, 
l'auteur  n'en  ignorait  pas  l'existence;  la  crainte,  sans 
doute,  de  déplaire,  en  le  citant,  à  quelque  membre  de 
l'aréopage  qui  préside  à  la  réception  des  mémoires  des- 
tinés au  Bulletin  de  la  Société  des  monuments  historiques , 
l'aura  retenu. 

£n  province ,  il  est  souvent  épineux  d'allier  le  plaisant 
au  sévère ,  surtout  lorsqu'il  s'agit  d'une  pièce  «  mi-reli- 
gieuse, mi-croustilleusc».  Mais  honni  soit  qui  mal  y  pense, 

CM. 


I  259  ) 
VARIÉTÉS. 


M.  Fick  vient  d'enrichir  sa  collection  d'une  nouvelle  pla- 
quette :  Pavlvs  Odontivs,  chapelain  de  Waldstein  en  Styrie, 
ses  démêles  avec  Vinqvisitiony  sa  condamnation  a  mort  et 
sa  délivrance  miracvlevse  (Genève,  imprimerie  de  Jvles 
Gvillavme  Fick,  1868,  pet.  in-S^do  43  pages).  C'est  l'autobio- 
graphie d'un  obscur  confesseur  de  la  foi  protestante,  victime 
de  l'intolérance  de  l'archiduc  Ferdinand  qui,  comme  empe- 
reur, devint  le  promoteur  do  la  guerre  do  Trente  ans.  Ce 
simple  récit,  traduit  par  M.  Ed.  Fick  avec  son  goût  et  sa  jus- 
tesse ordinaires,  est  un  document  de  plus  h  ajouter  à  cette 
suite  de  mémoires  sur  le  XV I«  siècle  dont  il  a  entrepris  la 
publication.  L'impression  est  digne  de  M. Fick  et  des  happy 
few  pour  lesquels  il  travaille.  Papier,  caractère,  format, 
correction  et  jusqu'à  la  couverture,  tout  est  irréprochable  et 
parfait.  C'est  h  désespérer  les  bibliophiles  qui  ont  besoin  de 
formules  pour  exprimer  leur  admiration.  X.  M. 

*** 

M.  Heitz.  —  Depuis  la  publication  de  notre  dernier  nu- 
méro ,  l'Alsace  bibliographique  a  perdu  l'un  de  ses  membres 
les  plus  actifs,  M.  Heitz,  père,  imprimeur,  qui  remplissait 
près  la  Société  des  monuments  historiques  d'Alsace  la  charge 
de  bibliothécaire-archiviste. 

M.  Heitz  était  connu  de  toutes  les  personnes  qui  s'oc- 
cupent de  l'histoire  de  Strasbourg  et  d'Alsace  ;  avec  une 
complaisance  à  toute  épreuve,  il  donnait  aux  érudits  et  aux 
amateurs  les  renseignements  puisés  dans  sa  belle  biblio- 
thèque alsatique.  Lui-môme,  il  a  usé  de  cette  vaste  collec- 
tion de  livres,  de  manuscrits,  de  cartes,  de  dessins  et  de 
gravures  pour  une  série  de  publications  parmi  lesquelles 


(  260  ) 

nous  mentionnerons  plus  spécialement  :  une  monographie 
en  allemand  sur  l'église  de  Saint-Thomas,  une  autre  dans 
la  même  langue  sur  les  corporations  de  Strasbourg,  une 
brochure  on  français  contenant  des  documents  sur  les  deux 
blocus  de  Strasbourg  (de  1814  et  1815),  un  volume  de  docu- 
ments sur  les  sociétés  populaires  à  Strasbourg  (de  1790 
à  1795),  un  volume  très-curieux  sur  le  terroriste  Ëuloge 
Schneider,  etc.,  etc. 

Le  décès  de  M.  Heitz ,  mort  à  l'âge  de  69  ans,  laisse  une 
regrettable  lacune  dans  les  rangs  des  hommes  voués  à 
l'étude  de  notre  histoire  locale. 

Il  serait  fort  à  désirer  que  la  bibliothèque  formée  pendant 
un  demi-siècle  par  M.  Heitz  pût  être  intégralement  conservée; 
disséminée,  elle  perdrait  évidemment  la  moitié  de  sa  valeur. 

Son  fils,  qui  vient  de  lui  succéder  comme  imprimeur, 
s'occupe  en  ce  moment  de  l'impression  du  catalogue  do 
cette  belle  bibliothèque.  Ce  catalogue,  s'il  est  bien  fait, 
comme  tout  nous  le  fait  espérer,  pourra  tenir  lieu  de  ma- 
nuel de  bibliographie  alsatique. 

*  # 

Les  travaux  exécutés  pour  asseoir  les  fondations  d'un  nou- 
veau bâtiment  que  l'on  vient  d'élever  au  Gymnase  protes- 
tant dans  le  prolongement  de  la  façade  du  Temple-Neuf,  et 
l'établissement  d'une  cave  que  l'on  creuse  tout  à  côté  dans 
la  propriété  SiegfVied,  au  coin  de  la  place  vers  la  rue  de 
l'Outre,  viennent  de  mettre  à  découvert  deux  tronçons  du 
mur  d'enceinte  de  l'ancienne  cité  gallo-romaine  d'Argen- 
torat. 

Ces  témoins  d'un  passé  vieux  de  plus  de  quinze  siècles 
se  relient  immédiatement  entre  eux  (la  rue  seule  les  sépare), 
et  leur  découverte  justifie  complètement  le  tracé  indiqué 
par  Silbermann ,  pour  le  côté  nord  de  la  place  du  Temple- 
Neuf.  En  effet,  la  façade  de  la  maison  Siegfiried  se  trouve 


(  261  ) 

exactement  alignée  sur  ce  mur  d'enceinte,  qui  lui  sert  de 
base. 

La  muraille  a  environ  l«n,70  d'épaisseur;  elle  est  con- 
struite principalement  en  pierres  grises  basaltiques  du  Kay- 
serstuhl,  noyées  dans  un  bain  de  mortier;  quelques  points 
rouges  qui  y  apparaissent  signalent  la  présence  de  fragments 
de  briques  romaines.  Ce  mur  a  acquis  la  dureté  du  roc: 
les  moellons  et  le  ciment  ne  forment  plus  qu'un  tout  com- 
pacte que  l'on  est  obligé  de  tailler  au  ciseau. 

Il  y  a  lieu  de  remarquer,  à  ce  sujet,  que  l'on  attribue  géné- 
ralement aux  constructions  romaines  faites  en  pierres  du 
Kayserstuhi,  que  l'on  trouve  à  Strasbourg,  une  antiquité 
plus  reculée  qu'à  celles  en  grès  et  en  calcaire  vosgiens,  les 
communications  par  eau  ayant  été  les  plus  faciles  et  les  plus 
usitées  avant  l'établissement  de  voies  régulières  par  terre. 
Les  morceaux  de  briques,  par  contre,  qui  apparaissent  dans 
le  mortier,  semblent  se  rapportera  des  travaux  plus  récents 
et  sans  doute  à  des  réparations  postérieures. 

La  partie  de  la  muraille  mise  à  découvert  dans  l'enceinte 
du  Gymnase  présente  sur  sa  face  extérieure  un  massif  pas- 
sablement déformé,  mais  accusant  cependant  un  relief  à 
peu  près  demi-circulaire,  qui,  du  côté  nord,  fait  saillie  en 
dehors  de  l'enceinte.  Cet  hémicycle  appartient  évidemment 
à  l'une  des  tours  qui  de  distance  en  distance  complétaient 
le  système  de  fortifications  employé  par  les  Romains. 

Aucune  trouvaille  particulière  n'a  d'ailleurs  été  faite  à 
cette  occasion ,  ces  fouilles  n'ayant  amené  au  jour  ni  mé- 
dailles ni  autres  objets  antiques. 

Le  Bibliothécaire  de  la  ville,  Au6.  Saum. 


* 


Par  décision  de  M.  le  ministre  de  l'instruction  publique, 
6  exemplaires  du  tome  I«r  et  du  tome  III  des  Tombes  celtiques 


(  262  ) 

de  C Alsace,  édition  in-folio,  publiées  par  M.  de  Hing,  corres- 
pondant du  ministère  pour  les  travaux  historiques,  viennent 
d'être  acquis  pour  son  département. 

Ces  6  volumes  du  tome  I«'  sont  les  derniers  exemplaires 
restant  de  l'édition,  ce  qui  fait,  déjà aiyourdhui ,  une  ra- 
reté bibliographique  de  cette  oeuvre  de  M.  de  Ring,  dont  le 
tome  II  est  lui-môme  depuis  longtemps  épuisé.  —  11  ne  reste 
plus  de  disponible  qu'une  vingtaine  d'exemplaires  du 
tome  III,  qui,  ainsi  que  les  deux  autres  volumes  précé- 
demment pubhés,  forme  par  lui-môme  un  tout  complet, 
chacun  do  ces  cahiers  étant  composé  d'un  nombre  plus 
ou  moins  considérable  de  mémoires,  indépendants  l'un  de 
l'autre. 

On  sait  que  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres 
de  l'Institut  de  France  a  successivement  donné  une  mention 
honorable  à  chacune  de  ces  publications,  au  concours  annuel 
pour  les  antiquités  nationales. 


La  vente  de  la  bibliothèque  do  M.  Yemeniz  a  eu  un  im- 
mense retentissement;  elle  a  produit  724,252  fr.  75  c. 

Le  catalogue  formait  un  volume  grand  in-S»  de  plus  de 
800  pages  et  contenait  3,954  numéros. 

Cette  belle  collection  se  composait  de:  38  manuscrits  sur 
vélin  des  XlIP,  XIV*,  XV"  et  XV1«  siècles  avec  miniatures, 
plus  de  30  ouvrages  imprimés  sur  peau  vélin,  une  vingtaine 
d'exemplaires  de  livres  uniques  ou  seuls  connus,  et  des 
centaines  de  volumes  ayant  appartenu  aux  rois  de  France 
et  princes  du  sang  depuis  François  I«',  à  des  reines,  des 
princesses,  des  favorites  et  des  personnages  célèbres. 

Nous  y  avons  remarqué  un  manuscrit  qui  avait  appartenu 
à  un  ancien  évoque  de  Strasbourg,  et  qui  lui  avait  été  offert 
par  Nicolas  de  Trutenhusen,  l'an  1467.  Ce  manuscrit  intitulé: 


(  263  ) 

Missale  ecclesiœ  argentinensis  ^  scriptum  anno  1467,  in-4o 
(maroquin  bleu,  riches  compartiments,  doublé  de  tabis, 
tranches  dorées  ;  109  feuillets) ,  contenait  38  miniatures  in- 
tercalées dans  le  volume,  peintures  curieuses  par  leur  an- 
cienneté. Vingt  de  ces  peintures  paraissaient  appartenir 
à  l'époque  des  croisades  et  avoir  été  enlevées  d'un  manuscrit 
historique. 

«  Il  serait  impossible  de  trouver,  dit  le  rédacteur  du  ca- 
«  talogue,  rien  de  plus  remarquable,  de  plus  curieux  et  de 
«  plus  varié  que  les  miniatures  do  ce  recueil  unique  en  ce 
«  genre.  » 

Le  prélat  auquel  était  dédié  ce  manuscrit  est  Rupert,  do 
Bavière,  qui  occupa  le  siège  de  Strasbourg  de  1440  à  1478. 
Au  folio  109,  verso,  on  lit  la  souscription  suivante  en  latin: 
«  L'an  14G7,  Nicolas  de  Trutenhuscn,  suivant  la  règle  de 
«  Saint- Augustin  uu  mont  Sainte-Odile ,  offre  à  son  géné- 
«  reux  seigneur  qui  le  couvre  de  l'ombre  de  sa  protection , 
«  à  Rupert,  serviteur  de  Dieu,  comme  témoignage  de  son 
«  affection,  ce  livre  qu'il  a  écrit.  Que  Dieu  le  conserve,  etc.  » 

Ce  manuscrit  a  été  vendu  2,400  fr. 


Le  Conseil  général  du  Bas-Rhin,  dans  sa  session  de  1867, 
a  voté  un  crédit  de  360  îr.  pour  l'acquisition  de  5  exem- 
plaires des  Œuvres  inédites  de  Grandidier,  publiées  par 
M.  Liblin.  Le  nom  de  l'abbé  Grandidier,  dit  le  rapport  du 
bureau,  figure  en  tète  de  la  phalange  respectable  de  tous  ces 
investigateurs  laborieux  qui  se  sont  imposé  la  tâche  dif- 
ficile, souvent  ingrate,  de  tirer  de  l'oubli  les  faits  et  les 
événements  qui  ont  illustré  notre  province ,  ainsi  que  les 
noms  et  les  actions  des  hommes  éminents  qui,  dans  les 
temps  passés,  ont  jeté  un  vif  éclat  sur  le  pays,  soit  en  bien, 
soit  en  mal. 


(  264  ) 

Il  faut  donc  savoir  gré  au  savant  distingué  qui  dirige  la 
publication  de  la  Revue  d'Alsace  avec  autant  do  talent  que 
de  tact,  d'avoir  entrepris  la  publication  des  manuscrits  de 
Grandidier  que  la  Bibliothèque  de  Strasbourg  a  eu  la  chance 
heureuse  t  il  y  a  quelques  années,  d'acquérir  à  une  vente  de 
livres  à  Leipzig. 


Kléber.  —  Dans  un  catalogue  publié  par  M.  Gharavay 
nous  trouvons,  sous  le  n^  134,  une  lettre  autographe  de  Kléber 
à  un  de  ses  amis,  datée  de  l'an  III,  1  page  '/,  et  cotée  22. 

Il  envoie  à  un  ami  son  portrait  peint  par  Guérin.  11  ne 
peut  mieux,  écrit-il,  lo  placer  que  dans  le  soin  d'une  famille 
qui  l'a  comblé  de  bontés.  Il  ajoute  :  «  C'est  également  en  vos 
mains  que  seront  déposés  tous  les  manuscrits  concernant 
mes  campagnes,  si,  comme  Dampierre,  j'avais  le  bonheur  de 
mourir  sur  le  champ  de  bataille.  Je  ne  vous  prescrirai  rien 
sur  l'usage  que  vous  voudrez  en  ûiire,  ces  pièces  ne  peu- 
vent être  intéressantes  que  pour  celui  qui  aurait  l'intention 
d'écrire  l'histoire.  » 

Quelle  est  cette  famille,  ce  portrait  existe-t-il  encore,  que 
sont  devenus  ces  manuscrits  ? 

Nous  lisons  dans  V Industriel  alsacien  du  19  juillet  1868  :  - 
«Une  découverte  assez  intéressante  vient  d'être  faite  à 
Ulfholtz.  Le  secrétaire  de  la  mairie,  chargé  de  faire  l'inven- 
taire des  archives  de  la  commune,  a  trouvé,  dans  le  fonds 
de  l'église ,  divers  devis  de  travaux  de  restauration  du  cime- 
tière et  de  l'église  dressés  en  1791  et  signés  par  le  général 
Kléber,  alors  architecte  de  l'arrondissement. 

«C'est  à  cette  époque  que  le  héros  d'Héliopolis  recher- 
chait en  mariage  la  fille  du  juge  de  paix  de  Cemay ,  qui  lui 
préféra  le  secrétaire  de  la  mairie  aux  maigres  appointements 
d'alors.  A  quoi  tiennent  les  destinées?  Si  le  mariage  avait 
eu  lieu > 


(  265  ) 


M.  le  professeur  Hegel,  d'Ërlangen,  prépare,  pour  la  col- 
lection de  Chroniques  des  villes  allemandes,  une  nouvelle 
édition  de  Glosener  et  de  Kœnigshoven. 

M.  Ad.  Braun ,  de  Thann ,  publie  des  photographies  qui 
sont  de  véritables /ac-^/mi/e  de  dessins  des  grands  maître», 
et  dont  la  perfection  est  telle  qu'on  croit  voir  les  originaux 
eux-mêmes  dérobés  aux  vitrines  des  musées.  Le  catalogue 
des  reproductions  de  M.  Braun  se  complète  chaque  jour  : 
outre  les  dessins  des  musées  du  Louvre  et  de  Bàle ,  des  ga- 
leries du  grand-duc  de  Saxe-Weimar,  on  peut  se  procurer 
maintenant  les  dessins  du  musée  de  Vienne  photographiés 
par  les  mêmes  procédés.  Les  résultats  obtenus  par  l'artiste 
semblent  miraculeux  :  tout  est  reproduit,  même  la  couleur 
du  papier,  les  taches,  les  piqûres  de  vers  et  la  teinte  des 
dessins.  Non-seulement  pas  une  hachure ,  pas  un  trait  n'est 
omis,  mais  la  couleur  variée  du  crayon  sanguine,  de  la  mine 
de  plomb,  des  sépias,  etc.,  est  exactement  fixée  sur  ces  co- 
pies, qui,  en  un  mot,  ne  dilT^rent  absolument  pas  des  modè- 
les. L'invention  de  M.  Braun  est  donc  décidément  appelée 
à  rendre  les  plus  grands  services  en  mettant  entre  les  mains 
des  artistes  et  des  amateurs  les  dessins  authentiques  des  plus 
grands  maîtres. 


BIBLIOGRAPHIE  ALSATIQUE. 


350.  X.  M088MAHV.  La  Guerre  des  Six  deniers  (Sechs  Plappert- 
krieg)  à  Mulhouse.  Strasbourg,  typog,  V*'  Berger- LevrauU;  gr. 
in-80,  28  p. 

Extrait  da  Bulletin  déê  monument*  Metoriquee. 
8eeh$  Plappertkrieg ,  c'est  le  nom  qu'on  Ini  a  donné  fort  Impro- 
prement, à  en  Jnger  par  les  pièces  des  archives  ;  mais  cette  guerre 


(  266  ) 

constitue ,  dit  l'antenr,  •  un  de  ces  moments  décisifs  qu'il  ne  fant 
Jamais  perdre  de  vue.  On  sait  quelle  avait  été  Jusque-là  la  situa- 
tion de  la  yille.  Comprise  k  l'origine  dans  la  Juridiction  des  land- 
graves de  la  Haute-Alsace,  quoique  relevant  directement  des 
évéques  de  Strasbourg ,  comme  Colmar,  elle  dut  à  son  érection 
en  cité  impériale  de  n'être  pas  absorbée  dans  le  patrimoine  des 
ducs  d'Autriche ,  et  elle  resta  une  enclave  indépendante  au 
centre  du  territoire  où  ces  princes  ont  fini  par  exercer  tous  les 
droits  de  domaine  et  de  seigneurie.  > 

251.  JoH.  Brbhz.  Anecdota  Brentiana.  Ungodruckte  Briefe  von 

J.  Brenz;  gesammelt  und  herauBgegeben  von  b^  Th.  Pressel. 

Tûbingm,  1868;  gr.  in-8^  xl-567  p.  Strcahourg,  chez  C.  F, 

Schmidt.  —  15  fr.  75  c. 

Théologien  célèbre  dont  les  œuvres  ont  été  imprimées  i  Tu- 
bingue  de  1575  à  1590  et  forment  8  volumes  in-folio.  On  trouve 
dans  ce  recueil  une  lettre  de  1525,  1*'  décembre:  Die  Predigtr 
von  Stroêêburg  an  die  Herren  von  Gemmingen ,  et  une  réponse. 

252.  L.  Spach.  laventairo  sommairo  dos  Archives  départemen- 
tales antérieures  à  1790.  7«  livraison.  Strasbourg,  iypog. 
V*  Berger-LevrauU',  in-40,  p.  73  ù  256;  série  G,  tome  8. 

Cette  livraison  contient  l'introduction  des  Archives  ecclésias- 
tiques ,  qui  fait  connaître  que  cette  partie  du  dépôt  départemen- 
tal du  Bas-Rhin  est  beaucoup  plus  considérable  que  les  Archives 
civiles.  Les  Archives  ecclésiastiques ,  indépendamment  du  vaste 
fonds  de  l'évéché  do  Strasbourg ,  de  ceux  du  Grand-Chapitre  et 
du  Grand-Chœur  qui  s'y  rattachent,  embrassent  tous  les  cha- 
pitres intra  et  extra  muroa^  tels  que  les  Chapitres  de  Saint-Pierre- 
le-Vieux  et  de  Saint-Pierre-le-Jeune ,  ceux  do  Haslach ,  de  Ncu- 
vriller,  deSaverne,  deSelts  etdeWissembourg;  elles  contiennent, 
lorsque  l'on  quitte  le  terrain  du  clergé  séculier,  une  série  d'ab- 
bajes  d'hommes  et  de  femmes,  savoir  :  le  fonds  d'AltorflT,  de  Mar- 
moutier,  de  Meubourg,  de  Saint-étieune,  do  Sainte-Madeleine  et 
de  Sainte-Marguerite,  d'Andlau,  de  Saint-Jean-dcs-Choux,  do 
Biblishoim  et  de  Kœnigsbrflck  ;  enfin  le  fonds  capital  de  l'ordre 
de  Malte. 

Dans  la  plupart  de  ces  fonds  se  trouve,  sans  compter  une 
innombrable  quantité  de  titres  de  propriété,  de  comptabilité  et 
de  procédure,  une  série  de  chartes  historiques  et  de  liasses  de 
correspondances. 

A  l'aide  de  ces  documents  et  do  ces  dossiers,  il  n'est  point  im- 
possible de  reconstruire  l'histoire  ecclésiastique  et  eu  partie 
l'histoire  civile  do  la  Basse-Alsace,  c  Uàtons-nous,  toutefois,  de 
dire,  i^onte  notre  savant  archiviste,  que  l'histoire  politique  et 


(  267  ) 

munielpale  de  la  ville  même  de  Strasboarg  n'est  guère  repré- 
aontée  dans  notre  dépôt',  et  que ,  pour  se  familiariser  avec  le 
régime  complexe  do  l'ancienne  cité  souveraine ,  il  est  indispen- 
sable de  recourir  aux  archives  municipales  elles-mômes;  c'est  un 
dépôt  d'une  richesse  incomparable,  et  qui  oflfre  surtout,  en  fait  de 
correspondance  de  la  ville  avec  les  souverains  étrangers  et  les 
cités  d'Allemagne,  des  ressources  appréciées  et  exploitées  par 
les  savants  des  deux  rives  du  Khin. 

253.  D.  FisciiBR.  Étude  sur  Thistoire  dos  juifs  dans  les  terres  de 
rdvôché  do  Strasbourg  avant  et  depuis  la  rëunion  de  l'Alsace 
à  la  France.  Metz,  1867;  in-8°,  32  p. 

Extrait  de  la  Revue  de  VEèt.  Juillet  et  août  1867. 

Dés  le  Xn«  siècle,  des  juifs  habitaient  l'Alsace  vivant  dissémi- 
nés sous  le  poids  du  mépris  et  de  la  haine.  Les  sanglantes  persé- 
cutions qui  éclatèrent  contre  eux  vers  le  milieu  du  XIV*  siècle 
sont  parfaitement  retracées  dans  la  monographie  de  M.  Fischer. 
On  sait  que  la  peste  qui  éclata  en  1349  eu  Alsace  leur  fut  attri* 
buée  ;  ou  croyait  qu'ils  avaient  empoisonné  les  puits  et  les  fon- 
taines dans  le  but  de  dépeupler  le  pays.  Les  violences  inouTes 
auxquelles  ils  furout  en  butte  pendant  des  siècles  de  la  part  des 
chrétiens,  sont  tristes  à  signaler.  Ils  n'ont  jamais  trouvé  de  pro- 
tection près  des  seigneurs  et  du  clergé  qu'à  la  condition  de  payer 
des  droits  énormes.  Il  faut  lire  les  dispositions  vexatoires  du  rè- 
glement du  22  mai  1613  promulgué  par  l'évéché  de  Strasbourg  et 
donné  tout  au  long  par  M.  Fischer  dans  son  intéressante  mono- 
graphie. 

254.  Idem.  Die  Wallfahrtskircho  von  Reinacker.  Stra$bourg, 
typog.  Heitz  ;  in-8o,  10  p. 

255.  Idbm.  Die  ehemalige  Herrschaft  Burscheid.  Ëiu  Beitrag 
zur  Gcschichto  des  Westreiclis,  dargestellt  von  D.  Fischer. 
Strasbourg ,  typog.  Heitz;  in- 8**,  17  p. 

256.  Idbm.  Das  ehemalige  Zunftwesen  in  Zabem.  Strcubourg , 
typog.  Heitz;  in-8*>,  12  p. 

Ces  trois  brochures  de  M.  Fischer  sont  des  tirages  à  part  du 
Samstagâblatt. 

257.  H.  Wbiss.   Kostùrakunde.  Ilandbuch   dcr   Geschiclito    der 

Tracht  und  des  Geistes  vom  I4ten  Jahrhundert  bis  auf  die 

Gegenwart.  Stuttgart,  Ebncr  et  Seubert,  1867;  iu-8<>. 

2  livraisons  ont  paru  Jusqu'à  ce  jour.  (Il  y  est  question  de  l'Al- 
sace aux  pages  205,  206,  213  et  suivantes.) 


(  268  ) 

958.  Historical  sketch  of  the  Gatbedral  or  Munster  of  Strasburg. 
6th  édition.  Strasbourg,  typog.  Silbermann;  in- 18,  96  p. 

259.  Lbhmavh.  Kurzo  urkundlîche  Geschichte  des  grûilich  Zwei- 
brùckischen  Hanses.  Mûnchen,  1867;  in-i^,  90  p.  Strasbourg, 
C.  F.  Schmidt,  —  4  fr.  50  c. 

260.  A.  VON  CoHAusBH.  Gûsar's  Hheinbrucken.  Philologiscb ,  mili- 
târisch  und  techniscli  untersucbt,  mit  88  in  den  Text  gedruck- 
ten  Holzschnitten.  Leipzig,  1867;  Strasbourg,  C.  F.  Schtnidt, 
Ubraire.  —  2  fr.  15  c. 

861.  D>^  W.  B&AMBAOH.  Denkmale  der  Kunst  und  Gescbichto  Ba- 
dens.  Daden  unter  rômischer  Herrschafl.  Freiburg,  1867;  in-40, 
1  pi.,  SI  p.;  Strasbourg,  C.  F.  Schmidt,  —  1  fr.  80  c. 

868.  Bibliotheca  rerum  Germanicanim ,  tom.  4.  Monumenta  Ga- 
rolinaediditPhilippus  Jaffd.  Berolini,  1867;  gr.  in-8<*,  XII-780  p.; 
Strtubourg,  C  F.  Schmidt,  libraire.  —  18  fr.  70  c. 

Les  trois  premiers  volumes  de  cette  importante  pablieation 
contiennent  les  Monumenta  Corheientia,  Oregoriana,  Moguntina. 

263.  D.  F18CHBB.  Das  alte  Zabem,  archeologisch  und  topogra- 

phisch  dargestellt.  Saverne,  typog,  CastiUon,  1868;  in-8<>,  888  p. 
Extrait  des  Affichée  de  Saverne.  Monographie  archéologique  et 
topographique  trés-intëressante. 

Le  Bibliographe  alsacien  a  donné  l'intitulé  de  tous  les  chapitres 
de  ce  livre  sons  la  rubrique  :  Piriodiquee  aleatique»  {Affichée  de 
Saverne). 

864.  EazrouF.  Le  Gënéral  Klëber,  par  le  baron  Ëmouf.  Paris , 
Didier,  1867;  in-i8,  VII-355  p. 

Oe  volume  est  divisé  en  trois  livres  :  I.  Siège  de  Mayence. 
Guerre  de  Vendée.  II.  Allemagne.  III.  Expédition  d'Agjpte. 

Lie  premier  livre  contient  une  courte  notice  biographique.  •  Il 
n'existe  pas  de  descendants  directs  do  Kléber;  mais  il  a  laissé, 
eomme  Epaminondas,  des  filles  immortelles:  les  Journées  de 
Gholet,  d'AltenkIrchen,  de  Mont-Thabor,  d'Héliopolis.  > 

M.  le  baron  Brnouf  compare  Kléber  à  un  héros  de  Plutarque , 
et  il  16  fait  le  plus  souvent  parler  Inl-méme  en  interrogeant  ses 
mémoires  et  sa  correspondance  officielle  et  intime.  Ge  livre  est 
an  monument  de  plus  élevé  à  l'une  des  gloires  militaires  les  ping 
pures  et  les  plus  sympathiques  de  la  Révolution  française. 

865.  Ge  que  peut  un  frôre  laïque  dans  une  ëglise  protestante. 
Strasbourg,  Treuttel  et  Wûrtz,  1867;  typog.  Moulin,  à  Saint- 
Denis;  in-80,  87  p. 


(  269  ) 

Extrait  du  Disciple  de  Jéeue-Chriêt.  On  trouve  Joint  à  cette  bro- 
chure un  portrait  photographié  de  M.  Zimmer,  ancien  notaire  et 
conseiller  municipal  à  Strasbourg ,  avec  cette  légende  : 

Soas  c«  portrait,  le  Christ  lai-ntéme 

Mettrait  :  c  II  eat  la  pitié. 

Le  courage ,  la  charité 

Qae  Ja  recommande  et  que  J'aime.  • 

Le  sentiment  qui  a  dicté  cette  strophe  est  excellent  ;  malheu- 
reusement ces  vers  rappellent  trop  la  fkcture  de  ceux  employés 
par  les  confiseurs. 

S'il  est  donné  à  l'homme,  lorsqu'il  n'est  plus,  de  percevoir 
encore  quelque  chose  d'ici-bas,  M.  Zimmer  a  dd  sourire  dans  la 
tombe. 

266.  D''  H.  Pabst.  ÂJinoIea  und  Ghronik  von  Kolmar,  nach  der 

Âuagabe   der  Monumenta  Germaniœ,   ûbersetzt   von  Pabst. 

Berlin,  1867;  pet.  in-s»,  XVII-196  p.  Strasbourg,  Noiriel  et 

C.  F,  Schmidt, 'libraires. 

48*  livraison  d'une  publication  éditée  par  Duncker  sons  le  titre  : 
Die  Oeêchichteeehreiber  der  deutsehen  Vorf  eU,  in  deutséher  Bearbei- 
tung,  unter  dem  Schutze  8.  M.  dee  KSnig»  Fried.  Wilhelm  IV.  von 
Preutêen;  herautgegeben  von  Pertz,  J.  Qrimm,  Lachmannf  Ranke, 
Ritter.  Xlllteê  Jahr.  lier  Band. 

267.  CuRisTOPHoaus.  Pourquoi  appelle-t-on  Lott-Âspi  la  com- 
mune d'Aspach,  et  Drold  les  habitants  d'une  section  de  celle 
de  Walheim?  —  A  propos  de  loups.  (1589,  Altkirch;  procès  de 
sorcellerie.)  AUlnrch,  typog.  Bœhrer;  in-8o,  8  p. 

268.  Idem.  Die  drei  Grilber  im  Langenholz.  Altkirch,  typog,  Bœh- 
rer; in-80,  8  p. 

269.  IdsM.  Der  Klausmarkt  zu  PQrdt.  —  Les  Origines  alsaciennes. 
—  Varia.  (Poésies.)  —  Sur  la  transformation  réciproque  des 
noms  de  famille  allemands  et  français  en  Alsace.  AUkirch, 

typog.  Bœhrer ;in'S^,  82  p. 

Ces  petits  écrits ,  qui  ne  manquent  pas  d'un  certain  intérêt, 
sont  des  tirages  à  part  d'articles  parus  dans  le  Journal  d'Altkireh. 

270.  L.  Spacu.  Archives  départementales.  Strasbourg,  typog. 
Ke  Berger- Levrautt  ;  in-s^,  12  p. 

Extrait  de  V Annuaire  du  Boê-Rhin  pour  1867.  Rapport  sur  l'achat 
de  7  volumes  manuscrits  se  rattachant  au  fonds  de  l'intendance. 
(Voir  le  Bibliographe  dUaeien,  p.  91.) 

271.  Abbé  Ch.  Maxtiv.  Questions  alsaciennes,  a  propos  de  rUis- 


(  270  ) 

toire  de  Jules  Cësar,  par  Tempereur  Napoléon  III.  ^rcubourg, 
typog.  Le  Roux;  gr.  in-8^  40  p. 

Extrait  de  la  Rtvue  eaiholiqut  â^AUace. 

272.  Pôlcrioage  au  tombeau  do  sainte  Odile,  ou  Exercices  de 
piété  propres  à  accomplir  saintement  cet  acte  de  dévotion, 
par  l'auteur  du  Guide  du  pôlerln  au  mont  Sainte-Odile.  2«  édi- 
tion. Strasbourg,  typog.  Huder,  1867;  in-i8,  132  p. 

Origines  des  pèlerinages.  —  Vie  de  sainte  Odile.  —  Recomman- 
dations aux  pèlerins ,  exercices  pour  le  chemin ,  pieux  itinéraire, 
litanies ,  prières ,  etc.  —  Par  un  bref  du  16  mars  1858,  Pie  IX  a 
attaché  deux  indulgences  à  l'église  de  Sainte-Odile  :  1^  une  in- 
dulgence plénière  à  gagner  une  fois  par  an  par  tous  les  fidèles 
qui  visiteront  cette  église  ;  et  2o  une  indulgence  de  sept  ans  et 
d'autant  de  quarantaines  A  ceux  qui  visiteront  cette  église  pen- 
dant l'octave  de  la  fête  commémorative  de  la  translation  des  re- 
liques de  la  sainte.  Cette  octave  commence  le  7  Juillet  et  finit  le  11. 

273.  ViTZTHUM  d'Eckstibdt.  Maurice,  comte  de  Saxe,  et  Marie- 
Josèphe  do  Saxe,  daupliine  de  France.  Lettres  et  documents 
inédits  des  archives  de  Dresde,  publiés  par  le  comte  G.  E. 
Vitzthum  d'Eckstaedt.  Leipzig,  1867  ;  gr.  in-s*»,  XXVI-525  p. 
Strasbourg,  librairie  C,  F.  Schmidt.  —  13  fr.  35  c. 

274.  J.  Trouillat  et  Vautset.  Monuments  de  l'histoire  de  Tévô- 
chéde  B&le.  Tome  V  (1400-1500).  Porentruy,  1867;  gr.  in-8°, 
y III- 948  p.  —  13  fr. 

Cette  publication ,  dont  le  1*'  volume  a  paru  il  y  a  six  ans,  a  été 
faite  par  ordre  du  Conseil  exécutif  de  la  république  de  Berne. 

M.  J.  Troulllat,  ancien  professeur  an  collège  de  Porentmy,  a 
publié  les  quatre  premiers  volumes  après  sa  mort,  survenue  le 
27  décembre  1863.  M.  L.  Vantrey,  curé-doyen  à  Délé^iont,  a 
continué  cet  important  ouvrage  d'après  les  notes  laissées  par 
M.  Trouillat  et  avec  le  concours  de  collaborateurs  dévoués  à  la 
science  historique. 
276.  L.  Spach.  CEuvres  choisies.  3«  volume.  Mélanges  d'histoire 
alsatiquo  (660-1849).  Strasbourg,  typog.  F«  Berger- LevrauU; 

in-80,  619  p. 

Ce  3*  volume  est  composé  d'une  série  d'articles  très-intéressants 
qui  ont  paru  dans  le  Bulletin  de  la  Société  historique  et  dans  la 
Revue  d'Alsace. 

Les  principales  abbayes  et  églises,  les  principaux  châteaux- 
forts  de  notre  ancienne  province  figurent  dans  cette  série.  On  y 
trouve  aussi  un  mémoire  sur  l'ensemble  de  nos  châteaux  rangés 
par  groupes,  qui  a  été  élaboré  pour  le  congrès  archéologique 


(  271  ) 

siégeant  à  StrMboarg  en  1859|  le  Ublean  de  la  Fille  et  VUniver' 
Hti  de  Strasbourg  en  1770,  qui  remonte  à  la  lession  dn  congrès 
scientifique  de  1842,  où  ce  mémoire  a  été  lu  en  assemblée  géné- 
rale, à  titre  d'introduction  an  congrès;  l'histoire  du  comté  de 
Uanau-Lichtenberg,  composée  en  partie  à  l'aide  des  documents 
originaux  que  renferme  le  dépôt  des  archives  départementales, 
et  les  monographies  allemandes  qui  racontent  les  origines  et  le 
sort  de  cette  illustre  maison  princière. 

M.  Spach  a  encore  joint  à  ces  mélanges  les  Deux  Voyagea  d'iJU- 
êabelh  d* Autriche,  ipouae  de  Charles  IX,  roi  de  France,  qu'il  a  pu 
décrire  grâce  à  une  correspondance  inédite  de  Jean  de  Mander- 
scheidi  évdque  de  Strasbourg,  avec  les  dynastes  et  seigneurs  al- 
saciens,  et  enfin  un  mémoire  qui  touche  à  l'histoire  contempo- 
raine et  qu'il  a  intitulé  :  le  Orand-Duché  de  Bade  en  1848  et  1849. 
Les  Journanx  de  cette  époque  agitée,  les  mémoires  de  Corvinus, 
l'un  des  chefs  de  la  garnison  de  Rastadt,  et  les  souvenirs  person- 
nels de  l'auteur,  ont  fourni  les  matériaux  de  cet  intéressant  et 
dramatique  épisode. 

L'ensemble  de  ces  monographies  complète  heureusement 
V Histoire  de  la  Basse- Alsace  et  de  la  ville  de  Strcuhourg  qui  sert 
d'introduction  i  la  Description  du  Bas-Rhin. 

Nous  félicitons  M.  Spach  d'offrir  A  ses  contemporains  ses  nom- 
breux et  savants  travaux  réunis  en  une  aussi  belle  édition. 

Ajoutons  que  les  Mélanges  d'histoire  alsatique  sont  accompagnés 
de  belles  planches  en  chromo-lithographie  et  de  nombreuses  gra- 
vures intercalées  dans  le  texte,  qui  font  honneur  à  l'habile  et 
intelligent  éditeur  des  Œuvres  choisies  de  M.  Spach. 

876.  D.FiscasB.  Oie  Schûtzengosellschaft  und  die  Vertheldigungs- 
massrcgeln  zu  Zabern  in  ûitern  Zoiten.  Strasbourg,  typog.  Heilz; 
iii-8®,  14  p. 

Extrait  de  la  Feuille  du  Samedi. 

877.  Lehmahk.  Geschichte  des  Ilcrzogthums  Zweibrûckou  und 
seiner  Fùrsten,  dor  Stamm-  und  Vorâltern  des  kôniglich- 
bayorisciion  Uauses,  nach  Urkundon  undsonstigen  archiviichen 
QuuUcn  bcarbeitot  von  Johann  Georg  Lehmann,  protestanti- 
schor  Pfarrer  zu  Nussdorf.  Mûnchen,  1867;  Strasbourg,  chez 
M,  C.  F.  Schmidt,  libraire;  in-8°,  VII-616  p.,  avec  5  tableaux 
gdnéalogiques.  —  5  fr.  65  c. 

878.  Feurabis.  Notice  historique  sur  le  pèlerinage  des  Trois- 
Épis.  Colmar,  typog.  Hoffmann,  1867;  in-84,  7»  p.,  4  lithog. 

879.  Dr  G.  Stuokb.  MathisB  Neoburgensis  Gbronica  cum  coati- 


(  272  ) 

nuatione  et  viu  Bercbtholdi  de  Buchegg,  episcop.  Ârgeatin. 

Zurich,  1867;  in-s»,  LII-259  p. 

Publication  d'après  les  mannicrlU  de  Strasbourg  et  de  Berne. 
On  y  trouve  beaucoup  de  renseignements  relatif  à  1* Alsace. 

280.  Ch.  Foltz.  Guide ,  vue  et  carte  des  Trois-Épis ,  près  Col- 
mar.  Cohnar,  typog.  Decker,  1867;  in-84,  88  p. 

881.  G.  Brambach.  Corpus  inscriptionum  Rhonanarum.  Elber- 
feld,  1867;  in-40,  438  p. 

888.  AuousT  Stoebs».  Alsatia.  Beitrûge  zur  elsûssischen  Gc- 
scbichte,  Sage,  Sitte  und  Sprache.  Zweite  Abtheiluog.  1868- 
1867.  In•8^  1868,  p.  887-581. 

La  première  partie  de  cet  intéressant  recueil  a  paru  en  186I. 
Cette  seconde  partie  complète  le  huitième  volume  de  la  collec- 
tion et  contient  une  série  de  mémoires  historiques  relatifs  4 
notre  province.  Ij*Alêatia  a  paru  pour  la  première  fois  en  1850. 
A  partir  de  1868  elle  paraîtra  tous  les  trois  mois  en  livraisons  Se 
185  à  150  pages.  En  voici  le  sommaire  : 

K1S8CIUJBOBR.  Hieronymus  Bock ,  genannt  Tragus,  der  Refor- 
mator  der  Pflanzenknnde  in  der  ersten  H&lfte  des  16ten  Jahr- 
bundorts.  ~  Acqdst  Michbl.  Notixen  und  Sittengeschichte  der 
Stadt  Maihausen  Im  16ten,  17ten  und  18ten  Jahrhundert,  aus  einem 
handschriftlichen  Famillenbuch.  —  Idku.  Festésson  welcbes  die 
Stadt  Mflibausen,  bei  Gelegenheit  der  Geburtdes  Dauphins,  den 
84sten  October  1789,  gegeben.  —  X.  Mossuanv.  Zwei  Urkunden 
von  1848  und  1548,  das  Kloster  Unterllnden  in  Oolmar  betreffend. 

—  Hbitz.  Die  Rappolsteinischen  ku  Hunawihr.  —  Frahtz.  Kr- 
bauungs-Urkunde  des  Schlosses  Brunstatt,  durchCuno  von  Berk- 
heim,  1895.  —  Vertrag  zwiscben  dem  Probst  von  Truttenhausen 
und  dem  Schultheiss  von  Heiligenstein.  —  Klage  der  Heimburger 
von  B5rsch  wider  Jacob  Gross  von  Rosheim,  weil  dieser  die 
Bdrsober  Esel  nannte.  1555.  —  Karl  Scumidt.  Zwei  strassbnrger 
Ordnungen  des  Verkaufs  von  Vdgeln  und  Wildprctt.  1381-1399. 

—  Aua.  Stœbbr.  Strassbnrger  Ordnung  des  Vogelfangs.  16teK 
Jabrbnndert. —  Ehrsam.  Ein  israelitisebes  DankgebetzurWobl- 
fahrtderStadtMQlhansen.— RuD.RBDSfl.BeitrâgezurGeschiehte 
des  Blsasses  Im  SOJ&hrigen  Kriege.  —  I.  Strassburg  und  die  evan- 
gelische  Union.  1618-1681.  —  DerOberehnheimerPistolenwein.— 
Chromxk  von  Augustl861  bis  zu  Ende  M&rz  1867.—  I.  Nokrologie. 
(J.  Rothmtlller,  J.  B.  Dorlan ,  H.  Lobort,  C.  Billot,  X.  Boyer, 
A.  Jung,  J.  Kœchlin-Sehlumberger,  Ph.  Hœrter,  L.  Lorg,  Gh. 
Engelbardt,  K.  Fr.  Hartmann ,  Th.  Fritz ,  J.  B.  Merklcn ,  L.  Ph. 
Hugot,  N.  Schir,  J.  Matter.  K.  Bemhard,  J.  G.  Mieg,  Th.  Jung, 
Th.  Renoaard  de  Bnssierre ,  A.  MEdor,  G.  Th.  Klein ,  Strauss- 


\ 


(  273  ) 

oarckheim^D.  B.  MQller,  19.  Zlpelins,  F.  J.  Heim,  P.  L«hr, 
A.  Coste,  F.  W.  Edel,  R&venex,  A.  OrOn,  Peter  Grots,  F.  K. 
Ueitz.)  —  Els&iisische  Literator. 

288.  F.  VouLOT.  Petite  géograpliio  historique  et  politique  des 
dëpartements  du  Haut  et  du  Bas-Rliia  (ancienne  province 
d'Alsace).  7»  édition,  augmentée.  Strasbourg,  Dérivaux,  li- 
braire; typog.  Silbermann;  in-i8,  88  p.  —  30  c. 

284.  Ccrnay  au  dehors,  ou  État  des  personnes  établies  en  de- 
hors du  canton  de  Cemay  et  y  ayant  droit  de  cité.  Guebfviller, 
typog.  Jung;  in-s»,  12  p. 

285.  Gh.  Gkao.  Essai  sur  l'hydrologie  du  bassin  de  l'Ill.  MuUiouse, 
typog.  Bader,  1867;  in-8o,  46  p. 

286.  H.  IIooARD.  Carte  des  Vosges.  ^857,  in-plano. 

287.  M.  Dkutsch.  Mulhouse  dans  la  plus  haute  antiquité.  Appel 
.aux  philologues  et  archéologues  de  tous  les  pays  civilisés. 
Nancy,  1867;  in-8o,  20  p. 

288.  BsKNARDiiTi.  Notice  sur  les  écoles  de  Mulhouse,  rédigée 
d'après  des  notes  réunies  par  le  comité  d'utilité  publique  de 
la  Société  industrielle.  Mulhouse,  typog.  Bader,  1867;  in-8°, 
103  p.,  1  pi.  chromo-lithog. 

289.  Compte  rendu  du  comice  agricole  de  l'arrondissement  de 
Mulhouse.  (Année  1866.)  III.  Mulhouse,  typog.  Bader,  1867; 
in-80,  102  p. 

290.  Ansicht  des  Herrn  Maires  von  PfaffenholTen  ûber  die  neuen 
Gebâude  welche  in  PfafTenhoiren  zu  machen  sind  und  durch 
die  Oborbehôrden  begehrt  werden.  Strasbourg,  typog.  F«  Ber- 
ger-LevrauU;  in-40,  4  p. 

291.  V«  Berger-Lovrault  et  fils,  imprimeurs -libraires  à  Stras- 
bourg, ^oiico.  Strasbourg ,  typog.  V^  Berger 'Levrault;gT.in-8<^, 

53  p. 

Notice  publiée  à  l'occasion  de  rExposition  nnivcrsello  de  1867. 
On  y  trouve  les  rapport*  des  Jurys  des  Expositions  de  1855  et  de 
1862;  le  tableau  ^nôalogiqne  des  chefs  successifs  de  la  maison 
depuis  1685  ;  la  notice  sur  les  diverses  braiiches  d'exploitation  de 
la  maison  :  librairie ,  imprimerie  typographique ,  ateliers  de  ré- 
glnrO)  de  séchage  et  de  satinage,  lithographie,  reliure,  fonderie 
de  caractères,  stéréotypie.  galvanoplastie ,  gravure  sur  cuivre; 
progrès  réalisés  depuis  l'Exposition  de  1855  et  produits  exposés. 


(  274  ) 

292.  De  Dietrich  et  C*«,  maîtres  de  forges  et  constructeurs  à 

Niederbronn.  Strasbourg ^  typog,  K«  Berger- LevrnuU ;  gr.  în-8<», 

35  p. 

Notice  pnbliéo  à  l'ocoasion  do  rBxposition  nniverselle  de  18C7. 
La  fonderie  de  Niederbronn  est  exploitée  par  la  maison  depnia 
1790.  Cette  nsine  a  pour  spécialité  la  fabrication  des  fontes  d'or- 
nement et  des  pièces  de  mécanique;  la  fonderie  de  MertEwiller 
est  exploitée  par  la  maison  depuis  1842;  les  forges  du  Jssgerthal, 
avec  l'annexe  de  Rauschendwasseri  sont  exploitées  par  la  maison 
depuis  1685;  l'usine  de  Zinswilleri  depuis  1690;  les  forges  et  lami- 
noirs de  Mouterhausen ,  depuis  1842;  et  les  ateliers  de  construo- 
tien  de  Reichshoffen ,  depuis  1830. 

293.  Ville  de  Strasbourg.  Cahier  d'observations  pre'sentd  par  le 
maire  à  l'appui  du  compte  do  1866.  StrcLsbourg,  typog.  F«  Ber- 
ger-LevrauU;  in-8o,  328  p. 

BibliothAqus.  Traitement  des  bibliothécaires ,  3,000  fr.  Entre- 
tien de  la  bibliothèque,  7,000  fr.  Dans  cette  dernière  somme  figu- 
rent le  chiffre  de4,551  fr.  46  o.  pour  achats  de  livres  ;  celui  de  SOStr, 
pour  frais  de  reliure;  celui  de  419  fr.  pour  l'impression  du  cata- 
logue ,  12«  relevé. 

MusiÉB.  Crédit,  5,000  fr.  Acquisitions.  Album  contenant  les 
dessins-types  du  cortège  industriel  qui  devait  avoir  lien  à  Stras- 
bourg à  lloccasion  de  l'arrivée  de  Leurs  Majestés  Impériales. 
(25  planches  à  75  fr.  :  1,875  fr.) 

Cet  album  a  été  offert  à  S.  M.  l'Impératrice  ;  les  planches  ont 
été  peintes  par  MM.  Schweitzer  et  Lix. 

Acquisition  d'un  tableau  de  M.  Beyer,  la  Donne  Aventure. 

Un  Pasaage  de  troupeê  en  Algérie  ^  don  du  Gouvernement. 

Deux  tableaux  peints  par  Helmsdorff. 

294.  Concours  régional  de  Golmar.  Strasbourg,  typog.  Christophe; 

in-80,  36  p. 

Rapport  de  M.  Chadenet,  rapporteur  de  la  commission  impé- 
riale chargée  de  décerner  la  prime  d'honneur. 

295.  Mémoire  à  l'appui  de  la  percée  des  Vosges  par  la  vallée  de 
Munster.  Strasbourg,  typog.  V^ Bergcr-LevrauU;  in-l^f  19  Pm 
2  cartes. 

Ce  mémoire  est  signé  par  MM.  de  Peyrimhoff,  maire  de  Colmar  ; 
Ed.  Birkelf  président  du  tribunal  de  commerce;  A.  Hersog,  con- 
seiller général;  A,  Kiener,  ancien  président  du  tribunal  de  com- 
merce} Fréd.  Hartmann,  conseiller  général ,  rapporteur. 

296.  Statuts  de  la  Société  des  francs-tireurs  de  Strasbourg  (1867). 
Typog.  Christophe;  in-s®,  12  p. 


k 


(275) 

La  Société  est  instituée  pour  l'exercice  du  tir  à  la  carabine  et 
an  fusil  do  chasse. 

297.  Sociétd  des  francs- tireurs  de  la  valide  de  la  Brusche.  Règle- 
ment. Strasbourg,  typog,  Silbermann;  in -8°,  12  p. 

298.  L.  Gazkaux.  Essai  sur  la  conservation  de  la  langue  alle- 
mande en  Alsace ,  par  L.  Cazeaux ,  chanoine  honoraire  de  la 
cathédrale  de  Strasbourg  et  curd  do  la  paroisse  de  Saint-Jean» 
Strasbourg,  typog.  Silbermann;  in-s®,  44  p. 

Extrait  du  Courrier  du  Bas-Bhin,  Le  mâme  ouvrage  a  paru  en 
allemand.  Même  format  et  même  typographie. 

299.  Conseil  gdndral  du  Bas-Rhin.  Session  de  1867.  Rapport  du 
prdfet  et  procès-verbal  des  séances.  Strasbourg,  typog,  ¥•  Ber- 
ger-Levrault;  in-40,  207-290  p. 

300.  Dk  Lbusss.  La  Traction  à  vapeur  sur  les  chemins  entre 
Lauterbourg  et  Strasbourg.  Strasbourg ,  typog.  Christophe  ; 
in-s»,  7  p. 

301.  ÂMBBoisK-FiRMiir  DiDOT.  Cataloguo  raisonne  des  livres  de 
la  bibliothèque  de  M.  A..  F.  Didot.  Tome  l•^  Livres  avec  figures 
sur  bois,  solennités,  romans  de  chevalerie.  1^0  livraison.  Pa- 
ri*, typog.  A.  Firmin  Didot,  avril  1867  j  in- 80,  383  p.  —  8  fr. 

Les  ouvrages  sont  disposés,  dans  ce  remarquable  catalogue,  par 
ordre  de  contrées.  Strasbourg,  n'ayant  été  réunie  i  la  Franco 
qu'en  1681 ,  figure  sous  la  rubrique  :  •  Allemagne,  ville  libre  im- 
périale *.  M.  Didot  y  a  catalogué  40  ouvrages  à  gravures  imprimés 
dans  cette  ville  de  1483  à  1590. 

La  plupart  de  ces  curieux  volumes  sortent  des  presses  de  Grfl- 
ninger,  de  Knobloch,  de  Schott,  de  Beck  ,  de  Jobin  et  sont  illus- 
trés par  Hans  Baldung,  par  Urso  Gamberloin,  élève  de  Martin 
Schœn ,  par  Wechtlin,  par  Holbein  et  Tobias  Stimmer. 

302.  Auo.  Saum.  Relevd  des  ouvrages  nouveaux  acquis  à  la  bi- 
bliothèque de  la  ville  do  Strasbourg  depuis  le  i^^i"  janvier  I866 
jusqu'au  31  ddcembro  1867.  13*  relevd.  Strasbourg,  typog.  Sil- 
bermann; in-8o,  88  p. 

Ce  catalogue  mentionne  50  ouvrages  classés  sous  la  rubrique 
Alsatica. 

303.  Bibliothèque  et  cours  populaires   do  Guebwiller.  Notice. 

Strasbourg,  typog.  Vf  Berger-LevrauU;  gr.  in-8S  ^0  p. 

C'est  en  1858  que  M.  J.  J.  Bourcart,  fondateur  de  la  biblio- 
thèque et  des  cours  populaires  de  Guebwiller,  commença  à  mettre 
à  exécution  le  projet  qu'il  avait  formé,  projet  qui  eut  pour  suite 
la  création  de  l'œuvre  la  plus  importante  de  ces  derniers  temps. 


(  276  ) 

On  trouve  dans  cette  brochnre  les  stAtnts  pour  PonTerture  d'un 
local  d'ntlllté  publique  et  morale,  ceux  de  la  Société  chorale  de 
Onebwiller,  le  règlement  du  cabinet  de  lecture ,  lea  statuts  réglant 
les  associations  de  jeunes  gens  voulant  suivre  des  cours  offerts 
dans  le  local  de  M.  J.  J.  Bourcart,  ceux  de  la  bibliothèque  et  des 
cours  populaires,  et  le  compte  rendu  financier  de  l'œuvre. 

304.  Catalogue  do  la  bibliothèque  communale  de  Domach  (Haut- 
Rhin),  1867-1868.  Strasbourg,  typog.  SUbermann;  in-8o,  64  p. 

305.  Société  des  bibliothèques  populaires  et  communales  du 
Bas-Rhin.  2«  réunion  annuelle  de  l'assemblée  générale  tenue 
le  3  mars  1867.  Typog.  Silbermann;  in-s^. 

Discours  de  M.  Kflss ,  président  de  la  Société.  Rapport  de 
M.  Schnéegans  sur  la  situation  morale  de  la  Société.  Comptes  de 
l'exercice  1866.  Liste  des  sociétaires. 

806.  Euo.  Hepp.  Promenade  à  travers  l'Exposition  universelle  de 
Paris,  1867.  Strasbourg,  Treuttelet  Wûrtz,  1867;  typog,  SUber- 
mann; in-80,  188  p. 

Cette  promenade,  si  remplie  de  faits  intéressants,  a  paru  en 
feuilletons  dans  le  Courrier  du  Boê-Bhin  (numéros  des  31  mai , 
13,  18,  29  juin,  18  et  80 Juillet,  8  et  23  août,  13  et  20  septembre 
1867). 

L'auteur  de  ce  charmant  volume ,  dans  lequel  les  traits  abon- 
dent, y  ft  fait  preuve  de  connaissances  sérieuses  très-étendues  et 
d'un  esprit  critique  très-fin.  M.  Hepp  est  un  cicérone  aimable  et 
surtout  spirituel  ;  aussi  engageons-nous  tous  nos  lecteurs  à  re* 
voir  avec  lui  ces  grandes  assises  de  l'industrie  et  des  arts. 

Principaux  extraits  relatifs  à  l'Alsace  :  I.  La  Brasserie  de  Stras- 
bourg. —  II.  Mulhouse  au  Champ-de-Mars.  —  V.  Schlitteurs  et 
bûcherons  des  Vosges.  —  Où  l'Alsace  résume  l'univers.  —  VI.  Rix- 
heim.  —  VIII.  Les  Arts  typographiques.  MM.  Berger-Levrault  et 
Silbermann. 

307.  N.  Lettre  à  M.  le  professeur  Michel,  directeur  des  cours 
d'adultes  à  Mulhouse.  Mulhouse,  Ubrairie  Pétry;  Strasbourg, 
typog.  Silbermann;  in-8®,  20  p.  —  i  fr. 

308.  Unobrbb.  Zum  Andenken  an  Friedrich  Karl  Heitz,  Buch- 
drucker  und  Buchhûndler.  Strasbourg ^  typog.  Heitz;  in-8®,  16  p. 

Sermon  prononcé  à  la  maison  mortuaire.  Ce  sermon  est  suivi 
de  paroles  prononcées  par  M.  Leblois,  pasteur,  sur  la  tombe  de 
feu  M.  Heits ,  et  d'une  poésie  allemande  de  M.  Hirts. 

309.  Discours  prononcés  le  27  novembre  1867  aux  obsèques  de 
M.  Charles  Drion,  décédé  le  25  novembre  1867.  Strasbourg, 
typog,  SUbermann;  in -80,  20  p. 


(  277  ) 

310.  Relation  de  la  fôte  et  du  banquet  des  anciens  élèves  du 
collège  de  Bouxwiller,  célébrés  le  i"  août  1867.  Strasbourg, 
typog,  Silbermann  ;  in -8®,  24  p. 

311.  Gymnase  protestant  et  collège  de  Saint-Guillaume  de  Stras- 
bourg. Compte  rendu  de  la  commission  du  Gymnase.  Stras- 
bourg, typog.  Silbermann,  1867?  in-8o,  si  p. 

312.  Imlin.  De  la  Ladrerie  du  porc.  Mesures  h  prendre  à  Stras- 
bourg. Strasbourg,  lypog.   Silbermann,  1867;  in-S»,  16  p. 

Kztrait  du  Recutil  des  travaux  du  Conseil  d'hygiènt  publique  du 
Bas-Rhin. 

313.  Société  des  amis  des  arts  de  Strasbourg.  Catalogue  des  ou- 
vrages de  peinture ,  sculpture ,  gravure  et  littiographie  d'ar- 
tistes vivants.  Exposition  de  1867  (6-30  juin).  Strasbourg,  typog. 

Simon;  in-8«,  27  p.  —  50  c. 

Beyer  (Eagéne),  Ghristmann  (Âugante),  Ensfelder  (Engàno), 
Kintein  (Adolphe),  Pradelles  (Hippolyte),  Rosé  (Aagnste),  S&glio 
(Camille),  Sohfitzenborger  (Lonis),  Schweitser,  Toaohemolin, 
Voulot,  Graffenauer  (Ch.  Louis),  Laville  (Eagène),  Kœchlin- 
Schwarts  (Alfred),  artistes  alsaciens,  ont  pris  part  à  cette  ex- 
position. 

314.  Société  des  amis  des  arts.  Exposition  de  1868.  Catalogue 
des  ouvrages  de  peinture,,  sculpture  et  gravure  d'artistes 
vivants  exposés  à  Strasbourg,  à  l'IIôtel  de  ville,  du  13  juin  au 
5  juillet.  Strasbourg,  typog.  Simon,  1868;  pot.  in-8®,  81  p.  — 
50  c. 

Voir  ce  numéro ,  p.  244,  et  VImpartial  du  Rhin  an  30  Juin  et  dn 
2Jaillet  qui  a  publié  deux  charmantA  feuilletons  sur  l'Exposition. 

Exposants  alsaciens  :  Bartholdi ,  Ensfelder,  Qraffenauer,  Kir- 
stein,  Jundt,  Matbis,  Pradelles,  Saglio ,  Schweitzer,  Ortlieb, 
Laville,  Braun,  Schfitzenberger,  Touchemolin. 

Ensemble  de  l'exposition  très-médiocre ,  quoi  qu'en  dise  notre 
collaborateur,  beaucoup  trop  Indulgent.  Les  œuvres  alsaciennes 
qui  ont  figuré  à  l'exposition  étaient,  pour  la  plupart ,  au-dessous 
de  toute  critique. 

315.  A.  ScHHÉBOANs.  Coutcs.  PttHs ,  Hctzel,  1868  (1867);  Stras- 
bourg, typog.  Silbermann;  in-i8,  242  p.  —  2  fr.  50  c. 

Le  Chevalier  Pygmalion.  —  Le  Maestro  Antonio  Casca.  —  Une 
Histoire  mystérieuse.  —  La  Reine  morte.  —  Le  Petit  Masque 
rose.  —  Les  étonnements  du  pèlerin.  —  Les  Expériences  d'un 
fou. 

Lire  un  charmant  article  deM.  Winoc-Jacquemin  dans  le  JouT' 


(  278  ) 

nal  de  Paris  du  4  avril  1868,  auquel  noufl  «mpruutous  quelque» 
lignes  : 

•  Un  Jeune  écrivain  do  la  presae  libérale ,  M.  Schnéegans,  ré- 
dacteur du  Courrier  du  Bat-lihin,  offre  au  public ,  sous  le  simple 
titre  de  Contes,  un  petit  volume  composé,  en  effet,  d'une  demi- 
dousaine  de  contes  philosophiques,  politiques,  moraux  ou  fan- 
tastiques. La  fine  satire  se  glisse  sous  les  fleurs  de  l'esprit,  l'idéal 
peint  de  mille  couleurs  la  réalité,  le  caprice  va  de  pair  avec  la 
raison,  pour  faire  de  ces  courts  récits  une  lecture  agréable  et 
variée. 

«Il  faut  croire  que  la  fée  ne  peut  pas  mourir,  puisqu'elle  se 
réveille  encore  à  Thenre  qu'il  est  dans  les  roseaux  des  bords  du 
Rhin 

•  A  côté  de  ces  fables  remplies  d'imagination  et  de  fantaisie , 
M.  Schnéegans  en  a  placé  d'autres ,  telles  que  les  Étonnement 
d'un  pèlerin ,  ou  les  Expériences  d*un  fou,  et  dans  lesquelles  per- 
cent à  chaquo  ligne  l'allusion  mordante  et  la  fine  satire.  Le  fou 
Prilkipo  fait  le  tour  de  la  terre  et  arrive  dans  le  Pays-Bleu.  Il  y 
rencontre  un  peuple  en  bourrelet,  gouverné  par  des  perroquets 
tout  chamarrés  d'or.  Mais  quand  on  soulève  le  bec  do  l'oiseau,  on 
perçoit  dessous  le  plus  gracieux  minois  de  fonctionnaire. 

(  On  voit  qu'il  y  a  encore  de  beaux  Jours  pour  les  contes  ,  lo 
fouR  et  les  fées  dans  la  France  du  XIX«  siècle.  8i  la  Fée  gauloise 
n'entre  plus  dans  la  peau  du  Chat  botté,  on  ne  se  coiffe  pins  du 
Chaperon  rouge,  elle  sait  encore  habilement  se  glisser  dans  lo 
corps  d'un  Prilkipo  on  d'un  Prince  Ctmiehe,  pour  nous  égayer  à 
nos  dépens.» 

316.  H.  Vbjbkeuil.  Les  Petits  Pdchds  d'une  grande  dame,  avec 
une  préface  do  J.  Janin.  Paris,  Faure,  1867;  in-is,  VIII-3i0p. 
—  3  fr. 

•  Honorez  d'un  sincère  intérêt  cotte  émouvante  histoire  où  tout 
■  abonde,  et  si  parfois  vous  trouves  que  ce  Jeune  homme  a  pris 

•  le  chemindes  écoliers,  au  moins  reconnaîtres-vousque  sa  fiction 
1  est  écrite  dans  le  véritable  accent  de  la  passion  ,  de  la  douleur 

•  et  de  l'amour.  C'est  court,  il  est  vrai;  mais  c'est  raconté  de  la 
«  façon  la  plus  délicate  et  la  plus  Juvénile.»  J.  Janin. 

Une  Jeune  dame,  habitant  Mutzlg ,  se  cacherait,  nous  assure- 
t-on,  sous  le  pseudonyme  de  Henri  Vernouil. 

17.  Sandy  odcr  die  Anvorraahlten.   Berne,   1867;  Strasbourg, 

C.  F.  SchmicU,  libraire;  in-i2,  223  p.  —  i  fr.  60  c. 

Roman  dont  la  plupart  des  scènes  se  passent  à  Strasbourg  ot 
dans  les  Vosges  i  l'époque  du  premier  Empire  et  do  la  Restaura- 
tion. 


(  279  ) 

318.  A.  Robert.  Le  Lord  de  ramiravité.  Roman.  Strasbourg,  ti/poy. 

Christophe,  18G7;  pot.  in-s®,  270  p. 

Roman  parn  en  feuilleton  dann  Vlmpartial  du  Rhin.  (Tirage  à 
part.) 

319.  n.  KuBz.  Johann  Fischart's  sumintliche  DichtuDgen.  Dritler 

Theil.  Leipzig,  1867;  Strasbourg,  C.  F.  Schmidt,  ~  10  fr. 

C'est  le  10«  volume  de  la  collection  de  la  Deutsche  Bibliothek  et 
le  dernier  des  Œnvres  de  Fischart. 

320.  Jules  ëbckuann.  Le  Pôro  do  la  Vondde.  Paris,  Mansartt 

1868;  Strasbourg,  Noiriel;  in-i8,  234  p.  —  2  fr.  60  c. 

Tableau  des  atrocités  que  certains  princes  allemands  commet- 
taient avant  la  Révolution  française  dans  cette  partie  de  la  con- 
trée qui  appartenait  aux  duos  de  Deux-Ponts  et  qui  a  été  répartie 
par  la  Convention  entre  les  départements  do  la  Moselle ,  de  la 
Menrthe  et  du  Bas-Rhin. 

321.  EBCKMANR-CnATRiAK.  Lc  Blocus.  Épisodo  de  la  fln  do  l'Em- 
pire. Paris,  Uetzel,  1867;  in-i8,  835  p.  —  3  fr. 

La  scène  se  passe  i  Pbalsbonrg.  Un  des  meilleurs  romans  de 
ces  deux  autours. 

322.  Idem.  Histoire  d'un  paysan.  Paris,  Hetzel,  1868;  in-18.  — 
8  fr. 

L'action  se  passe  en  partie  en  Alsace  et  à  Phalsbourg. 

Histoire  do  l'état  du  peuple  sous  l'ancienne  monarchie  fran- 
çaise, racontée  par  un  vieux  paysan,  pour  faire  voir  par  quels 
cataclysmes  un  pauvre  serf  d'avant  1789  peut  dire  aujourd'hui: 

J'at  mon  petit-fils  Jacques  à  V École  polytechnique  ;  j'ai  ma  petite' 
fille  Christine  mariée  avec  Vinspecteur  des  forêts  Martin  ^  un  homme 
rempli  de  hon  sens  ;  mon  autre  petite-fille  Juliette  est  mariée  avec  le 
commandant  du  génie  Forhin;  et  le  dernier,  Michel,  celui  que  j'aime 
pour  ainsi  dire  le  plus,  parce  qu'il  est  le  demierf  veut  être  médecin. 
Il  s'est  déjà  fait  recevoir  bacJulier  Vannée  dernière  à  Nancy  ;  pourvu 
qu'il  travaille,  tout  ira  bien. 

Tout  cela  t  je  le  dois  à  la  Kévolulion.  Avant  1789,  je  n'aurais  rien 
eu;  j'aurcUs  travaillé  toute  ma  vie  pour  le  seigneur  et  le  couvent, 

«De  pareils  livres,  a  dit,  avec  raison,  M.  Sicbecker,  feront 
plus  pour  l'avenir  de  la  patrie  et  de  l'humanité  que  toutes  les  tar- 
tines des  faiseurs  de  phrases;  c'est  que  le  peuple  y  sentira  palpi- 
ter son  âme  à  lui,  et  qu'il  verra  qu'il  ne  doit  pas,  sous  peine  de 
lâcheté  et  de  déshonneur,  laisser  aliéner  l'héritage  que  ses  an- 
cêtres lui  ont  conquis  au  prix  d'un  fleuve  de  larmes  et  de  sang* 
«Nous  ne  voulons  pas  terminer  sans  prévenir  le  publie  contre 
une  confusion  dans  laquelle  certains  individus  pourraient  avoir 
intérêt  à  l'entretenir. 


(  280  ) 

•  Depuis  quelque  temps,  on  aperçoit  cbex  les  libraires  des  ou- 
vrages d'un  M.  Jules  Erokmann ,  et,  par  suite  de  bruits  étranges, 
auxquels  nous  voulons  bien  croire  que  ce  monsieur  soit  resté 
étranger,  beaucoup  de  personnes  ont  la  persuasion  que  la  raison 
littéraire  Erckmann-Cbatrian  est  disloquée.  Il  suffirait  de  lire  un 
de  ces  livres  pour  s'apercevoir  bien  vite  que  les  auteurs  du 
Conterit  de  1818  n'y  sont  absolument  pour  rien. 

«Cependant  une  certaine  teinte  de  cbauvinisme  et  une  grande 
admiration  pour  Napoléon  pourraient  amener,  avec  cette  ana- 
logie de  nom,  une  erreur  fort  désagréable  pour  M.  JÊmile  £rck> 
manu  ,  le  collaborateur  de  M.  Chatrian. 

«  Il  est  donc  de  notre  devoir  de  prévenir  le  public  que  les  au- 
teurs des  Conteê  populaire*  et  des  Romans  nationaux  ne  sont  pas 
près  de  briser  une  collaboration,  qui  dure  depuis  plus  de  quinze 
ans,  à  laquelle  ils  doivent  leurs  succès,  et  que  tous  leurs  livres 
sont  signés  :  Erckmann' Chatrian. 

«  A  bon  entendeur  salut  I  • 

323.  Th.  lUuuv.  Raoul,  sire  do  Créqui;  prétendu  poëmo  inédit 
du  XlIIe  siècle.  Étude  critique.  Strasbourg,  lypog.  V«  Berger- 
Levrault,  1867;  in-8o,  24  p. 

Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  littéraire  de  Strasbourg. 

Monographie  curieuse  et  spirituellement  écrite.  Elle  a  trait  à 
un  soi-disant  pofime  du  XIII«  siècle  qu'un  savant  archéologue 
alsacien,  M.Max,  de  Ring,  crut  publier  pour  la  première  fois 
dans  le  Messager  des  sciences  historiques  de  Belgique  en  1851  d'a- 
près une  copie  manuscrite  trouvée  dans  les  papiers  de  Dalayrac 
et  que  possédait  M.  Mattcr.  Ce  poSme,  qui  n'était,  du  reste, 
qu*nn  mauvais  pastiche  du  XVIII*  siècle  attribué  au  Père  Daire , 
avait  été  publié  en  1775  par  d'Arnaud  de  Baculard  à  la  fin  d'une 
de  ses  Nouvelles  historiques. 

Ce  qu'il  y  a  de  piquant  dans  la  monographie  de  M.  Raulin,  c'est 
de  voir  un  inspecteur  général  des  bibliothèques,  M.  Matter,  et 
l'érudit  M.  Glénin,  se  tromper  tous  deux.  Ce  dernier,  dont  on  se 
rappelle  la  polémique  ardente,  croit  le  pastiche  l'œuvre  de 
MM.  de  Ring  et  Matter,  et  il  vent  y  reconnaître  «  les  tournures  et 
les  idlotismes  du  XIX«  siècle ,  le  langage  d'une  habitante  du  quar- 
tier Bréda  ■  ;  et  l'autre  a  la  certitude  de  posséder  au  moins  on 
manuscrit  remontant  au  XVII*  siècle. 

Le  travail  de  M.  Raulin  est  très-intéressant  et  il  y  a  déployé 
beaucoup  de  verve  et  un  grand  talent  critique. 

324.  Émilb  Gruckbr.  Discours  prononcé  à  l'ouverture  du  cours 
do  littérature  étrangère.  (S«  sem.  18G7-1868.)  Poitierg,  1868; 
in-8®,  27  p. 


i 


(  281  ) 

Littérature  allemande  au  XVIII*  siècle.  —  Influence  de  la  lit- 
térature française.  -^  Rôle  de  Lessing. 

M.  Émllo  Grucker,  professeur  de  philosophie  an  Qymnase 
protestant  de  Strasbourg,  agrégé  de  philosophie  et  de  langues 
étrangères ,  ancien  secrétaire  de  Cousin ,  a  été  appelé  récemment 
i  la  chaire  de  littérature  étrangère  de  Poitiers. 

325.  Louis  Ratisbohkb.  Auteurs  et  livres.  Variétés  littéraires. 
Paris,  Amyot,  1868;  in-l8,  839  p.  —  3  fr.  60  c. 

Réunion  d'articles  qui  ont  paru  dans  les  Débat», 
On  y  trouve  un  remarquable  essai  sur  M.  Louis  Veuillot.  M.Ra- 
tisbonne  a  rencontré  un  mot  charmant  pour  définir  le  rédacteur 
en  chef  de  VUnivers,  et  c'est  M.  Veuillot  lui*méme  qui  le  lui  a 
fourni  :  11  l'appelle  le  boulevardier  de  Rome. 

326.  A.  CuuQUBT.  Gulyas  Hus.  Strasbourg,  typog.  K«  Berger- 
LevrauU,  1868;  in-12,  23  p.  avec  gravures. 

édition  tirée  à  petit  nombre  sur  papier  chamois. 

•  Un  plat  historico-culinaire  • ,  dédié  aux  amis  de  l'auteur. 

Le  Oulyaê  Hum,  ou  OolUacht  ou  viande  des  bouviers,  est  un 
mets  particulier  à  la  cuisina  hongroise. 

Cette  curiosité  littéraire  a  été  publiée  à  l'occasion  de  l'ouver- 
turc  récente,  à  Strasbourg,  d'un  estaminet-restaurant  viennois 
qui  a  mis  à  la  mode  un  plat  désigné  par  les  amateurs  soas  le  nom 
de  Paprika. 

Paprika  est  le  nom  que  les  Hongrois  donnent  au  poivre  d'£s- 
pagne  ou  de  Cayenne. 

La  brochure  de  M.  Chuquet  est  pul)liée  avec  beaucoup  de  goût  ; 
c'est  une  petite  plaquette  qui  fait  honneur  à  la  typographie  stras- 
bourgeoise.  L'auteur  nous  promet  toute  une  série  de  petits  vo- 
lumes :  le  CimttièTt  de*  vivant»  j  Ouvre-Vail  et  le  Wagonneur, 

327.  GiHiH.  Le  XIXe  Siècle  comparé  aux  époques  de  Poriclôs, 
d'Auguste  et  de  Louis  XIV.  Paris,  Machette;  Haguenau,  typog. 
Edler,  1867;  in-12,  352  p. 

828.  Dahibl.  Promenade  burlesque  dans  le  quartier  de  cavalerie 
do  Colmar  (vers),  par  Daniel,  porto-étendard  du  3«  régiment 
de  lanciers.  Colmar,  autog.  Million;  in-8»,  16  p. 

329.  Ed.  Fbbybel.  A  sainte  Cécile,  patronne  des  chanteurs.  A 
la  Chorale  de  Strasbourg.  (Poésie.)  Strasbourg,  typog.  V«  Ber- 
ger-Levrault ,  30  novembre  1867;  in-8®,  4  p. 

330.  Ph.  Eb.  Fétc  de  famille  de  Schiltighcim,  le  23  juin  1867. 
Strasbourg,  typog.  Silbermann ;  iu-8'»,  4  p. 

331.  Hélène  à  la  solitude.  Roman  épistolaire.  Paris,  Tardieu, 
1866;  Mulhouse,  typog.  Bader;  in-i8,  215  p. 


(  282  ) 

352.  Dklcasso.  L'École  normale  supérieure  en  1816.  Épitro  ;\ 
Victor  Cousin.  Strasbourg,  typog.  F®  Berger •  Levrautt ;  in-8°,  8  p- 

333.  Idbic.  Les  Sirènes,   d'aprùs  George  Kastncr.  Strasbourg, 
typog.  F«  Berger-LevrauU  ;  in-s®,  10  p. 

334.  EscHBHAusB.  La  Patience  ;  poésie  d'après  le  poète  allemand 
Spitta.  Strasbourg,  typog.  F«  Berger-LevrauU;  in-8S  2  p. 

335.  L.  Spach.  Le  Moine  Lamprecht  et  son  poème  d'AJcxandre 
le  Grand.  Strasbourg  ^  typog.  F«  Berger-LevrauU;  in.8»,  24  p. 

Lamprecht  est  un  moine  néerlandali  qni  a  vécn  au  XIII«  siècle 
et  qni  s*est  fait  le  biographe  d'Alexandre  le  Grand. 

M.  Spach,  en  érudlt  savant,  snit,  dans  son  analyse  dn  po6mc 
de  Lamprecht,  le  développement  dn  mythe  d'Alexandre  en 
Orient  et  en  Occident,  sans  négliger  les  traditions  persanes  et 
talmndiqnes,  et  il  fait  ressortir  avec  talent  le  fond  réellement 
historiqae  de  ce  po6me. 

336.  loBM.  Eulogo  Schneider  comme  poète  et  «écrivain.  Stras- 
bourg, typog.  F»  Berger-LevrauU;  in-8o,  25  p. 

Cette  sinistre  figure  de  notre  histoire  révolutionnaire  est  étu- 
diée sous  un  aspect  tout  nouveau.  Cet  homme  ambitieux ,  dévoré 
de  passions  ardentes,  et  dans  la  vie  duquel  la  religion,  la  poésie 
et  la  politique  ont  tour  i  tour  Joué  un  grand  rôle,  a  été  étudié 
par  M.  Spach  avec  un  rare  bonheur. 

Les  cinq  numéros  ci-dessus  sont  des  tirages  à  part  du  BulUtin 
de  la  Société  littéraire  de  Strcubourg. 

337.  b>Bu.  Hamlet.  Metz,  typog.  Rousseau- PaUez ;  in-8<>,   26  p. 
Tirage  à  part  de  la  Revue  de  VEêtf  janvier  et  février  1868. 
Conférence  tenue  à  Strasbourg,  i  l'Hôtel  de  ville,  eu  janvier  1867. 

338.  Cu.  Dubois.  Marguerite.   Nouvelle  strasbourgeoise  (1789). 

Strasbourg,  typog.  Christophe;  in-S»,  74  p. 
Tirage  i  part  do  l'Indicateur  du  Dcu-Bhin. 

339.  Idkm.  Un  vieux  conte.  Strasbourg,  typog.  Christophe;  pet. 
in-S",  60  p. 

Extrait  de  V Indicateur  du  Boi-Bhin. 

340.  Éd.  Schubé.  Histoire  du  Lied,  ou  la  Chanson  populaire  en 
Allemagne ,  avec  une  centaine  de  traductions  en  vers  et  sept 
mélodies.  Paris,  1868;  in-i8,  540  p.  —  3  fr. 

La  valeur  de  ce  volume  ne  consiste  pas  seulement  dans  la  par- 
tie historique  et  esthétique  de  l'œuvre.  M.  Scburé  est  également 
poëte,  et  comme  tel ,  il  était,  plus  qu'un  autre,  appelé  i  faire 
connaître  à  ses  compatriotes  les  beauté»  du  Lied  allemand. 
M.  Schuré  est  un  disciple  du  savant  professeur  de  -littératuro 


(  283  ) 

allemande,  M.  Â.  Qrfln,  dont  les  travaux  sont  très-estimes  et 
dont  les  conférences,  faites,  il  y  a  quelques  années,  A  l'Hôtel 
de  ville  de  Strasbourg,  ont  eu  le  plus  grand  succès. 

341.  ScnLEiNiNOER.  Nouvollo  antliologio ,  ou  Manuel  rie  la  llttë* 
rature  allemande,  contenant  près  de  500  morcoaux-modôles 
en  prose  et  en  vers,  avec  les  notices  biographiques  et  biblio- 
graphiques do  200  autours  allemands  anciens  et  modernes. 
Strasbourg,  Saloman,  éditeur;  typog.  Leroux;  in-i2,  715  p. 

342.  Fr.  Waltkr.  Recueil  de  poésies,  dédie  à  la  jeunesse  chré- 
tienne. 4«  édition.  Strasbourg ftypog,  V^ Derger-LevrauU;  in-i2f 
295  p.  —  1  fr.  60  c. 

343.  M°)e  CousTARD  DR  NsRROKKB.  Récréation  des  adolescents. 
Dialogues,  proverbes,  fables,  contes,  etc.  Paris,  1867;  Stras- 
bourg, Salomon;  typog.  Silbermann;  in-i2,  148  p.  —  8  fr. 

344.  J.  BoRHST.  La  Banqueroute;  comédie  en  deux  actes,  en 
vers.  Strasbourg,  typog,  Silbermann;  in -8»,  46  p. 

Théâtre  de  l'Avenir.  M.  Bornet  s'intitule  le  trouvère  du  XIX« 
siècle!! 

345.  Die  Frau  Veltcn.  Zweite  Kunkelstube.  (Poéaio.)  Strasbourg , 
typog.  V'  Berger-Levrault,  1867;  in-8^  13  p. 

346.  K.  Berdellâ.  Im  Hirtejerri  sin  verborjener  Schatz;  Kome- 
dio  in  1  Act ,  in  nidderelsûsser  Sprôch ,  nôch  ero  Verzûhlung  : 
«le  Trésor  de  Biaise  »,  von  Ëug.  Mûller.  Prisz:  25  c. Mulhouse f 
typog.  Rissler^ tSCl;  in- 12,  24  p. 

Bxtrait  du  Samstagsblatt. 

347.  Â.  Kbktzel.  Muscn  -  Knospen.  Strasbourg,  typog.  Silber- 
mann; in-12,  131  p. 

348.  K.  Staub.  Poctische  Versucho.  Mulhouse,  typog.  Rissler, 
1867;  iu-16,  12  p. 

3 19.  Dahlbn.  Dorlishcim  und  seine  Umgegend.  Gedichte.  Stras- 
bourg, typog'.  Silbermann,  1867;  in-8o,  35  p. 

Recueil  de  poésies.  —  Dorligheim.  —  Unaere  "Welnberge.  — 
Unsere  Wlesen  und  Weidg&nge.  —  Unscre  Waldnngen,  etc. 

350.  G.  SoMifBRvooBL.  Duc  Correspoudance  pendant  l'émigra- 
tion (1792-1797).  48  lettres  inédites  de  Louis-Joseph  de  Bour- 
bon, prince  de  Condé,  du  duc  de  Berry  et  du  duc  d'Ënghien. 

Parts,  Douniol,  1867;  in-S®,  54  p. 

Bxtrait  des  Étvde*  religietueê,  hittorignet  et  littiraire»^ 


(  284  ) 

Supplément  à  l'Hittoire  des  trois  derniers  princes  de  la  maison 
de  Condé,  par  M.  Crétineau-Joly. 

L'autenr  n'a  pas  publié  daus  son  entière  intégrité  la  corres- 
pondance du  duc  de  Berry. 

•  On  doit  un  grand  respect  à  ceux  qui  ne  sont  plus,  a-t-il  dit, 

•  feurtont  quand  il  s'agit  de  pénétrer,  sans  leur  aven  ,  dans  Plnti- 

•  mité  de  leurs  confidences.  ■  Mais  cette  réflexion  a  valu  au 
P.  Sommeryogel  une  réponse  assez  Juste  de  M.  de  Oerminy. 
(Voir  le  Correspondant  du  25  juillet  1867.)  t  Mais  lorsque,  excitant 

•  ma  curiosité,  on  me  permet  de  regarder  par  le  trou  de  la  ser- 

•  rnre,  je  ne  vois  pas  quelle  raison  de  ne  pas  m'onvrlr  la  porte 

•  toute  grande.! 

351.  Ravkrez.  Histoire  du  cardinal  François  de  Sourdis,  du  titre 
de  Saint-Praxôde ,  archevêque  de  Bordeaux,  primat  d'Aqui- 
taine, abbé  de  Maulëon  et  d'Oyrvaux.  Parité  1867;  in-8<*, 
XI-669  p. 

359.  BsBOMARv.  De  l'Influence  exercée  par  les  Slaves  sur  les 

Scandinaves  dans  l'antiquité.   Colmar,  typog,  Decker,  1867  ; 

in-8°,  18  p. 

Extrait  do  la  Revue  d* Alsace. 

353.  Comte  Paul  de  Lbussb.  Souvenirs  d'un  aspirant  de  marine. 
Paris,  Dentu,  1867  ;  Strasbourg,  typog.  Cfiristophe;  in-i8,  274  p., 
frontispice  dessiné  par  M.  B...  —  8  fr. 

Ces  souvenirs  ont  paru  en  feuilleton  dans  VImpartial  du  Rhin. 
c  On  y  trouve ,  a  dit  avec  beaucoup  d'à-propos  M.  Klenck ,  le  cri- 
tique de  l'Industriel  alsacien,  toute  la  fraîchefr  du  jeune  ftge , 
une  certaine  naïveté  d'imagination  et  parfois  même  la  gtminerie 
du  collégien  émancipé.  > 

Un  des  principaux  mérites  de  ce  petit  livre ,  c'est  d'être  écrit 
sans  prétention. 

354.  Ch.  de  Lohbagu.  Saint-Émilion ,  son  histoire,  ses  monu- 
ments, ses  vins;  avec  illustrations  de  Ch.  Lallemand.  Stras- 
bourg, typog.  Silbermann  ;  in-4o,  44  p. 

Beau  volume. 

355.  Dx  LoBBAcu  et  Cu.  Lallemand.  Les  Richesses  gastronomi- 
ques de  Franco.  Les  vins  de  Bordeaux,  i""»  partie  :  Crus  classés. 
Strasbourg,  typog.  Silbermann;  in-4o,  154  p. 

Splendlde  volume  illustré  de  57  gravures  sur  bois,  dont  an 
grand  nombre  tirées  sur  chine. 

356.  Ch.  Vogbl.  Du  Commerce  et  dos  progrès  de  la  puissance 


(  285  ) 

commerciale  de  l'Angleterre  et  de  la  France.  Tome  II.  Stras- 
bourg, typog.  F»  Berger- LevrauU;  gr.  in-8®,  678  p.  —  il  fr. 

Ouvrage  fait  an  point  de  vne  de  l'histoire ,  de  la  législation  et 
de  la  statistique,  d'après  les  sources  et  données  ofiBciclles,  avec 
une  introduction  comprenant  un  aperçu  de  l'histoire  générale  du 
commerce  jusqu'à  nos  Jours. 

357.  Oscar  Bbrgbk  •  Lbyrault.  Les  Timbres-poste.  Catalogtie 
méthodique  et  descriptif  de  tous  les  timbres-poste  connus, 
l^e  parties  Timbres-poste  proprement  dits.  Paris,  1867;  Stras- 
bourg,  typog.  V^  Berger- LevrauU;  in-i8,  XIII-147  p. 

358.  Dictionnaire  pour  la  correspondance  tëldgraphiquo  secrète , 
précède'  d'instructions  détaillées  et  suivi  de  la  convention 
télégraphique  internationale  conclue  le  17  mai  1865 ,  par  un 
secrétaire  de  légation.  Strasbourg,  typog,  F«  Berger- LevrauU; 
in-18,  XX-185  p.  —  7  fr.  50  c. 

359.  Du  Plessy  et  L.  Dssazars.  Traité  élémentaire  do  législation 
usuelle  (droit  public ,  administratif,  civil  et  criminel).  Stras- 
bourg, typog.  K®  Berger- LevrauU;  in-i8,  VIII-455  p. 

360.  Dr  Gourvol.  La  Réorganisation  de  Tarméo  et  les  défenses 
de  la  France,  par  M.  le  marquis  de  Gourvol.  Strasbourg,  typog. 
F«  Berger- LevrauU;  in- 8»,  VI-223  p. 

361.  Àlmanach  impérial  pour  1867.  169«  année.  Paris,  1867; 
Strasbourg,  typog.  K«  Berger- LevrauU  ;  gt.  in-8o,  XII -1231  p. 
et  44  p.  d'annonces.  —  il  fr. 

Bas-Rhin  et  Haut-Rhin ,  p.  674-676. 

36i.  Boschreibung  der  von  dem  Weberraeister  Wendelin  Bigot 
ans  Fort-Louis  orfundencn  und  selbstvorfertigten  kûustlichen 
Uhr,  nebst  cinigon  kurzen  NotizenausdessenLobon.  (Von  ihm 
selbst  erklûrt.)  BischwiUer,  typog.  Post;  in-8o,  4  p. 

363.  J.  B.  Baubt.  Guide  pratique  do  la  fabrication  de  la  biôre, 
d'après  les  procédés  les  plus  récents  et  du  code  des  contribu- 
tions indirectes  on  ce  qui  concerne  la  brasserie.  Strasbourg  , 
typog.  Le  Roux,  1867;  in-40,  136  p.,  16  pi. 

364.  F.  Kopp.  Propriétés  et  emploi  de  ia  nitroglycérine  dans  les 
carrières.  Strasbourg,  typog.  Silbermann;  in-8",  24  p. 

Extrait  du  Courrier  du  Bas- Rhin. 


(  286  ) 

365.  Auo.  UawiLLER.  Traite  théorique  et  pratique  ries  extraits 
do  comptes  avec  intérêts.  Chez  Cautcur,  à  Benfeld;  Stras- 
hourg,  typog.  Silbermann;  in-8o,  59  p. 

3U6.  Dr  Faudxl.  Rapport  gdndral  sur  la  situation  et  les  travaux 
de  la  Société  d'histoire  naturelle  du  Colmar,  depuis  sa  fonda- 
tion jusqu'à  la  fln  de  l'exercice  1866.  Colmar,  typog.  Decker, 
1867;  in-80,  p.  343-411. 

Extrait  du  Bulletin  de  la  Soeiité. 

367.  Statuts  do  l'Académie  des  sciences  de  Strasbourg.  Autog. 
Simon;  in-40  autographic,  «7  p. 

C'est  an  projet.  —  Article  1*'.  La  Société  dos  sciences  natnrcUos 
de  Strasbourg  prend  le  titre  d'Académie  des  sciences  de  Stras- 
bourg. —  Art.  2.  L'Académie  a  pour  but  les  progrés  et  la  diffusion 
des  sciences  mathématiques,  physiques  et  naturelles  dans  toutes 
leurs  branches  théoriques  et  appliquées.  Elle  y  concourt  par  ses 
travaux,  par  ses  publications,  par  des  prix  et  par  des  encourage- 
monts. 

Ce  projet  se  compose  de  89  articles. 

368.  Cu.  ScHÛTZENBBBOER.  Do  l'EspHt  do  ronseigncmont  de  la 
Faculté  de  médecine  de  Strasbourg  et  des  conditions  de  son 
développement  progressif ,  par  Ch.  Schûlzonberger,  professeur 
à  la  môme  Faculté.  Strasbourg ,  typog.  SUbermann;  in-8^  16  p. 

Discours  prononcé  A  la  séance  d'inangoration  des  nouveaux 
bâtiments  de  la  Faculté  do  médecine. 

369.  I.  Seblxomarh.  Bade  et  ses  eaux  thermales,  chlorurées,  so- 
diques  et  leurs  vertus  curatives.  Paris,  1867;  Strasbourg,  typog. 
Silbermann;  in-8o,  IV-137  p. 

370.  SÉDiLLOT.  De  l'Évidement  sous-périosté  des  os.  2»  édition 
avec  6  pi.  Strasbourg,  typog.  Silbermann;  IV-438  p.  —  14  fr. 

371.  loBif.   Notice   sur  les  titres  et  les    travaux  scientifiques 

du  docteur  Sédillot,  présentée  à  l'appui  de  sa  candidature  à 

l'Académie  des  sciences  (section  de  médecine  et  de  chirurgie). 

Strasbourg,  typog.  Silbermann;  in-40,  22  p. 

Docteur,  1829;  agrégé  de  la  Faculté  de  Paris,  1835;  professeur 
à  la  Faculté  de  Strasbourg,  1841;  chevalier,  1835;  officier,  1850; 
commandeur  de  la  Légion  d'honneur,  1863;  médecin  inspecteur 
de  l'armée,  directeur  de  l'école  do  santé  militaire,  1860;  lauréat 
do  l'Institut,  grand  prix  de  chirurgie,  1867. 

372.  Idem.  De  l'Oblation  des  malléoles  fracturées  dans  les  luxa- 
tions du  pied  compliquées  de  l'issue  des  os  de  la  jambe  au 


k 


(  287  ) 

travers  des  téguments.  Strasbourg ,  typog.  Stlbermann;  io-8<», 
12  p. 

Communication  à  l'Acadûmic  des  sciences. 

373.  J.  EiiRif ANN  (do  Mulhouse).  Trachéotomie.  Notice.  Strasbourçt 

typog.  Stlbermann;  gr.  in-8°,  16  p. 

Extrait  de  la  thèse  de  M.  le  doctear  Éd.  Bœckeli  De  la  Trachéo- 
tomie dans  le  croup ,  1867. 

374.  D'  Kleih.  Gliaiquo  chirurgicale  do  M.  le  professeur  Sddillot. 
Semestre  d'été'  1866.  Strasbourg,  typog.  Stlbermann;  32  p. 

375.  D*^  MoKOTER.  Une  Extraction  de  cataracte.  Strasbourg , 
typog.  SiWcrmann;  in-8°,  23  p. 

376.  CozK  et  Feltz.  Recherches  expérimentales  sur  la  présence 
des  infùsoires  ut  l'état  du  sang  dans  les  maladies  infectucuses. 
2«  mémoire.  Strasbourg,  typog.  Silbennann;  in-8<»,  16  p. 

377.  Cii.  SciiÛTZBirBERaER.  De  la  Confraternité  médicale.  Strcu- 

bourg,  typog.  Stlbermann;  in- 8°,  15  p. 

Discoars  prononcé  le  i  Juillet  1867  à  la  séance  annnelle  de  la 
Société  de. médecine  de  Strasbourg. 

378.  Dr  J.  EuRif AHM.   Ouranoplastic.    Note.   Strasbourg ,  typog. 

Silbertnann;  in-8o,  7  p. 

Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  médicale  du  Haut-Rhin.  Séance 
du  12  mai  1867. 

379.  II.  Reacmis  et  Bouchard.  Nouveaux  éléments  d'anatomie 
descriptive  et  d'embryologie.  404  ûg.  dans  le  texte ,  dessinées 
d'aprùs  nature.  Strasbourg,  typog.  Stlbermann;  gr.  in-8o,  XVI- 
1043  p. 

380.  G.  TouRDRs.  Remarques  suT*  la  vie  d'un  savant  allemand. 

Strasbourg,  typog.  Stlbermann;  in-8<»,  16  p. 

Siebold,  célèbre  accoucheur  allemand  à  Gœttinguo.  Dans  ses 
Lettrée  obêtétricalee ,  traduites  par  M.  Alph.  MorpalUi  un  de  nos 
compatriotes,  docteur  on  médecine  à  Paris ,  avec  une  introduc- 
tion et  des  notes  de  M.  le  professeur  StoltZi  l'autenr  s'occupe  de 
lui-même  et  de  l'art  auquel  il  s'est  voué. 

341.  Académie  de  Strasbourg.  Séance  annuelle  de  rentrée  den 

Facultés.  Strasbourg,  typog.  Huder,  1867  (1868);  in-8*',  98  p. 

La  reutrée  a  eu  lieu  le  18  novembre  1867.  On  trouve  annexé 

aux  divers  rapports  de  MM.  Icn  doyens  des  Facultés  do  Strasbourg 

celui  de  M.  Maurial,  professeur  de  philosophie  à  la  Faculté  dcK 

lettres,  rédigé  au  nom  du  Jury  institué  pour  décerner  le  prix  quin- 


(  288  ) 

qnennal  de  3,000  fr.,  fonda  par  feu  M.  Lamey,  pour  une  question 
ouéCart,  ou  de  UHirature,  ou  de  perfectionnement  eocial.  24  ma- 
nuscrits ont  été  déposés,  dont  6  en  langue  allemande.  Le  prix  a 
été  décorné  à  M.  Adolphe  Honriez,  secrétaire  adjoint  de  la  ré- 
gence de  Magdebonrg,  pour  son  mémoire  intitulé  :  Théorie  hypo- 
thétique de  l'art. 

382.  Ch.  Dollfds.  Do  la  Nature  humaine.  Parité  Germer-BaiUière; 
in -80.  —  5  fr. 

Importante  étude  philosophique.  Les  questions  que  soulève 
M.  DolIfQs  dans  cet  ouvrage  sont  dignes  de  fixer  l'attention  des 
hommes  qui  pensent. 

Voici  les  principaux  chapitres  du  volume  :  Misère  et  contra- 
diction de  la  condition  humaine.  —  L'Idéal  humain.  —  L'Ame , 
le  Corps.  —  Dieu  dans  la  nature,  dans  l'homme ,  dans  la  raison , 
dans  la  conscience,  dans  le  cœur.  —  Variétés  religieuses,  le 
Christ  et  l'humanité.  —  La  Liberté  et  la  démocratie.  —  De  l'Édu- 
cation. —  Des  Destinées  et  des  langues. 

On  trouve,  en  outre,  à  la  fin  du  volume,  sous  le  titre:  «Ré- 
flexions diverses  t ,  tonte  une  série  de  pensées  très-ingénieuses  : 

•  Qui  aime  ne  demande  plus  si  la  vie  a  un  but. 

«  Alceste  le  misanthrope  aime  l'homme ,  et  c'est  pour  cela  qu'il 
déteste  les  hommes. 

t  Demander  conseil  au  prochain ,  c'eut  lui  demander  d'être  de 
notre  avis. 

c  Le  vin  et  l'éloge  se  ressemblent.  Un  peu  d'éloge  encourage 
et  fortifie ,  beaucoup  d'éloge  enivre.  Prenons  garde  à  l'ivrognerie. 

•  La  femme  est  parfaite ,  les  femmes  ne  le  sont  pas.  • 

383.  Éd.  Goodel.  So'nèque  le   philosophe,  écrivain   moraliste. 
Strcubourg,  typog,  V»  Berger -LevrauU;  in-s®,  88  p. 

Extrait  du  Bulletin  littéraire  de  Strasbourg. 

384.  J.  J.  L.  et  R.  D.  Morale  indépendante  et  morale  chrétienne. 
Mulhouse,  typog.  Bader,  1867;  in-s»,  8  p. 

385.  Hors  de  l'abime.  Histoire  de  la  vie  d'une  femme;  traduit  de 
l'anglais.  Paris,  1867;  Strasbourg,  typog.  V^  Berger •  LevrauU -, 
in-8<>  anglais,  371  p. 

386.  J.  G.  Baum.  Le  Sommaire  de  Guillaume  Farel,  réimprimé 
d'après  l'édition  de  l'an  1534  et  précédé  d'une  introduction. 
Genève,  typog.  Fick,  1867  ;  in-l2,  XV-ieo  p. 

387.  Bibelgesellschaft  zu  Strassburg.  50ster  Jahresbericht.  Stras- 
bourg, typog.  V«  Berger- LevrauU i  in-8«,  71  p. 


^ 


(  289  ) 

388.  Fr.  Bernard.  Oberlin,  pasteur  du  Bnn-de-la-Roche.  Paris, 
1867;  in-18,  220  p. 

389.  Éd.  Verky.  Sermons  précédés  d'une  notice  biographique  et 
suivis  de  quelques  fragments  d'articles  et  de  discours.  Paris, 
1867;  in-80,  394  p. 

390.  H.  C.  Dieu  avec  nous.  Simples  notes  sur  Tévangile  selon 
saint  Matthieu.  Paris,  1867;  Strasbourg,  typog.  V*  Berger- 
LevrauU;  gr.  in-8«,  VI-485  p. 

391.  L.  Lebloib.  Servitude  ou  liberté.  Discours.  Strasbourg, 
typog,  Silbermann;  in-8o,  24  p. 

392.  G.  Unoerbr.  Sermon  pour  l'ouverture  solennelle  de  la  ses- 
sion du  Consistoire  supérieur  de  l'Église  de  la  Confession 
d'Augsbourg,  prononcé  le  24  octobre  1867  à  Strasbourg.  Stras- 
bourg, typog.  Silbennann;  in-8o,  16  p. 

893.  R.  Rbuss.  'La  Destruction  du  protestantisme  en  Bohême. 
Épisode  de  la  guerre  de  Trente  ans.  Strasbourg,  typog.  Silber- 
mann, 1867;  in-80,  67  p. 

Extrait  de  la  Revue  de  théologie. 

394.  Abbé  X.  Les  Missions  des  religieuses  de  Marie-Réparatrice 
au  Maduré  (Indes  -  Orientales).  Strasbourg,  typog.  Le  Roux 
in-80,  30  p. 

Extrait  de  la  Revue  eaiJu>lique  d*Alsace. 

395.  J.  W.  Bauh.  Schrift  und  Geist.  Eine  Rede  bci  der  50sten  Ju- 
belfeior  der  strassburger  Bibelgesellschafl.  Strasbourg,  typog, 
K«  Berger- LevrauU;  in-S»,  12  p. 

396.  Die  Diener  des  Worts.  Strasbourg,  typog.  V«  Berger-Le- 
vrault,  1867;  in-8o,  28  p. 

Histoire  de  la  Réforme  à  Strasbourg  en  1521. 

397.  Gerold.  De  Justificatione  per  fidem  quid  M.  Lutherus  sense- 
rit  demonstratur.  Argentoraii,  1867,  typog.  Silbermann;  24  p. 

Thèse  pour  la  licence  en  théologie. 

398.  Stbbo.  J.  Johannis  Scoti  Erigense  de  verbo  divino  incarnato, 
redemptore  sententia  seu  christologia.  Argentorati,  typog. 
Silbermann,  1867;  in-8*>,  34  p. 

Thèse  pour  obtenir  le  grade  de  licencié  en  théologie. 


(  290  ) 

399.  J.   Steko.  Le   Messie   d'après   les  prophôtes.    Strasbourg, 
TreuUelet  WûrU,  1867;  typog.  G.  Silbermann;  in-8»,  114  p. 
Thèse  pour  obtenir  lo  grade  de  licencié  en  théologie. 

•100.  Saint  Paul.  La  Rddomption  dans  saint  PauL  Strasbourg , 
typog.  Silbermann,  1867;  in-8°,  62  p. 

401.  Maclbb.  Études  sur  Ulrich  de  Hutten  dans  ses  rapports  avec 
la  Reforme.  Strasbourg  t  typog.  Silbermann;  in-8^  Ô4  p. 

402.  G.  ScHMiDT.  Essai  sur  lo  rôle  du  Saint-Esprit  dans  l'ëcono- 
mie  du  salut.  Strasbourg,  typog,  Silbermann;  in-8°,  47  p. 

403.  Gh.  Ybbkes.  Étude  sur  la  sainteté.  Strasbourg,  typog.  Sil- 
bermann; in-8°,  62  p. 

404.  N.  Weiss.  Du  Plcssis-Momay  comme  théologien  et  comme 
caractère  politique.  Strcubourg,  typog  Silbermann;  64  p. 

405.  S.  Berorr.  F.  G.  Baur.  Los  Origines  de  l'école  de  Tubingue 
et  SOS  principes  (1826-1844).  Strasbourg,  typog.  r«  Berger-Le- 
vrault;  in -8°,  77  p. 

406.  Pn.  HicKBL.  Essai  sur  les  rapports  de  l'Église  morave  avec 
l'ancienne  Église  des  frères  bohèmes.  Strasbourg,  typog.  Sil- 
bermann; in-8°,  35  p. 

407.  G.  P.  ScHuiDT.  Étude  dogmatique  sur  la  résurrection  de 
Jésus-Ghrist  et  sur  son  rôle  dans  l'économie  du  salut.  Stras- 
bourg, typog.  Silbcnnann  ;  in-8»,  86  p. 

408.  A.  ScHALLEB.  Essai  sur  le  néo-catholicisme  allemand.  Stras- 
bourg, typog.  Silbermann;  in-S»,  62  p. 

409.  Davaivb.  Étude  dogmatique  sur  la  l'c  upîtro  de  saint  Pierre. 

Strasbourg,  typog.  Silbermann;  in-s^,  54  p. 

Les  n*'  400  à  409  sont  des  thèses  poar  obtenir  le  gr&de  de  bache- 
lier en  théologie. 

410.  Ed.  Heuss.  Rapport  sur  lo  120  concours  triennal  de  la  fon- 
dation Schmutz,  lu  on  séance  publique  le  4  juillet  1867.  Stras- 
bourg, typog.  Silbermann;  in-8o,  32  p. 

La  question  proposée  était  la  snivanto  :  1  Exposer  d'une  ma- 
nière critique  et  ralsonnéo  l'histoire  des  discussions  qui  ont  eu 
lieu  sur  Tévangile  selon  saint  Jean  depuis  la  publication  du  pre- 
mier ouvrage  marquant  qui  ouvrit  autrefois  la  controverse,  les 
ProhabiUa  de  Bretschneider,  1820.» 

Le  1"  prix  est  échu  à  M.  Gangloff .  de  Lohr,  étudiant  en  théo- 


(  291  ) 

logie;  le  l"  accessit  A  M.  Kauflfinann,  de  Selts,  bachelier  ou 
théologie  ;  le  2«  à  M.  S.  Berger,  candidat  en  théologie. 

La  fondation  Schmntz  eni  administrée  par  le  séminaire  de  la 
Confession  d'Angsbonrg. 

411.  F.  LicBTENBSBOER.  SoTmous.  StrosbouTg ,  Treuttel  et  Wûrtz, 

1867  ;  in-18,  276  p.  —  3  fr.  60  C. 

Recueil  de  douze  sermons  ;  le  dernier  est  intitulé  :  la  Génération 
présente.  C'est  un  discours  politico-religieux.  L'orateur  voit  pour 
la  société  trois  périls  :  le  premier,  «  sérieux  et  imminent,  dans  le 
prodigieux  accroissement  de  nos  ressources  matérielles  >  ;  le  se- 
cond, •  non  moins  grave,  dans  notre  culture  intellectuelle,  trop 
raffinée*;  le  troisième  pi^ril,  plus  redoutable  encore,  «c'est 
l'affaibliRsement  du  sens  moral  au  sein  do  notre  génération  •. 
Tontefois  l'orateur  a  la  confiance ,  «  appelez-la  naïve  ou  présomp- 
tueuse >,  que  Dieu  ne  nous  a  pas  encore  abandonnés.  Le  remède 
pour  guérir  les  plaies  de  l'époque  actuelle,  c'est  l'union  de  l'É- 
vaugile  et  do  la  liberté.  •  Rien  que  l'Évangile.  Arrière  les  com- 
mentaires, arrière  les  formules  et  les  traditions. . .  Kn  matière 
religieuse,  nous  l'avons  assez  démontré,  l'autorité  est  impuis- 
sante à  rien  fonder  de  vraiment  durable..  * 

412.  Ad.  Schiffer.  Do  la  Bontd  morale,  oii  Esquisse  d'une  apo- 
logie du  christianisme ,  prticddde  d'une  lettre  de  M.  Éd.  Labou- 
laye.  Paris,  Grassart,  1868;  in-18,  XII-320  p.  —  S  fr.  60  c. 

Avant-propos  de  l'auteur.  —  1"  partie:  Le  But.  —  8«  partie  : 
Les  Moyens.  —  3«  partie  :  Notes  et  éclaircissements. 

Livre  bien  pensé.  On  y  trouve  cependant  un  peu  trop  de  reli- 
giosité. C'est  un  livre  de  pasteur,  ce  n'est  pas  l'œuvre  d'un  philo- 
sophe. La  question  par  excellence,  c'e^t  la  Justice;  la  bonté,  la 
charité,  etc.,  ne  sont  que  des  dérivatifs  de  la  Justice  ,  qui  est  l'es- 
sence même  de  l'humanité  ;  c'est  en  elle,  a  dit  Proudhon  ,  que  le 
vrai ,  l'utile,  le  beau  trouvent  leur  garantie  et  leur  identité.  Sa- 
luons la  Justice  comme  la  raison  première  et  dernière  de  l'Uni- 
vers. M.  8ch«>ffer,  en  écrivant:  «La  Justice  dit:  Tu  ne  feras 
point  de  mal  > ,  confond  la  Justice  avec  la  loi. 

413.  A.  DE  MoLTZHEiM.  Ësquisso  historique  de  l'artillorie  fran- 
çaise, depuis  le  moyen  âge  jusqu'à  nos  jours;  avec  un  atlas 
de  64  pi.  dessindes  par  A.  do  Moltzheim,  capitaine  en  i^""  au 
train  d'artillerie.  Stratbourg,  typog.  cl  lUhog.  Siihon,  1868; 
in-fol.,  61  p. 

Le  volume-album  do  M.  de  Moltzheim  est  divisé  en  huit  cha- 
pitres :  I.  L'artillerie  avant  l'invention  de  la  poudre.  II.  Do 
Philippe  de  Valois  à  Louis  XI  (1328-1461).  m.  De  Louis  XI  à 


(  292  ) 

Henri  II  (1461-1547).  lY.  De  Henri  II  A  Louis  XIV  (1547-1643). 
V.  De  Lonis  XIV  au  Bystémc  Valliére  (1643-1732).  VI.  Du  système 
Valliére  an  système  Gribeanval  (1732-1765).  VII.  Du  système 
Gribeanval  au  système  actuel  (1765-1829).  VIII.  Du  système  ac- 
tuel (1829-1860).  On  trouve  A  la  suite  de  ces  chapitres  un  appen- 
dice qui  a  trait  A  Torigine  des  grades  militaires,  auï grands- 
oflBciers  de  la  Couronne ,  aux  oflBoiers  généraux  ,  aux  officiers 
supérieurs  et  subalternes,  aux  sous-officiers,  aux  épanlettes,  aux 
marques  distinctives  des  sous-officiers  et  soldats,  aux  principaux 
ordres  militaire»  et ,  enfin ,  aux  drapeaux  et  étendards.  L'ouvrage 
est  terminé  par  des  tableaux  de  la  composition  des  troupes  de 
l'artillerie  depuis  leur  organisation  militaire  sous  Louis  XIV 
Jusqu'A  nos  jours. 

Cette  esquisse  liistorique,  ainsi  que  les  planches,  sortent  des 
ateliers  de  M.  Simon ,  A  Strasbourg.  C'est  dire  que  l'exécution 
typographique  de  oet  ouvrage  est  très-soignée. 

414.  Dr  C.  VON  LûTzow.  Die  Moistorwerke  der  KircheDbaukunst. 
Eîne  Darstcllung  der  Geschichte  des  cbristlicheo  Kirchen- 
baues  durch  ihre  hauptsûcblichsten  Donknialer.  MitHoizschnit- 
ten  und  26  Àbbildungen  in  Tondruck.  Leipzig,  1867;  gr.  in-S», 
421  p.  —  2  Th. 

Der  MQnster  von  Strassburg,  p.  219-237. 

415.  A.  GuRLiHG.  Geschichte  der  Malerei,  ister  Theil,  bis  zur 
fiiùthe  der  Kûnste  im  I6ten  Jahrhundert.  Hit  127  Holzschnit- 
ten.  Leipzig,  1866;  XII-452  p. 

Cet  ouvrage  a  deux  volumes;  4e  premier  va  Jusqu'au  milieu  du 
•XVI«  siècle. 

Page  210  :  Horttu  delieiarum.  —  Page  224  :  Vitraux  de  la  cathé- 
drale de  Strasbourg.  —  Page  277  :  Colmar,  Martin  Schœn. 

Le  second,  publié  en  1866,  contient  65  bols,  334  p. 

416.  H.  G.  HoTHo.  Geschichte  der  christlichen  Malcrei  in  ilirem 
Entwicklungsgang.  Stuttgart,  1867;  ir®  livraison,  VIII-238  p. 

Page  165  :  Horfus  delieiarum.  —  Page  186  :  Quelques  lignes  sur 
la  peinture  A  Strasbourg.  On  constate  qu'elle  a  été  pauvre  A 
toutes  les  époques. 

417.  Hbrmanm  Wbiss.  Kostùmkunde.  Handbuch  der  Geschichte 
der  Tracht  und  des  Gerûthes,  vom  I4ten  Jahrhundert  bis  aui 
die  Gegenwart.  Mit  niustrationen.  Stuttgart,  1866-1867;  l^  et 
2«  li\Taisons. 

Costumes  strasbourgeois ,  p.  205-213. 

418.  PoooK.  Les  Contes  de  Pogge,  Florentin.  Avec  une  intro- 


^ 


(  293  ) 

duclioQ  ot  des  notes,  par  P.  Ristelhueber.  Paris,  1867,  librai- 
rie Lemerre;  in- 16,  XXXII- 160  p.  —  5  fr. 

édition  tirée  à  200  exemplaires,  sur  papier  vergé,  et  12  sur 
papier  de  Chine. 

L'édition  latine  de  No61,  Paris,  1798,  contient  272  contes  et 
facéties;  celle-ci  n'en  a  que  112.  Les  curieux  attendent  encore 
une  édition  bien  complète  des  Contes  de  Pogge. 

419.  Gbandioieb.  Œuvres  historiques  inédites.  Colmar,  typog. 

Decker;  tomes  V  ot  VI,  in-8°,  III- 583  p. 

Ces  deux  volumes  contiennent  la  fin  de  l'histoire  des  princes- 
évêques  de  Strasbourg  et  les  autres  œuvres  inédites  laissées  par 
l'historiographe  d'Alsace.  Ainsi  se  trouvera  accompli ,  a  dit 
M.  Krœber  dans  la  Revue  de  l'École  des  chartes,  au  bout  de  quatre- 
vingts  ans,  grâce  au  dévouement  de  M.  Liblin,  le  vœu  exprimé  , 
lors  de  la  mort  de  Grandidier,  par  un  grand  nombre  de  savants 
français ,  tels  que  Moreau ,  dom  Grappin ,  J.  J.  Oberlin ,  de  Tflrck- 
heim,  le  baron  de  Zurlauben,  Melchior  Bangon ,  etc. 

420.  S.  MiGHBBBT.  Enquôte  agricole.  2«  circonscription.  Orne, 
Mayenne,  Sarthe  et  Maine-et-Loire.  Paris,  imprimerie  impé- 
riale, 1867,  in-40,  706  p. 

M.  Migneret,  conseiller  d'Etat,  ancien  préfet  du  Bas-Rhin ,  a 
présidé  l'enquête  dans  la  2*  circonscription.  Dans  son  rapport 
d'ensemble,  Questions  génércUes,  §  Lois  réglementaires  des  par- 
tages et  de  la  transmission  de  propriété ,  M.  Migneret  dit  que  : 
«sans modifier  notre  loi  de  succession  et  à  l'aide  de  quelques  chan- 
gements de  détails,  de  quelques  applications  de  principes,  mis 
en  oubli  plutôt  qu'effacés  de  notre  législation ,  on  pourrait* com- 
battre ce  que  le  morcellement  a  d'excessif  et  de  menaçant  pour 
l'agriculture.  Cette  observation  trouve ,  dit-il ,  une  confirmation 
sérieuse  dans  un  fait  qui  s'est  produit,  à  une  époque  déjà  reculée 
dans  une  contrée  de  la  Lorraine  soumise  à  l'influence  d'un 
homme  intelligent  et  éclairé. 

«Le  comté  de  Neuwiller,  appartenant,  en  1770,  à  M.  de  la  Galai- 
sière ,  intendant  de  Lorraine ,  comprenait  les  communes  de 
Rohrwiller  et  de  NeuwiUer  sous  le  nom  de  Chaimnent.  Ce  magis- 
trat, frappé  des  inconvénients  du  morcellement  toujours  crois- 
sant des  propriétés  ,  obtint  des  habitants  le  <^onsentement  A  un 
partage  nouveau  et  proportionnel  au  droit  de  chacun,  à  la  recti- 
fication des  chemins  dont  il  fournit  lui-même  le  sol ,  et  à  des 
restrictions  quant  au  droit  de  divisibilité  et  de  culture  des  héri- 
tages. • 

M.  Migneret  reproduit  textuellement  un  acte  authentique  du 
15  décembre  1771 ,  rédigé  pour  la  commune  de  Neuwiller  et  qui 


(  294  ) 

fait  connaître  très*exaotemeni  l'état  antérfcnr  ot  nouvean  de  ce 
village. 

M.  do  la  OalaiHièro  était  intendant  d'Alvace.  «  Créatare  de 
M.  de  C'hoiReuI ,  il  est,  dit  un  pamphlet  de  l'époqne  [rEgpion 
dévcUiêé,  1785)>  fait  par  an  mattre  des  requêtes  d'une  inffisance  à 
crosser.  Qaelle  peine  un  ôtro  de  cette  trempe  se  donnerolt-il 
pour  connoîtro  l'Alsace  ?  • 

421.  WESTSBMATKB.JacobusBaldus. Sein  LeboDund seine  Werke. 
Eino  literar  -  historische  Skizze.  Mùnchen,  1868.  Strasbourg, 
Fréd.  Bull,  successeur  de  C.  F.  Schmidt;  in-8«,  VIII  -  320  p.  — 
5  fr.  25  c. 

LepôreBalde,  jésuite,  est  né,  en  1603,  à  Ensisheim  ;  il  est 
mort  4  Neubourg  (Bayiôre)  sur  le  Danube  en  1668.  Quoique  né  A 
Knslsheim  ,  il  peut  être  regardé  comme  Belfortalui  dit  l'abbé 
Descharriéresdans  son  Histoire  de£ei/orf  (Mansc),  pour  avoir  été 
élevé  dans  cette  ville,  où  il  était  venu  apprendre  le  bourguignon 
(français  du  pays).  On  conservait  à  Belfort ,  avant  la  Révolution, 
quelques  pièces  inédites  de  poésie  latine,  adressées  à  ses  anciens 
hôtes  et  aux  bourgeois  de  Belfort  (ad  Belfortenêêê)^  elles  ont  dis- 
paru depuis. 

Balde  a  été  prédicateur  de  l'électeur  de  Bavière  et  a  été  appelé 
l'Horace  des  Allemands.  Herder  a  fait  le  plus  grand  éloge  de  ses 
talents.  Le  comte  d' A  vaux ,  l'un  des  négociateurs  de  la  paix  de 
Westphalie,  lui  a  témoigné  une  amitié  toute  particulière,  ainsi 
que  le  constatent  les  lettres  qu'il  écrivit  A  Voiture  et  qui  ont  été 
publiées  A  Paris  en  1858  par  M.  Amédée  Roux. 

On  trouve  des  renseignements  sur  Balde  dans  VHistoire  de  la 
vilU  d^Eruisheim,  de  M.  Merklon.  Colmar,  1840;  2  vol.  in-S». 

422.  D'AvxzAc.  Voyage  d'exploration  ot  de  découverte  à  travers 
quelques  épitres  dëdicatoires ,  préfaces ,  opuscules ,  on  prose 
et  en  vers,  du  commencement  du  XVI«  siècle.  Notes,  causeries 
et  digressions  bibliographiques  et  autres.  Paris,  1867;  in-8o. 

Cet  ouvrage  a  trait  aux  ouvrages  de  Martin  HylacoroyluH 
Waltzenmflller  et  de  ses  collaborateurs.  Voir  les  passages  qui 
ont  trait  aux  éditions  de  cet  auteur  conservées  A  la  bibliothèque 
de  la  village  Strasbourg  ,  et  les  notes  flatteuses  de  M.  d'Avezac 
sur  M.  Sanm,  bibliothécaire. 


(  295  ) 


Périodiques. 

Rbyux  d'âlsack.  Décembre  1867  : 

Gbakdioibr.  Schlostadt.  —  Arth.  Bbhoit.  La  Tombe  du  ba* 
ron  de  Lutzow  à  Vintersbourg.  Le  Chant  des  hussards  de  la 
mort.  —  H.  Bardt.  Belfort  sous  le  régime  de  la  Terreur.  — 
Auo.  Kr<kbkr.  Notes  tirées  de  lUistoire  d'Alsace  do  Joseph- 
Sibylle  de  Cheverry.  —  Fk^d.  Kurtz.  Questions  alsaciennes, 
à  propos  de  l'histoire  do  J.  César,  par  M.  l'abbé  Ch.  Martin.  — 
Réimpression  des  principaux  mémoires  disséminés  dans  les 
bulletins  épuisés  de  la  Société  industrielle  de  Mulhouse.  — 
Troisième  séance  annuelle  de  la  Société  des  bibliothèques 
communales  du  Haut-Rhin.  —  Statuts  do  la  Société  des  eaux 
minérales  de  Wattwiiler.  —  Essai  sur  l'hydrologie  du  bassin 
de  rill,  par  Ch.  Qrad.  —  Annales  de  l'Association  philomatique 
vogéso-rhénane ,  faisant  suite  à  la  Flore  d^ Alsace  de  F.  Kirsch- 
leger.  —  Tablb  dss  matières. 

Janvier  1868.  19«  année.  s«  série,  tome  IV  : 

F.  Blanc.  Progrès  sociaux  des  classes  agricoles  en  France , 
depuis  l'établissement  de  la  féodalité ,  à  la  fin  du  IX«  siècle , 
jusqu'au  XII»  siècle,  époque  de  la  révolution  communale.  — 
Grahdidxbb.  Sclilestadt.  (Fin.)  —  J.  F.  Flaxland.  Un  mot  à 
propos  de  la  Société  dos  arrosants  de  Kogenheim.  —  Max.  de 
RiHG.  Champ  de  bataille  de  J.  César  contre  Ariovistc.  — 
A.  SciiAPPER.  Contes,  par  A.  Schndegans.  —  F.  Kirschleger  à 
F.  Kurtz.  (A  propos  du  Temporel  ut  du  Spirituel.) 
Février  : 

F.  G.  BsKOMANN.  La  Priamèle  dans  les  différentes  littéra- 
tures. —  H.  Bardy.  Belfort  sous  le  régime  de  la  Terreur. 
(Suite.)  —  Auo.  Krœber.  Motifs  de  l'annexion  d'une  partie  du 
Ban-de-là-Roche  au  département  des  Vosges.  —  L.  Hobst.  De 
la  Bonté  morale,  ou  Esquisse  d'une  apologie  du  christianisme  y 
par  Ad.  SchaBffor.  —  Fréd.  Kurtz.  Alsatia,  2«  partie  du  volume 
pour  1862  à  1867,  par  Aug.  Stœber.  —  Monumctits  de  Thistoire 
de  rancien  évéchc  de  Bdle,  recueillis  et  publiés  par  ordre  du 
Conseil  executif  de  la  république  de  Berne ,  par  MM.  Trouillat 
(H  Vautrcv. 


(  296  ) 

Mars  : 

P.  HuoT.  Les  Prisonniers  d'Orléans  (1792-1795).  —  Gkaitdi- 
DiER.  Soultz.  —  BEBoifAHN.  La  Priamèle.  (Fin.)  —  H.  Bardt. 
Belfort.  (Fin.)  —  Arth.  Bekoit.  Un  Épisode  du  blocus  de  Phals- 
bourg  en  1815.  —  F.  Kurtz.  Recherches  sur  les  anciennes 
manufactures  de  porcelaine  et  de  faïence  (Alsace  et  Lorraine), 
par  A.  Tainturier. 
Avril  : 

Saboûeik  DR  Nantoh.  Jean-Louis  d'Erlach,  gouverneur  de 
firisach.  —  P.  Hdot.  Les  Prisonniers  d'Orléans.  (Suite.)  — 
F.  Blarc.  L'Église  et  le  prieuré  de  Notre-Damo-des-Trois-Êpis. 
Origines  et  fondation.  —  Stanislas  Jehak.  De  l'Impôt  sur  la 
production  étrangère  au  point  de  vue  du  droit  moderne  et  du 
progrès.  —  J.  Dibtrich.  Le  Roi  Louis  de  Bavière. 
Mai  : 

H.  ScRifiDT.  Étude  sur  Wieland.  —  Sabourim  de  Nahtok. 
Jean-Louis  d'Erlach,  gouverneur  de  Brisach.  —  Stanislas 
Jehan.  De  l'Impôt  sur  la  production  étrangère.  —  P.  Huot.  Les 
Prisonniers  d'Orléans.  —  Ch.  Grad.  Comité  alsacien  pour  l'ex- 
ploration du  pôle  Nord.  —  L.  Spach.  Le  Cardinal  Richelieu  y 
conférence  par  F.  Trauttwein  de  Belle.  . 

Juin  : 
P.  Huot.  Les  Prisonniers  d'Orléans.  (Fin.)  —  Stanislas  Jehan. 
De  l'Impôt  sur  la  production  étrangère.  (Fin.)  —  De  Rokchaud. 
Charles  Weiss,  conservateur  de  la  bibliothèque  de  Besançon. 

Revue  catholique  d'Alsace.  Décembre  1867  : 

Dubois.  La  Décadence.  Étude  de  critique  morale  et  litté- 
raire. —  Dblcasso.  Les  Finances  françaises.  (5«  art.)  —  Chro- 
nique. —  Enquête  archéologique  au  sujet  de  l'ancienne  Église. 
—  Écolo  du  Temple -Neuf.  —  Les  Convertis  depuis  la  Reforme, 
Janvier  1868  : 
BouLAY.  Goethe  et  la  science  do  la  nature.  —  Delcasso.  Les 
Finances  françaises  sous  Cancienne  monarchie.  (6«  art.)  — 
Chronique. 

Février  : 
L.  Dacheux.  Décadence  morale  de  Strasbourg  à  la  fin  du 
XV«  siècle.  —  N.  Véritable  orthographe  du  nom  de  la  Pucelle 


(  297  ) 

d'Orléans.  —  Boulât.  Gœthe.  (2* art.)  —  Delcasbo.  Les  Financex 
françaûtes.  (T**  art.)  —  Straub.  Peintures  murales  h  RoufTach. 

—    BiBLIOGRAPHIB    Ut  ClIRONIQUE. 

Mars  : 
Cn.  Grad.  Les  Habitations  ouvrières  en  Alsace.  —  N.  Le 
Thc&tro  à  Home.  —  J.  B.  Mbbl.  La  Géologie  et  la  Gonôse,  à 
propos  de  la  Revue  des  Deux  Mondes.  —  C.  Martin.  Lettre  à 
M.  le  directeur  de  la  Revue  d'Alsace*.  (À.  propos  des  questions 
alsaciennes  relatives  à  l'histoire  de  Jules  César.) 
Avril  : 
BouRQUARD.  Controverses  philosophiques  du  temps  présent. 

—  Cu.  Durcis.  Revue  littéraire  de  l'année  1867.  —  Boulay. 
Gœthe  et  la  science  do  la  nature.  (3«  art.)  —  Ch.  Grad.  Les 
Habitutions  ouvrières  cn  Alsace.  (Fin.)  —  Chronique. 

Mai  : 
Dblcasso.  Cours  de  droit  civil  français  j  d'après  l'ouvrage 
do  ZacharitHe,  i)ar  MM.  Aubry  et  Rau.  —  Bourquard.  Contro- 
verses philosophiques  du  temps  présent.  (Fin.)  —  Boulay. 
Gœthe  et  la  science  de  la  nature.  (4«  art.)  —  Marbach.  Chro- 
nique religieuse.  Question  des  écoles  dans  1«?  grand-duché  de 
Bade.  Chronique  jl' Alsace.  Tomo  VI  des  Convertis  depuis  la 
Réforme.  M.  François  Le  Roux. 

Juin  : 
SiMONis.  Lettres  à  M.  J.  Simon  sur  l'instruction  primaire.  — 
Jo8.  GuERBBR.  Suintc  Cécile.  Poëme  tragique  par  M.  le  comte 
A.  de  Légier.  —  Marbach.  Chronique  rehgieuse.  (Question  des 
écoles,  principalement  en  Allemagne.)  —  Wintbreb.  Origène, 
par  M.  l'abbé  FreppeL  —  Chronique. 

Bulletin  de  la  Société  pour  la  conservation  des  monuments 
historiques  d'Alsace.  2^  série,  tome  V,  8«  livraison  : 

Procès-verbaux  des  séances  du  14  janvier  au  28  décembre 
1867.  —  SiFPEB.  Mémoire  sur  un  cimetière  chrétien  de  l'époque 
mérovingienne,  découvert  à  Morschwiller,  au  canton  dit  Bûhn. 

—  A.  Straub.  Tapisseries  de  Neuwiller.  —  L.  Spach.  Rapport 


1.  Cette  lettre,  dit  M.  P.  M.,  a  été  adressée  à  la  Revue  d'Alsace,  qui 
en  a  refusé  l'insertion. 


(  298  ) 

sur  quelques  ouvrages  et  revues  reçus  en  échange  du  Bulletin, 
par  M.  L.  Spach.  —  Siffek.  Mémoire  supplémentaire  sur  le 
cimetière  gallo-romain  do  RoichslioGTen ,  présenté  à  l'occasion 
de  nouvelles  découvertes.  —  V.  Gdbrbbr.  La  Basilique  de  Saint- 
Clément  à  Rome  et  les  récentes  découvertes  qu'on  y  a  faites. 
—  L.  Spach.  Extrait  des  ouvrages  donnés  à  la  Société.  —  Siffbh. 
Notice  sur  un  ancien  cimetière  et  particulièrement  sur  un  mo- 
nument épigraphique  d'origine  romaine,  découverts  l'un  et 
l'autre  au  pied  du  Reubberg  vis-à-vis  de  l'ancienne  commau- 
derie  teutonique  de  Dahn.  —  X.  Mossmann.  La  Guerre  des  Six 
deniers  à  Mulhouse.  —  V.  Gukrbes.  La  Burg  impériale  de  Ha- 
guenau  et  sa  basilique.  —  La  table  générale  des  matières  et 
les  titres  du  5«  volume. 

Zeitscurift  fur  die  Gkschichtb  des  Oberrheins.  81*  volume. 

1"  livraison.  1867: 

More.  Organisation  der  Stiftskirchen  vom  I2ten  bis  I6ten 
Jahrhundert.  —  Idem.  Goidgeschûfte  vom  ]2ten  bis  iTten 
Jahrhundert.  —  Dambacher.  Urkundenarchiv  des  Klosters  Be- 
bonhausen.  (Fortsetzung.)  —  Idem.  Urkunden  zur  Geschichte 
der  Grafen  von  Freiburg.  (Fortsetzung.)  —  Bader.  Urkunden - 
Regeste  ûbcr  das  Glottorthal. 

2*  livraison  : 

MoNE.  Stadtrocht  von  Feldkirch  nach  der  Abfassung  von 
1399.  —  Idem.  Geldgeschtlfte.  (Schluss.)—  Idem.  Urkunden  ûber 
die  baierische  Pfalz.  (Fortsetzung.)  —  Dambacher.  Urkunden 
zur  Geschichte  der  Grafen  von  Freiburg.  (Fortsetzung.)  —  Idem. 
Urkundenlese  zur  Geschichte  schwûbischer  Klôster.  —  Bader. 
Urkunden-Regeste  ûber  das  Glotterthal.  (Schluss.)  Geschicht- 
liche  Notizen.  (Bûrenfûhrer.  Siebel-  und  Pflogelhenke.  Klausen.) 

263.  The  Book-Worm,  an  illustrated  literary  and  bibliographica] 

review.  London;  années  1866  et  1867  ;  2  vol.  gr.  in-s».  —  24  sh. 

Janvier  1866.  France  and  Frenchmen ,  .by  a  Strasbarg  wrlter 
of  the  XVtb  oenturj.  —  Avril.  Jobanu  Reinhard,  aliat  Qrflninger, 
1483-1528.  —  Avril  1867.  Martin  FI ach ,  altiu  fiimus.  Strassburg, 
1475-l.SOO.  —  Sepiembro.  Tbomat»  AnfiolmaBBadenFis,  Pfortsheim, 
1502-1511;  Tttbingeii,  1511-1520;  Haguenan,  15171526.  —  I>é 
cenibre.  Johannes  Secer  Lauchensii.  Hagaenau ,  1519-1535. 

Cette  intérosMante  revae    ent    la  continuation  dn  fiiblinphife 


(  299  ) 

illuêtré  que  M.  Pb.Berjean  publiait  à  Londres  et  dont  noua  avons 
en  Toccasion  de  parler  à  diverses  reprises. 
liSL  coUeciion  dn  BibUophile ,  qui  contient  un  grand  nombre  de 
notices  relatives  aux  éditions  xylograpbiqnes  strasbourgeoises, 
se  compose  de  25  numéros  t  les  no*  1  à  12  sont  gr.  in-S»  (15  août 
1861  au  15  juillet  1862),  196  p.  ;  les  n»*  13  à  24  sont  in-8»  (1^' Janvier 
au  l""  décembre  1863),  146  p.;  le  n»  25 ,  roâme  format,  e^t  du 
1«' janvier  1865.  La  table  comprend  les  25  numéros. 

On  joint  à  cette  collection  le  Bibliomane  qui  a  servi  d'intro- 
duction au  Bibliophile.  2  livraisons  gr.  in-S"  de  42  p.  (1^' janvier 
an  1«<^  juillet  1861.) 

Annales  ob  l'Association  philomatique  vooéso-BHiHANB.  Nou- 
velle se'rio,  livraisons  2  et  3.  Typog.  Huder,  1867-1868. 

Kxcursion  printaniôre  du  U  au  12  juin  1867.  —  Concours 
régional  do  Colmar.  —  Exposition  de  houblons  à  Haguenau.  — 
Lettres  de  Oœtbe  et  de  Sternbcrg.  —  Bulletin  de  la  Société  des 
monuments  historiques.  —  Programme  de  l'excursion  du  30  mai  an 
l*»juin  1868. 

Bibliothèque  de  l'École  des  chartes.  Janvier  1867  : 

A.  Kkœber.  Notice  sur  le  tome  V  des  Œuvres  historiques  de 
Grandidier. 

La  Feuille  du  samedi.  KlsassiscuesSahstaosblatt.  12^  année. 
Strasbourg,  typog.  Heitz;  ia-l».  4  janvier  au  20  juin  1868. 

Cette  feuille  est  préflentéo  par  son  directeur  comme  une  con- 
tinuation do  l'ancien  Elsdssisches  Samstagshlatt ,  publié  à  Mul- 
house par  M.  Otte,  et  qui  a  cessé  de  paraître  en  décembre  1866, 
après  onse  années  d'une  existence  bien  remplie. 

Le  Journal  de  M.  Otte  avait  une  physionomie  très-originale. 
C'était  une  feuille  populaire,  dans  toute  l'acception  du  mot,  et 
qui  représentait  parfaitement  l'un  des  côtés  du  mouvement  litté- 
raire de  notre  province.  Le  Samstagshlatt  de  Mulhouse  a  laissé 
de  profonds  regrets  que  le  nouvel  éditeur  de  la  Feuille  du  Samedi 
est  bien  loin  d'avoir  fait  oublier.  Bile  paraît  irrégulièrement  de- 
puis un  mois. 

Sommaire  des  numéros  publiés.  —  Partie  française  : 

No  1 .  Auguste  Lamet.  Origine  de  la  foire  de  Noël.  —  Cn.  Grad. 
UneStatisticiue  do  la  France.  —  Sabourin  db  Nanton.  Épinal  et 
l'imagerie  dans  les  Vosges.  —  Ch.  Grad.  Bibliothèque  commu 
nale  de  Tùrckheim.  Le  Mur  païen  à  Sainte-Odile.  —  J.  J.  Lau- 
rent. Les  Gnomes  du  Mordfeld.  (Poésie.)  —  X.  M.  Un  Mystère 
joué  h  Colmar.  —  Klenck.  Rapport  sur  les  bibliothèques  com- 


(  300  ) 

niunales  du  Haut-Rhin.  —  J.  Euckmann.  Le  Tombeau  du 
Russe*.  —  Wkrkbr-Hauk.  Le  Krist  d'Otfrid  do  Wissembourg. 

—  IL  Bardy.  Un  Manuscrit  entoinologique  <lo  la  bibliothèque 
de  Saint-Dié.  —  D.  Fischer.  Donatis  Marca.  —  P.  R.  De  l'Kn- 
seigncment  supérieur.  —  X.  Société  des  bibliothèques  po- 
pulaires et  communales  du  Ras-Rhin.  —  Sabourik  de  Nan- 
TOK.  Ilermann  le  partisan.  —  Cu.  Dedlin.  Ganibrinus,  roi  de 
la  bière*.  —  X.  Mossmanh.  Deitràge  zur  Geschichie  des  El- 
sasses  im  sojàhrigen  Kriege.  Strassburg  und  die  evangelifche 
Union,  1618-1621,  von  R.  Reuss.  —  G.  Claudik.  Méry  à  Bade. 

—  X.  Bibliographie  du  Bas-Rhin  pour  1867 •.  —  H.  Berthoud. 
Le  Livre  du  charbonnier*.  —  X.  Bibliographie  du  Haut-Rhin.  — 
RiiEiRWALD.  Stanislas,  roi  de  Pologne,  avant  et  après  son  so'- 
jour  ÙL  Wissembourg*.  —  M.  de  Riho.  Antiquités  de  Schiltig- 
lioira.  —  X.  L'Alsace  au  Salon  do  1868*. 

Partie  allemande  : 
I).  Fischer.  Die  Wallfahrtfikirche  von  Reinackor.—  Schnezler. 
Die  Schlacht  von  Molsheim.  (Poésie.)  -  D.  Fischer.  WieZabern 
einebischoflichoStadtgoworden  ist.—  F.Ottb.  DasFriederiken- 
album.  —  Wenniho.  Dor  tiefo  Schmerz.  (Poésie.) —  D.  Fischer. 
*Feierlichcr  Kinzug  des  Cardinals  Ludwig  Renatus  Ëduardus 
von  Rohan  in  Zaborn.  —  Braurr.  Marschall  von  Villars  vor 
Froiburg.  (Poésie.)  —  D.  Fiscmkr.  Die  ehemaligen  Gerichts- 
laubeu  im  Elsasse.  —  Idem.  Der  gute  Bruunen.  —  Mùllkr. 
Ga'tho.  (Poésie.)  —  D.  Fischer.  Die  Sanct-Urbans-Prozession. 

—  RuD.  Hankk.  Die  Kronick  Albrochts  von  Strassburg  und 
Kaiser  Cari  IV.  —  D.  Fischer.  Das  ohemalige  Zunftwesen  in 
Zaborn.  —  Idem.  Das  Zabernor  Boten-  und  Postwesen  in 
frùhern  Zeiten.  —  X.  Das  Wasser  im  Oborrhein.  —  Archives 
de  Wasselonne.  Fin  Lehrerbricf  von  1802.  —  Ardiives  de  Mois- 
heiin.  Ernewerto  Policoy-Ordnuug  der  Stadt  Cron  -  Weissen- 
burg  im  Jahr  M.DC.  XIII  die  Wùrth  betreffend*.  —  D.  Fischer. 
Die  ehemalige  Herrschaft  Burscheid.  —  Bresch.  Bilderausdem 


1.  Extrait  du  Barbier  êaru  pareil,  par  J.Erckmann.  —  2.  Extrait  des 
Conteg  d'un  buveur  de  bière.  —  3.  Extrait  de  l'Annuaire  du  Bas-Rhin 
de  1868  en  trèi-graude  partie.  —  4.  Extrait  de  la  Vie  à  la  campagne. 
—  5.  Extrait  dos  Affichée  de  WUeembourg.  —  6.  Extrait  de  VIndu*lriel 
alêoeien. 


(  301  ) 

Mùnsterthal.  —  Archives  de  Wiiseinbourg  (1614).  Von  dera 
Schwertag  und  andero  SchonkeD.  —  D.  Fischbh.  Die  Schùtzen- 
gesoUschafl  und  dio  Vertheidigunsmassregeln  zu  Zabern  in 
ûltern  Zoiten.  —  Ohlbtbb.  Die  gute  alto  Zeit.  —  D.  Fischer. 
Ëin  goschichtlichor  Blickaufdie  ehemalige  rabbinische  Schule 
in  EttendorfT  und  beiden  israelitischen  Leichonhôfo  bei  Ëtten- 
dorff  und  Rosenweiler. 

Le  Glaneub  (de  Colmar).  28  juillet  1867  : 

J.  S.  Hamme  et  nature,  ou  Rang,  destinée ^  progrès,  droits  et 
devoirs  de  Tkumanité  dans  Vordre  universel,  par  R.  Kseppelin. 

Le  Magasi»  littébaibe  de  l'étbangbb.  Berlin,  12  janvier  1867. 
No  2,  p.  18  à  20  : 

Ârbeits-  und  Baugenossenscbaften  nach  dem  Princip  der 
Selbsthilfe  im  Elsass. 

Iin>iCATBUB  DB  Haouehau.  1866.  Nos  36,  37,  38,  39  et  40  : 
X.  L'Église  Saint-Georges  à  Haguenau. 

La  Vie  a  la  campaohb.  Tome  XIII,  7*  année  : 

F.  DE  Lacombb.  Souvenirs  archéologiques  de  TÂlsaco ,  avec 
ligures.  —  Mtbtxlb  BEAuriLs.  Bêtes  bovines.  Race  alsacienne , 
avec  ^gures. 

Affiches  de  Wisseuboubo.  66«  année.  1868  : 

No  11.  Prof.  Ohlbtbb.  Emeworte  Policey-Ordnung  der  Stadt 
Cron-Woissenburg  im  Jahr  M.  DC.  XIIII  dio  Wùrth  bctreffend. 

—  No  15.  Idem.  Von  dem  Schwertag  iind  andern  Schonken.  — 
Von  Fastnacht,  Butzen  und Singicht  Feuern,  bctreffend Knecht, 
Magdt  und  Dienstboton.  —  No  18.  Idem.  Von  Uandwercksleu- 
ten,Taglôhner  und  Fuhrleuten.  —  No  19.  Idem.  Von  Vogtheycn. 

—  No  21.  Idem.  Erbschaften  betreffend.  —  No»  16,  18,  19.  Idem. 
Nouveaux  détails  sur  Stanislas ,  roi  de  Pologne,  avant  et  après 
son  séjour  à  Wissembourg.  —  No  24.  Idem.  Le  Triefels  et  Ri- 
chard Cœur  de  Lion. 

Bulletin  académique  du  Uaut  et  du  Bas-Rhin.  17«  année.  1868: 

Ebeblin  et  Faulhabeb.  Rapport  présenté  à  M.  le  Maire  de 
Strasbourg  sur  la  partie  scolaire  do  l'Exposition  uuivorselle. 


(  302  ) 

ÉTUOEfl  RELI0IBD8ES,    HISTORIQUES  BT  LITTiSAIBES.    Année    1868. 

P.  SoMMEBYooBL.  Albert  de  Brandebourg,  premier  duc  de 
Prusse. 

Sa  mort  eut  lieu  en  ISCS,  et  bien  qn'&acnn  historien  ne  se  soit 
douté  de  sa  conversion  depuis  trois  siècles,  le  R.  P.  Theiner  en 
a  cependant  découvert  les  preuves  il  y  a  vingt  ans. 

Ces  preuves  ont  été  rejetées  comme  apocryphes  par  un  histo- 
rien prussien ,  M.  Jean  Voigt.  «  Sa  brochure  ne  nous  est  pas  par- 
«  venue;  mais  Mgr.  Rasss,  après  l'avoir  lue,  n'a  pas  cru  devoir  si* 

•  rendre  i  Targumentation  pleine  d'aigreur,  d'impolitesse  etd'ar- 
I  rogance  de  cet  auteur.  Mous  ne  conclurons  pas  autrement  que 

•  Mgr.  de  Strasbourg  (sjoute  le  Père  Sommervogel ,  bien  qu'il 

•  n'ait  pas  lu  l'écrit  de  Voigt),  et,  Jusqu'à  nouvel  ordre,  nous 
■  admettons  l'authenticité  des  pièces  publiées  par  le  P.  Theiner.» 

Notre  compatriote  ignorait  lui-même  complètement  le  fait  du 
retour  au  catholicisme  d'Albert  de  Brandebourg  Jusqu'à  l'appari- 
tion de  l'ouvrage  de  BIgr.  de  Strasbourg,  Uê  Convertie  depui*  la 
Réforme,  auquel  il  a  emprunté  son  personnage. 
Bullutir  db  la  SociiTÉ  industbiblle  de  Mulbousb.  Tome  37. 
Année  1867.  Octobre  &  décembre  : 

Pekot.  Rapport  sur  la  situation  des  cours  populaires  en 
1866-1867.  —  Programme  des  prix  proposés  par  la  Société  in- 
dustrielle de  Mulhouse. 

Tome  38.  Année  1868.  Livraisons  do  janvier  à  juin  : 

F.  ZuBEB.  Rapport  annuel.  —  L.  Bleg.  Notes  statistiques  sur 
l'industrio  textile  des  départements  du  Haut-Rhin  et  des  Vos- 
ges. —  Procès- verbaux  des  comités  de  mécanique  et  de  chi- 
mie. Travaux  divers. 
Bulletin  de  la  Société  des  sciebcbs  naturelles  db  Stras- 
bourg, i»"»  année.  N^»  i  à  3.  Stratbourg,  typog,  Silbermann; 
in-8*>. 

Publication  mensuelle.  Les  personnes  étrangères  peuvent  la 
recevoir  au  prix  de  3  fr.  par  an. 

RÈOLEiCBBT  DB  LA  SOCIÉTÉ.  —  But  :  ooncmirir  aux  progrès  des 
sciences  naturelles  dans  tontes  leurs  branches  et  dans  toutes 
leurs  applications.  —  Nombre  des  titulaires  fixé  à  60.  —  Les 
membres  associés  habitent  Strasbourg  ou  le  Bas-Rhin  ;  ils  sont 
nommés  par  la  Société  et  peuvent  assister  aux  séances  avec  voix 
consultative.  —  Cotisation  :  25  fr.  par  an  pour  les  titulaires  et 
les  associés. 

La  Société  publie  des  mémoires  par  volumes  in-4o,  enrichis  de 


(  803  ) 

planches  y  à  dei  époques  indéterminées;  et  lornqnc  les  ressources 
le  permettent ,  elle  publie,  en  outre,  le  Bulletin  mensuel  conte- 
nant le  résumé  de  ses  travaux.  —  Liste  des  membres.  —  Travaux 
divers  de  physique  et  d'astronomie,  par  MM.  Bach,  Saint-Loup, 
Monoyer,  J.  Nlcklés,  etc. 

Gazette  médicale   de  Strasbourg.    SlS^  année.    N<**    1    à   11. 

10  janvier  au  10  juin  1868  : 

WiLLEMiN.   Note  sur  la  mortalité   des  enfants  placés  en 

nourrice  dans  la  banlieue  do  Strasbourg.  —  Stoltz.  Compte 

rendu  des  travaux  de  la  Faculté  do  médecine  do  Strasbourg 

pondant  l'année  scolaire  1866-1867.  —  Travaux  do  la  Société 

de  médecine.  —  N.  La  Thèse  de  M.  Grenier. 

Revue  d*hydbolooie  mj^dicale.  11^  année.  N^'  1  à  7.  30  janvier 
au  15  juin  1868  : 

F.  HuouENY.  Notes  sur  l'Exposition  universelle  de  Paris  eu 
1867.  La  météorologie,  les  instruments  enregistreurs  et  le 
métoorographo  du  R.  P.  SocchL  —  Procès- verbaux  des  séances 
de  la  Société  dos  sciences  naturelles  de  Strasbourg.  --Travaux 
divers. 

Revue  de  théolooie.  S®  série.  VoL  IV.  1866.  3»  et  4«  livraisons  : 

Reuss.  Fragments  littéraires  et  critiques  relatifs  d  l'iiistoiro 
do  la  Bible  française.  La  Bible  d'Olivetan.  —  Bubckhauskk. 
Étude  psychologique  sur  la  conscience.  —  Fbaho.  Les  Apôtre* , 
par  Renan.  —  Bobt.  Theûm  doctrinal  and  practical,  par  New- 
man.  , 

Brustow.  Un  Problème  exégétique.  Remarques  philologiques 
sur  le  psaume  XVI.  —  Gat.  Schleiermacher,  sa  vie,  ses  ou- 
vrages. —  Titre  et  table. 

3«  série.  VoL  V.  1867.  i»"®,  2»  et  s®  livraisons: 

RuMPF.  Examen  des  prétendues  découvertes  de  M.  Tischen- 
dorff.  —  Reusb.  La  Destruction  du  protestantisme  en  Bohème, 
(le»"  art.)  —  Gat.  Schleiermacher.  (Suite.)  —  Chronique. 

Reuss.  (2«  art.)  —  Gat.  (3«  art.)  —  Scholtbk.  Lo  Supranatu- 
ralisme  dans  ses  rapports  avec  la  Bible,  le  christianisme  et  le 
protestantisme.  —  Vauohbr.  Histoire  de  la  critique,  par  Mazza- 
rella. 

Révillr.  Jésus  et  l'essénisme.  —  N***.  La  Doctrine  dos 
épitres  deutéro-pauliennes,  d'après  Baur.  —  SonoLTEv.  (2«  art.) 
—  Nicolas.  Les  Mystères  de  Mithra.  —  Chrovique. 


{  304  ) 

3«  série.  Volume  VI.  i»"*  livrai  son.  Janvier  et  février  1868  : 
DouEK.  Notes  sur  les  altérations  catholiques  et  protestantes 
du  Nouveau  Testament  traduit  en  français,  (l»  art.)  —  Nico- 
las. Les  Thérapeutes.  —  Chrokiqub.  —  Wkbee.  Haehne ,  An- 
selmi  Cantuarensis  philotophia.  —  Stbœhlui.  Huet,  la  Révo- 
lution reUgieuse  au  XIX«  Hècle.  — 'M....K.  Haune,  Der  Geist  de* 
Christenthums,  etc.  —  Carriàse.  Scholten,  Die  àUesten  Zeug- 
nisse  betreffend  die  Schrtften  des  Neuen  TestanienU^  historisch 
untertucht.  —  Grjbtz.  Sincû  et  Golgotha.  —  Rod.  Beuss.  Cla- 
parôde,  Une  IléroJne  protestante,  —  VariAtAs.  —  Carriàbb. 
La  Revue  des  Deux  Mondes  et  l'origine  des  Vaudois. 

Lb  Prooràs  rblioibux.  Journal  des  Églises  protestantes  de  l'Est, 

paraissant  le  samedi.  Strasbourg ,  typog.  Heitz;  in-i^,  4  p.  ;  6  fr. 

par  an.  N"  i,  4  janvier.  —  N»  26,  27  juin  1868. 

Rédacteur:  M.  Schillinger.  Collaboratonrs  :  MM.  KaaffteBnn, 
Gérold,  Colani ,  Th.  Beck ,  Jeanmairo  ,  Ch.  Nesalor ,  A.  Romane  y 
F.  Paris,  Ch.  Kflss,  Ad.  Schieffer,  Dangler,  Rod.  Reasa,  A. 
Vignié,  Gaussorgaca,  Ericbson  ,  Horat,  Priard. 

t  Mous  ne  sommes  pa»do  ceux  qui  pensent  qn'll  faut  nne  reli- 
gion pour  le  peuple.  La  religion  est  la  mdme  pour  le  plus  simple 
comme  pour  le  plus  aavant  doa  hommes;  elle  est  easentlellement 
une  et  tond  précisément  à  établir  un  lien  entre  les  intelligences 
les  plus  diverses,  à  faire  que  tons,  richea  on  pauvres,  faibles  on 
puissants,  ne  soient  «  qu'un  cœur  et  qu'une  âme  •  et  se  aentent 
égaux ,  en  tant  qu'enfants  également  aimés  de  leur  Père  suprême. 

■  Nous  visons,  avant  tout,  aux  résultats  pratiques.  C'cat  la  mo- 
rale évangélique  que  nous  voulons  faire  comprendre  et  accepter 
de  tous.  • 

Ces  principes  sont  ceux  du  Progris  religieux. 

Notice  nécrologique  sur  M.  Charles-Onillaume  Schweighsnaer, 
professeur  au  Gymnase.  —  L'Orthodoxie  luthérienne  en  Alsace 
et  son  Journal,  par  A.  Schillinger.  —  Nouvelles  eoclésiaatiquea. 
—  Artiolea  de  philoaophie  religieaae. 

K1RCHBBBL.ATT  FUR  ChRISTBN  AU08BUR0ISCHBR  CoKFBSSIOR.  TjfpOg. 

Silbermann;  in-s^*.  Année  I868. 

Publication  mensuelle  fondée  en  janvier  1868  par  M.  L.Greiner. 
Prix:  2  fr.  par  an.  Feuille  purement  religieuse,  couleur  anti- 
libérale. L'un  des  principaux  rédacteurs,  M.  le  paatenr  Horning. 


Ik 


Numéro  12.  ■OCCCLXVIII  Août-Décbmbrb. 


LE 

BIBLIOGRAPHE  ALSACIEN 


GAZETTE 

LITTÉRAIRE,  HISTORIQUE,  ARTISTIQUE 


L'ABBÉ    RUMPLER. 

Notre  note  sur  la  Tonnéide*  avait  déjà  paru  depuis 
plusieurs  mois,  lorsque  le  hasard  nous  fit  découvrir,  en 
parcourant  le  Bulletin  du  Bibliophile  de  1858,  une  in- 
téressante étude  sur  son  auteur.  Elle  est  intitulée  :  Coup 
d'ail  sur  la  vie  et  les  écrits  du  chanoine  Bumpler ,  de 
Bohrbach,  par  M.  Justin  Lanioureux*.  Sa  naissance,  ses 
études  juridiques,  ses  voyages  à  Paris,  à  Rome,  son 
entrée  dans  les  ordres,  ses  démêlés  avec  l'officialité  de 
Strasbourg  et  plus  tard  avec  les  magistrats  de  cette  ville, 
et  ses  nombreux  écrits  y  sont  étudiés  avec  un  soin  scru- 
puleux. La  vie  aventureuse  et  agitée  de  ce  chanoine 
oÔTC  des  incidents,  dit  M.  Lamoureux ,  qui  en  feraient 


1.  Voir  le  Bibliographe,  page  255. 

S.  M.  Lamonroux,  ué  en  1782  à  Nancy,  y  e«t  mort  en  1859.  Il  a  fourni 
de  nombreux  articles  à  la  Biographie  générale  de  Didot,  et  un  grand 
nombre  de  notes  à  M.  Barbier  pour  son  Dictionnaire  des  anonifmeêf 
ot  à  M.  Quérard  pour  les  Supercheries  littéraireê  dévoilées. 


(  306  ) 

une  espèce  de  Gil  Bios  tonsuré,  si  les  convenances  de 
son  état  ne  lui  eussent  interdit  quelques  faiblesses  hu- 
maines. 

Nous  signalons  cette  curieuse  notice  à  nos  lecteurs, 
car  il  est  possible  qu'elle  ait  échappé  à  la  plupart  des 
cUsatiqueurs ,  ayant  été  publiée  d^ns  un  recueil  trop  peu 
répandu  eu  Alsace ,  quoique  excellent.  Dans  la  troisième 
partie  de  sa  notice,  M.  Lamoureux  parle  ainsi  du  yo- 
lu  me  rarissime ,  la  Tonnéide  : 

<  Aucun  bibliographe ,  dit-il ,  n*a  mentionné  ce  poëme , 
remarquable,  d'ailleurs,  par  sa  singularité  et  qui  est 
devenu  rare;  in-8°  de  84  pages  et  de  3  feuillets  non 
chiflfrés. 

«  Une  dédicace  et  une  vignette  satiriques ,  où  il  tourne 
en  dérision  deux  ecclésiastiques,  qu'il  qualifie  de  chefs 
des  préposés  catholiques  de  la  Confession  de  Strasbourg, 
et  qui  l'avaient  blâmé  d'avoir  prêté  le  serment  de  liberté 
et  d'égalité,  peuvent  être  cousidérées  comme  une  re- 
présaille  plus  cruelle  que  l'offense. 

<  Nous  avons  sous  les  yeux  un  exemplaire  de  la  Ton- 
néide, provenant  de  la  bibliothèque  du  savant  naturaliste 
Hermann ,  qui  a  inscrit  sur  la  garde  une  annotation  que 
nous  croyons  devoir  rapporter  textuellement,  parce 
qu'elle  nous  paraît  être  l'expression  naïve  du  sentiment 
d'un  compatriote  sur  l'ouvrage  et  l'auteur;  cette  note 
est  ainsi  conçue:  «Par  l'archicrâue,  bon  diable  d'ail- 
«  leurs ,  Rumpler,  chanoine  de  Varsovie.  Ce  livre ,  mau- 
«vais  en  lui-même,  sera  un  jour  une  curiosité  pour  le 
«  caustique  qui  y  règne.  » 


(  307  ) 

«  On  remarque ,  parmi  les  pièces  qui  sont  à  la  ûi\  du 
poëme,  une  lettre  du  cardinal  Zeloda  à  Rumpler,  qui 
avait  consulté  le  Saint-Siège  sur  la  légitimité  des  ser- 
ments de  soumission  aux  lois  de  la  république ,  de  liberté 
et  d'égalité ,  qu'il  avait  successivement  prêtés.  Par  cette 
lettre,  datée  du  18  novembre  1795,  le  cardinal  répond 
que  la  cour  de  Rome  n'a  encore  prononcé  aucun  juge- 
ment  définitif  sur  le  premier,  et  que ,  quant  au  second  ,- 
les  laïques  et  les  ecclésiastiques  qui  l'avaient  prêté  devaient 
consulter  leur  conscience.  Comme  l'authenticité  de  cette 
lettre  avait  été  contestée ,  Rumpler  la  fît  déposer  d'abord 
chez  un  notaire,  ensuite  au  greffe  d'une  justice  de  paix 
de  Strasbourg,  et  par  un  ajppel  spécial  invita  les  catho- 
liques à  aller  en  prendre  connaissance.  L'originalité  de 
l'onomatopée  qui  précède  le  texte  de  cet  appel,  et  par 
laquelle  le  facétieux  écrivain  a  cherché  à  imiter  d'une 
manière  bizarre  des  roulements  de  tambour,  au  moyen 
des  lettres  et  des  syllabes  qui  composent  son  nom ,  nous 
engage  à  la  reproduire  : 

Rrmr,  rum  ;  mm ,  rum  ;  rrrrr, 

Rum ,  nimplerum  y  rumplerum  pierum  ; 

Rrrrrr,  rum;  rrrrnrrr,  rumi!! 

<  Ce  roulement  de  tambour  ne  fut-il  pas  le  précurseur 
des  baound,  baound,  de  la  grosse  caisse  du  Charivari  f* 

L'exemplaire  de  Hermann  doit  se  trouver  aujourd'hui 
à  la  bibliothèque  de  Schlestadt,  car  une  note  à  la  fin 
de  l'article  fait  supposer  que  ce  volume  a  été  commu- 
niqué à  M.  Lamoureux ,  par  M.  Dorlan ,  avocat  à  Schle- 
stadt, ancien  membre  de  l'Assemblée  constituante,  et 


(  308  ) 

Ton  sait  que  la  riche  bibliothèque  alsatique  de  ce  col- 
lectionneur a  été  acquise  par  cette  ville. 

C.  M. 


LE  VIEUX  SAVERNE  ET  LE  COnTÉ 
DE  FERRETTE'. 

On  pourrait  partager  les  hommes  en  deux  catégories  : 
ceux  qui  ont  des  souvenirs  et  ceux  qui  ne  les  gardent 
pas.  Ce  n*est  pas  toujours  faute  de  mémoire  qu'on  ne  se 
souvient  pas  ;  cela  tient  plutôt  à  une  certaine  habitude 
de  vivre  dans  le  présent  qui  exclut  tout  rapport  avec  le 
passé.  On  n'eu  peut  assurément  rien  induire  contre  le 
coeur  ou  contre  rintelligence  :  il  y  a  des  esprits  qui  ré- 
pugnent aux  méthodes  expérimentales,  et  qui  s'accom- 
modent mieux  des  abstractions  de  la  raison  pure  ;  cepen- 
dant il  arrive  un  moment  où  les  études  du  juriste,  du 
métaphybicien,  même  du  géomètre  les  poussent  k  recher- 
cher de  quelle  manière  la  vérité  et  Terreur  se  sont  pro- 
duites dans  la  science,  et  comment  la  science  s'est  for- 
mée. 

En  est-il  de  même  des  divers  foyers ,  des  divers  tour- 
billons de  vie  dont  la  société   humaine  se  compose,  et 


1.  Dag  alte  Zahem,  archeologisch  und  topogmpblsch  dargCBtellt  von 
Dagobcrt  Fischer.  (Âbdruck  aus  dcm  Zabemer  Woehenblatt.)  Zabero. 
1868.  In-8o  de  IV-232  pages. 

Le  Comté  de  Ferrette,  esquisses  historiques  par  Charles  Qoutzwiller. 
2<  édition.  Âltkirch.  1868.  In-18  de  VUI-IU  pages. 


(  309  ) 

leur  est-il  indifférent  d'avoir  ou  de  n'avoir  pas  des  sou- 
venirs communs ,  une  tradition ,  une  histoire  ?  Les  hom- 
mes ne  se  groupent  pas  pour  une  seule  génération, 
et  si  leur  action  collective  doit  durer,  il  est  indispen- 
sable que  leur  passé  laisse  des  traces,  et  que  la  com- 
mune, la  province,  la  nation  prennent  le  sentiment  de 
leur  existence  distincte,  de  leur  personnalité,  de  leur 
nationalité. 

C'est  donc  pour  chacun  un  devoir  pieux  de  rechercher 
les  souvenirs  de  l'histoire,  de  contribuer  à  reconstituer 
le  passé,  parce  que  rien  n'est  plus  propre  à  éclairer 
l'homme  que  de  le  mettre  en  rapport  avec  ceux  qui  l'ont 
devancé,  à  lui  montrer  de  quelle  manière  s'acquiert,  se 
conserve  et  s'augmente  le  trésor  moral  et  matériel  qu'ils 
nous  ont  légué.  Les  caractères  se  fortifient,  le  but  devient 
plus  apparent  et  la  marche  s'assure.  Sous  ce  rapport 
l'Alsace  est  une  terre  privilégiée.  Combien  de  provinces 
peuvent  montrer  une  aussi  riche  bibliothèque  historique? 
Quels  sont  les  pays  qui,  à  toutes  les  époques,  ont  fourni 
d'aussi  nombreux  éclaireurs  du  passé  V  N'en  doutons  pas  : 
le  rang  que  l'Alsace  a  su  conquérir  parmi  les  provinces 
de  France  tient  en  partie  au  culte  qu'elle  a  voué  à  son 
histoire. 

La  plus  récente  moisson  nous  fournit  deux  monogra- 
phies qui  doivent  être  les  bienvenues,  non-seulement 
pour  les  localités  qu'elles  concernent,  mais  encore  pour 
les  érudits  à  qui  rien  ne  convient  plus  que  de  trou- 
ver réuni  eu  corps  d'ouvrage  l'ensemble  des  faits  dont 
se  compose  une  histoire  particulière.  La  première  gerbe 


(  310  ) 

est  une  suite  de  notices  bien  faites,  où  le  laborieux 
M.  Dag.  Fischer  a  rassemblé  tout  ce  qui  intéresse  son 
vieux  Saveme  sous  le  rapport  de  la  topographie  et  de 
Tarchéologie.  H  7  a  un  souvenir  pour  tout  :  sites,  monu- 
ments ,  établissements  publics  et  privés  ,  maisons  parti- 
culières. Ces  notices  forment  un  utile  complément  aux 
diverses  publications  que  M.  Fischer  a  déjà  consacrées 
à  Saverne ,  et  elles  sont  dignes  de  la  réputation  qu*il  s'est 
faite  en  Alsace  comme  explorateur  exact,  patient  et  in- 
fatigable. Que  de  documents  il  a  fallu  dépouiller  dans  la 
poussière  des  archives  pour  obtenir  tant  de  détails  mi- 
nutieux sur  des  sujets  si  divers  !  On  sait  que  M.  Edmoiid 
About  est  devenu  bourgeois  de  Saveme ,  et  ses  lecteurs 
ont  dû  souvent  se  demander  ce  qu'est  la  Schlettenbach 
d'où  le  spirituel  écrivain  a  daté  quelques-uns  de  ses  ro- 
mans. M.  Fischer  le  leur  apprendra  :  dans  un  paisible 
vallon ,  à  un  quart  de  lieue  à  Touest  de  Saveme ,  jaillis- 
sent des  sources  abondantes,  dont  les  eaux  formaient 
autrefois  quatre  étangs  réduits  aujourd'hui  à  deux  :  c'est 
de  là  que  le  ruisseau  de  Schlettenbach  prend  sa  course 
vers  la  Zorn ,  à  travers  de  vertes  prairies  ;  M.  About  ha- 
bite sur  ses  bords  une  maison  de  campagne  qui  ne  serait 
pas  indigne  d'Horace ,  quoiqu'il  ne  la  doive  pas  à  Mécène. 
Le  second  opuscule  dont  j'ai  à  rendre  compte  est  une 
nouvelle  édition  des  recherches  sur  le  comté  de  Ferrette 
de  M.  Ch.  Goutzwiller,  publiées  en  1854  dans  la  Eevue 
d'Alsace,  Ce  travail,  où  les  faits  inédits  abondent,  mé- 
ritait d'être  plus  répandu ,  et  en  le  publiant  de  nouveau 
avec  do  nombreuses   additions,   l'auteur  a  prouvé  que 


(  311  ) 

dans  rinteryalle  son  petit  livre  n'avait  pas  cessé  d'être 
l'objet  de  ses  préoccupations.  On  se  souvient  que  M.  Goutz- 
willer  a  le  premier  fait  connaître  la  confession  m  arUculo 
tnorUs ,  où  Ulric  de  Ferrette  s'accusait  d'être  l'auteur  de 
la  mort  de  son  père ,  le  comte  Frédéric ,  crime  que  jus- 
que-là les  historiens  avaient  attribué  à  son  frère ,  Louis 
le  parricide.  Cette  découverte  donnait  tout  un  autre  ca- 
ractère à  cette  sombre  tragédie  :  au  malheureux  Louis , 
dépouillé ,  proscrit  et  excommunié ,  qui  mourut  à  Rieti 
en  1236,  on  dut  substituer  le  vrai  coupable,  le  grand 
hypocrite  qui ,  comblé  de  biens ,  d'honneur  et  de  bon- 
heur, semblait  avoir  joui  paisiblement  des  fruits  de  son 
crime.  Cependant  quand  on  lit  les  actes  des  fondations 
pieuses  sur  lesquelles  il  comptait  pour  le  salut  de  son 
âme ,  on  sent  le  remords  qui  rongeait  cette  conscience , 
et  qui ,  de  plus  en  plus  implacable,  finit  par  éclater  dans 
la  confession  funèbre  dont  M.  Goutzwiller  et  après  lui 
M.  Trouillat  ont  publié  le  texte.  On  sait  que  ce  fut  Ulric 
de  Ferrette  qui  convertit  les  alleux  de  ses  ancêtres  en  un 
fief  oblat  mouvant  des  évêques  de  Bâle  :  je  me  demande 
si  dans  ce  marché  il  ne  faut  pas  voir  l'arrière-pensée  de 
changer  le  mode  de  possession  de  l'héritage  paternel 
qu'Ulric  cessait  do  tenir  de  son  forfait.  Je  me  demande 
encore  si  ce  n'est  pas  au  parricide  qu'il  faut  attribuer  cet 
admirable  grand  portail  de  l'église  de  Thann ,  à  ma  con- 
naissance le  plus  ancien  monument  de  l'architecture  go- 
thique en  Alsace ,  fragment  incomplet ,  mutilé ,  remanié 
d'une  basilique  inachevée  dont  le  grand  criminel  aurait 
entrepris  l'érection. 


(312) 

Je  donne  cette  supposition  pour  ce  qu'elle  peut  valoir  : 
ce  qui  est  hors  de  doute ,  c'est  que  T église  de  Thann  est 
rœuyre  des  Ferrette ,  dont  les  bars  adossés  se  retrouvent 
en  plus  d'un  endroit.  La  tradition  qui  fait  honneur  de  la 
fondation  aux  anciens  seigneurs  du  pays  est  d'accord  sur 
ce  point  avec  les  témoignages  sculptés  du  monument, 
mais  Je  ne  crois  pas  qu'on  puisse  remonter  avec  elle  jus- 
qu'en 1160  :  l'évêque  de  Bâle,  Berthold  de  Ferrette,  le 
propre  frère  du  parricide,  n'aurait  pas  cédé,  en  1254, 
au  chapitre  de  Saint- Amarin,  les  revenus  de  Saint-Thié- 
baud  de  Thann,  si  à  ce  moment  cette  église  avait  en 
pour  sa  famille  l'intérêt  qu'on  prétend. 

Le  drame  dont  le  comte  Frédéric  a  été  la  victime  n'est 
pas  le  seul  dont  M.  Goutzwiller  entretienne  ses  lecteurs. 
Il  essaye  de  rattacher  au  comté  de  Ferrette  la  famille  de 
Wart,  dont  un  des  membres,  Rodolphe  de  Wart,  figure 
parmi  les  assassins  de  l'empereur  Albert  P'.  L'auteur 
rappelle  le  dévouement  admirable  de  la  femme  du  cou- 
pable qui  Tassista  dans  son  supplice.  Mais  il  ignore  que 
ce  modèle  des  épouses,  digne  de  faire  suite  aux  trois 
bonnes  femmes  dont  parle  Montaigne,  loin  de  mourir 
de  douleur  dans  un  couvent  de  Bâic ,  se  remaria ,  en 
1317 ,  avec  le  chevalier  Ulric  de  Ramstein.  C'est  du 
moins  ce  que  nous  apprend  une  note  de  feu  M.  J.  J.  Hi- 
sely,  dans  son  Essai  sur  les  libertés  des  Waldstetien  (Lau- 
sanne, 1839,  p.  170),  et  peut-être  faut- il  voir  dans  ce 
second  mariage  avec  un  Ramstein  une  probabilité  de 
plus  en  faveur  de  l'origine  alsacienne  de  la  famille  de 
Wart. 


(  313  ) 

C*est  dans  ses  recherches  sur  le  comté  de  Ferrettc 
que  M.  Goutzwillcr  a  rëvélë  Texistence  de  la  coutume  de 
Perrette  qu'on  croyait  perdue  depuis  la  guerre  de  Trente 
ans.  Je  joins  mes  vœux  à  ceux  de  l'auteur  pour  la  con- 
servation de  ce  précieux  manuscrit  ;  comme  lui  je  crois 
qu'elle  ne  peut  être  assurée  que  par  un  généreux  aban- 
don du  vieux  code  à  un  dépôt  public.  La  coutume  de 
Ferrette  est  surtout  connue  par  une  disposition  singulière 
sur  le  partage  des  conquêts  entre  les  époux  après  la  dis- 
solution du  mariage  :  au  mari  deux  tiers ,  à  la  femme  un 
tiers.  Cette  inégale  répartition ,  vestige  évident  de  l'in- 
fériorité primitive  de  la  femme  dans  la  famille  germa- 
niquC)  rappelle  les  lois  des  Barbares,  celle  des  Ripuaires 
notamment ,  qui  renferme  la  même  disposition ,  quoiqu'il 
convienne  peut-être  mieux  de  la  faire  remonter  à  celle  des 
Burgondes,  qui  accordait  à  la  veuve  le  tiers  de  la  suc- 
cession du  mari,  quand  il  ne  laissait  pas  de  fils,  ou  qu'il 
n'en  laissait  qu'un  et  qu'elle  ne  se  remariait  pas.  Quoi 
qu'il  en  soit,  la  coutume  de  Ferrette  a  été  en  vigueur 
dans  une  grande  partie  du  Sundgau  jusqu'à  la  promul- 
gation du  Code  Napoléon,  et  s'il  faut  la  mettre  au  compte 
des  Burgondes,  ce  ne  serait  pas  le  vestige  le  moins  re- 
marquable de  leurs  conquêtes  en  Alsace. 

Par  le  peu  que  je  rappelle,  on  voit  que  M.  Goutzwiller, 
non  plus  que  M.  Fischer,  n'a  fait  son  livre  rien  qu'avec 
les  livres  d'autrui.  Une  critique  judicieuse  et  un  style 
coloré,  oii  se  reconnaît  l'artiste  en  même  temps  que  l'é- 
rudit,  font  de  son  travail  une  lecture  aussi  agréable 
qu'instructive.  X.  Mossmann. 


(  314  ) 


CHRONIQUE   DE  COLMAR». 

Nous  avons  reçu  de  M.  Liblin ,  le  savant  directeur  de 
la  Eemtc  d'Alsace,  la  troisième  partie  de  sa  C?ir<mique  de 
Colmar,  qu'on  ne  lira  pas  sans  plaisir  et  sans  profit  ;  elle 
offirc,  en  effet,  un  vif  et  piquant  intérêt  non-seulement 
aux  enfants  de  Colmar,  mais  encore  à  tous  les  esprits  se- 
rieux,  à  toutes  les  intelligences  élevées  qui  aiment  le 
souvenir  du  passé  ;  elle  comprend  tout  le  XIV*  siècle , 
qui  est  «  la  période  héroïque  de  Texistence  politique  »  de 
cette  ville.  Après  l'avoir  vue  partir  des  degrés  les  plus 
infimes  pour  édifier  sa  vie  civile,  on  la  trouve  mêlée  aux 
luttes  de  T-Ëmpire  contre  l'Église  ;  on  la  voit  entrer  dans 
l'arène  et  en  sortir  victorieuse  ;  s'afiranchir  peu  à  peu  de 
la  juridiction  princièrc ,  tout  en  reconnaissant  la  souve- 
raineté de  l'Empire  ;  conquérir  l'autonomie  ou  le  droit 
de  se  gouverner  par  elle-même  ;  se  former  en  commu- 
nauté libre  et  indépendante;  prendre  le  titre  de  ville 
impériale  ;  se  donner  son  administration  et  sa  juridiction 
propres  ;  élire  toutes  les  autorités  et  magistratures  dont 
elle  avait  besoin  et  former  avec  les  autres  villes  d'Alsace 
une  ligue  pour  se  protéger  mutuellement,  tenir  en  res- 
pect les  seigneurs  mal  disposés  contre  elles  et  aider 
chaque  membre  de  la  confédération  à  soutenir  son  droit. 
Mise  plusieurs  fois  au  ban  de  l'Empire  pendant  la  durée 


1.  Chronique  de  Colmar,  par  J.  Liblin,  directeur  de  la  Revue  d*Aliaee. 
3f  partie ,  de  l'an  1801  à  Tan  1400.  Broch.  in-8o. 


(315) 

de  ce  siècle  orageux,  les  empereurs  lui  pardonnèrent  et 
lui  accordèrent  la  confirmation  des  libertés  acquises. 

L^auteur,  fidèle  au  plan  qu'il  s'est  tracé,  a  continué  à 
recueillir  année  par  année ,  en  glanant  dans  les  chroni- 
ques du  moyen  âge ,  dans  les  monuments  diplomatiques 
publiés  par  les  Schœpflin  et  les  Trouillat,  dans  les 
régestes  de  Bœhmer ,  dans  les  œuvres  des  Laguille  et 
des  Grandidier  les  faits  accumulés  dans  cette  conscien- 
cieuse monographie;  il  donne  au  bas  de  chaque  para- 
graphe les  sources  où  il  a  été  puiser  et  ne  donne  aucun 
fait  qui  ne  soit  établi  par  des  documents;  il  encadre 
dans  son  récit  les  savantes  recherches  de  M.  Mossmann 
sur  Tancienne  constitution  de  Colmar  et  l'histoire  des 
Juifs  de  cette  ville ,  et  M.  Dieterich ,  chef  de  division  à 
la  préfecture  du  Haut-Rhin ,  lui  a  fourni  des  matériaux 
précieux. 

La  brochure  de  M.  Liblin  est  ornée  de  deux  planches 
lithographiées  d'après  les  dessins  de  M.  Goutzwiller,  se- 
crétaire en  chef  de  la  mairie  de  Colmar. 

Cette  intéressante  monographie ,  où  l'on  trouve  la 
science  de  l'historien  réunie  à  celle  de  l'archéologue, 
nous  croyons  pouvoir  lui  prédire  un  légitime  succès  à 
cause  du  but  éminemment  patriotique  que  son  auteur 
s'est  proposé.  Grandidier,  dont  M.  Liblin  a  édité  les 
œuvres  inédites ,  n'a-t-il  pas  dit  quelque  part  :  Bes  quœ 
vero  pro  palriâ  acribuntur  œtemœ  sunt, 

D.  t'. 


(  316  ) 

LES  RÈGLEMENTS  COLONGERS  D'ALSACE". 

Le  Dibh'ograjthe  est  en  retard  avec  M.  Tabbé  Hanaaer. 
Cet  infatigable  chercheur  de  nos  antiquités  alsaciennes 
a  fourni,  il  7  a  déjà  plus  de  deux  années,  à  Jacques 
Grimm,  pour  sa  grande  collection  des  Weisthiimer  ou 
règlements  colongers,  un  grand  nombre  de  ces  vieilles 
constitutions  de  nos  villages,  ou,  pour  employer  Tex- 
pression  consacrée ,  de  ces  rotules  colongers  qui  se 
rapportent  à  l'Alsace.  Ces  Wcisthtimer,  que  M.  Hanauer 
a  tirés  do  la  poussière  de  nos  archives ,  ou  qu'il  a  trans- 
crits sur  des  documents  déjà  insérés  dans  d'autres  col- 
lections, ont  été  livrés  à  la  pu])licité  dans  le  tome  Y  de 
la  collection  de  Jacques  Grimm.  Le  tirage  à  part  qui  en 
a  été  fait  se  compose  de  soixante-dix-neuf  règlements, 
parmi  lesquels  figurent  ceux  de  Ribeauvillé,  Barr,  Mois- 
heim,  Rouflfach,  Saint-Hippolyte ,  Wangcn  et  Wasse- 
loune,  etc.  Ce  volume  de  174  pages  forme  le  complé- 
ment de  la  collection  des  Weisthiimer  alsaciens,  publiée 
antérieurement  par  M.  Stopffel,  de  Ilabsheim.  La  plu- 
part de  ces  curieux  documents  sont  transcrits  en  langue 
allemande ,  quelques-uns  sont  en  latin ,  d'autres ,  qui  se 
rapportent  à  des  communes  du  département  du  Haut- 
Rhin*,  où  la  langue  française  est  usuelle,  sont  en  fran- 
çais. M.  Hanauer  avait  déjà  antérieurement  publié  et 
traduit  en  français  quelques-uns  de  ces  intéressants  rè- 
glements colongers  dans  son  ouvrage  qui  a  été  si  divcr- 


1.  WeitthUmtr  des  EU<uêe*,  g^sammolt  von  Hanauer  (Réglemente  co- 
longers collecté»  par  M.  Hanauer).  1866.  1  vol.  lu-S». 


(317  ) 

scmcnt  apprécié  des  Bavants  et  qui  porte  pour  titre  :  hs 
Constitutions  des  campagnes  de  V Alsace  au  moyen  âge, 

La  collection  de  M.  Hanaucr,  qui  est  une  œuvre  de 
patiente  érudition  et  de  laborieuses  recherches,  a  excité 
non-seulement  Tattcntion  des  savants,  mais  encore  la 
reconnaissance  de  tous  ceux  qui  s'occupent  de  l'étude  de 
nos  origines.  Puisse  ce  chercheur  laborieux  et  dévoué 
continuer  à  faire  revivre  le  passé  de  notre  province  et  à 
livrer  à  la  publicité  les  nombreux  Weisthiimcr  inédits 
qui  reposent  au  sein  de  nos  archives  départementales  et 
communales.  *  D.  F. 


LA  BIBLIOTHÈQUE  ALSATIQUE  DE  M.  HEITZ. 

La  bibliothèque  de  M.  Hcitz ,  dont  le  catalogue  a  paru 
en  novembre  dernier,  forme  une  remarquable  collection 
de  livres  ,  de  documents,  d^estampes  et  d'autographes 
relatifs  à  l'Alsace. 

M.  Rodolphe  Reuss,  un  jeune  et  savant  érudit,  a  bien 
voulu  se  charger  de  la  rédaction  de  ce  riche  répertoire 
bibliographique  qui  comprend  plus  de  5,400  numéros 
répartis  en  13  grandes  divisions  et  128  subdivisions. 

Tout  en  admirant  l'érudition,  la  méthode  et  les  soins 
apportés  au  classement  de  cette  collection,  auquel  M.  Reuss 
a  consacré  un  travail  assidu  d'une  année ,  nous  regrettons 
que  les  ouvrages  n'ayant  pas  trait  à  l'Alsace ,  et  qui  sont 
assez  nombreux ,  n'aient  pas  été  éliminés  d'un  livre  inti- 
tulé :  Bibiioihcque  ahatique. 

On  est,  en  effet,  tout  surpris  de  compter  au  nombre 


(  318  ) 

des  poètes  alsaciens  M.  Ath.  Coquerel ,  et  au  nombre  des 
romanciers  et  conteurs  de  notre  province  H.  de  Balsac , 
M"®  Guizot,  Sterne,  etc. 

Nous  reprocherons  encore  à  M.  Reuss  de  n'avoir  pas 
réuni  sous  une  rubrique  spéciale ,  ainsi  que  c'est  Tusage , 
les  nombreux  manuscrits  contenus  dans  ce  catalogue,  et 
de  ne  pas  les  avoir  fait  suivre  de  notes  faisant  connaitze 
le  nombre  de  feuillets  de  chacun  d'eux  et  leur  importance 
au  point  de  vue  de  l'histoire.  Personne  n'eût  cependant 
été  mieux  que  lui  à  même  de  faire  ce  travail. 

Ces  manuscrits  sont  &u  nombre  de  1,800;  mab  la 
simple  énonciation  de  leurs  titres  est-elle  suffisante  à  les 
faire  connaître  aux  amateurs?  La  plupart  ne  nous  parais- 
sent être  que  des  recueils  de  notes  auxquels  on  a  donné 
le  nom  pompeux  de  manuscrits.  Il  s'en  trouve  toutefois 
dans  le  nombre  de  fort  curieux ,  et  leur  place  à  la  Biblio- 
thèque de  notre  ville  serait  à  désirer. 

Malgré  ces  quelques  critiques,  que  nous  faisons  à  re- 
gret, le  catalogue  de  la  bibliothèque  Heitz  forme,  dès 
aujourd'hui,  le  répertoire  alsatique  le  plus  précieux  que 
nous  ayons  ;  il  sera  consulté  avec  fruit  par  tous  les  col- 
lectionneurs ,  et  celui  qui  voudra  un  jour  doter  son  pays 
d'une  bibliographie  complète  et  raisonnée  des  ouvrages 
relatifs  à  TAlsacc  y  trouvera  les  principaux  éléments  de 
son  travail. 

L'apparition  de  ce  catalogue  a  fait  sensation  dans  le 
monde  littéraire;  les  journaux  de  Strasbourg,  de  Colmar, 
de  Mulhouse ,  de  Paris  et  de  l'Allemagne  s'en  sont  occu- 
pés. Tous  ont  émis  le  vœu  que  cette  collection ,  presque 


(  319  ) 

QDÎqac,  à  laquelle  un  homme  a  consacré  quarante  ans 
de  sa  vie ,  ne  fût  pas ,  dans  Tintérêt  des  études  histo- 
riques mêmes,  dispersée  aux  feux  des  enchères. 

Il  a  été  question ,  dès  la  mort  de  M.  Heitz ,  de  l'acqué- 
rir pour  la  Bibliothèque  de  la  ville  :  c'était  un  vœu  que 
cet  ardent  collectionneur  caressait  déjà  longtemps  avant 
de  mourir,  et  nous  souhaitons  vivement  qu'il  se  réalise. 

Bien  que  la  Bibliothèque  de  Strasbourg  possède  la  ma- 
jeure partie  des  livres  mentionnés  dans  le  catalogue ,  il 
en  est  beaucoup  qu'elle  n'a  pas ,  et  ce  sont  les  plus  rares. 
N'est-il  pas  regrettable ,  par  exemple  ,  de  ne  pas  trouver 
dans  un  dépôt  aussi  riche,  et  l'un  des  plus  importants 
de  France,  les  nombreux  périodiques  publiés  à  Stras- 
bourg depuis  un  siècle ,  et  ces  feuilles  volantes  de  toute 
sorte ,  si  utiles  à  l'étude  de  l'histoire ,  qui  ont  surgi  sous 
la  Réforme,  la  guerre  de  Trente  ans  et  la  Révolution 
française  ?  Cette  raison  seule  ne  devrait-elle  pas  suffire 
pour  engager  nos  édiles  à  acquérir  cette  belle  collection? 

Une  pareille  occasion  de  combler  des  lacunes  ne  se 
présente  que  trop  rarement  pour  que  l'hésitation  soit 
permise. 

Avec  les  nombreux  exemplaires  doubles  et  triples  de 
livres  rares  et  précieux  qui  se  trouvent  à  la  Bibliothèque , 
25,000  et  peut-être  30,000  volumes,  la  ville  de  Stras- 
bourg, si  elle  les  faisait  cataloguer  et  vendre,  n'aurait 
bien  certainement  pas  un  sou  à  dépenser  pour  Tacquisi- 
tion  de  la  bibliothèque  Heitz.  Elle  trouverait  même  dans 
le  résultat  d'une  vente  des  ressources  suffisantes  pour 
combler  encore  d'autres  lacunes  dans  les  diverses  bran- 


(  320  ) 

ches  de  la  bibliographie ,  notamment  en  ce  qui  concerne 
la  littérature  ft-ançaisc.  Mais  il  est  h  craindre  que  le 
bruit  fait  à  la  suite  de  la  publication  du  catalogue  n*ait 
amené  les  héritiers  de  M.  Heitz  à  s'exagérer  la  valeur 
de  cette  bibliothèque,  et,  par  suite,  à  trop  élever  leurs 
prétentions. 

Si  nous  n'écoutions  que  notre  sentiment  de  collection- 
neur, une  adjudication  de  la  bibliothèque  Heitz  nous 
sourirait  davantage  ;  que  de  jouissances  les  feux  des  en- 
chères n'ofirent-ils  pas  aux  amateurs  ;  que  d'émotions  et 
à  combien  de  folies  ne  se  livrerait-on  pas  pour  la  con- 
quête de  certains  numéros  ! 

Cependant  une  vente  a  aussi  ses  revers  ;  les  grandes 
raretés  y  sont ,  il  est  vrai ,  disputées  au  poids  de  For,  mais 
tous  les  autres  livres ,  les  plus  nombreux ,  sont  adjugés  à 
vil  prix  et  très-souvent  ne  trouvent  même  pas  d'acquéreurs. 

Une  vente  aux  enchères  pourrait,  dès  lors,  être  la 
source  de  grandes  déceptions  pour  les  héritiers,  la  pres- 
que totalité  des  ouvrages  composant  la  bibliothèque 
Heitz ,  à  l'exception  des  éditions  rarissimes ,  étant  des 
livres  de  travailleurs  et  non  des  exemplaires  d'amateurs. 

Cette  dernière  considération  doit  être  de  nature  à  les 
faire  réfléchir  et  à  les  engager  à  ne  pas  repousser  les 
oâres  raisonnables  qui  pourraient  leur  être  faites,  d'au- 
tant plus  que  la  bibliothèque  alsatique ,  vendue ,  il  y  a 
dix-huit  mois,  à  la  Bibliothèque  royale  de  Berlin,  ne 
saurait,  dans  aucun  cas,  servir  de  point  de  comparaison. 

CM. 


(  321  ) 
VARIÉTÉS. 


Chroniques  et  hémoires  concernant  l'histoire  d'Al- 
sace. —  Quelques  hommes,  appliqués  depuis  des  années  à 
la  recherche  et  à  l'étude  de  documents  de  cette  nature,  ont 
fait  un  appel  à  leurs  concitoyens  pour  obtenir  les  moyens 
de  publier  une  série  de  chroniques.  Leur  désir  se  restreint 
à  réunir  quelques  centaines  de  souscripteurs  qui  s'engage- 
raient à  une  cotisation  annuelle  de  20  fr.  et  recevraient  en 
échange  deux  forts  volumes  (in-8o)  de  documents  indigènes. 

Le  premier  chroniqueur  en  titre  serait  Daniel  Specklé, 
dont  le  manuscrit  allemand ,  inédit  jusqu'ici ,  et  portant  le 
titre  de  Collectanées  ^  consiste  en  deux  volumes  in-folio  et 
quelques  parties  endommagées  par  le  feu. 

«Nous  publierons  successivement,  dit  la  circulaire  des  mem- 
bres du  Comité  « ,  sans  pouvoir  dès  à  présent  préciser  l'ordre 
qui  sera  suivi ,  la  chronique  très-curieuse  de  la  cathédrale 
de  Strasbourg,  par  Heckler  (1736)  ;  celle  de  Sébastien  Bûhe- 
ter,  bourgeois  catholique  de  Strasbourg,  et  artiste  peintre. 
Il  est  à  peu  près  contemporain  de  Specklé,  et  son  œuvre  a 
été  composée ,  en  partie ,  à  l'aide  de  mémoires  que  Bûheler, 
père ,  directeur  de  l'arsenal ,  mort  en  1553,  a  laissés  dans  sa 
succession. 

«  Ultérieurement,  on  aborderait  une  série  de  chroniques 
allemandes,  du  XVI»  et  du  XVII«  siècle,  composées  par 
des  Strasbourgeois  ou  relatives  à  l'histoire  de  Strasbourg , 
telles  que  celles  de  Trausch ,  de  Conrad  de  Duntzenheim, 
du  jardinier  Balthazar  Kozman ,  de  Reiseissen  ; 

«Ainsi  que  les  manuscrits  historiques  de  Saladin,  d'Olry , 
de  Spach,  de  Wencker,  de  Henri  Kugler,  de  Staedel,  de 
Schad. 


1.  Publioation  de  chroniques  et  mémoires  concernant  l'histoire 
d'Alsace.  Straêhonrg,  typog.  V*  Berger-LevrauU  ;  in-io,  8  p. 


(  822  ) 

«Nous  publierons  également  les  chroniques  dey^anVocg^M 
Luck,  qui,  sous  le  titre  d'Annales  Rappolsteinenses ,  a  com- 
posé deux  volumes  in-folio ,  manuscrits ,  en  dépôt  aux  Ar- 
chives du  Haut-Rhin,  et  offrant  un  intérêt  majeur  pour  l'his- 
toire de  l'ancienne  seigneurie  de  Hibeauvillé. 

«  La  Chronique  de  Guebviler,  dite  du  Cordonnier,  donne 
de  curieux  renseignements  sur  la  guerre  des  Paysans  ;  elle 
consiste  en  un  volume  in-4o ,  déposé  à  la  Bibliothèque  de 
Golmar. 

«  Pour  l'histoire  de  Munster,  et  plus  spécialement  pour  celle 
de  son  abbaye,  nous  offrons  d'éditer  un  manuscrit  (in-4o  de 
369  pages),  intitulé:  Histoire  de  V abbaye  de  Saint-Grégoire, 
que  l'on  suppose  être  de  Dom  Galmet'. 

«  La  chronique  latine  de  Nicolas  Amberg ,  abbé  de  Lucelle 
(XV^  siècle),  comprend,  en  grande  partie,  l'histoire  de 
la  guerre  des  Armagnacs  ;  elle  porte  le  titre  d'Histoire  des 
faits  mémorables  qui  se  sont  passés  dans  notre  pays ,  plus 
spécialement  depuis  l'entrée  du  Dauphin  en  Alsace  jusqu'à 
son  départ.  C'est  un  témoin,  contemporain  de  cette  époque 
agitée,  qui  raconte  les  événements. 

«  On  pourra  faire  suivre  les  œuvres  que  nous  venons  de 
mentionner  : 

«  \o  Des  chroniques  des  Jésuites  *,  maisons  de  Molsheim  et 
de  Haguenau  ; 

«  2°  D'une  collection  de  pièces  relatives  à  la  tendance  sé- 
culaire de  la  France  à  s'annexer  l'Alsace  ; 

«  30  De  la  correspondance  et  des  mémoires  de  l'Intendance 
d'Alsace. 

«  Sur  un  arrière-plan,  nous  placerons  ici,  comme  plus  haut, 
à  titre  do  publications  à  faire  ultérieurement: 

«  La  Chronique  du  bourgmestre  Jacques  Frey,  de  Schles- 


1.  L'original,  très-vicieux,  se  trouve  entre  les  maint  de  M.  Laurent, 
pharmacien  à  Hagneuau;  une  copie,  faite  aveo  soin  et  inielligenoe 
par  M.  Moasmann  ,  est  déposée  à  la  Bibliothèque  de  Colmar. 


(  323  ) 

ladt  (1622-1678)   et    celle    de   Jean  StreckliDger  (XV11I« 
siècle)  ;  toutes  les  deux  relatives  à  la  ville  de  Schlestadt  ; 

«  La  Chronique  de  Michel  Hospein ,  oonceraant  la  ville  de 
Golmar,  et  la  Petite  Chronique  de  la  môme  ville  [Kleine 
Chronik  der  Stadt  Colmar),  qui  renferme  des  renseigne- 
ments inappréciables  sur  la  guerre  de  Trente  ans  et  la 
réunion  de  l'Alsace  à  la  France. 

«  La  publication  ne  sera  entreprise  que  du  jour  où  le  nom- 
bre des  souscriptions  aura  atteint  le  chiffre  de  250. 

«  A  cet  effet,  la  liste  reste  ouverte  jusqu'au  28  février  1869, 
et  si  le  chiffre  est  atteint ,  l'année  do  publication  courra  du 
lar  avril  1869.  Les  noms  des  souscripteurs  sont  imprimés  en 
tôte  du  volume. 

«  Les  souscriptions  seront  préalablement  reçues  :  chez 
MM.  V*  Bbrger-Levrault  et  Fils,  imprimeurs-libraires, 
rue  des  Juifs ,  à  Strasbourg. 

«  Les  ouvrages  édités  par  la  Société  ne  seront  mis  dans  le 
commerce  qu'un  an  après  leur  expédition  aux  souscripteurs, 
leur  prix  sera  augmenté  de  moitié  pour  les  non-souscripteurs. 
«  Les  Membres  du  Coml^^:  Ignace  Chauffour,  Gérard, 
GuERBER ,  curé  à  Ilaguenau  ;  Ernest  Lbhr  ,  Louis 
Spach,  Auguste  Stgeber,  l'abbé  Strauo.  » 

» 

Le  volume  do  M.  Champfleury,  les  Chats,  a  eu,  dans  l'es- 
pace de  quelques  mois,  un  succès  prodigieux.  La  3«  édition 
est  déjà  épuisée. 

Ce  succès  s'explique  par  le  talent  do  l'auteur,  par  sa  pro- 
fonde érudition  et  par  le  charme  do  son  esprit.  Après  avoir  con- 
quis une  célébrité  comme  romancier,  —  qui  n'a  lu  les  Aven- 
tures de  Jf 'J«  Mariette ,  les  Bourgeois  de  Molinchart,  Chien 
Caillou,  le  Violon  de  faïence?—  M.  Champfleury  s'est  occupé 
avec  bonheur  d'érudition  :  son  histoire  de  la  Caricature  an- 
tique est  un  chef-d'œuvre.  Si  l'histoire  de  la  Caricature  mo- 
dernen'dk  pas  la  même  valeur,  la  faute  n'en  est  pas  à  l'auteur, 


(  324) 

mais  à  des  susceptibilités  et  aune  situation  qu'il  fallait  ména- 
ger. Comme  collectionneur,  V Histoire Ues/atencespopulaireê, 
y  Histoire  de  Vimagerie  et  ses  nombreuses  monographies  ont 
attesté  les  vastes  connaissances  artistiques  de  M.  Champfleury. 

Nous  ne  pouvons  donner  uue  meilleure  idée  du  nouvel 
ouvrage  de  l'auteur  du  Violon  de  faïence  qu'en  citant  le 
passage  suivant  qui  nous  fait  connaître  le  rôle  qu'ont  joué 
jadis  les  chats  à  Strasbourg;  à  notre  point  de  vue  local,  ce 
passage  intéressera  plus  particulièrement  nos  lecteurs  : 

«Faut-il  ranger  uu  nombre  des  ennemis  des  chats  l'inven- 
teur du  XVI«  siècle  qui  imagina  de  ré])andre  la  terreur  dans 
les  rangs  des  armées  ennemies  en  remplissant  d'odeurs  abo- 
minables des  canons  que  des  rhats  portaient  attachés  sur 
leur  dos?  » 


Vapeurs  empouonniet  laneéeê  par  le  moyen  dee  animaum.  Ce  procédé 
ne  doit  peu  être  employé  contre  le»  chrétiene. 

(Fac-similé  d'un  dessin  du  livre  manuscrit  du  maître  d'ar- 
tillerie Christophe  de  Habspug,  donné  en  1535  au  Conseil 
des  XXI  de  Strasbourg  et  conservé  atgourd'hui  à  la  biblio- 
thèque de  cette  ville.) 

Ce  renseignement  et  ce  dessin ,  M.  Champfleury  les  doit  à 
la  bienveillance  de  M.  Lorédan  Larchey,  qui  a  parcouru 
toute  la  France,  visitant  les  musées,  les  archives  et  lés  bi- 
bliothèques pour  enrichir  de  monuments  inédits  ses  Origines 
de  r  artillerie  française. 


(  325  ) 

Une  4«  édition  des  Chats,  entièrement  revue  et  augmentée 
de  nombreuses  vignettes  et  d'une  eau-forte ,  va  paraître  ;  elle 
sera  imprimée  par  M.  Silbermann.  L'auteur  vient  de  passer 
trois  jours  à  Strasbourg  pour  en  corriger  les  épreuves. 

C'est  M.  Rothschild,  rue  Saint- André-des- Arts,  43,  à  Paris, 
qui  est  l'éditeur  intelligent  et  heureux  de  cette  publication. 

**» 
Nous  recevons  de  M.  Arthur  Benoit,  un  savant  lorrain, 

très-connu  en  Alsace  par  ses  nombreuses  et  intéressantes 

monographies,  la  lettre  suivante  : 

<  Berthelming,  le  28  novembre  1868. 

«  Monsieur  le  Directeur, 

«Dans  son  rapport  sur  l'enquête  agricole ,  signalé  par  vous 
dans  le  dernier  numéro  du  Bibliographe  alsacien  (p.  293) , 
l'honorable  M.  Mignoret,  conseiller  d'Ëtat,  ancien  préfet  du 
département  du  Bas-Rhin ,  cite  comme  exemple  d'une  com- 
mune rurale  sagement  administrée,  avant  la  Révolution,  le 
village  de  «Neuwiller»,  appartenant,  selon  lui,  ainsi  que  le 
village  de  Rohrwiller,  à  M.  de  la  Galaizière ,  intendant  de 
Lorraine. 

«Neuviller-sur-Moselle  se  trouve  en  Lorraine  (aujourd'hui 
du  canton  d'Haroué,  Meurthe).  Stanislas,  en  1749,  acheta  la 
terre  et  seigneurie  de  ce  nom,  l'érigea  on  comté,  et,  en  1751, 
en  fit  cession  à  son  intendant,  Antoine- Martin  de  Ghaumont 
de  la  Galaizière.  En  1776,  Neuviller  dut  s'appeler  Ghaumont, 
par  ordonnance  du  roi;  mais  à  la  Révolution,  la  commune 
reprit  son  ancienne  dénomination. 

«Le  village  de  «Rohrwiller»  est  Roville- devant -Bayon 
(Meurthe)  ;  la  ferme  et  l'école  qu'y  établirent  MM.  Berthier 
et  Mathieu  de  Dombasle  ont  rendu  le  nom  de  cette  petite 
commune  célèbre  dans  toute  l'Europe. 

«  M.  Ghaumont  de  la  Galaizière  eut  l'honneur  d'être  atta- 
qué, à  cause  de  ses  utiles  réformes  rurales,  par  l'école  phi- 
losophique du  temps  et  entre  autres  par  Saint-Lambert, 
dans  son  poème  des  Saisons. 


(  326  ) 

«  Le  fils  de  l'intendant  de  la  Galaiziôre  fut  intendant  d'Al- 
sace en  1777  ;  son  portrait  a  été  gravé  par  Gaerin.  11  se  qua^ 
lifiait  de  comte  de  Gbaumont,  marquis  de  Bayon,  seigneur 
de  Roville.  C'est  de  lui ,  et  non  de  son  père ,  que  parle  V Es- 
pion dévalisé  (nSb), 

«  Stanislas  avait  réuni  Roville  au  comté  de  Gbaumont ,  le 
18  février  1754. 

«Neuwiller,  en  Alsace,  appartenait,  avant  1789,  au  cha- 
pitre de  ce  nom  {Almanach  d'Alsace).  On  ne  peut  pas  con- 
fondre ce  bourg  avec  son  homonyme  du  département  de  la 
Meurthe. 

«  Telle  est  la  petite  note  qui  m'a  été  dictée  par  la  lecture 
du  passage  du  rapport  de  M.  Migneret.  L'honorable  magis- 
trat me  permettra  de  le  féliciter  d'avoir  cité  comme  excel- 
lents à  suivre  des  documents  antérieurs  au  siècle  actuel ,  et 
d'avoir  ainsi  rendu  justice  à  une  époque  généralement  ca- 
lomniée. 

«  Veuillez  recevoir,  Monsieur  le  Directeur,  l'hommage  de 
mon  sincère  dévouement. 

«  Votre  très^bumble  serviteur, 

«A.  Benoit.» 

D'après  M.  G ,  fils  d'un  vice-président  du  tribunal  de 

Strasbourg,  sous  le  premier  Empire,  M.  Reiner,  professeur 
de  dessina  l'école  d'artillerie  etarchitecte  de  la  préfecture*, 
demeurant  à  Thôtcl  de  l'écolo,  sur  le  Broglie,  avait  été  un 
des  grands  amis  du  général  Kléber.  11  avait  beaucoup  do 
choses  de  lui,  et  entre  autres  la  culotte  qu'il  portait  lorsqu'il 
fut  tué.  Serait-ce  à  M.  Reiner  que  s'adresserait  la  lettre  du 
catalogue  publié  par  M.  Gharavay  sous  le  n«  134?  (p.  264  du 
Bibliographe.)  M.  Reiner  fils  mourut,  je  crois,  à  Saveme; 


1.  C'est  lai  qui  donna  le  dessin  et  surveilla  rexéoution  du  aonument 
de  Kléber  au  Polygone  ot  celui  d'Abatucci  à  Uuningue. 


(  327  ) 

il  était  architecte;  il  publia,  entre  autres,  une  brochure 
sur  les  eaux  de  Niederbronn  et  quelques  vues  d'Alsace.  Il 
n'avait  pas  été  marié. 

Bottin  {Annuaire  du  Bas-Rhin  de  Van  IX)  dit  que  Kléber, 
depuis  son  entrée  au  service,  rédigeait  chaque  jour  le  jour- 
nal des  événements  qui  se  passaient  sous  ses  yeux  ;  et  plu- 
sieurs pages  de  cet  écrit,  surtout  celles  ofi  il  trace  les  causes 
préparatoires  et  les  premiers  événements  do  la  Vendée,  sont, 
au  dire  des  connaisseurs,  dignes  de  figurera  côté  du  texte 
de  Tacite.  Sans  doute  l'amitié ,  dépositaire  de  ce  précieux 
recueil ,  ne  le  dérobera  pas  toujours  à  l'attente  des^imis  des 
lettres  et  du  nom  français.  (P.  212.) 

Bottin  aurait  bien  dû  nommer  l'ami  de  Kléber  qui  avait 
les  précieux  souvenirs  de  l'illustre  général.  A.  B. 

Une  DéLIBÉRATlON  DE  LA  GhAMBRB  DES  XIII,   A  PROPOS  DU 

MOîfUMENT  DE  PiGALLE.  —  Extrait  dcs  procès-verbaux,  séance 

du  20  juin  1776 Ensuite  M.  le  préteur  royal  daigna 

faire  connaUro  que  le  mausolée  de  feu  M.  le  maréchal  de 
Saxe  était  arrivé  hier  à  Strasbourg,  et  il  soumit  à  l'appré- 
ciation de  Messe igneurs  l'opportunité  d'adresser  à  M.  le 
comte  d'Angervillers,  auquel  l'envoi.de  ce  monument  avait 
occasionné  beaucoup  de  peines ,  une  lettre  de  remerclments, 
accompagnée  d'un  témoignage  de  reconnaissance  consistant 
en  cent  bouteilles  de  vin  du  Rhin,  et  de  faire  à  M.  Pigalle, 
occupé  en  ce  moment  de  la  pose  dudit monument,  la  galan* 
ierie  d'un  déjeuner.  Les  voix  ayant  été  recueillies ,  cette  pro- 
position Alt  adoptée  à  l'unanimité. 

Une  indiscrétion  qui  sera  bien  accueillie.  —  On  lit  dans 
la  Chronique  des  arts  du  20  décembre,  dans  un  article  de 
M.  Eugène  Mûntz  sur  le  musée  Schoengauer  : 

«  Je  ne  veux  pas  quitter  Colmar  sans  commettre  une  petite 


(  328  ) 

indiscrétion,  dont  plus  d'un  savant  me  saura  gré.  Undeséru- 
dits  les  plus  distingués  de  l'Alsace,  un  excellent  écrivain, 
—  en  bon  français  gaulois  et  non  alsacien,  —  M.  Gérard, 
l'auteur  de  V Alsace  à  table,  réunit  en  ce  moment  les  maté- 
riaux d'une  histoire  complète  des  artistes  alsaciens.  Cet  ou- 
vrage, auquel  il  travaille,  depuis  de  longues  années,  com- 
prendra la  biographie  de  tous  les  artistes  qui  appartiennent 
à  l'Alsace  d'une  manière  quelconque,  et  même  des  notices 
sur  les  artistes  apocryphes,  sur  ceux  qui  ne  sont  connus 
que  par  leur  monogramme.  Nous  ne  doutons  pas  que  cette 
œuvre  monumentale  (elle  formera  trois  ou  quatre  volumes) 
ne  vienne  heureusement  compléter  les  autres  grands  tra- 
vaux récents  sur  l'art  ])rovincial  et  ne  donne  une  nouvelle 
impulsion  à  l'étude  des  monuments  d'une  contrée  qui  compte 
parmi  ses  gloires  Erwin  de  Steinbach  et  Martin  Schœn.» 

*  * 

Une  publication  hebdomadaire  allemande,  intitulée  :  Ueber 
Land  und  Meer,  Allgemeine  illustrirteZ€itung,ArepTO(\u'\U 
dans  un  numéro  du  mois  d'octobre  1864,  le  tableau  très-connu 
de  notre  compatriote  Gustave  Jundt,  sous  ce  titre:  Bauern 
in  den  Ufflzien  von  Florenz.  L'article  qui  accompagne  cette 
planche  est  intitulé:  FArl  et  le  peuple  en  Italie.  Et  voilà  les 
supercheries  que  l'on  emploie  dans  certaines  feuilles  illus- 
trées. On  fait  passer  le  musée  de  Carlsruhe  pour  une  galerie 
de  Florence ,  la  Vénus  de  Milo  pour  le  Saint  Etienne  de  Gi- 
gali,  et  les  paysans  badois  pour  ceux  do  la  Toscane. 

G.  M. 


t^.0^3f-f^-> 


(  329  ) 


BIBLIOGRAPHIE  ALSATIQUE. 


423.  A  la  mëmoire  de  M.  le  baron  Erost-Maximilien  Zorn  de  Bu- 

lacb.  Strasbourg,  typog.  r«  Berger-LevrauU;  in-8°,  16  p. 

Récit  des  fanéraillea,  discoars  de  M.  l'abbé  Bembardt,  de 
M.  le  premier  président  de  la  cour  de  Colmar. 

424.  Â.  Bbhoit.  Le  Blocus  de  Pbalsbourg.  Histoire  du  9o  bataillon 
des  gardes  nationaux  d'élite  du  département  de  la  Meurtbe. 
(Armée  du  Rhin,  1815.)  Metz,  1868;  in-8o,  89  p. 

Extrait  de  la  Bévue  de  VEêt.  Septembre  et  octobre  1868. 

425.  Idbm.  Les  Gendarmes  rouges  à  Lunéville  (1768*1788).  Lu- 

néville,  1868;  in-8o,  78  p.,  i  pi. 

La  gendarmerie  était  le  plus  ancien  corps  de  cavalerie  dn  pays  ; 
elle  remontait  i  725.  Voir  la  monographie  de  M.  d'Isnard ,  la  Gen- 
darmerie de  France,  »on  origine ,  son  rang ,  êeê  prérogatives  et  $on 
êervice.  Dédiée  au  maréchal  de  Castries.  Strasbourg,  1781;  in-8o, 
86  p. 

426.  Idbu.  L'École  des  cadets-gentilshommes  du  roi  de  Pologne 
à  Lunéville  (1738-1766).  Lunéville,  1868;  in-8^ 

427.  loBM.  Les  Corps  francs  du  commandant  Brice  en  Lorraine. 
(Souvenirs  de  1815.)  Vilry -le- Français ,  1868;  ïn-è^. 

428.  Idbm.  L'Ancienne  Église  collégiale  de  Saint  •  Nicolas  de 
Munster  (Meurthe).  Lunéville,  1867;  in-8<>. 

429.  Idbm.  Relation  de  la  fôte  donnée  le  28  pluviôse  an  IX  (17  fé- 
vrier 1801),  à  Paris,  par  le  ministre  des  afifaircs  étrangères, 
à  l'occasion  de  la  paix  de  Lunéville.  Lunéville,  1868  ;  in-8o,  18  p. 

Extrait  des  Petites  Affiches,  journal  de  Lunéville. 

480.  Bibliothèque  publique   de  Strasbourg.   Strasbourg,  typog. 

V«  Berger-LevrauU;  in- 12,  7  p. 

Extrait  de  V Annuaire  du  Bas-Rhin  pour  1868.  Oette  notice  pent 
être  considérée  comme  une  seconde  édition,  revue  et  corrigée  de 
celle  publiée  en  1867. 

431.  D.  FiscHBB.  Die  Schûtzengesellschaft  und  die  Verthoidigungs- 


(  330  ) 

massregeln  zu Zabern  in  ûltern  Zeiten.  Strasbourg,  typog.  Heitz; 
in-s®,  14  p. 

Extrait  dt  U  FeuiXU  du  Sawudi. 
438.  D.  FiBCHBB.  Ein  geschichtlicher  Blickaufdio  ehomalige  rab- 
binische  Schule  in  ËttendorlTuDd  die  boiden  israelitischen  Lei- 
cbonhôfe  bei  EttendorfT  und  Rosenweiler.  Strasbourg,  typog. 
HeUz;  in-8®,  lo  p. 

Bztrait  du  StUMtagêhlatt. 

433.  Idbm.  Les  Chapelles  de  Saint-Michol  et  de  Sain  te- Barbe,  près 
de  Saverne.  Strasbourg,  typog.  Le  Roux,  in-S^,  il  p. 

Extrait  de  U  Feuille  du  Samedi, 

434.  Idbm.  Dio  Sanct  Gallus-  und  Sanct  Wendelinskapellen  in 
der  ehemaligen  Mark  Mauersmûnster.  Strcubourg,  typog.  Le 
Roux;  in-8S  ^  P- 

Extrait  de  la  Feuille  du  Samedi, 

485.  Gb.  Goctswillbb.  Le  Comt(5  do  Ferretto.  Esquisses  histo- 
riques, a»  édition.  AUkirch,  1868 ,  typog,  Bœhrer;  in-i2,  VIII- 
114  p. 

Cette  étade  a  para  poar  la  première  foli  dans  la  Stvue  d*Al- 
êoee  en  1853. 

436.  Gbandidibb.  Essais  historiques  sur  l'église  cathédrale  de 

Strasbourg.    Supplément   et  appendice.    Strasbourg,  typog. 

V«  Berger- LevrauU;  in-i«,  IV-127  p. 

Les  Eêêaiê  publiés  on  1782  ne  ae  composaient  que  des  deux 
premiers  livres  de  l'ouvrage. 

437.  Dr  EtBOBWAXA.  Âus  den  Papieren  ein  es  deutschen  Patrioten. 
Carlsruhe,  1868;  Strasbourg,  librairie  V«  Berger-LevrauU  et 
fils;  in-80,  131  p.  —  l  fr.  80  c. 

Page  26  :  Deutsche  Stimmen  ans  dem  Elsass. 

438.  KiBFBB.  Le  Gouvernement  français  et  les  protestants  d'Al- 
sace (1648-1697).  Strasbourg,  typog.  Heitz;  in-8o,  48  p. 

Thèse  de  théologie.  Sommaire  :  Paix  de  Westphalie.  —  Réu- 
nion de  Strasbourg  à  la  France.  —  Révocation  de  i'Édit  de  Nan- 
tes. —  Conversions  à  Strasbourg.  —  Lettre  de  M.  de  Helsa  (17  oc- 
tobre 1685)  tirée  des  archives  de  Bisohwiller. 

439.  L.  Labohbt.  Niederbronn  (1868).  Strcubourg,  typog,  F«  Ber- 
ger-LevrauU; in-80,  16  p. 

Extrait  de  V Impartial  du  Bhin,  Spirituelle  lettre  sur  bb  aéjottr 


k 


(  381  ) 

qno  Tanteur  a  fait  A  Niederbronn  pendant  le  mola  d'août  1868. 
Promenade  A  Lembaeh. 

440.  E.  LsHB.  La  Soigneurio  de  Hohengeroldseck  et  ses  posses- 
seurs successifs.  Strasbourg,  typog,  F«  Berger-LevrauU;  librai- 
rie Noiriel;  gr.  in-so,  38  p.,  l  carte ,  un  double  tableau  génda- 
logiiiue  et  un  fac-similé  de  sceau ,  papier  vélin.  —  8  fr. 

Mémoire  très-étendn  snr  les  dynastes  de  Hobengeroldseek  et 
ricbe  en  données  historiques  et  généalogiques.  Tirage  à  part  du 
Bulletin  de  la  Soeiilé  des  monumentê  hUtoriques  d* Alsace,  revu  et 
augmenté  d'après  des  documents  importants  parvenus  A  la  con- 
naissance de  M.  Lehr,  ce  Jenne  savant,  digne  sneceseenr  des 
d'Hozier,  postérieurement  A  l'impression  du  Bulletin. 

441.  LiBMMBBT.  Die  neun  Foison,  vor  fûnfhundert  Jahreo  geschrio- 
ben  durcb  Rulman  Merswin,  Kaufberrn  in  Strassburg,  und  in 
dor  Spracho  unserer  Zoit  neu  herausgegebon.  2«  édition.  Sti/Ut- 
gart;  Strasbourg,  librairie  F»  Berger-LevrauU  et  fils  ;  pet.  in-8®» 
84  p.  —  90  c. 

448.  J.  LxBLiv.  Chronique  de  Godefh>i  d'Ensmingen ,  notaire 
épiscopal  à  Strasbourg  (1138-1378),  tirée  des  Ghronicalia  do 
P.  Â.  Orandidier,  annotée  et  publiée  par  J.  Liblin.  Strasbourg , 
typog.  Simon  ;  in-S»,  XV-54  p. 

Cette  chronique  est  précédée  d'un  avant-propos  historique, 
dans  lequel  M.  Liblin  expose ,  avec  beaucoup  de  sagacité ,  l'ori- 
grlne,  le  sort  et  la  description  du  manuscrit  et  les  recherches 
auxquelles  il  s'est  livré  pour  reconstituer  la  transcription  qui  en 
a  été  faite  au  siècle  dernier  par  l'abbé  Orandidier,  lors  d'un 
voyage  qu'il  fit  en  1784  à  Saint-Biaise,  dans  la  Forôt-Nolre,  chez 
son  ami  dom  Qerbert,  alors  possesseur  dudit  manuscrit  de  G-ode- 
froi  d'Ënsmingen. 

Cette  chronique  a  été  écrite  sous  l'inspiration  d'BlIenhard,  un 
patricien  qui  vivait  A  Strasbourg,  dans  la  dernière  moitié  du 
XIII«  siècle,  et  qui  s'est  signalé  A  la  célèbre  bataille  que  ses  con- 
citoyens ont  livrée,  A  Oberhausbergen ,  A  leur  évéque  Gauthier 
de  Geroldseok. 

443.  J.  Lévt.  Paris-Bade.  Guide-annuaire  illustré.  Saison  de  1868. 

Strasbourg,  Salomon;  typog.  Silbermann;  in-l8, 118  p.,  14  grav. 

-  8fr. 

Renseignements  intéressants  sur  Strasbourg.  Vues  de  la  gare 
de  Strasbourg,  de  la  cathédrale,  du  pont  du  Rhin.  Ce  guide,  qui 
a  obtenu  cette  année  l'accaeil  le  plus  flatteur,  sera  considérable- 
ment augmenté  en  1869. 


(  332  ) 

444.  Notice  explicative  y  historique  et  géographique  accompa- 
gnant la  carte  des  esLCursions  dans  la  chaîne  des  Vosges  et  de 
la  Forét-Noire.  Strasbourg,  Fietta,  éditeur;  typog.  Christophe; 
pet  in-8<>,  86  p. ,  avec  carte. 

445.  OHL.STKB.  Die  gute  alte  Zeit.  Strasbourg,  typog.  HcitJt ;  in-S'* , 
85  p. 

Extrait  da  Samêtagthlatt, 

446.  H.  Saum.  La  Famille  Gensefleisch  à  Strasbourg.  Strasbourg , 
typog.  F»  Berger 'Levrault,  1868;  in-8o,  4  p. 

Extrait  da  Bibliographe  alsacien. 

447.  Saboubis  db  Nakton.  Épinal  et  rimageric  dans  les  Vosges. 
Strasbourg,  typog.  Beitz;  in-8S  22  p. 

Extrait  de  la  Feuille  du  Samedi. 

448.  Idbm.  Hermann  le  partisan.  Stra>sbourg,  typog.  Heitz,  1868; 

in-8®,  8  p.     . 

Extrait  de  la  Feuille  du  Samedi. 

449.  SirrsB.  Notice  sur  quelques  cimetières  des  temps  mérovin- 
giens et  gallo-romains  découverts  dans  la  Basse-Alsace.  Stras- 
bourg, typog.  K«  Berger-LevrauU;  gr.  ln-8*»,  19  p. 

Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  dee  monuments  hiatoriquee  d* Al- 
sace. 

450.  L.  Spach.  Los  deux  Schweighœuser.    Strasbourg,  typog. 

r«  Berger-LevrauU;  gr.  in-8o,  lo  p. 

Extrait  da  Bulletin  des  monuments  historiques. 
Jean  Schweighœaser,  l'iielléniste,  et  son  fils  Oeoffroi,  Tanti- 
qaaire ,  deux  maîtres  de  la  science  philologique. 

451.  Idbm.  L'Ile  et  l'abbaye  de  Reichenau,  avec  une  vue  de 
Reichenau.  Strasbourg,  typog.  F»  Berger-LevrauU;  gr.  in-8«, 
85  p. 

Extrait  da  Bulletin  des  monuments  historiques. 

452.  Gboboes  STOFrBL.  Dictionnaire  topographique  du  départe- 
ment du  Haut-Rhin,  comprenant  les  noms  de  lieux  anciens  et 
modernes,  rédigé  sous  les  auspices  do  la  Société  industrielle 
de  MuUiouse.  Paris,  Imprimerie  impériale,  1868;  in-4o,  XXIV- 
260  p.  et  1  feuillet  de  corrections. 

L'introduction  comprend  la  partie  descriptive ,  la  partie  histo- 
rique et  la  liste  alphabétique  des  sources  où  l'auteur  a  puisé  les 
renseignements  contenus  dans  ce  dictionnaire. 


(  333  ) 

453.  Stbobbl.  Das  Munster  in  Strassburg ,  geschiclitlich  und  nacb 
seinen  Theilen  gescbildert.  8«  édition.  Strasbourg  ^  Fr.  Btdl, 
typog.  Silbermann;  in- 18,  36  p. 

454.  Jou.  Vbtteb.  Ueber  das  rumiscbe  Ânsiediungs-  und  Befesti- 
gungswescn  im  AUgemeinen ,  so  wie  ûber  den  Ursprung  der 
Stiidto  und  Burgen,  und  die  Einfùhrung  des  Cbristenthums  im 
sùdwestlicben  Deutscbland.  Carlsruhe,  1868;  Strasbourg,  à  la 
librairie  Te  Berger- Levrault  et  fils  ;  in-40,  82  p.,  2  cartes.  —  6fr. 
40  c. 

455.  V.  Walthbb.  L'Abbaye  bernardine  de  Neubourg,  dans  la 
forêt  de  Haguenau  (Basse -Alsace).  Haguenau,  typog.  Edler; 
in-18,  96  p.,  1  plan. 

La  fondation  de  cette  abbaye  remonte  aa  Xn*  siècle  (1188); 
elle  est  due  au  comte  Renand  de  Latselbonrg  et  au  dnc  de  Sonabe 
et  d'Alsace  y  Frédéric  le  Borgne. 

Les  divers  chapitres  de  cette  monographie  onttrait  Al'épanoais- 
nement  de  l'abbaye,  à  ses  legs  et  donations,  à  ses  déboires,  A  sa 
décadence,  à  son  agonie,  à  ses  tombes.  «Le  11  septembre  1790  le 
citoyen  Gerst ,  de  Pfaffenhoffen,  a£Blié  an  parti  démagogique  de 
Schneider,  fut  chargé  de  notifier  et  d'appliquer  les  décrets  de  la 
Constituante  aux  membres  de  la  communauté  bernardine  d'Al- 
sace... Il  signifia  aux  reclus  l'ordre  de  déguerpir  incontinent  des 
cellules  ou  de  prêter  entre  ses  mains  le  serment  légal  à  la  Con- 
stitution.* 

456.  Wbnhiitg.  Bruno  von  Stein.  (Nach  einer  Volksage.)  Stras- 
bourg, typog.  Simon;  in-8o,  7  p. 

Poésie  datée  du  Hohwald  (1868).  Légende  alsacienne. 


457.  Académie  de  Strasbourg.  Séance  annuelle  de  rentre'e  des  Fa- 
cultés (16  novembre  I868).  Strasbourg,  typog. Huder; in-8S  96 p. 

Personnel  de  l'Académie.  —  Discours  de  MM.  Chéruel,  rec- 
teur, Bruch ,  Aubry,  Stoltz ,  Bach ,  Bergmann ,  Oppermann ,  Del- 
bos,  Campaux  (éloge  de  M.  Bautain),  Lannsse  (Concours  de  la 
Faculté  de  droit). 

458.  C.  F.  Bbbobb.  Le  Patronage,  le  Besoin.  (Poésies.)  Stras- 
bourg, typog.  F«  Berger- Levrault:  gr.  in-s»,  4  p. 

459.  Campaux.  L'Abbé  Bautain.  Strasbourg,  typog.   V^  Berger- 
Levrault;  ln-8o,  32  p. 

Discours  prononcé,  le  16  novembre  1868 ,  A  la  séance  de  ren- 
trée des  Facultés  de  l'Académie  de  Strasbourg. 
Extrait  de  V Impartial  du  Rhin. 


(  334  ) 

460.  Dblcasso.  L'Ovariotomie.  (Poësio.)  Au  docteur  Kœbcrlé. 

Strasbourg  f  iypog,  V^  Berger- LevrauU;  in-8»,  7  p. 

Hardi  praticien  qui ,  dans  l'£tre  vivant. 

Promènes,  sans  pâlir,  un  bistouri  savant; 

Qui,  soua  les  flancs  ouverts,  inspectant  les  entrailles, 

Les  deux  mains  dans  le  sang,  rajustes  et  travailles  : 

J'admire  ton  coup  d*œil  et  ta  dextérité  ; 

En  face  du  péril  que  d'intrépidité  I 


Tes  mains  promptes  et  sûres 

Découpent  dans  le  vif,  réparent  les  blessures  , 
Jusque*  à  l'utérus  suivent  le  mal  caché , 
Tranchent  le  pédoncule  à  Tovaire  attaché , 
Extirpent  la  tumeur ,  serrent  les  ligatures 
Et  des  tissus  rejointa  rapprochent  les  sutures. 
Deux  heures  on  te  vit  opposer,  attentif, 
Aux  dangers  renaissants  ton  génie  inventif, 
Et  l'opérée  enfin  ,  s'éveillant  ravivée, 
Te  regarde ,  sourit  et  dit  :  «  Je  suis  sauvée!  • 

461.  Idbm.  Un  opéra  comique  de  Piaute,  mis  en  vers  iVançais. 

Charançon,  ou  lo  Parasite.  Strasbourg,  typog.  V*  Berger-Le- 

vrauti;  in-8o,  59  p. 

Cette  traduction  est  suivie  d'un'Q  note  Intitulée  :  De  VInduêtrie 
culinaire  appliquée  au  foie  d'oie  vhez  les  Botnainê,  à  propos  du  vers 
248  du  Charançon  de  Piaute.  Athénée,  qui  écrivait  au  deuxième 
siècle  de  notre  ère ,  dit  (1.  IX ,  chap.  vui)  «  que,  chez  les  Romaina, 
le  foie  d'oie  était  très-recherché  des  connaisseurs  et  qu'on  y  dé- 
signait BOUS  le  nom  XT)VOpoaxot  ceux  qui  faisaient  profession 
d'engraisser  ces  volatiles.  • 

Tirage  à  part  du  Bulletin  de  la  Soeiiti  littéraire  de  Strasbourg. 

46](.  A.  DiBzicAXH.  Gœtho's  Liebschaften  und  Liebcsbriefe.  Leip- 
zig, 1868;  pet.  in-8<>,  890  p. 

Zwei  TSchter  eines  Tanzmcisters  in  Strassburg,  p.  1S6-149.  — 
Friederike  von  Sessenheim,  p.  149-231. 

463.  A.  Ebchbhaubb.  Poésies  diverses.  La  Fille  de  Thôtesse  (Uh- 
land).  —  L'Église  perdue  (Uhland).  —  Excelsior  (Longfellow).  — 
Shakspeare's  cliff.  Strasbourg,  typog.  V^  Berger -LewrauU,  1868; 
in- 8°,  6  p. 

Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  Httéraire  de  Straàbourg, 

464.  A.  Fia.  Les  Vies  difQciles.  Strasbourg,  typog,  V^  Berger- 
LevrauU;  in-8<>,  86  p. 

Extrait  du  BuUetin  de  la  Société  littéraire  de  Strasbourg, 


(  335  ) 

466.  A.  Fi^B.  Les  Ombres.  (Poésie.)  Strasbourg,  t^og.  V*  Btrger' 
LevrauU  ;  in-B^,  S  p. 

466.  Idbm.  Paroles  prononcées  à  la  fln  du  banquet  annuel  de  la 
Soeie'td  des  sciences,  agriculture  et  arts  du  Bas-Rhin  et  de  la 
Société  littéraire  de  Strasbourg  réunies,  le  15  décembre  1867. 
Strasbourg,  typog.  V^  Berger- LewaitU;  in-8»,  8  p. 

467.  H.  FiscuBAcn.  E  Gsprûch  von  zwci  Wâschere  im  Kaffee 
Hûehnerloch.  (Poésie.)  Strasbourg,  typog.  Silbermann;  gr.  in*8<>. 

468.  Friederike  von  Sessenheim.  Wahrhoit  und  Dichtung ,  trou 
nach  Wolfgang  von  Gœthe.  Eine  deutsche  Lîebesidylle  in  drei 
Bûchern.  Berlin,  1869;  Strasbourg,  librairie  Noiriel;^etAn'8°t 
64  p. 

469.  F.  Gbsslbb.  Friedcrikenalbum.  Liedergabon  deutscber  Dich- 
ter  und  Dichterinnen  im  Âuftrag  des  Briondenkstein-Comite's. 
LaJir,  1867;  pet.  in-8o,  878  p. 

Friederike  von  Sesaenhetip  aU  Einleltnng ,  n**  1  à  15.  —  Oau- 
LKR.  Reinhold  Lenc;  ein  Dram»,  p.  81  à  169  (Le  1"  acte  lepatfe 
sur  la  cathédrale  de  Strasbourg;  le  2*  acte  dans  la  maison  d'éeole 
do  Sessenheim ,  et  le  8*  acte  aux  environs  de  Sessenheim.) — Obib- 
SEBACH.  Goethe  und  Friederike.  —  Albert  OrUr.  Sessenheim.  — 
Blflthe  und  Blatt  verweh'n.  —  Wenn  einer  geht,  ein  lieber  Gast. 

—  Es  muss  das  Herz  etwas  hangen.  —  Fr.  Otte.  Friederike  von 
Sessenheim.  —  An  einem  FrUhlingstage.  —  Ad.  Stosbbr.  Friede- 
rike von  Sessenheim.  —  Avq.  Stcbber.  Waagau  und  Schwarawald. 

—  Mittagsfeier  im  Wald.  —  Gewitter. 

470.  J.  J.  HosBUAKN.  Voix  évangéliques.  Nouvelle  édition,  con- 

sidérablement  augmentée.  Strasbourg,  typog,  Berger-Levrault, 

1868;  in-18,  VII.249  p.  —  2  fr. 

Poésies  chrétiennes.  Une  partie  des  pièces  de  ce  recueil  a  d^à 
vu  le  Jour  en  1841  sons  le  môme  titre.  Paru,  Delay  et  DiUu, 

■  Je  me  serais  probablement  borné  à  cette  première  édition ,  n'etit 
•  été  le  sentiment  qui  m'a  fait  dire  alors  que  notre  littérature 

■  française,  si  abondante  et  si  belle  i  tant  de  titres,  est  peu  riche 
c  en  poésiea  purement  chrétiennes,  c'est-à-dire  puisées  à  la  source 
t  même  de  l'enseignement  sacré ,  à  la  Parole  divine  |  seule  lumière 

■  sans  tache,  seule  vérité  parfaite.  • 

On  ne  trouve  dans  Lamartine  et  Victor  Hugo  c  qu'un  déplorable 
alliage  de  l'amour  divin  et  de  l'amour  profane  *. 

Il  est  vraiment  à  regretter  que  M.  Hosemann,  qui  a  puisé  A  la 
vrai*  source,  n'ait  pas  été  mieux  inspiré. 


(  386  ) 

471.  Gd.  db  Hitvbouro.  Hommage  à  saint  Martin  qui  prête  son 
grand  jour  au  bonhour  des  Dartein.  Strasbourg,  Hlhog.  FaêêoH; 
in-40,  7  p. 

Poésie  lue  aux  noces  de  M.  J.  do  D....  et  de  M^*  S....,  célébrées 
à  Sainte*Marie-aux-Miiie8 ,  le  11  novembre  1868. 

472.  G.  MÛHL.  Zwei  Gedicbte.  Strasbourg,  typog.  Heitz  i  in-S^f 
12  p. 

Bergfahrt.  —  An  den  Mond. 

473.  Mabia  Rxbb.  Erzuhlungen  fur   das  Volk.  Zwickau,  1868; 

Strasbourg,  librairie  Bull,  successeur  de  C.  F,  Sckmidt;  in-B^f 

142  p.  —  70  c. 

Maria  Rebe ,  pseudonyme  de  M»*  Michel ,  femme  da  pasteur  de 
Ribeauvillé. 

474.  LuDwio Schhxboams.  Maria,  Kônigin  von  Schottland ;  Drama 
in  fûnf  Âufzûgen.  Heidelberg,  1868;  Strasbourg,  Kbrairie  Noi- 
riel;  in-s®,  176  p.  ^ 

475.  L.  Spach.  Le  Minnesinger  Henri  de  Veldegke  (1150-1189). 
Strasbourg,  typog.  V^  Berger -Levrault;  in-8S  13  P- 

Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  littéraire. 

Henri  de  Veldegke  était  d'origine  néerlandaise;  il  était  admis, 
dit  M.  Spach,  à  la  cour  des  princes  de  Cléves,  et  c'est  entre  les 
mains  d'une  comtesse  de  cette  maison  qu'il  a  remis ,  vers  1175,  le 
manuscrit  inachevé  de  son  Énéite  allemande. 

476.  Tbauthavh  Rosa.  Bel  Gelegenheit  des  zweiten  Âckerbau- 
festes  zu  ^V'ôrth  an  der  Sauer,  am  iiten  October  1868.  Stras- 
bourg,  typog.  Silbermann;  in-40,  4  p. 

Poésie. 


477.  Taschenkalender  fiir  das  Jahr  1869.  Strasbourg,  typog.  Heitz; 
in-S2,  32  p. 

Poésies  de  Victor  Brumder. 

478.  Der  Grosse  hinkende  Bote  an  derlllund  am  Rhein  fiir  1869. 

Strasbourg,  typog.  Heitjz;  in-8o,  70  p.,  grav.  sur  bois. 

Ein  Brief  vom  Vetter  Georg.  Ruprechtsau,  den  20stenNovem> 
ber  1867. 

479.  Der  Gute  Bote (1869). 5ïr(w6ourp,/ypo9.  V^ Berger-LevrauU; 
in-80,  72  p.,  grav. 

Vaterl&ndische  Qeschichte  (1457-1498). 


(  837  ) 

480.  Dor  Hinkcnde  Bote  am  Rhein  fûr  1869.  Strasbourg,  typog, 
Silbermann  ;  in-8»,  78  p.,  grav.  sur  boia. 

481.  Âlmanach  des  familles  pour  1869.  16«  année.  Strasbourg, 
typog.  V*  Berger- LevrauU;  in-8o,  66  p. 

482.  Le  Grand  Messager  boiteux  de  Strasbourg  pour  1869. 54«  an- 
née. Strasbourg,  typog.  Le  Houx;  pet.  in-4<>,  80  p.  —  80  c. 

Le  même  en  allemand. 

483.  Dcr  Grosse  hinlcende  Bote  an  der  111  und  am  Rhein  fûur  1869. 
Strasbourg  y  typog.  Heitz;  pet.  in-4o,  68  p. 

Petites  notices  historiques  sons  la  rubrique  de  chaque  mois  de 
l'année.  Strasbourg.  —  Le  carnaval.  —  Schlestadt.  —  Ouebwiller. 
—  Colmar.  —  Thann.  —  Zellenberg.  —  Mulhouse.  —  HohkOnigs- 
bourg.  —  Andlau.  —  Ruffach.  —  Le  Christkindelsmarkt  à  Stras- 
bourg. 

Ein  Brief  vom  Vetter  Georg.  Ruprechtsan ,  den  SOsten  Novem- 
ber  1867. 

484.  Almanach  impérial  pour  1868,  présenté  à  Leurs  Majestés. 
170«  année.  Paris,  1868;  Strasbourg,  typog.  K«  Berger-Le- 
vrauH;  gr.  in-8o,  VII-1,256  p. 

Bas-Rhin ,  p.  689.  —  Haut-Rhin ,  p.  690. 

485.  Almanach  dos  sapours  -  pompiers  (1869).  Administration. 
Stratégie  de  Tincendie.  Matériel.  Incendies.  Sauvetages.  Anec- 
dotes. Poésies.  Strasbourg ,  typog.  V«  Berger- LevrauU;  in-i8, 
144  p.,  fig.  —  60  c. 

Page  84  :  Les  sapeurs-pompiers  de  Strasbourg. 


486.  Avis  de  la  Commission  d'enquôto  du  Uaut-Rhin  sur  les  divers 
projets  de  percée  des  Vosges.  Strasbourg,  typog.  V^  Berger- 
LevrauU;  in-40|  12  p. 

487.  BouBOBois.  Travail  de  taxes ,  à  l'usage  du  commerce  et  de 
l'industrie ,  applicable  sur  tout  le  réseau  des  chemins  de  fer 
de  l'Est  et  établi  d'après  les  pièces  et  documents  officiels  de 
cette  administration  actuellement  connus.  (Mai  1868.)  Strcu- 
bourg,  typog.  Silbermann;  in-4o,  75  p. 

488.  DuBocQ.  Rapport  sur  les  résultats  de  l'Exposition  universelle 
de  1867  relativement  au  Bas-Rhin.  Strasbourg,  typog.  F»  Ber- 
ger-LevrauJt  ;  in-8°,  32  p.  et  6  tableaux. 

«  Les    beaux  spécimens  d'impression    ot   de  typographie   de 


(  ds«  ) 

«MM.  Berger -Loyraiilt  et  Sllbermanii  nons  moBtretit  que  Ut 

•  patrie  d'adoption  de  Gutenberg  ee  maintient  à  la  hauteur  de 

•  tous  les  progrès  de  Tart  de  l'imprimerie.  • 

489.  Ë.  IIuAULT.  Annuaire  du  Bas-Hkiu.  Année  1868.  Strcubourg, 
typog.  F«  Berger-LevrauUi  in-ia,  606  p. 

Bibliothèque  de  Strasbourg.  Note  historique,  p.  365-371.  —  Bi- 
bliographie des  ouvrages  imprimés  dans  le  Bas-tthlli  en  1867, 
p.  385  à  404. 

490.  À.  GoLDEimsRo.  Notes  sur  lu  travail  des  enfkntd  dans  les 
mannractures  et  ateliers.  Strasbourg,  atUog.  Wieger;  in-rol. , 
89  p. 

491.  Idbm.  Note  sur  le  commerce  des  blés  en  1867.  Strasbourg, 
auiog.  Wieger;  in-fol.,  18  p. 

498.  Idbm.  Observations  sur  les  inconvénients  qu'entrainerait  la 
suppression  de  la  vaine  p&ture,  présentées  au  Conseil  général 
du  Bas-Rhin,  à  l'occasion  du  projet  de  code  rural.  Strasbourg, 
typog,  Silbermann;  in-8o,  9  p. 

493.  Habtuavh.  Percée  des  Vosges,  Projet  mixte  consistant  à 
prolonger  la  ligne  do  Wessorling  et  celle  de  Munster,  par  le 
Rothenbach,  jusqu'à  Wildenstein,  et,  à  partir  de  ce  point  de 
jonction,  à  continuer  la  ligne  par  le  Brament  et  la  Mosselotte 
jusqu'à  Remiremont.  Strasbourg,  typog,  V«  Berger-Levrault ; 
in-40,  8  p. 

494.  Jouissances  forestières.  Strasbourg ,  autog.  Wieger  ;  ia-tol, , 
62  p. 

«  Les  forêts  sont  pour  le  gouyernement  une  fortune  d'autant 
plus  préoleuse  qu'elle  tend  à  s'accroître  d'année  en  année ,  mette 
dans  de  très-fortes  proportions  ;  mais  indépendamment  dee  rêve* 
nus  que  ces  forôts  procurent  à  l'État,  elles  fournissent  encore 
aux  milliers  de  communes  qui  les  avoisiuont  des  ressources  inap- 
préciables au  point  de  vue  do  leur  existence  et  de  leur  blen-étre.t 

C'est  surtout  cette  dernière  considération  qui  a  détermitié  l'au- 
teur A  écrire  cette  notice. 

495.  KiBvsR.  Manuel  des  adresses  du  commerce,  de  l'iDdustrie , 
des  professions  et  des  administrations  du  Bas-Rhin  (1868). 
Strasbourg,  Fréd,  BuU,  Horaire-éditeur;  typog»  SUbermantii 
in-18,  IV-677  p. 

496.  J.  LivT.  Ou  Prêt  conventionnel  et  des  opérations  de  ban- 
que. Strasbourg,  aulog.  Longini;  in-8^  is  p.. 


(  389  ) 

497.  Memonto  des  trésoreries  générales.  Stra$b(mrg,  typog^ 
Fb  BtrgeT'LevrauU;  m-4®,  84  p.  —  4  fr. 

498.  A.  MoHiiBB.  Réflexions  et  études  sur  le  percement  des  Vos- 
ges et  le  raccordement  direct  des  chemins  de  fer  de  Schlestadt 
à  Sainte-Mario-aux-Mlnes  et  de  Saint-Oié  à  LunévlUe.  Siroi- 
bourg,  typog.  F«  Berger-LewauU ,  1868;  in-4o,  8  p.,  l  plan. 

499.  Percée  des  Vosges.  Projet  de  jonction.  Chemin  de  fer  de  la 
Haute-Alsace  à  la  Haute-Lorraine ,  comprenant  trois  sections. 
Strasbourg,  typog.  et  Uthog.  V*  Berger-LevrauU  et  fils;  pet.  in -fol., 
23  feuilles  et  4  cartes. 

500.  Recueil  officiel  des  actes  do  la  préfecture  du  Bas-Rhin. 
68«  vol.  (1867,)  Strasbourg,  typog,  F»  Berger-LevrauU  f  in-4o, 
XVIII-sas  p. 

Arcbives  départementAles.  Inventaire  »  p.  263. 

501.  Statuts  de  la  Société  de  gymnastique  do  Strasbourg.  Typog , 
SiR>ermann;  in-8<»,  7  p. 

502.  Statistique  de  la  France.  Agriculture.  Résultats  généraux  de 
Tenquète  décennale  de  1862.  Strasbourg,  typog.  K«  Berger- 
Levrault;  gr.  in-s®,  272  p. 

Publication  du  ministère  de  l'agriculture  et  du  commerce. 

508.  Ville  do  Strasbourg.  Cahier  d'observations  présenté  par  le 
maire,  à  l'appui  du  compte  administratif  do  186T.  Strasbourg, 
typog.  F«  Berger-LevrauU;  in-8®,  228  p. 

On  Ut  dans  le  détail  des  dépenses  :  t  Photographie  de  types  de 
pierres  antiques,  167  fr.  50  c.  Achat  de  livres,  8,314  fr.  19  e.  • 


604.  Général  Ambxrt.  Arabesques.  Paris,  1868;  Strasbourg, 
typog.  V«  Berger-LevrauU;  in-i8,  414  p. 

505.  F.  Chapuy.  Anecdote.  Sagacité  et  fidélité  d'un  chien.  Stras- 
bourg, lypog.  Simon,  in -8°,  4  p. 

506.  E.  Gbucrkr.  Discours  prononcé  à  l'ouverture  des  cours  de 

littérature  étrangère  (2«  semestre  1867-1868),  à  la  Faculté  des 

lettres  de  Poitiers.  Poitiers,  in-8<>,  27  p. 

Littérature  allemande  au  XYHl*  siècle.  —  Influence  de  la  litté- 
rature française.  —  Lessing. 

507.  Lb  Hbkcibr  db  Nsdvzi.lb.  ThéÀtro  des  Pupazzi.  Fleur  de 
guitare;  scènes  de  la  vie  amoureuse  et  tourmentée,  en  un 


(340  ) 

acte,  en  vers  et  en  chansoDS,  avec  accompagnement  de  gui- 
tare. Strasbourg ,  librairie  Durry ,  1868;  tt^og.  V^  Berger- Le- 
vrautt;  m-8»,  20  p. 

Tirage  à  part  de  Vlmpartial  du  Rhin.  L'auteur,  se  trouvant  en 
Alsace  au  moment  de  la  réyolntlon  espagnole ,  a  compote .  cette 
petite  pièoe  à  Strasbourg ,  en  octobre  1868. 
Bluette  trés-spirituelle. 

508.  J.  MacA  et  J.  Stahl.  Le  Premier  livre  des  petits  enfants.  Al- 
phabet complot,  illustré  par  Th.  Schuler.  Parié ^  Hetzel,  1868; 
Strasbourg,  typog.  Silbermann;  in -80,  VIII>886  p. 

35  Jolies  compositions  tirées  k  part. 

509.  Mburibb-Paldsson.  Le  Livre  de  Job,  suivi  du  Chant  de  Dé- 
borah  et  de  l'Ame  exilde.  Strasbourg,  Salomon;  typog.  Silber- 
mann; in-18,  XIII-874  p. 

510.  MoHLBB.  Aventures  d'Achille  •  Hercule  •  Hector  Poupardin. 
Wissembourg,  typog.  Wentsel;  in-4<>,  19  p.,  illustrations  en  cou- 
leurs, avec  texte. 

511.  Le  Nouveau  Robinson  suisse;  traduction  nouvelle ,  revue, 
corrigée  et  mise  au  courant  de  la  science  par  P.  J.  Stahl  et 
F.  Mûller;  vignettes  par  Yan'  d'Argent.  Strasbourg,  typog, 
Silbermann;  Paris,  Hetzel;  in-8«,  VIII-467  p. 

51S.  Comte  ob  Pibssao.  Les  Légendes  d'outre-tombe  satanico- 
historiques ,  ou  les  Seuls  Mémoires  véridiques  du  Juif  errant. 
Ire  légende.  L'Esprit  de  Pilate;  légende  suisse  du  XVI«  siècle. 
Strasbourg,  typog.  Christophe;  Paris,  Douniol,  Hbraire-édiieur; 
in-18,  165  p.  —  1  fr. 

513.  A.  Poumibb.  Rôves  de  printemps;  scènes  et  récits.  Paris, 
Coumol;  Strasbourg,  typog.  Silbermann;  in-i8,  809  p. 

élise  ;  comédie  en  8  actes.  —  La  Duchesse  de  8an  Qiuliano.  — 
Victoire.  —  Don  Juan  le  Chaste.  —  Nouvelles. 

514.  loBir.  A  travers  la  vie.  Paris,  1868;  Strasbourg,  typog.  Sil- 
bermann; in-18,  br.,  380  p. 

515.  Le  Roi  des  Marmots;  vignettes  par  L.  Frœlich.  Paris,  Betzel; 
Strasbourg,  typog.  Silbermann;  in-40,  16  feuillets. 

516.  J.  Stahl  (Hetzel).  Mademoiselle  Pimbêche;  vignettes  par 
Lorenz  Frœlich,  gravures  par  Matthis.  Paris,  Hetzel;  Stras- 
bourg, typog.  Silbermann;  m-49, 16  feuillets. 


(341  ) 

517.  A.  AcBABo.  La  Vie  errante.  Paris,  Dentu,  1869;  in-i8, 343  p. 
—  3  fr. 

Promenade  dans  la  Forôt-Koire.  La  Herrenwies  et  la  yallée  de 
laHarg,  p.  S. 

On  lit  page  858  :  cVoilà  un  compagnon  (M.  Ch.  Lallemand ,  le  di- 
recteur de  Vnitutration  dt  Badt)  qae  Je  loahaiterais  à  tons  les  ton- 
ristes.  Il  a  le  pied  infatigable,  le  coup  d'œil  infaillible.  Il  tire  un 
coup  de  fusil  comme  Léon  Bertrand ,  et  il  manie  le  crayon  comme 
le  fusil.  Chasseur  et  paysagiste,  il  connaît  tous  les  sentiers  et 
toutes  les  légendes  de  la  forêt  ;  Jamais  il  n'hésite  dans  sa  marche , 
pas  plus  que  dans  ses  récits ,  et  il  parle  la  langue  d*ontre-Khin 
comme  le  fameux  prince  de  Mettemich  en  personne.  » 

518.  E.  Arhaud.  La  Palestine  ancienne  et  moderne,  ou  Géogra- 
phie historique  et  physique  de  la  Terre-Sainte ,  avec  s  cartes 
chromo-lithographides.  Paris,  1868;  Strasbourg,  typog.  V»Ber- 
ger-Levrauk;  in-s»,  XXIV-600  p. 

519.  A.  GoBBAssiiiBB.  Services  militaires  rendus  par  les  Polonais 
à  la  France  (1798-1815,  1830-1831).  Historique  sommaire  de  la 
bataille  de  Leipzig.  Strasbourg,  typog,  V»  Berger- Levrault, 
1868;  in-8o,  46  p. 

Tiré  à  30  exemplaires. 

On  lit  page  28  :  •  En  1880,  à  la  première  nouvelle  des  Journées 
do  Juillet,  le  czar  Nicolas  s'était  empressé  d'organiser  une  nou- 
velle coalition  contre  notre  patrie.  Il  en  était  l'âme,  devait  en 
être  le  chef,  et  l'armée  polonaise  allait  servir  d'avant-garde  4  son 
armée.  Mais  comme  il  ébranlait  déjà  ses  troupes,  alors  que  ses 
soldats,  comme  dans  d'autres  Jours  néfastes,  poussaient  le  cri  : 
Paris!  Paris!  il  trouva  le  chemin  de  la  France  barré  par  tout  un 
peuple,  par  les  Polonais,  qui,  se  retournant  contre  les  Russes  et 
se  dévouant,  comme  aux  plus  beaux  Jours  de  leur  histoire,  pour 
faire  reculer  une  fois  encore  la  barbarie ,  arrêtèrent  l'autocrate 
dans  sa  marche  envahissante.  Ils  succombèrent  dans  cette  lutte 
Inégale  I  «  L'ordrt  put  régner  à  Varsovie  !  ■  Mais  le  caar,  épuisé  par 
sa  victoire,  dut  renoncera  la  guerre  qu'il  n'était  plus  en  état 
d'entreprendre  contre  notre  pays.  * 

580.  (CouPT.)  Marie  Dorval  (1798-1849).  Documents  inédits.  Bio- 
graphie. Critique-et bibliographie.  Part»,  1868;  in-i8,  XII-47]  p. 
—  3  fr.  50  c. 

Monument  élevé  à  une  do  nos  gloires  dramatiques. 

M.  Coupy ,  professeur  de  mathématiques  an  prytanée  militaire 
de  La  Flèche,  est  un  bibliophile  très-connu,  qui  a  en  le  bon- 
heur de  voir  et  de  connaître  M">«  Dorval  «  aux  heures  radieuses 


(342  ) 

et  verdoyantes  de  t«  I8«  annéd  • ,  6t  qvt  n'a  pat  onblW  ■  l'Impres- 
sion profonde,  Ineffaçable  qu'elle  lai  a  causée  •.  C'est  en  sonve- 
nir  de  ces  émotions ,  qu'il  n'a  plus  retrouvées,  qu'il  a  compbsé 
ce  volume,  véritable  monument  littéraire  élevé  à  la  mémoire  de 
Marie  Dorval. 

Cette  admirable  artiste  tat  trés-aimée  A  Strasbourg,  oit  elle 
Joua  en  1817  et  1818;  elle  vint  alors  à  Paris  et  fut  engagée  A  la 
Porte-Saint-Hartin,  sur  la  recommandation  de  Potier,  qui,  l'ayant 
rencontrée  en  province,  •  avait  soupçonné  le  feu  qui  couvait 
dans  le  cœur  de  la  jeune  artiste  •. 

631.  Ëbokmavv-Chatbiah.  Madame  Thërôso.  Ueborsetzung  von 

den  Yerfassem  ermûchtigt  uod  durchgesehn.  Strasbourg ,  Noi- 

rid;  typog.  Silhermann;  pet.  iD-8°,  234  p.,  avec  20  pi.  do  Rion, 

tirées  à  part.  —  8  fin. 

522.  Éd.  GoauKi..  Les  Juifs  d'Egypte  avant  l'ôre  ohrëtienne.  Stras- 
bourg ^  typog.  V«  Berger-LevravUt,  1868;  ln-8S  ^7  P< 

528.  À.  Hahv.  Notice  archëologique  et  historique  sur  le  canton 
de  Luzarches,  avec  l'indication  des  usages  locaux,  et  prëcë- 
dëe  d'une  introduction.  VertaiUesi  Straêbowg,  typog»  F«  B€r- 
ger-LevrauU ,  1868;  in-l8,  48  p.,  i  carte. 

524.  Histoire  vëridique  de  quelques  bipèdes  de  La  Bruyère. 
Stroêbourg,  typog.  V^  Berger- LevrmUt;  in-iB,  98  p.,  i  vi^etto. 

625.  G.  JuoLAB.  Statistique  comparée  des  principaux  États,  d'a- 
près les  documents  officiels.  Strasbourg,  typog.  V«  Berger- 
LevrauU;  in-8*>,  8  p. 

Bxtrait  du  Journal  de  la  Société  dé  êtatiêti^ê  4ê  Parti ,  octobre 
1868. 

626.  Gh.  db  LorbXch.  Lo  P'ronsadais,  son  histoire  ot  ^os  vins;' 
24  illustrations  par  Lallemaud.  Paris,  ffetzel,  éditeur;  Stras- 
bourg, typog.  Silbermawi  ;  in -40,  44  p* 

Cet  ouvrage  fait  partie  det  Riehe»êe«  goêtronomiques  de  laFrttkee. 

527.  Idem.  Les  Vins  de  Graves  des  environs  do  Bordeaux.  Paris, 

Hetzel;  Strasbourg,  typog.  Silbermann;  in-40,  62  p. 

86  dessins  de  Ch.  Lallemand.  Cet  ouvrage  fait  partie  de  la  pu- 
blication lei  Biehettea  goêtronomiqueê  de  la  jPraneé. 

528.  Ce.  Martin.  Lettre  à  M.  le  directeur  de  la  «  Revue  d'Alsace  ». 

Strasbourg,  typog.  Leroux;  in- 8°,  8  p. 

Réponse  i  l'occasion  d'articles  parus  dans  la  Revue  d*AUaee 
touchant  les  Çuettions  tdêacietmee,  à  propoa  de  VHxêtoire  de  Julee- 
Oiêar,  par  l'empereur  Napoléon  IJI,  par  M.  l'abbé  Ch.  Martin. 


(  3*3  ) 

589.  Dk  Pubsac.  Trois  lettres  à  M.  le  cumlo  de  Bismarck.  Stras- 
bourg, typog.  Chriêtophet  1867  ;  in-8^  15  p. 

530.  Max.  Rbichabd.  Souvenirs  d'un  aumônier  protestant  au 

camp  français  devant  Sébastopol;  traduit  de  l'allemand  par 

Camille  Selden.  SStr(u6our^,  typog.  V»»  Berger-Levrault  ;  in-i8, 

195  p. 

Voir  le  BibUographt  altaoUn,  tome  IV,  p.  156 ,  et  VImpartial  du 
Bhin  da  18  Janvier  1869,  article  eriiiqae  signé  B-  Lehr. 

531.  R.  Rbum.  La  Destruction  du  protestantisme  en  fiohôme. 
Épisode  de  la  guerre  de  Trente  ans.  Nouvelle  édition ,  revue 
et  augmentée.  Strasbourg,  TreiUtel  et  Wûrtz;  typog.  Silber- 
mann;  in-i^,  140  p. 

L'antenr  a  joint  à  cette  édition  nne  bibliographie  très-oomplète 
de  feaillet  volantes  contemporaines,  dont  le  pins  grand  nombre 
se  trouve  dans  la  belle  collection  des  brochures  politiques  et  reli- 
gienses  du  XVII«  siècle ,  formée  Jadis  par  J.  J.  Wencker^  le  sa- 
vant archiviste  de  Strasbourg,  collection  qui  appartient  at^oo^* 
d'hui  à  la  bibliothèque  du  séminaire  protestant  de  cette  ville. 

Voir  la  Btvue  eritiqu*  d*hi*Mrê  et  de  littérature  de  Paris  et  le 
LUterarUcheê  Centralblatt  de  Leipzig. 

538.  Baron  os  Sohaubkburo.  Note  sur  la  Sénégambio.  Strasbourg, 
typog,  F*  Berger-Leurault,  1868;  in-8S  6  p. 
Bxtrait  du  BuUetin  de  la  SoeUti  Uttératre. 

583.  ScHHiTZLBB.  L'Agriculture  et  la  population  agricole  en  Rus- 
sie. Strasbourg,  typog.  Heitz ;  in-S»,  18  p. 

Discours  prononcé  à  la  séance  annuelle  de  la  Société  d'agri- 
culture (1867).  Extrait  du  bulletin  de  cette  Société. 

534.  C.  SoMifBBvoeBL  (\e  Père).  Un  ministre  de  l'intérieur  sous 

le  Directoire.  Paris,  Durand,  1868;  in-8o,  38  p. 

Bxtndt  des  Études  religieuees ,  TUttoriquee  et  littérairu,  sep- 
tembre 1868. 

Pierre  Benezech  est  né  à  Montpellier  en  1749.  Ministre  de  l'in- 
térieur en  1795,  démissionnaire  en  1796;  chargé  de  l'administra- 
tion des  Tuileries  en  1799.  Préfet  colonial  au  Cap  en  1808.  Il  y 
meurt  peu  après  son  arrivée,  laissant  deux  filles.  L'une  d'elles  a 
épousé  un  secrétaire  général  du  grand-duché  de  Berg,  M.  Blan- 
chard, plus  tard  nudre  de  Mulhouse,  puis  sous-préfet  do  Schle- 
stadt  et  secrétaire  général  de  la  préfecture  de  Strasbourg,  grand- 
père  maternel  de  l'auteur. 

On  a  dit  de  Benezech  :  •  Nous  avons  eu  beaucoup  de  minis- 
tres plus  habiles  que  lui  ;  nous  en  cherchons  vainement  do  plus 


(  344  ) 

probei.  •  F*ire  eonnattre  cette  élogienie  appréciation  ne  paraît 
paa  avoir  été  Tunique  bat  de  l'aatevr;  on  dirait,  en  Ilaantsa  bro- 
chure,  qu'il  était  poursuivi  surtout  de  IMdée  de  compter  un  répu> 
blieain  au  nombre  de  ses  ancêtres.  Aussi  sa  piété  toute  filiale 
l'égare-t-elle  jusqu'à  représenter  son  grand-père  •  comme  faisant 
taire ,  du  moins  officiellement ,  ses  pensées  intimes  qui  l'attiraient 
▼ers  un  autre  ordre  de  choses  •  (2a  Boyauti). 

585.  Spaoh.  Cola  Rienzi  et  l'unitô  de  l'Italie.  Stroêbourg,  typog. 
K«  Berger-Levrcmll;  in-8®,  84  p. 

Extrait  du  Bulletin  de  la  Soeiiii  littéraire  de  Straebourç. 

Ce  travail ,  fait  d'après  une  monographie  de  Poppencordt  et  le 
récit  qu'en  a  donné  Grégorovins,  dans  le  6*  volume  de  son  Uiêtoire 
de  Borne  au  moyen  âge,  est  très>émouvant|  et  il  a  été  traité  par 
M.  Spach  avec  talent.  Mais  l'auteuri  possédant  sur  les  événements 
contemporains  qui  s'accomplissent  à  Rome  et  en  Italie  «  une  con- 
viction fortement  assise  •,  n'aurait  pas  dû  se  borner,  après  avoir 
deviné  dans  ce  tribun  romain  du  XIY*  siècle  le  précurseur  des 
destinées  unitaires  de  l'Italie,  àun  simple  récit  de  laviedeRienai. 

Le  travail' de  M.  Spach  aurait  eu  un  intérêt  d'actualité  beau- 
coup plus  grand,  s'il  avait  tiré  lui-même  les  conclusions  des  pré- 
misses posées,  plutôt  que  de  laisser  ce  soin  à  ses  lecteurs.  Il  faut 
savoir  se  prononcer. 


686.  Caebaux.  Souvenir  de  la  messe  militaire,  composée  par 
Victor  Elbel  et  exécutée  dans  l'église  de  Saint- Jean  le  26  avril 
1868.  Strasbourg,  typog.  Huder,  1868;  in-8«,  7  p. 

Allocution  prononcée  par  H.  Cazeaux,  curé  de  Saint- Jean,  sur 
les  rapports  entre  le  clergé  et  l'armée. 

587.  Courses  de  fiaden.  Tome  Y.  Années  1866  et  1867.  Stras- 
bourg, typog.  Silbermann;  in-fol.,  loo  feuillets,  papier  vélin. 

Les  encadrements  composés  et  dessinés  par  H.  Charles  Lalle- 
mand,  d'après  les  Petites  Heures  d'Anne  de  Bretagne,  de  la  Bi- 
bliothèque impériale,  ont  été  imprimés  en  or  et  en  couleurs.  Ces 
planches  nous  rappellent  beaucoup  des  reproductions  analogues 
faites  par  Toudouze  et  imprimées  également  chez  M.  Silbermann 
en  1846. 

Ijea  Courses  de  Bade  forment  un  spicndido  recueil  grand  in-folio, 
tiré  seulement  à  25  exemplaires.  C'est  le  Livre  d*or  du  turf  inter- 
national d'Iffetzheim.  Le  dernier  volume  contient  l'historique  de 
cet  hippodrome  célèbre  rivalisant  aujourd'hui  avec  celui  d'Epsom. 

588.  FuBCT  Dblaistbb.  Notice  nécrologique.  Strasbourg ,  typog. 
V^  Berger- LevrauU;  iu-8o,  2  p. 

Hn«  Edwige  Quéroult,  veuve  de  M.  Ch.  Fréd.  Ncpvcu,  l'émi- 


(  345  ) 

nent  architecte  qnf ,  som  la  monarchie  de  JafUeti  transforma  le 
palaia  de  yeraalUes  en  mnsée  historique. 
Bxtrait  de  V Annuaire  de  8eine-et-0Ue  (1868). 

539.  E.  PiToiB.  Ordonnance  royale  sur  les  grandes  manœuvres 
de  Tarmée  prussienne,  en  date  du  89  juin  1861.  Strasbourg , 
typog,  K»  Berger- LevrauU;  in-i2,  120  p.,  s  pi.  —-2  fr.  75  c. 

540.  Statuts  de  la  Société  de  gymnastique  de  Strasbourg.  Stroê- 
bourg ,  typog,  Simon;  in-s^,  8  p. 

Eag.  Diemer,  président.  J.  Flach,  secrétaire.  ■  Entretenir  la 
rigaenr  du  corps,  pour  consenrer  celle  de  l'esprit,  développer 
les  goûta  et  les  sentiments  virils ,  tel  est  le  but  de  la  Société  de 
gymnastique.  > 

541.  A.  Thomas.  Inauguration  du  nouveau  local  de  la  Société 
chorale  (de  Strasbourg).  Strasbourg,  lithog,  Fasêoli;  in-8o,  16  p. 

Biographie  de  Ph.  Hœrter.  —  L'ensemble  des  œuvres  de  Hœrter 
se  compose  do  18  numéros  pour  la  musique  instrumentale,  49 
chœurs  pour  voix  d'hommes,  20  chœurs  mixtes,  20  œuvrcH  diverses. 
Cette  nomenclature  est  loin  d'être  complète.  Hœrter  est  né  à 
Strasbourg  en  1795  ;  il  est  mort  en  1863.  Cette  brochure  est  accom- 
pagnée d'un  fae-êimile  d'un  choeur  de  Hœrter  et  de  3  pages  de 
strophes  allemandes  de  J.  Léser,  prononcées  dans  la  nouvelle 
salle ,  à  l'occasion  de  son  inauguration  et  de  la  pose  du  buste  do 
Philippe  Hœrter,  sculpté  par  A.  Friedcrieh. 

642.  (Thomas.)  Souvenir  de  la  Sainte-Cécile  de  1867.  Strasbourg, 

autog.  Foêsoli;  in-8^  15  p. 


543.  H.  Babdt.  Un  manuscrit  ontomologique  do  la  bibliothèque 
de  Saint-Dié  des  Vosges.  Strasbourg,  typog,  HeUz;  in-8®,  8  p. 

La  bibliothèque  de  Saint-DIé  possède  75  manuscrits  d'asses  peu 
de  valeur,  à  l'exception  du  Orciduel  et  du  Livre-Bouge  ;  mais  l'au- 
teur ne  parle",  dans  cette  brochure,  que  d'un  manuscrit  plus  mo- 
deste intitulé  :  Ineeeteê  de  Lorraine,  Journal  d'observations  faites 
en  1776  et  1777  sur  les  insectes  des  environs  do  l'abbaye  de  Moyen- 
monstier,  située  dans  les  Vosges,  par  D.  C.  F.  R.  B.  2  vol.  in-4o. 

544.  Baudslot.  Recherches  d'anatomie  comparée.  Strasbourg, 
typog.  Silbermann;  in-8<»,  36  p. 

545.  Alph.  Cambkest.  Dictionnaire  minier  et  métallurgique  alle- 
mand-français. Paris,  Dunod,  1868;  Strasbourg,  typog.  Silber- 
mann; in-12,  203  p. 

540.  DoLLrDs-ADssBT.  Matériaux  pour  l'étude  des  glaciers.  Tome 
VIII.  ir«  partie  :  Observations  météorologiques  et  glaciaires  au 


(  3^6  ) 

col  de  Saint-Thdodule  (Valais),  station  DoUfus-Auaset,  d»S33  mô- 
tres  d'altitudo.  Parié,  Savy,^  1868  ;  Strasbourg ,  typog.  Simon , 
in-80,  630  p. 

547.  Fahkhbr.  Système  solaire  d'après  la  marche  réelle  du  so- 
leil. ir«  édition,  avec  4  pi.  Schlestadt,  typog.  A,  HeUng;  in-40, 
29  p.  —  1  fr.  60  c. 

548.  G.  A.  HiRN.  Conséquences  philosophiques  et  métaphysiques 
de  la  thermodynamique.  Analyse  élémentaire  de  l'univers. 
Paris f  Gauthier-Villars;  Strasbourg ^  typog,  Si^lufrrnann;  gr. 
in-8S  XII-556  p. 

Le  premier  titre  de  cet  ouvrage  n*en  indiqae  qne  le  point  do 
départ  et  la  méthode  générale.  Le  lecond ,  an  contraire ,  en  in- 
dique clairement  le  bot. 

•  Procéder  à  l'égard  dos  êtres  distincts  dans  le  monde  sensible 
comme  le  chimiste  procède  à  l'égard  d'an  corps  qn'tl  analyse; 
chercher  quelle  est  la  constitntion  élémentaire  des  êtres,  depuis 
le  grain  de  sable  jusqu'aux  étoiles  du  firmament,  depuis  Thumble 
cryptogame  Jusqu'à  l'homme  :  telle  est  l'entreprise  (mdacieuêe  que 
Je  me  suis  proposée.  • 

549.  F.  KxBscBLKOBs.  Sociétç  TDgéso-rhénane.  Programme  do 
l'excursion  printanièro  de  1868,  les  80,  81  mai  et  !<*  juin. 
Strasbourg,  typog.  Huder;  in-8®,  4  p. 

650.  E.  LsHK.  La  Machine  à  vapeur.  Esquisses  do  l'histoire  de  sa 
découverte  et  de  ses  principales  applications.  Cohnar,  typog. 
Decker;  in-8«>,  32  p. 

Extrait  de  la  Bévue  d*AUttee, 

651.  Saivt-Lgup.  Théorie  des  miroirs  tournants.  Strasbourg, 
typog,  Silbermann;  in-s^,  16  p, 

652.  Idbm.  Notice  sur  le  pianimôtro  statique,  Strasbourg,  typog, 
SUbermann;  in-8o,  4  p. 

663.  WoLowsKi.  Allocution  prononcée  lo  19  juillet  1867,  à  la 
première  séance  publique  de  la  Société  do  statistique  do  Paris. 
Strasbourg,  typog.  Vo  Berger- Levrault;  iu-40,  7  p. 


654,  Bbbxhbim.  Des  FièvrjBs  typhiques  on  général.  Strasbourg, 

typog.  Silbermann;  in-8o,  80  p.,  l  tableau. 
666.  C.  Blbt.  Quelques  observations  do  deliriumtrem eus.  Sfra«- 

bourg,  typog.  SUbermann;  in-8o,  81  p. 


(  347) 

556.  Hbbboott.  Excursion  dans  TEngadine.  Bains  de  8aint-Mo- 

rftx,  le  Prose,  Bormio  et  Tarosp,  avec  une  carte.  Sircubourg, 

typog,  Silbermann;  in-8^  20  p. 
Sxtrait  de  la  Revue  d'hydrologie. 

557.  Mabqubs.  Notice  nécrologique  sur  le  docteur  MoIk«  Stroê- 

bourg t  typog.  Silbermann  f  1867  ;  in-8<>,  7  p. 

Lue  à  U  Société  médicale  du  Hant-Bbin  (80  octobre  1867).  Jean- 
Conrad  Molk  eit  né  en  1803 ,  à  KrantwiUer  (Bat-Rbin) ,  doctenr 
en  18S8i  pui*  médecin  cantonal  A  Strasbourg,  a  quitté  cette  ville 
en  1884  ponr  se  fixer  A  Colmar. 

558.  A.  NxTTBB.  Le  Matérialisme  et  les  castors.  Str<ubourg , 
typog,  Silbermann;  Hbrairie  TretUtelet  Wûrtz;  in-8S  78  p. 

  paru  en  feallleton  dans  la  Oeuttte  midt&Uedt  StratUmrg  (1868). 

559.  G.  TouKDKs.  Revue  des  thèses  do  la  Faculté  de  médecine  de 
Strasbourg  pendant  Tannée  scolaire  1866-1867.  Strasbourg , 
typog.  Silbermann  ;  in-8»,  70  p. 


560.  F.  BouBDiv.  Recherches  statistiques  sur  Tinstruction  pri- 
maire dans  l'armée  française.  Strasbourg,  typog.  ¥•  Berger- 
LewrauU;  gr.  in-8o,  15  p.,  l  pi. 

Extrait  du  Journal  de  la  SoeUti  de  etoHetique  de  Parie.  Janvier 
1867. 

561.  Cazmaxjx.  Lettre  à  M.  le  Préfet  du  Bas-Rhin  sur  la  coosorra- 
tion  de  la  langue  allemande.  Strasbourg,  Hthog.  Fassoli;  in-i^, 
4  p. 

568.  CuLMAxv.  Schlùssel  zum  Studium  des  Deutschen.  Litera 
animi  nuntia.  Ëin  spracbwissenschaftlicher  Versuch.  Leipzig, 
1868;  BischwiUer,  typog.  Posth;  in-8<>,  886  p. 

563.  Discours  prononcés  à  la  distribution  dos  prix  du  Gymnase 
protestant  de  Strasbourg,  le  6  août  1868.  Strasbourg,  typog. 
Heitz;  in-80,  34  p. 

564.  DoLLFus-ÂDSSBT.  Motériaux  pour  les  bibliothôquos  popu- 
laires, n0  4,  avril  1868.  Mulhouse,  Bader,  Hbrdire;  Strasbourg, 
typog.  Simon;  pet.  in-8<»,  102  p. 

Mahlhnser-Ditsch'B  Wdrter-Bûcble.  —  SpriehwSrter.  —  Gsetzle. 
—  Vers.  —  Spieler  Im  Preie  nn  in  der  Stnbwe.  —  Varia. 

565.  Ph.  Ebbblib  et  Ch.  Faulhabxb.  Rapport  présenté  à  M.  lo 
Maire  de  Strasbourg  sur  la  partie  scolaire  de  l'Exposition  uni- 
verselle. Strasbourg,  typog.  Silbermann;  pot.  in-8",  47  p. 


(348) 

666.  ËvoKL.  Discours  prononcé  à  la  distribution  dos  prix  du 
Gymnase  de  Biscbwiller.  7«  année  scolaire  1867-1868.  Biêch- 
willer,  typog.  Poêth  ;  in-8o,  14  p. 

567.  J.  Lbvbl.  Système  métrique  démontré  d'après  l'appareil  dit 
Méthode  Level.  Strasbourg,  typog,  Heitz;  in-32|  S6  p. 

568.  Rsn<  CailliA  (M^ie).  Mémoire  sur  les  moyens  de  substituer 
la  langue  française  à  l'usage  des  patois  et  idiomes  étrangers. 
Strasbourg,  typog.  Silbermann  ;  in-i»,  8  p. 

M°>«  René-Caillié ,  déléguée  spéciale  des  salles  d'asile  deTAca- 
démie  de  Strasbourg,  indique  les  tableaux  d'images  comme  un 
procédé  facile  pour  substituer  l'usage  de  la  langue  nationale  à 
celui  des  patois  et  des  idiomes  étrangers  dans  toutes  les  écoles 
de  l'enfance,  en  commençant  par  la  salle  d'asile. 

569.  ScHBBDLxir.  De  l'Enseignement  de  la  langue  allemande  en 
Alsace  et  spécialement  au  Gymnase  protestant  de  Strasbourg. 
Strasbourg,  typog.  Heitz;  in -8®,  22  p. 

Discours  prononcé  le  6  août  1868. 

570.  Société  des  bibliothèques  communales  et  populaires  du 

Das-Rliin.  Strasbourg,  typog.  Silbemumn;  pet.  in-8<>,  47  p.  et 

1  tableau. 

8«  réunion  annuelle  do  l'assemblée  générale,  tenue  le  1«>  mars 
1Q68. 

671.  Ueber  den  Unterricht  der  deutschen  Sprache  in  den  nord- 
ôstlichen  Dopartementen  Frankreichs.  Strasbourg,  typog. 
Le  Roux;  in-8<>,  16  p. 


572.  Der  Âugustinermônch  Luther  in  Rom.  Strasbourg,  typog. 
Silbermann;  in-8o,  16  p. 

573.  BiiiND.  Marguerite  de  Navarre  dans  ses  rapports  avec  la 
Réforme.  Strasbourg,  typog.  Heitz;  in-8o,  34  p. 

Thèse  de  théologie. 

574.  0.  DouBH.  Histoire  de  la  Société  biblique  protestante  de 

Paris  (1818-1868),  avec  des  notices  biographiques,  par  F.  Schick- 

1er.  Paris,  1868;  Strasbourg,  typog.  V«  Berger-Levrault;  gr. 

in-80,  VIII-420  p. 

Notices  biographiques  sur  Qœpp,  Rapp,  Boissard,  baron  de 
Tflrckheim,  Willm,  Billing,  Verny,  Mattor. 

575.  Jubilé  semi-séculaire  de  la  Société  biblique  protestante  do 


(849  ) 

Paris.  Paris  t  1868;  Stratbowg,  typog.  F«  Berger-LevrauU;  gr. 
ia-8S  81  p. 

Disconra  de  MM.  le  comte  Reinhard,  Schickler  et  Ath.  Coqne- 
rel  fila. 

576.  Kbllt.  Introduction  à  l'étude  des  évangiles;  traduit  de  l'an- 
glais par  H.  C.  Slraibourg  f  typog.  F«  Berger-LevrauU',  in-l8, 
232  p. 

I  et  II.  Matthieu  et  Marc. 

577.  G.  Kopp.  Sennon  pour  l'ouverture  solennelle  de  la  session 
du  Consistoire  supérieur  de  l'Église  de  la  Confession  d'Âugs- 
bourg.  Strasbourg  f  typog.  Silbermann;  in-8<^,  20  p. 

Prononcé  le  21  octobre  1868  à  l'église  Saint-Thomaa. 

578.  L.  Leblois.  Du  Rôle  de  la  douleur.  Strasbourg,  typog.  Heitz; 
in-8®,  18  p. 

579.  Lbonharot.  Cbarles-Quint  ot  sa  position  vis-à-vis  de  la  Ré- 
formation en  Allemagne.  Strasbourg,  typog.  Silbermann;  in-8°y 

104  p. 

Thèse  de  théologie. 

580.  RiPF.  Was  haben  wir  zu  halton  von  dem  Gesangbuch  fur 
Christen  Augsburgischer  Confession  ?  (Strasbourg,  1866.)  Kurzer 
freimiitbiger  Rericht.  Strasbourg,  typog.  Heitz;  in-8o,  47  p. 

581.  E.  Lkhr.  Dictionnaire  d'administration  ecclésiastique,  à 
l'usage  des  deux  Églises  protestantes  do  France.  Strasbourg , 
typog.  F«  Berger-LevrauU;  in-8«>,  VIII-S63  p. 

Cet  ouvrage  est  le  résumé  de  dix  années  de  travaux  et  d'études, 
n  expose  la  législation  et  la  Jurisprudence  des  deux  églises. 
Voir  le  Courrier  du  Beu-Bhin  du  9  mars ,  qui  contient  un  article 
critique  de  M.  Eug.  Hepp. 

582.  J.  F.  Lbhtz.  Goheiligter  Kinder  Gottes  Betkûmmorlein. 
Strasbourg,  typog.  Silbermann;  in-8o,  1,142  p.,  firontispice  litho- 
graphie. 

Lents,  ancien  pasteur  à  Sundhausen  et  de  8aint-Pierre-le* 
Vieux,  est  mort  à  Strasbourg  en  1762. 

583.  Les  Ouvriers  selon  Dieu  et  leurs  œuvres,  i^'^  et  2«  série. 
2«  édition.  Paris,  1868  ;  Strasbourg,  typog.  F«  Berger-LevrauU 
{Bibliothèque  des  Écoles  du  dimanche);  in-i8,  135  p.  —  75  c. 

Pages  73  À  100  :  Outenberg.  —  Pages  101  à  135  :  Oberkampf. 

584.  PuAux.  Vie  de  Jean  Cavalier.  Strasbourg,  typog.  K«  Berger- 
LevrauU;  in-i8, 182  p.,  12  Ûg. 


(  360  ) 

585.  J.  Rathobbvb.  Spener  et  le  réveil  religieux  de  son  époque 
(1635-1705).  Paris,  Meyrueis,  1868;  Strasbourg,  Ubrairiê  BuU, 

successeur  de  C,  F.  Schmidt;  in-i8,  2S8  p*  —  ^  fr. 

Spener,  docteur  en  théologie ,  né  à  RibeAnvilIé  le  85  Janvier 
1635 1  mort  à  Berlin  en  1705.  Ch&p.  I^^.  Enfance  de  Spener,  in- 
fluence de  la  comtesse  de  Ribeaupierre  et  du  chapelain  Btoll  sur 
son  éducation.  Cbap.  II.  Ses  études  à  Oolmar  et  à  Strasbom'g. 
Chap.  in.  Son  ministère  à  Strasbourg  oomme  prédicatevr* 

La  famille  Bartholdi  de  Colmar  deseend  de  Spener. 

L'anniversaire  de  sa  naissance  fni-eélébré  le  85  Janvier  183j5  à 
Strasbourg  et  4  RJbeauvillé  ,  et  a  donné  lieu  i  une  brochure 
contenant  le  récit  de  cette  cérémonie ,  publiée  en  1836  et  intitu- 
lée :  Spenerê  Saeularfeier.  Le  volume  de  M.  Rathgeber ,  pasteur  à 
Sultzeren  (Haut-Rhin  ),  fait  partie  de  la  Nouvelle  Bibttothè^e  des 

Voir  dans  le  Progré»  religieux,  n»  50,  année  1868.  nn  article  de 
M.  L.  Horst. 

586.  RxFF.  366  liebe  gute  Sprûchleiu.  Strasbourg,  typog.  Heiiz; 

ill-38|  38  p. 

587.  W.  HoBsivo.  Bemerkungen  ùber  Hra.  FfarrerRifTs  Schrifl- 

chen,  betroffond  das  Gesangbucii  fur  CUristen  Augsburgischor 

Confession.  Strasbourg,  typog.  SUbemiann;  in-8S  ^S  P- 

Polémique  qui  serait  amusante,  si  elle  n'était  triste,  i  l'occa- 
sion du  livre  de  cantiques  en  usage  dans  l'Eglise  protestante. 

L'auteur  traite  avec  une  charité  tout  évangélique  ses  adver- 
saires de  rationalistes.  Il  serait  curieux  de  oonnattre  l'oplolon 
dos  partisans  de  M.  Comte  sur  ces  derniers. 

Montesquieu  disait  que  les  Français  construisaient  des  Petite*- 
Maiêom  où  ils  enfermaient  des  fous,  pour  faire  croire  que  les 
gens  qui  n'y  étaient  pas  n'étaient  pas  des  fous. 

588.  SoHALLEB.  Badcn  und  seine  Umgebung,  voneinem  Preunde 
der  Natur  und  ihres  Sohôpfers.  Strasbourg,  typog,  Si9)ertnann; 
io-8S  SS  P* 

589.  ScHATTBKifAMs.  Mdmoiro  relatif  à  la  contestation  entre  les 
autorités  de  l'Église  protestante  de  la  Confession  d'Âugsbourg 
et  la  Commission  administrative  de  Thospice  civil  de  Boux- 
willer,  BU  sujet  d'une  redevance  pour  entretien  d'églises  et  de 
cimetières.  Strasbourg,  typog.  Silbermann;  in-8^  84  p. 

590.  Souvenir  des  derniers  jours  et  des  funérailles  de  M.  le  pas- 
teur Louis  lieyer.  Dédié  à  ses  amis.  Strasbourg ,  typog.  K«  Ber- 
ger'Leffrault ;  iU'i8 ,  96  p, 

M.  Meyer  était  président  du  Conaistoiro  de  l'église  de  la  Oon- 


(851  ) 


feaston  d'Augtboarg  à  PatU  et  inspecteur  eooIétiMtiquc;  il  eut 
né  à  Montbéliard  le  1<' Janyier  1809  et  décédé  à  PatIa  le  U  oc- 
tobre 1867. 


091.  Groupe  colmarien  de  la  liguo  do  renseignement.  i«r  bulle- 
tin. 19  juillet  1868.  Coknar,  typog.  Decker-,  in-8^  IS  p. 

592.  HALLBz-CLAPAsiox.  Dcs  Noms  propres.  Paris,  1868;  in-8^ 
27  p. 

Extrait  dn  Correêpondant. 

593.  IIuoT.  Les  Prisonniers  d'Orléans.  Épisode  révolutionnaire 
(1792-1795).  Colmar,  typog.  Decker;  in-s»,  60  p. 

Extrait  de  la  Reifue  â^AUaee. 

594.  Stocbkb.  Âlphons  Gosto.  Biographisclio  Noii2.  Mulhouse, 
typog.  Risler;  in-S®,  14  p. 

Extrait  de  VAUatia. 

595.  J.  BsHTz.  Seconde  partie  de  l'appendice  à  la  Description 
historique  et  archéologique  de  Lautorbourg,  avec  des  notes 
explicatives  et  historiques.  Strasbourg ,  typog,  Siïbermann; 
in-80,  28  p. 

La  l'«  partie  a  para  en  1864.  Voir  le  B^Xiogrophe,  tome  IIX, 
p.  273.  Oette  2<^  partie ,  comme  la  l'«,  est  écrite  en  verB  deseriptifs. 
L'auteur  annonce  une  3*  et  dernière  qui  formera  le  complément 
de  la  Description  do  Laaterboarg  depais  la  Bévolntion  française 
jusqu'à  nos  jours. 

L'auteur  a  été  mal  inspiré  en  adoptant  la  forme  poétique  : 
«  Pour  lui  Phébus  est  tourd  et  Pégase  est  rétif.  • 

596.  Baron  Baiisn.  Présentation,  sous  forme  do  toast,  du  vin  de 
la  récolte  do  1472  au  banquet  des  FélibreSi  à  Saint-Remy,  le 
13  septembre  1868.  Nimes,  in-s»,  4  p. 

Vin  de  la  récolte  de  1472  offert  aux  Zurichois  en  1576  ,  i  Stras- 
bourg, lors  du  tir  fédéral.  Tout  n'ayant  pas  été  bu ,  le  surplus  fut 
conservé  dans  les  caves  de  l'hospice  civil  et  confié  an  sommelier 
Jean  Hartmann.  Celui-ci  légua  sa  charge  à  ses  enfants,  et  aujour- 
d'hui c'est  son  arriére-petit-neven ,  Georges  Popp,  qui  est  le  ton- 
nelier de  l'hospice  et  «  qui  soigne  avec  amour  et  respect  ce  qui 
reste  de  la  récolte  de  1472». 

597.  J.  D.  La  Sorcière  de  Munster.  Sa  torture  à  Wihr-au-Val  et 
son  exécution  à  Gumsbach  (1631).  Colmar,  librairie  Barth; 
typog.  Jung  à  Guebwiller;  in-s^,  13  p.,  papier  vergé. 

598.  G.  KŒCHLiir.  Chapitre  XVI  do  la  statistique  du  Haut-Rhin , 


(  352  ) 

ou  Historique  de  rindionne  a  Mulhouse  jusqu'en  1830.  Mul' 
housBt  typog.  Bcuier  ;  in-é^ ,  VII-49  p. 

599.  Db  Nbtrbiiamd.  Du  Droit  de  destruction  des  animaux  mal-, 

faisants  ou  nuisibles.  Colmar,  typog.  Hoffmann;  Barth,  libraire; 

in -8°. 

Cette  broehore  est  an  trôs-ntlle  supplément  anx  QuetHon»  «ut* 
la  eJuuêe  du  savant  Jnrliconialte  de  Colmar.  (Voir  le  Bibliographef 
tome  IV,  p.  89.) 

600.  Max.  db  Riho.  Champ  de  bataille  de  Jules  Cësar  contre  Aiio- 
viste.  Colmar,  1868;  in-8°,  4  p. 

Bxtrait  de  la  Bêvue  d* Alsace, 

601.  Sabodrin  db  Nabtoh.  Notice  historique  sur  le  monastère 
de  Michelfold.  Colmar,  typog.  Decker;  in-8®,  16  p. 

Extrait  de  la  Bévue  d'AUaee. 

602.  Idbm.  Une  Nuit  au  château  de  Hohenkônigsbourg.  Colmar, 
typog,  Decker;  in-80,  15  p. 

Extrait  de  la  Bévue  d'Aleaee, 

603.  Die  Waldensor  in  Piémont.  Strasbourg ,  typog,  Silbermann; 
in-80,  8  p. 

604.  Stosber.  ë  Firobe  im  e  Sundgauer  Wirthshus.  Volksscenen 
in  zwei  Abtheilungen.  2^  édition.  MiUhoitse,  typog,  Bader; 
in-8»,  89  p. 

La  mniiqne  est  de  M.  Jos.  Heyberger,  directeur  de  la  société 
chorale  la  Concorde  de  Mulhouse. 

605.  ScHEURBR  -  Kestbbb.  Rocherches  sur  la  combustion  do  la 
houille.  Mulhouse  f  typog,  Bader;  in-8o,  85  pi. 

Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  industrielle. 

606.  Le  Vespilion  adultère ,  ou  le  Triomphe  de  l'innocence;  tra- 
ge'die  par  MM.***,  musique  de  M.  ***,  frontispice  romantique 
de  M.  ***.  impression  êpéciaJe  faite  par  la  BibUomania^:  Society. 
1868;  pet.  Ul-12,  Xn-59  p. 

Collection  des  Oayetés  françaises ,  publiées  à  Genève  parM.Gay. 
Tirage  à  100  exemplaires  numérotés,  papier  vergé.  —  6  fr. 

Pièce  représentée  à  Strasbourg,  deux  fois  :  le  18  et  le  27  février 
1859. 

Voir  la  Bévue  aneedotique  des  excentricités  contemporaines,  1859; 
la  ChrenotiiUe  verte,  feuilleton  intermittent  des  thé&tres  bourgeois 
d'Asie  et  d'Europe  (parue  À  Strasbourg  en  1^59). 


(  353  ) 

Périodiques. 

Rbvub  d'âlbacs.  19c  année,  1868,  3^  sdric,  tome  IV.  Juillet  : 
F.  Blaxc.  L'Église  et  le  prieurd  de  Noirc-Damo  des  Trois-Épis. 
(Fin.)  —  Sabourxk  db  Nahtoh.  Jean-Louis  d'Rrlach,  gouver- 
neur de  Brisach.  (Suite.)  —  IL  Schuidt.  Étude  sur  Wicland. 
(Fin.)  —  E.  Lbhb.  La  Machine  à  vapeur.  —  Â.  Kbœbbb.  Corres- 
pondance de  Koch  avec  Jdr.  Oberlin.  —  Les  Volontaires  do 
1792.  (Lettre  de  Jër.  Oberlin  à  Ph.  Ruhi;  députd  du  Bas-Rhin 
à  l'Assemblée  législative.) 
Août  : 
F.  Bl,axc.  Lettres  à  M.  Ignace  Chaufi'our  sur  Thistoire  de  la 
condition  de  la  population  agricole  de  l'Alsace  au  moyen  âge. 
—  E.  Lbhb.  La  Machine  à  vapeur.  (Fin.)  —  Saboubin  de  Nam- 
TOH.  —  J.  L.  d'Erlach.  (Fin.)  —  A.  Kbcebbr.  Les  anciens  impri- 
meurs de  Sainte-Marie-aux-Mines. 

Septembre  : 
F.  Blanc.  Lettres  ù  M.  Ig.  Cliauffour.  (Suite.)  —  A.  Uuk^uk- 
BEz.  Notice  sur  les  causes  de  l'appauvrissement  graduel  de 
plusieurs  familles  nobles  de  la  Haute- Alsace.  —  A.  Benoit. 
Notes  pour  servir  à  Tliistoire  des  ordres  religieux  militaires 
en  Alsace.  —  A.  B.  Notes  sur  le  buste  de  Kléber.  —  Dao.  Fi- 
scuER.  Nomination  d'un  assesseur  à  la  Chambre  impériale  do 
Wetzlar,  sur  la  présentation  de  l'évoque  de  Strasbourg.  —  Auo. 
Krobbbr.  Actes  en  langue  française  passés  à  Échery  au  XVI« 
siècle.  —  Abbé  Grandidibr.  Armoiries  d'anciennes  familles 
d'Alsace  éteintes. 

Octobre  : 
F.  Blanc.  Lettres  à  M.  Ig.  ChaufTour.  —  IL  Scuuidt.  Étude  sur 
Wicland.  (Suite.)  —  Stanislas  Jehan.  Le  Spiritualisme  et  le  ma- 
térialisme ,  ou  Économie  politique  considérée  dans  les  rapports 
des  fabricants  de  l'Alsace  avec  leurs  ouvriers.  —  Ch.  Gbad. 
Études  sur  les  Vosges.  —  Dao.  Fischbb.  Documents  historiques. 
Novembre  : 
F.  Blanc.  Lettres  à  M.  Ig.  ChauiTour.  (Suite.)  —  Stanislas 
Jehan.  Spiritualisme  et  matérialisme.  (Fin.)  —  H.  Scbmidt. 


(  354  ) 

"Wieland.  (Suite.)  —  Tohy  Gbahdidies.  Chevalerie.  —  A.  Bk- 
KoiT.  Pièces  historiques  sur  1813, 1814,  1815. — Âuo.  Kr<kbkb. 
Diplôme  do  Lothaire,  roi  de  Lorraine,  pour  le  prieure  de 
Liepvre. 

Décembre  : 
F.  Blanc.  Lettres  à  M.  Ig.  Chauffeur.  (Suite.)  —  Tobt  Gbak- 
DIDIER.  Chevalerie.  (Fin^  —  E.  Lehb.  Bibliothèque  alsatique 
de  M.  Heitz.  —  Fbâd.  Kubtz.  Conséquences  métaphysiques  et 
physiologiques  de  la  thermodynamique,  par  M.  Hirn.  —  Dic- 
tionnaire topographique  du  département  du  Haut- Rhin,  par 
Georges  StoffcL  —  Saveme  dans  les  temps  anciens ,  par  Dag. 
Fischer.  —  La  Retraite  dans  une  auberge  du  Sundgau,  par  Aug. 
Stœber.  —  Les  Gendarmes  rouges  à  Lunéville,  1768-1788,  par 
Arth.  Benoit.  —  Le  Blocus  de  Phalsbourg  en  1813,  par  le  môme. 
Les  Corps  francs  du  commandant  Brice  en  Lorraine,  par  le 
.    môme.  —  Table  des  matières  de  l'annëe  1868. 

Rbvub  catholique  de  l'Alsace.  1868,  Juillet  : 

WiNTEBEB.  Jean-Louis  Rosengardt*.  —  Simohis.  Lettres  à 
M.  J.  Simon  sur  l'instruction  primaire.  (Suite.)   —  Boulât. 
Gœtho  et  la  science  do  la  nature.  (Suite.)  —  Mabbaob.  Inau- 
guration do  la  statue  do  Luther  à  Worms. 
Août  : 
P.  MuRT.  Une  voix  cléricale  en  faveur  de  l'Université  de 


1.  KaquitàThann  le  15  août  1612.  A4  ans,  til  se  fit  nn  petit  Rutel»  ; 
à  5  ans ,  il  parlait  •  l'âme  émao  des  plaies  et  des  souffrances  du  Sau- 
veur •  ;  à  7  ans ,  c  il  Jeûnait  toutes  les  semaines  au  pain  et  à  l'eau ,  le 
mercredi,  Le  vendredi  et  le  samedi  i  ;  à  11  ans,  il  entre  au  collège 
des  Pères  Jésuites  d'Ensisheiro;  à  18  ans,  il  sortait  du  lit  à  minuit, 
s'étendait  à  terre  et  se  donnait  la  discipline  pendant  qu'il  récitait  le 
Mùerere  et  le  Deprofundii;  à  13  ans,  on  était  forcé  de  modérer  son 
ardeur;  à  14 ans,  il  entre  au  noviciat  de  Lueerne;  à  15  ans,  il  fit  set 
vœux  au  couvent  des  Franciscains  de  Tbann.  II  mourut  à  20  ans,  à 
Lueerne,  revêtu  de  l'habit  de  saint  François,  épuisé  par  les  Jeûnes 
et  les  macérations.  On  s'étonne  qu'à  ce  régime,  il  ait  atteint  cet  ftge, 
mais  on  a  dit  de  lui  :  i  Jean-Louis  était  une  de  ces  fleurs  que  Dieu 
se  bâte  de  cueillir,  parce  qu'elles  sont  plus  particulièrement  faites 
pour  fleurir  an  ciel.  • 


(  355  ) 

France.  —  P.  Bach.  Une  question  do  philologie  sacre'e.  —  Si- 
MOVI8.  Lettres  à  M.  J.  Simon.  (Suite.)  —  Spitz.  Mme  Sultzer , 
supérieure  des  sœurs  de  la  Charité  de  Strasbourg.  —  SirpxB 
et  P.  Mdbt.  Deux  épisodes  de  la  Révolution  en  Alsace  (l'abbé 
Stacklor  et  M»«  Oberlé). 
Septembre  : 
Boulât.  Gœthe  et  la  science  de  la  nature.  (6»  art.)  —  P.  M. 
Un  apostat  (M.  Beck,  conseiller  auliquc  de  Carlsruhe).  —  Si- 
uoNis.  Lettres  à  M.  J.  Simon.  (Suite.)  —  Makbach.  Dos  Bôlchen- 
glôckchen.  —  Légendes  du  Fiorival,  par  M.  l'abbé  Braun.  — 
Bach.  Étymologie  du  nom  de  Haguenau. 

Octobre  : 
BouLAY.  Gœthe.  (?•  art.)  —  Wiittxrbb.  Sainte  Richarde  '.  — 
X.  Gentillesses  du  Progrès  religieux  à  l'égard  de  l'Église  catho- 
lique. 

Novembre  : 
Dblcasso.  Développement  historique  de  l'idée  du  droit  chez 
les  Romains.  —  Simonis.  Lettres  à  M.  J.  Simon.  (Suite.)  —  Bou- 
lât. Gœthe.  (7«  art.) 
Décembre  : 
Gaiipaux.  L'Abbé  Bautain».  Discours  prononcé  à  la  rentrée 


1.  Article  fait  d'après  la  tradition  d*AndIau  consignée  dans  nn 
manuscrit  do  XYIII''  siècle.  Le  mannscriti  dit  l'auteuri  invoque  toar 
àtonr  le  bréviaire  de  Strasbourg,  les  archives  d'élival  et  d'Andlau, 
la  chronique  de  Régrinon,  Ilerrmann  Contract,  Arnold  Vion,  Oaspi- 
nianus,  Aventius,  Holanus,  Baronlus,  Raderus  in  Bavaria  Sancta, 
Antoine  Aubertin  ,  la  chronique  d'JÉtival,  la  chronique  de  Hertzog, 
les  tableaux  de  l'abbaye  d'AndIau  ,  etc.  * 

8.  L'appendice  contient  d'intéressantes  notices  biographiques  sur 
Mlle  Humann,  •  l'inspiratrice  de  M.  Hautain  ,  l'âme  du  cénacle  formé 
par  lui  et  ses  amis,  rue  de  la  Toussaint,  de  1822  i  1830  •  ;  Adolphe 
Cari,  Théodore  Ratisbonne,  Isidore  Goschler,  Jules  Lewol.  Alphonse 
Qratry,  Ilenri  de  Bonnechose,  Eagône  de  Rogny,  Jacques  Mertian, 
Adrien  de  Rcinach.  On  y  trouve  encore  la  liste  des  documents  à 
coniulter  sur  la  polémique  de  l'abbé  Bautain  avec  Mgr.  le  Pappe  de 
Trevern,  et  la  bibliographie  complète  dos  ouvrages  de  M.  Bautain  , 
dressée  par  M.  l'abbé  de  Regny. 


(  356  ) 

solennelle  dos  Facultés.  —  Appendice  sur  l'école  Bautain. 
—  X.  Chemin  de  fer  de  Golmar  à  Munster.  (Absence  de  prières 
à  Toccasion  de  l'inauguration  de  la  ligne.)  —  Obeist.  Feu 
M.  Rœmer)  curé  d'Hirsingen.  —  SaiLLXEàs.  Tombeau  de  dom 
Calmet  découvert  dans  l'église  de  Sénones.  —  Table  dos  ma- 
tiôros  de  l'année  1868. 

La  Fbuillb  DU  Samedi.  N^  24^  6  juillet  —  n<>  42,  26  décembre  1866*. 

Sommaire  de  la  partie  française  : 

De  Mûlikbn.  Jacques  HUglin  d'Ingersheim.  —  Db  Moelbt. 
Coexistence  do  l'homme  et  de  certaines  espèces  d'animaux. 
—  D"^  KuuN.  Maximes.  —  P.  R.  Les  Armoiries  de  Hochfeldcn.  — 
Saboubih  db  Naetok.  Souvenirs  de  Wildbad.  —  D.  Fischbe. 
Un  mot  sur  les  armoiries  de  Hochfelden.  —  Gh.  Gbad.  Société 
alsacienne  des  bihliothùques  populaires.  —  X.  Wattwiller.  — 
P.  R.  A  propos  du  Dictionnaire  biographique  d'Alsace.  —  De 
MoKLKT.  Notice  sur  une  inscription  gallo-romaine  trouvée  à 
Lupberg.  —  Ch.  Gr'ad.  Un  observatoire  alsacien  dans  les 
Alpes.  —  Sabodbin  db  Nanton.  Une  sentence  de  Henri  do  Bla- 
mont  contre  Jean  de  Ribeaupierre.  —  X.  Andlau.  —  S.  Voyage 
à  Sainte-Odile.  —  D.  Fischer.  La  Schlettenbach.  —  X.  Nouvel 
Alléluia',  pour  faire  suite  à  une  vieille  épitaphe.  —  Toast  du 
baron  Brisse  à  Saint-Remy  (à  propos  du  vin  de  1472  de  l'hos- 
pice do  Strasbourg).  —  D.  Fischer.  Les  Chapelles  de  Saint- 
Michel  et  do  Sainte-Barbe,  près  Saverne.  —  X.  La  Chronique 


1.  Cette  feuille,  fondée  à  la  fin  de  décembre  1867,  devEit  pEraître 
chaque  semaine  et  donner  au  31  décembre  1868  à  ses  abonnés  52  nu- 
méros. M.  le  directeur,  vu  son  succès,  a  Jugré  prudent  de  n'en  donner 
que  42.  Un  libraire ,  qui  s'était  avisé  de  réclamer,  reçut  cette  réponse  , 
digne  d'Escobar  :  *  J'ai  annoncé  que  ma  feuille  paraîtrait  le  eamedi, 
mais  je  n'ai  pae  dit  chaque  samedi!!!*  Espérons  que  les  nombreux 
abonnés  ne  chercheront  pas  chicane  à  M.  le  directeur  de  la  FeuilU  du 
Samedi. 

2.  Mauvaises  satires  dirigées  contre  un  travailleur  infatigable  et 
modeste,  et  inspirées  par  la  jalousie;  l'esprit  y  est  remplacé  par  du 
fiel  «t  de  la  grossièreté  :  •  La  plus  Jolie  fille  du  monde  ne  peut  don- 
ner que  ce  qu'elle  a.  • 


(357  ) 

de  Colmar'.  —  Oboxhaibb  db  Lacolohok.  Le  SoDge  d'Éticbon*. 
—  Stahdabbt.  Les  Vins  de  rOchsenfeld*.  —  P.  R.  Des  Noms 
propres.  —  Esti^off.  Do  Mulhouse  à  Ferrettc».  —  R.  Rbuss*. 
La  Guerre  des  Six  deniers  à  Mulhouse,  par  X.  Mossmann.  — 
X.  Rosheim.  —  Napoléon  Nicklès.  Prix  décernes  par  la  So- 
ciété protectrice  des  animaux.  —  G.  Paris.  Histoire  du  Lied, 
ou  la  Chanson  populaire  en  Allemag?ie,  par  Ed.  Schuré».  — 
D.  FiscHBR.  Le  Réclusoire  de  Hœgen.  —  X.  Sainte-Mario-aux- 
Mines.  —  X.  M.  L.  Larchcy  et  le  mot  bouquin.  —  D.  Fischkr. 
Quelques  mots  sur  les  armoiries  des  évoques  de  Strasbourg. 
X.  Mossmahk.  Dictionnaire  topographique  du  Haut-Rhin,  par 
G.  StoflfeP.  —  Stœbxr.  Le  plus  ancien  maître  d'école  connu 
de  Mulhouse».  —  Idem.  L'Inventeur  du  vélocipôde.  —  D.  Fi- 
scher. Le  Dénombrement  du  comté  de  Dabo.  —  Euo.  Mhrtz. 
Congrès  international  d'histoire  et  d'archéologie  à  Bonn'.  — 
D.  Fischer.  Une  vieille  enseigne.  —  Klemck.  Inauguration  de 


1.  Voir  la  note  2  de  la  page  précédente. 

8.  extrait  do  la  Légende  d'Étiehon.  Bordeaux,  1868. 

8.  Extrait  de  V Industriel  aUaeien,  sans  indication  de  soarce. 

4.  Article  extrait  de  la  Revue  critique  d'histoire  et  de  littérature. 
M.  le  directeur  de  \a  Feuille  du  Samedi,  selon  sa  louable  habitude,  no 
fait  pas  connaître  la  source  de  ses  emprunts;  ce  procédé  habile ,  mais 
peu  loyal,  est  employé  pour  faire  croire  sans  doute  à  l'existence 
de  nombreux  collaboratnurs.  L'nn  des  écrivains,  êan»  le  vouloir,  du 
Sanutagsblatt ,  nous  écrit:  «J'ai  été  outré  de  passer  pour  collabora- 
teur de  ce de  l'Alsace.  > 

5.  Article  tiré  de  la  même  revue,  sans  indication  et  tronqué  par 
M.  le  directeur  de  la  Feuille  du  Samedi. 

6.  Nouvel  emprunt,  sans  mention,  fait  À  la  Revue  critique;  sup- 
pressions, sans  le  consentement  de  l'auteur,  de  certains  passages  que 
M.  le  directeur  aura  trouvés  élogieux  pour  M.  Stoffel.  Aussi  pourquoi 
M.  Stoffel  s'est-il  borné  à  citer  la  2e  édition  du  Dictionnaire  Baquol 
et  non  la  3*,  revue  par  M.  Ristclhueber? 

7.  Extrait  de  l&  Revue  de  Vinatruction  publique ,  sans  indication  de 
source. 


(  358  ) 

la  salle  de  rduaion  de  Dornach  •.  —  P.  R.  Jérôme  Gcbwiller.  — 
D.  F18OHBB.  Simple  histoire  d'un  tableau.  —  X.  Variétés  *. 

Sommaire  do  la  partie  allemande  : 

Kebutzbbbqbr  ,  K.  Mulleb,  Tbauttwbih  von  Bbll,  âuq. 
StcebbBi  Bbbsch,  Wbnnibo,  Iloenat.  Poésies.  —  Ohzjetbb. 
Die  gute  alto  Zeit.  —  D.  Fiscubb.  Wangenburg,  Freudeneck, 
Schacheneck  und  Haselburg  topographisch-historiscU  dargc- 
stellt.  —  Fbjbiicrbl.  Ein  Mûncher  Gasthausbild.  —  D.  Fischer. 
Dos  ehomalige  Kloster  Reutingen.  —  Idem.  Die  Sanct  Gallus- 
undSanctWondclinskapollen  in  der  chemaligen  Mark  Mauers- 
mùnster.  —  X.  Elsôssor  Grobsteine.  --  X.  Ailerheiligen  im 
Schwarzwald.  —  Ein  schwûbischer  Ilcrbst.  —  Rosalie  Falk. 
Weimar  in  18 13.  —  Regel.  Die  Wulflr.  —  X.  Sanct  Martins- 
kircho  in  Colmar.  —  Staub.  Kûs  und  Brod.  —  Fxsoubach.  Turn- 
fest  in  Mùlhausen".  —  Pbtersek.  Die  Hufeison  in  mythologi- 
schor  Bcdeutung.  —  X.  Die  Schwarzwûlder  Musikuhren.  — 
ZopFF.  Wesen  und  Charakter  der  Oper.  —  Stoffbl.  Der  Ka- 
thrinemarkt  in  Altkirch.  —  Bieblikoeb.  Alemannischos.  — 
Stoffbl.  Der  Rlausmarkt  zu  Pfirdt. 

Revue  critique  d'histoire  et  de  littébaturb. 

Recueil  hebdomadaire  publié  sous  la  direction  de  MM.  P. 

Meyer,  Ch. Morel,  G.Paris.  Un  an,  Paris:  15 fr.;  départements: 

17  fr.  Paris,  librairie  A.  Franck.  In-s».  Chaque  numéro,  16  p. 

Rovne  fondée  en  1866  f  pour  apprécier,  an  seul  point  de  vue 
de  la  science ,  les  œuvres  do  l'érudition  contemporaine  ■.  C'est  le 
recueil  littéraire  le  plus  sérieux  de  ce  genre  que  nous  ayons  en 
France;  les  ouvrages  dont  la  Revue  rend  compte  sont  tons  Jugés 
par  des  hommes  spéciaux,  et  les  articles  qui  leur  sont  consacrés 
^  sont  faits  avec  méthode  et  impartialité.  Bi  l'on  y  trouve ,  avec  plai- 
sir, beaucoup  de  verdeur  et  do  franchise,  c'est  que  l'élément 
jeune  domine  parmi  ses  rédacteurs.  Les 6  volumes  que  nous  avons 


1.  Extrait  de  VInduêtriel  almcien,  sans  indication  do  source. 

8.  C'est  sous  ce  titre  :  Variitiê  que ,  dans  les  n*»  37,  41  et  42,  M.  le 
directeur  de  la  Feuille  du  Samedi  nous  a  prodigué  ses  plus  spirituelles 
et  plus  mordantes  saillies.  Ne  nous  en  plaignons  pas  :  elles  ont  été 
son  chant  du  cygne. 

3.  Extrait  da  Courrier  du  Bcu-RMn ,  sans  indication  de  source. 


*. 


(  359  ) 

soas  les  yeux  forment  un  répertoire  critique  des  plus  attrayants 
et  dans  lesquels  le  monyement  littéraire  de  la  France  et  de  l'étran- 
ger est  tout  spécialement  étudié. 

Nous  recommandons  vivement  cet  Intéressant  recueil  à  tous  nos 
lecteurs  ;  il  serait  regrettable  de  le  voir  échouer  contre  l'indiffé- 
rence du  public. 

Nos  sympathies  les  plus  vives  sont  acquises  aux  collaborateurs 
de  la  Revue  critique,  à  cette  vaillante  phalange  d'érudits  et  do 
jeunes  savants  au  nombre  desquels  l'Alsace  compte  plusieurs  des 
siens  :  HM.  Rodolphe  Rcass,  Bug.  Mflntz,  X.  MossmanUi  émilo 
Hoitz,  A.  Schillingor,  etc. 

AoiiûG  1866,  ic'  volume  : 

G.  P.  Triêtan  et  IseuH,  poêmo  do  Gottfrid  do  Strasbourg, 
par  Bossert,  p.  56.  —  Ch.  Mobbl.  La  Cité  antique^  par  Fustel 
de  Coulanges,  p.  233  et  852.  —  Fustbl  db  Codlavobs.  Corres- 
pondance, p.  377. 

2«  volume  : 

ËBN.  LxBBi.  François  Hemsterhuis,  sa  vie  et  ses  œuvrcê,  par 
Emile  Gruckcr,  p.  28.  —  Verfa^sungtgeschichte,  von  G.  Waitz, 
p.  97.  —  Ch.  TnuEOT.  Die  verlorenen  Schrifïen  des  Aristotelest 
von  E.  Hoitz,  p.  197.  — Rod.  Hbuss.  Œuvres  choisies  de  L. 
Spacli,  tomes  l  et  2,  p.  207.  —  Idem.  Étude  sur  l'histoire  dos 
juifs  à  Colmar,  par  Mossmann,  p.  224.  —  Idbm.  Les  Connlitu- 
tiofis  des  campagnes  de  F  Alsace  au  moyen  dge.  Les  Paysans  de 
F  Alsace  au  moyen  dge,  par  l'abbë  Hanauor,  p.  251.  —  Idem. 
Murbach  et  GuebwiUer,  par  Mossmann,  p.  283.  —  X.  GaMani, 
Contes,  lettres  et  pensées,  par  P.  Ristelhueber ,  p.  227. 

Année  1867,  i»»"  volume  : 

Rod.  Rbuss.  Les  Coutumes  du  val  d*Orbey.  —  Les  Coutumes 
du  val  de  Rosemont.  —  Les  Coutumes  de  t assise  et  les  terriers  de 
1573  et  de  1742,  par  Éd.  Bonvalot,  p.  47.  —  X.  Martin  Hylaco- 
mylus  WaltzemûUeTf  par  d'Avezac,  p.  310. 

Année  1868,  i*""  volume  : 

X.  Mossmann.  Beitràge  zur  GeschicfUe  des  EUasses  im  30jàh- 
Hgen  Kriege,  von  Reuss. 

Année  1868,  2»  volume  : 

X.  Mossmann.  Dictionnaire  lopographique  du  Haut-Rhin,  par 
G.  Stoffel,  p.  307. 


(  360  ) 

Zbitsohbipt  rÛR  nut  Gbschxchtb  dbs  Obbbrhbzvs^  81^  volume, 
$•  livraison ,  1867. 

MosB.  Ortenauische  Urkunden  vom  I3ten  bis  I6tea  Johr- 
hundert.  (Bcproductioa  de  divers  documonts  déposés  aux  ar- 
chives de  la  préfecture  du  Bas- Rhin  et  dans  celles  de  la  ville 


1.  Cette  livraison  est  terminée  par  un  avis  de  deux  pages  qui  fait 
connaitre  aux  abonnés  de  cet  intéressant  recueil  que  M.  Mono  se  re- 
tire  de  la  direction  des  Archives  grand-ducales  et  de  la  rédaction  de 
la  Revtie  higtorique  dont  il  fut  le  fondateur. 

c D'autres  plumes,  plus  autorisées  que  la  nôtre,  dit  M.  Aug.  Stœber 
dans  VInduêtriel  alsacien  du  16  Janvier  1869,  retraceront  un  Jour  les 
mérites  Incontestables,  les  découvertes  littéraires  et  historiques,  les 
innovations  si  remarquables  et  souvent  si  hardies  que  cet  infatigable 
pionnier  a  faites  dans  le  domaine  de  la  science.  Nous  nous  bornerons 
à  lui  exprimer  ici  notre  profonde  reconnaissance  pour  tout  ce  que 
son  recueil  renferme  do  trésors  relatifs  à  l'histoire  de  l'Alsace.  En 
effet,  quelque  volume  qu'on  ouvre  de  sa  belle  et  riche  collection,  on 
y  trouve  des  documents,  des  faits,  des  appréciations  utiles,  indispen- 
sables pour  l'intelligence  de  l'histoire  des  fondations  religieuses  ou 
civiles,  du  droit,  des  mœurs  et  des  coutumes  de  notre  pays  pendant 
tout  le  moyen  âge. 

■  Deux  autres  ouvrages  de  M.  Mone  :  les  Étudea  etUiques  (Celtische 
Forschungen)  et  la  CoUeetion  de»  souree»  de  l'histoire  du  payé  de  Bade 
(Quellensammlnng  dor  badischen  Landesgeschichte),  sont  également 
du  plus  haut  intérêt  pour  nos  études  alsatiques.  La  Collection  des 
sources,  etc.,  renferme,  entre  autres,  un  po6me  épique  dont  Pierre 
de  Hagenbach  est  le  héros ,  ainsi  qu'une  série  de  documents  inédits  sur 
le  trop  fameux  mandataire  de  Charles  le  Téméraire. 

•  Que  M.  Mone ,  qui  compte  aujourd'hui  prés  de  73  ans  et  52  années 
d'exercice ,  soit  comme  professeur,  soit  comme  auteur  et  archiviste, 
Jouisse  encore  pendant  de  longues  années  du  calme  de  sa  retraite  si 
bien  méritée! 

«  Bon  sucoeseeur,  M.  le  docteur  baron  Roth  de  Schreckeostein ,  a 
déjà  donné,  par  plusieurs  publications  historiques,  des  preuves  de 
goût  et  de  savoir  ;  il  ne  laissera  pas ,  nous  l'espérons ,  dépérir  entre 
ses  mains  les  bonnes  traditions  et  l'oeuvre  si  importante  de  son  illustre 
prédécesseur.  • 


(  361  ) 

do  Strasbourg.)  —  Idbm.  Organisation  der  Stiftskirchen.  (Fort- 
setzung.)  —  Idkm.  Urkunden  ùberdie  bayerische  Pfalz.  (Schiuss.) 
—  Daicbaohxr.  Urkundenlese  zur  Gescbichte  8«hwûbischor 
Klôster.  (Schiuss.)  —  Idkm.  Urkunden  zur  Gescbichte  der  Gra- 
fcn  von  Froiburg.  —  Badbb.  Urkunden  der  ehemaligen  Âbtoi 
Sanct  Trudbert  im  Schwarzwald.  (Document  do  Tévôquo  Henri 
de  Strasbourg,  16  août  1216.)  —  Goschichtlicho  Notizen. 

4*  livraison,  1868  ;  « 

Dambacubr.  Urkundenarchiv  des  Klosters  Bebenhausen. 
(Schiuss.)  —  Badbb.  Der  Dingrôtel  von  Sanct  Trudbert  im 
Breisgau.  —  Idbm.  Einige  Urkunden  ùbcr  Krotzingen.  —  Na- 
men-  und  Sachregister.  —  Summarisches  Begister  fibor  don 
Inhalt  der  ersten  21  Bûnde. 

BuLIiBTIR    DB    LA    SoCI^TÉ    IHDC8TBIBLLB     DB     MuLROUSB.    Juillot- 

novembre  1868. 

Pbnot.  Rapport  sur  la  situation  de  la  bibliothèque  et  dos 
cours  populaires  en  1867-1868.  —  EnssASc.  Notice  historique 
sur  les  armoiries  de  la  ville  de  Mulhouse,  avec  une  planche 
chromo-lithographidfl.  —  J.  Sieopbibd.  Des  Cercles  d'ouvriers, 
à  propos  des  Working  raen's  clubs  d'Angleterre. 

MrTTnEiLDMOBN  Aus  DEM  Antiquabiatb ,  von  S.  Calvary  u.  Gomp. 
in  Berliu.  i»"®  année.  Public.ition  bi-mensuelle,  in-8o.  Chaque 
numéro  contient  environ  50  p.  do  texte  avec  planches,  l  «/«  A» 
par  an.  On  s'abonne  à  ta  librairie  V*  Berger- Levrautt. 

Excellente  publication  bibliographique,  que  noua  sommei  heu- 
reux de  signaler  à  l'attention  de  nos  lecteurs. 

i""»  livraison.  Octobre  et  novembre  1868.  I.  Der  Antiquariat 
und  die  Bibliotheken ,  nebst  einem  Anhange  ;  Vier  Capitol  aus 
Mumer's  Eulenspfegel  von  1515.  Strassburg,  in-4o. 

2»  livraison.  Décembre  1868  à  janvier  1869.  V.  Beitrûgo  zur 
Reformationsgeschichte  von  Strassburg:  i.  Daserste  bekannte 
evangelische  Messbuch  der  Strassburger  Kirche.  Nebst  einer 
photolithographirten  Beilage.  —  2.  Das  erste  Strassburger 
Gesangbuch.  —  3.  Ein  Strassburger  Gesangbuch  von  1586. 
Nebst  photolithographirten  Beilagen.  —  4.  Die  Zehn  Gebote. 
Eine  Wandtafel  fur  den  Schulgebrauch.  —  5.  Das  Vater-Unser 
in  Versen.  —  «.  Butzer's  Apologie  von  1626.  —  7.  Ein  Frag- 
ment Schwcnkfeld'scher  Thoson. 


(  362  ) 

Ei^^RsiscuEs  VoLKSBLATT.  Elno  DorfzuituQg.  Politische  Welt- 
hûndel,  Ackorbau,  Erheiterungen.  Erscheiot  jedon  Samstag. 
N°  1,  5  décembre  1868.  Directeur:  L.  L.  Bador.  Muïhou»e, 
typog.  Bader;  in-49  de  8  p.  6  fr.  par  an. 

Pabis-Magazinb.  S«  série.  2  août  1868,  n^  4,  in-s^. 

G.  Maillard.  Los  Villes  de  France.  Strasbourg. 

•  Boanconp  de  moavoment,  de  brait  et  d'activité  tant  que  le 
soleil  n'est  pas  couché.  Dos  que  le  crépuscule  arrivai  plus  rien, 
pas  une  âme  dans  les  rues,  pas  une  boutique  ouverte.  La  vieille 
ville  de  Gutenberg  est  à  table  et  va  dormir.  ■ 

Journal  dks  Débats.  SI  décembre  1868. 

Saiht-Mabc  Gibabdin.  Légendes  d*AUacet  par  Rosse  eu  wSaint- 
Hilairc. 

ÂLLGBicBiNB  Zbitdno  (Wochenausgabe).  2«  année.  N^  Si,  31  juil- 
let 1868. 
Gottfriod  von  Strassburg  und  das  Gottesurtheil  seiner  Zeit. 

MaGAZIN    FÛB    DIB    LlTTEB^TUB     DES    AuSLANDBS.     1^^    aOÛt     1868. 

Noa  30  et  31. 

Éd.  SchurA.  Eino  Gcschichto  des  deutschen  Lledes  {Histoire 
du  Lied). 

Lb  Pbtit  Figabo.  31  octobre  1868. 

À.  Lbbbboullbt.  La  Cabane  du  Scblitteur. 

Rbyde  abchéolooiqub.  8^  année.  Mai  1867. 

Fbbd.  Ce abdin.  Autel  romain  découvert  à  Strasbourg  on  i86iS. 

La  Pbtitb  Pbesse.  4®  année.  15  janvier  1869. 

ToKT  Kbvillon.  Los  Oies,  les  PAtés  de  Strasbourg. 

Lb  Pbggbès  bblioieux.  11^  année.  No  87,  4  juillet  —  n^sa,  26  dé- 
cembre 1868. 

X.  Fôte  de  Worms.  —  Tn.  Gebold.  L'Église  d'Irlande.  — 
A.  ScHiLLiNOBR.  L'Orthodoxic  luthérienne  on  Alsace  et  son 
journal.  —  Fontanks.  Simplicité  et  popularité  du  christianisme. 
—  Kauffmann.  Nomination  d'un  pasteur  libéral  au  Nouhof.  — 
IIoBST.  La  Dernière  session  du  Consistoire  supérieur.  —  Rod. 
Rbus8.  Les  Martyrs  protestants.  Blanche  Gamond.  —  Kadfp- 
MANH.  Le  Gymnase  de  Strasbourg.  —  X.  Orthodoxie  et  liberté. 
— -  A.  SonALLBR.  Le  Dogme  de  la  chute  ot  la  loi  du  travail.  — 


(  363  ) 

IIoK8T.  llccneil  de  t'aiiliiiuesàl'iisago  des  chrétiens  d»?  l'Égliso 
de  la  Confession  d'Aiigsbourg.  —  Gkrold.  Bernard  Palissy.  — 
Ch.  Kiiss.  De  la  Destinée  humaine.  — ■  A.  Kauffuarn.  Spiritua- 
lisme et  matérialisme.  —  Rikf.  La  Fôte  annuelle  do  la  Société 
de  Gustave-Adolphe.  -  Schillikobr.  Les  Grandes  colères  do 
M.  Mettetal.  —  Idem.  La  Destruction  du  protestantiêine  en  Bo- 
hême, par  \Uu\.  Ueuss.  —  Horst.  La  Situation  do  Tégliso  do 
Paris.  —  Hauu.  L'Église  réformée  sous  la  croix.  —  Gkrold, 
Schleicrmacher.  —  Cii.  Kiiss.  La  Mort  et  la  douleur,  à  proj»os 
de  deux  brochures  de  M.  Lebh)is.  —  Lkhlois.  Lettre  à  M.  Kiiss 
sur  le  mOme  sujet '.  —  Knoeluanm.  Les  Fûtes  de  l'Avcnt. — 
Avis  aux  lecteurs*.   —  Table  des  matières  do  l'année  1868. 

1.  «  Lcfl  crrcurd  et  les  écarts  des  gOnératious  qui  nous  ont  précédés 
exercent  tfur  nous  leur  funeste  inilucucc ,  et  plus  d'une  tombe  s'ou- 
vrirait moins  tût,  si,  à  l'exemple  de  Jéhus,  nous  revenions  des  tradi- 
tions humaines  aux  lois  de  Dieu.  •  M.  Flourcns  a  traité  la  question  de 
la  longévité  humaine  au  point  do  vue  matériel  ;  à  M.  Lcblois  à  la  trai- 
ter au  point  de  vue  spirituel.  Kt  dire  qu'on  a  pu  lui  donner  l'épithèto 
do  rationaliste  ! 

2.  I.)an8  notre  d(;rnier  numéro ,  nous  avons  signalé  M.  Schillinger 
eorame  n'd.iotour  en  chef  du  Progr«}g  relitjieux.  C'était,  il  paraît,  uno 
erreur,  et  cette  erreur  nous  a  valu  le  poulet  suivant  :  •  Le  jonrnal 
n'a  pas  pour  rédacteur  M.  Kauifmanu  seulement.  II  y  a,  comme  l'in- 
diquait le  numéro  spécimen  ,  publié  \  la  fin  du  mois  de  décembre  1867, 
un  comité  de  rédaction  composé  dn  MM.  (lérold,  Schillinger  et  Kauff- 
mann.  Comme  nous  l'avons  dit  dans  un  «les  premiers  numéros,  ces 
trois  rédacteurs  sont  égaux.  Il  n'y  a  pas  de  rédacteur  en  chef;  du  reste, 
vous  avez  pu  vous  convaincre  par  la  lecture  que  celui  des  rédacteurs 
qui  a  fourni  le  plus  d'articles  jusqu'ici  n'est  pas  celui  que  vous  an- 
noncez. Vous  voudrez  donc  rectifier  votre  erreur  dans  un  des  numé- 
ros du  JJibliograiihe  qui  suivront.*  «A.  KaufTmann.i  Nous  avons,  en 
effet,  remarqué  plus  d'articles  signés  KaufTmann.  Voilà  de  quoi  stimu- 
ler l'ardeur  de  MM.  Schillinger  et  Gérold;  mais  qu'ils  n'oublient 
pas  le  proverbe  :  •  Qualité  vaut  mieux  «lue  quantité.  •  C'est,  nous 
l'espérons,  l'avis  des  lecteurs  du  Pmgrèg. 

~C.   M. 


l'iu  du  ijCdbirini'  whauc  «'/  f/c  /<'  /'/«  ninv*'  svnc 


.In 


nim,n.»i;nAi'iiK  .\i.s.\i;n:N. 


•    •        111        II        II  ■    I    I    ' Il      I 

3   9015   03031    8631