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Full text of "Le breton parlé a Saint-Pol-de-Leon : phonétique et morphologie"

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ii      LE  BRETON 

PARLÉ 
A    SAINT-POL-DE-LEON 


Phonétique  et  morphologie 


PAR 


Alf      SOIVIIVEERFELT 


PARIS 

LIBRAIKIE    ANCIENNE    HONORE    CHAMPION 

EDOUARD    CHAMPION 

T),  yuAi  MAi.AyuAis,  Vl" 

1U21 


Digitized  by  the  Internet  Archive 

in  2011  with  funding  from 

University  of  Toronto 


http://www.archive.org/details/lebretonparlsaOOsomm 


I 


LE  BRETON 

PARLÉ 
A    SAINT-POL-DE-LEON 


Phonétique  et  morphologie 


PAR 


Alf.     SOIVIIVIERFELT 


^^ 


IMPRIMERIES  RÉUNIES 
2>,  Ruo  rie  Npmoui>!  —  Rennes 

1920 


A  Monsieur  J.  LOTH. 


Hommage  respectueux. 


^  LI8RARY  j 


—  5  — 


AVANT-PROPOS 


Cette  étude  est  le  résultat  de  recherches  faites  à  Saint- 
Pol-de-Léon  pendant  les  vacances  de  l'été  et  de  raiiiomne  1918  ; 
elles  ont  été  revues  et  complétées  pendant  un  séjour  au  mois 
de  septembre  1919.  J'ai  entrepris  ce  travail  d'après  les  conseils 
de  mon  maître  M.  J.  Loïh  et  m'y  étais  préparé  en  passant 
environ  4  mois  en  Plouézoc'h,  près  de  la  rade  de  Morlaix,  sur 
la  frontière  même  des  dialectes  léonard  et  trégorrois,  en  1917. 

J'avais  d'abord  l'intention  de  traiter  seulement  la  phoné- 
tique du  parler  de  Saint-Pol.  Mais  M.  Meillet  m'ayant  fait  voir 
l'intérêt  et  l'utilité  qu'il  y  avait  à  y  joindre  la  grammaire,  je 
me  suis  décidé  à  faire  aussi  un  bref  exposé  de  celle-ci.  L'en- 
semble se  ressent  peut-être  un  peu  de  la  manière  dont  le 
travail  a  été  exécuté. 

Les  textes  ne  sont  malheureusement  pas  aussi  étendus 
que  j'aurais  souhaité.  Il  m'a  été  impossible  de  trouver  des 
récits  suivis  pour  éclairer  les  détails  de  l'étude.  11  en  existe 
évidemment  bien  moins  que  dans  les  parties  vraiment  gaéliques 
de  l'Irlande.  Je  n'ai  pas  voulu  relever  beaucoup  de  prières  et 
cantiques;  car  ces  textes  sont  d'une  langue  trop  spéciale  et 
j'ai  dû  me  borner  aux  proverbes  qui  donnent  une  idée  assez 
juste  du  langage  courant. 

En  traitant  la  phonétique  et  la  grammaire  je  me  suis  tenu 
strictement  à  la  description,  sans  examiner  l'histoire  de  la 
langue,  sauf  sur  un  ou  deux  points  où  c'était  indispensable.  On 
eût  peut-être  désiré  voir  situer  le  parler  dans  l'ensemble  du 
breton,  mais  mes  conclusions  risqueraient  d'être  renversées 
par  Y  Atlas  Linguistique  que  MM.  Le  Roux  et  Dottin  prépa- 
rent actuellement  et  je  préfère  attendre  cette  publication 
avant  de  tenter  un  essai  dans  ce  sens. 


—  0  — 

Ce  m'est  un  devoir  agréable  do  remercier  mes  maîtres 
MM.  LOTH,  MEILLET  et  VENDRYES  de  l'intérêt  inlassable 
qu'ils  ont  témoigné  à  ce  travail.  Ils  m'ont  prodigué  leurs 
conseils  avec  une  amabilité  rare.  En  leur'  exprimant  ma 
reconnaissance,  je  me  sentirais  heureux  si  mon  travail  portait 
témoignage,  si  peu  que  ce  soit,  de  ce  qui  vaut  l'enseignement 
de  ces  maîtres  éminents. 

Alf    SOMMERFELT. 

Paris,  20  Octobre  1919. 


/  — 


INTRODUCTION 


Saint-Pûl  de-Léon  est  la  petite  ville  bien  connue  des 
touristes  qui  se  trouve  près  de  l'entrée  de  la  rade  de  Morlaix . 
Abstraction  faite  des  fonctionnaires,  sa  population  qui  est 
d'environ  <S.000  âmes,  parle  généralement  le  breton;  il  y  a 
même  des  vieillards  qui  ne  connaissent  que  cette  langue. 

J'ai  essayé  de  décrire  le  parler  de  cette  ville,  un  des 
l)arlers  principaux  du  dialecte  de  Léon,  ou  plutôt  d'exposer 
comment  parlent  quelques-uns  de  ses  représentants.  Il  m'a  été 
impossible  d'en  réunir  un  grand  nombre.  Cela  eût  été  peu 
praticable  vu  le  nombre  des  habitants  et  n'eût  pu  se  faire  que 
dans  un  petit  coin  perdu  de  la  campagne.  La  coutume  irlan- 
daise si  profitable  à  de  telles  recherches,  qui  consiste  à  aller 
aig  airnéal^  c'est-à-dire  de  faire  des  visites  aux  voisins  le 
soir,  n'existe  pas,  au  moins  à  Saint-Pol.  Aussi  ai-je  dû  me 
borner  à  3  représentants  du  dialecte. 

Ceux  qui  ont  pratiqué  un  peu  les  parlers  populaires  et  qui 
savent  combien  nombreux  sont  les  flottements  à  l'intérieur 
d'un  tel  parler  ou  même  chez  un  seul  individu,  ne  s'étonneront 
donc  pas  d'y  rencontrer  tel  fait  inconnu  de  moi  ou  inversement 
de  n'y  pas  trouver  tel  autre  que  j'aurai  noté. 

Ma  source  principale  est  M.  François  Le  Briz  (Ar  Brîz), 
militaire  en  retraite.  M.  Le  Briz  est  né  à  Saint-Pol  en  1865. 
et  y  a  passé  sa  jeunesse  jusqu'à  l'année  1880,  où  il  s'est 
engagé  dans  l'armée  coloniale.  Il  est  retourné  à  Saint-Pol 
en  1906  et  y  vit  avec  sa  mère.  Celle-ci  ne  sait  que  le  breton 
et  c'est  cette  langue  qu'il  parle  principalement  lui-même. 

En  outre,  j'ai  noté  les  différences  entre  les  matériaux  qui 
m'ont  été  fournis  par  M.  Le  Briz  et  ceux  que  m'ont  donnés 
M.  et  M™«  Sévère. 


—  8 


M.  Skvkre,  ilirecleur  du  l'Ecole  communale  de  Saint-Pol 
est  né  à  Sibéril  à  tiuolqiies  kilomètres  de  Saint-Pol  en  1805. 
Il  est  venu  à  Saint-Pol  à  l'A^o  de  12  ans  et  y  a  passé  sa  jeu- 
nesse. Il  est  sorti  do  l'Ecole  normale  de  Quimi)or,  a  passé 
7  ans  à  Saint  Jean-du-Doigt,  2  ans  à  Taulé  ot  habite  depuis 
lors  Saint-Pol- de-Léon.  M'""  Sévère  est  née  ii  Saint-P<d 
en  1807  et  y  est  restée  jusqu'à  son  mariage.  En  famille  M.  et 
M™*  Sévère  parlent  le  français,  mais  en  mainte  occasion  de 
la  vie  quotidienne  ils  sont  obligés  de  faire  usage  du  breton. 

Je  tiens  à  leur  exprimer  ici  encore  mes  remerciements 
chaleureux.  J'ai  souvent,  surtout  au  début,  profité  de  l'aide 
éclairée  de  M.  Sévère;  M.  Le  Briz  a  vite  compris  le  but  de 
mon  travail,  il  l'a  considérablement  facilité  par  les  renseigne- 
ments qu'il  m'a  toujours  fournis  avec  un  zèle  infatigable. 


9  — 


ABREVIATIONS 


Touto  forme  du  breton  littéraire  qui  n'est  pas  précédoe 
d'abréviations  se  rapporte  au  Lexique  étymologique  des  terynes 
les  plus  usuels  du  breton  moderne  par  Victor  Henry. 
Rennes  19<)0. 

He.  —  Henry,  Lexique  étymologique. 
Tr.  —  Dec^wnnair^  ôrgion-Z'ranpaw  par  A.  E.Trodde, 
Brest  1876. 
L.  G.  —  Dictionnaire  breton- français  de  Le  Gonidec, 

Saint-Brieuc  1850. 
D.  M.  —  Dom  Malgorn,  le  breton  de  Ouessant,  Annales 
de  Bretagne  XXV,  p.  199  sqq. 

Du  Ru.  —  Nouveau  dictionnaire  du  dialecte  de  Léon 
par  H.  Du  Rdsqeeg,  Paris  1895. 
Pedersen.  Vgl.  Gramm.  —  Vergleichende  Grammatik  der 
keliischtn  Sprachen,  von  Holger  Pedersen, 
Gœttingue  1909-13. 

R.  C.  —  Revue  Celtique. 
Ar. Br.,Br.  —  M.  Le  Brîz. 
M.  S.  —  M.  Sévère. 
M""  S.  —  Af"*  Sévère. 

La  notation  phonétique  que  j'ai  employée  est  celle  qui  est 
usuelle  dans  les  travaux  de  dialectologie  bretonne  et  qu'a 
proposée  M.  Loth  dans  le^-  Annales  de  Bretagne,  vol.  XI, 
p.  233  sqq. 

.Je  marque  l'accent  partout  oii  il  ne  suit  pas  la  règle 
générale  de  l'accentuation  de  l'av^ant-dernière  syllabe  du  mot 
ou  pour  distinguer  les  voyelles  en  hiatus  des  diphtongues. 

Ex.  :  moanoc  diphtongue,  oâjçu  voyelles  en  hiatus. 


—  lu 


Pour  la  comparaison  des  phonèmes  bretons  avec  les  pho- 
nèmes français,  j'ai  pris  comme  l)ase  le  «  Traité  pratique  de 
Prononciation  française  »  do  M.  Maurice  Grammont  et  les 
ft  Priticipes  de  Phonétique  expérimentale  •>  de   M.   l'abbé 

RODSSELOT. 

M'étant  borné  à  donner  une  description  du  breton  de  la 
ville  de  Saint-Pol-de-Léon,  je  ne  cite  pas  d'autres  qui  traitent 
de  dialectes  bretons.  Voici  une  liste  des  jn-incipaux  de  ces 
travaux. 

J.  LoTH  :  liecherches  dialectales  bretonnes.  Annales  de 
Bretagne  XIV  pp.  83  sqq.,  284  sqq.,  411  sqq.  (Ile  aux 
Moines),  i)p.  414  sqq.  (Beuzec-Cap  Sizun),  pp.  025  sqq.  (Plogoff), 
Corrections  et  remarques  au  breton  de  Beuzec  ih.  XVII, 
p.  420  sqq.  Potr  en  or  à  l'Ile  aux  Moines  ih.  pp.  424  sqq. 
Quelques  traits  du  breton  de  Sauzon  (Belle -Ile)  ib.  XXV, 
pp.  041  sqq. 

Francks  :  Vocabulaire  de  Beuzec-Cap  Sizun,  Annales  de 
Bretagne  XVII,  pp.  127  sqq. 

Le  Gall  :  Quelques  recherches  sur  l'accent,  le  timbre  et 
la  quantité  des  vo^'elles  dans  le  dialecte  de  Botsorhel,  Annales 
de  Bretagne  XIX,  pp.  249  sqq. 

Dom  Malgorn  :  Le  breton  d'Uuessant,  Annales  de  Bre- 
tagne XXV,  pp.  ISOsqq.,  387  sqq. 

Thibault  :  Notes  sur  le  parler  breton  de  Cléguérec 
(Morbihan).  Revue  Cetique  XXXV,  pp.  1  sqq.,  109  sqq. 

Cette  liste  ne  contient  pas  de  travaux  historiques  et  des 
articles  comme  ceux  de  M.  Grammont  sur  la  métathèse  n'y 
figurent  donc  pas. 


PHONÈiVIES  ISOLÉS 


i: 


SYSTÈME  PHONÉTIQUE 

DU  BRETON 

DE    SAINT-POL-DE-LÉON 


VOYELLES 


CONSONNES 


1  ,     e  ,     e  ,     e 
i      V  '     "  '     P  '     '*'  >     œ 

"   (petite  voyeJle  de  résonance) 
a  ,     ^ 

9  >     o  ,   cu  .   c^ 

Diphtongues 

j     ia  ,     icu 

I     ei  ,     eu  ,     ep  ,     g^  ,     ea  ,     ga  ,     ecu 
ae  ,     a^  ,     ao  ,     ac^,     (^^i,     fpcg) 
oa  ,    cue  ,    cua 

Triphtongue 
ia(U 

/  Occlusives 

k  ,    t ,   t ,  p  (aspirées  à  l'initiale  voir  Î5  52) 
g  ,     ri  ,     d  ,     b 

Liquides  et  nasales 

^  »     1  »     i  5     i  »     n  ,     n  ,     n  ,     n  ,     m 
r,     1 

o  o 

^  Spirantes 

f,     f,     c 

V 


Sifflantes 


Chuintantes 


J 

h 

w  ,     w 

y 


VOYELLES 


—  17  — 


§  1.  —  i  désigne  l't  fermé  français.  La  tension  des 
organes  est  plus  grande  quand  il  est  long  sous  Taccent  que 
quand  il  est  bref  en  même  position  ou  quand  il  se  trouve  en 
syllabe  inaccentuée.  Dans  ces  dernières  positions,  on  peut,  de 
temps  en  temps,  entendre  des  variétés  d'un  i  moins  fermé  que 
l't  français.  Néanmoins,  en  fin  de  mot  absolue,  il  est  toujours 
très  fermé  et  on  constate  un  penchant  très  marqué  à  tendre 
les  organes  pour  cet  i  plus  que  pour  Vi  bref  ordinaire. 

§  8.  —  i  se  trouve  en  syllabe  accentuée  suivi  d'un  groupe 
de  consonnes  ou  d'une  consonne  qui  était  double  en  moyen 
breton  ou  enfin  en  syllabe  inaccentuée. 

Ex.  :  disium  fM.  M™®  S.  desium)  «  amasser  »  :  dastum  ; 
didi  (M.  M™^  S.)  «  droit  »  :  déhou;  kilek  «  coq  »  :  kilek; 
milfik  «  mie  de  pain  »  :  minvik  ;  pcëri  «  paître  »  peûri  ;  prim 
«  trop  petit,  qui  ne  pèse  pas  assez  »  :  prim  ;  nemit  «  sauf, 
excepté  »  :  némét;  siminal  «  cheminée  «  :  Tr.  L.  G.  siminal; 
hllim  «  venin  »  :  binim  ;  brinik  «  espèce  de  coquillage  »  : 
brennik,  brinnik;  midisin  «  médecine  »  :  mbr.  médecin,  me- 
dicin,  midicin  ;  ki^  «  cercle  »  :  kelc'h  ;  civildani  «  hanneton  »  : 
c'houil  dant  ;  diskwes  «  montrer  »  :  diskouéza  :  dimêzel 
«  demoiselle  »  :  dimezel  ;  imas  if.  image  »  :<fr.  ;  Ubdiamant 
«  ennui  »  :  fr.  ennuiement;  slvi  «  fraises  »  :  sivi;  distrèi 
«  détourner,  retourner  »  :  mbr.  distreiff;  divâlo  «  laid,  rude  »  : 
divalô  ;  intao  n  veuf»  :  intanv,  intaon,  intav;  i7it7'dûn  «  dame  o 
(M"®  S.  itrcùn)  :  itrôn,  itroun;  hadisant  «  baptême  »  mbr. 
badezyant,  badizyant;  alùmi  «  allumer  »  :  mbr.  alluniy  ; 
défi  «  pondre  »  :   mbr.  dezvyfi";  fi??tj?*«  brûler  »  :  dévi. 

§  3.  —  t  se  trouve  en  syllabe  accentuée  suivie  d'une 
consonne  simple  ou  à  la  fin  d'un  mot  monosyllabique. 

Ex.  :  f  «  elle  »  :  hi  ;  Ifem  «  enfer  »  :  ifern  ;  xgen  «  hame- 
çon »  :    mbr.  iguenn  ;  l^el  «  bas  »  :  izel  ;  Ir  «  long  »  :  hîr  j 

2 


-  18  — 

îrin  «  prunelles  sauvages  »  :  irin,  hirin;  irvïnen  «  navet  »  : 
irvin  ;7t?m  «  ongle  »  :  ivin  ;%ts  «  chemise  de  femme  »  :  hinviz, 
hiviz  ;  kt  «  chien  »  :  kî  ;  niTs  «  mois  »  :  miz  ;  m  «  neveu  »  : 
niz  ;  prT  «  argile,  boue  »  :  pri  ;  sTl  «  passoire  »  :  sil;  kizTdik 
«  sensible  »  :  kizidik  ;  rîvin  «  ruine  »  :  L.  G.  revin  ;  lï  «  mai- 
son  »  :  ti;  T/'j'm (ainsi Br.,i7/<rn  M.  S.)  «  cheville  du  pied»  : 
ufem  ;  benïga  «  bénir  «  :  mbr.  binigaff  ;  birvïken 
«  jamais  »  :  birvikenn  ;  bis  «  doigt  »  :  bîz  ;  dîgor  «  ouvert  »  : 
digor;  dlgant  «  de,  d'avec  »  :  mbr.  digantafu;  tizcut  «  attein- 
dre »  :  tizout  ;  dîr  «  acier  »  :  dir  ;  frî  «  nez  î)  :  frî  ;  giJbîn 
«  vin  »  :  gwin  ;  gidînis  «  froment  »  :  gwiniz  ;  giôîr  «  vrai  »  : 
gwir;  gicimïli,  {gdumîli)  «  hirondelle  »  :  Tr.  gwémeB, 
gwenneli,  mbr.  guimmili  (Nom.  40)  ;  lèas  rïbot  «  petit  lait  »  : 
léaz  ribot  «  baratte  »  ;  grizil^  «  grésil  »  :<fr.  ;  ïbil«  cheville, 
goupille,  tolet  »  :  ibil;  gïndA  «  bouche  »  :  genou;  giMs 
«  truie  »  :  gwiz;  tgal  (M.  S.)  «  égal  »  :  cf.  Tr.  ingal;  "ïzom 
{Tzaim  M.  S.)  «  besoin  »  :  ézomm  ;  kinïden  «  araignée  »  : 
kiniden,  kefniden;  kinïtp'  «  cousine  »  :  kéniterv;  ITjfr 
«  léger  »  ;  Du  Ru.  lijer  (  <  fr.). 


§  4.  —  Il  faut  distinguer  au  moins  trois  sortes  d'e  :  e, 
e  et  ç.  Mais  les  limites  entre  les  trois  sont  souvent  flottante» 
et  la  notation  exacte  est  parfois  très  difficile. 

e  est  Ve  fermé  français,  articulé  avec  une  forte  tension 
aes  organes. 

e  est  un  e  fermé  mais  moins  que  l'f ,  un  son  intermé- 
diaire entre  Ve  fermé  français  et  Ve  ouvert  correspondant  de 
l'anglais  dans  beg,  bed,  etc.  L'effort  des  organes  est  moins 
grand. 

e  est  un  e  ouvert,  la  même  voyelle  qu'en  français  dans 
père,  mère,  etc.  Il  y  a  pourtant  des  variétés  ;  ainsi  devant  r, 
il  est  légèrement  moins  ouvert,   surtout  en  syllabe  inaccen- 


19 


tuée.  En  syllabe  précédant  l'accent  on  doit  quelquefois  noter  e 
Ex.  :  erelat  «  trembler  »  :  ergdùUsiA  (M.  S)  «  dot  »  :  argourou  ; 
erf^cwr  «  héritier  •>  :  héritour;  erveser  «  grimacier  »  (M.  S. 
arveser  M.  B.)  :  arwez.  Un  e  plus  ouvert  que  d'ordinaire 
s'entend  dans  dwêS  «  six  »,  à  côté  de  cioeaS,  divead,  ce  der- 
nier avec  r^  ordinaire  ;  c'est  une  voyelle  intermédiaire  entre 
Ye  ouvert  français  et  Va  anglais  dans  cal,  man,  voyelle 
approximativement  identique  à  Vae  norvégien  (et  suédois) 
dans  baere,  kjaere,  etc. 

§  5.  —  e  :  le  son  e  bref  se  trouve  généralement  en  fin 
de  mot  absolue. 

Ex.  :  hugâle  pi.  de  hùgel  «  enfant  »  :  bugel  ;  aba{cu)we 
«  depuis  »  :  abaooe  ;  adalèse  «  de  là  où  vous  êtes  :  cf.  alessé  ; 
ae,  ahe^  aze  «  là  »  :  azé  ;  ân^  «  enclume  »  :  annéô  ;  arn^ 
«  orage  »  :  arné,  arneô  ;  bâle  «  marche  »  :  balé  ;  bane 
«  goutte  »  :  banné  ;  dczce  <«  Dieu  •>  :  doué  ;  gt£cd£  «  après  »  : 
goudé  ;  te  (aussi  ie  dans  la  phrase)  «  aussi  »  :  ivé  ;  këre 
«  cordonnier  »  :  kéré  ;  kleze  «  épée  »  :  klézé  ;  lœe  (l^e) 
«  veau  »  :  leûé  ;  ure  «  rêve  »  :  huvré,  hunvré;  martèze 
a  peut-être  »  :  martézé;  mât'ë' a  crinière  »  :  moue;  nôêze 
«  donc  »   neûzé. 

Fait  exception  adare  «  de  nouveau  »  :  adârre.  —  Dans 
aviel  (f  évangile  »  :  aviel  e  peut  être  dû  à  l'influence  de 
aviêler  «  diacre  ». 

§  6.  —  ë  se  trouve  sous  l'accent  suivi  d'une  consonne 
qui  en  moy.  br.  était  simple,  ou  à  la  fin  d'un  mot  monosyl- 
labique. 

Ex.  :  dimTzT {dtmfzT M.  S.)  «  mariage  »  :  dimizî;  dlê 
{dite,  die)  «  doit  »  :  cf.  dlé  ;  drT  «  coqueluche  »  :  dreô  ;  dres 
{drês  M.  S.)  «  ronce  »  :  drézen  ;  êfa  «boire))  :  éva;  %i^ 
«  âme  »  :  éné  ;  ënes  «  poulette  »  :  énez  ;  enêzen  «  île  »  : 
mbr.  enesenn  ;  ère  «  octobre  »  :  héré  ;  eryènen  «  source  »  : 
Tr.  erienenn,  eienenn  ;  èt(d)  «  longueur  »  :  héd  ;  'e  <i  ciel  »  : 
eno  ;  êves  «  attention  »  :  évez  ;  gëdal  «  attendre  »   :   géd  ; 


—  20  — 

gçr  «  mot  »  :  gér  ;  giéPre  «  juillet  »  :  gouhéré  ;  gièëîe 
€  lit  »  :  gwélé  ;  giéèrel  «  cimetière  »  :  béred  ;  kf^f  «  souche  »  : 
kéf  ;  kër  «  cher  »  :  ker  ;  krê  «  fort  »  (mais  compar.  kreoc)  : 
krenv  ;  lëda  «  étendre  *  :  mbr.  ledaff  ;  prëna  «  acheter  »  : 
préna  ;  yen  <^  froid  »  :  ién  ;  kenevëden  «  arc-en-ciel  »  :  kané- 
véden  ;  dën  «  homme  »  :  dén  ;  alStcëzi  *  fermer  à  clef  »  : 
mbr.  alhuezaff;  aliëri  «  délirer  »  :  mbr.  alteraff;  alwne- 
iëzen  «  allumette  »  singulatif  de  alumeies  :  cfr.  ;  amPzek 
«  voisin  »  :  aniézek  ;  amprëfan  «  insecte  »  :  amprévan  ; 
anrs  «  sans  »  :  anéz  ;  anëval  «  animal  »  :  anéval  ;  bëgel 
«  pénis  »  :  H.  bégel  «  nombril  »  ;  le  mot  pour  nombril  à  Saint- 
Pol-de-Léon  est  bcuntMn  kôf  m.  à  m.  «  bouton  du  ventre  »  ;  bëk 
«  bec  »  :  <fr.  ;  bër  «  broche  »  :  ber  ;  bëra  «  couler  »  :  béra  ; 
bëva  «  nourrir  » ,  brvas  «  nourriture  »  :  bé va  ;  bëza  «  être  »  : 
béza  ;  bëzin  (ainsi  M.  S,,  bJztn  Br.)  :  bézin  ;  brëzel  «  guerre  »  : 
brézel  ;  brëzel  «  maquereau  »  :  brézel  ;  buëzek  «  vivant  » 
(dans  beo  buëzek)  :  buez  ;  bicëden  «  moelle  (des  plantes)  »  : 
boéden  ;  dwëzen  «  sueur  >>  :  choués  ;  diadre  «  derrière  »  : 
adré,  adren  ;  dismëgans  u  chose  honteuse  »  :  dismegans  ; 
mëdi  «  couper  le  blé  »  :  médi  ;  meryënen  «  fourmi  »  : 
mcriénen. 

§  7.  —  e  se  trouve  sous  l'accent  suivi  d'un  groupe  de 
consonnes  ou  d'une  consonne  simple  qui  était  double  en  moy. 
br.  et  en  syllabe  inaccentuée,  sauf  en  fin  de  mot  absolue  ou 
devant  r  et  devant  d  en  syllabe  finale  inaccentuée.  VI,  n  et  s 
comptent  comme  groupe  de  consonnes. 

Ex.  :  adôzen  «  aiguille  »  :  nadoz  ;  alûzen  «  aumône  »  : 
aluzen  ;  ôzen  <(  âne  »  :  azen  ;  dàves  «  matière  »  [danves 
M.  S.)  :  dafivez  ;  aives  (a(u)ices  M.  S.)  «  purin  »  :  cf.  Tr. 
L.  G.  hanvoez  ;  ôvel  «  vent  »  :  avel  ;  asten  «  allonger  »  : 
astenn  ;  arbel  (pi.  arbehu)  «  armoire  »  :  Tr.  arbel  ;  âlek 
«  saule  »  :  halek  ;  andret  «  endroit  »  :  <  fr.  ;  alcioes  «  clef  »  : 
alc'houez  ;  ânet  «  visible,  qui  remarque  »  :  mbr.  aznat  ; 
ashel  «  aile  »  (pi.  askeku)  :  askell  ;  beja  «veiller»  :<fr.  ; 
bemdes,  bembes  «  chaque  Jour  »  :  bemdez  ;  benïga{t),  binl- 


—  21  — 

ga(t)  «  bénir  »  mbr.  bénigaff;  benos  «  bénédiction  »  : 
bennoz,  bennaz  ;  besken  «  dé  à  coudre  »  :  besken  ;  bremct 
«  maintenant  »  :  bréraan  de  pred-man  ;  bren  «  son  »  :  brenn  ; 
bresa  «  piétiner  »  :  brésa,  cf.  irl.  brissim  ;  bpezdùnek  :  mbr. 
brezonec  ;  bdudedèp  «  le  Juif  errant  »  :  Boudédéô  ;  défi 
«  pondre  »  mbr.  dezvyff  ;  gwel  (ainsi  M.  S.,  loel  Br.) 
«  levain  »  :  goell  ;  kwef  «  coiffe  »  :  koéf  ;  pengen  (aussi 
p^gen)  patates  «  rehaut  entre  deux  sillons  de  pommes  de 
terre  »  :  pengenn  ;  gwenôden,  g  w end j en  «  sentier  »  : 
gwenoden  ;  gibesek  «  sachant  faire  bien  son  métier  »  :  mbr. 
gouzizyec,  gouuizyec,  gouizyec  ;  kalves  «  charpentier  »  : 
kalvez  ;  kemesk  «  mélanger  »  ;  kemmesk  ;  kenevêden  «  arc- 
en-ciel  »  kanévéden  ;  lem  «  aigu,  tranchant  »  :  lemm;  lënven 
«lame  de  couteau»  ;  lavnenn. 

§  8.  —  è  se  trouve  exceptionnellement  sous  l'accent  suivi 
de  consonne  simple  là  où  on  attendrait  ë. 

Ex.  :  neves  .«  neuf»  :  névez  ;  sèhi  a  sécher  »  :  mbr. 
saechaff;  sêgal  «  seigle  »  :  ségal  ;  adrek  «  derrière  y»  :  adré, 
adrén,  mbr.  adreff  ;  kêgin  «  cuisine  »  :  kégin  ;  kèlii  a  nou-r 
velles  »  :  kel  ;  krëgi  «  mordre  »  :  krégi  ;  pëïmn  (pêimn) 
€  parrain  »  :  paéroun  ;  lèhii  «  vase,  boue  »  :  lec'hid  ;  lèren 
«  lanière  »  :  1er,  mbr.  lezr  ;  mêlen  «  moelle  (d'un  os)  «  : 
mél  ;  mëzo  «  ivre  »  :  mézô  ;  aWioêder  «  alouette  »  :  alc'houé- 
der  ;  ansidèges  «  connaissance  »  :  anaoudek  ;  ardelar  (pi. 
ardëler)  «  feu-follet  »  :  mbr.  enquelezr  ;  bëlek  «  prêtre  »  : 
bélec,  mbr.  baelec  ;  bèro  «  bouillant  )>  :  bérô  ;  blëjal 
«  beugler,  miauler  »  :  bléjal  ;  blëven  «  cheveu  »  :  mbr. 
bleuen  ;  dioèk  «:  solide,  fort  j>  :  c'houék  ;  d!evi(dem)  «  brûler  »  : 
dévi  ;  dirgwèner  ^  vendredi  »  :  Tr.  dirgwener,  digwener  ; 
ëjen  (ëjen)  «  bœuf  »  :  éjenn  ;  grèk  «  femme,  épouse  »  : 
grék,  grég  ;  ëzen  «  petit  souffle  de  vent  »  :  aezen. 

§  9.  —  e  se  trouve  sous  l'accent  suivi  de  r  (mbr.  rr) 
ou  de  r  consonne  ou  en  syllabe  inaccentuée  suivie  de  r  ; 
enfin  devant  d  en  syllabe  finale  inaccentuée. 


oo 


Ex.  :  fr'S  (L  neige  »  :  erc'h;  çryp  «  aujourd'hui  »  :  hiriô: 
çrùi  «  arriver  >  :  arruout  ;  p^ven  «  nerf  »  :  norven  ;  (^ves 
«  façon  »  :  arvez  ;  firs^  pi.  de  for8  «  fourcliette  »  :  forc'h 
cf.  mbr.  pi.  ferchyer  ;  alSwëder  «  alouette  »  :  alc'houéder  ; 
mçrvel  c  mourir  o  :  mervel  ;  nçrs  «  force  »  :  nerz  ;  frdi'à 
pi.  de  orden  «  gerbe  »  ;  amz^r  «  temps  »  :  amzer  ;  ânfr 
a  prestation  »,  Tr.  aner  ;  ant^  «  moitié  »  :  hanter;  h^at 
<  raccourcir  >  :  <berr  ;  d^rves  a  journée  »  :  dervez  ;  dimçr'Ser 
€  mercredi  »  dimerc'her;  dèn  dister  «  vaurien  »  :  dister; 
dwesk^  «  les  deux  jambes  »  :  diwesker  ;  divçrgla  «  dé- 
rouiller »  mbr.  diuerclaff  ;  dc^Jer  «  dégoût,  honte  »  :  mbr. 
doanger  <  danger  >  ;  givçrs  «  vers  »  :  gwers,  gvï^erz  ; 
giciâdfr  «  tisserand  »  :  Tr.  gwiader  ;  ïfçrn  «  enfer  •»  : 
ifern  :  k'ender  a  cousin  »  :  kenderf  ;  ker  ^  ?  «  avoine  t  :  kerc'h  ; 
dfr^del  €  tenir  »  :  derchel  ;  gicerc'çs  «  vierge  »  .  gwerc'hez  ; 
pfrSçn  <  propriétaire  >  :  perc'hen  ;  mën^d  «  moines  »  pi.  de 
mânad  :  manac'h  ;  -  çd  désinence  verbale  :  -  ec'h. 

On  trouve  de  plus  e  dans  les  mots  suivants  : 

^a  (M.  S.  ^insa)  «  diriger  »  :  hincha  ;  dcMStr'^h 
€  aigre-doux  »  :  trenk  ;  'çscm  pi.  de  ^nt  «  chemin  »  :  hent, 
cf.  mbr.  pi.  inchou  (Cat.  8)  ;  fnk  «  serré,  étroit  »  :  enk  ; 
mfiiglœs  *  carrière  »  ;  mengleûz  ;  sfmpla  «  évanouisse- 
ment »  spnplet  «  évanoui  »  :  sempl  ;  kdu^idu  pi.  de  kduent 
t  couvent  »  :  Tr.  kouent,  kouenchou  ;  gibçrdçs  «  vierge  »  : 
gwerc'hez  ;  pfrSçn  «  propriétaire  y>  :  perc'hen  ;  weskl^  «  gre- 
nouille >  :  gwesklé  ;  bgfek  «  outil  »  :  benvek  ;  Swçvrœr 
«  février  »  :  c'houévrer  ;  eu  «  foie  »  :  aou  ;  kever  (g^v^r) 
«  janvier  »   :  genver. 

§  10.  —  ç  se  trouve  dans  quelques  exemples  sous 
l'accent  suivi  de  consonne  simple. 

Ex.  :  cwërp  «  amer  »  :  c'houérô  ;  d^ro  t  chêne  »  :  dérô  ; 
drPbi  c  manger  »  :  dibri  ;  Pr  (aussi  ear)  «  hâte  »  :  ear 
«  air  »?  ;  êro  «  sillon  >  :  érô  ;  kw%n  «  enfler  »  {kw^nm 
M.  S.)  :  koenv  ;  pëdet  «  péché  »  (mais  pi.  j>edëj$Â,)  :  pec'hed  ; 


—  23  — 


pfvar  ({  quatre  »  :  pevar  ;  tfâet  «  s'enfuir  «  :  tec'hout  ;  rçvel 
{rëvei  ?)  «  gelé  >  :  réô  ;  bfr  «  court  »  :  berr  (traité  comme 
s'il  était  ber). 


§  11.  —  U  esiYu  français  ordinaire. 

Quand  il  est  inaccentué  ou  bref  sous  l'accent  les  organes 
sont  moins  tendus  que  quand  il  est  long  sous  l'accent. 

u  est  un  u  extrêmement  fermé.  Les  lèvres  sont  projetées 
plus  avant  que  pour  Vu  ordinaire  et  comprimées  latéralement. 

w  est  un  u  plus  ouvert  que  Vu  français.  L'arrondissement 
des  lèvres  et  la  tension  sont  moindres.  On  croit  quelquefois 
entendre  une  sorte  œ  fermé  ou  un  son  intermédiaire  entre 
M  et  ce. 

§  12.  —  u  se  trouve  régulièrement  en  syllabe  inaccentuée, 
sauf  en  fin  de  mot  absolue.  Sous  l'accent  u  ne  se  présente 
que  suivi  d'uîie  consonne  qui  était  double  en  moy.  bret.,  ou 
bien  suivi  d'un  groupe  de  consonnes,  ou  encore  en  hiatus. 

Ex.  :  aketus  «  soigneux  »  :  cf.  àked,  aket;  alumetes 
«  allumettes  »  :  fr  ;  brûjun  «  miette  »  :  bruzun  ;  brumen 
«  brume  »  :  brumen  ;  buëzek  «  vivant  »  :  buez  ;  butun  «  tabac  »  : 
bitun  ;  difarlùi  «  débrouiller,  tirer  d'embarras  »  :  cf.Tr.  di- 
farlea  «  dévoiler  »  ;  displua  «  plumer  »  :  Tr.  displua,  diblua  ; 
^rui  «  arriver  »  :  arruout  ;  fust  «  fût  »  :  fust  ;  jvjamant 
«  jugement  »  :  <fr.  ;  k'undu  «  conduite  »  :  Tr.  kundu,  kondu  ; 
kûrun  «  tonnerre  »  :  kurun  ;  kurûnen  «  couronne  »  kurun  ; 
kurusi  «  enfant  de  chœur  d'église  »  :  Tr.  kurust  ;  kuniul 
«  cueillir  »  :  kutula,  mbr.  cuntuill;  lugUdus  «  lent  »  :  lugud; 
luya  «  luir  »  :  Tr.  luia,  luc'ha,  Henry  luc'ha  ;  lusket  «  bercer  »  : 
luska  ;  lus  «  louche  »  :  Tr.  luch  ;  mïlnut  «  petit,  menu  »  : 
munud  ;  munûten  «  minute  »  (minuten  M.  SJ  :  <  fr.  ; 
musSwarzin  (brusdwarzin  M.  S.j  «  sourire  »  :  mousc'hoarzj 


—  24  — 


Tr.  musc'hoarc'h  ;  muskâna  «  chantonner  »  ;  mûzur  a  mesure  )> 
Henry  muzul,  mbr.  musur  ;  pul  c(  abondant,  copieux  »  :  pul  ; 
purgaior  «  purgatoire  »  :  mbr.  purgator  ;  rust  «  violent  » 
(rûst  M.  SJ  :  Tr.  rust;  sJzun  «  semaine»  :  sizun;  skubdej<u 
«  automne  »  :  Tr.  skubdeliou  ;  skula  «  verser  >  :  skula  ; 
irnbul  a  trouble,  affliction  >  :  trubul  ;  trul<u  «  haillons  », 
trulen  «  femme  de  mauvaise  vie  »  :  trul  ;  tufâden  «  douvelle  »  : 
tufen  ;  turyat  «  fouir  »  :  turc'ha,  turia  ;  umbl  a  humble  »  : 
D.  M.  umbl  <  Ir.  ;  unCmet  a  uni  »  :  Tr.  unani,  unanet  ;  Unia 
«  heurter  »  ;  urs  «  ordre  ï>  :  urz  ;  urser  «  huissier  »  :  L.  G. 
hucher  ;  ùzul  «  suie  »  :  huzel,  huzil  ;  sutâden  «  sifflement  o  : 
suta. 

§  13.  —  îc  se  trouve  généralement  en  syllabe  accentuée 
suivi  d'une  consonne  simple. 

Ex.  :  agfd  «  à  reculons  »,  kûH  «  reculer  »  :  Tr.  kulein  ; 
alûmi  (elûmi  M.  S.j  «  allumer  y>  :  mbr.  allumi;  alûzen 
«  aumône  »  :  aluzen  ;  hod  rùzik  «  rouge-gorge  »  :  Tr.  L.  G. 
boc'h  riîz  ;  hrùd  vât  «  bon  renom  »  :  brûd  ;  brûj'un  «  miette  »  : 
bruzun  ;  da(u)wùgent  «  quarante  »  :  daouugent  ;  dibûna 
((  dévider  )>  :  dibuna  ;  dilûn  «  lundi  »  :  dilûn  ;  disirùja  «  dé:^ 
truire  »  :  cf.  Tr.  distruj,  mbr.  distruyaff  ;  fur  «  sage  »  :  fur; 
klùjay^  (glùjp.r  M.  S.)  «  perdrix  »  :  klujar;  kûrun  «  tonnerre  »  : 
kurun  ;  kv>rûnen  «  couronne  »  :  kurun  ;  kùs  «  cachette  »  : 
kûz  ;  lugûdus  «  lent  »  :  lugud  ;  mïmui  «  petit,  menu  »  : 
munud  ;  munùten  «  minute  »  :  <  fr.  ;  mùzel  «  lèvre  »  : 
muzel  ;  mùzur  «  mesure  »  :  mbr.  musur  ;  rûs  «  rouge  »  : 
rùz  ;  rûzel  «  rougeole  »  :  <  rûz  ;  shûdel  «  écuelle  »  :  skudel  ; 
siùr  «  gouvernail  »  :  stîir  ;  trûjen  «  grosse  branche,  trique  »  : 
trcûjin  ;  trubù^  «  trouble,  affliction  »  :  trubul  ;  tûtfd)  «  gens  »  : 
tûd  ;  ûfç.rn  (îfern  Br.y  «  cheville  de  pied  »  :  ufern  ;  ùgent 
«  vingt  »  :  Ugent  ;  ùno/ifi  «  un  »  :  unan  ;  ùre  «  rêve  « 
huvré,  hunvré  ;  ûzul  <(  suie  »  ;  huzel,  huzil  ;  yùdal  «  hurler  » 
iuda,  mbr.  iudal  ;  sfd  «  dimanclie  »  :  sûl  ;  mna  «  sucer  » 
mbr.  sunaff  ;  sûr  «  certain  »  :  sûr. 


—  25  — 

§  14.  —  H  se  trouve  régulièrement  en  fin  de  mot  absolue. 

Ex.  :  dusiu  «  de  suite  »  :  L.  G.  diouc'h-tii  ;  kundii 
«  conduite  »  :  Tr.  kundu,  kondu  ;  lùdu  «  cendres  »  fet  lùdu)  : 
ludu  ;  marhlu  «  duvet  »  :  marbleô. 

Le  premier  it  de  dustu  est  dû  à  un  phénomène  d'harmonie 
vocalique.  Dans  dua  «  noircir  »  :  Tr.  dua  de  dû  sous  l'in- 
fluence de  dû. 

§  15.  —  ^/  se  trouve  dans  quelques  mots  sous  Faccent 
suivi  d'une  consonne  simple,  résultant  de  la  tendance  générale 
à  fermer  les  voyelles  longues  sou^  l'accent.  D'abord  dans 

dû  «  noir  »  :  dû  ;  iâ  ((  côté  »  :  tû  ; 
où  la  tendance  à  fermer  les  voyelles  en  fin  de  mot  absolue 
intervient  également. 

Ensuite  dans 

lâdH  fet    lûdii)  «  cendres  »  :  ludu  ; 
favorisés  par  la  tendance  à  l'harmonie  vocalique. 

Enfin  dans  ""^ 

drus  «  gras  »  :  cf.  drû  ;  kurûnen  <(  couronne  »  :  kurun  ;  diùna 

«  réveiller  »  :  Tr.  dihuna. 

u 
c 

§  16.  —  Ex.  :  sdudè^r  «  soudure  »  :  <fr. 

Pour  u  comme  second  élément  de  la  diphtongue  eUf 
voir  §  40. 


œ,  œ 

c 


§  17.  —  œ  est  Vœ  français  fermé  dans  peu,  etc.  Long 
sous  l'accent  il  est  plus  tendu  qu'ailleurs. 

œ  est  la  voyelle  ouverte  correspondante,  mais  moins 
ouverte  que  V(^  français  dans  peur^  etc.  L'arrondissement 
des  lèvres  est  moindre. 


—  26  — 

§  18.  —  ce  bref  se  trouve  en  syllabe  inaccentuée  sauf 
devant  r.  Sous  l'accent  il  se  présente  suivi  d'une  consonne 
qui  était  double  en  mbr,  ou  d'un  groupe  de  consonnes. 

Ex.  :  hrœgœdi  «  roter  »  :  breùgeûd,  mbr.  breugue- 
diff;  dilœsk^y  dilœskœr  «  abandonner  »  :  leûskel;  drBAk- 
sœla  «  ressemeler  »  {tros<^la  M.  M™®  S.)  :  D.  M.  drouk-solia; 
fœniœn  v  fontaine  »  :  feunteun  ;  kœnœt  «  bois  à  brûler  »  : 
keûneùd  ;  l^nvek  {lœvek  Br.)  «  lieu  (poisson  de  mer)  »  : 
Tr.  lenvek,  leonvek,  leonek  ;  lœskœr  {leskel  M.  M"®  S.) 
«  lâcher,  laisser  »  :  leûskel  ;  mfnglœs  «  carrière  »  :  mengleuz  ; 
nëbqet,  nœbœi  «  un  peu  »  :  nébeud  ;  œsa  «  Ouessant  »  :  D.  M. 
eussa  ;  pœltrin  «  poitrine  »  :  <  fr.  ;  irœjaot  (ttœsaot)  «  chien- 
dent »  :  treuz-c'heot,  treuz-ieot. 

On  trouve  œ  devant  r  dans  disiœlœr  «  rejeter,  vomir  )>  : 
Tr.disteuret  (aussi  c?w^ôë^çer),  et  dans  lœskœr  «  lâcher,  laisser  » 
(leskel  M.  M™*  S.)  :  leûskel  où  il  est  dû  à  la  tendance  à  har- 
moniser les  voyelles  (à  Fœ,  œ  précédants). 

§  19.  —  œ  se  trouve  en  syllabe  accentuée  suivi  d'une 
consonne  simple  qui  était  simple  aussi  en  mbr. 

Ex.  :  rœn  «  tertre  »  :  rûn,  mbr.  reun  ;  adrœs  «  à  tra- 
vers »  adreûz  ;  hlœt  (d)  <■<■  farine  »  :  bleûd  ;  bœs  «  buis  »  : 
beûz  ;  bœzi  «  noyer  »  :  beûzi  ;  brojgœdi  «  roter  »  :  breùgeûd, 
breuguediff;  disiœl<^r  «  rejeter,  vomir  »  (disiœlœr)  :  Tr. 
disteurel  ;  /lœren  «  fleur  »  :  <  fr.  ;  frœza  {frœga  M.  M"*^  S.) 
«  démolir,  déchirer  »  :  freûza  ;  grœn  «  grain  »  :  greûn  ; 
klœza  (klœzi  M.  M"^  S.)  «  creuser  »  :  kleûz  ;  kœr  «  cuivre  »  : 
kœuvr  ;  kœnœt  «  bois  à  brûler  »  :  keuneûd  ,  kœs  «  regret  »  : 
keûz;  krœn  «  croûte  »  :  kreûen,  kreûn  ;  lœf  (lœr  M.  S.) 
«  livre  ))  :  levr  ;  lœn  «  plein  »  :  leun  ;  lœr  «  aire,  sol  »  : 
leur  ;  mœli  «  louer  »  :  meûli  ;  mœr  v(  beaucoup  »  (seulement 
dans  mœr  a)  :  meûr  ;  mœtat  (aussi  mœtâl)  «  tâter  »  :  Tr. 
meutad  ;  nœbœt  (nëbcet)  «  un  peu  »  :  nébeûd  ;  nœze  «  donc  »  : 
neûzé  ;  œk  «  dégoût  «  :  heùg  ;  œret  «  mariage  »  :  eûred  : 
rœn  «   soie  de  cochon   »  :  reûn  ;   rœl  (d)  «  raide   »  :   reûd  ; 


07 


skï^  «  étrier  »  (M.  S.)  :  stleûk  ;  skœt  (d)  «  ombre  »  :  skeûd  ; 
sœl  «  talon  »  :  seul  ;  tœza  «  fondre  »  :  teûzi  ;  trœt  «  maigre  »  : 
treût  ;  trœzi  «  traverser  »  :  treûzi  ;  drœr  «  frère  »  :  breûr. 

§  20.  —  œ  se  trouve  régulièrement  devant  r  en  syllabe 
inaccentuée.  Sous  l'accent  il  se  rencontre  devant  r,  moy.  br. 
rr  ou  devant  r  +  consonne. 

Ex.  :  dwevr^f  «  février  »  :  c'houevrér  ;  dimœrs  «  mardi  »  : 
dimeurs  ;  mâl^r  «  malheur  »  :  <  fr.  ;  m^rs  «  mars,  mardi  »  : 
(^ria  «  pousser  »  (p.  ex.  ^rta  var  ar  Sâr  «  pousser  le  char  »)  : 
<fr.  ;  (^ry<M  «  livre  de  prières,  livre  »  :  Tr.  heuriou  ',pœrvia 
«  ordinairement  »  :  Tr.  peurvûia;  si^lœr  (têl^l  M.  S.)  «  jeter  »  : 
teûrel  ;  p^ryen  pi.  de  podur  «  pauvre  »  :  paour  ; 

^  se  trouve  encore  dans  deux  mots  devant  ^,  l. 

Ex.  :  gfja  «  suivre  »  :  heûl  ;  œlf  «  flammèche  »  ;  elven. 

§  21.  —  ^  apparaît  dans  quelques  exemples  en  syllabe 
accentuée  suivi  d'une  consonne  simple. 

Ex.  :  didr^tw,  {digr^na  M.  S.)  «  écroûter  »  :  Tr.  dic'hreu- 
nia,  diskreuenna  ;  r^  «  nager  »  :  neûi,  mbr.  neuff  :  spœren 
«  cloison  pour  séparer  les  bêtes  dans  une  écurie  »  :  speûr; 
8l^l(^r  «  jeter  »  {tël<^l  M.  S.)  :  teûrel. 

Dans  w^  réouvert  peut  tenir  à  la  nasalisation.  Dans 
st^lœr^  œ  est  dû  à  l'influence  de  Vœ  suivant. 


§  22.  —  Il  est  très  difficile  de  définir  la  petite  voyelle 
que  je  note  "  et  qui  ne  se  trouve  qu'entre  r  et  R  C'est  une 
voyelle  de  résonance.  Quand  elle  a  quelque  ampleur  c'est  une 
voyelle  moyenne,  un  e  retracté  (^)  de  très  peu  de  durée  et  d'in- 
tensité. Elle  s'est  développée  en  a  aussitôt  qu'elle  a  pris  une 


(1)  Elle  ne  correspond  donc  en  rien  à  Ye  «  caduc  »  (Grammont)  da 
français.  '' 


—  28  — 

certaine  durée  comme  dans  aracant  «  argent  »,  aicalad 
«  assez  ».  Bien  souvent  il  n'y  a  pas  de  voyelle  du  tout  entre 
r  et  c.  Mais  l'explosion  de  r  se  fait  entièrement  avant  l'im- 
plosion de  d.  Souvent  même  ce  phénomène  n'a  pas  lieu,  rd 
constituent  alors  un  groupe  de  consonnes  comme  pour  le  cas 
de  rt,  etc. 

Ex.  de  "  :  aracant  (à  côté  de  l'ordinaire  àra8ani) 
«  argent  »  :  arc'hant;  cHmer^cer  (dimerder)  «  mercredi  »  : 
dimerc'her;  gdur^  demen  «  commandement  »  :  gourc'hémenn  ; 
gïèp'^ces  >«  vierge  »  gwerc'hez  ;  mar'dat  (marcai)  «  mar- 
ché »  :  raarc'liad  ;  p^r  ^  8en  «  propriétaire  »  :  perc'hen  ; 
var^Soas  «  demain  »  :  warc'hoaz. 


a,  g, 

§  23,  —  Il  y  a  un  flottement  considérable  en  ce  qui 
concerne  les  a.  Va  ordinaire  est  un  a  antérieur  et  fermé  et 
correspond  à  Va  français  dans  dame,  cage,  etc.,  mais  il  est 
légèrement  moins  fermé  que  cet  a  français  et  sa  tension  est 
moindre.  Quand  il  est  long  sous  l'accent  sa  tension  est  plus 
forte  que  quand  il  est  bref  sous  l'accent  ou  en  syllabe  inac- 
centuée. Je  note  a  et  non  a  pour  des  raisons  de  commodité. 

a  désigne  un  a  postérieur  et  ouvert  comme  l'a  français 
dans  pas,  hâte,  etc.  Comme  pour  a  sa  tension  est  moins 
forte  que  la  tension  de  Va  postérieur  français  et  il  est  moins 
ouvert  que  ce  dernier.  Cet  n  ne  se  rencontre  régulièrement 
que  long  sous  l'accent  devant  c,  s,  mais  l'on  peut  aussi 
souvent  entendre  a  ou  des  voyelles  intermédiaires  entre  a  et 
n  dans  cotte  position.  On  trouve  de  plus  quelquefois  n  à  côté 
de  Va  habituel,  et  g,  dans  la  diphtongue  (a<M)  okm  (œ<M). 

§  24.  —  a  se  trouve  en  syllabe  inaccentuée.  Sous  l'accent 
il  se  rencontre  suivi  d'une  consonne  qui  était  double  en 
moy.  br.  ou  d'un  groupe  de  consonnes,  ou  enfin  en  hiatus. 


—  29  — 


Ex.  :  adare  «  de  nouveau  »  :  adarré  ;  al  «  autre  »  :  ail  ; 
âla  «  vêler  »   :  ala  ;  amhrcfuk  «  conduite,  conduire  »  :  am- 
brouk  ;  amèzek  «  voisin  »  :  amézek  ;  anàdun  «  les  trépassés  »  : 
anaoun  ;  andret  «  endroit  »  <fr.  ;  ane  «  ericlume  »  :  annéô  ; 
angdlni  «  agonie  »  :  <fr.  ;  an/ccu  «  mort  »  ;  ankou  ;  ankcMnadât 
«  oublier  »    :   ankounac'h  ;   arasant  «  argent  »   :   arc'hant  ; 
arS  «  coflfre  pour  mettre  le  blé  »  :  arc'h  ;  ay^cfiden  <(  ligne  »  : 
rouden,  Tr.  arouden,  arrouden  ;  arvest  «  veillée  des  morts  »  : 
arvest  «  spectacle  »  ;  halàen  «  balai  »  balaen  ;  hapàik  «  pou- 
pée »  :  Tr.  bappaik  ;   basi  «  battre  des  choses  semi-liquides, 
des  œufs,  etc.  »,  Tr.  basa;  braskelai  «  chanceler,  balancer  »  : 
bransel,  Tr.  bransella,  bransigella  ;   brema  «  maintenant  »  : 
breman  ;  cwarzin  «rire»  :  c'hoarz  ;  dal  «  aveugle  »  :  dall  ; 
dant  «  dent  »  :  dant  ;  daves  (danves)  «  matière  »  :  danvez  ; 
digant  «  de,  d'avec  »   :  digant  ;  dïgas  «  apporter  »   :   Tr. 
digas  ;   dinac  «  dénier  »'  :  Tr.  dinac'h  ;  dismegans   «  chose 
honteuse  »  :  dismegans;   dônant  «  large,  généreux  »  :<fr.  ; 
ebars  «  dedans,  dans  »   :   ébarz  ;    ëfa  «  boire  »    :  éva  ;  fdl 
«  mauvais  »  •  fall  ;  fra]^  «  fléau  »  :  frai  ;  gai  '<  français  » 
gall  ;    gaU   «   mauvaise  femme,    femme  publique   »    :    gast 
glandcur  «  conserves  »  :   glandour  ;  gcMStat  «  lentement  » 
goustad  ;   gdlza  «  supporter  »  :  goiizanv  ;  kam  «  boiteux  » 
kamm  ;  kctnt  «  cent  >'  :  kant  ;   karvan  «  mâchoire  »  :  karvan 
kctsçrl  «  cancer  »   :  <  fr.  ;  kena  «  beaucoup  »  :  L.  G.  kéna 
kornanddan  «  nain  »  :  kornan-doun;   kramjpwes  «  crêpe  » 
krampoez  ;    krank   «    crabe    »  :   krank  ;    lowen   «  pou  » 
laouen  ;   mal  «  hâte  »    :   mail  ;  mam   «  mère  »    :    mamm 
mandos    sg.    mUndosen    «  gerbes  de  blé  »   cf.    Tr.    L.    G 
mandoz  «  ventouses  »  :   mankdai  «.  manquer  )>  :  L.  G.  man- 
kout  ;   ôzad  «  mari  t>    :  ozac'h  ;  pask  «  Pâques  »    :   pask  ; 
planta  «  planter  »    :   plant  ;  ran/i<ut  «  devoir  »  :  rankout  ; 
randael  (r'endael  M.  M™*  S.)  «  taquinner  »  :  rendael,  sadama 
«  voici  »   :   Tr.   sad,   sada  ;  sklasen  «  glace  »  :  skias ,  oBer 
stam  €  tricoter  »   •  stamm ,  stank  «  épais,  serré  »  :  stank  ; 
tantai  «  feu  de  joie  )>  •  tantad ,  iawalo  <(  motte  de  gazon  »  : 
taouarc'h. 


—  30  — 

§  25.  —  â  se  trouve  en  syllal>e  accentuée  suivi  dune 
consonne  s'inple,  sauf  devant  s  (z),  d. 

Ex.  :  âlan  «  haleine  »  :  alan  ;  âlar  «  charrue  »  :  ^irar; 
arâbat  «  il  ne  faut  pas  y  :  arabad  ;  â  «  été  »  :  hanv  ;  aval 
«  pomme  »  :  aval  ;  bâk  «  bateau  »  :  bâg  ;  bâra  <  pain  »  : 
bara  ;  âifd)  «  semence  »  :  hûd  ;  b^ât  «  abréger,  raccourcir  »  : 
Tr.  berraat,  berr  ;  brâges  •«.  culotte  >  :  bragez  ;  bran  «  cor- 
beau »  :  bran;  gâr  «  jambe  »  :  gàr;  gâl(d)  «  lièvre  »  : 
gâd  ;  làgat  «  œil  »  :  lagad  ;  lakât  (làkat  M.  S.  j  «  mettre  >  : 
lakaat  ;  laoskètt  (làoskat  M.  SJ  «  desserrer,  relâcher  »  :  Tr. 
laoskaat  ;  mâga  «  nourrir  »  :  maga  ;  mdla  «  moudre  »  :  mala  ; 
mànaê  •  moine  »  :  manac'h;  mâp(b)  a  fils  »  :  mâb;  mât(d) 
•  bon  >  :  mâd  ;  mœiat,  mœiai  «  tâter  »  :  Tr.  meutat,  meu- 
dad  ;  peràk(g)  (c  pourquoi  »  :  pérâk  ;  sa  «  posture,  debout  d  : 
saô  ;  iâno  «  mince  d  :  tanô  ;  iàt  (d)  «  père  t>  :  tâd  ;  t^vS 
«  goûter  »   :  tahva  ;   trâ  a  chose  »   :   trâ. 

§  26.  —  (i  se  trouve  en  syllabe  accentuée  suivi  de  S", 
s  (z),  surtout  dans  des  monosyllabes. 

Ex.  :  bac"  «  lourd,  chaud  »  (mais  comp.  baSod)  ;  Tr. 
bac'h  3,  cf.  He.  2  bâc'h  ;  bas  «  bâton  d  :  bâz  ;  blâs  «  goût  »  : 
blâz  ;  brçLS  (brcts)  «  grand  »  (comp.  brasod  et  quelquefois 
brçLSOc)  :  brâz  ;  ngd  «  nier  »  (p.  p.  nôidet  et  nâdet)  :  nac'ha; 
jp^s  «  toux  »  :  pas  ;  plàd  «  servante  »  (pi.  plâSet  et  plàSei)  : 
plac'h  ;  /^^  ('me  /«?  j'éteins)  (et  plus  souvent  Idha)  «  étein- 
dre »  (Idza  M.  S.^  :  laza  ;  râs  *  chaulx  »  :  râz  ;  râis  «  rat  » 
(pi.  râzet  et  quelquefois  rnzei)  :  râz  ;  r^s  «  plein  »  4  râz  ; 
5âc  «  sac  ))  :  sac'h;  yâ8  (et  yôB)  «  sain  »  (mais  ya^us 
«  sain  »)  :  iac'h. 

O,  O. 

§  27.  —  o  est  To  fermé  qui  se  trouve  en  français  dans 
beau,  poif  chose,  etc.,  mais  il  est  en  général  encore  plus 
fermé.  Long  sous  l'accent  sa  tension  est  plus  grande  et  il 
est  légèrement  plus  fermé  que  quand  il  est  bref^ 


•      —  31  — 

0  signifie  un  o  ouvert,  mais  moins  ouvert  que  l'o  ouvert 
français,  correspondant  en  ouverture  plutôt  à  l'o  inaccentué 
français.  Quand  il  est  inaccentué  ou  bref  sous  l'accent  sa 
tension  est  moindre.  J'écris  o  pour  des  raisons  de  commodité. 

§  28.  —  0  se  trouve  régulièrement  en  fin  de  mot  absolue. 

Ex  :  âno  «  nom  »  :  hanô  ;  bàro  a  barbe  »  :  barô  ;  bëro 
«  bouiUant  »  :  bérô  ;  cwêro  «  amer  »  :  chouérô  ;  dëro 
«  chêne  »  :  dérô  ;  disto  «  sans  toit  ;  chauve  (dans  l'expression 
disto  e  ben)  >  :  Tr.  disto  ;  eryo  «  aujourd'hui  »  :  iriô  ;  ërp 
«  sillon  »  :  érô  ;  gôro  «  traire  »  :  gôrô,  goérô  ;  gmiengôlo 
«  septembre  »  :  gwengôlô  ;  kâro  a  cerf  »  :  karô  ;  kôlo 
«  paille  »  :  kôlô  ;  mâro  «  mort  »  :  marô  ;  var  e  ven^ 
«L  d'après  lui,  à  son  avis  »  :  Tr.  mennoz  ;  sâlo  a  je  voudrais 
que  >  (ex.  :  sâlo  e  vise  màro  «  je  voudrais  qu'il  fût  mort  »  : 
Tr.  D.  M.  salo  ;  iâno  «  mince  »  :  tano  ;  tara  «  taureau  »  : 
tarô,  taro, 

o  se  rencontre  encore  dans  d'autres  positions  pour  des 
raisons  particulières.  Dans  bod  rûzik  «  rouge-gorge  »,  Tr. 
boe'h-rùz  sous  l'influence  de  bôc  «  joue  »  ;  dans  gorios 
0  attendre  »  :  gortoz  sous  l'influence  de  formes  verbales 
comme  gortôzit  «  attendez  t  ;  gortôzel  «  attendre  »,  cf. 
aussi  gortôzen  «  goûter  »  ;  dans  pimoë  «  cochon  »  :  Tr» 
penn-moc'h  sous  l'influence  du  pi.  mô8 1  môc'h  ;  dans  nozves 
«  nuitée  »  :  Tr.  nozvez-  sous  l'influence  de  nos  ;  dans  kasto- 
lôren  (pi.  kastolorencu)  «  casserole  )> ,  sotôrel  «  oreillon  »  : 
Tr.  chotorell,  jotorel,  He.  jôtôrel  «  goitre  »,  Içgôden  «  sou- 
ris »  :  lôgôden,  o  a  été  harmonisé  à  ô. 

On  trouve  enfin  o  dans  ïzom  (ïzcuni  M.  S.)  «  besoin  »  : 
ézomm  ;  losten  «  jupe  »  Tr.  lostenn  ;  losienasdu  <(  déchets  de 
blé  après  le  vannage  »  ;  mont  (et  aussi  mont)  «  aller  »  : 
mont  ;  torgos  «  surnom  d'un  homme  gros  et  grand  »  :  Tr. 
torgos  ;  dont  (dont)  a  venir  »  :  dont  ;  iromplèz^n  «  trom- 
perie »  :  cf.  Tr.  trompler. 


—  32  — 

§  29.  —  ô  se  rencontre  régulièrement  en  syllabe  accen- 
tuée suivi  d'une  consonne  simple,  en  fin  de  mot  absolue  d'un 
monosyllabe  ou  en  hiatus  en  syllabe  accentuée. 

Ex.  :  adôzen  «  aiguille  »  (d'une  montre,  etc.)  :  nadoz; 
bôda  (t  assembler  »  :.Tr.  hoda  ;  bôd  «  joue  »  :  bôc'h;  bnsen 
(aussi  bpsen)  «  pest  »  :  bosen  ;  brn  «  pays  »  (d'où  pi.  broycu)  : 
brô  ;  dônant  a  large,  généretix  »  :  <  fr.  ;  dônemonéa  a  aller 
et  retour  »  :  cf.  dont,  donet,  mont  ;  dôr  (pi.  dorôsdu) 
«  porte  »  :  dôr  ;  frônel  a  narine  »  (d'où  pi.  fronèlcu)'.  fron, 
Tr.  fronell  ;  gô  «  fermenter,  lever  »  :  gô  ;  gôro  «  traire  »  : 
gôrô  ;  grosmdliy  grosmôlat  «  murmurer  d  :  krôs,  Tr.  gros- 
mola,  krosmola  ;  gwengôlp  «  septembre  »  gwengôlô  ;  gwe- 
nnden,  gièenâjen  «  sentier  >  :  gwénôden  ;  kastnlôren  «  cas- 
serole  »  ;  kenavo  «  au  revoir  »  :  kenavézô  ;  klôs  «  coque  »  : 
klosen  ;  kôf  «  ventre  »  :  kôf  ;  ionen  ;(  écume  »  :  éon,  éonen  \ 
kôle  «  taureau  »  :  kùlé  ;  kôlo  «  paille  »  :  kôlô  ;  kôs  «  vieux  »  : 
kôz  ;  krôk  «  prise  »  (p.  ex.  me  zo  krôg  enod  «  je  vous 
tiens  »)  :  krôk,  krôg  ;  krôSen  (aussi  krôSen)  «  peau  »  :  kro- 
chen  ;  lôc  «  bouger  »  :  Tr.  loc'h  4  ;  l(~tt{d)  «  part  »  :  lôd  ; 
Ipgôden  «  souris  »  :  lôgôden  ;  lôr  «  maladie  de  langue  chez 
les  cochons  »  :  lovr  ;  ninger  «  mur  »  :  môger  ;  môget 
«  fumée  »  :  môged  ;  môr  t  mer  »  :  môr  ;  nos  «  nuit  »  :  noz  ; 
orôlas  «  horloge  »  :  Tr.  horolach  ;  ôzad  «  mari  »  :  ozac'h  ; 
pantekôst  «  Pentecôte  »  :  mbr.  pantecost  ;  pôk  «  baiser  »  : 
pôk  ;  roc  «  rocher  »  :  roc'h  ;  rôcal  «  ronfler  »  :  roc'ha  ;  rôjcu 
«  vestiges  »  :  et*,  rôd  (:);  rôt{d)  «  roue  »  :  rôd  ;  soi  «  se- 
melle »  soi  ;  siôk  {stpk)  «  choc  »  :  stok  ;  sôi{d)  «  joue  »  :  Tr. 
chot  He.  jôd  ;  sotôrel  «  oreillon  »  :  Tr.  chotorell,  jotorell  ; 
iôk  «  chapeau  »  :  tôk)  trô  (pi.  troycu)  «  tour  »  :  trô  ;  yôt 
«  bouillie  »   .  iôd. 

§  30.  —  0  se  trouve  régulièrement  en  syllabe  accentuée 
suivi  d'un  groupe  de  consonnes  ou  d'une  consonne  qui  était 
double  en  moyen  breton  ou  en  syllabe  inaccentuée  sauf  en 
fin  de  mot  absolue.  Il  y  a  une  tendance  à  ouvrir  o  légère- 


—  83  — 

ment  devant  c  mais  elle  n'est  pas  assez  prononcée  pour  que 
je  puisse  noter  g. 

Ex.  :  ahosiol  «  apôtre  »  :  abostol  ;  âdos  «  aiguille  à 
coudre  »  :  nadoz  ;  àntornos  «  lendemain  »  :  antrônôz  ;  askol 
pik  «  chardon  »  :  askol  ;  asiof  «  œuf  qu'on  laisse  sous  la 
poule  pour  la  faire  pondre  »  :  asdô  ;  asioma  «  réchauffer  »  : 
astomma  ;  benos  ;<  bénédiction  »  :  bennaz,  behhoz  ;  bord 
Çbori)  «  bord,  côté  »  :<fr.  ;  born  «  borgne  »  :  borii  ;  bron 
■*  sein  »  :  bronn  ;  estomek  «  estomac  »  :  <  fr.  ;  fore  «  foUi"- 
che  »  :  forc'h  ;  gorat  «  couvée  »  :  Tr.  gorad  (traité  comme 
si  le  radical  était  gorr)  ;  gorisal  «  hennir  »,  gorisâ.d,en 
«  hennissement  »  (aussi  gturisal)  :  gourrisia  ;  gcMrdoma  «  ré- 
chauffer »  :  gour-tomma  ;  kâdor  «.  chaise  >>  :  kador  ;  kânol 
«  canon  »  :  kanol  2yka7^otëzen  «  carotte  «  :<fr.  ;  hlosal 
«  glousser  »  :  cf.  kloc'ha  ;  kol_  «  perle  »  :  koU  ;  korden 
«  corde  »  :  korden  ;  korèis  «  carême  »  :  Tr.  coraiz  ;  korf 
«  corps  »  :  korf  ;  korn  <«  corne  >;  :  korn  ;  korriandcun 
«  nain  »  :  kornandoun  :  korzïgor  «  entre-ouvert  »  :  Tr. 
kornzigor  ;  kosies  «  côté  »  :  kostez  ;  kozéal  «  parier,  causer  »  : 
Tr.  kozéal;  kulàlor  «  tuteur  »  :  D.  M.  kulator;  losket 
«  brûler  »  :  lezki  ;  morlarjes  «  carnaval  »  :  môrlargez  ; 
morzet  «  cuisse  »  :  morzed  ;  morzevelek  «  grosse  grive  »  : 
})orzévellek  ;  morzol  «  marteau  »  :  morzol  ;  ofèrn  «  messe  »  : 
oféren  ;  olâden  «  vague,  houle  »  :  fr.  houle  ;  an  olèd^  santel 
«  les  saintes  huiles  »  :  oléou  ;  on  «  frêne  )^  :  onn  ;  orden 
((  gerbe  »  ;  ors  «  mxassue  de  bois  »  :  cf.  mbr.  orzic,  vbr.  ord 
He.  horz  ;  ostalïri  «  auberge  »  :  Tr.  hostaleri  ;  ostil  «  outil  »  : 
<ÎT.;  polotres  «prune  sauvage  »,  a.ussi  pçlost  :  polos;  pikol 
«  grand  »  :  pikol;  poliret  «  portrait  »  :<fr.  ;  poy^s  «  port  »  : 
porz  ;  rodela  «  chiffonner  »  :  rodella  ;  roset  «  chemise 
d'homme  »  :  roched  ;  solyer  «  grenier  »  :  solier  ;  siorlok 
«  bruit  de  sabots,  etc.  »  :  Tr.  storlok,  stolok,  toiok  ;  som 
«  demeurer  »  :  chomm  ;  iolpes  «  bouse  de  vache  »  :  tolpez, 
torpoz  ;  tom  «  chaud  »  :  toimn  ;  ton  «  amadou  »  :  tonn,  tont  ; 
torat   «   couvée    »    :    cf.     mbr.    torr   «  ventre  »  ;    tornaot 


-  34  — 

«  falaise  >>  :  Tr.  tornaot  ;  iovsen  «  coussin  »  :  Tr.  torchenn  ; 
tort  «  bossu  »  tort. 

§  31.  —  ô  se  trouve  dans  l'exemple  suivant  en  syllabe 
accentuée  suivi  d'une  consonne  simple  là  oîi  l'on  a  régulière- 
ment ô. 

ôlen  «  sel  »  :  holen. 


§  32.  — cW  signifie  un  ou  fermé,  l'ou  français  dans  iouty 
pouce,  etc.  Il  n'est  pourtant  pas  toujours  stable,  et  présenté 
plusieures  nuances.  En  fin  de  mot  absolue,  par  exemple,  il  est 
quelquefois  légèrement  plus  fermé  qu'il  ne  l'est  en  français  ; 
ex.  :  gJndu  «  bouche  ». 

du  est  la  voyelle  ouverte  correspondante,  laquelle  se 
trouve  en  anglais  dans  put,  foot,  etc,,  peut  être  légèrement 
moins  ouverte.  Elle  n'apparaît  qu'en  diphtongue. 

§  33.  — c^  se  trouve  régulièrement  en  syllabe  accentuée 
suivi  d'un  groupe  de  consonnes  ou  d'une  consonne  qui  était 
double  en  moyen  breton,  ou  en  syllabe  inaccentuée. 

Ex.  :  âbdun  këzek  <*  crotte  dé  cheval  »  :  aboun  ;  ambrcuk 
«  conduire,  conduite  «  :  ambrouk  ;  ankdu  «  mort  ;>  ankou  ; 
ànkdunacdl  «  oublier  »  :  ankounac'h  ;  ar^dèges  «  connais- 
sance »  :  anaoudek  ;  as/uurn  «  os  »  :  askourn  ;  harbdudp,, 
barbcuya  «  barbouiller  »  :<fr.  ;  bdudedèo  <<  le  juif  errant  »  : 
boudédéô  ;  bdulen,  bcuyen  «  vase  »  :  Tr.  bouillenn  ;  bculard 
glao  «  averse  de  pluie  »  :  Tr.  bouillard,  bouillart  ;  bcMntJtn, 
b(Mt<un  «  bouton  »  :<fr.  :  dàeldu  «  larmes  »  :  daérou  :  diskrdunal 
«  montrer  (les  dents)  »  D.  M.  diskrougna;  drduksœla  «  res- 
semeler» ;  dcubl  «  double  »  :  mbr.  doubl;  ddurgen  «  anse  de 
panier  »  dourgen  ;  ddurlïvet  «  pâle  »  ;  Tr.  drouklivet,  drou- 
livet  ;  ddurn  «  main  »  :  dourn  ;  dcurna  «  battre  le  blé  »  douma  ; 
ddustr^enk  «  aigre-doux  »  :  fr.  douce,  trenk  ;  fcugèali<  vanter  »  ; 


-  35  — 

foiigé,  Tr.  fou  geai  ;  ft^nus  «  abondant  »  :  founnuz  ;  fdJf'ra 
<(  planter  »  .<iY.  fourrer;  fcMm  «  four  »  :  forn  ;  fcurietes 
«  fourchette  »  :  <  fr.  ;  galcui  «■  puissance  »  :  galloud  ;  giritM 
«  bouche  »  :  genou  ;  glander  «  conferves  ^>  :  glandour  ; 
gculo  «  vide  »  :  goullô  ;  gcurdrous  ((  réprimandet-,  répri- 
mande »  :  gourdroiiz  ;  gcurves  «  s'étendre  »  :  gourvéza  ; 
g^ispërdu,  «  vêpres  »  :  gouspérou  ;  gcumiti  [gioimîli  M.  S.) 
«  hirondelle  »:gwennéli;  kàld.f,r  o.  calice  »  :  Du  Ru.  calar, 
caleur  ;  kelkdt^s,  kerkcus,  kerl(^ils  lavâret  «  pour  ainsi  dire  »  : 
kerkouls  ;  I-icMmer  u  comiiièro  »  :  Tr.  koumaer  ;  kcunar 
«  rage  »  :  kouunar ,  kjtn/a  "  compter  ^>  :  Tr.  kount  ;  kjtniel 
«  couteau  »  koûttd  ;  kcun  «  coin  »  :<{r.  ;  kd^sk.  l<K^isket^^  som- 
rneiL  dormir  »  :  kousk.  koiisked  ;  lâbdur  «  travail  »  :  labour; 
lâbdus  «  oiseau  »  lobouz  ;  HsqU  o  lessive  »  :  Tr.  lichou  ;  mank^t 
«.  manquer  •)  :  L.  G.  mankout:  j)dd-cui  c  durer  »  :  padout  ; 
p^r^n  «  curé,  recteur  »  :  person  ;  plçurn  «.  plomb  »  :  ploum; 
pcul  «■  lavoir  »  :  poull  :  })ç^mp  «  pompe  »  {plcU.men  M,  S.)  : 
<fr;  p(^nçr  «  lourd  »  pounner  ;  pcurmen  «.  se  prouiener  »  : 
pourmen  ;  p^ursal  «  tousser  »  :  mbr.  poursiff  ;  picPZçMn 
«  poison  »  :  cf .  mbr.  poëson  ^D  100)  ;  rçz^^in  '<  raison  »  :<fr, 
(D.  M.  rézon)  ;  sarw.(^n  «sermon»  :  <fr.  ;  sib^Mla  «  barboter 
dans  l'eau  »  :  D.  M.  sibouilla  :  slccuù'm,  sklcum  «  nœud  »  : 
koulm,  Tr.  skulm,  kiihn;  skc^y^n  «  glace  »  :  skourn  :  sp^nt 
<<  peur,  effroi  »  :  spount  ;  spjlntul  «  épouvanlail  »  :  Tr. 
spountaill  ;  sirokcUkM  "  sorte  de  maladie  des  chevaux  »:Tr. 
*  strakouil'on,  slrakoiiilloun  ;  ^cMcf^zw^w  «  soutane «:<  fr.  ;  Sç^n 
«droit,  ferme»  :  sounn  ;  Scun  (swan  M.  S.)  «  soin  »  :<fr.  ; 
sjtndi  «  souder  »  :  Tr.  sounta  ;  Scurpilis  [scupïlis  M.  S.) 
«  surplis  »  :  Tr.  sourpiliz  ;  S(MiH  <'  salamandre  »  ;  UAinU^n 
«  oncle  »  ;  tcusek  «  crapaud  »  :  tousek  ;  <uma  «  celle-ci  »  : 
Tr.  hou-man  ;  (Unçr  «  génisse  »  :  ounner  ;  ^wr^  dans  en  den 
^rs  <(  un  homme  peu  commuiiicatif  »  Tr.  ours  ;  hrei^un 
«  breton  »  :  Tr.  bretoun. 

§  34.   —  ^(,  se  trouve  en  syllabe  accentuée  suivi  d'une 
consonne  simple. 


—  36  — 

Ex.  :  anjûden  «  ligne  »  :  Tr.  aroudcn,  arrouden  ;  bre- 
Zcùnek  <■  breton  »  :  Tr.  brezounek  ;  l^ûd  «  bouc  »  :  bouc'h  ; 
bcùi^al  '.<  hachti  »  :  bouc'hal  ;  bdûdal  «  bruit  ronflant  »  :  boud  ; 
bcûk  «  mou  »  ;  bouk  ;  bdùzar  «  sourd  »  :  bouzar  ;  drtùk 
<i  mal,  mauvais  »  :  drouk  ;  dcûgen  «  porter  »  :  dougen  ; 
dc^ja  «  craindre  »  :  douja  ;  ddùn  «  profond  »  :  doUn  ;  dcfir 
«  eau  »  :  dour  ;  ergcCiJ^  «  dot  »  :  argourou  ;  gdùde  «  après  »  : 
goudé  ;  gçfiîar  «  fade  »  :  goular  ;  gdîcUu  «  lumière  >*  :  goulou  ; 
gdûnii  «  gagner  «  :  gounid  ;  gdùrcit  «  brasse  »  :  gouréd  ; 
<jfcî«'i?2  igdùren  Br.)  «  lutter  »  :  gourin  ;  gtûris  «  cein- 
ture »  :  gouriz  ;  gdiskdùde  «  cependant  »  :  koulskoudé  ;  gdùzer 
{gdùzar  M.  S  )  t(  litière  d'herbes  et  de  feuilles  mortes  »  : 
gouzér  ;  gcfiZi^k  t<  cou  »  :  gouzouk  ;  gtùzcut  «  savoir  »  :  gou- 
zout  ;  IdûZcU  «  plante,  médicament  »  :  louzou  ;  mertùnes 
«  marraine  »  :  maérounez  ;  tidùn  «  marraine  »  ;  Sdûben 
«  soupe  »  :  souben  ;  sdùc'  «  soc  de  la  charrue  »  :  souc'h  ; 
Sciil  '■<■  chaume  »  :  soûl  ;  trtscda  «  couper  »  :  trouc'ha  ;  U^zOj 
«  tondre  »  :  touza  ;  c^?  «  cochon,  porc  »  :  houc'h  ;  dizdûna 
[d'izcMn  M.  M""®  S.)  :  dizouna  ;  gc^zao  ^<  supporter  »  :  gouzanv, 
gcuza\ . 

§  35.  —  Dans  les  exemples  suivants  .fU,<ù  correspond  à 
0  des  autres  dialectes  et  môme  du  léonard  ordinaire  aihsi 
qu'il  a  été  noté  par  Troude. 

cjw  :  Ex.  :  gdiildinder  «  vider  »  :  Tr.  goulonder  ;  kâlcun 
«  cœur  ))  kalon,  kaloun  ;  k^ntyren  «  comprendre  »  :  koum- 
prenn  ;  k^mtel  «  couteau  »  :  kontel  ;  kduntrol  «  contraire  «  : 
Tr.  kontrol  ;  kcuntrtûn  t<  ver  de  charogne  »  :  kontron  ;  Idunka 
w  avaler  »  :  iohka,  cf.  marlcunk  «  gloutton  >i  ;  pcWfnpàdi 
«  se  vanter  »  :  Tr  porapadi  ;  trcumpla  «  tromper  »  (mais 
tromplëzcim  «  tromperie  »)  :  cf.  Tr.  trompler  ;  esU<un  eo 
V  c'est  étonnant  »  :  rabr.  eston  ;  fescun  «  façon  »  :  mbr. 
faezon,  faeçon  ;  frcumafa  fromage  »  :<fr.  ;  Idiim  «  goutte  »  : 
lomm. 

ew  ;  Ex.  :  angdUni  «  agonie  >■>  :<fr.  ;  bigc>2t}::un  «  bigor- 
neau »  :   cf.  Tr.  bigorn,  bigomenn  ;  kas^ni  «  haine  »  :  Tr. 


—  ôt 


kasoni,  He.  kas  ;  hi^dùrtu  «  pièce  d'une  charrue  »  :  kilorôn  ; 
PcumSnik  «  poumon  »  :<  fr.  ;  ddljer  «  dégoût,  honte  »  :  Tr. 
donjer,  mbr.  doanger  (?). 


Diphtongues 


§  36.  —  Les  diphtongues  ne  sont  pas  fréquentes  dans  le 
dialecte.  Quand  deux  voyelles  se  rencontrent,  elles  restent  lo 
plus  souvent  séparées  et  ne  forment  pas  diphtongue. 

L'accent  montre  bien  cette  différence.  Quand  un  mot  finit 
par  deux  voyelles  en  hiatus  ces  voyelles  constituent  deux 
syllabes  et  l'accent  frappe  la  première  de  ces  voyelles, 
ex.  :  abardàes,  disirèi,  gelèi.  Au  contraire,  une  diphtongue 
ne  compte  que  pour  une  syllabe,  et  l'accent  frappe  la  sylJabe 
précédente,  ex.  :  sêlOç^,  dgrocu.  Mais  cela  n'empêche  pas  le 
groupe  ei  des  mots  disirèi,  gelèi  de  tendre  à  devenir  diphton- 
gue. —  De  même  quand  un  mot  qui  finit  par  deux  voyelles  en 
hiatus  reçoit  une  terminaison  d'une  syllabe,  l'accent  est  trans- 
porté sur  la  deuxième  voyelle  qui  s'allonge  si  les  conditions 
le  permettent,  ex.  :  bat:  oâjcu;  hues  :  buezck  ;  bian:  biànoc; 
(le  vieilles  diphtongues  ont  été  traitées  de  la  même  manière 
et  ont  perdu  leur  caractère  de  diphtongue  pour  les  sujets 
parlants,  cf.  oat  :  bâjcu,  mbr.  oet,  i-e  —  ai  —  ;  krbas  : 
kroàsr.Uj  mbr.  croes  (lat.  crux).  Dans  quelques  mots  il  y  a 
hésitation  :  koat  :  kbajdu  et  koàjcu  ;  nbas  :  noasQd  et  noàsod. 

ia 

§  37.  —  Je  n'ai  noté  cette  diphtongue  que  sous  la  forme 
de  nasalisée  dans  l'exemple  suivant,  qui  fait  partie  du  groupe 
traité  §  48  :  diskmni  «  sot  »  Tr.  :  diskiant. 

icU 
§  38.  —  di(M,  fém.  «  deux  »  :  diou  ;  pidu  «  qui  »  :  piou. 


38 


et 


§  39  —  Ex.  :  bleis  «  loup  »  :  bleiz;  ôrein  «  pourri  •>  : 
brein  ;  breiz  ïzel  «  Bretagne  »  :  Breiz  ;  brtuyeis  «  état  d'être 
fâché,  brouillé  avec  quoU^u'un  »  :<fr.  ;  deis  «  jour  »  ;  deiz 
dreist  «  pardessus  »  :  dreist  ;  eit  «<  second  »  :  eil  ;  eis  «  orge  » 
heiz  ;  seis,  eis  «  sept,  huit  »  :  seiz,  eiz  ;  feis  «  foi  »  :  feiz 
keis  pi.  de  keas  «  pauvre,  malheureux  )>  ;  keaz  ;  kein  «  dos  » 
kein  ;  keit  «  aussi  long  »  :  keit  ;  kleis  <-  gauche  »  :  kleiz 
lein  «  dîner  »  :  lein  ;  mein  pi.  à^  medn  «  pierre  »  :  méan 
neis  «  nid  »  :  neiz  ;  seis  «  changer  >»  :  Tr.  sench  ;  seis  «  soie  » 
seiz.  —  Pour  disly^èi,  gelèi,  voir  §  36. 


eUf  e^ 

§  40.  —  Ex.  :  eim  «  droit  »  :  eun  ;  meur  «  mûr  »  (cf. 
mèurod)  :<fr.  ;  eurus  «  heureux  »  :  Tr.  euruz  ;  malèurus 
«  malheureux  »  :   cf.  euruz. 


§41.  —  Un  ex.  :  rçq^r  «  le  derrière  »  (pi.  rèc^rydu)  : 


reor. 


ea,  ^a 

§  42.  —  Il  y  a  une  tendance  à  ouvrir  Ve  par  accommodation 
à  Va  deuxième  élément  de  la  diphtongue.  On  peut  entendre 
ea  à  côté  de  ea. 

Ex.  :  breac  «  bras  »,  dijivreac  «  les  deux  bras  »  : 
breac'h  i  cweaê (civçd)  «  six  »  :  c'lioueach,£^efl(?«  hier  »  :  déac'h  ; 
drean  «  épine  »  :  dréan  ;  ear  «  air  »  :  éar  ;  eas  «  facile  » 
(comp.  esoS)  :  éaz,  aez  ;  feas  «  las  »  (comp.  fesoîë)  :  faez  ;  kea 
«  quai  »  :  kaé  !  kear  «  ville  »  :  kéar  ;  keas  ^  pauvre,  malheu- 


—  39 


reux  »  :  kéaz  ;  leaS  «  lieu  »  :  léac'h  ;  leas  «  lait  »  :  léaz  ;  mean 
(■<■  pierre  »  •  méan  ;  meas  «  campagne  »  (pi.  mescu)  :  méaz  ; 
sead  «  sec  »  (comp.  sedoc)  :  séac'h  ;  str^eat  «  route  »  :  streat. 


eo 

§  43.  —  Ex.  :  en  diseol  «  dans  l'ombre  «  :  Tr.  disheol  ; 
eol  «  soleil  »  (pi.  eol(U)  :  héol  ,  enkleo  «  écho  »  :  hégleô. 


§  44.  —  Ex.  :  gàle^^  «  les  galères  »,  gàlec^r  «  galérien  »  : 
Tr.  galeou,  galeour. 


§  45.  —  ae  apparaît  devant  r,  cf.  §  9. 

Ex.  :  aer  «  couleuvre  »  :  aer  ;  dael^M  «  larmes  »  : 
daérou  ;  ko.er  «  beau  »  (comp.  kàerdè)  :  kaer  ;  tocr  c  voleur  »  : 
laer. 


ao 


§  46.  —  Le  second  élément  de  cette  diphtongue  est 
généralement  un  o  fermé,  mais  l'on  peut  souvent  entendre 
un  0  moyen  et  M.  Le  Briz  le  prononce  très  souvent  ainsi, 
ao  et  ao  alternent  suivant  que  c'est  la  tendance  à  Faccomo- 
dation  (v.  Vendryes,  M.  S.  L.  t.  XVI  p.  54.)  ou  la  tendance 
à  la  différenciation  qui  l'emporte. 

Ex.  :  aolet  «  foyer  »  :  oaled  ;  agi  (aussi  aot)  «  grève  », 
pi.  aoséA  :  aod  ;  aoten  «  rasoir  »  :  aoten  ;  aoLer  «  autel  »  : 
aôter  ;  aoza  «  préparer  »  :  aoza  ;  gaol  «  enfourchure  >• 
(pi.  gaoldu)  :  gaol  ;  glao  «  pluie  »  (pi.  glàgyer)  :  glaô  ;  kaod 


—  40  — 


«  excrément  »  :  kac'h,  kaoc'h  ;  kapl  «  chou  »  :  kaol  ;  llviaot 
«  ortie  »  :  linad  ;  sao  «  cote,  montée  »  (pi.  sàoycu)  :  sao  ; 
saos  «  bègue  »  (comp.  sàosod)  :  if.aoz  ;  sans  «  souche  » 
(Br.  saos)  «  souche  »  (pi.  sàosiju)  :<fr.  ;  saos  «  Anglais  »  (pi. 
saozcicn)  :  saoz. 

Pour  ao  V.  §  150. 


(i(U,  g,c^ 

§  47.  —  a  devant  lu  tend  actuellement  à  se  diphtonguer 
en  Ocij.  Cette  diphtongue  accuse  k  son  tour  une  tendance  à 
être  remplacée  par  œdu. 

Ex.  :  aba{cii)ice  «■  depuis  »  :  abaoue  ;  la{dii)wtjr  doas 
«  pétrin  »  :  laouer  ;  ma(dn)wes  «  femme  »  :  maouez  ;  la{du)wen 
«  pou  »  :  laouen  ;  la{d^i)wen,  lœcuiven  «  gai,  joyeux  »  : 
laouen  ;  ka{dfj)wen  «  hibou  »  :  kaouen  ;  ya{c{i)wank,  yçcuwank, 
yœdinuank  «  jeune  »  :  yaouank. 

Autres  exemples  : 

Ocifircu  «■  Monsieur  »  :  aotrou  ;  fac^U  «  fente  »  {fgdAt)  : 
faout  ;  godj,  9Q<?li  5"?^'  <^  mensonge,  dommage  )>  :  gaou  ; 
glodu,  gloc^^  «  braise  »  :  glaou  ;  glocuren,  gloturen  «  bave  »  : 
glaouren  ;  mOciUy  mçid>it  «  mouton  »  :  maout  ;  noc^m,  ngdu-n 
«  faim  »  :  naon  ;  ôgra<ju  «  orgue  »  :  Tr.  ograu  ;  pocur, 
pOrXjr  «  pauvre  »  :  paour  ;  sèlodii  «  écouter  »  :  sélaoui  ;  vadi(>t 
«  voûte  »  :  baot  ;  kçLcut,  kqediit  «  trouver  »  :  kaout. 


oa 


§  48.  —  Ex.  :  doa.r  «  sœur  »  :  c'hoar  ;  doarvëza 
«  arriver  »  :  c'hoarvézout  ;  goas  «  homme  »  (pi.  gbazet  et 
gwâ.zet)  :  gwâz  ;  goat  «  sang  »  :  gwâd  ;  koan  «  souper  » 
(pi.  kbandJt,  verbe  :  hbana)  :  koan  ;  koapr,  koap  «  nuages  »  : 
koabr  ;  koa-r   «  cire  -»  :  koar  ;  koat  «  bois,  forêt  »  (pi.  koajiM 


-^  41 


et  koâjciL)  ;  loar  «  bas  »  :  loer  ;  moan  «  mince,  étroit  »  (comp. 
moanoë)  :  moan  ;  noas  «  nu  »  (comp.  nbasod  et  noàsod)  " 
noaz;  poan  «  peine  »  (pi.  pdandu)  :  poan. 


§  49.  —  Ex.  :  pt«<^^  «  voile  »  (pi.  gcùel<:^)  :  gwél. 

ua 

§  50.  —  Ex.  :  indàamant  «  ennui  »  :  fr.  ennuiement  ; 
Icuarn  «  renard  »  :  louarn  ;  kl^ar  «  tiède  »  (comp.  klcùarod)  : 
klouar. 


Triphtongue 


§  51.  —  On  trouve  une  triphtongue  dans  diOoul  (aussi 
dioéJ'l)  «  diable  »  :  diaoïil. 


CONSONNES 


—  45 


Les  occlusives 


REMARQUE     GÉNÉRALE 


§  52.  —  Les  occlusives  sourdes  sont  aspirées  à  l'initiale, 
sauf  après  s.  Mais  ce  sont  des  aspirées  bien  différentes  des 
aspirées  germaniques  ou  irlandaises.  Pendant  l'articulation  de 
ces  dernières  les  cordes  vocales  restent  éloignées  tandis  que  — 
d'après  ce  que  j'ai  pli  observer  à  Saint- Pol  —  pour  les  occlu- 
sives sourdes  bretonnes  les  cordes  vocales  se  touchent  d'abord 
ou  sont  très  rapprochées  l'une  de  l'autre  et  s'écartent  ensuite 
brusquement  aussitôt  que  l'articulation  de  l'occlusive  commence. 
On  entend  une  espèce  d'explosion  laryngale  qui  est  très 
frappante  chez  M.  Le  Brîz,  moins  caractéristique  chez  les 
autres.  Cette  explosion  est  surtout  marquée  pour  k  ;  elle  l'est 
moins  pour  t  et  encore  moins  pour  p. 

Les  occlusives  sourdes  bretonnes  consiituent  donc  une 
vaHation  du  type  d'occlusives  romanes  ou  slaves  lesquelles  se 
prononcent  avec  la  glotte  fermée.  Ils  diffèrent  complètement 
du  type  dont  le  principal  représentant  est  le  groupe  germa- 
nique (v.  Meillet:  Caractères  généraux  des  langues  germani- 
ques, p.  36  et  suivantes). 

Les  occlusives  sonores  sont  complètement  sonores  dès  le 
début  de  leur  articulation. 


k 


§  53.  —  k  désigne  une  occlusive  gutturale  qui  à  l'initiale 
après  s,  â  l'intérieur  et  en  fin  de  mot  correspond  à  l'occlusive 
française  dans  cale,  capturer^,  etc.  Pour  k  à  l'initiale  voir  la 


—  4lj  — 

remarque  précédente.  Comme  l'occlusive  française  de  mots 
comme  qui,  le  k  breton  s'adapte  aux  voyelles  palatales  qui 
suivent,  mais  no  devient  pas  une  vraie  palatale,  comme  le 
k  (k')  irlandais  par  exemple.  Je  ne  distingue  donc  pas  entre  k 
suivi  d'une  voyelle  postérieure  et  k  suivi  d'une  voyelle 
palatale. 

§  54.  —  k  se  trouve  à  l'initiale  devatit  Voyelle  ou  dans 
les  groupes  de  consonnes  kl,  kr,  kiô,  sk,  ski,  sk7',  skia,  skii'. 

Ex.  :  kâdor  «  chaise  »  :  kador;  kâp'  «  beau  »  :  kaer  ; 
kâgal  drvet,  lapïnet  «  crotte  de  mouton,  de  lapin  »  :  kagal  ; 
kalàren  «  boue,  saleté  »  :  kalar  ;  kals  «  beaucoup  »  :  kalz  ; 
kam  «  boiteux  »  :  kamm  ;  kàn  «  chant  »  :  kân  ;  kaoc 
c(  excrément  »  :  kac'h,  kaoc'h  ;  kào  «  deuil  »  :  kaiiv  ;  karek 
((  rocher  »  :  karrek  ;  karvan  «  mâchoire  »  :  karvan  ;  kawen 
((  hibou  »  :  kaouen  ;  kea  «■  quai  »  :  kaé  ;  kear  «  ville  »  : 
kéar  ;  keas  «  pauvre,  malheureux  »  :  kéaz  ;  kefëlek  «  bécasse  >>  : 
kéfélek  ;  knn  c  dos  »  :  kein  ;  kelènen  «  mouche  »  :  kéliénen  ; 
kenirner  «  tailleur  »  :  kéméner  ;  kemesk  «  mélanger  »  : 
kemmesk  ;  kentel  «  leçon  »  :  kentel  ;  kerse  «  regret  »  : 
kerse  ;  kerzii  «  décembre  »  :  kerzu  ;  kï  «  chien  »  :  ki  ; 
klk(g)  «  viande  >)  :  kîk  ;  kil  «  cercle  »  :  kelc'h  ;  kinîden 
«  araignée  »  :  kiniden  ;  kinik  «  offrir  »  :  kinnig  ;  kisen 
i<  auprès  »  :  kiclien  ;  kl^i  «  malade  »  :  klanv  ;  kleis  «  gauche  »  : 
kleiz  ;  klëvet  «  entendre  »  :  klévout  ;  kl^ze  «  épée  »  :  klézé  ; 
k^ver  [gcnver  M.  S.)  «  janvier  »  :  genver  ;  kl^ar  «  tiède  »  : 
klouar  ;  koan  «  souper  »  :  koan  ;  knf  «  ventre  »  :  kôf  ;  kôlo 
<(  paille  ^)  :  kôlô  ;  korn  «  corne  «  :  korn  ;  krê  «  fort  »  : 
krénv  ;  krêdi  «  croire  »  :  krédi ,  kreski  «  croître  »  :  kreski  ; 
}i(Uldri  a  colombier  »  :  kouldri  ;  kûrun  «  tonnerre  »  :  kurun  ; 
kœnœé  €  bois  à  brûler  »  :  keûneûd  ;  kjlâzes  «  séant  »  : 
koazez  ;  kioef  «  coiffe  »  :  koéf  ;  kiôin  «.  gâteau  »  :  kouin  ; 
skant  «  écaille  »  :  skant  ;  skao  «  sureau  »  :  skaô  ;  shoota 
«  échauder,  brûler  »  :  skaota  ;  skëfen,  skë.fen  «  mou  »  : 
skéven  ;  skei  «  frapper  »  :  skei  ;  sklâhes  «  saleté «;cf.stlabéza, 


-  47  — 

L.  G.  sklabéza  ;  sklasen  «  glace  »  :  skias  ;  sklear  «  clair  » 
skléar  :  sklôe  «  étrier  »  :  stleûk  ;  skltum.  skc^lm  «  nœud  » 
koulm  ;  skrifa  «  écrire  »  :  skriva  ;  skrijàden  «  frisson  » 
skrijà  ;  skùdel  «  écuelle  »  :  skiidel  ;  skwpr  «  équerre  » 
skouér  ;  skwTs  «  fatigue  »  :  skuîz. 

§  55.  —  A  l'intérieur  on  rencontre  k  entre  voyelles  ou 
dans  les  groupes  de  consonnes  suivants  :  kl,  rk,  iik,  nkl, 
mhw,  shl,  skr,  skw. 

Ex.  :  aketus  «  soigneux  »  :  Tr.  aketuz  ;  ctnkeJ^  «  mort  »  : 
ankou  ;  anhMnacûi  «  oublier  î  :  aiikounac'h  ;  askel  «  aile  »  : 
askel  ;  askcurn  «  os  »  :  askourn  ;  askican  «  second  souper, 
réveillon  » ,  :  askoan  ;  besken  «  dé  à  coudre  »  :  beeken  ; 
hiken,  hirviken  «  jamais  »  :  biken,  birviken  ;  diskar  amzer 
«  automne  »  :  diskar  ;  diskîâhes  «  propre  t>  :  Tr.  distlabez  ; 
diskrlet  «  décousu  »  :  Tr.  disgri  ;  diskr^unal  an  dent  «  mon- 
trer les  dents  »  :  L.  G.  diskrougna  ;  an  diskicas  a  les  épaules  » 
skoaz  ;  disKwes  «  montrer  »  :  diskouéza  ;  lusket  «  bercer  » 
luska  ;  stnkla  v  jaillir  »  :  Tr.  siîikla  ;  iarkas  «  matou  r> 
targas  ;  pemkwenek  «  caille  »  :  pem  +  gwennek  m.  à  m. 
{<x  cinque  sous  »,  imitation  du  cri  de  l'animal);  rank^tit 
«  devoir  »  :  renkoUt  ;  riklus  «  glissant  »,  rikla  «  glisser  » 
riska,  riskla  ;  tri^sklen  «  croûte  qui  se  forme  sur  une  plaie  » 
trousken  ;  loeskle  «  grenouille  »  :  gwesklé  ;  enkleo  «  écho  » 
hégléô. 

§  56.  —  En  fin  de  mot  k  apparaît  après  voyelle  et  en 
principe  dans  les  mêmes  groupes  de  consonnes  qu'à  l'intérieur  : 
kr,  rk,  nk,  sk,  ski.  ski. 

Ex.  :  âJ)^k  «  trouver  à  redire  »  :  abek  ;  adrëk(g) 
«  derrière  b  :  adré,  adrén  ;  âlek  «  saule  »  :  halek  ;  ambtcuk 
€  conduite  »  :  ambrouk  ;  amëzek  «  voisin  »  :  amézek  ;  aràok 
«  devant,  avant  »  :  araok  ;  âskl  (âsk  M.  S.)  «  corde  pour 
attacher  les  vaches  *  :  nask  ;  bâkfg)  «  bateau  «  :  bâg; 
befek  K  outil  »  :  benvek  ;  bëk(g)  «  bec  »  :  bék  ;  brësk 
((  fragile  »  :  bresk  ;  bùzuk  a  ver  de  terre  »  :  buzugen  ;  bSk 


—  48  — 
f   mou  »  :  bouk  ;   cxoèk  «   solide,  fol't  i)  :  c'hoii6k  ;    draskl 

o 

€  grive  »  :  drask  ;  dicu/i(g)  a  mal  »  :  drouk,  droug  ;  mëskl 
«  moules  ï)  :  meskl  ;  ^k  «  dégoût  >»  :  heûk  ;  park  «  champ  •>  : 
park  :  pask  «  Pâques  »  :  pask  ;  pêsk  a  poisson  «  :  pésk  ;  enk 
t  serré,  étroit  »  :  enk  ;  falàkr  «  méchant  »  :  iallakr  ;  frêsk 
«  frais  ))  :  fresk  ;  grèk(g)  «  femme  »  :  grék,  grég. 


§  57.  —  g  correspond  à  k,  mais  est  sonore.  C'est  le  g 
français  dans  gage,  gagner,  gué.  Comme  celui-ci  il  s'adapte 
aux  voyelles  palatales  consécutives. 

§  58.  —  g  se  rencontre  à  l'initiale  devant  voyelle  ou 
devant  r,  l,  w,  w  suivis  de  voyelle. 

Ex.  .  gai  «  Français  »  :  gall  ;  galtui  «  puissance-  »  : 
galloud  ;  gant  «  avec  »  :  gant  ;  gagl  «  enfourchure  »  :  gaol  ; 
gdr  «  jambe  )>  :  gâr  ;  gâro  «  rude  »  :  garô  ;  ga^ggé^,  Qf^) 
((  mensonge  »  :  gaou  ;  gêdal  «  attendre  »  :  géd  ;  gelèi  «  cou- 
vrir I)  :  gôlei  ;  gër  «  mot  »  :  gér  ;  gervel  «  appeler  »  :  gervel 
g'evrei  «  sud-est  »  :  gévret  ;  gîn,u  «  bouche  »  :  genou 
glddar  «  affliction,  douleur  »  :  glac'har  ;  glân  «  laihe  >> 
gloan  ;  glao  «  pluie  »  :  glaô  ;  glas  «  bleu  >  :  glâz  ;  gla^u 
(glçcu)  «  braise,  charbon  »  :  glaou  ;  glln  ft  genou  »  :  glîn  ; 
glogôren  «  ampoule  »  (klogôren  M.  S.)  :  klôgôren  ;  gô 
€  fermenter,  lever  )^  :  gô  ;  goal  »<  sang  »  :  gwâd  ;  gôro 
«  traire  »  :  goerô  ;  gorios  «  attendre  »  :  gortoz  ;  g'œs  «  men- 
ton »  (gr^fM.  M"®  S.)  :  gronch  ;  grà^  «  vieille  radoteuse  »  : 
grâc'h  ;  grâvik  o  chèvre  »  :  gaour  ;  grèk  «  femme  »  :  gi'ék, 
grég;  grès  «  graisse  »  :<fr.  ;  grïjit  «  frileux,  frisonneux  »  ; 
grinol  «  grenier  »  :  gi'inol  ;  grisen  «  racine  »  :  grisien  ; 
grœn    «    grain   »  :    greùn  ;   gc^^r   «   ruisseau    »    :    gouer  ; 


—  49  — 

ÇfUes  1  sauvage  »  :  gwéz  ;  gSlen  «  demande  »  :  goulenn  ; 
g^lp  «  vide  »  :  gouUô  ;  gduspërdu  a  vêpres  »  :  gouspérou  ; 
Çtûzduk  €  cou  ï>  :  gouzouk  ;  gwarnisa  «  garnir  »  :  mbr.  p.  p. 
goarniset  ;  gwel  (M.  S.  wel  Br.)  «  levain  »  :  goell  ; 
givelan  «  mouette  »  :  gwélan  ;  giàeûi  «  améliorer  »  :  Tr. 
gwellaat  ;  gièen  «  blanc  »  :  gwenn  ;  gicëre  «  juillet  »  : 
gouhéré  ;  giôelâden  «  petit  repas  par  lequel  on  célèbre  les 
fiançailles  »  :  gwéladen  ;  gwêle  «  lit  »  :  gwélé;  gïéer^des 
«  vierge  »  :  gwerc'hez  ;  gwèret  «  cimetière  »  :  béred  ;  gibers 
«  chanson,  vers  »  :  gwerz  ;  giôèzen  «  arbre  »  :  gwezen  ; 
gibin  «vin  »  :  gwin  ;  giblnis  «  froment  »  :  gwiniz  ;  giblr 
«  vrai  »  ;  gwîr;  givis  «  truie  »  :  gwîz. 

§  59.  —  A  l'intérieur  du  mot  g  se  trouve  en  position 
intervocalique  ou  dans  les  groupes  de  consonnes  suivants  : 
9h  9^7  rg,  mg,  ng,  rgt,  rgiv,  ngl. 

Ex.  :  amyëges  «  sage-femme  »  :  amîeges;  ang^.ni 
«  agonie  i>  :<fr.  ;  bêgel  «  pénis  »  :  bégel  ;  benîga(t)  «  bénir  »  : 
Tr.  benniga,  binniga  ;  brâges  «  culotte  »  :  bragez  ;  brœgœdi 
«  rotet*  »  :  breûgeûd  ;  dïgas  «  apporter  »  :  digas  ;  digëri 
(  ouvrir  »  :  digéri  ;  dïgor  «  ouvert  »  :  Tr.  digor  ;  dirgivener 
«  vendredi  »  :  digwéner  ;  divergla,  divergli  «  dérouiller  »  : 
Tr.  divergla  ;  dSgen  «  porter  >>  :  dougen  ;  dé^rgen  «  anse  de 
panier  »  :  dourgen  ;  ëgas  «  grincheux  »  :  Tr.  egas,  hegas  ; 
eglle  «  l'autre  »  (en  parlant  d'un  homme)  :  égiïé  ;  egls 
«  connue  »  (rare)  :  egîÉ  ;  engan,  emgan  <  bataille  »  :  Tr. 
emgann  ;  ergcûl^  (M.  S.)  «  dot  »  :  argourou  ;  ïgen  <  hame- 
çon »  :  higen  ;  karga  «  charger  o  :  karg  ;  glûjer  (Br., 
klùjar  M.  S.)  «  perdrix  »  :  klujar  ;  krègi  «  mordre  »  :  krégi  ; 
lâgat  «  œil  »  :  lagat  ;  lëgrest  «  homard  »  :  légestr  ;  logôden 
«  souris  »  :  lôgôden  ;  lugûdus  «  lent  »  :  lugud  ;  menglœs 
K  carrière  »  :  mengleûz  ;  ôgrOfU  «  orgue  »  :  Tr.  ograu  ; 
penglaioi  (penawi  M.  S.)  «  ramasser  les  épis  après  les 
gerbes  »  :  penglaou  ;  pengen  «  sillon  »  :  pengenn  ;  purgâtor 
«  Purgatoire  »  :  Tr.  purgâtor;  rëglen  «  règle  »  :<fr.  ; 
relêgéA  «  reliques  »  :  Tr.  relegou. 


—  50 


§  60.  —  g  n'apparaît  pas  en  syllabe  finale  sauf  dans  un 
exemple  :  jnrrgl  (M.  S.  prononce  mfrkl)  «  rouille  »  :  raergl. 

Pour  g  en  fin  de  mot  après  voyelle  longue  d'un  mono- 
sj'Uabe  voir  §  154. 


t 


§  61.  —  <  est  une  occlusive  dentale  qui  correspond  au  t 
français  dans  talon,  tirer,  etc. 

Pour  le  t  initial  voir  la  remarque  ci-dessus,  §  52. 

§  62.   —   t  se  rencontre  à  l'initiale  devant  voyelle   ou 
dans  les  groupes  de  consonnes  tr,  st,  str  devant  voyelle. 

Ex.  :  stdk{g)  «  attache  »  :  cf.  staga  ;  stàl  «  rayon  »  : 
stàl  ;  ober  stam  «  tricoter  »  :  stamm  ;  stank  «  serré  »  :  stank  ; 
siao  «  palais  de  la  bouche  »  :  staon  ;  stam  i  métier  de  tisse- 
rand ))  :  stem  ;  sterêden  «  étoile  »  :  stéréden  ;  siral<c^léJ(f 
«  maladie  de  chevaux,  morve  »  :  Tr.  strakouUlon,  stra- 
kouilloun  ;  streat  «  chemin,  route  »  :  stréat  ;  sirefsal 
«  éternuer  »  :  strèfia  ;  strls  «  étroit  »  :  strîz  ;  stûr  «  gouver- 
nail »  :  stûr  ;  sisl  «  cidre  »  :  sistr  ;  tâga  «  mordre  >  :  taga  ; 
taken  «  bribe  »  :  taken  ;  tâl  «  froni  »  :  tâl  ;  tâl^l  «  valoir  »  : 
talvout  ;  tam  «  morceau  »  :  tamm  ;  tamwes  «  tamis  »  : 
tamoez  ;  tan  (làn)  «  feu  »  :  tân  ;  tarkas  «  matou  »  :  targaz  ; 
tëcet  «  s'enfuir  »  :  tec'hout;  tei  «  couvrir  (Une  maison)  »  : 
tei  ;  teil  «  fumier  »  :  teil  ;  tena  «  tirer  »  :  tehna  ;  ieo  «  gros  »  : 
téô  ;  teot  «  langue  s  ;  téôd  ;  ter  s'en  «  fièvre  »  :  tersien  ;  tî 
«  maison  »  :  tî  ;  tiz^^t  «  attrapper,  atteindre  »  :  tizout  ;  toas 
«  pâte  »  :  tôas  ;  lôk  *  chapeau  »  :  tôk  ;  toin  «  chaud  »  : 
tomm;  tort  «  bossu  »  :  tort;  iôst  «  près  >;  :  tôst;  tœza 
«  fondre  »  :  teûzi  ;  irû.  «  chose  »  :  trâ  ;  tre  «  marée  basse  » 
tré  ;  trëas  «  gros  sable  »  :  treaz  ;  irei  «  tourner  »  :  trei 
irmken  <  grosse  barre  de  bois  »  ;  trikn  «  oseille  » 
trinchin  ;  ira  a-  tour  »  :  trô  :  trœst  «  poutre  »  :  treûst  ;  trites 


^  51  ~ 

«  pitié  »  :  truez  ;  trcCcea  «  couper  »  :  trouc'ha  ;  iufâden 
«  douvelle  »  :  tufen  ;  turyat  «  fouir  »  :  turia  ;  iùt(d)  «  gens  »  ; 
tud  ;  tfUsek  «  crapaud  »  :  tousek  ;  t^~ii(d)  «  tout  »  :  <  fr.  ; 
wêst  a  capable  »  (gioêst  M.  S.)':  Tr.  gwest. 

§  63.  —  A  l'intérieur  du  mot  t  apparaît  entre  voyelles  ou 
fait  partie  des  groupes  de  consonnes  suivants  :  ^r,  il,  rt,  II, 
ni,  si,  ntr,  riy. 

Ex.  :  abostol  n  apôtre  »  :  abostol  ;  aliPri  <  délirer  »  : 
alter  ;  aniornôs  v  lendemain  »  ;  antrônoz  ;  aoien  «  rasoir  »  : 
aoten  ;  asien  «•  allonger  »  :  astenn  ;  asioma  «  réchauffer  »  : 
astomma  ;  atrisaot  (ariisaoi  M.  S.)  «  artichaut  j)  :<fr.  ; 
i^t(Un,  bjtnt^n  «  bouton  >>  '.  Tr.  boutoun  ;  bdui^  «  soulier  »  : 
boutou  ;  distâga  «  détacher  »  :  distaga  ;  disirei  cf  retourner  »  : 
Tr.  distrei  ;  distrûja  «  détruire  »  ;  L.  G.  distruji  ;  d^usir'enk 
i  aigre-doux  »  :<fr.  «  doux»  douce  »  et  trehk  ;  entre 
a  iridyen  »  ;  être,  etle  «  à  mesure  »  ;  gorîos  «  attendre  »  : 
gortoz;  tntrçûn  (Tnlrcjûn  M.  S.)  «  dame  »  :  itrôn,  itroun  ; 
istren  c  huître  »  :  histr  (pi.  istr)\  kariyer  «  quartier»  :<fr.  ; 
keniel  «  leçon  »  :  kentel  ;  k^nirol  «  contraire  »  :  Tr.  kontrol  ; 
li^niri^Jin  (t  ver  de  charogne  »  :  kontron  ;  maliam  «  fronde  »  : 
Tr.  batalm,  baltam  ;  ni^islra  «  presser  »  :  moustra  ;  poltret 
«  portrait  »  :<fr. 

§  64.  —  En  fin  de  mot  on  trouve  t  après  voyelle  ou 
faisant  partie  des  groupes  de  consonnes  ér,  ni,  ri,  si,  str. 

Ex.  :  c'djat  «  abbé  ))  :  àbad  ;  ahrët(d)  «  de  boilne  heure  »  : 
abréd  ;  anà^U  «  connaître  »  :  anaout  ;  andrei  «  endroit  »  : 
<  fr.  ;  ânet  «  visible  »  :  anat  ;  ankiU7iacat  <l  oublier  >/  :  Tr. 
ankounac'haat  ;  aolet  «  foyer  »  :  oaled  ;  àracant  «  argent  »  : 
arc'hant  ;  a^.nt  «  là-bas  »  :  -ahont  ;  badisant  «  baptême  >>  : 
mbr.  badezyant,  badizyant  ;  hlœt(d)  «  farine  >;  :  bleûd  ;  IkM^t 
«  nourriture  »  :  boued,  boed  :  dani  'f  dent  »>  :  dant  :  ent 
«  chemin  »  :  hent  ;  gàl(d)  »■  lièvre  »  :  gâd  ;  goat  «  sang  »  : 
gwâd  ;  gcUSiai  «  leutement  »  :  goustad  ;  kânart  «  canard  »  ; 


—  'o'd  — 

<fr.  ;  kant  «  cent  »  :  kant  ;  kasgrt  «  cancer  »  :<fr,  ;  lari 
«  gras  »  :  lard  ;  IPgresl  «  homard  »  :  légestr  :  lèsir  «  navire, 
vaisselle  »  :  lestr  ;  paotr  «  garçon  »  :  paotr  ;  rdt(d)  «  roue  »  : 
rôd;  shœl(d)  «  ombre  »  :  skeûd  ;  spêzart  t  groseilles  à  ma- 
quereaux >  :  spézad. 


§  65.  —  ^  signifie  un  t  palatal  comme  dans  français  tiens 
(j,ç).  Le  bout  de  la  langue  reste  appuyé  sur  les  alvéoles  au- 
dessus  des  dents  supérieures,  mais  la  partie  antérieure  et 
médiale  est  pressée  contre  le  palais. 

Je  n'en  ai  que  deux  exemples  : 

mip^n  pi.  de  tnûpfb)  «  fils  »  :  mâb  ;  iskipten  pi.  de 
eskop  «  évêque  »  :  eskop. 


§  00.  —  c/  est  Tocclusive  sonore  correspoildailt  à  t.  C'est 
le  même  que  le  d  français  dans  donner,  digne,  etc. 

§  67.  —  d  apparaît  à  l'initiale  devant  voyelle  ou  suivi 
de  r,  l  devant  voyelle. 

Ex.  :  <ia  «  à  »  :  da  ;  dàel^u  «  larmes  »  :  daérou  ;  dal 
«  aveugle  »  :  dall  ;  dSves  «  matière  »  :  danvez  ;  deac'  (deaS 
M.  S.)  «  hier  »  :  déac'h  ;  défi  «  pondre  »  :  dozvi;  dets 
«  jour  »  :  deiz  ;  de^n  «  feuille  »  :  délien  ;  dëna  «  têter  »  : 
déna  ;  diavèas  «  du  dehors  »  :  diavéaz  ;  dtbùna  ^  dévider  »  : 
dibuna  ;  dien  «  crème  »  ;  dienn  ;  dijat  «  vêtement  »  :  dilad  ; 
dimêzi,  (dinnzt)  «  mariage  (à  la  mairie)  »  :  dimîzi  ;  dïr 
«  acier  i)  :  dir  ;  diskulp,  «  déclarer  »  :  diskula  ;  disto  «  sans 
toit,  chauve  »  ;  dlë  (dlie  M.  S.)  «  doit  »  (sg  3du  pr'.):cf.  dlé, 
dléad  ;  dônani  «  large,  généreux  »  :<fr.  ;  dôr  «  porte  »  : 
dôr  ;   drala  «  hacher  »  :  drala  ;  draskl  «  grive  »    :  drask  ; 


^  53  — 

drean  «  épine  »  :  dréan  ;  drem  «  tranchant  »  :  dremm  ;  drus 
€  gras  »  ;  drûz  ;  dua  «  noircir  »  ;  dû  ;  d^ç  a.  Dieu  »  :  doué  ; 
d(jùja  «  craindre  »  :  douja  ;  glander  «  conferves  ». 

§  68.  —  rf  se  présente  à  l'intérieur  du  mot  entre  voyelles 
ou  dans  les  groupes  de  consonnes  suivants  :  dr,  rd,  nd,  7nd, 
Id,  rdr^  Idr,  ndr,  hd. 

Ex.  :  àbardàes  «  soir  »  :  abardaez  ;  ôda  «  semer  »  : 
hâd  ;  adare  «  de  nouveau  »  :  adarre  •  adrck  (g)  «  derrière  »  : 
adre,  adren  ;  andret  «  endroit  »  :  <  fr.  ;  awîdi  «  petits 
canards  »  :  cf.  Tr.  houad,  pi,  houidi  ;  ar  harâdos  «  le  Paradis  >>  : 
bemdes  (bembes  M.  S.)  «  chaque  jour  »  :  bemdez  ;  hrœdœr 
pi.  de  brœr  «  frère  »  :  breîir  ;  b^udedèo  «  le  Juif  errant  »  : 
boudédéô  ;  bioèden  <  moelle  «  :  boédeii  ;  yculSinder  «  vider  »  : 
Tr.  goullonder  ;  gçurdoma  «  réchauffer  »  :  gour  -f  tomma  ; 
gcurdrdus  «  réprimande,  réprimander  »  :  gourdrouz  ;  mdi 
€  eux  »  :  cf.  Tr.  hi  ;  ivîdik  «  tempe  »  ;  kendçr  «  cousin  »  : 
kenderf;  kildant  «  grosse  dent  »  :  Tr.  kildaîît  ;  korden 
«  corde  «  :  korden  <fr.  ;  k^uldri  «  colombier  *  :  kouldri  ; 
nedêlek  «  Noël  )i  :  nédélek  ;  râdcn  «  fougère  »  :  raden  ; 
skubdelfU  «  automne  »  :  skubdeliou  ;  starda  «  serrer  »  ; 
stard. 

§  69.  —  c?  ne  paraît  pas  en  fin  de  mot  en  vertu  de  la 
règle  §  154.  J'ai  pourtant  souvent  entendu  bord  «  bord  »  à 
côté  de  borl  :<fr. 

Pour  i,  d  après  voyelle  longue  dans  un  monosyllabe 
voir  §  154. 

é 

§  70.  —  ^  est  un  d  palatal  ;   c'est  la  sonore  correspond 

dant  à  ^. 

Ce  son  est  rare.  J'en  ai  les  exemples  suivants  : 

dia^d,  doà^l  aussi  dictai  «  diable  »  :  diaoul  ;  die  (à  côté  de 

dlêf   dlîe)  «  doit  »  :   ci',   dlé  ;   skubden  «  balayure  »  de  là 

skubdena^  «  balayures  »  :  Tr.  skubien. 


—  54  -. 


§  71.  —  p  désigne  une  occlusive  labiale  qui  correspond 
au  p  français  dans  papier,  pilier,  etc.  Pour  p  à  l'initiale  voir 
la  remarque  du  §  52. 

§  72.  —  p  se  trouve  à  l'initiale  devant  voyelle  ou  dans 
les  groupes  de  consonnes  suivants  :  pi,  pr,  pw,  sp. 

Ex.  :  paea  «  payer  »  :  paéa  ;  pâd^i  «  durer  »  :  padout  ; 
pâl  «  pelle  »  :  pâl  ;   pao  «  patte  »  :  paô  ;  paotr  «  garçon  »  : 
paotr  ;  parèa  «  guérir  »  :  paréa  ;  payées  «  paroisse  »  :  parrez  ; 
park  «  champ  »   :  park  ;  pas  «  toux  »  :  pas;  pçp(b),  pep 
«  chaque  »   :   pep  ;  pP^^H  «  péché  »  :   Tr.  pec'hed  ;  pêden 
a  prière  »  :  péden  ;  pel  «  longtemps,  loin  »  :  pell  ;  pen  «  tête  »  : 
penn  ;  p^'r'>3^n  «  propriétan-e  »  :  perc'hen  ;  pfmr  «  quatre  »  : 
pévar  ;  pikol  «  grand  »  :   pikol  ;   noas  pi^  «  tout  nu  »  :    pil 
«  guenUle  »  ;  pïk  (M.  W"  S.  Mk  Br.)  .rpie  »  :   pîk;  pïlai 
«  démolir  »  :  pila  ;  pïs  «  économe  »  :  2 .  piz  ;  pi^  «  qui  » 
piou  ;  plàS  «  servante  »  :   plac'h  ;  planta  «  planter  »  :  Tr 
pianota  ;  plïjcUt  «  plaisir  »  ;  plijout  ;  pluen  «  plume  »  :   plû 
pl^ja  «  plonger  »  :  cf.  Tr.  plunja  ;  poan  k  peine  »  :   poan 
poâzat  «  cuire  »  :  poas  ;  pôpl  <  peuple  »  :  pobl  ;  pors  «  port  » 
pors  ;  pœrij^  paître  »  :  peûri  ;  pren  «  fermeture,  serrure  » 
prenn  ;  prena  «  achetei  »   ;   préna  ;  prenest  «  fenêtre  » 
prénest;    prët{d)  «  repas  »  :  préd  ;  prëzek  «  prêcher   » 
prézek  ;  prï  «  argQe,  boue  »  :  pri  ;   pul  «  abondant,  copieux  » 
pul  ;  pfues  «  poids  »  :  poez  ;  p^ul  «  lavoir  »  :  poil  ;  p^ner 
«  lourd  »  :   pounner  ;    pwêz^n   «  poison   »   :  <  fr.  ;   spânel 
«  spatule  »  :   spanel  ;  sparfel  a  épervier  »  :  sparfel  ;  spC-rei 
a  esprit  »  :  spéred  ;  spcrn  «  églantier  »  :  spern  ;  spjint  «  peur, 
effroi  »  :  spount. 

§  73.  —  On  rencontre  p  à  l'intérieur  du  mot  entre 
voyelles  ou  dans  les  groupes  de  consonnes  suivants  :  rp,  Ip, 
mp,  pr,  mpr,  mpl,  mpw,  sp,  spl,  pi. 


—  55  — 

Ex.  :  amparfal  (emparfal  M.  S.)  «  qui  ne  voit  pas  bien, 
faible,  infirme  de  corps  »  :  amparfal  ;  amprëfan  «  insecte  »  : 
amprévan  ;  arpa  «  appuyer  »  :  harp  ;  hapaik  «  poupée  »  : 
Tr.  bappaik  ;  bepretfd)  «  toujours  »  :  bépred  ;  di^upa  «  en- 
lever »  ;  dispen  «  effilocher  »  :  dispenna  ;  displua 
(displîti  M.  S.)  «  plumer  »  :  Tr.  displua  ;  dizesp^r  «  déses- 
poir »  :  D.  M.  dizésper;  epât{d)  «  pendant  »  :  epad  ;  g^uspêrcU 
«  vêpres  »  :  gouspérou  ;  giéespèden  «  guêpe  »  :  gwespéden  ; 
gibispii  «  biscuit  »  :  L.  G.  gwesped  ;  ràspaot  «  fille  qui  court 
après  les  garçons  »  :  Tr.  raspaotr  ;  semplu  «  évanouissement  >  : 
sempi  ;  skolpat  «  copeau  »  :  skolp  ;  s^rpïlis  (s^pîlis  M.  S.) 
«  surplis  »  :  sourpiliz  ;  toîpes  «  bouse  de  vache  )>  :  tolpez  ; 
trempa  «  tremper  »  j  Tr.  trempa  ;  irdumpla  «  tromper  », 
tromplëz^n  «  tromperie  »  :  cf.  Tr.  trompler  ;  krampioes 
«  crêpe  »  :  krampoez  ;  mipien  pi.  de  mâp(h)  «  ôls  »  :  mâb; 
iskipien  pi.  de  eskop  «  évêque  »  :  eskop. 

§  74.  —  p  apparaît  en  fin  de  mot  après  voyelle.  Pour  p,  h 
après  voyelle  longue  dans  un  monosyllable  voir  ci- dessous. 

Ex.  :  êne2i  «  opposé  »  :  énep  ;  ëp(b),  ep  «  sans  »";  hép  ; 
glêp  «  mouillé  »  :  glép, 


§  75,  —  h  désigne  une  occlusive  labiale  sonore  et  corres- 
pond au  h  français  dans  hain^  bagage,  bistre. 

§  76.  —  b  se  trouve  à  l'initiale  devant  voyelle  ou  suivi 
de  r,  l,  w  devant  voyelle. 

Ex.  :  bô!è  «  lourd,  chaud  »  :  2  bâç'h  ;  bâk(g)  «  bateau  »  : 
bâg  (bak)  ;  bàle  «  allure  »  :  baie  ;  bânel  «  venelle  »  :  baneî  ; 
bâra  «  pain  »  :  bara  ;  barn  «  jugement  »  :  barn  ;  bàro 
«  barbe  »  :  barô:  bas  «  bâton  »  :  bâz  ;  beac«  peine,  difficulté, 
fardeau  »  :  beac'h  ;  béas  «  voyage  »  :_béach  ;  befek  «  outil  »  : 


—  56  — 


behvek  ;  bèk  «  bec  »  :  bék  ;  hèlek  «  prêtre  »  :  bélek  ;  beo 
«  vivant  »  :  béô  ;  hër  «  broche  »  :  bér  ;  bêr  «  court  »  :  berr  ; 
bian  <(  petit  »  :  bihan,  bian  ;  bllim  «  venin  »  :  binim  ;  bilîen 
«  galet  »  :  bili  ;  biod  «  vache  »  :  bioc'h,  buoc'h  ;  birvi 
«  bouillir  »  :  birvi  ;  blâs  «  goût  »  :  blâz  ;  bleis  «  loup  »  : 
bleiz  ;  blèjal  «  beugler,  miauler  >:  :  bléja  ;  bloas  «  an  i»  : 
bloaz  ;  blônek  «  graisse  »  :  blonek  ;  blœt(d)  «  farine  »  :  bleûd  ; 
bôc'  «  joue  »  :  bôc'h  ;  bôda  «  assembler  »  :  boda  ;  bas  i  creux 
de  la  main  »  :  bôz  ;  bœs  «  buis  »  :  beûz  ;  bœzi  «  noyer  »  : 
beûzi  ;  brâges  «  culotte  »  :  bragez  ;  bran  <(  corbeau  «  :  bran  ; 
bvao  «  gentil,  beau  »  :  braô  ;  brcin  «  pourri  »  :  brein  ;  bren 
«  son  »  :  brenn  ;  buan  «  vite  »  :  buan  ;  bues  «  vie  »  :  buez  ; 
buiun  «  tabac  »  :  bitun  ;  b^ùc'  «■  boue  »  :  bouc'h  ;  b^k  «  mou  )>  : 
bouk  ;  bffizar  «  sourd  »  :  bouzar  ;  bwëden  «  moelle  »  : 
boéden  ;  bwezelat  (boezelat)  «  boisseau  »  :  L.  G.  boezel. 

§  77.  —  On  rencontre  b  à  l'intérieur  du  mot  entre 
voyelles  ou  dans  les  groupes  de  consonnes  suivants  •  br,  bly 
rb,  mbr,  rbl,  bd,  bd. 

Ex.  :  abardàes  <  soir  »  :  abardaez  ;  abat  «  abbé  d  :  abad  ; 
âbek  «  trouver  à  redire  »  :  abek  ;  ab{u  «  à  côté  »  :  ébiou  ; 
abosiol  (t  apôtre  »  :  abostol  ;  abrët(d)  «  de  bonne  heure  »  : 
abréd  ;  ambr^uk  «  conduite,  conduire  »  :  ambrouk  ;  arbel 
((  armoire  »  :  Tr.  arbel  ;  dibrâda  «  soulever  »  :  Tr.  dibrada  ; 
drëbi  «  manger  -»  :  dibri  ;  ëbœl  (œbœl)  <v  poulain  »  :  ébeûl  ; 
ïbil  «  cheville,  goupille,  tolet  »  :  ibil;  kcûblat  «  couple  »  : 
koublad  ;  lâltus  «  oiseau  »  :  labouz  ;  marblu  «  duvet  »  : 
marbléô  ;  rêbes  «  reproche  »  :  rébech  ;  skub^en  «  balay ure  »  : 
Tr.  skubien  ;  skubdel^  «  automne  »  :  Tr.  skub  deliou  ; 
tarbârer  «  aide-maçon  »  :  darbarer. 

§  78.  —  En  fin  de  mot  j'ai  noté  deux  exemples  de  b  dans 
les  groupes  de  consonnes  blet  mbl:  s^fcbl «  humide,  brumeux  »  : 
Tr.  soubl  ;  umbl  «  humble  »  :  D.  M.  umbl. 

Pour  p,  b  après  une  voyelle  longue  dans  un  monosyllabe 
voir  §  154. 


—  57  — 


Liquides  et  nasales 


§  79.  —  Ar  Brîz  emploie  ua  r  dorsal  avec  2-3  roulements, 
mais  IV  général  à  Saint- Pol-de-Léon  —  1'?'  de  M.  et  M™*  Sévère 
par  exemple  —  est  un  r  articulé  avec  le  bout  de  la  langue. 
M.  et  M™®  Sévère  le  roulent  assez  faiblement  et  c'est  le  cas 
en  général  des  habitants  de  la  ville  ;  mais  dans  la  campagne 
environnante  on  peut  entendre  des  r  fortement  roulés. 

Après  S*  initial,  résultant  d'une  mutation,  IV  dorsal  est 
général.  Le  dos  de  la  langue  est  soulevé  vers  le  palais  mou  et 
la  pointe  de  la  langue  est  tendue  vers  les  alvéoles.  Mais  l'ar- 
ticulation en  est  très  faible  ;  on  n'entend  généralement  qu'un 
seul  roulement  et  souvent  même  ce  roulement  disparait 
complètement. 

§  80.  —  r  se  trouve  à  l'in'tiale  des  mots  devant  voyelle, 
ou  après  1),  f,  d,  t,  st,  g,  k,  sk  devant  voyelle. 

Ex.  :  râden  «  fougère  »  :  raden  ;  y^an  »  part,  partage  »  : 
rann  ;  ranli<ut  «  devoir  »  :  renkout  ;  m*  «  chaulx  »  :  râz  ; 
rets  «  rat  »  :  râz  ;  ràspaot  a  fille  courant  après  les  garçons  >  : 
Tr.  ras-paotr  ;  real  (real)  «  0 .  25  ctm  »  :  réal  ;  rêbef  «  re- 
proche »  :  rébech  ;  règlen  «  règle  »  :<fr.  ;  relèÇçU  «  reliques  » 
Tr.  relegou  ;  rem  «  rhumatisme  »  :  remm  ;  reo  «  gelée  » 
réô  ;  reœr  a  derrière  »  :  reor  ;  reverzi  «  grande  marée  » 
réverzi  ;  riklus  «  glissant  »  :  rikla,  riskla  ;  risa  «  vider, 
nettoyer  »  :  rinsa  ;  rçÇ  «  rocher  »  :  roc'h  ;  rôdai  v  ronfler  »  : 
roc'ha  ;  rodela  «  chiffonner  »  :  rodella  ;  roe  «  aviron  »  : 
roénv,  roév  ;  rolac  «  ornière  »  :  rollech  ;  rœn  «  tertre,  mon- 
ticule »  :  rûn  (mbr.  reun);  rœt(d)  «  raide  »  :  reûd  ;  rùs 
«  rouge  ))  :  rûz  ;  rusi  «  violent  »  :  rust  ;  rMânes  <(  reine  »  : 


—  58  — 

rouanez  ;  ry/f  «  roi  »  :  roué  ;  rcunli<un  «  râle  »  :  ronkel  ; 
hrâges  «  culotte  »  :  bragez  ;  hràn  «  corbeau  »  :  bran  ;  brao 
«  gentil,  boau  »  :  braô  ;  b7\is  «  grand  »  :  brâz  ;  by^ead 
u  bras  a  :  brcac'h  ;  brein  «  pouni  »  :  brein  ;  bren  «  son  »  : 
brenn  ;  hrœgœdi  ^<  roter  »  •  breûgeûd  ;  bron  «  sein  »  •  bronn  ; 
bi^œr  «  frère  »  :  breûr  ;  brûjun  «  miette  »  :  bruzun  ;  brûk 
«  bruyère  »  :  brfilv  ;  drala  d  hacher  »  :  dral,  drala  ;  drashl 
«  grive  »  :  drask>  mbr.  drasgl  ;  drean  «  épine  »  :  dréan  ; 
drPbi  «  manger  »  :  dibri  ;  drem  «  tranchant  »  :  dremm  ; 
dï-fs  (dï'fjs  M.  S.)  «  ronce  »  :  drézen  ;  dt^ùs  «  gras  »  :  drûz  ; 
dr^ûk  «  mai  »  ;  drouj^  ;  frai  «  tléau  »  :  frai  ;  frao  «  cor- 
neille »  :  frao  ;  frêsh  «  frais  »  ;  frésk  ;  /rï  «  nez  »  :  fri  ; 
frônel  «  narine  »  ;  fron  ;  frœza^  frœga  «  démolir,  déchirer  d 
freûza  ;  fvciies  «  fruit  »  ;  frouez  ;  grfiS  «  vieille  radoteuse  » 
grac'b  ;  graSçU  <c  grâces  »  :  Tr.  gras  ;  grâvik  «  chèvre  » 
gaour,  gaor  ;  g7'èk  «  femme,  épouse  »  :  grék  ;  gtHat  «  coudre  » 
Tr.  griat  ;  grinol  «  grenier  »  :  grinol  ;  groa  «  grou  »  :  grôa  ; 
grœn  «  grain  »  :  greùn  ;  kramp  «  chambre  »  :  Tr.  karapr, 
kambr  ;  kren  «  courtaud  »  :  krenn  ;  jpy^en  «  fermeture, 
serrure  »  :  prenn  ;  'prêna  «  acheter  »  :  préna  ;  prenest 
a  fenêtre  »  :  prénest  ;  prëzek  «  prêcher  »  ;  prczek  ;  prï 
«  argile,  boue  »  :  prî  :  skrlfa  («  écrire  »  :  skriva  ;  skrijâden 
«  frisson  »  ;  skrija  ;  strak^^l^  «  maladie  de  chevaux  qui  est 
caractérisée  par  une  toux  »  :  Tr.  sirakouillon,  slrakouiUoun  ; 
sir'apen  a  cheville  de  bois  ou  de  fer  servant  à  attacher  les 
bêtes  dans  les  champs  »  :  strapen  ;  streat  «  route  »  :  stréat  ; 
stTcues  <.<■  ronce  »  ■  strouez  ;  ira  «  chose  »  :  trâ. 

§  81.  —  De  plus  on  rencontre  r  à  l'intérieur  des  mots 
entre  voyelles  et  combiné  avec  un  grand  nombre  de  consonnes  : 
rp,  pr,  mpr,  rbj  rblj  br,  mbr,  7%  rty,  tr,  Itr,  nir,  sir, 
rdy  rdr,  dr,  Idr,  ndy\  rk,  kr,  skr,  rg,  rgl,  gr,  m,  rn,  ri, 
ri,  rv,  vr,  rc,  dr,  rf,  fr,  rs,  rs,  rz,  rg,  vrr. 

Ex.  :  abardàes  «  soir  »  .  abardaez;  abrët(d)  «  de  bonne 
heure  «  :  abréd  ;  adare  «  de  nouveau  »  :  adarre  ;   adrèk  (g) 


59 


«  derrière  »  :  adré,  adrén  ;  adrœs  «  à  travers  n  :  adreûz  ; 
amhfcuk  «  conduite,  conduire  »  :  ambrouk  ;  amparfal  «  qui 
ne  voit  pas  bien  »  :  amparfal  ;  amprëf'an  «  insecte  )>  : 
amprévan;  andret  «  endroit  »  :<fr.  ;  irie^r  pi.  de  arc  <i  coffre 
pour  mettre  le  blé  »  :  arc'h  ;  antornôs  «  lendemain  »  : 
antrônôz  ;  àracani  (ar^cant)  «  argent  '>  :  arc'hant  ;  o.ràok 
«  devant  »  :  araok  ;  arbel  «  armoire  »  ;  Tr.  arbei  ;  argîla 
«  différer,  refuser  de  faire  quelque  chose  »  :  argil  ;  arcêlar 
«  feu-follet  »  :  aiikelc'her,  mbr.  enquelezr  ;  arne  «  orage  »  : 
arné  ;  arpo.  «  appuyer  »  :  harp  ;  arcùdQn  «  ligne  »  :  rouden  ; 
arvesi  «  veillée  de  mort  »  :  He.  arvest  «  spectacle  »  ;  arzal 
«  aboj'-er  »  :  hârz  ;  atrisaot  (M.  S.  artisaot)  «  artichaut  a  : 
<fr.  ;  bâra  «  pain  »  :  bara  :  barbculd,  barbcuya  '.<■  barbouiller  »  : 
<fr.  ;  bazrç  {bazle  M.  S.)  «  mouron  ï»  ;  beprët(d.)  «  toujours  »  : 
bepred  ;  berna  <l  accumuler,  entasser  »  :  Tr.  berna,  bernia  ; 
birci  «  bouillir  »  :  birvi  ;  Sivevrœr  ><.  février  »  :  c'houévrer  ; 
derSel  (M.  M"*  S.  der^c'el)  ^  retenir  >  :   derc'hel  ;    dicrœna 

ce  C  V.       /  ^  C 

[digrc^na  M.  S.)  «  écroùter  »  :  dic'hreunia  ;  difariùi  «  dé- 
brouiller, tirer  d'embarras  »  :  cf.  Tr.  diluia,  dizluia  ?  ; 
diskrtet  «  décousu  »  :  Tr.  disgri  ;  diskvçunal  an  dent 
«  montrer  les  dents  »  :  D.  M.  diskrougna  ;  disirèi  «  détournei  »  : 
Tr.  distréi  ;  distn/ja  «  détruire  »  :  L.  G.  distruji  ;  divergla 
«  dérouiller  »  :  divergla  ;  d^urgen  «  anse  de  panier  »  : 
dourgen  ;  d^.rlïvet  o.  pâle  »  :  Tr.  droukiivet,  droulivet  , 
entre  «  moyen  »  :  entré  ;  ergcût^i  «  dot  «  :  argourou  ; 
eryênen  «  source  »  :  ayénen  ;  eryo  .<  aujourd'hui  »  :  hiriô  ; 
être  (M.  S.,  eile  Br.)  «  à  mesure  »  :  D.  M.  endre  ;  firser  pi. 
de  forS  ((  fourche  »  ;  forc'h  ;  gèviTet  «  sud-est  «  :  gévred  ; 
gçurdoma  «  réchauffer  »  :  gour,  cf.  Pedersen  I  42  ;  gcurditus 
<(  réprimander,  réprimande  >>  :  gourdrouz  ;  gièer^des 
«  vierge  »  :  gwerc'hez  ;  giherza  «  vendre  »  :  gwerza  ; 
istren  «  huître  »  :  histr  ;  kartyer  «  quartier  »  :  <  fr.  ; 
k^rse  «  regret  »  :  kerse  ;  k^umpren  «  comprendre  »  : 
Tr.  komprenn  ;  k^ldri  c  colombier  >  :  kouidri  ;  k^ntrol 
«  contraire  »  ;Tp.  kountrol  ;    lêgrest   «  homard  b   :   iégestr  ; 


—  60  - 


marhlu  «  duvet  «  :  marbléô  ;  marî^nk  «  glouton  »  :  cf. 
lonka  ?  ;  movlarjes  «  carnaval  »  :  morlargez  ;  méuirfc'un 
w  morve  «  :  cf.  mourmouz  ;  incunrifus  «■  morve  »  :  raour- 
moiiz  ;  ôgt'O^j^  «  orgue  »  :  Tr.  ograu  ;  'palëfras  «  quart 
(surtout  de  drap)  »  :  palévars  ;  persçun  «  recteur  »  :  person  ; 
poUi-ei  K  portrait  »  :  <  fr.  ;  pœlirin  «  poitrine  »  :<fr; 
P(Uh-oèvat  «  godiller  »  :  poull-roénv  ;  sa{ii)xcrek  «  savou- 
reux »  :  L.  G.  saourek  ;  sparfel  «  épervier  »  :  sparfel  ; 
sifretPzen  «  crevette  (emprunt  français,  chevrette)  »  ;  terïen 
«  fièvre  »  :  tersien  ;  torfen  «  coussin  »  :  Tr.  torchenn  ;  tre 
«  basse  marée  »  :  tré,  tréach  ;  irei  «  tourner  »  :  troi  ;  irmk 
«  aigre  »  :^  trenk  ;  trisin  «  oseille  »  :  trinchin;  an  ifern^u 
Br.  art.  uf^n^i  M.  S.  «  les  chevilles  »  :  ufern. 

§  82.  —  En  fin  de  mot  r  apparaît  en  finale  absolue  après 
voyelle  ou  après  voyelle  devant  les  consonnes  i\d)y  k,  kl{gl), 
n,  d,  s. 

Ex.  :  abàrs  «  avant  »  :  abarz  ;  àbostôler  «  sous-diacre  »  : 
abostoler  ;  aer  «  couleuvre  »  :  aer  ;  âlar  «  charrue  »  :  alar  ; 
alôicêder  <  alouette  »  :  alc'houéder  ;  amzei^  «  temps  »  : 
amzer  ;  aoter  «  autel  »  :  aoter  ;  ay^d  «  cofire  pour  iïiettre  le 
blé  »  :  arc'h  ;  ars  «  borne  »  :  harz  ;  cisltç^tm  «  os  »  :  askourn  ; 
bord,  hort  «  bord,  côté  »  :<fr.  ;  h^ilard  glao  «  averse  de 
pluie,  ondée  »  :  <fr.  brouillard;  erc  «  neige  »  :  erc'h  ;  ford 
«  fourche  «  :  fore' h  ;  fdiirn  «  four  »  :  forn  ;  gars  «  haie  »  : 
garz  ;  kânart  «  canard  »  :  <fr.  ;  kâzard  «  grêle  »  :  kazarc'h  ; 
koi^f  «  corps  »  :  korf;  mçrgl,  merkl  «  rouille  »  :  mergl  ; 
park  «  champ  »  :  park. 


r 

o 

§  83.  —  r  est  un  r  sourd.  Comme  /,  il  ne  se  rencontre 

o  o 

qu'en  fin  de  mot  après  une  occlusive  A",  p,  t,  mp,  si,  et  en 
pause.  A  l'intérieur  de  la  phrase  il  est  remplacé  par  r.  ■  r  est 


—  61  — 

souvent  très  réduit  .  Dans  quelques  mots  il  l'est  toujours  et 
disparaît  alors  à  l'intérieur  de  la  phrase.  Dans  ces  mots  je 
note  J" . 

Ex.  :  paoti'  «  garçon  »  :  paotr  ;  mêst^  «  maître  »  :  Tr. 
mestr  ;  mempr  «  membre  »  :<fr.  ;  Içstr  (lëst^'  M.  S.)  «  navire, 
vaisselle  »  :  lestr  ;  koap^  «  nuages  »  :  koabr  ;  istr  [ist  M.  S.) 
pi.  de  istren  «  htiitre  »  :  histr  ;  falàkP  «  méchant  »  :  fallakr. 


/.  / 


§  84.  —  Il  y  a  plusieurs  l. 

VI  ordinaire  est  17  français.  Le  bout  de  la  langue  touche 
les  alvéoles  et  l'air  s'échappe  des  deux  côtés  de  la  langue. 

Après  une  voyelle  le  dos  de  la  lange  ne  retombe  pas 
immédiatement,  mais  reste  levé  pendant  l'articulation  de  1'/. 
Le  résultat  est  un  l  creux.  Il  est  très  frappant  chez  Le  Briz, 
bien  moins  chez  M.  et  M""^  Sévère. 

Un  troisième  l  apparaît  à  la  finale  de  quelques  mono- 
syllabes représentant  mbr.  U^  et  en  fin  de  mot  par  assimilation 
à  un  J  précédant.  En  articulant  cet  l  le  bout  de  la  langue 
touche  l'arrière  des  alvéoles  et  la  partie  antérieure  de  la 
langue  se  creuse  légèrement.  L'air  s'échappe  des  deux  côtés 
comme  pouf  1'^  ordinaire.  Je  note  ce  phonème  par  L 

Tous  ces  l  sont  complètement  sonores. 

§  85.  —  l  apparaît  à  l'initiale  devant  voyelle  ou  après 
^)  Pf  ^>  9}  ^>  ^^  initiaux  devant  voyelle. 

Ex.  :  làbfiir  «  travail  »  ;  labour  ;  lâbçUS  «  oiseau  »  : 
laboùz  ;  la^r  «  voleur  »  :  laer  ;  lâgai  «  œil  »  :  lagad  ;  lam 
«  bond,  saut  )i  :  lamm  ;  lart  «  gras  »  :  lard  ;  leac'  «  lieu  »  : 
léac'h  ;  leânes  «  religieuse  »  :  léanez  ;  leo-s  «  lait  »  :  leaz  ; 
lëdan  «  large  »  :  lédan  ;  lëhit  «  vase  »  :  lec'hid  ;  lein  «  dîner  »  : 
lein  ;  leon  «  aigu,  tranchant  »  :  lemm  ;  len  «  lecture  »  :  lenn  ; 


62 


len  «  étang  »  :  lenn  ;  Imven  «  lame  de  couteau  »  !  lavnen  ; 
lèren  «  lanière  »  :  lor  ;  les  «  hanche  »  :  léz  ;  lim  «  lin^e  »  : 
liin  ;  Ihiaot  «  ortie  »  :  linad  ;  Hors  «  jardin  potager  »  :  liorz  ; 
loa  «  cuiller  »  :  loa  ;  loai'  «  lune  »  :  loar  ;  Ida'  «  bouger  »  : 
Tr.  loc'h  ;  In'n  «  plein  )'  :  leûn  ;  ?ô?r  u  aire,  sol  »  :  leur  ; 
lûdn  «  cendre  «  :  ludu  ;  l^iarn  «  renard  »  :  louarn  ;  yiz<^i 
«  plante,  médicament  »  :  louzou  ;  blàs  «  goût  »  :  blâz  ;  hleis 
«  loup  »  :  bleiz  ;  hU'Jcd  «■  beugler  »  :  bléja  ;  bleo  «  cheveux  »  : 
bléô  ;  b/oas  «  an  »  :  bloaz  ;  blônck  «  graisse  ,«  :  blonek  ; 
blœt  {dj  «  farine  »  :  bleûd  ;  elle  (dlie  M.  S.)  «  doit  »  :  dlé, 
dléad  ;  f/)ç''«  dette  »  :  dlé;  flamïna  «  llamber  »  :  flamm  ; 
fîear  «  puanteur  ^)  :  fléar  ;  fïmn  tân  «  éclair  de  chaleur  »  : 
flemm  ;  flipal  «  parole  vexante  »  :  Tr.  flippât  ;  flœren  «  fleur  «  : 
<fr.  ;  glâcar  «  affliction  »  :  glac'har  ;  glân  «  laine  »  :  gloan  ; 
glands'r  «  conferves  »  :  glandour  ;  glao  «  pluie  »  :  glaô  ; 
glas  t<  bleu  »  :  gîàz  ;  glèp  «  mouillé  »  ;  gléb  ;  glïn  «  genou  »  : 
gîin  ;  kfa  «  malade  »  :  klanv  ;  kleis  «  gauche  »  :  kleiz  ;  kleo 
«  nœud  »  :  klaô  ;  klèvet  «  entendre  »  :  klévout  ;  klêze  «  épée  »  : 
klézé  ;  klœza  «  creuser  »  :  kleîiz  ;  plâ8  «  servante  »  :  plac'h  ; 
plljcut  «  plaisir  >;  plijout  ;  pluen  v  plume  »  :  plû  ;  plcum 
«  plomb  »  :  ploum  ;  sklâbes  «  saleté  »  :  cf.  stlabéza  ;  sklakal 
('  faire  un  bruit  sec  »  ;  sklasen  «  glace  »  :  skias;  sklœ 
«  étrier  »  (M.  S.,  inconnu  par  Le  Brîz)  :  stleûk  ;  skl^mi^  sk^lm 
«  nœud  »  :  koulm. 


§  86.  —  A  l'intérieur  des  mots  l  se  trouve  soit  entre 
voyelles  soit  dans  les  combinaisons  de  consonnes  suivantes  : 
bl,  rbl,  Ip,  spl,  dl,  Id,  ld)\  IL  It,  Itr,  gl,  rgl,  ngl,  kl,  nkl, 
ski,  Ikf  ri,  Ir,  nl{ndl),  Iv,  If,  l8,  I8w,  zl,  Iz,  si. 

Ex.  :  abalcwus-ir  «  à  cause  de  »  :  abàlamour;  âla 
«  vêler  »  :  ala  ;  âlan  «  haleine;  souffle  »  :  alan  ;  OXar 
«  charrue  »  :  alar  ;  alûzen  «  aumône  »  :  aluzen  ;  alcwëder 
V  alouette  »  :^filc'houéder;  al8ices  «  clef  «  :  alc'houez;  altëri 
«  délirer  »  :  altei-  ;  aolet  «  foyer  »  :  oaied  ;  aioalac  «  assez  »  : 
awalc'h  ;  bèlek  «  prêtre  »  :  bélek  ;  dàel^  «  larmes  »  :  daérou  ; 


63 


difariùi  «    débrouiller,  tirer  d'embarras   »   ;  cf.  diluzya  ?  ; 

disklabes  «  propre  »  :  Tr.  distîabez  ;  distiéi,  dislïvet  «  sans 
couleur,  incolore  »  :  Tr.  disliv,  dislivet  ;  displîXa  (displïïM.  S.) 
«  plumer  »  :  Tr.  displua-,  diblua  ;  divergla,  divergli  c.  dé- 
rouiller »  :  Tr.  divergla  ;  df^irliveî  «  pâle  «  :  Tr.  drouklivet, 
drouiivet  ;  enhleo  <f.  écho  »  :  hégîéô  ;  etie  (être  M.  S.)  «  à  me- 
sure )i  ;  D.  M.  endré  ;  felccn  «  rate  »  :  feic'li  ;  kcdves 
«  charpentier  »  :  kalvez  ;  kànloar-  [kàndloar]  «  pleine  lune  »  : 
kannloar  ;  kelhuz  lavâret  {kerk^lz,  h^l.z  M.  S.)  t<  pour  ainsi 
dire  »  :  kerkonls  ;  kîldant  «  grosse  dent  ^)  :  Tr.  kildant  ; 
hrhzleard  M.  M'"*=  S.  «  hanches  »  :  cf.  kroazel  ;  l^eddri 
«  colombier  »  :  kouldri  ;  kcûhlai  «  couple  »  :  Tr.  koublad  ; 
nialken  «  gros  nuage  »  :  Tr.  malkenn  ;  maliam  «  fronde  )i  : 
talm,  Tr.  baltam,  batalm  ;  rnalven  «  sourcil  »  :  malven  ; 
marblu  «  dnvet  »  :  marbieô  ;  melcoden  «  escargot  »  : 
meic'houéden  ;  menglœs  «  carrière  »  :  mengleûz  ;  milf.k 
«  mie  de  pain  »  :  minvik  ;  raGrlarjes  «  carnaval  »  ;  morlar- 
gez;  penglawi  {penawi  M.  S.)  «  ramasser  les  épis  restés 
après  l'enlèvement  des  gerbes  »  :  penglaou,  pennaoui  ;  poltret 
«  portrait  »  :<fr.  ;  pœltrin  «  poitrine  »  :<fr.  ;  pculroevat 
«  godiller  »  :  poull -|- roénv  ;  règlen  «  règle  b  :<fr.  ;  riklus 
ix  glissant  )>.4  cf.  riska,  riskla  ;  silzik  {siljik  M.  S.)  «  saucisse  »  : 
silzik  ;  skolpat  «  copeau  »  :  skolp  ;  ïînkla  «  jaillir  »  :  Tr. 
sinkia  ;  iolpes  «  bouse  de  vache  »  :  torpez,  Tr,  toipez,  torpez  ; 
trd^sklen  «  croûte  qui  se  forme  sur  une  plaie  )>  :  trousken. 

§  87.  —  ^  se  trouve  en  fin  de  mot  après  voyelle  ou 
devant  w^  f,  c\  s{z')  final  après  voyelle. 

Ex.  :  ahostol  «.  apôtre  »  :  abostol  ;  ael  «  essieu  »  :  ael, 
ahei  ;  al  «  autre  »  :  ail ,  OMeval  «  bête,  animal  »  :  anéval  ; 
arzal  «  aboyer  »  :  harz  ;  âvel  «  vent  »  :  avel  ;  hScal 
V(  hache  >>  :  bouc'hal-;  lyi-dal  «  bruit  ronflant  »  :  boud  ;  dal 
«  aveugle  »  :  dali  ;  dalc'  «  prise  »  :  dalc'h  ;  faî  «  mauvais  »  : 
fall  ;  frônel  «  narine  »  :  fron  ;  gai  «  Français  »  :  gall  ;  gâl 
«  gale  y>  :  gâl  ;  gaol  <•  enfourchure  »  :  gaol  j  gervel  «  appeler  »  : 


-  64  — 

gen-el  ;  kals  «  beaucoup  »  :  kalz  ;  kelJ^z  lavàrel  [k^rkçUlZj 
k^tlz  M.  S.)  «  pour  ainsi  dire  »  :  kerkouls;  mal  «  hâte  »  : 
mail  ;  m^uald  «  merle  »  :  moualc'h  ;  œlf  «  flammèche  »  :  cf* 
olven  ;  pel  «  longtemps,  loin  »  :  pell  ;  sk^îm^  shl^m  «  nœud  »  : 
koulm  ;  yalc  «  bourse  »  :  ialc'h* 

§  88.  —  Eexemples  de  J.  ; 

(1)  kol  «  perte  »  :  koU  ;  icel  «  levain  »  {gioel  M.  S.)  :  goell* 

(2)  blèjal  «  beugler,  miauler  »  :  bléja  ;  nJjal  «  voler  »  : 
nija.  M.  Sévère  a  l  dans  ces  deux  mots  :  blëjal  et  nïjal; 
ijel  (pour  ce  mot  Le  Brîz  dit  aussi  souvent  îjel)  «  bas  »  :  izel. 

o 

§  89.  —  /  est  un  l  sourd.  Il  n'apparaît  qu'en  fin  de  mot 

o 

après  des  explosives.  Il  est  généralement  très  réduit,  ne  dé- 
passe pas  l'état  implosif ,  souvent  même  il  disparaît  complète- 
ment. L'explosive  précédente  est  ordinairement  assourdie j 
mais  il  y  a  des  exemples  d'une  explosive  sonore  devant  L 

Ex.  :  pôpl  «  peuple  »  :  pobl  ;  mlêlkl,  mêskl  M.  S. 
«  moule  »   :  meskl  ;  draskl  «  grive  »  :  drask,  mbr.  drasgl  j 

O 

âskl  [âsk  M.  S.)  «  corde  pour  attacher  les  vaches  »  :  nask  (?). 
Avec  explosive  sonore  devant  l  :  cLubl  «  double  »  :  D  M. 

'  o        ^     o 

doubl  ;  sûbl  «  humide,  brumeux  »  dil  temps  :  soubla. 

Dans  les  deux  exemples  suivants  l  apparaît  après  une 
explosive  même  en  pause.  Ce  sont  probablement  des  formes 
de  sâudhi  généralisées  : 

mergl  (M.  Sévère  aussi  merkl  «  rouille  »  :  mergl;  umhl 
«  humble  »  :  D.  M.  umbl. 

i 

§  90.  —  ^  désigne  une  /  mouillée.  Le  bout  de  la  langue 
reste  placé  comme  pour  /,  mais  la  partie  antérieure  et  la 
partie  médiale  de  la  langue  se  pressent  contre  le  palais.  ^  est 
complètement  sonore. 


-  65 


Il  y  a,  surtout  chez  les  jeunes  gens,  une  tendance  à 
remplacer  J  par  y.  On  peut  entendre  y  pour  ^  dans  presque 
tous  les  mots  qui  suivent,  mais  je  n'ai  noté  la  fonne  avec  y  que 
là  où  elle  est  fréquente  chez  M.  Le  Brî2. 

§  91.  —  J,  ne  se  trouve  pas  à  riîiitiaie.  A  l'intérieur  elle 
apparaît  entre  deux  voyelles; 

Ex.  :  arhsîfSJ^  pi.  de  arhel  «  armoire  »  :  Tr.  arbel  ;  hal^ 
pi.  de  oâl  «  bal  »  :  bal  ;  harhdula  {barl\uya)  «  barbouiller  »>  : 
<  il.  :  hela  «  veiller  »,  belâdek  «  veillée  »  :<fr.  :  brezeht 
pi.  de  hrëzel  «  guerre  »  :  brézel  ;  hfS-iljird  glao  «  averse  de 
pluie  '»  :  fr.  brouillard^  delen  ««  feiiille  »  :  délien  ;  dilat 
«  vêtement  »  :  dilad  ;  diskula  «  déclarer  »  :  diskula  ;  dizila 
«  égrener  y>  :  dihila,  mbr.  dis-hii-ya;  draUi  «  hacher  »  : 
dral,  draia  ;  drc^ksœla  Hros^la  M.  M""^  S.)  «  ressemeler  »: 
D  M.  droksolia;  ezeJyU  pi.  de  èzel  «  membre  »  :  ézel;  ibi^ 
pi.  de  îbil  «  tolet  »  :  ibil  ;  kalâren  «  saleté  »  :  kalar  ;  oten, 
kal^n  M.  S.  «  pluie  Ône  s  :  cf.  Kroaz  ar  Vretoned  N*'  232 
p.  2  col.  4  :  ailhea  «  rosée  abondante,  petite  ploie  »  :  cf.  Dom 
Pelletier  hailleh  ;  kanolê^  pi.  de  kânol  «  canon  »  :  kanol  ; 
kazelfS-i  pi-  de  kâzel  «  aisseUé  j>  :  kazel  ;  kelênen  «  mouche  »  : 
keliénen  ;  kilek  «  coq  ^  :  kilek  ;  marvalat  «  jaser  «  :  Tr. 
marvaillat  ;  dre  vi^vdu  «  par  milliers  »  :  mil  ;  morzols^i  pi. 
de  morzQl  «  marteau  »  :  morzol  ;  (^la  «  suivre  »  :  heûl , 
papilâ-tn  «  papillon  »  :  <  fr.  ;  patAïkU,  paiéiyat  M.  M™*  S. 
«  barboter  »  :  cf.  foutcula,  D.  M.  patouillat  ;  p»/^,  piyéJ' 
«  chiffonner  »  :  pil  ;  r'cejgn  «  anneau,  rouleau  »  :  Tr.  ruillenn, 
rillenn  ;  sibé^da  «  barboter  dans  l'eau  »  :  D.  M.  sibouilla  ; 
skol^  pi.  de  skgl  «  école  »  :  sk6l  ;  skubdelfU  «  automne  »  : 
Tr.  skub-deiiou  ;  skida  «  verser  »  :  skuilla  ;  spi^en  «  épingle  »  : 
spilen  ;  st'rakfUlfU  «  maladie  de  chevaux  »  :  Tr.  strakouilloii-, 
strakouilloun  ;  ial^j.  pi.  de  tâl  «  front  î  :  tâl. 

'    Il  y  a  un  exemple  d'un  groupe  —  ^c'  —  :   mwijBi  pi.  de 
YûfUald  «  merle  »  :  moualc'h. 


—  66  ~ 


§  92.  —  /  se  rencontre  en  fin  de  mot  après  voyelle. 

El.  :  ho.l  (bay)  gwen  t  tache  blanche  sur  le  front  des 
animaux  »>  :  hal  ;  frai  «  fléau  »  :  frai  ;  grlzil^  «  grésil  »  : 
grizil  ;  hil  «  cercle  »  :  kelc'h  (?)  ;  kuntul,  kutid  M.  S. 
«  cueillir  »  :  kutula  ;  hwalj  «  caille  »  :  koal  ;  mel  {me>/) 
«  mulet  »  mel  ;  ostt'l  «  outil  *  ;  noas  pil^  «  tout  nu  »  :  pil 
«  guenille  »  ;  pul  u  abondant,  copieux  »  :  pul  ;  sa^  <*  seau  »  : 
sàl  ;  sïzal  «  ciseau  »  {srzay  M.  S.)  :  Tr.  sizaill  ;  sprintai 
[sp^yiiay)  «  épouvantail  »  :  Tr.  spountaill .  trùbul^  é.  trouble, 
affliction  »  :  trubul  ;  l'izid  «  suie  »  :  huzel,  huzil. 


§  93.  —  Il  y  a  deux  n  différents. 

L'n  ordinaire .  est  Vn  français.  Le  bout  de  la  langue 
touche  les  alvéoles  au-dessus  des  dents  supérieures  et  l'air 
échappe  par  le  nez. 

n  note  un  n  correspondant  à  L  II  se  rencontre  à  la  fin 
de  deux  monosyllabes  dont  l'un  contient  un  nn  moyen  breton. 
Comme  pour  £  le  bout  de  la  langue  touche  l'arrière  des 
alvéoles  et  la  partie  antérieure  de  la  langue  se  creuse 
légèrement. 

Ces  deux  exemples  sont  : 

on  «  frêne  »  :  ounn,  cymr.  onn  ;  (on  «  amadou  »  :  tont 
{ion  M.  S.) 

n  et  n  sont  complètement  sonores. 

§  94.  —  n  parait  à  l'initiale  devant  voyelle. 

Ex.  :  nâS  «  nier  ))  :  nac'h  ;  ncdjun  «  faim  »  :  naon  ; 
nedèiek  a  Noël  »  :  nédélek  ;  neîs  «  nid  s  :  neiz  ;  ners  «  force  »  : 
ners  ;  nesa  «  prochain  »  :  nésa  ;  nèces  «  neuf  »  :  névez  ;  tiêza 
«  filer  »  :  néza  ;   ni  «  neveu  »  :  niz  ;    nijal  (^  voler  »  :  nijà  ; 


—  67 


nïver  «  nombre  »  :  niver  ;  noas  «  nu  »  :  noaz  ;  nos  «  nuit 
nôz  ;  n^  (nœ  M.  S.)  «  nager  »  :  neûi 
fifUen  «  extrême-onction  »  :  nouen. 


nôz  ;  n^  {nœ  M.  S.)  «  nager  »  :  neûi  ;  nœze  «  donc  »  :  neûze  ; 


§  95.  —  A  l'intérieur  du  mot  n  se  présente  entre  voyelles 
et  dans  les  groupes  de  consonnes  suivants  :  nt,  ntr,  nd,  ndr, 
m,  mn,  nv,  zn. 

Ex.  :  anOfUt  «  connaître  >  :  anaout  ;  andret  a  endroit  »  : 
<  fr.  ;  cl'tie  «  enclume  »  :  anneô  ;  âner  c  presta'ion  »  :  aner 
«  corvée  »  ;  ân^t  «  visible,  qui  se  remarque  »  :  anat  ;  aniivAil 
«  bête,  animal  »  :  anévai  ;  âno  «  nom  »  :  hanô  ^  aniornos 
«  lendemain  »  [anternôs  M.  S.)  :  antrônôz  ;  mtter  «  moitié  »  : 
hanter  ;  arne  «  orage  »  :  arné  ;  blô/iek  «  graisse  »  :  blonek  ; 
bi4!ini(Un,  bçul^n  «  bouton  »  :  Tr.  boutonn  ;  drurna  «  battre 
le  blé  »  :  dourna  ;  ëne  «  âme  »  :  éné  :  entent  «  comprendre  »>  : 
Tr.  entent  ;  entre  «  moyen  »  :  entré,  être  ;  glander  «  confer- 
ves  »  :  glandour  ;  kozni  «  vieillesse  »  :  Tr.  kozni  ;  fiJunlel 
«  couteau  »  :  kontel  ;  k^nirol  <.<  contraire  »  :  Tr.  kontrol  ; 
kjuntrcun  «  ver  de  charogne  »  :  kohiron  ;  lenven  «  lame  de 
couteau  »  :  lavnen  ;  lœnvek  (M.  S.  lœvek  Ar  Br.)  «  lieu, 
sorte  de  poisson  »  :  Tr.  leiivek,  leonvek  ;  tornaot  «  falaise  »  : 
Tr.  tornaot  ;  omnini  «  le  nôtre  ». 

§  9<).  —  En  fin  de  mot  ou  rencontre  n  après  voyelles  ou 
dans  le^s  groupes  de  consonnes  ni(nd),  m,  ns. 

Ex.  :  àlan  «  haleine,  souffle  o  :  aUn  ;  aman  «  beurre  »>  : 
amann  (on  peut  aussi  entendre  atnant)  ;  anotun  «  les  tré- 
passés »  :  anaoun  ;  aoten  «  rasoir  »  :  âoteh  ;  ar^lden  «  ligne  »  : 
rouden  ;  ask^rn  «  os  »  :  askourn  ;  askwan  «  réveillon  »  : 
askoan  ;  asten  «  allonger  »  :  astenn  ;  actj7i  «  peur  »  :  aoun  ; 
ci^nt  «  là-bas  »  :  ahont  ;  hadisant  «  baptême  »  :  badéz,  mbr. 
badizyant  ;  barn  «  jugem^ent  »  :  barn  ;  bosen  «  peste  y>  :  bos, 
bosen  ;  bran  «  corbeau  »  :  bran  ;  brein  «  pourri  »  :  brein  ; 
bran  «  sein  »  :  bronn  ;  dant  «  dent  »  :  dant  ;  dîn  «  digne  »  : 
D.  M.  din  ;  dismëgans  «  chose  honteuse  »  :  dismegans  ;  dçurn 


—  68 


e  main  »  :  dourn  ;  dên  «  homme  »  :  dén  ;  ent  «  chemin  »  : 
hent  ;  fcurn  «■  four  »  :  Ibrn  ;  giden  «  blanc  »  :  gwenn  ;  givin 
«  vin  »  :  gwîn  ;  ifet^  «  enfer  »  :  ifern  ;  kèloi'n  «  charnier  »  : 
kelorn  ;  gia^ren  «  bave  »  :  glaouren  ;  kcU^t  «  couvent  »  : 
Tr.kouenl.p^n  «  tête  •>  :  penn  ;  râden  (t  fougère  ><  :  raden; 
skfUi'n  «  glace  »  :  skourn. 


n 

§  97.  —  n  désigne  une  nasale  gutturale.  Le  dos  de  la 
langue  est  levé  contre  le  palais  mou  comme  pour  g,  k  et  fait 
occlusion.  L'air  s'échappe  par  le  nez.  Cet  n  est  complètement 
sonore. 

§  98.  —  n  ne  se  trouve  pas  à  l'initiale.  A  l'intérieur  il 
se  rencontre  après  voyelle  devant  g,  k  suivis  de  voyelle  ou 
de  l. 

Ex.  :  angcùni  «  agonie  »  :  <  fr.  ;  Snken  «  souci  »  : 
ahken  ;  ank(U  «  mort  »  :  ankou  ;  ankcunaêât  «  oublier  »  : 
ankounac'h  ;  engan  (emgan)  «  bataille  »  :  kann  ;  enkleo 
«  écho  »  :  hégléô  ;  l(^nka  v(  avaler  »  :  lonka  ;  manké*t 
t<  manquer  »  :  L.  G.  raankout  ;  menglœs  «  carrière  »  :  men- 
gleûz  ;  penglav'i  «  ramasser  les  épis  restés  après  l'enlèvement 
des  gerbes  »  :  penglaou  ;  pengen  «  sillon  »  :  peiigenn  ;  ran/(^t 
«  devoir  »  :  renkout  ;  rJinJi^n  «  râler  »  :  ronkel  ;  stnkla 
«  jaillir  »  ;Tr.  sinkla  ;  trankil  «  tranquille  »  :  <fr.  tranquille; 
i^rl^unka  «  avaler  trop  d'eau,  etc.  »  :  Tr.  dourlouiika. 

§  99.  —  En  fin  de  mot  on  rencontre  n  après  voyelle 
detant  k{g}. 

Ex.  :  d^irenk  «  aigre-doux  »  :  trenk  ;  enk  «  serré, 
étroit  »  :  enk  ;  fank  «  boue  »  :  fahk  ;  kranh  «  crabe  »  : 
krank  ;  marl^nk  «  glouton  »  :  cf.  lonka  ;  stUnk  «  épais, 
serré  »  :  stahk;  yawank  (ya[{>À)wânk  «jeune  »  :  iaouahk. 


—  09 


n 


§  100.  —  n  désigne  le  n  palatal  fréquent  en  français 
(dans  un  mot  comme  gagner).  Le  bout  de  la  langue  touche 
les  dents  inférieures  comme  en  français  (v.  Grammont,  Traiié 
p.  03).  Quant  à  la  partie  antérieure  et  médiale  de  la  langue, 
elle  est  pressée  contre  le  palais. 

n  est  complètement  sonore. 

§  101.  —  n  n'apparaît  pas  à  l'initiale.  A  l'intérieur  il  se 
trouve  entre  voyelles  ou  devant  voyelle  après  r  précédé  de 
voyelle. 

Ex.  :  banel  «  bannière  »  :  banniel:  berna  «  accumuler, 
entasser  «  :  Tr.  berna,  bernia  ;  diskrcUnal  an  dent  «  montrer 
les  dents  »  :  cf.  D.  M.  diskrougna  ;  fciirn^u  pi.  de  féArn 
«  four  »  :  forn  ;  grinol  «  grenier  »  :  grinol  ;  ikincU  pi.  de  thin 
«  fuseau  »  :  hinkin  ;  karvan^  (Le  Br.  kerven^  M.  S.) 
((  mâchoire  »  :  karvan  ;  kinat  «  éplucher,  écorcher  »  :  kina  ; 
kinik  «  offrir  »  :  kinnig  ;  koàn^u,  (verbe  :  koàim)^  pi.  de  koan 
«  souper  »  :  koan  ;  kernel  pi.  de  korn  «  corne  >>  :  korn  ; 
krinat  «  grignoter  »  :  krina;  min^uni<  ami  »  :  Tr.  mignon; 
pin^m  «  pignon  »  :  Tr.  pignoun  ;  an  if^rn^  (Le  Br.),  ufçrn^ 
«  chevilles  »  ;  ufern  ;  waliner  pi.  de  wâlen  «  anneau  »  : 
gv^^alen. 

§  102.  —  En  outre  on  rencontre  n  en  fin  de  mot  après 
voyelle. 

Ex.  :  k<4tn  «  coin  »  :  kon  ;  kiàin  «<  gâteau  »  :  kouin  : 
stin  «  raide,  tendu  »  :  stén  ;  s^un  {sivan  M.  S.)  «  soin  »  ; 
plênkin  pi.  de  planken  «  planche  »  :  plenken  ;  erdin  pi.  de 
orden  «  gerbe  »  ;  kerdin  pi.  de  korden  «  corde  »  :  korden  ; 
krPcin  M.  S.  (krëcin  Br.)  pi.  de  krôden  «  peau  »  :  kroc'hen. 


—  70  — 


m 


§  103.  —  m  désigne  une  nasale  qui  correspond  au  m 
français.  Il  est  complètement  sonore, 

§  104.  —  7n  se  trouve  à  l'initiale  devant  voyelle. 

Ex.  :  mae  «  mai  »  :  maé  ;  màga  «  nourrir  »  :  maga; 
mal  u  hâte  »  :  mail  ;  mâla  «  moudre  »  :  mala  ;  malken  «  gros 
nuage  »  :  malkenn  ;  malos  «  malédiction  »  :  malloz  ;  maltam 
«  fronde  »  :  Tr.  batalm,  baltam,  Henry  talm  ;  malven 
«  sourcil  »  :  malven  ;  mam  «  mère  »  :  maram  ;  mânad 
«  moine  »  :  manac'h  ;  mandos  «  gerbes  de  blé  »  :  Tr.  L.  G, 
mandoz  «  ventouse  »  ??  ;  mâner  «  manoir  »  :  maner  ;  niahk^t 
«  manquer  »  :  L.  G.  mankout  ;  màp(b)  «  fils  »  :  mâb  ; 
marblu  c<  duvet  »  :  marbléô  ;  mar8  «  cheval  »  :  marcTi  ; 
marâat,  jnar^c'at  «  marché  »  :  marc'had  ;  mâro  «  mort  »  ; 
marô  ;  mariëze  «  peut-être  »  :  martézé  ;  martôloi  «  matelot  »  ; 
martôlod  ;  ma^ji  «  mouton  »  :  maout  ;  mean  «  pierre  »  méan  ; 
meas  «  campagne  »  :  méaz  ;  mêdi  «  couper  le  blé  »  :  médi  ; 
mel  «  mulet  »  :  mel  ;  mëlen  «  jaune  »  :  mélen  ;  meryënen 
«  fourmi  »  :  meriénen  ;  mêzo  «  ivre  »  :  mézô  ;  mil/tk  a  mie 
de  pain  »  :  minvik  ;  mtniin  «  matin  »  ;  mintin  ;  mis  «  mois  »  : 
mîz  ;  moan  *  mince  »  :  moan  ;  môger  «  mur  »  :  môger  ; 
môget  «  fumée  »  :  môged  ;  môr  «  mer  »  :  môr  ;  morzet 
«  cuisse  »  :  morzed  ;  morzevelek  «  grive  »  :  borzévellek,  Tr. 
id.  et  morzevellek  ;  mœli  «  louer  »  ;  meûli  ;  mœr  «  beaucoup  »  : 
meur  ;  mùzel  «  lèvre  »  :  muzel  ;  m^arn  {mcuar  M.  S.) 
«  mûre  »  :  mouar  ;  nT^^e  «  crinière  »  :  moue  ;  'tyiçurik  «  âne  n  ; 
<  fr.  bourrique  ;  m^ustra  «  montrer  »  :  moustra. 

Devant  m  :  mwilci  pi.  de  m^alS  «  merle  »  :  moualc'h. 

§  105.  —  A  l'intérieur  du  mot  m  paraît  entre  voyelles 
ou  dans  les  groupes  de  consonnes  suivants  :  yrib,  mbr,  mp, 
7npr,  nipl,  mpzc,  mg,  mkiv,  mkïô,  md,  rm,  mz,  sm^  mw. 

Ex.  :  abaldnicMr  «  à  cause  de  »  :  abalamour  ;  alumetes 
«  alumette  »   :  <  fr.  ;  ania  «  ici  »  :  aman  ;  aman  {amant) 


71 


«  beurre  )y  :  amann  ;  ambrduk  i<  conduite,  conduire  »  : 
ambrouk  ;  amèzek  «  voisin  »  :  amézek  ;  amparfal  «  qui  ne 
voit  pas  bien  »  :  amparfal  ;  amprêfan  «  insecte  »  :  amprévan  ; 
amzer  «  temps  »  ;  bemdes  (M.  S.  bembes)  «  chaque  jour  »  : 
bemdez  ;  brema  «  maintenant  »  ;  breman  ;  dimercer  «  mer- 
credi »  :  dimerc'her  ;  dimêzel  «  demoiselle  »  :  dimézel  ; 
dis7nëgans  «  chose  honteuse  »  :  dismegans  ;  emgan  [engan) 
«  bataille  »  :  (en)  em  +  kann  ;  grosmôli  «.  murmurer  »  :  Tr. 
grosmola,  krosmola  ;  kfjumpren  «  comprendre  »  :  Tr.  kom- 
prenn  ;  krampwes  «  crêpe  »  :  krampoez  ;  ni^rméns  «  morve  »  : 
mormouz  ;  pemkièenek  «  caille  »  ;  ptumpâdi  «  vanter  »  : 
Tr.  pompadi  ;  pcurmen  «  se  promener  »  :  pourmen  ;  sempla 
«:  s'évanouir  »  :  sempl  ;  tamwes  «  tamis  «  :  tamoez  ;  tçrmen 
«  terme  »  :  termen. 

§  106.  —  En  fin  de  mot  m  se  trouve  après  voyelle  ou 
devant  p  [b],  pr,  bl  (1  ex.)  finale  après  voyelle. 

Ex.  :    bilim   «.  venin  »  :   binim  ;   distuni  «  amasser  » 
dastum  ;  /lent  ian  [fiam  M.  S.)  «  éclair  de  chaleur  >>  :  flemm 
frim  «  verglas  >  :   frim  ;    ïzom  {iz^um  M.  S.)  «  besoin  » 
ézomm  ;   kam  «  boiteux  »  :  kam.m  ;  kramp  «  chambre  »  :  Tr 
kampr,  kambr  ;  lam   «  saut  »    .  lamm  ;   IfUm   «  goutte  » 
lomm  ;   lem   «  aigu,  tranchant  »   :  lemm  ;   liam   «  corde  » 
liamm  ;  Uni  «  lime  »  :  lim  ;  mam  «  mère  »  :  mamm  ;  rn^ynpr 
«  membre  «  :<fr.  ;  pl^^n  «  plomb  >>  :  ploum  ;  prim  «  précoce  »  : 
prim  ;  pcunip  «  pompe  »  :  <  fr.  ;  retn  «  rhumatisme  »  :  remm  ; 
ta  m    «  morceau  »  :  tamm  ;   tom  «  chaud  »  :  tomm  ;   vjâram 
«  garenne  »  :  gwaremm;  umbl  «  humble  »  :  D.  M.  umbl. 


—  72  — 


Spirantes 


Les  Spirantes  labiales 


/ 

§  107.  —  f  est  un  f  bilabial.  Les  coins  de  la  bouche  sont 
fermés  et  l'air  s'échappe  par  le  milieu,  entre  les  deux  lèvres. 
La  tenue  en  est  plus  faible  que  ne  l'est  celle  de  1'/"  labio-dental 
du  français  (1) 

§  108.  —  /'se  trouve  à  l'initiale  du  mot  devant  voyelle  ou 
IV  suivi  de  voyelle. 

Ex.  :  faen  «  fève  »  :  faô  ;  fal  «  mauvais  »  :  fall  ;  falàkr 
M  méchant  »  :  fallakr  ;  fank  «  boue  »  :  fank  ;  fars  «  pâte 
cuite,  fars  »  :  Tr.  fars  ;  faot  <•;  faute  »  :  <  fr.  ;  foé^i  «  fente  »  : 
faout  ;  feas  «  las  »  :  faez  ;  feis  «  foi  »  :  feiz  ;  feîSen  «  rate  »  : 
felc'h  ;  feSiUn  «  manière,  façon  »  :  L.  G.  fesoun  ;  fièzen 
«  figue  »  :  Tr.  fiezenn  ;  ^lip  «  moineau  »  :  filip  ;  flamma 
«  flamber  »  :  flamm  ;  flear  «  puanteur  »  :  fiéar  ;  flem  ian 
[jiam  iân  M  S.)  «  éclair  de  chaleur  »  :  fiemm  ;  flipai  «  parole 
vexante  »  :  Tr.  flippad,  flippât;  flœren  «  fleur  »  :<fr.  ;  ford 
«  fourche  »  :  fore 'h  ;  fôs  «  fossé  entre  deux  sillons  »  :  Tr. 
fos  ;  fœniœn  «  fontaine  »  :  feunteun  ;  frai  «  fléau  »  :  frai  ; 
frao  «  corneille  »  :  frao  ;  frësk  «  frais  »  :  frésk  ;  frî  «  nez  »  : 
frî  ;  frim  «  verglas  »  :  frim  ;  friia  «  frire  »  :  frita  ;   frônel 


(1)  L'articulation  de  cet  /"  correspond  exactement  à  celle  de  1'/' irlandais 
du  dialecte  de  Donegai  (v.  l'auteur  The  Dialect  of  Torr,  Co.  Donegal, 
sous  presse  à  Christiania),  mais  la  tenue  est  beaucoup  plus  forte  en 
irlandais. 


—  73  ~ 

«  narine  »  :  fron  ;  frœza,  frœga  «  déchirer  »  :  freôza  ;  frdtÂes 
«  fruit  »  :  frouez  ;  frçur,ia^ a  fromage  »  :  D.  M.  fourmach  ; 
fur  «  sage  »  :  fûr  ;  fust  «  fût  »  :  fust  ;  fdilge  «.  vantardise  »  : 
fougé  ;  fdunus  «  abondant,  copieux  »  :  founnuz  :  f(wrn  «  four  »  : 
forn  ;  fcurïetes  «  fourchette  »  :  L.  G.  fourchetez  ;  fô  «  bouffée 
de  chaleur,  chaleur  »  :  f ô  ;  fibù-en  «  moucheron  »  :   fubu. 

§  109.  —  A  l'intérieur  du  mot  je  n'ai  noté,  outre  les 
formes  de  conditionnel,  que  frois  exemples  d'/",  deux  avec  f 
entre  voyelles  et  un  où  /*  forme  avec  i'^le  groupe  ff. 

Ex.  :  deft  «  pondre  »  :  dozvi  ;  kef^  pi.  de  kèf  «  souche  »  : 
kéf  ;  kalafeti  «  battre  complètement  »  :  Tr.  kalafati. 

§  110.  —  Les  formes  du  conditionnel  ont  un  f  qui  avec 
les  consonnes  anales  du  radical  forme  des  groupes  de  consonnes 
dont  plusieures  n'apparaissent  pas  ailleurs  dans  la  langue  et 
ne  sont  maintenues  que  par  la  force,  du  système. 

Je  donne  par  principe  les  formes  avec  la  négation  qui 
seule  fait  ressortir  les  désinences. 


(1)  /*  entre  voyelles. 

Ex.  :  ne  fcugefe  kèt  de  f^ugèal  «  vanter  »  :  cf.  fougé  ; 
ne  Solofe  kêt  de  gelèi  «  couvrir  »  :  gôiei,  gôlôi  ;  ne  corofe 
kêt  de  gôro  «  traire  »  :  gôrô;  nedrifekët  de  griat  «  cou- 
dre »  :  gria;  ne  dS^zafe  kêi  de  gSzao  «  supporter  »  : 
gouzanv  ;  ne  zufe  kêt  de  dua  «  noircir  »  :  Tr.  dua  ;  ne  àzafe 
kêt  de  azao  «  avouer  »  :  ansao  ;  ne  vianafe  kèt  de  bianât 
«  amoindrir  »  :  Tr,  bianaat  ;  ne  ank^nadàfe  kèt  de  anh<unadât 
«  oublier  »  :  Tr.  ankounac'haat  ;  ne  emfe  kêt  de  e^ùi  «  finir  »  : 
achu  ;  ne  gctufe  kêt  de  kvçui  «  créer  »  :  Tr.  kroui  ;  ne  lakafe 
kêt  de  lakât  «  mettre  »  :  lakaat  ;  ne  luife  kêt  de  luyo.  «  luir  »  : 
Tr.  luia  ;  n^  baèfe  kêt  de  paèa  «  payer  »  :  paéa  ;  ne  zeloé^fe 
kêt  de  sèla^  «  entendre  »  :  sélaoui  ;  ne  detoafe  Icèt  de  ieowât 
«  grossir  »  :  Tr.  teoaat. 


—  74  — 

(2)  Occlusives  +  f^  ou  groupes  de  consonnes  dont  la 
dernière  cottsonne  est  une  occlusive  +  f. 


d  +  r 

> 

tf.f 

rd  +  f 

> 

rlf 

ni  +  f 

> 

ntf 

k  +  r) 

> 

kf 

nk  +  f 

> 

nkf 

sk  +  f 

> 

sf 

h  +  f) 

> 

Pf 

rp  -^  f 

> 

rpf 

mp  -\-  f 

> 

mpf 

Ex.  :  ne  Seife  kët  de  gèdal  «  attendre  »  :  géd  ;  ne 
zistakfe  kët  de  distâga  «  détacher  »  :  Tr.  distaga  ;  ne  z<uètfe 
hjt  de  d^eti  «  douter  »  :  cf.  Tr.  douet  ;  ne  fritfe  kri  de 
frita  «  frire  »  :  frita  ;  ne  vinikfe  kët  de  himga  «  bénir  »  ; 
Tr.  benniga,  binniga  ;  ne  atfe  kët  de  âda  «  semer  »  :  hada  ; 
ne  arpfe  kët  de  arpa  «  appuyer  »  :  harpa  ;  ne  garkf'e  kët 
de  karga  «  charger  »  :  karg  ;  ne  ginikfe  kët  de  kinik 
<i  offrir  »  :  kinnig  ;  ne  glasfe  kët  de  klask  «  chercher  »  : 
klask  ;  ne  grefe^  guelfe  kët  de  krëdi  «  croire  »  :  krédi  ;  ne 
grokfe  kët  de  krôk  «  prendre,  tenir,  pris  »  :  krôk  ;  ne  gresf'e 
kèt  de  kreski  «  croître  »  :  kreski  ;  ne  gjintfe  kët  de  kSinta 
«  compter  »  :  Tr.  kount  ;  ne  laosfe  kët  de  lœskœr^  lëzel 
«  lâcher,  laisser  »  :  leûskel,  lézel  ;  ne  tarife  kët  de  larda 
«  graisser  »  :  larda  ;  ne  letfe  kët  de  lêda  «  étendre  »  :  Tr. 
leda  ;  ne  lusfe  kët  de  luska  «  bercer  »  :  luska  ;  ne  vakfe  kët 
de  mdga  «  nourrir  »  :  maga  ;  ne  vetfe  kët  de  mëdi  «  moisson- 
ner »   :  médi;  ne  hlantfe  kët  de  planta  «  planter  »  :  Tr. 


—  75  — 

planta  ;  ne  rankfe  kêt  de  rank^ii  «  devoir  »  :  rankout  ;  ne 
stokfe  kêt  de  steki  «  heurter  »  :  steki  ;  ne  drerapfe  kë't  de 
trempa  u  tremper  »  :  Tr.  trempa  ;  rt£  wasfe  kêt  de  waska 
c  tordre  >:  :  gwaska  ;  ne  skrapfe  kêt  de  skrâha  «  gratter  »  : 
skraba. 

(3)  Liquides  et  nasales  +  f. 


r  +  r 

> 

rf 

1  +  f 

> 

If 

l^f 

> 

if 

1  +  f 

> 

If 

nki  +  r 

> 

nkf 

mpl  +  f 

> 

mf 

n  +  f 

> 

nf 

n  +  /- 

> 

Bf 

m  +  f 

> 

mf 

m  +  /- 

> 

mf 

Ex,  :  ne  ganfe  kêt  de  kâna  «  chanter  »  :  kana  ;  ne 
zelfe  kêt  de  seli  «  regarder  »  :  sell;  ne  s  tarife  kêt  de  si^l^r 
«  jeter  »  :  teûrel  ;  ne  jtnkfe  kêt  de  smkla  i  jaillir  »  :  Tr. 
siiikla  ;  ne  jomfe  kêt  de  som  «  demeurer  »  :  c'homm  ;  ne 
dwfe  kêt  de  teri  «  casser  »  :  terri  ;  ne  ginfe  kêî  de  kina 
<  éplucher  «  :  kina  ;  ne  z^nfe  kêt  de  slni  «  sonner  »  :  Tr. 
seni  ;  ne  starnfe  k''t  de  starna  <»  atteler  »  :  Tr.  starna, 
sterna  ;  ne  zistumfe  kêt  [zistunisfe]  kêt  de  distum  t  amasser  >  : 
dastum  \  ne  z^i^nfe  kêt  de  d^rna  «  battre  (le  blé)  »  :  dourna  ; 
ne  varb(Ajblfe  kêt  de  harhcuîa  «  barbouiller  »  :  <  fr.  ;  ne  golfe 
kêt  de  kol  «  perte,  perdre  »  :  koll  ;  ne  grinfe  kêt  de  krinat 
«  grignoter  »  :  krina  ;  ne  guni^^fe  kêt  de  A"  ùmer  c  prendre  »  : 
kémérout  ;  ne  varval/e  kêt  de  marvalat  «  jaser  »  :  Tr.  mar- 
vaillat  ;  ne  dr^unife  kêt  de  tiçumpla  «  tromper  »  :  cf.  Tr. 
trompler. 


—  76  — 

(4)  Spirantes  labiales  et  gutturales  sifflantes  et  chuin- 
tantes +  f. 


/•+  f) 

> 

r 

iv  -h  r 

> 

if^if^ 

rv  -f  f 

> 

rf 

?  +  /• 

h  4-  f 

> 

df 

ie  +  f 

> 

iSf 

*  +  /{ 

> 

^4-/' 

> 

> 

k 

j-^f 


Ex.  :  ne  cal  fie  kêt  de  gervel  «  appeler  »  (prés.  sg.  1 
ne  Salran  kêt)  ;  ne  cortosfe  kêt  de  gorios  «  attendre  »  : 
gortoz  ;  ïte  déAneïfe  këi  de  gSnit  «  gagner  »  (prés.  sg.  1 
ne  Ccunêzan  kêt)  :  gounid  ;  tie  c<urdrcuife  kêt  de  gdirdrdus 
«  réprimander  »  :  gourdrouz  ;  ne  j'a^fe  kêt  de  fasal,  sasal 
€  tirer  »  :  sacha  ;  ne  j^fe  kêt  de  s^îfii  changer  »  :  L.  G. 
sench  ;  ne  dçcfe  kêt  de  tçcet  «  s'enfuir  »  :  tec'hout  ; 
ne  disfe  kêt  de  tiz^ut  «  atteindre  »  :  tizout  ;  ne  dœsfe  kêt  de 
tœzi  «  fondre  »  :  teûzi  ;  ne  gafe  kêt  de  ka^^ty  koLdut,  kceç^U 
a  trouver  »  (prés.  sg.  1  ne  gdvan  kêt)  :  kaout  ;  ne  wçfe  kêt 
de  ivevt  «  se  faner  »  :  gwénvi  ;  ne  lac'fe  kêt  de  lâ?ia  «  étein- 
dre )>  :  laza  ;  ne  zf8fe  kêt  de  sêhi  [s^hi)  «  sécher  »  :  Tr. 
sec'ha  ;  ne  rtsfe  kêt  de  rtsa  «  nettoyer  »  :  riiisa  ;  ne  rodfe  kêt 
de  rôcal  «   ronfler   »    :    roc'hal  ;   ne  skrife  kêt  de    skrîfa 


—  77  — ■ 

«  écrire  »  :  skriva  |  ne  z^^fe  këtS'^)  de  s^jal  û  songer  »  :  Tr. 
sonj  ;  ne  zigusfe  këi  de  digùxa  «  décacher  »  :  cf.  kûz  ; 
ne  zinaSfe  kèt  de  dlnad  «  dénier  »  :  Tr.  dinac'ha  ;  ne  vefe  kçi 
de  bëva  «  nourrir  »  :  béva  ;  ne  verfe  kèt  de  mervel 
«  mouirir  »  :  mervei  ;  ne  vlesfe  kèt  de  blejal  «  beugler  »  : 
bléja  ;  ne  nisfe  kêl  de  nljaî  «  voler  »  :  nîcli,  nîj  ;  ne  glosfe 
këi  de  Mosal  i  glousser  »  :  kioc'ha  ;  ne  waidfe  kèt  de  waWi 
«  laver  »  :  gwalc'hi. 

Les  verbes  dont  la  anale  du  radical  est  v  devant  une 
désinence  commençant  par  une  voyelle  et  p  en  fin  de  mot, 
sont  traités  comme  ceux  à  consonne  finale  du  radical  w,  f. 

Ex.  :  ne  c^zafe  këi  de  g^zao  «  supporter  »}  prés.  sg.  1 
ne  c^zavan  kët,  sg.  3  ne  S^zUo  kët  :  gouzanv  ;  ne  azafe  kèt 
de  azaç  €  avouer  »,  prés,  sg.  i  ne  azâvan  kêt^  sg.  3  ne  Uzao 
kët  :  ansao;  ne  dafç  këi  de  tMva  «  goûter  «,  prés.  sg.  1  ne 
davan  kët^  sg.  3  'ne  dàp  kët  :  tâàva  ;  ne  zafe  kët  de  sëvel 
«  se  lever  »,  prés.  sg.  1  né  zàmn  kêt^  sg.  3,  ne  zaç  këi  : 
sévei. 

On  peut  donc  conclure  en  formulant  cotte  règle  générale 
que  les  occlusives,  spirantes,  sifflantes  et  chuintantes  sonores 
perdent  leur  sonorité  par  assimilation  à  /,  qite  v,  f  y  sont 
assimilés  et  que  les  groupes  de  comonnes  sk^  nkl,  mpl  se 
réduisent  respectivement  à  s,  iih,  m  devant  /,  caractéris- 
tique du  conditionnel. 

§  11 L  —  /  apparaît  en  fin  de  mot  après  voyelle  où  après 
voyelle  4-  r,  l. 

Ex.  :  a^tof  «  œuf  qu'on  laisse  sous  la  poule  pour  qu'elle 
continue  à  pondre  >  :  asdô  ;  knf  «  ventre  i>  :  kôf  ;  korf 
«  corps  »  :  korf;  lœf  «  livre  »  :  levr;  c^lf  «  flammèche  »  : 
cf.  elven  ;  këf  «  souche  »  :  kéf  ;  kwef  «  coiffe  »  :  koéf. 


(1)  J'ai  aussi  entendu  ne  xjunjfe  kët. 


78  — 


r 

§  112.  —  /"désigne  un  «  sourd  bilabial(l).  Il  no  diffère 
donc  de  /"qu'en  ce  qui  concerne  la  tension  des  lèvres  et  la 
durée.  Mais  la  tenue  de  cet  f  varie  considérablement  et 
s'approche  quelquefois  de  celle  de  f. 

y 
§  113.  —  /n'apparaît  pas  à  l'initiale  sauf  comme  muta- 
tion de  f\  voir  les  règles  de  mutation. 

ir 

A  l'intérieur  du  mot  on  rencontre  /entre  voyelles  et  dans 
les  groupes  de  consonnes  rfy  fr^  If^  fj. 

Ex.  :  amparfal  «  qui  ne  voit  pas  bien  »  :  amparval, 
ampafal  ;  amprëfan  «  insecte  »  :  amprévan  ;  befek  «  outil  »  : 
benvek  ;  difarlm  «  débrouiller,  tirer  d'embarras  »  : 
Du  Ru.  difarlui  ;  diféin  «  peu  abondant  »  :  difounn  ; 
di^pa  «  enlever  «  ;  êfa  «  boire  »  :  éva  ;  îfèm  «  enfer  »  : 
ifern  ;  kefëlek  «  bécasse  »  :  kéfélek  ;  milp,k  «  mie  de  pain  »  : 
minvik  ;  rt^iirfc^n  «  morve  »  :  cf^  mormouz  ;  of^rn  «  messe  »  : 
oféi^ën  ;  pair-fas  [palêfars)  «  quart  »  :  palévârz  ;  sïfern 
«  rhunie  de  cerveau  »  :  sifern  ;  skèfen  «  mou  de  veau  »  : 
skéveht  ;  skrifa  «  écrire  »  :  skriva  ;  skriflnai  «  égratigner  »  : 
cf.  skriva  ;  sparfel  «  épervier  »  :  sparfel  ;  sifrelëzpn  «  cre- 
vette )<  :  Du  Ru.  chifretezen  ;  tufâden  «  douvelle  »  :  tufen  ; 
ûfern  [îfern  Br.)  «  cheville  du  pied  »  :  ufern  ;  dï^n  «  sot  »  : 
di  +  fr.  fin  ;  slrefjal  (M.  S.)  «  éternuer  »  :  stréfia  ;  krâfer 
(f  avare  »  :  1  krâf  ;  krâfat  «  coudre  »  :  2  krâf. 

Pour  /en  fin  de  mot  voir  les  règles  de  sandhi. 


V 

§  114.  —  V  est  labiodental  ;  c'est  exactement  le  v  fran- 
çais dans  vider,  etc. 

§  115.  —  V  apparaît  à  l'initiale  devant  voyelle  ;    pour  r 
résultant  de  mutations  voir  ci-dessous. 


(1)  J'adopte  f  comme  symbole  parce  que  t-  est  labiodental. 


—  79  — 

Ex.  :  var  «  sur  >  :  war;  var^Soas  «  demain  »  : 
warc'hoaz  ;  varlêne  «  l'année  passée  b  :  warléné  ;  varzuk 
«  vers  »  :  Tr.  war-zu  ;  vodÂt  (y^O  "  voûte  »  :  baot  ;  rlber 
«  goupille  d'essieu  »  :  giber  ;  vï  «  œuf  »  :  vî  ;  va  «  mon  m  :  va  ; 
vïgrur  «  bruit  »  :  gwigour. 

§  116.  —  A  l'intérieur  du  mot  v  apparaît  entre  voyelles 
et  dans  les  groupes  de  consonnes  ry,  vr,  Iv,  nv,  zv. 

Ex.  :  anêval  «  animal  »  :  anéval  ;  arvest  «  veillée  de 
mort  »  :  arvest  ;  aval  «  pomme  •>  :  aval  ;  âvel  «  vent  »  :  avel  ; 
aviel  €  évangile  »  :  aviel  ;  bëva  t  vivre,  nourrir  »  :  béva  ; 
birvi  «  bouillir  »  :  birvi  ;  dwarvêza,  doarvèza  «  arriver  »  : 
c^hoarvézout  ;  Swçvrœr  «  février  »  :  c'houévrer  ;  dâvat 
«  brebis  »  :  danvad  ;  daves  {danves  M.  S.)  «  matière  "  : 
danvez  ;  derves  «  journée  »  :  dervez  ;  ctevçr  «  devoir  »  :<fr.  ; 
d^vi  «  brûler  »  :  dévi  ;  diaveas  «  le  dehors  »  :  diavéaz  ; 
divâlo  «  laid,  rude  «  :  divalô  ;  dîvar  «  de  dessus  »  :  diwar  ; 
divesker  «  les  deux  jambes  »  :  diwesker  ;  divêza  «  dernier  »  : 
divez,  Tr.  diveza;  divergla  m  dérouiller  »  :  Tr.  divergla; 
erven  «  nerf  »  :  nerven  ;  erves  «  façon  »  :  arvez  ;  êvel 
<(  comme  »  :  ével  ;  ëves  «  attention  »  :  évez  ;  kever  {genver 
M.  S.)  «  janvier  »  :  genver  ;  gervel  «  appeler  »>  :  gervel  ; 
gevrel  «  sud-est  »  :  gévred  ;  gdtirves  «  s'étendre  »  :  Tr. 
gourvèz,  He.  gourvéza ,  îvin  «  ongle  »  :  ivin  ;  Ivis  «  chemise 
de  lomme  »  :  hinviz,  hiviz  ;  kalves  «  charpentier  »  :  kalvez  ; 
karvan  «  mâchoire  »  :  karvan  ;  krâcas  «  civière  »  :  kravaz  ; 
kwëiHii  enfler  »  :  koehv  :  Imven  «  lame  de  cduteau  »  :  lavnen  ; 
lîven  ar  ce  in  «  épine  dorsale  »  :  Tr.  livenn-ar-c'hein  ;  lœnvek 
{lœvek  Br.)  «  lieu  (sorte  de  poisson)  »  :  Tr.  leiïvek  ;  malven 
«  sourcil  »  :  malven;  mervel  «  mourrir  »  :  mervel;  nëves 
«  neuf  »  :  névez  ;  nozves  «  nuit,  nuitée  »  :  Tr.  nozvez  ; 
pivldik  «  riche  î  :  piùvidik  ;  savetèi  «  sauver  »  :  savetei  ; 
sïvi  «  des  fraises  »  :  sivi  ;  tàva  «  goûter  »  :  tanva  ;  tavaser 
«  tablier  »  :  tavancher  ;  têval  «  obscur  »  :  téval  ;  trëvelf 
irëvey  «  se  donner  du  mouvement  »  :  trével. 

V  n'apparaît  pas  en  fin  de  mot. 


—  80  — 


La  Spirante  gutturale 


§  117.  —  ?  désigne  une  spirante  gutturale  qui  correspond 
à  l'allemand  ch  dans  ach^  etc.  Elle  est  articulée  contre  le 
palais  mou  au  môme  endroit  que  k.  Il  en  existe  plusieures 
variétés.  Devant  r,  à  l'initiale,  elle  est  fortement  articulée, 
le  dos  de  la  langue  est  pressé  contre  le  palais  mou  et  l'on 
entend  une  sorte  de  grattement.  Mftis  devant  voyelle  à  l'ini- 
tiale et  entre  voyelles,  elle  est  généralement  assez  faible,  et 
l'ouverture  entre  la  langue  et  le  palais  est  si  grande  qu'on 
peut  hésiter  à  écrire  c'  ou  h.  Les  sujets  parlants  ont  pourtant 
bien  le  sentiment  que  ce  doit  être  une  spirante  gutturale  ;  car 
on  est  corrigé  si  l'on  prononce  une  h  ordinaire. 

§  118. —  ^  apparaît  à  l'initiale  devant  voyelle  ou  lo» 
Pour  c'  résultant  de  la  mutation  de  A,  p  voir  les  règles  de 
mutation. 

Ex.  :  cioànen  «  puce  »  .  c'hoanen  ;  doar  «  sœur  »  : 
c'hoar;  doarvëza^  dwarvëza  «  arriver  »  :  c'hoarvézout  ;  doas 
«  encore  *>  :  c'hoaz  ;  Swarzin  «  rire  »  :  c'hoari  ;  cwçady  dwçd 
«  six  »  :  c'houeac'h  ;  Swêk  «  solide,  fort  »  :  c'houék  ;  dwenat 
«  sarcler  »  :  c'houenna  ',  dwèrç  «  amer  »  :  c'houérô  ;  dwevr^r 
«  février  »  :  c'houévrer  ;  cwês  «  odeur  »  :  c'houés  ;  dwêzi, 
dwëza  «  suer  »  :  2  c'houéz  ;  8xvil  dant  «  hanneton  »  :  c'houîl  ; 
cwi  «  vous  »  :  c'houi. 

§  119.  —  ?  se  trouve  à  l'intérieur  du  mot  ou  entre 
voyelles  ou  dans  les  groupes  de  consonnes  cr,  rc"  (plus  sou- 
vent r^(?),  le',  Icw,  sdw. 

Ex,  :  aSaîèn  «  d'ici  x>  :  Tr.  ac'halen,  ac'hanen  ;  aldwèder 
«  alouette  »  :  alc'houéder;  alcwes  «  clef  »  :  alc'houez; 
àrac'ant,  ar'c'ant  «  argent  »  :  arc'hant  ;  arSèlar  «  feu-follet  »  : 


81  — 


ankelc'her  (M.  S.  a  ardèrel)  ;  bcùdal  «  hache  »  :  bouc'hal  ; 
dic'rœna  {digri^na  M.  S.)  «  écroûter  »  :  Tr.  dic'hreunia  ; 
dùnp'c'er,  dimer^der  «  mercredi  »  :  dimerc'her  ;  felSen 
«  rate  »  :  felc'h  ;  g^r  ^  deinen  «  commandement  »  :  gourc'hé- 
menn  ;  gwcr^des  «  vierge  »  :  gwerc'hez  ;  krôcen  «  peau  »  : 
kroc'hen  ;  mariât,  mar^dat  «  marché  »  :  marc'had  ;  meldôden 
«  escargot  »  :  meic'houéden  ;  niusdtoarzin{brus^wa7'zmM.S.) 
«  sourire  »  :  mousc'hoarz  ;  pëc'et  «  péché  »  :  Tr.  pec'hed  ; 
per^c)sn  «  propriétaire  »  :  perc'hen  ;  rôch/  «  ronfler  »  :  roc'ha  ; 
lêcet  «  s'enfuir  >>  :  tec'hout  ;  tr^^c^a  «  couper  »  :  trouc'ha  ; 
imr^noas  «  demain  »  :  warc'hoaz  ;  walci  a  laver  »  :  gwalc'hi. 

§  120.  —  c'  apparaît  en  fin  de  mot  après  vojeUe  ou  après 
v,  l  précédés  de  voyelle. 

Ex.  :  arS  «  coffre  pour  mettre  le  blé  »  :  arc'h  ;  bà^ 
<(  lourd,  chaud  »  :  Tr.  bac'h  ;  bead'  «  fardeau,  peine,  difficulté  »  : 
beac'h  ;  bio^'  «  vache  o)  :  bioc'h  ;  bôc'  «  joue  »  :  bôc'h  ;  bread 
«  bras  »  :  breac'h  ;  béÂc^  «  bouc  «  :  bouc'h  ;  dal^  «  prise  »  : 
dalc'h  ;  dead'  «  hier  )>  :  déac'h  ;  nâd  «  nier  *  :  nac'ha  ; 
composé  dinad  «  dénier  >•  :  Tr.  dinac'h  ;  grac'  «  vieille  femme, 
vieille  radoteuse  d  :  grac'h  ;  giod  «  bécassine  »  :  kioc'h  ;  kaod 
m  excrément  »  :  kac'h  ;  kâzarc'  «  grêle  »  :  kazarc'h  ;  kerS, 
her'c'ii  avoine  »  :  kerc'h  ;  leac' «  lieu  »  :  leac'h  ;  1ère',  ler^c' 
«  suite  »  :  lerc'h  ;  lôc'  «  bouger  »  :  Tr.  loc'h  ;  mànac'  «  moine  »  : 
manac'h  ;  marc'  «  cheval  »  :  rnarc'h  ;  mïâiod,  mioS  «  plus  »  : 
muioc'h  ;  ôzaS"  «  mari  «  :  ozac'h  ;  peoc'  «  paix  »  :  péoc'h  ; 
wiôc"  pi.  de  pimôc'  «  cochon  »  :  moc'h  ,  p/âc*  «  servante  »  : 
plac'h  ;  roc'  «  rocher  »  :  roc'h  ;  rolad  «  ornière  »  :  rollech  ; 
sâd  «  sac  »  :  sac'h  ;  sead  «  sec  »  :  séac'h  ;  sS^  «  soc  de 
charrue  »  :  souc'h  ;  taioaW  «  motte  de  gazon  »  :  taouarc'h  ; 
cwc"  «  cochon  »  :  houe' h  ;  wasoS  «  pis  o  :  cf.  gwasa,  gwâz  ; 
yôc,  yâS  o  sain,  bien  portant  »  :  iac'h  ;  yald  «  bourse  »  : 
ialcli. 


—  82 


Les  Sifflantes 


§  121.  —  s  est  une  sifflante  qui  correspond  exactement 
à  Vs  français  des  mots  salaire,  seigle,  etc.  Il  est  articulé 
avec  énergie. 

§  122.  —  On  trouve  s  à  l'initiale  ou  devant  voyelle  ou 
dans  les  groupes  de  consonnes  suivants  précédant  une  voyelle  : 
sk,  ski,  skr,  sp,  sf,  s(r,  skw,  skia. 

Ex.  :  sa  «  station  droite  »  :  sao  ;  sàbat  ;<  bruit  »  {pa/rpd 
ar  zâbat  «  lutins  »)  :  D.  M.  sabat  ;  sâc  «  sac  »  :  sac'h  ;  .sy^ 
«<  seau  »  :  sâl  ;  5^m,  sa^^in  «  savon  »  :  soavon  ;  sae  «  robe 
d'enfant  »  :  saé  ;  srac  «  sec  »  :  séac'h  ;  sèdp'  <>  g^i  »  :  séder , 
sègal  «  seigle  »  :  ségal  ;  scis  «  soie  »  :  seiz  ;  s<'l  «  regard  » 
sell  ;  senti  «  obéir  »  :  senti;  si' ri  «  fermer  »  :  serra;  sPvpI 
0  se  lever  »  :  sével  ;  sifern  «  rhume  de  cerveau  »  :  sifern  ; 
sil  «  passoire  »  :  sil  ;  slni  «  sonner  »  :  Tr.  seni  ;  .v^r/ 
«  tranquille  »  :  sioul  ;  slvi  «  fraises  »  :  sivi  ;  slzun  «  semaine  »  . 
sizun  ;  skâbel  «  escabeau  »  :  skabel  ;  skant  «  écaille  v  : 
skaht  ;  skap  «  sureau  »  :  skaô;  skaota  «  échauder,  brûler  •> 
skaota  ;  skarnila  «  se  fendre  (dii  bois  qui  se  fend  par  sèche 
resse  ou  par  chaleur)  »  :  skarn,  skarnil  ;  skâ  {skâ)  «  léger  »  : 
skanv  ;  skëfen^  skëfen  «  poumon  >  :  skévent  ;  sklàbcs 
((  saleté  »  :  stlabéza  ;  sklakal  «  faire  un  bruit  sec  >■  ;  sklasen 
«  glace  »  :  skias;  sklear  a  clair  »  :  skléar;  sklœ  (M.  S.) 
«  étrier  »  :  stleûk  ;  sk^Uni,  skl(Um  «  nœud  »  :  koulm  ;  skôr 
«  étai,  étançon  »  :  skôr  ;  skœt  [d)  «  ombre  »  :  skeûd  ;  skrifo 
«  écrire  »  :  skriva  ;  skrijùden  «  frisson  »  :  skrijà  ;  sk^û)' 
«  traverse  de  bois  sous  un  toit  »  :  skouri  ;  skwër  «  équerre  »  ; 
skouér  ;   skwîs  «  fatigué  »    :    skuîz  ;   soi  «  semelle  »    :   soi; 


—  83  — 

sœl  "  talon  ;>  :  seul  ;  spânel  «  spatule  »  :  spanel  ;  sparfel 
«  épervier  »  :  sparfel  ;  spern  «  églantier  »  :  spern  ;  spëzart 
a  groseille  à  maquereaux  »  :  spézad;  stâk(g)  «  attache  >  : 
staga  ;  obçr  siam  «  tricoter  »  :  stamm  ;  stank  «  serré  »  : 
stank;  starn  «  métier  de  tisserand  »  :  stem,  Tr.  id.  et  starn  ; 
starna  «  atteler  »  :  Tr.  sterna,  starna  ;  strahcuj^  «  maladie 
de  chevaux  ^>  :  Tr.  sti-akouiilon,  strakouilloun  ;  sireat  «  route  »  : 
stréat  ;  slrîs  a  étroit  »  :  striz  ;  strcves  *■  ronce  »  :  strouez  ; 
S(fU  «  chaume  »  :  soûl  ;  xd>/i,n  «  droit,  ferme  »  ":  sounn  ;  S(Un 
[swan.M.  S.)  «  soin  •>  :<fr. 

§  123.  —  A  l'intérieur  du  mot  s  apparaît  entre  voyelles 
ou  dans  de  nombreux  groupes  de  consonnes  tels  que  at,  str, 
sk,  skr,  ski,  sktv,  ks,  sp,  spl,  si,  rs,  sm,  scw. 

Ex.  :  ahostol  «  apôtre  »  :  abostol  ;  cskel  «  aile  >  :  askel  ; 
ask(Urn  «  os  »  :  askourn  ;  askivan  «  réveillon,  èecond  souper  »  : 
askoan  ;  asien  «  allonger  »  :  astenn  ;  asiorna  «  réchauffer  »  : 
astomma  :  basi  «  battre  des  choses  semi-liquides  »  :  basa  ; 
bl^set  «  meurtri  par  contusion  >  :  blonsa  ;  diskor  anizer 
<-  automne  »  :  diskar  ;  diskrtet  «  découï^u  »  :  Tr.  disgri  ; 
diskiciinal  an  dd'nt  ><  montrer  les  dents  »  :  D.  M.  diskrougna  ; 
diskwes  «  montrer  »  :  diskrouéza  ;  disli^i^  dislwet  «  sans 
couleur,  incolore  »  :  Tr.  disliv,  dislivet  ;  dismêgcms  «  chose 
honteuse  »  :  dismégaiis  ;  dispen  c  effilocher  »  :  dispenria  ; 
displv.a  (i\L  S.  displni)  «  plumer  •»  :  Tr.  displua  ;  distrei 
'<■  détourner,  retourner  »  :  Tr.  distrei  ;  diciikscela  «  resseme- 
ler »  {iroèi^ki  M.  et  M"®  S.)  :  D.  M.  droksolia  ;  d^ustr^nk 
«  aigre-doux  »  :  fr.  doux  -r  trenk  ;  grosmôli  <c  murmurer  »  : 
Tr.  grosmola,  krosmola  ;  Qd^sp^r^  «  vêpres  »  :  gouspérou  ; 
istren  «  huître  »  :  histr  ;  kerse  «  regret  »  :  kerse  ;  kreski 
«  croître  »  :  kreski;  muscwarzin  (brusSicarzin  M.  S.) 
«  sourire  »  :  m.ousc'hoarz  ;  m^justra  «.  presser  »  :  moustra  ; 
tvcusklen  «  croûte  qui  se  forme  sur  une  plaie  »  :  trousken  ; 
weshlf  «  grenouilles  »  .  gweskié  ;  gçus^ùde  «  cependant  »  : 
koulskoudé. 


84 


§  124.  —  En  fin  do  mot  *  pour  z  (voir  les  règles  de 
sandhi)  se  trouve  après  voyelle  ou  dans  les  groupes  de 
consonnes  :  s(,  sir,  sk,  ski,  rs,  ns. 

Ex.  :  nbardàes  «  soir  »  :  abardaez  ;  ablirs  *«  avant  »  : 
abarz  ;  adrœs  «  à  travers  >>  :  adreûz  ;  aDiifJges,  amyëges 
0  sage-femme  »  :  amiégez  ;  alciocs  «  clé  »  :  alc'houez  ;  ars 
«  borne  »  :  harz  ;  arvest  «  veillée  de  mort  »  :  arvest  «  spec- 
tacle »  ;  askl  [âsk  M.  S.)  «  corde  pour  attacher  une  vache  >.  : 
nask  ;  hâfi  «  bâton  »  :  bâz  ;  bêoas  «  nourriture  o  :  bèvans  ; 
bloas  «  an  I  :  bloaz  ;  brësh  «  fragile  »  :  bresk  ;  davea 
«<  matière  »  :  danvez  ;  deis  «  jours  »  :  deiz  ;  dinK^iS  «  mardi  »  : 
dimeurs  ;  d'smëgans  «  chose  honteuse  »  dismégans  ;  draskly 
drâskl  («  grive  »  :  drask,  mbr.  drasgl  ;  dreist  «  par  dessus  »  : 

o 

dreist;  eo^  «  facile  »>  (comp.  esoc)  :  éaz,  aez  ;  eost  «  août  »*: 
eost  ;  feas  «  las  «  (comp.  fesoc)  :  faez  ;  frêsk  «  frais  »  , 
frésk  ;    istr    «  huîtres  »    :    histr  ;    kemesk    a  mélanger  »   : 

O 

kemmesk  ;  lêgrest  «  homard  »  :  légestr  ;  ièstr  <(  navire  »  : 
lestr  ;  mes  *  honte  »  :  méz  ;  mcskl  «  moule  »  :  meskl  ;  mëstr 
«  maître  »  :  Tr.  mestr  ;  pantekôst  «  Pentecôte  »  :  Tr.  pen- 
tekost  ;  pàsk  «  Pâques  »  :  pask  ;  rust  (M.  S.  rûsi)  «  violent  »  : 
rust  ;  iôst  «  près  d  :  tôst  ;  trœst  «  poutre  «  :  treùst  ;  wësi 
igwêst  M.  S.)  «  capable  »  :  gwest. 


§  125.  —  z  correspond  pour  la  position  à  .v,  mais  il  est 
sonore  et  est  articulé  avec  moins  d'énergie.  Souvent,  surtout 
à  l'initiale  comme  résultat  la  mutation  de  s,  il  est  imparfaite- 
ment sonore. 

§  126.  —  Je  n'ai  noté  qu'un  exemple  de  z  à  l'initiale  : 
zokën  «  même  »  :  zôken. 

Pour  2  comme  mutation  de  s  voir  les  règles  de  mutation. 


—  85  ~ 

§   127.    —   A  l'intérieur  du  mot  on  trouve  z  formant  les 
groupes  de  consonnes  zn,  mz,  rz,  zr,  zly  Iz,  zv. 

Ex.  :  adôzen  «  aiguille  »  :  nadoz  ;  alùzen  «  aumône  » 
aluzen  ;  amêzek   «  voisin  »   :   amézek  ;    amzer  «  temps  « 
amzer  ;   aoza   «  préparer  »  :  aoza  ;  arzal  «  aboyer  »  :  harz  ; 
azaS   «    avouer   »  :    an? ao  ;    âzpn   «  âne  »    :    azen  ;   azêza 
«  s'asseoir  »  :  azéza  ;  ozïrrk  «  devant  »  :  a  +  dirak  ;  hazre  Br. 
(bazle  M.  S.)    «   mourron   »  ;   bëza   «  être  »   :   béza  ;   bizm 
(bezin  M.  S.)  «  goémon  »  :  bizin  ;  bleizi  pi.  de  bleis  «  loup  >-> 
bleiz  ;   bœzi  «   noyer  »    :   beûzi  ;   bùzuk   «  ver  de  terre  > 
buzugen  ;    bfjûzar  «  sourd  »  :   bouzar  ;   coarzâden  «  rire  » 
c'hoarz,  Tr.  c'hoarzadenn  ;  dhnëzel  <  demoiselle  »  :  dimézel 
diynèzi,  dirnlz'x  «  mariage  >•   :   dimizi  ;    dizUa  «  égrener  » 
dihila  ;   dizyu  «  jeudi    >    :   diziau,   diziou  ;   enëzen  «  île  » 
énez  ;    èzel  «  membre  »  :  ézel  ;   frœza  «  déchirer  »  :  freûza  ; 
gwâzei^    gôàzet  pi.    de   goas    «  homme   »    :   gwâz  ;    grïzi^ 
«  grésil  »  :    grizil  ;    Off/zaci'  ^  supporter  »  :  gouzanv  ;   gé^zer 
(g^ùzar  M,  S.)    <•    litière  d'herbes   et  de  feuilles  mortes  » 
g©uzer  ;   gcfiz^JiM   «   cou    w   :   gouzouk  ;   g^ûZi^U  «  savoir  » 
gouzout  ;   giherza  «  vendre  »  :  gwerza  ;   gwëzen  «  arbre  » 
gwezen  ;   ivlZfU  })1.  de   ïvts   «  chemise  de  femme  *  :  hinviz  ; 
îzom  (îZfUm  M.    S.)    a  besoin  »    :   ézomm  ;   karza   "   curer, 
nettoyer  »>    :   karza  ;   kizïdik  «  sensible  »  :   kizidik  ;    klœza 
«  creuser  »  :  kleûz  ;   kozni  «  vieillesse  »  :  Tr.  kozni  ;   mëzo 
('  ivre  »   :   mézô  ;  nio/'zet  «  cuisse  »  :   morzed  ;   niorzevelek 
«  grive  «  :  borzévellek  ;  morzol  «  marteau  »  :  morzol  ;  nozves 
«  nuit,  nuitée  »    :    nôz  ;    ôzad   «  mari   »    :    ozac'h  ;    reverzi 
«  grande  marée  »  :  réverzi  ;  silzik  [siljik  M.  S.)  «  saucisse  »  : 
siizik  ;   sïzal  «  ciseau  »    :   Tr.   sizaill  ;   sîzun   «  semaine  »    : 
sizun  ;  spëzart  «  groseille  à  maquereaux  ^)  :  spézad  ;  mezv'enti 
«  ivrognerie  i.'Tr.mezventi. 

Pour  z  en  fin  de  mot  voir  les  règles  de  sandhi. 


80 


Les  Chuintantes 


r 


§  128.  —  5  est  une  chuintante  qui  correspond  au  français 
c)i  dans  chose,  etc.  Mais  la  partie  antérieure  de  la  langue 
est,  sauf  devant  o  et  ?/,  placée  un  peu  plus  en  avant  que  pour 
le  5  français.  L'effet  accoustique  du  s  breton  a  donc  moins 
d'ampleur. 

§  129.  —  .vse  trouve  à  l'initiale  du  mot  devant  voyelle. 

Ex.  :  sûden  «  chaîne  »  :  Tr.  chadenn  ;  saos  <•  souche  »  : 
Du  Ru.  chaos;  f^eis  v  changer  »  :  Tr.  sench  ;  sileten 
«  veste  »  ;  fr.  gilet;  sist  «  cidre  »  :  sistr  ;  sokat,  saogai 
«  mâcher  »  :  chaokat  ;  sapëlet  «  chapelet  »  :  Tr.  chapejed  ; 
sa^a  (aussi  insal)  «  tirer  »  :  sacha,  Tr.  id.  et  chacha  ;  sifretes 
«.  crevettes  »  :  Du  Ru.  chifretezen,  fr.  «  chevrette  «  ;  sikat 
«  chiquer  »  :  D.  M.  chikat  ;  ^rnkla  «  jaillir  »  :  Tr.  sinkla  ; 
fom  «  demeurer  »  :  choram  ;  sôt(d)  «  joue  »  ;  jôd  ;  sotôrel 
«  oreillon  »  :  jôtôrel  ;  s^ûk  «  nuque  »  :  chouk  ;  sas  pi.  de  kl 
«  chien  »  :  ki  (v.  ci-dessous)  ;  ^ekep  «  espèce  de  liane  qui  sert  à 
ficeler  des  oignons  »  :  Tr.  chekep  ;  sarpanl^ir  «  charpentier  »  : 
<fr.  ;  fatal  <  bétail  »  •  chatal. 

§  130.  —  A  Tintérieur  du  mot  /^apparaît  entre  voyelles 
ou  dans  les  groupes  de  consonnes  rs^  f^. 

Ex.  :  alcwes^t  pi.  de  alcwes  «  clef  »>  :  alc'houez;  ao^ 
pi.  de  aol  «  grève  »  :  aod,  aot  ;  irser  pi.  de  ard  «  coffre 
pour    mettre   le   blé  »   :   arc'h  ;  arvesçr  «  qui  fait  des  gri- 


—  87  — 


maces  »  :  <  arvez;   airisaot  (arliïaot  M.  S.)  «  artichaut  »  : 
<fr.  ;    hadisant  «    baptême  »   :    rabr.    badezyant,    badizyant  ; 
bisev  pL  de  bas  «  bâton  »  :  bâz  ;  brosen  ■i  aiguille  à  tricoter  »  : 
Tr.  brochenn  ;  rJiSçii,  pi.  de  deis  «  jour  »  :  deiz  ;  fs^c  pi.  de  ent 
«  chemin  »  :  hent  ;  esa  <'  diriger  »  ;  fyirsete^  «  fourchette  »  : 
L.  G.  fourchetez  ;  girser  pi.  de  gars  «  haie  »  :  garz  ;  gorisal, 
gc^i/iml  «    hennir   »    :    Tr.    gourichal  ;   grisen   «   racine   »    : 
grisien  ;   gwesek    <.<  celui  qui  sait   faire  son  métier   »    :    Tr. 
gwisiek  ;    kiiêr    pi.    de    kâs    «    chat    »    :    kaz  ;    kàsimant 
«  f>resque»;fr.  quasiment  ;  kefs^  pi.  de  këf  «  souche  »  :  kéf  ; 
kisen  «  auprès  »    :   kichen  ;   klofal  «  glousser  »   :   kloc'ha  ; 
kosfesa  (hosièza)  <<  pencher  de  côté  »  :  kostez  ;  kres^  pi.  de 
ki'ës  «  chemise  »    :    krés  ;   kroàs^^   pi.   de   kroas  «  croix  »  : 
kroaz  ;    l^ie^t    pi.  de  k^œnt   «   couvent   »  :   kouent  ;    li^ 
<«  lessive  »  :  lisiou  ;  mes^  pi.  de  meas  «  campagne  »  :  raéaz  ; 
miSfU  pi.  de  mis  «  mois  »  :  mîz  ;  ni^.eSçU  pi.  de  ni^es  «  voix  »  : 
mouéz  ;  ni^Ji^Àp-  «  mouchoir  »  :  Tr.  mouchouer  ;  orÈ^u  pi.  de 
ors  c<  massue  de  bois  «  :  horz,  orz  ;   piier  «  petit  pot  à  anse 
servant  de  gobelet  »    :    picher  ;  pïScun    «   pigeon   »    :   D.  M. 
pichoun  ;  porsdi^  pi.  de  pors  «.  port  .»  :  pors  ;  pi^èé^  pi.  de 
p^es  «  poids  >»  :  poéz  ;   reslascu  pi.  de   restai  «  restant  »  : 
Tr.  restad  ;    rosei  «  chemise  »  :  roched  ;    strefsal  (strœfjat 
M.  S.)    «  éternuer  »  :   stréfia  ;   iasen  <(  morceau  de  terre  » 
tachen  ;   tavaser  «  tablier  »  :  tavancher  ;    tersen  «  fièvre  » 
tersien  ;  iorsen  «  coussin  »  :  Tr.  torchenn  ;  irtsln  «  oseille  » 
trincliin  ;    (éJtsen   «    extrémité  d'un  fouet  >    :    Tr.   touchenn  ; 
urier    «   huissier   »    :   L.  G.   hucher  ;    vOcuÈé*  pi.    de    va^t 
«  voûte  »  :  vaot  ;  miser  «  métier  »  ;  raicher,  mécher  ;  pre^ 
pi.    de  près   «   armoire   »    :    Tr.    près  ;    kla^   pi.  de   klàs 
«  classe  »  :<fr.  ;   mJtsrU  pi.   de  mjànt    «  montre  »    :<fr.  ; 
péis^tA  pi.    de  p(Unt   «  pont  »    :   pont;    iors^J'    pi.    de    tors 
«  miche  »  :  tors. 


§  131.  —   Un  cas  spécial  est  fourni  par  les  formes  du 
conditionnel. 


—  88  — 


On  trouve  alors  $  dans  quelques  groupes  de  consonnes 
qu'on  ne  rencontre  pas  autrement  dans  la  langue. 

(1)  $  entre  voyelles. 

Ex.  :  ne  lakafe  kèt  (1)  de  lakât  «  mettre  »  :  lakaat  ;  ne 
ankéttnacà^  kèt  de  ank^miacàt  «  oublier  »  :  ankounac'h  ; 
ne  daie  kèt  de  mpnt  «  aller  »  :  mont  ;  ne  dœfe  kèt  de  d^ni 
«  venir  »  :  dont  ;  n  en  dise  kèt  (3  sg.  m.)  du  verbe  «  avoir  »  ; 
»K?  viie  kèt  de  bëza  «  être  »  :  béza  ;  ne  wise  kèt  de  g^ûz^^it 
«  savoir  »  :  gouzout  ;  ne  raie  kèt  de  obp'  «  faire  »  :  ober. 

(2)  Les  occlusives  +  iC 


g  +  s^ 

> 

kf 

rg  +  s 

> 

rkf 

d  +  s 

> 

tt 

Ex.  :  ne  garkse  kèt  de  karga  «  charger  »  :  karg  ;  ne 
zislakse  kèt  de  disiâga  «  détacher»  :  Tr.  distaga  ;  ne  ritse 
kèt  de  âda  «  à  semer.  »  :  hada. 

(3) 


l  +  s    > 

;/ 

^ 

1  ^ 

n  -\-  s    > 

^ 

(  ns 

m  +  .s     > 

V 

m  s 

Ex.  :  ne  aise  kèt  de  âla  «  vêler  »  :  alà  ;  ne  astese  kèt 
de  asten  «  allonger  »  :  astenn  ;  ne  ziunse  kèt  de  diùna  i«  se 
réveiller  »  :  Tr.  dihuna  ;  ne  alumse  kèt  de  alumi  «  allumer  »  : 
mbr.  allumy. 

(4) 


V  +  s\ 

>rr 

rv  -\-  s 

>  rff 

Iv  +  s 

>irr 

?+r 

>?r 

2:  -t-  / 

s  -\-  f 

>r 

rz  +  s     >  rs 


(1)  Je  cite  toujours  les  formes  du  verbe   avec  la,  négation  qui  fait 
ressortir  les  désinences. 


89  — 


Ex.  :  ne  gase  kët  de  has  «  envoyer  »  :  kas  ;  ne  garse 
kêt  de  karza  «  curer,  nettoyer  »  :  karza  ;  ne  gafse  kët  de 
ka^U  «  trouver  »  :  kaout  ;  ne  icefse  kët  de  loëvT  u  faner  »  : 
gwenvi  ;  ne  zhnese  kët  de  dinwzi  «  marier  »  :  dimizi  ;  ne 
zinacse  kët  de  dïnac  «  denier  »  :  Tr.  dinac'h  ;  ne  efse  kët  de 
êfa  «  boire  »  :  éva  ;  ne  calfie  kët  de  gervel  «  appeler  » 
(prés.  sg.  1  ne  calvan  kët)  :  gervel  ;  ne  'C(Urdre4Â,se  kët  de 
gf^vnlr^s  «  réprimander  «  :  gourdrouz  ;  ne^  verse  kët  de 
gicerza  «  vendre  »  :  gwerza  ;  ne  vefte  kët  de  hëva  «  nourrir  »  : 
béva  ;  ne  verfse  kët  de  hirvi,  hervi  «  bouillir  »  :  birvi  ;  ne 
anave^e  kët  de  ana<ut  «  connaître  »  (prés.  sg.  1  ne  anavèz^n 
kët)  ;  ne  g  le  fie  kët  de  klèvet  «  entendre  »  :  klévout. 

La  règle  générale  est  donc  que  les  occlusives  et  spirantes 
sonores  deviennent  sourdes  et  que  les  sifflantes  s'assimilent 
au  K  du  conditionnel. 

§    132.    —    En    fin   de   mot  s  pour  ./   (voir  les  règles 
de  sandhi)   se  trouve  après  voyelle  et  après   n  dans   f^n^ 
«  François  ». 

Ex.  :  heas  «  voyage  »•  :  béach  ;  gœs  (gr^u-fiM.  M™^  S.) 
«  menton  »  :  gronch  ;  g^ris  «  ceinture  »  (rare)  :  gouriz  ; 
gwe^  v^  fois  »  :  gwéach  ;  imas  «  image  d  :<fr.  (mbr.  ymag)  ; 
krat.fu  salive  »  :  D.  M.  kranch  ;  lë^  «  liège  »  :  lich  ;  lus 
«  louche  »  :  Tr.  luch  ;  n'eii'  «  nid  »  :  neiz  ;  rëhes  «  repro- 
cher »  :  rébech  ;  servis  (spTif  M.  S.)  «  service  »  :  L.  G. 
servich  ;  S(^s  «  mémoire  »  :  Tr.  sonch,  soïîj  ;  (af  «  clou  »  : 
tach. 


r 


§  133.  —  ./  correspond  pour  la  formation  à  ^mais  il  est 
sonore  et  articulé  avec  moins  de  force.  Comme  z  il  est  souvent, 
et  en  particulier  à  l'initiale  comme  résultat  de  la  mutation  de 
s,  imparfaitement  sonore. 


—  iht 


§  134.  —  Je  n'ai  noté  que  trois  exemples  <le ,/  à  Tinitiale  : 
jujamant    «  jugement  »  :  <  fr.  ,  Jenrral  dans  barn  jenèral 
«  jugement  dernier  »>  :<tr.  ,ja>nP8  «  jannais  »  :<fr. 

Pour, y  comme  mutation  de  .y  voir  les  règles  de  mutation. 

§  135.  —  A.  l'intérieur  du  mot  j  parait  entre  voyelles 
ou  dans  les  groupes  de  consonnes!  rj ,  fj. 

Ex.  ;  andi'çyxi  pi.  de  aruirel  <■  endroit  »  :<fr.  ;  hlPjal 
««  beugler  ->  :  bléja  ;  bvùjun  «  miette  »  •  bruzun  ;  èjen 
'-  bœuf  »  :  éjenn  ;  flipâjdi*  àvel  ^  coups  de  vent  >»  :  Tr. 
lîippjid,  llippat  ;  yel  «  bas  ^>  :  izel  ;  ijelàl  <*  baisser  »  :  Tr. 
izelaat  ;  klùior  (Br.  glùjrr)  «  perdrix  »  :  klujar  ;  kl^Jjç^i  pi. 
de  klx}i('i  «  barrière  »  :  klouéden  ;  koâjdt*,  koaj^  pi.  de  koat 
«  bois  »  ;  koat;  JuMblâjdii  pi.  de  k^hlat  «  coujile  »  :  Tr. 
koublat  ;  lljer  «  léger  »  :  Tr.  lijer  ;  raorlarjes  «  carnaval  »  : 
môrlarge?  ;  yâjal_  «  voler  »  :  nij,  nija  ;  plijdut  c  plaire  »  : 
piijout  ;  pisjci  *<  plonger  »  :  Tr.  plurija  ;  poUrê^i  pi.  de 
pollrel  «  portrait  »  ;<fr.  ,  prèjtU  pi.  de  prêt  «  repas  »  : 
préd  ;  rôjé*  pi-  àe  rôt  «  roue  »  :  rôd  ;  skrijâden  «  frisson  »  : 
skrij  ;  strêJcU  pi.  de  sireaL  «  route  »  .  stréat  ;  .strœfjal 
(M.  S.)  «  éternuer  »  :  stréfia. 

Pour,/  en  fin  de  mot  voir  les  règles  de  sandUi. 


h,  w,  w,  y 


§  130.  —  h  désigne  une  h  ordinaire,  telle  qu'on  la  pro- 
nonce dans  le  français  provincial  de  Bretagne  (pour  la  Haute- 
Bretagne,  V.  Dottin  et  Langouët,  Parle)-  de  Plèchatel).  Elle 
correspond  bien  à  Yh  anglaise  ou  allemande. 

§  137.  —  Amsi  que  je  l'ai  fait  remarquer  ci-dessus  §  117, 
il  est  souvent  difficile  de  savoir  si  l'on  doit  noter  h  ou  c^.  Il  y 


91 


a  pourtant  des  cas  où  h  pour  c'  entre  voyelles  erf.  générale  : 
lêhit  «  vase  »  :  lec'bid  ;  srhi  «  sécher  »,  dizPhi  «  dessécher  ^)  : 
cf.  séac'h  ;    dtçukar   «  les  deux  jambes  »  :  dieu  +  gâr. 

Je  n'ai  noté  que  deux  exemples  d'une  autre  provenance 
de  h  (à  savoir  2)  :  ahe  [ae,  aze)  <<  là  »  :  azé  ;  Ifiha  [lâza 
M.  S.)  «  éteindre  »  :  laza. 


W 


§  138.  —  w  est  le  10  [ou)  français  comme  on  le  j)rononGe 
dans  oui^  ouate,  etc.  L'arrondissement  des  lèvres  est  pourtant 
un  peu  moindre  dans  le  breton  de  Saint-Pol. 

§  139.  —  w  apparait  à  l'initiale  du  mot  devant  vojelie 
ou  après  h,  p,  g,  k,  ?  initiaux  devant  voyelle. 

Ex.  :  wadêres  «  sangsue  »>  cf.  gwâd  ;  er  wâlarn  «  au 
nord  ))  (du  vent)  :  gwaîarn  ;  loalci  «  lavfT  »  :  gv/aîc'hi  ; 
wâlen  «  anneau  »  :  gwalen  ;  wâram  «  garenne  »  :  gwaremm  ; 
waska  «  tordre  »  :  gwaska  ;  wasod  «  piie  »  :  cf.  gwasa, 
gwâz  ;  wàzen  «  veine  »  :  gwazen  ;  wëla  «  pleurer  »  :  gwéla  ; 
weski§'  «  grenouilles  »  :  gwesklé  ;  tffen  <-  race,  espèce  »  : 
gwenn  ;  wêst  «  capable  »  •  Tr.  gwest  ;  wevt  <>  se  faner  »  • 
gwenvi  ;  wazien  «  oie  »  :  gwazien  ;  tval  «  mauvais  »  :  gv^^all  ; 
bwëden  (kwlden)  «  moelle  (des  plantes)  »  :  boéden  ;  bwezelat 
(bœzelat)  «  boisseau  »  :  Du  Ru.  boézellad  ;  cicâncn  (coànen) 
«  puce  »  :  c'boanen  ;  cwarvëza  (coari-êza)  «  arriver  »  : 
c'hoarvézout  ;  cwëc'  (cweaS)  «  six  »  :  c'houéac'h  ;  cioêk 
«  solide,  fort  »>  :  c'houék  ;  cwenai  «  sarcler  »  :  c'houenna  ; 
cwëro  «  amer  »  :  c'houérô  ;  civevi'(^r  «  février  »  :  c'houévrer  ; 
cïoës  «  odeur  »  :  c'houéz  ;  gwarnisa  «  garnir  »  :  cf.  mbr. 
goarniset  ;  gwel  (wel^  Br.)  «  levain  »  ;  goell  ;  gwëlan 
«  mouette  »  :  gwélan  ;  gwëre  «  juillet  »  .  gouhéré  ;  kwal 
«  caille  »  :  koal  ;  kwef  «  coiffe  »  :  koéf  ;  kwevi  «  gonfler  »  : 
koenv  ;  pwëz^n  «  poison  »  :  mbr.  poëson 


vj  140.  —  A  Tintérieur  du  mol  ic  ise  trouve  entre  voyelles 
ou  dans  les  groupes  de  consonnes  skie,  )i)pio,  vue,  lew. 

Ex.  :  afcirêdn'  a  allouette  »  :  aic'houéder  ;  alcioes 
«  clef  »  :  alc'houéz;  askwan  «  réveillon,  second  souper  »  : 
askoan  ;  awalad  «  assez  »  :  awalc'h  ;  awes  (a^uiv^syi.  S.) 
u  pnrin  »  :  Tr.  hanvoez,  lianoez  ;  dasÀii'ùg'eni^  doiuwùg'ent 
u  quarante  »  :  Tr.  daou-ugent  ;  an  dUkivas  «  les  épaules  »  : 
diou  -f  s'.voaz  ;  diskwes  <(  montrer  »  :  diskouéza  ;  eskioel  (esket 
M.  S.)  »<  furoncle  »  :  hesked  ;  yfjida(t^i)iven  «  chandelle  »  : 
goulou  ;  kaicen  «  hibou  »  :  kaouen  ;  kratcâdur  «  enfant  »  : 
krouadur  ;  k^awen  pi.  krao  «  noix  »  :  kraoun  ;  krampives 
«  crêpe  »  :  krampoez;  lai^ijiren,  In^Âxron,  hi^nrm  «  gai  »  : 
laouen  ;  pmcata,  pauioaia  «  tâtonner  »  :  Tr.  paoala  ;  tamioes 
«  tamis  »  :  tamoez  ;  iaioalc  c(  motte  de  gazon  »  :  taouarc'h  ; 
t^îcât  «  grossir  »  :  Tr.  teoaat.       "^ 

ic  ne  se  rencontre  pas  en  fin  de  mot. 


IV 


§  141.  —  w  désigne  la  consonne  françaL-e  «lui  se  ren- 
contre dans  huissier  (wisye),  huit,  etc. 

§  142.  —  w  n'apparaît  qu'après  les  gutturales  g,  k  devant 
voyelle.  A  l'initiale  après  g,  k,  sk. 

Ex.  :  gwelod  «  mieux  <>  :  gwell;  gîren  «  blanc  «  : 
gwenn  ;  giœngôlo  «  septembre  »  :  gwehgplô  ;  ginelàden 
«  petit  repas  par  lequel  on  célèbre  les  fiançailles  »  •  gwéladen  ; 
gwêle  €  lit  »  :  gwélé  ;  gwennnevi  «  abeille  »  :  gwénanen  ; 
gibenek  «  sous  »  :  gwennek  ;  gicenôdan  «  sentier  »  :  gwe- 
nbdtn;.  gwçr^ces  v  vierge  »  :  gwerc'hez  ;  gwêren  «  verre»  : 
gwéren  ;  gihëret  «  cimetière  »  :  béred  ;  gibçrs  «  chanson, 
vers  »  :  gwerz  ;  gwçrza  «  vendre  »  :  gWerza  ;  g  HcH'pêden 
«  guêpe  »   :    gwespéden  ;   gices  «  fois  »    :    gwéach  ,   giresek 


—  03 


«  celui  qui  sait  faire  son  métier  »  :  Tr.  gwiziok  ;  gt'ôèzen 
«  arbre  »  :  gwezon  ;  giciàdip'  «  tisserand  »  :  gwiader  ;  gwial 
K  jonc  »  :  gwialen  ;  gwmln^ti  «  baguette  »  :  gwialen  ;  gwiat 
kïnit  «  toile  d'araignée  »  :  cf.  gwiaden  ;  giïnn  «  vin  »  : 
gwîn  ;  givïnis  <<  froment  »  :  gwîniz  ;  gùnr  «  vrai  »  :  gwîr  ; 
gwispit  «  biscuit  »  :  L.  G.  gwesped  ;  giHwlli  M.  S.  (gdumîli 
Br.)  «  hirondelle  »  :  gwennéli  ;  girts  «  truie  »  :  gwiz  ; 
giôiskamant  «  habillement  »  :  gwisk  ;  kiôin  c  gâteau  »  : 
kouin  ;  skibîs  «  fatigué  »  :  skuîz. 

§  143.  —  Je  n'ai  noté  que  cet  exemple  de  w  à  lintérieur 
du  mot  : 


dirgwencr  «  vendredi  •>  .  dergwéner. 


y 


§  144.  —  y  désigne  une  consonne  qui  se  trouve  en  fran- 
çais par  exemple  entre  voyelles  provenant  de  deux  II  mouillées, 
ex.  piller  [piye),  etc.  Le  bout  de  la  langue  reste  appuyé 
contre  les  lèvres  inférieures  et  la  partie  médiale  est  relevée 
contre  le  palais  dur,  laissant  au  milieu  de  la  langue  un  petii 
canal  par  lequel  l'air  s'échappe. 

§  145.  —  y  apparaît  à  l'initial  du  mot  devant  voyelle. 

Ex.  :  yàc  «.  sain,  bien  portant  »  :  iac'h  ;  yaW  «  bourse  »  : 
ialc'h  ;  yaot  «  herbes  »  :  géot  ;  yâr  «  poule  ^)  :  iâr  ;  yawank 
(ygsÀwanky  ya^Aoank)  «  jeune  »  :  iaouaiik  ;  yen  «  froid  t-  : 
ién  ;  yôl(d)  «  bouillie  »  :  iôd  ;  yûdal  «  hurler  »  :  iuda. 

§  146.  —  A  l'intérieur  du  mot  y  se  trouve  entre  voyelles 
ou  dans  les  groupes  de  consonnes  ry,  ny,  vy,  rty. 

Ex.  :  Oé^ir^iyen  pi.  de  oéMrc^  «  Monsieur  »  :  aotrou  ; 
heleyen  pi.  de  bèlek  «  prêtre  »  :  bélek  ;  hragezeyer  pi.  de 
brâges  «  culotte  «  :  bragez  ;  broy^u  pi.  de  brô  «  pays  »  : 
brô  ;  br^yeis  •■■■  état  d'être  brouillé  avec  quelqu'un  »   :<fr.  ; 


04 


b(Uteyer  w  des  chaussures  »  :  boutou,  Tr.  bouteier  ;  dev^ry^ii 
pi.  de  dêvp^  «  devoir  »  :  fr.  devoir  ;  cjj^trvyt**»  d^reijer  pi.  de 
d^r  «  eau  »  :  dour  ;  enehd^ryen  pi.  de  cnèh^r  «  ennemi  »  : 
Tr.  enebour  ;  p'yênen  «  source  »  :  ayénen  ;  çryo  «  aujour- 
d'hui »  :  hiriô  ;  gal^*yen  pi.  à  gol  *<  Français  »  (  à  l'origine 
le  pi,  de  gallo)  :  gall  ;  geyer  pi.  de  grtcti,  goidj,  gÇ^J-  «  men- 
songe »  :  gaou  ;  g^ri/ci(,  gp'yettci't  pi.  de  grr  a  noot  »  :  ger  ; 
grcyùûiant  «  agrès  »  :  D.  M.  greiamant  ;  kartyçr  «  quartier  »  : 
<fr.  ;  kcyel  «  quenouille  »  :  kégel,  kégil  ;  kristeyen 
{  krist^'fiypn)  pi.  de  kristrn  «  chrétien  »  :  kristen  ;  kvctifp'yfU 
«  crible  »  :  krouer;  loàg^u  \A.  de  ha  <•  cuiller  »  :  loa  ; 
Ip'cyt')'  pi.  de  Ajar  <«  bas  •  :  loer  ;  luya  <<  luire  »  :  Tr.  luia  ; 
nifryfJneTt  «  fourmi  »  :  meriénen  ;  inogery^u  pi.  de  niôgnr 
«  mur  »  :  môger  ;  œyy^AA  <^  livre  »:heuriou  ;  parkeyer  pi.  de 
park  '(  champ  »  :  park  ;  pc^ryen  pi.  de  pfk^Ar,  p(icur  «  pau- 
vre »  :  paour  ;  ïntavy^(  pi.  de  TntSd  «  veuf  -  :  intanv  ;  kreyer 
pi.  de  krocii  «  crèche  d  kraon  ;  kreyer  pi.  de  krôk  «  croc  »  : 
krôk. 

y,  napparait  pas  en  fin  de  mot  sauf  comme  substitut  de  7. 


FAITS   PHONÉTIQUES 


combinés  et  généraux 


—  97  — 


Voyfelles  nasales 


^147.  —  Le  breton  de  Saint-Pol  possède  un  assez  grand 
nombre  de  voyelles  nasales.  11  faut  distinguer  deux  degrés. 
En  premier  lieu  les  voyelles  très  faiblement  nasales,  en  second 
lieu  les  voyelles  fortement  nasales  du  ty[>e  des  voyelles  fran- 
çaises  e  etc.  Ces  dernières  ont  une  tendance  a  s  ouvrir,  e,  e 
à  devenir  ?,  a  à  devenir  a. 

§  148.  —  Les  voyelles  accompagnées  d'une  faible  nasali- 
sation se  trouvent  en  général  devant  n  siÇivi  d'une  atitre 
consonne.  Le  degré  en  est  souveiit  ttès  faible,  quelqTiefois 
même  tellement  faible  que  je  ne  Tai  pas  noté  comme  dans 
anier  a  moitié  ».  Ex.  : 


'pinsin  «  bénitier  »  :  piiisin. 

c 

mezventi  «  ivresse  »  :  Tr.  mezventi  ;  kêrufer  «  cousin  »  : 
keiiderf;  k^u^nt  «  couvent  »  :  Tr.  koueiît  ;  dmt  pi.  de  dant 
«  dent  »  :  dant. 

a 

kant  «  cent  »  :  kant;  ankunacàt  «  oublier  »  :  ankou- 
nac'h  ;  ankâ^  «  mort  »  :  aiikou  ;  anken  «  souci  ->  :  anken  ; 
krahk  «  crabe  »  :  krank  ;  tindrei  «  endroit  »  :<fr.  ;  dtint 
«  dent  ))  :  daiit  ;  pltinkcn  «  planche  »  î  planken. 

0 

mont  «  aller  »  :  mont  ;  dont  «  venir  »  :  dont. 

k^ntel  «  couteau  »  :  kontel;  kJÀnta  «  compter  ï>  : 
Tr.  kount. 


-  9S  — 

La  désinënco  de  la  première  personne  du  présent  -  (tn, 
celle  du  futur  -  tn  et  celle  de  l'imparfait  -  Pn  montrent  le 
même  degré.  Egalement  -  on,  -  tn  première  personne  et 
-  an  troisième  personne  de  la  préposition  suivie  du  pl^onom 
suffixe. 

Même  degré  devant  m  suivi  de  consonne  dans 
hmmpuk's  «  crêpe  »  :  krampoez  ;  niflmpr  «  membre  »  : 
<fr.  ;  umbl  «  humble  »  :  D.  M.  umbl  ;  obr/-  stam  «  trii'oter  »  : 
.  stamm. 

§  149.  —  La  nasalisation  est  pleinement  accomplie  dails 
les  exemples  suivants  et  peut  même  s'étendre  à  d'autres 
syllabes. 

tntrJiH  M.  S.  (Tnlrd''n  Ar  Br.)  a.  dame  »  :  itrôn,  itroiiri. 

i 

enh  «  serré,  étroit  »  :  enk  ;  menglff-s  «  carrière  >►  :  mcn- 
grleuz  ;  giccngôlo  «  septembre  »  :  gweAgôlô  ;  trenk  «  aigre  »  : 
trenk. 

fi 

nhgjtni  «  agonie  »  :  <  fr. 

kjtnlrjcn  «  ver  de  charogne  »  :  koiUron. 
Devant  m 

scmpla  «  évanouissement  »  :  sempl  ;  uzdo  M.  S. 
«'  avouer  »  :  ansav,  ansao. 

§  150.  —  Des  voyelles  fortement  nasalisées  paraissent 
dans  certaines  syllabes  qui  à  une  époque  antérieure  de  la 
langue  contenaient  des  nasales  ou  des  consonnes  accomi>agnées 
d'un  élément  nasal  lesquelles  ont  disparu  ou  ont  perdu  leur 
caractère  nasal.  La  nasalisation  s'étend  souvent  aux  syllabes 
voisines.  Ex.  : 

tkia  «  fuseau,  glaçon  »   :  hiiikin  ;  dcvt  «  brfilcr  »  :  dévi, 


—  S9  — 

inbr.  deuiff;  dimPzl,  dimizt  «  mariage,  se  marier  »  :  dimizî, 
mbt^,  diraiziff. 

i 

ti''(S  «  chemise  de  femme  »  :  hinviz,  mbr.  hinviz. 

ê 

(Inç  «  âme  »  :  éhé,  mbr.  eneff;  cînp  «  enclume  »  :  anneO, 
mbr.  anneffn  ;  r-oe  <i  aviron  »  :  roénv,  mbr.  roeft'. 

f 

/çra  «  pleurer  »  :  leiiv,  mbr.  lefï'  ;  f?'val  «  obscure  »  : 
levai,  mbr.  teffal  ;  'p  ii  ciel  »  :  env,  mbr.  neff  ;  diadrP  «  le 
derrière  »  :  adré,  adrén,  mbr.  adreff. 

e 

c 

esa  «  diriger  »  :  Tr.  hencha  de  t'nt  «  ch'emin  »  pi.  (^\u  : 
heiit  ;  b^/'ek  «  outil  »  :  beùvek,  mbr.  benhuec  ;  kèver  (geuvfr 
M.  S.)  «  janvier  »  :  mbr.  gueniier;  kchfs.ju  pi.  de  l^cUcrU 
«  couvent  »  :  mbr.  couuent;  uQevet  d  iingtième  »  de  figent 
c(  vingt  »  :  ugoiit. 

kwdul  «  enfler  »  :  koeilv,  mbr.  coezff  ;  wèn  «  se  faner  »  : 
gvî'envi     mbr.  goUUff. 

wj'  ((  nager;  la  nage  »  :  mbr.  neuff. 

à 

kraii-rn  <  une  noix  »  :  kraoun,  mbr.  knoenn  ;  kÛSfh-l 
«  cancer  »  :  ^  fr.  ;  doives  «  matière  »  :  mbr.  daffnez  ;  bevâs 
«  nourriture  «  :  Tr.  bévaiis,  cf.  Ernault  05  bihuanc  ;  azna 
4  avouer  »  (âmzao  M.  S  )  :  ansao,  ansav  ;  au:Ps  «  purin  w  ': 
L.  G.  haùvoez  ;  hrema  «  maintenant  »  :  bremaû  ;  aircû 
«  ici  »  :  aman. 

Cet  a  peut  alterner  avec  a. 

a 

tikâ  «  léger  »  (aussi  xka)  :  skanv,  mbr.  scaii';  koval 
«  chameau  »  :  kanval;  iC  «  été  »  :  hanv,  mbr.  hafl ";  i^lc^l 
«  goûter  »  :  tanva,  mbr.  taffhaff. 


—  100 


(» 

?ino  «  nom  »  :  hanô,  rabr.  hanff. 

-!* 

mjisjjt  pi.    de  rnjlnt  «  montre  »  :  <  fr.  ;  jyjfsj.^   pi.   de 
pjint  «  pont  »  :  pont. 

•V 

déijçr  «  dégoût  »  :  Tr.  donger,  mbr.  doanger. 

et 

fiPT&  c  changer  »  ;  L.  G.  scf.ch. 


'o 


stao  «  palais  de  la  bouche  »  :  staon,  mbr.  staffn;  kân 
«  deuil  »  :  kanv,  mbr.  qaôon  ;  gjfzao  «  supporter  »  :  gouzanv, 
mbr.  gouzaff  ;  nitâo  «  veuf»  :  iùtanv,  cf.  mbr.  intaffeset  ; 
asao  «  avouer  »  :  ansao,  ansav. 

oa 

goâ  «  hiver  •»  :  goaii,  goanv. 

§  151.  —  Une  nasale  encore  conservée  peut  provoquer  le 
même  degré  de  nasalisation  lequel  s'étend  quelquefois  aux 
syllabes  voisines. 


,0 


neces,  nçvesr  «  neuf  »  ;  névez. 

krœn  «  croûte  î  :  kreûèn. 

a 

gwèlan  «  monette  »  :  gwélan. 

a  [a) 

cw^nen    «  puce  »  :  c'hoanen  ;    fftn  (fan)  «  feu  »  :  tàn  ; 
glân  «  laine  »  :  gloan. 

Cl 

n^is  «  nid  >  :  neiz. 


—  101 


§  152.  —  Enfin  il  y  a  des  voyelles  fortement  nasales  dans 
des  syllabes  qui  n'ont  jamais  contenu  de  nasales  ou  de 
consonnes  nasalisées.  Ex.  : 

dt'?î^  «  ronce  »  :  drézen. 

c 

iresklP'  «  grenouilles  »  :  gweskle. 

^■ 

sklœ  «  étrier  »  :  stleûk. 

n 

ttiîcalc  (1)  «  motte  de  gazon  »  :  taouarc'h,  vbr.  pi. 
tuorchennou 

à 

kjtazes  «  séant  »  :  koazez, 

fpni^)  «  gros  »  :  teô,  vbr.  teu. 

On  trouve  également  des  exemples  de  voyelles  nasales 
dans  la  première  partie  du  travail.  Elles  auraient  dû  être 
traitées  ici,  mais  je  m'en  suis  avisé  trop  tard. 


Fin  de  mot  et  Sandhi 


§  153.  —  Le  breton  parlé  à  Saint-Pol  montre  plusieurs 
phénomènes  de  sandhi  assez  curieux  quoique  bien  moins  compli- 
qués que  ceux  des  dialectes  de  l'irlandais  moderne^l^es  effets 
ne  se  produisent  naturellement  que  là  où  les  mots  se  suivent 
immédiatement.  Aussitôt  qu'il  y  a  un  arrêt  dans  l'émission,  la 
forme  de  la  pause  apparaît. 


(1)  Analogie  des  cas  où  fc  <  /"/"  <  >". 

(2)  Analogiquement  après  les  mots  contenant  o  <i  ff  vocalisé. 

(3)  Voir  Quiggin  :  A  Dialeci  of  Dowgal ,     Cambridge  1906,  et  l'auteur 
The  Dialect  of  Toit,  Co.  Donegal. 


10- 


Los  nif'nie»*  effots  se  prodiiisont  également  dans  lo  fran- 
çais parlé  do  la  région.  J'ai  par  exemple  observé  la  prunoncla.- 
lion  :  seleg  ôtrl  =  Select  Hotc^l  ;  les  phénomènes  de  ce  gopre 
sont  fréquents. 

§  lp4.  —  Le  premier  point  est  le  traitement  des  occlusives 
et  spirantes. 

Toute  occluswo,  spiranfe  labiale  ou  gutlvralo,  sifffnnir 
ou  c/nfinlanfe  [V  s'tfssoifrdif  en  fhi.  de  vtot  à  la  pause. 
Pour  les  exemples  on  n'a  qu'à  parcourir  l'exposé  de  ces 
consonnes. 

Il  y  a  flottement  en  ce  qui  concerne  le  traitement  en  fin 
de  mot  des  occlusives  qui  suivent,  la  voyelje  longue  d'un 
monosyllabe.  On  entend  tantôt  Âv'/,  tantôt  k^d  ou  même 
quelquefois  un  d  sourd,  tantôt  henok^  tantôt  bendg,  de  même 
iiiôp  et  rnâb.  Pour  7nât,  ))md.le  d  est  même  le  plus  fréquent. 
Je  note  ces  formes  par  mât(d)  etc  ,  partout  où  j'ai  entendu 
les  deux  prononciations. 

Quand  le  m.ot  est  abrégé  l'occlusive  finale  est  toujours 
sourde. 

§  155.  —  Toute  occlusive  (labiale,  dentale  ou  gutturale) 
spirante,  sifflante  ou  chuintante  devient  sonore  devant  une 
voyelle  ou  consonne  sonore  dans  la  suite  du  discours.  La 
sifflante  z  et  la  chuintante  j  sont  pourtant  généralement  assez 
imparfaitement  sonores,  et  peuvent  même  rester  sourdes. 

Ex.  : 

ker  hraz  la^r  eo. .  .  «  il  est  aussi  grand  voleur.  .  .  ». 

en  amêzcg  mât(d)  «  un  bon  voisin  ». 

âned  eo  da  beb  gina^noek  «  c'est  connu  par  chaque 
s<jt  ». 

gàd  amzp,'  e  ifrer  a  ben  fz  a  gais  «  avec  le  temps  on 
vient  à  bout  de  beaucoup  ». 

Etc.  .voir  les  textes. 


(1)  Excepté  Wu:n  f-ntcndii  colles  qui  >iinf  r-ujellcs  a  ili-s  r.;^lc:.^  spi-cialos. 


—  103  — 

§  156.  —  Mais  r  et  k,  t  précédés  de  s  restent  sourds. 

Ex.  : 

giceloc  bêza  klgçr  evid  bëza  IrC  ^'   c'est  mieux  d'être 
boucher  que  veau  i» . 

lost  ar  {jâzek  -  la  queue  du  lièvre  » . 
pâsk  a  prlntekost  «  Pâques  et  Pentecôte  ». 

^  157,  _  Ces  mêmes  consonnes  sont  sourdes  devant  des 

consonnes  sourdes.  Ex.  : 

gweloc    (kujaz   ecii  karanies     «    crftinte    vaut    mieux 

qu'amitié  ». 

ne  hed  en  derves  fom  a  ra  an  a'  «  ce  n'est  pas  une 

journée  cliaude  qui  fait  l'été  », 

Etc., voir  les  textes. 

§  158.  _  r,  /  deviennent  /'  à  la  pause.  Ex.  : 
me  a  skrlf  «  j'écris  ». 
pèr  a  ràrf  «  Pierre  meurt  ». 

§  159.  _  De  même  devant  toute  consonne  sauf  liquides 
et  nasales.  Ex.  : 

ne  skrif  kët  (d)  «  n'écrit  pas  - . 

për  a  carf  brema  «  Pierre  meurt  maintenant  >». 

për  a  calf  da  dai(d)  «  Pierre  appelle  ton  père  ». 

§    160.    —   Mais   devant   voyelle   et   devant    liquide   et 
nasale,  ils  deviennent  /'.  Ex.  : 

pèr  a  calfacanod  brema  •  Pierre  t'appelle  maintenant  ». 
pèr  a  skrif  lizëri  «  Pierre  écrit  des  lettres  ». 
pèr  a  skrif  mai  (d)  «  Pierre  écrit  bien  ». 

§  161.  __  En  fin  de  mot  h  devient  c  qui  se  maintient  en 

toute  position.  Ex.  : 

lac  «  éteins  s. 

me  lac  ar  gdûlcU   «  j'éteins  la  lumière  ». 

ne  lac  këd  ar  gMu  «  n'étetns  pas  la  lumière  ». 


.   -     1U4  — 

§  102.  —  Une  consonne  en  fin  de  mot  liisparait  devant 
la  même  consonne  ii  l'initiale  du  mot  suivant.  Je  note  ce  p)ié- 
nooiène  en  mettant  la  consonne  tipale  entre  parenthèses.  On 
peut  pourtant  entendre  des  consonnes  géminées  dans  cette 
position.  Ex.  : 

ri^u  Pndœz  da  gace(t)ta\u  «  il  a  froid  à  ch...  des 
clous  ». 

an  lui  i/a  da  y^uske{d)  'd{uz  a(n)  nos  «  celui  qui  va 
se  coucher  le  soir  ». 

Etc., voir  les  textes. 

§  163.   —    Une  occlusive  en  fin  de  mot  et  une  occlusive+ 
liquide  et  derniers  éléments  d'un  groupe  de  consonnes  dispa- 
raissent souvent  devant  ime  consonne  initiale  du  mot  suivant. 

Kx.  : 

ne  drcu  kël(d)  «  il  ne  trempe  pas  »  de  trempa. 

ne  dr,urn  ket(d)  «  il  ne  trompe  pas  »  de  tr^umpla. 

ne  zPriy  zPnt  kët(d)  ■i  il  n'obéit  pas  »  de  sPnta. 

neJTnk  kPt(d)  «  cela  ne  jaillit  pas  »  de  stnkla. 

§  104.  —  De  même  pour  le  t  de  la  désinence  verbale 
-  nntj  -  1nt,  -  ent.  Ex.  : 

ne  gàron,  gdi'oni  kP.l(d)  «  ils  n'aiment  pas  >>. 

De  même  t  peut  disparaître  devant  la  consonne  initiale  du 
mot  suivant.  On  peut  aussi  entendre  des  i  implosifs  dans  cette 
position.  Ex.  : 

gti  piju   «  avec  qui  ». 

lu  kôs   «  ancêtres  •>. 

ne  fçnn  ke  mCd(d)   «  cela  ne  ferme  pas  bien  ». 

kà  skrcet  ((  cent  écus  ». 

var  bjln  lând^rnë  «  sur  le  pont  de  Landerneau  ». 

§  165.  —  La  désinence  de  la  première  personne  du  plu- 
riel des  verbes  et  des  prépositions  suivies  de  pronoms  suffixes 
n'est  -  omp    qu'à   la   pause.   Ex.    :   laoskomp    «    laissons    » 


—  105  — 

et  p   est  souvent  impiosif  dans  cette  position.  Devant  voyelle 
et  d'autres  consonnes  elle  est  toujours  -  om.  Ex.  : 

laoskoni  an  drae  «  laissons  cette  chose- là  ». 

laoskom  l^ii  «  laissons  Louis  ». 

J'ai  entendu  une  fois  dans  une  prière  -  omb  devant 
voyelle,  voir  les  textes. 

§  160.  —  f,  /  finaux  deviennent  /',  /  devant  une  voyelle 
initiale  du  mot  suivant,  mais  disparaissent  devant  une  consonne. 

Ex.  : 

me.mhœz  gicëled  ar  mëstr  azo  dœel  «  j'ai  vu  le  maître 
qui  est  venu  ». 

ar  pojd  a  zo  Or(lJ  tr^um/plpL  «  le  peuple  a  été  trompé  ». 

mais 

m'f^H  YiK'iifd)    «  bon  maitre  ». 

jpoh  mût(d)  «  bon  peuple  ». 

§  167.  —  Un  n  final  peut  s'assimiler  à  une  gutturale 
suivante  et  devenir  n.  Ex.  : 

ne  zerfin  ke  coa^    «.  je  ne  ferme  pas  encore  ». 

§  168.  —  Un  .V  final  peut  de  même  s'assimiler  à  un  a 
initial  du  mot  suivant.  Ex.  ; 

rêbe(s)  seac  et  rçbes.seac  «  reproche  sec  ». 


Quantité 


§  109.  —  Toute  voyelle  accentuée  suivie  d'une  seule 
consonne  qui  n'était  pas  géminée  en  moyen  breton  ou  qui  se 
trouve  à  la  fin  d'un  monosyllabe  est  longue.  11  y  a  pourtant 
difi'érentes  longueurs.  La  longueur  ordinaii*e  est  représectée 


106 


par  les  voyelles  îles  hisyliabes  ou  des  polysyllabes,  La  diffé- 
ronco  entre  les  voyelles  longues  des  bisyllabes  et  des  poly- 
syllabes est  à  peine  percei)tiblo  et  sans  intérêt  pratique. 

Ex.  :  '?/'<•/.  <!  ironvor  à  lediro  »  :  abc'k  ;  Odd  «  semer  >  : 
Tr.  hnda  ;  âlan  «  lialcino  "  :  alan  ;  âiar.  u  charrue  »  :  aiar  : 
hlOttt'k  :  iîiaisse  »  :  bloiiek  :  bfr:i  ««  noyer  >>  :  beû/;i  ;  oJ*fZ€n 
't  aiimono  ><  :  alu/en  ;  hrulli  {.l.  de  hn~':el  «•  maquereau  >>  : 
I»rézcl  ;  brt'zj/nek  m  breton  »  :  Tr.  brezonelc  ;  hnrgtfdi 
V  ritlrr  ))  :  breilgeùd. 

§  170.  —  Mais  la  voyelle  longue  d'un  monosyllabe  est 
légèrement  plus  longue. 

Ex.  :  mfll{d)  «  bon  »  :  mâd  ;  hrûs,  bras  «  grand  >»  : 
brâz  ;  hûc  ««  lourd,  chaud  >>  :  Tr.  hac'h  ;  hêr  «■.  court  >>  :  berr  ; 
hhitld}  «  farine  >  :  bleud  :  bôc  «  joce  »  :  bôc'h. 

i^  171-  —  Entre  la  voveîîe  longue  ordinaire  ei  la  voyelie 
brf-Vf  il  y  ,\  une  voyelle  de  q!;antité  inierm^diaire  qui  se  ren- 
coiUre  dans  quelques  cas  spéciaux.  Je  note  cette  vùvfclîe  par 
'/fcic.  Elle  ap(ia!ait  d'abord  dans  ; 

r?' «  été  i>  :  haiîv  ;     r'<(  ciel  o  ;  env, 
où  le.s  voyelles   à  une  époque   antérieure  étaient   suivie?  de 
dt">ux  C'-.nsonncs  et  étaient  j)ar  conséquent  brèves.  E'ies  n'ont 
pas  v^ncore  alieint  la  j'ieine  quanuté  longue. 

I/autre  cas   iue  j'ai  noté  est 

Insl  '<  queue  s  :  iosl, 
ctii  o  n'a  pas  encore  abouti  a.  û  qui  est  de  règle  devait  -si  en 
fiji  do  monosyllabe,  cf.  §  173. 

La  quantité  (-'  se  rencontre  enfin  en  syllabe  inaccentuée 
d;rns  le  mol  suivant  :  înirjùji  M.  S.  [Tnlr.ûn  Br.)  >'  demoi- 
î-ello  »'  ;  ilrôn,  itroun. 

§  172.  —  Une  voyelle  accentuée  en  hiatus  est  brève. 

Ex.  :  a/ù's  «  souvent  «  :  allez;  balàen  «  balais  »  ; 
balaen  ;  arh/  «  évangile  »  :  aviéi  ;  bmtoih  ;  «  poupée  »  :  Tr. 
bappaik  :    bitien  «  galei  t.  ;  fùli  ;   biziet  pi.  de  bïs  <>  doigt  »  : 


—  107  — 

biz  ;  diskrîet  «  décousu  >  :  disgri  ;  fr^ues  «.  fruit  »  :  frouez  ; 
gofàen  u  bâche  »  :  cf.  gôlô  ;  kies  «  chienne  »  :  Tr.  kiez  ; 
peskefàer  «  pêcheur  »  :  Tr.  pesketaer. 

§  173.  —  Il  y  une  forte  tendance  à  allonger  la  voj-elle 
d'un  monosyllabe  devant  le  groupe  -  st  final.  De  même 
devant  -  sk  {-  ^■^/),  où  les  cas  sont  toutefois  moins  nombreux. 
Cette  longue  est  d'habitude  une  longue  ordinaire,  mais  l'on 
peut  aussi  entendre  les  mêmes  longues  que  dans  bras,  etc. 

Ex.  :  âsk  M.  S.  (a-skl)   o.  corde  pour  attacher  une  vache  »  : 
nask  ;  drài^kl  [draskl]  «  grive  »  :  drask,  mbr.  drasgl  ;  frr.sk 
«  frais  »  :  fresk  ;  h;s/y  «  navire  y.  :  lestr  ;  rnêskl  «  moules  » 
meski  ;    brt'sk   «  fragile  »   :    bresk  ;   mësir  «  maître  >>   :   Tr 
mestr  ;    p''?*^    «  Pâques  »    :   parsk  ;   rûsi    M.    S.   (rust   Br. 
n  violent»   :   rust;    fô-st  a  près  »   :  tôst  ;    ii'œsi  «  poutre  « 
tre(>st  ;    lorsi   {gicësi   M.    S.)   «  capable    »    :    gwest  ;    hrê&t 
«  Brest  y> 

§  174.  —  'Il  va  en  outre  une  teiadaiiçe  à  allonger  une 
voyelle  accentuée  devant  une  occlusive  suivie  de  /  ou  r.  L'ex- 
plication de  ce  phénomène  doit  être  clierchée  dans  la  théorie 
de  la  syllabe  (voir  §  187,  4**).  Tout  le  groupe  occlusive  -f  r 
ou  l  est  explosif. 

Ex.  :  IPgreai  «  homard  »  :  légestr  ;  ôgrOiV.  «  orgue  »  : 
Tr.  ograu  ;  règlen  «  règle  >  :<fr.  ;  la  tendance  n'a  pas  encore 
abouti  entièrement  dans  hMblai  «  couple  »  ;  koublad. 

Remarque  :  La  quantité  ^~'  se  trouve  devant  -  hl  en 
fin  de  mot  :  siàd  «  humide  »  :  Tr.  soubl. 

§  175.  —  La  voyelle  longue  d'un  verbe  est  abrégée  à  la 
troisième  personne  du  singulier  du  présent  quand  la  forme 
est  monosyllabique  et  encadrée  des  particules  négatives. 

Ex.  : 

ne  loi  kët{d)  «  il  ne  bouge  pas  »  de  lôc  c<  bouger  »  ;  mais 
me  lût  «  je  bouge  ». 


—  108  -. 

ne  /rres  kPt{d)  «  il  ne  creuse  pas  >i  de  frâ'za  <>  croiiscr  », 
niais  me  frcPs  «  je  creuse  ». 

ne  nnc  kPt{d)  «  jo  ne  nie  pas  »  de  nâc  «  nier  »,  jnajs 
me  nâc  «  je  nie  ». 

ne  nie  kPt{d)  «  il  ne  nage  pas  »  de  nff'  «  nager  »,  mais 
lUe  nœ  «  je  nage  ». 

ne  at  kèi{d)  «  il  ne  sème  pas  »  de  (n(c(  «  semer  »,  mais 
me  âi{d)  «  je  sème  ». 

)ie  gaf  këi  (d)  «  il  ne  trouve  pas  »  de  kaiu/,  mais 
7ne  gâf  «  je  trouve  ». 

§  17G.  —  *  ne  compte  pas  comme  syllabe. 

Ex.  :  gfvçr^cçs  «  vierge  »  :  gwerc'hez  ;  mai"' cal  «  mar- 
ché »  :  marc'had  et  l'accent  est  resté  même  dans  àracUnt 
«  argent  »  :  arc'hant  on  ''  s'est  développé  en  voyelle  pleine. 

§  177.  —  Toute  consonne  est  brève  dans  le  breton  de 
Saint-Pol.  Il  ne  reste  pas  d'autres  traces  des  consonnes  gémi- 
nées que  /  et  n,  voir  §§  84  et  93.  Pour  des  consonnes  géminées 
en  sandhi  voir  §  162. 


Accent 


§  178.  —  L'accent  est  expiratoiro,  plus  intense  qu'en 
français,  mais  moins  que  dans  des  langues  germaniques  telle 
que  l'anglais  ou  l'allemand. 


109 


Ton 


§  179.  —  L'accent  eât  accompagné  d'une  élévation  de  la 
voix.  La  syllabe  intense  du  mot  est  donc  prononcée  sur  une 
note  plus  haute  que  le  reste  du  mot.  Dans  un  mot  comme 
bèlek  «  prêtre  »  le  ton  s'élève  sur  hé  -  et  descend  ensuite 
sur  -  lek.  Dans  uanàden  «  soupir  >  il  monte  sur  ua  -,  atteint 
le  sommet  sur  -  nâ  -  et  descend  sur  -  den. 

L'accent  secondaire  est  également  accompagné  d'un  ton 
plus  élevé,  mais  ce  ton  n'atteint  pas  la  même  hauteur  que  le 
ton  de  l'accent  principal.  Dans  kemeneryen  «  tailleurs  »  le  ton 
est  élevé  sur  ke  ■',  il  descend  et  remonte  sur  -  me  -  pour 
atteindre  sa  plus  grande  élévation  sur  -  nèr  -  et  redes- 
cendre sur  -  yen.  Ceci  pourrait  être  représenté  graphiquement 
de  la  manière  suivante. 


kemeneryen 


L'Accent  du  mot 


§  180.  —  L'accent  frappe  en  principe  l'avant  dernière 
syllabe  du  mot. 

Ex.  :  aval  «  pomme  »  :  aval  ;  hèlek  «  prêtre  »  :  bélek  ; 
uanàden  «  soupir  »  .*  cf.  huanad. 

§  181.  —  Quand  un  mot  reçoit  une  syllabe  de  pius^  par 
exemple  une  désinence,  etc.,  l'accent  passe  sur  la  nouvelle 
pénultième  et  les  voyelles  subissent  les  règles  générales. 

Ex.  :  avàlsjt  pi.  de  aval  ;  belèyen  pi.  de  bôlek  ;  duèzck 
«  vivant  »  dérivé  de  hues  «  vie  »  1  buez. 


—  110  — 

§  182.  —  Les  mots  de  quatre  ou  cinq  syllabes  ont  un  fort 
accent  secoiulairo  sur  leur  première  sjllabe. 

Ex.  :  kcnicnl'ri/en  pi.  de  kemdnçr  «  tailleur  »■  :  kéménei*  ; 
aryelfrt/ett  pi.  ilo  aryNçr  «  diacre  »  :  Tr.  avieler  ;  kl'hevMen 
«  arc-en-ciol  »  :  kanévéden  ;  m'  âHkj.(,nacàfen  kêt{d)  «  je 
n'oublirais  j)as  »  ;  donemoxèa  «  aller  et  retour  »>  est  accen- 
tué comme  deux  mois. 

§  183.  —  Un  certain  nombre  de  mots  sont,  poUMant, 
accentués  sur  la  dernière  syllabe.  Ce  sont  ou  bien  des  infinitifs 
en  -  f)l  dans  lesquels  û  est  le  résultat  d'une  cl^inti-action  de 
deux  a  dissyllabiques  ou  bien  d'anciens  composés. 

Ex.  :  ahàrs  (^  avant  »  :  abat'z  ;  abèn  «  en  face  »  :  abenn  ; 
abn'Kjl)  "  de  bonne  heure  »  :  îlbréd  ;  ucalèn  «  d'ici  »  :  Tr. 
ac'halen  ;  adrrh  (g)  «  derrière  »  :  adré  ;  adrœs  «  à  travers  »  : 
adreûz  ;  agid  «  à  reculons  »  ;  an'^s  «  sans  »  :  anéz  ;  beprPt{d) 
4  toujours  >  :  bepréd  ;  diadre  «  le  derrière  »  :  cf.  adré  ; 
ebàrs  «  dedans  »  :  ebarz  ;  eben  «  rauti'e  >>  (parlant  d'une 
femme  }  :  ebén  ;  ebrl  (d)  «  aucun  »  :  Tr.  e-bed  ;  epàl  (d) 
(<  pendant  »  :  Tr.  epad  ;  netrà  «  rien  »  :  nétra;  o/^rn 
«  messe  »  :  oféren  ;  pânlekusl  «  Pentecôte  '>  :  Ti*.  pantekost  ; 
aras-  «  devant  »  :  cf.  araok  ?  ;  kenavo  «  au  revoir  »  :  kéna- 
vézo  ;  bentik  [g]  «  quelconque  »  :  bennâk. 

Infinitifs  :  y  (celai  «  améliorer  »  :  Tr.  gwellaat  ;  ijelat 
«  baisser  »  :  Tr.  izelaat  ;  hianàt  «  amoindrir  »  :  Tr.  biannat  ; 
aiik.nnari'il  «  oublier  »  :  Tr.  aùkounac'haat  ;  lakàt  *  mettre  »  : 
lakaat;  Wôwàl  «  grossir  >:  :  Tr.  teoaat. 

55  184.  —  g.îdaroc  comparatif  de  g.idar  «  fade  »  â.  l'accent 
sur  la  première  .syllabe,  de  même  kàsimàni  «  pros(juc  ». 

î;  isr>.  —  falliki-  «  méchant  »  :  fallakr  est  accentué  sur 
la  dernière  syllabe;  également  Intrjin  Br.  [Ininan  M.  S.) 
«<  demoiselle  »  :  itrôn,  itrùu. 


—  111 


De  la  Syllabe 


!^  180.  —  Le  bretori  de  Saint-Pol  connaît  aussi  bien,  pour 
employer  la  terminologie  de  M.  Jespersen  (Lehrbuch  der 
Fonetik  '^  p.  202)  le  «  rattachement  ferme  »  que  le  «  ratta- 
chement relâché  »  des  consonnes,  c'est-à-dire  qu'une  consonne 
eii  limite  de  syllabe  peut  être  explosive  dans  certaines  posi- 
tidhs,  implosive  dans  d'autres  (cf.  Ferdinand  de  Saussure, 
^Cours  de  linguistique  générale,  pp.  7^-98). 

§  187.  —  Voici  les  règles  : 

1°  Toute  consonne  en  limite  de  syllabe  qui  suit  une 
roj/clle  longue  ou  une  diphtongxre  —  il  lië  peut  naturéllemeiit 
être  qilestidn  que  d'une  voyelle  accentuée  et  d'une  cbtlâonfle 
simple  —  est  explo><ire  (il  s'agit  donc  du  rattachërtiehl 
relâché). 

Ex.  :  âcal,  avâl^u,  iahjil'/Ku,  hlgal,  tlXut,  skaofa,  etc. 

2*  D'une  consonne  simple  en  limite  de  syllabe  ([ui  suit 
une  voyelle  hréi-r  nccentiiée  la  première  parade  est  iuiplosire 
la  seconde  explosive  (c'est-à-dire  qUe  lé  i-attâchement  est 
ferme). 

Ex.  :  icci^shc,  gû'eîhc,  htCH,  etc. 

S**  Une  consonne  simple  en  limite  de  syllabe  qui  suit  une 
royelle  hrci'e  inaccenhiée  est  r.cplosire. 

Ex.  :  bigj'ir^un,  kosrd,  kiritden,  pesketàcr,  domisiik. 

4"  D'un  groupe  de  consonnes  en  limite  de  syllabe  qui  suit 
une  voyelle  accentuée  —  laquelle  naturellement  est  brève  — 
la  première  consonne  est  i/nplosire,  les-  autres  explosives. 

Ex.  :  distum,  ne  /'ritfe  kPt,  iie  làrtfe  kêt,  sh'Jda,  ne 
stàrnfç  kêt,  ânaret,  kràzlcarc. 


—  112  — 

Mais  si  le  groupe  consiste  en  une  occlmire  suivie  de 
r  ou  l  tout  le  groupe  est  explosif. 

Ex.    :   H%liis,   rikla,    iPgresfi^),   ôgra^ui^),   règlen-i'^), 

5**  Le  groupe  de  consonnes  qui  en  limite  de  syllabe  suit 
une  voyelle  inaccentuée  est  soumis  aux  mémos  règles. 
Ex.  :  pcshclorr,  /iasïèlis,  amprçfan,  irnnen, 
mais 
sakràmâni,  aaTf,  atrisàot,  hepr{'l(d). 


L'Accent  dans  la  Phrase 


§  188.  —  On  peut  distinguer  trois  degrés  d'intensité. 

Accent  fort  i 
Accent  moyen  u 
Accent  faible  — 

Les  mots  noii  accentués  ne  portent  aucune  marque 
distinctive. 

Une  voyelle  n'a  la  quantité  ordinaire  que  sous  raccerit 
fort.  Sous  l'accent  moyen  elle  s'abrège  et  reçoit  la  quantité 
intermédiaire  (cf.  §  171).  Cette  quantité  peut  se  trouver  égale- 
ment sous  l'accent  faible,  mais  dans  ce  cas  la  voyelle  est  le 
plus  souvent  brève.  Une  voyelle  longue  peut  être  abrégée 
même  sous  l'accent  moyen. 

Il  y  a  souvent  hésitation  entre  les  deux  degrés  :  accent 
moyen  et  accent  faible.  Dans  une  phrase  rapidement  énoncée 
beaucoup  d'éléments  de  la  phrase  tombent  au  degré  faible 
tandis  qu'ils  portent  l'accent  moyen  quand  la  phrase  est  len- 
tement proférée  et  que  le  sujet  parlant  pèse  les  riiotg. 


(I)  cf.  §  174,  Remarque. 


—  113  — 

§  189.  —  Les  règles  principales  d'accentuation  sont  les 
suivantes  : 

Le  nom,  sujet  ou  complément  direct  du  verbe  porte 
l'accent  fort  : 

an  dèa  a  rà  an  drà  he  «  l'homme  fait  cette  chose  là  »  ; 

an  dèn  a  va  ar  car  «  l'homme  fait  la  voiture  *. 

§  190-  —  Quand  le  nom  est  suivi  d'un  adjectif,  cet 
adjectif  porte  l'accent  fort  et  le  nom  l'accent  moyen.  Ex.   : 

an  timbras  «  la  grande  maison  »  ; 

an  dën  (dëa)  bras  «  le  grand  homme  »  ; 

a/'  mor  ihdan  «  la  vaste  mer  »  ; 

an'^d(ëd)  màt(d)  «  le  bon  blé  »  ; 

membàz  gicèled  ar  éV  brg.s  èryo  «  j'ai  vu  le  grand 
chien  aujourd'hui  »  ; 

avàlu  djUar  ëndœz  gwèrzet  «  il  a  vendu  des  pommes 
de  terre  ». 

§  191.  —  Quand  un  nom  monosyllabe  contenant  une 
voyelle  longue  (1)  est  précédé  de  en,  œn,  er,  œr,  el,  œl  «  un  » 
il  reçoit  l'accent  faible  et  en,  etc.  porte  l'accent  fort.  Ex.  : 

en  ti  <f.  une  maison  »  ; 

en  den  «  un  homme  »  ; 

er  mor  «  une  mer  »  ; 

èl  lîvân  «  une  bête  »  ; 

èr  yalà  «  une  bourse  «  ; 

an  dèn  a  râ  er  ôïïr  «  l'homme  fait  un  char  ». 

§  192.  —  Mais  quand  ces  conditions  ne  sont  pas  remplies 
le  nom  porte  l'accent  principal  et  en,  etc.  reçoit  l'accent 
faible.  Ex; 

ër  va  uwes  v  une  femme  »  : 

t  -c 

ir  gàzek  «  une  jument  »  ; 
en  of^rn  a  une  messe  »  ; 
ër  màr*ôat  «  un  marché  »  ; 


(1)  Et  le  mot  bloas  «  an  »,  §r  bloas,  blas  <;  un  an  ». 


—   114  — 

§  193.  —    Les  noms  «le  nombre  huiwnr  la  même  règle  : 

tr)  di  t<  trois  maisons  », 
mais  (eir  rlu.ijtces  «  trois  femmes  »  ; 

nào  di  «  neuf  maisons  »  ;  nào  iôr  «i  neuf  portes  », 
mais  nâô  rt^lek  <«  neuf  prêtres  ». 

§  194.  —  pPî'ar  et  pêdp'  sont  accentués  sur  la  dernière 
svUabe  devant  un  nom  monosyllabique  à  voyelle  longue.  Ex.  : 

perà)-  zâc  «  quatre  sacs  »  ; 

ped^r  vâk  «  quatre  bateaux  », 
mais  j3<:^i?a/'  Sets  «  quatre  jours  »,  etc. 

§  195.  —  Même  règle  après  eil  «  au  re  •>  qu'après  les 
noms  de  nombre.  Ex.  : 

an  èil  tâi  «  l'autre  père  », 
mais  an  eil  giciàd^r  «  l'autre  tisserand  »,  etc. 

§  190.  —  L'adjectif  précédé  de  kçr,  ken,  kcl  (»  aussi  » 
et  rë,  re  «  trop  »  est  sujet  aux  mêmes  règles  que  le  nom 
après  en  «  un  ».  S'il  est  monosyllabe  il  reçoit  l'accent  faible 
et  kçr,  ré  porte  l'accent  fort.  S'il  e-t  de  plus  dune  syllabe 
c'est  le  phénomène  contraire  qui  se  produit.  Ex.  : 

k^r  krè  «  aussi  fort  »  ; 
ker  mât  €  aussi  bon  »  ; 
rë  doïn  M  trop  chaud  »  ; 
re  yen  «  trop  froid  »  ; 
mais 

kël  lëdan  «  aussi  large  »  ; 
km  iang  «  aussi  mince  »  ; 
rê  ralèurus  «  trop  malheureux  ». 

§  197.  —  Devant  le  nom, les  noms  de  nombre  portent 
l'accent  moyen  quand  ce  sont  des  monosyllabes,  mais  l'accent 
fort  quand  ce  sont  des  polysyllabes.  Dans  ce  dernier  cas  le 
nom  peut  hésiter  entre  l'accent  fort  ou  l'accent  moyen.  Ex.  : 

ynenibœz  gio.'ded  diji  vàdjioes  «  j'ai  vu  deux  femmes  »  ; 
iiiernbœz  gwçrzei  tri  làbçus  «  j'ai  vendu  trois  oiseaux  •>  ; 


-    115  — 

mcmhœz  gweled  an  eil  vàjjwes  «  j'ai  vu  l'atidè  femme  », 
mais 

membœz  'pnkel  Irlseg  labels  ou  làbji.s  «  j'ai  pris  treize 
oiseaux  »  ; 

on  dègved  lààn  a  zç  hci  prtmet  «  la  seconde  bête  a  été 
})rimée  ». 

§  198.  —  Le  pronom  personnel  sujet  ou  coinplémenl 
direct  du  verbe  n'est  pas  accentué  ou  l'est  faiblement,  sauf 
quand  on  veut  insister  sur  ce  pronom 'ij.  Ex.  : 

nie  (a)  zèyo  eryo  <t  je  viendrai  aujourd'hui  »  ; 

membœz  gicèled  anëaa  «  je  l'ai  vu  »  ; 

è&  end(J'Z  va  gwHet  «  il  m'a  vu  »  ; 

poM  endœz  e  Cfiirdrçiizei  «  Paul  l'a  grondé  »  . 

§  199.  —  Les  prépositions  suivies  de  pronoms  suffixes 
portent  l'accent  fort.  Ex.  : 

va  zàd  àndœz  grèad  an  dràiie  evintan  «  mon  père  a 
fait  cela  pour  lui  »  ; 

dœed  eo  ganiân  «  il  est  venu  avec  lui  »  i 
bràsoc  eo  evidàme  «  il  est  plus  grand  que  moi  ». 

§  200.  —  Quand  deux  de  ces  prépositions  +  pronom.-? 
suffixes  se  suivent,  la  première  porte  l'accent  moyen,  le  second 
l'accent  fort.  Ex.  : 

fans  àndœs  k^mèred  aneàn  gàntan  •<  François  la  pris 
avec  lui  ». 

§  201.  —  Les  adjectifs  possessifs  sont  inacdentués.  Ex.  : 

va  zl  «  ma  m.aison  ■»  ; 

e  vàb  ëo  «  c'est  son  fils  »  ; 

làhed  endœz  e  vrœr  «  il  a  tué  son  frère  t>  ; 

membœz^ g wëied  o  pugàle    «  j'ai  vu  vos  enfants  »  ; 

cf.  valni  «  moi-mêm.e  ». 


(i'  Ex.  :  na  mena  te  nendœz  grèad  anëan    c  ni  moi  ni  toi  ne  l'avons 
fait. 


116 


§  202.  —  Les  pronoms  possessifs  sont  accentués  comme 
les  noms.  —  Ex.  : 

va  rd  zo  àç  «  les  miens  sont  ici  »  ; 
kçumd^red  ^ndœz  eïni  <c  il  a  pris  le  sien  >». 

§  203.  —  Les  démonstratifs  an  mi,  ar  rè  portent  l'accent 
moyen  devant  un  nom,  l'accent  fort  devant  une  préposition. 
Ex.  : 

an  ^îki  bras  «  le  grand  »  ; 

ar  rè  vrcis  «  les  grands  », 
mais 

an  ïni  zo  bras  «  celui  qui  est  grand  >:  ; 

emâ,  eues,  etc.  portent  l'accent  fort  comme  le  nom.  Ex.  : 

èniâ  (a)  zo  dçset  «  celui-ci  est  venu  >  ; 

ènez  endœz  gréai  «  celui-là  l'a  fait  ». 

§  204.  —  Les  pronoms  interrogatifs  sont  accentués 
comme  le  nom.  Ex.  : 

j9tcW  endœz  grèad  an  lize  «  qui  a  fait  cette  maison  *. 

§  205.  —  L'adjectif  pëbes^  pebes  «  quel,  quelle  »  qui 
précède  le  nom  porte  l'accent  moyen  oU  faible.  Ex.  : 

pêbez  dën  «  quel  homme  >)  ; 
pébes  pàot  •  quel  garçon  ». 

§  206.  —  Les  relatifs  pini^  etc.  sont  fortement  accentués, 
mais  peuvent  aussi  avoir  l'accent  moyen.  Ex.  : 

an  dën  pïni  zo  brg,^  ou  an  dën  pmi  zo  brçis  «  l'homme 
qui  est  grand  ». 

ag  a  est  inaccentué.  Ex.  : 

menibœz  gwèled  cerf,  deh  ag  a  zg  bras  «  j'ai  vu  un 
homme  qui  est  grand  ». 

§  207.  —  Les  pronoms  indéfinis  sont  accentués  comme 
les  noms.  Ex-  : 

pepïni  (a)  gJ:iYner  eini  «  chacun  prend  le  sien  ». 


—  117  — 

§  208.  —  L'adjectif  mêmes  qui  précède  le  nom  porte 
l'accent  moyen  (ou  faible).  Ex.  ; 

ar  mêlées  ira.  «  la  même  chose  ». 

§  209.  —  al,  b^nàk  (g),  ebel{d)  suivent  le  nom  et  sont 
fortement  accentués  tandis  que  le  nom  porte  l'accent  moyen. 

Ex.  : 

gitèledendœz  en  dra  benàk{g)  «  il  a  vu  quelque  chose  »  ; 
fans  àndœs  k^mered  ancan  gàniàn  «  François  l'a  pris 
avec  lui  »  ; 

làhed.  andœz  an  ènes  «  il  a  tué  les  poulets  ». 

§  210.  —  L'adverbe  porte  l'accent  fort.  Ex.   : 

toni  êç  eryo  «  il  fait  chauil  aujourd'hui  »  ; 

var^^cbaz  a  vo  glào  «  demain  il  pleuvra  >>  ; 

niembœs  kàred  kà     anPan  «  je  l'ai  beaucoup  aimé  ». 

§  210  a.  —  De  la  négation  ne  -  kèt  {d),  ne  est  inaccentué, 
tandis  que  kèi{d)  est  généralement  faiblement  accentué.  Ex.  : 

ne  gàï'àn  këd  an  drhhe  «  je  n'aime  pas  cela  »  ; 
ne  dèyo  këd  ^ryo  «  il  ne  viendra  pas  aujourd'hui  ». 

Pour  d'autres  cas  voir  §  212,  cf. 
également  : 

ne  kèt  «  ce  n'est  pas  y,  mais  ne  këd  gioir  «  ce  n'est 
pas  vrai  ». 

§  211.  —  L'article,  les  conjonctions,  les  prépositions  et 
les  particules  verbales  sont  inaccentuées.  Ex.  : 

^br  a  z6  e  bro'zàos  «  Pierre  est  en  Angleterre  »  ;  beieg 
vrèmâ  «  jusqu'ici  »  ;  ar  vrô  «  le  pays  »  ;  a?i  ini  «  celui-ci  »  ; 
pèr  pe  bàol  «  Pierre  ou  Paul  »  ;  var'côaz  a  vç  glào  «  il 
pleuvra  demain  ». 


—  lis  — 

§  21'-.^  —  Mais  une  troisième  personne  du  sg.  du  présent 
porte  l'accent  moyen,  quand  elle  est  monosyllabique,  et  alors 
la  négatiou  k'H  reçoit  l'accent  principal.  Ex.  : 

}t.e  gai'  krt 
ne  cet  k<^f 
ne  ri'î  Av^it 

§  513.  —  La  copule  (a)  zn,  eo  est  inaccentuée  ou  faible^ 
ment  accentuée.  Ex.  : 

an  Aval  a  zd  trfnk  put  «  la  pomme  est  très  aigre  »  ; 
tài'i}  ëo  çrifo  «  il  fait  chaud  aujourd'hui  »  ; 
an  dogved  làan  a  zo  bet  primet  «  la  dixième  bête  a  été 
primée  »  ; 

var'càaz  a  va  glào  o  demain  il  pleuvra  ». 

§  214.  —  Le  verbe  ant  eiis  en  fonction  d'auxiliaire  est 
faiblement  accentué,  mais  porte  quelquefois  l'accent  moyen, 
surtout  dans  les  phrases  négatives.  Ex.  : 

pesœrd  dèn  acœz  gïtèlet  «  quel  genre  d'homme  as-tu  vu  ?  »  ; 
membœz  gioHed  àr  H  àl  «  j'ai  vu  l'autre  chien  »  ; 
çr  vam  evel^ùnez  ne  defe  këd  grèad  an  dràe    «  une 
mère  comme  celle  là  n'aurait  pas  fait  cela  ». 

§  215.  —  Le  participe  porte  l'accent  fort,  sauf  en  fonction 
d'adjectif.  Ex.  : 

memhœz  làhed  ar  éf  àl  «  j'ai  tué  l'autre  chien  »  ; 
gikHcd  endœt  en  dra  benàk  «  il  a  vu  quelque  chose  *  ; 
dfêk  ebèd  a  zo  dœet  «  personne  n'est  venu  ». 

§  2Î6.  —  Le  verbe  conjugué  sans  négation  porte  géné- 
ralement l'accent  moyen.  Ex.  : 

an  d<)n  a  râ  çr  târ  «  l'homme  fait  un  char  »  ; 
ar  và^mcez  ad^l/z  anëân  «  la  femme  l'a  »  ; 
membœz  anëân  «  je  l'ai  »  ; 
ra  z'i  eo  «  c'est  ma  maison  »  ; 
e  vàb  eo  «  c'est  son  fils  ». 


119 


ij  217.  —  Mais  quand  on  veut  insister  sur  le  verbe, 
celui-ci  porte  naUirellement  l'accent  fort.  Ex..  : 

béz  e  rèi/o  §r  car  '(  il  fera  un  char  »  ; 

ma  sào  ar  vrwneiimà  "  si  cette  brume  se  lève  »  ; 

me  gb.T  «  j'aime  >•. 

^  218.  —  Le  verbe  conjugué  avec  la  négaiion  por^e 
l'accent,  fort.  Ex    : 

mè  ne  gàrtin  Hçd  an  drôhe  «  je  n'aime  pas  cela  ».; 
ne  cdrtos  kêï'   >'  il  n'attend  pas  v  ; 

§  219.  —  Tels  sont  les  grands  traits  de  l'accent uation 
dans  la  phrase.  On  se  fera  une  idée  —  quoique  bien  faible  — 
de  la  variété,  de  la  mobilité  et  de  la  richesse  presque  illimitée 
du  langage  courant  dans  la  partie  des  textes  où  raccentuation 
de  la  phrase  est  notée. 

L'accentuation  dans  la  phrase,  telle  qu'elle  vient  d'être 
exposée,  correspond  pour  ses  traits  principaux  à  celle  du 
gallois  et  aussi  de  l'irlandais  dont  les  règles  ont  été  établies 
par  Whitley  Stokes  (R  C.  VI,  p.  290)  et  M.  Loth  [Métrique 
galloùe  II,  p.  151  ss.).  Dans  ces  langues  «  tous  les  mots, 
mêmes  accentués,  peuvent  devenir  des  éléments  d'une  unité 
réunis  sous  un  accent  principal  commun  »  (M.  Lothib.  p.  152). 
Il  est  peut  être  utile  de  montrer  que  les  unités  principales 
sont  les  mêmes  en  gallois  et  en  irlandais. 

Les  unités  bretonnes  suivantes  se  retrouvent  en  gallois  et 
en  irlandais  (cf.  M.  Loth,  ih.  pp.  152-153)  : 

1°  Le  substantif,  pronom  ou  adverbe  précédés  de  l'article, 
d'un  adjectif  pronominal,  d'un  nom  de  nombre  ou  d'une  pré- 
position. Le  substantif  porte  l'accent  principal,  voiries  §§  197, 
201-03,  205,  208,  21ti-ll.  (Pour  l'accentuation  des  noms  de 
nombre  et  de  quelques  adjectifs  pronominaux  monosvllabes, 
voir  les  §§  192-95)  : 


120 


2°  Un  substantif  suivi  d'un  gôqitif  qui  en  dép-^nd  ou  d'un 
adjectif  qui  le  qualifie.  Le  génitif  ou  l'adjectif  port.ent  l'accent 
principal,  voir  §  190  ; 

3**  Une  forme  verbale  avec  ui)  pronom  sujet  ou  avec  une 
particule  verbale.  L,a  forme  verbale  porte  l'accent  principal, 
voir  les  §§  198,  211. 


L'Accentuation  des  Composés 


§  220.  —  Le  principe  de  l'accentuation  des  composés  est 
le  même  que  dans  le  groupe  nom  et  adjectif,  l  es  groupes  de 
noms  suivis  d'un  autre  nom  qui  détermine  le  premier  et  qui 
remonte  à  un  ancien  génitif,  se  comportfnt  comme  les 
composés.  Le  premier  élément  porte  l'accent  moyen  ou  même 
faible,  et  le  second  élément  l'accent  fort.  Ex.  : 

kôz  vàtes  «  vieille  chaussure  »  ; 

tàol  àvel'gl.  tàolu  àvel  «  coup  de  vent  »  ; 

avàlu  dùar  «  pomme  de  terre  »  :  aval  et  douar  ; 

ki  dur  «  loutre  »  pi.  ms  dur  ; 

pàd^ùarn  «  marmite  »  ; 

àntotmôs  «  lendemain  *. 

Mais  quand  la  conscience  de  l'autonomie  des  éléments 
s'est  perdue  et  que  le  mot  apparaît  comme  un  mot  un  ,  l'accen- 
tuation est  celle  du  mot  ordinaire.  Ex.  : 

avèldro  «  tourbillon  »  ; 
kildànt  «  grosse  dent  ». 


SYSTÈME 


1^3 


L'Article 


§  221.  —  L'article  défini  est  ar  c  le,  la  »_,  al  devant  des 
noms  commençant  en  i  :  al  leas  «  le  lait  »  :  léaz  ;  et  O'/i 
devant  i,  d,  n  :  an  dïntïn  «  la  tante  »,  an  dPnf  «  les  dents  »  : 
dafit  ;  an  nâ.un  «  la  faim  »  :  naon. 

L'article  indéfini  est  ^r,  ét,  et,  œl,  devant  /  :  pI  liam 
«  une  corde  »  :  liamm  ;  en.œn  devant  t,  d,  n  :  è>i  fi  «  une 
maison  »  :  tî  ;  en  dimêzel  «  une  demoiselle  »  :  dimé^el  : 
en  ni  ('  un  neveu  »  :  nîz. 


Les  Mutations 


%222.\.0ccluswes  changées  en  spiranles,  f  en  f  et  sifp.antes  et 
chuintantes  sou)-des  changées  t-n  sifflantrs  et  chuiniantes 
sonores. 

a; 


k    > 

c 

p    > 

î\f 

f     > 

z 

f  > 

f 

sm> 

■  z 

.s(i)  > 

J 

Après  les  pronoms  possessifs  suivants  : 

ca  «  mon  »,  em  «  dans  mon  ». 

Ex.  :   va  ci    «  mon  ch.en  »  :  kî  ;   em  câl^un    «  dans  mon 
c(Bur  »    :   kalon,  kaloun  ;  va  fen,  j'en    «  ma  tète  »   :   penn  ; 


(1)  Suivi  df-  voyelle. 


1:^4 


ra  zât  (d)  «  mon  père  «  :  tâd  ;  eni  zàt  (d)  «  dans  innp  père  »  ; 
va  frai  .<  mon  fléau  »>  :  frai  ;  ra  zgc  «  mon  sac  «  :  sâc'h  ; 
etn  zgô  «  dans  mon  sac  >)  ;  va  Jvûk  «  ma  nuque  »  :  chouk  ; 
e»i  J  ûk  «  dans  ma  nuque  ». 

De  même  après  ra  «  me  >>  employé  comme  prénom  infixe. 
Ex.  :  bez  en  dœz  va  caret  «  il  m'a  aimé  ». 

Exception  :  p  ne  se  change  pas  en  f  après  em  mais 
se  maintient  par  une  tendance  à  la  différenciation.  Ex.  :  em 
pen  «  dans  ma  tête  ». 

ê  «  son  ))  (à  elle). 

Ex.  :  e  cl  «  son  chien  »  :  kî  ;  e  fen,  fen  <(  sa  tête  » 
penn  ;  e  zât  [d)  «  son  père  »  :  tâd  ;  e  fœntoen  a  sa  fontaine  » 
feunteun  ;  e  zâc  »  son  sac  »  :  sâc'h;  e  j/ùk  «  sa  nuque  » 
chouk. 

De  même  pour  ê  employé  comme  pronom  introduit  entre 
le  pronom  personnel  et  la  forme  verbale,  entre  l'auxiliaire  et 
le  participe  ou  placé  devant  l'infinitif  ;  wernhwz  e  caret  «  je 
l'ai  aimée  ». 

ô  «  leur  », 

Ex.  :  0  dî  i'  leur  chien  »  :  kî  ;  o  /*<?»,  /en  «  leur  tête  » 
penn  ;  o  zât  [d)  «  leur  père  »  :  tâd  ;  o  fœnicen  «  leur  fontaine  » 
feunteun  ;  o  zçlù  «  leur  sac  »  :  sâc'h  ;  o  jûk  «  leur  nuque  » 
chouk. 

\i)  h       >       c 

5(1)  >       z 
.v(l)>      j 

1"  Après  l'article  ar  «  le  »  ou  œr^  er  «  un  »  au  m.  sg. 

Ex.  :  ar  HLck  «  le  coq  »,  çr  {œr)  èilek  «  un  coq  »  : 
kilek  ;  ar  zal  «  le  seau  »,  çr  {œr)  zoJ  «  un  seau  »  :  sâl  ; 
ar  jûk  «  la  nuque  »,  tir  [<ipr)  jjuk  «  une  nuque  »  :  chouk. 

Remarque  :  kënta  subit  la  même  mutation  :  ar  c^nia 
«  le  premier,  la  première  ». 


(1)  Suivi  de  voyelle. 


—  125  ~ 

2**  Après  l'article  ar  au  pi.  des  noms  ms.  et  fém.  dési- 
gnant des  animaux  et  des  choses  : 

Ex.  :  ar  cileyen  pi.  de  kilek  «  coq  »  :  kiiek  ;  ar  ôerek 
pi.  de  kareh  «  écueil,  rocher  »  :  karrek  ;  ar  celen  «  les 
mouches  »  pi.  de  kelênen  «  mouche  »  :  kéliénen. 

§  223.  —  2.  Occlusives  sourdes  changées  en  sonot^es^ 
g  changé  en  spirante  sourde,  disparition  de  g  dans  le 
groupe  gw,  h,  m  changés  en  v,  f  en  f,  sifflantes,  chuin- 
tantes sourdes  changées  en  sonores. 

k      >      g 

p      >      b 

t      >       d 

g     >     à 

gib      >  V 

b      >  V 

d[i)>  2 

m      >  v 

f      >  f 

5(2)  >         Z 
S  (2)  >       / 

1**  Après  l'article  ar,  an^  l'article  précédé  do  la  prépo* 
sition  en  dans  p%  en  et  après  er,  œr,  en,  cen  ((  un  »  au  fém. 
sg.  d  reste  immuté  après  an,  en,  œn.  Mais  il  est  assimilé 
à  IVi  précédant  dans  an  nôr  «  la  porte  »  :  dôr. 

Ex.  :  ar  gasiolôren  <(.  la  casserole  ».  er  gasiolçren  «  une 
casserole  »,  p*  gasiolôren  tt  dans  la  casserole  »,  ar  bâl  «  la 
pelle  »,  er  bal  <<  dans  la  pelle  «,  er  bal  «  une  pelle  «  I  pâl  ; 
an  diniin  «  la  tante  »,  en  dïntln  «  une  tante  »  ;  ar  corisâden 
«  le  hennissement  »,  er  corisâden  «  un  hennissement  »  î  cf. 
Tr.  gourichal;  ar  vêzen  «  l'arbre  »,  ervêzen  «  dans  l'afbre  w, 


(1)  Dans  kalz  a  clê  »  beaucoup  de  dettes  »  :  dlé,  c' vleiit  tl'UDB  forme 
glé  connue  dans  d'autres  dialectes. 

(2)  Suivi  de  voyelle. 


—  i-M  — 

tjr  vëzen  »  un  arbre  •>  :  gwé;:en  ;  ar  iTdn  «  le  corbeau  »,  t7* 
rran  u  un  corbeau  »  :  bran;  ar  vp'â  «  la  fille  »,  ^r  vcrê 
«  une  fille  »  :  merc'h  ;  ar  frônel  «  la  narine  »,  çr  f'rônel 
V.  une  narine  >i  :  fron  ;  ar  zll  «  la  passoire  »,  çr  zil  •<  une 
passoire  »  :  sil  ;  m' Jade n  «  la  cbaine  »,  er  Jâdcn  «  une 
chaine  »  :  chaden. 

Exception  :  L'initiale  de  plçtc  reste  immutée  :  ar  pl^ic 
"  la  fille  »  :  plàc'h. 

Remarque  :  /  >•  rf  a  lieu  dans  le  nom  m.  trâ  <(  chose  », 
tin  dra  benàk  «  quelque  chose  »  :  trà. 

p  ">  b  dans  perâre  f.  «  quatrième  »,  pempct  f.  «  cin- 
quième »  :  ar  bccàre,  ar  hcmpet  ; 

2°  Après  les  prépositions  suivantes  : 
a  «  de  ». 

Ex.  :  en,  de  a  a  boan  «  un  homme  de  peine  »  ;  kalz  a 
fies  «  beaucoup  de  figues  »  :  fiez  , 

da  <'  à  »,  dar  «  à  la,  au  ». 

Ex.  :  me  zo  ea(d)  da  dl  hPr  «  je  suis  allé  a  la  maison 
de  Pierre  »  ;  me  zo  ea  (d)  dar  gear  «  je  suis  allé  en  ville  ». 

drë  «  par  ». 

Ex.  :  dre  gastel  «  par  Saint-Pol  ». 

Remarque  :  Il  n'y  a  pas  de  mutation  après  dîrttr  «  de 
dessus  »  ;  diwar,  mais  j'ai  entendu  dlvar  zac  pêr  m.  à  m. 
«  de  dessus  du  sac  de  Pierre  ».  Non  plus  après  dlndan  «  sous  »  : 
dindân,  sauf  dans  l'expression  dmdan  boan  «  sous  peine  »  : 
poan.  Après  var  «  sur  »  dans:  rar  bcun  landernâ  «  sur  le 
pont  de  Landerneau  ». 

Après  les  pronoms  suivants  : 

da  «  ton,  ta,  tes  ». 

Ex  :  da  gâdor  «  ta  chaise  >  :  kador  ;  da  blnni  «  ta 
plume  )i  :  plu  ;  da  dôk  '<  ton  chapeau  »  :  tôk  ;  da  cïrkM  «  ta 
bouche  »  :  genou  ;  da  rîn  «  ton  vin  »  :  gwin  ;  da  cnra  «  ton 


—  127  — 


pain  »  :  bara  ;  da  zory^).i  «  tes  portes  »  :  <10î-  ;  da  ver'd,  rer'r. 
«  ta  fille  ))  :  merc'h  ;  da  fiarsetes  »  la  fourchelle  »  :  Tr. 
forchetez  ;  da  zgc  «  ton  sac  »  :  sâc'h  ;  da  Jcûk  «  ta  nuque  »  : 
chouk. 

e  «  son,  sa,  ses  (à  lui)  ». 
Ex.  ;  e  gâdor  «  sa  chaise  »  :  kador,  etc. 
De  même  après  e  pronom  infixe  ;   membœz  e  vHet   >■■  je 
Tai  vu  »,  vûembœz  e  calvet  •■  je  l'ai  appelé  ». 

an  îni  «  celle  «•. 

Ex,  :  an  îni  vràs  «  la  grande,  celle  qui  est  grande  »  ; 
brâz  :  an  îni  vorn  «  celle  qui  est  borgne  »  :  born  ;  an  îni  fur 
«  celle  qui  est  sage  »  :  fur. 

ar  rê  «  ceux  qui  ^. 

Ex.  :  ar  rê  vrâs  «  ceux  qui  sont  grands  »  ;  ar  ^è  roal 
t«  ceux  qui  sont  chauves  »  :  moal;  or  rè  fur  «  ceux  qui  sont 
sages  >  :  fur. 

/Y?  «  ceux  5). 

Ex.  :  rè  gaslei  «  ceux  de  Saint-Pol  >>. 

Remarque  :  pe  «  quel  »  est  suivi  de  mutation  dans  l'ex- 
pression pe  zcis  e  quel  jour  »  :  deiz  Mais  en  dehors  de  cette 
expression  «  quel  »  est  toujours  rendu  par  vebes  qui  n  est  accom- 
pagné d'aucune  mutation  :  pphes  kein.  pcbez  dën,  etc 
eil  «  autre  »  provoque  mutation  quand  il  est  suivi  d'un  nom 
féminin  :  an  èil  vam  «  l'autre  mère  >  :  eil  ;  mais  l'on  dit  aa 
eil  iai  «  l'autre  père  »,  an  eil  giciâder  «  1  autre  tisserand  », 
etc. 

Après  les  noms  de  nombre  suivants  : 

ûnan  (V  uns  »  au  féminin. 

Ex.  :  ûnan  vrâs  «  une  grande  »  :  brâz  ;  ànan  gam  «  une 
boiteuse  »  ;  ûnan  clàs  «  une  verte  »  :  glàz. 


—  12S  — 

daju^  dçku,  do'jj  u  deux  »  m.,  di-u  «  deux  »)  fém. 

Ex.  :  dau  di  «  deux  maisons  »  :  tî  ;  dieu  gasiolôven 
«  deux  casseroles  »  ;  da-u  f:p-  i-  deux  mots  t>  ;  g^r;  dcuij  zeis 
•<  deux  jours  »  :  deiz  ;  do-u  zaô  «  deux  sacs  »  :  sâc-'h  ;  </oji 
/\uk  ■<  doux  nuques  »  :  chouk  ;  dau  /«/•>•<>  deux  sages  »  :  fur; 

tri  «  trois  »  m.,  teir  «  trois  »  fém. 

Ex.  :  Irî  di  «  trois  maisons  »  :  tî  ;  tei''  rOcUives  «  trois 
femmes  »  :  maouez   etc. 

pèvar  «  quatre  »)  m.,  jièdp^  «  quatre  »  fém. 

Ex.  :  pf^'vàr  zeis  «  quatre  jours  »  :  deiz  ;  pçdèr  vak 
«  quatre  bateaux  »  ;  bâg  ;  pcvàr  zac  «  quatre  sacs  »  :  sâc'h  ; 

nao  «  neuf  ». 

Ex  :  nao  baot  «  neuf  garçons  »  :  paotr  ;  nao  di  «  neuf 
maisons  »  :  tî  ;  nao  ôôà  «  neuf  hivers  »  :  goanv;  nao  vêlek 
a  neuf  prêtres  »  :  bélek  ;  nao  zia  ul  «  neuf  diables  »  :  diaoul  ; 
nao  zor  «  neuf  portes  »  :   dôr  ;   nay  v§r'è    «  neuf  filles  »  : 

Remarque  :  J'ai  toujours  entendu  nao  dç  vos  «  neuf 
journées  »  :  dervez. 

bloas  «  an  ■»  :  bloaz  présente  mutation  après  d^u  et 
àwçac-dëk  :  dàti  vlas  «  deux  ans  »,  cwàc  vl'is  «  six  ans  »j 
sèiz  vlas  «  sept  ans  »,  èiz  vlas  «  huit  ans  »,  nào  vlas  k  neuf 
ans  »  (mais  aussi  nào  blas),  dèg  vlas  «  dix  ans  »  ;  tandis 
qu'on  dit  èr  bloas  «  un  an  »,  tri  bla^  «  trois  ans  »,  pevàr 
blas  «  quatre  ans  »,  pèm  blas  «  cinq  ans  ». 

Après  pe  «  ou  ». 

Ex.  :  ôwi  pe  ?v'  a  vous  ou  moi  »  ;  pèr  pe  baol  «  Pierre 
et  Paul  ». 

Après  la  négation  ne  «  ne  ». 

Ex.  :  ne  z^ràn  kefi)  ôoas  «  je  ne  ferme  pas  encore  »  ; 
ne  gârô.n  ked  anêân  «  je  ne  l'aime  pas  »  ;  ne  flamin  ket 
coas  «  ça  ne  flambe  pas  encore  ». 


—  129  — 

Après  le  particule  verbal  a. 

Ex.  :  ni  a  gâr  ar  vugâle  «  nous  aimons  les  enfants  »  ; 
me  a  zeyo  var^coas  «.  je  viendrai  demain  »  : 

Après  ra  «  que  ». 

Ex.  :  ra  vçzo  d^ue  mœlei  «  que  Dieu  soit  loué  ». 

Après  en  er  «  en  »  devant  les  infinitifs. 

Eï.  :  en  er  gâna  «  en  chantant  »  ;  en  er  zavefèi  aneàn 
«  en  le  .sauvant  ». 

Après  ëiiem  marque  du  réfléchi. 

Ex.  :  ênem  vèlel  «  se  voir  »  ;  ënem  zêvel  «  se  lever  «  ; 
ënem  gârt^t  «  s'aimer  ». 

Auprès  rè,  re  «  trop  ». 

Ex.  :  rë  vras  «  trop  grand  »  ;  re  g^ûniànt  «  trop  content  »  : 
re  zêdçr  «  trop  gai  »  ;  rj  z^n  a  trop  profond  ». 

Après  les  mots  ou  particules  suivants  qui  forment  compo- 
sition avec  le  second  terme  dont  l'initiale  subit  mutation  : 
ànter  «  demi  ». 

Ex.  :  ântet^boas  «  à  demi  cuit  »  ;  ânterèàet  «  à  demi 
payé  »  ;  ânterzàvei  «  à  demi  levé  >; . 

pœr  «  complètement  ». 

Ex.  :  pœrcrèai  «  complètement  fait  >  ;  pçerbàef  «  complè- 
tement payé  »  ;  pœrgânei  <'  complètement  chanté  »  ;  pt^rvervet 
«  complètement  bouilli  »  ;   p^rzàvei  «<  complètement  levé  ». 

wal  «  mauvais  »  aussi  «  très,  gravement  ». 

Ex.  :  wàiglâ  «  très  malade  »  ;  walvlèset  «  très  blessé  »  ; 
wàlgemèret  «  mal  pris,  gravement  malade  »  ;  walzj/rnet 
«  mai  battu  »  (du  blé)  ;  vjàldaol  «  mauvais  coup,  blessure 
sérieuse  »  ;  p*  wàlvam  «  une  mauvaise  mère  »  ;  cnez  en  dœs 
paked  er  icàlêaf  «  il  a  pris  un  gros  lièvre  ». 

9 


-r:    130    — 

Rbmarqde.  —  Il  V  a  natation  après  bcfeh  «  jusqu'à  » 
dans  beff'g  vremâ  «<  jusqu'à  maiuieuant  ». 

tu(it(d)  «  du  bien  »  subit  mutation  dans  l'expression 
oh^r  vâf((()  <  f^ire  du  bien  »,  enrz  a  ra  rât  «  il  fait  du 
bien  >  ; 

3*  Mutation  de  t'iniliale  de  Vadjectif  sxdcant  le  nom 
au  féminin  sific/idier. 

Cette  mutation  semble  un  peu  atteinte  et  n'est  rigoureuse 
que  dans  les  expressions  usuelles.  Il  y  a  trois  cas  à  distinguer. 
D'abord  la  mutation  entière  qui  se  fait  après  tout  noni 
fnuK^ant  par  une  voyelle  ou  par  m,  n,  r,  l.  On  hésite  pour- 
tant pour  (/  >.  r  et  l'on  peut  entendre  niani  zist['hgel  et 
disljînget  «  une  excellente  mère  ».  Après  voyelle,  n^  r ,  et  l, 
l'occlusive  d  reste  généralernent  sans  mutation,  kozni  dis- 
t^nget  «  vieillesse  distinguée  »  ;  taol  disl£ngel  «  excellente 
table  D  ;  'mtrcùn  disiënget  «  deraoiselle  distinguée  »  ;  Uxir 
distgiiget  «  belle  lune  ». 

Ex.  :  mam  gaer  «  belle  mère  »  ;  mam  fur  «  sage  mère  »  ;• 
mam  boà-ir  «  pauvre  mère  j>  ;  mam  vian  «  petite  mère  »  ; 
mam  vâl(d)  «  bonne  mère  »  mamm  et  kacr,  fur,  bian,  màd  ; 
hitrcitn  gaer  «  belle  demoiselle  »  ;  rnércùn  /al  <■'.  mauv^^ise 
demoiselle  >  ;  hitrcim  hct^ir  «  pauvre  demoiselle  n  :  itroun 
et  kaer,  fall,  paour  ;  loar  gaer  a  belle  luue  »  ;  loar  fat 
«  mauvaise  lune  »>  ;  loar  ven  «  lune  blanche  »  ;  loar  vât(d) 
«  bonne  lune  »  :  loar  et  kaer,  fall,  gwenn,  mâd  ;  taol  dànô 
«  table  mince  »  ;  taol  clos  «  table  verte  »  ;  taol  ven  «  table 
blanche  »  ;  taol  zeac  «  table  sèche  »  :  taol  et  tanaô,  glâz, 
gwenn,  séac'h  ;  kozrn  vràfi  «  grande  vieillesse  >»  ;  kozni 
rût(d)  «  bonne  vieillesse  »  ;  kozni  gaçr  «  belle  vieillesse  >>; 
kozni  fur  «  sage  vieillesse  »  ;  /cozni  ba^^ir  «  pauvre  vieillesse  »  ; 
Tr.  kozni  et  brâz,  mâd,  kaer,  fur,  paour. 

Remarque  :  On  dit  kas^ûni  malem'us  «  haine  malheu- 
reuse »  :  Tr.  kasoni. 


—  IBi 


Mais  une  mutation  plus 

restreinte 

g 

>       c 

•fjic 

>         V 

b 

>         V 

tii 

>       r 

se  fait  après  tout  nom  qui  iinit  en  A' (^),  p\b),  s{z),  ><{j). 

Ex.  :  a»-  gâzek  clas  «  la  jument  verte  ^)  ;  ar  gâzpg  ven 
«  la  jument  blanche  »  ;  ar  gàzpg  vian  <<  la  petite  jument  »  ', 
ar  gàzeg  rfit(d)  «  la  bonne  jument  »  :  kazek  et  glâz,  gwenn^ 
bian,  mâ<i  ;  e-r  grip  cfâs  «  un  peigne  vert  »  ;  r)-  grih  rian 
('  un  petit  peigne  »  :  krîb  et  glaz,  bian  ;  patres  clâs  «  fille 
verte  »  ;  pairez  vian  ¥■  petite  filie  »  :  bian:  pairrz  V(ll(d) 
«  bonne  fille  »  :  Tr.  paotrez  eL  gi^z,  bian,  mâd  ;  or<y(as(j) 
vràiS  «  une  grande  horloge  »  ;  orôlas(J)  vât[d)  <■<  une  bonne 
horloge  »  :  Tr.  horolach  et  brâz,  mâd. 

Une  mutation  encore  plus  restreinte 
b      >      V 
m.     >      V 

a  lieu  après  les  noms  qui  finissent  en  t,  c. 

Ex.  :  g'^âll  vian  «  petit  lièvre  »  ;  guH  vâl{d)  «  bon  lièvre  »  : 
gâd  et  bian,  mâd  ;  rner'c  vian  «  petite  fille  i>  ;  ,rtef^r  vni[d) 
«  bonne  fille  »  :  raerc'h  et    bian,  mâd. 

4**  Une  mutation  partielle  a  encore  lieu  après  l'article  au 
pluriel  des  noms  masculins  des  personnes.  Cette  mutation  est 
d'ailleurs  loin  d'être  rigoureuse. 

C'est  la  mutation 

k  >  g 

p  >  b 

b  >  V 

m  ">  V 

s  >  z 


—  132  — 

Ex.  :  ay  gUvizlm  <<  les  charpentiers  t>,  de  môme  çr  gil- 
visu'n  «  dans  les  charpentiers  n  pi.  de  knlres  :  kalvez  ;  av 
ba'.ret  «  les  garçons  «  pi.  de  paoir  c  garçons  »  :  paotr;  ar 
vclryen  pi.  de  béieh  «  prêtre  »  :  bélek  ;  ar  varimlel  «  les 
maréchaux  ferrants  >>  :<fr.  ;  ar  zip'  «  les  sacs  »  pi.  de  sac  : 
sâc'h.  Mais  ar  midi^'inet  «  les  médecins  »  :<fr.  ;  ar  brœdq'r 
«  les  frères  »  pi.  de  br(l'r  :  breûr  ;  ar  mipfen  pi.  do  màp(b) 
«  fils  »  :  mâb 

Première  remarque  : 

I.  —  Mutation  Je  l'adjrctif  après  le  non  m.  au  pi. 

Il  y  a  encore  bien  plus  de  flottement  en  ce  qui  concerne 
cette  mutation. 

La  mutation  entiè're  (s^iuf  '  >  z)  semble  avoir  liôu  après 
des  noms  nnis^ant  par  une  voj.eîie. 

Ex.  :  iuistri  garr  «  beaux  maîtres  »  ;  mislri  fur  «  sage 
maîtres  «  ;  mislri  ha^ur  «  pauvres  maîtres  »  ;  mis  tri  vian 
«  petits  maîtres  »  ;  inistri  vâî(d)  «  bons  maîtres  »  :  Tr. 
mestr  et  kaer,  fur,  paour,  bian,  mâd  ;  bugâlç  drœi(d) 
«  enfants  minces  »  :  bugale  et  trefit. 

Après  des  nom.s  qui  finissent  par  dej>  liquides  ou  nasales 
je  n'ai  entendu  que  la  mutation 

p      >      b 

b        ">        V 

après  des  noms  finissant  par  /. 

Ex.  :  kestel  vrao  «  beaux  châteaux  »  :  kastel  et  brao  ; 
ebrstel  ba^jr  «  pauvres  apôtres  »  :  abostol  et  paour  ; 

Après  k(g)y  par  exemple  après  këzek  «  chevaux  »,  je  n'ai 
trouvé  aucune  mutation,  tandis  qu'après  t(d)  j'ai  entendu 

giv      '>  .    V 

b      >      r 

ra       >       V 


133 


Ex.  ;  patred  v^n,  paire  ven  a  garçons-  blancs  »  ;  patrr(d) 
vian  «  petits  garçons  »  ;  }iaire{d)  vOA\d)  «  bons  garçons  »  : 
paoir  et  gvvenn,  bian,  màd.  Mais  sWU  'mât(d)y  serU  bian 
{<  bons  saints,  petits  saints  »  :  saàt  et  mâd,  bian, 

Après  c  j'ai  noie  b     '>     r 

Ex.  :  menée  vian  «  petits  moines  <>  mais  mënec  rnât.{d) 
«  bons  moines  «  :  manac'h  et  bian,  mkd, 

II.  —  Mutation  de  l'adjectif  après  les  noms  propres. 

La  règle  ost  la  môme  que  pour  l'adjectif  qui  suit  le  nom 
au  sg.  fém. 

a)  Après  les  noms  qui  se  terminent  par  une  voyelle,  une 
liquide  ou  une  nasale,  la  mutation  entière  a  lieu. 

Ex.  :  î^i  gôs  «  le  "^deux  Louis  »  :  kôz  ;  l^ui  rian  «  le 
petit  Louis  »  :  bian  ;  l^i  mt{d)  «  le  bon  Louis  »  :  mâd  ;  IfUi 
hOcur  u  le  pauvre  Louis  »  :  paour  ;  If^ù  dr(ëi[d)  «  le  m.ince 
Louis  »  :  treût  ;  prr  gôs  «  le  vieux  Pierre  »  :  kôz  ;  per  vian 
«  le  petit  Pierre  »  :  bian,  etc.  ;  âlan  rian  «  le  petit  Alain  »  : 
bian  ;  âlan  nos   «  le  vieil  Alain  »   :  kôz.    viker  vrns   «   srand 

•^   •  Cet- 

vicaire  »  a  probablement  subi  l'influence  de  ces  noms  propres. 

b)  Après  les  noms  finissant  par  k[g),  p[h),  s{z),  s[j)  la 
règle  est  la  môme  que  pour  l'adjectif  suivant  le  nom  au  sg.  fém. 

Ex.  :  alânig  vian  «  le  petit  Alain  »  :  bian  ;  alânig  rrâs 
«  le  grand  Alain  »  :  brâz.  Mais  alânik  kçs,  paur,  fans 
vian  «  le  petit  François  »  :  bian  ;  fans  vâi  (cl)  «  le  bon  Fran- 
çois »  :  mâd.  Mais  fm/s  pa^r  «  le  pauvre  François  ». 

Seconde  remarque  : 

Un  nom  qui  remplit  la  fonction  d'un  ancien  génitif  quali- 
fiant un  nom  précédent  subit  la  même  mutation. 

Ex.  :  poan  ben  «  mal  à  la  tête  »  ;  poan  et  penn  ;  sôMen 
goat  (■<  chaîne  de  bois  »  :  Tr.  chadenn  et  koat. 


134  — 


Î5  224-.  —   8.   Occlusives  sonores  changées  en  tfourdes. 


ff 

> 

k 

h 

> 

P 

(l 

> 

l 

après 

da  «  à  ton  ». 

Ex.  :  (la  hn-Ple  k  à  ton  lit  »  :  gwélé  ,  da  t^rrn  «  à  fa 
main  »  :  dourn  ;  da  pvrs  «  à  ta  vie  »  :  buez. 

Ô  "    vous    '). 

Ex.  :  rtir  o  kirel  «  je  vous  vois  »  :  gvyélout  ;  /ne  o  tua 
«  je  vous  noircie  »  :  Tr.  dua  ;  /ue  o  pînik  «  je  vous  bénis  »>  : 
Tr.  binniga,  benniga. 

ô  f<  votre  ». 

Ex.  :  0  kttln  «  votre  vin  «  :  gwîn  ;  o  para  «  votre 
pain  »   :  bara  ;  o  frnt  «  vos  dents  »  :  dent. 

§  225.  —  4.  Mutation  dite  <.^  inijote  ». 
■      d      >     '  t 
et 

g 

gib 
b 
m 
après 

e  —  mbr.  oz  «  en  »  devant  l'infiRitif. 

Ex.  :  ^  frPbi  emà  «  il  mange  (est  mangeant)  »  :  dibri; 
e  ccrccl  emà  «  il  appelle  »  :  gervel  ;  e  vCded  emà  «  il  voit  »  : 
gwélout  ;  e  virvi  emà  «  il  bout  »  :  birvi  ;  e  vjiga  emà  <  il 
étrangle  »  :  mouga. 

e  —  mbr.  e,  ez,  particule  verbale. 

Ex.  :  var^  coaz  e  t^rnin  an  eost  «  demain  je  battrai  la 
moisson  »  :  dourna  ;  var^  ôoaz  e  calvln  «  demain  j'appellerai  »  : 


> 

? 

> 

V 

> 

V 

> 

V 

—  135  — 

f^ervel*  i-ar^coaz  c  vnlm  «  demain  je  verrai  »  :  gwélout  ; 
rar'coaz  e  vervïn  oXlleas  «  demain  je  bouillirai  le  lait  »  : 
birvi  •  var^coçfz  e  varvhi  «  demain  je  mourrai  >•  :  mervel. 

ma  «  si  ». 

Ex.  :  ma  tcurn  l'ar'caos  «  s'il  bai  demain  »  :  dourna  ; 
ma  vÇ4  an  dra  he  «  s'il  voit  ça  »  :  gwélout;  ma  colf  anean 
«  s'il  l'appelle  »  :  gervel  ;  m.a  ver/'  an  cl^r  <l  s'il  bout  l'eau  »  : 
veryi;  ma  vët(d)  «  s'il  moissonne  »  :  raédi. 


Le   Nom 


»  s  226. Le  nom  comporte  Jeux  s^enres,  le  masculin  et 

le  féminin,  et  deux  nombres,  le  singulier  et  le  pluriel.  Il  n'y 
a  pas  de  flexion  casuelle.  Le  pluriel  s'exprime  par  des  alter- 
nances Yocaliques  (flexion  interne)  ou  des  désinences  qui  pour 
la  plupart  tirent  leur  origine  des  désinences  casuelles  prébis- 
toriques. 

Les  mêmes  désinences  s'attachent  aussi  bien  au  masculin 
qu'au  féminin  et  il  n'y  a  pas  de  différence  de  principe  entre  les 
deux  genres  au  point  de  vue  des  désinences. 

c  227.  —  Le  pluriel  est  eœprimé  par  une  alternance 
de  voyelles. 

Cette  alternance  est  due  à  i  influence  que  des  désinences 
comportant  une  voyelle  palatale  ont  fait  subir  à  l'élément 
pr'désinentiel  du  mot . 


—  136  -> 

-  a-  :  -  6» -H). 

Ex.  :  këz/*k  pi.  4e  knzek  f.  «  jument  >»  :  kazek  ;  kerek 
pi.  (le  karrh  f.  <i  rocher  »  :  karrek  ;  devet  pi.  de  dàvat  f. 
*  i>rel)is  »  :  daùvad  ;  dent  pi.  de  f/rïni  m.  «  dent  »  :  dant; 
t'zrn  pi.  de  âzen  m.  «  âne  »  :  azen  ;  kesiel  pi.  de  kastel  m. 
«  château  »  .  Tr.  kastell  ;  rrstel  pi.  de  rastel  f.  «  râteau  »  : 
rastel  ;  këbest  pi.  de  kâbest  rn.  «  licûu  »  :  kabestr. 

-  rfl  -  :  -  <^î  -. 

mein  pi.  de  j;/ea2i  m.    «  pierre  »   !   méan  ;   drein  pi.  de 
drean  m.  <^  épine  »  :  dréan  ;  keh  pi.  de  kea.s  «  pauvre  »  :  h^éaz. 
-^la  -  :  -  e  -. 
irrn  pi.  de  l^uarn,  m.  «  renard  »  :  louarn. 

-  oa  -  ;  -  eî  -. 

treU  pi.  de  //-oa/  m.  «  pied  »  :  Iroad. 

'  à  -  a  -  :  -  è  -  e  -. 

(^bet  pi.  de  abat.  m.  «  abbé  »  :  ahad. 

-  a  -  0  -  :  '  e  -  e  ■■. 

ebeslfl  pi.  de  ahostol  m.  «  apôtre  »  :  abostol. 

-  a  -(4c  -  :  -  e  -  -  e  -. 

eskpm  pi.  de  ask^urn  m.  «  os  »  :  askourn. 

-  ô  -  a  -  :  -  ë  -  (^'  -. 

ëzçc  pi.  de  àzac  m.  ((  chef  de  ménage  »  :  ozac'h. 

Les  mots  suivants  forment  une  catégorie  spéciale  où 
l'alternance  des  voyelles  est  accompagnée  d'une  palatalisation 
vi'im  a  final. 

-a-e-:-e-i-. 

plëiikin  pi.  de  pkh'iken  f.  «  planche  >>  :  planken. 

-o-e-:-e-i-. 

çrdin  pi.  de  orden  f.  gerbe  ;  kçrdin  pi.  de  korden  f. 
«  corde  »  :  korden;  krëHn  M.  S.  [krëcin  Br.)  «  peau»  : 
kroc'hen. 


•  1  La  quantité  ci  le  timbre  de  cette  voy«^lle  comme  pour  toute  voyelle 
frappée  par  l'accent  dans  les  formes  du  pluriel  suit  naturellement  les  règles 
générales  de  quantité  et  de  timbre. 


—  137  — 

§  22E.  —  Désinence  -^. 

Cette  désinence  ne  forme  pas  diphtongue  avec  une  voyelle 
précédente  sauf  dans   tra^u,  ti'(?(^-'  pî-  de  t-â  «  chose  >»  :  trâ. 

C'est  avec  -  y^  la  désinence  du  pluriel  la  plus  fréquente 
à  Saint-Pol. 

Es.  :  adozenfU  pi.  de  addzen  i.  «  aiguille  »  :  nadoz  ; 
aluzen^  pi.  de  alùzen  f.  «  aumône  »  :  aluTien  ;  ali(U  pi.  de 
âli  m.  •  avis  »  :  ali  ;  aoten^  pi.  de  aoien  f.  «  rasoir  «  : 
aoten  ;  aval^  pi.  de  âvoA  m.  «  pomme  »  :  aval  ;  halaèn^i  pi. 
de  balàea  «  balai  »  :  balaen  ;  hanèl^  pl.^de  baneî  m. 
«  bannière  »  :  banniel  ;  bçg^^'J)  pi.  de  oêk  m.  n  bec  »  : 
bék  ;  bron^  pi.  de  bron  f.  «  sein  »  :  bronn  ;  ënè^zi  pi.  de 
ënç  m.  «  âme  »  :  éné  ;  enezen^^  pi.  de  enëzen  f.  «  ile  »  : 
énez;  korfçU  pi.  de  korf  m.  «  corps  »  :  korf;  teodfU  pi,  de 
?ép/  m.  «  langue  »  (le  pi.  icôJcU  s'entend  aussi)  :  téôd. 

§  229.  —  Désinence  -  yM. 

Ex.  :  ànoy^t  pi.  de  ano  m.  <•  nom  »  :  hanô  ;  aotçry^  pi. 
de  aoter  i.  «  autel  .»:aoter;  broyai  pi.  de  brà  «  pays  »  :  bro  ; 
hadoryçXi  pi.  de  kâdor  f.  «  chaise  »  :  kador  ;  Inidvr/^  pi.  de 
ïntâô  m.  «  veuf  »  :  intaùv. 

Remarque  :  Le  pluriel  de  kear  f.  «  ville  »  est  kfryf^i  : 
kéar;  de  kea  m.  «  quai  «,  ^^j/^^^  r  kaé  ;  de  lœe  m.  «  veau  », 
lœyfU  (M.  S.)  ou  .^^ôî/<4<  (Br.). 

-  y  -  s'assimile  à  la  consonne  finale  du  singulier. 

5,  z,  t  finaux  +  -  y  -  .">  -  .s  -. 

Ex,  :  barSfU  pi.  de  bars  m.  «  baquet  qu'on  porte  sur  la 
tête  »  ;  kreSf^f,  pi.  krès  m.  «  chemise  »  :  krés  ;  boàs^i  pi.  de 
boas  «  coutume  »  :  'boaz  ;  àos^u  pi.  de  aot  «  grève  »  :  aot, 
aod  ;  alcioesçU  pi.  de  alcives  f.  «  clé  »  :  alc'houéz. 

Remarque  I.  —  Le  pluriel  de  meas  m.  «  campagne  »  est 
meSfU  :  méaz  ;  de  deis m.  «  jour  »  dfé^jtÀ  (aussi  deis^i  M.  S.)  :  deiz. 


(1)  La  sonore  réapparaît,  tandis  qu'elle  est  devenue  sourde  en  fin  de 
mot,  cf.  §  154. 


13S 


H.  —  n  du  groupe  final  -  nt  tlisparait  devant  le  -  .v  -  du 
pluriel  avec  forte  nasalisation  do  la  vojelle  précédente  ; 

T'.vjt  pi.  lie  rn/  m.  «  chemin  »  :  lient  ;  ^^^^(ès^i  pi.  de 
k^jrnf  m.  «  couvent  >♦  :  Tr.  kouent  ;  _/v~'-^  P^-  ^^  fcpni  m. 
«  pont  »  :  pont  ;  nicûs^  pi.  de  niçTnit  m.  «  montre  »  :  <  fr. 
—  yr}f^f.f's^  pi.  de  m(àies  f.  u  voix  »  :  mouéz  suit  I3.  même 
catégorie. 

III.  —  Le  pluriel  de  rfôr  f.  «  porte  »  ost  dprôs^  :  dôr. 

-  d  final  -\r-y->-j-' 

Ex.  :  ko(Uju  et  kôajfU  pi.  do  koai  m.  «  bois  »  :  koat  ; 
kjihlâju  pi.  k^'iblat  m.  <<  couple  5  :  Tr.  koublad  ;  poUrëJ^u 
pi.  de  poUyr.t  m.  «  portrait  »  :<:fr.  ;  nlJ/^M  pi!  de  rôt  {d)  î. 
«  roue  »  :  rôd  ;   àndrêj(i(  pi.  de  àndvet  m.  «  endroit  »  :  <fr. 

-  l  final  -\-  y  ->  -l-  . 

Ex.  :  arbelji  pi.  de  cr??*^/  f.  «  armoire  »  :  arbel;  bal^u 
pi.  de  bàl  m.  «  bal  »  :  bal  ;  brezeljc  pi.  de  brëzel  m. 
«  guerre  »  :  brézel  ;  ezel^  pi.  de  ëzcl  m.  «  membre  »  :  ézel  ; 
j^z'/tM  pi.  de  xbil  m.  «  cheville,  goupille,  tolet  »  :  ibil  ;  kazel^i 
pi.  de  kâzel  f.  «  aisselle  -)  :  kazel  ;  tàoljy,  pi.  de  taol  f. 
«  table  »  ;  taol. 

-  n  final  +  -  y  -  >  -  n  -. 

Ex.  :  askwaritU  pi.  de  askwan  f.  «  second  souper, 
réveillon  »  :  askoan  ;  f^uryi^u  pi.  de  fiUrn  f.  «  four  '>  ;  forn  ; 
karvanx?*  pi.  de  karvan  m.  «  mâchoire  »  :  karvan  0). 

-  f  final  +  y  :::   -  /'.v  -. 

Ex.  :  kefs^  pi.  de  kêf  m.  c  souche  »  :  kef. 

Remarque  :  Le  pluriel  de  gh\u  m.  «  bouche  »  :  genou 
est  ginà^^,. 


(l)  .l'ai  aussi  entendu  kerven^u  (M.  S. 


—  139  — 

§  230.  —  Désiiienoe  -  yen. 

Cette  désinence  s'emploie  surtout  pour  (Jes  noms  de 
personnes. 

Ex.  :  a^utrfUijen  pi.  de  OcHtriii  m.  «  Monsieur  »  :  aotrou  ; 
enehfUnjen  pi.  de  cnê\ur  m.  «  ennemi  »  :  Tr.  enebour  ; 
erit^iryen  pi.  de  erlt^r  m.  «  héritier  »  :  heritour  ;  treifçiiyyefi 
pi.  de  treitfUr  m.  «  traître  î  :  L.  G.  treitour  ;  mrpàntfUryefi 
pi.  de  mrpânffUr  m.  «  charpentier  »  :<fr. 

-  k  final  -i-  -  y  -  >  -  y  -. 

Ex.  :  amezeycn  pi.  de  aniëzek  m.  «  voisin  »  :  amézek  ; 
heleyen  pi.  de  hèlek  m.  «  prêtre  »  :  bélek  ;  giceneyen  pi.  de 
gwenek  m.  «  son  »  :  Tr.  gwennek  ;  kileyen  pi.  de  kileh  m. 
a  coq  »  :  kijek. 

-  p  final  -f.  -  y  -  >  'Pl  -. 
Alternance  -  a  -  .*  -  t  -. 

Ex.  :  mipten  pi.  àé  mâp  m.  «  fils  »  :  mâb. 

Alternance  -e-o-:-i'i-. 

Ex.  :  iskipten  pi.  de  ^îA-op  m.  «  évêque  »  :  eskop. 

-  n  final  •\-  -  y  -  >  -  y  -. 

Ex.  :  krisieyen  {kristenyen  M.  S.)  pi.  de  kristen  m. 
«  chrétien  »  :  kristen. 

-  y  '  provient  ici  d'une  dissiniilation  de  l'élément  nasal 
de  -  ^  -  à  la  nasale  finale. 

-  8  {-  z)  final  -h-  -  y  -  >  -  s -. 

Ex.  :  niarm^sen  pi.  de  marni^s  m.  «  singe  »  :  marmouz. 

Remarque  I.  —  Le  pluriel  de  pci^nr  m.  «  pauvre  »  :  paour 
est  p<eiyen\  de  peskelaçr  m..  «  pêcheur  >  :  Tr.  pesketaer, 
pesketfryen. 

IL  —  Le  pluriel  de  kalves  m.  «  charpentier  »  :  kalvé, 
kalvez  est  kilvizîen. 

III.  —  kère  m.  «  cordonnier  »     a  comme  pi.  kere^ryen. 


—  140  — 

§  231 .  —  Désinr^re  -  yrr. 

Alternance  -  fui  :  -  e  ■ .  i    \  ,, 

Ex.  :  }<rey['r  pi.  ilo  ^nvj  ni.  «  crôohe,  étabÎG  »  :  kraoïi  ; 
gt-yrr  pi.  do  ga^,  gu^i  m.  «  mensonge  «>  :  gaou^v-/ /»/'  ff^  ^"^ 
~  h  final  +  -?/->  -  //  -. 

E^.  :   lanfiK^r  pi.  de  lanok  f.    «  champ  d'ajonc  »  :  Tr. 
lannek.      /k^vs^/^   (il  h^    ^^'  y  *-  ;  />»•  ^^-^^  «-''•• 

Alternance  -  o  -  \  -  r  -. 

Ex.  :  hreyçi'  pi.  de  krûkm.  «  croc  »  :  kiôk.  Y^^  ["^J  )^''  '^ 

-  n  flnal  +  -//->  -  /j  -.  ^ 
Alternance  -  o.  -  c  --:»«-/-. 

Ex.  :  xcaliner  pi.  de  walrn  f.  «  anneau,  bague  »  :  gw^len. 

-.v(-.)final  +  -2/-  >--^-  ^fATO^-^li]  r' 

Alternance  -  a.  -  :  -  i  -. 

Ex.  :  girsrr  pi.  de  par.v  f.  c  haie  »  :  garz  ;  hv<er  pi.  de 
b(j8  m.  «  bâton  »  :  bâton  ;  kiker  pi.  de  kâs  m.  o  chat  *  :  kâz. 

-  cs7  final  +  -//->-  .V  -. 

^  t'  Ex.  :  prenrs^r  (M.  S.)  pi.  do  prenest  m.  ■«  fenêtre  »  •/  i     ^ 

Kx^       prénest.  Br.  a  le  pluriel  prene.s/^r.     l''^'  ^"''''^^ )  T^jjZkt^^^ 

-  c  final  +  -  y  -  >  -  y  -. 

Ex.  :  reger  pi.  de  rw  f.  «  rocher  »  :  roc'h.      ^^<■  '^  ({ J  r  /  j 

Remarque  :  s/<c'  «  sac  »  :  sac'h,  fait  sier.   •''"•'  '^/^>^ Il /«/-Je/Zy'  ^'^ 

-  rc  final  -|-  -  ^  -  >  -  >>•  -. 

/,;    ;  Ex.  :  ^>%r  pi.  de  arc  t  «  coffre  à  blé  »  :  arc'h^^J^'^'^**;'^ 

§  232.  —  Désinence  -  eyçr. 

'    —  tÀP*^'  Ex.  :    krampeyçr  pi.   de  kramp  f.    «  chambre  »  :   Tr. 

kanibr,  kampr  ;  parkeynr  pi.  de  pnrk  m.  «  champ-  »  :  park  ; 
d^'reyçr  pi.  de  rl,ûr  m  «eau  »  (aussi  pi.  (IfUry^u)  :  dour  ; 
^/^'yr'rpl.  à  f^ut^u  m  «  chaussures  »  et  ^o^6'5  f.  f  chaussiires  »  : 


/  y  I    y-n^- 


—   141   — 

boutou,  botez  ;  OTagezetf^v^.  de  hrâges  «  culotte  «  :  bragez. 
Alternance  -  oc,  :  -  p  -. 
Ex.  :  Içret/gr  pi.  de  loar  f.  <-  b^s  »  ;  loer. 

§  233.  —  Désinence  -  i. 

Ex.  :  blehi  pi.  de  bleis  m  «<  loup  »  :  bleiz  ;  ajeni  pL  de 
èjen  m.  «  bœuf  »  :  éjenn  ;  btgi  pi.  de  bïk  î.  «  pie  »  :  pik  (aussi 
pi.  pïgei)  ;  lizfiH'pl.  de  lizer  m.  «  lettre  «  :  iizer./'»^--'] 

Alternance  -  g  -  ;  -  t  -.     '  '^^  y*^*'  rM'  ^''*"V 

Ex.  :   misiri  pi.  de  mf;?/?'  m.    «  maître  »  :   Tr.  mestr.  ; 

iegrisii  pi.  de  îëgrest  m.  c  homard  »  :  légestr  ;  aicivediri  pi. 

de  alèwèdçr  m.    «<   alouette  »    (aussi   pi.    alcwederyen)  : 

alc'houéder.  —  <^i  _ 

Alternance  -  a  -  :  -  i  -, 

Ex.  :  kiri  pî.  de  A;«r  m.  «  char  »  :  karr  ;  pïli  pi.  de  jaâ/  f. 
€  pelle  »  :  pal  ;  tirvi  pi.  de  tdro  «  taureau  »  :  tarv  ;  gisti  pi, 
de  gast  f.  «  femme  de  mauvaise  vie  »  :  gast;  driskli  pi.  de 
drciskl  m.  «  grive  d  :  drask,  mbr.  drasgi  ;  brïni'^l.  de  brmi  f. 
«  corbeau  »  :  bran  ;  bîgi  pi.  de  hâk  m.  «  bateau  »  :  bâg  ; 
héAèUi  pi.  de  b^ôal  f.  «  hache  »  :  bouc'hal.  ■  j  ^i    —  -y^-*^^  > 

Alternance  ~i^a  -  :  -  wi    . 

Ex.  ;  mioUci  pi.  de  m^ualc  f.  «  merle  »  :  moualc'h, 

Aiternance  ~û-e-:-i-i-. 

Ex.  :  nmdirvi  pi.  de  kënder  m.  «  cousin  »  :  kenderf  ; 
brizUi  pi.  de  brèzel  m.  «  maquereau  »  :  brézel.   ,,, ,  K^^v^>d^ 

§  234-,  —  Désinence  -et. 

Cette  désinence  s'emploie  pour  des  êtres  animés,  aussi 
bien  hommes  qu'animaux. 

Ex.  :  paotret^  patret  pi.  de  paoir  «  garçon  »  :  paotr  ; 
niei  pi.  de  nï  m.  «  neveu  »  :  nîz;  miiT^Met  pi.  de  min^n  m. 
«  ami  6  :  Tr.  mignon  ;   krânket  pi.  de  krànk  m.  &  crabe  »  : 


,^ 


kraùk  ;  gdUfulict  [»1.  de  gcimlli  f.  «  liirondellc  »  :  gwennéli  : 
ijiocet  pi.  de  gioc  f.  «  bécassiiu>  »  :  Jvioc'h  ;  gi^av'igei  pi.  de 
gi'âvik  f.  u  chèvre  »  (M.  S.  a  le  pi.  girvi)  :  gaour;  dimezëlet 
pi.  de  dimrzel  f.  :  diraézol  ;  bigcurcûnel  pi.  de  higSnMn  ni. 
«  bigorneau  »  :  of.  bigorn  (M.  S.  a  bigorn  ;  arupref^ânei 
pi.  de  aniprf'fan  m.  «  insecte  »  :  amprévan  ;  a{yiyfgf;zei 
pi.  Qniiêges  f.  «  sage  femme  »  :  amiégez  ;  àçret  pi.  de  o.çrxa, 
«  couleuvre  •>  :  aer  ;  ?y/^^  pi.  de  r^juç  m.  «  roi  »  :  roué  ;  prf^vel 
pi.  de  prrn  m.  «  ver  de  terre  »  :  prenv. 

Remarqt  E  I.  —  Le  pluriel  de  bïx  m.  «  doigt  »  :  biz  est 
bizîef. 

II.  —  Le  pluriel  de  coar  f.  «  sœur  »  :  c'hoar  est  c''arPzel, 
de  hitr^m  f.  (?n/rc??'/i  M.  S.)  «  dame  »  .  itrôn,  itroun, 
Jntrdinëzcl,  de  kinltçr  f.  «  cousine  »  :  kéuiterv,  kînifervëzrt, 

§  235.  —  Désinence  -  (Mn. 

Ex.  :  Wf/'cMW  pL  de  lafr  m.  «  voleur  >  :  laer  ;  saçzç^in 
pi.  de  saos  «  anglais  »  :  saoz. 

Alternance  a  :  i. 

Ex.  :  gJdfUn  pi.  de  gât(d)  f.  «  lièvre  »  :  gàd. 

§  236.  —  Désinence.  -  es. 

Ex.  :  ties  pi.  de  tï  m.  «  maison  »  :  tî. 

Alternance  -  ê  -  :  -  à  -. 

Ex.  :  grnges  pi.  de  grèk  «  femme,  épouse  »  :  grék  (cf. 
Pedersen  ,Vgl.  Gramm.  I  380). 

§  2o7.  —  Désinence  -  yerifU.  (U 

Ex.  :  geryen<u  pi.  de  gèr  m.  «  mot  »  :  gér. 

Pluriel  formé  d'une  dérivation  du  singulier. 

Ex.  :  blavesené^  pi.  de  bloas  m.  bloaz,  originellement  pi. 
de  blâves  «  la  durée  d'un  an  >>  ;  gwâvesenxM  pi.  de  gôâ  m. 
«  hiver  »  :  goan,  goaiiv  ;  àvese^u  pi.  de  «*m.  «.  été  »  :  hanv. 


(1)  cf.  les  désinences  -^w  et  -  yen. 


^  143  - 

§  238.  —  Pour  rendre  le  pluriel  on  recourt  à  un  mot 
diffèrent  du  singuliçr.  / 

Ex.  :  këzek  pi.  de  marc  m.  «  cheval  »  :  marc'h,  origi- 
nellement le  pi.  de  kâzek  «  jument  ;  mer'èet  pi.  de  mOc^Awes 
f.  «  femme  «  •  maouez,  à  l'origine  pi.  dje  nigr'c  ;  ^as  pi.  de 
kï  jiçï,  <i  chien  »  :  ki,  sas  est  le  mot  français  chasse  au  sens 
de  «  meute  »  ;  kernel  pi.  de  korn  m.  «  corne  y>  :  korn  ; 
bigfr^el  pi.  de  bigorn  m.  a  bigorneftp  »  (ainsi  M.  S.)  :  Tr. 
bigorn  ;  kernel  est  ici  le  mot  He.  kornel,  mais  el  est  pour  les 
sujets  parlants  une  désinence  qui  est  l'équivalent  de  -  d*, 
-y£?«,  etc. 

î^e  pluriel  est  un  mot  collectif  au  singulier. 

Ex.  :  tût  (d)  f.  pi.  de  dèn  «  homme  »  :  dén,  lûd  ;  soc^tj 
soifUt,  S(^ut  pi.  de  oioc  f.  «  vache  »  ;  bioc'h. 


Le  Siîîgulatiî 


§  239.  —  On  appelle  singulatif  une  forme  qui  désigne  un 
exemplaire  d'une  espèce  donnée.  On  tire  ce  singulatif  d'un 
nota  de  valeur  collective  au  moyen  d'une  désinence  -  en  (1). 
Il  est  féminin. 

Ex.  :  istren  sg.  de  istr  «  huîtres  »  :  histr  ;  gwiàlen  sg. 
de  gtl'ial  «  jonc  »  :  gwialen  (mais  gitiâlen  «  baguette  »,  pi, 
secondaire  gwiale't%4i)  ;  gwëzen  sg.  de  gitês  «  arbres  »  : 
gwézen  ;  givenânen  sg.  de  givënan  «  abeilles  »  :  gwénanen  ; 
sihigen  sg.  de  sUzik  (siljtk  M.  S.)  «  saucisses  »  :  silzik  ; 
alumeiëzen  sg.  de  alwneies  «  allumettes  »  :  du  fr.  ;  kinïden 


(1)  Pour  la  finale  du  mot  devant  cette  désinence,  cf.  §  1.'54. 


144 


sg.  de  kînit  «  araignées  »>  :  kiniden,  kefniden  ;  i^vïnen  sg. 
de  iy^rin  «  navets  »  :  irvin,  hirvin  ;  fr^:.en  sg.  do  f^^^es 
«  fruits  »  :  froiiez  ;  fiêzen  sg.  de  fies  a  figues  »  :  Tr.  fiezen  ; 
fàen  sg.  de  fà  <«  fève  v  :  faô  ;  blèven  sg.  de  bleo  m,  «  che- 
veux »  :  blécS  ;  buzùgen  sg.  de  hùzuk  «  vers  de  terre  »  ; 
buzugen. 

Alternance  -  e  -  :  -a  -. 

Ex.  :  côânen,  civânen  sg.  de  êwPn  «  puces  »  :  c'hoanen. 

Remarque  :  Le  mot  collectif  est  un  pluriel  ordinaire  dans 
(telen  sg.  de  (iêyui  «  feuilles  »  ;  délien. 


L'AdJÊotif 


§  240.  —  L'adjectif  ne  distingue  ni  genre,  ni  nombre. 
Pour  son  traitement  en  mutation  voir  §  223,  3°  et  4*"  Première 
remarque. 

Comparatif 


§  241.  —  Le  comparatif  est  formé  par  le  suffixe  -  oc 
devant  lequel  toutes  occlusives,  spirantes,  labiales  sifflantes 
(et  chuintantes)  sont  sourdes.  Toute  voyelle  longue  s'abrège 
devant  ce  suffixe  par  analogie  avec  le  superlatif. 

Ex.  :  eurusoç  comp.  de  eurus  «  heureux  »  :  Tr.  euruz  ; 
yt'/ioc  comp.  de  yen  «  froid  »  :  ién  ;  aèloc  comp.  de  uel 
•  haut  »  :  huel  ;  skààc  comp.  de  skû  «  léger  »  :  skanv  ;  sapsoc 


145 


comp.  de  saos  «  bègue  »  ;  nôasoc  et  noUsoc  comp.  de  noa-s 
«  nu  »  :  noaz  ;  nwanoc  comp.  de  moan  «  mince  »  :  moan  ; 
krroc  comp.  de  krç  «  fort  »  :  krénv  ;  klMa)'<>r  comp.  de  kl^Àar 
«  tiède  »  :  klouar  ;  klâôc  comp.  de  kM  <•  malade  »  :  klaiiv  ; 
troc  comp.  de  îr  «  long  »  :  liir  ;  g^èsoc  comp.  de  g^ues 
«  sauvage  >>  :  gwéz  ;  freskoc  comp.  de  frësk  «  frais  »  ;  f*résk; 
distfroecom.pAedistfPns^r.sva\euv)>{flën  distçr  «  vaurien  »)  : 
dister  ;  buànoc  comp.  de  buan  «  vite  »  :  buan  ;  biànov  comp. 
de  bian  «  petit  »  :  bian  ;  bacoc  comp.  de  bâc  «  lourd,  chaud  »  : 
Tr.  bac'li  ;  g^ùlaroc  comp.  de  g.fdar  «  fade  »  ;  goular  ;  mènror 
comp.  de  mcur  «  mûre  >»  :  <  fr.  ;  iskisoc  comp.  de  f.v/r/v 
a  vilain  »  :  iski/. 

§  242.  —  La  diphtongue  ea  est  réduite  à  ^  au  comparatif. 

Ex.  :  fesoc  comp.  de  /<?ft.v  «  las  »  :  faez  ;  esor  comp.  de 
eas  «  facile  »  :  éaz,  aez  ;  sklçror  comp.  de  sklear  «  clair  »  : 
skéar, 

§  243.  —  Quand  l'adjoctif  finit  en  o  cet  o  est  contracté 
avec  Vo  du  comparatif  et  le  résultat  est  ô. 

Ex.  :  cwçruc  comp.  de  cwjh'o  «  amer  »  :  chouérô  ;  distoc 
comp.  de  disln  a  chauve  »  :  distô  ;  garov  comp.  de  (fârn 
«  rude  »  :  garô  ;  ianôc  comp.  de  tâvn  «  mince  »  :  tanaô. 

Remarquk  I.  —  Le  comparatif  de  U'n  «  gros  »  :  téù,  est 
iôôc. 

IL  —  I^e  comparatif  de  mÇ-zn  «  ivre  »  :  mézô  est  mesoc. 


Superlatif 


^  "^44.  —  Le  superlatif  est  formé  au  moyen  du  sufiixe  -  a. 
Morne  règle  qu'au  coiiiparatif  en  ce  qui  concerne  la  finale  de 
l'adjectif  et  la  quantité.  Le  sufiixe  était  -  liaf^  i  -  e.  -  ' samo  -. 


146 


Ex.  :  an  eurusa  «  le  plus  heureux  »  superl.  de  eurus 
c  heureux  »  :  Tr.  euruz  ;  an  uèla  superl.  de  i*el  «  haut  »  : 
huel ,  an  ira  superl.  de  îr  «  long  »  :  hir. 


Comparatifs  et  Superlatifs  irréguliers 


§  245.  —  Il  y  a  des  comparatifs  et  superlatifs  formés  d'un 
radical  différent  du  positif. 

inât{d)  «  bon  »  :  gibeloC  :  gû^ela  (aussi  maioc  :  mata)  ; 
fal  «  mauvais  »  :  wasoâ  :  wasa  (aussi  fala)  ; 
mœr  «  beaucoup  (de)  »  :  mioô  :  nttbia^  mia. 

§  246.  —  Les  superlatifs  suivants  n'ont  ni  positif  ni 
comparatif  : 

dirPza  «  dernier  »  :  Tr.  diveza  ; 

kf^ia  <  premier  »  :  kenta  ; 

nesa  «  prochain  <>  :  nésa  ; 

rniot-  et  ynfvia  à  côté  du  positif  servent  aussi  à  mar- 
quer le  comparatif  et  le  superlatif  comme  «  plus  »  en  français, 
surtout  pour  des  adjectifs  dont  le  comparatif  et  le  superlatif  ne 
sont  pas  usuels. 

Ex.  :  niioù  hcro  ^  plus  bouillant  »  ;  mïcia  bëro  «  le  plus 
bouillant  »  :  berô  ;  ntioc  beo  «  plus  vivant  »  :  'tuivia  beo  «  le 
plus  vivant  »  :  béô  ;  nnoc  glêpel  «  plus  mouillé  »,  micia 
gl^pet  «  le  plus  mouillé  »  :  gléb. 


L'équatif 


§  247.  —  On  appelle  èquaiif  une  forme  qui  indique  un 
degré  de  qualité  identique  à  un  autre  qui  sert  de  comparaison. 
(!et  équatif  s'exprime  par  hçr .  .  .  a,  ng  *  aussi. . .   que  ». 


—  147  — 

Ex.  :  kçr  krë  a  me  «  aussi  fort  que  moi  •>  ;  ker  hraz  ag 
an  il  «  aussi  grand  que  la  maison  ». 

Pour  l'accentuation  de  ker,  v.  §  196. 


§  248.  —  Les  noms  de  nombre 


CARDINAUX 

ùnan  «  un,  une  » 

cla^jy  dcicU,  dcBcU  m.  dié*  f. 
«  deux  » 

trï  m  ,  teir  f.  «  trois  » 

pëvaf  m.,  pêder  f.  «  ouatre  » 

penip   «  cinq  » 

cioeaà  «  six  » 

seis  «  sept  » 

eis  a  huit  » 

nap  «  neuf  » 

dèk{g)  «  dix  » 

enek  «  onze  » 

dcu.uzek,  das^zek,  dœ^zek 
«  douze  » 
U'izek  «  treize  >> 

pevàvzek  «  quatorze  » 

pemzek  «  quinze  » 

cwêzek  «  seize  » 

seilek  «  dix-sept  » 

frh'dc  «  dix-huit  » 

naotek  «  dix-^neuf  » 

ùgënt  «  vingt  » 

i<nrtn  i-a/'  nûgënt  «  vingt-et- 

un  » 
trëgônt  «  trente  » 

2«i«n  «  irègônl  «  trente-un  >> 

daivûgënt,   davnigënt 

«  quarante  » 


ORDINAUX 

kënta  m.  f.   «  premier,  pi-e- 
mière  » 
eil  (aussi  eilvel)  m.  f. 

«  second,  seconde  » 
tt'ëd^  m.  f.  «  troisième  » 
prrâre  m.  f.  «  quatrième  « 
pempet  <  cinquième  » 
cuiotret  «  sixième  » 
seizvet  «  septième  » 
eizvet  «  huitième  d 
navet  «  neuvième  » 
degvel  «  dixième  « 
enegvef  «  onzième  » 
etc. 

ugëvef  {ugënvet  M.  S.) 

«  vingtième  » 

tregnvet  «  trentième  » 

dawuggi'ef  «  quarantième  » 

àntp'kâvet  •  cinquantième  » 

h'iiigevpt  «  soixantième  » 

degved  a  Iri ùgënt 

«  soixante-dixième  » 
pèvanigëret 

t.  quatre-vingtième  » 

degved  a  pëvar agent 

«  quatre-vingt-dixième  i> 

knret  «  centième  » 

milret  a  millième  > 


—   148   - 


(interkônl  «  ciïiqiiante  » 

li-iùgrnf   <*  soixanto  » 

ffeg  n  trinyi^nl    <<  soixante- 
dix  » 

po.vnrûgPnl  «  quatre- vingt  » 

deg  n  pcrnrngënt  «  quatre- 
vingt-dix  »> 

kfint  «  cent  » 

kôndûnan      ] 

•    «  cent-un  » 
ûnnn  a  kàni  \ 

kân(d)  (l(k.Uf  'dfirU,  -  d<f\u  \ 

^       '  '  ^  ''   i     «  cent-deux  » 

dfirH,   d(i^(,  (Ui'jÀ,  a  kflnt     \ 

kftnff  ùnmi  rnr  nùgènt 

((  cent-vingt-et-un  » 

(Ui^iil'à.nty  dff': nrfirt f 

«  deux  cents  » 

Irlrnnt  «  trois  cents  » 

prvài'rftnf    «  quatre  cents  » 

pentkflnf  «  cinq  cents  » 

hoarknnt  »<  six  cents  « 

,'<eiskànl  «'  sept  cents  » 

eiskdnl  «  huit  cents  » 

mancônt  «  neuf  cents  » 

1)1  U  «  mille  » 

§  247.  —  Les  noms  de  nombre  sont  suivis  du  singulier, 

Ex.  :  luvj  gfizek  «  neuf  chevaux  »  ; 

leir  l'iirJiicea  «  trois  femmes  »,  etc. 


149 


Pronoms 


^  250.  —  Pronoms  personnels 


Sujets  :  inv,  me  «  je,  moi  » 
/(",  le  «  tn,  toi  s> 
en,  en  «  il,  lui  » 
z,  i  <«  elle  » 
«2,  ni  «  nous  » 
ùioî^  cwi  «  vous  » 
Indi  «  ils,  elles,  eux  » 

Compléments  directs 
placés  devant  le  verbe  :  va,  em  «  me  » 

da  «  te  » 
e  «  le  )) 
e  w  la  » 
O/H  «  nous  » 
p  «  vous  » 
o  «  les  » 


Emphatique 


-  j)ie  «  a  moi  » 

-  te  (<  a.  toi  » 

-  ni  «  à  nous  » 

-  cwi  «  à  vous  » 


Ex.  :  evidôme  t<  pour  moi,  à  moi  »  ;  eridàte  «  pour  toi, 
à  toi  »  ;  etnddmni«  pour  nous,  à  nous  »  ;  evidùcici  «  pour 
vous,  à  vous  ». 


Suffixes  à  des 

Schéma 

prépositions  : 

-  On 

-  m 

-  oi 

-  il 

-  an 

-  an 

-  i 

-  i 

-  Oiaj) 

-  onip 

-   OC 

-  oc 

-  ont 

-  o 

—   150  — 

a  <»  (le  »  :       acânôn  «  de  moi  » 
acânot  «  de  toi  » 
aneàn  t  de  lui  » 
anîzi  «  d'elle  * 
acnnuûip  «  de  nous  » 
acânoc  «  de  vous  » 
anèzo  «  d'eux,  d'elles  » 

Emphatique  :   acandniç,  etc. 


èrit  <(  pour  »     en  don 
evîdot 
ei'lninn 
eriti 
emdoiirp 
evldoc 
erilo 


drë  «  par  »     droôn 
dreoi 

dreân,  drêzân 
dreizi 

di-eizomp,  drèwnp 
dreizoc,  dvèoc 
drêzônL,  drcônt 


Remarque  :   0»  emploie   aussi  drç  (?,   drç  î   «  par  lui, 
par  elle  » . 


«  devant  » 

arâzôn 

azîras  «  devant 

»  azirdzon 

ardzot 

aziràzot 

arâzàn 

azirâzàn 

arâzi 

azirâzi 

arâzomp 

azirâzomp 

arâzgd 

azirâzod 

orâzo 

azirâzo 

en  ('  dans  » 

eru'}/) 

var  M  sur  » 

varnân 

enot 

rarnot 

enàn 

varnàn 

eni 

- 

rarni 

enontp 

varnomp 

enoc 

varnoc 

enôid 

varnëzo 

—  151 


être  «  entre  >»  eirëzomp 

cla  «  à  »    dîn 

elrëzoc 

dit 

eirëzo 

dëàn 

dlzi 

déo))tp 

di'Oc 

dëzo 

^.s  «  contre  »  (ùzln 

(jànt  «  avec  »»  ganPn 

Szit 

gancH 

fmtân 

gmUcm 

cUti 

gàti 

cùzrmip 

ganèoviip 

(ûzo6 

ganèoc 

^to 

gàto 

«  moi-rneme  * 

vaûnan  «  moi-même  »> 

daûnan  «  toi-même  » 

eneunan  «  lui-même  » 

eneùnan  «  elle-même  »> 

mnnùnan  *  nous-mêmes  » 

otûnan  *  vous-mêmes  » 

enoùnan  «  eux-mêmes,  elles-mêmes  » 


§  251.  —  Possessifs 


Da  *  mon,  ma.  mes  » 

da  «  ton,  ta,  tes  » 

e  «  son,  sa,  ses  »    Ck  lui) 

e  «  son,  sa,  ses  »    (à  elle) 

oyn  «  notre,  nos  •> 

()  «  votre,  vos  >- 

<}  «  leur,  leurs  » 


va^ni,  oniph.  i-'tnnimf;  ;<  lo  miou,  la  inioune  » 

(iaJt'ij       —  ilainiiç  <■  le  tien,  la  tienne  »> 

e'ini,         —  eiudPrlv  <■  le  sien,  la  sienne  >ï  (à  lui) 

eh}i\         —  l'inidlzi  <*  le  sien,  la  sienne  »  (à  elle) 

omnîni,   —  oinninini  «  le  notre,  la  nôtre  » 

oclni,        —  ocimcH'i  «  le  vôtre,  la  vôtre  » 
o'ini,  «  le  leur,  la  leur  -v 

va  )•(',  emph.  va  re  dimç  «  les  miens,  miennes  » 

da  r{'       —  da  re  dide  «  les  tiens,  tiennes  » 

e  rd         —  e  rc  dèân  «  les  siens,  siennes  »  (à  lui) 

c  vr         —  e  rc  dlzi  «<  les  siens,  siennes  »  (à  elle) 

om  rv      —  orn  re  déomp  «  les  nôtres  » 

0  rd         —  0  rc  dèoc  «  les  vôtres  » 

o  rc         —  0  re  dPz-o.  dco  «  les  leurs  .> 


§  252.  —  Démonstratifs 


an  îni  «  celui  » 
an  Ini  «  celle  » 
ar  rç  «  ceux,  celles  > 

Ces  Ibrnies  sont  employées  devant  un  nom  ou  une  propo- 
sition. 

Ex.  :  an'mi  bras  «  le  grand  »  ;  an'ïni  vrâs  <  la  grande  »  ; 
ar  re'vrâs  «  les  grands,  grandes  »  ;  an  'îki  a  zo  hvàa  «  celui 
qui  est  grand  »,  etc. 

-  ma  «  ci  » 

-  of,  -  hç^  -  ç  «  là  ') 

-  fi.jmt,  -  n  uni  «  Ik-bas  >> 


—  153  —        '         . 

cinà  «  celui-ci  »  enes  «  celui-là  ï> 

jiHiâ  «  celle-ci  »  jmes  «  celle-là  » 

ar  remà  «  ceux-ci,  celles-ci  >•       ar  rPzç  «  ceux-là,  celles-là  » 

an  dramà  j  .  an  draze,  drahe,  dràe  ) 

,  .     _       -       «  ceci  »  ■  •  ■    [   «  cela  » 

kamcnma  )  kemrntse  ) 

eneza,iint.  ènezh.ûni  a  celui  là-bas  » 
jùnezà^unt,  jmeznjint  «  celle  là-bas  » 
ïndtà.îtnt,  Indm.ûni  «  ceux,  celles  là-bas  » 


i53.  —  Interrogatifs 


pmi,  j9^/>a"  «  lequel,  laquelle  » 

^(?rç  «  lesquels,  lesquelles  * 

p\u  «  qui  » 

peirà  «  quoi  » 

pegèmrnt  «  combien  » 

pêbes,  pebes  adj.  «  quel,  ijuelle  » 


§  254.  —  Relatifs 


>    «  celui  qui,  que,  qui,  que» 


an  îm,  plm 

an  nêp 

ar  rë  pîni  «  ceux  qui,  que,  qui,  que  » 

ar  pës  «  ce  qui,  ce  que  » 

Ex.  :  œn  den  pïni  zo  bras  ou  œn  den  ag  a  zo  bras 
«  un  homme  qui  est  grand  »  ;  œn  dm  pïni  e  kozran  «  un 
homme  à  qui  je  parle  »  ;  ar  va(jf)trez  tfz  a  bîni  r  kozeàn  et 
ar  r)a(ji)ioez  a  gozeàn  anîzi  «  la  femme  dont  je  parle  »  ; 
ar  va(ji)wez  peïniem  bœz  gitêled  e  zî  «  la  femme  dont  j'ai 
vu  la  maison  ». 


—    154 


ij  255.  —  Indéfinis 


pepîni  j 

pebûnan  >  «  chacun  i» 

pepîni  ûnan   ) 

pep  adj.  a  chaque  >> 

rn,  r/'n  àl  «  un  autre  » 

rt*t  '?!«*  ni,  an  ini  àl  «  l'autre  » 

al  adj.  «  autre  » 

egïle  m.  «  l'autre  (de  doux)  » 

ebt^n  f.  «  l'autre  (de  deux)  » 

an  eil  ag  egïle  «  l'iin  et  l'autre  » 

ar  rê  «  les  autres  » 

ûnan  benàk(g)  «  quelqu'un,  quelconque  » 

rfën  henak(g)  «  quelqu'un  » 

ehèt(d)  adj.  placé  après  le  nom  :  «  aucun  » 

dën  ebçt(d)  «  personne  » 

tcût(d)  «  tout  » 

ol  «i  tout  »  (rare) 

mêmes  «  même  » 

Remarque  :   I  estrèged  ûnan  «  plus  d'un  » 

Il  bemdes,  bembes  «  tous  les  jours  » 
bènos  «  chaque  nuit  » 
beb  eil  dcme-'^  «  tous  les  deux  jours  »> 


155  — 


Le  Verbe  régulier 


§  25().  —  Comme  je  l'ai  déjà  indiqué',  il  est  nécessaire  de 
donner  les  formes  avec  négation  pour  faire  ressortir  les 
désinences. 

Présent 

sg.  1  ne  flârân  kët  «  je  n'aime  pas  » 

2  ne  gares  kP.l 

3  ne  gar  kët 
pi.  1  ne  gàrO})i  kël 

2  ne  gàrié,  gclroc  kët 

3  ne  gârôn(i)  kët 

Imparfait 

ne  gârën  kël  «  je  n'aimais  pas  » 

ne  gares  kët 

ne  gare  kët 

ne  gârem,  gàriom  kël 

ne  gârec  kët 

ne  gârën  (t)  kët 

Fdtdr 

sg.  1  ne  gàrln  kët  «  je  n'aimerai  pas  » 

2  ne  gdril  kët 

3  ne  gclro  kët 
pi.  1  ne  gâroiri,  kët 

2  ne  gâroc  kët 

3  ne  gô)'ln{t)  këf 


—  15()  ~ 

Conditionnel 

ne  gar/én^  garfièn  kë/  «  jo  n'aimerais  pas  » 

ne  gar/'es,  g  a/ ses  kël 

tic  garfe,  garsç  kêt 

ne  gnrfem,  garsem  Jœt 

ne  garfçv,  garki>c  kêt 

ne  garfcnUj.garsëmt'kët 

Passé  défini 
sg.  3  ne  garas  kH  «  il  n'aima  pas  * 

iMi'ÉltATlF 

sg.  2  kfir  «  aime  » 

pi.   1  kârorttp  «  aimons  » 

—  2  kârii  «  aimez  » 

Formes  composées 

Parfait  :  m  em  bœa  kârei  «  j'ai  aimé  » 
Plus-que-parfait  :  m  em  boa  kârei  «  j'avais  aimé  » 
Futur  passé  :  m  era  ho  kâret  '<  j'aurai  aimé  » 
Gond,  passé  :  ni  em  be/'e,  mise^  bise  kârei  «  j'aurais  aimé  »» 

Passif   _ 

Présent  :  kârer  «  on  aime  »  7  "  %r  '***')'^ 

Futur  :  kâror  «  on  aimera  »> 

Conditionnel  :  karf'^r,  karsçr  «  on  aimerait  » 


Infinitif  '  û  f 


km\ui  «  aimer  « 


Particjpe 

Présent  :  e  kar^ui  «  aimant  » 
Passé  :  kâret 


—  157  — 

GÉRONDIF 

en  (T  gânut  «  en  aimant  » 

Forme  reflexive 

pi.  1  ne  Pnem  garom  krl    «  nous  ho  nous  aimons  pas  » 
ni  ênem  garomp  «  nous  nous  aimons  »,  etc. 

Formes  sans  négation 

Présent  :  me  a  gâr  «  j'aime  »,  etc. 

Imparfait  :  tue  a  gare  «  j'aimais  »,  etc. 

Futur  :  me  a  gnro  «  j'aimerai  »,  etc. 

Conditionnel  :  me  o,  garfe,  garse  «  j'aimerais  »,  etc. 

Forme  emphatique 

Présent  :  sg.  1  bçz  e  gâràn  «  j'aime  >,  etc. 
Futur  :  sg.  1  bRz  e  gârln  «  j'aimerai  »,  etc. 

etc. 

Je  n'ai  jamais  entendu  employer  le  passé  défini  et  je  n'en  ai 
pu  obtenir  que  la  3*  personne  sg.  ne  garas  kH. 


Particules    verbales 

§  257.  —  Les  particules  verbales  sont  a  et  e,  çc,  es^. 

Formes  de  l'Infinitif 
§  253.   —  Sans  dhinenee. 

Ex.  :  asten  <(  all.«afîei'  »  î  astfijin. 
dïnuc  «  dénier  »  :  Tr.  dinac'h. 
disium  «  amasser  »  :  dastum. 
dtiigen  «  porter  »  :  dougen. 


158 


gôrp  «  traire  »  :  gôrô. 

goi'los  4«  attendre  »  :  gortoz. 

g^rclTçUs  «  gronder  »  :  gourdrouz. 

kas  «  envoyer  »  :  kas. 

kiijik  u  offrir  »  :  kinnig. 

klâsk  «  diercher  »  :  klask. 

kol  «  perdre  »  :  koll. 

Ii^)npren  «  comprendre  »  :  Tr.  komprenn. 

krôk  (*  prendre  prise  »>  :  krôk. 

lac  <•  bouger  »  :  Tr.  loc'h. 

k^imer  «  prendre  »  :  kémérout,  Tr.  komer. 

nœ  u  nager  »  :  neûi,  mbr.  neuff.  n/o/vvV^^>î**^ 

J^yis  «  changer  »  :  L.  G.  sench. 

som  «  demeurer  »  :  chomm.  i  , 

tamal  «  blâmer  »  :  tamall.        ie^?"'^^*^'^ 

nâc  a  nier  »  :  nac'ha.  _— .  y>^j-  c '>*'/•  V^ 


§  259.  —    -  a    Cet  e  formation  est  la  plus  fréquente  à 
Saint- Pol-de-Léon. 

Es,.  :  astcnna  «  réchauffer  >  :  astomma. 
azêza  «  s'asseoir  »  :  azéza. 
harhfUla  «  barbouiller  »  :<fr. 
binîfja  «  bénir  »  :  Tr.  binniga. 
brva  «  nourrir  »  :  béva. 
r'/da  «  semer  »  :  hada. 
âla  «  vêler  »  :  ala. 
aoza  «  préparer  »  :  aoza. 
arpa  «  appuyer  »  :  cf.  harp. 
dtgùza  «  décacher  »  : 
dimèzi  »<  se  marier  »  :  dimizi.  w'»*^  (  -^ 
distâga  «  se  détacher  »  :  Tr.  distaga. 
disivçvja  a  détruire  »  :  cf.  Tr.  distruj,  L.  G.  distruji. 
diûna  «  se  réveiller  »  :  Tr.  dihuna. 
firesa  ^  remettre  »  :  <  l"r.  dresser. 


—  159  — 

dua  «  noircir  »  :  Tr.  dua. 

d^irna  «  battre  le  blé  »  :  douma. 

ëfa  «  boire  »  :  éva. 

fiamlna  «  flamber  »  :  cf.  llamm. 

frila  «  frire  »  :  frita. 

frœzay  frœga  «  démolir  »  :  freûza. 

(jâna  «  naitre  «  {gènel  M.  S.)  :  cf.  génel. 

gib^rza  «  vendre  »  :  gwerza. 

karga  «  charger  »  :  Tr.  karga. 

karza  «  nettoyer  »  :  karza. 

kUêza  «  creuser  »  :  Tr.  kleuza. 

k^mta  «  compter  »  :  cf.  Tr.  kount. 

larda  «  graisser  »  :  larda. 

lëda  «  étendre  »  :  léda. 

luya  «  luire  »  :  cf.  luia  ? 

mâga  <  nourrir  »  :  maga. 

mâla  «  moudre  »  :  mala. 

mira  «  préserver  »  :  mirout. 

§  260.     -  i 

Ex.  :  bœzi  «  noyer  »  :  beûzi. 

cwëzi  «  suer  »  :  Tr.  c'houézi. 
aluuii  «  allumer  »  :  <  fr. 
dsièli  «  douter  »  :  cf.  Tr.  douet. 
irijii  «  ennuyer  »  :  cf.  énoé,  Tr.  enoei. 
kivevi  «'  gonfler  »  :  Tr.  koenvi. 
sëci  «  sécher  d  :     séac'h. 

c 

esùi  «  finir  »  :  cf.  achu. 
krëdi  <«  croire  »  :  krédi. 
kreski  «  croître  »  ;  kreski. 
knMi  «  créer  »  :  Tr.  kroui. 
mëdi  «  moissonner  »  :  médi. 
mœli  «  louer  »  :  meùli. 
pœri  «  paitre  d  :  peûri. 


—  IGO  — 

savetèi  <  sativer  >  :  Tr.  savetei. 
sPnti  «  «>béir  »  :  senti. 
trtjf'zi  «  traverser  »  :  treûzi. 
Lui  «  jurer  »  :  toui. 
iralci  «  laver  »  :  gwalc'hi. 
icfvï  «  llétrir  ;>  :  gwénvi. 

Alternance  e  :  i. 

birvi  K  bouillir  »  :  prés.  s^.  1  ne  V{'rvàn  kêl  «  je  ne 
l)ous  pas  »  :  bervi. 

Alternance  o  :  e. 

ttjri  ft  casser  »  :  prés.  sg.  1  ne  dormi  kPt  o  je  ne  casse 
])as  »  ;  terri. 

tei   «  couvrir  (une  maison)  »  :  prés.  sg.  1    ne  donn  kèt 

«  je  ne  couvre  pas  »  :  tei.    ./  /       ,.  ^;.,  . 

rei  «  donner  »  :  prés.  sq.  1  9ie  rofln  kPf  :  rei. 

aleki  «  heurter  »  :  prés.  sg.  1  ne  slokàn  kP.t  «  je  ne 
heurte  pas  »  :  steki. 

Alternance  o  -  o  :  e  -  c. 

gclèi  «  couvrir  »>  :  ne  coloàn  kçt  ♦♦  je  ne  couvre  pas  »  : 
golei,  gôlùi. 

§  261.     -ht. 

""  ,,  .  ».'•■  <"  f  - 

Ex.  :  bianàt  «  amoindrir  >>  :  Tr.  l)ianaat. 

ànl^inavàt  «  oublier  »  :  Tr.  ankounac'haat. 
\)  1/   tf  ^  ^  gitelai  «  améliorer  »  :  Tr.  gwellaat. 

^'  ijelttA  «  abaisser  »  :  Tr.  izelaat. 

lakài  {làkat  M.  S.)  «  mettre  »  :  lakaat.     . 
mœlat  {mœtat)  «  tâter  >>  :     meûd. 
teoicài  «  grossir  »  :  Tr.  teoaat. 
lanskàt  «  laisser  »  ;  Tr.  laoskaat. 

Remarque  :  I.  Le  thème  verbal  finit  en  -  a  qui  est 
contracté  à  -  «  -  avec  Va  de  la  ternanaison  de  Tinfînitif  ou  à 
-  a  -  de  la  désinence  de  la  première  personne  du   prés.  :>g. 


—  161  — 

Cet  «,  a  porte  l'accent  :  ne  ank^unacân  këly  ne  velàn  kêt, 
ne  ijeîàn  kët,  mais  dans  ne  làkàn  kèi,  ne  làoskàn  kël\  ne 
vœtân  kêt,  ne  dèowûn  kêt  l'accent  a  été  reporté  sur  la  syllabe 
qui  précède  -  an  sous  l'influence  des  autres  paradigmes. 

-  a  disparaît  à  la  3*  persc^ane  du  prés.  sg.  dans  ne  laos{k) 
kêt,  ne  vœt  kêt  (aussi  ne  vœla  kêt)  et  devant  /*,  s  du  co^di- 
tionnel  dans  ne  ijelfe  kêt,  ne  vœlfe,  vœtse  kêt,  ne  laosfe  kêt. 

II.  L'p  de  teo'Loàt  «  grossir  »  disparaît  dans  toutes  les 
formes  de  plus  de  deux  syllabes,  ex.  :  prés.  pi.  1  7ie  dewàom 
kêt,  fut.  sg.  1  de  deivàïn  kêt,  cond.  sg.  1  ne  deioafën  kêt. 

III.  Les  deux  premières  personnes  du  prés.  sg.  de  bianàt 
sont  irrégulières  :  ne  vinuin  kêt,  ne  vinies  kêt^  mais  les 
autres  régulières  sg.  3  ne  viânki  kêt,  pi.  1  vianàom  këtj  etc. 

§  262.     -  ai. 

Ex.  :  badinât  «  badiner  »,  :  <C  fr. 

êwenat  «  satcler  »  :  c'houenna,  Tr.  c'houennat. 

erelat  «  trembler  », 

griat  «  coudre  »  ;  gria^  Tr.  griat. 

kinat  «  éplucher,  écorcher  »  ;  kina,  Tr.  kignat. 

krinai  «  grignoter  >>  :  krina,  Tr.  krignat. 

^^  làkat  M.  S.  «  mettre  »  :  lakaàt. 

'^  marvoMt  «  jaser  »  :  Tr.  marvaillat. 

rôehat  «  ramer  »  :     roénv. 
poàzat  (poàza  M.  S.)  «  cuire  »  :  cf..  Tr.  poaza. 
làpskat  M.  S.  «  laisser  »  :  Tr.  laoskaat  (cf.  §  266). 
mœtat  «  tâter  »  :    meûd. 
skràbat  «  gratter  »  :  skraba,  Tr.  skrabat. 
sorôcat  «  grogner  »  :  soroc'h,  Tr.  soroc'ha,  soroc'hat. 

§263.     -éit. 

Ex.  :  pâdi^l  «  durer  ». 

plïjéJ,t  «  plaire  »  :  plijout. 


—  162  — 

ràhk(Ut  «  devoir  »  :  renkout. 
tâlfUl  «  devoir  »  :  talvézout,  talvout. 
tiz^l  «  attraper,  atteindre  »  :  tizout. 

Alternance  :  e  :  a. 

gal^t  (<  pouvoir  »  :  prés.  sg.  1  ne  (ôjelàn  kêt  :   galloud. 

Remarque  :  Le  thème  verbal  de  anociit  «connaître  »  : 
anaout  est  anavez  - ,  prés.  sg.  1  ne  anavèzân  kët,  etc., 
celui  de  kci^d^  kocut,  kos^it  «  trouver  »  :  kaout  est  kàv-^ 
prés.  sg.  1  ne  gâvàn  këiy  etc. 

§  264.     -  et. 

Ex.  :  gwèlet  «  voir  »  :  cf.  gweled  «  vue  »,  gw^élout. 

klçvel  «  entendre  »  :  klévout,  klévet. 
J,aoâret  «  parler»'!  Tr.  lavaret. 

losket  <L  brûler  »  :  cf.  losk,  leski.  ?  Lqaxxm 

luskei  «  bercer  »  :  cf.  luska. 

slaotet  «  uriner  »  :  Tr.  staotet. 

hâcet  «  chier  »  :  Tr.  kac'het. 

tëcet  «  s'enfuir  »  :  téc'hout,  Tr.  tec'het. 

§  265.     -  al. 

Ex.  :  blèjat  «^  beugler,  miauler  »  :  bléja,  Tr   bléjal. 
fcvgèal  «  se  vanter  >  :  Tr.  fougeal. 
gêdal  «  attendre  »  :  géd,  Tr.  gedal. 
klosal  «  glousser  »  :  cf.  kloc'ha. 
nïjal  «  voler»  :  Tr.  nijal.  . 

plîijal  (plvja)  «  plonger  »  :  cf.  pluia. 

§  266.     -  el 

Alternance  a  :  e 

Ex.  :  gënelM.  S.  «  naître  »  :  prés.  sg.  1  ne  cânàn  kêt  :  génel. 
klêvtil  «■  tomber  malade  »  :  prés.  sg.  1  ne  glâvân  hêi  : 
klanv. 


/ 


—  163  — 

sëvel  «  se  lever  »  :  prés.  sg.  1  ne  zâvân  kêt  :  sével. 
mçrvel  «  mourir  »  :  prés.  sg.  1  ne  varvân  kêt  :  mervel. 

Alternance  ao  :  e. 

leskel  (aussi  lêzel  emprunt  français,  Iqeskœr)  «  laisser  »  : 
prés.  sg.  1  ne  laofikàn  kët  :  leûskel  (cf.  §  201). 

Remarque  :  I.  Dans  gervel  «  appeler  »  :  prés.  sg.  1  ne 
calvàn  kët  :  gervel,  r  est  le  résultat  d'une  dissiniilation. 

IL  lœskœr  (aussi  leskel,  lëzel)  «  laisser  »  :  leûskel  et 
stçel(^r  «  jeter  >  :  prés.  sg.  1  ne  staplctn  kët  :  teûrel  montrent 
une  terminaison  -  «?r,  ^r  qui  est  sorti  de  ~  el\  l  final  a  été 
dissimilé  par  le  l  précédent  ei  -  e  assimilé  à  Vœ  de  la  première 
syllabe  (harmonie  vocalique). 

Pour  la  finale  du  radical  devant  le  .§,  f  du  conditionnel 
voir  §§  110,  131. 

§  207.  —  Verbe  pfc^<m7 

Le  verbe  Çcûnit  «  gagner  »  :  gounid  se  conjugue  prés, 
sg.  1  ne  èfUnëzàn  kët,  sg.  2  ne  c^nëzes  kët,  sg.  3  ne  à^nit 
Kët,  pi.  1  n^  èç^nëzom  kët  etc.  régulièrement. 


-   1G4 


Verbes  irréguliers 


§  268.  —  héza  «  être  ». 

Présent 

sg.  1  7iffin  kêt,  ne  cyin  kêt  «  je  ne  suis  pas  » 

2  n^t    — ,  ne  d^ut  — 

Z  n  eo,  n  e  — 
pi.  1  nduru  — ,  ne  d^m  — 

2  n  oc    — ,  Hcuc  kêt,  ne  doà  — 

3  n  hut) — ,  ne  dîn(t) — 

après  mar  «  si  »  :  tnar  d^n,  d^ty  deo,  etc. 

Imparfait 

sg.  1  n  oàn  kêt,  ne  doàn  këi  «  je  n'étais  pas  » 

2  n  bas   — 

3  w  ôa     — 

pi.  1  n  oam  — ,  ne  doam  hèl 

2  n  àat    — ,  ne  doaè     — 

3  n  oàn(t}—y  ne  doàn(t) — 

Futur 

sg.  1  ne  vîzln  kêt  «  je  ne  serai  pas  » 

2  ne  vîzi     — 

3  ne  vêzo     — 
pi.  1  ne  vèzom  — 

2  ne  vëzoc  — 

3  ne  vlzïnit) — 


165 


Conditionnel 

sg.  1  ne  visën  kët  «  je  ne  serais  pas  » 

2  ne  vises   — 

3  ne  vise     — 
pi.  î  ne  visem  — 

2  ne  viseè    — 

3  ne  visent) — 


Formes  d'habitdde 

Prés.  sg.  1  ne  vêzàn  kët  «  je  ne  suis  pas  » 

2  ne  vëzes    — 

3  ne  ves       — 
pi.  1  ne  vëzom  — 

2  ne  vêzoê    — ,  ne  vîzit  — 

3  ne  vëzônà:) — 

Impf.  sg.  1  ne  vëzën  kët  «  je  n'étais  pas  » 

2  ne  vëzes    — 

3  ne  vèze     — 
pi.  1  ne  vëzem  — 

2  ne  vëzec   — 

3  ne  vëzënft) — 


Passif 

Prés,  n  ôar  kët,  n^ur  kët  «  on  n'est  pas  » 
Fut.     ne  vëzor  kët  «  on  ne  sera  pas  » 
Prés,  d'hab.  ne  vëz^r  kët  «  on  ne  sera  pas  » 

Infinitif  Participe 

bëza  «  être  »  :  béza  Prés,  e  vëza  «  étant  » 

Passé  bêt(d)  «  été  » 


—  1G6 


Formes  sans  négation 

Présent  me(a)zo,  (e(a)zo,  etc.  «  je  suis,  tu  es  » 
Imparf.  mc(a)ôa,  te(a)da,  etc.  «  j'étais,  tu  étais  » 
etc. 

Formes  emphatiques 
Présent  Imparfait 

sg.  1  hèz  e  z^n  o  je  suis  »  hêz  e  ôa  «  j'étais  » 

2  hêz  e  z^l  etc. 

3  hêz  e  zeo 
pi.  1  bëz  e  z^m 

2  hëz  e  Z(Uc,  bez  e  zoc 

3  hêz  e  zînt 

Une  forme  de  subjonctif  sg.  3  du  présent  beze,  bezi  se 
trouve  dans  la  formule  evelsè  beze,  bezi  kreat  employée  dans 
les  prières. 

§  269.  —  am  eus. 

Présent 

sg.  1  me  moœs,  me  mœs  «  j  ai  » 

2  te  cœs,  te  pœs 

3  m.  m  ândœs,  f.  ï  adœs 
pi.,  1  ni  ôndœs 

2  mm  ocœs,  opœs 

3  Indi  odœs 

Imparfait 

sg.  1  me  mbda,  me(a)mda  «  j'avais  » 

2  te  pôa     / 

'î  m.  fin  ('ndda,  f.  i  ëndàa 
pi-  1  ni  nndôa 

2  cici  oj)àa 

3  Indi  oiôa 


—  167  — 


Futur 

,  i  y  i  .,  • 

sg.  1  me  mbç,  me  mo,  me  mbëzp,  me  mezo  «  j  aurai  » 

2  te  pô 

3  m.  en  dô,  dëzp,  î.  ï  a  dô,  dezo 
pi.  i  ni  ôndô 

2  cwi  opô 

3  ïndi  odô 


Conditionnel 

sg.  1  7ne  ynhèfe,  m(a)m.èfe,  me  mise,  Ime   «  j'aurais  •» 

2  te(a)pèfe,  te  pise 

3  m.  en  ëndèfe,  en  èndûe,  i.  ï  defe.  due 
pi.  1  ni  ndefe,  m(â)ndise 

2  ciol  ndèfe,  cwi (djpefe,  pise 

3  ïndi  dèfe^  ïndi  dise 


Impératif 

sg.  2  bês  «  aies  » 
pi.   1  bëzomp 
2  bëzit 


Inflsîitif 
ka^ut,  ka^it,  kœ^t  «  avoir  »  :  kaout 


Formes  emphatiques 


Participe 


bêz  embàs  «  j'ai  »      Présent  :  e  ka^t,  kg^it,  hœ^t  «  ayant  » 
etc.  Passé  :  e  vëza  bët(d)  «  ayant  eu  » 


Formes  avec  négation 

ne  mbœs  «  je  n'ai  pas  » 
ne  cœs  «  tu  n'as  pas  » 
ne  dœs  «  il  n'a  pas  » 
nl^s  kët  (d)  <t  il  n'y  a  pas  » 
etc. 


GÉRONDIF 

en  er  ga^t,  ga^ui,  gœ^t 
«  en  ayant  » 


—  lb8  — 

§  270.  —  gouzout. 

Présent 

sg.  1  ne(ù:;ôn  kèt  «  je  ne  sais  pas  » 

2  ne^ûzot   — 

3  ne  voar  (èar,  icar  M.  S)  — 
pi.  1  nefùzorn  — 

2  ne^zoc   — 

3  ne(ûzôn{t)  — 

Imparfait 

sg.  1  ne  îviën  kèt  «  je  no  savais  pas  » 

2  ne  wies  — 

3  ne  îoie     — 
pi.  1  ne  îviem  — 

2  ne  wifc  — 

3  ne  uiiPnft)  — 

Fdtur 

sg.  1  ne  wizîn^  wèzîn  kèt  «  je  ne  saurai  pas  » 

2  ne  wïzi,  icëzi       — 

3  ne  wëzo  —  * 
pi.  1  ne  wèzom              ■>— 

2  ne  loèzoc  — 

3  ne  îoïzin(l),  laëzïnft)  — 

Conditionnel 

sg.  l  ne  wisën,  icelcn,^fèn,  wefên  kèt  «  je  ne  saurais  pas  » 

2  ne  wises,  etc.  — ' 

3  ne  wuse,  etc.    —  ^ 
pi.  1  ne  wisenij  etc. — 

2  7ie  toisée,  etc.  — 

3  ne  lot^ên(t),  etc.  — 


169 


Passif 

Présent  :  gS:ior  «  on  sait  » 
Futur  :      gwêzor  «  on  saura  » 

Infinitif  Participe 

gSiz^t  «  savoir  >>  :  gouzout       Présent  :  e  cjlz^t  «  sachant  » 

Passé  :      gwëzet 

Formes  sans  négation 

Présent  :  yne  a  voar,  war  «  je  sais  ».  etc. 
Imparfait  :  me  a  une  «  je  savais  »,  etc. 

Formes  emphatiques 

Prés,  bêz  e  Cfùzpn  «  je  sais  »  gcûZfUt  a  ràn  «  je  sais  » 

etc. 


§  271.  —  ober. 

Présent 

sg.  1  ne  ràn  kët  «  je  ne  fais  pas  » 

2  ne  res    — 

^  ne  ra     — 
pi.  1  ne  rèom—^ 

2  ne  rèoc  — 

3  ne  rèôn{t)  — 

Imparfait 

sg.  I  ne  rëàn  kët  «  je  ne  faisais  pas 

2  ne  rèas    — 

3  ne  rèa     — 
pi.  1  ne  rèom  — 

2  ne  rèac   — 

3  ne  rèdn{t)  — 


—   170 


Fdtdr 

sg.  1  ne  rlk  kët  «  je  ne  ferai  pas  » 

2  ne  ri     — 

3  ne  reyo  — 
pi.  1  ne  rèom  — 

2  ne  rèoc  — 

3  ne  rhit{t),  {reïn{t)  M.  S.)  — 

Conditionnel 

sg.  1  7ie  ra/Pn,  ràsên  kët  «  je  ne  ferais  pas  » 

2  ne  rafes^  raies   — 

3  ne  rafç,  rase       — 
pi.  1  ne  rafem.,  rasem  — 

2  ne  rafçc,  rcûec    — 

3  ne  rafën{t),  7^asën{t)  — 

Impératif  Infinitif 

sg.  2  grâ  «  fait  »  ober  «  faire  » 

pi.   1  grèomp  «  faisons  » 
2  grït  «  faites  >» 

Passif 

Présent  ;  ne  rèar  kët  «  on  ne  fait  pas  » 
Futur  :     ne  rèor  —    «  on  ne  fera  pas  » 

Participe  Formes  sans  négation 

Présent  :  ec  obçr  «  faisant  »      Présent  :  me  a  ràn  «  je  fais  » 
Passé  :     grèal  «  fait  >  etc. 

Formes  emphatiques' 
Présent  :  bëz  e  ràn  obfr  a  ràn  «  je  fais  »,  etc. 


—  171  — 

§  272.  —  mont. 

Présent 

sg.  1  ne  dùn  kët  «  je  ire  vais  pas  » 

2  ne  des    — 

^  ne  da      — 
pi.  1  ne  dèom  — 

2  ne  dèoc  — ,  ne  dit  — 

3  ne  deônith— 

Imparfait 

sg.  1  ne  dèàn  kët  «  je  n'allais  pas  » 

2  ne  dèas  — 

3  ne  dèa    — 
pi.  1  ne  dèam  — 

2  ne  dèac  — 

3  ne  dèàn(i) — 

Fdtur 

sg.  1  ne  dîn  kët  «  je  n'irai  pas  » 

2  ne  di     — 

3  ne  deyo  — 
pi.  1  ne  dèom  — 

2  ne  dèoc  — 

3  ne  dïn(t) — ,  ne  dëïnit} — 

Conditionnel 

sg.  1  ne  dafën  kët,  ne  dàsën  kët  a  je  n'irais  pas  » 

2  ne  dafes    — ,  ne  dases    — 

3  ne  dafe     — _,  ne  d(ûe      — 
pi.  1  ne  dcifem  — ,  ne  ddkeni  — 

2  ne  dafçc    — ,  ne  daseô    — 

3  ne  dafën(t)— ,  ne  dasënd)- 


112. 


Impératif  Infinitif 

sg.  2  ne  da  kêt  «  n'ailles  pas  »  mont  «  aller  ]»  :  mont 

pi.    \  ne  dèo77i  — 

2  ne  dit  —  Participe 

e  vont  «  allant  » 
Passif  èat  «  allé  » 

Présent  :  ne  dèar  «  on  ne  va  pas  »  Gérondif 

Futur  :      ne  dèor  en  er  vont  «  en  allant  » 

Formes  sans  négation 

Présent  :  me  {a)  y  a  «  je  vais  » 
Imparfait  :  me  [à]  yèa  «  j'allais  » 
Futur  :  me{a)yelo  «  j'irai  » 
Conditionnel  :  me  {a)  yafe^  ycCsç  «  j'irais  » 
Impératif  sg.  2  :  kèa  «  viens  » 
pi.  2  :  kit 

Passif 
Présent  :  èar  «  on  va  »  Futur  :  èor  «  on  ira  » 

Formes  emphatiques 

Présent  sg.  1      bèz  e  zàn  «  je  vais  ». 
2     bëz  e  zes 
bëz  e  za 
bèz  e  y  a 
etc. 


Imparfait  sg.  3 

Conditionnel  sg.  3 

Futur  sg.  3 


bëz  e  zèa  «  il  allait  » 

bëz  e  yèa 

bëz  e  zafe 

bëz  e  yafç 

bëz  e  zeyo 

bëz  e  yelo 


—  173  — 

PASSff 

Présent  :  hëz  e  zèar  Futur  :  hèz  e  zeor 

§  273.  —  dont  «  venir  ». 

Présent 

•    sg.  1  ne  dœàn  kêt  «  je  ne  viens  pas  » 
2  ne  dœes    — 
S  ne  dœ       — 
pi.  1  7ie  dêom  — 

2  ne  dœ-it     — ,  ne  dèoc  — 

3  ne  dèôn(i) — 

Imparfait 

sg.  1  ne  dœën  kêt  «  je  ne  venais  pas  » 

2  ne  dœes    — 

3  ne  dœe     — 
pi.  1  ne  dœom  — 

2  ne  dœec    — 

3  ne  dœënd) — 

Futur 
sg.  1  ne  dœîn  kêt  «  je  ne  viendrai  pas  » 

2  ne  dœi     — 

3  ne  dèyo   — 
pi.  \  ne  dèom  — 

2  ne  dèoc    — 

3  ne  dœlnith— 

Conditionnel 

sg.  1  ne  dœfên  kêt,  ne  dossën  kêt  «  je  ne  viendrais  pas  » 

2  ne  dqefes  — ,  ne  dœses    — 

3  ne  dœfe.    —  ,  ne  dqese      — 
pi.  1  ne  dœfèm  — ,  ne  dqssem  — 

Z  ne  dœfet   — ,  ne  dœsec    — 
3  ne  dœfënJ^) — ,  ne  dœsënft) — 


—  174  — 

Impératif  Infinitif 

sg.  2  dœs  *<  viens  »  dont  «  venir  »  :  dont 

pi.  1  dèomp 

2  dœit  Participe 

Présent  :  c  tant  «  venant  » 
Passé  ^:  dœet  «  allé  » 

Formes  KMPHAriQuES 
Prés.  sg.  1  hPz  c  tœàn  «  je  viens  »,  etc. 

§  274.  —  énm. 

Présent 

sg.  1  n  emàcun  kêt  «  je  ne  suis  pas, 

2  n  embf^t    —  je  ne  me  trouve  pas  » 

3  n  èmâ         — 
pi.  1  n  cmàom    — 

2  n  emàoè     — 

3  n  einàlrUt)  — 

Imparfait 

sg.  1  n  ëdôn  kêt  <  je  n'étais, 

2  n  êdos   —  je  ne  me  trouvais  pas  » 

3  n  ëdo     — 
pi.  1  n  êdom  — 

2  n  èdoà    — 

3  n  ëdôn/t)—  \ 

Passif 

Présent  :  n  emàor  kûl  «  on  n'est  pas,  on  ne  se  trouve  pas  » 
Imparfait  :  n  ëdor  kêt  &  on  n'était  pas,  on  ne  se  trouvait  pas  » 

§  275.  —  émé. 

sg.  1  emëz^n  «  dis-je  »  pi.  1  emëzom 

2  emêz^t  2  cmëzoc 

3  m.  cmëzàn,  f.  cmïzi  3  emëzo 


LE 


VOCABULAIRE 


—  177  — 


Il  serait  intéressant  d'étudier  systématiquement  le  voca- 
bulaire du  breton  de  Saint-Pol,  tout  spécialement  pour  savoir 
en  détail  comment  une  langue  remplace  ime  autre  langue  de 
civilisation  de  puissance  moindre.  Il  faudrait  pour  cela  une 
enquête  spéciale.  Je  dois  me  borner  à  quelques  remarques 
générales. 

Le  vocabulaire  d'origine  bretonne  est  en  train  de  dispa- 
raître à  Saint-Pol  comme  ailleurs  en  Bretagne,  surtout  dans 
les  villes.  L'exposé  ci-dessus  ne  donne  pas  une  idée  tout-à-fait 
juste  de  l'état  actuel  du  vocabulaire,  parce  que  j'ai  naturelle- 
ment cherché  à  trouver  autant  de  mots  d'origine  brittonique 
(ou  latine)  que  possible  afin  de  rendre  mon  travail  plus  utile  à 
des  recherches  historiques  possibles.  Je  n'ai  donc  pas  noté 
dans  la  même  mesure  les  emprunts  au  français  qui  ont  été 
adoptés  par  la  langue. 

Les  langues  brittoniques  ont  à  toute  époque  emprunté  des 
quantités  de  mots  à  des  langues  étrangères.  D'abord  au  latin. 
La  plupart  de.  ces  mots  d'origine  latine  constituent  maintenant 
avec  les  mots  purement  celtiques  le  vieux  stock  du  vocabulaire 
en  partie  commun  aux  difiérentes  langues  brittoniques.  Mais  le 
breton  en  particulier  a  aussi  —  comme  les  autres  langues 
celtiques  —  emprunté  des  mots  latins  à  des  dates  plus  récentes, 
surtout  en  ce  qui  concerne  la  langue  religieuse.  Il  emprunte  en 
plus,  depuis  le  moyen  âge,  des  mots  français.  A  présent  ces 
derniers  entrent  en  masse  dans  le  breton  de  la  ville  de  Saint- 
Pol  et  s'adaptent  à  la  langue.  Ces  emprunts  sont  probablement 
moins  nombreux  dans  les  campagnes  environnantes.  Ils  se 
conforment  aux  règles  de  la  grammaire  bretonne,  les  noms 
prennent  les  désinences  du  pluriel  breton,  le  verbe  suit  la 
conjugaison  du  breton  et  tous  ces  mots  subissent  les  mutations. 

Considérés  au  point  de  vue  grammatical,  ces  emprunts 
appartiennent  à  toutes  les  catégories  de  la  grammaire.  Les 
noms  en  fourniisent  naturellement  le  nombre  le  plus  considé- 


—  178  - 

rable  comme  dans  toute  langue.  Mais  il  est  plus  grave  de  cons- 
tater que  les  emprunts  ne  s'arrêtent  pas  là.  On  adopte  égale- 
ment (les  verbes  français  de  toute  espèce.  La  petite  liste 
d'exemples  qui  suit  donnera  une  idée  du  caractère  de  ces 
emprunts.  —  Il  est  possible  que  quelques-uns  d'entre  eux 
remontent  plus  loin  qu'à  la  période  du  breton  moderne.  Ils  ne 
sont  pas  tous  pris  au  français  littéraire  ;  les  patois  français 
voisins  de  la  région  bi  étonne  ont  aussi  fourni  des  emprunts. 

Ex.  :  kcun/pren  «  comprendre  »  ;  kozèal  «  parler,  cau- 
ser »  \  jpnrliint  «  parler  »  ;  d^icli  «  douter  »  ;  Scùjale.  songer  »  ; 
badinât  «  plaisanter  »  :  badiner. 

fyf>ra  <*  planter  »  :  fourrer  ;  dresa  «  remettre  »  :  dresser  ; 
brla  «  veiller  >  ;  harb^ula,  barb^iya  «■  ])arbouilIer  »>  ;  trempa 
«  tremper  »  ;  alunit  {elumi  M.  S.,  Ern.  alumy)  «  allumer  »  ; 
sikat  «  chiquer  »  ;  pc^rmen  <«  se  promener  »  :  i^'}'la  «  pousser  »  : 
heurter;  paèo.  (mbr.  paeaff)  «  paj^er  «. 

Les  noms  de  nombre  et  les  prépositions  résistent  comme 
partout  —  sauf  naturellement  mil  «  mille  »  qui  est  d'origine 
latine,  miler  «  millier  »  vient  du  français. 

Il  est  significatif  qu'on  ait  emprunté  des  pronoms  comme 
les  indéfinis  mêmes  «  même  »  (<7>-  )ii.emes  trâ  «  la  même 
chose  »)  et  tSt(d)  «  tout,  toute  »  :  —  H  y  a  également  des 
adverbes  d'origine  française,p.ex.^û;7Z^j'(( jamais  »  ;  kasimûni 
«  presque  »  :  quasiment  (fréquent  en  patois).  —  Quand  la 
négation  n'est  pas  suivie  de  verbe  elle  est  exprimée  par  le 
moi  pas,  ex.  :  pas  kals  «  pas  beaucouj»  »  etc.,  du  français  pas. 

Le  nombre  d'emprunts  le  plus  considérable  est  fourni  par 
les  noms  ainsi  qu'on  l'a  déjà  indiqué.  Les  mots  proprement 
bretons  sont  pour  la  plupart  limités  à  la  conversation  familière, 
au  petit  commerce,  à  la  langue  de  l'agriculture  et  de  la  pêche, 
à  la  langue  de  la  dévotion.  Mais  on  verra  par  quelques 
exemples  typiques  comment  les  mots  français  pénètrent 
même   ici. 


—  179  — 

Soit  d'abord  les  termes  de  parenté.  Ils  résistent  naturelle- 
ment mieux  que  Les  autres  mots;  ainsi  tâl(d),  ma)//,  brd'r, 
coar,  nï,  kènder  sont  tous  des  mots  brittoniques.  D'origine 
étrangère  sont  seulement  tSntçïin  «  oncle  >>  et  tlniin,  mais 
l'emprunt  de  ces  derniers  termes  se  rencontre  dans  plusieurs 
langues. 

Les  différentes  parties  du  corps  présentent  quelques 
exemples  d'emprunts.  Au  vieux  stock  appartiennent  fen,  bleo, 
ské^ar^riy  doéilagaf,  breac  (<  bas  latin),  dcurn,  glïn,  troat, 
hêgel  (<  latin),  etc.  tandis  que  ^çinu^m,  P(UrH(ù'>^ik  «  poumon  », 
'pœllrin  «  poitrine  »,  esiomek  «  estomac  »,  riu~/iipf  «  membre  » 
sont  des  mots  français.  Cf.  aussi  mùzel  «  lèvre  »  du  français 
ancien  muzel. 

De  même  pour  les  mots  qui  désignent  les  phénomènes  de 
la  nature  amzgr,  âvel,  glao^  çrc,  sk^urn,  etc.  sont  anciens, 
mais  brumen  «  brume  »,  briard ( g lao)  «  averse  de  pluie  » 
<fr.  brouillard,  i^irmdnt  «  tourment,  tempête  »,  par  exemple, 
viennent  du  français. 

Pour  tout  ce  qui  concerne  la  maison,  le  travail  à  la  maison 
ou  aux  champs,  les  noms  d'animaux,  de  fleurs  et  d'arbres,  le 
vocabulaire  reste  en  général  breton.  Il  y  a  pourtant  des 
emprunts  comme  par  exemple  domistik  «  domestique  »,  jpark 
«  champ  )v,  'piuiUn  «  pignon  »,  t^sen  «  extrémité  d'un  fouet  », 
<  fr.  touche,  fr^umak  «fromage»,  yriçurik  «  âne  »  <fr. 
bourrique,  kânart  «  canard  »,  pi\iin  «  pigeon  »,  sonifUn 
«  saumon  >,  fiœren  «  fleur  »,  papil^^n  «  papiUon  ».  On  a  vu 
au  §  238,  comment  le  mot  français  chasse  sert  de  pluriel  au 
nom  du  chien. 

Les  termes  de  méfier  sont  également  conservés,  comme 
par  exemple  gwiàder,  kêre,  kcmçner,  kalvcs.  Des  emprunts 
sont  sarpàni^r  «  charpentier  »,  martsal  «  forgeron  »  <  fr. 
maréchal  ferrant,  mjstr  «'  maître  »  <  fr.  maistre. 

Voici  encore  quelques  noms  empruntés  d'une  signification 
plus  générale  : 


k.c  '-■ 


180 


mitjtSÂn  «  ami  »  <  fr.  mignon,  kamdrat  «  camarade  », 
diniçzcl  «  (lemoisolle  »,  treil^r  «  traître  »,  rèz^in  «  raison  »^ 
mâlœr  <>  malliour  »,  sôâs  «  choix  »,  dçnjr  «  devoir  »,  h)'duyeis 
M  l'état  d'être  brouillé  avec  quelqu'un  »,  cf.  fr.  brouiller, 
kcftnlrol  ((  contraire  • ,  euriifi  «  heureux  »,  tràiikil  «  tran- 
quille »,  JujcunO.nt  «  jugement  »j  kariyer  «  quartier  », 
ternien  »  terme  »,  servis  «  service  »,  i^w^'^'^**  *  soudure  », 
kàsçri  «  cancer  »,  mpur  «  mûr  ». 

Ces  emprunts  ne  sont  pas  de  la  même  date,  mais  ils 
s'éclielonnent  dans  le  temps.  Quelques-uns  comme  ipark  et 
diniêzely  par  exemple,  sont  très  anciens,  d'autres  comme 
kânart  sont  probablement  récents. 

C'est  naturellement  la  désignation  française  d'objets  qui 
est  adoptée.  On  peut  même  poser  la  règle  générale  que  tout 
objet  nouveau,  toute  chose  nouvelle  qui  gagnent  le  pays  de 
l'extérieur  gardent  l'appellation  française. 

Les  exemples  de  la  petite  liste  suivante  —  qui  ne  contient 
que  quelques  cas  typiques  —  montreront  que  les  emprunts  ne 
se  bornent  pas  à  des  choses  nouvelles. 

kordcn  «  corde  »  (déjà  mbr.  corden),  orôlas  «  horloge  », 
niçùnt  «  montre  »,  imas  «  image  »,  alumetcH  «  alumettes  », 
botes  «  chaussures  »  :  <  fr.  bottes,  kioef  *  coiffe  »,  sileten 
«  veste  »  :  <  fr.  gilet,  mpëlet  «  chapelet  »,  orâjëzen  «  orange  ». 

Une  partie  considérable  du  vocabulaire  d'origine  celtique 
ou  latine  reste  à  l'état  latent  chez  les  vieillards,  mais  les  jeunes 
en  ignorent  en  général  beaucoup.  Les  mots  français  viennent 
souvent  le  plus  facilement  à  l'esprit  de  tous,  et  aussitôt  sorti 
des  langues  spéciales  indiquées,  on  a  exclusivement  recours  à 
ces  mots. 


(l)    L'ancien  barn  s'emploie  dans  harn  jeneral  (aussi  jujamant  j.) 
le  jugement  général,  dernier  ». 


CONCLUSION 


—  183 


Si  l'on  compare  l'état  du  breton  parlé  à  Saint-Pol  à  celui 
des  autres  langues  brittoniques,  on  voit  que  le  type  brittonique 
s'est  conservé  surtout  en  ce  qui  concerne  la  grammaire  qui 
est  demeurée  toute  brittonique.  Soit  par  exemple  le  nom  :  il 
présente,  il  est  vrai,  beaucoup  de  différences  avec  le  gallois, 
mais  ce  ne  sont  que  des  différences  de  détail.  Il  forme  en 
gros  le  pluriel  au  moyen  des  mêmes  finales  qu'en  gallois, 
finales  qui  en  grande  partie  s'expliquent  par  l'indo-européen. 
La  conjugaison  aussi  est  brittonique.  Les  mutations,  ce  procédé 
si  caractéristique  des  langues  celtiques,  sont  toujours  d'une 
importance  capitale,  malgré  les  nombreux  changements  de 
détail  qu'elles  ont  subis.  Elles  ont  même  gagné  du  terrain  par 
la  mutation  de  s,  -s-^  f  en  z,  J,  f. 

Néanmoins,  le  système  grammatical  a  subi  certaines  réduc- 
tions. La  conjugaison  a  été  simplifiée  par  la  perto  du  prétérit 
simple  (passé  défini).  Il  ne  faut  pas  supposer  que  cette  perte 
soit  due  à  Tinfluence  du  français.  Elle  provient  de  causes 
générales  et  se  retrouve  dans  d'autres  langues  modernes. 
—  Malgré  l'importance  qu'elles  ont  gardée,  les  mutations  ont 
été  réduites  à  certains  égards  —  ou  plutôt,  le  domaine  syn- 
taxique des  mutations  a  été  réduit.  La  mutation  de  l'adjectif 
après  le  nom  au  fém.  sg.  et  ms.  pi.  de  même  que  celle  du 
nom  après  l'article  au  ms.  pi.  sont  évidemment  sur  le  point 
d'être  éliminées. 

L'accent  frappe  la  pénultième  comme  en  gallois  ;  à  cette 
grande  règle  il  n'y  a  que  quelques  exceptions  de  détail.  Gomme 
en  gallois,  les  mots  de  plus  de  trois  syllabes  ont  un  fort  accent 
secondaire  sur  la  première,  mais  ce  fait  est  tout  natui-el  et  se 
retrouve  dans  d'autres  langues.  —  L'accentuation  dans"  la 
phrase  correspond  en  gros  à  celle  du  gallois,  de  même  les 
règles  delà  syllabe.  (Pour  les  règles  de  la  syllabe  en  gallois, 
voir  Morris-Jones,  A  Welsh  Grammar  p.  30  et  les  remarques 
de  M.  Loth  RC.  XXXV  p.  131). 


—  184  — 

Le  système  phonétique  n'offre  aucun  trait  qui  ne  s'explique 
aisément  par  le  développement  même  du  brittonique  sur  le 
sol  armoricain  Les  emprunts  français  n'introduisent  aucun 
phonème  essentiellement  nouveau.  Du  reste,  le  français  ne 
possède  pas  de  phonèmes  bien  différents  de  ceux  du  breton. 
Les  mots  empruntés  au  français  gardent  en  gros  leur  aspect 
phonétique.  Cependant,  ils  ont  troublé  l'équilibre  phonétique 
breton  en  introduisant  des  combinaisons  de  phonèmes. qui  lui 
étaient  étrangères,  par  exemple  dans  des  emprunts  comme 
h'eitcUi',  bo/es,  aliDueleSy  etc.  Des  occlusives  sourdes  en 
position  intervocalique  sont  étrangères  au  type  phonétique 
brittonique. 

Comme  le  système  grammatical  le  système  phonétique  a 
subi  des  réductions,  par  exemple  par  la  perte  des  liquides  et 
nasales  géminées  anciennes . 

C'est  le  vocabulaire  qui  est  le  plus  altéré.  Beaucoup  de 
vieux  mots  ont  disparu  ou  sont  en  train  de  sortir  de  l'usage. 
Le  lexique  tend  à  se  composer  de  plus  en  plus  d'emprunts  faits 
à  la  grande  langue  de  civilisation,  le  français. 


On  peut  se  demander  quel  sera  l'avenir  de  cette  langue. 
A-t-elle  des  chances  de  vivre  et  même  de  recevoir  un 
développement  littéraire  ?  Question  qui  peut  être  posée  pour 
toute  la  Bretagne  bretonnante.  Les  chances,  elle  les  a  évidem- 
ment, et  tout  dépend  de  l'esprit  des  sujets  parlants.  «  Changer 
de  langue,  c'est  changer  de  grammaire  »  (M.  Meillet)  et  la 
vitalité  du  système  grammatical  breton  est  très  forte. 

On  pourrait  indiquer  une  fissure  dans  ce  système  :  la 
disparition  probable  de  la  mutation  de  l'adjectif  après  le  nom 
au  singulier  du  féminin  et  au  pluriel  du  masculin  et  celle  du 


—  185  — 

nom  après  l'article  au  pluriel  du  masculin.  Si  les  mutations 
venaient  à  disparaître  la  langue  ne  survivrait  sûrement  pas. 
Mais  la  perte  de  la  mutation  de  l'adjectif  et  du  nom  dans  les 
conditions  indiquées  n'est  qu'une  perte  de  détail  ;  elle  peut 
n'avoir  pas  de  conséquences. 

Le  grand  danger  est  constitué  par  les  emprunts,  et  en 
second  lieu,  mais  à  un  degré  moindre,  par  le  trouble  qu'ils 
provoquent  dans  le  système  phonétique.  Cependant,  une  langue 
peut  supporter  des  emprunts  à  une  autre  langue  sur  une  vaste 
échelle.  Mais  si  l'esprit  de  la  population  ne  change  pas  le  breton 
finira  par  perdre  tout  son  vocabulaire. 

Alors  il  ne  résisterait  pas  à  une  langue  de  civilisation 
mondiale  qui  a  un  prestige  tel  que  le  français  et  qui  s'introduit 
par  des  moyens  aussi  puissants  que  l'école  et  l'armée.  Mais  il 
vivra  en  tout  cas  longtemps  encore,  grâce  à  l'esprit  conserva- 
teur de  la  population. 


TEXTES 


—  188  — 


1 .  E  m!z  maé  glaô  bemdez  a  zo  ré,  ha  glaô  bep  eil  dervez 

a  zo  ré  nébet. 

Au  raois  de  mai,  pluie  tous  les  jours  c'est  trop,  et  pluie  tous  les  deux 
jours,  c'est  trop  peu. 

2.  Kenver  a  garg  ar  fôs, 
C'houévreur  a  dalc'h  klôz, 

Meurs  gant  eul  louaden  a  zizec'h  ar  wénôden. 

Janvier  remplit  la  fossée, 

Février  tient  ferme, 

Mars  avec  un  souffle  (à  l'origine  :  une  mauvaise  odeur)  dessèche  le 
sentier. 

3.  N'éo  két  eun  dervez  tomm  a  ra  an  haiiv,  nag  eun  dervez 

yen  ar  goafiv. 

Ce  n'est  pas  une  journée  chaude  qui  fait  l'été,  ni  une  journée  froide 
l'hiver. 

4.  Kénévéden  dioc'h  an  nôz,  glaô  pe  avel  antornôz, 

.\rc-on-ciol  le  soir,  pluie  ou  vent  le  lendemain. 

5.  Ma  saô  ar  vrumen-maii  e  vô  glaô. 

Si  cotte  brume  se  lève,  il  pleuvra. 

('>.   Itiou  cndeûz  da  gac'het  tachou. 

l'ai  froid  ;i  ch...  des  clous. 

7.  Micher  ébét  ne  zizenor  eun  dén. 

Il  n'y  a  pas  de  métier  qui  déshonore  un  homme. 

8.  Béva  a  zo  réd,  ha  paéa  n'eô  két. 
Vivre,  c'est  nécessaire,  mais  payer  ne  l'est  pas. 

0.    Pa  véz  ar  muia  a  vrézel,  e  véz  an  tosta  dar  peoc'h. 

Quand  la  guerre  est  la  plus  intense  on  est  le  plus  proche  de  la  paix. 


189  — 


Ar  Brîz 


I  Note  un  petit  arrêt  pour  reprendre  le  souffle. 
j|  L'arrêt  principal. 


.^^      -i—i    —•!     j^ 


E  miz  màe  glao  hètndez  a  zô  rc  \  a  glan  hch  eil  dervez 
a  zô re  nebetW 


Këver  a  garg  ar  fôs  \ 
Cwèvrœr  e  dalc  klôs  \ 
Mœrz  gâde(l)l^àden  \  a  zizçc  ar  vcnodeM 


Ne  kêd  en  d}rves  tdm  a  ra  an  a  \    nag  en  dervez  yen 
ar  gôà\\ 

Keneveden  diôè  an  nos  |  glâo  pe  àrel  àniornosW 
Ma  sào  ar  vrûmenmà  \  e  va  glàçW 
Rî^  en  dœz  da  gace{i)  iàsçU  1 1 
Misër  ebed  ne  zizenor  en  den  \  \ 

_       2. 

Beva  a  zo  rèd  \  a  paea  n  eo  kei  \  \ 

Pa  vëz  ar  mwia  a  vrèzel  \  e  vêz  an  tùsta  dâr  pèoc\\ 


—   1Î)0  — 

10.  E  léac'li  ma  staot  ar  c'iiî,  e  staot  daou  po  dri. 
Là  où  })isso  un  chien,  deux  ou  trois  pissont  aussi. 

11.  An  ini  zo  sôd  yaouaùk  ilaram,  evii  kosaat  no  fura  tanun. 

Colui  qui  est  sot  tout  jeune  ne  devient  pas  sa'^a  en  vieillissant. 

12.  An  ti  zé  cz  oûz  muioc'b  a  vôged  ovid  a  dân. 
Cette  maison  a  plus  de  fumée  que  do  fou. 

13.  Lavar  din  gant  piou  ez  es,  me  lavaro  dit  pétra  rês. 

Dis-moi  avec  qui  tu  v  ..s,  je  te  dirai  ce  que  tu  fais. 

14.  Être  pask  ha  pantekost  eûz  seiz  sizun  penn  a  lôst. 

Entre  Pà(iues  et  Pentecôte,  sept  semaines  entières  (litt.  queue  et  tête). 

15.  Être  béza  néat  ha  loudour  n'eûz  nemit  eur  bérad  dour. 

Entre  la  propreté  et  la  saleté,  il  n'y  a  qu'une  goutte  d'eau. 

16 .  An  ini  a  ya  da  gousket  diouz  an  nôz,  a  zo  divlamm  antornôz 

Celui  qui  se  couche  le  soir  est  sans  blâme  le  lendemain. 

17.  Pa  vézer  var  bount  Landerné  n'emaoc'h  nag  e  Léon  nag 

e  Kerné. 

Quand  on  est  sur  le  pont  de  Landerneau,  on  n'est  ni  en  Léon  ni  en 
Cornouaille. 

18.  Pa  gloch  ar  yâr  e  véz  vî  pe  labous. 
Quand  la  poule  glousse  il  y  a  ou  œuf  ou  poulet. 

19.  Mervel  evid  béza  meûlet  hag  dimézi  evit  béza  dispennet. 

Mourir  pour  être  loué  et  épouser  pour  être  déchiré. 

20.  Al  loan  zé  ne  dâl  nerait  priz  a  groc'hon. 

Cette  bête  ne  vaut  que  le  prix  de  sa  peau. 

21 .  Azé  cz  eûz  tân  awalc'h  evit  dcvi  Paris. 

Voici  assez  de  fou  pour  brûler  Paris. 


—  191  — 
E  leat")  ma  stàod  ar  ci\  c  sfaoid)  dct^i  fe  dr\  1 1 

An  ïni  zô  sud  yàwîink  fiàm  |  êvit  kosùd  ne  fura  tàm  \\ 

An  û  :■['  1  e:  œz  mioioc  a  vôged  evid  a  dcm\\ 

Ûivar  din  gà  piji  e'  es  1  më  lavâro  dît  petrâ  rès  \  | 

Être  pàsk  a  pântekost  \  œ{s)  sei{s)  sîzun  pën  a  lost\\ 

Etre  beha  nèad  a  Içjtid^r  \  nœz  riêmid  er  bera(d)  dè'ir  \\ 

An  \ni  ya  dâ  gjiske{d)  di^z  «(n)  nos  \  a  zô dwlam  dntornos  1 1 

Pa  vçzçr  var  h^n  Ldndçrnr  \   nemaoc  nâg  e  Léon  nâg 
e  KerneV 

Pa  glas  ar  yàr  e  vêz  vî  pe  làli^is  \  \ 

Mèrvel  ëvid  bçza  mœled  a  dimêzi  erid  heza  dispènet  11 

AiDlàan  ze  ne  dàl  nëniit  prH  e  grôcen\\ 

Ahe  z  œs  thn  awàlac  cvi{d)  dëvi  Pàris\\ 


192 


22.  Gwelloc'h  pléga  evit  terri. 

Mieux  vaut  plier  que  casser. 

23.  Marô  mamm  an  avalou. 

La  mère  des  pommes  est  morte. 

"24.   Rei  bâz  d'e  ganna. 

Donner  un  bâton  pour  le  battre. 

25.  Ar  boudédéô  a  zo  ataô  pemp  kwennek  en  e  c'hôdel  gantan. 

Le  Juif  errant  a  toujours  5  sous  Jans  sa  poche. 

26.  Eur  wéach  ne  két  ataô  éô. 

Une  fois  n'est  pas  toujours.  i 

27.  Al  logôden  ne  deûz  nemit  eun  touU  a  zo  paket  buan. 

La  souris  qui  ne  possède  qu'un  seul  trou  est  vite  prise. 

28.  An  ini  ne  zent  két  ouz  ar  stîir,  ouz  ar  garrek  a  ra  sûr. 
Celui  qui  n'obéit  pas  au  gouvernail,  obéira  sûrement  au  rocher. 

29.  Bugale  vian,  poan  vian,  bugale  vrâz,  poan  vrâz. 
Petits  enfants,  petits  ennuis  ;  grands  enfants,  grands  ennuis. 

30.  Goudé  eur  c'hoarzin  e  wéler. 
Après  le  rire,  les  pleurs. 

31 .  N'eûz  pesk  hep  drein. 

Il  n'y  a  pas  de  poisson  sans  arêtes. 

32.  Poan  ar  béd-man  n'éô  nétra,   poan  ar  béd  ail  a  zo  ar 

(g)wasa. 

Les  peines  de  ce  monde  ne  sont  rien,  les  peines  de  l'autre  monde 
sont  pires. 

33.  Gwelloc'h  izin  evit  nerz. 

Ruse  vaut  mieux  que  force. 


—  193  — 
Gwèloc  pie  g  a  êvi{()  tèri\[ 

Màro  ma7n  ati  avàl^  Il 

Rêi  bàz  de  gàna  II 

Ar  b^dedeo  a  zo  atao  pemkibeneg  en  e  codel  gdntàn  \\ 

^r  ves  ne  këd  atào  èo  11 

Al  logoden  ne  dœz  nemid  en  i^l  \  a  zô  pàke{d)  bùan  \\ 

An  îni  ne  zënt  ked^z  ar  siûr  \^'z  ar  ghrek  e  râ  sûr\\ 

Bugâle  viqn   \  poan  vian  |  bugâle  vrâs  \  poan  vràs\\ 

Gjlde  §r  twàrzin  e  welçr\\ 

Nœs  pèsk  eb  drèin  II 

Pôan  ar  bèdmâ  ne  netrà  \  poan  ar  bëd  àl  eç  ar  wàsa  \\ 

Gweloc  ïzin  ëvid  np^s  11 

13 


—  194  — 

34.  Ar  c'hâd  a  zo  dan  ini  e  fak. 
Le  lièvre  est  à.  celui  qui  le  prend. 

35.  Ne  damallit  két  ar  ré  ail  ma  ne  d-oc'h   két  oc'h-unan 

didamall. 

Ne  blâmez  point  les  autres,  quand  vous  n'êtes  pas  vous-Tnême  san? 
blâme, 

36.  Lézenn  ar  béd  a  zo  ével  se,  darn  e  vont,  dam  e  toiit. 
La  loi  du  inonde  est  ainsi,  une  partie  s'en  va,  une  autre  vient. 

37.  An  dûd  a  zo  gréat  evit  enem  c'houzanv  hag  enem  garet. 
On  est  fait  pour  se  supporter  et  s'aimer. 

38.  Ne  da  két  da  ober  dar  ré  ail,  ar  péz  a  garfes  ne  vije 

(viche)  két  gréat  dit  en  da  unan. 
Ne  fait  point  aux  autres,  ce  que  tu  ne  veux  pas  qu'on  fasse  à  toi. 

39.  Ken  allez  e  ya  ar  pôd  dar  feunteun,  e  teû  da  derri. 

Le  vase  va  si  souvent  à  la  fontaine  qu'il  se  casse. 

40.  Eur  c'haz  skaotet  endeûz  aoun  araz  an  dour  yen. 
Uu  chat  bridé  a  peur  (même)  d'eau  froide. 

41 .  Ne  (c'h)eller  két  béza  ha  béza  bét. 
On  ne  peut  être  et  avoir  été. 

42.  Laoskomp  Paris  e  léac'h  ma  éma. 

Laissons  Paris  là  où  il  est. 

43.  Kement  trà  a  vril  n'éô  két  aour. 
Tout  ce  qui  reluit  n'est  pas  or. 

44.  Ma  saô  ar  réven  e  vô  glaô. 
S'il  dégèle,  il  y  aura  de  la  pluie. 


195 


Ar  cad  a  zô  dan  îni  c  f'ak 


Ne  damàlit  kcd  ar  rc  ùl  \  ma  ne  d  or  ked  oc  ùnan 
didàmalW 


Lczen  ar  hrd  a  zo  eve  se  \  dàrn  e  vùn{d)  \  dam  e  tontW 

—  _  '  — 

An  dad  a  zo  grèad  evid  enera  c/czàô  ag  ênem  gàrelW 


Ne  dâ  kê(cl)  da  oh§r  dar  re  àl  I  ar  pez  a  garfes  ne  vih; 
ke(d)  grèa(d)  dûl  en  da  ûnanW 


Kën  allez  e  ya  ar  po{d)  dar  f'œntœn  \  e  tœ  da  dèriW 
^r  êa{s)  skàoied  en  dœz  a^n  araz  an  d^r  yen  II 
N{e)  eîer  ked  beza  a  beza  bHW 


Làoskom  Paris  e  lèac  ma  màW 


Kemën{t)  ira  a  vriL  ne  kêd  cijÀr  [œ^ur]  Il 
Ma  sao  ar  rëoen  e  vo  glao. 


—  196  — 

45.  Gwelloc'h  béza  kiger  evit  béza  leùé. 
Mieux  vaut  être  boucher  que  veau. 

46.  Dister  naô  géméner  evit  ober  oun  don. 

Neuf  tailleurs  ne  suffisent  pas  à  faire  un  honiino. 

47.  Ar  c  héré  a  zo  ataô  cur  boutou  fall  en  e  dreid. 
Le  cordonnier  porte  toujours  do  mauvaises  chaussures. 

48.  Ker  brâz  laer  où  an  ini  a  zalc'h  ar  zâc'h  ével  an  ini  a 

laka  ébarz. 

Celui  qui  tiont  le  sac  est  aussi  grand  voleur  que  celui  qui  le  remplit. 

49.  N'éô  két  gant  laboulinou  diûiH  da  baka  kézek  foU. 
On  n»>  saisit  pas  des  chevaux  emportés  avec  des  tambours. 

5C).   Falla  ibil  a  zo  er  c'harr  a  vigour  dar  c'henta. 

C'est  la  plus  mauvaise  goupille  de  la  voituie  qui  commence  à  grincer 
la  première. 

51.  N'éô  két  an  ini  a  ra  al  labour  a  zréb  anézart. 

M.  à  m.  :  Ce  n'est  pas  celui  qui  fait  le  travail  qui  le  mange. 

52.  Eun  amézek  mâd  a  zo  gwelloc'h  evit  kerent  a  bell. 

Un  bon  voisin  vaut  mieux  que  des  parents  au  loin. 

53 .  An  ini  a  zo  lemm  e  déôd  a  rank  béza  kalet  e  skouarn. 
Celui  dont  la  ïangue  est  tranchante  doit  avoir  l'oreille  ferme. 

54.  Geler  a  lavar  ével  eun  tenner  dent. 
Il  ment  comme  un  dentiste. 

55.  Avel  a  zo  er  gornaouek  a  zo  anet  da  bep  ginaouek. 

Le  vent  est  de  l'ouest,  ce  que  sait  tout  sot. 

56.  An  ini  endeûz  naon  ne  zell  két  ar  péz  a  zréb. 

Celui  qui  a  faim  ne  regarde  pas  ce  qu'il  mange. 


—  197  — 
Gweloè  b'êi:a  kîgçr  evid  Uêka  lœe. 

Distçr  nao  gemëner  evid  obçr  en  den. 
Ar  ôêre  a  zo  alap  er  6cWicW  fal  en  e  dreit. 


Kçr  hraz  la^r  eo  an  îni  a  zalè  ar  zàê  ëvel  an  mi  a 
laka  ebàrs. 


Ne  ked  gci{t)  tahéiUïn^  môn{d)  da  baka  këzek  fol. 

Fala  îbil  a  zo  er  àâr  a  viÇçUr  dar  cënta. 

Ne  ked  an  îni  a  ra  a{l)  labfUr  a  zrêb  anèzân. 

En  amfzeg  rnâd  a  zn  gweloô  emt  kèrênd  a  bel. 

An  îni  zo  lem  e  deod  a  rang  b^êza  kâled  e  sk(^am. 

Geyer  a  lâvar  ^ëvel  en  tener  dent. 

Avel  a  zo  çr  gorno(^i)wek  a  zo  âne(d)da  beb  gina(du)wek. 

An  ïnl  n  dœz  na^in  ne  zel  kêd  ar  pëz  a  zrêpi. 


—  198  — 

ô7.   Sutal  a  zinitî  kana. 
Siffler  signifie  chanter. 

58.  Gant  amzer  e  teûer  a  benii  eùz  a  gah. 
Avec  le  temps  on  vient;  ^  bout  de  beaucoup. 

59.  Kouézet  e  veûdik  en  e  zoiirn. 

Son  pouce  tombé  dans  la  main  (c'est-à-diie  :  il  fut  effrayé). 

60.  N'éô  két  ataô  an  ini  a  c'hounit  ar  bara  a  zréb  anézan. 
Ce  n'est  pas  toujours  celui  qui  gagne  le  pain  qui  le  mange. 

61.  Gwelloc'h  doujaiis  evit  karaiitez. 
Mieux  vaut  crainte  qu'amitié. 

62.  Lammet  hep  lakaat  nébeût  e  pâd. 

M.  à  m.  :  Sauter  sans  remettre  ne  dure  pas  longtemps. 

63.  An  arc'hant  a  zo  berr  a  lôstou. 

M.  à  m.  :  Les  queues  de  l'argent  sont  courtes. 

64.  Neùz  koz-votez  nan  e  gav  e  fares. 

11  n'y  a  pas  de  vieille  chaussure  qui  ne  trouve  pas  son  pair. 

65.  Deskadurez  dar  vugale  a  zo  gwelloc'h  evit  lévi  (levé). 
M.  à  m.  :  L'instruction  vaut  mieux  aux  enfants  qu'une  rente. 

66.  Eun  dimézi  a  bell  a  zo  ataô  eun  dimézi  nmâd 
Un  mariage  au  loin  est  toujours  un  mariage  estimé. 

67.  Éasoc'h  éô  d-eur  c'hanval  paséal  dre  graouen  en  nadôz 

mar  deô  da  eun  dén  pifividik  mont  dar  baradôs, 

11  est  plus  facile  pour  un  chameau  de  passer  par  un  chas  d'aiguille 
que  pour  un  homme  riche  d'aller  au  paradis. 

68.  Néô  két  ar  ré  bmvidika  éô  ar  eurussa. 
Les  riches  ne  sont  pas  les  plus  heureux. 


—  199  — 
Sutal  a  zinifi  kâna. 
Gdd  amzgr  e  iœer  a  ben  ez  a  gais. 

1     . 

Kwêzed  e  vœdig  en  e  Z(Urn. 

Ne  ked  aiao  an  ini  a  ôjlnid  ar  bâra  a  zrëb  anëân. 

Gweloè  d^jàz  evit  karàntes. 

Lamed  eb  lakàd  nëbœd  e  pat. 

An  ar'cànd  a  zo  bër  a  losl^. 

Nœs  koz  votez  nan  e  gaf  e  far  es. 

Deskadûrez  dar  vugâle  a  zo  gweloè  evid  lëvi. 

En  dimëzi  a  bel  a  zo  aiao  en  dimëzi  mât. 


Esoc  eo  der  càval  pasèal  dre  gra((U)wen  e(n)  nados  evid 
mar  deo  da  en  den  pïvîdig  mon(d)  dar  barâdos. 


Ne  ked  ar  re  htvWka  eo  ar  re  eurusa. 


—  200  — 

69.  Eiir  penner  ha  pa  vé  fall,  a  dal  kafit  skôed  var  eun  ail. 
Un  fils  unique,  même  s'il  est  mauvais,  vaut  cent  écus  mieux  qu'un  autra. 

70.  N'eûz  nermntan  hag  al  labouset  hag  a  gac'h  divar  nij. 
H  n'y  a  que  lui  et  les  oiseaux  qui  ch...  en  volant. 

71.  Ar  broprieté  a  za  en  env  hag  a  loustôni  a  jomra  adrén. 
La  propreté  va  au  ciel  et  la  saleté  reste  derrière. 

72.  Pa  véz  leûn  ar  zâc'h  ne  da  kén  ébarz. 
Quand  le  sac  est  plein  on  ne  peut  y  mettre  davantage. 

73.  Ne  (c'h)  eller  két  béva  gant  dour  skléar  hag  éar  an  amzer. 
On  ne  peut  vivre  d'eau  claire  et  d'air. 

74.  Souben  an  tri  zraik,  dour,  holen  ha  baraik. 

]  M.  à  m.  ;  La  soupe  des  ti'ois  petites  choses  :  jau,  sel  et  un  peu  de  pain. 

75.  Eur  zâc'h  goullô  ne  (c'h)  ell  két  chomm  en  e  zâ. 
Un  sac  vide  ne  peut  rester  debout. 

76.  Gwelloc'h  eun  tî   bian  bouédik,  evit  eun  tî  brâz  avélek. 

M.  à  m.  :  Une  petite  maison  avec  un  peu  de  nourriture  vaut  mieux 
qu'une  grande  pleine  de  vent. 

77 .  Pa  véz  an  erc'h  var  an  douar,  ne  véz  na  tomra  na  klouar. 
Quand  la  glace  est  sur  la  terre  il  ne  fait  ni  chaud  ni  tiède. 


—  201  — 
Er  pener  a  pa  ve  fal  a  dal  kà  skxoed  var  en  al. 

tiœz  nemlntàn  ag  al  lalk^sed  ag  a  gat  dîvar  rm. 

Ar  broprieie  a  za  en  è  ag  a  l<^stôni  a  Jom  adrê. 

Pa  vez  lœn  ar  zàè  ne  da  kên  ehars. 

Ne  der  ked  bêva  gà(d}  dçur  sklear  ag  ear  an  amz^r. 

Sfûben  an  tri  zraik  d^r  olen  a  haraïti. 

^r  zut  gé^lç  n  el  ket  'kom  en  e  za.-, 

Gtbeloè  en  ti  bian  b^dek  evid  en  ti  bràz  avêtek. 

Pa  vëz  an  erc  var  an  d^uar  ne  vêz  na  tom  na  klçuar 


—  202  — 


An  orézoun  dominikal. 

Oq  tàd  pehini  a  zo  en  eiiv, 

Oc'h  hanô  a  vézo  santifiet, 

Roit  déomp  o  rouantélez, 

0  polontez  bézé  great  var  an  douar  ével  en  env  ; 

Roit  dom  eriô  or  bara  pendisiek, 

Pardounit  déomp  on  ofaùsou,  ével  mar  pardounomp 

dar  ré  ondeûz  on  ofanset, 
Ha  ne  laoskit  két  da  gouéza  en  tentasion, 
Ha  delivrit  ac'hanorap  deûz  an  drouk. 

Evel  se  bézé  kréat. 


Péden  ar  Werc'hez. 

Me  0  salu,  Mari, 
C'houi  a  zo  leûn  a  c'hrâs, 
An  Aotrou  a  zo  ganeoc'h, 
Béniget  oc'h  dreist  an  ol  gragez, 
A  béniget  éo  ar  frouez  euz  o  korf, 
Jésus. 

Santez  Mari,  mam  da  Zoué, 
Pedit  evidomp,  pecheryen, 
Bréman, 

A  dan  heûr  eûz  or  marô. 
Evel  se  bézé  kréat. 


—  203  — 

Monsieur  Sévère. 

An  orëZçUn  dominikal. 

On  tâd  peint  a  zo  en  ^ë^  \ 

Oc  âno  a  vçzo  sàntifieiW 

Moifd)  deom  o  rçuàntêles  \ 

0  polontez  beze  gread  var  an  dcuar  evel  en  *ç^|| 

Roi(d)  dom  eryo  or  bara  pendi^ek  \ 

Pard(Uni(d)  deomb  on  ofànSfU  ëvel  mar  pard^ûnom 

da  rë  ondœz  on  ofànsetW 
A  ne  laoskit  ke(d)  da  gwêza  en  tëniasion  j 
A  delïvrid  acanom  dœz  an  drjlg  \ 

Evel  se  beze  kreatW 


Madame  Sévère. 
Pëden  ar  ver'ces. 

c  c 

Me  0  sâlu  Mari  | 

^  '    

Cwi  a  zo  lœn  a  crasW 

c 

Ati  a^Urçii  a  zo  ganèoc  \ 
BenTged  oc  (aussi  or(l))  dreist  an  ol  grâgesW 
A  bemged  eo  ar  fr^ez  œz  o  korf  \ 
Jësus  li 

San  te z  Mari  \  mam  da  z^ve  \ 
Pêdid  evïdom  \  pçceryen  \ 
Bremà  | 

A  dan  ^r  cez  or  marçW 
Evel  se  beze  krcat\\ 

Je  n'ai  jamais   entendu  la  forme  kreal  autre  part   que 
dans  ces  prières. 


(1)  Particulier  à  M™«  Sévère. 


INDEX 


—  207  — 


Vieux-breton 

ord  33 
teu  101 
tuorchennou  101 

Moyen-bretmi 

adreff  99 

alhuezaff  20 

allumy  17,  24,  88,  178 

alteraff  20 

anneffn  99 

aznat  20 

badezyant,  badizyant  17,  51, 

67,  87 
baelec  21 
benhuec  99 

benigaff,  binigaff  18,  21 
bihuanc  99 
bleuen  21 
brezonec  21 
breuguediff  25 

caffon  100 
coezff  99 
couuent  99 
croes  37 
ciintuill  23 

daffnez  99 
deuiff  99 
dezvyff  17,  21 
digantafu  18 
dimiziff  99 
disbilya  65 
distreiff  17 


distruyaff  24 

diuerclaf  22 

doanger  22,  37,  100 

drasgl  58,  64,  84,  107,  141 

e,  ez  134 

eneff  99 

enesenn  19 

enquelezr  21,  59 

eston  36 

faecon,  faezon  30 
ferchyer  22 

goarniset  49,  91 

gouaff  99 

gouzaff  100 

gouzizyec,    gouuizyec,  goui- 

zyec  21 
guenuer  99 
guimmiU  18 

haff  99 
hanfif  100 
hinviz  99 

iguenn  17 
inchou  22 
intaffeset  100 

knoenn  99 

ledaff  20 
lezr  21 

médecin,  medicin,  midicin  17 
musur  24 

neff  99 

neujfif  27,  99,  158 

oet  37 


—  208  — 


orzic  33 
oz  134 

paeaff  178 
pantecost  32 
poursiff  35 
purgator  24 

reun  20,  57 
roeff  90 

saechaff  21 
scaff  99 
staff  n  100 

taffhaff  99 
teffal  99 
torr  33 

ymag  89 

Breton  modeiiie 

a  (particule  verbale)  129, 137 
a  (préposition)    126,    (para- 
digme) 150 
abad,  pi.  ébed  :  51,  56,  136 
abalamour  02,  70 
abaoue  19,  40 

abardaez  37,  53,  56,  58,  84 
abarz  00,  84,  110 
abek  47,  50,  100 
abenn  110 
abiou  50 

abostol  33,  51,  56,  03,  83 
abostoler  60 
aboun  kézek  34 
abréd  51,  56,  58,  llO 


ac'halenn  80,  110 

ac'halesse  19 

achu  V.  ecliui 

adarre  19,  29,  53,  58 

adozen,  pi.  adozennou85,l37 

adré,  adrén  v.  adrég 

adrég  20,21,47,53,58,  110 

adreîiz  20,  59,  84,  110 

ael  63 

aer,  pi.  aeret  :   39.  60,  142 

aez  V.  eaz 

aezen  21 

agûl  24,  110 

ahont  V.  ahount 

ahount  51,  67 

-  ahount  152 

aketuz  23,  47 

al  (article)  v.  ar 

ala,  cond.  alche  :  29,  62,  88, 

158 
alan  30,  62,  67,  106 
alar  30,  00,  02,  100 
alc'houéder,  pi.  alc'houediri, 

alc'houderien  :  21,  22,  00, 

02,  80,  92,  141 
alc'houoz,    pi.    alc'houechou* 

20,  02,80,84,80,92,  137 
alc'houézi  20 
alen  05 

alesse  v  ac'halesse 
ali,  pi.  aliou  137 
allez  100 
ail  03,  117,  154 
altéri  20,  51,  02 
alumetez20,  23,  70, 143, 180 


—  209  — 


alumetézen  143 

alummi,  cond.  alumché  :  17, 

24,  88,  159,  178 
aluzen,pl.  aluzennou  :  24,  62, 

85,  106,  137 
aman  70,  99 
amann  67,  70 

ambrouk  29,  47,  56,  59,  71 
am  eûz  1 18,  (paradigme)  166-7 
amézek,  pi.  amezeien  :  20, 29, 

47,  71,  85,  139 
amiégez,  pi.  amiegézet  :  49, 

84,  142 
amparfal  55,  59,  71,  78 
amprévan,  pi.  amprevanet  : 

20.  55,  59.  71,  78,  142 
amzer  22,  60,  71,  85,  179 
an  (article)  v.  ar 
anaoudek  v.  anoudégez 
anaoun  29,  67 
anaout,prés.  anavézan,cond. 

anaveche  :  51,  67,  89,  162 
anat  v.  anet 
anavézan  v.  anaout 
an  draman  153 
an  draze,  drahe  153 
andret,  pi.  andréjou  :  20, 29, 

51,  59,  67,  90,  97 
an  eil  hag  egile  154 
aner  22,  67 
anet  20,  51,  67 
anéval  20,  63,  67,  79 
anéz  20,  110 
angouni  29,  36,  49,  68,  98 


an  ini   (pron.  dém    f.  )    i27, 

152 
an  ini  ail  154 
anken  68,  97 
ankou  29,  34,  47,  97 
ankounac'hât,  cond.  ankou- 

nac'hafen,  ankounac'hafe, 

ankounac'hache  :   29,  34, 

47,  51,    68,    73,   88,  97, 

110,  160 
anne  19,  29,  67,  99 
an  néb  153 
anneo  v.  anne 
anoudégez  21,  34 
ansao  v    afizao 
antornôz  33,  51,59,67,  120 
antronôz  v.  antornôz 
anzao,  prés,  anzavan,  cond. 

anzafe  :  73,  77,  85,  98,  99 
aolet  39,  51,  62 
aot,  pi.  aochou  :  39,  86,  137 
aoten,  pi.  aotennou  :  39,  51, 

67,  137 
aoter,   pi.  aoteriou  :  39,  60, 

137 
aotrou  V.  aoutrou 
aou  V.  eu 
aouidi  53 
aoun  67 
aoutrou,  pi.  aoutrouien  :  40, 

93,  139 
aoza  39,  85,  158 
ar,  al,  an  (article)  123,  124, 

125 
an  ini  (pron.  dém.  m.)  116, 

152 

u 


;^iu 


arabad  30 

arac'hant  28,  29,  51,  59,  80, 

108 
arbel,  pi.  arbelou  :  20,  56,  Gô 
araok  47,  59 
arar  v.  alar 

arâz  110,  (paradigme)  150 
arc'h,  pi.  ircher  :  29,  59,  00, 

81,  S6,  140 
arc'hant  v.  arac'hant 
arc'hélar  59,  80 
argila  59 

argourou  v.  ergoulou 
arne  19,  59,  67 
arouden  29,  36,  59,  67 
ar  péz  153 

ar  ré  116,  127,  152,  154 
ar  réman  153 
ar  ré  pini  153 
ar  réze  153 
aruout  V.  erui 
arvecher  19,  86 
arvest  29,  59,  79,  84 
arvez  v.  ervez 
asdo  V.  astof 
askel  20,  47,  83 
âsk(l)  47,  64,  84,  107  . 
askoan,   pi.   askoanou  :   47, 

67,  83,  92,  138 
askol  pik  33 
askourn,  pi.  eskern  :  34,  47, 

60,  67,  83,  136 
asten,  cond.  astecho  :  20,  51, 

83.  88,   157 


astof  33,  77 

astomma  33,  51,  83,  158 

atrichaot,   artichaot  51,  59, 

87 
aval.  pi.  avalou  :  30,  79,  109, 

139 
avalou  douar  120 
avel  20,  63,  79,  179 
aveldro  120 
aviel  19,  79 
aviéler,  pi.   avielerien  :    19, 

110 
awalc'h  v.  awallac'h 
awallac'h  28,  62,  92 
aze,  ahe  19,  91 
azen,  pi.  ézen  :  20,  85,  136 
azéza  158 
aziraz  150 

bàc'h,  comp.  bac'hoc'h  :  30, 

55,  81,  106.  145 
badichant  17,  51,  67,  87 
badinât  161,  178 
bâg,  pi.  bigi  :  30,  47,  55,  141 
bal,  pi.  balou  65 
balaen,  pi.  balaennou  :  29, 137 
baie  19,  55 
bal  gwenn  66 
baltam  v.  nialtam 
banel  55 

banel,  pi.  bariélou  :  69,  137 
banne  19 
baot  v    vaout 
bapaik  29,  55,  106 
bara  30,  55,  59 


—  211 


'    barboula,  cond.   barboulfé   : 
34,  59,  65,  75,  158,  178 
baril  07 

barn  jcnéml  180 
baro  31,  55 
barz,  pi.  barchou  137 
basi  29,'  83 
^    batalm  v.  maltam 

bâz,  pi.  bicher  :  30,  55,  84, 

87,  1.40 
bazle,  bazre  59,  85 
beach  55,  89 
beac'h  55,  81 
beb  eil  dervez  154 
bég  20,  47.  56 
bégel  20,  49,  179 
bêla  20,  65,  178 
beladek  65 
bélek,  pi.  beleien  :    21,56, 

62,  93,  109,  139 
bemdez,  bembez  20,  53,  71, 

154 
benâk  UO,  117 
beniga(t),  biniga(t),  cond.  bi- 
nikfe:  18,20,49.  73,  158 
bennoz,  bennaz  21,  33 
bennoz  154 

berivek  22,  47,  55,  78,  99 
beo  56 

beo  buézek  20 
bepréd  59,  110 
bér  20,  23   56,  103 
béra  20 
berât  22,  30 


béred  v.  gwéred 

berna  59,  69 

béro  21,  31 

berr  v.  bér 

besken  21,  47 

beteg  130 

beûz  20,  56 

beuzi  26,  56,  85,  106,  159 

béva,    cond.  befe,   befche    : 
20,  77,  79,  89,  158 

bévans  20,  84,  99 

bég,  pi.  bégou  137 

béza  20,  85,  88,  (paradigme) 
164-6 

bézin,  bizin  20,  85 

bian,  comp.  bianoc'h  :  56,  145 

bianât  73,    110,  160,   (para- 
digme) 161 
bicher  v.-  bâz 
bîg,  pi.  bigi  141 
bigi  V.  bâg 

bigorn,  pi.  bigernel  143 
bigouroun,  pi,  bigourounet  : 

36,  142 
biken  47 
bi'lien  106 
bilim   17,  56,  71 
binim  v.  bilim  " 
bioc'h,  pi.  saout  :  56,  81,  143 
biryi,    prés,    bervan,    cond. 

berfche  :  56,  59,  79,  89,  160 
birviken  18,  47 
bitun  V.  butun 
bîz,  pi.  biziet  ;  18,  106,  142 


212 


bizin  V.  bézin 

Wavez  V.  bloaz 

blâz  30,  50,  02 

bleiz,  pi.  bleizi  :  38,  ôO,  02, 

85,  141 
bléjal,  cond.  blechfe  :  21 ,  50, 

02,  G4,  77,  90,  102 
bleo  02,  144,  179 
bleûd  20,  51,  50,  02 
bléven  21,  144 
bloaz,  pi.  blavechennou  :  50, 

02,  84,  128,  142 
blonek  50,  02,  07,  100 
blounset  83 

boaz,  pi.  boachou  137 

bôc'h  31,  32,  50,  81,  100 

bôc'h  ruzik  24,  31 

boda  32,  50 

boéden  20,  53,  50 

boezellat  50,  91 

bord  33,  53,  00 

born  33 

borzevellek  v.  morzeveilek 

bosen  32,  07 

botez  140,  180 

bouc'h  30,  50,  81 

bouc'lial,  pi.  bouc'hilli  :   30, 

03,  81,  141 
boudai  03 

boudedeo  21,  34,  53 
boued  51 

bouéden  91 

bouk  30,  47,  50 

boulard  glao  34,  fiO,  05.  179 


boulen  34 

bountoim,  bouiitoim  34,  51, 

07 
bountoun  kôf  20 
boutou,  pi.  bouteier  :  51,  94, 

140 
bouzar  30,  50,  85 
bôz  50 
bragez,  pi.  bragezeier  :   30, 

49,  50,  58,  93,  140 
bran,  pi.  brini  :  30,  50,  58, 

07,  141 
branskellat  29 
brao  50,  58 
brâz  30,  58,  100 
breac'h  38,  58,  81,  179 
brein  38,  50,  58,  07 
Breiz  Izel  38 
breman  21,  29,  71,  99 
brenn  21,  50,  58 
brennik,  brinnik  17 
bresa  21 

brésk  47,  84,  107 
Brest  107 
bretoun  35 

breugueud  20,  49,  58,  100 
breûr  27,  53,  58,  179 
brézel  «  guerre  »,  pi.  breze- 

lou  :  20,  05,  138 
brézel    «  maquereau  »,    pi. 

brizili  :  20,  100,  141 
brezounek  21,  30,  106 
bi'ini  V.  bran 
brizili  v.  brézel  «  maquereau  » 


—  213  — 


brô,  pi.  broiou  32,  93,  137 

brochen  87 

bronn,  pi.  bronnou  :  33,  58, 

67,  137 
brouieiz  38,  93,  180 
brûd  24 

brujun  23,  24,  90 
brûk  58 

brummen  23,  179 
brusc'hoarzinv.  musc'hoarzin 
bruzun  v.  brujun 
buan,  comp.  buanoc'h  :  56,145 
buez  56.  109 
buézek  20,  23,  109 
bugel,  pi.  bugale  19 
butun  23,  56 
buzugen  144 
buzuk  47,  85,  144 

chacha.  chachal,  cond.  chach- 

fé  :  78,  86 
chaden  86 
chaogat,  chokat  86 
chaokat  v.  chaogat 
chaos  40,  86 
chapelet  86,  180 
cbarpantour,  pi.  charpantour- 

icn  :  86,  139,   179 
chas  V.  ki 
chatal  86 
cheinch,    cond.    cheinchfe    : 

38,  76,  80,  100,  158 
chekep  86 
chifretez  86 
chifretézen  60,  78 


chikat  86,  178 

chileten  86,   180 

chinkla,  cond.  chinkfe  :  47, 

63,  68,  75,  86 
chist  50,  86 

c'hoanen  80,  91,  100,  144 
c'hoarvéza  40,  79,  88,  91 
choarzaden  85 
c'hoarzin  29,  80 
choaz  180 
c  hoaz  40,  80,  179 
c'hoar,  pi.   c'hoarézet  :  142, 
179 

chôd  32.  86 

c'hoenn  144 

chokat  86 

chomm,  cond.  chomfe  :  33, 
75,  86,  158 

chotorel  31,  86 

c'houachkant  148 

c'houac'hvet  147 

c'houeac'h    19,   38,   80,  91, 
147 

chouék  21,  48,  80,91 

c'houennat  80,  91,  161 

c'houéro,  comp.  c'houerroc'h  : 
22,  31,  80,  91,  145 

chouevrer  v.  c'houevreur 

c'houevreur  22,  27,  59,  79, 
80,  91 

c'houéz  80,  91 

c'houéza,  c'houézi  80,  159 

c'houézek    147 

c'houi  80,  149 

-  c'houi  (emphatique)  149 


214 


c'houiidaiiL  17,  M) 
chouk  8() 

(ia  ^préposition)  52,  126,  (pa- 
radigme) 151 

da  «  à  Ion   »  134 

da   (pronom   possessif]    12(), 
151 

da  (pronom  infixe)  140 

daelou  34,  39,  52,  G2 

daerou  v.  daelou 

dalc'h  63,  81  ' 

dall  20,  52,  63 

dant,  pi.  dent  :    20,  51,  67, 
07,  136 

danvad,  pi.  dénved  70,  136 

danvez  20,  29,  52,  70,  84,  90  • 

daou  128,  147 

daouc'hant  148 

daou  ha  kant  148 
daoulagat   170 
daouugent  24,  02,  147 
daouugeiivet  147 
daouzek  147 
darbarer  v.  tarbarer 
da^tum  V.  distum 
déac'h  38,  52,  SI 
deiz,  pi.  dichou,  deichou  :  38, 

52,  87,  137 
défi  17,  21,52,  73 
dég  147 

dég  ha  pévarugent  148 
dég  ha  triugent  148 
degvcd  ha  péyarugent  147 
degved  ha  triugent  147 


degvet  147 

déhou  V.  diou 

delen,pl.delou  :  52,65,  144 

dén,  pi.  tûd  :  20,  68,  43 

déna  52 

dén  benàk  154 

dén  ebét  154 

dent  V.  dant 

dénved  v.  danvad 

derc'hel  22,  50 

déro  22,  31 

dervez  22,  70,  128 

dé  ver,  pi.  deveriou  ;  70,  04, 
180 

dévi  17,21,  70,  98 

diadréii  00 

diaoul  41,  53 

diaveaz  52,  70 

dibrada  56 

dibri  v.  drébi 

dibuna  24,  52 

dichou  v.  deiz 

dic'hreuna,  digreuna  27,  50, 

81 
dien  52 

difarlea  v.  difarlui 
difarlui  23,  59,  63,  78 
difin  78 
difoun  78 
difoupa  55,  78 
digant  18,  29 
digas  20,  40 
digéri  40 
digor  18,  40 


215  — 


digreuna  v.  (lic'hreima 
diguza. coiul.  i!iL>nsfe  :  77,158 
digwcner  v.  dirgwénor 
dihila  v.  dizila 
dihmia,  cond.  dilmnche  :  25, 

88,  158 
dilad  52,  05 
dileusker  26 
diluia,  dizluia  v.  difaiiui 
dilûn  24 

dimerc'her  22,  28,  71,  81 
dimeurz  27 
dimézel,  pi.  dimezélet  ;  17, 

71,  85,  142,  180 
dimézi,  diraizi,  cond.  dimeclie  : 

19,  52,  85,  89,  90,  158 
dîn  67 
dinac'h,  cond.  dinac'hfe,  di- 

nac  hche  :  29,  77,  81,  89, 

157 
dindan  126 

diou  17,  37,  128,  147 
diouc'har  91 
diouch-tû  V.  dustu 
diouvreac'h  38 
dir  18,  52    ' 
dirgwéner  21,  49,  93 
disheol  39 
disgri  V.  diskriet 
diskar  amzer  47,  83 
diskiant  37 
disklabez  47,  03 
diskoaz  47,  92 
diskouez  17,  47,  83,  92 


diskriet  47,  59,  83,  107 
diskrounal  34,  47,  59,  69,  83 
diskula  52,  05 
disliou,  dislivet  03,  83 
dismégans  20,  29,  07,  83 
dispen  55,  83 
displua  23,  55,  63,  83 
ilistaga,  cond.  distakfe,  dis- 

takche  :  51,  73,  88,  158 
distenget  130 
dister  22,  145 
disteurel  26 
distlabez  v.  disklaboz 
disto,comp.distôc  h  :  31,145 
distrei  17,  37,  38,51,59,83 
distruja  24,  51,  59,  158 
distum,  cond.  distumfe  :  17, 

71,  75,  157 
divalo  17,  79 
divergla,  divergli  22,  49,  59, 

03,  70 
divéza  79,  ,140 
diwar  79,  120 
diwesker  22,  79 
dizesper  55 
dizila  65,  85 
diziou  85 
dizouna  36 
dlé  19,  52,  53,  62 
domistik  179 
donant  29,  32,  52 
donemonea  32,  110 
dont,  cond.  deiiche  :  31,  88^ 

97,  (paradigme)  173-4. 


—  218  — 


eiiniz,  comp.  eurusoc'li,  su- 
perl.  elirusa  :  38,  144, 
14G,  180 

Eussa  20 

éva,  comp.  efclie  :  10,  29^ 
78,89,  159 

ével  79 

évez  19,  70 

ézel,  pi-  ezolou  :  Gô,  Sô,  133 

ézen  V.  azen 

ézom  V.  izom 

fà  144 

faen  72,  144 

faez  V.  feaz 

iall,  comp.   falloc'h,  superl. 

falla  :  20,  03,  140 
lallakr  48,  61,72,  110 
lank  ()S,  72 
Iciu  \.  lïi,  lacii 
faut  72 
faoul  40,  72 
fars  72 
feaz,  comp    ft-boc'h  :  38,  72, 

84,  145 
feiz  38,  72 
felchen  03,  72,  81 
fesoun  36,  72 
feunteun  26,  72 
fibuen  73 
fiez  144 
fiézen  72,  144 
fillip  72 
firchor  v.  forc'li 


llamiiK»  02,  72,  150 

ilear  02,  72 

lie  mm  Um  02,  71,  72 

lleuren  20,  02,  72,  171) 

llipat  02,  72 

fô  73 

forc'h,  [)1.  tircher  :   22, 

50,  (iO,  72 
foin  V.  fouru 
fôz  72 
fouge  73 
fougeal,  coud,   fougefe  : 

73,  102 
founnuz  35,  73 
fourchetez  35.  73,  87 
fourn,  pi.    fournou  :  35, 

08,  00,  73,  138 
fourra  35,  178 
frai  29,  58,  00,  72 
frao  58,  72 
frésk,  comi).  freskoch  : 

58,  72,  81,  107,  145 
frcuza,    freusa    26,  58, 

85,  108,  150 
fri  18,  58,  72 
frimm  71,72 
frita,  cond.  fritfe 

150 
fronol  32,  58,  03,  72 
f rouez  58,  73,  1<>7,  144 
frouézen  144 
froumach  30,  73,  170 
fubu  V.  fibucu 
fur  24,  73 
fust  23,  73 


33, 


34, 


00, 


48. 
73, 


72.  7v 


—  219 


gâd,  pi.  gidoun  :  30,51,  142 

gâl  03 

galeou  30 

galeour  39 

gall,  pi.    galoLiicn  :   29,  48, 

03,  94 
galloud,    prés,    gellan  :    35, 

48,  102 
gai  van  v.  gervel 
gana  159 

gant  48,  (paradigme)  151 
gaol  39,  48,  03 
gaou,  pi.  geier  :  40,  48,  94, 

140 
gaour  V.  grarik 
gâr  30,  48 

garo,comp.  garoc'h  :  48,  145 
garz,  pi.  gircher  :  00,  87,  140 
gast,  pi.  gisti  :  29,  141 
gédal,  cond.  getfe  :   19,  48, 

73,  102 
geier  v.  gaou 

v^elei,    prés,    goloan,    cond. 
golofe  :  37,  38,  48,  73,  160 
génel  159,  102 
genou  V.  ginou 
genver  22,  40,  79,  99 
geot  y.  iaot 
gér,  pi.  geriou,  geriennou  : 

20,  48,  94,  142 
gervel,  prés,   ^'alvan,  cond. 
galfche:  48,  03,  70.  79,  89 
geûch  V.  grounch 
gévret  48,  59,  79 


giber  v.  viber 

ginou,  pi.  ginaou  :   18,  34, 

35,  48,  139 
gioc'h,  pi.  gioc'het  :  81, 142 
gircher  t.  garz 
gisti  V.  gast 
glac'har  48,  02 
glàn  48,  02,  100 
glandour  29,  35,  53,  02,  07 
glao  39,  48,  62,  179 
glaou  40,  48 
glaouren  40,  08 
glâz  48,  02 
gléb  55,  02 
glin  48,  62,  179 
gloan  V.  glân 
glogoren  v.  klogoren 
gô  32,  48 
goad  40,  48,  51 
goan,   pi.    goanvechennou  : 

100,  142 
goaz,  pi.  goazet  :  40.  85 
goell  21,49,  04,  91 
golei,  goloan  v.  gelei 
goloen  107 
gorichaden  33 
gorichal,  gourichal  87 
goro,  cond.  gorofe  :  31,  32, 

48,  73,  158 
gorrad  33 
gortoz,  cond.  gortochfe  :  31 , 

48,  51.  70,  158 
gortozen  31 
goude  19,  36 


220  — 


gouel  41 
gouer  48 
gouez,  comp.  gouesoc  h  :  49, 

145  "^ 

gouliére  20,  49.  91 
goulaouen  92 
goulen  49 
goullar,  comp.  goullaroch  : 

30    110,  145 
goiillo  35,  49 
goulou  3G 
goulounder  30,  53 
goumili  V.  gwimili 
gounézan  v.  gouniJ 
gounid.     prés,      gounézan, 

cond.  gounechfe  :  30,  70, 

103 
gourad  36 

gourc'heramen  28,  81 
gourdomma  33,  53,  59 
gourdrouz,  cond.  gourdrouch- 

fe,  gourdrouche  :  35,  53, 

59,  70,  89,  158 
gourcd  Y.  gourad 
gourich  30,  89 
gourin  30 
gouriz  V.  gourich 
gourisia  v.  gorichal 
gourvez  35,  79 
gouskoude  30,  83 
gouspérou  35,  49,  55,  83 
gouslad  29,  51 
gouzanv,   pré?,    gouzaiivan. 

cond.  gouzanfe  :   29,  30, 

73,  77.  85,  100 


gouzer,  gouzar  30,  85 
gouzouk  36,  49,  85 
gouzout,cond.  ne  ouiche  két  : 

oQ,   85,    88,    (paradigme) 

108-9 

grâch  48,  58,  81 

grdgez  V.  grék 

grasou  58 

gravik,    pi.    graviget   :    48, 

50,  142 
greiamant  94 

grék,  pi.  gragez   :   21,  48, 

58,  142 
grès  48 

greûn  20,  48,  58 
griat,  cond.  grife  :   58,  73, 

101 
grichen  48,  87 
grijit  48 

grinol  48.  58,  69 
grisien  v.  grichen 
grizil  18,  00.  85 
groa  58 

grosmoli  32,  71,  83 
grouàch.  geûch  48,  89 
gwâd  V.  goad 
gwalen  v.  walen 
gwarem  v.  waram 
gwarnisa  49.  91 
gwâz  V.  go-iz 
gwaska  v.  waska 
gwasocli  V.  M'^asoc'h 
gwazien  v.  wazien 
gwéarh  V.  gwech 
gwech  89,  92 


221   - 


gwechek  21,  87,  92 
gwelât  49,  110,  160 
gwél  V.  gouel 
gweladen  49,  92 
gwélan  49.  91.  100 
gwéle  20,  49,  92 
gwélet  102 
gwelloc'h,  superl.  gwella  : 

92,  146 
gweméli,   gwenéli    v.    gwi- 

mili 
gwénan  143 
gwenanen  92,  143 
gwengolo  31,  32.  92,  98 
gwenn  40,  68,  92 
gwennek,    pi.    gwenneien  : 

92.  139 
gwenoden,  gwenojen  21,-32, 

92 
gwenvi  v.  wénvi 
gwerc'hez  22.   28,   49,  59, 

81.  92,  108 
gwéred  20,  4M,  92 
gwéren  92 
gwerz  2?,  49,  92 
gwerza,  cond.  gwerche  :  59, 

85,  89,  92,  159 
gwespéden  55,  92 
gweskle  v.  weskle 
gwést,  wést  51 
gwéz  143 
gwéz  V.  gouez 
gwézen  49,  85,  93,  143 
gwiad  kinid  93 


gwiader  22,  93,  179 

gwial  93,  143 

gwiai,  pi.  gwialennou  :  93, 

143 
gwigour  V.  vigour 
gwimili,  goumili,  pi.  gwimi- 

liet,   goumiliet    :    18,  35, 

93,  142 
gwîn  18,  49,  68,  93 
gwiniz  93,  49 
gwir  18,  49,  93 
gwisiek  v.  gwechek 
gwispid  55,  93 
gwiskamant  93 
gwîz  18,  49,  93 

hâd  30 

hada,  cond.  hatfe,  hatche   : 

53,  73,  88.  106.  108,  158 
halek  20,  47 
hano,  pi.  hanoiou  :    31,  67, 

100,  137 
hanter  22,  67,  97,  129 
hanterkant  148 
hanlerkanvet  147 
haùv,  pi.  hanvechennou  :  30, 

93.  106,  142 
hanvoez  20,  92,  99 
harpa,  cond.  harpfe  :  55,59, 

73,  158 
harz  60,  84 
harzai  59,  63,  85 
héd  19 

hegleo  V.  enkleo 
heiz  38 


222 


heùcha  22,  87,  99 

hent,  pi.  heïîchou  :  2.2,  51, 

68,  87,  99,  13S 
heol,  pi.  heolou  3'^ 
hép  55 
heritour,  pi.  lieritourien  :  19, 

139 
hesked  92 
heùk  •^6,  4S 
heiila  27,  05 
heuriou  27,  94 
heurta  27,  178 
hi  17,  149 
lifgen  17,  49 
hindi  v.  indi 

hihkin,  pi.  hiiikinou  :  G9,  98 
hihviz,  pi.  hiùvizou  :  18,  79, 

85,  99 
hir,  coinp.  hirroc'h,  superl. 

hirra  :  17.  145.  146 
hirin  v.  irin 
hirio  V.  er!o 
histrôl,  01,84,  143 
liistren  59,  83,  143 
holen  34 
horolach  32,  180 
horz  V.  orz 
houc'h  36,81 
houman  35,  153 
hounnez  153 
hounnezahount  153 
huanaden  109 
hucher  v.  urcher 


huel  V.  uel 
h  livre  V.  hui'ire 
hunre  19,  24 
hiizul  24,  60 

i;ic'h30,  81,  93 

ialc'h  64,  8!,  93 

iaot  93 

iaouank  40,  68,  93 

iàr  93 

ibil.  pi.  ibilou:  18,56,65,138 

le  19 

ién,  comp.  iennoc'h  :  20,  93, 

144 
ifern  17.  22,  08,  78 
ijel  17,  64,  94 
ijolât  90,  110,  100 
imaj  17,  S9,  180 
indi  53.  M8 
indiahoiint.  l53 
in  gai  18 

inouaniant  17,  41 
in  oui  159 
-  int  104 
inlanv,  pi.  intanviou  :  l7,  94, 

100.  137 
introun,  introun.  introûn,  pi. 

introunézet,  introunézet  : 

17,  51,98,  106,  110,  142 
iùd  .32,  93 
ion  en  32 
ircher  v.  arch 
irin  18 
irvin  18,  144 
irvinen  144 


—  223 


iskiptien  v.  eskop 

iskiz,  comp.  iskisoc'b  145 

iudal  24,  93 

ividik  53 

ive  V.  ie 

ivin  18,  79 

izel  V.  ijel 

izom,  izoum  18,  31,  71,  85 

James  90,  178 
jenéral  90 
jôd  V.  chôd 
jotorel  V.  chotorel 
jujamant  23,  90,  180 


kabest,  pi.  kébest  130 

kac'h  Y.  kaoch 

kac  het  162 

kachimant  87,  llO,  178 

kador,  pi.  kadoriou  :  33.  40, 

13  r 
kae  V.  kea 
kaer  39,  46 
kagal  46 
kalafe'i  73 
kalaren  40,  65 
kalen  v.  alen 
kaloun  36 
kalour  35 
kalvez,  pi.  kilvizien  :  iij,  63, 

7'.^,  139,  179 
kalz  46,  64 
kamarad  180 
kamm  ^9,  46.  71 


kampr  v.  kramp 

kàn  46 

kana,  cond.  kanfe  75 

kanard  51,  60,  179 

kand  daou  148 

kand  unan  148 

kanvéden  v.  kenevéden 

kanloar  63 

kanol,  pi.  kanolou  33,  65  : 

kansert  29,  52,  94,  180 

kant  29,  52,  97,  148 

kaiiv  46,  100 

kanval  99 

kaïivet  147 

kaoch  39,  46,  81 

kaol  40 

kaouen  40,  46,  92 

kaout,    prés,    kavan,    cond. 

kafe,  kafche  :  40,  76,  89, 

108,  162 
kaout,  infinitif  du  verbe  am 

eûz,  88,  167 
kâr,  pi.  kirri  141 
karga,  cond.karkfe,  karkche  : 

49,  73,  ^8,  159 
karo  31 
karotézen  33 
karout  (paradigme)  155-7 
karr  v.  kâr 

karrek,  pi.  kerrek  :  46,  136 
kartierol,  59,  94,  180 
karvan,  pi.    karvanou,  ker- 
vennou  :  -29,46,69,79,  138 
karza    cond.  karche  :  85,  89 


—  224  — 


kas,  cond.  kache  :  89,  158 

kasouni  30,  130 

kastel,  pi.  kestel  130 

kastoloren  31,  32 

kàz,  pi.  kicher  :  87,  140 

kazarc  h  00,  81 

kazek,  pi.  kézek  130 

kazel,  pi.  kazelou  :  05,  138 

kea,  pi.  keiou  :  38,  40,  137 

kear,  pi.  keriou  :  38,  46, 137 

keaz,  pi.  keiz  :  38,  40,  130 

kébest  V.  kabest 

kéf,  pi.  kefchou  :  20,  73,  77, 

87,  138 
kefélek  40,  78 
kefniden  v.  kiniden 
kégin  21 
kein  38,  40 
keit  38 
keiz  V.  keaz 
kelc'h  V.  kil 
kélénen  40,  05 
kélorn  68 
kélou  21 
keméner,   pi.    kemenerien   : 

46,  109,  110,  179 
kemmeiiman  153 
kommentse  153 
kemmesk  21,  46,  84 
kena  29 

kenavézo  v.  kenavô 
keiiavô  32,  110 
kender,  pi.  kindirvi  :  22,  53, 

07,  141,  179 


kenderf  v.  kender 
kenevéden  20,  21,  110 
keniter  18 

kenta  124,  146,  147 
kentel  46,  51 
keiiver  v.  genver 
ker,  ken,  kel  20,  114 

ker Jia,  hag  140,  147 

kerc'h  22,  81 

kerdin  y.  korden 

kére,   pi.    kcreourien    :   ,19, 

139,  179 
kerkoulz,  kelkouz,  koulz  35, 

63 
kernel  v.  korn 
kerrek  v.  karrek 
kerse  46,  59,  83 
kervennou  v.  karvan 
kerzu  46 
kestel  V.  kastel 
keuneud  26,  46 
keîiz  26 

kézek  V.  kazek  et  marc'h 
kî,  pi.  chas  :  18,40,86,143 
kichen  40,  87 
kicher  v.  kàz 
kî  dour,  pi.  chas  dour  120 
kiez  107 
kîk  46 

kil  17,  40,  66 
kildant  53,  63,  120 
kilek.pl.kileien  :  17,  6ô,  139 
kilourou  37 
kilvizien  v.  kalvez 


kina,  kinat,  coud,  kinfe:  69, 

75,  161 
kindirvi  v.  kender 
kinid  143 

kiniden  18,  4&,  143 
kinik,  cond.  kinikfe  :  46,  69. 

73,  158 
kiniter,  pi.  kinitervézet  142 
kioc'h  V.  gioc'h 
kirri  v.  kâr 
kizidik  l8,  85 
klachou  V.  klâz 
klanv,  comp.  klaiivoc'h  :  46, 

62,  145  ' 
klao  V.  kleo 

klâsk,  cond.  klasfe  :  73,  158 
klâz,  pi.  klachou  87 
kleiz  38,  46,  62 
klénvel.  prés,  klanvan  162 
kleo  62 

kleuza  26,  85,  159 
klévet,  cond.  klefche  :  46.  62, 

89,  162 
kléze  19,  46,  62 
kloc'ha  V.  klochal 
klochal,    cond.   klochfe   33, 

77,  87,  162 
klogoren  48 
klôs  32 
klouar,    comp.    klouaroc'h  : 

41,  46,  144 
kloued,  pi.  klouéjou  90 
klujar,  gltijer  24,  49,  90 
koad,   koajou  :  37,  40,  90, 

138 


koan,  pi.  koariou  :  40,  40,  09 

koana  69 

koapr  4(>,  61 

koar  40 

kœuvr  26 

kôf  32,  46,  77 

kole  32 

koll,  cond.   kulfe   :   33,  64, 

75,  158 
kûlo  32,  46 
kompren  v.  koumpren 
kontel  V.  kountel 
kontrol  v.  kountrol 
kontron  v.  kountroun 
korden,  pi.    kerdin  :  33,  o3, 

69,  136,  180 
koreiz  33 
korf,  pi.  korfou  :  33,  60,  77, 

137 
korn,  pi.  kernel  :  33,  46,69, 

143 
kornandoim  29,  33 
korzij^or  33 
kostecha,  kostéza  87 
kostez  33 
koual  66,  91 
kouazez  46,  101 
koublad,  pi.  koiiblajou  :  56, 

63,  90,  107,  138 
kouef  21,  46,  77,  91,  180 
kouent,   pi.   kouenchou    22, 

68,  87,  97,  99,  137 
kouénvi  22,  79,  91,  99,  159 


226  — 


kouin  V.  k^vHl 

kouldri  46,  53,  59,63 

koulm  V.  skloiim 

koulskoudc  V.  gouskûude 

koumaer  35 

kouraer.  cond.  koumerfe  : 

75,  158 
koumpren  36,  l.9,  71,  158, 

178 
koun  35,  60 
kûunnar35 
kounta.  cond.  kountfe:35, 

73,  <J7,  159 
kountel  35,  36,  67,  97 
kountr-0136,51,59,67,180 
kountroun  36.  51,  67,  98 
kousk, kousket 35 
kôz42 

kozeal  33,  178 
kozni  67,  85 
kozvotez  120 
kratat78 
krafer  78 
krainch  89 
kramp,  pi.  krainpeier  :  58, 

71,  140 
krampoez  29,  55,  71 ,  92, 98 
krahch  v.  krainch 
krank.pl.  kranket  :  29,68, 

97,  141 
krao  92 
kraouadur  92 
kraouen  92,  99 
kraou,  pi.  kreier94,  140 


krao  un  v.  krao 

kravaz  79 

kréc'hin  v.  kroc'hen 

krédi,  46,«159 

krëgi  21 ,  49 

kreier  v.  kraou 

kreier  v.  krôk 

krenn  58 

kréhv,  comp.  kréhvoc'h  : 

20,  46,  145 
krés,  pi.  krechou  87,  137 
kreski  46,  83,  159 
kreûn  26,  100 
krinat,  cond.  krinfe  :  69, 

75,161 
kristen,     pi.     kristenien, 

kristeien  94,  139 
kroaz,  pi.  kroachou  :  37, 87 
kroc'hen,  pi.  kréc'hin  :  32, 

69,  81,  136 
krôk,  cond.  krokfe  :  32, 74, 

158 
krôk,  pi.  kreier  94,  140 
krouadur  v.  kraouadur 
krouer,  pi.  kroueriou  94 
kroui,  cond.  kroufe  73 
krozlearc^h  63 
kulator  33 
kundu  25 

kuntul,  kuhtul  23,  66 
kurun  23,  24,  46 
kurunen  23,  24.241 
kurust  23 
kûz  24 


29,7  


kutula  V.  kuniul 
kwin  46,  09,  03 

labour  35,  61 

laboiiz  35,  56,  61 

laer,  pi.  iaeroun  30,  142 

lagad  30,  49,  61 

laha,  laza,  cond.   lac'hfe  : 

30,  76,  91 
lakât,  cond.  lakafe,  laka- 

che:  30,73,88.  110,  160 
Iakat 161 
lamin  71 

lannek.  pi.  lanneier  140 
laoskât  30,  160,  161 
laouen  «  gai  »  40,  92 
laouen  «  pou  »  29,  40 
laouer40 
lard  52,  61 

larda,  cond.  lartfe  :  73,  159 
lavaret 162 
lavnen  v.  lenven 
laza  V.  laha 
Ieac'h39,  61.  81 
leanez  61 
leaz39,  61 
leaz  ribot  18 
léch  89 

léchid2l,  61.  91 
léda, cond.  letfe:  20,73, 159 
lédan  61 

lëgestr  V   légresi 
légresi,  pi.  legristi:  49,  52, 

5'.s84,  107,  141 


lein38,  61 

lemm  21,  01,  71 

lenn  61,  62 

lénva  99 

lenven  21,  0^,  67,  79 

1er  21 

lerc'h  81 

Icreier  v.  loar 

léren  62 

lern  v.  louarn 

leskel,  prés,  laoskan  103 

léstr  52,  61.  84,  107 

leue,  pi.  leuiou,  leoiou  :  19. 

137 
leuf  26.  77 
leûn  26,  62 
leunvek,    lounTok   26,    67, 

79 
leur  26,  62 
leuskeur,  cond.  laosfe:  26, 

73.  163 
levr  V.  lefif 
lëz  62 
lézel  163 
liarn  71 
lie  h  V.  léch 
lichou  35,  87 
lijer  18,  90 
limm  62,  71 
linad  v.  linaot 
linaot  62 
liorz,62 
lisiou  V.  lichou 
livenar-c'hpin  79 


22S 


lizer,  pi.  Iizéril41 
loa,  pi.  loaiou:  62,  94 
loar,  pi.  lereier:  41,02,94, 

141 
lôc'h32,  62,  81,  107,  158 
lôd32 
loer  V.  loar 
logotleii31,32,  49 
lomm  V.  loumm 
lonka  V.  lounka 
lor32 

losket33,  162 
lùst  106 
losten  31 

louarn.  pi.  lern  :  41,  62, 136 
loumm  36,  71 
loun:  a  36,68 
louzou  36,  62 
lovr  V.  lôr 
luch  23,  89 
ludu  25.  62 
lugudus  23,  24,  49 
luia, cond.  luife  :  23, 73, 159 
luska,  lusket,  cond.  lusfe  : 

23,  47,  74,  162.  242 

ma  «  si  »  135 

mâb,  pi.  miptien  :  30,  52, 

55,  70,  130 
màd,   comp.  matoc'h,  su- 

perl.  mala:  30,  106,  146 

(cf.  gwelloc'h) 
mae  70 
m^aerounez  36 


maga,  cond.  makfe  :  30,  70, 

73,  159 
mala  30,  70,  159 
maleur  27,  180 
maleiiruz  38,  130 
malken  63,  70 
mail  29.  64,  70  , 

malioz  70 
maltam  51,  63,  70 
malven  63,  70,  79 
mamm29,  70.  71,  179 
-  mail  152 

manac'h  22,  30,  70,  81 
mandoz  29,  70 
maner  70 

manr  out  29,  35,  Q8,  70 
maouez,  pi.  merc'het  :  40, 

143 
maout  40,  70 
marbleo  v.  marblu 
marblu  25,  56,  60.  63,  70 
marc'h,  pi.  kézek  70,  81, 

143 
marc'had28,  70,  81.  108 
marichal  179 
marlounU.60,  68 
marmouz,    pi.    marmou- 

chen  139 
maro  70 
mart(^ze  19,  70 
martolod  70 
marvalat,  cond.  marvalfe: 

65,  75,  161 
marvan  v.  mervel 


229 


mé  149 

-  me  (emphatique»)  149 

mean,  pi.  mein  :  38,39,70, 

136 
meaz,  pi.  mechou  :  39,  70, 
'     87,  137 
mechou  v.  meaz 
médi,  cond.  metfe:  20,  70, 

73 
mein  v.  mean 
mel  66,  70 
melc'hoden  63,  81 
melc'houéden  v.  melc'ho- 
den 
mélen  «  jaune  »  70 
mélen  «  moelle  >>  21 
memez  117,  154,  178 
memprGl.  71,  98,  179 
mengleuz  19,   2i,  26,   63, 

68,  98 
merc'het    v.     maouez    et 

merc'h 
meriénen  20,  70,  94 
mergi  50,  60_,  64 
mervel,  pr.  marvan,  cond. 

merfe  22,  77,  79,  163 
méskl  48,  64,  84,  107 
méstr,  pi.  misîri  :   61,  84, 

107,  141,  179      \ 
meuli  26,  70,  159 
meûr26.  70,  146 
metir,  comp.  meilroc'h  :  38, 

145,  180 
meutât,  meutat  26,  30, 160, 

161 


méz  84 

mézo,  comp.  mechoc'h  :  21 , 

70,  85,  145 
mezventi  85,  97 
micher  87 
midisin  17 
mil  148,  178 
miler  178 
milvet  147 
milvik  17,  63.  70,  78 
minoun;  pi,  minounet:  ()0, 

141,  180 
m  in  tin  70 

minuten,   munuten  23,  24 
minvik  v.  mil  vil 
miptien  v.  mâb 
mira  1.59 

mistri  v.  méstr  * 

miz,  pi,  michou   :   18,   70, 

87 
moan,  comp  moanoc'h  9, 

41,  70,  145 
môc'h31,61,  81 
moged  32,  70 
moger,  pi.  mogeriou  :  32, 

70,  94 
mont,  cond.  ne  dache  ket 

31,  88,  97,  (paradigme) 

171-3 
m  or  3-?,  70 

morlargez  v.  mt^rlarjez 
morlarjez  33,  60,  63,  90 
morzed  33,  70,  85 


—  230   - 


morzevellek  33.  70,  85 
morzol,  pi.   morzolou:  33, 

65,  85 
mouaic'h,    pi.    mouilc'hi  : 

61,65,  70,  141 
mouar,  mouarn  70 
mouchouer  87 
mono  19,  70 
m o liez,   pi.  mouechou  87, 

138 
mount,  pi.  mounchou  :  87, 

100,  180 
mourfoiin  60,  78 
inourmouz  60,  71 
mourrik  7<',  179 
moustra  51,  70,  83 
muioc'h,  superl.  miiia  :  81, 

lis 
miinud  23,  24 
muschoarziii,  brusc'hoar- 

zin  23,81,  83 
muskana  24 
muzel  24,  70,  179 
muzur  24 

nàc'h  30,  66,  81,  108,  158 

nadoz  20,  32,  33 

nao  114,  128,  147 

naoc'hant  148 

naotok  147 

nao  un  40,  66 

nask  V.  àsk,  âskl 

navet  147 

ne  1?8 


nébeud  26 

nedélek  53,  €6 

neich  38,  66,  89,  100 

neiz  V.  neicli 

nekét  117 

nemmet  17 

nerven  v.  erven 

nerz22,  66 

nesa  66,  146 

névez  21,  66,79,  100 

nGû27,77,  99,  108,  158 

neuze  19,  26.  67 

néza  66 

nî,  pi.  niet  :  18,  60,  141 

ni  «  nous  »  144 

-  ni  (emphatique)  149 

nijal,  cond.  nichfe  :  64,  66, 

77,  90,  162 
ni  ver  07 
noaz,  comp.  noasoch  :  37, 

41,  67,  145 
noaz  pil  54,  66 
nouen  67 
noun  36 
nôz  31,  32,  67 
nozvez  31,  79,  85 

ô  (pronom  possessif  pi.  2) 

134,  151 
ô  (pronom  possessif  pi.  3) 

124,  151 
0  (pronom  infixe  pi.  2)  131, 

149 
0  (pronom  infixé  pi.  3)  149 


231 


oalet  V.  aolet 

oat,  pi.  oajou  y.  37 

ober,  cond.  ne  raclie  két  : 

88,  (paradigme)  169-70 
ober  stamm  98 
ober  vâd  130 
oféren  33,  78 
ograou  37,  40,  49,  60,  107 
ograu  V.  ograou 
oladen  33 
oleou  33 
oll  154 
oiïi  (pronom  possessif  pi.  1) 

151 
om  (pronom  intîxe  pi.   1) 

149 
omnini  67 
onn  66 

-  omp,  om  104 

-  ont  104 
oranjézen  180 
orden,pl.erdia:22,69,  136 
orz,  pi.  orchou  :  33,  87 
ostaliri  33 

osiil  33,  66 
ours  35 

ouz  (paradigme)  1 5i 
ozac'h.  pi.  ézec'h  :  21,  32, 
81,  85,  130 

padout35,  54,  161 

paea,  cond.  paefe  :  54,  73 

paeroun  21 

pâl,  pi.  pili  :  54,  141 


paléfras  60,  78 

palévars  v.  paléfras 

pantekôst  32,  110 

pao  54 

paotr.  pi.  paotret,  patret  : 

52,  5i,  61,   141 
paouata  92 
paour,  pJ.  peurien  :  27,  40. 

94,   139 
papiloun  179 
parea  54 
park,  pi.  parkeier:  48,  54, 

60,  94,  179,  180 
parlant  178 
parrez  54 
pas  30,  54 
pas  (négation)  178 
pàsk  29,  48,  84,  107 
patoulat  65 
pe  127,  128 
pébez  116,  127,  153 
pebunan  154 
pec'hed  22,  54,  81 
péden  54 

péder  114,  128,  147 
pegemment  153 
peini,  pini  153 
pell  54,  64 
pemkant  148 
pemkwennek  47,  71 
pemp  147 
pempet  126,  147 
pemzek  147 
pengen  21,  49,  68 


-  232  — 


penglaoui,  pciiaoui  49,  63, 

6S 
penn  54.  ns    170 
peoc'li  81 
pep  54.  154 
pepini  154 
pepini  iman  154 
peràk  30 

perc'hen22,  28,  54,  81 
père  153 

person  v.  persoun 
perso  un  35 
pesk  48 
pesketa^r,  pi.  pesketerien: 

107,  139 
petrâ  153 

peultrin  26,  60,  63,  179 
peur  -  129 
peuri  17,  5i,  159 
peurien  v.  paour 
peurvuia  27 

pévar23,  54,  114,  128,  147 
pevarc'hant  148 
pevare  126,  147 
pévarugeiu  148 
pévarugehvet  147 
pevarzek  147 
picher  87 
pichoun  87,  179 
piget  141 
pikol  33 
pilât  51 
pili  V.  pal 
pi|ou  65 


pimoc'h  31,  81 

piiionn  69,  179 

pinsin  97 

pinvidik  79 

piou  37,  54,  153 

piz  54 

plàch  30,  54,  81,  120 

planken,  pi.  plenkin  :  60, 

97,136 
planta,  cond.  plantfe  :  29, 

54.  73 
plenkin  v.  planken 
plijout  54,  161 
plounja  54,  90,  162 
ploumm  35,  62,  71 
plouniinen  35 
pluen  54,  62 
poan  41,  54 
poazat  54,  161 
pobi  51,  64 
pôd  houarn  120 
pôk  32 
polost33 
polotres  33 
poltret,  pi.  poltréjou  ;  33, 

51,  60,  63,  90,  138 
porz  33,  54,  87 
pouez  54,  87 
pouézouu  35,  54,  91 
poull  35,  54 
poulroéhvat  CD,  63 
poumoun  137 
pouinounik  37 


233 


poump  35,  71 

poumpadi  71 

pounner  35,  54 

pouht,  pi.    pouiichou  :  87, 

100,  138 
pourmen  35,  71,  178 
poursal  35 

préd,  pi-  préjou  :  54,  90 
préna  20,  54,  58 
prenn  54,  58 
prennest,  pi.  preniiecher. 

prennester  :  54,  58,  140 
preiiv,  pi.  prénvet  142 
près,  pi.  prechou  87 
prézek  54,  58 
pri  18,  54,  58 
primm  17,  71 
pul  24,  54,  66 
purgator  ^4,  49 

ra  129 

raden  53,  57,  68 

rankout,  cond.  rankfe  :  47, 

57,  68,  75.  162 
rann  57 
raspaotr  55,  57 
rastel,  pi.  restel    136 
ràz  ft  rat  »  30,  57 
ràz  «  chaux  »  30,  57 
ré  «  ceux  »  127 
ré  «  trop  »  129 
real  57 

rébech  53,  57,  89 
reeur  38,  57 


réglen  49,  57,  63,  107 

rei,  prés,  roan  160 

relégou  49,  57 

remm  57,  71 

rendael,  randael  29 

renkout  v.  rankout 

reo,  23.  57 

reor  v.  reeur 

restât,  pi.  restachou    87 

restel  v.  rastel 

reûd  26,  57 

reûn  26,  57 

reverzi  57,  85 

rézoun  35,  180 

rikla  47 

riklus  47,  57.  63 

rinsa,  cond.  rinsîe  :  57.  76 

riskla  v.  rikla 

rivin,  revin  18 

roan  v   rei 

rôc'h,  pi.  reier  :  32,  57,  81, 

140 
roc'bal,  comp.  roch'fe  :  32, 

57.  76,  81 
rochet  33,  87 

rôd,  pi.  rojou  :  32.  52,  90 
rodella  33.  57 
roenv  57,  99 
roénvat 161 
rollac'h  57,  81 
rollec"h  v.  rollac'h 
ronkel  v.  rounkoun 
rouden  v.  aroiulen 
rouanez  57 


i?a4  — 


roue.  pi.  rouet  :  oS.  14:f 

ro  un  ko  un  58,  6S 

ru  [en  05 

rùn  V.  reûn 

rûst  24,  57.  81.  luT 

rùz  24.  57 

ruzel  24 

sa  30,  82 

sabat  82 

sàc'h,  pi.  sier  :  :-}().  81,  82, 
140 

sacjaman  29 

sae  82 

sa!  66,  82 

salo  31 

sao,    pi.  saoiou  40  (cf.  .sa) 

saoun  82 

saourek  60 

saout  V.  bioc'h 

saoz,  comp.  saosoc'h  «  bè- 
gue »  :  40,  144 

saoz,  pl.saozoun  «Anglais»: 
40,  142 

sarmoun  35 

<avan  v.  sëvel 

savetei  79,  160 

seac'h  39,  81,  8i 

séc'hi,  cond.  sec'hfe  :  21, 
76,  91,  159 

séder  82 

ségal  21,  82 

seiskant  148 

seitek  147 


seiz  38,  82,  147 

seizvet  147 

sélaou,  cond.  selaonfe  :  37. 

40,  73 
sell  82 

seili,  cond.  sclfe  75 
senipla  22,  55,  71,  98 
sehch  V.  cheihch 
seni  V.  sini 
senti  82,  160 
serri  82 
servich  89,  180 
seul  83 
sëvel.  prés.  sg.  1  savan,  sg. 

3  sao,  cond.  safe  :  77,  82, 

163 
siboula  35 
sier  V.  sâc'h 
sifein  78,  82 
sîl  18,  82 

silzik,  siljik  63,  85,  143 
siniinal  17 

sini,  cond.  sounfe  75,  82 
sinkia  v.  chinkla 
sioul  82 
sistf  V.  chist 
sizun  24 
sivi  17,  79,  82 
sizal  66,  85 
sizun  82,  85 
skabel  82 
skant  46,  82 
skanv,  comp.   skaùvoc'h  : 

8>,  99,  144 


-  235 


skao  46,  82 

skaota  46,  82 

skarnila  82 

skéfen  46,  78,  82 

skei  46 

skeùd  27,  52,  82 

skiabez  46,  62,  82 

sklakal  62,  82 

sklasen  29,  47,  62,  82 

skiear,  comp.  sklerroc  h  : 

47,  82,  145 
skleû27,  47,  62,  82,  lf)l 
skloum  V.  -skoulra 
skôl,  skoloii  65 
skolpat  55,  63 
skôr  82 
skouarn  179 
skouér  47.  82 
skoulm.  sklcmin  35,47,62, 

64,  82 
skonr  S2 

skourn  35,  68,  l79 
skraba,  cond.  skrapfe  :  75. 

161 
skrijaden  47.  58,  82,  90 
skriva,   cond.   skrife  :   47, 

58,  76,  78,  82 
skrivinat  78 

skubdeloii  24,  53,  56,  65 
skubdien  .53,  56 
skudel  24,  47 
skuîz  47,  82 
skula  24 
soavon  v. saoun 


soi  32,  82 

soler  33 

sonioun  179 

sonch  V.  sounch 

soroc'liat  161 

souben  36 

sonbi  56,  107 

souc'h  36,  81 

soudanen  35 

soudeur  25,  180 

soûl  36,  83 

soun,  souan  35,  69,  83 

sounch  89 

sounfe  V.  siiii 

sounjal,   cond.  sounchfe 

77,  178 
sounn  35,  83 
sourpiliz  35,  55 
sourt  35  ' 

spanel  54,  83 
sparfel  43,  60    78,  83 
spéred  54 
spern  54,  83 
speuren  27 
spézad  V.  spézart 
spézan52,  83,  85 
spilen  56 
spount  35.  5i  • 
spountaj  35,  66 
slâg  50,  83 
stcàl  ,50 

stamm  29,  50,  83 
stank  29,  50,  68,  83 
staolan  v.  steuleur 


236  — 


staon  50.  100 

staoïet  162 

starda  ^3 

stariia,  cond.  starnle  :  50, 

75,  83 
steki,  prés,   stokan,  coiul. 

stokte  :  75,  160 
sten  V.  siiii 
steréden  50 
steiileur,     prés,     staolan, 

cond.  staolfe  :  27,  75, 163 
slin  69 

stlabéza  v.  sklabez 
stleûk  V.  skleû 
stôk  32 

stokcin  V.  steki 
storlok  33 
strakoulou  35,  50_,  58,  65, 

^:3 
strapen  58 
streat.  pi.  stréjoii  :  39,  bO, 

58,  83,  90 
strefchal  50,  78,  87 
strefia  v.  sirefclial 
sireufjal  (cf.  strefchal)  90 
striz  50,  83 
strouez  58,  83 
siûr24,  50 
st\r  24 
sutaden  24 

tach  89 
tachen  87 
tàd  30,  179 


taga  50 

taken  50 

tàl,  pi.  talon  5(^  65  : 

talout  50,  162 

tanim  50,  71 

tainmal'  158 

tainoGZ  5(),  71,  92 

tàn  50,  100 

taiiao  V.  ta  no 

tano,   conip.  tanôc'h  :   30, 

31,  145 
tantad  29 
tanva,  prés,  tanvan,  cond. 

taiife  :  30,  77,  79,  99= 
taol.  pi.  taolou  13S 
taol  avel,   pi.   taolou    avel 

120 
taoualc'h29,  81.  92.  101 
taouarc'li  v.  taoualc'h 
tarbarer  56 
targaz  v.  tari  az 
tarkaz  47,  50 
taro,  pi.  tirvi  :  81,  141 
tavancher  79,  87 
■  te  (emphatique!  149 
të  149 
téc'tiet,  cond.  tec'hfe:  23, 

50,76,  81,  162 
tei,  prés,  loan  :  50,  160 
teil  50 
teir  128 
tenna  50 
teo,  conip.  teoc'h  :  50,  101, 

145 


-    237  — 


leoâl,  cond.  teoafe  :  73.  92, 
110,  16'\  (paradigme)  161 
teod ,  pi .  teodou  eueojua  137 
terchen  50,  60,  87 
termen  71,  180 
terri,  prés,    torran,   cond. 

torfe  :  75,  160 
tersien  v.  terchen 
teiiza  27,  50 
téval  79,  99 
ti,  pi.  liez  18,  50.  142 
tintin  179 
tirvi  V.  taro 
lizout,  cond.  tisfe  :  18,  50, 

75,  162 
toan  V.  tei 
toaz  50 
tùk  32,  50 
tolpez  33,  55,  63 
tomm  33,  r)0,  71 
tonn  66 

tonton  V.  tountoun 
iorchen  3i,  60,  87 
tornaot  33,  67 
torpez  V.  tolpez 
torran  v.  terri 
torrat  33 

tors,  pi.  torchou  87 
tort  34,  50 
tôst,  50,  84,  107 
touchen  87,  179 
toui  160 

tountoun  35,  179 
tourlounka  68 


tourmant  179 

tousek  35,  51 

loût  51.  154,  193 

touza  36 

trâ30,  50,  58,  126 

trankil  68,  180 

tré  50,  60 

treaz  50 

trei  50,  60 

tréde  147 

trégont  147 

trégonvet  147 

treit  V.  troat 

treitour,   pi.   treitourien    : 

139, 180 
trempa,  cond.  trempfe:  55, 

75,  178 
trenk  22,  f^O,  98 
treujaot,  treuchaot  26 
treujin  24 
treûst  50,  84,  107 
treùt  27 
treuzi  160 
trével  79 
tri  114,  128,  147 
tric'liant  148 
trinchin  "50,  60,  87 
triiiken  50 
trihvac'h  147 
triugent  148 
triugenvet  147 
trizek  147 
trô  32.  50 
troat,  pi.  treit:  136,  179 


238  - 


troseula  V.  droukseuhi 
tromplézouii   v.  Iroumplé- 

zoun 
trouc'ha  35,  51,  81 
troiimpla,  cond.  trouinte  : 

36,  55,  75 
tronmplézoun  31,36,  55 
trouskien  47,  63,  83 
trubul  24,  66 
truez  50 
trulen  24 
trulou  24 
tû25 

tûd  (cf.  dén)  24,51,  143 
tufaden  24,  51,  78 
turiat  24,  51 

uel,  comp.  uelloc'h,superl. 

uella  :  144,  146 
ufern,  pi.  ufernou  :  18,24, 

60,  69,  78 
ugent  24.  147 
ugehvet  99,  147 
umbl  24,  56,  64,  71,  9S 
unan  24,  127,  147 
unan  beiiâk  154 
unanet  24 
unan  ha  kaiit  14S 
unan  ha  tréîjont  147 
unan  var  n-ugent  147 
unta  24 
urcher  24,  87 
urz  24 


va  (pronom  possessif)  79, 

123,  151 
va  (pronom  infixé)  149 
vaini  (paradigme)  152 
vaoul,  pi.  vaouchou  :  40^ 

79,  87 
var  79.   126.   (paradigme) 

150 
varc'hoaz  28,  79,  81 
var  e  véno  31 
variéne  79 
varzuk  79 

va  ré  (paradigme)  152 
vaiinan  151 
vî  79 
viber  79 
vigour  79 

wadérez  91 
(er)  walarn  91 
walc'hi,cond.  walc'hfe:  77, 

81,  91,  160 
walen,  pi.  waliner;69,  91, 

140 
wall  91,  129 
war  V.  var 
waram  71,  91 
warc'hoaz  v.  varc'hoaz 
warléne  v.  variéne 
warzuk  v.  varzuk 
v^raska,   cond.  wasfe  :   75, 

91 
wasoc'h,  superlatif  :  wasa 

81,  91,  146 


-  239  — 


wazîen  91 

wéla91 

wënvi,     coud,     v^'ehfe    et 

Avenfche:76,  89,  91,  99, 

160 
weskie  22,  47,  83,  91,  101 
west84.  91.  107 

-  ze,  -  he  152 


zo  118 
zokên  84 


Cymrique 


onn  6G 


Vieil-Irlandais 
brissim  21 


Additions  et  Corrections 


p.  13  1.  12  lire  eu      cm  lieu  de  eu 

—  19  —  34    —    env  -j—  eno 

—  2U  —    8    —    <  fr.         —  ct'r. 
18    —    c'hoLiés 

—  21  —  26   —    bélek. . .  .  hlëjal 

—  22  —  31   —    cioëro 

—  25  —  18  :  on  entend  également  kurûnen 

—  26  —  15  lire  disteurel  au  lieu  de  disteuret 

—  29  —  29    —    «  ventouses  »  ; 

—  30  —  25    —     «  chaux  » 

—  31  —    7    —    cwcro  «  amer  d  :  c'houérô 
— 10    —    gïtëngôlo 

—  32  -  18-19  -  kroc'hen 


—  33  —  16 

—     koraiz 

—  41—4 

—    ^e 

G 

—  ■    j^rt 

^47—8 

—    rnkw,  sk,  ski,. .  .  . 

—  50  —  13 

—    sfâô 

-51—4 

:  toute  la  ligae  est  à  reporter  au  §  64 

—  53  —    3 

lire  dSijci 

—  54  —  25 

—  '  P^l 

-57  —  18 

—    «  chaux  » 

—  60—11 

—    tréac'h 

23 

—     erc 

—  ëi!  —  2n 

—    plùen 

242 


P.     03  —    1    —    dizluia 

—  66  —    2    —    giben 

—  83  —  21     —    diskouéza 

—  84  1.   14    -    eost 

— 19    —   pàntekpst 

—  85  —  21    —    ïviz^.Tpl.  de  îvis 

—  87  —  14    —    k^ës^i 

—  89  —    5    —    dlnac  «  dénier  » 

—  91—30    —    koal 

—  98  —  24    —    âmzàô 

—  109  —  24    —    huêzek 

—  112  §  112  :   Les  mêmes  règles  s'appliquent  à  la  chaîne 

parlée,  p.  ex.  ne  \  ke  \  d  en  \  dçr  \  ves  \  iom. . .  etc. 

—  115  1.     1   lire  givêled 

—  117 —    7    —    givèlcd 

—  —  —  8-10 —  membœz  làhed  ar  c%'  àl  «  j'ai  tué  l'autre 

chien  » 
den  ebêd  a  zo  dœet  «  personne  n'est  venu  » 

—  118  —  17   —    givèlet 
„.  119—    8   —    dmhe 

—  102  —  15  :  l'infinitif  est  également  luska 

—  —   —  25  lire  vlStjal  (p^ija) 


'.    21    1. 

23  :  on 

entend  aussi  alèioëde 

-    37  — 

18  lire  bues  :  huèzek 

_    —  — 

21  — 

(laui 

-    38   — 

5  - 

par  dessus 

-    47   — 

19  — 

pemp 

—    —  — 

20  - 

cinq 

-    49  — 

25  — 

comme 

-    63  — 

20  — 

p^lroerat 

-    64  — 

•-? 

wel 

—  — 

21  — 

^i^ihl 

-     70   - 

27  — 

m^istra  «  presser  » 

-    71    — 

13  — 

tanrwès 

—    74   — 

24  — 

tenir  pris 

—    75  — 

28  — 

k;ûntHr 

—    79   — 

16  — 

amel 

—    80  — 

5  — 

plusieurs 

—    91   — 

19  — 

■wevi 

c 

—    93  - 

12  — 

clirgicénër 

—  — 

20  — 

à  l'initiale 

—  100  - 

-  14  - 

àynzàô 

—  109  - 

-  24  — 

hnezek 

-  110  - 

-    15  — 

ânes 

—  115  - 

-  29  - 

g  loëled 

_  110   - 

-  26  — 

œn 

—  117   - 

-   26  — 

-yrô 

-  118  - 

-  4-6  — 

kêi 

—  119  - 

-     3  — 

èr 

c 

—  127   - 

-     1  - 

Vf)'' à,  verê 

— 

-  25  — 

èil 

—  137   - 

-   17  - 

■    aotërys^ 

—  147    - 

-   11  - 

-     ôicçac 

—  155    - 

-    13  - 

-     gârën 

—  158  - 

-  29  : 

reporter  dimèzl  au  § 

p. 

162 

1. 

11 

lire 

'  gioêlet  . . 

— 

163 

— 

9 

— 

stœlœr 

— 

188 

— 

21 

— 

Il  a  froid 

— 

189 

— 

/ 

— 

civèvrq^r 

— 

191 

— 

1 

— 

cl 

— 

201 

— 

5 

— 

M  eler 

gwéled 


TABLE 


245 


Pages 

AVANT-PROPOS 5 

INTRODUCTION 7 

ABRÉVIATIONS 9 

PHONÈMES  ISOLÉS. 
SYSTÈME    PHONÉTI- 
QUE   13 

VOYELLES 

i 17 

e,  <?,  e 18 

u.  u.'u 23 

œ.  œ 25 

9 27 

a,  rt 28 

0,0 30 

^i,  ^u 34 

Diphtongues 

ia , o7 

î> 37 

ei 38 

ew,  eu 38 

eœ 38 

ea,  ea 38 

eo 39 

ee^ 39 

ae,  aç 39 

ao 39 

c^<*^<«(^/,  œ,w 40 

oa 40 

c?<<? 41 

iaa 41 

Triphtongue 41 

CONSONNES 

Les  occlusives 

Remarque  générale.  . .  45 


Pages 

A' 45 

g 48 

/ 50 

i 52 

d 52 

d 53 

V 54 

h 55 

Liquides  et  nasales. 

r 57 

r 60 

/,  / 61 

/ 64 

l 64 

n^  n 66 

n 08 

n 69 

m. 70 

Spirantes 

f 72 

/ 78 

V 78 

c 80 

Les  sifflantes 

s 82 

z 84 

Les  chuintantes. 

5 86 

j 89 

/i,  w,  ib^  y 

h 90 

w 91 

w 92 

y 93 


246 


FAITS  PlK'NKTlQrES 
C()MIU>'KS  KT(^,KNK- 

RAi;x 

Voyelles  nasales 97 

Fin  de  mot  et  sandhi .  .  .  101 

QLnuuito 105 

Accent 108 

Ton 109 

L'accent  du  mot 109 

De  la  syllabe 111 

L'accent  dans  la  phrase.  112 
L'accentuation  des  compo- 
sés    120 

SYSTÈME    GRAMMA- 
TICAL 

L'article 123 

Les  mutations 123 

Le  n.om 135 

L'adjectif 144 

Comparatif 144 

Superlatif 145 

Comparatifs  et  superlatifs 

irréguliers 146 

L'équatif 146 

Les  noms  de  nombre. . .  147 

PRONOMS 

Pronoms  personnels. . .  149 


Possessifs 151 

Démonstratifs 152 

Interrogatifs 153 

Relatifs 153 

Indéfinis 154 

LE  VERBE  RÉGULIER  155 
Particules  verbales. .. .  157 
Formes  de  l'intînitif. ...    157 

Verbe  gfmit 163 

VERBES  IRRÉGULIERS 

bc::a 164 

am  eus 166 

gouzoul 168 

ober 1 69 

mont 171 

dont 173 

ema 174 

imé 174 

LE  VOCABULAIRE...   177 

CONCLUSION 183 

TEXTES 

Ar  Brîz 188 

Monsieur  Sévère 203 

Madame  Sévère 203 

INDEX 205 

ADDITIONS   ET   COR- 
RECTIONS    241 


778   29 


PB  Sommerfeit  Alf,  1892- 

2845  Le  breton  parle  a  Saint-Pol- 

.L4  de-Leon  : 

S6