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Full text of "Le Canada : courte esquisse de sa position geographique, ses productions, son climat, ses ressources, ses institutions scolaires et municapuales, ses pecheries, chemins de fer, &c. &c. &c"

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L.E  CANADA: 


COURTE  ESQUISSE  DE  SA 


POSITION     GEOGRAPHIQUE, 


Ses  Productions,  Son  Climat,  Ses  Ressources, 


SES  INSTITUTIONS  SCOLAIRES  ET  M1MP1LES 


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Ses  Pêcheries,  Chemins  de  Fer, 

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SECONBE    EDITION. 


PUBLIE    PAR    AUTORITÉ. 


QUÉBEC: 

IMPRIMÉ    PAR    JOHN    LOVELL,     RUE    STE.     ANNE. 


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1860. 


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The  EDITH  and  LORNE  PIERCE 
COLLECTION  of  CANADI ANA 


^ueen's  University  at  Kingston 


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LE   CANADA: 


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COURTE   ESQUISSE   DE   SA 


POSITION     GEOGRAPHIQUE, 


SES  PRODUCTIONS,  SON  CLIMAT,  SES  RESSOURCES, 


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SES  PECHERIES,  CHEMINS  DE  FER,  &c.  &c.  &c. 


SECONDS      EDITION. 


PUBLIE     F.AJR.     AUTORITE. 


QUEBEC: 

IMPRIMÉ  PAR  JOHN   LOVELL,   RUE   STE.   ANNE. 

1860. 


DÉPARTEMENT  de  L'AGRICULTURE, 

Québec,  février,  1860. 

Ce  pamphlet  a  reçu  l'approbation  de  ce  Département.  On  se  propose 
de  le  répandre  dans  la  Grande-Bretagne  en  Irlande,  et  sur  le  continent 
de  l'Europe  avec  l'espoir  de  faire  mieux  connaître  le  Canada  comme 
portion  distincte  de  l'Amérique  Britannique  du  Nord.  On  peut  obtenir 
toutes  autres  informations  sur  le  Canada  en  s' adressant  (soit  personnelle- 
ment, soit  par  lettre)  à  William  Hutton,  Ecuier,  Secrétaire. 


TABLE  DES  MATIÈRES, 


PAGE. 

5  Introduction. 

6  Position  géographique  et  étendue  du  Canada. 

7  Avantages  et  ressources  naturelles  du  Canada. 
9  Routes  de  chemins  de  fer  à  travers  le  Canada. 

10  Minéraux  et  Métaux,  &c.  &c. 

11  Pêcheries. 

13  Forme  de  son  gouvernement,  et  ses  relations  avec  la  Grande  Bretagne, 

14  Caractère  de  la  population  du  Canada — ses  villes. 

16  Lois  et  institutions  municipales  du  Canada. 

17  Institutions  d'éducation  en  Canada. 

19  Religion  en  Canada. 

20  Ressources  agricoles  du  Canada. 

21  Valeur  des  terres. — Concessions  gratuites. 
24  Climat  du  Canada. 

27  Voies  de  communication  entre  les  diverses  parties  du  Canada  et  les 

Etats  du  Nord  de  l'Union. 

28  Commerce  et  revenu  du  Canada. 

30  Le  Canada  comme  champ  ouvert  à  l'industrie» 


31  Gages  au  Canada. 

33  Règlements  pour  les  terres. 

34  Approvisionnement  nécesssaire. 

35  Routes,  distances,  et  prix  du  passage. 
39  Protection  pour  les  émigrants. 


INTRODUCTION. 


1.  Pour  le  Canadien  il  n'y  a  rien  de  surprenant  dans  l'expression 
d'étonnement  mêlé  de  regret  échappée  au  comte  Jaubert  à  la  vue  de 
l'étalage  magnifique  des  produits  agricoles  du  Canada  à  l'exposition 
universelle  de  Paris  :  "  Nous  pouvons  maintenant  calculer  la  valeur  des 
quelques  arpents  de  neige  cédés  à  l'Angleterre  avec  tant  de  coupable 
insouciance  par  le  gouvernement  de  Louis  XV  ",  *  car  une  dure  expé- 
rience lui  a  démontré  qu'un  nom  seul  ne  donne  aucune  idée  de  la  richesse 
réelle  d'un  pays,  tant  que  ce  nom  n'est  pas  associé  avec  l'industrie  de  ses 
habitants  et  les  succès  qu'ils  ont  obtenus. 

Pendant  des  siècles,  il  n'a  été  question  du  Canada  que  comme  d'un 
désert  éloigné  et  sans  valeur,  et  ce  n'est  qu'à  l'époque  des  expositions  si 
brillantes  de  Londres  et  de  Paris,  en  1851  et  1855,  qu'il  a  pris  rang  parmi 
les  nations  productives  de  la  terre,  et  a  acquis  le  titre  si  bien  mérité  "  de 
terre  promise  sur  laquelle  il  ne  peut  y  avoir  de  déception. — Actif,  intel- 
ligent, entreprenant  pardessus  toutes  les  autres  nations  distinctes,  qui 
possèdent  à  un  même  degré  les  éléments  de  productions  industrielles,  il 
demande  et  a  droit  à  notre  attention."  f 

En  Europe,  quand  il  s'agit  de  la  moitié  septentrionale  de  ce  grand  con- 
tinent, il  est  d'usage  de  ne  parler  que  de  "  l'Amérique  et  des  Américains," 
tandis  que  l'existance  du  Canada  comme  pays  distinct  est  perdue  de  vue, 
ou  totalement  ignorée  ;  l'ombre  de  la  grande  nation  des  Etats-Unis  en 
obscurcit  la  vue — et  il  arrive  trop  souvent  aux  Européens  de  ne  songer 
qu'à  cette  dernière  seule. — Notre  but  est  donc  de  faire  voir  que  le  Canada, 
quoique  joignant  les  Etats-Unis,  est  un  pays  tout  à  fait  distinct  d'eux, 
exempt  de  la  flétrissure  de  l'esclavage,  ainsi  que  de  plusieurs  des  défauts 
qui  se  sont  glissés  dans  les  relations  politiques  et  sociales  de  nos  voisins 
républicains.  Un  coup  d'œil  jeté  sur  une  carte  géographique  montrera 
les  positions  relative  du  Canada  et  des  Etats-Unis. 

*  La  Botanique  à  l'Exposition  Universelle  de  1855. 

f  M.  Tresca. — Visite  à  l'Exposition  de  Paris. 


6 

POSITION  GÉOGRAPHIQUE  ET  ÉTENDUE  DU  CANADA. 

2.  Si,  supposant  que  la  partie  la  plus  occidentale  du  Canada  soit 
située  sur  le  méridien  de  Greenwich  en  Angleterre,  l'on  trace  en  Europe 
un  espace  de  terrain  égale  en  superficie  et  correspondant  généralement 
à  celui  occupé  en  Amérique  par  le  Canada,  le  sud  de  la  France  aux 
pieds  des  Pyrennées  représenterait  la  limite  méridionale  du  Canada,  au 
sud-est  il  s'étendrait  à  travers  la  France,  la  Suisse,  la  Bavière  et  l'Autriche 
jusqu'à  quelque  point  dans  le  sud  de  la  Pologne  ;  une  ligne  tirée  au  nord 
vers  Warsaw  représenterait  l'embouchure  du  golfe  St.  Laurent.  Du  sud 
de  la  France,  la  limite  nord-ouest  se  prolongerait  vers  Brest  et  au-dessus, 
et  une  ligne  tirée  des  environs  de  Brest  à  travers  la  Manche,  l'Angleterre, 
la  Belgique  et  l'Allemagne  jusqu'à  "Warsaw,  compléterait  cet  espace  de 
terrain.  La  portion  habitée  du  Canada  qui  est  très  fertile,  serait  repré- 
sentée dans  cet  espace  par  les  contrées  qui  se  trouvent  au  sud,  centre  et 
sud-est  de  la  France,  et  dans  les  parties  de  la  Suisse,  de  la  Bavière  et 
de  l'Autriche  comprises  dans  ces  limites.  L'autre  portion,  quoique  de 
grande  étendue,  n'est  pas  aussi  bien  adaptée  à  l'agriculture,  mais  elle 
est  d'immense  valeur  pour  ses  bois  et  ses  minéraux. 

La  province  du  Canada  couvre  un  territoire  de  350,000  milles  quarrés 
indépendamment  de  ses  possessions  de  l'Ouest  qui  ne  sont  pas  encore 
ouvertes  à  la  colonisation  ;  elle  est  donc  un  tiers  plus  grande  que  la 
France,  près  de  trois  fois  grande  comme  la  Grande-Bretagne  et  l'Irlande, 
et  plus  de  trois  fois  grande  comme  la  Prusse.  La  partie  habitée  couvre 
au  moins  40,000  milles  quarrés,  et  est  près  de  deux  fois  grande  comme 
le  Danemark,  trois  fois  comme  la  Suisse,  un  tiers  plus  grande  que 
l'Ecosse,  et  plus  grande  que  le  tiers  de  la  Prusse.  Mais  l'émigration 
fait  faire  des  progrès  si  rapides  aux  établissements,  que  dans  dix  ans  la 
partie  habitée  sera  égale  en  grandeur  à  la  Grande-Bretagne  ou  à  la 
Prusse. 

Avant  1840,  le  Canada  était  divisé  en  deux  provinces,  le  Haut  et  le 
Bas-Canada,  possédant  des  parlements  ou  corps  législatifs  distincts. 
En  1840,  ces  provinces  furent  réunies  ;  cependant  les  anciennes  divi- 
sions territoriales  existent  encore  pour  certains  objets.  Le  Haut-Canada 
est  cette  partie  des  provinces  unies  située  à  l'ouest  de  la  rivière  des 
Outaouais,   et  le  Bas-Canada  comprend  le  pays  à  l'est  de  cette  rivière. 

Cette  vaste  contrée  est  bornée  au  nord  par  les  possessions  Britanniques, 
qu'occupe  à  présent  la  compagnie  de  la  Baie  d'Hudson,  au  sud  et  à  l'est 
par  les  Etats  de  l'Union  Américaine  et  la  province  anglaise  du  Nouveau 
Brunswick.     La  limite  ouest  du  Canada,  à  l'ouest  du  lac  Winnipeg, 


n'est  pas  encore  déterminée.  Le  fleuve  St.  Laurent,  les  lacs  Ontario, 
Erié,  Ste.  Claire,  Huron  et  Supérieur,  et  les  rivières  qui  les  relient, 
forment  une  barrière  naturelle  entre  le  Canada  et  les  Etats  de  l'Union, 
et  comme  moyen  de  communication  sont  d'une  étendue  étonnante  et 
d'une  excellence  sans  pareille. 


AVANTAGES  ET  RESSOURCES  NATURELLES  DU  CANADA. 

3.  Dans  tous  les  pays  nouveaux,  les  communications  faciles  sont  les 
sûrs  devanciers  de  l'agrandissement  et  des  améliorations  permanentes. 
Sous  ce  rapport,  le  Canada  est  particulièrement  fortuné.  Il  possède  sans 
contredit  le  système  le  plus  magnifique  de  voies  artificielles  et  naturelles 
par  eau  en  communication  directe  avec  la  mer  qui  existe  sur  les  deux 
hémisphères.  Si,  s'embarquant  sur  un  navire  en  partance  de  Liverpool, 
Londres,  ou  du  Havre,  on  se  dirige  vers  le  golfe  St.  Laurent,  ce  grand 
débouché  du  commerce  du  Canada  et  du  Far-  West,  on  peut  remonteT 
avec  lui  le  fleuve  St.  Laurent,  et  sans  changer  de  bord  voir  se  développer 
cet  admirable  système  de  communication  de  l'océan  au  Far-West,  à 
travers  les  rivières,  les  canaux  et  les  lacs  du  Canada. 

A  300  milles  de  l'embouchure  du  St.  Laurent  nous  rencontrons  le 
Saguenay,  belle  et  noble  rivière,  navigable  pour  les  plus  gros  vaisseaux 
jusqu'à  une  distance  de  70  milles — 410  nous  mènent  à  Québec,  le  grand 
port  de  mer  du  Canada,  possédant  un  commerce  étranger  considérable, 
et  qui  s'accroît  de  jour  en  jour.  A  500  milles,  la  marée  cesse  de  se  faire 
sentir,  et  là  seulement  l'on  commence  à  remonter  le  cours  du  fleuve.  A 
590,  nous  sommes  à  Montréal  ;  près  de  là  l'Outaouais  mêle  ses  eaux 
rousses  à  celles  du  St.  Laurent,  après  avoir  arrosé  une  vallée  de  80,000 
milles  quarrés,  située  au  nord-ouest,  et  commandant  ainsi  les  trésors 
inépuisables  des  magnifiques  forets  d'une  partie  du  Canada,  deux  fois 
grande  comme  la  Bavière  ou  les  Etats  Sardes,  et  six  fois  comme  la 
Hollande. 

C'est  à  Montréal  que  par  les  monuments  durables  de  son  entreprise, 
<de  son  courage  et  de  l'art,  commence  à  se  développer  le  secret  de  la  na- 
vigation intérieure  du  Canada.  Nous  sommes  parvenus  au  premier  des 
canaux  du  St.  Laurent,  qui  sont  au  nombre  de  sept,  construits  clans  le 
but  de  surmonter  les  obstacles  que  les  rapides  présentent  à  une  naviga- 
tion continue.  Ces  canaux  de  différentes  longueur  et  de  grande  eapacité 
sont  adaptés  aux  vaisseaux  de  mer,  et  permettent  de  remonter  116  milles 
du  fleuve,  gravissant  une  chute  de  225  pieds  au-dessus  du  niveau  de  la 


8 

marée.  Le  lac  Ontario  est  éloigné  de  168  milles  de  Montréal  et  de  756 
milles  de  la  mer,  et  est  à  234  pieds  au-dessus  de  son  niveau.  Il  est  long 
de  180  milles,  large  de  50  à  60  milles,  et  peut  avoir  500  pieds  de  pro- 
fondeur, sa  superficie  est  de  6,300  milles  quarrés.  Traversant  rapide- 
ment sa  longueur,  en  vue  probablement  de  centaines  d'autres  bâtiments 
et  vapeurs,  on  atteint  l'embouchure  du  canal  Welland,  qui,  au  moyen 
de  ses  vingt-sept  écluses,  nous  élève  jusq'aux  eaux  du  lac  Erié,  (  une 
hauteur  de  330  pieds)  à  1041  milles  de  la  mer  et  564  pieds  au-dessus 
de  son  niveau.  Le  voyage  se  continue  à  travers  le  lac  Erié  jusqu'à  la 
rivière  du  Détroit  ;  passant  en  vue  de  la  ville  de  ce  nom  dans  l'Etat  du 
Michigan,  on  pénètre  par  le  lac  et  la  rivière  Ste.  Claire  au  lac  Huron, 
distant  de  1355  milles  de  notre  point  de  départ,  et  573  pieds  au-dessus 
de  l'océan.  De  là  on  peut  se  rendre  soit  à  la  rivière  Ste.  Marie,  et  au 
moyen  du  canal  gigantesque  construit  par  les  Américains,  pénétrer  au 
lac  Supérieur,  cette  vaste  mer  d'eau  douce  dont  la  surface  est  aussi 
grande  que  l'Irlande,  qui  permet  d'atteindre  une  distance  de  2000  milles 
de  l'embouchure  du  St.  Laurent,  ou  prenant  vers  le  sud,  aller  débarquer 
au  fond  du  lac  Michigan  à  Chicago,  cette  merveille  de  l'ouest.  Choisis- 
sant ce  dernier  lieu  comme  but  du  voyage  à  l'intérieur,  nous  nous  trou- 
vons en  mettant  pied  à  terre  environnés  par  un  réseau  de  chemins  de  fer 
parcourant  en  tout  sens  les  états  et  les  territoires  des  vallées  de  l'Ohio, 
du  Mississippi  et  du  Missouri. 

Assez  souvent  nos  vaisseaux  canadiens  parcourent  dans  le  sens  con- 
traire la  vaste  route  que  nous  venons  de  décrire,  et  se  dirigent  vers 
l'Europe,  où  ils  sont  vendus  avec  leur  chargement.  En  1856,  le  vais- 
seau américain  Dean  Richmond  descendit  les  canaux  canadiens  avec  une 
cargaison  de  produits  chargée  à  Chicago,  et  fut  l'étonnement  de  Liver- 
pool,  tandis  que  l'année  précédente  le  vaisseau  canadien  Eeindeer,  bâti 
au  même  niveau  d'eau,  et  ayant  parcouru  la  même  route,  n'excita  à 
Londres  d'autres  sentiments  que  la  curiosité  de  savoir  où  était  situé  le 
lac  JBuron  ?  Cependant  depuis  l'exposition  de  Paris  tout  est  changé  ! 
Le  Canada  commence  à  être  connu,  et  attire  l'attention  des  hommes  qui 
naguère  affectaient  d'ignorer  jusqu'à  son  existence  politique  ;  ils  étudient 
l'avenir  de  "  cette  terre  promise  où  il  ne  peut  y  avoir  de  déception."  En 
1859  douze  vaisseaux  firent  voile  de  Chicago  pour  la  Grande-Bretagne. 

Les  avantages  naturels,  que  confère  sur  le  Canada  la  grande  route  du 
St.  Laurent  et  des  lacs,  sont  non  seulement  immenses,  mais  ils  sont 
incalculables.  En  effet,  une  voie  de  communication  directe  et  immédiate 
avec  la  mer,  côtoyant  le  territoire  canadien  sur  un  côté  et  celui  des  Etat» 


9 

de  l'Union  sur  l'antre  sur  une  distance  de  2000  milles,  sans  compter  les 
vastes  tributaires  du  St.  Laurent  et  des  lacs  qui  s'étendent  au  loin  dans 
le  cœnr  du  pays,  est  d'elle-même  suffisante  pour  faire  présager  au  Canada 
un  avenir  distingué  ;  mais  si  on  réfléchit  à  l'influence  qu'exercent  ses 
vastes  mers  intérieures  sur  son  climat,  sa  végétation,  la  santé  de  ses 
habitants  et  son  commerce,  le  caractère  de  cet  avenir  peut  en  partie  être 
prédit,  même  dans  l'enfance  de  son  histoire,  et  avant  que  son  esprit 
d'entreprise  et  ses  capacités  soient  plainement  connus  et  appréciés. 

Le  pays  abonde  en  pouvoirs  d'eau  magnifiques,  ces  instruments  puis- 
sants de  l'industrie  ;  ils  se  trouvent  en  nombre  infini  au  milieu  de  ses 
riches  forêts,  pour  le  produit  desquelles  s'ouvre  aujourd'hui  un  marché 
presqu'inépuisable  dans  les  contrées  des  vastes  prairies  de  l'ouest,  ainsi 
qu'en  France  et  en  Angleterre,  où  la  demande  pour  toutes  sortes  de  bois 
d'ébénisterie  dont  le  pays  est  couvert  devient  de  jour  en  jour  plus  grande. 

Il  y  a  maintenant  en  Canada,  1876  milles  de  chemin  de  fer  en  opéra- 
tion, à  part  l'extension  du  Grand  Tronc  à  Portland,  longue  de  164  milles, 
qui,  quoique  construite  sur  le  territoire  américain  pour  assurer  un  port 
de  mer  durant  l'hiver,  est  cependant  en  réalité  un  chemin  de  fer  cana- 
dien. C'est  un  fait  digne  de  remarque  que  le  Canada  possède  une  lon- 
gueur de  chemins  de  fer  ouverts  plus  considérable  que  l'Irlande  ou 
l'Ecosse,  les  trois  Etats  de  l'Atlantique,  le  New  Jersey,  le  Delaware  et  le 
Maryland,  ou  les  deux  Carolines  —  et  même  à  proportion  de  sa  popula- 
tion, plus  considérable  qu'aucune  contrée  du  monde.  L'achèvement  du 
Pont  Victoria  et  de  la  Section  entre  St.  Mary  et  le  Détroit  a  ouvert  le 
Grand  Tronc  dans  tout  son  parcours,  et  le  met  en  état  de  transporter  les 
passagers  et  les  marchandises  des  bords  de  l'Atlantique  au  Mississippi, 
avec  un  seul  transbordement,  et  avec  une  économie,  dit-on,  de  cinq  jours 
sur  toutes  les  autres  routes. 


LES  COMMUNICATIONS  DE  CHEMINS  DE  FER  AU  CANADA  SE  FONT  PAR 

LES  LIGNES  SUIVANTES  : — 

MILLES. 

1.  Le   Grand   Tronc  (en  Canada)  comprenant  la  Section  de 

St.  Mary  à  Sarnia,  70  milles  ;  celle  de  St.  Thomas  à  la 
Rivière-du-Loup,  78  milles  et  la  jonction  au  Pont  Vic- 
toria, 6  milles,  en  1859 870 

2.  Le  Great  Western  et  ses  embranchements 357 

Porté  en  avant 1227 


10 

Transporté  en  avant 1227 

3.  Le  Northern 95 

4.  Le  Buffalo  et  le  Lac  Huron 159 

5.  Le  London  et  le  Port  Stanley 24 

6.  L'ErU  et  T  Ontario 17 

7.  Le  Cobourg  et  Peterborough 28 

8.  Le  Prescott  et  V Outaouais 54 

9.  Le  Montréal  et  Champlain  (  en  Canada  ) 81 

10.  Le  Grenville  et  Carillon 13 

11.  Le  St.  Laurent  et  Vlndustrie 12 

12.  Le  Port  Ilope,  Lindsay  et  Beaverton,  avec  les  embranche- 

ments de  Millbrook  et  Peterborough 56 

13.  Le  Brochville  et  V Outaouais  (à  Perth  et  Land  Point  ) 56 

14.  Le  Stanstead,  Shefford  et  Chambly  (  St.  Jean  à  Granby  )  29 

15.  Le  Welland 25 

16.  Le  Uamilton 17  milles,  (pas  encore  ouvert  ) 


Total 1876 


MINÉRAUX. 

Le  succès  obtenu  par  le  Canada  à  l'exposition  de  Paris  pour  la  collec- 
tion splendide  de  ses  minéraux  n'a  pas  besoin  de  commentaire.  La 
grande  médaille  d'honneur  décernée  par  le  jury  de  l'exposition  à  Sir 
William  Logan,  géologiste  provincial  du  Canada,  fera  plus  pour  attirer 
l'attention  des  capitalistes  européens  sur  les  vastes  richesses  minérales  du 
pays  que  la  description  la  mieux  soignée  de  sa  distribution  et  de  son 
étendue  ;  c'est  une  victoire  remportée  dans  un  combat  où  tous  les  dispu- 
tants étaient  forts,  et  fait  preuve  d'une  rare  industrie  et  du  succès  dont 
ont  été  couronnés  les  efforts  faits  pour  mettre  au  jour  la  richesse  cachée 
dans  le  sein  des  rochers  du  Canada. 

Les  principaux  minéraux  économiques  du  Canada  sont  comme  suit, 
d'après  Sir  W.  Logan  : — 

MÉTAUX  ET  LEURS  MINERAIS. 

Fer  oxydulé  ;  Fer  oligiste  ;  Fer  limoneux  ;  Fer  titane  ;  Zinc  sulfuré  ; 
Plomb  sulfuré;  Cuivre  pyriteux;  Pyrite  cuivreuse  argentifère;  Pyrite 
cuivreuse  contenant  de  l'or  et  de  l'argent  ;  Nickel  ;  Argent  avec  cuivre 
natif,  argent  sulfuré  ;  Or. 


11 

MINÉRAUX   NON   MÉTALLIQUES. 

Urane  ;  Chrome  ;  Cobalt  ;  Manganèse  ;  Pyrite  de  fer  ;  Graphite  ;  Dolo- 
mie  ;  Carbonate  de  magnésie  ;  Barite  sulfatée  ;  Ocres  ferrugineuses  ;  Stéa- 
tite  ;  Pierre  lithographique  ;  Agates  ;  Jaspe  ;  Feldpath  ;  Avanturine  ; 
Hyacinthe  ;  Corindon  ;  Améthyste  ;  Jais,  Grès  Quartzeux  ;  Retinite  et 
Basalte  ;  Gypse  ;  Marne  coquillière  ;  Phosphate  de  chaux  ;  Pierres  à 
moulanges  ;    Meules  à  aiguiser  ;  Pierres  à  aiguiser  ;  Tripoli. 

MATÉRIAUX   DE   CONSTRUCTION. 

Granités  ;  Grès  ;  Grès  calcaire  ;  Calcaire  ;  Calcaire  hydraulique  ;  Ar- 
doises ;  Pavés  ;  Argiles  ;  Terre  à  moules  ;  Terre  à  foulon  ; 

Marbres — blanc,  noir,  rouge,  brun,  jaune  et  noir,  gris  et  bigarré,  vert. 

COMBUSTIBLES. 

Tourbe;  Pétrole;    Asphalte. 

Plusieurs  des  mines  sont  maintenant  en  opération,  et  la  "  matière 
première"  n'attend  que  l'emploi  de  capitaux  et  d'un  travail  expérimenté 
pour  récompenser  l'entreprise  et  l'industrie. 


PECHERIES. 

Les  pêcheries  de  la  province  attirent  aujourd'hui  beaucoup  d'attention. 
Elles  sont  inépuisables,  et  deviendront  sans  doute  une  source  très  produc- 
tive de  richesses.  Elles  sont  maintenant  assujetties  à  un  système  régulier 
de  licence.  Des  inspecteurs  ont  été  récemment  nommés,  et  on  s'efforce 
par  tous  les  moyens  de  les  préserver  et  d'en  encourager  l'accroissement. 
Elle  ne  font  toutefois  que  commencer.  Ci  suit  un  court  exposé  faisant 
voir  leur  étendue  et  leur  valeur,  tout  restreint  que  soit  le  parti  qu'on  en 
tire  à  présent. 

PÊCHERIES   DU   BAS-CANADA. 

Le  Bas-Canada  possède  sur  le  fleuve  et  le  golfe  St.  Laurent,  une 
étendue  de  1000  milles  de  côtes,  où  l'on  fait  avec  succès  la  pèche  à  la 
morue,  au  hareng,  au  maquereau,  au  saumon  et  autre  poisson. 

La  pèche  de  la  baleine  se  fait  aussi  par  des  vaisseaux  équipés  dans  le 
port  de  Gaspé.  La  valeur  moyenne  par  saison  de  l'huile  de  baleine  est  à 
peu  près  $27,000. 

La  pèche  de  la  morue  se  fait  le  long  des  côtes  du  Canada  ;  Celle  du 
hareng  principalement  aux  Iles  de  la  Magdeleine,    dans  la  Baie-des- 


12 

Chaleurs  et  sur  les  côtes  du  Labrador  ;  Celle  du  maquereau  aux  Iles  de 
la  Magdeleine,  le  long  de  la  côte  de  Gaspé  et  dans  la  partie  inférieure  du 
Fleuve  St.  Laurent. 

La  pèche  du  saumon  se  fait  dans  au-dessus  de  70  rivières  que  le  gou- 
vernement maintenant  surveille  dans  le  but  d'augmenter  le  commerce  de 
ce  poisson  précieux.  La  prise  de  l'an  dernier  s'est  montée  à  3,750 
quarts.     La  Baie-des-Chaleurs  seule  en  exportait  autrefois  10,000  quarts. 

Le  nombre  des  bateaux  appartenant  au  Canada  et  faisant  la  pèche  sur 
ses  côtes  est  de  1,200  à  1,500. 

Près  de  100  vaisseaux  canadiens  sont  employés  dans  les  pêcheries  du 
Canada. 

Le  nombre  de  vaisseaux  venant  de  la  Nouvelle  Ecosse  et  des  autres 
provinces  inférieures,  faisant  la  pèche  sur  les  côtes  du  Canada;  est  de 
250  à  300. 

Le  nombre  des  vaisseaux  venant  des  Etats-Unis  fréquentant  nos  eaux 
principalement  pour  la  pèche  de  la  morue  et  du  maquereau,  est  de  200  à  300. 

Quantité  de  poisson  sec  et  fumé  exporté  annuel- 
lement du  Canada 846,567  Quintaux. 

Quantité  de  poisson  salé  exporté  du  Canada...  118,257  Quarts. 

Consumé  en  Canada  (des  deux  sortes) 75,000  Quintaux. 

Quantité  d'huile  de  poisson  exporté  du  Canada.  100,218  Gallons. 

Nombre  de  peaux  de  Loup-marins  "  12,000 

Quantité  de  Saumons  pris  dans  les  rivières  du 

Canada 3,750  Quarts. 

Quantité  de  Truite  et  de  Flottants 900  Quarts. 

Le  produit  total  du  poisson  est  évalué  à  $942,528 

Note. — La  prise  faite  par  d'autres  que  les  vaisseaux  appartenant  au 
Canada  n'est  pas  comptée  dans  l'état  ci-haut. 

Il  s'exporte  une  grande  quantité  de  bois  quarré  et  manufacturé  des 
ports  de  la  côte  de  Gaspé.  Il  s'y  trouve  aussi  une  abondance  de  bois  de 
la  meilleure  qualité  pour  la  construction  des  vaisseaux.  Les  terres  du 
district  de  Gaspé  sont  d'un  sol  léger  et  fertile,  produisant  toutes  sortes 
de  grains  et  de  végétaux.  Des  millions  d'acres  de  ces  terres  sont  encore 
en  état  de  nature  et  couvertes  de  belles  forêts. 

La  population  du  district  de  Gaspé  et  de  la  côte  nord  du  fleuve  et  du 
golfe  St.  Laurent  est  de  32,000  âmes. 

Les  lacs  et  les  rivières  intérieurs  abondent  en  poisson. 


13 

PÊCHERIES   DU   HAUT-CANADA. 

Le  produit  commercial  du  poisson  venant  des  lacs  et  rivières  du  Haut- 
Canada  consiste  principalement  en  poisson  blanc,  saumon,  truite  sau- 
monée, hareng,  truite  de  lac,  éturgeon,  brochet,  perche,  &c,  &c.  Le 
poisson  de  qualité  inférieure  abonde  dans  les  petits  lacs,  et  les  tributaires 
des  grandes  rivières. 

La  grande  étendue,  l'immense  profondeur,  les  eaux  claires  et  froides 
des  principaux  grands  lacs  du  Haut-Canada  ainsi  que  l'abondance  de 
nourriture  sur  leurs  bords  et  sur  les  lieux  propices  au  frai,  font  que  le 
poisson  qu'on  y  prend  est  gros  et  de  bonne  qualité. 

La  prise  annuelle  des  différentes  espèces  de  poisson  es*  estimée  à 
$380,000. 

On  dispose  de  ce  produit  par  la  vente  et  la  consommation  domestique, 
ou  on  l'exporte,  frais  ou  salé,  aux  Etats-Unis  avoisinant.  Il  s'écoule 
facilement  soit  au  pays  soit  à  l'étranger. 

Le  gouvernement  possède  encore  sur  les  bords  des  grands  lacs  des 
terrains  arables  dont  il  peut  disposer  par  vente. 


FORME   DE   SON   GOUVERNEMENT,    ET   SES   RELATIONS   AVEC   LA 

GRANDE-BRETAGNE . 

4.  Le  Canada  est  une  colonie  anglaise,  mais  nulle  nation  distincte  et 
à  part  n'est  plus  libre.  La  mère  patrie  dans  sa  sagesse  a  confié  aux 
Canadiens  la  gestion  de  leurs  propres  affaires.  Le  gouverneur  du  Canada, 
qui  est  en  même  temps  gouverneur-général  de  l'Amérique  Britannique 
du  Nord,  est  nommé  par  la  couronne,  et  en  est  le  représentant  dans  la 
colonie.  Il  nomme  un  conseil  exécutif  qui  doit  posséder  la  confiance  des 
deux  corps  législatifs,  la  chambre  d'assemblée  et  le  conseil  législatif,  qui 
tous  deux  sont  élus  par  le  peuple.  Les  membres  du  conseil  législatif 
étaient  autrefois  choisis  par  la  couronne. 

Le  système  de  son  gouvernement  est  celui  des  majorités  législatives, 
et  de  la  responsabilité  aux  électeurs,  à  l'instar  de  celui  de  la  Grande- 
Bretagne,  et  est  aussi  semblable  à  celui-ci  que  les  circonstances  le  per- 
mettent. Tout  sujet  britannique,  ayant  la  confiance  du  peuple  et  possé- 
dant un  montant  limité  de  bien-fonds,  est  éligible  aux  oflices  publics,  et 
peut  siéger  aux  deux  branches  de  la  législature.  Le  droit  de  suffrage  est 
presqu'universel,  la  qualification  n'étant  que  le  paiement  d'un  loyer 
annuel  de  30  dollars  dans  les  villes,  et  de  20  dollars  dans  les  districts 
ruraux. 


14 

Rien  n'empêche  les  étrangers,  ou  aubains,  d'acquérir  et  de  posséder 
des  bien-fonds  au  Canada,  et  quand  ils  sont  naturalisés,  ce  qui  n'exige 
qu'une  résidence  de  trois  années  et  l'obligation  de  souscrire  le  serment 
d'allégeance,  ils  jouissent  en  matières  électorales,  ainsi  qu'en  toutes  autres, 
de  toutes  les  immunités  et  privilèges  de  sujet  nés  britanniques. 

Le  gouvernement  anglais  entretient  une  petite  force  militaire  en 
Canada  et  les  provinces  voisines,  pour  leur  protection  contre  l'invasion 
étrangère,  et  pour  le  maintien  et  la  conservation  des  fortifications  de 
Québec,  Kingston  et  autres  places  en  cas  de  guerre.  Tandis  donc  que 
les  relations  du  Canada  avec  la  Grande-Bretagne  le  protègent  contre 
toute  agression  du  dehors,  il  jouit  de  la  liberté  politique  la  plus  complète 
qu'un  peuple  puisse  posséder,  et  exerce  un  contrôle  absolu  sur  son  com- 
merce intérieur,  ses  lois,  ses  institutions  municipales,  ses  impôts,  ainsi 
qu'en  matière  de  religion  et  d'éducation.  Les  relations  intérieures 
entre  le  peuple  et  le  gouvernement  sont  celles  d'une  nationalité  distincte 
et  indépendante,  la  mère  patrie  contrôlant  en  quelque  sorte  celles  du 
dehors.  Pour  démontrer  toutefois  la  libéralité  avec  laquelle  cette  dernière 
agit,  il  suffit  de  dire  qu'il  a  été  permis  au  Canada  de  faire  ses  propres 
arrangements  avec  les  gouvernements  étrangers  en  Europe  et  en  Amé- 
rique pour  le  transport  des  malles  et  autres  matières  postales  entre  et  sur 
les  deux  continents,  lui  faisant  ainsi  assumer  le  caractère  d'une  nation 
distincte  même  dans  ses  relations  extérieures.  Tels  sont  les  rapports  qui 
existent  entre  la  Grande-Bretagne  et  sa  colonie,  rapports  que  tout  vrai 
Canadien  désire  voir  devenir  une  union  plus  intime  en  ce  qui  regarde  les 
intérêts  commerciaux  des  deux  pays,  et  les  sentiments  de  sympathie  qui 
peuvent  resserrer  et  rendre  indissolubles  les  liens  d'amitié  qui  les  unissent. 


CARACTERE  DE  LA  POPULATION  DU  CANADA.  —  SES  VILLES. 

5.  Le  Canada  fut  autrefois  une  colonie  française,  et  jusqu'à  ce  qu'il 
fût  cédé  aux  Anglais,  sa  population  était  exclusivement  française.  Dans 
cette  partie  du  pays  qui  est  située  à  l'est  de  la  rivière  des  Outaouais,  et 
appelée  Bas-Canada,  la  population  est  principalement  d'origine  française. 

L'Ouest  de  la  rivière  des  Outaouais,  ou  le  Haut-Canada,  est  essentiel- 
lement anglais.  La  population  de  la  province  est  maintenant  d'à  peu 
près  3,000,000.  Les  Hollandais,  les  Allemands  et  les  Norvégiens  qui 
réunis  ne  comptent  pas  moins  de  40,000  âmes,  ont  dans  le  Haut-Canada 
des  établissements  considérables  et  très  florissants. 


15 

L'origine  et  le  progrès  des  villes  du  Canada  offre  une  illustration 
curieuse  et  très  instructive  de  l'agrandissement  du  pays  et  du  développe- 
ment de  ses  ressources,  ainsi  que  de  l'augmentation  de  ses  richesses  et  de 
l'activité  et  de  l'énergie  de  ses  habitants.  Montréal,  la  plus  grande  ville 
du  Canada,  compte  une  population  de  80,000,  Québec  G5,000  et  Toronto 
50,000.  En  1831,  Montréal  et  Québec  contenaient  une  population 
d'à  peu  près  27,000  âmes  chaque.  L'histoire  de  Toronto  est  l'histoire 
de  bien  d'autres  villes  du  pays.  En  1842,  époque  assez  récente,  elle 
contenait  13,000  habitants,  en  1852,  30,763,  et  en  1856, 42,000.  Toronto 
est  située  sur  le  lac  Ontario,  et  peut  être  considéré  comme  le  type  d'un 
port  canadien  des  grands  lacs.  Une  seule  autre  illustration  suffira  pour 
démontrer  la  rapidité  de  cette  accroissement,  prenant  pour  cet  objet  une 
ville  situé  dans  l'intérieur  du  pays,  au  centre  d'un  district  agricole. 
London,  en  1850,  contenait  une  population  de  5,124,  en  1856,  elle  ex- 
cédait 15,000,  et  par  conséquent  avait  presque  triplé  en  6  ans. 

Ces  accroissements  soudains  ne  sont  cependant  pas  des  exceptions  ;  les 
autres  villes,  pas  plus  que  les  districts  ruraux,  ne  se  dépourvoient  de  leur 
population  pour  en  grossir  celle  des  lieux  plus  favorisés  et  plus  prospères. 
Au  contraire,  le  progrès  est  général,  l'accroissement  est  la  règle  partout, 
dans  les  villes  comme  à  la  campagne. 

Des  communications  postales  sont  établies  par  tout  le  pays,  le  village 
le  plus  reculé  a  son  bureau,  —  le  nombre  total  de  ces  bureaux  dépasse 
1,650.  Le  télégraphe  électrique,  qui  a  à  peu  près  4046  milles  en  opé- 
ration, passe  à  travers  toutes  les  villes  et  presque  tous  les  villages  du 
pays.  L'approche  et  l'arrivée  des  steamers  et  autres  bâtiments  à  Québec, 
sont  connues  presqu'en  même  temps  dans  toutes  les  parties  du  Haut  et 
du  Bas-Canada.  Toutes  les  améliorations  dans  les  arts  et  les  sciences 
qui  peuvent  affecter  ses  intérêts  commerciaux  et  industriels,  sont  de 
suite  introduites  au  Canada,  et  avec  les  éléments  nombreux  d'adaptation 
et  de  progrès  à  sa  portée,  il  saisit  avec  avidité  et  profite  de  l'entreprise  et 
de  l'expérience  des  autres  pays. 

La  cause  première  et  infaillible  de  l'accroissement  constant  du  Canada, 
du  mouvement  ferme  qu'il  ne  cesse  de  faire  en  avant,  est  due  à  V immi- 
gration, et  son  adoption  comme  nouvelle  patrie  par  des  dixaines  de  milles 
colons  venus  par  delà  les  mers.  Cette  patrie  avec  toute  ses  immunités,  ses 
privilèges  et  ses  espérances,  nous  vous  l'offrons,  ne  demandant  en  retour 
qu'un  bras  vigoureux,  une  bonne  volonté  et  confiance  dans  votre  avenir 
et  dans  le  bonheur  et  la  prospérité  de  votre  pays  d'adoption.  Cette 
invitation  qui  jusqu'à  présent  n'a  été  que  faiblement  exprimée,  parce  que 


16 

le  Canada  ne  pouvait  encore  offrir  les  avantages  positifs  qu'il  possède 
maintenant,  a  cependant  réussi  durant  les  dernières  douze  années  à  attirer 
sur  ses  bords  et  unir  à  sa  fortune  un  demi  million  de  cœurs  résolus  et 
confiants. 


LOIS  ET  INSTITUTIONS  MUNICIPALES  DU  CANADA. 

7.  Il  n'y  a  pas  d'exagération  à  dire  que  la  liberté  dont  jouit  le  Canada 
est  la  plus  rationnelle  que  puisse  posséder  un  pays. 

Les  lois  d'Angleterre  furent  introduites  dans  le  Haut-Canada  en  1791, 
et  y  sont  en  force  aujourd'hui,  sujettes  toutefois  aux  changements  que  le 
parlement  local  y  a  faits  de  temps  à  autre.  Les  lois  françaises,  telles 
qu'elles  existaient  lors  de  la  conquête  par  l'Angleterre,  prédominent  dans 
le  Bas-Canada,  sujettes  aussi  aux  divers  changements  opérés  par  le  parle- 
ment local.  Les  lois  criminelles  et  commerciales  d'Angleterre  y  sont  en 
force  ainsi  que  dans  le  Haut-Canada.  Le  contrôle  du  parlement  cana- 
dien s'étend  sur  toute  la  province,  et  le  gouvernement  impérial  ne  s'im«» 
misce  jamais  dans  ses  affaires,  si  ce  n'est  qu'il  s'agisse  de  quelque  grand 
intérêt  national. 

Le  système  municipal  du  Haut-Canada  est  admirablement  adapté  aux 
exigences  d'un  pays  jeune  et  vigoureux  comme  lui  ;  le  succès  en  a  été 
complet.  Pour  en  faciliter  la  compréhension,  il  est  nécessaire  de  dire  que 
le  Haut-Canada  est  divisé  en  42  comtés,  chaque  comté  étant  subdivisé  en 
cantons  d'à  peu  près  dix  milles  quarrés.  Les  habitants  de  chaque  canton 
élisent  cinq  conseillers,  qui  choississent  parmi  eux  un  président,  désigné 
sous  le  nom  de  Town  Reeve  ou  maire.  Le  conseil  de  comté  est  formé  des 
Town  Reeves  ou  maires  des  cantons  qui  élisent  entr'eux  un  président, 
nommé  préfet  du  comté.  Les  conseils  de  canton  et  de  comté  sont  des 
corporations  municipales,  ayant  le  pouvoir  de  lever  de  l'argent  pour  les 
besoins  municipaux,  tels  que  pour  améliorations  publiques,  l'ouverture  et 
la  réparation  des  chemins  et  des  ponts,  etc.  Le  remboursement  en  est 
assuré  par  une  taxe  sur  toute  la  propriété  du  canton,  ou  comté,  où  la  dette 
a  été  encourue  ;  mais  aucun  règlement  ayant  pour  but  le  prélèvement 
d'argent  ne  peut  être  en  force  avant  d'avoir  été  préalablement  soumis  à 
la  sanction  des  électeurs.  Chaque  corporation  possède  le  droit  de  pour- 
suivre, et  peut  être  poursuivie  devant  les  cours  de  justice,  et  les  règlements 
passés  par  elle,  s'ils  sont  jugés  illégaux,  peuvent  être  annulés  par  les 
cours  supérieures  de  la  province  à  la  demande  de  tout  électeur. 


17 

Les  conseils  de  canton  sont  autorisés  i\  pourvoir  au  maintien  des  écoles 
■communes,  en  vertu  de  l'Acte  des  écoles,  à  la  construction  des  chemins, 
ponts  et  cours  d'eau,  etc.,  à  la  nomination  des  inspecteurs  de  chemin,  etc. 

Les  conseils  de  comté  sont  chargés  de  la  construction  et  réparation  des 
prisons  et  cours  de  justice,  des  chemins  et  ponts,  des  maisons  de  correction 
et  des  écoles  de  grammaire  ;  ils  ont  le  pouvoir  d'octroyer  des  argents  en 
prêt  pour  travaux  publics  tendant  a  l'amélioration  du  pays,  et  d'imposer 
des  taxes  pour  la  rédemption  des  dettes  encourues,  sujettes  toutefois  à  la 
sanction  du  peuple.  Les  villages  ayant  une  population  de  moins  de  1000 
habitants,  sont  régis  par  un  bureau  de  police.  Ceux  dont  la  population 
•est  de  plus  de  1000  habitants,  sont  des  villages  incorporés,  et  sont  régis 
par  un  conseil  de  cinq,  dont  le  maire  ou  Reevc  est  cx-officio  membre  du 
•conseil  de  comté.  Quand  la  population  d'un  village  excède  3,000,  il 
devient  une  ville  et  est  régi  par  un  maire  et  un  conseil,  et  est  représenté 
dans  le  conseil  de  comté  par  son  maire  et  son  député-maire.  Quand  la 
population  d'une  ville  excède  10,000,  elle  devient  une  cité,  et  est  régie 
par  un  maire,  des  échevins  et  des  conseillers.  Tout  Reeve,  préfet,  maire 
«t  échevin  est  cx-ojjîcio  juge  de  paix. 


INSTITUTIONS  D'ÉDUCATION. 

Les  lois  des  écoles  sont  différentes  dans  les  deux  sections  du  pays,  et 
sont  adaptées  aux  éléments  religieux  qui  prédominent  dans  chacune 
d'elles.  Chaque  canton  du  Haut-Canada  est  pour  les  fins  d'éducation 
divisé  en  plusieurs  sections  selon  les  besoins  de  ses  habitants.  Les 
écoles  communes  sont  soutenues  en  partie  par  le  gouvernement  et  en 
partie  par  une  taxe  locale,  et  quelquefois  par  un  petit  honoraire  payé  par 
les  élèves.  Le  montant  total,  dépensé  en  1858  dans  le  Haut-Canada  pour 
les  écoles  communes,  excède  £208,627  sterling.  Dans  les  districts 
ruraux  établis  depuis  longtemps,  chaque  canton  a  une  belle  maison  d'école 
bâtie  en  brique,  pourvue  de  cartes  géographiques,  ainsi  que  de  livres  et 
d'appareils  élémentaires.  Le  salaire  des  instituteurs  varie  de  £40  à 
£130  sterling  dans  les  campagnes,  et  de  £75  à  £250  dans  les  villes. 
Chaque  instituteur  d'école  commune,  pour  avoir  doit  à  l'allocation  gou- 
vernementale, doit  subir  un  examen  devant  un  bureau  d'éducation  de 
comté,  ou  être  licencié  de  l'école  normale  provinciale. 

L'école  normale  provinciale,  où  se  forment  les  instituteurs,  est  une 
institution  très  effective  et  très  utile,  d'où   sortent  annuellement  100  à 
150  jeunes  personnes  des  deux  sexes,  qui  ayant  reçu  une  instruction 
2 


18 

uniforme  dans  l'art  d'enseigner  et  de  conduire  une  école,  établissent 
graduellement  dans  le  Haut-Canada  un  mode  d'enseignement  qui  promet 
beaucoup. 

En  1842,  le  nombre  des  écoles  communes  dans  le  Haut-Canada  était 
de  1721,  fréquentées  par  67,978  enfants  ;  le  nombre  de  ces  écoles  avait 
atteint  en  1858,  3,866,  fréquentées  par  293,683  élèves,  ouvertes  en 
moyenne  durant  dix  mois  et  six  jours.  Cette  augmentation  étonnante 
dans  un  espace  de  temps  si  court  témoigne  grandement  en  faveur  de  la 
condition  et  du  progrès  de  l'éducation  élémentaire  dans  le  Haut-Canada.  ' 
Chaque  section  scolaire  est  régie  par  une  corporation  élective  de  syndics 
d'écoles,  et  possède  une  petite  bibliothèque  de  littérature  choisie,  fournie 
en  partie  par  le  gouvernement.  Le  nombre  de  volumes  distribués  pour 
cet  objet  s'élève  à  532,393. 

Le  système  des  écoles  libres  fait  des  progrès  dans  plusieurs  parties  du 
Canada.  Ce  système  a  pour  base  le  support  des  écoles  communes,  ou- 
vertes à  tous,  au  moyen  d'une  taxe  générale.  Toute  section  scolaire  peut 
l'adopter  par  un  vote  de  la  majorité  de  ses  habitants.  Des  écoles  séparées 
pour  les  catholiques  romains,  sujettes  à  certains  règlements,  sont  sanc- 
tionnées par  la  loi. 

Les  écoles  de  grammaire  sont  au  nombre  de  121,  fréquentées  par  5,530 
élèves.  Ces  écoles  tiennent  le  milieu  entre  les  écoles  communes  et  les 
universités.  Les  précepteurs  doivent  être  des  gradués  de  quelqu'univer- 
sité  ;  ils  reçoivent  en  sus  d'honoraires  une  allocation  du  gouvernement. 
Le  montant  prélevé  en  1858  pour  les  éeoles  de  grammaire  s'élevait  à 
£15,123  sterling. 

A  part  une  université  provinciale  très  richement  dotée  et  ayant  un 
corps  de  professeurs  très  compétents,  le  Haut-Canada  possède  plusieurs 
universités  et  collèges  en  connection  avec  différentes  dénominations  reli- 
gieuses. Le  système  d'instruction  adopté  dans  quelques-unes  des  uni- 
versités canadiennes  est  modelé  autant  que  possible  sur  celui  suivi  dans 
les  célèbres  institutions  de  la  Grande-Bretagne  et  de  l'Irlande,  et  leurs 
professeurs  sortent  de  ces  mêmes  institutions.  Toutes  les  dépenses  d'un 
cours  universitaire  complet  à  Toronto,  y  compris  la  pension  et  la  tuition, 
ne  doivent  pas  dépasser  £60  sterling  par  an.  Des  bourses,  variant  en 
valeur  de  £18  à  £40  sterling  par  an,  sont  attachées  à  l'université  pro- 
vinciale et  au  collège  de  la  Trinité,  en  connexion  avec  l'église  d' Angleterre; 
«t  sont,  aux  examens  annuels,  décernées  aux  concurrents  heureux. 


19 

Les  statistiques  de  l'éducation  du  Haut-Canada  penvent  se  résumer 
comme  suit  :  En  1858,  il  y  avait  en  opération  12  universités  et  collèges, 
121  écoles  de  grammaire  et  académies  ;  255  écoles  privées,  et  3,866 
écoles  communes,  en  tout  4,254  institutions  d'éducation,  fréquentées  par 
306,626  élèves,  et  coûtant  au  pays  une  somme  de  £303,200  sterling, 
en  grande  partie  prélevés  par  taxation. 

Dans  le  Bas-Canada,  il  existe  un  système  d'éducation  semblable  sous 
beaucoup  de  rapports  à  celui  que  nous  venons  de  décrire  ;  il  y  fait  des 
progrès  rapides.  Les  écoles  supérieures  y  sont  d'un  ordre  très  élevé,  et 
plusieurs  des  séminaires,  attachés  à  des  maisons  religieuses,  sont  très  bien 
dotés,  et  pourvus  amplement  de  professeurs  et  d'instituteurs  très  capables. 

En  outre  de  l' Université-Laval  et  du  Collège  McGill,  les  institutions 
d'éducation  dans  le  Bas-Canada  sont  classées  comme  suit  dans  le  Rapport 
du  surintendant  de  l'éducation  pour  l'année  1858  : — 

Nombre  d'élèves 438 

Nombre  d'élèves 25,224 

Nombre  d'élèves 213 

Nombre  d'élèves 57 

Nombre  d'élèves 130,940 

Total 156,872 

Montant  des  contributions ....£91,879  sterling. 

En  1858  l'augmentation  dans  le  nombre  d'élèves  fut  de  7,188  contre 
6,557  en  1857  ;  et  l'augmentation  dans  les  contributions  depuis  1856  se 
monte  à  $52,632.  Chaque  année  fait  voir  une  extension  considérable.  Le 
coût  d'un  cours  complet  d'éducation  supérieure  dans  le  Bas-Canada  est 
même  moindre  que  dans  le  Haut-Canada. 


Ecoles  Supérieures.... 

10 

Ecoles  Secondaires.... 

170 

3 

Ecoles  Spéciales 

2 

2,800 

Total 

2.985 

EELIGION  EN  CANADA. 

La  tolérance  la  plus  parfaite  en  matières  de  religion  existe  chez  les 
Canadiens,  quoique  les  diverses  dénominations  conservent  avec  jalousie 
les  distinctions  qui  les  séparent  entr'elles.  Le  Canadien-français  se  dis- 
tingue par  ses  dispositions  sociales  et  un  zèle  sans  ostentation  pour  sa 
religion  ;  et  nulle  part,  pas  même  en  Angleterre  ni  en  Ecosse,  l'obser- 
vance du  dimanche,  suivant  les  doctrines  protestantes,  n'est  plus  stricte 
ni  plus  générale  que  dans  le  Haut-Canada. 

On  peut  classifier  comme  suit  les  différentes  dénominations  religieuses 
d'après   le  recensement  de  1851,  ce  qui  donnera  une  idée  de  leur  état 


20 

actuel  :  Catholiques  romains,  914,561  ;  anglicans,  268,592  ;  écossais, 
75,587  ;  presbytériens  indépendants,  93,385  ;  autres  presbytériens, 
82,733  ;  wesleyens,  114,839;  méthodistes  épiscopaux,  49,443;  autres 
méthodistes,  52,449  ;  baptistes,  49,846  ;  luthériens,  12,107  ;  etc.,  etc. 
Une  addition  de  50  par  cent  à  ces  chiffres  donnera  une  idée  approximative 
du  nombre  relatif  de  chaque  dénomination  au  mois  de  janvier  1860, 
Les  catholiques  romains  forment  à  peu  près  le  sixième  de  la  population 
du  Haut-Canada,  et  les  cinq  sixièmes  de  celles  du  Bas-Canada, 


RESSOURCES  AGRICOLES  DU  CANADA. 

La  collection  des  céréales  et  autres  produits  agricoles  du  Canada, 
envoyée  aux  expositions  de  Londres  et  de  Paris,  suffirait  peut-être  pour 
démontrer  que  son  sol  est  particulièrement  bien  adapté  à  leur  culture, 
mais  ne  pourrait  être  prise  comme  preuve  de  la  durabilité  de  sa  fertilité. 
Quand  cependant  l'on  considère  que  les  étonnantes  moissons  de  blé,  pour 
lesquelles  le  Haut-Canada  est  à  si  juste  titre  distingué,  se  récoltent 
dans  les  trois  quarts  de  la  partie  habitée  du  pays,  et  que  le  sol  est  en 
général  un  argile  très  riche  d'une  grande  profondeur,  la  question  de  cette 
durabilité  se  résout  naturellement  en  une  question  de  culture. 

Dans  les  vallées  de  quelques-unes  des  grandes  rivières  du  Haut-Canada, 
l'on  a  semé  du  blé  pendant  vingt  années  consécutives,  les  premières 
récoltes  rapportant  en  moyenne  40  minots  par  acre,  mais  par  suite  de  ce 
système  diminuant  graduellement  jusqu'à  12  minots  par  acre.  Ce 
système  insensé  de  culture  a  opéré  sa  propre  guérison,  et  fait  adopter 
une  méthode  plus  raisonnable  de  cultiver,  ce  qui  a  eu  l'effet  de  restaurer  la 
terre.  H  y  a  des  années  passées,  quand  les  chemins  étaient  mauvais 
et  les  communications  avec  les  marchés  difficiles,  le  blé  était  à  peu  près 
le  seul  produit  de  ferme  qui  pût  se  vendre,  de  sorte  qu'on  n'épargnait 
aucun  effort  pour  en  récolter  le  plus  possible.  Mais  depuis  que  les 
chemins  de  fer,  et  les  chemins  macadamisés  et  planchéiés  ont  rendu  les 
communications  plus  faciles,  et  que  les  sociétés  d'agriculture  ont  réussi 
à  dessiminer  beaucoup  d'informations  utiles,  la  culture  s'est  améliorée 
par  tout  le  pays,  et  la  fertilité  naturelle  du  sol  des  anciens  établissements 
est  en  grande  partie  rétablie. 

La  moyenne  de  la  récolte  de  blé  dans  quelques  cantons  excède  22 
minots  par  acre,  et  où  il  y  a  la  moindre  approche  à  un  système  de  culture 
amélioré,  elle  s'est  élevée  à  30,  et  souvent  jusqu'à  40  minots  ;  il  n'est  pas 
rare  d'eu  moissonner  sur  les  terres  neuves  jusqu'à  50  minots  par  acre.    Il 


21 

ne  faut  pas  oublier  qu'à  l'exposition  de  Paris  un  premier  prix  fut  décerné" 
au  blé  canadien  récolté  près  de  la  ville  de  Toronto.  On  peut  dire  avec 
vérité  que  l'on  n'a  rien  à  reprocher  à  la  portion  agricole  du  Canada  qui 
forme  les  quatre  cinquièmes  de  la  partie  habitée,  en  outre  d'un  vaste 
espace  ouvert  à  la  colonisation,  qui  est  encore  à  la  disposition  du  gouver- 
nement, et  que,  quand  il  y  a  détérioration,  e'est  la  faute  du  cultivateur  et 
non  du  sol.  En  Canada,  la  récolte  de  blé  en  1859  excède  considérable- 
ment 25,000,000  minots.  Le  blé  canadien  est  de  qualité  si  supérieure 
que  les  manufacturiers  américains  l'achètent  pour  le  mélanger  avec  le 
grain  des  Etats-Unis,  dans  le  but  d'améliorer  la  qualité  de  leur  fleur,  et 
la  rendre  propre  à  l'exportation. 


VALEUR  DES  TERRES. — CONCESSIONS  GRATUITES. 

Dans  aucun  pays,  l'Australie  exceptée,  la  valeur  des  terres  arpentées 
n'a  augmentée  aussi  rapidement  qu'au  Canada  durant  les  sept  dernières 
années.  Maintenant  que  la  cause  de  cette  augmentation  est  connue, 
elle  est  si  apparente  que  l'on  s'étonne  qu'elle  n'ait  pas  été  prédite  des 
années  avant  l'événement.  En  1852,  le  Canada  n'avait  pas  une  seule 
voie  ferrée.  En  1860  il  possède  1876  milles  de  chemin  de  fer  complétés, 
et  un  grand  nombre  d'autres  en  voie  de  construction.  La  hausse  dans 
la  valeur  des  terres  s'explique  ainsi  facilement.  Des  voies  de  communi- 
cation de  première  classe  ont  ouvert  le  pays,  rendu  profitable  une  vaste 
somme  de  richesses  qui  jusque-là  était  demeurée  inerte,  stimulé  l'industrie 
et  opéré  une  révolution  complète  dans  l'économie  rurale  à  20  milles  chaque 
côté  de  leur  parcours. 

La  construction  des  chemins  de  fer  a  créé  des  débouchés  accessibles  à 
toutes  les  parties  du  pays  qu'ils  traversent  ;  et  une  des  conséquences  natu- 
relles de  l'ouverture  de  ces  chemins  a  été  de  donner  une  valeur  d'argent 
à  tous  les  produits  de  ferme  qui  peuvent  se  transporter,  quoique  très 
souvent,  avant  l'existence  de  ces  communications,  ces  produits  fussent  de 
nulle  valeur,  et  quelquefois  même  des  embarras.  Cette  hausse  soudaine 
du  taux  d'intérêt  pour  la  même  somme  de  travaux  a  nécessairement 
augmenté  la  valeur  du  capital.  Ainsi  la  valeur  des  terres  dans  les 
anciens  établissements,  éloignés  des  ports  des  lacs,  a  doublé  dans  sept 
ans  ;  tandis  que  les  terres  incultes  dans  les  établissements  nouvaux,  près 
desquelles  passe  un  chemin  de  fer,  ont  triplé,  et  même  en  quelques 
endroits,  quadruplé  en  valeur  durant  le  même  intervalle. 


22 

Les  terres  propres  à  la  culture  peuvent  rarement  être  achetées  des 
compagnies  ou  des  individus  pour  moins  de  trente  shellings  l'acre.  Le 
gouvernement  canadien  dans  le  but  d'empêcher  les  compagnies  privées  et 
les  individus  d'acquérir  de  grandes  étendues  de  terre  pour  des  fins  de 
spéculation,  a  attaché  à  l'achat  des  terres  de  la  couronne  certaines  con- 
ditions qu'il  a  cru  propres  à  prévenir  les  abus,  Par  exemple,  l'acquéreur 
doit  se  fixer  sur  la  terre  qu'il  achète.  Cette  condition,  toute  simple 
qu'elle  est,  éloigne  une  foule  de  spéculateurs  qui  jusqu'à  présent  se  sont 
enrichis  aux  dépens  du  pays,  tout  en  en  retardant  le  progrès,  et  empê- 
chant le  développement  de  ses  ressources. 

Le  gouvernement  provincial  vient  de  construire  dans  le  Haut-Canada 
sept  grands  chemins,  et  d'ouvrir  à  la  colonisation  les  terres  qu'ils  par- 
courent. Ce  sont  lo.  Le  chemin  de  V  Outaouais  et  de  VOpéongo.  Ce 
chemin  qui  court  de  l'est  à  l'ouest  devra  éventuellement  avoir  171  milles 
de  long,  et  relier  la  rivière  des  Outaouais  au  lac  Huron.  À  peu  près  62 
milles  sont  complétés,  et  il  y  a  235  colons  établis  sur  son  parcours.  2o. 
Le  chemin  oV Addington,  long  de  61  milles  courant  du  sud  au  nord,  part 
des  établissements  du  comté  d'Àddington  et  va  joindre  le  chemin  d'Opé- 
©n2;o.  Le  nombre  des  colons  sur  ce  chemin  est  de  178.  3o.  Le  chemin 
d'IIastings  ayant  une  direction  à  peu  près  parallèle  à  celle  du  chemin 
d'Addington,  est  long  de  68  milles  et  relie  le  comté  d'Hastings  au  chemin 
de  l' Outaouais  et  de  TOpéongo.  Les  colons  établis  sont  au  nombre  de 
306.  4o.  Le  chemin  de  Bobcaygeon,  courant  nord  entre  les  comtés  de 
Peterborough  et  Victoria,  qu'on  se  propose  de  continuer  jusqu'au  lac 
Nipising.  36  milles  sont  maintenant  parachevés,  et  il  y  a  168  colons  établis 
sur  son  parcours.  Le  nombre  moyen  composant  la  famille  de  chaque 
colon  sur  ces  chemins  est  de  4.  5o.  Le  chemin  de  Frontenac  et  de 
MadawasJca,  dont  33  milles  sont  complétés.  6o.  Le  chemin  de  3Ius7co7ca, 
dont  21  milles  sont  parachevés  ;  ce  chemin  conduit  de  la  tête  du  lac 
Couchiching  à  la  grande  chute  de  Muskoka,  où  il  coupe  la  ligne  de 
Peterson,  qui  devra  éventuellement  rejoindre  le  chemin  de  l'Outaouais  et 
d'Opéongo  dont  l'ouverture  se  continue  vers  l'ouest.  Au  moyen  de  ce 
chemin  le  colon  débarquant  à  Toronto  pourra  en  un  jour  de  marche  de 
cette  ville  se  rendre  au  centre  du  pays.  7o.  Le  chemin  du  Sault  Ste* 
Marie,  courant  du  Sault  Ste.  Marie  à  la  Baie  de  Goulais,,  et  dont  4 
milles  sont  déjà  complétés. 

Les  cinq  chemins  du  Bas-Canada  sont  : — 

Le  Chemin  Eîgin,  dans  le  comté  de  L'Islet,,  long  de  35  milles.,,  de  St. 
Jean-Port-Joli  à  la  ligne  provinciale  j 


23 

Le  Chemin  de  Matane  à  Cap-Chat  ; 

Le  Chemin  Taché,  de  Buckland,  dans  le  comté  de  Bellechasse,  au 
Chemin  Kempt,  dans  Rimouski,  long  d'à  peu  près  200  milles  ; 

Le  Chemin  Temiscouata,  de  la  Rivière-du-Loup  au  lac  Temiscouata  ; 
Le  Chemin  Kempt,  de  Métis  à  Restigouche. 

Dans  le  but  de  faciliter  l'établissement  de  ces  parties  du  pays,  le  gou- 
vernement octroie  gratuitement  des  terres  le  long  de  ces  chemins.  Ces 
octrois  n'excèdent  en  aucun  cas  cent  acres,  et  peuvent  être  obtenus  aux 
conditions  suivantes  : — 

1.  Le  concessionnaire  doit  être  âgé  de  dix-huit  ans  au  moins. 

2.  Il  doit  prendre  possession  du  lot  octroyé  dans  un  délai  d'un  mois. 

3.  Il  doit  mettre  en  culture  au  moins  douze  acres  de  terre  dans  l'espace 
de  quatre  ans. 

4.  Il  doit  bâtir  une  maison  (en  troncs  d'arbre)  20  pieds  sur  18,  et  résider 
sur  le  lot  jusqu'à  ce  que  les  conditions  qui  précèdent  aient  été  accomplies. 

Les  différents  membres  d'une  même  famille,  qui  obtiennent  des  con- 
cessions, peuvent  résider  ensemble  sur  le  même  lot,  sans  être  tenus  de 
bâtir  sur  chacune  des  concessions  obtenues.  L'inexécution  de  ces  condi- 
tions annulle  la  concession,  et  la  terre  peut  être  ensuite  vendue  ou 
concédée  de  nouveau.  Les  terres,  ainsi  ouvertes  à  la  colonisation  et 
offertes  gratuitement  par  le  gouvernement,  sont  en  général  d'excellente 
qualité,  et  bien  adaptées  à  l'agriculture  sous  le  rapport  du  sol  et  du  climat. 

Les  Rapports  des  agents  résidents  sur  ces  ehemins  pour  Tannée  der- 
nière donne  une  idée  très  favorable  de  la  prospérité  des  colons  qui  s'y 
sont  établis,  ainsi  que  des  produits  considérables  qu'ils  ont  recueillis  des 
terres  nouvellement  défrichées. 

En  outre  des  concessions  gratuites  le  long  des  chemins  dont  nous 
venons  de  parler,  le  gouvernement  a  à  sa  disposition  plusieurs  millions 
d'acres  de  terres  qui  peuvent  être  achetées  par  ceux  qui  désirent  s'y 
établir,  à  des  prix  variant  d'un  shelling  et  à  cinq  shellings  par  acre, 
(de  10   deniers  à  4  shellings  sterling). 

On  peut  aussi  mentionner  qu'il  y  a  plusieurs  autres  lignes  de  chemins 
qui  sont  complétées,  ou  en  voie  de  construction,  en  différentes  parties 
,du  pays  : — 

JEn  Haut-Canada  : — 

Le  Chemin  entre  Collingwood  et  Meaford 20  milles. 

Le  Chemin  d'ELzivir  et  Kaladar 14 


24 

Le  Chemin  d'Elina 7î 

Le  Chemin  d'Elma  et  Mornington 11J 

La  Ligne  de  Peterson 31 

Le  Chemin  d'Addington  et  Renfrew 17f 

Le  Chemin  Victoria., 6 

Le  Chemin  de  Bobcaygeon  et  Emily 3 

•  Dans  le  Bas-Canada  : — 

Le  Chemin  du  Fort  Coulonge,  du  township  de  Low  dans  le  comté  de- 
î'Outaouais  au  Fort  Coulonge  dans  Pontiac  ; 

Le  Chemin  de  la  Rivière  Désert,  de  Hull  au  township  de  Madawaska  ; 

Le  Chemin  de  Kénogami,  de  Chicoutimi  au  Lac  St.  Jean,  Saguenay  'r 

Le  Chemin  de  la  Rivière-Noire,  de  Callières  aux  Escoumins  ; 

Le  Chemin  Mégantie,  dans  le  comté  de  Wolfe  ; 

Le  Chemin  Lambton,  dans  le  comté  de  Beauce  ; 

Le  Chemin  de  Glenlloyd,  dans  les  comtés  de  Beauce  et  de  Mégantie  ;: 

Dans  les  townships  de  l'Est,  il  reste  encore  à  vendre  une  étendue 
considérable  de  terre,  près  de  2,000,000  d'acres.  On  se  propose  d'y 
ouvrir  des  chemins  de  colonisation  et  d'en  rendre  ainsi  l'accès  plus  facile 
aux  colons.  Ce  district  est  très  bien  connu  pour  ses  capacités  agricoles 
de  toutes  sortes,  et  particulièrement  pour  ses  pâturages.  Il  est  aussi 
abondamment  pourvu  de  pouvoirs  d'eaux  qui  peuvent  être  utilisés  pour 
des  manufactures.  La  population  consiste  plus  qu'en  aucun  autre  endroit 
d'une  étendue  pareille  en  Bas-Canada,  d'Anglais,  Ecossais  et  Irlandais. — 
Un  établissement  considérable  et  florissant  de  Norvégiens  s'y  est  formé 
récemment.  Les  richesses  minérales  des  townships,  particulièrement  en 
cuivre,  sont  bien  établies,  et  plusieures  mines  sont  maintenant  en  opé- 
ration profitable. 

Les  communications  avec  le  district  entier  sont  ouvertes  durant  toute 
l'année  soit  par  chemins  de  fer  ou  par  bateaux  à  vapeur,  et  les  marchés  de 
Québec,  Montréal,  Portland,  Boston  et  New- York  peuvent  en  tout  temps 
être  atteints. 


CLIMAT  DU  CANADA. 

Les  opinions  les  plus  erronnées  existent  à  l'étranger  au  sujet  du  climat 
du  Canada.  Ceux  qui  reprochent  au  pays  la  rigueur  de  ses  hivers  et 
qui  préférant  les  frimats  et  les  brouillards  à  un  ciel  clair  et  brillant,  n'ont 
pas  le  courage  de  les  affronter,  ignorent  encore  l'étendue  et  la  valeur  des- 
bienfaits  que  confèrent  sur  le  Canada  ses  neiges  si  renommées. 


25 

Ceux  qui  tremblent  à  l'idée  du  thermomètre  tombant  au  dessous  de 
zéro  auront  peine  à  croire  que  la  diminution  graduelle  qui  se  fait 
annuellement  dans  la  chute  de  la  neige  en  certains  endroits  est  un  sujet 
de  regret  pour  le  cultivateur  du  Haut-Canada  ;  ce  qu'il  demande,  ce  sont 
les  anciens  hivers  qui  permettent  de  faire  usage  des  traînaux  durant 
quatre  mois,  et  le  printemps  au  commencement  d'avril.  Une  chute 
abondante  de  neige  accompagnée  de  gelée  équivaut  à  la  construction  du 
meilleur  chemin  macadamisé  dans  toute  l'étendue  du  pays.  En  hiver 
l'absence  de  neige  suffisante  pour  les  traînaux  est  aussi  à  craindre  et  à 
déplorer  que  le  manque  de  pluie  au  printemps.  Heureusement  l'une  et 
l'autre  sont  rares. 

Le  climat  du  Canada  est  en  quelque  sorte  un  climat  exceptionnel, 
principalement  dans  la  péninsule  du  Haut-Canada.  L'influence  des 
grands  lacs  s'y  fait  sentir  d'une  manière  étonnante  dans  l'élévation  de  la 
température  de  l'hiver  et  les  chaleurs  modérées  de  l'été.  Dans  les  autres 
parties  du  Canada,  où  cette  influence  ne  se  fait  pas  sentir,  ainsi  qu'au 
milieu  des  Etats  de  New-York  et  d'Iowa,  on  est  exposé  aux  deux 
extrêmes,  un  froid  violent  en  hiver  et  une  chaleur  intense  en  été. 

On  peut  puiser  beaucoup  d'informations  touchant  le  climat  du  Canada 

de  la  simple  narration  des  faits  ayant  trait  à  la  culture  des  fruits.     Le 

raisin  et  la  pêche  viennent  en  abondance  et  mûrissent  à  perfection  en 

plein  air  dans  le  voisinage  de  la  rivière  Niagara  et  le  long  des  bords  du 
lac  Erié.  L'ile  de  Montréal  est  célèbre  pour  la  qualité  de  ses  pommes, 
et  l'île  d'Orléans  en  bas  de  Québec  pour  ses  prunes.  Le  melon  et  la 
tomate  acquièrent  une  grosseur  considérable  par  tout  le  Canada,  et  mûris- 
sent bien  en  plein  air.  On  en  sème  la  graine  vers  la  fin  d'avril  et 
cueille  le  fruit  en  septembre.  Les  citrouilles  et  les  courges  atteignent  des 
dimensions  extraordinaires,  et  ont  pesé  au  dessus  de  300  livres, — dans  le 
voisinage  de  Toronto.  On  cultive  communément  le  blé  d'Inde,  le 
houblon  ainsi  que  le  tabac,  et  les  profits  qu'on  en  retire  sont  considéra- 
bles. Le  chanvre  et  le  lin  sont  des  plantes  indigènes,  et  pourraient  être 
cultivées  sur  un  grand  pied  dans  plusieurs  parties  du  pays.  Le  place- 
ment de  quelques  capitaux  rendrait  l'Angleterre  tout  à  fait  indépendante 
de  la  Russie  et  des  autres  pays  pour  son  approvisionnement  de  ces 
articles. 

L'illustration  la  plus  frappante  de  l'action  des  grands  laes  sur  le  climat 
du  Canada  se  trouvent  dans  les  limites  naturelles  dans  lesquelles 
certains  arbres  sont  restreints  par  le  climat  généralement.  Le  noyer 
noir,  ce  bois  précieux,  pour  lequel  le  Canada  est  si  célèbre,  cesse  de  croître 
sur  les  côtes  de  l'Atlantique  au  nord  de  la  latitude  41  °  ,  cependant 
sous  l'influence  du  climat  comparativement  doux  de  la  péninsule  du 
Haut-Canada,  on  en  trouve  de  grande  dimension  et  en  profusion 
jusqu'au  43  °  de  latitude. 


26 


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27 

VOIES    DE    COMMUNICATION   ENTRE  LES  DIVERSES  PARTIES  DU  CANADA 

ET  LES  ÉTATS  DU  NORD  DE  L'UNION. 

12.  L'énumération  suivante  des  moyens  de  communication  entre 
Liverpool  et  Québec,  et  entre  Québec  et  les  autres  parties  du  Canada  et 
les  Etats  du  nord,  du  milieu  et  de  l'ouest  de  l'Union  américaine,  suffira 
pour  donner  une  idée  des  facilités  que  l'achèvement  du  grand  tronc  de 
chemin  de  fer  du  Canada,  le  Great  Western  et  le  système  sans  pareil  des 
canaux  canadiens  offrent  à  l'émigré  qui  traverse  la  partie  septentrionale 
du  continent  américain. 

L'émigré  fait  la  traversée  de  Liverpool,  ou  de  tout  autre  port  de 
l'Europe  à  Québec  en  quinze  jours  ou  un  mois,  selon  qu'il  s'embarque 
sur  un  steamer  ou  sur  un  bâtiment  à  voile.  •  Il  peut  de  là  se  rendre 
à  Toronto  dans  le  Haut-Canada  soit  en  bateau  à  vapeur  soit  par  chemin 
de  fer.  De  Toronto,  le  chemin  de  fer  du  nord,  long  de  94  milles,  le 
conduit  à  Collingwood  sur  le  lac  Huron,  et  de  là  en  steamer  il  peut  aller 
à  Chicago  et  le  Far- West  ;  ou  se  rendant  par  le  Grand  Tronc  ou  par  le 
Great  Western  à  la  ville  du  Détroit  dans  l'Etat  du  Michigan,  il  peut  se 
diriger  au  moyen  de  chemins  de  fer  sur  n'importe  quelle  partie  des  Etats  de 
l'ouest  ;  il  peut  encore  se  transporter  par  chemin  de  fer  et  par  steamer,  ou 
par  chemin  de  fer  seul,  de  Toronto  à  Goderich,  ou  de  Toronto  à  Buffalo,  et 
de  là  par  chemin  de  fer  se  rendre  dans  les  Etats  de  l'Est  ou  du  sud,  ou  par 
steamer  et  chemin  de  fer  se  diriger  vers  l'Ohio  et  les  Etats  contigus,  ou 
encore  par  steamer  ou  par  chemin  de  fer  vers  Chicago  et  le  Far- West. 
Une  table  des  routes  et  distances  se  trouve  à  la  fin  de  ce  pamphlet. 

Enfin  si  le  voyageur  désire  se  hâter,  il  peut  se  rendre  de  Portland,  dans 
l'Etat  du  Maine  où  le  Great  Eastern  doit  débarquer  sa  cargaison,  et  où 
est  situé  pour  le  présent  le  terminus  océanique  du  Grand  Tronc  du 
Canada,  à  Toronto  dans  le  Haut-Canada,  par  chemin  de  fer,  passant 
par  Montréal,  en  26  heures.  Et  maintenant  que  le  Pont-Victoria, 
cette  merveille  du  monde,  est  terminé,  la  distance  entre  Portland  sur 
l'Atlantique  et  Toronto  au  cœur  du  pays  des  grands  lacs,  distance  de  pas 
moins  de  625  milles,  se  parcourt  souvent  en  22  heures.  Des  bateaux 
à  vapeur  magnifiques,  sans  pareils,  même  en  Europe,  par  la  grandeur,  la 
vitesse  et  l'armement,  parcourent  continuellement  les  eaux  des  grands 
lacs  ;  et  le  voyageur  a  presque  partout  le  choix  de  faire  sa  route  par  terre 
ou  par  eau.  Tel  est  ce  système  imcomparable  de  communications  qui 
au  moyen  de  la  vapeur  et  de  chemins  de  fer,  sur  les  eaux  et  le  territoire 
canadien,  fait  du  trajet  du  Far- West  à  Liverpool,  Londres,  Anvers  ou 
Paris  un  voyage  de  seize  jours.     Le  fait  que  maintenant  en  conséquence 


28 

d'arrangements  avec  le  gouvernement  canadien,  le  transport  des  malles 
de  l'Allemagne,  de  la  Belgique,  de  la  France,  de  la  Grande-Bretagne  et 
des  Etats-Unis,  se  fait  sur  ces  routes,  suffit  seul  pour  en  démontrer  l'im- 
portance et  l'utilité. 

Ainsi  donc  l'émigré  qui  désire  faire  diligence  dans  son  voyage,  tout  en 
étant  confortable,  et  ne  pas  s'exposer  à  des  exactions,  doit  tâcher  de  se 
rendre  à  Québec,  quelque  soit  sa  destination  dans  l'Amérique  du  Nord, 
soit  qu'il  veuille  se  fixer  en  Canada,  soit  qu'il  se  dirige  vers  les  Etats- 
Unis.  Le  succès  obtenu  par  les  steamers  canadiens  entre  Liverpool  et 
Québec  a  établi  la  supériorité  de  cette  route  sur  toutes  les  autres.  Les 
vaisseaux  faisant  voile  pour  Québec,  sont  assujettis  à  des  règlements  très 
rigides  en  ce  qui  regarde  la  protection  et  le  comfort  des  passagers  ;  et 
une  fois  dans  Québec,  l'émigré  dans  son  voyage  vers  l'ouest  sur  les  routes 
canadiennes,  se  trouve  sous  la  puissante  protection  du  gouvernement 
canadien  qui  le  garantit  des  extortions  et  du  pillage.  Le  coût  du  passage 
sur  les  voies  ferrées  et  les  steamers  du  Canada  ne  dépasse  en  aucun  cas 
un  sou  et  demi  par  mille.  De  Québec,  par  l'une  ou  l'autre  des  routes 
auxquelles  nous  venons  d'attirer  l'attention,  il  peut  se  rendre  au  lieu  de 
sa  destination,  soit  aux  Etats-Unis  soit  au  Canada,  avec  plus  de  célérité, 
de  sûreté  et  de  confort,  que  s'il  débarquait  à  New- York,  à  Boston,  ou 
dans  n'importe  quel  port  de  l'Union. 


COMMERCE  ET  REVENU  DU  CANADA. 

13.  Le  revenu  général  de  la  province  se  compose  des  droits  de  douane, 
du  produit  de  la  vente  des  terres,  du  revenu  des  travaux  publics  et  de 
différentes  autres  sources  mineures.  Les  impôts  du  pays  n'atteignent 
jamais  le  Canadien  d'une  manière  directe,  et  s'il  sait  limiter  ses  besoins 
aux  articles  de  première  nécessité  et  se  vêtir,  comme  font  des  milliers 
d'autres,  avec  l'étoffe  du  pays,  qui  est  le  signe  de  l'industrie  et  de 
l'économie  domestique,  il  n'a  d'impôts  indirects  à  payer  que  sur  le  sucre 
et  le  thé,  dont  le  coût  est  en  Angleterre  la  moitié  moins  qu'au  Canada. 
Il  est  libre  de  voter  pour  ou  contre  les  seules  taxes  directes  qu'il  ait  à 
payer,  qui  consistent  d'ordinaire  en  contributions  soit  pour  des  objets 
d'éducation  soit  pour  la  construction  d'un  chemin  ou  d'un  pont  dans 
le  canton  où  il  demeure.  Et  bien  souvent  les  profits  qu'il  en  retire  lui 
valent  cent  fois  ce  qu'il  a  contribué  d'argent  ou  de  travail. 

Le  commerce  d'un  pays,  qui  comme  le  Canada  tire  sa  richesse  de  son 
agriculture,   ses  forêts,  ses  mines  et  ses  mers,  se  représente  correctement 


29 

par  les  statistiques  de  ses  exportations  et  de  ses  importations.  Les 
tableaux  suivants,  compilés  d'après  des  rapports  officiels,  font  voir  la 
direction  que  prend  l'industrie  du  pays.  Les  exportations  de  1858  et 
1859  se  classent  ainsi  : — 

1858.  1859. 

Courant.  Courant. 

Produits  agricoles £1,976,100  1,834,949 

Produits  des  forets 2,361,932  2,415,990 

Animaux  et  leurs  produits 615,691  947,376 

Manufactures 81,344  121,808 

Produits  de  la  mer 179,574  204,356 

Produits  des  mines 78,706  117,128 

Autres  articles 28,134  27,683 

£5,225,781  5,670,203 
Estimé  des  rapports  iincomplets  des  ports  in- 
térieurs         369,761  416,151 

Il  y  a  à  ajonter  les  vaisseaux  bâtis  à  Québec, 

qui  s'élève  à 185,910  105,391 

Total  des  exportations £5,772,452  6,191,745 


Le  jaugeage  des  vaisseaux  employés  pour  le  commerce  du  Canada 
avec  l'Europe  et  les  autres  provinces  voisines  s'élevait  pour  les  vaisseaux 
qui  entrèrent  dans  les  ports  du  Canada  à  419,553  tonneaux  pour  1855, 
et  à  641,652  tonneaux  pour  1859,  et  pour  ceux  qui  en  sortirent  à 
451,241  tonneaux  pour  1855,  et  650,561  tonneaux  pour  1859. 

Le  tableau  suivant  fait  voir  le  nombre  et  le  jaugeage  des  vaisseaux 
canadiens  et  américains,  distinguant  les  vapeurs  des  bâtiments  à  voile, 
employés  au  transport  des  marchandises  passant  dans  les  canaux  du  Canada. 

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Bâtiments  à  voile  canadiens.  633   ...  66,903  \  ***  74.71^ 

Vapeurs   canadiens 88  ...     7,812)  '"        ' 

Bâtiments  à  voile  américains  553  ...  98,753  |  ~on        infifi44. 

Vapeurs  américains 35  ...     8,091)  

Total 1,339        181,559 

Ce  qui  suit  est  un  tableau  statistique  du  commerce  du  Canada,  faisant 
voir  la  valeur  de  ses  exportations  et  de  ses  importations  durant  les  années 


30 

1858  et  1859,  et  désignant  les  lieux  d'où  les  unes  sont  tirées  et  où  lea 
autres  sont  expédiées  : — - 

Exportations»  Importations, 

1858.            1859.  1858.          1859. 

Grande-Bretagne £2,224,653     1,994,189  3,073,872     3,796,521 

Colonies  Anglo-Américaines        240,107        210,119  103,844          95,439 

Antilles  Anglaises 1,756  133 

Etats-Unis.  d'Amérique.    ...     2,982,523     3,480,579  3,908,895    4,398,229 

Autres  pays  étrangers 60,108          88,952  183,021        198,468 

Total *  £5,507,391     5,778,095  7,269,632    8,388,790 


LE  CANADA  COMME  CHAMP  OUVERT  A  L'INDUSTRIE. 

La  divise  de  la  capitale  du  Canada  se  compose  des  trois  mots  suivants  : 
"  Industrie,  Intelligence  et  Intégrité,"  et  son  emblème  est  le  castor.  Pour 
parvenir  dans  la  vie  et  poursuivre  une  carrière  honorable,  ces  trois  quali- 
fications sont  nécessaires,  et  celui  qui  les  possèdent  et  sait  en  faire  usage 
ne  peut  manquer  suivant  le  cours  des  choses  ordinaires  de  réussir  au 
Canada.  Il  n'existe  pour  arrêter  le  progrès  de  l'homme  honnête  et 
industrieux,  ni  monopole,  ni  privilèges  exclusifs,  ni  ces  barrières  infran- 
chissables qui  séparent  les  différentes  classes  de  la  société  dans  la 
Grande-Bretagne. 

Nombre  des  habitants  riches  et  respectés  du  Canada  sont  venus  dé- 
barquer sur  ses  bords  seuls,  sans  amis  et  bien  souvent  sans  moyens  de 
pourvoir  aux  besoins  du  lendemain  ;  et  des  milliers  de  ces  nouveaux  ar- 
rivés qui  encombrent  les  quais  de  Québec  durant  les  mois  du  printemps 
et  de  l'été,  à  qui  l'avenir  semble  sombre  et  douteux,  jouiront  quelques 
années  plus  tard  d'une  indépendance  ample  et  bien  gagnée. 

Le  Canada  offre  un  marché  pour  tous  les  produits  du  monde  ;  et  dans 
la  marche  rapide  qu'il  fait  vers  la  grandeur,  il  défie  la  compétition  et  la 
rivalité  de  son  commerce.  On  peut  se  procurer  tout  ce  qui  est  nécessaire 
à  la  vie  ainsi  que  tous  les  articles  de  luxe  qui  se  vendent  en  Europe. 


En  multipliant  par  quatre  ou  réduit  la  livre  courant  en  dollars  américains. 


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33 

Il  faut  dire  toutefois  que  dans  le  moment  le  pays  n'offre  que  peu 
d'encouragement  aux  gens  de  métiers  et  aux  journaliers  qui  n'ont  pas  les 
moyens  de  s'établir  dans  les  villes  et  les  villages.  L'émigration  au 
Canada  ne  devrait  consister  que  de  gens  qui  désirent  s'établir  sur  des 
terres. 


RÈGLEMENTS  TOUCHANT  LES  TERRES  PUBLIQUES. 

En  sus  des  octrois  gratuits,  les  terres  du  gouvernement  se  vendent  aux 
conditions  suivantes,  soit  en  blocs,  soit  en  lots  de  100  acres,  aux  colons  de 
bonne  foi  : — 

Elles  se  vendent  en  blocs  variant  en  quantité  de  40,000  à  60,000  acres 
à  raison  de  cinquante  cents  (  à  peu  près  deux  shellings  sterling  )  par  acre, 
argent  comptant,  dans  le  Haut-Canada,  et  dans  le  Bas-Canada  de  dix- 
huit  cents  en  montant  suivant  la  position,  à  condition  que  l'acquéreur 
fera  subdiviser  son  terrain  en  lots  de  100  à  200  acres  chaqne,  sur  un 
plan  et  de  la  manière  approuvés  par  le  gouvernement  ;  qu'un  tiers  du 
terrain  sera  établi  dans  l'espace  de  deux  ans  à  compter  de  la  date  de  la 
vente,  un  autre  tiers  en  sept  ans,  et  le  reste  en  dix  ans. 

Cette  condition  n'est  pas  mise  en  force  pour  ce  qui  regarde  toute  partie 
du  terrain  qui  à  cette  dernière  date  serait  trouvée  impropre  à  la  culture. 

Pour  obtenir  un  titre  absolu,  les  colons  doivent  avoir  résidé  sur  leurs 
terres  pendant  un  espace  continu  de  deux  ans,  et  avoir  défriché  et  cultivé 
dix  acres  par  chaque  cent  acres  achetés  par  eux. 

Les  terres  sont  arpentées  par  le  gouvernement  en  lots  de  100  à  200 
acres  chaque,  et  sont  vendues  aux  colons  à  raison  de  70  cents  à  un  dollar 
(  de  2s.  lOd.  J-  à  4s.  sterling)  par  acre,  argent  comptant,  dans  le  Haut- 
Canada,  et  dans  le  Bas-Canada  de  30  cents  (  ou  lOd.  sterling  )  en 
montant  suivant  la  position — un  cinqnièmc  doit  être  payé  comptant,  et  la 
balance  en  quatre  versements  annuels  avec  intérêt. 

Des  titres  sont  donnés  aux  acquéreurs  sur  le  paiement  complet  du 
prix  d'achat,  après  un  séjour  de  deux  années  sur  leurs  lots,  s'ils  ont 
défriché  et  mis  en  culture  dix  acres  par  chaque  cent  acres  achetés  par  eux. 

Des  octrois  gratuits  de  100  acres  sont  faits  aux  colons  sur  les  chemins 
du  gouvernement.  Ces  chemins  sont  marqués  en  rouge  sur  la  carte  qui 
vient  d'être  publiée  par  le  gouvernement. 

Les  cantons  qui  sont  à  vendre  en  bloc  sont  colorés  rouge  foncé  sur  la 
carte  du  gouvernement. 
3 


34 

APPROVISIONNEMENT  NÉCESSAIRE. 

Ci  suit  un  estimé  de  la  quantité  et  du  coût  des  provisions  nécessaires 
pour  douze  mois  pour  un  homme  sa  femme  et  trois  enfants  en  bas  âge, 
et  une  liste  d'articles  nécessaires  au  colon  allant  s'établir  dans  la  forêt. 
Les  prix  mentionnés  sont  ceux  auxquels  ils  peuvent  être  achetés  dans  les 
villages  les  plus  voisins  des  établissements.  Le  capital  entier  requis  est  à 
peu  près  £58  courant  ou  £47  sterling  ;  quoique  grand  nombre  de  gens 
qui  n'avaient  pas  £10  au  monde,  quand  ils  s'y  sont  établis,  ont  réussi 
et  sont  maintenant  indépendants. 
PROVISIONS  NÉCESSAIRES  POUR  UNE  FAMILLE  DE  CINQ  POUR  UN  AN. 

8  quarts  de  fleur  à  £1  15s.  par  quart £14     0     0 

2  "      de  lard  à  £3  15s.  "         7  10 

80  minots  de  patates,  à  2s.  par  minot 8  0  0 

30  livres  de  thé  à  2s.  6d.  par  livre 3  15  0 

1  quart  de  hareng 2  0  0 

\      "      de  sel 0  7  6 

Coût  des  provisions £35  12    6 

SEMENCES. 

20  minots  de  patates  à  2s.  par  minot £2     0     0 

3  "      de  blé  à  7s.  6d.  " 12     6 

10      «      d'avoine  à  2s.  "  10     0 

Coût  des  semences £4    2     6 

AUTRES   NÉCESSITÉES. 

1  hache £0  8  9 

1  meule 0  7  6 

1  pelle 0  1  10 

2  houes  à  3s.  6d.  chaque 0  7  0 

3  faucilles  à  ls.  6d.  chaque 0  4  6 

1  faux  0  5  0 

1  tarière  d'un  pouce 0  5  0 

1  "        "        "     \ 0    7    6 

lscie 0     7    6 

2  sceaux  à  ls.  6d.  chaque 0     3     0 

1  châssis  vitré 0     5     0 

1  four  portatif 0     5     0 

2  pots  de  fer  à  5s.  chaque 0  10     0 

1  chaudière 0    5    0 

Porté  en  avant £4    2    7  39  15    0 


35 

Transporté  en  avant £4  2  7                    39  15     0 

1  poêle  à  frire 0  3  0 

1  théière 0  2  6 

6  vaisseaux  de  ferblanc  à  4d.  chaque.  0  2  0 

3  plats  de  ferblanc  à  2s.  6d.  chaque...  0  7  6 

6  cuillères  à  2d.  chaque 0  10 

6  couteaux  et  fourchettes 0  5  0 

3  paires  de  couvertes  à  £1  5s 3  15  0 

2  courte-pointes  à  2s.  6d.  chaque 0  5  0 

2  paires  de  draps  à  3s 0  6  0 

1  fer  à  repasser 0  2  6 

1  cochon 0  15     0 

10     7     1 

Total £50     2     1 

Ajoutez  une  vache 5     0     0 

Du  foin  pour  la  première  année 3     0     0 

Total Courrant,  £58     2     1 

Ou  Sterling,  £47     0     0 

1859. 


Routes,  distances  et  prix  de  passage  par  chemins  de  fer  ou  par 
bateaux  à  vapeur,  de  Québec  à  toutes  les  autres  parties  du  Canada, 
et  des  Etats-Unis.  Le  Grand  Tronc  laisse  la  Pointe  Lévi  tous  les 
jours,  et  les  bateaux  à  vapeur  laissent  Québec  tous  les  après-midi  à 
4  heures  transbordant  à  Montréal  sur  une  ligne  touchant  directement 
à  tous  les  ports  du  St.  Laurent  et  du  Lac  Ontario. 


PLACES. 


CANADA. 


Barrie  . . 
Belleville 
Brock  ville 
Brighton  . 
Brampton 
Berlin  . . . 
Bradford . 


565 
388 
293 
410 
522 
562 
544 


Prix  de 

passage  par  le 

Grand  Tronc 

ou  par  le 

bateau  à 


REMARQUES. 


Stg. 

$  Cts. 

26s.  8d. 

6  50 

14s.  4d. 

3  50 

12s.  4d. 

3  00 

16s.  6d. 

4  00 

22s.  6d. 

5  60 

25s. 

6  25 

24s. 

6  00 

Par  O.  S.  <fc.  H.  R.  de  Toronto. 
«     G.  Tronc 

do    ou  par  bateau  à  vapeur. 

do.  do. 

do  de  Toronto. 

do.  do. 

Chemin  de  fer. 


36 


Routes,  distances  et  prix  de  passage,  etc.,  etc. — Suite. 


PLACES. 

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HP  vu) 

—     3 

S* 

457 
679 
431 
593 
236 
417 
323 
550 
570 
539 
576 
340 
615 
123 
168 
537 
367 
542 
335 
467 
630 
518 
281 
565 
386 
437 
459 

96 
120 

560 
589 
500 
400 
471 
587 
260 
631 
629 
676 

Prix  de 

passage  par  le 

Grand  Tronc 

ou  par  le 

bateau  à 

REMARQUES. 

CANADA. 

vapeur. 
Stg.     $  Cts. 

Bowmanville  ou  Darling- 

18s. 
28s. 
18s. 
28s. 

109. 

17s. 
14s. 
24s. 
23s. 
20s. 
26s. 
15s. 
27s. 
lls.3d. 
4s.  2d. 
22s. 
16s. 
24s, 
14s. 
18s. 
29s. 
20s. 
12s. 
23s. 
13s. 
18s. 
22s. 

4s. 
8s. 
22s. 
26s. 
20s. 
15s. 
19s. 
26s. 
Ils. 
283.  6d. 
36s. 
40s. 

4  50 
7  00 
4  50 
7  00 

2  50 

4  25 

3  50 
6  00 

5  75 

5  00 

6  50 

3  75 
6  75 

2  75 
1  00 

5  50 

4  00 

6  00 

3  50 

4  50 

7  25 

5  00 
3  00 

6  75 

3  25 

4  50 

5  50 

1  00 

2  00 

5  50 

6  50 

5  00 

3  75 

4  75 

6  38 
2  75 

7  m 

9  00 
10  00 

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r  G.  Tronc. 

Chatham      

G.  Western  d'Hamilton. 

COBOURG 

G.  Tronc  ou  bateau  à  vapeur. 
0.  S.  à.  H.  de  Toronto. 
G.  T. 

UOLLINGWOOD 

Cornwall 

do. 

Gananoque 

do.  ou  par  bateau  à  vapeur, 
do.                do. 

Galt 

G.  W.  via  Harrisburg. 
G.  T.  ou  par  vapeurs, 
do.  de  Toronto. 

HAMILTON 

Hamburg 

KINGSTON 

do.  ou  par  vapeurs. 
G.  W.  d'Hamilton. 

LONDON 

Lennoxville,  E.  T 

MONTRÉAL 

G.  T.  via  Richmond,  E.  T. 
do.                 do. 

Vapeur  de  Toronto. 
G.  T. 

0.  S.  &.  H.  de  Toronto. 

OTTAWA  CITÉ,  (Byt) 

P.  &.  0.  de  Prescott. 

G.  T.  ou  vapeur. 

0.  S.  à.  H.  de  Toronto. 

Vapeur  ou  G.  T. 
do.            do. 

G.  W.  d'Hamilton. 

Perth 

Ch.  de  Brockville  à  Outaouaia. 

PORT  HOPE 

G.  T.  ou  vapeur. 

C.  à.  P.  de  Cobourg,  ou  P.  H.  & 

L.  de  Port  Hope. 
G.  T. 
do. 
G.  W.  d'Hamilton. 

G,  T.  de  Toronto. 

TORONTO 

G.  T.  ou  vapeur. 
G.  T. 

Whitby 

G.  T.  ou  vapeur. 
G.  W.  d'Hamilton. 

G.  T.  ou  vapeur. 
G.  W.  d'Hamilton. 

Si.  André,  N.-Brunswick . 
St.  Jean,           do. 

\ 

G.  T.  à  Portland  et  de  là  par 
steamer. 

37 

Boutes,  distances  et  prix  de  passage,  etc.,  etc. — Suite. 


PLACES. 


ETATS-UNIS. 


Albauy  (New  York) 

Buffalo  do.  . . . . 

Boston  (Massachusetts)  . . 
Burlington  (New  York). . 
Cap  Vincent      do. 

Chicago 

Chicago 

Cleveland  (Ohio) 

Cincinnati     do 

Columbus     do 

Détroit  (Michigan) 

Galena  (Illinois) 

Green  Bay  do 

Louisville  (Kentucky). . . 

Lawrence  (Mass.) 

Milwaukie 

Milwaukie  (Wisconsin)  . . 

Manitowoc 

New  York,  City 

Ogdensburg  (N  ew  York) . 


Oàwego 


do. 


Fortlaud  (Maine) 

Pittsburg  (  l 'ennsylvanie) 
Rochester  (New  York)  . 


«3 


Prix  de 

passnge  par  le 

Graud  Tronc 

ou  par  le 

bateau  à 

vapeur. 

Stg.    $  Cts 


Sandusky  (Ohio)  ... 816 


436 

573 

423 

270 

359 

1007 

1247 

756 

1011 

891 

724 

1179 

1094 

1153 

380 

1092 

1162 

1078 

576 

282 

456 

316 

896 
491 


Sheboygan  (Wisconsin) 

St.  Louis  (Missouri) 

Toledo  (Ohio) 

Troy  (New  York)  . . 


1100 

1292 
869 
430 


20s. 

24s. 
26s. 
12s. 
12s. 

36s. 
34s. 

33s 

43s. 

40s. 

28s. 

52s. 

36s. 

47s. 

25s. 

40s. 

34s. 

36s. 

24s. 

12s. 

16s. 

22s. 
41s. 

19s. 

41s. 
36s. 

51s. 
35s. 

20  s. 


REMARQUES. 


5  00 

6  00 

6  50 

3  00 

3  00 

9  00 

8  50 

8  25 

10  75 

10  00 

7  00 

13  00 

9  00 

îl  75 

6  25 

10  25 

8  50 

9  00 

6  00 

3  00 

4  00 

5  50 

10  25 

4  75 

10  25 

9  00 

12  75 

8  75 

5  00 

(4 


il 


Par   chemin   de   fer   &  vapeur   de 

Montréal. 
"      do.  do. 

«    G.  T. 

11    Chemin  de  fer  de  Montréal. 
"    Vap.de  Kingston  ou  Ogdensburg. 
"    G.  T.  d'Hamilton. 
Via  Collingwood. 

Par  Vap.  &  chemin  de  fer  de  Buffalo. 
"    Chemin  de  fer  de  Cleveland. 
do.  do. 

do.         Hamilton. 
do.  do.      &  Chicago. 

Toronto  <fe  Collingwood. 
Ch.  de  f.  d.Cleveland  <t  Cincinnati. 
G.  T. 

G.  W.  via  Chicago. 
Toronto  &  Collingwood. 

do.  do. 

Ch.  de  fer  &  vapeur  de  Montréal. 
Vapeur  de  Prescott. 
Chemin  de  fer  de  Kingston  ou 

Ogdensburg. 
G.  T. 

Chemin  de  fer  de  Cleveland. 
Vapeur  de  Montréal,  Kingston 

ou  Ogdensburg. 
do  de  Buffalo. 

O.  S.  &  H.  &  vapeur  de  Colling- 
wood. 
Ch.  de  f.  d'Hamilton  via  Chicago. 
Vapeur  de  Buffalo. 
Chemin  de  fer  de  Montréal. 


Les  enfants  d'au  dessous  de  12  ans  ne  payent  que  la  moitié"  des  prix 
ci  haut  mentionnés,  et  ceux  d'au  dessous  de  3  ans  ne  payent  rien. 


38 

Les  émigrés  peuvent  obtenir  des  Agents  d'Emigration  à  Québec, 
Montréal,  Ottawa,  Toronto  et  Hamilton,  les  meilleures  informations 
au  sujet  des  routes,  distances,  prix  de  passage,  ainsi  que  touchant  les 
terres  publiques  et  autres  à  vendre  et  les  localités  qui  offrent  la  perspective 
la  plus  probable  d'emploi. 


EXPLICATION  DES  REMARQUES  DANS  LE  TARIF. 

G.  T. — Chemin  de  fer  Grand  Tronc,  Québec. 

0.  S.  &  N.— Chemin  de  fer  "  Northern,"  Toronto. 

G.  W.— Le  Great  "Western,"  Toronto. 

C.  &  P. — Chemin  de  fer  de  Cobourg  et  Peterborough,  Cobourg. 

P.  H.  &  L. — Chemin  de  fer  de  Port  Hope  et  Lindsay,  Port  Hope. 

P.  &  0. — Chemin  de  fer  de  Prescott  et  Outaouais,  Prescott. 

E.  T. — Canton  ou  Townships  de  l'Est,  Bas-Canada. 


Des  Billets  de  passage  pour  tout  le  parcours  peuvent  être  obtenus  à  ce 
Bureau. 


A.  C.  BUCHANAN, 


Agent  en  chef  de  l'Emigration. 


Bureau  de  l'Emigration, 
Québec,  mars,  1860. 


VALEUR  DE   LA  MONNAIE  D'ANGLETERRE   DANS   TOUTES   LES  PARTIES 

DU  CANADA. 

1  Souverein   £1     4     4     $4.85 

1  Couronne 0     6     1     1.20 

1  Shelling 0     13     0.24 


39 

PROTECTION  DES  ÉMIGRÉS. 

Les  Actes,  impérial  et  provincial,  pourvoient,  autant  que  possible, 
contre  les  fraudes  et  les  impositions,  et  l'Agent  d'Emigration  le  plus 
proche  devrait  de  suite  être  averti  aussitôt  qu'il  s'en  commet.  La  cir- 
culaire de  colonisation  publiée  par  autorité  annuellement  à  Londres  dans 
Park  Street,  contient  les  règlements,  les  tables  de  nourriture  etc., 
qu'exige  l' Acte-impérial  des  passagers. 

L 'Acte-provincial  pourvoit  que  les  émigrés  peuvent  demeurer  à  bord 
avec  leurs  bagages  48  heures  après  l'arrivée  du  vaisseau  dans  le  port,  et 
impose  une  pénalité  sur  le  capitaine  qui  force  ses  passagers  à  quitter  le 
vaisseau  plus  tôt  ;  qu'ils  seront  débarqués  sans  dépense,  et  à  heures  con- 
venables ;  que  nulle  personne,  sans  licence,  n'influencera  les  passagers  en 
faveur  d'aucun  chemin  de  fer,  vapeur  ou  auberge  en  particulier  ;  que  les 
aubergistes  devront  afficher  dans  une  place  apparente  une  liste  de  leurs 
prix  pour  pension,  logement,  etc.,  et  qu'ils  n'auront  aucun  droit  quel- 
conque sur  les  effets  d'un  émigré  pour  un  montant  au-dessus  de  cinq 
dollars,  à  peu  près  une  livre  sterling. 

Les  effets  personnels  des  émigrés  ne  payent  pas  d'impôts  de  douane. 


QUÉBEC: 
JOHN  LOVELL,   RUE  STE.  ANNE. 


LE  CANADA 


1860.