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L.E CANADA:
COURTE ESQUISSE DE SA
POSITION GEOGRAPHIQUE,
Ses Productions, Son Climat, Ses Ressources,
SES INSTITUTIONS SCOLAIRES ET M1MP1LES
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Ses Pêcheries, Chemins de Fer,
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SECONBE EDITION.
PUBLIE PAR AUTORITÉ.
QUÉBEC:
IMPRIMÉ PAR JOHN LOVELL, RUE STE. ANNE.
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1860.
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The EDITH and LORNE PIERCE
COLLECTION of CANADI ANA
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COURTE ESQUISSE DE SA
POSITION GEOGRAPHIQUE,
SES PRODUCTIONS, SON CLIMAT, SES RESSOURCES,
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SES PECHERIES, CHEMINS DE FER, &c. &c. &c.
SECONDS EDITION.
PUBLIE F.AJR. AUTORITE.
QUEBEC:
IMPRIMÉ PAR JOHN LOVELL, RUE STE. ANNE.
1860.
DÉPARTEMENT de L'AGRICULTURE,
Québec, février, 1860.
Ce pamphlet a reçu l'approbation de ce Département. On se propose
de le répandre dans la Grande-Bretagne en Irlande, et sur le continent
de l'Europe avec l'espoir de faire mieux connaître le Canada comme
portion distincte de l'Amérique Britannique du Nord. On peut obtenir
toutes autres informations sur le Canada en s' adressant (soit personnelle-
ment, soit par lettre) à William Hutton, Ecuier, Secrétaire.
TABLE DES MATIÈRES,
PAGE.
5 Introduction.
6 Position géographique et étendue du Canada.
7 Avantages et ressources naturelles du Canada.
9 Routes de chemins de fer à travers le Canada.
10 Minéraux et Métaux, &c. &c.
11 Pêcheries.
13 Forme de son gouvernement, et ses relations avec la Grande Bretagne,
14 Caractère de la population du Canada — ses villes.
16 Lois et institutions municipales du Canada.
17 Institutions d'éducation en Canada.
19 Religion en Canada.
20 Ressources agricoles du Canada.
21 Valeur des terres. — Concessions gratuites.
24 Climat du Canada.
27 Voies de communication entre les diverses parties du Canada et les
Etats du Nord de l'Union.
28 Commerce et revenu du Canada.
30 Le Canada comme champ ouvert à l'industrie»
31 Gages au Canada.
33 Règlements pour les terres.
34 Approvisionnement nécesssaire.
35 Routes, distances, et prix du passage.
39 Protection pour les émigrants.
INTRODUCTION.
1. Pour le Canadien il n'y a rien de surprenant dans l'expression
d'étonnement mêlé de regret échappée au comte Jaubert à la vue de
l'étalage magnifique des produits agricoles du Canada à l'exposition
universelle de Paris : " Nous pouvons maintenant calculer la valeur des
quelques arpents de neige cédés à l'Angleterre avec tant de coupable
insouciance par le gouvernement de Louis XV ", * car une dure expé-
rience lui a démontré qu'un nom seul ne donne aucune idée de la richesse
réelle d'un pays, tant que ce nom n'est pas associé avec l'industrie de ses
habitants et les succès qu'ils ont obtenus.
Pendant des siècles, il n'a été question du Canada que comme d'un
désert éloigné et sans valeur, et ce n'est qu'à l'époque des expositions si
brillantes de Londres et de Paris, en 1851 et 1855, qu'il a pris rang parmi
les nations productives de la terre, et a acquis le titre si bien mérité " de
terre promise sur laquelle il ne peut y avoir de déception. — Actif, intel-
ligent, entreprenant pardessus toutes les autres nations distinctes, qui
possèdent à un même degré les éléments de productions industrielles, il
demande et a droit à notre attention." f
En Europe, quand il s'agit de la moitié septentrionale de ce grand con-
tinent, il est d'usage de ne parler que de " l'Amérique et des Américains,"
tandis que l'existance du Canada comme pays distinct est perdue de vue,
ou totalement ignorée ; l'ombre de la grande nation des Etats-Unis en
obscurcit la vue — et il arrive trop souvent aux Européens de ne songer
qu'à cette dernière seule. — Notre but est donc de faire voir que le Canada,
quoique joignant les Etats-Unis, est un pays tout à fait distinct d'eux,
exempt de la flétrissure de l'esclavage, ainsi que de plusieurs des défauts
qui se sont glissés dans les relations politiques et sociales de nos voisins
républicains. Un coup d'œil jeté sur une carte géographique montrera
les positions relative du Canada et des Etats-Unis.
* La Botanique à l'Exposition Universelle de 1855.
f M. Tresca. — Visite à l'Exposition de Paris.
6
POSITION GÉOGRAPHIQUE ET ÉTENDUE DU CANADA.
2. Si, supposant que la partie la plus occidentale du Canada soit
située sur le méridien de Greenwich en Angleterre, l'on trace en Europe
un espace de terrain égale en superficie et correspondant généralement
à celui occupé en Amérique par le Canada, le sud de la France aux
pieds des Pyrennées représenterait la limite méridionale du Canada, au
sud-est il s'étendrait à travers la France, la Suisse, la Bavière et l'Autriche
jusqu'à quelque point dans le sud de la Pologne ; une ligne tirée au nord
vers Warsaw représenterait l'embouchure du golfe St. Laurent. Du sud
de la France, la limite nord-ouest se prolongerait vers Brest et au-dessus,
et une ligne tirée des environs de Brest à travers la Manche, l'Angleterre,
la Belgique et l'Allemagne jusqu'à "Warsaw, compléterait cet espace de
terrain. La portion habitée du Canada qui est très fertile, serait repré-
sentée dans cet espace par les contrées qui se trouvent au sud, centre et
sud-est de la France, et dans les parties de la Suisse, de la Bavière et
de l'Autriche comprises dans ces limites. L'autre portion, quoique de
grande étendue, n'est pas aussi bien adaptée à l'agriculture, mais elle
est d'immense valeur pour ses bois et ses minéraux.
La province du Canada couvre un territoire de 350,000 milles quarrés
indépendamment de ses possessions de l'Ouest qui ne sont pas encore
ouvertes à la colonisation ; elle est donc un tiers plus grande que la
France, près de trois fois grande comme la Grande-Bretagne et l'Irlande,
et plus de trois fois grande comme la Prusse. La partie habitée couvre
au moins 40,000 milles quarrés, et est près de deux fois grande comme
le Danemark, trois fois comme la Suisse, un tiers plus grande que
l'Ecosse, et plus grande que le tiers de la Prusse. Mais l'émigration
fait faire des progrès si rapides aux établissements, que dans dix ans la
partie habitée sera égale en grandeur à la Grande-Bretagne ou à la
Prusse.
Avant 1840, le Canada était divisé en deux provinces, le Haut et le
Bas-Canada, possédant des parlements ou corps législatifs distincts.
En 1840, ces provinces furent réunies ; cependant les anciennes divi-
sions territoriales existent encore pour certains objets. Le Haut-Canada
est cette partie des provinces unies située à l'ouest de la rivière des
Outaouais, et le Bas-Canada comprend le pays à l'est de cette rivière.
Cette vaste contrée est bornée au nord par les possessions Britanniques,
qu'occupe à présent la compagnie de la Baie d'Hudson, au sud et à l'est
par les Etats de l'Union Américaine et la province anglaise du Nouveau
Brunswick. La limite ouest du Canada, à l'ouest du lac Winnipeg,
n'est pas encore déterminée. Le fleuve St. Laurent, les lacs Ontario,
Erié, Ste. Claire, Huron et Supérieur, et les rivières qui les relient,
forment une barrière naturelle entre le Canada et les Etats de l'Union,
et comme moyen de communication sont d'une étendue étonnante et
d'une excellence sans pareille.
AVANTAGES ET RESSOURCES NATURELLES DU CANADA.
3. Dans tous les pays nouveaux, les communications faciles sont les
sûrs devanciers de l'agrandissement et des améliorations permanentes.
Sous ce rapport, le Canada est particulièrement fortuné. Il possède sans
contredit le système le plus magnifique de voies artificielles et naturelles
par eau en communication directe avec la mer qui existe sur les deux
hémisphères. Si, s'embarquant sur un navire en partance de Liverpool,
Londres, ou du Havre, on se dirige vers le golfe St. Laurent, ce grand
débouché du commerce du Canada et du Far- West, on peut remonteT
avec lui le fleuve St. Laurent, et sans changer de bord voir se développer
cet admirable système de communication de l'océan au Far-West, à
travers les rivières, les canaux et les lacs du Canada.
A 300 milles de l'embouchure du St. Laurent nous rencontrons le
Saguenay, belle et noble rivière, navigable pour les plus gros vaisseaux
jusqu'à une distance de 70 milles — 410 nous mènent à Québec, le grand
port de mer du Canada, possédant un commerce étranger considérable,
et qui s'accroît de jour en jour. A 500 milles, la marée cesse de se faire
sentir, et là seulement l'on commence à remonter le cours du fleuve. A
590, nous sommes à Montréal ; près de là l'Outaouais mêle ses eaux
rousses à celles du St. Laurent, après avoir arrosé une vallée de 80,000
milles quarrés, située au nord-ouest, et commandant ainsi les trésors
inépuisables des magnifiques forets d'une partie du Canada, deux fois
grande comme la Bavière ou les Etats Sardes, et six fois comme la
Hollande.
C'est à Montréal que par les monuments durables de son entreprise,
<de son courage et de l'art, commence à se développer le secret de la na-
vigation intérieure du Canada. Nous sommes parvenus au premier des
canaux du St. Laurent, qui sont au nombre de sept, construits clans le
but de surmonter les obstacles que les rapides présentent à une naviga-
tion continue. Ces canaux de différentes longueur et de grande eapacité
sont adaptés aux vaisseaux de mer, et permettent de remonter 116 milles
du fleuve, gravissant une chute de 225 pieds au-dessus du niveau de la
8
marée. Le lac Ontario est éloigné de 168 milles de Montréal et de 756
milles de la mer, et est à 234 pieds au-dessus de son niveau. Il est long
de 180 milles, large de 50 à 60 milles, et peut avoir 500 pieds de pro-
fondeur, sa superficie est de 6,300 milles quarrés. Traversant rapide-
ment sa longueur, en vue probablement de centaines d'autres bâtiments
et vapeurs, on atteint l'embouchure du canal Welland, qui, au moyen
de ses vingt-sept écluses, nous élève jusq'aux eaux du lac Erié, ( une
hauteur de 330 pieds) à 1041 milles de la mer et 564 pieds au-dessus
de son niveau. Le voyage se continue à travers le lac Erié jusqu'à la
rivière du Détroit ; passant en vue de la ville de ce nom dans l'Etat du
Michigan, on pénètre par le lac et la rivière Ste. Claire au lac Huron,
distant de 1355 milles de notre point de départ, et 573 pieds au-dessus
de l'océan. De là on peut se rendre soit à la rivière Ste. Marie, et au
moyen du canal gigantesque construit par les Américains, pénétrer au
lac Supérieur, cette vaste mer d'eau douce dont la surface est aussi
grande que l'Irlande, qui permet d'atteindre une distance de 2000 milles
de l'embouchure du St. Laurent, ou prenant vers le sud, aller débarquer
au fond du lac Michigan à Chicago, cette merveille de l'ouest. Choisis-
sant ce dernier lieu comme but du voyage à l'intérieur, nous nous trou-
vons en mettant pied à terre environnés par un réseau de chemins de fer
parcourant en tout sens les états et les territoires des vallées de l'Ohio,
du Mississippi et du Missouri.
Assez souvent nos vaisseaux canadiens parcourent dans le sens con-
traire la vaste route que nous venons de décrire, et se dirigent vers
l'Europe, où ils sont vendus avec leur chargement. En 1856, le vais-
seau américain Dean Richmond descendit les canaux canadiens avec une
cargaison de produits chargée à Chicago, et fut l'étonnement de Liver-
pool, tandis que l'année précédente le vaisseau canadien Eeindeer, bâti
au même niveau d'eau, et ayant parcouru la même route, n'excita à
Londres d'autres sentiments que la curiosité de savoir où était situé le
lac JBuron ? Cependant depuis l'exposition de Paris tout est changé !
Le Canada commence à être connu, et attire l'attention des hommes qui
naguère affectaient d'ignorer jusqu'à son existence politique ; ils étudient
l'avenir de " cette terre promise où il ne peut y avoir de déception." En
1859 douze vaisseaux firent voile de Chicago pour la Grande-Bretagne.
Les avantages naturels, que confère sur le Canada la grande route du
St. Laurent et des lacs, sont non seulement immenses, mais ils sont
incalculables. En effet, une voie de communication directe et immédiate
avec la mer, côtoyant le territoire canadien sur un côté et celui des Etat»
9
de l'Union sur l'antre sur une distance de 2000 milles, sans compter les
vastes tributaires du St. Laurent et des lacs qui s'étendent au loin dans
le cœnr du pays, est d'elle-même suffisante pour faire présager au Canada
un avenir distingué ; mais si on réfléchit à l'influence qu'exercent ses
vastes mers intérieures sur son climat, sa végétation, la santé de ses
habitants et son commerce, le caractère de cet avenir peut en partie être
prédit, même dans l'enfance de son histoire, et avant que son esprit
d'entreprise et ses capacités soient plainement connus et appréciés.
Le pays abonde en pouvoirs d'eau magnifiques, ces instruments puis-
sants de l'industrie ; ils se trouvent en nombre infini au milieu de ses
riches forêts, pour le produit desquelles s'ouvre aujourd'hui un marché
presqu'inépuisable dans les contrées des vastes prairies de l'ouest, ainsi
qu'en France et en Angleterre, où la demande pour toutes sortes de bois
d'ébénisterie dont le pays est couvert devient de jour en jour plus grande.
Il y a maintenant en Canada, 1876 milles de chemin de fer en opéra-
tion, à part l'extension du Grand Tronc à Portland, longue de 164 milles,
qui, quoique construite sur le territoire américain pour assurer un port
de mer durant l'hiver, est cependant en réalité un chemin de fer cana-
dien. C'est un fait digne de remarque que le Canada possède une lon-
gueur de chemins de fer ouverts plus considérable que l'Irlande ou
l'Ecosse, les trois Etats de l'Atlantique, le New Jersey, le Delaware et le
Maryland, ou les deux Carolines — et même à proportion de sa popula-
tion, plus considérable qu'aucune contrée du monde. L'achèvement du
Pont Victoria et de la Section entre St. Mary et le Détroit a ouvert le
Grand Tronc dans tout son parcours, et le met en état de transporter les
passagers et les marchandises des bords de l'Atlantique au Mississippi,
avec un seul transbordement, et avec une économie, dit-on, de cinq jours
sur toutes les autres routes.
LES COMMUNICATIONS DE CHEMINS DE FER AU CANADA SE FONT PAR
LES LIGNES SUIVANTES : —
MILLES.
1. Le Grand Tronc (en Canada) comprenant la Section de
St. Mary à Sarnia, 70 milles ; celle de St. Thomas à la
Rivière-du-Loup, 78 milles et la jonction au Pont Vic-
toria, 6 milles, en 1859 870
2. Le Great Western et ses embranchements 357
Porté en avant 1227
10
Transporté en avant 1227
3. Le Northern 95
4. Le Buffalo et le Lac Huron 159
5. Le London et le Port Stanley 24
6. L'ErU et T Ontario 17
7. Le Cobourg et Peterborough 28
8. Le Prescott et V Outaouais 54
9. Le Montréal et Champlain ( en Canada ) 81
10. Le Grenville et Carillon 13
11. Le St. Laurent et Vlndustrie 12
12. Le Port Ilope, Lindsay et Beaverton, avec les embranche-
ments de Millbrook et Peterborough 56
13. Le Brochville et V Outaouais (à Perth et Land Point ) 56
14. Le Stanstead, Shefford et Chambly ( St. Jean à Granby ) 29
15. Le Welland 25
16. Le Uamilton 17 milles, (pas encore ouvert )
Total 1876
MINÉRAUX.
Le succès obtenu par le Canada à l'exposition de Paris pour la collec-
tion splendide de ses minéraux n'a pas besoin de commentaire. La
grande médaille d'honneur décernée par le jury de l'exposition à Sir
William Logan, géologiste provincial du Canada, fera plus pour attirer
l'attention des capitalistes européens sur les vastes richesses minérales du
pays que la description la mieux soignée de sa distribution et de son
étendue ; c'est une victoire remportée dans un combat où tous les dispu-
tants étaient forts, et fait preuve d'une rare industrie et du succès dont
ont été couronnés les efforts faits pour mettre au jour la richesse cachée
dans le sein des rochers du Canada.
Les principaux minéraux économiques du Canada sont comme suit,
d'après Sir W. Logan : —
MÉTAUX ET LEURS MINERAIS.
Fer oxydulé ; Fer oligiste ; Fer limoneux ; Fer titane ; Zinc sulfuré ;
Plomb sulfuré; Cuivre pyriteux; Pyrite cuivreuse argentifère; Pyrite
cuivreuse contenant de l'or et de l'argent ; Nickel ; Argent avec cuivre
natif, argent sulfuré ; Or.
11
MINÉRAUX NON MÉTALLIQUES.
Urane ; Chrome ; Cobalt ; Manganèse ; Pyrite de fer ; Graphite ; Dolo-
mie ; Carbonate de magnésie ; Barite sulfatée ; Ocres ferrugineuses ; Stéa-
tite ; Pierre lithographique ; Agates ; Jaspe ; Feldpath ; Avanturine ;
Hyacinthe ; Corindon ; Améthyste ; Jais, Grès Quartzeux ; Retinite et
Basalte ; Gypse ; Marne coquillière ; Phosphate de chaux ; Pierres à
moulanges ; Meules à aiguiser ; Pierres à aiguiser ; Tripoli.
MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION.
Granités ; Grès ; Grès calcaire ; Calcaire ; Calcaire hydraulique ; Ar-
doises ; Pavés ; Argiles ; Terre à moules ; Terre à foulon ;
Marbres — blanc, noir, rouge, brun, jaune et noir, gris et bigarré, vert.
COMBUSTIBLES.
Tourbe; Pétrole; Asphalte.
Plusieurs des mines sont maintenant en opération, et la " matière
première" n'attend que l'emploi de capitaux et d'un travail expérimenté
pour récompenser l'entreprise et l'industrie.
PECHERIES.
Les pêcheries de la province attirent aujourd'hui beaucoup d'attention.
Elles sont inépuisables, et deviendront sans doute une source très produc-
tive de richesses. Elles sont maintenant assujetties à un système régulier
de licence. Des inspecteurs ont été récemment nommés, et on s'efforce
par tous les moyens de les préserver et d'en encourager l'accroissement.
Elle ne font toutefois que commencer. Ci suit un court exposé faisant
voir leur étendue et leur valeur, tout restreint que soit le parti qu'on en
tire à présent.
PÊCHERIES DU BAS-CANADA.
Le Bas-Canada possède sur le fleuve et le golfe St. Laurent, une
étendue de 1000 milles de côtes, où l'on fait avec succès la pèche à la
morue, au hareng, au maquereau, au saumon et autre poisson.
La pèche de la baleine se fait aussi par des vaisseaux équipés dans le
port de Gaspé. La valeur moyenne par saison de l'huile de baleine est à
peu près $27,000.
La pèche de la morue se fait le long des côtes du Canada ; Celle du
hareng principalement aux Iles de la Magdeleine, dans la Baie-des-
12
Chaleurs et sur les côtes du Labrador ; Celle du maquereau aux Iles de
la Magdeleine, le long de la côte de Gaspé et dans la partie inférieure du
Fleuve St. Laurent.
La pèche du saumon se fait dans au-dessus de 70 rivières que le gou-
vernement maintenant surveille dans le but d'augmenter le commerce de
ce poisson précieux. La prise de l'an dernier s'est montée à 3,750
quarts. La Baie-des-Chaleurs seule en exportait autrefois 10,000 quarts.
Le nombre des bateaux appartenant au Canada et faisant la pèche sur
ses côtes est de 1,200 à 1,500.
Près de 100 vaisseaux canadiens sont employés dans les pêcheries du
Canada.
Le nombre de vaisseaux venant de la Nouvelle Ecosse et des autres
provinces inférieures, faisant la pèche sur les côtes du Canada; est de
250 à 300.
Le nombre des vaisseaux venant des Etats-Unis fréquentant nos eaux
principalement pour la pèche de la morue et du maquereau, est de 200 à 300.
Quantité de poisson sec et fumé exporté annuel-
lement du Canada 846,567 Quintaux.
Quantité de poisson salé exporté du Canada... 118,257 Quarts.
Consumé en Canada (des deux sortes) 75,000 Quintaux.
Quantité d'huile de poisson exporté du Canada. 100,218 Gallons.
Nombre de peaux de Loup-marins " 12,000
Quantité de Saumons pris dans les rivières du
Canada 3,750 Quarts.
Quantité de Truite et de Flottants 900 Quarts.
Le produit total du poisson est évalué à $942,528
Note. — La prise faite par d'autres que les vaisseaux appartenant au
Canada n'est pas comptée dans l'état ci-haut.
Il s'exporte une grande quantité de bois quarré et manufacturé des
ports de la côte de Gaspé. Il s'y trouve aussi une abondance de bois de
la meilleure qualité pour la construction des vaisseaux. Les terres du
district de Gaspé sont d'un sol léger et fertile, produisant toutes sortes
de grains et de végétaux. Des millions d'acres de ces terres sont encore
en état de nature et couvertes de belles forêts.
La population du district de Gaspé et de la côte nord du fleuve et du
golfe St. Laurent est de 32,000 âmes.
Les lacs et les rivières intérieurs abondent en poisson.
13
PÊCHERIES DU HAUT-CANADA.
Le produit commercial du poisson venant des lacs et rivières du Haut-
Canada consiste principalement en poisson blanc, saumon, truite sau-
monée, hareng, truite de lac, éturgeon, brochet, perche, &c, &c. Le
poisson de qualité inférieure abonde dans les petits lacs, et les tributaires
des grandes rivières.
La grande étendue, l'immense profondeur, les eaux claires et froides
des principaux grands lacs du Haut-Canada ainsi que l'abondance de
nourriture sur leurs bords et sur les lieux propices au frai, font que le
poisson qu'on y prend est gros et de bonne qualité.
La prise annuelle des différentes espèces de poisson es* estimée à
$380,000.
On dispose de ce produit par la vente et la consommation domestique,
ou on l'exporte, frais ou salé, aux Etats-Unis avoisinant. Il s'écoule
facilement soit au pays soit à l'étranger.
Le gouvernement possède encore sur les bords des grands lacs des
terrains arables dont il peut disposer par vente.
FORME DE SON GOUVERNEMENT, ET SES RELATIONS AVEC LA
GRANDE-BRETAGNE .
4. Le Canada est une colonie anglaise, mais nulle nation distincte et
à part n'est plus libre. La mère patrie dans sa sagesse a confié aux
Canadiens la gestion de leurs propres affaires. Le gouverneur du Canada,
qui est en même temps gouverneur-général de l'Amérique Britannique
du Nord, est nommé par la couronne, et en est le représentant dans la
colonie. Il nomme un conseil exécutif qui doit posséder la confiance des
deux corps législatifs, la chambre d'assemblée et le conseil législatif, qui
tous deux sont élus par le peuple. Les membres du conseil législatif
étaient autrefois choisis par la couronne.
Le système de son gouvernement est celui des majorités législatives,
et de la responsabilité aux électeurs, à l'instar de celui de la Grande-
Bretagne, et est aussi semblable à celui-ci que les circonstances le per-
mettent. Tout sujet britannique, ayant la confiance du peuple et possé-
dant un montant limité de bien-fonds, est éligible aux oflices publics, et
peut siéger aux deux branches de la législature. Le droit de suffrage est
presqu'universel, la qualification n'étant que le paiement d'un loyer
annuel de 30 dollars dans les villes, et de 20 dollars dans les districts
ruraux.
14
Rien n'empêche les étrangers, ou aubains, d'acquérir et de posséder
des bien-fonds au Canada, et quand ils sont naturalisés, ce qui n'exige
qu'une résidence de trois années et l'obligation de souscrire le serment
d'allégeance, ils jouissent en matières électorales, ainsi qu'en toutes autres,
de toutes les immunités et privilèges de sujet nés britanniques.
Le gouvernement anglais entretient une petite force militaire en
Canada et les provinces voisines, pour leur protection contre l'invasion
étrangère, et pour le maintien et la conservation des fortifications de
Québec, Kingston et autres places en cas de guerre. Tandis donc que
les relations du Canada avec la Grande-Bretagne le protègent contre
toute agression du dehors, il jouit de la liberté politique la plus complète
qu'un peuple puisse posséder, et exerce un contrôle absolu sur son com-
merce intérieur, ses lois, ses institutions municipales, ses impôts, ainsi
qu'en matière de religion et d'éducation. Les relations intérieures
entre le peuple et le gouvernement sont celles d'une nationalité distincte
et indépendante, la mère patrie contrôlant en quelque sorte celles du
dehors. Pour démontrer toutefois la libéralité avec laquelle cette dernière
agit, il suffit de dire qu'il a été permis au Canada de faire ses propres
arrangements avec les gouvernements étrangers en Europe et en Amé-
rique pour le transport des malles et autres matières postales entre et sur
les deux continents, lui faisant ainsi assumer le caractère d'une nation
distincte même dans ses relations extérieures. Tels sont les rapports qui
existent entre la Grande-Bretagne et sa colonie, rapports que tout vrai
Canadien désire voir devenir une union plus intime en ce qui regarde les
intérêts commerciaux des deux pays, et les sentiments de sympathie qui
peuvent resserrer et rendre indissolubles les liens d'amitié qui les unissent.
CARACTERE DE LA POPULATION DU CANADA. — SES VILLES.
5. Le Canada fut autrefois une colonie française, et jusqu'à ce qu'il
fût cédé aux Anglais, sa population était exclusivement française. Dans
cette partie du pays qui est située à l'est de la rivière des Outaouais, et
appelée Bas-Canada, la population est principalement d'origine française.
L'Ouest de la rivière des Outaouais, ou le Haut-Canada, est essentiel-
lement anglais. La population de la province est maintenant d'à peu
près 3,000,000. Les Hollandais, les Allemands et les Norvégiens qui
réunis ne comptent pas moins de 40,000 âmes, ont dans le Haut-Canada
des établissements considérables et très florissants.
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L'origine et le progrès des villes du Canada offre une illustration
curieuse et très instructive de l'agrandissement du pays et du développe-
ment de ses ressources, ainsi que de l'augmentation de ses richesses et de
l'activité et de l'énergie de ses habitants. Montréal, la plus grande ville
du Canada, compte une population de 80,000, Québec G5,000 et Toronto
50,000. En 1831, Montréal et Québec contenaient une population
d'à peu près 27,000 âmes chaque. L'histoire de Toronto est l'histoire
de bien d'autres villes du pays. En 1842, époque assez récente, elle
contenait 13,000 habitants, en 1852, 30,763, et en 1856, 42,000. Toronto
est située sur le lac Ontario, et peut être considéré comme le type d'un
port canadien des grands lacs. Une seule autre illustration suffira pour
démontrer la rapidité de cette accroissement, prenant pour cet objet une
ville situé dans l'intérieur du pays, au centre d'un district agricole.
London, en 1850, contenait une population de 5,124, en 1856, elle ex-
cédait 15,000, et par conséquent avait presque triplé en 6 ans.
Ces accroissements soudains ne sont cependant pas des exceptions ; les
autres villes, pas plus que les districts ruraux, ne se dépourvoient de leur
population pour en grossir celle des lieux plus favorisés et plus prospères.
Au contraire, le progrès est général, l'accroissement est la règle partout,
dans les villes comme à la campagne.
Des communications postales sont établies par tout le pays, le village
le plus reculé a son bureau, — le nombre total de ces bureaux dépasse
1,650. Le télégraphe électrique, qui a à peu près 4046 milles en opé-
ration, passe à travers toutes les villes et presque tous les villages du
pays. L'approche et l'arrivée des steamers et autres bâtiments à Québec,
sont connues presqu'en même temps dans toutes les parties du Haut et
du Bas-Canada. Toutes les améliorations dans les arts et les sciences
qui peuvent affecter ses intérêts commerciaux et industriels, sont de
suite introduites au Canada, et avec les éléments nombreux d'adaptation
et de progrès à sa portée, il saisit avec avidité et profite de l'entreprise et
de l'expérience des autres pays.
La cause première et infaillible de l'accroissement constant du Canada,
du mouvement ferme qu'il ne cesse de faire en avant, est due à V immi-
gration, et son adoption comme nouvelle patrie par des dixaines de milles
colons venus par delà les mers. Cette patrie avec toute ses immunités, ses
privilèges et ses espérances, nous vous l'offrons, ne demandant en retour
qu'un bras vigoureux, une bonne volonté et confiance dans votre avenir
et dans le bonheur et la prospérité de votre pays d'adoption. Cette
invitation qui jusqu'à présent n'a été que faiblement exprimée, parce que
16
le Canada ne pouvait encore offrir les avantages positifs qu'il possède
maintenant, a cependant réussi durant les dernières douze années à attirer
sur ses bords et unir à sa fortune un demi million de cœurs résolus et
confiants.
LOIS ET INSTITUTIONS MUNICIPALES DU CANADA.
7. Il n'y a pas d'exagération à dire que la liberté dont jouit le Canada
est la plus rationnelle que puisse posséder un pays.
Les lois d'Angleterre furent introduites dans le Haut-Canada en 1791,
et y sont en force aujourd'hui, sujettes toutefois aux changements que le
parlement local y a faits de temps à autre. Les lois françaises, telles
qu'elles existaient lors de la conquête par l'Angleterre, prédominent dans
le Bas-Canada, sujettes aussi aux divers changements opérés par le parle-
ment local. Les lois criminelles et commerciales d'Angleterre y sont en
force ainsi que dans le Haut-Canada. Le contrôle du parlement cana-
dien s'étend sur toute la province, et le gouvernement impérial ne s'im«»
misce jamais dans ses affaires, si ce n'est qu'il s'agisse de quelque grand
intérêt national.
Le système municipal du Haut-Canada est admirablement adapté aux
exigences d'un pays jeune et vigoureux comme lui ; le succès en a été
complet. Pour en faciliter la compréhension, il est nécessaire de dire que
le Haut-Canada est divisé en 42 comtés, chaque comté étant subdivisé en
cantons d'à peu près dix milles quarrés. Les habitants de chaque canton
élisent cinq conseillers, qui choississent parmi eux un président, désigné
sous le nom de Town Reeve ou maire. Le conseil de comté est formé des
Town Reeves ou maires des cantons qui élisent entr'eux un président,
nommé préfet du comté. Les conseils de canton et de comté sont des
corporations municipales, ayant le pouvoir de lever de l'argent pour les
besoins municipaux, tels que pour améliorations publiques, l'ouverture et
la réparation des chemins et des ponts, etc. Le remboursement en est
assuré par une taxe sur toute la propriété du canton, ou comté, où la dette
a été encourue ; mais aucun règlement ayant pour but le prélèvement
d'argent ne peut être en force avant d'avoir été préalablement soumis à
la sanction des électeurs. Chaque corporation possède le droit de pour-
suivre, et peut être poursuivie devant les cours de justice, et les règlements
passés par elle, s'ils sont jugés illégaux, peuvent être annulés par les
cours supérieures de la province à la demande de tout électeur.
17
Les conseils de canton sont autorisés i\ pourvoir au maintien des écoles
■communes, en vertu de l'Acte des écoles, à la construction des chemins,
ponts et cours d'eau, etc., à la nomination des inspecteurs de chemin, etc.
Les conseils de comté sont chargés de la construction et réparation des
prisons et cours de justice, des chemins et ponts, des maisons de correction
et des écoles de grammaire ; ils ont le pouvoir d'octroyer des argents en
prêt pour travaux publics tendant a l'amélioration du pays, et d'imposer
des taxes pour la rédemption des dettes encourues, sujettes toutefois à la
sanction du peuple. Les villages ayant une population de moins de 1000
habitants, sont régis par un bureau de police. Ceux dont la population
•est de plus de 1000 habitants, sont des villages incorporés, et sont régis
par un conseil de cinq, dont le maire ou Reevc est cx-officio membre du
•conseil de comté. Quand la population d'un village excède 3,000, il
devient une ville et est régi par un maire et un conseil, et est représenté
dans le conseil de comté par son maire et son député-maire. Quand la
population d'une ville excède 10,000, elle devient une cité, et est régie
par un maire, des échevins et des conseillers. Tout Reeve, préfet, maire
«t échevin est cx-ojjîcio juge de paix.
INSTITUTIONS D'ÉDUCATION.
Les lois des écoles sont différentes dans les deux sections du pays, et
sont adaptées aux éléments religieux qui prédominent dans chacune
d'elles. Chaque canton du Haut-Canada est pour les fins d'éducation
divisé en plusieurs sections selon les besoins de ses habitants. Les
écoles communes sont soutenues en partie par le gouvernement et en
partie par une taxe locale, et quelquefois par un petit honoraire payé par
les élèves. Le montant total, dépensé en 1858 dans le Haut-Canada pour
les écoles communes, excède £208,627 sterling. Dans les districts
ruraux établis depuis longtemps, chaque canton a une belle maison d'école
bâtie en brique, pourvue de cartes géographiques, ainsi que de livres et
d'appareils élémentaires. Le salaire des instituteurs varie de £40 à
£130 sterling dans les campagnes, et de £75 à £250 dans les villes.
Chaque instituteur d'école commune, pour avoir doit à l'allocation gou-
vernementale, doit subir un examen devant un bureau d'éducation de
comté, ou être licencié de l'école normale provinciale.
L'école normale provinciale, où se forment les instituteurs, est une
institution très effective et très utile, d'où sortent annuellement 100 à
150 jeunes personnes des deux sexes, qui ayant reçu une instruction
2
18
uniforme dans l'art d'enseigner et de conduire une école, établissent
graduellement dans le Haut-Canada un mode d'enseignement qui promet
beaucoup.
En 1842, le nombre des écoles communes dans le Haut-Canada était
de 1721, fréquentées par 67,978 enfants ; le nombre de ces écoles avait
atteint en 1858, 3,866, fréquentées par 293,683 élèves, ouvertes en
moyenne durant dix mois et six jours. Cette augmentation étonnante
dans un espace de temps si court témoigne grandement en faveur de la
condition et du progrès de l'éducation élémentaire dans le Haut-Canada. '
Chaque section scolaire est régie par une corporation élective de syndics
d'écoles, et possède une petite bibliothèque de littérature choisie, fournie
en partie par le gouvernement. Le nombre de volumes distribués pour
cet objet s'élève à 532,393.
Le système des écoles libres fait des progrès dans plusieurs parties du
Canada. Ce système a pour base le support des écoles communes, ou-
vertes à tous, au moyen d'une taxe générale. Toute section scolaire peut
l'adopter par un vote de la majorité de ses habitants. Des écoles séparées
pour les catholiques romains, sujettes à certains règlements, sont sanc-
tionnées par la loi.
Les écoles de grammaire sont au nombre de 121, fréquentées par 5,530
élèves. Ces écoles tiennent le milieu entre les écoles communes et les
universités. Les précepteurs doivent être des gradués de quelqu'univer-
sité ; ils reçoivent en sus d'honoraires une allocation du gouvernement.
Le montant prélevé en 1858 pour les éeoles de grammaire s'élevait à
£15,123 sterling.
A part une université provinciale très richement dotée et ayant un
corps de professeurs très compétents, le Haut-Canada possède plusieurs
universités et collèges en connection avec différentes dénominations reli-
gieuses. Le système d'instruction adopté dans quelques-unes des uni-
versités canadiennes est modelé autant que possible sur celui suivi dans
les célèbres institutions de la Grande-Bretagne et de l'Irlande, et leurs
professeurs sortent de ces mêmes institutions. Toutes les dépenses d'un
cours universitaire complet à Toronto, y compris la pension et la tuition,
ne doivent pas dépasser £60 sterling par an. Des bourses, variant en
valeur de £18 à £40 sterling par an, sont attachées à l'université pro-
vinciale et au collège de la Trinité, en connexion avec l'église d' Angleterre;
«t sont, aux examens annuels, décernées aux concurrents heureux.
19
Les statistiques de l'éducation du Haut-Canada penvent se résumer
comme suit : En 1858, il y avait en opération 12 universités et collèges,
121 écoles de grammaire et académies ; 255 écoles privées, et 3,866
écoles communes, en tout 4,254 institutions d'éducation, fréquentées par
306,626 élèves, et coûtant au pays une somme de £303,200 sterling,
en grande partie prélevés par taxation.
Dans le Bas-Canada, il existe un système d'éducation semblable sous
beaucoup de rapports à celui que nous venons de décrire ; il y fait des
progrès rapides. Les écoles supérieures y sont d'un ordre très élevé, et
plusieurs des séminaires, attachés à des maisons religieuses, sont très bien
dotés, et pourvus amplement de professeurs et d'instituteurs très capables.
En outre de l' Université-Laval et du Collège McGill, les institutions
d'éducation dans le Bas-Canada sont classées comme suit dans le Rapport
du surintendant de l'éducation pour l'année 1858 : —
Nombre d'élèves 438
Nombre d'élèves 25,224
Nombre d'élèves 213
Nombre d'élèves 57
Nombre d'élèves 130,940
Total 156,872
Montant des contributions ....£91,879 sterling.
En 1858 l'augmentation dans le nombre d'élèves fut de 7,188 contre
6,557 en 1857 ; et l'augmentation dans les contributions depuis 1856 se
monte à $52,632. Chaque année fait voir une extension considérable. Le
coût d'un cours complet d'éducation supérieure dans le Bas-Canada est
même moindre que dans le Haut-Canada.
Ecoles Supérieures....
10
Ecoles Secondaires....
170
3
Ecoles Spéciales
2
2,800
Total
2.985
EELIGION EN CANADA.
La tolérance la plus parfaite en matières de religion existe chez les
Canadiens, quoique les diverses dénominations conservent avec jalousie
les distinctions qui les séparent entr'elles. Le Canadien-français se dis-
tingue par ses dispositions sociales et un zèle sans ostentation pour sa
religion ; et nulle part, pas même en Angleterre ni en Ecosse, l'obser-
vance du dimanche, suivant les doctrines protestantes, n'est plus stricte
ni plus générale que dans le Haut-Canada.
On peut classifier comme suit les différentes dénominations religieuses
d'après le recensement de 1851, ce qui donnera une idée de leur état
20
actuel : Catholiques romains, 914,561 ; anglicans, 268,592 ; écossais,
75,587 ; presbytériens indépendants, 93,385 ; autres presbytériens,
82,733 ; wesleyens, 114,839; méthodistes épiscopaux, 49,443; autres
méthodistes, 52,449 ; baptistes, 49,846 ; luthériens, 12,107 ; etc., etc.
Une addition de 50 par cent à ces chiffres donnera une idée approximative
du nombre relatif de chaque dénomination au mois de janvier 1860,
Les catholiques romains forment à peu près le sixième de la population
du Haut-Canada, et les cinq sixièmes de celles du Bas-Canada,
RESSOURCES AGRICOLES DU CANADA.
La collection des céréales et autres produits agricoles du Canada,
envoyée aux expositions de Londres et de Paris, suffirait peut-être pour
démontrer que son sol est particulièrement bien adapté à leur culture,
mais ne pourrait être prise comme preuve de la durabilité de sa fertilité.
Quand cependant l'on considère que les étonnantes moissons de blé, pour
lesquelles le Haut-Canada est à si juste titre distingué, se récoltent
dans les trois quarts de la partie habitée du pays, et que le sol est en
général un argile très riche d'une grande profondeur, la question de cette
durabilité se résout naturellement en une question de culture.
Dans les vallées de quelques-unes des grandes rivières du Haut-Canada,
l'on a semé du blé pendant vingt années consécutives, les premières
récoltes rapportant en moyenne 40 minots par acre, mais par suite de ce
système diminuant graduellement jusqu'à 12 minots par acre. Ce
système insensé de culture a opéré sa propre guérison, et fait adopter
une méthode plus raisonnable de cultiver, ce qui a eu l'effet de restaurer la
terre. H y a des années passées, quand les chemins étaient mauvais
et les communications avec les marchés difficiles, le blé était à peu près
le seul produit de ferme qui pût se vendre, de sorte qu'on n'épargnait
aucun effort pour en récolter le plus possible. Mais depuis que les
chemins de fer, et les chemins macadamisés et planchéiés ont rendu les
communications plus faciles, et que les sociétés d'agriculture ont réussi
à dessiminer beaucoup d'informations utiles, la culture s'est améliorée
par tout le pays, et la fertilité naturelle du sol des anciens établissements
est en grande partie rétablie.
La moyenne de la récolte de blé dans quelques cantons excède 22
minots par acre, et où il y a la moindre approche à un système de culture
amélioré, elle s'est élevée à 30, et souvent jusqu'à 40 minots ; il n'est pas
rare d'eu moissonner sur les terres neuves jusqu'à 50 minots par acre. Il
21
ne faut pas oublier qu'à l'exposition de Paris un premier prix fut décerné"
au blé canadien récolté près de la ville de Toronto. On peut dire avec
vérité que l'on n'a rien à reprocher à la portion agricole du Canada qui
forme les quatre cinquièmes de la partie habitée, en outre d'un vaste
espace ouvert à la colonisation, qui est encore à la disposition du gouver-
nement, et que, quand il y a détérioration, e'est la faute du cultivateur et
non du sol. En Canada, la récolte de blé en 1859 excède considérable-
ment 25,000,000 minots. Le blé canadien est de qualité si supérieure
que les manufacturiers américains l'achètent pour le mélanger avec le
grain des Etats-Unis, dans le but d'améliorer la qualité de leur fleur, et
la rendre propre à l'exportation.
VALEUR DES TERRES. — CONCESSIONS GRATUITES.
Dans aucun pays, l'Australie exceptée, la valeur des terres arpentées
n'a augmentée aussi rapidement qu'au Canada durant les sept dernières
années. Maintenant que la cause de cette augmentation est connue,
elle est si apparente que l'on s'étonne qu'elle n'ait pas été prédite des
années avant l'événement. En 1852, le Canada n'avait pas une seule
voie ferrée. En 1860 il possède 1876 milles de chemin de fer complétés,
et un grand nombre d'autres en voie de construction. La hausse dans
la valeur des terres s'explique ainsi facilement. Des voies de communi-
cation de première classe ont ouvert le pays, rendu profitable une vaste
somme de richesses qui jusque-là était demeurée inerte, stimulé l'industrie
et opéré une révolution complète dans l'économie rurale à 20 milles chaque
côté de leur parcours.
La construction des chemins de fer a créé des débouchés accessibles à
toutes les parties du pays qu'ils traversent ; et une des conséquences natu-
relles de l'ouverture de ces chemins a été de donner une valeur d'argent
à tous les produits de ferme qui peuvent se transporter, quoique très
souvent, avant l'existence de ces communications, ces produits fussent de
nulle valeur, et quelquefois même des embarras. Cette hausse soudaine
du taux d'intérêt pour la même somme de travaux a nécessairement
augmenté la valeur du capital. Ainsi la valeur des terres dans les
anciens établissements, éloignés des ports des lacs, a doublé dans sept
ans ; tandis que les terres incultes dans les établissements nouvaux, près
desquelles passe un chemin de fer, ont triplé, et même en quelques
endroits, quadruplé en valeur durant le même intervalle.
22
Les terres propres à la culture peuvent rarement être achetées des
compagnies ou des individus pour moins de trente shellings l'acre. Le
gouvernement canadien dans le but d'empêcher les compagnies privées et
les individus d'acquérir de grandes étendues de terre pour des fins de
spéculation, a attaché à l'achat des terres de la couronne certaines con-
ditions qu'il a cru propres à prévenir les abus, Par exemple, l'acquéreur
doit se fixer sur la terre qu'il achète. Cette condition, toute simple
qu'elle est, éloigne une foule de spéculateurs qui jusqu'à présent se sont
enrichis aux dépens du pays, tout en en retardant le progrès, et empê-
chant le développement de ses ressources.
Le gouvernement provincial vient de construire dans le Haut-Canada
sept grands chemins, et d'ouvrir à la colonisation les terres qu'ils par-
courent. Ce sont lo. Le chemin de V Outaouais et de VOpéongo. Ce
chemin qui court de l'est à l'ouest devra éventuellement avoir 171 milles
de long, et relier la rivière des Outaouais au lac Huron. À peu près 62
milles sont complétés, et il y a 235 colons établis sur son parcours. 2o.
Le chemin oV Addington, long de 61 milles courant du sud au nord, part
des établissements du comté d'Àddington et va joindre le chemin d'Opé-
©n2;o. Le nombre des colons sur ce chemin est de 178. 3o. Le chemin
d'IIastings ayant une direction à peu près parallèle à celle du chemin
d'Addington, est long de 68 milles et relie le comté d'Hastings au chemin
de l' Outaouais et de TOpéongo. Les colons établis sont au nombre de
306. 4o. Le chemin de Bobcaygeon, courant nord entre les comtés de
Peterborough et Victoria, qu'on se propose de continuer jusqu'au lac
Nipising. 36 milles sont maintenant parachevés, et il y a 168 colons établis
sur son parcours. Le nombre moyen composant la famille de chaque
colon sur ces chemins est de 4. 5o. Le chemin de Frontenac et de
MadawasJca, dont 33 milles sont complétés. 6o. Le chemin de 3Ius7co7ca,
dont 21 milles sont parachevés ; ce chemin conduit de la tête du lac
Couchiching à la grande chute de Muskoka, où il coupe la ligne de
Peterson, qui devra éventuellement rejoindre le chemin de l'Outaouais et
d'Opéongo dont l'ouverture se continue vers l'ouest. Au moyen de ce
chemin le colon débarquant à Toronto pourra en un jour de marche de
cette ville se rendre au centre du pays. 7o. Le chemin du Sault Ste*
Marie, courant du Sault Ste. Marie à la Baie de Goulais,, et dont 4
milles sont déjà complétés.
Les cinq chemins du Bas-Canada sont : —
Le Chemin Eîgin, dans le comté de L'Islet,, long de 35 milles.,, de St.
Jean-Port-Joli à la ligne provinciale j
23
Le Chemin de Matane à Cap-Chat ;
Le Chemin Taché, de Buckland, dans le comté de Bellechasse, au
Chemin Kempt, dans Rimouski, long d'à peu près 200 milles ;
Le Chemin Temiscouata, de la Rivière-du-Loup au lac Temiscouata ;
Le Chemin Kempt, de Métis à Restigouche.
Dans le but de faciliter l'établissement de ces parties du pays, le gou-
vernement octroie gratuitement des terres le long de ces chemins. Ces
octrois n'excèdent en aucun cas cent acres, et peuvent être obtenus aux
conditions suivantes : —
1. Le concessionnaire doit être âgé de dix-huit ans au moins.
2. Il doit prendre possession du lot octroyé dans un délai d'un mois.
3. Il doit mettre en culture au moins douze acres de terre dans l'espace
de quatre ans.
4. Il doit bâtir une maison (en troncs d'arbre) 20 pieds sur 18, et résider
sur le lot jusqu'à ce que les conditions qui précèdent aient été accomplies.
Les différents membres d'une même famille, qui obtiennent des con-
cessions, peuvent résider ensemble sur le même lot, sans être tenus de
bâtir sur chacune des concessions obtenues. L'inexécution de ces condi-
tions annulle la concession, et la terre peut être ensuite vendue ou
concédée de nouveau. Les terres, ainsi ouvertes à la colonisation et
offertes gratuitement par le gouvernement, sont en général d'excellente
qualité, et bien adaptées à l'agriculture sous le rapport du sol et du climat.
Les Rapports des agents résidents sur ces ehemins pour Tannée der-
nière donne une idée très favorable de la prospérité des colons qui s'y
sont établis, ainsi que des produits considérables qu'ils ont recueillis des
terres nouvellement défrichées.
En outre des concessions gratuites le long des chemins dont nous
venons de parler, le gouvernement a à sa disposition plusieurs millions
d'acres de terres qui peuvent être achetées par ceux qui désirent s'y
établir, à des prix variant d'un shelling et à cinq shellings par acre,
(de 10 deniers à 4 shellings sterling).
On peut aussi mentionner qu'il y a plusieurs autres lignes de chemins
qui sont complétées, ou en voie de construction, en différentes parties
,du pays : —
JEn Haut-Canada : —
Le Chemin entre Collingwood et Meaford 20 milles.
Le Chemin d'ELzivir et Kaladar 14
24
Le Chemin d'Elina 7î
Le Chemin d'Elma et Mornington 11J
La Ligne de Peterson 31
Le Chemin d'Addington et Renfrew 17f
Le Chemin Victoria., 6
Le Chemin de Bobcaygeon et Emily 3
• Dans le Bas-Canada : —
Le Chemin du Fort Coulonge, du township de Low dans le comté de-
î'Outaouais au Fort Coulonge dans Pontiac ;
Le Chemin de la Rivière Désert, de Hull au township de Madawaska ;
Le Chemin de Kénogami, de Chicoutimi au Lac St. Jean, Saguenay 'r
Le Chemin de la Rivière-Noire, de Callières aux Escoumins ;
Le Chemin Mégantie, dans le comté de Wolfe ;
Le Chemin Lambton, dans le comté de Beauce ;
Le Chemin de Glenlloyd, dans les comtés de Beauce et de Mégantie ;:
Dans les townships de l'Est, il reste encore à vendre une étendue
considérable de terre, près de 2,000,000 d'acres. On se propose d'y
ouvrir des chemins de colonisation et d'en rendre ainsi l'accès plus facile
aux colons. Ce district est très bien connu pour ses capacités agricoles
de toutes sortes, et particulièrement pour ses pâturages. Il est aussi
abondamment pourvu de pouvoirs d'eaux qui peuvent être utilisés pour
des manufactures. La population consiste plus qu'en aucun autre endroit
d'une étendue pareille en Bas-Canada, d'Anglais, Ecossais et Irlandais. —
Un établissement considérable et florissant de Norvégiens s'y est formé
récemment. Les richesses minérales des townships, particulièrement en
cuivre, sont bien établies, et plusieures mines sont maintenant en opé-
ration profitable.
Les communications avec le district entier sont ouvertes durant toute
l'année soit par chemins de fer ou par bateaux à vapeur, et les marchés de
Québec, Montréal, Portland, Boston et New- York peuvent en tout temps
être atteints.
CLIMAT DU CANADA.
Les opinions les plus erronnées existent à l'étranger au sujet du climat
du Canada. Ceux qui reprochent au pays la rigueur de ses hivers et
qui préférant les frimats et les brouillards à un ciel clair et brillant, n'ont
pas le courage de les affronter, ignorent encore l'étendue et la valeur des-
bienfaits que confèrent sur le Canada ses neiges si renommées.
25
Ceux qui tremblent à l'idée du thermomètre tombant au dessous de
zéro auront peine à croire que la diminution graduelle qui se fait
annuellement dans la chute de la neige en certains endroits est un sujet
de regret pour le cultivateur du Haut-Canada ; ce qu'il demande, ce sont
les anciens hivers qui permettent de faire usage des traînaux durant
quatre mois, et le printemps au commencement d'avril. Une chute
abondante de neige accompagnée de gelée équivaut à la construction du
meilleur chemin macadamisé dans toute l'étendue du pays. En hiver
l'absence de neige suffisante pour les traînaux est aussi à craindre et à
déplorer que le manque de pluie au printemps. Heureusement l'une et
l'autre sont rares.
Le climat du Canada est en quelque sorte un climat exceptionnel,
principalement dans la péninsule du Haut-Canada. L'influence des
grands lacs s'y fait sentir d'une manière étonnante dans l'élévation de la
température de l'hiver et les chaleurs modérées de l'été. Dans les autres
parties du Canada, où cette influence ne se fait pas sentir, ainsi qu'au
milieu des Etats de New-York et d'Iowa, on est exposé aux deux
extrêmes, un froid violent en hiver et une chaleur intense en été.
On peut puiser beaucoup d'informations touchant le climat du Canada
de la simple narration des faits ayant trait à la culture des fruits. Le
raisin et la pêche viennent en abondance et mûrissent à perfection en
plein air dans le voisinage de la rivière Niagara et le long des bords du
lac Erié. L'ile de Montréal est célèbre pour la qualité de ses pommes,
et l'île d'Orléans en bas de Québec pour ses prunes. Le melon et la
tomate acquièrent une grosseur considérable par tout le Canada, et mûris-
sent bien en plein air. On en sème la graine vers la fin d'avril et
cueille le fruit en septembre. Les citrouilles et les courges atteignent des
dimensions extraordinaires, et ont pesé au dessus de 300 livres, — dans le
voisinage de Toronto. On cultive communément le blé d'Inde, le
houblon ainsi que le tabac, et les profits qu'on en retire sont considéra-
bles. Le chanvre et le lin sont des plantes indigènes, et pourraient être
cultivées sur un grand pied dans plusieurs parties du pays. Le place-
ment de quelques capitaux rendrait l'Angleterre tout à fait indépendante
de la Russie et des autres pays pour son approvisionnement de ces
articles.
L'illustration la plus frappante de l'action des grands laes sur le climat
du Canada se trouvent dans les limites naturelles dans lesquelles
certains arbres sont restreints par le climat généralement. Le noyer
noir, ce bois précieux, pour lequel le Canada est si célèbre, cesse de croître
sur les côtes de l'Atlantique au nord de la latitude 41 ° , cependant
sous l'influence du climat comparativement doux de la péninsule du
Haut-Canada, on en trouve de grande dimension et en profusion
jusqu'au 43 ° de latitude.
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27
VOIES DE COMMUNICATION ENTRE LES DIVERSES PARTIES DU CANADA
ET LES ÉTATS DU NORD DE L'UNION.
12. L'énumération suivante des moyens de communication entre
Liverpool et Québec, et entre Québec et les autres parties du Canada et
les Etats du nord, du milieu et de l'ouest de l'Union américaine, suffira
pour donner une idée des facilités que l'achèvement du grand tronc de
chemin de fer du Canada, le Great Western et le système sans pareil des
canaux canadiens offrent à l'émigré qui traverse la partie septentrionale
du continent américain.
L'émigré fait la traversée de Liverpool, ou de tout autre port de
l'Europe à Québec en quinze jours ou un mois, selon qu'il s'embarque
sur un steamer ou sur un bâtiment à voile. • Il peut de là se rendre
à Toronto dans le Haut-Canada soit en bateau à vapeur soit par chemin
de fer. De Toronto, le chemin de fer du nord, long de 94 milles, le
conduit à Collingwood sur le lac Huron, et de là en steamer il peut aller
à Chicago et le Far- West ; ou se rendant par le Grand Tronc ou par le
Great Western à la ville du Détroit dans l'Etat du Michigan, il peut se
diriger au moyen de chemins de fer sur n'importe quelle partie des Etats de
l'ouest ; il peut encore se transporter par chemin de fer et par steamer, ou
par chemin de fer seul, de Toronto à Goderich, ou de Toronto à Buffalo, et
de là par chemin de fer se rendre dans les Etats de l'Est ou du sud, ou par
steamer et chemin de fer se diriger vers l'Ohio et les Etats contigus, ou
encore par steamer ou par chemin de fer vers Chicago et le Far- West.
Une table des routes et distances se trouve à la fin de ce pamphlet.
Enfin si le voyageur désire se hâter, il peut se rendre de Portland, dans
l'Etat du Maine où le Great Eastern doit débarquer sa cargaison, et où
est situé pour le présent le terminus océanique du Grand Tronc du
Canada, à Toronto dans le Haut-Canada, par chemin de fer, passant
par Montréal, en 26 heures. Et maintenant que le Pont-Victoria,
cette merveille du monde, est terminé, la distance entre Portland sur
l'Atlantique et Toronto au cœur du pays des grands lacs, distance de pas
moins de 625 milles, se parcourt souvent en 22 heures. Des bateaux
à vapeur magnifiques, sans pareils, même en Europe, par la grandeur, la
vitesse et l'armement, parcourent continuellement les eaux des grands
lacs ; et le voyageur a presque partout le choix de faire sa route par terre
ou par eau. Tel est ce système imcomparable de communications qui
au moyen de la vapeur et de chemins de fer, sur les eaux et le territoire
canadien, fait du trajet du Far- West à Liverpool, Londres, Anvers ou
Paris un voyage de seize jours. Le fait que maintenant en conséquence
28
d'arrangements avec le gouvernement canadien, le transport des malles
de l'Allemagne, de la Belgique, de la France, de la Grande-Bretagne et
des Etats-Unis, se fait sur ces routes, suffit seul pour en démontrer l'im-
portance et l'utilité.
Ainsi donc l'émigré qui désire faire diligence dans son voyage, tout en
étant confortable, et ne pas s'exposer à des exactions, doit tâcher de se
rendre à Québec, quelque soit sa destination dans l'Amérique du Nord,
soit qu'il veuille se fixer en Canada, soit qu'il se dirige vers les Etats-
Unis. Le succès obtenu par les steamers canadiens entre Liverpool et
Québec a établi la supériorité de cette route sur toutes les autres. Les
vaisseaux faisant voile pour Québec, sont assujettis à des règlements très
rigides en ce qui regarde la protection et le comfort des passagers ; et
une fois dans Québec, l'émigré dans son voyage vers l'ouest sur les routes
canadiennes, se trouve sous la puissante protection du gouvernement
canadien qui le garantit des extortions et du pillage. Le coût du passage
sur les voies ferrées et les steamers du Canada ne dépasse en aucun cas
un sou et demi par mille. De Québec, par l'une ou l'autre des routes
auxquelles nous venons d'attirer l'attention, il peut se rendre au lieu de
sa destination, soit aux Etats-Unis soit au Canada, avec plus de célérité,
de sûreté et de confort, que s'il débarquait à New- York, à Boston, ou
dans n'importe quel port de l'Union.
COMMERCE ET REVENU DU CANADA.
13. Le revenu général de la province se compose des droits de douane,
du produit de la vente des terres, du revenu des travaux publics et de
différentes autres sources mineures. Les impôts du pays n'atteignent
jamais le Canadien d'une manière directe, et s'il sait limiter ses besoins
aux articles de première nécessité et se vêtir, comme font des milliers
d'autres, avec l'étoffe du pays, qui est le signe de l'industrie et de
l'économie domestique, il n'a d'impôts indirects à payer que sur le sucre
et le thé, dont le coût est en Angleterre la moitié moins qu'au Canada.
Il est libre de voter pour ou contre les seules taxes directes qu'il ait à
payer, qui consistent d'ordinaire en contributions soit pour des objets
d'éducation soit pour la construction d'un chemin ou d'un pont dans
le canton où il demeure. Et bien souvent les profits qu'il en retire lui
valent cent fois ce qu'il a contribué d'argent ou de travail.
Le commerce d'un pays, qui comme le Canada tire sa richesse de son
agriculture, ses forêts, ses mines et ses mers, se représente correctement
29
par les statistiques de ses exportations et de ses importations. Les
tableaux suivants, compilés d'après des rapports officiels, font voir la
direction que prend l'industrie du pays. Les exportations de 1858 et
1859 se classent ainsi : —
1858. 1859.
Courant. Courant.
Produits agricoles £1,976,100 1,834,949
Produits des forets 2,361,932 2,415,990
Animaux et leurs produits 615,691 947,376
Manufactures 81,344 121,808
Produits de la mer 179,574 204,356
Produits des mines 78,706 117,128
Autres articles 28,134 27,683
£5,225,781 5,670,203
Estimé des rapports iincomplets des ports in-
térieurs 369,761 416,151
Il y a à ajonter les vaisseaux bâtis à Québec,
qui s'élève à 185,910 105,391
Total des exportations £5,772,452 6,191,745
Le jaugeage des vaisseaux employés pour le commerce du Canada
avec l'Europe et les autres provinces voisines s'élevait pour les vaisseaux
qui entrèrent dans les ports du Canada à 419,553 tonneaux pour 1855,
et à 641,652 tonneaux pour 1859, et pour ceux qui en sortirent à
451,241 tonneaux pour 1855, et 650,561 tonneaux pour 1859.
Le tableau suivant fait voir le nombre et le jaugeage des vaisseaux
canadiens et américains, distinguant les vapeurs des bâtiments à voile,
employés au transport des marchandises passant dans les canaux du Canada.
No. Tonn. No. Tonn.
Bâtiments à voile canadiens. 633 ... 66,903 \ *** 74.71^
Vapeurs canadiens 88 ... 7,812) '" '
Bâtiments à voile américains 553 ... 98,753 | ~on infifi44.
Vapeurs américains 35 ... 8,091)
Total 1,339 181,559
Ce qui suit est un tableau statistique du commerce du Canada, faisant
voir la valeur de ses exportations et de ses importations durant les années
30
1858 et 1859, et désignant les lieux d'où les unes sont tirées et où lea
autres sont expédiées : — -
Exportations» Importations,
1858. 1859. 1858. 1859.
Grande-Bretagne £2,224,653 1,994,189 3,073,872 3,796,521
Colonies Anglo-Américaines 240,107 210,119 103,844 95,439
Antilles Anglaises 1,756 133
Etats-Unis. d'Amérique. ... 2,982,523 3,480,579 3,908,895 4,398,229
Autres pays étrangers 60,108 88,952 183,021 198,468
Total * £5,507,391 5,778,095 7,269,632 8,388,790
LE CANADA COMME CHAMP OUVERT A L'INDUSTRIE.
La divise de la capitale du Canada se compose des trois mots suivants :
" Industrie, Intelligence et Intégrité," et son emblème est le castor. Pour
parvenir dans la vie et poursuivre une carrière honorable, ces trois quali-
fications sont nécessaires, et celui qui les possèdent et sait en faire usage
ne peut manquer suivant le cours des choses ordinaires de réussir au
Canada. Il n'existe pour arrêter le progrès de l'homme honnête et
industrieux, ni monopole, ni privilèges exclusifs, ni ces barrières infran-
chissables qui séparent les différentes classes de la société dans la
Grande-Bretagne.
Nombre des habitants riches et respectés du Canada sont venus dé-
barquer sur ses bords seuls, sans amis et bien souvent sans moyens de
pourvoir aux besoins du lendemain ; et des milliers de ces nouveaux ar-
rivés qui encombrent les quais de Québec durant les mois du printemps
et de l'été, à qui l'avenir semble sombre et douteux, jouiront quelques
années plus tard d'une indépendance ample et bien gagnée.
Le Canada offre un marché pour tous les produits du monde ; et dans
la marche rapide qu'il fait vers la grandeur, il défie la compétition et la
rivalité de son commerce. On peut se procurer tout ce qui est nécessaire
à la vie ainsi que tous les articles de luxe qui se vendent en Europe.
En multipliant par quatre ou réduit la livre courant en dollars américains.
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Il faut dire toutefois que dans le moment le pays n'offre que peu
d'encouragement aux gens de métiers et aux journaliers qui n'ont pas les
moyens de s'établir dans les villes et les villages. L'émigration au
Canada ne devrait consister que de gens qui désirent s'établir sur des
terres.
RÈGLEMENTS TOUCHANT LES TERRES PUBLIQUES.
En sus des octrois gratuits, les terres du gouvernement se vendent aux
conditions suivantes, soit en blocs, soit en lots de 100 acres, aux colons de
bonne foi : —
Elles se vendent en blocs variant en quantité de 40,000 à 60,000 acres
à raison de cinquante cents ( à peu près deux shellings sterling ) par acre,
argent comptant, dans le Haut-Canada, et dans le Bas-Canada de dix-
huit cents en montant suivant la position, à condition que l'acquéreur
fera subdiviser son terrain en lots de 100 à 200 acres chaqne, sur un
plan et de la manière approuvés par le gouvernement ; qu'un tiers du
terrain sera établi dans l'espace de deux ans à compter de la date de la
vente, un autre tiers en sept ans, et le reste en dix ans.
Cette condition n'est pas mise en force pour ce qui regarde toute partie
du terrain qui à cette dernière date serait trouvée impropre à la culture.
Pour obtenir un titre absolu, les colons doivent avoir résidé sur leurs
terres pendant un espace continu de deux ans, et avoir défriché et cultivé
dix acres par chaque cent acres achetés par eux.
Les terres sont arpentées par le gouvernement en lots de 100 à 200
acres chaque, et sont vendues aux colons à raison de 70 cents à un dollar
( de 2s. lOd. J- à 4s. sterling) par acre, argent comptant, dans le Haut-
Canada, et dans le Bas-Canada de 30 cents ( ou lOd. sterling ) en
montant suivant la position — un cinqnièmc doit être payé comptant, et la
balance en quatre versements annuels avec intérêt.
Des titres sont donnés aux acquéreurs sur le paiement complet du
prix d'achat, après un séjour de deux années sur leurs lots, s'ils ont
défriché et mis en culture dix acres par chaque cent acres achetés par eux.
Des octrois gratuits de 100 acres sont faits aux colons sur les chemins
du gouvernement. Ces chemins sont marqués en rouge sur la carte qui
vient d'être publiée par le gouvernement.
Les cantons qui sont à vendre en bloc sont colorés rouge foncé sur la
carte du gouvernement.
3
34
APPROVISIONNEMENT NÉCESSAIRE.
Ci suit un estimé de la quantité et du coût des provisions nécessaires
pour douze mois pour un homme sa femme et trois enfants en bas âge,
et une liste d'articles nécessaires au colon allant s'établir dans la forêt.
Les prix mentionnés sont ceux auxquels ils peuvent être achetés dans les
villages les plus voisins des établissements. Le capital entier requis est à
peu près £58 courant ou £47 sterling ; quoique grand nombre de gens
qui n'avaient pas £10 au monde, quand ils s'y sont établis, ont réussi
et sont maintenant indépendants.
PROVISIONS NÉCESSAIRES POUR UNE FAMILLE DE CINQ POUR UN AN.
8 quarts de fleur à £1 15s. par quart £14 0 0
2 " de lard à £3 15s. " 7 10
80 minots de patates, à 2s. par minot 8 0 0
30 livres de thé à 2s. 6d. par livre 3 15 0
1 quart de hareng 2 0 0
\ " de sel 0 7 6
Coût des provisions £35 12 6
SEMENCES.
20 minots de patates à 2s. par minot £2 0 0
3 " de blé à 7s. 6d. " 12 6
10 « d'avoine à 2s. " 10 0
Coût des semences £4 2 6
AUTRES NÉCESSITÉES.
1 hache £0 8 9
1 meule 0 7 6
1 pelle 0 1 10
2 houes à 3s. 6d. chaque 0 7 0
3 faucilles à ls. 6d. chaque 0 4 6
1 faux 0 5 0
1 tarière d'un pouce 0 5 0
1 " " " \ 0 7 6
lscie 0 7 6
2 sceaux à ls. 6d. chaque 0 3 0
1 châssis vitré 0 5 0
1 four portatif 0 5 0
2 pots de fer à 5s. chaque 0 10 0
1 chaudière 0 5 0
Porté en avant £4 2 7 39 15 0
35
Transporté en avant £4 2 7 39 15 0
1 poêle à frire 0 3 0
1 théière 0 2 6
6 vaisseaux de ferblanc à 4d. chaque. 0 2 0
3 plats de ferblanc à 2s. 6d. chaque... 0 7 6
6 cuillères à 2d. chaque 0 10
6 couteaux et fourchettes 0 5 0
3 paires de couvertes à £1 5s 3 15 0
2 courte-pointes à 2s. 6d. chaque 0 5 0
2 paires de draps à 3s 0 6 0
1 fer à repasser 0 2 6
1 cochon 0 15 0
10 7 1
Total £50 2 1
Ajoutez une vache 5 0 0
Du foin pour la première année 3 0 0
Total Courrant, £58 2 1
Ou Sterling, £47 0 0
1859.
Routes, distances et prix de passage par chemins de fer ou par
bateaux à vapeur, de Québec à toutes les autres parties du Canada,
et des Etats-Unis. Le Grand Tronc laisse la Pointe Lévi tous les
jours, et les bateaux à vapeur laissent Québec tous les après-midi à
4 heures transbordant à Montréal sur une ligne touchant directement
à tous les ports du St. Laurent et du Lac Ontario.
PLACES.
CANADA.
Barrie . .
Belleville
Brock ville
Brighton .
Brampton
Berlin . . .
Bradford .
565
388
293
410
522
562
544
Prix de
passage par le
Grand Tronc
ou par le
bateau à
REMARQUES.
Stg.
$ Cts.
26s. 8d.
6 50
14s. 4d.
3 50
12s. 4d.
3 00
16s. 6d.
4 00
22s. 6d.
5 60
25s.
6 25
24s.
6 00
Par O. S. <fc. H. R. de Toronto.
« G. Tronc
do ou par bateau à vapeur.
do. do.
do de Toronto.
do. do.
Chemin de fer.
36
Routes, distances et prix de passage, etc., etc. — Suite.
PLACES.
-a u
t» wO
HP vu)
— 3
S*
457
679
431
593
236
417
323
550
570
539
576
340
615
123
168
537
367
542
335
467
630
518
281
565
386
437
459
96
120
560
589
500
400
471
587
260
631
629
676
Prix de
passage par le
Grand Tronc
ou par le
bateau à
REMARQUES.
CANADA.
vapeur.
Stg. $ Cts.
Bowmanville ou Darling-
18s.
28s.
18s.
28s.
109.
17s.
14s.
24s.
23s.
20s.
26s.
15s.
27s.
lls.3d.
4s. 2d.
22s.
16s.
24s,
14s.
18s.
29s.
20s.
12s.
23s.
13s.
18s.
22s.
4s.
8s.
22s.
26s.
20s.
15s.
19s.
26s.
Ils.
283. 6d.
36s.
40s.
4 50
7 00
4 50
7 00
2 50
4 25
3 50
6 00
5 75
5 00
6 50
3 75
6 75
2 75
1 00
5 50
4 00
6 00
3 50
4 50
7 25
5 00
3 00
6 75
3 25
4 50
5 50
1 00
2 00
5 50
6 50
5 00
3 75
4 75
6 38
2 75
7 m
9 00
10 00
Pai
«
Cl
«
«
U
«
«
«
«
«
K
a
«
«
M
«
«(
U
Ci
M
M
«(
(t
(C
«
«
U
«
m
U
r G. Tronc.
Chatham
G. Western d'Hamilton.
COBOURG
G. Tronc ou bateau à vapeur.
0. S. à. H. de Toronto.
G. T.
UOLLINGWOOD
Cornwall
do.
Gananoque
do. ou par bateau à vapeur,
do. do.
Galt
G. W. via Harrisburg.
G. T. ou par vapeurs,
do. de Toronto.
HAMILTON
Hamburg
KINGSTON
do. ou par vapeurs.
G. W. d'Hamilton.
LONDON
Lennoxville, E. T
MONTRÉAL
G. T. via Richmond, E. T.
do. do.
Vapeur de Toronto.
G. T.
0. S. &. H. de Toronto.
OTTAWA CITÉ, (Byt)
P. &. 0. de Prescott.
G. T. ou vapeur.
0. S. à. H. de Toronto.
Vapeur ou G. T.
do. do.
G. W. d'Hamilton.
Perth
Ch. de Brockville à Outaouaia.
PORT HOPE
G. T. ou vapeur.
C. à. P. de Cobourg, ou P. H. &
L. de Port Hope.
G. T.
do.
G. W. d'Hamilton.
G, T. de Toronto.
TORONTO
G. T. ou vapeur.
G. T.
Whitby
G. T. ou vapeur.
G. W. d'Hamilton.
G. T. ou vapeur.
G. W. d'Hamilton.
Si. André, N.-Brunswick .
St. Jean, do.
\
G. T. à Portland et de là par
steamer.
37
Boutes, distances et prix de passage, etc., etc. — Suite.
PLACES.
ETATS-UNIS.
Albauy (New York)
Buffalo do. . . . .
Boston (Massachusetts) . .
Burlington (New York). .
Cap Vincent do.
Chicago
Chicago
Cleveland (Ohio)
Cincinnati do
Columbus do
Détroit (Michigan)
Galena (Illinois)
Green Bay do
Louisville (Kentucky). . .
Lawrence (Mass.)
Milwaukie
Milwaukie (Wisconsin) . .
Manitowoc
New York, City
Ogdensburg (N ew York) .
Oàwego
do.
Fortlaud (Maine)
Pittsburg ( l 'ennsylvanie)
Rochester (New York) .
«3
Prix de
passnge par le
Graud Tronc
ou par le
bateau à
vapeur.
Stg. $ Cts
Sandusky (Ohio) ... 816
436
573
423
270
359
1007
1247
756
1011
891
724
1179
1094
1153
380
1092
1162
1078
576
282
456
316
896
491
Sheboygan (Wisconsin)
St. Louis (Missouri)
Toledo (Ohio)
Troy (New York) . .
1100
1292
869
430
20s.
24s.
26s.
12s.
12s.
36s.
34s.
33s
43s.
40s.
28s.
52s.
36s.
47s.
25s.
40s.
34s.
36s.
24s.
12s.
16s.
22s.
41s.
19s.
41s.
36s.
51s.
35s.
20 s.
REMARQUES.
5 00
6 00
6 50
3 00
3 00
9 00
8 50
8 25
10 75
10 00
7 00
13 00
9 00
îl 75
6 25
10 25
8 50
9 00
6 00
3 00
4 00
5 50
10 25
4 75
10 25
9 00
12 75
8 75
5 00
(4
il
Par chemin de fer & vapeur de
Montréal.
" do. do.
« G. T.
11 Chemin de fer de Montréal.
" Vap.de Kingston ou Ogdensburg.
" G. T. d'Hamilton.
Via Collingwood.
Par Vap. & chemin de fer de Buffalo.
" Chemin de fer de Cleveland.
do. do.
do. Hamilton.
do. do. & Chicago.
Toronto <fe Collingwood.
Ch. de f. d.Cleveland <t Cincinnati.
G. T.
G. W. via Chicago.
Toronto & Collingwood.
do. do.
Ch. de fer & vapeur de Montréal.
Vapeur de Prescott.
Chemin de fer de Kingston ou
Ogdensburg.
G. T.
Chemin de fer de Cleveland.
Vapeur de Montréal, Kingston
ou Ogdensburg.
do de Buffalo.
O. S. & H. & vapeur de Colling-
wood.
Ch. de f. d'Hamilton via Chicago.
Vapeur de Buffalo.
Chemin de fer de Montréal.
Les enfants d'au dessous de 12 ans ne payent que la moitié" des prix
ci haut mentionnés, et ceux d'au dessous de 3 ans ne payent rien.
38
Les émigrés peuvent obtenir des Agents d'Emigration à Québec,
Montréal, Ottawa, Toronto et Hamilton, les meilleures informations
au sujet des routes, distances, prix de passage, ainsi que touchant les
terres publiques et autres à vendre et les localités qui offrent la perspective
la plus probable d'emploi.
EXPLICATION DES REMARQUES DANS LE TARIF.
G. T. — Chemin de fer Grand Tronc, Québec.
0. S. & N.— Chemin de fer " Northern," Toronto.
G. W.— Le Great "Western," Toronto.
C. & P. — Chemin de fer de Cobourg et Peterborough, Cobourg.
P. H. & L. — Chemin de fer de Port Hope et Lindsay, Port Hope.
P. & 0. — Chemin de fer de Prescott et Outaouais, Prescott.
E. T. — Canton ou Townships de l'Est, Bas-Canada.
Des Billets de passage pour tout le parcours peuvent être obtenus à ce
Bureau.
A. C. BUCHANAN,
Agent en chef de l'Emigration.
Bureau de l'Emigration,
Québec, mars, 1860.
VALEUR DE LA MONNAIE D'ANGLETERRE DANS TOUTES LES PARTIES
DU CANADA.
1 Souverein £1 4 4 $4.85
1 Couronne 0 6 1 1.20
1 Shelling 0 13 0.24
39
PROTECTION DES ÉMIGRÉS.
Les Actes, impérial et provincial, pourvoient, autant que possible,
contre les fraudes et les impositions, et l'Agent d'Emigration le plus
proche devrait de suite être averti aussitôt qu'il s'en commet. La cir-
culaire de colonisation publiée par autorité annuellement à Londres dans
Park Street, contient les règlements, les tables de nourriture etc.,
qu'exige l' Acte-impérial des passagers.
L 'Acte-provincial pourvoit que les émigrés peuvent demeurer à bord
avec leurs bagages 48 heures après l'arrivée du vaisseau dans le port, et
impose une pénalité sur le capitaine qui force ses passagers à quitter le
vaisseau plus tôt ; qu'ils seront débarqués sans dépense, et à heures con-
venables ; que nulle personne, sans licence, n'influencera les passagers en
faveur d'aucun chemin de fer, vapeur ou auberge en particulier ; que les
aubergistes devront afficher dans une place apparente une liste de leurs
prix pour pension, logement, etc., et qu'ils n'auront aucun droit quel-
conque sur les effets d'un émigré pour un montant au-dessus de cinq
dollars, à peu près une livre sterling.
Les effets personnels des émigrés ne payent pas d'impôts de douane.
QUÉBEC:
JOHN LOVELL, RUE STE. ANNE.
LE CANADA
1860.