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Full text of "Électricité et optique; cours de physique mathématique"

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COURS DE PHYSIQUE MATHÉMATIQUE 



ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 



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TOURS. " IMPRIMERIB DESMS FRÈRES 



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COURS DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE PARIS 

PUBLIAS PAR l.*A880CIATIOir AMICALE UBS 6LàVB8 BT ANCIENS ÉLBVBS 
DB I.A FACULTÉ DBS 8CIBNCBS 



COURS DE PHYSIQUE MATHÉMATIQUE 



ÉLECTRICITÉ 

ET OPTIQUE 

I 

LES THÉORIES DE MAXWELL 
RT LA THfiORIB iLRCrROIAOUIfiTIQIlB DB Là LIlMfiRR 



Leçons professées pendant le second semestre 1888-89 

l>AR H. POINCARÉ, MEMBRE DE L'iNSTITUT 
Hédigées par ê. BLONDIN, agrégé de l'Doivcnité 



PARIS 
GEORGES CARRÉ, ÉDITEUR 

58, RUE Saint-André-des-Arts, 58 

1890 



^UNIVERsiTTi 



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v--^ 
^'■1 



ÙO^/S" 



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INTRODUCTION 



La première fois qu'un lecteur français ouvre le 
livre de Maxwell, un sentiment de malaise, et souvent 
même de défiance se mêle d'abord à son admiration. 
Ce n'est qu'après un commerce prolongé et au prix 
de beaucoup d'eflforts, que ce sentiment se dissipe. 
Quelques esprits éminents le conservent même tou- 
jours. 

Pourquoi les idées du savant anglais ont-elles tant 
de peine à s'acclimater chez nous ? C'est sans doute 
que l'éducation reçue par la plupart des Français 
éclairés les dispose à goûter la précision et la logique 
avant toute autre qualité. 

Les anciennes théories de la physique mathéma- 
tique nous donnaient à cet égard une satisfaction 
complète. Tous nos maîtres, depuis Laplace jusqu'à 
Cauchy ont procédé de la même manière. Partant 
d'hypothèses nettement énoncées, ils en ont déduit 

ÉLBCTRICIT6 ET OPTlQUB. * 



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VI INTRODUCTION 

toutes les conséquences avec une rigueur mathéma- 
tique, et les ont comparées ensuite avec Texpé- 
rience. Ils semblent vouloir donner à chacune des 
branches de la physique la même précision qu'à la 
Mécanique Céleste. 

Pour un esprit accoutumé à admirer de tels mo- 
dèles, une théorie est difficilement satisfaisante. Non 
seulement il n'y tolérera pas la moindre apparence de 
contradiction, mais il exigera que les diverses parties 
en soient logiquement reliées les unes aux autres et 
que le nombre des hypothèses distinctes soit réduit au 
minimum. 

Ce n'est pas tout, il aura encore d'autres exigences 
qui me paraissent moins raisonnables. Derrière la 
matière qu'atteignent nos sens et que l'expérience 
nous fait connaître, il voudra voir une autre ma- 
tière, la seule véritable à ses yeux, qui n'aura plus 
que des qualités purement géométriques et dont les 
atomes ne seront plus que des points mathématiques 
soumis aux seules lois de la Dynamique. Et pourtant 
ces atomes indivisibles et sans couleur, il cherchera, 
par une inconsciente contradiction, à se les repré- 
senter et par conséquent à les rapprocher le plus 
possible de la matière vulgaire. 

C'est alors seulement qu'il sera pleinement satis- 
fait et s'imaginera avoir pénétré le secret de TUni- 



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INTRODUCTION VII 

vers. Si cette satisfaction est trompeuse, il n'en est 
pas moins pénible d'y renoncer. 

Ainsi, en ouvrant Maxwell, un Français s'attend à 
y trouver un ensemble théorique aussi logique et 
aussi précis que l'Optique physique fondée sur Thypo- 
thèse de l'éther ; il se prépare ainsi une déception 
que je voudrais éviter au lecteur en l'avertissant tout 
de 'suite de ce qu'il doit chercher dans Maxwell et de 
ce qu'il n'y saurait trouver. 

Maxwell ne donne pas une explication mécanique 
de r électricité et du magnétisme ; il se borne à dé- 
montrer que cette explication est possible. 

Il montre également que les phénomènes optiques 
ne sont qu'un cas particulier des phénomènes élec- 
tromagnétiques. De toute théorie de l'électricité, on 
pourra donc déduire immédiatement une théorie de 
la lumière. 

La réciproque n'est malheureusement pas vraie ; 
d'une explication complète de la lumière, il n'est pas 
toujours aisé de tirer une explication complète des 
phénomènes électriques. Gela n'est pas facile, en par- 
ticulier, si l'on veut partir de la théorie de Fresnel ; 
cela ne serait sans doute pas impossible ; mais on n'en 
arrive pas moins à se demander si l'on ne va pas 
être forcé de renoncer à d'admirables résultats que 
l'on croyait définitivement acquis. Gela semble un 



U N I ^* "-; "R .o I T Y* 




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VIII INTRODUCTION 

pas en arrière ; et beaucoup de bons esprits ne 
veulent pas s'y résigner. 

Quand le lecteur aura consenti à borner ainsi ses 
espérances, il se heurtera encore à d'autres diffi- 
cultés ; le savant anglais ne cherche pas à construire 
un édifice unique, définitif et bien ordonné, il semble 
plutôt qu'il élève un grand nombre de constructions 
provisoires et indépendantes, entre lesquelles les 
communications sont difficiles et quelquefois impos- 
sibles. 

Prenons comme exemple le chapitre où Ton 
explique les attractions électrostatiques par des pres- 
sions et des tensions qui Tègneraienl dans le milieu 
diélectrique. Ce chapitre pourrait être supprimé sans 
que le reste du volume en devînt moins clair et moins 
complet, et d'un autre côté il contient une théorie 
qui se suffit à elle-même et on pourrait le com- 
prendre sans avoir lu une seule des lignes qui pré- 
cèdent ou qui suivent. Mais il n'est pas seulement in- 
dépendant du reste de l'ouvrage ; il est difficile de 
le concilier avec lés idées fondamentales du livre, 
ainsi que le montrera plus loin une discussion appro- 
fondie ; Maxwell ne tente même pas cette conciliation, 
il se borne à dire : I hâve not been able to make the 
next step, namely, to account by mechanical consi- 



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INTRODUCTION IX 

derations for thèse stresses in the dielectric (2^ édi- 
tion, tome I, page 154). 

Cet exemple suffira pour faire comprendre ma 
pensée ; je pourrais en citer beaucoup d'autres j Ainsi, 
qui se douterait, en lisant les pages consacrées à la po- 
larisation rotatoire magnétique qu'il y a identité entre 
les phénomènes optiques et magnétiques ? 

On ne doit donc pas se flatter d'éviter toute contra- 
diction ; mais il faut en prendre son parti. Deux théories 
contradictoires peuvent en effet, pourvu qu'on ne les 
mêle pas, et qu'on n'y cherche pas le fond des 
choses, être toutes deux d'utiles instruments de 
recherches, et peut-être la lecture de Maxwell serait- 
elle moins suggestive s'il ne nous avait pas ouvert 
tant de voies nouvelles divergentes. 

Mais l'idée fondamentale se trouve de la sorte un 
peu masquée. Elle Test si bien, que dans la plupart 
des ouvrages de vulgarisation, elle est le seul point 
qui soit complètement laissé de côté. 

Je crois donc devoir, pour en mieux faire ressortir 
l'importance, expliquer dans cette introduction en quoi 
consiste cette idée fondamentale. 

Dans tout phénomène physique, il y a un certain 
nombre de paramètres que l'expérience atteint direc- 
tement et qu'elle permet de mesurer. 



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X INTRODUCTION 

Je les appelle 

L'observation nous fait connaître ensuite les lois des 
variations de ces paramètres et ces lois peuvent géné- 
ralement se mettre sous la forme d'équations diffé- 
rentielles qui lient entre eux les q et le temps. 

Que faut-il faire pour donner une interprétation 
mécanique d'un pareil phénomène ? 

On cherchera à l'expliquer soit par les mouvements 
de la matière ordinaire, soit par ceux d'un ou plu- 
sieurs fluides hypothétiques. 

Ces fluides seront considérés comme formés d'un 
très grand nombre de molécules isolées ; soient 
m,, mj..., m^ les masses de ces molécules; soient 
^f> Vu ^ii l^s coordonnées de la molécule m,. 

On devra de plus supposer qu'il y a conservation 
de l'énergie, et par conséquent qu'il existe une cer- 
taine fonction — U des 3p coordonnées a?,, y,., z^, qui 
joue le rôle de fonction des forces. Les 3p équations 
du mouvement s'écriront alors : 

cPxi rfU 

(i) '^^■^="^, 



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INTRODUCTION XI 

L'énergie cinétique du système est égale à : 
T=:|sm,(a?{» + y;« + ^;»}. 

L'énergie potentielle est égale à U et l'équation qui 
exprime la conservation de l'énergie s'écrit : 

T 4- U = const. 

On aura donc une explication mécanique complète 
du phénomène, quand on connaîtra d'une part la 
fonction des forces — U et que d'autre part on saura 
exprimer les 3p coordonnées a?„ y„ Zi à l'aide de n 
paramètres q. 

Si nous remplaçons ces coordonnées par leurs 
expressions en fonctions des ç, les équations (1) pren- 
dront une autre forme. L'énergie potentielle U 
deviendra une fonction des q; quant à l'énergie ciné- 
tique T, elle dépendra non seulement des g, mais de 
leurs dérivées q' et elle sera homogène et du second 
degré par rapport à ces dérivées. Les lois du mouve- 
ment seront alors exprimées par les équations de 
Lagrange : 



d dT cTT ^^^ dJJ _ 
^^^ dtdq,' dq.'^dqj,^^' 



Si la théorie est bonne, ces équations (2) devront 



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XII INTRODUCTION 

être identiques aux lois expérimentales directement 
observées. 

Ainsi pour qu'une explication mécanique d'un phé- 
nomène soit possible, il faut qu'on puisse trouver 
deux fonctions U et T, dépendant, la première des 
paramètres q seulement, la seconde de ces para- 
mètres et de leurs dérivées ; que T soit homogène du 
deuxième ordre par rapport à ces dérivées et que les 
équations différentielles Réduites de l'expérience 
puissent se mettre sous la forme (2). 

La réciproque est vraie ; toutes les fois qu'on 
pourra trouver ces deux fonctions T et U, on sera 
certain que le phénomène est susceptible d'une expli- 
cation mécanique. 

SoienteneffetU(îi,...g2,...?n),T(îi,g'2,...,î «;..., 
?i, ?2,..., ?n) ou plus simplement U {q,),T [q\, q,). 
ces deux fonctions. 

Que reste-t-il à faire pour obtenir l'explication 
complète ? 

Il reste à trouver |) constantes mi,..., tw^, m^; et 
3 p fonctions des q : 

?/(9'«,^2»-»^/.), 4<(^0^2-M^*.), ^i{qi*q2""i9n) 

où 

(.■=l,2...p) 



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mm 



INTRODUCTION XIII 

OU plus brièvement 

que Ton puisse considérer comme les masses et les 
coordonnées 

^i = ?h Vi = l'/t ^i = ®/ 

desp molécules du système. 

Pour cela ces fonctions devront satisfaire à la 
condition suivante ; on devra avoir identiquement: 



T(?,^g,0=3Sm,K«^-y;^+3';«)=|sm;(^;«+^;«+o;2) 



où 



Gomme le nombre p peut être pris aussi grand que 
Ton veut, on peut toujours satisfaire à cette condition, 
et cela d'une infinité de manières. 



Ainsi dès que les fonctions U [qj)y T (ç'^^, qt) existent, 






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XIV INTRODUCTION 

on peut trouver une infinité d'explications mécaniques 
du phénomène. 

Se donc un phénomène comporte une explication 
mécanique complète, il en comportera une infinité 
d'autres qui rendront également bien compte de 
toutes les particularités révélées par V expérience. 

Ce qui précède est confirmé par l'histoire de toutes 
les parties de la physique ; en Optique par exemple, 
Fresnel croit la vibration perpendiculaire au plan de 
polarisation ; Neumann la regarde comme parallèle 
à ce plan. On a cherché longtemps un « experimen-^ 
tum crucis » qui permît de décider entre ces deux 
théories et on n'a pu la trouver. 

De même, sans sortir du domaine de l'électricité, 
nous pouvons constater que la théorie des deux 
fluides et ceUe du fluide unique rendent toutes deux 
compte d'une façon également satisfaisante de toutes 
les lois observées en électrostatique. 

Tous ces faits s'expliquent aisément grâce aux 
propriétés des équations de Lagrange que je viens 
de rappeler. 

Il est facile de comprendre maintenant quelle est 
l'idée fondamentale de Maxwell. 

Pour démontrer la possibilité d'une eocplication 
mécanique de V électricité^ nous n'avons pas à noies 



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INTRODUCTION XV 

'prêoccv/per de trouver cette explication eUe-même^ 
il notes suffit de connaître l'expression des deux fonc- 
tions T et U qui sont les deux parties de ténergie^ 
de former avec ces deux fonctions les équations de 
Lagrange et de comparer ensuite ces équations avec 
les lois expérimentales. ' 

Entre toutes ces explications possibles, comment 
faire un choix pour lequel le secours de l'expérience 
nous fait défaut ? Un jour viendra peut-être où les 
physiciens se désintéresseront de ces questions, inac- 
cessibles aux méthodes positives et les abandonne- 
ront aux métaphysiciens. Ce jour n'est pas venu ; 
l'homme ne se résigne pas si aisément à ignorer éter- 
nellement le fond des choses. 

Notre choix ne peut donc plus être guidé que par 
des considérations où la part de l'appréciation per- 
sonnelle est très grande ; il y a cependant des solu- 
tions que tout le monde rejettera à cause de leur 
bizarrerie et d'autres que tout le monde préférera à 
cause de leur simplicité. 

En ce qui concerne l'électricité et le magnétisme, 
Maxwell s'abstient de faire aucun choix. Ce n'est 
pas qu'il dédaigne systématiquement tout ce que ne 
peuvent atteindre les méthodes positives ; le temps 
qu'il a consacré à la théorie cinétique des gaz en fait 
suffisamment foi. J'ajouterai que si dans son grand 






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XVI 



INTRODUCNION 



t 



ouvrage, il ne développe aucune explication com- 
plète, il avait antérieurement tenté d'en donner une 
dans un article du Philosophical Magazine, L'étran- 
geté et la complication des hypothèses qu'il avait 
été obligé de faire, l'avaient amené ensuite à y 
renoncer. 



% 



Le même esprit se retrouve dans tout l'ouvrage. 
Ce qu'il y a d'essentiel, c'est-à-dire ce qui doit rester 
commun à toutes les théories est mis en lumière ; 
tout ce qui ne conviendrait qu'à une théorie particu- 
lière est presque toujours passé sous silence. Le lec- 
teur se trouve ainsi en présence d'une forme presque 
vide de matière qu'il est d'abord tenté de prendre 
pour une ombre fugitive et insaisissable. Mais les 
efforts auxquels il est ainsi condamné le forcent à 
penser et il finit par comprendre ce qu'il y avait sou- 
vent d'un peu artificiel dans les ensembles théoriques 
qu'il admirait autrefois. 



C'est en électrostatique que ma tâche a été le plus 
difficile ; c'est là surtout en effet que la précision fait 
défaut. Un des savants français qui ont le plusappro- 






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INTRODUCTION XVII 

fondi l'œuvre de Maxwell me disait un jour : « Je 
comprends tout dans son livre, excepté ce que c'est 
qu'une boule électrisée. » Aussi ai-je cru devoir insis- 
ter assez longuement sur cette partie de la science. Je 
ne voulais pas conserver à la définition du déplace- 
ment électrique cette sorte d'indétermination qui est 
la cause de toutes ses obscurités ; je ne voulais pas î 

non plus, en précisant la pensée de l'auteur, la dé- j 

passer et par conséquent la trahir. 

J'ai pris le parti d'exposer successivement deux 
théories complètes, mais entièrement dijBTérentes. *^ 

J'espère que le lecteur distinguera ainsi sans peine 
ce qu'il y a de commun à ces deux théories et par 
conséquent ce qu'elles contiennent d'essentiel. Usera 
averti en outre qu'aucune des deux ne représente le 
fond des choses. Dans la première j'admets l'existence 
de deux fluides, électricité et fluide inducteur, qui 
peuvent être aussi utiles que les deux fluides de 
Coulomb, mais qui n'ont pas plus de réalité objec- 
tive. De même l'hypothèse de la constitution cellu- 
laire des diélectriques, n'est destinée qu'à faire mieux 
comprendre l'idée de Maxwell en la rapprochant des 
idées qui nous sont plus familières En agissant ainsi, 
je n'ajoute rien à la pensée de l'auteur anglais et je 
n'en retranche rien non plus; car il importe d'observer 
que Maxwell n'a jamais regardé « what we may call 



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r 



XV m INTRODUCTION 

an electric displacement » comme un véritable mou- 
vement d'une véritable matière. 

Je suis très reconnaissant à M. Blondin qui a bien 
voulu recueillir et rédiger les leçons que j'ai professées 
pendant le semestre d'été de 1888, ainsi qu'il l'avait 
déjà fait pour celles que j'avais consacrées à l'op- 
tique physique. 

I Sa tâche a été cette fois plus difficile. La science 

a marché avec une rapidité que rien ne permettait de 
prévoir au moment où j'ai ouvert ce cours. Depuis 
cette époque la théorie de Maxwell a reçu, d'une 
manière éclatante, la confirmation expérimentale qui 
lui manquait. Je n'avais pu exposer dans mes leçons 
que les premières expériences de Rontgen et de 
Hertz, auxquelles les conquêtes plus récentes et plus 
complètes de ce dernier savant ont enlevé beaucoup 
d'intérêt. M. Blondin a donc dû remanier et étendre 
considérablement cette partie du cours. 

Le chapitre XIII où sont exposées ces diverses 
tentatives de vérification expérimentale, est entière- 
ment son œuvre personnelle. 

J'ai cru toutefois qu'il convenait de renvoyer à un 
autre ouvrage les quelques pages qu'il avait rédigées 
au sujet des expériences de Hertz. Cet ouvrage où 
seront reproduites les leçons que j'ai professées en 
1890 aura pour objet non seulement les théories 



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INTRODUCTION XIX 

électrodynamiques de Helmholtz, mais aussi la dis- 
cussion mathématique des expériences de Hertz et 
paraîtra très prochainement. U est donc préférable 
d'en rapprocher la description succincte des expé- 
riences. 



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ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 




CHAPITRE PREMIER 



FORMULES DE L'ÉLECTROSTATIQUE 



1. Avant d'entreprendre l'exposé des idées de Clerk Maxwell 
sur rélectricité, nous commencerons par résumer rapidement 
les hypothèses fondamentales des théories actuellement en 
usage et nous rappellerons les théorèmes généraux de Télec- 
tricité statique, en introduisant dans les formules les notations 
de Maxwell. 

2. Théorie des deux fluides. — Dans la théorie des 
deux fluides, les corps qui ne sont pas électrisés, en d*autres 
termes, qui sont à Tétat neutre, sont supposés chargés de 
quantités égales d'électricité positive et d'électricité négative. 
On admet en outre que ces quantités sont assez grandes pour 
qu'aucun procédé d'électrisation ne permette d'erileVer à un 
corps toute son électricité de l'une ou l'autre espèce. 

8. Des expériences de Coulomb et de la déOnition des 
quantités d'électricité, il résulte que deux corps ch6u*gés de 
quantités m et i»' d'électricité, exercent entre eux une force 

ÉLBCTBICITft BT (IPTIQUB. 1 



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2 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

donnée par l'expression 



(i) F^-/^: 



r' 



où r désigne la distance des deux corps électrisés, supposée 
très grande par rapport aux dimensions de ces corps. Une 
valeur négative de F indique une répulsion entre les corps ; à 
une valeur positive correspond une force attractive, f est un 
coefficient numérique dont la valeur dépend de Tunité adoptée 
pour la mesure des quantités d'électricité. 

4. Théorie du fluide unique. — Dans la théorie du 
fluide unique, à laquelle se rattache la théorie de Maxwell, un 
corps à Félat neutre est supposé contenir une certaine quan- 
tité d'électricité positive. Quand un corps contient une quantité 
d'électricité positive plus grande que cette charge normale, il 
est dit chargé positivement ; dans le cas contraire, il est chargé 
négativement. 

Pour expliquer dans cette théorie les attractions et les 
répulsions électriques, on admet que les molécules d'électri- 
cité se repoussent, que les molécules de matière se repoussent 
également, tandis qu'il y a au contraire attraction entre les 
molécules d'électricité et les molécules de matière. Ces attrac- 
tions et ces répulsions sont d'ailleurs supposées s'exercer 
suivant la droite qui joint les molécules et en raison inverse 
du carré de la distance. 

Dans ces conditions, la quantité d'électricité positive con- 
tenue dans un corps à l'état neutre, doit être telle que la 
répulsion qu'elle exerce sur une molécule électrique extérieure 
au corps soit égale à l'attraction exercée sur cette molécule 
par la matière du corps. 



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FORMULES DE L'ÉLECTROSTATIQUE 3 

5. Expression de la force électrique dans la théorie 
du fluide unique. — Les forces qui agissent entre deux 
corps électrisés sont alors au nombre de quatre : celle qui 
8*exerce entre les charges électriques, la répulsion de la 
matière qui constitue les corps, enfin les deux attractions qui 
ont lieu entre l'électricité qui charge l'un des corps et la 
matière qui forme l'autre. Si nous désignons par r la distance 
qui sépare les corps, par (a et fji' leurs charges électriques res- 
pectives, et par v et v' leurs masses matérielles, nous aurons : 

Pour la force s'exerçant entre les masses matérielles, 



a . 
r- 



.2 ' 



pour les attractions entre Télectricité et la matière, 

fi et p^; 

pour la répulsion entre les charges électriques 

Y ^» 
La résultante de ces forces sera 



F = i [- «vv' + p(vK -I- vV) - -i^f-A, 



ou 



Telle est l'expression générale de la force qui s'exerce entre 
deux corps électrisés. Cette force doit se réduire à l'attraction 



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4 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

newtonnienne, quand les corps considérés sont à Tétat neutre. 

C'est ce qui aura lieu si la charge normale d'un corps à Tétat 

vB 
neutre a pour valeur -^ et si, puisque la force doit être attrac- 

tive, on a a < *--• 
Y 

6. Si nous désignons par m l'excès de charge d'un conduc- 
teur électrisé sur sa charge normale à Tétat neutre, la for- 
mule (2) devient 



i' = -r^ + (^-.)?' 



Elle se réduit à la formule (i) quand on laisse de côté 
l'attraction newtonnienne. La théorie du fluide unique conduit 
donc pour les attractions et les répulsions électriques à la 
même expression que la théorie des deux fluides. Toutes les 
conséquences de la formule (i) subsistent par conséquent dans 
la théorie du fluide unique. 

?• Unité électrostatique de quantité. — Par le choix 
d'une unité convenable de quantité d'électricité, on peut faire 
en sorte que le coefficient numérique f de la formule (i) 
devienne égal à 1. L'unité de quantité ainsi choisie esi l'unité 
électrostatique de quantité d'électricité; c'est la quantité 
d'électricité qui, agissant sur une quantité égale placée dans 
Vair à l'unité de distance, exerce sur elle une force égale à 
l'unité de force. 

On a alors pour la valeur de la force qui s'exerce entre 
deux masses électriques m et m' placées dans l'air à une dis- 
tance r, 

(3) F = -^'. 



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FORMULES DE L'ÉLECTROSTATIQUE 5 

8. Potentiel. Composantes de la force électrique. — 

On appelle polenliel en un point le travail de la force électrique 
agissant sur Vunité d électricité positive quand celle-ci va du 
point considéré à t infini. 

Dans le cas particulier où les masses électriques sont dis- 
tribuées dans Tair, le potentiel a pour valeur V —^ rt étant 

la distance du point considéré à la masse mi et la sommation 
s'étendant à toutes les masses électriques du champ. 

Nous désignerons par ip le potentiel en un point P, pour 
nous conformer aux notations de Maxwell. 

Si en P se trouve une masse électrique égale à m', les com- 
posantes suivant trois axes de coordonnées de la résultante 
des actions électrostatiques qui s'exercent sur P, sont, 



m 



,d^ 
dco 



dy 



dz 



9. Si on suppose le point P à Tintérieur d'un conducteur 
homogène et en équilibre électrique la résultante des actions 
électrostatiques qui s'exercent sur ce point doit être nulle 
car autrement l'équilibre serait détruit. Les dérivées par- 
tielles du potentiel, -j^j -^f -^ sont donc nulles; par suite le 
potentiel est constant à Tintérieur du conducteur. 

10. Flux de force. — Considérons 
un élément de surface dta et par le 
centre de gravité G {fig, 1) de cet élé- 
ment menons la demi-normale GN dans 
un sens quelconque que nous pren- 
drons comme sens positif. Si en G se 
trouve une molécule d'électricité de masse m', cette molécule 




Fig. 1. 



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6 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

est soumise à une force GF dont les composantes suivant les 
trois axes de coordonnées sont 

,d^ .dtl ,M 

— m T^^ — m -f-y — m -^^ 

dx dy az 

^ désignant la valeur du potentiel en G. En appelant a, p, y 
les cosinus directeurs de la demi-normale- GN, la projection 
de la force GP sur GN a pour expression 

ou 



(•â+ff+rS> 



,d^ 

m -7*"» 

dn 



dn désignant une longueur inflnîment petite GG' portée dans 
le sens positif de la normale et d^ la variation du potentiel 
quand on passe du point G au point G'. 

Si la quantité d'électricité située en G est égale à Tunité, 
la composante normale de la force qui s'exerce sur elle est 

— -^' Le produit changé de signe, 

dn 

de cette force par l'élément de surface dfù est ce que nous 
appellerons le flux de force d travers Vêlement dia, ht flux de 
force à travers une surface finie sera la valeur de Finlégrale 



! 



dn 



étendue à tous les éléments de la surface. 



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FORMULES DE L'ÉLECTROSTATIQUE 7 

It. Théorème de Gtauss. — Lorsque la surface est fermée 
la valeur absolue de cette intégrale est 4irH, M désignant la 
quantité totale d'électricité libre conlenue à l'intérieur de la 
surface ; quant au signe il dépend du choix de la direction 
positive de la normale. On peut convenir de prendre pour le 
flux de force la valeur — 47rM ce qui revient à prendre pour 
direction positive de la normale en un point de la surface 
celle qui est extérieure à la surface; on dit alors que le flux 
entre dans la surface. On peut donc énoncer le théorème sui- 
vant : 

Ije ftax de force qui entre dans une surface fermée à Fin- 
lérieur de laquelle se trouve une quantité d'électricité libre M 
est égal à — irrM. 

12. Relation de Poisson. — Il existe entre la densité élec- 
trique cubique p en un point d'un corps électrisé et les déri- 
vées secondes du potentiel en ce point une relation importante 
due à Poisson. Elle s'obtient très simplement en écrivant, 
d'après le théorème précédent, que le flux de force qui entre à 
travers un parallèlipipède rectangle infiniment petit conte- 
nant le point considéré est égal à — Aizp dx dy dz^ dœ, dy , rfr, 
étant les longueurs des côtés de ce parallèlipipède. On a alors, 

dœ^ ^ dy^ ^ dz^ — ^''^' 

Maxwell désigne le premier membre de cette relation par 
— A*<|;, notation qui se rattache à la théorie des quaternions 
dont Maxwell fait d'ailleurs un usage constant. Nous con- 
tinuerons à désigner cette somme de dérivées secondes par 
la notation habituelle A<];. 



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8 ÉLECTRICrTÉ ET OPTIQUE 

Le potentiel étant constant à Tintérieur d'un conducleur, 
on a A^j/=o et par suite, d*aprèsla relation de Poisson, p = o. 
A rintérieur d'un conducteur, il n'y à donc pas d'électri- 
cité libre. 

Une autre conséquence de la relation de Poisson est qu'en 
tout point du diélectrique où il n'y a pas d'électricité libre 
on a Aij; = 0. Par conséquent, le potentiel est une fonction 
constante à l'intérieur d'un conducteur, tendant vers zéro à 
l'infini et telle que l'on a A^}' = o en tout point non électrisé 
d'un diélectrique. 

18. Flux d'induction. — Lorsque le diélectrique qui sé- 
pare les conducteurs est un corps autre que l'air les phéno- 
mènes électriques mesurables changent de valeur. Aussi a-t- 
on été qônduit à introduire dans les formules un facteur que 
l'on appelle pouvoir indricteurêpéci/îque du diélectrique . Max- 
well le désigne par K. 

Le produit du flux de force élémentaire par ce facteur, est 
nommé fliÂX d'induction. 

Le fltux: d'induction à travers une surface finie est la valeur 
de rintégrale 



/ 



dn 



étendue à tous les éléments de la surface. Quand la sur- 
face est fermée nous admettrons (ce que l'expérience confirme) 
que la valeur de cette intégrale est — 47rM, la direction posi- 
tive de la normale étant extérieure à la surface. Dans le cas 



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FORMULES DE L'ÉLECTROSTATIQUE 

OÙ le pouvoir inducteur spécifique est constant on a 
K I ^di»> = — 47rM. 



'/^^»=- 



0. 



iP 



14. Potentiel d'une sphère électrisée en un point ex- 
térieur. — La considération du flux de force permet de trou- 
ver facilement la valeur 

on un point P {/îg. 2) du \S' 

potentiel résultant d'une 

sphère conductrice élec- \ 

Irisée S placée dans Tair. 
On trouve pour celte va- 
peur : — j M désignant la 

charge de la sphère et r 

la distance du point au 

centre de la sphère. De 

même la considération du flux d'induction donne la valeur du 

potentiel en P quand la sphère est placée dans un diélectrique 

homogène dont le pouvoir inducteur spécifique est K. 

Du centre de la sphère et avec un rayon égal à OP dé- 
crivons une sphère S'. Par raison de symétrie, le potentiel à 
la même valeur en tout point de S' ; par suite, 

dn dr 

est constant sur cette surface. On a donc pour le flux dlnduc- 
tion a travers S' 



Fig. 2. 



f dn dr I dr 



47rr». 



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10 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

La surface élant fermée le flux dlnduclîon est égal à — AnU. 
Par conséquent nous avons 





K ^ 45tr» = — 4itM, 
ar 


oa 


^ 1 M 

dr~ K r»' 


,et par suite 









la constante d'intégration étant nulle puisque le potentiel a 
pour valeur zéro quand r est infini. 

Le potentiel en un point d'un diélectrique de pouvoir in- 
ducteur spécifique K est donc, dans le cas d'une sphère, égal 
au quotient par K delà valeur qu'aurait eu le potentiel en ce 
point si le diélectrique eût été Tair, lien est encore ainsi si, 
au lieu d'une sphère conductrice électrisée, le champ élec- 
trique est constitué par des masses électriques quelconques. 

15. Remarques. — Cette conséquence nous permet de 
trouver Texpression de la force qui s'exerce entre deux mo- 
lécules électriques A et A' de masses m et m' situées dans un 
diélectrique homogène. En eff'et, soit ^ la valeur du potentiel 
au point où se trouve placée la masse m'. La force électrique 

qui s'exerce sur cette masse est — m' -^i r désignant la dis- 
tance des deux molécules supposées seules dans le champ. Or 
si le diélectrique élait l'air, le potentiel au point A' serait — ; 
sa valeur dans un diélectrique de pouvoir inducteur spéci- 



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FORMULES DE L'ÉLECTROSTATIQUE 11 

1 fK 

fique K est donc, d'après ce qui précède, r» — et la dérivée de 

cette quantité est — zz-^» Par suite, nous obtenons pour la 
Wce électrique 



, M 1 mm 
dr K H ' 



elle est la K^ partie de la force qui s'exercerait entre les 
mêmes masses électriques situées dans l'air. 

La relation qui existe entre les valeurs que prend le poten- 
tiel en un même point suivant que le diélectrique est Fair, ou 
tout autre corps, permet de savoir comment doivent varier 
les charges avec le diélectrique pour que le potentiel en un 
point conserve la même valeur quel que soit le diélectrique. 
Il est en effet évident que, puisque pour des charges iden- 
tiques le potentiel se trouve divisé par K, il faut, pour avoir 
le même potentiel en un peint, que les charges situées dans 
le diélectrique de pouvoir inducteur K, soient K fois plus 
grandes. 

Si donc nous considérons deux petites sphères électrisées 
et que nous maintenions constante la difi<érence de potentiel 
entre ces deux sphères, l'attraction qui s'exercera entre elles 
sera proportionnelle au pouvoir inducteur du diélectrique qui 
les sépare. En effet, les potentiels étant constants les charges 
m et m' des deux sphères seront en raison directe de K et 

l'attraction doit être proportionnelle à -tt— 

Ainsi T attraction électrostatique varie en raison directe de 
K si ce sont les potentiels qu'on maintient constants, et en 



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12 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

raison inverse de K si ce sont les charges qui demeurent cons- 
tantes. 

16. Extension de la relation de Poisson. — Gomme 
nous Tavons dit, la relation de Poisson s'obtient en écrivant 
que le flux de force qui entre à travers les faces d'un parallé- 
lipipède rectangle est égala — Inpdxdydz. Le flux d'induc- 
tion à travers une surface fermée étant égal à — 47rM, 
comme le flux de force à travers cette surface, nous trouve- 
rons une relation analogue ô celle de Poisson en écrivant 
que le flux d'induction qui entre à travers les faces d'un 
parallélipipède élémentaire est égal à — A'Kpdœdydz, 

Nous pouvons d'ailleurs arriver très simplement h cette 
relation en nous servant du lemme qui sert ordinairement à 
la démonstration du théorème deGreen, lemme exprimé ana- 
lytiquement par l'égalité 



/aFrfo>=J f rfT, 



dans laquelle la première intégrale est étendue à une surface 
fermée et la seconde au volume limité par cette surface, a dé- 
signant le cosinus de l'angle formé par Taxe des a? et la nor- 
male à l'élément c?a> de la surface et F une fonction quel- 
conque, mais continue des coordonnées. 

Appliquons ce lemme à Tintégrale du flux d^nduction à 
travers une surface fermée, 



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GooQle 



irfJ- 



FORMULES DE L'ÉLECTROSTATIQUE 13 

Nous avons 

et en ajoutant 

/ \dx dœ'* dy dy"^ dz dz) 

Si nous désignons par p la densité cubique en chaque point, 
nous avons 

M = / p6^T, 

et par suite, 

/ (^ K^4- — K^4- ~K ^^ rf = — 4 Ç d 
j \Sx dx dy dy'^ dz dz) J ^ ' 

Cette égalité ayant lieu quel que soit le volume considéré, elle 
sera vraie pour un volume infiniment petit; nous obtenons 
donc 

Zà dx dx ^' 

Dans le cas particulier où le diélectrique est homogène, 
c'est-à-dire dans le cas où K ne dépend pas des coordonnées, 
cette relation se réduit à 



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CHAPITRE II 



HYPOTHÈSES DE MAXWELL 



17. Fluide inducteur. — La caractéristique delà théorie 
de Maxwell est le rôle prépondérant qu'y jouent les diélec- 
triques. Maxwell suppose toute la matière des diélectriques 
occupée par un fluide élastique hypothétique, analogue à 
téther qui, en Optique, est supposé remplir les corps trans- 
parents; il rappelle électricité. Nous verrons parla suite la 
raison de cette dénomination, mais comme elle peut intro- 
duire dans Tesprit une confusion regrettable pour la clarté de 
l'exposition nous donnerons le nom de fluide inducteur à ce 
fluide hypothétique, conservant au mot électricité sa signifi- 
cation habituelle. 

Quand tous les conducteurs situés dans le diélectrique sont 
à l'état neutre le fluide inducteur est en équilibre normal. 
Quand, au contraire, ces conducteurs sont électrisés et que 
leur système est dans Tétat que Ton déflnit dans la théorie 
ordinaire en disant que le système est en équilibre électrique, 
le fluide inducteur prend un nouvel état d'équilibre que 
Maxwell appelle équilibre contraint. 



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HYPOTHÈSES DE MAXWELL 15 

18. Déplacement électrique. — Lorsqu*une molécule 
du fluide inducteur est dérangée de sa position d*équilibre 
normal, Maxwell dit qu'il y a déplacement électrique. Les 
composantes du déplacement sont les accroissements des 
coordonnées de la molécule ; il les désigne par les lettres 
A ffi ^ «l îl admet qu'elles ont respectivement pour valeurs : 

K^ K^ K^ 

fà\ ^ dx dy , dz 

11 résulte de cette hypothèse, dont nous verrons Torigine, des 
relations entre les composantes du déplacement et la quantité 
d'électricité libre contenue à l'intérieur d'une surface fermée 
et, d'autre part, entre les dérivées de ces composantes et la 
densité électrique en un point. 

En effet, si nous portons les valeurs des dérivées partielles 
de <j/, tirées des relations (4) dans l'expression du flux d'in- 
duction à travers une surface fermée, 

nous obtenons 

(2) /(a/--f- Pi, + y/») ofc. = M 

En second lieu, si nous portons ces valeurs dans la relation 
de Poisson étendue au cas d*un diélectrique quelconque, nous 
avons 

(3) fï + ^4-^=p. 



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16 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

19. Incompressibilité du fluide inducteur et de l'é- 
lectricité. — L'étude des conséquences de ces relations con- 
duit à regarder le fluide inducteur et Félectricité comme 
deux fluides, incompressibles. 

D'abord de l'hypothèse de Maxwell sur la valeur des com- 
posantes du déplacement en un point il résulte immédiate- 
ment que si l'électricité est en mouvement le fluide inducteur 
y est aussi. En eflet, si nous modifions les charges électriques 
des conducteurs placés h l'intérieur d'un diélectrique, nous 
faisons varier en même temps la valeur du potentiel ^ en un 
point quelconque du diélectrique, et, par conséquent les va- 
leurs /, g, h des composantes du déplacement électrique qui 
sont données par les relations (i). 

20. Cela posé considérons une surface fermée dont Tinté- 
rieur est occupé par un diélectrique homogène et par des 
conducteurs en équilibre électrique possédant une charge 
totale M. Donnons à cette charge un accroissement rf M et 
supposons que le système des conducteurs soit encore en 
équilibre électrique. Le fluide inducteur passe d'un état d'é- 
quilibre contraint à un second état d'équilibre contraint et 
pendant ce passage il y a déplacement de chacune de ses mo- 
lécules puisqu'il y a mouvement de rélectricité. Cherchons 
la quantité de ce fluide qui a traversé la surface fermée. Si 
dt est le temps infiniment petit pendant lequel s'est eff'ectué 
le passage de l'état initial du système à l'état final, la quan- 
tité de fluide inducteur qfui est sortie par un élément dtù de 
la surface est 

dq z=z d(adtVnf 



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HYPOTHÈSES DE MAXWELL 17 

y„ étant la projection de la vitesse du déplacement sur la 
normale extérieure à la surface fermée. La quantité de fluide 
inducteur qui sort de la surface est donc, pendant le même 
temps, 

dQ = dùfYndoy. 

Mais puisque f, g, h désignent les composantes du dépla- 
cement, -j^7 -~> — sont les composantes de la vitesse, et par 
suite la composante normale V„ a pour valeur 

dfif.dg. dh 
Portons celte expression dans c?Q, nous obtenons 



<« = */(•!+ ^l + raz) 



"77 I diû. 



L'intégrale du second membre de cette égalité n'est autre 
chose que la dérivée par rapport au temps du premier 
membre de la relation (2). Nous avons donc 



at 



c'est-à-dire que la quantité de fluide inducteur qui sort de 
la surface est égale à la quantité d'électricité qui y entre. Tout 
se passe donc comme si Télectricité chassait le fluide induc- 
teur, ou en d'autres termes, comme si le fluide inducteur et 
Télectricité éjlaient deux fluides incompressibles. 

ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE. 2 






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18 ÉLECTRiaTÉ ET OPTIQUE 

21. Remarquons d'ailleurs que rincompressibili té du fluide 
inducteurpouvait se déduire immédiatement de la relation (3). 
Cette relation devient, quand on considère un point du 
fluide inducteur contenu dans un diélectrique à Tétat neutre, 

Son premier membre n'est autre que la quantité que nous 
avons désignée par dans un autre ouvrage (*) et nous 
avons démontré que la condition = o exprimait l'incom- 
pressibilité du fluide. 

22. Image deFeffet de l'élasticité du fluide inducteur. 

— Considérons d'une part deux conducteurs A et B {fig. 3) 



Q4D 




Fig. 3. 

réunis entre eux par un fil métallique portant un commuta- 
teur G et par un second fil sur le trajet duquel se trouvent une 
pile P et un commutateur D. Prenons d'autre part deux ré- 
cipients fermés A' et B' renfermant de Teau et de Tair et 
réunis entre eux par un canal de communication portant un 
robinet C et par un autre canal sur le trajet duquel se 
trouvent une pompe P' et un robinet D'. 

('} Voir Théorie malhématique de la Lumière, pages 25el26. 



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HYPOTHÈSES DE MAXWELL 19 

Supposons maintenant que les conducteurs Aet B étant à 
Tétat neutre on ouvre le commutateur C et qu'on fermeté 
commutateur D ; il s'établit un courant de courte durée dans 
le fil ADB et bientôt nous avons un état d'équilibre électrique 
dans lequel les conducteurs sont chargés d'électricités de 
noms contraires, A positivement par exemple, et B négative- 
ment. Si alors nous ouvrons le commutateur D et fermons le 
commutateur G, les deux électricités des conducteurs se 
recombinent à travers le filACDet ces conducteurs reviennent 
à l'état neutre. 

23« Pour comprendre le rôle que joue le fluide inducteur 
dans cette expérience examinons ce qui se passe dans le sys- 
tème des deux vases A' et B' quand on fait jouer la pompe et 
qu'on établit avec les robinets C et D' les communications 
que nous établissions précédemment avec les commutateurs 
G et D. Supposons que les niveaux de l'eau dans les vases 
soient dans un même plan horizontal, fermons le robinet G', 
ouvrons le robinet D' et faisons marcher la pompe ; l'eau 
passe d'un vase à l'autre, du vase B' au vase A par exemple. 
Il en résulte une diminution de la force élastique de l'air de 
B' et une augmentation de celle de l'air de A'. Si nous fer- 
mons le robinet D' et si nous ouvrons en môme temps G', la 
différence des forces élastiques de l'air dans les deux réci- 
pients fait repasser l'eau de A' dans B' jusqu'à ce que les ni- 
veaux soient revenus dans le même plan horizontal. Le sys- 
tème est donc revenu dans son état initial comme dans l'ex- 
périence électrique et nous pouvons regarder l'eau comme 
représentant matériellement le fluide électrique ; l'accrois- 
sement du volume de l'eau dans A' et la diminution dans B' 



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20 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

qui résultent de la première phase de Texpérience hydros- 
tatique représenteront les charges positive et négative des 
conducteurs A et B dans la phase correspondante de Texpé- 
rience électrique. Quant à Tair, le rôle qu'il remplit par 
suite de sa force élastique peut être assimilé au rôle que joue 
le fluide inducteur élastique dans Texpérience électrique 
C'est donc l'élasticité du fluide inducteur contenu dans l'air 
qui sépare les conducteurs et déplacé par les charges de ces 
conducteurs qui est la cause de la combinaison de ces charges. 
Ajoutons immédiatement que, bien que cette image hydro- 
statique nous fasse concevoir la manière dont se comporte le 
fluide inducteur dans la théorie de Maxwell, elle ne peut pas 
être poussée trop loin car le fluide inducteur est incompres- 
sible, propriété dont ne jouit pas Tair auquel nous l'avons 
comparé. Cette image n'est donc utile que pour faire com- 
prendre l'èff'et de l'une des propriétés de ce fluide : son élas- 
ticité. 

24. Tout courant est un courant fermé. — Le rôle 
prépondérant attribué par Maxwell aux diélectriques, qui 
dans la théorie ordinaire jouent un rôle passif, n'est pas la 
seule diff*érence qui existe entre cette dernière théorie et celle 
de Maxwell. Une autre diff'érence provient de la nature des 
courants. 

Dans la théorie ordinaire on admet l'existence de deux 
sortes de courants : les courants fermés en général perma- 
nents, et les courants ouverts, en général instantanés, qui 
cessent quand par l'efl^et delà charge il se produit une difl*érence 
de potentiel égale à la force électromotrice de la source élec- 
trique. Ces courants ouverts se produisent lorsque, par 



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HYPOTHÈSES DE MAXWELL 21 

exemple, on met les pôles d*une pile en communication avec 
deux conducteurs ou avec les deux armatures d'un conden- 
sateur. 

Dansla nouvelle théorie il ne peut y avoir que des courants 
fermés. En effet, considérons le courant ouvert qui prend 
naissance quand nous mettons les pôles d'une pile en commu- 
nication avec deux conducteurs isolés A et B. Le conducteur 
qui, en adoptant le langage de la théorie ordinaire, se charge 
positivement, doit prendre, d'après la théorie de Maxwell, 
une quantité de fluide électrique plus grande que celle qu'il 
possède à l'état neutre. Dans l'autre conducteur, au contraire, 
la quantité de fluide électrique doit diminuer. Mais le fluide 
électrique étant incompressible, sa densité *demeure cons- 
tante et on ne peut concevoir qu'il y ait condensation de ce 
fluide en un point et raréfaction en un autre. Pour concilier 
cette conséquence de l'incompressibilité du fluide électrique 
avec le fait expérimental de l'existence du courant, Maxwell 
fait intervenir le fluide inducteur qui remplit le diélectrique 
isolant les deux conducteurs : le fluide électrique sort de l'un 
des conducteurs, déplace le fluide inducteur du diélectrique 
et fait rentrer dans l'autre conducteur une quantité de fluide 
inducteur égale à la quantité de> fluide électrique sortie du 
premier. Il y a donc fermeture du courant à travers le diélec- 
trique et comme les molécules du fluide inducteur se déplacent 
suivant les lignes de force, ainsi qu'il résulte immédiatement 
des équations (1) qui définissent les composantes du déplace- 
ment, nous pouvons dire que les courants ouverts de la théorie 
ordinaire se ferment, dansla théorie de Maxwell, suivant les 
lignes de force du diélectrique. 

Les courants instantanés qui prennent naissance dans la 



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22 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

charge ou la décharge d'un condensateur peuvent être éga- 
lement considérés comme se fermant à travers le diélectrique 
qui sépare les armatures. Dans la théorie de Maxwell nous 
n'avons donc que des courants fermés. 

25*. Ces déplacements du fluide électrique et du fluide in- 
ducteur dans le cas d'un courant instantané peuvent être 
matérialisés par une image hydrostatique. Il sufQt de rem- 
placer Tair et Teau que nous avons pris précédemment par 
de Teau et du mercure. Dans ces conditions si après avoir 
fermé le robinet G' [fig, 3) et ouvert le robinet D', nous faisons 
jouer la pompe, nous ne pouvons faire passer le mercure 
d'un vase dans l'autre, ces vases étant remplis par deux fluides 
incompressibles. Le passage du mercure ne peut avoir lieu 
que si nous supposons les parties supérieures des deux vases 
reliées par un canal permettant à Teau de passer en sens 
contraire. Le mercure est alors Timage du fluide électrique, 
Teau celle du fluide inducteur et le canal de communication 
peut être assimilé à un tube de force du diélectrique. 

26* Courants de conduction et courants de dépla- 
cement* — Les courants fermés qui ont lieu à travers un 
circuit conducteur sont appelés courants de conduction; les 
courants résultant du déplacement du fluide inducteur, sont 
nommé» courants de déplacetnent. Lorsque dans un môme cir- 
cuit fermé nous aurons à la fois des courants de conduction 
et des courants de déplacement, ce circuit ne sera autre 
qu'un circuit ouvert de la théorie ordinaire. Mais outre ces 
circuits et ceux qui ne comprennent que des courants de con- 
duction, les seuls que Ton considère dans la théorie ordinaire, 



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HYPOTHÈSES DE MAXWELL 23 

nous rencontrerons dans la théorie àe Maxwell des circuits 
fermés comprenant uniquement des courants de déplacement; 
ces derniers circuits joueront un rôle considérable dans Fex- 
plication des phénomènes lumineux. 

Les courants de conduction étant ceux qui se produisent 
dans les circuits bons cond-ucteurs, ils doivent nécessairement 
obéir, pour être d'accord avec Texpérience, aux lois de Ohm, 
de Joule, à celle d* Ampère sur les actions mutuelles .de deux 
éléments de courants et aux lois de l'induction. Quant aux 
courants de déplacement nous ne savons rien sur les lois 
auxquelles ils obéissent; le champ est donc ouvert aux 
hypothèses. Maxwell admet qu'ils obéissent à la loi d'Ampère 
et aux lois de Finduction mais que les lois de Ohm et de Joule 
ne leur sont pas applicables, ces courants ne rencontrant à 
leur établissement d*autre résistance que celle qui résulte de 
l'élasticité du fluide inducteur, résistance de nature tout à 
fait différente de celle de la résistance des conducteurs. 

27. Énergie potentielle d'un système électrisé. — 
Considérons un système de conducteurs chargés d'électri- 
cité positive et d'électricité négative- Ces charges représen- 
tent une certaine énergie potentielle. Dans la théorie ordinaire 
cette énergie potentielle est due aux travaux des attrac- 
tions et des répulsions qui s'exercent entre les différentes 
masses électriques du système; dans la théorie de Maxwell, 
elle est due à l'élasticité du fluide inducteur qui est dérangé 
de sa position d'équilibre normal. Cette énergie, qui est 
susceptible d'être mesurée, doit avoir dans les deux théories 
la même valeur, et par conséquent les expressions qui per« 
mettent d'en calculer la valeur doivent être identiques. C'est 



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U ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

en faisant cette identification que nous trouverons de nou* 
velles propriétés du fluide inducteur. 

28. Cherchons d*abord l'expression de l'énergie potentielle 
considérée comme résultant des travaux des forces attractives 
et des forces répulsives. 

Soient dv un élément quelconque de volume de l'espace 
X, y eiz ses coordonnées etp la densité de réleclricité libre 
dans cet élément; la quantité d'électricité contenue dans cet 
élément sera pefr et les composantes de la force électrique 
qui s'exerce sur cette quantité d'électricité libre seront: 

-prf-f' -9'^-fy' -P'^^f- 

Supposons que la masse électrique contenue dans Télément 
dr se déplace de façon que ses trois coordonnées subissent des 
accroissements Sa?, 8y, tz. 

Le travail de la force électrique appliquée à cette masse 
électrique sera donc 

Le travail total des forces appliquées aux différentes masses 
électriques répandues dans tout Tespace sera représenté par 
l'intégrale 

étendue à l'espace tout entier. 
Si donc nous appelons W l'énergie potentielle cherchée, 



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HYPOTHÈSES DE MAXWELL 25 

raccroissement de cette énergie sera donnée par la formule : 

,4) .w=y^,(f.,+|..+fs.). 

29. Évaluons . maintenant Taccroissement 8p de la densité 
électrique p à Tintérieur de l'élément dt. 

Considérons cet élément comme un parallélipipède rec- 
tangle dont les trois arêtes de longueur a, p, y soient respec- 
tivement parallèles aux trois axes de coordonnées de sorte que 
di = a^y. 

La quantité d*électricité qui entrera dans ce parallélipipède 
en passant à travers Tune des faces perpendiculaire à Taxe 
des X sera égale à p, densité du fluide, multiplié par hx, 
déplacement du fluide projeté sur Taxe des x, et par py 
aire de la face du parallélipipède. 

Nous aurons donc pour l'expression de cette quantité d'élec- 
tricité : 

p8a7pY- 

La quantité d'électricité qui entrera dans le parallélipipède 
en passant parla face opposée aura une expression analogue. 
Seulement pSa? n'aura plus la même valeur, en efl*et p et Zx 
sont des fonctions de a?, y ei z; or quand on passe d'une face 
à laface opposée, x a augmenté d'une quantité très petite ae 
pZx est devenu : 

La quantité d'électricité qui passe à travers cette seconde 



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26 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

face aura donc pour expression 



-[^+^-]pt. 



Nous prenons le signe — parce que la normale intérieure à 
cette seconde face est dirigée vers les x négatifs. 

Ainsi la somme algébrique des masses électriques qui entre- 
ront dans le parallèlipipède en passant à travers les deux 
faces perpendiculaires à Taxe des x sera 

dx ^^ ax 

De même les masses électriques qui entreront en traversant 
d'une part les deux faces perpendiculaires à Taxe des y, d'autre 
part les deux faces perpendiculaires à Taxe des z seront respec- 
tivement: 

-imd. et _^rf.. 

dy dz 

Or û?TBp n'est autre chose que la somme des masses électriques 
qui entrent dans le parallèlipipède en passant à travers ses 
six faces, on a donc: 



(5^ . .^ d{çlx) d(phy) d(p^z) 

^^ P"" dx dy dz 



Cette équation n'est autre que celle qui est connue en 
hydrodynamique sous le nom d'équation de continuité. 

30. Rappelons que d'après un lemme dont nous avons déjà 



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HYPOTHÈSES DE MAXWELL 27 

fait usage, on a 



f^^'^=f^^^' 



F étant une fonction de a?,y,^ et les intégrales étant étendues, 
la première à tous les éléments d<ù d'une surfaco fermée, la 
seconde à tous les éléments du volume limité par celte sur- 
face. Si la fonction F devient nulle à la surface et si on prend 
pour surface fermée une sphère de rayon infiniment grand, 
la première intégrale est nulle, chacun de ses éléments étant 
nul puisque F s*annule à' Tinfini. On a donc pour une telle 
fonction 



/: 



dF - 

•-r- rfT = O. 

dx 



Dans le cas où F est un produit de deux fonctions u et t? , 
l'égalité précédente devient 



j "^'^"'^j " 



du , 



et nous en tirons 



J"£''' = -J 'È'^'' 



nouvelle égalité qui va nous servir à transformer cAV. 



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28 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

31 • Il vient en appliquant cette règle : 

4 

OU en additionnant et tenant compte des équations (4) et (5) : 



OU en vertu de Téquation de Poisson généralisée : 

-=-é/+{£(-i)+l(K|)+i(Ki)]- 

En appliquant le môme lemme que tout à l'heure, il vient: 



OU encore, en remarquant que le pouvoir inducteur K, n'est 
pas altéré par les déplacements des masses électriques et par 



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HYPOTHÈSES DE MAXWELL 29 

conséquent que 8K =: o : 

/*{é(''i)]^'=-/-iKi)= 



On obtiendrait par symétrie deux autres équations analogues, 
et en les additionnant et divisant par — 47r, on trouverait : 



— ^j 9::lj\dcc) 



L'énergie potentielle du système a donc pour valeur 
(6) W 



=ftMÈh 



la constante d'intégration étant nulle , puisque l'énergie 
potentielle doit être nulle quand tout l'espace est à l'état neu- 
tre, et que dans ce cas le potentiel en chaque point a la raéme 
valeur, zéro. 

82. L'intégrale du second membre de l'expression (6) doit 
être étendue à tout l'espace, mais il revient au même de ne 
l'étendre qu'à l'espace occupé par le diélectrique car les élé- 
ments de l'intégrale qui correspondent à des points situés à 
l'intérieur des conducteurs sont nuls. En effet en tout point 
d'un conducteur le potentiel a même valeur et par suite, ses 

dérivées partielles -t^> -j^> ^> sont également nulles. 



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30 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

Celte remarque permet de transformer l'expression (6), en 
tout point d*un diélectrique, nous avons d*après les hypothèses 
de Maxwell, 



' Ai: dx 4ic dy 4tK dz 



et en portant les valeurs des dérivées partielles du potentiel ^, 
déduites de ces relations dans le second membre de (3), il vient 



=/?<. 



(7) W= / f (/^-i-f,« + A«)rfT. 



Telle est Ténergie potentielle d'un système électrisé exprimée 
à Taide des notations de Maxwell. 

83* Cherchons maintenant Texpression de cette énergie con- 
sidérée comme résultant de la déformation du fluide indue- 
teur. 

Soient Xc?t, Yc?t, Zcfx les trois composantes de la force qui 
agit sur un élément di dcffluide inducteur lorsque ce fluide 
se trouve en équilibre contraint par suite de la charge des 
conducteurs placés dans le diélectrique. Si les molécules élec- 
triques qui composent le système subissent un déplacement 
inflniment petit, les composantes/*,^, A, du déplacement de 
rélément dx du fluide inducteur prennent des accroissements 
8/*, Ig^ Ih, Le travail élémentaire de la force qui s'exerce sur 
cet élément a pour valeur 



[\lf -f- \lg + Zlh) c/t, 



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HYPOTHÈSES DE MAXWELL 31 

et le travail total sur tous les éléments du fluide inducteur est 

rintégrale étant étendue à tout l'espace occupé par le diélec- 
trique. La variation de Ténergie potentielle du système, qui 
ne diffère que par le signe de la variation du travail, est donc 

SW = — y(X8/-+ YS^ + ZZh) dx. 

84. Élasticité du fluide inducteur. — L'identification 
de cette expression avec la suivante 



-f- 



8W= / ^(/«/•+pB^+A8A)e;T. 



déduite de l'égalité (7) nous donne pour les valeurs des 
composantes X, Y, Z, 

X = — ^A ^^"""k^» Z = — — à, 

Ces relations nous montrent que les composantes de la force 
qui s'exerce sur un élément d-c du fluide inducteur sont pro- 
portionnelles aux composantes du déplacement électrique. La 
force élastique du fluide inducteur est donc dirigée suivant le 
déplacement et le rapport de sa grandeur à celle du déplace- 

ment est égal à rrp' Nous verrons plus tard que dans le cas où 

le diélectrique est un milieu cristallisé la force élastique n'est 
plus dirigée suivant le déplacement; les conclusions précé- 



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32 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

dentés ne s'appliquent qu'aux milieux diélectriques isotropes. 

35. Il est à peine besoin de faire remarquer combien l'élas- 
ticité du fluide inducteur est diff'érente de l'élasticité des gaz 
ou de l'éther lumineux. Dans les gaz et dans l'élher l'énergie 
potentielle dépend seulement des positions relatives des molé- 
cules et non de leur position absolue dans l'espace; par suite 
il n'y a pas réaction élastique quand un de ces fluides se 
déplace sans se déformer. Il en est tout autrement pour le 
fluide inducteur. Tout se passe comme si chacune des molé- 
cules de ce fluide était attirée proportionnellement à la distance 
par sa position d'équilibre normal. Il résulterait de là que si 
l'on donnait à toutes ces molécules un même mouvement de 
translation sans que leur situation relative variât, l'élasticité 
n'en devrait pas moins entrer enjeu. Cette élasticité toute par- 
ticulière que doit posséder le fluide inducteur parait difficile 
à admettre. On ne conçoit pas comment le point mathématique 
où se trouve une molécule de fluide inducteur en équilibre nor- 
mal, pourraagirsur cette moléculepourlarameneràsa position 
d'équilibre quand une cause électrique l'en aura déplacée. On 
concevrait plus facilement que ce sontles molécules matérielles 
du diélectrique qui agissent sur les molécules du fluide induc- 
teur pénétrant le milieu pondérable. Mais cette hypothèse 
ne lèverait pas toutes les difficultés, car elle n'expliquerait pas 
l'élasticité du fluide inducteur répandu dans le vide. En outre 
l'action delà matière sur le fluide inducteur entraînerait l'exis- 
tence d'une réaction de ce fluide surla matière; or, on n'a cons- 
taté aucune manifestation de celte réaction. 

86. On pourrait encore supposer l'existence de deux fluides 
inducteurs se pénétrant et dont les molécules de l'un agiraient 



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HYPOTHÈSES DE MAXWELL 33 

sur les molécules deFautre dès quelles seraient dérangées de 
leurs positions d'équilibre normal. Mais si cette hypothèse a 
Tavantage de ramener Télasticité spéciale au fluide inducteur 
à l'élasticité telle qu'on la conçoit ordinairement, elle a l'in- 
convénient d'être plus compliquée que celle de l'existence d'un 
seul fluide. Aussi croyons-nous que l'hypothèse du fluide 
inducteur de Maxwell n'est que transitoire et qu'elle sera rem- 
placée par une autre plus logique dès que les progrès de la 
science le permettront. On peut nous objecter que Maxwell 
n'a pas introduit cette hypothèse du fluide inducteur; mais, 
comme nous l'avons dit au commencement de ce chapitre, 
si le mot n'est pas dans l'ouvrage de ce physicien, la chose 
s'y trouve ; seulement ce que nous avons appelé fluide induc- 
teur est désigné par le mot électricité ; dans le langage de 
Maxwel l'électricité des diélectriques est supposée élastique, 
tandis que l'électricité des conducteurs est supposée inerte. 
Ces propriétés différentes attribuées à deux fluides désignés 
par le même nom sont la cause du manque de clarté que pré- 
sentent certains passages de l'ouvrage de Maxwell. C'est uni- 
quement pour éviter cette obscurité que nous avons introduit 
le mot de fluide inducteur dans l'exposé des idées de Maxwell. 

87. Distribution électrique. — Pour achever de justiflei* 
les hypothèses de Maxwell, il nous faut maintenant montrer 
que les lois expérimentales de la distribution électrique en 
sont une conséquence nécessaire. 

Commençons par rappeler ces lois. On sait que cette distri- 
bution ne dépend que d'une certaine fonction ^, le potentiel, 
assujettie à diverses conditions. Dans toute l'étendue du 
diélectrique cette fonction ij/ est continue ainsi que ses déri- 

ÉLEGTRICITÉ ET OPTIQUE. ) 



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34 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

vées et satisfait à la relation 



dx dx ^ dy dy ^ dz dz 



en tout point d'un conducteur elle a une valeur constante, 
mais en un point de la surface ses dérivées ne sont pas con- 
tinues. Enfin cette fonction s'annulle pour les points situés à 
l'infini. 

L*étude de la distribution électrique sur un conducteur 
conduit à introduire une nouvelle quantité, la densité élec- 
trique superficielle. Si nous désignons par q la quantité 
d'électricité répandue sur un élément de surface eio), la rela- 
tion de Poisson, étendue au cas où le diélectrique est autre 
que Tair, donne 

K -7^ c?a) = — 47rg. 

dn ^ 

La densité superficielle S- a donc pour expression 

Aizdn 

Hais on peut supposer que la couche de fluide électrique ré- 
pandue à la surface a une densité constante et que son épais- 
seur est proportionnelle à <x ; c'est à cette dernière interpré- 
tation qne nous nous attacherons. 

38. Revenons à la théorie de Maxwell. Dans cette théorie 
nous avons deux fluides incompressibles, le fluide inducteur 
et le fluide électrique auxquels nous admettrons que Ton 
puisse appliquer les lois de l'hydrostatique. On sait que si p 



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HYPOTHÈSES DE MAXWELL 35 

est la pression en un point œ^ y y z, d'un tel fluide, les compo- 
santes X, Y, Zy de la force élastique résultant du déplacement 
de ce point, ont pour ysdeurs 



X = ^» Y = ^, Z = ^• 
dœ dy dz 



Si nous désignons par ^ la pression en un point du fluide 
inducteur, nous avons 

dx dy dz 

Mais nous avons vu dans le paragraphe 34 que les com- 
posantes de la force élastique sont égales aux produits des 

composantes du déplacement par — —• Nous avons donc 

A. 



m i=-^A 1=-^.. f =-^* 



De ces relations on déduit 



' Atz dx '^ At: dx Â^ dx 



Ces nouvelles relations sont précisément celles qui définissent 
les composantes du déplacement, ^ désignant alors le polen- 
tiel. Pour Justifier la manière dont nous avons défini, d après 
Maxwell, les composantes du déplacement électrique, il nous 
faut montrer que la pression ^ en un point du fluide induc- 
teur n*est autre chose que le potentiel. 



89. Le fluide inducteur étant incompressible, nous avons la 

i^univehsity) 



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36 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

relation 

qui devient, en tenant compte des relations (8), 

iLK^ + — K^4-— K^ = o- 
dx dx^^ dy dy ^^ dz dz ' 

la fonction ^ satisfait donc à Tune des conditions imposées au 
potentiel. Elle est aussi, comme le potentiel, constante à Tin- 
te'rieur d'un conducteur, car Télectricilé qui remplit les con- 
ducteurs n'est pas élastique, par conséquent X, Y, Z sont nuls 
et il doit en être de môme des dérivées de ^. 

Quand on passe d'un point du diélectrique à un point inté- 
rieur d'un conducteur les dérivées de la fonction ^, ne sont 
pas continues puisqu'elles passent d'une valeur finie à zéro. 
Mais la fonction elle-même reste continue. Eii efiTet, si la 
pression n'était pas la même des deux côtés de la surface 
qui limite le conducteur l'équilibre n'existerait pas , puisque 
le fluide électrique étant inerte, toute difl*érence de pression 
aurait pour eflet de faire mouvoir ce fluide. 

La fonction ^ jouit donc de toutes les propriétés du poten- 
tiel ; par suite la pression du fluide inducteur en un point est 
précisément le potentiel en ce point. 

40* Montrons enfin que la théorie de Maxwell conduit à la 
même expression que la théorie ordinaire pour l'épaisseur 
de la couche électrique située à la surface d'un conducteur. 

Soient S [fig, 4) la surface qui sépare l'électricité du fluide 
inducteur dans l'état d'équilibre normal, et S' la surface de 
séparation dans l'état d'équilibre contraint. L'électricité libre 



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HYPOTHÈSES DE MAXWELL 37 

étant l*excès de la quantité de fluide électrique contenue dans 
le conducteur dans Tétat d'équilibre contraint sur la quantité 
qui s'y trouve normalement, la charge du conducteur est la 
quantité de fluide comprise 
entre les deux surfaces S et 
S'. Ce fluide étant incom- 
pressible la charge en cha- 
que point est donc propor- 
tionnelle & la distance nor- 

Flg. 4. 

maie qui sépare les deux 

surfaces. Considérons une molécule du fluide inducteur 
située, dans Tétat d'équilibre normal, en un point m de la 
surface S ; dans Tétat d'équilibre contraint cette molécule 
viendra en m sur la surface S'. Le triangle mnm\ dont le 
côté mn est la distance normale qui sépare les deux surfaces, 
peut être considéré comme un trifimgle rectangle en n. L'é- 
paisseur de la couche électrique est donc égale à la projection 
du déplacement sur la normale à la surface (en réalité le dé- 
placement est normal à la surface, mais nous n'avons pas 
besoin de faire intervenir ici cette propriété du fluide induc- 
teur). Cette projection a pour valeur 

^+,, + „=_|(.| + ,|+,|)=_K| 

C'est bien la valeur que donne la théorie ordinaire pour 
l'épaisseur de la couche électrique. 

41. Dans ce qui précède, nous avons été amenés à supposer 
que la pression dans le fluide inducteur est égale à ^. Nous 
nous trouvons donc en contradiction avec une autre théorie 



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38 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

de Maxwell, où Ton trouve que la pression en un point du 
diéletrique, au lieu d'être égale au potentiel, est proportion- 
nelle à V (-f) • Nous reviendrons plus loin sur cette con- 
tradiction. 



42. La méthode précédente n'est pas la seule que l'on 
puisse employer pour déduire de la théorie de Maxwell les 
lois de la distribution électrique. Elle a d'ailleurs Tinconvé* 
nient de ne plus subsister si le fluide inducteur n'existe pas 
x)u si dans ce fluide il n'y pas de pression. Ayant fait remar- 
quer que l'hypothèse du Huide inducteur ne devait être con- 
sidérée que comme une hypothèse transitoire, il n'est pas 
inutile d'indiquer une autre méthode donnant les lois de la 
distribution électrique sans supposer l'existence de ce fluide. 
Exposons cette méthode. 

Pour qu'un système soit en équilibre, il faut et il suffît que 
son énergie potentielle soit minimum. Nous obtiendrons donc 
les conditions de l'équilibre électrique, en exprimant que 
l'énergie potentielle W est minimum, ou, ce qui revient au 
même, que la variation de W est nulle quand on donne à/*, ^, A, 
des accroissements quelconques compatibles avec les liaisons. 
Or, quelle que soit la théorie adoptée /*, g, h, doivent satisfaire 
à la relation 






qui exprime l'incompressibilité du milieu. 

D'autre part, considérons un quelconque des conducteurs du 
système. La charge M de ce conducteur sera une des données 



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HYPOTHÈSES DE MAXWELL 

de la question. On devra donc avoir 



39 



f{oif+?ff + yh)di^=:U 



l'intégrale étant étendue à tous les éléments d(ù de la surface 
du conducteur ; a, p, y désignant les cosinus directeurs de la 
normale à cet élément et M une constante donnée. 

Écrivons que la variation de l'énergie potentielle est nulle ; 
nous avons 



8W 



-fi 



(/«/" + ^8fl' + *SA)«fT = o. 



Hais à cause des liaisons nous avons aussi 



fjri-f^'^-hi^k = o. 



dz 



l'intégrale étant étendue h tous les éléments de volume dr du 
diélectrique. 

Le calcul des variations nous apprend qu'il existe une 
fonction ^ telle que l'on ait identiquement 

. En intégrant par parties l'intégrale correspondant au second 
terme de la parenthèse, nous obtenons 



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40 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

Celte équation devant être satisfaite identiquement, tous les 
éléments de la première intégrale doivent être nuls; on a 

ce qui est précisément la relation donnée par Maxvell. 
Il reste 

LMnlégrale étant étendue à tous les éléments de surface 
de iotis les conducteurs. 

Cette équation devra être satisfaite pour toutes les valeurs 
de 8/*, S^, oh satisfaisant aux équations de liaison, c'est-à-dire 
telles que Ton ait pour cTiacun des conducteurs 



AaB/'-f p8^ + yS/i) d(ù = o. 



Les règles du calcul des variations nous apprennent que 
cela ne peut avoir lieu que si ^ est constant à la surface de 
chacun des conducteurs. 

Ainsi le potentiel ^ a une valeur constante en tous les points 
de la surface de chacun des conducteurs, cette valeur pouvant 
varier d'ailleurs d'un conducteur à l'autre. 



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CHAPITRE III 



THÉORIE DES DIÉLECTRIQUES DE POISSON 

COMMENT ELLE ÇEUT SE RATTACHER A CELLE DE 

MAXWELL 



43. Hypothèses de Poisson sur la constitution des 
diélectriques. — Dans la théorie de Poisson le rôle des dié- 
lectriques est bien moins important qae dans celle de Maxwell. 
Pour Poisson le diélectrique n'a d'autre but que d'empêcher 
le mouvement de l'électricité. Mais pour expliquer l'augmen- 
tation de capacité d'un condensateur quand on y remplace la 
lame d'airpar une autre substance non conductrice, une hypo- 
thèse est nécessaire. Une difBculté analogue rencontrée dans 
la théorie du magnétisme avait été résolue de la manière 
suivante par Poisson. 

- Il s'agissait d'expliquer le magnétisme induit. Poisson re- 
garde un morceau de fer doux aimanté par influence comme 
un assemblage d'éléments magnétiques séparés hs uns des 
autres par des intervalles inaccessibles au magnétisme et de 
dimensions très petites. Dans chacun de ces éléments, aux- 



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42 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

quels Poisson attribue pour plus de simplicité la forme sphé- 
rique, les deux fluides magnétiques peuvent se séparer et 
circuler librement. 

~ Mossotti n'a eu qu'à transporter celte théorie en électrosta- 
tique pour expliquer les phénomènes observés dans les dié- 
lectriques. Dans cette hypothèse, Taîrest le seul diélectrique 
homogène ; quant aux autres diélectriques, il se les repré- 
sente comme constitués par de petites sphères conductrices 
disséminées dans une substance non conduclrice jouissant 
des mêmes propriétés que Fair. Les phénomènes attribués au 
pouvoir inducteur spécifique s'expliquent alors par les effets 
répulsifs et attractifs de rélectricité induite par influence dans 
les sphères conductrices. 

44. Dans cette théorie comme dans celle de Maxwell il 
existe des courants de déplacement. En effet supposons un dié- 
lectrique autre que l'air en présence de conducteurs électrisés; 
l'électricité neutre des sphères conductrices du diélectrique 
est décomposée : un hémisphère se trouve chargé positive- 
ment, Tautre négativement. Si alors on met les conducteurs 
en communication avec le sol l'influence sur les sphères du 
diélectrique cesse et ces sphères reviennent à l'état neutre ; 
l'électricité se déplace donc d'un hémisphère à l'autre, par 
suite, il y a des courants de déplacement. 

Il est probable que c'est la conception de Poisson et Mos- 
sotti sur la naturedes diélectriques qui a conduit Maxwell à sa 
théorie. Il dit l'avoir déduite des travaux de Faraday et n'avoir 
fait que traduire sous une forme mathématique les vues de 
ce célèbre physicien ; or. Faraday avait adopté les idées de 
Mossotti. (Cf. Expérimental Researches, Faraday, série XIV, 



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THÉORIE DES DIÉLECTRIQUES DE POISSON 43 

§ 1679). Ajoutons que, ainsi que nous le verrons bientôt, 
Tintensité des courants de déplacement n'a pas la môme va- 
leur dans la théorie de Poisson et dans celle de Maxwell. 
Nous montrerons cependant comment on peut faire con- 
corder les deux théories. 

45. On a fait malheureusement à la théorie du magnétisme 
de Poisson de graves objections et il est certain que les calculs 
du savant géomètre ne 'sont nullement rigoureux. Ces objec- 
tions s'appliquent naturellement à la théorie de Mossotti qui 
n'en diffère pas au point de vue mathématique. 

C*est ce qui me décide à ne pas reproduire ici ces calculs , 
je me bornerai à renvoyer le lecteur qui désirerait en faire 
une étude approfondie aux sources suivantes. Le mémoire 
original de Poisson, sur la théorie du magnétisme a paru 
dans le tome V des Mémoires de l'Académie des Sciences 
(i8âi-i822). Une théorie plus élémentaire, mais passible des 
mêmes objections, est exposée dans le tome 1®' des Leçons 
sur l'Électricité et le Magnétisme de MM. Mascart et Joubert 
(pages 162 à 177). C'est celle que j'avais développée dans mes 
leçons. 

Je renverrai également à l'article 314 de la seconde édi- 
tion de Maxwell où le savant anglais présente d'une façon très 
originale une théorie identique au point de vue mathéma- 
tique à celle de Poisson et de Mossotti, mais s'appliquantà un 
problème physique très différent, celui d'un courant élec- 
trique à travers un conducteur hétérogène. 

Mais je recommanderai surtout la lecture du mémoire de 
M. Duhem sur l'aimantation par influence (Paris, Gauthier, 
Villars 1888 ; et Annales de la Faculté des Sciences de Tou- 



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U ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

Joiise), où les calculs de Poisson et les objections qu'on y peut 
faire sont exposés avec la plus grande clarté. 

Je vais maintenant développer la théorie en cherchant à me 
mettre à i'abri de ces objections ; pour cela, j'ai besoin de 
connaître la distribution de l'électricité induite par une sphère 
placée dans un champ uniforme.. 

46. Sphère placée dans un champ uniforme. — Pre- 
nons une sphère conductrice placée dans un champ élec- 
trique uniforme et désignons par^J/ la valeur du potentiel dû 
aux masses électriques extérieures en un point de ce champ. 
La force électrique s'exerçant sur Tunité de masse électrique 
située en un point quelconque a pour composantes 

-éî, _^, _£^. 

dx dy dz 

Si on prend Taxe des x parallèle aux lignes de forces du 
champ^ cette force électrostatique, que nous désignerons par 
<p, a pour valeur 

d^ 

La sphère conductrice placée dans le champ s'électrise par 
influence et l'équilibre électrique est atteint quand la force 
électrostatique due à la distribution sur la surface de cette 
sphère est égale et directement opposée à <p en tout point 
intérieur. Cherchons l'expression de cette force. 

47. Lorsque la sphère conductrice est à l'état neutre, nous 
pouvons la considérer comme formée de deux sphères égales, 
ayant même centre, chargées, l'une d'électricité positive, 



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THÉORIE DES DIÉLECTRIQUES DE POISSON 45 

l'autre d'une quantité égale d'électricité négative; chacune de 
ces deux charges, au lieu d'être seulement superficielle, étant 
uniformément répandue dans tout le volume de la sphère ; la 
résultante des actions exercées par ces sphères sur un point 
extérieur est évidemment nulle, comme cela doit être. Si nous 




Fig. 5- 

déplaçons la sphère négative de manière que son centre vienne 
en 0' [fig. 5), le centre de la sphère positive restant en 0, les 
actions de ces sphères ne se neutralisent plus. Nous pouvons 
.donc regarder la sphère conductrice soumise à l'influence 
comme formée de deux sphères égales, électrisées en sens 
contraire et dont les centres ne coïncident plus. 

48. On sait que l'action d'une sphère homogène sur un point 
intérieur situé à une distance r de son centre est la même 
que si la masse électrique contenue dans la sphère de rayon r 
était concentrée au centre de la sphère. En appelant p la 
densité électrique en chaque point de la sphère on a pour la 
force électrostatique s'exerçant sur le point considéré 

14 4 



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46 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

Si donc on appelle a?Q, y^, z^ les coordonnées du centre de la 
sphère, a?, y, z les coordonnées du point considéré, les com- 
posantes de l'action exercée par la sphère sur Tunité de masse 
électrique placée en un point intérieur ont pour valeurs 

4 4 4 

^ ic (oj — «Jp, 3 ^(y — yo)p> 3 '^ (^ — -^o) ?' 

49. Appliquons ces formules aux deux sphères qui rempla-^ 
^ cent la sphère conductrice élecirisée par influence. Prenons 

pour origine des axes de coordonnées le centre de la sphère 
positive et pour axe des oc la droite qui joint les centres et 
0' des deux sphères. Nous aurons pour la composante suivant 
Ox de la résultante des actions qu'exercent les deux q[)hères 
sur l'unité de masse électrique située en un point intérieur 

^f y, ^f 

4 4 4 

- ira?p — - ic (a? — a?^>) p = - ica?op, 

ccq désignant l'abcisse de 0'. Quant aux composantes suivant 
les axes des y et des z, on voitjacilement qu^ell es sont nulles. 
Il faut donc, pour qu'une molécule électrique intérieure à la 
sphère soit en équilibre sous l'action du champ uniforme ^ 
et de l'électricité développée sur la sphère par influence, que 
la ligne des centres des sphères positive et négative soit pa- 
rallèle au champ et que la distance de ces centres satisfasse à 
l'égaUté 

4 

D'ailleurs, comme les densités des sphères ne sont assujetties 
qu'à la condition d'être égales en valeurs absolues nous pou- 



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THÉOEIE DES DIÉLECTRIQUES DE POISSON 47 

vons supposer que ces densités sont+i et — 1.11 vient alors, 

(A) ^^ "= "" 3 ^^^0' 

égalité qui nous donne la distance des centres des deux 
sphères. 

50. Nous pouvons trouver facilement la valeur du potentiel 
résultant de la sphère inQuencée en un point M extérieur à 
cette sphère. L'action d'une sphère homogène sur un point 
extérieur étant la même que si toute la masse électrique était 
concentrée au centre de cette sphère, le potentiel en M a pour 
expression 

' — r 



l'K*-7)=i""^^ 



R désignant le rayon de chacune des sphères, r et r' la dis- 
tance du point M aux centres et 0'. Nous appellerons <i> 
l'angle delà direction OMavec Taxe des x et nous négligerons 
les quantités infiniment petites du 2^ ordre, en regardant x^ 
comme du 1" ordre. Alors l'expression précédente peut 
s'écrire 

4 ,^3 Xq COSto) 

OU en tenant compte de la relation (i) 



(2) ?R'^- 



La distribution électrique sur la sphère induite s*obtient 
iout aussi simplement. L'épaisseur de la couche négative en 



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48 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

un point P quelconque çst 



nr»/ niv/ 3(pC0S CO . 



par suite, Fépaisseur de la couche électrique superficielle est 

donnée, en valeur et en signe par Tex pression -Î-— ^« 

On dit qu'une sphère conductrice, sur laquelle la distribu- 
tion électrique est la même que si elle était placée dans un 
champ uniforme, esipola7*isée. 



52. Polarisation des diélectriques. — Considérons 
maintenant un diélectrique, constitué comme se l'imagine 
Mossotti et soumis & l'action de corps électrisés extérieurs. 
Chacune des sphères qu'il contient va se polariser. En efiFet 
les dimensions de ces sphères étant très petites, dans le voisi- 
nage de chacune d'elles, le champ électrique peut être regardé 
comme uniforme. 

Il est vrai que la distribution électrique à la surface d'une 
de ces sphères ppurraétre troublée par l'influence des sphères 
voisines; mais nous n'aurons pas à tenir^mpte de ces per- 
turbations : 

i** Parce que les sphères étant irrégulièrement distribuées, 
leur influence tend à se neutraliser mutuellement; 

2** Parce que si Ton admet que la distribution à la surface 
d'une sphère n'est pas la môme qu'elle serait dans un champ 
uniforme, ces irrégularités de la distribution sont exprimées 
par des fonctions sphériques d'ordre supérieur; si donc on 
considère le potentiel en un point situé à une distance r du 
centre de la sphère, les termes qui dépendent de ces irrégu- 



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THÉORIE DES DIÉLECTRIQUES DE POISSON 49 

i 

larités contiendront une puissance supérieure de - et seront 

négligeables, si r est très grand par rapport au rayon de la 
sphère. 

Nous dirons alors qu'un diélectrique dont toutes les sphères 
sont polarisées est lui-même polarisé. 

53. Nous avons maintenant à définir les composantes de la 
polarisation électrique qui correspondent à ce qu'on appelle 
dans la théorie du magnétisme , composantes de la magné- 
tisation. 

Nous avons vu plus haut que le potentiel de notre sphère 
par rapport à un point extérieur était égal à : 

ou à 

, ^\ 

en appelant u le volume de la sphère. 

Si Ton avait pris des axes de coordonnées quelconques, 
nous aurions trouvé pour le potentiel de la sphère polarisée, 
en appelant œ^ y, z les cordonnées de son centre, 

3m { û[<^ r , d^ ^j* _\^ ^ ) 

Îtc \dx dx dy dy '^ dz Ib J' 

Imaginons maintenant un élément de volume d'z du diélec- 
trique, contenant un nombre très grand n de sphères, et ce- 
pendant assez petit pour que le champ puisse y être regardé 

6lbgtricit6 bt optique. 4 



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50 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

comme uniforme. Le potentiel des n sphères contenues dans 
cet élément sera : 

4it \dœ dx '^ dy dy'^ dz dz J 
Posons 

nu = Mt, 

de sorte que h soit le rapport du volume des sphères au 
volume total du diélectrique. 
Posons en outre 

. Zhd^ ^ 3AçW/ ^ 3AcW/. 

Atz dx ^ dy A:: dz 

il viendra pour le potentiel dû à l'élément polarisé dr 

Les trois quantités A, B et C sont les composarUeê de la 
polarisation, et le potentiel dû au diélectrique entier s'écrira 

l'intégrale étant étendue au diélectrique entier; ou, en inté- 
grant par parties. 



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THÉORIE DES DIÉLECTRIQUES DE POISSON 51 

La première intégrale est étendue à tous les éléments dia de 
la surface qui limite le diélectrique, l, m, et n désignent les 
cosinus directeurs de la normale à cette surface ; la seconde 
intégrale est étendue au volume entier du diélectrique. 

54. Soit maintenant V^ le potentiel dû aux corps électrisés 
extérieurs. Soit s une quelconque des petites sphères conduc- 
trices ayant pour centre un certain point et exprimons les 
conditions de l'équilibre électrique sur cette sphère. 

Décomposons le volume du diélectrique en deux volumes par- 
tiels t?' eiv"; le second de ces volumes sera très petit et con- 
tiendra la sphère s. 

Considérons une molécule électrique située en O^cette molé- 
cule devra être en équilibre sous Faction : 

i*» Des corps électrisés extérieurs; 

2* Du volume v' du diélectrique ; % 

3^ Des sphères autres que s situées à Finlérieur de t?"; 

4** De la sphère s. 

Nous supposerons que le volume »", quoique contenant un 
très grand nombre de sphères, est assez petit pour que les com- 
posantes A, B, C, puissent y être regardées comme constantes 
et nous choisirons les axes de façon que B et G et par consé- 
quent ^> ^.soient nuls. 

Écrivons que les composantes de toutes ces actions suivant 
Taxe des a? se détruisent. 

Pour éviter toute confusion nous appellerons pour iin instant 
x^ y,z les coordonnées du point attirant,^, tj, ( celles du point 
attiré de sorte que : 

r> = (ar-î)»-f-(y--,l)»+(^_Ç)» 



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52 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

Nous rappelons en outre que ^désigne le potentiel du champ 
uniforme qui produirait sur chaque sphère conductrice leur 
polarisation actuelle, et que le potentiel actuel est égal à 
V + Vi = U. Nous continuerons à désigner les composantes 

du champ uniforme par — -t^» — y^j — -j^* 

rfV, 
La composante due aux corps extérieurs sera ^* 

La composante due à la sphère s sera + t^ puisque, par 
hypothèse, la sphère est polariéée comme elle le serait sous 
l'action d*un champ uniforme d'intensité — ^* 

55. Je dis que si la surface <r qui sépare les deux volumes 
partiels t?' et t?" est convenablement choisie, l'action des sphères 
autres que s et intérieures à v' sera nulle. 

En effet soient a, ô, c les coordonnées du centre d'une de ces 
sphères le point étant pris pourTorigincLa force électrosta- 
tique exercée par cette sphère au point aura pour compo- 
sante suivant Taxe des œ: 



_3ud'\> r Zu d<\> a* -\- b> + c* — 3a* 



Il résulte de là que les actions des trois sphères qui ont res- 
pectivement pour centres les points 

(a, b, c), (ô, c, a), (c, a, b) 

se détruisent. 
Si donc la surface <j possède la symétrie cubique et ne 



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THÉORIE DES DIÉLECTRIQUES DE POISSON 53 

change pas quand on permute les trois axes de coordonnées, 
lesactions des différentes sphères contenues àrintérieurdecelte 
surface se neutraliseront. C'est faute cTavoir fait cette hypo- 
thèse que Poisson n'a pas été rigoureux. 

Nous supposerons, pour fixer les idées, que la surface a est 
une sphère ayant son centre en 0. 

56. Il reste à évaluer l'action du volume v. 
Cette action est égale à 

en appelant V l'intégrale 



/ 



rf- rf- d- 



étendue au volume v ; et on aura 

y désignant la même intégrale étendue au volume v", d'où 

^' _ rfV __ dT 
rfÇ "^ G?Ç rfÇ * 

Nous avons d'ailleurs, comme on l'a vu plus haut 

la première intégrale étant étendue à la surface 9 et la seconde 
au volume r\ 



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5i ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

On en déduit : 

Si le rayon de la sphère <t est infiniment petit, if en sera de 
même de la seconde des intégrales du second membre de 
l'égalité précédente, mais non de la première. 

D'ailleurs si ce rayon est très petit, A, B et C sont des 
constantes et nous avons supposé que B et G sont nuls. Il 
vient donc : 









Or l est le cosinus directeur de la normale à la sphère ; c'est 



donc - et l'on a : 
r 



-^= AJ -,d^ = i 



TtA 



57. L'équation d'équilibre s'écrit donc : 
dV, , d^ tfV 4 , 



ou 



di rfÇ 3 '^ V V 

Si au lieu de prendre pour axe la direction delà polarisation 
au point considéré, nous avions pris des axes quelconques, 



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THÉORIE DES DIÉLECTRIQUES DE POISSON 55 

nous aurions trouvé, au lieu de l'équation unique que nous 
venons de démontrer, les équations suivantes : 

(l-K)f=4.A. 

(l-K)f=4.G; 
en posant pour abréger: 

d'où 

K— i 



h = 



K+ 2 



Nous écrivons d'ailleurs -r- au lieu de -xr en revenant aux 
ax a; 

notations habituelles, ce qui n'a plus d'inconvénient puis- 
qu'aucune confusion n'est plus à craindre. 

58. On déduit de là en différentiant la première de ces 
équations par rapport à a?, la seconde par rapport à y, la 
troisième par rapport à ^ et ajoutant : 

(ix\ dœ) dy\ dz ) dz\ dz)'^ 

. /dK , dB , dG\ 

Or V^ est le potentiel des corps extérieurs, on a donc 
AV^ = o. 



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56 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

D'autre part Téquation (3) montre que V peut être regardé 
comme le potentiel dû k une couche de densité 

/A -f- mB -f- nC 

répandue à la surface du diélectrique, moins le potentiel 
d*une quantité d'électricité répandue dans tout ce volume et 
ayant pour densité 

d^"^ dy dz 
Il en résulte que : 

et par conséquent 

dx\ dx)^ dy\ dy)^dz\ dv/ 

Or, U = V -f- V^ désignant le potentiel, la comparaison de 
« Téqualion à laquelle nous venons de parvenir avec les équa- 
tions fondamentales de Télectrostatique montre que K n'est 
autre ctiose que le pouvoir inducteur. 

59. Ainsi, dans un diélectrique constitué comme se l'ima- 
gine Mossotti, et de pouvoir inducteur K, le rapport du volume 
occupé pair les sphères au volume total est égal à : 



On trouve d'ailleurs 



(.-K)g=*,A=_Mâ. 



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THÉORIE DES DIÉLECTRIQUES DE POISSON 57 

Le déplacement électrique de la théorie de Maxwell s'écrit 
alors : 

_Af5I — _?^ K ^'j; _ _ 3 K d^ 
'~ \-K dx'^ \izYL—idx 47rK + 2c^a?* 



Les deux autres composantes du déplacement électrique sont 
nulles si, comme nous le supposons, nous prenons pour axe 
des X la direction de la polarisation au point considéré. Si en 
même temps, revenant à nos notations du n'^46, nous appelons 
<p l'intensité du champ uniforme qui polariserait nos petites 
sphères comme elles le sont réellement, nous aurons : 

^ d^ 

et 

(4) r= ^ ^ 



47CK-I-2'*'* 



" 60. Nous avons vu que dans la théorie de Poisson et Mossotti 
la polarisation des petites sphères conductrices varie quand 
on fait varier le champ électrique dans lequel elles se trouvent 
placées, et que les courants qui se produisent dans ces petites 
sphères et résultant de cette variation peuvent être com- 
parés aux courants de déplacement de Maxwell. Il importe 
de comparer Tintensité de ces courants de déplacement dans 
les. deux théories. 

Pour cela je vais calculer la valeur /^ du déplacement élec- 
trique dans la théorie de Mossotti et la comparer à la valeur 
de /'que nous venons de trouver. 

Chacune de nos sphères est polarisée comme si elle était 
soumise à Faction d'un champ uniforme d'intensité (p. 



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58 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

Donc d après ce que nous avons vu au n® 49 tout se passe 
comme 8*il existait deux sphères de même rayon que la sphère 
conductrice, Tune re mplie de fluide positif de densité 1, 
Tautre de fluide négatif de densité I, et si la sphère négative, 
coïncidant dans Tétat d'équilibre normal avec la sphère posi- 
tive, subissait sous rinfluence d'un champ uniforme d'intensité «p 
un déplacement œ^ donné par la formule 

4 

<P = — 3 wa?o. 

Tout se passera donc comme s'il y avait déplacement 
en bloc des fluides électriques de chacune des petites sphères. 
Mais, les sphères conductrices n'occupent pas le volume en- 
tier du diélectrique ; elles sont séparées entre elles par un 
milieu isolant jouissant des mêmes propriétés que Tair, et la 
somme de leurs volumes est au volume total du diélectrique 
dans le rapport de A à l^La somme des charges positives 
qui se trouvent sur ces sphères est donc h fois plus^petite 
que la somme de ces mêmes charges dans Thypothèse où 
tout le volume de diélectrique serait occupé par des sphères 
conductricesJ Comme il en est de même des charges né- 
gatives, il revient au même d'admettre que chacun des 
fluides est répandu dans tout le diélectrique avec une densité 
hy ou que chacun d'eux n'occupe qu'une fraction h du volume 
du diélectrique avec une densité 1. La valeur du déplacement 
moyen sera évidemment la même dans les deux cas. Si nous 
adoptons la première hypothèse nous pourrons appliquer à 
la sphère diélectrique les formules du n** 49 en y remplaçant 
Wq par Aa?o, puisque dans ces formules la densité est sup- 
posée égale à 1 et que maintenant elle est h. Cette quantité 



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THÉORIE DES DIÉLECTRIQUES DE POISSON 59 

hœ^ est donc le déplacemeiii moyen que subit le fluide né- 
gatif dans le diélectrique soumis à Finfluence du champ. Si 
nous remplaçons œ^ par sa valeur tirée de Téquation (1) 

nous avons pour ce déplacement — h -^ ei par suite, pour le 

déplacement du fluide- positif par rapport au fluide négatif, 
qui ne diflière que par le signe du précédent, 





r-^t- 


Or on a: 




(S) 





Mais si par suite de cette relation les actions extérieures des 
diélectriques sont les mêmes dans les deux théories, les in- 
tensités des courants do déplacement n'ont pas la môme va- 
leur dans Tune et dans l'autre. En eflet, si nous portons celte 
valeur de h dans l'expression de f' nous obtenons pour la va- 
leur du déplacement dans la théorie de Poisson 



(6) r = 



3jK_ 



47cK-f-2 



qai diffère de celle du déplacement dans la théorie de Max- 
well, donnée par la formule (4). Le rapport de ces quantités 
est 



(7) 






C'est aussi le rapport des intensités des courants du dépla- 
cement dans les deux théories. Dans Tair llntensité du cou- / 

^^universitt) 



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60 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

rant de déplacement est nulle quand on adopte les idées de 
Poisson puisque la formule (6) donne f = o pour K = 1 et 
que le pouvoir inducteur spécifique de Tair est Tunîté. Dans 
la théorie de Maxwell, le déplacement dans l'air a, d'après la 

formule (4), la valeur /*=:= -f-y et par suite, contrairement a ce 

qui a lieu dans la théorie de Poisson, l'intensité du courant 
de déplacement n'est pas nulle dans ce milieu. C'est là la dif- 
férence la plus importante qui existe entre les deux théories 
dont nous venons de comparer les conséquences. 

61. Modifloation de la théorie de Poisson. — Cel- 
lules. — Mais, ainsi que nous l'avons annoncé au commen- 
cement de ce chapitre, il est possible en introduisant dans la 
théorie de Poisson quelques modifications secondaires de 
faire concorder ses résultats avec ceux de la théorie de Max- 
well. C'est ce que nous allons montrer. 

Remarquons que si les formules (5) et (7) , qui donnent h et le 
rapport des déplacements, ne sont pas homogènes, cela tient 
à ce que nous avons pris l'unité pour le pouvoir inducteur 
spécifique de la substance isolante qui sépare les sphères con- 
ductrices dans celle de Poisson. 

Il serait facile de vérifier que si nous désignons parK| le 
pouvoir inducteur de cette substance, les formules (5) et (7) 
deviennent 

K-I-2K/ /•"" K 

Cette dernière formule montre que si K^ est très petit le 
rapport des déplacements est voisin de l'unité. Les intensités 



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THÉORIE DES DIÉLECTRIQUES DE POISSON 61 

des courants de déplacement auraient donc sensiblement la 
même valeur dans les deux théories si K^ était inOniment 
petit, ce qui exige que h diffère infiniment peu de Tunité, 
c'est-à-dire que l'espace non conducteur qui sépare les sphères 
conductrices soit infiniment petit. Or, nous n'avons intro- 
duit rhypothèse de la forme sphérique des conducteurs dis- 
séminés dans le diélectrique que pour avoir plus de simplicité 
dans les calculs ; les conséquences restant vraies pour une 
forme quelconque des conducteurs nous pouvons nous repré- 
senter un diélectrique comme formé de cellules conductrices 
séparées par des cloisons non conductrices. Il suffit alors 
pour faire concorder la théorie de Poisson avec celle de 
Maxwell de supposer que ces cloisons ont une épaisseur infi- 
niment petite, puisqu'alors h diffère infiniment peu de l'unité, 
et, qu'elles sont formées d'une substance isolante de pouvoir 
inducteur spécifique K^ infiniment petit. Montrons que cette 
concordance se retrouve dans toutes les conséquences de la 
théorie de Maxwell et qu'au point de vue mathématique cette 
dernière théorie est identique avec celle de Poisson ainsi 
modifiée. 

62. Propagation de la chaleur dans un milieu homo- 
gène. — La suite des calculs nécessaires nous conduira à des 
relations tout à fait pareilles à celles qu'a établies Fourier dans 
l'étude de la conductibilité de la chaleur. Dans le but de faire 
ressortir l'analogie mathématique qui existe entre les phéno- 
mènes électriques et les phénomènes calorifiques nous com- 
mencerons par rappeler brièvement la théorie de Fourier. 

Cette théorie repose sur les hypothèses suivantes: quand 
deux molécules d'un corps sont à des températures différentes, 



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6^ 



ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 



il y a passage de chaleur de la plus chaude à la plus froide ; 
la quantité de chaleur qui passe pendant un temps donné est 
une fonction de la distance, qui tend rapidement vers zéro 
quand la distance croit, et qui ne dépend pas de la tempéra- 
ture ; enfin cette quantité de chaleur est proportionnelle à la 
différence V| — V, des températures des deux molécules. Il 
résulte de ces hypothèses que la quantité de chaleur qui 
passe pendant un temps dt d'une molécule à une autre est 



(i) 



dq^-- Cdt^y, 



AY représentant la variation de la température quand on se 
déplace dans le sens du flux calorifique et G étant une quan- 
tité indépendante de la température. 

63. Considérons un parallélipipède rectangle infiniment petit 



B F 0' 


a/^e/Ia'/ 


21Z9 


H 0' 



Flg. 6. 

ABCD A'B'CD' (jîg. 6) situé dans le corps et prenons trois 
axes de coordonnées respectivement parallèles à trois arêtes du 



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THÉORIE DES DIÉLROTRIQUES DE POISSON 



63 



parallélipipède. Soient d^ son volume, dta la surface de sa 
section par un plan perpendiculaire à Taxe des œ, a ei b les 
coordonnées des deux extrémités A et A' d^une arête paral- 
lèle à cet axe ; on a la relation 

dt = dia (b — a). 

Cherchons la quantité de chaleur QdtùcU qui traverse la 
section d(ù pendant l'intervalle de temps cU, Pour cela calcu* 
Ions de deux manières différentes l'intégrale 



(2) 



J {Qdiùdt) dx, 



qui donne la somme des quantités de chaleur qui traversent 
toutes les sections du parallélipipède perpendiculaires à oœ 
pendant le temps dt. 

L'intégration donne immédiatement, si Ton regarde comme 
constante la quantité de chaleur qui traverse chaque section 
dfû du parallélipipède infiniment petit, 

Qdiùdt [b'-a) = Qc?TC?^ 

64. Pour trouver une autre expression de cette quantité, 
coupons le parallélipipède par une section quelconque EFGH 
perpendiculaire à Oâ; et prenons de part et d'autre deux molé- 
cules M et M'. D'après les hypothèses de Fourier la quan- 
tité de chaleur qui passe de l'une à l'autre pendant le temps 
(2^ est 



(3) 



qdt == — Cc?^AV, 



et la somme des quantités de chaleur qui passent par 



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64 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQDE 

toutes les sections du parallélipipède est 

/ [qdt) dx, 

a 

Mais pour les sections qui ne sont pas comprises entre les 
molécules il n'y a pas passage de chaleur et les éléments de 
l'intégrale qui correspondent à ces sections sont nuls. Il suffit 
donc de prendre pour limites de rintégrale les valeurs x et 
a?-j- Aa?des coordonnées des points M et M'; oh obtient 



/ 



[qdC) dœ z= qtixdt. 



Les autres couples de molécules du parallélipipède donnent 
des quantités analogues. Leur somme est précisément la valeur 
de l'intégrale (2) et nous avons 



(*) 



Qdxdt = l^qLxdt. 



Mais la relation (3) nous donne pour q, 

en négligeant dans le développement les puissances de ùkx^ 
Ay, Az, égales et supérieures à 2, ce qui est permis, les 
échanges de chaleur étant supposés n'avoir lieu qu'entre 
molécules très voisines et les termes négligés étant alors très 
petits par rapport aux premiers termes du développement. 
Portant alors cette valeur de q dans la relation (4), nous ob- 
tenons 



(«) «^— -SE^^-'-^E^^-^^-SEc^-^^ 



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THÉORIE 0£S DIÉLECTRIQUES DE POISSON 65 

C étant par hypothèse indépendant de la température, les 
coefficients des dérivées partielles de V n'en dépendent pas 
non plus. Par conséquent Q est une fonction linéaire et ho- 
mogène de ces dérivées. 

65. Si le corps considéré est isotrope cette fonction se réduit 
à un seul terme. En effet, dans ce cas l'expression de Q ne doit 
pas changer quand on y remplace x par — a? et il faut, pour 
qu'il en soit ainsi que les dérivées partielles de V par rapport 
à y et à ^ disparaissent du second membre. Nous avons donc 
simplement 

et si nous posons 

SCAa?^ 

A = — > 

d-ç 

il vient 

La constante A est le coefficient de conductibilité thermique 
du milieu. 

Le milieu étant supposé isotrope la valeur de ce coefficient est 
la même pour toutes les directions ; nous aurons donc pour 
la quantité de chaleur par unité de surface à travers un élé- 
ment de surface perpendiculaire à l'un des autres axes de coor- 
données 



= -Arf7* 



éLBCTRICITÉ ET Ol'TlQUG. 



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66 ÉLEGTRICrrÉ ET OPTIQUE 

D'une manière générale, nous aurons pour un élément 
orienté d'une manière quelconque 



(6) Q = -A 



dn 



dn étant une longueur infiniment petite prise sur la normale 
à l'élément. 

66. Analogies avec le déplacement de réleotricitè 
dans les cellules. — A l'intérieur de chacune des cell ules con 
ductrices le potentiel ^ est constant, mais ce potentiel varie 
brusquement quand on traverse les parois isolantes qui limi- 
tent les cellules; ({^ est donc une fonction discontinue des coor- 
données. Nous ne pourrions introduire celte fonction dans 
nos calculs sans faire d'hypothèses sur sa forme , il est plus 
simple déconsidérer à sa place une fonction continue dont la 
valeur en chaque point diffère peu de celle de ^. Nous sup- 
poserons que ces deux fonctions prennent les mêmes valeurs 

aux centres de gravité G|, G^, G3 des diverses cellules; 

l'erreur commise en substituant à^ une fonction continue 

sera alors du même ordre de grandeur que les dimensions 

des cellules, dimensions que nous pou- 

€vons toujours supposer très petites. 
Considérons une de ces cellules 
V (A^« '^)- Lorsque le diélectrique n'est 
pas soumis à Taction d'un champ cette 
„, / cellule est à l'état neutre; dans le cas 

Fig. i. 

contraire elle présentera sur ses faces 
84, Sa, S3, S4, des quantités d'électricité q^^ q^^ g„ g'4, mais 
comme la cellule conductrice ne cesse pas d'être isolée la 



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THÉORIE DBS DIÉLECTRIQUES DE POISSON 67 

somme de ces quantités est Dulle : 

Si la valeur du champ vient à changer, les charges de 
chacune des faces de la cellule varient, mais leur somme 

restant nulle, on a, en appelant dq^, dq^ les variations 

produites pendant un intervalle de temps dt^ 

dq^ + dq^ + dq^ -[- c^^ = o. 

Il ne peut donc y avoir augmentation de la charge de Tune 
des faces que s'il y a diminution sur quelque autr«î. Suppo- 
sons, pour fixer les idées que la charge de S, augmente et 
que celle de S| diminue. Une certaine quantité d'électricité 
passera de S, à S,, en suivant un chemin que nous représen- 
terons par APB. Mais il revient évidemment au même de 
supposer que Télectricité suit le chemin APGPB puisque 
la portion PG qui joint un point quelconque P du chemin 
réel au centre de gravité de la cellule est parcourue succes- 
sivement dans les deux sens. On peut donc considérer le pas- 
sage d'une certaine quantité d'électricité do S| à S, comme 
résultant du passage de cette même quantité de G à S3 et du 
passage d'une quantité égale mais de signe contraire de 
G à S|. Tout se passe donc comme si, par suite de la variation 
du champ, des quantités dq^, dq^ .... d'électricité allaient 
du centre de gravité G aux diverses surfaces de la cel- 
lule. 

67* Prenons maintenant deux cellules contiguës de centres 
de gravité G^ et G^ (fig. 8). Soient S| et S^ les faces de cha- 
cune de cescellules qui se trouvent en regard. Ces deux faces 



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68 ÉLFXTR[CITÉ ET OPTIQUE 

peuvent être considérées comme les armatures d'un condensa- 
teur à faces parallèles et infiniment voisines et si nous suppo- 
sons que la charge de S^ augmente de c?</, il résulte néces- 
sairement une diminution de charge — dq^ sur la surface en 
regard de Sj. D'après ce que nous avons dit précédemment, 
l'augmentation dq de la charge de S| 
peut être considérée comme résultant 
du passage de dq de G^ à S^. De même, 
la diminution de la charge de Sj peut 
être regardée comme provenant du 
passage d'une quantité — dq de Gj à 
pj g^ Sjj, ou ce qui revient au même, du pas- 

sage de dq de Sj à G^. Mais alors c'est 
comme si la quantité dq allait de G4 à G2. On peut donc dire 
qu'il y a échange d'électûcité entre les molécules G^ et G^ et 
nous commençons à voir apparaître l'analogie avec les phé- 
nomènes calorifiques. 

68. Appelons G la capacité du condensateur formé par les 
surfaces S^ et Sj, ^J'i et ^^ les valeurs du potentiel dans cha- 
cune des cellules ; nous aurons pour la valeur absolue de la 
quantité d'électricité située sur S| et S^ 

^ = G (^, - +2). 

Comme c'est la face de la cellule dont le potentiel est le 
plus élevé qui se charge d'électricité positive, l'électricité 
positive, dans le déplacement fictif que nous avons supposé 
s'efi'ectuer entre les centres de gravité, passe d'un centre de 
gravité à un autre de potentiel moins élevé. Par conséquent, 
en appelant A^ la variation du potentiel dans le sens du 



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THÉORIE DES DIÉLECTRIQUES DE POISSON 69 

déplacement, nous avons pour la quantité d'électricité qui 
passe d'un centre de gravité à un autre 

Pendant un intervalle de temps dt^ la variation de la diflé- 
rence de potentiel A*)/ entre les poirUs considérés sera dt -j AtJ; 

ou dt^ -^; par suite , la quantité d'électricité qui passe d'un 
de ces points à l'autre pendant ce même intervalle est 



dq=:^ Cdt\ ^' 
dt 



Cette formule est identique à la formule (1) du n"* 62 qui 
donne la quantité de chaleur qui passe d'une molécule à une 
autre, C étant d'ailleurs dans Tune et l'autre formule indépen- 
dant de la quantité dont la variation est indiquée par A. 

69. La loi des échanges d'électricité étant la même que celle 
desécbanges de chaleur dans la théorie de Fourier, nous ob- 
tiendrons la quantité d'électricité rapportée à l'unité de 
surface à travers un élément quelconque en remplaçant dans 

la formule (6) (65), la température V par la quantité -^- En 

appelant, comme le fait Maxwell, 

udtùdij vdiadt, wdaydt 

les quantités -d'électricité qui traversent pendant le temps dt 
des éléments dtù respectivement perpendiculaires aux axes d^ 



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70 ÉLECTRICITÉ KT OPTIQUE 

coordonnées, nous aurons 

dtdœ 

Or, u, t?, %D sont dans la théorie de Maxwell les compo- 
santes de la vitesse du déplacement électrique, et par suite, 
puisque /*, g^ h, représentent les composantes de ce déplace- 
ment, 



df dg dh 



Si donc on adopte pour «,!?, «?, les valeurs que nous venons 
de trouver, on oblient pour/*. 

Comme dans la théorie de Maxwell, 






on voit que la théorie des cellules concordera avec celle de 
Maxwell, si nous posons 

A = — • 

An 

70. Cherchons à retrouver la relation qui dans la théorie 
de Maxwell exprime Tincompressibilité du fluide inducteur. 



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THÉORIE DES DIÉLECTRIQUES DE POISSON 71 

La quantité totale d'électricité contenue dans chaque 
cellule étant nulle à chaque instant, la quantité d'électricité 
qui pénètre pendant un intervalle de temps quelconque & 
travers une surface fermée qtii limite un volume est égale- 
ment nulle. Or, u, v, to, étant les composantes suivant les 
trois axes de la vitesse avec laquelle s'effectue le mouvement 
de l'électricité, la composante de cette vitesse suivant la 
normale h un élément dta de la surface est 

au -}- pt? -[- YW?> 

a, p, Y, désignant les cosinus directeurs de la normale. Par 
suite , la quantité d'électricité qui traverse dw pendant l'unité 
de temps est 

(au + P^ + Y^) ^» 

et la quantité qui traverse la surface fermée pendant le même 
temps est égale h l'intégrale 



/ (au -[- P^ + T*^) <^ 



étendue à tous les éléments de cette surface. Pendant un 
intervalle de temps dt, la quantité d'électricité traversant la 
surface fermée est le produit de l'intégrale précédente par dt. 
En intégrant par rapport au temps, on aura la quantité 
d'électricité traversant la surface pendant un temps quelconque, 
et, comme cette quantité est nulle, l'intégrale obtenue doit 
être égale à o. Si nous remarquons que u, Vy tv sont les 
dérivées par rapport au temps des composantes f g^ h du 
déplacement, nous avons pour cette intégrale 



(9) 



J{<^r-{-^-\-fK)dm 



= 0. 



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72 ÉLECTRICITÉ ET ÔPTIOUE 

Or, on sait que 



f<^=f%'- 



la première intégrale étant étendue à une surface fermée, la 
mde, au volume limité par cette surface. En transformant 
a même manière les deux autres termes de Tintégrale (9), 
s obtenons 



fi 



jdx'^ dy* dz) 



ette égalité devant être satisfaite quel que soit le volume 
sidéré, nous en concluons 

df dg j^ dh 

dœ'^ dy~^ dz 

est bien la relation qui, dans la théorie de Maxwell, lie 
e elles les dérivées des composantes du déplacement du 
le inducteur d*un milieu diélectrique. 

1. Identité des expressions de Ténergie potentielle. 

[ontrons enûn que la théorie des cellules conduit à la même 
ression de Ténergie potentielle que la théorie de Maxwell, 
n sait que Ténergie potentielle d'un système de conduc- 
s électrisés est égale à la demi-somme des produits de la 
rge de chaque conducteur par son potentiel. Les charges 
surfaces en regard dé deux cellules contiguës sont égales 
e signes contraires ; par suite, si ^^ et ^^ ^^^^ ^^^ potentiels 
îes cellules, le terme fourni à l'énergie potentielle par ces 



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THÉORIE DES DIÉLECTRIQUES DE POISSON 73 

charges est 



- ^ç^, — q^^J = - - q^^. 



^ D'ailleurs si G est la capacité du condensateur formé par les 
surfaces considérées, on a 

et le terme précédent devient 

En développant Ai|/ par rapport aux puissances croissantes 
de ùiXj Ay, A^y et en négligeant les puissances de ces quantités 
supérieures à la première, nous obtenons 

Considérons donc un élément de volume </t assez petit pour 
que nous puissions admettre que les dérivées partielles de ^ 
ont la môme valeur en tout point de cet élément, mais assez 
grand toutefois pour contenir un très grand nombre de cellules, 
et par conséquent, un très grand nombre de petits condensa- 
teurs. 

L'énergie potentielle cW de cet élément, sera la somme des 
énergies potentielles des divers petits condensateurs qui y 
sont contenus, on aura donc : 

(.0) ^ = I S<=M)'=|(£)"S'=^+Î(t)"2'='^' 



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^ 



74 ÉLECTRICrre ET OPTIQUE 

Mais nous avons fait remarquer & propos des phénomènes 
calorifiques que dans le cas d'un milieu isotrope, les sommes 

]^GAa7Ay, ^GLy^z, ^C^z^œ 
sont nulles. Nous avons posé 

dx dt dx 

Par conséquent, nous aurons pour Ténergie potentielle de 
l'élément 6?t, 

^=f'[(iy+(i)'+(f)'} 

Si 'nous remplaçons dans cette expression les dérivées 
partielles par leurs valeurs tirées de la relation (8) du n* 69, 

et des relations analogues qui contiennent g et h, et si nous 

donnons à A la valeur j- que nous avons été conduits à lui 

attribuer pour faire concorder la théorie des cellules et de 
celle de Maxwell, nous obtenons 



dVf=^{f^+g^ + h^)dr. 



L'énergie potentielle du volume fini sera donnée par Tinté- 
grale 

w= / ~(/« + ^^ + ^')rf^. 



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THÉORfE DES DIÉLECTWOUES DE POISSON 75 

Cette expression est identique à celle que nous avons 
déduite (82) de la théorie de Maxwell et, comme dans cette der- 
nière théorie, l'énergie potentielle d*un système électrisé se 
trouve dans le milieu diélectrique qui sépare les conducteurs. 

72. Remarque, — Dans les calculs précédents , nous avons 
admis qu'en chaque point du diélectrique , la force électrique 
ne dépend que de Tétat électrostatique du système électrisé. 
S'il en était autrement, si, par exemple, outre la force électro- 
motrice due aux actions électrostatiques, s'exerçait une force 
électromotrice d'induction, les formules auxquelles nous 
sommes parvenus devraient être modifiées. 

En particulier, la composante /* du déplacement ne serait 
plus donnée par la formule 



mais par la formule 



47C \dx ) 



où X désigne la composante suivant l'axe des œ de la force 
électromotrice d'induction. 

Pour le montrer cherchons ia variation Ai|/ du potentiel 
quand on passe du centre de gravité 6| d'une cellule au 
centre de gravité G^ d'une cellule contiguë. Elle est égale à 
la variation brusque H qui se produit quand on traverse la 
paroi isolante augmentée du travail qu'il faut effectuer à ren- 
contre des forces d'induction pour faire passer l'unité d'élec- 
tricité positive de G| à Gj. Si donc — X, — Y, — Z sont les 
composantes de la force électromotrice d'induction quand on 



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76 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

passe de G| à 6,, on a pour Ai|/. 

A^ = H + X^x 4- YAy + Z^z. 

La charge électrique q d'un de nos petits condensateurs 
sera égale au produit de la capacité de ce condensateur, par 
la différence de potentiel H de ses deux armatures; il viendra 
donc: 

î = — CH = — CA^ -}-C (XAo?-}- YAy + ZLz) 
et, au lieu d'avoir simplement 



on aura 



,= -c[^(§-x)+.,(|-v)+..(3-z)} 

Dans toutes nos formules, il faudra donc remplacer 



par 



La formule 



devient donc 



dx dy dz 



f(i_X ^-Y Î^-Z. 
dûo ^ dy ^ dz 



iit d^ 

''^'^Kdx 



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THÉORIE DES DIÉLECTRIQUES DE POISSON 77 

OU 

dx-^ K ^• 

73. Cas des corps anisotropes. — Il importe, pour pou- 
voir établir la théorie électromagnétique de la double réfrac- 
tion de voir ce que deviennent ces formules dans les corps ani- 
sotropes. 

Reprenons la formule (10) du n* 71. Si dans cette formule 

on regardait -^j ;/ ®^ 7^ comme les coordonnées d'un point 

dans l'espace et oTW comme une constante, on aurait Téqua- 
tion d*un ellipsoïde. 

Si l'on fait un changement d*axes de coordonnées, cet ellip- 
soïde fictif conservera la même forme, mais sa position par 
rapport aux axes variera. 

Prenons donc pour axes de coordonnées les axes de cet 
ellipsoïde, son équation deviendra : 

"^ "~ 2 \dic} ^ 2 \dy) ^ 2 \dz) ' 
et un aura : 



\ dt dx dx 

m. 

Reprenons la formule (5) de la théorie de Fourier (64). 
En vertu des équations (il) elle se réduira a 

UNIVERsiTTj 



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78 ÉLBGTRiCrrÉ £T OPTIQUE 

Or nous avons vu au n® 69 que pour passer de la théorie 
de Fourier à celle des échanges d'électricité qui ont lieu 



encore y 



entre nos cellules, il suffit de changer V en -^- Il vient donc 



dtdx 



et de même 



dtdy cUdz » 

La seule différence avec les équations (7), c'est que les coef- 
ficients de ^^' rf^' rfî^ ^® ^^^^ P'^* égaux entre eux. 



On en déduit : 



' dx ^ dx 

dy iîr dy 

dz \-K dx 



en posant 



S'il existe des forces électromotrices d'induction dont les 
composantes soient X, Y et Z, ces formules deviennent : 






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THÉORIE DES DIÉLECTRIQUES DE POISSON 

On trouve d'ailleurs : 



79 






et 



W 



=/''w=y2.rfKê+ë+ê> 



74. Discussion. — La théorie des cellules ne peut pas plus 
9lre adoptée définitivement que celle du fluide inducteur. Cette 
constitution hétérogène parait difficile à admettre pour les 
diélectriques liquides ou gazeux et surtout pour le vide inler- 
planétaire. J'ai tenu néanmoins à exposer ces deux théories : 
elles seraient incompatibles si on les regardait comme expri- 
mant la réalité objective, elles seront toutes deux utiles si on 
les considère comme provisoires. Si je m'étais borné à dé- 
velopper l'une d'elles, j*aurais laissé croire (ce que croient 
bien des personnes, mais ce qui me semble faux) que Max- 
well regardait le déplacement électrique comme le véritable 
déplacement d'une véritable matière. 

Le fond de sa pensée est bien différent comme nous le 
verrons plus loin. 



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t\ 



CHAPITRE IV 



DÉPLACEMENT DES CONDUCTEURS SOUS L'ACTION 

DES FORCES ÉLECTRIQUES 

THÉORIE PARTICULIÈRE A MAXWELL 



75. Forces s'exerçant entre conducteurs électrisés. 

— Jusqu'ici, nous avons supposé dans notre élude que les con- 
ducteurs électrisés restaient immobiles. Or, nous savons, par 
exemple, que deux conducteurs électrisés se repoussent ou 
s'attirent suivant qu'ils sont chargés d'électricité de même 
nom ou d'électricité de noms contraires. L'électricité agit 
donc sur la matière. Quelle est la nature de cette action? C'est 
ce que nous ne pouvons dire avec précision, ignorant la na- 
ture de la cause de l'action, la nature de rélectricité. Toute- 
fois nous n*avons nullement besoin de la connaître pour avoir 
la valeur de la force qui s'exerce entre deux conducteurs; il nous 
suffit d'appliquer le principe de la conservation de l'énergie. 
En effet considérons deux conducteurs C et C possédant 
des charges électriques M et M'. Supposons que le conducteur 
C puisse se déplacer, mais sans tourner autour de son centre 
de gravité. La connaissance des coordonnées Ç, tj, Ç de ce 
point suffira alors pour définir la position de C dans l'espace. 
L'énergie potentielle du système des deux conducteurs dépend 
évidemment de la position du conducteur C par rapport au 



n4 



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DÉPLACEMENT DES CONDUCTEURS SOUS l' ACTION ÉLECTRIQUE Bl 

conducteur G' et aussi des charges de ces conducteurs. La po- 
sition de G se trouvant définie, d'après notre hypothèse par 
les coordonnées de son centre de gravité, l'énergie potentielle W 
du système est donc une fonction de ces coordonnées et des 
charges M et M' ; nous pouvons poser 

W=:^F(?71,Ç,M,M'). 

Pour que le système soit en équilibre, il faut appliquer au 
conducteur mobile G une force égale et contraire h la force 
qu'exerce sur lui le conducteur G' ; soient — X, — Y, — Z 
les composantes de la force qu'il faut appliquer à G. Puisqu'il 
y a équilibre la somme des travaux virtuels de toutes les forces 
agissant sur le système, tant intérieures qu'extérieures, doit 
être nulle. Pour un déplacement hl du centre de gravité de 
G le travaU de la force extérieure est — X8S, celui des forces 

intérieures est -;=- 8Ç; nous avons donc 

- X8Ç + ^ 85 = o. 

Nous tirons de cette équation pour la valeur de la compo- 
sante X de la force exercée par G' sur G, 

76. L'hypothèse la plus simple et la plus naturelle que l'on 
puisse faire pour expliquer les attractions et répulsions entre 
conducteurs électrisés est d'attribuer ces actions à l'élasticité 
du Quide répandu entre les conducteurs et de chercher à appli- 
quer à ce fluide les principes ordinaires de la théorie de l'élas- 
ticité. Malheureusement les conséquences de cette hypothèse 

tlifiCTRiaTA RT OPTIQUE. 6 



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Si ÉLECTRICITÉ BT OPTIQUE 

ne sont pas conformes aux faits expérimentaux. En effet, dans 
un fluide élastique les forces élastiques résultant de déplace- 
ments très petits sont des fonctions linéaires de ces déplace- 
ments. Par conséquent Thypothèse dans laquelle nous nous 
sommes placés conduirait à admettre que la force qui s'exerce 
entre deux* conducteurs électrisés est une fonction linéaire des 
charges éltK^triques des conducteurs. Il en résulterait qu'en 
doublant les charges de chaque conducteur on devrait avoir 
, une force double ; or, on sait que si les charges de deux cour 
ducteurs viennent à être doublées la force qui s'exerce entre 
eux est quadruplée. 

Bien d'autres hypothèses ont été proposées pour expliquer 
cette action des conducteurs électrisés. Si quelques-unes ont 
le mérite de conduire à des conséquences conformes à l'expé- 
rience elles présentent l'inconvénient d'être compliquées et 
aucune raison ne peut être invoquée pour faire préférer l'une 
de ces théories à l'autre. Aussi, ne nous étendrons-nous pas 
sur ce sujet et nous bornerons-nous à exposer la théorie que 
Maxwell a proposée. 

77. Théorie de Maxwell* — Prenons un élément de volume 
dx d'un conducteur éiectrisé et soit p la densité de rélectricité 
libre au centre de gravité de cet élément. Par électricité libre 
nons entendons dans la théorie des deux fluides, Texcès de 
l'électricité positive sur l'électricité négative ; et dans la théo- 
rie du fluide unique Texcès de l'électricité contenue dans 
Télément sur la quantité que ce même élément contiendrait 
à l'état neutre. Les deux théories sont d'ailleurs absolument 
équivalentes. 

La masse électrique de l'élément est donc pcft, et si ^ est la 



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DfPLACfiMENT DES CONDUCTEURS SOUS L'ACTION ÉLECTRIQUE 83 

valeur du potentiel an centre de gravité la force qui s'exerce 
sur cette masse électrique a pour composantes 

-p^'â' -p^^5^' -p^^S* 

L'expérience nous apprend que la force qui agit sur l'élément 
matériel lui-même est égale à celle qui agit sur Télectricité 
qui y est contenue et par conséquent que cet élément ne 
pourra se maintenir en équilibre que si on lui applique une 
force destinée à contrebalancer l'attraction électrostatique. 

Si on appelle Xeft, Ydx, Zdx les composantes de cette force , 
on devra avoir: 

Dans l'idée de Maxwell, qui dans toutes ses théories cherche 
à éviter l'hypothèse des actions électriques s'exerçant à dis- 
tance, les répulsions et les attractions des conducteurs sont 
dues à des pressions sur la matière pondérable se transmettant 
à travers la matière diélectrique. — Cherchons la résultante de 
ces pressions. 

78. La pression qui s'exerce sur un élément de surface n'est 
pas nécessairement normale à cet élément. Désignons par 

les composantes suivant les trois axes de la pression qui 
8*exerce sur un élément perpendiculaire à l'axe des x; par: 



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f 



84 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

les composantes de la pression sur un élément perpendicu- 
laire à oy; enfin par 



Pzxdii 



P^y e/(i), Pzz <^^ 



les composantes sur un élément perpendiculaire à oz. Ces 
neuf quantités suffisent pour déterminer la pression sur un 
élément de surface orienté d'une manière quelconque. D'ail- 
leurs, ces neuf quantités se réduisent à six. En effet la théorie 
de Télasticité nous apprend qu'on doit avoir: 



(2) 



* ary — * y« 



* y« — * y« 



* JfZ — * ^ 



^ 




79. Considérons maintenant un parallèlipipéde rectangle 

(Jîg, 9) dont les arêtes, 
que nous supposerons 
parallèles aux axes de 
coordonnées, ont pour 
longueurs eio?, dy^dz^ et 
écrivons que ce parallè- 
lipipéde est en équilibre 
sous Faction des pres- 
sions qui s'exercent sur 
ses faces et sous l'action 
de la force extérieure 
dont les composantes 
sont Xc?T, Yrfr, Zc?t. 



Fig. 9. 



Les équations qui expriment que la somme des moments 
des forces par rapport à chacun des trois axes de coordonnées 
est nulle conduisent précisément aux relations (2). Exprimons 
donc seulement que la somme des composantes Kuivant un 



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DÉPLACEMENT DES CONDUCTEURS SOUS l'ACTION ÉLECTRIQUE 85 

des axes des forces qui agissent sar le parallélipipède est 
nulle. 

La pression qui s'exerce sur la face ABCD a pour composante 
parallèle à Ox, ^xxdy dz\ la pression qui sVxerce sur la face 
opposée EFGH a pour composante suivant la même direction 

{Pxar-| — zf^ ^) ^y^^« Nous adopterons la notation de 

Maxwell qui regarde les tensions comme positives et les pres- 
sions comme ne'gatives ; la résultante de ces deux forces se ré- 
duit alors à leur somme algébrique. 



^^dxdydz='^''' 



dx 



dw 



dx. 



Nous trouverions de la môme manière pour la somme algé- 
brique des composantes parallèles à Ox des pressions qui 
s'exercent sur les autres faces du parallélipipède, 



dy 



dr. 



dz 



dx* 



La somme de ces quantités doit être égale à — Xdx; nous 
avons donc 



dx 



dy ' dz 



-p'^'â' 



En écrivant que les sommes des composantes des pressions 
suivant lesaxes desy et des -y sont égales aux composantes de 
la force extérieure suivant les mêmes axes, nous obtiendrons 
deux équations analogues. En divisant les deux membres de 
chacune de ces équations par dx, nous aurons, en tenant 



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86 ÉLECTRiaiÉ ET OPTIQUE 

compte des relations (2) : 



(3) 



rfP. 



dx 



rfP, 



xs.. 



dx 
dx 



rfP„ 



dy 
rfP, 



V». 



dy 
rfP 



££ 



dy 



rfP. 



dz 






rfP; 



SU 



dz 



dz 



dx 
d^ 



80. Ce système de trois équations contient six inconnues; il 
admet donc une inOnité de solutions. Maxwell prend la sui* 
vante : 



/ 



W { 



— l[(i)'-(|)'-(£)'] 



p _ Kf/d^y 



(S)'-(i)l 



- B^Wdz) \dœ) \dy) \ 



p _p -IL^^ 
^^ -^" — i^dxdy 



zy 



ly, . 



_ _li^d±d^ 
~ " ~ 4it dy dz 

_Kd^d^ 



* arx — "sx — 



47C dœ dz 



Montrons que ce système de solutions satisfait bien aux 
équations (3). On a 



dP^_Kmd^ 
dœ 47C \dx dx^ 



d^ <P^ d^ iéP^ \ 
dy axdy ds/dxdzj 



çgpary _ K_ /c?i çPjj; , d^.^£± 



dy 
dz 



= -(• 

47C V 



)• 



dx dy^ ' dy dœdy 
^ Ji^\dœ dz^ "*" dg:dœdz/ 



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DÉPLACEMENT DES CONDUCTEURS SOUS l' ACTION ÉLECTRIQUE ^ 

et le premier membre de la première équation devient, après 
réduction, 

47C dœ \dx^ ^ dy^ ^ dz^J "" 47c dœ ^' 

Or on a vu (12) que dans un miJieu diélectrique homogène, 
on a 

KAij/ = — 47cp. 

Par conséquent le premier membre de Téquation considérée 
peut s'écrire 

d^ 

ce qui montre que cette équation est satisfaite.On s'assurerait 
de la même manière que les deux dernières des équations (3) 
sont vérifiées par la solution adoptée par Maxwell. 

81. Prenons pour axe des a? la direction de la force électro- 
motrice en un point et pour axes des y et des z deux droites 
rectangulaires perpendiculaires à cette direction. Si nous dési- 
gnons par F la valeur absolue de la force électromotrice, 
nous avons dans ce nouveau système d'axes 

dœ dy dz 

En portant ces valeurs dans les relations (4) , nous obtenons 

KF> 



* ara; — 



8ic 

KF» 

8it \ 



Pjty — Pyx — "y* — "*w — "** — "** — ®' 



fr'-^ 



Pyy — ^zz — o_ T 



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88 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

Il résulte de ces égalilés que la pression sur un élément de 
surface perpendiculaire à la direction de la force électromo- 
trice ou parallèle à cette direction est normale à cet élément. 
Sur un élément oblique par rapport à cette direction,la pression 
est oblique ; la composante suivant la direction de la force 
électrorootrice étant positive, il y a tension suivant cette 
direction ; pour une direction normale la pression est né- 
gative, il y a donc d'après la notation adoptée par Maxwell, 
pression au sens propre de ce mot suivant cette direction. 
En outre la tension qui s'exerce sur un élément perpendi- 
culaire à la force électromotrice et la pression qui s'exerce 
sur un élément parallèle à cette force sont égales en valeur 

absolue. 

82. Discussion. — La théorie précédente, considérée en 
elle-même, rend bien compte des lois connues des attractions 
électrostatiques. Si on l'adopte, il faudra admettre que ces 
attractions sont dues à des pressions et à des tensions qui se 
développent dans un fluide élastique particulier qui rempli- 
rait les diélectriques. 

Mais il faudra supposer en même temps que les lois de 
Télasticité de ce fluide difl'èrent absolument des lois de l'élas- 
ticité des corps matériels que nous connaissons, des lois de 
l'élasticité admises pour Téther luminifère, qu'elles difl^èrent 
enfln des lois que nous avons été conduits à admettre pour 
l'élasticité du fluide inducteur. 

Pour ces deux fluides hypothétiques en effet, comme pour 
les fluides pondérables eux-mêmes, les forces élastiques sont 
proportionnelles aux déplacements qui les produisent, et il en 
serait de même des variations de pressions dues à l'action de 



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DÉPLACEMENT DES CONDUCTEURS SOUS l' ACTION ÉLECTRIQUE 89 

ces forces. La pression, quelles que soient d'ailleurs les hypo- 
thèses complémentaires queVon fasse, devrait donc s'exprimer 
linéairement à Taide du potentiel et de ses dérivées. Au 
contraire nous venons d'être conduits à des valeurs de la pres- 
sion qui sont du 2* degré par rapport aux dérivées du po- 
tentiel. 

Une fois que rompant avec des habitudes d'esprit invétérées 
nous aurons consenti à attribuer ces propriétés paradoxales 
au fluide hypothétique qui remplit les diélectriques, nous 
n'aurons plus d'objection à faire à la théorie précédente con- 
sidérée en elle-même. Mais cependant, si elle n'implique pas 
de contradiction interne, on peut se demander si elle est com- 
patible avec les autres théories de Maxwell, par exemple avec 
la théorie du déplacement électrique que nous avons exposée 
plus haut sous le nom de théorie du fluide inducteur. 

11 est évident que la conciliation entre ces deux théories 
est impossible ; car nous avons été conduits à attribuer au 
fluide inducteur une pression égale à ^; au contraire dans la 
théorie nouvelle la pression du fluide qui remplit les diélec- 
triques a une valeur toute difl^érente. 

Il ne faut pas attribuer à cette contradiction trop d'impor- 
tance. J'ai exposé plus haut en eflet les raisons qui me font 
penser que Maxwell ne regardait la théorie du déplacement 
électrique ou du fluide inducteur que comme provisoire, et 
que ce fluide inducteur auquel il conservait le nom d'élec- 
tricité, n'avait pas à ses yeux plus de réalité objective que les 
deux fluides de Coulomb. 






83. Malheureusement il y a une difflculté plus grave. Pour 
Maxwell, et c'est un point auquel il tenait évidemment 



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9J ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

beaucmip^, l'énergie potentielle, 



W 



=yi.^+.. 



'\-^h^)dx 



est localisée dans les divers éléments de volume du diélec- 
trique, de telle façon que l'énergie contenue dans l'élément dr 
a pour valeur 

ou, en supposant K = 1, pour simplifier, et appelant F la force 
électromotrice : 

Ffrfr 

Si donc F subit un accroissement très petit dP, cette éner- 
gie devra subir un accroissement égal à : 

,rar 2FdF . 



4 



/ 
* 



Nous prendrons comme élément de volume dx un parallèli- 
pipède rectangle infiniment petit dont une arête sera paral- 
lèle à la force électromotrice F et dont les trois arêtes auront 
pour longueurs a,p et y» de telle sorte que 

a^Y = dx. 

Cherchons une autre expression de cette énergie. 

Il est naturel de supposer que Taccroissement dW de l'é- 
nergie localisée dans cet élément dr est duc au travail des 
pressions qui agissent sur les faces de ce parallèlipipède. Les 



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DÉPIAGEMENT DES CONDUCTEURS SOUS l'ACTION t 

arêtes du parallèlipipède qui, lorsque les p 
nulles ont pour longueurs a, p, y, prennent sous 
ces pressions des longueurs 

*(l-fe,), M* + «a). t{* + 

Si nous supposons que ces quantités e|, t^, 
des accroissements dt^, dt^y dt^t les travaux ( 
^xx9 Pyy, P55, sur les diverses faces du paralléli 

F* F^ 



87C '^^ ^ 87c 

F» F* 

La somme de ces travaux est 



~ 5; ï* P^^a == "" ftl ^^ ^^2» 



F» F* 



pa 

— dx (rfei — rfe, — <is,). 



Si nous attribuons Ténergie potentielle au: 
pressions, nous devons avoir égalité entre ce 
la variation rfW de l'énergie, c'est-à-dire 

^ rfT (de^ — de, — de,) z=: -g^pd 

ou, 

^ ^ ^ 2dF 
d£i — dcj — de, = -pr*- 

En intégrant nous obtenons 

e^ — 62 — 63 = 2 logF -f consl. 

Ce résultat est inadmissible, car dans l'état d'é 



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X 



- f 

I 



9'i ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

avons F = o et régalité précédente ne pourrait alors avoir lieu 
que si e^ ou 63 devenait infini, conséquence évidemment ab- 
surde. 

84. La théorie du § 77 est donc incompatible avec l'hypo- 
thèse fondamentale de la localisation de l'énergie dans le 
diélectrique, si Ton regarde cette énergie comme potentielle. 
Il n'en serait plus de môme si Ton regardait cette énergie 
comme cinétique, c'est-à-dire si l'on supposait que le diélec- 
trique est le siège de mouvements tourbillonnaires et que W 
représente la force vive due à ces mouvements. Mais on ne 
peut encore adopter cette interprétation de la pensée de Max- 
well sans se heurter à de grandes difficultés. 

Lorsque le savant anglais applique les équations de La- 
grange à la théorie des phénomènes électrod^'namiques, il 
suppose expressément, comme nous le verrons plus loin, que 
l'énergie électrostatique 



W 



/Ë2F 



{f'+ff^ + h^)dr 



est de l'énergie potentielle et que l'énergie électrodynamique 
est au contraire cinétique 

Aussi réserve-t-il l'explication par les mouvements tourbil- 
lonnaires pour les attractions magnétiques et électrodyna- 
miques et ne cherche-t-il pas à l'appliquer aux phénomènes 
électrostatiques. 

J'arrête ici cette longue discussion qui me semble avoir 
prouvé que la théorie précédente, parfaitement acceptable 
en elle-même ne rentre pas dans le cadre général des idées 
de Maxwell. 



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CHAPITRE V 



ELECTROKINÉTIQUE 



85. Conducteurs linéaires. — La propagation de Télec- 
iricité, en régime permanent dans les conducteurs linéaires est 
réglée par deux lois : la loi de Ohm et celle deKirchhoff. 

D'après la première, laforce éleclromolrice qui agit entre les 
extrémités d'un conducteur est proportionnelle à la quantité 
d'électricité qui traverse l'unité de section de ce conducteur 
pendant l'unité de temps. Dans le cas où la section du con- 
ducteur est partout la même, comme dans un fil cylindrique, 
la force électromotrice est proportionnelle à la quantité d'é- 
lectricité qui passe à travers cette section pendant l'unité 
de temps. Cette quantité est appelée t intensité du courant 
qui parcourt le conducteur; nous la désignerons par i. Si 
le conducteur est homogène et si aucun de ses points n'est le 
siège de forces électromotrices, la force électromotrice entre 
ses extrémités est égale à la différence ^^ — <{/, des valeurs 
du potentiel en ces points et la loi de Ohm conduit k la rela- 
tion 



f 



} 



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Gooolç. 



\ 



91 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

Mais dans le cas le plus général il existe en difTérents points 
du conducteur des forces électromotrices qui sont dues soit à 
un défaut d'homogénéité, soit à des phénomènes calorifiques 
ou chimiques, soit enfin' à des effets d'induction. En désignant 
par SE la somme des forces électromotrices de cette nature 
qui existent en divers points du conducteur linéaire, nous 
avons alors 



(i) 



Ri = ^^ — ij/, + SE. 



Dans ces deux formules R est ce qu'on appelle la ré- 
sistance du conducteur. Cette résistance est liée à la longueur 
/ et à la section diù du conducteur par la relation 



(2) 



R = 



Cdiû 



où C est un facteur ne dépendant que de la nature du conduc- 
teur et qu'on nomme coefficient de conductihiUlé spécifique. 
La loi de Kirchhoff n'est autre que l'application du principe 
de continuité. D^aprôs cette loi, si plusieurs conducteurs 
linéaires aboutissent en un même point de l'espace, la somme 
des intensités des courants qui les traversent est nulle. 

86. Nouvelle expression analytique delà loi de Ohm. 

— Si nous portons dans la formule (1) la valeur de la résis- 
tance donnée par la relation (2) nous obtenons 

Considérons un élément infiniment petit de longueur dx 
du conducteur. Appelons — d^ la différence des potentiels 



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t 



ÉLEGTROKINÉTIQUfi 

entre deux extrémités quand on se déplace dans le 
flux d'électricité, et Xdx la variation des forces éle 
trices de toute autre nature. L'équation précédente 
alors 



ou 



Mais puisque i est la quantité d'électricité qui 
pendant l'unité de temps la section du conducteur, le < 

— est la vitesse du déplacement de Télectricilé; en ap 

cette vitesse nous avons 



idœ 
Cd,o~ 


-d'^ + Xdx 


i 


-!+"■ 


Cdiû~ 



(») c-=-â+'' 



équation équivalente à la loi de Ohm dans le cas d 
ducteur linéaire. 

87. Conducteurs de forme quelconque. — L'ans 
la conductibilité électrique et de la conductibilité cal 
conduit à étendre la loi de Ohm aux conducteurs 
dimensions. D'ailleurs cette extension se trouve justi 
la concordance des conséquences théoriques et des fai 
rimentaux observés dans quelques cas particuliers. 

Admettons donc cette généralisation de la loi de ( 
nous appelons ^ le potentiel en un point quelconqi 
élément dr du conducteur, X, Y, Z les composante 
force électromotrice d'origine quelconque qui s'exer 



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96 



ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 



point, et enfin, u, v, w les composantes de la vitesse de 
rélectrîcité en ce point, noas aurons pour chacune des direc- 
tions parallèles aux axes de coordonnées une relation ana- 
logue à la relation (3). Ces trois relations sont 



(4) 



u dj^ 



u 
C 

V 

C 



do) 



+ x, 






t£ rftjj 



dz 



+ Z. 



r 






Remarquons que u, t?, to désignent les mêmes quantités 
qu'en électricité statique : les composantes de la vitesse de dé- 
placement électrique. Ce sont donc encore les dérivées par 
rapport au temps des composantes ^ g, h du déplacement de 
Maxwell. 

Quant à la loi de Kirchhoff, il est évident qu'elle peut être 
étendue aux conducteurs à trois dimensions puisqu'elle n'est 
qu une conséquence du principe de la continuité. Les inten- 
sités étant proportionnelles à u, v, w, cette loi conduit à la 
relation 



— A^ — A.— 



dz 



Dans la théorie de Maxwell où félectricité est supposée 
incompressible, cette relation, qui exprime la condition d'in- 
compressibilité du fluide, est toujours satisfaite, que le régime 
permanent soit atteint ou ne le soit pas. 

88. Différences entre les courants de conduction et 



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ÉLKGTROKINÉTIQUE 97 

les courants de déplacement. — Suivant Maxwell, le 
fluide inducteur qui remplit un milieu diélectrique tend à se 
déplacer sous Tinfluence des forces éleclromotrices comme 
Télectricilé qui remplit un milieu conducteur. Mais tandis que 
dans le premier cas ce déplacement s'arrête bientôt grâce à la 
réaction élastique du fluide inducteur, il n'en est plus ainsi 
dans le second, le fluide répandu à Tintérieur des milieux 
conducteurs ne jouissant pas de propriétés élastiques. Il en 
résulte que les courants de déplacement ne peuvent durer que 
pendant le temps très court nécessaire à l'établissement de 
l'équilibre. Au contraire les courants de conduction peuvent 
se maintenir tant qu'un agent extérieur maintient une force 
électromotrice entre deux points d'un conducteur. C'est là 
une première différence entre les courants de conduction et 
les courants de déplacement. 

Une seconde résulte des équations qui expriment les lois 
auxquelles obéissent ces courants. Les équations (4) établies 
pour les courants de conduction, peuvent s'écrire 



dx 



G 



(8) 



dy~ G 



10 



i=^-. 



^ UN IV EH 




D'autre part, nous avons montré (72) que s'il existe à l'inté- 
rieur d'un diélectrique des forces électromotrîces (que nous 
avons supposées dues à l'induction, mais que nous pourrions 
supposer d'une autre nature s'il était possible d'en concevoir), 

iLBCTBICITé BT OPTIQOB, 7 



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GoooIp 



f 



98 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

les équations des courants de déplacement doivent s'écrire 
rfo; - * K'' 

Le rapprochement des équations (5) et (6) fait voir immé- 
diatement que tandis que les courants de déplacement dé- 
pendent de la grandeur du déplacement, les courants de 
conduction dépendent de la vitesse de ce déplacement. 

89. Popr bien comprendre la différence qui en résulte pour 
les deux courants prenons les deux exemples suivants comme 
termes de comparaison. En premier lieu supposons qu*on 
élève un corps pesant le long d'un plan incliné où le frotte- 
ment est nul; on accomplit un travail qui se retrouve sous la 
forme d'énergie potentielle sensible. Supposons maintenant 
que le mouvement s'effectue sur un plan horizontal où le 
frottement est considérable ; quand la puissance cessera 
d*agir le corps restera en repos ; le travail accompli ne se 
retrouve plus sous forme d'énergie potentielle sensible, il se 
retrouve sous forme de chaleur. Dans le premier cas le travail 
dépend du déplacement du corps, dans le second de sa vitesse* 
Nous trouvons quelque chose d'analogue dans les deux espèces 
de courants : la production de courants de déplacement pro- 
duit une variation de l'énergie potentielle du système qui dé- 
pend du carré du déplacement ; les courants de conduction 
donnent lieu à un dégagement de chaleur. 

Une autre comparaison empruntée à l'hydrodynamique 



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ÉLEGTROKmÉTIQUE 99 

permet également de se rendre compte de la différence qui 
existe entre les deux espèces de courants. Prenons une pompe 
P [fig* 10) portant deux tubes latéraux AB et FE communiquant 
entre eux par deux tubes verticaux BG et DE et par un tube 



N 



s^sss 



M 



F A 

Flg« 10. 






horizontal CD. Supposons cette pompe remplie de mercure, 
ainsi qu'une partie des tubes, et soient M et N les niveaux du 
mercure, situés à Torigine dans un même plan horizontal, 
dans les tubes verticaux. Admettons enfin, que le tube CD et 
les parties des tubes verticaux, non occupées par le mercure, 
sont remplies d'eau. Si nous faisons fonctionner la pompe, un 
courant liquide se produit dans l'appareil et dans un certain 
sens, le sens ABGDE Fpar exemple, et le niveau du mercure 
s'élève QD M et s'abaisse en N, jusqu'à ce que la différence de 
niveau donne lieu à une pression suffisante pour empêcher le 
jeu de la pompe. Le travail dépensé est alors employé à pro- 
duire une différence de niveau ; il se retrouve sous forme 
d'augmentation de l'énergie potentielle du système et cette 
énergie dépend de la position des niveaux du mercure. Nous 
avons là une image fidèle d'un courant de déplacement» 
Modifions légèrement Tappareil précédent. Donnons aux 



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> 

> 



iOO ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

tubes une très faible section et supposons que ces tubes et la 
pompe soient complètement remplis de mercure. Quand on 
fait mouvoir la pompe, le mercure se déplace, et par suite de 
sa viscosité il oppose une résistance au mouvement du piston. 
Lorsque cette résistance est égale à la puissance qui agit sur 
la pompe le mercure se meut avec une vitesse constante et ce 
mouvement a lieu tant que dure le fonctionnement de la 
pompe. Le travail de la puissance se retrouve sous forme de 
chaleur développée par le frottement des molécules liquides 
et la quantité de chaleur dégagée dépend de la vitesse. Nous 
retrouvons dans cet exemple l'image complète d'un courant 
de conduction : régime variable pendant la période d'établis* 
sèment, régime permanent se produisant ensuite, transfor* 
mation du travail en chaleur. 

90. Loi de Joule. — La quantité de chaleur dégagée dans 
un conducteur traversé par un courant est d'après, la loi de 
Joule, proportionnelle au carré de Tintensité de ce courant. 
Dans la théorie de Maxwell le travail nécessaire pour vaincre 
la résistance opposée par un élément de volume dx h la propa- 
gation de Télectricité a pour expression 

dfy dg. dh étant les composantes du déplacement qui a lieu 
pendant un intervalle de temps dl. Cette expression peut 
s'écrire : 

ou, TT-^ dr di. 



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ÉLECTROKIMÉTIl 
Pour le conducteur tout entier, c( 



^dt j (u« + V* 



-} 



Il est proportionnel au carré de 1 
chaleur qui résulte de sa transfori 
comme le vent la loi de Joule. 

Maxwell, dans son ouvrage consacr 
ressauts à l'étude de la conduction, 
dans tous les développements qu'il 
nous bornerons à ce que nous ver 
l'électrokinélique. 



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IHAPITRE VI 



MAGNÉTISME 



niétiques. — Lois des actions magné- 

i les points principaux de Tétude du ma- 

lans les phénomènes magnétiques tout se 
stait deux fluides magnétiques jouissant, 
ilectriques, de propriétés opposées dans 
oques : les fluides de même espèce se 
es d'espèces contraires s'attirent, 
ractions et répulsions sont identiques à 
s fluides électriques : la force qui s'exerce 
magnétiques varie en raison inverse du 
et proportionnellement aux masses agis- 
pour unité de masse magnétique celle 
\ masse égale placée à Tunité de distance, 
le à l'unité, et convenant de donner des 
IX masses magnétiques de nature difi*é- 
mr la valeur de la force s'exerçant entre 



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MAGNÉTISME 103 

deax masses m ei m'^ placées à une distance r, 



r- 



Dans ces conditions une force répulsive est négative ; une 
force attractive est positive. La formule précédente a été éta- 
blie expérimentalement par Coulomb et son exactitude est 
confirmée par la concordance de ses conséquences avec les 
résultats de Texpérience. 

92* Masse magnétique d'un aimant. ^La seconde loi 
fondamentale du magnétisme est que dans un aimant quel- 
conque la sonune algébrique des masses magnétiques, définies 
comme on vient de le. voir, est nulle. Celte, loi découle du fait 
expérimental qu'un aimant placé dans un champ magnétique 
uniforme, comme celuiproduit par la Terre, ne prend pas de 
mouvement de translation. En effet, si la masse magnétique 
totale de Taimant n*était pas nulle, Taimant serait soumis à 
une force et non à un couple et cet aimant se déplacerait 
sous Faction du champ. 

93. Constitution des aimants*— La rupture d*un aimant 
en un grand nombre de petits niorceaux donne naissance à 
autant de petits aimants et chacun d*eux présente deux pôles de 
même intensité et de signes contraires. En rassemblant en* 
semble ces petits aimants on reproduit Taimant primitif avec 
toutes ses propriétés. On peut donc admettre qu'un aimant est 
constitué par des petites particules contenant deux masses 
magnétiques égales et de signes contraires. La somme algé- 
brique des masses de chaque particule est nulle et, par suite. 



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104 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

la masse totale de Taîmant tout entier est aussi nulle, comme 
l'exige la loi précédente. Cette hypothèse sur la constitution 
des aimants n'est donc pas en contradiction avec l'expérience. 

94. Potentiel d'un élément d'aimant.— Composantes 
de l'aimantation.— Prenons une .des particules élémentaires, 

de volume dx, qui composent 
un aimant et cherchons la 
valçur du potentiel en un 
pointP(/ty. 11). Soient m et 
— m les masses magnétiques 
placées aux points infini- 
ment voisins A et B de cet 
élément; r^^r^ les distances de ces points au point P. Le 
potentiel en P est 




Fig. 11. 



,_ m m /l 1\ 
dù = =m( ) = 



m 



r,u 



Abaissons de A la perpendiculaire AG sur la droite BP ; r, — r, 
est, à des infiniment petits du second ordre près, égal à BG. 
Avec la même approximation nous avons, en appelant eia la 
distance AB, et e l'angle de OP avec la direction BA, 

r^ — r j = cfci cos s, 



r,r 



4^2 



^-^♦.3 



a distance du point P au point 0. 
uite, la valeur du potentiel en P est 



cfû — 



mda cos e 



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MAGNÉtISME 

Transformons celte expression en y intro< 
composantes A, B, G de V aimantation ou nuig\ 
Ces composantes sont définies par les relations su 

mdœ = Acfc, mdy = Brfr , mdz = 

où db, dy^ dx désignent les projections de la drc 
vaut trois axes rectangulaires. 

Nous avons, si $,yi,Ç sont les coordonnées du p 
y y z celles du point 0, 



da r ^ da r ' da \ 



et par conséquent pour la valeur de dû, 

,^ c&i cos c /5 — ^ j I "n — y j I 

^ = ^-71— =^(^-73-^ + -^^^^ + 

Mais le carré de la distance du point au poi; 
nous en tirons 

et 

• d' 
\ — œ i dr r^ 

r^ r^ dx dx 

Nous aurons de la même manière 



^'- C-. 4 



r* dy r* d^ 



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CITÉ ET OPTIQUE 
rîré : 

d'- di , 

relations qui définissent les compo- 



ai ■ di\ 



imant. — Le potentiel d'un aimant 
it les potentiels dus à chacun de ses 
leur 






par une surface fermée, nous pou- 
>Rion. En désignant par i, m, n les 
)rmale à un élément dtù de la sur- 
ixes de coordonnées nous avons en 



/ /A— dit) — f "T"- dt, 
f r J dx T 



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MAGNÉTISME 

' Si nous transformons de la même man 
fermes de Tiniégrale qui donne û nous ob 
quantité. 



,^J/A-fmB + nG^^y; 



da 



On pent donc considérer le potentiel e 
résultant d*nne couche de magnétisme ré 
de l'aimant et de densité 

<j =z= /A -{- wB -}- nC, 

et d'une masse magnétique occupant tou 
mant et de densité 

P ■" \dx'^ dy"^ d. 

96. Remarquons que la relation de Po 
point extérieur à Taimant : 

Aû=: O, 

et pour un point intérieur : 

97. Potentiel d'un feuillet magnéti 
un aimant limité par deux surfaces inQnii 
gées de couches magnéti(j[ues égales et^ 
Sien chaque point de la surface la ma^ 
maie à cette surface, et si le produit le d 



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108 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

gnétisation I par Tépaisseur e de l*aimant est constant, Tai- 
mant prend le nom de feuillet magnétique. Le produit cons- 

p tant \e s*appelle la 
puissance <> da feuil- 
let. 
Prenons un élément A 
d'aire diù sur la surface du 
feuillet ; la charge de cet 
élément est cdiù, n étant la 
densité de la couche magné- 
tique S au point A. La por- 
tion AB du feuillet qui correspond à cet élément de surface 
peut être considérée comme un aimant infiniment petit pos- 
sédant des charges fsdiù et — <yefto) aux points A et B distants 
de e. La formule (1) du § 94 donne iH»ur le potentiel en P de 
cet élément, ^ 




FI g. 12. 



Cette expression peut être transformée. En effet, la magné- 
tisation étant dirigée suivant BA, on a 



ndiù e = Wt = \diù9 = ^d(ù, 



et par suite 



dQ = 



^ diù COS e 



Mais -— 2 — - est l'angle solide c&p sous lequel l'élément de 
feuillet est vu du point P; on peut donc écrire 
dû = ^d^. 



\ 



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t 

f 

MAGNÉTISME i09 ^. 



Pour un feuillet de dimensions finies, on aura 



<• 



c'est-à-dire : 

Le potentiel d*un feuillet magnétique en un point extérieur 
est égal au produit de sa puissance par Tangle solide sous ^- 

lequel le feuillet est vu du point considéré ; ce produit est 
pris avec le signe -f- ou le signe — suivant que la face vue 
est positive ou négative. 

98. Force magnétique en un point extérieur. — Les 

composantes de la force qui s*exerce sur Tunitéde masse ma- 
gnétique positive placée en un point extérieur sont les dé<» 
rivées partielles du potentiel en ce point prises en signe con- 
traire. En les désignant par a, p^ y» ^^"^ avons 

dQ ^ dû dû 

09. Foroe magnétique dans l'intérieur d'un aimant. 

— Nous ne pouvons connaître la force qui s'exerce sur Tunité 
de masse magnétique placée à l'intérieur de l'aimant sans y 
creuser une petite cavité permettant d'y placer un petit 
aimant d'épreuve ; mais l'existence de cette cavité modifie 
Faction de l'aimant et cette modification dépend de la forme 
donnée à la cavité. Pour faire le calcul de la force en un point 
de la cavité, il faut donc en connaître la forme. 

Maxwell ne considère que deux cas particuliers dans les- 
quels la cavité est un cylindre très petit dont les génératrices 
sont parallèles à la direction de la magnétisation. Dans le 
premier cas la hauteur du cylindre est infiniment grande par 



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110 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

% rapport à sa section ; dans le second elle est infiniment petite. 

i Appelons û le potentiel de TaiiBant tout entier en un point 

» intérieur et Q^ le potentiel de la masse cylindrique enlevée 

> pour former la cavité en ce môme point. La diOérence û— Û| 

^ est la valeur du potentiel de Taimant en P quand hi cavité y est 

creusée. La force sur Tunitéde masse magnétique a ators pour 

composantes 

dœ dœ dy "• dy 2F dz 

lOO. Cherchons la valeur de û| quand la hauteur du cylindre 
est grande par rapport à la section, û^ est la somme de deux 
intégrales, l'une étendue à la surface, Fautre au volume. Cette 
dernière est infiniment petite du troisième ordre et peut être 
négligée vis-à-vis de la première. Mais dans celle-ci les élé- 
ments correspondant auK bases du cylindre peuvent aussi être 
négligés, ces bases étant infiniment petites par rapport à la 
hauteur; il n'y a donc à tenir compte que de la surface latérale. 
Or, en tout point de cette surface la normale est perpen- 
diculaire à la direction de magnétisation ; par suite, la pro- 
jection /A -|- /nB -f- nC de la magnétisation sur cette normale 
est nulle et les éléments de l'intégrale correspondante à la 
surface latérale sont encore nuls. Il en résulte donc que l'on 
peut alors négliger la quantité û^. On a pour les composantes 
de la force magnétique 

* dx^ ^ dy^ ^ dz^ 

expressions identiques à celles qui donnent les composantes en 
un point extérieur. 



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MAGNÉTISME 



141 



101. Induction magnétique* — Passons maintenant au 
cas où la hauteur de la cavité cylindrique est très petite par 
rapport à la base. Gomme précédemment, nous pouvons dans 
la valeur de Û, négliger l'intégrale étendue au volume. Dans 
rinlégrale double les éléments fournis par la surface latérale 
sont nuls puisque la normale à chaque élément de surface est 
perpendiculaire à la direction de magnétisation ; il suffit donc 
d'étendre l'intégrale double à la surface des bases du cylindre. 

Pour trouver la valeur de celte intégrale prenons pour axe 
des œ une parallèle à la direction de magnétisation ; cet axe 
sera alors perpendiculaire & chacune des bases du cylindre 
Pour chaque élément de l'une d'elles nous aurons ^ = i, m == o, 
n = 0, et pour chaque élément de l'autre /== — 1, w = o, 
n = 0. Dans ce système d'axes particulier nous avons donc 
pour la valeur de û|, 



'■=/^"-/ 



— diû , 



i 

1 



chacune des deux intégrales étant étendue à la surface des 
bases. Cette valeur est la même que si Ton supposait que chaque 
base du cylindre est recouverte d'une couche de magnétisme 
ayant respectivement pour densités -f- A et — A. L'étendue de ces 
couches étant très grande par rapport à leur distance, qui est 
égale à la hauteur du cylindre, l'action qu'elles exercent sur 
l'unité de masse magnétique placée entre elles a pour valeur 
iwA. Cette force est dirigée du côté de la couche négative, 
c'est-à-dire en sens inverse de la magnétisation. 

La cavité, qui a un effet contraire à celui dû cylindre aimanté 
de même volume, produira donc ufte augmentation de la 



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GoooIp 



ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

lirection de la magnétisation et cette augmenta- 
. Par suite la composante suivant oœ de la force 
dmant sur Tunité de masse placée à Tintérieur 

5t 

a = — -j — f- 47tA ^ a -|- 47cA' 

d que si au lieu de prendre le système particu- 
nt nous avons fait usage, nous prenons des axes 
tous obtiendrons pour les composantes de la 
cessions analogues à la précédente, 
an tes sont donc 

a = OL -j-47cA, 
ô = p -f47rB, 

C =:y+^C. 

3pelle les composantes de t induction magnélique 
le taimanL 

rquons que la quantité 

ddœ -|- ^dy -f ^dz 

entielle totale, puisqu'elle est égale à — dù^ 
quantité 

adx + bdy \- cdz 



lifTérence entre la force magnétique et Tinduc- 
ue consiste dans la valeur de la somme des dé- 
es de leurs composantes : cette somme est nuUe 



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MAGNÉTISME 113 

pour rinduction magnétique; elle ne Test pas pour la force 
magnétique. 
Montrons en effet que 

da , db . de 
On a 

dœ'^ dy'^ dz'^ dx"^ dy'^ d^'^ Kdx'^ dy'^ dzj' 
ou 

da . db , de Ar^ . * /^A , rfB , dG\ 

Or, 

dX ^^ dB j^ dC 

dœ'^dy'^dz'^^' 

et la relation de Poisson donne, pour un point intérieur, 

Au = — 47rp. 

La somme considérée est donc nulle. 

103. Magnétisme induit. — Certains corps placés dans 
un champ magnétique s*aimantent par influence. Poisson 
admet que les composantes de la magnétisation induite en uù 
point d'un tel corps sont proportionnelles aux composantes de 
la force magnétique en ce point. Posons donc ^.^SeESE i^BaioîT>s. 

.universityJ 

A = xa, B = xB, C = XY. \ r^A. <^^ 

D*après les formules précédentes, les composantes de Tin* 

âLKCTRICITifc ET OPTIQUB. S 



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\ 

) 

h 



il4 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

duction seront, au même point, 

ûj = a + 47rA = (i -|- ^'^^) *> 
6 = p + 47rB = (i + 47cx) B, 
C = Y -|- 47rC = (1 + 47cx) Y- 



En posant 




l^ = 


= (1 + 4«x), 


ces formules deviennent : 




/ 


a = |xa 




b = i,p 


( 


c = (*Y- 



- Maxwell appelle [i. la capacité magnétique inducUve, Celte 
quantité est analogue au pouvoir inducteur spécifique K de 
Télectrostatique; elle est plus grande que Tunité pour les corps 
magnétiques, égale àTunitédanslevide, pluspetiteque Tunité 
pour les corps diamagnétiques. 

104. La simplicité des formules précédentes peut faire 
illusion sur la difficulté de la détermination de l'induction eu 
un point d'un corps. C'est que nous n'avons pas tenu compte 
de ce que x et [jl ne sont pas des constantes ; en second lieu 
nous avons supposé n'avoir en présence que des aimants per- 
manents où la force coercitive est infinie et des aimants pro- 
duits par influence dans lesquels la force coercitive est nulle. 

Les corps naturels ne satisfont pas à ces conditions. La force 
coercitive ne peut jamais être ni rigoureusement nulle, ni 
rigoureusement infinie. De plus le coefficient x n*est pas une 



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MAGNÉTISME 1 15 

constante. C'est une fonction de l'intensité du magnétisme 



Va* -j- B* -f- C* à laquelle on a donné le nom de fonction ma- 
gnétisante. On n'aie droit de regarder x et [jl comme des cons- 
tantes que si la magnétisation est très fsiible. 

C'est ce que nous supposerons toujours dans ce qui va 
suivre, et cela sera d'autant plus légitime que pour la plupart 
des corps [jl diffère très peu de i. 



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CHAPITRE VÏI 



ÉLEGTROMAGNETISME 



105. Lois fondamentales. — Plusieurs modes d'expo- 
sition peuvent être adoptés pour trouver l'action exercée par 
un courant fermé sur un pôle magnétique et montrer que cette 
action peut être assimilée à colle d'un feuillet magnétique de 
même contour. Nous ne suivrons pas celui de Maxwell qui 
prend comme point de départ Téquivalence d'un courant 
infîniment petit et d'un aimant ; nous nous appuierons, pour 
arriver aux formules de Maxwell, sur trois lois démontrées 
par l'expérience et sur une hypothèse. 

Les trois lois expérimentales sont les suivantes : 

i® Deux courants parallèles de même intensité et de sens 
inverses exercent sur un pôle magnétique des actions égales et 
de signes contraires; 

2** Un courant sinueux exerce une action égale à celle d'un 
courant rectiligne qui aurait les mêmes extrémités; 

3° La force exercée par un courant sur un pôle magnétique 
est proportionnelle à l'intensité du courant, c'est-à-dire à la 
quantité d'électricité qui traverse une section du conducteur 
pendant l'unité de temps. 

Les deux premières de ces lois ont été démontrées par 



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ÉLEGTR0MA6NÉTISME 



117 



Ampère; la troisième a été vérifiée par de nombreuses expé- 
riences: les unes effectuées en déchargeant des batteries char- 
gées de quantités d'électricité connues, comme dans les 
expériences de Colladon et de Faraday ; les autres plus pré- 
cises, faites avec le yoltamètre. 

106. Hypothèse* — L'hypothèse que nous joindrons aux 
lois précédentes, est que les composantes de la force agissant 
sur un pôle magnétique sontles dérivées partielles d'une même 
fonction qui ne dépend que de la position du pôle par rapport 
au circuit. 

Cette hypothèse paraîtra la plus naturelle si Ton songe qu'il 
doit y avoir conservation de l'énergie dans le système. Mais 
faisons observer que ce n'est pas la seule qui soit compatible 
avec le principe de la conservation de l'énergie ; l'hypothèse 
adoptée pourrait donc se trouver en défaut sans que le prin- 
cipe de la conservation de l'énergie cesse d'être vérifié. 

D'après cette hypothèse nous pouvons poser pour les valeurs 
a,p,y des composantes de la force agissant sur l'unité du pôle, 



dx ^ dy 



__da 
^~ dz' 



La fonctionûest appelée \Qpotentielà\x circuit parcouru par 
le courant. Pour en trouver l'expression nous aurons recours à 
quelques théorèmes que nous allons établir tout d'abord. Nous 
négligerons d'ailleurs, pour plus de commodité, la constante 
d'intégration de la fonction û. 

107. Théorème I. — Le potentiel dû àun circuit est égal 
à la somme des potentiels dus aux divers circuits suivant 
lesquels on peut le décomposer. 



€ 

^ 



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as ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

Celte propriété découle imme'diatement de la loi fondamen- 
tale des actions exercées par deux courants parallèles et de 
sens inverses. 
En effet, soit ABCD (Jîg. 13) un courant fermé; nous pouvons 

le décomposer en deux circuits 
ABCA et AGDA parcourus dans 
le sens des flèches. Le circuit 
AG étant parcouru par deux 




courants de même intensité mais 

de sens inverse n'exerce aucune 

action sur un pôle magnétique ; 

*^' * par conséquent le potentiel du 

circuit total doit être égal à la somme des potentiels des deux 

circuits partiels ABCA et AGDA. 

La généralisation de ce théorème à un nombre quelcon- 
que de circuits partiels est évidente. 

108. Théorème II. — Le potentiel d'un circuit fermé 

plan en un point extérieur situé 
dans son plan est nul. 

a. Supposons d'abord que le 
circuit possède un axe de sy- 
métrie OA {/Ig. 14), et plaçons 
un pôle magnétique en un point 
quelconque de cet axe. Si 
nous faisons tourner le circuit 
autour de son axe de symétrie, 
le pôle magnétique conserve 
toujours la même position par 
rapport au circuit et, par conséquent, le potentiel en ne 





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ÉLEGTR0MA6NÉTISIIE 



119 








varie pas. Mais quand le circuit a tourné d*un angle de 180"^, il 
revient dans son plan primitif et le sens du courant représenté 
dans la position initiale par les flèches de la figure 14, est, 
après cette rotation, représenté par les flèches de la figure 15. 
Le courant a donc changé de sens par rap- 
port au point 0, et d'après la loi des cou- 
rants de sens inverses, la force qui s'exerce 
sur le pôle a changé de sens. De ce chan- 
gement dans le sens de la force résulte un 

changement dans le signe 
du potentiel Q ; comme 
d'autre part ce potentiel 
doit conserver la môme 
valeur il doit être nul. ^^8- 16. 

b. Si le circuit a la forme d'un rectangle 
curviligne BGDE {fiç, 16), formé par les 
arcs de cercle BG et DE et par les portions 
BD et CE des rayons 
BO et GO le potentiel 
en est nul puisque 
ce point appartient à 
l'axe de symétrie OA de la figure. 

c. Quand le circuit fermé se compose 
d'une série d'arcs de cercles concentrique 
AB, CD,... {fiç. 17), réunis par des portions 
rectilignesGD,DE,... passant par le centre 
commun 0, le potentiel en ce point est 
évidemment nul, d'après ce qui précède 
et d'après le théorème I. 





/ ' / 
/ » / 

/ '7 






Flg. 18. 



d. Passons enfin au cas général d'un circuit plan de forme 



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120 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

quelconque {fig. 18). Prenons sur le circuit des points très 
voisins A, B, C,... et par ces points faisons passer des arcs de 
cercle ayant pour centre un point quelconque du plan du 
cincuit. En menant par un nombre égal de rayons convena- 
blement choisis, nous pourrons former un circuit fermé 
KahVcc\,, dont les divers éléments sont très rapprochés des 
éléments du circuit donné. D'après le principe des courants 
sinueux, Faction de ces deux circuits sur un pôle magnétique 
est la même. Or, nous venons de voir que le potentiel enO dû 
au courant sinueux composé d*arcs de cercle concentriques et 
et de portions rectilignes dirigées vers le centre est nul. Par 
suite il en est de même pour un circuit de forme quelconque. 

109. Théorème III. — Quand un circuit fermé est trace 
sur la surface latérale cTun cône de telle manière que chacune 
des génératrices du cône rencontre le circuit un nombre pair 
de fois, zéro pouvant être un de ces nombres ^ le potentiel du 
sommet du cône, supposé non enveloppé par le circuit, est nul. 

En effet, en traçant sur la surface du c6ne{/îg. i9)des|^éné~ 



Fig. 19. 

ratrices infiniment voisines, nous pouvons décomposer le 
circuit en éléments plans tels que AGDBA. Le point étant 
situé dans le plan de chacun de ces circuits partiels le po- 



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ÉLKGTROMAGNÉTISME 121 

tentiel en ce point dû à fun quelconque d'entre eux est nul ; 
la somme de ces potentiels, c'est-à-dire le potentiel dû au cir- 
cuit total, est donc nulle. 

110. Théorème IV. — Quand deux circuits fermés y 
tracés sur la surface latérale d'un cône et coupant toutes les 
génératrices au moins une fois ^ sont parcourus par des courants 
de même intensité et de même sens par rapport à un observa- 
teur placé au sommet du cône le potentiel en ce pointa la même 
valeur pour chacun des circuits. 

Soient ACE et BDF [fig. 20) les deux circuits parcourus 
par des courants dont le sens est indiqué par les flèches pla- 



Fig. 2a. 

cées extérieurement. Si nous supposons ces circuits parcourus 
en même temps par des courants égaux en intensité mais dont 
le sens, indiqué par les flèches intérieures, est contraire à 
celui du courant réel qui les traverse, le potentiel en dû à 
Tensemble de ces quatre courants est évidemment nul. Il sera 
encore nul si nous ajoutons à ces courants des courants de 
même intensité mais de sens différents parcourant deux géné- 
ratrices quelconques du cône, AB et CD. Mais Tintensité étant 



f ' 



I 



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w 



i 



122 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

la même pour tous les courants, nous pouvons considérer le 
système comme formé : 

1* Du circuit fermé ACDB parcouru dans le sens indiqué 
par Tordre des lettres; 2*» du circuit fermé ABFDÛEA; 3*» du 
circuit BDF ; 4° du circuit AEG. Le potentiel en dû à cha- 
cun des deux premiers circuits est nul, car chacun d'eux 
satisfait aux conditions du théorème précédent. Le potentiel 
dû h. Tensemble du troisième et du quatrième circuit est donc 
nul et par conséquent le potentiel résultant du circuit BDF 
parcouru par le courant réel est égal et de signe contraire 
au potentiel résultant du circuit AEG parcouru par le 
courant fictif de sens contraire au courant réel qui traverse 
ce circuit. Le potentiel du courant réel traversant le circuit 
AGE est égal et de signe contraire au potentiel du courant 
fictif qui parcourt ce même circuit en sens inverse ; il est 
donc égal au potentiel du courant réel qui traverse BDF. 

Faisons d'ailleurs observer que les deux circuits considérés, 
au lieu d'être placés sur la surface d'un même cône, comme 
nous l'avons supposé, pourraient appartenir à deux cônes 
distincts mais superposables. 

111. Potentiel d'un courant fermé. — Prenons un 
circuit fermé quelconque parcouru par un courant, et cher- 
chons le potentiel en un point extérieur au circuit. 

Du point comme sommet traçons un cône s' appuyant sur 
le contour du circuit. Ce cône découpera sur la surface de la 
sphère de rayon unité une surface dont la valeur <p mesure 
l'angle solide sous lequel le circuit est vu du point 0. Nous 
pouvons décomposer ce cône en une infinité de cônes infini- 
ment déliés de même angle solide et supposer le circuit donné 



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ÉLEGTR0MA6NÉTISME 1^3 

décomposé en une infinité de petits circuits fermés tracés sur 
la surface de ces cônes. Ces cônes de même angle solide, étant 
inûniment petits, peuvent être choisis superposables et le po- 
tentiel en est le même pour chacun des circuits tracés sur la 
surface de l'un d'eux. Le potentiel du circuit total est la somme 
de ces potentiels ; il est donc proportionnel au nombre des 
cônes élémentaires et, par suite, à l'angle solide <p. 

Mais, d'après la troisième loi fondamentale que nous ayons 
énoncée, l'action exercée par un courant fermé sur un pôle 
d'aimant est proportionnelle à l'intensité de ce courant ; par 
con8équent,en négligeant la constante d'intégration dans l'ex- 
pression de la fonction potentielle, cette fonction doit égale- 
ment être proportionnelle à l'intensité du courant. Nous pou- 
vons donc écrire 

l'intensité étant mesurée au moyen d'une unité telle que le 
coefficient de proportionnalité soit égal à 1, unité que l'on 
appelle unité électro-magnétique cCintensité. 

L'action d'un circuit sur un pôle magnétique changeant de 
signe quand on change le sens du courant qui le traverse, le 
signe de <pt doit dépendi;e du sens du courant. Appelant face 
positive du circuit celle qui se trouve à gauche d'un observa- 
teur placé sur le circuit dans le sens du courant et tourné 
vers l'intérieur du circuit, on convient de donner à la valeur 
de l'angle solide le signe + ou le signe — suivant que c'est la 
face positive ou la face opposée qui est vue du point consi- 
déré. En adoptant cette convention et celle qui consiste à re- 
garder comme positive une force attractive et comme négative 
une force répulsive, les composantes da la force exercée par un 



♦' 



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iU 



ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 



courant fermé sur Tunilé de pôle sont donne'es par les relations 
déjà écrites 






dy 



___dù 
^ " dz 



112. Cas d'un circuit infiniment petit. ^ Soient AA ' 
(/?^. 21) la projection d'un circuit infiniment petit et AOA* le 



A' A 




cône élémentaire d'angle solide d^ passant par ce circuit. Le 
potentiel au point a pour valeur 

dÇX = irf(p. 

Or, (Ap étant Taire de la section BB ' découpée par le cône sur 
la sphère de rayon i, Taire de la section AA" découpée par ce 
môme cône sur la sphère de rayon OA = r, est r^d^. D'ailleurs 
en négligeant les infiniment petits d'ordre supérieur, on peut 
considérer cette aire AA'' comme la projection de Taire rfw du 
circuit AA' sur un plan perpendiculaire à OA. Nous avons 
donc 

r V<p = diù cos e , 
et par suite 

idiù cos % 



(i) 



d^ = 



Cette expression est analogue à la formule 

^ c?u) cos e 



(2) 



efÛ: 



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ÉLECTROMAGNÉTISME 125 

que nous avons trouvée (97) pour le potentiel d'un élément de 
feuillet magnétique de puissance ^. Par suite un élément de 
courant fermé a le même potentiel qu'un élément de feuillet 
de même surface et de puissance égale à l'intensité du cou- 
rant. 

113. Équivalence d'un courant fermé et d'un feuillet 
magnétique. — Les intégrales des formules (1) et {"i) étendues 
à une même surface donneront, la première le potentiel d'un 
courant fermé de forme quelconque, la seconde, le potentiel 
d'un feuillet de même contour. Si on suppose ^ = f, ces 
intégrales ont la même valeur, à une constante près. Par 
conséquent les composantes a, p, y de la force exercée par 
un courant fermé sur l'unité de masse magnétique sont égales 
à celles de la force qu'exercerait un feuillet magnétique de 
même contour et dont la puissance ^ serait égale à l'intensité 
électromagnétique i du courant. Il y a donc équivalence dans 
les effets d'un courant fermé et d'un feuillet magnétique. 

Il y a cependant lieu de faire remarquer que les fonctions 
potentielles ne jouissent pas de propriétés identiques dans les 
deux cas. Montrons qu'en effet le potentiel d'un aimant est 
une fonction uniforme, tandis que le potentiel d'un courant 
fermé peut prendre en chaque point de l'espace une infinité 
de valeurs. 

La variation du potentiel d'un courant ou d'un feuillet 
quand on passe d'un point à un autre par un chemin quel- 
Conque est égale et de signe contraire à l'intégrale 






^-AUFORNi^ 



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126 ÉLECTRICITÉ BT OPTIQUE 

prise le long du chemin parcouru puisque a, p, y sont les 
dérivées partielles du potentiel changées de signe. 
Les conditions d'intégrabililé 

d^__d^ d%_d^ d^_dj 

dy dx dz dœ dz dy 

étant remplies, l'intégrale prise le long d'une courbe fermée C 
quelconque sera nulle ; il y a toutefois à cela une condition. 

Par cette courbe G faisons passer une surface quelconque 

et soit A la portion de cette surface qui est limitée par la 

courbe fermée G. Pour que l'intégrale soit nulle, il faut que 

les forces a, p, y et leurs dérivées premières soient finies en 

tous les points de Taire A. 

Mais si la courbe fermée enlace le courant, ce courant 
viendra certainement couper l'aire A au moins en un point 
et au point de rencontre, les forces magnétiques a, p, y seront 
infinies. L'intégrale prise le long d'une courbe fermée en- 
vacant le courant n'est donc pas nulle et la fonction û peut 
prendre en un même point deux valeurs différentes. 

114. Travail des forces électromagnétiques suivant 
une courbe fermée enlaçant le circuit. — La difiiérence 
entre ces deux valeurs, qui est égale à l'intégrale 



/ <idx + ^dy -j- -(dz 



prise le long de la courbe décrite C, représente le travail de 
la force électromagnétique dans le déplacement. Pour avoir 
ce travail, considérons le feuillet F {fig. 22) équivalent au 
courant. Le potentiel de ce feuillet étant une fonction uniforme 



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Pig. 22. 



ÉLKCTROM AGNÉTISME 1 27 

devra reprendre la même valeur quand on reviendra au point P ' 
après avoir parcouru la courbe fermée G. Or la variation 
subie par le potentiel est 
égale à l'intégrale 

prise le long de la courbe 

G, plus la variation brusque 

que subit le potentiel quand on traverse le feuillet en allant 

de P' au point infiniment voisin P. Soit H cette variation ; 

on aura donc : 

H + C{aLdœ -|- pdy -|- ydz) = o. 
c 

Il nous reste donc à calculer celte variation brusque H. 

Nous avons facilement cette variation dans le cas particulier 
où le feuillet forme une surface fermée. £n un point extérieur 
le potentiel est nul puisque l'angle sous lequel le feuillet est 
vu de ce point est nul. En un point intérieur il est =b 4 7c<t», 
suivant que c'est la face positive du feuillet ou sa face 
négative qui est tournée vers Tintérieur de la surface fermée. 
La variation du potentiel quand on passe de la face négative 
à un point de la face positive est donc An4^. 

Dans le cas où le feuillet ne forme pas une surface fermée 
la variation du potentiel est encore la même. Soit en efiet A6G 
{fig. 23) un feuillet dont nous supposerons la face positive, 
située du côté convexe. Au moyen d'un second feuillet ADG 
de même contour et de même puissance que le premier et 
dont la face positive est également tournée du côté convexe, 



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128 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

nous pouvons former un feuillet fermé ABCD. Quand on passe 
du point P en un point P'inQniment voisin et situé de l'autre 
côté du feuillet Tangle sous lequel on voit ce feuillet fermé 
augmente de Atz, Gomme Tangle sous lequel est vu le feuillet 

ADG reste le même, l'angle solide 
correspondant à Tautre feuillet 
ABC doit augmenter de 4 tc. Par 
suite la variation du potentiel 
est encore 4 7c4>. 

Si dans la figure 22 nous 
supposons que la face négative 
du feuillet équivalent au courant 
'^' " * est du côté du point P, le po- 

tentiel augmentera de 4 m quand on passera de P en P ' 
et, d'après ce que nous avons dit, le travail de la force élec- 
tromagnétique sera — 4 izi quand un pôle unité décrira la 
courbe fermée PCP 'P dans le sens indiqué par Tordre de» 
lettres c'est-à-dire en pénétrant dans le feuillet par sa face 
positive. Nous pouvons donc écrire quand l'intégrale est prise 
le long d'une courbe fermée 

/ ddx + pdi/'\- ydz = zh 47rî 

le second membre étant pris avec le signe -|- quand le con- 
tour d'intégration enlace le circuit en pénétrant par sa face 
négative et avec le signe — dans le cas contraire. 

Faisons observer que le contour d'intégration peut enlacer 
plusieurs fois le circuit ; alors le travail électromagnétique 
est égal à autant de fois ± 4 tti qu'il y a d'enlacements. 



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ÉLEGTROMAGNÉTISME 129 

115. Cas de plusieurs courants. — S*il y a plusieurs 
courants la force exercée sur Tunité de pôle placée en un point 
de Tespace est égale à la résultante des forces exercées par 
chacun d'eux et le travail électromagnétique, quand le pôle 
décrit une courbe fermée, est égal à la somme des travaux 

des composantes, clest-à-dire à V ± 4 tti, la sommation s'é- 

tendant à tous les courants enlacés par la courbe. On a donc 

(4) f<ida!+pdi/-^ydz = 4^,^±i. 

Cette relation peut d'ailleurs être interprétée autrement. En 
effet si nous considérons une surface S passant par la courbe G, 
tous led courants pour lesquels l'intensité est prise dans la 
formule (1) avec le même signe, le signe + par exemple, 
traversent cette surface dans le même sens ; les courants pour 
lesquels l'intensité est prise avec le signe — traversent au 
contraire la surface en sens inverse. L'intensité d'un courant 
étant la quantité d'électricité qui traverse une section du 
circuit pendant l'unité de temps, nous pouvons considérer 

V ± I comme égale à la quantité d'électricité qui traverse 

dans un certain sens la surface S pendant l'unité de temps. 
Par conséquent, le travail électromagnétique, quand on se 
déplace sûr une courbe fermée G enlaçant plusieurs circuits, 
est égal au produit par Ait de la quantité d'électricité qui 
traverse pendant l'unité de temps une surface S limitée à la 
courbe G. 

116. Nouvelle expression du travail éleotromagné* 
tique suivant une courbe fermée. — Si nous désignons 

iUECTRICITft BT OPTIQUB. 9 



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} 
i 



130 ÉLBGTRIGITÉ ET OPTIQUE 

par u, V, Wy les composantes de la vilesse de rélectricilé 
dans un des circuits , par dUa la section de ce circuit par la 
surface S et enfin par /, m, n les cosinus directeurs de la nor- 
male à cet élément prise dans une direction convenable, nous 
aurons pour la quantité d'électricité qui traverse la sur- 
face S : 

Mais nous pouvons remplacer le signe ^ du second 
membre par le signe i et étendre Tintégration à toute la sur- 
face Sy les éléments de cette surface non traversés par un 
courant donnant dans l'intégrale des éléments nuls. Par con- 
séquent la formule (i) peut s'écrire 

1(2) / acte -f- prfy -|- ydz == 47c / (fti -|- mt?-|- nw) rf», 

la première intégrale étant prise le long de la courbe G, la se- 
conde étant étendue à la surface S. 

117. Transformation de Tintégrale curviligne. — 
Nous pouvons transformer l'intégrale curviligne du premier 
membre. Dans le cas où la courbe G est plane cette transfor- 
mation est très facile. En effet, si nous prenons le plan de 
cette courbe pour plan des œy, l'intégrale considérée se réduit à 

Taoto + pe/y, 

où « et p sont des fonctions continues et uniformes des coor- 
données w et,v. Or, on sait que dans ces conditions la valeur 



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ÉLBGTR0MA6NÉT1SM£ 



«1 



de rintégrale précédente, quand le contour d'intégration est 
décrit de telle sorte que l'espace illimité se trouve à gauche, 
est égale à celle de l'intégrale 



J{î- 


~dy) 


dœdy 




étendue à Taire plane limitée 


par la courbe G. 


Kfifectuons une transfor 




2 


mation du même 


genre dans le cas où l'inté 




.c 


grale curviligne est 


prise le long d'un contour 


1 


\ 


triangulaire ABC 


dont les sommets sont situés 


/ 


\ 


sur les axes 


de coordonnées {fig. 24). 


/ 


\ 


y Nous pouvons 


obtenir la valeur de l'inté- 


/ 




\ 


grale en prenant suc- 


/ 




\ 


cessivement pour con- / 





^A - 


tours d'intégration OAB / 


/ 


^^ 


^ 


OBC, OBA et addition- // 


/ ^ 






nant les trois résul- J^ 








tats obtenus, puis- -^ 




Pig. 


14. 


qu'en opérant ainsi 









chacune des droites OA, OB, OC est prise deux fois en sens 
inverses et que les côtés du triangle sont parcourus dans le 
sens ABC. Nous avons donc 



ABC 



OCA. 



OAB 



OU, en transformant les intégrales curvilignes du second 
membre pour lesquelles le contour d'intégration est dans un 



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132 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

des plans de coordonnées, 

ABC %J 

+/(f-l)^'-+/(£-|)'^^- 

Supposons le tétraèdre OABC infiniment petit et dési- 
gnons par disi Taire du triangle ABC et par /, m, n les cosinus 
directeurs de la normale au plan de ce triangle. Nous avons 
pour les projections du triangle sur les plans de coordonnées, 

OBC = Wo) , OCA = wAo , OAB = nrfo). 

Les intégrales du second membre de Tégalité précédente 
devant être étendues à Tune de ces surfaces infiniment petites, 
les quantités placées sous le signe d'intégration conservent 
très sensiblement la même valeur et peuvent être placées en 
dehors du signe d'intégration; nous avons donc pour la valeur 
de l'intégrale curviligne prise le long d'un contour trian- 
gulaire infiniment petit, 

/(^+M.+T.^)=<|;-|).*.+».(|- 1) A. 

Si l'intégrale curviligne doit être prise le long d'une courbe 
quelconque G limitant une surface finie, nous pouvons toujours 
décomposer cette surface en éléments triangulaires infini- 
ment petits et obtenir l'intégrale curviligne en faisant la 
somme des intégrales prises le long des contours triangulaires 



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ÉLECTROMAGNÉnSME 133 

limitant ces éléments; par conséquent, puisque chaque inté- 
grale triangulaire est donnée par Tégalité précédente, nous 
avons pour rintégrale curviligne prise le long du contour C, 

/(^+f..+,*)=y[,(i-a)+»(è-i) 

+"(g-i)]-. 

rintégrale du second membre étant étendue à Faire limitée par 
la courbe C. 

118. Relations de Maxwell. —Remplaçons dansTéqua* 
tion (2) l'intégrale curviligne par la valeur que nous venons 
de trouver, nous obtenons 

/['(i-f)+"fê-â)+»(i-i)]-- 

= 47C j{lu + wt? -j- nto) dtû. 

Cette égalité devant avoir lieu quelle que soit la aurface d'inté- 
gration et par conséquent quels que soient l, w, n, il vient 

"~ 47r \c/y dz/ 
An \dz dx) 

A-K \dœ dy) 

Ces formules, établies par Maxwell, lient les composantes 
w, t?, to de l'intensité du courant aux composantes a, p. y 



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134 ÉLECTRrciTÉ ET OPTIQUE 

de la force électromagnétique. Faisons observer qu*elle8 
s'appliquent aux courants de déplacement aussi bien qu'aux 
courants de conduction, les couranis de déplacement étant 
supposés obéir aux lois d'Ampère. 

119. Action d'un pôle sur un élément de courant. — 

Puisque dans la théorie de Maxwell tout courant est un cou- 
rant fermé, l'assimilation d'un courant fermé à un feuillet 
magnétique permet de déterminer l'action exercée par un 
isystème quelconque de courants sur un système d'aimants. 
Par l'application du principe de l'égalité de l'action et de la 
réaction on en déduit immédiatement l'action qu'exerce un 
système d'aimants sur un système de courants. Le problème 
de la détermination des actions réciproques qui ont lieu entre 
les courants et les aimants se trouve donc complètement 
résolu. Mais nous pouvons envisager l'action exercée par un 
pôle d'aimant sur un courant fermé comme la résultante des 
actions exercées par le pôle sur les différents éléments du 
circuit parcouru par le courant. Nous sommes donc conduits 
à chercher Texpression de ces actions élémentaires. 

120. Considérons le système formé par un pôle d'aimant 
égal à l'unité et un circuit parcouru par un courant d'inten- 
sité i. Si f est l'angle solide sous lequel le circuit est vu du 
point P où se trouve placé le pôle, les composantes de la 
force qu'exerce le courant sur ce pôle sont 

d<f d^ dj 

dœ dy dz 

Les composantes de la force exercée par le pôle sur le courant 
étant égales et de signes contraires à ces quantités, le travail 



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ÉLBGTR0MA6NÉT1SME 



135 



de celte force pour un déplacement infiniment petit du circoit 
sera c^, c'est-à-dire la variation de l'angle solide sous lequel 
le circuit est vu du point P. 

Cela posé prenons un circuit AHB dont un élément AB 
{fig, 25) peut se mouvoir suivant sa propre 
direction. Si nous donnons à AB un dé- 
placement suivant cette direction Tangle 
solide sous lequel le circuit est vu du 
point P ne varie pas. Le travail de la force 
électromagnétique dans ce déplacement 
est donc nul et par suite cette force n*a 
pas de composante suivant AB : t action élémentaire est nor^ 
maie à Vêlement, 




121. Pour avoir l'expression de cette force et déterminer 
complètement sa direction, évaluons de deux manières diffé- 
rentes le travail qu'elle accomplit quand l'élément AB du cir- 
cuit AMB {fig, 26) passe de la po- 
sition AB à la position AB'. Il faut 
supposer qu'il y a un fil métalli- 
que, dirigé suivant BB' et son 
prolongement, et sur laquelle la 
partie mobile AB du circuit glisse 
en s'appuyant constamment. 

Ce travail est égal à l'angle so- 
lide dt^ sous lequel le triangle 
ABB' est. vu du pôle P. Les di- 
mensions de ce triangle étant 
infiniment petites par rapport aux longueurs des droites PA, 
PB, PB',nous pouvons regarder ces droites comme égales 




Fig. 2«.' 



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I 



136 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

entre elles ; autrement dit nous pouvons confondre la surface 
du triangle avec la surface découpée dans la sphère de rayon 
PA = r par Tangle trièdre P. La surface du triangle ABB' est 
donc rf«pH et le volume du tétraèdre PABB' est 

3 

Mais on peut évaluer le volume de ce tétraèdre d'une autre 
manière en prenant pour base le triangle FAB. Si nous dési- 
gnons par F Tangle BPA sous lequel Télément de courant est 
vu du point F et par h la projection de BB' sur une normale 
au plan PABnous avons pour le volume du tétraèdre 



2 3 



et en égalant les deux expressions trouvées par ce volume, 

(1) d,=\\- 



Tel est le travail de la force f qui s'exerce sur Télément AB. 
Nous en aurons une autre expression en écrivant qu'il est 
égal au produit de la force par la projection sur la direction 
de la force du chemin parcouru par le point d'application. Si 
nous admettons que la force est appliquée au milieu C de l'é- 
lément, le chemin décrit par le point d'application est CC',qui 
est la moitié de BB'. En appelant h' la projection de BB* sur 
la direction de la force f, le travail de cette force est 






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ÉLEGTROMAGNÉTISME 137 

et puisqu*il est déjà donné par la relation (1) nou8 avons 

p 

' r 

p 
Celte égalité est satisfaite si h =A' et si ^= - ; mais h=i h' 

exprime que la force est normale au plan PAB. Par conséquent 
la force exercée par un pôle cC aimant sur un élément de 
courant est normale au plan passant par le pôle et par Vête- 
ment. Sa valeur pour un pôle magnétique de masse m et pour 
une intensité i du courant traversant Télément est 



f^Vlil. 



Comme Tangue P dépend de r et varie en raison inverse de 
cette quantité, l'action élémentaire/* varie en raison inverse du 
carré de la distance du pôle à Téiément. 



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CHAPITRE VIII 



ÉLECTRODYNAMIQUE 



122. TraTail éleotrodynamique. — Nous admettrons 
que deux circuits parcourus par des courants d'intensité i et 
t" étant en présence, le travail des forces agissant sur l'un 
d'eux, lorsqu'il se déplace par rapporta l'autre, est donné par 
un certain potentiel T proportionnel aux intensités i et T et 
ne dépendant, quand i et t' restent constants, que de la forme 
et de la position relative des deux circuits. Cette hypothèse se 
trouve vérifiée expérimentalement par les conséquences qui 
s'en déduisent. 

128. Solénoldes. — Partageons une 

courbe AB{fig. 27) en une infinité d'arcs 

égaux ab de longueur infiniment petite S 

et par les milieux de ces arcs menons les 

plans C normaux à la courbe. Dans chacun 

de ces plans traçons des courbes fermées 

égales, d'aire chit et contenant le point 

d'intersection de leur plan avec la courbe 

AB. Si nous supposons chacune de ces courbes parcourues 

dans le même sens par des courants de même intensité t, ce 

système de courants porte le nom de solénoide. 




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V 



ÉLEGTRODTNAMIQUE 139 

Chacun des courants qui composent le solénoïde est équi- 
valent, au point de vue de l'action exercée sur un pôle d'ai- 
mant, à un feuillet magnétique de même contour et de puis- 
sance t. Si nous prenons pour épaisseur de ces feuillets la 
longueur $ des arcs élémentaires, les quantités de magnétisme 

que possède chacune de leurs faces seront -{-r dta et — ^ ^ ; 
les faces en contact de deux feuillets consécutifs possèdent 
donc des masses magnétiques égales et de signes contraires 
et leur ensemble n'a aucune action sur un point extérieur. 
Par conséquent l'action du solénoïde se réduit à celles de deux 

8 8 

masses magnétiques '\-- cUoei — ", dta situées aux extrémités 

de AB. Ce sont les pôles du solénoïde. 

Si la courbe AB est limitée, le solénoïde a deux pôles égaux 
et de noms contraires ; si la courbe AB a une de ses extré- 
mités à l'infini le pôle correspondant du solénoïde est rejeté 
à l'infini et l'action du solénoïde se réduit à celle de l'autre 
pôle ; enfin si la courbe AB est fermée le solénoïde n'a plus 
de pôles. 

124. Solénoldes et courants. — L'expérience montre 
que l'action d'un solénoïde fermé 
sur un courant e^t nulle. De ce ^^----— --^ 

fait expérimental il est facile de a^^ ^\ 

déduire que l'action d'un solé- 
noïde ouvert ne dépend que de 
la position de ses pôles. 

Soient T le potentiel relatif p. ^ 

à l'action exercée par un solé- 
noïde AC3 (Jîç. 2S) sur un courant se déplaçant dans son 



vy 



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140 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

voisinage et T' le potentiel relatif à l'action d'un second so- 
iénoïde BDA choisi de manière à former avec le premier un 
solénoïde fermé ; nous aurons pour le potentiel de Tensem- 
ble de ces deux solénoïdes 

T + r = o. 

Cette égalité est satisfaite tant que le solénoïde ACBDA reste 
fermé quelles que soient les déformations que nous fassions 
Subir aux portions qui le composent. Si en particulier nous 
ne déformons que le solénoïde ACB le potentiel de BDA con- 
serve la même valeur T' et, à cause de l'égalité précédente, 
T ne varie pas. Le potentiel d*un solénoïde ACB conserve 
donc la même valeur quand ses pôles A et B restent dans les 
mêmes positions ; en d'autres termes le potentiel ne dépend 
que de la position des pôles du solénoïde. 

125. Le raisonnement précédent subsiste encore lorsque 
l'un des pôles, B par exemple, du solénoïde ACB est rejeté à 
l'infini, car il suffit pour obtenir un solénoïde fermé d'y ad- 
joindre un second solénoïde dont le pôle de nom contraire à 
B est également rejeté à Tinfini. Mais dans ces conditions l'ac- 
tion du solénoïde ACB se réduit à celle du pôle A; le poten- 
tiel d'un pôle de solénoïde dépend donc uniquement de sa po- 
sition par rapport aux courants qui agissent sur lui. 

126. Faisons observer qu'au début de rélectromagnétisme 
nous avons admis que le potentiel d'un pôle magnétique sou- 
mis à l'action de courants fermés ne dépendait que de la po- 
sition du pôle par rapport aux coursuits ; et c'est sur cette 
seule hypothèse qu'ont reposé tous nos raisonnements. Puis- 



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ÉLBCTRODYN AMIQUE 1 41 

qu'il en est de même pour le potentiel d*un pôle de solénoïde 
soumis à raction de courants fermés, nous démontrerions delà 
même manière que dans ce nouveau cas le potentiel est encore 
de la même forme. Le potentiel électrodynamique d'un pôle 
de solénoïde sera donc proportionnel à Tangle solide (p sous 
lequel on voit de ce pôle les faces positives des courants qui 

agissent sur lui, et à la masse magnétique ± — r- équiva- 

lente au pôle du solénoïde dans les actions électromagnétiques. 
Comme d'autre part nous avons admis (121) que le potentiel 
d'un courant qui se déplace en présence d'un autre courant 
d'intensité r est proportionnel à H nous aurons pour le poten- 
tiel d'un pôle de solénoïde soumis à l'action d'un seul courant 

T =±a-j-^. 

Des expériences précises ont montré que le coefficient a est 
égal à l'unité quand les intensités sont exprimées en unités 
électromagnétiques ; nous avons donc 

. , , ^ or THfc' ^ 

T = ±:— i'» (nNIVKRSITY, 



^T 



OF 



£AUFORNlA:, 



c'est-à-dire que l'action électrodynamique qui s'exerce entre 
un pôle de solénoïde et un courant est égale à l'action électro- 
magnétique qui a lieu entre ce courant et une masse magné- 
tique dz -r- dont le signe est déterminé par le sens du cou- 
rant dans le pôle solénoïdal. 

127. Lorsque le solénoïde a deux pôles A et 6 {fig, 29) on 
peut) sans changer son action, lui ajouter un solénoïde BG 



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^^2 ÉLECTRiaTÉ ET OPTIQUE 

s'étendant àTinfinidans une direction C et parcouru par deux 
courants de sens inverses d'intensité égale à 
celle du courant qui parcourt AB. L'ensemble 
de ces trois solénoïdes peut être considéré 
comme deux solénoïdes infinis dont l'un a 
son pôle en A, l'autre, son pôle en B et dans 
lesquels circulent des courants de mime in- 
tensité et de sens contraires. Ces deux pôles 
équivalent à deux masses magnétiques égales 
et de signes coniraires de sorte que le solé- 
noïde fini AB est assimilable à un aimant 

uniforme de même longueur. 




Fig. 29. 



128. Potentiel éleotrodynamique d'un oourant infi- 
niment petit. — Un courant infiniment petit peut être con- 
sidéré comme un élément de solénoïde de longueur S. Si donc 
sa surface est dtù et son intensité t\ il peut être assimilé à 

deux masses magnétiques 4- -r- et r- placées en A et B 

o 

à une distance S Tune de l'autre. 

Appelons û le potentiel de l'action 
qu'exerce le système des courants fixes 
sur l'unité de magnétisme positif pla- 
cée au point k {fig. 30). Au point B, 
infiniment voisin de A le potentiel sera 
û -f- C3^. Par conséquent le potentiel 
des deux masses magnétiques qui rem- 
placent le courant infiniment petit a pour expression 




5--^ 



Fig. 30. 






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ÉLEGTRODYNAMIQDE i43 

En désignant par x, y, z les coordonnées du point A, il 
vient' 

dœ ^ dy ^ ~ dz 



on encore 



rfÛ = -^ (acte -f- prfy 4. ^dz). 



a, p, T étant les composantes de la force qu'exerce le sys- 
tème de courants fixes sur Tunité de pôle magnétique situé 
en A. 

Si nous appelons /, w, n les cosinus directeurs de la direc- 
tion AB de la normale au plan du courant infiniment petite 
les quantités dx^ dy^ dz ont pour valeurs 

dx = Z8, dy= m8, dz = nB, 

et l'expression de d£k peut se mettre sous la forme 
dû r= — (a/ + pm + yn) 8. 
On a alors pour le potentiel du courant infiniment petit, 

— ûto îyî = t (a/ -f pm + ^n) dtD, 

c'est-à-dire que le potentiel cFun courant élémentaire est égal 
au produit de son intensité par le flux de force qui pénètre 
par sa face positive. 

120. Potentiel éleotrodynamique d'un courant 
fermé. — Dans le cas où l'on a un système de courants fixes 
agissant sur un courant fini mobile on peut décomposer le 
courant mobile en une infinité de courants élémentaires de 



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144 ÉLECTRICITÉ BT OPTIQUE 

même inlensité et circulant dans le même sens. Le potentiel 
du courant ainsi décomposé est égal à la somme des potentiels 
des courants élémentaires ; il est donc 

(1) T = if{oLl'\^pm + yn)dio 

rintégrale étant étendue à toute la surface d'une aire courbe 
ou plane quelconque limitée par le courant mobile. 

130. Autre expression du potentiel d'un courant. — 

L'intégrale précédente étendue à une surface peut être rem- 
placée par une intégrale curviligne prise le long du circuit 
traversé parle courant. C'est la transformation inverse & celle 
que nous avons employée au § 117. En se reportant à ce que 
nous avons dit à cet endroit il est facile de voir que l'intégrale 

(2) T = if{¥dœ + Gdy + Edz) 

G 

prise le long du circuit mobile est égale à ' 
/ / L Wy ^^/ W^ dxj^ \dœ dy/J 



diù 



étendue à une surface limitée par le même circuit. Si donc 
on veut que l'intégrale (2) représente le potentiel, donné par 
l'intégrale (1), d'un courant fermé, il faut qu'on ait 

dy dz 

(3) ( 6=2^ — Sïi 

^ ^ ^ ^ dz dx 

_dG_dF 
^ dx dy 



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ÉLEGTRODYNAMIQUE m 

Les quantités F, G, H ainsi introduites sont appelées par 
Maxwell les composantes du moment électro-magnétique (le 
mot moment est pris dans le sens de quantité de mouvement), 

131. Cas d'un courant se déplaçant dans un milieu 
magnétique. — Jusqu'ici nous avons implicitement supposé 
que s'il existe des aimants en présence du courant mobile, 
celui-ci ne les traverse pas. Examinons le cas où le courant 
mobile se déplace dans un milieu magnétique. 

Il peut y avoir indécision sur le choix des quantités à 
prendre pour les composantes a, p, y de la force qui s'exerce 
sur l'unité de pôle. Nous avons vu, en effet, à propos des 
aimants, que la force qui agit sur un pôle placé à l'intérieur 
d'une cavité creusée dans un milieu magnétique dépendait 
de la forme de la cavité, et parmi les valeurs qu'elle peut 
prendre nous en avons considéré deux : Tune {la force magné- 
tique) ayant pour composantes 

dû ^ dQ rfû. 

^=-5^' P^"V ^^^di' 

l'autre [Vinduction magnétique) de composantes 

a = a + 47rA, ^ = P +• 4itB, c = y + 4icC 

û désignant le potentiel de l'aimant et A, B, G les composantes 
de la magnétisation au point considéré. 

Mais la forme des équations (3) permet de lever facilement 
l'indétermination et montre qu'il faut y introduire les com- 
posantes de l'induction magnétique. £n effet, en prenant les 
dérivées des deux membres de chacune d'elles respectivement 

ÉLBCTaiCITÉ BT OPTIQDB. tO 



Digitizp 




146 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

par rapport h œ^ y, z^ on obtient 

dx ^ dy ^ dz 

Or nous avons vu que cette condition n'est pas satisfaite 
par les composantes de la force magnétique dans le cas d'un 
point intérieur aux masses magnétiques tandis qu'elle l'est 
toujours pour les composantes de l'induction. C'est donc 
ces dernières qu'il faut introduire dans les formules ; celles-ci 
deviennent 



(*) 



182., Une indétermination du même genre a lieu pour les 
formules du § 118 qui donnent les composantes Uy v^ w de la 
vitesse d'un courant en fonction de %, p, y, mais il est facile 
de la lever en montrant que dans ce cas on ne doit pas prendre 
les composantes de l'induction. 

En effet, plaçons-nous dans le cas particulier où le circuit 
mobile n'est traversé par aucun courant ; nous aurons alors 
u = o = U7 = o. Si donc on prenait les composantes de l'in- 
duction il viendrait 

de db ^ ^ db da 

dy dz^ ^ dz ûte"~' dx dy'^ * 

conditions qui ne sont pas satisfaites en général. Nous ne 
pouvons donc prendre les comi[)osante8 de l'induction et nous 



a 


-dy- 


rfG 
" dx 


b 


dP 
- dx' 


_rfH 
dx 


c 


_dG_ 
dx 


dP 
~dy 



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ÉLECTRODYNAMIQUE 147 

devons conserver les composantes a, p, y de la force magné- 
Uque. Nous nous contenterons de ce double aperçu, en 
l'absence d'une théorie plus satisfaisante. 

188. Détermination des composantes du moment 
électromagnétique. — Abandonnons le cas où le courant 
mobile se meut dans un milieu magnétique et cherchons les 
composantes P, G, H du moment magnétique. 

Les trois équations différentielles (3) ne suffisent pas pour 
déterminer ces quantités car il est facile de voir que si P, G, H 
est une solution de ces équations, le groupe de valeurs 

où X est une fonction quelconque des coordonnées est égale- 
ment une solution du système. En effet, le second membre 
de la première des équations devient quand on substitue à 
F, G, H les valeurs précédentes, 



rfy(^+5^)""rf^(®+^)='^ 



da_ 


d'A 


m rf»3f 


dy 


dydx 


dz dydz 

cOI dG 
dy dz 



et le dernier membre de celle suite d'égalités est égal à a puis 
que, par hypothèse, F, G, H forment une solution du système. 
On verrait par un calcul semblable que les deux autres équa- 
tions sont également satisfaites. 

184. Pour déterminer les composantes P, G, H nous devons 
donc leur îmopser la condition de satisfaire à une nouveUe 



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148 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

équation. Maxwell prend pour cette équation de condition, 

En tenant compte de cette relation il est possible de trouver 
entre les composantes u, t?, t^ de la vitesse du courant et les 
composantes F, G, H du moment magnétique trois relations 
qui nous permettront d'obtenir les valeurs de ces dernières 
quantités. Nous avons, d'après les formules du § 118 et les 
formules (3) du § 130. 



df rffi d^G 6PF d^F 



d^n 



dy dz dxdy dy^ dz^ "^ dœdz 

ou, en ajoutant et retranchant au second membre la quantité 

ePF 

-^ et groupant les termes d'une manière convenable 



dœ^ "** dœdy ""^ dxdz da? dy^ dz^ 
ou enfin 

(6) 4«. = ^-AP. 

Si on suppose que Téquation (5) est toiyours satisfaite, c*est- 
à-dire qu'elle est une identité, les dérivées partielles de J 
sont nulles et la relation (6) se réduit à 

AF -f- ^ww = o. 

Cette équation étant analogue à l'équation de Poisson, 
F peut être considéré comme le potentiel d'une matière atti- 
rante de densité m. D'après ce que nous savons sur la forme 



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ÉLEGTRODYNAMIQUE 1 49 

(lu potentiel qui satisfait à une telle équation nous pouvons 
poser immédiatement 



=/"- 



l'intégrale étant étendue à tous les éléments (fr de l'espace 
tout entier ; u est la valeur de la première composante du 
courant au centre de gravité de l'élément dr et r est la dis- 
tance de cet élément au point a?, y, z. 
Nous obtiendrons par des calculs analogues 

G=ArfT. H= C^dr. 

Ces valeurs de F, G, H satisfont nécessairement aux équa- 
tions différentielles (3) ; montrons queTéquation de condition 
(5) est également satisfaite et pour cela cherchons les déri- 
vées partielles de F, G, H qui y entrent. 

135. Donnons à un point de coordonnées a?, y, z un dépla- 
cement parallèle à Taxe des x et de grandeur dx; la distance 
de ce point aux différents éléments de la matière attirante fic- 
tive de densité u croît de dr et le potentiel F au point consi- 

déré augmente de --r dx. Mais supposons qu'au lieu de dé- 
placer le point attiré x^ y, z^ comme nous venons de le faire 
en laissant fixe la matière attirante, nous donnions aux di- 
vers points de la matière attirante un déplacement égal à — dx, 
en laissant fixe le point a?, y, z^ cela reviendra absolument 
au même. L'accroissement dr de la distance du point attiré au 
point attirant sera évidemment le môme, si l'on donne au point 



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150 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

attiré un déplacement quelconque, ou si c'est le point attiré 
qui subit un déplacement parallèle égal et de sens contraire. 
Gela revient à supposer que la densité u au centre de gravité 

de l'élément devient après le déplacement, m -}- ^ cte. Nous 
avons donc 

J " 

la première intégrale étant étendue à tout le volume occupé 
par la matière attirante après le déplacement, la seconde au 
volume occupé avant le déplacement. Or ces deux champs 
d'intégration sont les mêmes puisque tous deux comprennent 
Tespace tout entier ; par conséquent, nous avons simplement 



d'où 



dP 
dx 



rdx '• 



Nous obtiendrions des expressions analogues pour les diffé- 
rentielles partielles de G par rapport à y et de H par rapport 
kz ; leur addition donne 



j^dF dG ^^ 



dz'~ J r \cla) "^ dy ' dz) 



Tous les éléments de cette dernière intégrale sont nuls 
puisque, pour Maxwell, l'électricité est incompressible et 



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ÉLEGTRODYNAMIQUE 151 

qae Téquation qui exprime cette incompressibilité est 

dx"^ dy~^ dz 
L'équation de condition (5) est donc satisfaite. 

136. Revenons au cas où le milieu étant magnétique, les 
composantes F, 6, H du moment électromagnétique sont 
liées à celles de Tbiduction par les équations (4). Il est facile 
de s'assurer que ces équations et l'équation de condition (5) 
seront satisfaites si l'on prend pour F, 6, H le produit des 
valeurs trouvées par le coefGcient de perméabilité magné- 
tique (A du milieu ; nous avons donc 



F 



= IL j ^dt, G = IL j ^dx, H = JA / ^ c/t. 



137. Valeurs de F, Qy H pour un courant linéaire. — 

Plaçons-nous dans le cas particulier où en présence du cou- 
rant mobile il n'y a qu'un seul courant dont le circuit est 
formé par un fil de faible section efo. L'intensité de ce dernier 

courant étant désignée par i, la vitesse de l'électricité est j- et 

la direction de cette vitesse est celle de la tangente au cir- 
cuit menée dans le sens du courant. Les cosinus directeurs de 

cette tangente sont — > ^> -— (en appelant ds l'élément d*arc 

du circuit), de sorte que l'on a pour les composantes u, v^ to 
de la vitesse de l'électricité 

♦ dce i dy i dz 

dfs ds dfs ds de ds 



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r 



152 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

OU, puisque chds = rfr, 



(7) « = 



idœ 

rfT' 



t? = 



f- 



W = 






Par conséquent la composante F du moment magnétique 
en un point de l'espace peut s'écrire 

et nous avons pour les trois composantes 

(8) P=»-Jt' ^ = 'f^^ "^'/^'' 

138. Formule de Neumann. — Soit G {fig, 34) un cir- 
cuit fixe parcouru par un courant d'intensité t, et G' un circuit 
mobile parcouru par un courant d'intensité t". Le potentiel 
électrodynamique T du courant G' par rapport au courant G 
a pour valeur, 

T == r f{¥dx'^Gdy' -f- Hàz"). 

Dans cette expression F, G, H sont relatives au circuit G 

puisque ce circuit est seul en 
présence du circuit mobile ; si 
jdé donc nous supposons que ce 
circuit est formé d'un 61 de fai- 
ble section, F, G, H sont don- 
nées par les expressions (8) 
trouvées précédemment et dans 
lesquelles r est la distance du 
milieu de l'élément ds au milieu de l'élément ds\ En portant 




Klg. 31. 



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ÉLEGTRODYNÂMIQUE 153 

ces valeurs dans Texpression de T nous obtenons 
-, .^ / . / dœ dœ -f- dy dy -f- dz dz' 

"V J 

et, en appelant s Tangle des deux éléments ds et ds\ 

(9) 



m '"il ûfe^' COSe 



Telle est la forme donnée par Neumann au potentiel électro- 
dynamique d'un courant par rapport à un autre. 

La symétrie de cette formule par rapport à i et f, kds et 
ds montre que le potentiel électrodynamique de G' par rap- 
port à G est égal au potentiel électrodynamique de G par 
rapport à G'. 

189. Nouvelle expression du potentiel électrodyna- 
mique d'un courant. — La formule 



T = tf(Fdx+ Gdy + Hdz) 



peut facilement se mettre sous une autre forme qui nous sera 
utile dans ce qui va suivre. 
Des valeurs (7) établies au g 137 on tire immédiatement 

idx = tuhj tdy = vdx, xdz = wdr, 

et en portant ces valeurs dans Texpression de T, il vient 



(10) T = APw-f Gt? + Hm?) c?t. 



rintégrale étant étendue à l'espace occupé par la matière 
conductrice qui constitue le circuit mobile. 



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154 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

140. Potentiel électrodynamique d'un courant par 
rapport A lui-même. — On peut par la pensée décomposer 
un circuit traversé par un courant en une infinité de circuits 
de section infiniment petite. Ghsicun des courants ainsi obte- 
nus possède par rapport aux autres un potentiel électrody- 
namique ; la somme de ces potentiels est ce qpi'on appelle le 
potentiel du courant par rapport à lui-même. Cherchons l'ex- 
pression de ce potentiel. 

Soient w, v, to les composantes de la vitesse de l'électricité 
en un point du circuit, F, G, H les composantes du moment 
électromagnétique en ce même point, et T le potentiel du 
courant par rapport à lui-même. Si nous donnons à, u, v, w^ 
les accroissements rfw, c?t?, cîm?, ces quantités F, G, H, et T 
prendront respectivement les accroissements dF, dG, <ffl et 
cTT. Le courant qui circule alors dans le circuit peut être 
considéré comme résultant de la superposition du courant 
primitif et du courant provenant de l'accroissement donné à 
la vitesse de l'électricité ; nous appellerons ce dernier, courant 
supplémentaire. L'accroissement cTT du potentiel peut donc 
être regardé comme égal à la somme du potentiel du courant 
ancien par rapport au courant supplémentaire et du potentiel 
du courant supplémentaire par rapport à lui-même. Le poten- 
tiel du courant primitif par rapport au courant supplémen- 
taire est, d'après l'expression (10) du potentiel d'un courant 



C{udF -{- vd(j -f o^rfH) rfr. 



Quant au potentiel du courant supplémentaire par rapport à 
lui-même ce sera une quantité infiniment petite du second 



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ÉLEGTRODYNÀMIQUB 155 

ordre et on pourra le négliger ; on a donc 

dT =J{ud¥ + rc» + wdS) dx. 

Mais on peut considérer dT comme étant égal au potentiel 
du courant supplémentaire par rapport au courant primitif 
augmenté du potentiel du courant supplémentaire par rap- 
port à lui-même. En négligeant ce dernier, il vient 

dT =f{Ydu -}- Gdv -f Rdw) dr, 

et en additionnant les deux valeurs de dT puis divisant par 2, 

dT = |/(F^M + udF + Gdv -f t?^ -|- Edw + icdH) du. 



ou 



rfT = I dji^u + Gt? -f Htt?) rfr, 

L'intégration donne pour la valeur du potentiel du courant 
par rapport à lui-même 

(H) T = |y*(Fw + Gr + H«?) dx. 



141. Remarquons que le raisonnement qui nous a conduit 
à cette expression s'applique tout aussi bien au cas d'un sys- 
tème de plusieurs courants qu'à celui d'un courant unique. 
Cette expression représente donc d'une manière générale le 
potentiel électrodynamique d'un système de courants par rap- 
port à lui-même. Il faut alors étendre l'intégration à tout le 
volume occupé par les conducteurs matériels du système, ou 
bien encore à l'espace tout entier, ce qui revient au même 



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156 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

puisque le système est supposé n'être en présence d*aucQn 
autre système de courants. 

142. Expressions diverses du potentiel d'un sys- 
tème de courants par rapport à lui-mèmé. — Nous 
avons établi au § 134 que la composante F du moment élec- 
tromagnétique en un point de l'espace est donnée par la for- 
mule 



p= r^ 



r étant la distance du point considéré à Télément de volume 
c?t' pour lequel la composante de la vitesse est u\ Au point de 
Tespace occupé par un élément de volume d'z d'un système de 
courants les composantes du moment électromagnétique rela- 
tif au système lui-même seront donc 

^=Ç^J±, G=f^^, H=f^. • 

En portant ces valeurs dans Texpression (10) du potentiel 
électrodynamique du système par rapport à lui-môme il vient 







■^ = 2 



. Chacune des intégrales doubles du second membre de cette 
égalité doit être étendue à toutes les combinaisons possibles 
de deux éléments dx et dr. Ces éléments appartenant au 
même système de courants, un même élément de volume 
joue le rôle de dr et de dt' et chaque intégrale contient deux 
fois le même élément différentiel. Si Ton ne prend qu'une 



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ÉLECTRODYNAMIQUE 1 57 

seule fois chaque élément différentiel il faut, dans Tégalité 
précédente, porter le double du résultat obtenu par Tintégra- 
tion ainsi conduite. Le "facteur - disparaît donc et on a la 
formule 

(12) T = r TîîîiliEElilifE rf, d.'. 

143, Dans l'expression (il) du travail électrodynamique, 
nous pouvons remplacer w, t?, to par leurs valeurs: 

"~ Ait \dy dzj 

Ait \dz dx) 

^ ~" 47C \dx dy) ' 
. nous obtenons 

-= hf[^ (^.-S)+«(l-S+H(i-l)>- 



Considérons l'intégrale 



/ 



'î-'-- 



en intégrant par parties, il vient 



m étant le cosinus de Taxe des y avec la normale à 



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itt ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

cUû de la surface qui limite le volume d^intégratioo. Si, comme 
nous en avons le droit, nous étendons les intégrales triples à 
l'espace tout entier, les composantes cl, p, y> ^^ ^^ ^^'^^ V^ 
s'exerce sur un point de la snrtefie limitant le volume sont 
nulles, puisque le point est rejeté à Iliifini. Les éléments de 
rintégrale double sont donc nuls et l'intégrale elle-même est 
égale à zéro. Nous avons donc simplement 

En effectuant une transformation analogue pour les autres 
intégrales de l'expression précédente de T et portant les va- 
leurs obtenues dans cette expression > on obtient 

144. Cette nouvelle forme du potentiel peut être simpli- 
fiée en tenant compte des groupes d'équation (3) et (4) qui 
donnent les valeurs des différences des dérivées partielles de 
F, G, H, dans le cas où le système de courants est dans un mi- 
lieu non magnétique et dans le cas où il est au contraire 
dans un milieu magnétique. Nous avons dans le premier cas 

et dans le second 

^=^/(»* + ^* + ^i''''- 



k.- 



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ÉLEGTRODYNAMIQUfi 159 

145. Cas d'un système de conducteurs linéaires. — 
Quand les circuits qui composent le système sont linéaires le 
potentiel électrodjmamique du système par rapport à lui- 
même peut se mettre sous la forme qu'a donnée Neumann au 
potentiel de deux systèmes de courants linéaires l'un par 
rapporta l'autre. En effet, d'après les formules (7) et (8) éta- 
blies au § 137 les composantes de la vitesse de l'électricité en 
un point sont 

idœ idy idz 

OT ax ox 

et les composantes du moment électromagnétique au même 
point sont 

p=.^r^. G=i'Ç^, h=»Yt-'- 

£n portant ces diverses valeurs dans l'expression (9) elle 
devient 



■î'// 



dœdaf -f" ^ydr/ -f- dzdz' 



ou, en appelant t l'angle formé par deux éléments quelconques 
du système de courants, 



1 .- / / dsds' cos» 



146. Cas d'un système de deux courants linéaire 



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160 ÉLEGTRiaTÉ ET OPTIQUE 

Appelons C^ et C, ces deux courants et affectons les quanti- 
tés qui entrent dans nos formules des indices i oii 2 suivant 
qu'elles se rapportent au courant C^ ou au courant Cj. Nous 
avons pour les composantes du moment électromagnétique 
en un point 



c^ c^ 



ce sont donc des fonctions linéaires et homogènes des inten- 
sités i^ et i^ des deux courants. 

Le potentiel électrodynamique de ce système de courants 
par rapport à lui-même est donné par la formule (il) 

T = \f{Pti + Gte -f Hwj) dx 

Or, en un point du premier circuit on a 
fidr = i^dœ^ , vdx = i^dy^ , todr = i^dz^ , 

et en un point du second 

udt = tjctea, vd'c = i^dy^^ todt = i^djr^. 



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ÊLEGTRODYNAMIQUE 161 

Par conséquent Tintégrale (9) donne 
'=1 / {Fdœ,+Gdt/,+Edz,)^'^ j (Fcto,-fGrfy,+Hû?^3). 



T est donc une fonction linéaire et homogène par rapport à 
i^ et t^ et par rapport à F,G,H. Mais nous venons de voir que 
ces dernières quantités sont homogènes et du premier degré 
en 2| et i^; par conséquent T est une fonction homogène 
et du second degré en i^ et t^, et nous pouvons écrire 

' Les quantités L, M, N ne dépendent évidemment que de la 
forme et de la position relative des deux courants C| et G^. 
Il est d'ailleurs facile de voir leur signification. En effet M 
étant le coefficient de t| tj dans la valeur de T,M estégalàTin- 
tégrale 



/ 



dœ^ dx^ -|- dy^ dy^ -f~ ^^h ^^i 



r 



prise le long d'un des circuits ; c'est donc le potentiel électro- 
dynamique de l'un des courants par rapport à l'autre. On 
constaterait aussi simplement que L est le potentiel du 
courant G| supposé seul par rapport à lui-môme et que N est 
le potentiel de G^ supposé seul par rapport à lui-même. 



^ Oï- THE 

UNIVERSITT; 



élbctkicitA et optique. 



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CHAPITRE IX 



INDUCTION 



147. Forces èlectromotrices d'induction. — Dans 
l'étude de rélectromagnétisme et de rélectrodynamique nous 
avons implicitement supposé que les intensités des courants 
restaient constantes. Or on sait que, lorsqu'il y a déplacement 
relatif de courants ou de courants et d'aimants, il se produit 
des phénomènes particuliers connus sous le nom de phénch 
mènes dinducUon et dont la découverte est due à Faraday. 
Ces phénomènes se manifestent dans les circuits par la pro- 
duction de courants temporaires dont les intensités s'ajoutent 
à Tintensité du courant primitif et qui peuvent être attribués 
à des forces électromotrices que l'on nomme forces électro- 
motrices cCinduction, 

D3S expériences faites sur l'induction, il résulte que si les 
intensités t^ et i^ de deux courants fixes G| et G, subissent 
dans l'intervalle de temps dl des accroissements di^ et di^^ les 
forces électromotrices d'induction développées dans les cir- 
cuits sont, pour le circuit C^, 

di^ I B^ 
^dt ^^ dt 



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INDUCTION 163 

et pour le circuit G,, 

148. Cherchons l'expression de la force électromotrice 
résultant du déplacement de circuits traversés par des cou- 
rants d'intensités constantes. 

Prenons d'abord le cas où un seul des circuits se déplace de 
G en G'. L'expérience prouve que tout se passe comme si le cou- 
rant G était supprimé et qu'en G' soit créé un nouveau courant 
de même intensité. Or, d'après ce que nous avons dit dans le 
paragraphe précédent, à une variation di de l'intensité % du 
courant G correspond une force électromotrice d'induction 

di 
A ^ dans le circuit G. Par conséquent, la suppression du cou- 
rant Gy qui équivaut à une diminution % de l'intensité de ce 

At 

courant, produit une force électromotrice — -3-; et la création 

du courant G' une force électromotrice (A + dk) ^> dK étant 

la variation du coefflcient A quand le courant passe de G en G'* 
Nous avons donc pour la force électromotrice résultant du 
déplacement 

Il serait facile de voir que si deux courants G| et G^ sont 
en présence les forces électromotrices résultant de leur dé- 
placement relatif sont, pour le circuit G^, 

. o?A , . (fB 



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i64 ÉLECTRICÏTÉ ET OPTIQUE 

et pour le circuit C, 

.. û?B , . dC 
'^-dl + '^W 

Dans le cas où les deux courants varient d'intensité 
en même temps qu'ils se déplacent les forces électromolrices 
d'induction sont, pour chacun dès deux circuits, égales à la 
somme des forces électromotrices qui résultent de chaque 
genre de variation pris séparément ; on a donc pour le cir- 
cuit G|, 



k ^ i -D^h \ • ^A. , , dB d .., , ^ . . 



et pour l'autre circuit Cj, 



149. Détermination des ooefflcients A, B, G. — Les 

cofficients qui entrent dans l'expression des forces éleclro- 
motrices d'induction peuvent être déterminés par l'application 
du principe de la conservation de l'énergie. 

Prenons deux circuits dans lesquels les courants d'inten- 
sités t| et 1*2 sont fournis par des piles de forces électromo- 
trices E| et E3. La quantité d'énergie chimique détruite dans 
la pile se transforme en partie en chaleur dans la pile elle- 
même tandis que l'autre partie se retrouve sous forme d'éner- 
gie voltaïque. L'expérience apprend que la quantité d'énergie 
voltaïque produite dans le temps dt est 



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INDUCTION 165 

.'CetCe énergie voltaïqùe se retrouve sous forme de chaleur 
produite dans les conducteurs par lé phénotuène de'Jôûle et 
sous forme de travail mécanique résultant du déplacement 
des conducteurs. Si R^ et R^ sont les résistances des deux 
circuits les quantités de chaleur dégagées sont R^tJ ^^ ^^ 
R^t'I^fô Quant au travail mécanique fourni par le système il 
est égal h la variation cTT du potentiel électrodynamique du 
système par rapport à lui-même, ou plus exactement à la 
partie de cette variation qui est due au déplacement des cir- 
cuits, sans tenir compte de la partie de cette variation due à 
Taugmentation des intensités. Ce potentiel a pour expression 
dans le cas de deux circuits 



T=5[Leî + 2M|-tV-f-Nel]: 



. On en .tire, 



dT=l [i^dL + ^^i^dhL + tje^]. 



L'excès de l'énergie voltaïqùe fournie au système pendant 
le temps rf^.sqr l'énergie recu.eilUe sous. forme de chaleur et 
de travail mécanique pendant le même temps est donc . 

V - 

(i) E^i^dt + E^i^dt — R^i^dt — R^tldi — cTT. 

D'après le principe de la conservation de l'énergie cette 
expression doit être nulle dans le cas où le système décrit un 
cycle fermé. Si le cycle n'est pas fermé, elle doit être une 
difiTérentielle exacte. En exprimant que c'est une différentielle 
exacte nous obtiendrons les valeurs de A, B, C. 

160. Pour transformer l'expression (1), écrivons les lois 



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166 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

d*Ohin pour chacun des circuits en observant que, puisqu'il 
y a déplacement des circuits il y a production de forces 
électromotrices d*induction ; nous avons 

E, + |(Ai,+Bi,) = R,.-„ 
et 

En multipliant les deux membres de ces relations respecti- 
vement par i^dt et i^cU^ nous obtenons 

E^i^dt — R^i^dt = — i^d (At\ + Bt,), 
et 

E^i^dt — B,t|rf/ = — i^d (Bt^ -|- Ci^. 

Si nous remplaçons les quatre premiers termes de l'expres- 
sion [î) parla somme des seconds membres des relations pré- 
cédentes, nous avons 

(2) '-'ùd{\t^+Bii)^i^d{Bi\+Ct^)--^[i^^d^^ 

Dans le cas où il n'y aurait ni déplacement ni déformation 
des circuits cette expression se réduirait à 



ou 



Ai^di^ — Bi^di^ — Bi^di^ — Ci^di^ 



elle serait donc la différentielle exacte de la quantité 
(3) -|(Ai7+2BiV, + Ctî). 



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INDUCTION 167 

Qnand il y a déplacement des circuits la différentielle de 
cette quantité est 

et pour que Texpression (2) reste la différentielle de la même 
quantité (3) il faut qu'il y ait identité entre cette différentielle 
et le développement de l'expression (2) qui est 

— ki^di^ — Bt\di^ — B^2d^^ — Ci^di^ — i}dk — St^tjcffi — tJ^C 

L'identification donne les relations 

|rfA = rfA+|rfL, 

rfB = 2rfB -f dily 

|rfC = rfC + |rfN, 

qui se réduisent à 

dA = — rfL dB = — rfM c«3 = — rfN 

d'où l'on tire en intégrant et en supposant nulle laconstante 
d'intégration 

A = — L, B = — M, G = — N. 

Ainsi les coefficients qui entrent dans l'expression des forces 
électromotrices d'induction sont, au signe près, les coeffi- 
cients L, M, N de l'expression du potentiel électrodynamique 
du 8}rstème de courants. Aussi appelle-t-on souvent coeffi- 



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168 ÉLKXTRICrrÉ ET OPTIQUE 

cienis d*induction ces derniers ; L el N sont des coefficients 
dé self-induction et M le coefficient dinduction mutuelle 
des deux courants. 

151. Théorie de Max'well. — La théorie de Tinduction 
sous la forme que nous venons de lui donner, a été dévelop- 
pée pour la première fois par Helmholtz dans son mémoire 
sur la Conservation de la force et peu de temps après par sir 
W. Thomson ; celle de Maxwell est différente et pluR com- 
plète à bien des égards. On peut en effet, par Tapplication des 
^nations de Lagrange à Tétude du mouvement des molécules 
du fluide impondérable que Maxwell suppose présider à la 
manifestation des phénomènes électriques, retrouver les lois 
de rinduction et celle de l'Électrodynamique. 

152. Dans les chapitres qui précèdent, nous avons été 
amenés à conclure que les hypothèses faites par le savant an- 
glais n'étaient que provisoires, et que, tout en nous satisfai- 
sant mieux que Thypothèse des deux fluides, elles n'avaient 
pas, même aux yeux de leur auteur, plus de réalité objective. 
Au contraire notis touchons ici, à ce que Je crois, à la vraie 
pensée, de Maxwell, 

Au début de sa théorie, Maxwell fait les deux hjrpothèses 
suivantes : 

1® Les coordonnées des molécules du fluide impondé- 
rable dépendent des coordonnées des molécules matérielles 
des corps soumis aux phénomènes électriques et aussi des 
coordonnées des molécules des fluides hypothétiques (électri- 
cité positive et électricité négative) de la théorie ordinaire de 
rÉIectricité ; mais nous ignorons complètement la loi de cette 
dépendance ; 



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INDUCTION 169 

2** IjC potentiel électrodynamique d'un système de courants 
n'est autre que la demi-force vive du fluide de Maxwell; c'est 
donc de l'énergie kinétique. 

1S3« Pour introduire dans les équations de Lagrange. les 
paramètres qui définissent la position d'une molécule du fluide 
de Maxwell il faut, par suite de la pren ière hypothèse, con- 
naître les paramètres qui définissent la position d'une molé- 
cule de nos fluides hypothétiques. Or la position d'une molé- 
cule d'électricité A qui parcourt un circuit linéaire G est par- 
faitement déterminée si on connaît d'une part, la position du 
circuit dans l'espace, et d'autre part, la longueur* de l'arc OA. 
compté à partir d'une origine déterminée 0. Par conséquent 
si x^J a?2, â?,,... sont les paramètres qui définissent la position 
des molécules matérielles qui constituent le circuit, la posi- 
tion d'une molécule du fluide im(!>ORdé]^ahle de Maxwell dé- 
pend des paramètres s, x^^ œ^^ a?,. 

Mais, au lieu de s on peut prendre une fonction de cet arc 
6ar la connaissance de cette fonction permettrait de détermi-' 
ner * et par suite la position d'une molécule d'électririté siir 
le circuit G ; Maxwell prend la quantité 






idt 





(|ui est, ainsi que nous allons le démontrer, une fonction 
de 5. 

En efiet la section du conducteur, qui peut être variable 
d'un point à un autre, est une fonction <p {s) de l'arc s; la vi- 
tesse de l'électricité, quotient de l'intensité par la section du 

conducteur est alors —rr et comme cette vitesse a aussi pour 



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170 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

valeur —? nous devons avoir 
at 



d» i_ 



d'où nous tirons, 



et 



fidt=f^[s)ds = ^{s) 

9^ étant la position de la molécule d'électricité à Torigine des 
temps. Par conséquent, y est une fonction de 9 seulement et 
nous pouvons prendre pour les paramètres dont dépend la 
position d'une molécule du fluide impondérable de Maxwell 
les quantités y, œ^^ œ^y... x^. 

154. Application au cas de deux drouits. — Si nous 
désignons par i^ et i^ les intensités des courants qui tra- 
versent ces circuits et si nous posons 

^Ùdt, et y, = fi^dù 

la position d'une molécule du fluide impondérable de Maxwell 
dépendra des paramètres y^ et y^ et des n paramètres œ^^ a?,» 
ofn qui déBnissent la' position des molécules matérielles des 
conducteurs. Par conséquent le mouvement du système formé 
par les deux courants sera donné par un système de n -f- ^ 
équations de Lagrange 

d dT _ dT r. 
didql dqt'^^^' 



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INDUCTION 171 

OÙ Çi est un quelconque des pai'amètres et Qt le coefficient de 
0^/ dans l'expression 

du travail correspondant à un déplacement virtuel du sys- 
tème. 

155. L'énergie kinétique T qui entre dans ces équations 
est la somme de la demi-force vive T^ des molécules maté- 
rielles du système et de Ténergie kinétique des molécules du 
fluide impondérable de Maxwell. Cette dernière étant, d'après 
la seconde hypothèse, le potentiel électrodynamique du sys- 
tème par rapport à lui-même, nous avons dans le cas consi- 
déré où deux courants seulement sont en présence, 



T=T,+|(UÎ+2M.V, + N,-|). 



Le premier terme T^ de cette somme ne dépend que des déri- 
vées œ^f œ^.,.f Xn des paramètres o^^, œ^,,. â?», des molécules 
matérielles. 

La position des molécules du fluide impondérable dépen- 
dant des paramètres y^, y^» ^o ^2*** ^n Tensenlble des 
trois derniers termes de la somme précédente pourrait dé- 
pendre de ces n -|- 2 paramètres et de leurs dérivées. Mais 
L, M, N, ne dépendant que de la forme et de la position rela- 
tive des circuits, sont des fonctions de a?,, â?2...â7A seulement ; 
de plus t^ et i^ sont, d'après les intégrales qui définissent 
t/i et y,, les dérivées t/l eiyi de ces quantités par rapport au 
temps. Par conséquent l'énergie kinétique des molécules du 



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172 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

fluide impondérable dépend uniquement de a?|, a?^... a:„ et de 
yi etyi. 

156. Occupons-nous maintenant du sçcond .membre des 
équations. Si nous supposons le courant qui parcourt le circuit 
G, entretenu par une pile de force électromotrice E|, Ja quan- 
tité d'énergie voltaïque qu'elle fournit pendant le temps rf^est 
E^^^df• ou E,8y|. Or dans les idées de Maxwell la force électro- 
motrice est une force qui agit sur les molécules du fluide im- 
pondérable ; par suite E^8y| est un travail résultant du dé- 
placement des molécules de ce fluide. 

Mais la force électromotrice de la pile n*est pas la seule force 
qui agit sur les molécules du fluide impondérable ; il faut en- 
core tenir compte de la résistance qu'oppose le milieu au 
mouvement de ces molécules et dont le travail se retrouve sous 
forme de cbaleur dans le conducteur. La quantité de chaleur 
ainsi produite étant, d'après la loi de Joule, R^i}dt, le travail 
acccompli par le fluide impondérable est — R^iJcU^ ou 
— R^t^Sy^. 

" Nous avons donc pour le travail du fluide impondérable 
dans le circuit C^ ' 

et pour Tensenible des deux circuit 

(E, - R,t,) Zy, + (E, - Rata) Sy,. 

. Quant au travail des molécules matérielles, il ne dépend 
que des paramètres a?^, a?2, ... a?;» ; nous le représenterons par 

de sorte que nous aurons pour le travail accompli dans un 



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INDUCTION 173 

déplacement virtuel tant par les molécules du fluide impon- 
dérable que par les molécules matérielles 

et il nous faudra, dans chacune des équations de Lagrange, 
prendre pour second membre le coefficient de l'expression 
précédente qui se rapporte au paramètre* considéré. 

157. Valeurs des forces électromotrices dlnduction. 

— L*équation de Lagrange. relative au paramètre y^ est 

Mais T ne dépend pas de y^ puisqu'aucun de ses termes 

n'en dépend; par conséquent -r- =r o. On a aussi -j-^ = o 

car T4 étant Ténergie kinétique des molécules matérielles il 
ne dépend pas de y[. L'équation précédente se réduit donc à 



dt 
ou 



^(Lt, + Mt,) = E,-R,t, 



fi4-|(Lt|+Mi,) = R,t,. 



La force électromotrice d'induction est donc la dérivée pai* 
rapport au temps, changée de signe, de Lt^ + Mij, C'est l'ex- 
pression à laquelle noua étions parvenus par la méthode de 
Thomson. 

En écrivant l'équation de Lagrange relative au second 
paramètre y^, nous trouverons pour la force électromotrice 




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174 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

développée dans le second circuit 

158. TraTail des forces éleotrodynamiques* -— Si 

nous prenons une des équations de Lagrange relatives aux 
paramètres a^, œ^... 00^9 nous obtiendrons le travail des 
forces électrodynamiques pour un déplacement correspon- 
dant à Taccroissement Zœt du paramètre considéré. 

En effet, en observant que Ltf -f- S Mt^t, -{- Ntj[ ne dépend 
pas de la dérivée œl, queT^ ne dépend pas de a?/, et que I4 et 
tj ne dépendent ni de œ/ ni de xi nous avons 

Si nous supposons en outre qu'à Tinstant considéré le sys- 
tème soit au repos, T^ sera nul, et nous aurons pour le travail 
résultant d'un déplacement virtuel, 

XtZwi = — I («Î^L + 2i>j8M + tJSN). 

Hais ce travail est celui des forces extérieures qui agissent 
sur les molécules matérielles du système ; celui des forces 
électrodynamiques est de signe contraire. Il est donc égal à la 
variation de la fonction 



J(Liî + 2MiV, + Niî) 



qui est, comme cela devait être, le potentiel électrodyna- 
mique du système par rapport à lui-même. 



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INDUCTION 175 

159. Cherchons maintenant le travail des forces électrody- 
namiques exercées par le courant G^» supposé fixe, sur le cir- 
cuit G^. 

Le circuit G3 ne se déformant pas, $N est nul et le travail 
des forces électrodynamiques se réduit à 

|(tîSL + 2i,i,8M). 

Mais le premier terme de cette somme se rapporte à l'ac- 
tion que le courant G| exerce sur lui-même. Par conséquent 
le travail des forces électrodynamiques dues à Taction du 
courant C^ sur le circuit C4 a pour expression t^î^SM. D'ail- 
leurs Mt^tj, potentiel électrodynamique du courant G4 par 
rapport au courant G, a pour valeur (129) 

Mt^ij = ù r (^* + ^P + '^ï) ^^ 

quand G4 se déplace dans un milieu non magnétique, ou plus 
généralement 

M14/2 = ii f {la -{- tnb -^nc) âto 

quand G| se déplace dans un milieu magnétique en un point 
duquel les composantes de Tinduction magnétique sont a, b,c; 
nous aurons donc pour le travail des forces électrodynamiques 
qui s'exercent entre G^ et Gj 

I48 j{la + w*+ ne) diû. 

160. Expression des forces électrodynamiques. — 



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176 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

Si nous désignons par Xo^t, Yg?t, Zât les composantes de la 
force électrodynamique due à Faction du courant G^ sur un 
élément a?, y, z du circuit C|, le travail de ces forces quand 
Télément se déplace de S.'o, 8y, tz sera 

{XZœ+Yht/'{'ZZz)dT; 

par suite le travail des forces électrodynamiques qui agissent 
sur Gf sera, quand le circuit tout entier se déplace ou se 
déforme, 

y^T (XSa; -t- Y8y + ZSj'}, 

l'intégration étant prise le long du circuit G|. En égalant 
cette expression du travail à celle que nous avons trouvée 
précédemment nous obtenons la relation 

(1) Jdr {XZx + Y8y + ZZz) = i^tfila -f- m6 -f- ne) cUa, 

dont nous allons évaluer le second membre. 
Soient G^ (Jîg, 32) la position initiale du circuit G^ et Gj sa 
position anale. Nous pouvons par 
ces deux positions faire passer 
une surface A et prendre pour 
champ d'intégration de 




/ (te 4" ^f^ + wc) rfto), 



Fig. 32. 



Taire limitée sur cette surface par 
la courbe G^. La variation de cette intégrale quand le circuit 
passe de G^ en G4 est alors la valeur de cette même intégrale 



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INDUCTION 177 

étendue à Faire comprise entre les deux courbe». Pour trouver 
cette valeur considérons un élément mn du courant G^ dont 
la position après le déplacement est m'n\ La figure mn mfn 
peut être considérée comme un parallélogramme dont le côté 
mn a pour projections dœ^ dy^ dz et le côté mm\ égal au 
déplacement, looy Zt/, Zz; nous avons donc pour les aires des 
projections de ce parallélogramme sur les plans de coor- 
données 

IcUù = lydz — Izdy^ 

mdiù = Izdœ — Ixdz^ 

ndiù = Zœdy — hydzj 

et, par conséquent, 

8 Ç{la'\-mb-\-nc)diûz=zCa(^ydz — lzdy)'\-h{^zdœ'-lxdz) 

-f- c [lœdy — lydx 
En portant cette valeur dans Tégalité (i) il veut, 

r^T (XSâ?+ Y8y +Zaz)=i4 Acdy — Wz) lX'{'{adz—cdx)Zy 

{hdx — ady"^ Iz ; 
ce qui nous donne en identifiant 

\dx = i^ {cdy — hdz\ 
Ycfc == i| {adz — cdx)y 
Zdt = i^ {bdœ — ady). 

Mais on sait que 

tult = ï^dœ, vdx = i^dyJ todr = t^dzj 

par conséquent, les trois équations précédentes peuvent 

ÉLICTRICITÉ BT OPTIQUB. 12 



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17« 


ÉLECTRICITÉ RT OPTIC 


&'écrir© 






X=zcv — bto 


(2) 


Y = ato — eu 




( Z = 6u — av. 



161. Cas d'un nombre quelconque de courant. — 
Forces électrodjrnamiques. — Les formules précédentes 
8*appliquent au cas où un nombre quelconque de courants 
Gj^G,..., Git, agissent sur l'élément considéré du circuit G^. En 
effet, appelons a|, 63, c,, a,, 63. .., c« les composantes de l'induc- 
tion magnétique duc aux divers courants au point où se trouve 
l'élément de G^. La force électrodynamique produite par l'en- 
semble des courants est la résultante des forces produites par 
cHacun d'eux ; sa composante suivant Taxe des x est donc 

Z = Cjt? — bju) + c,t? — b^w -f- ... + Ci»t? — bnfjo^ 
ou 

X = (C3 + C3 + ... + c«) r — (ôj + 6, -f ... + b^) u> 

ou, eoQn, en désignant par a, b, c les composantes suivant 
les trois axes de la résultant^ des inducti,ons magnétiques 
dues aux courants G^, G3... G^ 

X = cv — bu>. 

On peut également tenir compte de la force électrodyna- 
mique due au courant C4 lui-même. Pour cela décomposons 
ce courant en deux portions, Tune ne comprenant que l'élé- 
ment considéré, l'autre, le reste du circuit. On peut négliger 
l'action de la première portion sur elle-même et on est alors 



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INDUCTION 179 

ramené à la recherche de la force électrodynamique due à 
l'ensemble de n courants c^, c^, c,... c^. Si donc on appelle 
a, àf c les composantes de Tinduction magnétique due à tous 
ces courants on a encore pour la composante suivant Taxe 
desx 

X = c» — bto. 

Les formules (â) sont donc générales. 

162. Foroes électromotrioes d'induction. — Nous 
avons trouvé que, lorsqu'il n'y a qu'un seul courant Cj placé 
en présence du courant Gp la force électromotrice totale d'in- 
duction développée dans le circuit C| est 

Le terme —^ ne dépendant que de l'action du courant C| 
sur lui* même, la force électromotrice d'induction due seule- 
ment au courant C^ est donnée par —rf^ dérivée que nous 
allons mettre sous une autre forme. 

La variation BMt^ de la quantité M^, quand le circuit C4 se 
déplace et que les intensités des courants varient, peut être 
considérée comme la somme de la variation résultant du dé- 
placement, les intensités restant constantes et de la variation 
due au changement des intensités dans les circuits supposés 
fixes. Or nous avons démontré (157) que la variation de 
Ui^^\ due au déplacement relatif des deux circuits dans les- 
quels les intensités conservent les mêmes valeurs, est 

SMi^ij^rii Ça{^ydz^lzdy)'\-h{T^zdas--'lxds)^c{lxdy'-'lydœ) ; 



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180 ÉLECTRICITÉ BT OPTIQUE 

par conséquent, nous aurons pour la variation correspon- 
dente de Mt,, l'intégrale du second membre. 

Pour avoir la variation de Mt^ résultant du changement 
des intensités prenons M^^^ sous la forme 

MtVa = i^jYdx + Gdy + ndz. 

Puisque les circuits ne se déforment ni ne se déplacent, le 
contour dlntégration reste le même et la variation deMi) 
se réduit à 

JlFâx-^-lOdy + mâz. 

Nous aurons donc pour la variation totale de Hz, 

Ja {Zydz — Zzdp) -f b {^dœ — Zxdz) -f- c [Ixdy — lydz] 

+ JzFdx^lGdy -f- IRdx 

et par suite, pour la force électromotrice d*induction 

^^^='-fa{y'dz—z'dy)'{'b{z'dw^z'dz)+c{x'dy-'y'dw) 



dl 



ou encore 






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INDUCTION 



181 



163. Si nous désignons par P, Q, R les composantes sui- 
vant les trois axes de la force électromotrice d*induction par 
unité de longueur, la force électromotrice dans le circuit G| 
est donnée par l'intégrale 

En identifiant avec Texpression précédente de la force élec- 
tromotrice noua obtiendrons trois relations dont la première 
est 

fvdx=j{cy'-bz'-^)dco. 



Nous en tirons par différentiation 

(1) 






mais il est évident que nous pouvons ajouter au second mem- 
bre de cette dernière relation la dérivée partielle — -^ d'une 

fonction uniforme — ij/, car, en intégrant, l'intégrale rela- 
tive à ce terme sera nulle et la relation (1) sera encore satis- 
faite. Nous avons donc pour les composantes de la force élec- 
tromotrice d'induction par unité de longueur 



= c^_jy_^_^ 



dt dœ 



(2) 



Q = az' — caf ~-T- — -f- 
dt dy 

R_. , „,. rfH d^ 



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18Î ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

164. Montrons maintenant qae ces éqaations sont encore 
applicables au cas où un nombre quelconque de courants G,, 
G,,... Cj» sont en présence du courant G |. 

La force électromotrice dlnduction développée dans G 4 par 
Tensemble des n — 1 autres courants est égale à la somme des 
forces électromotrices développées par chacun d'eux ; on a 
donc pour la composante P, 



+ 



ou 



Or ^cet^ b sont les composantes suivant deux des axes de 

l'induction magnétique au point considéré sur G^ ; Vp est la 

composante du moment électromagnétique au mémo point; 

quant à ^4^ ^'^^^ ^^^ fonction uniforme des coordonnées. Par 

conséquent la première des équations du groupe (2) s'applique 
au cas d'un nombre quelconque de courants pourvu que l'on 
prenne pour b, c, et F les valeurs de ces quantitée dues à l'en- 
semble des courants agissants. On verrait de la même ma- 
nière que les deux autres équations sont également appli- 
cables. 



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INDUCTION IK3 

165. On ' peot ausgi tenir compte de Faction du courant 
Ci sur lui-^inéme. En effet nous pouvons considérer le ' cir- 
cuit G| comme fbtmé de deux portions, l*uné se^ réduisant à 
rélément de circuit pour lequel on cherche les composantes 
de la force électromotrice, l'autre comprenant le reste du cir- 
cuit. Cette dernière portion peut être confondue avec le cir- 
cuit C| lui-même, de sorte que si Ton néglige Tinduction de 
rélément sur lui-même l'induction provient des n circuits C| 
Cjv C». Les composantes de la force électromotrice seront 
donc données par les formules (2) où a, b, c, F, G, H seront 
les valeurs dues à tous les courants. 

166. Signifloation de 4/« — La fonction ^ est une fonc- 
tion quelconque des coordonnées assujettie à la seule condi- 
tion d^étre uniforme. Maxwell admet que c'est le potentiel 
électrostatique résultant des masses électriques qui peuvent 
exister dans le champ. 

Cette hypothèse aurait besoin d*étre vérifiée expérimenta- 
lement par la concordance entre les valeurs mesurées des 
forces électromotrices d'induction et les valeurs fournies par 
les équations (â) où ^ s^ait donnée par l'expérience et les 
quantités a, *, c F, G, H par les formules 

ô = p + 47cB, 



et 



'= f— ' *^= Tt^ ^= f^' 



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184 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

Toutefois il est toujours permis de prendre pour ^ le po- 
tentiel électrostatique car les quantités F, G, H n'ont pu être 
déterminées qu*en les supposant liées par Téquation différen- 
tielle 

et nous sommes libres d'abandonner cette hypothèse. Si 
nous n'avions pas introduit cette, hypothèse nous aurions 
trouvé pour F, G, R des valeurs de la forme 



.=/.. 



^ dx 



X étant une fonction arbitraire des coordonnées et pour les 
composantes P, Q, R de la force électromotrice par unité de 
longueur 

^ M dt r dxdt dx 

- , , {dvdt d*/ M 

I dt r dydi dy 

^ I dt r dzdt dz 

Il est donc toujours possible, en choisissant convenablement 
la fonction arbitraire -^ de faire en sorte que la fonction ^ 
qui entre dans ces équations et les équations (2) représente le 
potentiel électrostatique. 



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CHAPITRE X 



ÉQUATIONS GÉNÉRALES DU CHAMP MAGNÉTIQUE 



167« Équations du champ magnétique. — Récapitu- 
lons les équations qui lient entre elles les composantes en un 
point de Finduction magnétique, de la force et du moment 
électromagnétiques, de la force électromotrice d'induction et 
de la vitesse de Téiectcicité. 

Dans le § 103 nous avons vu, que si a, p, y sont les compo- 
santes de la force magnétique en un point d*un milieu magné- 
tique dont le coefBcient de perméabilité est (jl, les composantes 
de rinduction magnétique au même point sont données par 
les équations 

a = {ta, 
(I) l *=I*P» 

Si au point considéré passe un flux d'électricité, les compo- 
santes u, V, to de la vitesse de ce flux peuvent être déduites 
des composantes de la force magnétique au moyen des rela- 



1 



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186 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

lions établies au S 118 : 

l 47CM :;= 3^ — -^^ 
I dy dz 

/If\ < M ^ Éf 

(II) 4^ = ^^^, 

f , M d<L 

^ dw dy 

Quant aux composantes F, 6» H du moment électromagné- 
tique elles sont liées (§ 131) à celles de Tinduction magnétique 
par les équations différentielles 

_rfH rfG^ 
dy dz 

d¥ dR 

do) dy 

Mais puisque a, b, c sont les produits de a, p, y par un fac- 
teur constant p. et que a, p, y dépendent de u, v, w les 
composantes F, G, H du moment électromagnétique sont elles- 
mêmes des fonctions deu, v, to. D'après ce que nous avons 
dit aux § 137 et 166 ces fonctions ont pour expressions: 



+1' 



(IV) G = ,xJ frfx + |, 






Enfin la force électromotrice résultant de rinduction élec- 



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ÉQUATIONS GÉNÉRALES DU CHAMP MAGNÉTIQUE 187 

troroagnétiqae et des masses électriques à Tétat statique a 
pour composantes, ainsi que nous l'avons montré au § 163, 

168. Équations des courants de conduction. —Dans 
les formules Qllf, u, v, to désignent les composantes de la 
vitesse de l'électricité sans distinction du mode de mou- 
vement : conduction ou déplacement. Dans le cas où Ton a un 
courant de conduction ces composantes doivent en outre 
satisfaire aux équations qui expriment la loi de Ohm. Au §87 
nous avons vu que si G désigne la conductibilité électrique du 
milieu et X la variation par unité de longueur de la projection 
suivant Taxe des x des forces électromotrices résultant de v 

V 

toute autre cause qu'une différence de potentiel statique, ' 

nous avons pour la premières de ces équations, [ 

---^-4-X 

Lorsqu'on suppose que ces forces électromotrices sont dues 
uniquement à l'induction exercée par les masses magnétiques 
et les courants qui varient ou qui se déplacent dans le champ, 
le second membre de cette dernière équation est égal à P. 
Par conséquent, nous avons alors pour les trois composantes 
de la vitesse de l'électricité dans un courant de conduction 

u =CP, 

(VI) i t.=CQ, 

tt? = CR. 



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188 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

169. Équations des courants de déplacement. — Les 

équations précédentes ne sont pas applicables aux courants de 
déplacement, ces courants étant supposés ne pa's suivre la 
loid'Obm. Quant aux équations (111) elles doivent être satis- 
faites puisque, comme nous l'avons déjà dit (118), Maxwell 
admet que les courants de déplacement obéissent aux lois 
électromagnétiques et électrodynamiques d*Ampére. Mais 
outre ces dernières équations, il en existe trois autres qui lient 
les composantes de la vitesse de Télectricité, dans un courant 
de ce genre, aux composantes de la force électromotrice. 

Nous avons vu, en effet (72), que les composantes du dé- 
placement électrique sont données par trois équations dont la 
première est 

X ayant dans cette formule la même signification que dans le 
' paragraphe précédent. Si donc, nous admettons que les 

* forces électromotrices soient dues uniquement à une différence 

de potentiel statique et à l'induction des aimants et des cou- 
rants placés dans le champ, le facteur entre parenthèses dans 
l'expression de f est égal à — P ; par suite, nous avons alors, 

/■= — P 

(Vn) j g = ^Q, 

En dérivant ces équations par rapport au temps, il vient 
pour les composantes u, v, to de la vitesse du déplacement 



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ÉQUATIONS GÉNÉRALES DU CHAMP MAGNÉTIQUE 189 

électrique 

K rfP 



(VIII) 



KrfQ 
K dR 



Équations des courants dans un milieu imparfai- 
tement isolant. — Le groupe d'équations (VI) s'applique 
aux milieux conducteurs, comme les métaux ; le groupe d'é- 
quations (VIII) s'applique, au contraire, aux milieux parfaite- 
ment isolants. Lorsque le corps est imparfaitement isolant, 
Maxwell admetque le courant électrique vrai, duquel dépendent 
les jphénomènes électromagnétiques, a pour composantes la 
somme des composantes du courant de conduction et du cou- 
rant de déplacement ; nous avons donc dans ce cas 






(ix) { « = CQ + ^f. 



Remarquons que l'hypothèse de Maxwell soulève une diffi- 
culté. En effet, le milieu possédant des propriétés intermé- 
diaires entre celles des conducteurs et celles des isolants, la 
force électromotrice qui produit le courant doit vaincre deux 

1 

espèces de résistances : l'une analogue à la résistance % des 

métaux, l'autre du genre de celle qu'oppose un isolant. Il 



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190 ÉLEGTRiaTÉ ET OPTIQUE 

semble donc que, contrairement aux vues de Maxwell, Tinten- 
site du courant et, par suite, les quantités u,t;,tr dussent alors 
être plus petites que dans un milieu conducteur ou un milieu 
parfaitement isolant. 

171. M. Potier a substitué à Thypothèse de Maxwell 
une hypothèse plus rationnelle. Il admet que la force électro- 
motrice en un point est la somme de celle qui donne lieu au 
courant de conduction et de celle qui produit le déplacement. 
Nous avons alors, en tirant des équations (VI) et (Vil) les va- 
leurs des composantes de la force électromotrice et addition- 
nant ; 

(X) ( = g + |f». 

172. Les formules (IX) et les formules se réduisent à celles 
des courants de conduction, les premières pour K = o, les 
secondes pour K=: oo . Un conducteur doit donc être considéré, 
d*après Maxwell, comme un diélectrique de pouvoir inducteur 
nul, et, d'après H. Potier, comme un diélectrique de pouvoir 
inducteur infini. 

La conséquence de Thypothèse de M. Potier s'interprète 
facilement dans la théorie des cellules. 

Dans cette théorie, en effet, on se représente un diélectrique 
parfait comme formé par des cellules parfaitement conduc- 
trices séparées les unes des autres par des intervalles parfai- 
tement isolants. 



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ÉQUATIONS GÉNÉRALES DU CHAMP HAffllÉTIQUE 191 

Qu'arrivera-t-il alors pour un corps tenant le milm entre 
les diélectriques et les conducteurs, c'est-à-dire pour un dié- 
lectrique imparfait ? 

Les formules de Maxwell et celle de M. Potier donnent à 
cette question deux réponses différentes. 

Adoptons-nous les formules de Maxwell? G*est supposer que 
les intervalles qui séparent les cellules ne sont plus parfaite, 
ment isolants mais que leur conductibilité spécifique G n*est 
plus nulle. 

178. Adoptons-nous au contraire les formules de M. Potier ; 
cela revient à supposer que les cellules conductrices ne sont 
plus parfaitement conductrices et que leur conductibilité G 
n'est plus infinie. 

Il est peu probable que la réalité soit aussi simple que le 
supposent MaxweU et M. Potier. Peut-être devrait-on adopter 
une combinaison des deux hypothèses : des cellules imparfai- 
tement conductrices, séparées par des intervalles imparfaite- 
ment isolants. 

Tout cela a d'ailleurs peu d'importance ; toutes ces hypo* 
thèses ne peuvent être regardées que comme une première 
approximation, appropriée à l'état actuel de la science; et 
dans cet état actuel, on n'a intérêt à considérer que des con- 
ducteurs ordinaires ou des diélectriques regardés comme 
parfaits. 



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CHAPITRE XI 



THÉORIE ÉLECTROMAGNÉTIQUE DE LA LUMIÈRE 



174. Conséquences des théories de Maxwell. — 

Des diverses théories que nous avons exposées dans les Cha- 
pitres précédents, il résulte nettement que la préoccupation 
constante de Maxwell est de trouver une explication des 
phénomènes électriques et électromagnétiques, générale- 
ment attribués à des actions s'exerçant à distances, par le 
mouvement d*un fluide hypothétique remplissant Tespace. 
Nous avons pu constater que Maxwell n'avait qu'imparfaite- 
ment atteint son but ; en particulier nous avons vu dans le 
Chapitre YI que, s'il est possible de rendre compte des 
attractions et des répulsions électrostatiques au moyen 
des pressions et des tensions d'un fluide remplissant les dié- 
lectriques, les propriétés qu'il faut alors attribuer à ce fluide 
sont incompatibles avec celles que Maxwell lui suppose dans 
d'autres parties de son ouvrage. Ainsi, malgré les eflbrts 
de Maxwell, nous ne possédons pas encore une explication 
mécanique complète de ces phénomènes; néanmoins les tra- 



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THÉORIE ÉLECTROMAGNÉTIQUE DE LA LUMIÈRE 193 

vaux de ce physicien ont une importance capitale: ils 
démontrent la possibilité d'une telle explication* 

175* Mais laissons de côté les quelques contradictions que 
nous avons relevées dans Tœuvre de Maxwell et attachons- 
nous plus spécialement à la théorie qu*il a proposée pour 
expliquer FËlectromagnétisme et Tlnduction et que nous 
avons exposée dans le Chapitre IX. Une des conséquences 
les plus importantes de cette théorie, et cette conséquence 
mérite à elle seule toute notre admiration, est Tidentité des 
propriétés essentielles de Téther qui, d'après Fresnel transmet 
les radiations lumineuses et du fluide que Maxwell suppose 
présider aux actions électromagnétiques. Ainsi que le fait 
observer ce dernier, cette identité de propriétés est une 
confirmation de l'existence d'un fluide servant de véhicule 
à l'énergie. 

« Remplir l'espace d'un nouveau milieu toutes les fois que 
l'on doit expliquer un nouveau phénomène ne serait point 
un procédé bien philosophique ; au contraire, si, étant arri- 
vés indépendamment, par l'étude de deux branches différentes 
de la science à l'hjpothèse d'un milieu, les propriétés qu'il 
faut attribuer à ce milieu pour rendre compte des phé- 
nomènes électromagnétiques se trouvent être de la même 
nature que celles que nous devons attribuer à l'éther lumi* 
nifère pour expliquer les phénomènes de la lumière, nos rai- 
sons de croire à Texisteoce physique d'un pareil milieu se 
trouveront sérieusement confirmées. » Maxwell. Traité 
(t Electricité j t. II, § 781. 

176. L'éther et le fluide de Maxwel jouissant des mêmes 

ÉLBCTRICITÉ IT OPTIQUS. 13 

/^ r^^ or THE \ 

(UNIVERSITY) 



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194 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

propriétés, la lumière doit être considérée comme un phéno- 
mène électromagnétique et le mouvement vibratoire qui 
produit, sur notre rétine, Timpression d'une intensité lumi- 
neuse doit résulter de perturbations périodiques du champ 
magnétique. S'il en est ainsi, des équations générales de ce 
champ doit pouvoir se déduire Texplication des phénomènes 
lumineux. C'est à cette explication qu'on a donné le nom de 
Théorie électromagnétique de la lumière. 

Cette théorie conduit nécessairement à des relations entre 
les valeurs des constantes optiques et des constantes électriques 
d'un même corps. Si ces relations se trouvent satisfaites 
numériquement par les données de Texpérience, elles cons- 
titueront autant de vérifications, indirectes mais néanmoins 
très probantes, de la théorie. L'une des meilleures vérifications 
de ce genre est l'accord satisfaisant que l'on constate entre 
les valeurs trouvées par Foucault, Fizeau et M. Cornu pour la 
vitesse de propagation de la lumière et celle qu'on déduit de 
la théorie électromagnétique. Cherchons donc la formule qui 
exprime cette vitesse en fonction des constantes électriques 
mesurables du milieu où s'eflectue la propagation. 

177» Équations de la propagation d'une perturba- 
tion magnétique dans un diélectrique. — Tous les corps 
transparents étant des isolants plus ou moins parfaits, si 
toutefois on excepte les solutions électroly tiques, bornons 
d'abord notre étude à la considération des diélectriques. De 
plus admettons que les molécules matérieUes du milieu qui 
propage les perturbations magnétiques sont en repos. 

Par suite de cette dernière hypothèse les composantes 
œ\ y\ z\ de la vitesse d'un point matériel sont nulles et les 



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THÉORIE ÉLBGTR0MA6NÉTIQUB DR lA LUMIÈRE i95 

équations (V) du § 167 se réduisent aux suivantes : 

cU dœ 

n dQ d^ 

^ = -1^-4' 

"^ "" dt dx 

Le potentiel électrostatique '^ étant dû à des masses élec- 
triques ne varianl ni en grandeur, ni en position, cette quan- 
tité et ses dérivées partielles par rapport kœ, y, z sont indé- 
pendantes du temps; par conséquent en dérivant les équations 
précédentes par rapport à <, nous obtenons 



(*) 



La pertuii)atioa magnétique étant supposée s'effectuer 
dans un milieu diélectrique, les composantes u, v, to de la 
vitesse de l'électricité sont liées aux compensantes de la force 
électromotrice par les équations (VIII) d*où nous pouvons 
tirer les dérivées de P, Q, R par raj^ort à t. En portant les 
valeurs de ces dérivées dans les équations précédentes nous 
avons 

A V^^ 

(2) ( 4^=^K^, 

4^ = ^K^. 



dP 
dt 


d*F 


dt~ 


dfi' 


rfR 

dt~ 


d*U 

dt* 



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196 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

Pour avoir les équations différentielles qui donnent F, 
G, H en fonction du temps, il nous faut exprimer u, v, to en 
fonction de F, G, H et des dérivées de ces quantités. Pour 
cela adressons-nous aux groupes d'équations (I), (II) et (lll). 

Les équations (1) et (III) nous donnent 



dn dG 
^"-'-^Ty^di' 

, rfF e/H 
^'^~dcc dy 



Au moyen de ces équations calculons les dérivées de a, p, y, 
par rapport à a;, y, ^ et portons les valeurs ainsi trouvées 
dans les équations (II); nous obtenons 



di 
^\M = — —, AH, 



J désignant la somme des dérivées partielles : 

j _ç^ rfG rfH 

dœ'^ dy ~^ dz 

L'élimination de u, v, %o entre ces dernières équations et 
les équations (2) nous conduit aux équations différentielles 



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THÉORIE ÉLECTR0MA6NÉTIQDE DE LA LUMIÈRE 197 

cherchées 



-, cPF ^„ rfj 



(A) i K,^ = AGV-|, 



Soas cette forme, ces équations sont semblables à celles 
du mouvement d'une molécule d*un milieu élastique (^) et 
par conséquent à celles du mouvement d'une molécule 
d'éther ; c'est une première confirmation de l'hypothèse s^r 
la nature électromagnétique des vibrations lumineuses. 

178. Ces équations élant linéaires et à coefficients cons- 
tants, les dérivées par rapport h une variable quelconque des 
fonctions F, G, H qui y satisfont, sont aussi des solutions de 
ces équations ; en outre, il. en est encore de môme combinai- 
son linéaire de ces dérivées. Par conséquent les composantes 
a, ^, e de Tinduction magnétique, liées aux composantes du 
moment électromagnétique par les relations (III) satisfont aux 
équations (A). D'ailleurs dans ce cas ces dernières se simpli- 
fient car la quantité J est alors 



da i_ ^^ i_ de 

dœ"^ dt/' dz 



et nous savons que cette somme de dérivées partielles est 
(1) Voir Théorie malhémcUique de la lumière, p. 42, , 



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198 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

nulle (102) . Nous avons donc 

Quant aux composantes a, p, y de la force magnétique 
elles doivent également satisfaire aux équations (A) puis- 
qu'elles ne diffèrent de a, b, c que par un facteur constant ; 
la somme J des dérivées partielles subsiste alors dans les 
équations. 

Enfin les composantes u, v, ta de la vitesse du déplacement 
étant des fonctions linéaires et homogènes des dérivées de 
a, p. Y, sont aussi des solutions des équations (A). L'hy- 
pothèse de rincompressibUité de Félectricité étant exprimée 
par la condition 

J disparaît des équations. 

179. D'ailleurs si comme le suppose Maxwell (188), les 
composantes F, 6, H du moment électromagnétique satisfont 
à l'identité 

les équations (A) et celles qui donnent les composantes de 
la force magnétique ne contiennent pas J. Mais l'abandon 
de cette hypothèse ne modifie en rien les résultats auxquels 
conduit la théorie électromagnétique de la lumière car J 



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THÉORIE ÉLECTROKAGNÉTIQUE DE LA LUMIÈRE 199 

disparait lorsqu'on suppose périodiques les perturbations du 
champ magnétique. 

En effet dérivons les équations (A) par rapport à œ, y, z^ et 
additionnons; nous obtenons après simplification 

J doit donc être une fonction linéaire du temps, ou une cons- 
tante, ou zéro ; il en est de môme pour les dérivées de J par 
rapporta a?, y, x. Or, si F, G, H sont des fonctions pério- 
diques du temps, J et ces dérivées sont également des fonc- 
tions périodiques ; par suite ces quantités ne peuvent être 
ni des fonctions du premier degré en f, ni des constantes; 
elles sont donc nulles. 

180. Cas des ondes planes* — Supposons que les phé- 
nomènes électromagnétiques qui ont lieu dans le diélec- 
trique ne dépendent que du temps et de la coordonnée z du 
point considéré. Dans ce cas ces phénomènes sont, au même 
instant, identiques pour tous les points d*un plan parallèle 
au plan des ayy; on dit alors que les perturbations magné- 
tiques forment des ondAs planes. 

Les composantes F, G, H du moment électromagnétique ne 
dépendant pas deœ, ni de y, les dérivées de ces quantités par 
rapport kœ et à y sont nulles et les équations (A) se rédui- 
sent à 

cP¥ 
dz^ 



(B) 



^^\dfl = 

^^'dF-d?\ 






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200 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

Cette dernière équation montre que dans le cas où les per* 
turbations sont périodiques la composante H est nulle. Par 
conséquent le moment électromagnétique est situé dans le 
plan de Tonde. Il en est de même des au très quantités, vitesse 
de Télectricité, force électromagnétique, etc., dont les com- 
posantes satisfont h des équations semblables aux équations 
(B). On peut donc dire que, comme les vibrations de l'éther 
dans la théorie ordinaire de la lumière, les perturbations 
électromagnétiques périodiques sont tranversales, 

181. Vitesse de propagation d'une onde plane pé- 
riodique. — Si nous posons 

les deux premières des équations (B) deviennent 

cPG _ ^, d^G 

dt^ "" dz^' 

Sous cette forme, ces équations sont identiques à celles qui 
donnent les composantes du déplacement d'une molécule 
d*un milieu élastique dans le cas d'un mouvement par ondes 
planes transversales. Nous pouvons donc considérer les per- 
turbations électromagnétiques comme se propageant avec 

1 

une vitesse égale à -7=- 

182. Valeur de oette vitesse dans le vide. — Le 

coefficient de perméabilité ^ du vide étant égal à 4 dans le 



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THÉORIE ÉLECTROMAGNÉTIQUE DE LA LUMIÈRE 201 

système de mesures électromagnétiques, la vitesse de propa- 

l 

gation des ondes planes dans ce milieu est égale à -p, 

K étant exprimé dans le même système. Cherchons la valeur 
de cette quantité. 

L'une des composantes du déplacement électrique est 
donnée par la formule* 



Le pouvoir inducteur spécifique n'ayant pas de dimensions 
dans le système électrostatique, les dimensions du déplace- 
ment dans ce système sont celles du quotient d'un potentiel 
par une longueur et, par suite, celle du quotient d'une quan- 
tité d'électricité par le carré d'une longueur. Il s'ensuit que 
si on passe d'un système de mesures à un autre dans lequel 
l'unité de longueur a Conservé la même valeur que dans le 
premier, les noïnbres qui mesurent le déplacement dans l'un 
et l'autre système sont dans le même rapport que ceux qui 
expriment une même quantité d'électricité. Si donc nous 
appelons t? le rapport de l'unité électromagnétique de quantité 
d'électricité à l'unité électrostatique, le nombre qui exprime, 
soit une quantité d'électricité, soit un déplacement dans le 

1 

premier système est égal au produit de - par le nombre qui 

mesure la même grandeur dans le système électrostatique. 
D'autre part on sait que le rapport des unités de force électro- 
motrice dans les deux systèmes de mesure électrique est 
inverse de celui des unités de quantité ; donc le nombre qui 

exprime ^ dans le système électromagnétique est le produit 



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20? ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

de V par la mesure de cette quantité au moyen de Tunité élec- 
trostatique. Il en résulte que la valeur du quotient de f par 
-^ et, par suite, la valeur de K se trouvent multipliées par 

i 

— quand on passe du système électrostatique au système 

électromagnétique. Le pouvoir inducteur spécifique du vide 
étant 1 dems le système électrostatique, sa valeur est -^ dans 
le système électromagnétique. 

Si nous portons cette valeur de K dans Texpression de la 
vitesse, nous avons 

la vitesse de propagation d'une perturbation électromagné- 
tique est donc égale au rapport v des unités de quantité 
d'électricité dans les deux systèmes de mesures électriques. 

188. Cette dernière quantité a été déterminée par de nom- 
breux expérimentateurs au moyen de méthodes que Ton peut 
classer en trois groupes suivant que v est donné par le rap- 
port des unités de quantité d'électricité, ou par celui des 
forces électromotrices, ou enfin par la comparaison des capa- 
cités. Voici les résultats de quelques-unes de ces déter^nina- 
tions pour le quotient par 10*® de la valeur de v exprimée en 

unités C. G S. 

y 

1" groupe. Weber et Kohlrausch . 3,1074 

Maxwell 2,8800 

Thomson 2,8250 

2»* groupe. { Kichan et King . . . 2,8920 

Shida 2,9580 

Exner 2,9200 



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THÉORIE ÉLECTROMAGNÉTIQUE DE LA LUMIÈRE 



303 



/ Ayrton et Perry 
J.-J. ThotnsoD. 



Klemencic . 



3"* groupe. / 



Himstedi 



\ 



E.-B. Rosa. 



2,9410 
2,96a0 
3,0180 
3,0140 
3,0074 
3,0081 
2,9993 
3,0004 



Pour la vitesse de la lumière dans le vide, M. Cornu a 
trouvé 3,004 X 10^® centimètres avec une erreur probable- 
ment inférieure à Viooo* ^^ ^^>^ 4"^ ^^ nombre ne diffère que 
d'une quantité très petite, de l'ordre des erreurs expérimen- 
tales, des valeurs de v données par MM. Klemencic, Himstedt, 
Rosa, d'après des méthodes paraissant présenter la plus 
grande précision. La théorie de Maxwell reçoit donc une 
confirmation aussi satisfaisante qu'il est permis de la sou- 
haiter.* 

Ajoutons que tout récemment, M. Hertz a pu produire dans 
l'air des ondes électromagnétiques et mesurer leur vitesse de 
propagation. Il a trouvé un nombre du même ordre de gran- 
deur que la vitesse de la lumière. G*est encore une vérification 
très satisfaisante de la théorie électromagnétique de la 
lumière, si Ton tient compte de la difficulté de la mesure des 
quantités qui entrent dans le calcul de M. Hertz. Nous revien- 
drons plus tard sur ces expériences. 

184. Relation entre Findice de infraction et le pou- 
voir inducteur d'une substance isolante. — La per- 
méabilité magnétique des milieux transparents étant très 
sensiblement égale à celui du vide, le rapport de la vitesse de 



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204 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

propagation Y^ (}es ondes électromagnétiques dans le vide de 
la vitesse Y de ces ondes dans un milieu transparent est 

K étant le pouvoir inducteur spécifique de ce dernier milieu 

exprimé dans le système électrostatique. 

D'après la théorie ordinaire de la lumière ce rapport est 

égal à Tindice de réfraction absolu n. Il en résulte que Ton 

doit avoir 

K = n^ 

Mais, puisque n varie avec la longueur d'onde, celte rela- 
tion ne peut évidemment être satisfaite que si les quantités 
K et n se rapportent à des phénomènes de même période. 
Nous devons donc prendre l'indice de réfraction qui corres- 
pond à des ondes de très longue période, ces ondes étant les 
seules dont le mouvement puisse se comparer aux opéra- 
tions lentes à l'aide desquelles on détermine le pouvoir 
inducteur spécifique. La valeur de cet indice peut être 
obtenue approximativement en faisant X = oo dans la for- 
mule de Caucby, 

n=A + ^ + 5^, 

nous avons ainsi, n = A. 

* Des expériences faites sur le spectre calorifique, il résulte 
que la formule de Gauchy ne suffit pas pour représenter les 
indices des radiations de longuen période ; la formule qui les 
représente le mieux est de la forme : 



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THÉORIE ÉLECTROMAGNÉTIQUE DE LA LUMIÈRE 2Ô5 

On trouverait ainsi pour X = oo , w = oo ce qui est inad- 
missible : mais ce qui montre combien il faut peu se fier à 
des extrapolations de ce genre. C'est sans doute là la princi- 
pale cause des divergences que nous signalons plus loin. 

185. Au moment où Maxwell écrivait son Traité, la paraffine 
était le seul diélectrique dont le pouvoir inducteur ait été 
déterminé avec une exactitude suffisante. Une seule vérifica- 
tion de la relation K = n' était donc possible ; encore était- 
elle peu satisfaisante. MM. Gibson et Barclay avaient trouvé 
pour le pouvoir inducteur delà paraffine solide 1,975, dont 
la racine carrée est 1,405. Or ce nombre difi'ère sensiblement 
de la valeur 1,422 de Tindice de réfraction, pour une lon- 
gueur d'onde infinie, déduite des expériences du D' Gladstone 
sur la paraffine fondue. Toutefois, les nombres comparés se 
rapportant à deux états différents de la paraffine, leur diver- 
gence ne peut infirmer la théorie; aussi Maxwell en conclut-il 
seulement que si la racine carrée de K n*est pas l'expression 
complète de l'indice de réfraction, elle en forme le terme le 
plus important. 

186. Depuis, on a fait de nombreuses déterminations des 
pouvoirs inducteurs spécifiques des corps transparents; en 
voici les résultats, au point de vue qui nous occupe. 

Pour les solides la racine carrée de K diffère de l'indice de 
réfraction d'une quantité quelquefois considérable. D'après 
M. Hopkinson les indices de réfraction des différentes espèces 
de verre sont toujours plus petits que la racine carrée de leur 
pouvoir inducteur; pour certains verres ils ne sont que la 
moitié de cette racine. 

La relation K = n* se trouve un peu mieux vérifiée dans 



UNIVERSITT, 



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206 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

le cas des liquides. Pour certains hydrocarbures liquides, 
les expériences de MM. Hopkinson, Négréano, Palaz montrent 
que la vérification est assez satisfaisante. Les deux tableaux 
suivants résument, le premier les résultats de M. Negréano, le 
second ceux de M. Palaz; dans ces tctbleanx Tindicede réfrac- 
tion se rapporte à la raie D du sodium. 

I 

K \/k fiD 

Benzine pure 2,2921 1,5139 1,5062 

Toluène 2,2420 1,4949 1,4912 

Xylène (mélaDgedeplusieunisomèreB) 2,2679 1,5059 1,4897 

Mélaxylène 2,3781 1,5421 1,4977 

Pseudocumène 2,4310 1,5591 1,4837 

Cymène 2,4706 1,5716 1,4837 

Essence de térébenthine . . . 2,2618 1,5039 1,4726 

II 

Benzine 2,3377 1,517 1.4997 

Toluène nM 2,3646 1,537 1,4949 

» n«2 2,3649 1,537 1,4848 

Pétrole ordinaire nM 2,1234 1,457 1,4487 

» » n«2 2,0897 1,445 1,4477 

» rectiûé 2,1950 1,481 1,4766 

La vérification est beaucoup moins bonne si Ton prend des 
huiles végétales ou animales. Pour celles sur lesquelles il a 
opéré, M. Hopkinson a toujours trouvé n > v^. M. Palaz 
arrive à une conclusion inverse pour Thuile de navet et 
rhuile de ricin : 

Huile de navet VK = 1,737 no = 1,4706 

Huile de ricin 2,147 1,4772. 



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THÉORIE ÉLECTROMAGNÉTIQUE DE LA LUMIÈRE 207 

Récemment, M. Goiiy {* ) a mesuré le pouvoir inducteur spécî*- 
fique de l'eau par Tattraction qu'éprouvent deux plateaux 
électrisés entre lesquels se trouve une couche de ce liquide; 
il a trouvé K = 80. Il en résulterait, d'après la relation de 
Maxwell, n = 9 environ, nombre h peu près sept fois plus 
grand que l'indice de réfraction réel ; cette relation est donc 
dauK ce cas, tout à fait en défaut. Il est vrai qu'elle n'a été 
établie que pour les corps isolants, condition qui est loin 
d'être satisfaite par l'eau, toujours plus ou moins conductrice 
par suite des sels qu'elle contient. Mais au moins on devrait 
trouver pour K des valeurs de plus en plus petites lorsqu'on 
prend de l'eau de plus en plus pure ; or c'est précisément 
l'inverse qui parait avoir lieu. 

Enfin, si nous passons aux gaz, nous trouvons un accord 
très satisfaisant entre les valeurs de y^ ^^ celles de n. Le 
tableau suivant donne les valeurs de ces quantités pour 
quelques gaz; les valeurs du pouvoir inducteur spécifique 
résultent des expériences de M. Boltzmann. 



Air 

Acide carbonique. 
Hydrogène. . . 
Oxyde de carbone. 
Protoxyde d'azote. 
Bicarbure d'hydrogène. 



K \/k n 

1,000390 1,000295 1,000294 

1,000946 1,000473 1,000449 

1,000264 1,000132 1,000138 

1,000690 1,000345 1,000340 

1,000984 1,000492 1,000503 

1,001312 1,000656 1,000678 



Protocarbure d'hydrogène 1,000944 1,000472 1,000443 
187. En résumé, la relation K = n^ est vérifiée pour les 

(«) Comptée rendus, t. GVI, p. 640 ; 1888. 



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208 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

gaz et quelques liquides; elle est en défaut pour la plupart 
des liquides, des solides, et surtout pour Veau. Malgré la mul- 
tiplicité des recherches, nous ne sommes donc pas. mieux ren- 
seignés que Maxwell sur le degré d'exactitude qu'on doit 
accorder à cette relation. 

Mais si Ton excepte l'eau, qui s'écarte complètement des 
diélectriques par sa nature électrolytique dès quelle renferme 
une trace d'un sel en dissolution, les divergences constatées 
entre n et la racine carrée de K ne sont pas de nature à faire 
abandonner cette relation, surtout si Ton tient compte des 
conditions défectueuses dans lesquelles on l'applique. En 
premier lieu les substances étudiées en vue de sa vérification 
sont souvent loin d'être des isolants parfaits comme le suppose 
sa démonstration. Comme isolants, laplupartdes solides sont 
beaucoup moins bonsque les gaz et quelques liquides tels que 
le pétrole et la benzine bien pure ; or ce sont précisément ces 
derniers corps qui vérifient le mieux la relation de Maxwell. 
En second lieu, le pouvoir inducteur et l'indice de réfraction 
varient avec la température, et généralement les mesures des 
deux quantités à comparer sont faites à des températures 
différentes. Enfin, on sait que, quelle que soit la méthode 
employée pour la mesure de K, les résultats dépendent de la 
rapidité des variations du champ dans lequel se trouve placée 
la substance ; peut-être donc, la relation dont il s'agit se 
trouverait-elle mieux satisfaite si les variations du champ 
étaient aussi rapides que les vibrations lumineuses. Pour ces 
diverses raisons il ne faut pas s'étonner si la vérification de 
cette relation n'est pas aussi satisfaisante que la comparaison 
du rapport v et de la vitesse de la lumière dans le vide. 



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THÉORIE ÉLEGTROHAGNÉTIQUB DE LA LUMIÈRE 209 

188. Direction du déplacement électrique;— Considé- 
rons une onde plane électromagnétique. Prenons pour plan 
des œy un plan parallèle à Tonde et choisissons pour axe 
des œ une direction parallèleà celle du moment électromagné- 
tique; nous avons alors G = o, H=o. Quant à F, son 
expression dépend de la nature de la perturbation; admettons 
qu'on ait 

F = Aco8Ç(-j — V^. 



D'après les équations (III) du chapitre précédent, les com-» 
posantes de l'induction magnétique, sont alors 



^" dy dz ' 



, d¥ rfH . 27: . ÎTT , «,, 

__dG_d^__ 
dœ dy 

L'induction magnétique est donc parallèleà l'axe des y, 
c'est-à-dire perpendiculaire à la direction du moment électro- 
magnétique. Il en est de même de la forcé magnétique qui a 
même direction que l'induction puisque les composantes de 
ces deux quantités ne diffèrent que par un facteur constant (x. 
' Les composantes de l'induction étant connues les équa- 
tions (II) permettent de calculer celles de la vitesse du dépla- 
cement; nous trouvons 



dz due 


jT r^^ or THF 


. rfp rfa 


(UNIVERSITY 


^^--.^UFQRNi^^^^ 


ÉLECTRICITt BT OPTIQUE. 


14 



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ilO ÉLteCTRlCTTÉ ET OPTIQUE 

équations qui nous montrent que la ritesse du déplacement 
est, comme le moment électromagnétique, paraDèle à Taxe 
des X. C'est éridemmeiit aussi la direction du déplacement 
lui-même, et d'après les équations (VII), celle de la force élec- 
tromotrice qui le produit. 

Ainsi en un point d'une onde plane, le déplacement élec- 
trique et le moment électromotrice ont même direction; 
la force électromotrice et Tinduction] leur sont perpendi- 
culaires; ces directions sont d'ailleurs situées dans le plan de 
l^^nde. 

189* Mais, lorsque les perturbations électromagnétiques 
sont assez rapides pour donner naissance aux phénomènes 
lumineux, qu'elle est la direction du déplacement électrique 
par rapport au plan de polarisation de la lumière ? L'hypo- 
thèse de Maxwell sur l'expression de l'énergie kinétique du 
milieu qui transmet les ondes et l'étude des diverses théories 
proposées pour l'explication de la réflexion vitreuse nous per- 
mettent de répondre facilement à cette question. 

Nous savons que dans les théories ordinaires de la lumière» 
les phénomènes observés dans les miUeux isotropes s'inter- 
prètent tout aussi bien, soit en admettant, avec Fresnel, que 
les vibrations de Téther sont perpendiculaires au plan de pola- 
risation, soit en admettant, comme le font Neumann et 
Mac-CuUagh, que ces vibrations s'eflTectuent dans le plan 
de polarisation. Nous avons montré, en outre, à propos 
de la réflexion vitreuse (<), que ces deux hypothèses con- 
duisent à des résultats opposés pour la densité de l'éther ; si 
Ton adopte celle de Fresnel, la densité doit être considérée 

(*) Théorie malhémaliqut dt la Lumière, pp. 320 olsuiv. 



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THÉORIE ÉLBGTR0MA6NÉTIQUE DE LA LUMIÈRE 211 

connue variable ; si Ton prend celle de Neumann et Mac- 
Gallagh, cette densité est constante. 

Mais dans Tune et l'autre théorie l'énergie kinétique a pour 
valeur 



|/p(V» + 7,'» + !:")rfT 



p désignant la densité, 1% V, Ç' les composantes de la vitesse 
de la molécule d'éther. Suivant Maxwell, l'énergie kinétique 
n'est autre que le potentiel électrodynamique du système de 
courants qui existent dans le milieu ; l'expression de cette 
énergie est donc, dans le cas où le milieu est supposé ma* 
gnétique (143), 



l/(aa + p* + Yc)rfT, 



ou, en exprimant les composantes de l'induction au n 
des composantes de la force électromagnétique. 



lïx/(x> + p« + r')rf^. 



Pour faire cadrer la théorie de Maxwell avec la théorie 
naire de la lumière qui, jusqu'Ici, s'est trouvée d'accord 
l'expérience, nous devons admettre que dans ces deux 
ries les expressions de l'énergie kinétique sont identi 
Nous devons donc avoir 

Or, (X étant constant pour un milieu isotrope» la prei 
de ces égalités nous indique que la densité p de l'éthei 



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212 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

être une constante ; nous devons donc adopter l'hypothèse de 
Neumann et Mac-Gullagh. Mais alorâ la force électromagné- 
tique, qui, d après les trois dernières égalités, a même direc- 
tion que la vibration de la molécule d'éther, est située dans le 
plan de polarisation. Par conséquent, en nous reportant à ce 
qui a été démontré dans le paragraphe précédent nous arri- 
vons à cette conclusion : le déplacement électrique est per- 
pendiculaire au plan de polarisation, si toutefois Ton adopte 
les hypothèses de Maxwell. 

100. Propagation dans un milieu anisotrope. — 
Double réfraction. — Jusqu'ici nous avons implicitement 
supposé que le milieu isolant qui propage lés perturbations 
électromagnétiques est isotrope; cherchons maintenant ce 
que deviennent les équations du champ lorsque le diélec^ 
trique est anisotrope. 

Nous avons vu (73) que l'analogie delà loi des échanges 
d'électricité entre les cellules d'un diélectrique avec la loi des 
échanges de chaleur danfe la théorie de Fourier, conduit, si 
l'on choisit convenablement les axes de coordonnées, aux va- 
leurs suivantes pour les composantes du déplacement élec- 
trique dans un milieu anisotrope. 



"—Ht--)-' 



'^ désigne le potentiel électrostatique, X, Y et Z, les compo- 
RATites de la force électromotrice due à toute autre cause 



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THÉORIE ÉLECTROMAGNÉTIQUE DE LA LUMIÈRE 213 

qu'une différence de potentiel. En supposant cette force 
électromotrice due uniquement à Tinduction produite par 
les courants et lescdmanls du champ, ces égalités deviennent 

( -£«■ 

lOl* Mais il n*est pas nécessaire pour établir ces formules 
de s'appuyer sur Thypothèse de la constitution cellulaire, dés 
diélectriques. 

D'après les formules (VII) du Chapitre précédent, les com- 
posantes du déplacement électrique dans un milieu isotrope 
sont proportionnelles -à celles de la force électromotrice ; par 
suite, riiypothèse la plus simple qui se présente, est d'admettre 
que, pour un milieu anisotrope, ^ g, h sont des fonctions 
linéaires et homogènes de P, Q, R, 

/'=AP + BQ + GR, 
i7 = A'P + FQ + C'R, 

A = AT + B^Q + cm. 

' D'ailleurs les neuf coefficients A, B, G,... ne sont pas abso- 
lument arbitraires. Montrons en effet qu'ils forment un déter- 
minant symétrique. 

' Si nous donnons aux composantes du déplacement des 
accroissements ef/*, dg, dh, le travail correspondant de la force 
électromotrice est • 

Pdf+Qdg + ïidk, 



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214 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

OU, d'après les relations précédentes 

P [AdP + BdQ + CrfR) + (A'rfP + B'c^Q + CdR) 

+ R (A'rfP + V'dQ + C'rfR), 

ou encore 

(AP + A'Q:+ A"R) dP + (BP +B'Q+B''R) dQ 

+ (CP+C'Q+C'^R)ûfR. 

Pour qu'il y ait conservation de l'énergie cette expression 
doit être une différentielle exacte. Cette dernière condition 
s'exprime par trois égalités dont la première «st 

d{\F + A^Q + A^R) rf(CP + C^Q + C^'R) . 
e^R "" rfP ' 

nous en tirons 

A-' = C. 

Les deux autres égalités nous donneraient 

B = A', G' = r , 

ce qui montre bien que le déterminant des coefficients est 
symétrique 

Le nombre de ces coefQcients se trouve donc réduit à 6. 
Par le choix des axes de coordonnées nous disposons des va- 
leurs de trois d'entre eux ; nous pouvons donc faire ce choix 
le telle sorte que les coefficients qui ne sont pas sur la diago- 
Qale du déterminant se réduisent à zéro ; les valeurs de /, g, 
h se réduisent alors aux expressions (i). 

192. Nous devrions faire, pour les équations qui donnent 



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THÉORIE ÉLECTROMAGiN^TIQUE DE LA LUMIÈRE 215 

les composantes a, b^ c de rinductîon magnétique en fonc- 
tion des composantes a, 6, y de la force électromagnétique, 
la môme hypothèse que celle que nous venons d'adopter pour 
exprimer/; g, h en fonction de P, Q, R. Nous serions aina' 
amenés à remplacer les équations (I) du chapitre précéden 
par trois équations de même forme n'en différant qu'en c< 
que le coefficient {jl attrait dans chacune d'elles une valeu 
différente {jl, [tf fx"^. Mais la perméabilité magnétique des corp 
transparents étant toujours très voisine de l'unité, ce coeffi 
cient n'a guère d'influence sur le résultat des calculs. Pour n 
pas compliquer inutilement la question nous admettrons qu 
[X est constant et égal à 1. 

103. En dérivant les équations (1) par rapport à I, e 
en remplaçant dans les seconds membres des équations ains 

trouvées, -^» "dt^^ Tf P^^ '^^ valeurs obtenues au § 17*3 
nous avons les relations 



4irw = 
Alto = 
Aitiv = 






qui peuvent s'écrire 



(C) 



rffP 
dt* ' 

rf»G 

dt* '- 

d*tt 

dfi '' 



— -g ivu, 

: — ^,4w>, 



: — g;4ltK». 



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216 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

Nous avons d'ailleurs (167) 

dy dz 

"^' *"=!-£• 

dx dy 

n, puisque nous avons supposé (x = i, les équations (III) 
i 167 deviennent 

dy dz 

^ ^ dx dy 

îls sont les trois groupes d'équations qui permettent de 
rminer les valeurs, à un moment quelconque, des élé- 
ts d'une perturbation magnétique en un point d'un 
ectrique anisotrope , lorsqu'on connaît leurs valeurs 
aies. 

94. S'il est vrai que la lumière est due à une perturbation 
e genre, ces équations doivent nous conduire à Texplica- 
de la double réfraction que présente la lumière lors- 
ille traverse un milieu anisotrope. L'étude que nous 
as faite de ce phénomène (^), nous permet de montrer 
1 en est bien ainsi, sans entrer dans de longs développe- 
its. 

Théorie mcUhémaliqtie de la Lumière, p. 217 à 318. 



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THÉORIE ÉLECTROMAGNÉTIQUE DE LA LUMIÈRE 217 

Nous savons que si on désigne les composantes du déplace- 
ment de la molécule d'éther par ty y[yK dans la théorie de 
M. Sarrau, par X, Y, Z dans la théorie de Neumann, par u, 
Vy to dans celle de Fresnel, on a les neuf relations (^) 





■au 




bv 


d*X. 
dt*~ 


cvo 


dL 
dy 


dY 
'Tz' 


dX 


da> 


rfY 

dx 


dK 
'dy' 


dy 


dz 


dz 


dx 


dûB 


di 



Ces équations deviennent identiques aux groupes (G), (D) et 
(E) du paragraphe précédent si nous y faisons 



1 




M = 4lt«,..., 


X = «,..., 1 = ] 


(«)Io«.e»l.,p.279. 





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918 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

Or les trois théories optiques de Fresnel, de Neumann, et 
de H. Sarrau expliquent également bien tous les faits obser- 
vés puisque, jusqu'ici, aucune expérience n'a pu faire pré- 
férer l'une à l'autre ; nous pouvons donc être assurés que les 
groupes d'équations (C), (D), (E), déduits de la théorie de 
Maxwell, permettront d'expliquer tous les phénomènes 
connus et ne seront en contradiction avec aucun d'eux 

195, En particulier, l'équation des vitesses de propagation 
des deux ondes planes provenant d*une même onde inci- 
dente doit être identique dans la théorie électromagnétique 
et dans les théories optiques. Dans ces dernières elle est 



m' 



a 



+ v7— T + vTZ—. = ^' 



V> — a ^ V> — ô ^ V» — c 

/, m, n étant les cosinus directeurs de la normale au plan de 
Tonde ; par conséquent elle devient avec les notations de la 
théorie électromagnétique 






KV« — 1 ^ KT« — 1 ^ K^î - 1 

n en résulte que les vitesses de propagation suivant les 
axes de coordonnées sont inversement proportionnelles aux 
racines carrées des pouvoirs inducteurs suivant ces mêmes 
axes ou, ce qui revient au même, que ces racines carrées sont 
proportionnelles aux valeurs des indices de réfraction sui- 
vant les axes d'élasticité du milieu. 

196; Cette relation se trouve assez bien vérifiée pour le 
soufre cristallisé. Les pouvoirs inducteurs suivant les trois 
axes d'élasticité d'un cristal de cette substance sont respec- 



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THÉORIE ÉLECTROMAGNÉTIQUE DE LA LUMIÈRE 219 

tivement, d'après M.Boltzmann(<): 4,773,-3,970, — 3,811. 
Les racines carrées de ces nombres : 2,184, — 1,91, — 1,95 
diffèrent peu des indices de réfraction correspondant anx 
mêmes directions: 2,143, — 1,96, — 1,89. 

Les autres substances anisotropes étudiées donnent des ré- 
sultats bien moins satisfaisants. D'après les expériences faites 
par M. J. Curie (*) sur le quartz, le spath, la tourmaline, bé- 
ryl, etc., la racine carrée de K est toujours beaucoup plus 
grande que Tindice de réfraction ; toutefbis, conformément à 
la théorie, les cristaux positifs, comme le quartz, possèdent 
un pouvoir inducteur plus grand suivant la direction de Taxe 
optique que suivant une direction perpendiculaire, tandis que 
pour les cristaux négatifs, comme le spath dislande, c*est sui- 
vant cette dernière direction que le pouvoir inducteur est le 
plus grcmd. 

La relation K = n^ n'est donc que très imparfaitement 
vérifiée. Mais, comme dans le cas des corps isotropes, nous 
devons faire observer que les conditions que suppose réta- 
blissement de cette relation ne sont pas remplies par les 
substances étudiées. Plusieurs d'entre elles sont hygrométri- 
ques et acquièrent, par la couche d'eau qui les recouvre, une 
conductibilité qui peut expliquer jusqu'à un certain point les 
divergences observées. Cette manière de voir se trouve d'ail- 
leurs confirmée par les résultats obtenus pour le soufre, sub- 
stance remarquable par ses propriétés isolanteé et par la dif- 
ficulté avec laquelle la vapeur d'eau se condense sur sa sur- 
face. 



(1) Wiener Sitiungiberichte, t. LXX, part. II, p. 342,1S74. 
{*) Lumière Ueelrigue, t. XXIX, p. 127, 16S8^ 



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MO 



ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 



197. L'identiGcaiion des équations des § 193 et 194 nous 
permet de déterminer les directions relatives des diverses 
quantités qui définissent le courant de déplacement en un 
point, et leurs directions par rapport au rayon lumineux et 
par rapport au plan de polarisation. 

Nous savons que les directions ON el OP (/î^. 33) des vi- 
brations de Neumann et Fresnel sont rectangulaires entre elles 
et situées dans le plan de l'onde, et que les directions OS et 
ON des vibrations de H. Sarrau et de Neumann, également 
perpendiculaires entre elles, sont dans un plan normal au 

rayon lumineux OR. Or, de 
ridentité des équations que 
nous venons de rappeler, il ré- 
sulte que la vitesse du déplace- 
ment électrique est parallèle à 
la vibration de Fresnel, la force 
électromagnétique parallèle à 
celle de Neumann , enfin le 
moment électromagnétique, et 
par suite, la force électromo- 
trice parallèles à la vibration de M. Sarrau. Nous en cour 
cluons que le déplacement électrique s'efi'ectue dans le plan 
de Tonde perpendiculairement à la force électromagnétique, 
et que cette dernière quantité, située dans le plan de Tonde, 
est perpendiculaire à la direction du rayon lumineux et à la 
force électromotrice, elle-même normale au rayon. Dans le 
cas d*un corps isotrope, la direction de ce rayon se confond 
avec celle de la normale On au plan de Tonde et par consé- 
quent la force électromotrice prend la direction du déplace- 
ment comme nous le savions d^à. 




Fig. 33. 



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THÉORIE ÉLECTROMAGNÉTIQUE DE LA LUMIÈRE 321 

Quant aux directions par rapport au plan de polarisation il 
résulte de ce que nous savons sur la position de ce plan relati- 
vement aux vibrations de Téther que la force électromotrice 
et le déplacement sont presque normaux au plan de polarisa- 
tion tandis que la force électromagnétique lui est sensible- 
ment parallèle. Si Ton passe au cas d'un milieu isolrope ces 
quantités deviennent rigoureusement perpendiculaires ou pa- 
rallèles au plan de polarisation. 

198. Propagation dans un milieu imparfaitement 
isolant. — Absorption delà lumière. — Nous avons dans 
ce cas le choix entre les formules (IX) de Maxwell et les for- 
mules (X) de M. Potier (170 et 171). Ces deux groupes d 
formules conduisant aux mêmes résultats, prenons celles di 
Maxwell et cherchons quel est alors le mode de propagation 
d'une onde plane électromagnétique. 

Si nous prenons le plan des xy parallèle au plan de Tonde e 
Taxe des 07, parallèle àla direction du moment électromagnéti 
que, nous avons G= H = o, et les équations (1) du§n7 si 
réduisent à la. première 

dt ~ dfi' ^-^SE^UbSaÎÎÎ^ 
d'où nous tirons : (tJNIVERSIT 

en négligeant la constante d'intégration qui doit être null( 
lorsque les perturbations sont périodiques. En portant ces va 
leurs dans la. première des équations (IX) de Maxwell 

W = GP + 1- -TT» 



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2S2 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

nou8 obtenons : 

(1) „ = _c---^. 

Mais les groupes d'équations (I), (II), (III) du § 167 nous 
donnent : 

cfy dz \s,\ dy^ dz^J 

ou, puisque, par suite du choix des axes de coordonnées, F ne 
dépend pas de y 

^ = -^d?^ 

nous avons donc en éliminant u entre l'équation (i) et cette 
dernière 

d^F d^¥ dP 

Cette équation est satisfaite par une fonction périodique du 
temps de la forme 

pourvu que les coefiQcients n et m satisfassent à la relation 

Mais n ayant pour valeur -==■> T désignant la période de la 

fonction, cette quantité est réelle; par suite m* est une quan- 
tité essentiellement imaginaire. Il en est de même de m et 



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THÉORIE ÉLECTROMAGNÉTIQUE DE LA LUMIÈRE 2^3 

nous pouvons poser 

m =z q — pi. . . 

En portant cette valeur de m dans Tégalité précédente et 
en écrivant qu'il y a égalité entre les parties réelles et les 
parties imaginaires nous obtenons les deux conditions 

La fonction périodique satisfaisant à l'équation (2) peut 
alors s'écrire 

dont la partie réelle, la seule qui nous intéresse au point de 
vue des conséquences expériinentales, est : 

P = erP* cos {nt — qz). 

199. Si l'on fait abstraction des variations de P résultant 
du facteur cos {nt — qz\ cette expression nous montre que la 
valeur du moment électromagnétique varie comme Texponen- 
tielie erP*. Or d'après la seconde des équations de condi- 
tion (3), peiq sont de même signe ; par suite, si la direction 
de propagation de l'onde plane considérée est celle des z po- 
sitifé, p et ^ sont positif et er-p* décroît quand z augmente. 
La valeur du moment électromagnétique diminue donc à 
mesure que l'onde pénètre plus profondément dans le milieu 
considéré. 

Il en est de même pour le déplacement électrique et la 
force électromagnétique puisque les valeurs de ces quantités 



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224 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

se déduisent de celles du moment électrom^agnétique par une 
suite d*équations différentielles linéaires et du premier ordre 
qui laissent subsister dans leurs expressions le facteur erP^. 

Il en est encore ainsi pour la vitesse de déplacement d*une 
molécule d'éther luminifère puisque nous avons vu (189) que 
celte vitesse est proportionnelle à la force électromagnétique. 

Par conséquent, lorsque les perturbations magnétiques 
seront assez rapides pour donner lieu aux phénomènes lumi- 
neux, Tintensité de la lumière, proportionnelle au carré de 
la vitesse moyenne d'une molécule d'élher, devra varier 
comme er^P^. 

200. Dans le cas où la substance considérée possède un 
pouvoir inducteur spécifique très faible et une perméabilité 
magnétique voisine de i. la valeur de p, déduite des équa- 
tions (3) montre que celle quanlilé est sensiblement propor- 
tionnelle à la racine carrée de C. Il résulte donc de ce qui 
précède que rinlensité de la lumière transmise par un tel 
milieu est d'autant plus faible que C est plus grand; en 
d'autres termes, plus un corps est conducteur pour l'électri- 
cité, plus il est opaque pour la lumière. 

n y a un grand nombre d'exceptions à cette règle. Toute- 
fois, d'une manière générale, les corps solides transparents 
sont de bons isolants tandis que les corps solides conducteurs 
sont très opaques. En outre, il résulte des recherches de 
M. J. Curie (^) sur les diélectriques que la liste de ces corps 
rangés par ordre de conductibilité croissante est presque 
identique à celle de ces mêmes corps rangés par ordre de 

0) LmMèf étMrique^ t. XXIX, p. 322 ; 1888. 



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THÉORIE ÉLECTROMAGNÉTIQUE DE LA LUMIÈRE ^5 

diathermanéilé décroissante. Voici ces deux listes ; celle des 
pouvoirs diathermanes est déduite des travaux de Melloni. 

CùndueiibiliU éleelrique Pouvoir dialhermanedieroi$9anl 

croisianl du premier au dernier du premier au dernier 

Soufre. Sel gemme. 

Sel gemme. Soufre. 

Fluorine. Fluorine. 

Spath dislande. Spath d'Islande. 

Quartz. Quartz. 

Barytine. Verre. 

Alun. Barytine. 

Yerre. Tourmaline foncée. 

Tourmaline foncée. Alun. 

On pourrait encore citer Tébonitequi a été signalée comme 
se laissant facilement traverser par les radiations obscures. 

201. Contrairement à la loi précédente les électrolytes 
sont bons conducteurs de Télectricité et généralement trans- 
parents. Maxwell explique ce fait en faisant observer que la 
conductibilité des électrolytes n'est pas de même nature que 
celle des métaux. Dans ceux-ci les molécules matérielles sont 
en repos; et Télectricité seule est en mouvement ; dans les 
électrolytes, au contraire, les ions se meuvent d'une électrode à 
l'autre et le transport de l'électricité s'effectue par les ions 
qui deviennent ainsi les convecieurs de l'électricité. 

On peut en trouver une autre explication qui a été égale- 
ment donnée par Maxwell. L'énergie absorbée parle passage 
de l'onde à travers la substance doit se retrouver nécessaire- 
ment sous une forme quelconque. Dans les métaux elle se 

ÉLICTRIClTé ET OPTIQUE. 15 



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2^6 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

transforme en chaleur. Dans les électrolytes elle sert à effec- 
tuer la séparation des ions. Hais le sens du mouvement des 
ions dépend de celui du mouvement électrique ; par suite, 
Teffet produit par le passage d'une certaine quantité d'élec- 
tricité dans un sens se trouve détruit par le passage d*une 
même quantité en sens inverse et une succession de courants 
alternatifs comme ceux qui résultent des perturbations ca- 
pables de produire la lumière ne peut donner lieu à une 
décomposition. Il n'y a donc pas d'énergie absorbée et l'inten- 
sité lumineuse à la sortie d'un électrolyte doit être sensible- 
ment égale à l'intensité de la lumière incidente. 

202. Maxwell a fait quelques expériences pour vérifier 
quantitativement si l'intensité lumineuse décrott bien comme 
l'exponentielle e - ^p*. Il a opéré sur le platine, l'or, l'argent 
qui, réduits en lames très minces, laissent passer la lumière. 
Il semble résulter que la transparence de ces corps est beau- 
coup plus grande que ne le voudrait la théorie. Mais ce résul- 
tat s'explique facilement ; l'épaisseur des lames n'est pas uni- 
forme et une forte proportion de la lumière transmise traverse 
une épaisseur beaucoup plus faible que la valeur de z prise 
dans le calcul de l'exponentielle. 

SM>8. Réflexion des ondes. — Les lois de la réflexion de 
la lumière peuvent se déduire des équations du champ ma- 
gnétique» Dans une note publiée dans la traduction française 
du traité de Maxwell (t. II, p. 507), M. Potier a montré qu'on 
retrouve ainsi les formules données par Fresnel pour la 
réflexion vitreuse et celles de Gauchy et Lamé pour la ré- 
flexion métallique. Ces formules ayant été vérifiées par l'ex- 
périence, leur déduction de la théorie de Maxwell est une 



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THÉORIE ÉLECTROMAGNÉTIQUE DE LA LUMIÈRE ^7 

nouvelle confirmation de cette théorie. Cependant, les va- 
leurs numériques des constantes, déterminées par les mé- 
thodes optique et électrique ne concordent pas ; le désaccord 
notable pour les diélectriques transparents est encore plus 
marqué pour les métaux. En particulier la réflexion de la 
lumière sur le fer devrait différer, d'après la théorie de 
Maxwell, de la réflexion sur les autres métaux puisque le 
coefficient de perméabilité magnétique du fer est environ 
30 fois plus grand que celui de la plupart des métaux; or 
Texpérience n'a, jusqu'ici, révélé aucune particularité dans 
les lois de la réflexion sur le fer. 

Cette divergence peut s'expliquer si l'on suppose que Tin* 
duction magnétique est un phénomène qui n'est pas instan- 
tané. Avec des vibrations extrêmement rapides, le phéno- 
mène n'aurait pas le temps de se produire. 

On pourrait invoquer un argument à l'appui de cette ma- 
nière de voir. Les expériences de M. Fizeau sur la vitesse de 
propagation de l'électricité à travers un fil ont prouvé que 
cette vitesse est plus faible dans le fer que dans le cuivre. 
Cela s^explique aisément: car gr&ce au phénomène de l'ai* 
mantation transversale qui se produit dans un fil de fer par* 
couru par un courant, la self-induction du fer est plus 
grande que celle du cuivre. 

Au contraire, les expériences de Hertz donnent pour la 
vitesse dans le fer la même valeur que pour la vitesse dans 
le cuivre, comme si, dans ces alternances extrêmement 
rapides réalisées par l'illustre physicien de Carlsruhe, le fer 
n'avait pas le temps de se magnétiser par induction. « Auch 
Eisendrâhte machen keine Ausnahme von der aligemeinen 
Regel, die' Hagnetisirbarkeit des Ëisens kommt also bei so 



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2i8 ÉLEGTRICrrÉ ET OPTIQUE 

schneUen Bewegungen nicht in Betracht (Hertz, Wiedemanh's 
Annalen, t. XXXIV, page 658). 

204. Énergie de la radiation. — Dans les théories or- 
dinaires des phénomènes lumineux, le milieu qui transmet la 
lumière renferme, de l'énergie sous forme d'énergie poten- 
tielle et sous forme d'énergie kinétique ; l'énergie potentielle 
est due à la déformation du milieu, supposé élastique ; l'éner- 
gie kinétique résulte de son mouvement vibratoire. L'énergie 
totale d'un élément de volume reste constante et par suite, 
quand l'énergie potentielle varie, l'énergie kinétique varie en 
sens inverse d'une quantité égale. 

Dans la théorie électromagnétique, on suppose également 
que l'énergie du milieu est en partie potentielle, en partie 
kinétique. L'énergie potentielle, due aux actions électrosta- 
tiques, a pour expression (32). 



w = /| 



{r+9^+à')d^\ 



l'énergie kinétique est le potentiel électrodynamique du sys- 
tème de courants développés dans le milieu, c'est-à-dire (144), 



-j L 



r-(aa + pô+Yc)rfT. 



Cherchons les valeurs de ces deux quantités dans le cas 
d'une onde plane parallèle au plan deso^ et dans li^quelle le 
moment électromagnétique est dirigé parallèlement à Taxe 



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THÉORIE ÉLECTROMAGNÉTIQUE DE LA LUMIÈRE 229 

des œ. NouB avons alors, d'après le § 181, 

G = H = o, Q = R = o, gz=h = 0, 

a = Y = o, a = c = Oj 

et les expressions des deux formes de l'énergie deviennent 






Mais les équations (VII) et (III) du champ électromagné- 
tique nous donnent 

' k-K kn dt 

^ dF 

de sorte que nous avons pour les valeurs de Ténergie poten- 
tielle et de Ténergie kinétique rapportées à l'unité de volume 






La fonction F, devant satisfaire à Téquation différentielle 

(180), 

„ d*F _d*F 



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230 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

est de la forme 



où 



nous avons donc 



^=vfe' 



f VA(.-V,), 

f = /-(«-v.). 



et par conséquent 






Les valeurs (1) et (2) des deux formes de l'énergie sont donc 
égales entre elles ; quand Tune d'elles varie, Tautre varie dans 
le même sens de la même quantité. Nécessairement, puisqu'il 
y a conservation de l'énergie dans le système tout entier, 
l'énergie perdue dans un élément de volume doit se retrou- 
ver dans un autre élément. Ces conséquences difièrent de 
celles des théories ordinaires de la lumière que nous avons 
rappelées en commençant. 

205. Tensions et pressions dans le milieu qui trans- 
met la lumière. — Nous avons vu (81) que dans un milieu 
diélectrique en équilibre contraint, un élément de surface per- 
pendiculaire aux lignes de force subit une tension normale 
dont la valeur par unité de surface est égale au produit de 

g- par le carré de la force électromotrice, tandis que sur les 



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THÉORIE ÉLECTROMAGNÉTIQUE DE LA LUMIÈRE 231 

éléments parallèles aux lignes de force s^exercent des pres- 
sions qui, rapportées à Tunité de surface, ont la même valeur 
que cette tension. Si donc nous prenons Taxe des œ parallèle 
aux lignes de force et si avec Mcucwell, nous convenons de 
représenter les pressions par des quantités négatives, nous 
anrons pour les valeurs des tensions et des pressions, par 
unité de surface, qui s'exercent sur des éléments perpendi- 
culaires aux axes de coordonnées, 



.^ pa p — _ ^ pa p — __ 
Stc*^' *^^^~" Stc*^' ^"-^ 87C 



Mais, avec ce système d*axes, Ténergie électrostatique rap- 
portée à Tunité de volume a pour valeur 



W=|/. = ^P.; 



par conséquent les tensions et pressions par unité de surface 
sur les éléments considérés sont égales à l'énergie électro* 
statique par unité de volume. 

206. La loi des attractions et des répulsions étant la même 
pour les masses électriques et les masses magnétiques nous 
devons nous attendre à trouver des tensions et des pressions 
analogues aux précédentes dans le champ magnétique. 
Maxwell traite le cas général où il existe dans le champ des 
aimants et des courants. La méthode qu'il emploie est sujette 
à des objections. Mais il est inutile d'envisager le cas général 
puisque, d'après l'hypothèse d'Ampère, le magnétisme per- 
manent s'explique par des courants partie ulaires. Nous pou- 
vons donc supposer qu'il n'y a que des courants circulant 



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232 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

dans un milieu dont la perméabilité magnétique est égale àl ; 
nous y gagnerons en rigueur et en concision. 

Considérons un élément de volume dx, et soient u, v, lo les 
composantes de la vitesse de Télectricité au point qu'il oc- 
cupe. D'après notre hypothèse, Tlnduction magnétique en 
ce point se confond avec la force électromagnétique et les 
formules (2) du § 160, qui donnent les composantes delà force 
électrodynamique rapportées à Tunité de volume deviennent 

X = Y» — Pw?, 
Y = au? — yUf 

Z = pu — OLV, 

Les composantes u, v, to de la vitesse de Téiectricité étant 
liées à celles delà force électromagnétique par les équations 
(II) (167) la première des équations précédentes peut s'écrire 

*'^=r(i-i)-p(i-f;> 

OU, en ajoutant et retranchant au second membre le produit 

— 
dœ 

dx'^ ^ dy ^ ^ dz dx ^ dx ^ dx 

Mais, puisque la force électromagnétique est égale à Fin- 
duction magnétique, la relation qui lie les composantes de 
cette dernière quantité (102) 

—M—M— 

dœ^ dy'^ dz^^' 



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r 



THÉORIE ÉLECTROMAGNÉTIQUE DE LA LUMIÈRE 233 

devient 



nous pouvons donc ajouter le produit a (— -f* "^^ "h ^) au 

second membre de la relation qui donne 47rX sans en changer 
la valeur, et nous avons 

4-X — —4-6 — 4- — — — — 6^— ^ 

dœ"^ ^ dy"^^ dz dx ^ dx ^ dx 

J-a — 4- •^4-a^* 

En rangeant convenablement les termes du second membre , 
on voit que Ton peut écrire 

et de même 

207. Supposons maintenant que les forces électrodyna- 
miques soient dues à des pressions ou tensions résultant de 
l'élasticité du milieu et désignons les composantes des tensions 
par 

^xxdiùy ^xydiùj Pxj<i(i), pour un élément normal à Taxe des a?, 
PyxC^o), Pyyrfio, Pyj^io), pour utt élément normal à Taxe des y, 
^zxdiù^ Ptpdiù, P,«rfci>, pour un élément normal à Taxe des z. 



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234 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

Un parallélipipède élémentaire de volume dx et dont les 
faces sont parallèles aux plans de coordonnées doit être en 
équilibre sous Taction de ces neuf forces et des trois compo- 
santes Xrfr, YrfT, ZrfT de la force électrodynamique. En écrivant 
que ce parallélipipède ne peut prendre aucun mouvement de 
rotation autour d'un quelconque des axes de coordonnées, 
nous obtenons les relations 

et en écrivant qu'il ne peut y avoir translation suivant ces 
mêmes axes, nous avons 

dœ "^ dy ^ ds 

dx "^ dy * dz ^ 
Z^^!^z,dPj^, dP^ 



do) *^ dy ^^ dz 

L'identification de ces valeurs de X, Y, Z avec celles que 
Ton déduit des équations obtenues dans le paragraphe précé- 
dent, nous donne : 



Px. 


1 


(«»- 


-p1_ 


y'). 


P.V 


1 

■"Sic 


(p._ 


■T»- 


«'), 


P« 


1 
~8« 


(t'- 


■ «>- 


n 




P.y = 


= Pyx 


=^- 






Py= = 


= Pz. 


=& 






Pzx = 


= P,x 


-n. 

~4it 





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THÉORrE ÉLECTROMAGNÉTIQUE DE LA LUMIÈRE S3K 

Lorsqu'on prend les axes de coordonnées de telle sorte que 
raxedesâ?8oU parallèle à la force magnétique, onap=Y=o, 
et par conséquent les six dernières composantes des tensions 
que nous venons de calculer sont nulles. Les trois premières 
deviennent 



a^ a^ a^ 

OTT 07f OTT 



Un élément perpendiculaire aux lignes de force magnétiques 
éprouve donc une tension normale et les éléments parallèles 
à ces lignes de force, des pressions normales. Les valeurs de 
cette tension et de ces pressions rapportées à l'unité de sur- 
face, sont égales entre elles. Elles sont aussi égales à l'éner- 
gie électrodynamique par unité de volume puisque cette éner- 
gie devient, par suite du choix des axes de coordonnées, 

208« Appliquons ces résultats au cas d'un milieu transmet* 
tant des ondes planes, en prenant le plan des œy parallèle à 
Fonde et Taxe des œ parallèle au moment électromagnétique. 

La force électromotrice ayant même direction que le mo- 
ment électromagnétique les lignes de forces électriques sont 
parallèles à l'axe des x; un élément perpendiculaire à cet axe 
subit donc une tension normale dont la valeur par unité de 
surface est égale à l'énergie électrostatique W rapportée à 
l'unité de volume. Mais les lignes de force magnétiques sont 
perpendiculaires aux lignes de force électriques puisque laforce 
électromagnétique et la force électromotrice sont rectangu- 
laires entre elles ; par suite, l'élément considéré est parallèle 



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236 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

aux lignes de force magnétique, et, de ce fait, il éprouve une 
pression normale dont la valeur par unité de surface est égale 
à l'énergie électrodynamique T rapportée à l'unité de volume. 
Ces deux quantités W et T étant toujours égales entre elles 
(204), la pression et la tension qui s'exercent sur l'élément se 
compensent. 

On verrait qu'il en est de môme pour un élément perpendi- 
culaire à l'axe des y. 

Pour un élément perpendiculaire à Taxe des -ar, c'est-à-dire 
parallèle au plan de l'onde, la pression électrostatique s'ajoute 
à la pression électromagnétique, de sorte que la pression 
totale par unité de surface est égale à l'énergie totale par 
unité de volume. 

209. Maxwell a calculé la pression qui s'exerce sur une 
surface éclairée par le soleil. En admettant que l'énergie de 
la lumière qu'un fort rayon de soleil envoie sur un espace 
d'un mètre carré est de 124,1 kilogrammètres par seconde, 
l'énergie moyenne contenue dans un mètre cube de l'espace 
traversé par le rayon est d'environ 41,36 x 10 -^ kilogram- 
mètres ; par suite la pression moyenne par mètre carré est 
41,36 X 10 -« kilogrammes ou 0»%0004136. 

La moitié de cette pression étant égale à' l'énergie électro- 
statique et à l'énergie électrodynamique, il est facile d'obtenir 
les valeurs de la force électromotrice par unité de longueur 
et de la force électromagnétique. Maxwell a trouvé que la 
force électromotrice est d'environ 600 volts par mètre et que 
la force électromagnétique est 0,193 en mesure électromagné- 
tique, soit un peu plus du dixième de la composante horizon- 
tale du champ magnétique terrestre en Angleterre. 



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THÉORIE ÉLEGTROMAGNÉTIQUR DE LA LUMIÈRE ^37 

210. Interprétation des pressions éleotrodyna- 
miques* — Nous avons fait remarquer (84) que TexisteDce 
des pressions électrostatiques s'accordait mal avec l'hypo- 
thèse fondamentale de la localisation de l'énergie dans le 
milieu diélectrique. Les pressions électrodynamiques s'inter- 
prètent plus facilement et dans un mémoire publié dans le 
Philosophical Magazine (^), Maxwell en a donné une expli- 
cation qui présente un certain intérêt. 

— ^ ^ ' ^ dx étant 

supposée de l'énergie kinétique nous pouvons regarder le 
milieu dans lequel s'effectuent les phénomènes électrodyna- 
miques comme constitué par des molécules animées de mou- 
vements de rotation. Si a', p', y' sont les composantes du 
mouvement de rotation d'une des molécules supposée libre, 
l'énergie kinétique résultant de ce mouvement est proportion- 

a'a -1- ft'a -1_ y'a 
nelle à — a — "^ ^^^ ^^^^ possible d'identifier Tex- 

pression de l'énergie électrodynamique avec celle de l'énergie 
du milieu tourbillonnant en prenant les composantes de la 
rotation proportionnelles à celles de la force électromagné- 
tique. La direction de cette force devient alors celle de l'axe 
de rotàUon de la molécule. 

Si nous supposons cette molécule sphérique, elle tendra à 
s'aplatir aux pôles et k se renfler à l'équateur. Un élément 
de surface perpendiculaire à l'axe de rotation se trouvera 
sollicité par une force normale dirigée vers le centre de la 
molécule; au contraire, un élément situé su r l'équate ur paral- 

/^ ^ OF THE ^ 

(«) Phil. Mag. ; années 1861 el 1862. U N I VERSIT Y 



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t^ ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

lèlemeni à l'axe subira une force normale dirigée vers Texté- 
rieur de la molécule tournante. Comme Taxe de rotation a 
même direction que la force magnétique, un élément perpen- 
diculaire à cette force est donc soumis à une tension, tandis 
qu'un élément parallèle est soumis à une pression. La diffé- 
rence algébrique entre les valeurs de cette pression et de cette 
tension est due à la force centrifuge ; elle est proportion- 
nelle à a'« + p'* -j- y'^» c'est-à-dire au double de l'énergie 
kinétique. Nous retrouvons donc bien les résultats du§S07. 

Dans son mémoire, Maxwell suppose que la rotation des 
molécules magnétiques se transmet de Tune à l'autre au moyen 
d'un mécanisme de connexion formé de petites molécules 
sphériques dont le rôle peut être assimilé à celui d'engrenages. 
L'induction magnétique est alors due à Tinertie des sphères 
tournantes, la force électromotrice est Teffort exercé sur le mé- 
canisme déconnexion, enfin le déplacement de l'électricité est 
le déplacement résultant des déformations de ce mécanîsKie. 



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CHAPITRE XII 



0" 
POLARISATION ROTATOIRE MAGNÉTIQUE 



211. Lois du phénomène. — La rotation du plan de 
polarisation de la lumière sous l'influence d*un champ magné- 
tique créé par des aimants ou des courants est le phénomène 
le plus remarquable de ceux qui mettent en évidence les 
actions réciproques de la lumière et de l'électricité. 

Découverte par Faraday en 1845, la polarisation rotatoire 
magnétique a été ensuite étudiée par Verdet qui a établi les 
lois suivantes : 

i° La rotation du plan de polarisation d'une lumière simple 
est proportionnelle à l'épaisseur du milieu traversé par le 
rayon ; elle varie à peu près en raison inverse du carré de la 
longueur d'onde de la lumière employée; 

â® Elle est proportionnelle à la composante de l'intensité 
du champ magnétique suivant la direction du rayon ; la rota- 
tion est donc maximum quand la direction du rayon coïncide 
avec celle du champ ; elle varie comme le cosinus de l'angle 
formé par ces deux directions lorsqu'elles ne coïncident pas; 



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240 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

3*" Sa grandeur et son sens dépendent de la nature du milieu. 
Les corps diamagnétiques dévient le plan de polarisation dans 
le sens du courant qui, tournant autour du rayon, donnerait 
au champ sa direction actuelle ; les corps magnétiques, 
comme les dissolutions de perchlorure de fer dans Talcool ou 
Téther donnent une rotation inverse. Toutefois cette dernière 
loi présente quelques exceptions ; ainsi le chromate neutre de 
potasse, quoique diamagnétique, produit comme le perchlo- 
rure de fer une rotation de sens inverse à celui du courant. 

212. Une différence importante distingue la polarisation 
rotatoire magnétique de la polarisation rotatoire que pré- 
sente naturellement certaines substances cristallisées comme 
le quartz, et plusieurs liquides comme l'essence de thé- 
rébentine. 

Dans ce dernier phénomène la rotation au plan de polari- 
sation est encore proportionnelle à Tépaisseur de la substance 
traversée, mais le sens de cette rotation change en même 
temps que la direction de propagation du rayon; en d'autres 
termes le sens de rotation reste toujours le même pour un 
observateur qui se place de manière à recevoir le rayon de 
lumière. Par suite les plans de polarisation de deux rayons 
traversant, suivant des directions opposées, une même épais- 
seur d'une substance active, subissent des déviations égales 
mais de sens inverses. Il en résulte que si un rayon polarisé 
rectilignement, après avoir traversé une substance, est 
réfléchi sur lui-même de manière à la traverser une 
seconde fois en sens inverse, le plan de polarisation de la 
lumière émergente se confond avec celui de la lumière 
incidente. 



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POLARISATION ROTATOIRE MAGNÉTIQUE 241 

Dans la polarisation rotatoire magnétique le sens de ]a 
rotation est indépendant de la direction du rayon; il ne 
dépend, pour une substance déterminée, que de la direction 
du champ magnétique. Un rayon lumineux que Ton fait 
passer deux fois en sens inverses à travers cette substance au 
moyen d'une réflexion subit donc une rotation double de 
celle qui résulterait d*un seul passage. 

Cette propriété a été mise à proflt pour augmenter consi* 
dérablement la rotation observée en faisant traverser plusieurs 
fois la substance par le môme rayon S, à Taide de deux miroirs 




Pig. 34. 

plans M et M' {fig, 34) disposés presque normalement à la 
direction du rayon. Cet artifice et l'emploi d*un champ 
magnétique très puissant ont permis à M. H. Becquerel et à 
M. Bichat de découvrir presque simultanément le pouvoir 
rotatoire des gaz qui avait échappé aux observations de Fara- 
day et de Verdet. 

213. Essais d'explication de la polarisation rota- 
toire magnétique. — Avant Maxwell plusieurs tentatives 
avaient été faites dans le but d'expliquer la rotation du plan 
de polarisation sous Tinfluencc d'un champ magnétique. 

Dès Tannée qui suivit la découverte de Faraday, Airy (*) 



(^) Philosophical Magaiine, juin 1846. 

élb^bicit6 bt optiqub. 16 



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Uî ÉLEGTRIQTÉ ET OPTIOOB 

proposa plusieurs formules exprimant cette rotation en fonc- 
tion de la longueur d'onde dans le vide de la lumière 
employée et de l'indice de réfraction de la substance pour 
cette lumière. Airy avait été conduit à ces formules par les 
travaux antérieurs de Mac-GuUagh sur la polarisation rota- 
toire du quartz. Comme nous l'avons vu dans un antre 
ouvrage {*) la rotation du plan de polarisation d'un rayon se 
propageant suivant l'axe du cristal s'explique par l'addition 
de certaines dérivées du troisième ordre des composantes du 
déplacement d'une nK)lécule d'éther aux seconds membres 
des équations du mouvement de cette molécule ; ces équa- 
tions deviennent alors, si Ton prend pour axe des z la direc- 
tion du rayon lumineux, 

P dC^ "" dz^ ^ dz^ 

En substituant aux dérivées du troisième ordre, par rapport 
à J8r, les dérivées du même ordre prises par rapport à ^ et à^, 



(») '-^A^^-^% 



où m est un coefQcient dépendant de l'intensité du champ 
magnétique, X la longueur d'onde dans le vide, i l'indice de 
réfraction. La substitution de dérivées du troisième ordre 

(<) TMoirit malhimatigue de la lumière, p. IS2. 



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POLARISATION ROTATOIRE HAiHtÉTIQUB 243 



prise uniquement par rapport au temps + j^ *t 
conduisit à une autre formule 






(II) o = mi{i-xf). 

Enfin, en prenant les dérivées du premier ordre par rapport 
au temps + -^ et — ^» il arriva à une troisième formule 



(III) o = m(i-xf^. 



214, Quoique très différentes, ces formules rendaient 
compte des faits observés par Faraday qui n'avait fait aucune 
mesure quantitative. Ce physicien avait seulement démontré 
que la rotation dépend de la nature de la radiation en cons- 
tatant qu'avec la lumière blanche, Timage donnée par Tana- 
lysenr présente des colorations rapidement variables avec la 
position de la section principale de celui-ci ; toute formule 
contenant la longueur d*onde était donc acceptable. En 1847, 
M. Ed. Becquerel (*) eut Tidée de comparer le phénomène de 
Faraday à la polarisation rolatoire présentée par l'eau sucrée ; il 
trouva que ces deux phénomènes étaient absolument analogues ; 
par suite la loi de Biot semblait applicable à la polarisation 
rotatoire magnétique, c'est-à-dire que la rotation devait être 
en raison inverse du carré de la longueur d'onde. La formule 
(III) qui est loin de remplir cette condition devait donc être 
rejetée. 

Des expériences directes, faites avec le plus grand soin, 

(1) Comffei rendm de 1^ Académie de$ êoienees, t. XXI, p. 952. 



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â4i ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

furent entreprises par Verdet, en 1863, pour mesurer la rota- 
tion du plan de polarisation de radiations simples, de longueurs 
d'onde connues, sous Tinfluence d*un champ magnétique; 
leurs lésultats furent comparés aux valeurs fournies par 
chacune des formules précédentes dans lesquelles le coefO- 
cienl m était déterminé au moyen des données d'une expé- 
rience. Gomme on devait s'y attendre d'après les résultats de 
M. Becquerel, la formule (III) donne des nombres s'écartant 
beaucoup de ceux fournis par l'expérience ; la formule (II) con- 
vient mieux, mais la formule (I) est celle qui est préférable ; 
en particulier, pour le sulfure de carbone, les nombres donnés 
par cette dernière formule ne diflerent des résultats de l'expé- 
rience que d'une quantité de l'ordre de l'erreur expérimentale. 
Des trois formules proposée par Airy la première est donc la 
seule à conserver. 

215* Mais, si la concordance de la formule (I) avec l'expé- 
rience justifle l'introduction des dérivées -f- rrrr. et — . , - 

dans les seconds membres des équations du mouvement d'une 
molécule d'éther, aucune considération théorique ne préside 
au choix de ces dérivées, à l'exclusion des autres; on ne pos- 
sédait donc pas encore de théorie de la polarisation rotatoire 
magnétique. Il est vrai que Airy n'avait pas proposé ses 
formules comme donnant une explication mécanique de la 
rotation du plan de polarisation mais seulement, dit-il, 
« pour faire voir quelle peut être expliquée par des équations 
qui semblent de nature à pouvoir se déduire de quelque hypo- 
thèse mécanique plausible, quoique Ton n'ait pas encore 
formulé cette hypothèse. » 
Quelques années avant les expériences de Verdet, M. Gh. 



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POLARISATION ROTATOIRE MAGNÉTIQUE S45 

Neumann (*) avait tenté de combler cette lacune. Neumann 
suppose que les molécules du fluide électrique des courants 
particulaires qui, d'après Ampère, prennent naissance à Tinté- 
rieur d*un corps aimanté agissent sur les molécules d'éther ; 
en outre il admet que ces actions réciproques, comme celles 
qui s'exercent entre deux molécules électriques dans la théorie 
de Weber, sont modifiées par le mouvement relatif de ces 
molécules. Il résulte de ces hypothèses qu'une molécule 
d*éther est soumise non seulement aux forces résultant de 
rélasticité de Féther, mais encore à des forces, variables avec 
le temps, provenant des actions des molécules électriques 
voisines. Neumann démontre que la résultante de ces der- 
nières forces est à chaque instant proportionnelle à la vitesse 
de la molécule d'éther et à la force magnétique et perpendi- 
culaire au plan de ces deux directions. Par conséquent, si 
nous considérons une onde plane se propageant suivant la 
direction du champ magnétique, et si nous prenons le plan 
des œy parallèle à Tonde, les composantes suivant les axes 
des œ et des y, de cette résultante auront respectivement pour 
valeurs 

-^"dt ''- -''di' 

a étant un coefficient proportionnel à Tintensité du champ. 
Nous aurons donc pour les équations du mouvement d'une 
molécule d'éther 

^dfl = d? + ''dt' 

cPy\ _ î^_ ^ 

P dfl "■ dz^ ^ dt 

{}) Die magnetiêche Drehung der Polarx$ation$ebene des Liehtes» 
Halle, 1863. 



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246 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

Ces équations ne diffèrent des équations de Mac-CuUagh 
(213) que par la substitution des dérivées deY^etipar rapport 
à t aux dérivées du troisième ordre de ces mêmes quantités par 
rapport à z ; par suite elles doivent conduire pour la valeur 
de la rotation du plan de polarisation à la formule (III), for- 
mule en complet désaccord avec Texpérience. La théorie de 
Neumann, bien que remarquable par la simplicité des hypo- 
thèses, doit donc être rejetée. 

216, Théorie de Maxi^ell, — Ainsi, au moment où 
Maxwell écrivait son Traité, il était reconnu que la théorie de 
Neumann conduisait à une formule en complète contradiction 
avec les résultats expérimentaux, et que, des formules pro- 
posées par Airy, la formule (I) était celle qui s'acccurdait le 
mieux avec ces résultats. Il sufGsait donc, pour obtenir une 
théorie acceptable de la polarisation rotatoire magnétique, 
d'expliquer par des hypothèses plausibles, l'addition des 

dérivées -j- "^ et — , , , aux équations du mouvement 

d'une molécule d'éther dans un milieu isotrope. 

Faisons observer que l'introduction de ces dérivées dans 
les équations du mouvement peut, indépendamment de toute 
idée théorique, s'effectuer de deux manières différentes. 

Pour le montrer rappelons en quelques mots comment on 
arrive aux équations du mouvement d'une molécule d'éther 
dans un milieu isotrope (^). Si nous appelons U la fonction 
des forces qui résultent de l'élasticité de l'éther lorsqu'un 
ébranlement se propage dans ce milieu, le mouvement d'une 
molécule de masse m subissant un déplacement l suivant 

(t) Théorie mcUhémalique de la lumière, pp. I à 48 et 176 à 182. 



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POLARISATION nOTATOIRE MAGNÉTIQUE 247 

Taxe des x, est donné par Téquation 

si \ n*est qu'une des composantes du déplacement et y), et C 
les deux autres composantes, nous aurions en outre deux 
équations analogues. Lorsqu'on admet que les forces qui 
s'exercent entre les molécules n'agissent qu'à des distances 
excessivement petites, la fonction U peut s'écrire 



\] = fwdT, 



W étant la valeur de la fonction des forces, rapportée à l'unité 
de volume, au point occupé par l'élément dt, et l'intégrale 
étant étendue à tout l'espace occupé par l'éther. L'étude de W 
montre que c'est une fonction des dérivées partielles des 
divers ordres de Ç, yj, Ç par rapport aux coordonnées a?, y, ^, 
et, par diverses transformations, on arrive à mettre les équa- 
tions du mouvement (1) sous la forme 

r étant l'une quelconque des dérivées de l par rapport à a?, y, z; 
r une quelconque des dérivées secondes de Ç par rapporta ces 
mêmes variables. Ces équations nous montrent que les termes 
de W qui ne contiennent ces dérivées qu'à la première puissance 
doivent disparaître lorsqu'on suppose les déplacements pério- 
diques. Par conséquent, si nous négligeons les termes du 
troisième degré par rapport à ces dérivées et si nous désignons 
par W) l'ensemble des termes du second degré, l'équation 



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248 ÉLECTRICITÉ ET OI>TIQCE 

précédente devient 



En général, le second membre de cette équation contient 
des dérivées de Ç, 7|, Ç, par rapport à a?, y, ^, de tout ordre à 
partir du second, mais pour les milieux isotropes les dérivées 
d'ordre impair disparaissent. Cette équation se simplifie encore 
dans ce cas, Iorsqu*on considère une onde plane perpendicu- 
laire à Taxe des z ; il ne reste plus que les dérivées 
d'ordre pair de 5 par rapport à z. L'équation précédente peut 
alors s'écrire 

Les deux autres équations du mouvement s'obtiendraient en 
remplaçant dans celle-ci, \ par ir|, puis par C* 

Mais les équations générales telles que (2) peuvent se 
mettre sous la forme indiquée par Lagrange, 

où U a la môme signification que précédemment et où T dé- 
signe l'énergie kinétique, 

T=|/(r* + >|'> + r)rfT, 

S', V» C représentant maintenant les dérivées par rapport au 
temps. Cette dernière équation n'étant qu'une transformation 



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POLARISATION ROTATOIRE MAGNÉTIQUE 249 

de l'équation (2), il est évident qu'elle ne peut contenir» comme 
celle-ci, que des dérivées d'ordre pair dans le cas d'un milieu 
isotrope. Par conséquent, pour que les équations du mouve- 
ment contiennent des dérivées d'ordre impair il faut intro- 
duire des termes complémentaires, soit dans l'expression de 
la fonction U relative aux corps isotropes, soit au contraire 
dans l'expression T de l'énergie kinétique. On a donc deux 
moyens dififérents pour arriver aux formules d'Airy. 

217. Dans les théories ordinaires de la lumière c'est la 
fonction U qui, changée de signe, représente l'énergie poten- 
tielle du milieu, que l'on modifie toutes les fois qu'il s'agit 
d'expliquer les phénomènes présentés par les milieux aniso- 
tropes. Dans la théorie de la polarisation rotatoire de Maxwell, 
c'est, au contraire, l'énergie kinétique T qui est modifiée, 
U conservant la même expression que dans un milieu iso- 
trope. Quant aux raisons invoquées par ce physicien pour jus- 
tifier cette modification et surtout pour arriver aux termes 
complémentaires qu'il convient d'introduire dans T pour 
retrouver la formule (I), elles laissent beaucoup à désirer 
comme précision et comme clarté. Nous y reviendrons plus 
tard; pour le moment acceptons sans explications le résultat 
des spéculations de Maxwell et montrons comment l'équa- 
tion (4), et les deux qui s'en déduisent par la substitution 
de Yi et C à S, conduisent dans le cas d'une onde plane, à la 
formule (I). 

Si nous posons 






dy 
op étant une fonction quelconque et a, p, y les composantes de 



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250 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

la* force magnétique, le terme complémentaire introduit par 
Maxwell dans l'énergie kinétique a pour expression. 

(») '=/t'^(|-ê)+v|(â-f) 

Dans le cas d*une onde plane parralèle au plan des œy^ les 
composantes C» >!, C ne dépendent ni de x, ni de y ; par suite, 
on a : 



d^i"^ dz 
et le terme complémentaire se réduit à 



/r(vS-r£3)*. 



L'énergie kinétique est donc égale à 



218. Cherchons ce que devient Téquation (4) lorsqu'on y 
porte cette valeur de T. 
Si nous supposons X constant, nous avons 

ddT_ T/ d^l d^-n \ . 

di^-J Vdfi'-^^dP^t)'^''' 



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POLARISATION ROTATOIRE MAGNÉTIQUE 251 

Le terme principal de T ne donne rien dans --=■ ; quant au 

terme complémentaire, il faut le transformer pour pouvoir 
calculer sa dérivée par rapport à Ç. Or, on peut écrire 

la première intégrale du second membre étant étendue à la 
surface du volume considéré, et X désignant le cosinus de 
Tangle formé par Taxe des œ avec la normale à Télément diù 
de cette surface. Si nous supposons les intégrales de volume 
étendues à l'espace tout entier ses éléments de l'intégrale 
double se rapportent à des points situés à l'infini. Comme on 
peut supposer que Ç, 7|, C sont nul? à l'infini, les éléments 
de cette intégrale sont également nuls, et nous pouvons 
écrire 

En effectuant une transformation analogue pour l'intégrale 
du second membre de l'égalité, précédente nous obtenons 

J dz dz^^- I ^ dz* **'• 
La dérivée par rapport à Ç de cette dernière intégrale est 



/&■- 



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252 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

par suite le terme complémentaire de T donne 



-^'^j-Bdt^'^ 



dans Téquation (4) et celle-ci peut s'écrire : 



D'après Gauchy -jr- a pour expression dans un milieu iso- 
trope 

^« dz* ^^*dz'^ ••' 



C'est d'ailleurs ce qui résulte de la forme du second membre 
de l'équation (3). L'équation (4) et celle qui s'en déduit en 
remplaçant \ par i) deviennent donc 

/ f^J_9r -^_A ^_LA f^J_ 



219. Cherchons à satisfaire à ces équations en posant 
(7) 



Ç = r C08 (nt — qz) 
ifj =: r sin (n^ — qz) 



éfj^alités qui expriment que la molécule considérée décrit une cir- 
conférence de rayon r. En substituant ces valeurs de ^ et y^, nous 
obtenons, après suppression des facteurs communs, Téqua- 



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POLARISATION ROTATOIRE MAGNÉTIQUE 253 

iioD de condition 

(8) pn2 - 2Cyq^n = \,q^ + A,q* +... 

En divisant les deux membres par q^ nous avons une équa- 

tion du second degré en - Ce rapport exprimant la vitesse 

de propagation du mouvement, nous avons donc deux valeurs 
pour cette vitesse. Mais le coefficient Ao étant positif et les 
coefficients A|...y étant très petits, Tune de ces valeurs est 
négative et il n'y a pas lieu de la considérer, si Ton ne s'oc- 
cupe que des phénomènes qui se passent au-dessus du plan 
des œy. 

Si nous donnons à n deux valeurs ne différant que par le 
signe, ce qui correspond à deux molécules décrivant la cir- 
conférence de rayon r en sens inverses, les valeurs positives 

ti 
de - sont différentes, pourvu toutefois que y ne soit pas nul. 

Un rayon circulaire droit ne se propage donc pas avec la 
même vitesse qu'un rayon circulaire gauche, par conséquent 
l'un d'eux prend une avance sur l'autre et si ces rayons pro- 
viennent d'un même rayon polarisé rectilignement ils se com- 
posent à la sortie du milieu pour donner un rayon polarisé 
rectilignement mais dont le plan de polarisation n'a pas le 
même azimut que la lumière incidente ; il y a donc rotation 
du plan de polarisation. 

220. Évaluons cette rotation. On sait qu'elle est égale à la 
moitié de la différence de phase que les rayons droit et 
gauche contractent, l'un par rapport à l'autre, en traversant 
le milieu et qu'elle s'etfectue dans le sens du mouvement des 
molécules du rayon qui va le plus -vite. Si donc nous dési- 

OF THE ^ 

:VERSITTJ 



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254 ÉLECTRICITÉ ET OPTIÛUB 

gnons par ^ et par <^' les valeurs de q pour le rayon droit et 
pour le rayon gauche et par c Tépaisseur du milieu traversé, 
le plan de polarisation tournera dans le sens des aiguilles 
d'une montre d'un angle égal à 

Mais d'après l'équation de condition (8), q dépend de y. 
Comme d'ailleurs la variation de q due à l'action magnétique 
n*e8t toujours qu'une très faible fraction de la valeur même 
de q^ nous pouvons écrire 

? = ?o + ^Y. 

q^ étant la valeur de q pour une force magnétique nulle. 
Cette quantité q^ doit donc satisfaire à l'équation (8) dans 
laquelle on prend y = o ; par suite on a 

pn» = Ao5^J^-A^9{ + 



Les quantités (^ et q^' doivent satisfaire à cette même équa- 
tion (8) dans laquelle on donne à n des valeurs ne différant 
que par le signe ; à la valeur positive de n correspondra la 
valeur <^* puisque d'après les équations (7) on a un rayon cir- 
culaire gauche se propageant suivant la direction positive de 
l'axe des z quand n est positif ; à la valeur négative de n cor- 
respondra au contraire la valeur q'; par conséquent nous 
aurons 

pn^ + 2GY(?'*n = Ao<?'» + A^^'^ + 

pn> - 2CYî''»n = Ao/» + A,/^ + 



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POLARISATION ROTATOIRE MAONÉTIQUE 255 

La comparaison des trois dernières relations montre immé- 
diatement que Ton a (jt>q^ et ^< ç^; nous devons donc 
écrire 

«'' = «o + ^^' S^' = «'«-^^ 

Si nous portons ces valeurs de q' et ^ dans Texpression de 
la rotation, nous obtenons 



2 Wy ^ dt) 



ou, eu confondant les valeurs des dérivées de q' et de q' par 
rapport & y, 

(9) «=-<'ï^- 

221. En dérivant par rapport à y les deux membres de 
Téquation (8) où nous considérons n comme constant, nous 
avons 

- ÎC% - «W,» ^ = («W + 4A,,. + ) ^ = 1 1. 

Mais, admettre, comme nous l'avons fait, que la quantité q 
ne varie que très peu sous Tinfluence d'un champ magné- 
tique, c'est supposer que le coefficient C est très petit. Nous 

pouvons donc négliger le terme K^'^qn ^ par rapport aux 

termes du second membre, et il vient alors 

(10) ^ = _2C,»«|. 

dq 



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256 ÉLECTRJCITÉ ET OPTIQUE 

Si maintenant, dans Inéquation (8) nous regardons y comme 
constant nous avons en dérivant par rapport à n 

2p«-2G,,«n-4C,,ng = (2Ao,-h4A,,3+ )g=g|- 

Pour la même raison que précédemment le terme ^Cyq^n 
peut être négligé par rapport à 2p« et le terme ACyqn — par 
rapport à ceux du second membre ; par suite nous obtenons 

^ dq dn 

Si nous portons dans la relation (10) la valeur de -^ tirée 
de cette dernière égalité, nous avons pour la valeur de la 
dérivée partielle -^» 

(11) £(2 = ..C2frf2^ 

^ ' dy p dn 

Pour exprimer cette dérivée en fonction de la longueur 
d'onde dans le vide X, de la lumière considérée et de Tindice 
de réfraction i du milieu, remarquons que Ton a 

ql = 27ut et nX = SttV, 

V étant la vitesse de propagation dans le vide. De ces deux 
relations nous tirons 

in 

et par conséquent 



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POLARISATION ROTATOIRE MAGNÉTIQUE ?57 

En outre, en différentiant ia seconde, nous obtenons 
Xdn -)- nctk = o, 



d'où 



dn'^ dk dn dX 



L'égalité (12) peut donc s'écrire 

dn V \ rfX/ ' 

si nous portons cette valeur dans la relation (il) et si dans 

celte relation nous remplaçons q par sa valeur -r-> nous 
obtenons 






Par conséquent, en posant 
4it»C 



pV ="* 



la valeur de la rotation donnée par la formule (9) deviendra 
Nous retrouvons donc bien la formule (I) d'Airy. 



l. Interprétation du terme complémentaire de 
l'énergie kinétique. — Il s'agit maintenant d'expliquer l'in- 
troduction du terme complémentaire (5) dans l'expression de 
l'énergie kinétique du milieu. Gomme nous l'avons dit les 

ÉLBCTRiaTâ BT OPTIQUB. 17 



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S58 ÉLECTRICITÉ £T OPTIQUE 

explications de Maxwell n'ont pas toute la rigueur qu'on dé- 
sirerait y rencontrer. Essayons cependant de les reproduire, 
Maxwell pose ainsi la question : L'expérience apprend 
qu'un milieu isotrope soumis à l'action d'un champ magné- 
tique fait tourner le plan de polarisation de la lumière ; par 
conséquent un rayon polarisé circulairement ne se propage 
pas avec la même vitesse suivant qu'il est droit ou gauche. 
Or si les composantes du déplacement d'une molécule d'éther 
sont exprimées par les équations (7), nous aurons un rayon 
circulaire droit ou gauche suivant que n est négatif ou positif. 

La vitesse de propagation suivant l'axe des ^ est - ; comme 

elle doit avoir une valeur différente pour le rayon droit et 
pour le rayon gauche, à deux valeurs de n ne différant que 
par le signe doivent correspondre deux valeurs de q diffé^ 
rentes et de signes contraires; ou bien, ce qui revient au 
même, à une valeur de q doivent correspondre deux valeurs 
de n différant par la valeur absolue et par le signe. Mais le 
milieu considéré constitue un système dynamique dont l'état 
est déterminé, à chaque instant, par un certain nombre 
d'équations. Nous avons donc à rendre compte de ce fait que, 
pour une valeur déterminée donnée à l'une et à l'autre des 
quantités ^ et r, il y a deux valeurs distinctes de n qui satis- 
font à ces équations. 
Écrivons l'équation de Lagrange relative au paramètre r, 

dt dr' dr ^ dr* 

Ge paramètre ayant une valeurdéterminéene changeant pas 
avec le temps, r est nul ; par conséquent le premier terme 



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POLARISA-nON ROTATOfllE MAGNÉTIQUE S59 

dispafalt de i'éqoation précédente, qui devient 



dl , dV 



Mais T, énergie kinéiique du système, est une fonction homo- 
gène du second degré des vitesses de ce système ; T contient 
donc w^i poisqae n est la vitesse angulaire d*une molécule 
d'éther. Il peut égaleomt contenir des termes où se trouvent 
les produits de n par d'antres vitesses et aussi des termes 
dans lesquels ces vitesses entrent au second degré mais où ne 
figure pas n. Quant à U, Maxwell suppose qu'il conserve la 
valeur qu'il possède dans nn milieu isotrope non soumis à 
l'action du magnétisme ; par suite, U ne renferme que des dé- 
rivées de Ç et Yj par rapport à z; il ne contient donc pas n. 
Par conséquent l'expression la plus générale de Téquation de 
Lagrange que nous venons de considérer est 

An* 4- Bn + C = o. 

Puisque, d'après ce qui précède, cette équation doit être 
satisfaite pour deux valeurs de n inégales en valeur absolue, 
il faut nécessairement que B soit différent de zéro. Gomme 
les termes Bn proviennent uniquement de l'énergie kinétique, 
celle-ci contient donc au moins deux séries de termes. 
L'une, An', est homogène et du second degré par rapport an; 
c'est l'expression de l'énergie kinétique d'un milieu non sou- 
mis à l'action du magnétisme. L'autre contient la première 
puissance de n; elle est due au champ magnétique et par 
suite elle représente le terme complémentaire qu'il s'agit 
d'expliquer ou au moins une partie de ce terme. 



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260 ÉLECTRICITÉ ET OPTrQDE 

223. Voici maintenant les conclusions que Maxwell dédoit 
de ce qui précède : 

« Tous les termes de T sont du second degré par rapport 
aux vitesses. Donc les termes qui renferment n doivent ren- 
fermer quelque autre vitesse. Or cette autre vitesse ne peut 
être ni r' ni q\ puisque, dans le cas que nous considérons, 
r et ^ sont constants. C'est donc une vitesse existant dans le 
milieu, indépendamment du mouvement qui constitue la lu- 
mière. De plus, ce doit être ayant une quan ti té avec n une rela- 
tion telle qu'en la multipliant par n le résultat soit unequantité 
scalaire ; car, T étant une quantité scalaire, ses termes ne 
peuvent être que des quantités scalaires. Donc celte vitesse 
doit être dans la même direction que n ou dans la direction 
contraire, c'est-à-dire que ce doit être une vitesse angulaire 
relative à Taxe des z. 

a Or cette vitesse ne peut être indépendante de la force 
magnétique; car, si elle se rapportait à une direction fixe 
dans le milieu, les phénomènes seraient différents quand on 
retourne le milieu bout pour bout, ce qui n'est pas le cas. 

« Nous sommes donc amené à cette conclusion, que cette 
vitesse est obligatoirement liée à la force magnétique, dans le 
milieu où se manifeste la rotation magnétique du plan de po- 
larisation {Traité d'électricité, t. II, § 820). » 

Un peu plus loin (§ 822), Maxwell ajoute : 

« Lorsqu'on étudie l'action du magnétisme sur la lumière 
polarisée, on-est donc conduit à conclure que, dans un milieu 
soumis à l'action d'une force magnétique, une partie du phé- 
nomène est due à quelque chose qui, par sa nature mathé- 
matique, se rapproche d'une vitesse angulaire agissant autour 
d'un axe dirigé suivant la force magnétique. 



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POLARISATION ROTATOIRE MAGNÉTIQUE 261 

<( Cette vitesse angulaire ne peut être celle d'aucune partie 
de dimensions finies du milieu, tournant d'un mouvement 
d'ensemble. Nous devons donc penser que cette rotation est 
celle de parties très petites du milieu tournant chacun autour 
de son axe. Telle est l'hypothèse des tourbillons molécu- 
laires. 9 

224. Ainsi, d'après Maxwell, l'explication de la polarisa- 
tion rotatoire magnétique doit résulter de l'existence de tour- 
billons dans le milieu soumis à l'action d'un champ magné- 
tique, tourbillons que nous avons déjà vu intervenir dans 
l'interprétation des pressions électrodynamiques (210). Mais 
quelles sont les lois qui régissent les mouvements de ces 
tourbillons? Maxwell avoue notre ignorance absolue sur ce 
sujet et, faute de mieux, il admet que les tourbillons d'un 
milieu magnétique sont soumis aux mêmes conditions que 
ceux queHelmholtz (*) a introduits dans l'Hydrodynamique, 
et que les composantes d'un tourbillon en un poiat sont égales 
à celles de la force magnétique en ce point. 

Une des propriétés des tourbillons de Helmholtz peut 
s'énoncer comme il suit : soient P et Q deux molécules voi- 
sines sur l'axe d'un tourbillon ; si le mouvement du milieu a 
pour effet d'amener les molécules en V et en Q', la droite P'Q' 
représente la direction de Taxe du tourbillon, et la grandeur 
de celui-ci est modifiée dans le rapport de PQ à P'Q'. 

Si nous appliquons cette propriété aux tourbillons d'un mi- 
lieu soumis au magnétisme, nous aurons, en applant a, p, y, 
les composantes de la force magnétique au point P, a', p' y\ 
les composantes de cette même force quandle point Pest venu 

{>) Sur U mouvement tourbiUonnaire ; Journal de Crelle, vol. LV, 1858. 



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362 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

en P', et Ç, v|, C, les composantes du déplacement du point P, 

225. Les composantes de la vitesse angulaire d'un élémoiit 
du milieu ont pour valeur 



/ION / _ i rf M rfC\ 



Or, puisque d'après les conclusions du § 223 l'énergie kiné- 
tique doit contenir cette vitesse, le terme correspondant, 
dans le cas où les axes de coordonnées sont quelconques par 
rapport à la direction de la force magnétique, doit être de la 
forme 

et le terme complémentaire de l'énergie kinétique d*un 
certain volume du milieu a pour expression 

2Cy (a>^a' + a),p' + cojy') dt. 

Si dans cette pression nous remplaçons a', p\ y par les 



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(14) 



POLARISATION ROTATOIRE MA6NÉTI0UB 263 

yaleurs (12) et oo^ , (d,, 03, par les valeurs (13) nous obtenons 

"/[•(l-i)+Kf-S)+^(^l)]* 

, fr dn/dx: *A , ftrfî/rfc' rfïAj. 'i^(<^ li'M^ 

_ Cr rfg/dÇ' dC\,.d^(d\' <K\, rfjM' rfç'M . 



+ 



Montrons que si l'on étend Tintégration à l'espace tout 
entier la première intégrale de cette somme est nulle dans le 
cas qui nous occupe. En effet, en intégrant par parties, 
le. premier terme de cette intégrale donne 

L'intégrale de surface se rapportant & la surface limite, 
qui est à l'infini d'après notre hypothèse, Ç et a sont nuls ; 
par suite l'intégrale elle-même est égale à zéro. Dans l'inté- 
grale triple du second membre entre la dérivée ^ ; si donc 

le champ magnétique est uniforme, comme c'est générale- 
ment le cas lorsqu'on étudie la polarisation rotatoire magné- 
tique, cette dérivée est nulle et l'intégrale triple l'est aussi. 
En prenant ainsi successivement tous les termes de la pre- 



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364 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

mière intégrale de Texpression du terme complémentaire, on 
verrait qu'ils sont tous égaux à zéro. 11 n y a donc à consi- 
dérer que les trois autres intégrales de cette expression 

Celles-ci peuvent se mettre sous une ^utre forme. Considé- 
rons en effet le premier terme de la première d'entre elles; 
nous obtenons, en intégrant par 'parties 



/•£f'"=/-='i'^-/-î' 



■«*. 



dœdy 



ou, puisque l'intégrale de surface est nulle pour les mêmes 
raisons que précédemment 

dx dy I dœdy 

Le second terme de Favant-dernière intégrale du terme 
complémentaire nous donne, en opérant de la même ma- 
nière, 

/d-ndi:' , r w£[!3 . 



et nous avons pour la somme des deux termes considérés 



dœ \dx dy) 



Une transformation analogue effectuée sur tous ks termes 



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POLARISATION ROTATOIRB MAGNÉTIQUE 265 

et un groupement convenable de ceux-ci montreraient que 
l'expression (14) se réduit bien à Texpression (5) que nous 
avons introduit (217) comme terme complémentaire dans 
Ténergie kénétique du milieu soumis à Taction du magné- 
tisme. 

226. Difficultés soulevées par la théorie deMax^welL 
— Dans la théorie que nous venons d'analyser, Maxwell 
semble avoir complètement abandonné la théorie électroma- 
gnétique de la lumière. Nous avons, en effet, implicitement 
admis avec ce physicien, que lorsqu'une onde se propage 
dans un milieu placé dans un champ magnétique, les com- 
posantes Ç, Tj, et Ç du déplacement d une molécule d'élher ne 
dépendent pas directement de la force magnétique. Or, nous 
avons vu (189) que la concordance de la théorie électro- 
magnétique de la lumière avec les théories actuellement 
adoptées pour l'explication des phénomènes lumineux exi- 
geait que les dérivées par rapport au temps de l, yi, Ç soient 
respectivement égales aux composantes a, p, y ^^ 1^ force 
magnétique. Pour que la théorie de Maxwell sur la polari- 
sation rotatoire magnétique s'accorde avec la théorie électro- 
magnétique il faudrait qu'il en fût encore ainsi; c'est ce qui 
ne semble pas avoir lieu. 

D'autre part les formules de Helmholtz semblent 6tôsez dif- 
ficilement applicables au cas qui nous occupe. Elles s'ap- 
puient sur les principes de l'Hydrodynamique qu'il serait sans 
doute malaisé d'étendre à l'éther, puisqu'il faudrait y sup- 
poser une pression uniforme dans tous les sens. 

Elles supposent en outre qu'il y a entre les composantes du 
déplacement et celles du tourbillon, certaines relations qui 



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266 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 



pourraient 


s'écrire : 












a : 


dydl 


dzdt 






p 


d»5 


d*X, 
dxdl 






Y = 


dxdt 


d>\ 
dydt 


et dont Maxwell ne 


tient 


, pas compte. 



227. Admettons pour un instant que les dérivées \\ V» C 
sont respectivement égales à a, p, y et cherchons les consé- 
quences de cette hypothèse. 

Le terme principal de l'énergie kinétique devient 



^/(*'+P' + T')rfT. 



Les binômes alternés qui entrent dans l'expression (14) du 

terme complémentaire ou les dérivées par rapport au temps 

de ceux qui se trouvent dans Texpression (5) de ce même 
terme ont alors pour valeurs 

dy dz dy dz 

dz dx dz dx 

^ __ ?^' — le _ ^. 
dx dy dx dy 

Mais d'après les équations (II) du § 167 les seconds membres 
de ces égalités sont respectivement égaux à 4irM, 4irt?, 4xm>, 
Comme u, v, u?, sont les dérivées par rapport au temps des 
composantes f^ g^ h du déplacement électrique nous obte- 



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POLARISATION ROTATOIRE MAGNÉTIQUE 267 

nons donc en intégrant, 

dy dz^^^' 

dx dy 

Par conséquent Texpression (5) du terme complémentaire 
peut s'écrire 

(.6, 4^y'(.f+pj?+,g).,. 

Les quantités désignées parles symboles ^***' renfermant 

les produits des composantes de la force magnétique par les 
dérivées du déplacement électrique prises par rapport à œ^ y, 
z^ ce terme complémentaire est du troisième degré par rap- 
port à ces quantités. Dans le terme principal de T, a, p, y 
entrent au second degré, mais les dérivées du déplacement 
électrique n'y figurent pas. Par conséquent, en général les 
équations du mouvement seront linéaires, comme cela a lieu 
dans les théories ordinaires de la lumière ; dans la polarisa- 
tion rotatoire, elles cesseront d'être linéaires par suite de 
rintroduction du terme complémentaire. Il en résulte que 
dans ce dernier cas la vitesse de propagation des perturba- 
tions constituant la lumière dépendra de oc, % y et par consé- 
quent de l'intensité lumineuse qui est fonction de ces quan- 
tités. Cette conséquence est tout à fait contraire aux faits 
observés dans tous les autres phénomènes lumineux ; il est 



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268 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

donc permis de douter qu'il y ait accord entre la théorie élec- 
tromagnétique et la théorie de la polarisation rotatoire ma- 
gnétique. 

228. Toutefois il ne faudrait pas sur cette conclusion, se 
hâter de rejeter cette dernière théorie. C*est qu'en effet, dans 
les conditions où se font les expériences, on se trouve dans 
un des cas particuliers, où quoique le terme complémentaire 
soit du troisième degré, les équations du mouvement sont 
linéaires. 

Pour le montrer considérons une onde plane polarisée, et 
prenons pour plan des xy un plan parallèle à Tonde. Le dé- 
placement électrique s^effectuant dans le plan de Tonde (180) 
la composante h est nulle. En outre fti gnt dépendent ni de 
X ni de y. Par conséquent le terme complémentaire (16) se 
réduit à 



47:C 



/^(•^+fi)- 



Les composantes a, p, y de la force magnétique peuvent 
être considérées comme la somme des composantes de la 
force magnétique du champ constant dans lequel se trouve le 
milieu traversé par Tonde et des composantes de la force ma- 
gnétique du champ dont les perturbations périodiques don- 
nent lieu aux phénomènes lumineux. Ces dernières compo- 
santes sont variables avec le temps. Mais nous savons que la 
force magnétique du champ périodique est dirigée dans le 
plan de Tonde ; sa composante suivant Taxe des z est donc 
nulle dans le cas qui nous occupe. Par suite la quan- 
tité Y qui entre dans Texpression précédente du terme com- 



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POLARISATION ROTATOIRB MAGNÉTIQUE 269 

plémentaire a pour valeur la composante suivant Taxe des z 
du champ constant produit par les aimants ou les courants. 
Cette quantité étant constante le terme complémentaire n'est 

plus que du second degré par rapport à a, p, -j^ et j- et les 

équations du mouvement redeviennent linéaires. 

On peut d'ailleurs faire voir autrement que y est une cons- 
tante. En effet, écrivons l'équation de Lagrange relative à 
cette quantité ; nous aurons 

Or d'après Cauchy, U ne dépend pas de C ; par suite il est in- 
dépendant de y et le second membre de cette équation est 
nul. Le premier terme est aussi nul puisque T, qui a ici pour 
valeur 

ne contient pas y'. Par conséquent Féquation précédente se 
réduit à 

rfy 

ou, en remplaçant T par la valeur précédente et effectuant la 
dérivation. 

Pour que y soit constant il suffit donc que le second terme 



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270 ÉLBÇTftlCnt BT QPTIQUB 

le soit également. Or, si nous tenons compte ëes rdstkNM (15) 
qui donnent les composantes du déplacement, nous atroiis 
pour ce terme 

ou, puisque Tonde est perpendiculaire à l'axe des z. 



ou enfin 






Mais l ei -¥[ étant les composantes du déplacement d'une 
molécule d'éther, ces quantités satisfont aux équations 

Ç = r cos {nd — qz), 
Tj = r sin {nt — qz). 

Si nous calculons les dérivées de Ç et ii par rapport à / et 
leurs dérivées secondes par rapport à ^ et si nous portons les 
valeurs ainsi trouvées dans le terme précédent, nous obtenons 

Crhiq^ [— cos {nt—qz) cos (w^— g^)— sin (nt—qz) sin (rU'—qz)] 

= — Gr^nq. 

C'est donc une quantité indépendante de <; par suite y est 
constant. 

229. Une autre difficulté de la théorie découle de Tapplica- 
tion des propriétés des tourbillons d'HelmhoUz aux tourbil- 
lons moléculaires d'un milieu soumis au magnétisme. En 



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POLARISATION ROTATOIRE MAGNÉTIQUE 271 

effet il faut nécessairement que l'énergie de ce milieu ait pour 
valeur 



è/(«* + P'4-Y')rf^- 



Or, si a, p, y sont, comme l'admet Maxwell, les compo- 
santes d'un tourbillon d'Helmholtz l'énergie kinétique du 
milieu a une valeur toute différente. 

Il parait assez difficile d'aplanir cette difficulté. On ne 
pourrait guère y parvenir qu'en modifiant profondément la 
théorie de Maxwell et ces modifications la rapprocheraient 
de la théorie proposée par M. Potier. 

230. Théorie de M. Potier. — Cette théorie est fondée 
sur les deux hypothèses suivantes: 

1* La matière pondérable participe dans une certaine 
mesure, variable avec la longueur d'onde, au mouvement de 
l'éther; 

2o Les molécules d'un corps pondérable deviennent de 
véritables aimants sous l'action d'un champ magnétique. 

La première hypothèse, déjà admise par Presnel, semble 
(confirmée par les expériences de M. Fizeau sur l'entraîne- 
ment de l'éther; la seconde est conforme au mode ordinaire 
d'interprétation des propriétés magnétiques ou diamagné-* 
tiques des milieux pondérables. 

De ces deux hypothèses il résulte que chaque molécule 
aimantée du milieu éprouve un déplacement périodique lors- 
qu'un rayon traverse ce milieu. En général ce déplacement 
n'est pas une translation, les deux pôles de l'aimant se dépla* 
çant de quantités inégales ; la direction de l'axe magnétique 



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272 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

d'une molécule change donc périodiquement ainsi que les com- 
posantes de son moment magnétique et, par suite, des forces 
électromotrices d'induction prennent naissance dans le milieu. 
Ces forces s'ajoutant à celles qui résultent de la perturbation 
magnétique constituant la lumière, la loi qui lie cette pertur- 
bation au temps se trouve modifiée et on conçoit que le plan 
de polarisation change d'azimut. 

231. Montrons, en effet, que les hypothèses de M. Potier 
conduisent à introduire dans l'expression de Ténergie kiné- 
tique le terme complémentaire de Maxwel et, par conséquent, 
permettent de retrouver la formule (I) d'Airy. 

Soient a?, y, ^ et a? + Zœ, y + 5y, z + 8-8' les coordonnées 
des pôles d'une molécule aimantée dans sa position nor- 
male, et -^ m et — m les masses magnétiques respectives de 
ces pôles; nous avons pour les composantes du moment ma- 
gnétique de la molécule, 

mZWf w5y, mS^. 

Pour avoir les valeurs nouvelles de ces composantes 
lorsque la molécule est dérangée de sa position d'équilibre 
par l'effet de la perturbation lumineuse, il nous faut connaître 
la direction suivant laquelle la matière pondérable est en- 
traînée par cette perturbation. Nous admettrons, ce qui est le 
plus naturel, que cette direction est celle du déplacement 
électrique. Gomme d'ailleurs, dans la théorie électromagné- 
tique, le déplacement électrique est perpendiculaire au plan 
de polarisation (189), cette hypothèse revient à admettre que 
la matière pondérable se déplace suivant la direction de la 
vibration de Fresnel. Si donc /*, g, h sont les conaposantes du 



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POLARISATION ROTATOIRE MAGNÉTIQUE 273 

déplacement électrique au point œ, y,^, et c un coefficient de 
proportionnalité, nous aurons pour les coordonnées de Tun 
des pôles de la molécule déplacée, 

et pour les coordonnées de Tautre pôle, 

a?4"8aj + e/*-f"^V» y + 5y + e^ 4" ^?^> s-j-^z + th-^tZh. 

La variation 8/* de la composante / du déplacement pour 
les variations Sa?, 8y, hz des coordonnées peut se développer 
suivant les puissances croissantes de ces dernières quantités ; 
en négligeant les termes du second degré et des degrés plus 
élevés, nous aurons 

Par conséquent les composantes du moment magné- 
tique de la molécule déplacée sont données par 

m (Sa? + ttf) = mtœ '\- t-L mZœ + e ~- mly + c ^ wSa?, 

et deux autres expressions analogues. yP ^ ^ ^^ R S I T Y) 

282. Introduisons les composantes de la magnétisation. 
Soient Â, B, C ces composantes au point a?, y, z; A', B', G leurs 
nouvelles valeurs quand ce point s'est déplacé de s/; «^, ^h; 
nous avons 

Agît = mSa?, B8t = wSy, Crfr = m%x 

A'rfT=m(Sa?-f-»8/), B'dT=m(8y-f-s8^), C'cfr=m(8-3r-f-e8A), 

ÉLICTftiCITÉ BT OPTIQUI. 18 



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274 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

dxéisLui le volume de la molécule aimantée. Par suite la 
dernière égalité do paragraphe précédent peut s'écrire 

v=* + .(*|+b|+c£). 

Haie les composantes de la magnétisation aont liées à celles 
de la force magnétique (103) par les relations 

A = xa, B = xp, G = xy 

X étant la fonction magnétisante. Par conséquent Tégalité pré- 
cédente devient, lorsqu'ony remplace A, B, C par ces valeurs, 



^'-- + «(«£ + p| + rd,j 



^4.6^^.^ 

OU 



(1) A'=x«+.xjf 

233. D'autre part Tinduction magnétiquea pour composantes 

et ces composantes deviennent après le déplacement de la 
molécule 

a' = tt' + 47:A', y = p' + 47c]B', c' = y' + 47cC', 

Montrons que les composantes a', p', y' de la force magné- 
tique qui entrent dans ces dernières égalités sont respective- 
ment égales à a, p, y. 

Nous avons en décrivant par rapport à x les deux membres 
de l'équation (1). 

dk' dd , d df 
dœ cto ' d^ dx 



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POLARISATION ROTATOIRE MAGNÉTIQUE 275 

En dérivant B' par rapport à y et C par rapport à ^ et ad- 
ditionnant les trois dérivées partielles ainsi trouvées, nous 
obtenons 



dco dy "^ dz ^/^ T" * ^^. "•" * ^^ 



dœ 



dy 



dx 



^ rfv \dœ^ dy^ dz) 



Mais par suite de l'incompressibilité de Télectricité la somme 
des dérivées partielles -^? ^j -t- est égale à zéro ; par suite, 
Tégalité précédente se réduit à 

cto'rfy'o^ dao'^ dy "^ dz 

Le premier membre est, au signe près, la densité au 
point 0? + t/; y + «^> '^ + «^ ^® ^'^ distribution magnétique 
fictive pouvant remplacer dans ses effets le corps soumis à 
rinfluence du champ ; le second membre représente la même 
quantité au point a?, y, z. 

Par conséquent la distribution fictive n'est pas modifié^ 
par le déplacement des molécules aimantées. La force ma- 
gnétique en un point doit donc conserver la même ?aleur que 
ces molécules soient, ou non, dans leurs positions d*équilibre. 

284* Puisque nous avons 

a' = a + 4icA', 
nous obtenons en remplaçant A' par sa valeur (i) 



a' = a (1 + 4irx) -t- 4irxc 



d^ 



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276 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

Or on sait que 

1 -j- 4itx = [A ; 
par suite si on pose 

x« = 8wC, 

(C ne désignant pas la composante de la magnétisation suivant 
l'axe des z), on obtient pour les composantes de Tinduction 



a' = fxa + 327c^C ^i 
y = fxp+3Vcf. 



L'énergie kinétique du milieu, 



T= r-:i±M±sia,, 



aura donc pour valeur 



Nous retrouvons donc la même valeur que dans la théorie 
de Maxwel, le terme complémentaire étant mis sous la 

forme (16) (<). 



(1) Postérieurement à Tépoqae où ces leçons ont été faites diaprés les in* 
dicalions verbales de M. Potier, ce savant a exposé sa théorie de la polari* 
sation rotatoire magnétique dans deux notes publiées, Tune dans la traduc- 
tion française du Traité de Maxwell (t. II, p. 534), Puutre daB« les 
Comptée rendus de l'Aoadimie de» Sciences [t. CVUI, p. 510). Dans ces 



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POLARISATION ROTATOIRE MAGNÉTIQUE 277 

285. Théorie de M. Ro\7land ('). — Avant M. Potier, 
M. Rowland avait essayé de concilier la théorie de la polarisa- 
tion rotatoire magnétique avec la théorie électromagnétique 
de la lumière en introduisant une hypothèse dont l'origine 
résulte d*une interprétation d'un phénomène découvert peu 
de temps auparavant par M. Hall ('). 

Rappelons en quoi consiste le phénomène de Hall. Soit ABGD 

deux notes, M. Potier détermine les composantes de la force électro motrice 
induite par le déplacement des molécules aimantées et démontre qu'en 
chaque point du milieu cette force électromotrice est normale au courant 
qui passe par ce point, dirigée dans le plan de Tonde, proportionnelle au 
courant et à la composante suivant la direction du rayon de la force magné- 
tique. Introduisant ensuite les composantes de cette force électromotrice 
dans les équations du champ magnétique, il en tire les équations diffé- 
rentielles qui donnent à chaque instant les composantes de la perturbation. 
Il arrive ainsi dans le cas d*une onde de plan parallèle au plan des xy, 
soit aux équations 

qui donnent les composantes du moment électromagnéUque, soit aux 
équations 

qui donnent le mouvement d^une molécule d*éther. Ces deux groupes 
d*équalioDS contenant des dérivées du troisième ordre conduisent comme nous 
Pavons vu, à la rotation du plan de polarisation. 

Le mode d'exposition de M. Potier, qui n*est d'ailleurs pas identique 
dans les deux notes, diffère donc beaucoup de celui que nous avons 
adopté; il se rapproche de celui que nous suivrons dans Texposé de la 
théorie de M. Rowland. 

(*) PhUosophical Magcuine, avril 1881 ; BUscâbi et Joubrat. TraiU 
d'éleelricUi t. I, p. 702 et suiv. 

(S) American Journal of Mathemaiieê, t. II, 1879. 



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278 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

(/f^. 35) un conducteur métallique très mince taillé en forme de 
croix, parcouru par le courant d'une pile de A en B et dont 
les extrémités CD de la branche transversale communiquent 
avec un galvanomètre. En déplaçant les points d'attache des 
fils du galvanomètre on arrive facilement à ce qu'aucun cou- 




Fig. 36. 

rant dérivé ne traverse le galvanomètre. L'appareil étant 
ainsi disposé, si on le place dans un champ magnétique très 
intense de telle sorte que son plan soit perpendiculaire à la 
direction du champ on voit l'aiguille du galvanomètre dévier. 
Pour la plupart des métaux et pour un champ magnétique 
traversant le plan de la figure d'avant en arrière la déviation 
du galvanomètre indique que le courant qui traverse cet 
instrument va de G en D dans la branche transversale du 
conducteur; le courant AB paraît donc entraîné suivant la 
direction de la force électromagnétique qui s'exerce sur le 
conducteur lui-même. Pour le fer, le déviation de l'aiguille 
du galvanomètre et, par suite, le courant dérivé changent de 
sens ; néanmoins on peut encore dire que le courant est en- 
traîné suivant la force magnétique, puisqu'à l'intérieur d'une 
lame de fer, par suite de l'aimantation sous l'influence du 
champ extérieur, le sens des lignes de force et la direction de 
la force magnétique ont changé de signe. 



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POLARISATION ROTATOIRE MAGNÉTIQUE 279 

Ces faits peuvent évidemment s'interpréter en admettant 
qu'une force électromotrice prend naissance sous Faction du 
champ magnétique et qu'elle est dirigée suivant la force ma« 
gnétique qui agit sur U matière pondérable du conducteur. 
Quant à sa grandeur, comme l'effet observé est toujours trôs 
petit, on peut admettre quelle est proportionnelle à la force 
magnétique. Toutefois cette explioaition est peu satisfais 
santé, car elle devrait s'appliquer à tout conducteur quelles 
que soient ses dimensions, et le phénomène de Hall ne se pro* 
duit plus dès que l'épaisseur de la lame dép«asse quelques 
dixièmes de millimètre. D'ailleurs, elle a été mise en doute 
par des expériences récentes, notamment par celles de 
H. Righi et M. Leduc, qui ont montré qu'une hétérotropie 
spéciale du conducteur sous l'action du champ était la meil- 
leure explication des faits. 

236. Quoiqu'il en soit, M. Rowland adopte l'hypothèse de 
la production d'une force électromotrice et suppose qu'une 
force électromotrice du même genre se développe dans un mi- 
lieu non conducteur placé dans un champ magnétique lorsque 
ce milieu est parcouru par les courants de déplacement résul* 
tant de la propagation de la lumière. C'est d'ailleurs cette 
même force électromotrice que M. Potier introduit au moyen 
d'hypothèses plus acceptables que celles de H. Rowland. 

Cette force électromotrice étant proportionnelle à la force 
électromagnétique et ayant même chrection que celle-ci, nous 
aurons pour ses composantes 

P^ = t (cv — ÔM?), 

(1) { Qi = • {^^ — ^\ 

R^ = t (^ — av). 



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280 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

L'induction magnétique se compose de Tinduction du champ 
constant auquel est soumis le milieu et de Tinduction du 
champ périodique donnant naissance à la lumière. Les com- 
posantes de la première sont fAX|, (jl^^, (jly^, les composantes 
de l'intensité du champ constant et uniforme étant a^, P|, Y4 ; 
celles de la seconde sont données par les équations (III) 
du § 167. Nous avons donc, 

dR dG , 
dF du 
dG dF , 

2S7. Si l'on considère une onde plane parallèle au plan des 
xy les variables ne dépendent ni de a?, ni dey et les équations 
précédentes se réduisent à 

dG , 

c = îAy^. 

Les équations (II) du § 167 qui donnent les composantes 
Uy v^ to de la vitesse du déplacement électrique deviennent 



4to = 


dz — 


idb 
\f.dz 


*KV = 


doL 
dx~ 


i.da 
^dz 



4ictt7 = o. 
En y remplaçant les dérivées de a et de 6 par rapport à z. 



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POLARISATION ROTATOIRE MAGNÉTIQUE 281 

par leurs valeurs déduites des équations (â), nous obtenons 
puisque ol^, p^, y^, sont constants 

[X dz^ dz |jL dz^ 

(3) { 4^v — — ^ — -4- !^ — — * ^^, 
[X dz^ "^ dz jl dz^ 

hno =1 o. 

Nous pouvons donc, à Taide des relations (2) et (3), expri- 
mer les composantes de la force électromotrice données par 
les équations (1) en fonction du moment électromagnétique ; 
nous trouvons pour les composantes parallèles au plan de 
Tonde 

^* Ak dz^ 

^' "~ 47r dz^' 

quant à la troisième composante il est inutile de la considérer 
car étant perpendiculaire au plan de-l'onde elle ne peut avoir 
aucua effet sur la perturbation magnétique constituant la 
lumière. Les composantes de la force électromotrice résultant 
de celte dernière perturbation étant (177) 

dt ^ dt 

nous aurons pour les composantes parallèles au plan de Tonde 
de la force électromotrice totale 

dt k-K dz^' 



dG , ty. ûPP 
= — — +T^-T-^' 



dt ^ 4ir dz^ 



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282 ÉLECTRiCrrÉ ET OPTIQUE 

et, par suite des équations (VIII) du § 169, 



dt* 4ic dz*dt 

aPG . Ktn d*F 
<ft> "ï" 4ic dz*dt 



4^ = _k5« + '^''*F 

/M 1^ A- 



En remplaçant les premiers membres de ces équations par 
leurs valeurs (3), nous obtenons enfin 

(PF . KcY4 d^G _i ^y 
rf^> "^ 47r (f^>(^ — fx rf^»' 

rf»G K6Y4 (PF _i cPG 

D*après la remarque faite au § 178, a, p, y satisfont à des 
équations de même forme ; par suite il en est de même des 
composantes Ç, 7|, C du déplacement d'une molécule d*éther 
dont les dérivées par rapport à rsont (, 7|, (. Nous retrouvons 
donc les équations du mouvement qui ont conduit Airy à une 
expression de Tangle de rotation du plan de polarisation 
d'accord avec l'expérience. 

288. Phénomène de Kerr. — A la polarisation rotatoire 
magnétique se rattache un phénomène découvert en 1876 par 
M. Kerr (*) et qui consiste dans la rotation du plan de pola- 
risation d'un rayon pelarisé réfléchi sur le pôle d*un aimant. 

La lumière d'une lampe, polarisée par un nicol et réfléchie 
par une lame de verre inclinée à 45*, tombe normalement 
sur le pôle, s'y réfléchit et, après avoir traversé la lame de 

(1] PhUoêophieal Magaùne, 5* série, t. III, p. 32t (1877); t. V, p. 16! 
(1878). 



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POLARISATION ROTATOIRE MAGNÉTIQUE 283 

verre et un nicol analyseur, est reçue par rœil. Une masse de 
fer, qui est percée d'un trou conique pour permettre le pas- 
sage aux rayons lumineux, est placée très près de la surface 
réfléchissante, dans le but de rendre très intense Taimantation 
de cette surface. 

Ayant placé le polariseur dans une position telle que les 
vibrations qui tombaient sur les pôles étaient parallèles on 
perpendiculaires au plan d'incidence, et ayant tourné l'ana- 
lyseur jusqu'à l'extinction, M. Kerr vit reparaître la lumière, 
bien que faiblement, en aimantant par un courant le pôle 
réfléchissant. Hais comme M. Kerr ne disposait que d'une 
faible force magnétique, pour rendre Faction plus évidente, 
il déplaçait légèrement le polariseur ou l'analyseur avant de 
faire l'expérience, de manière à ce que l'extinction ne fût pas 
complète. Au moment où l'on fermait le courant dans une 
certaine direction, la lumière reçue par l'œil augmentait; 
dans la direction contraire, elle diminuait et souvent l'on 
arrivait tout à fait à l'extinction. Cette diminution de l'inten- 
sité se produisait si, avant le passage du courant, on avait 
tourné l'analyseur dans une direction contraire à celle du 
courant d'aimantation. M. Kerr en conclut qu'il se produi- 
sait, par l'aimantation, une rotation du plan de polarisation, 
en sens contraire aux courants d'Ampère. 

M. Kerr observa également une rotation lorsque le rayon 
tombe obliquement, sur la surface réfléchissante ; mais dans 
ce cas les phénomènes se compliquent de la polarisation ellip- 
tique due à la réflexion métalllique, à moins cependant que 
les vibrations du rayon incident soient ou parallèles on 
perpendiculaires au plan d'incidence. 



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284 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

239. M. Gordon (<) et M. Fitzgerald (^) répétèrent bientôt 
ces expériences avec des champs magnétiques très puissants ; 
les résultats qu'ils obtinrent confirmèrent les travaux de 
M. Kerr. Plus récemment l'étude de ce phénomène a été 
reprise par M. Righi (^) qui Ta rendu plus facilement obser- 
vable en l'amplifiant par des réflexions successives du rayon 
lumineux sur deux pôles d'aimant convenablement chsposés. 
Enfin M. Kuntz {*) s'est également occupé de cette question; 
il a montré que la réflexion sur le nickel et le cobalt donnait 
aussi naissance au phénomène de Kerr ^ de plus, il a reconnu 
que la rotation du plan de polarisation dans le cas de l'inci- 
dence normale, qui change de valeur avec la couleur de la 
radiation, est plus grande pour les rayons rouges que pour 
les rayons violets : la dispersion est donc anormale. 

Mais malgré ces nombreux travaux et les recherches théo- 
riques de M. Righi (') Texplication complète du phénomène 
de Kerr fait encore défaut. On ne peut affirmer si c'est un phé- 
nomène nouveau ou s'il est dû uniquement au pouvoir rota- 
toire magnétique de l'air qui environne les pôles. Aussi, 
n'insisterons-nous pas plus longuement sur ce sujet. 

(*) PhUosophical Magazine, 6* série, t. IV, p. 104 (1877). 
(«) PhiloBophieai Magazine, 6* série, l. III, p. 529 (1877). 
(S) Mémoire présenté à TAcadémie royale des Luccbi (14) décembre 1884. 
(*) Wied, Ann., octobre 1884. 

(^) Loc.cit. et nouveau Mémoire inséré dans les ÀnnaUê de chimie et 
de phyeique, septembre 1886. 



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CHAPITRE XIII (*) 



VÉRIFICATIONS EXPÉRIMENTALES DES HYPOTHÈSES 
DE MAXWELL 



240. Nous n'âvons indiqué jusqu'ici que deux vérifications 
des théories de Maxwell : Tégalité des vitesses de propagation 
de la lumière et des perturbations électromagnétiques, et la 
vérification de la relation K = rfi. Mais, outre que ces vérifi- 
cations sont indirectes, nous savons que la seconde laisse 
beaucoup à désirer. De nouvelles expériences étaient donc 
nécessaires pour s'assurer de la justesse des hypothèses de 
Maxwell. 

Ces hypothèses se réduisent, au fond, aux deux suivantes: 

1** Les courants de déplacements exercent, comme les cou- 
rants de conduction, des actions électrodynamiques ou élec- 
tromagnétiques et des actions d'induction ; 

S"" Dans un champ électrique et dans un champ magné- 
tique ; il existe des tensions suivant les lignes de force et des 
pressions dans les directions perpendiculaires à ces lignes. 

{}) Ce chapitre entier est i^œu^re personneile de II. Blondin. 



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286 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

La vérification de la première hypothèse est toute récente ; 
celle de la seconde est antérieure de quelques années. 

241. Déformation électrique des diélectriques. — 

L'existence de tensions et de pressions dans un diélectrique 
placé dans un champ électrique, a nécessairement pour effet 
une déformation de ce diélectrique. 

La déformation du verre d'une bouteille de Leyde parait 
avoir été découverte dès l'époque de Volta. D'après une lettre 
de ce physicien, l'abbé Pontanet a observé que lorsqu'on 
charge une bouteille de Leyde dont l'armature interne est 
constituée par un liquide conducteur, ce liquide éprouve une 
diminution apparente de volume. En rapportant ce phéno- 
mène, Volta Fattribue à une augmentation de volume du 
verre de la bouteille sons Tinfluence d'une pression due aux 
charges des armatures. 

Ce phénomène et son explication étaient complètement 
oubliées lorqu'en 1877, M. Govi (*) le signala de nouveau. Il 
reconnut qu*il se présentait avec divers liquides, mais ne put 
l'observer avec le mercure ; il attribua sa production à une 
contraction du liquide. 

242. Expériences de M. Buter. — Deux ans plus tard, 
M. Duter (') montra que le phénomène se produit quel que 
soit le liquide employé et qu'il n'est pas dû à une contraction 
du liquide. 

L'appareil de M. Duter se compose de deux cylindres AB 
et CD (fig. 36) portant deux tubes capillaires ah et cd; deux 

(1) iVt40vo Cimenlo, XXI et XXII ; Comptée rendus, t. LXXVII, p. 857 ; 
1878. 
(*) Comptes rendus 1879 ; Journal de physique, 1** sërie> t. VIII, p. S8« 



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YÉRIPIGATIONS DBS HYPOTHÈSES DB MAXWELL 287 

entonnoirs, fermés par des robinets R et R', permettent de 
remplir de liquide l'on et l'autre cylindre. On obtient ainsi 
une bouteille de Leyde dont les armatures, constituées par le 
liquide, peuvent être chargées par une machine électrique en 
faisant communiquer les pôles de cette machine avec les fils 
de platine e et /*. Quand on charge la bouteille le niveau 




]K' 



Sth 






Flg. 36. 

s'absûsse lentement dans le tube ab et s^élève dans le tube cd; 
lorsqu'on décharge la bouteille les niveaux reprennent, à très 
peu près, leurs positions primitives. L'élévation du niveau 
dans le tube cd pendant la charge montre bien que le phéno- 
mène est dû à une déformation du cylindre AB ayant pour 
effet d'augmenter son volume intérieur et non à une contrac- 
tion du liquide. 

H. Duter a trouvé que les variations de volume sont pro'* 
portionnelles au carré de la différence de potentiel des arma* 
tures et en raison inverse de l'épaisseur du verre du tube AB. 

S48. Soupértences de M. Righi, — M. Righi (^) emploie un 
tube de verre de 1 mètre de longueur recouvert, intérieure- 

(1) Comptée rendui t.LXXXVIII, p. 1262; 1879 ; Journal de Physique^ 
1* série, t IX. 



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288 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

ment et extérieurement, d'étain. Lorsqu'on charge le conden- 
sateur ainsi formé, le tube de verre s'allonge et cet allonge- 
ment est amplifié au moyen d'un levier dont la petite branche 
s'appuie contre l'extrémité du tube de verre et dont la grande 
porte un miroir. Un rayon lumineux, réfléchi par ce miroir, 
donne une image dont le déplacement sur une échelle divisée 
permet d'évaluer l'allongement du tube. 

H. Righi trouve que cet allongement est proportionnel au 
carré de la différence de potentiel et en raison inverse de 
l'épaisseur du tube. 

244. Expériences de M. Quincke, — H. Quincke (^) a fait 
de nombreuses expériences avec l'un et l'autre des dispositifs 
précédents. Comme MM. Du ter et Righi, il a trouvé que les 
variations de volume et de longueur sont proportionnelles au 
carré de la différence de potentiel, mais, contrairement aux 
conclusions de ces physiciens^ il croit pouvoir déduire de ses 
expériences que ces variations sont inversement proportion- 
nelles au carré de l'épaisseur du tube de verre employé. 

En comparant la variation de volume et la variation de 
longueur obtenues avec un même tube de verre, M. Quincke 
a reconnu que la variation de volume rapportée à l'unité de 
volume est le triple de la variation de l'unité de longueur. 

245. M. Quincke s'est également occupé des diélectriques 
liquides (') et il a pu mesurer la valeur des pressions qui 
s'exercent normalement aux lignes de force. 



(*) SiUungêbtrichte der K, P, Akad, der Wisfienschaflen »u Berlin ; 
18%0. 

()) Wiedemann AnnaUri, t. XIX, p. 705, 1883 ; t. XXVIU, p. 529, 1886 ; 
. XXXn, p. 530, 1887. 



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VÉRIFICATIONS DES HYPOTHÈSES DE MAXWELL 289 

Son appareil se compose d'un condensateur plan dont les 
armatures A et B {fig. 37) sont placées dans un vase conte- 
nant un liquide diélectrique, de l'essence de térébenthine, par 
exemple. Le support du plateau inférieur B est isolant. Du 
centre du plateau supérieur s'élève un tube vertical qui com- 



Fig. 37. 

munique, d'une part, avec un manomètre M contenant un 
liquide de faible densité, d'autre part, avec un tube dessé- 
chant à chlorure de calcium portant un robinet R. 

Les deux plateaux étant en communication avec la terre, on 
insuffle par R, au moyen d'une poire en caoutchouc, de l'air 
sec dans l'intervalle des deux plateaux, de manière à former 
une bulle plate de â à 5 centimètres de diamètre. La pression 
de l'air dans cette bulle est supérieure à la pression atmos- 
phérique et l'excès dépend de la hauteur du niveau FH au* 

dessus de A, ainsi que de la constante capillaire du liquide. 
6lbctrigit6 bt optique. 19 



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290 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

Si alors on charge le condensateur, la pression P du liquide, 
perpendiculairement aux lignes de force, remporte sur la 
pression électrique correspondante P' de Tair de la bulle» et 
celle-ci se contracte. 11 doit en résulter un accroissement de 
pression P" = P — P' ; c'est en effet ce qu'indique le mano- 
mètre. 

246. D'après Maxwell les pressions P et P' ont pour va- 
leurs (81), 

K étant le pouvoir inducteur du liquide, et K' celui de l'air 
et F l'intensité du champ entre les armatures du condensa- 
teur. K' étant voisin de l'unité, nous pouvons écrire 

P'^ — P — P' — F^ 

Stt 

« 

Dailleurs, si on désigne par e la chstance des armatures et 
par ipi et '{/^ leurs potentiels, on a très sensiblement 

e 
et par conséquent 

On voit par cette formule que la variation de pression in- 
diquée par le manomètre doit être proportionnelle au carré 
de la différence de potentiel des armatures et en raison in- 
verse du carré de leur épaisseur. C'est ce qui a été vérifié par 
M. Quincke. 



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VÉRIFICATIONS DBS HYPOTHÈSES DE MAXWELL 291 

247. Eœpériences de M. BoUzmann, — De» recherches 
de M. Boltzmann sur le pouvoir inducteur spécifique des 
gaz(^}, il est possible, de déduire, comme le fait M. Lipp- 
mannO, qu'un gaz soumis à l'action d'un champ électrique 
éprouve de ce fait, des variations de volume lorsque la pres- 
sion demeure constante. 

L'appareil employé par M. Boltzmann se compose de deux 
plateaux métalliques A et B placés sous une cloche dans 
laquelle on peut faire le vide; des écrans métalliques pro- 
tègent ces plateaux contre toute influence extérieure. Le pla- 
teau A est relié d'une manière permanente au p6ic positif 
d'une pile de 300 éléments Daniell dont l'autre pôle commu- 
nique avec le sol; le plateau B communique avec une des 
paires de quadrants d'un électromètre de M. Mascart dont 
l'aiguille est électrisée et dont l'autre paire de quadrants com- 
munique avec le sol. 

L'appareil étant rempli de gaz, on met le plateau B en 
communication avec le sol pendant un instant; les deux paires 
de quadrants de l'électromètre étant alors au potentiel du sol 
l'aiguille se met au zéro. Ensuite on fait le vide dans l'appa- 
reil, l'influence du plateau A sur le plateau B n'étant plus la 
même, l'aiguille de l'électromètre dévie. De cette déviation 
il est possible de déduire, par le calcul, la relation qui lie la 
capacité Gq du condensateur dans le vide à sa capacité G dans 
un gaz où la pression est p. M. Boltzmann a trouvé pour cette 
relation. 

Y étant une constante dépendant de la nature du gaz. 

(1) Wiener SUr. berichte, l, XLIX, p. 795, 1874. 

(S) AnncUe$ de Chimie et de Phyêique, 5* série, t. XXIV, p. 45. 



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292 ÉLECTRICITÉ KT OPTIQUE 

248. Si nous désignons par m. la charge d*un des plateaux 
du condensateur et par <); la- différence de potentiel de ces pla- 
teaux, nous avons : 

_ (1) m = G^ = C,(l-{-yp)^ 

Pour des accroissements d^ et dp de la différence de po- 
tentiel et de la pression, cette charge croîtra de 





'^"'= d^'^^-^dp'^P 


ou 




■ (2^ 


dm = cd^ 4^ hdp, 



en désignant respectivement par c et A les dérivées partielles 
de m par rapport k^eipy dérivées dont les valeurs se dé- 
duisent de (i). 

Mais, d'après le principe de la conservation de Télectricité, 
l'expression (2) doit être une différentielle exacte ; nous avons 
donc: 



^^ dp "■ d^' 



Appliquons maintenant le principe de la conservation de 
l'énergie. Soit dv l'accroissement de volume résultant de l'aug- 
mentation dp de la pression ; par suite de cette variation de 
volume l'énergie potentielle du système augmente de — pdv. 
La variation d'énergie électrique du condensateur résultant 
de l'accroissement dm de la charge des armatures est ^dm. 
Par conséquent la variation totale de l'énergie potentielle du 
systènxe pour des accroissements simultanés de la pression et 



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VÉRIFICATIONS DES HYPOTHÈSES DE MAXWELL 293 

de la différence de polenliel est: 

dU =z — pdv -|- "^dm. 

En remplaçant dans cette expression dm par sa valeur dé-* 
duite de (1) et exprimant ensuite quedV est une différentielle 
exacte, nous obtenons 



' , dv , /de dh\ 



ou, en tenant compte de la relation (3), 



dv , 



249. La variation de volume résultant d'un accroissement 
d^ de la différence de potentiel, la pression étant maintenue 
constante, est donc: 

dv = — hd^ 

ou en remplaçant h par sa valeur tirée de (1), 
rft? = — G^yd^. 

Par conséquent quand la différence de potentiel passe brus* 
quement de à <)/, celte variation de volume est 

Si nous désignons par S la surface des plateaux et par e 
leur distance, le volume de gaz soumis à Faction électrique a 



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294 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

pour valeur 

et la capacité C^ du condensateur dans le vide est donnée par 

Si nous remplaçons G^^ par cette valeur dans l'expression 
précédente de àv et si nous divisons par tenons obtenons pour 
la variation de volume rapportée à Tunité 



V """"Site»' 



elle est donc proportionnelle au carré de la différence de po- 
tentiel et en raison inverse du carré de Tépaisseur de la 
couche gazeuse soumise à l'action du champ. 

Les nombres donnés par M. Boltzmann pour la valeur du 
produit fp permettent de calculer cette variation de volume. 
Elle est excessivement petite, toutefois elle a été constatée 
directement par Texpérience, par M. Quincke. 

250. Discussion des résultats des expériences précé- 
dentes. — Dans toutes les expériences que nous venons de 
rapporter les variations de volume ou de longueur sont tou- 
jours proportionnelles au carré de la différence de potentiel. 
D'autre part, dans le cas des gaz et des liquides elles sont en 
outre inversement proportionnelles au carré de la distance 
des armatures des condensateurs employés ; dans le cas des 
solides, cette dernière propriété n*est pas nettement établie, 
mais elle semble néanmoins résulter des travaux de Quincke. 



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VÉRIFICATIONS DES HYPOTHÈSES DE MAXWELL S05 

Sinoos TadmettODS les résultats de ces diverses expériences 
concordent avec la théorie des diélectriques de Maxwell. En 
effet les tensions et les pressions étant dans cette théorie pro- 
portionnelles au carré de Tintensité F du champ, les varia- 
tions de volume et de longueur d*un corps soumis à ces pres- 

sîons doivent être proportionnelles à P, c'est-à-dire à -^ 

puisque dans les conditions des expériences l'intensité du 

champ a pour valeur ^' 

Remarquons en outre que les expériences de M. Righi et 
celles de M. Quincke sur les liquides montrent clairement que 
dans les directions normales aux lignes de force du champ ce 
sont bien des pressions qui s'exercent sur les diélectriques. 
Mais que peut-on en conclure relativement aux forces qui 
s'exercent suivant les directions mêmes des lignes de forces? 

251. De ses expériences sur le verre, M. Quincke avait cru 
pouvoir déduire que les diélectriques, au moins les solides, 
sont soumis à des pressions suivant n'importe quelle direc- 
tion. 

Nous savons qu'un des résultats de ces expériences est que, 
pour un même tube deverre la variation de l'unité de volume 
est égale trois fois à celle de l'unité de longueur, c'est-à-dire, 
en désignant par v le volume et / la longueur, 

^ = 3 ^^ 
V l 

C'est l'analogie de cette relation avec celle qui lie les coeffi- 
cients de dilatation thermiques, cubique et linéaire, qui a 
fait penser à M. Quincke que sous l'action d'un champ élec- 



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296 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

trique le verre se dilate également dans toutes les directions 
et que, par suite^ il existe des pressions aussi bien dans la 
direction des lignes de force que dans les directions normales 
à ces lignes. 

Mais, comme Ta fait remarquer M. J. Curie, cette relation 
peut s'établir a pynori, et sa vériflcation par l'expérience ne 
prouve nullement qu'il y ait pression suivant les lignes de 
force. 

Soit, en effet, une enveloppe de verre ayant un volume in- 
térieur V et soit l une longueur tracée sur sa paroi latérale. 
Supposons que l'enveloppe, en conservant la même épaisseur, 
éprouve une dilatation latérale uniforme. La surface de l'en- 
veloppe reste semblable à elle-même et nous avons 



—=[-1)' 



ou 






en négligeant les quantités du second ordre. 

Nous avons supposé que l'épaisseur restait constante. Mais 
dans le cas où cette épaisseurs varierait de Ae sous l'influence 
de tensions ou de pressions, la relation précédente ne cesserait 
pas d'être d'accord avec l'expérience. En effet, la variation de 
volume résultant de cette variation d'épaisseur est égale au 

produit de — par le volume du verre qui forme l'enveloppe, 

tandis que la variation de volume provenant de la dilatation 

latérale est égale au produit de —7- parle volume intérieur de 



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VÉRIFICATIONS DES HYPOTHÈSES DE MAXWELL 297 

l'enveloppe. Si donc — et y sont du môme ordre de gran- 
deur, comme cela devrait avoir lieu d'après les valeurs des 
pressions et des tensions, la variation de volume due au pre^ 
mier phénomène est négligeable par rapport à celle qui ré- 
sultedu second, le volume du verre de Tenveloppe étant né- 
cessairement beaucoup plus petit que le volume inlérieur. 

En résumé Texpérience met hors de doute l'existence des 
pressions normales aux lignes de force, et jusqu'ici, elle ne 
contredit pas celle des tensions suivant les lignes de force ; 
de nouveaux travaux seraient nécessaires pour éclaircir ce 
dernier point. 

252. Double réfraction électrique. — Aux phénomènes 
de déformation électrique se rattachent immédiatement les 
phénomènes de double réfraction que présentent les diélec- 
triques homogènes soumis à Faction d'un champ électrique. 
On sait en effet qu'un corps solide homogène, comme le verre, 
devient biréfringent lorsqu'on le soumet dans une seule direc- 
tion à une traction ou à une compression. 

La double réfraction électrique a été découverte en 1875 par 
M. Kerr (*). Une lame de verre rectangulaire est percée, pa- 
rallèlement à sa plus grande dimension, de deux trous dont 
les axes sont dans le prolongement et dont les fonds sont à 
quelques millimètres l'un de l'autre. Dans ces trous on intro- 
duit deux tiges de cuivre mises en relation avec les pôles d'une 
bobine de Ruhmkorff ; ces pôles sont en outre réunis aux deux 
branches d'un excitateur où jaillissent les étincelles. 

(*) PhUosopkical Magaiine, 4* série, t. L, p. 337 et 446 (1875); .V série 
t. VIII, p. 85 (1879) ; t. IX, p. 157 (1880). 



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298 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQtJE 

La lame ainsi disposée est placée dans le sens de son épais- 
seur entre un polariseur et un analyseur ; on règle la position 
du polariseur de telle sorte que le plan de polarisation de la 
lumière qui tombe sur la lame soit à 45"^ de Taxe des deux 
trous qui y sont percés ; enfin on tourne l'analyseur de façon 
qu'il y ait extinction de la lumière quand la bobine ne fonc- 
tionne pas. 

Lorsqu'on met en marche la bobine la lumière reparaît len- 
tement dans le champ de l'analyseur et atteint son maximum 
au bout de 30 secondes environ; déplus elle ne peut être éteinte 
par la rotation de l'analyseur mais on ramène facilement l'ex- 
tinction en interposant une lame de verre que Ton étire per- 
pendiculairement à la direction des conducteurs qui amènent 
le courant. I^ lame de verre soumise à l'action des décharges 
se comporte donc comme si elle était soumise à une tension 
suivant les lignes de force. . 

La résine présente un phénomène analogue. 

253. M. Kerr a également opéré sur divers liquides. Une 
petite cuve rectangulaire contient le liquide. Deux trous percés 
dans deux parois opposées laissent passer les conducteurs dont 
les extrémités, plongées dans le liquide, sont à quelques mil- 
limètres de distance ; on règle l'écartement des branches de 
l'excitateur de telle sorte que les décharges ne s'effectuent pas 
à travers le liquide. Les phénomènes ne diffèrent de ceux que 
présente le verre qu'en ce qu'ils sont instantanés ; ils dispa- 
raissent au moment même où les décharges se produisent 
entre les branches de Texcitatenr. 

Ayant mesuré la différence de marche des deux rayons 
lumineux qui se propagent à travers le sulfure de carbone au 



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VÉRIFICATIONS DES HYPOTHÈSES DE MAXWELL 299 

moyen d'un compensateur Jamin et la différence de potentiel 
<]/ correspondante avec un électromètre à longue échelle de 
sir W. Thomson, M. Kerr a reconnu que la différence de 

marche est proportionnelle k\ie étant la distance des élec- 
trodes. 

Les expériences de M. Kerr ont été répétées par divers 
physiciens notamment par M. Quincke et par M. Blondlot {*), 
Le premier s'est attaché à vérifier la proportionnalité de la 
différence de marche au carré de la différence de potentiel ; 
le second à vérifier que dans le cas des diélectriques liquides 
la double réfraction se produit et cesse en même temps que 
Faction électrique (*). 

(*) Comptu rendus, t. CVI, p. 349; 1888. 

(*) Toutes ces vérifications, si intéressantes à divers points de vne, ne me 

iSaraissenl pas absolument concloantes. Les pressions observées sont bien, 

comme l'exige la théorie, proportionnelles au carré de la différence de 

potentiel, mais le coefficient de proportionalité observé, variable avec le 

diélectrique considéré, n*est pas égal au coefficient calculé. H. Vaschy 

{Comptes rendus, tome GIV) a cherché à rendre compte de ce fait de la 

manière suivante. Appelons F la force électrostatique; K, le pouvoir induo- 

P 
teur du diéleclique considéré, K^ celui du vide. La pression est p=:K — 

ps 
dans le diélectrique, elle serait p, = Ej r- dans le vide. M. Vaschy admet 

oie 

que l'éther subit la pression pi et que la matière pondérable subit la 
pression p — pi qui est la pression observée. Tant que des mesures 
directes ne Tout pas confirmée, cette conjecture de M. Vaschy reste très 
douteuse ; la comparaison avec le phénomène optique de l'entrainemenl de 
Téther (Cf. Théorie mcUhtmalique de la lumière, page 382) ne suffit pas 
pour l'imposer. 

D'ailleurs Helmholtz a démontré que, quelle que soit la Uiéorie adoptée, 
le principe de la conversation de l'énergie nécessite l'existence de pressions 
et de tensions à IMntérleur des diélectriques; ces pressions et ces tensions 
doivent varier comme le carré de la différence de potentiel et dépendre en 
outre du pouvoir inducteur, et de sa dérivée par rapport à la densité du 
diélectrique» Les expériences précédentes devaient donc donner le même 
résultat, que les idées de Maxwell soient vraies ou fausses. 

Quant à la double réfraction diélectrique, il n'est rien moins que certain 



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300 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

254. Pressions dans un champ magnétique. — Nous 
avons vu (207) que dans un milieu non magnétique les tensions 
suivant les lignes de force du champ et les pressions sui- 

vant les direclions normales à ces lignes ont pour valeurs r-- 

On s'assurerait facilement que dans un milieu de perméabilité 
magnétique (x ces pressions et tensions sont données par 

l'expression ^ a*. 

M. Quincke (*) a pu mesurer les pressions normales aux 
lignes de force au moyen d'un dispositif analogue à celui que 



Kig. 3». 

nous avons décrit à propos des diélectriques liquides soumis à 
l'action d'un champ électrique. 



qu'elle puisse s'expliquer par une simple déformaUon mécanique. Elle est 
probablement plus considérable que celle que produiraient des pressions 
mécaniques égales aux pressions électrostatiques observées. H. P. 

0) Viedemann AnnaUn, t. XXIV, p: 347; 1885. 



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VÉRIFICATIONS DES HYPOTHÈSES DE MAXWELL 301 

Deux pièces polaires cylindriques sont vissées sur les 
extrémités des bobines A et B {fig, 38) d'un électro-airaant de 
Ruhmkorff disposé verticalement. Sur la pièce polaire de la 
bobine inférieure est placé un disque de fer et sur ce disque 
on fixe, au moyen de cire à cacheter un large anneau de 
verre de quelques centimètres de hauteur. Au fond de la 
cuvette ainsi formée on place une vessie pleine d*air ; cette 
vessie communique par un tube de cuivre, qui traverse la 
pièce polaire et la bobine supérieure, avec un manomètre à 
sulfure de carbone M et avec un tube renflé contenant du 
chlorure de calcium et fermé par un robinet R. On remplit 
ensuite la cuvette d'un liquide magnétique ou diamagnétique, 
le chlorure de manganèse par exemple, et on rapproche les 
pièces polaires jusqu'à une distance convenable. Enfin, au 
moyen d'une poire en caoutchouc, on insuffle de l'air par le 
robinet R, de manière que les parois de la vessie s'appliquent 
contre les faces polaires ; on ferme le robinet R et on lit la 
pression dans le manomètre. 

Quand on fait passer le courant dans les spires de Télectro- 
aimant le liquide éprouve une pression transversale 



et Tair de la vessie une pression /_ _, ^ ^i'IJ"^ i 



1 , ^^--^g ^UPOTHlA! ^ 

P ■=-- a*. 



87t 

La différence de ces deux pressions 



F'=:P — F=JV-^»* 
8ic 



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30â ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

est celle qui est indiquée par la variation des niveaux du 
liquide manométrique. On voit qu'elle doit être proportion- 
nelle au carré de l'intensité du champ. 

En mesurant l'intensité du champ au moyen de la quantité 
d'électricité induite dans un spirale que l'on retire brusque- 
ment du champ, M. Quincke a constaté que cette proportion- 
nalité se vérifie assez exactement. D'ailleurs, la mesure de la 
pression et celle de . l'intensité du champ ne pouvant avoir 
lieu en même temps, on ne peut affirmer que cette dernière 
quantité possède au moment où l'on observe la pression la 
valeur mesurée antérieurement : on sait, en efiet, que le champ 
d'un électro-aimant possède généralement des valeurs difi'é- 
rentes dans deux expériences où cependant la distance des 
pôles et l'intensité du courant excitateur sont les mêmes. En 
outre M. Quincke a constaté que les armatures changent de 
forme par l'aimantation et se rapprochent l'une de l'autre ; 
il résulte de cette action un changement notable du volume 
de la vessie et par suite une variation de la pression de l'air 
qu'elle contient. Pour ces deux raisons il ne peut y avoir un 
accord complet entre la formule théorique et l'expérience. 

255« Au lieu de se servir d'un manomètre pour mettre en 
évidence les pressions magnétiques, on peut employer des 
tubes en U contenant un liquide. On dispose alors l'électro- 
aimant de manière que ses faces polaires soient verticales et 
on place entre elles une des branches du tube. L'autre branche, 
beaucoup plus large que la première, est située hors du 
champ magnétique. Dès qu'on excite l'électro-aimant le niveau 
monte dans la branche soumise à l'action du champ; dans 
l'autre branche, sa variation est inappréciable, par suite de la 



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VÉRIFICATIONS DBS HYPOTHÈSES DE MAXWELL 303 

grandeur du diamètre de cette branche. Les résultats obtenus 
au moyen de ce dispositif concordent avec ceux que donne la 
méthode du manomètre. 

La méthode du tube en U a permis à M. Quincke de re- 
chercher s*il y avait tension ou pression suivant les lignes de 
force du champ. A cet effet, Télectro-aimant étant disposé 
verticalement, on introduit la petite branche du tube dans le 
canal de la bobine supérieure de manière que le niveau du 
liquide se trouve au milieu du champ magnétique. M. Quincke 
a reconnu ainsi que suivant la direction des lignes de force 
le liquide est soumis à des pressions. Ce résultat, contraire à 
la théorie, aurait besoin d'être confirmé. 

256. Actions électromagnétiques des courants de 
déplacement. — Les actions électromagnétiques des cou- 
rants de déplacement sont difficiles à mettre en évidence, 
car, en outre que ces courants sont instantanés, aucun dis- 
positif ne permet de multiplier leur action sur l'aiguille ai- 
mantée, comme cela a lieu dans le galvanomètre pour les 
courants de conduction. On ne peut, non plus, faire usage de 
courants mixtes formés à la fois de courants de déplacement 
et de courant de conduction car l'action électromagnétique 
de ceux-ci, toujours prépondérante, cacherait entièrement 
celles des courants de déplacement. Aussi, n'est-ce qu'en 1885 
que M. Roentgen (*) a tenté de montrer expérimentalement 
l'existence de l'action électromagnétique des courants de dé- 
placement. 
* L'appareil de M. Roentgen se compose d'un disque d*ébo- 

(>) SUsungaberichU der Bérliner Akademie der Wis^eruchaften ^ 
26 février 18S5-, et Philosophical Magatine, mai 1885. 



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304 



ÉLECTRICCTÉ ET OPTIQUE 



tite A [fig, 39) de 0°°*,6 d'épaisseur sur 16 centimètres de 
diamètre, mobile autour d'un axe vertical et susceptible de 
prendre des vitesses de 120 à 150 tours par seconde. Deux 
plateaux de verre B et G sont disposés parallèlement au dis- 
que, Tun au-dessous, Tautre au-dessus ; leurs faces internes 



=1 A 

=1C 



Fig. 39. 

sont revêtues de feuilles d'étain et sont séparées du disque 
par un intervalle de 1 millimètre. Les feuilles d*étain collées 
sur le plateau inférieur forment deux demi-couronnes sépa- 
rées par intervalle de 1*", 4 de largeur; elles communiquent 
respectivement avec les armatures interne et externe d'nne 
batterie chargée. La partie métallique du plateau supérieur 
communiquant avec le sol, le champ électrique entre les 
plateaux B et G possède des directions inverses de part et d'autre 
du diamètre ef du plateau inférieur ; par conséquent, dans les 



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VÉRIFICATIONS DES HYPOTHÈSES DE MAXWELL 305 

régions voisine» du plan vertical passant par ce diamètre les 
lignes de force passent rapidement d*une direction à une 
direction opposée. Quand on fait tourner le disque d'ébonîle 
des courants de déplacement prennent donc naissance dans 
ces régions ; ces courants ont d^ailleurs des sens différents de 
part et d'autre du centre de ce disque. 

257. Il est possible d'évaluer Tiotensité de ces courants. 
Nous savons que le déplacement est donné par 



r=è' 



OÙ P est la force électromotrice par unité de longueur ; nous 
avons donc pour Tintensité 






Or, dans rintervalle de temps nécessaire pour que le disque 
mobile décrive un arc égal à la distance «p qui sépare les 
extrémités des demi-couronnes métalliques du plateau infé- 
rieur, P varie d'une certaine valeur F à une valeur ne diffé- 
rant que par le signe — P; nous pouvons donc prendre 
ciP = 2P. Le temps correspondant à cette variation de la 
force électromotrice est 

n 2irr 

n étant le nombre de tours du disque par seconde et r le 
rayon extérieur des demi-couronnes; en remplaçant ces 

iLBCTRICITÉ BT OPTIQ*)B. 20 



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306 ÉLECTRICITÉ ET OPTIQUE 

quantités par leurs valeurs on trouve 



j. 1 1,8 1 . 

'^' = 150 275^7 = 4405 *""~"- 



Nous avons donc pour la limite du courant de dépicu^inent 



f=^^2Fx4400. 



OU en prenant K = 2 



^=Fxi400. 



Si donc on prend F égal à. une unité électrostatique de 
potentiel, soit 300 volts, on a pour Tintensité du courant en 
unités électrostatiques 

i X 1400. 

Comme un ampère vaut 3 X iO* unités électrostatiques 
cette intensité est donc inférieure à jjrg ampères. 

Malgré la petitesse de cette intensité, M. Roentgen a pu ob- 
tenir une déviation d*un système astatique disposé au-dessus 
de Taxe de rotation du disque ; une des aiguilles de ce sys- 
tème est à une très petite distance du disque; l'autre en est 
éloignée de 22 centimètres. Dans ces conditions cette dernière 
aiguilles n'est pas influencée par les courants de déplace- 
ment qui agissent uniquement sur Taiguille la plus rappro- 
chée. 

Gomme on devait 8*y attendre la déviation du système as- 



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VÉRIFICATIONS DES HYPOTHÈSES DE MAXWELL H07 

tatiqae change de sens quand on intervertit les signes des 
charges qui se trouvent sur les demi-couronnçs. 

268. Actions induotives des courants de déplace- 
ment. — C'est à M. Hertz que Ton doit la preuve expéri- 
mentale de l'existence de ces actions. Ces expériences devant 
être analysées et discutées dans un prochain ouvrage en 
cours de préparation, nous ne ferons que les signaler. 



FIN 



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TABLE DES MATIÈRES 



Page» 

Introduction ' v à xix 



CHAPITRE PREMIER 
Formules de réleotrostatiqne 

Théorie des deux fluides i 

Théorie du fluide unique 2 

Expression de la force électrique dans la théorie du fluide 

unique 3 

Unité électrostatique de quantité 4 

Potentiel. — Composantes de la force électrique. ... 5 

Fluxdeforce 5 

Théorème de Gauss 7 

Relation de Poisson 7 

Flux d'induction 8 

Potentiel d'une sphère électrisée en un point extérieur. . 9 

Remarques 10 

Extension de la relation de Poisson 12 

CHAPITRE II 
Hypothèses de Maxwell 

Fluide inducteur 14 

Déplacement électrique 15 



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310 TABLE DES MATIÈRES 

iDcompressibilité du fluide inducteur et de rélectricité. . 16 

Image de VeKei de Télasticité du fluide inducteur. ... 18 

Tout courant est un courant fermé 20 

Gourants de conduction et courants de déplacement. . . 22 

Énergiepotentielled*un système électrisé 23 

Élasticité du fluide inducteur 34 

Distribution électrique 33 

CHAPITRE III 

Théorie des diélectriques de Poisson 
Gomment elle peut se rattacher à oelle du fluide Inducteur 

Hypothèse de Poisson sur la constitution des diélectriques. 41 

Sphère dans un champ uniforme 44 

Polarisation des diélectriques 48 

Modification de la théorie de Poisson . — Cellules. ... 60 
Propagation de la chaleur dans un milieu homogène. . . 61 
Analogies avec le déplacement de l'électricité dans les cel- 
lules 66 

Identité des expressions de Pénergie potentielle. ... 72 

Cas des corps anisotropes 77 

Discusssion 79 

CHAPITRE IV 

Déplacement des conducteurs sôuâ Taotlon des forces 
électriques 
Théorie particulière à Maxwell 

Forces s'exerçant entre conducteurs électrisés 80 

Théorie de Maxwell 82 

Discussion 88 

CHAPITRE V 

Electre -klnétlque 

Conducteurs linéaires 93 

Nouvelle expression analytique de laloi de Ohm 94 



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TABLE DES MATIÈRES 311 

Conducteurs de forme quelconque 95 

Différences entre les courants de conduction et les courants 

de déplacement 97 

Loi de Joule 100 



CHAPITRE VI 
Kagnétisme 

Fluides magnétiques. — Lois des actions magnétiques. . 102 

Masse magnétique d'un aimant 103 

Constitution des aimants 103 

Potentiel d'un élément d*aimant. ~ Composantes de Faiman- 

talion 104 

Potientel d*uD aimant 106 

Potentiel d*un feuillet magnétique 107 

Force magnétique en un point extérieur 109 

Force magnétique à l'intérieur d'un aimant 109 

Induction magnétique 111 

Magnétisme induit 113 

CHAPITRE Vni 
Éleotromagnétisme 

Lois fondamentales 116 

Hypothèse 117 

Théorème I 117 

Théorème H 118 

Théorème III 120 

Théorème IV 121 

Potentiel d'un courant fermé 122 

Cas d'un circuit infiniment petit 124 

Équivalence d'un rourant fermé et d'un feuillet magnétique. 125 
Travail des forces électromagnétiques suivant une courhe 

fermée enlaçant le circuit. 126 

Cas de plusieurs courants 129 



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3i!2 TABLE DES MATIÈRES 

Page* 

Nouvelle expression du Iravail clectrodynamique suivant une 

courbe fermée 129 

Transformation de Finlégrale curviligne i30 

Relalionde Maxwell 133 

Action d'un pôle sur un élément de courant 134 

CHAPITRE VIII 
éleotrodyn amiqne 

Travail électrodynamique 138 

Solénoïdes 138 

Solénoïdes et courants 139 

Potentiel électrodynamique d'un courant inûniment petit . 142 

Potentiel électrodynamique d'un courant fermé 143 

Autre expression du potentiel d'un courant 144 

Cas d'un courant se déplaçant dans un milieu magnétique . 145 
Détermination des composantes du moment électromagné- 
tique 147 

Valeurs de F, G, H pour un courant linéaire 151 

Formule de Neumann 152 

Nouvelle expression du potentiel électrodynamique d'un 

courant 153 

Potentiel électrodynamique d'un courant par rapport à lui 

même 154 

Expressions diverses du potentiel d'un système de courants 

par rapport à lui-même 156 

Cas d'un système de conducteurs linéaires 159 

Cas d'un système de deux courants linéaires 159 

CHAPITRE IX 
Indnotion 

Forces électromotrices d'induction 162 

Détermination des coefficients A, B, C 164 

Théorie de Maxwell 168 

Application au cas de deux circuits 170 

Valeurs des forces électromotrices d'induction 173 

Travail des forces électrodynamiques 174 

Expression des forces éleclrodynamiques 175 



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TABLE DES MATIÈRES 313 

Page» 

Cas d*uD nombre quelconque de courants. — Forces électro- 
dynamiques 178 

Forces électromotrices d'induction 179 

Signification de <^ 183 



CHAPITRE X 
Éqnationç générales du ohamp magnétique 

Equations du champ magnétique i85 

Équations des courants de conduction 187 

Équations des courants de déplacement 188 

Équations des courants dans un milieu imparfaitement iso- 
lant 189 

CHAPITRE XI 
Théorie éleotromagnétiqne de la lumière. 



Conséquences des théories de Maxwcl 192 

Équations de la propagation d'une perturbation magnétique 

dans un diélectrique 194 

Cas des ondes planeo 199 

Vitesse de propagation d'une onde plane périodique . . . 200 

Valeur de cette vitesse dans le vide 200 

Relation entre l'indice de réfraction et le pouvoir inducteur 

d'une substance isolante 203 

Direction du déplacement électrique 209 

Propagation dans un milieu anisotrope. — Double réfrac- 
tion 212 

Propagation dans un milieu imparfaitement isolant. — Ab- 
sorption de la lumière 221 

Réflexion des ondes 226 

Énergie de la radiation 228 

Tensions et pressions dans le milieu qui transmet la lumière. 230 

Interprétation des pressions électrodynamiques 237 



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314 TABLE DES MATIÈRES 

CHAPITRE XII 
Polarisation rotatoire magnétique 

Lois du phénooràie 239 

Essais d'expIicatîoB de fat polansaiiou rotatoire magnétique. 241 

Théorie de Maxwell . . . , 246 

Interprétation du terme complémentaire de Ténergie kisé- 

tique 257 

Difficultés soulevées par la théorie de Maxwell 2Ô5 

Théorie de M. Potier 271 

Théorie de M. Rowland 277 

Phénomène de Kerr • 282 

CHAPITRE XIII 
Vérlfioations expérimentales des hypothèses de Kazwell 

Déformation électrique des diélectriques. — Expériences de 

M. Duter, de M. Righi, de M. Quincke, de M. Boitzmann . 286 

Discussion des résultats des expériences précédentes . . . 294 

Double réfraction électrique 297 

Pretaûms dans un ehamp magnétique ........ 300 

Actions électromagnétiques des courants de déplacement . 303 

Actions inductives des courants de déplacement .... 307 




or THE 

ERSITT, 



Tours. — Imprimerie DESLIS FRÈRES 



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